UNIVERSITE
PARIS 1
(PANTHEON
SORBONNE)
,
~
! CONSEIL AFRIC " -
"- " , _
POUQ
AIN
L'ENSE'GN
ET M '
'/
ALGACHE-'
.'
f:hlEN
C. A. "1. E. S. _
' 1 T SUP/:r1/EUR
Arrivée 0.9 .,!lJÛrlAgGgA5DOUGOU;
1Enreg t '
,. -
1
_ _~~~ _sous n° #,
1
_.~~~-~.~_.~ .() ·5 ·0 :;. 1
'~'-"""'""-=---,-_"~ 1
LE DEVELOPPEMENT D'UNE AGRICULTURE VIVRIERE
SPECULATIVE ET SES EFFETS SUR rORGANISATION
DE L'ESPACE EN CÔTE D'IVOIRE
(L'EXEIVIPLE DE LA REGION DE BOUAFLE)
POUR
LE
PRESENTEE
A L'UNIVERSITE
PARIS
1
(PANTHEON
SORBONNE)
PAR
.,,
ANNE MARCELLE
DOUKA
., ,
Septembre
1981

A f:ON PERE
JE DEDIt.: CE TT!': ~.;:·F:.Sc
\\

AVP.NT - PROPOS
Nous
avons
décidé
de
travailler
sur
le
d~velorpement
de
l'agriculture
vivrière
sr-éculative
en
COTE
à'IVOI~E après
de
nombreux
échanges
avec
Monsieur
GILLES
SAUTTER
et
J . P.
2'ROUCIiA UD
1
Nous
avon~ 2~ préëlable
ch oi 5 i
à'Clxer
[JOS
reche:::-
ches
sur
la
région
de
ULVO,
dans
le
Centre-Ouest
de
la
COTE
d'IVOIRE.
Mais
au
cours
de nos
premières
invEstigations
métho-
doloqiques
e71
COTE
d'IVOIRE
et
plus
précisRment
à
I I I
(:
'T'
(Institut
de
G~ographie Tropicale)
i l
nous
a
ét~
conseillé
Ce
changer
de
r~gion
celle-ci
étant
prospect~e var un
ch2rchcu~
qu~
t:a"Eaillaic
sur l'espace
vécu
àes
Dida.
iVOUS
avons
èo~c
po~tci fio~re choix sur
une
autre
r~q~on pour
~viter aes
~ ceG upernen [" s.
N'ayant
pas
la
possibilit~ nat2rielle
ec
financi6rc
d'acc~mpli~ seule ce
travail,
~ous avons
dC~2ndi J
u~e soci~~j
è 'état
1'/,
G
R
l
P
li
C
(Socl.:?té
pour
1 'Organis,-,- cio."
e t
la
Distribution
des
?roduits
Agricoles
et
Alimentaires)
de
neus
aider.
Nous
avons
expos?
le
but
de
notre
~tude aux
responsa-
bles
de
]a
Soci6t~. Apr6s
les
discussions
engagees
a:'ec
~os
interlocuteu:s ,
ce~x-ci
nous
o~t demancé
de
choisir
une
région
productrice
d~
vivrie-rs
dont
l'étude
est
::;uscepri_ble
d'int~resser LIA
G R I F
A
C.
Nous
aVOllS
par
cons~q'le;lt d~cid~
de
visiter
deux
gr~ndes r~gions vivri~res a~'ant de
[~il"e
un
choix.
Noes
som2CS
a1160
dans
les
r6gions
du
Sud-Est,
de
l'Est
(Adzopc,
':'.qbovi2.ic,
DO:lgouano:J,
Dirnbokro)
e:"
èu
Cen~r0-
Ouest·
(50uaflé)
Apr~s
un
s6jour
d'un~ semaine
dans
chacune
1
Ancien
cOllseiller
technique
au
Minis~ére du
Plan
(COT~
d'IVOIRE).

de
ces
1 0 c a l i t 6 s ,
nous "aVOflS
optci
pour
la
r~glon du Centre-Ouest.
x
x
x
Au
marrent

je
te.L'm.:T1e
ce
travail,
Je
voudrai
m'acquit
ter
d'une
dette
envers
tous
ceux
qUI
à2
près
ou
j e
loin
m'cnt
a~dée èans mes recherches.
Mes
remer~iements s;adressent tout particulièrement à
mon
nirecteur
de
Thèse
MO:lsieur
le
Professeur
GILLES
ÇAUT7'ER,
qu~ dep~is plusieurs ann~es n'a
jamais
cessé
de
me
conseiller
avec
la
plus
gratlèe
bienveil1a.îce
tout
au
lonc;
âe
ma
recherche.
Qu'il
trouve
~Cl
l'expr2ssior.
cie
ma
profonde
reconnaissance.
Je
tie~s ~
reme:cier
également
Mon5i~ur }!AU~OJOT
Asseypo,
Directeur
è~
1'1
G
et
t-~ai:re de
Confé::ences
à:
l'!..,"!;i
versité
Vationale,
dor:t
les
cor:seJls
iTi'o.:t.
été
d'une
7r,~nde
u t i l i t é .
SlNALI
COULIDALY,
l·!altre-Assistanc
a 1'1 G .7' pOLIr tous 1p<: ccn-
s e i l s
q u ' i l
m'a
do~n2
Grâce
2.
1 ·li.iie
et
au
soutie"-l
âe
_"'oI1s:"'e!.1r
;'_.9,,](;JLilYE
SAWADOCO,
Maitre
dp
Co:]f~re~ces, ~fadam2 EMIL:~NN~ ANI{?D,
et
des
aut::es
ensc.igria;1t::s,
_j'ai
pu
men~r à.
!:':"cn
cet;':e
rec:!ler'::;}12.
Je
n'oublie
pas
non
plus
le
perSOl~!lel de
la
c~rtogra?~i
Messieurs
MICHEL
ROUGERIE
ec
GEORGS
K:iNGA.
Je
voudrai
aussi
exprinler
ma
9ratL~~de a
Yonsieur
ZOUMANA
KON~,
ancien
Direc~eur G~!:J~al d'AGRI?AC ct
aux
respon-
sables
àe
la
Société
PAC.

Tous
mes
remercienlents
s'adresseIlt
aux
autorit6s
administratives
du
département
àe
~ouaflé nota~ment au préfet
J.B.
GE01/QU,
au
sous-préfet
Central
DJlIHA,
le
colonel
BAYO
sous-
préfet
de
Zu~noula qUI
ont
b~en voulu me
faciliter
le
travail
.auprès
àes
paysans.
Enfin,
je ne saurai
oublier ~a
fa~ille, et mes
a~is
pour
l'exceptionnel
sou.:ien
Jïloral
qu '1:ls
m'ont
apporté
tout
au
10nq
àc
cette
étude..

SOM MAI
R E
INTRODUCTION
PROBLEMATI QUE
ET
METHODOI.OG 1E ............................
PRENIERE
PJ.RTIE
LES FONDEMENTS
DE' L'AGRICULTURE
If 1VFn ERE
JI
CHA P I~T~R,--,C::.'_.:..I
LES
FOl'iDEi,lENTS
1 -
RELATION
AGRICULTURE VIVRIERE-DO~NEES
,
"
CLHIATIQUES DE
L~, REG10èl
.' ,
A
• rl\\C'l'EURS CLIt-1A'l'0LOGIQ~ES
.
l .
Les
2.
Les
a)
b)
c)
de pluie
..
J 'Jo'
LI évapotrarl:3?ira tian
et
12
défictt hydr.ique
'"'-)
II
-
HYDROLOGIE:
LE
np.NDtV'"
ROUGi': OU "ARP.HOUE
:
llN
REGlt-1E
EQU.(\\TORI~~L
DE TR.";NSITICJN ATT2NUEE
'.
/: 7
A •
LES l\\FFLUEN'l'S
DU
2.".NO."-''.'1;
ROUGE OU
~L"RAf'OUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . .
l .
Le Bandama rouge ou ~~arahoué. . . . .
Le
lac d(~ Kosso~:
..
2.

III -
DONNEES
TOPOGRAPHIQUES ET PEOOLOGIQUES
52
~
UN RELIEF SANS CONTR~IN~E MAJEUDE POUR
LES HmlMES • • • • • • • • • • • • • • . ••••••••••••••• "
5 2
i.
Aspects ~éomo~phologiq~es
52
2
1'ypes de relief et Model€
54
B.
ASPECTS PEDOLOGIQUES
'-'--"-- ---"c:.:..c==-.---- . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . " 5 (.
1.
Influence de la topographie :: ... ····36
2
Une roche m2re à
prédominance gra-
nitiquE: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. ) /
3
Les typ~~ de sols et leûrs aptitudes
cultura1.2s • • • • • • • • • . • • • • • • • • . . . . • . .. 5 q
UNE COUVERTURE VEGETALE DISCON1'INUE
: SE
CONT!-\\.CT FC"EET-S.:'VANt:.
A.
Une confiçuratj.on en
• • • • • • • • . . • . "
::. 2
B.
LE DOr'1,sIN2
FORESTI~R
"
. . . . . • . . . . . . . . .
66
1.
Les
struct.ur·~s èe la f o r ê t · · · · · · · · · · · 6(,
/ \\ .
.
"
2
LES
recrus
rore~t~_ers
bD
J
La composition floristique.······ . . . . . S6

C'
LE DCt1AINE DE
LA SAVANE . • . . . • . • . . . . . . • • . • • • . . . "
6;
. , .
Les boisement~ denses
;
68
4 _
~
• • '
• • • • • • • • • • • • • • • • •
2
Les savanes proprement dites .•.•..•••... '. 6 [;,
a)
Li'(
structure.
de la saV2ne
b)
Les recrus
savanlcoJes
c)
Les espèces
floristiaues dominantes
"
..
o .
EVOLUTI8N Err DYN~~lIS~E
OS L'OCCCIJATTON HUMAINE
..., ('

CHliPITRr~
I I
LES FONDE:'1EN'l'S HU!·u\\INS . • . . • . . • • • • • . . • • . . . 73
l
-
LE
PEUPLEMENT . . • . . . • • • • • • • • . . . . • . . . • • • . . . . . • 7]
A.
TACHE DE
P r;UPLE11Ei\\T DENSE
ETHNIQUEMEN~ HETE~OGENE
... 73
~ .'
-'.' ~.'-'
~.
La répartition de la densit~
de
la popu la tion
73
2- -
Lê"!. composition de
la population .. 7:~
a)
Structure pa:!:"" âse et par sexe --; 8
b)
Stru2ture par ethnie
. ", ,-,
. .
BI
-
REGION
RECF>:l:::::NT
COLO~·~ISEE "" ",'
•'
0
. . . ..
"
'-'-
1
Les mouve~lcnts misratoires
arlci'=:ns . . . . • . . '
"
.
a}
_.' 1.2 vague de~ Mand{ du s~d :
les GOl~ro
~~:
b)
'Les
Dioula
:~:.
c)
Le peuple0ent Baoulé
.
2

Les ~igr2tio~5 ~éce~tes : .. _""
aj
La
colonie 1·1cssi
r'~
b)
L~.:; Baoulé
gel
c)
Les
Dioula
90
d)
Les Si:l.istrés èe Kossou . . . . . 92

C -
J"ES STRUCTURES SOCIi\\L2S ET CULTUP.ELLES DES GOURD . . . •
95
1.
Les structures sociales et politicjues
95

Les structures sociales et leurs rapports
avec les fact':'Jrs de production.................
9C
a)
La main-d 'ceuvre ·familiale
9'~
b)
La main-d l '~euvre extérieure
1(1:
n: - [,SI'ECTS ETHNO-Al"Ii'-!FNTI,IRES ••••..............•........•.
A
LES
HABITUDES ALIMENTAIRES DES
IVOIRIENS . • . . . . . . . . . • . !O~
1.
Les autochtones C~ouro
_.,
.
2.
Les allogènes
,
,
1CG
E '
LES
H;',BITUDES !'.. LI~·~ENTAI?ES
D~S
!~O;;-JVOIEIE~JS
.
.
J"ES ~10SS:l . • • . . . . • . . . . . . . • . . . . . . ·
.
i (: ':
LE Ml',RCII2: . . . • . . . . . . . . . • • • . . . • • . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . .
A '
L'AGi\\ICULTURE 'T'?J.DITlor·Jl'lGLL:r.:
Di';
"5LJ35 lST"-\\I\\CE "
.
1.
Le nlatêriel v6gétal et son utilisation
.
a)
Les céréales
! ! J
bj
J,es plantes fêcuJ.ent2s
.
, i:'.'
c)
Les produits d'ac2cm!JFl.gne:nent
.
2 .
Techniques cul tU:i.21~s traditi,)nnelles
:
! 2 i
a)
L'outi1.lage agr-i.. col·2
i21
b)
Opérat~ons cultur2.1es
1~2
c)
IJes associations culturales
; 2S

L'organisati.ùn agricole
i 27

B.
IN'TRODUCTJ·JN DES CUI/l'URES DE PENTE ET
Evor.UTION DE L'AGRICULTURE VII1RIERE
.1 29
1 •
Général i tés· ' .. :
.
2 •
La répartitioIl géographique: .. · · · · · · · · · · · · 1 3 0
l '3 1
3 .
Modi~ication de l'espace rural··········
4 .
Modification des structures ~.)c~ales-
et économiques
· · · · · · ·
·
·
33
c~
PASSAGE DE L'AUTüCO~SO~~~TION
A L'AS?ECT
SPECULATIF
DES
?~ODUITS VIVR~E~S
LISATIüN DU SURPLUS ALI~lENTAIRE
• • • • • • • • • • •••• 1 :. ~,
1\\7 -
U8E DEi'1i\\N8E CROISSANTE
DE
Ll\\
PART
DES
VILLES··········

DEFINITION DE LA VILLE
- - - -
.
LA VILLE
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1 .
Au niveall du domair.e é t u d i é · · · · · · · · ·
a)
Les centres serr.i.-urb2ins·······
b)
Les centres urbains
secondai.res
c)
Les principaux cenLres url)ains
:
le
rôle de Bouarlé
.

D~ns les départements voi.sins et loin-
tai.ns . . . . .
. . .
.
? )
Ville à croissance modérée········
b)
Yamoussokro:
une croissance
(ur--
baine et démGgr~phique) vertigine~se l '. -,

Ville à vocation natiQn~le
ABIDJAN·····
l~!
a)
Origine
des
flux
b)
raisons
diverses
FüNDE!'-tENTS NATURELS
I-r:.JI'-!.i\\INS
FAVOw"\\BLES
Ali
DEVELO=:'PE>iE~T Dr
L'AGRICULTURE VIV~lERE.

DEUXIEME
PAR~'IE
LA PRODUCTION
ET
LA
DISTRIBUTION •...•....•.•.•..
] 66
CHAPITHE
l
LA PRODUCTION VIVRIERE
170
l
-
STRUCTURES
RUR!,LES ET TECHNIQUES AGRICOLES'"
1 7 n
A.
q: REGI1-iS FO~"CIER TPJ\\DITIOl';NEL 2T seN
EVOLUTION
17e
1.
Le droit foncier t~2Gitionnel : . . . .
l7n
al
d§finitic~ de 11esn2ce concer~6
, " ~
1 / u
b)
Les détenteurs du èr.oit fo~ci~~
2.
L'évolutio:1 àu syst·2:r.e rcncier. ····1:3
i 7'-::,
Les contraintes du
tem?s.·:·····
2.
Les
restriction3 ~e l'es?2ce.··
C.
PLACE DES CULTU?~S
VIV?I~~~S
D~~!S ~~
CC~lPLEX~
hGRICOL~
REGIOrJ~~~
1 ;.' .'
, ,.) ....
1.,
Les cultures ôe case "
.
associScs ."'
.

Les cultures

L'ext.ension des cultür-es vivrières.'! 2,:)
D.
LES VILLAGES DE L'AVB ................... l " c
'- ...,
l . ,
Les cuJ.tures en
zo~e forestière····
2..
Les terroirs de savane:
op6ration
1';::;
semi -mécanisée;
"
.

II
-
REPARTI'nOèJ GEOGRJI.PHIQUE PAR POIDS ET PAR
TYPE DE PRODUITS • . . • • . • . . • . . • • • . • · . . . · • . · • · · • · · ·
1se
A.
QUANTITE PRODJIn'E
SELON LE ~lILIEU
ECOLOGIQUE . . . • . . • • • • . ~ • • . . • . . . . • • . • • . . • • . . • .
200
1.
La nrimauté des produits vivriers de
baSé
200
a)
La banane rlant2in.
201
b)
Importance capitale des céréales .. ='"
c)
Produits peu exigeants
:
les tul)er-
cules et :!:'acines
·2(;~;
2.
Le rôle
seconda~~e èes p~oduits
B
.
ETHNl :::.L;;T F'RODUCTTON . . .• . . . •. . ••• .••• . . . . ..
2;)5
1.
La faible participation 2es autochto~cs
Goura
_
~GS
a)
Les tubercüls~ et racines
L)
La faible pr0duc~ion
céré,Jlii:re
.
c)
La banane plaùtai~
t::..on moyenne . . . . . . . . . . . . . . • . · . . . ·
207
d)
La place notable des produits d'ac-
compagnement
2C7
2.
Le rôle capital des allosènes
20S
a)
Les producteu!'s moyens
: DioGla
et
Baoulé
.
209
b)
La participation accrue des r'1CSs/_s..
~.l..l
III -
REFAR~ITION D~ L.'E?FüRT DE PRODPCTION
(CULTU?~ VIVPIE~{E, CUI,TURE DE ;~ENTE) . . . . _ . . . .

CHA?ITRE
II
LA DISTRIBUTION
• • . • . • • . . • . • • • . • • . • • • • • .
217
l
- GENESE DES MARCHES
21S
A.·
DIVERSES FOPl'If':o,
f)' ECHANC;ES.. . . . • . . . . . . . . . .
21 ,-
1.
Rela tian élvec
les Da.ou 1é.. .. . .. .. . . .
21 c
2.
Le
trafic vers
la
forêt et 12. côte..
22-;
3.
Le C'orrunerce. vers
la savane
2)].
'a)
La cola,
élément principal
du COiTl.r~H2!t"ce ~Je la savane
22=:
0)
Le
"somp6" ou
"c'~_·o!l, monnaie de
11 ép-:>que
22?
c)
Les rc~ations entre Gouro et
Oiol.~~.a
.
B.
ORGANISATION GJ::OG!~APliIQUE DC CO~~ERCE
~N
PAYS GOURO . . . . . . . . • . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
229
1.
Lit place c0pitale des ~o?ulations ~u
~Jord................................
229
2.
La. classe des marchanès
:
le rôle
primordial àes
:e!llIl'J~s • • . . . . • . • . . • . • . . . 23G
c .
Pl~ECOLf)NIAUX
1 •
Etude toponymique . . . .
Vanietief16
(Zuén~'~ula)
232
O,
FONCTIONS
SOCIALES
ET
9CLITIQLi~S
DU r·ll\\)~C:}!E: . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . .'
2~·;:
1.
ALrnospilè;~e des 2.icu:-: de
tractations ... 2::"
a)
Le rôle du ·Tlazan". _ . " . . . . . . . . . 2:: c

bl
L'aire d'extension
.
238
c)
Le calendrier des marchés
.
239
II -
TYPOLOGIE DES !1ARCHES ACTUELS.....
241
A .
LE POIDS DES W,R.CllES
_...
244
Rôle primordial des marchés r.:~ux. . . . .
244
a)
Aspect global des MArchés ruraux ..
245
b~
Caractères
individ~~cls des r.-..ar-
chés r u r a u x . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
251
2.
I~fluence des marchês urbaiJ1S
;
prin-
cipaux centres de co;;.sor~:~lation.......
25(;
al
Le
rôle primordial des
saisons
dans le contexte ur~ain...........
256
bl
Les narchés urbain5
:
aspect
global..............................
2[1
FLlJ.RCEES •••••.
1 •
Marchés
~ vocation iJ1trazonale
.
2.
Marchés à
vocation lntc~zün212
'"
a)
Les marchés à
fai~le participa-
tion extêri.cure
.
bl
Les nlarchês à ~noyen~~ participQ-
tion extériet:re............... . . . .
269
c)
Les ITarchés à forte participê-
tian e x t é r i e u r - e . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
270
3
Marchés à vocation
régionale
.
273
0.
a)
Aire d'influence de~ marchés
.
273
b)
L'intensiLé des
flux
.
278

III -
ETUDE DES CIRCUITS DE DISTRIBUTIO~...
288
A.
LE CIRŒJI'!' TPJ.. DI'l'IONNEL
.
289
239
l •
Le mode de distribution
.
a)
Les dêtaillants
:
principaux agen~s
des circuits de dist~ibution........
290
b)
L(~ 13ible participation des gros-
sistes et demi-grossistes..
.
.
190
2 .
Typ~s de Clr2ûitS
.
291
a)
Le circuit direct:
les vendeurs.
2 <] L
b)
Le circuit indirect
léS reven-
deurs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2;;2
c)
Un type particulier- ct' i!1cermé-
diai.rcs
:
les acl-LeteGSES-
grossiste;
.
29::
B..
ùî'J2 TSNTl\\TIVS DE
~~ODERNIS;I.TION Dr. T,.:; DIST2 T -
BUT TON
: LE HOI,E DE LA SOCT2T~
P~C
(~~8GR~~~2
D'ACTION CO~~12RCTALE).
3~~:
1.
L'organigramme
.
al
Halles de S~os-
_..
b)
Les marchés de proju~t~on.
c)
Organisation génér21e àes halles et
marchés
.
308
d)
Les structures
juridlques
.
~ J 2
2
Jl..vantages sur le tradi"tio<lnel
.
:3 l 5
3
Inconvénients
faiblesses
_
.
3 : -,
c .
LE TRAI'Sf-'ORT
:
SUPPORT ESSENTIEL
Dt: LT, DI5TRI-
BUTTON
.
J2J
l .
Les différentes catégories de routes
.
a)
Les r01Jtes bitum§es
.

bl
Les axes secondaires
326
cl
Les pistes saisonni~res
328
2 •
Le rôle capital des transportsrou~
tiers
_
.
329
a)
Les moyens . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
329
b)
Les coûts • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
333
D
LE PP.OBLEME DE STOCKJ\\.Gt ET DE CONDITIONNHlfNT • . . . . . •
338
1.
Les moyens traditionnels
de conserva-
tion
,
.
338
a)
Conservation limitée
:
le3
fécu-
l en l s
.
339
bl
Conservation ~e plus lor1sue durée
:
les céréales
.
344
c)
Le stockage des condiments
.
346

Les m6thodes mader~es
.
347
a)
La banane plar,:.a:n
_ ..
343
b)
L'ignnJ7'.2
.
343
CONCLUSION
,
UN EFFORT RELATIF DI,NS
LE DEVELOPPE'lE:JT D2 L.'\\ PRODITCTION,
MAIS UNE DISTRIBUTION FREINEE
PAR DE NOMBREUX FACTEURS
(LE
DE.,'lI-ECHEC DE L 'AGRIPACI • . . . . . . . . • . . . • • . . . • . . • • . . . . . . • .
353

TROISTEKE
FAR~IE
L'INEGALITE DE L'AGRICULTURE VIVRIERE
: ASPEC1S SOCI0-
354
ECONOMIQUES ET SPATIAUX·",···,·,····················· .• •
CHAPITRE
l
VOLUME ET REPARTITION DES REVENuS . . . . . . . . . . . . . . . • . .
~5G
l
- LA PART RES:-ECTIVE DE L'AGRTClJLTTJRE ITIVRIERE
ET DE L.' l\\GRICuy/rr;RE HARCIiANDE DANS L~. !"Oë<]·:A'TION
DES REVENUS
;'. . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . .
35:3
A
PLACE
JES
CTJLTUh.~S DE RE:·JTE
(C)\\FE-CL~CAO-
COTOt·J) ~ • ~ . . • . • . _ • _ •• A • • • • • .. • • • • .. • • • • • • • • • • •
] : ;
1.·
Les cultures èe rente
~ ..
30 1
a)
L~ café et le ca::::2o.............
-ilj
b)
Le coton:
?lnnte tYDigC0 ~e J.2
, ..
~
-
saVélnc
.
.J ~~ ; .,
2
Influence des ~ot~nti~lit6s 29ricoles
dans la répartition ~es reven~s
.
a)
Les rcve~us moyens de la savane
(Gohitafla-ZuÉ!10 1Jla) . .o...........
3(-::::
b)
l,es rev~nus re~a~qcable5 du do-
maine forestier
(30uaflé-
Sinfra)
.
B
L 1 P.,GHIC1.:LT~j?f. VI"\\'?IERS SOt"?CE5 DE REVE:NUS
COPPLEMENTAIRES
.
1.
Evalua tion des
r,:::\\:enes Q partir des
quantités co~~er2ialisée et stockées ..
2
Attitudes des responsables
.
37 c,

I I -
REPARTITIO"J DES REVENUS BRUTS PAR GRANDS
GROUPES ETNO-CULTURELS
.
3ï7
A
QUi',,'TITES COI·1NERCIALISEES SeLON LES
E'l'ENIES . . . • • • • • • • • • • • . . . • • • • • . . • . • • . • • • • • • •
378
1.
Le rôle rée]
des autochtones Gouro...
380
2
L t jditJ.Jrtant..:~ particiFation des allo-
gènes
.
381
• a)
L"s Dioula
.
382
b)
Les Baoulé
.
cl
Le rôle capital des
Vol taiques
,
.
B
LES
PRIX
:
r'ACTEU!~ DETEP,-.i'·lIN~.1'iT DJ'..~5 LA
REr l\\~n' l T J o:-~ [,l::: S P 2'JSr·Hj S . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..
:? 3 'J
1.
r:thnies pratiqL!ô:;:t èes
p~ix moè.ér-és
:
Gouro et Baoulé
'"337
..' ç 8
a)
La place, des C o u r c . . . . . . . . . . . . . . .
U
b)
LlatLitude. des Beoulé
389

Elf~~ies pratiqllent des prix excessifs
:
V ] t
-
D .
1
3 S-':'l
o
alC;ues et
lCL: •. d • • • . . . • • • • • • • . . • . • •
a)
Les VDltélî~L:es
.
b)
Les Di0L21i:l
..

I.ES REVENUS ,-lOYENS S"UTS
: FONCTION DU PRIX
ET DF: 1,""\\ QUf...N'TIT~:: . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
39?
1.
Ethnj.e au moye~ revenu: Goura,
Baoulé .. 39J
2 ·
Ethnie au
reVêïlU brut .import-:lnt
Dioula,
VoltaIque
394
a)
Les revenus des Vol~3iql!es :
résultat d'un net équilibre entre
prix et quan.tité commercialisée . . . . 39::
b)
Un e~emple particulier : les
Dioula
396

III -
REPARTITION PAR CATEGORIE SOCIO-
PIl.Ol:'ESSIONNE.GLE
, . . . . . . . . . ."198
A
!3DLE DU POIDS MOYEN DES PEODUITS DANS Ll'.
PHYSJONONIE DI U?-J }1..-"'\\?CHE....................
3 9 9
1.
La part active des vendeurs
.
399
2 .
400
B
LE ·ROLE P:--:'INORDII,L DES PRIX
.
40]
1.
La valeur des produi. cs cornrnercia--
11565 par les vende~rs
~02
2 •
Le phénom0Ile des prix au niveau jes
rcvendeul's
,
, . . . . . .
403
C'
LES H.EVE~lUS
.
405
l
Au niveau àes venèeü;~s .
. 405
.
2 .
Au ni':2au des rev2nc1'2urs
.
,,06
CHll.PITF!E
TI
CIRCULATION DES FLUX MONETA!?E5 ET LEUR POLAR!-
SATION SPATI!·\\l.JE:......................................
4C.l8
l
-
LA NATURE DES DEPENSES
,
,
409
A
LES DSPE?,:SES
INDlS:--!Sl,l~I\\BLES.............. I.~} 'J
B L E S DEPENSES
INUTII,ES
;
IXFLJENCE DE LA
TRADITIC!~
OU DES FACTEURS EXTERIEU?S, . . .
41d
1.
Facteurs exogènes
414
Facteurs endogènes................
415

II
-
LE FAIBLE
H1PACT D E L'EPAHGNE..............
417
~]8
L'EPI\\RGNE EN Î'!Z\\TURE . . . . . • • • . . • . . . · · · · · ·
B •.
LES PAYSANS FACE AL' EPl'.RGNE
!1CJNETA IRE • . • . • • • • • • • • . • . • . • • . • . • • . . . . . •
4 19
4 1 9
1.
Les oisparités régionales
.
d)
L~ sect.eur de Bouaflé : nOinbre
important d·épargrpp~~
.
1::;
Le secteur de Sinfra
: nombre'
moyen d'éparg~a11ts'
~21
c)
L~~s secteurs s~ptentrionaux :
faible nombr2 à 1 épargne!l. ts .. "
:.! 2 2
2
Le système tradi LiG'lnel
.
3
Les tRTltatives des orsanismes Il-
nEnclers da~s la vulgarisation d~
SYStèr.12 moderne de èé;Jôt
-l ?:'
a)
L'influence des Banqces inter-
nationales
:
l'exe~~le ~e la
Blere::!:
42.:;
bl
Le rôle de la BNDA
:
les
CREP • • . . • . . . . . . . . . . • . . • . . . . . . . '±.,:.
CJiAPT,!'RE
I I I
PRODUITS VIVRIERS
: VA~iA0TES §OUS-RSGIONA~ES
.~ .
DES EFFETS SaCrD SPATIAUX
(?RODUCTIO~! -
cor"l~·iERCIlü,ISl'cTIOl~)
: ~ ~:". . : '.: -.:::"
,
:.,". '
43J
1 -
DES SOUS-REGIONS COMPLEXES
:
ZU2NOULA-
GOHITAFLA-SINFR-'\\
430
l \\ .
ZUF:NOUL.'I
:
UNE
S0US-REG:rn:\\; I?.. JBLEI·!ENT
~lOTlVEE ....•.....•.•.............•••....... 435
1.
Les facteurs
rest~ictifs
425
2.
Les potentialités de
la sous-
préfectu:!:"es àe Zuénoula
. 43ï

/',

LA SOUS-REGION DE: GOHIT.o,FLA !"UZ 1'0-
TENTIl',LITES i'l\\TUHELT,ES
rUnTEES
.
B
SINFRA:
LA SOUS
Rr~CIO'J l\\UX MUL'J'lPLE5
F' ACETTES . . . . . . . • • . . . • . . . • . . . . • . . . . . . .
441
I I -
BOUAFLE
UNE SOUS-REGION
EQUILIBREE . . .
. . . . . . • . .
443
A
LES 1'RI'v'ILEGES DE:
BOUfI.FLE . . . . . . • . . . • .
'143
B
ATTITUDES i\\ .".DOPTEH . . . . . . . . . . . . • . . . • .
444
CONCLUSIO;:
G2NERALE
DEVELOPPEr1ENl DY~JA~\\IOUE
I~:TENSE ET AVE~llR
PRor,',E TTEUR· . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . 4,5
ANNEXES
1 -
SIGLES UTILISES
II
-
ENQL:::T:::S
BIBLICGR1:Pf-f1 E

Tl\\BLE
DES
ILLUSTRATIO,~S

({IRlES
ET
G'?(\\P!!
l ,/ ..
1
r
_ npt':S
~,t_
l
Carte de situatioll
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2
'" Pluviométl'ip- moyenrl(::
L"illI1ueIJ.8
(.1951·-1070)..............
36
3
.. Variations r:luviom('triql'':;s Ç[nnue}les . . . . . . . . . . . . . • . . . . .
36
ct pluviométrie
_.. _ ..
40
5
DiasrranU710 pll1viométrique dc HOl}(]fJ.é
.
42
6
Cro-hydroSl: aphi.e
.
51
7
PéclologiE:
:
ê.ptitucles cultur211c~"""""
6 1
8
Végéta tion
.
65
9
Hépartiti.or: èe
=-a végét2.tion
2:1
fonction
(~0- la
topogra?hi c
.

10
Répartitio~ èe la
77
1 1
~yramide ces 2ses
(?O?U~2tlon tO~3J_~)
12
PYI-amidc
des
âC)c~ (populat.:.ic..'1 i·v'oiri.er:;,c;)
79
13
Pyramide des
âges
(populati.on
cq
l'l(;il
i_\\fo1.t-ic::~:':;·l
.
, ,
14
Répa:-tit:io:1 t-r-ibc:.le de la pOp'~J~éltion , .. ' " " ,
.
15
Répartition de la main-d'oCL!Vre
famill21e
se].o~ le sexe
et les opérations cul turales
,
,
' ,
.
JUO
16
Rêpartitj.on de
la main-d'oeuvre externe et du
temps
de travail par opératîcns culturaJ.~s."
"
, .. ,
10.3
17
Rnvitaillcnlcntd l Abidjan en prodLlits vivl:iers
( c~réales,
i<]0él_f11C,
manioc)
",
,
". '
','".',".. '.',
" '.:
,
17 bis Ravitaillement d'Abidjan en produits vlvri~[s
(banane plan taj.n,
a r a c h i è è , · · · , · · · " · · · · " · · · " · · · · · · · · · · ·
1. 6<j

!
Le système cul tural
Jot~:; nou'lcllement nü~~ CIl culture ..
Avancée du front pionni(~r. Flux des mi~ral1ts v~rs les
19
tcrres propi.ces acx cul~ures ~e rente
(café,
cacùo) ....
137
20
Carte de réiJ1staJ.latioll des vill2geois d5})lac&s
~
l Ié -,
\\.}
..
21
Sys;.:::ème
du
vivricT sl.c.l.bilisé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
~
~
22
Qua~tité initiaJ.e moyennG par sous-préfecture
.
Quan ti té in i tj. Ci le moye nnR pa.r e tLin i0
.
21 '
Marchês ancierlS
.
(pé.t.-iode creuse)
.
2
26
(période cJ 1 abonè.;:-;nce)
,
.
') ,
27
Marcll&s
rUr?llX
:
r6partition des quantj.~[s Inoyenr1cs
(période Cl.-ei.lSC, pÉriode d 1 abonc~ar:ce)
.
28
March6s urbains
:
rèpartitj.o~ 0es q~antit5~ ~cyennes
(période creuse)
March6s urbains
: répartition aes ~u~ntj.~~s mü~~11;les
29
(période cl! aCo!lda.:lce)
"
.
30
!>1archés urb2 i:1S
répartiti_on èes quanti.t.Ss i110yennes
(période crC'usc· 1 période cl' abondance)
.
31
Marchés actue L5 •.•.•...••••.•.•••••.•
32
Typologie des marchés
(1978
-
1979) •.
33
Pouvoir et aire d'attractio~ des marchés Jrb0ins
sur les vendeurs .. _
_
.
34
Pouvoir et aire d' att:-action èes Inar-::hés urbains
sur les acheteurs
.

Après Pugc
35
Approvisionnement d'Al)idjan en condj.TI~ents prin-
cipaux
322
36
J<éseélU r o u t i e r . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
330
37
Mode de transport des produi~s s'Ir les rnarcllés
332
38
Carte de synthèse
PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES
A
La vcr.t~ au détail
.
293
B
Acheteurs g r o s s i s t e s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
299
C
Autres aspects cu ma.rché
299
D
Moyens èe transport
.
331
E
Stockage
.
3P
F
Transfor~atj_on des féculents
(manioc)
cc stade final
de la b,;:.!!a;12 planl:ain
.
346
G
Denrées ~oins ~érissables : céréales -
olê2gineu;(
..
350
H
Cultures de re!1te
367

T '1\\ RL'
l
Formes de copmercialisation et leur poids
.,
bn kg)
1978-19ï9
.
J ,-
2
25
3
Répartition ~u 110mbre de
jours de pl.uie
...
42
4
Evapotri1l1 spir<1 t:Lon
. . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . .
44
5
Répartition è.es d~n~.~ités cIe pop·~llC1.ti0n
.,
73
6
Rêparti.tj.on ces ethnies d3~S c}la~ue Dlilicu
d'habitat
81
Superficie c~es l:.~l:res in0nc:ées
. . . .
9J
8
98
9
eles puys ::-urauX
.
142
10
La poplllation des villes ~u Pays GOUJ-O
,.
11
Principaux
s~=vices admi.nist~atj.fs 0e Zu6nocla
. . .
12
Eïr.plois urbêi;~s pEtr sect(-:UJ' d'activj.tés
.
150
13
Principaux
services aèr:ird.~;trati;:s c:c EOLl2.Elé
. . . .
151
14
La popu12tic~ ~es départe!~Cllts voisins ct 61oj.9Gés
15
Observations relatives aux habj.tudes alimentai.res
de
la pOflulatioll d'Abidjan
[62
16
Observations relatives aux habitudes ali~ent~lires
des différences ethr.ies
.
163
17
Calendrier agricole du paysan Gouro
179
18
Potentialités agricoles des
terroirs
. . .
181
19
RépartjtioJl ~es superficies ~ar village
(AVE)
189
20
Temps de
travaux comptés en
journées de travail
..
194

21
}~endcmel1ts prêvisiollnels et ren~eQ0J,ts r6eJ.s ..
194
22
Production moyenne initi.ale selon le ~j.lj.ell 6co].o-
gique
204
23
Nombre de jours de travail inve'itis
211
24
Quantité moyenne annuelle stockŒe par sous-préfec-
ture
244
26
Marchês ruraux:
répartition par période des
quanti tés n~oycnnes con'J11ercialis~es
2·4 G
27
Poids moyen des "larchês urbains
(pêrioce creuse,
période c::.'abonc:ar:ce)
25G
28
Classifi.cation des ~arch6s selon le poi~s soye;,
des principaux I)roduits
,
260
29
Prix moyen des cultures de rente et des cultures
vivrières
" ..
..
278
30
;·1.2Y"chés urbains.
Participation c:es cO:-:.!Te:r.-;:,:nts
. . . . .
281
3]
Variation des
Frix sur les marchés
urbains
283
32
t'1oc:e èe distributi.on
(r~a:rchés cr-:bains)
29 C'
33
Mode de distribtition
(marchés ruraux)
290
34
Type de circuits selon le mode de distribi!Lion
(I:'_archés urba.ins)
.
293
35
Ty~e de circuit selon le mode ae'dist~i})ution
(marchés ruraux)
293
35
Organigra~mme èe la Société
.
305
37
Essor èe la route èe 1960 à 1979
322
37bis Taux d'~llongement des itinéraires
.
323
38
~loèe àe transport èes proàuits
329
39
Evaluation des ~oyens de transport selon la distance
et la vi~esse moyenne parcourue
332
40
Prix pratiqués selon la èistance parcourue
335

4)
Evollitinn des pertes ~e poids en pourcentage
en C(lurs de stockage
348
42
l'ertes de poids après dix semaines de
stockage
"
. . . .
350
43
Pertes de poids apr~s trois moj.s de stocJ(age
3~0
44
Production des cultures de r(~nte dans le département
de I301Jilflé
361
45
Culture~; de rente : cJuarl~ité ct reV'2nus bruts r:loy~ns
ini t.iaux
365
46
Evaluation des reVC11US â
partir des 0ua~titês Doyen-
nes
stockées et cOr.'!ncrcial j.sées
373
47
Quanti JCioyen!1l2 annuell-e cor~ll1crciali sif:e par ethnie ..
384
48
Qua~tic6 i~oyenne annuelle
stoc~6e par ethnie
334
49
Quantité rroyen~e annuelle illj.ti~lc par ethnie
.
3B4
50
Prj.;~ !~oyen p~aciqué
les ethnies
. . .
392
51
Revenu :')rut initial jT~oyen
ethnie
. . . .
396
52
Conrrerçants
:
poids u10yen des prodllits
(~a~ch§s
urbains,
r~rchés ruraux)
400
53
COi"'ll--r.er-çants
: prix mo~/cn des proc:uits
·1 {) 7
54
Chiffres d'affaires ~oyen des cOffi~erçants .
407
55
CoœDorteITent des paysans face
aux dê~erlses
4]5
56
Comporterrent ~es pa)'sans face à
l'ép~rgne
419
57
Dépenses ~oyennes des pro~ucteu~s par sDus-prêfectur2
424
58
Epargne rGye~~)e des ~)roductours rer sous-préfecture ..
424
59
CRE P :
Répartition annuelle du nopbre d'adhérents
et des revenus
430
60
Poids moyen initial par
sous-préfecture
444
61
Quantité ~oyenne co~nercialj_sée Far sous-préfecture..
444
62
Revenu moyen initial par
sous-préfecture
444

l
N
T
R
0
DUC
7'
.r 0 N
PR08LENZ\\TIQT...3E
ET
;·ll=T:-{()DOLOC;I~

l
La COTE D'IVO:;;'E est confrontée depuis plusieurs
ann~es ~ des problèfues de production et de distribution des
proàüits agricoles cOmestibles.
Les ruptures de stocks,
la
ruêe populair~ vers les magasins ~t la montée soudaine et
incontrôlée des Drix so~t quelques manifestations ta~~ibles
d'llne situation qui prend parfü~s des allures de crises:
surtout en ~ilieu urbain.
Corme le souliCJne IL Hauhouot
"Dans
la
capl:alc
tentaculaire
de
la
C07'E
D'IVOIRE
o~
la
pOp1112=1.on
attci~J~ 700.000
~abi[ants,
Le
probldmc
de
la
d1stribucion
des
produits
vil-r~ers
n'esl:
pas
)':..Jll
des
mOindres.
I l
SU.EflL
pOL:T
S ' d r J
convaincre
drob5erv~r les
mouvements
de
panlqu2
e~
dj~nerve~c!!c CU!
s'emp2r~nt des
~b~d]anai5 d6s
la
moindre
rar~facrion des
denr~e5 les
plus
vicales.
I l
s u f f i t
aussi
de
voir
avec
quelle
h~bileter 125
sp~cula:?urs 51
[]oIDbrc~x dans
la
couche
socldle
des
d~tailla~cs prOfL(Cil:
~e3 moindres act~~Jation3
du
flux
l~orr:Jal
èes
DI"oGuit.::o
en
èi~-ectioil des
march~s urbains. ,. 1
Hauhouot
( A)
1974.
Le
r2vitaillcment
d'Abidjan
en
produits
Vlvrle~s
de
base
llon
l'TIpoTtEs.
r\\ n n ale s
ae
l'UniversitÉ'
c'j·.bidjan.
SGr
G (Géogr&Ilhie)
E
VI,
pp.
7 -4 5.

2
PRf:NIERE
l'AfiTIE
PHOl3LEHlITIQUE
Ce qu10n consiate aujourd'hui. n'est que le déve-
loppement d'une
sitUation née de
la colonisation
en effet,
lléconomie
traditionnelle s'est toujours évertuée
à
satis-
faire les besoins du groupe 61ar:~ à la fanli.lle,
a~ clarl OLt
à la tribu.
Les unités èe pr'-.Jducticn eL de consonunatior~
n'§taicnt
soumises ~ aucune sol~icitation venant de
l'exté-
rieur,
dans ce type d'6conomie autarcique.
Le sécha nge s
touch~ient uni.quernent des produits qui. n'cnt~aient p55 d~ns
la conson~ation alimentaire.
La col.onisation et
l'urbanisati.on qu'elle a en-
trair16es on~ fondamentalement ci1angé les dOi1nées de cet éql.1i-
lib:::-e o~igi.;1cl que co;!sti tue
l'§cono~ie t~aditionne].le.
La
ville a
favorisé .la division et la
sp~cialj.5ation du travaiL
et BeerG la dern2~de en vivres par l'êmiette~e~t considér2!)1~
des unités àe COnSOITSf12tioll.
Cette dem2rlde pressa~te et vari~e en provenance de
la ville a
rapiderncnc orientée les activit6s du paysan.
La
situation s'e3t rapidement orécisée avec lli~troduction ce
l'éconoE:ie
moné:':'aire créée pLlr les p~ anta tions.
D'autres réalités de
J. ' agriculLur0 paysanne et
notamment les difficultés de
la soudure dans les campagnes
ont acc~û lli~têrêt des ?roduit~ vivriers pendant longtcQps
mis
à
llêcart par
le succès financier des produits indus-
triels traditionnels qu~ sont le café et le cacùo.

3
AprGs l'Indépendance du pays,
la croissancG ur-
baine accé~_~rée a donn6 une nouvelle dimension aux perspec-
tives offertes par la p~oduction vivrière.
Elle a en tout
cas rléclenché un effort ir,tensif de prodl1c~ion au niveau de
le 'Campagroe.
Mais si d'unE::.' manJ.ère
générale le
II mouvement
V l -
vrier"
concerne l r ensemble du pays,
toutes
les '.'ésions fI' Y
participent pas de la même manière.
Selon leurs eptitudes,
les particularités ~éographiques, socio-démoqraphigu~s et
cultur.elles,
ces régions ont fait un effort de production
plus ou moins inte~sif.
Dar exemple,
dans l'Est du pays,
vieille région de
tradition cacao-caféière,
les cultures vivrières sont la
pierre d'achoppement de J_a diversifi.catloi1 de l'agriculture.
I~s paysans t~op a~tachês aux spéculations industrielles
n'ont pas sUffi:::..:1rr.I~2nt r-épondu ~ la dema.nde vivrière.
Cette
sit~uation se trouve notar~"E'~'2nt:. compliquée i.Jar la réducticn
progressi"\\.le G'2S sols sous forêts pri.I:.2ires parti-culi.ère:~:er:t
propices A la culture de la banane pla~t2in, l/une dl'S b25es
de
lf a limentation dans la région.
c'est donc aiJ.leurs et en parti~ulier al] Nor-d et
au Centre-O!Jest oue se situent les plus 0rands foyers de
Ja
prcducti.on vivrière en COTE D/IVOIRE.
Les études menées en
19;2,
p012r
le cQE'Lpte du l"iinistère
ivoirien du Plan par
la
Sociét6 J'études pour le développene~t écollomique et social
(SEDES)
révè~ent que la région de Bouaflê vient erl 'quatrième
position pour llensemble des produits,
eu premier rang pour
le ID2Is et aux quacrième et cinquième resp2ctivement pour
les oranges et
la banane plantain.
Pour cette r6gion située entre J.a forêt et la sa-
vane,
les perspectives èans ce domain'2 sont particc.lièreraent
encourageantes.
Sa position géog~2phique lui COllfêre des
avantages naturels auxqur:.ls s'ajoub:~nt. è'autres atot!ts,
CC'!Tl:.~le

celui de zone ?i.onnière devenue
le point de chute des
immi-
gr an ts.
Le dynamisme vivrier de
la rési ..'n de Bouaflé frappe
l 'ot·servateur venu pour la premiè·re f::oiS:.JCentre-Ouest du
pays
d'une année à
l'autre les superficles plantées en
cultures vivriêres augmcntent~ ies marcllés ruraux et urb~ins
témoignent d'une vitalité que l'on constate rare:·",nt ailleurs.
Chagu~ fin de semaine,
c'est la ruée des marchands de vivres
venus de toutes parts vers Bouaflé,
Zu:noula,
Sinfra,
Goh!.-
tafla et leur arrière-pays.
De longues files de camionnettes
font le va et vient entre la régioi) et le sud du pays.
D'une façon
sé~éralc, cette ~égio~ est sans doute
celle gui a
le mieux suivi le l'lQl.: d'or.-àre èe la diversifica-
tion des cultures et de
l -
_ 0
réh2bilitation de lu production
viv~iêre que les autorités politiques ont lancé pour cette
seconde d62en:1ie du développcm2~t ivoirien.
c'est donc eu éga~d aux o~servatio~s prêc§de~test
gue
la présen [0 étude: se propose d~ di_scuter .:-1' ,i:"ie _~l1a,~i.2rc è.?:);~
fcnô ie (:e5 ;?oi:i ts qui sui vent :
PR E117 ER E,\\-IE/,'T
Les
fcnderr:.ent.s
ila:L::-c~s,
eth::1o-
d6mograpi]iques
c:
culturels de
l'a 9 rie u l tu:- e
:' J: '.' ri J> r c
s p éc u 1 a t i ') e ,
DEUX I E:'-J EN E/lT
La
production
2 [
~a
distributio:~
des
vi~res,
les
relatiolls
v i l l c -
campagne ,
de
l-égion
2
rét;'ion
dans
le
cas
de
Bousfle
et
son
hinter-
land.

rJ
TROISl"E,'MENENT
Les
consJquences
spatiales
et
socio-6conomiques
de
la
produc-
tian
vivri6re
dans
le
processus
de
d~veloppemerJc rcigional.
c'est en fonction de ces principaux points retenus
qu'a été établi,
le plan de travail suivant:

6
DEUXIENE
PARTIE
:
~;(';THODOLOGIE
1.
TRAVIIUX
P REPAIV\\TOI RES
A.
DOCUi-lEN'l"S ET
BIBLIOGRlIPHIE
nu point de vue documentatio!l,
nous avons consulcé
des d0cun1ents généraux dans les ministères suivarlts
(AgricuJ.-
turc,
Plan-Economie,
COrl!_jl~erce), èans
les Sociétés i:ltér~ss~c::;
(l\\GRIP.~.C, SODE?EL, SODERIZ], SATi·Li\\Clj .ct dans les sous-?ré-
fectures.
Nous 3vons pris COJltac~ avec les différents ~es-
ponsables qui nous ont
fourni des renseignements très géné-
raux sur les vivriers.
Pour avoir des données plus ?récises Sllr la qucs-
tIan,
nOus .::lVCnS eu rC?cours
aux autorités a(b~inistratives,
politiques C?t socio-écono:iliques de la région. elle même,
8iltre
autres le rréfet,
les sous-?réfets è~ Bùua~léf Zuénoula,
Go-
hitafla et Sinfra,
les responsables r0gior12ux des différcrtes
sociétés d8jà ci.tées,
l~s instituteurs,
les animateurs ruraex
notamment les relisieus~s, les syndica.ts èes tra.nsporteurs.
Ces contacts directs nous Ol,t énor~ément facilité
la
tâche.
Nos ent~2tiens avec les autcrités nous ont permis
d'avoir des do~nê2s intéressantes sur les zones de production
et sur les marchés les mieux pourvus cr: ;Tivriers de la région.
Au
manIent
on
d6butait
notre
enquête
(Avril
1877). celte
suci-
6tê
n'3V~li[ pas encore êt& dissoute.

7
C'était nos principaux indicateurs.
Les personnalités
(pr6-
fct,
juges,
sous-préfets)
nous ·)nt entre"';::.enu
èes l i t.iges qui
existent entre les autochtones et les allogênes
(Goura,
Baoulé,
Voltaïque)
con'ce::nant le marché et la propriété foncLre.
Ils
nous ont fait le bilan des récoltes vivriêres,
leur ~lnportance
par rapport aux années précédentes.
Quant à la bi~liographie nous avons co~sulté des ou-
vrages généraux,
quelques thèses et lnémoires se r~pport3nt à
l
ce sujet.
NOilS
avons retenu DIl ouvrage
qui nous don~e une
idée des problèmes de la région.
Cl est
le
seul dOCl..:D12nt 51..:::'-
ceptible de nous intéresser.
Ce dernier traite des transfor-
mations éconolniques et sociales de la
société GOLlro contem:JQ-
ra.i.lle.
Nous noUS en
sormnes
s2rvie corru'l;~ dOCUr:-t2:1t de na::: ...:.
Nous avons connaissance ~'un mémoire ce maîtrise S~~
12s marchês ~e Zuénoula
(Laurenc9 RIC~lARQ) !1\\2is iJ. ne ~ous a
pas été possible de lrobt~nlr.
En dehors ~e cet ouvrage,
nou~
avons consulté le recense~e~t national agriccle et le ~ecens~-
ment de la ~opu]_ation.
Nous les avons util~s6s avec ~eauco~p
de
réserve à c~use des anomailes qu 1 0n y dêc~Lvre,
en~re
autres,
l'âge ou le noœbre d'enqu~t6s.
C1est à partir d2 ces notions
théoriques recuej.llies
SUr le sujet Cjue nous avons commeucé ;--,05 in\\TestiS3tioilS sur
le terrain.
~1 E ILL :\\ S SOU x (C 1.) ,
l 97/-j. . .\\1, ~iiropologie Ecop.orcliClue
des
Go'J:-o
de
Côte
dl Ivoire.
De
lf6cQ T10mie de
subsistance
a
l ' a ; r i -
culture.
Edition
I·j 0 u ton 7
Par i s,
3 8 2
p.

e
B.
LA PREENQUETE
Avant d'6tablir J.es fiches d'enquéte et d'aborder
1 f enquête elle-même,
i l fan t
avoir une connais sance qc.ali ta-
tive du sujet
c'est-à-dire dG la productioll,
de la soci~t§
locale et des problèmes qu'elle engendre.
Auparavant, nous n'avions aucune cOJlnaissance pra-
tique et concrète de la région C~ dehcrs dE notre bref séjour
pour àéterJ0i"er notre choi~:.
Aussi,
!lOUS
fallait-il mieux
cerner le sujet,
~ous familiariser avec le terrain,
prerldre
contact avec le ~ilieu et essayer de nous intégrer,
au~reInent
dit effectuer u~e ]oIlgue préenqtlête indispensable a touce
rcchcr.-chc de cc genre.
La régi.on nous êtant 6~rang0re, i l s'avérait donc
nécessaire dr2Voi~ quelques ncti.ons bien ~éfirli~s avant
d'aborder
le ?!-c)~]è;:112 d'une ;"~ani?rc 2pprofondj.c.
C'<2st (jar
conséquent
la è'§l::arche la
plus d'2licate,
car lorsc;u rune pré-
enquBte est faits de manière
su?srficielle,
flâtiv~, l'enquêt~
elle-même p~ut présenter des anomùlies.
Pour cette ~aison,
l'op6ration a dur6
six moi.s, .au cours desquels nous nous
SOnUTIES
déplacée à
qU2tre
re~rises (avril/mai,
::-,eptemor-e,
octobre)
compte tellU des moyerls de
locomotion dont ~ous dis-
posons.
l~OS séjours dans la régio;! s'étalaient en JJoyenne
sur quinze
à vingt
jours,
afin drayoir une vue globale
sur
la question.
Au niveau des
localités,
nous avons assi~tê à des
réunions entre l?s autorités et les paysans,
ce qui a ~ermis
d'avoir U]l premier contoct avec ces derniers.
Nous partici-
pions par~ois 2UX campagnes de la coupe natioIlale du progr~s,
campagne pour sélection;lcr les I1îeilleurs agriculteuys Ge la

9
région.
Par la suite,
nous avor.s cherché d'autres moyens
pour être en rapport direct aV~2 eux.
C'est ainsi que nous
accompagnions les collecteurs des produic, AGRIPhC dans les
villages,
afin è-2. conn2.ître leur manière dl opérer 1
le1i.rs
lieux de ramassage,
les moyens utilisés pour collecV:r les
produits.
Nous avons pL observer l'attitude des paysans dans
leur application pour cette nouvelle formule de collecte.
Certains ne nous ont pas caché q 1..l'ils préfèraient discuter
avec les Dioulas,
collecteurs traditioI)nels,
plutôt que de
s'adresser aux personnels de l'~GRIPAC.
Ils se sont plaj.nls
de ces agents.
Ceux-ci leur font récolter des produits et
ne viennent pas les chercher.
Nous avons visité quelques
villages de la forêt des
o s
(Bouaflé)
et de Sinfr~.
l'lais roous avons dû abandonné:r ce
système
GŒ.
:ceche~­
che, et essa~'er de travailler dans un autre cadre que celui
de l'AGRIPAC pour diverses raisons.
Tout d ' 2bord la déléga-
tion régionale ce Bouaflé travaille dans un champ draction
trop restreint pour notre ét~de (zone de Bouaflé et SinEraJ
et en général,
la collecte se limite 5 que1sues produits tels
que la bailaDe plantain et les condiments.
Or nous avions
l'intention d'étendre ~otre travail aux quatre sous-pr6~ec­
tures du département et de trouver dl a:ltres point.s de ra.""'lê~S­
s2ges,
d'autres zones productrices de vivriers.
Par ailleurs ~ous nous SOTI@CS tLouvée deva~t un
problème posé par les délégués r§gionaux
no tre étude a
coïncidé avec leur mutation
De mars à septembre 1977
nous
1
avons connu trois déléSi-.-:és Illoins informés que nous dans la
connaissance de la région.
Enfin le
fait de savoi~ que nous
travaillions da~s le cadre d'une sociétê de
l'collecte'' et de
conunerci;-1li.sation des p~oduits pouvait fausser les données
que nous attendions du paysan.
Nous avons dG abandonner ce
sY5tème gui entravait nos recherches.

10
Nous avons pris alors contact avec les ruraux par
l'intermédiaire des autorités de la région.
Ils nous ont
facilité
les relations avec le milieu rural en nous accordarlt
des autorisations administratives,
pour aborder plus &isément.
les paysans
la méfiance de ces derniers étant légendaire,
tout étranger leur paraît suspect.
Nous avons vj~icé ain~i queJ.ques exploitations aUDoœ~
des~ semaillss.
du maïs et de l'arachide.
Nous avons ob-
servé les travaux charnpêtrGs en gênêral,
ce qui noUs a permi
de note!" les différents
types de combinaisons par exemple
:
ignam~-taros-condi~ents.
Nous avons ~galement visité quelques marchés ~~ la
région.
Il nous fallait aussi connaitre
le ~6canisme de la
vente de
ces produits dont les
vcnde~urs~et revl2ndeu!"s,
:;"1["-
.
- l
..;;:1"0' - '-'.-d"l~-:.~.,
l
. . 11
tout grossistes,
Jouent un
ro~e~p':r,l:!üor""Ja~ dans
e
ra\\7l':.21
-<'2-
1::;;/
\\~;
ment des villes.
Dès lors,
l]f~ëltalt nécessâ.l::-e de ren(.~~er
_
':2 c. ~JI...§s L :;Cl
dans
leur" in Li.lni. té" f connal tre \\J..eIUT5 prab lcn~es, leurs as~i :::8.-
..~, \\
~.i
tians.
-,
'
~
, .
~,-
fi'"'
.
\\';.::1
" .
"roe{'\\
Nous noUS SOIl!.!T,eS atta.r=ée plu3
longtemps r
èa.ns la
régioï1 nord rl~ notre zone ce_ rech;~=-che pou::::- obs~rver
le mé-
canisme de 12 corr~e~cialisation èes prod2i'Cs.
:lQUS
aven:;
visité plusie:J~s I:'i3rchés panni les plus i!::por-can 1'::s.
par les paysans ou les transporteurs,
nouS avons visité ces
marchés hebdaiJa~aires
Lunài
BINZR.·...,
Mardi
ZANZRii.
NerCT"eèi
KAIlZR,'·.
Jeudi
GOHIT ....1:'Llt
Venàredi
Pldl0UFL;'.
1
Samedi
Z UENOUL ....1
Dimanche
HA NP I..,!l
J
En
dehors
ciu
ravitaillemellt
en
produits
vivriers,
le marchê
de
ZUEll0~la I,cut
~tre consider€
COmme
un marcl1€
quotidien.

11
Nous y
som..r:12S restée une cluinzaine de jours.
Ainsi
nous avons pu suivre les achet(~urs-grossisccs qui fréquente1t
ces marchés, et essayer de les aborder.
Nous participions à
leurs activit€s,
~lOUS nous transforn!ic)rlS pour la cir!:onstance
en l'déchargeurs'' de véhicules,
aidée par le cllauffecr.
C'est
au prix de toutes ces peines que nOUS rêussissions ~ o:~tenir
des rerlseignements que nous complètions le soir en al~ant ren-
dre visite à ce:!:"tailles "l'entre elles
à
Zuénoula ou Gohitafla.
Notre tâche était facilitée par le chauffeur gui
connaissait certaines
"gro;3sistes"
et qui 2L~p,:):r-avant faisait
ce trajet et transportait des p=oduits vivriers.
Ces reIl-
seignemel1ts êtaierlt complètês par ceux des
transporteurs.
C'est par leur inter!nédiaire que !10US avons pu avoir ].e~ t2.~-
ifs des trarlsports, connaitre l'état des routes.
Pendant 12
préenguête,
nous avons visité une dizaine de vil.!ages et 5~­
tant de !Tlc:rchés.
Cette pros?ccclon nous
a per8is cie faire
les COllsta--
tations suivantes
Les marc116s de
1a ZO~2 de sa~a~e sont ?lus animés
que ceux de la forê~ :
les
tractatio~s ~. sont co~sidérables.
L'importance qU211ti.tative des denrées varienc selon la nature
du produit et le ].ieu de
la verlte.
Par e~ernple, pou~ la tJd-
nane plantain,
le domaine forestier
se disting~18 du do~aine ~.~
le: saVC1no.
Les marchés des SOU~j-Excé':ectures de Zuénoul2. et Go-
hitafla sont mieux organis6s que ceux de 5infra et de Eouaflf.
I l existe une véritable ccrporation des cClrcl,el.-çantes srossisces
qui possèdent des collabor2t~ices à Abidjan et dans les 3utres
villes.
I l s' établi.t dos cont~étts entre ces "grossistes l' et
les transporteurs.
Ces derniers achGrnineGt les paIliers rem-

12
plis de denrées d~ns les autres villes et particulièrement
à Abi-c1j ai1.
Les fenunes fixent l~s cordeJ.ettc:s faites de ViCLX
pagnes Sur leur calj.s afin que les réceptionnistes pllissent
les reconnaîtr~.
Celles-ci reçoivent des denrées chal:uc
jour ;
elles les revendent à
des àétaillantes et 11 :-tr~Î2ni::.
récup6ré est remis aux chauffeurs.
Ailleurs l ' ac:c.::t est plus indi.vidllel.
Le 5
fe HLme s
viennent elles-même~ des Çlll.tr2s dép2r~.:ementsr (13(_'_;21:~, D~~lG~~,
y éLL1CUSSO~:::or
P.bidj211)
pour faire
leurs achats et repartir
èans un véhicule loué ou d~ns les transports en COIT'..lllun.
Dans le norè
tO'Jt se déroule
su~ lés ma~chés, 1i<2'.1
principal pour -toutes les
t.:)~ansactions. In[..:?·~-anchc dans le.
SU;1,
la plupart déS acheteuses
grossistes
se ~enderlt dans les
cêti7l?Crneïl ts pou:r- se procure!~ les proèui ts.
Nous avons observé un autre phé~o0ène, celui ~2 l~
variation des pri;< dans Il espace (r::j.l.ieu Eores:,ier /:-:5. .1.: ~-::i de
savane)
è2.ns le temps
(période creuse/périoc:e è. 1 2':>::n(;2:~cC)
et également suivant l'heure de
la
Journée.
marcrJé aussi,
qu'il
y a §11ormement d'allog0:12S qui.
! '
. " -
S
l.IltC-
ressent
à la procuctioll et à
2.-a corr~-:le!. .. ciüji52t.ioël Sf25 "li?~i-
ers
(Baoulé,
Dioula,
Sénoufo,
Volt.aï:::,;uGs).
Les
fiches cl' e::-
quête c~ le dé?ouillcme:;t pourront noJ.1S pe~~.ettre ce 1.' ëictes-
ter.
Enfin cette s.~r2nde recherche qUl a !Ste: menée cl 1 une:
manière mii:utieuse,
nous 0. donné un a?ercu èes activi.tés de.
la régi.on,
~cs problèmes gui appilraissent au pre!nier abord,
et de la façon dont i l
faut en~reprendre les sérieuses inves-
tigations et établir le questiOn!laire d'ençuêtc.

Tableau nO
J
feRMES Vi: COMMERCIALlSATIOIJ ET LEURS PLI/DS i[,V KG)
19 78- '979
- - - -,--- - - - '-"---""-
- - -" ---"--"-
" "
1
;
1
r
U V E T T E
Formes
et
,
COI!~mer c i ali-
l l'.utres i Se.cs
j
'"
1
_
~
IJormes
l'
sati.on
~
'1
1
. . . .
1
lJre...'" c.e
1".0';" cn:J.c
. - - - - C-_ _ - - - - - - ' - _ _ _ _
r
I~ botte r
,
;
1
Kg;
70
8°i -c
1 ,5
;-;..
:u
n 50
1
8 --s
100
_--,-
--;-~~~~~r--li-_-,,' i ,:,~--
1
50
[
1
/
.
1 3
Cpl8
~rO
').....
~
= 1
l '1,25 , 5,75
1
Ke
LL,)
-t------t-'- - --+;-
90
15
I 22,::
,I
il, 25
! ---- 0-----""
1
l
1
(t]
f-<
~-----~
c. ~, c::
v, r./
70
35
80
22,5
1 1 , _ "
1C
~ ~
'""
22,)
1
: . : . / :
Oc
~re.nf;e 1
=
_: /
17,5
,'--------
1
~
,:.....
AVOC2.t
j
U )
l , '
--
1-'''''G02
1
17,c:.
=
1
1"
70
i7,5
T)ne
1
=
1
1
CcJ.a
50
1:2,5
6,:5
.
1
-
ï
"'as -1
1
Go
30
glne
i 1Bo [, (5)
1
1 - -
_
Remarque
l~
plup
j
poids
o~l ~tê vêri
L 5
la
station
de
COllci
0'1
n~mcnt
(AG~JPAC J 9 ~

13
2.
L'éla})oraci.on des
fi.c112s d'enquête
Campee tenu àe nos connaissancGS àues au travail
précédent,
noüs avons établi nos fiches d'enquête
La mê-
thode d'approche se faisant par enquête directe.
TC'.lt:; l'en-
qu~te est basée sur la dynamiqlJe globale
(quantité prociui.te,
autoconsomrllée,
commer-cia.l ~sée 1
revenus monétaires f
genre de
vic,
écoIlomie locale)
EL ~lus partj.culiêrc~ent S'Jr la dynarni-
que des marchés
(mopvement d~s marchés,
mécanisme des
flux)
Firla12~lcIlt, il s'agit d'une aIlalyse.
~ous avons donc fait
l'~nquÊ,tc SL;.r. la productioiî et .les circuits de commercialiséJ.-
tion.
3.
Test d'01d!Jocacion e~ ojuste~ent de 12
fiche- cl' enquêt.e
hvant d'cffectLlcr
l'cnqu6te
totale nous a\\/0113 t~st0
nos fiches dans denx \\/1.11.2.ge5
(Zaguiel2 et Donon) .
sorrmes \\'it~ re:îèuc CO:!lptc des 1:m.i.tes de :-,.o-:::'re
Lre.va..'--l.
En effet,
nO~lS a'ions vOl...11u cor:~Denccr
logic!'uer:~ent
par l'enquête de la P~Odl!cti.on indi.vidueJ.le,
mais nous nOtls
sommes hcul~t.6e à quelY'.1e5 di.fficul tés.
D'une par~, les paysans Il'a~~lcn~ pas être SOlivent
dérangés,
c'est la raiso!1 pour laquelle i10US avons élaboré dE~
fiches
aSSez co~pl.~t~s pour ne pas avoir ~ les i.nterrogcr ~rle
seco~de fois,
sauf en cas de contrainte.
Ils son t
con s taillJûe:1 t
OCCUIJés et Ile sont pas toujours disDonibles pour répoGdre aux
questions.
D'autre part,
12 ma.jorité d'entre eux sorll des ôïlal-
p!l~bèl:es, ils n'ont aUCUlle notion d'évaluation des cioG-

nées,
leurs méthodes sont souvent subjectives e~ erronées.
Ils on.': donc: une idée L.'1lprécisc àes quantités produites, des
f " "
.
d
]
super -lCle s -'Jo l rf.' e t e s revenu s .
l\\ussi pour pélrvenir- à àes
résultats objectifs et ratio::0els,
nous avons procédé de la
manière suivente
?our les superficies,
nous avons inlrcdui.t des no-
tions de mensuration
telle gue la superficie des ilOts d'ha-
bitation.
La fiche cl 1en,~uète é:tudie les superficies i.ndivi-
duelles des cultures,
ce qui Il1cst pas tout à fai.t exact,
car on sait que l'asriculture
traciitionIlelle est surtout
basée s~~ les systèmes è'associ2tio~s àe cultures.
Dans ces
combinaisons,
i l est très difficile d'avoir des r6sulcats
précis.
Nous ~estons dOI1C dans le JOll1aine ~e l'approximatif.
En palliant ccrcai.nes difficulcés,
~ous avo~s essayé de nous
rapprocher de
la rêalitê.
Il.
fall~i.t ensuite/
6value~ !a quantit6 produj.~e
en
fa.iszn~ intervenir- èes not::.~ons COll~:~e la ~ottc ·:112 riz,
le
sac en jute pOUl:" lE:S c6~::>':?a2-cs
(::--.:î.z,
~naïs) / les 0.l·2él;i.::eu~:
(arachide)
et certai.lls autres ~):rC(>~lits, les clai.es ?ou.:..- les
;;
ignames,
les c;.j-·..·C:.Ltes "'.Jnc:rJ2"
pOllr
l.es condimcl1ts,
et
autres systèmes de j~lugease.
~our ~va~ucr le poias des pro-
duits contcrl~S dans ces diiférer1~s récipients,
i.l était né-
cessaire de les peser- sur les iD2.cchés.
Ainsi,
a l'aide d'un
p~se-person~e et d'U!le ~alance nous avons obtenu les rêsul-
tats figurant
sur le
tablea l nO 1.
Ce tableau nous aOIlfle Ulle id0~ ces gua~tit§s pro-
duites et comE~H~rci.ëllisèes sous différentes Eocmes et les
Inesures util.is~es.
Pa r
c~·:elnplE
le riz est CGl:l.Lllercialisé
sous plusieurs formes
paddy ou grain.
L'élément de mesure
peul êtr-e la Dotte.
le sac,
ou lf2s cuvctt8S èe différentes
dimensions.
En
rêalil~.
les
~~Iys~ns ont
u~c ~vall1aliQn des
donn~~s qUl
n'e~[ p~s
1.~ rl~~:e G~je
le
systênlC
m~triclue.
l.es
rê[6renccs
dont
ils
sc
5urvcnt
SQllt
différclllcs
de
c211es
du
syst~mc
métrique.
2
Cuvette ~rl faience. ~~ccu~erlc d'Lille [i.I1~ couche d~ porcelaine

15
En.revanche pour certains 2roduits,
i l faut
fail-e
intervenir d'autres éléments afln d'obtenir· Id quantité glo-
bale.
Par exemple,
pour l'igname,
les paysans ont à les
disposer sur les deux côtés (~as claies
aussi convient-il
de c1en:anc1er le rJ.ombre de cL:j.cs et celui des
ignames
ran-
gées de chaque côté.
Pour les autres denrées telles que les
tubercules taro,
patate, la balla ne pla.ntain,
les condiments,
i l est nécessaire dp demander la durée de la production.
LG
ncmb::e de fois oa l~s pa;sans récoltent les produits corres-
pondent souvent au
jour (lu marché.
En se
référan.t à C0
jour,
nous so~~es arrivée ~ connaître la quantité co~rrerc~alisée
et de ce fait,
la product~ion quasi_slotale.
Co11traireme!lt à
la
dispot.Jllion de
lu. fiche
cl' enquête, S(=!c.'.-:~nt nous cle.::1a.nèions d' a.bo?"""è
la quarltit€
vendue,
stock6s et 2nf~_n. ~ous.calculons le total.
Cependant,
i l n'est pas v~=ifiê que
tous
les plaG-
t.eurs cCI1'Sl1er-c2.alisent une parti_e de
l.eurs produits.
~lCl i s ,
i l est pr~f§rable de
sc r~[~~er au jo~~ de marché, m~thcde ~~~
restreint J.a marge c' er!'-eur.
Enfin,
iJ.
faut ahorrler la question des reve~us.

les paysans,
de n2ture nl&fl2nte ne dsnnent pas
la va12ur
exacte de leurs rCVent15 inonètalres poe~ di~[érentes raisons
p.~ur d'ét.re c.3.mbri.olés,
superstitio:'.,
crêlif'.te de
12 jalousi::
des voisins,
les
fej~li~'2S crèlis~ent qllC les maris ne COr:.ilêlisSE;;'-::
les gélins réels Je
la vente des condirlleDts.
On peut se
fier
au
revenu
total
à cause des prix qu10n connaît et de 10 quan-
tité
à cOITLmercialiser,
le reste est
~onvent une quest.io:1
d 1 évalu2~tion
(nppc~nses,
Epargne. ) .
Pour restreindre
la marge Jlerreu~s. i l est con-
seillé de poser les ques~ions sous pJ,usieurs formes avant
d'obtenir de véritables réponses.
Une
fois
ces mesures acgllises,
nous pouvionséva-
luer la quant..:i. té
tota~e produi -ce. P0\\.21 les denrées comIne les
céréales,
les oléagineux,
les f~uitsr i l suffit de demander le
nombre de
sacs ou de C''.1vettes récoltŒs afin d 'o.'loir la p:!:'oduc-
tion qlobale.

IG
Voici la manière dont nous avens procédé
SUPERFICIE
Votre
cllamp
peut-il
faire
UI]
i l o t
d'habitat?
OUI
NON
Nombre d'îlots
ASSOCIi\\ TION
CLJLTUR2\\LE
La
plante est-elle associ~c ~
une autre
?
OL'I
NON
Dans le cas aQ la réponse est affirnlative,
nous
mettons une accolade ou alors
n8US
inscrivons l'autre pIaIlLe
t
dans la colonne conccrn6e -
ex.
Banane pla:ltain
(cacao)
N2ture èu Droëuit
-----------------
li
Les céréales
l'exemple ou !:'iz
a) (juan ti té
nombre
dG'
bot tes
recol. técs
nombre
àe:
bot. tes
stockees
(5)
nombre
àe
botte:;
vC:lc:Jes
(V)
b)
revenu
-
prix
d'l:;le
botte
Reven:l
total
prix
uIlicaire
X nombre
d~
bottes
VeiJÙUC5
t:.ypc
àe
dépenses
-
placez-vous
votre
aIger.:
2
J~
banque?
Nous proc§dons ainsi pour ].85 céréales gui sont les plus Ea-
ciles à comptabiliser.
?ou~ les autres produits,
nous utili-
sons d'autres proc6àés.

1·,
2/
Tubercules et racines
llexelnple de J.'igname
-
nomL!"e
de
claies
(1)
-
nombre
d'ignames
mis
de
cllaque
c6t~ de la
claie
(2)
-
poids
d'une
jgl1am"_
(3)
quantité
totale
=
l ) x ( 2 ) x ( 3 )
Le ma:lioc est une racine tubélisée qui se conserve dans la
terre,
le paysan Ja récc,J_te au fur et à mesure des besoins
cl-::
même que le
taro,.
la ballane pla:ltain et les condiments.
Pour cette raiSO!1,
j.l faut introduire la notion de p§ricde
de
t=>roc:iJC tioI:
trois mois
six mois
un an.
Par rap-
port à
la quaI~tit6 produite,
il. est plus
facile de calcule~
les revenus.
3/
Dùl13ne
plantain
a)
E&ri.odc de orcJuci:ion
r ecol <: e z - ',: 0 '..J 5
'.' 0 s
ba :î :3 .1 co 5
[ 0 :...i 5
1 e.s
j 0 U !" 5 1
U :i è
fois
par
semail12
;
ou
LouS
les
qllinze
jours
?
b)
no~~re de résir::c~
Le
travail
!e pJ.us ardu est celui de
J_!éval~l~ltion ces condi-
ments.
Il
~E s'est trouvé à
notre portée Gi!CUll document pou-
vant nous donner des
indjcations sur
lES quanti.tés produjtes
et COffifltel.-C ia l isées.
La plupQ~~ des paysans n1y prêtent pas
attention.
Cela relève du clorïlc:~ine des
feilLn1é;S qui
les cueil-
lent au fur et à mesure des besolns,
fiussi.
est-il
très dif-
ficile d'avoi~ èes quantités exactes.
UrIe
fois de plus,
no~s
nous
somrnes réfé!.'0é au
jour du marché pour ccnnaît:-e la qua.n-
t i t é vendue et celle corlsom~êe.

18
4/
Les condiments :
E)=~lIlple du P i.m2nt
a)
.dur6e èe
la
récolte
trois
moi 5;'
six ma J: S ,-
un
<o;n
- - -
.nombre
de
récoJ.tes
à..'!.ns
]
'dnnée
.nombre
do
cuvettes
le
J'our
du
mar-ché
( 1 )
.nombre de
fois

i l
se rend au marché (2)
b)
.ouanr:l
vendue
(1)
x
( 2 )
x
(X)
( 3 )
lx ~ poids de la cuver te)
.quantitp
stockée
l , )
.quantité
totaJI3
.( 5 ,;
(3)
" 4 )
.pr2X
d'une
cuvct~e (6)
.nomLre
de
cuvettes
vellducs
(7)
.Tevc;lU
cotal
(8;
;6.,:
x
(7)
Pour les c:Jltures
de
reilte
traèitionj1E:lles,
les p3.~'Sa!l5 ?OS-
sèdent des carnets OL; sont i.nscrits
::'-a süperficie,
le nor<-TIrc:
de sacs ven~us, ~dI-fDis le revenu total.
I l n'est pas facile d'obte~j.r le nrnl~~e de jours
ITleS,
enf-ilnts)
p..ussi 1
110US
soJ.lJres-nocs
contentée: de ;1l3rCrU2?:
le
nUlitbre
de
jours
ie:
travail
I]lob.:ll.
Pour ce ~ui a trait à
J.'enquêtc
Ilcx-marché , 0110
voir la cor1'IDercialis2t.io~ des produits de la région sur c.if-·
f6rents marchés,
le type ae transactial1 au niveau des inter-
locutou:rs
(vendeuxs,
2cheteurs),
quelque soit Jeur sp&citlli-
satian,grossiste,
demi-grossiste,
déta1.11ant,
le rayon d'ori-
gine
des m2rc~ar1dises ajnsi que leur destin2-
tian et les moyens de è,éplacement utilisés.
Par ce bicli.s,
nOus Dbtenions è.25
renseignements s'Cr
le prj.x des àenrées

19
nu
ilivCilU
régional.
S~r les marchés,
i l est difficil~
de travail~.er avec un long questionnaire.
Pour connaitre
la quantité àes denrées apportées,
nous abordions
les
lntére~~êes à l'entrée du mar~jlé, 2V~Jlt qu'elles ne
s' idstallent.
~\\ais lorsqu'elles avaient déjà pris place dans
l'encpinte du marché,
nous leur demandions la quantité déjà
vendLe;
soit le nombr·2 de
tas,
de sacs,
de cuvettes.
I l
est plus facile de connaître la quantjt& global~ apportée au
marché que la quantité vendue,
car i l est ilnpossible de sui-
vre les vC!ldeuses déjà enquêtées pendant toute la durée c;'J
marché.
Elles se dispersent pour faire
leurs propres achats
(sel,
huile,
sdvon).
Aussi,
pl-océdioIls-nous par évaluat-=-':)n
au niveau de la quailtité vendue.
Enfin,
011 ne conl)aft pas suffisa~~ent la variêt6
c1es procuits pour déti2rminer le soût des CO~ls0;nTnat2urs.
hpr&s avoir effec~u6, llellquête-?ilote,
nous avons
ajouté d'autres êlêments :els que l.l§ge des p}~ntations, la
distance pa~ rapport au vi.lIage,
le nombre d'er1fants et de
collat6raux accifs.
Ce test nous a donc.: peYlnis de nous rendre co:npte
des linlites de notre
travaj.l,
auquel_ nous avons apporté (ies
rectificatifs.
En raison des difficultés énoncées plus haut,
il
faut eXI)loiter les résultats avec beaucoup de prudence.

20
4.
Choix des enquêteurs
Vu 11 importance des vi.llages et des marchés à
en-
quê t(~r 1 et ne parlant pas 128 dialectes
(güuro 1
baoulé 1
vo1-
_
l
1
tall-fue:
de la région,
nous avons decidé d' eng2ger
des er.'1uêteurs, volontaires crii nous servaient également d' in-
terprêtes.
COTlditioDS recuises
--------------~-----
-
appartenir
A une
de
ces
ethl1ies
-
résider
à~ns la
régjon
Cela ne fut
demandé aux
Ils
Pour ce qui est de
leur
fOTrnation ,
nous
leur expli-'
quions la technique ~ adopter pour l'exécutiorl du travail.
Nous allions avec eux dans
les 'Jillages oQ ils ~ous obser-
vaient pendant deux jours.
Nous les mcttio~s â
].'e5sai et
une
fois
le méc,'?,ni.Sî1l2 acquis f
nO;]5
Jel.J.r c0nriions
les
fLC!LI2S
d'enquête.
Ensuite,
nous corrigeons
les
feuilles eIl leur
présence,
ils les rectifiaicTlt et ?our cela écaient obligés
parfois de repartir sur les li,eux.
Ils 6taj.cnt rêmunêrés
aprês l'accomplisse~ent =Ol~rect de J.2ur tâche.
Les
Vol l cl ï Ci u e s i n s ta 11 é s
cl a Il s
l a
r (5 g i (J n
cl e
Rou él f l é
appartiennent
à
des
ethnies
diffêTcntes
Mossi,
Boussanga,
Gouroullsi.

21
A.
ENQUETE ET COLLECTE DE DOCU,'I.l·,TS
Les enqL'-êtes se sont déroulées en plusieurs phùses.
Les sous-préfets nous accordai~~t des autorisa-
tions.
Ils envoyaient des messages aux chefs des vLl~ilges â
enquBter pour les prêv811ir de notre a~riv6e, ce qui nous per-
Juettait d'aborder aisément les paysans.
Nous
y
allions J_c
plus sauvent les jours consacrés au re?os
(mercredi,
vendredi,
dimanche selon les croyances religieuses)
quj. cQr~espondent
souvent aux jours de marché.
Ainsi nous pouvions trou'fcr un
nonlbre ill~portant de paysans au vil.Iage.
Une fois dans le village,
nO:JS
contactions le chef
du village,
ou le responsable du comité
P.D.C.I.
(Parci Dé-
mocr2tiClue de Cole d'T'Joire).
I l réu~is5ait J.es aucres nQ-
ta:)les,
les paysails
(hQmlt:e~-i, femlï!es).
Nous tenions à ce que
les ferr'..rnes aussi assistent aux I"éunions,
C2r
elles sont les
principal.es concernées,
s'agissant des culttlres viv~j.~rcs.
Ces rassP-tilolements nous p~!:""Ilv2tt.aiellt. de cGn:~2itre lù \\'ie so-
ciale et l'historique de cJ~aque village,
1.cs problèmes gé1l0-
raux guj
les préocc~paic~~,leurs aspiratic:1s,
leur poi.nt de
vue sur le développenle:lt ~es produits vivriers.
Au début,
nous les interrogions el) grou~e, TIlais
nous nous sorranes aperçU"2 oue c'était une mëLlva.ise méthoc12.
Premièrement,
le pùysan ne fait pas d'effort et risque de
vous donner les mêmes réponses que le voisin.
Deuxiêmenlent,
i l J1'aime pas que les autres connaissept ses revenus.
Pour toutes ces raisons,
nous avons procédé ca.sc
par Case.
Nous enquêtions dans tous les qU2rtiers du villùge.
Nous allions visiter quelques exploitations pour nous rendre

22
COilllJte de la véraci Lé (:.es
réponses ~
Nous aVOnS choisi nos
écllantiJ.loJ:s suivant J.es critères
spatial et dé~ograJhiqu2.
1.
Enquête oroductj.on
Nous n'avons pas 12 prétention de conl~aitre la Ç~12:~-
tité exacte de la production vivrière régionale.
NOlis
nous
sommes contenté2~ àe f ai::::-e une évalua 'Lion.
Tl peut'! avoir
une marge d'erreurs dal15 ce type d'enquôte par sondage,
ma~5
celle-ci est attênGée par
l'im?Drtance de
J.!échanti.J.lon co~-
portant 37 villages.
l'Jous nous
SC::li:"l.es
intéressée ~
la situation des vi
lages par rapport aux axes rOULlers,
p:oxirnitê ou éloigne-
ment. des voi.0s de communici:Jtions principales ou secondaires;
aux villes et selDn lCl.lr appar-::-er:ance ë.l~ I:1ilieu ph:,-'sique
(domaine foresti~ra ou domaine de savarle).
Nous avons choisi. nos villages ~ans les quatre sous-
préfectures è~ département de Bo~aflé.
Le ,lombre de villê::;)es
varie selon llimportance de la sous-préfecture.
Nous
2 1JOrcs
délibérc::1ent pr-is Grl nombre plus
important c1e villages c1ôr:s
la sous-p~éfccture de Bouaflé pour deux rai.sons.
Premièrt:-
ment,
c'est la sous-préfecture centrale,
chef lieu du départe-
ment dor.c lieu de convergence.
Deuxièwement,
sur le plan
dêmographique,
i l s'agit de la plus
importante sous-préfcc-
ture
;
le nOIT'.bre de villages y est égaJenlent ccnsidérabJe.

23
2.
Ellguête [lux-march6
Dix-huit marchés ont particulièrement retenu notre
attention suivant les mêmes critère·s précités alJxquels nous
avons a~outé. la nature du marché
:
marchés de consommat.ion
et de production.
C.
ECl!I\\NTILLON DEI·10GRAPHIQl'2
- - - - - - - , - - --------'--
1.
Enqu6te produccion
Du poi.ni-. de vue ethnique,
l.es autochtones (Goura)
de
la. ré9ion
CO;12:Ji tent avec èc nombreux allogènes
(Baoulé,
5éiloufo,
Vol taIqtE-2) .
Nous avons choisi ces djfférentes eth-
nies èans
le
Dllt d' étuêfer leu:,-
CCInDOl-tement
face aUx cul-
.
,,' ~
tures vivrières.
Cet échantillon de J.a population
(820)
nous
a permis de connaltre
la gu~ntité p1~oduiter J.a part stockée
et ce11e cOifJ:lcrcialis0e è 1 après Jes
fi.ches d'cnqcête
;
se101'
les ethn.Les
Je;
PCl.!.-t qui er.tre c!ans
l ' alime:ltation et la. p2rt
l
veIldue SelO!l leur r~gime 2l1ime~tai.rc.
1]
faut
chercher J
savoir si
le développement de~
produits e~ l.es conséque~ces ~u'il engendre
(e~fe_ts sur
l'organisQtio~ de l'espace)
n'est pas e~ rapport avec la pré-
sence des allosènes.

24
t~iLle
•__
.w
-L _ _
~
des villaaes
Nous avorlS er!suite fait
intervenir la taille des
vil~~ges que nous aVOl1S 0125S6 en trois ça~êgorics
petit
moillS
de· 1000
habitdl1ts
moyen
entre
1000
et
4000
habitants
gros
plus
de
la
000
habiants
Pour effe~tuer ce travail, nous !lOU S SOITlJne s seJ~vie
l
du recensement natiO!lal avec une certaine rés€rve.
i-Jous
él\\'Or;s pris
des villages GourD er~ !lEljocité
?9 j
la vilLages 13aol21é5 et.
3 villagc--:s Voltaïques
(L3bleau n°
2).
A l'intérieur de certaj.ns villages Goura,
nous
avons enquêtê auprèE des diff6rences eth~ies gui s'y trolivcrlt,
ce qui
nous dO~G2 e~ r6alité cinq catégories de villases
-
villaq[.'
c;O:J:"O
-
\\/ i ] 1 a Cf::::
ba 0 il ] c:'
-
village
vclraique
-
'L'J"llage
Dixce
(you:.o,
h2':J!11~,
·.·oltaic;uc)
-
vi liage
é"n .'7lajori t-::· ç,:oü!"Q
Ces derniers SOGt les plus nombreux.
Notre objectif est de
sa~oir si la cohabitation des
trois ethnies peut ~Lre un
élél11ent catalyseur po~r le d~veloppe~ent de
la culture vivrj_-
ère.
Nous aVOLS
éCJa.leil1l~r,t er.quêté dôns certains villages
déplacés d~ l'A.V.D.
(Amé!1agenlEI1t de
la Vallée du Dandama)
Des
enqu3tes
r~aclu3lis6es par
la
direction
de
la
s t a t i s -
tique,
enqu~te 6tabli.e en ~Qe des Elections 16gislatives)
ont
parfois
nli~ en
exergue
cercaines
erreurs.

25
afin de connaître J.'attitude de ces paysans
face à
la pro-
duction et à
la cOJiL.'T\\ercialisl1ti.on des proc1ui ts vivriers.
Seules ressources monétaj.res qu'ils peuvent obtenir dès les
I
prerl'ières années de
leur inst.allation,
1-:::5
II s inistrês" aur.2 "--
ont p2ut être tendance à produire davantage.
Le norn...0re de~
pe~sonnes enquêtées varie entre JO
. ,.
.
l
et 50 exp 1 OlcaneS
1
selon l ' importance démogr21~·!hique du vil-
lage
(tableau nO
2).
De
o
1000
JO
hab
1000
2000
20
2000
3000
30
3000
4000
40
4000
+
50
on obtient ~e la sorte U~ tot21 ae 900 l)erso~nes e~qu§t6es.
Pour la deu~~ième c~suête, nouS a\\'o~s choisi deux
pêriodes dans
l'année pour pouvoir constituer des
tableaux
comparatifs ct des ca~tes.
I,'u!1e correspo~d à
la pérIode
d'abondance
(Octobr2,
~ove~br.e, Décembre)
çui coïncide prQ-
tiquernent avec la trai.te des cultures de
re!lte
(café,
cacao)
L'autre a
trait ~ la période creuse dite pé~iode de soudllre
(Février, 1'-1ars,
avril).
Pour cette enquête,
nous aVOI1S 9rocêdê également
par sondage.
Nous
il' aVO:lS
pa.s
[iris un nor.ü::;re précis àe per-
sonnes,
car i l n'existe pas de recensement èes marchés.
Nous aVOns
interrogé une granèe partie des
inté-
ressês sur les petits et moyens marcl16s.
Cela varie erltre
la et 200 personnes suivant l'importa~ce du marché.
Nous
l)rendrons
comme
unit6
le
chef
d 1 cxploitation.

26
Après avoir
ressemblé
tous ces renseiS:l.ements nous
avons r-rocédé au dépouilleElent syst<'matique de toutes les
fiches,
en éliminant celles qui sont incomplètes.
Cependant nos rech~r~hes ne se sont pas déroulées
corrune nous-- Il aurions souhaité l--'our des raisons diverses.

Tableau na
2
ECHAN7'lLI.ON
pEMOGl?~PJJIQUE
SaUf
Nom "'1
population
l;cpùlatioT.
prf:-fc·cture
Village
Et.,::..rlié
1
Globale
- Enquêtée
1
1
1 Bant:nfla
Gouro
1
1 1 0
20
Begbessou
B!loulé
993
1 0
Dlanfla
1
Gour 0 (I.!)
. Î • G55
2()
Bonon
.
Gouro(~!)
1 1 .01 4
1
50
1:3czi
Bao ulê
690
1 0
Bounantinfla
Gouro( j.;)
1.oB3
20
Garango
Voltaiçu.e
2.591
30
Ke.ngreta
Gouro
577
' '"
'v
Kavicsso1.1
Baculé
321
10
Koudougou
Volta:i:que
2.468
3C
1
BOuaflé
? éin g'c an-
koualilekro
1 3aoU~lé
1 • 508
20
Pakoua'Do
!
"
5 . 1 G3
50
NI Gatt.,c.f.rO
"
479
1 0
TeD[,odc'!,o
,T1 0,l_+
" El. .;'
_ O"
_ ..... e ( ~.~
• •
1
i9 h
20
1
Tos
V
N'Dof-
1
1
i"oukarü:yo
1 Baoulé
2. 143
30
1
'l'OS
VI :;1 ~
"
",."8;::
20
1'l'OS
VIII
Di E'.coho'L.
"
ZL'..guiet~.
l
927
10
-----------r--------------
--~~~~~--- ----~~-----11
Total
1
18
36.392
1
380
,
1
Gouz.e..nfle..
Goura
;'36
10
I!'iefla
"
1. 50 Î
20
Gahita~lE :-:a~:nlgul
"
2.699
30
i·le.n:~le..( D::-or--:c'-...:.-
flQ)
',~.r_,u,.,!'_o('.,)
15.§03
50
Zr?-_10'..lhc
. .
'6
1
_-
j
-:"::
1__ ':05
"
,
t---
Totd
i
1
5
12.704
1
130
"
Be(n~~~~~tl2.) Go~ro
1
Ct")
1, .4,4
20
Bounafla
2.885
30
rI:.)
S'ho,
10
Huafla
Gouro,
\\
.
Kon~fln
Mixte
5.824
50
Kouadji
GourD
(~)
396
:0
Sinfre.
r.oueti~fla
( P r o s r - i ) "
1. 911
20
11.2.n~;~~:)
~..
\\
216
1
10
K'Dr~Yro
B~oulé
711
10
Yaokro
nlx~e
f 3.205
1
40
-------------- ----------- ----------t-----------
Totê.l
9
~
17.171
,1
200
]

BBnoufla
Gouro
850
10
Ïjeziaka
"
929
10
Binzra
Gouro(Mixtel
3.176
40
Zuénoula
Kanzra
11
1. -(57
20
Kawaka
Goure
560
10
Pahoufla
n
664
10
Voueboufla
n
1.734
20
Zen.ra
GOUlO
(Ml
1.156
20
Zorofla
Gouro
_
i
1.133
20
rcc:::::n-I--'"':E"''''------"--~f=;:: :~:i:::n
D'2p~:~S
Source
-
Minist~re
du
llian
Recensement
n~lional (1975).
Nonlbrc
total
de
villages
dans
le
d~partement cie Bouafl~
753
Populatio~ tot21e
263.609 habit~nls
Population agricole
totale
224.400
habitélnts
Gouro
(M)
population
Gouro
en majorit5
Hinis tère
de
l' agric'-ll lure
1979
Statistiques
agricolEs.

27
I I I .
CONCLUSION:
PROBLEMES
GENER.?\\UX
----------------------------------
Nous avons eu une multitude d'en~uis gui ne nous
ont pas permis de terminer nos enquêtes dans les dêlais gui
. .
.
.
1
nous etalent lmpartls.
Compt<ê
tE:;oU de l ' importance et dE:
la (,Ul ée de la
pr6enquéte,
i l est évident que
l'enquête elle-même devait
être courte.
Ce n'~st pas le cas pour plusieurs rais8ns.
11.
PROBLEHES
AVEC
LES ?l'QLJETELJRS
Première·~nent,
nous avons eu énormémen t
de di f [icul-
tés avec les enquêteu~s.
Ils slabscl1taicnt fr6quenQent,
ce
qui frein2i t
le
-=-ytr-!J~e de ::otrc travail.
Certaines èe lecrs
absences nous ont e~pêch§e de faire
les enquêtes sur les
gra:lds marcrl.,ss "::;'J f:10ment de
la période d 1 2~ondance des vivrj.-
ers
(octobre f
~O\\"2rLl;)re,
déce'!Tl.bre).
PC11dant cette période,
nous 2vons enquêté
Sur une
dizai.ne de petits et moyens Illdrchès.
Notre objectif était
de
travailler d12~~ord sur les m2rc~l~s de ?rod~ction avant
dlenquêter sur c~ux de consomnation,
afin de voir slil existe
des ~elêlt:i.or:s bien c1éfirties entre les deu:-~ types èe marchés,
et pour connaitre
le rayon d'origine des denrfes.
Cell.es-ci
~:
étant liées ~ la période de proc:uction,
nous
sommes obli~lé5
d'attendre
la prochaine camp2gIlc
(octobre,
novembre,
décembre)
pour faire celt_e er>=Iuête primordiale,
sans cela notre enquête
Sl1r les flux et :t'Iorchés serait incompl~te et inexploitable.
Nous avons par contr~ enguêt6 dans dix-·lll1it marcllés en pé~io~e
creuse
(mars,
ô\\'ril,
J,tai).
Certains des enquêteurs se con-
duisaient ~al dans les villages,
ils exigeaiellt que
les pay-
sans leur donnent des victuail_les
(volailles)
et des boissons
l~'en[lu~te sur
le
tcrr~in devait
ùurcr
au
moins
6 mois,
afin
d l " ,
--.
..lI:': ri
effectuer
~
ellquete
Q~r~
Au
total
nous
aVOIIS
dG
la
pro-
longer de
6 mOlS
(1978-1979).

28
alcoolisées
(vin de pal~e).
Ceux-ci mécontents refu-
saicnt de l"épondre aux quest.ions,
et lorsque nous arrivions
sur les l~eux, nous nous trouviOllS dans une ambiance Dalsai~e.
I l
fallait ensuj.te llpalabrer"
pou~ réta~3_ir· l'ordre.
Nous
aVO"lS donc été obligée de
licencier ces mauvais élément."; qui
entre ~utres, falsifiaient les fiches d'enquête.
LI Un à 1 en tre eux trouva i t
un pl' ix systérn2 tj.que pour
toutes les denrées,
or pour éviter ce genre de malhonrlêteté,
nous teIliQns à ce qu'ils travaillent à deux dans le village.
Un 2utre a abandonné
les fiches d'enquête que nous
lui avions confiées dans la région de Zuénoula.
Il nous a
fallu trouver Ge nouveëux enquêteurs pour recormnencer- une
grande partie du travail.
Mais nos probJ.êmes ne sc rapportaient pas essen-
tiellement aux enquêteurs.

29
B.
DIFFICULTES DI ORDnE !'~l~'l'EHIEL
Nous nous SOMnes heurtée à des difficultés d'ordre
l
matériel au sein de la société gui financait nos recherches
Vu J. "_mportânce insuffisante du parc automobile,
i l nous
êtait impossihle de rester sur le teirain pJ.us d'une 4uinzaine
de
jours.
Parfois,
i l n'y avait pas de véhicules pour effec-
tuer nos tournées.
Aussi nous allions en moyenn~ une semaine
par mois sur le ter~ain.
Nos relations avec les ch~uffeurs
n'étai.cnt pas toujours excellentes.
Certains sont compr~hen­
sifs,
vu le caractère pénible dG notre tr2vaiJ_,
d'autres par
contre étaient de mauvaise roi et nous créaient des cnnu~s
dans notre travail.
C'est ainsi que l'un d'erltre eu:( a
ts~u
dans un village des propos mensongers qui ont failli avoi~
de fâcheuses conséquences.
c.
PR013LEi-'lES AVEC
LES
PAYSAt'iS
Au ni.veau des paysans,
leur méfi~~ce était â la
base de nos ennuis.
En dépit des rcco):-lr.Îanè.ations des ~l.u;:(:J!~i-·
tés admi~istratives, ils restaiei1t réservês.
;::"visés 1
les
paysans ont peur des malfaiteurs frégue!)ts dans cette }~0slon.
Parfois,
ils refusaient de nous indique~ le~rs revenus de
crainte d'être cambriolés par la suite,
ou parce qu'ils ne
comprennaient pas l'utilité de ce genre dlcnquête.
Dans
certains villages,
à ~êfallt d'autorisation,
ils ont refusé
de nous recevoir.
Il
faut faire preuve de persévérance et
de prudence pour susciter leur confiance.
Nous avons constaté le même phénomène sur les
marchés.
A notre approche,
les vendeuses et les ~cheteuses
se montraient réticentes.
Elles ne comprennaient pas notre
EIl
1979,
les
activitê~ de la soci6tê AGRIPAC
ontêtê
intcrrc~:\\­
TIues.
Une nouvelle
sociêtê
issue
de
la
fusion
AGRIPAC
et
D[SI~
PAC a
remplacé
les
deux
précédentes,
SOC) été
qui
à
SOIl
tOli!::"
2
été
dissoute
au
bout
d'un
an.

30
présence sur
les lieux.
Cela
les agaçai~ parce que les acl~­
teuses, grossiste:
ne voulaient pas que nous d8couvrions
leurs systèmes souvent dêloyaux,demarchanctage,
les paysannes
étanL a leur merci.
Par exemple:.
en période d'abondance,
les ac~eteuses les obligent à baisser les prix des denrées.
Celles-ci acceptent de
le faire
suivaht le principe de
l'of-
fre et de 1& demande,
et vendent leur produit à des prix
dêrisoires.
Leur méfiance les amène à
falsifier
les ren-
seignements demandés. (noms,
quantités achetées,
prix d' achat,
revenus).
Il fallait enquêter au milieu du "brouhaha",
C2
qui ne nous facilitait pas la tâche.
Pa]~[ois aussi,
nous étions oblig6e de reporter nos
enquêtes à cause des contraintes sociales,
funérailles,
bap-
tême ch~z les musulmans et souvent pour èes règlements d' "his-
toires!!
SUl"t.Out en pays goura où le
jour de mat~chê est le
moment fav8r.ôtle pour régler des liti~cs.
Parfois le chef
reçcvait la Dole ùu sous-préfet,
œais n'avisait pas la ?CPU-
lation et noUs étions mal accueillie.
crest pour toutes ces raisons c:ue
nous nlav~ns pa~
pu terminer nos enquêtes dans les délais fixés afin d'amorcer
la réoaction àe notre
thèse.

31
P R E
M I E
R E
P l l R T I t :
LES FONU~~~NTS
DE L'AGRICULTURE VrVRIERE

Pour
comprelldre
l'oricJ]tatio~ l''e'
l'agp"ic:ultucE',
Jl
est
i'nportarlt
de
prdscllter
les
Jl~mellts naturels et
humains
susce~tilj.les de modifier ou
d'agir
SUT
le
milie'u.
C'èst
l'o~Jet de
cette
parti~.
Il
est
bien
6videllt
qll'il
n1y
cl
pas
de d~tl'cmii1jsvlc
absolu
entre
les
donn~es du miliEu et
le
bilaI]
de
l'orierlta-
tion
de
1 'agricu.I turc.
Ccci
est
dfauc~nc l)lus
vral
que
":ous
nous
situons
d2ns
t,n C5lJ2ce
humanisé.

Cl!AP 11'RE
LES
FONDI::rlEN'i'S
NNL'URELS
1
'1.,
cificlt~s
naturelles de la rfgion.
Les dJ.fférentes compo-
sant·~s conune le clima.t,
le résea-u.hydr(;gl.aphj(~ue, le sol et
la
vélétatj.oll constituent les dOllnêes principales de cetle
analyse.
Dês lors,
la question est de savoir quelles influ-
ences elles peuvent avoir sur J.1agricultllre vi.vrière.
1.
~~~0I!Q~~_~~~!Ç~~I~0~_~I~~!~~~ Qg~~~~~_Ç~!0~I!Q~~~
uE L.I\\. REGION
Le climat est un des
facteurs essentj.cls des
fOll~C-
ments natur2J.s.
En e[f~~ ses c2ractéristLques jOllent un
r0J.c
important dans 1lorieI1tatj.on de
llagrj.cuJ.ture.
!
situer le do~!aj.ne de notre étude ~ans son contex~e nation~l.
Ensuite iJ
slavère 116ccss21i.re de pr5ciser quclqti~S générali.-
tés climatic;ues ~our UilC plus grande compr~ilension du sujc~.
La résion de Gcu.::J.~l{: c::st comprise er,l:,~e le G ème
et le 8 ème degr6 de
latitude Nord.
Elle se localise dans
la zone bio-clinlatiquG gllin6cnnc.
La pJ.uvionlétrie moyenr1c
oscille auto',li' de 1300 !:'...rn par aIl.
On peut donc dire qu'il
slagit d'un climat tropic~1.
humide de
transitj.on.
Il
se caractérise p2r
une altcrnallce
de deux saisoIls relativenlent
s~ches, et de deux saisons pl~­
vieuses d'j.nêgaJ.es durées.

fi g. 1

34
On peut se pO:-Jer la question de savoir ce qui pro-
voque
les c;tangements de temps.
, . .
l
D
apres certa~ns auteurs
i l
s'agit du
F.1 .. '1'
(frani
inter-tropical).
CepeJldant,
nous nous bornerons à
donner une explicatioll succinte relative aux mécanismes des
nlasses d1air,
en renvoyant le lecteur aux docun1811ts gén6rcllx
déjà cités.
Il exi~te une zone de conflue!1ce entre deux IT0SSCS
La première se caractGrise par urIe masse d'air !luInidc,
d'origi.ne océanique et cie secteur Sud-Ouest appelée 'lIl:ousson tl f
ou alizée de
l'Ilémisphère austral.
L'autre masse d'air sec est d'oriSi!10 conti~cnt~le.
~:lle provient du secteur Nord-Est.
C'est 1.'hilrIllattan DLl
l'alizêe de l'llérlisp11ère bor6al.
Ces deu.>: masses cl 1 air
se rE~!lContrent clans la 200.8
de cOI1';"ergénce tropicale,
le contact. entl-e t211es [or~ne le
F .. 1..1'.
Le Passage du
F. l.T
déclencil2 les ?récipitaLio~s
ct détermi.ne ainsi le rytillne des saisons.
En fonction de ces mouvements,
on peut définir
qllatre prirlcipales zones cli.matiques.
Le Sud se singula~j.se
par l'alterllance de deux saisons plilvieuses ou sèclles.
Au
Centre,
cn
tl-ouve 1e même type de climùt}
mais la petite
sai-
son sèctle du mois d'AoOt tend à disparaicre,
tandis que Je
Nord-Est comprend dellx saisons distinctes.
Enfin la région
montagneuse de 1'-lAN pl~2sente
à
latitude éC;ale une pl.uviométrie
annuelle
supérieure à ccl.le de Bon,:'.:~& ou I3o!1c:oLkou.
pE GUY
(1\\),
J 97 0
-
l' rée i. s
de
c 1 i!ll J toI 0 g i c •
Paris,
ELDHJ
(E),
1971
- l . e
Hi 1 ieu
naturel de la
Côcc
d'Ivoire
-
le
clim.:-\\l.
O.
R.
S.
T.
o fl, Paris, pp. 73-\\08.

35
Notre zone se localise dans le Celltre-Ouest de la
COTE D'IVOIRE.
Elle s'apparente au climat du Centre appelé
également cl.imat lIBaouléen l, • .1
D'après les car21ctéristigues de ce climat nouS nOLIS
trouvL~s dans une zone de transition entre le Sud et le Nord
de
la COTE D'IVOIRE.
Parlant de ces
g6néralités,
nous 21].1005 envisager
l'étude dans le cadFe régional.
Toutefois il convi0nc de
rappeJ.er gue l'i~téret du sujet réside dans les rapports du
climat avec l'agriculture vivriére.
A.
FAC1'EU~~S
CLI~~TOI~OGIQUSS
PRJ.i0CIPAUX
d'une
régio!1,
telles que
la
Lê:mIJ!Sr.--a.l.Urc,
les précipit::Li.OTls.
Hais
ils n'intervienncr:t pas de
la même manière dans J.a.
croissaIlce des cultures vivl~j.&res.
1.
Les t2mpér2~ures
En
20118
tropj_calc,
les
températures constitGcnt ~:1
facteur
sccof.daire dans
le développement des planees
:
elles
sont constar:l:ilcnt élevées et varient peu
selon
les sa.isons.
En effet
les
tempérdtures moyennes annuelles dl2
l
la
r6gio11 variellt eI1tr12 25°
à
27°.
SERP,ON
(H),
! 978,
-
ATLAS
Jeunc
Afri.quc
-
Edition
J.).... l
pp,
12-1~,

36
Les t<empéra tee-es augmen ten t
pendan t
la saison
sèche
le::; maxima atteignent 35° à 37° en Décembt"c ou Jan-
vier.
Elle tend à diminuer avec la présence de l'harmattan.
Ce v:cnt froid et sec venant du Nord est particulièrement
sen.3i;'l.e dans la région de Zué:lüuld.
Un autre vent orienté
Sud,
Sud-Ouest,
se manife ste à partil' du mois de Ma i, ct,
dure jusqu'au mois d'OcLobre
i l précède les pluies.
Si l'actiqn de la température parait insisn'fiante
dans le développement des plantes,
l'insolation par contre
occupe une place importanle dans la croissance de la végéta-
~"
.... lOD.
SUT
une période de dix ans
(l96l
-
1970) 1
on
Cl
observ0
l
.1800 h pour Bouafl0 et 1900 h à Zu~~:o~~a .
Cepenç1ant,
les pluies àemeureTlt le
facteur princi-
pal du climat tropical.
2.
Les précipltations
La pluviométrie
joue un rôle considérable dans
la
vie des plantes.
Elle représente l'élément essentiel qui
conditionne et rythme les activités agricoles du paysan.
Les pluies comprises entre les isohyètes 1400 et
1200 nun,
sont uniformément réparties dans l'espace
(fig.n°
2)"
Néanmoins,
i l
convient
de
nuancer de
tels propos.
Mi.nistêre
de
l'Eccnomie,
des
Fin~nccs et du Plan -
1979,
Rapport
du
SCET IVOIRE.

,
D ilpreç
rEflcyc!opoduJ yem'èrallc!
de fa Colt] d'/v{)If/?

VP·.RI/UION
Pu.;VIDiviETRIQUE
t\\.!\\Ji\\JUELLE
DE 1961 A 1979
mm
500
o
.'
1960
cl
(;2
63
64
6')
6:,
67
66
6'1
70
71
11
73
704
1~
76
n
76
19
6,)
SINrRA
mm
2000
IOVO
500
1960
tl
62
6J
64
o~
of,
61
~3
59
70
11
n
13
l-C
15
1(;
i l
78
](.1
IlD
/[j[NOULA
mm
1000
o
19.,0
61
62
63
6.
fiS
66
6i
>;;e
1;;9
10
71
n
73
74
7!i
if;;
i7
?B
79
eo

Ij~ figu]~e 11° l révèle l'int~rêt de Ja stati.on de
BouaflE quj. comporte un intervalle important do
19 ans.
En
rCV211che,
les donné8s de
la station de Sinfra s'échelonnent
sur :.ouzo années
(1968
-
1979).
Enfin:; ·Guénonla
la période
con:;ic1ôrée va de 1972 à
1979
(9 ans)
L'intervalle
:972
-
1979
ne suffit pas pour étudier
d'une façon précise les caractéristiques clim2ti~~es du d~­
~artement de Bouaflé.
[,cs données des
troi.s stations pl~\\'iométriques de
Zllénoula,
BOllaflé,
Sinfra pE.'Lrnettent d' illust!.-er notre Clf;2--
l
lyse - . Leur si. tuation géographique
(Fig.

1)
nous 2;r~è!1era
J di.sti:1gl1cr les secteurs cli.matiques cxista~~ dans le d6-
partenlcnt de Bouafl6.
sai.re à
la compr~}lension de notre étude.
Cependant
l
.
. r.r.
2
. , , .
L~S
(;hll'~res
reCUCJ.LL1S,
nous donnent
des péri.odes d1obscrvati.on distinctes.
Ces dif~érences pl~O-
vi.ennent dos dates de création des stations CO~lcel~;lees.
Dès lors,
le choi.x de la station co BouafJ.ê s'avère
judicieux pour deux raisons
le
tCinrs d'obscrvati.on couvre
une période pl.us
i.mport-::~iltc (19
3,;:s) 1
e l
il s'3,git d'u:Î.E' St.3-
tion inlc;·:lléc1i.aire entre celles de Sinfrêl Ci.:. c:'e Zuénou12.
Ces explicatioDs 110US amèn~nt à défini.r les traits
Nous
n'a"'ons
pas
de
donn0cs
précises
sur
Gohitafla,
831S
elles
s'apparentcl1t
â
celles
de
Zuênoula.
2
ASEC~A.
S~rvices ~êtêorologiques.
A{ropcrt
ci ' .\\ h i ci jan.
Fiche
de
pluviom6tric,
péri.ode
d1obscrvacion
1961
1979.
pp.
36-37.

3e
Les diff6rcl1ts paramètres co~ne la r6partition,
la
quantité,
('L
le nombre de
jours de pluies constituent
léS
caractéristiques principales de ce phénon,ène climatique.
al
la rénartition
_____ c
des nrécinitations
..
c
_
Une des particularités des chutes de rl~]_es r6~idc
dans leur irrégularité inter-annuelle et annuelle.
Finalerllent la r6partition pluvi.om6t]~ique que cC~11ait
le département de Douaflé,
s'insère da!lS un contexte global.
De 196)
à
~96S,
le (liagramEle
(Fig nO
3)
est cohérent.
Ce-
pendant de 1969 à
19ï5,
il
a une allure anormale
On assiste
â une di.lnil1ution progressive des pr6cipitations.
De
1913
à
19ï8,
la quant.; té de pluies ne dépasse ?as
J 000
ITlm.
Ces années de d6ficit pluviométrique apparaissent
catastroptliques pour le paysan car
la producti.on agricole
risque d'être compromise
(Fig.
nO
4).
Pour J.ui,
les calarni,-
tés du ciel sont ducs au mauvais sort qu'on
l.ui dlJrait jeté.
A cette période,
i l va multiplier les off~a~des aux géni.es de
la terre.
G.
SOURNIA
1 donne une explication plus rationnelle
de sette anomalie.
Pour cet auteur,
il
s'agit d'une situation générale
liée à
la grande sécheresse qui a atteint certaines
r~gions
africaines
(Si\\HEL,
ê;'::"'HIOPIE).
~lais, elle n'en a pas moins
SOGRNIA
(G),
]974.
Tendances
climatiques
ct
cons~qucnces
de
la
sêcheresse
en
C5te
d'Ivoire,
Annales
de
l'Uni.ver-
Sil~ d'ABIDJAN.
Série G.
(g~ographie)
Tome
6.
pp.
69-73

ùffccté les (lutrcs sectE'urs en l'occurrence J.ù COTE~ D'IVOTEE.
"Cc
[Jays
de
fo:"6ts
et
de
sava:les
8J"borJes
cl
ote
tOllCj1~ ~~·~jc-
lI/ent
pè!.·
les
;noclifiCRtioTJs
c]J:mati(j·ues."
Les premiers déficits ont été enré9istrés en ]969
sur la quasj. totali.té dll tcrrj.toire ivoi.rj,en cxcept~ la rê-
giOll de Tabou et Ull petit s~cteur auto~r de BouildiaJ.j..
"Ces
modificc1 ci. ons
1)1 uviométTJ:qUé::S
se
SO;lt
tradui te:;
par
1.' cl 55 è che Til e ;) t
ct e
Il 0 il! l)J: eux
pu j L: S
5 urt 0 1.1 t
cl an.'"'
1.e
Nord,
par
un
~ti2gC uI"ono!]c6
ou
u:]
tèl-isscment
de
certains
cour's
(j'cau
\\'illes
et
des
~illagcs 2
SOUVCflt
6:~ d6[iciei)~~,
(: 5 t
ceT ta in
q U 2
dan 5
;.: Il
t~ e]
con:.:::, :.: ~ e
1 cs
.:'J:- i !I C i !J~""! ] ,.,
productions
a~f!.·ico.lcs (Vi\\.'1'i':':'C5
Co'.;
iiJc1us[:!.·ieJ]c-.<:.;)
on c
6 t. é
a [ [ c c: t é co S
G~.
if
":- 0 J' t i 0 :.' i"
C' '"' 1 l '-.: 5
q LJ 1.
.5 r2
dé-
velOl'.~'enc à
la
lj.'r~ltC) èc
]'dCJ1,'1'J,,:):'c
(·'cCllcc..,:':":Juc:.
Les raisolls de
la
s~cl1er2sse que
la
COTE ~'IVOIR~
a COllnue provienllcr't~ dO!1C d'une situaLJOI~ s~néralc.
Dans la régien conce~.-née comrne C:c::15 la pi upa::t des
autres sectcll!:S du pays
(Noce!,
Sud,
E~;t)
les effets èe JG
sèchercsse ont abouti à U!lC netLe dj.minutj.o:~ ~c la p~oduct~C:1
reJati.~ ~ Eauaf]f
le confirnc.
En consid;~rant les périodes annuell'2s de productic,;'
S"'l.r
la Fig~lrc n°
T,
on const.at€
que,
l ' irlte!~...;al1e sj.tué cnt.!""'::.
1969 ct 1972 coIncide avec des années de fai~le pluviosit~.
Ministêre
de
llAgl"iculturc
C.
1.,
Statis[iqllc~ agricoles.
1979.

Toutefoi.s,
une bOllilC an!16e Sllffit à
renverser
la
tendance
(971).
Cel)cndant,
l'année J977
l~erl-ésente le morncllt le }Jlus
crucial de cette période de
JO
ans.
]~lJ.e a ét6 marquée pal:
une chute brutale de la production agricole
(Figure nO
).
Le paysan goura qui. il gardE des m~uvais souve!lirs
d'époques semblabJes
(l967
)
1968),
demE:lll-e
impuissant dCV3!1t
:es capr i.ces du temps.
50:1
souci
pril'lcipal se
trouve être
la 2cilsorruLwtion
jour!1aliè:c cie
sa
famille.
En outre,
par
mesure de précaution,
i l
fon!~(~ èes ~toc!<s de produits 'l.-'_vri,ers
comme
le riz,
11jgncJ.L~e, afin de
se nrémunir contre les moments
de diset.ce.
L~ faible pluviosit6 sles~ troduite par la b2i.sse
de
la
producti.on agri.colc,
et~
j'attitude p.!:"uc1E'nte du IJays2.n
relatj.ve ?6!1lirj.c des denr60s agricoles qlli existait dans
les
villes ali.mcllcées ~ar 12 carlpaSl1~.
Nos p~e~li~res c;1~uèL2S se si.tuant ~ cette époque
(t'1ars
1977),
nous Civons ?ll c~nstê1tcr l'atri;OSf)hèrc de m3lcJ.ise
qui r6gnait darls
la
r6gion.
l,orsquc
I.e paysall acce?tait de
vendre qUClqtlCS produits,
le p~i.~ ét2it inabordable.
Pê1r exc~lple, av~r1t cctce période,
Je
tas de quarante
piments coGtaj.t 5 F' CfA J
l,Des de 110tre pre;nier passage en
Avril
1977,
le paysal1 vElldait une
poignée de dix piments à
50
P CF!'.
!
Les prodt!its vj_vrie~s de b2se étaiellt hors ~c
prix -
" un régime de bananes qui coûta.i.l 200 F CFA revenait
à
1.500 F CFA".
Cctt~ hausse inconsidérée des prix rel~tivc
à
la
r6gion,
mCi1tre
l'atnlosphèrc de rnal.2ise qui règrlait à
cette 6pc1que dans notre donlaine
d'étude,
et partout aj,llellrs.
On a
même constat6 une pénurie de
~i.z dans les grandes a99lo-
mérations tel que Abidjan.
Propos
recueillis
dans
les
vll.lages
enquêtés.

P r~L "10'-1'; -·'10'" C'
tll.~~.~ r 1 I~l
I~J
(In III 1
ET
Pr=:DDUCTjCF.J~:;
../)..GHJCOLES
,
' ' ' ' ( ' ' C '
-Cl7"
TOnne).: iJO~, - I~ ::'
", '),
EXE>/iPLE
RIZ
IGNA 1'v1E
ET
r",i A is
lonnc ./--h<l
no ,oüo _
;"".
r
.1 "......._ •........,,,,.0.J
\\le l'JO
1
1
;
1(\\0000
i
J
~o 000
1
,
1
J
70 ace
1
.
1
.
/
1
. , .
0 _
.....
~o 000
. /
"
JO cao
\\0 000
1968
69
70
71
76
77
1978
=
PRECIPllAllDN
MAiS
RIZ

TeJ.l.e se pr~scntait l.a sj.tllatiorl provocju6c pal~ la
faible
plu\\" j.osj. té des c1ernièrc~s 2nnées.
Mais l.e facteur pr6-
c6dellt I1C suffit pas à 5tabli]~ des car2ct6risti.ques plllVio-
métr.i .qu2S.
E11
revanche,
l'Ana.lyse des rép2rti tiorl_:'> annuel1t.::s
Jes précipitations I10US pernlet d ' apIJréhe!lder le pro~l~[nc des
pluies d'une
façon plus pr§ciS'2.
Il importe clonL' d 1 anal~!~:'2r
la répartition moyenne annuelle àe cct é1.éincnt cli~atique.
D'Elpr~s l.a Figure n° 5,
les
pl.ui.es se r6p~rtisse;lt
sur
dG~\\x sai.soI1S biüll nlarqu&cs.
L(~s mu:-:ir~a sont cl peu prc;s
équivalents en
juin
(l8S iïL!ï0
el~ en septc:nbJ~e (206 DLTn)
pou~tant,
les deux pEriodes
sc distinguc11t ?2;: l_c nombre de
moi.5 et
la qua!ltitê de pJ.ui_cs
r-eçuc au cours de ces saisur1s.
La srandc péricc:c conunence en ;\\~2t-S ct se ::ermi:'.e
en Juin.
L~ ra~fsa~ gOllro
l'2I)~clle zoh~ gue
(;Jluies abon-
cJanles} .
Ce terme convient §galcme!1t pour 1.B
peti.te s2ison
de-o-niere.
qui s'éLend Slir deux mois
(SepLe~bl-e -
Octobre)
21J cours de
].aquelJ.c les précj.p~.tatioilS son~ ;Jlus 61évèes
(324 ~~ pour 2 mois)
;':.'_1
CO:ltl.ai.re,
la sr2.0.èe sai_son èes
1
pluies
(i11a r s
-
Juin)
ne reçoi t
que 586 r;lTll
Cette répéll:ti tion pennet dl~ pr2tiq'.JE;I~ plusieurs
cultures 2nrH:cll(;s
te1_s quc le' !~iz,
l.'ign2me.
De CE fai:',
50 % des précipitatj.ons s'6talcnt sur la lJériode v6gétati\\'e
des cultures précitées.
Pour les p12n tes
cOIÎ~\\lf2 l' ar2chiè02,
l.e mais,
l'ignaœe pl~§coce, le cycle v6s~tati.f de quatre mois
profi te des précipi ta tions étalées sur .Les six mois de pl.uie.
Moyennes
obtenues
à
partir
des
chiffres
de
l 'ASEC~A.
(période
d'observotion
1961-1979).

42
LI igna!IlC
tar(l Lve ct. le coton bénéficient eux,
des
pluies
loc~1isées Sllr J.es moi.s d'AoGt,
Septembre et Octchre.
L'arrivtc des pl.uies est un s0L l.ageme11t pour J.c
'
pay' ..:;a n.
Néanmoins,
une quantité excessi.ve d'eau peut donner
des rtsulta~s désastreux,
car
la production agricole risque
ct 1 être co!'!~proiOisc
pourr.iss'2ment des plantes,
imoossibj.l:té
de
se rendl:e 21U cham?_
Le problème
~~e présente ~0alemcnt élU
:livea~ de la distl:i}~lltion des produits.
les pistes deviennent
imp]~atjcab]es.
Le pa}'san gui sc
lrOllve
10i11
des ~archés, rencontro d'énormes diffi.cult6s pour sc d6-
pJ.2cer même ~ pied.
Mais
nous aborderons ces ]Jroblèmes pJ.us
loin.
E!1 dehors des
périodes de furte
pluvj.osj.t6,
le
C:lélgrarlJOC
fait
ressortir
une
longue
sùison c;e
faible
plu'.'i'J-
si té qui
s' étenà
et'? nO\\/E::mtJl:c :J.
févr~i.cr
(ifDi:ls
-::::Je'
SO rilITl) .
COillcide avec de fGl~tcs ct1al.eurs,
acccr'ltuées par l'~arm2tcan
Le paysan Gouro la d6sigllC sous
Je
nO;::l
de
ITc-;;2
hj~'va,
(la
période
sèche est 2,r.r_~.·'/·S(;).
i-= lle
r6g1e 6galci1~e!lt la vi.c du paysan.
Il
s'agit de 1 '6poquc des
feux de !Jrousse dural1t
laqueJ_le se dêroulent J.es
tr~vaux agr~-
d6frichcmcnt et pr6parat:io~ des
s'~ls.
Aussi
la f~j.ble pluviosit6 met
le paysar1 da~s l'i.ncer-
On observe égalcTIlcnt une petite sai.son
sèche de
moindre plllViosi.tê qui
survient cn AoQt.
Le terme d'irlccr-
5aisol1 pluvieuse par~rt plus appropri.é.
Les mois reçoJ.vent
ct!acun,
sui~ant les a~nées, au moi.ns une centaine de milli-
môtres d' eau
(FiS.
n° 5 ) .
Enfil1,
le ilombre annuel de
jours de pluj.es consti-
tue également un 01~ment essentiel pour le déveJ.oppen1ent des
plùntcs.
Le
tableau suivant nous permet de
le prêcj.ser

· Fig.
N" !j
DI(l,Gn/'.MME
PLUV;OMETFllo.UE
DE
BOU/,FU::
mm
"0
](lO
'80
15~
><0
'"
ICQ
" 1
.0
<0
20
0
J
F
A
M
J
J
le
SOlJrc~
A,S::CI~:o,

cl
110J11t~C 21111ueJ. de l"ollrs de uJ.llie
------------------- --------~._---
Tabloau N° 3
RC!)ARTITION
DU nOMBRF
DE
JnURS
1)/;
P~Ul~S
Source
/ISl::Ct:1i
(19~ 1 -
1979)
On constate que
la
péci.ode annuel.le c:e ?réci.pita-
tians
n'excède pas
100
jours de
pluies J I~olla~J,6.
Elle a.t-
teint
à
peine une cj nqua.il L:.aine de:
jours de ::} di,cs -3
ZuénouJ.a.
Les différcilces ohser\\"6cs dalls
los 5t~tiO!lS de
Bouaflé ct
:~uénoulél clérJcnc~enl (:le
lcur:-
si·nl~~tic-)n séographic2ue.
I~a première: slap?arclltc au
t~·pc qu'on peu~ ~C!1CO~~rer da~s
le Centre-Ouest.
Par COlltre,
la
st~tion de ZlléilDula se rap-
proch2 du moèèJ c dos
zones clima tiCJl!CS moi:".s plu\\lieuses.
En
résulTlé cette 3Ila}yse nous
perr:10c ~c souligner
l'importallce des
tl~ois paralnêtrcs à savoir,
la
ré?artition,
la quantité,
ec
le ~oml)re de
jOU1~S de pl.uies.
Un d6cal.2lge des précipitatiorls de ?lus d'une quin-
zai.ne de
jours ?2Ut contri.bller à
?Cl:turber
le calcndri.er
agricole de
] ' une des deux périodes de
la.
saison ?lu\\·-j ouse
le mois de Juil.let correspondant dans
12 région,
â
llattépua-
tion des pluies.
Il devr~it donc être mj.s à ?rofiL pour l.ël
prépara tian des terra..i:ls pour
la
seconàe cul ture
(.i.gr:ame
tar-
dive,
coton,
riz).

Par ailleurs,
le pays~ll craj.Ilt de
tell.es irr6gularités
inter-anIlueiles qui rendent aléatoj.res
].es doubles cycles
culturaux et
face auxquGls,
i l se trouve dêsarrn6.
La sensi-
biJ.lté du mais est grande à
une arrivée tardive des pluies
le r2IvJement du coton dépend de la quanti té tombée avant. la
forlnation des citpsules,
et plus encore de
la date des semail-
les.
En cas d'arrêt pr:~coc0 des pluies,
le rendcrnclll risque
de devenir catastrophJ.gue.
Le rendemGllt du riz
\\12]:ie aussi,
~n fonction de la hauteur d'eau totale tombée durant IR cycle
végétatif,
1.' ignai\\le qui.
est un
tubercule enterré résiste T:lieux
au manque d'eau,
et la lenteur de sa rnaturatJ.on J_uj. faj.t sur-
monter les irrésuJa!~ités p:iuviornétriques CO!TE,"'~ le conf:irl1:~
D'une manière gêI16raJ_e,
le
retard d'une avant-clliture
~els que maIs,
arachide,
ellgendre des ~roblènles
ce :-.-C:::' tard
des dates de semailles.
sa~ est contraint de sacl:ifj.cr J_c nettoyage ~e 1.a parcel.1.e.
J:J
fal.t
une relation tr~s ne~tc entre le dc~~é de nroo~ecé
du 50}. et le rendement de
la culture dc
seco~d cycl.c.
de J.a saison des ?lui.es
cependant,
i.l rna]_:~tient la
Drati-
que des doubles cycles cultllraux,
tout en
sachant
les risques
qu'il court.
Erlfin,
les
traits caract6ristiques des pr6cipicatlons
règlent les activités agricoles du paysan.
2::1
existe éga~c-
ment d'autres i.nci.dences climatiques qui contribueI1t â
modifi_er le cycJ_e v~gétatif des plantes
l'évapo-tra:1spira-
tian et le déficit hydrique.

15
3.
L~ éVEPotr.anspiration ct le déficit hydrique
Selon E.
Eldi~ (op. cit.)
"L'~vapotl'anspiration est
10
total
de
pertes
en
eal]
par
transpiration
de
]a
v~gcitation et
pal"
~va-
poration
dircc"te
au
nj.veau
cIe
la
surface
àu
sol
et
des
feuilJ.ages."
Néanmoins;il
importe de distinguer deux types
d'évapotranspiration.
Le même auteur les définit en ces
termes
"L'~vapotranspiration r~Elle (ETR)
iIJtegre
prati-
gueulent
tous
les
~lémcnts (rayon!]e;nent
solaire,
,
.
température
âe
1
e l l T ,
1 umière,
ven t 1
etc.)
et:
d'autres
par2m~trcs li~5 aliX r~serves !lydriques
du
501
et
3L1X
v~g~taux.
[, 't:-)'/apotr2.r:spi.ration
pot'cn-
t j é ] J c
(ET?)
ESC
1 'eVapOTe,tion
rnaximale
réalisée
lorsque
le
couvert
v~gécal ESC
abonda:Jt
Cl
lors-
que
le
sol
e~"
bien
pourvu
Cl]
ca~."
Le cal.culs et nlcsures effectués sur les valeurs de
l'évapotranspiration potentielle de Ja Station de Bouaflê SE
résume duns le tableau suivunt
Tableau N°
EVAPOTRANSPIRATION
DE
LA
STATION
DE
BOUAFLE
'~=="!=o=j=s==:=_J~'+-~~r~J+-I-_-_-'_'-1~+-I-_-_-A+-_-_~·~!:~~J~~:I~.J--1 A--'-_--!-I_o--+I_,_'-.J__D_--il
ET P
1
J'
i_
59
°
~'_o_O--'-_--J~1
_ _ _('_m1_1)--l-_1_6_6-1-_
1
17
1
159
15 1
12 J._I_O_I;-1.1
39 1 1i,4 1_ 15/..
['(mm)
118
7;[
12013111;7185139185
2 0 6 ! ' 3 ? R
26
, -
-'-__-'-_-'---_----C_ --'-.__----C_----'
.-'-__'-_--'-_--'-_
Source
D'apTeS
Ministère
de
l'Eoonorni2 ,
des
j'i;:ances
et
du
Plan
B.D.P.A.
EC
A.S.E.C.N.A.
1979

46
Ce critère qui
comporte une significaLion écologi-
que et géog::aphique contribue cl calculer les excédents Ol;
les déficits hydriques climatiques
(différence entre P et ETP)
et lé, durée de la saison sèche
(nombre cl", mois ou ETP est
supé~iE'\\lre à P).
Ainsi,
la sai~oIl sèche sera définie COInIT:e
"la suit-e
des périodes consécutives présentant un déficlt :wdrique
climatique li •
si nous considérons le tableau n°
,
nous remar-
quons que
le
déficit
hydrique
des mois d'Octobre et M~I
est faible.
Une
telle constatation révèle l'exiôtence d'une
véritable p&riode sèche
(Ire
ga
bleva)
qui s'étale sur 6
mois
(:lovembre à Avril inclus).
Le faible écort observé au
mois de Juillet et AoGt confirme la relative importance de
cette petite saison sêche.
Période que les Goura appellent
de-a-nione
Il j.mporte de nuancer ce terme
suivant les sec-
teurSe
Les cùrtes de climatologies' établies l'Jar E.
Eld:èn
donnenl des précisi.ons sur
la rêgion.
E:les nous permettent
de définir des secteurs de micro déficit
hydrique.
0' a [..1 rès
Ces àonnées,
les régions de Zuénoula connaissent 6 mois c:.e
déficit hydrj_que
(de Novembre â Avril
inclus).
En revanche,
le secteur de Bouaflé Sinfra,
accuse un déficit hydrique
llIoi·,ùre allant de Nov·:cmbre à Hars
(5 moi s) .
L'intérét de ces résultats sur le pla., agricole de-
meure primordial.
Il convient de ne pas négliger ces données
pour le développeme.,t des cultures anrcuelles surtout.
En général,
les conditions clim2tiques de
la région
de Bouaflé sont propices aux activités agricoles,
malgré :es
irrégularités sai.sonnières qui geuvent constituer un handl-
cap pour la vie rurale.
Une politique visant à maîtriser
llcau des nombreux réseaux hydriques
s'avère j.ndispensable
pour compenser les irrégularités du climat.

47
II.
UN hZGII1E EQUATORIAL DE TR7\\NSr:rON l,TTENUE
-------------------------_._----------------
La région de Bouaflé bén6f{cie d'un système hydrogra-
phiqu0 complexe s'articulant sur le fleuve du Bandama ou Ma-
rahoGe qui en forme
le 0rincipal élément
(Fig.
nO 6 ) .
A.
LV
t\\l'F1.t':"iT~: 'Jl: '){.r!tl!<t"_- ROUGE
OU
;·lARAllOUE
.LES
cours dfeau de la rêgion ne sont pas très bien
alimen~és.
On note que peu d'affluents draillent le pays
Goura
(Fig.
nO 6) .
Sur la. rive droite,
quelques l"areS conrs d 1 eau ilrlpor-
tanls sillonnent le 'pays2ge,
COlrurC~ le Taréçui, le !'-iarigot
des Eléphants,
le Bouré,
le Kouanou Boudai,
le pouripiagui
et le Taré
(Fig.
n° 6),
tandis que,
sur la rive gauche,
la
Béré all Nord de
ZtLênoula ct le Kan â
l'Ouest de Pakocabo,
so:~~
les affluents les plus notables.
Enfin,
des cours d'eau
i_ntcrmittents
inervcnt ].2 pay-
sage.
Leur régj_me se caractérise par un débit très J.rregu-
lier.
Une période des crues calquées sur la sai.son des
plllies,
sc produit de ~lai ~ Octobre.
correspond à
la
saison sèch~.
Elle dure de Novembre à Avril
et se caract~rise par un étiage sêvère au mois d'Avril pou-
vant ~ller jusqu1au tarissenlent.
Les affluents du 3andama ne constj.tu02nt CIOfie aucun
obstacle pour les cDn@ünic2tions~
Leu~s utilisations â des
fins agricoles ne se~)lent pas négligeables
:
les sols des
vallées drainées par ces cours d'eau prcfitellt pendant au
moins six mois des précipi.tations Cn saison des pluies
ils
bénéficient également des eaux d'infiltration latérale des
affl'-lents.

48
Les conséquenses peuvent être bénéfiques
:
humidi-
fication pI2sque permanente du bassin-versant,
COUVCJ:ture vé-
gôtale plus fournie sur ces sols relativement bien alimentés
en e~u, plus grande fertilité des sols en raison de l'humus
et deE matières organiques issues de la décomposition du
feuillage des forêts - galeries.
Cependant,
un problème se pose
:
le caractère sai-
~onni2r des cours d',eau ne permet pas une utj.lisatiGn opti-
male des ressources hydriques.
Si les bas-fonds sont trop sableux ils deviennent
impropres aux cultures hygrophj_les comme le maraîchage ou le
ri~ irrlgu~ ou inondé.
Pour conclure,
i l
faut
noter
le
~61e des cours d'eail
de
la région
;
contribuant darlS
une moindre mesure
au dével-
oppement de
la
production
agricole,
i l s alimentent le réseau
hydrosraphique principal,
le Banc1ama,
malgré 11 iii1portance de
ce dernier.
1.
Le BandamC1
1
Le Bandan12 est
le
plus
long
fl.8uve
ivoirien
0030 Km).
Il prend sa source au Nord-Est de Korhogo et se
jette dans l'Océan Atlantique, dans la région de Grand-Lahou.
Ses priJ1Cipaux affluents
l'Agnehy au Sud-Oûest,
le N'Zi et
le
Kan
au Centre-Est,
le Marahoué au Centre-Ouest,
lui dOIlnent
une grande
puissance.
Son bassin versant,
arrêté
à
la
station de
Kossou
2
(Brimbo)
s'étale sur une superficie de 31.000 Km .
Sur l'en-
semble de
son cours,
le Bandama comporte de nombreux chenaux
anastomosés.
Il est coupô de rapides.
Le dEbit du Bandama
parait
relative!uent modeste,
174
3 1
a"
B
. ,
( _ .
d
m / s
rlm~JO
perlü e
'92~
i
{ -
.1966) .
GIRARD
CG.),
1971
-
i.e
~ilieu naturel de
ia
C3te
d'Ivoire
O.~.S.I'.'J.:<.
15.
" / \\
r )

t#(W49éif ...·&&c::z
t,9
Mais la pêche reste une, des activit6s essentielles des habi-
tants des ~·illages riverains.
Ainsi
la signification d~
Bouaflé,
créée à
l'époque précoloniale et qui veut d i r e :
lI mar (:hé
an poisson ll ,
montre biGn l'ancienneté de cette élCti.-
vitS.
La création du lac de Kossou oriente encore plus
cette tendance.
2.
Le Lac de KOSSOU
1
La construction du Barrage de Kossou a été conçue
pour p::-oduire 530. 000 ~1l"I/s et permettre l' irri gation de
250.000 ha de terre.
En d'autres te::-mes,
il s'agit de régu-
lil=iscr les réserves hydriques afin de les utiJ.iser pou= les
besoins agricoles et domesti.gues.
Le lac créé à cet. c:ffct compte Ulle sup'~rfici.e to-
tale de
J.700 ;:ni' .
Une grallde p~rtie couvre le départernent
de Bouaflé.
Cette étendue d'eau artificielle s'étal.E
su~ U!l
bassin Etroit ct pl~t, et recouvre Ulle v6gêtatiQn de sava~e
et de for6t.
Les·perspectives escomptêes pOlir l'agriclilture et
la pêche demeurent
appr6ciable~
Néanllloins,
la création ~u
lac a engendrô des perturbatj.ons économiques d21ns
l,a région
réduction de la S.A.U.
(surface agricole utile).
La suppression de nombreux axes routiers dans le
~el15 Est-Cucst ~9~r~ve J_3 ~auvreté ~ll rêse~u
existant.
Par exemple,
l'axe reliant Zuénoula -
Gohitafla -
Bouaké a
êté ennoyê par le fleuve]
ce Su~ contraint ~ un grand
détour par
!~ankcr:o
Cc trajet gui était de
126 Km a
maintenant 226 Km.
(fig.
n 036 ).
Sources A.V.B.
1975.
2

50
Au cours d'ufle même
annêe,
les hautes
eaux
se situ-
3
ent en SepL~mbre et Octobre avec un débit moyen de 657,~ m /s
des étiages tr~s faibles des mois de Février - Mars - Avril
3
et L~e moyenne de 12 m /s.
Au niveau de Kossou,
la vallée du Bandama se res-
serre.
Le fleuve reçoic en rive droite au Sud de BouafJé le
Marahoué
(ou Bandama rouge)
long de 550 l'Je1 aveo un bassin
;rers2nt de 24.300 K!!,2;
fleuve· lent,
sinueux,
et s:)ur:,is à
des fortes crues saisonnières,
le Ba~dama rouge traverse J_n-
distinotement forêts et savanes,
enoadré de galeries fores-
ti~res.
Cet affluent du Bandama présente les mêmes caracté-
ristiques
gue
le
fleuve.
Son
régime
slapparente ~ un réginle
équatolial de transition attenuée,
du type cliPlat baouléen.
Il importe de souligner les rapports qui existent entre le
climat et le réseau hydrographique.
La
saison des moyennes
et hautes eaux
s'étale de
Mai à NoverrLbre.
Et certaines années,
la seconde saison des
pluies tend à
se réduire.
En outre,
la pointe de Juin -
Juj.llet devient pr~dominante.
Sur les peti.ts bassins versants,
les précipitations
de
la première saison des
pluies
peuvent donner
lieu
à
des
crues
aussi
importantes que celles de
seconde
période pluvi.-
euse.
Mais
souvent,
elles Tle
servent qu'â
reconstituer
les
réserves hydriques du sol.
Enfin,
le Marahoué,
peu navigable ne permet que des
déplacements limités en pirogue.
Ses orues interdisent l'in-
stallation de villages aux abords in@édiats des rives.
Sur le plan humain et agricole,
le fleuve ne oon-
stitue pas un obstaole majeur
:
traditionnellemént, des
groupes ethniques divers
(Baoulé,
Gouro)
contrôlent des terres
où ils cultivent toute une variété de produits agricoles.

--
6kW
5J
Sur le plan agricole,
le lac de KOSSO'l a modifié
les données de la région.
Il faut noter gue les terres long-
temps réputées les 100illeures pour le café et 12 cacao ont
été
inondées.
Ces cultures ~.én§ficiaient dans la région
d'un ensemble de conditions
favorables.
Malgré une hauteur
des précipitations légèrement :i_nsuffisante,
(1. 300 nun en
rayenne) alors qu'il en faut 1.500 nun à 1.500 rrc·"
il s'opérait
dans la vallée un phénomène de compensation hydrique gràce à
la proximité du Bandama et de ses affl'"ents.
L'humidité
relative de la région
(85°)
et la durée de l'insolation con-
viennent à ces cultures.
Enfin,
les
sols de
la régio~( plus
ou maies sableux,
permettent de maintenir un niveau optimum
d'humidité,
d 1 assurer le drairlage,
et
l'a6ration.
Telle se présente la nouvelle physionomie de la
région de Bouaflé après la création du lac de Kossou.
Cet
élément pour
inlpof.~ant au'il soit, ne peut être dissocié des
facteurs pédologiques.

- - -
JI
LEGENDE

I I I .
A.
UN PELIEF SANS CCNTW,INTE l'lAJEURE POUR LES HmlHFS
La région de Bouafl~ appartient à c8t~e vaste pén§-
!C'laine qui remonte depuis la côte vers l'intérieur,
et dont
l'altitude ne dépasse pas en moyenne 200 à 300 m.
Un relief
n"table,
les collines du Yaouré
(fig.
6
se loge entre
les cours du Bandama et de la Marahoué à
l'Ouest de Bouaflê.
Leur altitude n'excède guère 600 m,
soit à peine 300 ru au-
dessus de la périphérie.
La forme du ~elief r§sullerait-elle du sul)stratum
géologique ?
l
1.
A~pects géomorphoJoSiques
Une [tude des ty?CS de roc}1cs pcrDettra de mieux
comprendre J.es sites topographiques ct les différentes asso-
cj.ations des sols.
Coopte
tenu de
la relatlve siw.ilitur12 de
la région ce BouafJ.é avec celle de Va~'-oua. ~'J.j
e3t
située au
~\\orà-8uest, nous nous S0ITLf!'.es j.nspiréc: de Il étude .je J.
Richard.
Le
soubassement S::2:1J.tique
de
la région alterne a~]ec
des bandes schisteuses orierltêes Nord-Est,
Sud-Ollest.
I l est:
également interrolnpu par des roches vertes ou des orthoamphi-
bolites birrirniennes,
situées G2nS
les colli::cs àu YaoL:,:é.
Richard
(J),
1972.
Le
contact
[or~~-savan'~ dans le centre-
ou est
i v 0 i rie n .
0 R S T 0 ~1,
Vol
V,
N 0
6.

lfu'&i& ;
&5';-,#'
De nombreuses surfaces cuirassées ont ~t6 rêperto-
riées el] deux niveaux,
l fun qui cci-i:e le scnlHlet àes collines
granitiques et schisteuses,
l'autre que l'ur: observe en for-
mation sur lES pentes et bas-<e pentes de Ces mêmes colli:ocs.
Les cuirasses sommitales 2U iJo:-d de Bouaflé,
région de Zué-
.. i '~
noula seraient. les plus ancienn8s·.:
EIJ.es corre5pondrùio.nt
1
a~ niveau 200, décrit dans le Centre de la COTE D'IVOIRE,
niveau qui s'organise ic~ à partir de
la cllaIne de
roches
vertes des collines pu Yaouré,
et de la région de Konéfla.
Sur schistes,
i l couvre de
larges plateaux,
sur une
épaisseur de deux à
trois m~t~es, et i l est souvent rev~tu
dlun mat6riau argiJeux et gravilJ.onnaire.
Sur gral"'li te,
le ni.vEau correspond à une import'?lnb~~
superficie et i l tend à
se disloquer suus
].25
entailles du
réseau hydro9rap~ique.
Il est raremerlt I~is en ~fileurement
ct est surmonté dlüne couche argilo-s3Lleuse plus ou moins
gravillonnaire.
La morpholosie d'u~ tel type de p0ysase dérive de
la combinaison des
deux iacteLrs,
D'une p~rt, i l existR un
matériel,
géologiqu,~ rf21ativement hOillogène, où,
l'érosion
n'a pas pu agir de ~anièy.e différentielle.
D'ilutre part,
Ui1C &rosiun intense
favcrise IR nive-
lage du paysa~c, ce que ccr.iirme l'dLonc:ancc e.t l'épaisseur
des cclluvions dans
les
20LGS
bas se:-;.
En effet,
~
l'Ollcst
de la région étudiée,
l'érosion a nlis à
nu la roctle en cie
nombreux enc:roi ts et seuls,
des ma té ria u;.: 'jTù'Ii 1lor;nai n?s
coiffent les hauts de coll~nes.
Au Nord-Ouest
(région de D(ziaka,
Zoro[l.a)
]es
formes
acqui.ses rêsultent dlun travail ~)lus poussé de
lléro-
sion
décOl~vr2nt de nombreux dfflc.urerne:îcs rocheux et des
l

inselbergs granitj.gues aux pentes raides.
Sur la rive droite de
lLl l'·larahoué,
le plus
SO'inlen t
dénudé et parfois recouvert dune maigre savane,
ils donnent
naissance aux alentour-s,
à d("~s glacis sûbleux.
A l'Ouest,
(nassif dl1 Yaouréi 's'étend '"n glacis
cuirassé en pente faible.
On retrouve des
lambeaux de ceLLe
surf~cp, en positio~ de plateau de part et d'autre de la
Marahoué.
Enfin,
sur schistes,
J.e niveau cJirassê cannait une
grande extension
(région de
Zuénoula,
et Parc National de
le
!-1dra1loué) .
Quelques
lambeaux se Jocalisent ve~s Konefla.
I l
s'ensuit àe nombreuses
var-iétés de
paysagç cum-·
mandées par
la
tcpogJ:a.;.=>hic.
2
" ) .
.c
+
~~l'"
.
Types ce re leI ec Dodc~es
Dans
l'anaJ.ysc
g~Dmorpllolcsique, ~ous aVD!15 esquissé
une étude topograuhisue.
O!1
retro'..lV~
cotte même: allur:.:; d.;'l.:ls
]es types de relief de
la région.
En résumé,
(Jii
obticr.t 1ù c~isposjtjon SUiv2:1te
(Fig.
n° 6)
A l'Est de BouafJ.f,
les coJlines du Yaollré,
culmi-
nent en moyenne ~
Goe m.
Le rrême
~ypo de relief se localise
au Sud-Est de Sinfra
(Konefla).
AU Sud-Ouest de Zu§~oula,
~~S plateaux cui.rassés
(200 -
300 m)
j e
filibles
pentes s'6ten-
dent de part et d'at!tre du ~1arahoué.
A l'Ouest èe cette zOus de Zuén8ula,
des collines
apparaissent d~ns le paysage,
tandis qu'au No~d-Ouest, sur
la rive droite du Mar~houê se dressent quelques i~selbergst
(région de Kanzra,
Zorofla).

55
<-
Des interfloiuves gravillonnaircs occupent un", i.mpor-
tante superficie dans la secteur dfsign& plus haut.
Enf i.n,
la vallée du Bandama con~.titue la grande dépression de cc
:::-)) ."
paysage vallonné, qui est li",ité à l'()U'est par le lac de Kos-
sou.
Au total,
la topogr~phie ne représent~ pas un ob-
stacle pour la circulation et la communication des hO'ilunes
:
elle est propice à la.mi~e en valeur du sol.
Tous les sites
topographiques appa~aissent presque favorables à l'agricul-
ture.
d'un ensoleillement plus
important
i l s demeurent
le dO!n2j.i12
des cultures pérennes
tels que
le cafê,
le
cacao.
associés au:·: cultures aJlnu,~lles CO~'TIe le riz pluvj al,
se è6-
veloppent également
sur
lES
pentes.
E~fin, les bas-fo~ds sl av êrerlt favorabJ8s
â
la rj.~i-
culture et au maraichage.
t-iais
le
r.elief :î 1 E?xplique pas entièrernent. les
rép~:r:-
titiollS des
cuJ.tures.
Il
faut
ég31eme~t tenir compte des
propriétés des sols.

:'6
B.
ASPEC1'S PEDOLOGIQUES
Selon A.
Perraud l
l'ensemble
des
sols
provient
de
la
combinaison
de
plusieurs
facteurs
d'~volu'tjon ~opographiques,
géolog.iques,
cli!Jatiques,
en
lia.2.50n
avec
le
sys-
t~me de drainage et le d~veloppement ~~ la
v6g~-
tati.on.
c'est ce qui nous amènera à lier parfois les différents élé-
ments,
notamment la végétation,
dont l'aspect sera SOUVE'l:t
esquissé dans l'étude.
1.
Influence de la tonographie
Elle constitue un facteur essentiel dans l'analyse
pédologique.
La répartition des types de sols se prêsent~ ainsi:
-
des
sols
d'interfluves
et
sommets
de
pla~eau
des
5 0 ] S
de
pentes
(moyenne
e t
bas
6e
pente)
-
des
sols
ce
bas-fends.
Cette distinction est liée aux autres facteurs
to-
pographiques que nous essaierons de définir à
travers not~e
étude.
En définitive,
c'est en foncLioG de cette topogra-
phie que les sols ermnagasinent l'eau plus ou moins longuemer:.t.
I l s'ensuit une influence très importa~~e sur les cultures.
PERRAUD
(A)
Milieu
Naturel
-
Aspects
p~dologiques.
üRSrml
1 1
pp.
269-391.

c~
_, 1
Ainsi,
les plant0s se part&gent les pentes suivant leurs be-
soins en eau et en ensoleiJ.lement.
Cependant la nature et
la richesse des sols d6pendent du substratuln rocheux.
La roche mère essencicllement granitique alterne
par endroj.ts avec des schistes.
On retrouve également des
l~mb~aux de roches verte~ dans un secteur plus localisé :
les Monts de Yaourp.
Les roches granitiques occupen~ les trois quart en-
viron de la zone,
ce qui donne des sols ferrallitiques moyen-
nement désat.urés,
sa01o-1ir~"Jneu.x riche en graviers et
ferr\\l-
gineux.
Une végétation suvanicole occGpe la superficie.
DI après l\\DJ.~NOBOUN l, SOn extension t?aJ:aît liée aux d6fric~',2--
ments.
NÉélflrcoj,ns des ilôts
fôJrestiers,
q"L.i se dressent:, c"1ù;-:s
le paysage,
sont sujets de àeSLruction saisonnière ou pério-
dique suivant les besoins des pa~'sans.
Lorsque les sols sont profond3,
ils portent une
2
belle
da~s le secte~r de Sinfra
]
D' après 1"_.
Perraud
"la
matrice
argileuse
confJr2
~çalcment aux
roches
granitiql1es
U l l e
'.~po~t2ntc capacit~ de
r~tention
en
eau,
et
par
conséc;uent
UIJ2
grande
résisca:-::::e
à
la
SC'cflf':"'l'e::;se."
ADJANOHOUN
(E).
~liljeu Ilaturel
-
VêgflaLi8n.
OR5TOèl
1 971.
pp.
2
Perraud
(A)
op.
c i t .
p.
352.
3
Perraud
(A).
op.
c i t .

5 f<
Les roclles Scllisteuses constj.tuent tlne superficie
moins étenàue~
Elles se localisent de part et d'autre de la
Marall0ué entre Zuênoula et Bouaflê
on retrouve quelques
larrheaux à
l'Est de Sinfra.
Sur ces schistes,
011
retrouve
également des
so~erratl:i._i-igU'2s m~'yenne:nent désaturés.
C'21-
= = = - - - - -
-.
les-ci fournissent aux sols plus d'~].êments nutritifs fins
gue les granit0s,
et libèrent les argiles su'el~es contiennent.
J~lles sont également três appallvries dans les horizons supéri-
eurs et paraissent plus argilettses que les sols issus de gra-
nite.
Leur capacit~ de rétention ell eau reste élevée.
Elles
conviennent donc aux boisements denses.
Dès ].o~s, la r6gion
désigJlfe renferme d'énormes potentialités agronoInigues.
Les roches vertes se ~ituent da~s des secteurs tr~s
limités,
telles que colliJleS fe Yaourê,
rivG droi.te du ~ara-
houé,
région de KO!lefla
(Est de 5illfra).
!~es sols réS~llta~t
de ces roche5 po.<::;sèc1ent dE:s qU31j_tés chimiçu2s appcéciêibles,
notam.rnent une bonnE:'
réSer'.T2 en éléments ::,2sicjues,
::::-iciles e~
argiles.
ment dêsatur6s,
favorables aux flots forestiers.
Le clinlat agit d'une façon
três nette ser les ca-
ract.ères des horizons hUJ:1.ii:ères
désatu~ôtion, natur2 des
mati~res organiques et induration des i10rizo!1s.
En concJ_usion,
selon
le même auteur
"Le
paysage
des
50.15
ferral1itiçliC5
issus
de
schisce5
aux
sols
ferral1iciques
issus
èc
ql-anice
n'appar21L:
pclS
tl"ès
net.
J.a
limite
entre
for~t m~sophile et
savane
gujn~enne ne
senJble
pas
tr;s
marquée.
Elle
peut
êcre
due
aL.'ssi
à
l'occupation
hu:naine
02t
à
l ' u t i l i s a t i o n
des
sols.
En
e f f e t ,
peu
de
caractères
différencient
les
sols
situ~s dans
la
~Jme positioi~
topographique
sous
forét
et
sous
S8va:le,
si
ce
n'est
un
appauvrissement
ell
argile,
et
line
tendance
à
1 'il>:Juration
sous
savane,
et,
!:Jjen
sü_~· les
carac-
t~res des
horizons
}lumif~res. Il

FinaleI:"!'~nt, au nj.veélu de lu roche :nèL'C la distinc-
tion d\\~s sols n'est ?2S évid12nte pa - conséquent l~Ul~ fertili-
t~ dépend plutôt de leurs caractEristigues .
3~
Les types de sol.::' et
lC?12r~; élotitl1cl.es culturales
Les facteurs géopédologiques et climatiques permet-
tent de définir les type~ d'association des sols dans la ré-
gion de Bouaflê.
l,a
fertj.li.i:é des
sols de
la régjon rêsJlte 90ur Ul1e
part plus iœpartante,
des propri&tés chi.miques du sol,
et en
particulier,
par cElle de l'}lorizon de surface.
Le p.
IL
li'>-
gèrerncnt acide
(6, -;),
voit son t2.UX dl acidi aUgTr.er:ter en
profOEdeur:-.
Les propriét6s physisues restent ègalement tr?!s
important.es
ces sols Oill une b011~e capaci.tê de rétentio!l
en cau.
LI étude
su:=- les
Y'ochos :-nères aboc.ti t
cJe ~·~anièl:e
systênlatigue à la cJ.assificatio~ ~édolosique dc~ sols.
Si agit
en gênércJ.l de
sols
ferrallj ticucs ::;C'··/e!ln~r:1C'::t c1ésc~-
turés.
La disposition des sols est liée à
la topographie
de la région,
ce qui aboutit à une diversité d'éléments pédo-
Jogiques que
la fj.qure
nO 7 , tente de r~véler.
Sur les plateaux et
les hau~s de pente,
des sols
ferrallitiques
remal1iés,
de couJ.cur brun rouge~~re, et argilo-
sableux, occu?ent 1.es trois quarts de la réqion.
Ils (:on-
viennent au): cultures,
du caféier et du cacaoyer de mê~e qu'A
l'ùrLlchidc.
Cependant,
le site t020graphique similaire qui per-
met d'observer des
sols ocres rouges, moye~ne~ent désatllrés,
= = = -
-=-= - = = =
typiques,
avec recouvremsnt sc localise au Sud de la région

60
df2 Sinfra
le c~lcaoycr y est consei.J.lé.
par fOl"C,
....
_
l'nl
-
l' d o '
~cure~
:->u ~IY
r
:~lor.pnes,
se situent éga.lement sur
les pentes inférieures.
L~llr couleur va~ie du brun clair,
au bej,ge.
Ils SOllt très
favorables ëlllX CllltLlres vj.vrl~res,
tels que 18 inanioc,
l e
r i z
plu v i ;::11 f
e t
le J:13 i: s .
On
les
trouve Sl!rlout au N::cc.l-0uest de:::
Zl~énouJël.
l~es
sols sur coJ.luvj.o!1
(Nord ce Z~Gnou].a) sont u-
ti.li.s6s pour la CU].tul~e dll riz pluvial., 2C ~ll Ti121Is.
CeDen'··
L'2S
;::--,01.3
cuL:.ronhc;s,
l~8 CO'0.J'2U~~ ;):-:"'~.:1 sléte.n.è.'2:1t
St:?-
=-=-=-==---=~~~=
des sU1=>er fic tes
li.mi tées,
CQ!:L:i::3
le :nas s if ':::1.1 Yaouré.
gues pcstilJcs
sont ]ocali.s[es SLlr J.a
rive droite de
la :·ia[2-
houé.
sols,
cr l_loccurl~encc, leurs ~!)cjtudcs Ct!l~L:!~ales.
?our
obtenir de bO:1S ~enden10~~s.
il convient d'a\\'c~~
des sol.s dont
la
ric112sse chimlciue et
].~ fe:~lilité s'av0~e~t
suffisantes.
Dcvarlt
l ' irr.?ossi~)ilit6 de ,~lalnt(;:r:ir con5ta;~te3 des
caract6ristiques essenti.ellcs
le Qays2TI a ado?t& J.a
rotat~cn
cul tu Lde
i l
a
ins6r6
1.2 jacll~~~ dans ce s~·st~nlc.
NouS
examinerons cet as!)cc'c C:èlDS
l ' étuc~e relati..,;e à la rrocuction.
L'introduction c'le
techniques moccrnes
~l\\-I~C une fl_l-
l
mure organique O~ minérale,
?our~a pecillett!-e de maintenir de
façon assez const:ante la
fertiJ.ité
des sols.
Cn outre,
ce
procédé dé:)oucner(";
Sur la
séè0!ltél~isation c:c'Tiniti'Jc èes
cha:nps èe cultur9,
2t l'intensificatio.:l èes
renGemel~ts.

GI
TeJ.s appariliss~ll·t les sols de J.a ~6Siion de lJollafl~
qui selnbJ.eJlt cn gêl16ral favoral)~_e5 2UX activité!i ctlJ.turales.
EI1 dehors des facteurs du climat,
dl] r~seau ilyd~og{aplliquc
ct des sols,
Jes pote~tiaJ_it6s a9J~j_coles d~pC!ld~nt §9~·}.ement
de lu vég0tution.

t~7'7'?j):?rtt·. ~
,':" ..
1.
.,
fig.
PEDOLOGIE
1
APTITU;)E
CULTURAL~
DES SOL..:>
ECHELLE n

_
o
'~
--~

CC~~LEXES DC
SOLS f[!~RALLITIQU~S
FAIJL[ME~T
D[S~1~R~5
ET DC SG~5
gnUIJs TRO~JCA~X
n'
c c
ct ré:,;2unis
.
DL'
typi~ues avec indurations
re;-;--:~:nl:::S
indurés
, _ . - - . ~
~ ~ - - .
.
. '
t~::-:iques (ou r~~Jf3UnlS)
~T
Q~
S.'L5 PEU [VJLUE5
[~(j~fY?1 SG l s h / =l' C) ::HJ r Q ri:: S 2. 9 l c y, ;-: 5 e lJ Cc.; - pcc z ::) ::,
ill~:;c.::jl!ii e t 501 s f s rra l J i t i:: ~ 9 S Cl ~ Q;:: LJ V i' i s
e;tW~~~I:s~~s~:.:::::: SC 3LJTT[S C:.':!~.'::.SS[[S
~T )C Sül...S L~;;~I=lj:::S
S~,~
;.2~~~~;; =Ij: ::; S~:.:: ::: TC':' RP. D r: c::::
APTITUDE CULTURALE DES SOLS
~;::::J~:-iét~s· physic;uE.'s r.:0dio::::es ::: ::10ycnr.es
,/·-::-,-;i.:':::f
ê::Sc,,:,c2nt2,
c~~n~~:- C 1 ~rcsiûn
m~cioc~es
d'::":rûsion

G2
IV.
~~~_ÇQ~Y~~I~~~_~~§~!~~~_Q!§~g~r!~~~- ~.J;~ CO~,]'P?\\CT
-----_._---
FORET 5/-\\.'/1-\\:"';8
-------------
La région de Houaf16 est occupée pa]~ decx ~url~lations
t:erpf:'nétra t.ion des del:x [01"./;:2 ti.on::3,
ce (~ui donne 1...~n,: c:)uver--
tu~e v6gétale três ~iscontinue, Ulle v~rit2bl.e ~eo5aIqtlË de
forêts ct de SélV2Tl2S COi1U:IC le montre ]a :i.'::.;ure r:.() ')
Ion unc orientation ~~ord-Ouest, Sud-Est.
Ij.eu de
tra~sition.
L2
L~gu:e
o
0
n
_,
rliveau
rés:i0t12J.
Au Nord,
?r6do~lin~~t ~es 6ten~ues !~er~eLtsCS ?arsc-
Qées de ~assifs [ore3tie~s, et cloisonrl02s ~~~ des ~o~5ts
galcric:.-: .
la partie Sl..:r~-Oues~_ 2t.. ~l:é.ridj_onalc C~G: la
rC~;':'.otl èc SOlJ2f.lé.
Elles isoJerlt à
leur tour des saVa~2S incluses et atténUeJlt
localement 12 densité
~o~0sti~re.
l,a ?rése~ce de ces
savanes inclus2s ~e ~~ouve al~-
cune explicatiOl1 C prjo~j.
- - - - - - - - - - - - - - -
Ht\\:-iGE:':OT
(G)
1955.
Etude
sur
l(~s
':::or2ts
ries
?:é11t~2S et
p]acenux
d~
la
cors !)'IV{)[RE - r r,.' - pp. 5 - t1 ; .

...~., -,.--
~7'.--
.
. .
elles tendent à disparaître.
Cette app~êciation est conf ir-
mée par les tribus concernées.
Comme, le souligne N. JANVIER
"Les nana
pr6teIJdent
que la
for6t
a
beaucoup gag11~
du
terrain
sur
les
~avanes depuis
leur
arrivcie
dans
le
pays_
Cette
l?xplication
parait
A peu pres
certaine.
La
plaine
des
~lépJJants au
N~rd de
Sinfra
a
dd
beaucoup
reculer,
et
on
constate
que
chaque
année,
I l . l e
pa.rtie de
cette savane est
en-
.
vahie d'abord
par
la
brousse
qui
~chappe aux in-
cendies
annuelles,
puis
par
la
fo;.-êt."
L'avancée de la forêt vers le Norà~ semble probable.
2
Les Gonan
que nous avons interrogés parlent égale~ent àu
même phénomène.
Dès lors,
la présence de r6niers et dattj.crs,
ar-
bres typiques de la savane, qu 1 on rencontr2 el, de nombreu:{
sites forestiers,
ne semble pas surprenante.
ScIon le même auteur, d2n3 13 forêt,
la plus dense
autour de 5inf:r2
(Fig.
n0 8 ),
les savanes 2ppar2~isscnt sou-
vent sous forme de coulées ramlfi.ées.
Vers l'Ouest de Boua-
fIé,
la savane se présente égale?<lcnt so'J-s l'aspect de couloirs
étroits et sinueux,
dont la bande centrale abrite parfois
une forêt galerie.
Les limites sont le plus souvent indécises.
Plus au Nord-Est de Bouaflé.
vers Pakouabo.
une
seconde zone moins forestière environ 70 % (50 % de recouvre-
ment)
remonte parallèlement a la premiè~e, elle englobe un
domaine à peine habitée, et s'étend jusqu'au Sud de Zuénoula.
Nana
Tribu
Goura
située
a
l'Est
de
Sinfya.
Gonon
Tribu
Goura
vivant
au
Sud-Est
de
Bouaflé
(2aguieta)
2
JANVIER.
cit6
par
MEILLASSOUX
p.
24.

64
: 1',
Autour de Bouaflé,
les
savanes n'apparaissent plus
,
1.
sous la forme de coulées ramifiÉes.
Elles senililent cons ti-
tuer des tâches qui sont interrompues par des galeries fores-
tières,
et pars2r.lé8S de bosquets sommi taux.
Leur limi.e avec
la forêt paraît plus nette.
Enfin,
en allant davantage vers le Nord-Est,
la
savane devient le milieu dominant.
Finalement,
la région de savane boisée donne l'im-
pression, d'être la réplique exacte de la région forestière;
"e/est
maintenant
la
for&t
qlli
s~rgit sur
un
tOlld
de
sava!]es
sous
forme
de
marbrures".
Les
ilots
forestiers
slamênuisent
et se rarêfient progressivement
;
les habitants les nOwr::~I":t
Proknu
ce qui
signifie
"forêt noirell~
De nOITÙ)reUX auteurs
l
ont étudié ::::12 phéncmè:-:e.
Il
en résulte une même constation,
à savoir
l'exte~sio;1 pro-
gressive de
la forêt
au détriment de
J.a savane.
Cependant,
les expl~cations sur la r§p2rtj.tio~ des
deux zones écologiques sont divergentes.
.
1
b '
-
Certal.ns
t~avaux
ont a
Gutl
a J.a
conclusion sui-
vante :
la d~stribution de la végétation que l'on r"encontre
en forêt ou dans le secteur
savanicole ~ésulte de l'acticn
conjointe du climat et des sols.
AUBREVILLE
(A),
1966
Les
lisières
forêt-savane.
de.s
régions
tropicales
-
Adar:.sonia
EDVI,
r,o
2
pp.
177-183.
HANGENOT
(Ç;
).
op.
c i t .

65
l
D'autres
,parlent de vestiges anthropiques gui
seraient lié~ aux:
dêfricheme-lts,
feux de brousse
sai-
sonniers et cultures intensives.
Cette dernière hypothèse est plus acceptab~e
elle donne une idée plus complète du problème,
en privilé-
giant not.amment 1.' action de l' hOl1ITne .
Cçlui-ci
contribJe
sans
nul doute à transformer 1.0 paysage.
Ainsi,
se présente l'allure dG contact rorêt--savallC
dont la physionomie provient de facteurs divers,
partj.cu-
lièrement ant~ropiques.
Une analyse des caract.éristiques de deux compc;:;;un1:.es
écologiques,
en l'occurrence la forêt,
et la savane selait
souhaitable.
LAT HM,;
Ul)
e t
DU GER D IL
(M),
: 9 7 0
con t r i but ion
à
l ' é t u d e
de
l'influence
du
sul
sur
la
végét3tLon
au
ccntrtct
forÊt-
savane
dans
l'Ouest
et
le
Centre-Ouest
de
la
COTE
D'IVOIRE
Adansonia,
sc~ic nO
2
-
nO
10
(4)
pp.
553-576.
BLANC
-
PANARD
(rh.)
1975.
T],iose
pour
le
Doctorat
de
3ê~e cycle
un
jeu
~cologique diff~rentiel
les
commul1aut§s
rurales
du
contact
for~t-savane au
fond
du
V.
Baoulé
COTE
D'IVOIRE
pp.3J-54.

fig- 1::
VEGETJ\\TI( lN
FORET DEFF.lCHEE
~
~~

1-
66
B.
LE DOMAINE FORESTIEI< l
1.
I·e~; structures de la forêt
Du point de vue écologique la région de Bouaflé
apparti12nt au dcmaine mésophile qui se ca:-.J.ctérise par une::
forêt semi-décidue.
Icl,
la stractification est plus simple
et mieux ma:équée.
Cette formation végétale se ca~actér~se
par Ul1e absence de ~almiers raniers et un nombre moins im-
portant de lianes.
La strate herbacée reste relativement
abondante et les épipllytes devie~nent Yares.
2.
Les recrus forestiers
Les forêt.s
primaires se situent exclusiveme.nt au-
tour des Sit2S villageois et,
constituent
les {Jc,is sacrés;
sanctuaires des COITUTIUnautés villageoises.
Ell.es corresponde~:
ésalefil.ent à une
partie des forêts cl assécs cu ~·i.arah<Jué de
Ainsi,
les recrus représciltent de vé~i-
tables réserves botaniques.
3.
La composition flo~istique
2
Selon J.
rUCHARD
, i l s'agit cie forêts se':ondaires
semi-décidues,
avec un sous bois primalre et pratiquement
escamoté par les défrichements.
La
plupart
des
idées
de
Ce
paragraphe
ont
êtê
tir~~s de
l'buvro"e de
CUILLA\\H1ET
(J.
L)
et
ADJA:IOHOUN
(E),
\\979
HilieuONatur~l de la COTE D'IVOIRE.
2
RICHARD
(J)
op.
c i t .

'. ~
....'.
67
On rencontre dans le secteur étlldié
(région de C' •
•)2..n--
fra et Sud de Bouaflé)
les différentes essences comme le fro-
mager Cciba
pentrada,
l'iroko Chrorophira
escela,
le sa~ba
Triplochiton
Scl€~üxylon, tandis que,
vers le Sud-Ouest
de
Zuénoula,
les essences floristiques co~.me
ljlze1.ia 11rr-.lcôna, et
.~ubrevil1.ea
Kerstingü separt.ag8nt la sDrface.
Par ailleurs,
l.es savanes romp8nt la monotoni8 du
paysage.
Les formations végétéJles imbriquées dans la fo:-êt
non loin des savanes pré forestières possèdent la méme compo-
sition floristique que les autres.
C.
LE DOMAINE DE LA SA'lIlNE
l
Selon E. ADJANOHOUN
"la
savane
gu~n~enne est
une
étend~e de
hautes
herbes
e!)clav~es da~s les
foréts
deJ!ses
ou
COfl-
prises
entre
les
f~rêts denses
ç~
les
foréts
claires,
elles
sont
parse~~2s d'a~bres et de r6IJiers,
elles
sont
parcourues
par
de
nombreuses
for~t5
galeries
et
conticnnellt
des
ilo~s !"elLques
de
for~cs denses,
Sa!lS
b r j l i s ,
elles
~volue[~t er!
forêts
denses
de
type
semi-àecièu,
ell~s sont
pau-
vres
en
fauJJe
ce
namiféres".
Ces propos révèlent une végétation de savane ca-
ractérisée par un aspect polymorphe.
Ce milieu écologique
comporte une part de boisements denses et Jne autre de sa-
vanes proprement dites.
ADJANOHO[;;J
(E)
op.
c i t .

68
1.
Les boisements denses
Les forêts galeries et les flots forestiers s'in-
sèrent dans le ?aysase de savane.
Deux éléments priIr,:'rd iaux
traduisent leurs traits caractéristiques.
La présence ~es fo-
rêt::;
~;a~_eri~!s est essentiellement liée aux cours dl eau,
pa.r
contre,
la physionomie rles îlots forestiers est comparable
à celle de la forêt dense.
2.
Les savanes proprp~ent dites
Elles se caractérisent ?ar de nombreux éléments:
structurA,
]:ecrGs'fore~tjers et espêcesfJ.rristiques
c'O!"'inante s.
al
la structure de
la
savane
Les savanes de la régi.on êtuai~e correspondent c
une végét:atj.on de t~lpe r='réforestier souvent appelée saVê1r'.c
guinéerllle.
Le paysage savanicole
se compose de plusieurs
niveaux.
En
fonction èe Ja proportion respective des lig-
neux et des ilerbacés,
on obtiendra des
savanes boisées ou
arborées ou arbustives.
A l'Ouest de
Zuf~1oclil, i l existe des sava~es herbeu-
ses ~ V~ti\\'e~ia nigric2I12.
Dans les plaines alluviales de
Harahouê et àu Banàa..rna,
on rencontre également les savanes
herbeuses
Loudetia
phragmitoides).
Mais celles-ci se
situent sur des sols hydromorphes.
Enfin,
èans
la région de
Sl·nfrù, elles portent le nom de "plaine des Eléphallts".

69
ConUl1e le souligne J.
L.
GDIT"U\\l','!ET et E.
ADJANOHOUN
paraIssent liés aux dcgr&s de reCOllvrempnt et de recoi~stitll­
tian de la savane.
En effet,
la présence de Impcirata
cylindric2
rêvêle
125 par"cies les pl'J.s ?u.uvres du sol.
Lorsque ceux-ci se re-
constiLuE'!1t après ünc lOJ\\gue
jach0re,
ôes graminées comme
HyparT~'iCjiia :"s'PP, et i!ld:opogon SPP se substituent à Imperata
cylindricao
Au total,
les comportements de la végétation s~
calguent sur les saisorls.
Penèr:nt l a saison sècr:e de No ....'em-
bre â Février,
J_es arb~es perdent lellrs feuilles
c'est 12.
périod2 des feux de brousse.
LJG~anollis.se]:lenL de la 'l~gEta­
tion débute en Avril
-
Mai,
après les premiôres oluies.
En
Novembre,
les plari'Ees dissérninent leurs g::cair-es et se
dessèchent.
Selor. les auteurs précédernJT~cnt cités,
la région de
Bouaflé est composée esser.tiellement de la gr~nde associcltio!l
graminêcnnes â
Brachiaria
bracilylopha,
avec une
sous associa-
tion â Panicum phragmitoïdcs.
Les espèces herbacées
les p~us courantes
phragmi toides,
Loudetia
simplex,
Irr:peTa ta
cylinàrica
se
mèlent aux fcrmations arbustives et arborées telles que
Lophira
laIJc~olata, Daniellia Olive::i.
Ces grarinêes qui anncncent ~~néraleœe~t les savane~
foresti~res peuvent atteindre deux ~?tres.

ïO
La fj.qure
])0
9
nous donne
une
i~€e de la ~ispositi0n
t0pogr;tphique relative aux d~fférents types de vé0êtati.ons
rencontrés.
En r~5urnff les différentes caractéristj.ques de la
vêgêtation nous permettent fe comprendre le milieu de tran-
sition de la région de I3()\\ia.:f.:L~.
Mais,
un facteur apparait
primordial par l'impact qu'il exerce sur la physionomie des
paysages végêtaux :
i l s'agit du rôle des llommes dans leur
ré])arti tion spa tiale et,
dans leur technique de mocli f ica tion
.
de
la végétation.
D.
EVOLUTION"2T
DY;'Y\\l·lIS;,!E
DE L'OCCUPATION
HUr·ll\\It'-!2
L'occupation humaine,
favoris6e
et divcrsi.fiéc par
la présence èe
forêts et de
savanes,
ùp?ùraît particulière-
ment dense.
Les
sa~.'211es préforestièrcs 1 relè1tivl2rnent peu
peup16es possêdent des densités Qoyenncs de population
sup0-
2
rieures â
20 hab/Kœ
autour de
Zu61~cula, Gohltafla, tandis
que
la
région de
BG~aflê, ~Oi;lS peuplée!
a
une densité com-
prise entre
10 ct
20
t~ab/Kln2. Ainsi les paysages végêtaux
de
la
zone étudiée,
sont le
reflet des densités dé~ographi­
gues et des
techniques è'exploitation
utilisées pour la mise
en valeu~ du sol.
Selon GUILLAmiET
(Jo
L) et i,DJi\\"OIlOUN
(E).
les
défrichements et les feux pratiqués par l'homme aboutissent
à un appauvrissement èe la flore ori.gi.nelle et à une chute
de la fertilité des sols.
Le dêveloppement croissant des
populations entraine une importante dêgradation de la végê-
tation et des sols.
GUILLAUMET
(J.L)
et
ADJANOI10UN
(E)
op.
c i t .

Fig.
N'
9
REPARTITION
DE
LA VEGETAfiON
EN
FONCTION
DE
LA
POSITION
TOPOGRAPHIQUE
~ ~ fi0<{l' .. ~~
v-r
1 :::l-::r,~' , ",
~."'\\
J"
'.
' "
--
1
-J:'-I_\\:':'~ ;.(
~Z;;~~Q~i ~
.lI L:).J \\
.."::f..' .
'1. .... \\l ~, .
1
.
"
~ - ~~T"'l~~~/"
1
"
'{ YY'(. (J
r
"
"'"----"'J- "
'lJJ~~
i
'~J
MOYEN~JES
~~~~DS
POSITION
PLATEAU
1
HAUTS
DE
PENTE 1 PENTES
1 BAS
DE
PENTES
1
BAS
DE
PENTI'S 1
1
TOPOGRAPHIQUE
BAS
PLATEAU
1
OU
BUTTES
1
1
1
1
Savane
arborée
et
SaVilne
arborée
:.<-wane
horbacée
1
L
ou
forEÏt
claire
ou
sàvon~_--,:bust~~l_:U herb.use
1
ou
herbeuse
,Sourel
O',HlfSS
A V B


71
En forêt,
l'ho~ne installe de préférence ses cul-
tures dans les boisements denses
(forêt des Tos), qu'il dé-
friche et brûle progressivement.
1\\ la longue,
ldle végéta-
tion hc;;nacée s'installe;
hecbe à éléphants ou Impera ta
Cylindrica.
Sur les sols dr~lnés, l'herbe à éléphal\\ts
occupe toujours l'emplacement des anciennes cultures;
elle
possède encore des ~ouches vivantes d'espèces forestières
dont la croissance était retardée~ par l'action humaine.
Par ailleurs,
la forêt offre d'autres richesses,
en l~ccunrence les ressources en bois.
Quelques essences
particulières font l'objet d'une grande exploitation dans la
région de SiNf~a:
le
samba,
2'riplochitol}
sclciroxylon,
dans
la région Ouest de Bcuaflé
(forêt d~s Tos).
D'Ull autre
t6té beaucoup d'entre elles font l'objet d'une exploitation
clandestine, d'autant plus que les paysans Gouro et leurs
voisins ne comprennent ~as l'utilité des ~orêts classés.
Cette attitude est parfai.tement logique dans le cadre d'une
agriculture
itin6rante et extensive.
En savane,
i l
n'existe aucune
forme
de transition établissallt la liaison entre les brousses se-
condaires les plus dégradées par les cJltures et les savanes
graminéenne s.
"Les
d6frichements
dar15
les
boisements
denses
se
tra!1sforment
à
11~eure actuelle en
groupements
à
Pennisetum
purpureum
ou
d
Impcrata
cylindrica ,
l'un
et
l'aut!:e
succcptibles
de
6evenir
àcs
forêts
1
secondai res."
-
GUILLAU;lET
CJ.
'.)
et
ADjANOHOU;J
(E).
op.
Cleo

72
Dans cette aire
(savane),
oG
l'igll~me est la cul-
ture de base,
les champs et vergers s'installent aux dépens
04
des galeries forestières et des bosq~ets sn flots bois~s,
1)1u5 rares dans J.es f~rrnations herbeuses. [-AntiariS afl'jca~a
le bété Mansonia
<JltissiTJIa
e ... fin
le sipro
ent.:1d1-·ophra~Ir.?él utile.
Des essences d'importances secondaires trouvent un
Jébouché dans lcs industries locales de transformation.
Nos
ensuêtes I10US ont peFrnis ~e visiter une scierie désaffectée
aux environs de Sinfra.
Le reboisement en espèce indigène et
exotique
(Anacardium
occidentale,
7'ectona
grandis,
Ca5sia
Siamea
)
permettra d'éviter la destruction totale des riches-
ses forestières.
Une campagne a été menée par les autorJ.tés
administratives de Bouaflé et Daloa.
pour sensibiliser la popu··
lation.
L'importance du domaille classé peut COlltribuer à
_0:"
pr6server la
VéS[t2tio~ actuelle.
Le parc
natiollQl
de l?
M?rahoué et les c1iffÉrer.tes forêts clas~ées ce Fouaflé,
Zuénoula,
Sin[~a, résultent de la volo~tê des aJtorités.
Mais ces
forêts
stlbiss~nt 112.ssaut des hOfl1-,lle.S pour
de nombreuses raisons,
entre autres,
la r5instal.lation des
sinistres de Kossou siest faite en partie dans les r6gions
forestiêres 00,
les potentialit~s agricoles paraIssaient peu
menacées.
En résumé,
les fondements naturels conviennent aux
cultures pérennes ec vivrières.
La quantité de pluies per-
met d1entreprendce des activités agricoles;
l'importance
du drainage et la fertilité des sols représentent des élé-
ments intéressants pour attirer une population active.
Ce-
pendant ces conditions naturelles favorables suffisent-elles
à
expliqucr la présence d'une population relativement dense
dans la région?
L'étude des facteurs
hum~lins permettril d'élucider
cette question.

73
CHI,P l TRE
Ir
1.
LE
PEUPLEtJ'illNT
--------------
A.
TACHES OS' PEUPLEtŒ',T DENSS.c; ET STHNI(lUEl'IENT
HETER8G2ITS
l
Le département de Bouafl~ compte 263.609 hatitants
2
répartis sur une superficie de 8.500 Km
,
soit une dens~té
2
moyenne èe 31 habitants au K'11
.
Ce
chiffre,
supériecl: à
le,
?
moyenne nat.ionale
(21
habi tar.ts au Km-),
place la
région
parmi
les aires
les plcs peuplées de
la COTE D'IVOIRE.
Cet~c
·charge dêInographi.que,
in&galement répartie dans
le pays GOUTO,
s'explique par 12 présence d1une inlpOrtJl1te colonie étra~-
gère.
1.
La r6partitioG et la densité de la popu].~tion
Ces èeux élé:-nents varient suivat'- les
zones €;colo-
giqL:es.
Le
tableau nO
5
et
la figure
nO
10 noUs donnent
une image de la disproportion des densit6s et l'inéaale ré-
partitj.on de J.3 population qu'il peut y avoir dans les dif-
férents milieux ph~'siques.
Ministêre
de
l'Economie
et
des
Finances
(C.I.)
Recense-
ment
national
gênéral
de
la
populatioll
ivoirien/le.
1975.

74
Tableau N°
5
REJlll.R'1'Ll'ION
DES
DENSITES
DE
LA
POPULi1TION
Populations
2
~ ~~
l
Gous
NO'TliJcc de
l'
1
Superfi cie
Denc;;, é de ?
Préfecture
Local~_tcs
en Km
l)op. '-:a/Km-
-~j-]~802
~.~
1 BOl1afl&
1
3.980
\\ - - ; ;
Sinfr~---j----39- i "'" l
1
,m
I-~·--J
J
Gohitafla
31.
33.8951
750
1
45
1
r-z_u_é_n~(_)
~
r--
U_1_a_ _f-_ _
9_3_
3
1
' "
' . ' .
" " 0
-'-
l
""l"O'·-e"FtThé
1
~:é_~_l_~_~_~_~_~_:__----' 7_5_3
2 6 ~ . 6 0~J__.8_"_5_0_0__-,-_.._3_1__.-J
SOllrces
li.v.a.
(l9ï5)
_."'.~ ~,
Les zones ès 9]US fortes ce~~ités se situent dans
la poche Nor~-Est de la savane arborCe,
à
savoir le secteur
à8 Gohita~la et J~e partie du secLeu~ de Zuénoula.
~Jéan-
moins la Sous-Pr6fecture de Gohitafla dêti.ellt 12 plus fo~te
concentration ~e population du d&parte~en~ avec une densité
2
de 45 hab/Km .
Les densités
déclir!e~:t 2U fur et à mesure
qu 1 0n s l éloigne: du noyau de Gohitafl..:l.
Elle se :naintient
-;
autour de
31
hab/KE1.- 2. proximité ce Zuénoula ..
.l\\insi, la
partie la moins der1se de la zone s 1 6tale à
l'Ouest de Zué-
noula.
Dans 18 cadre de l ' aiTIénage~8nt rÉCJional,
le poten-
ti.el humain de la Sous-Préfecture d~ Gohitafla aurait pu
fournir la main-d'oeuvre locale pour un complexe agro-indus-
trie 1.
S'il existe une main-d'oeuvre disponible,
cependant,
l'occupation d'un espace déjà saturé ~~~gend~era-t-elJ.e pas
des frictions au niveau de la population ?

Ulle étude effectuée
dans
la
zone dense de Gohita-
fla a permj.s d'éviter cette erreur.
En
conséquence,
la
zone
moins peuplée qui est situ~e à
l'Ouest de
Zuênoula a retenu
llattclltion des plannificateurs.
Au total,
la partie septentrionale.
du pay~' Gouro
apparaIt plus peuplée sue la partie m~ridionale;
une large
bande inhabitée couverte de forêt
(Parc Nati.on3.'. c~e la
Marahoué)
la sépare de la région forestière méridionale
(fig.
nO 10 .
D'après cette figure,
i l y a une dispersion plus
nette de
la population dans
la
zone
comprise entre Sinfra et
ZuénouJ.a
dispersion qui est due à
la p]~ésence de ~o:mbreü;':
massifs boisés:
Bouaflé, Narahoué, Boyata au Sud-Ouest et
Tene al: Sud-Es t.
Ainsi s'explique
la
faible
aensité
ce
la Sous-Pr6-
fccture
de Bouaflé qui demeure
la moins élevée du départe-
ment
(20 hab/KIl?).
Des espaces vides bordellt la vallée de
la Marahou~.
N6anmoins,
On découvre
localement des
ZO~2S d'importantes
concentratio~3
par 2xerr~le J.3 for6t des TOS au Sud d,~
Bouaflé
abrite une partie des populations déplacées de
}~~s-
sou
;
le massif de Yaouré rassernble également une popula-
tion importante.
En revanche,
la
région de
Sinfra se singularise
2
par une densité illoyenne élevée
(37 hab/Km ).
Cette concen-
tration peut s'expliquer par un apport massjf d'étrangers:
l1ne population allogène attirée par l'économie des planta-
tions
(cf.
Première
Partie,
Chapitre D8UYième,
Titre III)
Si les deux milieux se distinguent par leur densité,
un
autre élément moins important permet également èe les défi-
n i r :
il s'agit de la répartition de
la population.

J. '.,
76
La répartiticn ee la popul~ticn
------------------------------._--
Les différentes zones parcourues se caractêrisent
par des tailles diverses d'habitats.
Dans la zone Nord,
le
peuplement groupé dans de gros bourgs ruraux jalonnent les
route~.
L'effectif des villages dépasse fr§quen~ent 1.000
habitants par exemple r:aminigui
2.176 hab. ,Hanfla
5.603
hab;,
Zralouo
1.365 hab., Binzra
3.176 hab.
1. ",'Ouest de
Zuénoula,
le peuplement devient plus lâche et discontinu.
En dehors de quelques localités
Kanzra, Beziaka,
Zorofla
et Zanzra qui comptent une population supérieure à 1.000
habitants,
les villages n'abritent plus en moyenne que 500
personnes Kavaka,
Klazra.
Dans le Sud forestier la taille des villages s'ame-
nuisent également.
Néanmoins deux gros bourgs,
Bonon et
Pakouabo à
l'aspect semi-urbain, dépassent 5.000 habitants.
Quelques localités 'se concentrent sur les artêres principales.
Ainsi, Garango et Banon se localisent sur la route de Daloa ;
Koudougou est en bordure oe
Ir artère Bouaflé -
Yamoussokrc
-
Abidj an.
P.utremen t
di L,
la CDncen tra tion de la pOpuJ_ël tian
le long des routes résulte de divers facteurs
la volonté
des colonisateurs d'installer les villages le long de ces
voies
afin
de
f2cilit~r le rili~assag8 des ?roduits et de sur-
veiller les populations rebelles de l'époque.
De ce fait
on comprend que
les villages installés sur les artères prin-
cipales bénéfj.cient d'un §cou].ement plus
rapide de
leurs
produtts,
alors que
les
autres
se heurtent à
des
problèmes
dus aux difficultés d'accès à leur si.tes.
Cependant, cette co~centratioG linéaire de l'habi-
tat alterne avec une disposition diffuse qui apparaît plus
nettement dans
la partie méridionale
et occidentale de
l.a
région de Eouaflé
une série de petits noyaux se dispersent
sur des sites de clairières.
Ainsi,
depuis l'introduction
des cultures de rente,
un glissement s'effectue vers les


zones vides. ou peu peupl§es.
Il provoque une installation
pionnière "n habitat dispersé, le plus souvent sous formé'
do
campemon ts.
La répartition et la concentration de la popula-
tion ~nfluencent ainsi les activités· agricoles el les rela-
tions humaines.
Dans le Sud,
la disposition de cos campements
,
situés en dehors des grands axes,
obligent les achete,lYs de
produits à pénétrer a l'intérieur de la campagne.
Contraire-
ment aux villages du Nord d'accès plus facile,
la plupar'.
des
localités
sud 00 l'habitat est mixte sont d'acc~s
plus d'fficiles.
Par ailleurs,
la
forte
densité d'occupation hurnai~e
accé 1ère
la dégradation du couvert forestier.
En outre,
cormne nous
l'avons déjà souligné à
propos des
fondement-_:::-.
naturels,
les
risqües
de
lessivage,
d'i~duration et d'acidi-
fication deviennent inévitables.
Les
cultur~s vivr~ÈrEs
liées à une
agriculture quasi
itinérante ?our~aient ~~ soui-
frir.
Pour y renlédier,
on devrait écourter la jachère.
t-'lais nous exar.tinerons
çe prClblGme ùa;1s
le
chapitre
re12tii
à
la production.
Les surfaces
cultivées ne progr2ssenc
pas au même
rythme que
la population,
ce qui risque d'aboutié
à
un déséquilibre
terre/homme r
si
la
ter:dance se maintient.
L'Exode ru:ale ?cut également apporter une solution prêcaire
â
ce problème grave.

fîg.10
REPAHTITIOr\\l Dr- LA POPULA1IOI\\l
19-7[:;
&:

......
L
~~~'':Il~~a
'""
~~~~~~'~'_"
LEGENDE:
... - - - - li'II •• gc ""Q,,~t";
- - - \\ l i l l . I ' J " e " " " "
l--J Ce,\\tI" ~"rn'·''''o..."
c==J C ...nl'" Lnb;t·n
RA(Q,'I CES
rF:"iCI.rS
'SIf'.:Fi1A
- ,
-_.;--
.--..::.., -=---==-:.= --
!
1
!
r.=-=-.:r-=~_;......=-=-J-:::==r=---=:-: ;.-.-
----:~--·I-
'"
ECHELl.E
o
"J

78
Néanmoins d0.ns l'immédi.at,
l'existence de celle
concentration humaine peut être oénéfi'1L1P peur les acti.vités
économ~ques de la régioJl.
La jeunesse et l'hétérogénéIté
ethnique de la ?GjJulation semblent le confirmer.
al
§!~~~!~E~_r~E_~9§_~!_P~E_~~~~

La figure nO I l
nOus montre la rôpartition de la
population totale par sexe et par âge.
et la dislribution
.
l
.
l '
-
1 "
t
'J
1
. .
l
su~vant
eUl- llaLlona
ltC
VOlrle.n
e - r on-
VOJ_rlenS
.
En
partant de ces données on oeut construire trois pyramides
des âges.
La pyramide des Ivoiriens révèle un déficit impor-
t.ant' chez les hommes 1
qui s' explique par une p::-opension à
l'exode rurale qui intéresse de très nombreux 61êments dans
une classe d'âges
(de 15 à ~O ans).
I l en r§sJlte une
p~nurie d'actifs chez les Goura surtout.
Cette situatiGn
constitue un frein au développernent économique des ZOIles,
ce
que confirme la figure nO
12.
Le èéficit observ,g:, chp/: les hOf:1;,:es est moins ac-
centué chez les fenunes qui,
à
cet âge,
sont déjà. mariées.
Leur nOTIL'Jre
(un ou plusieurs pour un hOTIle)
peut être lié au
r6le qu'elles jouent dans l'économie d~s cultures vivriêres.
Nous
entendons
par
Ivoirien
la
population
autochtone
Goura
et
allog6nc
Baoulê
Oiou1a.
Les
dOl1Jlêes
de
ln
statistiqlJ~S­
l
ne
nous
orrt
pas
pe~mis d'établir une pyramide d2S autocr.~
tones
Goure
et
dQS
allogènes
Baoulê,
Dioula,
}lossi.

79
Quant à la pyrami.de de la populatiŒl étril<gèrc
(fig.
,.,0
13), elle indique l'existence d i1.1;-lC majorité cl 'hommes des group(";~
de 20 à 40 ans.
Cette remarque a son importance.
En effet,
la
présence d'un potentiel d'actifs contrihue à dynamiser la prrduc-
tian ainsi gue le rendement çomme nous le \\'errons plus loin.
Le
nombre limité de femmes est sanjdoute lié à deux facte:lrs
:
les
étrange)~s, surtout les VoltaIques, gui reprêsentellt l'essentiel
de la main-d'oeuvre des plantations,
se déplacent sanS _2urs é-
pouses;
la présence de celles-ci constituerait une gène dans
J.eur d§placemerlt , la plvpazt sont nlonogames.
Par ailJ.eurs,
ies classes d'âges de 5 5 20 ans des nOll-
Ivoiriens aCCllscnt un déficit qui parait ancrnaJ..
IJ
~xiste U~
effectif llon négligeable d'enfan~s d'immi.grôs.
Cet t.c 3:l0itlë1} ie
devrait trouver des explications di"erses
:
les enfants seoia.?:}·
sés sont peut étre comptés comme des Ivoir ierls ou alors,
les i !ll-
migrants les laissent dans leurs pays d'origine.
D1après les données statjs~iques, le taGX de natalit~
est de 1. 'ordre de 50%'':Jet celui de la mo:ctclité a'v·alsine
1.é5
20~_-.
En résum6,
la pyrarnj.de d ' enseml)le, cie la popuL~tion d~
département de Douaflé,
(fig.

i l )
pcrme.t ôe constater que
li'~:
deux autres pyra:;ù.des
(Ivoiri.ens et. Non-Ivoiriens)
5 'e!"ftboitent.
facilement.
011
cbt:i.ent donc un dêficit ~G â l 1 émj.gration des
popclati.ons autochtones Goura qui compenser~ J_ES excêdents d'i~l--
riligra.nts
;
i l s'agit d'une pyra~;ide correspo:lda~t à une répar-
tition homogène de la population régionale.
l
Selon certains èémographes
l'anomalie de la classe
d1âge de 9 ~
14 ans semble provenir dlun accident de pyramide ~:c
à
une mauvaise déclaration
elle pourrait venir d'Une sous
énumération relative à certaines catégories d'âge.
Au soa~et de la pyramide.
on ohserve une faihle propo~­
tion de vieillards.
Cepend2nt,
une étude au niveau de différentes ethnies
permet d'appréhender la situation de façon plus précise.
~linistêre de l'Economie, des Finances e: du Plan -
Direc:ion
de
la
Statistique
Ivoirienne
1980.

/\\
Fig.
f~' 12
PYRAMiDE
DES
AGES
DE
U\\
POPULATlOhi
TOTALI~
DU DEPARTEMENT DE
BOUAFLE
MASCULIN
HMII~II~
,
'li \\0
9
6
)
o
0
<
5
,
10
'\\.
Source
Rcn!~sement ~Jatlonal
1975

/L
fig.
N"
13'
PYRAMiDE
DES
AGES
DE
LA POPULAT;Of,!
IVOHiIUJhJE
DE
BOUAFLE
"
MASl'JU'J
rEMININ
:

.'1_.
,
Fig.
".
l/t"
PYRM·;1IDE
DE;S
AGES
DE
LA
POeULl-XrJON
NON
IVOIRiENf\\l[
MASCULIN
FEMiNIN
,
% 10
9
8
6
5
...
J
o
0
,
3
5
6
9
li)
'\\.
SOl/rte
Retensemen[
N~"ûra\\
1975

80
Le tableau nO
6 nous montre la répartition des
ethnJes dans chaque type de milieu rural,urbain et selon les
différentes Sous-Préfectures.
En zone rurale,
d'après
les données de la direction
de la statistique, pn consta~e que la population autochtone
Goura représente l'ethnie principale 54
Ensui te vi.ennen t
les l\\.kan,
do~t
: 27 % de Baoulé
constitue~t le de~xième
grand groupe de la région.
Leur proportion dans ce milieu est
un facteur de dynamisme économique.
1J_s distancent nettement
en nombre les ôl]tr~s groupes ivoiriens,
p2rn.i
lcsrrcels ~LCS
Diou).a co~sti~uent une des minorités de la populiltion ~l~ricol_.
Enfill
llautre grand grOlJpe de
la rêgion rassemble
r
les ctllnies de la HAU~~ VOLTA qui vivent pour ].2 ?luPQrt d~!1S
les villages c~ées par ~cs administroteu~s coloniaux.
A ces
color.ies c:e
?8uÇJler:-:cnt,
s' e.jC1u-:':'2nL
les F\\?:;.oeU'Jrcs des p2an~?-
tions.
L'importance 025 allogènes de Id résio~ (Baoulé,
Dioula,
t1ossi)
2 s'exDlic}:Je :"1ar le c211:ac~ère pi0r::r...ier de 12
zone d'étude.
L'afflux ù'i.rE..:nigrés e~)t lié
à
l'intro6t~ction
des cultures de rente.
Ce~ a?port ~e pcpula~ion étr2ng2re
peut èo~c jouer u~ rôle efficùce dans le èéveloppement de
l' agriC'ul tl1rp vivrière..
Martinet
citè
par
(!leillassaux CL)
a?~ cit.
,
pp
57
-
56
2
Les
~ossi reprêsentent ] 'ethnie voltaique rnajoritaire, nO~f
utiliserons
souvent
ce
ter~e pour désigner tous les volta~­
ques
de
la rézion de
Bouaflé.

81
En zone urbaine. on constate que certaines ethnies
en l'occurren~les Dioula constituent les groupes principau~.
Il s'agit essentiellement des coml11erç2mts installés dans les
villes
(43 %).
Les autres ethnies
(Baoulé, Mossi)
ê.::,partiem:ent 'j
des minorités exerçant des professions diverses
on trouve
des fonctionnaires,
que:ques conunercants et un nombre
res-
treint de ruraux in.tégrés 3. 2 a ville.
D'après le même tableau,la répa:r-titio!'. des ethnies
selon les Sous-Préfectures nous permet aussi de noter l1im-
portance des allogènes dans les villes situées en zone
fores-
tière.
A ce l1iveau aussi,
les Dioula représentent le grou~e
majoritaire.
En effet,
les Dioula préfè~ent également les villes
situées dans cette zone.
Il se~)le qu'un tel choix soit dicté
par le "dUIJamismc"
des centres méridionaux fdvorisés p3r J_e~r
environncn~ent agricole
grandes plantations de cultures de
rente
(café,
cac20). ~lais, cette r~flexion doit être nuanc~e
(cf.
'l'roisiè,ne p2rtie,
Chapitre II,
titre III).
Par ailleurs,
00
observe une èi~inution du nop~rc
de Dioula dans les secteurs Nord,
zones moins 2ptes pour ce
type de cultures.
En conclusion,
llanalys9 des ~ableaux de la popu-
lation régionale de BouafJ.ê,
tra~uit le caractère jeune de
ses habitants.
Ce caractère est dlune import3nce capitale
pour des activités agricoles exigeant dlénormes efforts.
Néanmoins,
selon la répartition dén'ogr2phique,
i l
se trouve que le groupe important des actifs se situe en
partie parmi les Non-Ivoiriens et quelques allogênes .. :Ivoiriens

-
t"
Tableau N° 6
REPARTITION
DES
ETHNIES
DANS
CHAQUE MILIEU D'HABITAT
ET
DANS
CHAQUE
SOUS-PREFECTURE
(EN
%)
J 975
Total
Rural
Urbain
ls/p Bouaflé
sinfra
Gohitafla
Zuénoula
Ethnie
c-
1
n
~%
1
%
1
n
%
n
%
n
%
n
%
n
%
f - -
l
,
1
~'-I
Couro
1
1
121.044
50
114.092
54
16.952
22,
23.194
26
20.234
36
131.158
89
46.4581
76
'1--~
t-
..
f
- l
---:1---1
1
BaOU1~- f 64.038 26 57.124 27 6.911, 1 22 42.193 46 15.518· 28 1 1.343
4
4.948!
8
1
1
i"1
1---
1
i
i
1
-
1" ".;;; -' lu.m
~
",'0"
".080
' d ,
':'"
"
'C.80' l " ~~ 4.4"
.LI3_~~~~t_~~~'~_.~'--
l '
Voltalque
31.613
" ' "
l " ~U4 ~ [ on
l ']>3 l '
1
1
t~o
~2~
.
100
9U.D21
1100
55.912
j34.888
[100
100
,
__1
1
L_-.1
L___
i
.L_
L__
__ _
1
Source
Millist~re du Plan -
DirectioIl
de
la
StatistiC1."e

82
(Baoulé, Dioula). Cette constatation nous amène à nous poser
des questions. Comment de tels groupes ethniques se sont--jl,;
installés dans le département actuel?-Cette présence remonte
t-elle à une période ancienne? L'analyse des migratio,ns nous
permettra de répondre à ces questions.
B.
REGION RECE~~ŒNT COLONISEE l
Les évènements historiques macquent encore de tout
leur poids la localisation des srands pôles de densité des
différentes ethnies.
En outre,
les facteurs sociaux et éconolnique3 qu'iJ.s
engendrent nous permettront d'appréhender le problème rel.atif
à
l'agriculture vivrière.
Il se dég2.ge deux ~agues mic;r2.-
laires,
une que l'on qualifiera d'ancienne et J.'autre,
de
plus récente.
1.
l,es mouvements
migratoi~es 211ciens-
al
la vacue ~es Mand& du sud
: les Gouro
-----~-------------------------------
Les différentes études re12tives à
l'histoi~e des
Goura révèlent des explications controversées sur leur ori-
gine.
Pour Y.
Persan 2 il existe trois étapes dans la
provenance des Goura.
La
plupart
des
iciées
de
ce
paragraphe $OCit été
tirées
de
l'ouvrage
de
~1e]Jlassr.ux Ci,.or; cit.-,.ctdel'Atlns ccC".T.
2
Persan
(y) _
(1979)
-
Atlas
de
COTE
D'IVOIRE
planche
O_R.S.T.O.M.
I.G.T.
-
Abidjan.

84
Des lignages venus du pays Bété forme:·:ai8nt' les
tribus
(Gouro)
de la région de Zag~i.eta, et de Sinfra
(fig.
: 14 ).
Cette ethnie se seraj,t également implantée'
au Nord,
aux 811virons de Zuétloula
(Zorofla, Kanzra et de
gohi tafla, 1'1aminigui)
jusqu' à
la rencontre de s Malinké
(Pahoufla) .
Un
autre courant de migration viendrait du pays
m?lL'1ké.
Il s'agit ,des populations des villages de Vieproyé,
'Zralouo,
Drohoufla
(Manfla).
Enfin à l'Est,
les Gouro de Banfla, Bantifla et
Konefla prétendent appartenir à l'ethnie Baoulé.
En revanche CL Meillassoux l
rattache
l'origine
des Gouro au seul groupe des Malldé du Sud qui est constitué
également des Gagou et des Gban,
par opposition aux Nandé du
Nord qui comprend les Malinké et les Dioula.
Ces deux bran-
ches forment la grar,de famille des /1andé.
Les ~\\alinké dési.-
gnaient les Goura sous
le n08 de
kwcni
ou Lu
;
leur nom
actuel provient de la dénomination Baoulé.
Selon cette thèse,
le peuple Goura s'étend cu sas-
sandra au Bandama le long des rives droit8s.
Les ancétres se
trouvaient jadis établis plus au Nord,
vers Odi~nné. Dès le
XVIII è siècle, ils furent
repoussés vers les marges fores-
tières
(Vavoua,
Zuénoula)
pel' les Malinké qui avaient le mo-
nopole de la cola.
Neillassoux
(CL)
op.
cit.

t
1
L.
fig. 11
REPARTITION TRIBALE
LEGENDE
ECHEllE
o
10
res IAtlas
Da,:,
d {voIre
de la Co B

85
D'apr<"s Je même auteur les Goura prétendent avoir
enti~rement peuplé la ville de Trafesso qu'ils appellaient
Trofla.
Il en résulte de nombreux lignages issus d'un mé-
lange de Goura et de Dioula,
A partir du Nord;
les Goura poussèrent plue à
l'Est,
sur la rive gauche du Bandama où les Baoulé les re-
foul~rent
vers la moitié du XVIiI è
si~cle.
Néanmoins de
nombreux métissages et des échanges culturels imtortants
purent se développe~ entre les deux groupes ethniques.
Les
Goura travers~rent à nouveau le Bandama vers l'ouest et le
Sud et évinc~rent à leur tour les Gagoil jusqu'à Owné.
D'au-
tres
relnontèrent du côté
de Sinfra,

i l s
se heurtèrent aux
Bété dont ils ont absorbé de nombreux lignages.
Tel se présente le domaine où les Goura aÎfront~­
rent durement
les
conquérants
françai.s
jusqu'en
1912.
En
effet,
les
coloniiileurs trouvèrent un peuple érlcrgique et
détermj.né.
Aussi
des
villages entiers
furent
détruits par
mesure de représailles
et reconstruits
le
long des
routes.
C'est ce qui explique
la disposition
linéaire
des
vill.ages
qU'Oll rencontre surtout ~ans le Nord de la région.
En
définitive,
i l
faut
retenir de
ces
différentes
hypothèses
une migration réelle des
Goura,
avec un
noyau
issu du Nord.
C·cst cc qui
expliçue
certaines habitud2S que
les
"Kweni "lauraient
héritées
des 1'1andés
c1ü Nord,
notamIllent
des Dioula,
COfilIne
l'aàoption
àc
la
semaine
àe
sept
jours.
Nom
donn~
aux
Gouro
par
les
Dioula.

86
bj
Les Dioula
---_._- - - - -
Ils sont issus du groupe Mandé Nord.
Mais on d6si-
gne communément sous cette appeJ.lation,
'cous les habitants
du ;lord de la COTE D'IVOIRE qui se distinguent des Sénc,ufo.
Selon S.
COUI,IBALY l
,.
Le
Dioula
e s t
d'abord
et
avant
tout
cel ui
qui
pra t i qtl'e
1. a
rel. i gi on
mus ulmar. e
par
oppcsition
au
fétichisme
e t
à
J'animisme.
Le
Dioula
c ' e s t
celui
qui
se
l i v r e
au
colportage
du
commerce,
à
1.a
t r a i t e
des
produits
v i v r i e r s ,
à
l'artisanat".
On comprend donc le rôle que
joueront les Dioè,la
dans
la ccrm:lercialisation des pl~oduits vivriers.
Ce groupe
~thnique est le oremier qui S'i.Iltrodui-
sit pocifique:r.ent èa;:s
le pays Goura avaEt
la colonisation.
Sa présence résultait du COrnlTlerCe de
la cola et plus tard de
la collecte du caoutchouc.
Ils
Si implantèrent
dans
la
région
après
la co~quête f~anç2ise surtout.
A llépogue,
leurs
rap-
ports avec
les Gouro
se
limitaient
au commerce
de
la
cela.
Par ailleurs,
les Dioula nouèrent rarement des
liens n~atrill~oniaux avec les '~··oisins.
Contrairement aux au-
tres ethnies f
CO[[ùne
les Baoulé qui édifièrent des
relatio:1s
plus solides avec les Gouro.
COULlBALY
(5)
1978
le
paysa~ 5énoufo P.
55

37
Les Baoulé arrivés en COTE D'IVOIRE vers le milieu
du XVIII è siècle s'installè~ent dans la région à l'Est du
Bandama,
région alors occupëe particulièrement par les
Gouro.
Les nouveaux arrivanLs les refoulèrent
après de
violents combats sur la rive droite du fleuve.
Dès lors,
les tribus i'.yaou s'implantèrent le long du Bandama.
(fig n014)
Ils consti tuèrent d.e cet: te fi',çon une zone tampon entre les
Goura et le reste des troupes Baoulé localisées à l'Est du
fleuve.
Ce groupe établit des relations culturelles et ma-
trimoniales avec
les
Goura
i:s cohabitèrent dans une atmos-
phère de bonne entente.
Les
kweni
eurent ainsi rapidement des
voisins
avec lesquels
i l s
vécurent
de maniêre pacifique,
avant
l'in-
troduction
des cult 1Jres
de rente.
Nais certaines actions en-
treprises par
J.es colonisateurs,
et
les décisions des
auto~i­
tés politiques actuelles,
aboutirent à
J.rimplantation d'une
nouvelle vague de migr2nts.
Le développement économique et les problèmes qu'il
engendre,
peut ainsi modifier le mode
de
~eJ_ation entre Goura
et nouveaux venus.
Quelles sont donc les ethnies concernées
par ces déo12cements et co~ment les Goura les ont-ils accueil-
lies ?

88
2.
Les Jnigrati.ollS
'"
recelltes
Cet apport de population a débuté avec la colonisa-
tion et se poursuit de nos jGurs. 011 peut la qualifier de
déplacemen ts récen ts d' honUltr: 0;.
al
la colonie ~lossi
La création de grosses plantations de cacao et de
café pendant. la colonisatioll a
favorisé
l'arrivêe d'un
im-
portant contingent d'origine étrallgère.
Devant la réticence
des Gouro et leurs désertions répétées,
les administrateurs
sollicit~rent une main-d'oeuvre plus docile. Il ré~rut~rent
des Mossi,
venus de la haute COTE D' l'JOIRE l afin de
travail-
1er dans leurs plantations, ct de peupler les zones vides
autour d~ Bouaf.lé.
Actuellement,
i l s occupent sept villages
dont cinq furent créés par J.'adnlinistration â la
suite d:un
décret du
11 Àoût
1933.
Les plus impo!""tants sont
situés à
proximité èe BOüdflé
:
Koudougou
(2468) 1
Garango
(2=91),
Tenyodogo
(1194)
et Koupela
(1264)
les
trois
autres
se
trouvent dans la région de Zuênoula
(fig nO 10).
Mais
l'expérience
main-d'oeuvre
se
soJ.da ?ar
un
échec
:
les planteurs europ~ens ne
tinrent pas
leurs engage-
ments.
Ils donnaient des
salaires dêrisoi~es au:< Mossi,
ou
ils ne les payaient pas èu tout,
c'est ce qui
a entrafné une
désertioll
massive des ~lossi durant les premières années.
D'après
,?DûC'{f\\UD
(JP)
197?
Atlas
de
la
COTE
D'IVOIRE
O.R.S.T.O.\\I-I.C.r.,pl;IJ",
lib'
pendant
la
péripde
de
1932
à
1974,
'..lne
p.Jrt12
de
la
!laute
Volta
était
rattachée
à
la
Côte
d'Ivoire.

En revanclle,
l'implantation des colonies a réussi.
Les Mossi détiennent aujourd'hui de grandes plantations comme
on peut le constater à Garallgo ou Koudougou.
Ils comptent
parmi les gros prodllcteurs régionaux pour le caf& et J.e c~cao
et §galemel1t pour certains produits vivriers
le ri .....:,
le
mais et la banane plantain surtout
(cf.
Deuxi~me Par~i~
Chapitre II, .Titre Il.
De nOs
jOl1rs,
les villages Mossi reprér,en ten tune
forme dl imIiligration. séden të:iLoe. différen te des déplacemen ts
des ouvriers agricoles.
Selon les habitants de Garango
(fig.
nOl0) 1
les
Mossi de ces localit6s n'entretiennent pas des rapports avec
la main-d'oeuvre saisonnière..
Leurs relations ressembl'2nt.
à celles que peuvent avoir les Gouro et leUl:S employés.
Mais,
du fait de
leur apparte11ance à
la même el~l­
nie,
ils parviennent à
engager plus faciJ_ement des "saison-
niers" .
Par ailleurs,
les manoeuvres vivent sur leurs lieux
de travail,
dans de peti.ts c~mpements confec~ionnés par
leurs patrons.
Ces manoeuvres installés provj.soirement con-
servent intégralement leurs habitudes sociales et cul.turel.-
les.
D6s lors,
se crée une siruatioll qui pourrait accerltue~
les oppositions entre autochtones et all.ogèrles.
Finalement,
la colonie Mossi de Bouaflé,
consti-
tue un aspect particulier de peuplement qu'on ne rencontre
pas dans les autres
zones du département ni ailleurs.
elle ne représente pas
les seuls éléments
"~trangers" de la
région.
Des personnes de groupes ethniques déjà citées,
attirées pas les cultures de rente,
s'installent progressive-
ment dans le département.

S'a
bl
les Baoulé
-----------
Ce mouvement compte essentiellement des agricul-
teurs ; une fraction seulement réside dans les villes
(Boua-
fl~. Sinfra) 00 elle exerce des métiers de fonctionnaires
surtoL't.
La majeure partie s'occupe des activi~Ss agrjcoles.
glle r~rr~sente
les gral1ds producteurs de denr6es ag~icoJ.cs
comestibles.
Nous examinerons plus en détail cet aspect du
problème dans le chapitre consacré à
la producti.on et à
la
distribution.
Les Baoulé se regroupent dans de gros villages te:s
que N'Gattakro,
N'Drikro,
Yaokro
(fig.
n° 10 ).
Ils fürmP11t
également d'importaôts guartiers èans
certaines
localit0s
Gouro corr.rle Konefla,
Binzra ou :Kanzra.
Mais
la plupart p~é-
fère s'établir aans de petits campements d'exploitation,
~u-
turs
noyaux d'établissements
i.mportants.
En effet,
une colo-
nie notable èe Baoulé vit dans des
campe:>en ts disséillinés è.2r;s
la zone forestière
(sinfra et Bàouflé)
et également sur la
rive droite de la Marahoué
(Sud de Zuénoula).
cl
les Dioula
l
D'après Meillassoux
(CL)
ils s'implantèrent dans
la rêgion après
la conquête
française.
Très peu attacllês à
la terre,
On
les rencontre surtout dans
les chefs lieux de
localités.
Leur rôle dans le développement régional confir-
me pour une bonne rart ce choix
:
la plupart de leurs activi-
tés sont liées
à
l'économie monétaire.
Meillassoux
op.
cit.

j
t.,
91
Ces diverses occupations tels artisanat conunercial,
colpor-
tage,
traiL2 du café et du cacao,
transport et commerci~li­
sation des produits vivriers excédentaircs,
transport cn
comn: '111 ,
lc confirment.
Par ailleurs,
les Dioula peuvent la-
bourc:~ quelques parcelles situées autour des villes, ou dans
les villages
(Yaokro,
Konefla).
Ils alimentent les marchés
locaux en légumes,
et en tabac.
Mais,
on les trouvc parfois
attelés aux grandes activités agricoles relativcb à l'agri-
culture de plantatipn.
Il importe
l
de mentionner également dans ce groupe
Les Sénoufo qui font une apparition dans le département,
nota~nent à Gohitafla et Zuénoula.
Enfin,
tous
ces allogènes
semIJlent 51 intégrer dans
le contexte
économique régional.
On assiste également à
une migration locale du Nord
vers
le Sud du départemerlt.
Elle
a tr~it aux FD~ulatj_ons
autochtoncs
: lcs Gouro des zones les plus défavorisées de
Zuênoula
et Gohitafla,
en quête de
terres
fertiles,
émigren~
vers
le Suâ
forestier.
Tous ces nlouvements se sont déroulés sans contrain-
te et dans
un
espace de mouvement maximu~.
Ils dépendent de
la volonté des migrants,
autre~ent dit,
les déplacements en-
trépris
n'émanent pas de décisions
politi~ues.
Une nouvelle
forme de migration organisée et dirigée est apparue avec J.a
création du lac de Kossou.
Pour
une
plus
grande
clarté
de
notre
étude,
nous
avons
rcgroup€
ces
deux
ethnies
-
Malinké
et
S€noufo,
les
der-
niers
étant
minoritaires

92
Dès J960,
le projet de la construction d'un barrage
sur le Bandama et de la création d'un lac artificiel prit
forme.
L'opération devait entrainer l'inondation des terres
(201.400 ha en tout)
et,
de su:,croît,
d'un nombre important
de villages
(120 j
si tués à la périphérie de la ~.one concernée.
Trois préfectures furent touchées:
Bouaké, Bouaflé, et Sé-
guéla.
L'eau devait s'§!:aler et eIlgloutir tout l'espace com-
pris à
l'intérieur à' Un péri_mètre donné ..
Il s'est donc averé
nécessaire de
déplacer les populations atLeintes par le sin-
istre.
Pour le sectsur de notre étude,
47.900 ha devaient
être
inondés
COITL'lle
le
confirmE::
le
tableau suivunt
c
Surface
i
Surface Totale
1
Surperf ici
Sous
Géographiq ue
Inondée
1
Irwné6.e en
~_I
Préfectures
1\\; ta le en
Hc.cuJres
Surface
1
Hectares
q
1
Tota iL en
" i
-1,
Bauaflé
1
441.000
46.300
5
1
1
Gohitafla
j
1 8J.800
1
1
Sinfra
160.000 -r~_l_'6_0_0_
1
Zuénoula
210.800
-\\
1
1
-I-------t----~I
1
T
0 T A L
895.600
47.900
1
6
1
Source
A. V. B.
(1975)

_,
9 "
D'aprês ce tableau
deux
sous-préfectures
furent
Rtteintes
par
une
cp§rati6J1
d'une
telle
envergure, notamment Bouaflé et Gohi tafIa _
~lais,
le sinis-
tre a touché cie nombreux villages Baoulé de la Sous-
Préfecture de Bouaflé.
A Gohitafl2.,
aucune loacali\\e n'était
concernée.
Ainsi,
de nombreux villages ont été lmrnerg§s,
d'autres bénéficient d'un sursis qui semble lié à la lContée
lente des eaux.
Ce reLcrd est dG aux années successives de
sécheresse que connaIt la région en particulier 2t la COTE
d 1 Ivoire toute entière en 9énéral~
(Fremière partie,
Cha-
pitre I, Titre I).
Néanmoins,
11 ijTl.J.~ersion tota.le des t8rres,
nécessite
une rêinstaJ.lation des sinistr6s dans des endroits pl~opice!,.
Il s'ensuivit un mouvement partiel vers le Sud-Ouest
(san-
Pédro).
Mais,
la majorité de la population est rest.§e à
proximité de la zone inol1dée,
et !lO~ loin de leurs sj~es
d'origine.
C'est le cas des Ayaou et des Yaouré gu'on ins-
talla da.ns la forêt c:or::a:1i~le ùes Tas au Sud de Bouafl~ oui
fut déclassée pour la ci~ç~nstance.
ùans ce S2CLeur
ils
r
occupent treize villages rie ] .000 habitants en moyel1ne c~)a­
cun
(fig.
: 10) _
Par ailleurs,
les localités Gouro ne [ure,,',
pas cOllcernées r
se~ls quelques terroirs villageois ont été
réduits.
Ainsi,
les autorités ont r~construit le village de
Gouzanfla dans la Sous-Préfecture de Gohitafla.
Ils Ifo~t
installé sur un nouveau site qui se trouve à proximité d€
11 anc ien endroit.
Corrune on le constate,
la cOrlstruction du barrage ôe
Kossou
a induit des déséquilibres destructurant le cadre de
vie villageoise.
Ces déséquilibres engendrent des problêmes
au niveau de la cohabitation et de l'occupation des terres.

94
Cependan t,
les nouveaux ven us cons ti tuen t
un
appol~t
bénéfic"lue au àév~loppeli1ent économiq'le de la région.
Ils oc-
cupent des terres fertiles qui retiennent ainsi les jeunes.
Par conséquent, les emplacemf;'lts si tués non loin des artères
de grandes circulations peuv=nt les inciter à produire davan-
tage, pour la corrunercialisa tioel des denrées agri coles.
Cette analyse relative à l'étude des dépla7
cements de population pe_~net de connaître les grands groupes
de peuplement,
ainsi que la nouvelle tendance migratoire du
département de Bouaflé.
En résumé:,
les
diffêrcntes ethnies allogènes:
Baoulé,
Dioula,
Mossi,
gravitcllt autour des autochtones
Gouro dont le
compo~tement social se caractérise par un mode
de vie spécifique.

01·
0 . )
C.
LES STRUCTURES SOCIALES ET CULTURELLES DES GOURa
Il s'agit de voir a-travers une étude sociale com-
ment la cOll1Il1unauté Goura perç:>it le développement des pro-
duits vivriers.
1.
Les structures sociales
Les Gouro.s'organisent en lignage patrilinéaire
le Goniwuo.
Ils sont unis par des liens de mariage patrilo-
caux et polygamiques.
Le village se compose de dellx ou trois
Goniwuo
qui dépendent d'une seule autorit0,
celle du Gcniwuo-
zan
représentant ou
descendan t
de l ' anc~ tre commun.
La communauté évolue ~.'-Jr un espace villageois qui.
est divisé en quartiers,
chaque quartier co~r~spond à
la
1
superfici.e occup6e par url GOlliwuo
le Grogi
A un niveau
plus restreint,
on trouve la concession Vogi
dirigée par le
chef de famille étendue
(époux,
remr.lcs,
en::=ants et d,2pend.a.nts
irruTléc1iats)
le i<h'a.
Parmi eux,
certains sont resporlsables
des hommes mariés Gone et dl individus plus jeunes,
céliba-
taires Penu.
Au niveau du village trois personnalités exercent
le pouvoir.
Le Flazan
2
joue le rôle de conciliateur, pro-
tecteur à
l'égard des villageois,
i l sert d'intermédiaire
entre les hab'.tanls et l'administration.
Le délégué politi-
que représente le pa~ti èu P.O.C.I., .;_nstitution assez ré-
3
cente.
Et enfin le Tre2an
chef de terre est choisi parmi
J
Le mot
signifie
partie
du village
dppdrtendnt
à
un
lignage.
2
Fla
lieu
ou
village
habitê
et
Zan
che f .
J
Tre
terre
ou
sol,
et
Zan
chef.

96
les dignita.i.res de la communauté villageoise.
Il peut-être
l'aîné du Coni,,ruo,
le plus anciennement établi ou,
l'hoIT'lne
le plus àgé du village.
Les attributs du Trezan sont essen-
tiellement cultuels.
C'est lui qui dé~igne le féticheur
cap~ble de porter le fétiche destiné à la terre.
Il évolue
au sei'l de grandes sociétés sécrètes dont les masques les
plus remarquables figur2nt parmi les plus beaux fleurons
d'Afrique noire:
Zahouli,
Djé.
Encas de litiëes à propos
Jes liilli te s de terroirs, SOn interven tion s'avère déter'Tli nan te.
Par ailleurs,
on trouve quelquefois une personna-
lité de création plus récente:
le Prozan
(chef de forêt'
Il s'occupe des ventes des parcelles de forêts aux j.mmi-
grants.
Cet attribut, spécifique à la région,
ne se rencon-
tre d&ns
aUCUflE
autre société ivoirienne;
excepté dans
le
Sud-Ouest où
i l existe peut étre
une
forme moins hiérarctli-
que.
En dehors
de ces a t tributs secondai res 1
quelques hom-
mes influents déti.ennent donc les principales responsabilités
du village.
Cependant,
i l existe d'autres fonctions
non moins
importantes:
le
Zraèozan
représente l'assesseur du chef et
le crieur pWJlic.
Les iilembres du ~1iblimo (conseil"des aînés
des
GOl]i~uo) et,
leur cllef wiblimozan détiennent
le po~voi_r
collégial.
Il s'agit d'une institution traditionnelle, char-
gée de régler les conflits au sein du village,
le Flazan est
une fonction récente.
Enfin,
le Noneàoza
(mone:
souris)
joue le rôle
de devin.
Il interroge,
consulte la ter~e, à
l'aide d'une
souris qui est enfermée dans une calebasse ou un canari et
transmet ainsi le message des Dieux aux hQ'Tlains.
En dehors de cette hiérarchie politique,
la commu-
nauté Gouro se compose de quatre grandes classes d'âge,
et
des divisions secondaires.
On trouve d'abord le groupe

97
constituê par les personnes âgêes de 40 ans et plus;
les
Gandomo ul 0 lJ.
Ils forment la cLlsse de s élites de la sociétÉ
Gouro.
En conséquence,
ils reçoivent l'initiation des plus
puissants masq~Es sacrés.
La catégorie suivante comporte des hon~es de 20 à
40 ans.
Il s'agit des adultes auxquels on confie de l~urdes
tâches que ne peuvent p"s accomplir les Penu de 15 à 20 ans.
Cette classe d'âge correspond à un groupe intermi'rliaire
situé entre les adultes et les adolescents:
le Minbrounai
(moins de 15 ans).
D'une nl0nière générale,
la
définition des
classes
d'âges
s'avère nécessaire car
les
divers groupes
j.ntcrvien-
nent dans
l'orgar1isation du tra\\'ail
GO
milieu rural.

9B
2.
Les structures sociales et leurs rapPol~ts avec
l
La cCll~'llur1auté agricole est divisée en group~s de
travail les Nianou,vo
(ceux qui travaillent et mangent_ ensem-
ble)
dans lesquels se nouent les rapports d'autorité.
Comme nous l ' ,-..nrons déjà souligné,
lu société Gouro
apparaît bien hiérarchisée.
p~ côté de cette stru'::ture COIrJTlU--
.
nautaire,
i l existe des unites dL: productions associées
(U.P.A.)
et réparties selon le sexe.
Les
jeunes hommes tra-
vaillent donc au sein d'un Otieki:ra,
tandis que les tâches
agricoles confiées aux jeunes filJ.es s'effectuent ~ l'inté-
rieur d 1 un Batckira.
Par ailleuJ~s, les associations mascu-
lines rassemblent essent.iellernent les célj_bataires PC.'1L'.
Ceux-ci choisj_sserlt u~ responsa~le PenUZ2i] parmi
les Gonc.
Son rôle consiste à encadrer et à
conseiller les
jeunes g02:15
les PC1]U peuvent travailler p2Efois en col}ec-
tivité sur les parcelles de le~~ chef d1équipe.
Afin de subvenir ~ux besoins familiaux qui devien-
nent importants,
le pa:lsan Gouro est 2.2ené à
fournir plus
d'efforts.
Le
travail accompli p2r les rJeIll.bre::; du Gonit</uo
s'avère cependant insuffisant.
On soll.ieite donc llaide des
autres habitants du village,
des villages voisins ou d'aj_l-
leurs.
I l en résulte
un fonctionnement du système de pro-
duction qui se ~résente sous deux aspects
la main-d1oeuvre
familiale et l'aide extérieure.
Nous
nous
so~.rnes inspirê e de l'étude rêalisêe par
HAUHOUOT
(A),
KOBY
(A),
COULIBALY
(S),
1975
Winistère
du
Plan
et
Hinistère
de
l'AgricuJ turc).

99
Dans le con texte du t!:avail communautaire,
les uni-
tés ~e production utilisent essentic]_lemen~ leurs propres
rnoysns
elles ne demandent aucune assistance étrangère.
L'exe]npl€~ du '~7ilJage de Maminigui objet alune
étude éco'1omiquc nous permet de constater que les groupe3
d'âge sont représen tés aux di fféren ts ni veaux de production
le tableau nO
o
u
noùs le confirme.
Tableau nO S
REPARTT1'IDN DU
TRAVAIL
P~R GROUPE
D'AGE
ET
pnR
CnTEGORIE
DE
TRAVAUX (EN
~)
-~I-~----------'___-------T-------'--
Travaux
1
Char:1pé: tres 1
Défrichements
Labeurs
SemailJes
Réco]tes
Groupe
d'Age
1
j-------~---j,___-----r-------___+---
Enfants
24
25
23
1
1
? :J
,
1
1
Adolescents
1
33
3 1
32 -l
23
1
j - - - - - - - - - t - - - - - - - - - - + - - - - + _
Adultes
43
- - - - - - - - - - < - - - -
L_~---L 46 _J 53
D'Après
Sources
lIauhouot
(11.)
-
Koby(AJ,. Coulib:Jl~'
( S )
1975
(Ministère
ôu
Plan.
Hinistère
ce
1 'AgricL'l ture.)

Ica
Ce tableau révèle
la présence cl' un nombre
j,mnortant:
d'enfants.
l,es adolescents contribuent d'une manière non mOiJ1S
remarquable à la production du villa0e.Mais l'essentiel du
fonctionnement des
(ü.P.F.)
l
dépend des adultes.
Filialement
chaque g]~oupe participe de n~anière eFfective à
la prodL=tion
familiale.
Au niveau des opérations culturales,
la classifica-
tion par sexe nous rlonne U!.e image détaillée de la réparti~ioj1
de la main-d'oeuvre familiale
la figuye n° 15 résume assez
bien celle distribution.
FiJlalemen~ l'exécution des grands travaux com~~ le
labour et le défrichement sont confiés aux ;;omITlcs
le:?, fem~O::2.s
s'occupent des tâ.ches
les moins astreignantes (récoltes,
se.:n~"~.i.j_--
les) .
Au sein de la main-d'oeuvre feminine
la classe adulte
pyédomine.
En revanche,
les er!fants et les adolescents for:~12~~
J.'ossature du travail ma5c~lin ; cette faible ~articj_pation
adultes males semble due ~ leur absence du vi.J.lage.
Par 2il-
leurs COTflfûe nous l'avons constaté lors de llOS ençuêt.es,
les
hOTIml8S ont terlàance à
laisser- aux ::emmes le soin c:es acti\\lit2?
agricoles vivrières.
CependaIlt,
lorsque la main-d'ceuvre
fainiliale
s·av0~
insuffisante,
le paysan se trouve obligé de demander unE aide
extérieure.
U.P.F.
unitê
de
production
familiale.

...... ~
F'g
~r 15
F; ~ r-·'fl. Ror 1T! (J ~\\J
u::
L/\\
:\\/~!~; ~J
D '(EU\\iF~E
FA!''/;:L;i~.LE
SELOl'J
LE
SEXE
ET
LES
OPERATIONS
CULTURALES
HOMME
FE rv'I'Vi E
rc'9
L·~~~+'tJ:J±~]:t:~i~~?~:.~~ OEfRICilEm~:' t:>I.,._...::- .~=;:'L.r"'.:c Tl
J::':I':'Ii.lil:'tlill]!iiil:i:l!i':''ii:;ilq~ii:li~.i:'i:l1ii:.;'~'
,.I:~.:';.!~~!.W:/l:;)l.~.:!.:~ ~:.~)~'4.:;.~!~.-.::.:~!::!.~;\\".
................................. ..
"
t:_: .~~~;~;.:-~~:~.~~~- t2~~.~';:~;.::~~;:L:i:j~j
Lt,BOUR
l:.:::l·.~:::~=;..-::::=::c.~:::.;•....,eT:2..·•··i;;;Z]
illlliImmqj,:JI'ii!m]mrjr~!~i!!:::i!i:HI:::'i~lil;i!:ii[iii
~:=:=:.: T~TT-~::. ::T'~I.=.2~S~l;?;]
SEMAILLE
1
t?!~:':~~~I2Jr?'~3Ss:2A
,.
[ i-;;7~:sl
REcom
f-+~r~
___-;;;-
-:::.
~
.~'-.:-~_:_:~'_:_·'_~';_}iillhr/!Éii0J~
B:':~~ <:~ '~~:~·~~:.:i:;-:·.:l:~~.~', ..~:r ::~",:~yL.:;·~jT:ç~~r~';~:·',·:::'r:1'J4
,
% ~,)
40
JO
;/0
10
~
o
10
10
]0
.. 0
50
60 %
Sourcg
MI,m:~liI
du Plan
Mlnl~lère de l'AQrlcul1lH9
tluae
oe
JIlUI\\~5Sd
Pêllrnèlrll
tu,rier
08
Gonitalla
13)5
Iii
.········
.. .... . ..
ENfA~ITS
EITIITI
..........
c=J
. .. ..... ..
..........
ADOLESCENTS
r~ ADULTES
VIEILLARDS

ICI
hi
la m~~in-dloeuvre extêrieure
Il s'établit une coll~)oration qui se présente sous
dive~s aspects:
le travail réciproque Klala et celui réali-
~é .sOLS forme dl invitùtion Bô;
le travail salarié des
jeunes
du village et l'aide extérieure rémunérée.
Le trù.vail :!:"éciproCjue .1\\] al il
correspond cl un s~{stèr;E
traditionnel de c00l'lération.
C'est l'une des insti~-utions
les plus vitales de la société éurale Gouro.
Dans ce cadre,
le Vagi bénéficie des
presYcations des TIlembres d'aut:res Dogi.
En retour,
il doit rendre ces services en envoyant sur les
exploitations des paysans qui l'ont aidé l'ense:nble ou une
partie de >oon équipe de production.
Pendant le tem",s que du-
rent les travaux,
les chefs des Vogi prennent en charge les
frais de no'C-rriture des mel1lbres d',.l Klala.
Ce
type :Je COOtJ'2--
ration représente
donc 'J.ne des inst.:i.tutions les plus dynami-
ques de la société Gouro.
On constate cependant que son rôle
s'atténue prog~essivement au cours âes années.
Avec l'introèuction des cultures marchanèes,
i l de-
meure néannoins
une àes
forn:es de
coopération les plus recher-
chées.
La ~igurc
n016
nous le confirme.
Les r(~:'s;Jlta:::~j rés~-
ment également les caractéristiques de llaide extérieu~e non
rétribuée.
Les autres cas seront examinés dans le chQpitre
consacré auX cultures de "ente.
D'après la fig.
n° 16
le Kldla
foernit en moyenne
24 % des effectifs pour 30 % de Jours de travail.
Ce pource,>
tage s'avère i.mportant, si l'on pense que
le Klala a été cons--
tanunent menacé par l r introàucLion de
11 économie monétaire.
......,
effet,
les cultures de rente et surtout le café, ont contribué
à relacher les li.ens de solidarité qui caractérisent cette
.forme de coopération.
Le maintien du Klcdo semble lié au dyne-
roisme de la culture traditionnelle Gouro.

102
Il existe une seconde forrnp de coopérai:ion qui n'est
pas rétribuée:
IG Hô.
Ce type d'entraide qui" pCIlt être assi-
IolIé au travail ~ur 'invitatio~ s'exerce au bén§fj.ce de quelques
notables de la société rurale.
Les membres de cette institu-
tian peuvent se recruter au sei~ d'U~ même GOlliwuo ou parmi
les habitants du village,
ou encore dans les vilJ_ages voisins.
8.2 ce fl.\\it,
i l rassemble un ilorilire important de personn2s.
Aussi,
cette forme d' entl"Jide occuP'" une place non négligéable
darlS
la production
20 % de la main-d'oeuvre extéri-
Eure alj.mentent les exploitations.
Ils sont répartis sûr :
20 % du nombre de Jours de travail.
Au total ces deux formes d'entraide fournissent 44
%
des effectifs pour 50 % de
jours de travail
Le caractère occasionnel d'une telle institution se
traduit par une très faible fréquence de son utilisGtion.
EJlc
n'apparait Das aussi dynamique qu'avant llintroduction de
11 économie de m21rch~·.
Son rôle ne correspond pas à un Systè~E
de travail social
(collectif),
aspect qui caractérise le Klëila.
I l semble plus astreignant et reflète une forme
d'explcitation
de l'hor,vne orç2i1isée au profit de privilégiés.
Ceux qui le
pratiquent n'o~tiennent aucune compensation,
le ~énéficiaire
n'étant pas obljgé d'assurer leur repas.
Cette forme de tra-
vail tend à
disparaître,
victime de la gratuité de son exerci-
ce.
En dépit du maintien des de~<x formes de coopération
Klala
et B6 on assiste au développement d'un nouveau type d'ai-
de qui paraît lié à
l'introduction des cultüres de rente;
i l
s'agit du trav2il salarié,
qui est exécuté par 66 % des effec-
tifs répartis sur 50 % du norr~re de jours de travail.
On
constate donc que la majorité de la main-d'oeuvre agricole
extérieure accomplit la moitié des opérations culturales
(50
;)
ce type d'activité peut être accompli par des groupes de

Ir
..
"
~---~-,;-
,
;;'---,- ...-, .-
'T' ,
.~. Jo"'".
103
jeunes (lU' on recJ:ute à. 11 intérieur môme du ·\\./i11(1ge ou par
ll:îC 11\\ Cl i.n-d r 0E'u\\rr8 & trangè.re.
Mais cet aspect du problème ne
rentl:c~ pas clans Je cadre? de la présent.e <Jnalyse.
Notl.-';:! étuc"i'2
con~~_; :::-,t("~ Zi. montrer 1.!niquem'2nt les mécanisrnf's qui pcrillettcnt.
au ?yst6me
l]~aditionnel de fonctionner.
On tient compte ici
de l'c'gricu.lt.ul.'e vivl"ièr2 d'autosubsistance.
L'outre aspect
éiu problèlflc
ferü
llobje)'. d'un chù.pitre relatif à.
l'introduc-
tion du ca~~ et du C3cao.
Cette &tude pontre le rôle capital C\\U sys-L2ille c}IZCl.::?pl:'o-.ri-
sionnement des exploitations
familiales en main-dtoeuvre qui est
une form8
intermédiaire entre deux types de travail.
Il se
si tue donc entre 18 pays Halink5 où les formes COflllT\\lnautaires
deTileUr(~nt :rigi_des, et le Sud-Est forestier qui assiste à
une
àésin~.ésration lente de son système.
La société Gouro forme
une structure hiérarchisée
selon les groupes d'âges et aussi la situation matrimoniale
des
inc1ividus.
Telle est l'i;nage que révèle
la physionomie
de
la cO~il~nauté Goura cohabitant avec les autres e~hnies qci
viennent pour la plupart des
régions de savanes tels que :
Baoulé, )'lossi,
Dioula.
Ces allogènes,
attirés par le.,; cul-
tures de plantation,
tentent de s'adapter a leur nouveau ca-
dre de vie.
Ils le font par l'intermédiaire des
liens matri-
moniaux qu'ils établissent avec les autochtones.
Hais,
ces
populations,
de civilisation
relativement variées,
qui habi-
~..
te~t désormais dans un cadre différent de leur milieu d'ori-
gine,
conservent-elles
leurs
traditions alimentaires,
ou
s'adaptent-elles à
celles ùes autochtones?
Les habitudes alimentaires des
individus sont un
aspect économique et social du problème,
inhérent au dévelop-
pement de l'agriculture vivrière comme nGUS allons
le con-
stater dans
les pages suivantes.

:~
,
Fig. ;..;' 13
REPARTiTl0i\\J
DE
LA
MAli\\!
0 ŒU\\/RE
EXTERNE
ET
DU
TEMPS
DE TFLWA!L
P~.R OPERATION CULTURALE
M,~:N' D'ŒUVRE
TfMI'S
DE
TRAVAIL
~;'~
L
",
1· , ", J
l
,":'1""-
b~~T:;:' DEfRICHEMENT hh'7~
L~
r~""
l. ..~
1."
J
'·"-'-'C":' :,
~~
, LADOUR
CJ
:::::::::,:::::::::::::~::
..................................
........................
.,
~
L--~d
rMjdjUt0'}f1il
SEMAILLE
h;:Ù·j~;~
,
r72>,""";~ RECOLTE ~p'{L=,,,=..,=.._.=,..=..'='".=..,=..,
.. ·.. ····· .. ·· .. ··········· .. ··1
;:::::::::::::::::::::::::::::
,
,
]
.
' .
0/0 l\\li)
o
"
GO
'0
10
o
20
40
GO
80
100 %
$OUlCi
Minis!.!I"
du
P1Jn
Mi.,isl«rl
dB
1 'Aijt,cullurll
Plirimèlrl
sllcria!
dt
Gohilafla
1975
F/71 TRA'.!AIL R,CIPRooUE
ffi?i?'dù
TRAVAIL
SUR
INVITATION
1:>>:]
c=J
~-....'~
l":'l.~'l'///fr!
SALARIAT OES VILLAGEOIS
SALARIAT
OES
ETRANGERS

lC4
II.
ASP~CTS ETHNO-ALI~iENTAIRES
._-----~-,------------.~---~-~
La région de Bouaflé regroupe d~s ethnies de tradi-
.,
tior.s différelltes : Akan, Mandé du Nord, Mandé du Sud, VoltaI-
..
ques.
Les habitudes relèvellt d'abord de l'et~~Glogie et
~es faits de civilisation.
Aussi, elles sont le résultat de
multiples influences:
naturelles, historiques et religieuses.
Par exemple,
le riz chez les Gouro traduit un caractère social.
Son existence permet de s'affirmer au sein de la société.
Il s'avère nécessaire de tenir compte des spécifici-
tés alimentaires inhérentes aux différents groupes culturels.
Pour comprendre l'orientation de la production,
il importe de
distinguer Jes moeurs culinaires des Ivoiriens et les préfé-
rences des étrangers.
On peut envisager également l'étude des
populations installées avant l'époque coloniale et, celle dont
la présence en ces ~ieux semble liée aux cultures marchandes.
A.
LES HABITUDES ALH1ENTAIRES DES IVOIRIENS
Comme nous l'avons déjà mentionné,
la région étudiée
renferme trois grands groupes ivoiriens
;
les Mandé du Sud
auxquels appartiennent les Gouro,
les Mandé du Nord dont sont
issus les Dioula et enfin,
les Akan dominés par les Baoulé.
Les premiers installés dans la région considèrent les aut.es
comme des
"étrangers".
Dès lors,
une distinction s'impose en-
tre autochtones et allogènes.
A ce niveau une telle différen-
ciation apparait pr~mordiale pour comprendre l'attitude de
chaque groupe, dans leur choix alimentaire et, analyser aussi
leur comportement face à l'essor de l'agriculture vivrière.

105
1.
Les autochtones Gouro
"
Les Goura favorise
la culture de riz,
céréale à
laqu~lle on attribue un rôle social émin~nL ,
ils lui confè-
:
.,'
rent ~ne grande importance
: le riz intervient dans toutes les
prépa~ations culinaires.
Il représehte l'aliment de base par
excellence et constitue le plat principal qu'on offre aux
".
étranger.\\'.
'.'ar conséquent,
si une famille vient ~ en h,ar.queor
elle risque de se trouver tributaire des autres membr~s de la
..
communauté villageoise.
Le ri.z apprécié de tous tient dunc
une place dans la société Gouro.
D'autres produits de base entrent également dans la
compositic·n alimentaire.
Il s'agit de la banane plantain gui
est une culture propre au milieu forestier,
les Gouro la rem-
placent par l'igname en savane.
Une telle répartition est
, \\
essentiellement liée aux conditions écologiques des deux milieux
'..
La hanane récoltée pres~ue toute l'année,
surtout
dans le Sud forestier,
permet d'étaler la production vivrière
et d'atténuer ainsi les disettes les plus graves.
On la con-
0'
., 1
somme sous forme de foutou
pâte qui s'accompagne de sauce.
Il existe donc trois grands produits vivriers de
','
'..
base qui sont:
le riz,
l'igname et la banane plantain.
Les
autres plantes tels que le taro et le manioc constituent des
cultures d'appoint, que les paysans récoltent en ~ériode de
soudure.
Ces tubercules ou racines tubérisées peuvent faire
"
l'objet d'une préparation plus complexe.
Dans ce cas,
,
le ma-
nioc nrend ainsi l'aspect d'une semoule,
l'atiéké
pâte
à base
de
banane
plantain
ou
dl~gname.
2
nourriture
de
base
des
Akan
lagunaires
(Adioukrou,
Avikam,
Ebrié) .
. l.

1C6
Le maïs demeure le moins consonuné QE;S aliments de
base.
Tous les produits cités s'accompagnent de sauce ~ base
de condiments comme l'aubergine,
la tomate,
le 90mbo.
L'ara-
chi~~ entre également dans la préparation des sauces ; elle
est t-ès appréciée par les populations du Nord surtout on elle
est cultivée en grande quantité, compte tenu de ses caractéris-
tiques écologiques.
Ainsi,
le:; préférences alimentaires des C'JULO compor-
tent une variété de produits qu'on retrouve également chez les
autres Ivoirfens.
Les différences se
situent essentiell~ment
au niveau des préférences locales respectives.
2.
Les allogènes
Dans la région de Bouaflé,
il, existe plusieurs ethnies
ivoiriel\\neS,
à savoir:
Baoulé, nioula
Bété.
Mais,
nous avons
retenu unirueE',ent les deux premiers,
compte: tenu de leur impor-
tance numérique;
les Bêté étant comme leurs voisins Gouro,
.
,
d'énormes consommateurs de riz.
les Baoulé
----------
Les Baoulé forment un sous-groupe de la grande fanille
Akan située au Sud-Est et au Centre de la COTE D'IVOIRE dont le
régime alimentaire varie suivant leur position géographique.
Par exemple,
les Agni du Su~-Est apprécient mieux la banane
plantain,
quant aux Baoulé,
ils préfèrent l'igname.
La Iocalisation des Baoulé dans le domaine de la savane
peut expliquer l'importance qu'ils attachent à la culture de
l'igname.
Cependant,
un tel argument ne suffit pas pour
com~rendre la place que l'igname occupe dans leur

107
alimentatioT'..
Si l'on sai t
que,
la présence d' irmnigran tB
Baoulé dans le département de Bouaflé, oQ ils vivent surtout
en zone forestière ne les empêchent pas de ?roduire une quan-
tité importante de tubercules.
Il s'agit d'un phénomène cul-
turel ,~ans ce milieu, plutôt que d'un facteur essenti'!llement
physique.
Sur le plan culinaire,
l'igname est consommée sous
diverses forDes:
bouillie,
foutou,
ou braisée.
Au total,
les Baoulé vouent un culte à l'ignam~,
mais curieusement ils ne lui consacrent pas une fête spéciale
comme Oll peut le constater chez les autres Akan : Agni Abron
leurs 'loisins ..
En dehors de ce tubercule,
ils utilisent aussi d'au-
tres produits vivriers de base dans leur al imenta tion,
comIne
la banane plantain.
Le riz ne trouve pas ici la place privi-
légiée qu'on lui confère en pays Gouro :les Baoulé le compa-
rent à la nourriture'des volailles.
Dès lors,
on n'est pas
étonné de voir la place secondaire que cette céréale tenait
dans leur prodl~ction avant la campagne de sensibilisation du
riz 1.
Les Baoulé agrémentent également leurs plats avec les
mêmes condiments observés chez les Gouro.
Toutefois,
le gom-
bo demeure le légume le plus apprécié.
Il est préparé à
l'état frais,
ou alors réduit en poudre
"Djoumblé",
le gombo
se conserve plus longtemps.
Campagne
de
sensibilisation
du
riz
1 S 71 ,

108
Ip-s Diou"lél
----------
Issus au groupe ]"1andé,
com.rne les Gouro,
les Dioula
possèden t
U~te ali m0n t ation semblclble, dans une moindrp. mesu--
re,
à
celle des Gouro situés aIl Nord du département d~ Boua-
fIé surtout
les céréales ~lemCllrent la l)ase de leur a~iJl~n-
tation.
Dans
cC? milieu,
le maïs occupe une place iwpo"'.--tante
I l constitué l'aliment
fondamental des Dioula, qui le consomment sous fCTme de bouil-
lie,
surtout en période de jenne
(Ramadan)
Cette céréale
entre égaleInent d2!lS
la prépal-ation du 1·~,
sorte de (J8te
qu 1 on peut obteni:::.- clllssi. à partir du mj.14
I l semble cependant que 12S tubercule~, COI~me l' i-
gname et la banane plantail)
sont
peu
l.a
popuJ.ation
Dioula.
L'étude relativ~ ~ lu proèuction et
de l'attester.
rentent à
celle: (les
cn..:tr8s eth/li.es ÙU ~'JoJ:d
Séi!cufo,

h·d " N' 16
;:::: ~ :='!.:; -:-: T ~::: ',L
D::
1 ..,
......~.
~\\,'1t.:'\\
!'I
{Ci"
.)-
~
'___'-' '.J,\\ .
[;( T~~r:r\\jE
ET
DU
T:=':J1PS
DE
TR.L),V;\\!~ PAR OPERATiQN CULT:JRALE
;\\1:'.!~J- 0"Œ!JVRE
1t :vlPS
DE
TRAVAIL
I-:--:--:-l
r---i
L'l
f· ..;,.----.
___J
OEFR!CI~F..V'~~; r
j
f' I----~o
[T .• ·.··S--~cTI
t=~crj
[1'ëlj
."1
r::
, LABOUR
l·:[-.:=J
<::E:::i~_:.~•.•~..•
r.'~=
=•••~:.C'"
~
l)~l22.d
~~~~j§~'-;:1J
1 - - 1
St~,1~ILLf.
t-":~~~~::·;:>±~<:":J
Cl
I l
°,'--
1
J
.
--~~cc~··l
[ •••.••..•.,
TI
REr:OLT~
~-
b-~~=g. ,


% \\00
80
80
<0
o
o
~v
"'0
GO
ElO
100 %
"
SOLlrt.1I
MIf1lsterll'
dLi
Plaf'\\
Ministère
de
1"!lQ!lcullLlre
P~rlmèlre
$Llcrl~r
de
Gohitafla
1975
f:777:~"n
...·.'-~ill
··.'···/·/·;
TRAVAil
RECiP,;WOLJE
r
!:{j?:§:f!:;
it7AV,",lL
SUri
INVITATION
CJIJJ S~ll.nIAT DES VILLAGEOIS c=J SALARIAT DES ETRANGERS

e i
le9
D.
LES NOi~-IV01'RT1~NS
Les
(etudes
sur les rnigrations nous ont rro!' ::ré Cju' JI
exi.ste dellx t)'pes de mouvements de populatj.on
la ~i~;ratioll
organi.sée qui. a permis 11 instêlllati·on des :'lossi dans .J..2S vil-
lages et. l'<J.PLJCl!:t rscent de
la main-c1 J oel1vre "vo1.taiéjuc".
Ces migrants venant dE~ zones de sa\\'ane co~~e l~s Diollla !J05-
sèdent. (les habitllc~2S simila.~rcs.
Ils consorTlmpni. aus:-:i cl' im-
porta~tes quantités de céréales.
NéanmoillS,
ils s'adaptellt
mieux à leur milieu
apprécient
pléH·!.t2.i~! ,
qui est surtout consommée par .Les ouv::.-iers asricoles.
Les sauc2S contienne:l.t les mê:~1C?~S ingréc1ie:!.ts. t"lai s ..
l'ilubergipe et ~ un desr6 moi.ndre le 902!)O,
n'cIltrent p~s (:~~~s
la
compo~".;itio:~ des :~et.:s.
nes de saV2ne,
J.cs ~1ossi sc ?~~OCUl-0:rlL! CC~":~.\\~ les Di::Jula r
J. ::
l
reste des érlccs tel que le sombara
S l l r
les marcll&s.
ment les fruits de IGurs ch::imps,· not.élflli::en::. 112s oranges.
Ainsi ,
les habitudes 21i~leI1tai.~Gs re:J.ête~t lss cen··
dances des diffE!~e~~2S civjlisatio:1s ~c~co~tr6es d2~S la r§-
gion de 13ol1aflE:.
tian des pro~uits vivriers tra~uisait les ~abj.tudes a]i.~enta~-
res des difEérentes ethnj.cs.
[:n effet,
12s pêl~lsans ne venèal~:
que les surpltlS de leurs r~coltes ;
?~r exemple le Saoulé,
grand COnSO!Tl.:112teur d ' iqn2me , ne vend!".:: pas de :-:-i.z, car il en
?roduit trè~ peu ou pas du
tout.
Soumhara
jJ â t e
à.
0 d c u r
1": 0 r [e
0 b [ C li UE"
à
!J art i r
d U
f r U i t
cl u
TI é r É:.

1 1 C
De nos
jours,
au con t.J.ct oe leurs voisins i Hunédia. ts
les ha!)j.tudes alimentai]~es des 2110gèlles
tcn~lent ~ se modifi."
er.
P,Jr exemple 1
les mGnocl1vrc~:; Ino~.3si apprécient la b:lnane
pl':111 tain.
1,12 rj.~ ~elltre
progJ:essivement dans le repas de cer--
lai n~:; f\\kun.
N6allllloins,
les pays~l·IS !lC connaissent pas l.es
granc18s
transforma.tions des habitudes
alimentêlircs cita~tines
que 110llS étudirons dans le chapitre sur les vj.lJ.2S.
Lc-:s
mula-
tians provoquée:; par l ' lnLt"oêuction des cultun:::s rr.arC112;ldes
contri.buerlt ~ al)p0rtc~ des trallsformatiolls dont j.ls ~éccluvrent
1", bi.en fondé.
PLl.r 'cxernpJ e,
actuellement,
les no~;si
et
les
Diollia prodLlisent des quailtj.tês ial}JOrtantes de riz da~t la
comm2~cialisatiG~ parait plus rentabJ.e
le kilo de
ri.z re--
.
t '
-70
T.'
cp,.l
Vlen - Zl
. L ' ! .;~
Pou!:"
le l1:êmG poi_c1~;
de
ri.z on nOllrrit cj.nq
ou six personnes,
tail~j.s ql18 J.0 !ilEille gUQntité de iJ2!lane p].an-
tain est insuffis3ntc.
L'analyse des ~iff6rents factcu~s
. . .
Données
d\\]
nlln15[êrc
de
agrIculture
SLa.L:i..stiques
agricolt:s.
1978,

] ] l
I I I .
UNE ?',GRICUL'l'IJRS VIVRI.ERE
P)(OGRESSIVEr'·lENT TOURNEE
- -- _._ ...__.-
-- -
--_._-~._------ .~ ' - -- ------ - - - - - - ~----
- ----- - - -- - - - -
Jusqu 1 ~ }JrésP:Ilt nous uvons montré
le rôle sc<.:ial de
l'agriculture vivrière d
travc:rs les habitudes alimen:::a~_.r0s.
LI étude précédente
nous a per~nis ésalement cl·2 volr les liens
qui. existent entre
les
structures soclaLes ct les fûct('urs
de
la production.
En pays Goura,
chaque
individu évolue dalle all
milieu d'un groupe de production et travaille pou.: la c~~nu-
.
nauté ent.ière4
CependaIlt,
l'6cG~omj_e tr3ditj.onnelle va se
trouver confront0e â des alfas ext&rieurs.
CornJ'11e nous
l'avons m~-ntiolîné aupcJ.~:a'}ant, l' int~o-
ducti.on des cultures de
rellte
(caf6,
c2cao)
?ar~it ~OQ1.ilcr
les notiorlS
traditio~ncJ_les des paysans.
Pour cornprcnc: ~.-t::; C2 ';::.-
t e
êvoluticn,
rlOUS
analyserons ~'abord les caract6risti~Ges
de ) 'agriculture trac1.:i.tjo::,:el.le.
ce type d'agriculturc.
Dês lors nous
pGurro~Sr au COnL?ct
des cultures
!~oderncs ~e café ct de cacao,
observe~ 58S c~
fets
d~:lS ).0 Dlilicu 6tl;6i~.

112
D1aprês la défillitioll de P.
George l
L'agriculture
de
"SLlbsistance l '
ou
agricultu_2
V~-
vriérc
vise
J
produire
surtollt:
l'OIJI
elle.
On
peut
at:trihueT
cc nOlil élUX
c?conomic's
qui
consacrent
.7 'essentieJ
cl€:
leur
sol
c t
uS' Jeu!" travail à des
productions
d'auto
consolnmatioll.
Elle
e s t
très
l.CJrgcinent
répandue
dans
1e
monde
tropical.
Dans ce COlltextc,
l.cs p3ysans GOlJrO travaillent
éqalelflent. la terre dans
le seul
but de
S2 noul.-ri.r.
Pou~: cc
fai)~e j.J.s vont utiliser un matêri.cl vég0t21 ct des techn~SLle~
appropriées.
c 1--:. a. 5 set' r. s [, :..: ~) : a ;; :'i ,
~u cours de ses expéditions,
J.e
C~2ss2ur qui
d~cou­
vrùit àes rc2gio:-:s
giboj-'euses crf:,ai t
d' abo!~ë ·0:1 Cajll~)e:ne!:t
de
chasse p2r la suite,
il Y j.nstaJ.lait sa famille.
il .
.
i . l n S l
fu t
crée certains ':illagos tel''' que J-.:ouctir.fla
(fig.
n° le ).
Devenu sêdentaire,
le cj,asseur devait se pr"ocurer
cl 1 autres ressources notù:a...'neïlt cell'2s de la
i..:'2rre pour sub~Je-
vir aux besoins de sa fami.lle.
George
(l!),
] 9ï4.
Dictionnaire
de
12
géQg:'-,J.phie.
2ème
6dition.
Presse
Univ.
de
France,
f a r i s .
p.
8.

113
COlm~l.e le
souli<Jnc J.
P.
'l'rcHlchélUc1
"Les
ail"CS
de
cliffusioll
d05
trois
plantes
jl]tcrf~-
rent
ô~ins le
sous
région.,
le
1:i2 l)luvial ôe
1 :Ouest,
Nous avons déj~ ~!1umêr§ les différents pl;oduits
ql1'on pouvait re!lCOn~rer dans
la 1~é9ion (Prelni~rc Partie -
C}lapj.trc Il -
Titre TI).
]:~i !10US j.llsj.stel~Olls sur
l.eurs ca-
ract&ri.stiqtlCS a~ronollli.ql10S.
P3Y 10 5u.ite nOus
pourl~o11s
cessi!ire de les etudiel: se].oil J.eur rlature
les
fécu)~!l~":'s, les
fr'J.its
ct conC:i::J.cnts.
Toutefois,
0:1
i~-
sistc~a d'ava~ta0c Sllr
l.2S pl~incj.p2~~: prO~llits vivriers de
base COra:':1l2
le riz 1
la :J2nane pla:ltaiil 2:":'
l f isname.
al
les céréales
Je
riz
OrL;za
---_._---
Dans
le domai!le de 110tre êtudc,
le riz ec
Je ~~Is
rcpr6sentent
les seules c6rêales qui S011t cultivées.
Pour
des raisons écologiques,
le petit mil et le sorgho très ap-
pr6ci6s des
allos~~es Dj.oula,
et ~~ossj., mais qui Ilécessitenc
un milj.ell ?lus sec n'y sont pas ClIJ.ti.v§s.
Le
riz es: J.a c§ré~le
la plllS irlportante.
Deux
types de cultures
riz pluvial,
ri?
irri0ué c1~:îs lequel
prC·ào''1inc
le
ri.z
~)llJvial, l'etienc:13
nctt-e attention ,O!"yza
glab0crima
originaire dlAfrique
(riz
flot~ants du Delta cen-
tral
nigér'len)
représente
l'espèce principale pro~uite dans
TrOUC}laLd
(J.
P.)
1968.
Essai
de division
r6gianale
en
Côte
d 1 lvoire.
C.R.S.T.C.M.
A dispodn\\ll~ê.

114
le Centre-Ouest ivoirien
Du point de vue carz~tère, le riz est une plante
annuelle.
Pélr ailleurs,
elle comporte de nombreuses -;arié-
tés,
dont le cycle est fonction de la durée du jour.
5210n
i
les auteurs de cet ouvrage
"SOUVBIJt
on
c~~ssc les
vari6t~s do
riz
en
riz
pr.--5.coces
jusqu'j
120
jours
de
cycle
-!6g~tatif
r i z
de
saison
aux
cl;virons
Je
J60
jours
ec
riz
tardifs
au·delJ
de
170-180
jOU=E."
(op.
ci~.)
IJans notre domaine
d'étude,
i l s'agit de
riz dR
saison dont la variêtê
la plus cultivée est J.e Mal"oberek2:1,
riz pluvial..
Sur le plan écologique,
nous avons ~§j~ souligné
les besoins de cette plante
importar1CC capitaJ.e de l'eau,
sols ricfles,
meubles,
limoneux en constituent les élêffients
principau>:.
Les exigences du riz en c~lture sèche seront
donc d&ter!~irla;1tes dans sa rtpariition gΆ~=dptlique en PQYs
Gouro.
Le riz ~luvial cultivé en génér2J. sur les pla~eaux,
arrive en
tête d'assolement dans une rotation culturale avec
d1autres espèces èe
p12iltl~~ COJ:'l.rne le mùïE.i,
-=--8
coton.
L'existence
nOinbrcu:,: bas-fonc:s
situés en bordure
de
la IJJclrdl-loué permettru d'c0. étudier
les
superfi.::ies,
ill2is
actuelJ.ement seuls,
~es allo,gènes
(Oio\\11a,
:·;os5i)
utilisent
ces espaces qu'ils
plante~t en riz irrigJ~.
Depuis quelques
J
Pour
cette
étude
nous
nous
som~es lnspir~c de
l'ouvrage
publiê
par
le Minist~re de
la
Coopêration
(Rep.
française)
1974
Men12Dto
de
l'Agronollic.
Tecllniques
rurales
en
Afri-
que
nouvelle
édit.
J589
pages
et
de
la
thèse
d'état
cc
A.
Sawadogo.
Su'!;

lJ.5
années,
on a introduit avec l'aide des Chinois de Formose un
autre type d€
culture,
à
savoir le riz irrigué,
les variétés
IR 8 -
IR 20 sont les plus répandues.
Ce
type de culturc qui
implique une mai~rise de l'eau est pratiqué uniquement a~'
abords de la Marahoué.
On gagnerait à
l'étendre à
toute la
région,
gr5ce à
la construction des petits barrages,
5
~lin­
star du Nord.
En raison de l'importante consommation des
Goura,
la recherche de ·,O<.lveaux variétau): résistant à
la
sécheresse et productifs serait bénéfique.
Ainsi,
les Goura du Nord pourront tirer profit des
résultats
car c'est la seule céréale qui E~tre dans leur
composition alimentaire
le maIs étant surtout consi3êré
comme une cul turc secondaire cle soudure.
le
maIs
Zea
Avec le riz,
le lnaIs est une des gr~minées J.a plus
cultivée.
Cette pIallte origi.naire d'h~~ri(.·0c l'copi.colo com-
porte de nombreuses variétés, entre autre
le
~lanc de Ouo~lo,
qui est une
variété locale
tardive et semi-tardive.
La
relative briè'Jet.é c~e son cycle
(100
à
J20
jours)
rait âc:: Jui
l'aliment idéal de souèure.
Du point de
vue écologie,
le maIs est Ulle espèce
également exigeante en eau;
la période 12 plus cri Lique se
situant aL: moment de
la floraison et: iITl.:~éèiatement â~rès.
Elle est aussi très sensible aux variations ~e fertilité du
sol,
réussissant mieux sur les sols riches en azote.
En définitive,
les céréales
(riz et maïs),
compte
tenu des potentialités
écologiques du èépartemer~t de Bouaflé,
poussent relativ<o:nent p2rtout.
Les autres ~Jlantes commc les
féculents s'ad2ptent elles également à n'i:n?orte quel milie~
écologique ?

~~E·"",""'''m_=",,,~,,··..w,,,,,,,,,,,''"''''''",,==_,,,,,,,_,---"------c---
11 G
Dans cc groupe,
011
tro~~e aussi bien des tubercules
(ignames,
tar,o,
patates)
des racines
tubérisées
(ma!lioc)
que
des fruits
r (banane plantain).
les tubercules
L'igname Diosc~réa est la principale tubercule gui
est cultivée dans le. département de Bouaflé
,-
tannée dans la plupart des régions tropicales,
elle comporte
de nombreuses variétés
tels que Uioscoré2
rotundatd,
va-
riété précoce et Dioscoréa caycn::cnsj 5
variété tardive.
Plantée avant l'isn~mc tarèive Bo co,
l'igname
eoce Zei
fournit deux récoltes,
J.lune en
septembre avant ].a
petite sai.son des pJ_uies eL J.a scc8nde à la
fin de
].3
saisot~
sèche.
Quant à
11 igname
tardive; mOlns
appl>~clée des con-
sommateurs elle proèuit en gé11.ér21 U!1e seule fois au bout: de
6 à
9 mois.
Du poi~t èe vue écolosie,
la limite àe la
forêt et
de la savane représente l~ fllilieG le plus favorable. â
la pro-
duction.
Il ne sera àonc pas étonnant de constater que la
région septentrionale constitue Jq zone la plus productive
comme nous le verrons plus loin.
Sxigeante égalemen:-. en eau,
elle nécessite surtout un volume important àe terre ameuble.
C'est ce qui explique la disposition en buttes,
qu'on observe
dans
les champs.
Par ailleurs,
comme le riz,
elle peut venir
en tête d1assolement,
contraire~ent aux autres tubercules tels
gue le taro ou la patate.
Selon
le :;ér.1~nto de
llagronorr:e,
dans
la
classification
fran-
çaIse
1.
~IECE fait
une
esp6ce
de
D.
cayennensis
hâtive
Oll
à
deux
r6coltes
(rotundata)
et
cayennensls
(s.s.
tardive).
Pour
une
plus
Grande
clart6
cie
notre
&tude,
nous
avons
uti-
lisê
Cette
classification
anglaise.
Elle
est
~ [lettre en rap-
port
avec
les
variétés
choisies
pour
l'e:-:périrneI1t<ltion
des
conditionnel~ents ~odernes. (Deuxi.ême Partie, Chapitre 11,
Titre
I l l ) .

117
En effet,
le taro et la patate douce considêrés
comme des cultures secondaires
sont souvent ùssoci(:s au:·:
pJ.antes de tête d'assolement
(riz,
igllaIl~e ou banane plùlltain)
Cependant,
elles possèdent leurs propres caractêrjstiques.
le taro Co.iocasia
et
Xantl1oS0ma
._---------..------------_._-------
Le
taro provient sans doute de
J.1Extrêml_:~Orient.
Ce sont des plant~s r:"!e ZOne équatoriale humiê.c,
ayant contilluellement besoin dlun olnlJrage ou d'un scrni.-ombr3ge.
Sensi.bles â la s~cheresse, elles exigent une pl~viornêtrie
de l'ordre de 2.000 n~.
En cons§gllcnce,
notre dOlnainc
(1. 200 c·un -
1. 300 mm)
l.eur est déjà mo2.ns
favorab1.e
. Oc. en
produira surtout en mi.lieu foresti.er,
au sud du départc~ent
(Sinfra,
Boueflé).
Du point de vue culture,
ell~ est souvent associée
aux barlanes plantain,
parfois en interc~l_aj.re avec les cacao-
yers ou les caféiers.
A l'inverse du
taro
la patate dOllce,
pro~2hle~~~nt
r
,
originaire d'Amérique,
s:ac1apte à
'<:0'.15
les milieux écologi-
gues.
Elle est cultj_vée aussi bien sous
les climats
tempérés
à
étés chauds gue sous les climats
tropicau~: et équatoriaux.
En
rés1Ené,
à.
l'exception de
l ' i.gname 1
les deux au-
tres
tubercules sont moins répalldus dans notre domairle d'étu-
de.
Elles représentent des cultures marginales 1Ul ..
CO~"'ne
nous l'avons déj~ souligné servent d'aliinent de soudure.
C'est également le cas du manioc.

118
les raci.llcS
tulJérisées
EXct11.cn~~,J
Originaire d'Amériql18 du Slld,
cette racj.~e tubérisée
est aussi un aliment secondaire,
de soudure.
Cette plante
de zone
tropicale humide possêde une grande facult& d'adapta-
tian tant pour le climat que pour le sol
partout sauf sur les cuiril~ses latéritiques et IOE; J02l-a i..s non
draîn&s.
Elle a égalemé;:t l'avantage d'être un faible consom'-
mateur de maill-d 1 oeuvre .
.
Ell~ constitue une planL2 de fin
d'assolement el. bénéficie ùussi d'un terrain gén0rFllement
nettoyé.
Parfois implanté vers la
fin èle
la LJrealière année,
le manioc produit au bout de dix-huit mois.
Sa grande
facilité d'adaptation,
les possil)ili'~és
iIllill~l\\ses d'ut:i.li:::;ùtlon de toute la plant2 représenterî.t l.cs
61érncnts favorables,
et dOllnellt ~ celle-ci Ln avenir }~o~e~
teu 1: •
Mais
les tuberclJles ct racines !1e c·)nstituent ~as
les seuJ.as plantes f6c~lentcs
i l Y a 6galement un des
principaux vi.vriers de }Jase
la> banane plantain>
les
fruits
Lp
fruit du bananier plantain,
une musacée
figure
pùnni les principa'~lx produits '.:ivriers de base.
Cette plante
proviendrait de lIExLrême-Orierlt.
Il existe deux variétés
la french
plantain
ap-
pelée aussi banane créoJ.e,
et
la COrn
plancain
aux
fruits
cornés.
Cette d~Lnière possèèe àes doigts peu nombreux,
longs
eL divergents,
ct est rGcherchée p2r
les consommateurs.
Par
contre la french
corn,
qui est plus productif est moins
répandue et peu appréciée.

~Il
119
Au niveau de ID locaJ.isatioll géographique,
l'aire
cle culture de la bani'lrle plarltai:1 est. presque aussi
vaste que
celle de 11 ignarr.e,
avec toutefois des récoltes plus faibles.
Cette différel1ce est liée en grande partie aux exigences
écologiques de la plante.
Elle ne tolêre pas une grz,nde
sécheress8,
On comprend donc gu'ellepousse mal en mili~u de
Elle est souvent associée au.x caféiers ou cacdoyers
en zone forestière.
Le sol riche en azote ~t potasse doit être abondam-
rnellt nourri en eau
l'idéal est Une plUV~Dli!étrie régulière
120 à
150 m,o/mois.
1\\u delà de deux mois consécutifs,
l l i r r i -
gatior. est nécessaire.
Les rendements varieClt entre 20 il.
GO T/ha, selon la qualité das techniques cul~uralcs et la
Corœrie
à
J.. 1 ign2.::1E,
1l:i sont associés cl 1 autres lJro~
duits vivriers de base tel q~e le taro, mais aussi des pro-
d ui ts cl 1 2.ccompagnelnen t
(cond imen ts) .
cl
les Dro::uits d'accomDasne.~ent
----~---------------~--------
Pour une pJ.us grande clareté de
l'étude,
nous avons
rasseITlbl§ Dans ce src~lpe, l'arachide
r
les condiments et
les fruits.
Pour la plupart,
il slagit de plantes annuelles ou
pérenlles,
arbustives ou herbacées qui
fournissent dlu~e part
les ingrédients des SEuces,
d1autre part constituent un ap-
port en glucides ou vita~inesl clest le cas des fruits
(agru-
mes
surtout) .

120
les condirn2nts
En raison de la place particulj_ère qu 1 ell.,-" OCCU?2 au
sein de la production corrmle nous le verrons plus loin,
i l est
116cessaire de distillguer
l'ar~lçI1ide des autres condiments
(au-
bergine,
gombo,
piments,
tomate~).
L'aracl:i~e Arachis hypogea est cultiv6e POU): ses
graines qui servent surtout à la préparation des saUC2S.
Ce
produit probablement originaire de l'Amérique tropicale est sur-
tout cultj_v~e en avant-cultu)~e cotonni~re.
Une telle 2ssocia-
tion montre les préférences écologiques de cette plante qui ré·-
ussit en Inilieu de savane.
Ouant aux autres condtments
(aube}~ç;ine 11 'dro;·!a
Se-
lanum Plelongena,
~cmbo !!ibiscus ~sculc~ta, ~j_ment Capsicum Fr~l-
tcsceI1S,
tOi~2t2 Lycopersic~m esculentum),
leurs implantations
sont liées aux conditioI1S locaJ.es de
température et d'insola-
tian.
Ils nécessitent également des sols riches en mati~re
organiques et bien dralués.
Par ai.lleurs les condinlents en
gênêral pousscnr mieux à cert2j.J~eS époques ~e l'an:1êe;
le plus
souvent pendant la saison comprise entre les mois d 1 0ctobre e~
Novembre.
Par conséquent,
la période étant s~uvel1t fraIcne eL
sèche ces plantes n6cessitent une irrigation,
qua~u elles ne
sont pas si~u~cs dans
les bas-fonds.
En définitive,
les con-
diments occupent une certaine place au sein du matériel vêg~-
tal.
Les arbres
fruitiers,
autres pro~uits a'accompagne-
/
ment constituent également un élé~enc appr~ciable du paysage
agricole.
Parmi eux,
on distingue les agru~2s (oranses, man-
darine)
l'a~Jocatier Persea arné::::.-cana,
lE' m2:;g~~ier Nangifcra
indica.
Pour une grande clareté d~ l'étude,
A ces fruits,
2
nous avons ajouté la cola
,Cola
acuminatu
et cola nitida
(plante originaire d'Afrique occiden~alel.
Du poin-c de vue écologi~l les plan~es ~ l'exception
de la cola ont les mêmes exigences' (1.200 mEl de pluvio-
Varieté
locale.
2
La
cola
faisant
surtout
l'objet
d'une
cueillette
f au t
ajouter
C.
verticillata
et
C.
Balayi.

121
sité en majorité,
sols profonds et légers).
On peut donc
les produire dans n'importe quel milieu écologique de notre
domaine.
Par contre la cola nécessite des facteurs 01us spé-
cifiques,
à
savoir un climat chaud et humide,
des sites à
ombrage léger et un sol profond. [le ce fait le milieu fores-
tier est tout indiqué p"l1r ce produit.
.
La situation géographique du département de Gouaflé
permet
l'impJ.antation
d'une
diversité
de produits.
Le pay-
san Gouro bénéficie donc d'une grande gamme cie produits agri-
coles comestibles pour assurer sa subsistance
(riz 1
i9r~ëEne,
banane plan~..::ain... ) ..
Cependant,
i l doit utiliser certai~s
moyens.
De quels outils traditionllels dispose--t-il po~r se
milinteni.r dans ce système
?
/. ..
Technigues
cul turaJ.e;::-;
trac:.i. t.i o;:deJ.les.
Pour obtenir des
récoltes,
le pa\\/san accom.pli t
di-
verses c~é~ations
,
L'équipement
tecllnique
du ?aysan Gouro
se caracté-
rise
par des
i~)struments rudimentaires
:
houe,
Ilache,
mat-
chette
en
conscituent
les
é16ments
pri~cipaux.
Avec la houe
métallique,
le Gouro utilise la hache et la machette qui lui
permettent d'effectuer les opérations les plus importantes.
Il existe d'autres instruments non néglige"bles conune le
coGteau à
couper le
riz
sur
tige.
Pour ces gra~ds travaux,
le ?ays2n se ssrt d'un outillage simple.

22
Elles concernent essentiellemeY,~~ les t2ches relélti-
ves au choix du terrain,
défrichement,
labour,
semis,
sarcJ.a--
ge,
récoJ.te et SOn stockage.
La régiun de Bouaflé offre clGS types de pèlysages
divers sui_vant la situation géogr~pI1ique.
En effet,
J.e ~dY-
san d~ la for[t illstalle ses cuJ.turcs d~ns les boisements
deJ1SCS,
alors que les bosquets et les forêts 9al~ries corlsti-
tllent ;es mei.llcurs ernplacemenls en 2011e de savane.
Il c1is-
pose
les c".Jltures vivrières
(ma.nioc,
igname,
riz pluvial.)
s'<..n"
les bas de versants et réserve
les plateaux aux p]_~~tes aI-
bustives
(cafÉie~s, cacaoyers).
En
fait,
compte te~u des aptitudes culturales de
la région
(fig.
,.,° 7
l'emplacement choisi
corre~~on~ 92-
néralernent a.üx f1!eilleurs
sols.
,\\ux SOrruTI2tS des :?entes 1
on
trouve souvent des taJ.us
latéritiques ct sravillonnaires,
tandis que
les sables s'accumu!ent sur les bas des pentes.
Dès lors,
le paysan Goura installera ses cultures sui~ant la
]
fertilité des sols
(cf.Jprenlière Partie.
Chapitre
Ir
Titre
I I ) .
Le cultivateur risque de sc hellrter aux ~ontraintes
de
l'espûce qui ?euvent êtrE réellEs.
Aussi.
i l
j.Ilvestira
des secteurs
topogr~9hiques qll~ n2 l'int6~~~ssaienk pas aupara-
vant,
notamment àEs
sornrnets de pentes et SL:rtout àes bas-
trétir:
la
terre
rouge
convient
â
t0ul25
les
cultures
notaD:~.[·
Ou c.J.caoyer.
tréti
1 a
terre
noire
on
v
cultive
les
cérl2ales
e',t
I.e
'l13.J;:'
guenê
l~
terre
sableuse
favorable
à
Ifara.chide,
l'igna!j;2
e,-
manlOc.
voli
la
terre
de
bas-fond
pour
la
clliturc
Ju
[ l Z
irr~guê
surtout.
gotrè
la
terre
de
plateau
culture
de
rent8.

,..,....
,-,~ ~~.-..
~._~.,"--
~~.
123
fanGs.
Une fois
le site ctloisi,
il. peut alGrs 8xéclJter les
autres
tra\\"oÏux.
le défri.chcment
Il s'agit de la première opératioll réelle que le
pays c.n entreprend S':.lr sa future exploj. tô tian.
général réç;lisée par des hommes et:. sc situe pendant la sai-
son sècile
(Décembre.- Janvier).
Durant
CGtte pério,:.2.
l'ex-
ploitant nettoi~ le sol à
11 aide
de la méitcl1ette,
la h.âchc
lui permet d'abLlttre les arbres, qulil lai~-:;se sur place.
Le
paysa~ les braIera au d6but de
la sa~scn !~~çj_de afj_n de COll-
stituer une sorte de
fumure pour les pJ.a.nt2s.
Ensuite,
i l J.aisse le sol dans cet état jusquraux prochaines ~lujes,
pour le labourer et l'e!':.semellccr.
le labour
Ici
le J.abour consiste 5 confectionner oes ~uttes.
Le pays2.n r3.sse!TIbl~ la terre meuble q'..1 1 i l dispose en mottes
réguli2rem~nt ?spacées.
En général,
su.G ces
b~t.::.es i-l plar:tera uniquer;lcnt
l'ig:1ame.
Après de
tel-travaux qui nécessitent ur. effort
collectif,
le sol est prêt â
recevoir les cultu~es.
les serwilles
Cette activité est exécutée 2s5entiel12n~nt ?ar les
femmes.
Le riz,
nourriture des po?ula~io~s autochtones e~t
semé.
li
l'aièe de
la daba,
les fenunes prélèvent ur,e légère
couche de ~erre sur les flancs des buttes, pour recouvrir
le5 grains de riz,
qu'elles disposent parmi ces n10~ticules.

124
Lorsque
les
pousses
de riz
apparaissent,
elles repiquent
parfois dal'S les intervi111es les boutures de manioc ou ce
banane plan tain.
L'achè,vement des labours puis des sernaj.112~o
annc':tcent la fin des travaux les plus ré',.iL'les.
On psut donc
avo J. r près de quatre à
cinq cultures associées.
Cependant,
1& tâche de l'exploitant ne se limjte
pas à ces seules ac tivi tés.
Si le paysan ve u t
l : ·tenir
de
~onnes récoltes, i l doit entreprendre d'autres opératj.~ns
.
tels le gardiennage,
le sarclage,
le démarriage.
Par ail~
leurs,
i l est obligé de
construire
autour du champs de pe-
tites palissades serrées et hautes d1ellviron 50
à 60
cm ~2S­
tinées â
protéger ses
cultures
contre
les
agoutiJ par e>:em-
pIe.
Pendallt
la saison sèclle,
lors de nos enqu6c0s
sur
le marché
de Gohitafla,
i l nous
arrivait de
constater
l'ab-
scence
de
certa~ns paysans
les
épo~ses nous répondai.ent
qu 1 i l s étaient aux cha.ITlp~;, occupés à
confectj_onner leurs
palissades de protection.
Une
fois
ces
travaux
terminés,
les
cultivateurs
attendent avec anxiété
la récolte
liée à
l'arrivée
pl~s ou
moins régulière des
?luies.
la récolte
El~e s'échelonne sur plusieurs mois, pendant les-
quels
les
différents produits
arrivent 2 rnaturit§.
Le maïs
mûrit avant les aulees plantes
(120
jours)
après les semail-
l",s.
Ensllite
le riz,
semé
un peu plus
tard parvient éçale-
ment à maturit&
(145
jours)
pour le Mo,o0~rekan.
La récol te
de ces deux céréales se situe vers la fin de la longue sai-
son hlliuide
(Juin -
Juillet) .
Le paysan procède àe
la manière
suivante
:
i l coupe le maïs à
la machette au-dessous de
Espêce
d2
gros
rat
vivant
en
ll!ilieu
de
savane.

125
11 épis,
t.,]ndis que
le yiz est sectionné au couteau à mi'~hau-
teur de
la tige.
Il confectionne des botillons qu'il r~s-
se!nble sous forme de meule.
Les récol tes des autres produits se succèdent à
partir du mois d'AoOt jusqu'à
la fin de la saison culturale
(SepterrJ)re, Octobre.
Nc'.'embre).
La période désignée corres-
pond aux meilleurs moments de l'année.
Le Cû l tj ,ra te U 1:- t?C Li !.:
,\\
·,fin rec~leillir les fruits de ses efforts.
~lais les produits
vivriers, qu Ion r:::onsidère
COJTune
des de.nrées périssables
s ' i l s sont récoltés il un moment de
l'année,
nécessitent- des
moyens cle stockage et de conservation èàéC]:.lats.
Mais no~s
examinerons ce proiJlème particulier dans
lcr èeuxièP."lc pdrtie
de notr8 éLude
(Production et distri!Jution) .
Compte
tenu d03
sos habitudes
aliil:cnt-ë:i:!.--es,
Ge:::: CGr:-
traintes physiques
(es?ace et temps),
l'e:-:~)loitant ècj.t 5.cJC?-
ter un. syst'2me p2rticulier gui
lui pe:r-nett::-2. d'obtenir tou::c
une s~ric de pl~oduits soctlaités.
IJ. s'agit entre autr~s
des associ2~ions culturales.
cl
les associations cultur21es
Comme beaucoup cllautres agricultures d ' 2utGSllDSis-
- /
tance
(Sénoufo,
Baoulé~ celle des Gouro suit dClIX principes
:
l'association et la succession des cultures sur un cha~p uni-
que.
llas~ociation d85 =ultures
----------
---- ---
La culture associée se caractérise par-la mise en
plac~'4 à 5 produits sur la même parcelle.
Il s'ensuit di-
vers types d'association
tels que

126
Riz,
mais,
b2rane
plantain
et
cO;ldi~Cl~tS 011
Igname,
m~nioc,
gombo ou
-
Riz,
mais,
T:Janioc,
pineI1t..s.
L,I expér icnce et 11 observé} tian per1:"'2t.tent au paysa li
de constater qu 1 j.l ne peut pas rratiqucr chasue at1~§e les
ITê~es associations culturales.
C~e.te].le utilj-'~~ion a~outj-
rait à une baisse prosressivp ~es ren~ercnts. La pratique ie
la success~on ces ·cul turcs (~evi ent alors i::èisr(êlJ ~-z:h] E:.
la successiol1 ~es cultD~es
-------------------------
Cette t8chniquc consiste à 61irl iner prosressivere~t
des ~lan~es associ6es de la PQrccllc cultivêe
Ainsi,
on peut avoi~ sur
1ère
annee
r i z ,
T!;2IS,
iqn2T:JC
bar.ane
plar.tain
1
2ème année
mais,
bûnane
abandon
du
champ
sa~s
farxe
de
jac~2r'~
Une pareille disposition perret de CO~5t2~er la
disparitj.on progressive de toutes les cul [ures ~ui existai2~~
auparavant.
~nsuite, le cultiv2tcur 3ba~~Dnnc cet:te porti~;1
de terre,
pendant plusieurs années. Ce syst?ne aboutit do~c __
une tecl~nique de r~gên§ration du sol qulo~ appelle jdchêre.
s. JEAN d&finit la jachère en Afrique tra~icale
corr:me étant
"la
mise
en
!:epos"
à'u.'le
tcrI2
C:~l.J..=ivable pour
une
p0riode
dciter~in~e en
fonction
des
conditions
locales,
période
au
COUTS
de
laquellE.:
la
terre
ne
fait
pas
1 'obj~~;:
d'am6naqe~ents culturaux,
mais
peut
étre
~umée ou p~tur~e 2t
au
terme
de
laquelle
~lle
sera
remise
cn
culture.
Auparavant,
la durée ~e la j~~hêre était ir"2ortants
au
moins
25 ans en
zone
forestiére
et
6 à
8 a~s er. s2va~e
compte tenu de la restrictjon des te~res labourables.
JEAN
(5.
i 97 5
-
T, -2 S
j 3. C h ère s e n ..J. f:" ~ c~ 11 (;
~ ~ 0 pic al ç
-
P?
10-"11

.' 2Î
1
Quelques ~tudes
ont nlorltré de nos jours (!U('
l'importance (le
la démographie tend ,1. r6{iLl,iYs
Id dUr20- Gi2
l a
jacht~e. Cette situatjon ~eut
contribuer à
la d(:qrade"
~jQn de la végétation et des sols.
o:~ aur& aiJ1Si une iac~~è~2
d' 'lne d~Lrée de 4 à
5
ans
en milieu c1e
SùVétf!C,
tar:·..:1is <lue
c1CJns la forêt,
la j;"J.chère peut être réduite à une çériodc
de 3 ans Olt moi.!lS.
On rernarque donc une tend~\\l~e au
rGn\\'~r­
semcnt de
la situation qui <.::;st due à
l'a.ffLux des :-lIi~p~è:HlL~j
en rnilicu forestier.
Il el1 résulte tille dimjllutj.~n ~rogr(~ssivG
(~e
la
S i\\
U.
En résumé,
la
jachère demeure; l l un i.que:.' sys\\.:.è![1~
permett2~t
au sel de retrouver sa fc~tilitê. 1::11 dehors de
ce moyen exclusif,
l'agriculture de
Slibsjs,:ai~C9
Gcur::J
se ca~2ctérise par la faiblesse ou l'absence d'en~raj.~. c~
ne connait pas ici le système des Sere~ du Sénégal ~~~ ?~~~-­
tique une
j ar::hère pâ turée,
"inc l use èdns un cye-: l,=, ~,:~_. icf'_,'t;-, ~
Une autrp m6thode ohservêe dans une régi.on A cheval sur
Nigéria Orient21 et ].e Camel~oun"consi3te ~ pla~ter des 2~­
bres
(légumineuses)
cap2ble d'accélérer l~ [econstitutio~
du 501".2
Enfin,
le développement de l'3griculture réside
aussi dan.s une certai-ne clisc:'pline et Ulle riCJüeu!." dans
l'avplicalion des
travùux.
3~
I,'organisaticn agricolro
Nous avons dêj~ analysé ce~ aspect du tra,'ail
(Première Partie - Chapitre II -
Titre
).
On r2na.rq)~C'
l'importance du système relatif au travail ,-6ciproquc
Klala
ou au
travail
s~r invit2tion Bci
Dans le cadre traditionnel ces deux cypes d'entraide co~s­
tituent ~es formes originales.
LASAILLY
CV),
1976
-
ES;J3.cC
utile
et
ch,Jrg~ de ;"Jopu!at:1C'
dilns
un
cles
secteurs
touchiSs
par
1<J.
Qise
en
èau
dl~ b,]r:-::
de
Kossou
(solls-préfecture
de
Béoumi
-
Côte
ri 1 Ivoi~·ê).
Th~s~ de Doctorat 3e
cycle
-
Paris
p.47-S\\
2
PET. T S S l i~ R
(P)
-
S i\\ U'1' li: !'_
(C)
J 96 B
c ~ té
fi a r S ..; L\\ >i
p _ ! 0 .

128
D'une l'lanière générale,
l'agriculture de
suhsis··
tance
en pays Goura ne di,ffêre pas
totalement de ce qu'on
p~ut observer dans les autres régions de la COte d'Ivoire
l~s techniques culturales sont plus ou moi'IS sembl&bles.
Ce~te région de C(jntact forêt-sav~ne réunit à peu près les
6ifférents produits
(riz,
banane plantain,
ig~Qrne) qU'Oll
trouve dans
les deux milieux écologiques de
1~ C0te è'Ivoire
Nord et Sud, exception faite du mil.
Tous ces êlêments contribuent à
faire du dépar-
tement de Bouaflé,
une région
;'équilibrée".
Cerendant,
avec
l'introduction de facteurs extérieurs,
entre autres,
l'av~­
nem~nt :ies cultures de rCllte : café, cacao,
on peut se pose!:
la question de savoir COinrnent llasricultcre vivri~re va sc
conlporter.
Quel,J.es transformations subira-t-elJ.e ?

129
B.
INTEODUCTlOi"
DES CULTURES DE
. - -
HEN'I'E ET
EVOLUTION
DE L'AGRICU1.TUEE VIVRIERE
-
- - - - - - - - - - - - - - - -
Un bref rappel historiq~e s'2v~rc 11écessaire pour
sitGe~ la place des cultures industrielles dans le syst6me
agricc'le Goura.
Dans cett~ étude nous omettrons volontaire-
ment de parler du coton qui est une culture de J:cnte certes,
mais qui n'est pas à
la base de l'évolution de ~'30riculture
'li vrj.ère.
1.
Généralités
Le café et J_e cacao ont étê ir~t~o~uits erl Côte
d'Ivoire à l a fin du siècle dernie=,
vers 1880-1889.
Cependant,
il
faut
attendre
].a pénétratioll frarrçaise
â
l'i.ntérieur du pays pOllr voir se dévelo?per cette cul.ture.
Les
premi.êres pépini0res repiquées A Siilfra en 19J6 niant
pas suscisté un engouement particulier.
Les administ~ateurs
français
tentèrent dalle d'intfresser la population en créant
des plantations collectives.
M3i.s ils se l~eurt~rent §
llirl-
différence totale des paysans, qu'ils continu2ie~t à utiliser
dans le cadre du travail f9rcé.
En dérj_L de cet échec 211
1928,
les colons essayèrenr d'6tendre J.a culture du café aux
ZOt'es de Bouaflé et Zuénoula.
C1est seulement l'3nnée sui-
vante que sont apparues les premières plantaticns autochtones.
Mais faute de temps pour s'occuper de leurs propres plant~­
tions,
leur productio~ demeure insuffisal1te pendant tout le
temps que dura le travail forcé
(1929-1948).
La principale
pnase d'expansion des plantations autochtones se situent
donc aux alentours des années 1950 à
195].
Ce bref aperçu ~Évèle le caractère relntiveQent ré-
cent des plantatioris de Bouaflé,
car raoport à celles

' .
'.l:~
130
1
des régions de l'Est
0Q les terres disponibles deviennent
rares ou q~asi inexistantes.
Enfin,
cette re.marque s 1 a~.'2re
égalcmen~ importante si l'on veut comprendre les raisons des
i~i<Jratj.ons intenses des populati.ons e!1 qu.ête de lerj:es
èispo-
nib~es
et qu'on observe encore de DOS
jours.
La région de \\louaflé eonst:Ltue donc une zone pion-
nj.ère pour les cultures marchandes.
'Et,
sj. on ~itl]e cette
~tude dans le contexte ~voirien, on s'aporçoit,
ae~
érlormes
potentialités
de
Rouaflé
en
matiêre
d'2spac~s
utiles
[380.780 ha).
Cette corep3raison est ~ faire·avec
la situation qui p.évaut dans
le Sud-Est.
B n al i t:é {
2'-~:'lJ---ne
nous
le verrons,
dans le cadre de Il extension des cul. ;,::ur.-es,
(Deuxi0rne ?artie -
Chapitre l, Titre Il,
les réserves ~e ter-
res disponilJ18s
tendent à s' amenuis'21:" compt'2
tenu de
1.' aLl.S-
-,
mentation de
la population agricole
(26,4
h2-i}./l'.m-)
:)"
(Jeut
donc parle~ d'une situation relativement
favorable.
Ce ph6-
nornène touehe-t-il l'ensemble àu pays Gouro ou s'asit i l
seulement de secteurs particuliers?
2.
La répartition 0,éographi~
Les cultures marcf1andes ne réussissent pas SGr la
totalité du département de Bouaflé.
Dans cette
régicll,
les
surfaces plantées en caféiers et cacaoyer qui so!1t prospères
en milieu forestier,
siamenuisent progressivemenl:. lorsqu'on
pénètre dans la savane.
Au sein de
cette zone,
on trouve
surtout des rlantations de caféiers.
Si l'on se réfère aux propos de J.
P.
Trouchaud l
on constate que
l'aire
culturale du CQcao est plus restreiilL.~
1
Gouverneur
Angoulvant,
rapport
1908-1911,
cité
par
À.
S3-
wadogo,
1976
-
le
développement
de
l'agriculture
vivri2rc.
Thèse
doct.
d'étal.
pp.
241-242.
2
Troucbaud
(J.
P.),
19j9.
Les
cultures
industrielles
et
marchandes.
ATLAS
de
Côte
è'Ivoir~, pl.
CIe.

2,~~
I-Y se limitc au nord-est de I3oüaflé.
Ai.l1eurs,
son extension
dépend du ;Jaysan qui utilise les meilleurs sols,
les me',l-
leur~ssituations topogr~phiq~es (galeries foresti&~es 1 bas-
fan,','" humides).
Le caféier qui es~ une p:.allte moins exigeante
en ~au s'étend plus au nord de Zuénoula.
Ainsi,
le cat~ier et le cacaoyer rep~6sentent des
plantes qui se développent mieux dans les milic',':: écologiques
~lus humides
(Sinfra,
Bouaflé).
En dehors de sa localis2tio~
.
sp~cifique,
ils modifient l'espace rULule à travers diffé-
rents fiocteurs
(paysage,
population,
structures socialcs c,t
économiques)
3.
Modification de
l'espace rural
Le paysage paraît changé:
la présence ci'impor--
tants arbustes,
qu'une vue ù,érienne peut
ré-..réler
facil~:n(;nt,
démontre
l'empreinte
spatiale
de
ce
type
dragric~lture.
Cn assiste êgalemellt à
une association de deux
types de cultures:
-
Dans un pareil système,
l.e banailier ~)lantCiin peut servir
d'ombrage aux jeunes plants
1
ce qui ex?lique sa présence
dans les périmètres cultivés.
Cependant,
le caféier et le
cac~oycr ne produisGnt 4u'à la fin de la quat~·i~::-,t2 année l
seulement,
et peuvent subsister pendant une trentaine d'an-
néE:.::;.
Dès
lacs,
ils monopolisent le sol tJour une ?érioè~
durable.
Comme
nous
avons pu
le
constate~ précédeTh~ent, cec-
tains villages ~taient à l'origine de ca~pements de chasse.
L'avènement de ces plantes s'accompagne de nouveaux types de
campements.
Selon
les
varietés.

132
D.
Boni Tév21~ gue
"L'6cononlie
de
plantation
a
appor~6 une illcontesca-
ble amélioration
à
cet
h.abitat,
dont
on
peut
6i5-
tinguer
deux
rqpes
;
le
cdmpemcnt
de
d6friclJelnellt
cL
.le
c~mpement de
culturc~"
Le premier désigne
"Un
abri
p~o\\'isoire ~on~truit p2T
Je
planteur
Jo.CS
d'lln
premier
d~frichcment dans
UJJ2
zone
piOn!liére.
Le
camp~ment devient
dans
certains
cas
une
r6s;-
dencc
secondaire ct
sa
iO/letion
est
comparable ~
celle
d'une
ferme."
Dans le second cas
"Lorsque
la
plantatiol1
est
trés
importaIltc
(i)l~s
de
50
hectares),
le
pln~tcur crée
un
autre
campe-
ment
r~scrv~ presque exclusivenen[
aux
ma:lQ2UVreS,
à
UD
autre
point..: de
l'exploitat.icn.
Dans
è ç $
cas
exceptionne1.s
trés
grand
~loig!~ement de
planta-
cions,
force
densitJ
d'exploitations
-
~es
campe-
mcnts
pCUVe!lt
dC7enir
tr?s
j~porc2:Jts et
dorlner
ainsi,
progres"si vcrr.cnt,
naissa:Jce
cl
èes
vi liages."
Le village de N1Drikro,
situé A une trentain2 ùe
kilom~tre5 au Sud-bst de Sirlfra entre dans cette cat~gDrie.
Selon les propos àes
ha.bitants}
ce c2-mpement devenu èepuis
peu un village a été créé dans les a~née5 1939-1945.
Il
compte aujourd'hui 484 habita~ts.
On assiste ainsi au dé-
]
vian
(B),
1976.
Aspects
g6ographiql!eS
du
Binôme
cafê
cacao
dans
l:Sconomie
ivoirie~ne.
I.G.T.,
puhlication
prov~scire n°
27,
pp.
47-48.

133
veloppement d'un habitat intercalaire.
Dans ces nouveaux
abris,
se ';antonnent les allogènes qui contribu,cont à aU',I!ien-
ter la population régionale.
Par ailleurs, on constate un mouvement du Nord vers
le sué' du
département
certains
paysans des
secte~rs de savarl~
dens0ment
peuplées
et
s~uvent pauvres se déplacent vers les
secteurs
forestiers,
beaucoup plus
ri.elles et en.:o]~e accessi-
bles.
Ainsi, nous avons rencontré des Gouro de la région de
Zuénoula,
Gohitafla· qui
se sont
instéillés dans
des CZi....llpCr,2nt~;
aux environs de Sinfr~.
4.
Modification
des structures sociales et
économiques
nouvelle
forme è0
coorération
agricole.
des
travéiUX s'effectuant de
fa~on simultanée,
ces
cont~aint2s
obligent le paysan à
rcdollblcr d'efforts.
Dans
le caè l:O è.e
l'économie de
subsistance,
i l
pou~ait srintêsrer dans un
système
traditiennel
au
sein duquel
les
fruits
des efforts
fournis
sont redistrj.bués
aux :n~mbres Cie
la C~~ILlll,:::'l..:té sous
forme
de
repas.
Ici,
les
acquis
de
l'exploitation
(grains
de
café ct fèves
de
caca.o)
reviennent
u:li.cjue!:'.e!1t au propr-ié-
tiüre de la plantation.
Ils ne peuvent pas étre conso,,""és
en tant que
composants
de
la
nourriture
familiale.
Ce~te nouvelle situation crée quelques difficul~és
par exemple,
le paysan ne peut plus solliciter facilement
l'assistance ées p~atiquants du Klala ou du 3ô.
Dès lors,
il
se
voit obliSé àe
recourir à
une main-d'oeuvre rétribuée
ainsi est né
le
salariat agricole.
SOfl
~xi5tence par2it liée
aux nouvelles exigences en main-d'oeuvre.
On constate d'a-
près la fig.
n016
qu'il occupe une place de choix dans la
répartition
àu travail
rémunéré.

134
L'étude du vil.lage de M~lnj.nj.~~:i
(1\\.
Hë:uhouct
;
op.
cit.) 1
nous a révélé qu:il
fournissoit 55
~ de la force ôe tra-
vail pour 4:2 % du nombre de jours de tâches exécuté'0s l'cu.' les
travailleurs des échanges entre VOGi.
En revanche,
le salariat
6tra~~er n'est pas très développé .. 11 ne joue qu'un rôle limité
(20
't)l.
Le salariat agricole se recrute donc en partj.e au nive~l
.du villag~ une situation qui parait opposée ~ celle que l.'on ob-
serve dans le Sud-Est de la COTE C'IVOIRE 2,
Dans cette région,
la majorité des salariés est fournie par la populaUcJll étrv.n-
gère.
Ici une grande partie des allogènes qu'on renCO,Jt:re da!lS
le département ne sont pas des manoeuvres agricoles, mais for-
ment plutôt l'élite des planteurs de la régi.on.
Telles se présentent les caractéristiques de l'agri-
culture de plantation et les conséquences qu'ellis peuvent en-
tl.-ainer.
Nous avons montré
la
transfor~ation
qu6 suhit le
pay-
sage rural et dans lequel se dresse un habitat amélioré. On COns-
tate également une modification des rapports ~Qnci.ers ; de
nouveaux liens économiques se cr6ent au seiIl de la co~nunaut6
villageoise.
Par ailleurs,
la venue des allogènes s'acco~pagnc ce
l'extension des superficies mises en culture.
Pour tOlo.tes les raisons ci tées 1
i l
ressort Clue 11 agri-
,
culture vivrière ne se trouve plus dans son cadre traditionnsl.
Par conséquent elle ne peut pas ~ester indifférente à
toutes les inaovations auxquelle elle est oonf~ontée ; el'e
doit donc s'adapter aux nouvelles struct~res
analysées dans
les pages suivantes.
Il
faut
nuance~ ces propos pour 13 zone
fores~i~re oQ le sala-
~i~~ i~r~nGer ~e=eure ~elative~ent importan~.
2
KINDO
(B),
1978.
Dynamistle
éconotlique,
et
organisation
de
l'es-
pace
rural
chez
l'Agni
du
NID~nEan et du Dyanblin (J.) th~5e

cycle,
Abidjan,
328 pages.

135
C.
PliSSAGE DE L' IIUT'OCONSQ;1l',lITION A L' 1'.SPECT DES
PRODUITS VIVRIERS
COI-li'-JERCIALISATION DU SUFPLUS
ALIMENTAIRE
Dans l'êconomie de subsistance Goura,
les paysans
produ:'.saient uniquement pour la conununauté.
Il n'exi.,tait
aucur'e transaction de p:oduits vivriers entre les différents
groupes.
De.
pareilles denrées n'entraient pas <.12..fJ:-..i
le cir-
cuit des échanges matrimoniaux.
,
L'introduction ces cuJ.tures marchandes a ellt~ain6
dans son sillage U~ afflux d'allogènes el: d'étrangers.
Cette
main-d'oeuvre salariée doit se nourrir,
m2is elle ~s possède
pas de lop~n de terre po~r en tirer également les ressources
alime~~taires.
Une seule possi.billté leur est donc offerte
acheter des produits vivriers aux autoch~oncs.
Les GO~lro se trouvent donc malgré e~x, insérés (:2:-:5
un commerce de denrées as'ricoles.
De ce fait les
vivrières procurent des revenus aux autochto~es.
Les ?ays2~s
ne vendent que les produits qu'ils_apprécient le ~loins,
(mais,
taro)
le riz entre raJ:ement daGs
le circuit, du
moins au début des transaction.s.
Dès
lors,
Oïl
ne peue plus
parler d'une agriculture de
subsistance
p~~e.
Les allogènes installés dans
la région depuis quel-
ques années sollicitent àes
ter~es à
leur to~r.
Au début,
les Gouro,
très hospitaliers et d2tenteu~s d'iwnenses ter~i­
toires disponibles surtout en zone forestj.ôre,
leur allou}n~
queJ.ques parcel.les,
ce qui va amener les autres à
b6néfici~r
progressivement de iopins.
Ils pourront y
dis[)oser les pro-
dJits issus de leurs habitudes alimentaires que nous avons
déjà mentionné.
Les Baoulé planteront l'., gname,
tandis que
les Mossi,
les Sénoufo,
les Dioula,
sèmeront surtout des
céréales.

dG
Tous les étrangers ne possèdant pas ûe
lerre~ cul-
tivables,
les
nouvea.ux agriculteurs allogènes clevierlilent
6galemellt les pourvoyeurs du reste de
la populat~on 6trangêre.
Un phénomène nouveau apparaît
les é1.utocl1totles et les 0.110-
gènes se trouvent donc tc)"',jc~'~::s par la conuncrcidlisaticn des
produits vivriers au sein de ]2ur propre zone de production.
Mais ]25 diff6rents secteurs agricoles s'intègren~,
dans un espace plus vast,.~ cOll:.pcsé de ruraux et de cit.J.dins .
.
l,a ville qui. éprouve ].e besoin d'alimenter une popul~tj_on ell
principe non agricoJ.e s'adressera à SOn hi.nterland .
..l'~ir,si,
é1pparaît le nouveau
L.·Ü!,L:ex~..:~ 6CO:l8 1nicjue dans
lequeJ
les protagonistes évolu'2t:t.
IJ'crrl)r~lO;( naiss2r!t d 1 uri'2
com..rilcrcialisation du surplus
alimentdi:ce qui. S(2 liœitait. à J.a
zone
ruralc,
va s 'étendre
aux CO~i:":~lUJ:autés urbo.incs.
nouvelle situatiorl contribue
au dév0lo?pem~~t de
l'agricuJ.-
ture.
Ccile-ci com..rne nous le verrons èarls 10. èe1..!:-:i<2~lQ
partie va
tendre â devenir une agricuJ.ture de TIiarchê.
Pour P.
George
(op.
cit.)
UL'agricultur~/de ma:ch6,
qui
comporte
bien
~c
dc-
grcis,
Sllppose· une
ouvertu=e
commerciale
sur
la
v i l l e .
Al.ors,
l'::i.griculturc
propre;172nt
dice
n'2st
plus
qu'urIe
p d r t i c
du
milieu
rUIa.l,
tOlite
11!]€
fr2c-
cion
de
la
population
rurale
2ssuranc
la
~iaiso~
entre
la
vie
agricole
et
la
vic
ul"baine."
Cette agricultürc prendra pa~fois des formes s~§cülù­
tives.
Pour
le même autellr dêjà cité,
ce terme doit être utilisf
uniguec,elCt sur le plan du commerce international
(pal: exemple
le négoce d~ café).

137
Dans
notre contexte cette expressi.on est Ij.ée
surtout au 110uveau comportement riu paysan face aux besoins
de
la ville mais aussi aux périoues de
l'anI1êe.
En effet,
compte tenu de l'offre et ~e la demande son attitude va
changer. [·lais nous examj.n",~ons ce problèloe en détaiJ. dans
les prochains chapitres.

.. _._.
138
IV.
UNE DEIV,NDE CROISS1IlTi'E DE LA PlIRT DES VILLES
L1appro\\risionnement des aggloméra·tions urbaines
depuis quelquos années posent de sérieux problèmes.
Ce proces
sus est. lié à
la croissac'ct- rapide des villes.
COITune le sou-
ligne P.
VENNETIER
:
"ce
ph6Ilom&ne
dans
la
plupart
des
cas
s ' e s t
décl~nFhé a~rès Ja
seconàe
guerre mondiale
en
Afrique
francophone
i l
n1est
guére
apparu
qu'~
partir
de
2950".1·
On constate ainsj. que
les villes actuelles sont
presque toutes nées avec
la colonisation,
pour des raison~,
économiques,
les villes de
la Côte comme Grand-Bassam,
GrU:'"ic>
Lahsu,
Abidjan ont été c~éées
leur rôle de comptoirs 112lr-
chands expliquent une telJ.e ].ocalisation.
D'autres l'ont ~~~
en fonction ù l impér-at..:ifs mlli t.e.ir-es
12 plup2rt des vl1305
àe l'intérieur notarri..Lll.ent Bouaflé,
Zué!1oula,
Si!!fra entrer'-t
dans cette catégorj.E.
P.
VENNETIER ajoute
ilL 'un
cies objets
les
plus (i'.·ièe;-::ts
de
l 'urbaniséi.~ic
est
de
transforoer
profcndemenc
la
situdtio~ ~co~o-
mique
des
individus".
En effet,
enJmilicu rural,
ce riernier vit en 6cono-
mie de
"subsistance".
L 1 agricu]_ture de p~antation introdl1ite
par les SLropéens lui sert à acquérir des nOU'leaux biens de
consommation.
Dès
lors,
. 1
l~
n'a nullement besoin d'acheter des
denrées agricoles comestibles.
Mais une fois
â
la ville,
sa
condition de vie tend à changer co~~e le précise le même
auteur.
l
Venn~tier
(P.)
1972
-
La
crOissance
urbaine
dans
les
pays
tropicaux
-
Des
~tudes sur
l'approvisionneme~t des
vi11es
C.E.G.E.T .•
E.N.R.S.
Bordeaux,
nO
7P.
i .

~39
"Hais
J.oTsque_lc
Tural
émigre
e:;
·,"i11e
i l
r
5
'J!-l-
t6gre
A
un
monde
entiérem911t
diff~]·eJ]t, DÛ il
]!li
faut
aC/Jeter
tout
ce
do~t i l a besoin pour sub-
s i s t e r .
11
se
trouve
ainsi
placé
daIJ.';
unG'
situatinr;
nouvelle,
invc~se de
celle
qu'il
avait
conllue
au-
paravant
i l
est
dans· un
m.i1ieu
que
domine
l'eco-
nomie monétaire,

l'arr;rent
est
.!ndj.spensable
à
l'achat
du
néccssail-e}

]'auto-subsistùnce
parait
bis'1
diff~cile à
rcialiser l '.
Ainsi de producteur,
i l devient d 'emblée conSC'~Cl·­
ffio.t':,ur.
I l
s'adresser."
à
la camp2.gnc
:
des
re12tj.ons se '21.-é2:.
ainsi entre deux types de milieu
(rural,
urb~in).
Pour SOn ravitaille~2nt, elle dépel,d~a de la can1 -
p~gne,
à
l'inverse,
la ca:npagne par ce biais pourra acgu6r~!-
dement que la campagne
(8,4 %,
3,2 %),
en m0.tière è.e èe:u~sc~
alimentaires ses exigences vonL
s'accrult~e progrsssiVCn~8G~.
De ce fait des produits agricoles d'exportat~on, le paysan
entre dêsormais dans J.e systê~e de l'êconomie mo~étai.ce.
Compte tenu àG ses besoins 2n produits vi.\\--riers 1
la
'-!ill.0
constitue de la sorte un élénien~ pGl.ari5a~2ur de la Carl?20~2.
L10bjet do pot~e ~tuèe réside dans les r~l2tio~s
ville-campagne.
?ar conséquent,
on s'attôlera â connaître
les exigerlces des villc3 du département,
des villes avo~si­
nantes et enfin de la capit2~e nati8~ale : Abidjan.
L'ampleur de cette distribution sera ef:ectuée
en fonction àes besoins réels de la vil~~1 besoins Gui
dépendent de son iillpo~tanoe èémographiqup notamment Cie la
taille, du
taux d'accroissement annuel je dêveloppement du
secteur urbain.
La hiérarchisation sera ~onc établie 3elon
ces critères.

140
Mais auparavarlt, afin de compren~re le~ dcnnées du
probl~m9. i l serait souhaitable de {éfjnir ce que nous entendons
par le terme de ville dans le céJclJ:-e ivoirier. er: g0!lél:al et dans
le cadre de notre étude en particulier.
A;
DEFINITION DE LA VILLE
Selon A.M.
Cot:"8n
"la
v i l l e
.ivoirienne
est
par
excellence
une
Jocalit6
qui
r:egroup2
pius
de
4
600 habitants,
d2ns
laÇ!ul?ll.e
on
trouve
un
minimum
d'infrastl"UctuZ"CS
et
00
s'cxer-
cent
des
forJetions
d~liv~es du
te~ciai;'e, la
part
de
l'agriculture
devient.
minoritaire"
1
D'après cette d6finitj.on,
on parle de viJ.].e en Côte
d'Ivoire,
lorsque les trois éléments citér; olus haut sont
réunis.
A.M.
Cotten
6joute
"un
fait
qlli
m6rite
d ' 6t:"c
sO~llig;l~ est
la
pr~sence
d'une
activit~ agricole au
sein
du
centre
urbai:!
si
minoritaire
au'elle
soit".
.
~
.[
Ce facteur donne une certaine particularité aux villes
ivoiriennes e;1 général et aux centres urbains de notre domaine
en particulie!".
Compte tenu de ses pr~cisions, nOV3 pouvons Entrepren-
dre l'étude suivante
Cotten
(A.~l.) -
\\968
-
Les
v i l l e s .de .CÔt2
à'Ivoire.
-. Une
mêthode
d ' approclle,par f6tude
des
equlpeDlen~s tertIaIres.
ln
Bull
-
~!ist.Géo
br
nO
366-367
-
pp
223
-
238.
,
"

141
B.
REPARTITION DES
BESOINS SELON L' IMPORTi".NCE DE Li". VILLE
- ---~-----~---
Afin de connaI.tre l~s facteurs qui déterminent le
ravitaillement des villes en ~roduits vivriers,
i l importe de
conr;aître les
spécificités des différents centres urbains.
En
plus du taux d'accroisselnent annuel,
les activit~s tertiaires
d2meur~~t un des éléments essentieJs de cette différenciation.
On va do no procEder seJ.on trois niveaux
: au nivs8u
régional,
au niveau des vilJ.es voisines et au niveau de la ca-
pitale.
1.
Au niveau du domaine étudié
Les centres urbains se distinguent par la s?écifi=j.t&
de leurs fonctio~s.
Cette particllla~it6 nous a!llè~e â les cl as-
ser en trois catégori.es
: centres sEmi-urbai.ns,
villes secoI1dai-
res,
et villes [Jrinclpales
(fLlo
,," la
a/
les centres semi.-urbains
------------------------
Il slagit de Chefs-lieux de sous-prêfectures CO~ne
Gohi tafIa ou de villages-c~r:tres tels que Pakou2Lbo,
Konéi:12,
Banon 1
i'-1anf la.
Ces agg l.oinéra tions !'2ssemblen t
certains fac teu r s
déterminants propres ~ la v~lle.
En effet,
elles possèdent u~e
pO[Julation supérieure à
4 000 habitants:
Bonon
(Il 014 hab).
Manfla
(5 603 hab),
Konéfla
(5 824 hau) ,
Pakouabo
(5
143 hab)·El10
ont également en commun une activité comrnerciale
très
i.mporta!1te,
en l'occurrence,
le marché dOllt le principal demeure celui de
Gohi tafla.
VillageS-Centres
Notre objectif vi~e à situer ce [Jhénomène par ra[Jport
au contexte urbain.
Il ne s'agit pas de faire une analyse

142
syst6matiquc de tous
J.es vj]].Ages-centres de pays Gourou.
U:le fois ces prC;::cisions données 1
nOUS
S2-l'Oj:S
amenéS à énoIlcer les vill~ges-centres et â voir les relatiol·.~
qu'ils entr2tienilent ave~ ::eur hinterland. Nous pourrons
ainsi connaître les loc:aJ.iL&s Susc2ptibles df~tre assimiJêes
à dr!s centres semi-urb2ins.
Dans Le ca6re d0 la
D.I\\.T.7'..R. 1
et de
Ir p,. V. B.
des recherches ont êt6 mGn§es en vue de la locaJ.isacion de
~quipemcnts socio-comn)[}n2~Jt~iz'es par
le
plus
gra:1J
nO~lbrc
d 'habi tarl('s,
àans
des
cor,:ôit.ions
-
l
'
~

,
"
a
aCce5
raC~~2S
.
cherches ont 2Douti
à
t!n~_.?sqL-.i~r;e r1e st~-1..2:::t'..:~~2.tic:': d-2
:;.Ie~"­
Ece
ivoir 1er...
La base de
C81:,t.'2
str'Jctu~-2 o:=c:': U:": ~_~'p2ce ~-
dans un rayon (!e 20 km au tcUl.- d! t,n
appelê pavs rural.
Le pays rural est donc
selon
les tel"rneS des
~ménag0urs "la zone constit~é2 par line di7aine erlvi~o!: ds
vil1aq95
désservis
ou
pouvant
l ' ê t r e
par
un
point
:or:'::
d·.::'
peu p l e.'Ti P il t:,
è 1 ace è s
fa c i l e 1
j 0 ua n t
0 u
a P T 21 é
2
j 0 'J ,~ .':'
U rJ
:- Ô 1 e
de
services
qUI
es~
le
villa3e-c0n~re'·.
Dès
lors
l~espace de noLre ùO~2ins dlét~de sera
structuré erl fonction d8S pays ruraux créés.
Le tableau nO
9
nous
pt-~r~net d' en cannaI t!"~ 1.' im-
portance.
Ministère
du
PldIl
1975
-
Directic'!1
de
l 'Amén3ge'Clpfl.t
c..i.u
Territoire.

i
113
Tableau nO
9
ï
Sous-préfecture
M~YCnne.. ~c p-:pula-I MOy-ennc de vi.llages 1
~on . R'"
"ays
' _ .
l'Gr
pays
rural
---~·----f'
- - -
1
ru r a l ·
1
1
Bouaflé
7 678
1_6
Si.nfra
7
187
1
9
1
---t-----
-G-o
hi- -t-a--s:-l-a-------+---9-3-6-9---
1 1
1
~ ;-~ =t_
,--_Z_u_é_I_"_o_"_l_a
9
1
D'apTes
SOûrce
1\\. V.B.
,l.atian d.es
sous-préfectures de Golli.tafla et dans une moindre
mesure Bouaflé distancent les deux autres
(sinfra et ZuéJ~cu12)
Cette dist~nctiol1 est également la même au niveau des rnoyennes
des vil.1ages
Si~\\l~~
dans chaque pays rural.
:-Jéanmoins,
da:-:s
ce c~ntexte, Bouaflé se d~tachc de Gohitaf12
les villag~s
étant plus nombreux cians
ce
:::?ct::.u!'
(23 c(;r.tre
JO).
Finalement,
la
sous-préfectuye de 30uaflé
sc
pa~ti-
cularise pour l'existence de nombreux villages ruraux.
La p.!":é-
sen ce de villages déplacés dans Ce secteur va contribuer à dé-
veloppcr un pareil phénomène
dans le contexte de la structura-
tio!)
de
lles~ace.
Le pays rural est la première ét2pe d'un espace po-
larisé,
comportant corrune
.1...-=::
:::O'l::'.;r:;'!G:
J,:,.:,
s.:-::o§-r·,:--s':.-'x:;:IIt!n
.~cin:
fort
de
rsupl9'-~nt, (le vi!la0c-cs~tre) dlac~~s facile j0uant ou
appel~.J jouer l~n r61 p
~c service".
Ce~ ~'ill~;es co~~nrtent tous dr~ services ~udiment~ires
tels qu 1 une école pr-irnaire,
un marché
quelq'Jes uns corrune "lan-
zra ou ~_'.·'.:'-
\\.... 'l::"C_+-_a
_
posse'dent
June
.
.!:"'l-r=..:r·,....,"='-~-:::.
";'l. -'- -'-,
.I.~ _
-"- c
r'''::-'':cr"r.-
~".L _
.... - '
- .
"""'\\~r
. . " . .
(-.('"'';::
.. ~ -
-
-
....
' - 1.:,·
, • • •
gieuses.

14 3 bis
Les fonctions culturelles caractérisent certai.ns d'entre eux
mosqué"
église
(Blanfla).
Au total,
certains villages centres tels que Hanfla,
Bonon pakouabo,
Konéfla se a~tachent des autres.
Selon la dé-
0<
finiton de A.
Cotten
(op.
ciL\\
ils peuvent être assumilés à
des centres serni-urbains.
Af~n d'obtenir de pll'3 areples pr6-
cis~ons, i l importe de les distinguer.
Dans le s~cteur septentrional, Manfla reste une gros-
se bourgade rurale qJi est domirlée essentiellement par son mar-
ché.
Ce centre semi-urbain possède quelques handicaps.
Il est
situé en retrait des grands axes routiers et dans une zone peu
productrice de denrées agricoles d'exportation
(caEé, cacao).
Par conséquent une telle sit.ua~ion n1incite pas 19s COîillTlErçaT':"':s
à
s'y installer.
En revanche,
les villages-centr~s localises ~3ns le
secteur méridio~al b~néficient de certairls avantases.
A l'ex-
ception de Pakouabo 1 qui est en retrait àes gra~ds aXes rou-
ticr3 les autres centres semi-urbains se trouvent sur les prin-
cipales artères bitumées
; Bonon est situé sur la route de Da-
loa-Bouaflé,
Konêfla sc t~ouve Sllr l'a~e Bouaflé-Abidjan, via
Yamoussokro.
Ces localités bénéficient ainsi d'un environnerne~t
favorable,elles
se dressent au centre des plantations de café
et de cacao.
C'est ce qui explique
la présence d'un très
grand normre de wagasins de stocKage üe C25 p~oduits~
Pendant
la traite,
ces localités deviennent très animée!J
Il n'est donc
pas étonnant d'y constater l'im?lantat.ion dE: petits conunerces
(chaîne PAC,
chaîne AVION,
JIDECO).
Depuis
la
crêation
du
barrage

Kossou,
le
village
de
Pa k 0 u a b 0
se
[r 0 u v e
cl ans
un
Il cul
cl e
sac Il •

144
On a pu remarquer aussi à Bonon,
la préSCJ1Ce de com-
merçë:nls Libanais,
éléments catalysL.urs d'un COJl1.lilCrce prospère.
On trouve égaleillent dans cette ville des services rares, notam-
ment Ulle permanence d'agence ~ancaire.
En définitive les vjllages-centres drainent une po--
p~laticn de leurs pays ruraux respectifs, mais les éclla~ges
avec les différents villages sont à sens unique.
Les villa-
ge0i~ fréquentent ces bourgs ruraux • soit par le biais des
enfants
scolarisés,
soit éventuellement pour des
soins médj.cil~X.
Mais la principale raison de leur déplacement réside dans la
présence du marché.
Malgré cet embryon d 1 lnfr3strllcturc , les
vil!2.[~s-cen~:·e
pri~cipaux de Bonon, ~onéfla r~s.tent aussi des gros30s hourga-
des rurales.
Le prernj.er,
Bonon représer1te la plus grosse aq-
-
'-"".
glomération semi-urbaùle
(J l
014 hab).
s6n êrectioI1 C~ sous-
préfecture
lui aurait permis de devenir un centre adminstratif
importarlt con~e Gohitafla.
.
l
G:Jhit2.:2"lé'-
C~-.sf··lieu (idmi:listrô~if
La deuxième sous-préfecture du Norè doit so~ rang a~x
décisions aàministrativ~s et politiques.
En dehors de cette
fonction administrative,
et de
la fonction è.e marché,
les autres
infrastructures demeurent à l'état embryonnaire.
Gohitafla regroupe des éco]~s. un dispensaire. quel-
ques maisons de commerce
(5IDECO - CH1,INE AVION), quelc;ues ril-
res entrepôts de stockage de produits agricoles d'exportatio!l.
La ville se distingue également des a~tres centres serni-urbains
par son 2norme illarché historique de renommée régionale et natio-
nale.
Chaque scmaine il peut rassembler 600 à 800 personnes,
et reste ainsi un des 4 grands marchés du départeme~t.
Nqus
n'avons
pas
de
chiffres
exacts
relatifs
au
taux
de
croissance
moyen
annuel
de
Cohirafla
et
des
a~tres centres
semi-urbains,
mai~ selon les rellseicnernents obtenus,
i l
est
lêgêrernent·
sup~rieur au tau; de croissnnce des zones
rurales 4 Jo
à
5
%.

145
Néanmoins J
comme dans
le~ au Lres cen-t-_rcs ~~cmi.-
urbains,
j,ci,
la part de la population rurale reste important
(
.
. enVlron les 3/4]
Gohitafla ne peut donc pas être considéréE
(;omme une ville à part entièrê.
Le terme gros bO'Jrg rUI'd.l,
oc centre semi-urbain
lui convie~t mieux.
En résumé,
les Ce'l1tres semi-urbaiIîs CODsti·':-.uent 2..2
trame inférieure du réseau urbain régio~al. Lelte étude nouS
a perrni.s de noter l'importance d1llne fonction e~:s:~ntie]lc
le marché.
Elle nous a amené;à découvrir
le dynamisme des
centres semi-urbains forestiers
(Bonon,
Pako\\.~abo, Kor;.éfla) J
tandis gulon observe U~e certal~e léLhargie des aggloméra-
ti0ns situées en mj lieu d~ savar:e, (Drohoufla;
et à un decF_-é
m~indre, Gohitafla).
Gn risque de retrouver cette di~él:En­
ci{}ti:J:J au
sein des
villes ssccnàai:res.
ColTtInc:1t
S~ prés;:;Ltc·~·
en rêalité
les villes régionales
les plus
importance~ ~
Selon les dcnn60s
statisti.ques 1
les 'filles s('~-
condaires sc caractérisent par un
taux de croissance illOVe!l
qui oscille autour de 12 % pour les villes forestières coc~e
Sinfra et Sou2flé 2
;
pOClr
les villes àe savar,e cormnc
Zuénoula,
i l atteint seulement 8 %.
Ministê~e
de
l'Econo~ie el des Finances et du Pl~n !980-~
1a Côte d'Ivoire
én
chiffrés
-
éditiûn
remQ~iée -
Socié~~
Afric2ine
è'Edition -
Paris.
2
Sur
le
plan
~atio~al, Bouaflé f~t~e dans
cette
catê~orie
de
notre
étude,
nous
avons
disLill~uê les
chei-lie~ je
sous-préfecture
(Zuênoula." Sinfraf du
ce~tr~ urbain pr~n­
cipal.

146
Tableau n° 10
LA" POPUL~1'10;!
DES
~/ILJ,PS nr! r~YS GOURO
Bouaflé
1
IsinfrQ
5
500
~UénOUla
4
500
D'après
Sources
N inistèr9
de
1. 'fê.-
conom~~
des
fil1anccs
ct
du
plan
(direction
de
la
scatistiqtle)
Ce tableau l~ôvèlc une nette sup~rioritê des vi.lles
forestières
au d~trimen~ des villes de savane.
Un autre
élémcpt.
retient notre at~ention : le taux de croissance similaire de
Bouaflé et Sinfra.
L'anaJ.yse suivante nous amènera à connar~re
les raisons de
ces similtudcs au niveau d~s vj.llcs forcsti.è--
res ou de cette disparité des deux ~ilieux écologique3.
Des
études
sur
les moyennes villes ont [té e~treDri.­
l
ses pour 44
localités
-
de Côte d1lvoire.
~iais, i l n'y
a
que
deux cer~tres urbains du ~0~artement de Bouafl§ qui
y
figureI1t,
./
i l s'agit de Zuénoula et Bouaflé.
Pour illustreé nos propos,
nous retiendrons donc Zué-
noula comme vill~ secondalre.
Nous
tenterons d'étûdicr à2 ma-
ni ère succinte la ville de Sinfra à
l'aide de quelques rensei-
gnements
él)à.rs
(octenus à
la
&lus· iXéfecture) .
Ministère
de
l'Economie
des
finances
et
du
Plan,
1979,
préparation
du. plan
1981
-
1985
(SCET
-
Ivoire).

10
ZuénouJ.él
La ville de ZllénouJa est située à 71 KIn au Nord de
Bouaflé et à 396 Km d'Abidjan.
Elle se ~rouve au carrefour
d'u" important axe routier qui relie les villes méridionales
Abidj~n-Bouaflé à celles du Nord: Mankono, Séguéla, TingreJa.
Depuis la création du barrage de KOSStltl,
le cen'.:r.c·
urbain est isolé de la vj.lle de Bouaké.
I l y a eu une réduc-
t.ion importante du trafic sur ce -cronr;",-rnr
:;aus&e pa.::-
:.a ~)~.stè
qui mène à
Bouaké via Béoumj. se révèle peu praticablt2. (fiS· n() 30
Rn dehors de sa fOllction de carrefour,
Zuénoula re-
group0 9 286 habit~nts élvee un taux d'2lccroissement moyen annuel
ce
Par rapport aux villes foresti6res ce tau:~ de;neure
faible,
cc faj.L ~0S111te d'url phénomêi10 démographique,
propre au
villes du secteu: septentrional.
Pllênomènc probablement lié a
l'exode rural,
plus acccntl!& dans ces secteurs.
Quant à
la population urbaine 2.cti-,/c,
elle comprenL::
5 690 personnes dans laquelle le secteur primaire occupe 18 t
des effectifs.
Nous n'avons pas de pr~cisions sur les emploIs
réels du secondaire et du tertiai~e l
~6anmoj.ns, ce faible
pourcen~age du secteur primaire 12isse supposer l'existence
>
d'un secteur tertiaire e~ à un degr8 moind)-e d'un sectetlr seCOn-
daire prépondérants,
Queique promise au rang de pr&fecttlre depuis
19 7 9,
Zuénoula conserve encore S2 structure
orig inelle.
Elle regrou-
pe plusieurs servic",s administratifs dans le tableau sui.vant
:
LIe n C] u Ete
cl e
J. P.
Cha tau
(] 9 7 6 . H in] S L (2 r c
cl u
il l d n )
f.] i. l e s u r
lc~ ~oncticnc
~2condair~s et terti2ire~ n'existe ~2S 1)0U~
125
villes
de
notre
domaine.

148
l';:?e de
-----11
, ~~rvices
Services
Publics
Service s
:~3La-puhlics
1 Ninistèrc
de
tute11~ .
----- -----1
Hinistèrc
de
Il intérieur
Sous-Préfecture
!
1
1
- - - - - - - - - - - \\
Hinisl:ère
de
-
A. V . 3.
-
C.I.D.T.
1
l ' agricu~_ture
D.N.P.R
-
S.A.T.M.A.cr
li
i\\
SDDEI'R!
_.
SODESUCRL
1
Hinistè.e de
1
1
l'Education
.lnspec t ion
1
nationale
primaire
- -
!1
1
D'dprès
SO:J!:ce
: M inist:.è.::c
de
l'Economie
des
Finances
et
du
?12~
S.C."E.7'.
-
I v o i r e .
Ce
tableau donne une idée des services admini~lra~iis
o=din2ires
qu'on peut trouver à ZuênouJ.a,
on note
l'importance
des services para-public~ du Illinistêre de l'agriculture.
Le
rôle primordial de l'agriculture dans ce secteur et ailleurs
justifie une pareille multitude de services.
Par ailleurs,
dans le domaine scolaire les deu~ pre-
miers cycles existent dans cette ville.
Le premier cycle d'en-
seignement est com21et.
Les
6 écoles priQaires comportent S2
classes,
avec un effectif de 2 445 61tves, que dirigent 52 mai-
tres.
Une extension èe douze classes 12S I · prévue.
Le sec:ond
cycle comporte essentiellement un collège qui a été créé en
1977.
Il abrite 447 élèves ~épartis dans 8 classes,
une dizai-
ne: de professeurs assurent les cours.

148 bis
Du point de vue san lé publique,
Zuénoula abrite des
services médicaux:
hépital, IFaternité, dispensaire.
Sur le plan commercial, d'une part on y trouve
cos
maga,;ins d'article courants
IPAC,
AGRIPAC 1 - chaine Avion -
SIDT~CO
magasins de lLbaf'ais) ;
~Iautre part J.e marché aCCL-
pe une place de choix ~ Zuénoula.
c'est un ma~'rh5 co~vcrt e J •
permanent dont le jour d'affluence a lieu le samedi.
Cette activité qui date de l'époque précololliale
conserve une renon@éc historique
une t.elle situation :lro_
vient du CO]iEl1erce intense è=. la ~olonisatio~l.r'1ais nous eXdr.~':-:-,e~:-=
Cpr+-a.1ns
'lspec+-s
l'~ '1"

I l
-
~ .....
, -
~
1

. .
-
-
....
-
L.-
.......
u!,e ~':'rCl_ '2
":O.rl.--:e ' . '~ë.:.l-ânge
caIlS

cna-;:JJ ::.~';
rclati~ :.la CistTibutioc.
E~fin dans des villes second3i~e3, l.a fonction barl-
caire occupe un8 place appréciable ;troi~uccursales de b~n~~e
sont install&es dans cette ville.
(BICTCI,
SGBCI,
BNDi\\).
r'j.;)~­
lement la ville cannait un r~g.J.in d' ac:tivités commercialE:s c~;~-
puis,
l'installation du complexe'sucrier dans Ull cn~ironne~en~
tout proche.
Quant aux activités secondaires propres & la ville,
elles sont réè.uites.
Il n"y a pas d'établisse!1',ents ir-dustric,ls
importants à
Zuénoula en dehors du complexe sucri2r
une trant.aL11e de kilomètres au nord
de la ville.
Il ne fait pas partie intégrante de la ville de
Zuénoula.
Mais pour l'instant,
faute de 10gemenLs s~r le
chantier, plus de la moitié, du persor-~el habite ~n vil~~.
Dans
le
nord,
la
fonction
de
cet
orga~lslne se
liffiitait
â
la
vente
du
poisson
congelé.

149
Par con-:.iéquent,
la présence de nouveaux conSOinnL2 teurs [Jeu t
être bên6fique pour le développement 6co);omiquc de la ville
COlrone nous
le verrons.
(Troisième parti':',
Chapitre III,
ti~:r",j
Pour conclure,
la population tertiaire et secon-
d'lire forme un marc;'é de consommation potentielle.
Zuénoula
devient ainsi un des principaex ccnt.res de c.)Jl,.;o:rn.':1at~on (iu
département de Bouaflé. Mais compte tenu de
SOn
faible taux
de croissance moyen annuel,
quelle est d'une par~ sa place
r6011e dans la hj_êr~rchie des villes secolldaires 6tudiées ?
D'autre part, du point de Vl2e
infrast:ruct.llre,
Sintra a'Jtre
ville secondaire possède t-elle les mÊmes aVDntùges ?
Sintra
Sintra :est s~ tuée e:--: milieu foresti.0l- à
1~0 Km Clt2
sud de Bouaflé et à
environ 336 YJl'. d'l,bi::Jan.
L''lbsence
d'enquête co@parable 5 celle de Zu6noula ~e nOus perm~t pas
de donner autant de précisions.
Sur le pla~ démographique Sinrra se distingue de
Zuéncula p3r un taux d'accroisse~ent moyen non négligeabie
12
%.
Dans ce centre urbain,
on trouve la quasi-totalit2
des services rencor.trés à Zuénoula.
Grâce â sa localisatj_on en milieu forestier,
il
présente un autre aspect propre aux villes mérj.~ionales.
Ainsi la fonctiun d'entrepôt pour produits agricoles d'ex-
portation y est plus accentuée,
situation qui favorise l'ins-
tallation de commerçants Liba"ais e~ ')im.la.
La vEle

)SO
est certes en retratt des grands axes rOlltiers,
ntais de-
meure t~utefoj.s animêe.
D'une marlière inclirecte ce d"'na-
rnisrne est
lié à un hinterland,
richl? en cultures de rente.
Dans ce cerlLre Jrbain,
le secteur
seco~rl2ire a
tr,lit aux scieries qui
sont situées à
l'entrée de
la ville.
Grâce à un taux de croissance moye_·' a~nue]_ ae la
pc'pulation et d'un secteur tertiaire plus diversifj.é,
Sinfr2.. distance Zuéncula.
En matière de rnvJ.t.2ill';:~[JeTI-l-
. .311ifl.'C1
dépe!1d davantage de SOn hinterland. Mais nous examinercns ce
problème à
tra\\·Ters
les caractéristi.ques de son lTIarch0,
POLIr
conclure,
ces deux vj.ll.es écoJ.ogiquement
di~-,tincles! co!nporte!1t àC's similj.tucles qui
pn
ront (:C5
vilJ.cs notables du département.
En raj.son de
l'irr'~ort2tlCe C~
secteur,
tertiai~e, et ~ un degr6 moindre dLl
secte~r seco~­
daire,
elles dépendent des centr~s de consoIT'L:'nation.
Pa~ c8::-
séquent .ils rcprêsent0nt des marchés pote~tiels pour les
produiLs vivriers.
Néanmoins,
ces vil~_ps reste~c des cen~res
urbains secondaires par rappcrt à Bouafl~1
2ss1om0~ation
urbaine ayant l'avantage d'être un chef-lieu de département.
3.
Les principaux centres ~rbains
le rô:Ce
,~c B2uaflé
La ville de Bouaflê,
capitale ~u pays Goura,
doit ses privilèges â
de nom~reux f2ctcurs.
Frincip21 centr~
urbain du d~?artement, elle possède un avantage remarçuaDle
sur les autres villes notamment sur ~infra, à savoir sa
position de carrefour.
En effet,
Bouaflé se J.ocalj.se sur un
è€:s
ST?T'J'-'C';-- ......;··:,:::i5 ..•. natiun~Uxi
i l SI? ·;i-t ~e la. route bi tumée Est-
l
OUEst.
PIJt:: s'.-t: ,sitn2e
:5.
82 km àe Dalo··,,
à
~9 '-IT. rl e Yamousso;-::((
et :. 325 km d'Abidjan.
M2.is n':'us examineror.~ ,est autre aspect t

151
'.~
problème L1ans l'étude consacréE: aux transpo.cts.
(Deuxj ème
Partie,
Chapitre Il, Ti~tre II).
Sur le plan démographique,
la \\tille a pris une
certaine importance au cours des années 1970.
Le -Laux moyen
anruel de croissance Rst de 12 %,
selTIblable à celui de Sin-
fra.
Comme ?our "-a plupart des chefs-'-ieux d(~ 6épart:emcnt,
son 61evation au rang de préfecture (1970)
peut
expliquer
un tel d§veloppem~nt.
Mais la raison esssntielle e~t li6e
à
sa situation en milieu forestier.
Une étude relative aux emplois urb2ins n8~S dc~­
ne liII apprçu de
la répartition pa.r secte'J!:' à'acti"Jitês.
Tableau nO 12
EMPLOIS
UflBAINS-PAR
S~C?SU~ i1'ACTIVI1'~ 1979
1
1
i __
T YP e
ct e
sec t e u r
N_O_'_l_b_r_e_o_ct_'_e_rL_q_l_'ê [ ê S!
s. Primaire
1
351,
i
20 7,
I
~_
1
s.
1
Secondaire
108
16 :1
1
S.
Tertiaire
4 457
64
%
TOTAL
6
919
100
Z
- - - - - - - -
D'après
Sour,~e
M inistèTc
de
l'Economie
des
Finances
et
d:l
Plan
SCET
-
l Foire
Le domJ.ine primaire
[20
%)
L~2flète
le caractère
rural des villes ivoiriennes qu'on constate à tCJUS les niveau~:
Les
(20
%l
de ruraux ne peuvent pas satisfaire les besoins du
reste de la population cantonnée dans les fonctions secondai-
res ou tertiaires.

152
En effet,
les activités secondaires y occupent
une place particulière <-i6 %) •
Il
slagit esscntiel12illent
dll personnel de la brasserie Solibra
(500
personnes)
ct dCln~j
une
moindre mesure,
des :3.ut:r-es branches
telle Çl."!.A
la s:::iQrie
(l~n personnes)
et des secteurs agro"-industriels
<~oulange­
rie 5) •
Quant au secteur tertiair2,
i l en9101)e 64 % des
envlois url)ains de
Bouaflé.
Cette situation con 0 irme le
rôle prépondérant de ce secteu~.
Les données
résumées dans
le
tableau n::> 13 perm-?_i.::-
tent d'avoir une
idée des
types de services qu'orl r2r1COt~t~e
à
B~U2.fié.
TabJcau n:J 13 F.':T'·CIT'.',{:.Y
sr,7VIC~··.~ ~.:-j-·I.:.:TST!:'i"'TI.r'S .r:.: D.'!:J~,rLG·
... _-... _..,,---------~.-._~------~--"-
~~erVlces
H~ni-
~
Services
PUblicsl
Services
P
tere
à2
-.........
'
tl~t~ll~
~
----,
--~----~-
Mlnlstcre
de
Préfecture
l'lntérLeur
Sous-Préfecture
-
1,
centrJ:l€'
Ministère
de
Trésorerie
f
1
1 'Economie
et
des
déparccmentale
E. E. C. 1.
Firances,
du
P 1.::. n
1
" - - - - - - - - - - "
Nicistère
cie
Subdivision
~
i\\ . V . B. ,
C . l " D " T . , 0 \\ ," ;;
l f 1\\ g rie 1..1 i t U J: e
départemenc.8 l.e
5A nr,IC l ,
SOOEFL:1.
~I i Il i s t ère ci el' Edu il "S 0 e c t ion
~ -
caL ion
n J_ t ion fl l F·
P ::- i fi air e
-~
Hinist2re
des
t ra- (SUbd iv is ion
vaux
P"blics
(TP)
,départcmenczde
,
-
Ninistère
de
La
Minl"stère
cl (~
r nal
1
justice
-
1
la
IPoste
vétérinairt
product i.on
animal e lc1épa r. t cmenta 1
-
,
SJurce
idem

153
En dehors d~ ces principaux services, d1autres
non moins importants y
sont représentés telles que la I:Jostc::,
l'!nspection des parcs nationaux,
la subdivision de la gen-
daLInerie.
Finalement,
Bouaflé regroupe la quasi totalité des
services publics ou para pubJ_ics présents dans UYI dêpa"te-
ment.
Dans le domaine seol_aire,
on troll\\re
15 écoles pri-
maires avec un total de 8 461 élèves et un effectif de 97
maîtres.
Deux collèges et un lycée moà2rne abritent 3 61~
élèves et 112 professeurs.
Au niveau oe la santé publique,
Bouaflé co~rorte
un hôpital doté de différents services ~lêdicaux et p~ra-D§­
dieaux
: rnêdec~nc générale -
chirurgie - Daternité pédiatrjc-
service dentaire.
Des services privés comme
les banques
possèdent
des succursales:
BIAO -
SIB -
BNDA -
SGBCI.
Quant au cOffi.'1lerce,
Bouélflé abrir..e un grand m~rché
situé au centre de
la ville.
Il s'agit d'cn emplùCemi21H: de
"fortune" qui doit être déplacé.
Le marché est certes quoti-
dien,
mais i l existe un
jour d'affluence
(lllndi).
En dehors
du marché,
Bouaflé possède des mùgùsins de COD@erce chaîne-
Avion -
P.~.C - magasins libanais.
AGRIPAC -
SIDECO.
Cette analyse montre
l'importance
croj.ssement ~em2rçu~1IE, mais é~?lement l~ ~ôJ? ~'1 m2r~hé.
'rous ·ces critère:; contribuent ~ (J.cr.n~r ~~;'.2 E:2.:c:::.icul(1!"it<::
::>1'..
chef-lieu de ~~~2=tr~~nt, mais à âugv2n~er aussi lE~ relations
villes-~~~~agn~s. Ainsi l~ ville devient un débouché ~cur 1~

154
campagne immédiate et lointaine,
un marché de consonuna tion.
Pour conc211re,les critères retenus pour les vilJ_es
~ans le contexte du domaine,
dêbouche~t sur une certaine
hi6rarchie.
La demande des villes sera fonction de différents
fa....,;teurs précéderrl...rnent ci tés.
Aussi 1
on aura Uï10 demande (-;rn-··
bryonnélire de la pa.rt des ce~ltres semi-urbains 1
des exig(':Ji·':E.'S
moyennes ac niveau des villes secondaires ccmoe Zuénuula et
Sinfra,
enfin des besoins relativement importants pour le
chef-lieu du dép"artement surtout.
Mais les villes du èépal--
tement constituent.-elles l'unique débouché de la campagne.
Ayant une position géographique p~ivilêgiéc au contact,
fo~ét
savane bé!16iiciant d'nne population,
active
00 pr~do;lli~e
une colonie importante d'allogènes,
le pays goura constit~uc
CQ'.lc,.l.e nous
le verrons plus loin un attrait pour
les vii12s
voisines.
En 2ffet,
des études ':)nt révélé le l-ôle reméir::jli.2;);C
du départe!neilt,
e~ matière de produits vivriers.
Par exe!~Dle
la régjon de Bouaflé,
sans avoir une production très éle~ée
de maIs
(11
000
t
en
1972)
sce t.rouvai t
à
l~! tête (les expûr-
tat~urs. De nos
jcurs,
la sitl12tion reste
inchangée.
Mai~
nous eX2mi~erons cet aspect dans le contexte de
la distri-
bution.
,
2.
Dans les dérarte~ents vcj.sins et lointairs
Sur ce plan,
il faut distinguer deux types de '!il~ec
des ville..:; 21 croissance mod6rée ccrmne Bouaké,
DaloCl,
à ur: de-
gré moindre Séguél2 et Mankono ou des villes ~ croissarice
rapide telle qUE
Ya~oussok~o (tableau n°
14
Nous 6tudieron~
de manièr~ succinte le phénomène des villes à croissance mo-
dérée,
en revanche,
i l
serait souhajt2ble de s'attarder sur
le cas de Yamoussokro.
Ce
tablean précédenooent cité nous
per~ettra d'illustrer nos propos.

155
a;
villes à croissance moè~r6e
Ces villes se caractérisent ~3r un taux ~e crois-
Si:;lCe moyen an;ouel, ·modéré.
Au sein de cette catégorie i l
faut
distinguer les villes du centre~ et du mil.ieu forestjer,
des villes situ<':es au nord du pays Gouro
(tClblcau nO 18 )
Le tableau r~vèle un taux de croissance ~oyen ~J-irluel~o~6r(
Ce taux
oscille
entre
5,68 % (Daloa)
et
7,50 %
,
(Bouaké)
Parmi ces chiffres extrêmes,
~ous trouvcns Jes
villes comme Ga.gnoa 7,25 %,
taux relativement proche c1e celu:
de Bouaké.
En revanche,
les villes voisines sit~èes d~ns le~
départ<::fficnts septentriDr..a'~lxconnaisscrl1:' un iailjJ.c;
taux de
croj.:=:-
sancE' moyen annuel,Mankono 1,72 6,
Séguéla 3,50
%.
Enfin,
les régions lointaines telles que Karhogo
6,55 % et Dabou 7,72
%,
se particu}.arisent jJar un
taux de
croissance moyen annuel notable.
Une première constatation du talJleau rêvèlc des
taux inférieursâ ceux observés ~ans le département §tudié.
Les taux les plus ~lev6s correspondent plut5t au taux de
croissa'1C2 moyen annuel de Zuéno'_1l2.
Tableau n° 14
LA
POPUL~TJON D~S
DFPAhTEMENTS
VOISINS
E7'
LOINTAINS
PAR
ORDRE
D'l'NPORTANCE
D~C20J,SSAN~'~
EN
1975·
~ A n n é e
Tau>:
de
Cr 0 i 5 san c c.
t-l0 yen
1965
19ï5
Vllles
Annuel
(en
%)
1
Bouaké
85.000
175.264
7 ,50
Da10a
35.000
60.837
5 ,68
Korhogo
24.000
45.250
6 , 5 5
Yamoussokro
8.000
37.253
16,63
Séguela
9.000
12.692
3 , 5
HankollO
5.500
6.524
1,72
- ~ - - - - - - - - - - -
Source
Ministère
de
l'Economie,
des
Finances
et
du
Plan.
La
Côte
d'lvoir-e
en
chiffres.
edit.
1980-1981
(entiércment
remanie)
Soci~t~
Africaine
d'Eà,ition.
Paris,

,
156
Au total les différentes villes précjtées compor-
tent comme les centre~, urbains du domaine étudj,é un secteul'
te r~, i a ire déve loppé par exemp le Bouaké.
Le secteur secondai-
1
rp demeure également irrlportant [Jour. des vj.l:-e comme Bouaké
La plupart ..lu temps,
la quasi popu13tion active est
surtout composée (l'une importante colonie
Let1 ;~
ju_'
présence da~s ces lieux demeure souvent. a de? fonctior.s
administrùtives, cu co-::-~.crci2.1_c:; e.:~eTl,ple. CJioula.).
De ce fait,
pour satisfaire a
leurs exigence~ al~-­
mentaires,
les vilJ_es d'adoption e~trctien~erlt des rapports
privilêgiés avec J_e damai.ne 6tudié,
pour les m0mes raiso~s
déjà. citées.
OallS ce contexte,
la vi.1Ie voisi.ne de ZuérlOtl}.3
conserve des relations mercantiles avec l~s v j J.les vo-i.-s.lr10s
1
de ~lankono "t S~9uéla
reJ.ation datant de
1 1 6poque pr2col:=J-
,
1
1
nla e
. corrune '-:OUS le verrO;-IS,
la pr2sence effective
mercants venant des villes d[~j5 nonunées, demeUl~cnt 3rpl.-éc~~-
ble.
Enfin en matiêre de ravitaillement Bouak6
, grand pôle
régional. étend son ii1fluence
jusqu'au pays GOt::~o. Teules C05
villes représentent donc des marchés ~otenLie}.s de conSor11.iD2-
tian intÉressant.
Mais le cas
le plus signj.ficatif ,
parmi les villes
,
voisines du pays Goura reste av~nt tout l'exemple de Y~l:lallS-
sokro.
Koffi
CA)
1978 dynamique de
lrocc~~ation de l'espaçc
ur bai n
e t'l' ·-li r b Cl Î n ci c
Bou d R1. é ~ 1;' h è s e de Doc t 0 rat Je c y c 1 e
Marches
dE:
la
cola,
l'époque
précoloni.ale,où
le s
COITl:11e!:"-
çant3 des
rêgions
de
Ségllêla,
MankoIlO
vena)lt
sc
ravi~ail-
1er .

157
En Côte d'Ivoi>:e l'czcIT'ple de
Yamoussokro j.llustre
biel,
le
tYPA de vil le qui doi t
sa I1c,iSSanc0 et sa. renommée A
Ul-) perso11nage inf]_ueG~. En effet,
le "village"
11atal du Pré--
sident de la République connait depllis quelqLl~c ~nnCes une
croi~;sance urbaine vRrtigineuse.
(12
% en
1979)
Sur le
plan démographj.gue,
la popuJ.ation conl1ait un taux de
c~ois­
sance moyenne annuel remarquable
(lG,G3 %).
Mais,
avant d'~tudicr lE~s c2ractéristiqll2s ~e y~-
mous.::.;~:)kr'_)1 Url bYE::: l-c.ppel ]-listo::.:-ic.:lJ.c s' élvèr-e ~1èc·.::-'ssa.Lre.
Selu;1 t-""I...
C:ottcn
l
la ville de. YaP.1ousso}..:ro cor-:...'TIC
les 'iil1es
de TOUTI10di,
Oa102 et Bouaflê ont bér:éficiê de
l'essor ~u
truflc routier.
Co!n~te C2GU de leur situation privil.igiéc,
au c~lr~efour des routes importartes,
ces
localj.t6s llrbaines
aVd.ie!lt les ~êmes atouts pour devenir des villes nC~2~les.
villes peur les ~aisons déjà ~voqllé2S, à savoi~ la pr~sencc
dlune personnali.cé
três influente.
I,e ~oids esse!l~iel de =c
facteur
sernble 6~re la base unique
sur lesuel rcrnsc
llesso~:
de
la ville.
Depuis quelquEs années
J.ô ville ~c Yamoussokro
slagr~ndit et constitue un pJ1énomène particulier de dévelop-
pement.
Co t t e []
( ri . ~·I )
l'fA R. eUE R;.. T
(Y.)
9 7 5
-
1 a
:Tl l
S P
P. n
p 1.;1 c e
cl ë
ci,~ L' :.::
rés e al: x
ur b .} j n s
a. f l :L CCi -i n ~
C am e r 0 U:;
~ \\... ::.. 0 te cl r 1. v 0 .L r e -
Abidjan
lCT
-
puoli l:ltion
provi saire
32
p.

l se
Du pain!
de vue d~Inographiq~le, on
au lnê!nc phê~omè~e
(tôbleau nO 14 ).
Cct~:_e cro.i.ssance est due en Y)~Ond2 pill~tie au
a~veloppŒnent accru du secteUl: tertiaire.
Pour une plus grallde clarté de J.1ôtuc!s,
i l iTllporte
de regrouper les dif!6rents types d 1 il1frastrl!cture.
Sur Je plan
administratif,
YailloussoKro ahrit:.e
prél-
tiquerncrot
Id
qua~~i-total.ité de;.; sc.~-ViC0:; pû.bJ.ics 0 11 :),:::.ra-
Dubl:i_cs~ Les sociétés d'encadrement cc'Hune Ilf>...V.B~f la S),\\Ti"l;\\CI
' - - - - - -
y ont 0galement lIn siège. Du point de v~e 2nscj.(Jnemcn~ cette
ville tC11d â devc~ir une des ~rinc~pal.es \\-i1105 du P2YS.
Ues
strllctuces scolai.:_-c.s existent 2.
t.ous
les n.iveaux
&colc.s
primaires,
secondaires,
grandcs §coJ.es (ENS1P);
i.l
est &qale~or
~Sc·
qUe
\\.-J_O!i
-le

d']:::>
ep .c,-ccr
11'-'''S-
_
,-:",'1,1\\,
': 1
--'---
"!'."'Si-:':'.2
_ ~
_~
Sl..lr le plan CO:ill",cJ::."cial,
cett-:::
fC:--~ctlon q!~.i tJ2:-;i",c:,:,
de prendl:e lc
"pouls"
d'une villc,
OCCl..lpe Gne plac~ ~rimcl~-
dialc au sein de
J.a capitale des
Nôr:c:fo!...'<:?
De
n·:_J;rijr.e~:<: ~ncr;2-'
sins dG COIH.tnerce
tenus par des Eurcp0ens
I,ibanaia et Di.oL12
l
traduisent le dyn~~lismc relatif de J.a ~illc.
Le ~arch6 quoci-
dien regorge également ~e produits vivrje)-s venuS des dif-
férentes
r~gions lirnitrophes.
1
A. V • B.
Au t 0 r i [é
ci e
l 1 :\\ III en a f, e me II [
cl 2
1.J
Val 1 é e
ci u
B<:111 '.2 2 i~. cO
2
E.l'.S.A.
cole
Nationa]e
Agronolniqlle
E.N.S.T.P.
Ecole
N2cionalc
Sl!p{[iciire
des
Travaux
Pub!~c
LN. S.E.'!'.
Insticut
N~,tional 5up~rie~r de
l'E!lSelgIlcnlen:
Technique.

... .... ,-.'
'
IS')
L'infrastrvsture d1accueil est qtlilSi cornplête.
o~
y trouv0.J.n no.mbre import.ant c1(~ relai.s.
Il. existe 6S:ilement
de grùnds ~)ôtels not0ITl.l1ent l 'Hôtel le pré~~;j~ent.
LI instoJ.la-
ti:·n réCel)tc d'un terrail) de golf de rCput[!~ion mondi.ale rc-
f~~\\0 le désir de Yamoussokro d'accéder à un rang de ville
internationc'le.
En
dehors d'Abidjan, l' infrùstructl!re l:Ol!L.i.~re ne
souffre pas de comparaison avec une autre ville d2 ~'int[rieuJ
Tou~es les routes sont bj_tllJ~êes eL êclai_r0es.
La vil~.e de
Yamoussokro se distingue des agglom&ratio!lS urbai!)e~i ~c,i.~in(:s,
par Szl fO:lction de grdIlù carrefol1:l':".
djar) et se dirigeant vers Mal) ou Korhogo préf6rera s'arl-bter
dans ccL-te ville oQ i l lui sera facile de trcuver U~ servi.cc
d'accucj.J. adéquat,
plutôt que d'effectuer ~!le ~alte à 20ll2~~_~'
par exemple.
IJ. en profitera pou 1.- se ravitailler en cêlr;J"Lll":::1;':
ce qui. c:::xpliqu0. la rn:-ofusion de s'l..atio!;s d 'cssej;ce
(ShS~,L,
AGIP,
HOI3IL,
l'EXJ\\CO,
TOT,\\L) .
Finalement Yanlousso~ro, pr§sentarlt tous l~s si?~~s
d'une grande ville va conrl~ft~e un essor p~~6po~~ér~nt.
fait,
elle attire les ha8i tcnt::;
campagrles qui vj_e;~nen~
augmenter la population d1oriçinc.
T~l]tes CES COUCllCS socj_~
les pellVer)t do!)c constitllcr un ~arehé ?otontiel pour J.2 re-
gio" de 13ouaflé.
Si l'accroissement démographiCJue de Yamou3sokro
suit l'essor urbain, cette situation va d'ici peu entraîner
de nombreuses conséquences dans àivers cloElaines,
entre au-
tres,
le
ravitaillc!nent 211 produits vivri_ers des citadins.
En outre la pODulation d~~ 'J'lIages"
"t ,é>
'1
l
..
.....~.J...
~l-U<.:S
(ans
es C2rT,par'jIlcs
~oll:J.~l~
:.~
sin21l1arise
par
une
abser:_cc
quasi-totale
à'lr.-
f :::- d s t rue L u l C
~. 0 tel i ère.

HO
envirOllnante5 d6ploie des efforts afill de satisfaj.re des
' t d'
cL' 1'-'-'-' ,....rn~-..-~-l..... t;cn ·ll\\",~i,.....L;:l...... J-
CJ. -a
ln~••
00\\
~~n~:lcs villaoes,
le
. 1 . •.,-
_~\\!,
.,.~:_".,."",
....
;,
; ,
.. _ .... .,I.. •• '~ •• ,,'_.
,
,",
. .
. - '
surplus conunerc:ialisable risque â1êtrc insuffisant.
'Une pareille situation llêcessj.te donc l'~i~2 de la
campagne
lointéline cr. èenrf.es é'.nrico:lC:~ cOI~estibles. La
région de Bouaflé pou~ des raisons déjA citées se trouve t0U-
te indiquée pour a.lir:h::llter la ville de Yamoussrl:ro.
Il s'en-
sui t
un rnou~:ement. contin·.-:e~_ (le va et Vi211t entrl:~ yaiT,ous ....jf)~~rc
et le domaine êtudi6.
Les sectellrs de Si.nfra et Bouaflé vie:I'1e~t en tôta;
Zuênoula et GollitafJ.a,
2QIleS J.oilltaiI18S,
~ ].'acc~s difficiJ.e
i
cOlltribuent
très peu au ravitaillement de cc
·'village".
Finalement,
12. der::dnc1e
en produits viv!.-i'2rs csL
liée â
la taille de la vi.l].~ de méM8 qu1à la croj.s~ance d0-
mographique
2 n outre YaElOUs3':JKro
sc trou··... e rT:ic\\.lx placée q'_::-:';
les autr~s centres voisins.
Cette si.tuatj.0:1 se résur~e de la
manière
sui 'Jarl te
nombreux ét!:anger liés z: üilC .i.mportant.e
acttvitf tertiaire,
tau}: d lélc-::)~oissement ra,?ide: et, proxi1ni-
tB "d'unerégion pourvoyeuse de dc~~6es ali~~~~tai.l~es d'acc~s
facile.
En matière de ravitailleme~t, cecte étude a révê16
la situatioll privilégiée de Bouaflé,
réglo"
sollicitée par
des villes voisines, en l'occurrence Yamoussokro.
Toutefcis,
l'essentiel de la demande senlble proverlir ~e la capitale na··
tionale
Abidja~.
l.es
acheteuses-grossistes
de
Yamoussokrc
se
r3'!itaillent
surtout
en
~roduits vivriers
de
base
(tubercules
et
racines,
cêréales
ct
~anane plantain surtou~).

BN''Ë
l
161
3 •
La ville ~ vocation natj_onale
L' alJa:Ly se des vi 11es et. leurs besoins en ,'.enrées
comestibles nous condùit ~ ] 'étude de la capitale.
Selon A.
HAUHOUOT 1
"AbJ:djan
peut
Ptr:..:~ comparée à
un
gigi..:._"!écEfJue
CS LC:!"c-:c._

cOl1tinuelleme!lt
eJ~tretenll par
un
hintcrlaJld
agricole
riche
que
les
citadiJls
alJpellent
d'un
nom
curieux
"la
brousse".
L'auteur par cette
formule imagée tradlzit le rôie
fondamental de la capitale dans les relations ville-cam~asne;
rapports particuliers dans le domaine du ravitaj"llcJnent en
proàuits vivriers.
"La
capitale
de
~a
C6te
d'Ivoiz"e
sollicic2
de
pl~s
en
plus
la
contribucion
de
son
2rr~e~c-pays.
T
1
s u f f i t
de
constater
les
~'6niculcs remplis
de
pro-
du i t 5
'.' i '.' rie r 5
qui
? ~- :: ive n t
à
la
g are
d',.1 iJ i d j iï n
pour
se
rendre
compte
de
1 'imp0I":al1c..'C"
des
:'JE'oVinC-?5
dans
le
ravi"taillemen:
d'Ab id jar1".
A.
HAlJfIOUOT révèle aussi
la dépendance de la capi-
tale- vis ~ vis de
son hinterL'ld.
Par ailleurs i l souligne
l'attitude des paysans dev311t ces besoi_ns grandj_sants.
I-j
1
Ha u hou 0 t
( A),
l 9 7 5
1 e r 2. vit a i l l 2 ~ e n t
ci
b ~, J jan en? roc:
T
: \\
L' ~ [ s
vivriers
de
hase
non
import~s."
AI~nales 2e Gêographie -
Universir6
Na~jonale I.G.T.

le2
"L'approvisionnelncnt
de
la
capitale
m00tZ"e
ai!!si
comment
certaines
.:égions ont
dépassé
le
stade
--:"c
proùuction
familial~ pour
aborder
celui
àe
la
spéculat]·on" .
I l souligne également
l'attitude des paysans d<2vû;,t
les besoins g~andissants des citadins. MGis une pareille Sitl32
tian a-t-elle motiv& rOllS
J.es paysans en qénêr~le, Ol1 touche-
t-elle seulement,quelqu0s régions?
Les prodl1its ar~iVP!lt ~e toutes les r~qio~s du
pays.
Le 2entre-Ouest
(Gagnoa,
D~loa, Di.va e~ Gauaf15)
fj.S~:~:'
en bonne position.
Ils
livrent ~
eux seul~ 20 ~
plarltain VCl1du2 à
(fig.
nO
17
h1s) .
POLIr le mals
le C2~tre-Que5t vIent 2~ tête avec ~~
alltres régions r2ssemhlen~ à elles seul.Es SO % du volume
livr-é
à Abièj.:'lfl
[igu~e n° !.7
. Les a~~res proèui~5 ~e h2SC
Enfin,
de n0!]1breux légumes et conc1i~'12;--,;ts prcnli2r.,::~:".·
également de cette rêgion
t6moin,
la réputatjon des 2VOCat~
de Garango sur le marché du plateau à Abidja~.
D~s
lors, C~
comprend le rôle primordial de CEtt~ région et la place qu'el-
occupe da~s le ra\\ritaill.ement.
Les raisons qJi amènc~t
Abidjan à demander l'aid~
de
son V~st0 }:int~(~rl~nri son~ ~i.verscs. D'une pa~t, la régio;:
d'Acidjan ~este dominée par les cultures industrielles

163
70 % des surfaces reçoi v(?nt des plùntcs commerci_21es
lels
gue
palmier à huile,
cocoticJ:,
c-.~caoycr, caféj.cr, hévéa.
(II.
llau!louot -
Op.
ci t. )
D'autre part,
la grande cit~ urbaine se dévclop-
pe très rapidement
Elle acccei.lle· èJne population cosrnopc-
lite
ivoiriens et non
i.voiriells qui essaj.ent de c0nserver
leurs llabitudes alj.lnclltaires
IR migratj.on d'un rural en
vjll~ ne J.ui fait
moeurs CClrme
l'attest9 le
lêlbleau n° ) 5
o~scrvée à Abidjan en 1977.
Tablp<lu ~~o
15
0135 r~·r:. VA T iO:!
R ELl'l T j vr
/, UX il.:,:J J TU Dl:: E .-',:,! ,'.: E N'l ..~ : :..-,_~
% CALCUL~S
PAR
RAPPORT
~
;55
PERSO~~ES
ENC-1ULT2::'S
1Groupe de
!
1
l Prod" i t i F e t li 1 e n t s i C ~ t 0 a _0_'
_
l
prodUi_lS
n2Ll.1nC
rg!1nm"~
~!al1i.oc
1
Riz
1 ~1~1is
1
1
::1.1.
1
Plantain
1
1
1
SOl"g;;o
1
1
1
1
To~al -1__
1
9_6_ _+-1
6_3__+-_69 -I-I~~-~--l
L~~.L-_6_2
J
_ _1_ _
" 1
"5
1
95
i 32 1
6
Source
Ninistcre
de
l'Economiè,
des
::'inances
eL:
cu
Plan.
CIERJE
1970-1977.
~rE',..rolut.i.on ~-6c9nte
des
produits
vivriers
traditic·;7nels
-
rapport
final
-
Volume
2
-
Ahidjan
350
p.

Ainsi,
pour la population prj_se glob31ement,
les
cér~alcs et nota~nellt le riz
viEnn2]~t en tête de~ ?r0~lljt~ vi-
vriers.
Ensuite,
la banane plantain reste l'aliment apprê-
cié par la plupart des citadins,
surtout sous forme d'aloeo.
tandis que l'igname et le m~nioc se partagent équitablement
la troisième place.
L2S
aUl.:.res céréales comme le mil -
501--
gho ssmblent moins consommés par les citadins.
Le
tableau LO IG
permet aussi d'avoi.r une idêe
plus précise des moeurs alimentaires de chaque ctJlnie.
rl'ableau N° 16
OBS~RVA7'ION REL~TJVE AUX
HAB1TUDES
ALIME~TAI~ES DES
DIFFER~NTES E7'HNl~S
(OCT(lBRF:
1? 77)
% caJcu16
par
rappol-t
_
:
Akdn
-
58
PC!
sonnt::5
,.
~~nd6
-
9
pCrSO!lnCS
;
~Krau
-
4
pC.L'50ilnCs
;
volti'Jque
-
7 pcrscnn~s
1
1
l , '
1
Dan
1
1
Hi l
Groupe
1 PCOèuitsi
Pla ~~~;n' 1',,):1,,· .... : ~~3nicc,,1 Ri~i \\h-LCI Sorgho
"
",_~".'LI
l
'
"-,
--,- ~L---
~
:
1
.
i
1
Akan
Tot<J.ux
6
!
31
i
36
1
j51
6
i
%
83
i 53 1
62
j 6)
l a '
10
1
Krou
Totaux
t-;, l
l
,,-
;ZI-31---
35
2
- - 1
%
88
25
1
5
100 1
8
5
HanJé
Totaux
6
- - 5 1 - 4
i
al
6
'
,~
/0
67
56
1
1,4
1
100
68
! 1
1
1
1
1
t-7+--+1------1
Voltélïqu~: Totaux 1,
2
25
2:
13
88! -
1
1
1
Source
i.dem.

FI', N' 17

1
1
RAVITAILLEMENT
0
'
ABID,'AN EN P:~ODUITS
VIV!lIERS
~/L--'-~v-"~
1.
""'""~'""
~
4">
\\
~.
<
~'Z;"'.,...
~'",,\\\\
[OUAi,L,/,--
'-"
\\
A8fliGOcilOU
1

Y .. ~'\\ \\
r7
\\
....'\\~\\\\ f
O,\\lOA
•. •.•••
\\
Il
~~
. ······..·········.\\~\\I
1
DIVO
. ;\\J
,
BID 'AN E:l
1
A .-::===-_.._
-_.~ -
~~,
f--------1
~~
~-==--.:..l' 0
BAN"-.,'i~ PI
[--1
'S
p, 'NTmiS
===i
.
l
~---=---==J
o.
0
ARACH;O~S
l
,

165
Telle se présente la E~tuatj.or1 de
la ville
d'Abidjan, oQ on constate D'le 1~gère adaptat~on des habi-
tants â
la vie moderne et une ~lutation progressive de
leurs habitudes alimentaj~es.
En effet,
le riz devient la
~ourriture idéale en tnilieu urbilin.
Même les Akan qui
l'assimi.lent
à
"la
nourriture
pour
la
vol~iJle"f en COI1--
SOITUllent de plus en plus.
Les ralsons de ces
ch:-:::'llgement..:.s
sont mul tipl(~s
pour le même. prix,
le
ri.z
reV~_2nt moins cher qne
la baÎl0.nc:
plantain e~ l'ignùmG.
Il parait plus économique.
de cette céréale permet de nOl~rrir ur;c
f2.~~ille clE: SJ.X per-'
sonnes
;
tù!1dis que pour
le :;têm'? prix,
12 banane pla:lt2.Lr:
ne peut pas satisfaire les besoins d1une famill.e œoyerlTlc.
Par ailleurs,
la populatioIl urbaine tend ~ ~abi,tcr dans 6c~
appartements oG -la pr6paration 2}:igeaDte de
J.2 b2t1ane D12~rl-
tain "fouteu"
apparaît aJ.éatoire.
I,'2pprêt ~e ce n~2t
nécessite
l r UL:ilj sation d'un l'lOrtiel- c:'arls
leqll'2l 0;: pile
les banan(:.'3.
Par conséquent,
il est difficile ~'apprête~
~.e fOUfOU,
dans un tel type d ' habitntio!1.
Il
faut effec-
tuer une rrép2ra~ion longlle cc h2rassante avant d'obtenir
le plat rc~llerc!lé
ce de vingt à
trente minutes.
Les différentes
remarques tirées èe ces observa-
tions nous arnènent à ~otRr les rQpports existants e~tre les
ville et ~ son taux de croissance délnogra?hique.
Cette étude sur les exigences ~rbaines en matière
d'alimentation,
suivan~ lù population ct les moeurs de
celle-ci,
~'ermet d'orientP": la ~~a~\\~~~~C~ selon les ha~i-
t\\l!~~S f~s ci~adins
contexte d'une agriculture de marct;;,
qui devient ~ar
moment spéculative
En effet,
jusq~'icj., les produits

166
vivriers comillercia.lisés étaient ("':)nsti t"clés uniquement du
surplus et des denrées moins
a.FrrO::::c~.:.:-·~. ~~~y !f:S .~.?r~.GllctC:'U}~.s.
La décision semblait donc
Rr.ir du producteur
cle vendre, cc
"
gui
lui plélisélit.
Mais,
on 2ssiste progressi·\\.(~mcnt à une
~ouvelle orientation de la I.~oduction selon les moeurs aJ.i-
mentaires des citadins,
c'est le cas du riz.
Cette situa.-
tian explique
l'au9mentation des
surfc:.ces culti.vées en r).7.
surtout chez
les Moss~. gui utilisent les bas-fonds.
Enfin 1 11 analy:-;e élbouti t
éga:i.erlent.
él
percev:Jir
dl autres problème~. Sl_'r
12 p~.é:1 dŒmogro.?hique,
la ville.
a'--lgm0.nte plus rapic1enent qu-:~ la calr.p2gne
(8,t.1
%,
],2 %)
Compte tenu des raisons diverses
:
rec11erci~e d'emplois,
ce-
sir de se libérer du joug d?s a6l11.tcs,
J.8S jClllles vi].lageDj.~;
Ol)l
tendance â
émigrer.
Ils vont gJ~ossir aiI13j. le nomb~c
'des citadi.ns.
Si J.a sjtu~il.ion reste
telJq,
elle aboutj.ra
~.
une dem;gnde supéricL:re à l'offre.
Il faucl!.-a y ré':~Lédier en
essayant de
frei!ler
l'exode rural,
maintenir les j~urles ~2~S
le village en leur procura~t des activit6s rurales dans
le~il­
zones d'origine.
Mais nous examinerons cet as?ect du
p~o­
bl.~me
plus loin.
Nous
entendons
par
activit6
s~'~culat1\\'e, l 12ttituc\\12 d~s
producteurs
face
aux
marchés
urb~lUls
l' icl6e
qu'ils
ont
de
produire
davantagE.'
en
vue
dc
vendLc,
m a l s
.J.U::iSl,
leur
ré.J.ctl.on
au
monlent
des
p6nuries
(1977).

167
CONCLUSION
La
r6gion de Bouaf16 renferme d'énurmes poten-
tialités ::elat1.ves au dé," ,loppement de }' agriculture v1.vr1.-
ère _"spéculative".
De nc,nb;::euses raisons l'attestent.
Les
conditions physiques
cliI.1at,
5015,
végétation constituent
des 61émel1ts favorables â
la croi.ssance dlun~ sc~blable
agriculture.
Les caractéristiques d~ la populatioJl
hété
rogénéité
(Gouro,
Ba~ulé. Mossi,
Diou}a)
et dynamisme du
peuplement demeurent également des facteurs appréciables et
nOll négliyeables pour J.1essor des produits vj.vriers.
Enfin,
les vi.lles servent de débouchés au~: sur-
pl.us des denr~cs villageoisos,
et tendent ~ orienter la prc--
duction qui peut devenir sêlecti.ve.
Le pays Gouro dis~ose
dor!c d'atouts réels,
nécessaires au d6veloppenlcllt de cette
activité.
Il j.;n?~rte de savoj.r dR~5 quelles ~esures, ces
facteurs
~ p~io~j
favorables 3l:sc~ceron~ un engoueme~t de li:
?art des paysans et que en revar~chc, d'a~Lres é16ments n'~~­
traveront pas le progrès de cette agriculture.
Toutes ces questions von~ conscituer llobjet de
.l'étud8 suivante relat....ivc à
la proèuct.ioI: et la corillne.::-cia-
J.isation de produits .vivriers.

\\
V
t:
u X l
F:
M E:
P A R
T
I
E
LA PRODUCTIO~
!~T
L~ DISTi~J·nU1'l'ON

·Qk&;
169
L'aIJa1ys-::;'
des
condi,tions
nat:urclles
et
hutnai!lC:s
nous
a
aY.icnée
à
conclu!-e
que
l/~i.re d'2tude
est
[avoT6hlc
r.-'OU
d6vc1oppcment
d'une
agriculturo
vivri~I·e.
Partant
de
cette
r6alit~, nous
remarqtlOlJS
qu'il
e x i s t e
deux
cil~mcnts essentiels A cett:A activit6
1
_
-
0
product.icn
et
la
di-.':!.:tribution.
Le
poysaJJ
doit
cou~~i~ J.cs
besoillS
a1ilDentaires
Je
sa
famille.
·Mais,
s o l l i c i t d
~2r
1 'cxt~[it'u[,
i l
tenu
de
produire
~ga1eme~: pour
les
citudins.
Comme
nous
l'ùvons
souligne,
les
?roduits
'.fjvz-j,::.';
entrent
ainsi
dans
le
circui~ des. ~changes.
Il
importe
alilS~
d'améliorer
la
production,
c t
pa:
ailleurs,
d'organiser
la
distribution
afin
d'obcenLr
de
meilleurs
r6sultuts,
cc
riP
cnIltcnter
ai[]si
cout
le
mOilde
/
producteurs,
intcrnl~diaircs ct COJJsommatcurs.
Dans
cette
p~rtie~
nous
tencerO!lS
d'analyser
les
aspects
caract~ristlqucs de la
prOdt2ctioll
~els que
los
facteurs
r e s t r i c t i f s
et
la
qua!ltit~ produj-~
la
distribution
!lOl15
pel"mettra
de
mieux
comprendre
10
r61e
p.rimordial
qu'elle
joue
dans
l'économie
c"'1S'TicolE.:.

170
Ln
PRODUCTION
VIVRIERE
L'impolt~nce des transactions qui vont s'op(-cr
dépend de la quantité de la production vivrière.
teIlant compte des éJ.fments spEcifiques de ce phfllomène,
qu'cl)
peut établir en partie un modèle de structure de production.
A.
LE FŒGH1E FONCI[;H TRIIIHTIO:'!NEL ,êT SON EVOLUTION
L'int~oductj.an de l'~sriculture marchande a m~)difj.é
les notions de propriêtê
foncièl~e des paysdils.
Toutefoi.s,
,
1
convient de
J.ù
sjtLlcr dans
::;cn contexte ol:ig.i.ncl. a:'in c"! '2voir
une jdée globale sur
].a questiO!l.
1.
Le droi.t foncie=
tradi.tionnel
Il s'agit pour ~ous, d'analyser les pal:ticularicés
de cette nocion
juridique.
Pou~ ce~tc r&ison,
iJ.
faut
Ja
pl~cer dalls son cadre et
enstlite,
essayer de connaitre les
responsab2-es dU" droit fOil'cier.
Enfill ,
i l est souhaitabJ.e dG
voir COrrlIH~~nt J.c drai t
foncier
est exercé a.u
sein de
la carn-
mun3uté vi.llageoise.
Le terroir constitue le cadre dans lequel les rêgl~-
ments du droit
fG~cier sont appJ.iqu~s.
G.
SAUTTER et P.
PELISSIER nous donne de olus amples précisions sur ce terme.
Pour e~x le terroir C5t

171
"Ulle
portiOI]
de
t e r r i t o i r e
appropriée
am6na9~c ct
utilisée
par
le
gl'OUIH·
qu'y
r~side et
on
tire
ses
1
moyeIls
d'existence. Ir
Cette définition
traduit bien la notion d'esp2ce
sur lequel les habitants d'un vi.lIage exercent des acti\\'ités
économiques.
Mais souvent i l faut distinguer les limites re-
lative aux deux termes
' ::1~)propriéell
et "aménagée et utilisée".
Elles ne coincident pas toujours cornoe l' a ttes~ce L •
Ga] lcd.s
(1960).
Pour lui i l
faut distinguer
"terroir d'utilisation"
ct l'terroir foncier " .
Cette différence est d'autant pJ_us dif-
ficile
à
faire en pays Goura.
D~:lS notre domaine d'étllde,
le
terroir n'est peut ôtre pas aménagé pour les cultures,
néan-
moins,
les Gouro s'en servent comme
terrain ùc chasse ou de
cueillette.
Par conséquent i l s'agit d'une réelle util~sation
Ù",
l'espace.
Attitude qui parfois engendre des litiges en\\:r~
autochtolles et allogènes.
.,
,
En
résumé comme le souligne V.
LASSt"\\ILLY
{op.
C J. 1:. J
"Un
terro.Ir
est
donc
unq
POl't]·on
ci 'c8pace
COI1t:.·ô1.é
par
une
comn!unauc~ ~'illDgcoisc
sa
surtac'2
e.sL:
vari~blc ct
ses
lirrlites
so~t pil15
ou
moins
pr~cis~~.
- - _.
.
Une fois
cette
notion
ce:: 1:1J.2,
~l sl~vè~e néces-
saire de connaître
les mo~/cns utilisés POUl- s'approprier une-
étendue quelconque.
,
Chaque groupe lignager,
le GO:"";--:i;"'·l.:O,
s'attribuait 1 0 -::
portioils de terre qu'il avait reCO~!1UeS par l'j.ntermédiaire des
chasseurs do:?
la comr~:Llll.aut0.
Lorsque ces ex~lorateurs décou-
yraient des
terres pl~opices â
l~ culture, ils
effectuaie!1t
SAUTTER
(C.),
PELISSIER
(P.),
1970
-
"Bdon
et
perspectives
d'une
rechcrcllc
.sur
les
t:erroirs
africains
ct:
malgaches
(1962-1969)",
Etudes
rurales

37-38-39
p.
22.
LASSA ILLY
(V)
op.
cie.
p.
69.

] 72
des marques
sur
les
arbres et avertissaient
le Gouniwuo.
Celui-ci orqanisait
l'exploitation
de
ces
terres
réservées en répartissant le travail entre les ;nerobres de
la cOIlU11unauté.
Ainsi se constituait à
l'époque le terroir villa-
geois dans lequel chaque quartier ~ouniwuo possède sa por-
tion de terres.
Les s~rfaces reconnues par les lignages'
d'une même localité forment le terri toire de ce \\'i llage.
Par ailleurs, elles sont régies par les aînés de la commu-
nauté.
bl
les détenteurs du droit foncier
Les anciens du villa~e, en
l'occurence les
Trezan,
établissent leur souveraineté sur l'ensemble des terres en
" - " , '
friche.
Il s'ensuit un important contrôle qui est exercé
par les aînés des familles étendues.
Cette surveillance
touche toutes les portions du terroir
lignaser,
not.:.ôHlnlent
la
forêt.
De ce fait i l semble gu' il n'existe pas de
terre
sans propriétaire.
Lo~sque des conflits éclatent entre les membres
des différents segments
lignagers 1
le
règlement se situe à
,
deux niveaux.
Les protagonistes 51 adresser: t dl abord aux mernbres
du Gouniwuo.
Cependant,
s l i1
s'agit
d'un différent plus
complexe,
ils renvoient l'affaire devant le wiblizan
(l'assemblée des notables du village).
Par a.'.lleurs,
les membres du village s'occupent
d'autres problèmes.
Ainsi,
un étranger qui sollicite une
portion de terre doit s'adresser à
cette assemblée qui, à
son tour,
se concerte pour prendre une décision.

17.'
Après de longues discussions,
l'ensemble des aînés
défini·t le type de s_~tut que l' §tranger aura dans la collec-
tivité.
Le nouveau venu,
s ' i l le désire,
épouse une jeune
fille de la losalité.
Il s'en suit un renforcen~nt d~s
liens entre lui et la cOIlUllunau::.é villageoise.
Il pe·,lt alors
donner un canaris de bangui etquelq~es offrandes.
Mais,
le cara~cère annuel des cultures vivrières
engendre des relations épisoQiques entre les anta;onistes.
Lorsque
le
temps accordé arrive à éclléance,
l'étrarlger est
obligé de quitter le village.
Néanmoins,
s'Il arrive à
s'intégrer au milieu social,
toute la collectivité l'adopte
i l peut alors
jouer un rôle éminent au sein de la comnunauté.
Tel se présentait la procédure la plus tradition-
nelle dans
J_e cadre de l'autosubsist~nce ava~t l'introductj_o~
des Cllltures j.l"ldustriellcs.
~lais q~'advient-il de- cètte
procédure dans le nouveau contexte régi par l'économie de
plan ta tion.
2.
L'évolution du syst6mc
foncier
Co~~e nous l'avons co~staté dans les précédents
chapitres,
les cultures vivrières occupent le sol pendant
3 à 4 ans.
Ensuite,
la terre revi.er.t à
la communauté sous
forme de friches.
Enfin, ell<2 ne fait ))2S l'objet d'un
commerce.
Cependant les cultures de rente comme le café et
le cacao constituent des cultures pérennes.
Elles monopoli-
sent donc le sol pendant au moins 30 ans,
ce qui se traduit
par une appropriation durable.
Néanmoins,
la parcelle
revient toujours à la cOIlUllunauté.
Mais la situation devient aigue,
lorsque les

174
anciens
se mettent à
vendre
les
terres.
Un tel procédé
débouche sur une hypothègue définitive de la terre gui
aboutit à
l'installation d'allogènes dans les zones foresti-
ères surtout;
La région de Bouaflé constitue une zone pionnière
oa le développement de l'agriculture de plantation est plus
.
.
....\\.'.,,,./ •..0:
'::.'\\

.
récent gue dans le Sud-Sst ivoirien
(K.
Bouadi
op cit) .
Il existe encore des superficies non défrichées ~ui attirent
.
un très grand nombre d'allogènes i:els que Baoulé, Sénoufo,
Voltaïque.
D'après
nos
enquêtes,
ces
r.ouveaux venus
se
ren-
seignent auprès de
leurs
compatriotes déjà
installés po:"lr
connaître l'emplacement des terres disponibles.
Ensuite, .~ls sladressent aux Trezan,
propriétaires
des terres,
afin d'obtenir un lopin.
On assiste donc à de multiples tractations gui
aboutiss2nt à des
trafics
de
forêts
au profit
des
~llogènes.
Certaincspersollnalités
natives
de
la
région n'o11t
pas hesité
à
vendre également d'importantes
superficies à
leurs
semblab1os;
nos
observatior.s
et
les
propos des
paysans
Goura eux-mêmes
le
co~fi;ment.
Ainsi,
se
sont constituées
les immenses [Jlantations qui s'étendent à proximité de la
route de Da10a et de Sinfra.
Par ailleurs,
les villélseois eux-mêmes acceptent
de vendre les forêts aux étrangers,
ce qui leur permet
d'obtenir
rapidement
des
revenus
monétaires.
L'autre
aspect
de leurs actes déconcertants réside dans
leurs att~tuàes
déplorables,
fac2 aux jeunes.
C~s derniers refusent la plu-
part du temps de travailler dans leurs plantations selon le
système du qui rappelons-le correspond au travail sur
c.
i~itation.
Ils préfèrent pratiquer le salariat villageois,

'----
175
ou alors exploiter leurs propres parcelles.
Dans ce cas,
les
jeunes gens se heurtent a l'hostilité des ainés qui se mani-
feste par le retrait des parcelles déjà attribuées.
Au cours
de nos enquête~, nous avons pu constater cette situat'on ma]-
heureuse dans de nombreux villages si tués en zone fO-Le".tière
:
Zaguiéta,
Bonon.
On comprend G~~C le découragement qui s'empare des
jeunes gens, découragement qui peut se traduire piC r
un désir
.
de s'éloigner,
d'émigrer vers les villes.
Cette attitude
explique une des raisons de la désertion des autochtones
valides de la région.
Pour rem[Jier à une telle hémorragie,
i l faut trouver une solution relative,
a la situation con-
flictuelle qui existe entre les
jeunes et leurs ainés.
Nou~
reviendrons sur ce problème à la fin de ce chapitre.
Finalement
avec
la. complicité des autochtones, .10.
l
zone forestière
devient progresSiV8T!::ent le domaine des
allogènes.
Dans la région de Bonon,
de nomb:-euses super~l­
cies
appartiennerlt désormais
aux ~lossi et aux BaoulG.
Les
noms des
campemer:ts ùe cul tUJ...-e s comme Bakar)rkro,
Amanik.ro,
révèlent bien
}fexistence
des
etrangers.
Ils
connaissent
la valeur et
le profit qu'ils peuvent
tirer des
zones
for-
estières,
tar:dis que
la notion de
la
richesse
terrienn~
parait échapper
aux vieux~Gouro qui
s'empressent de
dilapider
leur patrimoine forestie·r au détri_me;ct des aC:olescents.
Conscients du danger,
et vivant dans
un climat
d 1 incertitude, les
jeune.s
se révo!.ent.
Malheureusement,lew:.-
rang social au sein de la communauté traditionnelle les
empêche de revendiquer un quelconque droit.
NéanrnoiilS,
certains
air.:...~s, commencent à s'aperce-
voir de leurs méprises.
Dès lors les relations de bons
voisinages qu'ils entretenaient avec les allogÈnes se déter-
iorent progressivement.
Corrune nous l'avons observé lors de

17G
de nos enquêtes,
il ne se passe pas une semaine sans que l'un
des sous-préfets ne reçoive une plainte de la part des allo-
gènes,
importunés par les Gouro.
Il suffit du moindre ~ncident pour envenime: C'at-
mosphère
témoins,
les rixes qui ont précédé l'installation
des sinistrés de Kossou, dans la forêt des Tas,
au sud de
Bouaflé.
En raison des coutumes qui existent dans chaque ré-
gion de la
COte d'Ivoire,
les autorités tent~rent d'indemni-
ser les populations accueillantes, en l'occurrence les h~bi­
tants de Tofla.
Ils leur donnèrent des plants de caféiers et
de cacaoyers pour éviter les jalousies.
Les Baoulé purent
ainsi s'établir à cet endroit.
L'A.V.S.
leur constitua des
parcelles de culture, 00 ils plantèrent des produits agricoles
d'exportation de même-que des produits vivriers,
tels que riz,
mais, banane plantain.
Au début,
iJ.s n'avaient pas le droit
de mettre des condiments et encore moins du rn2nicc
sur
les
blocs de l'A.V.n.
Coincés par la
restriction des autorités
et
faisant
l' fi Il
des recorrunandations,
ils commencèrent donc
à grignoter
quelqües
surfaces
situées
sur
le
tcr~oir de Tofla.
Il Y eut de
sérieuses altercatiolls qui dégéllérèrent
en palabres.
Les autorités durent en
ce moment intervenir
pour apaiser tout le monde.
Cette analyse montre que les relations entre autoch-
tones et allogènes deviennent plus tendues.
La situation
semble s'aggraver dans le sud forestier,
tandis que le nord

177
où domine
la savane cannait,
dans Ulle moindre mesure,
].e
même problème.
Au d~but,
les Gouro affichaient une attitu6c souple
"
"
~ l'égard des étrangers.
Mais au fur et ~ mesure qu~ 'e
patrimoi_ne forestier- diminue au profi-t des allogènes,
Ct
comportement tend ~ se durci.r.
i\\insi,
des conflits éclatent
à propos des bas-fonds.
On aboutit donc à un problème
général de l'occupa~ion de l'espace cultucal.
L'afflux massif des allogènes valides l et le
d6part progressif des
jeuI1cs
Goura laissent supposer gue la
production agricole va se
trouver entre
les mains des allo-
gènes.
L'analyse consacrée aux qcantités ?roùuites et
conunercialisées pal~;':1es différentes ethnies pourra nous le
confirmcr.
Comme
nouS
l'avons déj2
a:1noncé 1
c:'es mesures doi~!ent
être prises pour attirer l'attention de la copulation autoch-
tone
devant cette acca~arerne:1t ûes
terres.
I l slavère
urgent d'expliquer aux anciCIIS
le danger qu'ils encourent en
se séparant définitivement des fc~êts
leur montrer que
cette situation risque d'~boutir à la désertiOI1 des jeunes
et par conséquent,
On sé
trouvera daJ1s un cadre rura]_ consti-
tué uniquement d'allogèl1es actifs et d'une ?oignée ~e vieux
autochtones.
Dès lors,
un travail de sensibilisation dans le
cadre de l'DNPR 2 reste à
faire auprès des
jeunes afin de
les maintenir êans le secteur agricole.
l
La pyramide
des
~trangers l'a confirmêe
(Premiêr~ partie
chapitre V -
Titre
Il.
2
Office
National
de
Promotion Rurale.

",
178
Mais le problème foncier ne semble pas être le
seul que connaît la région,
il existe également des diffi-
cultés propres aux conditions physiques.
B.
LES CONTR1\\INTES DU TEV,JOS ET DE L' ESPACL'
La production vivrière parait confrontée ~ divers
aléas.
On peut se demander si 011e bénéficie de conditions
techniques favorables â son développement â
t~avers
l'espace
qu'elle occupe et le temps qui lui est concédé.
1.
Les contraintes du temps
L'étude ciu caJ.endrier agricole per~~t de saisir le
rythme de
travail gu'i_rnpose
l'agriculture vivrière,
et le
part du
temps
consacrée
aux ~utres activités.
Nous
avons
déjà parlé àe la
répartition
des
tâches
dans
le
chapitre
relatif
à
l'agriculture
tr2~iti.onne}.le.
Il s'agit
i c i ,
de voir daQs quelles
mesures
le calendrier
agricole co~~e i l est conçu n'entrave pas
l'2volution
de
la
production vivrière.
Si tel paraît être le cas, de quels moyens dispose-
t-on pour améliorer l'emploi du temps?
Nous pourrons répondre à cette question après
."
l'analyse du tab~eau nO
i7
>-
D'après ce tableau le paysan possède un emploi du
temps très chargé.
La répartition par sexe et par 5ge per-
met de défînir le rôle de chacun.
La part des femmes dans

179
l'exécution des
tâches reste importante~leur action semble
donc dé terminante.
Par :iilleurs,
à chaque période différente çr,rres-
pond des travaux précis.
De ce fait on suppose que
:2 paysan
dispose d'un cale,ndrier agricole adéquat.
Mais le mod~
d'association culturale qui
caractérise la culture vivrière
débouche sur des goulot e
d'étranglements.
En effet,
cet handlcap se situe pendant la période
des grands
travaux
(Février, Mars).
Le paysan ne doit pas
se laisser surprendre par le tei.,ps.
l I s e trouve donc
obligé d'accomplir toutes
les tâches inhérentes aux cultur'es,
à
l'intérieur du CaleJldrier agricole.
Le
non respect de
cc
rythme de
travail,
et Clotamment le décalage des
travè,U:', peut
perturber la totalité du syst~ne agricole:
la récolte ris-
que
ainsi d'être peraue.
Tout.es ces
tâ-:::hes paraissent égales-.ent liées aux
conditions
climatiques.
Pour
ill.ustrer
notre propos,
la culture du riz et du maIs.
Le cultivateur sème d'~bord
le mals au moment propice en 'Juettant les premières pluies
(Février) .
rl seme ensuite
le
riz.
Slil possède plusiecrs
parcelles,
i l sera limité par le temps.
Afil) de remédier à
cette
carence,
i l utilisera
la @ain-d'oeuvre
famili01e.
Le
paysan peut également demander
le concours de l'entraide
villageoise Klala ou iJô.
On corr'l,rend ainsi
le rôle primor-
dial de ces irrs-tituti.ons dans
le facteur
temps.
Finalement
les contraintes du temps orit2ntent la
l
production vivri~rc.
Cependant,
les bonnes performances en
matiêre agricole dépendent également de la qualité du sol et
de sa localisation.

Tableau N°}7
CALENDRIER
AGRICOLE
DU
PA~-SAN GOUI\\n
(par
sexe
-
r~gjon
foresticirc)
P
é
r
i
o
d
e
Grande
Gr~nùe'lpe~itei- P"tite 1
saIson
saIson
saIson 1
saison
P r
o
d u
i
t
S
,
1 Matériell
j-, I~:,~"-e"-+--M--'I-A~I--M~I-
:1' :'
Type
de
L Végétal
1
- Débroussaillage
H~
Travaux généraux'
,Ii,
l
H
1
H
l'
Il
1
l
'1
li'
- Brûlis
1
1
I-R-.1'·-z---+-_-s-c-m-a-i-I-}-e-S----
F!
l,
1
+---I---+i-- (---!
Il
-
Clôturage
Il l
,1
['
,
-
Sarclage
l'
1
F i l
1
- Ré co} t e ,
i
i
1
F ,
F
1
Ha~s
\\
\\
1
Il' Il
I i i
i
F i l
' I i i ,
--
Sen-_cilles
'1
1
l,,!
-
Serel age
F
1
++I_
1
tt-
_,___
1_ - RéC-,,-~~ __
l , " F! F
!
I
1
i,
-.
--t
. .
--_. +--
,'1--:
1
, - -
""O'OC ~: :;::~:;e
i
lll-l' l,IL 1
1
1_ _
Banamer
I i i
i
I i i
1
1
Plantain
1
l
'1
1
1
1
1
1
1
" - -
-
Reriquage
1
III FI fi F, ,~I
1
'
fT
~'--+-I-+-,~
Taro
l '
1
1
-
Plantage
i
F i l
1
1
1
-
Sél"[clag2
i
1
F \\
- Récolte
'I
-j--~
1
D
, l ,
1
H
I
Igname :
Boto
1
1
1
'
-
Buttage
1
HH
!
-
Plantage
1
F
- Tuteurage
H
F
1
-
Sarclage
1
-
Récolte
F
1
i

1
1
1
Zei
- Buttage
fi
-
Plantage
fi F
- Sarclage
f
- 1ère Réco:te
F
F
i
-
2èrnc Récolte
1
1
,
+-
Café
, - Repiquage
Il
-
Sarclage
IH
fi
~
-
Récolte
1
J_!
"In
[0>0
.
-
Repiquage
fi
4 1!
- Sarclage
1 _
1
- Récolte
fi f
III
,
F
,
1
~_\\
D'après
Source
Cl.
NEILLilSSOUX
(op.
c i t . )
Remarques
fI
homme
-
f'
femme
-
Roto
=
tardiv!?
-
Zei
=
Précoce

180
2.
Les restrictions de l'espace
A priori,
le paysan possède de norrilireux sites qu'il
peut exploiter s~rtout en milieu forestier.
Néanmoin~:, il
s'avère nécessaire de considérer les aptitudes cultu~ales
des sols.
Ayant déjà examiné cet aspect dans les chapitres
précédents, (Première partie, Chapitre l, Ticre 1111, on a
constaté que,
compte te::'.! de la fertilj.té c1es sols,
le paysan
mettra ses cultures dans Ips îlots boisés ou les
(orêts
galeries.
Mais,
quand bien même les terres cultivables se
localiseraient à ces endroits,
il se trouve que
tous lQS
sites ne sont pas aptes à
porter des cultures.
Ainsi,
le paysan utilisera les pentes inférieures
pour semer
les
céréales,
tandis qu'i_l disposera les
cul.tures
pérennes
(café,
cacao)
souvent associées à certaines plantes
vivrières
(banane plantain)
sur les pentes supérieures.
On le voit occuper progressivement les bas-fonds.1
Mais,
i l installera rarement ses produits dans la savane
proprement dite,
pour
les raiso~s àéjà évoquées,
en
l'oc-
curence une pauvreté écologique du milieu.
Cette
localisation
topogr3pl1i~ue devient cie
plus
en
plus
une
source
de
dis~orde entre Cauro c~ allogênes Dioula ec Mossi.

181

En conséquence on suppose que la recherche de
bonnes terres devient un problème crucial. Telle se prése~te
la situation dans les parties septentrionales de notre do-
maine oU la savane tend 5 constituer la principale ~égétation.
Par ailleurs,
les produits vivriers conso~~2nt
énormément d'espace avec la pratique de l'agriculture itiné-
rante sur brUlis.
Mais,
comme nous
l'avons
souligné,
le départem2nt
de Bouaflé se caractérise par une forte densité démographique
(Zuénoula, Gohitafla), et la création d'un certain nombre de
gros villages.
La partie septentrionale figure parmi les plus
peuplées de la Côte d'Ivoire
. Dans ce secteur, on abou-
tira rapidement à
une surcharge de la popula tion conrcote tenu
des disponibilités des terres agricoles.
Cette notion a été clairement analysée par V.
LASAILLY dans
sa
thèse.
Pour parfaire cette élude.
elle y
il1-
troduit le concept de charge de population.
Celui-ci met en relation un certa.in
llespace utiJ2"
avec le nombre de personnes qu'il fait vivre
("charge effec-
tive")
ou po'<.!rrait
faire vivre
("charge potentielle").
~·!3i::::
nous ne possédons pas
toutes
les données àu prGblèrr.e 2. 53'J:Jir
con~aître la superficie totale nécessaire à l~ survie de 12
population.
Néanmoins compte tenu de la relative similitude
des
deux
secteurs
(Béoumi,
Gohitafla,Jle mêm9
problème se ~()S~
à un degré moindre.
Le tableau n018
résume assez bien la situation
qui existe dans la région de Bouaflé.

Tableuu N°
18
POTEUTIALIT~S AGNICOLES
D~S
TL~RROIRS
~urf~ ;TI""Sité
S.A.U.
agricole
pour les
pour les·
o,uyc-:nnc
S ous·-Préfe c ture
Zone
utile
cultures
cul turcs
de] Cl.
par s/p
perennes
vivri~rcs
popula-
en ha
par zone
par Zone
tiGO par
zone
~%
ROIJ.1flé
Forêt
:3/i.900
35 %
Zone
fo [es t
~--I
Sinfra
Forêt
dégr2dée
100.580
1
30 %
2!t %
Forêt
Gohitafli1
1
Zone
de 1
cgra ce
J
d '
cl'
~'8.GOO
22 %
28 %
,--Z_u_é_l1_o_,_,l_a
~_~_~_~_S_i_-_1 Sav3~~
96--.-7-0-0---1--I-G
-%-,-1_3_'_"_%_'__ 1
1
Source
Do c ume nt s
.-i V D,
c i t.
par
E ...... :~ l:~? C
Nous
(l'Ions
également montré que
l·afflu;.~ de l2.?OP1.1'-
latian étrangère intensifiait la charge déf!1ographiquc des
zones forestières.
Dans ces secteurs
On constate qu'il rest2
encore des
terres disponibles.
~!ais, l'occupation des sols
,
se fait à
une allure
telle que
lion risque de se
trouver face
à
un problème
seèÙJ lable à
ce lui du Nord.
La présence des
zones protégé~s accentue également la situation.
Il s'agit
de la délimitation des forêts
classées ~ui freine
l'extensj.on
des S. A. U.
Enfin,
la création de gros villa.ges co;nmé J"la.nfla
suscite des prohl~illes.
L'existence de ces localités diminuent
l'espace cultivable,
dans la mesure 'où l'emplacement des an-
ciens villages regroupés ne sont pas exploitables sur le plan
les
données
de
ce
tableau
sont
extr2ices
de
l'exa~en du couv~rl
v6gétal
sur
les
cartes
LG~ au
1/200
OOOe
et
la
natu~e pêdologiq
des
sols
sur
des
cartes
au
J/50
DODe.
Les
forêts
classées
n'on~
oa5
6té
incll1sp'S
dans
le
calcul
de
la
SAli
parce
que
théorique-
~enf inler~iles ~ l? c~ll~re. Par ailleurs:
i l
importe
d'émecc'
que
ques
reSCt"ves
VJ.s-a-VlS
des
dOilnêcs
chJ.ffr"6es,
compte
[~n~:
des
calCllls
r6ali.s6s
par
plani~~[rage sur des C~l:tcs a~c.
(190

183
agricole.
Il n'existe pas une réutilisation immédiate de
l'espace libêré, pour y dispose~ des cultures.
Pour ct.nelure, on constate que les contraint~s de
l'espace deviennent une réalité dans la zone pionnièr~ oe
Bouaflé.
Cette situation risque d'aboutir à ce qu'on connait
actuellement dans
les régions de
l'Est,
à savoir utili~,er les
foré ts secondaires
(D. ;\\()ni, op. Ci t. ) .
Le paysan se trouve do~c obligê d'écourter la durée
de la jachère.
Ne disposant plus d'assez de terres,
i l est
souhaitable de rechercher une intensification des cultures.
C'est ce qui'engendyera dans
un système
un enrichissement
progressif de ces associations culturales:
l'utilisati~n d~
fumier ou de
l'engrai.s
contribuera à
donner de mei.lleurs
ré-
sultats.

184
C.
PLhCE DES CULTURES VIVE"ERES Dp.NS LE COi·1PLEXE
AGRICOLE REGIONAL
Tout au long de notre étude,
nous avons vu les con-
ditions dans lesquelles l'agriculture vivrière évolue.
Il
s'agit d'analyser maintenant les différents types de systèmes
utilisés par le paysan pour pratiquer cette agriculture.
On
essaiera également d'entrevoir la meilleure solution propice
au développement d'une ~;ricultLre vivrière.
1.
Les cultures de case
Selon noS observations sur le terraln, et les ~ropos
recueillis,
cette forme de culture ni existe pratiquement l:-',J.s
en pays Gouro.
l
Comme lé dit Cl.
~ŒILLJ\\SSOUX
"les
champs
ne
sont
ja~ais cOi!cigues au
village.
La
plupart
du
temps,
une
ceinture de
tDrre
en
frj-
.
,
ches
de
qLielql;es
centaines
de
~~t~es separe
!.-cs
pTe-
mi~res constructions
des
terrains
en
friches
et
for~~
Ulle
zone
de
pac2ge
pou!"
le
bcta i ]
ainsi
tenu
à
l ' é -
cart
des
cul tUres. "
Mais les cultures de cases slintègrent surtout dans
,
le paysage des villages allogènes.
Ainsi chez les Baoulé,
les ferrunes mettent des graines de condimer:ts tels que tO!ltates 1
gombo,
piment, aubergine,
sur les Ol--dUi-es ménagères.
De cet-
te façoIl,
elles peuvent obtenir des produits qui serviront
uniquement ~ agrémenter leur sauce.
EIJ.cs
les cueillent au
fur et à mesure de leurs besoins.
Quelsues rares fols,
les paysannes y introduisent
des plantes médicinales.
,IEILLASSOUX
Cl.,
op.
c'- t.
p.
68.

185
Les Mossi pratiquent également cette forme de cul-
ture destinée à
la consorrunation familiale.
Compte tenu de !c.
quantité insignifiante,
ils ne vendent pas ce type de pro-
duits.
Par conséquent,
les cultur~s de case occupent une
1
place infime dans le complexe agri.cole régional.
En revanche,
d'autres formes de cult~=2s tendent a se développer.
2.
Les
cultures associées
Rappelons gue notre domaine d'étude se situe dans
la zone de contact
forêt-savane

les
cultures vivrières ap-
paraissent souvent associées aux cultures de rente telles quo
cacao,
café et,
coton pour les
zones les plus septentrionJles.
La figure
nO
IB- se présente de
la manière 'suivante
On constate qu'une plantation nouv2~le associe sou-
vent les
cultures vivrières e~ les produits agricoles d'ex-
portation.
Dans ce contexte,
les bananiers servent souvent
d'ombrage aux jeunes cacaoyers et caféiers, pril1cipales pré-
occupations des paysans.
Au fur et à mesure qele ces cultures
grandissent,
les
plantes
vivrières sont éliminées
de
la par-
celle.
On aboutit à
une cœlture pure de plantation.
Ainsi,
les produits vivriers accompagnent souvent
les cultures de rente.
Il n'existe pas à notre connaissance
dans le sud surtout,
des chaffips de plantes vivrières pures. l
Aussi,
leur extension est liée à
la progression spatiale des
autres cultures.
L'analyse suivante nOus permettra de le
confirmer.
TUn-e~--"t"f;.n cl r3 P. ces Cl LI ' il: a u cl r él i t en COLI :- age re' est 1 e cl ê v e.l 0 p-
pE~ent I~SS
cultures
de
caSe
qui
permettent
de
valoriser
les
d~chets. Il s'aeirait surtout de condi~ents.
2
A l'exception
du
rlz,
surtout
irriguê,
cultiv6
par
les
Hossi
et
Dioula.

rig.
N"
18
LE SYSTEr....ïE
CULTURAL
LOTS NOUVELLEIViErJT
MIS
CU LTl.JR[:
.
:
·1·
..
r
1
.
A
B
c
D
SOlIrCi
SINA.lI
COULlB..l..lY
Condiments.
banane
plantain, taro,
igr'3me. maïs,
vracl1ide
plants
de
café
ou de
cacao
2 eme année
Banane
plantaÎn. taro. quelques
condiments, plants
de cafi:
Q C,
C~ cn léc"
c
3'
et
4! année
Plants
de
::afé
ou
de
cac.:lO. taro,
bZHl<lne
plantalr.
ou - de- -cacao
D
5' année
Plants
de
café
ou
de
cacao
taro

186
3.
L'extension des cultures vivrières
Nous avons déjà soulig~é que la région de Bouaflé
constitue une zone pionnière de cultures marchandes.
Dans le
cadre national,
les cultures p~rennes s'étendent en direction
de l'Ouest.
On peut supposer qu'au niveau de la région.
la
progression des plantations suit le même mouvement.
Des é-
tudes relatives à ce sujet l'attestent.
La figure pO
]9 d~crit d'une manière claire la si-
tuation du domaine concer~ée.
Tout d'abord,
les zones for-
estières situées le long du Bandama,
connaiss2nt un peuple-
ment relativement intense.
L'inolldation des superficies dans
le cadre de la construction du barrage de Kossou a réduit les
surfaces des terres disponibles de ce secteur
(tableau ne 7).
El1suite,
le Nord du dêparternent est constitué par une v~géta­
tion forestière mais
surtout savanicole.
Enfin,
le sud de
Sinfra,
apparaît. saturé.
Er1 conséquence 13 seule possibilité
restante réside dans une percée vers
l'Ouest comme
le mon'tre
la figure déjà énumérée.
Cette extension
revêt
l'aspect d'une progression
anarchique.
On obs~tve
ainsi des
intrusions de population
dans
les
zones de forêts dites classées
:
nous avons pu le
constater
lors de la visite du Parc National de
la t1arahoué.
La forêt des
Tas
connait actuellement une situation
qui risque de devenir critique.
En effet,
les sinistrés
sont
insta11ée~ au coeur de la forêt.
Ils doivent en principe
s'étendre vers l'extérieur de
leurs zones
Mais,
il existe de grandes plantations de 500 ha en
moyenne qui se situent en bordure de 1~ forêt.
Les proprié-
taires,
dont
la plupart sont des personnalités poli~iQues
voudron t
certaine'len t
agrandir leur doc,aine.
Jouant de 1eurE.
possibilités matérielles et morales,
ils risquent ainsi de
pénétrer â
1 1 intérieur de cette zo~e quj, constitue pour l'in-
stant un no
man's
land.

187
Finalement on assi_stera à
la rencontre des deux
fronts ?ionniers.
Les allogènes et autochtones s'effaceront
devant ces personnes qui ont les moyens de défricher de nom-
breux hectares.
En outre,
cette situation risque d'aggraver le pro-
blème déjà complexe des terres et, de créer d'au~res sujets
de conflits.
Dans cette région,
on aboutira à la formation
ct' ~on paysage agraire, comportant des allogènes détenteurs de
parcelles moyennes, et des propriétaires de vastes domaines.
Il s'ensuivra une occupation progressive,
anarchique et 50U-
vent clandestine des forêts de la région de Bouaflé.
De ce
fait,
pour éviter d'être confronté à d'énormes problèmes
bientôt,
i l
slavère urgent de stopper l'avance désordonnée
des pionniers.
I l
faut 6galement freiner
l'extension abusive des
gros propriétaires et permettre a~{ véritables paysans de
s'affirmer dans
leur milieu.
Ces démarches doivent être
exécl.~tées dans le context2 des sociétés d' e!'.cadrement telles
que la C.I.D.T.
l
et la S.A.T.H.A:C.I.1,
responsables de cette
zone.
C.l.D.T.
Compagnie
IV0iricnne
de
Textiles.
S . A • T • ~! . A . C . l .
Société
è'amélioration
~echnique de
moder0isation
agricole
en
Côte
d'lvci~e.

er "., .Qi'l
(üAJA;)
3'lP.. J)
3HEifj
30
23WJTJUJ
XV.lI,
FR]
t..,,:,;:);;]
.~~

· .;..
Fig. N' 20
._--~----,
1
CARTE
DE REIN5TALLATION DE:~ VILLA.GES DEPLACE 5

] P·8
D.
LES VILLAGES DE L'A.V.B.
Il s'agit ici d'étudier,
d'une part les techniques
modernes conçues pour des villageois Qssist~s et d'autre
part,
de connaitre le cadre dans lequel cette expérience se
situe et voir si on peut l'appliquer au reste des villages de
la région.
Nos enquét.es da.1s les localités vont. nous pe:cmettre
d'avoir une idée plus concrète sur la qU~5tion.
Par ailleurs,
nos références proviènnent également des
thèses écrites sur
ce sujet l,
nctarn.i"llent du travail de. V.
Ll\\~;Si\\IttY et surtout
de E.
ANIKPO
qui touche notre domaine d'étude.
Ainsi les villages encad!"és par cet organisme para-
public se locali.sent dans
le sud du département, ei~ l'occur-
rCGce ~e secteur forestier. tep2nda!lt des blocs cultura~x ont
été aménêlgés dans le secteur septentrional.
(Gohit2fla) , afin
de donner la possibi:ité aux h,~bitants de cette r€gi.on
d'amé-
liorer leur p:coduction.
1.
Les cultures en zone forest:iè=e
Les paysans sinistrés instal.1és dans la forêt des
Tos
travaillent sur les blocs aménagés par l'A.V.S.
Ils sont encadrés et doivent appliquer rigoureuse-
ment le.s m{thcdes tJréconi.sées telles '1ue l'utilisation des
clones sélectionnées de machines et l'emploi du temps indi-
qué.
A~lKPO (E),
1978
Organi.sati.on villa-
eeoise
et
intervention
~tatiquc
l'AVE
et
l'am~nagement
du
pays
BaouLé.
Thèse
de
doct
Je
cycle.
Géographie.
~nivcrsitê Paul Valery.
Montpellier.
LASAILLY V.
op.
cit.

>'
,
189
Ces efforts soutenus dans
les plantations de café
ct de cacao qui exigent 2, 5 acti~fs f'ar famille semblent abou-
tir à
des résultats appréciables
sur une même superficie,
l'agriculteur obtient un rapport de 3 à l
entre la plantation
traditionnelle de café,
cacao et la plantation moderne.
En
effet,
l'exploitation A.V.B.
fc,urnit ~l t/ba de café,
tandis
que la plar.tation traditionnelle ne donne que 600 kg/ha.
Le
~endement paraît alors sensiblement élevé.
!1ais la production
reste faible les premièr~s ann6es.
Les revenu~s acquis dans
ce sys tè.lle mode rne se si tuent au même ni veau que dans le ca-
dre traditionnel.
P~r ailleurs,
les opérations risguai2nt
d'échou~~ par la faute des responsables.
En effet,
].85 encadre~rs interdisaient aux paysa~3
de disposer d~s produits vivriers sur les blocs, pùrcE que,
th6criquement,
U1Je
parcelle pure
est plus
productrice
gulUJle
parcelle
con)p]ant~e..
~lais l'attitude n§gati_ve des paysans
face à ces cultures auxquelles ils ne pouvaient pas associer
des plantes vivriêres les ont amenés à
re'Jise~ lc~r position.
L~s agriculteurs peUv2Et désormais associer les deux types
de cûltures.
Les paysans arrivent ainsi à obtenir d'importantes
quantités de ?roduits vivriers de base tels ~ue l'igname et
la banane plantain.
Les marc~l§s de ces villages permettent
de confirmer ~os observations.
Par exemple à Blé et dans
les autres villages en-
vironnants,
le
jour du marché
le nouveau venu parait sidêrê
devant l'abond~nce d'énormes réginles de bananes plantain.
La présence de ce produi t
sur les marchés noüs amène à
conS
<f,tate:c la place qu'il occu[-'e dans lcs vivri~ers commercialisés
par le paysan Baoulé sinistré.
Nous anaJ,yserons cet aspect du problème dans le
chapitre consacré à
la dist~ibution.

190
Mais
les culture3 vivrières considéréps con®e des
produits lucratifs,
dans ces nouvea~x terroirs,
posent des
problèmes d'occupation du s o l :
au
bout de
troi.s
~l1nées
d'existence sur la parcelle c()mplantée,
elles doivent s'é-
clipser au profit des cultur~s perennes de rente.
Ces derni-
ères ne sont pas rentables ava~t plu~ieurs années, compte
tenu de l'espace attribué aux sinistrés
(1,8 ha cn moyenne)
~e paysan se heurte à d'autres difficultés telles que l'ex-
te~sjon de sa parcelle .
.
Le tableau suivant nous donne une image de la situ-
ation
Tableau N°l 9
REPAR7"ITION
DES
SUPER}'ICIES
PAR
VILLAGE
A.V.B.
ET
PAR
1'ETE
D'HABITANT
Su~crfic~.c
Superficie
1
Nombre
Approximative
par
Tête
Vi lIages
d'Habitants
Attribuée
à
d'Habitants
1
la
Communauté
L
--+
_
Akouebo
J . 1 50
1 .950
ha
1 ,69
Atosse
1 .305
3.050
"
2,33
+Ble
1 .493 '
2.900
"
1 ,94
Benou
379
1 .30 Cl
"
3,43
+Diacohou
1 .506
2.950
"
1 , 95
+ NID 0 li f 0 li k ct n k r 01
1 .494
3.750
"
2 , 5 1
N'Denoukro
1 .381
2.800
"
2,02
1
Nangrekru
1 . 27 1
2.250
"
l , 7 7
1
+
v i l ] ages
de
notre
enquête
SOUTce
A. V. D.
1975

) 91
Suivant ces chiffres,
on constate l'exiguité
des superficies attribuées.
Aussi dans les villages en-
quétés cormne Blé,
Diacohou et. N'Doufoukandro, on remarque
que la superficie définitive par tête d'habitants oscille en
moyenne autour de 2,5 ha.
Dans l'ensemble,
i l est donc
impossible de continuer â faire de ~'agriculture itiné-
rante,
système qui caractérisait jusqu'â présent les cul-
tures vivrières.
Il en ~ésulte une mise en place par
l'A.V.B.
d'un programme dit
Opération vivrier
s t è b i l i s é .
Selon les promotaurs de l'l,.\\'.B.
(op.
cit.)
le but de ce progrëlm~.e consiste à stabili ser les cul cures/
afin
de
5 'opposer
à
l ' i ti.'1.érance
agraire
et
de
rcméèier
aux m~faits d'une
jachére
naturelle
trop
courte.
Ils
proposent également
l'introduction d'u~e jachére
cultivée.
Da~s C(~ système qu'ils préconisent, chaque
exploitation est divisée en cinq soles dont
t~ois années
de culture et èeux années de
jach?re.
Comme le montre la
figure
nO 2 ('
l'igname vieùt en
tête d'assolement ?uiS le
maïs
et
l'arachiàe e~
2tme année et le riz en 3ème année.
La jachère constituée par la culture de stylosanthès 9ra-
c i l i s
J
occupe deux
soles/pendant èeux ans.
C2tte culture
fourragère pEut être valorisée par un élevage d'embouche
bovine ou ovine,
ce qlJi
n'est pas
le
cas pour
les
villages
enquêtés
Blé,
Diacohou, N'Doufou~andro.
Le
stylosanthés
gracilis
est
une
l~gumineuse fourragêre
qUi
a
pour
rôle
essentiel
12
maintien
de
la
fertilité
du
sol.
Cette
jachère
est
également
un
excellent
pâtu-
rage.

]92
La banane plantain, c~lture forestière et
aliment de base de certaines ethnies du sud,
réussit dans
cette région
elle peut êtr0 complantée.
Mais i l s'agit
dlune plante qui subsiste 5 3n~ au maximum en outre,
elle
épuise le sol.
Compte tenl
du caractère nouveau de l'opéra-
.
tian,
le vivrier stabilis6 se fait progressivement par dé-
frichement ma~uel.
Les responsables pensent introduire
la motorisation dès la 6èmc année.
E. Anikpo dans sa thèse révèle que
"La
premi6rc
exp~ri2nce faite
dans
le
scc~et!r
de
Yamoussokro
2
montr~ certains
écueils.
Les
pron)otc~rs ci)
projet
sc
sont
rendus
compte
q u ' i l
existe
une
inCOnlpa[ibilit~ en-
tee
les
deux
systèmes.
En
ra~scn des
heures
consacr~es
aux
champs
vivriers
ct
aux
C111-
tur2s
des
plaTlcations,
i l
e s t
f]Um2i~ement
impossible
au
paysan
de
pratiquer
le
sY5t~me
préconisé. "
Par conséquent,
c'est en tenant compte de ce
facteur limitant que le projet de vivrier stabilisé peut
être possible.
l..

193
Selon les promoteurs de
l'A.V.B.
"Ce
systdme cultllral
se
caractérise par la
stabili-
sation
cOIltrai-rement
à
l'itinérance
i l
remp_'ace
l
cigalcment la
jach~ie !laturellc par la jach~re arti-
ficielle.
Afin
gu 'elle
so{t
viable,
i l
1'; 'avère
nécessaire
d'améliorer
les
autres méthodes
d'exploi-
tation
util:sation
d'un
outillage
plus
complexe,
augmeJ1tati?n
du
t~mrs de
travail.'!
D1après les enquêtes i l semble que
les revenus
tirés
des produits vivriers ne s6~~ pas comparables aux reSSQU1:ces
monétaires
-issues'
de la vente des cultures de
rente.
de motiver les p3}.'sans,
on peut ainsi
intro6uire
une
cul-:::ure
de rente
(coton)
sur la parcelle.
Cette situation àoit être
trarlsitoire en attendant de
reévaluer les prix des p~adui~s
Enfin,
pour par.-faire cette opéY2.tio~l, i l serait
souha}"table d'obtenir une
attention plus gra~~de des paysans,
de
faire
un
travail de sensibilis6tion.
D'autres procédés ont été également tcntéè da~s
les
zones écologiques néfastes à
la culture du cacao et du
café dans une moinè.re mesure.
2.
Les
t~r~oirs de savane
o;:)é~ation semi-
mécùnisée
Des blocs culturaux ont été
wl1énagés à r·1anfla,
pou~
les paysa~s GOUéO.
Ici la stratégie vaconsister.à introduire un nouvel
outil,
la machi~e.

l'J/j
Une jach~re cultivée de courte durée se substitue
à la jachère natl1relle.
Par corséquent ce facteur limitant
traduit une mutatLon vers
une agricuJt.u:ce moderne,
comme
l ' a f firme G L G;:'l~ I;,.
ci té par E.
ANIf;PO
"Le
passage
d'Ulle
agricultuTe
extensive
~
une
agri-
culture
moder/le
se
mesure
par
Ull
indicateur ~r~cis.
Le
rapport
du~·~~ des culturcs/dur~e de la jac116ie ..
L'inteJJsification
tC!ld
à
allonger
le
cYl"le
cl!ltural
ct
r~dllire le
telnlJs
de
jacilére. Il
En définitive,
cette j~c!lère artificielle peut per-
mettre une association agriclll.ture éJ.evBge
intégrée dans
un système de rotacion, elle contribue ~ fixer les cultu~-es.
r..,' assolement permet de planter succcssivsment des
tubcr~;ules
et des céréales d2ns
un système rot~tif par ~loc.
1
ère
ann ée
ignd,-nc
C2rc1i './E:'
2
2:7:C
ann ,5 e
mais
en
l
er
cJcle
coton
e;l
2
~me
cycle
3
ème
anne€'
riz
4
è.':Ie
e ~c
5
èn2
année
Dans
ce
s):'stème,
on
constélte éga12:r::2ût ur"e rJodi fi-
cation du calendrier agriéole corrune le montre le
tableau
',<->
nO 20.
Ainsi le trav2il dans le système moderne nécessite
462
jours,
tandis que
l' emploi du temps dans
le con texte tra-
ditionrlel ne denlande que 412
jours.
En outre,
ces procédés
modernes apparai.ssent plus contraignan1cs que
les
techniques
tradi tionnelles.
Cette situation s'explique par l'applica-

Tableau N°
20
TEMPS
DE
Tf?A V/,[fX
CONI'']'ES
!'7tv
.JOUi;:NF:HS
DE
'TRi'. VAIL
MOI
5
J14'~__,\\L~_Jl_'J_A~-"
l
0 Il
N
- D
Total]
1

1
1
r
1
1
1
1'"00"'"
~" ~ '" l '
Système
L
_-J_-J -
Café
Traclitional
1
5
_
3
1
7
I_~L_- 1 6J ~_ 13 1 Il 1
60
~
~
1- "~I,, 1;0 "1,, l '"
i--
I--_To_t_a_l
---i
" ' ,
o., i 5'
"
C~J
'II
tl1res
l
1
1
1
1
1
f-'="~
1
'e,
1" l "_'"-.~_I "_+-"_---'" ," 00 "
" ' "
' "
l "'~:~:m l ",w
. l
'r~l" l '" 1" "~'" '" , , ~
~
56~
l
'0'"
" ._31_~~---"
"-"---,ci ",__6~~_1_4_I_i 44 1
V~vrlers
1
Système
I !
1
1
Moderne
1
Café
14
7
71
-
10
JO
5
10
21,
28
20117
~52
1
r-
i
~-
1
.
1
i
Total
47
34
45
564
1
1
47
~l 63 161,
38
35
40
49
52 1
Source
A.V.B.,
1975
-
"Systémes
Ruraux
de
Production"

] 95
tian rigoureuse des techniques culturales telle que le la-
bour,
le respect systématique dl~ calendrier agricole.
Il
slagj.t là d'une scnli-mêcanisation cow~e le souligne E. ANIKPO
(op.
cit.)
f.e~ls certai.Ils grands travaux sont exécv~és
mécaniquement.
On renlarque ainsi le rôle de la machine qui
exécute les tâches les !=-':1..15 conSOTTLTT',atrices dl éner<Jie et les
plus mal assurées mapuellement.
Tous ces éléments,
â
savoir
mécanisation,
utilisati.on de semenceS sélectionnées,
semis
en ligne,
sarclages fréquents contribuerlt à dOflner des ren-
c12ments élevés.
Il rés.uIte de ce procédé une aj;:81ioratior:. des
tonnages qui deviennent supé~j.8urs à ceux qu'on peut obte~ir
en Cliiture
tradition~e].lc.
Par exe~?le, pOlir l'j.gname
l
ha
'.donne
i2
3
t
da!lS
le
système moderne cor:t_~e 9 t
en tradi-
J
tionnel.
Ces résultats se vérifie égale~ent pour le riz et
le coton.
Néanmoins On COIlstate- que ces rendements re-
portés aux objectifs à atteindre vùrient selon les cultures
et les anrlées,
C08S':"lC l'indiquc le t2ble3.u suivant
Tableau N° 21
REt"OEl·1ENTS i;REVISIO;i//ELS ET F?ENDENEt/TS REELS
Objectif
Produjt
\\ 971 1 1972
kg/ha
1
~lovenn-:-l
1976
-
Igname
12 000
10516
-~
'"'J,~~
135521
13030: '''"
1022 0-+-1-0-2-2-0-f--I-I-8~-;-!
216 9
2158
2163
i
i
Hals
2 200
2080 1
1017
1856
1
1
Coton
1 200
729
·6651
84 01
-----+--=-83
8"2J
763
1
11
t Riz
GOa
120
L 2
960
1836
1
1
J
\\ 922 1
--.1_1207 1__1517
_
i
Source
A. v. B.,
1975

rig.
N'
2i
SYSTEME
DU
ViVRjER
STAi3IL1St:
':,,,0;
2
annce
Sourct
A V 8
i~F5
lue année
Igname
Riz
pluvial
3~
année:
Arachide
Ou
coton
[~
Stylosanthèse
gracilis
plus
élevaGe bovin
h/:.·
.. ,~~
1._.·.: ·
···
5'
année
Stylosanthèse
gracilis
plus
élêvagc
bc\\.'ln
~ ""'-'-
::>:;::.

196
Ainsi,
les résultats obtenus diffèrent des pré-
vis Lons.
Hais ces distorsions -?roviennc::nt. de nornbreu}: fac-
teurs
comme le non-respect des dates (l)î ~;ErnaUles ,le mauvais en-
tretien des pa~c~lles.
Les aléas climatiques contribt:ent
également à faire baisser les rendements.
Dans
un tel
contexte,
Ces difficultés ne
seIIÙ)lent pas
ir.surmonta~l.es.
Il suffit de sensibiliser là
population,
leur montrer le b~en fondé de ce syst~me.
En réalité,
le problèIr1~ général est le suivant
on peut se poser la qt.!estion de savoir comment le paysan
assisté
réagira.
Après
le départ des encac1reurs et en
lloc:cur·-zencc,
de la suppression de l'office aménageur
(A.V.B.).
Pour~on::'-
i.ls
cDntir1uer à
travailler dans
ce système moderne?
SeYCJn t-
ils
autant stimul.és
?
Dès
lors
l'av~nir paraît incertain
pour llexpéri.ence tentée par l'A.V.B.
Nous
pensons q\\.:~ la principale action èeiï:eure
donc
la continuité de
l'encadrement q'-.li doit se
pratiquer
SOUS
une autre
forGe.
Par exemple,
l'ONPR pourra succéder
à
l'A.V.S.
Les nouveaUx assistants s'attèleront donc à
la
t~che par un travail de sensibilisation ~urale.
Par ailleurs,
~
les
autres sociétés
tell~s que la SA1'iiv-""CI et la ClDT devront
contribuer également au maintien de
la bonne marche de cette
expérience.
Compte tenu des coüts des
teChniques utilisées,
i l faudra créer également des coopératives de proùuits vivri-
ers comme On
le
voit dans
la
zone
de
Bouna pour lllgname.
Afin de stimuler les paysans,
i l serait utile de voir si
dans un village par exemple une diz~ine d'habitants ne peu-
l
vent s ' arg2niser et si la SNDA
peut intervenir pour les
aider et dans quelles conditions.
ENDA -
Banque
Nationale
pour
le
D~veloppement Agricole.

197
On peut i~troduire, aussi la culture attelée
dans les résions de
savane a fin
de remplacer la machine i.:rop
coûteuse.
Enfin,
pour étendre cette expérience,
i l faut,
augmenter le prix il la production ç1es dCl.rées agricoles,
con-
stituer une sorte de caisse de stabilisation des vivriers de
base peur pro~éger le paysan contre les aléas des cours na-
tionaux.
Pour c.onclurc,
i l s'avère nécessaire d10btenir
une
adhésion
frallche
du paysan.
Ne pas en
faire
un assist~
dans le cadre de l'A.V.o.
Dans ce
contexte,
On voit
les
avantages qu Ion peut tirer d' un réel
système par l!.!!. tr0.vê..:.l
psychologü]ue.
!ünsi les conditions techniques et agricoles
cons ti tuen t
àes
éléml2r.t.s dé te.rminan ts dèns
le déve loppem8n t
de
la production agricole.
Elles contribuent à
ê<.méliorer la
production elle-~êille.
Conwent se ?réscnte celle-ci,
et quels
sont
les
facteurs
qui
la caractérisent?

198
II.
REPARTITION GEOCR1\\PHIQUE PAR POIDS ET PAR TYPE m:
-----------------------------------------"---------
PHODUITS
Des études 1 ont montré que le départen~nt de Boua-
fIé r2prés~nte une des régions les mieux pourvues de la Côte
d'Ivoire,
nota~"ent pOLr la banane plantain
(4ème rang),
le
maIs
(1ère région exportatrice)
et,
dans un" mOLln:ire mesure,
les oranges.
Au sein du département,
les autres denrées agri-
coles,
telles que les tubercules et racines,
constitëent des
quantités non négligeables,
coruce nous pourrons le constater à
t~avers ce chapitre.
Afin de mieux appréhender le problème d", la produc-
tion vivrière,
nous avons grollpé les denrées selon leur nature:
céréales
(maïs,
riz)
;
tubercules et racines
(igr..amc,
la.ro,
pa-
tate douce, ~anioc) 1
banane pJ.Rntain1oléagineux
(arachide),
fruits
(avocat,
orange,
mal1darine, mangue,
cola)
et condimepts
(pir.1ent,
aubergine,
tomate,
gombo).
Nous nous proposons de
faire une analyse détaillée selon le milieu écologique
(sav2nc,
forêt)
qui nous permettra d'avoir une idée sur ~a ré~artitio~
·des produits vivrie~s da~s le pays Goura.
Afin de connaît~e
l ' impact ô~s :1a':Ji tuù.es alimentaires sur la PL-o(;~ction nous I:er-
minerons par une étude selon les ethnies.
-
Minist~re de
l'Economie
et
des
Finances
commercialisa-
tion
des
produits
vivriers.
Etude
économique
SEDES
1972
-
~finistêre de
l'Agriculture
Statis~iques Agricoles
-
1978
-
1975

199
Lors de nos enquêtes nous nous sommes
aperçue
de
11 e.xis tencc
de trois compoJ:teJTlents ci fféren ts chez les pro-
ducteurs dans la destination de leurs produits.
Ce..rt.ai.ns
stockent et commercialisent a la fois.
F:1 revanché,
d'autres
peU',-2D't. stocker ou cOTwl1ercialiser ur.iquemcnt.
Par conséquent,
i l ne s'agit pas d'une production moyenne globale le terme
de qliantité moyenne ou uroduct_ion mO~Ane illiLidlté traduit
mieux les résultats obtenus.
Cette G,5m~rche est également valable pour l'étude
relative aux revenus.
Un autre élément nécessite des précisions,
il s'agi.t
du mot 1\\ s t~cker!', nous ni avons pas pu ob t.enir des précisions 5 li~
la part véritable consacrée aux selnences de certaines cultures
(c6réales,
ignames)
CelJ.es-ci/si elles existent correspon-
de'1t à peu près au ] /5 de la quanti t_é
stockée .
. -':".::-
l
Une fois ces précisions données' nous pourrons analy-'
ser eL co~~enter les figures et les tab1e~ux illustra~t notre
travail.
I l
convielll
de
prC[lJre
quelque
r€scrve
vis-n-vis
des
r~sultats chi~fr~s.
Ils
sont
donn~s A titre in(iicatiE
compte
tenu
de
).3
marge
d'erreurs
dG
à
ce
type
d'enquête.

200
Le départemelll de Souatlé se situant au contact
foré!
savane,
il peut bénéficier des predeil:s des deux zones
corrn11", l'atteste
la figure nO 22.
et le tablea'J 22.
En
raison de
]_~urs locaJ.isations,
lBS
zones de
Bouaflé et Sinfra appartiennent au milieu forest.ar tandiS
sue les secteurs de Zuénoula et Gohitafla se trouvent dans
la forêt claire ou la savane boisée.
Du point de vue §cologiG,
J.e pays Goura peut-êt~e
sci.ndê en deux milieux relativelnent distillctS.
Ce rappel
s'avèrait D0cessaire.
Il nOus permettra de mieux cOlnprend]~e
par
la
suite
les conséquences
d'une telle
répartj.tio~ et les
raisons
de
la diversité de produits
cultivés,
la quantité
J
récoltée étant ésalement
liée aux
facteurs
écol_ogiquEs.
1
..'
Toutes
ces denrêes
agricoles
existent donc
sur
Il ensemble du départeP"',ent.
Mais
leu~ quantité varie d'un
milieu écologique
à
llautre.
Dans- cette étlJèe Conl....TTle à.~ns
les
études suivantes
~OU5 insisterons surtout sur les produits
J
vivriers de base tels
cêr6ales,
banane plantain,
tuber-
cul~s et racines.
Pour les
produits d'acc02paSl1ement,
oléa-
gi_Deux,
fruits
et condinlents,
nous analyserons
les di~férents
,
phéno~ènes de manière succinte.
1.
La primauté des produits vivriers de base
Les denrées principales constituent la base des
habitudes alimentaires.
Ainsj.,
la primauté
revie0t au milieu forestier,
domai.ne privilégié de la plupart. àe ces produi.ts,
excepté
l'igname,
seule denrée dont le domaine favorable est la sa-
vane.
Si nous classons les résultats,
suivant l'écart ob-

20.1.
serv0 entre les deux r0gions,
la banane plantain est de loin,
la culture
la moins répandue
(J617 Kg/ch.
d'e./an).
Une
telle dif!érenciation provient des exigences
écologiques de la plante"
notamment
une pluvio'nétrie n'ini-
mU!ll
(l .100 nml il 1.200 mm environ),
de bons sols rorestiers
argileux.
Les sous,préfectures de Bouaflé et Sinfra iocali-
s~es dans la zonE forestière hénéficic!1t de conditions rcql1i-
ses.
Dès lors on comprend la place priviJ.égiée que les
~Ones
méridi.onales occupent dans
le dép20ctement de Bouaflé.
En 00-
trc,
gr5ce â
la quantité produite en rnilieu forestier,
le
pays Couro se
trouve parmi
les srands producteurs et e~:porta­
l
teurs r2gionaux àe ba~ancs plantain
Cepend3nt,
nos observations revêlent que la a~2;lti-
t2 ?roèuite àans le Norè est également arpréciable
5.932 j{g.
Cela est dG à
la position particulière de cette
zone.
Elle
est limit~e au Sud par la forêt de la Marahoué et du n0
(D210a)
et à
l'Ouest par celle èe Vavoua
(fig.
n° 19
conune
~e con-
firDe~t les villages de Zorofla et Banoufla situés dans la
sous-?réfect~re de Zuénoula.
Millgré
l'importance du volui~e
produit,
dans
le mil.ieu de savane,
la banane plantain ne
restepas moins une culture des
zones h~uides.
Nous constatons les mêmes problèmes liées à
la plu-
viométrie dacts le domaine des céréales notamment du riz plu-
vial.
Ministare
de
l'Agriculture
1978-]979
Statistiques
agri-
coles.
Avec une
quantité
totalè
de
82.000
tonnes
en
1978
le
département
de
Houaf]é,
vient
au
6ème
rang
pour
la pro-
d~ction mais occupe
la
Jèmc
place
COffime
région
exporta-
trice
de
cette denrée.

202
Les besoins en eau d'une plante peuvent être un fac-
teter rest:::-ictif dans la localisation [cologic::ue,
il semble qUe'
ce s'"")it le cas du riz et dans llne moindre mesure celui du maïs.
A l'éxcepticn du riz irrigué 1
observé dans les villages 1-l05si
(Koudougou et Garango)
fig n° 10 ),
le riz pluvial représente l~
variété la plus cultivée en pays Goura.
Compte Lenu des condi-
tiol's climatiques l1écessa.ires au développcn:ent de cce'cte plélnte,
(1 000 à l
800 IrlTl de pluie)
elle réussit mieux dans les zo;~cs
humides.
Le rendement oscille autour de
9 Qx/ha,
tandis qu'il
sera réduit à environ 7 Qx/ha
dans la zone septentrionale.
Pour
l~ culture du maïs,
les corldj.tions physj.ques èe-
meurent rel2.tivement semblables.
~lais les exigences de son 0(;-
veloppement comportent Url besoin en eau
(GOO nUTl après le 90è"1'c,
jour de
floraison)
Elle nécessite aussi Ulle
~empérature &le-
vée et
réguliè~e.
Le climat du départelllcnt de Bouaflê est Url
climilt tropical caractérisé par deux sai.sol's humides et deu:,
s2.isons sèches.
L2.
peti"te saison sl:che te:1cl à
Si aménuiser
èa:' ~
le Nord (Zuéncu12,
Gohitafl~.
CeS
facteurs permettent aux cleu>:
zones de p~atiquer la culture du mais.
Cependant,
le rende~er!~
en milieu méridional est plus important
(5
Qx/ha) .
En définitive,~le
Sud vient en tête,
avec Une prodllc-
tion céréalière de 1 933 Kg/ch.d'.e/an.
La quantité produite
par le Nord oscille autour de 1 051 Kg/ch.d'.e/an.
La diffé-
rence relativement faible
(882 Kg/ch.à'.e/an)
est liée à
la
persév~rance des paysans Goura en matiêre de production de riz.
Principale denrée de l'alimentation du Gouro le paysan du Nord
cherchera les quelques terres propices aux cultures, forêt gale-
rie par exemple, pour semer le riz.
Compte tenu des plantes de
subistitution,
les
tubercules et r-acines el:. l'occurrence l l i -
,
gname,
feront à un degré moindre l'objet des soins particuliers.
Riz
cultivG
dans
les
bas-fonds
situ~s à proximit€
de
la
Mara-
houé

,
203
En dehors du taro, p~ante essentiellement hygrophile,
les autres tubercules
t:eL~que 1-c,ignùlwe
et les racines
CŒ~'mE' le manioc ont la particularité de s'adapter aux deux mi-
lieux.
Elles sont relativement peu ~sensibles aux aléas clima-
tiques l
(pluviométrie nécessaire l
300 à l
500 mIn).
Sur le
plan écologique,
la production est mieux répart:2 dans l'e~sem­
ble,
l'écart obtenu est moindre
(300 Kg).
On note ce?endant un
léger avantage du Sud
(3 879 Kg/ch.d'.e/an,
contre 3 579 Kg/
personne/an)
au Nord.
Mais parmi ces différents
produits,
l'j.-
gname se distingue des autres.
Deux facteurs
essentiels
la ca-
ractérisent.
D'une part, elle s'ad2.pte mieux au domaine de sa-
vane,
d'alltre par~ elle
représente
le produit de
remplacement
du riz.
EJl
èéfini live 1
11 import2nC(?~ de divc~-se.;:;
cul tures en
savane et en forêt provient des exigences de la plante
(ban2n~
plantain)
mals est également
li.ée aux habitudes alimentaires
(céréales,
riz surtouc),
le problème sernble moins accentué pOtlr
les produits d'accompagnement.
2.
Le rôle
secondaire d~s proàuits d'acco~P2gnemp~t
Contrairement à
la plupart ùes produits vivriers de
,
base,
les denrées alimentaires secondaires vienne~t en tête
dans le secteur septentrional
(tableau nO 22 ) .
L'arachide oc-
cupe une place primordiale au sein de la production du Nord en
moyenne~ l
624
Kg/ch.d' .e/an
, notarrunent à Gohita.fla.
Grâce
au tableau nO
22 nous remarquons un écart important au niveau
des condin,ents.
E<..:art moin-s accentu(~ pour les fruits.
Ministère
de
la
Coopération,
op.
pp
461il74

204
En effet ces produits n'exigent pas de conditions
particuliè~es.
A l'exception de la cola,
produit typique de
la forêt.
les autres poussent partout.
Si le Nord se distin-
gue du Sud.
la situ_ation quasi favorable au domaine septen-
trian~l s'explique par diverses raisons.
Nous sommes dans une
région caractérisée iJar }. 1 exi.--
stence de la forêt claire Zuénoula et de la savane boisée
Cohi~afla.
En dehQrs du coton,
les cultures de reJ~~c, ~rinci­
pales sources de revenus des paysans,
(Troisième partie Chapi-
tre If
Titre 1)
réussissen't moins bien dans ce milieu.
-~ja li-
mite du cacao correspond de nlailiêre approximative au Sud de la
sous- préfecture de Gohitafla.
Le café moins exiqeant peut S~
cultiver ~lus au Nord, mais la producti.on devient aléatoire(J.?
·TR0CC~~.~.U~ op.ci8. Les paysans ont la possibilité de culti.ver
le coton.
Néanmoins,
ce produit ne fait pas J.cur unanimitE.
Les enquêtes réJ.èvent un fai.bIe pourcentage de producteurs de
coton eilv-Lron 30 %.
Compte tenu de la demande urbaine, les
paysalls consacrent leur temps à la p~Odllction de denr~es vi-
vrières conune les condincnts dont la vents pourra leur ?rocu-
rer quelques revenus monétaires. "L'étude rclatj.ve aux marchés
nous le confirmera.
En résumé,
12 ré?artitio~ des produits sur l'ensem-
ble du département de Bouaflé est en p~lrtie liée aux conditio~s
écologiques.
Ces conditions n'en constituent pas les seuls
critères.
Le facteur ethnique y joue aussi un rôle capital.

TABLEllU N° ~ 2
PRODUCTION MOYENNE
rNITIllLE SELON LE I1ILIEU ECOLOGIQUE
(kg:ch;d'e;/an
1978/1979)
,
i
288
800
1 684
633
1
1
l
'
,
1
1
:!..J
(
1.
-
L,
..L
~
?
cr
Hoy. /
"cr
groupe'
~)
Je
1051
5521
3 579
1
1 62/,
1
861
1
851
,
L_
1
i
.
356
_ _ _ _ '----.
,1--
_
_________________L
---
J
_
.';"u:,': c''''
:
;v _/':.

Fig
N' 22
QUANTiTf
Ii'JITIALE MOYEf\\1i\\1E
PAR
SOUS PREFECTURE
1978
1979
(I~G i Cf-!EI'
D EXPlOIT/I.TION i ANj
Kg
Kg
400°
1
Ri';!
'''ll~~.j
CEREALES
OlEAGINtUA
Kg
'0']
lOJ
1
""i
,
~1'·00"-O"J"
. ,
10C'0)
~~"..-~.:~_~_~j·;:::~;.f J
~ ~ ~ ~ -l
- - " " - - 4
:
:
J~)~ii .
TUB,RCUlES
~g
Kg
]000
3000
1000
fRUITS
CONDIMENTS
Soulce
N E
f~;;:~;":~8 BOLAflE
~~1 SINfRA
COl
JJ
ZlMJO III A
GOHITAflA

~05
B.
ETHN lES ET Pl,ODUCTION
La population du d~partern~nt de Bouafl~ se caracté-
rise par son hétérog~néit~ (Premiêre Partie, Chapitre II, Ti-
tre Il
Gouro,
Baoulé, Mossi, Dioula ct diverses autres
ethnies la composent.
Le but de cette étude est de connaitre
le rOle de chacune d'elles dans le développement de
la pro-
duction agricole.
Dans ce cdntexte,
i l s'agit de voir quelles sont
les ethnies les plus dynamiques et les raisons d'une
telle
différenciation.
En raison de
l' irnportance des allogène,;
dans ce département
(Preluiêre Partie,
Chapitre II,
Titre. I),
nous n(IUS ~roposons de disti.nguer deux groupes de prodllcteurs,
à
savoir;
les autochtoi1es et les allogènes.
Uele Darei.lle
diffêrerlci.ation est plus
signi.ficative.
La figure ne
23
1.
La faible yat:ticipatjon
~8S au~ocl1~Dnes Gouro
D ' apr6s nos ençuétes,
les GDU~O re?résentent
la ca-
jori té àes p2::"Od'_lcteurs
(52
%j
répal.-tie dans ëe
i10rrtbrcux vil-
lages Conli"C 3ir.zra,
Pahoufla,
Zaguicta.
En raison de leur
importance,
ils devùient [.ligurer parmi
les grands prodllct.cllr~
du dOfilaine étudié.
t-!ais cc n'es t pas
le cas,
cornrne
le mon tre
la figure

23
et
le
ta.bleat:' nO.J:-4.
Pour les céréales et la
bal1ane planL~i[1 par exemple,
i.ls n'occupent que
la 4ème place,
venant après
les différe~ts allogènes.
Cette situation du
moins paradoxale,
~eut trouver des éléments d'explication dans
u~e analyse détaillée des différents produits.

a/
les tubercnles et racines
---_._-----------------
r", quantité œlativ211'ent appréciable (2. 749 kg/ch. d'e.lan)
de ce groupe de produi ts léln: penœt d'être les deuxièrre product(;urs
du 6(,partement. I12s tubercules et racines ,en l' ùCl-'\\ITellCe l'igname, sont
surcout cultivées dans le secteur septentrional. Dans ce milieu ou da:nine
la sa','lJle, elles représentent peur la plupê!rt des Gouro, la culture vivri-
ère principale. Cette pri.'l12·,"té est d' ava'ltage liée au milieu écolo'lique
qu'aux habitudes alirT1P-.nt.aires. Carrœ nous l'avons déjà r,'p.ntionné"
(Première Partie,
Chapitre
II,
Titre
II),
les Gouro apprécient
plutôt le riz.
Les résultats médiocres observés semblent étonnants,
quand on c~rlnait Il importance de cette derlrée dans llali;nentatic:
des GourD.
Un tel facteur trouve de multiples 6J.élnents d'ex-
plication,
caractérisé en général
par un manque d'engouc~lent
pour les cultures vivriêres,
C. MEILLASSOUX fait rem2~quer le
dyna~isme des Goura du nord par rapport à leurs !lfrères 'J du
l
sud
.En effet,
les Goura du sud préfèrsnt tirer profit de l~
vente du café et du 2acao, produits n6cessitant moins de jou~­
nées de travail.
Dès
lors,
on co~?~end l'i~portance de la ba-
nane plantain souve~t as~ociée aux cültures de rente et gui
par conséquent ne nécessitent pas d'énormes efforts.
L'attitud~ des Gouro du Glilicu forestier est comparable j
c~lle décrite
par
D.
BONI
en
pays
Akyê
(sud-est
de
la CBte
d'Ivoire.) .

207
c/
~~_~~~~~~_E!~~!~!~_~__ ~~~_2;2~~~!!Q~
!2.~~~~~
La banane plantain constitue éqalement un
des pro-
dui ':s
les moins apprécié s.·
Le riz et à un degré moindre
l'ignilme représentent les éléments déterminants dans la nour-
riture des Gouro.
La b'lnane plantain sera éventuellement
·l'objet d'une remarquable commercialisation.
Le, l:.,roducl~on
de 4:205 Xg/ch.d'e/an place les Gouro au troisième rang des
producteurs.
Cette'quantité relativement faible par rapport
à
la ;oroduction des allogènes I-lossi 5. JI T Kg/ch .... d '·e _,
Gaoulé
4.233 Kg/ch: ··d' e./an est probablement liée à divers facteurs
tel que l'àge des plantations de café et de cacao.
d/
la Glace 110table des Droduits d'aCC02!)2Cne-
---~- ----------------~--------------------
Enfin,
la production des fruits ct condiments per-
met aux Goura de sc hisser au deuxième l:'Zl.:lg.
'parmi les eth-
nies producteurs.
Une
fois
de plus,
la part des
sectelJrS du
Nord est remarqu2~le (60 %; .Les i:lé~:u0é:-cs Goura utilisent une
faible qUélnti(.8
de
condiments.
Que fait-on de
ce
surplus,
le
cO~I';sercialise-t-on ?
Qu'elle est sa destination?
Autant de questions que nous
développerons dans le chapitre propre à
la distribution.
Finalement,
la participation des Gouro au dévelop-
pement de l'agriculture vivrière reste faible.
Les raisons
de cette contribution r~duite demeurent variées
entre
autres,
importante migration des jeunes, vieillissement de
la population actuelle,
vente ;orogressive des forêts aux al-
logènes.
Pour la plupart des Gouro,
les cultures vivrières
restent le domaine des femmes.
Les honunes se consacrent en-
tièrement aux cultures de rente qui leur procurent àes reve-

208
nus subst~ntiels. En outre,
ils ne semblent pas avoir com-
pris l'i~térêt d'une telle activit6, à savoir assurer la
consommation familiale-l mais aussi bénéficier de revenus
complémentaires.
Si la situation ne s'améliore pas,
les autoch-
tones Gouro risquent d'être tributaires des allogènes.
En
effet,
une culture comme le riz
suffit à pei:-~~ à
la conso~).­
f
l
mation familiale.
.La commercialisation d'un surplus con-
sidérable aurait pu leur procurer des revenus monétaires
2
appréciables:
un kilo de riz paddy coGte 60 à 70 F CFA .
Sur.ce plan,
les allogènes semblent avoir compris 1 1i~.l-6.
--"
'- '--
rêt d'une production importante.
2.
Le rôle capital des alJ_ogè!leS
Dans
l_e cadre de cette étude,
nous ilvcns regrou-
pé toutes les populations allogênes de la r6gi.on.
EIJ_es sc~~
souvent li22s pa~ les mêmes intérêts,
à savoir le èévelop-
pement des cultures de rente. C'est ce qui expl~que J.eur
répartition géographique
i
dfaprês 1105 eDquêtes 70 % habi-
tent le domaine forestier,
et JO % seJlenenL se trcuvent
dans le milieu de la savane.
Les allogènes du Nord se rencontrent surtout
(JO %)
dans
les rares zones forestières si~uées à llextr6-
/
mité sud de ce secteur.
L'existence des villages hétérogènes
comme Kanzra et Binzra le confirment.
Il
faut
compter
en
moyenne
8
perSOIlnes
par mênage.
2
Minist~re
de
l'Agriculture
St~tistiques Agricoles
Prix
garantis
dUX
producteurs
P.
Il
-
1979.
Officiellement
le
riz
ôtait 'achet6
à
ce
prix
au
produc-
teur.
Mais
il
est
revendu
en
d6tail
~
100 F CFA
le
kilo
au
consom;n2.teur.

209
Ils représentent 38 % de la totalité des produc-
teurs.
On distingue les Dioula 1) .% des Baoulé 34 %.
1(:5 Dioula
T~~r~icj.·)~tj_Oll
/ . . _ _ 0 -
. _
. .
_
. . .
rcdeste
_
1

Cette catégorie occupe une place non negligeable
parmi les producteur$.
Elle est composée de Dioula sicués
dans
les
zones proches des villes ou des marchés
ruraux
im-
,
portants comme Konefla.
Conscients des besoins alimentai~cs
des centres urbains régionaux tel que Bouaflé ou inter région-
naux corrme Yamoussokro,
ils ont tendance à se spécialiser délf!S
les céréal~s surtout.
Ils
peuve~t ainsi facilement les éccu-
1er.
Par rapport aux autres
ethnies,
J.cur pl:oduction ~st
considérable
(3.1·15 KIn/ch.
d'e./an).
A côte des véritables
Dioula,
i l faut noter égalemeJ1t
la ?réscnce effective des
Sénoufo.
Granàs consorn.!TI3CeUrS d 1 igr~2-;ne 1
le poiàs relative-
ment appréciable de
tubercules
et'~acines provient sans dou-
te de
leur cr:amp.
Ces derniers
r6sident
surtout dans
le
sec-
teur
septentrional
du pays
Gouro.
L'importar.ce dGS [Jopulati.ons du nord de la COTE
D'IVOIRE
(t1alinké,
Senou'fo), est un facteur déterminant dans
la production des céréales,
notamment du maL3, denrée qui en-
tre dans leur composition alimentaire.
La production
( figure
nO 23 ) permet aux Dioula d'occuper le principal rang parmi
les producteurs de céréales.
La quantité de la banane plan-
\\
'.. ' .
.
tain demeure moàeste mais appréciable pour
une
ètnnie.
Quant
aux produits secondaires,
la fajble quar.tité d'arachide
235 Kg/ch.d'e./an parait surprenante quand on connait l'i~­
portance de cet oléagineux dans les mets ?ééparés ?;"~ les fer,-·'
du Nord
(Malinké,
Sénoufo).
Les autres
produits de cette
ca~égorie excepté les condiments demeurent faibles.

210
Si le rôle des ethnies mentionnées ci-dessus appa-
raît modest2 dans l'ensemble de,.,;
la production des denn'es
agricoles,
il en est autrement des autres allogênes ivoiriens,
en l'occurrence des Baoulé.
En résumé, malgré un faible
pourcen tage de producteurs la quarti té des produi ts révèle le
rôle dGS Dioula notamment pour les céréales.
u~ des acents essentiels de la produstion
--------~---------------------------------
vivri~re : J.es Eaoulé
Animés par le souci de couvrir des besoins ali~en­
ta ires,
les Baoulé,
grands conSOITh'l1ù teurs de tubercules et
racines
notamment d'igname,
occupent
la première place pou~
f
ce groupe de culture
(3.701 Kg/ch.
d'e./an)
(figure nO
23).
Lorque nous observons cette
figure,
nous
constatons
que
les
besoiIls
al.imentaires
ne
constituent
pas
la
seule
prtécccu,a t '.on
c'u.:. B~.o1.'l ~ .·La
Drodu"': '.0n
de banane plantain qui est considérable
(4.233 Kg/ch. d'e./
an)
leur permet d'occuper
le deuxième rang.
En revanche,
pour les cér&ùles,
la faible quantité produite les pl~ce en
troisième position.
Ils devancenL ainsi les Gouro. Pour les
cultures sec:onJaires
(arachide,
fruits et condiments),
i.ls
viennent également parmi les derniers
troisième et quatri-
ème rang.
Finalement, grands consonur,a teurs de tubercules,
l.es
Baoulé n'apprécient pùs tellement la banane plantain.
Ils
considèrent cussi
les céréales,
notamment
le riz
COIT~e la
i
nourriture
des
oiseaux.
Partant de cett~ réalité et des ré-
sul tats obtenus ci-·jessus,
l' importùnce relative de la pro-
duction de banùne plantain et a un degré moindre de céréales
laisse supposer un surplus non négligeèble.
Ces quantités
feront l'objet éventuel d'une commerciùlisation.
COITh'T'.e,
nous
verrons plus loin.

ü'JMJTITE
'''J!TIALE
MOYEiJI\\JE
PAf-:
ETHNIE
1978
1979; I<G / CHEr
O'éXPLOITATION / AN)
Kg
Kg
40QO
JaCO
2000
1000
,.
f"·.······
CEREALES
OLEAGINEUX
Kg
6 000
Kg
5000
5(100
4000
4 000
3000

"9° l.
2
0
:::IltI1
00
1i
TUoERCUClS
BANAN~
PlA~!TAIN
Kg
Kg
FRUITS
II~
, -1 BADUL~
GOURD
EJITII] DIDULA
Cil VDlT.AIDUE

211
D'autres ethnies allogènes,
notarmnent les 1105si,
jouent aussi un rôle primordial dans le développement des
cultures vivrières.
Cette ethnie
(13 %)
représente,
l'un d~s princ~~
caux producteurs de denrées agricoles comestibles du pays
Gouro.
En dehors des tubercules et racines où ils viennent
en troisième position
(2.402 YS/ch.d'e./an),
les Mossi occu-
pent les rangs principaux.
Ils produisent une quantité con-
sidérable de banane plantain
(Sl17kg/ch.d'e/an)
ce qui leur
permet de se hisser ~u premier rang.
La production de c5ré-
ales
(2.648 Kg/ch.d'e./an)
est légèrement inférieure à celle
des Dioula.
Ainsi,
les allogènes,
Mossi,
Baoulé,
et Dioula dis-
posent d'un
surplus appréciable de produits gu1ils pourront
écouler sur les marchés du département de Bouaflé.
En résumé,
une grande partie ~e
la production vivri.-
ère est fournie
par
les allogènes.
Ceux-ci
représentent seu-
lement 48
% des producteurt.
Par conséquent,
la quasi totali-
té de la production vivrière dépend de ce groupe de popula-
tion.
Les autochtones Goura,
52 %,
pour les raisons déJà
ln-
diquées,
s'en désintéressent.
Une pareille situation risque
de se répercuter
sur
les
revenus acquis par chaque groupe
ethnique,
sujet qui fera
l'objet de notre dernière partie.
La product.ion des denrées agricr·les commestible2 se
caractérise donc par des facteurs divers:
structures rllrales
et techniques agricoles,
répartition géographique,
(par poids
et par type de produits)
ethnies et. production.
Nous avons
noté le rôle essentiel de chacun d'eux
PU
cours de cette étude.

212
Afirt de complèter cette analyse,
il serait souhaitable de met-
tre égaleme~t l'accent sur la répartition de l'effort de pro-
duction entre les deux types de cultures.
La force de travail consacrée aux deux types de
culturçs
culture de rente et culture vivrière,
influe-t-
elle &galement sur la quantité produite?

213
III.
EEPAR'l'ITION DE L'EFI'OJ<.T DE PROnUCTIOU
(CULTUHE
--------------------------_._-------------------
Il s'agit du rapport exi 0 tant el,tre les deux types
de cù11:ures.
Le café et le ~acao représentent des sources de re-
venus substantiels (lkg
~
,ç"l
"'c:
".
oe caJ.C
:
L._C
r .CJ'i)".,
lk~; -~~ cc?cao JOOI-cf'_ù_ 1
1><; de riz 60 2, 7C r:.CFh.
En ter:al'.t 'cOJ"rte a2 cette rColit6,
le
paysan préfèrera consacrer la plupart de son temps aux soins
exigés par les premières cultures.
Dès lors,
i l aura ten-
dance à nêgliger les secondes cultures
(vivrières),
les 16is-
sant souvent aux femmes.
Mais s ' i l veut encreprendre les
deux types de cultures,
il devra répartir son temps, de man-
iêre â bénéficier dlune bOllne récolte partout.
A ce ~ive~u
(répartition du nombre de
jours de travai,l)
et selon leuI
exigence,
J.e paysan saura trouver
le temps nécessaj.re pour
S'occuper de chaque
culture 1
corn_me
l' indiaue le tablea.u n:> 23
Tableau N° 23
NOMBRE
DE
JOURS
DE
TRAVAIL
INVE51'IS
(en
%)
1978
-
1979
,
Types
de
Joupnécs
de Tral,.';)i l
1
Cultures
Cultures
Cultures
de
Sous-
Vivrières
Rente
Total
Préfecture
Bouaflé
53
~ 7
100
Sinfra
51
49
100
Zuénou1a
50
50
100
1
1
\\
Gohitaf1a
46
54
100
~
1
1
~
Source
N. E.
1.
Il
s'agit
du
caf~-cerise.

214
Nous avons essayé de consigner dans ce tableau les
résultat~ de nos enquêtes.éffectuées au niveau des cultures
vivrières et des cultures de rente.
D'après leur calendrier
agricole,
les paysans ont tenté
de ~cus donner des réponses
e:;actes.
Néanmoins comme dans toute notre approche méthodo-
logique les chiffres doivent être considérés avec prudence.
Les journées évaluées par les paysans eux-mêmes
.
sont cclles consacrées d'aboréi à. la culture principale.
En
effet,
si dans une plantation de banane plantain,
il existe
de jeunes plants
de café et de cacao,
i k privilégient le
travail des cultures vivriêres.
Dès l'entrée en production
des caféiers et cacaoyers,
le paysan considare plutôt le nom-
bre de journées de travail propre aux cultures de rente.
Ainsi,
J.e café et
le cacao dont le domaj.ne corres-
pond â la zone forestière nécessitent moj.ns de présence que
les cultures vivrières.
Les pourcentages observés à. Bouaflé
(53 %,
47 %)
et Sinfra
(Sll·,49%J
1.e confirme; Cependant,
si
de telles opérations sont pratiquées en dehors de leur véri-
table milieu écologique,
les paysans devront fournir plus
d'efforts,
à. cause des contraintes climatiques.
Ils sont
obligés de pratiquer deux sarclages dans l'année.
C'est ce
qui explique que les répartitions des journées éie travail
/
sont l'inverse de celles observées dalls le Sud.
Cette distinction entre le Nord et le Sud du dépar-
tement étudié réside également dans la variété des cultures
vivrières capables de réussir mieu;.; dans le domaine forestier.
En effet,
le milieu écologique favorise Une galmne importa" te
de cultures vivrières.
Ainsi,
le paysan peut planter une di-
versité àe produits
à
l'intérieur d'une même association
c~i­
tur21e.
De cette manière,
i l pourra obtenir un "ombre varié
de ~roduits (céréales, banane ~lantain, tubercules et racines!

2]<;
condiments'.
En revanche,
dans le domaine de la savane,
les
possibilités sont limitées.
En dehors du secteur fores~ier
sit~§ au Sud-Ouest de Zuénoula et des forêts galeries,
les
cul tures comme la banane plantain',
le riz pluvi,al,
le taro,
sont ~ déconseiller, car ils donnent de faibles rendements.
Compte tenu de son exp~rience, le paysan ne doit pas prendre
le 'risque de pratiquer ce type de culture.
Néa:"n-Jins,
J,es
habitudes alimentaires déterminent le choix des cultures en-
tre autres le riz.' Excepté le cas du riz,
céréale primordia-
le,
i l évite de cultiver de telles plantes.
L'exemple de
Zraluo, Vouéboufla,
Zougounéfla,
confirment nos propos.
Dans
ces villages,
les champs ne com;)ortent pas une grande variété
de produits.
Tout. au long de ce ch"pi tre,
nous avons ter;té de c:<> "
ger les spéci~icités
de la production vivriêre,
chez les
Gouro.
Les élé:nents caract6ristiques se t.raduisent. par la
primauté de cert.ains prOd\\lit.s de base tels que les t.ubercu-
les et. racines,
la banane plantain; les céréales étant relé-
gués au second IOlan.
Cette analyse a également monti:é d' ur,2
part,
la suprématie du milieu forestier sur la savane en pro-
duits vivriers et d'autre part,
le rôle primordj.al des allo-
gènes dans ce domaine.
Un autre paramètre,
comme les rapports cultures de
rente -
cultures vivriêres se révêle déterminant.
Il permet,
de savoir dans quelles régions les paysans consacrent le plus
de temps au:' cultures vivrières.
Tous ce~ éléments particuliers contribuent à donner
A Bouaflé son originalité.
Par ailleurs,
l'existence de sur-
plus disponibles selon les besoins alimentaires des ethnies
permet d'envisager une vente éventuelle de produits vivriers.
Le développement de l'agriculture vivrière semble aussi
lié à la commel:ciali,sation de ces denrées.
Quelle est

2:..5
la place réelle de la commercialisation dans l'évolution des
cultures vivrières?
Cette collaboration entre producti0n
et distribution,
si ·viU,le au développement économique ôes
régions agricoles se manifeste-t-elle iri ?

217
CHAPITRE
I I
LA DISTHIBUTION
Ce terme assez complexe nécessite d'importçntes
précit:ions.
Dans notre contexte où le mot distribu~ion peut '
::;' identifier au comr!,ünerce,
le dictionnalre Encyclop;,e,:ia Uni-
versalis le définit de cette manière
n
Le
terme
de
distribution
évoque
une
catégcrie
d'opérations
celles
qvi
sont
ncicessaires
â
J'acheminement
des
biens
(du
producteur
au
consommateur)
e t
par
a i l l e u r s
d'un
type
d'agents
économiques
(commerçants)
dont
la
fonction
princi-
'
.
.
,,1
pale
est
d
ass~mer ces
operat~ons.
La distribution est donç liée à u:> ensemble d'opé-
ra tions effectuées de l'aman t
2
(produçteur)
vers l'a 'lôl
(consommateud.
Selon les mêmes sources déjà citées
Les
opérations
de
distribution
peuvent
avoir
un
;
caractère
physique
pour
conserver
ou
transporter
les
produits
des
lieux
èc
production
aux
places ~
consommation.
Encyclopoe~ia Universalis
1976.France
-
Volume;'
10e
publication
PP.
702-703.
2
Amont
Aval.
Te~mes souvent e~ployés per les écor.owis~cs.

LJ 13
1-
A propos des places de conson®ation P.
GEORGE
nous donne de plus amples précisions.
"La
dist~'ibutioJl s'effedtue soi t
dél:IS
les
marchés
et
l e s
foïres
(système
t r a d i t i o n n e l ) ,
s o i t
dans
des
magasins
de
d é t a i l l ù n t s ,
appartenant
à
des
_conrnCI9~~rs in~ividue15, 50it·d~ plus
e~
plus
dans
les
pa~'s ind.~ut~·ielsl par 1 'interl7!édi~ire de
gran":"
des
soci6tés
commerciales
mOJltdJlt
des
mayasins
de
vente
~
vocatiol1
multiple
ou
des
super~archds pci~i­
phériques. "
La distribution actuelle étant surtout caractérisée
par U~ mode traditionnel s'effectue dans les lnarchés.
Néanmoj.!~s
con®e nous le verrons,
la tentative de modernisation de ces
opérations débouche sur la création d'un circuit plus adéquat.
Par ailleurs,
ces cp~rations peuvent viser ~
vendre
la
~archan­
dise
ou
à
l'installer4
Partant de ces réalités, nous nous proposons d'étudier
les points essentiels de ce ph6nomône à savoir,
la typologie des
marchés,
ct les différents circuits de distribution. Mais au-
paravant,
il serait souhaitable de connaitre la genèse des rna~­
chés en pays Gouro.

219
1.
GENESE DF,!'; Hr\\R('IJES
D'après les auteurs d~jà cités dans la sociétê Goure,
la st.-ucturc de la cOJ<llnunauté rejetait t:)l,t.:; idée de relations
comrr.?rr:ia les. l,ucun échange de type marchand n' exis tai t
8ntre
les ditfére~ts ~ignages.
Cepe.\\dant des échanges existaient en ùl'ho!"s de la com-
n'.mauté villageoise ou des différentes
tribus. Les Gouro avaient
établi des liens avec les divers groupes ethniques, voisics Baoull
à l'Est, Bété et Gagou au Suà et à l'Ouest, Dioula au Nord. Cette
situation géographique va nous permettre de connaitre l'o~igine '
lieux de tratactions.
A.
DIVERSES FOR11ES D'ECHA,."'GE
La question que l'on se pose est de savoir quels élé-
ments intervenaient dans les échanges et les raisons de ce choix.
Compte tenu des relations que les Goura entreLenaient avec les
différentes ehnies, ~ls s'ensuivait des formes variées de rap-
ports qui allaient du troc
(échange
d'un objet contre un autre)
à des formes plus améliorées.
C'est ce qui explique une différenciation au niveau
des types de relations.
1.
Relations avec les Baoulé
Au départ,
les Baoulé n'étaient pas un peuple de
marchands.
Mais,
le fait de se trouver s~r la route des pro-
duits de traite les a amenés à pénétrer assez loin dans le pays
Gouro
ces produits venant de
la côte transitaient par le pays
Baoulé. Hormis ce type d'échanges, de no~reux facteurs les àis-
tinguetit de lecrs voisins.
Sur le plan matrimonial,
la société Baoulé est, matri-
linéaire, par contre chez les Goure, le système patrilinéaire
oonstitue un des fondements de la société.
Les Baoulé

220
se
distinguent fgalemert des
GOU)~O par leur structure saei.ale.
rIs constiL~ent un peuple de savane et représe~tent les héri-
tiers d'une tradition royale.
Cette ethnie possède lléanmoins quelques similitudes
avec
leurs voisins.
On peut
s'en
re~dre compte à travers les
activités rurales et culturelles:
les cultures vivrières et
la chasse
constituaient
leurs principales
préoccu~aticn3. S~r
le plan religieux l~s cultes animistes auxquels les Geuro
vont s'initier,
se
répandent
aisémerlt sur la rive droite du
fleuve.
Par exemple,
la pratique qui consiste à interroger
la terre à l'aide d'une souris, est d'origine Baoulé.
En re-
tour,
les Gouro ont appris aux Baoulé à sculpter certains
masques.
Ainsi,
Gouro et Baoulé, vinrent à échanger de nom-
breux articles:
pagnes,
fusils,
cap~ifs, bétail,
sel.
Mais,
aucun produit vivrier n'entrait dans ce troc.
Il ne
s'agit pas ici d'un syst~me d'échanges généralisés, mais par-
ticuliers.
Chaque qbjet conserve à
travers cette action,
une
destination sociale liée au prestige de l'un ou l'autre grou-
pe.
Le troc avait lieu dans les villages respectifs;
ce
qui explique en partie l'absence de marché ancien dans le
secteur méridional du pays Gouro.
(Fig nO
24)
Une telle constatation semble se vérifier également
dans les rapports entre Gouro,
Gagou et surtout Gouro Bété.
2.
Le trafic vers la forêt et la côte
Dans ce cadre,
les liens ne pouvaient pas être assi-
milês à des relations mercantiles.
Sur le plan social, les
populations, Bêté et Gagou,
habitants les bordures Sud-Ouest
et Sud du pays Gouro,
se distinguent fort peu de leurs voi~
sins.
rIs s'adonnent aux activités rurales,
comme l'agricul-

221
turc e t
prEJ.tiquent éga'.ement un peu c1'é"levage de prestige.
Leurs coutLL"eS s'apparentent au..x moeurs Gouro,'notailunent à
U11
régime matrLmonial patrilinéaire et soumis
aux exigences
de li1 dot.
Au total,
les deux sociétés possèdent cIe nowbreux
poin~s communs:
les r2?po~ts matrimonia~~ fréquents entre
ces groupos 8thniql1es
se caractérisaient par des pchanges
\\.~'acc~ssoires:
pag.nes et bétail.
A ce propos,
i l
semble
que les Bélé constituaient les pourvoyeurs en bétail des Gou-
ro.
Ils leur fournissaient égalewent de la cola,
produit que
les Gouro vendaient aux Soudanais.
En résumé,
la nature des rapports entre Baoulé et
Gouro demeurait essentiellement sociale.
La circulation des produits existant au sein des
Bété et des Gouro excluait également tout lien co=ercial.
Le trilfic praU.qué avec les différents groupes ethniques des
régions méridionales et,
forestières parais~ait donc parti-
culier.
Il s'agissait plutôt de troc que d'un réel co~unerce
fondé sUr une monnaie quelconque.
En revanche,
compte tenu d'une monnaie existant au
Nord les relations entre Gouro et la population soudanaise
ressenililaient plutôt à des rapports mercantils.
ün peuple
de viei Ile ci vi lisa tion marchande, en l ' occu.o..:pnce, les Dioula
en constituaient l'.élément prinorèinl
3.
Le commerce vers
la savane
Auparavant des échanges étaient axés sur la bordure
Sud du Sahara eL vers le Sahel.
Cette région constituait
l'avant poste de l'économie co~~erciale.
Elle se ravitail-
lait dans les secteurs tropicaux et forestiers
les pro-

222
dui ts
conlJ-ne
11 or
l'i\\~oire, les esclaves formaient }Iessen-
ticl du COl'TnerCe précolonial.
Lors de la prospection de
l'~f~ique tropicale. au
pro li'~ du commerce mus ulman,
les populél tions Soudanaises en-
trepr~rent donc avec la régi.on foresti5rc,
un
autre
type
d'échange s.
Ainsi la ~ola représente l'élément primordi21 de
ce
trafic
fo~dé d'u~e part sur une monnaie le sompe et d'au-
tre part alimenté par les Gouro et les Dioula.
al
la cola,
élémer:. t
princinal du CO;:l;~erce
-----------------~-----~--------_._----
de la savane
De nOl1lbreux facteurs ont contribué à établir la
renommée de la cola.
D'après Cl. :'EILL?,SS0U': :
"La
cola
poss~de certaines
qualit~s qui
la
disti~­
g~ent des'produits
écl1angés
au
Sud
avec
les
Baoul~.
La
noix
de
cola
se
présente
sur
le
marché
sc us
forme
d'un
objet
comptabilisable
ct
interchangeable.
Pro -
dui t
végétùl
et
périssable,
elle
exige
des
soins
a~tentifs et un conditionnemenc efficace.
Narchan-
dise
relativement
pondéreuse,
c ' e s t
en
gra~de quan-
t i
que
la
cola
étai t
drainé
vers
le
Nord,
col-
lec~e,
conditionnement,
t::-ansport,
intéressaient
dor.c
un
nOmbre
élevé
d'individus.
(01'.
c i t ,
p.
269. )
Finalement en raison de son im~Jrtance comme cor-
poration fvture,
le rôle de ces agents était de s'occuper
des diverses opérations de ce produit.
Contrairesent aux
autres échanges caractérisés davantage par le troc, dans ce

223
cadre,
le Goura recevait le même produit le sompe
.
Elément
qui par ce?"tains aspects était assimilé à une monnaie.
"Le
sompe out~o se
p=~52nte sous
la
forme
standard
d'une
tige
de
fer
conca T.1e
de
24
centJ:rl'Jt"[es,
ce
long
terminée
June
extrcimité
par
une
sorte
de
spatule
et
l'autre
par
deux
ailettes
aplaties
de
dimenSlons
inégales.
Ces
tiges
étaient
le
plus
souvent
rassemblées
par
paquets
de
vingt
[Jnirés
que
les
Goura
appelaient
byoyuda
(20
br.o)."
1
D'après l'auteur,
le sompe circulait traditionnel-
lement au Sud d'une ligne joignant Touba,
SOguela, Mankono,
au Nord de
laquelle les cauris remplaçaient les sompe.
En dehors de la cola,
il était utilisé également
,
comme monnaie dans le paiement des autres marchandisEs.
Par
exemple:
un esclave valait jusqu'à 400
bro
2, c'est-à-dire
400 F CFA.
Compte tenu de sa valeur,
le
sompe
avait tendance
à être thésaurisé par les populations du secteur méridional,
qu~ pratiquaient d'avantage le troc.
Dans ce milieu,
ces tiges
constituaient des objets précipux.
Sa véritable utilisation com-
me monnaie était surtout liée au trafic de la Cola.Le So~De pren
de l'ampleur lors des échanges entre GOUéO et Dioula.
R.
PORTERES
c(t~ pa:- CL. HEILLASSOUX, P. 269 ..
2
Un
bro valait
environ
J
F
CFA.
Après
la
colonisation
cette monnaie
é t a i t
encore
en
circulation
au
Nord
du
pays
Gouro.

221;
Ces relations étaient doœinées par l'attitude par-
ticull~rc des Dioula en face de leurs partenaires économiques.
Mais qu~lles sont les raisons d'un tel comportement?
la place
des Dio\\11a au sain du
Ce groupe ethnique, hommes,
femmes,
constituaient
les petits agents actifs du corrmerce, particulièrement en s~-a~e
boisée. Selon les propos des Gouro eux-m~~2s ,le~ cc~tr~s
d'échanges tel que Zuénoula,
furent crées sous 1'impulsion des
Dioula.
Ils occupaient donc le rrarché de Zuénoula, et cer-
tains auteurs relatent qu'en 1907, ils résidaient à Béziaka
alors gros marché de la cola. 1 Les habitants de cette région,
pour qui les Dioula ne paraîssaient pas inconnus,
les surnom-
maient va. Mais plus au Sud,
il semble que les Gouro ~gnoraicnt
cette appellation et les désignaient du nom commun de Dioula.
Cela suppose donc qu'il y avait dans cette région, une présence
moins anciennement confirmée que dans la partie septentrionale.
Corrme nous l'avons souligné auparvant,
l'implantation dans la
zone forestière paraît liée 1 la présence des militaires. En
effet,
le développement du caoutchouc, produit colonial amena
les Dioula à pénétrer dans la forêt.
Des rapports militaires
mentionnent
la présence des collecteurs de latex et de colpor-
teurs Dioula.
cf.
MEILLASSOUX -
op.
c i t .

225
"La
comulerciaiisation
de
la
cola
était
entre
les
rr:..-:L n s
d 1 une "c a ~ f ~. é rie D La u l c1 '1.
doute
dcijâ
de
l'~tablissement de r6scau de commer-
çants,
gcinéralemCIJt
apparentcis,
installées
dans
les
différents
marc:hés
de
ramassage
et
d'écoule-
ment,
s'informaient
mutuell~ment· des coriditions 10-
cales
d'2chat
et
de
vente
et
se
livrant
à
un
arbi-
tragc
entrc
les
divers
centres
commerc~aux.
Par
letlT
inter~édiaire, la
cola
remontait
jU5~U'dUX
march~5 de
Sakhala,
Kani,
Odienné,
Tengrela,
Sama-
tiguilù,
Maninia. Il
1
Des altercations avaient lieu entre Dioula et Gouro,
cela dégénerait souvent en de véritables échauffourées
(1904,
1906).
Un autre rapport militaire de 1915 indique une im-
plantation des Dioula à Sinfra, depuis dix ans.
A cette époque,
cette population était beaucoup
moins importante en forêt qu'en savane.
La tendance s'est
,
progressivement renversée.
Aujourd'hui, on assiste à un ef-
fet contraire au détriment de la savane;
situation qui ré-
sulte du développement des cultures de rente.
Une telle con-
statation révèle que la présence des Dioula dans un seçteur
reste liée au dynamisme économique de la région.
Par ailleurs,
l'importance des agents commerciaux
dans la région Nord,
la nature des produits échangés:
cola
pour les Gouro, contre sompe de l'époque, se prétaient faci-
lement à des transactions massives et mesurables.
Tout cela
contribuait à favoriser le développement d'un commerce de
marchandises.
C.
BINCi':R, op.
ci t .
141
à 144. cité par TAUXIER
( CL.
J.lEILLASSOUX).

226
Dalls les chapitres pr~cédents, nous avons noté
,
qU'fl~ sein d~ la société Gouro, les rapp0r~s lignagers~onstitua;
un ,.ystème cohérent, s'appuyant sur une éconOlaie communau-
taire ce qui expliquait une absence totale de rapport~ mer-
cantils.
Si l'on considère ces rclations,
Gouro et Dioula
sont des étrangers, -en outre,
des échanges
corw-nerciiJ.u::: pe'~­
vent s'établir entre eux.
Sur le plan de la culture on re-
lève une similitude entre les deux ethnies Dioula et Gouro.
Cette ressemblance paraît plus.clairGment définie à
leur ni-
veau qll'entre les Gouro et leurs voisins du Sud
(Bété, Baoulé,
Gagou\\ .
Comme nous l'avons vu précédemmen t,
les ~ialinké de
même que les Kweni appartiendraient donc au mê,ce rameau ~landé.
De ce fait,
ils possèàent àes coutumes semblables, à savoir
un régime matrimonial du type patrili:1éaire.
Dès lors,
les
rapports d'alliance'assimilables à des liens de parenté élar-
gie 5 'opposent systématiquement aux relations de type COHuner-
cial.
"Mais
dûs
échanges
de
cet
ordre peuvent
s'établir,
si
les
parties
intéressées
apparaissent
exemptes
de
toute
forme
à'obli-
ga ti ons préalèt_bl es. Il
Les exécutants ne doivent pas se trouver au sein
d'un même système économique,
ni dans une même aire matrimon-
iale.
Finaleme~t, les lie~s matériels qui unissent les
deux protagonistes semblent à
la base àe leurs rapports d'au-
tant plus que les feIT~es Gouro mariées a~x Dioula perdent
tout contact avec leur famille.
Les maris paient en une seule
fois,
la dot.
Cette action provoque une coupure totale avec
la famille d'origine, qui n'a plus de raisons valables d'en-
tretenir des relations avec les beaux-parents.
De leur côté,

227
les Gouro épousent rarement des femmes Dioula.
Il existe donc entre les deux groupes peu de rap-
ports de parenté, susceptibles d'ontraver l'établissement de
re13t.~_ons commerciales.
Par ailleurs,
les Dioula possèdent les traits ca-
ractéristiques suivants
"Marchands
e t
voyageurs,
détenteurs
de
techniques
commerciales
et
a r t i s a n a l e s ,
fournisseurs
d'objets
à
vocation
monétaire."
Par conséquent, ils adoptaient également Une atti-
tude de supériorité vis-à-vis des Goura.
Ces der~iers sem-
blent souvent désarmés devant des commerçants entreprenants.
Ces reflexions de CL. HEILLASSOUX l
nous le confirme
"Plus
instruits
et
d'csorit
plus
ouvez"t,
i l s
consi-
,
-
dèrent
encore,
comme
c'est
en
général
le
cas,
les
paysans
Gouro
avec
connescendance.
Ils
se
gaussent
volontiers
de
leurs
naiveté.
Beaux
parleurs
astu-
cieux,
i l s
se
vantent
de
la
façon
dont
i l s
les
ber-
nent.
De
leur
côté,
les
Gouro
qui
ne
voyagent
vo-
l o n t i e r s
que
dans
l e s
régions

i l s
ont
des
a l l i -
ances
familiales,
les
GourD,
conscients.
de
la s_'.:pé-
riorit~ de
ces
marchands,
l e s
admirent."
Une telle remarque gui nécessite d'être nuancée ré-
sume et définit l'attitude que chacun avait à
l'égard de
l'autre.
On peut donc se demander si les transactions étai-
ent équitables.
Il ressort de ces propos que l'un des par-
}IEILLASSOUX
(cl.)
-
op.
c i t .
p.
272.

228
tenaires apparaît en situation de force
tandis que l'autre
semble com;'lexé devant cette hardiesse.
Par conséquent,
les marchandt· Lioula plus expéri-
mentés en matière de négoce,
peuvent obtenir les marchandises
à vil prix.
Nous aurons l'occasion de le constater au cours
de cette étude.
Il import<;> de s'attarder sur la personnaL.tiS du
Dioula,
élément catalyseur de toute
forme de distribution.
Cette situation explique les raisons qui poussent des femmes
Gouro à ressembler à
leurs homologues Dioula.
Par exempJ.e,
à
Zuénoula comme à Trafesso,
nous avons pu observer des fem-
mes Gouro qui prétendaient appartenir à
l'ethnie Dioula.
Des
cas anqlogues,
ont été relevés sur les marchés d'Abidjan,
ce
qui montre
l'emprise commerciale des Dioula sur les autres
ethnies,
notamment les Goura.
En résumé,
l'existence d'une marchandise à vocation
monétaire,
et la présence d'agents actifs favorisaient ce com-
,
merce.
Dès lors,
on pouvait parler de véritables échanges
commerciaux.
Néanmoins, en raison des caractères spécifiques
de ces relations,
i l importe de nuancer cette conclusion.
Tel
apparaît l'origine du commerce en pays Gouro;
avec comme
principaux animateurs,
les Dioula qui opéraient surtout dans
le Nord du pays.

229
B.
ORGlINISATlm: GEOGR/\\PHIQUE DU CmÜ'lERCE EN PAYS GOURO
Elle est liée en grande partie au co®nerce de la
col~.
Le trafic particulier du sompe eans la région du Nord
expli'jue partiellement la prolifération relative des marchés
septeLtrionaux.
1..
la placE;: capitale GèS f-cpulLltions du l{o~·d
Les tribus de savane boisée
(Nianangon, Yassua,
Mi,
tlangoumé)
(fig.
nO 14
), produisaient très peu ou rareme"t
de la cola.
Leur localisation près des milieux de consomma-
tion p,ermettait aux Gouro du Nord de jouer le rôle d'inter-
médiaires et de transporteurs entre les commerçants soudanais
et les producteurs forestiers.
Ces flux étaient le ?roèonge-
ment des courants commerciaux sahéliens, qui pénétraient ain-
si au coeur de la forêt.
Au Sud de la zone des marchés,
les Diol.la cédaient
la place aux agents \\Gouro,
nota::mnent aux
feIllfiles.
En effet,
celles des tribus s.eptentrionales
(Bié,·,Duonon, Niono)
rela-
yées par leurs homologues des parties centrales,
(Yassua de
l'Ouest, Duan, Ouadié),
allaient collecter la cola jusque
chez les forestiers
(Bouavéré, '1'0, Gonan, Nana, Ngêi)
(cf.
fig.no14.
A mesure que l'on s'éloigne de la savane,
les tran-
sactions entre Gouro deviennent personnelles.
En outre,
les
marchés se font rares.
Ici,
nous aVOns vu que les échanges
avec les autres etrinies s' inséraient surtout dans un con-
texte social notamment les alliances matrimoniales.
En zone
fore s tière,
le sompe
,
monnaie de l' époql'8, subi t
ut'e dég ra-
dation:
i l devient objet de thésaurisation.

230
Finalement avec le nouveau système d'échange on
constate l'apparition d'une véritable classe sociale, celle
des marchands autochtones.
Au sein de cette classe,
les fem-
mes Jouent un rôle capital.
2.
La classe des marchNnds
le rôle primordial
Seules les femmes
jouaient un rôle assidu au sein
des acti vi tés commerciales
place qu'elles occupent Elll-
jourd'hui encore dans tout lë nord du. pays. t-lais,
lellrs ~câches,
se limitaient essentiellement à
la collecte et au transport
de la r.ola.
L'essentiel des transactions sur les marchfs
reven~it aux ho~~es.
Sur ces lieux,
les femmes s'en
tenaient aux activi-
tés relatives a~x produits vivriers, et à quelques articles
d'artisanat, qu'elles échangeaient contre d'autres produits.
A cette époque, elles ne se révélaient pas encore com~e des
agents à part entiè~e du commerce.
Mais,
on constate leur
présence effective dans les relations corc~erciales.
Il fallt
noter égaJ.ement l'importance de certains Gouro qui sont de-
venus de grands commerçants gràce au commerce de la cola.
La vérita~le classe des marchands demeure celle
des Dioula :
leurs traits caractéristiques à savoir,
le pro-
fit mercantil,
se prêtent mieux à une telle profession.
On assiste donc à la mise en place d'un nouveau
système d'économie mixte, qui dé[Jasse le cadre du simple
troc
; Il n'y a pas de transformation radicale de la SOciété
kweni.
Il s'agit de la juxtaposition de ~eux secteurs éCOno-
miques et ethniq~~ment différents: secteur d'autosubsistance
avec le troc régi par les Gouro et, le secteur marchand aux
mains des Dioula.

231
Compte tenu ~2 leurs contextes différents,
cette
situation ;lboutit à une sorte d'équilibre cles deux syst(',mes.
Pour conclure,
la physionomie: ,:.es marchés occupe
une place prépondérante dans la vie des Goura,
particuliêre-
men t
cn milieu septen triona1.
Quel étai t
leur vérj table
rôle à cette époque ?
C.
LES ~ffiRCHES PR~COLONIAUX
~es marchés représentent l'une des spécifités du
pays Goura.
Avant la colonisation,
on pouvait dénombrer une
trentaine de marchés,
situés en majorité dans le Nord
(fig.
nO 24 )
Quelques uns seulement ap"araissent au Sud ou le
plus méridional est celui de Bouaflé
ce qui veut dire
,
marché aux poissons bwa
poisson,
fie marché.
La figure nO 24
,
révèle également l'absenceqùa·si tota-
le de marchés dans la région forestière.
Cette constatation,
ne semble Das à priori étonnante,
d'après les conclusions
que nous avons déjà tirées.
Ainsi,
la création du marché de
Si~fra date de l'époque coloniale, époque qui coincide avec
l'introduction des cultures marchandes.
Les lieux de négoce
situés dans le même domaine sont liés au développement de
ces cultures.
L'apparition d'une telle institution traduit bien
les différentes formes d'échanges rencont~ées dans les deux
domaines écologiques.
Cependant,
aucun fait précis ne permet
de dater la création des marchés.

232
D'aprês la tradition orale et le propos des auteurs
cités,
i l '.dl1ble que l'établissE'..ment d'un marché se présente
com.'ne une ilff2ire de ci:,.·consti:lnces.
Selon cette même source,
nOllé. avons pu établir l'origine de quelql'.e,o. marchés.
l .
E tuJe tC:l':.'.:'.'.:L.:.::ique
De nombreux marchés doivent leur existence à une
diversité de circonstance.
Ainsi, Pahoufla provient de l'initiative d'un ~en­
deur de volaille Diurne.
La vente se pratiquait sur le bord
du chemin,
i l eut alors l'idée de nettoyer cet espace et d'y
plantEr un marché.
Ce serait dans de telles circonstances que DADE BI
BOLO de Zralouo
(tribu Dien)
gros producteurs de cola créa
le marché de Gohifle Gohi cola,
fle
marché.
Pour celui de Vanietiefl.-e (Zuénoula),
le fvivibliza
de ce village possêdait une grande renommée d2ns toute la
région,
comme conciliateur.
Un nombre important de Gouro
venait le voir pour régler leurs conflits.
Ne pouvant pas
nourrir tout ce monde,
i l installa un marché où les plaignants
~eraient en mesure de se :=~curer de la riourriture.
Certains marchés doivent leur existence à
l'éloi-
gnement du lieu initial.
Tel est le cas de Gofle qui fut
ouvert par les habitants de Binzra, village trop éloigné de
Zuénoula.
Quelques uns conune Bofle
(Zapzra)
apparurent à ;.a
suite de disputes
les jeunes du village ayant été battus
par les habitants de Zraluho, sur le marché voisin de Gofle
(Zraluho) .

233
Quelquefois,
J.'ouverture d'un m~!rch§ s'accompagnait
d'une cert,ine publicité.
Afin d'attirer les hO!l\\rnes à Pafle
situé non loin de Bouaflé,
l'initiateur COLI BI PIlE sacrifia
un wou ton ct convia J.es llabitants des viJ.l~gcs Douavéré â venir
le .c3rtager.
Souvent,
l'apoellation du marché dérivait de la répu-
tation ùe son fondateur comme Vanietefle
(ZuénoLla),
Fuad.glG-
mafle
(Drohoufla-Manfla).
Quelquefois,
i l port~it le nom de la
marchandise.
C'est"le cas de Bouaflé, marcllé au pOlsson, COFI,t,'
celui du mais,
et GOLIFLE
(C oli
:
cola).
Parfois,
la dénomina-
tian de cet endroit indiquait simplemc!yc. ~a caractéristü.~11e,
cowne par exemple Diafle le marché où l'on se bouscule,
ou B2fle
celui où l'on pavane..
D'une manière générale,
l ' én1..:Lffiération de
tous ces marchés et leurs
traits principaux nous donnent une
idée de l'importance de cette institution.
2.
L'el:emole d'un marché
Vanietefle
(Zuénoulal
Cette profusion de marchés permettait aUx différents
membres d'une même ttibu,
par exemple les Go~ro de l'Juest
(Zu~noula), de se retrouver.
Les populations voisines,
corrune
les Va ou
(Dieu la)
les Baoulé venaient aussi apporter leurs
produits.
L'exemple des marchés de Zuénoula et Manfla,
illus-
trent bien ~os propos.
"A
Vanietefle
(Zuénoula
-
Yassua
de
l'Ouest),
pal.:
exemple,
les
Va
apportaient
des
esclaves
(lu),
du
g-ros
béta.Ll
(dri),
des
chevaux
(seul
endroit

cee
.
.,
article
ait
été
mentionné),
àes
fusils
(po)
des
Darl.·..!:.s
de
poudre
(wr~mbo), ainsi
que
des
barres
de
sel
(wairi),
du
beurre
de
karité
et
des
sQu~bala. Ils ve~
naient
y
~changer surtout la
cola
contre
des
"bro".
Les
Ayaou
e~ parfois les
~ouré venaient
y
cherche=

234
des
esclaves
et
des
pagnes
cont~'e des
fusilG,
de
la
J)Juc1re
et
de
l ' o r .
Les
Baotllci
de
la
rive
gauc'Je
du
Band2ma
n'y
v~l]aieJlt. paf?_
P,:lr]{]i
les
tJ:ibus
vois.i.ne..:;,
on
c.i te'
les
Ouadre
qui
aPljOrtt'.i .-:.n c
c1es
i qi/ames,
du
riz,
des
poteries,
ainsi
que
des
esclaves,
des
boeufs
eL
du
petit
b~tail.
Les
Dou~nou offraic11t
des
pote-
ries,
les
igna:nes
et
des
pag:1es
i
les
Dranan,
d;..z
pois-
son,
des
prodults agricoles,
des
palmi.~tes et ~qaleme~t
des
pagnes,
les
OUéin
et
les Maa
apportaient
re
l ' i n d i -
.
qo,
des
pagnes,
des
cabris,
des
moutons
et
en
cc
qui
concerne
les N aa,
la
c o l a ;
les Mè,
de
la
boissellerie
et
des
p,1.gnes
i
les
Yassua,
des
pagnes
et
des
j ;;~ai77es Ir
(op.
cit.
p.
281 -
:82)
La description ci-dessus nous rellseigne longuement sur
plusieurs caractéristiques du marché.
ce quj
frappe le lecteur
en premier lieu est l'abondance de péoduits variés appoétés à
Zuénoula
(denrées alimentaires
igname,
riz,
bétail,
sel), po-
teries et articles divers,
tels que fusils,
esclaves cons~itu­
aient les principaux élément5 àu troc;
tandis que la cola était
l'objet d'un véritable commerce organisé.
Une telle image nous peL~,et également de connaître
l'aire d'extension du marché et l'origine ethnique des vendeurs
qui la composent.
On voit arriver les
Va
des régi,ns limitro-
phes
(fig.
14
l, des Ayaou (tribus Baoulé), mais aussi, è.'ai~-
tres tribus Goura voisines
: Quan,
BOllenou,
Di&non,
Ouadi~
On
pouvait déjà parler d'une certaine forme de polarisation de l'es-
pace à cette ~poque.
Les récits relatent la même ambiance sur d'autres mar-
ché importants de la région,
comme à Fuatigelemafle
(MaDfla)

... '., ", .
235
Pur ailleurs,
ces produits cités plus haut n'avai-
ent pas ,me importance égale aux yeux des commerçants.
On
pouvai.t
les
classer en
tcois catégories
i~Egf~~U~~_9ê~_2r.Qg~!t~_~~12~_1~~I
nature
Les produits d'importation,
ceux qui ét-,"'.ont à 1'0-
,igine du marché, notarrunent la cola et les sompe ainsi que
d'autres articles
(e~clav2s, fusils,
poudre, bétail)
étaient
échangés entre Diuula et Goura.
Ensuite, venaient les spéci-
alités arl.isanales qui n'intéressaient que les groupes lo-
caux:
poteries, pagnes, boissellerie.
La vente des pro-
duits vivriers constituunt les éléments de troisième ordre,
était
confife aux femmes.
On peut remarquer la place in-
signifiante que les denrées alimentaires occupaient dans le
conu;,erce précolonial.
Les partenaires comme~ciaux échangeaient les élé-
ments de première catégorie après de longs marchandages,
tandis que la vente des produits vivriers courants se prati-
quait sur
le prix fixé par le propriétdire,
sans discussions
préalables.
L'analyse suivante
nous perMettra de noter
les
différences existant entre cette pratique et celle observée
de nos
jours.
L'institution du marché se caractérise précisement
par le fonctionnement simultané dans Un ~ême
lieu de ces dif-
férents types de transactions.
En dehors de sa fonction économique,
le marché
te-
nait une place importante dans la société Gouro.

P:"LE
VçCJl1a (r
"BOUM! E
.'- •••••••••r••••••••••••• o
.
• • 1 •
..'
.'
..-.
.........
..........
LEGENDE
BA'LO:
Nom
o Sînfïa
GOl/la
N'lm
• • • • o • • •
,
"-- imite de

..
D'apre!J c 'lei/liJ550u~'
_"

236
Il repr@sentc aussi, ?our les villageois un lieu
de r~ndez-vous 00 se r~glent bien ~'autres affaires indépen-
1.
Atmosphère des
lieux dé tractatio~~
Aujourd' hui encore, il tradui t une ambiance de ré-
jouissance qui brise la monotomie villageoise quotidienne.
Le jour du marché,
le village prend une allure de
féte.
Dans les localités voisines,
la veille de ce grand
jour,
les habitants ne pratiquent aucune activité agricole
ils apprêtent leurs habits.
Les villageois des environs
viennent passer la nuit chez des parents dans la localité la
plus proche,
certains dorment à proximit@ même du ;n'lrché,
afin àe s'y rendre de bonne heure.
Les activités co~~erci­
ales commencent dès 5h du matin.
Cette pratique continue comme auparavant.
Nous a-
vons pu l'observer à Zuénoula, où, quels.'..1es fenrrnes arrivent
la veille du marché.
Cependant, avec l'essor des voies de
communication et des transports,
les cOm~erçants préfèrent
dormir dans leur village et, être sur les lieux le matin,
les
vé~icules se mettent en mouvement et circulent dès 4h 30 du
matin.
Le marché Constitue également le lieu de rencontre
et de retrouvailles,
où on bavarde, et dans lequel on échan-
ge des nouvelles.
Il demeure un endroit de distraction qui
semble, dans une moindre mesure,
se perpééuer à l'heure ac-
tuelle.
Nous avons pu assister à
la danse du Zahouli
1
Zahou1i:
masque
représentant
Une
déesse. Danse
de
reputa-
tian
nationale.

237
un jour de rnarché â Gohitafla.
Du point de vue atmosphère,
ce licD demeèu8 animé
dur2tlt toute la matinée.
L'animation ~ècline aux cn\\Tirons
de ~3'1 â 14h ou 15 h suivant l'importance de la localité.
A
Zuéno1Jla,
5 partir de 15h 30 les portes du marchci sont
closes
et l~ rendez-vous est pris pour la semaine suivante.
Cependant
l'atmosphère gaie,
n'est pas t~ujours
l
vérifiée sur ces lieux: : il peut dégér..2rer en palabras

Cet
endroit paisible devient aussitôt le théâtre de violences.
les auteurs de tels actes se recrutent souvent parmi les
jeunes Goura en quête d'épouses, que ces lieux attirent:
le
marché constitue l'endroit idéal pour les enlèvements, de
fem.Ttles et les vengeances.
Un fait observé qui mérite d'être
rapporté car, on ne le trouve nulle part ailleurs:
i l s'a-
git de la présence de longues tiges
(30 cm), sorte de cure -
dent, que les femmes Gouro aiment â macher.
Son utilisc:tion
traduit une invite de leur part.
Il n'est donc pas étonnant
de voir ces querell~s se terminer par des rixes qui sont par-
fois génératrices de guerre entre tribus;
à
la suite de
quoi,
le marché n'existe plus parce que abandonné par les
populations.
Pour toutes ces raisons,
les villageois préfèrent
les installer dans la brousse, â l'écart des villages,
lo-
calisation qui n'est plus valable de nos
jours, compte tenu
peut-être de l'extension du village.
Cette attitude a égale-
ment engendré une sorte de surveillance.
a/
le rôle du flazan
-----------------
Ce centre d'échange était supervisé par le f;azan,
fondateur ou descendant de l'initiateur du marché,
il.représen-
tait la force de l'ordre.
Il s'entourait de deux ou trois

238
hommes qui étai~nt charg-és d'appliquer les règlements sur
ces lieux, notamment,
l'interdiction de la vente du vin de
pall118.
Les insultes et les rixes étaient passi.bles d' amen-
des.
Souvent,
les plaignants portaient ~2S conflits devant
le cl~z~n
Le marché représentait donc une institution
margi"ale, parallèle au village.
Cependant,
ces fonctions
ne se confondaient pas avec les attributs des notables de la
locali té.
Les deux endroits avaient égaJ.ement des noms dis-
tincts,
par exemple: vanietiefle
(Zuénoula), Goifle
(Zanzra)
L'aire d'extension du march6 touchait plusieurs
villages, englobant parfois un grand nombre de tribus.
Ain-
si,
ceux de l' ex'~rême Nord étaient fréquentés en général par
les Yassua de l'Ouest,
les Maa et les Ouan
(fig.
n014
).
Cette situ2.tiO:1 explique la. position d'arbitre du flazan.
Son pouvoir apparaît ainsi supérieur à celui du Wibliza
,
homme influent du village.
En raiSon de l'importance des éléments extra-com-
merciaux,
le prestige social et politique qui caractérise
les marchés constitue l'élément majeur de cette institution.
Pour les Gouro,
l'intérêt pécuniaire ne revêt pas une notion
primordiale.
On comprend donc la gratuité du marché,
où au-
cun tribut n'était exigé par le ~lazaro.
D'autres
facteurs déterminent également les spéci-
ficités des paysans Gouro.

239
L?
calendri~r des ma~chés réf10te un Doùe spécifi-
que à
la région.
Chaq1..~8 village où pn:> sq\\.~0. possédait son
cale~dricr, DrdDnné autour de la semaine de seot jours.
On
voie 'à encore,
l'influence des Malinké.
Par exemple
~anzra d6tenait le calelldrier tradi-
l
tionnel suivant
:
Lundi
Diafle
(tEibu
Banoufla
-
Nianangon")
Hardi
llofle
(Zan~ra -
Nianangon)
Nercredi
Goifle
(Zugoura~o -
Goetron)
Jeudi
Siaka
(Bandaion
Dania
-
Goetron)
Vaf12
(le
marché
des
Dioula
dans
l ' a c t u e l l e
Sous-Préfecture
de
Mankono)
Samedi
Zuénoula
(vanietiDfle)
Dimanche
Leifle
(Beziaka
-
Boucr.o~)
Quel~ues uns de ces marchés ont disparu. Certains
prennent de l'a~pleur. ch~sue village avait ainsi un emploi
. du te~ps distinct des autres localités. Il s'ensuivait une
appropriation d'J village sur un espace différent, selon sa posi-
tion dans le réseau des marchés. En outre, les aires des mar-
chés ne correspondaient pas aux territoires tribaux, cette
'observation est surtout vérifiée dans la partie septentrionale.
En résumé,
la vie économique plus intense et plus
riche,
suscitée par les échanges en de pareils endroits ex-
pliquent mieux que le milieu naturel,
l'attirance de la ré-
gion du Nord sur les population situées de part et d'a~tre.
L'introduction des cultures marchandes à
l'époque coloniale
va aboutir au renversemen~ des situations. Ne ce fait,
le Sud
devient progressivement le centre d'intérêt des populations
du pays Gouro et d'ailleurs.
On assiste ainsi à l'accroisse-

240
ment démographique de ces localités
(Première Partie,
Chapi-
tre II, Tit:e IV).
En résumé,
si l'on considère le r61e des marchés,
inst~llés surtout dans le Nord du pays Goura,
on constate
que le département de Bouaflé représente une
vieill", :w"e de
négoc'-"
bi en organi sée.
Comment a-t-e Ile évol ué~ ?

241
II.
TYPOLOGIE DES {·!ARCHES llCTUELS
Les conséquences qui découlent de la genèse des
marchés sont multiples et non moins intéressantes.
Les plus
rem<:~quables se manifestent à trave!:"s l'utilisation du calen--
drier agricole,
la nc~ion d'intermédiaire,
le dynamisme et,
la disparité des marchés septentrionaux.
Tous cas facteur~
caractéristiques demeurent primordiaux.
Afin d'appréhender le probJ.ème dans le cadre actuel,
i l importe d'étudier d'autres éléments spécifiques corr~e le
poids,
le pouvoir et l'aire d'attraction des marchés ainsi
que le circuit de distribution.
On utilisera le terilie tvoologi'
pour dés~gner les premiers composants d'un tel phénomène
(le
poids,
le pouvoir et l'aire d'att!:action).
Pou!: les prix nous
nous contente!:ons de les mentionne!: à titre indicatif lorsque
l'occasion se ?résentera.
Nous en parlerons de manière ap-
profondie dans la troisième partie,
partie traitant des pro-
blènes relatifs aux revenus.
En raison de l'importance des
éléments qui caractérisent le circuit de distributi~n (cir-
cuit traditionnel)
et mode!:ne,
transports,
problèmes de sto-
ckage),
i l s'avère nécessaire de l'étudier à part.
Par ailleurs,
les marchés actuels peuvent se tenir
dans deux cadres différents:
d'une part la campagne et d'au-
tre part la ville.
Nous retrouverons les deux notions le
long de cette étude.
i1ais auparavant,
une définition de cha-
cun de ces illarchés s'impose.
Lp.s .rna-:chp." ruraux possèdent la particularité de
recevoir des denrées réce~~ent récoltées.
Le circuit de vente
est un circuit direct,
ce qui nous am2ne à parler des
marchés
IJroduction.
Il s'agit du centre de transaction que l'on
de

242
trouve en amont
de la chaîne.
A l'exception des marchés
moyens cOHune Bonon,
l'infrastructure y demeure simple.
La
plupart d'entre eux ne sont pas couverts.
Du point de vue
fréquence ce sont des marchés hebdomadaires.
1
L85
marchés urbains
se définissent suivant qL:a-
tres critères principaux:
la localisation
l'~n~ironn~mentf
J
l'équipement et la taille.
La lccalisation dans les centres urbains co~me Dcu-
aflé, Sinfra,
Zuénoula et Gohitafla au milieu d'un hin~erland
leur permet de bénéficier des produits de la campagne.
Dès.
lors, on parlera de marché de consoITunation.
La superficie
du marché avoisine les 10 000 mètres carrés.
Cette superfi-
cie est entourée d'une ceinture d'infrastructure de commerce
moderne qui est assez diversifiée.
L'équipement varie selon
l'importance de l'endroit.
Il est complet à Zuénoula où la
fonction de marché est ancienne.
On y trouve des hangars à
l'intérieur desquels s'installe un:qrand nomhre de v8n~eurs
(Bouaflé ne bénéfj.cie pas encore d'un véritable marché ·cou-
.
vert).
Il s'agit des marchands de pagnes,
d'ustensiles de cui-
sine, d'autres produits alimentaires comme la viande.
Enfin,
pour la taille,
l'importance des participants dépasse souvent
4 000 personnes. A Bouaflé,
on en dénombre 6 000 environ.
DU point de vue périodicité,
il s'agit de marchés
quotidiens.
Néanmoins ces centres de négoce possédent un jo~r
d'affluence pour les produits vivriers surtout. j,fin d'établir
une comparaison entre les différents types de marchés,
nous
avons retenu
uniquement cette date.
Ainsi on aura le calen-
drier suivant
Nous
n'employons
pas
cette
expression
pour
les
villages
cen-
tres
qui
selon
notre
déficition
sont
des
centres
de
consom-
mations
embryonnaires., Dans le
cadre
unique
des
march~s, il
importe
de
les
considérer
comme
des
marchés
ruraux
de
pro-
duction.

243
Lundi
Bouaflé
M0rcredi
Sintra
Jeudi
~ohitafla
Samedi
Zuénoula
Il faut noter une répartition nette de~ jours
d'affluence,
répartition qui perrnet aux intervenants de par-
ticiper à différents marchés. Par exemple au Nord,
on re:
trouve souvent certains opérateurs
(vendeurs, acheteurs-
grossistes)
dans les deux
principaux centres de négoce,
Zuénoula, Gohitafla. Au sud,
cette observation doit étre
nuancée.
Les différentes figures relatives à ces phénomènes
nous permettront d'étayer nos ~ropos. A ce sujet, nous rap-
pelIons que contrairement aux résultats obtenus à partir de
l'enquéte "produ~tion",
ici,
il s'agit des enquétes "mar-
chés"
o~ les données exprimées correspondent à une journée.
Pour les re~dre crédibles, deux passages, en saison humide
(pJriode
d'abondance
ct en saison sèche
(Pêiiode
creuse)
ont été effectués.
Afin de pouvoir les comparer,
il aurait fallu con-
naître la fréquence des commerçants
(producteurs surtout
dans les :narchés et les différents marchés visités).
Une
telle démarche aurait accentuée la marge d'erreurs due au
caractère approximatif de certaines réponses.
Enquête
annuelle.

244
A.
LE POIDS DES p~RCHES
C'est la quantité moyenne respective des divers
proé!di ts
(céréales, arachides,
tubp-rculps et rc:cines, ba-
nilnp Flantain,
fruits et condiments)
que chaque commerçant
appor~e sur les centres d'échanges.
L'enquête étant spon-
tané~, nous n'avons pas retenu
le même nombre de personnes
ce qui nous aurait permis d'obtenir de poids toi.al pour cha--
que produit.
De ce fait comme dans l'enquête production,
nous ne pouvons conêidércr que le poids moyen par vendeur
selon la nature du marché : marché rural ou marché urbain
1.
Rôle primordial des marchés ruraux
Il faut distinguer deux aspects.
D'abord appréhen-
der le problème de manière globale.
Pour ce faire,
il faut
connaltre la quantité moyenne vendue dans chaque sous-préfec-
ture ou dans les deux zones écologiques du domaine étudié.
A
ce niyeau, une pareille démarche doit déboucher sur les ca-
ractéristiques des quatre sous-préfectures.
Si l'on consi-
dère la répartition des quantités selon le milieu écologique
on obtiendra des résultats relatifs aux domaines de la forêt
et de la savane.
Ensuite, nous terminerons notre étude par une ana-
lyse individuelle des marchés.
Sur ce plan, i l s'agira d'ap-
précier les éléments déterminants, propres à chacun d'eux,
ce qui pourr~it nous permettre de connaître
Les tendances
des marchés selon l'importance des produits.
Nous découvri-
rons de la sorte des marchés à vocation céréalière par exem-
ple.

Tableau n° 24
QUAflTIT1';
P.OYENN/,
AWNUET,LE
ST()CKEE
PAR
sor',~-f'HEFECTURF: (Kg/ch.d'e./nf'!
1978-1979
(-lrou-
OJé,,-
Iàfl.ane
Céréales
Tubercules et Racines
Fruits
qineux
Condiments
[
) li)€ pre
plan-!
~~.
"
dUit
t
1
1
_.~_-IL-_~
~_ _
'
I".~'"
-
1
Au lcr-
(I~)-
---'1
r
I
i
i
1 ~''''n'
1
1
Î
.
l\\ra-
h
tain
ryname
1
Toro
IPatate Itv'anioc
rvocat
Oran?el d ri
~'angue 1 Cola
Pi:-ner,t
.'.
\\TOma~~ \\IGcJr.'bo
~ldlJil:S P,:l l'ais
o
:h ide
ne
\\ Ol.ne
_
t--19'2 ~-j
"oh
1
1
1
j28
691
L 370
4 427 1 1 903 1
555
1 1 1 3 B
1 405 Il 653
6
105
rlù) .
~
P ü r
1
1
~
~\\,rod
:! 1
I,~
"lLJY
")~'
.
~ ~ pJ [
2 006
1 529
6 105
HO l
'"
. l
'"
1
'0 ["'rO ll [)
...:.ç 1 .,
il l"C~ J
502
LIol·
770 1
821
3 761
3 15B 1 2 517
240
3 096
111
1par
,
\\procl'.
R
152
203
900
-.
16~ 78 1 313 1 479
1
374
203
;} 111"Y.
par
!
796
3 761
2 253
111
i
~;rülll.x
i
329
p rod.
Y
I;\\Ù .:-
113
102
-=]003 17141
1 418
1 095
1 3 14
343
696
392! 2 080
200
41
1
par
.
1
-',~
l
,p,'ùd.
_ - - - '
1
1
1
i
,
LIny.
742
4' 2
1
o
1
1 par
1
108
3 803
1 409
1 314
'J"'O)P
507
'::'"1
1
1
l ,oc"",,
l'
l' ",-" 1
0 H'
~ 1 l 1 1 1i l 1 1 1 1 1
:~;U n,
0"
-
no
'''1 '~~ . loc,I no l'"" L'" 1
438
loy.
472
7
96
i
1
602
2 54
3 20B
1
1
' 455
Source
=!'-!. E.

245
Dans l'6tude sur la production, nOus avons consta-
té q'1e la quantité obtenee dépendait cJ'2 pl"sieurs facteurs.
La nrésence d'une importante colonie allogène et le mi.lieu
êcolo~lque en tre autres,
jouaient un_ rôle essen tie l
dans
le
développement de la prcduction.
Compte tenu des habitudes
alimentaires des paysans,
la commercialisation ~es denrées
agricoles comestibles est en partie liée à leurs traditions.
Par exemple,
les Saoulé constituant un des princi-
paux producteers de banane plantain,
212 rang
(tableau nO 49)
et figure nO 23
) mais en demeurent de modestes consommateurs
(tableau nO 48
).
En revanche,
cette ethnie vient en tête
pour~a commercialisation comme nous
le verrons plus loin .
Pour
la
production
de
tubercules
et racines,
l'exemple
des Gouro est également significatif.
En outre,
les surplus
constatés chez c,-r'.:ains vont s'avèrer considérables.
Ils
pourront ainsi être commercialisés.
Mais il importe de nuan-
cer cette affirmation.
Par ailleurs,
la majorité de la population allogène
habite le ~ilieu forestier,
i l ne sera pas étonnant de voir
sur les marchés ruraux de cette zone,
des quantités apprécia-
bles de produits tels que céréales et bananes plantain.
Les
figures n025,2(;et permettent de l'attester.
Par exemple les marchés de Bouaflé et Sintra reço~­
vent chacun 0n moyenne une quantité de céréales légèrement
inférieure à 150 Kg/par vendeur/jour.
La quantité des bana-
nes co~"ercialisée5 est plus faible
Bouaflé 105 Kg/vendeurnou!
Sinfra 85 Kg/vendeur.
En revanche,
pour les tubercules et
racines
la
figure
n027
montre que
la cODmercialisation en
milieu forestier reste modeste par rapport au milieu de sa-
vane.
Cette troisième denrée représente dans ce domaine la
principale dSLr~e
. vendue sur les marchés ruraux du Nord

2t.6
Zu6noulil 105 Kg/vendeur/jour, Gohitafla 65 Kg/vendeur/jour.
Qll~nt aux produits secondaires,
les différents mar-
chés reccptionncflt à peu pT~S le même poi~s d1arachide.
Nêan-
mCiir..
les march6s de Sinfra et Zuénoula distancent légère-
-:i
ment 125 de~x autres.
Leurs similitudes est due uniq0ement
au pc<ds,
car si
l'araci-ide venc1;..Eà Zuénol..1la vient des ex-
ploitations, celle de Sinfra provient probilbleme,l~ d'un achilt
antérieur sur des marches du Nord
Au niveau des fruits et condiments,
deux secteurs
se distinguent,
11 un pour le poids àes fruits,
il s'agit de
Bouaflé où le poids de la cola est d&tc:crninant.
L'autre se
distinc;ue ?ar ur.e quantité notable de condiments ce sont les
marchÉ's ruraux de Zuénoula.
Cette consta.ta tian confirme la
présence des acheteurs-g~o5sistes sur ces lieux.
En ef~et le
commerce primordial On zone de savane est sans nul doute
celui des condiments.
Au total,
à
l'exception des condiments,
des tuber-
cules et racines,
lès marchés des sous-préfectures de Bouaflé
et Sinfra possèdent le monopole de tous les au~res produi~3.
Une fois de plus, à l'instar de la production, on s'aperçoit
que la commercialisation des produits vivriers est dans une
moindre mesure liée aux mêmes facteurs:
Il s'agit du rôle
capital des allogènes, et du milieu écologique considéré.
A côté de ces éléments déterminants,
il faut con-
siderer un aLtre
facteur non moins essentiel,
la proximité
d'importants marchés de consomTnation corrone Bouaflé et Yamous-
sokro.
Ce privilège constaté à propos au poids moyen par
journée s'observe également au niveau des périodes de pro-
duction
Néanmoins,
sur ce pIao,
on çcnstate un renver3e-

,~,.~. :'~- ~~-:·<..·\\>~;,~~~~~!?k.J1;~}f~~~ ..~~~~~~~i"~'c~~i~N"i:f..;,;c.~~~~~,<pj:~'. ~I
; : .
. ~
.1', ~
.. '~
20
ment des tendances
(fiS.
!'lOS
25 , 2,-6,' 27· ) En d(~hors ce la
sous-préfe~ture de Bouaflé,
les autres,
Zu~noula, Gohitlfla
et SinEra poss~dcnt à peu pr~s le m&m~ profil.
Afin de connaitre les véritables raisons de pareil-
les dj.vorsitês,
i l serait souhaitable de s'attarder sur les
r&suitats observés, da~s l~ cadre des périodes de production
des pl~incipaux produits.
Dal15 cette dénlarche,
L~ pour une
plus grande précisi?n,
le tableau nO
26 viendra co~p10ter
les figures.
TablGau nO
26
NllRClfE5
RURAUX:
REPARTITION
f'ilR
PERIODE
DES
QUANTITES
NOL"E!!N2S
COi'!NcRCI.l,.LI5EE5
(PRODUITS
PRINCIPAUX)
KG/VENDEUR/JOUR
1978
-
1979
l~ro"Pe de Période
1
Période
Poids
global
Il
Produits
d'Abondance
Creuse
:'Ioyen/Jour
~ Kg,
Kg
Kg
1
--r---,-------+--,------,----f----,-----,-~--_____"
~
:1 arc hé
-
C
B • P .
T e t
R
C 1 g. p. ! Tet R 1 C ! B. P .1 Tet
Boua l fé
147
7J
54
169
167
102
158
120
87
S lnf ra
300
69
29
1591
53
7J
229
129
Zuf,noula
155,
35
,
52
46
272
1
15S
101
154
104
[---+---+---'1
Gohitafla
115138
49
]16
60
102
1116
46
76
Hoyenne
1 179
52
1
46
122
138
lOS
1151
95
99
---"_ _'--_---1-_ _--1-_-'-----_--1-
- ' - _ - - ' - _ - - ' -_ _- '
Rema !:q ue
C
céréales
5buI'ce
N.E:.
B,P.
B2nane
f'12.'1tain
Ter:
R
Tubercules
et
R2cines

.. ,'. ....
"
~
2~3
Les chiffres relatifs aux f~.9ur8S 27 et 28 1:6v~Lent une
diversiLé des qualltités vendues sur les dellx périodes
l
(rilarchés de Bouaflé,
Zl.lénoula,
Gohite..fla).
Excepté les céréaJes
J.es C:ualltités relevées sur le marc:~é de S~nfra sont pratigue-
men t
éga les.
Il résulte de ces observations que les marchés
ruraux de Sj.nfra restent relati.velnent é~uilibrés.
En IJérioê.e
creus..:::,
comme en pér i.od~:.. dl abondance,
i l ni y
a i)aS unE:: granèe
différence entre les quanti tés corrul1ercialisées
~~n dehors des
l~érêales les trois autres se caractérisent par leur instabilité.
Mais les silTIilitudes'observées entre ].e5 trois centr25 de ~égoce
~e limitent à ce facteur.
Si les marchés rura.ux de Zuénou]a/
Gohitafla et
dans un~ rncindre mesure Sinfra reçoivent davantag8 àe pro-
duits/
en période d'abonda~ce qu'en périoèe creuse,
i l en est
autrement pour Douaflé. D'at?!."'?s les f:lêrnes figures citée~
d'échange se distingue des autres en saison sèche.
Ici,
i l y
a un renversement des
tendances au profit de
la période creu-
se.
Au total,
les enquêtes effectuées dans le èéparte:nent et
sur les èeux saisons nous ont p2rmis de
tir8r de no~breGses
conclusions que nous 'énumérons en cinq points.
}o
_
Dans la partie septentrionale, la Quasi
totalité
des
travaux
se
déroule:-3ur les march~s. En revan-
che,
au Sud,
les collecteurs des produits vivriers,
à l'ins-
tar de
leurs homologues des cultures de rente
(café et cacao)
sillonnent la campagne afin de ramasser des produits.
Par
exemple,
la banane est acheminée par camions de 2 ou 3,5 ton-
nes,
du carnpe~8~t à la ville.
On comprend donc que dans de
telles conditions,
lesmûrchés mérièionaüx ne commercial~sent
qu'une fraction de la quantité totale vendue au sein de la sous-
préfecture.
Les
céréales sont
les
denrées
les
moins
périssables,
ce qui
explique
(Sinfra excepté)
la
relative
stabilité des
quantit~s
vendue s.
·2
Sur
le
plan
administratif,
Bouafle,
chef-lieu
de département
représente
également
la
sous-prefecture
centrale.

2 0
-
Un autre facteur déterminant intorviellt 6gale-
nlen t
:
j.l :~ragit de
la
traite du
caff ~t du cacao
Ce':te
é4ctivité coï.ncide avec ld périocl2 d'2bcnclance
(sélison hun~ide)
des p:r:odui ts vivriers
(Octobre,
l':ovembr~, D,·~ce~Tlbre).
De ce
fai~,
les producteurs des zones forestières,
les plus ccncer-
nées p~r la traite des cultures de rente s'occupent plutôt
des
t~aVal)X inhérents â ces prodllits
C0UX
qui 11'appar~i2n-
l
nent pas â
url G.V.C.
monopolisent 12s 'léhicu].c.; ~~s trailS-
00rtClllS
individuels.
I l s'ellsuit u~e réduction du trRfic
des produi~s vivriers vers les marchOs.
JO
-
le coû t
élevé des ITlo"','e!1S de àé!)L::.csf1~'2nI~ C'-J!.u;-~e
nous ve~rons, peut constituer êgalement un obstacle.
On c:e-
marqu.e gue plus les cumpements sont éloignés du marché indi-
qué,
plus leurs habitants sc heurtent â de multiples difficul-
tés pour transporter une production abond2nte.
En outre,
àe-
vant ces obstacles,
ils sont contraints de laisser une ?ar-
tie des produits pourrir sur place.
D'iinportantes quantités
de produits,
notamment des condiments,
s' aDîrr.ent ainsi dans
les champs.
4 Q
-
Avec
le principe de
l'offre et la de~a~de, en
période d'abondance,
les prix n'avant~gent pas
les produc-
teurs.
Parmi les fem8es certaines préf6rent 2bandonnc~ une
partie des produits sur les champs que de ~ecevoir en retour
une somme àérisoire.
[,e cas. parait plus accentué en
zone
fo-
rcstière.
Dans ce milieu,
elles
transforment les conàimE!~ts
en produits plus durables
en
les séchant et en réduisant
une partie en poudre
(piment,
go~bo).
Ce procédé leur per-
G.V.G.
Groupement
~ vocation
coop~r~ltive.
Cette
insti-
tution
n'existe
que
pour
les
cultures
de
rente.
Dans
le
département àe
Bouaflé,
i l
n'y
a
aucun G.V.C.
de
proGuits
vivriers,
comme
ceiui des
ignames
en pays
Sêooufo.

r-
2')0
met de mieux CO!1S2J:ver lc~s d2nré25 qu 1 elles vendent plus tard
~ un PZ"j.x co~\\renabie.
Enfin, pendal1t la ))ériode. creuse,
la dispari.t0 des
rna.ccl:é~ dont la quantité respective des produits demeureEt
plus
im00rtantc au Sud qu'au Nord,
s'explique par de nüffib)~eux
facteurs.
En premier li~u, la 20ne forestière n'apparait ~as
romplêt2ment dépourvue de produits pendant la sai~~~ sêche,
Qll
Y t-.cOl:Vê
CnCOi~12 dE;, nOlTh~rE~UX proêui ts cleven 1.1s rares a'J Norà.
Au contr'aire,
son vol'...lme augmente dans
le secteur méridion~ll.
A Ja fin de
la traite
(Janvie~.: -
F2vrier)
les vé:l.i-
cules deviennent disponibles,
mais ne parCOGrellt pas
ies vil-
lages ct le.~ expIai tations 1 où la procluction demeure :!'.oins
abondante A pareille 6poque.
En outre,
la r6ductio~ du sur-
plus co:nmercialisable ne
justifie pas un tel ~léplacement èc
la part des collecteurs de produits vivriers.
Pour toutes ces raisons,
les marchés du Sud,
en
général,
reçoi'/ent c1o.vantase de prGduir:s,
CCl'inme
11 atteste
le
,
tableau et les
figures
cités.
Le
cas particulier des marchês ruraux de Sinfra si-
tués également en zone
forestièr~ provie~t d'une difffretlCe
im?ortante observée en période creuse.
Pende.nt la saison
creuse, entre Bouaflé et Sinfra on constate un écart im~or-
tant au niveau è-e la barlane plantain,
des t1J.~erCule5-.é: racines..
Par contre, en' saison humide, . i l est rédui t. U1e telle disparité 21t~'e
los deux saisons résulte de deux facteurs essentiels.
Si
l'on consid~re la ZOne forestière,
28 % seule-
ment des allogènes,
principaux ?roducteurs de vivres résident
dans le secteur de Sinfra,
contre 72
% à
bouaflé~
Le
sur-
plus disponible étant lié à
la présence des allogônes sur-
tout,
demeure donc insuffisant pour être commercialisé.
Par
ailleurs,
la région est située en retrait et n'attire pas un
Il
faut
rappelJ.er
la
signification des
allogênes dans
no cre
é t u cl e.
I l s 1 agi t
ci e s
--m i cr rat ion s
cl e s
cl eux
vag u es
(a n c i € n II e
et
récente).
Cette
ptéci;ion
explique
l'important
pourcentaci~
dlallo~~nQs imDlantês â ·Bouafl~.

Kg
Kg
20°
'" '1
1
1~01,
l100
."j.. -..-.."
- - .,. -' ~ _.: ..
_.
1·7cn-...~-(
. ";... ' ..
.- -
. ..' ..
o
.. .....- _ ":':=·__",.,L-:." :...:
o L._ ..._... : ,".__w~
·.~~!~ .;__ .'.1
CéR~i\\Lf:S
[jLf:!\\Gli!i:UX
Kg
Kg
250
TUBERCULES
Kg
Kg
250
150
I!tO
50
50
o.-'~
fRUITS
Source
N E
~'C~l
BOUAfLE
~~.
[
. . .,1
_..
~B
SINfRA
~_.~
LI·········'
....... :\\
.....
ZUUiOULA
uO~IT,\\FLA
~~
l122l

IJ,U/., f'-.: '!";' i' r: s
25J
25°1
1~O
DLCp.GiiiEUX
Kg
Kg
250 .
250
ISO
ISO
1
TUBERCULES
Kg
Kg
'50
'50
ISO
..·Jll, .....
o
fRUITS
c0~~ 0i,'JE i'J TS
Source
N
r~
t~ BOUAfLE
SINfRA
1::"']
· .... :::::1
..........
ZU,IWULA
GOHITAfLA

-.':
....-
Fig. r-r 7:.7
Ky
Kg
150
150
CEREhlES
OLE;,Gi~jEUX
Kg
Kg
250
150
'50
150
sa . --'l'bf'
.
=.-. -- ····m····
::::::::.' - .'.
::::::::t· .
o 1__~tJTT'1
TUBERCULES
8Ai;ANt
?LAN1AJN
Kg
Kg
250
'50
150
'50
fRUITS
COUOII":lcNTS
Source
N E
D BOUAfLE
r i
~~-_.
SINFRA
~ - _ . _ .
o·········
..........
..........
ZUENOULA
ü21d GOHITAfLA

251
nombre considére.ble d'acheteurs ce qui r.' incite pas les pay-
sans à proodire clClvëllitage.
En reva.nche 1
Gouaflé béné{ic.-;.8
d'un grand prj.vilège:
localisée â un carrefour remarqua~le,
la vi.lle de Bouaflé qui est en l'occurrpnce le Chef-lieu du
dépe::tement demeure
le débouché principal des produits 'livri-
ers.
'Je ce f.:tic,
de nOlObreux commerçants vont se ravi.taille-c
dar,s 'ln hinterland où e"iste un surplus disponi.ble.

-
Le
d~rnie= facteur est lié â une c0rt~i~e f~'clu-
tian de
Id mentalité
chez les producteurs.
En effet,
les
paysans,
satisfaits
par
la vente de
ces
denrées,
sont encou-
ragés
â produire en plus grande qU2!1tité.
Cette
situation
explique les différences qu' 1.1 Y a entre
les deux sous-pré-
fectures.
Il ressort d'une telle étude globale que d'impor-
tantes disparités existent entre les marchés ruraux des dif-
féreiltes
sous-préfectur~s.
r1ais,
chaque marché étudié
inài-
viduellement
fera-t-il
ressortir
les mêmes différences
?
,
Pourra-t-on parle:: de
la vocation d'un marché partlcu~ier '
Tels sont les points qu~ nOus nous proposcns d'examiner dans
les pages suiv~ntes.
Le poiès
re~résente un des facteurs essentiels de
J.a
typologie
Jes marchés.
Si l'on considère le poids moyen
de chaque variété de produit venàu,
on peut arriver à établir
les
tendances à1un marché.
Ainsi,
on obtiendra par exemple
des marchés céréaliers,
des marchés de
bananes plantain,
des
marchés de
tubercules et racines.
Ces centres d'échange se
définiront selon le poids du produit le plus
important.
Pour
ce faire,
nous établirons les comparaisons au sein de chaque
catégorie,
la:
figure' nO
32
relative à ce sujet va

7.52
nou~ perlJettre d'iJ.lustrcr nos propos.
Dans ce cadre,
nous
nous propOS0ns d' étudiel.~ uniqueIl"K::nt le poiès moyen par com-
merçant: et par rnarchê.
Nous donnerons de petites précisions,
rela1~ives aux différentes saisons, lorsque cela sera néces-
saire.
En observant :as diff§~erltes do~n6es, i l nous est
possible de découper le domaine étudj_é selon deu'~ ~léments,
la taille et la vocation du marché.
Il résulte d'un tel dé-
coupage,
trois types de marchés.
Type l
~~~_g~~~~~_~~~~b~~_~_~Q~~~~9Q_~~~~~!f~~~_.~~_~~Q~~ê
e!~~~~b~_Q~_~~e~~~~1~~_~~_E~f~~~~
Ils se caractérisent \\Jar UI~C quantité considérable
d'un de ces produits vivriers et sont localisés en moyenne
dans
le Sud du d~partement.
Leur poiàs oscille en moyenne
autour des chiffres
suivants
céréales
187
Kg/vendeuII'jour
banane
plant2in
141
Kg/vendeur/jo~r
tubercules
et
racines
]46
Kg/vendeur/jour
Au niveau du nombre de marchés,
les premiers distancent les
autres.
Ensuite viennent les marchés spécialisés en tuber-
cules et racines.
Au total,
nous constatons,
la prLuauté des 8archés
mérièionaux pour les céréales,
et a un degré moindre pour la
banane plantain.
Blé représente
le véritable marché de ba-
nane plantain.
En effet,
lorsqu'on arrive sur les lieux, on
est impressionné par l'i~~ense étendue rl~ régimes~
certains
pouvant atteindre 40
Kg.
Ces produits issus de nouvelles
Il
li
plantations de café,
cacao appartiennent aux déguerpis de
l'A.V.S.
Ils so~t l'objet d'un véritable commerce.
Du point

253
de vue prix,
Blé,
SG
singulùris2 ;Jar la chèl:etC:
dGS
banêlnes
(500 F à
2. ~OO F CFA). selon la saison J •
Exceptê le centre de négoce de ~a~fla, en g€11éral
les ~atchés de la savane se particularisent p21r l'importante
quantité de tubercules et racines,
c'est le CAS de
Za~lzra.
Il s 1 ~git des marchés dl~ Kondougù12, Blé et Yaokro.
Les deux
premiers se trouvent soit dans un village Mossi ~oUdOUgOL
soit d~rls un village mixte Yaokro.
Dans ce dernier vit une
importante colonie et' allogènes.
C'est également le ccos d'è
village de Blé où réside:lt les Baoulé de la tribu i,c;ilOU •
Quant aux deux centres de négoce clU nord,
(t,;anfla et Za,1<' ra)
ils se part~cularisent surtout pa~ la présence de tubercules
racines.
l,a grande quantité de céréales observée â Manfla
est lié8 certaine~ent 2 la présence 'récente èes Sénoufo dans
la réaion septentrionale.
Compte tenu ces habitudes alime:lta:è::-es de ces eth-
nies et du milieu écologique,
les produits les plus vendus
corrcsponde~t aux céréales ct da~s une moindre mesure à la
banane plan ta in.
Dans le domaine de la savane,
iJ. S'~lgit
plutôt de tubercules ~t racines mais cc facteur reste insuf-
fisant,
l'exemf?le du marché ae :<oUdOCgCLl le confirRe.
Con-
sciC:lts des ressources monétaires qu'ils peuvent obtenir
grâce aex céréales,
les !-lossi en cornrtlerc1.2.1isent énormément
comme nous
le verrons. ,Dans ce cadre,
la demande demeure souvent
sup&rieure ~ l'offre.
Ces groupes de produits bénéficient
de deux avantages.
Tout d'aborà,
les céré2.les constituent
des denrées
faciles à stocker.
Nous a~ons vu qu'elles de'Je-
naient la nourriture principale de la plupart des citadins.
Dès lors,
i l n'est 2as étonnant de voir qu'il existe des
m~rchés à vocation céréalière.
Dans ce groupe
lé maïs occupe
uen place considérable COifu-:le à
Blé -
Yaok_"o - i"lanfla.
C'est
ce qui explique que Goua~lé vient en tête des départements
Notre
période
de
pré-enquête
(Avril-Octobre
1977)
a colncidf
avec
la
grande
p6nurie
des
prodllics
en
eate
d'Ivoire.
Nous
avons
écé
"éffarés l !
par
des
prix
à
Bouaf15.
Une
telle
attituè
prouve
bien
une
mutation
des
mentalit~s montrant une forme
embryonnaire
de
spéculation.

254
,
exportntcurs de maïs ~ de la Côte d'Ivoire.
Quand 'lU riz,
slil n'est pas exporté hors du domaine étudié,
i l est acflet6
surtout par des Gouro,
~ont la production suffit à peine à
leur consommation
(Deuxi~me Partie - Chapitre l, Titre III)
Dans ccttG catégorie,
la banane pl~ntain constitue une deI1rée
primor~ïiale dons la cOrm1ercialisation des produits,
n:,)tarnrr.ent.
à Blé.
r,a raret§ des mf.rch§s sp§ci~lisés dans cc produit
est
significative.
Elle traduit l'importance de
la vent~
sur
les exploitations.
Quel est sa place réelle dans les au-
tres mètrchés.
Type /.
Dans ce type de marchés,
les trois principaux pro-
duits vivriers
(céréales, banane plantain,
tubercules e~ ra-
bines)
sont mieux répartis dans les deux mllieux écologi-
ques.
On constate également que 50 % des marchés ruraux re-
çoivent une quantité de produits co~pris entre 150 et SC Kg/
vendeur/jou:':".
Dans ce
dowaine,
la
répartition géograptique
se fait encore au pr0fit du Sud
5 marchés sur 8 sc trou-
vent dans ce secteur
(fig.
nO
::2)
Il s'agit de 30noo,
Konefla,
Pakouabo, Manoufla
(P)
et Zaguieta.
Les trois
3.U-
tres
:
Binzra,
Kanzra et Pahoufla sont sitllés au Nord.
En
matière de spécialisation,
excepté Zaguieta aucune se détache
du lot.
Le troisième
type,
s'apparente-t-il
à cette caté-
gorie ?
Type
3
~larchés aux faibles quantités de nroduj.ts
-----------------------------------------
Le marché de Maminigui constitue l'unique marché
de la 3e catégorie.
Il se caractérise par la faible quanti-
SEVES
1972
-
op. d t .

255
té de
tOllS
les
produits.
Les poids observés oscillent autour
de 38 Kg.
L'analyse par période abouti.t à des résultats in-
tcressants..
Ainsi
la
figure
r O
rév01e l'importance des fruits,
au sein /,<:r::~1_'.c1s1a cola tient U~le gr(lnde place à I3ouaflé.
En
revanche les condiments constituent Une des spéc~ficités des
marchés de 7.uénoula.
Dans ce
domai'18 11 auJ.Jergine arr ive en
tête.
Dans cette étude,
les marchés de Binzra et Manoufla,
obseLvés pendant la période d'abondance,
se distinguent par
le poids considérable de fruits et condiments.
Par ailleurs, dans cc contexte,
certains centres de
négoce changent de vocation selc,n les saisons.
Ainsi Konefla
par exemple, marché céréalier en période creuse, devient un
marché de bananes plantain en période d'abondance.
Finale.rnent,
la plupart des marc!lés appartenant
au premier et au secrnd type 59Dt localisés en milieu méri-
dional.
Observation qui aboutit à des résultats intéressants,
les centres d'échangè du Nord se singularisent par leur homo-
généité
(figure
n° 32
tant sur le plan du poids que sur
la prédominance d'un produit commercialisé,
en l'occurrence
les céréales,
les tubercules et racines.
Quant aux marchés méridionaux,
leur profil particu-
lier
(grands et moyens marchés)
permet de noter une plus
grande diversité dans ce secteur.
Cette situation s'explique
par deux facteurs essentiels.
Si 1'01; considère l'importante
production des denrées agricoles telles que la banane plan-
tain ou les céréales,
les grands centres de négoce se situent
dans cc domaine.
Néanmoins,
nous avons constaté que,
les
marchés du Sud ne représentent pas les seuls endroits où se dé-
roulent
des transactions.
Dès lors,
il n'est pas étonnanc
d'y trouver à
la fois les types l
et 2.

lF.GENDE
TYPES:
:q/an/~e:1deur
Cr_21~:
~ 50
[Jm
[2§
• :':":'"
• • •
o ' ,

.. ... ..
~.,,;~~: •••<o
"
• • • _ . _ • • •
PReCUITS
'n'l'''r\\JA~TS
pp" w""
~
-----
.. -,'·'-:1
A
"""".
.......•1:: ::'" i
cereales
L.."J
.....
~
tubercules et
El
racines \\
••
Y"obo
'"'7]
..
~ .'
.... ~.
•••
Sln "
~'"'"
i: ";:1
1 '''c2>
el(onef!a
L=-l
0
f
~

Mln~ullJ {Pl
. . . . . - - l'ffn rte de ~-p4"éfectun:"
ECHELLE
=
o
'~.
,__ 40km

256
'l'ous ces centres dJéchùnge rurau..x demeurent des
marchés de production.
Ils représertent les lieux de ravi-
taillement pour les non producteurs en général.
A l'excep-
tion des Goura,
qui achètent j.e riz,
on trouve lJl'~ faible nom-
bre
de véritables consommatellrs
parmi
cette
clientèle.
La
plupart représente d'autres marL~hands ::;itllés cn majorité da.ns
les centres urbai.ns.
Ainsi,
les marchés ruraux r~ntretiellnent
des rapports êconomiqucs étroits avec les centres urbains.
2.
Influence des marchés urbaills
principaux centres de consoIlllnatior:.
L'aspect des ~archês urbalns réflète souveut les
potentialit6s agricoles d'un vaste hinterland au milieu du-
quel ils évoluent.
La clientèle de ce marché est représentée
en majorité par des consowmateurs plus sensibles aux modifi-
cations des prix selon les saisons.
Dans l'ana~yse suivante, nous nous proposons de
mettre
en exergue
les
effets
saisonniers
des marchés;
à
l'aide
de
ces
facteurs
prLmordiaux,
nous àégagerons
un profil
général des marchés,
selon le poids ~oyen.
al
l~_~~!~_E~!~~~g!~!_g~~_~~~~~~~_g~~~_l~
E:~!!~~~~§:_~!:~ê;~~
Cette analyse,
remarquable pour les résultats ob-
tenus,
va nous permettre de connaître le comportement des
différents marchés.
Afin d'étayer nos propos,
nous nous aiderons des
figures nO
28,
29, 30.

257
Tabl",au
POIDS
MOyeN
D~S
NA~crIPS [;RP,~INS
(r)jrioclc
crcuse,
périCJâe
d'ano:1J<.JjJce)
Kg / ve;l rieur / j ovr
Gohitafla
Source
li. E
Ce tableau et les figures indiquent qu'il y a
deux types de profil.
D'un côté,
la caté00rie constituée
par
les marchés de
gcu~:l§ et 2 ~n à2g~é moindre Zuénoula
qui se singularisent pendant la période creuse,
période durant
laquelle ils sont également les mieux pour"us. Les premiers
bénéficient èe quantités
importantes
èes
produrts vivriers
principaux.
Pour les seco~ds, i l s'agit des céréales et des
tubercules et raci~es. Quant à la banane plantain,
elle occu-
pe une place non négligeable.
En revanche, sur les marchés de Sinfra et de Go-
hitafla,
représentant
la seconde catégorie,
on observe un
phénomène
inverse,
mais qui paraît plus normal si l'on tient
compte de la saison.
En effet,
la période d'abondance est
liée à la période des grandes récoltes

(Pl::l.;()~E
Cr:;:USE l
19~ 8 - lJ12
I\\G
/ vuau~s / JOLlii
200
UllAul;:ELJX
Kg
::,so
'50
BANANE
PL Aiil.\\il·!
Kg
Kg
'"
50
o-J~;:=c'}'Ji .
COi!D11\\lENTS
Source
N E
[··.·.·.·1
'.
BOUAFLE
~:..-J
SINFRA
- ·
·:
EIIIIJ.
_
.
ZUENœlA
EDHITMlA

Ky
I~I
150 •
Cf[";cALlS
liEAGI~:EUX
Kg
Kg
300
'9'
"n
"0
... )!~
• . .
1
1.' .
,
TUBERCULES
Kg
Kg
250
ISO
CONOI),IENTS
Source
N E
CJ BOUAfLE
SINFRA
.
[ITIJ
..........
..........
..........
..........
ZUEiJOULA
GOHITAfLA

KG / V[~IDUES /JOUR
Kg
Ky
3CO ,..
f
,---.--.
OlEAGII';'UX
Kg
Kg
J00 1 _
F'l
J
'00
1
_ _.
1
~.. 1
1
1
··f-·
l
1
.•. !
1
i
1
1
1
'"
1
11 ~
-_~c~-, "'1
'00
....
aL ;~:j'••'. l-i-"-J
TUBERCULES
BANANE
PlA~HA:~
Kg
Kg
'00
o \\.._. ~=~~~::~::~::",:1_----'
FRUITS
COrJOI:\\1Ei\\J T5
Source
N E
~-]
f.
:".
BOUAFLE
SINFRA
F7l
~ ZU,NOULA

258
En d~finitive, les r60ions de Bouaf16 et Zuénoula
conl1a.isser1.t un trafic intense de VÛj'ageurs
toute l'année.
LI analyse sur- le raYO::lnelr,ent des marchés nous
le confirmera.
Les vo~ragcurs constituGnt dcrlc une cli.entêlc sare pbur les
cor'..:-;;18~çants•
Ces
~ernicrs, conscients d1une· telle situation vont cher-
cher à
tirer un profit.
Ils n'j.gnorent pas
les conGitions de pri~
er'
saison humide,
l'offre reste supérieure ~ la demande.
Les
vendeurs sont obligés de céder leurs marrhandises à des prix
dérisoires.
Par exemple,
un panier de tomates de 35 Kg re-
vient à 800 F CFA,
en période d'abondance en revanche pend2nt
la saison sèche le prix de la tomate est parfois le triple
de celui proposé en saison humide
(2
400 F CFA) .
Par conséquent dans
certaines
régions,
les
femmes
obligées de
"braà"r"
leurs produits, nota.-nrr,ent les eondimen:::s,
préfèrent les laisser pourrir dans les champs.
Certes, elles
en vendront moins pendant la saison sèche mais pourront en re-
tirer un bénéfice substantiel.
Un autre phénomène propre aux quatre sous-préfectu-
res, mais qui mérite d'être mentionné est celui de la vente
de stocks.
En effet, de nombreux évênements gais ou tristes
(funérailles,
réjouissances multiples)
contribuent à réduire
les gains issus de la vente du café et du cacao.
En outre,
afin d'avoir des
"liquidi[~sJ', certains paysans vendent une
partie du stock
(céréales)
destinée ~ la consommation familiale.
Les participants aux marchés de Bouaflé et Zuénoula,
savent qu'ils trouveront des acquéreurs en cette saison.

259
c'est égaleJnent,
J.e moment que choisiSSCllt en géné-
ral,
la plu~art des vendeuses de céreales pour écouler la plus
grallde quantité de leurs produits.
Les céréales se cOllservent
mieux que les autres denrées, ce qui !.Jermet aux con:me:r-çants de
les vendre à n' importe quel r,ùmen t.
En période crc"use,
i.'_ faut :-etenir aus"i la présence
sur les marchés d'une quantité appréciabJ.e de tut.ercules.
Cette
arrivée coi~cide avec la récolte des ignames tardive~t qui inon-
dent les marchés à p~reille époque.
De telles observations, nous amènent à parler d'une ébauche
de spéculation qui est en partie favorisée par un trafic conti-
nu de voyageurs et de commerçants à Bouaflé et Zuénoula.
Ain-
si,
toutes ces transactions ne ~euvcnt être accomplies que
grâce à
l'existence de conditions favorables.
Ce n'est pas le cas des marchés de Sinfra et Gohita-
fla qui ne bénéficient pas de facteurs essentiels,
succeptibles
de stimuler les vend~urs.
Au contraire,
de multiFles éléments
constituent un handicap à
leur développement.
Dans la hiérarchie des villes du pays Gouro, ce sont
des centres urbains de second ordre, Gchitafla surtout.
Ils
se trouve également en retrait des grands axes.
Toutes ces
raisons
n'incitent pas
les paysans à
se rerldre régulièrement
au marché comme leurs homologues de Bouaflé.
Certains ven-
deurs d~ Sinfra préfèrent aller sur les marchés voisins,
no-
tamment à Souaflé et Yamoussokro.
Ainsi apparaissent les conditions dans lesquelles
les marchés du domaine étudié évoluent selon les saisons. Ce-
pendant,
i l importe de conllaltre le rôle de ces centres de
transaction vu de manière globale et à
travers le poids moyen

260
Cette situati.on apparen~ent paradoxale rêsulte
0~ fac~cu~S divers.
La classificL~ion des villes dans le
cadre du dêpartement,
leur localisation p2r rapport aux grands
axes routIers,
en constituent les 61§rrents esseI1tiels.
Ainsi,
l'analyse de ces cr itères -oeTceuce fondamentale pour la sui te
de notre êtude.
Elle permet donc de distinguer les deux types
de march6s
;
les raisons en sont 1.8S
suiv~ntes
Dans
~létucie sur les villes du pays Goura,
nous
avons décrit les villes de Bouaflé et Zt:.énoula comme étant l~s
princj pal1x centres urbains du département; leur situation aux
carrefours cie voies routiêres importantes constitue 6galene!~t
un avant&ge considérable,
COmIne nous
le verrons dans le chani-
tre relatif aux transports.
Bouaflé représente èonc un des principaux carre-
fours du Cenfre-Ouest
; Zu§noula joue le même r0le au Nord
du départ8r.1ent.
Les nombreu:< vOj'ageurs qui
se dirigent vers
Tingrela,
Boko et le Mali,
empruntent cet axe.
D'une manière générale,
les villes de Bouaflé et
2uénoula se révèlent être des zones de passage notables.
Si-
tuées au contact de la forêt et de la savane, on y trouve des
produits vivriers qui se caractérisent par leur diversité et
leur importante quanti té
(compte tenu du surplus co'C.merciali-
sable).
Ces deux atouts donnent au département de Bouaflé
son originalité.
Ainsi,
les voyageurs
sly arrêtent pour se
ravitailler avant d'aborder des end~oits peu propices à cer-
I
tainc~cultures.
Par exemple au Nord
(Sêguela)
la production
vivrière est moins diversifiée; on y cultive surtout des
céréales
(mèis).
Au sud,
la quantité commercialisable reste
faible.
C'est le cas d'Abidjan où la demènde est supérieure
à
l'offre
(A.
Hauhouot op.
uit)
BASSIAKA
(0)
1973
-
Org~nisation de la production et dis-
tribution
des
principaux
produits
viv~iers en Côte d'lvo~rç
(Séguéla,
Dabakala).

2Gl
Dans cette nouvelle classification, nous avons re-
tenu les mê!lIes points essentiels corrune,
le poids moyen et le
produit dominants dont les caractéristi~ues sont consi~nés
dans ce tab18ilu nO 28
et la fj_gu~e·.no 30.
Tableau N° 28
CLASSIFICATION
DES
HARCH~5 SELON
LE
POIDS
NOY.EN
DES :'RTNCIP/1UX
PRODUITS
1978
-
J 97.9
-
Poids moyen par ven-
Produit P rédol
Nom
du
de u r
(Kg)
minant
Harché
Cê réa le 5
Sanane
1
Tubercules
Plantain 1 et Racines
1
1
Bouaflé~153
Tube rcu les
230
258
1
RacLoes et
~
"'
Banane
1
Plantain
1
Zuénoula
100
226
J 9 7
Banane
plantai.n

et Tubercules
et
Racines
!
Gohitafla
J 33
57
167
Tubercules et
1
Racio2s
Sinfra
94
99
102
Tubercules et
J
Racines
1
Source
N.E.
Nous constatons en analysant ces de~{ données que
les marchés de Bouaflé et de Zuénoula viennent en tête pour
les principauz produits.
En matière de produits vivriers
secondaires seule l'arachide se détache des quantités observées
dans les autres milieux.
Parmi les deux autres,
Sinfra demeure
le centre d'échange le moins important;
i l est devancê par
Gohitafla. Les raisons fondamentales
de
cette
hi2~ar-
chie nous sont apparues dans l'étude précédente.
Sur le plan
des tendances, on s'aperçoit de l'importance des tubercules

"Y."

262
et rAcines
sur les marchés de
Eouaflé
(LS:. '::q/vcnàeur/jour)
et Zuénoula' 0. 97 kg/vendeur/jour)
(tableau nO 28).
La baLane
plantain occupe la deuxième plàce cl Zuélloula. Cette quan-
,
-,.
',-.
C;'.,
ti té appréciable, est certainei"ent un apport extér .LéOUr
(Douaflé, 0211021).
La présence ~e l'a-achide cl Sinfra parait éton-
nante si l'on considère le rang qu'elle OCCUpE
dans la pro-
duction.
De nombreux Dicula résident cl Sinfra, ce qui ex-
plique l'importance d'une telle quantité
258 kg/vendeur/
journée. Par contre, aucun dc ces quatres marchés n'est
dominé par les céréales, contrairement au phénomè"e observé
sur les marchés ruraux où les céréales viennent en tête
dans les sous-préfectures de Douaflé et Sinfra.
Cette situation signifie que,
soit,
les céréales
sont vendues par les allogènes directement à des consomma-
teurs,
en
l'occurrence
les Goura,
soit elles sont expéàiées
à l'extérieur du département.
Elles ne transitent pas par
les marchés urbains. Mais,
en raison de la faible production
du riz
(Deuxième Partie, Chapitre l, Titre III),
la première
hypothèse est plus plausible. Toutefois,
la seconde reste
valable surtout pour le mais.
Quant aux fruits et condiments,
ils demeurent toujours au dernier rang
(fig.
nO
301.
Cette étude fondamentale pour le développement de
l'agriculture nous a amenée à connêitre les traits caracté-
ristiques des marchés selon le poids. Ainsi, quelle que soit
la nature du marché,
(rural ou urbain)
les tubercules et
racines viennent en tête
(Bouaflé)
sur la plupart d'entre eux.
On peut trouver des centres d'échange ayant d'autres voca-
tions
bananes plantain,
céréales et arachides. Mais, sur
aucun marché rural ou urbain,
les fruits et condiments n'oc-
cupent la principale place.

_.....,
r~~~~'lli'"~',;tr'
26:1
- .
Une telle carence explique les raisons pour les-
quelles,
les fruits et condiments ne faisaient pas partie
des principaux proèuits que les agents d 'AGR.i Pile
étaient
chargés de collact0r 1.
Pour cet organisme qui représente le
type du véritable grossiste la quantité reste illsuffi~ante.
Néanmoins, pour les acheteurs-grossistes ~ la recherche de
êondiments
qui parcourent les marchés septentrionaux, cette
quantités est iGportante;'~ur collecte étant plus modeste
(150 ~ 200 Kg/vendet\\r/jour)
Au cours de cette analyse,
i l s'est dessiné une
ébauche de spéculation dans le c<:dre des marchés ruraux comme
Konéfla mais surtout au sein des centres
d'échanges urbains,
en l'occurrence Bouaflé et Zuénoula.
J
Société
d'Etat
pour

Distribution
des
Denrées
Alimen-
taires
(dissoute
en ]979)_

31
~~.!'~}~~~
Merc('.:dj
*t;j)I:d'l:!:;~
LEGENDE
Mer;:;redi
* Mélrché rural
INTR.~ZC;'AL
Mammiç'Ji
~liJ *-
••
A VOC~iIC,\\j :~TERZmiALE
J eud .
. ' '" " •
1.·
...•......
....
lsp.lun la ~a!:;(;pat~ol1 e~:~lIelJreJ
Pa,~DL~ fal~l.
*
~.
.....~
~~Ulit!
.'
..'
V~nr::lredro:;dj
L6J!J
mOienn!
.'
.'
*~~I
..'
Vendredi
~anil~ ;mportanle
....."'
.'.
Jeudi
Jcur de n1i'1rche
*
'/Jiloutia (P)
"~1e~redl
: 1.
ECHELLE
O
~'~O
• _ _~_.
4:::G :-m:---------.~
/
. ' '
, .. -~

264
B.
LE POUVOIR ET L' Z\\IRE D' Nl'THAC'l'ION D2S
Mz\\RCPE.S
-_._-_._-----_.__._----~._-.,.-
En vue d'établir une typologie des marchés étudiés.
nous avons montr6 :eurs carcatéri.stiques selon le milieu d'ir)-
serti on et le poids des produits.
Pour compl~ter cett~ analyse
i l s'avère nécessaire de connaitrc d'autres facteurs dé~ermi­
nants,
à savoir le pouvoir et l'aire d'attraction das narchés.
Ces facteurs essentiels ~ui sont liés à la structuration de
l'espace.
pourront dlune part,
contribuer à dflim.i.ter les zonas
d'influence de ces marchés
; et d'autre part, permettre d'éva-
luer l'intensité du flux des participants.
Cette différenciation souhaitable sur les deux types
de marchés nous amènera à établir
les particularités de ces
centres d'échange.
Par ailleurs,
au niveau des
centres urbains
de consornmatiCJn,
nous essaierons è' aboràer Je prob12me selon les
périodes de l'année.
En effet, sur ce plan,
les saisons en cons-
tituent des éléI71ents fondamentaux.
Une telle étude permettra donc
d'appréhender le problème des ruptures de stock et des fluctua-
tions des prix
sujet capital dans le contexte des centres de
consommation.
Ainsi,
les marchés peuvent se définir à travers les
critères relatifs au pouvoir et à
l'aire d'attraction.
C'est ce qui nous amène à les classer en trois caté-
gories
marchps 3 vocation intrazonale,
interzonale et régio-
nale.
Pour J.
~UCHOTTE 1 :
ULa
zone
est
définie
comme
l'espace
polarisé par
un
centre
semi-urbain
ou
un
bourg
ru:al".
Dans "ette hiérarchie les éléments précéde:fc11ent étu-
diés comme le poids des ~roduits et le milieu d'insertion y
jouent également un rôle important.
1
MICHOTTE
(J),
-1970
Barcht$ du pa.ys· Baoulé
de la zone dense
o. R. s. 'r. o. M. Sciences h'J.maines
Tomes 1-11, Volume
III, na
5.
',;

265
1.
Marchés à vocation intrazonùle
Ils correspondent aux marchés englobant une dizaine
de vilJ.ages qui se situent dans un rayon de 5 kilomêtres en-
viron.
Ce centre de négoce reçoit habituellement un laible
nombre de véhcules
(3 à 4)
Les quantités co~nercialis~es sent
relativement 1'ég1.igeables (50 kg/vendeur _).
Le marché accuei.lle
environ une cinquantain~ 1e personnes, qui sont essentiellement
des vendeurs de produits vivriers.
Les véhicule,; n'effectuent
qu'une seule rotation.
En
dehors des intervenants issus de la
zone concernée,
on rencontre rarement des achŒteurs venus de
l'extérieur.
Cette catégorie de marchés correspond surtout à
des ZOf:es enclavées conune le témoigne le marché de 1'1arrinigui.
Situé dans la sous-préfecture de Gohitafla,
la 2e loca-
ii té Ma est dotée d'un marche:.· Ce
G0rl'.ier
n •attire
ë.UCtlD
vendeur des zones voisines ou lointaines.
D'après les réfl~~01'5
des paysans, ce marché autrefois prospère, est l'exemple même
d'une des conséquences
néfastes
·:-u
~2rrage
de r~OSSOU.. La
route qui le reliait à la rive gauche du fleuve a été enrroyée.
Des hippopotames, pillulent Sans le lac et empêchent souvent
les riverains de traverser le fleuve.
Par conséquent,
les é-
changes sont réduits.
Il sera souhaitable de construire un
pont permettant l'accès aux deux rives.
Dans le cas contrai~e
l'économie de la région risque d'être axphixiée.
Cette attitude adoptée par les intervenants est due
au caractère particulier de Maminigui: sa situation en retrait.
A cela s'ajoute une faible importance des prôduits vivriers de
base.
Finalement Maminigui n'a aucune spécialisation particu-
lière.
Son handicap provient également du mauvais état de la
route la reliant a -Gohitafla.
Cette voie de comnmnication est
quasi impraticar.le,
surtout en saison de pluie.
Par conséquent
les chauffeurs hésitent à l'emprunter réguliêrement.
En dehors d'un pareil désavantage,
il exi.ste un autre
inconvénient : le jour du marché
(Vendredi).
En effet, ce jour

266
est également celui choisi par le village de Pahoufla.
Localisé
dans une zone moins enclavée,
sur l'axe Zuénouléi, Hankono,
Kou-
nahir i _tJ.' bénéf icïe de nombreux avantages
:
les voyageurs Si J'
arrêtent souvent pour se ravitaller.
Il attire donc plus de
1':';;>'t~"'-1'C'· ...·~l .'-,~
--'- ..... '-
..1..1:"-""";:'"
Les marchés à vocation intrazonale sont rédu·.ts.
Par
ailleurs,
leur profil ne dépend pas de la période de l'année,
en saison humide ou en saison sèche,
le rayonnement ne change
pratiquement pas.
En résumé nous constatons que les marchés il vocation
intrazonale,
représentent un fa~ble peurcentage
(7 % sur la to-
talité des centres d'échange du pays Gouro.
Mais, du fait de
leur existence, de tels endroits posent des problèmes aux p?rti-'
cipants
(vendeurs et acheteurs).
Comme nous l'avons di t
plus
haut,
en dehors des produits vivriers, on n'y trouve aucun autre
article.
Les villageois doivent sortir de leur zone pour se
procurer des éléments rudimentaires corr®e le savon,
l'huile,
le
sucre,
le lait,
les allumettes.
L'absence Qe tels accessoires contribue à tenir le
village à l'écart de la vie moderne.
Des co~~erçants arrbulants
Dioula y passent parfois, mais ils vendent ces articles à des
prix excessifs.
Il importe donc de remédier à cette carence, en
installant dans les petits centres semblables un magasin de ra-
vitaillement des produits de première nécessité, qui fonctionne-
rait
une ou deux fois par semaine.
Cette petite "Boutique"
serait gérée par
les jeunes gens seus forme de coopérative.
Dans le cadre de la modernisation du circuit de col-
lecte,
i l importe aussi de désenclaver de pareils endroits.
On
doit organiser dès ramassages hebdomadaires sur ces marchés, afin
d'éviter à la feis,
aux acheteurs individuels de parcourir de
longues distances pour rassembler les produits vivriers et de
faciliter le travail des commerçantes.
Ces dernières sont souvent
obligées d'aller vendre leurs denrées loin de leur lieu d'habi-
tation à Manfla par exemple.
1
XO'J,] ahiri. _ chef
lieu de. sous;-préfe '~.ure. se trQuve au nord
de Gobitafla sur
la route netionele
menar.t
en
Guinée:

2G7
En outre,
le coùt élévé du trans~ort (Ile Partie, Chapitre III,
Tit~e II) réduit les bénéfices qu'elles peuvent tirer de leurs
ventes.
CepeGdant,
tous les marchés du pays Goura ne corres-
pondent pas à un tel profil.
2 .
'JC·c::;:. \\':- 1. ,:",,; i
in ~c:~- ;:..:c:~ 0.1e
-- ----~ --------
Les marchés à vocat~on interzonale se c~ractérisent
p2.r une sphère d'attraction qui ë.épasse leur environnement im-
médiat.
Leur influence s'exerce sur des localités situé8s au
delà de leurs propres zones.
Ils dra.lnent ainsi, une foule
d'intervenants cirsoncrits dans un rayon de plus de 10 kilomè-
tres.
La quasi totalité des marchés ruraux du département de
Bouaflé entre dans cette catégorie
(93 1).
Au sein de ce groupe,
il importe de les répartir selon
l'intensité des flux des vendeurs et acheteurs résidant dans
d'autres zones.
On obtient ainsi la hiérarchie suivante : mar-
ché à faible,
moyenne et importante participation extérieure.
al
~~~_~~E~0~~_~_É~~~1§_E~E~~~~E~~~9Q
extérieure
Dans ces centres d'échange,
l'intensité du flux des
intervenants restent inférieur à 5 %.
Trois marchés constituent
cette sous-classe
(Zaguieta, Nanoufla (2)
Pahoufla).
A l'ex-
ception de Pahoûfla qui se situe sur un axe relativement fréquen-
té Zuénoula Mankono,les deux autres Zaguieta et à un degré moin-
dre 1-lanoufla (P)
se trouvent en retrait des voies routières
importantes.
Si l'on veut établir une hiérarchie,
le marché de
Zaguieta arrive en dernière position. Cette situation s'explique

268
par de lTIulti.ples facteurs.
Sa s~tuation cen "CCI] de sac" n'en-
cOllrage pas les participants.
En général,
les acheteurs gros-
sistces préf~rcent se rendrce dirE~telTIent dans le~ exploitatioL~.
En dehors de cet handicap lié à sa positjon géographique,
le
choix du jour du marché constitue un autre inconvénieilt.
En
effet le marché a lieu vendredi.
Ce jour est égaJ.em·n~ celui
de Ilono,t:centre d'échange proche
(79 km).
Ayant le pri'.,ilège
de se situer sur l'axe bitumé Bouaflé
Daloa,
il attire plus
de participants au détr~~ent
de Zaguieta.
ganoufla
(P)
appartieni: égalerr,e'1t à cette catégorie
de marché.
Sa situation entre Sinfra et Daloa,
lui permet d'ac-
cueillir quelques participants.
Le marché a lieu le vendredi.
Pahoufla, seul marché du Nord bénéficie égale~ent de
sa position sur un axe relativement fréquenté comme nous l'avons
déjà vu.
Il constitue une étape vers certaines villes du Nord-
Ouest de la Côte d'Ivoire
(Mankono Séguéla~
En dehors de ce pri
vilège, ce marché ne reçoit pas un nombre important d'opérate~rs
Il ressort de cette analyse un problème essentiel
les difficultés d'accès à certains marchés,d~s lors la
seule solution envisageable réside dans l'amélioration des
routes qui mènent à de pareils centres de négoce.
La date du marché, qui constitue un véritable in COB-
v~nient dans ce contexte , on pourrait essayer de changer le
jour mais le plus souvent, ces choix sont èélibérés.
Ils ont
trait aux interdits, mais ils ne semblent pas poser d'énormes
problèmes
'Dans
le cas de Zaguieta,
le marché avait lieu
Mercredi.
Pour des raisons d'ordre économique, les notables
ont décidé de modifier la date.
Ils ont peut-être réussi à
attirer davantage de monde.
Finalement, ce type de marché souffre de multiples
maux.
Connait-on:le même genre de problèmes dans la deuxième
catégorie
?

269
bl
les marchés
_________ .__ .
à ffi~Venne c
_
._~
narticiEatiort
extÉ,r ieure
La plupart des marchés à vocation interzonale appar-
tiennent à ce sc~2- groupe; 54 %.
Ils peuvent accueillir un
effectif notable de vendeurs et acheteurs.
La zone ~'influence
des premiers s'étend souvent jusqu'aux localités voisires.
Il
s'agit des autres sous-préfectures du domaine étudié, ou alors
des départements limitrophes: Daloa, Séguela.
Par exemple, le
marché de fakouabo est fréquenté par des vendeur,' de Zuénoula
celui de Zanzra accueille les participants de Vavoua.
Il existe
un mouvement semblable au niveau des acheteurs.
De cette ma-
nière,
le marché de Yaokro attire les acheteurs de Sinfra, ",ais
aussi ceux de Bouaflé.
Selon,
la nature du produit recherché,
les commerçants
des régions proches d'~ département de Bouaflé comme Yamoussoukro,
Bouaké, Daloa, Séguela, Mankono, vont se diriger vers les ZOnes
septentrionales ou méridionales.
Pour l'achat de céréales, nous leur conseillons le
marché de Koudougou'et celui de
Zanzra pour l'achat de tu-
bercules et racines,
l'igname notan@ent.
Dans le cadre du mou-
vement des acheteurs,
il faut noter la présence de participants
venus d'Abidjan.
Ce sont en général des femmes qui parcourent
la plupart de ces centres d'échange.
Au total,
les marchés à moyenne participation exté-
rieure connaissent un trafiç non négligeable, d'origine di-
verse.
L'effectif relativement considérable de ces endroits
cne
(centaine)
nécessite uneinfr~structure technique, adéquate car
à
l'exception des marchés suivants: Bonon, Pakouabo, partiel-
lement couverts,
les autres centres de négoce, dont la reno~"ée
dépasse parfois le cadre étudié, ne bénéficient pas d'abris
construits en
f'dur".

270
cl
les marchés ~ fort2 partici2ati.on extêri~ure
-----_... --_._----------*_._---- ---_.------------
Les march6s de Binzra,
Kanzra,
Manfla et Koncfla con-
naissent une afflucnce cDnsidérable de participants. Les centres
d'échange du Nord en général. mais ~ un degré moindre
«onzra et
~lilnfla), reçoivent un nc:nbre important de pilrticipants. Grâce il
la présence d'un effect~f appr6c'iable d'allog~nes Baoulé,l Mossi
qui cOITllï1ercialisent: une partie de la product.ion (2. ;:r_'L_:~;,',~ :'.~S
(tomates et aubergines)
surtout,
le marché de Bil::ra a~tire un
nombre notable d'acheteurs. Par ailleurs:
situé sur un des axes
principaux du département
(Eoc6flé -
Zuéncul~ il se trouve
donc à mi-chemin entre ces deux villes, et facilite ai~si le dé-
placement des con~erçants.
Le second ~archê, K~~zra b€néficie
aussi d'une acti-
vité intense grâce au no~hre d'acheteurs et de vendeurs issus
d'horizons divers.
Le facteur esse~tiel de sa notoriété réside
dans le choix inhabituel du jour des transactions. A K~nzra,
les échanges ont lieu chaque Mercredi, ce qUl n'est pas un jour
ordinaire pour la te~ue d'un ~arché, en pays GourD en gér.éral,
et dans cette zone en particulier.
Il résulte de cette origina-
lité,
une participation quasi massive des habitants venus des
environs et des secteurs éloignés
(Daloa, Bouaflé, Abidjan).
Manfla,
autre marché du Nord attire ~galement de !10m-
breux participants. Sa principale particulari~é est liée à sa
position dans le calendrier des march6s
: le dimanéhe.
Enfin,
le seul marché méridional de cette sous-caté-
gorie se trouve 2 Kon6fla. Ce bourg rural de 5 824 habitants
est très animé le jour des transactions.
Il doit sa reno!T'mée
à sa situatior favorable,
sur l'axe bitumé...
'.'amoussoukro.,.
Sinfra. Situé à
(40 km)
à proximité d'un grand centre de COllsom-
mation,
à savoir Yamoussoukro,
i l attire de nombreux vendeurs
qui sont conscients des besoins de cette ville.
Dans une moindre
=
De multiples
caôpements
Baoulé
sont
disseminés
dans
le
secteur.

271
.'
mesure, il ravitaille également le centre urbain de Sinfra.
En outre, un nombre considérab'.e d'acheteurs en provenance ,le
ces deux villes y affluent.
D'autres viennent des villes voi-
sines de la sous-préfecture de Sinfra comme Bouaflé,
Zuénoula.
Nais,
la principale clientèle de ce marché provient ~e Yamous-
sokro.
La raison de ~E~ engcuement est également li~e au
,
jour du marché.
En dehors de Manfla dans le Nori du départe-
ment, on ne trouve aucun autre centre d'échange qui fonctionne
le Dimanche.
Une telle situation inhabituelle, entraIne un
afflux massif des participants.
Le taux de participation de Konéfla et Manfla est
dG à leurs spécificités:
importance des condiments, et Ch01X
judicieux du jour ouvrable.
Ces deux centres d'échange possèdent la particula-
rité,de fonctionner le Dimanche,
jour dominical assez rare
dans le calendrier des marché s
(f ig.
: 3 l ).
D'autre part,
le
marché urbain de Bouaflé qui est surtout un centre de consom-
mation a lieu Lundi.
De ce fait,
ces centres d'échanges ru-
raux peuvent permettre aux commerçantes de se procurer des den-
rées plus fraIches.
Elles les revendront 2 Bouatlé le lende-
mail..
Il faut noter également le caractère parliculier de ce
choix.
Dimanche est le jour de repos d'une partie des paysans,
ce qui explique la réduction des activités.
Enfin,
les condi-
ments surtout se caractérisent par leur fragilité.
Dès lors,
il importe de les récolter quelques heures ou au maximlli" ving~
quatre heures avant la commercialisatio~~ Pour toutes ces rai-
sons, on comprend le rôle capital des marchés dominicaux qui se
tiennent la veille du jour d'un des plus grands marchés du dé-
partement
Bcuafla
Dans
le
même
contexte
la présence notable
des
acheteurs
venus
de
BouaflE
~ Binzra s'expli"que
eux pos~~dent
·l'avantage
d'avoir
6es
produits
plus
f~ais. A ce niveau,
la relation
des
deux types
de
marché
(production et
con-
sommation)
est encore plus nette.

272
Ainsi se présentent les marchés â vocation interzo-
nale.
Ils possèdent la particularité d'attirer un nombre
assez considé2::""able de vendeurs et acheteurs.
l,es
seconds
venant surtout de l'ex~érieur du secteur indiqué.
A ce niv~au,
t
--
...
c.. ,·-f> ...... ;or':t;-;~
~
arc·;).s
~~le'ntrl'C 0""
on consta
e une
legc:ce
:~\\ __:'_J,.
C
(,,85 m _ 1._\\_
S_<::t·\\
- 1
Jn_.cx
o .
pour les raisons déj â évoqui'es ..
.LiJ.
c;uClsi totaU té' c;e<; 'échar:ges
s'effectuant sur ces marchés.
En revallche,
une par~ie seulement des produits sont
vendus sur les centres I"éridionaux,
l'aut:::E' fCli'O,'1nt l'objet de
transactions dans les villag2s dépourvus de cent1e d'~change
ou sur les exploitations elles-mêmes.
Cette remarque très im-
portante nous permettra de cOr:1pc-endre la répartition des reve··
nus des producteurs, de denrées agricoles comestibles.
Cepen-
dant,
lorsque l'on analyse le problème en détail,
Konéfla, mar-
ché rnêridional comportant une clientèle assurée
(YamouSSOkLG
et a un degré moindre
, Sin fra et Bouaf lé),
se détache C.U J.ot.
Aussi,
s ' i l existe une différence au sein de ces marchés,
elle
provient de leur situacion proche d'un centre urbain important.
Par exemple,
le marché èe Blé, compte tenu de la qualité des
bananes plantain,
connaîtrait une affluence
remarquable,
s ' i l était mieux localisé.
01'. pourra remédier à de tels obs-
tacles par l'entretien éégulier des routes.
Les deux types de centre d'échange étudiés dans le
contexte rural,
sont des
Il'ëŒChé;; de production.
Ils appartien-
nent â un réseau de marchés à la tête duquel prédomine un cen-
tre appelé aussi marché de consommation ou marché â vocation
régionale.

1
3 •
Nous avons déjà mentionné dans l'élude sur les villes,
les rapports existants entre l"s villes et la campagne.
Hais,
un bref rappel s'avère nécessaire pour mieux comprendre le pro-
blème.
Dans ch~que région,
la vie s'organise autour J'un chef
lieu, de sous-préfecture ou à un niveau supérieur,
~:un centre
départemental.
Les localités
satellites bénéficient d0nc des
services du centre urbain principal
(services adminis~ratifs,
médicaux,
scolaires, cl,mmerciaux).
Les villes aussi sollici-
tent l'aide des villages, notanunent pour le ravL-aillpn,ent ."n
denrées agricoles comesti.blcs.
Dès lors, des marchés urbair.s attirent les habitants
issus d'autres régions.
Ces anin,ateurs viennent se ravitailler
ou vendre leurs produits sur les grands centres d'échan~e.
C'est ce qui explique que de tels marchés étendent leur in-
fluence sur un rayon distant parfois de 100 km pour les vendeurs
et 400 km pour les acheteurs.
Ce second critère
(acheteur)
permet au marché régional du pays Gouro d'avoir une vocation
quasi nationale.
Par aille~rs, ces ce~tres d'échange ont une faible
activité quotidienne
;
en dehors du
jour effectif des transac-
tions,
la participation extérieure demeure pratiquement nulle.
Partant de ces réalités,
nous allons définir les carac-
téristiques des marchés selon deux éléments:
l'aire d'influence
ou rayonnement et l'intensité des flux des particip:\\nts.
al
aire d'influence du marché
Pour une plus grande clareté de l'analyse,
nous dis-
tinguons les deux types d'intervenants:
les vendeurs et ache-
teurs.

Sur le plan in tra-r~~'Lional, on s' aperçoi t qu 1 il
existG des diversitês dans le r2yonnemellt des marchés.
En effet,
l'observation des figures montre l'~~pcr­
tance du marché de BOUil~J.0 cui se détache du lot. Sa zone d'i.,-
_._-,--
-
fluence s'étend sur un rFjC0 de 64 km,
ce qui correspond de
maniêre approximative ~ la quasi totalité du déparcement. Il
reçoit des partlcipants de tuutes les autres sous-préfectures. Par
exemple les con'u'Tl.erçants de Zuénoula viennent
vendre de l'ara-
chide ; ceux de Sinfra et Gohitafla apportent ~es condiments ou
à un degré moindre de la banane plantain.
Une telle situation
contribue à lui donner l'image d'un véritable marché départemen-
tal.
Ce privilège résulte de no~~reux avantages: le marché
est entièrement relié à son vaste hinterland
; les modes de lo-
comotion y sont relativement importants et variés.
Par ailleurs
les transports sont quotidiens.
C'est ce qui permet aux popula-
tions de se déplacer facilement,
le transport jouant un rôle pri-
mordial dans le rayonnement d'un marché. L'intense trafic de
Bouaflé reste également lié à l'intérêt que les villageois et
citadins portent à leur principal centre urbain.
Dans ce même ordre d'idées, mais à un degré moindre,
l'aire d'influence de Zuénoula est très étendue. En dehors de
la sous-préfecture de
Zuénoula,
le
marché
attire
des
populations venues des localités voisines cornree Bouaflé et cir-
conscrites dan~ un rayon d'environ 52 km, un peu moins que celui
de BOUAFLE. Enfin,
les marchés de Gohitafla et SinF~ possèdent
un rayonnement limité à leur zone et à la sous-préfectrure voi-
sine. Leur faible extension est due à leur situation en retrait.
Situation qui réduit les possibilités de déplacement.

275
Pour toutes ces r2lisons,
les deux derniers centres
d'échange jouent un rôle secondaire dans le trafic des prod~its
vivriers.
Au rliveau
in·t8''--'·:;~~.'_<(':-;c::l, quand lion tient CUfl1pte de
la présence sur ces marchés des vendeurs résidant hors 1u do-
maine étudié, on constate que la zone d'influence des marchés
septentrionaux dépasse
le cadre du dGpartement.
Les marchés
de Gohitafla et Zu6noula accueillent des commerç~nts venus des
régions voisines:
Daloa
j'·1a:Clkono,
Kounahiri et Béoumi.
t
Les vendeurs issus des zones forestières telle que Dalf
viennent à Zuénoula pour écouler le surplus de leur production
principale
: banane plantain et à un degré moindre la cola.
Leurs produits,
souvent de meilleure qualité à cause dG milieu
écologique plus favorable,
restent très appréciés et recherchés
des consoml1'.ateurs.
Les autres commerçants en provenance du Nord
apportent des fruits
(agrumes)
ou parfois des tubercules,
notam-
ment certaines variétés d'igname précoce.
A la fin du marché
ces vendeuses effectuent des achats
i
(maIs,
arachide)
qu'elles
iront proposer sur l~urs marshés d'origine.
Dès lors,
Zuénou:a
détient un privilège,
celui d'attirer des vendeurs et acheteurs
issus d'horizons divers.
Elément favorable qui est dû à sa si-
tuation de contact forêt -
savane.
Le mouvement des vendeurs,
le rayonnement ne suffit
pas à définir la zone d'influence d'un pareil el~droit. Il faut
également considérer les distances parcourues par les acheteurs.
Au niveau des acheteurs,
il importe de distinguer éga-
lement le Nord du Sud

276
Sur ce plan,
nous lemarquons la place privilégiée
qu'occupent les m~rchés du Nord. D'aprês les diftérent~s figures
déjà citées,
ils attirent des acheteurs résidant dans ~es endroits
parfois três éloignés comme J(orhogo,
p,b.i.djan.
Cette si tu,-,tion re-
----------
inùrquable SI explique par plusit:urs raisons
:
Les populations du Nord ont gardé les h,iliitudcs des
transactions de l'époque pr6coloniale,
la réputation des marchés
septentrionaux est donc un facteur
non
négligeable. En
raison de la variété des produits; ces lieux de négoce poss~dent
une grande réputation sur la quasi totalité du territoire ivoi-
rien. C'est surtout le cas de Zuénoula, ancien centre d'é:hange
de la cola.
Par ailleurs,
les variations des prix resten~ un élé-
ment essentiel de différenciation. En effet,
Zuénoula et Gohitafla
sont condidérés corrme les marchés les moins chers du départe~ent.
Ces caractéristiques influent sur les revenus que
les commerçants
peuvent tirer de la vente des produits corrme neus le verrons dans
la troi"sième partie de notre étude.
Contrairement aux centres de négoce de Sintra et de
~uaflé, ici, la corr~ercialisation des produits n'a lieu qu'au
sein du marché. Le système d'achat observé en milieu forestier,
~ savoir la vente dans les exploitations ou dans les campements
de cultures, n'existe pratiquement pas en milieu septentrional.
D'après nos enquètes,
la majorité èes acheteuses-grcs-
sistes de condiments présentes sur les marchés du département de
Bouaflé sont d'origine Gouro,
et plus précisement, du secteur
septentrional. On peut le constater en parcourant les marchés de
Treichville ou d'Adjamé ou le corr~erce des condiments se trouvent
entre leurs maL1S.

277
Par rappert aux c"ntres .d'échdL']c du milieu de J.a sa-
vane,
J taire d'influence des marc]1és m6ridionallx est restreinte~
Le centre de t~ansaction de Bouaflé et encore moins celui de
Sj.n[~a ne sont pas fréqu0ntês par des ac11etBuJ~s des autres rê-
c;ions
: Kerhogo, !·:ankono, Séguéla ou Béoumi.
Si 1'')11 considère
les marchés septentrionaux,
le.
rayonnement des premiers est ré-
duit.
Dans ce contexte,
il faut distinguer les deux marchés d~
milieu forestier.
B.ouaflé possède une aire d'attraction s'J.périeure à
celle de Sinfra. Le marché du chef-lieu du département draine
des participants issus des horizons intra-régionaux et inter-
régionaux. Sur ce plan, Sinfra ne bénéficie pas d'un tel rayon-
nement.
Sa zone d'influence s'étend \\lniguement aux secteurs
proches co~~e Daloa, Gagnoa et Yamoussoukro.
A l'intérieur.nême du pays Gouro,
le marché accueille
1
des acheteurs issus pour la plupart de la sous-préfecture de
Bouaflé. Quelques rares fois,
des commerçants du domaine sep-
tentrional viennent s'y ravitailler en bananes plantain. Les
Ilacheteuses-arossi~tesl1 préfèrent aller dans les secteurs de
Daloa ou Bouaflé plus proches de leurs lieux de résidence. Elles
réduisent d'une part,
les frais de déplacement et d'autre part,
évi=ent de vendre leurs marchandises à des prix non compétitifs.
Pour toutes ~es raisons,
le ~arçh6 èe Sir.f~a n'attire pas les
intervenants des secteurs septentrionau~.
Une fois de plus,
il résulte de nos propos une diffé-
rence entre les centres de négoce de la savance et ceux locali-
sés en milieu forestier.
Cette distinccie~ est-elle aussi nette
au niveau de l'intensité des
flux?

rr
r','\\!ll~:or;c
, !
1 i
\\
A(cuf»)'r,
\\\\.
17-', '<0" "0< "'. "\\
\\,\\\\G""'M',',(,}/ '\\/\\\\ ' <'--\\" .. \\
\\ '
\\\\'~
3ec'...:rlli\\'/~
',\\
.A--,
-"
f~i"\\ i;!l
,
"... 1
=;/
'"
['-- -
.,,{\\ l'
\\ \\
#/ i \\
/0>
'\\\\\\, ,,'\\,\\1\\\\ r",.""""",1 J' l',
; ,
/' 'c
<'H,)
y
"~Y~ :):ii;~~)~::/
Z,j,'I"~
\\i
' /

' !
/
, j
~,~..~~_
'\\'
/.
::;,
l-;;:· _:..-'--1;:;;.~~
,..,:~:-~:-.- ~--:-::..:o._,"";L"" '<1 Î"t:':~'\\i"''"

~ ~Or-:Gr)l·t~:I~t=-,
~~
';i:~'" :0. .
..-~",",~ .t~~~:_\\
_
_
_._

',_ <-lj
G

__ ~= _,,__ ."".ro ,,_ -,>'
,--" 'V---Ç'J
A:...r;;-/r'----:.~&~~'-<~:~~:-~, \\ '::;"-.f--===1
"::U""
•.... , ,"
.. ----<..
~
--.~
O..Jl',Jr><;a·o .:
*'.
. ::-
<.IC<OU.:JGo
.-..
~~
i ~ Ë;c~~'~:~~;
[ - p i
0
"'~72-..
,(/:
\\
L.=-t1 BOU.AFL~ - ./
'" c.::.,; t
1:::;
~~ ,-G".c'9:5t-:",,,,~:,,,c-"~"'" '''J"
_~,i, 1\\'. ><k_:;:::::~-'":'<CU"
B<'Jflon .~--
,- -~
, ; ' , '
- .
-
~~ ..
,
.
~_~
' ! '
:1
(;'},,·:··,,!C"
DALDA1~
,," '''''''''~i:: ~', <'!i
LEGéNDE
'~ l' 1'," f' ,4. 1 6,,,,,,11~
VE~JfJEW'lS '::;;::u :C<X";f"r 3 !a
I~ J,:.' ,/i r:/;~u""I.II;'
cere!
OIO~
f >··,T~~\\/·';::~; -
-.-
BOUn<lnllni1ci ,-Ta
,:...~. ,II
",
•..
FLUX
,1" ., ,,"
:/
". ~
.(,I~: ':, '{,JO.'"
[:=::> "' 5%
1
B
(II ;"........ ,1
,':':'-..
..,:'l,,"dlla
5·9"
."1
Ié.J
~~{~
/>
:ù·j4%
:C..
.~~\\~:'::~~:_'_';_:_'_"~'!~"
:'j~~-::;'~~:' CD KC<J"~"~'(O'~':" - /
\\5· 19:\\'
.-.;~' c' __
..
~ J""---'"
1(0\\..;f>1,~'1I"
Siflfra
......, ....: ....:..,....,..-c...
~-:
...
.......... llnHte de sous-pnHecture
....~..~·;o'dC'~"~~~
" t ' . , ',r
NrJ''':ro
ECHELLE
°__ 10
..;;;._ _•
..:4:;,20 ~------
km
"

fig.
/,
DAlDA/
&-..----
LEGENDE
ACHETEURS ''.<Or r,-,r,:-:,~rr '"
0 10%
flUX
-~20%
- i : ; Î S , "
_ _ _ :O-)·Pi.l
........... 5· 9 %
- - - . < 5 " 1 ,
........... L,mite de sous-prèfecture
ECHELLE
°
10,:.,._ _•

4,;,0 ~-i:-------
km
__....
.. ...... ...
'Ïr\\ GAGNOA
A!'.!iOY".

278
bi
l 'intensii:é des flux
Cette étude nous pern,et en premier lieu de détermlner
le taux de frégllentation des centres d'échange, et en second
lieu de définir leur pouvoir d'attraction intra-régiG~al et
inter-régional.
Elle dépend de trois facteurs primo~d:~ux :
les saisons,
les moyens de transport,
et les li.eux de vente
(rural ou urbain)
la saison
-_. __ . ---_.
La saison peut jouer un
~61e important dans l'inten-
sité des flux.
En saison sèche,
les marchés drainent un gr~~d
nombre de personnes.
En moyenne,
65 % des COJ1'_~lerçants fréquen-
tent le marché à pareille époque, contre 35 % pendant la saison
humide.
A l'exception du centre de transactions de Gohitafla,
ailleurs,
l'écart observé entre les deux périodes demeure im-
portant.
Sur le plan du volume cOIT'JT',ercialisé et de la rartici-
pation des intervenqnts,
le ~rofil du marché ne correspond pas
à la période des grandes récoltes
(Septembre, Octobre, Novembce,
Décembre).
La plupart des produits vivriers
(banane plantain,
riz, condiment fruits)
viennent à maturité dans l'intervalle
compris entre Septembre et Décembre.
Nous avon~ déjà =ait re-
marquer que la période de la"traite"du café et du cacao c01nci-
de avec la récolte et la commercialisation des denrées agricoles
comestibles.
Cette activité lucratiVE reste un obstacle majeur
pour le développement des ptoduits vivriers
handicap dG aux
prix comme l'atteste le
tableau suivant:

_ _ _
• •11
11I-1111I1.1'. . . .I!l'ï!!lJl'...
III---....---------
\\
Tabieau nO 29
PRIX
i.,JOYEN
DES
'::ULTUPES
DE
RENTE
ET
DES.
CULTURES
VIVP,IERES
Cul L 11 r e ~l Cu ~ L ,Ir e s cl e r. e n tel
cul t li r cs
v i v r iè r c~---I-'--l
--1
Cac~o l
Produit
Café
'<i, ,,'cl, "";'''1 pB'l"-a~.l-na_"·c li·cl·'cre·aChi-
ICcêri ses
de
~~-------L.':af é_)
J
ta 1. n
priX/Kg/CF~J. 125
i 250 1
70
40
20
1
_5_0
_
Source
.\\1 il!istère
de
1 r c1gri-
culcur~ Sta~istiqu~s
agricoles 1978
-
; 97::1
D'après le tableau,
les cultures de rente distancent
les autres sur le plan des prix.
Le riz demeure dans une moindre mesure,
la seule plan-
te vivrière succepti~le de les concurrencer. Dès lors, on com-
prend le choix inévitable des paysans du Sud, Sinfra,
Bouaflé
au profit des cultures de rente.
L'euphorie épisodique de la
traite les amène à délaisser momentanément les denrées agrisoles
comestibles.
Par ailleurs,
le marché de Zuénoula accueille un nom-
bre appréciable des vendeurs issus des zones forestières,
comme
Daloa,
Bouaflé.
Durant la période d'abondance,
ceux-ci s'adan-
nent également aux activités liées à la traite.
De ce fait,
lorsqu'on additionne les deux effectifs
(région forestière de
Zuénoula et secteurs voisins,
53 % des participants viennent de
ces régions.
Le reste 47 % représente les commerçants résidant
à
Zuénoula ville.
On com;>rend donc les raisons pour lesquelles
l'écart entre les deux périodes est également plus accentué sur
ce marché.

280
Pour le centre de n6goce de Gohitafla,
10calis6 erl sa-
vane arborée,
zone ~noins propice à de telles .::ul tures,
les tre.val
inhérents au>: produits de la "traite" 11 'occupen t
pas la maj or.Li:é
des paysans présents dans cette région 1
En effet,
si l'on
considère le milieu Ecologique,
la rentabilité des quelques
plantations rencontrées est très faible
(10 kg/p.).
1:5 peu-
vent ainsi pratiquer d'autres cultures;
ce qui les amènent A
s'intéresser davantage ~u~ activités propres aux produits vi-
vriers
(production,
corru-nercialisation).
En dehors du coton, plante commerciale,
les denrées
agricoles tels
que tubercules,
céréales, o.léagineux: 'C"~-"éscn­
tent pour eux les seuls moyens d'obtenir des ressources moné-
taires.
La récolte du coton ayant lieu en période creUS2
(saison sèche),
cet te acti vi té n'en t.rave pas leur présence .;ur
les marchés; pendant la saison humide.
Afin d'être acheminé au nlarché,
tous ces produits
nécessitent des transports adéquats et rapides.
Les interve-
nants bénéficient-ils d'une infrastructure sEmblable?
Un autre facteur favorise ce trafic intense, en sai-
son sèche
i l s'agit
du transport des produits vivriers.
Pendant la durée de la traite du café et du cacao, c'est-à-
dire en saison humide,
la plupart des véhicules servent à
acheminer ces deux denrées.
Certains paysans possèdent des
véhicules qu'ils utiliser\\t à cette fin.
Les producteurs moyens sollicitent le concours des
grands transporteurs pour acheminer leurs récoltes.
Il existe
un dernier groupe de producteurs;
ce sont les plus nombreux.
En
effet
le
cas
de
Gohitaflaest
parciculier
co~me neus",le
verrons,
le
résultat
de
notre
enquête-production
peut paraît.re
paradoxal.
Néanmoins,
il
s'agit
des
producteurs
qui
possèdenl
des
plantation
en milieu
forestier.

281
Ils ne r(;colt.ent qu'une moyenne üu f,1ible quantit.é de produits.
Dès lors,
ils doivent emprunter les
transports en commun,
s'il
n'existe pas de G.V.C. dans leurs villages.
La rentabilité du transport du Cilcao ou du ::;afé amène
les chauffeur:s à privilèg.Gr ce type de produj.ts au d2t:"i,ment
des denrées agricoles comesti.bles
(banane plant:in, condiments,
tubercules) .
Les paysans peuv.,n~ aussi transporter individuellement
leurs produits sur les marchés oQ les acheteurs Dioula de pro-
duits munis de leur balance les guettent.
On remarque que, d'une manière ou d'une autre, dans la
plupart des secteurs étudi6s Bouaflé, Sinfra et Zuénoula,
le
transport du café et du cacao demeurc prioritaire.
Mais le mar-
ct~ n~ CCllstitue
pas l'unique endroit oQ se déroulent les tran-
sactjons.
les 8~t=es :~~~X de vente
-----------------------
Co~e nous l'avons déjà souligné, en zone forestière
surtout,
les transactions peuvent s'effectuer en dehors du mac-
ché.
Certains producteurs attendent les vendeurs dans leurs
exploitations ou dans les villages,( lieux de tra.nsactionsJ. Les
collecteurs pourront transporter une plus importante quantité
de produits
(1 à 2,5 to~nes)notamment la banane plantain et les
cécéales.
Cette collaboration âes comnerçants évite aux prodc;c-
teurs de se déplacer.
Ils préfèrent adepter ce procédé pour s-
couler la totalité de leur production à un prix global, mais
dérisoire
(1 tonne de bananes plantain coûte environ 20.000 à
30.000 F CFA)
que de les laisser pourrir.
Ce système est surtout
utilisé pour la commercialisation de la banane plilntain denrée
très périssable .. tandis. que les céréales pouvant ètre stockées
plus longtemps feront l'objet d'éventuelles spéculations.

282
L'exploitation,
autre -::entre de collecte occasionnel
contribue à réduire le poids des quantités vendues sur les mar-
chés méridionaux. Sur ce plan,
lss marchés du Nord du départe-
ment apparaissent plus homogènes à cause d'une quantité plus
faible de produj.t~ (fig. nO 30
)
et du fait que les p,oduits
de la traite n'y jouent pas un ~ôle aussi capital. La ~lupart
des transactions s'effectue donc dans les centres officiels do
négoce.
Tels se présentent les facteurs fondam~ntaux suscep-
tibles d'éclaircir une situnt~on qui paraissait paradoxale. Une
étude
propre à l'inte~sité
~0Ienne
des
flux
s'avère
nécessaire pour ap~réhendcr le problème de manière globale. Le
tableau nO
30 et les
figures nO
33 et 34 viendront étayer nos
propos.
On remarque donc qu'il existe trois catégories de
marchés classés selon l'intensité moyenne dos flux
comlnerçan ts
: marchés à faible, moyenne et forte participation
des intervenants.
Tableau na 30 !·IA?CEE U:lBAIN
-
PARTICIPATION
D23
CO/.1!Œ:lCA:!'IS
(EN
%) 1973 -
1979
% DE PARTICIPA;:'rS
HARCHE
Vendeurs
Achcteurs-
grossistes
Bouaflê . . . • . . . • • . •
30
18
Sinfra . . . . . . . . . . .
12
1 2
Gohitafla . . . . . . . .
18
28
zuênoula ••.. •.• ,.
40
42
-
-
TOTAL . . . • • • • . . .
100
100
1
Source
II
E

283
1.
Le marché de SJnfra ç
lieu le r':ercredi,
Jl accuci:.le
le plus faible nombre de Far'cici.pants.
Le. pourcentë\\<]0 des ven-
deurs et des aç~2leurs oscille autour de 12 %.
On
constntc
que les deux mouvements sont liés,
car le faible nom~re de ven-
deurs
(12 %)
jvstifie le même pourcentage d'achetcurs-<.:rrossistes.
D'après les principales denrées:
céréales banane pla~tain, tu-
bercules et racines celte participation restreinte est due aux
faibles poids urbains.
L-' arachide consti t'Je le ,'cul produit
prédomJnant.
Mais cette denrée est surtout vendue par des in-
termédiaires qui l'achètent dans le Nord du pays.
Ce facteur est donc à l'origine d'une
participation
modeste.
La raison d'une pareill~ rfd~ction ezt liêe ~ ~tauties
phénof'lènes.
En effet,
comme nous l'avons mentionné précédemme~t,
Sinfra se trouve en retrait des grar.ds axes.
Nos enquêtes ont
également révélé qu'une Fartie non négligeable du négoce s'ef-
fectuait dans les villages ou sur les exploitations.
La diver-
sité des produits proposés demeure également un élément notable
dans le choix des marchés fréquentés par les acheteurs grossis-
tes.
Il faut aussi considérer le problème des prix qui n'avan--
tage pas ces marchés.
Ainsi,
i l représente un des centres d'é-
change les plus chers du département
(tableau nO
31
) .
Pour toutes ces raisons, SINFRA constitue le marché
le moins fréquenté du pays.
2~
r~t~~~~1~_~_~~_:2~~~~_l_~Q~QQ~~_EêE~!~!­
r
Qêtlo~!l
Quand on observe le table~u nO 30 , on est tenté de
classer le marché de Gohitafla dans la catégorie précédente.
:1;1 possède :Ta'.:iquer~E:llt le mérr.e effectif 18 %. Cette similitude
des deux marchés réside dans l'explication suivante: Gohitafla
et Sinfra,
se localisent en retrait des grands axes routiers

TRl'>lfJtll ~'31
VIIRIIITION
DES
PRIX
SUR
LES
MIIRCIIES
URBAINS
F.
CFli/f/C/VENDEUR/ 1978/ 1979
l
1
G. DE
OLEA-
CEIŒALES
~AI\\I~;iE
l'ROll,
~
TUBEJ(CULCS
Cl_N~_~~ _
FRUITS ET CONIlHl\\:NTS
_ _
pl.AN
[
1
\\
A
- '
l
'1'
d J
i
l i A '
.J
l'ROll.
Il
' .
r <1
l
Ll n a .
.
uo C: 1.
,_
.
1
Ri"
f1:l1s
'l'AIN
f-~,T;;':c--ri-
Ir
Tar"
?"!"~r~t1!U"C
l ' 1
AVocLlt~rllllgC
.
hangue
Col;::
Il PLmentl.
]0ll1:1tl~ Con:lJf)
g l1<l '""
.
c llll~
rlrlC
1
19lnè
;
floy ,
-----+-
1
. - - - 1 - -
_
---.--_....
+
1 :
Prod.
166
52
l, 1
33
1
1
!
1
1
1
58
j 6 •
_,115
214
_~_2~ 65
62J
1 2 !
,133
['64
88
1
192~1
~Ioy ,/ 1
i
66
1
141,
i
grou!)c
~
:
-'---"1
de
1
109
41
68
214
I
WprOd ,!
105
Noy. /
..
1
!
1
1 . II
1
Prod. i 237
68
39
43
17
458
77
_
258
90
41
29
1
ID
-
1101
1
116 ~_
127
1
1
Hoy./
43
122
groupe
83
153
1
39
149
258
1
de
1
pro d . 1
l
1
'-;:::/ l '" !"
,Th]" ~J1
69
1
, , -
- - - - : ; -
' "
' "
88
'B
"'
1
-
6l:
i 173 1
!
---
1
-
1
"
1
Noy./
1,6
1
lOI
J
'groupe
110
66
102
123
1
e p.
74
ê71
+--~.
-
1
1
~~~/ i~" l'", '" ""
"""'"''l " 1" '00 "', l ,., , ,,'[ ~
~
i
I l
:
1
- - ,
[
r
Hoy./
76
106
groupel
127
39
63
164
1
de
i
-
Prad.
91
Source:
N.E.

284
(fig nO 36 ).
Dc ce fait,
ils n'~tt.irent pas un nonÙJ'"c appré-
ciable (ÎL~ vende~lrs.
Ces derniers se heurtent à d lénormes dif-
ficultés de transport.
Il est plus facile d'aller à Bouaf10
ou à Zu~noula que de se cti.riger vers Sinfra ou Gohitafla.
Mais
l'élément de ~iffèrenciation des deux marchés secondi'iJ:es Gohi-
tafIa et Sinfra réside au niveau de l'écart des prix o~servés
par
exemple,
un té'.S
de 20
?ill'.l2nt,s,
ccû-::era
en-
tre 10 et 15 F à Gohitafla,
tandis que pour la même quantité,
la ménagére paiera 30 ou 4~ F CFA au marché de Sinfra.
Finalentent,
à l'exception de
la banane plarltain,
le
marché de Gohitafla se distingue de celui de Sinfra par des
prix bas
( tableau n°
31).
On peut affirmer qu'un élément semblable deme~re
fondamental dans là distinction des deux ~archés.
En outre,
les acheteurs choississent le centre d'échange de Gohitafla où
ils pourront se ravitailler plus facilement et à meilleur ~rix.
Pour
la
localisaticn,
le marché de Gohitafla
s'ap?a-
rente à celui de Zuénoula,
situé au contact forêt-savane, mais
sa position géographique ~lus au Nord-Est ;e dessert en partie.
Cependant, la présence d'acheteurs venus de Mankono, Séguéla,
et dans une moindre mesure de Korhogo ~ontre que le marché re-
çoit des produits diversifiés.
Cette situaticn explique que
l'intensité du flux des acheteurs est supérieure à celle obser-
vée à Sinfra.
Les commerçants du Nord y viennent se ravitailler
surtout en mals,
arachi.de et cola.
Ils y achètent également
de la banane plantain, des tubercules et racines pour une par-
tie de la population tertiaire
(école,
hôpital).
En effet
dans ces régions,
résident des ethnies du Centre ou du Sud, qui
consomment très peu
de céréales.
Par ailleurs,
la région de
Gohitafla,
principale productrice d'arachide
du pays Gouro
(figure nO 22
) distance également les autres au niveou de la
commercialisation, comme nous
pourrons le constater dans la
3ène Partie.

286
leur destination ; céréales ct arachide pour les vcyage~~s des
contrées nordiques; banane plantain el tubercules pour ceux dll
Sud. Compte tenu des potenti2lit~s de vente, cette situation
privilégiée att:ire d rune part les vendeurs des autres :.-égions
Daloa,
Vavoua, B§oumi,
SégueIa, d'autre part,
incite les pay-
Sal)S
à produire dav~nt~gc. 1J.5 pOllrront ~insi 6couler f~~ile-'
ment leurs produits. Mais les vendeurs ne farinent pdS J.es souls
participants aux mal:cllér:,
Il en existe d'autres.
La majorité des
achetouses
sont des professionnelles.
Quelques unes pratiquent ce commerC8 de roanière occasionn811c"
lors d'une visit8 f~1iliale dans la région. Elles achètent u~
nOl:llre consiàérable èe prcduits COtl'é"e la banane plantain,
qu'elles pourront éoouler dans leurs villes de résidence.
Lorsque l'cn considère l'intensité du flux des ache-
teurs
(figure n°
34 )on constate la :lette supt"ématie de Zuér,oula.
Ainsi,
42 % des acheteuses présentes sur les marchés urbains àu
pays GourD fréquenterlt ce cer.tre mercantile. A BDuaflê,
28 %
seulel;;en t de l' effec ti f
total vient se rè.V i tailler.
Di: férence
(14 % ), qui existe entre les deux marchés résultent de divers
facteurs:
la fonction àes centres urbains,
l'origine des ache-
teurs grossistes,
les prix.
Au niveau de
la fonction
tertiaire, Bouaflé repré-
sentant le chef-lieu du département,
a~cueille une population
tertiaire considérable
(75 %);
t~ndis que zuénoula reçoit un ~om­
bre moins élevé
(60
%).
De ce fait,
les besoins alimentaires de
la capitale Gouro étant plus remarquables,
le surplus corrmer-
cialisable qui peut être proposé aux acheteurs 6es régions voi-
sines demeure ze~treint. Les ccnséquences d'un tel facteur à
savoir l'importance de. la population'. tSl:~.ië,ire agis sen ~ sur les
prix pratiqués sur les marchés de Bouaflé et Zuénoula.

285
Un pareil centre d'échange attire également cles ache-
teurs venus de Béoumi,
Bouaflé
(fig. nO
31
pour s'approvi-
sionner en condiments.
Ils achètent parfois des ignames et cie
la banane plantain.
Les ?cheteuses-~~~~~tes de ces régions
septentrionales occupent donc une place appréciable ser le
marché de Gohitafla.
Cependant,
l'essentiel de l'inteLc;ité du
flux provient du Sud,
avec la participation effective des com-
merçants de YN·IOUSSOUKP:) ct sur~out d'Abidjan.
Au total,
dl éJprès
!--:.cr_~ c~";,~~·:,rT~:atj ons~ le no~.bre. d '2.cr·c-
teurs venus des villes extérieures
a~ département considéré
dépasse l'effectif de leurs hODrologues résident dans les autres
villes du pays Gouro.
Au sein du département,
Bouaflé et Zué-
noula ont sensiblement le même nombre de participants,
la con-
tribution de Sinfra reste faible;,
contrairement à Sinfra et
Gohitafla,
les deux marchés tiennent une place notable dans le
domaine étudié.
3.
rrarchés2
fort~ Dar~icin~~ion : B0uafJé-
Z~~Q9~1~--------~---------------------
Les études relatives au centres urbains nous ont re-
vélé le rôle primordial des villes de Zuénoul21 et de Bouaflé.
Au niveau des
vendeurs-, si lIon 'se ref0re à 14 figure
on s'aperçoit que, du point de vüeeffectif, Bouaflé, chef lieu
du département,
attire autant de vendeurs que Zuénoula.
Cette
situation s'explique par la localisation privilégiée de ces
deux marchés situés à des grands carrèfours.
Situation favo-
rable, que nOus avons déjà mentionnée, mais dont l'importance
nécessite Un bref rappel.
Une telle position leur donne ainsi de nombreux avan-
tages
: la si~u~tion de carrefour contribue à augmenter le nom-
bre de personne~ passant par ces villes.
En outre,
ceux-ci pro-
fitent de l'occasion pour se ravitailler en produits divers selo.

287
L2l
~.:::<~arité
(12S
aC:-.ct~;U~~:·,~::S ~C'U~(,
pui
f.téqtlcnt:.ent C~S rna.rc1,2r';l
nr:·'.7',ins
sr"nt o:.:·.tg~~·~a.:!..re5 Ce la ré-
gion de Zuénoula. C'est ce qlli explique leur préférence.
A
Zuénoula, elles achètent surtout des condimen~s. Celles qui pra-
tiquent le cormn",;:-ce de la banane plantain fréquentent .:urtout
les marchés ruraux on les prix sont en général plus a0o!dables.
Par
(exemple : un régime de bananes plantain ~ Kanzra, cuOte
400 F,
tandis qu'il sera v~ndu à environ 500 F à 600 F à
Zuénoula) .
Si l'on considère les différents pourcentages nous
constatons le rôle dynamique des !narchés urbains septentrionaux.
{Zuénoula 42 %,Gohitafla 28 l,
centre Bouaflé 18 % et Sinfra -12 il
En résumé,
il ressort de cette étude que .'-.pour l' en-
semble des participants,
le marché de Zuénoula se détache des
autres centres d'échange sur le plan du rayonnement et de l'in-
tensité"rlu flux.
Ces.effec~ifs le placent en tête des centres de
transaction
du pays Gouro
Les facteu,rs relatjfs au rayonne".ent et au pouvoir
d'attrac~ion contribuent à donner au marché de Zuénoula une
dimension remarquable,
tant sur le plan régional, que sur le
plan national.
Ils traduisent son dvnamisme malgré un poids res-
pectif des produits, en général inférieur à celui de Bouaflé.
Dans ce contexte général Bouaflé demeure un centre
moyen. Sinfra et Gohitafla occupent ds places second~ires. Si
l'on considère la faible importance des éléments précédemmentobse1
yés
gui les ~éterminent, le marché de Sinfra réflète J'exemple
caractéristique d'un marché ordinaire, peu mouvementé.

288
III -
ETUDE DES CIRCUITS DE DISTRIBUTION
On appelle circuit de distribution d'un ~rodu1t. le
chemin parcouru par ce produi. t,
depuis le pt'oducteur jusqu'au
consormnateur.
Il existe deux types de circuit:
l'un traditio01-
nel et l'autre moderne.
Le circuit traditionnel le ~l\\'s anc1801
se ca~act§rise par une multitude d'intermédiaires.
Sa longueur
dépend de plusieurs facteurs.
notan®ent de la nature d2S pro-
duits recherchés,
et dEô l" distance pa~-cqurue. Elle est égaler\\ent
liée' à la nature du marché
(ureoain ou rural).
LE. circuit mo-
derne,
] créé en 1972 et qui possédait des avantages remarqua-
bles dans le dODaine de prix entre autres,., a été supprimé en
1979
pour diverses raisons.
Partant de ces réalités,
i l s'agit dans cette étuèe
de connaitre J,es avantages et les inconvénie01ts du système tra-
ditionnel.
Co~~ent peut-on l'améliorer?
Dans quelles condi-
tions est né le circuit moderne?
Les agents traditionnels de
la distribution
(producteurs
/ vendeurs)
et les conso~~ateuéS
ont-ils pu sladapter à cette nouvelle concep~ion?
Les réporsçs
à ces questions vont nous permettre d'avoié une idée sur les
,
circuits de distribution traditionnels et modernes.
Ensuite,
nous verrons quelles solutions adopter pour restructurer le
mode actuel de circuit.
De ce fait,
pour compléter notre étu-
de,
i l importe d'analyser d'autres éléments,
comme le transport
et le stockage qui représentent des facteurs non moi01S i0dis-
pensables à,
l'amélioration du circuit en particulier. et de
la distribution en général.
Le
circuit
moderne
était
représenté
par
l 1 AGRIPAC.

289
A.
LE CIECUIT TEAUITIONNEL
Il fonctionne à travers deux systèmes distincts
: ~e
circuit direct et le circuit in~irect.
Dans le premier, on
--------- - - - - -
trouve essentiellement des producteurs qui demeurent ~es com-
merçants occasionnels.
Les véritables professionnels appar-
tiennent au second circuit.
En dehors
d~ ces deux catégories de participants,
il
existe un groupe particulier d'intervenants l
,es acheteurs-
grossistes forment une catégorie qUIOll pourrait rattacher all
système indirect.
En effet,
il s'agit égale~ent d'intermé-
diaires entre le producteur et .le consommateur
; leur rôle est
d'acheter sur des marchés ou dans des campements de cultures,
et de revendre les produits dans d'autres centres d'échange9.
Compte tenu de leur importance, nous les distinguerons des
autres.
Nous allons donc envisager le problème sous les deux
aspects.
Cependant, pour rendre compte de la réalité, nous
introduirons des notions plus concrètes tel que le mode de
distribution
(grossiste, demi-grossiste, di5taillant).
1
Le ~ode de djstribution
Cette notion ir.tI"oduit le paraIl1èt!"e quanti té,
mais
aussi la forme sous laquelle les opérateurs effectuent les
transactions.
On aboutit ainsi aux termes de grossiste, demi-
grossiste et détaillant.
La différence entre ces termes est
liée à la quantité co~~ercialisée.
Les critères retenus sont
les suivants
: le grossiste représente le commerçant qui vend
une quantité importante d'un même produit.
La quantité mini-
male peut être ~ar exemple un régime de bananes plantain, un
sac de riz ou un panier de piments.
Lorsque les quantités sont
réduites et disposées le plus souvent en tas,
il s'agit d'un
On
appelle
intervenan~, tous
les
participants
(~cheteurs)
vendeurs)que
l'on
trouve
sur
le
marché.

290
détaillant.
Dans ce cadre,
le derli-crClssi. te associe les deux
systèmes. Nous aurons l'occasion de l~ constater au cours de
cette analyse.
Dans notre conteyte,
ce sont souvent des situ~­
tions occasionnelles qui déterminent la condition d'un opéra-
teur.
Une fois ces termes définis,
les diffé:::-ents tableaux
relatifs à ce sujets nous permettron~ d'étayer nos prnpos.
al
Les détaillants
: ürincioaux aqents des circuits
-------------------~---------------------_._------
de distriL"tiem
---------------
Les détaillants viennent en tête sur les deux types
de marchés
(ruraux et urbains).
Cette situation peut s'expli-
quer sur les marchés urbains appelés éqalement marchés de con-
sommation.
A ce niveau leur clientèle est surtout composée da
consonunateurs.
Hais,
leur présence notable sur les r:larchés r'J-
raux, marchés de production peut paraître paradoxale.
La ~ajo­
rité des cowmercants de ces lieux vendent des quantités mini-
males à une
clientèle composée surtout d'acheteuses-grossistes.
Celles-ci peuvent acheter leurs produits à différents détail-
lants si la quantité fournie par les grossist2s ne suffit pas.
Ou encore, prendre une partie seulement du produit.
Faute de

trouver une autre achete~t-gros5iste, le vendeur ira s'instal-
ler sur le marché pour écouler le reste de ses produits.
II
effectuera cette transaction en disposant ses produits en tas
s ' i l s'agit de féculents
(banane plantain,
tubercules racines)
ou utilisera la "cape" 1 pour les céréales et les oléagineux.
~~'E~:S:E9êêg~ê
Les tableaux 32 et 34
révèlent les faibles pour-
centages tant au niveau urbain que rural.
Petit
récipient
utilisé sur
les
~archés pou~ ~esurer les
céreales
ou les
oleagineux.

Tableau N°
32
MODE
DE
DISTRIBUTION
X.4RCIlES
URBAIl:S
1978
-
1979
(en
%)
~~[~de~:
1
DlstrLDU-
~
Demi-
Marché~~ Grossiste
Détai.llant
T,) t é1.
Gross.iste
Bouaflé
1 1
1 17
72
la Cl
Sinfra
1 2
8
80
100
Gohitafla
1 7
4
79
100
Zuénoula
15
J 2
73
100
1
Tableau N°
33
MODE
DE DISTRIBUTION
I~ARCHSS
RURAUX
(en
%)
i"-;lode de
1
Distribu-
Demi-
Grossiste
Détaillant
Total
Marché ~n
Grossiste
i
~
Bouaflé
18
9
73
JOO
1
Sinfra
1 7
1 4
69
100
Gohitafla
la
13
77
JOO
Zuénoula
13
23
63
100
1
1
1
1
Sou.rce
N.E:.

291
Cette situation s'explique,
car le marché d"siqna~t
"le
lieu
ou
s'effectue
les
échanges",
nécessite un déplacerent.
La rl~part des opérateurs co~me nous le ve~rons dans
le prochain chapitre adoptent le p~rtage sur têt8. nès lors.
ils sont certains de transporter une charge restreintp.
En résumé,
les modes variés de distribution permet-
tront aux opérateurs d'effectuer leur transacti,'n.
Pour ce
faire ils devront emprunter l'un des circuits: direct ou indi-
rect.
2. Les types de circui ts
al le cirCUit direct
les vendeurs
- - -
-
-
-
-
-
-
-
-
- - -
-
-
-
Dans ce contexte,
le paysan joue le rôle prlncipal.
Sa clientèle se compose de consommateurs, ou,
coume c'est sou-
vent le cas,
elle est constituée par les commerçants du circuit
indirect.
Les tableaux 34 et 35 montrent la supprématie des
_\\_ L"';'
vendeurs ..
Ils forment la majorité des commerçants des
marchés ruraux et urbains;
Par exemple dans la sous-préfecture
de Bouaflé,
ils repr~sentent 56 % des marchands de produits vi-
vriers,
en zone urbaine et 77 % sur les marchés ruraux
lcableaux
n~: 34 et ~5 l'écart est plus accentué en milieu r~ral.
Cette
situation est normale car,
le premier représente un marché de
consoR~ation, tandis que l'autre reste surtout un centre de
production.
Par ailleurs,
les tableauxn ~: ~/3 Smon tre une distinction
très nette entre les marchés des deux zones écologiques
: no~S
constatons la suprématie de la savane sur les marchés ruraux
86 % et 84 % contre 77 et 79 % ; marchés urbains
,
83 % et 34 %
contre seulement 56 % et 54 %.
Sur ce plan,
l'écart est plus
accentué au niv0au des marchés urbains.
La faible participation des producteurs du Sud s'ex-
plique par le fait qu'ils sont retenus par d'autres

292
activités com~e la traite du c~fé ou du c~cao.
Un autre facteur
intervient egalement.
La possibilité qu'ont les collect2urs
d'aller dans les plantations.
Il faut aussi noter un autre trait caractéristique qui
n'apparaît pas SUr les tableaux, c'est l'appartenance ethn~que
des v2ndeurs.
Nous trouvons une majorité de Baoulé 30 %.
Les
Mossi 20 % et les Dioula 10 % en constituent leE minorités.
Dans le circuit indirect cette activité est entre les
mains des Dioula.
40 %.
Dans cette catégorie,
la participation
das autres ethnies est plus faible.
Gouro
(35 %i
Baou12 (23 %)
et Mossi 20 % seulement.
Peut-on obtenir la même répartition -
dans le second circuit?
,b/ le circuit indirect : les revendeurs
------------------------------------
L'existence des intermédiaires constituent la particu-
larité essentielle de ce circuit ; dans cette catégorie de commer-
çants, il y a un nombre remarquable èe professionnels.
Leur uni-
que tâche est de revendre des proàuits à à'autres int~rmédiaires
ou aux consommateurs. Pour cette raison, on peut avoir entre le
producteur et le consommateur un on deux revendeurs.
Nos enc;uêtes
ont révélé que le nombre à'intermédiaires peut augmenter en
fonction de la distance.
Par exemple,
les paniers d'aubergines achetés au marché
de Zuénoula,
peuvent être revendus aux consommateurs sur le ma:.:-
ché de Bouaflé. Si la vendeuse opére sur celui de Yamoussokro par
exemple, elle pourra céder sa marchandise à une autre commerçante.
Cette derniére se c~argera de l'écouler au détail. Lorsque les
produits sont acheminés vers Abidjan, on peut dénombrer parfois
l'existence de 3 intenr.édiaires.
La multitude de revendeuses en-
traîne des conséquences néfastes dans l'acheminement des produits
et surtout dans la fixation des prix. ( Deuxiéme partie, Chapitre
II,
Titre 1).'

293
Par ailleurs,
comm8 l'ind~que le tableau nO
: sur
les marchés du départewent de Bouaflé,
les r~vendeurs consti-
tuent une ~ajorité parmi les commerçants.
ra vente des pro-
duits vivriers est surtout effectuée par les vendeurs eux-mêmes.
Dans ce circuit,
les résultats obtenus sunt l'inverse de ceux
obsê'n'és précédemment. En èffet,
les marchés urbains re,;:oivcnt
un plu.:; grand nombre de revendeurs qtie les centres ruraux
(tableaux nOs
34 et 35)
Nous notons aussi une différence
relative, au milieu écologique. A ce niveau,
la ~urrématie des
.Ilarchés du Sud reste détermina~te. La raison essenti.el le de cette
situation réside dans les spécifi~és des marchés.
Les centres de négoce èu Sud notamment, èe la ,-ille ô'e
Bouaflé située dans le chef-lieu du département, se caractérise
par un no~'re important de consornrr.ateurs. Pour celui de Sintra
nous avons déjà souligné qu'ils n'attiraient pas beau oup de
vendeurs,
à cause de la faible participation des acheteurs-
grossistes. On comprend donc que de tels lieux ne soient pas
fréquentés par des vendeurs, mais reçoiv~~t surtout des revendeurs
Au total,
dans le circuit direct le pourcentage des
vendeurs est plus important sur les marchés ruraux. E~ reva~che
au niveau du circuit indJ.rect, le pourcentage des revendeurs
dépasse celui des vendeurs sur les ra~cr.~s urbains.
Il existe
donc un contraste entre les deux types de circuit. Cette dif-
férence est plus nette lorsque nous regardons les diverses
fo~,es de distribution, à ce niveau,
les détaillants viennent en
tê~e, sur tous les types de marchés COIT~e l'indique les ta-
bleau~nOJ
34 et 35.
1.
Ce
contraste
n'Est
qu'appare~t car si
Iton
considère
les
caractéristiques
des
deux
marchés
i l
s'agit
de
marché
de
production
(marchés
ruraux)
ec
marchés
de
consomQa[io~
(marchés
urbains).
Vu
sous
cet
angle,
i l
faudrait
plutôt
parler
de
complémentarité
des
deux
types
de
marché.

VENDEUSES-DETAILLANTES
planche
A
CIRCUIT TRADITIONNEL
vente
"en
tas'r
dei
condi-
ments
Au premier
plan
i l
y a des aubergines,
des
piments.
Un peu' ... n
retrait
on
trouve
du
gombo
~2- La cola La vendeuse
compte
les
noix
sous
l'oeil
attentif
des
clientes
I~~
vente au
détail
-
'3
Un
autre
t~oe èe è'spo-
sitior.
sur
les
tébles
On remarque
des
tomates
dispos~es par 4. En ,e-
trait
on
peut
aussi
ob-
server
une
vendeuse
d'au-
11
bergines
"Ndrot,,:a


Tableau N° 34
TYPES
DE
CIRCUITS
SELON
LE MODE
DE
DISTRIBUTION
-
MARCHES
URBAINS
(EN
'1;)
1978
-
1979
1
% Vendeur DU
MC'<ie de Distribution
1
l
Re'/ende~r
Sous-
Type de
Total
1
~--.
1
Préfecture
Circuit
1
Demi-
Total Commer- 1
%
1
~
Grossiste
Grossiste
Détaillant
çants
!
1
n
18
8
1
87
113
!
Direc t :
---- ----------- ----------J-----------'--------1
f) l~
Vendeur
%
16
7
1
77
100
!
Bouaflé
1
n
4
: --- ----------- ----------t
64
Iilôirect
17
43
36
----------f--------
Revendeur
%
6
27
67
\\00
n
14
Direct :
---. -- --------- -----~----1_-----;~--_r--~~~--1
65
Vendeur
% 1
17
Sinfra
n
3
5
36
44
ITlàirect
:
1
_._-
Revendeur
----------- -------- ----.---------------
3i,
1
%
7
JI
82
100
1
,
n
18
Direct :
r
2
1
57
i
87
1
--- ---------
84
----------~----------~-------
Vendeur
%
21
2
77
!
100
\\
1
Gohitafla
n
2
1
13
16
Indirect : --- -------- ----------- ----------f--------
16
Revendeur
%
13
6
81
100
n
24
7
86
1J 7
Direct
1
:
----
,
---------- ---------- ----------
-------
SO
Vendeur
%
21
6
73
100
Zuénoilla
~
n
3
5
22
30
Indirect : --- ----------- --------- ----------- -----_.
20
Revendeur
i
%
la
17
73
100
Remarques
Source
N.
E.
-
n
nombre
èe
commerçants
-
%
pourcentage
de
commercants

35
Tableau N°
TYPE
DE CIRCUIT SELON LE MODE
DE
DISTRIBUTION
-
MARCHES
RURAUX
1973
-
1979
--
Hode de Distribution
% Vendeur ou
1
Revenè.eur
Sous-
lype de
Total
PréEecture
Circuit
1 Demi-
Total COmIï'.er-
Grossiste
Grossiste
Détaillant
10
çants
i
1
ni
29
15
103
147
1
Direct
1
:
---- ----------f----------- --------
Vendeur
f---~;~--I
77
1
%
20
10
70
i
BouaElé
n
7
4
34
: ---- --------1---------r----------
23
Rev.:::ndeiir
,
%
16
9
75
---~~--I
-
Indirect
100
i
Il
.
98
Direct :
-- ~----20
- - - - ----------------------~~~--I
79
Vendeur
%
15
9
76
100
SinEra
ni
70
: --- ---------""-
+
~
Indirect
6
1
21
34
1
----------r--------- -------
21
R8vendeur
%
20
.
18
62
1
100
1
n
'8
Direct
1
6
42
56
:
--- --------- '-----------
-------
59
Vendeur
-----------
%
14
j 1
75
100
1
GohitaElô.
1
n
3
-
36
39
Indirect : --- ------------------ ---------- -------
41
Revendeur
%
8
-
92
100
n
15
13
64
92
Direct :
---- --------- --------------------------
84
Vendeur
%
16
14
70
100
Z"éno"la
n
2
6
la
18
Indirect : -------------- -----------------------------
1B
Revendeur
%
11
33
5 6 '
5
1
Source
Idem.

294
Ce tableau ~évèle pour les raisons déjà citées le
rôle capi~al des détaillants quelque soit le type de c~rcuit
Ils distancent les grossistes et les demi-grossistes.
En dehors de ces différents circuits et modes de
transaction,
i l en existe un autre: celui des acheteurs grcs-
sistes.
Quel est leur véritable rôle dans le néaoce das pro-
duits vivriers.
Il s'agit d'un circuit indirect qui associe un mode
de distribution précis,
la distribution en gros, au circuit
indirect.
Dans le contexte traditionnel,
les acheteurs-gros-
sistes constituent une catégorie spéciale de commerçants.
Ce sont essentiellement des fe~nes qui parcourent un ou plu-
sieurs marchés dans, le pays Gouro.
Elles y acheten ~ des
produits vivriers qu'elles vont revendre elles-mémes ou
qu'elles expédient à des correspondants.
Ces derniers rési-
dent dans des centres urbains proches ou éloignés comme
Yamoussokro,
Bouaké ou Abidjan.
Dans ce domaine,
i l importe de distinguer les com-
merçantes opérant
dans deux milieux différents : les inter-
médiaires des marchés septentrionaux et celles des rr.arc~1és
méridionaux.
acheteuses-grossistes des marchés
---------------------------------
méridionaux.
Dans le Sud, les acheteuses-grossistes sont moins
fréquentes sur les marchés.
Elle préfèrent aller dans les
villages ou dans les campements où elles établissent souvent

295
des contrëts avec les producteurs.
Une telle manière ô'a-
gir profite aux deux partenaires.
Le premier est assuré
d'a'-'oir une marchandise de bonne qualiti", qui n'a pas subi
le~ avatars du transport (blessures).
De son côté,
le pay-
san t,énéficie de garanties, pour la vente de son prGduit,
privilège qu'il n'obti~nt pas toujours lorsqu'il se déplace
jusqu'au marché.
Par ce biais i l éco:lomise un temps pr~­
cieux, en période de traite.
Pour plus de commodités, ces femmes non pr09r1e-
taires de véhicules se rendent au village la veille du mar-
cjlé, de manière à bénéficier le lendemain cïes transports en
commun.
:\\insi elles peuvent profiter des transports inter
ou intrazonaux et parfois régionaux, pour se rapproher de
leur destination finale.
On les rencontre souvent à la gare
de Bouaflé,
déchargeant leurs marchandises d'un véhicule pour
emprunter un autre.
Parfois, elles achètent également des
fruits et des condiments.
La plupart des femmes opérant dans ces conditions
vont chercher de la banane plantain qu'elles peuvent corr~er­
cialiser elles-mêmes ou proposer à d'autres intermédiaires
sur les marchés de Yamoussokro, Bouaké ou Abidjan.
Les com-
merçantes issues d'endroits éloignés,
COffi~e Dabou ou Abidjan,
louent parfois un véhicule
(bâchée l
t ou camion de 3,5 t)
c(~ qui leur pe rrnet de transporter une quantité importante de
bananes plantain.
Elles arrivent ainsi à amortir rapidement
par semaine les frais occasionnés par l'achat de produits et
le coût du déplacement.
Par exemple, ~ne commerçante faisant
le trajet Bouaflé-Abidjan devra accomplir les. dépenses sui-
vantes :

296
Véhicule
:
prix de
la
location
20.000F
Poids
des
bananes
achetées:
3,5
t
Prix des
bananes
2 0.000
F C FAit
7 O. 000 F
Carburant: 160 litres
20.000F
TDT/1L
I l O. 000 F
CFA
~====;:========
En tenant compte de toutes ces dépenses. elle pour-
ra céder son chargement à 210.000 F CFA, ce qui lui procurera
un bénéfice net de 100.000 F CFA environ.
Souvent les femmes
font un voyage hebdomadaire aux mêmes endroits soit 4 v2yages
mensuels.
Au total,
leurs bénéfices peut atteindre 400.000 F
CFA,
~evenu qui de surcroît est apprécia~le.
Parfois ces fem-
mes achètent des produits complèmentaires, selon les saisons
(condiments) .
Il existe aussi des acheteuses-grossistes plus mo-
destes.
Elles parcourent les marchés situés dans cette zone
et achètent surtout des condiments et des fruits,
leur nombre
est relativement faible.
Dans l'ensemble,
les acheteuses-~rossistes du Suà
se caractérisent par un effectif réduit, et l'aspect indivi-
duel de leurs transactions.
On ne les rencontre pas sur tous
les centres d'échanges de cette zone.
Il résulte de nos en-
qilêtes un comportement différent des intermédiaires travail-
lant dans la partie septentrionale.
acheteuses -arossistes des marchés
------------~--._------------------
~~e!=~!~!~~~~~
Divers intermédiaires contribuent à donner une
originalité aux marchés du Nord.
La pl~?art forme une sorte
de corporation.
Ce type d'intermédiaires trava~lle surtout
sur les marchés.
Contrairement au Sud, la plupart des tran-
s3ctions s'effectuent dans la quasi totalité des centres

297
d'échanges, quelle que soit leur nature: marché urbai~ ou
marché rural.
On rencontrera des acheteuses-grossistes
sur les marchés de Zuénoula,
comme sur selui de Binzra.
Par ailleurs,
nous avons remarqué que, parmi
ellps certaines se dérlacent suivant un calendrier agricole
qui est le suivant
Lundi:
Binzr-a, Mardi
Zanzra, Mercredi:
Kanzra,
Jeudi
Gohitafla,
Vendredi
Pahoufla,
Samedi
Zuénoula,
Dimanche
: H anfla-Drohoufla..
Ces femmes suivent rigoureusement ce calendr~er
et s'octroient souvent un jour de repos.
Le Mardi par exem-
ple est le jour que choisisent quelqu'unes pour se détendre
de ce travail harassant.
Un tel choix n'est pas arbitraire.
Il est dû à la nature des produits recherchés.
Ces intermé-
diaires achètent surtout des condiments
(piments, aubergines,
tomates,
gombo)
; qu'elles ne trouvent pas en quantité suf-
1
f'
fisante sur certains, marchés comme celui de Zanzra ".
19ure
nO ,31
(Zanzra étant surtout réputé pour ses tubercules
et racines en l'occurrence ses ignames).
Les acheteuses -grossistes du Nord possèdent égale-
ment la particularité d'expédier le plus souvent leurs pro-
duits vers les grand centres de consommation, par exemple à
Abidjan.
Sur ce plan,
les transporteurs jouent un rôle émi-
nent dans le trafic effectué entre Abidjan et Zuénoula.
A-
fin que les correspondants Abidjanais ~ui appartiennent sou-
vent â la même fal~ille puissent reconnaître les paquets, ces
Un
~es principaux marchés de tubercules et raClnes

298
ferr.mes nOl:ènt des morceaux d'étoffe l
sur les paniers.
De
cette manière,
les colis ne risquent pas de s'égarer.
Dans
le cas contraire,
le transporteur est rpndu responsable de
la perte des objets.
Résultat,
i l n'est pas toujours
enc:!. '.na accepter. ce. type. de démarche malgré une
rémunération intéresso··.• te ;
les prix d'un colis varie entre
800 et l
000 F CFA suivant le degré. de relatio'[ existant
entre le chauffeur et
i:l commerçant e.· -'Iinsi,
elles les con-
fient aux transporteurs opérant sur la ligne Abidjar.-Zuénou-
la.
Ceux-ci devront ramener le montant de la vente à la fin
de la semaine; une partie de l'a~gEnt reçu permet aux commer-
çants d'effectuer de nouveaux achats en produits vivriers.
Malheureusement,
les missions dont le chauffeur est chargé
(collecte des recettes et son expédition)
étant souvent lon-
gues et irrégulières, cettesituatioh oblige quelques unes
d'entre elles à se déplacer, pour récupérer leur dû.
Afin de les encourager dans leur tâche, et de con-
server de bonnes relations,
les acheteuses-grossistes donnent
le 1/5 environ de leurs chiffre d'affaire
aux
,
"ccrres~cn
dants"
d'Abidjan.
Nous avons essayé de suivre l'itihéraire emprunté
par ces produits.
Une fois
les marchandises arrivées à des-
tination
(gare routière d'Abidjan)
certaines sont réception-
nf.es et vendues rapidement par la correspondante.
D'autres
sont encore l'objet de nouvelles transactions avant de par-
venir aux consommateurs.
En définitive, entre le producteur
et le consommateur, on peut trouver trois intermédiaires.
Producteur
-
intermédiaire
(1)
-
intermédiaire
(2)
-
intermé-
.':Jiaire
(31
-
Consommateur.
Morceau d'~toffe de
couleur
et
d'impressions
différentes

299
Ce commerce, parfois aléatoire,
rapporte des re-
revenus appréciables a~~ professionnelles.
Par exemple,
nous avons rencontré à
Zuénoula une fe~.~ 2xerçant cette ac-
tivit~ depuis une dizaine d'année.
Mawa,
petite
femmf:::: Gouro
dynamique,
p"lsse
toute
ses
journées
sur
les
marchés
de
la
région
de
Zué-
naula
suivant
le
calendrier
que
nous
avons
déja
indiqué.
Elle
est
aidée
par
une
de
ses
soeurs.
A la
fin
àu
marché,
elle
rassemble
par
exemple
quatre
paniers
de G omba,
deux
paniers
de
pimer.ts,
1
et
une
tinne
de
tomates.
Connaissant
de
nombreux
chauffeurs,
elle
les
contacte
assez
rapidement
afin
d'acheminer
ses
produits.
En
un
mois
cette
commer-
cante
qui
t r a v a i l l e
pendant
six
jours
de
la
semaine
a ce rythme peut obtenir en moyenne un béné:ice cie
300
000 F
c-'FA,
somme
assez
impor=ante pour.'l1ne
pareille activité.
Grâce
à
ce
cor.1J!Jerce,
elle
a
pu
construire
des
maisons
à
Zuénoula
et
à
Abi~ja~.
Cet exemple prouve qu'une" activité semblable se ré-
vèle lucrative quand elle est bien organisée.
Mais ce tra-
vail s'avère très harassant,
i l exige d'énormes efforts.
Il
fRut parcourir des kilomètres pour collecter les produits,
trouver des chauffeurs complaisants qui veuillent les emmen~r
à destination, et se charger de ramener les paniers vides et
les gains obtenus.
Une telle profession rémunératrice, incite
d'autres personne;; à l'exercer. De nombreuses jeunes femmes Gou-
ro et Dioula surtout s'y illtéressent.
fût
métallique
servant
souvent
à
transporter
les
tomates
condiments
très
fragiles.

'lanche
B
CIRCUIT TRADITIONNEL
ACHETElISFS-GR0SSTST~S
Les
condiments,
un
des
principaux
produits
re-
cherché
par
les
ache-
teuses
grossistes
des
marchés.
Au
premier
plan,
on
voit
des
cuvettes.de
tomates,
des
paniers
de
gombo
(sec
el
frais).
Les
condiments
placés
dans
les
sacs
sont
des
aubergines
tIN'drowa'·'
.,L, 2
Les
féculents
La place
prédominan-
te
de
la
banane
plan-
tain
sur
les
marchés.
On
peut
remarquer
également
la
présence
de
taro
au
premier
plan.
] - Les
féculents
(tuber-
cules
ignames
et
ra-
cines
manioc)
Une
fois
les
achats
ac-
complis
les
cOffim~rçan­
tes
commencent
à
rassem-
bler
les
produits.
Au
prenier
plan
on
rémarque
un
tas
de
manioc
et
des
feuilles
qui
serviront
à envelopper
l'attiéké.
Au
second
p13n on
aper-
çoit
l'igname.

?lancè"le C
AUTRES ASPECTS DU MARCHE
c
- Vente d'vstensil/es
1
en
é ..na i l
Au
second plan,
on
aperçoit
toutes
les
dimensions
des
cuvet-
tes
tlGhana".
c
- Réparateurs de
2
bicyclettes
Au
premier
plan,
on
peut
remarquer
1 a
ven te
des
a c-'
cessoires
telle
la
selle.
c
-" Marché couvert de
3
. Zuénoula
Emplacement
de
ln
Boucherie.

300
Au total,
le commerce pratiqué sur les marchfs
septentrionaux met à contribution de nombreux vendeurs, mais
égaLement nécessite l'aide des transpor~e~rs.
Ainsi s'ex-
l
pl~que le rôle primordial que jouent ces autres agents
dans
la distribution.
On constate donc une réelle organisacion de cetts
activité dans le Nord où existent de véritables professionnels
dyn2.miques.
La rigidité d'un tel commerce se resser,t al! ni-
veau du calendrier des marchés.
De ce fait,
l'observateur qui
effectue le trajet dans le sens Nord-Sud du département remar-
que rapidement le contraste entre les deux dowaines écologi-
ques.
Da~s la zone forestière,
l'individualisme prime et le
comm~rce ne fait pas l'objet
d'une réelle organisation, tan-
dis que dans le domaine de la savane, une certaine forme de
corporation prédomine.
Tel apparaît le profil du circuit traditionnel qui
tend à favoriser les intermédiaires revendeurs et les ache-
teurs-grossistes.
I~ ne profite donc pas à tous le~ agents
les producteurs et les consommateurs subissent la loi des
intermédiaires
(prix de vente bas pour les premiers) prix
d'achat élevé pour les seconàs.
Pourront-ils bénéficier de
certains avantages issus d'un système amélioré ou quasi mo-
derne ?
Nous
n'avons
pas
étudié
de
manlere
s)tém2tique
~s
tr~ns­
porteurs,
néanmoins
leur
action
transparaît
à
travers
l'a-
nalyse
propre
aux
transports
que
nous
verrons
plus
loin.

301
B.
UNE TENTATIVE DE MODERNISATION DE LA
DIST"IBUTION
:
LE ROI,E ilE LA SOCIETE
-
- - - - -
PAC
(PROGRA1-1HE D'ACTION CONMERCI~.LE)
Nous venons d'étudier le circuit traditionnel qui
se caractérise par une pléthor~ de co~erçants. Il existe
plusieurs catégories de march~nds se distinguant suivant le type
je transactions entreprises
(vendeurs -
revendeurs)
et l'im-
po~t~nce des quantités v~ndues (grossistes, demi-grossistes
et détaillants) .
La multitude d'intermédiaire
(deux ou trois parfois)
présente de nombreux inconvénients pour la distribution des
produits,
parmi lesquels on peut ci.ter :
perte de temps dans l'acheminement des denrées et
risque
accru
èe déchets.
augmentation excessive des prix au consommateur.
Cette augmentation est due à l'âpreté aux gains
des cOIT@erçants qui cherchent à se procurer des bénéfices
appréciables, grâce à la vente ou revente des produits vi-
vriers.
L'exemple suivant peut nous donner une idée de
l'échelle de prix pratiqués pour un régime de bananes plan-
tain, entre le producteur de Bouaflé et le consommateur qui
réside à ASidj~n :
producteur
-
vendeur
grossiste
3 00
F
C H~;
vendeur
grossiste
-
revendeur
500
F
CFA
revendeur
consommateur
8 00
F
CFA
On observe donc un écart de 500 F CFA,
r~~clti
entre les commerçants,
le conso~nateur achetant la banane
environ 3,5 fois le prix vendu à la production.

302
Dès lors,
il importe d'organiser la distribution
afin de résoudre les difficultés inhérentes à ce problème.
Premièrement,
il faut donner aux producteurs la possibilité
d'obtenir un bé~éfice appréciable.
Deuxièmement, ess~yer
de restreindre le nombre d'intermédiaires dont la prsfusion,
comme nous l'avons vu avec l'exemple. de la banane plan~.ain,
augmente le prix d'achat des consommateurs.
TroisièmE'ment,
l'essentiel des effortE. de réorganisation doivent ètre axés
sur les prix à la consommation et sur la qualité des produits
commercialisés.
Les conso~"ateurs représentent, pour l'ins-
tant,
les principaux débouchés de la production,
il importe
de réviser les prix pratiqués Sllr les marchés et d'essayer de
les uniformiser sur toute l'étendue du territoire;
faire en
sorte qu'il n'y ait pas un écart trop important entre,
par
exemple,
l'igname vendue à Bouaflé et à Bouaké.
Toutes ces réflexions ont amené l'Etat ivoirien à
prendre des mesures concrètes, en créant en 1972, un organisme
de distribution:
l'AGRIPAC.
Il s'agit d'une Société d'Econo-
mie Mixte,
à vocation co~"erciale prolongeant ainsi le program-
me officiel d'action QU PAC 1. Avant sa création en 1972, les
responsables avaient clairement défini les objectifs, Gans une
décennie allant de 1973 à 1983.
Les buts à atteindre peuvent se résumer en cinq
grands points

-
Réorganiser, dynamiser le système de distri-
bution traditionnelle des produi~s vivriers et le doter des
moyens nécessaires à sa modernisation ; élaborer et tester
un modèle d'entreprise commerciale.
Programme d'action commercial

303

-
Procurer aux consommateurs urbains un appro-
visionnement alimentaire régulier,
à
un prix raisonnable que
ceux qui se pratiquentsèrrles marchés de consommation des pro-
duits.
Réduire ëjinsi les pertes et le nombre d' interlnédiaires
et, limiter les fluctuations de l'offre.

- Augmenter le revenu des producteurs en leur
permettant de vendre leur produ~t à un prix suffisamment
élevé.

-
Limiter les importations des produits vivriers
en leur substituant des produits locaux sélectionnés, puis
initier et développer les exportations des produits vivriers.

-
Réduire les disparités régionales en apportant
aux agriculteurs du Nord une source de revenus importants et
enfin, constituer une classe de commerçants ivoiriens dyna-
mique~ efficace et spécialiste du commerce des produits vi-
vriers et alimentaires.
Dans une peFpectiv~ plus générale, l'action de
l'AGRIPAC visait à permettre une circulation plus aisée des
produits à l'intérieur de la Côte d'Ivoire.
Par ailleurs,
elle voulait freiner l'exode rural par une promotion des prix
de ces denrées.
Comme on peut le remarquer,
ce programme ne manquait
pas d'ambition. Dès lors son application nécessitait la mise
en place de structures solides et rationnelles.
Afin d'atteindre de tels objectifs,
les responsables
de ce programme se .sC'r,t dotés de moyens modernes dans les diffé-
rentes branches:
transport,
con~ervation des produits vivriers,
manutention et nouvelles techniques de gestion au niveau des
tendances des marchés,
enquête quotidienne des prix sur les
lieux de co~~ercialisation des denrées pour information du
~ublic, (Fraternité Matin) .

304
Toutes ces perspectives se situent au sein de la
Société AGRIPAC.
Mais pour de nombreuses raisons
: (~auvaisj
?rganisa~ion et surtout gestion déficitaire),
l'organisme a
été dissout en Avril 1979 et remplacé par une autre Société,
P.A.C.
Cette dernière est issue de la fusion de deu~ orga-
nismes : AGRIPAC et DISTRIP~C 2 qui par certains cotés ~taient
concurrents.
En effet, le raIe de l'AGRIPAC consist.it à vendre
uniquement des produits agricoles
(produits végétaux, viande,
poisson)
quant au second, DISTRIPAC,
il devait commercialiser
de nombreux ar~icles au sein desquels on pouvait trouver toute
une gamme de denrées alimentaires dont le riz et la viande.
Dès lors, on comprend les frictions qui pouvaient exis~er au
sein de ces deux organismes.
Mais, devant l'impossibilité de résoudre les problèmes
de gestion, accentuée par le regroupement des deux organis~e3,
tous deux déficitaires,
la nouvelle société vieille d'un an
(1979 -
1980),
a connu le mème sort que les précédentes.
SO:1
fonctionnement a été ,interro:npu officiellement. en Juille~ 1980.
Finalement, cette tentative malheureuse pour l'AGRIPAC
comportait de bonnes initiatives. L'idée semblait astucieuse.
Les objectifs fixés et l'organisation interne constituaient une
forme moderne d'écoulement de produits vivriers.
Une pareille situation nous amène à effectuer une
analyse descrip~ive de cette société dont la dissolution a
engend=é d'autres problèmes.
Nous insisterons surtout sur
l'organisation de l'AGRIPAC, beaucoup mieux structurée que
le P.A.C et dont l'expérience s'étend sur sept arln~es consé-
cutives
(1972 -
:979).
2
Socidté pour
la distribution des
produits

305
Pour une plus grande clareté de l'étude, nous ten-
terons d'en comprendre les méc.nismes à travers les différe~ts
éléments comme
l'organigrarmne,.
les avantages sur le tradi-
tionnel,
les 1n~onvénients et les faiblesses et enfin les so-
lutions proposées.
1.
L'Orqanigr~mme
D'après le schéma Je cet organigra~me (tableau nO 36)
i l faut noter l'importance des directions rattachées, à la
direction générale.
Parmi elles, une a rete\\\\u notre atten-
tion
les départements des halles et marchés.
Ce départe--
ment est scindé en plusieurs services.
Au niveau inférieur, ces éléments de responsabilités
sont également divisés.
De cette manière,
la direction des
halles et marchés s'occupe essentiellement des produits vi-
vriers locaux, de même que des délégations régionnales.
Il existe ég~lement différentes directions:
appro-
visionnement, ventes, agro-industrie, service technique.
Mais,
le principal but de l'AGRIPAC résidait dans la réalis~­
tion des halles de gros et des marchés de production.
Ces
lieux d'échanges correspondant à cinq zones distinctes comme
l'indique le tableau
: on remarque l'importance de la région
de Bouaflé qui constitue avec Yamoussoukro un des principaux
Centres régionaux de transaction.
Des bâtiments sont prévus au niveau des principaux
centres urbains ou secondaires.
Sur ces lieux,
il s'avère
nécessaire de :
regrouper
tous
les
commerçants
de
produits
vivriers
opérant
en
aval

, .., -". - '. :.', ' .
TablEau n"
~G ORGANIGRAMME DE LA SOCIETE
~L D'ADMINiSTRATION
DIRECTEUR
,
GE~ERAL 1
L
SERVICES
RATTACH ES
A LA
D.G
CONTROLE
DE
CEST ION
Sce
FORNAT.
It-1PO RT.
,---ll DIRECTION ADtHNISTRA1lVE & FI~TAN CLERE
DE P AR T E~lE NT S
LLES
&
~IARCHE S
DIRECTION
:JE
LA
PROGRAM~!ATION
i
1
1
1
,
1
1
1
RECTION
CT.I
~IRECT.I IDIRECT.
DIREC1ION
AGRO-
RVICES
HE
l, lARCHEI rARCHE
APPROVIS.
INDUST.
JANI tOUAKE
KORHOGO
~g DIRECT.
VENTES
CHNIQUES
Î\\H
DIRECT.
-=1
,
1- - -
IRECT.I
l,
MARCHE
ARCHE
IYAMOUSSOKRO
OUNA
i BOUAFLE
1
1
S /
S /
1
S/DIRECT.!
DIRECT.
IS/DIRECT.[
rRECT.
IMPORT '1
APPROV.
ROD.
1 FROD.
LOCAUX
'EGET.
IAN I~lAUX 1
1
l 1
Ul
U l i i
--....
'='
H
P: Il
f;11
'"
'"
::;1 z
'"n
• .
-:i
:-J
'"
>-l
'"
:>
:z
Ul
'".
Source,
AG RIFAC 1 971

306
-
effectuer
to~tes les
transactions
commerciales
entre
~roducteurs et expéditeurs;
-
former
les
prix
à
la
pr~duction.
Ainsi, on réseëvera les halles de gros pour réaliser
les transactions entre grossistes et détaillant3.
L'emplacement choisi,
situé à proximité de la Direc-
tion Générale de l'AGRIPAC,
se trouve à 11 kilomètres d'Abid-
jan, sur la route d'Abengourou,
au voisinage de la voie fer-
rée à laquelle les halles seront raccordées.
Les responsables prévoyaient la construction des bâ-
timents en deux étapes.
Le premier emplacement devait couvrir
une superficie de 20 ha et être achevé en 1975.
La seconde
tranche 1976-1977,
suffisait à satisfaire aux besoins de la
ville d'Abidjan jusqu'en 1980 et au delà.
Ces prévisio~s nous donnent une idée concrèt~ des ob-
jectifs à atteindre.
Cependant, de nombreux facteurs ayant
entravé la réalisation effective de ces projets,
seuls les
travaux de la première tranche furent commencés.
Les autres
restèrent à l'état de projet.
En dehors de la construction des halles,
les respon-
sables ont prévu des marchés de production.
b/
~s marchés de Droduction
---------------~---------
Ils devraient être installés dans les principales ré-
tions agricoles.
A cet endroit, on regroupera tous les com-
merçants professionnels agissant en amont.
Toutes les trans-
actions commerciales entre producteurs et expéditeurs s'ef-
fectueront à ce niveau.
On y établira également,
les prix
à
la production.

307
Ces marchés comporteront comme les halles d'Abi2jan,
des cellules réservées aux grossistes en céréales, et une zone
annexe dont certains lots viabilisés pourront être réservés à
la construction de silos pour le stockage des céréales.
On dénombrera dans une premlere étape cinq marchés
principaux, marchés de production dont dépendront des marchés
annexes,
voisins et situés dans la campagne envi~0nnante.
Les Centres d'Abidjan, Bouaké, Korhogo, Bouna,
Yamoussoukro et Bouaflé constitueront les principaux lieux
choisis pour le négoce.
Dans le cas particulier qui nous
intéresse,
le marché de Yamoussoukro fonctionnera en relation
avec des installations situées à Bouaflé.
Sur le plan des
infrastructures,
le centre de Yamoussoukro semble le mieux
doté par rapport aux autres marchés régionaux.
La présence
de l'aéroport international de Yamoussoukro devrait faciliter
la distribution des produits : des bâtiments de stockage
avaient été construits pour cet usage.
En 1980, on estimait que le tonnage transitant par
ces endroits,
serait de 47.000 t
dont 25.000 t
pour le mals.
Les sites devant être implantés sur une superficie de 10 ha
à Bouaflé
com~rendralen~ ~OO ~m2 par marché
Après avoir défini le rôle des établissements
ci-dessus non®és,
il convient de décrire les caractéristiques
du marché.

308
cl
organisation générale des halles et marchés l
-------------------------------------------
On doit connaître les opérateurs, évoluant sur ces
liec:, ensuite voir conunent fonctionnent les marchés et enfin
s'intéressez aux structures juridiques propres à de tels en-
droi ts.
les opérateurs
On appelle opérateurs, des agents économiques qui
utilisent des installations depuis la production jusqu'à la
venté au détail.
Il exisce ueux types 6Jo~~rûteurs selon le
genre 6e marchés fréquentés.
Les premiers se trouvent sur les~archés de prcduc-
"UQlli A ce niveau, il convient de distinguer les transacti"ons
faites en amont ct celles effectuées en a~al.
En amont, les producteurs et leurs agents,
travaillent
dans le cadre àu marché de production,
à des endroit" annexes,
ou bien dans les villages plus ou moins éloignés des marchés .
• Dans le cadre du marché de production, on peut ren-
"contrer des producteurs individuels qui viendront vendre sépa-
rément leurs produits.
Ils ne paieront pas de droits d'entrée,
mais devront louer une place sur le carreau.
Le3 coopérateurs,
groupements de producteurs et les
sociétés de développernenl: intéarés seront également soumis aux
mêmes réglernents que les précédents.
Ensuite,
viennent les cornrnissionnai~es de production
chargés de la commercialisation des prcduits vivriers. Les
paysans ou un groupe de paysans leur confient des marchandises
qu'ils doivent écouler sur les marchés. Cette action englobe
parfois un village entier.
Etude sur les halles et marchés effectuée par l' AGRIPAC pour le compte
du Ministère du Connerce.

309
Ies commissionnaires peuvent louer en permanence des car-
reaux, ou d0s installa~ions complètes sur le marché ou dans
les zo~es annexes. Enfin, à ce niveau,
i l existe des collecte~rs
qui dépendent d'un expéditeur. Ces agents pourront louer un em-
placsmcnt afin de garder les produits collectés sur différents
marché:>. Ce type d'intermédiaires est amené à disparaître dans
une période très co~rte .
• Dans le contexte d'un village, plus ou moins éloigné
des marchés de production,
le gérant du "Mini Pac" de cet en-
droit
(petit dépôt de biens de consommation d'un magasin PAC
central, en lLüsor. toerrnanen te avec le directeur du marché)
forme le second cas,
i l enregistrera l'offre des villageois.
En aval,
se situent les commerça:1ts et les transpor
teurs. Parmi eux, on trouve également de no~~reux agents :
expédi teul"S
courtiers ~ acheteurs.
Ils sont installés sur les marchés. Leur· rôle ~on­
siste à acheter aux ptoducteurs pour expédier à des cJrres-
pondants sur les lieux de consommation éloignés. Une pareille
fonction correspond à celle qui por~e l'appelation d'ache~eur­
grossiste dans le système traditionnel.
LêS - ar,irr,ateurs loue-
ront leur place en permanence afin de stocker leurs achats et
préparer leurs expéditions.
Les courtiers achete1Jrs effectueront des transac~ions
pour le compte des grossistes.
Ils acheteront sur le carreau du
marché de production pour revendre aux détaillants des centres
urbains situés dans un rayon de 100 k~ autour du marché. Cette
façon de procéder laisse le pnoducteur libre de s'occuger de son
exploitation en u.tilisant quelques intermédiaires agréés.
Pour les opérateurs des marchés de consc~.ationl il
convient également de distinguer les transactions effectuées
en amont et en aval.

310
En amont, on trouve diverses catégories d'agents, tels
que grossistes, transporteurs,
L~portateurs et producteurs.
Pour les grossistes, on prévoit ~ 00 emplacements sur
les halles. Chacun aura à sa disposition une cellule pour le
stocki'.ge et la vente de ses produits. Il paiera également un
loyer défini par un bail renouvelable annuellement. Il existe
aussi,
d'autres e.nirr.ateurs du même ordre, i l S'ilyit des trans-
porteurs qui sont divisés en trois catégories différentes
:
les transporteurs privés non propriétaires des marcnandises
acheminées ; les transporteurs grossistes ou producteurs ; les
transporteurs n'appartenant pas aux deux cle.sses précédentes,
mais propriétaires de leurs chargements.
Des emplacements ont été également prévus pour les im-
portateurs. Compte tenu des
'tc~~~g€S commercialisés, il y aura
Wl
entrepôt sur la zone annexe où les grossistes viendront s'ap-
provisionner. Enfin,
les producteu~ ou groupement de produc-
teurs pourront vendre aux grossistes, ou étaler leurs marchandises
sur les carreaux. Les seconds bénéficieront d'une carte d'abon-
nement d'accès aux emplacements.
En ~val, se tiendront les acheteurs au détail. Les
transactions sur les halles doivent être essentiellement réser-
vées aux détaillants traditionnels des marchés.
Ains.i, dotés de tous ces découpages qui, à notre avis,
sont multiples, mais comparés au système traditionnel apparais-
sent plus nets. Les halles ei marchés devraient avoir un fonc-
tionnement très moderne comme nous le constaterons plus loin.
A ce niveau,
il faut distinguer les lieux de produc-
fion et de consommation.
Les marchés de production sont des marchés situés
à l'intérieur de la Côte d'Ivoire,
ils se caractérisent par les
facteurs suivants
approvisionnement,
transaction et désappro-
visionnement.

311
Sur le plan du ravitail}ement,
i l faut noter
deux élénents.
Le premier correspond au ffiÇd,~ ù'aoprovisionQe_ment,
QC
~ la disposition des produits. Pour la manière d'cicheminer
les produits, on retiendra trois procédés. Les producteurs
intiépendants apportQct leurs produits â pied et se rendent
directement sur le carreau où ils louent un e.':,lacement. Plu-
sieurs d'entre eux peuvent également se grouper et ~ffrête= un
"taxi brousse". Enfin, i l existe un troisième procédé (;ui
consiste â apporter au marché de sros tonnages d'un même pro-
duit, distribution effectuée par un producteur, une ccopérative
ou commissionnaire de prôduction.
Afin de faciliter les transactions et permettre de
visionner l'offre globale d'un p=oducteur,
le, carreau sera
découpé en
'trDvéesDn réservera chacune d'elle ~ un produit.
Telle s'effectuera la disposition des denrées agricole3.
Le second élément a trait aux transactions, celèes-çi
s'effectuent entre ,les producteurs ou les c08missicnnalres
de production,
installés sur le carreau et les expéditeurs,
courtiers-acheteurs, demi-grossistes présents à ces endroits.
Pour faciliter les opérations relatives â l'offre et à la
demande,
l'approvisionnement aura lieu le matin entre 5 et
9 heures.
Ensuite les transactions se dér6ulcro~t cntre 9 et
11 heures.
Enfin,
une fois les achats te=minés,
les acheteurs
devront s'adresser-au bureau de frêt pour obtenir un véhicule.
Plusieurs commerçants e~pédiaht'dansla ~ême direction peu-
vent se grouper pour affréter un camion.
Au niveau du marché de consommation,
le fonctionne-
ment parait plus simple.
Pour les transactions,
les véhicules d'approvision-
nement selon leur nature se dirigeront vers les bâtiments des
grossistes ou les carreaux. Pour éviter un afflux trop im-
portant de produits à cet endroit, on amènagera une enceinte

312
fermée et réservée aux produits. Leur déchargement ne s'effec-
tuera qu'au fur et à rr.esure de la vente.
Sur le plan des horaires,
le r~vitaillement s'effec-
tue~a de 17 heures à 3 heures du matin. Les véhicules arrivant
après cet horaire fixe pourront pénétrer dans l'enceirlte des
halles moyennant une am~nde. Le déchargement et la vente aux
grossist.es se dérouleront jusqu'à 4 heures du :na':irl. Le com-
w8rce au détail débutera à 4 heures 30 mn jusqu'à 8 h~~res.
De 8 heures 30 rr.n à 9 heures s'effectueront éventuellement la
vente des excédents du carreau.
De 9 heures 30 mn à 12 heures,
toutes formes de transaction terminées, on procèd~ra à l~ re-
mise à propre des halles: nettoyage du carreau, rangement. des
chariots et enlèvement des ordures.
Les grandes lignes du droit ivoirien relatives au
statut des commerçants proviennent en grande partie du droit
commercial français.
,
Ainsi on définit les commerçants dans le droit ivoirien
à traver l'article 1 du code du commerce français par lequel:
ft
sont
considérés
coœœe
comnlerçants
ceux qui
exercent.
des
acte$
de
commerce
et
en
font
leur
professi?n
habi tueIIe".
Par ailleurs,
les intéressés doivent s'inscrire au
Régistre du Corr~erce. A ces deux obligations régies par les
textes, s'ajoutent d'autres écrits, par lesquels on exige d'autres
conditions
: tels
que,
facturation pour toute vente en gros,
affichage des prix pour n'importe quel12 transaction au d§tail.
Un autre décret du 3 janvier 1962 stipule que
: les
commerçants avant de s'inscrire au régistre du commerce qoivent
remplir une
"déclarationd'entre~rise". véritable petit dossier
détaillé sur lec9mrr.erce.

313
Ma:s pour des raisons diverses, cette législation
commerciale ivoirienne ne convient pas au corrmerce tradition-
nel d~s produits vivriers. Les différents textes n'o~t pu être
appliqués à cause de l'existance d'un grand nor~re d'anal?ha-
bètes parmi les vendeuLs.
De ce fait,
de pareilles transactions
se développent en marge Je la législation. On assiste à une
vérit·able a"archie dans ce domaine.
Dès lors,
l'introduction des halles dans la distribu··
tion demeure incontestablement l'unique occasion de procéder
à une réforme radicale et systématique.
Les aménagements à en-
treprendre concernent les commerçants et les méthodes de 'rente
pratiquées:.~2~S ce eCE3i~e
Les commerçants utilisant les halles devront s'ins-
crire sur le régistre de commerce. Ainsi on pourra mieux les
connaître.
Par ailleurs,
leurs professions exigent qu'ils ac-
quièrent une meilleure connaissance de leurs affaires. En effet
une seule poignée de qrossistes tient des livres de ccrrrnerce.
Pour la bonne marche des halles,
i l importe donc de rendre obli-
gatoire certains éléments comme :
-
la facturation pour toute transaction entre détaillants et
producteurs sur le Carreau des halles
- l'utilsation pour chaque grossiste d'une balance qu'on con-
trôlera périoàiquen;en't ,.
- la tenue des livres simples, indiqua:1t le total des achats
en prix et en quantité, le total des ventes, dinsi que le
niveau des stccks.
Cne telle perspective concerne les grossistes ins-
truits, pour les autres des séances gratuites d'alphabétisation
sont prévues.

314
En cas d'un empêchement quelconque,
les marchands pourront se
faire assi3ter par un parent. Néanmoins, pour les grcssLstes
incapables de tenir une comptabilité, parce qu'ils ne savent
pas lire, et ne possèdant pas un membre de leur famille dis-
pOhitle, on mettra un comptable ~ leurs services. Le salaire
de ce dernier sera réparti sur une quarantaine de commerçants
bénéficiaires de ces prestations.
Enfin,
les agents de ces différentes catégories de
transactions s'organiseront en syndicat.
Ils pourront ainsi
défendre leurs intérêts mais aussi faciliter le travail de
l'administration du marché.
-les pratiques commerciales
La réforme entreprise dans ce domaine a pour but de
clarifier les pratiques de vente et de simplifier le réseau de
distribution afin d'an réduire le coût.
On prévoit la création d'un conseil des marchés, où
seront réprésentés le gouvernement ivoirien et les utilisateurs.
Cette assemblée pourra déléguer une partie de ses pourvoirs
au comité technique consultatif qui se réunira le plus souvent..
Telle était conçue la structure des marchés de pro-
duction et des halles dans le cadre de l'AGRIPAC. A l'inté-
rieur des structures existantes mi-traditionnelles, mi-modernes,
on percevait déjà une
~2rtaine amélior~tion de la distribution.
Malheureusement, la dissolution de cet organisme a entraîné
de nombreuses conséquences néfastes pour les producteurs sur-
tout, et à un degré moindre au niveau des conson~atEurs.

315
Afin d'appréhender le problème d'une manière rigou-
reuse,
il i:nporte de connaître les avantages du circuit ~oderne
sur le circuit traditionnel, mais aussi de voir les conséquences
de lù suppression d'un tel organisme.
2 •
Rvantages sur le- traditionn~l
Dans certaines régions de la Côte d'Ivoire comme
Bouna, les paysans se regroupaient au sein de coopératives
pour vendre les ignames à AGRIP~C. A Korhogo,
l'existence de
ce organisme avait stimulé les producteurs de mangues et de
tomatGS qui, encouragés par la vente régulière de leurs récoltes
s'efforçaient à améliorer la qualité des produits. Cette situa-
tion existe aussi en pays Gouro,
où les producteurs èe bananes
plantain et de condiments demeurent les principales victimes è~
la disparition de l'AGRIPAC. Certains paysans de la région de
Sinfra ou de Bou?flé vendaient des chargements d'l ou de 2 tonnes
de banan~ plantain. Ils réussissaient à écouler de la sorte une
quantité importante de produits, ce qui leur permettait d'avoir
des revenus supplémentaires;
si l'on considère l'apport des pro-
duits de rente
(café, 'cacao). Une tonne coùtait environ 30.000 à
40.000 F CFA, somme quasi dérisoire pour une telle quantité,
mais préférable à une ~évente totale.
Le paysan par ce biais,
était assuré de voir sa production achetée. Celle-ci ne pourris-
sait plus dans les champs faute de clients et de débouchés. La
société se chargeait de les commercialiser dans les grands cen-
tres
(Bouaké,
Korhogo, Yamoussoukro, Abidjan).
Au cours d'une émission radiophonique,
(AoUt 1980)
dont le thème avait trait aux produits vivriers,
les paysans de
la région de Bouna s'interrogeaient sur leur sort.
Ils se de-
mandaient par ~uels moyens ils pourraiellt dorénavant écouler
leurs ignames, production princi~le de la région. Le co~t du
déplacement de Bouna vers les grands centres,
(Bouaké, Abidjan)
leur revenait trop cher
(Bouna - Abidjan = environ 6.
000 FJ.

316
Partant de cette réalité, on constate que les paysans
_qui entretenaient des rapports commerciaux avec la société AGRIPp.C
sembl.ent désorientés par la dissolution de cet organisme qui
conml0nçai t
à
étendre son influence sur l'ensemble du territoire
ivoir~~n. A J'avenir ils se méfieront de ce genre d'initiative.
En dehors de quelques résultats positifs,
l'organisatior
de l'AGRIFilC comportait de nombreux écueils.

317
3.
Les inconvénients et faiblesses
se situent à tous les
niveaux
(structures anciennes,
structure:, nouvelles).
Dans les structures nouvelles au niveau de
l'.organi-
saticn des halles et ma~chés, on constate une profusion d'inter-
médiaire dueà la répartition des tâches.
Cette ~léthore d'in-
tervenan~s ne risque t-elle pas de pertuber la bonne ~arche de
ce système? Par ailleurs,
l'AGRIPAC ne prévoit pas dans CES
objectifs une période d'assimilation de ce nouveau système.
Car
i l serait souhaitable que les commerçants dont la plupar: sont
analphabètes,
reçoivent des cours télévisuels dans les dialec=es
les plus ucilisées dans un premier temps
(Baoulé, Dioula, Mossi),
avant d'opérer surIes marchés.
On pourrait ainsi leur expliquer
le système moderne.
Dans le cas contraire, on risque de se heur-
ter à une incompréhension totale de leur part~ incompréhension
qui entrainerait la création de petits marchés qui seront imolan-
tés autour des halles ou des marchés traditionnels.
L'AGRIPAC c~mportait d'autres lacunes dans le domaine
de la distribution des denrées alimentaires.
Son activité
n'était pas généralisée sur toute l'étendue du territoire, de
même qu'elle ne touchait pas l'ensemble des produits.
Un exemple dans le département de Bouaflé,
les agents
de l'AGRIPAC opéraient surtout dans la région de Bouaflé, Sinfra
où ils allaient ache~er de la banane plantain.
Quelques rares
fois,
ils collectaient des condiments
(piments aubergines), et
d'autres légumes cOMue le chou que les Mossi faisaient pousser
dans les bas-fonds à proximité de la Marahoué).
Mais cette
attitude prudente adoptée par la société s'explique.
Dans un premier temps les responsables envisageaient
de prendre des régions et des produits "tests·, afin

318
d'observer le comportewent des différents agents de la distri-
bution
( p~oducteurs,co~~erçants, consommateurs).
Mais les
imprévus, comme le retard dans la construction des bâitme~ts,
les ~oQts continuellement élevés des mat~riaux de cocstruc-
tien, ont allongé la durée de la phase expérimentale.
De ces
multirles entraves, il ressort des conséquences diverses, no-
taIT~ent à propos de la gestion de la société.
Par ailleurs, on remarque l'absence de relations
étroites e~tre agents des deux circuits : moderne et tradi-
tionnel.
Dès lors,
le manque de ce type de liens devait dé-
boucher sur une incompréhension des partenaires.
Il résul-
tait de cette situation,
une méfiance des agents du circuit
traditionnel à l'égard des nouveaux venus dans la distribu-
tion.
Les producteurs semblaient réticents aux méthodes
modernes utilisées par ces collecteurs :
leur balance ne leur
inspirait aucune confiance.
Par exemple pour la bana~e ?lan-
tain,
les agents comptabilisaient également la hampe de chaque
régime.
Les paysans. n'approuvaient pas ce procédé, pour eux,
il fallait couper cette partie inutile avant la pesée.
Ils
préféraient donc par habitude, vendre les bananes aux Dioula,
malgré la somme dérisoire qu'ils recevaient parfois lCO F le
régime.
Mais cette attitude à l'égard des Dioula trouve son
explication réelle qans de nombreux facteurs,
cotamnlent celui
des contacts ~umains.
Les collecteurs de l'AGRIPAC n'établis-
saient aucun rapport étroit avec les producteurs.
Ces agents
du circuit commercial se contectaientde collecter les produits
vivriers dans les villages.
Leurs actions se limitaient uni-
quement à l'achat des denrées agricoles comestibles.
Ils se
comportaient en véritables ~com~is·. dédaignant un peu les
pay~ans.
Lors de nos enquétes, nous avons été témoins de ce
genre de scène.

319
En revanche,
les Dioula,. plus malins, avaiellt décélé
le point sensible des paysans: il fallait d'abord gagner
leur sympathie par des gestes simples et naturels.
C'est ce
qui explique leur réussite auprès de ces derniers.
Ils leur
pr~taient parfois de l'argent pour assurer la rentrée scolaire
dés enfants ou effectuer des dépenses annexes
: mariages,
funérailles.
En échaDge, les paysans les payaient en nature,
une partie de la récolte ou la production tota'e reven~it aux
cOmmerçants Dioula.
Une pareille méthode à laquelle les paysans étaient
maintenant habitués favorisait et privilégiait ai~si le cir-
cuit traditionnel; elle entravait donc l'évolution du système
"moderne".
Dès lors, pour des COITc'T,erçants tradi tionnels,
les
agents dé l'AGRIPAC devenaient des concurrents réels.
Cette
attitude provient également de l'absence de sensibilisation,
et d'information des commerçants.
Il importait donc d'inté-
grer les collecteurs individuels au bout d'une période plus
courte que celle envisagée par l'AGRIPAC.
Il s'avérait né-
cessaire d'organiser des séances d'information pour faire
comprendre aux intéressés les objectifs de la Société.
Car
les corrmerçants Dioula pensaient se trouver en face de con-
currents,
réflexion justifiée, comI'te tenu du comportement
des agents de la société.
Néanmoins, certains d'entre eux
collaboraient avec l'AGRIPAC, mais leur nombre restait insuf-
fisant.
Le sentiment de méfiance à l'égard des agents de
l'AGRIPAC se ressent également au sein des consommateurs. Les
ménagères ne s'arrêtent pas souvent devant les stands de
l'AGRIPAC situés dans les marchés urbains.
Cette attitude
provient de facteurs divers,
notamment l'habitude qu'ont prise
les femmes,
d'acheter en "tas" chez les détaillantes. De nom-
breuses ménagères possèèent leurs marchandes traditionnelles
qui leur donnent des 'cadeaux", ce qui dépasse parfois la

320
quantité achetée.
On comprend donc le choix systèmatique des
consommaU:urs ; qui délaissent les denrées proposées t'eT
l'AGIRPAC au profit de produits vendus t'ar les co~~erçantes
trè.'U tionnelles.
Un autre reproche qu'on pouvait adresser à cet orga-
ni sr,"'! , réside dans les pr ior i tés acco::dées à certaines denrées,
comme la viande et le poisson.
La commercialic'ation de ces
deux produits s'avèrant plus rentable,
les responsables axaient
leurs activités sur ce domaine.
Ils redoublaient d'effcrts
afin que les consommateurs ne remarquent aucune rupture de
stocks.
On comprend la raison de ce choix : le poisson et la
viande procuraient des revenus stables et supérieurs aux gains
obtenus par la vente des produits vivriers.
Au niveau de la
collecte des denrées, on observait également une différence.
Ainsi, l'acheminement du poisson et de la viande s'effectuait
dans des camions frigorifiques adaptés à ce type de produit. En
revanche
les produits vivriers qui sont très délicats, ne
constituaient pas l'objet de tels soins. On les dis~0sait en
"vrac· dans les camions,
pour les achemine:: vers les lieux de
consommation.
Dès lors, i l n'est pas étonnant d'observer
d'énormes pertes à leur arrivée.
Cette analyse nous amène à noter le relatif détache-
m"nt de l'AGRIPAC à l'endroit des produits vivriers. Toutefoi~
il importe de préci~er que la Société est en partie seulement
responsable de la situation.
En effet, aussi longtemps gue
persisteront les prix dérisoires et anarshic;ues appliqués aux
denrées agricoles comestibles, on ne pourra pas envisager
l'amélioration du circuit moderne;
car les frais occasionnés
par les déplacements et l'installation è'une infrastructJrc
adéquate doivent être amortis par une éventuelle haJsse des
prix.

321
Les responsables concernés devraient donc envisager,
corrune nous l'avons déjà souligné dans plusieurs chapitr'os, de
créer une sorte de caisse de stabilisation 1 des produits vi-
vriers afin de contenter tous
les agent~ Je la distribution
d~ l'amont à l'aval.
Autrement,
les déficits qu'accusaient
l'an::ien organisme,
( l ' AGRIPAC)
subsj.steront toujours au sein
d'u~esociété similai~e.
Par ailleurs,
la suppression de la dite socj.été risque
d'influencer l'attitude des paysans dont on connaIt la 5ponta-
néit§,
~t ]a logique.
Au départ réticents,
les paysans ont
progressivement adopté cette méthode de collecte. Le fa~t
d'être à nouveau privés sans aucune information de leur outil
de travaj.l,
à savoir un système moderne de distribution,
les
aménera dorénavant à se comporter différemment.
Privés d'un
circuit de distribution organisé, auquel i l commençai~nt à se
familiariser,
ils deviendront plus méfiants.
Si on ne trouve pas une rapide solution de remplace-
ment,
les quelques résultats positizs obtenus auprès des
paysans se traduiront par d'éventuels échecs qui ri~quent de
laisser des marques plus profondes.
De ce fait,
il importera
de déployer d'énormes efforts de persuasion
pour les con-
vaincre.
Encore une fois,
les paysans constateront la supré-
matie des cultures de rente
(café,
cacao),
soutenues malgré
la conjoncture actuelle défavorable à la commercialisation,
pJ.r une caisse de stabilisation
Il convient également d'éviter d'autres erreurs cons-
tatées au sein de la Société AGRIPAC.
La création d'un tel
organisme s'avérait judicieux.
Mais comme nous l'avons dit
auparavant,
on doit apporter des modification au niveau de la
conception et des méthodes utilisées.
~l importe donc
la calsse
de
sta'bi1isation·}de
soutien
des
prix est
un
organisme
chargé
d'acheter à
un
prix fixes
malgré
les
fluctuaticns,
le
café
et
le
cacao.

322
d'étudier le problème de l'amont vers l'aval.
Il faudra in-
tégrer tous les agents du système traditionnel ou alors créer
deux Boci~tés bien distinctes,
l'une encadrant essentiellement
les producteurs et l'autres se chargeant de la commercialisa-
tiGn des produits.
Une autre solution peut être envisagée
créer des
sociétés privées, dont chacune aurait le monop01c de l~ pro-
duction et de la distribution de certains nombre de produits.
Par exemple on envisagerait un circuit pour les c~réales, un
autre pour les tubercules,
racines et maïs.
Cette situation
pourra ~ntraîner l'émulation des différents intervenants
(pro-
ducteurs et commerçants),
et profiter en dernier lieu égale~ent
aux conso~~ateurs, si les prix sont ajustés.
C'est âcette seule condition su'une société d'une
telle envergure pourra s'imposer.
Finalement cette tentative
de modernisatiGn de la distribution comportait certains
aspects définis par P. GEORGE
(op.cit.), â savoir l'utilisation
des grandes sociétés commerciales dans les pays industriels,
Société qui servait d'intermédiaire entre le producteur et le
consommateur.
Mais: quel que soit le mode utilisé
(moderne
ou traditionnel)
le circuit de distribution dépend également
des moyens de communication.

HAUTE~\\iOlTA
APROVISIONNHl,=NT
D' A8iDJAi"'~
EN CûNDlr,JiEi\\JTS
PRli\\lCIPAUX
. 1 - - - - - - - - - - -
LEGE NOE
Ferkessédougou
Aubugmes
- - - -
Tomates
Korhogo
- . _ . - . Gombos fraIs
•........... Pimcnt~ frais
~ Les ql'-::':re condiments
:
Source:
AGRIPAr. 1973
1
1
1
\\
\\
\\ ,
~,,
Katiola
\\
\\
\\
\\
1
1
\\
()f----~~t:>'
Béoumi
Tiébissou V-===41!)
Didiévi
Daoukro
e··· . .
Daloa
Dimbokro
. M'Batto
Tiassalé
Divo

323
c.
LE TRANSPORT
SUPPORT ESSENTIEL DE LI'.
On ne peut pas par:er de la distribution des mar-
chandises, sans évoquer le problème des transports.
En ef-
fet,
c'est un des facteurs pri~10rdiaux de la dist.ribution.
La notion de transport est évoquée,
dès qu'il y a un dépla-
cemer.t de marchandises 0.1 de personnes.
De tels mouvements
s'effectuent à
l'aide des moy~ns de locomotion divers.
Les
voies de communication utilisées demeurent ainsi variées.
Cependa~t, la route se révèle être la plus importante de
toutes, qualité reconnue par les responsables du pays,
la
route demeure la voie de communication incontestée.
Un ef-
fort est fourni depuis 1960 afin d'accroître le réseau rou-
tier.
Les chiffres résumés dans le tableau suivant permet
de l'attester.
Tableau nO
37
sn
" 1
ES •. R. D~
.A
ROVTF: DE
1 1 60
.'.'1979
NATURE ET LONGUEUR DE3
REVE1E:1E~T S
DES ROUTES
EN Km
ANNEE
-
TOTAL
R~,~ltcs
Rout~"
pe r-
Piste
saî-
bitumées
manent~s
."sonni.ère
en te rr~
plu,
ou moins
entretenue.
EN
Km
%
EN
Km
%
EN
Km
%
EeJ
Km
%
1
1
1
1
1960
7 00
3
10.000
39
15.000
58
25. 7 00
100
1969
1 .500
5
19.000
56
13.000
39
33.500
100
1970 à
2.000
2
23.000
20
90.000
78
115.000 1\\00
1979
l
D'après
Source
.,
~
in marchés
tropicaux et méditerranéens'
Nover:lbre
1976.
Le deve10ppement du
réseau routier
ivoi~ien.

nO
1 617
-
32è
année
pp.
3072 -
3873.

T . -,
'.. 1..'
Tableau
nO
37bis !.-A.ux D'ALLONGENt:NT DES ITINER.1IRES
(après -Kossou)
SAKASSOU
BEOU~n-
1
BODOKRO
l'
Taux d ' al-
longe:nent
.
des
i tir.é-

d
ralres
ID
lAvant
Après Ko s s ou
Avent t\\près
Kossot' -
Avent-
Aurès Ko"se;;
Longueur
:i"oss'ou
Taux
Kossou
Taux
Kossou
fraux
des
Itiné-
dl aug-'
à'e.ugrr.en-
'aug:
raires
menta-
tation
rnenta-
Km
Km
tien
"
f'
Km
KcJ
%
Km
Km
-
lon "
I~
Bouaflé
135
135
-
93
175
88,20
Sinfra
148
161
8,7
143
200
41,85
118
166
40,70
,
1
1
Zuénoula
64
'99
210,9
117
,69
44, L9
1
1
1
i
1
i
SOuJtc.e.
A V B
1975

324
Ce tableau indique une amélioration de l'état des
routes entre 1960 et 19ï9.
Sur un total de 115.000 Km de
routes,2 % seulement bénéficient d'un revêtement moderne,
20 % sont des routes permaneJ,tes,
la majorité,
78 % des rou-
tes,
reste de simples pistes 5~isonnières qui se caractéri-
sent par un entretien épisodique.
L'observatio~ de ce ta-
bleau I,écessite une autre remarque:
l'essor de la route a-
boutit à une augmentatic.n considérable des voies saisonnières.
Cependant, cette politique de développement des axes
routiers dont les conséquences sont visibles dans le
cadre
national, a-t-elle eu des résultats bénéfiques au niveau dé-
partemental, en pays Gouro par exemple? L'étude suivante nous
permettra de répondre à cette question.
Sur ce plan, il im-
porte de montrer la hiérarchie ex~stant entre les trois types
o
de routes.
Ensuite, nous étudierons les aspects caractéristi-
ques des transports routiers.
Après avoir cerné le problème,
nous pourrons analyser dans une conclusion les conséquences
qu'un tel facteur peut avoir dans la distribution.
1.
L'influence des différentes catéaoriesde route
Dans notre ré~ion ; la route est le principal mode
de
communication qu'empruntent les hommes et les marchandises.
Les cours d'eau et le lac de Kossou sont rarement utilisés pour
le transpor~.
Mais la retenue crée par le barrage imposait la
restructuration du réseau routier résional.
Celui-ci se trou-
vait partiellement submergé.
Dès lors,
la coupure de l'axe
Zuénoula, Gohitafla, Bouaké, oblige les voyageurs à effectuer
de grands détours par Kounahiri ,
(sous-préfecture située au
Nord du dépar~ement étudié).
Là, ils empruntent un pont pour
traverser le fleuve.
Les déplacements des ruraux et des cita-
dins
(producteurs et consommateurs de denrées agricoles co~es­
tibles)
dépendent ainsi des moyens de communication, notamment
du développement des axes routiers.

325
Par ailleurs, quand on compare l'action de la cir-
culatien sanguine dans les organism~s vivants aux réseaux
routiers d'une région, on s'aperçoit qu'un pareil transport
irrigue tous les compartiments de la vie économique et so-
ciale,qu'il s'agisse des pasoaqers ou des marchandises. Mais
notre domai~e d'étude peut-il étre assimilé à cette descrip-
tion imagée ? Le département ~e Bouaflé a-t-il u~e infras-
tructure routière adéquate? L'analyse des voies de communi-
cation pourra neus permeLtre de répondre à ces questions.
Nous allons donc étudier le réseau routier régional selon la
classification du ta~leau précédent, routes bitumées, rOutes
permanentes en terre et pistes saisonnières.
Ensuite nous
établircns
la corrélation entre les voies de communication
et les moyens de transport existant sur les marchés ruraux
et urbains.
Les routes bitumées représentent les liaisons prin-
cipales. Il suffit de regarder la figure nO
36
pour
s'apercevoir de la pauvreté d'un tel type de liaison.
Les
villes de Bouafle et Sinfra seulement possèdent des voies
bitumées; de multiples raisons expliquent ce privilège.
Il
s'agit de deux localités importantes de la zone forestière
où les cultures de rente occupent une place prédominante.
Cependant, ce sont les artères principales qui bénéficient
d'un pareil recouvrement.
La ville de Bouaflé, comme nous
l'avons souligné, est également un carrefour très important,
situté sur la route qui dessert Abidjan à l'Ouest et au Nord
de la
Côte d'Ivoire.
Elle est localisée sur l'axe Abidjan,
Y~"Qussokro,Daloa, Man ~ui constitue une des principales
voies économiques du pays.

326
Le cas du centre urbain de Sinfra, située un peu
en retcait des grands axes de commcnication, est récent.
Le bit~age de cette artère est probablement dû à
la pro-
ximité de Yamoussokro ;
la capitale des Nanafoué
l étant
reliée à toutes les autres ~illes voisines par des routes
asphaltées.
En dehors des deux exemples énumérés ci-dessus,
aucur.e autre voie ne béLéficie d'un semblable recouvrement
dans le département.
Cette situation se révèle être un
handicap pour l'essor économique régional.
Une route bitu-
mée co~stitue un facteur fondamental dans l'acheminement
rapide des denrées surtout périssables comme la banane plan-
tain,
et les fruits et condiments.
Mais, à défaut de ce ty-
pe de liaison relativement coûteux,
il importe d'augmenter
et d'améliorer les routes en terre dites secondaires reliant
entre elles un grand nombre de villages et notawment d'im-
portants marchés.
Ces axes corresponden:c ~:ll::< p;:inci?aux éléments du ré-
seau routier départemental
(fig nO
36).
Ils se divisent en
plusieurs catégories.
D'après cette figure
,on trouve
~d'abord des routes principales
, tel que l'axe reliant Bou-
aflé à Zuénoula et qui se prolonge vers le pays Malinké.
Le
tronçon Bouaflé-Zuénoula devait faire l'objet d'un revête-
ment moderne à cause de l'implantation du complexe sucrier
de Zuénoula 2
Ainsi,
le sucre aurait pu être acheminé ra-
pidement vers les centres de consommation.
Les produits vi-
vriers auraient connu
aussi une meilleure destination.
Une des principales
tribus
Baoulé.
2
Complexe D~crier de Z~énoula créé en
1979'-
3
Km de
route bitumée ~

327
Malheureusement faute de moyens financiers,
le pro-
jet de 0itumer la roule semble abandJnné pour l'instant.
Cette décision ne résoud par le problème de l'écoulement àes
prod'.lits en temps normr'll, la route est parsemée "0' esca-
1iers" 1 durant la saison teG Fluies,
surtout les voyageurs
se heurtent à de multiples difficultés.
En effet, pendant la
période allant de Juin à Octobre,
la route devie~t impratica-
vIe et la viabilité demeure incertaine,
à cette époque,
le
2
trcfi~ est ralenti
Un2 telle situation s'avère désastreuse
pour l'économie de la région.
Le m8me type de route existe entre Zuénoula et Gohi-
tafIa.
Cet axe se prolonge jusqu'a Kounahiri et au delà.
Il
ne passe pas loin cl 'un marché de re:lomrnée locale
Trafesso
que fréquentent les Goura des villages limitrophes tels que
Iriefla, Vouéboufla
(fj.g n° 10
).
Contrairement à la liaison
Bouaflé -
Zuénoula,
la viabilité de ce tronçon reste permanen-
te et plus praticable, nous avons pu nous en rendre compte au
cours de nos enquêtes.
Il n'est donc p~s étonnant de voir que,
le jour de marché à Gohitafla, de nombreux véhicules en prove-
nance de Bouaké, Béouhi,
Kounahiri
(Trafesso)
empruntent cette
voie.
Mais,
à côté de pareils axes,
il existe des routes d'im-
portance moyenne, comme celle reliant Eouaflé à Sinfra(fig n036)
Au total, ce type de rêseau qui se caractérisait
jadis par un nombre relativement important de routes, a été
partiellement réduit par l':cmmersion des zones proches du lac.
On peut le constater.quand on oarcGurt le secteur.
Il
s'agit
des
cuirasses
latériques
fréquentes
dans
ce
secteur.
2
Le
journal
quotidien Fraternité matin
du
(7-80)
a attiré
l'attention
des
autorités
sur
les
con~équences n'un tel dé-
sastre

aux
routes
non
bituméesoù non
amétt~~~s:

328
Les routes d'impc~tance moyenne relient une majorité de
villag~s centres au chef-lieu de sc~s-préfectures, ainsi
que les villages A,VB nouvellement installés dans les TOS.
Quelques axes moyens établissent la liaison entre les loca-
lités principales du départ~m€nt et des villes voisines,
comme ceux reliant Zuénoula - Vavoua, Sinfra - Oumé, ou
Sinfra - Gagnoa.
En dehors de ces voies, des p~stes qui
se caractérisent par leur viabilité incertaine désservent
le r2ste du département 3tudi2.
Ces pistes jouent un rôle important dans la dis-
tribution des produits,
car elles permettent à de nombreux
villages de communiquer entre eux.
Elles desservent par-
I
fois la majorité des campements
de cultures.
Ainsi, la
plupart des produits acheminés sur les marchés, emprunte ce
type de routes.
Or,
nous constatons que ce sont les moins
bien entretenues.
De ce fait,
on comprend les raisons pour
lesquelles de nombret~ véhicules refusent d'utiliser de
tels axes, au risque de détériorer leur matériel.
Cette
situation pose le problème de l'écoulement des denrées co-
mestibles, Faute
de moyens de transport,
une grande partie
s'abîme dans les exploitations.
Par ailleurs,
un autre point doit être souligné;
il s'agit de la desserte du Nord par rapport à celle du Sud.
On constate qu'il existe un nombre non négligeable de pistes
dans la zone septentrionale.
Cette importance résulte de
l'existence de multiples villages établis dans ce secteur de
savane, compte tenu de la densité humaine.
Afin de facili-
ter les communications, ils sont tous reliés au chef-lieu.
Des raisons historiques expliquent également ce privilège.
(Première partie, Chapitre II, Titre Il.
"Ce"campement qui est
le plus
important peut devenir un
village composé surtout d'allogènes.
On comprend dunc
le rôle que peut jouer ce
type de campement,
autre
lieu
potentiel de vente des
produit3.

329
0an2
le Sud,
le~ rOU~0S se caracté~is~nt par leur
insuffis~nce. Malgré l'existence d'un no~bre appréciable de
campements de cultures, ces pistes son~ toujou~~empruntées
par de!' véhicules.
Les paysans parcourent ces chemins li pied ou
à bicyclette.
Il ressort de cet~e analyse que la région de Bouaflé
est desservie par un faible ré';'iau routier qui est organisé
autour de centres polarisateurs.'
Dès lors, il faut nuancer
la comparaison avec l·'action de .la circulati9n sanguine dans
les organismes vivants.
Pour une région grande exportatrice de produits
vivrier=,
l'infrastructure routière ne correspon~ pas à l'éco-
nomie agricole réelle de la région. En outre, pour pe~ettre à
l'un des greniers de la Côte d'Ivoi~e è~ remplir son rôle de
manière efficace, il irporte d'améliorer ce réseau routier.
Toutes ces voies sont e~pruntées par différents modes de loco-
motion dont l'importance varie selon le milieu (rural, urbain).
2.
le rôle canital des t~anSDorts routiers
Dans le cadre de notre étude, les transports rou-
tiers constituent un facteur prinordial. D'eux dépendent la
rapidité avec laquelle ces produits seront acheminés de l'ament
vers l'aval de la chaîne de distribution.
Par ailleurs des él~­
rœnts essentiels comme les moyens
, les coûts et les flux de'lien-
nent déterminants.
al
les movens
Les modes de déplacement se multiplient et asso-
cient les moyens traditionnels et modernes,
comme nous le mon-
tre la fig.
nO
37
. En dehors èe la èi vers i té des transports,
les particularités changent selon le domaine consièéré.
1 -
Bouaflé et 2 un èegré moindre Zuénoula.

Tableau N°
38
MODE
DE
TRANSPORT
DE
PRODUITS
VIVRIERS
Ularchés rurau:~ en %)
~Trans-
·Véhicules
port
Portage
Véhicules à Qu"tre
Charette
sur
Roues
(en in
à Deux
à Bras
Total %
Nom du Vil1·2.~ Tête
Roues
%
100iJKg
f,achée
Autres
Biclette %
-
Ble
97
-
-
3
-
-
100
Bonon
81
19
-
-
-
-
100
i
Bou~flé
koudougou
44
12
24
LO
1
-
-
100
1
PakoUCl\\bo
64
28
4
-
4
-
100
Zaguieu.c
100
-
-
-
-
-
100
1
KonefJ.a
51
7
24
5
12
-
100

Sinfra
~1anou f la (P)
94
6
-
-
-
-
100
1
1
Ydokro
31
24
27
-
-
-
100
Binzra
93
7
-
-
-
-
100
1
Kanzra
85
5 .
-
-
-
-
100
1
Zuénoula
Pahoufla
70
26
4
-
i
-
-
100
Zanzra
52
38
-
-
5
5
100
,
Gohitafl
Haminigui
35
'59
6
-
-
-
100
Source
N.
E.

330
trill1soort en mièieu rural
--------------------------
Dans
le milieu rural,
nous
avons
aussi
constaté
la
primauté du mode traditionnel de locomotion
:
le portage sur
tête reste
le plus répandu sur les marchés du Nord
;
les chif-
fres de ce tableau relatif au mode de déplE.cerr.ent àe cptte
zone nous le précisent.
On obtient donc en moyenne un n,,,,bre
similaire.
Cette situation s'explique par la proximité ties
centres (ô'échanges qui fa"orisert un tel ",ode de transport.
En de!1ors de ce systèm.e figurent des 11'0yens ôe loco-
motion tr'cc:ernes.
I l s'agit ce
la garruce (les'-"§hicuJres à auatre
roues, des transports plus simoles comme
la bicyclette et la
charrette à bras.
• I.es premiers sont divisês en trois catégories
"1
000 kg" 1 . ·"bâchée·" et autres
(taxis 4 places). Parm.i res
types de transport,
les véhicules "1
000 kg" sont majoritaires,
ils possèdent
l'avantage de prendre de nombreux passagers et
aussi des l1',archandises qu'en installe sur le porte-baSrage.
r.2.
camionnette
"bâchée ll
?
une Câ9élCité èe
char?"€;~ent inférieure
au véhicule orécédent.
Grâce à des dimensions ~lus réduites l
"
.
i l détient
le privilège de pénétrer aux confj.ns de la forêt.
Il s'ensuit un nombre élevé de ces "bâchées" sur les marchés
méridionaux.
Dans le Sud, ils représentert en moyenne 20 % du
mode de transport. En revanche au Nord le pcurce'1tac::e est
réduit à 5 % seulement.
Enfin, à
l'exce?ticn des
vi:les du Sud,
Bouaflé,
Sinfra,
cn ne trouve'pas de taxis
(4 places)
ailleurs.
9'apr0s
la figure
nO
38
,
les taxis, moyen de trans?ort spécifique-
ment urbain,
n'err,?rimtent en 9ér.éral o:ue des voies bitUJ11ées cu
proches des agglomérations mériéionales.
Ils constituent le
principal rrnde d", locomotion ces voyac,eur:s è:llar,t aux IEarchés
suivants:
Bonon, Koudougou, KQnéfla.
Camionnette
de
marque
Renault
ou Peugeot
dont
la
charge
uti le
correspond à
1 000 Kg au
j
t .

.
....:.0.._

331
. En revanche,
l'utilisatïon des véhicules à deux
roues derreurent plus ho;r.ogène dans les p"'ys Gouro. Par ail-
leurs, l'emploi des charrettes à bras reste le moins répùnou
des rroyens de déplacement. En dehors ou marché de ~anfla au
Nord, on ne les !"encontre nulle part ailleurs.
Ce moyen de
déplac~ment est surtout lié aux centres urbains où les mouve-
ments inter-quartiers sont intenses.
transDorts en milieu urbain
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
A la différence du rrilieu rural,
l'usage des trans-
ports modernes est plus irrportant en milieu urbain. Par exem-
ple à Bouaflé, i l représente 51 % des moèes de locomotion.
Les
véhicules à quatre rcues, en l'occu!"!"ence les "1000 kg"
(38 %)
se détachent du groupe
(fig. 37
). Ils drainent la majorité des
habitants des villages proches ou lointains sur les I:'archés ur-
bains,
lieux d'échanges de grande envergure dont l'importance
du parc automobile se justifient pa!" le volUIT.e de marchandises
(fig. nO
3U). Dès lors, le tran~')ort traditionnel
(22 %)
ne
serrb le pas indiqué pour acheminer
d'§norrres quantités .~e pra-
l
duits, du champs vers les centres de commercialisation
Au sein de l a catégorie des véhicules rr.otorisés,
figure la "bâchée".
Pour diverses
r:-aisons, notan~I!'.ent sa =aible
capacité d'accueil
(10 à 15 personnes environ), ce véhicule ne
convient ~èS aux longs ?arccurs. Sn ef~et le trans?orteur
devra accorrplir plusieurs vovaces pour rentabiliser sen véhicu-
le.
Or les routes ét~:t en mauvais état pendant la saison hu-
mide surtout,
i l préfère éviter ces longues distances.
La
charge
moyenne
qu'une
perscnne
peu[
transporter
sur
une
dizaine
de
kilomètres
se
situe
aux
alentours
de
10 kg.

Planche
D
~1OYENS
De:
TRANSPORT
Marché
urbain
zuénoula
1
Arrivée des
"1000"
kg
prêts
à
être
déchargés.
Au premier plan on Rper-
çoit
les
charrettes
à
bras .
. Marché
rural
2
Konéfla
La
camicnnette
"bâchée".
Tci
égale-
ment,
i l
s'agit
à ' -
une arrivêe "des cam-
pements
ou villages
éloignés,
sur
le
marché.
March~
urbain
BOllafl~
3
Aut~e moyen de
locomo-
tion
typiquement
citadin:
le
taxi
et,
à U:l degré
moindre,
la bicyclette.

-,
332
Enfin,
le taxi 1
(3 %)
ne constitue pas le mode de
transport urbain adéquat succeptible d' acheminer de~ quanti tés
..-
notables de rrarchanèises.
COlT11T1e le précédent, i l est lirrLté
par les places. En dehors de cet hanèicap,
le taxi possède
rarement un porte-bagage:
le coffre est. souvent réduit. Par
cons~quent, les chauffeurs évitent de s'encorr~rer d'énormes
paquet~. Ceux-ci étant moins rentables, ils préfèrent prendre
de Sil>lples voyageurs. Pë:r exep'ple, une personne paiera le
double de la place occupée par un paquet.
Ainsi ~~ Garango à
~ouafJ.é, distant de quelques Kilomètres, on aura le ~rLx
suiva~t : voyageurs
: 100 F CFA, colis
:
50 F CFA.
En résumé,
les moyens de communication diffèrent
d'un milieu à l'autre.
Cette distinction résièe dans la dis-
tance~ui sspare les participants,
(acheteurs,
venèeurs)
des
centres èe transaction.
Comme nous
l'avons déjà dit à propos
du rayonnerrent du marché; la majorité èes vendeurs des marché~
ruraux résident dans un hinterland proche
(5 ~ 10 Km)
du centre
de négoce. Nous avons mentionné la faible irrportance des com-
merçants issus d'horizons lointains, et corrparativement a~x
aux marchés urbains"
les acheteurs demeurent moins norrhreux.
Cette situation explique la prirrauté du tran~port
sur tête.
En revanc~e, les participants présents sur les mar-
chés urbains viennent d'un peu partout
(fiq.
nO'34-
31.
Parfois,
ils arrivent des centres urbains situés à environ
400 Km corr~e ~~idjan par exemple. Sn outre, ce déplacement
nécessite l'utilisation d'un véhicule motorisé.
En
général,
les
taxis
sont
de
marque
Japonnaise
(Datsun
ou Toyota
le
petit
modèle)
qui
prennent
au
maximum
4 personnes.

...~
.,

fig. 37
MODE DE TRANSPORT DES PRODUITS SUR LES
MARCHES
,:
.1
1:
/ .'

C'

.
i
n
,.: 0
......
Zuén<ula-:
GOOit.fla
.'.
)
V/+~"'=93:H

....
1
,
\\
~l:~
~ (''O><çLAC=
· .'
· ..
::
-J
.'
j
.~,..•
LEGENDE
~ Il
,,-.-1{;1 i· BO~FlE
1
L...1.
..
a:C'lltMARCHESURBAINS
MARCHES RURAUX
10%
F7I . 10 'Ok • l
~
' 1
~
1 VEHICULES
~ B,,'this
aUATRf.
i RllUES
~ Divm
,1
8.iJ ((uis ln .oI:~
."
~
C,~.IIUl.l
1
.. .
~ Î Îll~'
VEHICULES
1
.'.'
q
.DEUX ROUES
...'
.'
U
bic,detll
1
..'
.-._
-"
O• :.'\\;J:. Itl' JMARC'
Pcrt.gl
H
A PIW
.Sintra
.,
.......... linlrte de sous-préfecture
ECHELLE
~
, /
o
10
4Qkm
.1
1
u

333
Tableau nO 39 EVALUATION DES MOYENS DE TRANSPORT SELON
LA
DISTA~CE ET T,A VITESSE MOYENNE PARCOURlE
'EN KM/HEURE)
VITESSE
(TE "IPS
F:N 1Go/l
'
j
Distance
Véhicules à
quatre
~icyc~~~te Ch~rret
- PJlrcol..).rue
Tê.t...e ,
'rnupo
te
à
br §is
Autr~s
'\\ :000 Kg
t HX i s
10 Km
1 h
30
OhIO
OhIO
o h 30
1 il
30
30 Km
o h 30
o h 25
2
h
30
60 Km
1 h
o h 50
90 Km
1
h
30
1 h
15
Sour~e : NE
Ce tableau.confirme le rôle capital des véhicules
motorisés.
Leur utilisation s'avère nécessaire pour achemi-
ner rapidement les produits, quelle que soit la distance, ou la
quantité requise. LAS facteurs vit.essp et. capi'.cité' de chan-
cremAnts restent don.c les avantaaes essentiels des moyens mo-
dernes.
Il existe des inconvénients majeurs
CO~Ee le~
coûts de déplacement.
L'étude suivante nous permettra d'éta-
yer nos propos.
al
les coûts
---------
Dans le domaine des tarifs pratiqués au sein de la
région, on assiste à une diversité de prix appliqués selon
les destinations,
le type de mode de locomotio~.

334
Sur ce plan,
i l n'existe aucun problème relatif au
transport sur tête.
Celui-ci n'occasionne pas de frais sup-
plémentaires, car i l est utilisé par les propriétaires des
marchandises eux-mêmes.
Ainsi,
son emploi ne comporte qu'une
dépense d'énergie humaine sur une faible distance,
(10 Km au
maximum) .
La difficulté intervient au niveau des autres tran-
ports qui nécessitent le concours d'une tierce personne tel
que, porteur ou chauffeur,
utilisant un véhicule motorisé ou
une charrette à bras.
L'acquisition d'une bicyclette se tra-
duit aussi par une dépense 1
Il importe également de tenir
compte du kilométrage effectué et de la nature des voies em-
pruntées.
Ainsi,
afin d'entreprendre sa course,
le voyageur
paiera un prix propre à
la nature de la route empruntée se-
lon qu'il se trouvera sur une route bitumée ou sur une piste
saisonnière.
On remarque également que les coûts de déplacements
chanaent suivant la ~ituation géographique.
Le tableau
nO :
40 permet de l'attester.
Par exemple, de Zuénoula à Zan-
zra distante de 20 Km,
le conducteur réclamera 150 F CFA au
voyageur,
tandis que sur un parcours Sinfra -
Yaokro
(10 Km) ,
légèrement inférieur au précédent,
i l paiera une somme sup-
plémentaire de 50 F CFA.
Ce tableau nous amène à connaître aussi les prix
pratiqués dans le départerùent de Bouaflé.
Il permet égale-
ment de constater une hOŒogénéité des tarifs au niveau des
grands déplacements inter-villes comme Bouaflé -
Sinfra,
Bouaflé -
Zuénoula.
5 a . 000 CFA co û t
d' li n e bic yc 1 e t te Pp. 1980.

335
Sn revanche, sur les petits parcours, i l n'existe
aucun barème fixe.
Les syndic~ts agissant d'une manière au-
tonome au sein de chaque Sous-Préfecture.
Ils relèvent abu-
sivement les tarifs chaque fois que le prix du carburant aug-
mente. On. observe ainsi une totale anarchie au niveau de la
fixation des prix.
Une telle disparité entre les prix a ame-
né l'Etat à prendre des mesures afin d'homologuer les tarifs
sur l'ensemble du terriLoire national.
Cette dé~ision a en-
trainé le mécontentement g~n6ral des syndicats qui n'&ppré-
cient pas l'intervention étatique.
Ils vculaient Dréserver
-
-
~e~rs propres intérêts et ~e s'occupaient pas de l'opinion
des: uBagers.
Ainsi,
les coûts des transports réduisaient la mar-
ges bénéficiaire du commerçant de produits vivriers.
Il se
basera donc sur ces tarifs pour fixer les siens.
Si des me-
sures ne sont pas prises pour appliquer des prix raisonna-
bles en fonction de la distance réelle, on risque d'évoluer
dans une atmosphère malsaine.
IJ
faut do~c mettre en place des groupements coo-
.~~ratifs qui s'occuperaient du rarrassage de telles denrées.
Cette expérience avait déjà été envisagée par l'AGRIPAC.
Malheureusement, la dissolution de la société va remettre
tout en cause.
Cependant, ~es moyens et les coûts de tr~sport ne
constituent pas les seuls éléments caractéristiques du trans-
port routier.
Il faut aussi teni~ compte des flux.
Mais,nous
nous sorr~es attardés longuement sur la question dans le cha-
pitre préoédent
(Deuxième Partie, Chapitre II, Titre III) .Cette
étude nous avait révèlé l'importance de l'intensité des flux
pour les marchés de Zuénoula et B~uaflé.

Tableau N°
40 ,
PRIX PRATIQUES
SELON
LES
bISTANCES
PARCOURUES
1978
-
1979
( 1'.
CFA/K1.ll
PoLut
de
DLstance
Coût
du
Prix (1. u
Depart
Destination
Parcourue
Trajet
Km
(Ville)
en
Km
F
CFA
F/Km
.-
Ble
28
400
II
Banon
35
400
11
Koudougou
J'
100
7
Pakouabo
53
350
7
Zagui.eta
55
700
13
Bouaflé
Sinfra
4Q
400
8
Zuénoula
71
600
8
Gohitafla
89
850
10
Daloa
85
].000
12
Yamoussokro
60
500
8
1
Abidj an
400
2.800
i
1
Konefla
22
300
14
Nanoufla (P)
20
200
la
Yaokro
18
200
1J
Zuénoula
]20
1.000
8
Sinfra
Gohitafla
138
1.250
9
Daloa
,
88
900
JO
Yamoussokro
7]
900
13
Abidjan
407
3.500
9
Binzra
13
150
12
Kanzra
31
200
6
Pahoufla
20
200
10
Zuénoula
Zanzra
20
150
8
Daloa
78
700
9
Yarnoussokro
13J
1. 100
8
Gohitafla '
J8
150
8
-
Abidj an
489
4.000
8
aaminigui
25
150
6
Gohitafla
Manfl"
(Drohoufla)
15
\\00
7
Source
:
N.E.

336
Quant aux centres de néa.oce de Sinfra et Gohitafla,
leur localisation en retrait des grands axes les défavorise.
En résumé, de multiples données se déqagent de cet-
te étude.
On re~arque
l'existence d'une infrastructure rou-
tière faible
; elle se caractérise éa.alement ~ar un réseau
qui n'est pas réelleme~t organisé autour d'un centre ~olari­
sateur et mal entretenu.
Le portage sur tête mode de loco-
l
motion traditionnel et inconfortable l occupe aussi une grande
place par~i les moyens de dé~lacement utilisés.
Ensuite la hausse ré~ulière et anarchiaue du coût
du transport représente un serieux hand,icap ~our l ' achen,ine-
ment des produits vivriers. Enfin,
l'inora.anisation àu service
de ramassage ccntribue aussi à
freiner le développement èes
cultures vivrières en général, et de la distribution en par-
ticulier.
L'examen 9récédent a orouvé l'existence d'un iI:'.-
portant surplus èes èenrées
ccrrJ:'ercialisables.
~·~ais, faute
èes ~oyens appropriés pour les écouler,
une partie s'abîme
dans les charrps.
Il faut èonc trouver une solution à ce pro-
blème.
Un réseau de tr~~sport bien structuré deme~re l'une
des conditions nécessaires pouvant permettre ;
l'agri~.
Ce mode
tra~itionn~l par certains côtés n'est pas pratiqué.
I l
ne
permet pas
de
transporter
une
charge
importante
et
lourde
comme
la banane
plsntain.

337
culture vivrière de s'orienter vers la commercialisation.
Les techniques modernes de déplacement favorisent l'évolu-
tion de l'agriculture.
Leur existence signifie une possi-
bilité d'élargir
les débouchés nécessaires à l'approv~5ion­
nement des villes.
En effet, pour un pareil ravitaillement, des ef-
forts vont être demandé~ à certaines contrées de plus en plus
éloignées de ces centres.
C'est le cas du pays GJuro qui ra-
vitaille la capitale Abidjan et d'autres villes relativement
proches ou lointaines comme Yamoussokro, Daloa, Bouaké, et
Dabou.
Cette distribution effectuée sur de longs par-
cours Bouaflé - Abidjan
(400 Km)
nécessite d'une part l'en-
tretien mais aussi la création de nouvelles routes;
d'autre
part, elle exige l'amélioration des modes de locomotion. Cet
effort aboutira à la réduction de la vitesse parcourue,
fac-
teur fondamental pour une commercialisation ddéquate.
La rapidité du transport présente pour de simples
raisons physiques,un intérêt manifeste dans le secteur des
produits vivriers périssables
(manioc, banane plantain, con-
diments).
Si l'on veut que les marchandises arrivent intac-
tes au point de consommation, i l s'avère nécessaire d'utili-
ser des techniques de pointe tels que contenairs, pallétisa-
tion,
silos.
Compte tenu de ces exigences,
le passage à une
agriculture tournée vers la commercialisation s'accompagne
de constructions destinées au stockage et au conditionnement
des produits.

338
R.
LE PROBLEME DE STOCKAGE ET DE CONDITIONNEMENT.
La possibilité de conserver les différents produits
pendant une période plus ou moins longue permet de régulari-
ser la quantité à commercialiser et d'agir en con~2quence sur
le niveau des prix.
Jusque là le système traditionnel demeu-
re la seule méthode de conservation des produits vivriers.
Cependant, ce mode engendre de nurnbreuses pertes dues à un
mauvais conditionnement.
Des essais ont été tentés pour amé-
liorer ce système de conservation.
Par ailleurs,
le mot stockage est ici utilisé uni-
quement dans le sens d'u~e réserve de produits.
Nous nous
proposons d'étudier le problème du stockage et d~ condition-
nement dans le contexte traditionnel et voir, dans un cadre
plus moderne,
les méthodes envisagées pour une longue con-
o
servation des produits vivriers.
1.
Les moyens traditionnels de conservation
L'objet de cette étude vise à montrer les méthodes
de conservation des p~oduits destinés à la commercialisation.
Cependant,
il est souvent difficile dans notre domaine d'étu-
de de dissocier les moyens utilisés par les producteurs, de
ceux employés par les commerçants ..·
Les deux sont
parfois
assimilés car dans le cas de la vente directe le producteur
devient vendeur.
Nous tiendrons compte de cet as~ect dans
notre analyse.

339
D'une manière général,
le principal stockage se
trouve entre les mains du pays~n.
Il s'agit de produits as··
similés aux plantes et qu'on peut laisser pousser plus ou
moins longtemps dans la terre ou sur l'arbuste.
C'est le
cas du manioc,
de l'igname, et dans une moindre meSULe de la
banane plantain.
On note· aussi l'existence d'autres types
de produits que le paysan conserve par des moyens précaires,
mais plus adéquats.
P2r exemple,
les céréales qu'ils gardent
dans des greniers.
Nous allons analyser les dif:érents pro-
duits en les classant selon leur degré de conservation.
al
Conservation limitée
: les féculents
------------------------------------
Le
oanioc
Afin qu'il ne s'abîme pas,
le manioc est mai~tenu
sur pied :
le paysap ne la déterre que pour la vente.
Il
s'avère donc difficile dans le cas du manioc de séparer les
deux aspects de la plante,
à
savoir le stockage de la cultu-
re.
Dès que cette racine tubérisée est déterrée, on âoit la
conso~~er
rapidement ou la transformer.
Le manioc stocké
sous cette forme commence à se détériorer après trois jours
seulement.
En outre,
il est vite vendu sous l'aspect de ra-
cine tubérisée.
Lorsque l'on veut le garder plus longtemps,
i l suffit de le transformer en "atiéké",
sorte de semoule qui
constitue l'aliment de base des ethnies Akan lagunaires
(adi-
oukrou, Avi~am, Ebriél et qui tend à se répandre en pays
Gouro.
Sous cette forme,
le manioc se maintient plus long-
temps.
La deuxième méthode de conservation è~ manioc con-
siste à le sécher en cossette.
De cette manière,
le produit

340
pourra durer plusieurs mois.
Il est mis en sac et possède
alors un circuit de distribution comparable à celui des cé-
réales.
On rencontre le manioc sous cet aspect surtout sur
les marchés septentrlonaux du département de Zuénoula, Bin-
zra, Pahoufla.
La banane plantain est un produit moins périssable
que le manioc frais.
Ladurée moyenne de stokage chez le col-
lecteur oscille autour d'une se~aine pendant laquelle elle
conserve sa couleur verte.
C'est sous cet aspect que les com-
merçants vendent l'essentiel de la quantité stockée qui sert
à préparer le
"Foutou ll •
Vers la fin de la période,
la banane mûrit.
Elle
prend la couleur jaune et devient molle.
On la consomme sous
forme d' aloko l.
Ensui te,
si elle è.épasse 18 délai d'une se-
maine, elle pourrit, et on ne peut plus la vendre.
Dès éle-
veurs de porcs viennent récu~érer gratuitement ces produits.
On comprend donc le souci des commerçants d'écouler rapidement
la banane plantain dans les premiers jours qui précèdent leur
arrivée en ville, car ils
leur manquent des moyens permettant d,
retarder la maturation.
Mais,
la désintégration du produit est plGS ou moins
lente selon l'aspect sous lequel elle est vendue.
En effet,
les stocks au détail durent de l
à
3 jours.
Il n'existe aucun
conditionnement pour la banane.
Elle supporte relativement
bien le transport quand i l s'agit des régimes.
Dans les zones
forestières, où la culture de rente représente la principale
activité, on utilise aussi des sacs pour transporter cette
denrée.
Bananes frites
dans
de
l'huile
de
palme
ou
de
l'huile
d'a-
rachide,
crès
appréciées
de
tous
les
Ivoiriens.

341
La banane plantain SE' maintient dans des conditions
plus précaires encore que le manioc.
Sur l'exploitation, le
tas de bananes est placé à l'ombre des arbres en attE"dant
l'arrivée de l'acheteur.
Lorsqu'elle est commercial:;'sée sur
place,
le paysan recouvre les monticules de régimes avec des
feuilles vertes.
En ville, les commerçants grossistes les
protègent à l'aide d'UI.~ toile cirée, du papier ou du plasti-
que.
Les régimes sont coupés avec les hampes longues,
les commerçants les superposent ~ussi les uns sur les autres.
Aucun soin n'est pris pour protéger la marchandise et la main-
tenir en parfait é t a t :
la fragilité d'un tel produit ne se~­
ble pas prise en
considération.
On voit les pédicule3 se
briser et Ull certain nombres de blessures apparaître sur les
fruits.
De cette observation,
il ressort qlle le producteur
comme le vendeur_grossiste cherchent à protéger la banane con-
,
tre l'action àu soleil.
Or, la disposition en "tas",
favorise
l'échauffement des régimes par corr~ustion.
D'après les re-
cherches effectuées à l'E.N.S.A.
l, l'effet résultant du con-
tact entre les bananes, doublés de la con~ustion interne con-
tribue à élever la température du tas exposé en plein air.
C'est ce qui accélère le processus de maturation malgré l'at-
ténuation de l'action du soleil.
OUATTARA
(y),
1978
-
Commercialisation ct
conservation de
la banane plantain en
Côte
d'Ivoire.
Mémoire
pour
l'ob-
tention du
diplôme
d'ingénieur
agronome.
AGRIPAC.
E.~.S.A.
Rennes
-
Abidjan -
114
P.

342
Il faut noter une légère amélioration du stokage
en milieu urbain.
Les grossites soucieux de liquiêcrleurs
marchandises pendant qu'elles restent encore vertes, aspect
sous lequel elle~ sont le plus vendues, remplacent les moyens
de recouvrement déjà énumérés par des sacs à grandes mailles.
Cette technique permet d'atténuer l'effet du soleil et, de
laisser circuler l'air.
Le tas de bananes commence à .;aunir
depuis la zone centrale. ce qui ost nornal
: la température
demeurant élevée à cet endroit.
Des études plus scientifiques faites sur ce sujet
nous amènent d'une part, à connaître les facteurs de la matu-
ration rapide de la banane plantain et d'autre part, à trou-
ver des solutions pour freiner ce phénomène.
Nous examinerons
cet aspect du problème plus loin,
lorsque nous analyserons les
méthodes :nodernes de conservation des produits.
La durée flloyenne du maintien de l'igna~e est beau-
coup plus longue que celle de la banane plantain ; elle cor-
respond à un ou deux mois.
Une telle conservation dépend
aussi de la variété du produit stocké. P..insi,
l ' igna.'Tle tardi.-
ve Bata
demeure comestible pendant onze mois.
Néanmoins,
àans de pareilles conditions, i l subit une perte qui parfois
atteint 20 % à 40 % de son poids initial 1
BASSIAKA
( 0),
1978
Crganistion de la production et dis-
tribution
àes
principaux
produits
vivriers
en Côte
d'Ivoi-
re.
~[€moire en vue de
l'obtention
du
diplôme
approfondi
d'agronomie
AGRIPAC- E.N.S.A.
Rennes
- Abidjan 215 P.

Planche
E
S--O"\\("
1
l.- ..h GF
_
Stockage
sur
7es
lieux
1
~roàuction. Conser-
vation
du
riz
et
àu
mais
eII ~ilieu rural
Au
premier plan on aper-
çoit des
greniers
en
terre,
recouverts
de
toit de
chaume.
Le
tout
est placé
sur des
blocs
de
pierre.
-.-" .
'-.--~'."
Stockage
en milieu. ur-
2
bain.
UIl
,"nagasir:.
de
stockage de
la
banane
pl"anté'lin
(marché
de
Zuénoula)
Au
secolld
plan
on
note
la
présence
du
gros-
siste Dioula devant
son
',,:..L.- '..,t.;1';~
".r;.,;
_
. '.' .
magasin.
.
.
.
:
~. 1
.-..(\\
~,'
i 7 "
.
stockage en
bordure de
3
route
(milieu
Urb2inj
~premier plan on re-
marque
l'installation
d'une
espêce de bâche
el-
de
b,anchages.
Cette
prô-
caution prise vise à at-
ténuer
les
effets
du
soleil.

343
La méthode utilisée sur les lieux de production
reste traditionnelle.
Elle
co~stitue à mettre les ignames
dans les silos enterrés, pour permettre la maturation finale.
Cette pratique P2ut durer un mois pendant lequel les ~gnames
sont conservées à
l'abri de la lumière, dans un sol ~r?is.
Après maturation,
les paysans disposent les produits da~s des
greniers spéciaux à l'orobre de grands arbres.
Ce stockage
particulier permet de p~otéger les tubercules des effets d'une
trop grande insolation.
L8 paysan peut également entasser sa
récolte sous de petites huttes qu'il confectionne au champ.
Ce type de stockage est surtout utilisé dans le nord
(VOUE-
BOUFL~t.
A défaut
d'un pareil abri, le paysan fabrique un
toit de protection avec des feuilles,
procédé utilisé dans
tout le pays Gouro.
Dans ce grenier rectangulaire, on rat-
tache les tubercules d'ignames sur des tiges de bois appelées
claies.
L'intérêt d'une telle méthode résidl' dans la capa-
cité de conserver l~s ignames pendant 6 à 7 mois.
Ce système de conservation se rencontre surtout
dans les zones rurales où les paysans peuvent aller chercher
leurs produits au champ,
la veille du marché.
Ils procédent
de cette manière avec la plupart des produits, excepté les
céréales qu'ils conservent au village.
En revanche, pour les produits destinés aux marchés
urbains, vu le trajet à effectue~, ils s'abîment plus rapide-
ment.
L'igname, prodult ag~icole lourd, pourrit très vite, à
la moindre blessure.
Finalement, ces produits nécessitent
des
soins particuliers.
Selon les chercheurs, leur fragilité
est due à une teneur en eau très elevée environ 7S %, contre
15 % pour les céréales.
C'est ce qui explique que ces der-
niers ont une conservation plus facile et durable.

344
Il s'agit du mais et du riz que les paysans ~ardent
dans des greniers au village.
le mais
--_._---
l i
Le maïs peut se conserver pendant un an et plus.
Mais s ' i l se mouille, i l risque de pourrir rapidement.
Sur-
les lieux de production, cette céréale est stockée dans les
greniers.
Le procédé de conservation, demeure le même que
celui utilisé pour le riz,
à
savoir, garder le maïs dans des
greniers. Chez le Gouro du nord, on a pu
observer UR moyen
particulier de stockage de céréales.
En haut de la toiture
d'un happatam il installe ses bottes de riz et ses épis de
mais.
Cet endroit servant de cuisine, le fe~l de bois enfume
l'emplacement indiqué.
Ainsi les céréales sont à l'abri des
,
insectes.
En dehors de ces méthodes spécifiques le condition-
nement habituel se trouve entre les mains des collecteurs ou
de grossistes .Ils utilisent des sacs de jute de 60,70 ou 100
Kg, dans lesquels ils entassent le mais.
Si le produit se
détériore,
on le brade pour la nourriture du bétail.
Les ré-
serves demeurent considérables dans les zones de collectes
mais sont réduites chez les co~~erçânts qui doivent ravitai~~
1er régulièrement les consommateurs.. Ne voulant pas prendre
le risque de stocker une importante quantité de produits dont
la vente est parfois aléatoire., ils préfèrent en vendre moins.
COULIBALY
(5),
1978 -
Le
paysan Senoufo -
Editian N.E.A.
Abidjan -
Dakar -
234
p.

345
On utilise également d'autres procédés afin de pro-
longer la durée de conservation du maïs.
On le transforme en
farine,
il sert aussi à
l'alimentation industrielle du bétail
(porcs) .
Il résulte de cette observation que le prix excessif
au détail
(35 à
40 F
l~-kilo
) provient du désir du vendeur
de valoriser un stock d'écoulement incertain et lEnt, ce qui
n'est pas le cas pour le riz.
le riz
- - - - - -
Nous avons souligné le long de notre étude l'impor-
tance du riz, au sein de la cOR~unauté Gouro à telle enseigne
qu'il existe un gardien des greniers du riz
(Première Partie,
Chapitre Deuxième, Titre II).
Les paysans disposent leurs récoltes dans des gre-
niers, espèce de grahge ayant la forme d'une case ronde.
Ils
les placent dans la cour, sur quatre blocs de pierres, ce qui
empêche l'eau qui ruisselle de mouiller les produits. On peut
le conserver aussi sous sa forme initiale
: les épis sont ras-
serr~lés en botte.
Ainsi,
les bottes de riz sont disposés dans
un endrcit amenagé comnle nous l'avons déjà vu à ~ro~os du mais.
Cette cér~ale représente l'un des produits les mieux vendus. De
ce fait le stockage én magasin est moins long.
Le riz constitue la seule denrée alimentaire qui a
fait l'objet d'une distribution organisée.
Avant la dissolu-
l
tion de la SODERIZ
,
le stockage par les producteurs avait
diminué. UncentrGde collecte existait à Bouaflé à cette époque.
Sociétp
pour
le
développement
du
riz
crée
en
1972
et
dissou-
te
en
1977.

346
Les paysans expédiaient leurs surplus dans les points de col-
lecte, afin qu'ils soient acheminés vers le centre de stocka-
ge, notamment à Yamoussokro.
Néanmoins,
le problème ne réside pas dans la ~on­
serv~tion du riz, mais dans la capacité de stockage d'un ma-
gasin.
Les entrepôts è3S grossistes très exigus ne permettent
pas d'emmagasiner une grande quanti té de riz.
M:ilgré ces dif-
ficultés,
les commerçants prennent soin de leurs magasins.
Le
nettoyage,
l'aération de ces lieux traduisent l'effort qu'ils
déploient pour garder ces endroits propres.
En outre, les
pertes de produits sont insignifiantes :
la morphologie des
céréales en général facilite une plus longue conservatiGn de
semblables denrées·.
Produits indispensables à leur consommation, les
paysans apportent un soin particulier aux denrées agricoles
de base.
Adoptent ils la même attitude pour les produits
d'accompagnement?
Tels que les condiments ~ar exemple?
Ces plantes se conservent moins longtemps que la
plupart des produits vivriers de base.
Selon les observa-
tions de O.
Bassiaka
(op.
cit.).
/1
.Al
bout
de
trois' jours,
le
piment
rougit
le
gombo
arrivé
à
maturité
se
conserve
pendant
une
semaine,
après
quoi
i l
se
ligniFie,
l'aubergine
durcit,.
la
tomate
mûrit et devient
inve.'1dable H •
Cette
analyse montre c;ae les méthodes àe conservation utilisées
restent précaires ..
Par cons2quent,
i l SI avère nécessaire d'e!~tre­
prendre des efforts pour trouver un ~oyen de conservation adéquat
Ainsi, pendant la période de soudure, de bons résultats contri-
bueraient à ne pas priver les populations de leurs aliments
préférés.

Planche F
TRANSFORMATION DE PRODUITS PERISSABLES
~
'""'-
;,
Transformation
du
munioc
1
en
semoule attiéké.
L'importance
des
v~n­
deurs
de
cette denrée
alimentaire
révèle
la
place
qu'elle
tend
à
occuper
dans
l'alimen-
tation des
Goura
L'emballage
de
cette
denrée
est
faite
avec
des
feuilles
JI..
" ....:.:
k :.:::---
-
Une
autre
forme
de
conse'r".'ation
2
du
manioc.
Le manioc en
"cassette"
se
conserve· plus
longtemps.
...' L-s' st'a.de
-fina']
de- la
-'
-banallc' plantai~.
Au
premier
plan,
les
b2nanes
déjà mûres
sont
au
dernier
stade
de
la
consommation
sous
[orme
d 'll aloko tl •
Au
second
plan,
en
dehors
du
tas
de
~anlOC
et
de
patates,
on
ap~r­
çoit
un
gros
tas
de
ba-
nanes
pourries.
~~.:
Devenlles
un
prodllit
in-
vendable,
elles
serVi-
ront
à
l'alimentation
éventuelle
des
peres.
La brouette
située
à
proximité
servir~t â
les
enlever
de
cet
endroit.

347
2.
les méthoèes ~odernps
Les recherches effectuées pour la conservation des
produits périssables demeurent à l'état expérimental.
Les
résul tats n'ont pas été vulga risé-s pour de nombreuses ro.isons
: coût élevé des recherches,
faible importance accordé~ aux
produits vivriers de base, dont les revenus apparaissent dé-
risoires quand on les ~vmpare aux gains obtenus ~vec la ven-
te des produits de rente.
P~r conséquent, il esl dif=icile
d'amortir le coût des recherches.
Il importe cependant ae connaître de telles études
afin de les expérimenter lorsque les prix des produits vivri-
~~ers deviendront compétitifs.
Des efforts ont été faits dans
ce sens pour améliorer et conserver un grand nombre de pro-
duits d'exportation: banane de table, ananas.
Récemment, on
a installé un entrepôt de conditionnement des cultures de ren-
te : café et cacao~
Les denrées périssables, à l'instar de
ces produits et des pays occidentaux, àoivenc connaître éga-
lement la même atte~tion.
Par ailleurs,
le problème du ravitaillement des vil-
les en produits devient aigu.
Compte tenu de l'importance de
la population citadine,
i l se trouve encore accentué pendant
la période de soudure.
Afin d'éviter des ruptures de stock
dues au manque de conditionnement moderne, des essais ont été
ten tés par des chercheurs
pour cornbJ.er cet te lacUl~e.
Quel-
ques uns ont essayé d'y rémédier dans un domaine précis
l'igname.
Pour la banane plantain, on pourrait également
adopter le système de la banane de table,
plante similaire
sur le plan morphologique.
Entrepot
situé
en
zone
portuaire
(Abidjan).

348
Nos observations ont montré le caractère ar-
chaique des méthodes de conservation.
De tels procéJés
contribuent à favoriser une maturation précoce.
Selon des études effectuées à ce sujet,
ille
ressort que le froid d~meure l'unique méthode de conserva-
tion de la banane plantain. La température doit être plus
basse que celle de la b~lane poyo (environ 10°)1,
Le problème de la banane plantain ne réside dcnc
pas dans la méthode de conservation.
Il est plutôt dû à un
manque de conditionnement. En effet, cette carence résulte
des procédés de récoltes.
Pour qu'elles puissent être con-
servées,
il faut éviter de la heurter,
et que les pédoncules
demeurent en bon état.
l
Des essais furent tentés par des chercheurs
de
l'IRAT, ENSA et AGRIPAC afin d'étudier l'effet de Itirradia-
tion sur la conservation et la durée de maintien des tuber-
cules.
Selon ces chercheurs,
la dose appliquée est sem-
blable à celle utilisée pour inhiber la.sermination de la
pomme de terre et de l'oignon. Les résultats des essais con-
signés dans le tableau n°
nous do~nent une idée de ces
travaux.
I.R.A.T.
1968 -
1971,
Institut
de
Recherches
Agrono-
miqu~s Tropicales.
E. N. S. A.
1975 -
1980,
Ecole
~ationa12 Supérieure Agro-
nomique.
AGRIPAC
-
1975 -
1980,
Société
pour
l'Organisation de
la Distributlon des
Produits
Agricoles
et
Alimentaires.
2
OUATTARA
Cy)
op.
ci t.

349
Tableau N° 41
EVOLUTION
DES
PERTES
DE
POIDS
EN
% EN COURS
DE
STOCKAGE
(1975
-
1980)
T
e m p
5
0
b
s
e r
v
é
Traitement
1 Mois
?
Hais
3 Hais
4 Mois
5 Hais
6 Hois
Témoin
5
15
23
4 1
-
-
4.000 Rads
4
9
19
36
-
-
8.000 Rad s
2
4
7
12
28
45
12.000 Rads
3
6
1 1
17
22
53
D' Apres -Source \\
Essai
de
conservation
des
ignames
par
l'irradiation
e t
par
le
faid.
DEMAUX
(EUSA)
et vrvr5R (AGRIPAC).
De ces recherches sur l'irradiation,
iJ
se dégage
deux éléments.
Tout d'abord,
ce procédé permet de réduire
les pertes de poids.
La dose de 8.000 rads donne de meil-
leurs résultats.
Néanmoins,
lorsque
l'on considère
le ta-
bleau ci-dessus,
on constate que les traitements utilisés au
niveau de 8.000 à 12.000 rads ont abouti à des résultats sen-
siblcment équivalents sur les pertes de poids.
Du point de
vue qualité,
ils ont permis de conserver environ 50 % de pro-
duits consommables.
Cet~e expérience a rendu possible l'inhi8ition de
la germination.
En effet, ces chercheurs ont constaté que
les ignames non irradiées,
et celles traitées à
4.000 rads
commençaient à germer à partir de deux mois.
Cependant le

350
processus n'a pas pu évoluer.
Dans le cas des ignames trai-
tées à 8.000 et 12.000 rads,
aucun phénomène de ce type
n'est apparu.
Il faut ajouter deux données essentielles à sa-
voir le froid et la s~Jérisation ou curring .
. Pour le froid,
la température de la chamlJre oscil-
lait entre 15°C et 20°C .
. La subérisation ou "curring" est un procédé qui
aurait la propriété de favoriser la formation des tissus
ciéasGiciels sur les zones bléssées. Deux conditions doivent
étre remplies:
une température élevée 30°C,
et une forte
hygrométrie
(95 %).
Les ignames subissent deux traitements:
le premier dure 48 heures et le second 72 heures.
Au cours du deuxième essai, complément du précédent,
les chercheurs ont utilisé la même variété d'igname
"Dioscoréa
cayennensis" et le'même poids
(l0 Kg).
L'irradiaticn s'est
déroulée suivant le même protocole expérimental que pour le
premier essai.
Les résultats obtenus pour le deuxième essai per-
mettent de confirmer les conclusions tirées de la première
tentative.
On constate donc que les doses les plus fortes
s'avèrent les plus ~fficaces
Le froià permet de conserver les ignames pendant
10 semaines avec
15 % et 12 % au bout de 6 mois .
.Quant au traitement de suherisation ou "curring"
i l n'a
pas eu d'effets apparents. Cependant, d'autres tra-
vaux menés sur la variété
"Discoréa
alata"
1
ig~ame tardi-
VE,
ont montré son efficacité.

!
Planche G
CONSERVATION DE PLUS LONGUE DUREE (CEREALES, OLEAGINEUX)
(VENTE AU DETAIL)
Le riz
produit
de
longue"
1
conservation.
Le
riz
en
grain
est
souvent
vendu
au détail.
On
remarque
sur
la monticule
de
riz
un
petit
récipient
la
t'cope"
servant
a
mesure
la denrée.
-
Le mais
2
Transaction
entre
commer-
çante
et
cliente
proba-
bTement Dioula.
"' -'-4
::-,--
- r,' arachide,
oléagineux de
3
conser·,latl:0n
Il
s'agit
de
l'arachide
en
grain.

Tableau N° 42
PERTESDE
POIDS
APRES
DIX SEMAINES
DE
STOCKAGE
EN
f;
Traitement
% Perte
Sous-
% Perte
de Poids
Traitement
de
Poids
Non Irradié
25
Non
Froid
20
Irradié
4.000 Rads
16
1
Froid
15
Irradié
8.000 Rad si
1 6
-
-
Irradié
12.000 Rads
14
-
--
Source
Idem.
Tableau N° 43
FERTES
DE
POIDS APRES
TROIS
MOIS
DE
STOCKAGE
EN
%
(2ème
ESSAI)
Traitement
.Perte
de
Po id s
après
!
91
Jours
de
Stockage
i
Témoin
23
4.000 Rad s
19
1 -
8.000
Rads
7
1
12.000 Raàs
[
1 1
Source
Iàem.

351
Pour conclure,
il faut noter que le problème de
stockage et de conditionnement demeure traditionnel malgré
les tentatives de modernisation de ce phénomène.
Cette si-
tuation défavorable entrave le bon fonctionnement de la dis-
tribution.
En raison des conditions précaires dans lesquel-
les sont placés les produits,
il faut les consommer rapide-
ment.
C'est ce qui explique que pour certaines denrées,
le
conditionnement reste difficile.
Ainsi,
il s'avère nécessaire d'étendre ces expéri-
mentations à d'autres produi ,-s com;ne l.~ ~'lj".f', le manioc
et également aux condiments et aux fr~its.
Il convient aus-
si de vulgariser ces essais afin que les divers agents con-
cernés par l'économie agricole des denrées comestibles
:( ,?roducteurs, comIDerça'lts. consommateurs) bénéficient cl' un
système moderne et ne se contentent pas de procédés unique-
ment traditionnels et précaires.
Néanmoins,
s'ils utilisent
un tel système,
les conséquences se repercuteront toujours
sur les prix
Onachetera les produits à un prix élevé pen-
dant la période creuse;
tandis qu'en période d'abondance,
,
les prix seront plus abordables.

352
CONCLUSIon
L'exa~en des diverses données de l'économie agricole
cowme la production et la distribution, permet de dresser un
tableau
e~haustif de la situation actuelle.
Contrairement à certaines régions de la Côte d'I-
voire, productrices de café et de cacao l,
en pays Gouro,
l'agriculture vivrière reste partout présente.
A l'excep-
tion du mil, on y trouve la plupart des denrées agricoles
comestibles co~~e les produits vivriers de base: céréales,
tubercules et racines, banane plantaj.n, ou les produits
d'accompagnement arachide,
fruits et condiments.
Dans ce
contexte,
l'étude révèle une abondance
de produits.
Les surplus observés pour certains produits comme le maïs,
la banane plantain, quelques fruits et condiments peuvent le
témoigner.
On constate aussi qu'il existe un effort réel pour
accroître la produc,tion.
Cette situation est dûe à de nom-
breux facteurs,
en l'occurrence au rôle capital des allogè-
nes qui représentent la "cheville ouvriére" de ce dévelop-
pement.
Par ailleurs,
le département de Bouaflé bénéficie
d'une position privilégiée.
Sa situation de grand carrefour
routier incite les paysans à produire davantage, dans le but
â'une commercialisation assurée.
A l'Est
de
la
Côte
d'Ivoire,
les
paysans
ont
négligé
les
culturçs
vivrières
au
profit
des
cuLtures
de
rente.
Ré-
sultat
ils
étaient
parfois
obligés
d'iillporter
des
den-
rées
de
cl r autres
régions.

353
En dehors de l'autoconsowmation,
la production
vivrière peut per~ettre ainsi aux paysans d'acquérir des
revenus monétaires.
Cependant, si ce type d'agriculture
veut connaître une véritable mutation à savoir devenir une
véritable agriculture de marché qui tend par certains cOté,
à être speculative, elle devra à
l'avenir être encadrée,
et de surcroît être modernisée.
Pour la distribution, malgré l'échec des sociétés
d'Etat
(AGRIPAC), i l importe de ne pas négliger cet autre
aspect capital du développement des cultures vivrières.
La
suppression de ces organismes pose à nouveau le problème de
l'organisation de la distribution.
Celle-ci évolue dans les
mêmes conditions qu'auparavant, à savoir un circuit tradi-
tionnel long, anarchique.
Mais toute cette approche relative au développement
de l'agriculture vivrière et qui est étudié dans un contexte
purement économique, reste insuffisant pour déter~iner les
spécifités du département de 30uaflé.
Pour complèter ce su-
jet, nous nous proposons d'entreprendre une étude plus syn-
thétique à travers d'autres éléments comme par exemple les
revenus.

354
T R o r S I E M
E
P A R T I E
L'INEGAL DE\\~LOPPE}ŒNT DE L'AGRICULTURE VIVRIERE
ASPECTS SO€IO-ECONOMIQUES
ET SPATIAUX

355
Les
facteurs
relatifs
à
la
production
et
à
la
dis-
tribution
qui
constituent des
éléments déterminants
dans
le
développement
de
l'agricultur~ vivrière
ne
suffisent pas
pour
parler d'un
inégal
développement
de
ce
phénomène.
Pour
compléter cette étude,
i l
faut
y in=roduire
des notions
comme les
revenus
et leur
destination
dans
une
première partie,
nous envisagerons d'abord l'étude
des
revenus.
Cet
autre
élément
capital
de
différenciation
ré-
gionale qui
est à
la
fois
qualitative et quantitative,
nous
permettra de mieux appréhender le
problème.
Nous
tenterons
ensuite de
connaître la
destination
de
ces
revenus.
Enfin,
grâce
à
toutes
ces
données
diverses
(pro-
duction,
distribution,
revenus
et
leur
destinationJ,
nous
essaierons
dans
un
dernier chapitre
àe
dégager
des
variantes
sous-régionales 2
t=avers
une étude
de
synthèse.

356
Cl1API TRE
I
VOLUME ET REPARTITION DES REVENUS
Pour les agriculteurs en général et ceux du pays
Goura en particulier,
la terre représente l'unique capitale.
Grâce à elle, ils peuvent à la fois se nourrir et acquérir
des revenus monétaires.
Ils évoluent ainsi dans un système économique qui
allie l'auto~consommation et l'économie marchande l, privi-
lège dont ils sont les seuls ~ bénéficier si on les compare
aux autres membres actifs du secteur primaire ou à ceQX des
autres secteurs
(tertiaire, secondaire).
Cet enrichissement
relatif provient de la vente des cultures de rente
(café,
cacao,
coton)
et d"une partie seulement des denrées agricoles
comestibles.
En général,
les paysans du domaine étudié prati-
quent les deux types de cultures pour des raisons socio-
économiques, mais ils privilégient les cultures de rente
sources de revenus importants.
Les facteurs qui les car ac-
térisent, marché assuré et prix stable homologué sur toute
l'étendue du territoire, sont à la base de ce choix.
Grâce
à
la Caisse de stabilisation, ces agriculteurs ne ressentent
pas les difficultés causées par un marché extérieur fluctuant.
Par ailleurs, ils considèrent les revenus issus de
la vente des produits vivriers comme un complément car ils ne
rapportent pas de bénéfices considérables.
Un tel inconve-
nient est lié à
la fluctuation des prix qui de surcroît sont
anarchiques.
Toutefois,
leur enthousiasme à produire plus,
J
Nous
emp.loyons
ce
terme
habituellement
r€serv€e
aux
seules
cultltres
de
rente
pour
dêsign2r
les
produits
ag~icoles
susceptibles
de
procurer
des
revenus.

357
pour une éventuelle commercialisation montre l'intérêt qu'ils
portent à de·.telles cultures.
Afin de mieux appréhender le problème des revenus
en général et connaître le rôle particulier des produits
vivriers dans le développement économique du département,
nous allons étudier
dans
une
première
partie,
la
part
respective
de
l'agriculture
vivrière
et
de
l'agriculture
de
rente
dans
la
formation
des
r2venus.
dans
une
seconde
partie,
des
paramètres
inhérents
au
prix et à
la quantit~.
Ces éléments, vus sous deux angles distincts: ethnie
et catégories socio-professionnelles vont permettre"d'appréhen-
der le phénomène des revenus.
Il s'agit ici uniquement des cul-
tures vivrières, objet essentiel de notre étude.

358
l .
~~_~~~:!: _~~§~~ç:!:!y~U?~ _~~~~~!Ç~~'E~~!L'(~y~g~~ __ ~'E_Q~
~~~~~IÇ~~:!:~~_Q~ __~~~rT~~~9~_~~~~J~~~~~~~~~~~~~~REY~~~~
Sur le plan budgétaire, i l est difficile d'appré-
cier correctement la notion de revenu en milieu agricole,
si
on ne tient pas compte de la part des cultures de rente dans
notre étude.
Considérée comme l'élément fondamental dans un
pays à dominante agricole et où la plupart des devises Trovien-
nent/,de sa commercialisation,
l'agriculture de rente fait
l'objet de grandes attentions.
Il est certain que le départe-
ment de Bouaflé, qui compte parmi les cinq plus grands pro-
dùcteurs ~ de cacao, café et coton, doit privilégier ce type
de produits.
, ,
Cependant les études précédentes nous ont revelé
l'intérêt des paysans pour l'agricultu~e vivrière~'P~reiiles
~6b-~~~vatians amènent 'i'i"consta ter l""ëur"YôTe" non ·IT'ains'II~morti3nt
dans le dp.veloppement économi0u~ régional.
,
r; ne s'agit pas de mettre en compétition deux
types a'agricultures dont les orientations sont différentes mais
qui jouent chacune un rôle capital au sein du développement
économique
l'une est destinée à
l'exportation,
tandis que
l'autre répond aux besoins d'une clientèle nationale, en
l'occurrence citadine qui tend à augmenter au fil des années
(taux d'accroissement
4%
1960, 4,5%
1975).
L'objectif de cette étude vise à montrer '1:'iritérët d'un
dévelo[Jpement consacré à l'agriculture vivrière" àéveloppe~\\~nt
~
""qui se justif ie .. Pai····àilleurs cet te· agr icul tùre' 'peut 'devèni::::- Lin
~€lément de s2éculetion.
J
Minist~rt de
l'Agriculture
Statistiques
Agricoles
1978.

359
Pour ce fa~re nous tenterons d'étudier successive-
ment l'impact des deQx types de cultures dans la formation
du revenu
d'une part une agriculture destinée essentielle-
ment à la co~~ercialisation, d'autre part le rôle bivalent de
l'agriculture vivrière
(autpconsommation
et commercialisa-
tion) .
A.
PLACE DES CULTURES INDUSTRIELLES
(CAFE, CACAO,
COTON)
Sur le plan nat~onal, ces cultures essent~ellement
destinées à l'exportation assurent à
la Côte d'Ivoire une
réelle prospérité.
Ces quelques chiffres permettent de le
confirmer.
Pour le café et le cacao,
trois campagnes de 1976
à 1979 ont procuré a la Côte
d'Ivoire les revenus su~vant5
1976 -
1977
93
Milliards
CFA
J977 -
1978
~
J23 Milliards CFA
1
J978
J979
132
Milliards
CFA
Le coton de son côté connait une nette progression.
Pour la
première fo~s en 1977-1978, la production a dépassé les
100.000 t.
Côte
d'Ivoire
care,
caCèO,
CQton
dans
l'Economie
1979
Marchês
tropicau~ et Mêditerraneens -
35âme
annêe
nO
1732.

360
Finalement, l'économie de la Côte d'Ivoire repose
sur les deux premiers produits qui l'amènent à occuper la
première et la troisième place sur le plan mondial.
Quant
au coton, ce pays représente le troisième producteur d'Afrique
noire francophone.
Cette culture dont l'extension est assez
récente
(1965--1966)
procure au pays des revenus relativement
appréciables.
Ce bref rappel permet de voir l'importance des
produits de rente dans le revenu du paysan et de comprendre
l'engouement qu'ils suscitent auprès des agriculteurs ivoiri-
ens en général et des agriculteurs du département de Bouaflé
en particulier.
Ce domaine de contact forêt-savane possède le pri-
vilège de bénéficier de ces trois cultures café, cacao, coton.
Outre ces produits, on y cultive également du tabac
(57 649 kg)
la canne à sucre connaît un développement ap-
préciable avec l'implantation du complexe sucrier de Zuénoula,
Toutefois, les cultures dcminantes demeurent le
cacao,
le café et à un degré moindre le coton.
Compte tenu de l'apport monétaire de chaque pro-
duit, i l importe de connaître le dévelcppement de ces der-
nières années.
Est-il naturel, ou dépend-il de la politique
agricole de l'Etat?
A partir de ces réalités, i l faut cher-
cher à decouvrir les disparités micro-régionales créées, par
l'acquisition des revenus.

361
1.
Les cultures de rente
(café,
cacao,
coton)
Les paysans du département du Bouaflé comme leurs
homologues des autres régions productrices
(Centre-Ouest,
Centre, Est, Sud)
s'attachent surtout aux produits d'exporta-
tion, pourvoyeurs de revenus importants.
Parmi les deux principales cultures, en l'occur-
rence le café et le cacao,
la première a connu pendant long-
temps une grande prospérité.
Mais depuis quelques années,
les producteurs concentrent 18urs efforts sur le cacao.
Cette
situation s'explique par la valorisation de cette denrée qui
en définitive rapporte plus de revenus l
La politique de
l'Etat va donc consister à inciter les paysans à produire
davantage de cacao.
Eu égard aux disparités qui existent entre le do-
maine forestier et le domaine de la savane en matière de cul-
tures industrielles,
un des objectifs de l'Etat vise à réduire
ces écarts, à
rééquilibrer les régions.
Pour ce faire,
leur
action réside dans llintroduction et la vulgarisation des
cultures de rente propres aux zones sèches comme le coton.
On assiste donc à un renversement des tendances des produits
principaux au profit du cacao d'Une part et à
une tentative
de vulgarisation des produits avec le coton d'autre part.
Afin d'illustrer nos propos,
une étude relative
, .
aux deux tj~es de cultures S lTIlpose. Le tableau nO 44
nous
permettra de les étayer.
l
Campagne
1978-J979
Prix
officiel
-
café
cerise:
250 F
CFA/kg;
cacao:
300
F
CFA/kg.

362
D'après ce tableau,
la production de café qui os-
cille autour de 20.000 t
se caractérise par deux périodes de
baisse
(1973-1974
:
8.100 t
1977-1978:
9.400 t).
Ce
déficit correspond à des années de pluviométrie médiocre.
Selon les mêmes statistiques agricoles,
la quantité produite
située dans la période de 1965 à 1971 qui n'est pas mentionnée
dans le tableau ci-dessus se maintient
en ~oyenna.~~pur de
20.000
t.
D'autres facteurs expliquent cette stagnation,
notamment le vieillissement dQS plantations qui deviennent
de moins en moins rentables.
Parmi elles,
un grand nombre a
plus de 25 ans.
En effet, malgré une zone dite pionr.ière,
les
plantations de café situées surtout dans la région .de la Sous-
Préfecture
de Sinfra commencent à manifester des signes àe
vieillissement.
C'est une des raisons pour lesquelles les
cultures vivrières qui,
dans les premières années y sont
associées,
demeurent moins importantes qu'à Bouaflé.
C'est
le cas de la banane plantain
(tableau n022).
Tableau ,,°44
PRODUCT rOll DES CULTUiES DE RENTE: DANS LE DS?~RTEHFIlT
DE BOUAFLE
~,I 1965 11970 1971 10-?'1• 1973 1 [974 /975 1976 !977 1978
1
-1
~66
1-71
-72
-73
-74
-75
-76
-77
-78
-79
Prodult
1
1
Cacao
2.500 111.400
13.700
13.100
Il .200
13.000
15.300
15.200
21 .2001
-
l
Café
20.000 122.500 /24.000 128.300
8.100
? l '·00 I? 0 .' 00
-
• -+
l'
-
.... --.
23.000
9.400 ln .000)
'-~
Cocon
,
106
1.310 1 2.020 i 2.184
2.749
2.510
3.~2S
2.632
1
4.67416.6381
1
,
1
1
1
1
Source
Ministérc de l'Agriculture - Statistiques Agricoles 1979

363
Première zone de production
(1950)
la Sous-Préfec-
ture de Sinfra quoique bénéficiant encore ~e la plus impor-
tante quanti té moyenne de café (4.058 Kg/ch. d'.e./an). du dl''['arte-
ment, risque de se heurter à des difficultés dûes à l'âge
avancé de ses plantations.
Dans les autres zones,
les exploitations sont plus
récentes,
notamn1ent dans la région de Bouaflé
(forêt des TOS)
où vivent de nombreux allogènes.
Parmi eux se trouvent les
populations réinstallées par l'AVB.
La présence des allo-
gènes, traduit en général une occupation quasi récente des
terres.
Pour atténuer les conséquences désastreuses de
cette situation inhérente au vieillissement des plantations
de café et tenter d'y rémédier,
l'Etat veut inciter les pay-
sans à effectuer le ré cépage de leurs vieilles plantations.
Une prime sera offerte à tout exploitant qui accepterait de
procéder à de telles opérations.
Cet argent lui permettra de
combler le manque à gagner qu'il pourrait subir pendant cette
-
. d
l
perlo e
Par conséquent,
i l est plutôt souhaitable de favo-
riser la croissance de produits comme le cacao.
Cette denrée
possède de nombreux avantages:
un prix notable 300 F CFA/kg,
café
250 F CFA,
si l'on considère ses exigences physiques
surtout pédologiques,
le cacao est moins répandu que le café.
En effet,
l'étude relative aux conditions phy-
siques
nous
a
révelé
que
les
besoins
de
ces
deux
plantes.
Elles
nécessitent
à
la
fois
températures éle-
vées
(aux environs de 25°)
des
moyennes
pluviométri-
ques
également
élevées
(1
200
Th~ à
1
500 m~)
et
une
Marchés
tropicaux
1979.
nO
17~8.

364
l
forte humidité pour le cacao surtout (85%)
Néanmoins,
elles n'exigent pas les mêmes conditions pédologiques.
L'une
(le caféier)
a besoin d'un sol profond, perméable et faible-
ment acide avec un pH entre 4,5 et 5,5, tandis que pour
l'autre (cacaoyer)
les sols doivent assurer à
la fois une
bonne rétention en eau, être bien draînés et aérés.
En dehors
de ces besoins, cette plante nécessite des sols légèrement
acides.
Toutes ces exigences physiques contribuent à
limiter
l'expansion de la cacaoculture en pays Gouro.
Les paysans peuvent donc cultiver cette plante
dans la partie méridionale où le milieu est favorable
(Sin fra-
Bouaflé).
A partir d'une certaine limite
(Sud de Zuénoula
et dans une moindre mesure Gohitafla), sa culture devient
aléatoire.
En effet, il convient de rappeler que le secteur
de Zuénoula bénéficie de massifs forestiers à
l'extrême Sud-
Est:
forêt de zuénoula et du Dè (Daloa),
(cf carte de la
végétation) .
2
A l'inverse, la végétation de Gohitafla se carac-
,
térise par une savane arborée entrecoupée de forêts galeries.
Une pareille végétation est loin d'être favorable à
la cacao-
culture.
Si le milieu physique ne se prête pas à ce type ae
cultures, co~me le précise la figure nO 7
,d'où peut pro-
venir la production mentionnée dans le tableau n045
?
Dans la partie qui a trait aux migrations
(Première
partie:
chapitre II,
titre II), nous avons fait remarquer
que, en dehors des migrations externes,
il existe un courant
interne du Nord au Sud alimenté par les Gouro de Gohitafla
surtout.
Certains hORmes valides se déplacent à la recherche
1-
}fe.mento
d02
l'Agronome,
op.
cit.
pp.
785-814.
2.
En
raison
de
la
crêation
du
lac
de KOSSOU
lé~ meilleures
terres
s { t'-!:: e 5
l
pra x i ;,-: i t é
cl e
l a ,MA R.t, i·~ 0 UE
c;' t
été
';: n no y é es.

365
dà ~eille~res terres pour ces cultures de rente.
Une grande
partie de la production de cacao enrégistrée dans le secteur
de Gohitafla
(2.556 Kg/ch. d' .e./an) 1 provient donc des sous-
préfectures de Sinfra et Bouaflé où se sont proviso~rement
installés des paysans des zones plus démunies. Ces derniers
veulent également bénéficier des ressources avantageuses gue
procurent ce type de culture.
Finalement, dans le département de Bouaflé,
la cacao-
culture tend à s'accroître au détriment de la caféiculture,
"
comme l'atteste le tableau nO 44
. La production moyenne
totale est supérieure à celle'du café
(3.285 Kg/ch. d'.e./an
contre 2 184 Kg/ch.
d'e./an)~~bl.45). Néanmoins les ~lanteurs
de café sont plus nombreux. Aù niveau du département,Les respansab1;
-
-
7

.

.~
d ,
l '
' 1
d'
ff
. .
1
-
",..'
ep o~ent ega err.ent
es e
orts pour lnclter _es :::<'i"é:":"'r,o:; F lI'._er'êSS€
davantage à
la cacaoculture.
. '.
Conscients de la valeur de cette denrée, les pay-
sans suivent les directives et les conseils que leur donnent
lesorganisrres d'encadrement telle que la SAT1·ffiCI. Il résulte

de cette ccllaboration un essort de la ~roduction de cacao
qui a été multipliée par environ 8,4 de 1965 à 1978
(cf tableau nO 44
).
En résumé,
le cacao comm~ le café constituent les
principales préoccu~ations de la majorité des ~lanteurs. Ils
représentent la base du développement agricole, à telle en-
seigne que ceux qui ne bénéficient pas d'un milieu favorable
émigrent vers des terres plus propices.
L'exemple des popu-
lations de Gohitafla le confirme. Teus ces départs, mérre
morrentfu~és, risquent de rompre l'équilibre du pays Gouro et
de créer des conséquences néfastes.

Tableau n°
/15
'\\_!
CULTURES
DE
RENTE
QUANTITES
ET
REVF:NlTS
!HIUTS
MOYENS
INITIAUX
( K g / c b e f . d ' e . / a n ) . 1 9 7 8 - 1 9 7 9
1
1
Produits et
Quantité kg
Revenu Brut Initial
Dépenses
Epargne
evenus
Sous-
Cacao
Café
Préfecture
Coton
Cacao
Café
Co.ton
Cacao
Café
Coton
Cacao
Café
Coton
1
-
r~oyenne
1
3 092
1
915
1 114
q89 192
183 959
63 000
426 881
112 636
58 818
409 414
161
222
65 714
1
par
1
BOUAFLE
produ.Lt
!
Movenne
-
1
1
qroupe cl;
2 504
1
1 1/,
312 050
199 445
212 117
1
,
produit~
1
!
1
>loy en ne
4 058
,_
P él r
1
2 026
600
784 792
230944
61 000
319 942
130 204
46 000
527 071
171 932
33 750
1
produi t
1
1
SINFRA
'1oyenn~
1
,
gr.
de
3 042
6(10
358 912
165 382
244
251
produits
1
1
:.Ioyennf
1
,
pd 1"
2 506
1 824
1 126
415 211
283 543
79 001
129 667
90 360
32 074
292 813
151 823
74 034
Î
produÎ.
1
i
GOHITAFLA
1
1
loyenne
,
2 190
1
259 251
84 034
172 890
~~ r .
de
126
i
Jroduj t
1
,,,
loyenne
1
1 60S
3 436
496
370 027
259 170
37 640
210 409
124 671
27 301
243 521
150 521
par
la 985
1
) rad u i 1:
1
ZUENOULA
1
1
loyenne
1
,
2 521
496
222 279
120 794
d (:
135 009
,
~~ r .
1
1
)roc.1u i 1: ;
,,
Source
= N.E.

366
D'une part, ces populations vont augmenter le nom-
bre de paysans du domaine méridional,
où, vu l'afflux des
migrants,
les terres disponibles deviennent de plus en plus
rares.
On va donc assister à l'installation d'une multitude
de petits paysans, proprétaires de quelques hectares seule-
ment.
L'objectif principal visant à moderniser les planta-
tions pour obtenir de meilleurs rendements,
une pléthore de
petites plantations poseraient des problèmes dans un avenir
proche.
D'autre part, les ZOnes de départ en l'occurrence
la savane, privée d'une partie de sa population agricole ac-
tive va connaître une sorte de léthargie.
Une telle situation entrave le développement agri-
cole de ces zones.
Pour résoudre ces problèmes et restreindre les
disparités existantes,
il fallait trouver un élément de sub-
stitution au cacao et au café.
On a donc introduit ou dévelop--
p&
le coton qui est une culture de rente susceptible de
procurer également des revenus appréciables.
C'est une plante arbustive, pluriannuelle, mais
cultivée surtout en plante annuelle pour limiter les dégâts
des parasites.
Elle exige beaucoup d'eau et de chaleur dans
la phase végétative.
Cette situation explique la raison pour
laquelle elle réussit mieux dans le nord de la Côte d'Ivoire
où le climat est plus sec.
Sa présence dans la partie septen-
trionale du pays Gouro
(Gohitafla,
Zuénoula)
est liée aux
mêmes raisons.
On la cultive également dans la partie méri-
dionale où apparait à certains endroits une végétation savani-
cole
(Première partie
chapitre l,
titre IV).

366
D'une part, ces populations vont augmenter le nom-
bre de paysans du domaine méridional,
où,
vu l'afflux des
migrants,
les terres disponibles deviennent de plus en plus
rares.
On va donc assister à l'installation d'une multitude
de petits paysans, proprétaires de quelques hectares seule-
ment.
L'objectif principal visant à moderniser les planta-
tions pour obtenir de meilleurs rendements,
une pléthore de
petites plantations poseraient des problèmes dans un avenir
proche.
D'autre part,
les zones de départ en l'occurrence
la savane,
privée d'une partie de sa population agricole ac-
tive va connaître une sorte de léthargie.
Une telle situation entrave le développement agri-
cole de ces zones.
Pour résoudre ces problèmes et restreindre les
disparités existantes,
i l fallait trouver un élément de sub-
stitution au cacao et au café.
On a donc introduit ou dévelop-·

le coton qui est une culture de rente susceptible de
procurer également des revenus appréciables.
c'est une plante arbustive, pluriannuelle, mais
cultivée surtout en plante annuelle pour limiter les dégâts
des parasites.
Elle exige beaucoup d'eau et de chaleur dans
la phase végétative.
Cette situation explique la raison pour
laquelle elle réussit mieux dans le nord de la Côte d'Ivoire
où le climat est plus sec.
Sa présence dans
la partie septen-
trionale du pays Gouro
(Gohitafla,
Zuénoula)
est liée aux
mêmes raisons.
On la cultive également dans la partie méri-
dionale où apparaît à
certains endroits une végétation savani-
cole
(Première partie
chapitre l,
titre IV).

366
D'une part,
ces populations vont augmenter le nom-
bre de paysans du domaine méridional, où, vu l'afflux des
migrants,
les terres disponibles deviennent de plus en plus
rares.
On va donc assister à l'installation d'une multitude
de petits paysans, proprétaires de quelques hectares seule-
ment.
L'objectif principal visant à moderniser les planta-
tions pour obtenir de meilleurs rendements,
une pléthore de
petites plantations poseraient des problèmes dans un avenir
proche.
D'autre part,
les zones de départ en l'occurrence
la savane,
privée d'une partie de sa population agricole ac-
tive va connaître une sorte de léthargie.
Une telle situation entrave le développement agri-
cole de ces zones.
Pour résoudre ces problèmes et restreindre les
disparités existantes,
i l fallait trouver un élément de sub-
stitution au cacao et au café.
On a donc introduit ou dévelop-·
pG
le coton qui est une culture de rente susceptible de
procurer également des revenus appréciables.
C'est une plante arbustive, pluriannuelle, mais
cultivée surtout en plante annuelle pour limiter les dégâts
des parasites.
Elle exige beaucoup d'eau et de chaleur dans
la phase végétative.
Cette situation explique la raison pour
laquelle elle réussit mieux dans le nord de la Côte d'Ivoire
où le climat est plus sec.
Sa présence dans la partie septen-
trionale du pays Gouro
(Gohitafla,
Zuénoula)
est liée aux
mêmes raisons.
On la cultive également dans la partie méri-
dionale où apparaît à
certains endroits une végétation savani-
cole
(Première partie
chapitre I,
titre IV).

367
1
Grâce à l'action de la crDT qui joue le rôle d'une
société d'encadrement et d'achat du coton, cette culture se
développe de manière quasi régulière
(cf tableau nO 44). Mais
elle ne suscite pas comme le cacao ou le café autant d'enthou-
siasme. L'impopularité du coton est dUe à de multiples facteurs
les mauvais souvenirs de la colonisation,
un travail pénible
(surtout au moment des récoltes), une culture annuelle haras-
sante,
un prix d'achat inférieur à ceux des autres cultures
de rente. Tous ces inconvénients entravent son développement.
La vulgarisation du coton se heurte donc aux carac-
téristiques socio-économiques. De nombreux efforts pour sensi-
biliser les paysans ont été déployés. En pays Gouro, cela est
d'autant plus difficile qu'ils ont la possibilité d'obtenir
des gains non négligeables, grâce aux autres cultures de rente ;
soit en émigrant,
soit en utilisant les meilleurs terres de la
région.
Cependant, de nombreux facteurs
les amènent progres-
sivement à s'y intéresser
(la rareté des terres propices &u
café,
la sensibilisation par les mass média, ou l'animation
rurale enfin, àes exemples concrets de leurs homologues des
régions plus septent:çionales). Depuis la campagne 1977-1978,
pour tenter de vulgariser cette culture et vaincre les der-

nières réticences,
l'Etat cède gratuitement les engrais. En
outre, en intégrant cette culture de rente.dans l'association
culturale,
les paysans peuvent obtenir des revenus appréciables
et n'auront rien à envier à ceux du Sud.
Malgré des résultats et des efforts louables,
les
disparités économiques entre deux milieux écologiques demeurent.
Cette différence se ressent surtout au niveau àes revenus.
J. C.I.D.T.
Compa:?r:ie
tvoirie:lne
de
Textile
(ancienne
C~F.D.T.
Gorr.p?;nie
Française
de
Textile)

Planche H
CULTURES DE RENTE (CAFE, CACAO)
Collecteurs
de
ca:é
sur
UT;
m2Tché
de
savane
(PallOuf 1 ~)
Au preœier
plan,
au
peut
voir
deux balances,
en-
suite
l i caf§ ceris~,
pesé et disposé
sur
une
bâc-~~J et ~nfin les
sacs
déjà
rern~lis.
Au second
plan,
on
aper-
çoit
un
"mangeur't,
de
canne à
sucre.
-.~.r·f;·:·;~ ~'.: ..~-;:-~ ..~.~ ..... ::~
'.' !
Proè~cte~rs
de
coton
:_,..
. .:
en
milieu
ce
..
saV2~e
.. " "
.': " ", y
(route de Zuénoula-
',:
",
:.
Bouaflé)
L~ , , •
,- ..
.
\\
...'
Au
premier plan,
la
)
bicyclette
sert
a
,. ~... --'-~. ~.
transporter
le
coton4
"," ,
i!
.'
-'
Au
second
plan,
on
. ,
.peut
o~serve~ un
paysage
typique
......
la
savane
à
pcnn 1 setu
.:.. ~.­
: '.
",
.-
, ..
~'~ .. -... _:r>-'....

368
2.
Influence des potentialités agricoles dans la
répartition des revenus
L'acquisition des revenus est liée aux efforts que
fournissent les paysans, mais dépend des potentialités agri-
coles du domaine étudié.
Or nous avons démontré auparavant
le dynamisme des populations '"allogè~es
et également les
potentialités existantes dans le milieu forestier.
Il s'ensuit des divergences au sein du département
qui résulte de la prédominance du café et du cacao au !'ein de la
production agricole globale.
L'étude des revenus selon la répartition écologique
va permettre de l'attester.
a(
!~~_~~~~Q~~_~~Y~Q~_~~_!~_~~~~Q~
i9~b~~~i!~_:_~~~~9~!~L
Les sous-préfectures de Gohitafla et Zuénoula qui
se localisent en milieu de savane subissent les aléas d'un
climat plus sec.
De telles condi~ions ne favorisent pas le
développement des cultures de rente comme le café et le cacao.
Malgré cet handicap, et pour des raisons déjà citées,
entre autres émigrations vers la partie méridionale:
les
quantités respectives qui sont considérables se détachent de
celles du coton
(cf tableau nO 45
).
Cette culture de rente
qu'on essaie d'intégrer ne reçoit pas en général un accueil
très enthousiaste, excepté à Gohitfla où le nombre des pay-
sans qui la cultive dépasse le no~hre des eXploitan~s de
café.
Moins bien favorisés que leurs voisins de Zuénoula
qui eux bénéficient des deux types de végétation,
les paysans
de Gohitafla, produisent la plus irr~ortante quantité moyenne
de coton
(1.125 kg/an)
du département.

369
En dépit de ces résultats,
et compte tenu d'une
faible productian des autres cultures
(tableau nO 4§
et d'un
prix modeste
(70 à 80 F/Kg) , les paysans de ce secteur obtien-
nent au total un revenu annuel de 260.169 F CFA; ces revenus
issus en majorité des plantations méridionales contribuent à
maintenir leurs gains à ce niveau.
Malgré une quantité appréciable de café
(3.436 Kg/ch.
d':e./an),
les paysans du secteur de Zuénoula
ne tirent pas d'énormes bénéfices de ces produits par rapport
à leurs homologues.
Les raisons essentielles de ce faible
écart (Zuénoula :
264.040 F CFA/ch. d'.e./an ; Gohitafla
260.169 F CFA/ch. d' .e./an)
réside dans l'importance de la
quantité de café, par rapport à celle du cacao.
Or, nous'n'ignorons pas que le prix du café c~rise
(250 F CFA/Kg)
est inférieur au prix du cacao
(300 F CFA) .
Dans le département de Bouaflé, Zuénoula est la seule sous-
préfecture à produire plus de café que de cacao
(3.436 Kg/ch.
d'.e./an contre 1.605 Kg/ch.
d' .e./an).
Ainsi,
nous constatons oue les paysans des domaines
de zuénoula de Gohitafla cultivent de préférence des produits
plus ou moins marginaux,
à leurs zones.
Ils peuvent bénéficier
de la sorte de revenus relativement appréciables. La valeur de
ces produits contribue à les maintenir dans une région oui ne
leur est pas spécialement favorable.
Mais,
existe-t-il u~e
grande disparité entre ce milieu et le milieu forestier?
b/
Les reve~us remarouables du donaine
forestier
(Bouaflé-Sinfra)
Domaine de prédilection du café et du cacao,
le
milieu forestier procure aux paysans des revenus substantiels

370
de nOIT~reux ouvrages le démontrent
(B.
Dian
op.
cité).
Dans
notre domaine d'étude,
le phénomène se vérifie également
(cf tableau nO 45
).
Rappelons que les potentialités de ce
secteur en terres disponibles qui néanmoins commencent à
s'aménuiser
l'essoufflement progressif des régions de
l'Est et du Sud,
tous ces facteurs entraînent un déplacement
du front pionnier vers l'Ouest et le Centre-Ouest.
Un pareil mouvement explique la présence de nom-
breux allogènes
C'est également la présence de terres
propices au'cacao et au café, qui est à
la base de l'instal-
lation des sinistrés de Kossou.
Elles ont également attiré
les populations plus démunies du Nord du département.
Le but principal de tous ces paysans vise à créer
des plantations de café et de cacao.
Leur tàche est souvent
facilitée par l'attitude bienveillante des autochtones qui
vendent leurs terres.
Les acquéreurs devenus propriétaires,
animés d'un grand dynamisme vont produire d'énormes quantités
de café, mais surtout du cacao.
-.-..--
Ainsi les paysans
(autochtones et allogènes)
con-
tribuent au développement de l'agriculture de rente.
Parmi
eux,
de gros planteurs émergent dans les villages de Bonon,
Koudougou,
Konéfla, Yaokro, nous ctvons rencontré des plan-
teurs qui possèdent plus d'une vingtaine d'hectares de café
et cacao.
Si les deux ~aus-rrpfectures de Bouaflé et Sinfra
sont prospères,
il y a toutefois des divergences au sein de
se groupe.
Avec un revenu moyen annuel de 509.631 F CFA/ch.
Q' .e. ,la SOtls-·nréfecfure de
Sinfra distance celle de Bouaflé
411.267 F CFA/ch. d' .e.
Cet avantage est dû à la situation géographique èe
Sinfra.
Située à
l'extréme Sud du département de Bouaflé,

371
au coeur de la forêt mésophile la sous-préfecture de Sinfra
produit une quantité appréciable de café et de cacao, Elle
occupe
les premiers rangs pour la production
(cacao :
4.058 Kg/ch.
d'.e./an ; café
2,025 Kg/ch.
d' .e./a~, et pour
les revenus qu'ils procurent
(784.791 F CFA/Ch. d',e./an
230.545 F CFA/Ch. d' .e./anl. En dehors de la P12in~~des élé-
phants qui est une savane "imbriquée"
Nord-Est, ce milieu trop
humide,
ne se prête pas au développement du coton
(600 Kg/ch.
d'.e./an),
revenu
(61.000 F CFA). Malgré cet handicap,
elle
devance la sous-préfecture de Zuénoula.
Quant à la sous-préfecture de Bouaflé, chef-lieu
du département,
de muitiples facteurs sont à l'origine d'une
production moins importante,
(cacao
3.092 Kg/ch. d'.e./an ;
café: 1.915 Kg/ch. d' .e./an).
Tout d'abord,
sa végétation se compose de grandes
étendues de savane. A ce niveau,
la mosaïque forêt-savane qui
caractérise ce domaine de contact apparaît déjà plus nette
(figure nO
8).
Il s'ensuit une couverture forestière plus res-
treinte.
L'existence de cette savane permet à la sous-
préfecture de BouafLé de se situer au 2ème rang pour le coton.
Ensuite, avec l'opération de Kossou,
la superficie
de la sous-préfecture a été réduite.
Il s'agissajt essentiel-
lement de zones forestières
(Deuxième partie, chapitre Il.
Enfin,
l'installation quasi récente des paysans
(1974-1975)
dans la forêt des TOS a des conséquences sur la
production des cultures.
En effet, les plantes
(caféiers,
cacaoyers)
produisent à partir de la troisième année, mais
ne sont vraiment rentables qu'entre la dixième et la quinzième
année. Tous ces facteurs divers n'avantagent pas le secteur
de Bouaflé, cui par consécuent a un revenu moyen

372
moins important
(411.267 F CFAkh.d' .e./an).
Compte tenu des
plantations plus jeunes, cette Sous-Préfecture sera d'ici
quelques années la principale productrice de café et cacao.
Cette étude nous a permis de connaître la place
fondamentale que les cultures de rente occupent au sein de
l'économie agricole du pays Gouro.
Malgré les devises qu'elles font rentrer, ces cul-
tures dépendent avant tout du marché international.
Les
paysans sont certes protégés par la Caisse de Stabilisation
et ne ressentent pas directement les effets d'un marché
fluctuant.
Mais avec la chereté de la vie,
si une telle
si.tuation persiste, i l sera impossible d'augmenter régulière-
ment le prix de ces denrées.
Ce sont des produits de luxe
générateurs d'importantes sources monétaires mais qui ne sont
pas indispensables à l'alimentation.
Ne compter uniquement
que sur les revenus qu'ils procurent est un risque au~ les au-
torités doivent faire cornp~endre aux paysans.
I l faut donc les amener à diversifier leurs pro-
duits agricoles d'exportation,
avec l'introduction d'une
culture corml1e le soja par exemple, '·làis
aussi les inciter à
ne pas abandonner ou nég:!.iger les cultures vivrières tradi-
tionnelles qui leur assureront les substances alimentaires
indispensables à leur subsistance.
Compte tenu de leurs né-
cessités absolues et de l'existence d'une partie de la popu-
lation qui demeure improductive
(citadins),
ces pcoduits
agricoles peuvent jouer un rôle important dans le domaine des
revenus.

372
moins important
(411.267 F CFA~h.d' .e./anJ.
Compte tenu des
plantations plus jeunes, cette Sous-Préfecture sera d'ici
quelques années la principale productrice de café et cacao.
Cette étude nous a permis de connaître la place
fondamentale que les cultures de rente occupent au sein de
l'économie agricole du pays Gouro.
Malgré les devises qu'elles font rentrer, ces cul-
tures dépendent avant tout du marché international.
Les
paysans sont certes protégés par la Caisse de Stabilisation
et ne ressentent pas directement les effets d'un marché
fluctuant.
Mais avec la chereté de la vie,
si une telle
situation persiste, i l sera impossible d'augmenter régulière-
ment le prix de ces denrées.
Ce sont des produits de luxe
générateurs d'importantes sources monétaires mais qui ne sont
pas indispensables à l'alimentation.
Ne compter uniquement
que ~ur les revenus qu'ils procurent est un risque oue les au-
toritésdoivent faire cornp~endre aux paysans.
Tl faut d,~)J1c les amener à diversifier leurs pro-
duits agricoles d'exportation, avec l'introduction d'une
culture comme le soja par exemple, Hais
aussi les inciter à
ne pas abandonner ou négliger les cultures· vivrières tradi-
tionnelles qui leur assureront les substances alimentaires
indispensables à leur subsistance.
Compte tenu de leurs n2-
cessités absolues et de l'existence d'une partie de la popu-
lation qui demeure improductive
(citadins),
ces produits
agricoles peuvent jouer un rôle important dans le domaine des
revenus.

'."
373
.1
B.
L'AGRIÇULTURE VIVRIERE, SOURCES DE REVENU~
COHPLEHENTAlRES
L'agriculture vivrière, à l'inverse de la précé-
dente,
a la particularité de détenir un double rôle.
Grâce
à elle, le paysan peut se nourrir par le système de l'auto-
consommation, et également acquérir des gains en commercia-
,lisant une partie.
Mais si l'on considère les faibles prix,
de surcroît anarchiques qui la caractérisent, et la part au-
toconsommée'
quelle place cette agriculture occupe-t-elle
réellement dans la formation des revenus ?
Pour répondre à une telle question,
nous nous pro-
posons dans une première partie d'évaluer la quantité auto-
consommée, afin de nous rendre compte de son importance.
En
second lieu, vu le rôle primordial qu'elle joue, de connaître
les objectifs des responsables.
1.
~'alu~tion des reva~us " ~artir des ~uantités
co-~er~ialisres e~ stocl~êes
Auparavant,
les cultures vivrières étaient entière-
ment destinées à l' autoconsormnatirm:'
Des facteurs multiples
et divers amènent les paysans à découvrir qu'ils peuvent ac-
quérir des revenus,
grâce à la vente de ces produits.
Nais,
comme l'indiquent les chiffres du tableau
,comparés aux
revenus issus de la traite,
des cultures de rente/ils Paraissent
dérisoires.
D'une manière générale, une telle constatation
risque d'aboutir à un abandon total des cultures vivrières.

374
Néanmoins,
les paysans du département de Bouaflé
réagissent autrement,
le tableau n o4G permet de l'attester.
Les chiffres de ce tableau sont donnés à titre indicatif.
Il s'agit d'évaluer la production totale,
considérée ici à
partir des quantités stockées et commercialisées.
Nous avons
retenu,
un prix commun afin d'évaluer les 2 quantités
Tableau 46
EVALUATlo,inES· REVENUS- !-'OYE"S
A PÂllTIR"'l1)';S'. QnHr-
TITES
tlOYENNES
(~STOCi.EE,. C-DmIERCIALISEE)
.F
CFA / CH .
0 ' • E. !AN . _1 978 - 19 79
QUallÇ ité.
Prix mo- Revenu mo-
Revenu
moyennes
yen CFA
yen annuel
ta ta l
annuelle
(Kg)
Quantité
moyenne
1 493
28
41
804
stockée
,
85 624
Quantité
moyenne
1 565
28
43 820
commercia-
lisée

----J
Source
:- NE.
D'après le tableau n046,
l'i"valuatjnn
de la quan-
tité moyenne stockée donne un revenu de 41 804 F CFA/ch.d'e./
an.
Si les paysans se contentaient des seuls revenus des
cultures de rente,
ils auraient eu à dépenser 41 804 F CFA/
ch.d'expl/an.
Cette dépense aurait entraîné une réduction de
leurs bénéfices issus des cultures de rente sans compter com-
-
,
me nous le verrons plus loin:'Le", deoenses intéressantés
.
-
"
-
gq:~ls.peuv~nt envisage~ gYâce· à 112~port des re~~~~2~~réels
,
43. 820F CFA/ch.
d' • e. / an.

375
Il résulte de cette analyse une prise de conscience
des paysans vis-à-vis des cultures vivrières et l'intérêt
qu'ils ont a en commercialiser d'avantage.
Ces propos du Président F. HOUPHOUET BOIGNY tenus
lors des travaux du pré-Congrès
(PDCI-RDA)
Septembre 1980,
confirment bien l'attention que les autorités portent aux
'cultures vivrières.
"Notre
agriculture
qui
est
et
doit
demeurer
le
pi-
l i e r
l e
plus
ferme
de
notre
développement,
n'a
pas
pour
seul
objet
de
procurer
des
recettes
d'exporta-
t i o n à l ' E t a t .
Elle
doit
fournir
à
tous,
une
a l i -
1
mentation
saine et
abondante
en
produ~ts vivriers.,r
Toute la population doit se n~urrir .mais une par-
tie seulement en ..1 'oc~ce.
les producteurs, peut fournir
ces denrées agricoles.
Aussi,
à l'instar des cultures de
rente, quelles actions les responsables entreprennent-ils
pour inciter les paysans à ne pas négliger de telles cul-

tures et à produire davantage ?
2.
Attitudes des responsables
Si l'on considère les habitudes alimentaires de 1"
population ivoirienne i l existe comme nous·..·l'f.!'J()ns 'soûvent répété.
une hiérarchie des produits. vivriers.
Par l'intermédiaire
d'organismes,
l'Etat a donc entrepris èe s'intéresser à cer-
2 . ,
taines cultures.
è' est. le cas de la SODEFEL
qUl S occupe
Le
rapport du
Président de
la République
(Octobre
1980)
Fraternité
Matin.
2
Seule
des
trois,
la
SODEFEL société
pour
le
développement
des
fruits
et
légumes
continue
à
exercer
ses
activités.
Nous
remarquons
qu'il
s'agit
d'une
société
de
proàuction,
d'où
le
rôle
inéff~cace des sociétés de distribution,
résultat
dus
surtout
à
la
comp12xcité
des
circuits.

376
de la production des fruits et légumes.l',u niveau de la com-
mercialisation des produits vivriers,
la SODERrZ
(riz)
et
l'AGRrPAC
(divers produits végétaux)
représentaient la partie
ava~
de la chaîne de distribution.
Pour de multiples raisons,
ces deux derniers ont été dissouts.
La nouvelle politique consiste à pratiquer une agri-
.cul ture intégrée.
Des régions agricoles on té. donc été èréées.Cha-
cune d'elle est encadrée par un organisme CrOT pour le Nord et
l
]e Centre, SAT~ffiCI pour le Centre Ouest et SODEPALM
pour le
Sud.
Le domaine étudié dépend en grande partie de la CrOT
(Zuénoula, Gohitafla)
et de la SATMACI (Sinfra, Bouaflé).
La
distribution des produits, céréales surtout est dorénanvant
assurée par l'O.C.E.P.A.
2
Mais en dehors de cette restructuration, aucune pri-
me n'est accordée aux paysans à l'instar des cultures de rente.
Par ailleurs,
les faibles prix d'achat ne les encouragent pas
tellement.
En définitive, dans ce domaine les actions posi-
tives des resDonsables demeurent limitées.
.
,
Malgré les revenus qu'elle peut procurer au moment
opportun,
l'agriculture vivrière ne suscite pas encore un en-
gouement général chez les paysans.
Cette situation se pro-
longera tant qu'il y aura des divergences
(encadrement, prix)
au niveau des deux types de cultures, à savoir:
cultures de
rente et cultures vivrières.
Cependant, les paysans restent
conscients de son utilité.
Quelle est donc l'importance réel-
le que lui accordent lés
différei1tes ethnies qui la pratiquent?
Sont-elles toutes motivées par la vente de tels produits ?
Réussissent-elles à obt0nir des revenus égaux?
Dans la néga-
tive, quels sont les facteurs qui les différencient?
O.C E. P A :
office
pouc
la
commeccialisation
des
pcoduits
VlvrLers
(cérêales
surtout)· cr~~sà la fin
de
l'année
1979.
2
SODEPAL~:
Société
pour
le
développement
de
l'huile
de
palme.
,-

377
II.
RE2ARTITION DES REVENUS BRUTS P~R GRANDS GROUPES
_.._~~-_ ... -----..:.---_.= .. -" -- - ~----------~---'-' =----_._-
ETHNO-CULTURELS
Dans une étude précédente relative à la production,
nous avons souligné le rôle primordial des allogènes en ma-
tière de production vivrière.
Inférieurs en nombre
(47 %),
les Baoulé, Dioula, Mossi ne demeurent pas moins les princi-
paux producteurs de ces denrées.
Le but principal de ces
immigrants, venant de 'régions moins favorables
(savarle)
aux
cultures de rente comme le café et le cacao, vise à gagner
davantage d'argent.
La demande croissante des villes en pro-
duits vivriers,
les amène à s'intéresser au développement de
ces denrées.
Quant aux autochtones,
leur attitude peu stimulante
se traduit par une production moins importante des denrées
principales,
ct ~ar la vente anarcLiquc des terres 0UX allogènes
Un tel comportement risque de se répercuter au ni-
veau des revenus.
Afin de connaître la participation de cha-
que groupe ethnique dans le négoce nous allons analyser les
différents éléments suivants
: quantité cowmercialisée, prix
revenus bruts.

378
A.
QUANTITE CO~~ERCIALISEE
SELON LES ETHNIES
Afin de mieux appréhender le problème de la quan-
tité commercialisée par les ethnies,
et leur nouvelle orien-
tation,
un bref rappel s'avère nécessaire.
Autrefois,
la quantité commercialisée dépendait
uniquement des habitudes alimentaires
(Première Partie
Chapitre II, Titre II). C'était le surplus de la consommation
familiale qui faisait l'objet des transactions.
La vente
constituait peut être un moyen de gagner un peu d'argent,mais
elle n'er. était pas la raison principale.
Les marchés,
uni-
ques lieux de vente, avaient un caractère plus social.
On y
allait, dans le but surtout d'échanger des nouvelles.
A l'époque,
les Gouro, grands consommateurs de riz,
ne commercialisaient que des produits secondaires,
comme l ' i -
gname,
la banane plantain.
Avec l'introduction des cultures
de rente qui ont amené un afflux d'allogènes,
les Gouro, pour
satisfaire les beso~ns alimentaires des nouveaux venus, con-
tinuent à leur vendre ce qu'ils apprécient le moins
(tubercu-
les et racines,
céréales comme le maïs ou banane plantain) .
La banane plantain qui sert d'ombrage a~x jeunes plants de
càcao commence à prendre de l'importance au sein des associa-'
tions culturales.
C'est ce qui explique son intense commer-
cialisation par des ethnies qui en consomment peu
(Gouro, et
plus tard Baoulé, Voltaïque).
Mais,
lorsque certains allogènes acquièrent pro-
gressivement des terres,
ils produisent des cultures de leur
choix.
Ils vont vendre aussi le surplus de leur production
à leurs compatriotes qui ne bénéficient pas d'un tel privilè-
ge.
Les voltaïque
commercialisent ainsi des céréales, du
maïs surtout,
de même que les Dioula.
De la sorte,
le marché
devient le reflet des traditions alimentaires
; on y trouve
une variété de produits.

379
Les allogènes, dépourv~s de terres, ne sont pas
les seuls à solliciter le concours des producteurs autoch-
tones et allogènes.
Ceux-ci doivent nourrir aussi les ci-
tadins, constitués surtout par une population tertiaire,
dont le taux d'accroissement tend à dépasser celui de la
population rurale.
(8,4 % contre 3,2 %)
1.
Celle-ci se
voit donc obligée de produire pour son auto-consommation
mais aussi pour ravitailler les villes.
Grâce au développement des routes et des modes de
communication,
des villes comme Abidjan,
située dans un es-
pace en grande partie monopolisée par des cultures industri-
elles
(café, cacao, hévéa, palmier à huile)
ont tendance à
s'adresser à une campagne plus lointaine comme le départe-
ment de Bouaflé.
Conscientes de ce nouveau phénomène, toutes les
ethnies vont participer au ravitaillement des centres.urbains.
Mais seront-elles toutes motivées de la même manière ?
Par ailleurs,
les contraintes des villes:
loge-
ments exigus construits sous forme d'appartements, horaires
draconi€ns
de travail, contraignent la plupart des citadins
d'origine rurale à modifier leurs habitudes alimentaires. Les
céréales en l'occurrence le ri.z,
ro~r ~3 Dulti~les rvi~cns
entre autres,
une cuisson rapide, devient leur nourriture fa-
rorite.
Ensuite, vient la banane plantain, et enfin les tu-
bercules et racines.
Les grands conS01T'mateurs de
"toutou"
d'igname ou de banane plantain doivent se contenter d'en con-
sommer moins régulièrement.
(Première partie, Chapitre II,
Ti tre IV).
Ministère
Finances
Economie
et
Plan.
Direction de
la
sta-
ris tiques
-
1975

380
En résumé,
le processus de l'offre et de la demande
est fonction des exigences
alimentaires àes citadins qui re-
présentent désormais l'essentiel de la clientèle àes campa-
gnes.
Mais, comment vont réagir les producteurs devant ces
nouvelles orientations des produits à commercialiser.
Vont-
ils s'adapter à une telle situation? L'importance de leurs
revenus pouvant en dépendre, quelle attitude vont-ils adopter?
c'est à toutes ces questions que nous essaierons de
répondre, en nous aidant des tableaux relatifs aux quantités
moyennes stockées, et commercialisées.
Compte tenu de la di-
versité des ethniEs (Gouro. Baoulé, Voltaïques, Dioula)
et qui
de surcroît ont des habitudes alimentaires différentes elles
seront étudiées séparément, en constituant deux catégories
d'agents
: les autochtones et les allogènes.
1.
Le rôle réel des autochtones Gouro
D'après l~ tableau nO ~1, les Gouro constituent
des commerçants moyens de produits vivriers.
Si l'on se re-
fère aux exigences des consommateurs urbains selon leurs
préférences,
(céréales, bananes plantain,
tubercules), on
peut les classer en dernière position.
En effet si on les compare aux autres ethnies se-
lon le tableau nO
47,
leur classement est l'inverse du
précédent: tubercules et racine, banane plantain, céréales.
Dans ce groupe de produits, ils commercialisent surtout du
maïs, produit qui ne rentre pas dans leurs habitudes alimen-
taires.
En revanche,
CXC2~t~ les fruits,
ils occu~Qnt les
places principales pour les condiments
(542 KgI ch. el an)
l'arachide
(852 Kg ;éh.el anl

381
Ils doivent ces positions privilégiées à la pro-
duction des Gouro du nord surtout ou ce type de plantes
(tu-
bercules et racines,
arachide réussissent mieux) .
En résumé les Gouro se spécialisent surtout dans
la vente des produits secondaires tant au niveau des denrées
alimentaires de base ~ubercules et racines, banane plantain)
que pour les produits d'accompagnement
(condiments).
Les céréales qui constituent leur nourriture prin-
cipales ne font pas l'objet d'une intense commercialisation
Maissi nous regardons le tableau n048
nous constatons que
leur quantité stockée est la moins importante.
Compte tenu
de la quantité qu'il consomme par an,
cette situation signi-
fie un achat possible de riz.
Mais la question qu'on peut
se poser est la suivante, pourquoi vendent-ils le riz si la
production est insuffisante?
Nous repondrons à cette ques-
tion dans le chapitre relatif aux dépenses.
En dehors des autochtones,
les allogènes qui s'in-
<
téressent aussi au négoce des produits vivriers réagissent-
ils de la même maniêre ?
2.
L'importante participation des allogènes
L'étude relative à la production moyenne initiale
nous a montré que les allogènes produisent la majeure partie
du volume èes denrées agricoles comestibles en pays Gouro
( tableau nO _<~
) .
Leurs traditions alimentaires différentes, nous
oblige à les étudier séparément.
Nous pourrons connaître
ainsi le rôle de chacun dans ce genre de transaction.

381
Ils doivent ces positions privilégiées à la pro-
duction des Gouro du nord surtout ou ce type de plantes
(tu-
bercules et racines, arachide réussissent mieux) .
En résumé les Gouro se spécialisent surtout dans
la vente des produits secondaires tant au niveau des denrées
alimentaires de base ~ubercules et racines, banane plantain)
que pour les produits d'accompagnement
(condiments).
Les céréales qui constituent leur nourriture prin-
cipales ne font pas l'objet d'une intense commercialisation
Maissi nous regardons le tableau n04B
nous constatons que
leur quantité stockée est la moins importante.
Compte tenu
de la quantité qu'il consomme par an,
cette situation signi-
fie un achat possible de riz.
Mais la question qu'on peut
se poser est la suivante, pourquoi vendent-ils le riz si la
production est insuffisante?
Nous repondrons à cette ques-
tion dans le chapitre relatif aux dépenses.
En dehors des autochtones, les allogènes qui s'in-

téressent aussi au négoce des produits vivriers réagissent-
ils de la même manière ?
2.
L'importante participation des allogènes
L'étude relative à la production moyenne initiale
nous a montré que les allogènes produisent la majeure partie
du volume des denrées agricoles comestibles en pays Gouro
(tableau n o!~
) .
Leurs traditions alimentaires différentes, nous
oblige à les étudier séparément.
Nous pourrons connaître
ainsi le rôle de chacun dans ce genre de transaction.

382
a/
les Dioula
, Ce groupe ethnique est amateur de céréales notam-
ment de maïs
(tableau n°
43
).
Mais,
à l'inverse des Gou-
ro, de telles habitudes alimentaires ne les empêchent pas
d'en vendre une quantité appréciable l
012 Kg/ch.e /
an. Ce
poids leur permet d'occuper la seconde place.
En revanche, avec des quantités moyennes respecti-
ves de 1 336 Kg/ch.e/an pour les tubercules et racines, et
seulement 201 Kg/ch.e/an pour la banane plantain, ils se clas-
sent au dernier rang.
Il résulte d'une pareille observation, que contrai-
rement aux Gouro,
la plus grande partie des produits commer-
cialisés par les Dioula ne se compose pas essentiellement de
produits secondaires.
Leur sens inné du commerce représen-
tant un de leur princip~l atout les conduit à axer leur pro-
duction vers les denrées les plus recherchées, à savoir,
les
céréales.
Pour les mêmes raisons,
(habitudes alimentaires et
connaissance réelle des besoins du marché),
les fruits
(713
Kg/ch.e/an et les condiments
(465Kg/ch.e/an leur permet d'ac-
céder à des places notables
(2è rang) .
Au total,
l'analyse montre que les Dioula ont com-
pris les mécanismes du marché,
c'est-à-dire satisfaire la
clientèle selon les goûts et besoins.
Les autres allogènes,
en l'occurrence les Baoulé, ont-ils adopté la même attitude
face à la demande réelle du marché ?

383
b/
les Baoulé
A l'inverse des Dioula,
ici la part des céréales, n'est
pas primordiale 783 kg/ch.e/an.
Toutefois, d'après le tableau,
les Baoulé représentent la seule ethnie chez qui le poids moyen
du riz reste supérieur ~ c~lui du maïs
(810 ~g) contre(756 kW.
Cet élément a son importance, au niveau des prix pratiqués et
des revenus que le riz peut procurer. Sans ëtre grands vendeurs
de céréales,
les Baoulé arrivent ainsi à privilégier la denrée
la plus sollicitée :
le riz.
Grâce à une notable quantité moyenne
(5 278 kg/ch.e/an)
de banane Flc!.t&in,ils en deviennent les principaux fournisseurs.
Ce produit dans la hiérarchie des goûts de la clientèle,
re-
présentant la seconde denrée,
va leur permettre d'obtenir des
revenus relativement substantiels.
Ils commercialisent également un important volume de
tubercules et racines l
952kg/ch.e/an. L'igname constitue l'es-
sentiel de leur nourriture;
le tableau révèle qu'ils en reven-
dent moins que les Gouro.
Une pareille quantité
(3 946 kg/ch.e/an
contribue malgré tout à les maintenir au second rang.
Quand aux produits d'accompagnement COQme l'arachide,
les fruits et les condiments,
le tableau fait ressortir des pro-
ductions modestes.
Finalement,
à
l'exception de la banane plan~
tain le poids des autres denrées commercialisées reste moyen.
Cette situation est dûe à de multiples raisons, en
l'occurrence la création du barrage de Kossou.
D'une part au
sein des villages Baoulé
(6)
enquêtés,
figurent trois gros

villages reconstruits par l'A.V.B.
Il s'agit de Blé, Diacohou
N 'Doufou ':è,~::C:O (cnt la population moyenne reste supé-
rieure à l C":CO
habitants.
Installés sur des terrains ré-
duits;
les superficies de l'ordre de 3 ha/unité ne permet-
tent pas aux paysans de produire d'énormes quantités de den-
rées alimentaires agricoles, en dehors de la banane plantain
et de l'igname.
Ces différents facteurs les amènent à se
préoccuper d'abord de la consommation familiale.
D'autre part, chez les paysans Baoulé, COR~e à
Kanzra village de la sous-préfecture de Zuénoula, il ne s'a-
git pas de vendre à des prix dérisoirs.
Certains préfèrent
laisser le surplus s'abîmer dans les champs.
De pareils ar-
guments expliquent en partie les raisons d'une quantité si
moyenne.
Les Baoulé sont spécialisés surtout dans la vente
de la banane plantain et des tubercules et racines.
Au total, malgré une part importante des denrées
qui reflètent leurs habitudes alimentaires, l'exemple du riz
montre que les Baoulé tendent à orienter leur production se-
lon les exigences des consommateurs.
Ils se situent ainsi
entre les Gouro et les Dioula.
Cependant, il y a des ethnies
qui adop~ent la même attitude que ces derniers, à savoir, ré-
pondre aux besoins réels de la clientèle.
c'est le cas des
Voltaïques.
L'étude relative à la production totale a mis en
exergue le rôle éminent des Voltaïques dans le développement
des produits vivriers.
Le tableau nO
4t permet de confirmer
qu'ils tiennent une grande place dans la participation des
échanges co~merciaux

·...
._--"
Tableau nO 4~'
'OUANTI7'E
MOYENNE ANNIJELLE COMMERCIALISEE
PAR
ETHNIE
(Kg/ch.d'e./an)
1978-1979
..0
(Jrou-
H:1!lane
Çl~a­
....0
Je
prc
Cér.éales
']'uhercules et Racines
Fruits
Condiments
~~neux
.\\
~,
du i l~;
!)}an-
o ~.
.
op
(~
P r ( ) - ·
A
.
~")n-
Auber-
......
duit.s
T~iz
f-lid.s
Ullll
[qllillllC
Tar.o
ratate
f-lanioc
rct-
~vocat
Oranqe d
j
f"angue
Cola
Piment
.
Tomatù Gombo
(.l
'hlà"
.
ar ne
gin"
1,'~UY·17
91G
1023
3 SG2
,,1575
1901
280
2
117
852
\\
q82
161
77q
qOO
q27
384
703
57!.
507
rOt
.
o
"
o
489
542
lJ8()
3 562
2 218
852
2
--
,
1"", .
,
1
515
l""""
,
,
- - ""y.
1
1
1'.11
1
1
de
1
1
810
756
5 278
3 946
2 305 1
80
1 476 1
298
861
6]5
240
478
1
184
531
434
394
i''..':.'.0'
------'--j1L-~
1
ptud '1
1
5t
1
1 <J
386
5 278
1 lJS2
298
4h8
1 -
1
.
Jf'~::"
'"'
,
1
1
1
201
1 715
1 667 1
840
1 123
342
245
595
1 550
460
1
204
576
774
306
,;; ;:."::P~-F
1:1 J 1 713 1
465
,
1
" I~';:~r~~
-
1
•• f
,1
! 336
1
342
l
,
" , ' ,
"..,
, ""
.
.
,
---=~
-
-.
"'"
""
1
1
1
w
"---T'
i ~ l'"" ,
1
l
, !
1
' .
,
gl OUI
~."---~~ -i~'---:l, ""
1 591 1 8 926
2 765
) 061
1 879
900
968
661
3824
707
280
290
150
364
341
275
1 Hoy..
:'l
,\\\\c?~.
====
1
~ l·r.:L.... 1
1
i
3
~'..o"\\."
1
1
_ _
1
,-lt l'rOt!.
, .
----L~..ll
' - _
:-
~78~O ~~~----
,§. I.LrJllir------' "'-]~:~~]-":L"'-J
1
1
1
_:"~~1==~=~~~====~;="1~~~1_=~1_~
1
1

'pJr 1
1
1
1
.
1
1
1
1
1
1 275
285
5 259
2 765
1 702
681
Source
1 ;
N.E.

Tableau n<>
48
QUAN1'I1'E
M0YENNE ~NNUFLLE 51'OCKFE PAR ETJINIE
(Kg/ch.
d'e./an)
1978-1979
.~ flrL)U
RHldne
Çlléa-
"-
Cérédles
Tubercules et Racines
Frui ts
0
lf'
prî
9~neux
Condiments
,\\
9;
du i t,;
,
v
plan-
-S ~~ l'ro-
,l\\ri'l-
M-"1n-
}\\uber-
fI'I,'\\ngue
Ll i Il
".
Cola
Piment
Tomate Gombo
dll i t'.~;
Hiz
~a ts
Igname
Ti:lro
ratate
~aniuc
t'vocat
Orange darlne
0
gine
:h Ide
.
iluy,/
W,27
669
4 649
1 746
2 V+L
!
102
1
4711
690
276
769
1 229
3 ORO
200
63
24ll
817
185
~' C,) J .
0
dl])' .
"
III
1
J26
" l'.lIL' -
,Q
~;nldl~
7",S
/j
6L+ ~j
1 686
-
6~O
lk
S:!J
--'~~~~EG
1 p,lr
J 321
7JO
J 24/1
6 787
1 752
-
2 390
J07
125
385
1 860
-
350
82
22B
146
207
i" l L"' li
'(Il
1-----
'.:
'le y '1
680
166
l)
Il <l'r
~
i_~r.
J
016
3 2/+6
2 732
307
d",
421
--- ~~-!lt--
rIo y,
~hJl 1 1 0'10
7 434
3 153
5 JBI
3 61S
J
G15
105
90
70
-79
SAD
-
50
77
318
347
!JS
m
r i
0
t~~
11 u y.
200
219
0
.,
[Id"-
"' ~:'I'
3 153
3 179
90
4:'42
212
,rot!
'1
U.;:))'
804
A96
8 579
3 222
2 843
900
1 316
320
!J8
331
70
-
140
53
160
139
138
'1J
[J'-l r
,
,!~I b)dl
:~
'!'JO y. 1
170
123
'~ JlHl
,
r
1
OSO
o 579
:! 070
320
" br. (1 J.
Cl'()(1 i
147
SourCE
= N.E.

'l'bf:I,E'lI.U
N° 49
QUAN2'tTE
HOYHNNE
INITIALE
PAR
ETHNIE
(kg/ch.
d. 'eJdn)
• _ _ •
_ . _ .
• •
_ _ • • •

' ·
4
_ .
~ _ ' _ '
1
OLE/,
FkUllS
IT CUNDIMINTS
CEREt,l,ES
IIANI\\NEf
TUBERCULES
,
CI~EU,
~l.GRJlUPE lJi'
~~: ]JIWDU ITS
, -
~ - Pt'odui t:-;
Rj~
1 Haïs
IlMJ-
TgnaTl1l2
1'aro 1 patatel'ManiOZ';\\ra'-=---'Vv°cat 1 Oran'!lëj Mandai ManGuel
Cola Il'imentlAuber-ITomatelcombo
c
ri.oc
gillt!
1
1
1 TAIN ~
clnde
--1rz-II:'1}
lIt} r
i
c
IJrudult
1
1 /1 :: ()l) \\ 3 -:071 2 I2]r-~~;T'~;7 1
1
1
1 2 008 1
1
442 f 696
1
HIS
72:1
1
380
5/.4
9!Hl
Id 5
194
337
-llov.
"
1
1
1
1
1
- - l
1
1
'" T(Juil p;J1
i
'"
867
1
417
'" (!.~rÙIlIJt:' cl(
2 US3
'l"udui t)
~loyelll1t!
7 ()~
1 4 209 1
1
LtB7
1
6f, L
TI'ut.il
p,ll"
pl'uduit:
()9)
,
7/15
!,
4/19
23J 18
HUI].,'\\II1C
, 1.:..1
~~-:;-'~~
.,., -, ---- ---'-'
I-;"J '"" l '" l '"
2 OUY
513!
942
1_ _ 1 ' "
Tulal
P;!l
- :.:~
613
27
1
' 0
., grnllpt: d(
1c.
p l'()l\\lIÎ l
869
3 005
"'
2/18
4~/l
;'klY"';\\ll1(~
- - - - . : .
1
\\
1
1
1
,
,
1
(I!.al
p~1 I-
i
i Pri·,du j L
'J7f3
5 03',1 1 4HI 1 2 476
2 7HU
525
2 341
235
128
389
1 200
392
122
036
501
227
~'loYt:nnL'
:î [\\;t:J:-;;:;-,'
527
332
",:3 group~ d
Çl
pJ"ddlliL)
3 1)07
1
2 031
~1()Ylllllllè
1 581 1
030
-
To t~j i
1);1
prlJd\\li r
""
;co
~lIJJ"~llnc
;J
1 165
496
612 j
0-
:r-r:r:14412~_[93-
-
uc7np--
0:
l
2 5 7 J Q - '
5 1 17
3 160
---
r.35
098
1
1 l,
'f-
Cg [',lll11lè
.~
~~
607
1RI
0
.1 ..: Il no,[)
L (l33
1 Sl50
0-
"
,
1 Il
~\\()YL;JlnL;
1 {.96
427
,
. 1
Source
,
.. N
. E.

385
Pour les céréales
(5 259 Kg/ch.e/an),
ils devan-
cent les autres ethnies : cette place privilégiée résulte
de l'importante quantité de maïs a 962~g/qhe/an.
En effet,
grands consommateurs de céréales, notagment de maïs,
comme
les Dioula,
(tableau nO 47)
les Voltaïques en demeurent pas
moins les principaux fournisseurs.
Ce poids de céréales équivaut à cinq fois celui
des Dioula, qui représentent les deuxième fournisseurs.
Au
sein de ce groupe,
la quantité de maïs équivaut
à
5 ou 6 fois
environ celle du riz.
Un tel volQ~e prouve que les Voltaï-
ques ne se contentent pas de satisfaire les exigences géné-
~ales du m~rché des grandes villes.
Ils doivent non seule-
ment ravitailler les citadins du Nord du pays, pour qui la
préparation du
l reste en vigueur, mais répondre aussi
à
la demande des éleveurs de Gallinacés 2 qui tendent à se
répandre dans la région.
En dehors des céréales, ils commercialisent un vo-
lume appréciable de banane plantain
(2.765 Kg/ch.e/~n) et
des tubercules et r~cines (1 702 Kg/unité/an).
En premier lieu,
les Voltaïques se préoccupent
ainsi de la vente de la principale denrée.
à savoir les cé-
réales m3is ils ne négligent pas les produits considérés com-
me secondaires selon leurs coutumes alimentaires.
En second
lieu la hiérarchie des quantités vendues
(céréales 5 259 Kg/
ch.e/an)
; banane plantain 2 765 Kg/ch.e/an,
tubercules et
racines l
702 Kg/ch.e/an, correspond exactement aux besoins
de la population citadine.
Plat
principal
des
habitants
du
~ord de la Côte d'Ivoire
(Halink~- Se~oufo, er des VOltaiques ~galement).
2
Nous
avons
dénombré
une
dizaine
de
fermes
avicol~s da~s le
département
de
Bouaké
et
aux
environs
(route,
Sinira-
Yarnoussokro,
ZUé~oula! Bouaflé).

386
Pour les produits de second ordre,
(arachide,
fruits et condiments),
ils occupent des places notables
(2e,
lere,
4eme).
En définitive les Voltaïques se
disting~cnt des
autres par une commercialisatic1
~~2 c5r'~o.lès et de fruits.
En resumé,une quantité considérable de produits,
un choix net,
selon les exigences du marché, donnent aux
Voltaïques un privilège sur les autres ethnies.
Ils consti-
tuent, avec les Dioula, la catégorie des marchands qui tien-
nent compte des besoins réels de la clientèle.
A l'inverse,-
les Gouro, malgré une quantité de produits appréciable, et
dans une moindre mesure les Baoulé, restent encore attachés
à
leurs traditions.
alimentaires.
Afin d'obtenir un revenu
substantiel,
les Dioula et les Voltaïques ont compris le mé-
canisme des transactions à travers le choix de leurs marchan-
dises.
Quelle attitude vont-ils adopter à propos des prix?
B.
LES PRIX
FACTEUR DET2~~INANT
DANS LA
REPARTITION DES REVENUS
(tableau nO
50)
Le prix par définition
"correspond
à
la
valeur
d'une
chose
exprim~e en monnaie".
Les produits vivriers,
a
l'exception du riz, n'ont pas un prix standard 1.
Ce sont
des denrées dont le négoce est libre, et qui font l'objet
d'âpres discussions.
Selon
le
barême
fixé,
les' prix
du
riz
sont
les
suivants
Paddy
60
.'\\
70
F
CFA
Riz
en
grain
décortiqué
100
F-CF ,\\.

337
Les prix varient suivant de nombreux critères,
entre autres,
le lieu de vente,
la quantité des produits.
Ils peuvent dépendre aussi de l'aptitude des différentes
ethnies à faire du commerce.
Les quantités offertes pour
une même valeur sont donc liées à ces différents facteurs.
De ce fait,
nous allons avoir deux catégories de prix éta-
blies de la manière suivante :
-
ethnies pratiquant
des
prix modérés
ethnies
pratiqua:~t des
prix
excessifs.
(Il faut toutefois rappeler que nous avons cons-
cience des valeurs appro:~imatives. ~es prix fantaisistes ont pu
être donnés par les paysans.)
l .
Ethnies pratiquant des prix moderés
Gouro
et Baoulé
Dans l'étude précédente, nous avons mentionné le
comportement véritable de ces deux ethnies face aux besoins
du marché.
Elles se contentent de commercialiser des pro-
duits qu'elles considèrent comme secondaires : banane plan-
tain pour les Baoulé,
tubercules et racines pour les Gouro.
Or, dans l'étude relative au stockage et au condi-
tionnement, nous avons fait remarquer que de tels produits se
conservent mal.
C'est ce qui oblige les vendeurs à les écou-
ler le plus rapidement possible, et souvent à perte.
Par
exemple, un régime de banane qui coûte 300 F sera vendu à 100
F à la fin de la matinée.
De tels procédés n'existent pas
pour les céréales qui se conservent mieux.

388
Par ailleurs les Gouro, et à un degré moindre les
Baoulé, n'appartiennent pas aux ethnies d'anciennes tradi-
tions commerçantes.
A l'inverse,
les Voltaïques et les Diou-
la surtout étaient en contact avec les populations du SAHEL,
grâce à la route de la cola.
Cependant au sein de cette ca-
tégorie, quelques divergences apparaissent.
La valeur des produits Gouro reste faible, en moyen-
ne
(28 F/Kg/an).
Parmi les produits, il faut noter les prix
bas de la banane plantain
(15 F/Kg/an), et des tubercules et
racines
(20 F/Kg/an).
Malgré une quantité importante, ces
faibles prix ne vont pas contribuer à donner des chiffres d'af-
faire élevés.
Pour les céréales
(47 F/Kg/an)
et les produits
d'accompagnement
(29
,39
, 31 F/Kg/an)
les Gouro vendent
moins chers.
A l'exseDtion
du prix de l'avocat qui est ex-
cessif (45 F/Kg)
en général les marchandises se caractérisent
par des prix moderés.,
De nombreuses raisons expliquent cette situation.
Tout d'abord,
les Gouro comme les Baoulé en général ne vont
pas à la recherche de la clientèle, hors du marché, ou de leurs
villages.
Dans l'ensemble,
leur premier souci consiste à écou-
ler les produits, quel que soit le prix proposé.
Une partie
des gains devant servir à l'achat d'accessoires comme l'huile,
le sel, quand ils vont au marché,
ils n'ont pas envie de refai-
re des kilomètres souvent à pied, avec la même charge sur la
tête, ou payer une seconde fois le prix qu'exige le passage de
leurs marchandises.
Ensuite,
les Gouro dans les discussions avec les
acheteurs,
entre autres les Dioula,
se laissent facilement
influencer par ces derniers 0ui aiment discuter.

389
Les Baoulé par rapport aUX premiers ont tendance à
demeurer plus fermes dans leur prix.
Mais la raison essen-
tielle de leur attitude réside dans la qualité des produits.
En effet, d'après nos observations,
les produits Baoulé pa-
raissant de meilleure qualité et mieux présentés,
sont plus
sollicités.
C'est une des causes pour lesquelles ils prati-
quent des prix élevés.
Pour eux,
la présentation des produits constitue
un souci majeur.
L'aspect de beaux fruits:
régime de bana-
nes,
tubercules et racines,
nous donne l'impression qu'ils
ont été sélectionnés.
C'est ce qui attire la clientèle.
Par
exemple nous avons remarqué que les acheteuses-grossistes des
marchés septentrionaux recherchent surtout des produits Baou-
lé, nota~~ent des condiments.
Conscientes d'une telle solli-
citude,
les ferrmes cèdent rarement leurs produits à vil prix.
Il en est de même pour la banane plantain qui coûte légèrement
plus chère
(19 F/Kg~ que celle proposée par les Gouro,
(15 F
CFA/Kg)
en particulier la banane vendue dans la région desTÔS
(Sud de Bouaflé) .
En définitive,
les Baoulé représentent la seule
ethnie qui tient compte d'un pareil critère.
Ce n'est pas le
cas des Dioula et Voltaïques, qui, pour d'autres raisons,
pratiquent des prix excessifs.

390
2.
Ethnies pratiquant des prix excessifs
Voltaiques et Dioula
D'après le tableau n° 50
,
la valeur des marchan-
dises de ces deux ethnies prennent une importance considéra-
ble.
Elles coûtent en moyenne respectivement 47 F/ Kg/an et
37 F CFA/Kg/an.
Mais, quelles peuvent être les raisons d'un
tel comportement ?
Plusieurs facteurs semblent se co~biner pour le
justifier.
En premier lieu,
il s'agit de population du Nord.
Comme nous l'avons déjà mentionné, ils sont soit eux-mêmes
d'origine commerçante comme les Dioula ou ont très
tôt assimilé
les mécanismes du négoce,
c'est le cas des Voltaïques.
Ensuite,
ils vendent d'importantes quantités de cé-
réales.
(Dioula j
012 Kg/an;
Voltaïques 5 259 Kg/an.
Cet a-
vantage leur permet de posséder une clientèle assurée.
Celle-
ci vient régulièrement sur les lieux de production et établit
souvent des contrats'avec les producteurs.
Enfin,
parmi eux,
certains possèdent des véhicules
et vont livrer eux-mêmes les denrées.
Dans ce milieu on to-
1ère moins les marchandages.
Cependant, pour une meilleure
clareté, i l faut tout de même distinguer les Voltaïques des
Dioula.
a/
les Voltaïques
Parmi les deux protagonistes de cette deuxième ca-
tégorie,
les Voltaïques pratiquent des prix modérés par rap-
port aux Dioula
(37 F CFA/Kg/an, 4 F CFA/Kg).
Mais dans le
détail,
ils Se distinguent des autres grâce aux côuts

391
excessifs
de la banane plantain (51 F CFA/Kg/an)
et des
tubercuJ.es et racines
(20 F CFA/Kg/an).
Il ressort de tel-
les observations que la valeur de l'igname est estimée en
double du prix pratiqué par les Baoulé
(13 F CFA/Kg/an).
La
banane plantain revient à environ 4 fois le prix proposé par
les Gouro.
En revancher
fait paradoxal,
le kilo moyen de cé-
réales
(riz + maïs)
vendus à 51 F/Kg/an demeure un des moins
chers.
Cette faible valeur provient du bas prix du maïs soit
20 F CFA/Kg/an tandis que la valeur moyenne du riz est assez
élevé
(82 F CFA/Kg) .
Dan,. le même ordre de classem",nt,
l'arachide, produit
secondaire,
ne fait pas partie des denrées aux prix excessifs.
Le kilo revient à 22 F seulement.
Quant aux autres/fruits
et condiments
/ la chereté de tels produits
(39 F/Kg/an)
en
constitue
une des principales caractéristiques.
Ici, con-
trairement aux Baoulé, par exemple, ce sont les fruits qui se
détachent du groupe
(44 F CFA/Kg/an,
34 F CFA/Kg/an).
Dans
ce cas précis, et surtout pour l'avocat,
les Voltaïques de Ga-
rango 1 les livrent à des marchandes d'Abidjan qui opèrent sur
.
:1
le marché du Plateau'
Le reste des fruits
(orange, cola)
font
aussi l'objet des transactions régulières.
Toutefois,
les prix pratiqués par les Voltaïq~es ne
sont pas les plus élevés comme le témoigne le tableau n°
5D.
Village VoltaIque situé à
10 Km de Bouaflé.
2
Quartier d'ABIDJAN.

391
ex~essifs
de la banane plantain
(51 F CFA/Kg/an)
et des
tubercules et racines
(20 F CFA/Kg/an).
Il res~ort de tel-
les observations que la valeur de l'igname est estimée en
double du prix pratiqué par les Baoulé
(13 F CFA/Kg/an).
La
banane plantain revient à environ 4 fois le prix proposé par
les Gouro.
En revanche, fait paradoxal,
le kilo moyen de cé-
réales
(riz + mals)
vendus à 51 F/Kg/an demeure un des moins
chers.
Cette faible valeur provient du bas prix du mals soit
20 F CFA/Kg/an tandis que la valeur moyenne du riz est assez
élevé
(82 F CFA/Kg) .
Dan, le même ordre de classem8nt,
l'arachide, produit
secondaire,
ne rait pas partie .des denrées aux prix excessifs.
Le kilo revient à 22 F seulement.
Quant aux autres/fruits
et condiments ,
la chereté de tels produits
(39 F/Kg/an)
en
constitue
une des principales caractéristiques.
Ici,
con-
trairement aux Baoulé, par exemple, ce sont les fruits qui se
détachent du groupe
(44 F CFA/Kg/an,
34 F CFA/Kg/an).
Dans
ce cas précis, et surtout pour l'avocat, les Voltaïques de Ga-
rango 1 les livrent à des marchandes d'Abidjan qui opèrent sur
le marché du Plateau~
Le reste des fruits
(orange, cola)
font
aussi l'objet des transactions régulières.
Toutefois,
les prix pratiqués par les Voltaïques ne
sont pas les plus élevés comme le témoigne le tableaun° 50.
Village Voltaïque
situé à
10 Km de Bouaflé.
2
Quartier d'ABIDJAN.

392
D'après le tableau nO 50
,
les Dioula vendent leurs
marchandises à des prix très élevés.
En moyenne, elles coû-
tent 47 F CFA/Kg/an.
Dans ce lot,
ils se trouvent à la tête
des ethnies pour les prix des céréales
(94 F CFA/Kg/an).
Ils
occupent également la seconde place pour les autres produits
de base, à savoir la banane plantain
(28 F CFA/K~/an), les
tubercules et racines
(20 F CFA/Kg/an).
Pour les produits secondaires, nous constatons deux
tendances.
L'arachide dont le kilo revient à 56 F,
leur per-
me.t de se hisser au premier rang.
Mais,
pour les fruits et
les condiments, ils se singularisent par un prix modeste
(35
F CFA/Kg/an)
ce qui les relègue à
la dernière place.
Mais
dans le détail,
les fruits se détachent du lot, 41 F CFA/Kg/
an.
Devant une telle politique, nous nous posons la
question de savoir quels sont les facteurs déterminants qui
les poussent à donner une grande valeur à leurs marchandises?
En premier lieu, cette population se caractérise
par so~ dynamisme,
un esprit vif dans les transactions.
Com-
mercants de nature,
le plus souvent intermédiaires entre le
producteur et le conso~~ateur, lorsqu'ils associent à une tel-
le profession celle de producteurs et de surcroît,
de vendeurs
de denrées agricoles,
ils deviennent d'excellents agents éco-
nomiques.
Par ailleurs,
la clientèle des marchés,
et les col-
lecteurs en général, proviennent de la même ethnie,
ce qui
est un avantage.
Ils essaient de s'entendre sur un prix jus~
te.
Quand il s'agit d'autres acheteurs,
tels que les Gouro,
ils réussisent à vendre leurs produits,
sans pour autant

'l'ableau n° 50
PRIX
NO YENS
PRATIQUf.'S
SELON
LES
ETHNIES
(f'. C?A/kg/an)
~urou
llina ne
Qlé<l-
,...,~ l\\~ Pl""
Cl~ n':a l cs
Tubercuies ct ~i1c1nes
Jlneux
Fruits
Condiments
i
.\\
.'
. duits
(
pl'dn-
.~ ~~
f'ro-
"'0
!\\.uber-
!
~.
!\\rEt-
dlli ts
Hlz
PdI!:>
t j 0
fgn<lme
Tdro
P~1.tdt~
ûran<;le
""angue
Cola
Piment
Tomate Goltlbo

/>'ünioc
.vocat
darine
;h:!tl.:
g1 n e
i
\\.JY(:tl-
72
1:2
j 5
9
13
13
I l
2Sl
45
21
15
46
66
58
17
26
77"
,
,
0
le
j."11
>,
"
pro-
39
31
28
l'
·17
15
12
29
,~
lhl i t:~c;
-
35
-
r·10Y(~II-
1
le p,u
,.,
~~ 31
19
13
11
13
15
50
31
36
L7
-
52
59
JO
26
51
,
1
'0>
.III)llPI
"
37
42
0
Ile

59
19
13
5U
m
prü-
auî L.~
40
36
- - ---
,,
t11Yl211
151
37
28
29
15
19
14
56
10
30
43
-
80
43
18
17
39
ne pitt
"~
"
,
0
!,ro-
41
29
·ri
'0
94
20
19
56
,1lJil~;
35
47
- - -
"1JYl!11
ru
Il€:
l'i\\!'
82
20
51
29
17
22
22
22
40
34
36
-
67
33
25
29
48
.,
"''ri IrO\\]-
,

1
"
!--l!
ch:
~
22
0
.pr.o-
51
51
23
44
34
37
:>
duit!j
39
-
Source
~ N.E.

393
baisser démésurément les prix.
Mais, leur principal atout
réside dans leurs sources d'infonnations.
Par le biais de
leurs compatriotes installés dans les différentes villes,
ils se renseignent sur les possibilités de vente de tel ou
tel produit.
Par la suite, ils d0viennent les fournisseurs
des grossistes des centres urbains.
Ainsi,
les Dioula li-
vrent eux-mêmes du maïs à Daloa, Korhogo, de la banane plan-
tain à Bouaflé, de l'igname à Yamoussokro.
En resumé, les Dioula connaissant les rouages du
métier de commerçants sont mieux organisés et mieux armés
dans la vente des produits.
Ils peuvent ainsi obtenir à
partir de modestes quantités à co~~ercialiser mais, vendues
à des prix excessifs,
des gains appréciables.
C.
LES REVENUS l-IOYENS BRUTS
FONCTIONS DU PRIX ET
DE LA 0UANTITE
Le revenu moyen brut représente aux yeux des pay-
sans le résultat des efforts fournis,
co~~e producteurs, mais
aussi de réelles aptitudes et une bonne organisation dans la
vente des produits.
Le revenu brut est fonction du prix et
de l'importance de la quantité commercialisée.
Si l'on ob-
serve le tableau nOS1
,nous pouvons distinguer trois types
de revenus:
faible, moyen et fort.
1.
Ethnies au moyen revenu: Gouro , Baoulé
Les Gouro représentent l'ethnie, pour qui le négoce
des produits vivriers rapportent le moins d'argent
(31 935 F.
CFA).
Cette situation s'explique quand nous regardons la hié-
rarchie des produits commercialisés.
En effet i l semble que,

394
le revenu moyen initial soit lié au prix et à la quantité
du produit le plus recherché,
à savoir les céréales.
Le
Gouro cOITmercialisant une modeste quantité de ce produit
(986 Kg/ ch. e/an au prix le plus faible 47 Kg/F.CFA/an)
se retrouve relégué
au dernier rang.
Pour des raisons déjà évoquées
(prix),
ces mar-
chandises n'étant pas assez valorisées les Gouro ne peuvent
en tirer que de faibles gains.
Quant aux Baoulé,
les prix pratiqués en général
(37 F.CFA/Kg)
leur permettent de nistancer les Gouro.
De
cette manière,
ils obtiennent un revenu moyen de 41 933 F
CFA/ch. e/an.
A ce niveau, on peut parler d'un revenu moyen.
Cette analyse révèle la place capitale des prix dans la ré-
partition des revenus.
Les exemples suivants illustrent
bien une pareille situation.
2.
Ethnies au revenu 9rut important
Les Dioula et les Voltaïques appartiennent à cette
catégorie, toutefois i l faut distinguer ces deux protagonis-
tes.
L'un
(Voltaïque)
attire notre attention par une impcr-
tante quantité moyenne de céréales
(5 259 Kg/ch.
e/an vendue
à un prix moyen 51 F CFA/an
L'autre
(Dioula)
se caractérise par une quantité plus
modeste,
représentant environ le quart de la production moyen-
ne précédente
:

395
Si les prix paraissent déterminants dans l'obten-
tion des revenus substantiels une importante quantité de pro-
duits vendue à un prix notùble, permet d'avoir de meilleurs
revenus.
D'après le tableau nO
51
, l a commercialisa-
tion des denrées agricoles alimentaires rapportent aux Vol-
taiques un revenu de substantiel 46 413 F.CFA/~h.e/an.
Ces
gains réoorrpensent
les efforts réels que fournissent les vol-
taiques dans le dévéloppement des produits vivriers.
Il n'est
pas le simple résultat de la valeur des produits,
il dépend
aussi du volume de la marchandise.
Prenons l'exemple du riz.
Avec la plus forte
quantité moyenne commercialisée
(5 259 Kg/ch.e/an , mais, un
des prix les plus bas 51 F CFA(Kg/an les Voltaï-
ques arrivent à se hisser au deuxième rang dans l'acquisition
des gains
(154 664 F CFA/ch.e/an).
Partout ailleurs,
(tuber-
cules et racines, banane plantain, fruits, condiments), la
valeur de la marchandise joue un rôle capital.
Selon le même tableau les revenus les plus remar-
quables, proviennent de la vente des produits de base.
Les
céréales viennent en tête
(154 664 F CFA/ch.e/an).
La banane
plantain
(141 ï30 F/ch.e/an)
permet de réaliser de remarqua-
bles revenus
(56 283 F/ch.e/an).
De tels résultats reflètent
les nouvelles tendances du marché.

396
A l'inverse des Dioula,
la vente des fruits et des
condiments surtout leur procure
également d'importants bé-
néfices.
51
217 F CFA/ch.e/an.
Si on les place dans la hié-
rarchie des revenus de cette ethnies,
les gains obtenus par
la vente des fruits dépassent ceux des tubercules et racines.
Ils doivent cette place primordiale aux avocats.
b/
les Dioula
._---------
Soucieux d'obtenir des ressources monétaires non
négligeables,
les Dioula connaissent tous les Inoyens ?our ren-
tabiliser leur commerce.
Leur exemple prouve bien que le négoce de telles
denrées peut procurer des gains appréciables; l'essentiel ré-
sidant dans une bonne organisation du circuit de distribution,
dans le choix hiérarchisé des denrées à commercialiser.
Ainsi,
comme l'atteste le tableau n0 51
,
une grande
partie des gains provient de la vente des céréales
(73 349 F/
ch.e/an).
La banane plantain et les tubercules et racines,
malgré une quantité faible procurent aussi des revenus nota-
bles
(56 044 F/ ch.e/an ;
34 876 F/ch.e/an).
Les produits è'accompagnement sont moins rentablos
(arachides 19.111 F CFA/ch. e./an
;
frcl1ts 21.375 F CFA/ch.e./an,
condirrents 10.930 F CFAIch.e./an). Toutefois, les frùits et égalB~,t
l'arachide se détachent du lot.
Cet oléagineux leur permet
d'accéd~r au second rang.
En revanche la valeur des condi-
ments est peu élevée,
les gains sont très modestes.
Dans ce cas précis, nous pensons qu'il s'agit d'une
attituèe prudente de la part des Dioula.
Les condiments étant
des denrées très périssa81es,
le manque de conditionnement
adéquat les obliae à les écouler le rlus rupldement possible.

Tableau N°
51
REVENU MOYEN
INITIAL
BRUT
PAR
ETHNIE
F.CFA/C/!.d'e./an
~
Tubercules
rocluit
Céré(]les
Arachide
Banane
Fruits
Condiments
Moyenne
c t
Racines
1
Ethnie
.
Cauro;.,.
43.352
24.862
30.344
51 .787
1 7. /,7 1
15. 1 14
33.323
-----
.
Baoulé
47
2 J 6
14.833
41 . 370
99.728
20.092
14.658
43.622
Dioula
293./,67
19. 1 1 1
34.376
56. 0/,4
15.929
11.087
83.598
Vol ta'i.q ue
L 155.4/,6
14.978
56. 285
141 .730
51.277
9.354
79.636
Source'
N.E.

397
Pour ce type de produits, ils n'établissent pas de
contrats avec des grossistes éventuels.
Ils préfèrent les
vendre au marché afin de récupérer un bénéfice quelcon0ue.Ui~
telle manière d'agir est un autre moyen de concurrencer les
vendeurs des autres ethnies, présents sur ces lieux.
En conclusion,
les activités commerciales qui ont
trait aux produits vivriers profitent en particulier aux allo-
gènes. Cette situation prouve que les Dioula représentent les
éléments les plus dyna~iques du pays Gouro.
Les revenus étudiés dans le contexte ethno-culturel
nous ont permis d'en connaître les principaux bénéficiaires.
Ces producteurs
(Gouro, Dioula,
Baoulé, Mossi)
devenus pour
la circonstance des coP@erçants occasionnels,
adoptent des
comportements différents selon leur ethnie.
Cette situation s'explique par l'inégalité des ap-
titudes à accomplir des transactions
inégalité qui provient
sans doute de leurs origines.
En effet, certains, comme les
Gouro et les Baoulé,' se singularisent par des vieilles tradi-
tions paysannes; cultivateurs par excellence,
ils sont par-
fois mal à l'aise dans leur rôle de commerçants.
D'autres,
tels que les Dioula se distinguent des précédents grâce â
leur sens inné du commerce.
On peut même ajouter que pour eux,
les activités agricoles apparaissent comme une profession rar-
ginale.
Enfin,
les VoltaIques
(Mossi,
également d'orignine
paysanne, ont su très tôt assimilé les mécanismes du négoce.
En résumé,
l'origine des protagonistes et leurs pré-
dispositions dans les transactions constituent des éléments
déterminants dans la répartition ethnique des revenus.
P~r
ailleurs,
ces différents producteurs exercent en fait deux pro-
fessions:
agriculteurs et à un degré moindre commerçants occa-
sionnels.
Mais,
n'existe-il pas une catégorie de personnes
pour qui le
négoce représente un véritable métier.
Quels avan-
tages en tirent-ils ?

398
III.
On entend par catégorie socio-professionnelle les
participants à la vente des produits vivriers sur les marchés.
Il peut s'agir de vendeurs ou de revendeurs suivant le circuit
de distribution qu'ils utilisent.
Dans l'étu~e précédente, nous avons donné
les
caractéristiques des uns et des autres.
Les premiers corres-
pondent à des producteurs qui deviennent des vendeurs occasion-
nels.
Ils se distinguent des autres par un circuit direct:
du producteur au consommateur ou au revendèur.
Quant aux seconds, cette activité représente pour eux
une réelle profession.
Ils utilisent un circuit indirect, en
achetant les denrées aux producteurs dans le b~t de les co~_er­
cialiser.
Ces réalités nous amènent à comprendre que les deux
types de commerçants suivent peut-être le méme objectif : ob-
tenir des bénéfices, mais ne vont pas adopter la mêEe attitude.
Pour les premiers, en l'occurrence les producteurs,
il s'agit
la plupart du temps d'un revenu d'appoint si on le compare aux
gains issus de cultures de rente,
tandis que,
pour les seconds,
les bénéfices acquis vont constituer les revenus essentiels.
On risque donc d'avoir des disparités au niveau des revenus.
Co~me dans l'étude précédente,
ici nous allons tenter
de démontrer que les prix et la quantité cowmercialisé~ cons-
tituent des facteurs importants dans la répartition des revenus
entre vend8~rs et revenèeurs4

399
A.
ROLE DU POIDS ~IDYEN DES PRODUITS DANS LA PHYSIONOMIE
D'UN MARCHE
ltaoleau n-
52)
Le poids moyen des produits commercialisés réflète la
physionomie d'un marché.
Celui-ci dépend de la
contribution
et du dynamisme des différents intervenants : vendeurs et
revendeurs.
1.
La part active des vendeurs
L'importance du poids moyen justifie souvent le
dépla-
cement des vendeurs en milieu urbain surtout.
Ces commerçants
occasionnels s'adressent la plupa~t du temps aux acheteurs
grossistes lorsqu'ils ont une quantité importante à commercia-
liser.
Ils évitent ainsi de s'attarder sur ces lieux.
En effet, en dehors des raisons administratives, mé-
dicales,
la plupart des paysans ne vont au marché situés dans
les centre urbains que s'ils ont une quantité appréciable de
marchandises à écouler.
Si nous les comparons aux revendeurs,
i l ressort fe
cette observation qu'ils commercialisent en moyenne surtout
des tubercules et racines
(109 Kg/vendeurs/jour.
Pour les cé-
réales,
ils vendent une quantité
appréciable de riz.
Les autres produits de base tels que la banane plan-
tain trop lourde à transporter font l'objet d'une vente sur
les lieux de production.
Ainsi, certains producteurs,
les Diou-
la et les Voltaïques notam~ent, vendent la moitié de leurs pro-
duits comme le maïs aux collecteurs ou,
co~~e nous avons pu le
constater,
ils approvisionnent eux-mêmes quelques centres ur-
bains tels que Abidjan, Daloa,
Bouaké,
Yamoussokro.
Parmi les
Céréales,
la part moyenne du maïs commercialisée
(133 Kg/ven-
deur/jour)
le confirme.

. -- ..'.- .. _-_..._.. --~~ ----~---- ~ "-~_._~-_. "-'--~--'-------"7"""-"-".'-'_._----
~
-
...
. __ ..
...
-~
-".~
-._~-_
i
TC'lhlcau n° 52
COMMERCIl.NTS.
POIDS
MOYEN
DES
PRuDUITS
(Marchés
urbains
et
ruraux) tkg/Vendeur/jour/1978-1979
,
'0
,
Groupe
Oléa-
de
Fruits
et
1
"
Céréales
Banane
0
Tubercules
Racines
Condiments
gineu
,
0-
Prod.
,g
c
lm
~.
~o
Manda
·n
"
Plan-
Ara-
AuJ:>er-
>Ln' . " Produit
Riz
Mais
Igname
Taro
Patate
::JO-'~
Manioc
\\vocat
Orange
Mangue
Cola
"Piment
·Tomate Gomho
r9c
tain
.(/11111
chide
cine
gine
!---
-
!
~loy~nn
:
pur
1
119
133
132
27/,
105
25
,
31
101
47
1.6
21
31
38
32
34
26
20
Produ il
:
,
;

1
"
foycnn
1
"

par
i '0
.
c
Y;roupe
126
132
109
101
37
28

;>
de
1
lrodui
33
1
:
1
1
oycnn
1
p.Jr
60
306
205
230
21
56
21
.77
22
67
44
17
218
Il
. 43
43
27
1
'rodui
,
1
1
"
1
i
1
""•'0
1
c
oyenn,
i

,
31
par
183
205
R2
77
74
1

i
'" ~roupe
1
"
de
1
.
53
lrodu il

Soucce
= l'l.F'.
1978-1979
_ _ M
_ _ . _
"
, _
"":.,:~.~
_.~-
~"''''"'lt,,--.'.~._.o

-~ - .
."1., ...-
- - . . -::.;:,..--...:.~.~~"'.r::;. ..
';' ..
" ' -
• • ._-'

.
'.'~
:~~ .~~.
-~"::'.'.,
""'~
~""'t.
:~.
~
~' ,---:.:.;~f.;., .:~-'~;~.:~
'.,..1-;
-.' -
, .
",,'fI
. . . . . . <,
:::--:
'.
.....
.
.•- ..,. '., ., ...
.•.
....'~~~,:~"' -.'- " .,.....'~':..l. -~/I.
.... ~_~""",_~"4'" ..,, 'lr~ _.•.'\\ ..... r...f_J_"':t:.J.,.,~ '#~-:"""7'\\~.L.~~~.... ~,>,H".-~~t:!:..j"_'d'.il'~~""''!'~';'~'''{''''~·~''-''''':crn,,;:c·~~~;:'v.,.....':.t,.~
,1~l:

401
On constate également la méme attitude pour la vente
de l'arachide,
produit d'accompagnement.
En revanche,
les re-
vendeurs pour les raisons déjà évoquées ont le monopole des au-
tres produits périssables.
Les denrées agricoles alimentaires,
entre autres les condiments, étant périssables,
par mesure de
prudence,
les revendeurs apportent des quantités relativement
modestes,
en moyenne 31 Kg/vendeur/jour.
Ce poids moyen qui
est à peu près égal à celui des vendeurs
(28 Kg/vendeur/jour)
leur permet de l'écouler plus rapidement.
De cette manière,
ils
n'auront pas à les brader comme leurs homologues vendeurs.
Finalement, cette légère avance est liée à l'organisa-
tion des revendeurs face à la distribution.
Parmi eux, certains
possèdent ou louent des véhicules pour collecter les produits.
Comme nous l'avons déjà mentionné,
les producteurs plutôt que de
laisser pourrir la marchandise,
les cèdent à vil prix.
Parfois,
les collecteurs participent à la récolte.
Cette aide réduit les
travaux du producteur, mais restreint également le bénéfice
qu'il peut avoir.
Une pareille situation explique l'importance
de certains produits commercialisés par les revendeurs.
Il résulte de cette
observation que,
la hiérarchie des
produits vendus(céréales, banane p1antain,
tubercules et racines)
reste conforme à la tendance actuelle, et privilégie les
revendeurs.
Cependant les vendeurs demeurent les principaux four-
nisseurs de riz.
Mais,
sauront-ils valoriser leurs marchandises?
Sur ce plan,
les prix pratiqués pourro~t nous aider à répondre
à la question.
B.
LE ROLE PRIMORDIAL DES PRIX
(tableau n°
53)
Dans le domaine du marché,
l'utilisation des prix ap-
paraIt plus nette.
Ici, les marchandages peuvent étre moins
longs,à cause de la concurrence. Elles peuvent jouer
en faveur
des commerçants, dans la mesure où au contact des autres,
ils
demeurent mieux informés. Si on compare les prix moyens des eth-
nies opérant à divers endroits
(plantations, marchés)
et ceux
des commerçants du marché,
nous remarquons ainsi, que les prix

400
Au total,
les quanti tés des
marchandises qui ne sont
pas très importantes pour nécessl ter une collecte sur place, ou
à un degré moindre,
un déplacement dans les autres villes sont
vendues en détail au marché. Il i.np::lrte de distinguer le riz dont la
cor~ercialisation est plutôt interne compte tenu des besoins des
Gouro, gros consommateurs, mais modestes producteurs
(tableau
1'.°47 et n 0 4G
).
Les denrées d'accompagnement,
telle que l'ara-
chides,
(175 Kg/vendeur /jour)
appartiennent à cette catégorie.
Quant aux fruits et condiments,
lEurs poids respectif
est légèrement inférieur à celui des revendeurs
(tableau n° 52 ).
La différence est due surtout à l'important volume de cola
(128
Kg/vendeur/jour). A ce propos les collecteurs qui représentent
les intermédiaires-revendeurs se déplacent eux-mêmes sur le lieu
de production.
De ce fait,
la part vendue par les producteurs-
commerçants au marché reste moindre.
Il s'agit souvent des noix
de qualité médiocre,
délaissées par les collecteurs.
2.
Les revendeurs
Contrairement aux autres,
la clientèle des revendeurs
,
est surtout composée de consommateurs.
Souvent,
la chèreté de
leurs produits n'attire par les acheteurs-grossistes.
Par ail-
leurs,
ils se caractérisent davantage par une vente au détail
(tableau 1'.°52
).
Ils n'ont pas le privilège de posséder, comme
certains vendeurs notamment les grossistes,
une clientèleimpor-
tante.
_Un tel cornp6rte~ent provient certaine:nent dû prix élevé
de- l"llrs denrées
D'après le tableau,
ils les devancent par une quantité
importante de céréales et de banane plantain.
Produits qui se-
lon les exigences des conso~~ateurs sont les plus sollicités.
Toutefois,
corr~e nous ltavons déjà dit,
la quantité Qoyenne de
riz est modeste~
Cette denrée surtout se conserve mieux dans
les greniers.
Dès lors, elle fait l'objet d'une vente régulière
de la part des vendeurs.
Une telle constatation explique que
les vendeurs prennent progressivement conscience de l'intérét
de cette céréale.

402
sont certes plus élevés dans le second cas,
mais à l'exception
',' J,-:- -',
du prix du riz,
ils restent homogènes dans l'ensemble(tableau:S3)
Toutefois, au sein des deux protagonistes
(vendeurs et
revendeurs)
du marché,
nous avons relevé des disparités.
1.
La valeur des produits commercialisés par les
vendeurs
D'après le tableau· rlS3 chez les vendeurs,
les marchan-
disp.s coûtent en moyenne moins chères
(40 F CFA/ vendeur/jour.
Ce prix est lié à de nombreux facteurs.
D'une part,
la forme de transaction qui est directe
n'amène pas ce type de commerçant à avoir un bénéfice sur le
prix réel d'achat.
D'autre part, éloignés de leurs lieux de ré-
sidence
(excepté s'ils habitent dans le village abritant le mar-
ché) , pour la plupart des vendeurs,
le souci majeur consiste à
écouler la totalité de leur produit.
Comme nous l'avons déjà
souligné cela leur évite de ramener les mêmes denrées au village,
au risque de les voi~ s'abîmer.
Il n'est donc pas étonnant de
voir des femnes baisser le prix de leurs marchandises vers la
fin de la matinêe.
Par exemple,
nous avons observé sur le mar-
ché de Bonon qu'un régime de banane vendu à 300 F
CFA le matin,
ne coûte plus que 200 F CFA ou parfois lS0 F CFA vers midi.
Cette insistance à se débarasser des denrées provient
également de leur emploi du temps, mais aussi des dépenses
qu'elles doivent effectuer à partir de gains obtenus;
la plu-
part des vendeuses viennent vendre leurs produits, mais profi-
tent,
si elles sont dans un centre urbain,
ou mème ailleurs,
pour effectuer d'autre achats nécessaires
(huile,
sel,
savon)
Enfin,
assaillies de toute part, par les acheteuses-grossistes
elles cèdent facilement leurs marchandises surtout pendant la
période d'abondance, quand l'offre est supérieure à la demande.

403
Ce type d'échange rapide touche surtout les condi-
ments et la banane plantain, denrées plus périssables.
Pour
les céréales en général, ce sont les collecteurs Dioula qui
abordent les vendeurs.
A l'aide de balance, servant égale-
ment pour l'achat du cacao et du café,
ils pèsent les pro-
duits.
Mais le plus souvent, les vendeurs se laissent "ber-
.ner" car les collecteurs vont trouver toujours un léger dé-
faut aux produits
(grains moins bien forDés,
existence de
nombreux cailloux).
Ce cas est fréquent,
sauf s'ils se trou-
vent en face de Dioula comme eux.
Or, i l résulte de l'étude
précédente que les Dioula fournissent la majeure partie de
leurs produits à des grossistes installés ailleurs.
Il faut
donc déduire que les vendeurs des céréales et des autres pro-
duits opèrant sur les marchés sont surtout com~osés de Gouro
et Baoulé peu enclins au négoce, et plus faciles à duper.
Les vendeurs se voient contraints de pratiquer des
prix bas.
Les revendeurs, subissent-ils les mêmes conditions?
2.
Le phénomène des prix au niveau des revendeurs
Les prix moyens proposés par les revendeurs sont su-
périeu!S:à celui des vendeurs
(63 F CFA/Kg contre 40 F CFA/Kg).
Dans cette étude,
la question est de savoir pourquoi on obser-
ve un tel écart sur les mêmes lieux de vente, et pour des p~o­
duits semblables.
De nombre~x
facteurs expliquent ces dispa-
rités.
En tant qu'intermédiaires,
les revendeurs recher-
chent, d'abord un bénéfice plus important ce qui les conduit
à vendre plus cher.
Ensuite,
les revendeurs sont des profes-
sionnels et cont~airement aux vendeurs, qui conservent une
partie des produits pour leur consommation,
ils doivent,
avec les gains obtenus, acheter la totalité de leur nourriture

404
(céréales, bananes plantain, tubercules et racines, viande,
poisson).
Le plus souvent installés sur les marchés des
centres urbains, ils sont mieux informés que les producteurs-
vendeurs sur la valeur des marchandises.
Par ailleurs, la majorité des revendeurs vendent
au détail ce qui le plus souvent est un avantage
(tableau
nO
52 ).
Certains préfèrent transporter une quantité moin-
dre de produits au risque de ne pas pouvoir les écouler, sans
les brader à la fin de la matinée.
Ce mode d'échange leur
para1t plus rentable.
Enfin,
la raison fondamentale est la
suivante ; parmi les revendeurs il y a un nombre important
de Dioula dont le sens inné du commerce n'est plus à démon-
trer.
Tous ces arguments jouant en faveur des revendeurs
favorisent donc la pratique des prix élevés.
La valeur de
la totalité de leurs denrées demeure supérieure à celle des
vendeurs.
Le prix le plus remarquable reste
le prix du riz
plus cher que celui des vendeurs.
En dehors de ce produit,
,
pour tout le reste,
l'écart est moindre.
Malgré un léger avantage selon les catégories socio-
professionnelles, et à l'inverse de l'étude sur les revenus
par ethnie ici
(tableau nO 53 ), l'écart observé entre les prix
est moins accentué.
Par exemple, pour les céréales,
la diffé-
rence est entre les prix pratiqués par les Dioula et Voltaï-
ques.
En revanche, dans ce contexte, i l est réduit à 34 F
CFA/Kg.
A travers les deux analyses
(prix et quantité)
i l
semble que les groupes de vendeurs et revendeurs se singula-
risent
l'un par une forte quantité moyenne respective de
produits cOITillercialiséeset un prix moyen excessif 63 F CFA/
Kg contre 40 F CFA/Kg;
l'autre par des quantités et des prix

405
Les revenus étant fonction de
moyens en général modestes.
ces deux critères, cette situation nous permet d'entrevoir
la catégorie des commerçants la plus avantagée.
L'analyse
suivante nous le confirmera.
,.
l'
c.
LES
'lliVENUS
(tableau n054)
Nous nous aiderons des tableaux nO'52
53
et
54
pour étayer nos propos.
Le contexte de l'étude change dans
la mesure où il s'agit d'une enquête sur les marchés.
Enquête
qui touche deux protagonistes : vendeur
(producteur)
et reven-
. deur.
(interrrédiaire)·
Deux paramètres nous amènent à changer
l'expression revenu brut
le lieu défini pour les transactions
en l' occurren ce le marché et le t'Ire d'intervenants contribuëint
à modifier le terme.
Le lieu signifiant qu'il peut y avoir un
déplacement de la population dans Geux cas différents.
1.
Au niveau ùes vendeurs
Tout d'abord, dans le contexte du
marché rural les
intervenants résidents n'empruntent aucun moyen de transpo~t
autre que le portage sur tête.
Ils louent rarement les services
d'une tierce personne,
le transport des marchandises s'effec-
tuant dans le cadre de l'exploitation familiale.
En dehors des résidents et compte tenu de la distance,
les autres vendeurs des villages environnants peuvent effectuer
le trajet à pied à bicylette, ou dans une moindre mesure emprunter
un véhicule.
Mais d'après nos enquêtes,
au fur et à mesure que
la distance entre le village et le lieu de transaction augmente
le nombre de participants diminue.
Dès lors,
si l'on tient
compte uniquement des vendeurs opérant sur les marchés ruraux.


chiffre d'affairelmoyen,
se rapproche plus du revenu brut.
Mais si l'on considère le marché urbain où une fraction d'entre
eux seulement opèrent
(tableau n~4.39 le prix du transport in-
tervient.
Par conséquent,
il s'agit plutôt d'un chiffre d'affai-
r~ qui apparaît plus net dans le second cas.
Par ailleurs,
les chiffres obtenus représentent le
travail d'une journée moyenne.
Comme nous l'avons déjà souligné
(cf. Méthodologie)
deux passages
rendent le sondage plus crédi-
ble. Ces chiffres correspondent au travail d'une
journée
Pour avoir le chiffre d'affaire moyen annuel,
d'une part il
s'avère nécessaire de multiplier soit, par le nombre moyen de
jours de marché dans le mois,
soit 4 jours.
D'autre part ces
chiffres couvrent une période correspondant au 1/3 de l'année.
Par exemple,
le chiffre d'affaires moyen d'un reven-
deur de céréales oscillera autour de 97 008 F CFA/vendeur/an
tandis que pour le vendeur,
il sera d'environ 76 164 F CFA an.
2.
Les revendeurs
Comme nous avons pu le constater (tableau n034
(Deuxième partie, Chapitre II,
Titre III)
ils sont surtout pré-
sents sur les marchés urbains et résident le plus souvent dans
la même ville.
Mais la pl~part d'entre eux se déplacent sur
les lieux de production ou vont sur les marchés ruraux pour ef-
fectuer leurs achats.
Il faut donc ajouter aux prix d'achat
des marchandises les frais occasionnés par les déplacements.
Nous pouvons connaître le prix des transports
(tableau nO 40 )
mais,
il ne nous a pas été toujours possible d'obtenir le prix
d'achat des marchandises.
Par conséquent,
un calcul des revenus
nets n'a pu être envisagé. Pour toutes ces raisons,
il est
préférable d'utiliser dans ce contexte,
le terme de chiffre
d'affaires.
Cependant ~uel~ues exemples individuels vont nous
permettre d'avoir une idée du prix
de revient de quelques
produits.

407
Ces précisions ayant été données, nous remarquons une
fois de plus que le groupe des revendeurs se distinquent du
groupe
des vendeurs.
La commercialisation des produits vi-
vriers leur procure dans l'ensemble un meilleur chiffre d'af-
faires 5 521 F CFA/vendeur/journée, contre 3 707 F CFA/vendeur
journée.
A travers ces deux études relatives aux problèmes
de revenus,
l'attitude des intervenants en tant qu'ethnie ou
dans
le cadre socio-professionnel, demeurent un facteur essen-
tiel.
Mais,
l'élément fondamental qui ressort de cette étude
et de la précédente reste l'anarchie des prix.
Aucun contrôle
ne permettant de les rendre plus homogènes, on assiste à une
politique désordonnée des prix.
Ainsi,
la valeur d'une marchan-
dise change selon les ethnies ou la catégorie socio-profession-
nelle.
Une telle situation avantage les intervenants les plus
enclins au commerce: Dioula, Voltaïques selon la répartition
des ethnies, ou revendeurs sur le plan des catégories socio-
professionnelles au détriment des autres.
De ce fait,
le dés~nli­
bre s'instaure au niveau des transactions.
Certes, on n'empêche pas les commerçants d'employer
des moyens particuliers pour écouler leur produits, mais la
pratique de prix homologués pourrait déboucher sur l'acquisition
de revenus plus équitables.
Dès lors,
il s'avère nécessaire de
remédier à une telle situation afin de permettre à l'ensemble
des intervenants d'obtenir
des revenus substantiels qu'ils
pourront utiliser selon leurs besoins.

1----'-
---_._--_.
-',
~'---"
-- _.~.". --_.--. -_._.. _---~-----_ .. ----\\
1
\\
··.~:Xf:,','·~;;I':·
'l'ABLBAU

53
CONME'RCAN'l'S
PRIX MUYEN
D~S
PRODUITS
(MARCHES URPATNS
BT RURAUX)
F.CFA!VENDEUR!JOUR
'" Groupe
~
01éa-
10yen
0
de
,n
Céréales
Banane
Tubercules et Racines
Fruits
Condiments
0-
Prad.
gincuy.
ne
:0
c
g
"'
" n
'0
~
Pro-
Plan-
flru-
Mand.1
!Ill b e r-
~..,
Riz
Nnis
Igname
Taro
Pa ta te ~anioc
Avocat
Orange
Mangue
Cola
Piment
TolDnte
Gombo
..().~
"~
duits
tain
c:llide
rine
ginc
00
, n
: (fl D-
m
-
Moycn-
1
nL' F~J r
6,
J/,
1~
15
20
30
36
65
37
37
31
52
64
28
)l,
60
53
1
l'rod.
i
,

1
~
0
i
~1oyen-
•'0 ne par
j "
48
19
25
65
44
44

groupl'
;co-
de Pl'!)
40
1
,
du ies
44
1
1
Moyen-
ne par
1
Pro-
96
33
21
28
18
71
65
137
90
27
14
25
15
65
, 36
50
79
!
dllll
,: •
1
~
,
"
Moyen-
;

ne pal
~
1
1
" groupL
66
2 J
46
137
34
58

, de prt
j • du i Cs
63
'"
1
1
1
46
]
- L
,
,
IDeM
N.E.

.....,-_.-
. _ - - - - - _ . ~ . - . _ " -
--~_.'
Tableau nO
54
·CITIFPRE
D'nFf'AIR~S MOYEN
DES ·CO!'MERCA!r~~ (MAPClrES
~IREJINS ET RURAUX)
~Fn/VENDEUR/JOUR/1878-1979
,
,
Oléa-
Moyen
~ ~rolJf~
Tubercules et Racines
Fruits
Condiments
8.. Uu~ ~
Céréales
Ilanane
ne
:0
,inellx
!
§
G
~.
ru
n
l'1an-
Aru-
~lilnda-
AIJher-
\\ 'i
~
l'ro-
.0...]
Riz
~1:l ï s
19l1<.llne
Taro
patate Manioc
Avocat Orange
Mangue
Col a
Piment
,
:>J'<;
gine ,
tüin
chide
rine
, :J'o
. no
du i ts
i li> 0..
Hoym
-
8 062
4 632
2 /.58
4 176
581
728
1 137
6 672
J 774
1 676
654
J 624
2 440
873
1 162
1 580
1 060
j
11<':
par
,
!Jf"oduil
~
i
,
~
~
Moyen-
1
1

1
'"G
6 347
2 458
1 654
6672
1 634
1 169
3707

Ile p~\\r
1
:0-
!
grol1p~
1
Je pro
,
1 MJ2
:
du ilS
i
,
i,
~foyen-
1
nc par
J
5 988 10 180
4 264
6 566
375
4 000
1 375 10 578
1 968
1 830
595
430
3 342
702
1 503
2 160
1 909
i
i
]11"0-
1
dll i t
~
1
~
1
"• r-loyen-
!
'"
1 634
1 569
5521
! G ne !Jarl
8 OH4
/, 264
3 079
10 578

,• grollp'~
..
1
i
de pro
,
1 602
dllit~
,
IDEM

408
CHAPITRE II
CIRCULATION DES FLUX MONETAIRES ET
LEUR POLARISATION SPATIALE
Nous allons analyser ici les comportements qui carac-
térisent les populations du pays Gouro,
réparties dans les dif-
férentes sous-préfectures
(Bouaflé, Sinfra,
Zuénoula~ohitafla).
Les études précédentes ont montré que les cultures
vivrières comportent de nombreux avantages.
Elles permettent
aux diverses ethnies de se nourrir selon leurs besoins et leurs
coutumes alimentaires.
Depuis quelques années,
la commerciali-
sation intense d'une partie de ces produits favorise l'acquisi-
tion de biens monétaires.
Auparavant,
seules les cultures de
rente
(café,
cacao)
procuraient des
r~n~s importants; c'é-
taient alors les uniques ressources monétaires dont une partie
ou la totalité était dépensée . . Nous avons montré précédemment
quelle est la part effective des
revenu.s· issus des cult'lres
vivrières et la place qu'ils occupent dans la formation de la
totalité des
ressources mcnétaires en pays Gouro.
La vente de ces produits va contribuer à augmenter le
,
capital des paysans
(RT ~ RCR
+ RCV)
l
Dorénavant,
ils dis-
poseront d'un peu plus d'argent.
Mais à quoi destinent-ils
particulièrement les nouveaux gains ?
L'objet de ce chapitre n'est pas de procéder à une
étude globale des comportements,
face aux deux types de "revenus·
(RCR,
RCV) , mais de montrer l'utilisation des gains issus des
denrées agricoles comestibles.
Logiquement,
les paysans penseront d'abord aux dépen-
ses à effectuer et,
s ' i l y a un excédent,
ils pourront alors le
thésauriser.
Mais un tel raisonnement est-il conforme à la réalité:
R
Revenu
brut
T
=
total
CR = culture de rente
CV
cultures
vivrières

409
!.
LA NATURE DES DEPENSES
En général,
l'importance des dépenses croît avec le
montant des
revenus..
Ceux-ci créent des besoins nouveaux qui
traduisent souvent un signe extérieur de richesse et qui réflè-
tent une certaine puissance.
S'il existe des dépenses indispensables telles que
nourriture,
frais de scolarité des enfants ou habillement des
femmes surtout, d'autres en revanche, nous paraissent inutiles
(dot,
funérailles qrandioses, achat d'alcool)
et provoquent
souvent un déséquilibre dans le budget familia~.l.
.
C'est ce que confirme P. OTTINO , quand il écrit
"L~ calcul
du
paysan
est marginal,
la
valeur
de
la
mon-
naie de
son point
de
vue
se
mesure au
nombre
d'unités
dont
i l
dispose
et
est
fonction
de
l'intensité
de
ses
besoins et
de
ses
désirs," beaucoup plus que" la
valeur
objective des
biens.
I l
se
produit
un
décalage
entre
l'horizon
économique
du
sujet
qui
se
trouve
disposer

d'une
quantité
inhabituelle
de
moyens de
paiement,
et
ses
anticipations.
Au
delà
des
biens
de
consommation,
d'habillement,
ou
de
petits
équipements
immédiatement
nécessaires,
les
choix
risquent
de
se
porter vers
les
biens et
les
services
qui
offrent
ou
procurent
des
sa-
tisfactions
immédiates.
En
l'absence
de
bi ens
de -?ubs-
titutiotl'
les
disponibili tés
peuvent
passer
da.ns
des
dépenses
de
caractère
traditionnel
(dot,
funérailles
ou,
dans
les
meilleurs
cas,
l ' e f f e t
de
revenu
provoque
un
sur-placement
constitué,
soit
par
des
boeufs,
soit
par
du
petit
matériel
d'équipement
ayant
à
l'intérieur
2
de
la communauté tra.ditionnelle
valeur
de mO:1naie.
Pendant
la
période
de
soudure,
les
paysans
sont
souvent
démunis
d'argent.
2
OTTHW(P.),
1963.
Les
Economies
paysannes
malgaches
du
BAS-MANGOKY,
Paris,
p.
182.

410
A travers ces réflexions se dessinent deux types de
comportement sur l'utilisation finale des ressources.
Dans la
première partie qui traite des nécessités, nous"insisterons sur
les besoins réels du paysan.
Dans la deuxième partie consacrée
aux dépenses superflues (inutiles)
l'accent sera mis sur les
inconvénients
(dangers de tels gaspillages) .
Nous allons étayer nos propos à l'aide du tableau
nO 56
Celui-ci doit être considéré avec prudence, car il n'est
pas toujours facile de dissocier les dépenses issus des cultures
de rente de celles provenant des cultures vivrières.
C'est par
exemple le cas de la paye des manoeuvres.
A.
LES DEPENSES INDISPENSABLES
(tableau
56).
D'après ce tableau ~ la plupart des paysans dépensent
davantage pour la nourriture et les frais de scolarité : 65 %
d'entre eux participent à ces frais.
Parmi les sous-préfectures du Département de Bouaflé,
trois seulement dépensent surtout pour la nourriture (Gohitafla
36 % Sinfra 36 % Zuénoula 43 %)
la sous-préfecture de Bouaflé
se détache des autres.
Dans ce secteur,
la me.jorité des paysans consacrent -;--
leurs avoirs aux frais de scolarité.
Cette particularité ?ro-
vient sans doute d'un taux de scolarisation élevé par rapport
aux autres sous-préfectures.
Bouaflé représentant la sous-pré-
fecture centrale, bénéficie d'une infrastructure scolaire plus
développée.
(NouS
n'avons
pas
pu
évaluer
chaque
dépense,
ce
qu~ aurait
alourdi
not~e questionnaire.
Nous
nous
sommes
contentée de
connaître
la
nature
des
dépenses).
1

411
De nombreux villages comme Zaguieta,
Banon,
Pakouabo
possèdent une école.
Dans la forêt des Ta s,
tous les villages
installés par l'AVB ont également chacun une école.
Mais,
si Bouaflé se détache des autres,
la différence
entre le pourcentage des paysans qui investissent surtout dans
la nourriture
(28 %)
et ceux qui investissent dans les frais de
scolarité
(30 %) est moindre
(3 %).
C'est aussi le cas à Sinfra
ou le rapport tout en étant l'inverse du précédent
(nourriture
(36 %,
frais de scolarité 32 %)
fait ressortir un faible
écart
(4 %).
En revanche,
à Gohitafla ou Zuénoula,
l'écart de-
meure remarquable
(22 % ;
24 %).
L'attitude et le choix des paysans à propos de la prio-
rité accordée quant à l'utilisation des
revenus
issus des cul-
tures vivrières n'est pas délibérée.
En matière de récolte com-
me pour les autres travaux agricoles,
ils doivent subir les con-
traintes du temps.
Etant incapables de hâter la matura~ion des
plantes,
ils attendent impuissants,
le moment propice pour effec-
tuer les récoltes.
Mais diverses contraintes sociales telle que
la rentrée scolaire et son cortège de dépenses les amènent à in-
,
vestir à un moment bien précis de l'année.
Cet évenement a lieu en général à la fin du mois de
septembre.
A cette époque,
la traite des produits d'exporta-
tion
:
cacao,
café,
sources d'appréciables revenus import6.nts
n'a pas encore débuté officiellement, malgré quelques récoltes
précoces.
Aussi,
les paysans, dans l'impossibilité de jouir
de ces gains à cette période,
recherchent un palliatif.
Or,
cette période coincide avec la récolte de la plu-
part des cultures vivrières.
Quelques unes comme les céréales,
l'igname
prGcoce recclt6cs cn Juillet,
Août font déjà l'objet
d'une commercialisation.
Grâce à ces gains,
si l'on regarde la
deuxième partie du tableau
28 % des paysans vont inves-
tir naturellement dans les fournitures et tout ce quia trait

412
à
la scolarité de leurs enfants.
L'acquisition de ces
revenus
à pareille époque s'avère donc bénéfique.
Elle constitue un
grand soulagement pour les paysans et leur permèt de faire face
aux dépenses impératives.
A défaut,
i l sont obligés d'avoir
recours aux usuriers.
En conséquence,
les avantages que procurent une pro-
duction et une commercialisation importante de denrées a~ricGles
comestibles devraient les inciter à prendre plus conscience du
développement des cultures vivrières.
Nous constatons ainsi que les revenus peuvent amélio-
rer la conso~~ation, permettre de la régulariser au cours de
l'année et de diminuer l'acuité des soudures.
Les moyens mis
à la disposition des élèves futurs cadres du pays en général
et de la région en particulier .apparaissent comme des investis-
sements à long terme certes, mais qui sont bénéfiques.
Ce type
de dépenses utiles restent déterminant dans le budget familial.
Les disparités constatées au niveau des revenus se
répercutent au niveau de l'infrastructure scolaire: dans de
,
nombreux endroits, les paysans participent à la constructioû
des écoles.
C'est la seule explication plausible pour compren-
dre les différences existant entre la partie méridionale et la
partie septentrionale dans le domaine de la scolarisation.
En dehors de ces divergences,
les quatre sous-préfec-
tures possèdent des points communs quant à l'origine des dépen-
ses pour la nourriture.
La principale occupation des paysaûs
réside dans l'agriculture,
(culture de plantation, cultures vi-
vrières).
Ils associent rarement des activités para-agricoles
comme la chasse ou la pêche qu'ils pratiquent occasionnellement.
La plupart chasse, quelques uns seulement vivant dans les vil-
lages situés le long du Bandama ou du lac de Kossou s'adonnent
à
la pêche.
Nous avons rencontré des pêcheurs professionnels
à
Begbesou (sous-préfecture de Bouaflé).

413
Mais en général,
le manque d'un apport régulier de
poisson pêché ou de gibier les amène à en acheter sur le mar-
ché.
Ces denrées se présentent surtout sous forme de poisson
séché ou de viande fumée.
Les femmes ramènent de leurs courses
d'autres ingrédients co~me l'huile, le sel.
Certaines se pro-
curent également des condiments
(piment, tomate).
Il faut no-
ter aussi l'achat d'accessoires indispensables mais non comes-
tibles comme le savon,
les allumettes.
De multiples occasions obligent donc les paysans à
vendre une partie de leurs récoltes pour faire face à ce type
de dépenses.
Mais, pourquoi l'argent des cultures vivrières
et non celui des cultures de rente plus substantielles est utilis:
dans ces circonstances?
Une seule réponse peut être envisagée.
La vente des produits vivriers étant étalée en grande partie sur
toute l'année,
les gains sont disponibles de manière permanente.
En revanche,
la vente du café et, du cacao se déroulant à un
moment précis de l'année,
(octobre janvier),
les gains obtenus
risquent d'être dilapidés rapidement.
Mais nous examinerons
ce problème plus loin.
Par aille~rs, d'autres frais non moins importants se
caractérisent par un faible pourcentage d'"investisseurs",
Il
s'agit de la paye des manoeuvres
(9 %), de l'habillement
(8 %)
et de la construction des maisons
(6 %).
Au total
(23 %)
seu-
lement des paysans dépensent dans ces domaines.
Ces frais ne sont pas impératifs, et pour des raisons
de commodité,
i l peuvent être retardés.
Cependant pour ce type
de dépenses,
les paysans ont en général recours aux gains pro-
venant de la
vente
des produits agricoles d'exportation.
L'emploi de contractuels pour la récolte d'une impor-
tante quantité d'igname ou de riz nécessite des dépenses sup-
plémentaires à la fin des travaux.
A cette période,
seule la
vente de quelques produits vivriers permet aux paysans de tenir,,

leurs engagements.
Mais dans ce cas précis ces manoeuvres oc-
casionnels qui,
habituellement sont employés à nouveau pour la
récolte des cultures de rente, patientent jusqu'au moment de la
traite
1
Cette brève analyse nous amène à constater que, malgré
leur caractère utilitaire, ces autres dépenses peuvent être dif-
férées, car le plus souvent,
les frais engagés notamment pour la
construction d' une maison dépassent les
. re'n:r~us
réels issus
des ventes des produits vivriers.
Souvent cet argent sert uni-
quement à l'achat de matériaux pour la confection de briques.
En résumé,
87 % des paysans font des frais utils et
indispensables surtout.
Une fois leurs besoins saturés, ils
se complaisent à dilapider les excédents.
B.
LES DEPENSES InUTILES,· INFLUENCE DE LA
TRADITION OU DES FACTEURS EXTERIEURS
Elles sont liées à deux facteurs;
l'impact de l'envi-
ronnement extérieur 'sur le paysan d'une part, et la dépendance
vis à vis des institutions traditionnelles d'autre part.
1. Facteurs exocènes
Le contact avec l'extérieur,
la circulation des nou-
velles idées et les déplacements en ville conduisent les pay-
sans à imiter la manière de vivre des citadins.
En effet comme
l'écrit. P. OTTINO
"Ainsi,
l ' e f f e t
d'imitation
dont
l'apparition
est
pro-
voquée
par la
mise
en
contact
avec des
biens
jusqu'-
Période
pendant
laquelle
le
café
et
le
cacao
sont
commercia-
lisés.

415
alors
inconnus,
i n c i t e
des
sujets
économiques
à
re-
chercher des
biens
nouveau estimés
supérieurs
et
à
modifier
leurs
modes
de
consommation ~e manière à.
les
rapprocher
des
normes
jugées
subjectivement
plus
satisfaisantes. "
Il ajoute
"L'acquisition
de
quelques biens occidentaux
"accli-
matés",
ct
d'objets
de
prestige
entrainent
une
cer-
taine
considération
des
autres
pour
leur
possesseur
( b i c y c l e t t e ,
machine
à
coudre,
l i t
métallique)
ne
j
1"
savent
plus
de
quelle
mi:Jnière
utiliser
leurs excédents".
Des commerçants citadins, conscients de ces caracté-
ristiques typiquement paysannes, exploitent souvent cette men-
talité, comme le témoignent certaines attractions qui ont lieu
le jour du marché situé dans les villes surtout.
Des marchands
ambulants vendeurs de pacotilles, essaient d'attirer leur clien-
tèle à l'aide d'appareils sonores.
Ils réussissent à vendre
ainsi des objets qui sont apparemment en bon état, mais qui,
,
à la grande surprise du paysan,
s'arrêtent de fonctionner quel-
ques jO'Jrs plus tard,
(poste radiol.
Les paysans se laissent
ainsi "berner" par ces marchands malhonnêtes.
2.
Facteurs endoa0nes
A partir d'un certain stade,
l'exploitant semble ne
plus savoir en fin d'année agricole comment utiliser son argent.
Dans le cadre de la Société traditionnelle,
il va créer des oc-
casions de réjouissances.
La période d'abondance coincide avec
des manifestations de différents types,
à
savoir
: mariage,
fu-
nérailles grandioses.
En général,
ces festivités nécessitent
de fortes somme.s
(100 .000 F à
400 .000 F CFA).
Elles se dérou-
lent après la "traite" paffois les paysans commencent à faire
les préparatifs de la cérémonie bien avant le début de cette
période.
op.
ci t.
30 1-302.

COHPORTEHENT
DES
PAYSANS
FACE
AUX
DEPENSES
(EN
%)
Sous-
Autres
Nourri-
Scolarité
Funéraillesl
Paye des
Habits
Haison
Total
Préfecture
Dépenses
ture
des Enfants
et Hariage
Nanoeuvres
1
n
1 1
28
9
30
13
-
9
100
-- ------- ------- ----- ---------- ------ ---------- ---------- ----
Bouaflé
%
1 1
28
9
30
\\ 3
-
9
1
100
n
3
8
-
3
-
-
8
22
Gohita-
-- ------- -------1------- ---------- ------ ---------- ----------""-----
fla
%
14
36
-
14
-
-
36
100
n
12
48
16
43
7
2
5
133
--
__________ L ____
1-------- ------- ""----- ---------- ------ ----------
Sinfra
%
9
36
\\ 2
32
5
2
4
\\00
n
8
34
3
,
16
1
1
5
9
76
-- ------- ------- ----- ---------- ---------------- ----------
Zuénou-
""----
la
%
1 1
45
4
2 \\
\\
6
1 2
100
l
n
34
1 18
28
92
21
7
31
331
1
-- ------- ------- ----- ---------- ----- ....---------- ---- ---- -- ----
Total
%
la
J7
8
28
6
2
9
100
Remarques
:
Source:.,
N
" •
-
n
nombre
de
paysans
-
%
pourcentage de
paysans

416
De telles manifestations constituent de véritables
fléaux qu'il importe de faire disparaître progressivement dans
l'intérêt même du paysan.
On peut procéder à leur réduction
en les sensibilisant par le biais des mass-média et grâce à
l'animation rurale.
Par ailleurs, les excédents monétaires qui servent à
l'achat de vin de palme ou de rônier, en alcool d'exportation
(vin rouge, bière)
peuvent être considérables.
Sur ce plan,
il s'agit aussi d'un fléau non moins redoutable qui, non seu-
lement contribue à appauvrir le paysan, mais ruine sa santé.
Nous n'avons pas pu mener une enquête minutieuse à ce sujet.
Néanmoins nos seules observations dans les villages pouvaient
être considérées comme positives.
Cette étude sur les dépenses fait ressortir l'intérêt
que les paysans leur accordent.
Nous constatons que, bien
qu'ils privilégient les frais indispensables,
ils restent encore
tributaires de besoins futiles pour lesquels ils peuv~nt dilapi-
der tous leurs biens.
Ces valeurs monétaires auraient pu être
économisées de différentes façons.

417
II.
LE FAIBLE IMPACT DE L'EPARGNE
nL'Afrique
a
le
sens
inn~ de
l'épargne;
elle
pratique
cette
vertu
dont
témoignent
les
greniers
à
mil
i
le
soin
des
semailles,
le
séchage
du
poisson.
Elle
é-
.pargne
pour
la
morte
saison
et
pour
les mauvais jours.
Elle stocke des
biens de consommation;
elle sait
à la
fois
prévoir
et
se
priver.
En
économie
monétaire
on
ne
prend
pas
en considération
l'épargne
en
nature
parce
que
les
comptes
nationaux ne
font
pas
le
"départ
entre
la
consommation
effective,
ou
destruction
des
biens
par
l'usage.
\\f ais
en Afrique,
i l
faut
respecter
l'épargne
en
nature
d'une
part,
parce
que
l'économie
n'est
qu'en
partie
monétarisée
d'autre
part,
parce
que
les
varjations
de
stocks
au
niveau des
particuliers,
des
familles,
des
collecti-
vités
sont
considérables
sui7ant
les
époques
et
sou-
lignent
les
aspects
sociologigues de
la
vie.
I l faut
aussi
la
respecter
parce
qu'elle
est
le
signe
d'une
mentalité
favorab.le
~ l'épargne,
elle
implique
un
retranchement
ayant
pour
but
la
constitution
d'une
1
réserve."
Ces propos traduisent de manière très nette les carac-
téristiques de l'épargne en Afrique en général et en Côte d'I-
voire en particulier.
Sur le plan régional et dans le contexte
du pays Gouro, de telles remarques sont également valables.
En définitive, quel est l'intérêt de l'êpargne en na-
ture,
L'épargne effective,
phénomène monétaire reçoit t-elle
l'approbation totale des paysans?
Dans le cas contraire quels
J.
ALLI BERT
cité
par
(D.)
CISSE
1969
Problème de
la for-
mation
de
lfépargne
interne
en Afrique
Occidental.
En q u êtes et é t u cl e 5
-
Pré s e ~ c e Af rie a i n e -
Par i s ,
P.
2 75

418
moyens utilisent-ils pour thésauriser leur argent? Enfin,
quel~sont les initiatives prises jusqu'à présent par les
pouvoirs publics pour vulgariser l'épargne?
~.
L'EPARGNE EN NATURE
Le Département de Bouaflé a la particularité d'ex-
ploiter toute une gamme de produits qui sont pour la plupart
les excédents des récoltes
(maïs,
banane plantain,
tubercules
et racines).
En effet,
le stock de produits constitue une sorte
d'épargne,
surtout quand i l s'agit des céréales et dans une
moindre mesure de tubercules et racines comme l'igname. Le
fait de prévoir de la nourriture pour des jours médiocres
traduit chez le paysan le désir de conservation. Une telle
attitude signifie qu'il est prudent et que,
sur le plan ali-
mentaire,
i l se soucie du ravitaillement de sa co~munauté.
Malheureusement, comme le dit si bien J. ALLIBERT
"En
~conomie moncitaire,
on
ne prend
pas en
considé-'
ration
1 '~pargne
en nature".
Mais, avec de telles attitudes qui réflètent la
prudence et le souci de l'avenir quant à la consommation ali-
mentaire, pouvons-nous espérer qu'une telle mentalité ap-
pare~ment receptive puisse contribuer à favoriser l'épargne
~6~éLaire. Sinon, quelle de vra être la stratégie à edopter
pour sensibiliser le monde rural ?

419
B.
LES E'AYSANS FACE A L'EPl\\.RGNE i'lONETAIRE
Pour pouvoir épargner,
il convient d'avoir un
revenu stable, ce qui signifie un excédent au niveau des
dépenses.
Les enquétes menées sur le comportement des pay-
sans face à l'épargne ont permis d'avoir une idée globale
sur la question. Compte tenu de la diversité déjà rencontrée
dans plusieurs domaines, et de la réticence des paysans de-
vant les innovations,
les disparités régionales et l'impact
des habitudes traditionnelles vont constituer les deux thèmes
essentiels de notre analyse.
1;
Les disparités réqionales
-,
D'après le tableau n'56
il y a des disparités
spatiales dans la répartition de l'épargne:
elles diffèrent
d'une sous-préfecture à l'autre
(Souaflé, Sinfra, Gohitafla,
Zuénoula) .
Pour une grande clareté de l'étude,
il s'avère
nécessaire de les grouper en trois catégories : secteurs à
fort, moyen et faible épargne.
a) 1~_~~~~~~~_Q~_§Q~~É1~_~nQ~~~~çrta~L__
9~~E<:':~'l>:::<:':!:'~~
L'étude précédente 1 relative à la production to-
tale
(Ile E'artie Chapitre l, Titre Il)
nous a révélé que la
sous-préfecture de Bouaflé demeure la principale productrice
de denrées agricoles comestibles. Cet avantage a son impor-
tance car même s'ils doivent satisfaire leur clientèle une
telle quantité de denrées permet aux paysans de prévoir une
bonne part pour leur propre conso~"ation.
Cette caractéristique traduit surtout la mentalité
des allogènes Baoulé et Voltaïque qui achètent rarement les
premiers des ignames et les seconds des céréales
(maïs).
Or le taux d'allochtonie étant assez élevé
(ï4 %)
dans la sous-préfecture de Bouaflé on peut comprendre que les
achats de nourriture y soient moindres.

420
Par ailleurs,
la sous-préfecture centrale a la privi-
"
lège d'être située au carrefour de grands axes aux modes et mo-
yens de locomotion importants et diversifiés.
Cet avantage
comme nous l'avons vu facilite l~ ravitaillement des villes
voisines ou lointaines telles que Daloa, Yamoussoukro, Bouaké,
Abidj an.
La situation présente contribue à développer la com-
mercialisation des produits vivriers.
Les monticules de bananes
plantain régulièrement disposées à des endroits bien précis
dans la ville de Bouaflé témoignent de ce dynamisme.
De ce fait,
les product2urs de cette sous ~:'rfreC'ture
sont continuellement sollicités et acquièrent ainsi régulière-
ment
1
-
desrevcDus.
C'est le seul secteur où les revenus, gains
à épargner, sont supérieurs aux dépenses moyennes
; (tableau
57 et 58)
La présence des allogènes ne semble pas
étrangère à ce phénomène.
Il résulte d'une telle situation, une relative stabi-
lité des avoirs au sein de la sous-préfecture, et par rapport
aux autres sous-préf~ctures. La possibilité de"thésaurise;l de -
vient alors plus grande comme le révèle un fort pourcentage
d'éFargnants en.banque.-
Tableau N°
56
COMPORTEMENT
DES
PAYSANS
FACE
A L'EPARGNE
(en
%)
1978
-
1979
Nombre
cl' Epargn3.11ts
1
Sous-Préfectures
N
f--~%'
Bouaflé
7
64
Sinfra
9
Gohi tafla
Zuénoura
3
27
Total
1 ]
100
Sources:
M. E.
Remarques
:
-
N
Nombre
d'épargnants
-
%
POllrcentage
d'épargnants

421
D'après ce tableau,
ils représentent 64 % de la tota-
lité des épargants.
Cette réalité montre l'importance relative
de l'équilibre de ces sources munétaires. Quelle place occupent-
ellès au sein des autres sous-préfectures ?
bl
le secteur de SINFRA : norrJ:re mc'ven
--------------------------------------
~~~T]:~:J:::~!}!:§_
Comme Bouaflé, la sous-préfecture de Sinfra appartient
à la zone forestière.
Ses habitants bénéficient de cette façon de
"revenun"
appréciables procurés par les cultures de rente et
également par les produits vivriers.
(tableau nO' 45
et 57
Mais à l'inverse du précédent secteur, ici, les pay-
sans produisent une quantité restreinte de denrées agricoles
comestibles.
Devant faire face à des dépenses impératives corr~e
les frais de scolarité, ils vendent une importante partie de ~
lcur~ récoltes. Il résulte d'une telle attitude une dimunition
de leurs stocks
ils compensent ce manque par l'achat de pro-
duits vivri8rs de base,(,.iz j~.
La situation de Sinfra, n'est pas sans rappeler c811e
de la région Est de la Côte d'Ivoire oü les producteurs s'inté-
ressent surtout aux cultures de rente. C'est ce qui les obligent
à dépenser une part remarquable~des revenus acquis pour la nour-
riture. De tels frais qui peuvent être évités si on augmente
la production totale diminuent le chances de l'épargne.
En définitive,
avec les plus importants revenus brut,
mais des besoins énormes,
la sous-préfecture de Sinfra est de-
vancée par celle de Bcuaflé.

422
Ici,
l'épargne en banque issus de ces gains modestes
reste insignifiant 9 %, c'est ce qui explique une certaine simi-
litude entre Sinfra et les sous-préfectures du domaine septen-
trional
(Gohitafla et Zuénoula).
ç)
~ecte~rs ·sententrionaux : épargne faible
----------_~_---------------------------
Il s'agit des sous-préfectures de Zuénoula et Gohitafla
situées dans la partie septentrionale. Sur le plan écologique J ce
milieu qui est constitué par la savane et la forêt claire apparait
moins favorable aux cultures de rente à l'exception du coton.
D'un autre côté, les produits vivriers de ce domaine
sont réduits et moins variés que dans le Sud.
Un autre handicap de cette région est la faible impor-
tance des allogènes dynamiques comme les voltaïques et les Dioula
qui réussissent avec une distribution plus ou moins organlsee à
se procurer des "revenus" substantiels
(tableau nOSl) .
Enfin,
le principal problème est lié aux habitudes ali-
mentaires.
Les sous-préfectures de Zuénoula et Gohitafla se carac-
térisent par un pourcentage fort élevé d'autochtones:
(76 %,
89 % ). Ceux-ci, grands consommateurs de riz se heurtent à un
milieu écologique moins favorable à la culture du riz pluvial.
Pour compléter une faible production,
ils se voient obligés d'en
acheter.
Cette étude fait appraltre une instabilité relative.
Partant de ces réalités,
il ressort que l'instabilité des revenus
bruts qui de surcroit sont faibles,
ce qui n'incite pas le pay-
san à épargner ou alors,
lui permet d'économiser de petites
sommes.

423
Comme le dit D. crSSE l
"L'~pargne doit étre alimentée par le surplus,
non
par
l'indispensable
sous
peine
de
rompre
l'équilibre
général,
de
risquer
de
ralentir
l'activité
économique
et
de
compromettre
les
entrées
fiscales
futures".
De tels propos traduisent bien la situation qui pré-
vaut dans la partie septentrionale du domaine étudié, où le
comportement des paysans dans la destination des
"revenus" est
lié à de multiples facteurs,
surtout d'ordre économique.
N'ayant pas de gros moyens financiers,
ils ont plutôt tendance
à se servir de leurs faibles revenus pour effectuer des dépenses
utiles.
(On y trouve moins de postes radio et de dépenses fu-
tiles) .
Cette réalité propre au Nord confirme les propos déjà
mentionnés:
les excédents. des revenus monéte.ires crèent de
nouveaux besoins.
A ce sujet, on peut citer la thèse
de K.
BOrDr l dans laquelle i l décrit l'attitude du paysan Agni d'A-
bengourou .
elui-ci bénéficie de revenus appréciables qui sont
rapidement dilapidés~
Par ailleurs, pris globalement,
les pay-
sans du domaine septentrional représentent un faible pourcentage
des propriétaires de comptes en banque.
Seuls 27 % d'entre-eux
placent leur argent dans ces établissements financiers.
D'après
le tableau nO Sh· ,
ces comptes en banque ~r-rartiennent aux pay-
-sans de la sous-pr!fecture de Zuénoula.
Cette différence qui existe au sein des deux sous-pré-
fectures attest~
des disparités locales,
au milieu desquel!ss
la sous-préfecture de Zuénoula
d~tentrice de plus grandes po-
tentialités économiques, émerge.
CISSE
(D.),
op.
c i t .
P.
206
K.
BOIDI
op.
c i t .
pp.
255-260.

424
Les habitants de Gohitafla plus démunis conservent
leur procédés traditionnels de dép6t,~ savoir thésauriser leurs
biens monétaires.
Malgré l'existence de comptes en banque dans certaines
sous-préfectures le système traditionnel est-il toujours en vi-
gueur partout ?
2.
Le système traditionnel de l'éearg~e monétaire
Pour le paysan,
l'endroit le plus sûr reste son vil-
lage et plus précisément sa cour ou sa demeure.
Là,
il enterre
l'argent qui est auparavant placé dans un canaris.
Cette forme de conservation des revenus s'avère judi-
cieuse. Toutefois elle ccmporte des inconvénients.
La plupart
des avoirs se présentent sous forme de billets de banque qui
sont sujets aux détériorations naturelles
(humidité, insectes)
Il existe un autre moyen de garder ces économies, ce qui con-
siste à les placer dans des malles au milieu des vêtements,
sous
le matelas si le paysan en possède un,
ou alors sous le toit de
chaume.
Mais là également,
l'argent n'est pas totalement à
l'abri.
L'expansion des feux de brousse souvent fréquents dans
la région de savane surtout, peuvent détruire les cases de même
que toutes les économies,
résultant de durs labeurs.
Malgré tous ces multiples inconvénients,
le paysan en
général, demeure fidèle à ce système.
Il peut ainsi récupérer
son argent à tout moment,
sans passer par les contraintes
qu'imposent le placement en banque.
De ce côté, i l reste très
traditionnaliste
l
Autrefois,
le
paysan
conservait
les "sompe' qui
servaient
de
monnaie
au
lieu
de
les
remettre
en
circulation.
Cette pra-
tique
qui
était
très
répandue
en
zone
forestière
à
complète-
ment
disparu.
Elle
a
sans
doute
été
remplacée
par
la
thésau-
risation
des
revenus
sous
forme
d'or,
ou
de
pagnes
de grandes
valeurs.

Tableau n· S7
DEPENSES
MOYENNES
DES
PRODUCTEURS
PAR
SOUS-PREFECTURE•. IF. CFA/Ch.
d'e./an)
1978-1979
1
GROUPE DE
BANANE
TUBERCULES
RODUITS
OLEI\\GINEUX
FRUITS
CEREALES
SOUS-
MOYENNE
PLANTAIN
ET RACINES
ARACHIDE
ET CONDIMENTS
PREFEC1'URE
.
BOUIIFLE
48 484
47 156
29 606
23 129
25 503
34 776
SINFRA
57 491
41 406
34 823
12 076
82 042
44 234
GOHITAFLA
24 625
46 850
40 776
43 605
9 862
33 144
ZUENOULA
36 516
54 796
31 856
30 110
11 780
30 334
Source
=
N.E.

Tableau nO 5 B
EPARGNE DES PRODUCTEURS PAR SOUS-PREFECTURE
(F.CFA/Ch.d'e./an)
1978-1979
~
o S
RODUITS
BANANE
TUBERCULES
OLEAGINEUX
FRUITS
1
S U -
CEREI\\LES
PLANTAIN
ET RACINES
ET CONDIMENTS
MOYENNE
PREFECTURE
i
1
1
1
BOUAFLE
16 09D
55 993
28 7\\0
13 976
32 956
35 545
1
,
,,
1
SINFRA
47 397
44 251
-
27 592
13 113
18 529
23 648
,
i
1
GOHI'rAFLA
20 295
38 192
26 192
27 315
6127
30 183
,
,
ZUENOULI\\
27 633
35 865
22 032
17 506
15 074
2J 622
Source
: N.E.

425
~lais si les paysans se comportent de la sorte, cette
attitude peut être due à une mauvaise info~mation, un manque de
sensibilisation des autorités compétent~ pour démontrer le bien
fondé des banques et des caisses d'épargne.
Quelles sont les dispositions prises par ces organis-
mes pour amener le paysan à modifier son comportement ?
3.
Les tentatives des organismes financiers dans
la vulqarisation du ,système moderne de dépôt
En milieu rural,
l'argent est un revenu d'appoint.
Faute de réseaux bancaires structurés cette épargne réserve est
non contrôlée et alimente le plus souvent un régime d'ostenta-
tion. Pour éviter de tels gaspillages,
les établissements finan.-
ciers en accord avec les autorités politiques entreprennent
d'adapter une diversité de procédés dans l'intérêt du paysan,
leur objectif est de susciter un engouement à l'épargne.
Deux types d'initiatives originales ont retenu notre
attention .. :
al
!~~~f!~~~~~_~§~_~~~g~~~_~~!§~~~!~2~~!§~
~~~~:~E~~_~:_~~_~:_!:_~:_!:_~:_!'l
Comme les autres organismes financiers du même ordre
et compte tenu du rôle capital de l'ag~iculture en Côte d'Ivoire
la B.
I. C.
1. C.
I.
a pris conscience des potentialités écono-
miques financières des paysans.
De nOIT~reuses
succursales ont été installées dans
les
centres urbains régionaux. Afin de prouver l'intérêt qu'ils
portent au monàe rural,
les responsables ont implanté des relais
dans quelques gros bourgs.
B.
I.
C.
I.
C.
I.
:
Banque Ivoirienne pour le Commerce et
l'Industrie,
affili~ei la BNP (Banque Nationale de Paris).

426
Devant le peu d'enthousiasme des paysans,
ils adoptent
d'autres stratégies. Au moyen de """ass-média",
(radio,
télévi-
sion), ils espèrent sensibiliser davantage leurs futurs adhérants.
La démarche consiste à motiyer les paysans par le'biais de con-
cours ou par d'autres procédés. Les banques veulent créer un
centre d'intérêt pour montrer à leurs clients le bien fondé de
leurs actions.
Cette banque vient d'innover en créant un concours. La
compétition consiste à choisir parmi les adhérants, des gagnants
au niveau national, départemental, de la sous-préfecture, du vil-
lage et au niveau individuel. Ce but vise à trouver les plus gros
éparganants. Ceux-ci sont récompensés par une forte sow~e d'ar~
gent
(Un Million F. CFA).
Un tel procédé qui parait astucieux,
présente de nom-
breux inconvénients. Ce sont les personnes détenteurs d'impor-
tants revenus à épargner qui gagneront continuellement ce concours
Ot'vu les gains obtenus, ce sont les produéteurs de cultures de
fente qui demeurent les privilégiés. En conséquence,
ce concours
qui est au··départ séle~tif ne peut pas attirer de petits épar
1
gnants
. Ces derniers vont continuer à dilapider les excédents
de leurs gains faute de structures adéquates d'accueil.
Il faut donc trouver une méthode qui puisse toucher
d'une part tous les paysans quelque soit le montant de leurs
économies ct qui leur permet d'autre part d'être continuelle-
ment en rapport avec l'organisme,
sans être obligés de parcou-
rir de longues distances.
bl
~~_~~~~_~~_~~~~~!~~~_~~_~:~~~~~~~!~~
les CREP
(Caisse d'épargne rurale et de crédit).
L'ONPR en collaboration avec la BNDA a créé la caisse
rurale d'épargne et de crédits
(CREP). Cette initiative émane de
, .
ONPR
OFFICE NATIONAL DE PROMOTION RURALE
2:
BNDA
BANQUE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT AGRICOLE

427
nombreux facteurs déterminants.
En premier lieu,
les revenus
des paysans liés à la vente de produits qui. sont essentiellement
cycliques les empêchent d'effectuer un versement régulier.
En second lieu,
l'action bancaire pénètre peu les mi-
lieux ruraux et ne suscite pas un grand enthousiasme.
Cette
impopularité est due à de multiples raisons.
La plupart des
paysans analphabètes sont effrayés par les formalités à accom-
plir pour un dépôt ou un retrait ; ils trouvent fastidieux de
devoir effectuer de nombreux kilomètres pour ce genre de tran-
saction.
Certes, en dehors du négoce qu' i·ls peuvent entrepren-
dre sur les marchés urbains,
ils n'rument pas
accomplir les
corvées administratives ou à subir des soins médicaux en ville.
C'est souvent le caractère impératif de ces tâches qui les amè-
ne à se déplacer.
Enfin confier ses économies à des inconnus
ne semblent pas les rassurer.
Ayant d'autres moyens pour garder leur argent, ils ne
voient pas l'utilité de telles tracasseries.
Il s'ensuit une
thésaurisation des revenus par des procédés précaires déjà évo-
qués
(dépôts
dê,ns
les canaris ou dans le toit de chaume) . Ce pa-
~eilles méthodes ne sont pas garant_i.es contre les feux de broussE,
la dégradation par les mites, et quelquefois simplement, le vol.
Le dernier facteur non moins important est le rôle
des usuriers en période de soudure.
Souvent les petites éco-.
nomies qui subsistent après les dépenses ostentatoires ne suf-
fisent pas à couvrir certains frais pourtant i~dispensables
(médicaments,
fournitures scolaires).
Malgré la vente par-·
tielle d'une partie des récoltes,
aux approches de la rentrée,
quelques uns se trouvent dans l'embarras, et ne voient qu'une
sol ution immédiate, avoir recours au usuriers.

428
Il ~'~sit !a ~lupa~t ~u temps des collecteurs Dicula
de produits, ou un producteur de-la même ethnie qui est installé
.~
dans le village.
Il y exerce ce type d'activité en marge de sa
véritable profession.
De cette manière,
certains paysans s'en-
dettent auprès des usuriers et comme gages,
ils acceptent par-
fois d'hypothéquer une partie ou la totalité de leurs récoltes.
Toutes ces tractations débouchent sur un cercle vicieux.
On
s'achemine ainsi vers une paupérisation progressive du milieu
rural ..
c'est pour tous ces inconvénients gue les CREP ont
été crées.
Leur but est le même que celui des autres établis-
sements financiers,
inciter le paysan à épargner.
Toutefois,
elles se distinguent des autres par une implantation effective
dans les villages, et ont aussi l'avantage de faire participer
tous les paysans désireux d'ouvrir un compte.
Le caractère
nouveau de cette action nécessite qu'on s'y attarde.
Par définition,
la CREP est une association de per-
sonnes qui se connaissent et qui acceptent de mettre en co~~un
leur épargne en vue de s'entr'aider.
Elle est gérée par l'as-
semblée générale vi11ageoise qui se charge de désigner les
membres du conseil d'administration
(5 à 7 membres)
et du con-
seil de surveillance
(6 à 9 membres)
La caisse est confiée à un gérant qui n'appartient pas
aux conseils.
Son rôle est de tenir la comptabilité de la caisse.
Il reçoit également les clients et assiste aux séances des con-
seils en tant que secrétaire.
Il est le seul à percevoir un
salaire.
Par ailleurs,
i l y a des conditions nécessaires pour
adhérer à la CREP comme sociétaire ou comme usager.
Dans le
premier cas,
i l suffit de résider dans l'un des villages, d'être
admis par le conseil d'administration, et de payer sa cotisation
(5.000 F)
1
A ce titre le sociétaire à le droit d'épargner,
Droit d'adhésion
2.000 F CfA, part sociale 3.000 CFA

429
d'obtenir des prêts, de participer aux assemblées générales et
d'être éligible aux deux conseils.
Dans le second cas,
l'adhérent est un simple usager 1.
Cette condition lui octroie le privilège d'épargner, d'assister
aux réunions à titre d'observateur.
Mais il n'a pas le droit
d'obtenir de prêts et ne peut en aucun cas faire partie des
conseils.
Le montant de sa cotisation correspond au droit
d'adhésion 2.000 F.
Cette participation des non-résidents est
une chose appréciable.
Elle montre bien qu'il s'agit de la
propriété des seuls villageois.
Enfin,
la CREP fonctionne à travers trois éléments:
l'épargne,
les prêts et la réserve.
Pour le premier,
l'adhérent,
(sociétaire ou usager)
désireux d'épargner reçoit un livret â'Epargne.
Il perçoit
sur cette épargne un intérêt garanti égal à celui versé par
toutes les banques de Côte d'Ivoire.
Les prêts représentent la moitié de l'épargne des
sociétaires.
Pour e~ bénéficier il faut remplir une demande
de prêt transmise, qui est analysée par les deux conseils.
Une fois leur accord obtenu,
l'empru~teur reçoit un livret de
prêt.
A l'inverse de l'épargnant, qui reçoit un intérêt,
l'emprunteur paye un intérêt.
Tous ces adhérents étant assurés
par la CREP.En cas de dêcès,
l'assurance rembourse dans le cas
d'un prêt, ou pour l'épargne, fait bénéficier les parents au-
paravant désignés par le sociétaire.
L'autre moitié de l'épargne constitue la réserve qui
permettra aux épargnants de retirer tout ou une partie de leur
argent.
Toute
personne
même
étrangère au village
peut
obtenir
la
qualité
d'usager.

430
En fait,
c'est la BNDA qui garde les fonds des pay-
sans.
Elle se charge de leur octroyer des prêts.
C'est l'u-
nique banque à caractère essentiellement agricole qui accorde
des crédits pour l'investissement,
la campagne et la trésore-
rie, pour la co~~erciàlisation des produits et les frais de
soudure.
La banque,
conçue de cette manière peut résoudre en
grande partie les problèmes financiers des paysans.
C'est ce
qui explique que la BNDA demeure la plus populaire des banques
en milieu rural.
Toutes ces petites attentions qui n'avaient jamais
été prises en considération par les rC~~9nsables des établis-
sements bancaires avantagent les
C.R.E.P.
En 1980,
le nombre
des CREF créés était de 64,
fonctionnant autour de centres comme
Aboisso, Abengourou, Bingerville, Gagnoa, Daloa, Man, Bondiali,
Yamoussoukro.
Notre domaine d'étude dépend du centre de Y~'C~ssou~~o
et compte trois CREP notamment celle de Begbessou l
Les deux
autres sont situés également dans la sous-préfecture de Bouaflé,
(Angovia et Nangrekro)
et appartiennent aussi à l'ensemble des
villages assistés pa: l'AVB.
Le tableau relatif à l'évolution
des CREP révèle l'engouement qu'elles suscitent.
Les villages de
BEGBESSOU,
ANGOVIA et
NANGREKRO sont
les
loca-
lités
déplacées
par
l'AVB
ou
seulement
assistées
par
cet
or-
ganlsrne,
c'est
le
cas
de
Begbessou.
Grâce
à
l'encadrement,
ces
villages
perçoivent
des
revenus
notables
qui
sont
connus
des
encadreurs.
Ces
caractéristiques
expliquent
le
choix non
délibéré des
responsables des
CREP.

TABLEAU
N°59
CREP:
REPARTITIO~ ANNUELLE DU NOMBRE D'ADHERANTS
ET
DES
REVENUS
(FCFA)
1977
-
1980
-
BEGBESSOU
NANGREKRO
ANGOVIA
ANNEE
A
R
R
A
R
1
1977
61
312
000
30
395
000
-
-
1
1978
7 1
626 000
53
586
000
-
-
1979
110
2 996 000
80
1 269 000
29
163 000
1
1980
122
2 667
000
123
3 228 000
35
315
000
1
Source
~:inistère ëe l'Agric'-'lture_O 11 P R. 1980

431
D'après ce tableau,
à BEGBESSOU on constate une légè-
re baisse des revenus épargnés.
Cette réduction peut être due
aux réalisations récentes qui ont été effectuées par les habi-
tants de ce village.
En effet, avec l'aide d'un organisme in-
ternational,
les habitants de Begbessou
ont pu construire en
1980 un marché couvert.
Cette dépense énorme explique la situa-
tion financière actuelle de la CREP.
Dans les autres villages, on note un progression régu-
lière.
Un tel système suscite la confiance des villageois qui
considèrent la CREP un peu comme leur propriété.
C'est un
"~lément c0ntr61able,
~isible, accessible".
Ainsi la réussite des CREP est liée à trois facteurs
essentiels;
l'argent du paysan est en sûreté tout en étant
proche et disponible à-tout moment.
En définitive l'exemple des CREP dans des villages
déplacés ou assistés par l'AVE COQffie Begbessou doit ètre étendu
aux autres villages.
Compte tenu de leurs critères d'implanta-
tion,
les CREP seron~ surtout instal16es dans la partie mériciio-
na le où les revenus sont importants et relativements stables
(Bcuafl~) .
Par mesure de prudence, et par crainte de voir les
prêts non remboursés,
i l va s'avérer difficile de les implanter
dans la partie septentrionale.
La situation géographique des
principaux centres, installés en plein dans les zones foresti-
ères permet de le confirmer.
Dès lors, par ce biais, vont se
créer aussi des disparités au niveau des chances de développe-
ment des différents secteurs étudiés.
En conclusion, dans le contexte rural,
l'épargne peut
se développer malgré des contraintes sociales
comme le souli-
gne D. CISSE
(op.
cit.)

"!
". ',".

-
. "". -.. ~-"j'",\\
432
i.~
"En
occident,
c'est
fIl 'attitude"
égoiste
des
indi-
~
vidus
qui
contribue
au
développement
de
l'épargne.
It.
f,t
En
Afrique le
système de la
famille
élargie
tend
r-
ii~
â
tuer
l'épargne".
.~
.'i'-'
"J~,-
Il importe donc de sensibiliser la population rurale,
'i
l
'\\
à l'aide de mass-média
(radio, télévision
surtout! •
\\.i
~.
"
,t
t"~
A l'heure actuelle le journal quotidien le "Fraternité-
Matin"
s'efforce d'intéresser ses abonnés au monde rural: une
t,~
page entière leur y est consacrée hebdomadairement.
C'est une
.,
,.
bonne initiative qui malheureusement ne touche que les intellec-~
,,\\,'
tuels.
Les paysans, en majorité analphabètes, ne peuvent en-
~
profiter.
"Le
quart
d'heure"
du paysan, émission radiophonique
~
quotidienne leur est plus accessible.
Des émissions en langues ;j
vernaculaires sur ces sujets seraient plus bénéfiques au monde
~
rural.
!~.
~~
<fi
f;"~~
Ainsi, on pourra vulganiser les systèmes, notaR~ent
.1.1.:.1'
'.l,"~
celui de l'épargne et amener le paysan à s'adapter progressi-
~":t 1,
J,lOt
,;.~
vement aux structures modernes.

.~:\\r,
:f1
L'émission "Télé pour tous" peut être un moyen effi-
~~iY~,;ho:1
cace de sensibilisation.
Avec le système télévisuel scolaire
".hl
t~~'
,1 "'I<~J
implanté sur tout le territoire les infrastructures existent
'11
\\{l
déjà.
Il est souhaitable d'utiliser plus souvent ce moyen
Vi
,1t(
audio-visuel.
..:~~
.~:, -,
;::}:
I~~j
f~~,:·î'1..If;.;;,
. ,
:J~'4
l'f~ ,
11~
~""
)~'f.
-l'~
(.;~,~
~~~
1j>;/i'
~:
~.."l.-r1'~~.~.,~',~~j-~~~:;,(:-,>':
~~4

433
i,
ChapitT9 I I I
PRODUITS VIVRIERS
: VARIANTES SOUS-REGIONALES
DES EFFETS SOCIO SPATIAUX
(PRODUCTION -
CO~h~ERCIALISATION) .
,.'
A travers les différentes études précédentes, nous
avons pu connaître les particularités des sous-préfectures
qui composent le département de Bouaflé.
Les éléments divers:
physiques, démographiques et
économiques permettent à chacune d'elle de possèder ses pro-
pres caractéristiques.
Par exemple,
la sous-reglon de Gohi-
tafIa se singularise par un milieu de savane arborée1dans le-
2
quel évolue une population importante
(densité:
45 hab/km ).
Tous ces facteurs ont été analysés de manière dis-
parate et ne donnent pas une idée global de chaque sous-région.
Dans ce dernier chapitre, nous nous proposons d'en-
treprendre une étude de synthèse,
à partir des paramètres es-
sentiels qui ont trait au développement économique agricole.
Nous avons retenu les facteurs relatifs à la production,
la
distribution et les revenus.
Dans ce contexte, nous essaie-
rons de définir ces sous-régions à travers leurs particulari-
tés et les problèmes qu'elles engendrent.
Enfin, notre objectif principal vise à mettre en
exergue la sous-région qui, grâce aux différents paramètres
déjà mentionnés, profite le mieux du développement des cultu-
res vivrières.
forêt
claire
dégradée
selon
certains
auteu~s.

,
434
Par ailleurs,
les différents facteurs nous ont per-
mis d'entrevoir l'importance relative de chaque sous-région
et de constater que la sous-préfecture centrale de Bouaflé
comporte des éléments succeptibles de la distinguer des au-
tres.
Une carte de synthèse va nous aider à étayer nos pro-
pos.
A partir de ces réalités, nous allons scinder no-
tre étude en deux parties.
Nous axerons d'abord nos réflexions sur les trois
sous-préfectures dont les différents critères déjà soulignés-
en font des sous régions complexes.
A l'inverse,
l'homogénéité des facteurs observés
au sein de la sous-préfecture de Bouaflé la distingue des au-
tres.
C'est ce qui aboutit à créer une sous-région origina-
le : nous essaierons de le préciser.
i

435
1.
DES
SOUS-REGIONS
COMPLEXES
:
ZUENOULA
-----------------------------------------
GOHITAFLA
SINFRA
------------------
Les études précédentes révèlent l'importance des
problèmes propres aux 3 sous-préfectures
(Zuénoula,
Gohitafla et Sinfra)
ces handicaps freinent leur dévelop-:-
pement dans le domaine des cultures vivrières.
A quoi sont-ils liés? L'étude suivante nous per-
mettra de répondre à cette question.
A.
ZUENOULA
UNE SOUS-REGION FAlaLEMENT MOTIVEE
Il est étonnant de constater que la micro-reglon
de Zuénoula, malgré d'énormes éléments favorables l
n'ap-
paraisse pas plus dynamique co~~e l'atteste la carte de
syntnèse fig.
n'3~
En dehors d'une production qui n'est pas particu-
lièrement importante lorsque nous observons le tableau n'5ï
la région de Zuénoula se distingue des autres par un revenu
rel&tlvement faible. Malgré un frix
moyen
qui
est
assez élevé
(30 F CFA/kg/an),
Zuénoula constitue la deuxième
région la plus chère du département ; elle devance ainsi
Gohitafla
(23 F CFA)
et Bouaflé
( 27
F CFA).
Parmi les
produits vivriers de base nous constatons le faible coût de
la banane plantain.
2u~nou!a~c~nsid'~rê comme la capitale du domaine sep:entrio
nal
a.et~ '~lev€e ~~ rang de dfpartement. La ville abr~te
le
prinCipal
marcne
du
secteur
de
savane,
elle
a
aUSSi
l'a-
vantage
d'i~tre un
important
carrefour.

436
Les facteurs donnant de pareils résultats sont les
mêmes que ceux étudiés dans le cadre de l'étude sur les re-
venus.
Le rôle des prix et dans une moindre mesure,
la
quantité et le choix des produits vendus;
l'origine ethnique
des producteurs
constitue~t
les facteurs determinants dans
cette analyse.
Afin d'éviter des répétitions, nous n'allons pas à
nouveau nous attarder sur cet aspect du problème.
Nous re-
tiendrons seulement que, cette sous-région, malgré une valo-
risation relative des produits ne profite pas.tellement du
développement des cultures vivrières.
Quels sont donc les facteurs oui contribuent à ra-
lentir l'évolution de cette sous-région? Quels pourraient
être les éléments
1.
Les facteurs restrictifs
Ces facteurs ont été analysés dans les différents
chapitres de notre étude.
Ici, i l s'agit de ro~~èler èe ~a­
nière succinte, tous les éléments dejà évoqués.
Ils peuvent se résumer ainsi:
des conditions phy-
siques plus ou moins favorables au développement de toutes
les cultures vivrières du pays Gouro,
(1ère Partie, Chapitre
l, Titre l
-
II -
III)
un faible pourcentage d'allogènes !24 %)
élément déterminant dans l'évolution de cette
agriculture
(1ère Partie, Chapitre II,
III).
La possibilité d'avoir des revenus plus substantiels
avec la vente du cacao et du café
(III ème Partie)
surtout .

437
Compte tenu de leur rentabilité,
la répartition équitable
du nombre de jours de travail entre les cultures vivrières
et les cultures de rente privilégie les derniers.
Tous ces facteurs imbriqués les uns dans les autres
peuvent expliquer de façon partielle la situation qui pré-
vaut dans cette sous-région. Mais ces raisons avancées ne sont
pas irremédiables, car il existe de nombreuses possibilités
susceptibles d'améliorer le sort de la sous-préfecture de
Zuénoula.
2.
Les potentialités de la sous-préfecture de
zuénoula
Malgré certains handicaps reconnus, cette sous-
préfecture de Zuénoula possède des potentialités qui la dis-
tingue des autres.
D'une part, nous avons déjà souligné, qu'elle béné-
<
ficie d'une situation privilégiée:
sa position de grand car-
1
refour et l'installation d'un complexe sucrier utilisant un
personnel recruté ~e pl~s souvent hors de la région!
. Ces
deux facteurs sont générateurs d'un réel pouvoir d'achat,
comme le témoigne le rôle primordial du marché urbain de
Zuénoula. De pareils avantages doivent être exploités par les
natifs de la sous-région. Mais ils préfèrent laisser leurs
marchés urbains envahis par des produits venus de l'extérieur.
Par exemple,
ils pourraient produire davantage d'arachide,
d'igname,
le riz pluvial, peut être cultivé dans les zones
situées à proximité des forêts
(fig.
nO 19
).
Cette
situation
est
vérltlee
au
niveau
des
hauts
cadres
et
des
DlanoeUvres
(coupeurs
de
canne).
Les
autochtones
êtant
"hostiles
à
ce
type
d'emplois,
les
responsables
sont
obli-
gés
de
faire
venir
de
la
main-d'oeuvre
de
l'extérieur
(région
de
Ferkessédougou
au
Nord
de
la
Côte
d'Ivoire).

D'autre part, nous avons constaté que la sous-
région demeure une des principales pourvoyeuse de condiments
(tableau bo.,01) ; denrée qui tient une place capitale dans le
commerce de cette zone.
Elle peut donc améliorer sa produc-
tion ; en raison de la demande réelle des villes comme Boua-
flé, Abidjan, Bouaké, Yamoussokro.
Afin de dynamiser la région, et de faire profiter
les producteurs de vivriers i l importe de créer des coopéra-
tives de production et de distribution au sein desquelles on
pourrait intégrer ces acheteuses.
Ainsi tous les participants
au négoce de denrées agricoles comestibles pourraient en béné-
ficier de manière juste et équitable.
Par ailleurs,
cen~rer ces activités sur la seule
pratique des cultures de rente
(cacao et café)
dont les reve-
nus permettent à la sous-région d'avoir un aspect plus dyna-
mique est un risque.
(1a présence de quelques succursales
bancaires et de nombreux magasins Libanais ou autres témoignent
du dynamisme de la r~gion, vu sous l'angle de ces cultures de
rente) .
Pour conclure, cette situation apparaît critique dans
la mesure où n'ayant pas de véritables éléments de substitution,
la sous-région de Zuénoula reste vulnérable.
Il serait souhaitable que les autorités par ~e
véri-
tables moyens de sensibilisation, amènent les paysans à prendre
conscience du problème.
Il importe de vulgariser la culture du
coton qui est une des plantes industrielles la mieux adaptée à
ce milieu.
Tous ces facteurs contribueront à faire de cette sous-
région un secteur plus dynamique.
Connaît on le même type de
problème à Gohitafla ?

139
B.
LA SOUS-REGION DE GOHITAFLA
AUX POTENTIALITES
NATURELLES LIMITEES
Contrairement à la précédente,
la figure
(n038
révèle une situation moins catastrophique, mais qui parait
plus ambigüe.
En effet,
l'étude relative à la quantité pro-
duite montre les efforts que déploient les producteurs de
cette sous-préfecture.
Considérée comme un des faibles producteurs de
denrées agricoles
(tableau nO
60
)
et une principale pour-
voyeuse de produits vivriers.
Si l'on tient compte de la
quantité commercialisée tableau nO 61
/ la sous-région de
Gohitafla ne bénéficie pas totalement de la vente des pro-
duits
.
Un prix bas et un revenu moyen,
en constituent les
principales raisons.
Par ailleurs,
nous avons montré dans une étude
précédente,
le comportement des paysans.
Sous cet angle,
J
malgré un revenu initial moyen supérieur à
lB sous-région de
\\
Zuénoula,la circulation des biens monétaires ne profite pas
à cette région.
C~tte raison nous amènerait plutôt à la placer
au dernier rang parmi les sous-préfectures.
En effet,
elle souffre de nombreux problèmes liés
à divers facteurs;un milieu écologique défavorable aux cul-
tures de cacao et à un degré moindre de café,
une intense imi-
1
gration vers le Sud du département.
Les hommes valides par-
tent à la recherche de terres fertiles.
La plupart des reve-
nus issus de ces gains ne sont pas investis dans le milieu
d'origine des producteurs à savoir la sous-région de
Gohitafla.
L'argent a tendance à circuler à
l'endroit où i l
se trouve:
l'absence d'infrastructures bancaires dans cette
région le confirme.

440
Elle connait également un autre handicap
déjà souligné
(IIème partie, Chapitre II,
Titre l
-
II)
celui de sa situation en retrait des grands axes
; situation
qui est maintenant accentuée avec la création du lac de
Kossou
(tableau n037
bis).
Pour conclure, Gohitafla possède moins de po-
tentialités que zuénoula malgré les efforts de sa popula-
tion agricole qui n'est pas encadrée
(exceptés les
villageois de zougon{fla conseillés par l'A.V.B.).
La
seule solution possible consiste à désenclaver la région,
pour permettre de meilleurs échanges. Tant que cette sous-
région subira les effets néfastes dûs à l'insuffisance de
voies de communications,
elle restera à ce stade de son
évolution.
Mais comment se comporte la troisième sous-
region complexe,
en l'occurence Sinfra qui par certains
aspects
(situation en retrait)
ressemble à
la précédente.
Connait-elle un développement différent ?
Béoumi
-
Zuénoula via Gohitafl~.

441
C.
SINFRA
LA
SOUS-REGION
AUX
MULTIPLES
FACETTES
D'après les différentes études entreprises,
Sinfra constitue la région la plus contrastée du département
au point de vue développement des cultures vivrières.
En effet,
nous avons déjà montré que d'une part,
la production est négligeable par rapport à une autre
région forestière en l'occurrence Bouaflé
chose para-
doxale s'agissant d'un secteur forestier. Mais nous avons
donné les raisons de cette situation : le choix systématique
des paysans et leur préférence pour les cultures du café
et cacao.
Considérée sous cet angle,
la sous-région de
Sinf~a peut être comparée à celle de Zuénoula. Mais, con-
trairement à cette dernière,
le secteur de Sinfra bénéficie
d'une présence remarquable d'allogènes notamment de Dioula.
Chez ces derniers,
les cultures vivrières produites en
grande partie pour une éventuelle commercialisation, font
davantage l'objet d'énormes attentions .

Comme nous l'avons déjà observé précédemment,
ceux-ci ont souvent adapté leurs produits aux exigences des
citadins.
Par conséquent, il n'est pdS étonnant de cons-
tater que la sous-région désignée se distingue des autres
pa~ la plus importante valeur donnée aux produits vivriers
,(31 F CFA/kg/an).
Un t,~l
"''''lnt?,c. 'è,' ?_",ène ,è occu::,er ~a se-
crnde place 00ur les ~evenus.
Mais de nombreuses circonstances déjà évoquées
(comportement des destinations des revenus, Troisième Partie,
Chapitre II, Titre II)
contraignent les paysans de cette
sous-région à compenser la faible importance de la quantité
(

442
stockée, par l'achat de denrées complémentaires.
Par ce biais la sous-préfecture de Sinfra se distingue des
autres. Au total, elle ne profite pas amplement du dévelop-
pement des cultures vivrières.
Cette sous-région comport2 ainsi d'importantes
potentialités, mais son choix d~libéré au profit de l'agri-
culture de rente,
freine l'éyolution des produits agricoles
comestibles. Un
effort des paysans contribuerait à faire de
cette sous-Fréfecture un des principaux pôles d'attraction
du pays Gouro. Mais à cela il faut ajouter également des me-
süres pour désenclaver la région, afin d'attirer les ache-
teurs éventuels de produits;
situation qui pourrait inciter
les paysans à produire davantage.
Finalement, au point de vue avantage, elle repré-
sente une sous-région intermédiair2 entre les sous-régions du
domaine septentrional et celle de Bouaflé. Les pages sui-
vantes vont nous~permettre de le confirmer.

443
D'après la figure n038
la sous-préfecture de
Bouaflé se détache nettemement des autYes. La raison de
cette originalité réside dans les nombreux atouts qu'elle
possède : de multiples éléments concourent ~ la rendre
plus dynamique. Quels sont-ils? Par ailleurs,quels moyens
devrait-on adopter pour préserver de tels avantages et con-
tinuer à améliorer le sort de
la sous-région ?
A.
LES PRIVILEGES DE BOUAFLE
D'après la carte d e synthèse
(fig.

38
une certaine homogénéité se dégage de cette sous-région.
Elle apparait à travers divers éléments telle que la quan-
tité initiale moyenne pour les principales denrées produi-
tes. Elle se particula~ise également par une valeur appré-
ciable des denrées
(27 F CFA(kg), qui sans être excessive;
1
permet d'attirer les acheteurs des autres régions et de ne
pas faire de cette sous-région la plus chère de toutes.
Î
Cette situation débouche sur des revenus relati-
vement importants qui semblent être·
utilisés de manière
judicieuse comme le témoigne le pourcentage des épargnants.
Une meilleure répartition des dépenses montre un comportement
plus rationnel des paysans de cette sous-région.
Néanmoins,
ces avantages, par certains aspects
(plantations assez récentes(
zone pionnière)
demeurent fra-
giles. Comment peut-on résoudre de tels problèmes?

444
B.
ATTITUDES A ADOPT2R
La sous-reglon de Bouaflé est celle qui béné-
ficiait le plus des services de la Société AGRIPAC, ce dé-
bouché sûr avait encouragé les paysans à produire une quan-
tité importante de vivriers.
Ici,
la situation urgente ne réside pas dans
l'intensification d'une production,
il faut chercher à or-
ganiser la distribution.
Ear le biais de l'animation rurale,
il importe de
constituer des GVC de distribution, car dans cette sous-
région,
les producteurs ont compris l'intérêt des cultures
vivrières. La situation de grand carrefour,
à
l'accès facile
con~ribue à une meilleure information des problèmes des
villes,
et à la nécessité de les ravitailler en produits yi-
yriers.
Un deuxième point non moins important est le
caractère pionnie~ de ce secteur. En effet cette particula-
rité favorise le déyeloppe~ent de l'agriculture vivrière,
dans le mesure où nous avons souligné qu'il était lié à
l'association: cultures de rente, cultures vivrières.
Selon l'abandon progressive de ces derniers à partir de la
troisi~me année,
la sous-préfecture de Bouaflé peut s'ex-
poser aux problèmes d'une production vivrière qui décline-
rait au fil des années.
Par ailleurs,
l'afflux continu des allogènes
risque de rompre l'équilibre terre/homme,
et d'engendrer
d'autres difficultés graves telles que la réduction des
superficies par chef d'exploitation.

..'
Tableau
n
GO
POIDS MOYEN
INITIAL
PAR SOU5-PREFECTU~C
----G=rnE~ -
. \\ .
1
1
1
-,
"vue'
ul.
CEREALES
rBAN, NE 1
. OLEA-
. TUBERCULES
PROIlU fTS
C1NEUX
l'LAN-
FRUITS ET CONDIMENTS
",,"" '''''T'"'''' '"',"'
-- ~rO(lUits-~-!riZ---1::Gis-~- Igtl.lllic------raro
Oc""" '""Ba-
Au~er,
!'langue
Col<l
P1IHent
"
le
b
lAI
-çinc
gl.ne
fOlOate
0111 a
~~~I~~-2()J9-3-~-;;-;;~
J
7808-250';
733
2151
~- 759
723
218-
-
357
295
7O:J
~I 620
~, ~o.. ~~~
-----J
-'--
"--_
"'
1.' !
'"
~ (:, .. ,. &fOl,l
51 !I
2
8l)/j
H 3]9
SI,S
1'(; d~ l' 1-\\)
3 300
"17
;du i t ll'!()y.1
- - - - - ~ - - - - - - - - .
Pt·OÙU j t
900
1
17
t:-loycllll ....)
9:;-~-~T~-3-~~[~~ "~~-::- ~"~~-
5
5
206
53J_~~~1- ~~J~
3 300
3
"981
507l
601,
1 - - - -
".
".~-"'.
~
gruupè d~j
1 039
50b
1
"' pn)t!lI i IJ
t10'tQ.lll\\ll.
1
03B
5 936
1 039
565
t
i_
. _ - - - - - -
- - _ . _ - - ~ -
produit
671
339
83~;-7 7l{ ~-731J-221
1.
2 813
788
:.s ,.1'loyent\\(: J
860~5-1
.1 022
579
1 0""
8131
273' [
96712
~'-'
.
'":;. i~t"(J\\lJH; tl~
8" 1
\\
1 181
50S
" 831
2 H13
8 prudui l
Noyenn\\!
1 011
---._---
Pdl-
produit
~ (\\ C?'t ~I\\"'d~ , ~[I /.:<
1
1__
1~6-C:
"35
720 /1
__~__
I
1_23
_-
;:; '"
;'
1
I_~~I J L~~C_ld
302
632
5: ~rollpe de
b87
557
1 595
gj
rradll i ~
"351_____
__L
1
N
1\\'0\\1 t.'\\ f\\f--
1 595
1_ _ _ _ _ -
,
622
Sou rcc
: Nf
r

Tableau n g 61
r)rJANT1TC.}!OYENNE
ANNrJF:T.LE
COMMERCI.'\\LIsEE
PAR
SOI/S-PREFECTURB ._, (Kg/Ch.
d·'e./an/1978-1979)
:~..... lll-OU-
ll-tnane
91 éa-
o
pp
pre
Céréales
.
Tubercules et Racines
kJlneux
Fruits
Condiments
'? duit.s
pl'dn-
1
-
~.
S/P
<"
l'ru-
'.
' "
.
_
flra-
M<\\n
A u o e r - " 1
dld L<;
HlZ
t-'"d{S
tal:n
Igllllme
TalO
Patate
t-'"anioc l ,
r-vocat
Oranqe Ù.
i
f'Aangue
Cola
Piment
.
Tomate Gombo
_ _
cilicie
<tr
ne
9 1 ne
1
Moy.
l
"'
\\. pdfl1
23lJ
278G
11
140
3720
19411
600
1997
600
1715
640
2 097,<::
-
341
300
466
434
428
H
~cl
1
~
'luy-;
407
'"~ ~p",
.
j 11
2 01 3
4
l,li]
2 06 5
~
608
J
l 98
~, [" . ( t
_ _ _ PlndÎ
002,5
661
389
III;::;' J
r-:~:J -
543
1 524
4 865
3 384
2 453
-
2 119
527
1 045
j 468 ) 216 [:8
;;; Iprad,
1
41"'
1
1
1
~.
Z
HOY.I
1 189
474
H
pl.lr
U1
nr . 1
1 034
4 865
2652
527
do.;
831
~ i~f;~~ "".'"" ''''" . ''"" ""' ""' -~I 1 1 1':
.oc
Jml'" 1
<oc<
ce;
H'
i
532
478
H
.
;J.:
Il:1 r
1
1 034
2 O.lG
3 601
8
gr.

505
prod
j
1 pi! r . l
"oy
T
3 2461
1 952
1 611
160
1 972
430
442
459
553
446
246
738
1 466
450
~r..::':!
'
1
.
94 li
%1

'IOy.l~
475
t'l
pu J.' 1
475
1
3 246
1 ·124
1
.
gr.
i
953
430 1
475
ii
de
_
l' (pdl
SourCe
= N.E.

TJ\\I3LEAU N°
62
REV~N~MO~EN_INITIAL PAR SOUS-~REF~CTURE
(F CF~/ch. d'e./an)
Groupe de
1
l'
--r-
1
1
1
1
roduits
BANANE
FRUITS ET
.sous_
1
CEREALES
ARACHIDES
TUBERCULES
MOYENNE
PLANTAIN
CONDIMENTS
préfecture,
, - - - - - - -
~
§
62 046
18 109
35 166
104 751
18 092
47 633
@
~
85 223
21 434
29 832
71 542
21 468
45 900
Ul

31 036
42 942
62 439
65 482
11 353
42 650
'J
l ~
52 208
1
>5 5"
1
29
m
43 0 "
l
" m
1
30 264
N
1
1
1
1
1
r--
,:
~.
~~( -.,,~~--ro--"'- .~- ~"
~
{~~,-~ ''""'Q''~'"
-',<_~_~#',"", ~~ ~",
~,.".~~
?~,-.r--~. .P""'~~
,'-,,-,1,
. .......,,):,J
-,.,.
_ .
..... __ .
.,.."
.....
'},oo(,
. _ . _ ....
.'- .....
,........
... , -
~~~ ~"',<)t"5
~-~"t{~.~~:'::'-.'"-'4~~.:.-&Z(~~~~~;';-.9,;:'-j.AJ ~,~~ f'\\:5.;-..~;"'..JÙ·'~":é';(...:.~~r.:F.J.;:#i?;·,;'ttl{~~~~~ ~ "; ~~;;~~~t::û'I:/ ";T.~.,,..: _....*-~::t~Jl~_~.~~'~:....:5_:(f.!-,6.~':!i.. -_7;' .'_'., • ~__ .;'

fig. 38 :
CARTE DE SYNTHESE
!
(
---~--
. / '
(

445
Pour y rérnédier,
il s'avère nécessaire d'expli-
quer aux autochtones,
le danger de vendre des terres et les
amener à prendre conscience des avantages qu'ils peuvent
tirer de leurs exploitations.
En résumé,
la sous-région de Bouaflé par sa si-
tuation géographique privilégiée, et les avantages dont
elle bénéficie, étend son influence en dehors de ses limites
administratives, à travers son système de distribution,
et
aussi de la circulation des biens monétaires. C'est la seule
sous-région à partir de laquelle les agents de la distribu-
tion ont des contacts avec tou~
les autres. Elle joue ainsi
le rôle de centre polarisateur en pays Goura, mais étend
également son influence sur les autres sous-régions.
A travers ce chapitre,
nous ayons découvert les
0
disparités existant entre les différentes sous-régions,
et
(
la possibilité de les enrayer à l'aide de nombreux efforts.
Si l'on sensibilise la population agricole suivant
chaque cas spécifigue, on peut aboutir à des résultats in-
téressants. En matière de développement agricole, de tels
efforts peuvent déboucher sur une "homogénéisation" relative
du pays Gouro.
{

446
C O N C L U S I O N
G.E
N
E
R
1l
L
E
DEVELOPPE11ENT DYNAMIQUE INTENSE ET AVENIR PROMETTEUR
,.

447
I l
ressort
de
cette étude que
l'agriculture
vivrière
connait
un
développement
dynamique
intense,
dans
la
région
de
BOUAFLE.
Cette
agriculture commence
à prendre des
formes
réellement
sp~culatives.
Nais po~rquoi ce
grand àéveloppement
dans
cette
région
alors que
d'autres
régions
ont
lln
développement
différen t
?
Toute
une
serie d'éléments
imbriqué.s
les
uns
dans
les
autres
contribuent à
donner au pays Couro
son
originalité
dans
le
domaine
vivrier.
,
Quelques
points essentiels ont
retenu notre attention
que nous pouvons rappeler.

448
I.
FACTEURS PRINCIPAUX
-------------------
La région de Bouaflé ~ppartient à un milieu na-
turel de transition favorable aux cultures vivrières et aux
cultures marchandes
(café, cacao, coton). Avec l'introduction
de ces dernières, on assiste à une mutation de l'agriculture
vivrière qui au départ était uniquement destinée à
l'auto-
consommation.
Mais,
le milieu naturel de transition dans lequel
se développent les deux types d'agriculture le plus souvent
associées, ne suffit pas à expliquer les processus observés
en pays Gouro.
En effet,
à l'inverse des régions productrices de
café et de cacao, situées à l'Est et au Sud de la Côte
d'Ivoire,
la région de Bouaflé appartient à la nouvelle zone
pionnière propice à ces cultures.
A ce niveau on distingue deux sortes d'effets,
,
les effets indirects moins apparents et les effets directs.
1.
Effets indirects
Du point de vue paysage agraire,
ces effets r.e
sont pas immédiatement visibles.
Ils sont liés à de multiples
facteurs,
notamment au développement de l'agriculture de
plantation. Ainsi, on assiste à une transformation du paysage
agraire. Le paysage boisé
proknu
(forêt noire)
des
secteurs méridionaux devient espace agricole.
On remarque aussi un effet d'humanisation de l'en-
semble, une réduction des forêts classées au profit des sur-
faces cultivées, exemple de la forêt des
Tas
dont la
surface représente
20 000 ha.

449
Les cultures vivrières apportent d'autres spéci-
ficités à l'organisation de l'espace. Apport indirect lié
à
l'accroissement de la population allogène,
laquelle con-
somme davantage d'espace naturel. La présence des étrangers
aboutit donc au développement de l'agriculture; dévelop-
l
pement qui se traduit sur le plan spatial
par la dispari-
tion des espaces naturels et l'humanisation de l'ensemble du
terroir.
La présence d'une importante population allogène
dont l'existence est liée aux plantes agricoles d'exporta-
tion contribue aux développements des cultures vivrières. -
Venant de zones plus défavorisées
(savane)
où leurs uniques
ressources monétaires proviennent surtout des cultures vi-
vrières et parfois de la vente du coton,
ils ont su s'adapter
à ce milieu qui leur offre la possibilité de pratiquer les
deux types d'agriculture.
2
'Effets visibles
Il s'agit ici des éléments spécifiques à la dis-
tribution et aux revenus acquis.
Contrairement aux autochtones,
les allogènes ne
se sont pas contentés de centrer leurs activités sur des
produits agricoles d'exportation,
sources de revenus impor-
tants, ou de vendre uniquement les produits vivriers secon-
daires, qui n'entrent pas dans la préparation de leurs mets.
Ils ont su exploiter la situation géographique et accroître
ainsi la production vivrière.
On
peut
distinguer
deux
types
d'espace
le
IIdirigisme ll
spatial
(paysans
encadrés
et
distribution de
parcelles par
lIA.V.B.)
et
l'organisation
de
l'espace
anarchique
prati-
qués
par
la majorité
des
paysans
non encadrés.

450
Conscients des problèmes posés par le ravitaille-
ment des villes dont la population est constituée pour la
plupart d'éléments improductifs en matière de denrées agri-
coles comestibles,
ils ont su adapter et orienter leur pro-
duction en fonction des besoins des citadins.
Dès lors,
ils se détachent également des autoch-
tones sur le plan de la distribution.
A ce niveau,
i l faut aussi retenir la renommée
mercantile du pays Gouro où foisonnaient un très grand nombre
de marchés pré coloniaux.
Lieux de négoce de la cola,
ces
centres de transaction animés par les Dioula et les Gouro
existent encore pour la plupart.
Seul leur contenu est
différent:
la cola a été remplacée par les produits vivri-
ers courants.
De
nos jours, ces marchés dont la plupart existe
encore ont une renommée qui dépasse le cadre régional.
Les
particularités qui contribuent à accentuer cette originalité
apparaissent sous plu$ieurs formes.
D'une part,
l'importance numérique des marchés,
la
quantité appréciable des diverses denrées agricoles comesti-
bles,
l'existence des marchés spécifiques à vocation céréa-
lière par exemple,
le rapport étroit qui se crée entre les
marchés ruraux et les marchés urbains sont déterminant
pour en expliquer les mécanismes.
D'autre
part,
les critères inhérents au taux de
participation et au rayonnement des marchés engendrant une
certaL~'hiérarchisation sont également importants.
Par aitleurs,
toutes les transactions se déroulent
à
l'intérieur d'un circuit traditionnel qui malgré des struc-
tures anarchiques se révèlent dynamiques.
Les différents

451
participants, vendeurs,
revendeurs en sont les principaux
éléments.
Parmi eux les intermédiaires
(revendeurs)
de sur-
croît Dioula jouent un rôle capital.
Le département de Bouaflé possède également un
grand privilège à savoir
:
sa situation de grand carrefour
du Centre-Ouest.
Cette position avantageuse favorise les
échanges avec l'extérieur. A l'intérieur,
les voies de
communication relativement développées facilitent la distrj.-
bution des produits vivriers.
Ainsi le pays Gouro représente un phénomène par-
ticulier tant sur le plan de la production que de la commer-
cialisation. On peut le comparer à un véritable grenier,
dou-
blé d'un grand centre de négoce des produits vivriers.
Enfin,
le dynamisme de la population agricole,
en
l'occurrence celui des allogènes est recompensé par l'ac-
quisition de revenus non négligeables.
Ces gains issus de la
vente des denrées agricoles comestibles montrent le rôle
primordial qu'ils 'jouent au sein du budget familial.
compl~-·
ments de revenus acquis grâce à la vente de produits agri-
coles d'exportation,
ils permettent de faire des économies
appréciables.
Ces économies apparaissent sous la forme d'une
épargne nature d'une part et d'une épargne monétaire d'autre
part. L'utilisation de celle-ci n'est pas toujours évidente.
En possédant au départ ces divers atouts, qui ont
été judicieusement exploités par les différents intervenants
(producteurs,
co~~erçants), dans le département de Bouaflé,
l'agriculture vivrière spéculative devient une réalité,
et
ses effets sur l'organisation ~e l'espace apparaissent béné-
fiques.
Tous ces éléments concourent à donner à
l'agriculture
vivrière une certaine image plus édifiante.

452
Mais ces acquis en raison de nombreux facteurs
relatifs aux conditions actuelle~de la production, aux
structures inadéquates de la distribution demeurent fragiles.
Si des initiatives, des mesures ne sont pas prises,
la bonne
volonté des paysans ne suffira pas à faire face aux problèmes
qui risquent de se poser dans un avenir proche.
Une des conséquences directe des difficultés à
envisager réside dans le ravitaillement des villes. En effet,
faute d'une quantité suffisante, mais également d'une dis-
tribution quasi anarchique,
la population des villes va se
heurter à une pénurie de produits.
Dès lors,
le développement
de l ' agricul ture vi 'Trière doit se faire parallèlement à la
croissance de la population citadine, qui représente la prin-
cipale clientèle.
Dans quelles conditions ,. peut-on envîsager ces mu-
tations ? Quelles sont les propositions susceptibles d'être
retenues,
les poss~bilités d'intervention efficaces et les
actions à entreprendre ?

453
Les initiatives à entreprendre doivent tenir compte
des conditions générales d'efficacité mais aussi des diffi-
cultés causées par des problèmes particuliers
(psychologiques
ou matériels) .
A.
LES CONDITIONS DE L'EFFICACITE
L'ACTION
PAYSANNALE
En général,
les planificateurs ont tendance à
considérer
""
la
variable temps comme un frein au projet. Ainsi,
les réalisations envisagé~s doivent donner des résultats à
court terme. Les résultats escomptés ne sont pas toujours
perçus par les paysans. On aboutit le plus souvent à des
situations désastreuses dont les retombées atteignent d'une
façon directe les paysans. C'est le cas de la Société
AGRIPAC,
qui devait s'occuper des problèmes de la distribu-
tion des produits vivriers.
Mais pour obtenir des résultats
positifs dans la distribution i l importe de faire intervenir
à la fois
le travail en aval
(production)
et en amont
(dis-
tribution). Tous ces efforts n'étaient pas coordonnés.
La plupart du temps,
on laisse
le soin aux auto-
rités administratives
(Préfet,
Sous-Préfet)
gui dans des ré-
unions essaient de mettre la population au courant des pro-
jets. Celle-ci docile écoute bien attentivement. On croit
ainsi que le problème est résolu,
les chefs de villages ou
autorités notables en donnent l'assurance. Mais,
au moment
de la mise en application, on s'étonne de rencontrer des
reticences.
Par exemple,
la méfiance des paysans à l'égard
de l'AGRIPAC a été longue à disparaître
(elle subsistait
encore à un degré moindre au moment de la suppression de
l ' OrganisI'le) .

454
Dès lors,
à ce niveau, des réformes de fonds
s'imposent.
Il ne faut pas se contenter des grandes réu-
nions,
au cours desquelles on avertit le paysan,
des déci-
sions gouvernementales.
La\\~enta~lité du paysan souvent
analphabète se caractérise
par une certaine forme concrète
de faits.
Il serait souhaitable au préalable de discuter
avec lui,
l'amener à prendre conscience du bien fondé d'un
projet, demander son concours,
lui montrer que les initia-
tives ne vont pas à l'encontre de ses intérêts.
Pour ce faire,
il importe d'utiliser tous les
moyens de sensibilisation
les mass-média
(radio,
télé-
vision) qui transmettront des émissions en langue
vernacu-
laire .
En dépit des efforts déployés pour voir le projet
réussir,
il peut y avoir encore des réticences de leur part.
Il faut alors essayer de trouver où se situe le blocage.
C'est à ce niveau que l'animation rurale devrait être effi-
cace.
Vivant aux villages et étant en contact permanent
avec la population,
les animateurs doivent déceler le type
de problème dont souffre la région,
le village, voir les
paysans. S'agit-il des difficultés d'ordre psychologiques
ou purement matérielles ?

455
B.
PROBLEMES PARTICULIERS
1.
Difficultés d'ordre psychologiaues
Elles sont le plus souvent liées aux changements
d'habitude,
à une mutation trop rapide.
Devant ces changements
qui doivent bouleverser l'existence des paysans, des facteurs
affectifs peuvent surgir,
i l convient d'en tenir compte. Des
coutumes ou des habitudes ancrées peuvent entraver les résul-
tats escomptés.
En conséquence, des projets visant par exemple à
l'exploitation agrirole des bas-fonds,
la vente des produits
à un organisme agréé plutôt qu'aux commerçants traditionnels
se heurteront à l'indifférence des paysans.
Dans le même contexte,
i l faut également ajouter
l'abandon total du système de thésaurisation traditionnelle
au profit d'une épargne moderne.
Afin d'arriver à surmonter ces difficultés, une
des actions à entreprendre serait de mettre les paysans de-
vant la réalité.
S'il existe des exemples de développement positifs
dans d'autres régions du pays ou dans certains pays africains
ou assimilés,
les autorités gagneraient à investir dans les
frais de déplacement pour accomplir ce genre d'excursion.
Les paysans pourraient voir ainsi des exe~ples
concrets. Dès lors,
la discussion avec des congénères, un
séjour sur les exploitations, peuvent
donner des résul-
tats remarquables,
plus concluant que tous les longs discours.
Une fois rentrés chez eux,
ces paysans joueront le
rôle d'interlocuteurs auprès des autre"s.
Ils pourront ainsi
faire bénéficier de leur connaissances et être les précur-

456
seurs de ces actions. Ainsi, au
sein de la
grande famille
paysanne,
les incompréh=nsions qui souvent s'établissent
entre des encadreur s peu patients et des paysans méf iants.
ne subsisteront plus ou
seront atténuées.
Mais si le problème dev ient purement matériel,
quelle attitude doit-on adopter?
2.
Les diffiolltés d'ordre matériel
Elles devront être évaluées selon leur importance.
En raison de l'afflux des allogènes et de la raréf ic~tion
progressive des terres,
le [Koblème (des terres) va
se po-
ser très rapidement.
La population autoc f:to ne étart re~on­
sable de cette distribution anarchique des terres aux nou-
veaux venus,
i l faut mettre un frein à la vente clandestine
des portions de forêt.
Dans le'cas contraire, on aboutira à une situation
critique, le problème terre/ho~~e risque de se poser, ou
alors cette action irréfléchie va déboucher sur une situation
paradoxale.
Les jeunes autochtones faute de terre, et en
raison d'un travail familial non rémunéré €migreront.
Le mouvement inverse alimenté par les ethnies
vivant dans des régions plus démunies va s'amplifier.
La
population agricole active sera dans un avenir proche com-
posée de plus en plus d'allogènes. On assistera à un ren-
versement de situation aux dépens des Gouro. ?n d'autres
termes, compte tenu de l'ampleur du mouvement vivrier l'ex-
pression pays Gouro risque d'être bientôt impropre. Néanmoins
on arrive progressivement à la fin du front pionner qui va
s'arrêter faute d'espace à conquérir.

457
Afin d'éviter ce genre de situation,
il faut
convaincre les jeunes gens de rester au village.
La désertion
des campagnes tenant à tout un ensemble de raisons, notamment
en l'absence de rémunération des travaux familiaux; il serait
,
souhaitable de résoudre ce grave problème.
Par exemple, encourager les actions spontanées,
telles que la main-d'oeuvre salariale instaurée par les
jeunes eux-mêmes. Dans certains villages,
les jeunes al-
louent leurs forces de travail aux paysans.
Par ce biais,
ils acquièrent ainsi des revenus. PourJrésoudre le problème
de la main-d'oeuvre étrangère qui devient de plus en plus
rare et de surcroIt plus chère, cette action salutaire doit
être encouragée.
Afin qu'ils puissent avoir un revenu appréciaGle,
et en raison de leurs propres aspirations,
il serait utile
de les aider à créer des blocs culturaux.
Du point,de vue des techniques agricoles, plu-
sieurs mesures doivent être prises. D'une part,
en raison de
la raréfaction des terres,
le système de l'agriculture iti-
1
nérante doit disparaItre.
D'autre part,
l'objectif de cette étude ne consiste
pas à encourager le développement des cultures vivrières aux
dépens des cultures de plantation(agricoles d'exportation).
En raison de la faible valeur des denrées agricoles comesti-
bles,
l'association des deux types de cultures doit être
maintenue;
tant que l'agriculture vivrière ne sera pas valo-
risée,
i l serait vain de les dissocier.
Il
'avère
nécessaire
d'encourager
l'utilisation
des
engrais.

458
Quant à la nature des produits, i l n'est pas sou-
haitable d'axer les efforts sur les produits "les plus deman-
-,
dés
(riz, banane plantain, igname). i l faut également s'in-
téresser au développement des produits secondaires afin de
varier les menus citadins. Des campagnes publicitaires menées
au niveau des ménagères,
aideraient à vulgariser certains
produits co~me le taro, le manioc sous d'autres formes.
On peut certes améliorer la qualité des prod~its
vivriers de base
grâce â la recherche de nouvelles variétés a
adapter. En dehors du riz pluvial, essayer d'encourager les
paysans à faire du riz irrigué, culture qui est uniquement
pratiquée par les Dioula et Voltaïques.
Pour la banane plantain,
et certains produits,
il
faut envisager des cultures de contre saison afin d'étaler
la production et éviter ainsi la hausse exagérée des prix
pendant la période creuse.
L'utilisption des bas-fonds pour ces deux plantes
ainsi que pour d'autres permettraient d'obtenir plusieurs
récoltes dans l'année.
Les autres produits doivent faire également l'ob-
jet de recherches importantes, pour améliorer ou obtenir des
variétés plus rentables et moins fragiles. Dans ce contexte,
il serait utile de demander la collaboration étroite des
1
Instituts de Recherches
spécialisés dans ce domaine.
I.R.A.T
:
Institut
de
Recherche
en Agronomie
tropicale.
I.R.f.A.
:. Institut
de
recherches
fruits
et
légumes.

459
Afin que les paysans puissent s'intéresser davan-
tage aux cultures vivrières et mettre les projets à exécu-
tion,
i l importe de créer des primes d'encouragement.
Primes
dont une partie pourrait être distribuée sous forme de
biens naturels
gratuité de l'engrais, des insecticides, de
certaines semences
(maïs, arachides,
grain de piment,
tomate,
aubergine). Mais, devrait-on laisser les paysans livrés à
eux-mêmes ?
En effet, pour obtenir des résultats positifs,
ces
opérations doiv~nt ~~re enc~drêes.~~~ ~~S sociêtês dont le
rOl~ se limiterait uniquement ~ ne ~~lles actions. L2 êul-
ture vivrière doit faire l'objet d'autant de soins que poùr
les cultures de plantation. La politique de l'agriculture
intégrée préconisée tiendrai~ compte des différents milieux
écologiques rencontrés pour cuitiver les produits.
Par exemple,
les produits vivriers seront associés
au café et au cacao dans le Sud forestier.
En revanche,
dans
le Nord,
le coton se substituerait aux précédents en tant
que
produit agricole d'exportation. Dans ce milieu également,
i l est nécessaire d'encourager surtout les cultures propres
1
à un tel contexte
: arachide,
tubercules
(igname, patate,
.
)
2
manlOC
.
Mais la politique ùe l'agriculture intégrée ne
~uffit pas. Zn raison de la valeur de ces produits, il faudrait
parallèlement à
la mise en place d'un tel système,
songer à
diversifier les denr&es agricoles comestibles
:
introduire de
de n('l1v~lles "l"ntes co=o le soja. Compte tenu de sa
ricr,p'~s" en protéine,
èette' :Hante
fourrait jouer
Forêt
claire
ou
savane
arborée.
2 Compte
tenu
de
ses
caractéristiques
agronomiques
le manloc
pousse
dans
ce
milieu.

460
un double rôle.
D'une part apporter à
la population rurale,
cette protéine qui lui fait souvent défaut
d'autre part,
grâce à une demande importante sa valeur contribuera à aug-
menter les revenus.
Enfin, pour une meilleure efficacité, tous ces
projets agricoles doivent s'inscrire au sein de G.V.C.
L'expérience a montré que le travail en groupe
est un élé-
ment stimulant.
Mais il ne suffit pas d'inciter les paysans Gouro
à produire intensivement en vue d'une commercialisation éven-
tuelle.
Il importe parallèlement de songer aux problèmes
cruciaux de la distribution.
Ce domaine si complexe nécessite des actions judi-
creuses
et bien définies.
De sa réelle organisation dépend
la quasi totalité de la réussite et de l'efficacité du dévebp-
pement
des cultures vivrières.
Compte tenu des difficultés engendrées par le cir-
cuit traditionnel, une action a été menée afin de la suppri-
mer, au profit d'un circuit plus moderne.
Ce circuit devrait
faciliter l'écoulement des produits, en fait,
organiser la
distribution.
En dépit des efforts fournis,
l'action de la so-
c~été
d'Etat AGRIPAC s'est soldée par un échec qui a abouti
à sa dissolution.
De nombreuses erreurs relevées au sein de
cette Société nous amène à
tirer des leçons d'une telle
expérience.
Il ne s'agit pas de mettre en place une Société
d'Etat qui s'érigerait en commerçant.
Cette Société voulant
aider les paysans et les conson~ateurs est devenue un concurrent
redoutable pour d'~utres commerç~nts déjà
établis
dans

461
cette profession, à savoir les Dioula.
Mais,
si l'on veut
réorganiser la distribution,
il serait plutôt utile de pro-
céder à différents niveaux (intervenants, stockage, moyens
,."
...
de communication).
Du point de vue des intervenants,
l'objectif visé
n'est pas de rivaliser avec les commerçants en place.(c'est
comme si l'Etat se substituait aux paysans dans le domaine
de la production)"
mais de les encadrer,
les intégrer dans
un circuit qui serait plus adapté. aux besoins actuels
et plus adéquat.
Pour ce faire,
utiliser un circuit semblable à
celui des produits agricoles d'exportation ou les collecteurs
agrées sont libres- de tout mouvement.
Ces collecteurs sil-
lonnent les campagnes à la recherche des produits qu'ils
devront réunir à des endroits stratégiques faciles d'accès.
Dans ce domaine,
l'êta t n'aura qu'un rôle de contrÔleur.
Mais à l'inverse des cultures d'exportation,
les
produits vivriers sont des denrées périssables;
cette
caractéristique est un sérieux
handicap dans la distribution.
Les véritables problèmes posés par ces produits
résident donc dans le stockage et un rapide acheminement
vers les centres de consommation.
La création de dépôt de stockage et de conditionne-
ment des produits dans le département de Bouaflé s'avère
nécessaire.
Cela permettrait de régulariser la distribution.
On pourra créer des centres principaux autour desquels gravi-
teront des centres secondaires:
Bouaflé servirait de base
"
Il
pour le dispaching vers
Bouaké, Yamoussokro, Daloa, Abidjan.
Zuénoula pourra faire office de centre distributeur des
produits destinés au Nord.

462
Sur le plan des infrastructures,
i l serait sou-
haitable d'équiper ces magasins de stockage.
Prévoir des
éléments de conditionnement simple.
Ces produits qui auront reçu un minimum de con-
ditionnement pourront être ainsi acheminés vers leur destina-
tion,
sans trop de risques d'avaries. A ce propos,
l'amélio-
ration des routes s'impose. Celles existant déjà demandent
à être entretenues, refectionnées.
Par ailleurs,
i l est né-
cessaire d'en créer d'autres pour joindre les points de pro-
duction éloignés. Une telle situation éviterait faute de
moyen l'abandon de certaines denrées comme la banane plantain.
De l'état des routes dépend également la rapidité des liai-
sons, et l'entretien des véhicules. En raison du caractère
quasi permanent du ravitaillement,
la durée des véhicules
est fonction des infrastructures routières.
Cependant,
toute la bonne marche du système doit
reposer sur la pratique de prix homologués, qui constituent
un des éléments négatifs dans la distribution actuelle. A
ce niveau,
les autorités doivent établir un contrôle stricte ;
les produits recevront des labels selon leur qualité et
le
calibre.
Mais avec ces prix homologués,
peut-on s'attendre
à des résultats concrets? Il Y a à ce niveau des difficultés
qu'il faut prévoir.
Ce sont des denrées périssables et dans
ce cas,
les prix homologués sont discutables.
Il serait donc
souhaitable de rester dans une fourchette de prix que les
contrôleurs sont tenus de faire respecter.
En dépit des re-
cherches qui tendront à améliorer la distribution de produits
frais,
des difficultés peuvent surgir, il y aura mnlgré tout
des pertes.
On pou~rait ~l:rs songer à d'aut=es débouché: èifférents au
circuit classique
(consommation des produits à l'état naturel)
. .

463
L'agro-industrie est toute indiquée pour transformer en partie des
produits, en sirop de fruits,
purée de légumes
(tomate, au-
bergine),
semoule
(manioc).
Certains produits comme le
manioc qui font déjà l'objet de nombreusŒrecherches gagneront
à être davan tage expIai tées.
Des expériences tentées par des
chercheurs de
Eà.:mindustrie, ont montré qu'on pourrait
mélanger la farine de manioc à la farine de blé pour la con-
fection du pain,
de gâteaux secs.
Le résultat s'est avéré
appréciable tant au goût qu'à la qualité.
Quand cn connaît la place· du pain dans l'alimenta-
tion de l'Ivoirien vivant en ville ou à la campagne,
on songe
à
l'économie qu'on pourrait faire en réduisant la quantité de
blé importé.
Pour les condiments, si les cultures de contre sai-
son ne donnent pas les résultats escomptés, i l serait souhai-
table de les transformer en conserves.
En raisons des habitudes alimentaires,
i l serait
difficile de trouver des débouchés à ces produits.
Mais à ce
niveau, i l impcrte de créer les besoins.
Les femmes, seules
novatrices des menus seront sollicitées pour vulgariser les
produits à l'aide
d'énormes publicités.
En dernier recours,
à partir de certains produits
comme le manioc également, on pourrait obtenir des dérivés,
non consommables.
L'alcool d'igname, d~ taro pourrait être
utilisé dans l'industrie chLffiique ou compte tenu de la con-
jonture actuelle, servirait à couper le carburant.
Mais ces
solutions doivent être considérées de manière prudente,
compte
tenu des potentialités, de la Côte d'IvOire dans l~ domaine
des hydrocarbures.
Finalement, si les actions sont bien menées,
l'agri-
culture vivrière devrait jouer Un rôle remarquable dans le

463
L'agro-industrie est toute indiquée pour transformer en partie des
produits,
en sirop de fruits,
purée de légumes
(tomate, au-
bergine),
semoule
(manioc).
Certains produits comme le
manioc qui font déjà l'objet de nombreuses ra:herches gagneront
à être dav.:mtage exploitées.
Des expériences tentées par des
chercheurs de
~.lmindustrie, ont montré qu'on pourrait
mélanger la farine de manioc à
la farine de blé pour la con-
fection du pain,
de gâteaux secs.
Le résultat s'est avéré
appréciable tant au goût qu'à la qualité.
Quand on connait la place· du pain dans l ' alimen ta-
tion de l'Ivoirien vi van t en ville ou à
la campagne,
on songe
à
l'économie qu'on pourrait faire en réduisant la quantité de
blé importé.
Pour les condi.ments,
si les cultures de contre sai-
son ne donnent pas les résultats escomptés,
i l serait souhai-
table de les transformer en conserves.
En raisons des habi.tudes alimentaires,
i l serait
difficile de trouver des débouchés à ces produits.
Mais à ce
niveau,
i l importe de créer les besoins.
Les feffiFBs, seules
no.vatrices des menus seront sollicitées pour vulgariser les
produits à
l'aide
d'énormes publicités.
En dernier recours,
à partir de certains produits
comme le Danioc également, on pourrait obtenir des dérivés,
non conson.rnables.
L'alcool d' i.gname, de taro pourrait être
utilisé dans l'industrie chimique ou compte tenu de la con-
jonture actuelle, servirait à couper le carburant.
Mais ces
solutions doivent être considérées de manière prudente,
compte
tenu des potentialités,
de la
Côte d'IVOire dans le domaine
des hydrocarbures.
Finalement,
si les actions sont bien menées,
l'agri-
culture vivrière devrait jouer un rôle remarquable dans le

464
développement économique.
Le problème essentiel demeure ce-
pendant la hausse des prix.
On pourrait essayer de créer
une caisse de stabilisation des prix des produits vivriers.
Mais quelles sont les chances de ré.usifj[iôe,d' un tel projet
h\\'-~' ", ~~/",",
compte tenu de la consommation qUi~\\sC-uni~uement locale ?
"
d
P
L
F l '
.
71,,' ! ,., d
,"\\ ,i;'.
t -
,
a reglon
e. OUë\\.- c
pourral t
serV'lr-, e
reglon
emOln a par-
,C
1,'---""':""'11
\\"'~
tir de laquelle, on essaierait dé 'déverof;p'''er ;'])es cul tures
'
"'
/
ct}
vivrières.
", \\.
-.-/.~,·i
\\
, /:
'-~\\~~/
..... 'f':-n?P.flISu?Y
.:0.- . , -
Toutefois, en raison de nombreuses difficultés qui
peuvent surgir,
un long chemin reste a parcourir.

ANNEXES

QUELQUES SIGLES UTILISES
AGRIPAC
Société pour l'organisation et la
distribution des produits alimentaires
A.V.B.
Autorité pour l'Aménagement de la
Vallée du Bandama
B.LC.I.C.I
Banque Internationale pour le Co~,erce
et l'Industrie de la Côte d'Ivoire
B.N .D ..o,..
Banque Nationale pour le Développemen~
de l'Agriculture
C.LD.T.
Compagnie Ivoirienne des fibres
Textiles
E.N.S.A.
Ecole Nationale Supérieure
d'Agronomie
G.V.C.
Groupement à vocation coopérative
LG.T.
Institut de géographie tropicale
O.C.P.A.
Office de Commercialisation des
Produits Agricoles
O.N.P.R.
Office National de la Promotion
Rurale
O.R.S.T.O.M.
Office de la Recherche Scientifique
et Technique d'Outre-Mer
P.A.C.
:
Programme d'Action COmmerciale
LR.F.A.
Institut de Recherches des Fruits et
légumes
LR.A.T.
Institut de Recherches en Agronomie
tropicale
S.A.T.M.A.C.I.
Société d'Amélioration Technique de
Modernisation Agricole en Côte
d'Ivoire
S.O.D.E.F.E.L.
Société pour le Développement de la
production des fruits et légumes
SODE SUCRE
Société pour le Développement du
sucre

, NOM DU VILLAGE
••••••.••••••••••
• Tableau nO
l
, MARcE
SP ••••••••••••••.•..••.•••. o ••••
,NlIRE D'EPOUSES •••••••••••••.•••••
NOM DE LI ENQUETEUR ••••••••• , ••••
NBRE D'ENFANTS ••••••••••••.••••••
NO'l ilE L'ENQUETE
.
ENQUETE
INDIVIDUELLE
PRODUCTION
NBRE DE t-lANOEUVRES •••••.•••••••••
AGE. •••••••••••••••••••••••••.••
rBRE DE COLLATERAUX •.••••••••••••
SEXE .. "
.••••••••••.••••• , ••••••
l~l'UN LE .•...••••.•.••••••••••••••
PlWFESSION
~--'
1
CUL T Li RES
V l
V R I E RES
CUL T URE S
DE
R ~ N T E :
-c_.~
-
OBS~RVA'
i
, rOl~pe J'" l'
Surface
qUA!':Tl'l'E
KG
r REVENUS DES VENTES F ,CFA
.
Surface
e
ro~
0 t U l [
- - - - - -
-----;-;---~_____;:;_:_---
'Prodult
QUi\\~~:'_'1- REV~NIJ DES VENTES F CH TIONS
i
,d
1
lTot
',uu.i-t,._._
___
h'.:. _ _ ~'nt~_l'_r~ ~~~~
Stockée 'l'ota l
Invesl.
Thèsaur.
Pr,
'C_ _I---.InY.
1 Thès.
l
1
-'--------i
'i
~
1---
1
W
,
CULTURES
!
fj~
~
- - - -
!
~;c---------=I--'.
:I::::~:d:
j
Jours
e
:'1
~ ~
[ravai!
~J J-:-:l
5 ~
~
1
u u
1
13 ;2
~
- Autres

~ f-<
:;::
observa-
1
: ~
1
U
t ions
i
o a
- - - -
Z
CUl"TURES
o
~
DE RENTE
~
u
l~
- - - f - - - - - + - - " ' - - f - - - f - - - - J - - - + - - - + - - - - j
H
~
-
Nhre de
~
jours de
1
travail
:
~
v:l
W
;
{-l
P::
_..
- - - -
~
__
5
- Autres
\\
~
-t:
observa-
,
_
1'

p
.
.
y;
_
tIans.
1
~.-~~:
:3
1
1
__.
_ ,
.__" .._..._"..
'''... ...
",
__ .... " ,,_._, ... _.__.. _'.""._..
_~
o . . , , " , . .
"
••
._._----
--_.

,
1
1
1
Tableau nO 2
MARCHE DE
.
s/p
.
~~g~~~--~~~~---_:_--~~~~---_!!-
1970-1979
1
NOM DE L' ENQUE'!'EUn
.
NOM OU VENDEUR Oll AC!ŒTEUR
.
1
A.GE
" . . . . . . . • • . . . . . . . . • . . • . . • . . • • • •
1
,
SEXE
.
ETIINIE
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . • . . • .
PHOFESSION
(selon le 11iO<lLl dE:: d!stributJon)
1
1
PRO VEN A N C E
MODE DE TR~NSPORT
G}"oupe
d~
Produit.
Quan ti
Icnar
P RIX
OBSERVA-
fE~€u- ABI- BOUA-
CAMIONS
produit

S/p
AUTRES
TETE
rettes
TIONS
DJAN
KE
1000k~
f
CF/jour
"ko/inl1
y,>
-
bâchée Autre
,
hr>"
f------
Poid~.:;
Poid15 kg
,
sal:
(2)
RIZ
[li'J.ni02r
RIZ
(J)
tas
(4)
Il)
Il)
V1
Il}
(2)
Mais
w
D)
M.!Hs
IJ)
.1
---'--'--
'"
(4)
14}
'"
11)
'"w
Mil
(2)
Mil
(2)
u
Sorgho
(J)
Il)
Sorgho
(4)
(4)
Arachl.dc
Il)
Ara-
Il)
chide
en
(2)
JAVOUl\\
(2)
en
grain
(3)
(3)
gl"ain
(4)
(.11
V1
(1 )
Il)
~
V1
.,
"
Ignames
12}
Iyname
(2)
u
z
rt: IJ H
Il]

Wu
(3)
(J)
~!;
;$.
l,
(4)
(4)
.
1
,
1
1

1
,
( 1 )
( 1)
(2 )
(2 )
Manioc
Manioc
(3)
(3 )
(4)
1
(4 )
Ul
'"Z
( 1)
H
( 1 )
U
Iii
+>
(2 )
( 2)
llJ
Ul
-
'"
,~
Taro
(3)
Taro
( 3 )
::J
-
~
(4)
(4 )
'"
'"
::J
E-<
( 1 )
( 1)
"-
Patate
(2)
PatatE
(2 )
-
,
(3)
( 3 )
-
(4 )
(4 )
(1)
( 1 )
Banane
Banan
(2)
(2 )
plan-
-
plantain
tain
(3)
(3)
1
-
(4 )
(4 )
1

( 1)
( 1)
Auber
(2)
(2)
Aubergine
gine
(3)
( 3)
"N'Orowa"
'N'Oro
wall
(~ )
(4 )
(1 )
( 1 )
(2 )
(2)
Piment
Pimen
(3)
(3 )
(4 )
(4 )
lJ)
(1)
(1)
1-<
Z
(2)
(2)
"'
Tomate
Tomate
::<:
(3)
(3 )
H
Cl
z
(4 )
(4)
0
u
( 1 )
( 1)
Gombo
(2 )
Gombo
(2)
(3 )
( 3 )
(~)
(4 )
( 1)
( 1 )
(f)
(2)
(2)
1-<
Orange
OrangE
H
::0
P:

~.~
(3 )
1
(~ 1
(4 )

"
/ '
,
(1)
( 1 )
(
(2)
1 Jo1an-
~
(2)
MandarinE
- -
(3)
darine
(3 )
1
,
(4 )
(4 )
(1)
( 1 )
,
(2)
( 2)
Mangue
-
Mangue,
(3 )
(3 )
,
(4)
(4 )
( t )
( t )
1
,
(2)
( 2)
AVOCttt
Avocat
(3)
1
(3)
,
-
(4 )
,
(4 )
( 1 )
1
(1)
(2)
(2 )
1
Cola
. Cola
(3)
1
(3 )
,
(4 )
(4 )
.
SOLlttt..
N. E.

A -
BIBLIOGRAPHIE
?ELATlv~
AUX DOCUMENTS ET TRAVAUX SUR LA COTE D'IVOIRE
ANCEY
(G.), 1974 - Relations de vOlslnage ville -
campagne:
une analyse appliquée à BOUAKE : sa couronne et sa région.
Me.M. O. R. S . T. 0 . M. - rt' 70 -
PARIS 258 p.
ANCEY
(G.),
J.974 - Un exemple de fonctionnement rural il proximité
d'une agglomération urbaine -
le cas de Brobo.
in : Economie
(L.)
de l'espace rural de la région de BOUAKE.
T~av. e.t VOQ. O.R.S.T.O.M. rt' 38 -
PARIS pp. 183 -
201.
ANIKPO
(E.),
1978 - Organisations villageoises et intervention
étatique:
l'A.V.B.
(Autorité pour l'Aménage~~nt de la
Vallée du Bandama) et l'Aménagement du pays Baoulé
(COTE D'IVOIRE).
ThèJe de VOQt. QYQte - MONPELLIER III.
ASSA
(K.), 1973 ~ Etude géographique des marchés de la sous-
préfecture de BONDOUKOU.
PubtiQatiort provisoire -
Université d·P~IDJAN.
I.G.T. n)
5
22 p.
ATLAS
Atlas de COTE d'IVOIP~ -
197
~inistère du Plan - Université d'ABIDJAN
l
G T -
O.R.S.T.O.M.
15 planches
ATDAS
Atlas - Jeune Afrique
ATTA
(K.l,
1978 - Dynamique de l'occupation de l'espace urbain
et péri-urbain.
Thè~e de VOQt.
QYQte
PARIS - EHSS
pp.
31 -
169.
AVENARD
(J.M.), ADJANOHOUN
(E)
- ELDIN
(M.)
- GIRARD
(G.)
-
PERPAUD
(A.)
-
1971 -
le milieu naturel de la COTE d'IVOIRE.
Mem . O. R• S T. O. M.
rt'
50
rARIS t
1, 392 p. et t
2, cartes.
BASSIAKA
(O.),
1978 - Organisation de la production et distribution
des principa~x produits vivriers en COTE d'IVOIRE.
Me.m. de V.A.A.
E.N.S.A. -
RENNES -
215 p.
BLANC PA1"lARD
(Ch.), SPICHIGER
(R.),
1973 - Contact forêt-savane et
recrû forestier en COTE d'IVOIRE
(in t'eJpaQe géogf'.aphiqu.e Il)
3,
pp.
206.

BLANC PANARD
(Ch.),
1975 -
Un jeu écologique différentiel:
les corrmu-
nautés rurales du contact forêt-savane au fond du "Y"
Baoulé.
Thè~e de Doc. - 3è cycle
PARIS - EHSS -
291 p.
COULIBALY
(S.), 1978 - Le paysan Senoufo
N.E.A., ABIDJAN -
DAKAR -
234 p.
COTTEN
(A. M.)
- MARGUERAT
(Y.)
-
1975 - La mise en place de deux
réseaux urbains africains: CAMEROUN et COTE d'IVOIRE.
Université d'ABIDJAN I.G.T. ABIDJAN -
Publication p~ovisoi~e - nO 1932.
COTTEN
IA.M.), DUCHEMIN
(J.P.), et TROUCHAUD
(J.P.)
1978 -
les petites villes de COTE d'IVOIRE.
n~ 1 - O.R.S.T.O.M. ADrOPOOOUME
pp.
1 -
22
DIAN
(B.),
1970 -
le pays akyé, étude de l'Economie agricole.
Ann. Univ. d'ABIDJAN, ser. G, t 2 fasc 11970, 206 p.
DIAN
(B.),
1975 - Aspects géographiques du Binôme café cacao
dans l'économie ivoirienne.
I.G.T., ABIDJAN -
114 p.
Publication p~ovisoi~e nO 27.
HAUHOOOT
(A.),
1974 - Le ravitaillement d'ABIDJAN en produits vi-
vriers de base non importée, p.
KINDO
(B.),
1978 - Dynamisme économique et Organisa~ion de
l'espace rural chez l'Agni du N'DENEAN et du DJUABLIN.
Thè6e Ooct. 3è cycle -
Université d'AB~DJAN -
328 p.
LASSAILLY
(V.), 1976 - Espace utile et charge de population dans un
des .acteurs touchés par ln mise en eau du barrage de
KOSSOU
(sous-préfecture de BEOUMI - COTE D'IVOIRE)
Thèse Ooct. 3è cycle
PARIS EHESS -
269 p.
LATHAN
(A.), et DUGERDIL
(~1.),
1970
: contribution à l'étude
de l'influence du sol sur la végétation au contact forêt-
savane dans l'Ouest et le Centre-Ouest de la COTE d'IVOIRE.
Adan6ol1ia, sé~ie nO 2 - nO 10
pp.
553-576.
MANGE NOT
(G.),
1955 -
Etudes sur les forêts des plaines et plateaux
de la COTE d'IVOI RE.
ABIDJAN, Etudes éburnéennes, IV, pp.
6 -
60
MEILLASSOUX
(C~.),
- Antrhopologie économique des Gouro de COTE
d'IVOIRE:
de l'économie de subsistance à l'agriculture
commerciale.
Mouton, PARIS,
la Haye -
371 p.

MICHOTTE
(J.)
1970 - Les marçhés du pays Baoulé de la zone dense.
1ypo1ogie, organisat~on et fonctionnement. Annexes carto-
graphiques.
ABIDJAN - Ministère du Plan, Ministère de l'Agriculture -
Centre ORS TOM de Petit-Bassam - s.e. hum.
2 t, Vol III,
nO 5, 31 p. + 2 p. et 27 cartes.
Ministère de l'Agriculture, 1979 - Direction des Statistiques Rurales
et des Enquêtes Agricoles, 166 p.
Ministère du Commerce - AGRIPAC -
1978 - Connaissance de quelques
produits vivriers - 33 p.
Ministère de l'Economie, des Finances et du Plan,
1971 - Reforme de la commercialisation des produits vivriers.
La COTE d'IVOIRE en chiffres Ed. 80-82
Société Africaine d'Edition - PARIS 324 p.
1972 - La cowmercialisation des produits vivriers.
Etude économiaue - Ministère du Plan - S.E.D.E.S.
PARIS, 3 Vol . .
Ministère de l'Economie, des Finances et du Plan, 1975 -
Etude sociologique de reconnaissance pour l'implantation
d'un:çompl~xe aqro-industriel-sucrier.
Périmetrè ae GOBITAFLA -
49 p. - 1979.
Ministère de l'Economie, des Finances et du Plan, 1975
Recensement national de la population
Direction de la Satistique.
Ministère de l'Economie, des Finances et du Plan, C.I.E.R.I.E. 1978 -
Synthèse et interprétation de l'évolution recente des prix
des produits vivriers traditionnels.
Rappoltt 6-<-nat : Volume 2, ABIDJAN, 350p.
Ministère de l'Economie, des Finances et du Plan, 1978 - Synthèse et
interprétation de l'évolution récente des prix des produits
vivriers traditionnels.
Rappoltt 6-<-nat : Volume 2, ABIDJAN, 350 p.
Ministère de l'Economie, des Finances et du Plan, 1979
Rapport du S CET IVOIRE
(Société d'étude) .
OUATTARA
(Y.),
1978 - Gestion des entreprises du secteur agricole.
Commercialisation et conservation de la banane plantain en
COTE d'IVOIRE.
Me.m.
de. D.A.A.
- E.N.S.A.
- RENNES 114 p.
RIClil'_RD
(J.), 1971 -
Recherche sur le contact forêt-savane en COTE
d'IVOIRE. Aspects et signification: BENOUFLA ~, village du.
contact au Centre-Ouest de la COTE-D'IVOIRE.
O.R.S.T.O.M. de Petit-Bassa~ sc. hum.
Vol.
IV, nO 10, 51 p.
,
\\.

RICHARD
(J.),
1972 -
Le contact forêt-savane dans le Centre-Ouest
ivoirien
(SEGUELA - VAVOUA).
- Aspects et signification.
ABIDJAN,
centre O.R.S.T.O.M. de Petit-Bassam sc. hum.
V91. V, nO 6
Thè6e iie VoU.
3è eyete -
Université de PARIS.
SOURNIA
(G.),
1974 - Tendances climatiques et conséquence de la
sécheresse en COTE d'IVOIRE.
Ann. de l'Univ. d'ABIDJAN -
serie G (Géographie)
t
6. pp. 69-73.
TAUXIER
(L.),
1924 - Nègres Gouro et Gagou
Librairie orientaliste -
Paul Geuthner -
370 p.
TOURE
(M.),
1977 - La collecte et le circuit amont de commercia-
lisation de quelques produits vivriers en COTE d ',IVOIRE
Mem. de V.A.A.
(V.{.ptôme appll060nd'{' d'AgllOnom.{.e)
,
E . N. S . A.
-
RENNES .- 150 p.
SAWADOGO
(A.),
1975 - Le développement de l'agriculture en
COTE d'IVOIRE.
'
Thè6 e de VA c..t.
if' Etat e.6 tettllo, - Uni versi té de PARIS
U.E.R. de géographie -
447 p.
SWCHARTZ
(AC.),
1965 -
Le sociologue de terroir:
problèmes de méthode. Journées à l'étude des terroirs
:in.
: te6 peût6 e.6pac.e6 Ilullaux.
O.R.S.T.O.M. Initiation documentation technique
nO 19 - PARIS pp. 81-86.
SWCHARTZ
(AC.),
1970 -
Un terroir forestier de l'Ouest ivoiriên
ZIO~œLI. Analvse' socio-économique.
:in : Etude.~ llûllate6 -
[PARIS n lT 37 -
38 -
39)
pp.
266-280.
PERIODIQlJES CONSULTES
Marchés tropicaux:
1976 -
Routes - Le développement du réseau.
nO 1617 -
32è année - pp. 3072 -
3073.
-
1979 -
Café,
cacao,
coton dans l'économie -
nO 1732 -
35è année
p.
136.
-
1979 - Produits
: prévisions optimistes pour la campagne
1978 -
1979.
nO 1741 -
35è année -
p.
745.
,,_.
-
1979 - Pri2e pour le rajeunissement des ca ... el.ers.
nO 1748 -
35è année -
p.
1 187
!
,"-

-
1979 - Augmentation de 20 % des prix d'achat aux
producteurs.
nO 1770, 35è année - p. 2763.
-
1979 -
Les problèmes du stockage du cacao
n° 1776, 35èannée - p. 3269
Afrique-Industrie - 1976 -
Infrastructures. Le développement de la
COTE d'IVOIRE - nO bimensuelle d'informations indus-
trielles et économiques nO 109 -
p. 71 ••
• Equipements: Transports en COTE d'IVOIRE -
1977.
- Coût et financement des projets routiers.
Revue du Mlnl~t~~e de~ t~avaux pu6lle~,
de~ t~an~po~~~,
de la Construction et de l'urbanisme
n° 1 pp.
37-39 •
. Transports -
1 (Economie,
réalisations, équipements), 1976
~p. 473-476.
/,\\

B - BIBLIOGRP2HIE
RELATIVE
A QUELQUES OUVRl'.GES GENERAUX
AUBREVILLE
(A.),
1966 -
Les lisières forêts-savanes dans les régions
tropicales.
Adon.6on.'<'a - t. VI,fax
nO 2
pp. 177 -
188.
BOURRIERES
(P.),
1964 -
L'économie des transports dans les progran'IT,es
de développement.
Problèmes des pays sous-développés. Institut d'étude du
développement économique et social de l'Université de PARIS
2è édit. - P.U.F. - PARIS, 199 p.
Collect. Tiers-monde.
BUGNlGOURT (J.), 1971 -
Disparités régionales et aménagement du
territoire en Afrique.
Afu~D COLIN, PARIS,
335 p.
CISSE
(D.),
1969 - Problèmes de la formation de l'Epargne interne
'en Afrique Occidentale.
~nquêteset Etudes -
Ed. présence africaine
PARI S,
278 p.
DEWILDE
(J.)
- quelques aspects du ravitaillement en produits vi-
vriers de la ville de LUMBUBASHI
(Rép. du ZAIPE)
La croissance urbaine dans les pays tropicaux.
Di:{ études
sur l'approvisionnement des villes.
'<'1'1. t~av.
et Doc. de g~og~aph.<.e t~op'<'cale.
nO 7 C.E.G.E.T .... C.N.R.S. - IIORC·El'.UX pp.
219-224.
EJEDEPJI~G-KOGE (S.N.), 1977 - Etude sur les cultures vivrleres desti-
nées à la consommation urbaine dans la province du Sud-
OUest dU,C~~EROUN.
La croissance urbaine dans les pays tropicaux.
Nouvelles recherches sur l'approvisionnement des villes.
'<'1'1. t~av.
et Doc. de g~og~aph.<.e t~op'<'ca(e.
nO 28, C.E.G.E.T. -
C.N.R.S.
90P~EAUX pp. 51 - 102.
FENELON
(P.),
1970, vocabulaire de géographie
Publication de la faculté des sciences humaines de tours.
imp.
LOUIS JEJI~ -
Gap.
688 p.
GEORGE
(P.l,
1963 - Précis de géographie rurale.
P.U.F.
-
360 p.
GEORGE
(P.),
1974 -
Dictionnaire de la géographie.
2è éd. P.U.F •• PARIS 451 p.
/
1
""

;,1
'1
,,
GIRAULT
(C.)
-
La GPA
(J.),
1977 -
Réseaux de comrr,ercialisation
\\
et approvisionnewent urbain en PAITI.
La croissance urbaine dans les pays tropicaux.
Nouvelles recherches sur l'aDprovisi.onnement des villes.
ln. Tnav. et Vo~. de g(ognaphle tnopl~ale.
nO
28 -
C.E.G.E.T. -
C.N.R.S.
-
BORDEAUX.
GOUROU
(P.),
1966 -
Les pays tropicaux. Principe d'une géographie
humaine et économique.
P.U.F. -
4 éd. PARIS,
271 p.
GUILLARD
(J.),
1965 -
Golompoui. Ana.lyse des conditions de modernisa-
tion d'un village du Nord-Ck~EROUN.
EHESS. Vlè section:
sc. écon. et soc . • Le monde
Le monde d'Outre-:·ler. Passé et présent 2è ser.
-
Doc.
VII.
Mouton Co, PJI~IS, La HAYE, 502 p.
JEJI.N
(S.),
1975 -
Les jachères en Afrique Tropicale Interpr~ta­
tion technique et foncière.
Museum d'histoire naturelle -
Mem.
de l' Inl.>tltu.t de Te~hnol.ogle - XIV - PARIS -
168 p.
JUNG
(J.),
1971 -
L'JI_'!lénagement de l'espace rural: une illusion
économique.
.
Collee. Perspectives de
l'Economie.
Economie conterrporaire -
édit. Calmann Levy
PARIS,
404 p.
KOUASSIGAN
(G.A.),
1965 -
L'homme et
la terre.
Droits fonciers cou-
tumiers et droits de propriété en Afrique Occidentale.
L'hornrre d 'Outre-'~er - Nouvelle série nO 8 -
O.R.S.T.O.M. éd.
Berger-Levrault -
283 p •

LABASSE
( J . ) ,
1971 -
L'organisation de l'Espace. Elé!",ents de
géographie volontaire.
Nouvelle éd.
Hermann -
PARIS.
603 p.
~!inistère è.e la Coopération,
(Rép.
Francaise)
1977 -
~emento de l'Agronor.e:
Nouvelle éd.
- Techniques rurales en Afrique,
PARIS.
1561 p.
NICOLAS
(G.),
1972 - Processus d' approvisionnerrent vivrier è.' une
ville de saVè.ne :
'!aradi
(NIGER)
La croissance urbaine dans les pays tropicaux.
Dix étuèes sur l'ap~~ovisionne~ent des villes.
ln. T~av. et ro~. de g(oanaDhle tnopl~ale.
o

-'
,
8
n
7 -
C.E.G.E.T.
-
C.N.R.S., EC~DEAUX pp.
165 -
18
.
OUEDRAOGO
U-1. 1-'.), 1974 - L' ap?rovisi onnerrent èe OUl'.GJI.DOUGOU en produits
vtvliers, en eau et en bois.
T;lZ.H de ro~t. 3è qid'.e.
Université de BORDEAUX III U.E.R.
de géographie -
353 p.
,
f,
(
1
1
,,
j
,,
/(
"--
1

OTTINO
(P.), 1963 - Les Economies paysannes malgaches du Bas-
Mangoky.
Coll. L'homme d'Outre-Mer - Nouvelle série nO 7.
Ed. Berger Levraut - PARIS -
375 p.
PASSELANDE
(V.), 1972 - Le ravitaillement vivrier de DOUALA par la
voie ferrée.
La croissance urbaine dans les pays tropicaux. Dix études
sur l'approvisionnement des villes.
~n T~av. et Doc. de géog~aph~e t~op~cate
nO 7 C.E.G.E.T. - C.N.R.S., BORDEAUX
pp.
20'7-224.
PELISSIER
(P.)
- SAUTTER (G.),
1970 - Terrois africains et malgaches.
~n. Etudeo ~u~ateo n' 37 - 38 - 39.
Laboratoires d'Etudes Sociologiques et Géographiques afri-
caines
(L.A. 34), éd. C.N.R.S. - PARIS, pp. 7 -
45.
PERPILLOU
(A.),
1967 - Le ravitaillement des grandes villes.
Les cours de la Sorbonne
PARIS,
114 p.
C.
D.
U.
RACINE
(J.B.)
-
REYMOND
(H.), 1973 - L'analyse quantitative en géogra-
phie.
.,
Le géographe - collect. sup.
Ed. P.U.F. - PARIS 316.
\\
!
SAINT VIL
(J.),
1977
La riziculture extra-urbaine à GAGNOA
i
(COTE d'IVOIRE).
,
La croissance urbaine dans les pays tropicaux.
"
Nouvelles recherches sur l'approvisionnement des villes.
~n. T~av. et Doc. de géog~aph~e t~op~cate.
nO 28 - C. E . G. E. T'. - C. N. R. S •
BORDEAUX, pp.
231 -
257.
SANTOS
(M.),
1975 - L'espace partagé. Les deux circuits de
l'économie urbaine des pays sous-développés.
Ed. M. Th. Gemin - Librairies Tech. PARIS, 399 p.
SAUTTER
(G.), Les structures agraires en Afrique Tropicale.
1
Les cours de Lasorbonne - C.D.U.
PARIS -
267 p.
!.
VENNETISR
(P.),
1972 -
Réflexion sur l'approvisionnement en Afrique
".'
noire.
La croissance urbaine dans les pays tropicaux.
Dix AtudeR RU~ l 'appr~visi~nnGmeut d~s villes.
~n: Ttav. et Doc: de Géog~a~hli t~op~cale:
nO 7 - C.E.G.E.T. - C.N.R.S.
BORDEAUX pp.
1 -
13.
WOLKOWITSCH
(M.),
1973 - Géographie des transports
A~~ND COLIN - Collection U. PARIS, 381 p.
r
1
r
r
r
f
/\\
,
.:'.1

· .
CAR T 0 ~ R A P E I E
Echelle
1/200.000è1.
G. N.
"Bouaké"
(2è éd.
-
réimpression
1971,
Echelle
1/200.000è -
1. G. N.
"Daloa"
(1è éd.
-
1968)
Echelle
1/200.000è -
I. G. N.
"Gagnoa"
(1968
réimpression
1970
Echelle
1/200.000è -
1.
G.
N.
"Séguéla"
(1971)
Echelle
1/S00.000è -
Echelle
1/800.000è -
MICHELIN
Echelle
1/1.odo.000è - ATLAS du Centre
COTE-
d'IVOIPE
(inédit).
r,
!
f/
/