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THEBE
~
~Sl'
présentée à la
"-
~
~1:'["[E5 ETT[tHPIII:IL "';
Faculté des Sciences et Techniques
de
L'UNIVERSITE NATIONALE DE COTE D'IVOIRE
pour obtenir le grade de
DOCTEUR s'me CYCLE
Spécialité : Biochimie
Programme: Biotechnologie et Amélioration des Productions Végétales
Option: Sciences et Technologie des Aliments
par
CHATIGRE KOUAME OLIVIER
Soutenue publiquement le
Devant la Commission d'Examen:
COMPOSITION DU JURY:
Président:
M. DIOPOH KORE Jacques
Professeur d l'UnilJersité Nationale
de Côte d'IIJoire
Examinateurs:
M. AGBO N'zr Georges
Maitre de Conférences d l'UniIJersité
Natwnale de Côte d'IIJoire
M. KOUAM:E Brou
MaUre de Recherche au Département
des Plantes Oléagineuses (DPOJ. IDEFOR

M. GUEDE-GUINA Frédéric
MaUre de Conférences à l'UniIJersité
Natwnale de Côte d'IIJoire
M. MALAN Michel (Ph, D)
Chefdu Laboratoire de formulation.
analyse sensorieUe et contrôle de qualité. I2T

COOAE AEPROGRAPHIQOE DE L'ENSElGHElIENT SU"A1EUA· «>'VI

THÈSE
de
Doctorat 3~m. Cycle
Titre:
CARACTERISATION PHYSICO-CHIMIQUE,
BIOCHIMIQUE ET POTENTIALITE D'UTILISA-
TION DE LA MATIERE GRASSE DES GRAINES
DE Canarium schweinfurthii EngI.
Présentie par : CHATIGRE KOUAME OLIVIER
Directeur ch TMse :
Mr. AGBO N'ZI George, Ph. D
Matt,., de Conférences Il l'UnilJersiU
Nationale de Côte d'IlJoire

REMERCIEMENTS
Monsieur AGBO N'ZI Georges, Ph. D
MaÎtre de Conférences à la Faculté des Sciences et Techniques
Après avoir orienté nos premiers pas dans la recherche, en nous
donnant une solide base, vous avez consacré pendant plus de quatre ans,
votre temps à notre formation. Durant ces années, vous nous avez
impressionné par la précision de vos connaissances dans ce monde
infiniment grand qu'est celui de la Science des Aliments. Il a fallu ce travail
pour découvrir en vous cet homme efficace, disponible, compréhensible,
simple, ouvert, respectueux et très courageux. Homme de science dont la
rigueur n'est plus à démontrer, vous forcez l'admiration. Votre amour
pour le travail bien fait est sans égal.
Vous nous avez inspiré cette thèse et vous n'avez ces"é de nous
soutenir et encourager tout au long de sa réalisation.
Ce travail est le vôtre.
Veuillez trouver ici l'expression de notre déférente gratitude et notre
profonde reconnaissance.

A Monsieur KOUAME BROU
Maître de Recherche
Direcreur du Départemellt de Planres Oléagineuses (DPO J,
IDEFOR
Depuis le début de ce travail, vous y avez porté un intérêt particulier.
Vous n'avez, à aucun moment, hésité de nous aider. Avec votre soutien ce
travail bénéficie d'une connaissance élargie sur les oléagineux.
Les multiples entretiens que vous nous avez accordés, nous ont pennis
de découvrir en vous cette passion pour les "plantes à huile". Vos critiques
et conseils nous ont été d'un apport inestimable dans la réalisation de ce
travail.
En hommage à votre grande gentillesse et à votre disponibilité,
veuillez trouver ici le témoignage de notre profonde gratitude et de notre
respectueux attachement.
A Monsieur MANLAN MICHEL, Ph. D., Science des Aliments et
Nutrition Humaine, Chef du Laboratoire d'Analyse Sensorielle et de
Contôle de Qualité à la Société Ivoirienne de Technologie Tropicale (l2T)
qui a bien voulu accepter d'apporter ces critiques à ce document.
J

Nos remerciements s'adressent également à :
- IVlonsieur DIOPOH KORE, Professeur, Doyen de la Fat'ulté
des Sciences et Techniques pour le grand honneur qu'il nous J'ait en
acceptant de présider ce Jury
- i\\1onsieur GUEDE GUINA, Maître de Conférences, Chef dll
Département de Biochimie pOlir l'ho/lneur qu'il nOlis fait en
acceptant d'être membre de ce Jury
- Monsieur SERY BIALLI, Professeur, Secrétaire Générc 1 du
Conseil Scientifique pour l'aide qu'ill/ous a apporté dans la
réalisation de ce document

- Monsieur N'ZI MODESTE, Ph.D., Assistant all Départe1nent
de Mathématiques pour sa contributioll au niveau de la partie
statistique de ce travail
- Tous les enseignants de la FA.S.T et en particulier du Département
de Biochimie, à tout le personnel du LA.CE.N.A. et tous les habitants clu
village de Yoboua Allanikro (Sous-Préfecture de Diviévi) qui on. de près
ou de loin contribué à la réalisation de ce travail.
- Tous les collègues et amis qui ont su contribuer fratemellement à ce
travail, en particulier à : AGBO Théodore,
N'DOUME Clémer,t, YAPI
Daniel, AKRE Raphaël, ENO Moïse, EZOVA Pierre.
Enfin, à tous ceux qui dans l'ombre n'ont pas manqué de nous
apporter leurs soutiens et leurs conseils, nous disons merci et que ce
document témoigne de notre reconnaissance envers eux,

LISTE DES TABLEAUX
pages
Tableau 1 :
Composition moyenne en acides gra~ des huiles
végétales fluides et concrètes (en pourcentage )..........
4
Tableau II:
Réactions chimiques sur l'huile de ricin
8
Tableau III
Echantillons obtenus par la technique de décoloration
à chaud
24
Tableau IV
Echantillons obtenus par la technique de décoloratio.l
à température ambiante
..
24
Tableau V:
Différents échantillons de savons fabriqués
24
Tableau VI:
Caractéristiques des fruits de Cmwrium schweinfurtliii
Eng1. à différents stades de maturité
..
32
Tableau VII:
Caractéristiques physico-chimiques des huiles de
Canarium schweinfurthii Engl. comparées à celles d..
quelques huiles et graisses usuelles............................
37
Tableau VIII
Caractéristiques physico-chimiques de l'huile des
graines mûres de Canarium schweinfllrthii Engl.......
39
Tableau IX
Composition en acides gras de la matière grasse de
Canarium sch'rfeinfurthii Eng1. et de certaines
matières grasse\\ usuelles
:..................
48
Tableau X
Variation de la co'mpositiolle-n huile (%, p/p) des
graines mûres de Canariul1l. schweinfllrlhii Engl........
50
Tableau XI
Caractéristiques des huiles de Canarillfll schweinfur-
thii
Engl. après les différents traitements de
dégommage.................................
65
Tableau XII
Taux de réduction ou d'élimination des caractéristiques
de l'huile brute de Canarilllrl schweinfurthii Eng 1.
.après les différents traitements de dégommage...........
67
Tahleuu X III
Caractéristiques de l'huile bru/l: cie Canarillf/l
.\\'chweinfurthit' Eng1. traitée avec 2 et 4 % de charb"ll
actif à différentes températures utilisées.....................
76
Tableau XIV
pH et teneur en eau et matières volatiles des diftërenrs
échantillons de savons à base cie graisse de Canarium
schweinfurthii
Engl.......
105

Tableau XV
Caractéristiques chimiques des différents échantillons de
savons à base de graisse de Canarillm schweinfurthii
Engl. comparées à celles d'un savon commercial
(BF Blohom)..........................................................
106
Tableau XVI
Caractéristiques chimiques des savons locaux fabriqués
et vendus en Guinée.................................................
109

LISTE DES FIGURES
Pages
Figure 1
Vue d'ensemble de l'arbre Canari/lm
schweinfurthii
Engl.
:
.
13
Figure 2
Canarium schweinfurthii Engl.:
a) planche de feuille. foliole, fruit découpé
b) photo de fruits frais à maturité
14
Figure 3
Technique d'extraction de l'huile de la pulpe des graines
de Canarillm schweinfllrthii Engl
..
19
Figure 4
Evolution de la matière grasse au cours du développeme'1t
de la graine de Canarillm scJnveinfimhii Engl.
.
34
Figure 5
Evolution de la masse des princip:llIx acides gras au cOU's
du
développement
de
la
graine
de
Ca n a r i u m
sc/nveinfllrthii Engl.
.
41
Figure 6:
Evolution de la masse des acides gras mineurs au cours (iU
développement de la graine de CanarillJn schweinfurtlii
Engl.
.
42
Figure 7
Evolution de la composition des principaux acides g1"lS
des lipides de la graine de Canari/llll schweinfilrthii En~1
au cours du développement
..
44
Figure 8
Chromatogramme (phase gazeuse) des acides gras d~s
différentes matières grasses provenant des graines mûres
de Canarium schweinf/lrthii Engl...
..
47
Figure 9
Evolution de l'acidité des huiles brutes de Canariunl
scillveinfllrthii Engl. au cours cie la conservation à la
52
température ambiante
.
Figure 10
Evolution de l'eau et des matières volatiles des huil;s
brutes de C anarium sclnveinfllrtltii Engl. au cours de la
conservation à la température ambiante
..
54
Figure Il
Evolution de l'indice de peroxyde (Ip) des huilesbrut~s
cie CanariuJn
schweinfurthii
Engl. au cours de la
conservation à la température ambiante
..
57

Figure 12
Evolution de l'indice d'iode (Ii) des huiles brutes le
Canari/lm schweinfurthii EngI. au cours de la
conservation à la température ambiante ..
59
Figure 13
Evolution quantitative des caroténoïdes des huiles brut~s
de Canarium schweinfurthii EngI. au cours de la
conservation à la température ambiante.............
60
Figure 14
Evolution quantitative des tocophérols totaux des hui) ~s
brutes de Canarillm schweinfltrlhii Engl. au cours de la
conservation à la température ambiante.....
62
Figure 15
Effet de la décoloration à chaud de l'huile brute de
Canarillm schweinfurthii Engl. avec 2 et 4 % de charbon
actif sur la valeur de l'indice de peroxyde (Ip) à
différentes températures
71
Figure 16
Effet de la décoloration à chaud de l'huile brute de
Canari/lm schweinfurthii Engl. avec 2 et 4 % de charbon
actif sur l'acidité de l'huile à différentes températures .....
72
Figure 17
Effet de la décoloration à chaud de l'huile brute te
Canari/lm schweinfurthii Engl. avec 2 et 4 % de charb m
actif sur la valeur de l'indice d'iode (Ii) à différent es
températures
73
Figure 18
Effet de la décoloration à chaud de l'huile brute ,le
Canarillm schweinfllrthii Engl. avec 2 et 4 % de charb,J11
actif sur la teneur en caroténoïdes à différentes
températures.............................
74
Figure 19
Effet de la décoloration à chaud de l'huile brute de
Canari/lm schweinfllrthii Engl. avec 2 et 4 % de charbon
actif sur la
teneur en
tocophérols
à différentes
températures.............................
75
Figure 20
Courbes spectrophotométriques de la couleur de l'huile
brute de Canarium schweinfllrthii EngI. traitée à
différentes
températures
avec
2
%
de
charbon
actif............................................................................
78
Figure 21
Courbes spectrophotométriques de la couleur de l'huile
brute de Canarium schweinfurthii Engl. traitée à
différentes températures avec 4 % de charbon actif .........
79
Figure 22
Courbes spectrophotométriques de la couleur de l'hu le
brute de Canarium schweinfurthii Engl. traitée à 140 C
avec différentes teneurs de cha'-bon actif
..
80

Figure 23
Décoloration à température ambiante
effet des
différents taux de charbon actif (2-10 0/0, p/p)
sur
l'indice de peroxyde (Ip) de l'huile de Canarium
schweinfurlhii
Engl......................................................
82
Figure 24
Décoloration à température ambiante: effet des différents
taux de charbon actif (2-10 %, p/p)
sur l'acidité de
l'huile de Canarium schweinfllrthii Engl.........................
83
Figure 25
Décoloration à température ambiante: effet des différe'lts
taux de charbon actif (2-10 %, p/p) sur la teneur en
caroténoïdes de l'huile de Canarillm
schweinfurthii
Engl.
'"
84
Figure 26
Décoloration à température ambiante: effet des différents
taux
de charbon actif (2-10 %, p/p)
sur la teneur en
tocophérols de l'huile de Canarillm
schweinfllrthii
Engl............................................................................
85
Figure 27
Décoloration à température ambiante: effet des différents
taux de charbon actif (2-10 0/0, p/p) sur l'indice d'iode (Ii)
de l'huile de Canarium schweinfllrthii
Engl..................
86
Figure 28
Décoloration à température ambiante: effet des différents
taux de charbon actif (2-10 0/0, p/p) en relation avec les
pertes de résidus d'huile de Canarillm schweinfurthii
Engl............................................................................
87
Figure 29
Courbes spectrophotométriques de la couleur de l'huile
brute de Canarillm schweinfllrthii Engl. après traitem'~nt
à température ambiante avec différentes teneurs de
charbon actif: opération avec 1 essai du traitement..........
91
Figure 30
Courbes spectrophotométriques de la couleur de l'huile
brute de Canarium schweinfurthii Engl. après traitem<>nt
à température ambiante avec différentes teneurs de
charbon actif: opération avec 2 essais du traitement........
92
Figure 31
Courbes spectrophotométriques de la couleur de l'hu ile
brute de Canarillm schweinfllrthii Engl. après traitement
à température ambiante avec différentes teneurs de
charbon actif: opération avec 3 essais du traitement........
93
Figure 32
Courbes spectrophotométriques de la couleur de l'huile
brute de Canarium schweinfllrthii Engl. après traitement
à température ambiante avec 2 % de charbon actif: effet
du nombre d'essais du traitement....
95

Figure 33
Courbes spectrophotométriques de la couleur de l'huile
brute de Canarillm schweinfurthii Engl. après traitement
à température ambiante avec 4 % de charbon actif: l'ffet
du nombre d'essais du traitement
96
Figure 34
Courbes spectrophotométriques de la couleur de 1'1' :.lile
brute de Canarium schweinfllrthii Engl.après traiteme,t à
température ambiante avec 6 % de charbon actif : effe~ du
nombre d'essais du traitement.......
97
Figure 35
Courbes spectrophotométriques de la couleur de n.uile
brute de Canarium schweinfw..thii Engl. après traitel lent
à température ambiante avec 8 % de charbon actif: (ffet
du nombre d'essais du traitement.........
98
Figure 36
Courbes spectrophotométriques de la couleur de l'ruile
brute de Canarium schweinfllrthii Engl. après traitement
à température ambiante avec 10 % de charbon actif: effet
du nombre d'essais du traitement....................................
99
Figure 37
Courbes spectrophotométriques de la couleur des huiles
de Canarillm schweinfllrthii Engl. traitées et non traitées
102
Figure 38
Comparaison des courbes spectrophotométriques de la
couleur des huiles de Canarilll1! schweinfurthii Engl.
après traitement
avec celles de quelques hlliles
commerciales.......................
103
ANNEXE
Figure 39
Calibrage de la méthode : détermination du gradient
d'absorbance
128

LISTE DES ABRE VIATIüNS
%
pourcentage
oc
=
Degré Celsius
mg
=
Milligramme
g
=
Gramme
kg
=
Kilogranune
kcal
Kilocalorie
nm
=
Nanomètre
m
Mètre
meq
=
milliéquivalent
ml
Millilitre
=
=
Litre
ppm
Parti par million
Micron (10-6)
J.l.
trlmn
=
Tours par minute
plv
Poids par volume
plp
=
Poids par poids
g/kg
Gramme par kilogramme
P
Probabilité
Nb
=
Nombre
00
Densité optique
fig.
=
Figure
A.O.A.C.=
Association of Official Agricultural Chemists
B.I.P.E.A. =
Bureau Interprofessionnel d'Etudes Analytiques
U.I.C.P.A. =
Union Internationale pour la Chimie Pure Appliquée
L.A.CE.N.A. =Laboratoire Central de Nutrition Animale (Abidjan).

SOMMAIRE
1
INTRODUCTION
..
1
II
MATERIELS ET METHODES
..
17
ILl
l\\1ATERIELS
..
17
11.1.1
Source de la matière végétale
.
17
II.1.2
Echantillons analysés
..
17
11.2
METHODES DE PREPARATION DES ECHANTILLONS
..
18
11.2.1
Technique d'extraction de l'huile
..
18
11.2.1.1
Dégrainage
..
18
11.2.1.2
Extraction de l'huile
..
18
11.2.2
Technique de préparation des échantillons issus des différent, s
conditions de conservation
..
20
11.2.3
Préparation des échantillons d'huiles dégommées
..
20
11.2.3.1
Dégon1n1age
.
21
11.2.3.2
Neutralisation
.
21
11.2.3.3
Lavage
..
22
11.2.4
Techniques de décoloration et échantillonnages pour analyses .
22
11.2.4.1
Décoloration à chaud
.
22
II.2.4.2
Décoloration à température ambiante
.
23
11.2.5
Préparation des échantillons de savons à base de graisse de
Cal1ariul1l et échantillonnages pour analyses
..
25
11.3
METHODES D'ANALYSES
.
25
11.3.1
Analyse de la pulpe des graines
..
25
11.3.1.1
Détermination du taux d'humidité
.
25
11.3.2.
Analyses de la matière grasse
.
26
11.3.2.1
Détermination des points de solidificalion, de fusion,
d'ébullition et de fumée
.
26
11.3.2.2
Détermination de l'indice de réfraction
.
26
11.3.2.3
Détermination de l'eau et des matières volatiles
.
26
11.3.2.4
Détermination de J'acidité
.
26
11.3.2.5
Détermination de l'indice de· peroxyde
.
26
11.3.2.6
Détermination de l'indice d'iode
..
27
11.3.2.7
Déterminati0n de l'indice de saponificalion
.
27
11.3.2.8
Détermination de la portion d'insaponifiable
..
27
11.3.2.9
Détermination quantitative des carotènes
.
27
11.3.2.10
Détermination quantitative des tocophérols
..
27
11.3.2.11
Détermination de la teneur en. fer el en phospore
.
28
II.3.2.12
Détermination spectrophotométrique de la couleur
.
28

11.3.2.13
Détermination quantitative des acides gras
..
28
11.3.3
Analyses des savons
.
29
II. 3.3.1
Déten11ination du pH
.
29
11.3.3.2
Détermination de l'eau et des matières volatiles
..
29
11.3.3.3
Détermination du volume de mousse
.
29
11.3.3.4
Détermination de la teneur en alcali libre caustique
.
29
11.3.3.5
Détell11ination de la teneur en alcali libre total
.
29
11.3.4.
Analyses statistiques des résultats
.
30
III.
RESULTATS ET DISCUSSION
..
31
I1I.l
CARACTERISTIQUES ET EVOLUTION QUANTITATIVE
DrS
DIFFERENTS CONSTITUANTS DE LA GRAINE DE
CANARJUM SCHWEINFURTHlI ENGL. AU COURS DU
DEVELOPPEl\\lENT
.
31
111.1.1
Caractéristiques des graines de Canari/lm au cours de leur
développenlent
..
3]
111.1.2
Evolution de la masse de matière grasse au cours du
développement de la graine de Canariul11
..
33
Ill.l.3
Etude des caractéristiques physico-chimiques de J'huile des
graines mûres de Canarilll1l
.
35
111.1.3.1
Extraction de l'huile
..
35
III. 1.3.2
Etude des caractéristiques physico-chimiques
.
36
111.1.4.
Evolution de la masse des différents acides gras au cours du
développement de la graine de Canariul11
..
40
111.1.4.1
Etude de l'évolution de la masse des différents acides gras
de la graine de Cal1arillm
,
'"
40
Ill. 1.4.2
Etude de la composition en acides gras des huiles des graines
nlûres de Callariunl
.
45
111.2
DETERMINATION ET AMELIORATION DE LA STABILITE
DE L'HUILE RRUTE DE CANARIUM SCHWEINFURTHlI
ENGL
.
5]
111.2.1
Etude comparative de la stabilité des huIles brutes de Canariuln
schl1'C'ÎI!/ilrthii Engl
.
51
111.2.1.1
Evolution de l'acidité
.
51
111.2.1.2
Evolution de l'eau et des malières volatiles
..
53
IlI.2.1.3
Evolution
de l'indice de peroxyde
.
55
111.2.1.4
Evolution de l'indice d'iode
.
58
111.2.1.5
Evolution des caroténoïdes
..
58
111.2.1.6
Evolution des tocophérols totaux
: ..
61

II1.2.2
Tentative d'amélioration de la qualité de l'huile brute de
Canarium schweinfurthii
Engl................
64
111.2.2.1
Dégonlnlage
64
111.2 2.2
Décoloration ..
69
111.2.2.1
Décoloration à chaud
69
III.2.2.2
Décoloration à température ambiante
81
a) Effets du
traitement au charbon actif Sllr la qualité initiale
de
l'huile.........
81
a.l) Effets du taux de charbon actif utilisé
88
a.2) Effets du nombre d'essais du traitement au charbon actif. .
89
b) Efficacité des différents taux de charbon actif sur la
décoloration de l'huile de Canarium
90
111.2.2.3.
Etude comparative des 2 techniques de décoloration utilisées...
100
111.3
ESSAI
D'UTILISATION DE L'HUILE DE CANARIUM
SCflWEINFURTHII
ENGL.: LA
SAPONIFiCATION.........
104
IV.
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
110
1\\'.1
CONCLUSION
110
IV.2.
CRITIQUES ET RECOMMANDATIONS
113
BIBLIOGRAPHIE
115
A NNEXE............................................................
126

INTRODUCTION

1
L'agriculture, véritable activité pour la majeur partie d·~ la
population ivoirienne (environ 4,5 millions d'ivoiriens travaille"t la
terre) constitue depuis l'indépendance, le secteur sur lequel la Côte
d'Ivoire a fondé son essor économique. Le dynamisme des acdons
entreprises dans ce secteur, avec le lancement de vastes programm[~s de
production, en particulier dans le domaine des cultures industrielhs, a
permis jusqu'à une date récente d'atteindre et de maintenir un taux
important de croissance économique.
Actuellement. avec la persistance de la crise économique et la baisse
continue du prix d'achat de nos principales cultures d'exportations (café,
cacao, huile de palme. hévéa, ananas, etc.), des constats et réflexions sur
les grandes orientations de la production présente et future en Côte
d'Ivoire nous amènent à opter pour une diversification pouvant conlllire
à une exploitation rationnelle des potentialités naturelles du pays. Dans
cette perspective, la Côte d'Ivoire doit cesser très rapidement de Il'être
qu'un simple gros producteur de matières premières agricoles. Ce
faisant elle doit s'orienter, à l'instar des pays comme le Brésil, la
Colombie, la Corée, etc., vers la transformation d'une bonne partie ,le sa
production agricole afin de la valoriser.
Dans ce contexte, compte tenu de l'importance tant au niveau
économique que nutritionnel des plantes à huile de grande culture, il
convient de susciter de l'intérêt pour les oléagineux non encore
valorisés.

2
Importance nutritionnelle des corps gras
D'une façon générale, les corps gras ou lipides, qu'ils so'ent
d'origine animale ou végétale, jouent un rôle important dans
l'alimentation. Ce rôle est d'abord d'ordre nutritionnel grâce à Je ur
participation à l'élaboration des structures, à leur apport d'énergie
(environ 9 kcal/g), d'acides gras essentiels (acide linoléique, linolénique
et arachidonique) et de vitamines liposolubles (vitamines A, D, E, K),
puis d'ordre organoleptique, par leur contribution à la texture, h la
sapidité et aux emplois culinaires des aliments rI ,2J.
Vu les qualités nutritionnelles, les corps gras sont en grande pa l'tie
utilisés pour la consommation humaine mais dans des proporticms
recommandées (la part des lipides ne doit pas excéder 30% de l'apport
calorique total de la ration alimentaire) afin d'éviter certaines
pathologies cardio-vasculaires ou cancéreuses [3, 4, 5,6]. A preuve, en
1987 sur une production mondiale totale de 72,5 millions de tonnes de
matière grasse, 80 % étaient destinés à la consommation humaine et 20
% à la fabrication de produits non alimentaires (oléochimie) [7].
Mais, compte tenu de leur disponibilité et de leur composition, les
huiles végétales sont en général les mieux indiquées pour une utilisation
alimentaire. C'est ainsi que l'on observe le rôle de plus en plus
important des plantes oléagineuses dans l'approvisionnement global en
matières grasses où, leur taux de participation reste supérieur à 70 %
[8,9] et, leur taux de progression voisine de 151 % est supérieur à celui
des corps gras animaux [la]. Déjà, avant le XVème siècle, elles
constituaient la principale source lipidique de l'alimentation humaine en
Afrique de l'Ouest [Il] et, de nos jours, celle des pays à faibles revenus

3
[12]. On comprend donc aisément l'importance économique que révèlent
ces plantes.
Importance économique des corps gras
De par leur composition en acides gras (tableau I) [13] qui'eur
confère certaines caractéristiques physico-ch imiques et biologiques. les
graisses et huiles végétales sont utilisées soit uniquement dans l'industrie
alimentaire. soit dans l'industrie pharmaceutique et lipochimique. soit
dans les deux cas. On peut citer les huiles de soja. de tournesol, de coton,
de maïs, et d'olive qui
sont pratiquement utilisées à 100 % pour la
consommation humaine; les huiles de lin et de ricin qui sont
exclusivement réseIVées pour l'industrie non alimentaire; et les huile:; de
palme et de coprah qui sont quant à elles à la fois utilisées Jour
l'industrie alimentaire (avec des taux respectifs de 80 et 75 %) que Jour
l'industrie non alimentaire [9].
Ainsi, dans le cadre de l'industrie alimentaire, en fonction des
principales caractéristiques physiques telles que les points de glissem ;nts
et de fusion, la teneur en gras solide à différentes températures, etc .. les
graisses et huiles végétales, après avoir été purifiées à partir d'une ~érie
de traitements appelée raffinage, sont princ:palement utilisées comme
huiles de table. huiles et graisses de friture, margarines, shortenings (ou
graisses émulsionnables) et, graisses spécialisées (pour la confiserie,
crêmerie. etc.). L'exemple classique de l'huile de palme nous situe
justement sur les diverses possibilités d'utilisation d'une matière grasse
végétale dans l'industrie alimentaire [7, 14. 15].

Tableau 1 : Composition moyenne en acides gras des huiles végétales fluides et concrètes (en pourcentage)
PRANDlNI, D., 1974 [13].
Pépins de
Amchide
en!?'l
I\\,t\\aï<
Olive
Pai,in
Snia
TOllrnesol
Coprah
Palmp
Palmier"
Acides saturés
Caprylique C8
-
-
-
-
-
-
5-10
-
3
Caprique CIO
-
-
-
-
-
-
-
5-10
-
3-6
Laurique CI2
-
-
traces
traces
-
-
-
45-50
-
50-55
Myristique CI4
-
-
1
traces
-
0,5
-
IS-20
1,4
12-16
Palmitique CI6
6-S
1-6
10-16
7,5-20
6,4-6-7
S-IO
3-6
5-7
38-43
6-8
Stéarique CI8
3-5
-
1,5-2,7
0,5-3,5
2,6-2,8
2-5
2-3
3-5
1-6
1-4
Arachidique C20
0,2
-
traces
traces
-
1
0,5-1
-
-
-
Béhénique C22
5-7
-
traces
traces
-
-
-
-
-
Acides
monoinsaturés
Myristoléique CI4
-
-
-
-
-
0,5
-
-
-
-
Pahnitoléique CI6
-
-
tmces
0,3-3,5
-
0,5-15
-
-
-
-
'<t
Oléique CI8
55-70
17-40
27-43
56-83
Il,6-14,3
10-60
25-34
5
4O-50
10-16
Erucique C22
-
45-55
-
tmces
-
-
-
-
-
-
ACide di-msature
Linoléique Cl8
14-28
14-30
42-60
3,5-20
73,8-79
25-65
57-66
-
8·11
0,5
ACide tri-insaturé
Linolénique C18
-
1-4
0,1-1,9
-
-
0,5-12
-
1
-
0,1

5
De plus, dans ce domaine, l'apparition et le développem~nt de
nouvelles industries telles que celles de la biscuiterie, la biscotterie et la
confiserie, associés aux nouvelles habitudes des consommateurs, 0nt
amené des exigences que très peu d'huiles végétales rencontrées
jusqu'alors ne pouvaient satisfaire, à savoir: une plus grande stabilité et
une meilleure conservation des qualités organoleptiques, une résistance à
l'oxydation lors des fritures, et l'obtention à partir de ces huiles
de
gammes de produits à différents points de fusion, de corps gras à fusion
franche, puis de nouveaux aspects nutritionnels et diététiques, etc. [16,
17]. On peut citer d'une part, le cas de la biscuiterie où les shortenir,gs
tels que les "graisses crémées pour biscuits" nécessitent des propriécés
particulières car elles doivent être assez dures à température ambiar1te
(20°C) mais doivent présenter un point de fusion peu élevé (ben
inférieur à 40°C); et d'autre part, le cas de la friture industrk Ile
(fabrication de chips) où les principales caractéristiques requises son' la
stabilité (oxydation, mousse, altération de la saveur) et le point de fus;on
peu élevé [7].
Dans ce contexte, pour atteindre les objectifs visés, on peut soit
utiliser des procédés technologiques (hydrogénation, fractionnement,
interestérification et transestérification) [5, 16, 18] ou biotechnologiques
(production d'huiles riches en acides gras particuliers, utilisation
d'enzymes pour synthèses de glycérides, trans et interestérification) [19,
20, 21.] dont les coûts sont relativement élevés, soit dans le meilleur des
cas, sélectionner et intensifier la culture des huiles végétales capables de
remplir ces conditions. Cette deuxième solution est plus qu'indispensable
car si l'on considère uniquement le domaine des shortenings et c'es
margarines dont l'une des principales caractéristiques pour kur

6
fabrication est une cristallisation sous forme bêta prime, il n'existe
actuellement que trois huiles végétales hydrogénées satisfaisant cette
condition. Ce sont: l'huile de coton qui est coûteuse, l'huile de colz,1 qui
a une teneur en acide érucique non désirable pour des raisons
nutritionnelles, et enfin l'huile de palme qui est facilement accessible
mais qui de plus en plus n'arrive pas à satisfaire à la demande [7]. D'où
la nécessité de rechercher d'autres sources d'huiles végétales pour
soutenir cette dernière possibilité car la technologie et la biotechnol'Jgie,
quand bien même elles feraient des progrès, ne parviendraient pas du
jour au lendemain, ni à changer le goût des consommateurs devenus
exigeant. ni à obtenir les acides gras souhaités à des prix acceptables [4,
18].
Quant à l'utilisation non alimentaire. les temps sont révolus 0"1 les
huiles et graisses servaient quasi uniquement de matières premières en
savonnerie et pour la fabrication de bougies.
Déjà. vers 1920. l'industrie des corps gras prit une timide orient-Ition
nouvelle avec l'hydrogénation catalytique des acides gras. Par la suite,
l'apparition de sulfates et de sulfonates vers 1930. de dérivés azotés vers
1940. de produits de la rupture oxydative de la chaîne carbonée vers
1950. et plus récemment d'esters méthyliques d'acides gras comme
substitut du gazole sont autant d'étapes qui attestent le développement de
cette industrie de transformation [22, 23, 24].
Une étude du C.U.B.E. (Concertation Unit for Biotechnology in
Europe) de la. C.E.E. (Communauté Economique Européenne) prévoyait
que les huiles et graisses prendraient. dans certains secteurs. une part de
plus en plus importante par rapport aux produits pétroliers et Ciu'en

7
gros, à l'horizon de l'an 2000, leur part du marché
doublerait en
passant par exemple de 40 à 80 % dans les revêtements, de 45 à 70 %
dans les détergents, de 20 à 30 % dans les lubrifiants et de 15 à :;0 %
dans les plastifiants [9].
En effet, compte tenu de leur structure triglycéridique, diverses
réactions chimiques peuvent être effectuées sur les lipides. C'est ainsi
que, dans le cadre de la chimie des huiles industrielles et des acides gras,
on note 7 importantes réactions différentes qui sont pratiquées sur la
liaison ester et 6 principales réactions sur la double liaison [25].
En considérant les récentes données scientifiques, on remarqué' que
l'industrie s'intéresse de plus en plus aux huiles auxquelles les addes
gras constitutifs confèrent des propriétés particulières.
Ainsi, les huiles peuvent servir de matières premières pOlif la
fabrication de couleurs et vernis à séchage rapide à cause de la prést ilce,
dans leur molécule, de plusieurs liaisons éthyléniques conjuguées ou non.
La présence simultanée d'une liaison éthylénique et d'une fonction
hydroxyle ou tout simplement la longueur peu commune de la cLaîne
carbonée saturée, comme dans le cas des huiles lauriques [15,26. 27,
28], les rendent propices à des synthèses chimiques. Enfin, elles sont
appréciées comme adjuvant dans l'industrie des matières plastiques à
cause d'un groupement époxy dans la chaîne carbonée. L'exemple
classique de l'huile de ricin nous indique brièvement l'arsenal des
possibilités techniques sur un corps gras particulier (tableau II).

8
Tableau JI
Réactions chimiques sur l'huile de ricin
------
1lulle c.le ric:in
1
=".a.lurc de lu rt.~:lctlun
Il.:aclih,; d'~ldllilion
T:)"11C" de prncJuill
M _ 928.5
(1) I-tydroly""
-\\ci,It', ('U:r.)'OIC un C"::It:lIY50CUf
~\\ciclcs I!ras,
1
1
1
de 1'wilchcll
(;I).'c\\oru:
_C__C--e~
(2) ~l~rinea.tioll
~1l')IlUalcools
ë:.slerl
0
0
0
UDlson
(3) '\\/cool)'"
('.Iyc~roJ. &1)'cols. IJCnl:t.ér')·-
)lono-cl :licl)"cérlcJes, IIlOIlO.
/
1
\\
esler
thrilol. cie.
Glycols. ctc.
u-cr-
C-O
~-O
(4) S>p<'nl/icaUon
AIC-:'Iis
Sl1."onl solubles
AI(.::Ilil plus :o.cls mél:llllquci
S:1.'"onl inlOluuk:s
- C -
- C -
- C -
I
1
1
(5) Rl!ducllon
nl"thlCliun p:..r N3
,\\)coo',
- C -
- C -
- C -
(6) l\\n1I&b"on
Alk)'hllUinc!t. :l1c:~nolal1\\incl. Sels dOPI.:inc
1
1
1
clc.
Amides
- C -
- C -
- C -
(i) HAlo,~nalion
1blo(Cénurcl c.I'ncidcl lems
1
1
1
SOC'.
- C -
- c -
- C -
(3) Potymlri'Ollion oxydn-
Ch:llcur. air. nXYK~nc
Huile. pol)'I1l~rlst:"C'1
1
1
1
ih'c
- C -
- C -
- C -
I
1
1
(9) Hydro.~nallon
HrcJrug(onc (prelillon moc.lf!-
H)'drnX)'lif!:U''':llrl
- C -
- C -
- C -
rce)
1
1
1
(10) Epo:ry..J:llion
Peroxyde d'hydrocène
HuUcl ~p(1x)'d(,\\cs
- C -
- c -
- C -
(U) Ji:llo~én:tUon
CI:. Br,. l,
Huiles halogénl~s
HC
IIC
HC
(12) Rf!aciio.u d'Addiiion
S, :lchle I11::1ICique
Huiles p..Jl)"mC:risècs
Doublc
1
n
Il
li.:ailon
(13) Sulfon:llion
H:SO.
liuilcs safrOnéel
IIC
IIC
tiC
(14) Dt.hydr.llolJon
C.'I:\\I)·!.cur (p1U5 ch::lleur)
Huile de ricin dkh)'dr:H~c
- C -
- C -
- C -
(15) l:'usion caustique
>":IOH
Acide l' .)::Icique. Alcool ca·
IIC-OII IiG-OH
HC-OH
Groupe
pryliC'J1.lc
hydroxylc
(16) P)'rol)"sc
H:lulc lempér:\\IUrC
.....cide \\'ndëc)·JC:nJQuc. h<p.
-~- -C-
- C -
i:.ldtJlple
1
1
1
(1 i) H:l1océn3t1on
PCI •• POeJ,
Huile c.le "icln h:\\1ogc:nèc
- C -
- C -
- C -
I
1
1
(18) AlcoxylalJon
Elh)'lt'ne cl/ou OX)'~<::I <le
Hullc c.lC" ricin Aleox)'lk
prop)'lcnc
- C -
- C -
- C -
I
1
1
(19) Eslérlficallon
Anh)'drideJ :lcf!liquc. wal':l-
Huile c.I .. r~dn :llkylèe
- C -
- C -
- C -
que. phl::lliquc
1
1
1
(20) Amln'llon
O.....pl:llion plus NU..
Ol~:::tolc ] :.!-nmino
- C -
- e -
- C -
I
1
(~1) SulC.:aI:lllon
H,SO,
Huile c.lc ricin lulf::llfe (huile
1
Peliis lIRli
rouIe J~lrc)
- C -
- C -
-~~ "prbenlant
1
1
l i
\\
(22) nt....u:~tions tI'un~lh:,"c
J)ih:n\\~y:\\n:atc de lolylène
}'OI)'01Crr"S
néaClions ehlmlquci lur irols 11l~1 tonctlonnels dans l'huilc de ricin (CopyriGhl 1970 IJ:lkcr C:ulor Oil Cn.).

9
Pour que cette industrie chimique demeure viable, il faut qu'il soit
mis à la disposition de l'industriel tout un éventail de produits gras c!'une
pureté telle qu'ils puissent servir de point de départ à des syntrèses
chimiques. D'oll les études effectuées par l'l'rtains auteurs [22, 29 30]
dans la sélection de plantes capables de foumir à l'industrie chimique des
acides gras intéressants.
Cependant, durant ce demier quart de siècle, il a été constaté que les
huiles fluides industrielles d'origine végétale (lin, ricin, tung, etc.)
avaient connu un recul de production appréciable de moins de ] 0 %
[10]; ce qui explique d'emblée la situation de crise actuelle aggravée par
une demande de plus en plus croissante de matières grasses végétale~ aux
propriétés particulières, conséquence du rythme de développemert de
cette industrie chimique.
Enfin, outre leur emploi pour la consommation humaine et Jour
l'industrie chimique. les matières grasses végétales sont aussi utihées
dans l'industrie pharmaceutique pour la fabrication de suppositoire;s et
de molécules biologiquement actives telles que les prostanC'ïdes
(prostaglandines, prostacyclines et thromboxanes) [5, 15, 31, 32] et, Jans
l'alimentation animale où de nombreuses études ont permis d'abnutir
aujourd'hui à l'amélioration de la qualité des produits d'élevage [33, 34,
351.
Par ailleurs, à l'horizon de l'an 2000, en raison de la poussée
démographique dans les pays en voie de développement (le monde
comptera près de 7 milliards d'habitants) la consommation mondiale en
huile et graisse estimée actuellement à 80,6 millions de tonnes passna à
1] 8,4 millions de tonnes; pourtant pour ces pays, on constate qtlC la

10
consommation par habitant demeure encore inférieure aux bes'Jins.
Actuellement, les 4/5 de l'humanité disposent de moins de 10 kg de
corps gras alimentaires par personne et par an, contre 25 kg dans les
pays développés, et 30 à 35 kg dans les pays les plus riches du rnrmde
[9J. Le cas des pays africains est très inquiétant car en plus de cette
incapacité à s'autosuffire, on remarque que leur part dans la produ..;tion
et l'exportation d'huiles végétales (leur principale source lipidique) est
en constante régression [361. De 2,87 millions de tonnes en 1960, cette
part est passée à 2,79 millions de tonnes en 1985; soit une diminution de
2,8 % 1101.
Pour preuve, le continent africain, jadis premier producteur et
exportateur d'huile de palme en fournissant 82 % de la production
mondiale dans les années soixantes, est tombé à 20 % en 1985 et, cette
production ne fait que décroître. En 1990, l'Afrique n'a produit que 1,3
million de tonnes d'huile de palme alors qu'elle en consommait dans le
même temps environ 6,01 millions de tonnes. Le déficit étant comr'ensé
par les importations et non par les autres huiles végétales afric<lines
(coco, coton, etc.) dont la production reste encore très faible par rapport
à celle de l'huile de palme [36].
En la matière, le cas ivoirien, même si en 1984 paraissait stabl~. ne
semble pas être épargné par cette crise dans un proche avenir. En dfet,
selon KOUAME 1371, la Côte d'Ivoire bien que troisième produ~teur
mondial d'huile de palme avec 200 000 tonnes par an, ne pourra plus
après 1995 satisfaire la demande même locale en huile végétale à partir
des sources déjà connues (palme, coton, coco).

1 1
Selon les données de là littérature, il existe une nécessité de
rechercher de nouvelles sources de matière grasse végétale afin
d'arriver, d'une part, à une sécurité alimentaire tant en quantité qd'en
qualité tout en repondant aux exigences des consommateurs, et d', litre
part, de trouver des corps gras adaptés aux ~esoins des industriels, Par
conséquent, toute nouvelle source de graisse végétale obtenue en qua'ltité
suffisante et à prix acceptable sera la bienwl1ue surtout si, en plm des
propriétés physico-chimiques et nutritionnelles recherchées, elle est
encore facilement raffinable. C'est donc dans cette perspective, qu'à la
suite d'une observation faite dans l'utilisation des graines d'un arbre
sauvage (Canarium
schweinfurthii Engl.) chez un groupe de la
population du centre de la Côte d'Ivoire, un intérêt a été porté sur la
valorisation de ces graines oléagineuses non encore exploitées [38], Ceci,
dans le cadre d'une politique qui préfère orienter en amont l'agriculture
vers la production et la valorisation efficace de matières premières
industrielles ; ce qui éviterait en aval des pertes dues à llne
surproduction incontrôlée.
Généralités sur le Canari1l11l sclzweinfurtlzii Engl.
Le Canarillm schweinfllrthii Engl. encore appelé Canarfllm
chevalieri Guillaum., Canarillm occidentale A, Chev" Canarillm kl.iala
A. Chev. [39, 40J, c~t l'une des quelques 110 espèces appartenant au
genre Canarillm dont l'importance pour l'histoire du continent africain
fut signalé par le professeur De MARET [41 J,
Ce grand arbre, qui appartient à la famille des Burseraceae, peut
atteindre 35 m de haut avec un tronc faiblement épaissi à la base ayant
jusqu'à 25 m de long et 1,5 m de diamètre. L'écorce très parfumée,
beige clair, fissurée longitudinalement, de tranche rose, laisse exs~lder

1 2
une résine odorante qui devient opaque à l'air et que les africains
utilisent parfois pour faire des torches. La cime est ample, à couvert
léger avec les feuilles groupées vers l'extrémité des rameaux (fig. 1).
Les feuilles, imparipennées, alternes, possèdent un rachis long de 10 à
60 cm portant 8 à 15 paires de folioles opposées ou subopposées Les
inflorescences en panicules peu ramifiées, longues de 15 à 20 cm, sont
localisées à l'aisselle des feuilles terminales (Fig. 2a) [39,40,42,43,44,
45].
C'est une espèce de pleine lumière à croissance rapide et qui ne vit
jamais en peuplement. Elle a une aire très étendue qui va de la Si~ITa­
Léone à l'Ouest jusqu'à l'Est africain et le Sud de l'Angola. En Côte
d'Ivoire, on la trouve en général dans la réserve de Bamoro (cercle de
Bouaké). Cependant, des boquetaux sont localisés vers Tanda (région de
Bondoukou), Taï, Buyo, Soubré, Lakota, Sinfra, etc. [39,42].
Cet arbre porte des fruits, appelés graines, qui apparaissent dans la
période allant de mi-mai à fin octobre et qui sont récoltables dans les
mois de septembre à octobre. Ce sont des drupes ovoïdes, violacpes à
maturité, long de 3 à 4 cm et large de 1,5 à 2 cm, renfermant un n')yau
épais à endocarpe très dur, oblong (environ 2,8 cm de long x 1,2 cm de
diamètre), de section subtriangulaire et à 3 loges dont une seuk est
généralement fertile. La pulpe charnue résinifère et épaisse de ') à 3
mm, est comestible (Fig. 2a, 2b) [39,40,44,45].

13
Figul"(~ 1
Yue d'ensemble de J'arbre Canariul11
schi1!('il~/urlhii
[ng./.

2
t. Feuille ellnflonscut« x 113.
2. Foliole x· tlt.
S. Fruit )( tl1 (pulp••nl.vte II. la parU. supUi.ure).
a) planche de feuille. foliole. fruil découpé [39].
h) PholO cil: fmils frais il malurilé
Figure 2
Cal/IIrill/J1 .l'ch ll'ei/!/imhii En g 1.

15
En effet, outre les divers usages de sa résine pour la fabrication de
torches, de bougies [39, 42, 45], de vernis, d'encres lithographiques [46],
mais aussi pour le rafistolage des ustensiles en poterie traditionnelle chez
les peuples Attiés et Abbeys de Côte d'Ivoire [47], le Canarium
scJzweinfurthii Engl., comme la plupart des espèces de ce genre, est
utilisé à des fins alimentaires, En effet, comme le signale BOIS [481. le
Canarillm fait partie des plantes alimentaires utilisées depuis l'antiq lité,
Ainsi, pour cet arbre, les fruits sont consommés après avoir été
ébouillantés [11].
Par ailleurs, repéré avec une teneur en huile de 68 à 70 % au ec'ngo
[22] et porteur d'acide oléique comme acide gras dominant dans n uile
indonésienne, le Canarium schweinfurthii EngI. est aussi retrouvé au
Nigéria avec une consommation de 9 g par personne et par jour chez les
non musulmans Vodni [49]. D'autres études nous indiquent également,
qu'en général, les différentes espèces de Canariltm sont des plantes à
forte teneur en huile (64 à 75 %) avec des caractéristiques phy~ico­
chimiques intéressantes [50].
Aussi, la consommation de ces graines bien que irrégulière de nos
jours en Côte d'Ivoire, peut avoir des intérêts alimentaires et indust,oiels
pouvant promouvoir le développement socio-économique des régions
productrices si elles sont valorisées comme matière première pour
l'industrie des corps gras et ses dérivés [38].
D'olt la nécessité qui nous est apparu d'entreprendre desétude~: sur
la qualité et la stabilité de cette huile afin de savoir si elle peut constituer
une véritable source de matière grasse végétale à la fois uti 'e à
l'alimentation et aux industries pharmaceutique, cosmétique et chimi lue.

16
Ainsi, à la suite des études que nous avions effectuées sur ces graines
[51], nous nous sommes fixés, dans ce travail, les objectifs généraux
suivants:
- Déterminer les caractéristiques physico-chimiques, biochimiques et
la
stabilité de l'huile extraite.
- Identifier les différentes voies d'utilisation et de transformation de
cette
huile avec des essais dans le domaine de la savonnerie.
Ce travail a été effectué comme suit:
1) - Détermination, pour chaque stade de maturité des fruits, de la
teneur en huile (rendement par rapport à la pulpe sèche, la pulpe fnlîche
et, au fruit) puis de la composition quantitative et qualitative des acides
gras.
2) - Détermination des caractéristiques physico-chimiques et
biochimiques des différentes formes de l'huile des fruits mûrs.
3) - Réalisation d'essais de stabilité axés, d'une part. sur des
méthodes
de conservation et, d'autre part. sur des méthodes
d'amélioration de la qualité de l'huile.
4) - Tentative de mise au point de formules chimiques de savons à
partir de la phase solide de cette matière grasse.

, ' ,
-
MATERIELS ET METHODES

17
11.1. MATERIELS
II.1.1. Source de la matière végétale
Les graines de Canarium schweinfurthii Engl. utilisées dans cette
étude ont été cueillies (graines non mûres) ou ramassées (graines
mûres), durant une période de 6 mois (de mai à octobre), en 6 étapes,
dans la savane de Allanikro (sous-préfecture de Didiévi, centre de la
Côte d'Ivoire). Chaque étape correspondant à une période d'un mois.
11.1.2. Echantillons analysés
Les analyses ont été portées sur la pulpe des graines et sllr l'huile, les
huiles commerciales (Palm d'or, Dinor, Ec1ador), le savon commercial
BF Blohom, et les savons fabriqués à base d'huile de Canarillm.
Au niveau de l'huile des graines, 5 catégories d'échantillons ont été
obtenues:
1. Les échantillons d'huile extraite des graines pour chaque étape de
maturité (là 6 mois).
2. Les échantillons des différentes formes d'huile des graines.
3. Les échantillons d'huiles issus de diftërentes conditions de
conservation.
4. Les échantillons d'huiles issus de différents procédés de
dégommage.
5. Les échantillons d'huiles issus de différents procédés de
décoloration.
Les analyses physico-chimiques des huiles commerciales' onr été
réalisées dans les mêmes conditions que les huiles de Canarium
Plusieurs catégories d'échantillons de savons de Canarium, associés avec
le savon BF comme échantillon de réference, ont été analysées po If le

1 8
pH, l'humidité, la quantité de mousse, la ten,'ur en alcali libre caustique
et la teneur en alcali libre total
n.2. METHODES DE PREPARATION DES
ECHANTILLONS
II.2.1. Technique d'extraction de ('huile (Fig. 3)
Les graines de Canarium schweinfllrthii Engl. ramassées ont été
nettoyées avant l'opération de dégrainage.
11.2.1.1. Dépulpage
Les graines ont été immergées dans de l'eau tiède à 70°C pende nt 2
heures afin de permettre le ramollissement de la pulpe. Lorsque celle-ci
a été jugée suffisamment molle, un dépulpage manuel a été effecl'.rée.
Les pulpes obtenues ont été broyées (10 m;nutes environ) au bro/eur
Mixer (marque National Food Processor) et séchées à ['étuve (ma'-que
Memmert) à 70°C pendant 48 heures.
Les graines non mûres ont été dépulpées à l'aide d'un couteau puis
broyées (15 minutes environ) et séchées dans les mêmes conditions.
II.2.l.2. Extraction de l'huile
Une fois les pulpes séchées, l'extraction de l'huile à reflux avec de
l'hexane a été effectuée pendant 6 heures par la méthode au Soxhlet [52],
Le mélange hexane-huile a été recueilli puis le solvant a été éliminé par
évaporation rotative.
L'huile extraite a été ensuite conservée dans la chambre froidè (0 à

19
Graines (fruits)
j
Ramolissement de la pul pe
dans de l'eau tiède (70°C)
pendant 2 hrres env;mn
DéPurage
'1
Broyage de
pulpe fraiche
Séchage à 70' C rndant48 hellres
Extraction de l'huile (soxhlet)
j
j
Huile brute de Canorium
'l'ouIteau cIe Conarium
Figure 3
Technique d'extraction de l'huile de la pulpe des graint\\
de Canarillm
schweinfurthii Engl.

20
II.2.2. Technique de préparation des échantillons issus (~s
différentes conditions de conservation
Dans cette catégorie d'échantillons, 2 tYllc;S d'huile ont été distin~ués :
- l'huile brute non décolorée,
- l'huile brute décolorée naturellement (sans traitement).
Chacun des 2 types d'huile a été répart i en 2 types d'échantillons,
d'environ 300 g dans 4 bouteilles cylindriques en verre, dont deux sont
ambrées et deux autres claires transparentes, fermées par des capsules en
plastiques. Ces 4 bouteilles ont été ensuite conservées dans une ,aile
éclairée au néon à la température ambiante (30±2°C) pendant 9
semaines. Au terme ùe chaque semaine, 2 pré lèvements ont été effe .tués
sur chaque échantillon pour être analysés.
11.2.3. Préparation des échantillons d'huiles dégoml11ée~,
Pour l'obtention de ces échantillons, 2 méthodes de dégom;nage
(méthode modifiée de DIJKSTRA et al [53]) ont été utilisées. Chacune de
ces 2 méthodes a été réalisée suivant 2 possibilités selon Iesquelle.c: Jne
neutralisation caustique ou non a été ef1r.;l~tllée. On a donc prpcédé
comme suit:
- Première procédure: dégommage à l'eau suivi d'une neutralisation
caustique ou non ,puis d'un lavage.
- Deuxième procédure: dégommage à l'eau suivi d'un traitement à
l'acide citrique avec neutralisation caustique ou non ,puis lavage.
On a donc mis au point 4 procédés de dégommage effectués sur
l'huile brute semi-solide velte suivant les modes opératoires suivant'; :

21
II.2.3.!.
Dégommage
Après avoir effectué les différentes analyses sur l'huile brute, un
échantillon de 100 g de cette huile, additionné de 2 ml d'eau distillée
(l'eau distillée a été utilisée à défaut de l'eau déminéralisée), a été
chauffé à SO-90 a C sous agitation magnétique et sous vide pend'mt 30
minutes dans une fiole à vide. Le mélange a été ensuite centrifugé :, 5000
tr/mn pendant 30 minutes à la températun.~ ambiante (30 ± 2a C) :Jllis le
surnageant, constitué de l'huile dégommée. a été récupéré pour Il suite
des traitements.
Lorsqu'un dégommage suivi d'un trailement à l'acide citriqu<~ était
effectué, juste avant la centrifugation, une quantité (2,5 g/kg d'hu ;1e) de
solution d'acide citrique 50 % (p/v) et une quantité d'eau distillér (2 %
du poids de l'huile) étaient additionnées dans un bécher à l'émulsion
huile-eau; et l'ensemble était ensuite homogénéisé pendant 30 mil utes à
l'aide d'un agitateur magnétique. Puis une centrifugation était alors
effectuée comme précédemment.
II.2.3.2.
Neutralisation
Une solution de soude caustique 100 baumé (solution sodique
d'environ
6,55 %, plv) a été additionnée à l'huile dégommée ct, le
mélange a été soumis à une agitation magnétique pendant 30 minutes.
Après une centrifugation identique à 5000 tr/mn, une phase légère
contenant principalement l'huile raffinée a'!t::c quelques traces d'hu, nidité
et de savons, puis une phase lourde constituée de savons insolubles, de
phosphatides, de soude libre et de petites quantités d'huile neutre, ont été
obtenues. Les traces de savon ont été ensuite éliminées de la phase l~gère
(surnageant) par une opération de lavage.

22
11.2.3.3. Lavage
Le sumageant obtenu a été chauffé à environ 90°C et une qllantité
d'eau distillée (2 (Yr> du poids de l'huile) Ilr~alablement chauffée il une
température légèrement supérieure à celk de l'huile a été additionnée.
Après une homogénéisation du mélange par agitation magnétique
pendant 30 minutes, l'eau de lavage a été ensuite séparée de l'huile
raffinée par décantation.
11.2.4. Techniques de décoloration et échantillonnages pour
analyses
Etant donné les nombreuses méthodès proposées par divers atlleurs:
chauffage à 240-260°C, 120-180°C avec une terre en quantité vari:d)le, à
l'air ou sous vide, etc., les 2 techniques suivantes ont été choisies:
- Première techl1lque : traitement à chaud à différentes températures
(120 à 200°C) avec des quantités variables de charbon actif en poudre (2
à 10 % du poids de l'huile).
- Deuxième technique: traitement à température ambiante (30:1:?°C),
avec traitements successifs, pour une quant ité variable de charbon actif
en poudre (2 à 10 o/t, <lu poids de l'huile).
Ces 2 techniques ont été effectuées sur l'huile brute semi-solide verte
selon les modes opératoires suivants:
n.2.4.!. Première technique : décoloration à chaud
A 100 g d'huile brute déjà analysée, une quantité variable de charbon
actif en poudre (2, 4, 6, 8 ou 10 % du poids de l'huile) a été ajoutée
puis, à l'aide d'un bain de sable, le mélange a été chauffé sous vid.~ dans
un ballon à 3 tubulures pourvu d'un thermomètre plongeant dans ;'huile
et d'une baguette en verre servant J'agitateur. Ensuite, le mélange a été
chauffé rapidement (10 minutes au maximum) jusqu'à la température
fixée puis, cette température a été maintel1lle pendant 5 minutes er~ ,liron.

23
Après un refroidissement rapide jusqu'aux environs de 70°C, une
filtration a été effectuée sur papier WATTMAN N°14 à l'aide d'un
entonnoir en verre. Le tableau III suivant donne l'ensemble des
échantillons obtenus par cette teclmique.
II.2.4.2. Deuxième technique : décoloration à température
ambiante
Après avoir analysé l'huile brute, 50 g ont été prélevés et d3uffés
légèrement entre 50 et 60°C dans un bécher. Ensuite, une qU<lI1tité
variable de charbon actif a été ajoutée puis, à l'aide d'une bagu<.tte en
verre, une homogénéisation du mélange a '5té effectuée pendant 'j à 10
minutes à la température ambiante (30 ± 2c C). Le mélange a été par la
suite filtré sur papier WATTMAN N° 14 à l'aide d'un entonnoir.
Le traitement a été effectué plusieurs fois sur l'huile brute en vue de
l'amélioration de cette technique. Ainsi, comme l'indique le table:lll IV,
pour un taux de charbon actif donné, on fait subir à lin échantillon
d'huile un premier traitement. Le filtrat obtenu est traité une deuxième
fois avec le même taux de charbon, puis l'opération est refaite une
troisième fois avec le filtrat issu du deuxième traitement.

24
Tableau TH : Echantillons obtenus par la technique de décolor:ltion à chaud.
Température (VC)
Quantité de charbon actif
120
140
160
180
200
2%
x
x
x
x
x
4'70
x
x
x
x
x
690
x
8%
x
10%
x
1
N.B. Les pourcentages mentionnés sont calculés à partir du poids de matière grasse utili 'ée.
x = échantillons utilisés
Tableau IV : Echantillons obtenus par la technique de décoloration à température ambiante
Tr31tement effectué
Quantité de charbon actit
1 fois
2 fOlS
3 fois
--
2%
x
x
x
4%
x
x
x --
6%
x
x
x
8%
x
x
x
10%
x
x
x
N.B. Les pourcentages mentionnés sont calculés à partir du poids de matière grasse utilisée.
x = échantillons utilisés
Tableau: V :Différents échantillons de savons fabriqués.
Quantité de NaOH utilisée
Traitement
Théorique *
14 % **
15 % **
16 % **
Sans borax
x
x
x
x
Avec 1 % de borax
x
x
x
x
N.B. * Théorique: la quantité de NaOH utilisée est déterminée à partir de l'indice
de saponification de la matière grasse utilisée (193 Tllg de KOH/g d'huile)
.. Les pourcentages mentionnés sont calculés à partir cu poids de la matière grass.~
utilisé.
.
x = échantillons utilisés

25
n.2.5. Préparation des échantillons de savons à base de
graisse de CallarÉUI1l
sC/zll'eilljllrl/zii
EngI. et
échantillonnages pour analyses
La fon11e concrète de la graisse de Canarium schlVeinfurthii Engl.a
été utilisée pour la fabrication des différents échantillons de savon,; selon
le mode opératoire
suivant:
La matière grasse a été fondue dans un bol en acier inox, puis ·.ùut en
ajoutant par petites quantités une solution de soude à 50 % (p,'v), un
mélange a été effectué en procédant continuellement dant le mêmè sens.
Lorsque l'homogénéisation n'était pas totale et que le m,~lange
commençait à se solidifier, on procèdait à un léger chauffage.
Dans le cas où la fabrication du savon devait se faire avec de l'acide
borique (borax), ce demier était ajouté avant l'addition de la solution de
soude.
Ainsi, par ce procédé, nous avons fabriqué 8 différents types
d'échantillons de savons, avec ou sans borax, comme mentionnés dans le
tableau V. Ensuite, ces différents échantillons ont été sélectionnés suivant
le pH et le taux d'humidité (teneur en eau et matières volatile~). Les
échantillons ayant un pH compris entre 8,5 et 10 et un taux d'humidité
inférieur à 34 % ont fait l'objet d'autres analyses (volume de Ir1ousse,
teneur en alcali libre caustique et en alcali libre total).
n.3. METHODES D'ANALYSES
n.3.!. Analyse de la pulpe des graines
n.3.!.!. Détermination du taux d'humidité
L'humidité des pulpes épluchées a été obtenue par séchage ;, SO°C
pendant 24 heures à l'étuve (marque Memmert, modèle 0-50) (M~thode
AOAC, [52].

26
II.3.2. Analyses de la matière grasse
II.3.2.I. Détenninations des points de solidification, de
fusion, d'ébullition et de fumée
Les méthodes utilisées ont été celles décrites par HAMILTON et
ROSSEL [54].
11.3.2.2. Détermination de l'indice de réfraction
La méthode utilisée a été celle décrite par WOLFF 155J.
11.3.2.3. Détermination de l'eau et des matières "oJatLes
La méthode utilisée a été celle décrite par WOLFF [55].
II.3.2A. Détermination de l'acidité
C'est le nombre de milligrammes de potasse (KOH) nécessaire rOUf
neutraliser l'acidité de 1 g de matière grasse. Elle s'exprime èn
pourcentage d'acide oléique comme acide gras libre. La méthode utilisée
a été celle décrite par COCKS et VAN RE DE [56].
11.3.2.5. Détermination de l'indice de peroxyde (lp)
La détermination de l'indice de peroxyde (lp) rend compte du d('gré
d'évolution
oxydative
des
huiles.
Il
s'exprime
en
terme
de
milliéquivalent - gramme de peroxyde pour 1000 g d'échantillon qui
oxyde l'iodure de potassium (KI) dans les conditions expériment:des
données. La méthode utilisée est celle de COCKS et VAN REDE [56}.

27
II.3.2.6. Détermination de J'indice d'iode (li)
Il pemlet de mesurer le degré d'insaturation des acides gras contenus
dans les huiles. La méthode utilisée a été celle de WIJS décrite par
WOLFF [55].
II.3.2.7. Détermination de J'indice de saponification (ls)
Cette méthode permet de déterminer le degré de neutrali-;ation
alcaline (mg) des acides gras libres et combinés dans un gramme d'huile.
La méthode utilisée a été celle du B.I.P.E.A. 157J.
11.3.2.8. Détel'mination de la portion d'insaponifiabie
L'insaponifiable est l'ensemble des constituants naturels ou
accidentels qui ne réagissent pas avec la soucie ou la potasse pour donner
des savons. mais qui après saponification restent solubles dans les
solvants classiques des corps gras (hexane, oxyde diéthylique). La
méthode utilisée dans notre cas, a été celle à l'hexane de l'U.LC.P.A.
(code 2.401).
II.3,2.9, Détermination quantitative des carotènes
Les carotènes 0111 été dosés quantitatiwment par colorimétrie c;irecte
au voisinage de 450 nm. et la méthode utilisée a été celle décrile par
WOLFF 155J.
11.3.2.10, Détermination quantitative des tocophél'ol<;
Les tocophérols d'une manière générale (0., [3, yet U) tocophérols et
tocotrieno Is) sont des composés qu i rédu i~cl1t les ions ferriques e.l ions
ferreux pour former un complexe de color:ilion rougeâtre en présence
d'une solution de bipyridine. Ils sont donc dosés quantitativement par

28
colorimétrie directe au voisinage de 520 nm. La méthode utilisée a été
celle décrite par WONG [58] mais modifiée (Annexe).
II.3.2.II. Détermination de la teneur en fer et en
phosphore
Les différentes analyses de fer et de phospore ont été réali~.?es au
LA.CE.N.A. par spectrophotométrie à émission par plasma se'')n les
méthodes du B.I.P.E.A. [57].
II.3.2.I2. Détermination spectrophotométrique de la
couleur
Contrairement aux méthodes subjective~ habituellement utilisél~s pour
l'appréciation de la couleur des huiles qui donnent des ré::·:ultats
conventionnels et peu reproductibles, la présente méthode nous donne
des résultats précis et reproductibles par la détem1ination de la courbe
de transmission entre 400 et 700 nm, ou éventuellement par des mésures
de transmission à des longueurs d'ondes déterminées.
La méthode utilisée a été celle de la nonne française T 60-224 de
septembre 1969 [59].
II.3.2.U. Détermination quantitative des acides gras
Elle a été effectuée, après méthylation des acides gras par la m~(hode
BF3-méthanol [60], par chrommatographie en phase gazeuse sur cJJonne
capillaire de 30 m x 0,25 mm (modèle D13-225 J.W Scientific), avec un
appareil de type H-F 5890 A.

29
11.3.3. ANALYSES DES SAVONS
11.3.3.1. Détermination du pH
Le pH de l'huile a été détem1iné à l'aide d'un pH-mètre (Prazis 1ons,
modèle E 510) et celui des échantillons de savons a été déterminé ,Ivec
le papier pH (marque PANPEHA).
11.3.3.2. Détermination de l'eau et des matières volaI iles
La méthode par étuvage a été utilisée selon la norme française T 60-
305 de juin 1976 l59].
Il.3.3.3. Détermination du volume de mousse
A 0,01 g près, 0,25 g d'échantillon de savon a été pesé dans une
éprouvette de 100 ml dans laquelle on a ajouté 25 ml d'eau. L'ensemble
a été soumis pendant 1 à 2 minutes à une agitation à l'aide d'un agitateur
vibra mixer (Bioblock Scientific Maxi mix IL modèle M 40610), pl'is le
volume de mousse a été détem1iné.
N.B. :Le poids du savon (0,25 g) et le volume d'eau (25 ml) utilisés
sont
des quantités
qui
nous
ont
permis,
dans
nos
conditIons
expérimentales, d'obtenir les meilleurs résultats.
11.3.3.4. Détermination de la teneur en alcali libre
caustique.
Elle représente l'é"ilcali libre exprimé en grammes de Na OH pOUl 100
g de savon (%, p/p). La méthode utilisée a été celle de l'éthanol cie la
norme française T 60-306 de juin 1976 [59J.
Il.3.3.5. Détermination de la teneur en alcali lihl'e total
L'alcali libre total est la somme de l'alcali libre caustique et de
l'alcali libre carbonaté.

30
La méthode utilisée a été celle de la n0l111e française T 60 - :'08 de
juin 1976 [59]. C'est une méthode non applicable aux savons con'enant
des produits d'addition (silicates alcalins, etc.) capables d'être
décomposés par l'acide sulfurique et, aux ~avons colorés (la col< ration
du savon peut gêner l'appréciation du virage de la phénolphtaléine).
II.3.4. Analyses statistiques des résultats
Les analyses statistiques (analyse de la vJriance, intervalle de co, lfiance
de la moyenne) ont été réalisées par le logiciel "STRATGRAPHICS
version 3.0." L~s valeurs obtenues sont des moyennes de 3 répétitions.

RESULTATS ET DISCUSSION

31
III.l.CARACTERISTIQUES ET EVOLUTION
QUANTITATIVE DES DIFFERENTS CONSTITUANTS DE
LA GRAINE DE CANARIUA1 SCHWEl:VFURTHll
ENGL. AU
COURS DU DEVELOPPEMENT
Les teneurs en lipides peuvent être rapportées soit en gramn e de
matière fraîche, soit en gramme de matière sèche, soit en poids d" 100
graines. L'expression des résultats par l'un des trois modes précé,'ents,
présente à la fois des avantages et des inconvénients. Toutefois nous
avons choisi d'exprimer les teneurs en lipldes ramenées à 100 graines.
Ce
mode
d'expression
rend
mieux
compte,
à notre avh, de
l'accumulation des matières grasses au cours de l'évolution et de la
maturation des graines.
IlLI. 1. CARACTERISTIQUES DES GRAINES DE CAN.4RIUM
AU COURS DE LEUR DEVELOPPEM ENT
Au cours de leur formation et de leur maturation, les grain.:s de
COlloriul1l accusent des variations significatives aussi bien de la matière
fraîche que de la matière sèche (tableau VII.
Ainsi, on constate qu'au niveau des poids moyens du fru it, de la 1I0ix,
et de la pulpe fraîche, les valeurs augmentent significativement (p <
0,05) du 1er mois au 4ème mois puis, se st"bilisent au sème mois \\uivie
d'une légère baisse all 6ème mois.
En ce qui concerne le rapport pulpe fraîche/fruit, le maximum est
atteint dans le 1er mois compte tenu de la forte teneur en humidité
(77 ,94 %) et du faible poids de la noix à ce stade de développement
(tableau VI). L'augmentation en poids de la noix et de la pulpe, puis la
diminution graduelle de l'humidité de la pulpe donnent des rapports
sensiblement constants après le 2ème mois.

Tableau VI : Caractéristiques des fmits de Canarillm schweinjllflhii Engl.
à différents stades de maturité.
1
i
l\\'ilJ1S APRES FLORAISON
Cafile tbislÎqu~s
1
2
3
4
5
6
Poids moyen du
a
a
b
c
e
be
fruit (!!)
4,00+ 0,29
4,18+ 0,29
5,05 + 0,3 1
6,35 + 0,29
6,38 + 0,38
5,71 + 0,44
Poids moyen d~ la
a
b
e
d
d
de
noix (g)
0,83 + 0,13
1,75 + 0,1]
2,08 + 0,14
2,48 + 0,13
2,55 + 0,17
2,38 + 0,19
Poids moyen de la
b
a
b
d
de
be
pulpe fraîche (g)
3,17 + 0,2
2,43 + 0,2
2,96 + 0,21
3,87 + 0,2
3,83 + 0,26
3,33 + 0,3
a
ct
be
b
be
be
% Noix / fmit
20,8 + 1,36
41,82 + U6
41,3 + 1,47
39,08 + 1,36
39,93 + 1,8
41,75 + 2,08
% Pulpe fraîche /
e
a
ab
Il
ah
ahl
fruit
79,2 + 1,36
58,18 + 1,36
58,7 + 1,47
60,92 + 1,36
6U,06 + 1,8
58,25 + 2,08
Humidité de la
c
be
b
b
a
a
pulpe fraîche (%)
77,94 + 3,94
72,6 + 3,94
68,99 ± 4,26 62,49 + 3,94 48,45 + 5,21
41,2 + 6,02
('1
% Huile / pulpe
a
a
b
c
d
c
M
sèche
1,06 + 0,53
1,34 + 0,53
4,08 + 0,53
8,79 + 0,53
44,07 + 0,53 45,48 + 0,53
% Huile / pulpe
a
a
b
c
d
e
fraîche
0,60 + 0,34
0,78 + 0,34
2,42 + 0,34
5,16 + 0,34
29,67 + 0,34 32,21 + 0,34
% Huile / poids du
a
a
b
c
d
e
fruit
0,48+Q,18
0,46 + 0,18
1,42 + 0,18
3,19 + 0,18
17,75 + 0,18 18,76 + 0,18
a, b, c, d, e : les valeurs moyennes sur la même ligne avec la même lettre ne SOnt pas significativement différentes (p> 0,05).
N.B.: Les valeurs indiquées sont des moyennes de 3 répétitions.

33
Quant à la teneur en huile par rapport à la pulpe sèche, pulpf: fraîche
et, au poids du fruit, on observe une augmentation significat~ve (p <
0,05) à partir du 2ème mois, atteignant un maximum du 5 21 6ème
mois (tableau VI). Ces résultats sont analogues à ceux obtenus par
WUIDART [61], avec le palmier à huile, qui indique que la teneur en
huile des graines évolue avec le degré de maturité. Le sème et ie 6ème
mois constituent donc dans notre cas, la phase de maturation des
graines de Canarium.
111.1.2. EVOLUTION DE LA MASSE DE MATIERE GRASSE AU
COURS DU DÉVELOPPEMENT DE LA GRAINE DE CANARI/TM
La courbe représentant la variation au cours du temps de la 1natière
grasse pour 100 graines a une allure sigmoïde et permet de distinguer
plusieurs phases (fig. 4) :
- une phase d'accumulation lipidique lente (A) ;
- une phase d'accumulation lipidique accélérée (B);
- une phase de stabilisation lipidique (C) (aucune diflérence
significative n'étant décelée entre les valenrs du sème et 6ème mC'1s).
La phase d'accumulation lente de la matière grasse commence un
mois environ après la floraison et se poursuit jusqu'au 4èmf mois.
Ensuite, on assiste à une accumulation active des lipides: c'est la phase
d'accumulation accélérée qui dure environ un mois et correspondant à la
phase de stabilisation du poids des graines. Puis, on const~te une
stabilisation: c'est la phase de maturation des graines. Cès r,~sultats
illustrent bien la remarque suivante de MAlLIAK [62] : "l'accumulation
des lipides est strictement programmée au cours du phéllomène

34
120
; - - - - - - - - - - - - . , . . - - - - r - - - - - ' - 650
)
--~
.-
100
600
.. 80
C)
c
.~
~
g
550
'"<:>
0
"iii

0.
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60
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"0
Cl
~
'"
u
500 ·0
:S!
;;
Il.
~
40
A
B
C
- 450
20
o +--_i"tz:=+==!:C:~---l---!...-_J_-L-l_---~ 400
2
3
5
6
Nb de mois
Figure 4
Evolution cie la matière grasse au cours du développemellt
de la graine de Canarium schweinji.rthii Engl.
--a---- : courbe d'évolution de la matière grasse
- , , - ; courbe de croissance en poids de 100 graines

35
complexe de maturation des graines
il y a au cours de la pl1ase
d'accumulation accélérée des lipides, soit synthèse de novo, soit
activation du complexe enzymatique nécessaire à la synthèse des acides
gras".
Ainsi, on remarque que la matière grasse passe de 1,9 g/100 graines
(valeur correspondant à 0,48 % d'huile par rappol1 au poids du fruit) du
1er mois à la valeur de 113.69 g/l 00 graines (soit 17,75 % ct 'huik par
rapport au poids du fruit) quand les graines arrivent à maturité (.' ème
mois), puis à celle de 107,12 g/lOO graines (soit 18,76 % d'huile) à la
fin de la maturité (6ème mois) (fig. 4) ; ainsi une augmenr,~tion
d'environ 60 fois. Cette augmentation bien que forte, est relativenent
faible comparativement à celle obtenue dans la graine de lin; cette
dernière étant égale à 300 fois [63].
D'autre PélJ1, on constate que cette augmentation de la matière g:"asse
suit, au cours du temps, fi peu près celle du poids des graines (fig. 4). Ce
type de courbe d'accumulation d~s Ijpides se retrouve également chez
d'autres espèces de graines et fruits oléagineux [63,64,65,661.
III.I.3. ETUDE DES CARACTERISTIQUES PIIYSICO-CHIMIQUES
DE L'HUILE DES GRAINES l\\1UHES DE CANARIUM
IIJ.1.3.1. Extraction de J'huile
Les différentes extractions de l'huile de Canarium schweinfi:rrhii
Engl. nous ont donné avec un rendement moyen de 45,4 %, soj~ des
huiles semi-solides, soit des huiles solides (provenant d'un ensemble de
graines collectées), de coloration verdâtre ou jaunâtre, dégageani une
odeur caractéristique aux environs de 1::;n°c. Cette teneur en :1\\Iile

36
nettement inférieure à celles des graines des autres espèces du genre
CallarÎli111 (c. commune: 62 - 72 % ; C. lllzonÎcum : 72 % ; C. oleosum
: 68 % ; C. ovatu111 : 74 % ; C. pachyphyllus : 72 - 74 % et C.
polyphyllum : 69 %) [50] et des graines de coco (64 %), reste semblable
à celle des graines de palme (45 à 50 %), palmiste (48 %) et ar.,chide
(46 %) mais, supérieure à celle des grailles de coton et soja (! 8 %)
(tableau VII).
Un résidu soluble dans l'acétone a été extrait parallèlement.
III.t. 3. 2. Etude des caractéristiques physico-chimiques
A l'exception de la teneur en insaponifiable qui est relativement
élevée (l,8 %), l'huile semi-solide possèdt: des caractéristiques physico-
chimiques similaires à celles du beurre de cacao, du saindoux et du suif
de mouton, sauf que le point de fusion du suif (44 à 51°C) et le point de
solidification du saindoux (27 à 29°C) restent plus élévés que les valeurs
respectives d'environ 32 et 20°C obtenues pour cette huile de Callarium
(tableau V Il).
L'huile solide est quant à elle caractérisée par un point de
solidification très élévé (35,5 ± l,5°C) avoisinant celui de l'huile de
palme (32 à 42°C), un point de fusion (44.S ± 2,5°C) semblable ,1 celui
des graisses animales telles que Je saindoux (33 à 46°C) et le suif de
mouton (-+4 à 51°C) puis un indice de saponification (192 ~I 207)
inférieur à celui de l'huile de palmiste (230 à 254) et d'amende dl~ coco
(248 à 265) (lableau VII).
Vu leur indice d'iode (36 à 68), ces deux types d'huiles de Cawrium
sont très différentes des huiles siccatives comme les huiles de tournesol
(125 à 136), soja (120 à 141), et coton (99 ~I 115), mais se rapprochent

Tableau VII ; Caractéri~ljques physico-chimiques des huilés de Canarillnl schweinfllrlhii Engl. comparées
à celles de quelques huiles et graisses usuelles [541
[
CARACTERISTIQUES
1
----- ~------
,
1 Origine~ du
POUIt dè;f::io:*
L.lXalisalluIl
i cll<:U1 <:11
J.-\\.J~jH t.i<.:
Indice JI:
:~j{jn.;~ J~
; l,;U:-:~ LieJ.: ;
.... .)~l~V;I~-
corps gras
huile (%)
fusion (OC)
solidification
réfraction (à
saponifi-
flllbie (%)
(OC)
40°C)
cation
Canarilltn sellli-
Pulpe
45,5
1 )
) -
.'- ± -,)
20± 1,5
1,4605
188-\\94
4):1 6X
t,8± 0,1
solide
Canarilltn solide
Pulpe
45,5
44,5 ± 2,5
35,5 ± 1,5
1,45X6 (à
192-207
36± 3
1 ±O,I
45°C)
Beurre de cacao
Fève
-
31 à 35
22
1,456-1,459
1R8-19X
33-42
0,1-1,2
Coco
Am:lnde
64**
23 à 26
14:122
1,448- 1,449
248-265
7,5-10
0-0,5
Palme
Pulpe
45-50*
:n :140
35 :142
1,445-1,456
190-207
50-54
0,3-1,2
,
UI50 OC)
,
Palmiste
Amande
4X"·'
24;126
20 il 25
1,440-1,452
230-254
()-20
0,2-0,(.
Olive
Dmpe
-
-3 à 0
-6 à + 2
1,460-1,463
182-196
8O-XX
0,7-1,1
Soja
Graine
IR*"
-23 à -20
-IOà-16
1,467-1,470
188-195
120-141
0,5-1,6
r--
Coton
Amande
18**
-2 à 2
12ù-I3
1,464-1,46X
189-198
99-115
0,2-1,5
r ' )
Tournesol
Graine
-
-18ù-16
-17
1,466- 1,469
188-194
125-136
0,3-1,3
Amchide
Amande
46**
-2
3
1,460-1,465
187-196
84-105
0,2-0,8
Suif de moUlon
Tissu
-
44-51
-
1,455-1,458
192-197
35-46
0-1
adipeux
Saindoux
Tissu
-
33-46
27 à 29
1,458-1,461
192-203
50-7O
0-0,8
adipeux
*
Référence 67
**
Référence 8
***
Référence 1
N.B. :Les valeurs indiquées pour le CanariunI sont des moyennes de 3 répétitions.

38
de l'huile de palme (50 à 54), du beurre de cacao (33 à 42), de suif
de mouton (35 à 46) et du saindoux (50 à 70) (tableau VII).
Considérant les colorations naturelles (verte et jaune) des huiles de
COlloriul11 (tableau VIII), on remarque que l'huile jaune possède un ~)oint
de fumée (195°C) plus élévé que l'huile verte (163°C). Cette diffé; ~nce
étant probablement due à une présence plus élévée de pigments
(caroténoïdes et chlorophylIe) et de gommes dans l'huile verte. De plus,
cette valeur de 195°C est supérieure à cellc~ des huiles brutes de maïs
(178°C), de lin (163°C), de soja (UnOC) et, semblable à celle de l'huile
d'olive (199°C) 1681.
Les fortes valeurs observées au niveau de la teneur en eau et ma:ières
volatiles (provoquant un point d'ébullition bas), acidité, indice de
peroxyde, de même que les faibles valeurs en carotènes et tocophérc,ls de
l'huile jaune vis-à-vis de l'huile verte, attestent que l'huile jaune de
ConariUI11 se situe à un état de dégradation avancée par rapport à l'hllile
verte. Cette différence d'altération provient sûrement des différentes
durées de séjour des graines avant leur ramassage.
Cependant, bien que de meilleure qualit~ par rapport à l'huile jaune,
la valeur en carotènes de l'huile verte 10,005 à 0.01 %) eSI très
inférieure à celle de l'huile de palme (0,1 :l 0,2 %) [69J. De mêlI)e la
valeur en tocophérols (environ 272 ppm) de l'huile verte aussi
inférieure à celle des huiles d'arachide (400 ppm), palme (500 ppm),
toumesol (750 ppm) et soja (1600 ppm) 170), indique que l'huile de
ConoriUI7l est pauvre en vitamines (A et E). Toutefois, cette teneur en
tocophérols du Conariul11 reste supérieure à celles des graisses de
caractéristiques semblables telles que le saindoux (6 ppm), le suif de

39
Tableau VIIl : Caractéristiques physico-chimiques de l'huile des graines mûre'
de Canarium schweinfurrJ,ii Engl.
HUIle de Callarium
Caraetéri stiq ues
Huile vene
Huile iaune
Point d'ébullition (OC)
160 + 6
137 + 3
Point de fumée eC)
163 + 4,2
195 + 2
Eau et matières
O,7± 0,07
1,66 ± 0,07
volatiles (%)
Acidité (% d'ae.
11,5 ± 3
16 ± 3
oléique)
Indice de peroxyde
(meq.d'02lkg
39,7 ± 4,3
84,6 ± 4,3
d'huile)
Carotènes (mg/lOO g
7,6 ± 2,3
1,4 ± 0,6
d'huile)
(0,005-0,01 %)
(0,0008-0,002 %)
Tocophérols (ppm)
272,5 + 7,5
164 + 7,5
N.B.: Les valeurs indiquées sont des moyennes de 3 répétitions.

40
mouton (10 ppm) et le beurre de cacao (40 ppm), et aussi à cel1e de
l'huile d'olive (150 ppm) [70].
HUA. EVOLUTION DE LA MASSE DES DIFFERENTS ACIDES
GRAS AU COURS DU DEVELOPPEMENT DE LA GRAINE
DE CANARIUM
III.1.4.1. Etude de J'évolution de la masse des différer1ts
acides gras
L'analyse par chromatographie en phase gazeuse des esters
méthyliques des huiles provenant de la graine de Canarium à diffl rents
stades de maturité
révèle d'une part, la présence de 4 acides gras
principaux: l'acide palmitique (C-16 : 0). l'acide stéarique (C- H) : 0),
l'acide oléique (C-18: 1) et l'acide linoléique (C-18 : 2) (fig. 'î), et
d'autre part, la présence de 4 acides gras mineurs: l'acide myri' tique
(C-14 : 0), l'acide margarique (C-17 : 0), l'acide linolénique (C-U; : 3)
et l'acide behenique (C-22 : 0) (fig. 6).
Les variations des teneurs indiquent que:
- l'augmentation de la masse, pendant la phase d'accumulation rapide
des lipides à partir du 4ème mois pour les acides gras maj~urs (fig 5) et
du 2ème mois pour les acides gras mineurs (fig. 6), intélCesse tous les
acides gras à l'exception de l'acide linoléique dont la masse diminue à
partir du 1el' mois pour s'annuler pendant la période de maturité au
sème et 6ème mois (fig. 6).
- les acides gras saturés, notamment 1';Kide palmitique et stéarique,
contribuent pour une grande part à cette augmentation de la quantité de
lipides.

4 1
r 650
50
45
40
35
....
1
1
§
c
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2
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5
6
Nb de mols
1 - · - C 1 6 : 0 ~C18:0 ---CIS:I -.-C1B:2 --a---~I
Figu re 5
Evolution de la masse des principaux acides gras au cours
du
développement
de
la
graine
de
Ca na r i u ni
.H:hYlJeinfunhii Engl.
P - Poids de graines.
- - 0 - - : courbe de croissance en poins de 100 graines.

42
25
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4
5
6
Nb do mois
1-.-C14:0 ~ C17:Q -;l- C1S:3 -.- C22:0 --0-- P ]
Figul'e 6:
Evolution de la masse des acides gr-as mineurs au cours du
développement de la graine de Conarium schweinfurthii
Engl.
P - Poids de graines.
- 0 - - : courbe de croissance en poids de 100 graines

43
Du début de la fonnation des graines à la maturation, les masses des
acides palmitique, stéarique et oléique sont respectivement multipliées
par les coefficients 81, 977 et 186. Ces chiffres révèlent un coefficient
très élévé de l'acide stéarique. L'acide linoléique a, quant à lui, un
coefficient multiplicatif de l'ordre de 16 jusqu'au 4ème mois, c'est-à-
dire jusqu'au début de la phase d'accumulation rapide, mais qui ~'annule
au cours des deux derniers mois. Cette disparition progressive de l'acide
linoléique pourrait être, soit le fait d'une conversion (saturaI ion des
doubles liaisons) de celui-ci en acide stéarique, soit le fait de son
utilisation dans les réactions de métabolismes (comme SOUlce de
carbones, d'énergie, etc.).Ce même phénomène d'annulation e:;t aussi
constaté avec les acides gras mineurs, toujours après la phase
d'accumulation accélérée, et précisément au 4ème mois pour l'acide
margarique et behenique et, au sème mois pour l'acide myristique et
linolénique (fig. 6).
Les variations des proportions relatives de chacun des acides gras
principaux et de l'acide linolénique sont indiquées dans la figure 7. De
cette figure, il ressort que:
- la proportion en acide palmitique (C-16:0) croît au COUI) des 3
premiers mois après la floraison en allant progressivement de la valeur
initiale de 30 % pour s'arrêter à une valeur voisine de 40 % à Id fin de
la maturation (aucune différence significative n'a été décellée au cours
des 4 derniers mois) ;

44
45
._---.~.
40
/
35
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III
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Nb de mols
1--- C16:0 ----0- C18:0 -+-- CIS:t ~ CtS:2
Cl~
- A -
FigUI'C 7
Evolution de la compositIon des principaux acides gl as
des lipides de la graine de Ca/1l/r!um schweinjiuïhii Engl.
au cours du développement

45
- la plus forte augmentation en pourcentage concerne l' 8cide
stéarique (C-18:0) qui passe d'une valeur stable d'environ 2 % au cours
des 4 premiers mois après floraison à la vnleur de 36,5 % à la fin de la
maturité. Le taux initial se trouve de la SOllc multiplié par un coeHicient
voisin de 18 ;
- l'acide oléique (C-18:1)croÎt d'une valeur initiale de 7 % jusqlJ'à 33
% au 4ème mois puis décroît progressivement pour alleindre la valeur
de 20 % au 6ème mois;
- l'acide linoléique (C-18:2), comme l'acide oléique, passe de 13 %
comme valeur initiale pour atteindre un maximum de 23 % au 2èm e
mois puis décroît au 4ème pour s'annuler au S-6ème mois. JI en est de
même pour l'acide linolénique (C-18:3) qui passe de 7 % au débl.,t de la
floraison à une valeur nulle au cours des deux demiers mois.
Ainsi, comme on le constate, la diminution des acides, oléique,
linoléique et linolénique est concomitante à une forte augmentation de la
teneur en acide stéarique. On peut par conséquent conclure qu'il y a
effectivement une saturation de ces 3 acides en acide stéarique au cours
du développement de la graine de Canariul1I.
III.1.4.2. Etude de la composition en acides gras des huiles
des graines mûres de Canarilllll sclzweinfurtlzii EngI.
L'analyse par chromatographie en phase gazeuse des esters
méthyliques totaux des corps gras des graines mûres de C an -/ rium
schweillfurthii Engl.(fig. 8) révèle la présence de trois acides gras
principaux. à savoir: l'acide palmitique (C-16:0), l'acide stéarique (C-
18:0), et l'acide oléique (C-18:1). Par ailleurs, on a mis en évidence au
niveau du résidu (Canarium 3) la présence de nombreux pics

46
correspondant
à des composés non identifiés et qui e}'istent
probablement en faible quantité.
De la composition de l'huile de Canaril/Ill (Canariwn semi-sol:de (1)
et CanariulIl
solide (2)) résumée dans le tableau IX, il ressort que les
acides gras saturés sont fortement représentés (environ 3/4) par 1 apport
aux acides gras insaturés qui ne sont pratiquement représentés que par
l'acide oléique. Cette grande richesse en acides gras saturés pourrait
faire des huiles de Canarium (solide et semi-solide) des huiles
difficilement oxydables.
Comme les huiles d'olive, soja, coton, toumesol, et arachide, !'huile
semi-solide (Canarium 1) est caractérisée par une présence majoritaire
en acides gras à 18 atomes de carbones. Mais, sa spécificité réside dans
le fait que contrairement à ces huiles, elle possède une forte teneur en
acide stéarique (36,5 %) ; ce qui la rapproche plus du beurre de cacao
(35 %) et des graisses animales comme le suif de mouton (34,5 %) et le
saindoux (20,3 %) ; ces trois dernières graisses étant toutes caractérisées
par une forte teneur des trois acides grns prjncipaux de l'huile de
Canarium (tableau IX).
L'huile concrête (Canarium 2) est caractérisée par une forte teneur
en acide palmitique (54,8 %) au dépend de l'acide stéarique (22,2 %),
teneur qui se trouve être même supérieure ~\\ celle de l'huile de palme
(44,3 %) considérée comme source d'acide palmitigue (tableau IX). Ces
faits expliguent la consistance très solide de cette huile (Canarium 2) à
température ambiante.

o
}
1/
47
Huile semi-solide
o
0
2/ Huile solide
u~Il
'1
g
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---'"-.,.....-~-\\ F,~ J\\''---'----....J
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Résidu
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o
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u . .
<"1
co
......
u
Figure S
Chromatogramme (phase gazeuse) des acides gras des
différentes matières grasses provenant des graines mlÎres
cie ClIl1(/rilll1l schl1'eÏt!/ilrthii Engl.

49
Par ailleurs, la comparaison de nos résultats à ceux des études
antérieurement faites sur la composition de la pulpe des graines de
Callarium schweinfurthii Eng1.(tableau X) nous révèle une variabilité
trop importante. La raison majeure de ces écarts réside dans la
variabilité de l'échantillonnage qui est fonction de divers facteus tels
que le lieu de récolte ou de culture, le degré de maturation et la s!abilité
des graines collectées. Cependant, malgrC' ces variations, on remarque
toujours la forte présence de l'acide stéarique dans ces huiles. Cette
constatation nous pem1et d'affirmer que l'huile de Ca/larium p'Jurrait
constituer une véritable source de stéarine végétale.
Ainsi, si leur aptitude à la conservation et au raffinage s'annonce
excellente, les huiles de Cal1arium (solide et semi-solicle) de par leurs
caractéristiques physico-chimiques et leur composition en acides gras,
pourraient être utilisées dans divers domaines tels que: le domaine
alimentaire (friture et
patisserie) comme le saindoux et celui de la
cosmétique comme le beurre de cacao, puis la savonnerie comme le suif
de mouton.

Tableau X : Variation de la composition en huile (%, p/p) des graines l1lüres de Canarium schweinfurthii EngI.
-
ACIDES GRAS
Huile de
C8: 0
CIO: 0 C12:0 C14: 0
C14: 1 C16: 0 C16: 1 C18: 0
C18: 1 C18:2
C18: 3
C20:0
C20: 1 C22: 0 C22: 1
Canaritun
Liquide a
-
-
-
0,3
0,5
3,8
0,8
3,2
89,4
0,7
1,6
0,3
0,6
-
-
o
or;
Semi-liquide a
-
-
-
0,4
0,3
0,6
-
67,7
1,1
30
-
-
-
-
-
: Solide a
-
-
-
-
-
1,3
-
84
-
14,7
-
-
-
-
-
Semi-liquide b
-
-
-
-
-
38,2
-
36
20,3
-
-
-
-
-
-
Solide b
0,1
traces
-
0,3
-
54,8
-
22,2
14,2
0,8
traces
-
0,1
0,1
traces
a : référence 75
b : chiffres provenant de la présente étude.
N.B. : Les valeurs indiquées sont des moyennes de 3 répétitions.

5 1
111.2 DETERMINATION ET AMELIORATION DE LA
STABILITE DE L'HUILE BRUTE DE CANARIUM
SCHWEINFURTHIl ENGL.
IIU 1. ETUDE COMPARATIVE DE LA STABILITÉ DES HUll ES
BRUTES DE CANARIUM
Dans le cadre de cette étude, les huile~ semi-solides de coloration
verte et jaune (huile décolorée naturellement) ont été différen1ment
stockées. pendant 9 semaines à la temp~rature ambiante, dans des
bouteilles ambrées et claires. Au terme de chaque semaine, les
principales caractéristiques physico-chimiques dont l'acidité. l'eau et les
matières volatiles, l'indice de peroxyde. l'indice d'iode, la tent ur en
carotènes et tocophérols totaux, ont été évaluées.
111.2. I. I. Evolution de l'acidité
La figure 9 nous indique, de par l'acidité initiale des échantillons l et
2, que les huiles jaunes de Canarium se situent à lin niveau de
dégradation plus avancé que les huiles venes (échantillons 3 et 4), le
taux d'acides gras libres d'une huile étant un indice de son degré
d'altération.
Une analyse statistique des résultats de cette figure nous indique que
l'acidité de ces échantillons évolue significativement (p < 0,05) au cours
de la conservation, sauf celle de J'échantillon 4 dont la variation n'est
significativement observée qu'à partir de la sème semaine.
Quelle que soit la coloration des échantillons, J'acidité évolue plus
rapidement avec les échantillons 1 et 3 (huiles conservées dans les
bouteilles claires) qu'avec les échantillons :2 et 4 (huiles conservées dans
les bouteilles ambrées).

52
- . - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - " - - .
FIGURE 9
19
112
~
1'1
UJ
.J
0
2. huile jaune (b)
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%
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DURee eN ~e", 1Nes
l:cl1alllillolls:
C
1
+
2
0
3
, , "
Figure '}
Evolution de l'acidilé des huiles bruIes de COl1l1riu/11
sclIl1'einlill'/lhii Engl. au cours de la conservaI ion à lit
lempéralure ambianle.
1 - Huile jaune (décolor6e naturellement) conservée dans une bouteille claire.
2 - Huile jaune (décolorée naturellement) conservée dans une bouteille ambré,.
3 - Huile verte (non décolorée) conservée dans une bouteille claire.
4 - Huile verte (non décolorée) conselvée dans ulle bouteille ambrée.
a - Bouteille claire
b - Bouteille ambrée

53
D'autre part, une analyse au niveau des huiles conservées à
l'obscurité (échantillons 2 et 4) n,ous fait remarquer que l'a~idité
augmente après la première semaine avec l'échantillon 2 alors que cette
augmentation ne commence réellement qu'après la 7ème semaine" avec
l'échantillon 4. Cette différence observée est probablement due au degré
d'altération initiale de l'huile jaune (échantillon 2); les réactions
enzymatiques
(hydrolyse enzymatique
des
triglycérides)
étant
probablement clans leur phase d'activation maximum.
De ces résultats, il apparaît donc que l'acidification de l'huile de
Canariul1l est moins intense à l'obscurité qu'à la lumière mais, qu'elle
dépend aussi du degré d'altération initiale cie l'huile.
lIL2.l.2. Evolution de l'eau et des matières volatiles
Contrairement à l'acidité, la teneur en eau et matières volatiles de ces
échantillons d'huile diminue au cours de la conservation; sauf ctlle de
l'échantillon 3 (huile verte non décolorée conservée dans une bO'.lteille
claire) qui reste pratiquement stable à partir de la 4ème semainl: (fig.
10).
Ces résultaIS semblent confirmer le fail que l'acidification ob"ervée
au niveau de ces huiles (échantillons l, 2, 3 et 4) relève plutôt d'une
hydrolyse enzymatique que d'une hydrolyse spontanée car, c'est au
niveau de l'interface eau-lipide que s'exerce généralement l'action des
lipases. Et, comme l'a mentionné LONCIN [76] avec l'huile de palme,
l'acidificalion s'exerce au dépend de l'eau présente dans l'huile.
Cependant, l'huile 4 indiquant une perte plus importante en eau que les
autres échantillons (fig. 10) n'a pas présenté un effet sensible sur son
acidité (fig. 9). La bouteille ambrée a sans doute empêché les réactions

54
FIGURE 10
1 . 9 , . . . . . - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - ,
1,1
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1, :s
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3
5
DUREe EN SE~INES
Echanlillons:
0
1
+ : 2
..
3
..
4
Figure 10
Evolution de l'eau et des matleres volatiles des huiles
brutes de Canarium schweinfurrhii Engl. au cours de la
conservation à la température ambiante.
1 - Huile jaune (décolorée naturellement) conservée dans une bouteille rlaire.
2 - Huilej:l\\lne (décolorée n:llllrel1emcm) cOllserv~L: dans IIne bouteille aIl1111"l(('.
3 - Huile verte (non décolorée) conservée dans une bouteille clairê.
4 - Huile vene (non décolorée) conservée dans une bouteille ambrée.
a - Bouteille claire
b - Bouteille ambrée

55
de
dégradation
de
cette
huile.
Pourtant,
l'élévation
du
taux
d'acidification observé au niveau de l'huile 3, malgré sa faible teneur en
eau, pourrait s'expliquer par une réaction d'hydrolyse spontanée
catalysée par l'action de la lumière; celle-ci étant favorisée par la
présence de chlorophylle et autres pigments dans cette huile. Ceci
confirme l'effet de dégradation (acidification et oxydation) d'une huile
en présence de lumière et d'agents initiateurs tels que les pigments
ch lorophy Il iens.
Au vue de tout ce qui précède, il apparaît finalement que
l'acidification de l'huile de COllorium est moins intense à l'obscuritt~ qu'à
la lumière mais qu'elle dépend du degré d',litération initiale de l'huile.
Toutefois, il apparaît aussi indispensable de mener une bonne
déshydratalion des huiles brutes de Ca/1alï!l!1l non encore altérées si on
veut accroître leur date de péremption.
111.2.1.3. Evolution de l'indice de peroxyde
La figure Il indique de façon générale que l'indice de peroxyde
augmente pour tous ces échantillons d'huile en cours de la conservation
mais, celte évolution se fait plus rapidement avec les huiles colorées
(échantillons 3 et 4) que les huiles décolorées (échantillons 1 et 2). De
plus, on observe que l'oxydation est d'abord lente avec les échantillons 2
et 4 et, qu'elle ne s',\\Ccélère réellement qU'il partir de la sème et 6ème
semaine alors que, cette accélération débute à partir de la deuxième et
troisième semaine avec les échantillons l et 3. La période d'induction
(période initiale de l'oxydation) de l'huile de Cal1arium est donc fOllction
de la présence de pigments et des méthodes de conservation. Ces faits

56
confinnent bien la phase obligatoire de l'initiation lors de la formation
des peroxydes.
De ces résultats, il ressort que les mélhodes de conservation et la
présence
de
pigments
(chlorophylle
et
autres)
influ'~!lcent
significativement l'indice de peroxyde. Les huiles vertes (échanti !Jons 3
et 4) étant plus affectées que les huiles j.nllles (échantillons 1 et 2). Les
huiles il l'obscurité (échantillons 2 et 4) ont été plus stables pour.') et 6
semaines que les huiles exposées à la lumi~re (échantillons 1 et \\) pour
lesquelles la dégradation s'est produite dès la première sem"ine de
conservation. Cependant, la baisse de l'indice de peroxyde ohervée
après la sème semaine au niveau de l'échantillon 3 est probablem,nt due
à la dégradation des peroxydes. En effet, ~lprès avoir atteint une cataine
valeur (souvent maximale), ces
derniers
évoluent en produits
secondaires d'oxydation [l, 77].
Par ailleurs, on remarque que contrairement à l'acidité, l'oxydation
de ces échantillons n'est pas fonction du ta ux initial en peroxydes. Elle
est plutôt favorisée par la présence de la lumière et de pigments. Par
conséquent, il apparaît indispensable de décolorer les huiles vertes de
Canarium et de les conserver à l'abri de la lumière pour maintellir leur
stabilité dans le temps.
D'autre part, comparativement aux éllides effectuées pa RICI-IERT
[78] avec des couplages huile de palme - huile de palmiste conserv6,s dans
des bouteilles sombres à la température al1lbümte, les huiles de Canorium
semblent posséder llne meilleure stabilité J l'oxydation.

57
FIGURE 11
:lSO
220
:l1D
:lDD
1S10
1BO
...
w
170
..J
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150
0
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tl
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70
60
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3D
1
DUREE EH SE~INES
Edl;lI11il1l111S:
D
1
+ : l
0
3
A "
Figure Il
Evolution de l'indice de peroxyde (lp) des huiles brutes
de Canarium
schweinfurthii
Engl. au cours cie la
conservation à la température ambiante
1 - Huile jaune (décolorée naturellement) conservée dans une bouteille daîre.
2 - Huile jaune (décolorée naturellement) conservée dans une bouteille ambrée.
3 - Huile verte (non décolorée) conservée dans une bouteille claire.
4 - Huile verte (non décolorée) conservée dans une bouteille ambrée.
a - Bouteille claire
b - Bouteille ambrée

58
111.2.1.4. Evolution de l'indice d'iode
Contrairement à l'indice de peroxyde, l'indice d'iode (le ces
échantillons diminue au cours de la conservation (fig. 12). Cette
diminution de l'indice d'iode est probablement due à une oxydatio'l ou à
une décomposition progressive des acides ~ras insaturés. Ce phén.)mène
est plus accentué avec les huiles décolorées (échantillons 1 et 2) qu'avec
les huiles colorées (échantillons 3 et 4) prises dans leurs con,:itions
initiales.
Ces résultats indiquent que les huiles jhl1l1es sont plus altérées que les
huiles vertes mais, ces faits ne sont pas en relation avec la présence de
pigments dans ces dernières. Cependant, nous pensons que ces ré mltats
dépendent de l'état de dégradation initiale de ces huiles et de l'exposition
à la lumière.
JIL2 1.5. Evolution des caroténoïdes
Comme l'indice d'iode, la teneur en caroténoïdes de ces échan' ilions
diminue au cours de la conservation (fig. 13). Cette diminution e~t plus
légère avec les huiles jaunes (échantillons 1 et 2) que les huiles vertes
(échantillons 3 et 4). Mais, quelle que soil la coloration de l'huile, les
pertes sont plus prononcées au niveau de s huiles conservées dans les
bouteilles claires (échantillons 2 et 4).
Ces pertes vitaminiques qui apparaissent suite à une oxydati(Jn des
carotènes par les peroxydes lors des réactions dites secondaires [J], ont
été enregistrées, à l'issue de ces 9 semaines de conservation, avec des
taux respectifs de 69,68; 36,9; 60,82 et 34,06 % pour les échantillons 1,
2,3 et 4.

59
FIGURE 12
70
ea
3. huile "ene (a)
el
4. huile vene (b)
6-4
e2
GJ
&0
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.......
52
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l!l
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2. hui]
.
12
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1. huile jaune (a)
aa
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CURee eN se~INe5
Edli1nliIlOllS:
c
1
+
:1
0
3
l>
1
Figure 12
Evolution de l'indice d'iode (Ii) des huiles brutes de
Canarium schweinfurthii Engl. au cours de la
conservation à la température ambiante
1 - Huile; jaune (décolorée naturellement) conservée dans une bouteille claire.
2 - Huile jaune (décolorée naturellement) conselvée dans une bouteille ambrée.
3 - Huile verte (non décolorée) conservée dans une bouteille claire.
4 - Huile vene (non décolorée) conservée dans une bouteille ambrée.
a • Bouteille claire
b - Bouteille ambrée
l'

60
FIGURE 13
11
10
g
W
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8
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3. huile verre (a)
.,
0
0
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C
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u
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0
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3
DURee EN Se~INES
El:hantillons: c- 1
T
2
<>
3
" ' ' '
Figure 13
I:volUI ion quant itat ive des caroténoïdcs des hu i les brutes
de Canarium sclllveinfurthii Engl.au cours ('e la
conservation li la température ambianle,
1 - Huile jaune (décolorée naturellement) conservée dans une bouteille (Iaire.
2 - Huile jaune (décolorée naturellement) conservée dans une bouteille ;'mbrée.
3 - Huile verte (non décolorée) conservée dans une bouteille claire.
4 - HuHe verte (non décolorée) conservée dans une bouteille ambrée.
a - Bouteille claire
b - Bouteille ambrée

61
De ces résultats, il apparaît que le taux initial en caroténoïdes n'a
aucun effet sur sa vitesse de dégradation; celle-ci étant plutôt fa"orisée
par des facteurs, tels que la lumière et la présence de pigments dans
l'huile, déjà connus pour leur rôle activateur de l'oxydation [1,77].
III.2.1.6. Evolution de la teneur en tocophérols totaux
D'une façon générale, compte tenu de l'instabilité des peroxydr's dans
le temps, l'indice de peroxyde est souvent assez faible dans les hLiles de
Callarium, même après un très long temps de stockage. Par const>quent,
la teneur en tocophérols paraît être à notre avis un critère plus sû r de la
stabilité que cet indice.
Parallèlement à la teneur en caroténoïdes dans les échantillons
étudiés, la teneur en tocophérols totaux décroît aussi au cours de la
conservation avec des variations plus importantes au niveau des huiles
vertes (échantillons 3 et 4) (fig. 14). Les résultats montrent que ces
pertes en tocophérols ont tendance à évoluer avec l'oxydation de ces
mêmes échantillons (fig. 11). Au tem1e des 9 semaines de conservation,
ces pertes se situent respectivement à 61,19; 55,12; 85,32 et 65,37 %
pour les échantillons l, 2, 3 et 4.
Des résultats obtenus, il ressort que les méthodes de conservation
(bouteille claire et bouteille ambrée) èt la coloration de l'huile
influencent
la vitesse de dégradation des tocophérols. Les pertes
observées étant plus importantes au niveau de l'échantillon 3 (huik verte
en bouteille claire) (272,48 à 40 ppm soit environ une perte de 85,32
%) et plus faible avec l'échantillon 2 (huile jaune en bouteille ambrée)
(164,12 à 73,66 ppm soit une perte de 55 % environ).

62
FIGURE 14
900
21>0
2IiO
:Ma
1)
~
~2C
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::s
200
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J. hujJ .
eJaune (a)
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CURee eN 5e~INes
Edwlllillons: 0
1
...
2
0
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4 "
Figul"(! 14
Evolution quantitaliw des tocophérols toraux des huiles
bruIes de Canarium schl1'ein!urthii Engl. au cours de la
conservation ~, la température ambiante
1 - Huile jaune (décolorée naturellement) conservée dans une bouteille ,:Iaire.
2 - Huile jaune (décolorée naturellement) conservée dans une bouteille ambrée.
3 - Huile verte (non décolorée) conservée dans une bouteille claire.
4 - Huile vene (non décolorée) conservée dans une bouteille ambrée.
a - Bouteille claire
b - Bouteille ambrée

63
Ces résultats expriment le fait que les tocophérols (ou vitamine E),
antioxydants les plus importants des huiles végétales [79, 80], sont aussi
oxydés par l'oxygène moléculaire. Cette oxydation se produit ~ar un
réarrangement interne qui transforme ces tocophérols en quine nes et
oxydes[81].
Dans cette étude. les teneurs initiales en tocophérols (164,12 et
272,48 ppm respectivement pour l'huile jaune et l'huile verte),
observées chez ces échantillons, semblent ne pas constitue!'
des
concentrations pemlettant d'accroître leur <;tabilité à l'oxydation. Ainsi,
comme dans le cas de l'indice de peroxyde, la lumière et la présence de
pigments affectent sérieusement les taux de tocophérols de ces
échantillons pendant la conservation
***********
En conclusion. il apparaît que les huiles de Canarium schweù~rurthii
Engl. se conservent mieux dans des bouteilles sombres que dans des
bouteilles claires et que. leur qualité finale est non seulement fonct ion de
leur qualité initiale mais aussi de leur vitesse d'oxydation fortement
accélérée par la présence de pigments (chlorophylle et autres). D'où la
nécessité, d'améliorer la qualité initiale de ces huiles et, de les déb;;rasser
de la présence de pigments. par une série d'opérations appelée rafCinage
afin d'accroître leur stabilité dans le temps

64
III.2.2. TENTATIVE D'AMELIORATION DE LA QUALITE DE
L'HUILE BRUTE DE CANARIUM SCHWEINFURTI-III
ENGL.
Vu sa composition et son degré de stabilité, l'huile brute semi-solide
verte de Callarium a été utilisée dans le but d'améliorer sa qualité et de
faciliter sa conservation pour des fins alimentaires ou industrie''). Les
différentes opérations effectuées étant la démuciJaginatill1l
ou
dégommage, la neutralisation ou désacidification et, le bJanchim~l1t ou
décoloration.
Les résultats obtenus sont généralement approximatifs compl'; tenu
de quelques pertes inévitables en huile ob~;ervées lors de l'exécu\\ ion de
ces différentes opérations.
III.2.2.I. Dégommage
Cette opération qui consiste à une élimination des phospholip.des et
de diverses matières colloïdales (polysaccharides, gommes, résines) a été
effectuée soit à l'eau, soit à l'acide citrique, avec ou sans neutralisation.
Les différents paramètres déterminés sur l'huile brute et l'huile
dégommée ont été l'indice de peroxyde, l'acidité, l'indice d'iode, les
teneurs en carotènes, tocophérols, phosphore et fer, mais, l'efficacité du
dégommage a été appréciée uniquement par les 2 derniers paramèt l'es.
L'analyse statistique des résultats résumés dans le tableau XI nous
indique que globalement, les différentes méthodes de dégommage
utilisées influencent significativement la qualité de l'huile brute.

65
Tableau XI: Caractéristiques de l'huile de Canariwn schweinjimhii Engl. après les différents
rraitements de dégommage.
METHODES DE DEGOMMAGE
A L'EAU
A L'ACIDE CITRiQUE
Caractéristiques
TEMOIN
sans
avec
sans
l'vec
de l'huile
(huile brute)
neurralisarion
neurralisarion
neurralisation
neurr:Jli sation
IndIce de
peroxyde (meq
d'02lkg
42,65 a
45,41 ab
49,15 0
41,76a
4t.,9 b
d'huile)
ACIdité (%
d'ac.oléique)
16,12 a
14,56 b
16,16 a
14,66 b
16,51 a
-
.
Indice d'iode (g
d'I2IIOO g
67,15 a
69,18 a
68,98 a
73,22 b
73,51 b
d'huile)
CarOlènes
(mg/l00 g
3,2 a
2,90 be
2,73 cd
2,98 b
2,57 d
d'huile)
Tocophérols
(ppm)
181,65 a
172,14 ab
157 be
144.8 c
123,08 d
Phosphore
(ppm)
60,2 a
51,5 ab
30,1 cd
40,6 be
27,4 d
Fer (ppm)
49,9 a
50,0 a
45,1 b
47,0 ab
45,3 b
a, b, c, d : Les valeurs moyennes sur la même ligne avec la même lettre ne sont pas
si!!nificativement différentes (P> 0,05).
N.B.: Les valeurs indiquées sont des moyennes de 3 répétitions

66
Toutefois, une analyse minutieuse de ce tableau, montre que:
- en l'absence de neutralisation, la qualité initiale de l'hui le n'est
pratiquement pas affectée par le dégommage à l'eau. Cepen< :ant on
observe, de façon significative, une perte de la teneur en carotèJJcs (9,4
%) (tableau XII). Le dégommage à l'acine citrique sans neutralisation
réduit significativement le taux de phosphore (32,6 %) et la comrosition
de l'huile en carotènes (6,9 %) et tocophérols (20,3 %) (tableau ); rI);
- la neutralisation dans les deux cas de dégommage (à l'e'lll et à
l'acide citrique) diminue significativement l'acidité d'enviror. 11 %
(tableau XII). Les teneurs en carotènes, tocophérols et phosphore sont
aussi réduites mais de façon plus significative avec le dégommage à
l'acide citrique. Cependant, on observe une augmentation de l'indice de
peroxyde avec ces 2 méthodes de dégommage suivies de neutralisation
(tableau XI) .
Au vu de ces résultats, il ressort que la neutralisation à la soud~ a des
effets semblabes sur le fer et le phosphore dans les deux méthe)des de
dégommage. Mais le dégommage à l'acide citrique suivi de la
neutralisation affecte encore plus négativcment la qualité de l'huile brute
en augmentant l'indice de peroxyde et l'il!clice d'iode et, en diminuant le
taux de carotènes (19,7 %) et tocophérols (32,2 %) (tableau XI et XII).
La soude semble avoir un effet plus important que l'acide citrique sur
l'élimination du fer et du phosphore dans l'huile de Canarium (tableau
XII).

67
Tableau XlI : Taux de réduction (%) ou d'élimination (%) des caractéristiques de l'huile brute
de Callarium schweiTifurchii EngI. après les différents traitements de dégommage
METHODES DE DEGOMMAGE
A L'EAU
A L'ACIDE CITRIQUE
Caractéristiques de
sans
avec
sans
avec
l'huile
neutralisation
neutralisation
neutralisation
neutralisation
Acidité
2,4
Il,8
2,1
Il,2
Carotène
9,4
14,7
6,9
19,7
Tocophérols
5,2
13,6
20,3
32,2
Fer
0,0
9,6
5,8
9,2
Phosphore
14,4
50,0
32,6
54,5

68
Nous pensons que l'augmentation de l'indice d'iode des huiles ol'~enues
serait due à une perte de matière grasse, surtout solide, au C01US des
différentes étapes constituant le dégommage à l'acide citrique.
De même, l'augmentation de l'indice de peroxyde observée dans le
cas d'une neutralisation serait probablement causée par l'accroissement
effectif des taux d'acides gras insaturés dans les huiles obtenues et la non
maîtrise des facteurs d'oxydation (chauffage, maintien du vide, etc ).
Comparativement aux résultats des travaux réalisés sur l'hl:iie de
toumesol et de soja où des auteurs ont obtenu des taux d'élimination de
84 à 94 % de fer et de 73 à 87 % de phosphore avec l'utilisation ,i'acide
citrique [82], les résultats de nos travaux l'ons ignés dans le table.lU XII
paraissent faibles. Cependant, aucune conclusion hâtive ne peut être
recommandée quant à l'efficacité de l'acide citrique sur le dégOJ lImage
de l'huile de Canarium car nous ne pensons pas avoir maîtrisé, pour
cette huile, tous les paramètres intervenant dans la mise au point de ces
deux techniques, à savoir: la quantité optimale d'eau et d'acide citrique
à utiliser, les temps de réaction, la vitesse d'agitation, la température
optimale, etc. Il en est de même avec la neutralisation qui, bien que
favorisant le dégommage de cette huile, n'atteint pas les taux classiques
d'élimination de plus de 90 % de fer et de phosphore obtenus pour la
plupart des huiles [53, 74].
Nous pensons cependant que la très forte teneur en fer (49,9 Pl'rn) en
plus de l'état d'altération avancé de l'huile brute (indice de peroxyde et
acidité élevé) a une part importante dans les résultats obtenus. Er; effet,
compte tenu de l'acidité initiale très forte (pH ~ 1,6), la neutralisation ne
nous pem1et pas réellement d'obtenir une huile à pH voisin de 7. De
même, nous pensons que les concentrations d'acide citrique (50 %, plv)

69
et de soude (10 0 baumé), généralement utilisées pour des huiles
possédant de a à la ppm de fer, semblent être inefficaces sur
l'élimination de la forte teneur en fer observée chez cette huile.
nL2.2.2.
Décoloration
L'huile de Canarium
schweinfurthii
Engl.
possèd'?
des
caractéristiques
qui pourraient en
faire
une
matière
première
intéressante dans la production de corps gras alimentaires. Un
inconvénient cependant est la forte présence de pigments chloropLyl1iens
qui donne à cette huile une coloration vt'rt-foncée, malheureu' ement
inacceptable pour une graisse alimentairè et qui, comme nous l'avons
précédemment constaté, accélère le processus d'oxydation cie cette huile.
D'où, la nécessité de rechercher des voies cl'élimination cie ces pi';l11ents
colorés.
A cet effet. deux types de schéma opératoire qui di lèrent
principalement par les températures de manipulation (décolof:,tion à
chaud et décoloration à température ambiante) ont été envisagés. Les
analyses qui ont porté sur l'huile décolorée sont l'indice de peroxyde,
l'acidité, l'indice d'iode, la teneur en carotènes et tocophérols totaux
puis. la détermination spectrophotométrique de la couleur. Cette
dernière caractéristique nous a permis d'apprécier l'efficaci~é des
différentes techniques utilisées par comparaison des valeurs ob~cnues
avec celles de certaines huiles commerciales de qualités reconnues.
111.2.2.2.1. Décoloration à chaud
Les figures 15. 16, 17, 18 et 19 représentent les effets de la
décoloration à chaud de l'huile brute de ClIlarium schweinfurthii Engl..
L'allure des courbes nous indique que la température influence d'une
manière significative les caractéristiques physico-chimiques étudiées de
l'huile. En effet, on remarque généralement que les valeurs initÎé, les de
ces caractéristiques diminuent au fur et J mesure que la tempe r:lture

70
augmente sauf dans le cas des indices Je peroxy
d'ie le. La
diminution de l'acidité s'effectue progressivement et lelllementiusqu'à
140°C puis s'accélère avec le traitement milisant 4 % de charb( ') actif
(fig. 16). Cependant, au niveau de l'indiC'è de peroxyde et de l'indice
d'iode (fig. 15 et 17), on observe que ces indices augmentem à la
température de 120°C puis diminuent progressivement pour at!eindre
des valeurs minimales à 200°C. Avec les vitamines (carot{ nes et
tocophérols) (fig. 18 et 19) on a, à l20oe, une diminution brut:ile des
taux initiaux qui est suivie, par la suite, d'une perte plus lente qui :Hteint
son maximum à 200°C dans les cas de traitement.
Bien que l'allu"e de ces courbes semble nous indiquer que le 1 lUX de
charbon actif utilisé (2 ou 4 %) influence l'action de la chakLlr sur
l'huile brute, une analyse statistique de c\\;s courbes (tableau XIIi) nous
révèle que:
- aucune différence significative n'est signalée au niveau de l'indice
d'iode avec le traitement à 2 % contrairement à ce qui est obtenu dvec le
traitement à 4%;
- pour une température donnée, le taux de charbon actif utilisé
influence significativement la teneur en carotènes (140 et 160°C) et en
tocophérols (200°C) mais est sans effet sur les indices de per\\JXyde,
d'iode puis l'acidité (tableau XIII).
Fort de tout ce qui précède, on peut dire que la diminution du taux
de peroxyde et de l'acidité constatée au cours de ces traitement~, n'est
nullement le fait de l'efficacité de la décoloration mais plutôt d'une
oxydation, due à la chaleur, additionnée probablement d'une défa îlance
du matériel utilisé, Cette défaillance provenant sans doute de l'a: 1sence
de réfrigérant à reflux qui aurait permis sûrement d'évittl
une
oxydation ou des pertes. Les pertes drastiques en carotènes (11,9 J 73,4
%) et tocophérols (93,8 à 97 %) observées au cours de ces traitt'lllents
matérialisent l'intensité de ce phénomène d'oxydation (fig. 18 ct 19).

71
. FIGUI=lE 15
Figure 15
Erret de la décoloration à chaud de l'huile brute de
Callarium schweinfulïhii Engl. avec 2 et 4 % de charbon
actif sur la valeur de l'indice de peroxyde (lp) à
différentes températures

72
FIGURE 16
18
11
111
~
15
UJ
11
~
~
13
u
12
:<
0
,.
11
'-'
~
10
0
u
9
-<
&
1
15
m.QIN
120
1"10
160
180
200
Figure 16
Effet de la décoloration à chaud de l'huile brute de
Callarium schweinfurthii Engl. avec 2 et 4 % de charbon
actif sur l'acidité de l'huile à différentes tel11pérature~

73
FIGURE 17
70
--1
69,S
1
09
W
f;1I,'
:::
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'"
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--
00
i
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J
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TB.OIN
120
140
160
180
~OO
TBolPe'AA TURe eN 0:::
0
2lli
+
'Il'
Figure 17
Efrel de la décolorai ion à chaud de l'huile bruie de
Callarilll7l scl1wcinjilrtliii Engl. avec 2 el 4 % de charbon
aClif sur la valeur de l'indice d'iode (Ii) à différentes
lempérarures

74
FIGURE 18
2,lI
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l
2,2
1
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..J
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1
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TB.OIN
120
160
180
200
T8oIPE!AATURe E!N ce
0
2lIl
T
""
FigUl'e 18
Effel de la décoJora:ion à chaud de l'huile brute de
COllllrium Jchweinjioïhii EngL avec 2 el 4 0/(.. de charbon
ael i f sur la
le ne ur en ca rOlénoïdes
;1 d iffé ren le s
le Illpé ralu res

75
FIGURE 19
Figure 19
Effet de la décoloration à chaud de l'huile brute de
CtI//{/rilim schl1'cinJitrthii EngL avec 2 et 4 % de chal bon
actif sur
la
teneur en
tocophérols
à
différelltes
températures

Tableau XIII : Caractéristiques de l'huile de CanarÎLun schweinfimhii Engl. traitée avec 2 et 4 %
de charbon actif pour différentes tempérJtures utilisées.
~- --~--_._---
----~
hUIle brute lnutee a :
Charbon
Témoin
120°C
140"C
160°C
180°C
200"C
actif
Indice de
2%
68,96 a
" 109,1 b
" H9,68 c
"42,66 d
" 32,93e
" 22,11 1
peroxyde
(meg.
d'02/kg
68,96 3
** 150,98 b
* 85,61 c
"" 58,65 d
** 19,08 e
"" 15,78 e
d'huile)
4%
Acidité
2%
17,01 a
" 15,K6 b
'" 15,7 be
" 15,35 c
" 14,51 d
" 13,41 e
(%
d'acide
4%
17,01 a
" 16,2Xh
, 15,92 IJ
" 15,39 c
"''' 11.65 d
"' •. 6,74 e
oléique)
Indice
2%
66,34 3
" 66,H a
" 67,97 3
" 67,52 3
" 67,08 3
"65,78 3
d'iode (g
d'12/l 00
-0
g d'huile)
4%
66,34 a
r-
* 69,73 e
* 69,24 3e
* 68,4 ac
" 67,27 abc
" 65,27 ab
Teneur en
" 0,68 c
'" 0,65 c
carotènes
2%
2,31 a
* 0,78 b
* 0,71 e
* 0,70 c
(rilgl100
g d'huile)
4%
2,31 a
* 0,75 b
** 0,21 e
** D,58 d
* 0,66 c
* 0,6I cd
2%
141,97 3
'" 25 h
* 22,46 he
* 17,76 cd
" 13,7R de
* 8,84 e
Teneur en
tocophéro
4%
141,97 3
* 21,07 Il
** 15,13 bc
** 13,47 c
** 9,38 ca
** 4,23 d
Is (ppm)
a, b, c, d, e, f: Les valeurs moyennes sur la même ligne avec des lemes diftërentes SOnt
signitïcutivement différentes (P< 0,05).
* : Les valeurs moyennes dans la même colonne pour une caractéristique donnée avec le même nombre d'astérisques
ne sont pas significativement différemes (P> 0,(5).
N.n. : Les valeurs indiquées sont des moyennes de 3 répétitions.

77
Ainsi, l'observation et l'analyse statistique au seuil de 5 % des
courbes spectrophotométriques de la couleur des huiles brutes de
Canarium traitées nous indiquent que:
- le traitement à 2 % de charbon actif donne des huiles possédant des
transmissions de faibles valeurs (inférieures à 50 %), ne montrant
aucune différence significative entre elles (sauf celle de l'huile trai;ée à
180°C), mais qui, comparativement à la coloration initiale de l':mile
brute sont meilleures (fig. 20);
- le traitement à 4 % de charbon actif donne 2 catég,)ries
d'échantillons
possédant
des
courbe~ spectrophotométri 1ues
significativement différentes (fig. 21), à savoir : celles issue~ des
traitements à 140 et 160°C qui donnent des valeurs de transmis'ions
assez satisfaisantes (valeurs maximales supérieures à 75 %) et, celles
issues des traitements à 120, 180 et 200°C qu i possèdent des valeu rs de
transmissions maximales peu élevées (= 50%).
Cependant, une analyse à vue d'oeil et au seuil de la % nous r~vèle
que la décoloration à 140°C est meilleure que celle effectuée à 1( O°e.
Aussi, les taux de charbon actif ont donc été augmentés afin d'apporter
une amélioration dans ce traitement à 140°C seulement. Les résldlats
illustrés par la figure 22 nous révèlent que la valeur de 4 % constit'Je le
taux optimal de charbon actif pem1ettant une meilleure décoloratic n de
l'huile parmi les différents pourcentages utilisés à cette température

78
FIGURE 20
sa
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35
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30
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Courbes speclrophoromélriques de la couleur cie l'huile
bruI e cl e C (/ 1/ li r i 11111 .1" C II \\l' c i 1//11 rt li i i
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fI
dirrér~l1les
températures
avec
'")
(i;
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chal bon
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79
FIGURE 21
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Figure 21
Courbes speclropholOmélrique~,de la couleur dc l'huile
bruie de' ClIl/Clriull/ xcl/II'C'III{Ul"lllii
Ell!..!.1.traitée il
diflërellles températures avec 4 (!c de ch:lrbon- <ll'tif

80
FIGURE 22
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70
60
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v
10!lS
Figure 22
Courbes speclropholOl11élriqucs de la couleur de l'lnile
bruie de COllar;/IJ1l Sc!1I1'eÎlljiilihii [:l1gl. traitée à 140°C
avec différenles lencurs de charbon aClif

8 1
Une comparaison de l'ensemble de ces résultats à ceux obten'ls par
MARTINENGHI [~4] sur J'huile de palme traitée à des tempéntures
élevées (140 à 200°C) semble nous indiquer qu'à ces températures, le
mécanisme d'élimination de la chlorophylle est différent de cel·!Ï des
carotènes. Cette hypothèse serait en accord avec les travaux de LONCIN
[85] qui signale que la décoloration de l'huile de palme à 100 - 180°C,
avec un traitement par des terres décolorantes, n'est pas fl l1 e à
l'absorption des pigments mais surtout à U11~ isomérisation catalys'~c par
la terre.
nL2.2.2.2. Décoloration à température ambiante
Vu l'effet de la chaleur qui, associée à la présence de charbon actif,
semble être néfaste sur la qualité de l'huile traitée, un traikment
s'effectuant à la température ambiante a été envisagé en vue de la
décoloration de l'huile verte de Canarium sc1zlVeinfurthii Engl.
a)Effets du
traitement au charbon actif Sllr la
qualité
initiale cie l'huile
Une observation des figures 23 à 26 indique une diminution
progressive de l'indice de peroxyde, acidité, teneur en carotèlles et
tocophérols. Par contre, une augmentation progressive de l'indice ,l'iode
et des pertes d'huile est obtenue selon les différents taux de charboll actif
(fig. 27 et 28). Cependant, une analyse statistique effectuée au seuil de 5
% au niveau de chaque courbe d'une part pour une figure donnée et,
entre les courbes d'une même figure d'autre part, nous donl'e les
résultats suivants:

82
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FIGURE 23
70
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1o"
T~ DE ~RBON ACTIF
.,
C
1
+
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Figure 23
Décoloration à température ambiante : effet des
différents taux de charbon actif (2-10 %, p/p)
sur
l'indice de peroxyde (Ip) de l'huile de Canrlrium
schweinfurthii Engl
TEMOIN - Huile brute de Canarium
1 - Huile brute de Canarium traitée 1 fois
2 - Huile brute de Canarium traitée 2 fois
3 - Huile brute de Canarium traitée 3 fois

83
FIGURE 24
1:1'.2
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16,6
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'0"
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Ech:llllillons:
0
1
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0 "
Figure 24
Décoloration à température ambiante: effet des di [férents
taux de charbon actif (2- 10 %, p/p)
sur l'acidité de
l'huile de Canarium schweinfunhii Engl
TEMOIN - Huile brute de Cal10rium
1 - Huile brute de Canariurn traitée 1 fois
2 - Huile brute de Canarillm traitée 2 fois
3 - Huile brute de CanarÎlIm traitée 3 fois

84
FIGURE 25
2.4
2.2
2
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E'"
~c"
7~UX DE CHARBON ÂCTIF
El:hal1liliolls: D
1
...
2
Q
3
Figure 25
Décoloration à température ambiante: effet des différents
taux de charbon actif (2-10 %, p/p) sur la teneur en
caroténoïdes de l'huile de Canarium
schweinfurthii
Engl
TEMOIN - Huile brute de Canarium
1 - Huile brute de Canarium traitée 1 fois
2 - Huile brute de Canarium traitée 2 fois
3 - Huile brute de Canarium t~aitée 3 fois

85
FIGURE 26
1:10
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130
1:20
110
100
90
90
70
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..0
30
20
10
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1
..'"
."
'0"
T~UX DE CHAR90N ACTIF
Echal1tillons: C
1
+ : 2
. , , ,
Figure 26
Décoloration à température ambiante: effet des différents
taux
de charbon actif (2-10 %, p/p)
sur la teneur en
tocophérols de l'huile de Canarium
schweinfurthii
Engl
TEMOIN - Huile brute de Canarium
1 - Huile brute de Canarium traitée 1 fois
2 - Huile brute de Canarium traitée 2 fois
3 - HuÜe brute de Canarium traitée 3 fois

86
FIGURE 27
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ïAUX DE CHARBON ACTIF
Echanlillol1s;' C l · 1"
2
.,
3
Figure 27
Décoloration à température ambiante: effet des différents
taux de charbon actif (2·10 %, p/p) sur l'indice d'i(.de (Ii)
de l'huile de Canarium schweinfurthii
Engl
TEMOIN - Huile brute de Canarium
1 - Huile brute de Canarium traitée 1 fois
2 - Huile brute de Canariwl1 traitée 2 fois
3 - Huile brute de Canariul11 traitée 3 fois

87
FIGURE 28
JO r - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - ,
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10 '---""1'7l l ' : : - - - - - - , - - - - - . . - O - l i '----.--------r,---lQSl
2
-TAUXoeCHARBONACTIF
ErhantillllllS :
C '
+ : 2
.,
3
Figure 28 : Décoloration à température ~mbiante : effet des di îférents
taux de charbon actif (2-10 %, p/p) en relation: vec les
pertes de résidus d'huile de Canarium schweinfurthii
Engl
TEMOIN - Huile brute de Canarium
1 - Huile brute de Canarium traitée 1 fois
2 - Huile brute de CanarÎll1n traitée 2 fois
3 - Huile brute de Canarium traitée 3 fois

88
a.1) Traitements statistiques au niveau de chaque
courbe : effets du taux de charbon actif utilisé
Les résultats obtenus avec un essai du traitement au charbon actif
(courbe 1) et 2 essais du traitement au charbon actif (courbe 2) ne nous
signalent aucune différence significative au niveau de l'indice d'iode
(fig. 27). Cependant, l'indice de peroxyde. ['acidité, le taux de ca atènes
et de tocophérols diminuent progressivement et significativemel.t avec
l'augmentation du taux de charbon actif utilisé (fig. 23, 24, 25 '?r 26),
contrairement à l'indice d'iode et aux taux de pertes qui augmentent
significativement avec l'accroissement du taux de charbon actif lltilisé
(fig. 27 et 28).
Pour 3 essais du traitement au charbon actif (courbe 3), on cbserve
également, avec l'accroissement du taux de charbon actif utilifé, une
diminution progressive de l'indice de peroxyde, l'acidité, les LlUX de
carotènes et de tocophérols et, une augmentation de l'indice d'iodé: et des
pertes. Cependant, au niveau de la teneur en tocophérols, il n'existe
aucune différence significative au seuil de 5 % entre les huiles traitées.
Cela est aussi constaté au niveau de l'indice d'iode mais, contrairement
aux résultats obtenus dans le cas de 1 et 2 essais du traitement, l'indice
d'iode de l'huile traitée avec 10 % de charbon actif est significativement
différent de celui de l'huile brute.
De tout ce qui précède, il ressort que, quel que soit le nombre d'essais
du traitement (l, 2 ou 3 essais successifs) effectué sur l'huile brute de
Canarium schweiJ1!urthii Engl., le taux de charbon actif utilisé influence
significativement l'indice de peroxyde, l'acidité, la teneur en carotènes et
tocophérols, les pertes, mais pas l'indice d'iode qui signale seulement une
différence signific3tive lorsqu'on effectue 3 essais du traitement ~ltilisant

89
10 % de charbon actif. Toutefois, il Lmt noter qu'avec 3 e:-,sais du
traitement, la quantité de charbon actif n'a aucun effet significa'if sur la
diminution du taux de tocophérols (courbe 3 de la figure 26).
a.2) Traitements statistiques entre les courbes d'lIne
même figure: effets du nombre d'essais du
traitement au charbon actif
Les résultats des figures 23 à 27 nous indiquent que:
- quel que soit le taux de charbon actif utilisé (2 à 10 %), le nombre
d'essais du traitement n'affecte pas l'indice d'iode initial de l'huile
(P>O,05) (c'est-à-dire qu'aucun changement structurel n'apparatt dans
l'huile brute) (fig. 27), mais diminue significativement la tel\\:;ur en
carotènes et tocophérols en considérant les teneurs initiales (fif. 25 et
26). Pour ce qui est du taux de tocophérols, l'effet du nombre d'essais
n'est pas significatif avec les différents pourcentages de charbon actif car
le 1er essai a permis une élimination presque totale de cette vitamine
(fig. 26).
- Pour le traitement utilisant 2 % de charbon actif, le nombre
d'essais (1, 2 ou 3 essais successifs) n'a aucun effet significhtif sur
l'indice de peroxyde et l'acidité de l'huile brute. Les taux de dim:nution
observés n'étant pas significativement différents (fig. 23 et 24).
- De 4 à 10 % de charbon actif, on a aucun effet significatif du
nombre d'essais du traitement sur l'élimination des peroxydes (le
premier essai permettant une élimination maximale de ces composés)
(fig. 23). Il en est de même avec l'acidité pour des quantités de 4 à 6 %
de charbon. Cependant, à partir de 8 %, le deuxième essai du traitement
pem1et une élimin~tion significative de l'acidité. On a donc U'l effet
j

90
significatif du nombre d'essais pour les taux de 8 ou 10 % de charbon
actif sur l'élimination des acides gras libres (fig. 24).
Ainsi, il apparaît que le nombre d'essais du traitement n'a aucun effet
significatif sur l'indice d'iode. La diminution du taux de pero;',ydes et
d'acides gras libres pour une utilisatioll de
2 à 6% de charbon actif
influence significativement la diminution de l'acidité pour des quantités
de charbon supérieures à 6 %. Il en est de même avec la dimimltion de
la teneur en carotènes et en tocophérols où dans ce dernier cas, une
utilisation de 10 % de charbon actif n'indique aucun effet significatif du
nombre d'essais du traitement; le premier essai permettant en effet une
élimination presque totale de la teneur initiale en tocophérols (fif. 26).
D'autre part, quelle que soit la quantité de charbon actif utilisée (2 à
10 %), le nombre d'essais du traitement augmente significativement les
pertes d'huile (fig. 28).
b) Efficacité des différents taux de charbon actif <'ur la
décoloration de l'huile de CanariuJ1l
Graphiquemeflt, on observe que les courbes spectrophotométriques
de la couleur des huiles traitées possèdent des valeurs de transmission
qui s'éloignent de celles de l'huile brute et ceci de façon plus pwnoncée
que le nombre d'essais du traitement au charbon actif croît (fig 29, 30
et 31). Les valeurs maximales de transmission se situant aux alentours
de 60 à 70 % pour 1 essai du traitement (fig. 29), 70 à 80 % pour 2
essais du traitement (fig. 30) et 90 à 100 % pour 3 essais du traitement
(fig. 31).

91
Figure 29
Courbes spectrophotométriques de la couleur de l'huile
brute de Canarium schweillfurthii Engl. après trai:çment
à température ambiante (lvec différentes teneurs de
charbon actif: opération avec 1 essai du traitement
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92
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Figure 30
Courbes spectrophotométriques de la couleur de l'huile
brute de Canarium schweil1furthii Engl. après traitement
à température ambiante avec différentes teneurs de
charbon actif: opération avec 2 essais du traitemellt'

93
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Figure 31
Courbes spectrophotométriques de la couleur de: l'huile
bmte de Canarium schweinfurthii EngI. après trbitement
à température ambiante avec différentes tenems de
charbon actif: opération avec 3 essais du traitement

94
Cependant, une analyse statistique au seuil de 5 % entre les r:ourbes
d'une même figure nous donne les résultats suivants:
toutes
les
huiles
traitées
possèdent
des
courbes
spectrophotométriques différentes de celIes de l'huile brute (fig. 29 à
31);
- avec un seul essai du traitement au charbon actif (fig. :9), une
classification significative des taux de charbon pem1ettant d'obtenir les
meilleures transmissions nous est donnée par l'ordre suivant: tau'( de 6,
8 et 10 % de charbon actif suivi du taux de 4 % puis de celui de 2 %;
- avec 2 essais du traitement, les meilleures transmissio~1s sont
obtenues avec les taux de 6, 8 et 10 % de charbon actif. Cependant, la
décoloration à 4 % est identique à celles de 6, 8 et 10 %. La
décoloration à 2 % étant quant à elle totalement différente des autres
(fig. 30);
- avec 3 essais du traitement au charbon actif, aucune différence
significative n'est décelée entre les courbes des huiles traitées (fig. 31);
c'est-à-dire que tous les différents taux de charbon actif utilisés
produisent le même effet sur la décoloration de l'huile de Canarium.
Vu les résultats ci-dessus mentionnés, il apparaît que la quantité de
charbon actif utilisée affecte la coloration initiale de l'huile de
Canarium schweinfurthii Engl.
Par ailleurs, une analyse statistique de courbes obtenlles des
différents taux de charbon, présentées ddns les figures 32 à 36 nous
signale qu'il existe une différence significative entre les courbes d'une
même figure; c'est-à-dire que, quel que soit le taux de charbcl1 actif
utilisé, le nombre d'essais du traitement a un effet significatif sur la
décoloration. En d'autres termes, la décoloration est améliorée de façon
significative au fur et à mesure qu'on refait (2 fois au plus) le traitement
sur une même huile.

95
FIGURE 32
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3
Figure 32
Courbes spectrophotométriques de la couleur de J'huile
brute de Canarium schweinfurthii Engl. après traitement
à température ambiante avec 2 % de charbon actif: effet
du nombre d'essais du traitement
TEMOIN - Huile brute de Canarium
1 - 1 essai du traitement
2 - 2 essais du traitement
3 - 3 essais du traitement

96
FIGURE 33
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3
Figure 33
Courbes spectrophotométriques de la cou leur de l'huile
brute de Canarium schweinfurzhii Engl. après traitement
à température ambiante avec 4 % de charbon actif: effet
du nombre d'essais du traitement
TEMOIN - Huile brute de Canarium
1 - 1 essai du traitement
2 - 2 e:.:sais du traitement
3 - 3 essais du traitement

97
FIGURE 34
100 r--~-------------------
110
\\l0
..
70
z:
so
w
50
-40
30
20
10
'160
?OO
LON:;UEUR D 'ONDE (nrn)
Echantillons:
C
Ta,.olN
T
1
<>
~
l>
3
Figure 34
Courbes spectrophotométriques de la couleur d(~ l'huile
brute de Canarium schweinfurthii Engl.après traiiement à
température ambiante avec 6 % de charbon actif: effet du
nombre d'essais
du traitement.
TEMOIN - Huile brute de Canarium
1 - 1 essai du traitement
2 - 2 essais du traitement
3 - 3 essais du traitement

98
FIGURE 35
100
110
lia
70
le
z:
sa
w
~
:>0
.~
<Il
~
40
~
f-
30
20
10
a
LON;UEUll 0 'ONDE enm)
Echal1\\illollS : D
TSOIN
... 1
" :2
II.
3
Figure 35 : Courbes spectrophotométriques de la couleur de l'huile
brute de Canarium schweillfurthii Engl. après traitement
à température ambiante avec 8 % de charbon actif: effet
du nombre d'essais du traitement.
TEMOIN - Huile brute de Canarium
1 • 1 essai du traitement
2 - 2 essais du traitement
3 - 3 essais du traitement

99
FIGURE 36
100 r-------------~------____,
LONGUeUR D'ONDE (nm)
Eçhanliilons:
C
TEMlIN
...
1
9 : 2
A
3
. ;
Figure 36
Courbes spectrophotométriques de la couleur de l'huile
brute de Canarium schweillfurrhii Engl. après tnitement
à température ambiante avec 10 % de charbon ac: if : effet
du nombre d'essais du traitement
TEMOIN - Huile brute de Canarium
1 - 1 essai du traitement
2 - 2 essais du traitement
.3 - 3 essais du traitement

100
Finalement, au regard des résultats obtenus sur la qualité finale des
huiles traitées et l'efficacité des différents taux de charbon actif sur la
décoloration de l'huile brute de Canariill/l schweinfurthii Engl., il
apparaît que les taux de 4 et 6 % de charbon actif, dans le cas de :\\ essais
successifs, sont économiquement plus relltables car, bien qu'int Srieurs
aux taux de 8 et 10%, ils produisent des décolorations identique~ à ces
dernières.
Une
comparaison de
ces
résultats,
avec
ceux
obtenus
par
MARTINENGHI [84, 86] sur l'huile (k palme traitée à de fortes
températures (140 à 260°C), nous révèle l' exi stence d'une anal( 'gie au
niveau des valeurs de transmission (520 - 660 nm); ce qui pourra t donc
confirnler l'hypothèse selon laquelle le mécanisme d'éliminati)n des
pigments chlorophylliens serait différent de celui des caroténoïdes.
III.2.2.3. Etude comparative des 2 techniques de
décoloration utilisées
L'analyse statistique des courbes spectrophotométriques représentées
dans la figure 37 nous indique que les colorations issues du traitement à
température ambiante utilisant 4 ou 6 % de charbon (pour 3 es~ais du
traitement) possèdent des valeurs de transmission significativement
élevées par rapport à celles obtenues il l'issue d'une décolc::-ation
naturelle qui, elles aussi, sont meilleures vis-à-vis des transmissions
provenant de la coloration des huiles traitées à l40°C avec 4 % de
charbon (fig. 37). En d'autres termes, il apparaît que la technique
s'effectuant à la température ambiante avec 4 ou 6 % de charbon actif
permet l'obtention d'une meilleure décoloration de l'huile vcne de
Canarium schweinfurtlzii Engl. Ainsi, une comparaison des courbes de
transmission des huiles issues de ce traitement et de celles de ceftaines

101
huiles commerciales traitées industriellement (Eclador, Palm d'or et
Dinor), pour des longueurs d'onde comprises entre 560 et 700 nm
(plage de la coloration jaune à rouge), n'indique aucune difiérence
significative (fig. 38) ; ce qui semble attester la qualité de la
décoloration obtenue avec ces 2 taux de charbon actif (4 et 6 (~» à la
température ambiante.
Par ailleurs, une analyse des qualités finales de ces huiles lraitées
indique que les 2 techniques de décoloration utilisées provoque nt une
élimination pratiqut'ment totale des carotélloïdes et des tocophéro1s mais
avec des mécanismes différents, à savoir: une forte oxydation tians le
1er cas et, une adsorption de ces pigments par le charbon actif dans le
second cas. Toutefois, un inconvénient majeur de la décolor, tion à
température ambiante est celui de la forte rétention d'huile (47 à 55 %
de pertes dans le cas de 3 essais successifs du traitement utilisant 4 ou 6
% de charbon actif) (fig. 28). Néanmoins, ce problème de pertes .-J'huile
a pu être résolu partiellement par l'augmentation de la température de
filtration à 500 e sans aucun effet significatif sur la qualité des résu ltats.
Finalement, une récupération presque totale (-.:::85 %) de l'huile "estant
imprégnée dans le charbon est obtenue par l'action d'un solvant (h<:xane)
sur le résidu, suivie d'une filtration sur papier filtre et d'une
évaporation du solvant.

102
FIGURE 37
110
100
gO
BD
70
ot
ffi
fiO
~
~O
<1
<1
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Ech:lIlli 1I0l1s : c
Te.lOI H
+ 1
<l
~
./>
::1
X
-.
-~
'"
Figure 37 :
Courbes spectrophotométriques de la couleur des huiles
de Canarium schweinfurthii Engl. traitées et non traitées
TEMOIN - Huile brute de Canarium
1 - Huile brute de Canarium décolorée naturellement.
2 - Huile brute de Canarium traitée à la température ambiante avec
4 % de charbon actif pour 3 essais successifs du tr'l.itement.
3 - Huile brute de Canarium traitée à la température ambiante avec
6 % de charbon actif pour 3 essais successifs du traitement.
4 - Huile brute de Canarium traitée à 140°C avec 4 % de charbon
actif.

103
FIGURE J8
110
100
110
60
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"~
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20
10
Echantillons;
0
1
' " .. ~--
.,-
Figure 38
Comparaison des courbes spectrophotométriques de la
couleur des huiles de Conarium schweinfurrhii Engl.
après traitement
avec celles de quelques huiles
commerciales.
1 - Huile commerciale (Ec1ador)
2 - Huile commerciale (PaIm d'Or)
3 - Huile commerciale (Dinor)
4 - Huile de Canarium traitée à température ambiank avec 4 % de
charbon actif pour 3 essais successifs du traitement
5 - Huile de Canarium traitée. à température ambiante avec 6 % de
charbon actif pour 3 essais successifs du traitement

104
III.3 ESSAI D'UTILISATION DE L'HUILE DE CANARi UM
SCHlVEINFURTHII
ENGL. : LA SAPONIFICATION
Vu sa composition (riche en acide palmitique) et ses caractériStiques
(indice d'iode faible et indice de saponification élevé), l'huile solide de
Canariul1l a été utilisée dans le cadre de cette étude en vue de déterminer
son aptitude à la fabrication de savon.
Ainsi,
après
manipulation, nous
avons obtenu 8 différents
échantillons de savons de Canarium qui OIlI fait l'objet d'une sélection à
par1ir de la détemlination du pH. Les résultats obtenus nous ont permis
de sélectionner 5 types d'échantillons par leur pH compris entre 8,5 et
10 ainsi que par leur teneur en eau et matières volatiles inférieure à 34
% (tableau XIV).
De l'analyse statistique au seuil de 5 % des éléments du tableau XV
résumant les résultats des analyses chimiques de ces 5 types
d'échantillons de savons associés à un savoli commercial bien utilisé (BF
Blohom), il ressort qu'au niveau de :
- la teneur en eau et matières volatiles:
Les savons IV et V sont statistiquement identiques au savon BF
- la quantité (volume) de mousse:
Les savons III, IV, et V à la différencè des savons 1 et II, mOI!ssent
significativement mieux que le savon BF Ainsi, il semblerait 1 tue la
quantité de soude influence significativement l'action du borax
(augmentation de la quantité de mousse) ; le taux de 14 % const ituant
dans ce cas la valeur idéale permettant une réaction maximale:le ce
composé.

,..-.:\\
Tableau XIV: nI-! P' tel'pll;' en ,>~'t: et r"'atih~" ·,'o!r!ri1e.s de~ difTùent': é::I~,'iJlCillons
----de sa~ons à base de graisse de CanarilllTl schweinfurthii Engl.
SAVONS
Caractéristiques
1
Il
III
IV
V
VI
VII
Ylll
(Théorique)
(Théorique
(14 %)
(14 % +
(15 %)
(15 % +
(16 %)
(16 % +
+ borax)
borax)
borax)
borax)
pH
9,3
9
9,5
9
10
9,7
Il
10,3
Eau et matières
23,85
24,79
24,16
25,14
24,58
25,78
22,34
23,78
volatiles (%)
N.n : (1) Savon théorique: saVOfl fahriqut: il panir d'une solution dt' soucie
dont la quantité utilisée est fonction de l'indice de saponification
de la matière grasse utilisée (193 mg de KOH/g d'huile).
on
o
(2) Les valeurs indiquées sont des moyennes de 3 répétitions.
. "

Tableau XV : Caractéristiques chimiques des différents échantillons de savons 11 b:lse
de graisse de Canarillm schweinfurthii Engl. comparées à celles
d'lin savon commercial (B.F Blohorn.)
SAVONS
Caractéristiques
1
JI
III
IV
V
B.F
(Théorique)
(Théorique +
(14 %)
(14 % +
.(15 % +
Blohorn
borax)
borax)
bor~ix)
pH
..
a
II
a
li
li
9,3 +0,5
9 + 0,5
9,5 + 0,5
9 + 0,5
9,7 + 0,5
9,3 + 0,5
Eau et matières
..
all
li
be
c
c
volatiles (%)
23,85± 0,54
24,79 ±
24,16 ±
25,14 ±
25,78 ±
25.31 ±
0,54
0,54
0,54
0,54
054
Volume de
li
Il
d
Il
e
Il
mousse (cm3)
12 ± 1
13,5 ± 1
19± 1
20± 1
17 ± 1
14 ± 1
Alcali libre
a
bd
bc
lld
cl
c
caustique
0,02 ± 0,02
0,16±
D,II ±
0,16±
0,21 ±
0,07 ±
-.0
(%,m/m)
0,002
0,02
0,02
0,02
0,02
o
Alcali libre tot:ll
II
b
be
b
d
c
(%,m/m)
0,10 ± 0,03
0,2 ± 0,03
0,23 ±
0,21 ±
0,43 ±
O,2X ±
0,03
0,03
0,03
0,03
a, b, c, d : Les valeurs moyennes sur la même ligne avec des lettres
différentes sont signilic:nivement différentes (P< 0,05).
N.n : (1) Savon théorique: S:lvon fabriqué à partir d'une solution de soude
dont 1:1 qU:Jntité utilisée est fonction de l'indice de saponification
de la mmière gmsse utilisée (193 mg de KOH/g d'huile).
(2) Les valeurs indiquées sont des: moyennes de 3 répétitions.

107
- la teneur en alcali libre caustique:
Le savon BF est significativement semblable au savon III mais
différent des autres. Le savon 1 avec sa fail)le teneur en alcali librr- (0,02
%) est aussi différent des autres savons de Ca/larÎul1l qui SOI t tous
identiques entre eux
- la te/leur en alcali libre total:
Comme la précédente analyse, aucune différence significativt: n'est
décelée elllre Je savon BF et le savon III. Le savon 1 avec sa faible teneur
en alcali libre total (0,10 %) de même que le savon V avec s,' forte
teneur en alcali libre total (0,43 %) sont tous les deux significati\\ '~ment
différents des savons III et IV qui sont, quant à eux, identiques.
D'autre part, lorsque nous faisons la différence entre les alcali~; libres
totaux et les alcalis libres caustiques des savons analysés, nous cOIbtatons
que, à par le savon V, les taux c1'alcalis trouvés au niveau des sav<JlIS de
Ca/l(/riulII, ne présentent aucune différence entre eux mais diffèr~nt de
celui du savon Br:'.
De ces résu!lars mentionnés ci-dessus, il apparaît que le savon III
possède non seulement des caractéristique~ semblables à celles du savon
BF dont les qualilés sont bien connues de tous les ménages ivoiriens
mais, il mousse mieux que ce dernier.
De façon générale, lorsqu'on se réfère aux normes ivoiriennes [871 à
partir des analyses effectuées, tous les 5 échantillons de savons de
CanariulJl peuvent être classés dans le grade 1 des savons de ménage
(leur teneur en alcali libre caustique étant inférieure ou égale à 0,2 % et,
celui de l'eau et des matières volatiles élan! également inférieure à 34 %)

\\08
mais, il n'y a que le savon 1 qui, de ;nr sa très faible teneu" en alcali
libre caustique (inférieure à 0,1 %), puisse être classé dan~: le même
grade pour les savons de toilette. Les savons II et IV, de par j,:'ur teneur
de 0,16 % en aIcali libre caustique, se rapprochent plus du g "de 2 des
savons de toilette ivoiriens. De ces faibles teneurs d'alc'dis libres
caustiques décelées dans ces savons de Cal1arium, on peut p'évoir leur
incapacité à produire des irritations sur une peau normale.
Par ailleurs, les résultats d'analyses des 5 échantillons de savons de
Cal1ariuJ1l comparés aux savons Iccallx fabriqués et vendus :11 Guinée
indiquent que ces derniers sont de qualité inférieure (tableau XVI). De
plus, la comparaison des
teneurs en eau des savons KA IvlA VANI
(31,79 %) et GABRIEL (36,21 %) avec les savons de C7narium,
semblent indiquer que ces derniers pl)urraient mieux se cons~rver dans
le temps que les savons fabriqués en G!.Iinée.

109
Tableau XVI: Caractéristiques chimiques des savons locaux fJbriqués et vendus en Guinée.
SAVONS GmNEENS
Caractéristiques
Iodé
Soda
K.O. Labé
Kamavani
Gabr y -
._-
Eau et matières
volatiles (%)
22,16
23,96
22,72
31,79
36,21
Alcali libre caustique
(%,m/m)
2,08
7,16
2,29
4,39
5,2~
Alcali libre total
(%,m/m)
5,66
9,36
5,64
6,94
7,07
Source: Laboratoire des composés naturels de DONKA (LACONA) [88].

CONCLUSION
ET
PERSPECTIVES
)

110
IV.I. CONCLUSION
Dans ce travail, nous avons entrepris rie détem1iner, d'une 1 art, les
caractéristiques physico-chimiques et biochimiques, et d'autre j'art, les
voies possibles de transfoffi1ation et d'util isation de l'huile de Cc. wrium
schweinfurthii Engl. avec des essais dans le domaine de la savl.nnerie.
Les résultats obtenus sont les suivants:
Au cours de leur fOffi1ation et maturation, il apparaît que les graines
de Canarium schweinfurthii Engl. accusent des variations aussi bien de
la matière fraîche que de la matière sèche. Les maxima de J113tière
fraîche et de matière sèche, étant respectivement obtenus au cours du 1er
et du 6ème mois après floraison Cette dernière étape (6ème mois)
constitue la phase physiologique pendant laquelle la graine de Ca, !{/rjum
schweinfurthij Engl. possède une teneur maximale en matière grasse
(45,S
% par rapport à la pulpe sèr:he).
En
effet,
la
rourbe
d'~ccumulation des matières grasses de cc~te graine présente 3 phases
caractéristiques, à savoir: une phase d';!ccumulation lente qui dure
environ 4 mois (mai à août), une phase d'accumulation intense an mois
de septembre, pu is une phase d 'aCCUI1' LI lat ion
très lente
(phase
terminale d'accumulation) au mois d'octobre. L'allure de la courbe
d'accumulation lipidique est semblable ~I celle de la croissance des
graines.
De l'analyse chromatographique, il ressort que la pulpe des graines
de Canarium
schweinfurthij Engl. est composée de 3 acides gras
principaux (acides palmitique, stéarique Pt oléique) et, qu'au co' rs du
développement de cette graine, on assiste il une synthèse intense de la
plupart des acides gras constitutifs jusqu'au c1ème ou sème mois, pt;riode

1 1 J
à partir de laquelle, il semble que la plupart d'entre eux (surtout les
acides oléique, linoléique et, linolénique) sont convertis en acide
stéarique dont la proportion relative se trouve être multipliée par 18 à la
fin de la maturité. Ainsi, la composition en acides gras des huiles
extraites lors de cette période semble indiquer que, contrairement à la
plupart des huiles végétales connues. les huiles de Ca 11 (. ri Il m
schl1'einjilJ'/hii Engl. ont un fOlt pourcentage en acides gras saturb' (= 75
%) par rapport aux acides gras insalllrés (::: 25 %.). Ceci est comparable
aux graisses telles que le beurre Je cacao, le saindoux et le suif de
mouton.
De l'étude des caractéristiques physico-chImiques, il ressort que les
huiles de Co//orillm schweinjimhii Engl. possèdent des points de fusion
(32 à 44,5°C) et de solidification (20 à 35,5°C) relativement élevés, de
même qu'un indice d'iode (36 il 68) relativement bas par rapport aux
huiles végétales habituellement utilisées (coco, palme, coton, soja etc.);
cependant ces caractéristiques se rapprochent de celles des graisses
précitées.
A travers la détermination cie l'indice de peroxyde. l'acidité, les
teneurs en carotènes et tocophércls. il semble que les huiles jaunes
(huiles décolorées naturellement) sont plus altérées que les huiles veltes.
Cette différence étant probablement due il la différence de la durée de
séjour effectuée par les graines avant l'étape de ramassage.
Les études de stabilité des huiles de C0l10rillm schl1'eir!fimhii Engl., à
travers des essais de conservation, ont conduit à la mise en évidence des
facteurs tels que la lumière, la présence de pigments (chlorophylle et
autres), la teneur en eau et l'état de dégradation initiale de l'huile. dans

1 12
l'accélération des mécanismes de ,!~gradation ,)LI d'altération (oxyda ion
et acidification) de ces huiles au cours du kmps. Ainsi, du fait d,' sa
forte teneur en eau et de son état d'altération initiale qui paraît être plus
avancé que celui de l'huile verte, l'acidificati,)n de J'huile jaune se fait
plus rapidement que celle de l'huile verte,.comrairement à son oxyda, i')n
qui est plus lente comparativement ~I cette lkmière. L'huile verte é l 3nt
caractérisée par sa forte teneur en chlorophylle (pigment déjü CO'I11U
pour son rôle d'activateur de l'oxydation).
A travers les travaux d'amélioration de la qualité et de la stabilité de
l'huile semi-solide verte de COllorill111 schl1'eilljil/ïhii Engl., il res;(\\rt
que la neutralisation favorise dans tous les L"aS le clégommage de c -lle
huile et que, l'acicle citrique, contrairement ù son effet habituel sur ks
huiles végétales. n'améliore pas l'élimimlliol~ du fer et du phosphon: de
celte huile. D'autre part, les lravaux de dl~coloration sur cette hl'ile
semblent nous indiquf'r que, dans les 2 cas, on obtient une baisse d,' la
qualité nutritionnelle due à une perte villlminique. Celle-ci ét'lI1t
provoquée par une forte oxydation dans le cas de la décoloration à ch '\\Id
et, à une adsorption par le charbon actif Illrs de la décoloration à
température ambiante. Cette dernière technique permet, pour une
utilisation de 4 (le> de charbon actif (par rapport au poids de J'huile) à
SO°C, d'obtenir une décoloration meilleure à celle qui est naturellement
obtenue (huile jaune). La décoloration obtenue ressemble ü celle Jes
huiles de palme industriellement traitées avec une faible réduction des
taux de peroxydes et d'acides gras libres.
A partir des essais de transformation, il apparaît que l'huile conclèle
de COlloriul1l schweillfurlhii Engl. se prêle bien à la fabrication de

113
savons. Les différents échantillons obtenm se classe dans le grade 1 pour
les savons de ménage et le grade 2 pour les savons de toilette ivoiriens.
Ainsi, sur la base de ces résultats, il apparaît que le sème ct 6ème
mois après floraison constitue l'étape physiologiquement rentable où l'on
puisse entrevoir un débouché commercial des graines de Callarium
schweinfurthii Engl. en les orientant, d'une part, dans la production de
stéarine végétale et d'autre part, dans le domaine de la savonnerie.
IV. 2. CRITIQUES ET RECülHMANDATIüNS
Compte tenu de la trop grande variabilité existant entre nos rfsultats
et ceux d'études antérieures [75] au niveau de la composition en acides
gras, des études ultérieures portant une attention particulière sur les
méthodes d'échantillonnage, de même qu'une étude des paramètres
climatiques de la culture de ces graines, se révèlent indispensable,: avant
toute décision définitive quant à l'utilisation de ces graines. D'autre part,
les analyses portant sur la teneur en acides gras totaux et la teneur en
éléments minéraux des différents échantillons de savon cie Canarium
schweinfurthii Engl. ainsi qu'une étude microbiologique, doivent être
effectuées postérieurement afin, non seulement de mieux appréc:ier la
qualité de ces savons mais aussi, de définir ks différentes voies possibles
de leur utilisation.
Par ailleurs, compte tenu du choix d'un seul échantillon (huik semi-
solide verte), les résultats obtenus lors des tentatives de raffil18ge de
cette huile ne peuvent, en aucune manière, nous permettre de conclure
sur l'aptitude de l'huile de Canarium schweinfurthii Engl. à être
raffinée. Des études ultérieures tenant compte de divers paramètres tels
que la qualité ipitiale de l'huile, le choix des réactifs et de leurs

114
concentations, les températures et temr~~ de manipulation, ](. vitesse
d'agitation, etc., doivent être menées pu"r apprécier l'aptitude .le cette
huile au raffinage. Cependant, nous p:.-nsons que les résulta :, de la
décoloration à la température ambiante :'ltestent bien de l'effiC'lcité de
cette
technique sur la décoloration de l'huile de Can.zrium
schweinfllrthii Engl. Des améliorations en vue d'une réduction sensible
des quantités de charbon actif utilisées ct une étude comparative de la
composition des huiles décolorées s'avèrent indispensables.
De plus, des recherches montrant l'influence des agl ~ltS de
stabilisation sur la qualité et la stabilité de j'huile de Call!lrium
schweinfllrthii EngI. devront être effectuées pour rendre son utllisation
plus facile.
Des essais d'utilisation de cette hu ile dans les domaine': de la
cosmétique. la pharmacie. la peinture .::t l'industrie de syntl.èse de
polymères pourrai t'nt être effectués pour 1l'OU ver des débouchés :, l'huile
de Canarium schweinfurthii Engl. qui possède déjà des caractéristiques
très proches de celles du beurre de cacao.

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126
ANNEXE
Détermination quantitative des tocophérols
. :\\1atérid
- fioles jaugées de 10 ml;
- pipelles de 1 et:; ml;
- spectrophotomètre électronique visible (Illodèle Spectronic 20 [,)
équipé de cuve de J, ] 5 cm d'épaisseur;
- balance de précision Mellier H 54 AR.
Réactifs
- éthanol à 95 - 96 %;
- toluène;
- solution élhanolique de 2,2' - bipyridine ;\\ 0,07 % (plv);
- solution élhanolique de chlorure de fer (FeeI 3, 6H20) à 0,2 %
(plv).
Mode opél-atoirc
200 ± 10 mg de l'échantillon d'huile ont él(' pesés avec précision (!ans
une fiole jaugée de ] 0 ml. Après dissolution complète de la prise d'essai
par 5 ml de toluène, 3,5 ml de la solution étlwnolique de 2,2'-bipyridine
et 0,5 ml de la solution éthanolique de chlorure de fer ont été
additionnés dans cel ordre, puis la fiole a été parlée au Irait de jauge
avec de l'éthanol (95 - 96 %).
Après ulle durée de 1 minute, l'absorbance a été déterminée à 520
nm en utilisant comme lémoin une solution préparée dans les mên'es
conditions mais sans huile.

127
Pendant le développement de la couleur, les solutions ont été
protégées contre J'exposition à une forte lumière.
Pour le calibrage de notre méthode, on a préparé des solutions
standard contenant 10 à 110 Ilg de a-tocophérol pur dans 10 ml de
toluène et l'absorbance a été déterminée comme précédemment.
Nous avons cnsuite vérifié la précision de notre méthode par
J'analyse:) fois de suile, pendant 2 jours, d'un échantillon d'huile au
cours c1'une même journée. Aucune différence significative au seuil de 5
% n' a été constatée au cours de l'upplication de cette méthode.
Expression des résultats
La courbe cie la figure 39 nous indique que le gradient d'absorbance
est d'environ
-t.10- 3 par Ilg d'a.-tocophérol contruirement à la valeur
8.10-3 trouvée par WONG [58].
La valeur trouvée a donc été utilisée pour la détermination de la
teneur en locophérol total qui est exprimée par la formule suivante:
TocophéJ"l)1 total (ppm) = A - B
Mx P
où :
A = J'absorbanC\\: de l'échantillon à travers une cuve de 1,15 cm.
B = l'absorbance du témoin ~I travers lIne clive de 1,15 cm.
M = le gradient d'absorbance (4.10- 3).
P = poids en grammes de la prise d'essai.

128
D.50
D.'5
O.'D
D.35
D.3D
8 D.Z5
0.20
0
~ 15
0.10
0
1..0::'
10
~O
50
70
90
110
~g a-tocophérol
Figure 39
Cliibragl: cie la 111~lllOcle
détermination du gradiellt
d';\\bsorb;\\llc~