UNIVERSITE DE PARIS 1 PANTHEON SORBONNE
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SCIENCES ECONOMIQUES
SCIENCES HUMAINES
SCIENCES JURIDIQUES
•••••
THE8E
POUR LE DOCTORAT EN SCIENCES ECONOMIQUES
(ARRETE DU 05/04/1984)
PRESENTEE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT LE 08-07-1988
par
MEMBRES DU JURy
DE BOISSIEU Christian :
Professeur A l'Université de Paris 1
PANTHEON SORBONNE
GRELLET Gérard:
Professeur Al'Université de Paris VIn
ZAGAME Paul :
Professeur A l'Université de Paris 1
PANTHEON SORBONNE
BENARD Jean :
Professeur Al'Université de Paris 1
PANTHEON SORBONNE

L ' UNI VER S 1T E O. E
PAR 1S
1 PAN I.J:i.f 0 N....=..-
UCUNE
s
EMises
DANS LES T~ES: CES OPINIONS
DOIVENT ETRE CONSIDEREES COMME PROPRES

AVANT-PROPOS

A
l'origine,
désirant
analyser
les
comportements
d'approvisionnement énergétiques des entreprises et des ménages
suite à l'évolution des prix du pétrole brut, on s'est vite
rendu
compte des obstacles liés à l'état des données
énergétiques. C'est ainsi, qu'au cours des discussions avec Mr.
le
professeur
P.ZAGAME,
l'idée d'étudier
les
chocs
énergétiques en
rapport
avec
les politiques économiques
d'ajustement nous est venue à l'esprit. Ce qui a suscité cette
recherche.
Avec patience, Mr. P. ZAGAME, mla prodigué ses précieux
consei 1s et j'ai trouvé,
chaque fois,
dans nos échanges,
des
énergies nouvelles,
des idées or.iginales,
qui
m'ont permis de
mener à bien ce travail.
Qu'il trouve ici l'expression de mes sincères remerciements.
J.C.
BERTHELEMY de l'E.N.S. mla aussi fait bénéficier de ses
remarques stimulantes et de ses chaleureux encouragements.
Qu'il sache ma profonde gratitude.
Je remercie également mes collègues de l'IPT à St. Denis
pl us
parti cul ièrement TAZI
pour l'aide
préci euse
qu'elle
m'a
apporté à 1a dactyl ographi e,
en me fai sant bénéfi ci er de ses
connaissances en traitement de texte et mon amie A. GIUDICELLI,
pour le temps qu'elle a consacré à la frappe d'une bonne partie
de la thèse.
Enfin, je ne peux oublier toutes les personnes qui, hors de
l'université,
par
leur
amitié,
leur
affection
et
leur
compréhension mlont permis d'achever cette recherche.
Qulelles sachent que je leurs dois aussi beaucoup.

PLAN SOMMAIRE
INTRODUCTION

l're PARTIE:
Le. con.équence. du .econd choc pitroUer et
l'analy.e
po.ltlye de. réaction. de la politique économique:
Le. e •••I. de quantification.
Chapitre 1 : De la dlveralté des approches claulqu88 et modernes des transfert$ à
une approche unifiée.
* Section 1 :
* Section Il :
.
.$-
{u
Chapitre Il :
érlnement du prix du
* Section 1:
Cadre de l'analyte : modèle simple
d'êqulllbre International.
* Section Il :
Programme de détermination de
l'équilibre économique.
* Section III :
PourquoI la récesalon I..ua du choc
pêtroller est - elle durable?
Chapitre III :
Analyse des réactions de la politique économique:
Fondements théoriques et appréciations.
* Section 1 :
Rêactlon de la politique économique aux
chocs extérieurs et leur fondement théorique:
Politiques antl-Inflatlonnl.te•.
* Section Il :
Neceulté <te réduire let
déficit. budgétalrea :
PourquoI?
Comment?
* Section III :
Appréciation des politiques macro - êconomlqu88
suivies après le second choc.

lIème PARTIE .
Problématique de la modélisation de l'Interdépendance
économique et cadre d'analy.e des politique.
coordonnéel.
Chapitre 1 :
Interdépendance des Economies contemporaines: Approche
théorique.
* Section 1 :
Modélisation de l'Interdépendance des économies
nationales : Les conceptions.
* Section Il :
L'approche structuraliste.
Chapitre Il -
Eual de quantification des facteurs saillants de l'Interdépendance
économique.
* Section 1 :
Echange de produits manufacturés entre P.V.0 et pays
Industrialisés.
* Section Il :
Analyse économétrique des liaisons entre P.V.O et P.1.
* Section III :
Evolution des flux financiers.
Chapitre III
Réversibilité du choc pétrolier et nécessite d'une coordination des
politiques économiques entre P.V.O. et P.O.
* Section 1 :
Financement extérieur et prix du pétrole.
* Section Il :
Implications pour la politique économique de
l'Instabilité des recettes d'exportation.
Chapitre IV :
La politique économique dans des économies Interdépendantes.
* Section 1 :
Adaptation et affectation des Instruments de politique
économique à l'évolution de l'Interdépendance.
* Section Il :
Instruments externes de la politique économique et
croluance économique des P.V.O dans un contexte
d'Interdépendance des économies.
* Section III :
Eual de détermination d'un cadre d'analyse d'une
politique budgétaire coordonnée.
CONCLUSION

Considéré comme un
problème de transfert~
ciE'S
mouvemellt s
capitaux
qu'il
a
occasionnée et
massif
de pouvoir d'achat
au profit de la zone O.P.E"P~ le deu
ChoC pétrolier est
l'un des faits majeurs qui
tendent
à
une importance à
la théorie
des
transferts.
Cet tE-)
th éc)~""' i;2
a.
sev""vi.
cadre pour
l'étude des
effets
1 a.
formation
des prix~
des revenus et de
l'é~uilibre
1.:' (). F' " E~ .. F' .
prlX
du pétrole a
nourri
de nombreuses études macroéconomiques
sur le plan théorique et
pratique.
Ce phénomène a provoqué des
tentatives d'adaptaton dans un sens non coopératif,
entrainant
l'échec relatif
des politiques économiques d'ajustement.
C:f:::C i
r"é\\/Ë'le
que représente
la
politiquE'~5
économique5
coor"données
dans
un
c on t ex tE.~
de
!'interdépencjar1ce
économiqLle.
L'~naly~e de ces questiOr"lS,
f1DLlS
a
amené à consacrer un chapitre préliminaire à
l '
étet actuel
1
- .
•J.. <"
....
théorie des transferts.
,
Deux
approches
peuvent
distinguées.
L'école classique raisonne en terme de variation
des
prix relatifs et
étudie les conséquences
des
1

sur
les termes de l'échange.
Par contre,
l'approche moderne
privilégie
les variations des revenus et analyse
les
effets
des
transferts
sur
le niveau de l'activité
économique
des
acteurs
concernés.
S'inspirant
des
de
.r , c
Berthélémy(1983)
qui
a essayé de construire un modèle statique
d'équilibre à
court terme qui,
comme les modèles
d'équilibre
avec
rationnement,
permet
de prendre en compte les
apports
successifs
des deux
approches,
nous avons utilisé ce
modèle
pour
analyser les conséquences du second choc
sur
l'économie
mondiale
suivant
en
cela
les
suggestions
d~
J.Tumler(1974)
qui
considérait après le premier choc pétrolier
que
la
théorie
des
transferts
pouvait
fournir
des
enseignements
sur
1 es
conséquences
des
prélèvements
pétroliers.
Cependant,
l'ajustement
à
ces chocs
pétroliers
s'est
opéré
différemment.
Pour
l'ensemble
des
pays
industrialisés,
l'idée
selon
laquelle
tant
que
les
anticipations
inflationnistes
persistaient
tou.t
nouvel
accroissement
de
la demande nominale se traduirait plus
par
des hausses de prix
que par une augmentation de la
production
en terme réel,
expliquait
le choix du maintien d'un rythme de
croissance
ralenti
au
profit
de
la
restauration
de
la
compétitivité
comme solution aux
problèmes des
déséquilibres
2

externes
et internes.
A l'inverse les P.V.D,
se basant
sur
l ' e:-:péri ence
du
premier
choc
p ét.rol i el~
et
sur
les
ant.icipations optimistes relatives à
la reprise ont tablé
sur
une
évolution
des
recettes
d'exportation,
et
des
tau:-:
d'int.ér§ts
plus favorables.
Mais les politiques
économiques
suivies ont eu pour conséquence une montée du
protectionnisme
et un mouvement de désinflation marqué par une hausse des taux
d'intér§ts
réels,
un
ralentissement
de la
croissance
des
échanges
mondiaux
en
volume
et une
baisse
des
prix
des
produits
de
base
qüi
a
fortement
modifié
la
situation
financière
des P.V.D entrainant un alourdissement du
service
de
leur dette.
En
effet,
le maintien d'un rythme ~apide
de
croissance pour certains P.V.D n'a pu se faire qu'au prix
d'un
endettement
de plus en plus lourd et de plus en lus
onéreux.
Or,
il
existe des limites objectives à
l'endettement,
à
partir
d'_l
moment
où le~ charges de remboursement
et
d' i ntér'êt
ne
p euverrt
'être
régI ées
que par
l'intermédiaire
de
nouveaux
emprunts.
On
assiste
à
un
étranglement
de
la
capacité
d'endettement.
Ce qui
fut
le cas pour les P.V.D.
Aussi,
ils
sont
plagés devant
le dilemne suivant:
réduire la croissance
en
diminuant
les
importations
de
pétrole
et
de
biens
d'équipement ou développer les exportations.
Dès
lors,
pris
entre
la
tentation
protectionniste
de
l'occident
et
la
3

rigidité
de leurs importations liées à
leur
expansion,
les
P.V.D
sont
contraints
de
réduire
leur
croissance.
Ces
problèmes
structurels ont aidé à
une prise de
conscience
de
l'interdépendance
voir de l'intensification des
interactions
économiques et financières entre pays industrialisés et P.V.D.
Cette
prise
de conscience favorisée par une telle
situation
est
liée aux
problèmes financiers graves des
P.V.C.
Face
à
l'emprunt
irrationnel
des P.V.D qui
a
servi
à
financer
des
dépenses
de consommation et des
investissements d'un
intér@t
assez
douteux
au détriment d'un renforcement de leur capacité
de
production
et
au laxisme en matière de
pr@ts
des
pays
industrialisés
qui
a contribué à
retarder
les
ajustements
necessaires,
une
croissance de la production et des échanges
mondiaux s'avèrent nécessaires.
Il
est en effet indispensable
pour
l'amélioration
des
prix
des produits de
base
et
des
marchés d'exportation mais,
néanmoins insuffisante compte tenu
de
l'obligation
d'avoir
des
ressources
financières
pour
honorer
le service de la dette èt recouvrir leurs importations
courantes
et
leur
besoin
de
financement.
La
tentation
protectionniste
n'a
pas facilité
les choses.
Car
les
pays
industrialisés craignaient une concurrence étrangère
ruineuse
pour
leur
économie.
Cette tentative trouvait son
fondement
4

dans la ~ecession. La dép~ession incite en effet les pays à
la
fe~metu~e
du système économique pa~ un ~eflexe de
~epli
qui
t~aduit
le
~efus
de se plie~ aux conditions
objectives
de
l'échange
inte~national.
L'objectivation
de
ces
~elations
inte~états est pe~çu à trav~s les p~ix ~elatifs~
c'est à
di~e
p ar'
l ' acceptat ion
d'un
système
de
valeu~
d'échange.
Pa~allèlement~
on
assiste
à
une mutation technologique
qui
favo~ise
un
p~otectionnisme
offensif.
Cette
configu~ation
qu'accompagne les fi~mes multinationales~
les délocalisations
du
secteu~
p~oductif
mettent
en
cause
les
politiques
indust~ielles et mac~oéconomiques nationales.
Ces conclusions
semblent
@t~e
confi~mées
pa~ des
études
~écentes
sur
les
effets
du p~otectionnisme passé.
P Messe~lier(1985) soutient
la
thèse selon laquelle il
y'au~ait une co~~élation
négative
ent~e c~oissance et p~otection en opposition à
P Bai~ogh(1985)
pou~
qui~
les
politiques
lib~es
echangistes
se
se~aient
accompagnées d'un fléchissement de l'activité économique.
Ces
thèses
~ésument à
elles seules la question qui
est au
cent~e
des
cont~ove~ses ent~e pa~tisans du
lib~e échange et ceux
du
p~otectionnisme. Néanmoins à
t~ave~s la litté~atu~e économique
exceptée
la
thèse
~écente
de
J
M
Jeanneney (1983)
la
concordance
géné~ale
ent~e
ouvertu~e
exté~ieu~e
et
fo~te
croissance
économique est établie.
Ce constat t~aduit
selon
5

nous
non
seulement
la
necessité
d'une
ouverture
sLlr
l'e:·:térieur
des
économies
contemporaines
base
de
toute
politiqu.e
économique,
mais
aussi
une
montée
de
l'interdépendance.
Aussi,
l'évolution
du
commerce
international
plu.s particulièrement les produits manufacturés,
celle
des
fI u x
financiers,
constituent
elles
de
bons
indicateurs pour cerner l'interdépendance économique des
d e ux
zones
géographiques.
par
ces
vo l u t i on a ,
on
é
montrera
l'importance
de la contribution des P.V.D à
la dépression des
e}:portat i ons
de
l'O.C.D.E et de la production
mondiale
par
l ' i n t er-mè d i ei r-e
de
l'évolution
du
déficit
des
paiements
courants
et
ses effets de contraction.
Il
n'en demeure
pas
poins
que
ces
pays ont
besoin
de
ressources
financières
destinées aux
investissements productifs.
6

D'ou
le
recours au pays in dustrialisés par
un
maintien des fonds extérieurs y compris les prêts des
banques
privées
et
par
l'octroi
d'un grnag
volume
de
ressources
assorties
de
conditions libérales.
L'analyse de
ces
fonds
traduit une montée de l'interdépendance économique.
Partant de
l'observation et de l'analyse de ces statistiques,
on etudiera
1 es
c an aux
de
transmission
de
la
conjoncture
des
pays
développés sur
les P.V.D à
travers des variables telles que la
croissance
économique des pays industrialisés,
la baisse des
prix réels des biens primaires,
le protectionnisme;
ceci
sur
le
développement
des exportations des
P.V.D,

les
t aux
d'intér~ts
et
les taux de change sur les eoOts des
emprunts.
Ce
qui
débouchera
sur
un
SLtrvey
de
la
théorie
de
la
transmission
internationale.
Ces
diverses
considérations
tentent
à
prouver
que
l'ajustement
ne
peut
pas
être
spécifiquement nationale mais plutôt dans une prise en
compte
de l'interdépendance dans les politiques macroéconomiques pour
renouer
avec la croissance et un développem~nt durable.
Dans
cette
optique,
on
a
essayé
de
développer
un
modèle
de
coordination
des
politiques
économiques
susceptibles
de
prouver
les
résultats
et
les
intuitions
annonçées
précédemment.
Le
fait
que
des
ressources
financières
extérieurse
soient disponibles à des
conditions
appropriées
7

facilite
à
l'évidence un ajustement par la croissance mais il
faudrait"
tenir compte de la contrainte fondamentale qui
veut
qu'il
y
ait
équilibre entre les besoins du
service
de
la
dette(
intér~ts,
amortissement en treme réel)
et la
capacité.
de
service
de cette dette qui
est fonction du rendement
des
investissements
qui
lui
même dépend de
facteurs
extérieurs
comme
les termes de l'échange et le volume des
exportations.
Des éléments fondamentaux
qui
sont,
la capacité pour les pays
concernés
à mobiliser des ressources par
l'accroissement
de
l'épargne
et
à
les
utiliser
à
des
fins
productives~
l'amélioration
des termes de l'échange,
et
la
disponibilité
des
ressources
extérieures
à
des
conditions
acceptables,
notamment
des taux d'intérêts réels
modérés,
doivent
selon
nous
constituer
le
socle
des
politiques
macroéconomiques
d'ajustement
qui
ne
reposeront plus exclusivement
sur
une
réduction de la demande et des importations et par
conséquent
de la production,
mais,
sur un
investissement productif accru
dont
la base demeurera la dépense gouvernementale.
C'est là~
le trame de la deuxième partie de notre étude.
8

LES
QUANTIFICATIONS
DES
EFFETS
DU SECOND
CHOC
PETROLIER
ET
REACTION DE LA POLITIQUE ECONOMIQUE

L'efficacité
d'une
étude
théorique
se
mesure
mieux
lorsqu'elle
lorsqu'elle
conduit
à
des applications pratiques
contribuant
à
la
compréhension
des
faits
économiques
ou
éclairant
des
questions
relatives aux choix
économiques.
Ceci
nous amène à
rechercher un cadre cohérent d'analyse théorique qui
nous
permettra de mieux cerner les problèmes relatifs aux
politiques
macroéconomiques d'ajustement en réaction au choc pétrolier.
Dans
cette optique~
on examinera d'abord
la logique
des
mécanismes
macroéconomiques
fondamentaL~
qui
apparaissent
comme
conséquences
d'une hausse du coOt de l'énergie.
L'approche classique et moderne de la
théorie
des
transferts.
L'importance
de
l'énergie dans les coots de production fait
que
la
hausse des prix de l'énergie se traduit par une augmentation des coOts
qui
tend à
réduire l'offre rentable.
9

Par conséquent,
apparait un prélèvement extérieur qui
exerce un effet
déflationniste du fait de la diminution du revenu intérieur disponible
(1)
et
un
effet
inflationnniste dû à
la fois à
la
diminution
de
l'of fre
qui
repose
sur la rigidité relative du salaire
réel
et
à
l'impact
de
l'augmentation des coûts énergétiques sur les
biens
de
consommati on.
(2)
En effet,
ce problème des transferts divisait déjà les économistes.
Les classiques raisonnaient en termes de variations des prix relatifs,
et examinent les effets des transferts sur les termes de l'échange.
Par
contre,
les
tenants de l'approche moderne insistaient
sur
les
variations
du
revenu
et étudiaient
les
effets
des
prélèvements
extérieurs sur le niveau de l'activité
des différents pays.
J.E MEADE
(1951),
en introduisant les
montrait
que les termes de l'échange
déterioraient
ou
s'amélioraient
si
et
seulement
s
propensions
marginales
à
dépenser
en
biens
supérieure
ou
inférieure à un.
(1)
Les prélèveEIlts exUrieurs issus du preeier choc pétrolier
ont
éU étudiés par plusieurs auteurs,
doot
Jean-Claude
BERTInEI1V et François ~IER.
(2)
Sur
les conséquences inflationnistes d'un choc pétrolier,
voir P.Y. HENIN et P.PICARD.
10

Autrement dit,
le prélèvement extérieur modifie la consommation totale
du
transféreur d"une quantité partagée entre la consommation en biens
domestiques et
les importations.
Sous
l"hypothèse d"avantages comparatifs et en admettant
que
chaque
pays
dépense
relativement
plus
en sa production
que
les
autres~
SAMUELSON
suppose qu'il
peut y avoir une présomption en faveur
d"une
détérioration
des
~ermes
de
l"échange~
de
celui
qui
subit
l~
prélèvement extérieur.
Ceci
peut
s"expliquer
par la présence de coOts de transport
ou
de
barrières douanières.
Sous l"impulsion de I.
MAC DOUGLAS
(1965 et
1970),
R.W JONES
(1974 et
i979)~ cette théorie a
beaucoup évolué.
Dans une économie walrasienne,
l"évolution des termes de l"échange du
pays
transféreur est fonction de la demande nette à
pri}:
fixés
pour
les marchandises qu"il
exporte.
Or,
l"évolution de la demande nette à
prix fixés explique l"évolution
des
prix
sur
le marché concerné;
d"où
possiblité
de
compensation
entre les demandes nettes.
Le
prélèvement
extérieur provoque un déséquilibre sur
le marche
des
biens
domestiques,
lequel déséquilibre exerce une influ~nce sur
les
offres et
les demandes.
1 1

Tout ceci
est corroboré par une hypothèse de stabilité des marché~.
Dans
le
m~me ordre
d'idées~
LEONTIEFF~
en
1936~
envisageait
1 ël.
possibilité
d'une
déterioration
du
niveau de
bien-être
du
pays
bénéficiaire
suite aux
effets pervers du transfert sur les termes
de
l'échange.
Ceci
à
condition que l'équilibre économique
internat i onal
soit un équilibre de marché instable.
Ce résultat requiert le respect
obligatoire
des
trois hypothèses suivantes:
unicité de
l'équilibre
économique,
modèle d'échange bilatéral,
et un équilibre de marché pur
et parfait.
On n'entrera pas dans la discussion engagée sur l'absence
ou
non
de
ces trois
conditions~
l'existence
ou
non
d'équilibre
multiple ou instable.
Néanmoins~ avec BERHTELEMY <1981> ~
on remarquera que "la déterioration
du
niveau du bien-~tre du bénéficiaire d'un prélèvem~nt ext'rieur est
une
éventualité
théorique dont il
est difficile
d'affirmer
qu'elle
apparai tra dans 1 es fai ts".
Cette
éventualité peut apparaitre selon BRECHER et
BAHAGWATI
(1982)
s ' i l
y a une imperfection du marché des capitaux.
Tel
est le cas si
un pays donneur d'aide impose des contraintes quant
à
l'utilisation du transfert qu'il
accord~.
On
retrouve

la situation que connaissent les
pays
en
voie
de
développement
plus
connue
sous le phénomène 'd'aide liée
et
de
1 ël.
conditionnalité.
1 _·
..::.

En-deho~s
du
cad~e
des
hypothèses
wal~asiennes,
an
peut
aussi
envisage~ l'éventualité d'un effet du t~ansfe~t de pouvoi~ d'achat su~
l'accumulation du capital et l'allocation des ~essou~ces p~oductives.
En
face
de
ces
p~éoccupations des tenants
du
tou~ant
classique,
l'app~oche mode~ne pose comme postulat de dépa~t: la ~igidité des prix
et
des salai~es,
le sous-emploi,
l'ajustement pa~
modification
du
niveau de ~evenu.
Sous ces hypothèses,
un p~élèvement exté~ieu~ est en mesu~e de ~édui~e
le niveau de l'activité économique,
et,
pa~ voie de conséquence,
du
bien-~t~e dans n'impo~te lequel
des pays en p~ésence (1).
C'est di~e que le p~oblème des p~élèvements exté~ieu~~ est loin d'~t~e
uni fié.
Mai s,
suite
aux
t~avaux
de
R.W
CLOWER
<1965 )
su~
1 es
fondements mic~oéconomiques de la mac~oéconomie, il
a été démontré
que
les
hypothèses de l'app~oche mode~ne et celles wal~asiennes pouvaient
~t~e intég~ées dans un cad~e d'analyse unique:
cad~e de la théo~ie des
déséqui,l i b~es
(2).
(1) I1ADI..LP (1943),
IETZLER (1942), JIHS(}4 119S6) rai sonnaiennt
à
prix
fixes
et essayaient de voir si le
ailtiplicateur
entrainait un r~~quilibrage de la balance de base ou un exc~dent,
ou un d~ficit.
(2)
lin tel cadre d'analyse est large.ent utilisé pour
étudier
l'effet d'un choc ext~rieur sur une ~conomie consid~rée (cf P.Y
ŒNNIN (1983) et VAN WIJNBER6ER <198S»
13

On essaiera d'utiliser ce cadre d'analyse pour étudier la formation de
l'équilibre
économique
international
à-travers
l'étude
des
modifications de cet équilibre qui
résulte d'un prélèvement
extérieur
suite à un choc.
D'ofi
la
nécessité
de construire un
modèle
d'équilibre
économique
international
qui comprenne les deux approches.
Ce modèle est largement inspiré de celui développé par J.C BERTHELEMY;
lui-meme
s'inspirant des travaux de E.MALINVAUD (1977)
et J.P BENASSY
(976) .
Avec
un modèle simple représentant les préférences des
consommateurs
moyens par une fonction d'utilité log linéaire
U <Cl,C2) = m log
<Cl)
+
C
log
<Y2-C2)
+
s
log M
sous contrainte
<p c)i + p
<Yi -
ci)
+
M = p2 Y2 + M
BERTHELEMY(l)
a montré que les résultats classiques et modernes de la
théorie des transferts peuver1t: se retrouver dans un même modèle.
(lI
J.C BERTHELEMY (19821
"PrélèYelents pétroliers et les
iésélJli 1ibres .acroéCCIlOlilJle5 IOndi aux: une analyse en terlleS de
transferts·, Revue éconDlilJle, iuililet 1982,
14

D'autres conclusions sont égalment possibles "en fonction du sens dans
lequel
le
prélèvement fait
évoluer le
prix
d'équilibre
walrasien,
c'est-à-dire
du
sens dans lequel
il
modifie les demandes nettes
sur
les
marchés
et en fonction de l'ampleur relative
du
transfert
par
rapport
au
déséquilibre existant,
les conséquences qualitatives
du
transfert divergeront".
Il
ressort
de cette analyse qu'un transfert peut dans
certains
cas
modifier
les
comportements
macroéconomiques
d'une
économie
en
transformant la nature des déséquilibres sous-jacents.
15

I~ÇIQ~~Ç~§ QI8~ÇI~§ ~I I~QI8~ÇI~§ Q~ b:aY§~~~IaIIQ~
Q~§
E81~ QY e~IBQb~ ~~ 12Z2 §YB b:~ÇQ~Q~I~ ~Q~Qlab~~
Inscrivant
nos travaux dans cette lignée,
on essaiera d'utiliser les
éléments
de
théorie
économique étudiés dans ces
travaux
pour
les
appliquer
à
l'analyse des effets du second choc pétrolier
que
nous
comparerons à CeLl:·:
du premi er choc.
Ceci
dans le cadre d'un modèle d'équilibre
économique
international
car
les
chocs ont affecté tous les acteurs de
l'économie
mondiale:
pays industrialisés,
pays en voie de développement,
et OPEP.
D'où la nécesité de la prise en compte des inhter~épendances entre ces
différents
acteurs.
Une
bonne analyse des effets des chocs
sur
la
conjoncture
mondiale
implique qu'on s'intéresse à
l'utilisation
des
revenus
supplémentaires
de l'OPEP et à
la facilité
d'obtention
des
crédits pour
les PVD.
Examiner la logique de ces différents mécanismes constitue l'objet
de
ce chapitre.
Celui-ci
comprend deux sections.
Dans la première,
nous présentons un
modèle
macroéconomique
simple
d'équilibre
international,
développé
par
Jean
Claude Berthélémy
(1983)
s'inspirant
des
modèles
non walrasiens d'équilibre général
dans lesquels il
est
possible
de développer des raisonnements en termes de variations
des prix relatifs et des revenus.
16

La
deuxième section concerne l'application du mod~le pour l'étude des
effets
du
second
choc pétrolier en
rapprochant
les
résultats
de
quelques données significatives.
Enfin,
une
troisième
section
propose une analyse
comparative
des
effets des deux chocs pétroliers.
Ce
modèle est construit sur
la base des modèles
non
walrasiens
d'équilibre
général
dans
lequel
le rai~onnement en
termes
de
variation des prix relatifs et des revenus est développé.
ON
considère trois agents :les entreprises,
les ménages,
et le
gouvernement,
pour chaque pays.
Trois biens sont retenus:-
les biens produits,
le travail,
et
la monnaie,
mais on
néglige le travail
pour ne pas alourdir les équations du modèle.
Le
modèle est multilatéral et l'épargne est fonction de la monnaie et
des
dép8ts à
terme.
On considère deux marchés.
Sur le
premier,
on
échange des biens contre la monnaie à
un pri}: p,
et sur le second,
des
échanges de titres moyennant rémunération.
Les
entreprises du pays Xi produisent un bien noté bi en quantité
Yi
et
demandent
du
travail.
Les ménages
consomment
tous
les
biens
produits
par
l'économie
mondiale et offrent du
travail.
D'où
une
interdéoendance du point de vue des échanges.
17

L'Etat demande des biens et c~ée de la monnaie Mi.
Les
consommateu~s
du
pays Xi demandent une quantité de biens notée bj p~oduite par
les
pays Xj:
on le note Cij.
En out~e,
une pa~tie des ~evenus ve~sés aux ménages n'est pas utilisée
pou~
demande~ des biens mais pou~ accumule~ des actifs monétai~es
et
financie~s.
Les
actifs
sont
constitués de
deux
éléments:
avoi ~s
monétai~es, avoi~s quasi-monétai~es.
Les capitaux sont pa~faitement mobiles.
Les sou~ces de financement des
ent~ep~ises sont constituées d'emp~unts au secteu~ bancai~e.
La
politique
budgétai~e de l'Etat se ca~acté~ise d'une
décision
de
dépenses
publiques et de ~ecettes fiscales.
De
m@me,
la
politique
monétai~e est ca~acté~isée pa~
le choix d'un taux de change en système
de pa~ités fixes et d'une quantité de monnaie émise en système de taux
flottants.
On suppose que les entrep~ises du pays i
pou~suivent la maximisation de
leu~s
p~ofits.
Ils
mettent
en oeuv~e un
p~ocessus
de
p~oduction
~ep~ésenté pa~ une fonction
de p~oduction de cou~t te~me .
Yi = F<N>
F' <N> >0,
F"
<N> (=0
18

Les
ent~ep~ises
n'investissent pas.
Il
n'y a pas de stockage et
la
p~oduction est
égale aux ventes,
pa~ conséquent,
1 a
max i misa t i on
du
p~ofit
pe~met de déte~mine~ une fonction d'off~e de biens et
une
fonction de demande de t~avail dec~oissante avec le salai~e ~eel.
(1)
YOi
= F(Wi/pi)
(2)
Nd
= F
(Wi / pi)
Si
les
ent~ep~ises
du
pays Xi
sont cont~aintes su~
le
ma~ché
du
t~avail pa~ le niveau de l'off~e de t~avail N,
leu~ off~e de biens est
cont~ainte. Les p~ix de p~oduction sont déte~minés pa~ la ~émuné~ation
du
capital
à
un taux déte~miné pa~ le ma~ché des tit~es et
pa~
les
banques conjointement avac la masse sala~iale.
Ainsi,
si
le salai~e ~éel est fixé,
il
y au~a une ~igidité à
la baisse
des
p~ i x
et il
peut a~~ive~ que la quantité
p~oduite
effectivement
soit déte~minée pa~ le niveau dé la demande mondiale.
Une pa~tie
des
~evenus des ent~ep~ises est dist~ibuée aux
ménages,
soit pi
Yi.
Les
ent~ep~ises décident du montant de leu~ in~stissement et de leu~
mode de financement.
Soit pi
Ii,
ce montant en valeu~ du pays i.
Finance~
ces
investissempents implique la
nécessité
d'émett~e
des
emp~unts
élevés à Ei
en monnaie nationale et qui
génè~ent un
inté~'êt
~i
su~ toute la pé~iode.ON fo~mule le financement
~eçu
pa~ les ent~ep~ises comme suit:
pi
1 i
= Ei / 1+~ i
19

Les
ménages
maximisent
la
fonction
d'utilité
suivante
dont
les
arguments sont constitués de:
la consommation en chaque produit
la
détention
des encaisses monétaires réelles exprimées
en
monnaie
nationale sous forme de stocks réels en fin de période.
Ui
(Ci,Mi,Di>
Mi:
monnaie détenue
Di:
dépôt à terme
On suppose que le choix d'épargne des ménages dépend de la rentabilité
de
l'épargne~
c'est-à-dire
du taux d'intér~t comparé à
l'inflation
anticipée.
On a la contrainte budgétaire suivante:
Pi Yi- Fi+Mi
(-1)
+ Di
(-1)
Cette contrainte rapportée au
du modèle
donne
la contrainte suivante:
ESijPjCij+Mi+Di/l+ri =
Fi:
Prélèvement fiscaux
Mi(-l)
et Di(-1}:
avoirs t n i t i aux en
quasi
monnaie
Sij:
taux de change entre paysi et paysj
TI:
profit
des
entreprises
supposé distribué
aux
ménages.
on
le
considère comme donnée lors de la détermination des choix des ménages
Mi:
monnaie détenue en fin de période
20

Pour
@tre
en
mesure
de
détailler les calculs
dans
la
suite
de
l'analyse
il
nous
faut
choisir la
spécification
de
la
fonction
d'utilité autre que celle retenue par l'auteur.
Elle est de la forme suivante:
Ui
Ci,
Mi,
Di
)= taLogCij+BLogCMi+DiJ
a
> 0 et B > 0
Du moment que la somme des coefficients doit @tre égale à
1,
on a:
Ui( Ci,
Mi,
Di)= taijLogCij + l-taijLogCMi
+ DiJ
L'introduction
d'une elasticité de substitution constante
permet
la
distinction entre monnaie et quasi
monnaie dans la fonction.
on aura:
Ui( Ci,
Mi,
Di)= taijLogCij +l-taijLogCaiMi +biDi
J
On a ainsi
séparé les décisions relatives à
l'achat de marchandises de
celles concernant la détention d'actifs.
On
suppose que l'état achète la quantité de biens G et se finance par
émission monétaire.
L'équilibre
budgétaire
s'écrit
en monnaie
nationale
de
la
façon
suivante:
Fi + ROi- piGi= Mi-Mi (-l)+DoNi
ROi:
variation de la position de réserve de l'état
DONi:
solde
entre
la variation des dépôts à
terme reçus des
agents
privés
nationaux
et
étrangers
et
la
variation
des
financements
bancaires accordé.
21

Pour
voir
la manière dont se forme l'équilibre international
le
marché des biens et services on a à résoudre le programme suivant:
Max Ui
Ci,
Mi,
Di)
sc
ESijPjCij +Mi+Di/1+ri= ni-Fi+Mi (-l)+Di(-l)
La
résolution
de ce programme permet de déterminer
la
consommation
privée du paysi en produitJ.
Ensuite,
nous
déterminerons
le montant des investissements
et
des
consommations
publiques en produitj.
Cela nous permettra d'écrire la
condition d'équilibre des marchés des biens et services.
(1)
cette presentation du modele est largement inspirée de
celle
developpee par J.C Berthelemy [1983J p 53_57
22

En résolvant le programme de maximisation ci dessus,
on détermine
la
consommation privée du paysi
en produitj
Cij= ~ij/SijPjr PiYi-Fi+Mi (-1)+Di(-1)J
Essayons
de
determiner le
montant
des
investissements
et
des
consommations publiques en produitj.
Pour cela il faut speci~ier
une cIe de répartition des dépenses en valeur de la manière suivante
SijPjlij=~ijPili
SijPjGij=rijPiGi
On
obtient
ainsi
la condition d'équilibre du marché
des
biens
et.
services plus particulièrement le bien j
tSliPj(Cij+lij+Gij)
= t~ijSijrPiYi-Fi+Mi (-1)+Di.(-1)J+t~ijS1iPili+
+trijSijPiGi
Ce qui
donne en écriture matricielle
SPY = AS(PY+M(-1)+D(-1)-F)+BSPI+rSPG
S:
matrice
diagonale
des
taux de change par rapport à
la
monnaie
dominante
A,
r
les matrices des autres éléments courants.
En groupant
les

termes PY,
on obtient:
SPY = (I-A)
[AS(M(-1»+D(-1)-F+BSPI+rSPGJ
23

Pour
reprendre
les
arguments
relatifs
aux
transferts
avançés
précédemment
on considérera deux points de vue pour l'explication
de
la condition diéquilibre.
Si
les taux de change sont flottants,
les prix s'ajusteront
jusqu'à
l'obtention
d'un
équilibre international walrassien c'est à dire
les
niveaux
de production de l'équation d'équilibre s'identifient
aux
niveaux
de production désirée par les entreprises.
Ce qui
n'élimine
pas
totalement le chômage car la demande de travail
des
entreprises
dépend des coûts salariaux.
Du fait
que le taux de change est déterminé sur le marché des changes,
on peut raisonnablement penser que le système des pri:{
internationaux
qui
en résulte peut ne pas @tre compatible avec l'équilibre walrasien.
Par conséquent,
on doit prendre en considération l'idée de l'approche
moderne consistant à
voir dans l'existence des rigidités des prix à
la
baisse
la
possibilité
d'une appartition d'une
contrainte
sur
les
débouchés
de certains pays.
Dès lors,
le niveau de la production de
ces
pays sera inférieur au niveau désiré par
les
entreprises.
D'oQ
l'apparition
d'un chômage,
m@me si
le salaire réel est à un
niveau
compatible
avec
le
plein-emploi.
Le modèle prend ainsi
en
compte
l'explication des deux approches différentes relatives à la
condition
d'équilibre international dans une économie mondiale d'échanges.
24

§gÇIIQ~
Il
aQQ!i~2~iQQ g~ mQg~!§ ~ !:2Q2!~§§ g§§
~QQ§~B~~Q~~§
gy §~~QQg ~bQ~ Q~~cQ!i§c
Un
bref
survol
de la littérature économique révèle
les
nombreuses
études
consacrées
aux
désajustements
qui
affectaient
l'économie.
Désajustements somme toute de faible ampleur comparés au déséquilibres
macroéconomiques
-
d'ailleurs diversement appréciés
-
provoqués
par
les
chocs
pétroliers.
De nombreuses analyses ont fait état
de
ces
problèmes,
si
bien
qu'il
peut
sembler
inintéressant
d'essayer
d'analyser
ces effets.
C'est,
nous semble-t-il,
ignorer
la
forte
influence
qu'a
exercé
l'énergie sur l'économie mondiale
durant
la
décennie
écoulée et l'incidence marquée qu'elle continuera à
exercer
sur
les possibilités et les perspectives de l'économie
mondiale.
Or
cela
n'est
pas pleinement compris car dans la mesure

l'activité
économique
dans
les
pays
industrialisés
grands
consommateurs
de
pétrole et affaiblis,
la performance économique d'une grande partie du
reste
du monde en subit les conséquences.
Ces influences sont
loind
d'~tre complètement comprises et plus on les regarde de près,
plus il
devient
clair
à
quel
point elles sont
complexes
et
omniprésentes.
L'objet
de cette section est d'étudier la manière dont les évènements
survenus sur le marché pétrolier ont influencé l'économie mondiale
et
les
incidences
que
cette
situation
a
eue
sur
l'économie
des
différentes zones géographiques.
25

Cette
section
débute~a
pa~
une
analyse
de
la
st~uctu~e
de
la
consommation
éne~gétique
et
un b~ef su~vol des
effets
di~ects
et
indi~ects
des
chocs pét~olie~s.
Le modèle est ensuite utilisé
pou~
évalue~ le ~6le joué pa~ le second choc pét~olie~ dans la
conjonctu~e
mondiale
(~evenu~ demande globale~ et la p~oduction).
A
g~ands t~aits et sans les quantifie~~
les effets exe~cés pa~ cette
hausse
su~
le potentiel
p~oductif des économies occidentales
et
la
natu~e
des
p~ocessus
d'ajustement
st~uctu~els
enclenchés
pa~
ce
~enché~issement.
On
classe~a
les
diffé~entes
app~oches
théo~iques
à-trave~s
deux
philosophies:
le
cou~ant
qui
a po~té su~
l'étude
de
l'incidence
di~ecte~
qui consiste dans les effets p~oduits pa~ le niveau des p~ix
et
celui
qui
a
étudié l'incidence
indi~ecte
~elative
aux
effets
induits su~ la balance des paiements.
Au
~ega~d du p~emie~ cou~ant~
le choc p~ovoque deux effets dans
les
pays
impo~tateu~s:
un effet-~evenu~
qui
t~aduit une réduction de la
richesse totale actualisée des ~ays impo~tateu~s et un effet-p~ix
qui
accentue
la
déte~ioration de l'efficacité,
de la rentabilité de
la
p~oduction
nationale~
voi~e
une pe~te de compétitivité ca~ il
y
a
augmentation du coût des inputs intég~és à
la p~oduction.
26

Cette
analyse
est
menée
à-travers
deux
axes:
l'acculumation
du
capital,
et la formation de la demande mondiale.
S'appuyant
sur
le
fait que les hausses des
prix
de
l'énergie
se
traduiraient par une développement massif des investissements dans des
équipements à
économie d'énergie et dans le développement des énergies
de substitution,
notamment le charbon,
certains auteurs notamment les
anglo-saxons,
ont
cru voir un essor de l'investissement au détriment
de l'épargne.
Ainsi,
toute
un
thèse
basée sur le" capital
shortage
Il
selon
la
terminologie anglo-saxonne est développée.
Si
l'argument sur laquelle
reposait cette thèse est valable dans les intentions,
il n'en est pas
de m~me dans la réalité,
car ces investissments pour leur plupart ont
pu ~tre financée sans danger pour le marché financier du fait m~me
de
l'orientation
des importations de pétrole qui consommaient
davantage
qu'ils n'investissaient.
A
cela,
il faudrait ajouter la diversité des conclusions des travaux
théoriques
relatifs à
la complémentarité et à
la substituabilité
des
facteurs de production
(capital,
énergie,
travail).
27

En
effet,_comme l'a révele Berthélemy [1983J
dans
leurs
t r av au»
économétri ques,
Jean GRRIFFIN
et
P.
GREGORY
(1976)
de même que R.PINDICK
(1979)
concluent à
l'existeMce
d'une
certaine substituabilité entre capital
et
énergie.
Cependant,
d'autres auteurs comme E.BERNDT et D.WOOD
(1975)
et E.A.HUDSON et
D.W
.JORGENSON
( 1978)
aboutissent
à
l'existence
à
l'existence
d'une
relative
complémentarité
entre
ces
facteurs
de
production.
Par
aileurs,
une simulation du modèle de HUDSON et JORGENSON montre que la
réorientation de l'appareil
productif américain causé par la hausse du
coat
de l'énergie n'augmente que faiblement
le taux
d'investissement
américain.
Ils
vont
même
jusqu'à suggérer
que
l'augmentation
est
compensée
par les effets de complémentarité entre capital et
énergie
dans le secteur manufacturier.
Il
résulte de l'ensemble de ces travaux
que
le
capital
et l'énergie sont complémentaires à court
terme
et
substituables
à
long
terme,
avec des nuances
en
fonction
de
la
structure
économique des différents pays.
L'étude macroéconométrique de ARTHUS PEYROUX
(1981)
sur les six grands
pays
industrialisés de l'OCDE confirme partiellement ces conclusions.
Ils estiment que l'élasticité de substitution entre capital et énergie
est
relativement faible,
en France et aux Etats-Unis,
et
forte
en
Grande Bretagne et en RFA.
Aux USA,
la hausse a entrainé une réduction
de
l'investissement
de 7% pendant la période 1975 78 en
France
de
7,2%.
28

On peut en déduire que la hausse du coCit énergétique tend à encourager
une
utilisation moins intensive du capial
et à accélérer une mise
au
rebut
de
quelques
équipements au profit
d'une
intensification
de
l'utilisation
de la main d'oeuvre~
d'où la baisse de la productivité
constatée pendant cette période.
D'ailleurs~
D.PLIHON
et
P.ZAGAME
(1985)
ne disent pas
autre
chose
quand
ils
affirment
"que notre économie
doit
réal.iser~
dans
les
prochaines années,
des investissements massifs
afin,
notamment,
de
moderniser
son
appareil
de production.
Elle doit donc affronter
le
double
défi
de
relever son taux
d'investissement.
La
relance
de
l'investissement
est
nécessaire
pour
renouveler
l'équipement
et
moderniser
un appareil de production qui
doit être plus
compétitif".
On
en conclut que la thèse du capital
shortage est largement mise
en
défaut
par les faits surtout lorsqu'on tient compte du clivage qui
se
produit
entre pays industrialisés et pays en
développement.
Clivage
qui
nous semble fondamental
pour la validité ou non de la
thèse.
En
effet~
une
évolution
vers des énergies de
substitution
exige
des
infrastructures
dont les pays industrialisés disposent déjà ou qu'il~
réalisent plus ou moins;
tel n'est pas le cas des PVD.
De moême,
les
économies
d'énergie exigent des investissements qui
ne sont pas à
la
portée des PVD.
Ce qui,
à nos yeux,
constitue un argument de
plus
pour infirmer cette thèse.
29

En
partant
des
mécanismes
du
multiplicateur
de
type
keynésien~
certains
auteurs
ont
démontré
que
le
choL
pétrolier
ralentit
l'activité
économique par l'intermédiaire d'une diminution exogène de
la demande.
L'argument sur lequel
repose cette thèse consiste en
une
assimilation
du choc pétrolier à une ponction fiscale pas
totalement utilisé.
Ainsi~ pour la période 1974 75 beaucoup
de travaux empiriques ont tenté" d'évaluer cet effet dépressif du choc
pétrolier
en tenant compte des interdépendances miltinationales
dont
les effets cumulatifs ont été mis en évidence par A.N SCHWARTZ
(1974)
à-partir
des
simulations
de grands modèles tels
que
LINK
et
INTERLINI<~ d'apres Arthus et Debonneuil
(1979).
Cependant~ comme le fait remarquer
justement JC BERTHELEMY
(1983)~
ces
travaux
ne
permettent
d'introduire
que
trés
difficilement
la
formation
de
l'équilibre économique international
comme
déterminant
principal
des
évolutions observées.
Les simulations
sont
de
type
national
interconnectées par des modèles d'échanges.
D'où l'étude de T
BURNS et GR DICKS
(1980)~
qui~ pour chiffrer l'effet ont construit un
modèle global de l'économie mondiale conçue comme une économie fermée.
-L'équilibre
économique
internationale s'identifie à
l'équilibre
de
cette
économie fermée.
30

A cette vision internationale des effets d'un choc pétrolier~ certains
auteurs
notamment PY HENIN
(1983)
et V WIJNBERGEN
(1984)
ont
oppposé
une
vision
purement
théorique~
essayant
de
déterminer
dans
des
conditions
données
si
le chômage provoqué par un choc pétrilier
est
classique
ou
keynésien.
Pour
cela~
ils
ont
tenté
d'évaluer
théoriquement
les effets du choc sur l'offre portentielle et
sur
la
demande mondiale des produits nationaux.
Il
s'ensuit~
que si
1 'of'fre
nationale
est réduite plus que la demande mondiale correspondante par
suite
de l'existence d'une rigidité des salaires~
il Y aura
chômage
classique.
Par contre~ si
la baisse de la demande prédomine~ il
y aura
chômage keynésien.
Mais les travaux de PY HENIN incitent à la prudence
quant
aux
conclusions;
il
suggère
implicitement
qu'il
est
plus
probable
de
conclure
à
des
présomptions
et
à
des
indications
qualitatives
plutôt
qu'à
des
résultats
précis.
Les
conclusions
avancées
par l'auteur sont les suivantes:
"l'occurence d'un
chômage
keynésien après un choc pétrolier subit par une économie à l'équilibre
est
d'autant
plus probable que les ménages sont contraints par
leur
revenu
courant.
Le
choc subi est permanent et
non
temporaire~
la
substituabilité
à
long terme entre énergie et capital est
nulle
ou
faible~
la
productivité marginale du travail
à court terme
est
peu
décroissante,
c'est-à-dire
une demande de travail
peu élastique
par
rapport au salaire réel~ le poids initial
des importations pétrolières
par rapport à
la valeur du produit national est fort.
31

Inversement,
les
conditions opposées entraineraient l'apparition
du
chômage classique"
(1).
D'autres auteurs ont complété ces conclusions en précisant l'évolution
de
la
nature
du
chômage
dans
le
temps.
Deux
arguments
sont
généralement
avancés,
à savoir que les effets d'un transfert sur
la
consommation s'amortissent en général
au cours du temps;
la perte
de
débouchés
qui
s'ensuit est donc décroissante au cours du
temps.
Par
ailleurs,
si
l'offre potentielle est réduite par le choc,
cela pourra
se
traduire par urie réduction initiale i~portante des investissements
nécessaires pour ajuster
le stock de capital à son niveau désiré,
d'où
une
perte
de débouchés plus importante à
l'instant
initial
qu'aux
dates
futures.
Le second argument s'appuie sur l"importance
moindre
des
effets
du
choc pétrolier sur
l'offre
potentielle
à
l'instant
initial
qu'aux dates futures.
Aux
dates futures,
le stock de capital
sera
ajusté à la baisse et,
par voie de conséquence,
la
production
potentielle
et
la
demande
de
travail
seront,
à
intensité
capitalistique égale,
plus faibles qu'à l'instant initial.
S'appuyant
sur
la
théorie économique qui enseigne
que
les
effets
classiques
et keynésiens sur le niveau de l'emploi
n'évoluent pas
de
la
m~me façon d'une période à
l'autre,
ces deux arguments
vérifient
l'hypothèse selon laquelle le chômage classique aurait,
toutes choses
égales
par ailleurs,
plus de chances d'apparaitre aux dates
futures
qu'à l'instant initial
du choc.
(l)cite par J.C Berthelemy [1983J
32

Enfin~
il
s"avére que si
la technologie est de type
" p utty-cl a y" et non pas de type "putty_putty"~ il
est plus probable de
voir
apparaitre
un chômage classique provoqué par le choc
pétrolier
s"annuler
à
l"instant
initial~
m~me si
elle
peut
~tre
positive
ultérieurement:
l"emploi
potentiel
initial est alors déterminé par le
stock
de capital.
Moins le capital et le travail
sont substituables à
<
court terme et moins le chômage classique a des chances d"apparaitre à
l"instant initial.
De
longs débats souvent passionnés visaient à savoir si
la hausse des
pr-Lx
du
pétrole
ou
tout
autre
phénomène
analogue
pouvait
@tre
inflationniste ou déflationniste opposaient ·les économistes.
Ce dëbat
est
largment
dépassé
aujourd"hui
car
on
a
pu
montrer
que
le
conséquence
la
plus immédiate prévisible du choc pétrolier était
un
impact
inflationniste.
Cet
effet
inflationniste
étant
dO
à
la
diminution
de l"offre se repose sur une rigidité relative du
salaire
réel.
Parallèlement
à
cette explication~
il
Y a
l"autre
vbie
plus
directe
qui
est la répercussion mécanique sur les coOts de production
qui
entraine une hausse des prix.
33


L'effet indirect semble au contraire plus fondamental
au regard de
la
théorie économique car il repose sur une aggravation des tensions pour
le
partage de la valeur ajoutée;
lesquelles tensions ont entrainé un
supplément d"inflation par les mécanismes de spirale prix-salaire<l).
Elles consistent dans les effets induits sur la balance des paiements:
la
principale
question
soulevée
a
concerné
les
possibilités
de
recyclage des excédents courants accumulés par les pays de l"OPEP vers
les
pays
déficitaires.
8i
l"on
accepte que
des.
pays
libres
et
indépendants
ne
peuvent s"accomoder que des déficits épisodiques
et
pour des montants compatibles avec les crédits dont ils jouissent,
on
touche du doigt l"importance de l"analyse de cette problématique.
Des
travaux théoriques tels que ceux de J TUMLIR
(1974)
et Y 8 PARK
(1976)
montraient
déjà
l"importance
des
mécanismes
dits
"de
recyclage
secondaire" ,
de
partage entre l"ensemble des pris déficitaires,
des
resssources
financières
constituées
des
capitaux
de
l"OPEP.
Ces
capitaux devaient ~tre repr~tés à ces pays déficitaires en fonction de
leurs besoins de financement,
au risque de voir apparaitre de
graves
déséquilibres dans l"économie mondiale.
Par conséquent,
une adaptation
à la situation du système financier international
était indispensable.
(1)
Des développellE!l"lts de ce type d'analyse se trouvent dans les
articles de P PICARD (1984) et NS FIELEKE <1981>'
34

Cette
facilité
d'emprunter des devises sur le
marché
international
pour
équilibrer
leur balance des paiements devenait de plus en
plus
ardue et compliqée.
Des problèmes de disponibilité de devises devaient
apparaitre contraignant les économistes à
envisager dans la théorie la
contrainte
financière
de
toute
croissance
économique~
plus
particulièrement
dans
les PVD.
Des tentatives de
démonstration
de
l'implication de la contrainte financière vers une rareté des
devises
firent
leur
apparition dans la littérature
économique.
Pour
cela~
l'introduction
d'une contrainte supplémentaire relative aux débouchés
extérieurs
des
produits nationaux
s'avère
indispensable.
Dans
la
littérature
sur les théories du développement,
une telle
contrainte
est le résultat d'une ajustement imparfait des taux de change réels.
Ainsi,
il est possible d'introduire dans les modèles de développement
la rareté des devises
(1).
Toutefois,
on
peut
objecter
que
s ' i l
n'y
a
pas
de
contrainte
financière,
l'insuffisance
des
recettes
d'exportation
liée
à
la
contrainte de débouchés est compensée par appel
à
l'emprunt extérieur;
ce
qui
a
été pendant longtemps,
la démarche des économies,
qu'elles
soient
développées ou non.
I l s'ensuit que parler d'une
rareté
de
devises s'avère osé.
Ce qui,
à
notre avis,
a pendant trés longtemps constitué un obstacle
pour
une
parfaite analyse de l'état de la balance des paiements
des
différentes
économies
confrontées à
ces
chocs.
(lI Ace sujet, consulter J de ~O et S ROBINSON (1981)

Une
bonne
analyse
permettant de rendre compte de
la
situation
de
rareté
des
devises
doit combiner la
contrainte
financière
et
la
contrainte
de débouchés.
On reviendra sur cet aspect dans
l"analyse
comparative des deux chocs.
36

Il
aee1i~2iiQQ§ Q~ ffiQQ~l~ ~ l:~i~Q~ Q§ 12 ~QQjQQ~i~C§ ffiQQQi21§ i§§~~
Q~
§§~QQQ ~QQ~ e~icQ1i~c
Depuis
les travaux de J.TUMLIR
(1974)
qui
ont démontré que la théorie
des
transferts s'avère un cadre d'analyse efficace pour
étudier
les
conséquences
des chocs pétroliers,
les contributions des économistes
n'ont
cessé de croitre:
Y PARK (1975),
J
METAI5
(1979),
T
BALOGH
(1980)
et
F VANDENBROUCKE
(1982).
Partageant le point de vue
de
T
Balogh
et
A Graham
(1979)
selon lequel
le prélèvement pétrolier
est
responsable
du
ralentissement
de
l'activité
économique
par
l'intermédiaire
de la réduction de la demande mondiale,
on
essaiera
par
le biais de ce modèle de quantifier
les conclusions théoriques
de
ces
auteurs
pour
mieux
les étayer.
Le orésent
paragraphe
a
pour
objectif
d'évaluer ces effets a-partir de l'application du modèle
au
second
choc pétrolier.
Au préalable,
on déterminera la structure de
consommation énérgétique des pays de l'OCDE et des PVD.
Jusqu'en
1973,
les pays,
qu'ils soient développés ou
non,
avaient
fondé
leur économie sur le pétrole au détriment d'autres
combustibles
énergétiques tels que le charbon.
Une baisse des rpix réels du pétrole
s'était
en effet traduite par une forte hausse de la consommation
de
pétrole
dont
la
part dans les besoins totaux en énéergie
des
pays
développés étaient passés de 39,6% en
1960 à 53,8% en 1973.
37

La substitution du pétrole à d'autres formes d'énergie avait progressé
à
un
rythme annuel
de 2,4%.
Suite au choc
pétrolier,
la
part
du
pétrole
dans
la
demande énergétique primaire avait baissé
pour
se
situer
au-dessus de 47% en 1981.
Cette part a diminué au
rythme
de
1,6%
par
an
entre
1973 et
1981.
Examinons plus
en
détail
cette
configuration
énergétique
en
vue
de
mieux
cerner~
plus
tard~
l'importance
des
effets
du
second choc pétrolier
sur
la
demande
mondiale et les déséquilibres macroéconomiques qu'il
a provoqués.
Les
besoins
énergétiques
de l'OCDE se sont
de
tous
temps
accrus
beaucoup plus rapidement que la production intérieure d'énergie.
En
1960,
ces
pays
importaient
20%
de
leur
approvisionnement
énergétique.
Cette proportion a
régulièrement augmenté pour at~eindre
37%
en
1977.
Dans cette proportion,
le pétrole représente
95Y.
de
toutes
les
importations
nettes
d'énergie.
C'est
dire
que
l'augmentation de la demande d'énergie a été largement couverte par le
pétrole~
sur
l'utilisation duquel
l'appareil de production avait
été
progressivement axé.
En m~me temps que le pétrole prenait de plus
en
plus d'importance~ son contrale s'est trouvé de plus en plus concentré
entre les mains des pays de l'OPEP.
Par conséquent~
la vulnérabilité
des pays industrialisés augmente proportionnellement au changement des
politiques
de production et des prix de ces pays.
38

Ceci
est en plus,
accentué par la quasi stagnation de la
production
intérieure énéergétique des nations industrialisées:
5% d'augmentation
jusqu'en
1979
et
une
croissance d'environ 7%
des
besoins
totaux
d'énergie,
de
sorte que la dépendance à
l'égard
du
pétrole,
après
avoir
fléchi,
est de nouveau au même niveau que ce qu'elle était
en
1973
malgré
les
économies
d'énergie.
L'importance
des
économies
d'énergie
est
indiscutable.
Elle
est attestée par
le fait
que
la
consommation
énergétique a progressé proportionnellement
moins
vite
que
le
PNB.
Depuis 1973,
les bsoins des pays de l'OCDE en
énergie
primaire
se sont accrus de 7%,
tandis que le PNB réel a augmenté
de
17%.
Ceci
implique une réduction de la consommation énéergétique
par
unité
de
PNB d'environ 9%.
Cette réduction étant la résultante
des
réactions
des
utilisateurs d'énergie à
l'augmentation
des
prix
et
l'action
directe
des
autorités visant à encourager à
la
fois
les
économies
d'énergie
et
la
substitution
d'autres
combustibles
au
pétrole.
Malgré ces importantes économies d'énergie,
ces pays ne sont
pas
encore
parvenus
à
réduire
leur
dépendance
à
l'égard
des
importations de pétrole.
Ce qui,
à
notre avis,
constitue le problème
le plus grave auquel
les planificateurs de l'énergie sont confrontés.
Le
pétrole
assure
près
de 65% des
approvisionnements
en
énergie
commerciale.
Le
charbon
est
peu
utilisé
à
cSté
des
sources
traditionnelles et non commerciales d'énergie qui couvrent parfois 40ï.
de
la
consommation
d'énergie de certains pays et
80%
des
besoins
39

énergétiques
totaux.
Aussi,
la
raréfaction
du
bois
de
feu,
le
déboisement,
la
pénurie
d'engrais
contribuent de plus
en
plus
à
aggraver
le
problème
énergétique car ces
facteurs
accroissent
la
dépendance
énéergétique
de
ces pays à
l'égard
du
pétrole
qui
se
substitue
de
plus
en
plus au bois de
feu.
Malgré
le
manque
de
capitaux,
la
consommation
du
pétrole
prend
de
l'importance
car
l'interdépendance
entre l'économie,
l'énergie,
et le
développement
social
incitent à
un accroissement de la consommation énergétique qui
détermine pour une large part le rythme et la nature du
développement
social
et
institutionnel.
De
tous
temps,
les
phases
d'industrialisation
et
de développement ont eu pour
corollaire
des
taux assez
élevés de croissance de la consommation énergétique.
Ce qui
laisse présager une augmentation de la demande énergétique m~me si les
prix augmentent à
un rythme vertigineux.
Depuis 1973,
la consommation
d'énergie
commerciale
a continué de progresser à
des
taux
annuels
moyens
compris entre 5 et 6%.
Au regard de l'histoire économique des
pays développés,
la transition économique s'est toujours caractérisée
par
un fléchissement de la contribution de l'agriculture au
PNB,
et
une
augmentation
de
celle
des
industries
manufacturières
et
de
l'industrie.
Il
en
résulte
une
évolution
structurelle
de
la
consommation
d'énergie
au détriment d'activités
peu
consommatrices
d'énergie
commerciale
dans
le secteur agricole et
au
profit
d"un
secteur
agricole
plus mécanisé et d'activités
consommant
davantage
d'énergie commerciale dans les secteurs industriels.
Tel nous
semble
~tre
la
ph se
dans
laquelle
se
trouvent
les
PVD.
40

Par
voie
de conséquence~
l"énergie joue un
raIe
fondamental
dans
l"expansion
de
leurs industries légères~
de 1" infrastructure et
de
l"industrie lourde,
d"où une augmentation de la consommation d"énergie
et
une
dépendance excessive à
l"égard du
pétrole.
A
ces
facteurs
purement économiques~
il faudrait ajouter des facteurs démographiques
qui~
avec le développement du niveau de vie des populations~
accroit
les besoins tels que l"énergie~
le transport,
la consommation en gaz,
la
climatisation,
les
réfrigérateurs,
etc .•. Ce
qui,
évidemment,
nécessite
des
dépenses de consommation énergétique.
Autrement
dit~
l"urbanisation
exigera
davantage
d"énergie
commerciale
pour
l"industrie
et
le
commerce
mais elle nécessitera
également
des
services tels qu"éclairage des rues,
transports en commun et services
commerciaux
qui accroîtront les besoins en énergie commerciale.
C"est
dire que ce n"est pas pour demain que la consommation énergétique sera
freinée
dans
les PVD malgré la hausse des prix énergétiques
et
une
substitution
timide de certaines énergies et une substitution
timide
de
certaines
énergies
traditionnelles
aux
énergies
commerciales
notamment
le
pétrole.
N'oublions pas qu'une
politique
énergétique
basée
sur les économies d'énergie et les substitutions de combustible
au
pétrole
exige
des
infrastrucures
adéquates
et
des
capitaux
disponibles.
Or~
ni
l'un~ ni
l"autre ne se retrouvent dans les PVD. Ce
qui~
à
notre avis~
les rend plus vulnérables que les pays développés
aux hausses brutales des prix énergétiques.
41

Il
nous
semble de ce fait
qu'une bonne coordination
des
politiques
énergétiques
favorisant
la réalisation assez rapide des substitutions
de combustible au pétrole permettrait de limiter la demande de pétrole
des
nations
développées~
serait salutaire pour les
PVD.
Ces
pays
devraient
dans
ce
cas importer plus
facilement
du
pétrole
moins
coGteux car les pressions supplémentaires qui
pourraient s'exercer sur
les
prix
mondiaux du pétrole disparaitront.
L'ensemble de ces
pays
pourra
ainsi
éviter
un
endettement
excessif
pour
financer
les
importations
de pétrole~
consacrer leurs capitaux à
d'autres projets
de
développement
tels que les programmes
sanitaires
et
éducatifs~
développer
la
production
alimentaire et maintenir
leur
croissance
économique.
Nous reviendrons sur ces questions dans les développements
ultérieurs.
~= E(~l!~§m§Qt §~t~(i§~(~ g§m~QQ§ mQQQi~l§ §t mg~~§m§Qt
Q§§ ~~~!t~~~~
!m~2~t Q~ ~UQ~ 2~tCQli§C â~( l~ g§m~Qg§ mgQQi~i§~
La persistance de taux d'inflation élevés et l'existence
d'importants
déficits
de
la balance des paiements dans de nombreux
pays
avaient
fortement
limité
les choix offerts aux responsables
des
politiques
économiques.
Néanmoins~ tout en admettant qu'il faudrait pdursuivre la
restructuration
pour surmonter les contraintes liées à
l'énergie~
on
s'accordait
généralement à penser que l'on disposait de
~uffisamment
de temps pour procéder aux ajustements indispensables avant que ne
se
fassent
sentir
de nouvelles pénuries de pétrole dans les années
80.
42

Les évènements de 1979 devaient complètement bouleverser cette analyse
par une brusque augmentation des prix du pétrole
brut.
Alors
que
les
hausses des prix du pétrole en
1973
s'étaient
fait
sentir
sur
une
économie
qui
commencait
déjà
à
accuser
un
ralentissement
après
une vigoureuse expansion.
Les relèvements
des
pri x
du
pétrole en
1979 sont intervenus à un
moment

l'activité
économique mondiale connaissait une période de croissance relativement
modeste,
qui
restait en-deçà de ses capacités de
production.
Juste
avant
le premier choc pétrolier,
l'essor économique avait poussé les
prix des produits de base vers le haut.
Tel
ne fut
pas le cas en 1978.
On
peut
~tre ainsi
amené à
imputer le
fléchissement
de
l'activité
économique
pour
une large part au second choc
pétrolier.
Plusieurs
économistes
le pensent.
On prévoit m~me que le fléchissement
serait
poursuivi
jusqu'en 1984,
de sorte que l'on connait
mal
l'incidence
globale
du
second choc pétrolier sur le plan de l'inflation,
de
la
production
et de la productivité.
Remarquons que cette
analyse
est
purement
intuitive
sans
tentative de
la
quantifier.
Par
contre,
d'aucune
estiment que l'effet des deux chocs sur la demande
mondiale
serait
de
m~me
nature s ' i l n'y avait pas
l ' augmentati on
des
t.aux
d'intérë"t
américains,
suite
à une politique
monétaire
restrictive
menée aux USA (1)
Le
but
de ce paragraphe est
précisément de mesurer l'importance
du
second choc pétrolier et sa répartition.
(ll Une telle analyse est d~velopp~e dans l'article de H
LENORI1AND <1983l "Les causes de la stagnation lIOndiale"
43

Comme
nous
l'avons précisé précédemment,
le
prélèvement
pétrolier
s'identifie
à
une
déterioration des termes de
l'échange
des
pays
importateurs nets de pétrole vis-à-vis des pays de l'OPEP.
La théorie du consommateur nousenseigne qu'il est possible
d'analyser
les comportements des ménages à-travers deux effets:
un effet-prix et
un effet-revenu.
S'inspirant de cette théorie,
nous décomposerons les
conséquences d'une modification des termes de l'échange d'un groupe de
pays
en
deux
effets:
un
effet-prix,
qui
permet
d'analyser
les
substituts
provoqués· par le mouvement des prix relatifs et un
effet-
revenu,
qui
intèg~e
la
variation de pouvoir d'achat
qui
lui
est
corrélative.
Compte
tenu
à
la
fois du coût élevé et difficile
à
chiffrer
des
combustibles
de substitution,
d'importants délais nécessaires
à
la
réalisation
des
investissements correspondants,
des difficultés
de
choix de société qu'implique la mise en oeuvre ~e certains programmes,
nous
privilégierons dans l'étude des conséquences du
choc
pétrolier
l'aspect
relatif
à
l'effet revenu.
Nous analyserons l'effet
revenu
comme
étant un transfert de pouvoir d'achat d'un groupe de pays à
un
autre;
ensuite,
nous examinerons comment
le prélèvement pétrolier paut
modifier
les conditions de l'activité économique par
l'intermédiaire
de
ses
interactions
avec le système de formation des
prix
et
des
salaires,
ceci de manière qualitative.
44

L'ampleur
de l'effet déflationniste dans les pays développés
et
les
PVD
dépend
pour une large part du fait
que les recettes
pétrolières
accrues
de l'OPEP soient immédiatement et
intégralement
réemployées
par ces derniers,
ou empruntées et utilisées par d'autres.
L'échéance
de
la perte de production est assez
incertaine.
S'il est vrai
que la
perte
totale du revenu réel découle à
la fois de la
dégradation
des
termes
de
l'échange et de la diminution de la
production,
il
n'en
demeure
pas moins que le premier aspect est plus facile à
quantifier
contrairement
au
second.
L'action de ce dernier aspect sur
le
PNB
dépend de la réaction,
dans chaque pays,
des agents économiques face
au renchérissement.
Connaissant la perte initiale de revenu réel,
on
peut
évaluer
la
réduction connexe de la demande
mondiale,
dGe
au
comportement
de l'OPEP.
Une telle influence sur 1. demande
mondiale
peut se répercuter plus tard sur la production avec un effet amplifié.
Cet
effet
peut
être
compensé
par
des
phénomènes
relatifs
au
comportement des ménages,lequel comportement est assez imprévisible.
Le
total
du transfert perçu par l'O.P.E.P est calculé de
la
manière
suivante:
Ti
= Xi *
T.E
Xi:
exportation net en valeur pour l'année 1979
TE:
variation des termes de l'échange entre 1979-80
i:
représente la zone O.P.E.P en ordre de grandeur
45

Compte
tenu
du
découpage en
zone
géographique
considéré:
F'.V.D~
O.P.E.P~
O.C.D.E~
le
transfert
est
imputé aux deux
autres
zones
géographiques
proportionnellement à
leurs importations en
provenance
de l'O.P.E.P.
Le prélèvement est réparti
comme suit:
Milliards de $ E.U
% du P.N.B de 1980
O.C.D.E
-88
-1~155
P.V.D
-22
-3~081
O.F'.E.P
+110
+20~54
L'évaluation de l'impact du prélèvement extérieur implique de
mesurer
la
variation du P.l.B en valeur occasionnée par celui ci.
Pour cela~
on utilise les éléments de calcul
du modèle.
On suppose évidemment que la répartition géographique de
l'absorption
est identique à
la ventilation du commerce mondial
par région.
Ce qui~
compte
tenu
des
parts
en
pourcentage
des
exportations
et
des
importations
évaluée
à
partir des données du G.A.T.T
a
permis
de
déterminer
approximativement le partage de la demande mondiale
entre
ces differents régions en milliards de dollars.
Destination
O.C.D.E
P.V.D
'O.F'.E.F'
TOTAL
Origine
1 O.C.D.E
1
3638 1
106 1
46
1
3790 1
1----------1--------1~--------1---------1---------1
IP.V.D
1
96
1
586
1
52
1
734
1
1----------1--------1---------1---------1---------1
10.P.E.P
1
55
1
13
1
128
1
196
1
1----------1--------1---------1---------1---------1
ITOTAL
1
3789 1
705
1
226
1
4720 1
1
1
1
1
1
1
46

En
faisant
le ~appo~t ent~e les encaisses monétai~es p~ivées
et
la
somme des dépenses de consommation p~ivée et des encaisses monétai~es~
on
obtient ce qu'on peut appele~ les p~opensions à
épa~gne~ pou~
les
diffé~entes ~égions géog~aphiques
p.e = M2 /
Cp + M2
On obtient pou~ l'O.C.D.E:
p.e=0,5,
PVD 0,25 et OPEP 0~3
La
dete~mination de ces p~opensions à
épa~gne~ pe~met
de
déte~mine~
les p~opensions ma~ginales à consomme~
OCDE
0,5
PVD
0,75
OPEP
0,6
En
multipliant ces p~opensions à
consomme~ pa~ la mat~ice de
pa~tage
de la demande mondiale,
on obtient la mat~ice suivante:
OCDE
PVD
OPEP
OCDE
0~5278
0~09524
0, 1432
PVD
0,0141
0,6412
0,0187
OPEP
0,007994
0~0134
0,4387
Les
colonnes de cettè mat~ice ~ep~ésentent pou~ chaque ~égion la pa~t
des
~essou~ces
monétai~es des consommateu~s affectées à
l'achat
de
biens et se~vices o~iginai~es des aut~es ~égions.
47

En
se rappelant la condition d'équilibre du modèle,
on
calcule
une
autre
matrice
( I-P)
en vue d'évaluer l'impact du prélèvement sur
le
P. I. B
1
0,4722
-0,09524
-Cl
.. !I 14<""
"-''':''
1
[I-PJ =
-0.0141
0,3588
-~), 018~J
[ -0,007974
-0,9134
(J, 561.~.
-1
On détermine
(I-P)
0,5723
0.590 ]
2,9632
0,1207
0,0789
1,8708
ri'
-,
0,01685
0,00557
1
-1
1816
[I-PJ
P =
0,008069
1,9
0,01129
1
0,004704
0,001617
0,8207
1
L-
---J
Connaissant
cette
matrices,
on peut évaluer l'effet du
pr~lévement
pétrolier sur le PIB des différentes régions considérées. (1)
Milliards de $
E.U
1. du PIB en
1980
O.C.D.E
-54,72
-0,718
P.V.D
-31,27
-4,379
O.P.E.P
+86
+16,058
-1
1) PIB = (I-P)
P Ti
48

Du
fait de la dépendance de l'OPEP envers le reste du monde pour
ses
dépenses
en
biens
de
consommation
et
d'équipement,
l'effet
du
transfert est de moindre ampleur "que le transfert
lui
m~me.
En plus compte tenu du taux d'importation élevé de l'OPEP
en
provenance des pays développés,
le prélèvement pétrolier est
plus important sur les PVD que sur l'économie des pays industrialisés.
En nous basant sur l'évolution annuelle des exportations mondiales par
les
grandes
régions,
on a établi un nouveau partage de
la
demande
mondiale pour les années 1981,
1982,
En
reprenant
la
m~me
méthologie
de
calcul,
on
est
arrivé
aux
conclusions suivantes:
Années
milliards de $
E.U
en ï. du PIB
1981
34,21
-0,404
O.C.D.E
1982
32,37
-0,35
1981
19,54
-2,712
P.V.D
1982
18,48
-2,547
1981
53,75
9,772
O.P.E.P
1982
50,85
8,475
49

Le
rythme de réduction du surplus de l'O.P.E.P suite aux dispositions
prises par les pays importateurs de pétrole accentue la tendance à
la
baisse
du
prélèvement
pétrolier sur ces économies
au
bénéfice
de
l'OPEP,
néanmoins,
la
contraction
de la demande globale
qui
en
découle
se maintient.
Ces résultats ne sont pas surprenants dans
la
mesure où les efforts tendant à
réduire la dépendance énergétique et à
diminuer
le volume des importations de pétrole aboutissent à diminuer
la rente versée par les pays impportateurs de pétrole à
l'OPEP.
A cela
il
faudrait
ajouter l'augmentation de la production
pétrolière
des
pays non membres de l'OPEP.
ANNEE
1979
1980
1981
1982
1983
RECETTES PETROLIERES
208
298
273
210
182
Source:
Banque d'ANGLETERRE:
~ILLIARDS DE $
50

Par voie de conséquence,
le prélèvement extérieur aussi
diminue.
De
110
milliards
de
dollars US en 1983,
il passe à
35
milliards
de
dol lard
US en
1985.
Parallèlement,
l'effet de transfert s'amenuise.
Cette diminution de l'effet du prélèvement sur le PIB des
différentes
zones géographiques aurait été beaucoup plus importante si
l'OPEP
dépensait immédiatement tout son revenu net,
c'est-à-dire le surplus,
car
la demande mondiale serait maintenue malgré la baisse des dépenses
intérieures.
Ceci
serait beaucoup plus sensible pour l'économie
des
pays
industrialisés.
Ce phénomène de compensation n'a pas
pu
jouer
pleinement malgré l'augmentation du volume des importations de l'OPEP,
qui
est du aux
pays à forte capacité d'absorption.
Cette croissance du
volume
des importations de l'ensemble des pays de l'OPEP est
freinée
par
des
limitations
de vitesse;
lesquelles
proviennent
de
trois
facteurs
fondamentaux:
la
structure
d'une
économie
ne
peut
efficacement
absorber
qu'un
accroissement
donné
des
imortations
pendant
une période donnée,
au-delà de seuil les
importations
sont
inutiles
et
perçues
comme telles.
La
capacité
des
installations
portuaires
et
douanières
constitue une
contrainte
matérielle
qui
limite
le
taux de croissance des importations.
La
nécessité
d'une
planification
des
recettes
pétrolières d'une part pour
éviter
des
tensions
inflationnistes
qui
pourraient
résulter
de
l'injection
massive
des
revenus
dans
l'économie et d'autre part
le
souci
de
préserver
une
partie des revenus en prévision
de
l'épuisement
des
réserves.
51

De telles préoccupations sont vérifiées dans les faits~ par exemple le
Cameroun
et le Koweit ont créé un fonds pour les générations
futures
alimenté
par
une partie des
recettes
pétrolières.
D'autres~
plus
particulièrement
les pays à faible capacité d'absorption ont
épargné
une large partie du prélèvement extérieur~
d'où l'évolution
suivante
des importations dans l'ensemble des pays de l'OPEP.
ANNEE
1979
1980
1981
1982
1983
IMPORTATIONS EN MIL
LIARDS DE '$ E.U
107
136
157
156
136
Source: Banque d'angleterre
52

On
remarquera qu'au fur et à mesure que les recettes
chutaient~
les
importations augmentaient.
Ce qui
accroisssait déjà les difficultés et
les problèmes économiques de l'OPEP.
A ces phénomènes~ si on y ajoute
l ' ef fet
de
transfert
de
revenu qui
s'opère des
ménages
vers
les
entreprises et
le secteur public par suite de la hausse par
contagion
des
prix de l'énergie,
surtout
dans les pays qui
ont un secteUr
de
production
énergétique
important~
on
cerne mieux
l'ampleur
de
la
déflation
mondiale.
On peut ainsi
affirmer qu'à cause du
manque
de
compensation
entre la baisse des dépenses intérieures de consommation
dans
les pays importateurs de pétrole et
l'augmentation des
dépenses
de
l'OPEP~
le
choc pétrolier a
joué une raIe
déterminant
dans
le
fléchissement marqué de l'activité économique mondiale.Parallèlement à
l'effet
de prélèvement extérieur pétrolier sur le PIB~
il
ex i ste
Lin
autre
facteur
non moins important~
à savoir la part du montant
des
recettes
pétrolières
épargnées.
L'effet
déflationniste
de
l'augmentation
de cette épargne~
du pour une grande partie aux
pays
pétroliers
à
faible capacité d'absorption dépend de la
mesure
dans
laquelle les pays importateurs de pétrole empruntent et dépensent
cet
argent.
N'ayant
pas
pour ambition de quantifier cet
effet,
on
se
contentera d'indiquer quelque ordre de grandeur.
Les gouvernements des
pays
développés
en
ont
souscrit~
les
entreprises
des
nations
industrialisées
empruntent elles aussi
sur les marchés
mondiaux,
de
même massivement les pays en voie de développement .


Par e:·:emp l e ~
pour l'année 1980~
le total
des crédits
internationaux
accordés
s'élevait à 90 milliards de dollars.
La part de l'OPEP dans
ce montant s'élevait à
19~71
milliards de dollars.
Pendant cette m~me
période~
le
montant de trésorerie placé par l'OPEP dans des
banques
étrangères était estimé à
53~8 milliards de dollars.
On en déduit une
épargne nette de 34,09 milliards de dollars.
Cette épargne a tendu
à
réduire
la
demande mondiale car les emprunts des
pays
importateurs
nets de pétrole ont été inférieurs à
l'accroissement des excédents des
pays exportateurs de pétrole.
Par conséquent~
ce recyclage incomplet
de
pétrodollars a eu inévitablement une incidence déflationniste
sur
la demande globale
Certains auteurs,
dont LEE SAMUELSON et JOHN LLEWELLIN ont estimé que
la
perte
de PNB induite par l'épargne supplémentaire de l'OPEP
pour
les
nations
industrialisées
a représenté 3% en
1980
et
4~25%
en
1981 ( 1 ) .
A
ces effets directs~
il
faudrait ajouter les effets induits par les
politques relatives à
la demande globale~ quiprenaient une orientation
restrictive.
Par
ce moyen~
on cherchait à
éviter que la hausse
des
prix
du pétrole ne soit répercu~ée sur les prix intérieurs~
et~
par
voie de conséquence~
à
limiter les risques d'inflation intérieure.
De
ce
fait~
les capitaux empruntés ont servi dans l'ensemble
des
deux
zones
géographiques
à
maintenir
des
dépenses
de
consommation
pétrolière~
à
rééquilibrer la balance des paiements et à combler
les
déficits
publics.
54

A
titre d'illustration,
on reproduit les chiffres suivants
relatifs
aux
besoins nets de financement du secteur public en
pourcentage
de
l'épargne brute nationale dans certains pays développés.
Pour l'année
1981~ en France~ on a
11~8
le Japon
15~1~ le Royaume Uni
13~1 et les
Etats Unis 11.
55

Les
pays
en
voie
de développement
importateurs
de
pétrole
sont
confrontés
à
un
problème
grave
et
immédiat
en
raison
du
renchérissement du pétrole:
leur aptitude à financer
leurs imprtations
de pétrole.
La
facture pétrolière des P.V.D importateurs de pétrole s'élevait
en
1979 à 35 milliards de dollars U.S et en 1980 à
51 milliars de dollars
L'alourdissement
de la facture pétrolière conjugué à la diminution
de
la
capacité
d'absorption de l'O.P.E.F'
et
au
fléchissement
de
l'activité
économique dans les pays développés contribue à détériorer
progressivement le d~ficit courant des P.V.D importateurs de
pétrole.
Pour financer
les importations de pétrole et compenser le déficit,
les
P.V.D
ont
recouru
à
l'endettement.
Malgré les
emprunts
excessifs
contractés auprés du secteur bancaire avant
1979,
le secteur bancaire
a
accordé
des
crédits importants
aux
P.V.D.
Ces
flux
bancaires
s'inscrivent dans un contexte de détérioration des termes de l'échange
de
baisse
des
réserves
et
de
taux
d'intér~ts
réels
en
~leine
ascension.
56

1980
1981
1982
1983
COMPTE COURANT
-70,3
-81,8
-65 , 6
-46,1
(e:·:cepté les
transferts off>
FINANCEMENT
transferts off
9,6
9,4
9
8,9
PRETS A MOYEN ET
LONG TERMES
pub Lt cs
16,9
16,5
15,9
13,9
privés
24,6
30,8
22
11, 1
INTERETS SUR LES
EMPRUNTS A MOYEN
ET LONG TERME
-21,3
-26,7
-31,7
-32,3
BANQUE MONDIALE
On peut calculer ainsi un certain nombre d'indicateurs de la dette des
PVD. Les chiffres sont exprimés en pourcentage.
57

1979
1980
1981
1982
1983
RAPPORT DE LA
DETTE AU PNB
19~5
19~2
21 ~ 9
24~9
26~7
RAPPORT DE LA
DETTE AUX EXPOR
TATIONS(1)
83~7
76~ 1
90~8
108,7
121,4
RATIOS DU SERVICE
DE LA DETTE
15
13~6
16,6
20,7
RAPPORT DES INTE
RETS' AU PNB
1,3
1,5
1,9
(lI
Il est calculé en faisant le rapport des paiements d'intér@ts et
e l'alOrtissement aux exportations
58

Le
modèle construit précédemment ne nous permet pas de quantifier les
effets
du
choc pétrolier sur
l'offre.
c'est pourquoi
on
analysera
quaI i tati vement 1 es conséquences du côté de l'offre. (1)
Le
pétrole
étant l'élément moteur de
l'expansion
industrielle,
au
point
que
la
société toute entière s'y
est
habituée,
malgré
une
tentative
de
trouver un combustible de
substitution
qui,
pour
le
moment,
s'avère
rare,
i 1
est,
par
conséquent
logique
qu'une
pert.urbation
des
approvisionnements
énergétiques
provoquant
des
hausses
de
prix exerce des effets sensibles sur la capacité
d'offre
des économies considérées.
e
~QQ~lit~§ Qg t~~Q§mi§§iQQ Qg l:~~gmgQt~tiQQ Qg§ Q~i~
gQg~g~tig~g§
Q~
S.2t~ Qg l:Qff~g
Ces effets s'exercent de différentes façons.
Une modification des prix
relatifs entraîne une modification de la consommation des ménages avec
une
réduction
de
la
demande de
produit
relativement
intense
en
énergie.
Les
moyens de production évoluent eux aussi
dans le sens de
proocédés
utilisant
moins
d'énergie et qui
font
appel
à
la
main
d'oeuvre,
au
capital
ou
au:·:
deuJ<.
La demande
de
combustible
se
détourne
alOrs
du pét.role.
Les modèles macroénergétiques
font
un~
large
place
aux prix dans la détermination de la demande
d'énergie.
(1)
L'utilisation
de
modele macro
energetique
tels
que
Hermest ,melodie etc •••
permettent une analyse qualitative.
59

l'estimation montre que l'effet sur le niveau de la consommation et de
mime sur la structure de cette dernière est généralement significatif.
Par ailleurs,
les valeurs de élasticités calculées sont
relativement
importantes.
Cependant,
ces
ajustements
ne
peuvent
s'opérer
que
progressivement;
1 es
équipements
fixes
ne
se pritent
pas
à
une
adaptation en souplesse.
Par conséquent,
les substitutions entre les
combustibles
énergétiques
doivent
itre
analysées
dans
cette
configuration,
néanmoins
face
à des structures
technologiques
qui
permettent
de
produire des biens pour lesquels il
n'y aurait
qu'une
demande limitée,
les chefs d'entreprise de certains secteurs
devront
rechercher
des
technologies
différentes
qui
font
appel
à
une
combinaison de facteurs de production qui
leur permettront de dégatger
des bénéfices;
ceci
dans la mesure oÙ les prix sont établis de manière
à
couvrir intégralement les coOts d'ajustement.
Ce processus présente
carctéristiques
fondamentales:
d' abor-d,
i 1
prend
du
temps~
ensuite~
le
fait
de
serrer au plus juste les
prix
de
production
entraine
l'obsolescence économique d'une partie du stck de capital
et
donc
une réduction du niveau de la production,
voire de son taux
de
croissance
non
inflationniste
à
plus
long
terme.
Par
voie
de
conséquence,
l'analyse
des
comportements
d'adaptation
et
d'approvisionnement énéergétique doit itre dynamique.
Ainsi,
on pourra
distinguer
les évolutions et les élasticités de court terme de celles
qui
traduisent les choix
économiques de long terme.
60

g~~!g~~§
Q[Q[~§
Q~
g[gOQ~~[
Q~~~O~§
~=Q~[~i[

mQQ~!~§
!o~[g!~ig~~§
Les
auteurs du modèle Hermès,
en utilisant les modèles
d'ajustement
croisés
pour
les substitutions intra-énergétiques(1)
et
BERTHELEMY
pour
la substitution entre différents produits et
l'énergie,
ont procede de cette façon.
Ce dernier,
.en faisant
une approche des fonctions de consommation par
l~
théorie
de
la
dualité
et
en
tenant
compte
d'une
inertie
des
coefficients
budgétaires pour rendre compte des retards
de
réaction
des
fonctions de consommation,
aboutit à des termes de prix
relatifs
significatifs
après
estimation.
Le calcul
des élasticités
de
long
temre
conduit
à
une forte substituabilité entre
l'énergie
et
les
dépenses
de
logement
de l'ordre de' 5,28.
Ce
résultat
n'est
pas
surprenant
car
l'importance des effets de variation de prix
relatifs
dépend
de
la
réaction
des
agents
économiques
en
matière
d'investissements économisant l'énergie.
Dasn ce cas précis,
cela peut
se
comprendre surtout
lorsqu'il
s'agit des dépenses
d'habitation.
A
notre avis,
cette valeur
élevée rend compte à
la fois de
l'incidence
directe
des
augmentations tarifaires de l'énergie sur
les
décisions
des ménages et des effets indirects issus des mesures arr@tées par
les
pouvoirs
publics
dans
le cadre de la
politique
des
maitrise
des
consommations d'énergie inaugurée après le premier choc pétrolier.
(1)
pour
hermest
cf
Zagame
F' ,
Moncomble
JE
(1983 )
et
Berthelemy
:approche du duale des fonctions de production et
de consomation.C E A 1985
61

Par
ailleurs~
les parts des autres combustibles énergétiques dans la
consommation
totale énergétique suite à un choc
pétrolier
dépendent
des
variations
des prix
relatifs et des valeurs des
élasticités
au
prix.
L'étude
de
l'équipe Hermès France et celle effectuée
sur
le
modèle
de
demande
énergétique de la direction de la
prévision
est
révélatrice
de
l'effet du choc pétrolier sur le
déplacement
de
la
demande énergétique vers les autres produits.
Dans tous les secteurs~
la part des produits pétroliers recule,
plus
particulièrement
dans la sidérurgie et le résidentiel
tertiaire.
Ce
recul
s'effectue au profit de l'électricité~ du charbon et du gaz.
Par
exemple~
dans
le sous-modèle énergétique d'Hermès France~
pour
les
branches
del'agriculture,
les auteurs trouvent pour l'année 1979 une
valeur de 1,57 pour l'élasticité de l'électricité aux prix du pétrole;
pour le bâtiment~
1~82.
La demande d'électricité est trés sensible au
prix des produits pétroliers raffinés.
Dans
les
branches des biens de consommation~
les
élasticités
prix
croisés entre les produits pétroliers et les autres combustibles
sont
assez
élevées.
Par exemple~ 0,670 pour l'élasticité de court-terme et
0~817
pour
celle de long-terme pour l'électricité et 1,38
et
0~428
pour le gaz.
g
!n~ig~n~~§ ingi~~~~~§ §~~ l:~~~iYi~t t~QnQmig~~
Comme
on vient de le prouver à-travers des exemples tirés des
études
faites
sur
des modèles énergétiques,
l'ampleur de
ces
effets
est
proportionnelle
à
la
réaction
des
entreprises
concernant
l'investissement.
62

Il
va
de soi
qu'une mise au rebut accélèrée~
conjuguée à
un
effort
fantastique
d'investissement~
favorise
un ajustement rapide
de
la
structure
productive et préserverait du coup le potentiel
future
de
production des économies considérées.
Malheureusement~ tel
ne fut
pas
le
cas
des
économies touchées par
le renchérissement
des
prix
du
pétrole.
De
ce fait~
des déséquilibres structurels sont
entretenus
avec
dfes implications néfastes à
plus long terme pour la
production
potentielle.
Il
en est résulté un accroissement vertigineux du nombre
des ch8meurs dans les pays importateurs de pétrole.
Variation en % du prix
variation en%
Ch8mage
réel
de l'énergie pour
pri x à
1 a csmt
l'utilisateur final
Taux ( 1 )
1978
-2
7~9
c;-
,.J ,
1
18~7
1979
11,3
9~8
5,2
18~9
1980
12~9
5~7
21~4
1981
10~8
6,7
25~4
1982
--4 ~ 5
7,8
8, 1
29~8
SOURCE:
O.C.D.E
(1) C'est le châaage en pourcentage de la population active totale
63

1978
1979
1980
1981
1982
1983
Formation brute réel
de capital
fil-:e
3,9
-0,6
-2,7
2,2
Moyenne 1979-1983
-0,3
Moyenne 1973-1979
1 , 1
Taux de s a l ai re
horaire
9, 1
9,4
10,2
10
6,5
Moyenne 1979-1983
8,7
Moyenne 1973-1979 11,2
Population active
totale
1,6
1,3
1
1
Moyenne 1979-1983
1,1
Moyenne 1973-1979
1,4
Co ïrt un i tai re de
la main d'oeuvre
5!,2
8,6
7, 1
5,8
1,7
Moyenne 1979-1983
5,8
Moyenne 1973-1979
8,3
N-B:
Les
données
sont
calculées
à
partir
des
statistiques
rétrospectives publiées par l'OCDE.
Les chiffres sont exprimés en
variation en pourcentage d"année en année.
64

L'analyse
de ces statistiques permet d'avancer au moins deux
r ai sons
pour
l'explication de l'augmentation du taux de chSmage.
Pendant
la
période
1979-83~
l'effort
d'investi.ssement
est
quasi
nul.
Cette
faiblesse
de l'investissement provoque un accroissement trés lent
de
la
capacité
comparée
à
l'évolution de la population active
qui
se
situe
en moyenne aux environ de 1~1% sur
la période.
Autrement
dit.~
tandis que lapopulation active augmentait~
l'investissement
baissait
de
l'ordre
de
O~3%;
ce
qui
évidemment
diminue
la
capacité
de
production
des économies développées.
F'arallèlement~
durant
la m"ème
période~
les
pri x
de
l'énergie
augmentaient.
pl LIS
que
proportionnellement
aux
prix à la consommation~
du
moins~
jusqu'en
1980.
C'est
à-partir de la fin de 1981
qu'on observe un renversement
de tendance.
Or~
la théorie économique enseigne que la rentabilité du
stock
de
capital
dépend t~és largment de l'évolution des prix
à
la
pr oduc t ion
par
rapport
au prix
des
facteurs
de
production;
par
conséquent,
une
partie
de la capacité de production
inutilisée
ne
serait rentable que si
l'inflation des prix est plus rapide.
Ce qui
ne
fut
pas
le
cas
au
début du choc quand bien m8me
il
y
a
eu
un
retrournement
de
tendance vers les années 82-83 entrainant
du
m"ème
coup
une
évolution modestee des salaires qui
a beaucoup contribué
à
l'absorption
du
choc.
On voit là que le comportement
des
salaires
réels
joue
un
raIe
joue un raIe
essentiel
dans
l'adaptation
du
potentiel
productif des nations industrialisées.
Il
ressort de
cette
étude
que
le
fléchissement del'activité économique
dans
le
monde
durant
la période 79 83 est largment imputé aux
incidences directes du
65

second
choc
pét~olie~~
pa~
l'inte~médiai~e de la
dég~adation
des
te~mes de l'échange et ses conséquences su~ les économies impo~tateu~s
de pét~ole~ la ~apidité avec laquelle les pays expo~tateu~s de pét~ole
ont abso~bé leu~s ~evenus~
le ~ecyclage des capitaux placés et de
la
diminution de la p~oduction.
Cependant~ les ~éactions de la politique
économique
ont néanmoins essayé d'infléchir cette tendance sans grand
succès.
On
rappelle
que
le
second choc pétrolier
est
intervenu
dans
un
contexte économique où la croissance du PNB amorcait un ralentissement
net partout dans le monde.
Sur ce fond de fléchissement de l'activité
économique~ on essaie~a d'expliciter
les raisons essentielles qui
nous
semblent
expliquer
davantage la récession économique
moderne.
Pour
cela~
on privilégiera trois éléments:
le degré d'absorption des pays
exporateurs de pétrole de leurs revenus~
le fonctionnement du
marché
du travail
et la situation financière du tiers-monde.
Au
lendemain
du
second chhoc pétrolier~
les pays
exportateurs
de
pétrole
absorbaient rapidement leur revenu en biens de
consommation.
Cette rapidité d'absorption~
contrairement à
ce qui s'était passé
au
premier
choc pétrolier~
a
un peu atténué l'ampleur de la
récession;
elle
était en plus régulière.
66

Cependant,
malgré
l"accroissement des importations
de
l"OPEP,
ces
derniers n"ont pu jouer le rôle considérable de relance ou du moins de
soutien
de la demande économique mondiale qu"on attendait
d"eux.
Ce
qui
fut
possible
en 73 74 ne l"était plus car les
importations
de
l"OPEP obéissaient à des limitations de vitesse qui
font que le volume
des importations de marchandises ne peuvent croître indéfiniment.
Sur
le tableau représentant l"évolution des importations de l"OPEP,
on le
voit nettement.
A-partir de 1981,
le volume des importations commence
à
stagner pour retomber au-dessous du niveau de
1981.
Durant
cette
me me
période,
les
recettes
pétrolières
chutaient
d"une
manière
vertigineuse;
ce
qui
continue
à
déteriorer la situation
des
pays
exportateurs de pétrole et,
du m@me coup,
par le jeu des transferts,
joue sur
la formation de l"équilibre international,
et,
par voie
de
conséquence,
sur l"ampleur et la durée de la récession mondiale qu"on
a connue après le second choc pétrolier.
Comme
le premier choc pétrolier,
le second choc a eu des effets
sur
l"accumulation
du
capital
et donc sur la croissance potentielle
des
nations importatrices de pétrole.
Ces effets sont liés à
l"existence
de rigidités dans le système de partage de la valeur ajoutée.
Or,
nul
économiste
~"ignore le rôle fondamental
que joue le comportement
des
salaires
dans l"adaptation du potentiel
productif à
la hausse du prix
de
l"énergie.
La baisse des salaires contribue à
l"absorption de
la
67

dégradation des termes de l'échange.
Ce qui
fut
le cas dans les années
qui
suivirent le second choc pétrolier.
Le taux de salaire horaire n'a
varié
que
de
8,7% entre 1979 et 83,
contre 11,2%
entre
73
et79.
Parallèlement~
le coOt unitaire de la main-d'oeuvre n'a progressé que
de
5~8%
contre 8,3% entre 1973 et79.
Cette diminution de
la
masse
salariale dans la valeur ajoutée permet de maintenir la rentabilité de
la
demande
d'investissement
des
entreprises;
cela
facilite
le
processus d'ajustement s,tructurel.
Tel
fut 1 e cas apr ès 1 e second choc
pétrolier.
Les pays importateurs de pétrole ont tiré nous semble-t-il
les
leçons
de 1973 74 m~me si
cela a été timide.
Par
ailleurs~
la
baisse des eoOts de main d'oeuvre a permis une timide substitution des
facteurs;
ce qui
a pu soutenir dans une certaine proportion l'emploi.
Cela
nous
amène à conclure que les pays industrialisés~
au
vu
des
statistiques~
ont relativement mieux absorbé le second choc pétrolier
que le premier,
grâce notamment à
l'ajustement des salaires réels.
Cependant~
cet
ajustement a
été de faible impact sur la
conjoncture
mondiale comparé à
l'influence des deux autres facteurs.
A
1 a
sui te
du
premier
choc
pétrolier~
le
système
bancaire
i nternati onal
a recyclé une grande partie des excédents de l'OPEP
au
profit
des
PVD.
Ce processus s'est poursuivi
après le
second
choc
pétrolier.
Des
crédits excessifs ont été accordés à ces
pays.
Mais
l'expansion
de
ces
fruits bancaires s'inscrit dans un
contexte
de
déterioration des termes de l'échange~
de baisse des réserves et
des
tau:.:
d'intér~ts
réels en pleine ascension.
68

Une
déterioration
de
la solvabilité de ces pays
commence
à
~tre
perçue
provoquant
le
ralentissement
du
processus
et
créant
des
conditions d'accès plus difficiles.
Or~
c'est précisément la facilité
d'accès au finacement extérieur qui
avait considérablement réduit
du
moins
provisoirement
-
les
difficultés
des
pays
en
voie
de
développement.
P ar contre~ dans les années 80 83~
l'alourdissement de
la
dette
des PVD accroissait la déterioration de
leur
solvabilité.
D'où une augmentation moindre de la dette alors qu'elle avait
presque
doublé entre 73 et 74~
elle n'a augmenté que de 50% entre 1979 et 81.
Mais
cela
n'a pas emp~ché la crise de l'endettement
qui
s'articule
autour
de
trois
axes:
incapacité des débiteurs à
faire
face
aux
charges
financières en augmentation rapide dans une situation de taux
d'intér~t réels élevés~
une déterioration des termes de l'échange
et
une stagnation du volume des échanges.
Ce qui
nous amène à
nous poser
la question de savoir
quelle a
été l'interaction de cette situation et
du contexte économique international
depuis 1979.
Le ralentissement du
financement
extérieur~
conjugué
à
l'augmentation du taux
d'intér~t
crée
des
problèmes
d'équilibre
à
court
terme
des
paiements
internationaux
des PVD.
Parallèlement~ l'élévation des taux d'intér~t
incite
une partie des capitaux à
se porter vers les marchés
à
court
terme
des
eurodevises diminuant ainsi
le financement
extérieur
des
PVD.
69

Néanmoins~
jusqu'en
1981~
on observe une croissance
dynamique
des
échanges
commerciaux des PVD assez
remarquable si
on tient compte· de
la situation de crise de l'endettement.
En
fait~
ce contexte est allé
de
pair avec un creusement des déficits courants.
Or~
cela ne
peut
durer
éternellement.
Ce
qui
a comme conséquence une
réduction
du
volume des importations.
Entre 1973 et 78~
l'accroissement de la dette
a contribué à
financer
les importations pour un montant s'élevant à 45
milliards
de
dollars après paiement des
intérêts.
La
contribution
n'était
plus
que de 31 milliards de dollars entre
1979
et
81.
Ce
fléchissement
des échanges~
plus particulièrement les
importations,
a
beaucoup
pesé
sur
la conjoncture mondiale par
le
biais
de
la
réduction de la demande mondiale en direction des pays industriaiisés.
On
voit ainsi
que la croissance des PVD importateurs de pétrole
bute
de
plus en plus sur une limite financière difficile à
contourner.
Ce
qui,
à
l'heure actuelle,
provoque un effet néfaste sur l'aCcumulation
du
capital
dans
ces pays et par voie
de
conséquence
accentue
la
déterioration de la solvabilité de ces pays.
Or,
une telle situation
pèse beaucoup sur
la conjoncture mondiale actuelle qu'elle accentue et
pèsera
sur l'avenir de l'économie mondiale -
si
des solutions ne sont
pas
apportées -
par
le biais de la montée des interdépendances
entre
nations.
70

1978
1979
1980
1981
1982
1983
Augmentation
annuelle
de
1" encour-s
de
la
dette
( moyen et
long
ter-me
P.V.D
69
60
54
56
51
54
Volume des échanges commer-ciaux
( % annuel
de var-iation
)
Echanges com-
mer- ci aux
des
P.V.D:
Ex p or t e t i on
7
9
8
9
3
4
Impor-tation
5
10
5
6
-5
-1
Balance
des
opèr-ations
cour-antes
et
financièr-es
B.O.C
-26
··-39
--60
··-76
-65
-45
EMPRUNTS
24
29
7
......
''':'L
44
32
20
Accr-oissement
des r-éser-ves
13
10
1
4
-6
8
71

CHAPITRE III
L'étude
qui
précède
a
permis de mettre en évidence
des
mécanismes
importants
par
lesquels le choc pétrolier de 1979
a
pu
influencer
l'évolution
économique des pays importateurs nets de pétrole.Le
choc
pétrolier
réduit
l'absorption
des économies importatrices
sous
la
forme d'une baisse de la consommation finale totale.
Cette
réduction
est
liée à
la perte de richesse
provoquée
par
la
hausse des prix.
Par ailleurs~
cette réduction qui
va de pair avec le fléchissement
de
l'investissement
provoque
un ralentissement de la demande
dans
les
pays importateurs de pétrole.
Dans la mesure où,
comme on l ' a montré~ l'accroissement de la demande
de
l'OPEP en provenance de ces pays n'est pas extensible
infiniment,
l'équilibre est rompu.
Il
en résulte évidemment un ralentissement de
l'activité
économique
des pays importateurs de pétrole,
notamment les p~ys industrialisés.
Ce fléchissement a eu des répercussions sur la consommation nationale.
Comment la politique macroécono~ique réagit-elle à cette situation?
C'est
ce
qu'on se propose d'analyser dans l'une des sections
de
ce
chapitre.
Le
second
mécanisme
qu'on a mis en exergue concerne le
système
de
partage de la valeur ajoutée.

On
a
montré que la hausse des coûts des inputs énergétiques
provoque
une r~pture du rythme d'accumulation du capital
car les salaires réels
sont
rigides
à
la baisse quand bien même
ils
ont
augmenté
moins
rapidement
qu~au premier choc
pétrolier;
ceci
en vue de maintenir la
rentabilité de investissements.
Autrement dit,
la hausse du prix du pétrole a réduit la rentabilité de
la production nationale,
par voie de conséquence l'offre
potentielle
est réduite.
Ainsi,
outre
les effets sur la croissance de la demande mondiale
et
donc
l'utilisation des capacités de production,
ce fléchissement a
eu
pour conséquence une baisse de la croissance potentielle.
Notre
étude
empirique
est d'ailleurs corroborée par
les
résultats
obtenus
par
DARBY
(1982),
qui
affirme la
prédominance
des
effets
keynésiens du choc sur ces effets classiques,
du moins à court terme.
Cela
donne
des
indications sur les
politiques
macroéconomiques
à
suivre.
Cependant,
i 1
faut
avoir à
l'esprit
l'accroissement des problèmes de
débouchés
suite
à
la réduction de l'investissement qui
pèse
sur
la
demande globale.
En
plus de ces mécanismes,
il
faudra tenir compte dans l'analyse de la
réaction de la politique économique,
aux effets spécifiques du second
choc
pétrolier
sur les PVD,
de la politique
commerciale
des
pays
industrialisés,
du relâchement des facilités de crédit et de la baisse
des prix des matières premières.

L'ensemble
de
ces
phénomènes
permettra
de
mieux
appréhender
et
apprécier les politiques macroéconomiques d'ajustement.
Ce chapitre a
pour objectif
l'analyse des fondements des réactions des
politiques économiques avant de les analyser pour mieux
les apprécier.
74

Confrontés à
tous ces déséquilibres,
les responsables économiques dans
les
différents
pays appréciaient différamment les impératifs
de
la
politique économique d'ajustement ou de stabilisation.
Si
l'idée générale de contenir l'impulsion inflationniste plut8t
que
de
maintenir
la
demande
globale
à
court
terme
était
largement
partagée,
le problème sur
le choix des instruments les plus appropriés
demeurait.
Par
cette statégie,
on visait par l'adaptation rapide
des
salaires
réels
d'emp@cher
la flambée des prix de se répercuter sur
la
spirale
des prix
et des salaires.
L'objectif
poursuivi
était de maintenir et,
si
possible,
d'accroître
la
rentabilité
pour
Jeter
les bases d'in
investissement
fort
et
soutenu.
Les autorités publiques interpellaient les économistes sur
le point de
savoir
quel
est
le meilleur moyen de réduire le
salaire
réel
pour
atteindre une croissance non
inflationniste.
On
retrouve
à
travers
cette
interpellation
le
débat
opposant
classiques
et
keynésiens
sur
les
politiques
de
restrictions
salariales.
Les
uns considérant
le profit bas comme barrière à
la croissance,
et
émettent
des
doutes
sur
la capacité
des
politiques
expansives
à
modérer
le salaire réel;
75

Par
contre,
les autres affirment que la rigidité du salaire
nominal
rendue
possible
par un encouragement de la politique
inflationniste
réduit le salaire réel.
Ils
ajoutent
m@me
que la réduction salariale
par
l'effet
pervers
qu'elle exerce sur la demande dissuade les entreprises à investir.
D'où des recommandations de politique économique différentes.
Ayant pour seul
but de comprendre pourquoi
les politiques
économiques
en réaction au second choc pétrolier,
malgré la similitude ont répondu
de façon divergeante~ et ont-elles ou non atteint leur objectif,
on ne
s'attardera pas sur
le jugement du choix des préoccupations.
Mais,
plut8t,
on essaiera de ressortir ce qui,
au regard de la théorie
macroéconomique
récente,
constitue
le fondement théorique de
cette
politique économique.
Pour
ce
faire,
on
analysera
la
liaison
inflation-évolution
des
salaires
avant
d'aborder
la problématique équation de
la
réduction
salariale,
de la production et de l'emploi.
Dans la littérature économique,
l'analyse keynésienne de
l'inflation
passe presque inaperçue.
Or,
un
tel
travail
a
occupé une place notoire
dans
l'oeuvre
de
référence de Keynes :
la théorie générale.
76

Il
peut aussi
servir de cadre de réflexion et de fondement théorique à
certaines politique~ économiques de lutte contre l'inflation.
C'est ce qu'on se propose d'analyser dans ce paragraphe.
Parmi
les situations de hausse de prix considérées par keynes~ on peut
retenir
le
facteur
de hausse des
salaires
monétaires~
qui
n'est
d'ailleurs
pas
indépendant
des autres
facteurs
les
rendements
décroissants et
la hausse de la demande en situation de plein-emploi.
Pl ut ot
que de formuler des politiques économiques,
Keynes
cherchait
davantage à
décrire des processus historiques.
Mais cela ne doit
pas empêcher
qu'on décèle à-travers ses explications
de
hausse
des
prix
des
traces
de
recommandation
de-
politique
économique.
Si
Keynes avait constamment révisé son analyse de la hausse des
prix
par
les coOts marginaux croissants.à la suite des travaux
de
DUNLOP,
1

1
TARSHIS
et
KALECKI
(ll
qu~ ont montré
l'existence
d'une
relation
statistique
positive entre salaires réels et emploi~
laquelle sapait
la
théorit orthodoxe de l'emploi
et
l'hypothèse des
coOts
marginaux
croissants;
il
n'en fut pas de même pour
l'analyse du facteur qui
nous
intéresse ici,
quand bien même les néo-keynésiens ont amendé les vues
du ma"i"tre.
En
quoi
consistait cette analyse?
En
postulant que les entreprises fixent
les prix en fonction des coOts
marg i n aux ,
KEYNES
affirme que la hausse du taux de salaire
engendre
ipso facto une hausse subséquente des prix.
(1) Keynes l:herl:hera ~ donner une explil:atioo de tette relatioo en isolant
deux
eUlIeI'Its:
la l:ourbe de coûts de larginale non crcisante,
et
les
entrepreneurs qui ne fixent pas les prix en fonl:tion des coûts marginaux.
77

C'est ce qu'il
appelait la semi-inflation,
qui
était présentée
comme
la
résultante de trois phénomènes:
une activité accrue,
des
coCits
mar gin au:·:
croissants,
et
des
hausses de prix
corrolaires
de
ces
derniers.
Par
voie
de conséquence,
on ne peut nier la présence d'éléments
de
spirale prix-salaires dans l'analyse keynésienne.
I l
affirmait par ailleurs
Il
qU'aujourd'hui,
la plupart des
taux
de
salaire sont liés de façon contractuelle à
l'indice du coCit de la vie,
si
bien que les de ux se déplacent ensemble '",
Par
la
suite,
i 1
semblait abandonner cette explication
après
les
remarques
de W.
LEüNTIEFF
(1936),
qui
ont révélé que
l'explication
n'était
cohérente que si
l'on adopte le postulat
selon
lequel,
les
travailleurs négociaient un salaire monétaire plut8t que réel.
Or ,
cette
hypothèse de comportement irrationnel
est inutile' dès lors
qu'on rejette le postulat néo-classique des rendements décroissants.
Ce
qu'adopta
KEYNES quand bien m@me il
était persuadé que
la
semi-
inflation existe.
Par
conséquent,
on
est en droit de se poser la question
de
savoir
comment apparait elle?
Selon
I<EYNES,
contrairement
à
beaucoup
d'auteurs
modernes,
les
travailleurs n'avaluent pas leur salaire réel,
mais ils examinent
leur
salaire relativement à celui
des autres travailleurs.
78

Ai nsi ~
les
hausses
des prix sont
les résultats de deux
forces
qui
s'opposent
et essaient de tirer profit de la
confrontation
d'une
part
les
syndicats
des employés qui
veulent
toujours
obtenir
des
augmentations
de salaires monétaires~
et d'autre part les employeurs
qui
se
concurrencent pour obtenir une main-d'oeuvre
qualifiée
dans
l'espoir de pouvoir répercuter
l'augmentation de salaire consentie
au
pri:-: futur.
I l
s'ensuit
que
chaque groupe de travailleurs~
pour
protéger
son
pouvoir
d'achat relatif exige une hausse de salaires chaque fois
que
des
entreprises pressentant de meilleures affaires
deviennent
moins
exigeantes
ou
plus
pressées
et
consentent
des
augmentations
de
salaires à
un groupe de travailleurs donnés.
On en déduit que le taux d'augmentation des salaires dépend du rapport
de
forces
entre employés et employeurs~
et non de la
confrontation
d'une offre et d'une demande de travail.
Mais
KEYNES
se
réfère
ainsi
à
des
"points
de
discontinuité
qui
dépendent
de
l'état
d'esprit
des
travailleurs
ainsi
que
de
la
politique des employeurs et des syndicats ouvriers".
( P.302 J.M.K
Selon nous~
les résultats de ce fait dépendent d'une part~ du côté des
entreprises~
de leur capacité à
accorderr des hausses de salaire
et~
du
côté
des salariés~
du t aux d'imposition fiscale de" la valeur
e:-:
post
du
salaire réel
de la période antérieure qui
rend
compte
des
désirs de rattrapage d'autre part.
79

KEYNESconclut
à
une dépendance sans équivoque de la hausse des
prix
hausses
de
taux
de salaire monétaire par
rapport
au
tau:·:
de
progrès technique.
Selon lui,
l'offre de monnaie ne détermine en aucune manière la hausse
des prix à
long terme.
I l
terminait
ainsi
la section relative à ce problème"
la
relation
e:-: i stant
dans
la
longue
période entre le
revenu
national
et
la
quantité
de
monnaie
dépend
du
degré
de
la
préférence
pour
la
1 i quidi té.
Quant
à
la
stabilité,
ou à
l'instabilité des prix dans
1 a
longue
période,
elle
est fonction de la rapidité avec laquelle
l'unité
de
salaire
ou plus exactement l'unité de coOt tend à
croître par rapport
au rendement du système productif."
Ces
tentatives
d'explication de
la hausse des
prix
ont
évidemment
débouché
sur
ce
que
j'appellerai des recommandations
de
politique
économique que
j'examinerai plus tard au regard de ce qu'ont
accompli
les différents pays dans leur
lutte contre l'inflation.
Ces
considérations sont,
pour
la plupart d'entre elles,
formalisées
sous le nom de théorie du contr~t implicite.
Elles constituent un
élément d'explication à
la faible compression par
le ch6mage du niveau de salaires,
aux hausses annuelles des
salaires
et au phénomène des rigiditésd à
la baisse.
80

A
ce
niveau~
dans un e
étude récente de modélisation
des
salaires
effectuée
dans plusieurs pays par David T COE et Francesco
GAGLIARDI
(1985)
on
peut
noter
qu'aucune
raison
institutionnelle
n'impose
l'indexation unitaire.
Au
contraire~
elle
est basée sur un retard des valeurs
passées
de
l'in·flation.
Selon les auteurs~ il
n'y a pas de bonne raison d'ordre institutionnel
pour donner aux anticipations de prix une forme prospective.
De
même~
l'aspect
non linéaire de l'influence du chômage n'est
pas
évidente non plus.
Ainsi~
il
ne serait pas juste de
justifier une absence de
diminution
des
salaires
nominaux
par
la théorie du
contrat
implicite
comme
certai ns auteurs ont tendance hé 1 as trop souvent à
1 e
f ai re. (1)
Car
une
conjoncture
qui
entraine
beaucoup
de
chômage
limite
sérieusement
les possibilités qu'a un employeur de verser des salaires
nominaux
élevés et croissants.
Cette
même conjoncture place les salariés devant
le dilemme suivant
accorder des concessions salariales ou accepter des pertes d'emploi.
Ainsi~
i 1
apparait
clair
que l'intérêt de l'analyse de
KEYNES
fut
d'attirer
l'attention sur la difficulté et le temps
nécessaire
pour
assouplir
la rigidité des salaires ou contenir leur hausse plutôt que
de
faire
des
recommandations de
politique
anti-inflationniste
de
manière explicite.
(1)
pour plus de detail
se roporter au travaux de M.N Bailey
" Wages and Employment under uncertain demande" RES 1974.
81

Conscients de cette impasse~
des économistes néo-keynésiens ont tenté
de
reformuler la pensée de KEYNES sous forme d'une théorie
explicite
de
l'inflation en partant des problèmes issus de la constatation
de
KEYNES;
lesquels sont relatifs à
lma semi-inflation.
Contrairement
aux
keynésiens néo-classiques qui
se sant contentés
de
peaufiner
l'analyse
keynésienne par la demande~
ce
qu'il
appelait
l'inflation véritable~
les postes keynésiens reprennent l'analyse
de
la semi-inflation par les coOts.
Leur
analyse part de la délimitation de deux secteurs dans l'économie
:
un secteur primaire concurrentiel
répandant aux conditions des coOts
marginaux croissants et un secteur industriel
et oligopolistique
dans
lequel
1 es
pri x
sont
administrés,
les
entreprises
disposant
de
réserves de capacité et les coOts marginaux constants
KALDDR
(1976),
GALBRAITH
(1952)~
et SILDS-LABINI
(1982).
En
fonction
du secteur considéré,
certains aute~rs comme
WEINTRAUB
( 1961 ) ,
ont
mis en évidence une courbe d'offre globale
à
rendement
décroissant
similaire
à
celle de KEYNES lorsqu'il voulait
démontrer
l'importance de la relation entre salaires et prix.
Qu'elle
sait l'analyse de HICK$
(1976)
et HARRDD
( 1972)
établissant
une
baisse
des prix suite à
une reprise de l'activité économique
au
celle
de
WEINTRAUB
( 1961 ) ~
an
retrouve
toujours
les
lélments
identifiés par KEYNES dans l'analyse des prix et des salaires.
82

Rep~enant
l"hypothèse
de
KEYNES su~
la propo~tionnalité
entre
les
hausses des salaires et des p~ix~
les post keynésiens en sont venus à
identifie~
les salaires commme la va~iable fondamentale du
p~ocessus
inflationniste.
Cette analyse en soi
n"est .pas originale.
Celle qui
l"est davantage est
l"étude de WOOD
(1978)
qui,
pa~tant des
tendances
de
la
~épartition
de la valeu~
ajoutée
en
faveur
des
sala~iés et m~me du partage de la part
qui
leu~ est consc~ée entre eux
en est venu à
identifier,
voi~e à fo~ge~ une nouvelle spi~ale appelée
salaire salaire équivalente selon lui
à
la semi-inflation de KEYNES.
Son explication demeu~e dans l"absence de consensus social
quant à
la
st~uctu~e sala~iale équitable.
Mais à
quoi
se réfère l"équité~
Comment est-elle pe~9ue économiquement pa~lant?
L"équité
se
mesu~e à-travers le salai~e ~elatif d"un
g~oupe
socio-
économique
pa~
~apport
à
son
statut
hiéra~chique
et
par
l"inte~médiai~e
du
taux d"acc~oissement du pouvoir d"achat
dans
le
passé.
On
~et~ouve

une vision de
l"illusion
monétai~e
présente
dans
l"analyse
de
la
théo~ie
générale et
causée
par
la
compa~aison
pe~manente
des
~evenus
relatifs et pa~ le dési~ de
~att~apage
qui
s"ensuit.
Pa~
conséquent,
la spirale salai~e salaire ent~aine une
hausse
des
p~ix
dès
lo~s
que l"on admet que les p~ix sont déte~minés
pa~
les
coOts et plus pa~ticulièrement les salai~es.
83

Comme
chacun le sait,
les taux de progrès technique ne sont pas
les
mêmes dans les différents secteurs de l"économie,
et,
du moment
que
tout
le
monde
veut
bénéficier
de la
hausse
du
pouvoir
d"achat
engendrée
par
le
progrès technique maximum,
l"inflation
ne
peut
qu"@tre renforcée surtout si
l"on admet l"hypothèse keynésienne postulant
que les
travailleurs
sont
rémunérés
non
pas
en
fonction
de
leur
productivité mais en fonction
de l"unité d"effort.
Hypothèse
d"ailleurs partiellement confirmée par les travaux de David
COE
et Francesco CAGLIARDI
(1985)
qui
font ressortir dans l"équation
de
détermination
des
salaires
nominaux une
absence
quasi
totale
de
significativité
des coefficients relatifs à
la productivité sauf pour
I"Allemagne.
Ce
qui
est parfaitement symbolisé par ce qu'on appelle
la
loi
de
BAUMOL,
qui
explique par ailleurs un accroissment des dépenses
publiques suite à
une différence de productivité entre deux secteurs
de l"économie,
en l"occurence le secteur culturel
et le reste de
l"économie.
En fait~
dès lors qu"on fait
référence aux
principes d'équité,
il
va
de
soi
que
les
secteurs qui
ont une
productivité
faible
et
qui
bénéficient
de l"amélioration du bien-être issu de l"augmentation
de
productivité
des
autres secteurs et de l"amélioration de
l"activité
économique implique un financement supplémentaire.
Ce financement se fera soit par un surcroit d"inflation,
soit par
un
accroissement des dépenses de l'Etat.
84

Cette
première ébauche de la théorie post keynésienne de
l'inflat.ion
(')
est
trés
proche
de
la théorie structuraliste qui
affirme
que
la
structure
des
institutions
et
ses
mécanismes
de
fonctionnement
constituent
les principaux
éléments d'explication de l'inflation.
Cependant,
les recherches post
keynésiennes relatives à
l'inflation ne
se sont pas contentées de cet aspect des choses.
Ils
vont plus loin en
intégrant dans leur analyse la conjoncture
qui
explique selon eux
le comportement des salariés ou des entreprises.
Suivant
le raisonnement de KALDOR
(1964),
les changements du taux
de
salaire monétaire sont fonction des variations du niveau de production
liées à
celles de la demande effective.
Il
s'ensuit que les pressions inflationnistes sont indépendantes de la
rareté du facteur
travail.
La
semi-inflation
ou l'inflation par
les coQts est
permise
par
la
conviction
pour
les
entrepreneurs,
que
les
hausses
de
pri :-:
consécutives aux
hausses des rémunérations des facteurs de
production
-
notamment
le
facteur
travail
-
pourront @tre
absorbées
par
les
consommateurs.
Ce
comportement
est
parfaitement
rationnel
d'un
point
de
vue
macroéconomique
puisque
la
hausse des salaires
engendre
celle
du
pouvoir
d"achat qui
permet aux entreprises d"absorber
l"augmentation
de
leurs coQts par des augmentations de prik sans altérer la
demande
globale.
85

De
ces
tentatives
d'élaboration
d'une
théorie
explicative
des
phénomènes
inflationnistes sortent des recommandations
de
politique
économique diverses.
Ce paragraphe a pour but de les identifier et de les analyser dans une
optique
positive
en vue de pouvoir isoler les éléments
qui~
à
nos
yeux,
constituent les facteurs d'appréciation de la réussite ou non de
ces politiques.
1°)
Réaction de la politique économique d'inspiration
keynésienne.
Une
étude
minutieuse
de
l'oeuvre de KEYNES révèle
des
traces
de
recommandations de politique économique de manière implicite.
C'est ainsi
que,
selon
lui,
la régulation de la demande effective à
la
baisse ou à
la hausse peut comporter des succès certains s ' i l
y a une
planification
de
l'investissement
public,
et
si
les
autorités
publiques
n'hésitent
pas
à
modifier
le système
d"imposition
et
à
contr8ler
l'investissement
privé
au lieu
de contr81er
la
demande
globle
pour
une
hausse des taux d'intérêts
qui
risque
d'aggraver
davantage le ch8mage.
Cependant,
pour
l'inflation par
les coOts -
notamment
les salaires
I<EYNES pense qu'" il
est
évi dent
que 1 a pol i ti que saI ari al e soul ève des
questions politiques et psychologiques extrêmement
délicates~
qui
ne
peuvent
itre
taitées que
par une politique de confiance
simple
et
imaginative".
86

Ainsi,
il
vaudrait mieux emp@cher une chute des salaires monétaires en
période de récession et dans l'optique de recouvrir la croissance,
il
est
préférable de stabiliser les taux de salaire nominaux,
car
tout
processus
inflationniste
est défavorable à ceux
qui
ont des
revenus
monétaires
fi:·:es,
-et
que la renégociation perpétuelle des
taux
de
salaire ne profite qu'aux groupes les plus puissants au détriment
des
plus faibles,
remettant ainsi
en cause l'équité et pouvant contribuer
à un gaspillage des énergies de la nature par des luttes inutiles.
"La bai sse des saI ai res ne peut @tre obtenue qu'au pri x d'une séri e
de
fléchissements
graduels et déjà donnés~
qu'aucun critère de
justice
sociale
ou
d'opportunité
économique
ne
justifie
et
qui
ne
s'accomplissent
d'ordinaire
qu'après
des
luttes
vaines
et
désastreuses~ ou ceux
qui
se trouvent
dans la position de négociation
la plus faible pâtissent comparativement aux autres".
<Théorie générale~ p.267.
J.M.K)
Autrement dit,
la négociation en vue d'une stabilisation des salaires
vaut
mi eu:·:
que
l'absence
de
négociation
qui
est
synonyme
de
fIel': i b i 1 i té
des
salaires
monétaires avec tout ce
qu'elle
comporte
comme
conséquences sociales,
et un
acharnement à
vouloir baisser
ou
augmenter les taux
de salaires.
A
mon
avis,
voilà clairement indiqués les
jalons
d'une
politique
salariale
contractuelle pour sortir du marasme économique avec
moins
d'égratigures et atténuer les chocs extérieurs.
87

(-ii nsi ,
suivant
la
négociation collective libre et la foi
dans
les
mécanismes
de
marché,
on en est arrivé à préconiser un
système
de
contrôle des revenus
<LERNER,
1972;
WEINTRAUB,1978).
Néanmoins,
des
politiques
plus
interventionnistes
sont
aussi
préconisées,
à savoir un contrôle permanenent de l'état des
revenus,
c'est-à-dire les salaires,
et,
par ricochet,
les prix
<BALOGH,
1982;
et CORNWELL,
1983).
Ces
négociations
doivent
s'effectuer en fonction
des
spécificités
institutionnelles de chaque pays et
la nature humaine qui
y prévaut.
Ce
qui,
à mon
avis,
explique certaines différences constatées quant à
la réussite ou non de cette politique.
Presque
tous les pays ont réagi
aux chocs extérieurs
-
notamment
du
pétrole -
en mettant en oeuvre une telle politique.
En
Allemagne,
dès 1978,
le maintien du niveau des salaires était de
rigueur,
mais,
en
1980,
suite
à
la
presssion
des
syndicats,l'augmentation du niveau des salaires,
d'environ
1,7%,
était
plutôt conçue comme une réponse à
l'inflation due à
l'augmentation des
pri x du pétrol e.
Il
semble
que le pays qui
soit le plus inspiré des appréhensions
de
KEYNES sur
la politique salariale pour réagir au second choc pétrolier
fut
le Japon.
Dans ce pays,
les augmentations du salaire nominal
se font modérément
après discussion entre les partenaires sociaux.
88

Ces
augmentations
dépendent de la performance de
l'entreprise
sous
forme de bonus et servent de base pour les négociations salariales~ si
bien que l'entreprise et les employés y trouvent leur compte.
En France~
du fait de la forte
indexationn salariale sur
les prix,
et
de la puissance des syndicats de salariés~
l'augmentation modérée des
salaires nominaux est beaucoup plus difficile à
obtenir.
Néanmoins,
une amorce de la baisse du coat unitaire du salaire a
été
constatée dès
1980 malgré
une augmentation du coOt unitaire de travail
causée par
les transferts sociaux.
Cependant,
la
politique
salariale n'aura pas été
le seul
levier
de
lutte contre l'inflation.
~~L Q~ l~ tn~Q~i~ Q~ l:iQii~tiQQ 2~C l~§ 2~~Yi§iQQ§ iQl~§tiii~~§ ~~~ tb~§ê§
mQQ~t~ci§t~§~
Découvrant
la
vision
keynésienne de la crise~
pour
qui
la chute
de
l'investissement et l'apparition du ch8mage sont la conséquence de
la
faible
rentabilité
du
capital
fixe,
qui
elle-même
découle
des
investissements
massifs générateurs d'une demande excessive de
bi~s
de consommation,
Keynes s'occupa de l'affectation de la demande.
Pour
Keynes,
si
la demande globale semble suffisante,
il
vaut mieux
éviter
des goulots d'étranglement,
donc des hausses de prix
et
des
profits
excessifs
qui
peuvent
~tre
générés
par
la
combinaison
d'investissements publics et d'investissements privés.
89

L'argument
principal
de
cette crainte repose sur
le
fait
que
les
profits
peuvent
conduire
à
des
prévisions
exagérées
et,
par
conséquent,
à
des investissements privés et
injustifiés.
KEYNES révisera par la suite cette analyse
(1).
Dans
la mesure oÙ on admet
que les coOts marginaux sont
décroissants
ou constants,
un accroissement
de la demande globale n'entrainera pas
ipso
facto des hausses des prix et des profits
excessifs,
donc
des
salaires élevés.
Dans
la mesure oÙ on admet
que les coots marginaux sont décroissants,
ou constants,
un accroissement de la demanda globale n'entrainera pas
ipso
facto
des hausses de prix
et des profits
excessifs,
donc
des
salaires élevés.
Ceci
du fait
de l'existence de réserves de capacité qui
font
que
cet
accroissement
de
la
demande
sera répercuté dans
ce
cas
sur
les
quantités.
En
analysant les aspects structurels de la demande,
KEYNES s'est
du
coup
intéressé
au
raIe
inflationniste
que
jouent
les
produits
importés,
plus
particulièrement
les biens de consommation qui
sont
inclus dans les coOts de production.
Aspect
que nous avons mis en évidence économétriquement
Ainsi,
il
en est venu à
préconiser des politiques de stabilisation du
prix
international des matières premières.
(1) Cette révision a été bien traitée par A.PARGUEZ (1981) dans son analyse
~tant sur les différents points de désaccord entre KEYNES et HAYEK.
90

Mais si
KEYNES semble abandonner
l'approche de HAYEK,
FRIEDMAN (19ï7)
l'utilisera
pour
justifier
la courbe de PHILIPS à
pente
positive
qu'il
a
introduit dans l'analyse économique.
Ainsi,
pour FRIEDI'1AN,
un taux d'inflation élevé perturbe l'économie,
camoufle
les
prix relatifs,
fait obstacle au système de
marché
et
augmente
1 etau:·:
de
chômage naturel
qui
correspond
à
un
chômage
statistique
inévitable
lié
à
la mobilité
des
travailleurs
et
l'activité
de recherche de travail
des salariés
c'est
du
chômage
incompressible.
Dans le désir de situer l'analyse keynésienne dans un cadre Walrasien,
des économistes du déséquilibre voulurent faire du lien entre activité
économique et taux d'inflation une conséquence d'une demande excessive
sur
le marché du travail.
De
ce
fait,
l'inflation de sous-emploi
qui,
chez KEYNES,
est
une
inflation par les coOts,
deviendrait une inflation par
la demande.
L'inflation
serait
donc causée par un excès de demande soit
sur
le
marché du travail,
soit sur le marché des biens.
Il
en résulte que l'inflation est toujours le résultat
d'une
rareté
relative;
tantôt
il
s'agit de travailleurs,
tantôt de biens.
Le
concept
de rareté est par conséquent réintroduit
dans
l'analyse
walrasso-keynésienne contrairement à
l'analyse strictement keynésienne
qui
parle de points de discontinuité,
de stratégie,
de psychologie,
de
politique,
et
ne
se réfère pas à
une rareté des
travailleurs
pour
expliquer l'inflation de sous-emploi.
91

A
la
suite de cette mise au point,
les économistes
orthodoxes
ont
voulu savoir d'où provenait cet excès de demande.
Les
défenseurs de la théorie quantitative de la
monnaie,
s'appuyant
sur
la
dychotomie
entre
économie
réelle
et
valeurs
monétaires
affirment
que
la cause de la demande excessive était
la
croissance
exagérée du
stock de monnaie.
D'où l'ébauche d'une théorie complexe de l'inflation qui
débouche
sur
des
recommandations de politique économique radicalement
différentes
de
celles analysées précédemmment,
que nous nous proposons d'étudier
en
vue
de nous interroger sur leur aptitude voire
leur
véracité
à
expliquer ce phénomène.
L'analyse
est fondée sur trois convictions:
le principe d'adéquation
du marché,
celui
de la neutralité de la
monnaie,
et de l'ignorance.
Partant de la relation:
M.V=P.Y
M:
stock de monnaie
V:vitesse-revenu de la monnaie
P:niveau des prix
Y:la production
l'analyse formule une théorie basée sur trois hypothèses:
un aspect constant de la vitesse-revenu de la monnaie
un contrale du .stock de monnaien par les autorités monétaires
un niveau d'activité satisfaisant
92

De
1 à,
il
en tire une causalité entre la monnaie et
les
prix
d'UnE;?
part,
et d'autre part une proportinnalité dans les variations.
La
croissance
excessive
de
la
monnaie
s'explique
par
plusieurs
facteurs
qui
sont
plus
ou moins prépondérants
suivant
l'état
de
développement des pays considérés.
Dans
le~
pays en voie de développement,
qui
ne disposent
pas
d'un
système
financier
assez bien structuré
ce qui
est
le cas
dans
la
majorité de ces pays -
le Trésor ne peut combler le déficit budgétaire
qu'en empruntant de la monnaie ou en
la créant,
augmentant de ce fait
le stock de monnaien en circulation.
Car
ce'-dern:l er
ne peut pas émettre des obligations en
direction
du
secteur non bancaire.
Cette
source
d'augmentation du stock de monnaie est
moins
évidente
dans
les
pays développés disposant de
structures
financières
bien
consolidées,
oÙ se cotoient plusieurs acteurs économiques.
De
plus,
confrontés à
des perturbations de l'offre,
notamment
avec
hausse
des
salaires,
les gouvernements ont tendance généralement
à
agir
sur le stock de monnaie pour atténuer les effets de ce choc
sur
la production.
Un troisième facteur
d'explication trouve sa source dans
la
relation
entre le stock de monnaie et
la balance des paiements.
93

Une
tendance
malheureusement régulière consiste pour
les
autorités
monétaires
à
inscrire
les politiques monétaires
dans
une
optique
inflationniste
en
réaction aux
variations des réserves du
pays
qui
sont
constantes
dans
les pays sous-développés;
car
sensi bl es
au:·:
variations
perpétuelles
des
termes de
l"échange
ou
aux
facilités
d'accès aux
capitaux
internationaux.
Pour
les pays développés,
en plus de ces aspects,
i l s sont
beaucoup
plus
attentifs
au niveau ~elatif de leur avoir financier
interne
et
extérieur et du taux
de change.
Reprenant
la relation
quantitativiste de
la monnaie et considérant les
t.aux
de croissance de différentes variables de
l'équation,
on
peut
étudier
l'analyse
monétariste
en
partant
des
considérations
sur
l"emploi
et
les taux
d'inflation anticipés.
Supposons
que les taux de salaires nominaux
soient déterminés sur
la
base
du taux
d"inflation anticipé d'une part~
et
que la
progression
des
pr i x
évolue
parallèlement à celle des
salaires
diminués,
des
gains
de
productivité
tendanciels
et
qu"en
plus,
i 1
e:·: i ste
une
relation
stable
entre la croissance de
l'activité économique
et
du
taux
de ch8mage d"autre part.
Cette
dernière
affirmation
permet
de
définir
ce
que
l'anbalyse
monétariste appelle le
tau:.:
de ch8mage"naturel".
Par
ailleurs~
elle trouve sa source dans
l'affirmation selon
laquelle
le
"plein emploi" est obtenu lorsque la courbe d"offre et de
demande
de travail
se croisent.
94

Autrement dit,
si
le salaire réel
permet
l'adéquation des besoins
de
main d'oeuvre aux désirs de travail
des salariés.
Quand
bien
m~me
cet état de l'économie est
atteint,
i 1
subsiste
toujours un ch8mage inévitable,
voire incompréhensible.
Ainsi
défini,
ce taux de ch8mage permet
de déterminer
les états
de
déséquilibre
qui
nécessitent
des
correctifs
en
rapport
avec
la
différence constatée sur
l'évolution des deux taux de ch8mage.
Le salaire réel
jouant wn raIe de régulateur fondamental.
Du moment que le taux de salaire nominal
est déterminé sur la base
de
l'inflation
anticipée~
on
établit ainsi
une relation inverse
entre
l'évolution des salaires nominaux et
le taux de ch8mage.
Par conséquent,
un écart entre le taux de chSmage naturel
et
le
taux
de
chSmage
courant
n"est
concevable que si
les
taux
d'inflation
anticipé
et effectif ne coincident pas compte tenu
des
suppositions
faites
relatives
à
l'évolution des salaires réels par
rapport
aux
gains
de productivité et à
la progression des prix parallèlement
aux
salaires moins les gains de productivité escomptés.
Or,
taux ou tard,
le taux de chSmage reviendra à
son niveau naturel.
Dans ces conditions,
une augmentation de l'offre de monnaie ne pourra
réduire le ch8mage que si
les salaires réels sont amputés.
Par
principe,
les
salariés étant réfractaires à
toute
baisses
rle
salaires réels,
tenteront d'obtenir
un rattrapage salarial
suite à
la
progression de l'inflation et à
la diminution de leur pouvoir d'achat.
95

La
r-elation
mise
en
évi. dence ent.r-e
la
pr-ogr-ession
des
salair-es
nominaux
et
le taux
de chSmage évoluer-a en sens cr-oissant au fur-
et
à
mesur-e
que
les
anticipations inflationnistes se r-appr-ochent
de
la
hausse
des pr-ix obser-vés jusqu'à ce que le taux
de
chSmage
coincide
avec
le taux
natur-el
et
que les r-ythmes d'inflation se stabilisent
à
un niveau compatible avec
la progr-ession de
la masse monétair-e.
De
ce fait,
le pr-incipe de neutr-alité de
la masse monétair-e
finir-a
par-
€"tr-e
r-espect é;
ce qui
aux
yeux
des monétar-istes signifie que
le
t aux
d'inflation est
le r-eflet
fidèle du r-ythme de pr-ogr-ession de
la
masse monétair-e.
Autr-ement dit,
la r-éduction du r-yt.hme de pr-ogr-ession de la quantité de
monnaie doit r-amener-
la hausse des prix
au niveau souhaité.
Ce
qui
pose
le
pr-oblème de
l'émission
monétair-e,et
les
mét.hodes
appropr-iées pour y parvenir-.
C'est ainsi
qu'à la suite du second choc pétr-olier-,
les Etats-Unis ont.
changé
leur- méthode de contr-Sle monétaire,
fixant
à
la cr-oissance des
agr-égats
monétair-es
des object.ifs qu'ils se
devaient
de
r-especter
str-ictement.
Cette
politique
a
entr-ainé une instabilité,
et un niveau élevé
des
taux d'intér€"t
réels.
96

Du fait du rale joué par les U.S.A dans l'économie mondiale,
ces taux
élevés
se sont
étendus rapidement aux autres pays
qui,
soucieux
de
s'opposer
à
une
inflation induite par la
dépréciation
de
leur
monnaie,
ont
réservé
leur politique monétaire afin de
limiter
cet
effet
et d'atténuer les conséquences de la politique expansive suivie
quelques années auparavant.
97

§~Ç!lQ~ Il
Depuis le second choc pétrolier~
les finances publiques présentent de
plus
en
plus
de
}'importance~
du fait de
la
tendance
des
pays
importateurs
de
pétrole
à
recourir à
l'emprunt
pour
financer
la
progression de persistance de leurs dépenses~ plus particulièrement de
consommation.
Le solde financier
du budget des Etats qui
était déjà déficitaire vers
les années 70 s'est creusé de plus en plus.
L'apparition
de
ces
déficits
budgétaires
s'est
accompagné
d'une
politique
monétaire
qui
visait un contrôle de la croissance
de
la
masse monétaire.
Ces
déficits
commencaient
à
préoccuper
les
responsables
de
la
politique économique~ d'où l'urgence de les traiter convenablement.
Des
controverses
naissaient
entre
économistes
sur
les
moyens
appropriés de traiter ce problème.
Un
intérêt
particulier
fut
porté
aux
politiques
macroéconomiques
relatives aux finances publiques.
Le débat fut centré sur
les effets des déficits publics et
les
moyens
de les réduire.
L'attention
fut de nouveau attirée par les propositions
ricardiennes
qui
affirmaient l'équivalence du mode de financement
quant aux effets
des déficits:
les obligations et
les impôts.
Cette analyse est réactualisée par BAILEY
(1962)
et BARRO
(1974).
98

Not~e
intention
n'est pas de ~ep~end~e les
te~mes
du
débat,
mais
d'analyse~
les
politiques
qui
ont
été suivies
pou~
atteind~e
cet
objectif.
Pou~ cela,
nous analyse~ons ce qui
à
nos yeux sous-tend théo~iquement
ces politiques avant de
les app~écie~.
Comme
nous l'avions souligné p~écédemment,
le compo~tement des
pays
impo~tateu~s de pét~ole n'est pas satisfaisant.
D'aucuns
affi~ment
que
les
pays
développés
ont
sac~ifié
leu~
c~oissance
tandis que d'aut~es,
les P.V.D,
se sont enfoncés dans un
endettement sans issue.
Les
deux zones géDg~aphiques ont dans une ce~taine
mesu~e
la~gement
~ecou~u
aux
c~édits pou~ combler les déséquilib~es des b~lances
des
paiements.
Ces
deux
phénomènes conjugués ont
la~gement cont~ibué à
agg~ave~
le
déficit
budgétai~e des Etats ca~
l'a~gent emp~unté se~vant à
achete~
du pét~ole ne
pe~mettait pas de se p~ocu~e~ une faculté addi~ionnelle
de ~embou~sement ulté~ieu~.
Ce
~i
eut
été
le cas si
elle avait se~vi
à
des
investissements
p~oductifs.
99

Dans cette même période~
le ralentissement de la croissance économique
mondiale provoquait une réduction de la croissance économique mondiale
provoquait
une
réduction
de la
croissance
des
rentrées
fiscales
pendant
que les dépenses publiques en valeur nominale ont continué de
croître,
et
ceci
d"autant
plus
vite
que
le
taux
d"inflation
augmentait~ et
que le maintien des dépenses publiques à prix constants
exigeait un ajustement des grandeurs nominales.
I l
en est résulté un déficit budgétaire qui
révélait de plus en
plus
ses
aspects
structurels
importants suscitant de ce
fait
de
vives
préoccupations
car~
en
plus
accompagné
d"une
progression
de
la
consommation et des transferts publics~ plus particulièrement pour les
P.V.D.
Comment
ses préoccupations sont-elles prises en compte par la théorie
économique?
Un parcours de la littérature économique révèle les arguments derrière
lesquels
s"abrite
l"affirmation selon laquelle
de
grands
déficits
courants nuisent au recouvrement de la croissance économique soutenue.
L'augmentation des taux d"intér@t découle en effet des grands déficits
publics.
100

En
accroissant
la demande ainsi
que les emprunts sur
les marchés
des
capitaux,
le
déficit
budgétaire
tend
à
faire
monter
les
taux
d'intérêts nominaux
par rapport au taux d'inflation si
le rythme de la
croissance monétaire est maintenu inchangé.
Par ailleurs,
si,
comme le postule l'analyse microéconomique,
on admet
un comportement rationnel
des
investisseurs et des emprunteurs,
et
que
l'on
s'attend
à
voir
ce déficit
demeurer
important,
les
agents
économiques
doivent
intégrer dans leurs décisions
ces
perspectives
d'évolution.
Il
s'ensuit logiquement une élévation des taux
d'intérêt
réels.
De
même,
une
persistance
des
déficits budgétaires élevés
se
traduit
généralement par un gonflement de la dette publique et son
corollaire
les intérêts versés au service de la dette.
Ce
qui
peut amener
les opérateurs des marchés de capitaux
à
craindre
une
expansion
monétaire
excessive au lieu
de
mesures
budgétaires
restrictives
pour
redresser
la
situation.
Car
selon
la
théorie
monétariste
les
autorités
tendront à accroitre l'offre
de
monnaie
parce
que la politique monétaire vise habituellement
le contrale
des
taux d'intérêt plut8t que l'offre de monnaieCBUCHANAN ET WAGNER 1977J.
Dés
lors le taux
d'inflation anticipé resterait élevé par rapport
au
rythme de hausse des prix du moment du fait
de la forte croissance
de
l'offre
de
monnaie[NISKANEN
(1978)
J.
101

Ce
qui
contribuerait à
faire monter
les taux d'intér@ts nominaux.
Les
taux
d'intér@ts
élevés
entraineraient une baisse
des
dépenses
de
production
des
principaux
industries~
la bonne santé de
l'économie
passe
de
ce fait
par le relèvement et la bonne
performance
de
ces
industries.
D'autres affirment que l'anticipation des grandes déficits
budgétaires
empécheraient la croissance économique.
Cet
affirmation
est
basée
sur l'argument selon lequel
un futur déficit favorise
une
anticipation de taux d'intér~t réel
maintenu élevé dans le long
terme
car
les agents économiques ne préteront pas à
des taux
qui sont
plus
bas que ceux
qu'ils espèrent obtenir plusieurs années après.
Autrement
dit~
il
y'a une certaine assymétrie dans les perceptions courantes des
pr@teurs et des emprunteurs relatives aux
effets des deficits futures:
une
telle
assymétrie
impliquerait qu'un agent
économique
aura
une
vision différente lorsqu'il
agit comme un emprunteur~
laquelle vision
est différente~ en tant que pr@teur~ l'environnement étant constant.
Indépendamment de ce comportement spéculatif nuisible à
l'économie~
la
crainte
semble
plus
fondée au regard du partage
du
PIB:
la
part
allouée au FBCF risquant d'@tre réduite,
et,
par voie de conséquence,
la croissance économique pourra @tre altérée.
Par ailleurs,
un taux d'épargne incapable de financer
l'investissement
nécessaire
pour maintenir la rentabilité du capital
(K/Y)
constante
n'est
pas
à
exclure du fait de l'absorption possible
de
l'épargne
réelle disponible.
102

A
ces
considérations
préoccupantes~
i 1
faudrait
ajouter
celles
relatives
à
la
croissance de
la
dette
publique,
coroll ai re
cjE~S
déficits publics
(1).
Remontant à
l'analyse ricardienne de la neutralité de la dette,
remise
en
cause par de nombreux
économistes
(2),
on en est venu à cerner de
manière plus explicite les effets néfastes de la dette sur
l'économie
et
sur
le
bien-être
social
(G l f~MOND,
1965;
BARRO,
1979;F'ER8DN,
BLANCHARD,
1985;
BRITER,
1986).
(Il D~velopp~ par BARRO à la suite de RICARDO.
(2l Cette analyse postulant lJle la neutraliU de la dette est obtenue
suivant trois conditions: les agents konllllilJles peuvent elprunter et
prfier dans les .fleS conditions que le gouvernNellL
Les
agents
~conDlli ques sont capables et ont 1a volOllU de reporter 1eurs d~penses
excessives entre les g~n~rations.
103

Aussi
vient-il
natur-ellement
à
l " espr-i t
la
question
suivante:
pour- quoi
ser-ait-il
souhaitable que les autor-ités publiques
r-éduisent
la valeur- r-éelle de leur-s dettes publiques?
La
r-éponse
à
cette question
justifie les fondements
théor-iques
des
politiques de lutte contr-e les déficits budgétair-es.
On
distinguer-a deux
catégor-ies de r-aisons avancées par les tenants des
deu:·:
cour-ants.
L'une
se
r-éfèr-e
aux
conséquences lointaines de la dette
et
de
la
char-ge de la dette sur-
les génér-ations futur-es
(DIAMOND~1965)~
tandis
que
l'autr-e se contente d'analyser-
l ' e f f e t d'éviction avec
l'ensemble
de ses cor-ollair-es.
1°)
Effets à
long terme de la-dette et de sa char-ge:
Dans
l'hypothèse

l'on suppose que
les
r-ésultats
de
l'analyse
r-icar-dienne r-eleatifs aux
déficits publics ne sont pas vér-ifiés,
l'on
peut
supposer-
l'appar-ition d'une
"char-ge pr-imail~e de la
dette"
qui
cr-oit
lor-sque
la
dette publique r-emplace les dr-oits du
capital
en
por-tefeuille des agents nationaux~
cr-éant ainsi
des eoots associés au
r-atio dette/F'IB. (1)
(1)
Les analyses qui ont été proposées sur 1es coûts associ és au défici t
ublic ne sont pas toujours claires et véhiculent un certain nombre de
:ontre-vérités analogues à celles-ci.
104

Diamond
(1965)
justifiait la charge primaire en développant un
modèle
reliant des générations dans lequel
la limite de vie offre une
opportunité de déplacer
la charge du déficit financier sur
les futures
générations.
L'analyse est menée à-travers un modèle dans lequel
les agents
vivent
en deux
périodes.
Pendant
leur
jeunesse,
ils
paient
l es
ta:·: es,
consomment,
etc;
épargnent,
dans la seconde période.
ils consomment
les
profits
issus
de leur
épargne et meurent sans
argent,
ne
laissant
rien.
La
fonction
objective de l'agent économique
est
représentée
comme
suit:
Ma;.:
U (Cl,C2)
Sous contrainte
Cl+aC2=W Contrainte budgétaire
U (Cl,C2):
fonction d'utilité
a=l/l+r
W et
r
sont fonction des propriétés inhérentes du stock de capital.
La fonction de demande dépend du taux
de salaire et du taux d·intér@t.
Ainsi,
la fonction d'utilité
indirecte suivante s'écrit:
V (w,r)= UCC1(w,r),C2(w,r)]
Ainsi,
chaque
génération
est un
épargnant net durant
la période
de
jeunesse et V(w,r)
augmente dans les deux
périodes.
105

Dans ce contexte,
si
on considère une baisse temporaire des imp8ts qui
sous
tend une augmentation permanente de la dette publique et
si
on
suppose
que l"économie est à
l"état de sous accumulation si
bien
que
le
stock
de capital
est en de ça du niveau acceptable et en
plus
1 e
tau:·:
d"intér@t supérieur au taux de croissance naturel,
on aboutit à
une augmentation du niveau de vie des travailleurs réguliers.
Mais le
stock de capital
chute.
Les taux d"intér@ts augmentent tandis que les imp8ts sur les
salaires
chutent;
les
taxes
doivent
augmenter pour combler
l"énorme
dette
publique aprés que les imp8ts salariaux eussent chuté.
Le
jeu
combiné des effets des taux d'intérêts et de
la
baisse
des
salaires aura un
impact plut8t négatif sur
le niveau de bien être.
Mais comment
la dette affectera t
elle la croissance économique?
Pour répondre à
cette question,
on essayera d'analyser les mécanismes
de monétisation de la dette et les conséquences qu'ils soulèvent.
Notre
analyse
s'appuiera
sur
la
formalisation
de
SARGENT
ET
WALLACE ( 1 riB:L )
qui,
les
premiers
affirment
la
possibilité
d'une
monétisation
de
la
det.te.
L'argumentation fut
que
le
déficit
du
secteur
public est souvent financé soit par création
monétaire
soit
par emprunt
.DR,
aprés une certaine date le ratio DETTE /PIB doit etre
maintenu
constant car la capacité d"absorption du secteur prive n"est
pas illimité.
Du fait de l"existence à priori
d"un déficit
primaire,
1 e
seul
mode de financement possible reste la monnaie qui
deviendra
par
la suite endogène.
Si
en plus,
on suppose que le taux
d"intér@t
réel
est fixé et que son trend dépasse le trend du taux de croissance
106

~éel
du p~oduit national
réel,
avec un ~atio DETTE
/PIB CONSTANT
ce
de~nier
mode de financement
suffit en effet à
contrer
les
effets
de
l'inflation
et
parallèlement
le p~oduit net réel
augmente
dans
le
~atio DETTE/PIS.
La monnaie c~oît~a suivant la fo~mule suivante:
MC = v
[
d
+
( ~-n)b
v vitesse de ci~culation de la monnaie
d deficit p~imai~e
~ taux
d'inté~8t
n taux
de c~oissance ~éel du p~oduit national
Un ce~tain nomb~e de conclusions peuvent êt~e déduit de cet equation:
si
le taux
d'inté~êt ~éel dépasse le taux
de c~oissance ~éel,
un
~atio DETTE/PIB plus g~and devrait être associé à
une
p~opo~tion
plus
élevé du taux
de croissance du stock de monnaie nominal
s ' i l
n'y
a
pas une baisse de la vitesse de circulation de ce de~nie~
afin
de
pese~
contre l'élevation de plus en plus impo~tante du se~vice de
la
dette.
Ainsi
toute politique de financement
qui
cont~ibue à
augmenter
l'accumulation
de la dette aboutit à
une croissance impo~tante de
la
masse monétaire et,
pa~ ricochet,
tat ou tard à
plus d'inflation.
L'inflation
continuera à
s'accélé~er s ' i l
n'y a
pas une réduction des
dépenses
ou
une
augmentation
des taxes
pour
réduire
le
déficit
primaire
et permett~e de stoppe~ le processus
de
monétisation.
Une
illustration
parfaite
de
ces mécanismes fut donné
de
1 '
économie
américaine par les travaux
de MILLER
(19783)
et ses collègues et de l '
économie britannique par ceux de BUITER(1985).
107

Qu'en
est
i 1
des
pays
qui
disposent
d'un
système
financier
rudimentaire et d'une quasi
impossibilité de recouvrir des impôts? Et
sur
qui
les contraintes administratifs et politiques pèsent lourdement
soit
pour
une
argumentation
des
impôts
soit
pour
les
coupes
budgétaires.
Au
terme
de cette analyse,
il
est apparu que l'augmentation
de
la
dette
publique va de pair avec
l'expansion monétaire suarce
de
plus
d'inflation
et par voie de conséquence incite
à
adopter des
mesures
coercitives qui
favorisent
la déflation.
QsEIÇlI EYêblÇ sI sEEsI§ Q:s~lÇIIQ~
A
côté
des
différents effets qu'on a
analysés relatifs
au
déficit
public,
il
faudrait
y
ajouter
les
effets
d'éviction
qui
ont
particulièrement retenu l'attention des économistes dans ce débat.
Si
l'analyse
macroéconomique
classique
reconnait
depuis
lontemps
l'éventualité de l'éviction,
ses répercussions sur
l'économie donnent
lieu
à
des
préoccupations de plus en plus vives
correspondant
non
seulement
à
la
distorsion
de
la
situation
financière
des
administrations
publiques,
mais aussi
à
des analyses des
mécanismes
qui
mènent du déficit budgétaire à
une dégradation des performances de
l'économie.
Généralement
le nom d'éviction est associé au phénomène
qui
conduit
l'activité
économique du secteur public à
remplacer celle du
secteur
privée.
108

L"analyse
portant habituellement sur
les incidences d"une progression
de
la dépense publique finançée par
l'émission d"un volume
accru
de
titres
au lieu du système de taxation.
L"ampleur des conséquences de
l"éviction
varie
selon
la
forme
prise
par
1 a
dépense
publique
supplémentaire.
Elle
peut
de
ce fait
englober
l"épargne
pr i v
e ,
é
l"investissement,
la
balance
des paiements et dans
le
long
terme
l"intensité
capitalistique de la production et
l"influence
extérieur
du
pays.
Pour examiner les effets d"éviction induits par le
déficit
budgétaire
et
l'expansion de la dette,
on distinguera d"ne part
les
effets
à
court
terme de celles de long terme et
d"autre
part
1 Ë'S
répercussions
directes
des
indirectes conformément aux
travaux
de
BUITER (1977);
Il
y"a éviction directe lorsque les mesures expansionnistes prises par
les
autorités publiques sont simultanément compensées,en tout
ou
en
partie,
par
une
contraction
de
la
dépense
privée.
Par
contre
l'éviction
indirecte intervient en réponse aux modifications de
taux
d'intérê't,
tau}:
de
change,salaires,
prix ou contrainte
budgétaire
induits
par l'accroissement de la demande d'encaisses de
transaction
que
necessite
un niveau plus élevé
d'activité
économique
globale,
l'ampleur
des
réductions fiscales ou une augmentation des
dépenses.
109

Ces efets d'éviction mises en
évidence par keynes et discutées par les
keynésiens trouvent leurs fondement
dans l'affirmation selon laquelle~
le
changement
dans le capital
domestique~
la
dette
publique~
la
puissance de la monnaie causée par
l'investissement~
l'épargne privé~
l'emprunt
public,
l'investissement extérieur est négligeable et peut
@tre ignoré en regarg des stocks.
Les keynésiens pensaient ainsi
que
seuls les effets sur
la demande devraient @tre considérés.
L'analyse de l'éviction peut @tre explicitée sur un modèle IS-LM.
Au
regarg de ce schéma~ une réduction dans l'imp8t sur le revenu augmente
la
demande
de production et déplace la courbe IS vers la
droite
de
m@me le point d'Equilibre intial
EO se situe maintenant à El.
Par voie
de
conséquence~
l'investissement privée est
évincée.
En
effet~
la
diminution
des
imp8ts
augmente
la dépense de
consommation
et
la
production
globale
entrainant une élevation du taux
d'intér@t
pour
maintenir
la
demande
de monnaie au
niveau
de
l'offre.
Ces
taux
d'intér@ts élevés constituent un obstacle à
l'investissement.
En
résumé~
lorsque les taux
d'intér@ts s'orientent à
la
hausse~
la
demande
privée d'investissement ainsi
que d'autres composantes de
la
dépense
sensible à
ces taux
sont evincées par l'accroissement initial
des
emprunts publics suite à
une baisse des
imp8ts.
Ces
incidences
apparaissent
elles
si
on poursuit une politique monétaire
avec
de
objectifs monétaires inchangés?
110

Si
tel
est le cas~
les effets exercés sur la demande globale par
un
accroissement
de la dépense publique financé par l'emprunt
dépendent
de
la
tendance
des détenteurs de monnaie à
céder
leurs
encaisses
contre
des
titres
de la dette publique sous
l'influence
des
taux
d'intérêts plus élevés~ tout en maintenant~ le niveau de leur dépense.
Ce
phénomène en accélérant
la circulation de la monnaie permet
à
la
masse
monétaire
donnée
de financer
un volume de
transactions
plus
importants.
Il
en résulte une progression artificielle de
l'activité
économique
alors
même que la hausse des taux d'intérêts provoque
la
contraction
de
diverses
composantes
de
la
dépense
privée.
L'accroissement
de
la
production
qui
s'en
suit
s'accompagne
d'un
changement
de
sa composition favorisant
la
dépense
publique~
les
emprunteurs
privés
se voyant
évincés des marchés financiers.
la
monnaie
et
les
titres
de
la
dette
publique
sont
faiblement
substituables
seule une forte hausse des taux d'intérêts peut
incite~
les
détenteurs
d'encaisse
à
les
économiser~
d'ou
des
évictions
considérables
si
la demande du secteur privé est sensible
aux
taux
d'intérêts.
Cependant~
cet éviction bien que contraignante est facile à
éviter si
on
fait
appel
à
l'étrnager pour financer
le
déficit
budgétaire.
En
effet~
si
les capitaux etrangers sont sensibles aux
taux d'intér@ts~
une faible hausse des taux
natinaux suffit pour assurer
la
couverture
du
déficit-· c'est
le cas des ETATS UNIES- de sorte que l'éviction
de
la dépense intérieure est réduite au minimum.
111

Le
risque
à
payer
étant
une
détérioration
de
la
compétitivité
internationale
de l'économie considérée suite à une hausse du taux de
change.
F'ar
conséquent,
des
répercussions
défavorables
sur
les
branches
exportatrices
ou
concurrencées
par
les
i mportat i ons
ne
manqueront
de se produire.
Ce phénomène mise en
évidence et
analysé
p ar: CHOURADU l ( 1983)
est appel é
Il
évi ct i on par 1 e
tau>: de change
'",
Si
par contre,
la hausse des taux
d'intér@ts au lieu de contribuer à une
réduction des encaisses privées affectent la demande des
particulier~
et
des
entreprises,
l'augmentation des emprunts publi~s
aura
pour
conséquences
une
éviction
des emprunteurs privés
des
marchés
des
capi t aux .
Dans
ce cas,
il
n'y aura pas accroissement de la
demande
globale ni
de l'activité
économique.
L'ampleur
et
l'importance de ces effets est fonction
de
l'élasticité
respective
de
la
demande
de monnaie et
des
dépenses
privées
par
rapport aux
taux
d'intér@ts.
De ce fait,
l'effet d'éviction issu d'un
déficit
budgétaire
financé
par emprunts publics sera
d'autant
plus
faible que,
par rapport aux
taux
d'intér@ts,
la demande de monnaie se
révèle
très élastique et
les composantes de la demande privée
plut6t
inélastiques.
Par ailleurs,
la manière dont est géré le porte feuille des épargnants
a
aussi
d'importantes
conséquences
pour
l ' ampl eLW
de
l'effet
d'éviction.
112

En
effet~
même si
le secteur privé réduit ses avoirs monétaires pour
acquérir davantage de titres publics ilpeut y avoir
risque
d'éviction
si~
par suite d'emprunts continus du secteur public~ il
se produit un
déséquilibre
au
sein
des
patrimoines privés~
entre
la
part
des
obligations publiques et celles des autres actifs financiers.
Car~
une
telle
situationsuscite
une presion permanente à
la hausse
des
taux
d'intérêts
du
fait
que~
pour
accroître
leur
portefeuille
de
titrespublics et se prémunir contre l'inflation~ les opèrateurs privés
réclameront des rendements de plus en plus élevés.
Si
i l s consentent à
détenir
davantage de titres de la dette publique moyennant
réduction
de leurs autres avoirs~
il
peut y avoir
éviction~ la dépense publique
supplente l'investissement dans ce cas.
~.
01
par
contre~
les
ménages ne prennent pas
ces
titres
comme
de
parfaits
substituts aux valeurs émises par
les sociétés~
il
se
peut
qu'ils conservent une partie de leurs portefeuilles d'actions~ même si
le
rendement
de
ce dernier est inférieur à
celui
des titres
de
la
dette
publique.
A
ce moment~
les entreprises ne
subissent
qu'une
hausse du coat de leur capital
inférieure à
celle du taux d'intérêt de
la dette publique~ ce qui
atténue l'éviction.
Ce
type
d'éviction lié à
l'accumulation de titres
publics
dans
le
patrimoine
financier
des
agents
économiques
peut
revêtir
une
importance
notoire lorsque les obligations à
long terme
représentent
une proportion croissante de l'encours de la dette publique.
113

Certains
auteurs notammment PRICE ET CHOURAQUI(1983)
et
BUITER(1985)
ont
essayé
d'étudier
les
répercussions
d'un
déficit
budg étai l'"T~
persistant
et ses incidences sur
les anticipations du
marché.
Selon
eu:·: ~
un
tel
d F i c i t ,
en gonflant
la dette publique par rapport
aux
é
autres
catégories
d'actifs
provoque
des
effets
"difficultés
de
portefeuilles"
importantes.
Cette analyse du déficit public
et
des
effets
de
l'éviction
nous aura révélé deux aspects
majeurs
de
ce
phénomène
qui,
selon
nous,
constituent
la
justification
des
politiques
budgétaires et monétaires restrictives suivies aussi
bien
dans
les pays développés que dans les pays en voie de
développement.
L'apport
de
capitaux
extérieurs,
pour
éviter
la
réduction
de
la
demande privée en
jouant sur
les taux d'intér@ts.
peut conduire a une
sorte
d"éviction
financière
de la demande privée voir
m@me
de
la
demande
publique
de
certains
pays
non
solvables
à
l ' échell E.~
inter·nati onal e.
De ce fait,
le coGt des emprunts a atteint un niveau
tel
qu'il
a
incité
les gouvernements à
se préoccuper
davantage
des
déficits
publics
et
a
faire de la réduction
de
ces
déficits
un
objectif
de politique économique.
Les
conséquences des effets de rétroaction exercés par la persistance
d'un déficit public sur
la structure de la dette publique sont
telles
que,
les pouvoirs publiques doivent faire
face à
la charge considérable et croissante que re présente le service
d'une dette gonflée par des déficits ant~rieurs.
114

IL
s'avère
ainsi
indispensable de maîtriser la
progression
de
la
dépense publique,
d'en ajuster la composition globale et de recourir à
la politique budgétaire aux fins de régulation de la demande.D'ou
des
tentatives
de
réduction
des
dépenses
publiques
et
de
légères
augmentations de la fiscalité dans la plupart des pays développés.
VARIATION DE L'IMPOSITION
CROISSANCE DEPENSES PUBLIQUES
ï. PIB
1967-73
1973-80
1967-73
1973-80
OCDE
2,9
4,7
5
FRANCE
0,4
6,8
5,4
SOURCE OCDE
Simultanément
on
réduisait
la valeur réelle de la dette et
non
la
valeur
nominale
en recourant à
la tehcnique de
monétisation
de
la
dette
et
en
jouant parfois modérément sur
la hausse de
l'inflation,
dans
l'intention de stabiliser le ratio dette/pib.
Cette politique dont la justification est fondée sur
l'argument
selon
lequel,
il
est difficile de resserrer
la politique fiscale et suppose
la tenue du taux d'inflation à
un certain niveau,
est fort
discutable.
L'expérience prouve que la tentative de tenir le taux d'inflation à
un
niveau
jugé
favorable à
echoué et
le taux d'inflation
s'est
plut8t
acéléré.
115

A
l'inverse
les
pays en voie de développement ont plut8t
joué
sur
l'élevation
des
taux
d'intér.ts
considérés
comme
un
moyen
de
restreindre la demande globale,
que de recourir
dans l'ensemble
à
des coupes dans les dépenses publiques et,
pour certains d'entre eux
à
la
dévaluation.
Cette dernière a
tendance à
accroître la demande
de
produits
intérieurs au détriment de celle des produits étrangers.
ün
espérait
ainsi
améliorer
la balance des paiements
et
contrer
les
conséquences
déflationnistes
d'une
politique de
régulation
de
la
demande trop restrictive.
Autrement dit,
la dévaluation constitue un
aspect
fondamental
de la stratégie d'une politique commerciale et
de
taux
de change mieux
que les subventions aux exportations
car
moins
contraignantes sur
le plan budgétaire.
Par cette mesure,
on visait à
promouvoir
les exportations et à
substituer
les produits nationaux
aux
importations
grace àla dépréciation du taux de change qui
accroit
la
rentabilité
des
biens
qui
font
l'objet
d'échanges
internationaux.
Théoriquement,
cette
dépréciation
du taux de
change
n"est
rendue
possible par une dévaluation que si
l"une des conditions suivantes est
vérifiée:
l'offre
de monnaie ne doit pas s'elever au m@me niveau que celui
des
prix,
la demande agrégée doit être resreinte suite aux coupes dans le
budget,
et
enfin
une
des
variables de prix ne doit
pas
@tre
en
relation avec
le taux
de change nominal.
116

Le degré de dépréciation en termes réels indiqué par le taux
de change
réel
est
obtenu
en rapportant
les variations
du
taux
nominal
en
fonction
des
variations
des
prix
relatifs
à
l'intérieur
et
à
1 ' e:·: t é rieur.
TAUX DE CHAN8E:MONNAIE NATIONALE $ EU
ANNEE
19T7
1978
1979
1980
1981
1982
83
PAYS
BRESIL
16,05 20,92
42,53
65,5
127,8
252~6
984
SENEGAL
THAILANDE
INDE
Néanmoins~
le
résultat
d'une
telle
réaction
sur
la
demande
d'importation
et
l'offre d'exportation sont fonction de
l'évolution
des
prix
relatifs
et de l'élasticité de
la
demande
des
produits
d' ex p or t a t i on (1)
Un
déficit de la balance commerciale n'est pas à exclure même si
la
dévaluation doit @tre une réussite~ car cette dernière peut avoir pour
conséquence
une augmentation des rentrées de capitaux et par ricochet
accroit les flux
d'investissement au détriment de l'épargne.
(Il
6énérale.ent
on adlet
que l'élasticité de la demande doit
~tre
supérieure à 1 pourque la balance clllllllerciale puisse s'allléliorer Pour ce
faire, on a assisté à des lOdifications du taux de change dans presque tous
les pays en voie de dévelopPelel1t à partir de 1979. Les variations des taux
de changes sont plus ou lOins illportantes en foncti on des pays.
117

N'oublions
pas non plus que l'aide extérieure peut s'accroître si
la
dévaluation
a
été une condition initiale pour
attirer
de
nouveaux
fonds.
En effet
à
partir de 1979,
le taux de change nominal
du SENEGAL,de
MADAGASCAR,et de deux
autres pays se déprécient très nettement passant
de 103 à 97 pour
le SENEGAL et plus nettement pour le second 96 à 82.
INDICES DES TAUX DE CHANGES EFFECTIFS
(1970=100)
TAUX DE CHANGE EFFEC
TAUX DE CHANGE EFFEC
NOMINAL.
REEL
1979 1980 1981
1982
1979 1980 1981
1982
SENEGAL.
103
103
100
97
111,6 106,9 97,9 100,7
MADAGASU1F:::
96
97
9"-;'
....
82
93,9
99,9
11.1,2 120,9
f:::ENYA
98
91
84
108
100
100
MAURICE
76
73
70
100
97
95
En
résumé,
l'évolution
des
taux
de
changes
effectifs
nominaux
s'oriente
vers la dépréciation à
partir de 1979 dans presque tous les
pays en voie de développement.
La dévaluation y était présentée comme
un
"pui ssant
out il
de restrueturat i on des pr i x
et
des
i ne i tat ions
relatifs"
selon
1 ' e:.: pressi on
utilisée
par
le
rapport
berg.
118

Parallèlement à
l"action sur
les taux
de change,
les PVD s"efforcaient
de freiner
la croissance des dépenses publiques globales au risque
de
freiner
leurs croissance économique voir
l"activite économique du fait
de l"importance de la participation de l"état à
la vie économique dans
ces
pays.
Sur
la période 1979 -1982 la progression de la dépense est
presque
constante
tombant
brutalement à
17,3
en
1980.
Ce
qu i
témoigne
des
effets
accomplis
dans
ce
sens
quand
on
connait
l"importance
des dépen~es de l"état et
le raIe presque inexistant
du
secteur privée dans ces pays et la difficulté de recouvrir les
imp8ts
et ta.;.:es
Ce qui
contribue à
creuser
le déficit budgétaire de l"état
comme le révèle le tableau ci
dessous.
DEPENSES EN CAPITAL DU GOUVERNEMENT CENTRAL DANS LES
PVD
ï. de
la dépense totale et des pr?ts
1979
1980
1981
1982
1983
PVD
19,2
19
19,6
19
17,3
BALANCE FISCALE DES PVD
EN ï. du PIB
ANNEE
1979
198q
1981
1982
1983
-1
1-
PVD
-2,2
-1,5
-3,4
-4,8
-5,2
AFRIQUE
-4,4
-3,9
-5,5
-6,4
-7,3
1
1
j
ASIE
-3,7
-3,4
-~;, 2
1
-4,4
-3,5
1
1
-/
1 -
1 - -
119

Le
choc
énergétique
a
incité
les pays importateurs
de
pétrole
à
recourir
au
financement extérieur comme moyen de réagir à
ce
choc.
Cela s'est traduit par un accroissement des emprunts à
l'étranger,
une
augmentation des investissements étrangers directs ou une ponction sur
les réserves de la nation,
et un
accroissement de
l'aide
extérieure.
Ceci
allait devenir inévitablement matière à
débattre compte tenu
du
fait
que
la croissance de certaines composantes du flux
-
notamment
l'endettement
international
-
a
été telle que le
stock
crée
était
devenu
énorme.
L'objet
de
ce paragraphe est d'analyser ce
qui
au
regard de la théorie macroéconomique et de la théorie du développement
constitue le fondement de cette problématique du financement extérieur
des économies en voie de développement
importateurs de pétrole.
Vers les années soixante,
saisisant la possibilité d'étendre le modéle
de croissance de HARRDD et DDMMARD à
une économie ouverte,
des auteurs
comme
R
J
BALL(1962)
et B F MARSHALL(1964)
ont tenté
d'analyser
le
raIe
des
mouvements de capitaux dans les
différentes
économies
en
l'occurence,
celles importatrices de capitaux.
Pour ces dernières,
les
auteurs
s'interressaient
surtout
aux conditions
et
aux
modalités
d'accélération
de
la
croissance économique du
pays
récepteurs
de
capitaux.
Pour ce faire,
leur démonstration consistait à
comparer le
taux
de
croissance
d'une économie fermée à
la HARRDD ET
DDMMARD
à
celle d'une économie où l'investissement étranger est importante.
Pour
cela un certain nombre d'hypothèses ont
été adoptées:
120

-
Hl
l'économie
considérée
est ouverte et petite
si
bien
qu'elle
n'influence pas les prix
internationaux.
Le pays est un priee taker.
-
H2 Les entrées de capitaux sont rémunérées au taux d'intérêt mondial
et sont attirées par
l'accroissement du produit national.
Sous
ces
hypothèses~
on établit un
équilibre
macroéconomique
des
ressources et emplois de biens et services
PNB
= C + I + X - M - iD
D :
stock de capitaux
investies dans le pays
iD
:
paiements d'intér?t au reste du monde
[:
--
(
1-s)
F'NB
((1
=
F'NB
B = iD - D + X
M
= X + iD
M -
D )
D =: (:;
PNB
B
balance des paiements
s
propension marginale à
épargner
a
efficacité marginale du capital
La résolution du modèle aboutit à
la relation suivante
F'NB/PNB = r
= .:xs /
1-(:;((
pnb
121

Ainsi~
si
as
est
assimilé au taux
de
croissance
Harrodien
d'une
économie
fermée
et
si
r
/
as
ce qui
implique
0<1
et
pnb
l'investissement
étranger
accélère
la
croissance
de
l'économie
récepteur.
Mais~ ces analyses comportaient des incohérences relatives
à
la
possibilité
qu'ont
les exportations de
réduire
le
taux
de
croissance
de l'économie qui
proviendrait selon
l'auteur du fait
que
les
exportations
sont
concurrentes
de
l'épargne
ou
de
l'investissement;
do~ le dilemne entre exporter ou investir.
Introduisant
une
distinction entre le produit intérieur brut
et
le
revenu national~ MASSELL(1964)~ aboutit à
des résultats plus pausibles
bien que criticables.
Selon lui~
l'importation de capitaux accélère la
croissance
du
pib
si
et seulement si
l'effet
d'expansion
de
la
production
n'est pas compensée par la perte potentielle de production
due aux
paiements d'intér@t à
l'étranger.
Par contre~ la croissance du
revenu
national
est
accéléré
par
l'importation
de
capitaux
si
l'efficacité
marginale
du capital
est supérieure au
taux
d'intér@t
mondial
qui
rémunère les investissements étrangers.
D'o~ l'incitation
à
recourir
au
financement
extérieur pour
accélérer
la
croissance
économique
c'est
à
dire la croissance de son revenu avec
espoir
de
rembourser
la
dette
dans des délais convenables
par
suite
de
la
reprise de l'activité
économique.
Reprenant le résultat fondamental
de
122

B
F MASSELL
à
savoir que la croissance du pays récepteur de
capitaux
n'est
accéléré
que
si
le taux
d'intérêt
payé
aux
investisseurs
étrangers est
inférieur à
l~ productivité marginale du capital
dans le
pays
considéré
A
AMADO(1964)
s'est attaché
à
résoudre
les
deux
questions suivantes:
comment
rendre endogène la productivité marginale du capital
et
donc
l'incitation à
emprunter à
l'etranger?
Quel
sera
le
taux
de croissance de l'économie
et
comment
évolue
l'endettement
extérieur
avec une fonction de
production
à
facteur
substituable?
Selon
1 Lli ~
si
le taux de profit national
est plus élevé
que le
taux
d'intérêt mondial~
les capitaux
étrangers accélèrent
la croissance du
revenu
national.
Mais l'effet de l'importation de capitaux s'amortit
dans le temps du fait des rendements décroissants.

Dans les parties précédentes~
on s'est attaché à
analyser la réaction
des
politiques
macroéconomiques
et
leurs
fondement
théorique
en
rapport
avec
un
certain
nombre
d'objectifs
fixés;
lesquels
traduisaient
la volonté d'atténuer
les effets néfastes du
choc.
Les
moyens
utilisés pour y parvenir ne sont pas les m@mes en fonction des
groupes
de
pays.
Le
but
de cette
section
est
de
comparer
les
performances des politiques macroeconomiques relatives à chaque groupe
de pays aux objectifs assignés~ dans l'optique de déceler les facteurs
qui~
selon
nous
expliquent
l'échec
ou
la
réussite
de
telles
politiques.
Comme
le
révèle
le
tableau relatif à
l'évolution
des
prix
à
la
consommation~
la politique économique mise en oeuvre aprés le
second
choc
pétrolier a
été
plus ou moins une réussite.
Le taux d'inflation
est passé de 12,9 en
1980 à
7,8 en
1983;
évolution très sensible.
La
baisse de l'inflation s'effectuait simultanément avec
une
grande
souplesse
des salaires nominaux;
l'ajustement de la part du
facteur
capital
est du coup favorisée.
Dans les industries manufacturières,
la
croissance
du
taux
de
salaire est inférieure de 2,5
points
à
ce
qu'elle
était
durant
la
période
1973- 1979.
124

Cependant~
il
faut relativiser ce suçcés;
en moyenne l'inflation est
supérieure à
ce qu'elle était dans les années 1960.
De
2~9
entre 1960 et
1968~
il
a
progressé entre 1968 et
1973
pour
atteindre
5~6
et
9~1 entre 1979-1983.
Ces
chiffres
à
eux
seuls
traduisent
l'effort necessaire qu'il
faudrait continuer à
accomplir~
surtout~
si
l'on tient compte de la faiblesse des prix des
matieres
premières
qui
ont beaucoup contribué à
cette baisse de l'inflation et
qui~
certes,
augmenteront
en
période
de
reprise
de
l'activité
économique.
Malgré ce suçcés somme toute indéniable~ le ralentissement
de
la productivité constatée durant
la période 1979-83 de l'ordre
de
0,4 contre 2~1 entre
1973-79~
5~4 entre 1968-73 et 5~8 entre
1960-68~
révèle
que
les progrés Qnt été limités dans la réduction
des
coOts
unitaires
de
main
d'oeuvre et dans l'amélioration
des
comptes
de
l'entreprise.
Ce qui,
conjugué à
la baisse de rentabilité suite à
une
élevation des taux d'intérêts réels qui
est passée de O~56 en
moyenne
entre
1976-79 à
2,39 entre 1979-82,
n'a pas incité les entreprises à
investir comme en témoigne les statistiques suivantes:
l'évolution de
la
formation
brute de capital
fixe est passée de 6~5 entre 1960-68
à
5~9 entre 1968-73 et
1~1 entre 1973-79 contre -O~3 entre
1979-83.
Un
tel
chiffre traduit entièrement l'échec de la réaction et témoigne de
la
dégradation des performances économiques,
voir des résultats
que
l'on
était en droit d'attendre.

En
effet~
si
l'on
adopte l'hypothèse que les
fluctuations
de
la
demande
à
court terme sont fonction
de la répartition macroeconomique
des
revenus~
on
peut affirmer sans risque d'être contredit
que
le
cycle
des affaires affecte le taux de rendement du
capital
et~
par
conséquent~
la
part
des profits dans le
revenu
national.
Or~
en
réaction
aux
chocs pétroliers~
on a assisté à
un rétrécissement
de
l'horizon
temporel~
entrainant
une
relation
plus
importante
du
comportement des investisseurs aux
variations à
court terme du profit.
Comme l'évolution récente de la rentabilté et l'évolution anticipée de
leurs
profits
expliquent
pour
une
large
part
la
capacité
de
restructuration
des entreprises~
il
va de soi
que
les
fluctuations
cycliques
à
court
terme
de la répartition des
revenus
entre
les
facteurs de production
jouent un raIe fondamental.
Parce que le niveau
des
profits
détermine la volonté des entreprises d'accroître
et
de
modifier l'appareil
de production.
De m@me~
les profits influencent
la
possibilté
de
financer
les ajustements necessaires par
leurs
fonds
propre
et leur désir d'emprunter sur le marché
des
capitaux.
C'est
dire ~
qu'une compression des profits
voir~ un niveau de profit
jugé
insuffisant
dissuadent
les
entreprises d'assumer les
risques
d'un
ajustement.
A ces considérations fondées sur l'observation des faits~
i 1
faudrait
y ajouter
la politique des
monnaies
nationales
fortes
entreprise
dans
beaucoup de pays qui
a entrainé une appréciation
de
leurs devises et par ricochet une forte perte de compétitivité.
Cette
perte de compétitivité à
elle seule est synonyme de perte de parts
de
marché.
126

A
cela s'ajoute une volonté délibérée de freinage de la demande
sous
prete:-:te
que
la
demande
globale était excessive
par-
r-appor-t
au:.:
conditions de
l'offre et en cher-chant à
la maintenir- on a aggr-avé
1 es
pr-oblèmes
posés
par-
1 ' i n fla t i on •
OR
il
eut
été
possible
et
plus
r-ationnelle
d'augmenter-
la
désépar-gne publique
pour-
mainteni.r-
le
niveau
de
la
dépense globale d'un
montant
qui
se
r-appr-ocher-ait
de
celui
de l'épar-gne mondiale excédentair-e en empr-untant massivement
les
fonds excédentair-es de l'OPEP.
Maintenant de
la sor-te le niveau de la
dépense globale donc
la demande var-iable fondamentale pour-
la décision
d'investir-.
On
pr-ivilégier-ait la r-éaction du cSté de l'offr-e par-
une
modér-ation
beaucoup
plus
sensible
des salair-es
nominaux
que
les
salar-iés accepter-ont
mieux~
d'autant
plus que l ' é t a t en
maintenant
la
dépense
la dépense globale éviter-ait une per-te du PNB due à
l'épar-gne
mondiale.
C'est
dir-e
selon nous~
que
la r-éaction de
la
pol i t i que
économique
était
plus
ou moins contr-adictoir-e par-
le fait
même
de
vouloir
fr-einer-
la demande~
de mener-
une politique de monnaie
for-te~
et
de
r-elancer-
l'investisement
sans
tenir-
copmte
du
degr-é
de
flexibilité
des facteur-s de pr-oduction.
'v'oila~
br-ièvement analysé
le pour-qu'oi
l'objectif
qu'on s ' é t a i t
fixé
en
met.tant
en oeuvr-e les politiques de
lutte contr-e l'inflation
n'a
pas
été
atteint
quand bien même on a
remporté
des
suçcés
modestes
contr-e cette der-nièr-e dans les pays développés.
127

La
lutte
contre
l'inflation
est
devenue,
au
lendemain
du
choc
pétrolier,
un
objectif
de politique économique pour l'ensemble
des
pays
en voie de développement.
Le niveau élevé des
taux
d'intérêts
commençait à
inquiéter
les responsables des politiques économiques.
Ce
qui
a
entrainé
une réaction.
La philosophie
économique
qui
sous
tendait
ces réactions s'inspirait des propositions monétaristes.
Ces
derniers voyaient en l'accroissement du déficit budgétaire une
source
d'augmentation
de
l'offre
de
monnaie;
laquelle
favorisait
une
élevation du taux d'inflation.
INFLATION
('ï.)
ANNEE
1968-77
1978
1979
1980
1981
1982
1983
F'VD
15,2
18,7
21,5
27,1
26
24,5
32,7
Contrairement aux pays développés la lutte contre l'inflation dans les
pays
en voie de développement a
échoué.
Ceci
découle selon
nous
de
l'incompréhension
des mécanismes inflationnistes dans les F'VD.
Cette
ignorance
a
entrainé
une
explication
débouchant
sur
des
recommandations
de politique économique injustifiées.
En
effet,
i 1
semble,
au
regard
des
estimations économétriques
que
nous
avons
effectuées
que le déficit budgétaire n'est pas un élément déterminant
de
l'offre de monnaie dans les F'VD.
128

Sur
les quatres pays auquels le modèle a eté testé
l'équation
n'est.
statistiquement
valable
pour aucun d'entre eux comme le
révèle
les
éléments
statistiques reportés au tableau ci
dessous.
Reprenant
1 €-25
propositions
monétaristes~
nous
avons
testé
une
équation
dont
l'inflation est fonction de la croissa-nce de l'offre de monnaie et
du
déficit
budgétaire en vue de vérifier l'hypothèse selon laquelle
une
augment.ation
du déficit budgétaire contribue à
accroît.re l'inflation.
L'analyse
des
résultats révèle que
l'équation
n'est
statisquement
significat.if
que pour la colombie avec un coefficient. de
corrélation
tr-ès
faible
(1) ~ 1 <):39) ;
pour
les
autres pays
la
variable
déficit
budgétaire n'est.
pas significatif.
Pour
la colombie~ elle comporte un
signe négatif
ce qui
confirme l'hypothèse.
Ceci
s'explique par
le fait
que la colombie~
faisant. partie des élèves exemplaires du FMI
dispose
plus
de
facilités
de crédits.
Or ces
crédits
contribuent
à
une
augmentation
de
la masse monétaire en circulation~
ce
déséquilibre
crée
entraine
des
tensions
inflationnistes.
Par
conséquent~
des
politiques
économiques visant à
une réduction drastique des
déficits
budgétaires~ en ponctionnant les revenus grâce à
la taxe sur le revenu
et
à
des
dispositions en matière de crédits à
la
consommation
ne
pouvaient
nullement
@tre efficaces dans ces pays où
les
structures
économiques
ne sont pas toujours saines et où les crédits à
la
vente
véritable moteur d'emballement de la consommation sont
quasi
absents.
129

Pour
ces
différentes
raisons
les
politiques
de
lutte
anti
inflationniste n'ont pas été à
la hauteur des espoirs.
A ces raisons,
il
faudrait
selon nous ajouter deux facteurs fondamentaux
que sont
le
degré
d'endettement
des
PVD qui,
sil
n'entraine pas
une
création
monétaire
comme
dans les pays développés -
du fait
que ce
sont
les
entreprises
qui,
en empruntant,
s'adressent au marché financier
et
monétaire;
d'où
création
de monnaie- contribue à
gonfler
la
masse
monétaire
en
circulation
malgré
les
restrictions
de
crédits
en
direction
des agents économiques.
Le second facteur est la
facheuse
tendance qu'ont
les gouvernements des PVD d'utiliser l'inflation comme
un outil
de politique économique plus particulièrement comme moyen
de
financer
les investissements.
En
effet,
conscients des difficutés de
recouvrement
des imp8ts et devant faire face à des dépenses coGteuses
notamment
des investissements dans le domaine social,
les
autorités
sont
prompts à
utiliser
l'inflation comme une taxe qui,
procure
des
ressources
additionnelles disponibles.
C'est dire
l'inutilité
d'un
couplage
déficit budgétaire /
inflation dans les PVD tant que l'on ne
s'attèlera pas à
restaurer des mécanismes économiques saines et revoir
les
circuits
de financement des économies
sous
développés.
A
ces
efforts
il
faudrait
ajouter
la necessité d'améliorer la compétitivité
des
entreprises publiques en
l'absence de secteurs privées
forts
et
dynamiques,
soulager
les
comptes d'exploitation des entreprises
en
veillant
à
l'équilibre
entre pouvoir d'achat
distribué
et
revenu
disponible.
130

Ignor-ant
l'ensemble
de
ces facteurs~
la politique
de
lutte
an t i
inflationniste mise en oeuvre dans pays aprés le second choc pétrolier
ne pouvait
qu'être inefficace et dangereuse.
Au regard du tableau ci
dessous~ on ne peut que conclure a
un
échec de
la
politique
économique dans sa tentative de résorber
les
déficits
courants.
Néanmoins,
on
peut constater une évolution sensible
mais
insuffisante
par rapport au premier choc pétrolier.
Ceci
nous semble
t - il
est da au bon fonctionnement du recyclage qui
a
assuré aux
pays
industrialisés un financement adéquat des déficits courants.
Mais,
la
charge de l'endettement devenait de plus en plus importante,
révèlant
son corolaire:
l'amenuisement du capital
de confiance.
Car au lieu de
favoriser,
la
création
d'une
faculté
de
remboursement,
qui
necessiterait
l'orientation des fonds empruntés vers l'investissement~
on
les a
drainés à
des fins de consommations
plus
particulièrement
combler
les déficits.
Ce qui ~
du coup,
atténue les possibilités de
remboursement
qui
pourraient
provenir
des
revenus
issus
de
l'investissement.
A
ce
titre,
cet
attitude
est
dangereuse
car
imprévoyant
et gaspilleur.
Paralellement une politique contribuant à
accroître
la
déflation
générale
qui,
par
ailleurs,
entraine
un
gonflement
des
déficits budgétaires par
le
jeu
des
"stabilisateurs
automatiques":
une baisse des rendements fiscaux
et un
accroissement
des
indemnités de chômage.
131

Le
second facteur
qui,
nous semble t - i l ,
a contraint la
politique
économique
demeure l'augmentation des versements d'intérêts résultant
de la croissance de l'endettement et de la hausse des taux d'intérêts.
Ce dernier facteur est beaucoup plus sensible pour
les PVD auxquels on
peut
ajouter des dépenses de
structures
incompressibles,
l'absence
d'un
secteur
privée
et
des
monnaies
relativement
appréciées.
Concernant
l'équilibre
financier
e:·: t ér i eur ,
les
résultats
sont
nettement
décevants.
Les balances des paiements extérieurs n'ont pas
été améliorées.
BALANCE DES PAIEMENTS(
milliards de $)
ANNEE
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
SOURCE FM1:
IFS
L'échec
de
ces
politiques
peut être expliqué par
deux
sortes
de
facteurs.
Les uns exogènes et
imprévus relatifs à
la chute des
cours
des
produits
exportables,
à
la sécheresse et à
la baisse de
l'aide
étrangère.
Par contre les autres sont relatifs à
la nature même de
la
politique économique:
meilleur gestion de la demnade et contraction de
l'offre
de monnaie.
Cette conception des problèmes de paiements
non
seulement
néglige
la nature structurelle des
déséquilibres
et
des
exigenges
de
développement- liées
selon
nous à
un
changement
de
système
de
valeur
et
de
pratiques
sociales- mais
méconnait
la
vulnérabilité des économies aux
chocs extérieurs,
à
l'augmentation des
pr i x
à
l'importation
et
à
la baisse de la
demande
étrangère
des
produits exportables.
132

En
effet
la restriction des crédits destinée à
comprimer le
marché
intérieur
implique necessairement une politique de réduction
massive
des importations qui
à
son tour affecte obligatoirement la
croissance
économique et
le bien être des populations.
Par ailleurs,
l'ajustement
par
la
croissance des exportations s'avère très difficle à
cause
du
niveau
peu
élevé
de la demande étrangère et
de
l'aggravation
des
dispositons
protectionnistes.
Ces raisons expliquent selon
nous
le
manque
de
performance des politiques économiques comme le révèle
le
tableau suivant sur la percée des exportations des PVD qui
passe de 5%
en
1979 pour atteindre -5,7% en
1981 et -8,1% en
1982.
PVD
CROISSANCE EN VOLUME DES EXPORTATIONS
( croissance en %)
ANI\\IEE
1968·-77
1978
1979
1980
1981
1982
1983
PVD
5,7
4
5
-4
-5,7
-8,1
la modification de la parité de la
monnaie
nationale
semble inefficient.
Pourqu'oi?
Dans les PVD,
le taux
de change constitue une variable économique très
importante.
I l
contribue à
détreminer
le rapport des prix des
biens
qui
font
l'objet du commerce international
aux
prix des
biens
dont
l'usage
est
purement local.
De mè"me,
il
influence
la
rentabilité
relative
des
différents
secteurs et donc
la
structure
du
système
productif
et sa capacité à
assurer,
à
moyen terme,
l'équilibre
des
133

-paiements
extérieurs.
C'est pour l'ensemble de ces raisons que
juger
l'efficacité
du
niveau
de
taux de
change
est
assez
délicat
et
particulièrement
pour
1 es F'VD.
ainsi,
on délimitera le domaine
de
compétence de l'analyse aux
pays d'afrique noire.
Comme nous
l'avons
déja
signalé ni
l'amélioration de la balance commerciale ni
celle
de
la
balance des paiements n'a été constatée.
En
effet,
dès lors
que
l'on
admet avec ARTHUR LEW 1 S
que 1 a
.. déval uat i on él ève 1 e
c o
t
de 1 a
û
vie d'où une augmentation des revenus monétaires qui
majore les
conts
intérieurs",
on tient
là,
un des éléments d'explication du caractère
inopérant
de
la dévaluation.
La majoration des conts intérieurs
est
généraLement,
proportionnellement
aussi
forte que la diminution
des
taux
de
change.
Car
la
dévaluation
provoque
inévitablement
une
augmentation
des revenus monétaires qui
n'est pas aussi
forte
que
dévaluation.
Tout dépendra du degré de discipline de la communauté.
OR
les
pays africains sont
incapables de maîtriser les conts
monétaires
devant
l'augmentation du prix des biens importés.
D'où l'impossibilité
d'une
dévaluation efficace dans les pays africains.
Au regard de
la
modification des taux
de change -
voir tableau du chapitre précédent ~
on
ne peut
que constater l'insuffisance de la correction des taux
de
change
en
rapport avec
les besoins des économies africaines.
De
ce
fait
ces
modifications
sont
presque
annulées
par
l'absence
de
compression des autres revenus;
ce qui
est difficile à
réaliser compte
tenu
de
la
structure économique de ces
pays.
D'où
des
pressions
inflationnistes.
M~me
dans les pays oÙ la politique de change a
été
active
entrainant
des dépréciations importantes en valeur
effective
nominale,
le taux effectif réel
est remonté ou à
la rigueur n'a baissé
que
faiblement.
1 ~54

Une
telle différence peut être imputée à
un différenciel
d' in fi è. t. i on
entr-e ces pays et 1 eurs partenai res commerc i aux ,
Par e:<emp 1 e ~
en '1981 ~
le
KENYA a
dévalué augmentant de 9,4% le prix du dollard en
shilling
et
de
16,8% quelques mois plus tard.
A la même période
1 etau:.:
annuel
de croissance des prix à
la consommation atteignait 22~3%;
il
s'en
est
suivi
une annulation totale de l'effet de
la
dévaluation.
Dans presq8e tous ces pays~
l'hypothèse selon laquelle la dévaluation
augmente
le taux d'inflation se confirme du fait
de la résistance des
salaires réels à
la baisse quand bien m@me il
n'augmente que très peu.
Cependant,
cette situation d'ensemble cache des disparités
que
nous
nous contenterons d'énumérer.
Par exemple un pays comme le SENEGAL est
presque
privé d'une liberté de modification de son taux
de change par
le simple fait
qu'il
appartient. à
une zone monétaire:
UMOA.
Par contre
le régime de convertibilité dont il
bénéficie permet une lutte plus oÙ
moins
efficace contre l'inflation si
bien qu'on a
pu observer
que
la
dépréciation de son taux de change à
partir de 1980 -
confère
tableau
pr-écédent- ne
s'est
pas
accompagnéé
d'une
hausse
des
prix
camp asatr' i ce.
Par ailleurs~ dans d'autres pays comme le MADAGASCAR oÙ
i 1
existe un controle des changes et une pénurie de devises,
il
est
très
difficile
d'avoir une dévaluation efficace.
Les effets
de
la
dévaluation
attendus
d'un
accroissement
du
pr: i x
des
biens
internationaux se manifesteront difficilement compte tenu de la hausse
du
niveau
général
des prix.
La structure interne des
prix
_. biens
i nternati on atrx
vis à
vis des biens domestiques- tend à
se
détériorer
au
lieu
de s'améliorer.
135

L'analyse
de
la politique de change de ces pays révèle les
nombreux
obstacles
qu'il
faudrait
surmonter
pour
qLle
la
politique
de
dévaluation soitefficace.
A ces ecueils il
faudrait
ajouter un second
facteur
relatif
à
la période choisie pour
opérer
la
dévaluation:
période
de
pénurie
de devises et de durcissement
des
restrictions
d'importations,
lesquelles
pèsent
sur
l'amélioration
de
la
compétitivité
des
industries
de
substitutions
aux
importations,
bloquant
de
fait
tout
espoir
d'amélioration
de
la
balance
des
paiements
via
celle
de
la balance
commerciale.
De
manière
plus
précise,
dans des pays qui,
dans leur grande majorité connaissent des
taux
de
change irréalistes,
il
paraît difficile
d'échapper
à
une
gestion
administrative des devises dans le court terme.
La politique
des
taux
de change doit être considérée comme un
instrument
non
pas
d'ajustement
à
court terme de la balance des paiements comme ce
fut
hélas
souvent
le
cas,
mais d'ajustement structurel
à
long
terme
accompagnée
de
mesures
visant
à
corriger
les
anomalies
du
fonctinnement
du système économique.
136

PROBLEMATIQUE
DE LA MODELISATION
DE L'INTERDEPENDANCE ECONOMIQUE
ET CADRE DE COORDINATION
DE POLITIQUE ECONOMIQUE

Si
l'on
considère que l'économie mondiale
est
constituée
d'un
ensemble
de structures~
on peut
appeler
structures
internes
celles
relatives
aux
ensembles
économiques
nationaux
et
structures
externes toutes les
liaisons
et
proportions
qui
unissent
les
réseaux
d'échanges
de
marchandises~ de capitaux,
de services et de transfert.
Un
ensemble
d'interactions entre
structures
internes
et
structures
externes
traduira
une
interdépendance
des
économies nationales.
Ces
interactions sont
limitées par la nature des
relations
qui
sous tendent
les structures internes et externes.
Ces relations qui
s'expriment par des échanges de biens~
de
service5~
d'actifs financiers entrainent une dépendance
de
plus en plus importante des économies nationales.
Dés
lors~
l'évolution de la balance commerciale d'un
pays
constitue un
élément fondamental
de sa balance des paiements
de
son
équilibre
interne et de celui
de
ses
partenaires
commerciaux.
Par ailleurs~ s ' i l
est vrai
que le commerce extérieur est un
instrument privilégié de la transmission internationale
des
fluctuations
économiques,
il
n'en demeure pas moins que les
variations
des
variables financières nationales ainsi
que
les
investissements étrangers directs jouent aussi
un
raIe
détérminant
dans
l'interdépendance
des
conjonctures
économiques.
Pour
ces
raisons,
nous
tenterons de
mettre
en
exergue
l'interdépendance
des économies nationales,
d'analyser
les
différents
modes
de
transmission
internationale
des
fluctuations.
A cet effet,
beaucoup d'études relatives à
la détermination
des formes les plus appropriées des relations fonctionnelles
ou
des
estimations
des paramètres
des
modèles
ont
été
entreprises.
138

Nous
nous
contenterons dans un premier temps
de
préciser
leur
fondement
théorique
du
point de
vue
de
l'analyse
économique et d'insister sur l'apport des approches du point
de vue de l'analyse formatisée des structures.
Après cette analyse dont
le but est
l'isolement des lois
et
la
formulation des mécanismes qui
régissent
l'évolution des
réseaux
d'échanges,
nous préciseroris dans une deuxième phase
ce
survol
théorique grâce aux analyses empiriques que
nous
ménerons.
139

S E C T I D N
I
L'ouverture
de plus en plus importante sur
l'exterieur
des
économies
contemporaines
fait
que
les
fluctuations
de
l'activité
économique
dans un pays -les
modifications
de
certaines
variables économiques- influencent les
variables
économiques d'un ou de plusieurs autres pays.
J.
P.
VESPERINI
[1973]
insiste sur l'influence réciproque
qui
peut-8tre l'éffet d'un rapport de
subordination
entre
deux
pays
ou l'éffet d'une m8me dépendance vis-à-vis
d'un
milieu environnant.
Certains
auteurs
ont
essayé
de
formaliser
ces
interdépendances
en
essayant
de
résoudre
le
problème
suivant
:
Comment
réquler
l'influence
des
variables
internes tout en maintenant
l'aspect déterminant
des
variables
caractéristiques
des
réseaux
d'échanges 7.
La
réponse
à
cette
question
a
sous
tendu
toutes
les
tentatives
de
modélisation
des
liaisons
des
économies
nationales par le commerce extérieur.
D'aucuns
se sont contentés de déterminer
le niveau des flux
d'échanges
par l'intermédiaire des fonctions
d'importation
et
d'éxportation
en
fonction de la
croissance
des
pays
échangistes et notamment des politiques économiques mises en
oeuvre,
tandis
que
d'autres
utilisaient
des
modèles
économétriques du secteur extérieur incorporés à des modèles
macro-économiques
plus généraux de détermination du
revenu
national.
L'objet
de
cette
section est de faire le
point
sur
ces
différents travaux.
Pour cela nous étudierons simultanément les modèles et
leur
inspiration théorique.
Ce
qui
nous
emmenera à
classer ces
travaux
selon
trois
grilles de lectures:
une approche néo-Keynésienne,
Walraso-
parétienne
et structuraliste.
140

C'est METZLER [1950J
qui,
à
la suite de la controverse
sur
le
multiplicateur
auquel
devait
3tre
appliqué
le
multiplicateur
Keynésien
du commerce extérieur a
jeté
les
bases
d'un
cadre central
théorique pour la
connexion
des
modèles économétriques.
Ceci
par l'étude des conditions de stabilité d'un modèle qui
mettait en rapport n pays.
Cette
conception repose sur
l'hypothèse selon laquelle
les
prix
sur le marché mondial
sont exogènes aux
modèles.
Par ailleurs,
la formalisation de la liaison des structures
internes
aux
structures externes s'effectue
à
l'aide
de
multiplicateurs
statiques
ou
dynamiques
tandis
que
les
ajustements porteraient principalement sur les quantités.
Dans cette optique,
la liaison des économies nationales par
le
commerce
extérieur
s'effectue
dans
l'hypothèse
d'un
accroissement
autonome
de
l'absorption de l'un
des
pays
échangistes en deux
phases selon MAURICE BYE [1965J.
-
Observer
un
"effet direct de propagation au
dedans"
qui
traduit
l'accroissement
du
produit
interieur
induit par l'accroissement autonome de l'absorption.
Ensuite,
e:-:aminer
un
"effet de propagation réfléchie
vers
l'intél~ieur" qui
est
la résultante de
"l'effet
de
réfle:-:ion
vers
l'e:·:térieur"
qui
donne
l'importation
induite
par
l'effet
direct
et
de
"l'effet
de propagation réfléchie à
l'e:·:tér"ieur"
ou
effet d'expansion induite qui
traduit l'accroissement
du
revenu d'un pays favorisé
par
l'accroissement
de
ses
ex p or-t e t i on s
et enfin de "l'effet
de
r
F Lex Lon
é
vers
l'intérieur"
qui
détermine l'accroissement
des
importations
d'un
pays
donné
induit
par
l'accroissement
de
son
revenu lié à
son
commerce
e:-: t ér i sur.
En
appliquant
le
multiplicateur intérieur
à
l ' ef f et
de
réflexion
vers
l'intérieur,
on
obtient
l ' ef f et
de
propagation réfléchie à
l'intérieur.
141

Tel
qu'il
ressort des travaux de LEE SAMUELSON
[1973],
ce
modèle
"fait
e:·:plicitement
place
à
la
détermination
simultanée
des flux
commerciaux
et des niveaux
d'activités
économi ques général es:'.
Cela
lui
permet de prendre en compte d'une part
l'l e s
effets
de
rétroaction
induite
par
les
changements
des
flux
commerciaux d'un pays donné sur les niveaux de la demande et
des
p r t x
de
ce
pays" et
d'autre
part
"les
effets
de
rétroaction
induits par les changements de la
demande,
et
des
prix
dans
un
pays
donné sur
la
demande
des
flux
commerc i aux et 1 es pr i x du commerce des pays par tenai res" .
Parallèlement à
cette détermination des flux
commerciaux
et
de leur corollaire,
le modèle considère comme variables dans
le temps~
les parts du marché.
Par conséquent,
un certain dynamisme est insufflé au modèle
et
la
élasticités
de
prix
à
retards
échelonnés
sont
introduites
dans
les
équations
relatives
aux
parts
de
marché.
Sur le marché mondial~ l'élasticité aux
prix à
l'éxportation
est déterminée de manière explicite pour chaque pays et ceci
grâce
à
la prise en compte "des effets de
rétroaction
des
changement s
i ndui t s
des pri x du
commer-ce
e;·:ter i eL!.;",
des
parts de marché et des n i ve aux d'act.ivités économiques".
Une
fois précisées,
toutes ces considérations,
il
s'avère
aisé
de déterminer
la structure du modèle avant
d'analyser
la formulation
des multiplicateurs Keynésiens.
142

~ o d u c:;~~~--~l1
leine
1
::Ipacité
1
___._.
----1
~-------1
0~_:_:_:_r_t_a_t_i_o.n-'---~}C_:·~_:_:-;_p_:~r-t~;"
V
A
R
l
A
r--·--·------·---l
Pr
B
i x
du
1
commerce
L
E
1
1
L....~:·:
s
t ~..~~._~_~~_._J

\\
\\
1
de
marché
l
E
>\\ Parts
\\
N
-----~~ ' - -........-----_._--_.__.._----j
D
o
G
E
N
E
t
S
:'ressi on de
1
1
la demande I~
PNB
.J
' - - - -
_
_ . _ - - - - - - - - - - - - - - - - '
143

Ce
modèle permet de déterminer pour chaque
pays
-c'est-à-
dire
les
18
pays
retenus pour
lesquels
il
existe
des
estimations
de la production à
pleine capacité et un
19ème
fictif~
re~roupant tous les autres pays de l'O.C.D.E. et la
zone
non
O.C.D.E.- les
équations
des
importations,
des
parts
de
marché
et celle des prix
à
l'importation
et
à
1 ' e:·:portati on.
Une
fois
connues
les importations de chaque pays
et
les
parts de marché~
on détermine les exportations de tous
les
autres en provenance de ce pays.
Pour
chaque
zone géographique~
les variables
considérées
comme exogènes sont la demande intérieure~
les prix de gros
intérieurs~
le
t.aux de change et la production
à
"pleine
capaci té '",
Les
prix
de gros intérieurs influence le montant total
des
importations et les prix à l'exportation.
Ces derniers sont fonction des prix des autres exportateurs,
i l s
contribuent
à
la détermination des
parts
de
marché
conjointement
avec
le
niveau de la
production
à
pleine
capacité
et
la pression de la demande dépend des montant du
P.N.B.;
ce dernier étant lui-mime déterminé par le
montant
des exportations et
la demande intérieure.
De plus~
la pression de la demande contribue à
déterminer le
montant des importations.
En
décomposant le fonctionnement en dynamique du
mécanisme
du
multiplicateur
à
l'aide d'un
système
d'équation
aux
différences
finies
LEE
SAMUELSON
[1976]
a
réussi
à
incorporer
l'ensemble
des
effets
qu'on
a
enumérés
précédemment.
Le
principe qui
sous tend cette décomposition repose sur la
linéarisation
des
fonctions
d'importation
et
sur
1 a
conversion
des multiplicateurs en
" el a sticity
multipliers"
soit
:
1
variation autonome de la dépense intérieure.
K
multiplicateur intérieur.
144

On peut décomposer l'accroissement du revenu entrainé apr
la
variation de la dépense intérieure en in accroissement de la
dépense domestique~
un accroissement des importations et
in
accroissement des exportations.
Par conséquent on a
R = koI -
+
X
M
Après
linéarisation
_des
fonctions
d'importations
les
multiplicateurs
domestiques en économie ouverte
s'écrivent
de
la façon suivante:
dans le cas d'une variation autonome de
l'absorption
du pays considéré
1
K·---------·'---'·l
- -
- - - - - - - - -
1
MO
1
1 -
m1 - - - - . - - - -
1
DDo +
X
J
0
m
1
élasticité des importations par rapport aux
variations
de la demande domestique du pays considéré.
dans
le cas d'une variation exogène de
l'absorption
d'un autre pays.
K -
1 + m
1
DDO
+
XO
1 -
m
1
L
DDO
+
XO
1
----_.,----------1
145

Pour
linéariser
les équations LEE SAMUELSON a eu recours
à
la
conversion
des
multiplicateurs
en
" el a sticity-
multipliers" et cela par
le biais de la relation suivante:
IR------ DD
1
i
i
- - - - - - - --
k
i
R
R
io
io
En
posant
DD
i
i
(avec A
la
variation
de l'absorption)
i
On aura
1
R
r- A
A
l 1
i
i
iD
1
1
------
=
k
X
R
i
A
R
\\ 1
L:
l
iD
io
1
J
1
---1
146

En
désignant dd
1 :' e>:pr-essi on
i
f
1
A
A
l i io_._-
X
A
R
io
io
l'élasticity
multiplier-
s'écr-it d'apr-ès LEE
SAMUELSON
de
cette façon
.k·~-~·_··-l
i
i
i
1
____- - - - 1
En adoptant cette pr-ésentation~
nous expr-imer-ons de manièr-e
similair-e les multiplicateur-s de tr-ansmission inter-nationale
des fluctuations.
A
l'aide
des équations aux
différ-ences
finies,
on
peut
d'apr-ès D.
DUFOURT [1979] expr-imer-
le pr-ocessus d"ajustement
qui
tr-aduit la conception Keynésienne de la connexion.
R
l
=
[ R
K T
J + K DD
R
R
147

R
est
le vecteur
qui
indique la réponse en pourcentage du
P.N.B.
à
une variation d'1 % d'une variable éxogène.
R
D.D
est
le
vecteur des variations autonomes exprimées
en
pourcentage de l'absorption des divers pays.
T
est
la
matrice
des
coefficients
internationaux
de
transmission.
K
est
une
matrice
diagonale
des
multiplicateurs
interieurs convertis en elasticity multipliers.
-1
Si
l'on désigne par A la matrice I-KT,
cette matrice
rend
compte
de
l'impact
des
coefficients
de
transmission
internationale
des
fluctuations,
par
contre
l'expression
A K DD traduit la somme des effets directs
de
propagation au dedans et des effets de propagation réfléchie
à
l'interieur.
L'importance
de
l'effet de propagation au dedans
dans
le
pays
o~
se
produit
le
choc
initial,
la
valeur
des
élasticités
des importations par rapport aux
variations
de
l'absorption,
le volume des importations dans le pays o~ se
produit
le
choc
initial
de mime que les
parts
des
pays
fournisseurs
dans
le
marché
des
importations
du
pays
initiateur
de
la
transmission.
Tout
cela
constitue l'ensemble des facteurs qui
selon
LEE
SAMUELSON
déterminent
la
valeur des
coéfficients
de
la
matrice
A et donc
la direction et l'ampleur des
effets
de
transmission des fluctuations.
A
ces
facteurs,
il
faudrait ajouter la
sensibilité
des
exportations des pays fournisseurs aux fluctuations à
court
terme
des importations du pays
emetteur,
leur
importance
dans
l'activité
de
chaque
pays et celle
de
l'effet
de
propagation
au
dedans dans les pays
partenaires
du
pays
emetteur.
148

F'ar-
la
pr-i'se
en compte de tous ces
éléments~
le
modèle
per-met ainsi
la liaison des fonctions d'impor-tations et
des
fonctions
d'expor-tations
en tenant compte des facteur-s
de
compétitivité
autr-e que les pr-ix
au mécanisme Keynésien
de
tr-ansmission des fluctuations par-
la déter-mination des par-ts
de mar-ché.
De
ce fait
l'estimation endogène de la var-iation des
par-ts
de
mar-ché
peut-~tre
utilisée
pour-
la
cor-r-ection
de
l'intensité
et de la dir-ection du pr-ocessus de tr-ansmission
inter-nationale des fluctuations.
Néanmoins~
il
manque
à
ce modèle une
explicitation
des
r-elations
per-mettant de coor-donner- l'étude
de
l'évolution
des
par-ts
de
mar-ché
et
celle
de
la
tr-ansmission
inter-nationale
des
fluctuations
comme
l ' a
par-faitement
souligné D.
DUFOURT
(1).
En
conclusion~
on peut affir-mer
que l'appr-oche Keynésienne
de
la
connexion pr-ivilégie l'analyse
de
l'influence
des
var-iations
dans la demande finale et dans le r-~venu sur-
le
volume
des échanges et des effets en r-etour- des
var-iations
des flux
d'échanges sur- les niveaux
d'activité et de revenu.
Par-
conséquent~
l'activité
du
commer-ce
extér-ieur-
est
considér-ée
comme r-ésiduelle découlant des nécessités de
la
cr-oissance
et
de ce fait
n'est pas intégr-ée
ni
dans
les
modèles
nationaux~
ni
dans le modèle génér-al
elle
est
r-eléguée dans un
"bloc e:-:ter-ieur-".
Elle
est
ainsi
incapable de r-endr-e compte
des
mécanismes
r-éalisant
l'ajustement entr-e les var-iations de str-uctur-es de
pr-oduction
et
de dépense et les var-iations des
str-uctur-es
d'échanges par-
le fait m~me de la limitation de l'analyse
à
des r-elations fonctionnelles entr-e var-iables tr-ès agr-égées.
Elle
se contente de r-éduir-e les var-iations des str-uctur-es à
des tr-ansfor-mations homothétiques en supposant la
stabilité
des par-amètr-es tels qu~ les pr-opensions et à r-echer-cher- dans
un
ajustement
par- les quantités les voies
possibles
d'un
r-etour- à
l'équilibr-e.
De
ce
fait~
elle néglige les pr-opr-iétés str-uctur-elles
du
r-éseau d'échanges qui
s'expr-iment sous la for-me de
r-appor-ts
déter-minées
des distances économiques et de var-iations
non
ar-bitr-air-es de la str-uctur-e par- pr-oduit des échanges.
D. Dl!F(Un P339
149

De
même elle passe sous silence les contraintes qu'imposent
aux
politiques
économiques nationales
la
résistance
des
structures
propres au réseau des échanges internationaux
à
des ajustement des quantités.
150

L'approche
structurelle
du
couplage
de
modèles
macro-
économiques
nationaux
est
à
l'origine
de
la
conception
Walraso-Paretienne de la liaison entre les économies.
Cette approche consiste à
traiter successivement l'effet
de
revenu et
l'effet de concurrence par
les prix.
Aussi
on
cherchera
à
déterminer de manière
endogène
les
exportations
et
les prix
internationaux à
court
te~me
de
détermination
du
revenu
qui
considérait
les
prix
à
l"importation
et
les
exportations
comme
des
variables
exogènes.
Pour
ce
faire
on dissocie l'évaluation des prix
et
des
l
quantités.
D'abord on évalue le volume des exportations en
considérant
que
les importations par pays sont fournies par
les modèles
macroéconomiques nationaux.
Les
exportations
sont donc fonction des
importations
par
l'intermédiaire
d"une matrice des parts de marché
supposée
constante.
On a
de ce fait
le système d'équation suivant
M = EX + m 1
x = PM
M
Vecteur des importations totales.
X
vecteur des exportations totales
matrice
des coefficients indiquent
la
proportion
des
ressources
liées aux
XtO
dépensées à
l"achat de
biens
réels.
P
matrice des parts de marché
m
vecteur des importations
151

En
prenant
la valeur de X dans la
première
équation~
on
obtient l'équation suivante
De
m~me~
en
remplaçant
M par sa
valeur~
on
aboutit
à
l'équation suivante:
E ---·-:IJ1
X = p[ l
IP]m
- - - - -
Ce
n'est
qu'après qu'on déterminera le vecteur des prix
à
l'importation en maintenant les parts des marchés
constants
grâce au système d'équation suivante:
PXPM
= PMM
avec
·PX vecteur
ligne des prix
à
l'exportation~
estimés
dans
chaque pays à
partir des prix et des coGts domestiques.
PM vecteur
ligne des prix à
l'importation.
152

A
l'aide
des
fonctions
de
demande
d'impo~tation,
on
déte~mine
les
élasticités
de
substitutions
dont
la
connaissance,
conjuguée
aux
hypothèses su~ les
va~iations
autonomes des p~ix inte~nationaux,
favo~ise~a le calcul
des
va~iations de pa~ts de ma~ché induite pa~ la défo~mation
de
la st~uctu~e des p~ix ~elatifs.
De
telles
dispositions
ont
favo~isé
l'imagination
de
diffé~entes
méthodes
dont
celle
developpée
pa~
P.
s.
ARMINGTON
[1970]
et
~ep~ise tout en
l'amélio~ant
pa~
B.
HICKMAN [1973].
Cette
methode se place dans le cad~e géné~al de la
théo~ie
de la demande fondée su~ un compo~tement de ma}:imisation
de
l ' u t i l i t é sans cont~ainte budgétai~e.
A
pa~ti~
de
là,
on che~che à
dédui~e
des
fonctions
de
demande d'impo~tation.
La
fonction
d"utilité ~etenue pa~ P.
S.
ARMINGTON pou~ un
pays
donné
distingue l'ensemble
des
p~oduits
considérés
selon le lieu d'o~igine de leu~ p~oduction.
Il
laisse
ainsi
en
suspens le
p~oblème
fondamental
de
l"ag~égation des p~éfé~ences individuelles qui
pou~tant sont
à
l'o~igine
des
choix
ent~e
diffé~ents
biens
pa~
la
distinction
non seulement des biens nationaux et
ét~ange~s
mais aussi
ent~e les biens ét~ange~s.
Le
fait de considé~e~ n biens localisés dans m pays donnant
n.m
p~oduits
qui
font
l'objet de nm fonctions
de
demande
t~aduit
le ca~actè~e Wal~aso-pal~ésienne de la dema~che
de
ces modèles.
Ces modèles peuvent .t~e assimilés à des modèles d'off~e
et
de demande dans lesquels les prix et les quantités échangées
sont déte~minées de façon simultanée.
153

êL ~i§§ §Q !~iQ§n~§ Q§ ls ~QQ~§~tiQQ ~slcs§i§QQ§ Q§ ls ~QQQ§~iQQ
~ tcsY§C§ l§ ffiQQ!l§ b!~t
Dans
l"étude des fondements méthodologiques de la connexion
des
modèles
macro-économiques
nationaux
des
auteurs
comme
R.
R.
RHOMBERG [1973J,
J.
WAELBROECK
[1973J,
et
B.
HICKMAN [1973J se sont largement illustrés,
donnant peut
@tre ainsi
le caractère Walrassien du modèle LINK.
Ce paragraphe a pour but la spécification de ce modèle,
mais
au préalable,
nous analyserons les fondements théoriques qui
sous tendent le couplage des modèles nationaux.
Ce
paragraphe
traite
de
l"analyse
des
caractéristiques
techniques
des modèles d"échanqes mondiaux qui
constituent
le fondement de la méthodologie retenue dans le modèle LINK.
Nous
nous
contenterons
de repréciser les
trois
optiques
qu'avait
distinguées R.
RHOMBERG [1971J
qui
présidaient
à
l"élaboration
de
ces modèles
l"optique
de
cohérence,
l"optique structurelle et l"optique bilatérale.
L'approche
globale
part de l'idée que chaque pays
établit
une projection de ses importations et de ses exportations en
fonction des objectifs de sa politique économique.
Les
importations
dépendent
des
variables
économiques
intérieures
tandis
que les les exportations sont
fonction
des
variables
économiques intérieures de
ses
partenaires
commerciaux.
Partant
de
là,
on
se
contente
de
rechercher
par
une
procédure
d"essais
et
erreurs
un
ensemble
cohérent
d'estimations
des importations et exportations totales
par
pays.
Cette
approche n'était pas satisfaisante,
d'où
l'idée
de
l'améliorer
en estimant les exportations à patir des
parts
de
marché
de chaque pays et des facteurs de
compétitivité
. liés ou non aux prix.
154

Ce
qui
a donné naissance à ce que l'on a
appelé
l'optique
structurelle basée sur la réalisation d'un modèle mondial
de
type
Walrassien dans lequel chaque pays exprime une demande
d"importation
et est l"obJet d'une
demande
d'exportations
calculée à
partir d'une matrice des parts de marché évoluant
dans le temps grâce aux divers facteurs de compétitivité.
Autrement dit~
cette démarche a pour objet "d'interposer une
structure du réseau d'échanges~ que l'on pourra considérer à
l'origine
comme
invariante entre une conception
théorique
Walrassienne
du
modèle
du
commerce
mondial
et
sa
formulation~
pour
l'application~
de
caractères
nécéssairement macro-économiques". (1)
Par
les tentatives d'endogéneisation
des parts de
marché~
cette
modalité
technique
de
la
liaison
se
révèlerait
supérieure aux deux autres approches.
Là où l'optique globale recherchait une cohérence~ l'optique
bilatérale
cherche à spécifier pour chaque pays
autant
de
fonctions
d'importations
qu'il
y
a
de
sources
d'approvisionnement.
Ainsi~
chaque pays ou région qui
participe à
l'élaboration
d'un
modèle
mondial
doit effectuer une estimation
de
ses
importations en provenance de chacune des autres régions.
Cette
façon
de
faire
possède l'inconvénient
de
ne
pas
expliciter
la
structure
du
réseau
des
échanges
internationnaux
quand
bien
m@me
elle
applique
à
la
determination
des flux un cadre d'analyse
macro-économique
au
lieu
d'une analyse micro-économique plus appropriée
du
fait m@me de la necessité de prendre en compte les effets de
concurrence
auxquels
sont soumises les
exportations
d'un
pays i
sur un marché
J de la part des autres exportateurs.
Cette
limitation
fait
que
le
modèle
LINK
repose
essentiellement sur l'approche structurelle.
R.
RIDIBERG [1971l "Possible approches ta a lIOdel of NOrld trade and payements in lIIethods for international trade
ieet for a network. vol II OC (P 2291
155

L'objet
du
modèle
demeure l'étude
des
répercussions
au
travers
des
fI Ln:
d'échanges des
décisions
de
politique
économique.
Il
rel i e
les modèles de court terme de vingt neuf zones.
La
connexion
envisagée
révèle
deu:·:
caractéristiques
fondamentales du modèle.
Dans
une
première
phase~
les
importations
et
les
exportations
totales par pays sont déterminées à
l'aide
de
modèles
nationaux dans lesquels on substitue les
variables
éxogènes
relatives
à
des
économies
étrangères
par
des
variables
calculées
à
partir des modèles
relatifs
à
ces
économies.
Au
travers
des
variations de
l'activité
économique~
on
recherche à
égaliser la somme des exportations nationales et
le
volume du commerce mondial
évalué à
partir de
la
somme
des importations nationales.
Ce qui
donne en écriture matricielle~ l'identité suivante
(1)
C M
=
r. X
=
r.
M
i
i
i
i
C M
valeur du commerce mondial
M
valeur des importations totales
i
X
valeur des exportations.
i
Le volume du commerce mondial
ainsi
déterminé
jouera le raIe
d'indicateur d'activité pour les modèles nationaux.
156

Cependant,
ce résultat laissait en suspens les variations de
prix
d'importation
que
les
pays
considéraient
comme
éxogènes,
ce
qui
a
incité
les
auteurs
à
retenir
les
modifications des prix d'importations de chaque pays en
les
faisant
dépendre
d'un indice mondial
des prix
du
commerce
inte~national, indice pondéré par les parts des exportations
de chaque pays dans les exportations totales.
L'introduction dans les modèles nationaux des valeurs
ainsi
calculées
des
variables
internationales
entrainera
des
modifications des inidces de prix des.PNB et des indices
de
prix des exportations.
Par conséquent,
de nouvelles valeurs des taux de change des
différentes monnaies apparaissent.
Les
itérations qui
s'en suivront pour determiner de manière
cohérente
les
indices
de
prix
à
l'importation
et
à
l'exportation
et des taux de change font
l'objet
de
MIDI-
L II',n:::. (1)
Par
ce
biais,
on
ajoute au processus
de
MINI-LINK
une
combinaison
des
variations de prix avec les variations
en
volume.
L'obtention
d'une
solution
d'équilibre
nécessitait
de
compléter
l'insuffisance des équations
d'exportation
dans
les modèles nationaux par la création et l'utilisation d'une
matrice
mondiale
des parts de marché similaire à
celle
de
ARMINGTON [1969J ou HICKMAN [1973J.
Ceci
est
à
l'origine de l'exercice dénommé
MAXI-LINK
qui
avait
pour
but de déterminer
les variations
de
parts
de
marché entraînées par les variations des prix internationaux
à
partir
d'équations
qui
expriment
les
exportations
de
chaque
pays
sous
la
forme d'une
fonction
linéaire
d~s
importations totales des pays clients,
les parts
relatives
constituant
les paramètres de ces équations.
Soit le système d'équations suivant:
n
(2)
X
= X
=
I:
X
i
i.
j=l
i j
i = 1,2,
0
j = 1,2,
0
x
exportation d'un pays i
vers un pays j.
i j
(1) L. R. KLEIN et A. VAN PETERSSEN [19731
157

n
(3 )
M
= X
= r
x
j
. j
i=1
i j
X
i j
(4 )
a
-
i j
X
• j
a
part
détenue
par
un
pays
i
sur
un
marché
i j
d'e:<portation .r.
n
r.
a
= 1
i=1
ij
En
écriture matricielle on a
l'identité suivante
(5 )
A.11
X
vecteur des exportations
M
vecteur des importations
A
matrice des parts de marché.
A l'aide d'uh modèle macro-économique national~ on détermine
M~
ce qui
permet de calculer les exportations sachant que A
est donnée.
On vérifie ainsi
l'identité,
étant donné que,
par définition
la somme des éléments de chaque colonne de la matrice A
est
égale à
1.
Cette
conception
de la formalisation de la
connexion
des
économies a
été beaucoup critiqué.
158

E.
LEARMER et R.
M STERN
[1970J soulignaient déjà que~
dans
un
modèle
d'équilibre
g-é~ral
les
prt x
disparaissent
lorsqu'on
considère la forme réduite du modèle;
dès
lors
les quantités ne dépendent
que des seuls facteur~ d'offre et
de demande.
Or
dans l'exercice MAXI-LINK,
les fonctions d'exportations
sant
fonction
des
prix
relatifs~
ce
qui
fait
que
la
résolution itérative du modèle du commerce mondial
n'est pas
équivalente à
celle d'un modèle d'équilibre général.
Cet
équilibre
général
quand bien même il
est
obtenu
pour
chaque
produit
-ce qui
est
le but du modèle
d'échanges
à
travers la liaison des modèles nationaux de détermination du
revenu- n'est
que
la
résultante
d'équilibres
partiels
observés sur chaque marché.
De
cette
manière
le modèle évacue
toute
analyse
de
la
structure
du
réseau
d'échanges parce
que
les
variables
internes étant
les seules variations actives.
le modèle est
impuissant
à
rendre compte de l'existence 'd'une
économie
internationale
qui est loin d'être une simple juxtaposition
d'économies nationales.
Dans le modèle~
la détermination de la variation des
parts
de marché s'inspire de la démarche de P.
S.
ARMINGTON[1969J,
or cette démarche~ compte tenu des hypothèses qu'elle met en
avant
pour
déduire
du
comportement
de
maximisation
de
l ' u t i l i t é
sous
contrainte
budgétaire
les
fonctions
de
demande n'a pas que des avantages.
En
effet~
en
faisant
l'hypothèse d'une
indépendance
des
préférences,
de la dépendance exclusive des parts de marché
par rapport aux
prix relatifs,
de l'identité des élasticités
de
substitution
quelque
sait
le
couple
de
produits
concurrents
considéré sur
un marché donne le modèle d'après
D.
DUFOURT [1979J
"fait prévaloir
les facteurs
contingents
qui
différencient
les demandes sur chaque marché
sur
les
facteurs
structurels qui
gouvernent l'offre
(structure
des
coOts
etc)
et la demande
(structure de la répartition)
quelles que puissent être les localisations de la production
et de 1 a
vente".
A
ces différentes critiques~
on peut~
nous semble-t-il
y
ajouter
cette
relative
à
l'absence
de
mécanismes
de
détermination
des
flux
internationaux de cap i t.aux
et
des
t aux
de change.
159

Cette
conception
tente de combler une lacune en
précisant
les
fbndements
structurels
de
l'économie
internationale
qu'ont meconnues les autres approchés.
Elle s'appuie sur la décomposition de la croissance des flux
d'échanges en prenant en compte les exportations totales
et
les
exportations
ventilées par marché de destination
d'un
pays
d'une part,
et d'autre part les exportations
totales
d'un pays ventilés par marchés et par catégories de poduits.
Soit P
un pays donné
j
l'indice des pays
(j=l, . . . . . n )
i
l'indice des produits
(i=l, . . . • . k)
Les
exportations totales du pays P sont
déterminées
comme
suit
ï
t
t
t
t
I:
X
= X
et
I:
X
=
X
\\
j
i j
i •
i
i j
. j
1
t
X
exportations de produits i
du pays P à destination
du
ij
pays j
en période t
t
X
exportations
totales
du
pays P,
en
produit
i,
en
1.
période t
t
X
exporatations totales du pays P à
destination du pays j
. j
en période t
160

~~ 'la pér-iode t ,
la valeur- des exportations totales
du
pays P s'obtient f:m
écr-ivant
:
r--
--~----
t
t.
t
1 I:
I:
X
== I:
X
,-
I:
X
==
X
i
j
i j
i
i .
j
.j
1
----_..._---
Cette
for-mule tr-aduit des exportations indifférencièr-es
du
pays P destinées en r-este du monde.
Si
P
veut maintenir- sa par-t de
mar-ché~
les
expor-tations
doivent cr-oitre en taux
E.
D'où l'identité suivante
t+l
t
t
t+l
t
t
X
X
== E X
+
(X
X
-
w X
)
taux
d'accr-oissement en pour-centage des
expor-tations
mondiales totales entr-e la pér-iode t
et
la pér-iode t+l.
Par-
ocnséquent~
on
cer-ne
à
tr-avers
cette
for-mule
deux
éléments
éxpliciatifs
de la
cr-oissance
des
expor-tations
totales du pays P :
un
élément
imputable à
la cr-oissance du
commer-ce
mondial
et un
élément r-ésiduel
dénommé
"effet
de
dimension"
ou
"effet
de
compétitivité"
qui
tr-aduit
le
dynamisme expor-tateur- du pays condidér-é.
161

En s'interressant toujours à
la croissance des
exportations
du pays condidéré relative à
un produit on peut par analogie
avec l'identité précédente écrire un autre identité:
[---
t+1
t
t
t+1
t
t
X
-
X
= E X
+
(X
X
E
X
1.
1.
i
1.
1.
1.
1.
En sommant par rapport à
l'ensemble des produits i,
on peut
reprendre
l'analyse
de la croissance des
exportations
du
pays considéré
.
On obtient ainsi
---------_..
t+1
t
t
t+1
t
X
X
= E E X
+ E
( X
X
i .
1.
1.
01
l

t
t
t+1
t
t
1
= 0; X
+ E (E
- E ) X
+ E (X
X
-
E
X
i
i
1.
i
1.
L
i .
1
1
Cette
identité
révèle
trois
effets
qui
expliquent
la
croissance des exportations totales du pays considéré
un
ef fet mécan i que de croi ssance du commerce mond i al
(E X
),
un
effet
lié
à
la composition par produit
des
exportations
totales
du pays à
la période
t
t
(E
(E
E)
X
i
i
1.
dénommé
"effet
de sst r uc t ur-e ? ,
162

Et
un
effet
résiduel
qui
indique la différence
entre
le
niveau
actuel
des
exportations du pays
considéré
et
le
niveau qu'elles auraient atteint si
le pays considéré
avait
maintenu
sa part dans les exportations mondiales de
chaque
produit:
t+1
t
t
i
(1:
X
X
-
E
X
) )
i
i .
1.
i .
dénommé
"effet de concurrence".
En
introduisant une décomposition par marché,
la croissance
des
exportations
du
pays en produit
i
à
destination
du
marché
j
peut s'écrire par analogie avec l'identité première
comme s u i t :
r--·-·----·-·
----_.....
1
1
t+1
t
t
t+l
t
t
1
l x
= E
X
+
(X
X
l:
X
l' .J'
X i j
i j
i j
i j
i j
i j
l .J
1
\\
~
En
faisant
la somme des accroissements
t+l
t
X
X
i j
i j
pour
chaque
marché
et
chaque
produit
on
détermi ne
l'accroissement
des exportations totales du pays
considéré
on a
:
1
~ t
t
t+1
t
t
X
= I: I: I:
X
+
I: I:
(X
X
I:
X
1 J
i j
i
j
i j
i j
i
j
i j
i j
i j
i j
163

D'où
1
t+1
t
t
t
t
X
X
=
I:
X
+ I:
n::
-
I: )
X
+ I: I:
(I:
I:
) X
\\
i
i
i .
i
j
i j
i
ij
t+1
t
t
+ I: I:
(X
X
I:
X
i j
i j
i j
i j
Cette
identité
révèle
un
quatrième
élément
explicatif
appelé
"effet de répartition géographique"
:
-~-J--I
I:
(I:
l
)
X
)
j
i j
i
i j
Comme
l'effet de structure,
il
traduit
l'intervention
des
variables structurelles à
identifier.
De
ce fait,
il
peut s'intérpréter comme l'expression d'une
proximité
géographique tandis que l'effet de structure
est
interprété
comme la résultante d'un ensemble de facteurs
à
l'origine
d'une proximité économique en se référant soit
à
la théorie de la demande domestique
(1),
soit à
l'existence
de liens spéciaux entre les pays considérés.
Cette
interprétation
pr@te
à
controverse
suivant
qu'on
l'attribue
à
des facteurs spécifiques au
pays
exportateur
considéré
ou qu'on
l'impute à
des propriétés
structurelles
du réseau d'échanges à
analyser.
(1) S.
B.
LINDER (1961) a abord~ cette question dans "An Essay
on trade and transforlation" Alruquist et Wiksell STOCKHOLM
164

Se
ralliant
à
la deuxième solution~
les
experts
de
la
commission
Economique
pour
l'Europe font
de
l'effet
de
concurrence
un
indicateur
général
de
l'influence
des
paramètres
caractéristiques du système mondial
des échanges
sur la distance économique
(1).
A
travers
ce
bref survol
de l'analyse
de
la
conception
structuraliste~
on est en mesure d'affirmer la
supériotité
de
cette
approche sur les conceptions néo-Keynésiennes
et
Walrasiennes qui
ne s'interressent qu'aux modalités à
court
terme de la liaison des économies par le commerce exterieur~
contrairement
à
l'approche
structuraliste qui
se
soucie
davantage des modalités à moyen et
long terme de la liaison.
C'est
cet élargissement du champ temporel
de variation
des
variables
structurelles
caractéristiques
des
phénomènes
étudiés qui
expliquent les avantages de cette conception.
Par
ailleurs,
l'analyse
des conditions de
stabilité
des
liaisons
établie~ entre structures économiques internes
de
production
et
de dépenses,
et structures
d'échanges
non
seulement révèle la principale difficulté rencontrée dans la
recherche
d'une liaison entre structures réelles d'échanges
et structures définies par les modèles
~
elle met aussi
en
évidence
la
nécessité
de
la
formalisation
d'une
infrastructure
permanente aussi
bien à court qu'à moyen
et
long
terme
garantissant
le
caractère
d'ajustement
que
nécessitent les mécanismes de la connexion.
Pour
avoir
posé
ce
problème
contrairement
aux
autres
conceptions
explique
le
mérite
de
la
conception
structuraliste.
En . effet~
dans la conception néo-Keynésienne~
le problème
n'est
pas posé parce que le modèle ne tient pas compte
des
structures d'échanges qui
se manifestent par qes
propriétés
déterminées d'organisation du réseau des échanges.
Par
contre,
dans
l'approche Walrasienne le
problème
est
ignoré
puisque les ajustements structurels se résolvent
en
variation de la structure des prix relatifs.
De
mgme,
l'élargissement du domaine temporel
de variations
des variables structurelles lui
permet de rendre compte
des
modifications
dans
la
composition par
produit
des
flux
bilatéraux d'échanges.
(1) cf ONU-CEE [1973] Bulletin éCDnOlique pour l'Europe vol 24, ne2 NEW YORK
165

Ces
modifications
qui
se traduisent par des
déséquilibres
dans
le
court terme sont le résultét
de
changements
qui
affectent
les
coéfficients
technico-économiques
de
production~
l'importance
des
différents
éléments
de
la
valeur-ajoutée~
et
la
structure de la dépense
intérieure
brute.
166

Au
lendemain de la deuxième guerre mondiale,
on a assisté à
une
internationalisation croissante de l'économie
mondiale
qui
depuis,
n'a cessé de s'affirmer.
Nous
essayerons dans ce chapitre de cerner ce mouvement
au
travers
de statistiques disponibles relatives à
l'évolution
des
flux
commerciaux et financiers pour mettre en
évidence
l'idée de l'interdépendance.
Dans la première section,
nous analyserons la structure
du
commerce
des P.V.D.
en examinant
l'évolution de la
v~leur
des
échanges
de
produit
manufacturés
entre
les
P.V.D.
importateurs de pétrole et le P.D.
Nou~
étudierons
l'évolution des indicateurs généraux
tels
que le rapport des échanges en P.N.B.
pour mieux saisir
le
raIe
que
joue le commerce entre deux
zones
géographiques
dans l"expansion de l'industrie manufacturée des P.D.
et
les
changements induits dans la structure commerciale des P.V.D.
Dans
une deuxième section,
nous analyserons la destination
des
courants
d'échanges
et
la
répartition
par
type
de
produits
des échanges de produits entre les P.V.D.
et
les
P.D.
Par voie de conséquence nous clarifierons le raIe
important
du commerce avec les P.D.
dans la croissance économique des
P.V.D.
167

S E C T I D N
l
sçtle~§~ê Q~ EBQQYIIê ~e~YEeçIYBs§ B§BIÇQbê ~I ebl~~~IeIB~§ ~~IB~
E~Y~Q~ ~t Q~Q~
Le
choix
de
ces
deux
périodes traduit
le
souci
qui
a
toujours
été le n8tre tout le long de ce travail,
de
bien
cerner
les différents aspects qui
ne sont pas toujours
les
mêmes
après
les
deux
chocs pétroliers qui
ont
tous
été
suivis par une récession générale de l'économie mondiale.
Selon
nous,
un
élément
fondamental
de
l'évolution
de
l'économie
mondiale interdépendante tient à
la
croissance
inintérrompue
des échanges mondiaux et à
la part croissante
qu'un
certain nombre de P.V.D.
prennent dans les
échanges
internationaux,
aux
avantages et aux
inconvénients que cette
participation implique.
La
croissance
des exportations et
des
importations
bien
qu'elle
soit
maintenue à
tendance à
s'amenuiser au fil
du
temps sous l'effet conjugué de la depression qui
a
suivi
ces
périodes
et
les
tentations
protectionnistes
qui
s'en
suivèrent.
C'est
ainsi
que
de
1976-81
la croissance
en
valeur
des
exportations
était
de 14,9 celle en volume de
2,9
contre
18,4 et5,4 au cours de la période 1975-80
(tableau 1).
Parallèlement
à
cette évolution plus ou moins ralentie
des
échang~s
mondiaux,
on
note
un
fort
excédent
des
pays
développés
dans leur échange de produits manufacturés
avec
les P.V.D.
En dollars courants,
l'éxcédent est passé de 36 milliards en
1973 à
114 milliards en
1978 et à
172 milliards en
1981.
168

Néanmoins,
les P.V.D.
accomplissaient des progrès notables
dans le domaine de l'exportation de produits manufacturés.
Contrairement à
la décennie 1960 au cours de la quelle cette
progression ne concernait que quelques P.V.D.,
la
décennie
1970
a
vu apparaître sur
le marché des pays
industrialisés
de nouveaux exportateurs de ces mêmes produits
<tableau 3).
Par
conséquent,
il
s'en est suivi
une modification de
la
structure
deu
commerce
de
ces
pays
et
des
avantages
comparatifs,
certains pays dénommés les N.P.I.
exportant des
produits
manufacturés
incorporant une
haute
technologie,
d'autres
exportant des produits intégrant beaucoup de mains
d'oeuvres en général
peu qualifiée.
La conséquence de cette modification des structures étant un
développement des courants d'échanges commerciaux entre
les
P.V.D.
eux mêmes d'une part,
et d'autre part un gonflement
notable
du volume des échanges de services entre P.V.C.
et
F'. D.
PRODUITS EXPORTES
1 1950 1-19 6 0 1 1970 1 1978 1
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - I ï 100
EXPORTQ
DE Pdts non petroliers
100
\\
I~~
1
ALIMENT
49
\\
Pdt de base
28
\\
--
Pdt man ufacturé
10
1-'!"
"-'
27
45
F'dt min iers
1<
15
18
19
"-'
169

Cette
modification de la structure commerciale
des
P.V.D.
issue
de la croissance de leurs exportations a entraîné
la
constitution
d'un marché dynamique pour les exportations de
produits
manufacturés
des pays industrialisés
pendant
la
période 1973-81.
Au lendemain du second choc pétrolier,
plus d'un tiers
des
exportations
de biens d'équipement des pays
industrialisés
se
faisait vers les P.V.D.
alors que la proportion n'était
que d'un cinquième au début de 1970.
VERS
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
PVO
~E. PETROL1
IMP~
EN PROVENANCE DE
1973/81
1973/81
1
1973/81
j
PAYS INDUSTRIELS
72
1 65
14
10
18 T
2(:1
~-;l
PAYS Ex p or t;
de petrole
7~3
1
2
19
Pays import de petrole
67
60
3
8
24
1
1
::1
P.
1.
==>
PAYS INDUSTRIELS
P.
E.
PETROL ==>
PAYS EXPORTATEURS nE PETROLE
PVD IMPORT ==>
PVD IMPORTATEURS
A
travers
le tableau,
s ' i l se révèle
que
la
principale
destination demeure les pays développés,
il
n'en demeure pas
moins
que
la tendance est la direction de l'OPEP.
car
la
manne
financière dont disposait ces pays à
servi
pour
une
grande
partie
d'entre
eux
-surtout
ceux
à
capacité
d'absorption
faible- d'acheter
beaucoup
de
biens
d'équipements en provenance des pays industrialisés.
170

La
par-t
de
ces
pays n'a
pas
céssé
d'augmenter-
ils
absor-baient
4%
du
total
des
expor-tations
des
biens
manufactur-és
de l'OCDE en
1973
ce chiffr-e atteint 10% en
1981.
Cette
ouver-tur-e
du
mar-ché
de
l'OPEP
aux
pr-oduits
manufactur-és était pr-esque la contr-e par-tie des impor-tations
de pétr-ole des pays industr-ialisés.
Ce
qui
a
for-tement
amélior-é
la
pénétration
des
biens
d'équipement dans les P.V.D.
plus par-ticulièr-ement les pays
"r-iches" et solvables.
Dans
les échanges de pr-oduits manufactur-és avec les
P.V.D~
le volume des expor-tations des pays développés a cr-u de 8~2%
par- an en
1963-73 tandis que le taux
de cr-oissance du volume
des impor-tations atteignait
16~5%.
En
1973-78 le taux moyen pour-
les expor-tations s'élevait
à
12~5%
gr-âce à
une expansion des expor-tations ver-s l'OPEP au
m@me
moment
le
taux
de
cr-oissance
des
impor-tations
atteignait
10,2%.
Pour-
la
pér-iode
1978-81~
le
taux
de
cr-oissance
des
expor-tations
de pr-oduits manufactur-és des
pays
développés
ver-s
les pays en voie de développement a diminué du fait de
la
baisse
des
impor-tations
de
l'OPEP
qui
n'a
pas
pu
compenser-
l'accélér-ation des expor-tations ver-s
les
autr-es
P. V. D ••
Ce
taux
se situait à
8~3% égalant sensiblement
celui
des
impor-tations 8,4%.
Cette
analyse pr-ouve le fait
indéniable que
l'augmentation
des
expor-tations
d'un
pays contr-ibue
à
sa
cr-oissance~
démontr-ée par- R.
NURLESE [1961] et KINDLEBGER [1958].
171

---
-
-
E.
U
c. E. E.
.JAPON
XtO
MtO
B
XtO
MtO
B
XtO
MtO
B
PVD XtOptle
1
1
1
1973
2,43
0,06
2,37
7
0,42
. ~8 1 ~ ~7 1 - - ~ 1 ~ ~~
6,..J _
L, ~J
U, UL
L,..J..J
1974
4,28
0, 1
4,18
11,63
0,42
11;211 5,,~1 5,13 \\
-
..-f--------
-t----- ~_
i
1975
u,U9
- - -
-
-
-
1 8
7,91
1 2u
o , 46 119, 54 1 8, 1 2
1 U,~ CI, 11
-r
1976
9, 9(t·O,·09
9,81
'"")-::-
....._. , 1
Cl ~~
_,wo":'
.,~. ~71
LL,u
8,93
_..-t-
i 0,02 8,91
-
1977
10,5
0, 1
10,4
29,43
0,67
28,76
11,51
0,04
11,47
--f--
1978
11,98
0, 14
11,83
34,56
1, 1 1
33,45
13,57
0,05
13,52
1979
11,41
0,21
11,2
33,52
1,63
31,69
12,84
0,09
12,71
1
--
1980
13,38
Cl,23
13, 15
42, 12
1,8
40,32
17,72
0, 11
17,61
1981
16,38
0,34
16,04
48,4
1,31
47,09
22, 14
0, 1 1
22, ()3
172

1"·'-
..__._-----_._._._~ r-t-........-----.
"-1----
._._\\
E.
U
c. E. E.
,] AF'ClI\\l
1---
--r------- _..,,_..__.- -.._-- ._-_._--- ,...-_._..._.__..
xtO
MtO
B
xto
MtO
B
Xto
Mto -"--~-"'-1
-- -----1
PVD IMPORT
-
1973
10~35
7,33
3~ ()2
16~01
4~68
",331-9,96
.-,
· ï l ï
L : - L L
7~74 1
1974
16~ 10
9~73
6~39
23, ()3
5~83
17~2
14~9
. ,
C"'"",
..::.,u,,::,
12~38 1
-i
1975
17~751 8.89
8~86
25~821 6~85
18~97
14~25
~>
L
12~25
1
1
1
1
1
1
1
1976
18~25\\
1
12~95
15~3
25,35
8~92
16.43
16~05
2~89
13, 16
1977
18~84 15~61
3,23
29~98 10~87
19 ~ 11
2(), 14
2~97
17~ 17
1978
23,54 20~93
2~61
37~28 14~ 10
'?-=!' ,
":"'-'
18
25~64
4~27
21~37
1979
32,22 25~75
6~47
46~56 19,33
27,23
29~4
6~01
23,39
1
1980
42 ~ :36 29~ 38
12~98
0:::"'"
-u-:», 11
23,52
29~59
35,23
5~73
29~5
1981
'45~ 25 34~87
10~38
52~41 20~63
31~76
39, 11
6~36
32,75
eBY§ 1~Q~§IB!Bb!§5§
P.V.D.
B
----l ~I---
XtO
1973
2,43
O~06
2~37
1974
4~28
O. 1
4~ 18
- - ...-
-
1975
8
0~09
7~91
1976
9~90
0,09
1
9,81
1977
10~5
o ~ 1
10~4
1978
11~98
0,14
11,83
1979
11~41
0,21
11,2
1980
13~38
Cl, 23
13,15
1981
16~38
O~34
16~O4
----- ------
173

L.'évolution
en valeur des échanges de produits manufacturés
entre
les
pays
industrialisés
et les
pays
en
voie
de
développement
est
très
nette
sur
les
deu:{
périodes
co~sidérées au regard du tableau 1.
De
même~
si
on considère les données exprimées
aux
prix
constants
et
si
on dét'ermi ne ce qu'on
peut
appel er
des
élasticités
de
la demande de produit
importés par
rapport
aux
variations
du
revenu~
omn
peut
mieux
cerner
la
progression du mouvement.
C'est ainsi
qu'au regard des statistiques du tableau 3~
sur
la
période 1963-73 l'élasticité au revenu de la demande
de
produits
manufacturés
importés en provenance des
pays
en
voie
de
développement
s'élevait
à
3~6
dans
les
pays
industrialisés~
en effet~
le volume des importations de ces
pays
s'accroissait à
un taux annuel
moyen de
16,5%,
alors
que le taux
de croissance du PIB atteignait en moyenne
4,6%.
par an.
Sur
la période 1973-78~ ce coefficient était de 4,1~
le taux
de
croissance
des
importations
de
10~2% et
le
taux
de
croissance du PIB de 2~5%.
Ce coefficient a sensiblement augmenté sur la période
1978-
1981
passant
à
4.2%
avec
un
taux
de
croissance
des
importations de 8,4% et un taux de croissance du PIB de 2%.
De
la même façon on a calculé l'élasticité au
revenu
dans
les
P.V.D.
des
importations de produits
manufacturés
en
provenance des pays ~ndustrialisés.
En
1973-78~
la croissance du PIB a atteint en moyenne 8~2%
dans
les
pays
de
l'OPEP,
tandis
que
le
volume
des
importations a augmenté en moyenne de 24,2% par an~
soit un
coéfficient d'élasticité au revenu de 3.
Pour
les autres P.V.D.~
les résultats étaient de 4~1% pour
le PIB,
7~2% pour le volume des importations et
1~8% pour le
coefficient d'élasticité au revenu.
Sur
la période
1978-81~
les coéfficients sont de 2~4
pour
l'OPEP et 2,5 pour les autres P.V.D.~
le taux
de crois~ance
moyen
du
PIB
de l'OPEP est de '2~9% et
celui
des
autres
P.V.D.
de
3.7%
tandis
que
le
taux
de
croissance
des
importations
atteignent respectivement 6~9% par an et
9~5%
par an.
174

De manière plus générale~
il
est interressant de considérer
l'évolution
des importations de produits
manufacturés
des
P.V.D.
en
provenance des pays industrialisés dans le
long
terme.
Par
exemple~
sur
la
période
1963-73~
le
coéfficient
d'élasticité
au revenu de ces importations ne dépassait pas
1~3 avec un taux de croissance du PIB de 6~2% et un taux
de
croissance du volume des importations de 8~2% par an.
Ce
coefficient est passé à
2~4 en
1973-78 et s'est
presque
stabilisé à
ce niveau en
1978-81
le taux de croissance du
PIB a
atteint 5~3% en 1973-78 et 3~5% en
1978-81
celui des
importations de produits manufacturés en provenance des pays
industrialisés est passé de
12~5% en 1973-78 à 8~2% en 1978-
1981.
Il
ressort
de
ces
statistiques que plus
les
pays
sont
ouverts
sur l'éxtérieur plus leur croissance
devient
plus
importante.
De
m~me
ces
statistiques
révèlent
une
tendance
à
l'accroissement
de
la
part du
commerce
entre
les
pays
industrialisés et les P.V.D ..
En
effet~
sous l'effet de divers facteurs est apparue
une
capacité
de
croissance
dans
les
P.V.D.
relativement
autonome.
Parmi
ces
facteurs~
on
peut
citer
des
voies
d'industrialisation qui
permettent de cmnquérir une part des
marchés
des
pays
développés
notamment
l'abandon
de
la
stratégie
de substitution des importations au profit
d'une
politique
de
développement des exportations
des
produits
manufacturés~
c'est à
dire d'une modification importante de
leur structure commerciale.
175

11973/78
12,5
IMPORTATIONS
10,2
P
1 B
4,6
,..,
co
L,..J
3,6
4, 1
4,2
au r-evenu
El ast ici té
Il appar-ente Il
de l a demande de pr odu i t s
i mpor-t és
par-
r-appor-t
aux
expor-tations
du
r-evenu
par-ce
que
ce
coefficient
ne
tient
pas
compte
de
l'incidence
des
expor-tations de pr-ix sur- le volume des impor-tations.
Ee~§ !~Q~§IBle6!§~§
Coefficient 3,6 entr-e 1963/73 dans les pays industr-ialisés ;
le
volume de ces pays cr-oissait à
un taux annuel
moyen
de
16,5%
alor-s
que
le
taux
de
l'évolution
de
leur-
PIB
atteignait en moyenne 4,6%.
Elasticité
"appar-ente"
au r-evenu dans les pays en voie
de
developpement
des impor-tations de pr-oduits manufactur-és
en
pr-ovenance des pays industr-ialisés.
1973/78,
evolution du PIB en moyenne de 8,2% dans les pays
de
l'OPEP tandis que le volume des impor-tations a
augmenté
en moyenne de 24,2% pal'"" an soit un coefficient
d'élasticité
au r-evenu de 3.
P.V.o.
non OPEP
==)
4,1% PIB,
7,2% volume impor-tations,
1,8 pour- coefficient.
78/81
OPEP 2,4<Coef)
PVD
2,5<Coef)
2,9% PIB
3,7% PIB
6,9% V. 1.
9,5% V.I.
V.I.
==)
VOLUME
IMPORTATIONS
176

Par
ailleurs~
l'abondance du financement extérieur assorti
de
taux
d'interêt
faibl~ et
le
transfert
de
fonds
des
travailleurs
émigrés
ont
beaucoup
contribué
à
cette
croissance.
En
effet~
ces disponibilités ont accru la
croissance
des
P.V.D.
non
pétroliers,
ce
qui
constitue
un
débouché
dynamique aux exportations des pays développés.
En conclusion,
on peut dire que malgré le ralentissement de
la
croissance industrielle et
la montée du protectionnisme,
les
échanges
internationnaux
plus
particulièrement
manufacturés,
ont continué de croître plus rapidement que la
production
et
la demande mondiale marquant de ce
fait
un
renforcement de l'interdépendance mondiale.
Car
l'internationalisation de l'économie mondiale
implique
forcément une interdépendance accrue.
Cependant,
les
modifications obsérvées dans
la
structure
géographique
des importations et des exportations et de
la
production
industrielle
traduisent
des
mouvements
d'ouverture des pays plus ou moins intenses;
car
les
pays
participent
avec
plus
ou moins
d'intensité
au
commerce
mondial
de biens manufacturés.
De
ce
fait,
l'équilibre
ou
le
déséquilibre
entre
importations
et exportations,
ainsi
que leurs part dans la
demande
intérieure
conduisent
à
différentes
formes
d'insertion
internationale que nous
tenterons
d'éclaircir
dans
le paragraphe suivant au travers de l'analyse des deux
indicateurs
d'ouverture que sont le taux de pénétration
du
marché intérieur et le taux d'exportation.
177

Dans
ce par-agr-aphe,
nous e.ssayer-c:)ns d " aIl elr
pl us loi n dans
la
pr-écision
de
la
conception
de
l'inter-dépendance
en
analysant
les indices susceptibles de cer-ner-
l'ampleur-
du
concept
par-t
des expor-tations dans le PIB et celle
des
impor-tations dans le PIB.
L'indice s'écr-it de la manièr-e suivante
EXPORTATIONS MONDIALES DE MARCHANDISES
P.I.B.
MONDIAL
Le calcul
r-évèle que cet indice s'est pr-ogr-essivement
élevé
depuis la seconde guer-r-e mondiale.
De
14% en
1970~
il
a
atteint 20% en
1973 et 22% en
1980.
Ce
qui
tr-aduit
qu'une par-t cr-oiesante
de
la
pr-oduction
mondiale fait
l'objet d'échanges inter-nationaux.
Autr-ement,
le
commer-ce
inter-nationnal
s'est
accr-u
plus
r-apidement
que la pr-oduction~
ce qui
r-évèle d'ailleur-s
le
tableau suivant
1963/73
1
1973/82
1980
r
1981
1982
PRODUCTION
6
2
1
1
- 2
EXPORTATIONS
8~5
":!'
'-'
1 ~ 5
0
-- 2
1
1
..
178

Si
l'on
considère
que
l'interdépendance
entre
diverses
économies nationales augmente lorsque les échanges entre ces
économies
s'accroissent
plus
vite que
leurs
productions
respectives,
on peut parler d'une interdépendance croissante
entre
les
économies nationales depuis
la
seconde
gu~rre
mondiale ainsi
qu'il
apparait dans le tableau ci-dessus.
On
assiste
de
ce
fait
à
un
mouvement
d'intégrations
progressive des économies nationales dans le marché mondial,
dès lors que les liens d'échanges se resserent.
En
prenant
les pays individuellement,
on constate la
m@me
évolution quand bien m@me on emet des réserves sur
l'indice
qui
a
tendance à
surévaluer l'ampleur du phénomène et
par
ricochet
confère
aux
paiements
de
l'étranger
un
raIe
excessif
dans
la production nationale car les valeurs
des
exportations et celles du PIB ne sont pas les m@mes,
c'est-
à-dire non homogènes.
Le PIS est
"la somme des valeurs ajoutées à
tous les
stades
de
la production par
les facteurs de production situés dans
le pays".
Par contre les exportations sont généralement évalués à
leur
valeur totale.
On devrait pour avoir un bon indice soustraire de la
valeur
globale des exportations les éléments qui
correspondent soit
à
la
rémunération
par le pays de facteurs
de
production
étrangers,
soit à
la rémunération de facteurs nationaux
par
le pays,
et non par
l'étranger.
Ce qui
correspond d'abord aux
inputs préalablement
importés
(matière première,
produits intermédiaires,
brevets)
et qui
ont
servi
dans le processus de production des
exportations
et ensuite,
les inputs éxportés et inclus dans les produits
finals importés par
le pays.
On
aurait
par
ocnséquent
un indice
qui
indiquerait
de
manière
précise la part des rémunérations des
facteurs
de
production nationaux
payée par l'étranger.
Ces
réserves
émises ne nous ont pas emp@ché de
considérer
l'indice
Exportation/PIB
pour
mesurer
le
degré
d'interdépendance
et par voie de
conséquence,
l'insertion
de
l'integration progressive au marché mondial
des pays
en
voie de développement.
179

;~Q6~IIQ~ Q~ BBIIQ ~~EQBIBIIQ~ L Elê
EB~ê 1~Q~êIBIB61ê~ê
r1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981l
ETATS UNIS
5,4
7
7, 1
6,8
6,4
6,7.
7,7
8,7
--~
8, 1
1
12
11,7
10, 1
10,3
12,5
-:r
c:-
I JAPON
8,9
12, 1
11,2
1-,~" ,J
.
--_..-.-
RFA
19,4
23,4
21,4
22,9
22,8
'"''"'
..::...::. , 1
22,6
23,5
25, fJ
FRANCE
14,6
17,4
15,6
16,3
16,9
16,7
17,5
17,8
18,6
-----1
ANGLETERRE
13,3
2(),2
19,2
20,9
23,2
21,5
21, 1
21
21 _ 1
_1
!
1
1
1
1
E~IBQb~
1
1976
1977
1978
1979
1980
1198
1
f---
~~rE
\\
D'IVOIRE
"7C"
.-.
...:.-, , .a:.:..
34,4
30, 1
1
r---r-'--
SENEGAL_
25,2
31,6
19,3
2(),3
1
-
T
--t---'-r--"
TUNISIE
ARGENTINE
BRESIL
COREE DU SUD
\\ 1973 \\ 1974
\\ 1L775
1976
1977
1978
1979
1980
1
...:... •..:,. , .":1
ï
ALGERIE
ry-:r
..,.\\
\\
40,4
:33
32,4
31
MEXIQUE
NIGERIA
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _....I-_ _....I-_ _..J.-_ _..J.-_ _..J.-_ _....I-_ _....I-_ _-L-_ _- l - _ - - - - . I
180

A l'égard de nos calculs,
trois catégories de pays en
voie
de
développement
peuvent être
distingués correspondant
à
divers
facteurs
explicatifs
du
mode
d'insertion
des
économies sous développées.
Le premier groupe de pays n'exporte presque pas.
Les exportations de produits manufacturés régressent~
c'est
le
cas
des
pays de l'afrique
noire~
de
l'OPEP~
et
de
l'afrique du Nord.
Pour
ces
pays~
les importations varient
généralement
en
fonction
des
revenus
d'éxportations~
on
en
déduit
par
conséquent
une dépendance à
l'égard du monde éxtérieur
qui
s'accentue fortement.
Le
deuxième
groupe
de
pays
sont
généralement
des
exportateurs de matières premières autre que le pétrole.
Ce sont certains pays d'Amérique Latine et des pays d"Asie.
Ils
améliorent leur intégration au marché mondial
montrant
ainsi
une
capacité croissante à satisfaire
non
seulement
leur
demande
intérieure~
mais commencent à
exporter
des
produits
manufacturés~
ce
que
révèle
leur
taux
d"éxportation dans le tableau ci-dessus.
Le troisième groupe concerne le Brésil
et
les pays d'Asie en
croissance rapide.
Ils
sont
parvenus
à
devenir
des
exportateurs
nets
de
produits manufacturés.
Ce
sont
les
zones
qui
progressent
le
plus
par
leurs
exportations
grign?tant de ce fait des parts de marché.
181

L'indice
que
nous
avons
utilisé s'écrit
de
la
manière
suivante .:
IMPORTATIONS
X 100
PIB
Il
indique la part de la valeur ajoutée par les facteurs
de
productions
nationaux
consacrée
à
payer des
facteurs
de
production étrangers.
A
travers
le
tableau
récapitulatif,
on
constate
que
l'interdépendance
mesurée
de la sorte s'élève
constamment
pour la majorité des pays depuis 1973.
Ce
qui
traduit d'ailleurs une intensification des
échanges
entre
les"économies développées et celles sous
développées
contrairement
à
ce
qui
se
passait
avant
1973
o~
l'intensification
des
échanges demeurait le fait des
pays
développés.
Ceci
a
été le principal
facteur de dynamisme
des
échanges
internat i on aux
( 1 ) .
Pour l'ensemble des pays en voie de développement,
l'indice
se
situe
aux
alentours de 25% en moyenne
avec
30,6%
de
moyenne pour les pays d'Afrique noire,
plus de 33% pour les
pays
d'Afrique
du nord,
8% et 9% pour des pays
comme
le
Mexique et l'Inde.
On
remarquera
que
ce taux est supérieur à
10(1%
pour
le
Singapour.
Plusieurs
facteurs
peuvent ê'tr'e avancés pour
éx p l i quer
ce
fort
prélèvement
du
PIB
pour
payer
des
facteurs
de
production étrangers.
Le
noyau central
de l'économie mondiale est
constitué
par
les
pays
développés,
l'intégration
au
marché
mondial
favorise donc
la diffusion progressive des
caractéristiques
du
type
d'activité économique en cours dans les
économies
développées.
182

Données d'echanges
base chelem du
c. E. P. 1. T.
Données de production industrielle
base
industrielle de l'O.N.U.D.I.
et
de l'O.C.D.E.
complétées par DATA BASE
of
WORLD INDUSTRIE pour
l'O.N.U.D.I.
et BASE ISIS pour' l'O. C. D. E.
- - - - - - - -
...-----.--.-----r-
1
i
-'-,---
1
1
~._-=-~?_-
1981
1982
1.
1
,
1
1
1
t. 1983
,
1
1
1
1
1
~~\\ Mtli 1 XtO Mtli
XtO
LMtli_L_:~
1
\\
1
1
1
1
1
1
ETATS UNIS
17,6
18, 1
19,5
18,4
18,6
19,2-!
17,6
21,9
1
1
1
1
\\
1
\\
1
1
1
1
1
1
i
1
1
JAPON
15,5
3, 8 ~ 17
4,4
16,3
4'~1 17,2
4,6
\\
1
1
\\
\\
\\
1
1
1
1
1
1
1
1
c E E
33, 1
17,7
~ 29,5
1"1,6
29,4
17,5 ~28,1
17,5
1
1
\\
\\
1
1
1
1
1
i
1
1
1
1
1
1
ANGLETERRE
~~ 4
8,8
4
7,3
4,4
5,4
1
1
1
\\
1
1
1
1
1
1
1
1
Af
Golfe
1,4 J 18
1,2
17,2
1,8
17,7
1,8
16
1
1
\\
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
Af
Du Sud
7,4
8,2
7,9
10
8,8
10,5
10,8
1
L 9,5
1
1
1
1
1
1
1
183

~y§ !~Q~§!8!eb!§s§
~n\\ 1974 \\ 1975 ~~1977 ~;-~-979 1980 1981
ETATS UNIS
t
5,7
1 7,8 \\ 6,9 \\ 7,8 \\ 8,5 1 8,7 1 9,4
9,9
9,5
1
JAPON
Il
\\ 9, 3
113 ~ 5 \\11 ~ 6 \\11, 6
0 ~ 4 18~ 11 , 1 113 ~ 6 t~;:-1
RFA
-r15~8 \\18~2 \\17,8 \\19,8 \\19,6 \\18,9 \\21 \\22,9 \\23,8 1
FRANCE
- - - - - - - - - - 1 1 5
\\ 19,9
115~9 f1~ 18,4 117,2 \\-18,6 \\20,7 \\21,1 1
ANGLETERRE
1197~~74 1975 1976 197~I~BO~
COTE D'IVOIRE
12 7 , 8
31,4
28,9
2 8
1
27,9
130
1
1
1
~7
1
i
i
i
KENYA
",·1
,,_1
~
,
'-'''::'
...- .. ~
!
36
30,4
28
12 8 , 6
1 ~~-
1 1"-:)7 -::.
32,9
~ -
.:;.(}, .
b
1
i
.
1
1
l---i
SENEGAL
-
1
1
1
TUNISIE
24,5
131 ~ 9
33~1
13 4 , 4
17 1:::"
.-:.,.J !' 8
35,8
39,3
14 1 , 3
149~4 1
-
ARGENTINE
l
-t
..- r-----i
BRESIL
COREE DU SUD
1
1
1
1
r
1
1
1
1
1
19 7 8
19 7 9
1
1
1 19 8 0
119 8 1 1
1
1
1
1--\\
ALGERIE
1
1
1
1
1
MEXIQUE
1
1
1
1
1
1
1
1
1
NIGERIA
13,6
10,2 118 , 2
28~4
1
1
1
1
1
1
1
1
1
184

Ce
type d'activité économique est orienté vers
un
certain
type
de
besoins
modèlés par
le mode
de
consommation
et
indirectement par le mode de production.
Les
besoins
ainsi
crées
doivent
être
satisfaits
par
l'appareil
productif
ce qui
implique l'exploitation
des
ressources disponibles.
Or
ces pays ne disposent pas de la technologie et du savoir
faire
nécessaire pour satisfaire cette demande.
D'où
le recours aux facteurs de production extérieurs.
Cette
exploitation des ressources favorise
l'émergence
de
nouvelles
activités
de production qui
s'insérent
dans
la
division internationale du travail
fortement spécialisée.
Dès
lors,
l'insertion
au
marché
mondial
entraîne
une
transformation profonde de la structure des activités qui
se
trouvent dissociées de leur finalité de satisfaction directe
des
besoins locaux et soumises au rythme du systeme mondial
et à
ses fluctuations.
Parallèlement
ces
activités
se
caractérisent
par
des
techniques
de
production
plus
sophistiquées
en
vue
d'accroître
la
productivité,
or ces
techniques
ne
sont
maitrisées
que
par
les
pays développés
en
vue
de
la
production
de marchandises déstinées à
l'échange.
Ce
qui
non seulement traduit
une dépendance des
pays
en
voie
de
développement vis-à-vis des économies
développées
mais
aussi
une mobilisation internationale des facteurs
de
production
-qui
entrent
dans
l'échange- qu'il
faut
rémunérer.
Selon
nous,
la
part
croissante
de
la
valeur
ajoutée
consacrée
à
payer
des facteurs
de
production
étrangers
provient
de la diffusion des modes de consommation
et
des
valeurs
culturelles.
qui
impliquent une transformation des
activités de production et
leurs techniques.
Cette
diffusion
étant
favorisée
par
le
développement
international
des transports et de la communication.
185

Un
fait
important
de l'interdépendance
demeure
dans
le
processus
de
transmission
internationale
par
lequel
l'expansion
du
revenu
réel
d'un
pays
entraîne
un
accroissement de sa demande d'importation et par conséquent,
une augmentation des exportations et du revenu réel
d'autres
pays.
C'est le cas entre les P.V.D.
et les pays de I·O.C.D.E.,
ce
mécanisme fonctionne dans les deux sens.
Cette
transmission de l'activité économique en termes réels
est de moins en moins asymétrique.
Ce
qui
est
un
fait
majeur
dans
la
physionomie
de
l'interdépendance.
ANNEE
160/83 \\ 70/83\\
P N B
1 3,7
\\2,8
1
1
PRODUCTION INDUSTRIELLE
1 4,3
\\2,6
1
1
1
1
IMPORTATION
1 6,4
\\4,2
1
P V D
1 6, 1
\\7.4
1
1
1

1
ASIE
1 8,6
110.4
1
1
1

1
1
1
1
.
ê9~!:~~ ItJE
I~g8~tnIQ~Bk EI~e~çIBk êIBII§IIǧ
186

L'examen
des
données
révèle un renversement
de
tendance
spectaculaire.
Par
rapport
aux années 1960,
les
données
relatives
aux
années
1970 révèle une chute de la croissance de l'activité
économique dans les pays industrialisés,
tandis que
durant
la m~me période,
les exportations en volume des pays en voie
de
développement augmentaient;
ce qui
prouve que d'autres
facteurs
doivent
~tre
prises
en
ligne
de
compte
pour
l'explication de la croissance dans les P.V.C.
Ile}: i ste dans ces pays une capacité de croissance autonome,
cel a
ne
veut nullement dire que ces pays
obtiendront
des
résultats
acceptables
en matière de croissance
quels
que
soient les résultats des pays industrialisés.
Ce
qui
ne nous emp~che
pas de passer en revue les
travaux
économétriques
relatifs
à
l'étude
de
cette
relation
macroéconomique avant de présenter nos propres résultats.
Le
tableau
présenté
ci-après
permet
de
dégager
deux
tendances très nettes
C'une
p art; ,
l'élasticité
globale
du
volume
des
ex p cr t e t t cn s
des P.V.C.
non pétroliers par rapport à
la croissance du PIB de l'O.C.C.E.
est comprise entre
1,5 et
3.
D'autre part,
les élasticités éstimées augmentent au
fil
du
temps
du
fait
de la
part
croissante
des
produits
manufacturés
dans
les
exportations
des
P.V.C.
non pétroliers
Au
m~me
titre
que
la
croissance
économique
des
pays
industrialisés,
les
prix
influencent les exportations
des
pays en voie de développement.
On
peut en avoir une idée en éxaminant la
répartition
des
exportations en trois catégories
Produits de base,
Enérgie,
Produits manufacturés.
On
constate que dans une période récente,
la faiblesse des
prix
des produits de base et de
l'énergie,
en
opposition
avec
la
fermeté des produits manufacturés a beaucoup
joué
sur la baisse des recettes d'exportation des P.V.C.
187

,
r -
1-
AUTEURS
_ _ _ _ _ _ _ _ _~
Groupe de P.V.D.
\\
Période
Elasticité
1
-'---i
Cline
(1984)
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _~ Pays en developpement
1
3
1
1
Baud
(1985)
\\-=>:porta,:eurs de pétral e
1967/81
2
1
\\
Grands pays manufacturés
_._\\
-+-
2_~_9
_ _ l
-t------+_
-4
\\
Pays à
fai bl e
revenu
1 ~ 3
~pays à revenu i nterméd i ai re
1
_\\
1 ~ 4
_~
t-------f-
_ _ _ _ _ _.
~ Pays non p ét roI i er s
2 ~ 4
.j
DORNBUF:SCH
(1985)
~YS non pétrol i ers
...._..__.__..~_~~.~~:~~~ ..._.~
1 ~ 7
~
::::ct:O:a::t::::,:::turéS--r-j-~-=J
Grands pays manufacturés
1
1
4~7
1
. . . - - - - - - - - - t - - - - - - - - - - - . - t - - - .
..
i
1
Galdstein et
~ay~ n~n p~tr~lie~s
1 1963/80
1
1~3
1
Khan
(1982)
1
1973/80
2~3
1
\\
Grands pays manufacturés
Î
1963/80
1
1 ~ 8
\\
I l
Il
"
"
"
"
"
~_'_________
11973~
2~6
__~
Exportateurs nets de petrole
1963/80
0.8
1
" Il
"
Il
1/
Il
1/
1/
1/
1973/80
1 ~ 6
.~
Pays à
revenu
intermédiaire
1963/80
O~1
1
Il
1/
Il
"
"
"
"
'")
' 7
..:.. ~ ...:.
1
\\
-1 1973/80 1
---'1
Pays à
revenu faible
1963/80
O~ 1
1/
1
"
1/
Il
1/
1/
"
\\ 1973/80 1
1 ~ 1
1
LARSEN
( 1983)
Ensemble des pays non
1 ~ 5-1 ~ 75
1
membres de l'O.C.D.E.
1
j
188

Il
s'en est suivi une détérioration des termes de l'échange.
Compte
tenu de la part importante qu'occupent
les
produits
de
base
dans
les
exportations
des
pays
en
voie
de
développement,
les
fluctuations
de leurs
cours
influent
nécessairement sur les recettes d'exportation.
Par ailleurs,
les pays de l'O.C.D.E.
représentent une part
importante de la consommation des produits de base .
• Ainsi,
l'évolution
de
leur
demande
se
répercute
inévitablement sur les prix des produits de base.
De récentes études empiriques l'ont confirmé.
Tout
ralentissement de l'activité économique dans les
pays
industrialisés joue à la baisse sur les prix des produits de
base non pétroliers.
Selon
les travaux
économétriques,
l'élasticité des'prix de
produits
de base par rapport à
la
production
industrielle
des pays industrialisés est variable,
mais oscille autour de
2
(une
variation
de 1% de la production
industrielle
se
traduit
par
une variation de 2% des prix des
produits
de
base).
Mais,
les
prix
des
métaux
et
des
matières
premières
agricoles
très
utilisés
dans
l'industrie,
sont
plus
sensibles
aux fluctuations con jonc tue 1 les de la
production
industrielle
que
ne
le
sont
les
prix
des
produits
alimentaires.
L'observation
des
faits
qui
réflètent les
effets
de
la
croissance
dans
les pays industrialisés sur les
prix
des
produits
de
base,
révèlent
que
l'accélération
de
la
croissance
dans
le monde industrialier est plus
bénéfique
aux termes de l'échange des pays qui
exportent des
produits
primaires
qu'à
ceux
des
exportateurs
de
produits
manufacturés
(cf tableau).
Notons
que
d'autres études empiriques(l)
priviligient
les
variations
des
autres facteurs de la
demande
taux
de
change et taux d'intér?t.
Voir pour explications Chu et Monison 1984, Hartlan (1985)
189

P.V.D.
Elasticité
marginale
estimée
du
volume
des
exportations et des termes de l'échange en fonction
du PNB réel
des pays industrialiers 1967/1984.
1
Elasticité du
\\ Elasticité des
volume des
termes de
l'échange
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _'--e_:.:_p_o_r_t_a,t i o_~~_.
.J
_
Par grande catégorie d'éxportations
3,9
-
3,7
1,6
2,3
3,9
Par régions
AFRIOUE
3
0,2
ASIE
.-:.
"7
..:..,
r
1,5
Moyen-Orient
4, 1
4, 1
Par autre catégorie
PVD non impor- 1
1,8
1,7
3,4
tateurs petrole
PVD exportateur!
0,8
1,8
de pétrole
1
1.90

Par
rapport
au
taux de change
effectif
du
dollar,
i l s
trouvent
une
elasticité
négative inférieure à
1
et
par
rapport aux
taux d'intér@t réels~ une élasticité négative et
faible~
mais
dont
les
coefficients
sont
souvent
non
significatifs.
Ces résultats sont sensiblement confirmés par notre étude
X
P
+
1~79 T.C
PVD
X(PD)
(PD>
( -
2,68)
2,5>
2
R
=
0,45 Durbin-Watson
= 2
Période d'éstimation
1965 -
83
Le
coefficient
relatif
à
la
croissance
de
l'activité
économique
des pays industrialisés est bien contenu dans la
fourchette
que
nous
avions dégagé
précédemment
sur
les
différents travaux.
De tout ce qui
précède,
on peut en déduire que la
capacité
des P.V.D.
à
acquérir des produits importés est affectée par
le
rythme
de
croissance des pays industrialisés
via
les
effets
sur
les
termes
de
l'échange
et
les
volumes
d'éxportation.
Une
augmentation
de
un point de pourcentage
du
taux
de
croissance
du
PNB
réel
des
pays
industrialisés
entraînerait
une
hausse
de 3,4% du
pouvoir
d'achat
des
exportations par les P.V.D.
Comment
ces
différentes
variations
affectent-elles
la
croissance de la production des P.V.D.
?
On peut essayer de les cerner à travers quelques mécanismes.
L'accroissement
des
recettes
d'exportations
stimule
la
demande
globale
-par
l'intérmédiaire
du
relèvement
des
revenus- en
améliorant
la situation extérieure de
la
zone
considérée.
191

D'où des mesures monétaires et budgétaires expansionnistes.
Cette
modification du niveau de la demande globale provoque
des
fluctuations
cycliques
du taux
d'utilisation
de
la
capacité de production.
De m@me,
cette augmentation stimule la production intérieure
en fournissant des devises pour l'achat d'intrants
importés
rares.
Cela
dépend
du
montant
des
ressources
en
devises,
de
l'ouverture
de
l'économie de la mesure dans
laquelle
ces
intrants
importés
sont
remplaçables par des
intrants
de
production locale,
et de celle dans laquelle,
la politique
économique
autorise
des variations de
prix
relatifs
qui
permettent
d'affecter les produits importés disponibles aux
applications dont
le coùt d'opportunité est le plus haut.
L'augmentation
des recettes d'exportation affecte
le
taux
d'investissement
en biens d'équipements,
et par conséquent
peut
modifier
l~s perspectives de croissance à
long
terme
des pays en voie de développement.
192

QL
111~§tc9tiQQ

l:iotêCgtBêOggQ~ê
~
tCà~êC3
g~êlg~ê§
§imMl~tiQQ§ ~ii@~t~~§ ~ B~ctic gê ~~§ ffiQQtlê§ mê~CQ~~QQQmigMê§
Le
modèle INTERLINK permet l'examen du processus par lequel
la
diminution voir l'augmentation des volumes importés
par
les P.V.D.
entraîne un ralentissement ou une accélération de
la
croissance
du revenu réel
de
l'O.C.D.E.
et
donc
une
réduction ou un accroissement des exportations des P.V.D.
Précédemment,
on a vu que les ventes de l'O.C.D.E.
aux zones
géographiques
considérées
atteignent
20%
du
total
des
exportations de la zone O.C.D.E.
Une
réduction
initiale de 2% du
volume
des
importations
entraîne une baisse de 0,08% du PIS réel
de l'D.C.D.E.
Cette baisse du PIS entraîne une diminution des importations
de
la
zone
O.C.D.E.
et
par
voie
de
conséquence,
des
exportations à
destination de l'D.C.D.E.
des pays en voie de
développement.
Ces
derniers
voient
se
contracter
leurs
recettes
d'exportations
et
réduisent
donc
leurs
importations
en
provenance des pays de l'D.C.D.E.
Parallèlement,
les
prix
des
produits
de
base
baissent
entraînant
une
nouvelle
réduction
des
recettes
d'exportations
et du volume des importations des pays
hors
D.C.D.E.
La
variante
révèle
qu'une réduction de 2% du
volume
des
importations de ces trois groupes de pays en
développement,
entraîne
une baisse de 0,2% du PIS réel
de l'O.C.D.E.,
une
réduction
de
0,7%
des volumes
des
exportations
et
une
diminution de 0,4% de celui des importations.
Les exportations des trois régions en développement baissent
de 0,8% par rapport aux chiffres de base.
Au niveau des balances des paiements,
on assiste à
un jeu à
somme nulle.
La
dégradation
de
la
balance
courante
de
la
zone
de
l'O.C.D.E.
est presque équivalente à
l'amélioration de celle
des régions en développement.
193

Ces
résultats
mettent en lumière la sensibilité du PIB
de
l 'O. C. D. E.
aux
variations
des importations
du
bloc
non
O.C.D.E ..
Ils
montrent en ef f et ~
1 ' importance de la transmission
en
sens
inverse
c'est
à
dire
la
baisse
induite
des
importations
de
l'O.C.D.E.
entraîne
une
diminution
des
exportations de la zone non O.C.D.E.
Il
s'ensuit
une
réduction
de
leurs
importations
pour
améliorer leur balance courante.
194

Simulation
sur
un
volume
d'importation de
biens
et
de
services
inférieur de 2% par an pour trois groupes de
pays
non membres de l'O.C.D.E.
dans INTERLINK.
11 Ecarts par rapport aux résultats de base exprimés en % de variation
Année 1
Année 2
Année 3
~~l O.C.D.E·1
\\
1
\\ PIB réel
\\
-
0,1
\\
-
0,2
\\
-
0,2
~des e:.:p~rto\\-------------'\\----------
-1---'
0,4
0,7
-
0,7
~ .des importOI
0,2
1
0,3
0,4
~'--
r~iato de la 1
---+\\-----
1
3,6
9,8
18,9
~nce (M
L
J
.
L,__
$)
\\ Pays n'appartenant pas à
l"O.C.D.E.
---------------_.-_.,.,'
Pays de l'O.P.E.P à
forte capacité d"absorption
\\
1
1
1
+-
1 Vol
des e:.:port+-
-
0,4
-
0,7
~ 0,6
1 Vol des i m;;;;' ° 1 --~:;----
1
~--;~-~--- _L--------
-
2,8
Pays producteurs de pétrole n"appartenant_~~s_~.!._~O.P.E.P.
\\
1
1
1
+- - 0,8
\\ va1 des e:·: p or t 0 \\
0, 4
~
-=-_.~~.:-~
_. 2,6
Va 1 des i mpor t 0
-
1, 4
~_~_:_:~
......LI
_
Nouveaux pays industriels
1
1
o
-
0,4
-
0,8
~--_-+--
\\ Vol des export
\\
--t\\_---O,,8
\\
_
-
1
1 Vol des import o \\
,5
------t--------t--=--~~---_+---=--~----.
Variation de la\\
3,7
\\
9,9
\\
19,1
\\ balance couran-
, te
(t1 $)
1
....L-I_
,_--'-1
_
I - - -_ _- - - J -
1
195

Effets
d"un
accroissement de l'activité dans les
,.py.P de
l"O.C.D.E.
Variation en ï. par rapport au niveau de référence,
résultant
d"un accroissement continu de 1% du niveau du PIB réel
dans
tous les pays de l".O.C.D.E.
Année 1
1, "7
0,5
1
!
Indice des prix
dérivés importa
0,5
1
balance couran-\\
7,7
1
1
te
(M $)
1
1
($)
1
Prix internationnaux
\\Matières 1ères
I-----------~-----------~---------
2,5
3,8
1
3,4
Prdts Alimen-
.t
1
1
taires
2,5
4,4
~_.
3,6
Energie
0, 1
0,6
1
1
1
1
Prdts manufac-
turés
0, 1
1
\\
0,5
1
1
196

Cette
variante retrace les effets simulés sur les pays
non
membres
d"un accroissement continu de 1% du PIB de tous ces
pays O. C. D. E.
(par 1" i nterméd i ai re d ' une composante autonome
des investissements des entreprises).
On
constate une augmentation des exportations des pays
non
membres~
suite à
l"augmentation de la demande provenant
de
la zone O.C.D.E.
Les
élasticités par rapport au PIe réel de l"O.C.D.E.
sont
composés entre 1,5 et 1,7
(1).
Les importations réagissent avec du retard à
1 "augmentation
des recettes d"exportation.
Les prix sont en général
relevés.
L"élasticité
des
prix
des produits
alimentaires
et
des
matières
premières
qui
font
l"obJet
d"échanges
internationnaux
par
rapport au PIS de
l"O.C.D.E.
est
de
l"ordre
de
2,5,
c"est dire que l"évolution des
prix
des
produits de base est très sensible aux variations du taux de
croissance de I"O.C.D.E. (2)
L"etude
de
ces deux variantes permet de tirer
un
certain
nombre de conséquences.
Premièrement,
un choc originaire de la zone O.C.D.E.
affecte
la
demande
et
l"activité de la
zone
non
O.C.D.E.~
par
conséquent,
leurs importations~ ce qui exerce des effets de
retro-action sur I"O.C.D.E.
Deuxièment,
la
contrainte financière liée à
la demande
la
zone
O.C.D.E.,
fait
que ~
les effets sur
l"activité
de
l"O.C.D.E.
d"une
modification
des crédits accordés à
ces
pays
sont similaires à ceux d"une mesure
budgétaire
prise
dans la zone de l"OC.D.E.
(1) Ces chiffres sont conforle5 aux r~sultats des diff~rents travaux @conoeétriques que nous avons signalês par ailleu
(2) Résultat confirll@ par aiHeurs, par nos estiutions ~conœétriques
197

S E C T I D N
rI l
g~QbUIIQ~ Qg§ EbUX El~e~Ql~B§
Comme nous l'avons vu précédemment,
l'ensemble des pays ont
eu
recours
aux
crédits et emprunts
internationnaux
pour
résorber
les déficits.
Ce qui
a favorisé
la mise en place d'un système de relations
monétaires et financières internationales;
lequel système a
engendré
une interdépendance nouvelle entre
les
économies
nationales.
Car le capital
financier constitue par nature,
l'un des plus
puissants facteurs d'intensification de l'échange et donc de
l'intégration.
La
migration
transnationale
des
capitaux
constitue
la
manifestation
la
moins
ambifue
de
l'adhésion
des
pays
d'origine
comme
des pays d'acceuil
au
principe
du
libre
échange
et aux
avantages supposés d'une participation à
la
division
internationale du travail.
Cette
section a
pour but d'étudier l'ampleur et le raIe des
mouvements de capitaux dans l'évolution de l'interdépendance
des économies nationales.
!1
e= Q~ §QiQ~
g~§ get~ëtign§ ~gY~ënt~§
S

§t~Y~t~~§
Q§§
~~§§QY~~~§ f1nëQ~i!~~§ fgY~n!~§ ë~~ E~~~Q~
Du temps oü les taux de change étaient fixes,
l'adoption de
politiques
déflationnistes de la part des pays déficitaires
qui,
en
cas
d'echec
débouchait
sur
une
dévaluation
permettait
la réduction des désequilibres extérieurs.
A
partir
de
1973,
les déséquilibres
se
sont
nettement
accrus,
les déficits mondiaux sont passés de 2% en 1973 à
7%
en 1975 et
11% en
1980.
Se
prémunir
contre
ces
déséquilibres
a
favorisé
les
fluctuations
des
changes
et le
recours
aux
crédits
et
emprunts internationnaux.
198

Cette volonté de faire face aux déséquilibres a entraîné une
double fléxibilité du système des paiements:
d'une part la
fléxibilité
des taux de change,
et d'autre part celle
des
mécanismes d'endettement international.
L'ampleur
de
ces déséquilibres -voir
tableau
ci-joint- a
entraîné
un
gonflement subit de la demande de
financement
des balances de paiement et d'aide au développement.
Les marchés des capitaux internationnaux ont ainsi
mobilisé
pour
de
nombreux
pays
en
voie
de
développement
des
ressources financières d'une ampleur sans précédent.
La
forte
progression
des
pr3ts bancaires
par
suite
du
recyclage
des
excédents
de l'OPEP au profit
des
PVD
se
caractérise
par
une grande concentration
au
profit
d'un
petit nombre de débiteurs.
Ce
qui
a posé des problèmes car les mécanismes du marché ne
peuvent
fournir
un
moyen
de satisfaire
les
besoins
de
développement fondamentaux de la plus part des PVD.
En
effet,
le
premier
stade de
développement
exige
des
investissements
masslts
mais,
lorsque
le
système
des
finances
publiques sont peu développées,
les autorités
ne
sont
pas
en
mesure
de
dégager
un
excédent
financier
suffisant pour combler l'écart entre les rendements
sociaux
et
les
rendements
privés
d'où
le
recours
aux
investissements extérieurs directs.
Par
ailleurs,
la structure économique n'est pas
non
plus
développée
pour
engendrer
de manière durable
les
moyens
d'assurer le service d'une dette extérieure.
Cela
signifie que L'aide assortie de
conditions
libérales
continue de jouer un raIe décisif.
A
ce
niveau,
il
faut
faire une
distinction
entre
les
différents
PVD,
si
les
pays
à
faible
revenu
restent
fortement
tributaires
de
l'aide
assortie
de
conditions
libérales
dont les apports multilatéraux
représentent
une
grand~ part,
il
n'en
est pas de mime pour
certains
PVD
avancés et les PVD exportateurs de pétrole.
199

Si
dans
l'ensemble
les PVD font
encore
appel
à
l'aide
bilatérale
pour
une
proportion non
négligeable
de
leur
financement
extérieur,
les
investissements
directs,
les
pr~ts
bancaires
et les crédits à
l'exportaion prennent
de
plus en plus d'importance.
Néanmoins,
les
besoins
permanents
et
croissants
de
financement
ectérieurs
sont
dans
une
certaine
mesure
couverts par une augmentation des apports d'aide.
Pour les P.M.A.,
ces apports d'aide augmentent sensiblement
plus
vite
que
leur PNB,
ce qui
traduit
une
dépendance
croissante à
l'égard de l'aide.
On
peut
affirmer
que l'évolution des
apports
tlnanciers
étrangers
aux
PVD se caractérise d'Un double
mouvement
d'une
part une tendance à
la substitution des
exportations
de
capitaux publics aux exportaitons de capitaux privés
et
d'autre
part
une
stagnation
de
l'aide
publique
au
développement
accompagnée d'une progression plus rapide des
crédits
privés
à
l'exportation
et
des
investissements
directs.
Ces considérations nous amènent à
voir comment la résultante
de
l'aide et de l'investissement étranger direct permet
de
mieux
saisir
les
mécanismes
d'un
système
qui
vise
à
promouvoir
un multilatéralisme dans les réglements
voir
à
consolider le phénomène d'interdépendance.
!~
en2!~§~
!~gogœig~~
Q~!2 !ggig~~ Q~
1:2iQ~
fio~oçi~~ê
2~
g~~~!gEE~œ~nl
En
1971,
les
apports
nets en capitaux
représentaient
4
milliards
de
$
U.S.,
les encours de
la
dette
publique
extérieure
79,218
milliards
de
$
U.S.
contre
48,363
milliards de $ U.S.
en
1967,
soit un accroissement de 63,8ï.
par rapport à
1967. (1)
(1) Source D.C.D.E.
200

En
1975,
les
apports
nets en capitaux
étaient
de
83,3
milliards de $
U.S.,
les encours de la dette de 168,6 et en
1980
les
chiffres sont respectivement 119,1
milliards
de
dollars U.S.
et 424,8
(1).
Parallèlement,
l'aide publique au développement
évoluait de
la manière suivante.
~ g~ !gi~! g~§ [~§§Q~C~~§
8QQQC!§ OQO ~gO~~§§igon~!§
r -
I
-----,-
----,
1
1
1970
40,6
55, 1
\\
1971
\\
42,2
1
53,7
1
1
1
1
1972
41, 1
54,6
\\
1973
1
36,9
1
59
1
1
1
1
1974
43,9
52,8
\\
1975
1
36
1
61,6
1
1
1
1
1976
33,8
63,9
\\
1977
1
31,2
1
66,6
1
1
1
1
1978
32
66. 1
\\
1979
1
36,9
1
60~8
1
1
1
1
1980
37,6
60, 1
1
1981
1
34,2
1
63,9
1
1
1
1
L
1982
34,7
.._.___1
L
63,3
~
Les
apports
non
concessionnels
(secteur
bancaire,
obligations,
investissements
directs,
crédits
à
l'exportaion)
représentent
de
plus
en
plus
une
part
importante des apports totaux.
En
1973,
ils représentaient 46% contre 41% en 1970.
1
1975
1980
1985
-If----r---
1
1
AF'.
D
_________--!L_3_C_I,_9_ +-
+
-+
-+
- I
--I
1
1
1
Crédit à
l'expo 1
8,2
9,8
16, 1
13,5
1 '")
' ~ j
1,5
1
1
1
1
45,4
60,9
51, 1
29,7
Appor t s
pr i v é s __ ~I-_:_'.'7_,_8_1--
1--
_
~2j
1
1
Autres finanCeS!
6,4
7,6
7,4
6
11,8
1
~ 15 1
1
1
Total
net
§QYBQ~ 1. g e 12
(1) Source C.A.D en lilliards de dollars sur la base des prix et des taux de change de 1984 et banlJ.le IlOI1diale pour les
encours de la dette: rapport sur le dévelopPellel1t dans le IOfIde
201

Les
flux
de ressources financieres vers les pays en voie de
développement constituent
l'une des manifestations les
plus
evidentes
de
l'interdépendance des économies et donc
l'un
des
moyens
d'influence
les
plus
puissants
de
cette
interdépendance.
Parmi
ces flux
de capitaux,
l'aide est l'exempie le plus pur
qui
s'inscrit
dans une logique étrangère à
la
logique
du
march é.
L'analyse
de
ces politiques distingue
généralement
trois
caractéristiques
relatives à
leur composition,
leur
objet
économique et leur objet stratégique.
Du
point
de
vue de leur
objet
économique,
l'aide
joue
généralement
la fonction de préparation des exportations de
marchandises vers les pays en voie de développement.
Les
auteurs comme J.
BHAGWTI
[1967J ont étudié la question
et ont dévoilé les mécanismes par lesquels l'aide
influence
la balance des paiements des pays donneurs.
Pour
lui,
l'effet
de l'aide sur la balance des
paiements
dépend
de quatre facteurs :
la proportion de l'aide liée dans l'aide totale,
les possibilités de substitution d'autres sources
de
devises à
celle que représente l'aide,
-
les
effets indirects liés aux dépenses de pays tiers
destinateurs de commandes financées par
l'aide,
sur les
exportations des pays donneurs et enfin de l'importance
du
recours à
titre de mesure de
rétorsion,
à
l'aide
liée
par les pays donneurs commercialement concurrents
du pays étudié"
A
ces
quatre
facteurs
mises
en
évidence
par
BHAGWATI
viennent
s'ajouter
deux
autres facteurs révélés
par
les
t r avaux
de
BRYAN
HOPKIN
[1970J
"l'effet
de
contenu
d'importation et l'effet de capacité".
2()2

Le premier effet résulte de l'hypothèse selon laquelle
dans
le pays donneur un accroissement des exportations,
engendré
par le mécanisme de l'aide liée peut entraîn~r une réduction
de
la demande intérieure si
l'économie est proche du
plein
emploi
des ressources disponibles.
Cette réduction de la demande intérieure se traduira par une
réduction indirecte de la demande de marchandeises importées
qu'il
convient de comparer avec le contenu en
importations
des
ressources prélevées à
l'occasion de l'accroissement de
l'activité d'exportation.
De m~me,
l:~ff~~ Q~ ~~Q~~i~~ exprime l'idée que si, dans le
pays
donneur,
les
industrie~ d'exportation travaillent
à
pleine capacité,
l'accroissement de la demande auquel
elles
doivent
faire
face,
peut
conduire à
une
réduction
des
exportations commerciales normales B.
HOPKIN estime que
le
résultat
net de chacun de ces deux effets est difficilement
quant.ifiable.
Par ailleurs,
les résultats de B.
HOPKIN sont confirmés sur
le plan théorique par les résultats de J.
HENRY [1974].
S'appuyant
sur
un
modèle
macro-économique
d'inspiration
Keynésienne,
il
étudie l'impact innediat et l'impact total,
en régime de taux de change fixes,
d'une aide bilatérale ou
multilatérale accordée par deux régions à
une troisième.
Selon
lui,
les résultats de cette aide sur les
équilibres
interne
et externe tant du Côté d~s pays donneurs
que
des
pays receveurs dépendent de trois facteurs
:
-
le
coût en ressources réelles de l'aide pour le pays
donneur,
le cOût en réserves
les
effets
induits
par
le
truchement
des
multiplicateurs
macro-économiques
sur
les
échanges
extérieurs y compris ceux des pays tiers.
L'auteur aboutit à
la conclusion suivante:
"si
la structure
des échanges extérieurs défavorise relativement les pays
en
voie
de
développement,
il
est possible
qu'une
fraction
appréciable
des
avantages globaux découlant de
l'aide
au
développement retourne aux pays donateurs,
réduisant ainsi
à
zéro le soit disant "fardeau" des donateurs.
2()3

Pour
avoir une vue plus complète de l'intér~t que
présente
pour
les économies industrialisées la mise en oeuvre
d'une
politique
d'assistance~
il
faudrait
étudier les
flux
de
capitaux
liés
à
l'aide du point de vue
de
leur
objectif
strat égi que.
Ce
qui
leur
confère un raIe de pivot
dans
la
politique
protectionniste
visant
à
éliminer
la
concurrence
des
producteurs
des
P.V.D.
sur
le
marché
des
économies
industrialisées
et
à
évincer
les
producteurs
des
pays
développés
autres que ceux du pays donneur
considéré,
sur
les pays bénéficiaires.
On
voit
à
travers cette analyse que
la
contribution
de
l'aide
au
"processus
de développement"
dans
les
P.V.D.
révèle
son utilité pour
les pays donateurs par ses
aspects
positifs sur la balance des paiements.
Par
conséquent,
elle
t.raduit
une
montée
de
l'interdépendance.
~Q~eQ§!!!Q~ Q~§ B~Ç~!!~§ E!~a~ç!~B~§ ~~!~B!~UB~§ Q~§ e~QLaeQ Q~ !2ZQLlï~!
~ B~Ç~!!~§ !Q!ab~§
1970
1975
1979
1980
\\
1
~ P D
42~5
36,9
1
1
37
1:::2~
~
A D
29,8
18,3
18,6
-1------
18,4
1
17~7 1
)
P E P
~,
L
10,4
7,7
8,4
6,7
,.,
~
~
A E M
5, 1
1,4
2, 1
~
".,
...:..,..:..
..:.
~UTRE F'AYS
0, 1
0, 1
o, 2
0,2
"luI ti 1 aterau}:
5,6
7, 1
7,3
7,9
7,6
)t 0 P E P
0,3
0,3
0,3
0,4
204

eEEQBI§ IQleY~ Ees çeI~§QB!~§ Q~ E~Q 12§1
Revenu inte,.-ieu,.-
:::- 600
{.
600
I- NPI
l
PRM
\\
OPEP
r---'-;'RF
1
TOTAL
1
1
1
1
t-
Appo,.-ts totau>:
32,9
1
t
27,7
1
0,8
\\
25,4
1
86,8
1
1
1
1
p ar t;
en
%
\\
37,9
1
31,9
1
0,9
\\
29,3
1
100
1
1
1
1
\\_.
A P D
M DE $
0,8
1
l 10,2 1
0,3
1
16,8
1
28, 1
1
1
1
1
Pa,.-t en %
\\-
2,8
t
36,3
\\
1, 1
1
59,8
1
100
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
IQIBb Q~§ B~Ç~I!s§ ~sIIs§ DE IQ~I§;§ EBQ~§;~a~ç§;§ Q§;§ ÇbB§§§;§ §f;bQ~ b§;YB Bf;~g~!:l
!:!QYf;~~s 12§QL§1
-----_._-..,--
dt PMA
PRM
OPEP
1 (2 )
(1)
( 2)
14,3
Ce
fait explique la ,.-éo,.-ientation de l'aide qui
maintenant
est
plus
fonction
des ,.-elations politiques
et
,.-elations
comme,.-ciales qu'économiques.
D'où
la modification de la ,.-épa,.-tition de l'aide
des
pays
indust,.-ialisés
en
fonction
des positions
dans
le
tie,.-s
monde.
Pou,.-
les Etats Unis su,.-
la pé,.-iode 1969-73 l'aide en Asie et
à
l'Indochine était ,.-espectivement 19% et 24% cont,.-e 5%
et
4% ent,.-e 1980-81.
Pa,.- cont,.-e l'aide à
l'Egypte et à
Is"-a~l
passe à
40%.
De
mê"me
pou,.- la f,.-ance,
la totalité de l'aide va
soit
à
l ' Af,.- i que
F,.-ancophone 40% ent,.-e
1980-81,
soit en
DOM-TOM
35%.
205

L'évolution
des
taux
d'intér@ts qui est
fonction
de
la
conjoncture économique des pays industrialisés.
dét~rminent
en grande partie le montant des i'ntér@ts versé~ par les pays
débi teurs.
Des
récents
travaux
économétriques~
il
ressort
qu'un
relèvement de 1 point des taux d'intér@ts à
court terme
aux
Etats-Unis
n'influence
pas
les
exportations
et
les
importations.
Par
contre,
le relèvement du taux d'intér@t effectif de la
dette~'
augemente les versements d'intére'ts,
le solde de la
balance courante globale et le gonflement de la dette.
1985
1986
1988
88~9
72~6
7(1~9
53,5
51,85
.• C.
1,24
2,35
lette
192,19
197,54
200,88
1
1
lIE
2,56 __
2,04
2,64
110, 1
125,7
146,3
1t 0
93,14
108,83'
117,6
129,35
~. C.
-8,67
-8,70
--6,55
-6,6
1
1
1
)ETTE
289,26
301,92
308,07
314,67
1
)ette lE
2,49
2,29
2,07
206

On
observe
dans
ce
cas
que
les
exportations
et
les
importations
restent
inchangées par rapport au scénario
de
base.
Par
contre,
le relèvement du taux d'intér@t effectif de la
dette
augmente les versements d'intér@ts,
le solde
de
la
balance courante globale et le gonflement de la dette.
De
ce
fait,
il
permet de rendre compte de la
place
d'un
système productif national
dans l'internationalisation de la
production
c'est
à
dire de "sa capacité à
impulser
sa
propre
accumulation de manière autonome,
c'est à dire,
en
dernière analyse,
à
articuler sous le contr81e national
un
ensemble cohérent de section".
L'internationalisation
de
la production est
ainsi
conçue
comme
un
mode
d'articulation
hiérarchisée
des
systèmes
productifs nationaux.
En effet,
une forte proportion des flux de capitaux vers les
pays
en
voie
de développement s'est transformé
en
pr@ts
bancaires à taux variables.
Par
conséquent,
les décisions des pays
industrialisés
en
matière
budgétaire
et monétaires se font sentir
dans
les
pays
en voie de développement par le biais des fluctuations
de taux d'intér@ts.
Selon
les
estimations,
la
part
du
total
de
la
dette
extérieure des pays en voie de développement importateurs de
capitaux
assortie
de taux variables est passée de
25%
en
1973 à
52% en 1985.
Ainsi,
vu
la forte proportion de la dette à taux
variable
contractée auprés de créanciers privés par les pays en
voie
de
développement,
toute
hausse
des
taux
d'intérlts
internationaux
réels aura des conséquences nettes
sur
les
ratios
changes
d'intér@ts/exportaions
de
biens
et
de
services.
Pour
les
pays
en voie de
développement
importateurs
de
capitaux,
considérés
collectivement
sur
la
base
des
exportations
de 1985 et de la dette extérieure à
la fin
de
1985,
on estime qu'une hausse de 1 point de pourcentage des
tau>:
d'intér@ts entraînerait une augmentation de 1 point de
pourcentage du ratio charges d'intér@ts/exportations.
207

Pour
ceux
qui
empruntent sur le marché -ceux dont au
moins
2/3
des emprunts extérieurs entre 1978 et 1982
provenaient
de sources communales,
et pour les pays les plus
endéttés,
ce
ratio augmenterait respectivement de 1,25 et 2,25 points
de pourcentage.
En
outre,
à
cet effet direct et
immédiat de la hausse
des
taux d'intérêts sur le ratio du service de la dette s'aJoute
un
effet
secondaire à
plus long terme,
avec
l'arrivée
à
échéance
de
la
dette
contractée
à
taux
fixe
et
son
remplacement
par de nouveaux emprunts assortis de taux plus
élevés.
Cependant,
un
autre
facteur
est à prendre
en
ligne
de
compte
1 a
"marge" en sus du 1 i bor on du
t.aux
de
base
pratiqué aux Etats-Unis.
Cette marge est généralement fixe,
même si
le taux d'intérêt
fluctue pendant la durée du prêt.
Elle
peut
varier
en
fonction du resque
auquel
on
juge
s'exposer en prêtant à un pays domnné et,
plus amplement,
en
fonction du degré de liquidité des marchés internationaux de
capi t aux .
En
fait,
comme le souligne DORNBUSH [1985],
il
y' a
deu)-:
"marges" qui
interviennent.
Premi èrement,
1 a
marge
entre un tau)-: "sans ri sque"
comme
celui des bons du trésor Américain et le Libor.
Cette marge réflète le coût de l'intermédiation bancaire
et
la prime de risque que les banques ont à payer pour financer
leurs prêts.
Cette
marge
varie
avec
le
temps
et
est
fonction
de
l'évolution financière des pays industialisés.
De
ce fait,
compte ten0 de l'impact de la hausse des
taux
d'intér@ts sur l'augmentation des difficultés de service
de
la
dette pour les pays en voie de développement,
un risque
accru se traduit le plus souvent par une augmentation de
la
marge.
Deuxièment,
l'existence
d'une
marge entre le Libor et
le
taux effectivement appliqué aux crédits accordés aux pays en
voie de développement,
toutes commissions comprises.
208

Par ailleurs,
il
est aussi
intérressant de prendre en compte
la part de la dette libellée en dollars et de voir comme les
variations du dollar affectent celle-ci.
Si
le dollar E.U.
se déprécie~ il
y'a de fortes chances que
régressent
les ratios du service de la dette et de la dette'
extérieure des P.V.D.
En
1984,
l'endettement
total
des
pays
en
voie
de
développement était à 60% libellé en dollars,
ce pourcentage
était de 80ï. environ en 1985.
Ces
pourcentages
étant
plus
élevés
que
celui
de
la
production
et
de
la consommation des Etats-Unis
sur
les
marchés mondiaux des biens et des services éxportés par
les
pays
en voie de développement,
une dépréciation du
dollar
renchérit
plus
la valeur en dollars des
exportations
des
P.V.D.
que la valeur en dollars de la dette extérieure.
Cette
tendance
est
confirmée
par
des
calculs
récents
effectués
sur la base des valeurs de 1985 des
exportations
de biens et de services et de la dette extérieure.
Selon
ces calculs,
une dépréciation de 10ï. du dollar
E.U.
réduirait le raio dette/exportations de biens et de services
des P.V.D.
importateurs de capitaux de 162 à
155%.
L'analyse
de
cette
variante
réalisée
avec
le
modèle
d'endettement
l'O.C.D.E.
[1976J
révèle
que
les
prix
à
l'importation
et
à
l'exportation
augmentent
avec
des
décalages plus ou moins important.
Par
rapport
aux
chiffres des
projections
de
base,
les
recettes d'exportations de l'ensemble des pays évoluent.
La
dépréciation du dollar a aussi
pour effet d'accroître la
valeur en dollars de la dette libellée dans d'autres devises
et,
par conséquent,
la part de cette dernière dans la dette
totale.
On
constate
donc une amélioration
des
ratios
essentiels
résultant
de
la
forte
augmentation
des
recettes
d'exportation,
due elle m~me à
la hausse présumée des prix à
l'exportation induite par la dépréciation du dollar.
209

Cette
amélioration est quelque peu atténuée par les
effets
de la revalorisation des monnaies qui
accroissent la
valeur
totale de la dette en dollars et~
du m~me coup~
les charges
du service de la dette.
Cependant,
bien
que les importations en valeur
augmentent
par rapport aux projections de base~
le relèvement des prix
en dollars implique en fait une légère diminution en volume.
:~11!:. ~!;.ütU..Qo. Q!d QQl.l.s!:. g~ ~~ Ils!:. sn
!.2!2ZL!.222
lébi teurs pétroliers
1985 1
1986
l 1987
1988
\\
1 9 8 9 1
1990
\\
1
1
1
1
:tO
88,961
72,6
1
68,27
1
72~7
""\\ 77~49 1
82,66
Î
1
1
1
1
1
~J.":', ..J._I
\\-
\\-
1t li
69, ~~1
I::"-:r
C""T
\\
49,2
53,63
58,4
1
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1
1
1
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1
1
0,9~
2,75
1
3,97
1
4,08 1
4,17
4, 17
1
1
)ette
192,19
196,03
197,98
199,92
201,87
2()3,93
1
)/E
...-:'
.-, Cl4
- \\-
,..,
t::'t::'
...::.,..J..J
2,74
2,6
2,47
2,34
1
...L-
I
)ébiteurs non pétroliers
( t °
110, ~--1--- 125, 78
137,3
155~7~
175~85
198,81\\
138~ 59 -\\--------+-------
1tO
93,14\\
108,83
120,43
158,9
181,86
1
:C. C.
-8 ~ 67\\
-6, 15
-3,74
-3,71
1
-3,62
-3,93
j
jette
289~26
299,38
306,09
313,41
32(J,93
329,01
)/E
2,49
2,28
2!1 15
1,95
1 ~ 77
1,61
1
1
210

Ce paragraphe a pour but l'étude des conséquences aussi
bien
pour
les pays d'origine que les pays destinataires des flux
d'investissement sur la balance des opérations courantes
et
ses
effets sur le produit national
et le revenu
disponible
des pays receveurs.
Au
préalable~
on
s'efforcera
de répondre
aux
questions
suivantes.
Pourquoi
les firmes investissent-elles à
l'étranger?
Quels
facteurs déterminent le montant et
la composition
de
la production internationale?
L'explication
de
ces
facteurs
relève
de
trois
champs
théoriques distincts que nous essayerons de passer en revue.
L'approche
micro-économique
a
trait au
comportement
des
firmes
et
notamment aux modalités selon
lesquelles
elles
prennent leurs décisions d'investir.
Elle
insiste
de ce fait sur les necessités propres
de
la
firme
et
sur
les
modalités
de
son
adaptation
à
l'environnement exterieur.
S'appuyant
sur la théorie néoclassique de la firme
et
les
types
de comportement qui
la sous-tendent -maximisation
du
profit
ou
des
ventes- des auteurs comme
GUY
V.
STEVENS
[1974]
affirment
que
l'investissement
international
est
determiné
par
les
différences
de
taux
d'intér@ts~
les
éspérances
de
profit spécifique à
un marché donné dans
le
cas
d'un
comportement
du
premier
type,
les
banières
douanières
et
enfin
les perspectives
de
croissance
des
ventes dans le cas d'un comportement du second type.
Ainsi,
l'appréciation
du
rendement
escompte
du
capital
investi demeure le ressort fondamental
de l'investissement à
l'extérieur.
211

Par contre~
la théorie du commerce international
interprète
le mouvement des facteurs capitaux comme une alternative.aux
mouvements de marchandises
(11.
L'alternative
s"impose
dès
lors
que
les
obstacles
à
l'égalisation
internationale
des
marchandises
revêt
un
caractère permanent.
Ces
obstacles
impliquent
des
stratégies
compensatrices
fondées sur l"exploitation des facteurs monopolistiques.
Ce
qui
donne naissance aux théories de la localisation
qui
expliquent
la
constitution
de filiale
ateliers
par
une
stratégie de différenciation~ dans l'espace,
des ventes d'un
produit à ses divers stades de fabrication.
Deux
aspects
complémentaires
du
processus
d'internationalisation de la production sont ainis mises
en
évidence
par la théorie du commerce internationale et celle
de la localisation.
La théorie du commerce international définit un bien par
la
technique
qui
permet
de
le
produire
s'interresse
aux
avantages
du transfert international des techniques
tandis
que
la
théorie
de
la
localisation
met
l'accent
sur
l'allocation spatiale optimale des facteurs.
Le
troisième champ théorique est constitué par
la
théorie
des structures de marché.
Celle-ci
part
de l'analyse de l'organisation
industrielle
pour en déduire les conditions de la concurrence.
Les avantages et les risques de 1'1 E D dépendent alors
des
caractères
que les conditions de la production imposent
au
comportement
concurrentiel
des
firmes
concurrence
imparfaite et stratégique de différenciation des produits.
Qu'en est-il
de la théorie " néo-mar:dste" ?
Ce
courant
privilégie
l'analyse
en
termes
de
sections
productives par opposition à
l'analyse du système
productif
en termes de branches ou de firmes.
(ll R.A. MUNDELL "International Trade on factor lObility· AER vol 47 1957
212

Contrairement
à
cette dernière qui conduit à une conception
fonctionnaliste du système productif,
l'analyse en termes de
branches
insiste
sur
le processus de mise
en
valeur
du
capital
et
privilégie
donc
l'étude
des
tendances
à
l'égalisation des conditions de production.
Il
en
résulte
que
"l'internationalisation
du
capital
apparaît
à
travers
la branche
internationale
comme
une
homogénéisation
du
système productif mondial"
t.andis
que
l'approche
en termes de secteurs "révèle la différenciation
internationale
croissante
des
systèmes
productifs
nat i on au:·: " •
Ce
qui,
en effet,
correspond à
l'étude des conditions
de
l'é.,,\\ccumulation,
c'est
à
dire
de
la
"reproduction
des
conditions générales de fonctionnement des sociétés".
On en déduit que le concept de secteur vise à
appréhender le
mouvement du capital dans son processus de structuration des
branches
industrielles
selon
les
necessités
de
1 ' accumul at ion.
~L b:ènèl~§§ mt~~Q=t~QnQmtg~~ ~t mèç~Q=tçQnQmtgy~ g~~ ~if~t§ g~
l:l~~~Q~ ~ t~è~~~§ g~§ mQg!l~§ tntQ~igy§§
Pour
examiner
les
effets des
inverstissements
étrangers
directs
sur l'économie nationale,
différents auteurs
dont
STEUER
[1973]
ont
développé
de
petits
modèles
macro-
économiques
que
nous nous proposons d'analyser dans
cette
section.
L'auteur
et
ses
collaborateurs tentent
de
montrer
que
l'investissement
étranger
direct
améliore
le
produit
intérieur
et
par
ricochet
implique
des
effets
macro-
économiques ou des mesures de politique économique.
Dans
leur
étude,
ils décomposent ces
effets
en
quatres
catégories qui
sont analysés suivant deux optiques:
macro-
économique et micro-économique.
213

Ces
quatre effets déterminent la conséquence globale sur le
solde de la balance des paiements.
D'où la relation suivante:
B
=
X
+
MS
R
M
X
l'effet d'e:-:portation
MS:
l ' ef f et de substitution d'importation
R
l'effet de rappatriements des bénéfices
M
l ' ef f et d'importation
L'analyse
de
ces
différents effets
implique
un
certain
nombre
d'hypothèses:
aucun effet ne provient
du
secteur
monétaire
de
l'économie,
les
investissements
n'ont
pas
d'effets sur le revenu et les prix du pays d'origine.
Soient les relations suivantes
(1)
T
=
t
(y
y)
+
t
RI
o
(2 )
C
=
(lC
+
($
y
D
.....
(3)
M
=
m
+
mY
+
m'
y
b
Y
0
.....
(4)
Y
=
Y
Y
T
D
RI
T
impôts sur le revenu intérieur
RI
214

y
demande agrégée des quantités produites à
partir
des
ressources intérieures .
.....
y
revenu total
avant imp8ts revenant aux étrangers
C
consommation intérieure
y
revenu
disponible intérieur = revenu
diponible
des
D
nationaux
M
les importations
(1)
est utilisée pour représenter un système fiscal
qui
peut
s'interpr@ter comme un impSt proportionnel
sur le revenu.
Dans
l'équation d'importation le Y traduit la
substitution
de
produits
locaux
à
des ptoduits importés,
du
fait
de
l'investissement direct.
Par ailleurs,
la distinction entre Y
et Y tient au fait
que
l'investissement
engendre
une créance sur
une
partie
du
revenu.
En
combinant
(4)
et
(1)
on
aboutit
à
la
relation
.
suivante
y
t
D
....•
a
( 5)
Y
=
+
y +
1-t
1-t
Si
on pose
m'
W = m
+
1-t
215

qu"on remplace dans l"équation
(3),
on obtient ce qui
suit
mOt
.....
o
M
= m +
wY
+
( m' -
b)Y
+
l-t
·····E
Si
on appelle
Y
la demande de produit intérieur attribuée
au
fai t
que
les étrangers ont une créance sur
le
revenu
intérieur.
En posant :
'···E
»,
a
= Y / Y
on a
·····E
(7)
Y
=
C +
E +
y
-
M
E:n remplaçant
(1)
et
(6)
dans
( 7 ) ,
on obtient
(8)
Y = k ( Y (a+B-m'-(l-t) (b-w)-t (b-m) + E + a -m )]
o
o
avec
1
k =
S
+ W + t(b-w)
dY
(9 )
= k
(a+B-m' (l-t) (b-w) ]
.....
dY
~ = Multiplicateur.
Possibilité
de
mettre
en évidence
les
effets
de
cette
variation sur le revenu intérieur disponible.
216

En remplaçant
(1)
dans
(4),
il
vient
.....
y
= (y
y)
(1
-
t )
t
D
dY
D
dY
( 11)
=
- 1 )
( 1 - t
.....
.....
dY
dY
soit:
dY
D
= k <1 - t ) (a + (:;
m'
..•.•
dY
Par
ocnséquent,
cette
relation montre les effets
sur
la
demande
agrégée,
d'une
variation
du
revenu
allant
aux
etr angers. (1)
La
production par unité de temps des
entreprises
étrangères après l'investissement direct.
x
Proportion
du produit exporté par
les entreprises
intérieures avant l'investissement direct.
X'
Proportion du produit de ces firmes exporté après.
F'
Production
par
unité de
temps
des
entreprises
intérieures avant l'investissement direct.
f
L'accroissement
relatif
de
production
d Ci
aux
investissements étrangers.

(1) Cette présentation est inspirée de celle de B. ROB & DERY "Echanges internationnaux et interactif des conjoneture~
217

f
«
F''
--
P)
1 F")
Il
s'en
suit
que
la
variation
d'exportation
due
à
l'investissement e s t :
x
= X' F"
X F'
avec
F' _. P'
-
P'f
D'où
(12)
X = F" [X' - X (1-f) ]
<=:::>
""E
(13)
Y
= F" [X' - X ( 1--f ) ]
P'
/
(1 -
m')
est
la production dGe aux
étrangers moins
les
inputs.
Si
on
fait
l'hypothèse que les gains des
firmes
et
des
facteurs
étrangers,
avant
imp8ts,
sont
égaux aux recettes
totales moins les paiements aux
facteurs intérieurs,
on peut
écrire qu'ils sont égaux
à
lTF"
1
1 +
m')
Soit
g
la
proportion
de
ces
gains
rappatriés,
il
en
résulte
.....
lTF'
(14)
Y =
1+m'
De ce fait,
le coefficient a ,
qui
représentait la demande
agrégée induite par le revenu étranger,
rapportée au revenu
étranger est :
·····E
Y
[ X ' -X (1-f) ] ( 1 +m' )
(15)
a
=
=
......
1T
y
218

En
appelant
V
f
P'
la production
de
ces
entreprises
l
l
contr8lées
par l'étranger
utilisée comme substitution aux
l
importations
( y ) ~
le coefficient (3 défini
antérieurement
devient
:
s-,
Yd
(v
-
f )
(1
+ m')
(16)
(3
::::
.....
lT
y
En
remplaçant
ces
valeurs de a et
B
dans
( 11) l
et
en
posant
:
dY=
(lT-
F")
/
(1
+m')
rr ,
F"
[X'+X(1-f)](l+m')
(f-f(l+m')
(17)
dY
:::: - - - - . k (l-t) [
+ - - - - - -
m' '_'1 J
D
1 +m
lT
lT
soit
(18)
dY
:::: k(l-t)- P'-[X'-X(l-f)+{ff-lT]
D
"Cette
relation
mesure les effets sur le revenu
intérieur'
d'un
investissement étranger qui
modifie la production
des
entreprises
dans
lesquelles
il
a
lieu,
de
(delta)F",
lorsque
l'on
prend en compte toutes les
variations
qu'il
engendre
au
niveau micro-économique ou
au
niveau
macro-
économi que".
L'effet sur les importations sera donc d'après
(16)
....•
M
::::
wdY
+
m'dY
soit
D
lT
P
M
::::
wdY
+ m'
D
l+m'
219

Pour
un
investissement étranger engendrant une variation de
la
production
P,
les effets sur
la balance des
paiements
sont
:
x
.-
peX'-X(l-f)]
MS
=
P.lr.f
R
P.gfrr
rr.
p
M
=
wdY
+
m'
D
1 +m'
On obtient
la mesure des effets de cet inv~stissement sur la
balance
des paiements sans prendre l'effet
initial
de
flux
de c ap i t aux .
m'
(19)
B
= P[X'-X(1-f)+<rf-rr(g+----)] -- wdY
l+m'
D
En posant
Z = wk
(1
+ m')
(1
-
t)
r
,1
[X'-X(1-f) J[1-;:::J+cr-f (1-;:::)
(20)
B'
=
P
1
m'
1
1
1
- rr [g+
- zJ
L
l+m'
J
22(}

Chap.III: REVERSIBILITE DU CHOC PETROLIER ET NECESSITE D'UNE
COORDINATION DES POLITIQUES ECONOMIQUES ENTRE P.V.D
ET P.D.
Comme
nous
l'avons
montré dans
1es chapitres
précédents,
l'évolution des prix du pétrole conditionne largement
la
situation de l'endettement.
Les
deux
chocs
pétroliers,
en
obligeant
les
pays
consommateurs à emprunter pour solder leur facture pétrolière
et en permettant à certains pays producteurs à forte capacité
d'absorption d'emprunter au nom des recettes futures sont dans
l'ensemble
responsables du niveau d'endettement des P.V.D.
La
hausse des prix du pétrole constituait un levier puissant
d'endettement.
Dès lors,
une bai sse subite des prix du pétrol e
ne
pouvait
qu'entraîner
des
répercussions
mitigées
sur
l'endettement extérieur des P.V.O. et par ricochet, sur les
stratégies à adopter relatives aux politiques économiques.
Considéré hier comme facteur destabilisateur, elle reflète
aujourd'hui
le degré de liberté dont on a besoin;
permettant
ainsi d'écarter le risque de voir la désinflation se traduire
en déflation.
Qu'en est-il exactement au niveau de l'économie
mondiale?
La réponse à cette questi on consti tue l'objet de ce présent
chapitre qui comporteta deux parties: analyse des effets de la
baisse du prix du pétrole plus particulièrement au niveau de
l'endettement extérieur des P.V.O.
qui
aura pour but principal
de mettre en évidence la nécessité de politique économique
concertée et une
étude
de
l'instabilité des
recettes
.
221

d'exportation
qui
résulte de cette situation et ses
conséquences sur les stratégi es de pol iti que économi que des
P.V.D.
Section 1 : Financement extérieur et prix du pétrole
----------------------------------------
Si l'on considère que la conjoncture mondiale puisse être un
jeu à somme nulle dans certains domaines -les soldes des
balances courantes et les termes de l'échange- ce que les uns
gagnent, d'autres le perdent. Qu'en est-il de la baisse des
prix du pétrole?
Effets de la baisse sur les balances courantes.
A. E1éments exlicatifs de la baisse
La baisse du prix du pétrole n'est nullement un phénomène
conjoncturel. Elle traduit plutôt les bouleversements profonds
qui sont intervenus dans la structure du marché pétrolier.
Comme nous l'avions montré précédemment, on constate une
tendance au déclin de l'intensité pétrolière du PIB des pays
industrialisés. (1)
(1) Généralement l'intensité pétrolière du PIB ou encore le
contenu du PIB en pétrole consommé mesure la quantité de
pétrole consommé par unité de PIB en volume. Il est calculé
en rapportant l'indice du volume de la consommation de
pétrole à l'indice du PIB en volume dans un pays ou groupe
de pays.
222

Ceci reflète l'impact négatif des hausses de prix sur
les approvisionnements énergétiques des entreprises et des
ménages entraînant du coup des efforts d'économie et de
substitution d'énergie pour réduire les factures pétrolières
des pays importateurs.
Elle traduit aussi l'impact des mutations industrielles
qui se sont opérées au profit des branches, des produits et des
équipements ~ faible consommation énergétique. De - 1,6% par an
entre 1974-79 la réduction de la consommation de pétrole par
unité de PIB dans l'OCDE passe à - 3,1% dès 1980.
Le rapport de la consommation de pétrole brut au PIB
était inférieur de 27% à son niveau de 1979 et de 34% à son
niveau de 1973.
Cette baisse est à l'origine de la quasi-totalité de la
réduction de l'intensité énergétique de la zone OCDE. Le déclin
de
cette
dernière
s'expl i que par
quatre
facteurs,
une
dérégl ementati on du pri x de l'énergi e aux EU, 1a poursui te des
substitutions entre énergies primordiales à la suite du second
choc pétrol i er,
des substituti ons et d'économi e d'énergi e et
enfin l'intensification des mutations technologiques sous
l'effet de la ..tLt~10'" et de la montée du dollar.
A cette situation il faudrait ajouter l'essor de la
production non OPEP qui affaiblit l'OPEP et fait pression sur
les prix ~ la baisse.
223

Prévisions de prix du pétro1 e
En doll ars courants par baril
Prix au comptant (a)
Prix effectif
Tl
T2
13
T4
Moyenne
Tl
T2
T3
T4
Moyenne
1984...•
29,7 29,5 28,1
27,1
28,6
29,7 29,5
28,1
27,1
28,6
1985....
27,6 27,0 27,5
28,0
27,5
27
27
27
26,5
26,9
1986 •...
17,5 12,5 14
17
15
20
14,5
16
18,5 .
17
1987 •.•.
18
17
17,5
18,5
18
19,5 18,5
18,5
19,5
19
Source
Petro1eum Economist, estimations et prévisions OFCE.
(a) Le prix de référence utilisé est le prix du Brent
(15) La fin de 1'hiver est SU1Vle d1une baisse de la demande
qui atteint généralement 2,5 à 3 Mbj dans les pays
de
l'OCDE.
En outre, l'excès d'offre sur 1e marché empêchera à
court terme,
toute remontée rapide des prix; laquelle dépend
aussi des anticipations que font les agents sur l'ampleur des
déséquilibres.
B. Effets de la baisse sur la balance commerciale
Nous tenterons d'ana l yser les effets sous deux angles
l'OPEP et les autres P.V.D.
On admet qu1une chute du prix du pétrole à 15 $ le baril
entraînerait une perte de 6,2 milliards de $ de recettes
224

d'exportati ons pour 1e Mexi que. Le Ni géri a subi rait une perte
de 5,2 milliards de $. Pour des pays qui tirent plus de 60% de
leurs recettes d'exportation du pétrole, ce serait dramatique.
En fait,
au fur et à mesure 'que leurs recettes
d'exportati on se contracteront,
1es pays de 110PEP rédui sent
leurs importations. Ils sont tous soumis à une contrainte
extérieure.
Comme nous l'avions montré précédemment, la chute des
i mportati ons de l'OPEP pri vera dans ce cas, de débouchés
importants les pays industrialisés et certains P.V.D.
Composantes de la baisse du pouvoir d'achat
des exportations de pétrole de l'OPEP
En pour-cent, année/année précédente
1985
1986
1987
Effet de la variation du prix du
pétrole en dollars (a ) •••••••••••••
- 2,5
- 37
+ 11,7
Effet de la variation des volumes
exportés pa r l'OPEP .........•......
- 8,9
+ 9
+ 6,4
Effet de la variation du prix des
importations en dollars .....••....•
- 1,3 - 15,5 - 3,7
Variation du pouvoir d'achat du
pétrole exporté ....•..............•
-12,3
- 42
+ 14,5
Source: prévisions OFCE
(a) Il s'agit de la variation du prix effectif du pétrole.
Ce tableau révèle une baisse des recettes d'exportation
de l'OPEP d'un tiers en dollars courants en 1986 par rapport à
1985.
225

Cette bai sse sera suivie d'un redressement de l'ordre de
20% en 1987. Cependant, l'effondrement de la valeur réelle des
exportations de pétrole s'explique aussi par la baisse rapide
du dollar sur les marchés des changes. Ce qui, renchérit le
prixt moyen des importations de la zone OPEP et P.V.D. Cette
configuration d'ensemble fait fi des situations respectives de
chaque pays de l'OPEP. Entre les pays à faible capacité
d'absorption et les pays à forte capacité d'absorption, la
variation des recettes d'exportation n'est pas la même comme
le révèle le tableau ci-dessous.
VariatiOfl
des
recettes
pétrolières
des
pays
de
l' OPEP (a)
En millions de barils par jour et milliards de dollars
Volumes
Variations des vol. Variation des
exportés
exportés en Mbj
recettes pétrole
en 1985
en milliards de
1986
1987
dol1ars
1986
1987
1985 11
1986 à
1986
1987
Arabie Saoudite, Emirats
Arabes Unis, Koweit et Qatar.
4,9
+ 1,20
+ 0,60
- 10,4
+ 8,6
Iran, Irak et Libye...•......
4,4
+ 0,10
+ 0,15
- 15,4
+ 4,3
Autres OPEP (b) .•.••..•....•.
4,8
0
+ 0,25
- 17,5
+ 5,2
Total OPEP ••••••••••••••••••• 14,1
+ 1,30
+ 1,00
- 43,3
+18,1
Sources : OCDE, Perspectives Economiques, estimations et prévisions OfCE.
(a) y compris 1,3 mbj de condensats.
(b) Algérie, Nigéria, Gabon, Vénézuela, Equateur, Indonésie.
A travers ce tableau, on observe que dans l'ensemble,
la baisse du prix du pétrole considérée sous l'angle d'une
226

stratégie de reconquête des parts de marché profite surtout aux
pays du Golfe. En effet, ces pays n'assument que le quart des
pertes d'exploitation en 1986 et réalisent presque la moitié
des recettes d'exportation attendues pour 1987.
La baisse des recettes pétrolières atteint presque 43
milliards de $ en 1986 soit 40% de la valeur des importations
de l'OPEP en 1985.
Autres P.V.O. et pays industrialisés.
Si l'on adopte l'hypothèse selon laquelle les P.V.O.
hors
OPEP
sont
importateurs
nets de
pétrole
- hypothèse
partiellement infirmée par la réalité car les efforts de
prospecti on, 1es économies d'énergie se sont i ntensi fi ées dans
beaucoup de pays- on peut esquisser une analyse des effets de
la baisse du prix du pétrole brut sur ces pays.
D'abord,
une réduction du poids des contraintes
extérieures.
En effet,
l'allègement direct de la charge
d'importation des P.V.O.
importateurs de pétrole est non
négligeable. Un pays comme le Brésil économiserait 3 milliards
de $ d'importations avec un prix du baril à 15$. La Corée du
Sud 2,8, la Turquie 1,8, etc ...
Ensuite, par ses effets sur la croissance mondiale qui
se traduirait par un effet de relance sur le P.N.B. mondial
estimé à 0,5 - 1% pour une baisse de 10 $ du prix du baril.On
observerait une influence favorable sur les exportations de
produits manufacturés des P.V.O. exportateurs.
Les gains de termes de l'échange observés dans les pays
industrialisés entraîneront un surplus de croissance qui
stimulera la progression des importations des P.L Néanmoins,
227

pour" 1a plupart des matières premi ères indu s tri elles, 1e
mouvement de baisse de la consommation par unité de production
industrielle se poursuivra et compensera l'essentiel des gains
résultant de la demande additionnelle. Cette dernière en
revanche favori sera 1es exportati ons de produi ts manufacturés
de certains pays dont l'élasticité de longue période par
rapport aux importations industrielles des pays développés est
assez importante.
En
raison
de la
dépréciation des
monnaies des
principaux exportateurs vis à vis des monnaies des pays
industrialisés, la croissance des exportations industrielles de
P.V.O. sera soutenue. En outre, la dépréciation du dollar,
permettra aux industriels de ces régions de reconstituer leurs
marges à l'exportati on sans augmenter toutefoi s 1eurs prix en
dollars.
Enfin,
l'examen
de
l'évolution
des
parts des
différentes région du Tiers Monde sur les marchés industriels
des pays développés permet de cerner la répartition des gains
entre les différentes zones.
Variations
nettes
des
exportations
de produits
manufacturés des pays en développement (a) résultant
de la baisse du prix du pétrole.
En milliards de dollars
Niveau
1985 à
1985 à
1985
1986
1987
Afrique hors OPEP •..•.
4,5
+ 0,2
+ 0,3
Amérique latine hors OPEP 21,4
+ 1,0
+ 1,6
Extreme Orient hors OPEP
85,0
+ 2,5
+ 3,9
(dont 4 NPI Asie) ...•.
(64,2)
( + 1,8)
(+ 2,7)
Proche-Orient hors OPEP
0,4
0
0
OPEP ..................
3,7
+ 0,2
+ 0,3
Total ( b) •••••••••••••
115,0
+ 3,9
+ 6,1
, ..
c
~ .,,' -. : "'
";
". r
~.
228

· A travers ce tableau, les quatre NPI d'Asie et le Brési l
accapareront
la
majeure
partie
des
gains
réalisés
à
l'exportation
par
les
P.V.D.
Ces gains
seront
par contre
partiellement compensés par la contraction du marché OPEP.
De même l'Extrême-Orient tire un avantage certain de la
nouve 11e donne commerci ale i nternati ona le.
Etant une zone de
forte
importation de pétrol e,
e11 e bénéfi ciera d'une demande
plus soutenue pour ses produits industriels.
En
guise
de
conclusion,
la
baisse
des
recettes
d'exportations de l'OPEP à la suite de la baisse du prix du
pétrole, et les gains en termes d'échanges enregistrés dans les
PI,
1a croi ssance suppl émenta ire qu'e 11e a entra tné et lleffet
sur
l'inflation
mondiale,
modifient
sensiblement
l'environnement extérieur des économies en développement. Ceci
s'est traduit par un allègement des contraintes extérieures et
une amélioration des exportations industrielles pour certains.
1"
?jl. Aspects financiers de la baisse du prix du pétrole brut
(
=======================================================
La
contraction
du
stock
de
pétro-dollars,
risque
de
perturber les marchés de
capitaux rendant plus difficile
l'accès des PVD sur ces marchés.
La ba i sse du
ni veau de
l'inflation mondiale entraTnée par la baisse du prix du pétrole
brut
:
chaque tranche de ba i sse de 10 doll a rs des cours
pétroliers représente un impact de 1 à 1,5% sur les prix à la
consommation. Par sa contribution au processus de désinflation
en rigueur dans les pays industrialisés, la baisse du prix du
229

pétrole favorisera toute chose égale par ailleurs la poursuite
du mouvement de baisse des taux d'intérêt nominaux
à court-
terme
Mécaniquement,
une
baisse de
25% du
prix du
baril
entraînerait une réduction de un point du taux d'inflation dans
la zone OCDE. On suppose que l'évolution des prix du brut
conduit à une baisse des taux d'intérêt de 1,5 point; ceci sous
l'hypothèse des taux d'intérêts réels inchangés.
Dans
leur désir de
limiter l'appréciation de
leurs
monnaies vis à
vis du
dollar et de
soutien à l'activité
économique,
on peut penser que les politiques monétaires des
pays industrialisés ne contreront pas cet effet. Il semblerait
plutôt maintenir la pression à la baisse graduelle des taux
d'i ntérêt à court terme. Néanmoi ns, peut-on s'attendre à ce que
cette baisse soit massive?
La réponse à cette question doit
être nuancée compte tenu du rôle directeur que jouent les taux
d'intérêt américains
sur
les
marchés
internationaux des
capitaux.
Or
comment
s'oriente
la
politique
monétaire
américaine?
Malgré une volonté déclarée et la nécessité de
baisser les taux d'intérêts au niveau mondial,
aucun élément
susceptible d'influer sur le relâchement de
la politique
monétaire n'est en vue.
Qu'il s'agit de la réduction drastique
du déficit budgétaire américain,
de la menace d'une récession
ou de la faillite bancaire aux Etats-Unis en raison de la
défail1 ance des débiteurs nati onaux ou étrangers.
c'est di re,
combien la baisse des taux d'intérêts est problématique.
Ceci ne nous empêchera pas de nous poser la question
quel
impact aura-t-il sur les P.V.D. ?
230

pays pour mieux comprendre l'impact de la baisse des taux
d'i ntérêt nomi naux en vue de 1e comparer aux vari ati ons des
soldes extérieures pétrolières des pays débiteurs.
16. Economies allendues su, les "ersemenls nel$ d'''''e,*'' el "a,ial,on ries soldes pel,olrers
de "mgl PilYS fo,'emen' endelles ~ ._------
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1986·1987
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1987
1916
1987
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4.0
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B'ès~ ........................
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11.3
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1.9
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21.0
17.S
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0.2
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6.0
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0.1
0.1
- 0.6
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- 0.9
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99.0
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- 7,3
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13.4
6.S
1.S
0.1
0.1
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- 0.1
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- 3.4 -
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S.S
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0.1
0.1
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0.3
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0.2
+ 0.7
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19.3
lS.S
1.3
0.2
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- 3.a
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24.a
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0.6
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19.6
11.0
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0.6
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31.0
12.0
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0.2
0.2
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- 2.3
COIée du Sud .................
48.0
31,0
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0.4
0.6
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+
1.a
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Indonésl. .....................
34.0
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- 2.2
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Mal.,sle ......... , ............
20.0
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0.1
0.2
- 1.0
- 0.8
- 1.S
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S89.8
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7.3
- 17.8
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- 19.2
Donl 1S pays du Plan Bak~, .. ..
441.a
33a.a
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4.S
6.0
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- 9.1
- 10.1
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tel A encours Oe '" 0.11. el volume o.~ .c"..nq.t o. p.lfOie cons.anlt ." 1986 4t '917.
(bl l., chdlfes ."2nl
"ond.s. I.s tol,2U& n. COIfft'oondfM\\t ual ••act.ment .U. sommel etel '.'utta•• p. pay•.
lei y comp". le ....nq
gall_ ........nl O. 18 ....... Gel prl' cleo proOuo,. pI.._
. . . .,., gaz nll......
La tableau révèle que pour l'ensemble des pays concernés.
les gains attendus sur les versements nets d'intérêt ne
comprennent qu'envi ron 30% des pertes nettes enregi strées en
1986 sur le solde des échanges pétroliers. Sur l'ensemble des
deux années le manque ~ gagner dérivant du cumul des deux
effets approche 20 milliards de dollars.
3. Destabilisation de l'Economie d'Endettement et nécessité de
coopération internationale
Au cours de cette étude. on a pu constater que l'impact de
231

pays pour mieux comprendre l'impact de la baisse des taux
d1intérêt nominaux en vue de le comparer aux variations des
soldes extérieures pétrolières des pays débiteurs.
16, Economies ettendues su, les versements nets d'mtérèt el vetiauon ries sotties pétroliers
de vingt pays tortoment endottos ,.
-_ __
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III + 121
de la den.
de chang.
Economies sur les vr.rsemenls
Varialion du solde des
dene ~ court
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nets d'intérêts ".
échanges pélrotoers ,.
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lin 198:i
Iln 1911S
f - - - - -
lin 1985
1986
1981
1986
1981
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50,8
37,5
2,5
0,5
0,7
0
0
+ 1,2
Ilivie
.......................
4,0
1,0
0.2
0
0
0
0
0
cs~ ............ ...........
107,3
87,0
11,3
1.1
1,5
+ 1.9
+ I.S
+ 6,0
~
HII
.........................
21,0
17,5
2.1
0.2
0,3
+ 0,1
+ 0.2
+ 0.8
llombie .....................
13,5
8,5
1.6
0,1
0,1
0
0
+ 0.2
lualeur
.....................
8.5
6,0
0,7
0,1
0.1
- 0.6
- O,S
- 0.9
exique .- ....................
99,0
85,0
5,2
1.2
1.6
- 5.6
- 4,5
- 7,3
srou - .......................
13.4
6,5
1,5
0.1
0.1
- 0.1
- 0.1
0
-uguay ......................
3.6
2,8
0,2
0
0.1
+ 0.1
+ 0.1
+ 0,3
mezuela
....................
35.0
34.0
10,3
0.3
0.4
- 4.3 oo'
- 3.4 ..
- 7,0
~'e·d·lvoire ..................
8,0
4.0
0,1
0,1
0.1
+ 0.1
+ 0.1
+ 0.4
aroc ........................
14,0
5,5
0.1
0,1
0.1
+ 0.3
+ 0.2
+ 0,7
Iger la .......................
19.3
15,5
1.3
0,2
0.3
-
4.8
- 3.8
- 8.1
',lippines .,'., , ...•••••••••• ,
24.8
17.0
0.5
0.2
0,3
+ 0.6
+ O.S
+ 1,6
ouqostavie _..................
19.6
11.0
1.1
0.1
0.2
+ 0.8
+ 0,6
+. 1,7
Igérie .......................
15.0
10.0
3,2
0.1
0.1
-
3.3 kt
- 2.7 oo'
- 5.8
gypte .......................
31.0
12,0
0,8
0.2
0.2
-
1.5
-
1.2
- 2,3
orée du Sud .................
48.0
31.0
2,2
0.4
0.6
+ 2,2
+ 1.8
+ 5.0
monésre .....................
34.0
15,0
5,1
0.1
0.2
- 2.7
- 2.2
- 4,6
lalalsie ,.,
................
"
20.0
15.0
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0.1
0.2
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0.8
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etal 20 pays ~, - .. - ...........
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- 17.8
- 14.2
- 19,2
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441,8
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38.1
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- 11.S
- 9,1
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A en<:O\\lfS de la delle el volume de, echanQes de pélrote conslan'I en 1986 e' 1987.
les chIUre" ay:m' éle enoocns. les tOl3u" ne cOIrespondenl pas exactement au. sommes des résullal' par pays.
y compris Il manQue. gayn..- résullant de la bal.se H" prllt de. produll.. p6trohers e_ du gaz naturel.
La tableau révèle que pour l 'ensemb Ie des pays concernés,
les gains attendus sur les versements nets d'intérêt ne
comprennent qu'envi ron 30% des pertes nettes enregi strées en
1986 sur le solde des échanges pétroliers.
Sur I'ensembte des
deux années le manque à gagner dérivant du cumul des deux
effets approche 20 milliards de dollars.
3. Destabilisation de l'Economie dlEndettement et nécessité de
coopération internationale
Au cours de cette étude, on a pu constater que llimpact de
231

la baisse du prix du pétrole est fortement différencié d'un
groupe de pays à l'autre. Toute bai sse se traduit par un manque
~ gagner de l'OPEP qui se répercute sur leurs importations.
Parallèlement, le gain en termes de l'échange observé dans les
pays
industrialisés se
traduit par un surplus de croissance
favorisant l'expansion des exportations de certains P.V.D.
De
même, la baisse graduelle des taux d'intérêt subséquente ~ ce
phénomène
favorise des gains et des
économies
sur l'intérêt
payé par les P.V.D.
Mais cette analyse globalisante cache des
réalités diverses dans les P.V.D.
En effet,
si
les pays
exportateurs de pétrole et débiteurs nets du reste du monde
voi ent 1eur manque à gagner non compensée par 1a ba i sse des
taux dlintérêts et l'accroissement
induit des
autres
exportati ons, il nlen est pas de même pour 1es pays du Go1 fe.
Ces derniers créditeurs nets du reste du monde et bénéficiant
d'une aide extérieure exceptionnelle compensent
leurs
pertes
sur les recettes d'exportation par une diminution de leur stock
d'actifs extérieur par ailleurs réduit du fait de la baisse des
taux d' intérêts.
Les grands débiteurs non exportateurs de pétrole comme le
Brésil et l'Argentine gagnent sur tous les tableaux.
Au
niveau de
l'économie mondiale
dans
son ensemble,
l'effondrement du pri x du pétro1 e affecte de deux façons 1e
système de crédit international. D'une part, il accroit les
doutes sur l'efficacité des modalités financières du plan Baker
en augmentant 1es besoi ns de fi nancement de pays lourdement
endettés.
D'autre
part,
en
accélérant
le
mouvement
de
232

Taux d'intérêt et variation de la dette
Composition de la dette des pays en développement
En milliards de dollars en fin d'année
1980 1981
1982
1983
1984
1985
Dette à long terme.......
471
533
593
674
717
764
- sources officielles ....
175
193
214
235
255
274
- sources privées •.....•.
296
340
379
439
463
490
Dette à court terme......
152 181
195
165
156
148
Dette vis à vis du FMI ...
9
15
21
31
34
38
Dette totale .............
632 729
809
871
908
950
Source : Banque mondiale, Wor1d Debt Tables.
Pour l'ensemble des
P.V.D.,
la dette à
taux variable
atteignait 500 milliards de dollars à la fin de 1985; le taux
d'intérêt moyen payé sur ces crédits était de 9,5%. Dans ces
conditions, on estime qu'une baisse de 1,5 points du taux
interbancaire sur le marché des capitaux entraînerait à encours
de la dette inchangée, un gain de 7,5 milliards de dollars en
1986 et de 10 milliards de dollars en 1987 par rapport à 1985.
Ainsi, pour un pays comme le Mexique, avec un baril à 15
dollars,
on obtiendrait une économie d'intérêt de l'ordre de
1 ,6 mi 11i ard .
233

Effets de la baisse des taux d'intérêt sur les versements
nets d' intérêts
En milliards de dollars
Dette à taux
Réserves inter.
Economie résul-
variable et
nationales li-
tant d'une
dette à court quides fin 85
baisse de 1,5
terme fin 85
point du Libor
en 1986 (a)
Afrique hors OPEP
30
5
0,38
Amérique latine hors OPEP
260
30
3,45
Extreme-Orient hors OPEP
90
75
0,23
OPEP
120
60
0,90
Total
500
170
4,95
Sources :
Banque mondiale,
Wor1d Debt Tables :
FMI,
statistiques
Financières internationales et estimations OFCE.
(a) A encours de la dette inchangé.
Cependant, à ces économies réalisées sur le service de la
dette, il faudrait retrancher le manque à gagner provenant des
intérêts perçus sur les réserves de changes placées sur les
marchés internationaux.
Il semblerait qu'en
termes nets,
l'économie réalisée sur des versements nets d'intérêt par les
P.v.o. représente 5 milliards de $ en 1986 et 6,7 milliards de
$ en 1987.
La faiblesse de la dette à taux variable pour l'Afrique
et l'ampleur des réserves liquides pour l'OPEP réduisent les
économies éventuelles sur les versements nets d'intérêt tandis
que l'Amérique Latine qui a absorbé plus de la moitié de la
dette à taux variable du Tiers-Monde réalise les économies les
pl us substanti ell es.
Exami nons maintenant 1es résultats par
234

désépargne des pays de l'OPEP il risque de destabi1iser le
passif des banques et donc leur capacité de prêt.
A ces deux mécanismes,
il faudrait ajouter la nouvelle
attitude des pays débiteurs consistant à formuler un certain
nombre de demandes qui vont du plafonnement des taux d'intérêts
au niveau du taux mondial d'inflation à la capitalisation des
taux d'intérêt en passant par la limitation du service de la
dette à n pourcentage des exportations. L'ensemble de ces
demandes vise en fait à aboutir à un transfert de la charge
finale d'une partie de la dette des P.V.D. Ce qui en réalité ne
fait
que traduire une
volonté de redistribution globale des
capitaux.
A travers cette analyse,
il résulte que la croissance dans
les P.V.D.,
l'existence de débouchés dans les pays développés
et un niveau stable et modéré des taux d'intérêts constituent
des éléments essentiels au règlement de la dette et par voie de
conséquence à une stabilité du système financier international,
condition d'une croissance non inflationniste. Or ces variables
sont
fortement
dépendantes
des
politiques monétaires,
budgétaires et commerciales,
ainsi
que des politiques d'aide
des principaux pays développés.
Par
conséquent,
l'élaboration
et
la
coordination
de
politiques
monétaires et
budgétaires dont
l'objectif est
le
renforcement de la reprise et la réduction du niveau des taux
d'intérêt sont indispensables à toute solution du problème de
la dette et par ricochet de la relance de I'act t vt té mondiale.
La reprise est indispensable pour le maintien des recettes
d'exportations
suffisantes,
élément
d'instabilité par
235

excellence des politiques économiques. Par contre, l'action au
niveau du taux d'intérêt permettrait de réduire le coût de la
dette.
Ceci
nous conforte dans notre sentiment d~
la
nécessi té d'une stratégie de croi ssance et de développement
fondée sur la coopération internationale avec la participation
pleine et une volonté d'agir tant des P.V.D. que des pays
déve1oppés ,
Quelles formes prendraient cette participation au niveau des
politiques économiques? C'est à cette question que nous nous
proposons de répondre dans les analyses à venir.
Section II
Implication pour la politique economique de
l'instabilité des recettes d'exportations
Le niveau d'endettement des P.V.D. exp1 iqué en grande partie
par un recours à l'emprunt extérieur pour combler les effets
négatifs des chocs pétroliers soulève des intérrogations quant
à leur capacité de remboursement. On a vu comment il risquait
de saper les bases de l'économie internationale d'endettement.
Ce qui compte tenu des efforts théoriques en macro-économie des
approches keynésiennes et monétari stes ont débouché sur des
recommandations de politique économique:
des politiques de
restriction de la demande étant plus ou moins appliquées selon
les pays. Ces réactions ont été analysées par ailleurs dans les
analyses précédentes.
Dans cette section, nous nous proposons d'analyser la
236

manière dont l Tns tabt 1i té des recettes d'expor tat t ons permet
d'expliquer le niveau d'endettement et les difficultés de
service de la dette d'une part, mais aussi ses implications
pour la politique économique d'autre part.
Pour ce1à,·le flux d'endettement des P.V.D. est perçu
comme un moyen de dissocier le profil temporel de la demande de
celui
de
l'offre
en
plus
de
l'optique d'un
reflet des
désajustements de la demande globale à l'offre intérieure. Ceci
nous permet d'appréhender la politique d'endettement comme une
conséquence, un miroir d'un programme de développement optimal.
§1. Instabilité des recettes d'exportation et disponibilité
===================================================:===
de crédits
----------
Si l'on fait l'hypothèse que les choix de politique
économique peuvent être influencés par des facteurs exogènes,
on peut tenter d'étudier les implications de l'instabilité des
recettes d'exportation sur les politiques économiques par le
biais du niveau de l'endettement.
Il
est
établi
que
l'instabilité
des
recettes
d'exportation exerce deux effets opposés sur le niveau de
l'endettement: un effet positif sur la demande de crédits
extérieurs, c'est un effet de "cliquet" et un effet négatif sur
l'offre de ces crédits, c'est l'effet de risque.
Le premier effet s'explique
par une absence d'un
comportement de désendettement ou d'accumulation de réserves en
237

péri ode de recettes abondantes pour rembourser 1es emprunts
extérieurs de compensation en période de basses recettes.
Au contraire, comme on l'a vu précédemment, cette
péri ode consti tue un pui ssant 1evi er d1endettement. Cette
capaci té d'endettement sert généra 1ement à fi nancer des
programmes d'investissement et des dépenses publiques de
foncti on nement. Il s sui vent en cela 1es tenants de l'approche
mécani que de l'endettement. Cette approche met 11 accent sur 1a
productivité de la dette extérieure par l'intermédiaire de
l'investissement.
Cette littérature aboutit à 11idée selon laquelle
I'endettement d'un pays doit servi r exc1 usi vement à fi nancer
des investissements.
Mais ce que lion oublie, c'es t que les investissements
entrepris grâce à cet endettement engendre des charges internes
et externes qui ne peuvent généralement être couvertes que par
un endettement supplémentaire. De même l'augmentation des
dépenses publiques joue dans le même sens car elles sont
difficilement compréssib1es. Ce comportement aveugle, est aussi
encouragé par 1es tenants de 11approche de l'endettement
optimal qui insiste de leur côté sur les relations entre la
trajectoire d'endettement et la trajectoire de consommation. Ce
cour~ant aboutit au fait que le financement extérieur peut se
substituer à l'épargne nationale.
A l'opposé, l'instabilité des recettes dlexportation
d'un pays ou un ensemble de pays peut influencer négativement
l'offre de capi taux extérieurs à ce pays ou ce groupe de pays.
Ell e accroît en effet, 1e senti ment de ri sque sur 1a gesti on
238

économique et la solvabilité. Par voie de conséquence, elle
diminue sa capacité "perçue" ~ utiliser efficacement les
capitaux extérieurs et à servir la dette. Cette analyse n'est
que le reflet de ce qui siest passé dans les années 1970,
lorsque les recettes pétro1i~res étaient abondantes contribuant
à augmenter les liquidités internationales et à faciliter les
octroi s de crédi ts aux pays emprunteurs. On observe cependant
un renversement de tendance ~ partir des années 1980 où 11effet
de risque devient plus prépondérant.
§2. Implications pour la politique économique
-----------------------------------------
En exerçant des effets sur le niveau d'endettement,
l'instabilité des recettes d'exportation dans la mesure où elle
est un facteur de difficulté à assurer le service de la dette
et une perte dlefficacité (1) a des implications pour la
politique économique. Il se révèle que la contrainte extérieure
(dette extérieure) ne peut pas être analysée indépendamment de
11i nstabil ité des recettes d'exportati on.
C'est ainsi) dans ce
contexte dlinstabi1ité des recettes d'exportation
"
du soit ~
l'instabilité des prix, soit aux variations des quantités
(1)
L'effet
négatif
sur
la
productivité
du capital
de
11instabil Hé des recettes d'expor-tatf on a été analysé par
Démeocq et Gui11aumont (1985) sur un certain nombre de
P.V.O.
Pour
beaucoup
de
P.V.O.
les
décisions
dli nvesti ssement surdi mensi onnés et peu productifs pri ses
pri ses en péri ode de recettes d'exportati ons élevées ont
été ~ 1lorigine du prob1~me de la dette.
239

produi tes et demandées, que des recommandati ons de pol i ti que
économique internationale, ont vue le jour. La politique
économique tentera ainsi de répondre à la question suivante.
Comment résoudre le problème de l'endettement international?
Question induite par les circonstances procurées par
l'évolution du prix du pétrole.
Dans un contexte international désinf1ationniste qui risque
de se renforcer du fait de la chute concomittante du prix des
autres matières premières et de l'absence de coordination des
politiques économiques,
la politique monétaire des pays
industrialisés doit s'orienter vers une baisse ou un
plafonnement des taux d'intérêt au niveau du taux mondial de
l'inflation.
Une telle action permettrait de réduire les charges
d'intérêt dominantes dans le service de la dette par rapport à
l'amortissement principal.
Dans le même souci, les politiques économiques devront
vi ser à modu1 er 1e servi ce de 1a dette en foncti on de
l'évolution des recettes d'exportation. C'est à dire stabiliser
l'évolution des recettes d'exportations disponible après le
service de la dette, comme recettes disponibles.
Dès lors, les mesures de politique économique viseront
soit à compenser la chute éventuelle des recettes disponibles,
soit
à
modérer
l'expansion
lorsqu'elle
est
rapide.
On
envisagerait ainsi un type de flexibilité dans le service de la
dette, à la hausse ou à la baisse, en fonction de l'évolution
des recettes d'exportations.
A ces mesures d'ordre financier,
il faudrait y ajouter
240

des
mesures de
déflation
macro-économique ainsi
que des
stratégies de promotion des exportation et de remplacement des
importations pour accroltre la production nationale.
Ces
derniers devront être moins utilisés du fait de leur limitation
1augmentation
sur
les
marchés
intérieurs et de 1
progressive
avec le temps de leur coOt.
Enfi n,la
révers i bil i té du choc
a
beaucoup i nf1 ué
T' o r tent a t t on vers
un
"p1an
étendu de
plafonnement avec
capitalisation
partielle des
taux
dlintérêt".
Ce qui
reviendrait à capitaliser et à rembourser les charges d'intérêt
en excès au-delà d'un niveau donné. On rémunèrerait ainsi à
leur
juste
valeur
les
actifs
risqués
des
P.V.O.
et
par
ricochet,
participerait à
la
correction du processus de
redistribution qui se fait des pauvres vers les riches.
Si
on
lui
adjoint
une
politique
de
promotion
de
11 investi ssement di rect étranger dans 1es pays débi teurs,
on
pourrait agit. efficacement sur le niveau de l'endettement et
donc de la croissance économique.
En conclusion, la réversibilité du choc constitue un
moment fortui t
pour
apurer
progressi vement
les
comptes
financiers.
241

Chap. nt : ~ INTERDEPENDANCE ET POLITIquE ECONOMIQUE
D'AJUSTEMENT
Dans nos analyses précédentes, nous avons présenté et étudié
les différents aspects que revêt aujourd'hui l'interdépendance
économique entre les pays industrialisés et les P.V.D. Les flux
commerciaux et les mouvements de capitaux constituant des
moyens de plus en plus importants d'intégration des économies,
laquelle évolue vers une interdépendance économique accrue.
Il apparalt de plus en plus que, pour réagir à des chocs
extérieurs, une orientation vers l'extérieur présente beaucoup
plus d'avantages qu'une orientation vers l'intérieur. (1)
Dès lors,
les problèmes posés par les
politiques
confluctuelles et le désir des différents pays d'adapter leur
politique de croissance
économique à
l'évolution
de
l'interdépendance économique international présentaient un vif
intérêt pour les économistes. Ce qui a favorisé de nombreuses
études. Le but de ce chapitre est d'étudier pour les P.V.D.,
l es moyens d'une pol iti que économi que en matière de change et
de fi nancement extérieur cohérent,
avec
une pol i ti que
commerci ale en vue d'une croi ssance économi que, autrement di t
l'harmonisation des objectifs et des instruments externes. Au
préalable, on s'intéressera à l'évolution voir l'adaptation des
instruments traditionnels de politique économique,
à
l'évolution de l'interdépendance. Enfin, nous tenterons de
(1)
Cf.
B.
BACASSA dans
"Protectionnisme et croissance
économique" 1984. Economie.
242

déterminer en quoi une coordination des instruments et des
objectifs de politique aurait permis d'accroître le revenu
mondial après le second choc pétrolier.
Section l
Affectation et adaptation des instruments de
politique
économique
à
l'évolution
de
l'interdépendance
L'i ntérêt porté aux conditi ons de cohérence et d'effi ci ence
de la politique économique dans des économies ouvertes a amenés
Meade.
Swan et Tinberger dans les années 1950 à établir des
théorèmes ou des règles qui sont à la base de toute politique
économi que. Dans cette opti que. une séri e de modèles dont 1e
but est d'offrir un cadre analytique pour étudier l'interaction
des
politiques entre les différents pays.
fut proposée.
Néanmoins. le point commun de ces modèles est qu'ils sont tous
des
modèl es
d'équi 1i bre général
incorporant des aspects
monétaires tels que les stocks de monnaie ou les obligations.
Ces modèles ont servi de cadre à l'analyse des politiques
économiques dans des économies interdépendantes selon deux
versions: l'approche directe de la coordination des politiques
et le principe de l'affectation ou principe d'efficience.
§1. L'affectation des instruments traditionnels
===========================================
L'analyse traditionnelle de l'affectation et de
243

l'efficacité des instruments de politique économique selon le
régime de change et le degré de mobilité des capitaux découle
de Mundell
(1968) et Fleming (1963).
En effet,
cette approche
ou principe d'efficience de Mundell basée sur le principe de
Je
Tinberger ou principe cohérence qui
cherche à trouver la
combinaison optimale entre les objectifs et les instruments,
fournit une réponse au problème général de l'affectation des
instruments. Il
s'agit d'une règle de pol itique économique qui
privilégie les critères de stabilité dynamique du système et de
rapidité de convergence vers
l'équilibre
complet.
Selon
Mundell,
la satisfaction des objectifs désirés requiert
l'affectation de chaque instrument au marché sur lequel il
possède un avantage comparatif. Autrement dit, toute politique
économique à objectif fixé doit utiliser chaque instrument pour
réaliser l'objectif au regard duquel,
il
possède par rapport
aux autres instruments, un avantage comparatif (1).
En termes
d'efficacité interne, c'est à dire, l'impact sur le revenu, les
auteurs aboutissent aux résultats suivants.
Du point de vue de l'efficacité de la politique économique,
le système de change flexible est préférable si les capitaux ne
sont pas très mobiles. Par contre, il faudrait affecter les
(1) C. de BOISSIEU donne une autre formulation de ce propos.
Se 1on 1ut ,
chaque instrument doi t
être employé pour
atteindre l'objectif sur lequel
il
agit,
relativement le
plus directement. Cette analyse énonce une condition de
sta~i1i~~ dynamique du système économique à des politiques
d.,~h.()""H~~ et une rapidi té de convergence vers
l'équilibre complet.
244

instruments budgétaires à l'objectif interne et donc les
instruments monétaires à l'objectif externe dans le cas où l'on
est en change fixe avec mobil ité parfaite des capitaux.
Qu'en
est-il en change flexible?
Dans ce cas,
l'équilibre externe
est acquis, par voie de conséquence
les instruments monétaires
t
doivent
être
affectés
à
l'équilibre
interne
plus
particulièrement
si
les
capitaux sont parfaitement mobiles.
Cependant,
ce principe d'efficience a soulevé des discussions
relatives à la sensibilité des résultats obtenus par rapport
aux hypothèses de départ et aux fondements du problème de
l'affectation.
c'est ainsi qu'un second problème d'affectation
des
instruments
de
pol itique
économique
préoccupe
les
économi stes à 1a sui te des travaux de Swan (1955). Il consi ste
au choix entre la politique budgétaire et la politique de
change.
L'origine de
cette préoccupation
vient de la
comparaison des
impacts de
la
politique
de
dépenses
gouvernementales et de la politique de change sur l'emploi et
la balance courante en régime de change fixe.
Il semble qu'il
est plus sûr d'appliquer la politique budgétaire à la balance
courante et la politique de change à l'emploi si l'on cherche à
obtenir un impact certain d'une mesure dans une situation
d'incertitude. Ce qui revè1e un renversement des critères
classiques
néo-keynesiennes
d'affectation de ces deux
instruments.
Ces derniers proposaient une application de la
dévaluation ou de la politique tarifaire à l'équilibre externe
et la politique monétaire ou fiscale à l'équilibre interne (1).
(1) cf.
ARGY (1981).
Pour obtenir ce résultat,
certaines
conditions
doivent
être
respectées:
conditions
de
Marsha11-terner
et
prop!nsion
marginale
à
importer.
! il' i:»
. .
l
'
!r~ •
~
J.~'~
<'
,
••
'
245

Cette règle d'affectation est largement inspirée des travaux de
la nouvelle école de Cambridge (1). Ce courant, préconisait
pour le Royaume-Uni,
une politique de réduction des dépenses
publiques
afin
de
rétablir
l'équilibre
externe
et
une
dévaluation ou un contrôle des importations pour relancer
l'activité. Pour eux,
la propension marginale à dépenser est
égale à l'unité; d'où une propension marginale à importer
supéri eure à 1a propensi on à ne pas dépenser.
Par conséquent,
celà suppose un renversement logique du principe d'affectation.
§2. Critique de l'approche traditionnelle de la politique
======================================================
économique dans des économies interdépendantes
==============================================
L'on aura constaté durant l'étude de la problématique de
l'affectation que presque tous les travaux aboutissaient en
m~me résultat, à savoir que les gouvernements sont "moins
capables d'atteindre leurs objectifs,
en agissant de manière
autonome dans un monde où les économies sont interdépendantes.
Cependant,
notre analyse critique du principe
d'affectation optimale des instruments de politique économique
se fera suivant deux axes
- du point de vue de la théorie économique normative;
- le comportement réel des gouvernements.
(1) Les grands représentants de ce courant sont Nield (1974),
Spraos (1977), Godley et Cripps (1974).
Voir Girardin
(1981) sur l'origine de cette nouvelle règle.
246

( ,
Selon ces deux axes, nous étudierons trois points qui
nous semblent assez explicites des faiblesses voir des limites
de cette approche. Ce qui a favori sé l'apparuti on de nouvell es
approches alternatives.
L'efficacité réelle dans le monde de la stabilité de la
règle d'affectation des
instruments de politique économique
mesuré à travers des modèles à deux pays ne semble pas être un
bon critère d'évaluation. Car, généralement,
les auteurs
négligent le pas et la rapidité de l'ajustement sous les
différents régimes et le degré de l'interdépendance.
Excepté Cooper (1969) qui, utilisant un modèle keynésien
conventionnel avec régime de change fixe et une parfaire
mobil ité du capita 1, a mi s en évi dence comment la lenteur au
niveau de la coordination peut retarder l'atteinte voir la
satisfaction des objectifs nationaux tels que le plein emploi
et un taux de croissance désiré.
Cela prouve que
la
coordination des politiques économiques au lieu de mener
l'économie vers une situation d'équilibre,
tend plutôt à
améliorer le processus d'ajustement. Ce qui dans le long terme
peut être source de désordre au niveau mondial, affectant même
le choix des variables-cibles. Ce problème de la lenteur de la
coordination provoquant une mise en oeuvre tardive du processus
d'ajustement
a
tendance
à
être
pl utôt évacué par
1es
économistes traditionnels.
L'autre échec des instruments
traditionnels de politiques économique dans un monde de plus en
plus interdépendant trouve sa source au niveau de l'importance
accordée aux effets domestiques occasionnés par le niveau
a bsol u des i ns t ru men t s de pol i t i que é con0 mi que. 0r se uIe, 1a
247

\\'<
relativité des instruments par rapport aux autres pays peut
influencer l'objectif d'équilibre extérieur.
Or l'approche du principe d'affectation affirme la
possibil Hé de contrer les effets néfastes
issue de la
compétition internationale entre pays par une bonne flexibilité
de l'orientation des instruments intérieurs. Tel n'est pas le
cas. Et l'histoire prouve que le désir de flexibilité des
instruments
intérieurs
oblige quelque
fois
les
pays
à
coordonner leurs instruments externes. Ce problème illustre la
difficulté à établir une distinction nette entre les
instruments et les objectifs.
Le troisième élément constituant une cause éventelle de
l'inefficacité de la règle d'affectation dans des économies
interdépendantes réside au niveau de l'absence de garantie sur
le choix mutuel des objectifs harmonisés de la part des pays
concernés.
Ces limites inhérentes à cette approche ont favorisé le
développement d'autres approches alternatives telles que
l'approche par l'optimisation proposé par Niekans (1968) et
l'approche stratégique.
Secti on II
Instruments externes de l! politique économique et
croi ssance économi gue des P. V.O. dan s un contexte
d'interdépendance des économies
Précédemment,
nous avons montré que 1es fl uctuati ons des
taux de change des pays industrialisés influent fortement sur
248

l'équilibre interne et externe des P.V.D. Elles renforcent
l'incertitude de la rentabilité des investissements. Elles
favorisent des perturbations dans la demande des consommateurs
nationaux. Ces derniers n'hésitent pas à profiter des biens de
consommations importés lorsque la monnaie s'apprécie;
cependant, il leur sera difficile de les abandonner après. Par
conséquent, cela peut créer une rigidité accrue de la demande
de biens importés. De même, ces fluctuations peuvent contribuer
à réorienter des ressources domestiques, vers des secteurs
provisoirement rentables, dont la croissance peut devenir
coOteuse s'il y a renversement de tendance.
Ces effets observables généralement dans n'importe quelle
économie ouverte, se j outent à la difficulté de gérer les
finances publiques qui peut résulter de la variation des taux
de change de la dette extérieure. Ce qui,
pour contenir
l'évolution de la dette et de son service,
les oblige à
pratiquer une politique de taux de change élevés, ignorant
l'effet
pervers
de cette
surévaluation
sur
le
déficit
commercial
via
les exportations;
d'Où
le
recours à
l'endettement
Comment dans cette optique, éviter les perturbations
issues
de
la
variabilité des
taux
de
change
des
pays
industrialisés tout en étant souples sur leurs taux de change
pour déterm i ner un taux de change opti ma 1 de l'économi e
nationale ?
249

§1. Politique de change des P.V.D.
==============================
Selon nous, le choix dlun régime de taux de change dépend
essenti ellement de 1a compositi on du commerce extérieur.
La
forte spécialisation des pays et la part importante des biens
comp1émenta ires dans 1eurs échanges commerci aux font que ces
pays ont en pri nci pe intérêt à adopter un régi me de changes
flexibles plus aptes à contrer les chocs extérieurs constitués
du renchéri ssement des i mportati ons ou de 1a réducti on de 1a
demande pour 1es biens exportés.
Cependant,
certa i ns auteurs
dont
Henin et
Marois
(1983) ont montré que
les
changes
flexibles sont loin d'isoler l'économie des chocs externes.
Nous n'entrerons pas dans ces controverses.
Néanmoi ns, si lion observe 1a structure commerci ale des
P.V.D.,
on constate que beaucoup d'entre eux sont spécialisés
dans
l'exportation de
biens primaires ou de
produits
industriels
relativement
abandonnés
par
les
pays
industrialisés.
Or,
la demande
de ces
biens,
notamment
primaires et agricoles,
est soumise non seulement à des
variations mais s'fnscrt t dans une tendance à la stagnation.
Dans ces conditions, comment choisir le taux de change optimal.
La réponse à cette question nécessite l'examen des
effets de 1a bai sse des recettes d'exportati on sur 1e revenu
national en régime de changes fixes et en régime de change
flexible.
250

A. Variation des recettes d'exportation et régime de changé
Par le biais du multiplicateur, une baisse des recettes
d'exportation se répercute sur l'ensemble de lléconomie.
Parallèlement,
on constate l'apparution d'un déficit
commercial. Pour atteindre l'éqUilibre, les autorités pourront.
pratiquer une politique monétaire qui consisterait à faire
varier la masse monétaire: dans ce cas, ils augmenteront les
crédits bancaires destinés à l'économie pour compenser les
sorties de monnaie nationale.
La pratique d'une telle politique monétaire, qui évite
une baisse au revenu national est non seulement limite~ par le
montant des réserves que détient le pays, mais ne favorise pas
la réduction des importations.
Ce qui d'ailleurs maintient le déficit commercial aussi
longtemps qu'il n'y a pas de reprise de la demande étrangère
pour les biens exportés.
Qulen est-il en régime de change flexible?
En principe ce problème est résolu, dès lors que la
dépréciation de la monnaie nationale, permet de maintenir
1légalité des exportations et des importations.
On peut même avancer que la politique d'ajustement nlest
pas nécessaire dans la mesure où la fuite de monnaie vers
l'extérieur concomittante à l'existence du déficit est très
1imi tée.
Par ailleurs, avec la dépréciation de la monnaie, donc
un renchérissement des produits étrangers,
on s'attend à une
amélioration de la balance commerciale. Et celà, du fait que
251

cette dépréciation, a pour effet d'accroître la demande pour
les produits nationaux issus des étrangers ~ cause de la baisse
potentielle de leurs prix sur les marchés internationaux et
celle provenant des
acheteurs domestiques en raison du
renchérissement des biens importés.
Autrement dit, l'effet de la baisse des exportations
peut être compensée par la stimulation de la demande interne.
Ceci contribue ~ limiter la perte du revenu national provoqué
par la baisse des exportations.
Ces conclusions ne devraient-elles pas inciter les
P.V.D. à adopter des régimes de change flexible?
B. Effets de la surévaluation du taux de change:
La surévaluation de la monnaie implique une augmentation
des prix relatifs des biens non-échangés par le pays, les
services par rapport aux prix échangés.
Ce qui provoquera un transfert de ressources vers la
production des biens non-échangés, dont la rentabilité est
accrue au détriment des secteurs exportateurs et de ceux
concurrençant les importations.
Il en résulte une accentuation du déficit commercial du
fait même de la réduction de l'offre domestique de produits
échangés, plus particulièrement les matières premières et les
produits agricoles.
En effet, on sait que le prix des matières premières est
fixé en devise sur le marché international,
par conséquent,
252

il
l'augmentation des coûts qui en résulte réduit sensiblement les
marges bénéficiaires. Ce qui peut provoqué une insuffisance des
investissements dans ce secteur et une réduction de l'offre
surtout ces dernières années où les prix des matières premières
avaient tendance ~ stagner ou ~ décroltre.
Dès lors, on peut penser qu'une déva 1uati on de 1a
monnaie aurait permis de maintenir la rentabilité de ce secteur
par rapport aux autres.
Au niveau de la production agricole, la surévaluation
de la
monnaie
stimule
l'achat de produits alimentaires
étrangers dont le prix est très avantageux surtout si les
droits de douane sont très faibles, ce qui est généralement le
cas pour ces produits.
Ceci pénalise la production agricole domestique.Un
autre probl ème surgi t. Dans ces pays, où 1a mai ri-d'oeuvre est
abondante et les salaires faibles.
les importations de biens
d'équipement et le développement d'industries ~ intensité
capitalistique favorisé par la surévaluation de la monnaie, non
seulement réduit la rentabilité des secteurs traditionnels mais
ne respecte pas la dotation factorielle de ces pays.
§2. Effets de la dévaluation sur certaines variables clefs
======================================================
et choix de régime de change:
============================
A. Dévaluation et balance commerciale
A travers la littérature économique, on peut recenser deux
253

théories de correction des déséquilibres de la balance des
paiements.
La théorie de Hume-Rtcardo, pour qui t
l'effet correcteur
est obtenu par une dégradation des termes de l'échange, elle-
même issue, dans le cas d'un déficit, d'un écoulement des
moyens de paiement. Ce qui favorise une déflation et une baisse
des
prix.
Cette
baisse permet de vendre
moins
cher à
l'extéri eur alors qu'on achète au même prix. Un tel processus
s'il mène à l'équilibre, est long et coûteux.
L'autre théorie qui présente la même structure est celle
des effets d'une modification du taux de change de Robinson ou
"théorème des élasticités critiques" qui traite des conditions
d'efficacité d'une dévaluation EJ + Ee
> 1. Pour elle, la
.
modification du taux de change est un moyen rapide, efficace de
parvenir à une dégradation des termes de l'échange.
L'amélioration de la balance commerciale en valeur qui
est la finalité d'une dévaluation est fonction de la
compara i son entre cette détéri orati on des termes de l'échange
et l'amélioration du solde commercial.
Dans ce cas l'amélioration du solde commercial en
volume (y + Ee) l'emporte, car elle correspond d'après /.:.. c:l' . >
,
r \\
: G~;
au cas où "il n'y a pas de comportement de marge (b = m
= 0) et où l'équilibre commercial est initialement réalisé".
Dans l'ensemble,
à travers la littérature économique,
les théories monétaristes et keynesiennes ont tenDance à
converger sur les effets finals. Leur conclusion est que la
dévaluation entralne une amélioration du déséquilibre externe,
temporairement.
254

Pour les monétari stes, le défi cit doit réapa rattre parce
que la dévaluation relance llinflation, ce qui freine les
exportations et accélère la demande d'importations.
Par contre, pour les keynesiens, c'est l'augmentati on du
revenu consécutive à la dévaluation qui a les mêmes
conséquences.
Ces conclusions doivent néanmoins être nuancées. Car
, i
d'après Catinat,
Maurice et Zagarrie. (1986), l'amélioration du
....,'
solde commercial en valeur ne sera évidente qu'au bout de
quelques années, du fait de deux facteurs. Le premier est
relatif au temps nécessaire aux effets de compétitivité pour se
déployer.
Ce délai de déploiement est généralement apprécié
grâce aux variables de compétitivité et aux variables de
Il
tension sur les capacités de production.
Le second élément concerne la relance entraînée par
l'amélioration du solde commercial en volume qui accrott les
importations.
Mais, on peut se demander si ces analyses conviennent
aux P.V.D. ?
Toute dévaluation suppose en effet que le pays qui s'y
livre est contraint de le faire en raison même de son déficit
externe et pour certains pays développés de l'amélioration de
l'emploi.
En est-il de même pour les P.V.D. qui recherchent nous
semble-t-il un taux de change optimal? Pour ces pays, la
dévaluation est plutôt conçue comme moyen de' libéralisation des
échanges extéri eurs.
Ell e est aussi
présentée comme "un
puissant outil de restructuration des prix et des incitations
255

rel at t f s ",
Dans cette optique,
il faudrait que la dévaluation
s'accompagne d'une réduction des tarifs douaniers et un
assouplissement des contingentements de toute sorte. Cela
entraînera à coup sûr des
changements
importants dans
l'allocation des ressources dans la mesure où les politiques
généralement mise en oeuvre orientées, vers la substitution des
importations,
ne permettront pas à l'économie d'affronter la
concurrence sur les marchés internationaux.
Néanmoins,
la
réalisation de cette combinaison,
facilitera l'adaptation des producteurs locaux puisque le prix
des produits de remplacement aux importations demeurera
constant en monnaie nationale. Par conséquent, les exportateurs
bénéficieront de la révision des taux de change. Cependant,
dans le court terme, le déficit de la balance commerciale est
inévitable;
mais à moyen terme, on observera des mécanismes
rééqui1ibristes.
Le processus de libéralisation des échanges ainsi
entQ..,é peut être freiné par un manque de financement du
déficit initial. Ce qui peut se traduire par une situation
redoutable car les
coûts économiques et
sociaux
se
manifesteront nettement: fai1itte des entreprises, réduction
du taux de croissance, inflation, tandis que les avantages
n'apparaîtront pas de sitôt.
Cette phase de transition difficile peut être atténuée
par la dévaluation dès lors qu'elle occasionnera, après le
phénomène des IILeads and Lagsll et de modifications des "termes
de paiement" le rapatriement des capitaux.
256

r
\\\\
Par ailleurs, un surplus exportable peut être dégagé du
fait du ralentissement de la demande domestique. Des actvités
telles que le tourisme peuvent être stimulées. De même,
les
ressources financières complémentaires (emprunts,
aides) dont
bénéficient ces pays peuvent contribuer à atténuer cette
période périlleuse dans T'espot r d'une modification future des
structures de l'économie qui permettra de dégager un flux
croissant d1exportation.
Cette réduction de la dépense budgétaire selon la théorie de
llabsorption de S. Alexander (1) est fonction de lleffet direct
de la dévaluation sur le revenu, de lleffet induit de la
vari ati on du revenu sur l'absorpti on et de l'effet pri x di rect
de la dévaluation sur l'absorption (diminution de la dépense
tenant à la hausse des prix).
B. Dévaluation et inflation
Qu'en est-il des conséquences de la dévaluation sur les
pri x ? Est-ce que 1es mécani smes observés dans 1es pays
industrialisés sont les mêmes que dans les P.V.D.
Une dévaluation comporte des effets défavorables sur
l'ensemble des revenus qui se traduit en perte de pouvoir
d'achat des agents économiques. Ce prélèvement se manifeste au
(1) S. Alexander "Effect of a devaluation on a trade balance",
Staff.
Papers, avri 1 1952 "Effec t of deval uation : A
simplified
syn t he s t s of elasticity and absorption
approaches" AER,
nCl" 1959.
257

travers et à cause de 1a dégradation des termes de lléchange
issus de la dévaluation. Il en résulte des tensions dans le
partage des revenus entre agents qui déboucheront sur des
pressions inflationnistes. En effet, si les s~latrts essaient
de préserver leur pouvoir d'achat pour une revalorisation du
salaire,
les entreprises elles,
tenteront de préserver leur
profit en répercutant dans les prix les coûts en matières
importées, et les coûts salariaux. D'où la naissance d'une
spirale prix-salaire-pri._. fonction du degré d'f ndexat ton des
salaires et de la rapidité de répercussions des coOts dans les
prix. Cette séquence inflationniste qui se développe dans les
pays
industrialisés
et étendue
au
P.V.D.
nlest
pas
nécessairement judicieuse.
Dans
l'ensemble
des
deux zones,
les
tensions
inflationnistes nées de la dévaluation peuvent être·combattues
par des mesures de politique monétaire et fiscale.
Mais dans le cas des P.V.D., la libéralisation des échanges
qui
accompagne
le
dévaluation,
peut
avoir
des
effets
déflationnistes compensatoires.
Le prix des produits exportables augmente en principe, mais
celui des biens importables, qu'ils soient effectivement
importés au produits sur place, peuvent demeurer stables, voir
baisser, en raison de la suppression des ventes de situations
inhérentes au système des restri cti ons quanti tati ves et des
licences d1importation.
De même, l'augmentation du flux des importations qui suit
la libéralisation contribuera à accroître 110f f r e et, à ce
titre, engendrera aussi des effets déflationnist~
258

t.'ëtuoe de quelques expériences récentes en la matière
d'un ensemble de P.V.O. permet de préci ser les conséquences de
la dévaluation sur llinflation interne.
L'étude de Krueger (1978) portant sur 23 exemples de
dévaluation de 1950 aux années 1970,
a révélé (l) que le taux
d1inflation nia pas été en général plus élevé pendant les
années qui ont suivi la dévaluation qulavant.
Concernant les pressions inflationnists exercées par la
dévaluation sur le plan interne, nous reprenons la conclusion
de Arthur Lewis pour qui,
IIIl est impossible de remedier aux
excès de surévaluation, dont souffrent la plupart d1entre nous,
sans recourir 1i la dévaluation. Or, celle-ci élève le coût de
la vie, d10ù une augmentation des revenus monétaires qui majore
les coûts intérieurs. Si la majoration des coQts intérieurs est
proportionnellement aussi forte que la diminution du taux de
change, la dévaluation est inopérante. Une dévaluation provoque
i névitabl ement
une augmentation des
revenus monétai res mais
cette derni ère ne s t
pas
fata 1ement
aussi
forte
que
1a
dévaluation.
Tout
dépend
du
degré
de
discipline
de
la
communauté. Certains pays sont capables de procéder 1i une
dévaluation efficace,
comme en témoignent les
modifications
importantes de leur balance des paiements.
Mais o'autres sont
incapables de le faire, faute de la discipline nécessaire pour
maHriser les coûts monétaires devant T'auqmenta t lon du prix
des biens importés" (A. Lewis, 1972, p.235).
(l)
cf.
Anne O.
Krueger,
liberalization attempts and
consequences. NBER, Ballinger Publishing Compagny, 1978.
259

\\'1
Il apparait à travers cette analyse que le choix d'un régime
de change et la gestion des taux de change ne suffisent pas à
assurer l'apparition d'un taux de croissance plus élevé et
cela, pour une grande partie, à cause des problèmes difficiles
qui apparaissent pendant la période qui suit la dévaluation de
la monnaie nationale. Cependant, si lion croit qulune plus
grande ouverture sur l'extérieur est favorable à la croissance
du pays,
l 'adop t t on d'une politique de change réaliste,
fonction de l'évolution des prix dans le pays et à 1l ét ranger ,
.
devient une nécessité et qu'elle peut favoriser les mutations
inhérentes au développement des activités exportatrices.
Ce choix doit être le reflet d'une politique de
libéralisation des échanges et des paiements extérieurs et doit
s'accompagner d'une politique de promotion des exportations
"-
afin d1aider les entreprises ~ développer les exportations.
Nous croyons bien qu'elle soit insuffisante, que la
dévaluation est indispensable au succès de la politique
d'ouverture.
Elle contribue aussi de manière efficace au
maintien de la rentabilité de la production de matières
premières et des productions alimentaires locales et au
développement progressif de l'industrie.
Section III : Essai de détermination du cadre d'analyse d'une
politique économique budgétaire coordonnée.
§l.
Modèle simple à deux pays inspiréi de la théorie
=======================================================
keynesienne réajustée :
======================
260·

\\ j
A. Justifications théoriques du modèle
la construction de ce modèle repose sur la possibilité
dlajuster les thèses keynesiennes à lléchelle mondiale.
Oans leur volonté de lutter contre l'inflation les
décideurs de la politique économique ont contribué à maintenir
l'investissement productif à un niveau insuffisant. Or on sait
que 11investissement productif demeure
l'élément décisif
capable de provoquer ce que lion peut appeler une "demande
effective créatrice".
Car ces investissements sont les seul s
facteurs capables d'accrot tre les biens et services utiles et
indispensables à la population.
Par ailleurs,
comme nous
l'avions vu précédemment, la demande créee durant le choc
pétro1 ier était une demande de consommation.
Par conséquent,
elle ne pouvait constituer en aucun cas une demande créatrice
capable de stimuler les investissements et par
ricochet
dlaccroftre la capacité productive.
Si lion convient avec nous que le problème majeur des pays
industrialisés était l'existence d'une
demande créatrice,
on
comprend
les
raisons
de
l'absence
d'investissement
des
entrepises.
En
effet,
la
demande
créatrice
est
une
condition
i ndi spensable
à toute sti mul ation des
investi ssements.
les
entreprises ne consentent à investir que dans la certitude
d'une
vente
probable
de
leurs
produits
sur
les
marchés
intérieurs et extérieurs. Ce qui
suppose l'existence d'un
pouvoir d'achat capable d'absorber ces produits. Ce pouvoir
d'achat
à
défaut
d'exister
doit
être
crée.
C'est

261

qu'intervient à notre sens,
les raisons d'une coordination au
niveau des politiques économiques cart
les P.V.O.
constituent
une
zone
à grand besoi n d'équi pement et de servi ce non
satisfaite faute de moyens financiers.
Une coordination des politiques budgétaires dont le
soubassement devra être la création de
la demande
effective
globale peut être salutaire. Pour ce faire t il faudrait p!endre
en compte
le degré de
l'interdépendance
dans
la théorie
keynesienne.
c'est la raison pour laquelle nous emprunterons l'un des
principes de base de la théorie xeynes tenne ,
l'investissement
public,
comme principal
instrument de l'élaboration de notre
modèle à deux zones.
B. Structure du modèle
==================
B.1. Hypothèses:
...........
...........
L'objectif du modèle est de montrer l'augmentation du
revenu
mondial
par
une
coordination
des
instruments
de
politique économique des deux zones concernées. Bien qu'inspiré
du
modèle
développé
par
F.
Vandenbroucke
(1982)
lequel
s'inspire des analyses développées par le groupe "Cambridge
Economic Po1icy Group (1980), nous nous en éloignons car,
contrairement' F. Vandenbroucke, nous considérons la zone
P.V.D. et la zone OCDE. De même,; pour ne pas alourdir la
structure du modèle, nous n'utiliserons qu'un instrument de
politique économique:
la dépense gouvernementale.
A travers
262

cet instrument, on essayera de déterminer comment 11équi1ibre
interne et l'équilibre extérieur pourrait se rétablir à la
suite d'un choc pétrolier.
N'oub1 ions pas que dépense gouvernementale rythme avec
moyens financiers. C'est là que nous ferons toute une série
d'hypothèses sur l'octroi et la disponibilité de ces moyens
financiers pour les P.V.O.
Nous supposerons que 1a procédure suivante est réal i sée.
On accorde des facilités financières aux P.V.O. pour qu'ils
surmontent la situation difficile de ."endettement. Ce qui
suppose que les crédits ne devront plus servir à payer les
obligations de la dette
mais à être
utilisé de façon
productive.
Par conséquent, il faudrait suspendre pour une période
déterminée l'amortissement du capital des dettes existantes
pour les P.V.O. Néanmoins, les intérêts calculés sur l'ensemble
du montant de la dette et sur la base des taux d'intérêts
courants sur le marché international continueront d'être payés.
En plus, il faudra consolider la dette qui devra être
remboursé à un taux d'intérêt annuel préférentiel. Ce qui
permettra selon nous, d'utiliser les montants épargnés par
cette suspension de l'amortissement à la réalisation de projets
susceptible de satisfaire des besoins. Ce qui,
par conséquent
obligerait ces pays à importer les biens d'équipement et
services nécessaires dans les pays industrialisés. Cela donnera
un sens à notre instrument de politique économique: la dépense
gouvernementale.
263

B.2. Modèle à deux zones :
...................
. .....-
.
Le but du modèle est d'atteindre l'équilibre interne et
l'équil i ore externe en uti 1i sant un instrument de politi que
économique: dépense gouvernementale. Les deux zones
considérées ont une structure identique.
Nous formalisons l'équilibre sur le marché des biens et
services comme suit :
(1)
y
= f (G
+ m Y
p
P
p
(2)
y
= f (G
+ m y
)
c
c
c
f
l/s+m que nous définissons comme le multiplicateur de
revenu
m
propension à importer
s
propension à épargner
G
et G
dépenses gouvernementales du centre et de la
p
c
périphérie
y
et
Y
revenus nets des deux zones
p
c
L1équilibre de la balance commerciale est formalisée
comme suit:
(3)
B = mY
- mY
c
p
Pour
choisir
le
niveau
optimal
de
la
dépense
gouvernementale, nous supposons que les deux zones adoptent la
règle de politique qui peut être formalisée de la manière
suivante :
264

d G-f:>
it
,,
n
(4)
-
Ar
- 6\\0 (Y'r
\\1 +- Jl /,~-
,f
,-:2...
-
)
P 1)
r !,
'./
I~
-1
d Ge. - ~Jc. ( \\/ t(_ '/ 1 ~
(5 )
!
C
~
C-
l,r
(-
~
-
+
P:; - r~ c...
Jr
~
B* et B*
sont les valeurs désirées de l'équilibre extérieur
p
c
y* et y*
sont les valeurs désirées de l'équilibre intérieur
p
c
g et h sont les paramètres supposées de modulation de
l'orientation voulue des instruments de politique économique,
selon la volonté des autorités.
Si nous considérons les équations (1) (2) (4) et (5) qui
constituent un système d'équation différentiel,
on peut
résoudre le système pour déterminer les niveaux de revenu
national et de dépenses gouvernementales.
Le niveau optimal du revenu est donné par l'équation
suivante
E -
-') rJL-1-'" ( drel +- -) Gc)~ 1
265

§2. Interprétation des résultats et vérification empirique
======================================================
L'interprétation des résultats se fera à partir des
différents
paramètres
et
variables
contenues
dans
les
équations.
Si ~lo = 0, alors y'; f"" . Cela révèle qu'f l est possible pour
r
~
e
un pays de dési rer\\ avoi rune ba 1ance courante posi ti ve à
.fi 1 {À.o../. '\\..\\..
.
conditi on que il' pays ne considère pas l'équil i bre extérieur
comme un objectif. Ce résultat nlest valable que si hc.::.o o c/ ~c·l
Donc, le résultat n'es t ni fonction des objectifs de la zone ni
aussi de la politique mise en service par llautre zone.
r ,y'
Par,aipeurs s;~L-J)
et
hj:- \\ s , le terme dt l"l(yY1!ë~YJ
1VI ~ \\...;) .:J \\. ','

Av' ~\\/\\..-
r
-€8AstitYe-
la contrainte extérieure k
la zone (p); imposée par
les objectifs dléquilibre internes de llautre zone (c) et de
ses propres objectifs extérieurs.
le terme
- ef ~ l '" (i'o; ~ ":l~
repr-ésen te la charge
résultant directement de l'incompatibilité au niveau des
objectifs extérieurs
La théorie économique enseigne quia trop vouloir avoir un
excédent de la balance courante, on provoque une perte de
revenu de l'autre zone fonction des paramètres de régulation
des instruments et du degré de 1 1 interdépendance.
De même, on peut essayer de déterminer le revenu mondial.
Si nous définissons les équilibres de la balance commerciale ex
ante comme suit :
266

On aura après calcul le revenu mondial déterminé par:
Ceci révèle qu'un ajustement international asymétrique en
réponse aux disfonctionnement internes voir une incompatibilité
au niveau du plan des objectifs d'équilibre interne et externe
est source de déflation
mondiale.
Par
conséquent,
une
coordination permet l'amélioration de l'activité économique car
augmentant le revenu mondial.
Les résultats du modèle reflètent les deux problèmes qui,
à notre avis, sont les facteurs clefs de l'échec des politiques
économiques: la non-coordination au niveau de la réduction des
déséquilibres extérieurs et l'incompatibilité direct des
objectifs de balance courante qui en résulte.
267

269
CONCLUSiON
La présentation d'un modèle d'équilibre International nous a permis
d'analyser, après quantification, certaines conséquences du second choc pétrolier
contlderé sous l'optique de la théorie des transferts.
Ce phénomène a Influencé de manière substantielle "économie mondiale
suivant deux grandes catégories: balsae de la production, du niveau de l'activité
économique et de l'emploi et conséquence sur les prix, Inflation importée suite à
ce renchérissements du pétrole qui est une matière première Indispensable et
utilisée dans presque tous les secteurs de l'économie.
Ce tran stert de ressourcea des pays Importateurs de pétrole vers l'OPEP que
nous avons évalué à 0,718 % du PIS en 1980 pour l'OCDE et 4,379 % du PIS en
1980 pour les P.V.0 a
favorisé les
paiements des zones importatrices de pétrole.
Cette diminution de l'activité économique Imputable en prélèvement pétrolier
a suscité des désirs de réaqulllbrage de la balance courante et par ricochet, la
recherche d'une croissance économique non Inflatlonlste par différents processus
d'ajustement.
Des politiques économiques d'ajustement ont été mises en oeuvre sans
concertation dans les pays Industrialisés et dans les P.V.D. Ces politiques ont 8U
des conséquences néfastes sur l'économie mondiale. Dans les pays Industrialisés
la politique économique visait une relance de l'Investissement par une restauration
des marges des entreprlus via
un nouveau partage de la valeur ajoutée en faveur
des profits et à résorber les déficits budgétaires et extérieurs.
Confrontés aux mêmes poblèmes, chacun a mis en place des politiques
restrictives qui n'ont fait qu'aggraver la receulon Issue du second choc pétrolier. En
effet, lorsqu'un pays diminue aon activité et 88S Importations, Il peut certes, en
apparence, améliorer 8a balance commerciale mals diminue du coup les
exportations et par conséquent l'activité des autres pays. Or, justement la réacion de
l'autre zone, était basée
sur la reprise ou le maintien du exportations. le recours au
financement extérieur pour résorber leurs déficits courants.
Une telle stratéglé, s'Inscrivait dans une optique d'ajustement de la balance
commerciale qui privilégie lu déterminants les plus Immédiats: les revenus et les
prix relatifs.

270
Il nous semble qu'il faut ajouter à cette situation les difficultés, inhérentes aux
structures économiques des P.V.D (rigidités), d'accès aux marchés financiers, les
facilités de crédits qui s·'estompent, et l'apparition des besoins nouveaux des pays
de l'OPEP à forte capacité d'absorption. Ces facteurs ont compromis le recours au
financement exterleur.
Pouvait - on attendre des effets bénéfiques d'une telles stratégie?
La réponse théorique s'Inspirant des arguments classiques et qui consiste à
mettre en évidence l'aspect exhorbltant des facilités de crédits pour les pays qui les
consentent et qui, de surcroTt n'améliore nullemnt le bien être des P.V.O est à
nuancer.
En effet, cette affirmation, si elle est vérifiée par notre étude, s'en éloigne du
point de vue de la cause de l'lnéfflcaclté, nous pensons que lu effets du
variations des prix ne peuvent être pris en comtpe que si les politiques envlsagéet
font l'objet d'une coordination du moins d'une concertation surtout dans des
économies de plus en plus Interdépendantes. Or, tel ne fut pas le cas des P.V.O.
L'autre approche des processus d'ajustement établit un parallélisme entre la
balance courante et la différence entre l'épargne et l'investissement au niveau
national. Ce qui revient à établir une différence entre la demande Intérieure totale
;
et la production d'ajustement de la balance courante s'analyse de ce fait par
référence aux déterminants de l'épargne et de l'investissement. Ce qui a supposé
de la part de beaucoup de pays Industrialisés une priorité sur les déficits
budgétaires -
emprunt net du secteur public -
et des me sur e s structurelles
appropriées pour Influencer l'épargne du secteur privé. Dans cet optique, la
politique macroéconomique visant à freiner la demande, en défendant des parités
monétaires fortes, a provoqué une hausse des taux d'Intérêts. Ce qui, par ricochet a
Influencé les patrimoines, par détérioration des termes de l'échange et, faisant ainsi
bal uer la demande Intérieure par rapport à la production, décourageant les
Investissements au profit de l'épargne. Ce qui, certes, a occasionné des effets
favorables sur la balance courante. Car, la baisse de la demande Intérieure Incite
les entreprises à rechercher des débouchés supplémentaires à l'exportation surtout
vers les P. V. O.
Néanmoins, elle a maintenu l'économie dans une situation
déflationniste exacerbée par les effets de la hausse des prix qui 88 faisait encore
sentir, maintenant les taux de croissance à des niveaux très faibles.
Par ailleurs, mésestimant les effets que la prise en compte des
conséquences d'une dépréciation du change peut provoquer sur l'équilibre
général. on a contribué à dégrader le processus d'ajustement des balances
commerciales plutôt qu'à, l'améliorer.
En effet, malgré le ralentissement du coOt salariai observé, les salaires ont
relativement augmenté pour le maintien du pouvoir d'achat, ce qui a pu -
quand
même -
maintenir le niveau de demande des consommateurs alors que la hausse
relative des salaires, mesurée en terme de produit réel, freine la production. L'on a,
de ce fait, aul8té à une dégratlon de la balance courante d'autant plus sensible
que la demande extérieure émanant des P.V.D. était presque Insuffisante.

271
A ce phénomène, nous avons pu lui Joindre un autre facteur dont la prise en
compte nous a semblé essentielle pour la compréhension de la récession Issue
du second choc pétrolier.
En effet, le transfert de ressources n'est pas un pur phénomène dans la
mesure où les pays de l'OPEP n'ont pas dépensé l'ensemble de leurs ressources.
C'est ainsi que le prélèvement pétrolier, analysé comme une augmentation de
l'épargne ou comme un accroissement des fuites, a contribué à la baisse de
l'activité économique.
L'épargne n'est pas obligatoirement Investie, loin s'en faut, et lu fuites ne
donnent pas lieu à une Injection d'un égal montant. Une bonne partie de
l'augmentation des recettes pétrolières a donné lieu à des placements financiers.
L'augmentation de l'épargne Issue du second choc pétrolier n'a pas donné lieu à
un Investissement d'un même montant.
.
1\\ est clair qu'au regard de ces conclusions, l'absence de concertation -
voire de coordination dans des économies Interdépendantes et sensibles aux
fluctuations conjoncturelles des voisins -
explique, pour une large part, l'échec
des politiques économiques. Aussi, convenait - Il d'en tenir compte dans les
politiques économiques. Dans cette optique, pourralt- on améliorer la croissance
ou contrecarrer les effets néfastes du renchérissement du pétrole?
La réponse à
cette question a néceslté la conception et l'utilisation d'un modèle à deux zones
avec, comme Instrument, la dépense gourvernementale des P. V. D. suite à un
accroissement de l'aide et de l'octroi de crédits à taux modérés.
Le s pays Industrialisés, en pratiquant une politique d'aide cordonnée,
obligeront les receveurs à l'utiliser à des buts définis.
Car, dans un contexte de sous - emploi généralisé des capacités de
production, ce transfert ne pouvait avoir que des effets favorables. Mala, au - delà
de ces facilités de crédits, c'est l'opportunité de la coordination des politiques
économiques des pays Industrialisés qui est primordiale.
Dans ce contexte, vue la menace que fait peser sur l'équilibre économique
International, l'endettement 8xcetslf des P.V.D., une telle coordination entre pays
Industrialisés et P.V.D. par un transfert de capItaux à usage productifs, exerce des
effets positifs sur le revenu des deux zones considérées.
En outre, un Investissement productif doublé d'une libéralisation de
l'é co nom le par une politique de dévaluation systématique et une politique
d'exportation soutenue, exerce un effet favorable sur la croissance des P.V.D.
Parallèlement, compte tenu des besoins Immenses non satisfaits, elle accroit les
débouchés à l'exportation des pays Industrialisés, ce qui favorise l'augmentation de
leur production ou une amélioration des termes de l'échange de ces pays.

272
L'harmonisation des politiques économiques au niveau des Instruments et
des objectifs permet l'accroissement du bien - être des différentes zones; mals
des Incertitudes demeurent, relatives à la volatilité des changes, l'attrait des taux
d'intérêts élevés, la dette du tiers - monde et la tentation protectionniste des pays
Industrialisés.
Ainsi, 1\\ faudrait Intégrer dans le modèle les Instruments extérieurs tels que le
taux d'Intérêt de change -
quand on salt les effets de transmlsalon liés à ces deux
variables, aussi bien sur les P.O. entre eux que sur les P.V.O. -
par une meilleure
évaluation de l'effet positif des politiques harmonisées sur le bien - être des zones
géographiques concernées par notre étude.

273
lilBllOGRAPHIE
1ère
PARTIE
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ZAGAME P.

PLAN
CHOCS ENERGETIQUES ET
POLITIQUE
MACROECONOMIQUES
D'AJUSTEMENT: UNE ANALYSE EN TERME D'INTERDEPENDANCE.
INTRODUCTION
1ère PARTIE:
EFFECT DU SECOND CHOC PETROLIER ET ANALYSE
POSITIVE DES REACTIONS DE LA POLITIQUE
ECONOMIQUE: LES ESSAIS DE QUANTIFICATION.

PLAN
Avant propos.
Introduction.
Chapitre 1 :
De la diversité de. approches claulqu8s et modernes des transferts
à une approche unifiée.
Section 1:
L'approche classique et moderne de la théorie de8
tranaferta. ( p. 9)
$1
L'approche classique
$2
L'approche moderne
Section Il:
L'approche unifiée. (p. 14)
Chapitre Il: Incidences directes et Indlrests de l'augmentation des prix du pétrole
$ ur l'économie mondial. ( P.16)
Section 1 :.
(P. 17).
Equilibre =
$1
Hypothèses
12
Le comport
onomlques.
13
Section Il:
Application du modèle à l'analyse des
conséquences du second choc pétrolier. (p.25)
11
Approche théorique des ccnsëquencee des
chocs pétroliers.
A -
Incidences directes
A1 ) Accumulation du capital
A.2 ) Dépression économique
A.3) L'Inflation
B -
1ncldances Indirectes.

$ 2
AppUcaUon du modèle à t'étude de la
conjonction mondiale Issue du second
choc pétrolier
A -
structure de la consommation énergétique.
A1)
Dépendance croissante de l'OCDE à
l'égal du pétrole Importé.
A2)
L'Importance de l'énergie dans
les P.V.D.
B -
Choc pétrolier , demande mondiale et
mouvent du
capitaux.
B1)
Effet du prélevement pétrolier sur la
demande mondiale.
B1.a) Méfthode d'évaluation de l'Impact du
choc pétrolier.
B1.b) Analyse des résultats.
B2)
Paiements pétroliers et capitaux disponible.
S 3
Analyse qualitative de la hausse des prix du pétrole sur
l'offre.
A) Modalités de transmission de l'augmentation des prix
énergétique du côté de l'offre.
B) Ordre de grandeur obtenu à partir des marchés
macro - énergétiques.
C) Incidences Indirectes sur l'activité économique.
Section III·
PourquoI la récession Issue du choc pétrolier est - elle
durable '1 (p. 66)
S1
Degré d'absorption des revenus pétroliers.
S 2
Rôle du marché du travail.
S 3
Situation financière des P.V.D .
CHAPITRE III .
. Analyse des réactions de la politique économique:
fondements théoriques et appréciations. (p. 27)
Section 1:
Réaction de la politique économique aux chocs extérieurs
et leur fondement théorique : Politique antl InflaOon.
(p. 75)

$1
De la nature de la relation inflation - évolution des salaires
réels à travers la théorie.
A) Théorie Keyneslene de "Inflation.
B) Comment les politiques antl Inflation ont - elles été
mises en oeuvre.
12
De la théorie de l'Inflation par les prévisions Inju$UfIées
aux thèses monétaires.
Section I l '
Necesslté de réduire les déficits budgétaires: PourquoI?
Comment? (p. 99)
Il
Nature des déflclh budgétaires et de leurs effets.
A) déficit bUdgétaire et retour à la croissance économique.
B) déficit public et effet d'éviction.
12
PourquoI recourir au financement extérieur.
Section III
Appréciation politique macro économique aprè3 le
second
choc. (p. 124)
$1
Perfomance de la
lutte antl Inflation
A) dans les P.I
B) dans les P.V.O.
S1
Efficacité des tentatives de restauration des équilibres
fi nanclera.

Ilème PARTIE
Problématique de la modélisation de 1"lnterdépendance
économique et cadre d'analy.e de. politiques coordonnées.
Chapitre 1
Interdépendance des economles contemporaines: Approche théorique.
(p. 138)
Section
Modélisation de l'Interdépendance des économies
nationales: Les différentes approches
(p. 140)
$1
Analyse théorique des modèles d'Inspiration
keynésienne.
A) Fondements théoriques
B) Application au modèle de L'OCDE
B.1) Caractéristiques du modèle .
B.2) Etude des multiplicateurs keynésiens dans le
modèle. .
.
$2
Fondement de la conception Walrass - Pavetlenne
A) Contexte théorique.
B) Mise en évidence de la conception Walrass--
Paretlenne de fa connexion à travers le modele UNK.
B.1) Considérations sur les caractéristiques
techniques des modèles d'échanges
B.2) Spécification du modèle L1NK.
Section Il
l'approche structuraliste. (p. 160)
Chapitre Il . Eual de quantification des facteurs saillant. de l'Interdépendance
économique. (p.167)
Section 1:
Echange de produits manufacturés entre P.V.D. et pays
développés. (p. 168)
S1
Evo lutlon des exportations et des Importations dans le
P.I.B.
A) Part des exportaltons dans le P.I.B
B) Part des Importations dans le P.I.B.

Section fi
Analyse Econométr,que des liaisons entre P.V.O. et Ipays
Indutrlallsés. (p. 186)
$1
SURVEY des études éconmétriques relatives aux liaisons
PVO - PO.
$ 2
Analyse des simulations effectuh à partir de ces molètes
macro - économiques.
Section III
Evolution des flux financiers. )p. 190)
$1
Ou solde des opérations courantes à la structure des
ressources f1nancleru founies aux PVO.
$ 2
Analyse économique de la logique de l'aide flanclere au
développement.
A) Des chiffes Illustrant l'analyse.
B) Objectif et fonctions des politiques d'aide.
$3
Variation de la dette et taux d'lnterêt.
$4
l'interdépendance par les Investissements étrangers
directs.
A) Facteurs explicatifs de la décision d'Investissement.
B) l'analyse micro - économique et macro - éconmlque
des effets de l'IED à travers des molèles théoriques.
B.1) l'analyse macro - économique
B.2) l'analyse micro - économique
CHAPITRE III:
REVERSIBILITE du CHOC PETROLIER et néceulté d'une
coordlantlon des politiques ëconomtques entre P.V.O et P.O.
Section 1 :
Financement extérieur et prix du pétrole. (p. 221)
$1
Effets de la balue du prix du pétrole sur les balances
courantes.
A) Eléments explicatifs de la baisse
B) conséquences de la baisse sur les balances
commerciales.

S 2
Aspects financiers de la baisse du prix du pétrole b~ .
S 3
Destabilisation de l'économIe d'endettement et necentté
de coopération.
Section Il:
Implication pour la politique économique de l'instablllllté
des recettes. (p.237)
S2
Implication pour la politique économique.
CHAPITRE IV :
La politique économique dans des économies
Interdépendantes. (p. 243)
Section 1:
Adaptation et affectation des Instruments de politique
économique à l'évolution de l'Interdépendance. (p. 244)
$1
L'affectation des Instruments traditionnels
S2
Critique de l'approche traditionnelle de la polmque
.
économique dans des économies Interdépendantes.
Secllon Il -
Instruments externes de la politique économique et
croissance économique des P.V.D dans un contexe
d'Interdépendance des économies. (p. 249)
$1
Politique de change des P.V.D
A) Variation des recettes d'exportation et régime de
change
B) Effets de la surévaluatlon du taux de change.
$2
Effets de la défvalutalon sur certaines varalbles clefs et
choix de régime de change.
A) Dévaluation et balance commerclale
B) dévaluation et Inflation
Secllon III:
Essai de détermination du cadre d'analyse d'une politique
budgétaire coordonnée. p. 261)
$1
Modèle simple à deux pays InspIré de la théorie
keynhlenne réaJustée.
A) Justification théorique du modèle.
B) Structure du modèle:
B:'1) Hypothèses
B.2) Modèle à deux zones.
$ 2
Interprétation des résultats.