,
\\.. ~
DIE COTIE-
~
THE8E
présentée Il la
Faculté des Sciences et 'lèchniques
de
L'UNIVERSITE NATIONALE DE COTE D'IVOIRE
pour obtenir le Titre de
DOCTEUR 3èmo CYCLE
Spécialité Sciences Naturelles
(Option: Biologie Animale)
.1-' . ;
par
Madame J{OUASSI nadama épouse SERI Bialli
....:
:.
.............:.: :.:.:.:.:.: '»
.
Soutenue, le J'p octpbrc 199J .
deva.nt la. Commi~sion d'examen:
...
Président:
AOUTI Alwssi Salollloll
l'J'of(~SSoClIJ' Il l'Université d'Ab idjUil

Membres:
FOUA-BI Kouahou
Professeur à l'ENSA Yamoussoukro
ALZOUMA Inezdane
Professeur à l'Uni~ersité de Niamey
HAN Sun lIeat
Maître de Conférences à l'Université d'Abidjan
,
CENTRe REPROGIlAPHIOUE DE l'ENSEIGNEMEIIT'SuPËRIEUR
". <II,.
"

· 1
Professeur AOUTI Akossi Salomon, Directeur du Laboratoire de Zoologie
de la' Faculté des Sciences et Techniques d'Abidjan, jai été votre étudiante, de la deuxième
année du DUES au DEA des Sciences biologiques. L'image du scientifique accompli que vous
m'avez laissée demeure encore. C'est pourquoi, je me réjouis de l'honneur que vous me faites
en présidant le jury de ma thèse de 3ème Cycle. Je vous en remercie.
Professeur ALZOUMA Inezdane, Doyen de la Faculté des Sciences de
l'Université de Niamey, j'apprécie à sa juste valeur le sacrifice que vous faites en venant, de si
loin, malgré vos lourdes tâches. pour juger mon travail. Je n'oublie pas que vous m'avez offert
la documentation scientifique nécessaire à la rédaction d~ œ mémoire. Qu'il me soit permis de
vous exprimer mes sentiments respectueux et ma sincère reconnaissance.
Professeur HAN Sun Heat, vo.us avez bien voulu être un examinateur attentif
de ce travail. Soyez en remercié.
Professeur FOUA-BI Kouahou, Directeur du Département de Défense des
cultures de l'Ecole Nationale Supérieure d'Agronomie de Yamoussoukro, vous m'avez fait
confiance en acceptant d'assurer mon encadrement scientifique. Cette thèse est, aujourd'hui,
parce que vous l'avez inspirée et suivie. Je vous dis, tout simplement, merci.
Je voudrais, également, témoigner toute ma gratitude à tous ceux,
qui, à divers titres, m'ont aidée lors de la préparation de cette thèse, et
principalement :
A Monsieur le Directeur de l'ENSA de Yamoussoukro qUI m'a permis
l'accès de son école pour la réalisation des différentes manipulations.
Au Docteur BEKON Kouassi Alphonse, Maître-assistant à l'ENSA de
Yamoussoukro, qui n'a pas hésité à me faire confiance pour la préparation de mon DEA. Il
m'a, par la suite, manifesté son soutien et prodigué des encouragements.
Au Professeur Jean Guédé LOROUGNON du Département de Biologie et
Physioloige végétale, qui a bien voulu corriger ce manuscrit. Je retiens, de lui, la rigueur
scientifique, et surtout, la disponibilité dont il fait preuve à mon égard.
Au Professeur Etienne EHILE Ehouan du Département de Biologie et
Physiologie animale, dont les conseils judicieux m'ont été d'un apport capital dans la réalisation
de ce travail.
Au Docteur BA Abdoulaye, Chercheur au Département de Biologie et
Physiologie animale, qui m'a apporté une aide appréciable lors du traitement statistique de mes
résultats expérimentaux.
Au personnel technique de l'ENSA de Yamoussoukro, principalement à Monsieur
BENIE Bi Sahou Isidore et à Melle KOFFI Emma, qui ont passé une grande partie de
leur temps de travail à suivre mes expériences.
A Monsieur Adama COULIBAL y (Rhône Poulenc) et à Monsieur Luc
GONDO (Shen Chimie), qui nous ont fourni gracieusement les produits chimiques utilisés au
cours de ce travail.
Enfin, je remercie le Doyen Diopoh Koré Jacques et le Service du traitement
de textes du Conseil Scientifique de la Faculté des Sciences et Techniques d'Abidjan et,
principalement, le Professeur SERI Bia iii, pour l'assistance technique dont j'ai bénéficié,
de leur part, lors de la dactylographie et de la mise en page de ce travail.

Pages
INTODUCTION
1
1 - GENERALITES
4
1.1 - BIOLOGIE DES GRAINS
4
A - Quelques données climatiques
4
B - Les structures de stockage des grains de céréales
5
C - Les facteurs abiotiques
6
1 - Les facteurs externes
2 - Les facteurs internes
D - Les facteurs biotiques
13
1 Aspect syctématique du peuplement
2 - Aspect trophique
3 - Aspect évolutif
1.2 - PRESENTATION DE L'ESPECE
1 7
A - Position systématique et répartition géographique
1 7
1 - La position systématique
2 - La répartition géographique
B - Biologie de développement : description des différents
stades de développement de Sitophilus oryzae
19
1 - L'œuf
2 - La larve
3 -La nymphe
4 - L'adulte
5 - La ponte

II
II· MATERIEL ET METHODES
25
ILl . MATERIEL
25
A • Matériel biologique
25
1 - Matériel animal
2 - Matériel végétal
B • Matériel technique
26
1 - Instruments et appar~ils
2 - Produits chimiques .
II.2 METHODES
28
1 - Prélèvement des échantillons
2 - Recherche des insectes
3 - Identification des insectes
4 - Technique d'obtention des couples de Sitophilus oryzae
29
5 - Etude de l'effet de la température
6 - Etude de l'effet de l'aliment
7 - Etude de l'effet des produits chimiques
30
8 - Calculs
9 - Analyses statistiques
III . RESULTATS . DISCUSSION
34
111.1 . ENQUETES SUR LES MARCHES
34
A • Résultats
34
B • Discussion
36
111.2 . BIOECOLOGIE
39
A • Résultats
39
1 - Effets de la température
2 - Effets de l'aliment

III
B - Discussion
50
1 - Effets de la température
2 - Effets des aliments
111.3 - ETUDE DES PRODUITS INSECTICIDES
56
A - Résultats
56
1 - Actellic super
2 - Fénitrothion
3 - Carbaryl
4 - Comparaison des ,effets doses fortes d' Actellic super, de Fénitrothion
et de Carbary1
5 - Association Fénitrothion - Carbaryl
B - Discussion
73
IV - RESUME - CONCLUSION
76
BIBLIOGRAPHIE
80

-
l
LISTE DES ABREVIATIONS UTILISEES DANS LE TEXTE
Abidj.
Abidjan
ACfA
Association de Coordination Technique Agricole
Car. ou Carba
Carbaryl
Calloso ou C
Callosobruchus
Crypto
Cryptolestes
FAO
Food and Agriculture Organization of the United Nations
Féni ou F
Fénitrothion
F+C
Association Fénitrothion - Carbaryl
Fig
Figure
g
gramme
GASCA
Groupe d'Assistance aux Systèmes concernant les
grains Après-récolte
GTZ
Deutsche Gesselshaft für Tecknische Zusammenarbeit
h
heure
kg
kilogramme
m.a.
matière active
mg
milligramme
o
Oryzaephilus
OMS
Organisation Mondiale de la Santé
Rhizo
Rhizopertha
Sito
Sitophilus
Sem
semame
Tab ou Tabl
Tableau
Tribo
Tribolium
Trogo
Trogoderma
Yam
Yamoussoukro


INTRODUCTION
Les céréales comme le blé (Triticum sp.), le riz (Oryza glaberrima
Steud., Oryza sativa Linn.), le maïs (Zea mays Linn.), le sorgho
(Sorghum bicolor Mench.), ont, de tout temps, constitué la principale
ressource alimentaire dans le monde. Elles contribuent à la nutrition
humaine pour environ 70 % de calories et 50 % des protéines (BUSHUK
et LEE, 1978). Malheureusement, malgré cette importance, la production
de ces céréales reste saisonnière.
Le stockage, qui est un des moyens sûrs pour répondre aux
besoins en semences et pour assurer la sécurité alimentaire, pose un
problème auquel une attention toute particulière doit être accordée, si l'on
veut limiter les dégâts causés par les déprédateurs des denrées après la
récolte.
Selon une estimation de l'Organisation des Nations Unies pour
l'Alimentation et l'Agriculture (ANONYME, 1978a), les pertes après la
récolte, à l'échelle mondiale, pourraient atteindre 5-10% de la production
totale. Ces pourcentages de pertes sont très variables selon les régions
voire les pays; faibles dans les pays industrialisés, ils sont très élevés et
peuvent atteindre de 20-30 % dans les pays tropicaux en voie de
développement.
Plusieurs agents de détérioration sont responsables de ces
pertes. Les plus importants sont les insectes (44%), les rongeurs (30%) et
les champignons (26%) (FOUA-BI, 1989). Des études ont montré que les
pertes dues aux organismes nuisibles, au cours du stockage, varient entre
1 et 50% de la production (KODIO, 1989). On estime que 44%, environ,
des pertes sont dues, directement ou indirectement, à l'activité des insectes
qui constituent le principal danger pour les graines et grains secs dans les
pays en voie de développement (ANONYNIE, 1978b ; HUIGNARD,
1985).
Les insectes représentent, donc, une cause importante
d'altération des récoltes vivrières, soit par la consommation directe des
. réserves alimentaires stockées, soit par la dégradation de leur qualité
nutritive (SURTESS, 1963; DA VEY et PAULINE, 1965; GUNDU et
WILBUR, 1972; CAMPBELL et SINHA, 1978; JACOBSON et
THOMAS, 1981), soit·enfin par les souillures de différentes origines
(KHARE et al., 1974 ; SEENAPA et al., 1979).

2
En Côte d'Ivoire, de très nombreuses espèces d'insectes
attaquent et déprécient les grains du stockage et de la conservation
(POLLET, 1981, 1982 ; RATNADASS, 1984). Parmi ces insectes, on
peut citer les Coléoptères comme Sitophilus sp, Rhizopertha dominica et
Tribolium sp,
et les Lépidoptères tels que Sitotroga cerealella, Ephestia
sp
(FOVA-BI et BEKON, 1986 ; AGBAKA, 1991).
S'il est montré que les charançons des grains figurent, en
général, parmi les insectes les plus nuisibles lors du stockage ou de la
conservation (COTION et WILBUR, 1982 in YADI. 1987), peu d'études
indiquent clairement la proportion de ces insectes par rapport à la
population totale de déprédateurs dans les stocks sur les marchés de notre
pays. Aussi, pour apprécier la diversité et le rôle des insectes ravageurs
de céréa~es, avons nous entrepris, de parcourir les marchés de quatre
communes de la ville d'Abidjan (Abobo, Adjamé, Port-Bouët et
Yopougon).
La meilleure protection des denrées stockées implique une lutte
efficace contre les ravageurs, ce qui impose l'application de méthodes
rationnelles propres à chaque milieu. Ces dernières doivent être conçues
en tenant compte des données obtenues à la suite d'études menées (au
Laboratoire) sur la biologie, l'écologie et l'éthologie de l'espèce à
combattre. L'importance relative du charançon du riz (Sitophilus oryzae)
ainsi que son impact sur les stocks nous ont amenée à choisir cet insecte.
Cependant, de nombreuses études déjà réalisées à travers le monde sur la
biologie et sur le comportement des insectes de stocks, fournissent
d'importantes
informations
relatives,
notamment,
au
cycle
de
développement, à l'importance de la descendance, au nombre de
générations annuelles des Sitophilus. Ces études ont été menées en
fonction d'un certain nombre de facteurs tels que les différentes sources
alimentaires, la température, la lumière et l'humidité relative du milieu
ambiant.
Nous
avons,
alors,
entrepris
d'étudier,
dans
notre
environnement, la bioécologie de Sitophilus oryzae pour mieux adapter la
lutte contre ce ravageur. Cette étude porte sur son comportement
alimentaire vis à vis de quatre céréales locales (le maïs, le mil, le riz et le
sorgho) ; elle s'attache à analyser, d'une part, l'influence de la
température et de l'alimentation sur le développement général du
déprédateur et, d'autre part, la durée de la phase larvaire ainsi que le
poids moyen des insectes adultes. Ces paramètres sont importants pour la
reproduction car ils déterminent le nombre de descendants et, par voie de
conséquence, les dégâts engendrés.

3
Aujourd'hui, la lutte contre les déprédateurs des denrées
stockées peut s'envisager, principalement, de deux manières:
- la premièr~ consiste en une protection intégrée tenant compte,
à la fois, des particularités intrinsèques de la biologie et du comportement
alimentaire des ravageurs et de nouveaux moyens disponibles visant à
créer des conditions de milieu défavorables à l'insecte, comme le stockage
en atmosphère confinée. Mais, cette première approche est relativement
coûteuse et oblige à recourir souvent à une deuxième méthode;
- celle-ci se réalise par la protection directe au moyen
d'insecticides chimiques. Il est vrai, elle présente des inconvénients. En
effet, l'insecte peut s'accoutumer et devenir résistant aux produits à plus
ou moins long tenne (POIRIE et PASTEUR, 1991) ; de plus, en raison
des résidus qu'il génère, le produit peut présent~r un danger pour
l'ho'mme lui-même (LABEYRIE 1981) ; la lutte polyvalente contre
beaucoup d'insectes tropicaux lors du stockage est presque un échec car
elle n'est basée, généralement, sur aucune connaissance de ces espèces
dont le processus de contamination est ignoré ; enfin, les difficultés
d'emploi au niveau du paysan, compte tenu des structures et des
techniques de stockage, sont souvent insurmontables. Cependant, cette
méthode chimique demeure la méthode de lutte la plus utilisée de nos
jours (FLEURAT-LESSARD, 1978) en ce sens qu'elle est la plus rapide
et la moins onéreuse.
Pour être efficace, cette lutte chimique exige, de la matière
active employée, certaines caractéristiques essentielles, quant à son mode
d'action. Ces impératifs amènent à utiliser deux types d'insecticides qui
doivent tenir compte des différents stades de développement de l'insecte,
de la durée de stockage et de l'éventualité de consommation des denrées
stockées. Ceux dont l'action est virulente mais fugace, et ceux dont
l'efficacité demeure plusieurs jours, voire des mois. Dans cet ordre
d'idée, les produits insecticides utilisés, pour le traitement des grains
stockés et des locaux de stockage, appartiennent au groupe des
organophosphorés et à celui des pyréthrinoïdes (KEHE, 1975 ; DEUSE,
1979 ; ANONYME, 1982). A ces deux grands groupes s'ajoute celui des
carbamates qui ont une toxicité et une durée d'action faibles (DEUSE,
1979). Pour contribuer à la lutte contre S. oryzae, nous avons entrepris
d'étudier
- les effets de l'Actellic super, produit de référence bien connu
des agriculteurs, et du Fénitrothion, produit en expérimentation ; ces
deux produits appartiennent au groupe des organophosphorés ;
- le Carbaryl, un nouveau produit qui appartient au groupe des
carbamates.

II ~ ([]JEN]EJRAJLII1fJE~

4
1 -GENERALITES
1.1 - BIOLOGIE DES GRAINS
A - QUELQUES DONNEES CLIMATIQUES
La Côte d'Ivoire est située entre les 40 et 11 0 de latitude Nord.
De ce fait, elle connaît des climats chauds qui font la transition entre les
climats équatoriaux humides et les climats tropicaux secs (ROUGER TE,
1982; BERRON, 1983 ; BOUQUET, 1984).
Le climat ivoirien est placé sous l'influence de deux grands
centres de hautes pressions qui commandent la situation climatique de
toute l'Afrique occidentale: l'anticyclone de Lybie et l'anticyclone de
Sainte-Hélène (RATNADASS, 1987). De ce fait, le pays est soumis,
alternativement, à l'effet de l'une ou de l'autre des deux principales masses
d'air: une masse d'air sec amenée par un vent Nord-Est, l'hannattan, puis
une masse d'air humide, la mousson qui remonte selon la direction Sud-
Ouest Nord-Est.
L'importance des précipitations permet de souligner les
différences saisonnières et régionales. En fonction des mouvements du
Front intertropical (FIT) qui marque le contact entre la masse d'air sec et
la masse d'air humide, la Côte d'Ivoire peut être divisée en 4 zones
climatiques:
- le Sud du pays, zone forestière qui est caractérisée par deux saisons
sèches (mi-juillet à mi-septembre et de décembre à mars) et deux saisons
humides (d'avril à mi-juillet et de mi-septembre à novembre);
- le Centre, zone de savane arborée et de forêts galeries, qui connaît
une saison sèche (de novembre à mars) et une saison pluvieuse marquée
par deux maxima pluviométriques: juin et septembre, sans que les mois de
juillet et août puissent être réellement qualifiés de secs;
- le Nord, zone de savane herbeuse, qui est caractérisée par une seule
saison des pluies s'étendant du mois de mai au mois d'octobre, avec un
maximum pluviométrique en août, suivie d'une saison sèche de novembre
à avril (GIRARD et al, 1979; BERRON, 1983 et RATNADASS, 1987);
- enfin l'Ouest, zone de montagne, avec deux saisons, une saison de
pluie, de longue durée, de mars à décembre et une saison sèche, courte, de
décembre à mars.
Ainsi, la plupart des vivriers sont cu ltivés en fonction des saisons
et, selon les régions, les récoltes se font, par conséquent, en fonction des
saisons. Qu'elles soient récoltées en saison pluvieuse (maïs), en saison
sèche (sorgho), ou de la saison pluvieuse à la saison sèche ( riz), le

5
caractère saisonnier et l'étalement de la consommation de ces céréales sur
toute l'année, rendent nécessaire un stockage sur une longue période.
Aussi, les paysans ont-ils, de tout temps, mis au point des moyens ainsi que
des structures de conservation et de protection de leurs récoltes.
La
conservation,
rarement
assurée
par
les
circuits
de
commercialisation, est à la charge du paysan qui en supporte les risques.
Or, c'est à ce niveau que surviennent les pertes les plus importantes,
notamment celles occasionnées par les insectes, cause essentielle de la
dégradation des produits stockés en zone tropicale.
B • LES STRUCTURES DE STOCKAGE DES GRAINS DE
. CEREALES
Les structures de stockage, en milieu rural ivoirien, sont variées
et dépendent de la forme de stockage et de la région. Le stockage du maïs,
par exemple, peut être en vrac dans des locaux en terre ou cimentés, dans
le Centre-Ouest, ou en "cordes", c'est-à-dire en épis attachés, deux par
deux, par une partie de leurs spathes et fixés à une corde suspendue à une
branche d'arbre ou à une traverse reposant sur des pieux verticaux.
Généralement, cette dernière forme de stockage se pratique au champ.
Dans le Nord et le Centre de la Côte d'Ivoire, le stockage peut aussi
s'effectuer dans des greniers cylindriques construits en banco. Ces greniers
sont isolés de l'humidité du sol par un sous-bassement constitué de grosses
boules de banco séchées ou de cailloux. Leur toiture en paille est amovible.
Dans le Nord-Ouest, le stockage se fait dans des greniers en vannerie,
coiffés d'un toit conique de paille amovible et reposant sur une plate-forme
montée sur de nombreux pilotis de bois (RATNADASS, 1987).
D'autres structures de stockage sont utilisées pour d'autres types
de denrées. Ainsi, pour la conservation du riz paddy, on recourt, dans les
régions du Centre-Ouest et du Centre, à une conservation sous forme de
gerbes rangées dans des greniers en bambou ou en bois. Ces greniers sont
situés en dehors ou à l'intérieur de la cuisine. Le stockage du sorgho en
grain ou en panicules se fait, généralement, dans le grenier traditionnel en
vannerie ou dans des jarres en terre. Au niveau de ces mêmes régions, on
utilise aussi des sacs placés dans des magasins pour stocker ces différentes
denrées. Toutes ces structures servent, également, au stockage de certaines
légumineuses telles que l'arachide en coques et le niébé.
Tout cela montre que le stockage en milieu rural reste encore,
dans beaucoup de cas, au stade traditionnel. Certaines de ces structures
peuvent servir au stockage de plusieurs denrées alimentaires, en alternance
(ATCHIKITI, 1986; RATNADASS, 1987) ou en concomitance.

6
A côté de ces fonnes de conservation propres au milieu rural, il
existe, aujourd 'hui, dans certaines agglomérations, des structures
modernes comme les cri,bs, les containers, ou les silos. Quelle que soit la
structure utilisée, le type de stockage présente des risques spécifiques. Le
stockage en vrac, à l'extérieur des strucutres ou à même le sol, et le
stockage dans les cribs restent les plus exposés aux impacts abiotiques et
biotiques (DE LUCA, 1975). D'après ce même auteur, les silos, qu'ils
soient enterrés ou aériens, fournissent un changement de température et
d'humidité relative au contact des parois et clans la masse. Ce changement
est néfaste à la bonne conservation des denréc~ stockées.
Dans ces conditions, il convient de tenir compte, avant tout, de
plusieurs facteurs essentiels pour assurer un bon sto~kage. Parmi ces
facteurs qui agissent sur les stocks, on distingue les facteurs exogènes,
c'est-à-dire liés au milieu, et les facteurs endogènes qui concernent les
denrées stockées.
C - LES FACTEURS ABIOTIQUES
1 - Les facteurs extérieurs (Fig. 1)
Les denrées sont stockées dans des structures constituant le
milieu extérieur dont l'ensemble des
facteurs
qui
caractérisent
l'environnement sont la durée de stockage, la température, l'humidité et la
composition de l'atmosphère (MULTON, 1982). Ces facteurs, imposés par
le milieu extérieur, conditionnent l'activité des causes de l'altération et
influencent, énormément, le développement des insectes de denrées
stockées (CANGARDEL, 1978).
a) La durée de stockage
Le facteur temps favorise l'installation d'une ou de plusieurs
causes intrinsèques ou extrinsèques d'altération des grains. Ces causes
peuvent être de nature biologique ou physico-chimique. En effet, un temps
prolongé de stockage peut, d'une part, favoriser la création d'une zone
propice à l'altération et à l'évolution cIe certaines espèces à cycle court et,
d'autre part, contribuer à l'installation des réactions chimiques de
dégradation telles que:

7
Figure 1 : Ecosystème du grain stocké (CANGARDEL, 1978)

8
- la dénaturation des protéines, des glucides, des lipides et des acides
nucléiques ; les graines subissent un éclatement à des températures assez
élevées;
- la destruction des vitamines, surtout la vitamine BI (MULTON
1982);
- et enfin, les oxydations par l'oxygène de l'air.
b) La température
Le facteur température est déterminanl pour le développement
des organismes vivants. Ce facteur est, lui-même, lié au degré
hygrométrique de l'air ambiant. Lorsque le degré hygrométrique décroît,
la température de l'air s'él~ve (ZEHRER, 1975 ; CANGARDEL, 1978 ;
KAYINAMURA, 1981 ; PILTZ, 1981 ; MULTON, 1982). Ainsi, en zone
tropicale, si la température est élevée et relativement constante toute
l'année, l'humidité relative de l'air est très différente selon les régions et
les saisons (TROUDE, 1982). Aussi a-t-on coutume d'associer, au cours
des études, ces deux facteurs.
Il est à noter que la température seule peut agir sur le taux de
croissance des ravageurs de denrées stockées. Pour chaque espèce, il existe
un optimum de développement et des degrés différents de tolérance
thennique. En effet, les températures optimales, maximales et minimales,
varient avec les groupes spécifiques de ravageurs (De LUCA, 1975). Ces
différentes températures définissent les espèces tropicales, subtropicales,
tempérées ou arctiques, en même temps qu'elles contrôlent l'oviposition, le
développement et la multiplication.
Les insectes tropicaux les plus nuisibles ont, pour leur
développement, un optimum de 28°C et un minimum de 15°C. En effet, les
insectes nuisibles de grains ne peuvent achever leur cycle complet de
développement (de l'œuf à l'adulte suivi de l'accouplement et de la ponte) à
des températures inférieures à 10°C ou supérieures à 35°C. Leur
reproduction est retardée à des températures inférieures à 15°C
(LEPESME, 1944 ; ZEHRER, 1975 ; CANGARDEL, 1978 ; DUCOM,
1980 ; FLEURAT-LESSARD, 1982a, 1982b ; MULTON, 1982 ;
FARJAN, 1983 ; W ASSILA-HABES, 1983). Ainsi, chez Rhizopertha
dominica (F)., une température de 18°C arrête la multiplication, tandis que
les adultes ne survivent pas longtemps à 3°C (LEPESME, 1944).
En dessous de SoC, l'œuf d'Anagasta kuehniella Zell. ne se
développe pas. Le minimum thermique de développement larvaire est de
10°C, alors qu'à 30°C, la larve atteint un seuil optimal de développement
(BONNEMAISON, 1962).

9
c) L'humidité relative (H.R.)
L'humidité agit, elle aussi, sur.le développement des insectes
ravageurs des denrées stockées, mais à un degré moindre par rapport à la
température. En effet, pour DE LUCA (1975), les surmulots qui préfèrent
les lieux humides font des dégradations dans les caves ; il en est de même
pour les rats noirs qui, se contentant des endroits secs, font des
dégradations dans les greniers.
Les minima de température et d'huIllluité relative sont plus
importants que les maxima pour ralentir ou arrêter le développement
larvaire et, par conséquent, les dégâts. L'humidité relative minimale agit
sur les embryons, à l'intérieur des œufs, en provoquant le dessèchement et:
la mort. Ces valeurs se s'ituent, généralement, entre 3°C et 5°C en dessous
du minimum thermique et 10% en dessous du minimum d'humidité
relative. L'existence des corrélations température-humidité relative est
ainsi plus importante que l'impact individuel de ces deux facteurs
climatiques sur le développement des ravageurs des denrées stockées (DE
LUCA, 1975 ; CANGARDEL, 1978 ; DUCOM, 1980 et PILTZ, 1981).
La température et l'humidité relative influent sur le cycle de
développement des insectes nuisibles des stocks (DE LUCA, 1975). Ces
facteurs agissent principalement:
- sur l'importance et l'étalement de la ponte. Sitophilus granarius L.
ne pond pas si l'humidité relative est inférieure à 11 %. Le nombre d'œufs
pondus par jour passe de 1 (à 16°C), à 2 ou 3 (à 25°C). De même, chez les
bruches, la ponte croît avec une variation journalière de température, de
sorte qu'à une humidité relative favorable, la longevité de l'imago est
prolongée (DE LUCA, 1975);
- sur les insectes. Chez les insectes, en effet, la durée des mues et
intermues varie en fonction des critères climatiques des stocks, c'est à dire,
la température et l'humidité. Ainsi, la durée des intermues diminue avec
l'humidité relative qui est d'autant plus favorable qu'elle est élevée. De
même, la température modifie le nombre de mues. Par exemple, chez la
larve de Tenebrio molitor L. le nombre de mues passe de 18, sous des
climats tempérés, à 10 à des températures ambiantes de 28°C.
La longévité des ravageurs des stocks croît avec l'humidité
relative. Ainsi, par exempleAraecerus fasciculatus Deg. ,qui ne peut vivre
à "60% d'HR que pendant un mois, a une durée de vie de quatre mois à
90% d'HR.

10
Par contre, pour certaines espèces, cette vie est d'autant plus
courte que la température est élevée. En effet, la longévité de
Calosobruchus maculatus F. qui est de 26 jours à 15°C est réduite à 10
jours à 27°C et à 7 jours à 34°C.
Les températures et 1'humidité relative élevées favorisent
relativement une évolution cyclique rapide chez les insectes et les acariens.
C'est le cas du cycle évolutif de A. fasciculatus qui passe de 29 jours à
100% d'HR à 57 jours à 60% d'HR. Calandra sp. a une génération en 4
semaines, à une température de 28°C, et en 6 semaines à 15°C; O.
surinamensis a aussi une génération en 21 jours, à 38°C, et en 80 jours, à
18°C.
d) La teneur en eau des grains
Au facteur humidité de l'air est lié un autre facteur, la teneur en
eau des grains. Cette teneur en eau varie selon la nature des grains stockés.
Ces grains ne comportent pas d'eau sous forme liquide, mais une fraction
d'eau adsorbée, en équilibre avec la phase vapeur environnante
(ROCKLAND, 1969 ; KAYINAMURA, 1981 ; MULTON, 1982). Le
grain exposé à l'air ambiant d'humidité relative et de température données
atteindra une teneur en eau d'équilibre qui correspond à des conditions de
pression de vapeur égales dans le grain et dans l'air qui l'entoure
(JAMIESON et COVENEY, 1970) et RATNADASS (1987).
La détérioration du produit au cours de son stockage dépend de
sa teneur en eau (KA YINAMURA, 1981) parce qu'une forte teneur en eau
favorise la mobilité des constituants à l'intérieur des graines, donc permet
un meilleur contact enzyme-substrat, point de départ des réactions de
dégradation interne (KA YINAMURA, 1981 ; MULTON, 1982).
Tout comme les autres facteurs, la teneur en eau influence aussi
le développement des ravageurs. A une teneur en eau inférieure à 10%, S.
granarius ne se développe pas sur le blé (CANGARDEL, 1978). Une
mortalité de 10% des adultes de S. oryzae a pu être observée après 12
jours de séjour dans des grains à 8,5% de teneur en eau (DUCOM,1980 ;
FARJAN, 1983). SURTESS (1963) a mentionné que l'activité de
Rizopertha dominica est réduite au minimum dans les grains à 9% de
teneur en eau.
Ces influences sont très importantes pour certaines espèces. En
effet, BEKON et FLEURAT-LESSARD (1988) notent que la descendance
de T. castaneum est réduite de quatre fois lorsqu'on passe d'une teneur en
eau de 14 ou 16% à 8%.

1 1
e) La teneur en oxygène (OZ) et en gaz carbonique
(COZ)
L'oxygène et l'anhydride carbonique sont deux gaz dont la
teneur intervient, à la fois, sur le métabolisme des microorganismes et sur
les grains. Ils ont aussi une influence sur la survie des insectes et sur leurs
déplacements (CANGARDEL, 1978 ; MULTON, 1982). En effet
CALDERON et NAVARRO( 1980) ont montré que la toxicité de C02
pour les insectes augmente en présence d'une certaine quantité d '02. La
toxicité du mélange 02lC02 a également été mentionné par BELL (1984).
Z - Les facteurs internes
Lors du stockage, la denrée subit une évolution qui est influencée
par les
trois facteurs suivants : la composition du grain, son
conditionnement et son état sanitaire.
a) La composition du grain
Les similitudes constatées de dégâts au niveau des denrées
montrent que, souvent, du point de vue chimique, ces denrées ont des
constituants de base identiques pouvant leur conférer les mêmes risques
d'attrait et de détérioration, lors du stockage. Du point de vue physique, la
variabilité de l'état des denrées et leur texture permettent de les classer
- en solides compacts mous (beurre et graisse) ou durs (bois et
biscuit), pulvérulent (farines), granuleux (graines et grains);
- en liquides (boissons, les huiles etc.).
Ces différents états et tex tu res jouent un rôle dans la
conservation des denrées alimentaires. En effet, selon DE LUCA (1975),
les
produits pulvérulents ou granuleux n'ont pas le même degré de
détérioration en présence des facteurs primordiaux de conservation que
sont la température et l'humidité relative. Les changements dûs aux
variations
de ces facteurs entraînent des perturbations dans la denrée.
Ainsi, l'humidité, en migrant dans une masse pulvérulente, créé des
agglomérats et, donc, une zone d'attrait ou de dispersion des agents
biotiques. L'échauffement provoque aussi des accidents similaires.
b) Le conditionncmcnt
Le conditionnement JOLIe un grand rôle dans la protection des
denrées. Les divers types de conditionnement influencent, différemment,
l'évolution des denrées. Ainsi, dans le conditionnement en vrac, le contact

12
des denrées avec les facteurs extérieurs constituera une attraction, donc
une zone propice à la multiplication des ravageurs, entraînant la
dépréciation de ces denrées. Les autres types de conditionnement tels que
l'enrobage, l'ensachage et l'emballage des produits ~olides ou liquides,
constituent des sortes de barrières physiques aux agents d'agression des
denrées stockées. Il faut signaler que la qualité du contenant est
importante. Ces types de conditionnement tendent à réduire les attaques et,
par conséquent, la multiplication des ravageurs ; encore faut-il que ces
denrées soient saines initialement.
c) L'état sanitaire
L'état sanitaire des denrées joue un rôle important dans le
stockage. En effet, tout état sanitaire déficient d'une denrée provient, soit
des manutentions défectueuses, soit des fa.cteurs abiotiques et biotiques
défavorables, soit d'une protection insuffisante ayant, à un moment donné,
favorisé les agressions. Le transport des denrées peut souvent durer un
mois et plus, en mer, dans des conditions ambiantes variables. Cela
favorise alors la multiplication de certaines espèces à cycle court et, donc,
l'installation d'un nombre très important de ravageurs qui vont déprécier
davantage la denrée.
Le temps de conservation est parfois très long. Si, de plus, cette
conservation se fait dans de mauvaises conditions, elle va constituer une
occasion propice à la multiplication des ravageurs, entraînant la
destruction, parfois totale, de la denrée stockée.
L'abondance permanente, en un lieu de stockage, d'une ou de
plusieurs denrées créé une zone favorable à la multiplication et à
l'évolution des ravageurs. Souvent, dans les stocks, les denrées saines sont
à proximité des denrées infestées ou contaminées. Cette promiscuité
facilitera alors des échanges de déprédateurs qui, suivant leur cycle, vont
se multiplier et occasionner de nombreux dégâts par la suite.
Enfin, la diversité des denrées dans un même local favorise
l'installation de plusieurs sortes de ravageurs à régimes alimentaires
différents et très divers. L'évolution des espèces au sein de ces denrées et
la multiplication de la variété et du nombre des ravageurs sont, ainsi
facilitées. En effet, l'entreposage d'une denrée humide facilite l'attaque des
grains par les moisissures et les insectes. Les transports des impuretés et
souillures d'origines diverses, du lieu de production à celui de stockage,
entraînent une dégradation progressive de la qualité de la denrée. L'attrait
trophique et la mise en place des successions de populations de ravageurs
dépendent de l'état sanitaire de la denrée.

13
D - LES FACTEURS BIOTIQUES
1 - L'aspect systématique du peuplement (Fig. 2)
Le peuplement des denrées stockées peut se démembrer en
déprédateurs et en agents associés. Ce peuplement est, le plus souvent,
multispécifique. Les stocks n'attirent que des ravageurs venus d'un milieu
semblable aux denrées, bien qu'il y ait parfois des insectes qui y trouvent
simplement un abri. Du point de vue systématique, les principaux
organismes rencontrés dans les denrées stockées sont des animaux et des
végétaux. Parmi les animaux, on note des Acariens, des insectes, des
Rongeurs et des représentants divers (DE LUCA, 1975 ; CANGARDEL,
1978 ; MULTON, 1982). Dans le règne des Protistes, on note
essentielle~ent les Bactéries et les Champignons (les moisissures et les
levures).
Les causes de détérioration des stocks en pays chauds et humides
d'une part, et en climats chauds et secs d'autre part, sont les insectes qui
constituent le plus grand danger (SIGAUT, 1978 et BEKON (1984). Les
insectes sont, parmi les ravageurs, ceux qui présentent la plus grande
diversité d'espèces. On rencontre surtout des Coléoptères et des
Lépidoptères.
Les Coléoptères les plus fréquemment rencontrées sont les
Curculionidae (SilOphilus.
oryzae
; Silophilus
granarius);
les
Tenebrionidae : (Tribolium sp.) .. les Dermeslidae (Trogoderma.
granarium)
,les Curcujidae (Ahasverus advena) les Bostrichydae
(Rhizopertha dominica ), etc.
L'importance des dommages causés par les Coléoptères dans les
grains est en liaison avec leur comportement alimentaire. En effet, les
ravageurs les mieux adaptés aux perturbations mécaniques qui ont lieu au
cours du stockage vivent à l'intérieur des grains ou, tout simplement, ont
nécessairement besoin des grains pour vivre. Ce sont des hôtes primaires
qui ont été qualifiés de Sitiobies ou de Sitiophiles (DE LUCA, 1975 ;
FLEURAT-LESSARD, 1982; BEKON, 1986). C'est le cas des charançons
(S. oryzae .. S. zeamays) et des Bruches (Calosobruchus sp., etc.).
D'autres espèces attaquent les grains par l'extérieur. Le plus
souvent, ils attaquent le germe, ou se contentent des grains déjà dépréciés,
des grains cassés ou des débris. Leur régime peut évoluer, au moins à
certains stades du développement, vers un aliment autre que les grains
stockés. Ce sont des ravageurs dits secondaires, du fait de leur apparition
souvent ultérieure à celle des précédents. C'est le cas de Tribolium sp.
Oryzaephilus surinamensis, Trogoderma granarium Evert., etc. Les autres

14
espèces sont occasionnelles et n'apparaissent qu'à la faveur de
conservations précaires, dans de mauvaises conditions d'humidité
(Sitioxènes). Ce sont, surtout, des Ptinidae et des Mycetophagidae.
Les
végétauX' comprennent,
plus
particulièrement,
des
champignons, surtout des moisissures et des Bactéries. Selon DE LUCA
(1975), certains champignons du champ peuvent se développer dans les
denrées stockées en fonction de l'humidité relative de celles-ci. C'est le cas
de certaines espèces appartenant aux genres Alternaria Nees Von
Essenbeck détecté sur du blé à 12% d'HR, Claâosporium Link., Pullularia
(Berkeley), Epicoccum Link Cl Sporobolomyces NLLS Von Essenbeck.
Les moisissures constituent des agents pathogènes pour les
ravageurs et des agents contaminants des denrées pour l'homme et les
animaux. Ainsi, les champignons peuvent provoquer, lors de la
manipulation, des mycoses humaines, si l 'humidité est élevée (Aspergillus
flavus Link.). Quant aux Bactéries, elles sont le plus souvent véhiculées
par les insectes et les Rongeurs. En effet, les Blattes, par exemple, sont
vecteurs de nombreuses maladies (FOUA BI, 1968) et les Rongeurs
peuvent transmettre de graves maladies telles que les salmonelloses ou la
peste.
2 • L'aspect trophiq ue (Fig. 2)
Sur le plan trophique, on observe un grand nombre de régimes.
Chez les insectes, la diversité des régimes alimentaires est plus grande que
chez les autres déprédateurs. D'après LEPESME (1944), on les classe en :
- xylophages :
mangeurs de bois;
- cléthrophages :
mangeurs de graines;
- psichophages:
mangeurs de miettes;
- saprophages :
mangeurs de matières organiques en décomposition;
- mycophages :
mangeurs de moisissures;
- harpactophages:
mangeurs de proies vivantes;
- nécrophages:
mangeurs de cadavres.
Ces régimes alimentaires varient, parfois, lorsque le ravageur
passe du stade larvaire au stade adulte.
Le terme cléthrophage a été proposé par GHESQUIERE, en
1933 pour désigner les insectes vivant à l'intérieur des graines, par
opposition aux granivores qui, eux, rongent extérieurement celles-ci
(LEPESME,1944).

15
3 - L'aspect évolutif
Sur ce plan, les ravageurs des denrées stockées sont classés en :
- sitio bies : insectes incapables d'effectuer leur évolution
complète en dehors des denrées comme Sitophilus sp.;
- sitiophiles : insectes pouvant, au contraire, se développer
à l'extérieur ou dans les stocks;
- sitioxènes : espèces accidentellement rencontrées dans les
denrées.

1
\\0
......
/
INSECTES
NECROPHAGES ET HARPACTOf'lIAGES
Ex:
T~n~broidcs
/
~
HOTES TERTIAIRES
rI
/
It15ECn:s MICROPHAGES 1
1 INSECTE S MICROPHAGES
INSECTES PSICHOPHAGES
1
/
/
Ex: Ahosvc!us
Ex 1Cr;plolesl et Oryzoephdus 1
l
. /
roTES SECONDt\\IRESV
(r
..
1 PETITS VERTEBn~
1
ACARlE,t~S
~SECTES
CLETHROPHAGES
-
MOISISSURES
l,BACTERIES 1
Ex:OlsCOU)( • ROrH)eurs
Ex: AcoflUs
1
Ex: Sitolroga - S;loph;lu~ - Tr;bo~um.
El< Aspergillus
cl Bocillus
~\\ Trogodermo•Plodlo- Ephcsho ~niccllium --
-1
HülES PRIMAIRES
~
1
1
1
DECHETS
1
1GRAIN SAIN 1
'1
BRISURES
1
Figure 2 : Succession des agents biologiques dans le stock de céréales
(Diagramme de CANGARDEL, 1978, modifié)

17
1.2 - PRESENTATION DE L'ESPECE
Panni les insectes nuisibles des stocks, le charançon du riz,
SitoJihilus oryzae, est considéré comme l'ennemi le plus important des
grains dans les régions chaudes (CHAMP et DYTE, 1976). Des études
antérieures ont montré l'importance des dégâts que causent ces insectes au
niveau des stocks. En effet, la larve de ce charançon consommerait 10 mg
de grains pendant son développement alors que l'adulte consommerait
0,49 mg par jour (KEHE, 1975 ; FLEURAT-LESSARD, 1984 ; YADI,
1987. L "importance relative du charançon du riz, Sitophilus oryzae, ainsi
que son impact sur les stocks, nous ont amenée à choisir cet insecte.
A - POSITION SYSTEMATIQUE ET REPARTITION
GEOGRAPHIQUE DE SITOPHILUS ORYZAE
1 • La position systématique
L'insecte étudié est un petit Coléoptère appartenant au genre
Sitophilus et à la famille de Curculionidae. Anciennement connu sous le
nom de Calandra (LEPESME, 1944), il est maintenant, communément
appelé charançon des grains.
Sitophilus est l'un des insectes qui attaquent et déprécient les
grains du stockage et de la conservation. Il est considéré comme l'une des
espèces les plus nuisibles des stocks dans les pays tropicaux. Il cause aux
diverses céréales entreposées, des dégâts jugés importants (RISBEC,
1950; FARlAN, 1983; RATNADASS, 1984 ; YADI, 1987).
D'après HOFFMANN (1954) et BORROR et al (1981), la
position systématique de Sitophilus oryzae L. est la suivante:
- Embranchement des Arthropodes
• SI Embranchement des Antennates
- Classe des Insectes
- Sous-classe des Ptérygotes
- Super-ordre des Coléoptéroïdes
- Ordre des Coléoptères
- Sous-ordre des Poly phaga
- Super-famille des Phytophagoidea
- Famille des Curculionidae
- Sous-famille des Rhynchophorinae
- Genre Sifophilus
- Espèce oryzae

1 8
Outre la sous-famille des R hynchophorinae, la famille des
Curculionidae regroupe notamment, les sous-familles des Apioninae, des
Brachycerinae, des Cleoninae, des Curculioninae, des Otiorrhynchinae,
des Rhynchitinae et des Tanymecinae (HOFFMANN, 1950; HOFFMANN
et al., 1960 ; BORROR et al, 1981 ; ROGER et al., 1983).
La sous-famille des Rhychophorinae renferme, en plus du genre
Sitophilus, d'autres genres tels que les genres Rhynchophorus,
Rhodobaenus, Sphenophorus, (BüRROR et al, 1981).
Il existe trois espèces connUL ~ de charançons des grains
Sitophilus oryzae , S. zeamays et S. grmzarius (LEPESNIE, 1944
FLEURAT-LESSARD, 1982).
2 • La répartition géographique
D'après DEUSE et ATCHIKITI (1986) et DUGET (1986), la
répartition géographique des trois espèces de Sitophilus est différente
avec des recouvrements parfois importants. Ceux-ci sont dûs aux
conditions climatiques et aux habitudes alimentaires de ces ravageurs et,
principalement, de leurs larves.
- Sitophilus oryzae Linn. ou charançon du riz, vit dans les pays
chauds. C'est le premier ravageur mondial par sa fréquence dans les
échantillons et par ses dégâts occasionnés sur les céréales. Il est présent en
France où il cause autant de dégâts sur les céréales que S. granarius. De
taille plus petite, il se développe dans les mêmes grains que le charançon
du blé; mais, il se rencontre, d'autre part, en Afrique du Nord, dans les
légumineuses telles que le pois chiche et le niébé (DUGET, 1986).
- Sitophilus zeamays
Motsch. ou charançon du maïs, vit dans les
pays tropicaux et subtropicaux. Ses dégâts sont importants sur le maïs en
Afrique, en Amérique Latine, en Chine, en Australie, aux Philippines, en
Malaisie et en Birmanie. Il est plus exigeant pour la température que les
deux précédentes espèces. L'adulte est de grande taille. C'est un excellent
voilier qui attaque le maïs encore au champ. Sa dispersion es! plus grande
que celle de S. granarius et celle de S. oryzae (qui est un mauvais voilier).
On le trouve, principalement, sur le maïs et sur le sorgho, le riz et même
sur les cossettes de manioc. S. zea17lays se rencontre souvent en
association avec S. oryzae, mais il semble plus exigeant, s'agissant de son
alimentation. La baisse de l'humidité relative en dessous de 20-40%
ralentit considérablement son développement.

1 9
- Sitophilus granarius Linn. ou charançon du blé, vit dans les régions
à climat tempéré et humide; en Europe, il ne se développe pas au-delà de
la Méditerranée; en Chine, il est limité au Nord-Ouest dans le Xinjiang.
On le rencontre, également, dans les ports des pays tropicaux. S.
g ranarius se nourrit et se multiplie dans les grains de blé, d'orge,
d'avoine, de seigle, de maïs, de riz décortiqué etc. Par contre, il peut se
nourrir, dans la farine, la semoule et le son.
Certains auteurs soulignent (]IIC tous ces charançons se
rencontrent sur des substrats nutritifs très différents. L'adulte peut se
nourrir de farine, de semoule, de graines concassées, mais les femelles ne
pondent que dans des grains ou des morceaux de grains suffisamment
grands. De plus, elles sélectionnent qualitativement les grains. ; ainsi, en
Afrique et en Amérique Latine, les femelles cIe S. zeamays choisissent de
préférence le ma·is.
B - BIOLOGIE DE DEVELOPPEMENT : DESCRIPTION DES
DIFFERENTS STADES DE DEVELOPPEMENT DE
SITOPHILUS
ORYZAE
1 - L'oeuf (Fig.3)
Il est oblong et mesure 0,5-0,8 mm de grand axe et 0,2-0,3 de
petit axe (STEFFAN, 1978). La durée de développement embryonnaire
°
varie avec la température: de 6 jours à 28°C, elle atteint 1 jours à 20°C
et 15 jours à 16°C (LEPESME, 1944). En dessous de 16°C, l'évolution de
l'oeuf est arrêtée.
2 - La larve (FigA)
Après l'éclosion, la jeune larve passe par quatre stades que l'on
identifie par la longueur de la capsu le céphalique. La larve est de fonne
très ramassée, presque globuleuse. Sa couleur est blanchâtre. Sa tête, d'un
brun-clair, porte des mandibules plus sombres, fortes et triangulaires. Au
plan morphologique, la larve de Sitophilus se distingue des larves des
autres Coléoptères des denrées par l'absence de pattes. Au plan
physiologique, la différence s'établit par le nombre, à la fois constant et
très peu élevé de ses mues; on compte, au total, 3 mues correspondant à 4
stades larvaires (LACOSTE, 1970 ; STEFFAN, 1978).

20
~'-lj
;7-
\\;7
'
;/--
.....
ftl"
i
, f .
1. ---- ~--------------Oeuf
r
,
-
\\
. -----------"'--grain de blé
\\ ~l
. coupé transversalement
Figure 3 : Coupe d'un grain de blé montrant un œuf de Sitophilus oryzae
Linn. dans sa logette. ( in Acta, 1982)
Lorve de Sitophi/us or~1:oe L
Figure 4
Larve de Sitophilus oryzae L. (In Acta, 1982)

21
Peu avant la métamorphose, la longueur de la larve du 4ème
stade atteint, environ, celle de l'adulte. L'évolution larvaire est variable et
s'étend sur un à quatre mois suivant la température et d'àutres facteurs
ambiants d'élevage (LEPESME, 1944 ; STEFFAN, 1978).
3 - La nymphe (Fig.5)
A son complet développement, la larve aménage UIlè sorte de
chambre de nymphose où elle passe par un stade prénymphal. Après une
période d'immobilisation de 50 heures environ, la prénymphe se
transforme en nymphe (LEPESME, 1944). La durée de ce dernier stade
varie de 6 jours (à 22°C) à 15 jours (de 16° à 18°C).
Après la métamorphose, la nymphe, morphologiquement
identique à l'adulte, reste repliée, le rostre tourné vers l'abdomen, se
transforme en un imago d'aspect clair, qui demeure à l'intérieur du grain,
encore 3 à 5 jours (à 25°C) et 80 jours (à 12,5°C) pour S. granarius
(MATHLEIN, 1938 ; LONGSTAFF, 1981), en attendant que durcissent
ses téguments. L'imago perce, ensuite l'enveloppe du grain et s'échappe à
l'extérieur par l'extrémité opposée au trou où l'adulte a déposé l'oeuf.
Les téguments brunissent, alors, progressivement, au contact de l'air pour
donner au charançon sa couleur définitive.
4 - L'adulte (Fig.6)
L'adulte de S. oryzae est un petit Coléoptère de couleur variant
du brun-foncé au noir. Comme tous les charançons, il se caractérise par
la forme de sa tête prolongée par un tube cylindrique appelé rostre. Ce
rostre est finement ponctué et porte, à son extrémité, des pièces buccales
broyeuses. Il porte aussi des antennes coudées, généralement formées de
huit articles et terminées en massue.
S. oryzae et S. zeamays se distinguent de l'espèce S. granarius
par la présence, sur chaque élytre, d'une paire de petites tâches rousses.
Les élytres et le prothorax présentent une ponctuation régulière. Leur
taille est comprise entre 2,5 et 4 mm (LACOSTE, 1970 ; FLEURAT -
LESSARD, 1982).
La longévité moyenne de Sitophilus est d'environ 4 mois à une
température de 25°C et à 70% d'humidité relative (STEFFAN, 1978).

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" " ,
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1
i
A
la Mémoire du
Professeur DIOMANDE Tiémoko

22
___________________Nymphe
:,
. ,
'. '
Figure 5 : Nymphe de Sitophilus oryzae Linn. dans un grain de blé. (In
Acta, 1982)
Figure 6:Adulte de Sitophilus oryzae Linn.
(In Acta, 1982)

23
Le développement juvénile, c'est à dire le développement
préimaginal qui s'effectue à l'intérieur de la graine est désigné par le
tenne général de "formes cachées". L'imago qui se trouve à l'extérieur
du grain constitue par cOTJ.séquent la fonne libre (FLEURAT-LESSARD,
1982 ; APERT, 1985) (Figure 7).
FORHE
LIBRE
adulte
-~------
t.m.
t,... d.n.
FOR.'GS CACSEES
œuf
/
Figure 7 : Cycle de développement de Sitophylus oryzae Linn.
Noter le trait de séparation entre la fonne libre et les fonnes cachées. alb : albumen; ge :
germe; la : larve apode; Lm. tampon mucilagineux; tr. d. n. : trou de nourriture.
(FLEURAT-LESSARD, 1982a).

24
5 -
La ponte (Fig. 7)
La maturité sexuelle est acquise dès le jour même où l'insecte
sort du grain. La ponte, après accouplement, a lieu, à partir du 3ème jour
après cette sortie et se fait, très souvent, au voisinage du sillon central du
grain, près du germe (KEHE, 1975).
A l'aide de son rostre, la femelk pratique, dans le grain, un
trou dont la profondeur atteint généralemcllt la longueur préantennaire
du rostre et dont la largeur dépasse légèrement celle de l'oeuf. Elle y
dépose, directement, l'oeuf qu'elle recouvre, alors, d'une matière
gélatineuse qui durcit à l'air.
La ponte persiste toute la vie de l'insecte, le nombre d'oeufs
déposés par une femelle pouvant atteindre 200-400 oeufs, soit une
moyenne de 10 oeufs par jour, à la température de 32°C (STEFFAN,
1978).


25
II - MATERIEL
ET
METHODES
II.1 - MATERIEL
A - MATERIEL BIOLOGIQUE
1 -
Matériel animal
Les enquêtes sur les marchés de la ville d'Abidjan ont concerné
l'ensemble des insectes rencontrés dans chacun des échantillons de céréales
choisies ; nous nous sommes surtout intéressée à la proportion des
différents insectes rencontrés, et en particulier, à celle d'un genre
d'insectes primaires: le genre Sitophifus.
Pour l'étude des facteurs écologiques, nous avons utilisé de
jeunes adultes de Sitophilus âgés de moins de 10 jours, issus d'un élevage
de masse réalisé sur un milieu constitué de maïs non infesté, provenant du
marché_de_Yamoussoukro ou du marché d'Adjamé (AbiQj~n).L'éle\\,age se
fait à l'obscurité totale, à une température voisine de 27 à 28°C à Abidjan
et 25 à 27°C à Yamoussoukro.
Les essais insecticides ont porté sur des populations apparentes
de Sitophilus, c'est à ·dire des insectes visibles, constituées par des adultes
se trouvant à l'extérieur des grains. Ces insectes, séparés des grains, sont
de jeunes charançons adultes âgés de 5 jours au moins, issus d'un élevage
de masse réalisé sûr du maïs provenant du marché d'Adjamé. Ces insectes
sont répartis sur un milieu constitué de maïs sain, à raison de 10 individus
par lot de 50 g. Le traitement par le produit se fait immédiatement avant
l'infestation.
2 - Matériel végétal
Les milieux alimentaires utilisés, lors de l'étude des facteurs
écologiques, sont des grains de maïs, de mil, de sorgho, de riz paddy et de
riz décortiqué issus des marchés d' Adjamé et de Yamoussoukro.
L'échantillonnage portant sur les enquêtes entomologiques a été réalisé

26
avec deux types de céréales : le maïs (Zea mays) et le sorgho blanc
(Sorghum bieolor) prélevés dans les marchés de quatre communes de la
ville d'Abidjan.
B - MATERIEL TECHNIQUE
1 - Instruments et appareils
Le matériel d'élevage utilisé pour l'expérimentation est constitué
de boîtes cylindriques en matière plastil}uè, cIe 3 cm de diamètre et de 7,5
cm de hauteur, ouvertes à une extrémité. L'ouverture de ces boîtes est
recouverte par un couvercle en plastique criblé de trous ou par une toile
de type moustiquaire, pour permettre l'aération du milieu, tout ~n
empêchant les insectes de sortir des boîtes. Les boîtes sont ensuite
disposées dans des étuves thermostatées de type Memmert.
L'obtention des couples de Sitophilus oryzae
se fait à
l'obscurité, dans un récipient de 6 cm de profondeur, dont l'ouverture a
un diamètre de 20 cm. Les couples d'insectes sont ramassés, délicatement,
à l'aide d'une pince souple, à la lumière d'une torche.
Les essais insecticides ont été réalisés dans des boîtes de Pétri de
11 cm de diamètre sur 1,5 cm de hauteur. On utilise trois boîtes pour une
dose de produit à tester. Pour la manipulation et la pesée des produits, on
prévoit les matériels suivants:
- une paire de gants fins en caoutchouc pour se protéger les
mams;
- un masque simple pour éviter d'inhaler directement les
produits;
- une balance de précision (d = 0,1 mg) de type Sartorius pour la
pesée des produits;
- une spatule pour la prise cIes produits.
Enfin, on utilise une pince souple pour la prise des insectes.
2 - Produits chimiques
Quatre produits insecticides ont été utilisés lors de notre étude.
Ces produits se présentent sous forme de poudre.

27
a) Produit chimique de référence
Le produit de référence utilisé est l' "Actellic Super". Il est
composé d'un mélange de pyrimiphos-méthyl (ou pirimiphos-méthyl)
(WORTHING et al., 1987 et ANONYME, 1988) à 1,6% et de perméthrine
à 0,3%.
La formule chimique du pirimiphos-méthyl est la suivante:
Son nom chimique est:
o - [2 (diéthylamino) - 6 - méthyl - 4 - pyrimidyl] 0,0 -
diméthyl phosphorothioate.
Le pyrimiphos-méthyl existe sous forme aussi bien liquide que
solide. Il possède des activités insecticides de fumigation.
Quant à la perméthrine, sa formule structurale est:
Son nom chimique est (3-phénoxyphényl) méthyl 3-(2-2-
dichloroetheny1)-2,2-diméth ylcyclopropane carbo xylate.
La perméthrine est un liquide de couleur jaune-brun à brun, qui
se cristallise à la température ambiante. Elle agit par contact.
b) Produits étudiés
Les produits étudiés sont:
1°) Le Carbaryl 5% ou Sevill Dust 5% (fourni par Rhône
Poulenc)
Sa formule chimique est C12H Il N02. Son nom chimique est N-
méthylcarbamate de naphtyle-l. Il s'agit d'un insecticide appartenant au
groupe des carbamates. D'origine américaine, ce produit est insoluble dans
l'eau, stable à la lumière et à la chaleur. Son action persiste de 15 à 21
jours. Peu dangereux, il agit par ingestion. Sa formule chimique est la
suivante:

28
aca NHCH3
2°) Le Fenitrothion 3% (fourni par Shell Chimie)
Sa formule chimique déterminée par WORTHING et al. (1987)
est:
Son nom chimique est O,O-diméthyl 0-4-nitro-m-totyl
phosphorothioate ou O,O-diméthyl O-(3-méthyl-4-nitrophenyl)
phosphorothionate.
C'est un insecticide du groupe des organophosphorés. Il agit par
contact, par fumigation et par inhalation.
3°) Le troisième produit que nous avons testé est fait d'un
mélange de carbaryl 5% et de Fénitrothion 3% en quantités égales.
.II.2 - METHODES
1 - Prélèvement des échantillons
Nous avons choisi de procéder à l'échantillonnage des Insectes de
maïs et de sorgho sur les marchés de quatre communes d'Abidjan (Abobo,
Adjamé, Port-Bouët et Yopougon), en raison de l'origine des denrées
rencontrées sur ces marchés.
Pour tous ces marchés, la procédure est la même. Lorsque nous
arrivons dans un marché, nous recherchons les magasins dans lesquels ces
denrées sont vendues. Nous interrogeons les commerçants au sujet de leurs
magasins, de leurs denrées et au sujet des insectes qui causent le plus de
dégâts à leurs stocks.

29
Un échantillon de 500 g de chaque type de céréale choisie est
prélevé lors de la visite. Ces différents échantillons sont mis dans des
sachets en plastique sur lesquels sont inscrits la date et le lieu du
prélèvement. Après avoir fait le tour des quatre marchés, le même jour,
les échantillons sont immédiatement transférés au laboratoire pour une
analyse entomologique.
Les prélèvements sont hebdomadaires et ont duré deux mois
(mai et en juillet) afin de comparer les populations d'insectes dans ces
denrées en fin (mai) et en début de stockage Guillet) surtout pour le maïs,
en raison de la prépondérance de S. oryzae sur cette denrée.
2 - Recherche des Insectes
Aussitôt après les prélèvements, on tamise lés différents
échantillons de céréales, afin de séparer les Insectes des grains et
d'identifier la population apparente de chaque échantillon. Cette population
des Insectes est exprimée en nombre d'individus pour 500 g de grains. On
note, ensuite, le nombre relatif des formes libres, mortes ou vivantes.
3 - Identification des Insectes
Après tamisage, les Insectes sont séparés par ressemblance
morphologique, à l'aide d'une pince molle, puis identifiés. L'identification
consiste à classer chaque Insecte rencontré, en déterminant sa famille, son
genre et, si possible, son espèce. Pour ce faire, nous nous sommes inspirée
de LEPESME (1944), MARKHAM (1978), ICI (1988) et AGBAKA
(1991).
4 - Technique d'obtention des couples de Sitophilus.
Une grande quantité de Sitophilus sp issus du maïs tamisé est
mise sur un milieu à base de maïs blanc dans le récipient décrit ci-dessus.
Les bordures de ce récipient sont saupoudrées de talc, afin d'empêcher les
montées et sorties des Insectes. L'ensemble, récipient contenant le maïs et
les charançons, est placé dans une salle obscure où, toutes les quinze
minutes, nous vérifions, à la lumière d'une torche, la présence d'éventuels
couples formés. A l'aide d'une pince molle, ces couples sont isolés dans des
boîtes utilisées pour l'expérimentation et contenant, auparavant, l'aliment
choisi (BEKON, communication personnelle), tout en s'assurant, chaque
fois, que deux individus couplés ont été ramassés.

30
5 - Etude de l'effet de la température
Les températures étudiées sont: 20°C, 25°C, 30°C et 35°C. Pour
cb~que température, on dispose dans 40 boîtes, c'est à dire dans 5 lots de 8
boîtes, 20 g de maïs sain. Chacune de ces boîtes est infestée par deux
couples d'insectes mâles et femelles; on note, ensuite, le jour et l'heure
d'infestation. Les boîtes ainsi infestées sont placées aux différentes
températures ci-dessus indiquées. Pour chaque température, on amène
l'humidité relative au maximum, en déposant dans l'étuve un cristallisoir
rempli d'eau. Au bout de quarante huit heures, les couples d'insectes sont
retirés des boîtes supposées contenir des œufs de Sitophilus oryzae. Ces
boîtes sont alors exposées aux différentes températures d'étude. Trois
semaines après le jour d'infestation, on effectue le premier tamisage qui
est suivi, selon le cas, de plusieurs ~utres. Le tamisage a lieu tous les jours,
à la même heure, jusqu'à ce qu'il n' y ait plus de sortie d'insectes. Après
chaque tamisage, on note le nombre d'individus par tube, puis, le nombre,
total d'individus par jour; chaque Insecte est, ensuite, pesé.
6 - Etude de l'effet de l'aliment
Les céréales utilisées, pour l'expérimentation, en guise
d'aliments des insectes sont le riz paddy, le riz poli, le mil, le maïs et le
sorgho achetés sur les marchés.
L'expérience se fait, pour tous les aliments, à la température et
àl'humidité relative ambiantes régnant dans la salle d'expérimentation.
Pour chaque type de céréale, on dispose de 5 lots de 8 boîtes (soit 40 boîtes
pour chaque type de céréale). Chacune de ces boîtes contient 20 g
d'aliment pour le maïs, le sorgho et le mil, et 15 g pour le riz. Le contenu
de ces boîtes est infesté par deux couples de Sitophilus oryzae Les boîtes
sont, ensuite, mises dans la salle d'élevage, dans des conditions ambiantes
de température et d'humidité relative. Au bout de 48 heures, les Insectes
sont retirés. Comme précédemment, on effectue les différents tamisages
dès la fin de la 3ème semaine. Puis, pour chaque tamisage, on note le
nombre d'insectes par boîte et par jour, ainsi que le nombre total
d'insectes obtenu par jour. Chaque Insecte est, ensuite, pesé.
7 - Etude de l'effet des produits chimiques
Dans cette étude, nous avons testé l'efficacité des doses
inférieures à la dose commerciale, dans la perspective d'une économie au
niveau du paysan et dans l'optique de la réduction des effets néfastes que
causent ces produits sur l'environnement.

3 1
Chaque produit est observé pendant quatre périodes:
-°heure, jour même du traitement;
- 24 heures, 1er jour après le traitemrnt ;
- 48 heures, 2ème jour après le traitement ;
- 72 heures, 3ème jour après le traitement.
a) Le choix des doses
Ce choix tient compte des doses d'homologation et d'efficacité
des produits qui sont pour:
- l'Actellic Super, 4 mg de matière active (m.a.) de pirimiphos-
méthyl et 0,75 mg m.a. de perméthrine par kilogramme de grains;
- le Carbaryl, 8 mg m.a. par kilogramme de grains;
- le fénitrothion, 30'mg m.a. par Kg de grains.
Les différentes doses testées sont consignées dans le tableau ci-
après.
Tableau 1 : Doses de produits utilisées
PRODUITS
D 0 S E S
Actellic super = 0,08 mg m.a.
0,16 mg m.a.
0,24 mg m.a.
0,32 mg m.a.
0,4 mg m.a.
4
mg
m.
pyrimiphos
pyrimiphos
pyrimiphos
pyrimiphos
pyrimiphos
pyrimiphos-méthyl méthyl + 0,015
méthyl + 0,03 m méthyl + 0,045
méthyl + 0,06 mE méthyl + 0,075
+0,75
mg
m.a mg m.a.
m.a. perméLrine
mg m.a.
m.a. permétrine
mg m.a.
perméthrine / kg d permétrine
permétrine
perméLrine
grain
Carbaryl = 8 m 0,1 mg m.a.
0,2 mg m.a.
0,3 mg m.a.
0,4 mg m.a.
0,8 mg m.a.
m.a. /kg de grain
Fénitrothion =
0,06 mg m.a.
0,15 mg m.a.
0,3 mg m.a.
0,45 mg m.a.
0,6 mg m.a.
30 mg m.a. / kg d
Irrain
0,03
mg
m.a 0,06
mg
m.a 0,09
mg
m.a 0,12
mg
m.a 0,24
mg
m.a
Féni + carba
Féni
+ 0,05 m! Féni
+ 0,1 m Féni
+ 0,15 m Féni
+ 0,2 m Féni
+ 0,4 m
m.a. Carba
m.a. Carba
m.a. Carba
m.a. Carba
m.a. Carba
b) Préparation des doses de produits
Chaque produit est pesé, suivant les doses choisies, et mis dans
des tubes
transparents en plexiglas, de 5 cm de haut et de 1,5 cm de
diamètre, ouverts une extrémité. Ces tubes sont, ensuite, bouchés avec du
parafilm. Pour chaque dose, trois répétitions ont été utilisées. Le
prélèvement des produits se fait au moyen d'une spatule lavée, nettoyée et
séchée après chaque pesée de produit.

32
c) Etude de l'action des produits chimiques
Nous avons traité une quantité de maïs sain contenu dans des
boîtes de Pétri. La dose de produit utilisée est fonction du poids de denrée
à traiter. Les Insectes sont introduits dans des boîtes de Pétri contenant les
grains de maïs traités. Les relevés sont effectués, pour le premier jour du
traitement toutes les heures, pendant dix heures ; pour les deuxième,
troisième et quatrième jours, ces relevés ont lieu toutes les deux heures
pendant dix heures. Comme précédemment, le comptage des Insectes se
fait, en séparant les morts des vivants, dans deu x boîtes de Pétri
différentes.
Pour chaque dose, il est prévu trois répétitions, c'est à dire trois
boîtes de pétri contenant du maïs. Le contenu de chacune des répétitions
e~t saupoudré avec les doses préparées puis homogénéisées en r.emuant la
boîte afin d'assurer une meilleure imprégnation du produit. Pour un mêmé
produit, les applications sont faites en commençant par les doses les plus
faibles.
Enfin, l'effet de chacun des 3 produits est comparé à celui du
produit de référence puis à ceux des autres.
Dans ces mêmes conditions, on prévoit, pour chaque série
expérimentale, un témoin (témoin blanc) contenant de la poudre talcà la
place du produit (témoin blanc).
e) Infestation et relevés
La récolte des Insectes se fait par lots de 10 Insectes.
L'infestation se fait des doses les plus faibles aux doses les plus élevées.
Les répétitions sont ensuite disposées par dose sur une paillasse dans une
salle dont la température est maintenue constamment, à 25°C, par un
conditionneur d'air.
Pour apprécier la rémanence du produit, nous réinfestons les
différentes répétitions 24, 48 et 72 heures après le premier traitement.
L'effet des différents produits est, alors, suivi en faisant des
relevés, toutes les heures pendant les dix premières heures après le
traitement, pour le premier jour; ensuite, toutes les deux heures, pour les
deuxième et troisième jours.
A chaque relevé, nous notons le pourcentage d'insectes morts.
Sont considérés vivants, les Insectes qui bougent leur rostre, leurs pattes
ou leurs ailes ou tout autre partie du corps, même s'ils n'arrivent plus à se
déplacer. Les Insectes vivants sont remis dans leurs boîtes d'origine
jusqu'au relevé suivant; quant aux Insectes morts, ils sont éliminés.

33
8 - Calculs
a) Durée de développement :
Chez ]~s Coléoptères, la ponte est étalée et dure presque toute la
vie de l' adulte. Avec une période de ponte assez courte, on peut considérer
que les œufs sont statistiquement pondus au jour médian de la période de la
ponte. De ce fait, la durée de développement correspond à l'intervalle qui
sépare le jour de ponte, assimilé au jour médian de la période de ponte, et
le moment précis où l'on obtient 50% du nombre total de descendants de la
génération-fille (BEKüN, 1984).
b) Poids moyen:
Le poids moyen est obtenu en divisant la somme des poids
individuels par le nombre d'individus.
c) Courbes:
A partir des effectifs, des durées moyennes et des poids moyens
calculés, des pourcentages de mortalité obtenus pour chaque dose et pour
chaque produit en fonction du temps, nous établissons des courbes ou des
histogrammes.
9 -
Analyses statistiques
Travaillant sur des effectifs réduits, nous avons utilisé le test "t"
de Student pour la comparaison des moyennes. La signification statistique
indiquée dans le texte se traduit comme suit:
p < 0,05 (5%)
Significatif
= *
p < 0,01 (l %) ou 0,02 (2%)
Très significatif
= **
P < 0,001 (l %o)
Hautement significatif = ***


34
III - RESULTATS
DISCUSSION
IILI - ENQUETES SUR LES MARCHES
S'il est bien établi que les pertes sont dues aux insectes, peu
d'études se sont intéressé à l'importance relative des différentes espèces
dans les denrées rencontrées sur nos marchés. Récemment, AGBAKA
(1991) a recensé tous les insectes dans les stocks de denrées alimentaires
sur les marchés d'Abidjan. Mais, cette étude, tn"s globale, n'a pas, ct 'une
part, mis en relief la part prépondérante que prend Sitophilus oryzae dans
la dépréciation des denrées; d'autre part, analysé la variation saisonnière
de cet insecte. Nous avons, dans cette étude préliminaire, tenté
d'appréhender non'seulement la diversité et l'importance des Coléoptères
des stocks, en général, mais encore et surtout la proportion de S. oryzae
dans deux céréales locales, maïs et sorgho, sur les marchés de quatre
communes d'Abidjan en raison des origines diverses de ces denrées.
A - RESULTATS
Les commerçants, auxquels nous avons rendu visite dans les
différents marchés de la ville d'Abidjan, possèdent un ou deux magasins
dans lesquels ils stockent, généralement, à la fois des céréales (maïs, mil
et sorgho), des légumineuses (arachide, haricot, tamarin) et du sucre.
Tous ces commerçants affirment avoir d'énormes difficultés avec de
petites "bêtes noires à long bec", c'est à dire les charançons.
Au laboratoire, nous avons procédé au tamisage des différents
échantillons et à l'identification des insectes, plus particulièrement ceux de
l'ordre des Coléoptères, en raison de leur nombre important par rapport
aux représentants des autres ordres.
Les résultats obtenus au mois de mai ont permis d'identifier
plusieurs genres de Coléoptères (Fig.7). Ainsi, nous avons rencontré les
genres Sitophilus, Rhizopertha, Tribolium, Trogoderma, Callosobruchus,
Cryptolestes
et Oryzaephilus, dans des proportions variables (Tab.U).
En effet, sur l'ensemble des quatre marchés parcourus, nous
avons recueilli 1712 individus soit 682 (39,83%) de Sitophilus oryzae,
567 (33,11 %) de Rhizopertha tandis que Tribolium et Cryptolestes sp.
apparaissent avec des taux de 17,5% et de 8,76%, respectivement. Les
genres Trogoderma, Callosobruchus et Oryzaephilus sont en quantité
quasi négligeable avec des proportions respectives de 0,05%, 0,46% et
0,29%. Ces différents insectes se retrouvent, dans l'ensemble, aussi bien
sur le maïs que sur le sorgho. En juillet, l'échantillonnage effectué sur les
mêmes marchés a permis de se rendre compte d'une répartition différente

35
de ces insectes. Sitophilus sp. apparaît dans une proportion plus faible
qu'au mois de mai (26% vs 39,33%) (Tab.II), tandis que les proportions
de Rhizopertha et de Tribolium augmentent notablement et passent de
33,11 % à 42,17% et de 17,5% à 23,82%, respectivement. Ainsi, le taux
de Sitophilus spp chute du tiers alors que celui de Rhizopertha augmente
de 10% environ. Cette tendance à l'augmentation s'observe également
pour Tribolium
dont le taux de présence passe de 17,5% à 23,82%
(Fig.7).
50
~
~
0
-
CIl
40
G)
Cl
al
-c: 30
al
(,)
...::J
• Mai
m Juillet
0
20
Q.
10
o
Coléoptères
Sito
Rhizo
Tribo
Crypto Trogo Calloso
Figure 7 : Distribution des Coléoptères dans le temps.
Sito = Sitophilus oryzae ,. Rhizo = Rhizopertha dominica ,. Tribo = Tribolium
castaneum ,. Crypto = Cryptolestes ferrugineus " Trogo = Trogoderma granarium ,.
Calloso = Callosobruchus maculatus .
Deux espèces apparaissent bien représentées en mai et en juillet, Sitophilus oryzae et
Rhizopertha dominica .

Tableau II : Nombre et proportions respectifs des insectes rencontrés
en mai et juillet sur les marchés d'Abidjan.
Le nombre et le pourcentage diffèrent selon les espèces. certaines sont présentes en mai et
en juillet, alors que d'autres, rarement rencontrées, disparaissent en juillet (c. maculatus ,.
O. surinamensis )
Mois
MAI
JUILLET
Coléoptères
Nombre
%
Nombre
%
S.oryzae
682
39,83
347
26
R.dominica
567
33, Il
563
42,17
T.castaneum
299
17,5
318
23,82
Cryptolestes
150
8,76
103
7,71
C. maculatus
8
0,46
o.surinamensis
5
0,29
°
°
T. Rranarium
1
0,05
°4
°
0,3
Total
1712
100
1235
100

36
B - DISCUSSION
Nos résultats montrent que les denrées alimentaires analysées
sont infestées, essentiellement, par des Coléoptères dont la présence est,
sans doute, en rapport avec les températures et le degré hygrométrique
constamment élevés auxquels sont soumis les stocks de céréales. En effet,
les conditions climatiques de la région d'Abidjan, caractérisées par un
climat équatorial avec des températures variant entre 21°C et 33°C et un
haut pourcentage d'humidité (80 à 90%) (BERTRAND, 1977 ; BELlARD
et TASTET, 1977) favorisent, au niveau des stocks de céréales des
différents marchés, un microclimat propice au développement de ces
insectes. La présence massive de ces ravageurs dans les denrées a, déjà,
été mentionnée par SINHA (1974) et SINHA et"WATIERS (1985). Selon
leur classification des régions de productions agricoles et d'entreposage
en fonction du climat, ces auteurs situent, effectivement, la région
d'Abidjan dans la zone des "terres humides et sèches" dont les
caractéristiques principales sont de favoriser, dans les stocks de céréales,
le développement des insectes ravageurs.
Les ravageurs que nous avons rencontrés peuvent être rangés
dans des catégories bioécologiques différentes. Les ravageurs primaires,
Silophilus oryzae et Rhizopertha dominica F. auxquels sont associés
plusieurs autres ravageurs, dits secondaires, dont les plus importants sont
Tribolium castaneum Herbst. et Cryptolestes sp. Les autres Coléoptères,
Callosobruchus maculatus, Trogoderma granarium Everts. Oryzaephilus
surinamensis L. sont occasionnels (RATNADASS, 1987 ; AGBAKA,
1991). La présence concomitante d'importantes populations de ravageurs
primaires et secondaires dans nos stocks pourrait être attribuée à la
coexistence, chez les commerçants, des stocks de récoltes précédentes et
par la promiscuité des différentes denrées (FOVA-BI et BEKON, 1986).
Si nous considérons les périodes d'observations, nous
remarquons que, au cours du mois de mai, la population de Sitophilus
oryzae est plus importante que celles de Rhizopertha dominica et de
Tribolium castaneum. L'abondance de Sitophilus oryzae, ravageur
primaire, s'explique par le fait qu'à l' appari tion des condi tions du milieu
favorables à son développement les formes préimaginales de cet insecte se
transforment plus rapidement et entraînent une augmentation de la
population de l'insecte.
En juillet, nous enregistrons une baisse d'un tiers de la
population de Sitophilus oryzae, tandis que l'infestation par Rhizopertha
dominica
et Tribolium castaneum s'accroît. Cette baisse de la population
qui pourrait s'expliquer par la présence de nouvelles récoltes de maïs sur
les marchés, confirme les observations de RA TNADASS (1987) qui a

37
montré que l'infestation par Sitophilus oryzae démarre en juillet. En
effet, chez Sitophilus sp. ravageur primaire clétrophage et sitiobie qui
infeste généralement le maïs au champ, les formes préimaginales (œufs,
larves et nymphes), dites formes cachées, se développent à .l'intérieur des
grains. Etant donné qu'il faut au moins un mois pour qu'apparaissent des
formes libres ou adultes dans les stocks, il est normal qu'au moment de
nos relevés, en juillet, nous enregistrions cette baisse de l'effectif de
Sitophilus oryzae.
Quant à la remontée de la population de Rhizopertha dominica ,
elle pourrait s'expliquer par le fait qu'il s'aga d'insectes n'ayant pas de
forme cachée et dont tous les stades sont présents dans les grains et aussi,
par l'humidité relative de l'air, importante à cette période, qui augmente
la teneur en eau des grains (KAYINAMURA, 1981, DUCOM, 1982 ;
RATNADASS, 1987), augmentation qui 'entraînerait celle du nombre de
descendants (STEFFAN, 1978 ; FARJAN, 1983 ; BEKON, 1984 et
RATNADASS, 1987).
Tribolium castaneum, ravageur secondaire, ne peut exploiter le
milieu qu'une fois que celui-ci est suffisamment dégradé par les ravageurs
primaires tels que Sitophilus sp. et Rhizopertha. Un indice d'adaptabilité
(la) variant de 1 à 700 a été défini par SINHA (1974) et SINHA et
WATTERS (1985). Il permet d'exprimer l'aptitude d'une espèce à
s'adapter aux conditions de diverses zones climatiques. Plus cette aptitude
est élevée, plus l'insecte peut s'adapter aux conditions climatiques et
environnementales. Tribolium castaneum a un indice qui est de 700. Il
n'est, donc, pas surprenant de le rencontrer dans ces stocks déjà dégradés
et dans des conditions climatiques aussi favorables à son développement
que celles du mois de juillet à Abidjan.
Pendant ce temps, la population de Cryptalestes sp., ravageur
secondaire, est en baisse, probablement, en raison de la présence des
nouveaux stocks de maïs sur les marchés.
Les autres ravageurs rencontrés sont occasionnels. Trogoderma
est un insecte limité aux régions chaudes et sèches, donc à l'Afrique
sahélienne où il constitue le principal responsable des pertes
entomologiques des installations centralisées (ANONYME, 1984 ;
DELOBEL, 1984 ; FOUA-BI et BEKON, 1986 ; RATNADASS, 1987).
Sa présence dans nos stocks proviendrait des produits importés des pays
sahéliens. Son développement, en raison de la forte humidité qui règne en
basse Côte d'Ivoire, ne peut être favorisé. Enfin, la présence dans nos
stocks de céréales de Callosobruchus
maculatus (ravageur de
légumineuses) et de Oryzaephilus surinamensis ne peut se justifier que par
l'utilisation des mêmes magasins sans aucun traitement préalable, ce qui
permet la promiscuité d'insectes d'anciens et de nouveaux stocks (FOUA-
BI et BEKON, 1986).

38
L'enquête bien que limitée, sur une courte période de l'année,
nous a révélé l'importance et la diversité des Coléoptères s'attaquant aux
stocks de denrées alimentaires. Notre étude a mis en évidence les
fluctuations dans les niveaux de populations d'une période à une autre.
Elle a, par ailleurs, permis de mettre en évidence la variabilté de la
population de Sitophilus oryzae . Cette variabilité pose, naturellement,
d'énormes problèmes de contrôle aux commerçants. C'est pour
contribuer à résoudre leurs problèmes que nous avons entrepris d'étudier
la biologie de ce ravageur.

39
111.2 - BIOECOLOGIE
Des insectes appartenant à la même espèce, mais provenant de
reglüns différentes, peuvent présenter un développement différent
(BEKON, 1984). Or, pour lutter efficacement contre les insectes
ravageurs des stocks, il est indispensable de maîtriser leur développement,
dans des conditions écologiques bien définies. Ainsi, bien que de
nombreux travaux sur la biologie de Sitophilus oryzae a~ent été menés
. dans diverses zones écologiques, nous avons entrepris d'étudier le
développ'ement de cette espèce dans nos conditions expérimentales, sur des
supports alimentaires locaux, afin de mieux cerner la durée de
développement, l'effectif de la descendance et le poids moyen de ce
ravageur.
A - Résultats
Nous avons étudié l'effet de la température et de quelques
aliments courants tels que le maïs, le riz, le mil et le sorgho sur la durée
de développement, l'effectif de la descendance et le poids des adultes de
Sitophilus oryzae.
1 - Effets de la température
Notre étude a porté sur les effets des températures suivantes :
20oe, 2SoC, 30°C et 3Soe, avec une humidté relative comprise entre SO et
70%.
a) Durée du cycle de développement
Dans nos conditions expérimentales, les durées moyennes du
cycle complet de développement sont de 48,8 ± 1,3 jours, de 40,4 ± 3,2
jours et de 40 ± 4 jours pour les températures de 20o e, 25°e et 30o e,
respectivement. A 3Soe, on ne note aucune sortie.
Les résultats obtenus sont résumés dans le tableau III suivant.

40
Tableau III : Durée moyenne de développement en fonction de la
température de S. oryzae élevé sur un milieu nutritif à base de maïs.
Les durées moyennes de développement des insectes diminuent significativement pour les
températures variant de 200 e à 25°e (t=7,6, p<lo/oo) alors que les moyennes ne diffèrent·
pas entre 25° et 30° (t=0,2,
P = 81,3 %).
Température (OC)
20
2S
30
3S
Durée moyenne du
cycle de développement
48,8
40,8
40,0
-
(jours)
Déviation standard
± 1,3
± 3,2
± 4,0
-
Cette comparaison mèt en évidence deux zones différentes de
développement de Sitophilus oryzae: : l'une comprise entre 20°C et 25°C
et l'autre entre 25°C et 30°C (Fig. 8).
-CIl 50
...:J
0
48
-Q)c::c:: 46
Q)
>-
0
E
44
Q)
-Q)
...
42
:J
C
40
38
Température
(OC)
20°
25°
30°
Fig. 8 : Durées moyennes de développement en fonction des températures
de S. oryzae , élevé sur un milieu nutritif à base de maïs.
b) Effectif de la descendance
Le nombre d'insectes sortis varie en fonction de la température.
Aux basses températures (20°C), l'effectif est peu élevé (133). Cet effectif
augmente au fur et à mesure que la température croît (138 à 25° et 185 à
30°C).
L'étude de l'évolution hebdomadaire du nombre d'insectes
sortis indique que, jusqu'à la 4ème semaine, aucune sortie n'est observée

41
pour toutes les températures. Les premières sorties surviennent pendant la
5ème semaine (10 sorties à 25°C et 12 à 30°C), s'accroissent pendant la
6ème semaine (66 sorties à 25°C et 80 à 30°C), puis diminuent à la 7ème
semaine (51 à 25°C et 48 à 30°C) (Tab IV).
Tableau IV : Evolution hebdomadaire de l'effectif de S. oryzae élevé sur
milieu nutritif en fonction du temps.
Noter que dans l'ensemble, le maximum de sorties se situe entre la 6ème et la 8ème
semaine.
Temps en semaines
4
1
5
6
7
8
9
10
l 1
12
1
20°C
0
0
5
65
41
19
3
1
0
0
25°C
0
1
10
66
51
10
1
0
0
0
30°C
0
1
12
80
48
24
16
4
1
1
0
35°C
0
0
0
0
0
0
0
0
0
On note une diminution de sorties à la 9ème semaine pour 25°C, alors
qu'à 30°C, la diminution des sorties, commencée à la 7ème semaine, se
fait progressivement pour s'arrêter à la Il ème semaine. Par contre, à
20°C, on n'observe aucune sortie avant la 6ème semaine (au cours de
laquelle seuls 5 individus sont sortis). Le maximum de sorties, à cette
température, se situe à la 7ème semaine avec un nombre de 65 insectes.
Ce nombre commence à diminuer à partir de la 8ème semaine pour
s'arrêter à la 10ème semaine. L'analyse de l'effectif total montre que la
température de 30°C est la plus favorable à la sortie des insectes. En effet,
pour cette température, 185 individus sont comptés contre 138 et 133
individus pour 25°C et 20°C respectivement (Fig. 9).

42
100
III
al
1:
0
III
80
..
al
'l:J
al
..oC 60
• 20°C
E
0
z
la 25°C
40
lm 30°C
20
o -+---r--
Temps
(sem)
4
5
6
7
8
9
10
11
12
Fig.9 : Historgramme de sorties hebdomadaires d'insectes à différentes
températures (20°, 25° et 30°C.
Dans les 3 cas, il n' y a aucune sortie d'insectes avant la Sème semaine. Considérant le
minimum de 10 éclosions par semaine, le spectre de parution des insectes s'étale sur 5
semaines à 30°C, 4 semaines à 25°C et 3 semaines à 20°C.
c) Poids des adultes
Après leur sortie, les insectes obtenus aux différentes
températures sont pesés. Le poids moyen d'un adulte de Silophilus oryzae
est obtenu en additionnant tous les poids individuels et en les divisant par
l'effectif total de la descendance. Nous constatons, alors, que le poids
moyen de S. oryzae est une fonction croissante de la température. A
20°C, le poids moyen est de 1,9 ± 0,6 mg et de 2,3 ± 0,5 mg à 25°C,
alors qu'il est de 2,4 ± 0,5 mg à 30°C. A 35°C, il n' y a aucune sortie
(Tableau. V)
Tableau V : Poids moyen des insectes en fonction de la température
Température
20
25
30
35
(OC)
Poids moyen (mg)
1,9
2,3
2,4
-
Erreur standard
± 0,6
± 0,5
± 0,5
-
Ces poids moyens obtenus aux différentes températures nous ont
pennis de construire la courbe (Fig. 1°)ci-dessous. Il apparaît que le
poids moyen est directement proportionnel à la température.

43
......
2,4
Cl
E
c
2,3
al
>-
0
2,2
E
CIl
"'C
2,1
0
Il.
2,0
1,9
1,8
Température
(OC)
20°
. 25°
30°
Fig. 10
Poids moyens d'insectes en fonctions des températures
La comparaison des résultats obtenus montre que le poids
moyen augmente significativement de 20°C à 30°C (Tab. VI).
Tableau VI : Comparaison des poids moyen en fonction de la température
Comparaisons poids
t
p
moyens par paire de 'f"C
20°C- 25°C
5,4
< 1 %0
200C- 30°C
8,0
<1 %0
25°C- 30°C
2,6
= 1,1 %
2 . Effets de l'aliment
Nous avons étudié le développement de Sitophilus oryzae dans
le maïs, le mil, le riz et le sorgho, à une humidité relative de 70% et à
une température de 25-27°C (température de la salle d'expérience). Cette
étude a également été menée sur du riz (paddy et décortiqué) à Abidjan, à
une température de 27-28°C et à une humidité relative comprise entre 50
et 65%.

44
a) Durée moyenne du cycle de développement
La durée moyenne du cycle de développement varie en fonction
des aliments (Fig.11). Cette durée est de 45,1± 4,9 jours dans le maïs, de
47,8 ± 1,7 jours dans le sorgho, de 36,5 ± 2,6 jours dans le riz paddy et
de 34,6 ± 1,2 jours dans le mil. Ces résultats sont consignés dans le
tableau VII.
-~ 50
~
o
.-- 40
al
1:
1:
~ 30
o
E
:
20
L.
~
C
10
Ail ments
Mais
Mil
Riz
Sorgho
Figure 11
Durées moyennes du cycle de développement en fonction des
aliments
Tableau
VII
:
Durées moyennes
de
développement
de
S.
oryzae en
fonction de l'aliment à 25-27°C et à 70% H.R. (Yamoussoukro)
Aliments
Maïs
Mil
Riz paddy
Sorgho
Durées
45,1
34,6
36,5
47,8
moyennes
Erreur sur la
± 4,9
± 1,2
± 2,6
± 1,7
moyenne
La durée moyenne du cycle de développement est plus faible
pour les insectes évoluant dans le mil et le riz que celle des insectes élevés
dans le maïs et le sorgho. En outre, ces durées moyennes diffèrent
significativement du mil au riz (t=2,3 ; P = 4,4%) et du riz au maïs (t=4,9
; p<l%0). la durée moyenne de développement augmente significativement
dans le sorgho par rapport au mil (t=19,8; p<l%o) et au riz (t=11,5 ; P <
1%0), alors qu'elle a une valeur analogue à celle notée pour le maïs (t=1,6
; P = 12,4%).
Ces résultats sont résumés dans le tableau VIII.

45
Tableau
VIII
:
Comparaison
des
durées
moyennes
des
cycles
de
développement de S. oryzae sur différents supports alimentaires.
Maïs
Mil
Riz paddy
Sorgho
Maïs
-
t= 6,6
t=2,3
t=1,6
p<l%o***
p=4,9%*
p=12,4%
Mil
-
-
t= 2,3
t=19,8
p=4,4%*
<1%0***
Riz paddy
-
-
-
t=11,5
p<1%0***
Lors des expériences réalisées dans d'autres conditions (27 -28°C
et 50-65% HR) à Abidjan, cette durée moyenne de développement est de
51,9 ± 4,4 jours dans le riz décortiqué et de 45,9 ± 5,2 jours dans le riz
paddy. La comparaison de ces moyennes (Tab. IX) donne une' différence
significative (t=2,2 , P = 2,9%)
Tableau IX : Durées moyennes de développement dans le riz (paddy et
décortiqué) de Sitophilus oryzae
à 27-28°C et 50-65 % M.R (Abidjan)
Aliments
Riz décortiqué
Riz paddy
Durées moyennes
51,9
45,9
Erreur sur la moyenne
±4,4
± 5,2
b) Importance de la descendance
L'effectif des insectes varie selon l'aliment. Cet effectif est de
306 dans le maïs, de 215 dans le mil, de 165 dans le sorgho et de 44 dans
le riz paddy (Yam).(Fig.12 ; Tableau X)
III
G)
-u 400
G)
III
~
"t'
300 -
iii
-0
-G) 200
L-
oD
E
0
z
100
~-----...
o
Aliments
MaÎs
Mil
Riz
Sorgho
Fig. 12
Effectif total d'insectes adultes en fonction des aliments

46
Ce nombre est de 1049 dans le riz décortiqué et 164 dans le riz
paddy à Abidjan.(Tableau X).
Tableau X : Effectif de Sitophilus oryzae en fonction des aliments
25-27°C (Yamoussoukro)
27-28°C (Abidjan)
Aliments
Maïs
Mil
Sorgho
Riz paddy
Riz paddy
Riz
décortiqué
Effectif
306
215
165
44
164
1049
L'évolution hebdomadaire du nombre d'insectes sortis au niveau
de chaque aliment montre que les sorties surviennent dès la 4ème semaine
dans le riz paddy (Yam), alors qu'elles se situent à la Sème semaine sur
mil (138) et dans le maïs (8) comme l'indique le tableau XI. Le maximum
de sorties intervient à la Sème semaine (138) dans le mil, à la 6ème
semaine dans le riz paddy (Yam) (29) et à la 7ème semaine dans le maïs
(99).
Tableau XI : Evolution hebdomadaire des sorties d'imagos en fonction
des aliments
Temps en semaines
3 1
4
5
6
7
8 1
91
101
111
12
Maïs
0
0
8
47
99
581
521
381
41
0
Mil
0
0
138
74
3
0
0
0
0
0
Riz paddy
01
1
12
29
1
0
0
0
0
0
Sorgho
0
0
0
17
85
431
18 1
21
01
0
Nous constatons que, tout comme dans le riz paddy (Yam) et
dans le mil, l'arrêt des sorties survient au cours de la 7ème semaine. Dans
le mil, le nombre d'insectes diminue dès la 6ème semaine pour devenir
nul à la 7ème semaine. Par contre, les effectifs hebdomadaires obtenus
dans le maïs diminuent à partir de la 8ème semaine pour s'annuler à la
Il ème (Fig.13). L'évolution du développement hebdomadaire dans le
sorgho montre qu'il n'y a aucune sortie avant la 6ème semaine au cours
de laquelle le nombre de sorties est de 17 individus. Ce nombre s'accroît
pour atteindre un maximum à la 7ème semaine (8S sorties). Le nombre
de sorties décroît à partir de la 8ème semaine pour s'annuler totalement à
la 10ème semaine.

47
200
-...oIII
G)
"0
G)
...

MaTs
.D
E
o
& Mil
z 100
[]
Riz paddy ('lam)
~ Sorgho
Temps
(sem)
3 4 5
6
7
8
9
10
11
12
Figure 13 : Sorties hebdomadaires d'imagos deSitoplzilus oryzae en
fonction des aliments
L'évolution hebdomadaire du nombre d'individus de S. oryzae
sortis a été également suivi dans le riz (paddy et décortiqué) à Abidjan.
Dans les deux cas, il n' y a aucune sortie avant la Sème semaine. Les
sorties sont beaucoup plus importantes dans le riz paddy (27) que dans le
riz décortiqué pendant cette même période. Mais, à partir de la 6ème
semaine, alors que l'évolution est importante sur le riz décortiqué (174),
elle est insignifiante dans le riz paddy (30). Le maximum de sorties
s'observe à la 7ème semaine dans le riz paddy (40) et à la 8ème semaine
dans le riz décortiqué (260) (Tab. XII).
Tableau XII : Evolution hebdomadaire du nombre d'insectes parus dans le
riz paddy et dans le riz décortiqué (Abidjan)
Temps en semaines
4
5
6
7
8
9
10
11
nz
paddy
0
27
30
40
32
19
16
0
nz
décorti-
0
16
174
241
260
206
138
14
Qué
Le nombre de sorties diminue, à partir de la 8ème semaine,
dans le riz paddy et à partir de la 9ème semaine, dans le riz décortiqué
pour s'annuler totalement au cours de la 10ème et de la llème semaines
respectivement dans le riz paddy et dans le riz décortiqué respectivement
(Fig.14 ).

48
300
CIl
.!!
-...0CIl
G)
"l:J
200
G)
...
.D
• Rizpoli
E
0
z
lm Riz paddy
100
0 + - -......
Temps
(sem)
4
5
6
7
8
9
10
11
12
Fig. 14 Sorties hebdomadaires d'imagos de S itophilus en fonction de
l'état des grains de riz.
c) Poids des adultes
Les insectes qui émergent dans chaque aliment sont pesés
individuellement, après leur sortie. Nos résultats indiquent que les poids
moyens sont plus faibles pour les insectes ayant évolué dans le mil Cl,l ±
0,4 mg) et dans le sorgho Cl,4 ± 0,4 mg).que pour ceux qui se sont
développés dans le riz paddy Cl,8 ± 0,5 mg). Ce poids moyen est
beaucoup plus important pour les insectes qui croissent dans le maïs (2,4
+ 0,4 mg) (Tab. XIII).
Tableau XIII : Poids moyens des insectes en fonction de l'aliment
Aliments
Maïs
Mil
Riz
Sor2ho
Poids moyen
2,4
1,1
1,8
1,4
Erreur sur la
± 0,4
± 0,4
± 0,5
± 0,4
moyenne

49
3
-C)E
c
G)
>-
o
E 2
III
"0
o
Il.
Aliments
Mais
Mil
Riz
Sorgho
Fig.15 : Poids moyen d'imagos de Sitophilus oryzae en fonction
des
aliments.
Le poids semble lié à la taille de la graine: maïs> riz> sorgho> mil.
Le tableau XIV montre que le poids moyen des insectes est
significativement différent du mil au sorgho (t = 6,9 , p< 1%0), du sorgho
au riz paddy (t= 5,5 , p< 1%0) , et du riz paddy au maïs (t= 8,5 , p< 1%0).
Tableau
XIV: Comparaison des poids moyens de Sitophilus oryzae en
fonction des alimlents.
maïs
rIZ
sorgho
mil
maïs
-
t= 85
,
t=24
t=34,6
p<l%o***
p<l%o***
p=l%o***
rIZ
-
-
t=55
,
t= 10,2
p<l %0***
p<l%o***
sorgho
-
-
-
t= 69
,
p=l%o***

50
B - DISCUSSION
1 - Effets de la température
Dans nos conditions expérimentales, les résultats obtenus
montrent une influence notable de la température sur la durée moyenne
du cycle complet de développement, sur l'effectif, sur le poids ainsi que
sur la période de sortie des premiers adultes.
Dans les limites choisies, nous constatons que la durée moyenne
du cycle de développement de Sitophilus oryzae ,élevé sur un milieu
nutirtif à base de maïs, est inversement proportionnelle à l'évolution de la
température. Ces durées sont plus longues aux basses températures (48,8
± 1,3 jours à 20°C) qu'aux températures élevées (40 ± 4 j à 30°C).
Cependant, il faut noter que les températures supérieures à 35°C sont
néfastes à la prolifération de Sitophilus .oryzae. En effet, à 35°C les
insectes ayant servi à infester le milieu meurent, quelques jours plus tard.
Ces résultats qui révèlent une tendance de la température à
influencer le cycle de développement,.confirment, entre autre, ceux de
ZINE (1976) relatifs à l'influence de la température sur le développement
du pou de San José (Quadraspidiotus perniciosus). Toutefois, quelques
différences subsistent puisque, selon STEFFAN (1978), la durée moyenne
du cycle complet de développement de Sitophilus sp., qui est de 220 jours
à 16°C, passe à 25 jours à 30°C tandis que nos résultats indiquent pour
30°C, une durée moyenne de 40 ± 4 jours. Ces différences dans la durée
moyenne du cycle de développement pourraient être attribuées aux
conditions expérimentales. En effet, dans nos conditions expérimentales,
l'humidité relative se situe entre 50 et 70%, alors que la plupart des
expériences réalisées par de nombreux auteurs sont menées à une HR de
70% (LEPESME, 1944 ; SHARIFI et MILLS, 1971 ; STEFFAN, 1978 ;
FLEURAT-LESSARD, 1982 ; COOMBS et PORTER, 1986). On sait,
depuis les travaux de OKELANA et al. (1985), que l'HR ambiante
optimale pour le développement des insectes, en général, et de Sitophilus
oryzae en particulier, est de 70%. L'humidité relative, on le sait aussi,
est liée à la teneur en eau des grains; elle augmente quand ce paramètre
augmente, et diminue dans le cas contraire. BEKON et FLEURAT-
LESSARD (1988) sur T. castaneum, et SERI-KOUASSI et al. (1985) sur
Ephestia kuehniella Zell., ont montré que les insectes des stocks
d'aliments sont sensibles à la teneur en eau des grains. Nous avons
travaillé à une HR comprise entre 50 et 70%, donc inférieure à
l'optimum; ce fait pourrait expliquer le temps moyen de développement
relativement long dans nos conditons expérimentales. Cette argumentation
se soutient mieux en se référant aux travaux de STEFFAN (1978),
FARJAN (1983), BEKON (1984) et OUEDRAOGO (1991) qui indiquent

51
qu'une augmentation de la teneur en eau des grains réduit la durée
moyenne du cycle de développement chez les insectes de stocks dans
certaines limites.
La différence observée entre nos résultats et ceux de STEFFAN
sur la durée moyenne du cycle de développement pourrait aussi dépendre,
en grande partie, de l'espèce de Sitophilus étudiée. STEFFAN a travaillé
sur des spécimens des régions tempérées, alors que nos insectes sont
tropicaux. Même s'il s'agissait de la même espèce, le fait de vivre dans
des conditions géographiques et climatiques différentes entraîne de
grandes variations au niveau des paramètres biologiques (BEKON, 1984).
Ainsi, BEKON (1984) a montré que deux souches de TriboLium
castaneum
(dont une est originaire d'Abidjan et l'autre de Bordeaux),
élevées exactement dans les mêmes conditions, présentent de grandes
différences au niveau de leu~s taille, fécondité et durée de développement.
La température de 35°C est létale pour Sitophilus oryzae.. Non
seulement elle favorise l'apport de chaleur, mais encore, associée à une
HR relativement basse, elle induit aussi le dessèchement des grains qui
deviennent alors très secs, donc durs et résistants à l'attaque de Sitophilus
sp. Deux causes immédiates expliqueraient, dans ces conditions, l'absence
de sorties à 35°C: la déshydratation et l'inanition des insectes. Cette
observation est corroborée par les résultats de BIRCH (1945), SEGROVE
(1951) et RUSSEL (1966) HOWE (1952), EVANS (1977) ; HARDMAN
(1978) et LONGSTAFF (1981) qui rapportent qu'une humidité relative
inférieure à 70% et une haute température affectent l' oviposition de
Sitophilus .. Nos résultats confirment, également, ceux de BACK et
COTTON (1924) qui ont montré que la longévité de Sitophilus n'est que
de quelques jours à 35°C. Ces résultats sont également en concordance,
d'une part, avec ceux de GONEN (1977) qui soutient que les adultes de
Sitophilus ne survivent pas plus de 2 jours à 35°C, et, d'autre part, avec
ceux de SHAZALI et SMITH (1985) qui ont montré qu'à 35°C aucun
adulte de Sitophilus, surtout de S. oryzae, ne peut survivre jusqu'à deux
semaines. Dans ce même ordre d'idées, ZEHRER (1975) situe la
température maximale de développement de Sitophilus entre 30° et 35°C,
alors que STEFFAN (1978) indique que la limite thermique de
développement pour ce genre est de 34°C. Cette dernière observation
concorde avec celle de LONGSTAFF (1981) pour qui une augmentation
de la température entraîne, souvent, la mort des embryons dans les œufs,
ce qui, naturellement, diminue le nombre d'insectes aux hautes
températures.
L'évolution de l'effectif et du poids des individus s'expriment
dans le même sens que la durée moyenne du développement par rapport à
la température. En effet, plus on se rapproche de 30°, plus la descendance
et le poids sont importants. Il existe, donc, une relation de proportionalité
entre la température et ces paramètres, avec toutefois, une limite aux
environs de 35°C. Cette proportionalité devrait trouver son fondement

,
52
dans les conditions de plus en plus favorables créées par la température
optimale. La période des premières sorties est, généralement, de 6 ou 7
semaines pour toutes les températures. En d'autres tennes, le facteur
température n'influence pas, fondamentalement, ce paramètre.
La gamme de températures comprises entre 20°C et 35°C,
valeurs couramment rencontrées dans les conditions de stockage de nos
régions nous permet, d'affinner que le stockage à 35°C devrait suffir
pour éliminer Sitophilus oryzae des stocks. Ces conditions créées auraient
pour avantage de réduire considérablement le développement de la
colonie de ce ravageur, tout en préservant la capacllé de gennination des
graines stockées. Dans nos conditions expérimentales, nous constatons que
le nombre d'insectes qui émergent augmente des basses températures (133
à 20°C) aux .températrures élevées (138 à 25°C et 185 à 30°CO). Notre:
résultat qui est contraire à ce qui est couramment observé, pourrait
constituer une exception, du fait que la température optimale de
développement des charançons est élevée. Il pourrait cependant être la
conséquence de la mise en expérimentation. En effet les femelles élevées
dans les con'ditiôns de laboratoire et isolées à diférentes températures
pendant 48 heures pourraient déposer les œufs en fonction de la
température ambiante, et, par conséquent, seraient moins actives aux
basses
températures
(FOVA-BI,
communication
personnelle).
L'augmentation de la descendance pourrait encore s'expliquer par
1'humidité relative. La descendance augmente si l'humidité est élevée.
Notons que la valeur de 70% d'humidité relative est considérée comme
optimale. Dans nos conditions expérimentales nous avons travaillé avec
une humidité relative comprise entre 50 et 70%, qui serait responsable
de l'effectif peu important d'insectes. Selon BIRCH (1945), HOWE
(1952), EVANS (1982), HARDMAN (1978) et LONGSTAFF (1981), les
valeurs d'humidité relative en dessous de 70% affectent l'oviposition, et,
par conséquent, la descendance.
2 - Effets des aliments
Les résultats obtenus à Yamoussoukro (25-27°C, 70% de H.R.)
montrent que la durée moyenne de développement de Sitophilus oryzae
est de 34,6 ± 1,2 jours dans le mil, 36,5 ± 2,6 jours dans le riz paddy
45,1 ± 4,9 jours dans le maïs et 47,8 ± 1,7 jours dans le sorgho. Alors
que les résultats enregistrés à Abidjan (27-28°C, 65% HR) indiquent que
la durée moyenne du cycle de développement est de 45,9 ± 5,2 jours dans
le riz paddy et 51,9 ± 4,4 jours dans le riz décortiqué.
Il apparaît que les durées moyennes du cycle de développement
de Sitophilus oryzae dépendent, à la fois,de 1'humidité, de la nature du
support alimentaire et de la protection de la graine.
En effet, lorsqu'on considère un même support alimentaire tel

53
que le riz paddy et des températures maximales, les durées moyennes de
développement sont plus longues à une humidité relative de 65% (45,9 ±
5,2 jours) qu'à une humidité relative de 70% (36,5 ± 2,6 jours).
La différence dans les durées moyennes montrent l'importance
de l'humidité relative dans le développement de Sitophilus oryzae.
L'humidité devient un facteur limitant lorsque la température est élevée
(27-28°C à Abidjan; 25-27°C à Yamoussoukro). Nos résultats confinuent
ceux de HALL (1970) et de OKELANA et al. (1985) qui ont travaillé sur
Sitophilus zeamays et ceux de BAKER (1988) sur S. oryzae. Ces auteurs
trouvent que le développement des espèces de Sitophilus est ralenti aux
humidités inférieures à 70%. L'importance de l'hygrométrie dans le
comportement de Blatera fusca a été, également, soulignée (FODA-BI,
1968).
La nature du support alimentaire a aussi des effets nets sur le
développement des insectes: les durées moyennes de développement des
insectes sont plus longues dans le maïs et dans le sorgho que dans le mil et
dans le riz paddy. Cependant, il convient de noter que S. oryzae n'est pas
aussi sélectif que T. castaneum qui est couramment utilisée dans des essais
biologiques pour l'évaluation des qualités nutritionnelles globales des
aliments (LOSCHIAVO et al. 1969 ; MEDRANO et BRESSANI, 1977 ,
BEKON, 1984).
Nos hypothèses sont fortement soutenues par un autre aspect de
nos études. Nos observations montrent que plus le grain est protégé par
une enveloppe résistante, moins il est imprégné d'humidité et plus courte
est la durée de développement des insectes. Notre observation est
corroborée par les travaux de CLEMENT et al. (1988) qui ont montré
que la présence des glumelles contenant de la silice est un facteur limitant
le développement de S. oryzae dans le riz paddy. Les valeurs de durées
moyennes de développement déterminées dans le riz paddy (45,9 + 5,2
jours) et dans le riz décortiqué (51,9 ± 4,4 jours), à Abidjan, confinuent
bien ces observations.
Nos
résultats
montrent
aussi
que
les
pics
de
sorties
hebdomadaires des insectes varient suivant le support alimentaire: le pic
de sorties hebdomadaires des insectes apparait au bout de 7 semaines dans
le maïs et dans le sorgho, de 6 semaines dans le riz paddy et 5 semaines
dans le mil. Ces fluctuations peuvent être liées à la durée de vie larvaire
au stade IV qui varierait suivant les espèces d'insectes. Selon STEFFAN
(1960), presque toutes les espèces de Sitophilus passent plus de la moitié
de leur vie larvaire au stade IV et la durée de chaque stade varie,
largement, d'un individu à l'autre. Au sein de la même espèce de S.
oryzae
il y aurait
une grande lignée (S. zeamays) à court cycle de
développement et une petite lignée (S.
oryzae) à long cycle de
développement (BIRCH, 1944 ; RICHARDS, 1944). Les différences dans
la vitesse d'apparition du pic seraient donc liées à la spécificité de l'espèce

54
prédominante dans chaque support alimentaire.
Si nous nous référons à l'effectif de la descendance, il apparaît
élevé dans le maïs (306), dans le mil (215) et faible dans le sorgho (165),
dans le riz paddy (44), à Yamoussoukro, alors que cet effectif est de 1049
dans le riz décortiqué et de 164 dans le riz paddy, à Abidjan.
L'effectif de la descendance semble dépendre de la résistance
que le grain oppose à l'insecte et aussi de la saveur attractive de ce grain.
En effet, le riz paddy qui se trouve protégé par une enveloppe ne montre
qu'une très faible infestation par rapport au maïs ou au mil. Lorsqu'on
considère le même support alimentaire comme le riz , l'effectif de la
descendance est six fois plus élevé dans le riz décortiqué que dans le riz
paddy, à Abidjan. Il apparaît ainsi clairement que, lorsque le grain est
difficilement accessible, le nombre de grains infestés diminue, ce qui
entraînerait une diminution conséquente du nombre d'œufs pondus. Ces
observations sont identiques à celles de STEFFAN (1960), NWANA et
AKIBO-BETTS (1982), CLEMENT et al (1988) et SAMSON et
PARKER (1989) qui rapportent que le riz paddy est la céréale la plus
résistante aux insectes des stocks grâce à l'enveloppe qui protège les
grains et que l'infestation n'est favorisée que quand cette enveloppe est
fissurée. D'après ces mêmes auteurs, la forte pilosité des grains, selon les
variétés (de riz), est également un facteur de résistance aux attaques des
insectes. Tous ces facteurs réunis empêchent la ponte des œufs, en grand
nombre, par les femelles de Sitophilus oryzae, favorisant, ainsi, la
réduction de l'effectif.
Le
second
facteur
qui
pourrait,
également,
favoriser
l'infestation des grains est leur odeur et leur saveur qui auraient des effets
attractifs certains sur les insectes. En effet, selon BEKON (1984), des
substances volatiles émises par les grains et le milieu alimentaire seraient
perçues par les insectes. Dans le cas de Sitophilus oryzae, par exemple, le
maïs et le mil pourraient avoir ces effets attractifs, ce qui expliquerait
leur infestation élevée par rapport au sorgho. En dehors de la résistance
et de la saveur du grain, l'humidité jouerait aussi un rôle important dans
la multiplication de ces insectes. En effet, le nombre de descendants est
fonction de la teneur en eau, les basses teneurs en eau entraînant une
dessiccation d'un nombre très important des œufs pondus et une
évaporation au niveau des larves dont la croissance des tissus exige un
apport d'eau.
Par ailleurs, la croissance pondérale des insectes dépend, en
premier lieu, de la nature du support alimentaire et de la protection des
grains. En effet, suivant nos résultats, ce phénomène est plus important
dans le maïs que dans les trois autres céréales (riz paddy, sorgho, mil).
En se référant à la taille des grains, on peut dire que plus le grain infesté
est volumineux, plus grande est la quantité de nourriture disponible et
plus importante est la croissance pondérale des insectes. Nos résultats

55
concordent avec ceux de LÜNGSTAFF(1981), de FARJAN (1983) et de
BEKüN (1984), qui rapportent que le poids des Sitophilus n'est élevé
que sur des céréales dont la taille des grains est suffisamment grande.
D'autres études montrent également que le poids de l'insecte est fonction
du volume du grain (STEFFAN, 1960; RAMALHü et al. 1977 ; PANDE
et KRISHNA, 1985). En dehors de l'int1uence de la quantité de nourriture
disponible que semble refléter la grosseur des grains sur le poids des
insectes, la qualité nutritive de ces grains pourrait aussi jouer un rôle sur
le devenir du poids des insectes. En effet, nous avons calculé le rapport
carbone/protéines; ce rapport qui exprime. de façon indirecte, le rapport
carbone/azote est de 5,03 pour le maïs, de 4,86 pour le riz, de 3,77 pour
le sorgho et de 3,74 pour le mil. Il interfère parfaitement avec la
distribution des poids moyens dans les grains. Ces résultats sont similaires
à ceux de BEKüN et FLEU~AT-LESSARD (1988) qui rapportent que le
rapport carbone/azote influe sur la croissance de Tribolium. castaneum.
li est aussi intéressant de noter que lorsqu'on s'adresse au même
support alimentaire, tel que le riz paddy ou le riz décortiqué, on note une
différence nette dans le devenir du poids moyen des insectes. Cette
différence fait apparaître clairement que la protection du grain, par une
enveloppe, limite non seulement le degré d'infestation du grain mais aussi
freine la croissance des insectes infestant ce grain.

56
111.3 - ETUDE DES PRODUITS INSECTICIDES
Il est évident que toute action visant à lutter contre les pertes
après récolte doit passer par une protection rationnelle contre les insectes
pendant le stockage. En effet, les insectes représentent une cause
d'altération importante des récoltes par la consommation di recte des
réserves alimentaires stockées, par la dégradation de leurs qualités
nutritives et par la production de souillures de différentes origines. Cette
protection des denrées, après récolte, se fait selon plusieurs méthodes, la
plus couramment utilisée étant la lutte chimique parce que plus rapide et.
plus simple d :emploi. En raison des formes de résistance que développent.
les insectes (PüIRIE et PASTEUR, 1991), de nouvelles molécules sont
synthétisées, afin de lutter efficacement contre ces déprédateurs. Tous les
produits, dont l'efficacité n'est pas toujours prouvée, sont mis à la
disposition des paysans des pays en voie de développement sans qu'aucune
garantie, ni de l'efficacité, ni du caractère inoffensif, ne soit fournie.
Dans la perspective d'apprécier les effets des insecticides déjà utilisés par
nos paysans et de ceux en voie d'expérimentation, nous avons entrepris
d'étudier l'action de l'Actellic super (produit de référence bien connu des
agriculteurs), du Fénitrothion (produit en expérimentation) du Carbaryl
(qui est un produit nouveau en voie d'être lancé sur le marché africain).
A - RESULTATS
Les effets de tous les produits testés débutent par une
immobilisation des insectes, qui restent couchés sur le dos, les pattes
dressées et les ailes repliées ou déployées.
1 - Actellic super
L'Actellic super a été utilisé comme produit de référence. Nous
avons testé les doses de 5, la, 15, 20 et 25 mg de produit commercial
pour une quantité de 50 g de maïs. Ce produit entraÎi1e la mort des
insectes dans des proportions qui varient, en fonction de la dose
administrée à partir d'un temps d'exposition variable. Les résultats sont
résumés dans les tableaux ci-après.

57
Tableau XV : Nombre de morts et taux de mortalité de Sitophilus oryzae
dans le temps en fonction des doses d'Actellic super le jour même du
traitement.
Doses
5
10
15
20
25
(mg)
Temps
Mort
%
Mort
%
Mort
%
Mort
%
Mort
%
(h)
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
1
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
2
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
3
1
3,33
1
3,33
1
3,33
2
6,66
4
13,3
4
6
20
7
23,3
9
30
10
33,3
12
40
5
11
36,6
13
43,3
16
53,3
20
66,6
21
70
6
19
63,3
21
70
23
76,6
26
86,6
28
93,3
7
27
90
28
93,3
30
100
30
100
30
100
8
30
100
30
100
30
100
30
100
30
100
Tableau XVI : Nombre de morts et taux de mortalité de Sitophilus oryzae
24 heures après le traitement en fonction des doses d' Actellic super.
Doses
5
10
15
20
25
(mg)
Temps (h)
Mort
%
Mort
%
Mort
%
Mort
%
Mort
%
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
2
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
0
0
1
3,33
5
16,6
6
20
7
23,3
6
3
10
5
16,6
6
20
7
23,3
8
26,6
8
6
20
9
30
Il
36,6
12
40
13
43,3
10
7
23,3
Il
36,6
12
40
14
46,6
21
70

58
Tableau XVII:
Nombre de morts et taux de mortalité de Sitophilus oryzae
48 heures après le traitement en fonction des doses d'Actellic super.
Doses
5
. 10
15
20
25
(m2)
Temps (h)
Mort
%
Mort
%
Mort
%
Mort
%
Mort
%
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
2
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
0
0
0
0
3
10
6
20
7
23,3
6
2
6,66
3
10
9
30
10
33,3
10
33,3
8
10
33,3
16
53,3
21
70
21
70
21
70
10
15
50
19
63,3
21
70
21
70
21
70
Tableau XVIII : Nombre de morts et taux de mortalité de Sitophilus
oryzae
72 heures après le traitement en fonction des doses d'Actellic
super.
Doses (mg)
5
10
15
20
25
Temps (h)
Mort 1
%
Mort
%
Mort
%
Mort
%
Mort
%
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
2
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
0
0
1
0
0
0
0
0
1
3,33
6
0
0
5
16,6
5
16,6
6
20
11
36,6
8
0
0
5
16,6
5
16,6
6
20
11
36,6
10
0
0
5
16,6
5
16,6
6
20
11
36,6
Les premiers effets du produit se manifestent dès la 3ème heure pour
toutes les doses. Le maximum de mortalité est atteint pour toutes les doses
au bout de 8 heures. En effet, dès la 3ème heure, on note, pour toutes les
doses testées, la mort de quelques individus avec un taux de mortalité de
3,33% pour les doses faibles (5, 10 et 15 mg), un taux de 6,66% pour la
dose de 20 mg et le taux de 13,33% pour la plus forte dose (25 mg).
Remarquons que le taux de mortalité, faible au départ pour les trois
premières doses, double pour la dose de 20 mg et ce taux est multiplié par
quatre pour la dose de 25 mg. On note ainsi une dissociation des effets des
différentes doses jusqu'à la 7ème heure où les doses de 15, 20 et 25 mg
induisent un taux de mortalité de 100%, alors que ce taux n'est atteint
qu'à la 8ème heure pour les doses plus faibles de 5 et 10 mg. Cinq heures
après
l'introduction
des
insectes
dans
le
milieu
d'étude,

59
50% d'entre eux meurent pour les doses de 15, 20 et 25 mg et 6 heures
après, pour les doses de 5 et 10 mg (Fig.16).
- 120
~
0
-
Cl
100
Cl
co
-c:Cl 80
I:J
5 mg
CJ
...
~

10 mg
0
Il.
60
a
15 mg
0
20 mg
40

25 mg
20
0
Temps
(h)
0
2
4
6
8
10
Figure 16 : Effet de l'Actellic super sur S. oryzae immédiatement après le
traitement.
La figure indique le pourcentage de mortalité de Sitophilus oryzae induit par l'Actellic
super à différentes doses, le premier jour du traitement. On remarque que le maximum de
mortalité est atteint pour toutes les doses au bout de 8 heures.
Vingt quatre heures après ce traitement, les insectes introduits dans le
milieu d'étude meurent dans des proportions qui varient de 3,33% pour la
dose de 10 mg à 23,33% pour la dose de 25 mg (Fig 17). Ce n'est qu'à la
30ème heure, c'est à dire six heures après l'introduction des insectes,
qu'on enregistre 10% de mortalité pour la dose de 5 mg. Le tableau XVI

60
montre un effet très important de la dose de 25 mg qui induit encore le
taux de mortalité maximum de 70% à la 34ème heure.
-:::e0 80
-
ln
CI)
Cl
ca
60
-c:
1:1
CI)
5mg
u
...

10 mg
::J
0
Q.
40
a
15 mg
0
20mg

25 mg
20
O........,.........fooIl=;;r--a::~-.------r-----y--.-----.----=..,----,
24
26
28
30
32
34
36 Temps
(h)
Figure 17 : Effet de l'ActeJlic super sur Sitophilus oryzae 24 h après le
traitement.
Le maximum de mortalité observé au bout de 10 h est de 70%.
Quarante huit heures après le traitement (Fig.18), la mortalité
induite par le produit survient dès la 4ème heure pour les doses élevées
(15, 20 et 25 mg) tandis que pour les doses faibles, les effets de mortalité
apparaissent dès la 6ème heure ( soit 6,66% et 10% pour 5 mg et 10 mg
respectivement). Le maximum d'effet se limite à 70% au bout de 10
heures.
_
80
-oe.
-ln
CI)
60
Cl
ca
-
- - e - -
5mg
c:
CI)
~

10 mg
40
::J
o
a
15 mg
Q.
o
20 mg
20

25 mg
O........,..--IIF--r-~:::....,-.------r-----y--.-----,-----.-----,Temps (h)
48
50
52
54
56
58
60
Figure 18 : Effet de l'Actellic super 48 h après le traitement.
On note une persistance de l'action. Le maximum de mortalité pour les doses élevées se
limite à 70%.

61
Soixante douze heures après le traitement (Fig.19), les premiers
effets (3,33% de mortalité) ne sont observés, dès la 4ème heure, que pour
la dose de 25 mg. La dose de 5 mg n'induit aucune mortalité; les3;utres
doses entraînent des taux de mortalité qui s'échelonnent entre 16,66% (l0
mg) et 36,66% (25 mg).
l40
G)
C)
lU
ë 30
G)
, - e - -
5 mg
u
...;:,

10 mg
0
c. 20

15 mg
0
20 mg

25 mg
10
O..."""T'"......F-..--...--.-___(;J--~-o-.......___(r_-r-..., Temps (h)
72
74
76
78
80
82
84
Figure 19 : Effet de l'Actellic super 72 h après le traitement.
Les effets persistent, mais ils sont très atténués par rapport à ceux des jours précédents.
Le maximum de mortalité atteint est de 35% pour la dose la plus élevée, tandis que la plus
petite dose (5mg) n'a aucun effet sur S. oryzae
2 - FENITROTHION
Les doses de Fénitrothion testées pour 50 g de maïs sont 2 mg,
5 mg, 10 mg, 15 mg et 20 mg de produit commercial correspondant
respectivement à 0,06 mg, 0,15 mg, 0,3 mg, 0,45 mg et 0,6 mg
de
matière active (m.a.). Ces doses sont inférieures à la dose commerciale
qui est de 30 mg m.a. pour 1 kg de grains (DEUSE, 1979) .
Les résultats enregistés sont consignés dans les tableaux Cl-
dessous.

62
Tableau XIX: Nombre de morts et taux de mortalité de Sitophilus oryzae
dans le temps en fonction des doses de Fénitrothion utilisées le jour même
du traitement.
Les premiers effets se manifestent dès la 2ème h pour la dose de 20 mg. Le maximum est
atteint pour toutes les doses après 8h.
Doses
2
5
10
15
20
(m~)
Temps
Mort
%
Mort
%
Mort
%
Mort
%
Mort
%
(h)
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
1
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
2
0
0
0
0
0
0
0
0
1
3,33
3
0
0'
0
0
0
0
1
3,33
2
6,66
4
4
13,3
6
20
10
33,3
11
36,6
14
46,6
5
15
50
17
56,6
17
56,6
19
63,3
23
76,6
6
21
70
24
80
23
76,6
27
90
29
96,6
7
29
96,6
29
96,6
30
100
30
100
30
100
8
30
100
30
100
30
100
30
100
30
100
Tableau XX : Nombre de morts et taux de mortalité de Sitophilus oryzae
dans le temps en fonction des doses de Fénitrothion utilisées (24 heures
après).
Fénitrothion conselVe son efficacité. On note, pour 20 mg, 90% de mortalité au bout de
10 h.
Doses
2
5
10
15
20
(mg)
Temps (h)
Mort 1
%
Mort
%
Mort
%
Mort
%
Mort
%
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
2
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
0
0
0
0
0
0
0
0
4
13,3
6
0
0
5
16,6
5
16,6
6
20
7
23,3
8
0
0
10
33,3
14
46,6
15
50
19
63,3
10
7
1 23,3
19
63,3
19
63,3
20
66,6
27
90

63
Tableau XXI: Nombre de morts et taux de mortalité de Sitophilus oryzae
dans le temps en fonction des doses de Fénitrothion (48 heures après)
Doses
2
5
10
15
20
(mg)
Temps (h)
Mort
%
Mort
%
Mort
%
Mort
%
Mort
%
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
2
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
1
3,33
4
13,3
6
20
7
23,3
11
36,6
6
4
13,3
11
36,6
12
40
15
50
23
76,6
8
Il
36,6
15
50
17
56,6
18
60
26
86,6
10
16
53,3
21
70
21
70
22
73,3
27
90
Tableau XXII : Nombre de morts et taux de mortalité de Sitophilus oryzae
dans le temps en fonction des doses de Fénitrothion (72 heures après)
Doses
2
5
10
15
20
(mg)
Temps (h)
Mort
%
Mort
%
Mort
%
Mort
%
Mort
%
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
2
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
1
3,33
2
6,66
10
33,3
13
43,3
18
60
6
13
43,3
16
53,3
22
73,3
25
83,3
26
86,6
8
15
50
17
56,6
25
83,3
26
86,6
29
96,6
10
17
56,6
20
66,6
27
90
29
96,6
29
96,6
Après l'introduction des insectes dans les boîtes de pétri, les
premières mortalités surviennent déjà dès la deuxième heure pour la dose
de 20 mg (Fig.20). On note alors 3,33% de morts. Mais, ce n'est qu'à la
4ème heure que les individus commencent à mourir en fonction de la dose
(13,33% pour 2 mg ; 20% pour 5 mg ; 33,33% pour 10 mg etc.). A la
8ème heure, on relève 100% de mortalité pOlir toutes les doses.

64
120
-~0- 100
G)
Cl
ca
80
- - e - -
2 mg
-cQI

5 mg
u
~
60
:::l
a
10 mg
0
Q.
0
15 mg
40

20 mg
20
0
Temps
(h)
0
2
4
6
8
1 0
Figure 20 : Effet du Fénitrothion le jour même du traitement.
On observe une évolution de la mortalité en fonction du temps pour toutes les doses. Le
maximum est atteint 8 h après l'infestation.
L'expérience menée vingt quatre heures après le traitement
(Fig.21) révèle que, dès la 4ème heure après l'infestation, les premières
mortalités surviennent pour la dose la plus élevée 20 mg (13,33%) tandis
que la dose la plus faible (2 mg) n'induit pas de mortalité jusqu'à la
10ème heure où 23,33% d'individus meurent. Le taux de mortalité
observé à la loème heure, c'est à dire 34ème heure après le traitement,
est de 90 % pour la dose de 20 mg.
- 100
~
~
G)
80
Cl
ca
-c
a
2 mg
G)
u
60
~

5 mg
:::l
0
a
10 mg
Q.
40
0
15 mg

20mg
20
0
Temps
(h)
24
29
34
39
Figure 21 : Effet du Fénitrothion 24 h après le traitement.
L'efficacité du produit se conserve. On note au bout de 24 h, pour toutes les doses une
mortalité supérieure à 50%

65
Quarante huit heures après le traitement (Fig.22), les premières
mortalités (6,66%) surviennent 2 heures après l'introduction des insectes
pour la dose de 20 mg. Pour les autres doses, les premiers individus ne
meurent qu'à partir de la 4ème heure, c'est à dire la 52ème heure après
le traitement. Dès la 54ème heure, c'est à dire 6 heures après l'infestation,
pour les doses de 15 mg et 20 mg, 50 % des individus meurent. Cette
tendance se renforce à la 58ème heure où, pour toutes les doses, plus de
50% des individus sont morts ( 53,33% de mortalité pour 2 mg et 90%
pour 20 mg).
~
100
o
.......
:
80
C)
ca
-
- i : ) - - -
2 mg
c
~

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60
...
a
10 mg
:::J
o
c.
40
o
15 mg

20 mg
20
o .........,...--tIll:O'=;:::::::=-T---r--,.-....----.------r-r-~_,Te mp5 (h)
48
50
52
54
56
58
60
Figure 22 : Effet du Fénitrothion 48 h après le traitement.
Quatre heures après l'infestation, les premiers morts apparaissent pour toutes les
doses. La dose la plus basse, 2 mg, induit un taux de mortalité qui dépasse 50% au bout
de 10 h. La dose la plus élevée (20 mg) induit presque 100%.
L'effet du Fénitrothion persiste encore après soixante douze
heures (Fig.23). En effet, quatre heures après l'introduction des insectes,
nous constatons que les premiers individus meurent pour toutes les doses.
Le pourcentage de mortalité varie en fonction des doses: de 3,33% (2
mg) à 60% (20 mg). Pour les doses intermédiaires, le taux de 50% est
atteint dès la 6ème heure. Dix heures après l'introduction des insectes,

66
c'est à dire à la 82ème heure de traitement, nous enregistrons un taux de
mortalité de 56,66% pour 2 mg et de 96,66% pour 20 mg.
_
100
'#-
-III 80
al
C)
al
-
- i : J - -
2 mg
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60
G)
U
...

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o
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10 mg
Q.
40
o
15 mg

20 mg
20
a ....."""'T""---tl~;:::~-.----,r--~--r----.--r---r--.....,T emp5 (h)
72
74
76
78
80
82
84
Figure 23 : Effet du Fénitrothion 72 h après le traitement.
Les premiers effets se manifestent 4 heures après l'infestation. Le maximum de mortalité
(96,66%) est atteint pour les doses les plus élevées (15 et 20 mg) 10 h après l'infestation.
3 - Carbaryl
Le Carbaryl a été utilisé pour 50 g de maïs, aux doses de 2 mg,
4 mg, 6 mg, 8 mg et 16 mg de produit commercial contenant
respectivement 0,1 mg m.a., 0,2 mg m.a., 0,3 mg m.a., 0,4 mg m.a. et
0,8 mg m.a. La dose commerciale pour traiter 1 kg de grains est de 160
mg de produit commercial contenant 8 mg m.a. Ce qui correspond pour
50 g de ma'is à 8 mg de produit contenant 0,4 mg m.a.
L'action du Carbaryl est très lente (voir tableau XXIII).

67
Tableau XXIII : Pourcentages de mortalité de Sitophilus oryzae dans le
temps en fonction des doses de Carbaryl utilisées (0 h ; 24, 48 et 72
heures après).
Le premiers effets n'apparaissent que 8 h après le traitement pour la dose la plus élevée.
pour toutes les autres doses, il faut attendre 24 h pour enregistrer 3,33% de morts.
Doses
2
4
6
8
16
(mg)
Temps
Mort
%
Mort
%
Mort
%
Mort
%
Mort
%
(h)
0
0
0
0
0
0
0
0
0
O.
0
1
0
0
0
0
0
0
0
0
O,
0
2
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
3
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
8
0
0
0
0
0
0
0
0
1
3,33
10
0
0
0
0
0
0
0
0
1
3,33
24
1
3,33
1
3,33
1
3,33
1
3,33
2
6,66
48
3
10
3
10
4
13,3
4
13,3
5
16,6
72
4
13,3
5
16,6
6
20
6
20
8
26,6
En effet, les premières mortalités engendrées par cet insecticide
ne surviennent qu'à la 8ème heure, avec un taux de 3,33% pour la dose la
plus élevée (16 mg) (Fig.24). En raison de cet effet remarquable,
l'infestation n'a eu lieu qu'une seule fois, les insectes n'étant retirés des
boîtes d'expérimentation qu'une fois morts.

68
30
--~0......
al
m
ca
20
-c:
---;:;r-
Q)
2 mg
u
...

4 mg
:J
0
a.
a
6 mg
10
0
8 mg

16 mg
0
Temps
(h)
0
20
40
60
80
Figure 24 : Effet du Carbaryl depuis le jour du traitement jusqu'à 72 h
après le traitement.
Les effets s'installent très lentement. Après 72 h, on n'enregistre que 26,66% de morts.
Vingt quatre heures après l'infestation, le taux de mortalité n'est
que de 3,33% pour les doses de 2, 4, 6 et 8 mg ; tandis que la dose la
plus forte (16 mg) induit seulement 6,66% de mortalité. Quarante huit
heures après, ce taux évolue peu. Pour les doses de 2 et 4 mg, on note
10% ; pour les doses de 6 et 8 mg, 13,33% et enfin 16,66% pour la dose
de 16 mg. Soixante douze heures après l'infestation, c'est à dire après le
traitement, le taux de mortalité est encore inférieure à 30%
(26,66%)
même pour la dose la plus forte (16 mg).
L'action de ce produit s'avère ainsi très lente et peu marquée.
Nous l'avons associé au Fénitrothion pour étudier leurs effets conjugués
dans la lutte contre Sitophilus oryzac.

69
4 - Comparaison de l'action des doses fortes le jour
même du traitement
Lorsque l'on compare les doses les plus fortes utilisées pour le
Carbaryl, l'Actellic et le Fénitrothion, une différence d'action très nette
apparaît (Fig.2S). En effet, tandis que le Carbaryl n'a aucun effet sur les
insectes jusqu'à la 8ème heure où nous observons un taux de mortalité de
3,33% pour la dose de 16 mg (dose forte), pour l'Actellic super, la dose
la plus forte (2S mg) entraîne les premiers morts dès la 3ème heure, avec
un taux de mortalité égal à 13,33%. Le taux maximal est atteint 7 heures
après le traitement. Plus de SO% des individus meurent à la Sème heure.
Quant au Fénitrothion, la plus forte dose testée est 20 mg. Pour cette
dose, 3,33% des individus meurent dès la 2 ème heure. Ici encore, plus de
SO% de mortalité est observé à la sème he~re. Dès la 7ème heure, nous
notons 100% de mortalité. Pour les doses fortes, il convient de noter
l'effet précoce du Fénitrothion par rapport à l' Actellic. En effet, dès la
2ème heure on observe des individus morts, lors du traitement avec le
Fénitrothion, tandis que pour l' Actellic ces mêmes effets ne sont observés
qu'une heure plus tard. Dans tous les cas, déjà dès la sème heure, plus de
SO% des individus meurent; mais, cette mortalité est plus élevée pour le
Fénitrothion (76,66%) que pour l' Actell ic (70%).
120
~
0
.....
0
100
C)
III
-CG)u 80
...
:::J
---a--
Actellic 25 mg
0
no

Fenitro 20 mg
60
a
Carba 16 mg
40
20
a
Temps
(h)
0
2
4
6
8
10
Figure
2S
:
Comparaison
des
doses
fortes
d'
Actellic
super,
de
Fénitrothion et de Carbaryl.
Jusqu'à 8 h après l'infestation, le Carbaryl est presque sans effet sur Sitophilus oryzae.
Le Fénitrothion et l'Actellic super ont un mode d'action presq ue identique.

70
5 - Association Fénitrothion-Carbaryl
Nous avons étudié l'effet de l'association Fénitrothion-Carbaryl.
Les doses testées, 2 mg, 4 mg, 6 mg, 8 mg et 16 mg, correspondent à
celles que nous avons étudiées pour le Fénitrothion (voir tableaux ci-
dessous). Le mélange est réalisé dans les proportions 1/1.
Tableau XXIV : Nombre de morts et taux de mortalité de Sitophilus
oryzae dans le temps en fonction des doses de Fénitrothion le jour même
du traitement.
Ce tableau pennet de mieux appécier les effets induits par l'association Fénitrothion-
Carbaryl.
Doses
2
4
6
8
16
(m2)
Temps
Mort
%
Mort
%
Mort
%
Mort
%
Mort
%
(h)
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
1
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
2
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
3
0
0
0
0
0
0
0
0
2
6,66
4
4
13,3
5
16,6
7
23,3
9
30
12
40
5
15
50
16
53,3
16
53,3
17
56,6
21
70
6
21
70
22
73,3
22
73,3
23
76,6
29
96,6
7
29
96,6
29
96,6
29,
96,6
30
100
30
100
8
30
100
30
100
30
100
30
100
30
100

71
Tableau XXV: Nombre de morts et taux de mortalité de Sitophilus oryzae
dans
le
temps
en
fonction
des
doses
de
l'association
Fénitrothion·
Carbaryl le jour même du traitement.
Les premiers effets de l'association apparaissent pour la dose de 16 mg dès la 3ème
heure. Le maximum de mortalité est atteint pour les doses de 8 mg et 16 mg 8 h après
l'infestation.
Doses
2
4
6
8
16
(mg)
Temps
Mort
%
Mort
%
Mort
%
Mort
%
Mort
%
(h)
0
0
0
0
0
()
0
0
0
0
0
1
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
2
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
3
0
0
0
0
0
0
0
0
2
6,66
4
3
10
4
13,3
4
13,3
8
26,6
12
·40
5
8
26,6
12
40
15
50
16
53,3
21
70
6
13
43,3
19
63,3
20
66,6
23
76,6
29
96,6
7
13
43,3
22
73,3
24
80
30
100
30
100
8
17
56,6
25
83,3
30
100
30
100
30
100
Les résultats montrent que, pour les doses faibles (2, 4, et 6
mg), l'effet de l'association se fait sentir à partir de la 4ème heure où l'on
note 10% de mortalité pour 2 mg et 13,33% pour les doses de 4 mg et 6
mg (Fig.26). Huit heures après le traitement, le taux de mortalité devient
supérieur à 50%. En effet, cette mortalité est de 56,66% pour 2 mg et de
83,33% pour 4 mg. Pour les doses fortes (16 mg), l'effet de l'association
induit un taux de mortalité de 6,66%, dès la 3ème heure. Ce taux est
identique à celui obtenu après le même temps pour la dose de 16 mg de
Fénitrothion utilisé seul. Le maximum de mortalité est atteint pour les
fortes doses, dans les deux cas, dès la 7ème heure.
- 120
:::l!
0
- 100
al
C)
as
-
---e--
2mg
c:
80
al
U
..

4 mg
a
6 mg
:J
60
0
c.
0
8 mg
40

16 mg
20
a
Temps
(h)
0
2
4
6
8
1 0
Figure 26 : Effets de l'association "Fénitrothion-Carbaryl" le jour du
traitement.
Les effets se manifestent dès la 3ème heure pour la dose de 16 mg. Une nette efficacité
est à signaler pour les doses de 6 mg, 8 mg et 16 mg, qui induisent 100% de mortalité 8 h
après l'infestation.

72
La
comparaison
des
différentes
doses
identiques
de
Fénitrothion, de Carbaryl et de l'association Carbaryl-Fénitrothion
montre que, pour les plus faibles doses (2 mg et 4 mg), la courbe
d'association se situe
entre celle du Fénitrothion et celle du Carbaryl (Fig 27). Cette
tendance se
-120
"#.
-100
Gl
C)
:!' 80
c:
Gl
U
.. 60
c
2mg Fénitrothion
~
0

2mg Ass Feni + Car
Q.
40
a
2 mg Carbaryl
20
0
-20
Temps
(h)
0
2
4
6
8
1 0
Figure 27 : Comparaison, dans le temps, des effets du Fénitrothion, de
l'association Fénitrothion-Carbaryl et du Carbaryl pour la dose de 2 mg.
Noter la position de la courbe d'association entre les deux autres.
maintient pour la dose de 6 mg ; mais, la courbe d'association se
rapproche plus de celle du Fénitrothion. Les deux courbes se rejoignent
dès la 8ème heure. Dans tous les cas, on observe que plus les doses sont
faibles, plus l'écart entre la courbe du Fénitrothion et de l'association est
marqué. Cet écart commence à diminuer pour la dose de 4 mg, disparaît
quasiment à la dose de 8 mg pour atteindre des valeurs identiques dans les
deux cas pour la dose de 16 mg (Fig.28)

73
120
~
0
- 100
ID
Cl
III
-l: 80
ID
U
~
e
16-carba
::J
0
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16-F+C
c.
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16-Feni
40
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a _ti_--lIII-....g::;.---{:r-"""'O--o,c----1~~---4=--...::;:.:..--r-----,
4
6
8
1 a Temps (h)
a
2
Figure 28 : Comparaison
des
effets
du
Carbaryl,
de
l'association
Carbaryl-Fénitrothion et du Fénitrothion dans le temps pour la dose de 16
mg.
Remarquer la superposition des deux courbes, Fénitrothion 16 mg et Association
Fénitrothion - Carbaryl 16 mg. Les effets sont den tiques.
B - DISCUSSION
Lorsque l'on considère les temps de latence, nos résultats
montrent que, le jour même du traitement (0 heure), le Fénitrothion (20
mg) a un temps de latence de 2 heures. Ce temps de latence est de 4
heures pour toutes les autres doses, de 3 heures pour l'Actellic (toutes les
doses) et de 8 heures pour le Carbaryl (16 mg). Donc, le Fénitrothion
agit deux fois plus rapidement que l' Actellic et presque quatre fois plus
rapidement que le Carbaryl. Vingt quatre heures, quarante huit heures et
soixante douze heures après le traitement, le Fénitrothion et l'Actellic ont
un temps de latence identique de quatre heures. A partir de ces résultats,
nous pouvons dire que l' Actellic super et le Fénitrothion agissent, dans les
3 premières heures, plus rapidement que le Carbaryl.
L'analyse des pourcentages de mortalité permet de noter que
l'Actellic et le Fénitrothion induisent 50 % de mortalité au bqut de 5 à 6
heures environ et 100 % de mortalité entre 7 et 8 heures d'action. Le
Carbaryl, par contre, n'induit qu'un taux de mortalité de 3,33% pour la
dose la plus élevée (16 mg), 8 heures après le traitement. Vingt quatre
heures après le traitement, le Fénitrothion conserve encore 90% de son
efficacité, tandis que l'Actellic super en perd près de 30 %. Au bout de 48
heures, le Fénitrothion présente toujours une efficacité moyenne de 90%

74
alors que l' Actellic super n'a qu'une efficacité de 50 à 60%. Quant au
Carbaryl, la mortalité qu'il induit s'accroît, mais très lentement. Au bout
de 72 heures, alors que l'efficacité moyenne du Fénitrothion reste
toujours très élevée (entre 80 et 90%) et que celle de l' ActeHic super
continue de baisser ( entre 20 et 30 %), le Carbaryl induit seulement
26,66% de mortalité. Il apparaît que le Fénitrothion et l'Actellic super
présentent la même efficacité et sont de loin plus actifs que le Carbaryl.
Sur ce point, nos résultats sont en accord avec ceux de LEMON (1967)
qui a travaillé sur Sitophilus zeamays et Sitophilus granarius, ainsi que
ceux de TYLER et BINNS (1977) dont les travaux ont porté sur S.
granarius et sur S. uryzae Nos résultats sont également en accord avec
ceux de HAUBRUGE et al. (1988) et avec ceux de SAMSON et al.
(1989), qui ont trouvé une très bonne efficacité de l'Actellic et du
Fénitrothion à l'égard des trois espèces de charançons, à savoir S.
granarius , S. oryzae et S. zeamays.
L'efficacité de l' ActeUic a été observée dans la protection du
maïs, au niveau du paysan, par MUTAMBUKI (1986) et MUHIHU (1986)
au KENYA, par RATNADASS (1987) en CENTRAFRIQUE et en COTE
D'IVOIRE. Mais, ce produit perd son efficacité au bout de 48 heures
puisque nous observons une baisse du taux de mortalité induit. Cette perte
d'efficacité est en accord avec le comportement de la grande majorité des
insecticides organophosphorés, facilement biodégradables, donc peu
rémanents à la lumière (DEUSE et ATCHIKITI, 1986 ; RATNADASS,
1987). Cette particuliarité de l' Actellic Super pem1ettrait son utilisation
pour le traitement des denrées destinées à la consommation immédiate.
Par contre, le Fénitrothion reste efficace (90%) jusqu'à 72
heures après le traitement. Cette efficacité du Fénitrothion a été observée
par certains auteurs tels que LEMON (1967), TYLER et BINNS (1977),
KIRKPATRICK et al.(1983), HAUBRUGE (1988), SAMSON et
PARKER (1989 ). Il est, donc, rémanent et par conséquent approprié à la
protection des denrées alimentaires conservées à long terme.
Quant au Carbaryl, utilisé seul, il n'est efficace pour aucun
traitement des denrées alimentaires, puisqu'on note un temps de latence de
8 heures avec un taux de mortalité de 3,33% pour la dose la plus élevée
(16 mg). Vingt quatre heures après le traitement, nous n'observons que
6,66% de mortalité pour la plus forte dose (16 mg). Quarante huit heures
après, la mortalité s'accroît mais très lentement, jusqu'à 72 heures après
le traitement où l'on obtient seulement 26,66% de mortalité.
L'inefficacité qui a été observée par ailleurs par FONGANG (1979) au
CAMEROUN serait
due au fait que le Carbaryl agit par ingestion
(DEUSE, 1979 ; WORTHING et al, 1987). Dans nos conditions
expérimentales, le temps d'observation relativement court expliquerait
cette inefficacité du produit. Le Carbaryl utilisé seul n'est donc pas le
produit idéal pour la lutte contre Sitophilus oryzae. Mais, notre essai

75
d'association avec le Fénitrothion penllet d'envisager son utilisation dans
la lutte contre Sitophilus oryzae. La nécessité d'adjoindre au Carbaryl un
autre produit, soit de la famille des pyréthrinoïdes, soit de celle des
organophosphorés, à rémanence forte, a été déjà soulignée par
DESMARCHELIER (1977). Elle permettrait, à l'instar de l'association
pirimophos-méthyl et perméthrine qu i constitue l' Actellic super,
d'aboutir à un composé très efficace.
En effet, si nos résultats indiquent que pour de faibles doses la
courbe d'association "Fénitrothion-carbaryl" s'inscrit entre les deux
courbes de Fénitrothion d'une part, et de Carbaryl d'autre part, à fortes
doses (16 mg), non seulement le temps de latence est identique à celui du
Fénitrothion utilisé seul le jour du traitement, mais aussi et surtout, cette
association perm~t d'obtenir, comme pour le Fénitrothion seul, une
mortalité moyenne de 50% dès la Sème heure, et maximale (100%) entre
7 et 8 heures. Ces faits révèlent que l'association "Fénitrothion-Carbaryl"
a un temps de latence identique à celui du Fénitrothion utilisé seul à la
dose de 16 mg (3 heures après l'infestation). L'association permet
d'obtenir une mortalité moyenne de 50 % à la Sème heure. Le maximum
de mortalité est observé entre 7 et 8 heures.
Nos résultats suggèrent qu'aux faibles doses d'association
"Fénitrothion-Carbaryl" l'effet du Fénitrothion est atténué par la présence
de Carbaryl. Cet effet est juste perceptible pour la dose de 6 mg,
démasqué pour la dose de 8 mg et entièrement exprimé pour la dose de
16 mg. Ces résultats nous autorisent à suggérer que pour la lutte contre
Sitophilus oryzae le Carbaryl seul est inefficace. Mais, en association
avec Fénitrothion, il pourrait entraîner une mortalité maximale, ce qui
aurait l'avantage de réduire la quantité de Fénitrothion utilisée, donc
d'amoindrir les risques de rémanence, tout en conservant l'efficacité du
produit.
Pour tous les produits que nous avons testés, les doses utilisées
sont inférieures aux doses commerciales. Pourtant, à en juger par les
résultats obtenus, les doses sont efficaces. Il ne semble donc pas
indispensable d'augmenter, outre mesure, la dose commerciale de de
l'Actellic super et du Fénitrothion dans la lutte contre Sitophilus oryzae .


76
IV - RESUME
- CONCLUSION
L'importance des pertes causées dans les denrées alimentaires
par les insectes nous a amenée à entreprendre une enquête entomologique
sur les marchés de quatre communes d'Abidjan, afin d'apprécier
l'ampleur des dégâts et la répartition de ces insectes sur nos marchés
d'approvisionnement. L'étude a montré que les denrées alimentaires
analysées sont souvent infestées par de nombreux insectes, surtout des
Coléoptères, ce qu i constitue une préoccupation importante pour les
commerçants.
Les
principaux
genres
de
Coléoptères
recensés
(Callosobruchus, Cryptolestes, Oryzaephilus, Rhizopertha, Sitophilus,
Tribolium,

Trogoderma) se répartissent en deux catégories : les
ravageurs dits primaires (Rhizopertha dominica,' Sitophilus oryzae ) et les
ravageurs secondaires (Cryptolestes ferrugineus, Tribolium castaneum).
Les autres insectes rencontrés sont occasionnels. La coexistence, dans la
même zone, de tous ces insectes est due au fait que les commerçants
stockent, dans les mêmes magasins, à la fois, des denrées de nature, de
qualités et d'âges différents. Les observations effectuées, lors de nos
essais, ont mis en évidence des fluctuations dans les niveaux de
populations et l'importance relative des différentes espèces. On signalera,
par exemple, la baisse de la population de Sitophilus oryzae en juillet,
avec le développement parallèle de l'infestation par Rhizopertha dominica
et Tribolium castaneum.
Nous pensons que la variation des proportions est le fait, d'une
part, des conditions de température et d 'humidité du milieu qui agissent
sur le développement des insectes des denrées stockées, et d'autre part, de
la présence, sur les marchés, des récoltes d'âges différents. Pour être
complète, une telle étude devrait être menée sur une longue période qui
permette de cerner les fluctuations, au cours de l'année; elle devrait
même s'étendre sur plusieurs années, et sur une aire géographique
beaucoup plus étendue, étant donné la diversité de la nature et de l'origine
des produits vivriers. Malgré son caractère limité dans le temps et dans
l'espace, notre étude a permis de montrer l'existence de la variabilité
saisonnière des Coléoptères recensés. Elle a également permis d'apprécier
la prépondérance sur les marchés de Sitophilus oryzae par rapport aux
autres genres de Coléoptères.
La protection des récoltes contre les insectes ravageurs, pendant
le stockage, pose des problèmes complexes. Il n'existe pas de méthode de
protection universelle permettant de contrôler les populations d'insectes
ravageurs. Compte tenu de la diversité des conditions écologiques, les
populations s'adaptent, tandis que leurs cycles subissent des variations
(SERI-KOUASSI et al., 1987). Ainsi, pOLir mieux cerner la bioécologie
de Sitophilus oryzae, nous avons entrepris d'étudier certains facteurs

77
écologiques tels que la température et l'alimentation sur des paramètres
comme la durée moyenne de développement, l'importance de la
descendance et le poids moyen des insectes adultes.
Nos résultats ont montré que:
1° - pour la gamme des températures utilisées, la durée
moyenne du cycle de développement est une fonction décroissante de la
température. La descendance et le poids moyen des individus sont des
fonctions croissantes de la température jusqu'à une valeur limite à partir
de laquelle les embryons sont tués dans les grains de céréales. Dans nos
conditions expérimentales, les températures de 25 à 30°C favorisent le
développement de Sitophilus oryzae en réduisant la durée moyenne du
cycle de développement. A l'i~verse, la température de 35°C ne permet
pas ce développement;
2° - l'alimentation a un effet notable sur le développement de
Sitophilus oryzae. En effet, nous avons constaté que la nature du support
alimentaire représente un facteur important dans le développement
général de l'insecte car elle modifie sa durée moyenne et la taille de
l'adulte. Nous avons, également, noté que le poids de l'insecte est en
rapport direct avec la grosseur et avec la qualité nutritive des grains du
support alimentaire. Enfin, nous avons relevé que la présence d'une
enveloppe protectrice (comme dans le cas du riz paddy) freine la
croissance pondérale des insectes et l'infestation des grains. De toutes les
céréales étudiées, le maïs permet d'avoir non seulement une descendance
plus importante mais en plus des individus de poids plus élevés. En
revanche, dans le riz paddy, la présence des glumelles autour du grain n'a
pas permis à l'insecte d'avoir une descendance plus nombreuse.
L'étude des produits chimiques avait pour but de comparer
l'efficacité de l'Actellic super, produit bien connu des agriculteurs, et du
Fénitrothion, produit en expérimentation, à celle d'un nouveau produit en
voie de commercialisation dans nos régions, le Carbaryl. Nos résultats ont
révélé que les deux premiers produits sont très efficaces contre Sitophilus
oryzae . En effet, l' Actellic super agit vite mais il est peu rémanent,
tandis que le Fénitrothion, doté de la même efficacité que l'Actellic, est
très rémanent. Quant au Carbaryl, son efficacité reste à démontrer
puisque, 24 heures après son utilisation, les insectes survivent encore.
Ainsi, ces expériences ont montré l'intérêt de l'utilisation des
insecticides de contact dans la protection des denrées stockées contre les
attaques de Sitophilus oryzae, tandis que le Carbaryl, produit récemment
introduit en Côte d '1 voire, ne peut être conseillé, tout seul, dans le
traitement des stocks contre Sitophilus oryzae parce que son action est
lente. Cependant, lorsqu'on l'associe à un organophosphoré, son efficacité
peut être améliorée. Cette association a l'avantage non seulement de
provoquer une mortalité maximale mais aussi de réduire la quantité de

78
Fénitrothion, donc de limiter les risques dus à la remanence du
Fénitrothion. Si, dans le cadre de notre travail, nous l'avons associé au
Fénitrothion qui est de la famille des organophosphorés, il n'est pas exclu
qu'il agisse avec la même efficacité, en assoçiation avec d'autres familles
de produits chimiques tels que les pyréthrinoïdes de synthèse.
En conclusion à notre étude, les faits suivants peuvent
retenir notre attention:
1°/ De l'enquête menée sur les marchés, il ressort la nécessité
d'un stockage séparé des denrées alimelltaires, dans des magasins qui
obéissent à des normes d 'humidité et de température n'offrant pas la
possibilité de multiplication des insectes. Nous comptons compléter cette
étude sur une plus longue période afin cIe mieux apprécier l'évolution de
Sitophilus oryzae, tout au -long de l'année, ce qui aurait l'avantage de
donner une idée exacte de l'infestation qu'induit cet insecte. De plus, la
zone d'étude devrait être plus large, afin de déterminer la zone initiale à
partir de laquelle l'infestation se propage sur tout le territoire national en
fonction des périodes de l'année.
2°/ L'étude des aliments nous a permis de montrer que le maïs
est le support alimentaire le plus favorable au développement de
Sitophilus oryzae. Il serait donc intéressant, pour les études ultérieures,
de mieux exploiter cette denrée. L'appétence que Sitophilus oryzae
a
pour le maïs devrait inviter à plus de vigilance, lors de son stockage. Le
maïs devrait, dans ces conditions et dans la mesure du possible, être
spécialement stocké dans des endroits éloignés de ceux réservés à la
conservation ou au stockage des autres denrées. De plus, il serait
important de veiller au bon état sanitaire de cette céréale, avant son
stockage.
3°/ L'étude des effets des produits chimiques a confirmé
l'efficacité de l'Actellic super et du Fénitrothion. Cependant, cette étude
menée
dans nos conditions de laboratoire, indique clairement que les
doses commerciales sont trop élevées. Si l'expérience peut être reproduite
sur des échantillons de denrées beaucoup plus grands, on aura alors
trouvé un moyen de réduire la consommation d'insecticides et, par
conséquent, les dépenses au niveau paysan, tout en préservant l'intégrité
de l'environnement. L'association du Fénitrothion et du Carbaryl fait
apparaître qu'il est possible d'atteindre cet objectif économique et
environnemental, puisque, pour des doses faibles de cette association, on
obtient une élimination presque totale de S. oryzae, pour une rémanence
négligeable. Des études futures devraient nous permettre de préciser les
conditions optimales d'utilisation de cette association de produits, en vue
de lutter contre S. oryzae. Par ailleurs, cette espèce vivant, presque
toujours, en association avec d'autres ravageu rs, il serait souhaitable
.....
d'étendre l'essai chimique aux autres déprédateurs de stocks dont on

79
ignore la sensibilité, ce qui permettrait de faire de cette association
Fénitrothion-Carbaryl un insecticide polyvalent efficace pour la
protection des denrées stockées.


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