UNIVERSITÉ DE CLERMONT-FERRAND 1
FACULTÉ DES SCIENCES ÉCONOMIQUES
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LA POLITIQUE MONÉTAIRE ET LA STAGFLATION:
LES POINTS DE VUE DE MILTON FRIEDMAN
ET DE FRIEDRICH A. HAYEI{
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Thèse présentée et publiquement soutenue
devant la Faculté des Sciences Economiques
de l'Université de Clermont-Ferrand L en vue
de l'obtention du grade de Docteur en
Economie monétaire et budgétaire,
par
Amlan M. NIAMKEY
Sous la direction du Professeur Pierre PASCALLON
JURY
Président
M. Pierre Pl\\SCl\\LLON
Suffragant
M. Michel PASSEMARD
Suffragant
Mme Marie BOrSSONNADE
A mon père, A ma mère,
A mes frères
et soeurs,
A Serge ADONI,
A La mémoire de BROU Germain,
1
-1
j
i
i:
1
!1
UNIVERSITE DE CLERMONT l
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET SOCIALES
Président de l'Université
M.
M.
COULET
Vice-Présidents de l'Université
·
M.
R.
CHIROUX
·
M.
J.P.
VEDRINE
M.
R.
VALLET
Secrétaire Gén~ral de 1'Universit:!:
M.
J.
ORTOLI
Doye~ de la Faculté
M.
J.
AULAGNIER·
Assesseurs du Doyen
Mme
M.
BOISSONNADE
Professeurs de la Faculté
M.
J.P.
KZAH
·
Mme
G.
CAUSSE
·
M.
G.
FRELASTRE
·
M.
LUCù\\UD
·
M.
P.
GUILLAUMONT
·
Mine
S.
GUILLAUMONT
·
M.
BENNER
M.
P.
PASCALLON
M.
J.P.
VEDRINE
Maître de Conférences délégué
M.
J.
AULAGNIER
. .
Chargé de Conférences
M';
Y.
DEMONTEIX
Maîtres-Assistants
Mme
M.F.
BARA
M.
M.
BERGOUGNOUX
M.
J.C.
BERTHOLON
M.
F.
BLANC
Mme
M.
BOISSONNADE
Mme
E.
BRINGUIER
Mme
F.
BROCHART
Mme
M.
DEMEOCQ
M.
B.
GUILHOT
Mme
N.
MOLINA
M.
M.
PASSEMARD
M.
J.M.
SERRE
La Faculté n'entend donner aucune approbation ni improbation
aux opinions émises dans cette thèse ;
ces opinions doivent
être considérées comme propres à leur auteur.
SOM MAI R E
'Rlges
INTRODUCTION
02
PREMIËRE PAHTlf : Lg ~OLflIQUF MONETAIRE ET LA STAGFLATION
07
LES CONVERGENCES FNTRE MILTON FRIEDMAN ET FRIEDRICH
A, HAYEK
CHAPITRE 1 : LES CONVERGENCES ENTRE M, FR 1EDMAN ET F, A, HAYEK
SUR LE PROCESSUS DE LA STAGFLATION,
-09
\\.
CHAPITRE 2 : LES CONVERGENCES ENTRE M, FR 1EDMAN ET F, A, HAYEK
78
SUR LES REMËDES À LA STAGFLATION,
DEUXI~ME PARTIE : LA POLITIQUE MONETAIRE ET LA STAGFLATION
135
LES DIVERGENCES ENTRE MILTON FRIEDMAN ET FRIEDRICH
A, HAYEK
CHAPITRE 1 : LES DIVERGENCES ENTRE M, FRIEDMAN ET F ,A, HAYEK
138
SUR LE PROCESSUS DE LA STAGFLATION,
CHAPITRE 2 : LES DIVERGENCES ENTRE M, FR 1EDMAN ET F, A HAYEK
188
1
SUR LES REMÈDES À LA STAGFLATION,
CONCLUSION GENERALE
266
-1·-
"L'homme a souvent une piaction viscipaLe devant
Les
phinomènes qu'iL comppend maL,
piaction qui s'appapente à une
attitude magique
:
iL
Leup donne pLusieups noms ;
afin de cip-
conscpipe
Leup pouvoip,
iL
Les enfepme dans une tepminoLogie
savante qui a
Le doubLe effet de
Lui donnep
L'iLLusion de
La
comppihension,
et de faipe
icLatep
Le phénomène en autant
d'advepsaipes à sa taiLLe."
J.P. FITOUSSI
Inflation, équi 1ibre
et chômage, Paris, Cujas, 1973.
' )
-..,-
INTRODUCTION GENERALE
La stagflation est devenue
le problème
le plus crucial
des pays développés depuis
les années soixante dix. Ce phéno-
mène est caractérisé par "L'existence simuLtanée d'une très
forte
infLation et un niveau faibLe,
mais néanmoins
Légèrement
croissant, d'activité,
insuffisant pour assurer
Le pLein empLoi
de
La main-d'oeuvre" (1).
Cette situation est contraire à
la thèse keynésienne
selon
laquel le
l'inflation résulterait d'un excès de la deman-
de et
le chômage,
de son
insuffisance; donc ces deux phénomè-
nes ne pouvaient coexister.
En effet, dans
la théorie générale,
KEYNES disait que
l'inflation était due à un "accroissement de
La demande effective en situation de pLein empLoi" (2).
En
d'autres termes,
l'inflation était due à un excès de la deman-
de globale par rapport à
l'offre globale de biens et services.
Donc,
pour
lutt~r. contre ~I' inflation,
il
fallait com-
bler cet écart qu'i 1 désignait d'''écart infLationniste" (3)
par une action à
la baisse sur
la demande globale: réduction
des dépenses,
augmentation des
impôts.
( 1) V. LEVY-GARBOUA et B. WEYMULLER
Macroéconomie contenpora ine,
Paris Economica, 1979, p. 393
(2) J.M. KEYNES: Théorie
'nérale de l'emploi, de l'intérêt et de la
monnaie, trad.
aris, Payot, 19 , p. 302
(3) Cf. M. FLAMANT: Théorie de l'inflation et pol itique anti-inflationniste
Paris, Dai loz, 1952 ;
Cf. aussi: P. BIACABE : Analyses contemporaines de l'inflation,
Paris, Sirey, 1962 ; M. FLAMANT: L'inflation
"Que sais-je ?", Paris,
P.U. F., 1972.
Pour remédier au chômage qui
sévissait dans
les années
trente,
il
fal lait stimuler
la demande,
soit par
la consomma-
tion,
soit par
l'investissement
(1)
; dans ce dernier cas,
les
instruments d'action étaient
la pol itique de
l'argent bon mar-
ché afin d'abaisser
le taux de
l'intérêt, en d'autres termes
la pol itique monétaire expansionniste; et
la pol itique budgé-
taire et financière qui consistait en une augmentation des dé-
penses publ iques d'investissement,
de transferts et de toutes
sortes, ou en une réduction des
impôts.
Cette
idée de KEYNES a eu une ~nfluence considérable.
En effet, tous
les pays occidentaux ont pratiqué des pol itiques
de relance de
la demande d'une façon ou d'une autre (2). Depuis
KEYNES, cette pol itique de maintien de
l'emploi a pris une pIa-
ce
importante dans
la pol itique économique des différents pays
industrial isés.
Mais face à
la stagflation,
la responsabi 1 ité de ce
phénomène selon
les keynésiens,
incombe à
la mauvaise
interven-
t i on des Pouvo i rs pub 1 i cs ; en effet,
pour eux,
1a stagf 1at ion
est due au fait que
les Pouvoirs publ ics n'ont pas pratiqué une
pol itique budgétaire discrétionnaire suffisante, et surtout
ils
ont pratiqué plutôt une pol itique monétaire restrictive et de
manière fréquente (3).
La pol itique de crédit cher "n'a d'autre
résuLtat que de raLentir très
fortement
L'investissement,
La
production,
bref de faire monter
Le chômage . . .
sans pour autant
pouvoir s'attaquer à pLein aux causes de
L'infLation qui demeu-
rent intactes" (4).
Pour
les néo-keynésiens,
en effet,
l'infla-
(1) Cf. A. BARRERE : Pol itique financière, Paris, Dai loz, 1958 ;
P. DELFAUD : KEYNES et le keynésianisme, "Que sais-je ?" Paris, PUF, 1977
( 2) Cf. J. SA 1NT-GEOURS : La po 1itique économ ique des pr inc ipaux pays in-
dustrialisés de l'Occident, Paris, Sirey, 1969
(3) Cf. OCDE: Pol itique budgétaire et équi libre économique, Paris, déc. 1968
OCDE: Pour le plein emploi et la stabil ité des prix, Paris, 1977
(4) P. PASCALLON : "Stagf 1at i on et po 1it ique monéta ire" in Anna 1es de l' Eco-
nomie publ ique, sociale et coopérative, Mai 1979, p. 8
-4-
tion a pour origine
les coûts de production des entreprises;
l'inflation n'a pas toujours une cause monétaire,
el le n'est
donc pas due à
la demande excessive des biens et services de
la part des ménages,
mais une cause réel le :
la croissance des
salaires par rapport à
la productivité.
Comme l'écrit A.P.
THIRLWALL,
"en piriode de sous empLoi
La menace d'infLation
que font
encourir Les dipenses pubLiques dicouLe des revendi-
cations saLariaLes qui risquent de commencer à s'acciLirer aus-
sitôt qu'augmente
La pression de
La demande dans
Les secteurs
souffrant de gouLots d'itrangLement notamment et ce en dipit
de
L'existence d'un excident gLobaL des capacitis de produc-
tion" (1).
La hausse des salaires et des taux d'intérêt a élevé
les coûts de production des entreprises.
Les entreprises,
pour
préserver
leurs profits,
répercutent ces hausses de coûts dans
leurs prix de vente;
il
s'en suit une hausse des prix. Cette
hausse des prix a entraîné un fléchissement de
la demande glo-
bale en réduisant
le pouvoir d'achat des ménages,
les dépenses
publ iques et
l'investissement.
D'où une baisse de
la production
et de
l'emploi,
et par conséquent une montée du chômage.
Pour
lutter contre
la stagflation,
les néo-keynésiens
prônent
l'uti 1 isation d'une pol itique monétaire expansionniste
pour réduire
le chômage;
mais
la pol itique monétaire doit être
pratiquée avec
la pol itique budgétaire avec de nouvel les pers-
pectives,
qui
semble être
la plus efficace pour eux,
et d'au-
tres pol itiques, tel les que
la pol itique des revenus (2).
(1) A.P. THIRLWALL : "Keynesian employment theory is not defunct" in the
three banks review, sept. 1981, repris sous le titre: "La pertinence
de la théorie keynésienne de l'emploi" in Problèmes économiques
nO 1762, fév. 1982, p. 10.
(2) Cf. W.W. HELLER : Nouvel les perspectives de la pol itique économique,
Paris, Ca1mann-Lévy, 1968 ;
Cf. aussi: OCDE: Pol itique budgétaire et équi libre économique,
op. cit ; OCDE: Pour le plein emploi et la stabi 1ité des prix, op. cit
E. ALPHANDERY, G. DELSUPEHE : Les pol itiques de stabi 1isation, Paris,
P.U.F., 1974
-5-
Contrairement aux keynésiens,
M. FRIEDMAN et F.A. HAYEK,
économistes 1 ibéraux qui,
depuis
longtemps,
disaient qu'il n'e-
xistait pas une relation
inverse entre
l'inflation et
le chôma-
ge, déclarent que "La pesponsabiLit. de
La cpise qui s.vit ac-
tueLLement à L'écheLLe mondiaLe,
incombe totaLement aux .cono-
mistes qui ont fait
Leurs
Les th.ories de Lord KEYNES" (1).
Pour ces économ i stes,
1a po 1 i tique keynés i en ne est un
choix pour
l'inflation; en effet,
la politique monétaire ex-
pansionniste n'a d'effet que de faire monter
les- prix et
le
taux de l'intérêt (après une baisse) et donc de provoquer une
baisse de
la production et de
l'emploi. Donc, pour remédier à
ce fléau qui est
la stagflation,
FRIEDMAN ou HAYEK trouvent
que seule une pol itique monétaire restrictive est nécessaire.
Ma i s derr i ère cet accord apparent entre ces deux économ i stes i 1
existe des divergences.
(1) F.A. HAYEK: "Inflation et errploi" in Problèmes économiques nO 1388,
sept. 1974, p. 27
Pour la même idée, cf. : F. VON HAYEK: "Inflation's path to unem-
ployment" in Dai Iy Telegraph nO 15 et 16, oct. 1974, repris sous le
titre: "Le point de vue de F. VON HAYEK sur l'inflation moderne" in
Problèmes économiques n? 1399, déc. 1974, p. la ; F.A. HAYEK: "Full
employment at any price ?" I.E.A., Occasional paper, nO 45, London 1975
Cf. aussi : M. FRIEDMAN: Inflation et systèmes monétaires, Sème ed.,
Paris, Ca1mann-Lévy, 1976 ; B. HUGONNIER : "L'inflation un phénomène
en quête d'une théorie exp l icative",
in Banque n? 359, fév. 1977
P. SALI N : "Oub1ions KEYNES" in Banque n? 366 ju illet-Août 1979.
-6-
L'objectif de notre travai 1 consiste à mettre en évidence
ces convergences et ces divergences de vues aussi bien au ni-
veau du processus de
la stagflation qu'au niveau des remèdes.
D'où le plan de ce travai 1
Première partie: LA POLITIQUE MONETAIRE ET LA STAGFLATION
LES CONVERGENCES ENTRE Mi Iton FRIEDMAN et Friedrich A.
HAYEK.
Deuxième partie: LA POLITIQUE MONETAIRE ET LA STAGFLATION
LES DIVERGENCES ENTRE Mi Iton FRIEDMAN et Friedrich A.
HAYEK.
PREMIËRE PARTIE
LA POLITIQUE MONETAIRE ETlASTAGFLATION:
LES CONVERGENCES ENTRE M, FRIEDMAN ET FlA·, HAYEK
-7-
Les convergences entre M.
FRIEDMAN et
F.A.
HAYEK se
situent aussi
bien au niveau du processus de
la stagflation
qu'au niveau des remèdes.
Ainsi,
pour
les deux économistes,
"L'infLation est toujours et partout un phinom~ne monitaire"{l)
L'inflation est due à
la croissance de
la masse monétaire par
rapport à
la production.
"QueLLes
que soient
Les causes indivi-
dueLLes d'un type d'infLation donni,
toutes
Les infLations pré-
sentent ce trait commun qu'iL y a augmentation excessive de
La
quantiti de monnaie" (2).
Cette croIssance de
la masse de mon-
naie fait augmenter
les prix et
le chômage à~long terme.
Pour
ce qui
est des remèdes,
M.
FRIEDMAN et
F.A.
HAYEK sont d'ac-
cord pour dire que
la pol itique monétaire permet de
lutter con-
tre
la stagflation;
mais el le ne peut pas réduire
le chômage
pendant
longtemps.
Ce
que
la pol itique monétaire peut faire,
c'est de
lutter efficacement contre
l'inflation.
(1) M. FRIEDMAN: Inflation et systèmes monétaires, op. cit, p. 148
(2) E.M. CLAASSENet P. SALIN
L'Occident en désarroi
: turbulences
d'une économie prospère, t
2, Paris, Dunod, 1978, pp. 79-80
-8-
Pour montrer les convergences entre ces deux économis-
tes, nous al Ions procéder en deux temps: d'abord leurs points
communs sur le processus de la stagflation, ensuite leur accord
sur les remèdes à ce phénomène.
D'où les deux chapitres
Chapitre 1 : LES CONVERGENCES ENTRE M. FRIEDMAN ET F.A. HAYEK
SUR LE PROCESSUS DE LA STAGFLATION.
Chapitre 2 : LES CONVERGENCES ENTRE M. FRIEDMAN ET F.A. HAYEK
SUR LES REMEDES A LA STAGFLATION.
-9-
CHAPITRE l
LES CONVERGENCES ENTRE M, FRIEDMAN ET F,A, HAYEK
SUR LE PROCESSUS DE LA STAGFLATION
Pour M. FRIEDMAN et F.A. HAYEK
donc, c'est la croIs-
sance excessive de la masse monétaire qui expl ique la stagfla-
tion. Pour montrer
la relation existant entre la croissance
monétaire et la stagflation, nous al Ions faire une étude théo-
rique d'une part, et une étude empirique d'autre part.
D'où les deux sections
Section 1 : L'ETUDE THEORIQUE DE LA RELATION CROISSANCE
MONETAIRE - STAGFLATION
Section 2 : L'ETUDE EMPIRIQUE DE LA RELATION CROISSANCE
MONETAIRE - STAGFLATION
-10-
SECTION 1
L'ETUDE THEORIQUE DE LA RELATION
CROISSANCE MONETAIRE -
STAGFLATION
Quel le que soit
l'origine de
la croissance de
la masse
monétaire,
el le a
pour conséquences
l'inflation et
le chômage.
Mais avant d'aborder
les conséquences de
la croissance monétai-
re,
nous parlerons de ses causes.
§ 1
LES CAUSES DE LA CROISSANCE MONETAIRE
Les causes de
la croissance de
la masse monétaire sont
en particul ier
les crédits bancaires
mais,
selon M.
FRIEDMAN
et F.A.
HAYEK,
les crédits bancaires seuls ne peuvent plus ex-
pl iquer
la croissance rapide de
la masse monétaire dans ces
dix dernières années et dans tous
les pays occidentaux.
Pour
eux,
i 1 faut trouver une autre cause dans
1a
po 1 i tique budgé-
taire de
l'Etat.
A)
Les crédits bancaires
En effet,
à partir des crédits consentis au secteur non
bancaire,
c'est-à-dire aux entreprises et aux ménages,
les ban-
ques commerciales vont créer de
la monnaie.
(1)
(1) Cf. pour plus de precIsions: A. CHAÎNEAU
Mécanismes et pol itique
monétaires, Paris, P.U.F., 1974
-11-
Ces crédits sont consentis sous forme d'achat d'actifs
réels
(immeuble,
action)
ou d'actifs financiers
(effets de com-
merce).
Les banques peuvent aussi
consentir des prêts aux en-
treprises qui
ont besoin de
1 iquidités pour certains finance-
ments de court terme,
sans support financier.
Les ménages re-
courent aussi
aux prêts des banques pour financer
leurs dépen-
ses de
logement,
de consommation,
etc . . .
A la suite de toutes ces opérations,
les banques vont
créer
la monnaie scripturale.
L'offre des crédits et donc
l'é-
miSSion de
la monnaie scripturale sera permise par une émis-
sion de monnaie Banque Centrale,
c'est-à-dire des bi 1 lets.
Mais
la Banque Centrale peut émettre
les bi 1 lets soit
directement à
la suite de ses opérations avec
le Trésor Public,
soit à
la suite d'une acquisition de devises
(1).
Mais
leur
part dans
l'émission monétaire est relativement faible.
La masse monétaire à travers
l'offre des crédits va
connaître une croissance.
Mais depuis ces dix dernières années,
la croissance monétaire dans tous
les pays
industrial isés,
se-
Ign
les économistes
1 ibéraux,
est devenue démesurée.
Pour
les
économistes M.
FRIEDMAN et
F.A.
HAYEK,
la responsabi 1 ité de
cette hausse excessive de
la masse monétaire
incombe à
la po-
l itique budgétaire de
l ' E t a t ;
c'est-à-dire que
la part des
opérations bancaires avec
le Trésor Publ ic dans
l'émission mo-
nétaire a augmenté à cause de cette pol itique.
B)
La pol itique budgétaire de
l'Etat
Les économistes M.
FRIEDMAN et
F.A.
HAYEK,
pour ne CI-
ter que ceux-là,
dénoncent
l'intervention excessive de
l'Etat
(1) Cf. A. CHAÎNEAU
Mécanismes et pol itique monétaires,
ibid.
-12-
dans
l'activité économique et
par conséquent
l'accroissement
de son rôle à tous
les niveaux de
la vie.
L'intervention de
l'Etat,
selon eux,
a
pris des proportions tel les qu'el le a
dé-
passé
les
1 imites des fonctions
qUI
lui
étaient assignées.
En
effet,
pour ces économistes,
le rôle de
l'Etat devait se
1 imi-
ter à assurer
la sécurité de ses citoyens;
son
intervention
dans
la vie économique devait
se
imiter à
la production de
biens publ ics tels que
les routes,
les chemins de fer,
etc . . .
La production de ces biens engage des dépenses énormes,
qui
dépassent en effet
la capacité du secteur privé.
Autrement dit
"les Pouvoirs Publias n'ont pas cl se prloaauper de
la satisfaa-
tion des besoins privls et de
la rlgulation de
l'Iaonomie pri-
vie.
Les Pouvoirs Publias n'ont pas cl assurer un Iquilibre lao-
n6mique qui s'Itablit de
lui-mime" (1).
Mais,
depuis plusieurs années,
sous
l'influence des
économistes keynésiens,
l'Etat a
dévié son rôle.
Cette dévia-
tion dans
le rôle de
l'Etat est,
selon
les économistes FRIEDMAN
et HAYEK,
à
la base de
la crise actuel le
;
car el le a permis
une croissance excessive de
la masse monétaire.
Il
nous semble
donc
intéressant de faire un bref constat de
l'importance pri-
se par.le rôle de
l'Etat,
vIa ses dépenses,
afin de pouvoir
considérer sa responsabi 1 ité dans
la croissance de
la masse
monétaire.
Selon
Luc WEBER,
comme d'autres auteurs,
il
y a
une ex-
pansion du secteur publ ic dans tous
les pays
industrial isés.
Aussi
l'ensemble des dépenses publ iques est-i 1 multipl ié par
(1) P. PASCALLON : "Le rôle de l'Etat dans la doctrine classique et néo-
classique" in Annales économiques nO 15, 1980, p. 152
-13-
quatre ou cinq pour atteindre,
selon
les pays,
un tiers,
ou mê-
me
la moitié du
P.N.B.
(1).
L'Etat est devenu
le plus
important agent d'affectation
des ressources alors que ce rôle était
joué par
les mécanismes
du marché.
Il
y a
une expansion de son activité dans
le domai-
ne de
l'assistance,
des subsides et autres prestations de ca-
ractère social.
Les dépenses
1 iées à
ces
interventions sociales
se sont accrues dans tous
les pays
industrialisés.
L'Etat a
aussI
augmenté
le financement
des dépenses mI-
l itaires.
l i a surtout accru son
intervention dans
le domaine
économique par des pol itiques de concurrence,
de commerce,
de
conjoncture régionale,
de national isation des entreprises;
les
dépenses
1 iées à ces
interventions économiques se sont aussi
accrues dans tous
les pays
industrial isés.
Ces différentes
interventions de
l'Etat nécessitent,
d'autre part,
un nombre croissant
de fonctionnaires.
Il
y a
donc une augmentation du total
des rémunérations.
Les tableaux
1 et 2 nous donnent
les dépenses publ iques
dans
les pays
industrial isés.
La
pol itique conjoncturel le de
l'Etat, qUI
consiste à
créer des emplois et à maintenir
le plein em~loi à tout priX,
est fondée sur
la théorie keynésienne selon
laquel le
le chôma-
ge est dû à
une
insuffisance de
la demande globale.
Les gouver-
nements des pays
industrial isés ont donc augmenté
les dépenses
de consommation et d'investissement afin de maintenir
le plein
(1) Cf. L. WEBER: L'analyse économique des dépenses publ iques, Paris,
P.U.F., 1978
Cf. aussi
: W.E. SIMON: L'heure de lia vérité: halte aux dépenses
publiques, trad. française,
Paris, Economica, 1981.
TABLE AU 1
LES
DEPEN SES
PUB L l QUE S DAN S QUE LQUE SPA YSIN DUS TRI ALI SES
_ _ "0
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
197B
1979
19BO
DEPENSE TOTALE
157.25
177.7B
199.B2
226.13
263.62
304.14
330.16
352.6B
375.76
400.37
425.BB
~
::lE:
LU
Cl
Z
Vl
SERVICES PUBLICS GENERAUX
6.61
9.19
10.11
12.16
12.B7
12.42
13.06
14.02
15.74
17.B7
1B.BB
<!:>-c
cr
L-
::lE:
'"
~ • .-i
...JO-<
DEFENSE
19.B1
21.B2
24.B3
27.33
30.74
32.36
33.66
34.34
36.66
3B.5B
40.94
c:r:~
::lE:
~
CHARGES SOCIALES
73.52
B3.2B
93.16
101.0B
120.25
150e ,35
162.2B
177.95
1B7.50··
19B.52
206.50
DEPENSE TOTALE
194.5
210.3
231.36
25B.7B
2BO.51
333.12
375.09
414.2B
457.73
506.26
596.64
~
(/)
......
Z
-Vl-c SERVICES PUBLICS GENERAUX
9.1B
11. 64
13.02
13.96
14.61
15.40
17.06
2B.95
34.71
::>
L-
-
-
I
....
(/)
'"
....
0-<
cr 0-<
DEFE NSE
74.. 543
70.907
74.49.
72.80
75.3B
B2.09
B3.59
90.63
97.31
10B.90
126.27
........
1
.....
LU
::lE:
~
t
CHARGES SOCIALES
-
-
75.65
B1. B9
95.13
121.92
135.71
141. 64
156.4B
170.71
203.46
,
DEPENSE TOTALE
15 333
lB 231
20.781
23.503
30 335
41. 190
48.634
53.254
61.326
70 930
87.981
~
......
<..J
Z
::>
SERVICES PUBLICS GENERAUX
1 208
1 402
1 680
1 853
2 233
3.219
3 720
4 026
4 887
1
Vl
5 063
-
LU
c:
::lE:
0
::>
....
cr 0-<
DEFENSE
2 424
2 718
3.475
'3 782
4.681
5.631
>- 0-<
6 906
7 406
8 487
10 278
-
o · ...
c::
::lE:
~
CHARGES SOCIALES
4 020
4 425
5 145
5 543
6.853
8.930
11 268
13 255
15.846
18 546
-
SOU RCE
G0 VER NHE NT FIN ANCES TAT l S TIC SYE ARBOO K -
F Hl
-
1 9 8 2
-
C0 HPTE S NAT ION AUX DES
P AYS HEHBRES
DEL 1 0 CDE -
1 9 6 3 - 1 980
• '0' ,--,."-,,'," w,-,.~~ '._".,.""..,,:e·,~._~.q ·"w·,~',t"·'-' .,-
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TABLEAU 2 - LES DÉPENSES DU BUDG':T GÉNÉRAL DE LA FRANCE
(En rT)illions r;)
1971
1972
1973 '
1974
197!1:
1976
1977
1978
1979
19110(2)
,
DÉPENSES ORDINAIRES
Dntte publique . . . . . . . . . . . . , ....
6612
5379
5 199-,
6616
12602
13617
15900
18854
25258
28405
Pouvoirs publics '.' . , ...... , .....
379
447
553
611
655
786
941
109T
1 212
1454
Rernunérations et charges sociales ...
48656
53769
60697
71952
86493
102530
117 765
135400
149941
172380
dont,' civiles .. , . '.......•.......
(369781
(41 1671
(46607)
(55660)
(66455)
(78924)
(90369)
(104899)
(1161901
(133787)
Pensions ..... , ... , .......••..
14379
15955
T8089
21' 283-·
25380
30065
34676
39509
44948
52040
Subventions de fonctionnement '.....
4066
4698
6069-
7263
8492
8970
12049
13442
15057
16740
.~atériel. f!nfreti~n et charges diverses
de fonctionnement ' . , . " . , . , . , ..
10541
11 511
12268
14309
17 197
18538
20301
23455
26652
31040
Interventions économiques " . , ....
14412
15447
1'8858
23832
24652
29832
33521
41 173 (l)
46784 (11
53574
Interventions sociales ... , .. '... , ..
22922
24961
28384
30577
48462
51 146
58846
69870 (1)
86205 (1)
100691
Ali ires interventions .... , .... , ...
11026
12924
15617
16455
15608
17739
20509
23824
26194
29824
- -
1
70tal dépenses ordinaires
., .......
132993
145091
165734
192898
239541
273223
314508
366618
422251
486148
-'VI1
DÉPlNSES EN CAPITAL
tnvestissernents civils directs .......
7021
8499
7755
8076
11 515
11 484
8130
9651
8655
21 124
Subventions d'investissements civils ..
14492
15392
17263
19702
25186
28420
28418
28771
33065
36334
R{lp"r;dln/1S des dommages de yuerre .
99
93
70
30
27
20
45
13
10
-
12
Équipement militaire ........ , ....
13927
14887
15402
16979
19825
21250
22061
25585
31 237
36008
Total dépenses on capital
.........
35539
38871
40490
44787
56553
61174
58654
64020
72967
93454
TOTAL DU BUDGET GÉNÉRAL ...•
168532
183 962
206224
237685·
296094
334397
373162
430638
495218
579602
(i) Les rlP.penses d'aménagement des structures agricoles classées dans la rubrique« Interventions sociales» jusqu'en
137R aoparaissent dans la rubrique 4\\ Interventions économiques» à partir de 1979". Ces dépenses: représentent
1 466 millions F en 1978 et 1647milUona F ert 1979;
,.
121 Chiffres provisoires.•
Source. lois ue règlement.
-16-
emploi
de
la main-d'oeuvre.
Toutes ces activités des Gouverne-
ments ont par conséquent abouti
à un accroissement des dépen-
ses publ iques totales dans tous
les pays occidentaux;
et ces
dépenses représentent une bonne partie du P.N.B.
de chaque
pays,
comme
le montre
le tableau 3.
Le tableau 3 nous donne
l'évolution des dépenses publ iques et du
P.N.B.
de certains
pays
industrial isés de
1968 à 1979.
Cette croissance des dépenses publ iques dépasse
la
croissance des recettes de
l'Etat,
d'où aggravation du déficit
budgétaire dans tous
les pays
industrial isés.
Les tableaux 4
et 5 nous donnent respectivement
le solde budgétaire et
le dé-
ficit en pourcentage du
P.N.B.
de certains pays occidentaux.
Les différentes sources de financement de ce déficit,
et en particul ier
le financement
bancaire, sont mlsnen cause
par
les économistes M.
FRIEDMAN et
F.A.
HAYEK.
Pour combler
le déficit du budget,
les Pouvoirs Publ ics
détiennent trois possibi 1 ités
:
le financement par augmentation
des
impôts,
le financement
par emprunt et
le financement par
création monétaire
(1).
a - Le financement par impôt
Pour financer
leurs dépenses supplémentaires,
les Pou-
vOirs Publ ics vont en effet prélever des
impôts supplémentai-
(1) Cf. Ch. BORDES: Analyse macroéconomique, Paris, P.U.F., 1978 ;
R.G LIPSEY et P.o. STEINER: Analyse économique, T 2, trad. française,
Paris, Cujas, 1979 ;
Cf. aussi
: Ch. DE BOISSIEU : Principes de pol itique économique,
2ème ed. Paris, Economica, 1980.
TABLEAU 3 - PNB, PIB ET DEPENSES PUBLIQUES DE QUELQUES PAYS INDUSTRIALISES
196B
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
ALLEMAGNE - PN8 (Md DM)
535,2
597,7
678,9
756,1
827,2
920,1 .
986,9
1034,9
1125,0
1197,3
1287,5
1391,8
DEPENSES PU8LIQUES (Md DM)
98,4
103,4
108,2
115,0
120,2
126,8
132,3
138,2
141,0
142,1
147,3
151,5
POURCENTAGE DU PNB
18,38
17,30
15,93
15,20
14,50
17,78
13,40
13,35
15,53
Il,86
Il,44
10,88
ETATS-UNIS - PN8 (Md $)
868,5
935,5
982,4
1063,4
1171,1
1306,6
1412,9
1526,8
1702,2
1899,5
2127,6
2369,4
DEPENSES PU8LIQUES (Md $)
259,2
256,2
250,2
249,4
253,1
252,5
257,7
262,6
263,3
268,5
273,2
274,3
POURCENTAGE DU PNB
29,84
27,38
25,46
23,45
21,61
19,32
18,23
17,19
15,46
14,13
12,84
Il,57
1
,...
FRANCE - PI8 (Md FF)
614,51
700,7
782,5
872 ,4
981,1
1114,2
1278,3
1452,3
1677,9
1884,5
2140,7
2439,4
'1
1
DEPENSES PUBLIQUES (Md FF)
139,1
151,1
164,2
175,1
191,4
212,2
257,0
305,2
339,0
3B1,8
434,4
481,7
POURCENTAGE DU PIB
22,6
21,5
21,0
20,1
19,5
19,0
20,1
21,0
20,3
20,4
20,4
19,8
--
ROYAUME-UNI - PIB (M de E)
37554
39616
43460
49428
55147
64154
74073
93502
109958
124528
141606
159090
DEPENSES PUBLIQUES (H de E)
19165
18808
19076
19642
20451
21426
21732
23050
23477
23250
23704
23971
POURCENTAGE DU PIB
51,03
47,47
43,89
39,73
37,09
33,39
29,33
24,65
21,35
18,67
16,73
15,06
,SOURCE: PRINCIPAUX INDICATEURS ECONOMIQUES - STATISTIQUES RETROSPECTIVES 1960-1979
RAPPORT SUR LES COMPTES DE LA NATION-FRANCE 1980
'·'.'"-.'ë,'·''' _~o"Y"""\\"~""'.'_·~'_"·"{""h·'o/··~'~";"<'''''"'''_P'''''~ ",...,." .. •·..,;,__ ".·
···
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,~"_.."".'._.,~_._
~~_..__~._.__.
._.._~.,., ._.
.._.__._._ __._._ _._..
~ .._.,_.. ~.._
-18-
TABLEAU 4 - SOLDES BUDGETAIRES DANS QUELQUES PAYS INDUSTRIALISES
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
ALLEMAGNE
(Milliards de DM)
5.83
12.43
- 6.43
- 37.16
-31.21
- 25.57
- 26.49
- 27.63
ETATS-UNIS
(Milliards de $)
- 18.70
- 16.23
-
4.48
- 53.93
- 74.86
- 52.23
- 58.94
- 35.95
ROYAUME-UNI
(Millions de E)
- 1 481
- 2 501
- 3289
- 2 714
- 1890
- 1 494
- 1 574
- 2 005
FRANCE
- - -
(Millions de F)
1.767
4.840
5.770
- 37.813
- 17.169
- 19.457
- 38187
- 38B97
SOURCE
Government Finance Statistics Yearbook - FMI -
1982
- France:
Lois de rè9lement.
-19-
TABLEAU 5 -
DEFICIT BUDGETAIRE DE CERTAINS PAYS OCCIDENTAUX
EN POURCENTAGE DU PNB -
1972 ET 1981
1972
1981
BELGIQUE
3,7
12,2
ITALIE
7,4
12,8
IRLANDE
5,6
16,9
SUEDE
1,6
8
SOURCE
Be;1 i ner Hande 1sund frankfurter Bank : "FM1, ordonnances pour
responsables de la pol itique financière" 26 avri 1 1982, repris
sous 1e titre : "Le po i nt de vue du FM 1 sur 1a responsab i 1ité
des déficits budgétaires dans la crise actuelle" in Problèmes
Economiques, nO 1780, juin 1982.
-20-
res
maiS,
d'après FRIEDMAN,
HAYEK,
et surtout
les économis-
tes de
l'offre,
la fiscal ité a dépassé
le seui 1 tolérable.
Et
au-delà de ce seui l,
les recettes fiscales diminuent au
1 ieu
d:augmenter et
le déficit devient encore plus
important.
L'é-
tude à
la base de cette
idée est cel le de A.
LAFFER ; cette
étude est connue sous
le nom de
la courbe de LAFFER (1).
A en
croire cette étude,
les pays
industrial isés seraient donc pla-
cés actuellement à un point de
la courbe où tout niveau élevé
du taux de fiscal ité entraîne une baisse des recettes totales
par rapport à ce qu'el les auraient pu être.
Le tableau 6 nous
donne
l'importance des pressions fiscales en pourcentage du
P. 1.S. dans
les pays de
l'OCDE,
de 1971 à 1979. On remarque
dans ce tableau 6 un accroissement de
la proportion des recet-
tes fiscales par rapport au P. 1 .S.
D'après
les statistiques
des recettes publ iques des pays membres de
l'OCDE,
la propor-
tion des recettes fiscales au P. 1 .S. dans
l'ensemble des pays
membres est passée de 28 % en moyenne en 1965 à 36 % en 1976 (2).
Le graphique 1 montre que,
malgré
les différences,
il
y a un
accroissement de
la proporti~n des recettes fiscales dans tous
les pays de
l'OCDE.
Pour
les économistes de
l'offre,
lorsqu'nunmdnage voit
~
son prdLèvement fiscaL augmenter,
iL peut rdagir de deux fa-
çons.
La première consiste à travaiLLer davantage pour compen-
ser par des rentrdes suppLdmentaires La perte de revenu qui
rdsuLte de L'aLourdissement de
L'impôt; c'est
L'effet de re-
(1) Cf. J.L. SYREN : HUne tentative de justification théorique de la pro-
.
position 13 : la courbe de LAFFERH in Chroniques d'aetual ité de la
SEDEIS, fév. 1980 ; repris sous le titre: "Les 1imites de la pression
fiscale:
la courbe de LAFFER et ses impl ications" in Problèmes Econo-
miques nO 1670, avril 1980 ; X. GREFFE: HLa proposition treize ou la
révolte des contribuablesH in Annales Economiques, Cujas 1980, nO 15
(2) Cf. Statistiques des recettes pub 1iques des pays membres de l'OCDE
Une classification normal isée; fin 1978
TABLEAU 6
TOTAL DES RECETTES FISCALES EN % DU P.I.B. DANS LES PAYS MEMBRES DE L'OCDE
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
AU:"l RAllE, , , , ..... , . , . . . . . . . .
26.0
25.0
26,6
28.6
29.1
29.7
29,7
28.9
29.,8
AUTRICHE ... , . . . • . . • . . . . . . . . . .
27,0
27,7
27,9
28,5
27,8
27,7
28.0
29,0
28.6
BELGIQUE ... , . , , , . . . . . . . • . . . . .
25.0
24,9
25,6
26.3
28,0
28,4
29,6
30,8
31,5
1.... '\\;~AùA
, ............ , . . . . . . . . .
28.2
28,9
28,5
30,8
29.6
28,9
28,3
28,0
27,6
DANEMARK
' .. ' ..•....•.••.•..
41.7
41.0
41,4
43,4
40,5
40,4
40,7
42.3
43,4 ,
FiNlJ\\NDE . . . . . . . , . . • . . . . . . . . . .
30,4
30,8
31,0
30,3
32,3
35,5
35.3
32,7
31,7
::i,ANCE .. , ..... , .•.••.......•
21.9
22.1
22.3
22.3
22,2
23,5
23.0
23.0
23.6
All-C::MAGNE . , , "
. . . . . . . , ......
22,9
24,0 '
24,8
24,6
23,5
24,0
25,1
24,9
24.6,
GRLCé
17,8
17.8
. 16,9
17,6
17.9
19.8
19,5
19,5
o
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
19.3
IRLANDE ... , . , . , . . . . . . . • . ,' ....
29.6
28.3
28,4
28,4
28.0
31,3
30,6
29,3
29.0
ITALIE. , . ' . , , , , , , . . . . . . . . . . . . .
17.6
17,4
15.5
16,6
15.7
17.6
18.8
19.2
19.0
ji'P,)N ,' .. ,.,.,."
. . . . . . • . . ,.
15.3
16.0
17.6
17.3
14.9
15,5
15,6
17.2
17,5
1
N
LUX!:i\\,iQùJRG " " . " " "
.... ,.
24.0
24.8
25,6
2G.J
30.4
30,3
34,1
36.0
32.5
..-
1
i"AY::J-GAS . . . . . . . , . . . . . . . , ... , .
26,9
27.7
27.6
27,3
28.2
28.3
29.1
29.5
29,4
~~\\')-.J\\!L~Ll.:-lÉLANDE. ' , , . , , , .....
26.8
26,4
28.0
30,9
30.0
30,1
32,7
30.8
31,2
\\J~VÈGE , . , , . , , .. , . , ........ ,
35.0
36.5
36.3
36,7
36.5
37,9
38.9
38,1
38.2
PO"TU Ci/\\L ., . . . . . . , ...... , ....
"'.3
16.7
16.1
16,4
17.1
18,9
19,6
18,7
18.9
lSP/\\,Gi\\JE . " , . "
... , , , , . ' . , .. ,
10.5
10,7
11,0
1O.1
10.3
10,7
10.8
11.5
11.6
~LIL j~ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . .
35.1
36.2
35.6
34.8
35.6
37.2
37.9
37.7
36.6
Sl.;;S:C ' , , .. , , , . , , ..... , . , ....
17.9
18,3
j';;).V
19,5
21,0
22,2
22,2
22.0
21.5
Tl.F\\GUIE
17,4
17.3
18.0
16,3
• •
o
• • • • • • • • • • • • • • • • • •
18.8
19,7
20,2
20,0
19.5
ROYAUME-UNI .... , . . . . . . . . . . . .
30.3
28.7
26.5
29.3
29,8
29,Q
28.9
27.9.
28,1
~TATS-UNIS .. -:' .. , .. ' .. ' ... , ...
22.8
23.6
23,2
23,3
22,8
22,1
22,8
22,6
23,4
:::i\\S[M~i..E CEE., .. , . . . . . . . . . . .
26,7
zu.e
26,4
27.2
27,4
28.1
28.9
29.2
29.0
[I,':;LiV;BLE OCDE, . . . . . . . . . . . . . ,
24.7
24.8
24.9
25,5
25,7
26,5
27.0
26,9
26,8
Source : Statistiques des recettes publiques des pays membres dltl·OCDE.
-22-
Graphique 1
TOTAL DES RECETTES FISCALES EN POURCENTAGE DU P.I.B. (1965-1976)
Denmark-Danemark
\\---
/
/'
/
,.
.
.
"
" " ' ,
-
~~I
.
"
~'... l'
,x
.. United KingdOlll
x
Royaume-Uni
,...
"
x
x
D
D
cc
cc
"
n
'IQ
"
Source
Statistiques des recettes publiques des pays membres de l'OCDE
1965-1976, Paris, OCDE, 1978
-23-
venu.
La seconde est de considérer que si
L'heure de travaiL
rapporte moins en matière de revenu net après
impôt,
donc en
pouvoir d'achat réeL, mieux vaut travaiLLer moins pour profi-
ter davantage de
La v i e ;
c'est
L'effet de substitution" (1).
Contra i rement aux keynés i ens
pour qu i
en généra 1
l'effet
de re~enu est supérieur à
l'effet de substitution,
les écono-
mistes de
l'offre
insistent sur
le fait que "pLus
La pression
fiscaLe augmente, moins
Les
intéressés montrent d'ardeur à
t r aua i l l e» " (2).
Ils expl iquent que
l'impôt n'influence pas
seulement
l'arbitrage entre travai 1 et
loisir, entre temps ré-
munéré et temps
1 i bre ; ma i s i l
i nf 1uence auss l i a man i ère
dont
l'individu va affecter ses capacités productives entre
des activités de travai 1 marchandes et des activités de tra-
vail domestique; non
imposables (3). Donc l'accroissement de
la fiscal ité pénal ise
le travai 1 marchand et fait baisser
le
volume de
l'épargne nécessaire pour
l'investissement.
Il y a
ainSI
une baisse de
la production. D'autre part, comme l'ex-
pl i qu e W.
Phi 1 i p GRAMM,
la demande globale qui
devrait résul-
ter de
l'augmentation des dépenses de
l'Etat est très faible
du fait de
la réduction du pouvoir d'achat des ménages (4) .
.( 1) H. LIl>AGE : "KEYNES est mort... v ivent 1es reaganautes" in FOCUS
Manue 1 de "reaganom j 'fi'4", 1980, p. 1 ;
Sur ce po int cf. auss i : M. BERGOUGNOUX : L' inf 1uence de 1a fi sca 1ité
et des transferts sociaux sur l'offre de travai l, Thèse Faculté des
Sciences Economiques de CLERMONT-FERRAND, avri 1 1981.
(2) H. LEPAGE : "KEYNES est mort .... " op. cit. p. 1
(3) Cf. H. LEPAGE : ibid. ; G. GILDER : Richesse et pauvreté, trad.
française, Paris, Albin Michel, 1981.
Dans le même ordre d'idée, cf. aussi: Berl iner Handels und frankfur-
ter Bank : "FM l , ordonnances pour responsab 1es de 1a po 1itique fi nan-
cière", op. cit.
(4) Cf. W. Ph. GRAMM : "Inflation : its cause and cure"
in Federal reserve bank of St Louis Review, fév. 1975.
-24-
b - Le financement par emprunt
Le deuxième moyen dont dispose
l'Etat pour financer
ses dépenses supplémentaires est d'emprunter
les fonds néces-
saires à
long terme auprès du publ ic.
L'Etat offre ainsi
des taux d'intérêt élevés sur
les
marchés financiers.
Mais
la hausse des taux d'intérêt est un
grand handicap à
l'investissement privé qui
diminue. Comme
le
disent M. FRIEDMAN et F.A.
HAYEK,
dans
le cas de
l'emprunt pu-
bl ic,
"l'accroissement des d4penses du gouvernement serait
compens4 par la diminution des d4penses priv4es pour la con-
sommation et
l'investissement.
Mais
les emprunts de
l'Etat
auprès du public d4tournent
des capitaux qui seraient utili-
s4s dans
le secteur priv4,
et
ils augmentent donc
les taux
d "i n t
r t:" ( l ) ,
é
ê
D'après Helen
BAUMER,
"les cr4dits sollicit4s par les
Gouvernements des pays industrialis4s pour couvrir leurs d4-
ficits
budgétaires représentent,
en moyenne, depuis 1974, 4 %
du PNB de ces Etats;
durant
les ann4es 1958 à 1970, ce chif-
fre
était à peine de 1 %"( 2).
Les marchés fi nanc i ers de
1a
plupart des nations
industrial isées sont dominés par
les Pou-
vo i r s Pub 1 i cs par
1eurs ém i ss ions d'emprunts.
En effet,
1es em-
prunts étaient de 7 % supérieurs à ceux des entreprises prI-
vées i
en Belgique,
ils dépassaient de 80 % ceux de l'ensemble
du secteur privé,
y compris
les ménages (3).
(1) M. FRIEDMAN: La 1iberté du choix, trad. franç., Paris, éd. P. BELFOND,
1980, p. 260 i
cf. aussi : F. AFTALION et P. PONCET : Le monétarisme, "Que sais-je ?"
Paris, P.U.F., 1981
(2) H. BAUMER : "Crowding-out : une menace pour les investissements pri-
vés" in Le mois économique et financier, nov. 1982 i repris sous le
titre: "l'effet d'éviction des emprunts d'Etat sur les-marchés finan-
ciers" in Problèmes Economiques nO 1800, déc. 1982, p. 23
(3) Cf. H. BAUMER : "Crowding-out : une menace pour les investissements
pr i vés",
i b id.
-25-
Le tableau 7 indique
le rapport entre
les emprunts de
l'Etat sur
les marchés financiers de certains pays
industria-
1 i sés.
Ce tab 1eau donne auss i
1es taux d' intérêt prat i qués sur
ces marchés.
Se Ion H.
BAUMER,
i 1 semb 1e qu' i 1 ex i ste un
l-i en
de cause à effet entre
le volume des emprunts des Etats et
le
niveau élevé des taux d'intérêt à
long terme,
en particul ier
de 1975 à
1979.
Ainsi
un déficit budgétaire financé par em-
prunts accroît
les taux d'intérêt de marché et
le prix du ca-
p i ta 1 rée 1 (1).
Par conséquent,
1a demande de créd i t
de
1a
part des entreprises privées pour
leurs
investissements se
trouve entravée.
En effet,
plus
le taux d'intérêt est élevé,
mOins
les projets des entreprises privées sont rentables;
alors el les s'abstiennent à
investir.
L'emprunt,
comme
l'impôt,
ne peuvent donc pas augmen-
ter
la production et
l'emploi.
Le seul
moyen efficace,
c'est-
à-dire
le seul
moyen pour
l'Etat d'augmenter effectivement
la
production et par conséquent
l'emploi,
c'est
la création moné-
taire.
Pour H.
BAUMER, si
certains pays ne montrent pas de
1 ien entre les emprunts et
les taux d'intérêt sur
le tableau 7
ci-après,
c'est parce que ces pays,
comme
l'ITALIE,
ont dû re-
courir énormément à
la planche à
bi 1 lets.
c - Le financement par création monétaire
Pour financer
le surplus de ses dépenses,
l'Etat fait
donc appel
à
la planche à
bi 1 lets.
En effet,
par
l'intermé-
diaire du Trésor
Publ ic,
l'Etat émet des bons qu'i 1 vend aux
banques commerciales.
Le
refinancement des banques auprès de
la Banque Centrale à
la suite de cette opération va entraîner
une émission de monnaie banque centrale.
(1) Cf. K. BRUNNER et A.H. MELTZER : "Money, debt and economlc activity"
in Journal of pol itical economy, 1972
TABLEAU 7 - DETTE PUBLIQUE ET TAUX D'INTERET DANS CERTAINS PAYS INDUSTRIALISES
ANGLETERRE
BELGIQUE
FRANCE
IRLANDE
ITALIE
JAPON
PAYS-BAS
RFA
SUISSE
USA
PART DE LA DETTE PUBLIQUE
1970-1974
2,8
3,6
- 0,18
7,1
7,4
1,1
1,4
4,3
0,4
1,3
(emprunts d'Etat) dans le
PNB en pourcentage (1)
1975-1979
5,9
5,1
1,42
8,3
12,1
4,7
3,2
2,2
1,2
3,3
TAUX D'INTERET A LONG TERME
1970-1974
10,50
7,66
8,38
11,29
12,10
8,96
7,99
8,78
5,76
6,83
(sur les obligations d'Etat)
(2 )
1975-1979
13,40
8,86
9,34
15,82
13,40
7,18
8,01
'7,14
4,45
8,31
1
N
0'
1
TAUX D'INTERET A COURT TERME
1970-1974
7,77
5,30
8,26
8,25
7,96
7,83
6,08
7,60
-
7,10
(sur l'argent au jour le
jour) (3)
1975-1979
10,09
6,33
8,51
10,08
12,74
6,71
6,10
4,30
-
7,11
1970-1974
9,6
6,6
7;7
10,8
9,0
10,7
7,3
5,6
7,0
6,1
TAUX D'INFLATION
1975-1979
15,5
7,5
10,1
14,6
15,5
7,3
6,8
4,1
2,9
8,1
,
(1) RFA, USA Y compris la dette extérieure (1970-1979) - IRLANDE Y compris la dette extérieure (1970-1974)
(2) PAYS-BAS, toutes obligations confondues
(3) ANGLETERRE: Treasury Bills, USA: Federal Funds.
SOU R CE: FMI, OCDE, Bulletin trimestriel de la Banque d'Irlande, repris par H. BAUMER : op. cit.
-27-
D'autre part,
1e Banque Centra 1e va augmenter ses con-
cours au Trésor Publ ic,
ce qui
aboutit à une émission monétai-
re (1).
En FRANC E,
par exemp 1e,
1es concours de
1a Banque Cen-
trale au Trésor Publ ic sont passés de 7,6 mi 1 1 iards de francs
en décembre 1974 à 37 mi 1 1 iards en avri 1 1976 (2). En ITALIE,
la part de
la dette publ ique financée par
la création monétai-
re a,
selon .H. BAUMER,
atteint par moment
le taux de 97 % en-
tre 1973 et 1979 (3).
La nouvel le monnaie créée par
la Banque Centrale d'une part
et
les banques commerciales d'autre part,augmente
le volume de
la masse monétaire circulant dans
l'économie.
Ainsi,
pour ne
citer que quelques exemples,
de 1956 à 1965,
l'accroissement
annuel
de
la masse monétaire,
qui
était de 2,3 % aux ETATS-
UNIS a été très fort entre 1966 et 1975, passant à 5,8 % ; et
cette forte augmentation,
selon
les économistes, est due sur-
tout à
l'accumulation des déficits et des dépenses budgétaires
incontrôlés (4).
En FRANCE, de jui Ilet 1975 à jui Ilet 1976,
pér iode d' important déf ici t , l e stock monéta ire Ml s'est accru
au rythme de 16,3 % et
l'ensemble de
la masse monétaire M
(Ml
2
+ dépôts à terme),
au rythme de 18,3 % (5).
Le tableau 8 nous
donne
la mas?e monétaire de certains pays,
de 1970 à 1979.
Contrairement aux keynésiens,
la croissance anormale de
la
masse de monnaie est responsable de
l'inflation et du chômage
que connaissent
les pays
industrial isés depuis
les années 70.
(1) Cf. A. CHAlNEAIJ : Mécanismes et politique monétaires, op. cit.
(2) Cf. E. ALPHANDERY : "La po 1itique monéta ire frança ise : 1es 1eçons de
l'expérience récente" in Banque nO 359, fév. 1977.
(3) Cf. H. BAIJMER : "Crowding-out : une menace pour les investissements
privés" op. cit.
(4) Cf. W.E. SIMON: L'heure de la vérité, op. cit.
( 5) Cf. E. ALPHAND ERY : "La po 1itique monéta ire frança i se" op. c it.
TABLEAU 8 - MASSE MONETAIRE OE CERTAINS PAYS DE L'OCDE (l'tl + QUASI. MONNAIES)
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
FRANCE
(Milliards de F)
354,3
417,24
494,60
569,0
673,73
779,68
879,83
1002,00
1124,47
1286,17
ROYAUME-UNI
(Millions de E)
18175
20541
26245
33478
37698
40573
45129
49565
56968
61078
ETATS-UNIS
(Milliards de $)
673,9
771,4
879,8
978,4
1061 ,8
1164,5
1303,8
1464,5
1627,8
1779,0
1
N
00
1
ALLEMAGNE
(Milliards DM)
173,4
198,6
232,3
264,3
279,6
279,3
298,2
331,8
375,4
406,5
1TALI E
(Milliards de Lire)
52778
61782
73005
89997
103920
128298
156938
188796
232210
252906
SOU R CE: PRINCIPAUX INDICATEURS ECONOMIQUES - STATISTIQUES RETROSPECTIVES 1960-1979
-29-
On remarque en effet,
dans tous ces pays,
un taux d'inflation
élevé,
un ralentissement de
l'activité économique et contrai-
rement à
la courbe de PHILLIPS,
un taux de chômage également
élevé (cf. tableau 9). Selon FRIEDMAN et HAYEK,
la croissance
de
la masse monétaire est anormale parce qu'el le n'est pas
proportionnel le à
la croissance de
la production.
En effet,
alors que
la masse monétaire augmente dans tous
les pays
in-
dustrial isés,
le taux de croissance de
la productivité,
comme
le montre
le tableau
la, est en baisse. Cette croissance anor-
male de
la quantité de monnaie a
donc des conséquences.
-30-
Tableau 9 - CROISSANCE, INFLATIGN ET CHOMAGE DANS LES GRANDS PAYS DE L'O.C.D.E.
(Pourcentage)
Pla
INFLATION
CHOMAGE
1960-1970
1970-1979
1960-1970
1970-1981
1960-1970
1970-1980
ETATS-UNIS
4.3
3.1
2.6
8.1
4.7
6.3
CANADA
5.6
4.2
2.8
8.7
5.2
6.7
JAPON
10.5
5.2
5.6
9.3
1.3
1.7
R.F.A.
4.4
2.6
2.8
5.0
1.0
2.9
FRANCE
5.7
3.7
3.8
10.1
1.4
3.9
ROYAUME-UNI
2.9
2.1
3.8
14.3
1.9
4.5
~
SOURCES
~ : Banque Mondiale - World developl1lent report 1981
- Inflation: World tables,
3ème édition,
1984
Chômage
Calculé à partir des principaux indicateurs écono-
miques.
Statistiques rétrospectives 1960-1979
Le mouvement économique en FRANCE 1949-1979 - INSEE
-31-
TABLEAU 10-- CROISSANCE DE LA PRODUCTIVITE DANS CERTAINS PAYS INDUSTRIALISES
1870-1913
1913-1950
1950-1960
1960-1973
1973-1978
AllEMAGNE
1,9
1,0
6,8
5,4
4,2
FRANCE
1,8
2,0
4,4
5,5
3,9
ITALIE
1,2
1,7
4,3
6,8
. 4,1
ANGLETERRE
1,1
1,6
2,2
3,7
2,0
JAPON
1,9
1,3
5,8
9,8
3,9
ETATS-UNIS
2,1
2,6
2,4
2,6
1,1
~
SOU R C E
MARJOLIN (R.)
"Le d~veloppement ~conomique de l'Europe:
la rupture de 1974 et ses prolongements
dans l'avenir" in Banque nO 403, f~v. 1981
-32-
§ 2
LES CONSEQUENCES DE LA CROISSANCE MONETAIRE;
L'INFLATION ET LE CHOMAGE
Pour M. FRIEDMAN et F.A.
HAYEK, et contrairement aux
keynésiens,
la croissance de
la masse monétaire expansionniste
est responsable de
l'inflation d'une part, et du chômage d'au-
tre part.
Le but de cette section est de montrer
la relation
entre
la croissance monétaire et
l'inflation d'une part, et
avec
le chômage d'autre part.
A -
L'inflation
Nous avons vu que pour
1es keynés i ens,
lorsque
1es
coûts de production des entreprises augmentent,
les prix de
vente des produ i ts crotent.
En effet,
pour eux,
1a hausse des
taux d' intérêt provoqué" par
1a po 1 i tique monéta i re restr i ct i-
ve et
la hausse des salaires due aux revendications des syndi-
cats,alourdissent
les coûts de production des entreprises.
Cel les-ci
sont obi igées de répercuter ces coûts dans
les prix
de vente de
leurs produits. C'est ce qui
provoque
l'inflation.
Et ces mêmes coûts sont une entrave à
la production et à
l'em-
ploi, et
ils provoquent par conséquent
le chômage. Mais pour
FRIEDMAN et HAYEK,
il
n'existerait pas d'inflation par
les
coûts,
mais plutôt une
inflation monétaire.
1 - L'inflation, phénomène monétaire
En effet,
pour FR 1EDMAN et HA YEK,
1es coûts qu i sont
répercutés dans
les prix de vente sont dus eux-mêmes à
l'aug-
mentation de
la demande provoquée par
le surcro1t: de monnaie.
Par conséquent,
1 es
synd i cats des trava i lieurs ne sera i ent
-33-
pas responsables de
l'inflation. Comme
l'écrit FRIEDMAN,
"Les
augmentations de saLaires qui excèdent
L'accroissement de
La
productivité sont une conséquence de
L'infLation pLutôt qu'une
cause" (1).
HAYEK dit à cet effet que,
depuis que
les banques
ont
l'obi igation de fournir suffisamment de crédits pour main-
tenir
le plein emploi, et quel
que soit
le niveau de salaire,
le pouvoir de revendication des syndicats s'est accru.
Lors-
que
les travai 1 leurs réclament des augmentations de salaires,
les Autorités monétaires auxquel les a été
imposé
le devoir de
créer
la monnaie par statut n'ont d'autre choix que de pour-
sUivre une pol itique dont résulte une
inflation continue. Mais
l'idée que "Les autorités monétaires ne peuvent rien faire
d'autres ne change pas
Le fait
que,
comme toujours,
c'est La
poLitique monétaire et rien d'autre qui est
La cause de
L'in-
fLation"
(2).
La masse salariale n'entraîne donc pas
l'infla-
tion ; el le a plutôt une responsabi 1 ité dans
le chômage.
En
effet,
les charges salariales élevées des entreprises rédui-
sent
le niveau de
l'emploi offert.
Il
y aura un chômage élevé
et un niveau d'inflation aussi
élevé,
mais pas continu. Si
les
Autorités monétaires,
pour atteindre
leur objectif de plein
emploi à tout prix, mènent une pol itique monétaire expansion-
niste afin de stimuler
la demande globale et réduire
le chô-
mage,
1a hausse des pr i x va se perpétuer ; car
1es sa 1ar i s ,
é
à
la suite de
la hausse des prix,
vont réclamer à nouveau des
hausses de salaires afin de maintenir
leur pouvoir d'achat.
Donc,
pour
les économistes FRIEDMAN,
HAYEK et
leurs partisans,
c'est
la hausse des salaires qui
suit
l'inflation, et non
l'in-
verse.
Les Autorités monétaires préviennent
le chômage créé
par
l'action des syndicats à travers
l'inflation, en créant
de
la monnaie. C'est
la création monétaire qui
permet aux en-
(1) M. FRIEDMAN: La 1iberté du choix, op. cita
(2) F.A. HAYEK: "Unions,
inflation, and profits" in The publ ic stake ln
union power, éd. par Ph. D. BRADLEY, University of Virg1inia press,
Charlottesvi 1le, 1959, p. 48
-34-
treprises de répondre aux revendications salariales i
et el-
les
le font
parce qu'el les pourront
répercuter
les charges sa-
lariales dans
les prix.
La
pol itique de plein emploi
des Pou-
voirs Publ ics décharge ainsi
les syndicats de
leur responsabi-
1 ité à créer
le chômage et
leur donne au contraire cel le de
l'inflation.
Comme
1es sa 1aires,
1a
hausse des taux d' intérêt ne
peut pas provoquer
la hausse des prix.
En effet,
pour ces éco-
nomistes,
pour que
le taux d'intérêt élevé soit une cause de
1a hausse des pr i x,
i 1 faudra i t
que
1es taux d' intérêt cro 1 s-
sent de manière continue
i
ce qui,
pour eux,
n'est pas
le cas.
En généra l , l e surcro1t de monna 1 e
mis à
1a dispos i-
tion des agents économiques,constitue un revenu supplémentai-
re pour chacun.
Ce
surcroît de monnaie va donc permettre une
augmentation de
la demande des différents biens.
Les produc-
teurs vont vouloir augmenter
leursfacteurs de production afin
de faire face à
la hausse de
la demande' de
leurs produits.
Les
producteurs des biens d'équipement
vont accroître
la demande
des matières premières et de
la main d'oeuvre.
Les prix des
matières premières vont croître sous
l'effet de
la demande.
Les producteurs des biens de consommation vont vendre d'une
part des_tit~es pour se procurer
les fonds
nécessaires pour
leurs
investissements
i
1e s p r i x des titres vont s'accroître
sous
l'effet de
leur demande
la demande des biens d'inves-
t i ssement va entra Î ner auss i
1eur pr i x à
1a hausse.
D'autre
part,
1es entrepr i ses vont
augmenter
1eur ma in d'oeuvre en of-
frant
un salaire plus élevé afin d'attirer
les travai 1 leurs
i
le prix du travai 1 qui
est
le salaire monte.
Les travai 1 leurs,
avec
leur surcroît de revenu,
vont demander
les biens et ser-
v, ces ;
1es pr 1x des biens et
serv i ces vont croître d'une part
-35-
sous
l'effet de
la forte demande et d'autre part par
la réper-
cussion des coûts de production.
Ainsi
donc,
l'accroisse~ent de la masse de monnaie a
un "effet d'encaisse réel le"
(1)
sur
les marchés des biens,
1e marché des titres,
1e
marché du trava il.
En effet,
pour
Don PATINKIN,
la demande nette de marchandises d'un
individu
dépend de ses encaisses réel les.
Si
à
la suite de
l'accroisse-
ment du volume de
la monnaie ses encaisses
initiales devien-
nent plus élevées que ses encaisses désirées,
l'individu cher-
chera à se débarrasser du surplus.
Il
va dépenser ce surplus
d'encaisses par achat de biens et services.
Il
réduit ainsi
ses encaisses et accroit sa demande de marchandises.
Et c'est
cette hausse de
la demande qui
provoque
la hausse de prix.
Ainsi
de suite
l'accroissement de
la masse de monnaie
va être absorbé dans
l'économie par une hausse des prix sur
les différents marchés.
Dans
le cas des prix des biens et serVices,
sion sup-
posait que
la croissance de
la monnaie serait suivie d'une
augmentation de
la production,
on peut assister,
an contraire,
à une constance dans
la hausse des prix.
Or,
ceci
n'est pas
le cas.
Les prix des biens et services augmentent dans tous
les pays
industrial isés.
Par conséquent,
on peut expl iquer
la
hausse des prix par
le fait
que
la production ne suit pas
la
croissance de
la monnaie dans
la proportion qu'el le devait
être.
Comme
le disent
FRIEDMAN et HAYEK,
la croissance de
la
monnaie plus rapide que
la production a entrainé
la hausse des
prix.
Plusieurs études élaborées dans ce sens ont montré en
effet "qu'iL n'a
jamais existé une période
Longue d'infLation
(1)
Cf. D. PATINKIN i: La monnaIe,
l'intérêt et les pr r x , Paris, PUF 1972
Cf. aussi: M. FRIEDMAN: The optimum quantity of money and other
essays, New York, Mac Mi 1 lan, 1969
-36-
continue qui ne soit accompagnée par une croissance excessive
de
La masse monétaire à un taux pLus éLevé que ceLui de
La
croissance de
La production" (1).
C'est
le cas des ETATS-UNIS,
de l'ALLEMAGNE, du ROYAUME-UNI et du JAPON, où
les recherches
de M.
FRIEDMAN sur la période 1964-1973 montrent que l'évolu-
tion des prix suit cel le de
la quantité de
la monnaie par uni-
té de production (2). Dans
le cas de
la FRANCE, selon les au-
teurs,
le taux de croissance annuel du stock de monnaie compa-
ré à celui des prix montre aussi une corrélation
indéniable.
"Toute augmentation du taux de croissance de
La masse monétai-
re est suivie par une augmentation du taux d'infLation en mo-
yenne queLques six mois pLus tard.
Toute diminution du taux de
croissance de
La masse monétaire est suivie par une diminution
du taux d'infLation en moyenne queLques neuf mois pLus tard"(3).
Pour M.
FRI EDMAN,
F .A. HAYEK et
leurs part isans,
il
est vrai que
l'inflation peut
influencer la croissance de
la
monnaie, mais ce qui est sûr et certain, et
important à pren-
dre en compte ICI, est que sans une croissance continuel le de
1a masse monéta ire au-de 1à de certa i nes
1 i mites,
1es pr i x ne
pourraient continuer à croître de manière permanente.
La croissance de
la production mOins rapide que cel le
de
la masse de monnaie serait
1 iée,
selon FRIEDMAN et HAYEK,
aux inconvénients du financement du déficit budgétaire par
l'impôt et par
l'emprunt.
(1) E.M. CLAASSEN, P. SALIN: L'Occident en désarroi: turbulences d'une
économie prospère, op. cit., p. 42
(2) Cf. M. FRIEDMAN, A.J. SCHWARTZ: A monetary history of the United
States 1867-1960, Princeton, Princeton University press, 1963 ;
M. FRIEDMAN: Inflation et systèmes monétaires, op. cit.
Cf. aussi : M. FRIEDMAN, A.J. SCHWARTZ: Monetary statistics of the
United States, New York, London, Columbia University press, 1970 ;
M. FRIEDMAN, A.J. SCHWARTZ: Monetary trend in the United States
and the United Kingdom "National Bureau of economic res~arch" Chicago,
London, University of Chicago press, 1982
(3) A. FOURÇANS : Sauver l'économie, Paris, Ca 1mann-Lévy, 1978, p. 92
-37-
Si, comme
1e disent
1es keynés i ens,
1es agents écono-
miques et en particul ier
les travai 1 leurs sont victimes d'i I-
I us ion monéta ire,
1a
hausse des pr i x ne sera pas cont i nue Ile.
Or, comme on
le constate dans tous
les pays
industrial isés,
l'inflation est continue et même accélérée.
Pour M.
FRIEDMAN
et F.A. HAYEK, cette
inflation continue et accélérée est due
au fait que
les agents économiques, et en particul ier
les tra-
vai 1 leurs,
ne sont pas victimes d'i 1 lusion monétaire pendant
longtemps, et qu' ils se rendent
v ite·
compte
que
1es pr i x ont
en fait augmenté.
Et afin de maintenir
leurs profits et
leur
pouvo 1 r d ' achat,
1es entrepreneurs et
1es trava i lieurs ant i-
cipent
la hausse des prix
les uns par
l'augmentation des
prix de
leurs produits et
les autres par
la revendication de
hausses de salaires.
les anticipations des prix jouent ainsi
un rôle
important dans
l'inflation.
les Pouvoirs Publ ics ne peuvent donc pas tromper
indé-
finiment
les agents économiques par
l'inflation, en faisant
gonfler
leurs revenus nomInaux.
Ils se rendent vite compte
que,
les prix ayant augmenté,
leurs revenus réels sont réduits
car
ils ont de parfaites
informations et anticipent toujours
1a hausse future des pr i x (1).
leur act i on ne peut que condu ire
à une
inflation accélérée qui
fait monter
le chômage.
(1) Cf. F.A. HAYEK: "Unions, inflations, and profits" op. cit. ;
F. A. HAYEK : A t i ger by the ta il, "1 ntroduct ion de Sudha SHENOY",
London Hobart paper book, I.E.A. 1972 ; Cf. aussi M. FRIEDMAN:
"UnerJ1)loyment versus inflation. An evaluation of the PHILLIPS curve",
London, IEA occasional paper 44, 1975 ; M. FRIEDMAN: I.nflation et
systèmes monétaires op. cit. ; P. PONCET et R. PORTAIT: Macroéconomie
financière, Paris, Dai loz, 1980 ; Ph. MONGNIN : "Quanto lontani da
KEYNES ?" Revue bibl ioteca della 1 iberta, avri I-juin 1981 ; repris
sous le titre "Le monétarisme aujourd'hui: une doctrine antikeyné-
sienne hantée par son contraire" in Problèmes Economiques nO 1782,
j u i 11et 1982
-38-
B -
LE CHOMAGE
Cette
inflation accélérée va permettre de maintenir
l'emploi, mais par son effet sur
les prix relatifs et
les taux
d'intérêt,
l'emploi et par conséquent
le chômage vont revenir
à
leur niveau
initial.
Les Pouvoirs Publ ics peuvent créer
l'emploi et
le main-
tenir à un niveau élevé grâce à
l'inflation parce que d'une
part
la croissance de
la masse monétaire,
en faisant baisser
les taux d'intérêt,
permet une augmentation de
la demande glo-
baie, et donc de
la production et de
l'emploi, et d'autre part
parce que
l'inflation ainsi
créée joue
le rôle d'un
impôt sur
le revenu des ménages et sur
les bénéfices des entreprises ( 1).
L'inflation fait en effet gonfler
les recettes fiscales et
les
déficits deviennent plus faibles qu'i Is auraient pu être au-
trement. Ai ns i, grâce à
l' i nf 1at ion,
1es Pouvo i rs Pub 1 i cs peu-
vent maintenir
les dépenses publ iques de plus en plus
impor-
tantes afin de créer
les emplois.
Et pour maintenir
leurs re-
cettes à un niveau toujours élevé,
1es Pouvo i rs Pub Iles, se-
lon C.E. RUEBLING, ont
intérêt à accélérer
le taux d'inflation
afin de broui 11er
les anticipations des agents économiques (2).
Cette action
leur permet de créer
les emplois publ ics
et de faire peser
la responsabi 1 ité de
l'inflation sur des
boucs-émissaires, en
l'occurence
les syndicats des travai l-
Ieurs.
La création monétaire et
l'inflation qui en découle
(1) Cf. M. FRIEDMAN: "Government revenue from inflation" in Journal of
pol itical economy, jui 1let-Août 1971 ; cf. aussi : C.L RUEBLING
"Financing government through roonetary expansion and inflation", Fede-
rai reserve bank of St Louis review, fév. 1975 ; A. FOURÇANS : Sauver
l'économie, Paris, Ca1mann-Lévy, 1978, p. 162
i
(2) Cf. C.E. RUEBLING : "Financing government through monetary expansion
and inflation" op. cit.
-39-
permettent ainsi
un taux de chômage faible.
Les économistes
FRIEDMAN,
HAYEK et
leurs partisans reconnaissent en effet cet-
te relation entre
l'inflation et
le chômage que
les keynésiens
ont mise en évidence à partir de
la relation de PHILLIPS entre
le taux de salaire nominal
et
le taux de chômage. Mais pour
eux,
cette relation n'est valable que pour
le court terme. A
long terme,
il
n'y a pas d'arbitrage entre
inflation et chô-
mage car
le taux de chômage peut s'élever alors que
l'infla-
tion persiste (1). C'est
la stagflation qu'on a remarquée de-,
pUIS
les années soixante dix dans presque tous
les pays
indus-
trialisés. Selon HAYEK,
l'inflation accélérée par
la création
monétaire peut maintenir
le plein emploi
de
la main d'oeuvre
pendant une période assez
longue qu' i 1 avait crue
impossible(2).
Mais "ce qui a i t i remarqui est que ce genre de plein emploi
qui peut être crii de cette façon
est de nature instable et
que crier l'emploi par ces moyens c'est faire
perpétuer les
fluctuations.
Il existe des
situations disespiries dans
les-
quelles i l peut, bien sûr,
être nicessaire d'accrottre l'em-
ploi à tous
les coûts, même s~ c'est seulement pour une courte
piriode . . .
Mais
l'iconomiste ne devrait pas cacher le fait
que
viser sur l'emploi maximum qui peut être atteint dans
le court
terme par tes moyens de politique monétaire est essentielle-
ment
la politique du desperado qui n'a rien à perdre et a tout
à gagner d'un petit ballon d'oxyg~ne" (3).
( 1) Cf. R.W. SPENCER : "The r-e1at ion between pr-i ces and employment - two
views" in Federal reserve bank of St Louis review, Mars 1969, reprint
series nO 36 j R. BERNARD: La théorie quantitative de la monnaie,
Thèse, éd. de l'A.G.E.L., LYON 1973 j D.R. FRANCis: "Inflation, re-
cession, what's a pol icy maker to do ?" in Federal reserve bank of
St Louis review, nov. 1974 j F.A. HAYEK: "Full employment at any
price ?" London,
IEA occasional paper, 45, 1975 j M. FRIEDMAN: "In-
flation and unemployment : the new dimension of pol itics", London,
IEA occasional paper, 51, 1977 ; A. FOURÇANS et J.J. ROSA: "Le mira-
ge du plein emploi" in Banque, nO 366, oct. 1977.
(2) Cf. F.A. HAYEK: "Full employment at any price ?" op. cit.
(3) F. A. HAYEK : Profits,
interest and i nvestment, London,Raut 1edge &
Kegan Paul LTD, 1939, note de bas de page, p. 63
-40-
L'inflation, en effet, provoque une totale désorgani-
sation de toute
l'activité économique.
L'inflation crée un
grand préjudice qui est de provoquer dans
la structure de
l'é-
conomie des distorsions et des déséqui 1 ibres dont résulte le
chômage (1).
2 - L'inflation et la distorsi~ des_e~~~~elatif~
En effet, selon FRIEDMAN et HAYEK "une inflation ile-
vie noie l'information dans un bruit de fond,
et lui fait
per-
dre toute signification" (2).
El le entraîne une distorsion
dans
le système des prix relatifs et
l'empêche de jouer son
rôle normal d'information. Cet effet pervers de
l'inflation
sur
la structure des prix relatifs est dû à
l' instabi 1 ité de
son taux.
En effet,
l' i nstab i 1 i té du taux d' i nf 1at i on rend
l'inflation diffici lement prévisible et entraîne des anticipa-
tions
inflationnistes erronées. Ces erreurs d'anticipations
réduisent
l'efficacité des forces du marché et entraînent une
distorsion des prix relatifs.
La distorsion des prix est aus-
si due au fait que certains prix sont contrôlés par
le Gouver-
nement dans
le cadre.de
la
lutte anti-inflationniste et sont
fixés dans des contrats qui
ont une certaine durée. Ainsi cer-
tains prix peuvent être adaptés sans grand délai par
les pro-
ducteurs à
l'évolution constatée de
l'inflation, alors que ceux
qui sont fixés dans
les contrats doivent tenir compte de
la
hausse anticipée de
l'inflation (3).
L'inflation provoque une
incertitude dans
les compor-
tements économiques des agents. Cette incertitude est d'autant
(1) F.A. HAYEK: "Inflation's path to unemp 1oyment", op. cit.
(2) M. FRIEDMAN: La 1iberté du choix, op. cit., p. 31
(3) Cf. S. GUILLAUMONT-JEANNENEY : Pour la pol itique monétaire,
Paris, P.U.F., 1982
-41-
plus grande que
le niveau et
la variabi 1 ité du taux d'infla-
tion sont élevés.
Les agents économiques,
comme
le dit
A.
FOURÇANS,
vont entreprendre des opérations coûteuses pour
eux et pour
la collectivité afin de se protéger contre
la haus-
se des prix.
En effet,
il
y a
des distorsions dans
l'al location
des ressources et dans
le choix des
investissements
(en machi-
nes,
en va 1eurs mobil i ères . . . ).
S i l es entrepreneurs,
comme
l'expl ique HAYEK,
doutent de
la croissance permanente de
la
demande et donc des prix,
ils ne seront pas encl ins à augmen-
ter
leur capacité de production et opteront pour
les
investis-
sements à court terme plutôt que
les
investissements à
long
terme.
Mais s ' i ls espèrent une hausse continuel le des prix,
ils opteront pour
les
investissements de
long terme.
Donc avec
la variabi 1 ité du taux d'inflation,
les spéculations des agents
économiques feront
que de nombreuses ressources deviendront
peu productives.
Les entreprises,
en effet,
spéculent sur
leurs
stocks,
et ceci
parce qu'el les espèrent faire des profits ou
faire moins de pertes.
Contrairement aux keynésiens pour qui
c'est
le ralen-
tissement de
la masse monétaire qui
provoque une hausse du
taux de
l'intérêt
(1),
FRIEDMAN et HAYEK trouvent que c'est
la pol itique monétaire expansionniste qui
en est
la cause.
Pour
eux,
1a
hausse du taux de
l' intérêt su i t
l' accé 1érat i on de
l'inflation et
la baisse,
la décélération.
Mais
l'effet de
l'inflation sur
le taux de
l'intérêt se fait
à
retardement
parce que
le rythme d'expansion de
la masse monétaire/plus
rapide,a tendance à
faire baisser
le taux d'intérêt par
le
b i ais de
l'effet de
1 i qu id i t.é
;
i 1 contrar i e
ai ns i l ' effet
des anticipations sur
les variations de prix.
Mais
l'infla-
(1)
Cf.
par exemple:
J.
DENIZET
:
La grande
inflation,
2ème éd.
Paris,
P.U.F.,
1978.
Ci. aussi: J. DENIZET : "Inflation, pol itique monét.a i r-e et entre-
prises" in Banque, nO 373, mai 1978
-42-
tion accélérée finit par entraîner
le taux d'intérêt à
la
hausse.
Pour FRIEDMAN et HAYEK,
en effet,
"une fois
que Le
voLume des moyens en circuLation a cessé de crottre,
Le taux
d'intArit nominaL doit, maLgré Le voLume totaL accru en cir-
cuLation, augmenter encore à son niveau natureL, et ainsi
rend non profitabLes Les investissements qui étaient créés
avec
L'aide du crédit additionneL" (1).
Comme l'écrit
FRIEDMAN,
"Les taux d'intérit peuvent 'tre simpLement
Le con-
duit par l.e que l: Les effets d'un changement sont transmis aux
dépenses sans i~re aLtérés du tout, de mime qu'un fLot déver-
sant dans un Lac peut, après un déLai,
simpLement accrottre
Le débit de sortie sans aLtérer Le niveau du
Lac
Lui-mime" (2).
Ce retour du taux d'intérêt à son niveau naturel
est dû à
la
hausse des prix qui
réduit
la valeur de
la monnaie,
et à
l'ef-
fet des ant ici pat ions ; car s i l a hausse des pr i x est forte,
plus
les agents économiques s'attendent à une hausse continue.
Les prêteurs des fonds vont alors demander un taux d'intérêt
nominal
élevé,
que
les emprunteurs accepteront de payer.
Le
taux d'intérêt,
d'après ces économistes,
retourne à son niveau
naturel, et peut même devenir plus élevé que ce niveau natu-
rel
(3). Le taux d'intérêt élevé permet ainsi de compenser la
perte subie par
la valeur des sommes prêtées.
Donc,
la crois-
sance de
la masse de monnaie ne fait baisser
les taux d'inté-
rêt que pendant un court moment.
Ce délai
passé,
la tendance
est à
la hausse.
(1) F.A. HAYEK: Monetary theory and the trade cycle, "reprint of Econo-
mie classics", cl ifton, Augustus M. KELLEY publ ishers, 1975, p. 176
( 2) M. FR 1EDMAN : "The 1ag in effeet of monetary po 1icy" , in The opt imum
quantity of money and other essay, op. cit. p. 256
(3) Cf. M. FRIEDMAN: "The role of monetary pol icy" in American economic
rev iew, 1968.
i
Cf. aussi: F.A. HAYEK: The pure theory of capital, London Rautledge
& Kegan Paul LTD, 1962
-43-
Ainsi
la hausse des taux d'intérêt commencée depuis
les années soixante,
mais qui
s'est accentuée à partir de
la
deuxième moitié de cette année jusqu'à
la fin des années soi-
xante dix (I),
s'expl iquerait selon
FRIEDMAN et HAYEK par
la
flambée des prix.
En effet,
la deuxième moitié des années 60
et
les années 70 ont été une période de fortes
hausses de
prix.
Cette hausse des priX,
malgré
les niveaux des taux d' in-
térêt nominaux élevés,
rend
les taux d'intérêt réels très fai-
bles,
voire nuls ou même négatifs
(cf.
tableau 11).
Mais des
taux d'intérêt réels négatifs,
selon
les auteurs,
provoquent
une fuite devant
la monnaie,
les activités spéculatives . . .
et,
par conséquent,
les hausses de prix.
Donc,
dans
l'incer-
titude de
l'inflation,
les prêteurs vont
hypothéquer
l'avenir
en grévant
les prix à
venir de
lourdes charges d'intérêt afin
d'échapper à des taux d'intérêt
réel
négatifs;
d'autre part,
les épargnants ne voudront
pas porter
leur épargne sur
le
marché.
Ces hausses de taux d'intérêt
nominaux dues aux spécu-
lations vont être à
leur tour répercutées dans
les prix de
vente des produ i ts et serv i ces des entrepr i ses.
Ai ns i,
1es
taux d'intérêt élevés qui
étaient
les conséq~ences da l'in-
flation deviennent
un facteur
de persistance des hausses des
prix.
On rentre donc dans une spirale
inflation -
taux d' inté-
rêt -
inflation.
L'inflation accélérée rend
la rentabi 1 ité réel le des
investissements après
impôt
négative;
cette baisse de
la ren-
tabi 1 ité décourage
les
investissements productifs.
(I) Cf. J.M. SERVET: "Les taux d'intérêt, boucs-émissaires de la crise"
in Economie et Humanisme, sept.-oct. 1982, repris dans Problèmes Eco-
nomiques, nO 1800, déc. 1982.
TABLEAU 11 - TAUX DIINTERET REELS ANNUELS DANS LES PAYS INDUSTRIALISES (1965-1979)
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
VARIATION PRIX DE DETAIL
+ 2.8 % + 2.B % + 3.3 % + 5.3 % + 5.9 % + 5.3 % + 6.2 % + 6.9 % + 8.5 % + 15.2 % + 9.6 % + 9.9 % + 9.0 % + 9.7 % + 11.8 %
w
u
z
TAUX MOYEN A LONG TERME
6.2 %
6.5 %
6.8 %
7.1 %
8.3 %
8.8 %
8.5 %
8.2 %
8.6 %
11.0 % 10.5 %
10.4 %
11.0 %
10.5 %
10.6 %
c>:
0:
u,
TAUX D'INTERET REEL
+ 3.3 % + 3.6 % + 3.4 % + 1. 7 % + 2.3 % + 3.3 % + 2.2 % + 1.2 %
0
- 3.7 % + 0.8 % + 0.5 % + 1.8 % + 0.7 % - 1.1 %
VARIATION PRIX DE DETAIL
+ 2.1 % + 3.3 % + 3.1 % + 4.7 % + 6.1 % + 5.5 % + 3.3 % + 3.5 % + 8.8 % + 12.2 % + 7.0 % + 4.8 % + 6.8 % + 9.0 % + 12.6 %
<1)
......
Z
::::l
1
<1)
TAUX MOYEN A LONG TERME
4.3 %
4.8 %
5.0 %
5.5 %
6.3 %
6.9 %
6.1 %
6.0 %
7.1 %
8.1 %
8.2 %
7.9 %
7.7 %
8.5 %
9.3 %
>-
c>:
>-
w
TAUX D'INTERET REEL
+ 2.2 % + 1.5 % + 1.8 % + 0.8 % + 0.2 % + 1.3 % + 2.7 % + 2.4 % - 1.6 %
- 3.7 % + 1.1 % + 3.0 % + 0.8 % - 0.5 % - 2.9 %
VARIATION PRIX DE DETAIL
+ 4.3 % + 2.6 % + 0.3 % + 3.6 % + 2.1 % + 4.0 % + 5.6 % + 6.3 % + 7.8 %
+ 5.9 % + 5.4 % + 3.9 % + 3.5 % + 2.4 % + 5.4 %
w
z
'-"
c>:
z:
TAUX MOYEN A LONG TERME
7.1 %
8.1 %
7.0 %
6.5 %
6.8 %
8.3 %
8.0 %
7.9 %
9.3 %
w
10.4 %
8.5 %
7.8 %
6.2 %
5.7 %
7.4 %
~
~
c>:
TAUX D'INTERET REEL
+ 2.7 % + 5.4 % + 6.7 % + 2.8 % + 4.6 % + 4.1 % + 2.3 % + 1.5 % + 1.4 %
+ 4.2 % + 2.9 % + 3.8 % + 2.6 % + 3.2 % + 1.9 %
SOU R C E
V. VOLCOUVE : "Les taux d'int~r~t et l'inflation. Donn~es r~trospectives et pespectives d'~volution"
"Colloque de 11 insti tut des actuaires français", repris dans Banque, nO 394, avril 1980, p. 450
-45-
Les spéculations sur
les stocks de ressources provo-
quées par
la distorsion des prix relatifs sont coûteuses;
pour
les auteurs,
en effet,
des ressources qui
auraient pu
être uti 1 isées pour produire seront perdues.
Pour
les entreprises qui
ne peuvent pas répercuter
la
hausse des taux d'intérêt dans
leur prix,
du fait
de
la con-
currence,
les conditions économiques et par conséquent
les
conditions de survie deviennent de plus en plus dures
(1).
Tous ces effets conjugués de
l'inflation vont conduire
à une baisse des
investissements,
par conséquent
il
y aura une
baisse de
l'emploi
et une augmentation du chômage.
A ces ef-
fets
il
faut
ajouter aussi
le fait
que
les travai 1 leurs ne
sont plus victimes d'i 1 lusion monétaire,
et qu'ils vont ré-
duire
l'offre de
leur travai 1 nécessaire pour soutenir
la pro-
duction.
Le chômage retourne ainsi
à son niveau
initial
d'a-
vant
l'accroissement,
et peut même dépasser ce niveau.
Selon HAYEK,
cette prospérité nourrie par
l'inflation
ne prend pas fin
parce que
la demande finale devient
insuffi-
sante pour débarrasser
le marché de tous
les produits;
el le
ne peut non plus être permanente en maintenant
la demande fi-
nale à un niveau suffisamment élevé,
comme
le prétendent
les
keynésiens.
En effet,
la baisse de
l'investissement commence
toujours
lorsque
la demande finale est élevée;
et c'est
la
baisse des revenus des
industries de biens d'investissement
qui
provoque à
la fin
une baisse de
la demande finale.
Le ré-
trécissement de
la demande finale peut devenir
important et
tendre à devenir ainsi
le facteur contrôlable,
et ce qui
pour-
rait être une simple période de récession et de réajustement
peut devenir une
importante dépression.
Il
y a donc,
pour HAYEK,
(1) Cf. A. FOURÇANS
Sauver l'économie, op. cit.
-46-
raison à maintenir
la demande finale à un niveau élevé pour
éviter
les tendances d'une spirale déflationniste. Mais
le
maintien de
la demande finale à un niveau suffisamment éle-
vé ne peut assurer
le plein emploi
de manière permanente.
La
raison en est que
l'investissement ne dépend pas de
la deman-
de finale.
Un volume donné de demande finale ne provoque pas
une variation proportionnel le,
ou plus que proportionnel le de
l'investissement dans
la même direction. C'est
l'existence de
certains facteurs fonctionnant à
l'intérieur de
la structure
prix-coût qui
détermine quel
taux d'investissement serait dû
à un niveau de demande donné.
La variation de ces facteurs
provoque
la première baisse de
l'investissement et des reve-
nus, et entraîne ensuite une baisse de
la demande finale (1).
En effet,
s i l es
i nvest i ssements di mi nuent,
1es entrepr i ses
vont
1 ibérer du travai 1 ;
par conséquent,
le revenu versé aux
ménages sous forme de salaire va diminuer. Donc,
pour HAYEK
et auss i pour FR 1EDMAN,
1a t hé or i e se 1on
1aque Ile
1a dépres-
sion est due à un "manque de pouvoir d'achat" et donc à,une
baisse de
la demande est fausse
(2).
Car,
comme nous
l'avons
vu, c'est
la baisse de
l'investissement qui
précède
la bais-
se de
la demande. D'autre part,
non seulement
le déci in de
l'investissement commence quand
la demande fin~le et
les prix
croissent rapidement,
mais aussi
toute tentative d'augmenter
l'investissement en stimulant
la demande a des effets per-
vers (3).
En effet,
l'inflation qUI
résulte de cette pol itique,
ou
son
instabi 1 ité,
en rendant
le système des prix du marché
(1) Cf. F.A. HAYEK: Studies in phi losophy, pol itics and economlcs,
London, Rout 1edge & .Kegan Pau l, 1967
(2) Cf. F.A. HAYEK
Ibid.
(3) Cf. F.A. HAYEK
Ibid.
-47-
mOIns efficace pour coordonner
l'activité économique,
entraî-
ne une baisse des
investissements et par conséquent une haus-
se du niveau du chômage (1).
Nous venons donc de vOir que,
pour M. FRIEDMAN et
F.A.
HAYEK,
la croissance monétaire plus rapide que
la produc-
tion,
quel les que soient ses causes,
provoque
l'inflation; et
l'inflation accélérée provoque à son tour
le chômage.
Nous al Ions vérifier dans
la Section suivante,
de ma-
nière empirique,
le
1 ien entre
la croissance monétaire et
la
stagflation.
(1) Cf. M. FRIEDMAN: "Inflation and unemployment", op. cita ;
M. FRIEDMAN: la 1iberté du choix, op. cita
Cf. aussi F.A. HAYEK: Atiger by the tai 1, op. cita ; F.A. HAYEK
"Full employment at any price ?", op. cita
Cf. aussi : D. HIGHAM et J. TOMBINSON : "Why do governments worry
about inflation ?" in National Westminster bank quarterly review,
mai 1982, repris sous le titre: "l'attitude des gouvernements face
à l'inflation:
le cas d~ la Grande-Bretagne" in Problèmes économi-
ques, nO 1785, août 1982.
-48-
SECTION 2
L'ETUDE EMPIRIQUE DE LA RELATION
CROISSANCE MONETAIRE - STAGFLATION
La relation entre
la croissance mon~taire et la stag-
flation est double.
En effet, nous avons vu pr~c~demment que
la variation mon~taire entraîne l'inflation dans un premier
temps; ensuite, c'est l' inflation acc~l~r~e qUI fait apparaî-
tre le chômage.
Il y a donc le 1 ien entre la masse mon~taire
et l'inflation d'une part, et c~lui de
l'inflation et le chô-
mage d'autre part. C'est donc ces deux relations que nous al-
lons v~rifier.
§ 1
LA RELATION MASSE MONETAIRE -
INFLATION
Par analogie à
l'~tude effectu~e par M.
FRIEDMAN et
A.J: SCHWARTZ sur les ETATS-UNIS,
le ROYAUME-UNI,
l'ALLEMAGNE
et le JAPON, sur la p~riode 1964-1973 (1), nous avons voulu
chercher à mettre en ~vidence une relation entre la quantit~
(1) M. FRIEDMAN, A.J. SCHWARTZ: A monetary history of the United-States
1867-1960, op. cit. ; M. FRIEDMAN: Inflation et systèmes mon~taires,
op. cit.
-49-
de monnaie par unité de production et
l'indice des prix à
la
consommation. Mais,
comme
le montrent
les graphiques 2,3,4,5
et 6,
il
n'y a pas de relation évidente entre ces deux varia-
bles sur
la période 1970-1980, période de stagflation, pour
cinq pays sur
les sept grands de
l'OCDE que nous avons choi-
s i s : ALLEMAGNE,
FRANCE,
ROYAUME-UNI,
ETATS-UNIS et
ITALIE.
En d'autres termes, ces deux variables n'ont pas
la même évo-
lution.
En effet, alors que
la quantité de monnaie par unité
de production tend à baisser (dans
le cas du ROYAUME-UNI et
les ETATS-UNIS),
ou à se stabi 1 iser (dans
le cas de
la FRANCE),
ou à croître
légèrement (dans
le cas de
l'ALLEMAGNE),
l'indice
des prix à
la consommation s'accroît de manière vertigineuse
surtout à partir de 1973. Cette relation est vérifiée seule-
ment entre 1970 et 1972 pour
l'ALLEMAGNE et
la FRANCE; entre
1970 et 1973 pour l'ITALIE; entre 1970 et 1972 et entre 1974
et 1976 pour les ETATS-UNIS.
Cette relation est,
par contre,
un peu plus évidente
pour
le CANADA et
le JAPON.
En effet, au CANADA, comme
le mon-
tre
le graphique nO 7,
les évolutions de
la masse monétaire
par unité de production et de
l'indice des prix à
la consom-
mation sont presque parai lèles de 1970 à 1979, même si
l'ac-
croissement de
l'indice des prix à
la consommation devient un
peu plus fort
à partir de 1973. Au JAPON,
la relation paraît
évidente entre 1970 et 1972, et entre 1974 et 1979 comme le
montre
le graphique nO 8.
Pour
les Cinq premiers pays,
il
n'y a pas non plus de
relation entre
la quantité de monnaie par unité de production
et
le taux d'inflation.
Mais comme
le montrent
les graphiques nO 9,10,11,12
et 13,
il
y aurait plutôt une relation entre
l'inflation et
le taux d'intérêt,
ou entre
l'inflation et
les salaires. On
remarque en effet une évolution presque parai lèle du taux
-50-
d'inflation,
soit avec
le taux d'intérêt,
soit avec
le taux
d'accroissement des salaires nominaux,
soit avec
les deux à
la fois en FRANCE,
en ALLEMAGNE et en
ITALIE (graphiques nO 9,
10 et 11). Au ROYAUME-UN l , l a re 1at ion appara Ît surtout entre
l'inflation et
le taux d'accroissement des salaires sur
la pé-
riode 1972-1977 ; aux ETATS-UNIS,
la relation apparaît surtout
entre
l'inflation et
le taux d'intérêt (graphiques nO 12 et
13).
Cette constatation pourrait être
interprétée de deux
manières; soit d'un point de vue keynésien,
soit d'un point
de vue 1 ibéral
(FRIEDMAN et HAYEK).
- Du point de vue keynésien,
on
conclurait que
l'inflation
dans ces cinq pays
industrial isés est expl iquée par
l'accrois-
sement des salaires et des taux d'intérêt.
En d'autres termes,
l'inflation, dans ces cinq pays,
est une
inflation par
les
coûts.
- Du point de vue
1 ibéral,
par contre, on conclurait que
l'inflation d'origine monétaire a entraîné une hausse des taux
d'intérêt et des salaires.
Les taux d'intérêt et
les salaires
sont devenus finalement des stimulants de
l'inflation à cause
des anticipations. D'autre part,
l'absence de relation décelée
dans
les cinq pays pourrait être expl iquée par
le fait que,
selon M.
FRIEDMAN,
par exemple,
"la relation entre
la crois-
sance monétaire et
l'inflation n'est ni parfaite,
ni immédia-
te.
Il faut
du temps pour que
la croissance monétaire agisse
sur l'inflation et ce temps
varie d'une période à une autre"
(l ) .
( 1) Ch. BORDES : "Le monétar isme et l' expér- ience Thatcher" in La Nouve Ile
économie 1ibérale, Paris, Presses de la Fondation Nationale des Scien-
ces Pol itiques, 1983, p. 134.
GRAPHIQUE 2 - MASSE MONETAIRE ET PRIX
ALLEMAGNE
Indice des prix à la con-
100
sonmati.on
90
80
70
Inflation
1
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Quantité -
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1975
1976
1977
1978
1979
1980
Années
SOURCE: Construit à partir des Annexes Ic, 2a et 2b
GRAPHIQUE 3 - MASSE MONETAIRE ET PRIX
FRANCE
Indice des prix à
la consommation
100
Inflation
90
80
70
1
U1
N1
60
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Quantité de monnaie
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par unité de production
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1970
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Ann~es
1
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1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
SOURCE : Construit à partir des Annexes le, 2a et 2b
-53-
GRAPHIQUE 4 - MASSE MONETAIRE ET PRIX
ROY A1IME-UN 1
Indice des prix à
la
consommation
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QUùntité de monnaie
par un i té ,je product ion
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Années
SOIIl~CE
Ç"nsh'u i t
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GRAPHIQUE 5 - MASSE MONETAIRE ET PRIX
ETATS-UNIS
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Taux d'inflation
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100
à la consommation
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Quantité de monnaie par
unité de production
20
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1971
1972
1973
1974
1'975
1976
19,77
1978
1979
1980
Années
SOURCE : C~nstruit à partir des Annexes 1c, 2a et 2b
-55-
l~
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GRAPHIQUE 6 - tMSSE ~NETAIRE ET PRIX
ITAL If
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T'lUX J' infldt ion
l60
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InJice des prix .1 la
consofTlllation
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1971
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1977
1978
1979
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Annees
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GRAPHIQUE 7 - MASSE MONETAIRE ET PRIX
CANADA
Taux d'inflation
100
-:Indices
des prix à la
consommation
80
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Q'\\
1
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Masse monétaire par
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unité de production
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1970
1971
1972
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1975
1976
1977
1978
1979
1980 Années
SOURCE: Construit à partir des Annexes le, 2a et 2b
-57-
GRAPHIQUE 8 - MASSE MONETAIRE ET PRIX
JAPON
:00
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00
80
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120
Indices des prix à
la consommation
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Années
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:1 partir des Annexes le, 2,) et 2b
GRAPHIQUE 9 - INFLATION, TAUX D'INTERET ET SALAIRES
ALLEMAGNE
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SOURCE:
Construit à onrtir 0Pg Annpxps 2h.
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GRAPHIQUE 10 - INFLATION, TAUX D'INTERET ET SALAIRES
FRANCI:
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-61-
GRAPHIQUE 12 -
INFLATION, TAUX D'INTERET ET SALAIRES
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1979
SOURCE: Construit il partir des Annexes 2b, 3b et 4
GRAPHIQUE 13 - INFLATIQN, TAUX D'INTERET ET SALAIRES
ETATS-UNIS
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Taux d'inflation
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1980 Années
SOURCE : Cons~rui~ à pa~ir des Annexes 2b, 3b e~ 4
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-63-
§ 2
LA RELATION
INFLATION-CHOMAGE
Du point de vue de M.
FRIEDMAN et F.A. HAYEK,
l'infla-
tion entraînerait une hausse des taux d'intérêt, comme le mon-
trent les graphiques
9,10 et 13 ci-dessus, dans
le cas de
la
FRANCE et de
l'ALLEMAGNE et des ETATS-UNIS. Nous avons vu en
théorie que c'est
l'influence conjuguée de
l'inflation sur
les taux d'intérêt et
les prix relatifs qui provoque le chô-
mage.
Par conséquent, avant de vérifier la relation entre l'in-
flation et
le chômage,
il
nous semble important de vérifier
auss 1 l' i nf 1uence de
l' i nf 1at i on sur 1es pr i x re 1at ifs.
A) L'influence de l'inflation sur les prix relatifs
Pour mesurer
l'influence de
l'inflation sur les prix
relatifs,
H. THEIL et R.W.
PARKS ont testé un modèle qui met
en relation
la variance des prix relatifs et
le taux d'infla-
tion. Soit
le modèle
VP
=
cG
t
+ p
2
DP
+
t
Ut
.(.1 )
n
2
VP
(DP
- DP
t
E.
Wit
i t
t )
( i
1,2, . . . . n )
1
=
1
VP
est donc
la variance des prix relatifs à
la période t
t
W
représente
la part des dépenses effectuées sur
le bien
à
it
la période t.
La période étant
l'année. DP
représente
le
i t
taux de variation du prix du bien
i à
la période t
(Pit)' et
est défini comme la différence
logarithmique des prix entre
(1) Cf. H. THEIL: Economies and information theory, Chicago: Rand Me
NALLY, 1967, repris dans R.W. PARKS : IIlnflation and relative priee
variabi 1 ity", in Journal of Pol itical economy, fév. 1978
-64-
les périodes t
et t
-
1. D'où DP
=
Ln Pit -
Ln Pi
Enfin
i t
t_ 1.
DP
représente
le taux de variation du niveau général des prix
t
Pt i
c'est donc
le taux d' inflat ion.
Il est défini comme la
moyenne pondérée des taux de variation des prix des biens in-
dividuels. Soit:
n
=
é
i = 1
L'étude de H. THEIL,
reprise par R.W.
PARKS, porte sur
plusieurs biens de consommation et concerne
les ETATS-UNIS et
les PAYS-BAS
les périodes allant de 1921 à 1963 pour
les
PAYS-BAS, et de 1930 à 1975 pour
les ETATS-UNIS.
Dans notre cas,
l'étude concerne
l'ALLEMAGNE, 1es
ETATS-UNIS et
la FRANCE, sur
la période allant de 1960 à 1980
suivant
la disponibi 1 ité des données statistiques.
Dans
le cas de
la FRANCE, et comme H. THEIL et R.W.
PARKS, notre étude porte sur des biens de consommation, et
plus précisément sur quatre biens.
L'annexe 6a nous donne l'in-
dice des prix de ces quatre biens.
Les annexes 6b et 6d nous
donnent respectivement
les taux de variation des prix relatifs
(DP
et
la part des dépenses de consommation pour chacun
i t)
des biens (W
Le taux d'inflation (DP
et
la variance (VP
i t).
t)
t)
calculés pour
les prix relatifs de ces quatre biens de consom-
mation sont regroupés dans
l'annexe 6e.
Les résultats de
la régression pour
les périodes d'a-
vant et d'après
la crise ne sont pas significatifs i
ils ne
le sont pas non plus pour toute
la période 1960-1979, mais ils
se sont un peu amél iorés,
comme
le montre
l'équation
suivante
-65-
VP
=
t
0,0044 + 0,495 D~
ri , 744)
R
=
0,38
F
=
3,044
D.W.
=
1,827
(20)
Pour
l'ALLEMAGNE et
les ETATS-UNIS,
il s'agit plutôt
des prix relatifs des biens de consommation et
les prix rela-
tifs des biens d'équipement; et cela pour tenir compte de la
modification des prix entre
les biens de consommation et
les
biens d'équipement selon F.A. HAYEK.
Les annexes 7a et 8a nous donnent
les prix des biens
de consommation et
les prix des biens d'équipement en ALLEMA-
GNE et aux ETATS-UNIS de 1960 à 1980. Les annexes 7c et 7d,
pour
l'ALLEMAGNE et
les annexes 8c et 8d pour
les ETATS-UNIS,
nous donnent respectivement
la part des dépenses pour chaque
catégorie de biens, puis
le taux de variation des prix rela-
tifs (DP
le taux d'inflation (DP
et
la variance (VP
i t),
t)
t).
Les dépenses sur
les biens de consommation sont re-
présentées par
les dépenses de consommation finale
les dé-
penses sur les biens d'équipement par
la formation brute de
capital fixe (F.B.C.F.)
(cf. annexes 7b et 8b).
Les résultats de
la régression montrent une corréla-
tion significative entre
la variance des prix relatifs et
l'inflation en ALLEMAGNE, seulement sur la période 1961-1970
comme le montre
l'équation suivante
2
- 0,205
+
0,132 DPt
(5,384)
R
0,885
F
28,99
D.W.
1,74 (10)
-66-
Aux ETATS-UNIS,
la corrélation n'est pas significative
sur toutes
les trois périodes; mais el le est amél iorée sur
la période 1960-1980.
(es résultats ne nous permettent pas de conclure sur
l'influence de
l'inflation sur
la variance des prix relatifs
donc sur
la dist-orsion des prix relatifs à
la suite de
l'accé-
lération de
l'inflation.
B) L'EVOLUTION DE L'INFLATION ET DU CHOMAGE
Le graphique nO 14 nous montre qu'en FRANCE,
de 1970
à 1974,
le taux d'inflation augmente;
le taux de chômage aug-
mente aussi,
mais
légèrement, et
il est même stable. Mais à
partir de 1974 jusqu'en 1978, alors que
le taux d'inflation
diminuait,
le taux de chômage devenait de plus en plus
impor-
tant. A partir de 1978, on remarque plutôt une accélération
du taux d'inflation et du taux de chômage; ce qui confirme
la thèse
1 ibérale selon
laquel le,
à
long terme,
une hausse d~
taux d'inflation est suivie d'une hausse du taux de chômage.
Dans
le cas de
l'ALLEMAGNE,
le taux de chômage,
res-
té faible,
augmente
légèrement avec
le taux d'inflation de
1970 à 1973. Mais,
à partir de 1973,
alors que
l'inflation
élevée connaît une décélération,
le taux de chômage, quant
à
lui, augmente fortement,
jusqu'en 1976 ; puis,
à partir de
1976,
le taux de chômage ralentit,
alors que
le taux d'infla-
tion continue de baisser
le taux de chômage reste cependant
supérieur au taux d'inflation jusqu'en 1979. Et,
à partir de
cette année,
la hausse du taux d'inflation est suivie d'une
stabi 1 isation entre 1979 et 1980, et d'une accélération du
chômage.
La thèse
1 ibérale semble être vérifiée seulement à
partir de 1979 (cf.
graphique nO 15).
%
GRAPHIQUE 14 - INFLATION ET CHOMAGE
FRANCE
14
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Inflation
1
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1978
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1980 A;"
nnees
SOURCE: Construit à partir des Annexes 2b et 5
GRAPHIQUE 15 - INFLATION ET CHOMAGE
ALLEMAGNE
%
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Inflation-
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1978
1979
1980 A '
nnees
SOURCE: Construit à partir des Annexes 2b et 5
-69-
Au ROYAUME-UN l , l e graph i que n? 16 nous fa i t
remarquer
que
l'évolution du taux d'inflation est sUIvie d'une évolution
dans
le même sens du taux de chômage une année plus tard, JUS-
qu'en 1979. Mais à partir de cette année, c'est-à-dire de 1979
à 1980,
1a hausse du taux d' i nf 1at i on est accompagnée d'une
hausse du taux de chômage.
La thèse 1 ibérale est vérifiée sur
cette période.
Au CANADA,
1e taux de chômage et
1etaux d' i nf 1at ion
augmentent ensemble sur
la période 1976-1978 (graphique nO 17).
Aux ETATS-UN 1S,le taux de chômage et
1etaux d' i nf 1a-
tion augmentent simultanément de 1979 à 1980. Sur les autres
périodes,
leurs évolutions divergent (graphique n ?
18).
En ITALIE,
le taux de chômage et
le taux d'inflation
augmentent sur
la période 1970-1972 i
sur
la période 1976-1979
ils évoluent simultanément dans
le même sens (graphique nO 19).
Au JAPON, par contre,
sur toute
la période 1970-1980
on remarque que
l'inflation et
le chômage n'évoluent pas dans
1e même sens.
Lorsque
1etaux d' i nf 1at i on augmente,
1etaux
de chômage diminue,
et vice-versa, comme
le montre
le graphi-
que nO 20.
Nos résultats confirment à peu près ceux de D. HIGHAM
et J. TOMBINSON (1) pour ces sept pays de l'OCDE. Mais
leurs
résultats regroupés dans
le tableau nO 12 ne permettent pas
d'affirmer catégoriquement
l'existence d'une relation posi-
tive entre
l'inflation et
le chômage dans
les pays
industria-
1 isés et sur
la période 1970-1980, c'est-à-dire que
l'augmen-
tation (ou
la baisse) de
l'inflation n'entraîne pas forcément
une augmentation (ou une baisse) du chômage.
(1) Cf. D. HIGHAM & J. TOMBINSON
"Why do governments worry about infla-
tin", op. cit.
-/U-
r. . . .
%
GRAPHIQUE 16 -
INflATION ET CHOMAGE
ROY A1IME-UN 1
26
24
1\\
1 \\
\\
1
\\
22
1
\\
1
1
\\
1
\\
20
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1
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1
Inflation
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1
\\
18
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8
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Chômage
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1974
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1980
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Années
SOlmCE : Cons.t ru i t iJ pdl't i r' des Annexes 2b et 5
GRAPHIQUE 17 - INFLATION ET CHOMAGE
CANADA
Inflation
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Chômage
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1978
1979
1980 Années
SOURCE: Construit à partir des Annexes 2b et 5
GRAPHIQUE 18 -
INFLATION ET CHOMAGE
ETATS-UNIS
%
14
Inflation
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1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978·-~ 1979
1980 7
Années
SOURCE : Constru~t à partir des Annexes 2b et 5
-73-
GRAPHIQUE 19 - INFLATION ET CHOMAGE
ITALIE
%
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Inflation
20
18
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14
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10
Chômage
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1975
1976
1977
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Années
SOURCE
Cons r l'li i t
fi part i r' des Annexes 2b et 5
-74-
GRAPHIOUE 20 - INflATION ET CHOMAGE
JAPON
24
22
20
18
16
14
12
10
8
6
4
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~
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,
1970
1971
1975
1977
Années
SOIIRCE
Constru i t à por-t; i r- des Annexes 2b et 5
-75-
En effet, selon leurs résultats et suivant
les pério-
des,
il y a une relation aussi bien négative que positive en-
tre le taux d'inflation et
le taux de chômage dans les pays.
Seule la période du début des années 70 montre une relation
positive pour plusieurs pays.
La seconde moitié des années 70
jusqu'en 1980 montre une relation négative pour certains pays
(ALLEMAGNE,
JAPON ... ) et une relation positive pour
les autres
(FRANCE,
ETATS-UNIS, ROYAUME-UNI ... ).
TABLEAU 12
RELATION ENTRE
INFLATION ET CHOMAGE
PERIODES
RELATION NEGATIVE ~ -' .....
RELATION POSITIVE
. ,.
- ~
DE 1955-1960 à 1961-1965
AUTRICHE, BELGIQUE, RFA, JAPON
AUSTRALIE, CANADA, FINLANDE
ITALIE, PAYS-BAS, NORVEGE,
FRANCE
ETATS-UNIS
DE 1961-1965 A 1966-1970
AUSTRALIE, CANADA, FINLANDE,
AUTRICHE, BELGIQUE, FRANCE
RFA, ITALIE, NORVEGE, ETATS-
PAYS-BAS, ROYAUME-UNI
UNIS
DE 1966-1970 A 1971-1975
AUTRICHE, FINLANDE, NORVEGE
AUSTRALIE, BELGIQUE, CANADA,
FRANCE, RFA, ITALIE, JAPON,
PAYS-BAS, ROYAUME-UNI, ETATS
UNIS
DE 1971-1975 A 1976-1980
AUTRICHE, BELGIQUE, FINLANDE,
AUSTRALIE, CANADA, FRANCE,
RFA, JAPON, PAYS-BAS, SUEDE
ITALIE, ETATS-UNIS, ROYAUME-
UNI
SOU R C E
D. HIGHAM & J. TOMBINSON
"Why do qov er nnen t s worry about inflation" op. ci t ,
-76-
La permanence de
la relation négative entre
l'infla-
tion et
le chômage par rapport à
la relation positive pour-
rait être expl iquée par
le fait
que
les Gouvernements des pays
occidentaux pratiquent régul ièrement une pol itique de stop and
go.
En effet,
dès que
l'inflation apparaît à
la suite d'une
accélération de
la croissance monétaire qui
réduit
le chômage,
la première réaction des Gouvernements est de réduire
l'infla-
tion.
Or,
pour
les
1 ibéraux,
la réduction de
l'inflation par
la réduction monétaire provoque bien évidemment une hausse tem-
poraire du taux de chômage.
Ceci
sera vu d'ai 1 leurs plus en dé-
tai 1 plus
loin.
La relation positive ne peut donc être éviden-
te qu'à
long terme,
et pour
la même pol itique.
D'autre part,
même s ' i 1 y a
une relation négative en-
tre
l'inflation et
le chômage,
on ne peut pas nier
le fait que
depuis 1970,
le niveau du taux de chômage est resté en moyenne
aussi
élevé que
le taux d'inflation.
-77-
CON C LUS ION
Pour
les deux économistes M. FRIEDMAN et F.A. HAYEK,
la stagflation est d'origine monétaire.
Ils reconnaissent
les
effets pos i tifs trans i t o i-r-e s de
1a po 1 i tique monéta j re expan-
sionniste sur
l'emploi
à court terme.
Mais,
comme
l'écrit
HAYEK,
"La poLitique du Gouveronement qui vise à L'effet maxi-
mum à courot terome de
La poLitique monétairoe expansionniste,
ignoroe Le fait que ce qui est meiLLeuro dans
Le courot terome,
peut
L'êtroe extroêmement au détroiment du Long terome ; paroce
que Les effets roéduits de
La poLitique de courot terome du proé-
sent foroment
Les conditions et
Limitent
La Liberoté de La poLi-
tique de courot terome de demain et du jouro aproès" (1).
Après avoir montré
les convergences entre
les deux
économistes sur
le processus de
la stagflation,
il
nous res-
te à développer
leur point commun sur ses remèdes.
(1) F.A. HAYEK
The pure theory of capital, op. cit., p. 410
-78-
CHAPITRE 2
LES CONVERGENCES ENT~E M, FRIEDMAN ET F,A, HAYEK
SUR LES REMÈDES À LA STAGFLATION
Les convergences entre les deux économistes sur les
remèdes à
la stagflation reposent sur la lutte en priorité
contre l'inflation. Nous al Ions voir, dans un premier temps,
l'aspect théorique de la pol itique de
lutte contre l'infla-
tion proposée par M. FRIEDMAN et F.A. HAYEK. Puis, dans un
deuxième temps, nous en ferons une étude empirique.
D'où les deux sections
Section 1
L'ETUDE THEORIQUE DE LA POLITIQUE DE LUTTE CONTRE
L'INFLATION.
Section 2
L'ETUDE EMPIRIQUE DE LA POLITIQUE DE LUTTE CONTRE
L'INFLATION.
-79-
SECTION 1
L'ETUDE THEORIQUE DE LA POLITIQUE
DE LUTTE CONTRE L'INFLATION
Cette section va nous amener à distinguer
les moyens
de
la
lutte contre
l'inflation,
préconisés par M.
FRIEDMAN et
F.A. HAYEK.
Nous verrons aussi
que
la
lutte contre
l'inflation a
des conséquences douloureuses sur
l'activité économique et
su r- l'e.mploi
me i s , pour M.
FRIEDMAN et F.A. HAYEK,
une
fois
l'inflation combattue,
l'assainissement de
l'économie
permettra
la disparition de ces conséquences.
§ 1 -
LES MOYENS DE LA LUTTE CONTRE L'INFLATION
Le premier moyen pour
lutter contre
l'inflation, selon
1es deux économ i stes,
est,
bien sûr,
1a po 1 i tique monéta i re .
Mais la pol itique monétaire dans ce cas doit être une pol iti-
que restrictive; c'est-à-dire qu'el le doit permettre une ré-
duction de
la croissance de
la masse monétaire ou faire varier
l'accroissement monétaire proportionnellement avec
la produc-
tion. Mais,
pour M.
FRIEDMAN et F.A. HAYEK,
la réduction de
la
1
croissance monétaire ne sera effective que si el le est accom-
-80-
pagnée par une réduction des dépenses de
l'Etat.
D'autre part
certaines actions spécifiques doivent être entreprises pour
prévenir
la récession.
Ces actions concernent
la réduction
des rigidités provoquées par
les syndicats.
1 J faudrait donc
une réduction temporaire des salaires nominaux.
A)
La réduction de
la croissance monétaire
Le rôle de
la pol itique monétaire,
selon M. FRIEDMAN
et F.A.
HAYEK,
est de prévenir
les grandes fluctuations de
la
quantité de monnaie ou
le volume du flux du revenu;
el le doit
assurer
la stabi 1 ité de
la valeur de
la monnaie.
La stabi 1 ité
de
la monnaie,
selon eux,
est
la seule
issue pour sortir de
la crise actuelle.
Comme l'écrivait J.
RUEFF,
"aujourd'hui comme hier,
Le sort de
L'homme se joue sur
La monnaie" (1).
Pour attein-
dre une monnaie stable,
M. FRIEDMAN et F.A.
HAYEK souhaitent
que
les Autorités monétaires s'abstiennent de mener des ac-
tions discrétionnaires.
Ils voudraient un système monétaire
qui
englobe plutôt des mécanismes automatiques que des méca-
nismes discrétionnaires.
Pour cela,
ils proposent une régle-
mentation de
la pol itique monétaire par voie
législative. Sur
le plan
international,
ils refusent une quelconque union moné-
taire.
Comme
l'écrit F.A.
HAYEK,
pour assurer
la convertibi-
1 i té des différentes sortes de quas i -monna i es en monna 1 e,
1es
i
(1) J. RUEFF
L'âge de l'inflation, 2ème éd~, Paris, Payot, 1963, p. 15
-81-
Autorités monétaires doivent
nécessairement prendre certaines
mesures discrétionnaires afin d'éviter des crises sévères de
, 1 iquidités ou des paniques.
Mais en périodes ordinaires,
la
pol itique monétaire doit être plutôt automatique afin de ré-
gler
la croissance de
la masse monétaire
(1).
Les Autorités
monétaires doivent être protégées contre
les pressions pol i-
tiques qui
les obi igent à prendre des mesures qui
sont pol i-
tiquement avantageuses dans
le court terme,
mais dangereuses
pour
la communauté dans
le
long terme.
Nous avons vu,
en ef-
fet,
que
les Pouvoirs Publ ics,
pour être réélus,
vont uti 1 i-
ser
la pol itique monétaire pour
lutter contre
le chômage pro-
voqué par
les revendications des salariés.
Les Pouvoirs Publ ics
exercent donc un contrôle dél ibéré sur
la masse monétaire afin
de créer des emplois ou créer des revenus pour
les chômeurs.
Pour M.
FRIEDMAN et
F.A.
HAYEK,
la mainmise du Gouvernement
sur
la politique monétaire est partie du fait que
le publ ic
est arrivé à
uti 1 iser
intensivement
les
instruments de crédit
comme monnaie,
ou ses substituts.
La propensIon du publ ic à
détenir de
la monnaie est
sujette à de fort~s fluctuations, en
courte,
comme en
longue
période
les différentes formes de crédit accentuent ces
fluctuations.
Pour M.
FRIEDMAN et
F.A.
HAYEK,
aucune régula-
tion automatique de
l'offre de monnaIe ne peut apporter
les
ajustements désirables avant que ces modifications de sa de-
mande ou de
l'offre de ses substituts n'aient eu des effets
pervers sur
les prix et
l'emploi.
D'autre part,
les systèmes
monétaires actuel les ne permettent pas un ajustement de
l'of-
fre de monnaie à
la demande
l'offre de monnaie a plutôt ten-
dance à varier dans un sens opposé.
Et ceci
parce que,
d'après
HAYEK,
les substituts de
la monnaie sont arrivés à servir à
la
place de
la monnaie el le-même,
et
les mêmes considérations qui
(1) Cf. F.A. HAYEK: "Unemployment and monetary pol icy : Government as
generator of the business cycle", San Francisco, Cato Institute,
Cato paper, nO 3, 1979
-82-
font que
les gens détiennent plus de monnaie pousseront
les
banques qui offrent
les substituts à en produire moins,
et
v 1 ce-versa.
En d'autres termes,
lorsque
1e
pub 1 i c veut être
plus 1 i qu i de,
1es banques,
de
1eur côté,
souha i tent auss i
être plus 1 iquides,
et,
par conséquent, offrent moins de cré-
dit et vice-versa (1).
Selon F.A.
HAYEK,
ces fluctuations
spontanées de
l'offre de monnaie pouvaient être prévenues par
une
institution ayant
le pouvoir de changer dél ibérément
l'of-
fre de certains moyens d'échange,
généralement acceptés, dans
une direction opposée (2).
Ainsi
il
a paru nécessaire de char-
ger cette fonction à une
institution nationale,
qui
est
la
Banque Centrale.
En effet,
la Banque Centrale,
par soncontrô-
le sur
l'offre de monnaie,
peut
influencer
l'offre totale de
créd i t.
Et,
pour réuss i r,
1a
Banque Centra 1e devra i t
être i ndé-
pendante des Autorités budgétaires. Mais,
comme
le constatent
M. FRIEDMAN et F.A.
HAYEK,
les Banques Centrales,
dans tous
les pays occidentaux, théoriquement
indépendantes, ont en fait
toujours été tributaires des Pouvoirs budgétaires (3).
(1) Cf. F.A. HAYEK: The constitution of 1iberty, 2ème éd., London,
Rout I~dge & Kegan
Pau 1, 1963.
. (2) Cf. F. A. HAY EK : 1b id.
(3) Cf. M. FRIEDMAN: Inflation et systèmes monétaires, op. cit. i
F.A. HAYEK: The constitution of 1 iberty, op. cit. ; cf. aussi: Ser-
vices d'information et de relations culturel les de l'Ambassade deS--
ETATS-UNis à Paris: "La réserve fédérale", Note reprise sous le ti-
tre : "Le rôle du système fédéral de réserve dans l'élaboration et la
mise en oeuvre de 1a po 1 itique monéta i re amér ica i ne",
in Prob 1èmes
Economiques, nO 1795, oct. 1982 i cf. aussi : P. JONCHERES: "Des
structures spécifiques de la vie monétaire, économique et sociale de
l'ALLEMAGNE FEDERALE",
in Analyse financière, repris sous le titre
"Indépendance de la gestion monétaire et économie
sociale de mar-
ché : deux traits spécifiques de la pol itique économique en R.F.A."
in Problèmes Economiques, nO 1803, déc. 1982 ; J.J. GARAND : Les re-
lations Banque Centrale - Ministère de l'Economie dans la conduite
de la pol itique économique, Mémoire DEA, Faculté des Sciences Eco-
nomiques de Clermont-Ferrand 1, 1983.
-83-
En effet,
comme
l'écrit M. FRIEDMAN,
"dis qu'un conflit si-
rieux apparaissait qui opposait les intirêts des Autoritis
budgitaires, disireuses de collecter des fonds,
et ceux des
Autoritis monitaires, attachies à maintenir la convertibili-
t i en espices,
c'est presque toujours
la Banque qui a cidi le
pas,
et non l'inverse" (1).
Les Banques Centrales subissent
la politique budgétaire, et ne peuvent donc pas
influencer
l'offre de monnaie. Ainsi,
la croissance excessive de
la mon-
naie permet de stimuler
l'activité économique.
Selon M. FRIEDMAN et F.A. HAYEK,
pour que
la réduction
de
la masse monétaire soit effective,
il
faudrait donc
imposer
des règles de conduite aux Autorités monétaires.
Il
faudrait
un accord sur
le but que
la pol itique monétaire doit attein-
dre. Ainsi
les Autorités monétaires seront totalement proté-
gées contre
les pressions pol itiques et seront
1 ibres de dé-
cider
les moyens à uti 1 iser pour atteindre
le but assigné (2).
La réponse à cette préoccupation est donnée par M. FRIEDMAN.
En effet,
pour M. FRIEDMAN,
l'institution d'un système moné-
taire qui
soit à
la fois stable, à
l'abri des manipulations
gouvernementales,
et sans danger pour
la
1 iberté pol itique et
économique, consiste à
1 ivrer
la conduite de
la pol itique mo-
nétaire à des
lois, en
instituant des dispositions
législati-
ves. Cette idée est
indirectement corroborée par F.A.
HAYEK.
Sur
le plan
international,
M.
FRIEDMAN et F.A. HAYEK
s'opposent à
l'union monétaire préconisée par certains écono-
mistes.
Pour eux,
l'union monétaire n'est pas désirable.
(1) M. FRIEDMAN: Inflation et systèmes monétaires, op. cit., p. 271
(2) Cf. M. FRIEDMAN: Inflation et systèmes monétaires, op. cit.
cf. aussi: F.A. HAYEK: The constitution of 1iberty, op. cit.
-84-
2 - L'union monétaire non désirable
L'union monétaire signifie une monnaie unique uti 1 isée
par plusieurs pays,
vOire tous
les pays.
La monnaie unifiée a
certains avantages.
En effet,
avec une monnaie unifiée,
selon
1es économ i stes,
1es transferts de de v i ses se feront automat i-
quement,
sans
intervention nécessaire d'une Autorité adminis-
trative.
Il
n'y aurait pas de problèmes de déséqui 1 ibre de
la
balance commerciale.
D'autre part,
une monnaie unique pour
tous
les pays él iminerait
le problème des changes.
Les parités
seront
1 iées aux seuls mouvements différentiels des prix et
des revenus.
Mais,
malgré ces avantages,
l'union monétaire a
un
inconvénient majeur;
en effet,
sa réal isation,
selon M.
FRIEDMAN ou F.A.
HAYEK,
nécessiterait
la création d'une Auto-
rité monétaire
internationale.
Pour eux,
cette
institution mo-
néta ire
internat i ona 1e n ' est pas dés i rab 1e ,
En effet,
1es pou-
voirs seront concentrés entre
les mains de cette Autorité et
par conséquent
la pol itique monétaire commune sera tributaire
d'un petit nombre d'individus qui
ne sont pas directement res-
ponsables devant
le corps électoral
(1).
D'autre part
les pays
ne pourront pas mener des pol itiques monétaires
individuel les,
ni
même des pol itiques économiques en général.
*
'*
Outre
la discipl ine
imposée aux Autorités monétaires,
les Autorités budgétaires devraient réduire
leurs
interven-
tions dans
l'activité économique.
B -
La réduction de
l'intervention étatique
La réduction de
l'intervention de
l'Etat se situe à
deux ru veaux ,
D'une part,
elle signifie
la réduction des dépen-
(1) Cf. M. FRIEDMAN: Inflation et systèmes monétaires, op. cÎt.
F.A. HAYEK: "Choice in currency : a way to s-t±op inflation", London,
I.E.A. occasional paper, 48, 1976
-85-
ses budgétaires,
d'autre part,
el le signifie une pol itique fi-
nancière appropriée,
c'est-à-dire une réduction des
impôts.
Selon M. FRIEDMAN et F.A. HAYEK,
la politique monétai-
re restrictive peut être possible SI
la dépense du Gouverne-
ment constitue une part relativement faible des dépenses glo-
bales et si sa dette,
en particul ier sa dette à court terme,
constitue seulement une part
infime des
instruments du crédit
bancaire (1).
Par conséquent,
ils proposent une réduction des
dépenses publ iques.
La réduction des dépenses publ iques est
équivalente à une réduction des
lourds déficits budgétaires
et
leur réduction passe par
l'él imination de
leurs causes i
il
faut,
pour cela,
réduire
l'emploi
dans
la fonction publ i-
que.
Il
faut ajuster
les prix des services publ ics de manière
à couvr i r . 1es fra i s,
c' est-à-d i re vendre au coût marg i na 1.
1 1
faut faire moins de subvention aux entreprises non rentables
et dépourvues de tout avenir.
Pour M. FRIEDMAN, F.A.
HAYEK et
1eurs part i sans,
l' i ntervent i on de
l'Etat dans
l' act i v i té éco-
rîom i que est
inopportune.
Pour eux,
1e secteur pr i vé peut at-
te i ndre seu Iles me i lieurs résu 1tats poss i b 1es. Son
i nterven-
tion ne fait que
l'en empêcher.
Par conséquent,
l'Etat doit
s'abstenir de se préoccuper de
la satisfaction des besoins
privés et de
la régulation de
l'économie privée
il
n'a
pas à assurer un équi 1 ibre qUI
s'établ it de
lui
même.
La ré-
duction des dépenses publ iques et donc de
/' importance de
l'E-
tat doit aussi
passer par
la dénational isation de
l'activité
économique.
Il
faut plutôt favoriser
la
1 ibre entreprise dans
tous
1es secteurs de
l' économ i e
:
l' ense i gnement,
1a santé ..• (2)
(1) Cf. F.A. HAYEK: The constitution of 1iberty, op. cita
(2) Cf. M. FRIEDMAN: Capital ism and freedom, Chicago & London, Phoenix
books, the University of Chicago press, 1963
Cf. aussi : J.J. ROSA: Le rapport ROSA: Pol itique économique, t 1
et 2, "Collection Economie Française", Paris, Bonne 1 Editions, 1983
-87-
négatif rendrait
non justifiées
la production et
la distribu-
tion gratuite des biens collectifs tels que
les soins médi-
caux,
l'éducation,
le
logement,
etc . . .
Se 1on
1es part i sans de ce système,
il
a
beaucoup
d'avantages.
En effet,
en fournissant
une aide sociale direc-
te,
l'impôt négatif permet de fournir
un complément réel
de
revenus aux plus déshérités,
de maintenir
les
incitations
in-
dividuel les au travai 1,
de réduire considérablement
l'ampleur
des coQts des pol iti~ues sociales. Ce système,
selon eux,
per-
met donc de réduire
les dépenses de
l'Etat,
de réduire
les
gasp i liages ;
en effet,
pour eux,
1e
système d'a 1 1ocat i on ac-
tuel
s'étend aussi
à
certaines personnes et ménages qui
ne
sont pas vraiment déshérités.
Ce
qui
entraîne des dépenses
supplémentaires.
inuti les.de
la part des Pouvoirs Publ ics.
Les dépenses que
l'Etat devrait engager,
selon M.
FRIEDMAN et F.A.
HAYEK,
seraient
juste
le nécessaire pour
la
production des biens publ ics.
La
réduction des dépenses publ i-
ques doit donc permettre une réduction des prélèvements fis-
caux.
La réduction des
impôts serait une
incitation à
l'in-
vestissement,
au travai 1,
et donc el le permettrait une augmen-
tation de
la production et une réduction du chômage.
D'autre part,
1e
pré 1èvement des
impôts,
tout comme
l'engagement des dépenses,
doivent être automatiques et non
dél ibérés ;
c'est-à-dire que
les changements dans
la structu-
re de
l' impôt ne devra i ent pas être entrepr i s par
1es Autor i-
tés publiques en réponse aux fluctuations cycl iques de
l'éco-
!
nom 1 e ,
1s
devra i ent ref 1éter automat i quement
1es changements
-86-
D'autre part,
au
1 ieu d'une pol itique de plein emploi,
il
faut dédommager
les victimes du chômage par un système
d'aide sociale bien adapté.
Il
faut amél iorer
le système d'as-
surance-chômage pour
les chômeurs de
longue période et non
pour
les chômeurs conjoncturels.
Les transferts doivent être
dirigés sur des objectifs spécifiques;
les
indemnités de chô-
mage devraient être calculées de façon à éviter,
dans
la mesu-
re du possible, de constituer une
incitation à rester chômeur.
Le montant des prestations sociales devrait être maintenu à un
niveau réa 1 i ste.
Pour' 1es détracteurs de
l' i ntervent ion act ive
de
l'Etat,
il
faudrait
instituer un programme unique d'aide
sociale. C'est,
par exemple,
le cas du système de
l'impôt né-
gatif préconisé
le premier par M. FRIEDMAN (1). Ce système
d'impôt négatif a eu beaucoup d'adhérents,
entre autres
les
nouveaux économistes français (2). Ce système consiste à ver-
ser directement de
l'argent en espèces aux ménages
les plus
déshérités.
Les contribuables devraient bénéficier de crédits
d'impôt ou d'al location sur
lesquels sera
imputé
l'impôt dont
ils sont redevables.
Le solde sera réglé par un transfert en
espèces de
l'Etat à
l' i nd i v i du.
1 1 cons i ste donc à déf i n i r- un
seu i 1 de pauvreté en mat i ère de revenus annue 1s. Ce seu i 1 de-
vrait être situé en fonction de
la tai 1 le de
la fami 1 le.
Et
par rapport à ce seui 1 de pauvreté,
une al location devrait
être versée aux ménages,
afin de combler
l'écart (3).
Se Ion F. AFTAL ION,
"Le système d'impôt
négatif permet-
trait donc à chaque individu ou ménage de disposer de revenus
égaux ou supérieurs à ce que
La société juge être
Le minimum
nécessaire pour une vie décente"
(4).
L'existence de
l'impôt
(1) Cf. M. FRIEDMAN: Capital ism and freedom, op. cit., p. 192
(2) Cf. F. AFTALION: Social isme et économie, Paris, P.U.F., 1978 ,
H. LEPAGE : Demain le capital isme, "Pluriel", "Le 1ivre de poche",
Paris, Librairie Générale Française, 1978
(3) Cf. M. FRIEDMAN: Capital ism and freedom, op. cit. ; F. AFTALION:
Social isme et économie, op. cit. ; H. LEPAGE : Demain le capital isme,
op. cit. ; OCDE: L'impôt négatif sur le revenu, Paris, OCDE, 1974
(4) F. AFTALION: Social isme et économie, op. cit. p. 141
-89-
Cette action,
pour M. FRIEDMAN et F.A.
HAYEK,
est un cas par-
ticul ier.
Ils reconnaissent en effet que
la réduction généra-
le des salaires nominaux est pol itiquement
impossible; maiS,
comme
l'écrit HAYEK,
"l'ajustement exig~ de la structure des
salaires relatifs peut être atteint,
sans inflation,
seulement
par la r~duction des salaires mon~taires de certains groupes
de trava i l leurs"
(1).
La restaurat ion d'un système de pr- i x et
de salaires relatifs est nécessaire pour
le rétabl issement
d'un marché de travai 1 fonctionnant
librement et bien;
el le
suppose par conséquent une plus grande flexibi 1 ité des salai-
res.
Seu I l e rétab 1i ssement d'un te 1 marché peut permettre
l'égal isation entre
l'offre et
la demande de travai 1.
Mais,
pour réussir dans cette VOie,
il
faudrait que
chacun des partenaires ait
la conviction profonde que
les sa-
crifices sont nécessaires,
que
l'objectif à atteindre est donc
uti le et
légitime;
et que
l'objectif est recherché au profit
de tous.
La réduction de
la masse monétaire à travers
les dé-
penses budgétaires,
l'impôt et
les salaires a donc pour but
de placer
la société sur
le sentier où el le ne peut dépenser
que son revenu.
La société doit vivre selon ses vrais moyens.
En d'autres termes,
l'investissement ne devrait être financé
que par
l'épargne réel le,
volontaire,
dégagée par
les ména-
ges (2). Mais
la réduction monétaire ou
la
lutte contre
l' in-
(1) F.A. HAYEK: "Full employment at any priee ?" op. cit., pp. 26-27
(2) Cf. A. PARGUEZ : "Ordre social, monnaie et régulation" in Economie
Appl iquée, nO 2-3, 1981
Cf. aussi: A. PARGUEZ : "La monnaie,
la crise et l'épargne ou les con-
séquences économiques de l'austérité" in Economies et Sociétés, sept-
oct-nov. 1983, t XV 11, sér- je HS 25, repr i s sous 1e titre "Monna ie et
épargne dans la crise: pour une analyse dynamique" in Problèmes Econo-
miques, nO 1877, juin 1984
-88-
dans
le niveau des services publ ics ou
les transferts que
la
communauté désire recevoir
(1).
La réduction de
l'intervention de
l'Etat,
nous
l'avons
vu, doit permettre de réduire effectivement
la masse de mon-
naie. Mais
la réduction de
la masse monétaire doit aussi être
permise par une action sur
les salaires.
C)
L'action sur
les salaires
Cette action devrait,
selon M. FRIEDMAN et F.A.
HAYEK,
prévenir
la récession.
En effet,
el le devrait permettre de ré-
duire
les rigidités provoquées par
les syndicats.
F.A.
HAYEK
parle d'une réforme des syndicats. D'autre part, ,cette action
évitera à
l'Etat de créer de
la monnaie pour
lutter contre
le
chômage provoqué par
1eurs revend i cat ions,
1eur pouvo i r.
Ceci
ne constitue pas pour eux u~ remède à proprement
parler à
la stagflation.
Mais
les syndicats,
par
leurs reven-
dications,
imposent une rigidité à
la baisse des salaires et
une
immobil ité des travai 1 leurs.
Pour ce faire,
M. FRIEDMAN
et F.A.
HAYEK proposent une réduction des salaires nominaux.
Pour eux,
i 1 faut
1 i miter
1eur pouvo i r
par des mesures "auto-
ritaires",
une mesure de revenus négociée et temporaire (2).
(1) Cf. M. FRIEDMAN: liA monetary and fiscal framework for economlc stabi-
lit y" in American Economic Review, n? 3, juin 1948
(2) Cf. F.A. HAYEK: Profits,
interest and investment, London, ROutledge
& Kegan Paul LlD, 1959 ; M. FRIEDMAN: Inflation et systèmes monétai-
res, op. c it. ;
Cf. al,Jssi : J.P. LAFFARGUE : "Le monétarisme de FRIEDMAN" in
(C.) MEIDINGER (Direction) : La nouvel le économie 1 ibérale, Paris,
Presses de la fondation nationale des Sciences Pol itiques, 1983
-90-
flation aura des conséquences temporaires qUI
feront
l'objet
du deuxième paragraphe.
§ 2
LES CONSEQUENCES DE LA
LUTTE CONTRE L'INFLATION
La
réduction de
la masse monétaire,
donc de
l'infla-
tion,
a
des effets secondaires qui
ampl ifient
la récession
pendant une période.
Mais certaines raisons,
que nous al Ions
voir,
obi igent M.
FRIEDMAN et
F.A.
HAYEK a
préférer cette si-
tuation.
A)
Les raisons de
la
lutte prioritaire contre
l'inflation
Les raisons qui
poussent ces deux économistes à
préfé-
rer
la
lutte contre
l'inflation en priorité sont de plusieurs
ordres.
Mais nous al Ions nous
intéresser à deux raisons prin-
cipales
la première est que
la disparition de
l'inflation
permettra
l'assainissement de
l'activité économique;
la deu-
xièmeest que
la persistence de
l'inflation,
en provoquant
le
chômage,
devient un mal
de toutes sortes.
La
lutte contre
l'inflation,
précisons-le)
ne signifie
pas une réduction des prix qui
fera autant de mal
à
l'économie.
-91-
Il
s'agit de réduire
le taux de croissance des priX,
donc
l'accélération de
l'inflation.
Pour
FRIEDMAN
et HAYEK,
la ré-
duction de
l'accélération de
l'inflation va provoquer
la ré-
cession,
mais seulement à court terme.
En effet,
la réduction
de
la croissance monétaire et
la baisse du taux d'inflation
vont faire cesser
les distorsions des prix relatifs.
D'autre
part,
la réduction de
l'inflation va entraîner une baisse des
taux d'intérêt nominaux;
et
la baisse des taux d'intérêt per-
mettra une reprise de
l'activité économique.
Les conséquences
de
la
lutte contre
l'inflation vont donc disparaître et à
long
terme, i 1 y aura
le plein emploi
sans
inflation.
En effet
la
réduction de
la croissance monétaire va entraîner une diminu-
tion des encaisses réel les supplémentaires qui
avaient provo-
qué une demande excédentaire.
L'activité économique sera
1 iée
dans ce cas uniquement à
la baisse normale des taux d'intérêt
nominaux et des forces
réel les de
l'économie.
La
baisse des
taux d'intérêt nominaux va permettre des
investissements qUI
seront cette fois-ci
normaux,
car égaux à
l'épargne.
Plusieurs maux ont été décelés par
les partisans d'une
1utte en pr- i or i té ,ohtt-al'i nf 1at ion.
Pour ces économ i stes,
l' i n-
flation est un mal
économique,
un mal
social,
et source d'in-
justices;
d'autre part,
el le conduit
inévitablement à
une
économie total itaire dirigée.
Il
n'est donc pas possible de
vivre avec
l'inflation accélérée.
a)
L'inflation, mal économique
Nous avons vu que
l'inflation accélérée permet de main-
tenir un niveau élevé d'emploi,
donc un niveau faible de chôma-
ge.
Mais,
en fin
de compte,
el le désorganise
l'activité écono-
mique en provoquant des distorsions dahs
le système des prix
-92-
relatifs et des salaires
l'inflation provoque aussi
des
in-
certitudes qui
sont à
la base de nombreuses spéculations non
désirables;
el le fausse
les anticipations, .déforme
l'affec-
tation des services productifs souhaitée par
les consomma-
teurs.
El le décourage
l'épargne et encourage au contraire
la
dette.
En effet,
l'inflation, en réduisant
le pouvoir d'achat
de
la monnaie,
rend
l'épargne non profitable;
car
les sommes
mises de côté dans
le but d'une consommation future perdront
leur valeur.
Les agents économiques préfèrent donc dépenser
leur revenu dans
le présent afin qu' j 1 ne perde pas son pou-
v o r r- d'achat d'une part,
et,
d'autre part,
les agents économi-
ques préfèrent s'endetter pour
leurs différentes consommations
car
la dette n'aura plus
la même valeur au moment de son rem-
boursement.
L'inflation,
ainSI,
fait
perdre
les créanciers et
fait gagner
les débiteurs.
El le provoque des déséqui 1 ibres de
la balance commerciale;
en effet,
l'existence d'un différen-
tiel
d'inflation entre un pays et ses partenaires commerciaux
encourage
les
importations de ce pays et décourage'ses expor-
tations
;
parce que
les prix externes sont
inférieurs aux prix
internes.
Enfin,
l'inflation est un mal
économique,
car,
à
la
fin,
el le devient
la cause du chômage qu'el le devait combat-
tre.
Ainsi,
el le ne permet pas une redistribution du produit
soc i a 1 (1).
b)
L'inflation, mal social
L'inflation est
un mal
social,
car,
comme
l'écrit
HAYEK dans son ouvrage,
The constitution of
1 iberty,
el le dé-
(1) Cf. F.A. HAYEK: "Full employment at any prlce ?", op. cita
Cf. aussi: J. MOULY : "Prix, salaires, chômage: regards sur l'infla-
tion da~s la pensée économique contemporaine" in Revue internationale
du travai 1, oct. 1973 ; repris dans Problèmes économiques nO 1361,
fév. 1974/
-93-
truit
les fondements d'une société
1 ibre (1).
En effet,
comme
l'expl ique
l'éditorial
du Times,
"il ne peut y avoir de sys-
tème éaonomique -ou,
du moins,
de système éaonomique obéissant
à une gestion prévisible- si la valeur de la monnaie est ins-
table et imprévisible.
Plus
le taux d'inflation est élevé,
plus i l est diffiaile de
le prévoir et plus forte est
la me-
naae qui pèse sur toute soaiété dont
la aohésion repose sur
un aertain degré de prévision dans
la gestion de ses affaires.
L'inflation mine
la aonfianae de
la soaiété dans sa mon-
naie -l'intermédiaire des
éahanges par exaellenae-.
Sans aet-
te aonfianae,
toutes sortes d'inséaurités aommenaent à submer-
ger la soaiété dans
sa manière de gérer ses affaires" (2).
L'inflation,
d'autre part,
entretient
la corruption
et provoque
la division sociale.
En effet,
el le est à
la base
de plusieurs tensions sociales.
Enfin,
el le rend
l'individu
dépendant du Gouvernement et
le conduit à demander plus d'ac-
tion gouvernementale.
Pour
les économistes FRIEDMAN et HAYEK,
c'est
le seul
facteur qui
rend
l'action gouvernementale de
plus en plus nécessaire.
En effet,
la désorganisation de
l'ac-
tivité économique,
nous avons vu,
aboutit au chômage.
Les mé-
nages n'ayant plus d'emploi
vont faire de plus en plus appel
à l'Etat pour satisfaire leurs besoins. Même les ménages ayant
un emploi
voient
leur pouvoir d'achat diminuer avec
l' infla-
tion.
Ils vont devoir,
eux aussi,
faire appel
à
l'aide du Gou-
vernement.
Du côté des entreprises,
el les auront besoin de ses
subventions pour pouvoIr survIvre.
Il
va même procéder à des
national isations et donc prendre
le contrôle des entreprises.
(1) Cf. F.A. HAYEK: The constitution of 1iberty, op. cit.
(2) The Times, 16 oct. 1982 ; repris par Ch. BORDES: "Le monétarisme et
l'expérience Thatcher" in La nouvel le économie 1ibérale, op. cit.
p. 159
-94-
Les Pouvoirs Publ ics vont donc étendre
leur
interven-
tion par différentes dépenses.
Ils vont procéder à différents
transferts de revenus aux ménages en di ff i cu 1té ;
1es chômeurs
vont recevoir des
indemnités de chômage qui
représentent un
certain pourcentage de
leur salaire.
Le contrôle des entrepri-
ses va permettre à
l'Etat de produire des biens qu'i 1 vendra
aux ménages à faible prix,
ou même leur donnera gratuitement.
Pour
les économistes,
cette gratuité des biens et services
rend
les
individus dépendants de
l'action gouvernementale
el le
leur enlève toute
leur
1 iberté de choix.
c)
L'infLation,
source d'injustices
Les dépenses de plus en plus
importantes de
l'Etat vont
s'accompagner de nouveaux
impôts.
Et
les ménages dont
les re-
venus ne sont pas parfaitement
indexés sur
l'inflation vont
se retrouver sur des tranches d'imposition supérieure.
L'in-
flation fait ainsI
supporter des charges
injustes à ces ména-
ges. D'autre part,
el le conduit
les Gouvernements à des "re-
présentations frauduleuses" du véritable rendement des emprunts
pub 1 i cs (1).
L'inflation,
en fin de compte,
conduit à une économie
total itaire dirigée.
d)
L'infLation et
L'économie totaLitaire
Pour
lutter contre
l'inflation
installée, les Gouverne-
ments,
sous
les consei Is des économistes keynésiens,
vont
chercher à contrôler
les prix et
les salaires afin de minimi-
(1) L. ROBBINS :Against inflation, London, Mac Mi 1lan, 1979 ; repris par
Ch. BORDES: "Le monétarisme et l'expérience Thatcher", op. cit.
-95-
ser
les symptômes de
la crise. Mais,
comme
le note F.A. HAYEK,
ces mesures de contrôle et
la pol itique de maintien à tout
prIx du plein emploi,ruineront
l'économie de marché et condui-
ront à une économ i e di r- i gée.
Pour
1u i,
1es gens qu i précon i-
sent cette pol itique n'ignorent pas ce fait,
mais
ils appel-
lent de tous
leurs voeux cet effondrement (1).
Pour M. FRIEDMAN et F.A.
HAYEK,
une économie total i-
taire peut, certes,
éviter
le chômage,
mais au prix de
la
1 i-
berté
individuel le (2).
En effet,
pour eux,
dans une tel le éco-
nomIe,
chacun se verrait assigner un travai 1 donné, mais
la
situation de
la grande majorité des travai 1 leurs serait encore
moins enviable qu'en période de sous-emploi.
En d'autres ter-
mes,
la menace contre
la
1 iberté des activités économiques est
une menace contre
1a
1 i berté de
1a vie.
En effet,
pour eux,
i 1
n'existe pas de fins économiques
indépendantes des autres fins
de
la vie. Tout est
1 ié.
Comme l'écrit HAYEK,
nC'est une chose
qui n'existe que dans
Le cas pathoLogique de
L'avare.
Des
êtres inteLLigents ne se proposent
jamais des buts essentieL-
Lements économiques.
Au sens propre du terme,
nos actions ne
sont pas dirigées
par des
nmobiLes économiques".
IL y a sim-
pLement des
facteurs
économiques qui interviennent dans nos
efforts vers d'autres
fins n
(3).
Ai ns i
1e contrô 1e des efforts
économiques de
l'individu par
le Gouvernement est un contrôle
de sa
1 iberté, de sa vie.
En effet,
dans une économie total 1-
taire, dirigée,
"Le pLanisme économique ne sou Live pas
La
question de savoir si nous sommes capabLes de satisfaire à
nos besoins pLus ou moins
importants,
de
La façon dont nous
L'entendons •..
C'est
Le dirigeant
du pLan qui décide de ce qui
est pLus et de ce qui est moins important.
L'individu n'aurait
pLus
La possibiLité de décider par
Lui-même
LesqueLs de ses
besoins sont subsidiaires" (4).
L'autorité,
dirigeant dans une
(1) Cf. F.A. HAYEK: "Inflation et emploi", op. cit.
(2) Cf. M. FRIEDMAN: La 1iberté du choix, op. bit. ; F.A. HAYEK: "Infla-
tian et emploi", op. cit. ; "Inflation's path ta unemployment"
(3) F.A. HAYEK: La route de la servitude, Paris, Librairie de Médicis,
1946, p. 69
(4) F.A. HAYEK:
Ibid. p. 69
-96-
économie total itaire toutes
les activités économiques,
contrô-
le aussi
tous
les moyens de réal isation destinés à toutes
les
fins
imaginables.
C'est el le qui
décide
les résultats à cher-
cher.
La conclusion que M.
FRIEDMAN et
F.A.
HAYEK tirent de
tout ceci
est que,
si
l'on veut éviter tous ces maux de
l'in-
flation,
en particul ier
"si
L'on veut priserver L'iconomie de
marchi et La Liberti, iL faut renoncer d vouLoir d tout prix
garantir Le pLein empLoi d titre permanent" (1).
Il
faut
donc
lutter contre
l'inflation malgré ses effets secondaires.
Ces effets secondaires,
c'est-à-dire
l'apparition du
chômage à
la suite de
la réduction monétaire,
n'est que
l'in-
verse de
la relation accélération de
la croissance monétaire-
réduction temporaire du chômage.
D'autre part,
il· existe une
substitution entre
le chômage présent et
le chômage futur.
Ainsi
la baisse temporaire du chômage au prix d'un chômage en-
core plus élevé dans
le futur,
a
pour
Inverse une augmentation
tempora ire du chômage au bénéf i ce' d'une ;éduct i on beaucoup
plus
importante du chômage dans
le futur
(2).
B)
Les effets secondaires de
la
lutte contre
l'inflation.
Nous avons vu que,
pour ma i nten i r i ' emp loi,
1es Auto-
ri tés po 1 i tiques font croître
1a
masse monéta i re
;
l' i nf 1at ion
devient donc un stimulus de
l'emploi
et de
la production à
(1) F.A. HAYEK: "Inflation et errploi" op. cit., p. 27
(2) Cf. Ch. BORDES : "Le monétar isme et l' expér- ience Thatcher", op. ci t.
-97-
court terme. Mais SI
la croissance de
la monnaIe ne s'accélè-
re pas davantage,
l'emploi
et
la production auront tendance à
diminuer.
Le chômage,
par conséquent,
deviendra plus
impor-
tant. Selon F.A.
HAYEK "iL en est ainsi parce qu'un nombre de
travaiLLeurs de pLus en pLus grand se trouvent dirigés vers
Les empLois qui dépendent d'une
infLation continue ou même ac-
céLérée.
IL en résuLte une instabiLité de pLus en pLus grande
dans
LaqueLLe une proportion toujours croissante d'empLois
suppose cette infLation continue,
voire même accéLérée,
toute
tentative pour
La raLentir provoque immédiatement un teL ac-
croissement du ch8mage que
Les Autorités
L'abandonneront bien-
t8t et se résigneront d
L'infLation" (1).
En d'autres termes,
"Les empLois nés de
L'infLation dépendent d'une hausse perma-
nente des prix et disparaitront aussit8t qu'eLLe aura cessé"
( 2) •
Aussi,
de même que
la croissance monétaire stimule
la
demande et donc
la' production,
sa réduction entraîne une bais-
se de
la demande et donc
la production et
l'emploi
à court
terme.
D'autre part,
l'apparition du chômage et
le ralentisse-
ment de
I~activité économique sont 1 iés au fait que, pour lut-
ter contre
l'inflation,
les Gouvernements doivent aussi
rédui-
re
les dépenses publ iques.
Or,
comme
1 'expl ique
M. FRIEDMAN,
"au début,
ni
L'empLoyeur ni
Le producteur -pas pLus que
Le
saLarié-,
ne savent
si
Le raLentissement des dépenses est
im-
putabLe d un événement qui
Le
concerne directement
ou qui con-
cerne
Le secteur de son activité,
ou encore qui touche
L'en-
sembLe de
L'économie.
De pLus,
Les contrats de saLaires et
Les
( 1) F. A. HAY EK : "1 nf 1at ion' spath to unemp loyment" op. c it ., p. 10
pour la même idée cf. : M. FRIEDMAN: "Vaincre l'inflation est une
question de volonté pol itique" in Problèmes Economiques, nO 1399,
déc. 1974, p. 28
(2) F.A. HAYEK: "Inflation's path to unemployment" op. cit., p. 11
-98-
contpats de vente ont été établis d'appès
le taux d'inflation
escompté: ce taux est fixé dans
les contpats" (1).
Pendant
un certa i n temps,
donc,
1e
fre i nage des dépenses aura pour
effet de réduire
le volume de
la production et d'entraîner
un ralentissement de
la croissance jusqu'à ce que
les agents
économiques se rendent compte d'une baisse de
la demande glo-
bale et puissent,
par conséquent,
réajuster
leurs contrats.
C'est ce réajustement qui
mettra fin au ralentissement de
l'activité économique et permettra
la reprise de
la croissan-
ce avec un taux d'inflation plus faible.
Pour M.
FRIEDMAN et
F.A.
HAYEK, cette période de croIs-
sance est certes dure à
passer,
mais el le est nécessaire.
El le
demande donc une grande volonté et une grande patience de
la
part des Pouvoirs Publ ics.
Or,
expl iquent-i Is,
dès que ces ef-
fets seconda ires commencent à
se fa i re sent i r,
1es Gouverne-
ments abandonnent
les mesures
indispensables.
Mais plus
l'in-
flation dure,
et plus
il
y a des emplois qui
ne dépendent que
d'el le.
Les Hommes pol itiques,
comme
le disent M.
FRIEDMAN et
F.A.
HAYEK, considèrent
la reprise de
l'inflation comme un
moindre mal.
Les
Pouvoirs Publ ics feront
donc croître
l'infla-
tion et se contenteront de guérir ses symptômes par des pol i-
tiques de revenus et de prix.
Mais,
selon
les économistes,
ces
mesures se traduiront par des désajustements,
des ruptures de
stocks,
des baisses de productivité,
et,
par conséquent,
une
augmentat i on du chômage
(2).
D'autre part,
1a
pers i stence de
l'inflation,
nous avons vu,
entraîne des distorsions dans
les
prix relatifs,
fait monter
les taux d'intérêt,
et,
en fin de
compte,
fait monter
le chômage.
M.
FRIEDMAN et
F.A.
HAYEK pré-
fèrent
donc
la solution de
la
lutte contre
l'inflation malgré
ses conséquences.
(1) M. FRIEDMAN:
Inflation et systèmes monétaires, op. c i t., pp. 85-86
(2) M. FRIEDMAN: La 1iberté du choix, op. cit. ; F.A. HAYEK; "Inflation
et emp loi . . . ", op . c i t .
-99-
* *
Cette pol itique a plus ou mOins été pratiquée par cer-
tains pays occidentaux.
Nous al Ions donc,
dans
la section SUI-
vante,
essayer d'examiner
leurs résultats.
-100-
SECTION 2
L'ETUDE EMPIRIQUE DE LA POLITIQUE
DE LUTTE CONTRE L'INFLATION
Cette étude consiste à examIner
les résultats des po-
l itiques de quelques pays, conformément aux thèses de M.
FRIEDMAN et F.A.
HAYEK.
En effet,
les recommandations des
économistes 1 ibéraux, et en particul ier ces deux,
ont beau-
coup influencé
la conduite de
la pol itique économique dans
plusieurs pays
industrial isés.
Les différentes pol itiques éco-
nomIques de ces pays englobent une pol itique monétaire res-
trictive pour
lutter contre
l'inflation.
Nous al Ions donc montrer
les résultats de
la pol itique
anti-inflationniste enregistrés par différents pays ayant pra-
tiqué cette pol itique.
Le but est de montrer SI ces résultats
sont conformes aux prévisions de M. FRIEDMAN et F.A. HAYEK
c'est-à-dire si ces résultats,
en particul ier
l'inflation, est
expl iquée par
l'accroissement monétaire ou non.
-101-
§ 1 -
LE CONSTAT DES RESULTATS DE LA POLITIQUE ANTI-
INFLATIONNISTE
Nous al Ions vérifier
l'évolution du taux d'inflation
et ses conséquences sur
le taux dech8mage.
A) L'évolution du taux d'inflation
La lutte contre l'inflation par
la réduction de la
croissance monétaire a commencé depuis 1974 dans certains
pays, comme les ETATS-UNIS,
l'ALLEMAGNE,
l'ITALIE,
le JAPON,
le ROYAUME-UNI,
la FRANCE (1976), etc (1). Mais le c on t r
le
ô
de
la masse monétaire était accompagné d'une
intervention sur
1es taux d' intérêt. Depu i s i e 6 octobre 1979,
1a Banque Fédé-
rale de réserve, c'est-à-dire la Banque Centrale américaine,
a décidé de ne plus influencer
les taux d'intérêt, mais d'a-
gir directement sur
la base monétaire.
Le ROYAUME-UNI et
l'ALLEMAGNE prirent des décisions analogues (2). Ces décisions
ont .i~fluenc~ beaucoup d'autres pays.
En FRANCE, apr~s un re-
lâchement du contr81e privi légié de
la croissance monétaire,
et donc de l'inflation, à partir de juin 1981,
les Autorités
monéta ires sont retournées depu i s 1982 à un c orrt r
1e eff i cace
ô
de
la création monétaire (3).
(1) Cf. OCDE: Objectifs monétaires et lutte contre l'inflation,
Paris, 1979
(2) Cf. Bulletin hebdomadaire de la Kredietbank : "L'expérience monétaris-
te aux ETATS-UNIs", nO du 30 oct. 1981 ; repris sous le titre: "Le
corrtr-ô le de la masse monétaire aux ETATS-UNIS et ses 1imites", ln
Probl~mes Economiques, nO 1759, fév. 1982.
(3) Cf. R. de la GENIERE : "Corrpte rendu de la Banque de France",
mars 1983.
-102-
Cette pol itique a entraîné une décélération du taux
d'inflation surtout à partir de 1980. En effet, même si
le
taux reste élevé dans certains pays, comme la FRANCE et
I~ ITALIE, il y a une nette réduction de ce taux. Et cette dé-
célération est plus marquée dans
le cas des ETATS-UNIS et du
ROYAUME-UNI
(cf. tableau 13). D'après les prévisions, cette
décélération va continuer en 1985.
TABLEAU 13 - HAUSSE DES PRIX A LA CONSOMMATION
DES PRINCIPAUX PAYS DE L'OCDE (1980-1984)
12 mois se terminant
1980
1981
1982
1983
en septembre
1984
R.F.A.
5.5
5.9
5 .. 3
3.3
1.5
E.U
13.5
10.4
6.2
3.2
4.2
FRANCE
.13.8
1j.4
11.8
9.6
7.1
ITALIE
21.2
17.8
16.5
14.7
9.9
JAPON
8.0
4.9
2.6
1.8
2.3
R.U
18.0
11.9
8.6
4.6
4.7
CANADA
10.2
12.4
10.8
5.8
3.8
SOURCE
Statistiques financières internationales 1984.
Perspectives économiques de l'OCDE, nO 36, décembre 1984
-103-
B) L'évolution du taux de chômage
Alors que le taux d'inflation fléchit dans les pays
industrial isés qui ont adopté la réduction de
la croissance
de
la masse monétaire, on remarque une ascension du taux de
chômage (cf. tableau 14).
TABLEAU 14 - TAUX DE CHOMAGE DANS CINQ PAYS INDUSTRIALISES
(1979-1983)
1979-::-
1980~:-
1981 ~-
1982**
1983-:H1-
ROYAUME-UNI
5.7
7.4
11.4
11.7
12.4
FRANCE
5.9
6.3
7.3
8.5
8.8
ALLEMAGNE
3.8
3.8
5.5
6.7
8.1
ETATS-UNIS
5.8
7.1
7.6
9.7
9.6
JAPON
2.1
2.0
2.2
2.4
2.7
SOURCES
*Annuaire des statistiques du travai 1, 1982
~H1-Conse i 1 Nat iona 1 du Créd it, 1984
A cette hausse du taux de chômage est 1 ié un fléchis-
sement de
la production; en effet,
le taux de croissance du
PIB ou du PNB est négatif (de 1980-1982) dans certains pays,
comme le ROYAUME-UNI,
les ETATS-UNIS,
l'ALLEMAGNE, etc. Dans
les autres pays,
il y a un ralentissement. Mais à partir de
1983, on remarque néanmoins une légère reprise de
l'activité
économique en ALLEMAGNE (+ 1.3), au ROYAUME-UNI
(+ 3.2 en
1983 et + 0.5 en 1982), aux ETATS-UNIS (+ 3.7). La FRANCE et
-104-
le JAPON restent à un niveau stationnaire (cf. tableau 15).
TABLEAU 15 - CROISSANCE DU PIB OU PNB EN VOLUME
DANS CINQ PAYS INDUSTRIALISES (1980-1985) (%)
1980
1981
1982
1983
1984
1985
ALLEMAGNE
+ 1.8
- 0.2
- 1.1
+ 1. 3
+ 2.5
.,..2.75
ETATS-UNIS
- 0.2
+ 1.9
- 1.9
+ 3.7
.,..6.75
+3
FRANCE
+ 1.3
+ 0.2
+ 1. 5
+ 1.0
+-1.75
+2
(PIB marchand)
JAPON
+ 4.2
+ 3.0
+ 3.0
+ 3.0
+ 5.75
+5.25
ROYAUME-UNI
- 1.8
- 2.2
+ 0.5
+ 3.0
..... 2
+3
SOURCES
Perspectives économiques de l'OCDE, nO 36, décembre 1984
R. de la GENIERE : "Colll'te rendu -dè la Banque de France,
exercice 1982", mars 1983.
Ces nIveaux de taux d'inflation ralentis, de taux de
chômage élevés, et de taux de croissance faibles,répondent à
la thèse des deux économistes M. FRIEDMAN et F.A. HAYEK, selon
laquel le la réduction de
la masse monétaire entraînera une
baisse du taux d'inflation, mais au prix d'une récession. La
reprise de
l'activité économique amorcée en 1983 fait penser
que la période de récession inévitable prévue par les deux
économistes est en train de prendre fin.
En effet, cette re-
prise a continué dans
les pays de
l'OCDE en 1984, malgré quel-
-105-
ques difficultés connues par certains, comme le ROYAUME-UNI
et
l'ALLEMAGNE. Dans ces pays, des grêves ont affecté l'acti-
vité économique. Ainsi,
au ROYAUME-UNI,
la croissance du PIS
pour 1984 a été à peu près de 2 %. Pour 1985, on prévoit une
cro 1 ssance de l'ordre de 3 % s i l a grêve des mineurs prena it
fin. Sinon on prévoit une très forte baisse.
En ALLEMAGNE,
il y a eu une
légère amél ioration qui,
selon
les prévisions,
devrait continuer en 1985 (1). Aux ETATS-UNIS,
la croissance
de
l'ordre de 5 % prévue par l'OCDE (2) a même été dépassée
en 1984 ;
la reprise a été de 6,75 %, mais l'OCDE prévoit un
ralentissement pour 1985 par rapport à 1984 (3 %). Dans les
autres pays,
la croissance de
l'activité économique a été
bonne pour 1984 ; et
il y a de bonnes perspectives pour 1985
ainsI au JAPON, el le a été relativement forte depuis
la crise
(5,75 %) pour 1984, et elle
le sera pour 1985 (5,25 %) (3).
Mais, malgré
la reprise,
le taux de chômage reste éle-
vé,
sauf aux ETATS-UNIS,
où
i 1 a baissé, passant de 9,6 % en
1983 à 7,5 % en 1984 ; pour 1985,
l'OCDE prévoit un taux de
7, 1 %. La croIssance économique a permis la création de près
de 7 mi Il ions d'emplois. Au JAPON,
le niveau reste station-
na 1 re ;
i 1 y e ; une 1égère hausse passant de 2,6 % en 1983 à
2,8 % en 1984. Au ROYAUME-UNI,
il y a eu une augmentation de
150 000 chômeurs sur
les neuf premiers mois de 1984 ;
le taux
de chômage est de 11,7 % de la population active (4) contre
12,7 % en 1983.
(1) Cf. : Perspectives économiques de l'OCDE, nO 36, décembre 1984.
(2) Cf. OCDE, Etudes économiques: ETATS-UNIS; "Quel les perspectives pour
l'économie américaine après la reprise de 1983 ?", décembre 1983 ; re-
pris dans Problèmes Economiques, nO 1859, fév. 1984.
(3) Cf.
Perspectives économiques de l'OCDE, nO 36, décembre 1984
(4) Cf.
Perspectives économiques de l'OCDE, op. cit.
-106-
§ 2 - L'EXPLICATION DES RESULTATS DE LA POLITIQUE ANTI-
INFLATIONNISTE
Conformément à
la thèse
1 ibérale,
la baisse du taux
d'inflation et de
l'activité
(à court terme) serait
le fait
de
la pol itique monétaire restrictive.
Mais SI
l'on compare
les taux de croissance de
la mas-
se monétaire dans
les pays pratiquant
le contrôle de cette va-
riable aux objectifs fixés,
on remarque de très grands écarts.
C'est-à-dire que
les objectifs ont été rarement atteints.
Ils
ont été dépassés.
Devant cette réal ité,
nous nous demandons
SI
la réduction du taux d'inflation constatée dans presque
tous
les pays est en fait
due au contrôle monétaire ou non.
Donc,
après avoir montré
l'instabi 1 ité du taux d'accroissement
de
la masse monétaire,
nous essayerons de trouver d'autres cau-
ses pour expl iquer
la décélération du taux d'inflation.
A)
L'instabi 1 ité du taux d'accroissement monétaire
Depuis 1974,
des normes de croissance monétaire
étaient assignées aux différents agrégats de
la masse monétai-
re Ml'
M
et M
dans plusieurs pays occidentaux.
Mais on a
2
3
constaté dans tous ces pays une volati 1 ité de ces variables
monétaires;
les objectifs fixés sous forme de fourchettes
n'ont pas pu être atteints.
Les réal isations ont été souvent
à
l'extérieur des fourchettes;
el les ont été
le plus souvent
supérieures aux taux prévus et rarement à
\\' intérieur de ces
fourchettes,
comme
le montre
le tableau 16.
Devant cette volati 1 ité des variables monétaires,
plu-
sieurs pays,
comme nous
l'avons vu,
ont adopté
le contrôle ex-
clusif de
la base monétaire.
Mais,
comme
le montre
les résul-
TABLEAU 16 - OBJECTIFS ET CROISSANCE MONETAIRES DANS LES 7 PRINCIPAUX PAYS DE L'OCDE (1974-1978)
1974
1975
1976
1977
1978
PREVU
EFFECTIF
PREVU
EFFECTIF
PREVU
EFFECTIF
PREVU
EFFECTIF
PREVU
EFFECTIF
ETATS-UNIS
Ml
-
5.1
-
4.1
4.5-7.5
5.8
4.5-6.5
7.8
4-6.5
6.7
JAPON
M2
-
11.3
-
15.4
-
12.8
-
10.5
12.0
12.6
ALLEMAGNE
1
......
(Stock monnaie centrale)
-
6.2
o
7.5
7.8
8.0
9.2
8.0
9.1
8.0
11.4
'-l
1
FRANCE
M2
-
16.6
-
17.7
-
14.0
12.5
13.9
12.0
12.3
ROYAUME-UNI
M
-
-
-
-
9-13
7.8
9-13
14.9
8-12
11.4
3
ITAL! E
(Crédit intérieur)
19.0
16.5
18.0
22.4
17,8
19.8
16.0
17.8
19.3
21.2
CANADA
Ml
-
15.4
10-15
10.0
8-12
6.5
7-11
8.5
6-10
-
SOURCE: OCDE: Objectifs monétaires et lutte contre l'inflation, op. cit
-108-
tats,
ce contrôle n'a pas permis une réal isation des objectifs
fixés.
En effet, en 1980, aux ETATS-UNIS,
la mesure M
(1) de
1B
la masse monétaire a augmenté de 7 %. Par rapport à l'année
1979,
i 1 y a eu un recu 1 i
en effet,
1e taux de cr-o i ssance de
cette variable était de 10 % i mais l'objectif de 6,5 % qui
avait été fixé n'a pas été atteint.
En 3 mois, c'est-à-dire
de Septembre à Novembre, M
a augmenté de 13,2 % i en 6 mois,
1B
de Juin à Novembre, el le a augmenté de 14,5 % (2). Ces résul-
tats sont aussI
valables pour
les autres années du Gouverne-
ment REAGAN.
En effet,
en 1981,
l'objectif assigné à Ml était
de 3,5 à 6 % i M
à 9 i
M
à 9,5 i
mais
les réal isations
2:6
3:6,5
ont été respectivement de (2,2),
(9,5) et (11,2)
(3). On s'é-
loigne de plus en plus de l'objectif lorsqu'on prend une
large
définition de
la masse monétaire. Du 4ème trimestre 1982 au
4ème trimestre 1983,
les objectifs fixés pour Ml et M
étaient
3
respectivement de 4 à 8 %, et de 6 à 9,5 %. Pour M
l'objectif
2
annuel était de 7 à 10 %. Mais comme le constate R. MARSHALL,
depuis
le 3ème trimestre 1982,
les agrégats n'ont cessé de
croître à un rythme nettement supérieur au taux prévu. Ainsi
sur
la base de son niveau du 4ème trimestre 1982, Ml a augmen-
té à un rythme annuel de 15,3 %
les autres variables étant
juste dans
les fourchettes (4).
(1) M
ou (M + ) : Bi 1lets + dépÔts à vue des banques commerciales + tous
1B
1
les autres dépÔts sur lesquels on tire un chèque.
(2) Cf. KRIZ (M.A.) : "Les ETATS-UNIS face à un Dunkerque économique" ln
Banque, nO 402, janv. 1981.
(3) Cf. M.A. KRIZ : "Un court guide de reaganlsme économique" in Banque
nO 415, mars 1982.
(4) Cf. R. MARSHALL: "Where is US monetary pol icy heading ?", le Banker,
Jui Ilet 1982, repris sous le titre: "Où va la pol itique monétaire
américaine ?", in Problèmes Economiques,
n? 1847, nov. 1983.
-109-
Comme
le fait remarquer
le Bulletin hebdomadaire de
1a Kred i etbank,
1a c r o i ssance monéta ire,
sous
1e contrô 1e de
1a masse monéta ire,
ne s'est pas stab i l-i sée.
1 1 y a une va-
riabi 1 ité deux fois plus forte qu'au cours des autres années
(1).
Le tableau 17 donne
la moyenne annuel le et
l'écart-type
de
la croissance de M1B de 1975 à 1981.
TABLEAU 17 - MOYENNE ANNUELLE ET ECART-TYPE DE LA CROISSANCE DE Ml!!
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
(janv. -sept. )
Moyenne
4.56
5.54
7.46
8.15
7.87
6.23
8.24
annue Ile
Ecart-type
0.77
0.70
0.58
0.49
0.62
1.58
1.76
SOURCE
Calculs Kredietbank, repris dans son Bulletin hebdomadaire:
"L'expérience monétariste aux ETATS-UNis", 30 oct. 1981 ; repris
sous le titre: "Le contrôle de la masse monétaire aux ETATS-
UNIS et ses 1imites" in Problèmes économiques n? 1759, fév. 1982,
p. 9
L'éloignement du taux de croIssance de
la masse moné-
taire des objectifs,n'est pas
le propre des ETATS-UNIS. Cette
situation se constate aussi
dans
les autres pays qui prati-
quent
le contrôle de
la masse monétaire,
comme
le montre
le
tableau 18, dans le cas du ROYAUME-UNI.
( 1) Cf. Bu 11et in hebdomada ire de 1a Kred ietbank : "L ' expér ience monétar is-
te aux ETATS-UNIS", 30 oct. 1981 ; repris sous le titre: "Le contrôle
de 1a masse monéta i re aux ETATS-UN 1S et ses 1imites" i n Prob 1èmes Eco-
nomiques nO 1759, fév. 19$2.
\\
TABLEAU 18 - CIBLE MONETAIRE ET RESULTATS AU ROYAUME-UNI
DATES
PERIODE
.E M
.E M
J
3
ERREUR
BASE
Ml
PSL2
(cible)
(résultat)
DECEMBRE 1976
AVRIL 1976-AVRIL 1977
9-13
7.7
-
1.3
10.7
9.5
7.8
MARS 1977
AVRIL 1977-AVRIL 1978
9-13
16.0
+
3.0
15.3
21.9
15.9
AVRIL 1978
AVRIL 1978-AVRIL 1979
8-12
10.9
17.5
14.6
13.0
1
.......
.......
NOVEMBRE 1978
OCTOBRE 1978-0CTOBRE 1979
8-12
13.3
+
1.3
13.2
13.4
14.7
o1
JUIN 1979
JUIN 1979-AVRIL 1980
7-11
10.3
10.4
4.2
9.8
NOVEMBRE 1979
JUIN 1979-0CTOBRE 1980
7-11
17.8
+
6.8
8.9
6.3
13.1
MARS 1980
FEVRIER 1980-AVRIL 1981
7-11
22.2
+ 11.2
10.5
11.2
14.6
MARS 1981
FEVRIER 1981-AVRIL 1982
6-10
13.5
+
3.5
4.7
7.3
12.3
1982
FEVRIER 1982-AVRIL -1983
8-12
11.5
2.0
11.25
9.0
SOURCE: Financial Times, 9 déc. 1982, repris dans Ch. BORDES: "Le monétarisme et l'expérience
Thatcher", op. cit., p. 163
-111-
D'autre part,
SI
nous comparons
le taux d'inflation
moyen de
la période 1981-1983 à
la moyenne de
l'offre excé-
dentaire de monnaie de
la période 1979-1981, on remarque sur
le tableau )9 que, par rapport à
la nette décélération de
l'inflation,
l'offre excédentaire de monnaie a augmenté; au
ROYAUME-UNI,
l'inflation passe de 15,13 % à 8,06 % alors que
l'offre excédentaire monte de 7,76 % à 16,8 %. Aux ETATS-UNIS,
el les passent respectivement de 8,40 % à 6,46 % contre 4,6 %
à 5,63 %.
Au JAPON et en ALLEMAGNE,
où ces deux variables sont
restées re 1at i vement fa i b 1es,
on remarque qu' elles ont toutes
les deux baissé.
Cette comparaison s'expl ique par
le fait que,
pour
les
friedmaniens,
la validité de
la relation entre
l'inflation et
la croissance monétaire "consiste cl calculer, sur des p~riodes
de plusieurs ann~es, la valeur de l'offre exc~dentaire mesur~e
par la diff~rence entre le taux de crôissance annuel moyen de
la masse mon~taire et le taux de variation annuel moyen du PIE
en volume et cl comparer sur plusieurs p~riodes,l'~volution de
la grandeur ainsi d~finie aux ~volutions du taux d'inflation
deux ans plus tard" ijJ.
Devant
le cas des ETATS-UNIS et
le ROYAUME-UNI dans
cette comparaison,
et
l'éloignement du taux de croissance de
la masse monétaire des objectifs fixés,
à quoi
pourrait-on
attribuer
la nette décélération du taux d'inflation constatée
dans
les pays et en particul ier ces deux derniers?
(1) Ch. BORDES: "Le monétarisme et l'expérience Thatcher", op. cit. p. 14l.
Deux ans est le retard uti 1isé pour le ROYAUME-UNI ; nous avons uti 1isé
ce même retard pour les autres pays.
TABLEAU 19 - TAUX D' INFLATION ET OFFRE EXCEDENTAIRE DE MONNAIE
(Moyennes de périodes de 3 ans)
1969-1971
1972-1974
1975-1977
1978-1980
1981-1983
w
·
z
PT
6.53
6.23
4.36
4.23
4.06
0
«
:E
w
......J
......J
(6 M - 6 PIB)T_2
7.93
7.13
7.9
5.83
3.46
«
·
z
PT
5.76
12.56
6.63
3.33
1.7
0
CI..
«
"""?
(6M - 6 PIB)T_2
4.16
12.76
12.86
7.6
4.63
1
..-
..-
N1
if)
·
-
PT
5. 16
6.2
6.76
8.4
6.46
z
:::::J
1
~
«
(6 M -I\\PIB)T_2
4.26
5.06
5.46
4.6
5.63
1-
w
1
·
LJ.J
PT
7.4
10.06
18.66
15.13
8.06
~
:::::J
_
«
z
25 :::::J
0::::
(6 M -6PIB)T_2
3.66
11. 50
16.43
7.76
16.8
SOURCE: Calculé à partir des annexes 9 et 10c
-113-
B) La recherche d'autres causes de
la baisse de
l'inflation
En effet, même SI
la pol itique, monétaire restrictive
a
influencé
la baisse du taux d'inflation,
l'instabi 1 ité du
taux de croissance monétaire,
l'éloignement des taux des ob-
jectifs fixés,
permettent un doute dans
l'expl ication de cet-
te baisse.
Peut-on expl iquer cette baisse par
les salaires et
par
les cours des matières premières ou produits de base, com-
me le font
la Banque des Règlements
Internationaux,
l'OCDE et
certains économistes? (1)
1 - Les salaires
Le tableau 20 donne un ralentissement dans
la crOIS-
sance des salaires nominaux pour certains pays comme
les ETATS-
UNIS,
l'ALLEMAGNE,
le ROYAUME-UNI,
etc ...
Pour
l'OCDE, cette
baisse de
l'accroissement des salaires expl ique aussi
la dé-
célération de l'inflation car,
après une
indexation des salai-
res sur
l'inflation,
les pays ont opté dans
les années 80 pour
une
indexation sur
la croissance économique (2)~ La bais~e de
la croissance est due à
la hausse du taux de chômage (3).
(1) Cf. OCDE: Perspectives économiques nO 32, décembre 1982 i Banque des
Règlements Internationaux, 52ème rapport annuel, Bâle Juin 1982 i
VERGARA (F.) : "Les faux-fuyants du monétarisme", Le Monde diplomati-
que, décembre 1983, repris sous le titre: "Une critique du monétaris-
me : le point de vue de Nicholas KALDOR
in Problèmes Economiques,
nO 1858, janvier 1984.
(2) Cf. Perspectives Economiques de l'OCDE, nO 32, op. cit.
(3) Cf. OCDE: Perspectives économiques, nO 32 : ibid.
TABLEAU 20 - VARIATIONS DES SALAIRES NOMINAUX (%)
VARIATION SUR DES PERIODES DE 12 MOIS S'ACHEVANT EN
PAYS
1972
1974
1976
1978
1979
1980
1981
1982
Périodes de six mois
déc.
déc.
déc.
déc.
déc.
déc.
déc.
fév.
s'achevant en
1981 fév
1982 fév.
ETATS-UNIS
7.0
8.6
7.7
9.2
8.0
8.6
7 .5
6.0
4. 1
1.9
JAPON
16.9
25.6
11. 2
5.0
6. 1
6.0
6.2
5.8
2.4
2.3
ALLEMAGNE
8.3
13.6
6.6
5.6
4.8
7.6
5. 1
4.4
2.8
1.9
PAYS-BAS
12.0
17.1
8.4
5.0
4.3
4. 1
4.4
6.8
1.0
3.3
BELGIQUE
15.0
25.5
9.5
6.6
8.4
10.2
10.3
-
6.8
6.4
1
....
....
SUISSE
8.5
13.2
1.1
3.7
2.6
6.4
5.9
-
1.7
2. 1
~
1
ROY iWME-UN 1
14.4
29.5
11.8
18.1
17.7
15.0
8.3
7.8
5.7
4.0
ITAL 1 E
12.1
24.0
28.9
16. 1
22.6
21.6
22.9
20.5
11.0
7.8
SUEDE
11.3
13.7
11.0
6. 1
8.4
11.9
6.8
7.8
7.3
4.6
FRANCE
12.2
20.4
15.1
12.6
13.8
15.4
16.4
-
6.6
8.3
CANADA
8.2
' 16.6
12.7
6.7
9.4
11.6
12.9
13.4
6.2
8.4
. .
Moyenne pondé-
rée de l' ensem-
ble Groupe des
9.5
14.8
10.0
8.9
9. 1
10.0
9.2
-
4.4
4.0
Dix et SUISSE
SOURCE: Banque des Règlements Internationaux: "Inflation et chômage", 52ème rapport annuel, Bâle, juin 1982, p. 49
-115-
Selon
la Banque des
Règlements
Internationaux,
"Le
fLéchissement
des cours des matières premières a été L'une
des principaLes causes de
La
décéLération prononcée de
La
hausse des prix de gros,
dont
Le taux moyen pondéré est tom-
bé à 8 % à La fin de 1981, après avoir cuLminé à près de 15 %
au début de 1980.
En 1982,
ce raLentissement de
La hausse des
prix de gros devrait
se traduire au fiL
des mois par une nou-
veLLe réduction de ceLLe des
prix à La consommation" (1).
Pour
la Banque des Règlements
Internationaux,
si
mal-
gré
l'influence du fléchissement
des cours des matières pre-
mières, l'atténuation des tensions
inflationnistes n'a pas été
uniforme,
c'est à cause des fortes fluctuations des cours de
change.
L'OCDE corrobore cette expl ication de
la désinflation
par
la baisse des prix des matières premières.
Pour
l'OCDE,
en effet,
la désinflation s'expl ique aussi
par une forte bais-
se des prix des produits de base autres que
le pétrole par
rapport aux prix à
l'exportation des produits manufacturés
et,
d'autre part,
par
les réductions général isées sur
les prix
de vente officiels fixés
par
l'OPEP,
malgré une forte diminu-
tion de
la production
(2).
Le tableau 21
nous donne
l'indice des prix des pro-
duits de base.
Sur ce tableau,
on remarque,
bien sûr,
une bais-
se de
l'indice des prix de
l'ensemble des produits de base à
partir de 1980.
(1) Banque des Règlements Internationaux
"Inflation et chômage" dans
le 52ème rapport, op. cit. p. 41
(2) Cf. OCDE: Perspectives économiques, op. cit.
TABLEAU 21 - INDICE DES PRIX DES PRODUITS DE BASE - (Base 100 = 1980)
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1
TOUS LES PRODUITS
f-"
f-"
AUTRES QUE LE PE-
33.5
34.7
33.0
37.4
57.4
73.4
59.3
68.1
82.5
79.1
92.0
100.0
85.4
75.1
80.1
0"-
r
TROLE
PETROLE ($ E.U. le
bar il)
4.5
4.5
5.8
6.6
9.4
34.0
37.4
40.1
43.3
44.3
60.2
100.0
113.4
116.4
102.2
ARABIE SAOUDITE
SOURCE: Statistiques Financières Internationales - Annuaire 1984
-117-
Donc,
pour
l'OCDE et
la Banque des Règl~ments Interna-
tionaux,
en plus de
l'influence de
la pol itique monétaire res-
trictive,
il
faut surtout tenir compte de
l'influence des sa-
laires et des cours des produits de base dans
I~ décélération
du taux d'inflation.
Dans une étude économétrique,
nous al Ions
chercher
la corrélation entre ces variables et
l'inflation.
C)
Etude économétrique de
la relation
inflationniste
Nous al Ions procéder tout d'abord à
l'interprétation
des résultats économétriques;
ensuite,
nous essayerons de
voir
la responsabi 1 ité des variables dans
la relation
infla-
tionniste.
Cette étude économétrique concerne donc
la relation
entre
les variations de prix, c'est-à-dire
l'inflation, et
l' accro i ssement monéta ire,
1es var i at i ons des sa 1aires et
1es
variations des prix des matières premières.
Pour
1etaux d' i nf 1at i on nous avons cho i s i l e taux de
variation du déflateur du PIB qui,
semble-t-i 1, exprime mieux
le niveau général
des prix (1).
Pour
l'accroissement monétai-
re nous avons considéré
l'offre excédentaire de monnaie en mo-
yenne deux ans plus tard pour tous
les pays.
En effet,
surtout
pour M. FRIEDMAN,
l'influence de
l'accroissement monétaire sur
1es pr i x n'est pas
i mméd i ate ;
i 1 faut du temps pour que
l' of-
fre de monnaie provoque une hausse des prix.
La moyenne de
(1) Cf. J.P. FITOUSSI : Inflation, équi 1ibre et chômage, op.' cit.
Ch. BORDES: "Le monétarisme et l'expérience Thatcher", op. cit
-118-
deux ans de 'retard est cel le util isée par Ch.
BORDES dans son
étude concernant
le ROYAUME-UNI.
D'autre part Ch.
BORDES défi-
nit
l'offre excédentaire de monnaie comme étant
la différence
entre
le taux d'accroissement annuel
moyen de
la masse moné-
taire et
le taux de variation annuel
moyen du PIB en volume (1).
Ceci
nous permet de tenir compte du fait
que,
pour M.
FRIEDMAN
et
F.A.
HAYEK,
c'est
l'accroissement de
la masse de monnaie,
plus rapide que
la croissance de
la production qui
est respon-
sable de
l'inflation.
Concernant
les variations de salaires,
nous ut il i sons auss i
1es coûts sa 1ar i aux,
c' est-à-d i re
1a di f-
férence entre
les variations de salaires et
les variations de
la productivité.
Quant aux prix des produits de base,
ils se-
ront remplacés par
les prix des
importations;
en effet,
selon
la Banque des Règlements et
l'OCDE,
c'est
le fléchissement des
prix des produits de base par rapport aux prix des produits
manufacturés qui
expl ique
la décélération de
l'inflation.
En
prenant
les variations des valeurs ou des prix des
importa-
tions,
nous pensons tenir compte à
la fois des variations des
prix des produits de base et des variations des prix des pro-
duits manufacturés
importés par
les pays.
Les séries des va-
riables concernées sont des données annuel les
(cf.
annexes 3b,
9,10c,12 et
13b).
Cette étude couvre
la période 1969-1983.
Nous avons choisi
cette période plutôt que
la période 1980-1983
car pour
1es monétar i stes,
c' est-à-d i re
1es fr i edman i ens,
1a
va 1 id i té de
1a
propos i t i on se 1on
1aque Ile
l' accro i ssement
mo-
nétaire plus rapide que
l'accroissement de
la productivité en-
traîne
l' inflation/n'est vérifiée que sur une période de temps
re 1at i vement
longue.
D'autre part,
nous cons i dérons que s i l a
pol itique monétaire restrictive et/ou
les variations des coûts
ont pu réduire
l'inflation sur
la période 1980-1983,
c'est
parce qu'el les expl iquent aussi
sa croissance avant cette pé-
riode.
(1) Cf. Ch. BORDES
"Le monétar i sme et l' expér i ence Thatcher", op. c i t .
-119-
Pour cette étude nous avons choisi quatre pays:
les
ETATS-UNIS,
le ROYAUME-UNI,
l'ALLEMAGNE et
le JAPON.
Le cri-
têre de choix est qu'aux ETATS-UNIS et au ROYAUME-UNI,
la dé-
célération de
l'inflation est plus marquée; en ALLEMAGNE et
au JAPON,
i 1 y a décé 1érat i on de
l' i nf 1at ion,
ma i s . dans ces
deux pays,
le taux d'inflation est resté relativement faible.
Nous avons posé cinq équations de prix
la premiêre
1 ie
l'inflation à
l'offre excédentaire de monnaie deux ans
plus tard (PT = a + b (Ô H -li PIB)T_2);
1a
deux i ême équat ion
1 i el.' i n-
fiat ion au coût sa~arial (AS -~q) et à
la variation de prix des
importations (âP1);(P
= al + a
(AS -l\\q)T + a
La t r-o i s i ème équa-
T
2
3AP I);
tion
1 ie
l'inflation à
la fois à
l'offre excédentaire de mon-
naie,
au coût salarial
et à
la variation des prix des
importa-
t i ons (PT = al + a
(l\\ S -.6')T + a3ÔP1 + a
(t\\ H -APIB)T_2); enf i n, dans
1es
2
4
équations (4) et (5),
nous avons remplacé
le coût salarial
par
la variation des salaires6S.
Les résultats des régressions pour
le ROYAUME-UNI sont
regroupés dans
le tableau 22.
-
Dans
la premiêre équation,
l'inflation phénomêne monétai-
re,
l'offre excédentaire de monnaie deux années plus tard dé-
termine seulement à 10 % la variance des variations de prix et
son coefficient de régression n'est pas significativement dif-
férent de zéro.
La corrélation n'est pas non plus significati-
ve.
Equation (2)
:
les coûts salariaux et
les variations des
prix des
importations déterminent à 64 % la variance des taux
de var i at i on des pr- i x et seu I l e coeff ici ent de régress i on
des coûts salariaux est significativement différent de zéro
la constante est aussi
significativement différente de zéro.
TABLEAU 22 - RESULTATS DES REGRESSIONS: ROYAUME-UNI
2
NOMBRE D'OBSERVATIONS
E~UATIONS DE REGRESSION
R
F
D.W
·.
15
PT .. 8,783 + 0,274 (Ô M-APIB)T_2
0,104
1,515
1,147
(1,231)
(1)
·.
15
PT = 4,438 + 0,553 (6S -A')T + O,044AP
(2)
0,638
10,591
1,412
I
(4,390)
(0,491)
1
.....
N
·.
o1
15
PT = 3,386 + 0,542 (~S -6q)T + o,o09AP
+ 0,165 (AM -6PIB)T_2
0,664
7,248
1,368
I
(4,262)
(0,088)
(0,917)
( 3)
·..
15
PT = - 4,295 + l,179As
+ O,025AP
(4)
0,822
27,752
1,908
T
r
(7,185)
(0,382)
...
15
PT ... 4,541 + l,1636s
+ O,044~PI + 0,063 (AM -APIB)T_2
T
( 5)
0,826
17,391
1,953
(6,728)
(0,562)
(0,479)
VALEUR DU t DE STUDENT ENTRE PARENTHESES
TEST DE DURBIN-WATSON A 5 %
•• Doute
.. , Indépendance des erreurs
-121-
-
Equation (3)
les coûts salariaux,
les
importations et
l'offre excédentaire de monnaie expl iquent à eux trois 66 %
de
la variance du taux de variation des prix.
-
Le remplacement des coûts salariaux par
les variations
des salaires augmente
le pouvoir expl icatif et
le test de
Durbin-Watson montre une
indépendance des erreurs; cecI mon-
tre une mei 1 leure spécification du modèle.
Les variations de
salaires et des prix des
importations expl iquent à eux seuls
82,2 % de la variance du taux de variation des prix (équa-
tion (4»
; en
introduisant
l'offre excédentaire de monnaie,
on obtient seulement 82,6 % (équation (5». Dans ces deux
équations,
seuls
les coefficients de régression de
la varia-
tion des salaires sont significativement différents de zéro,
ainsi que
les ordonnées à
l'origine bien sûr.
Les équations
(4) et (5) mettent en
lumière une plus grande
influence de la
variation des salaires sur
les prix: une augmentation (ou une
baisse) de 1 % du taux d'accroissement des salaires serait
responsable de plus de 1 % de hausse (ou de baisse) de l'in-
flation.
Les résultats des régressions pour
le JAPON sont dans
le tableau 23.
Equation (1)
l'offre excédentaire de monnaie deux ans
plus tard détermine 43 % de la variance du taux d'inflation.
Les coefficients sont significativement différents de zéro à1~'
D'autre part, une hausse de 1 % de l'offre excédentaire de
monnaie deux ans plus tard provoque une hausse de 0,72 % des
prix; et
il
y
a
indépendance des erreurs.
-
Equation (2)
le coût salarial et
les
importations ex-
pl iquent 59 % d'inflation.
Le coefficient de régression des
variations des prix des
importations n'est pas significative-
TABLEAU 23 - RESULTATS DES REGRESSIONS: JAPON
2
NOMBRE D'OBSERVATIONS
EQUATIONS DE REGRESSION
R
F
DoW
o. 0
15
PT '" - 0,076 + 0,723
(6 M- 6Pis) T_2
(1)
0,435
10,024
1,697
(3,166)
. .
0 0
15
PT ~ 3,520
+
0,276
(6s -Aq)T + 0,0756P
( 2)
0,591
8,704
1,315
I
(2,335)
(1,618)
0 0
15
PT '" 0,037 + 0,201
(AS -Aq)T + 0,0676PI + 0,481 (6M -llPIB)T_2
( 3)
0,757
11,469
1,406
1
.....
(2,031)
(1,785)
(2,744)
N
N1
o
,
0 0 0
15
PT .. - 1,611 + 0,595l1S
+ 0,068fJ. PI
( 4)
0,878
43,30
1,664
T
(6,820)
(2,892)
0 0 0
15
PT '" - 2,482 + 0,501 ~ ST + 0,066 f)P
+ 0,236'
(6M -6PIB)T_2
(5)
0,910
37,037
2,119
I
(5,447)
(3,151)
(2,965)
Valeurs du t de student entre parenthèses
Test de Durbin-Watson à 5 %
Indépendance des erreurs
Doute
-123-
ment différent de zéro;
une augmentation de 1 % des coûts
salariaux entraîne une hausse de 0,27 % des prix.
-
Equation
(3)
le pouvoir de détermination de
l'inflation
des variables,
coût salarial,
importations et offre excéden-
taire de monnaie deux ans plus tard,
est de 75,7 %.
Le coef-
ficient de régression des variations des prix des
importations
n'est pas significativement différent de zéro.
Une hausse des
coûts salariaux de 1 % provoque 0,20 % de hausse de prix;
alors que
1 % de hausse de
l'offre excédentaire de monnaie
deux ans plus tard provoque 0,48 % de hausse de prix.
-
Equation
(4)
les variations de salaires et des prix des
importations déterminent 88 % d'inflation.
Ici
tous
les coef-
ficients sont significativement différents de zéro et on re-
marque une augmentation de
l'influence des variations de sa-
laires sur
les prix.
Equation
(5)
le pouvoir expl icatif des v~riables est de
91 % ; tous les coefficients de régressions et
l'ordonnée à
l'origine sont significativement différents de zéro.
Mais dans
cette équation,
et contrairement à
l'équation (3),
il
y a une
plus grande
influence des vari.ations d&6 salaires;
en effet,
I C I ,
une hausse de 1 % des salaires provoque une hausse de
0,50 % des prix, alors qu'une hausse de 1 % de
l'offre excé-
dentaire de monnaie deux ans plus tard entraîne 0,23 % de
hausse des prix.
D'autre part,
les tests de Durbin-Watson de
l'équation
(4) et de l'équation (5) donnent une mei 1 leur spé-
cification des équations;
en effet
les erreurs sont
indépen-
dantes.
Les résultats des régressions pour
l'ALLEMAGNE sont
donnés par
le tableau 24.
TA8LEAU 24 - RESULTATS DES REGRESSIONS: ALLEMAGNE
2
NOMBRE D'OBSERVATIONS
EQUATIONS DE REGRESSION
R
F
D.W.
·
15
PT = 4,92 + 0,026 (Â M -A PI8)T_2
( l )
0,002
0,028
0,956
(0,167)
·.
15
PT = 3,798 + 0,311 (il S - A~)T + 0,024 IJ. PI
( 2)
0,715
15,129
1,38
(5,501)
(0,911)
·.
15
PT = 3,793 + 0,311 (âS -àq)T + 0,024ÔP
+ 0,0008 (lh -lHI8)T_2
( 3)
0,715
9,245
1,38
I
(5,258)
(0,840)
(0,009)
1
-
...
N
+::-.
1
15
PT ~ 1,695 + 0,42911s
+ 0,0089LlP
(4)
0,707
14,527
1,68
T
I
(5,39)
(0,33)
·.
15
PT ~ 2,358 + 0,51 l\\ST + 0,030 A PI + 0,22
(âM -l1PIB)
(5)
0,824
17,148
2,68
T-2
(7,163)
(1,295)
(2,693)
...
15
PT = 2,434 + 0,49 Â ST + 0,18 (~M -ÂPI8)T_2
( 6)
0,797
23,553
2,21
(6,854)
(2,331)
Valeurs du t de student entre parenth~ses
Autocorrélation positive
Doute
Indépendance des erreurs
Test de Durbin-Watson à 5 %
-125-
-
Equation
(1)
les résultats de cette équation qui
met
en relation
l'inflation et
l'offre excédentaire de monnaie
deux ans plus tard ne sont pas significatifs.
-
Equation
(2)
:
Dans cette équation
les coûts salariaux
et
les variations des prix à
l'importation déterminent 71,5 %
d'inflation.
C'est
le même pouvoir de détermination que nous
obtenons pour
les trois variables à
la f o i s ;
c'est-à-dire
lorsque nous
introduisons
l'offre excédentaire de monnaie
deux ans plus tard (équation
(3)).
Dans ces deux équations,
seuls
les coefficients de régression des coûts salariaux et
bien sûr
l'ordonnée à l 'origine sont significativement diffé-
rents de zéro.
Et une hausse de 1 % des coûts salariaux provo-
que 0,31 % de hausse de prix.
Lorsque nous remplaçons
les coûts salariaux par
les
variations des salaires dans
les équations précédentes,
nous
obtenons
les équations
(4) et
(5).
Avec
l'équation (4),
les
variations des salaires et des prix des
importations expl i-
quent seulement 70,7 % de
la variance du taux de variation des
prix i
mais
ici
le test de Durbin-Watson donne une mei 1 leure
spécification de
l'équation.
Ici
encore,
seuls
le coefficient
de régression des variations des salaires et
l'ordonnée à
l'o-
rigine sont significativement différents de zéro;
et
1 % de
hausse des salaires provoque 0,43 % d'inflation.
L'introduc-
tion de
l'offre excédentaire de monnaie deux ans plus tard
dans
l'équation
(5)
amél iore
le coefficient de détermination
qUI
passe à
82,4 %
le coefficient de régression des varia-
tions des salaires augmente et passe à
0,51~et est significa-
tivement différent de zéro.
D'autre part
le coefficient de ré-
gression de
l'offre excédentaire de monnaie deux ans plus tard
est significativement différent de zéro au se~1 de 5 % ; et
une hausse de
1 % de
l'offre excédentaire de monnaie deux ans
plus tard provoque 0,22 % de hausse des prix.
-126-
-
L'équation
(6) met en relation
l'inflation et uniquement
les variations de salaires et
l'offre excédentaire de monnaie
deux ans plus tard.
L'él imination de
la variable
importation
réduit
le pouvoir de détermination qui
est maintenant de 79,7%.
Les coefficients de régression des variations de salaires et
de
l'offre excédentaire de monnaie deux ans plus tard ont un
peu baissé et restent significativement différents de zéro;
mais contrairement à
l'équation
(5) et comme l'équation (4),
le test de Durbin-Watson
lui
donne une mei 1 leure spécifica-
tion
;
en effet,
les résidus sont
indépendants.
Les résultats des régressions dans
le cas des ETATS-
UNIS sont donnés par
le tableau 25.
-
Equation
(1)
les résultats de cette équation ne sont
pas significatifs.
-
Equation
(2)
les coefficients de régression des coûts
salariaux et des variations des prix des
importations sont si-
gnificativement différents de zéro;
le coefficient de régres-
sion des variations des prix des
importations
l'est à un peu
plus de 5 %. Ces deux variables expl iquent 61 % de
la variance
des variations de prix.
D'autre part,
le test de Durbin-Watson
montre une mei 1 leure spécification de
l'équation
i
en effet,
les erreurs sont
indépendantes.
-
Equation
(3)
les coûts salariaux,
les variations ~es
prix des
importations et
l'offre excédentaire de monnaie deux
ans plus tard expl iquent ensemble 64,8 % d'inflation; mais
le coefficient de régression de
l'offre excédentaire de mon-
naie deux ans plus tard n'est pas significativement différent
de zéro.
TABLEAU 25 - RESULTATS DES REGRESSIONS: ETATS-UNIS
2
NOMBRE orOBSERVATIONS
EQUATIONS DE REGRESSION
R
F
D.W.
15
PT = 8,085 + 0,297 (il M-li PIB)T_2
(1)
0,121
1,789
0,898
(1,338)
...
15
PT = 4,316 + 0,236 (6S -Aq)T + 0,061ÂP
( 2)
0,613
9,538
1,718
I
(3,073)
(2,108)
..
15
PT = 5,243 + 0,231 (6S -~q)T + 0,05511P + 0,164 (6M -l1PIB)T_2
( 3)
0,648
6,766
1,478
1
I
......
N
(3,008)
(1,849)
(1,042)
'-J
1
..
15
PT = 0,128 + 0,799.0 ST + 0,0476P
(4 )
0,674
12,400
1,222
1
(3,660)
(1,711)
..
15
;T = 1,232 + 0,8186 ST + 0,037 API + 0,225
(â M_fl PIB)
( 5)
0,739
10,423
1,221
T-2
(4,009)
(1,382)
(1,668)
, .
15
PT = 1,044 + 0,927 ~ ST + 0,270 (lh -ÔPIB)T_2
( 6)
0,694
13,644
1,422
(4,747)
(1,984)
Valeurs du t de student entre parenthèses
Autocorrélation positive
Doute
Indépendance des erreurs
Test de Durbin-Watson à 5 %
-128-
-
Equation
(4)
les variations des salaires et des prix
des
importations expl iquent
67,4 % d'inflation; mais seuls
le coefficient de régression des variations des salaires et
l'ordonnée à
l'origine bien sûr,
sont significativement dif-
férents de zéro.
D'autre part,
une hausse de
1 % des salaires
provoque 0,80 % de hausse de prix contre 0,23 % dans
le cas
des coûts salariaux.
-
Equation
(5)
l'introduction de
l'offre excédentaire de
monnaie deux ans plus tard amél iore
le pouvoir de détermina-
tion des variables qui
passe à
74 %. Mais ni
le coefficient
de régression des variations des prix des
importations,
ni
ce-
lui
de
l'offre excédentaire de monnaie deux ans plus tard ne
sont significativement différent$de zéro.
La
valeur du coef-
ficient
de régression des variations des salaires augmente;
ainsi
une hausse de 1 % des salaires provoque 0,818 % de haus-
se des prix,
contre 0,80 % précédemment.
Lorsque nous él imi-
nons
les variations,des prix des
importations,
le pouvoir de
détermination des variables baisse
(équation
(6)). Mais les
coefficients de régression des variations des salaires et de
l'offre excédentaire de monnaie deux ans plus tard augmentent
ce.lui
des vdriations des salaires passe à
0,927 % et celui de
l'offre excédentaire de monnaie à
0,27 %
le coefficient de
l'offre excédentaire de monnaie deux ans plus tard devient si-
gnificativement différent de
zéro à
un seui 1 un peu plus de
5 %.
Les tests de Durbin-Watson des équations (3),
(4), (5)
et
(6) ne sont pas très satisfaisants.
Tous ces différents
résultats nous montrent que dans
tous
les quatre pays,
les variations de salaires expl iqueraient
-129-
mIeux
l'inflation.
En effet,
même au JAPON,
le carré du coef-
ficient de corrélation simple de cette variable est
le plus
élevé.
En ALLEMAGNE,
il est de 0,705 contre 0,002 pour
l'of-
fre excédentaire de monnaie;
aux ETATS-UNIS,
il est de 0,59
contre 0,121 pour
les variations des prix des
importations.
Au ROYAUME-UNI,
le carré du coefficient de corrélation est de
0,82 contre 0,104 pour
l'offre excédentaire de monnaie, et
0,057 pour
les variations des prix des
importations. Au JAPON
il est de 0,79 contre 0,43 pour
l'offre excédentaire de mon-
naie deux ans plus tard, et 0,40 pour
les variations des prix
des
importations.
L'importance de
la valeur du carré du coef-
ficient de corrélation simple de
l'offre excédentaire de mon-
naie deux ans plus tard,
au JAPON,
par rapport aux autres
pays, et
la significativité de
l'équation (1) confirme d'ai l-
Ieurs
les résultats que nous avons obtenus dans
le chapitre
précédent concernant
l'évolution des prix à
la consommation
et
la masse monétaire par unité de production.
Dans tous
les cas on remarque une plus grande
influen-
ce des coûts sur
les variations des prix. Mais,
selon
J.P.
FITOUSSI,
"Les prix sont déterminés
par
Les coûts parce
qu'iL y a déséquiLibre,
et
iL peut
y avoir déséquiLibre pour
des raisons
tenant aussi bien aux coûts qu'à
La demande.
Dire
qu'iL y a
infLation par
Les coûts parce que
Les prix augmen-
tent quand Les saLaires augmentent est une simpLification abu-
sive qui reLdve pLut6t de
La poLémique que de
L'anaLyse scien-
tifique" (1).
Selon
lui,
une tel le affirmation
impl ique deux
hypothèses qu' i 1 est diffici le de soutenir
lorsqu'el les sont
énoncées expl Îcitement
:
(1) J.P. FITOUSSI
Inflation, équi 1 ibre et chômage, op. cit. p. 232
-130-
1'/
Jj
1
,
1
-
1es pr 1 x n'aura i ent pas augmenté s i l es sa 1aires n' a-
1
,1
vaient pas augmenté;
!
-
la hausse des salaires serait autonome.
La première de
ces hypothèses est
injustifiable selon
lui,
et
la seconde sem-
ble vide de contenu,
ou sa signification n'est pas perçue.
D'autre part
l'interprétation de
l'inflation par
les
coûts est superficiel le car
les hausses de salaires dépen-
dent de
la demande excédentaire
par conséquent
la cause du
processus d'inflation réside dans cette variable.
"Le taux
de variation des prix,
selon J.P.
FITOUSSI,
est
Lii d ceLui
des coûts saLariaux parce qu'en situation d'incertitude,
Les
entreprises fixent
Leurs prix sur La base de
Leurs coûts,
car
Le taux de variation des taux de saLaire peut être considiri
comme un indice satisfaisant de
La demande excidentaire" (1).
Dans notre cas,
notre étude semble échapper à cette
critique de
J.P.
FITOUSSI
;
en effet,
nous avons déterminé
l'inflation à
partir des variations de salaires et de
l'offre
excédentaire de monnaie,
et pas seulement à partir de
la pre-
mière variable.
Chez M.
FRIEDMAN et F.A.
HAYEK,
c'est
l'offre
de monnaie qui
détermine
les dépenses,
donc
la demande,
et en-
suite
l'inflation.
L'influence de
l'accroissement monétaire
sur
les prix est
indirecte et moins
immédiate.
Les dépenses,
par contre,
touchent plus directement
les prix,
même si
ce
n'est pas auss i
i mméd i atement .
Nous avons
introduit dans
les équations (4) et (5),
pour chaque pays,
un
indice de
la pression de
la demande
(OZ)
notre objectif est de montrer s ' i 1 y a
une corrélation entre
l'inflation et
la pression de
la demande d'une part et entre
cette dernière variable et
l'offre excédentaire de monnaie
(1) J.P. FITOUSSI
Inflation, équi 1 ibre et chômage, op. cit. p. 235
-131-
d'autre part.
"L'indice de
la pression de' la demande D
est
2
mesuré par l'écart du taux de croissance de
la production in-
dustrielle par rapport à sa tendance" (1).
Le taux tendanciel
de croissance est défini par:
\\n
r
0n _1
V ~
Yn représente
l'indice de
la production industriel le de
l'année~);Yo, celui de l'année (0). Pour chaque pays, nous
avons obtenu :
ETATS-UNIS
r
= \\(/110o,4 _ 1 = 0,0246 = 2,46 %
68
6 -
ALLEMAGNE
r
=
95
_ 1 = 0,02499 = 2,50 %
\\ / 64
JAPON
r
~
6
104,9 _ 1
0,0559 = 5,59 %
43,9
ROYAUME-UNI
r = \\16/ 100,9 _ 1 = 0,0127
V
1,27 %
82,4
1967 est l'année (0) et 1983 l'année (n).
Les indices de
la pression de
la demande pour la pé-
riode 1967-1983 sont donnés par l'annexe 14.
(1) J.P. F1 TOUSS1
Inflation, équi 1ibre et chômage, op. cit. p. 264
-132-
Les résultats des régressions obtenus après
introduc-
tion de cette variable ne modifient pas
les
interprétations
précédentes;
avec un retard de deux ans pour
la pression de
la demande:
ALLEMAGNE
PT = 2,51 + 0,326~ST + 0,123
De. 2
T-
(4,888)
(3,19)
0,84
F = 31,67
D.W. = 1,75
(15 )
ETATS-UNIS
PT = 0,067 + 0,86ÔST + 0,164 De T- 2
(5,302)
(3,409)
R2 = 0,794
F = 23,118
D.W. = 1,56
JAPON
PT = - 2,06 + O,658~ST + 0,059ÔPI + 0,121 DeT_ 2
(8,031)
(2,815)
(2,145)
0,914
F = 39,066
D•W. = 2,23
ROYAUME-UNI
PT = - 5,515 + 1,244.6ST + 0,155 De _
T 2
(6,524)
(0,75)
0,828
F = 28,91
D.W.
1,82
(15 )
-133-
&n
ce qui
concerne
la relation entre
la pression de
la demande et
l'offre excédentaire de monnaie,
nos résultats
ne sont pas significatifs.
-134-
CON C LUS
ION
Nous venons de vOir que chez M~
FRIEDMAN et
F.A.
HAYEK,
la pol itique monétaire restrictive peut venir à bout de
l'in-
flation
;
mais au prix d'une
importante récession.
Les résul-
tats économétriques obtenus ne semblent pas confirmer cette
thèse de
l'inflation phénomène monétaire.
Selon ces résultats,
c'est plut8t
I~ baisse des coOts
en
l'occurence
les variations de salaires,
qui
serait respon-
sable de
la décélération du taux d'inflation,
à moins que com-
me
l'expl ique
J.P.
FITOUSSI,
el les soient un
indice de
la
pression de
la demande.
Le fait
d'effectuer une étude économétrique et de
prendre un niveau général
des prix à cette occasion expl ique
plut8t une méthode du type friedmanien
; .en effet,
nous ver-
rons tout au
long du chapitre suivant que- F.A.
HAYEK y est op-
posé.
DEUXIÈME PARTIE
LA POLITIQUE MONETAIRE ET LA STAGFLATION:
LES DIVERGENCES ENTRE M. FRIEDMAN ET F.A. HAYEK
-135-
"Il est ivident que lorsqu'ils discutent entre eux,
ils ne passent pas leur temps à ripiter ce qu'ils savent dijà
tous ; ils confrontent leurs opinions.
La même impulsion qui
pousse un fabricant à différencier son produit pousse un ico-
nomiste,
lorsqu'il émet un avis publiquement, à exposer son
point de vue sous la forme
la plus originale et la plus per-
sonnelle possible".
M.
FRIEDMAN:
Inflation et systèmes
monétaires,
Paris, Calmann-Lévy
1976.
-136-
Nous venons de vOIr que,
selon
les deux économistes,
la pol itique monétaire expansionniste peut permettre aux Au-
torités Publ iques de maintenir
l'emploi à un niveau élevé,
par
l'accélération de
l'inflation. Mais l'effet de cette pol i-
tique n'est que de court terme.
A long terme, cet effet béné-
fique de
la pol itique monétaire disparaît et
laisse
la place
à son effet destabi 1 isateur.
En effet,
le chômage et
l'emploi
rev i ennent à
1eur niveau
in i t i al.
En plus,
1e chômage va être
accentué par
les manifestations de certains facteurs réels
après
la disparition des fluctuations monétaires.
Contra i rement aux k e yn s i ens,
1a po 1 i tique monéta ire
é
chez M. FRIEDMAN et F.A.
HAYEK ne peut pas fixer
les taux
d'intérêt nominaux à un niveau faible pendant
longtemps; par
conséquent,
el le ne peut pas fixer
le taux de chômage à un
niveau faible sauf pendant une très courte période.
El le ne
doit donc pas être uti 1 isée pour
le combattre malgré son ef-
fet bénéfique de court terme (1).
Malgré ces convergences de points de vue entre
M. FRIEDMAN et F.A.
HAYEK sur
la pol itique monétaire et
la
stagflation,
nous al Ions voir qu'i 1 existe des divergences
entre ces deux économistes.
Ces divergences se situent,
com-
me précédemment,
aussi
bien au nIveau du processus de ce phé-
nomène qu'au niveau de ses remèdes.
( 1) Cf. M. FR 1EDMAN : "The ro 1e of monetary po 1icy" in Amer ican Econom ic
review, Mai 1968 ; F.A. HAYEK: Atiger by the taïl, op. cit.
-137-
D'où les deux chapitres
Chapitre 1 : LES DIVERGENCES ENTRE M. FRIEDMAN ET F.A. HAYEK
SUR LE PROCESSUS DE LA STAGFLATION.
Chapitre 2 : LES DIVERGENCES ENTRE M. FRIEDMAN ET F.A. HAYEK
SUR LES REMEDES A LA STAGFLATION.
-138-
CHAPITRE l
LES DIVERGENCES ENTRE M, FRIEDMAN ET F,A, HAYEK
SUR LE PROCESSUS DE LA STAGFLATION
Nous al Ions dans un premier temps exposer
les diver-
gences entre
les deux économistes sur
les mécanismes de
l'é-
mergence de
la stagflation;
il
s'agit en effet de montrer
la manière dont
la croissance monétaire provoque ce phéno-
mène.
Ces économistes n'ont pas
la même expl ication profonde
de ces mécanismes.
Pour ce qUI
concerne
les causes de
l'ac-
croissement de
la masse de monnaie,
il
existe une nuance en-
tre eux,
sur
la responsabi 1 ité des banques commerciales et
de
la Banque Centrale dans
l'émission des crédits.
Mais nous
n'al Ions pas nous attarder sur ces points,
car nous
lès re-
trouverons dans
le deuxième chapitre.
Dans un deuxième temps,
nous procéderons à
une étude
empirique de ces mécanismes pour essayer de montrer
laquel le
des expl ication originales et personnel les des deux économis-
tes serait plus proche de
la réal ité.
D'où
les deux sections:
Section 1 :
L'ETUDE THEORIQUE DES MECANISMES DE L'EMERGENCE
DE LA STAGFLATION.
Section 2
:
L'ETUDE EMPIRIQUE DES MECANISMES DE L'EMERGENCE
DE LA STAGFLATION.
-139-
SECTION 1
L'ETUDE THEORIQUE DES MECANISMES
DE L'EMERGENCE DE LA STAGFLATION
Nous avons vu que,
pour M.
FRIEDMAN et F.A. HAYEK,
l'accroissement de
la masse monétaire plus rapide que
la pro-
duction provoque une hausse des prix.
La hausse des prix an-
ticipée par
les agents économiques accélère
le rythme de
l'in-
flation et provoque une baisse de
la production, de
l'emploi
et par conséquent une augmentation du taux de chômage. Mais,
dans
le fond,
leurs analyses divergent.
En effet,
les méca-
nismes de
l'influence de
la croissance monétaire sur
les prix
ne sont pas
les mêmes chez
les deux économistes; et selon
ces mécanismes,
ils expl iquent différemment
le chômage qui en
découle.
§ 1
L'INFLUENCE DE LA CROISSANCE MONETAIRE SUR LES PRIX
Pour M.
FRIEDMAN,
l'accroissement de
la masse moné-
taire n'influence que
le niveau général des prix dans
le
long
terme.
A court terme
il
n'y a aucune
influence sur
les prix
relatifs dont dépend
le processus de
la production; sauf le
taux d'intérêt qui est touché.
L'effet de
l'accroissement mo-
nétaire serait simplement bénéfique.
Pour F.A. HAYEK,
au contraire,
il entraîne des distor-
sions dans
les prix relatifs (c'est-à-dire
les rapports entre
-140-
les différents prix) dès
le départ;
distorsions que
l'infla-
tion ne fait qu'accentuer dans
le
long terme à cause des an-
ticipations.
A) la croissance monétaire et
la hausse du niveau général
des prix
M. FRIEDMAN parle du niveau général des priX, car chez
lui comme chez
les classiques,
il
y a hausse uniforme et pro-
portionnel le de tous
les prix à
la suite d'une offre supplé-
mentaire de monnaie. Ainsi
la monnaie est neutre à
long terme.
l'analyse de M. FRIEDMAN repose sur
la théorie quanti-
tative de
la monnaie qu'i 1 a reformulée. Sous sa forme refor-
mulée, el le met en relation
le revenu nominal
et
la quantité
de monnaie.
El le devient donc une théorie du revenu nominal
.
.
plutôt qu'une théorie de
la détermination des priX,
maIs maln-
tient néanmoins
les mêmes conclusions (1).
(1) Cf. M. FRIEDMAN: "la théorie quantitative de la monnaie: une nouvel-
le présentation", 1956, traduit dans R. S. THORN
Théorie monétaire,
Paris, Dunod, 1971 ;
cf. aussi : M. FRIEDMAN: "la demande de monnaie
quelques résultats
théoriques et empiriques", 1959, traduit dans R.S. THORN: Théorie mo-
nétaire, Paris, Dunod, 1971 ; M. FRIEDMAN: The optimum quantity of
money and other essays, New York, Mac Mi 1lan, 1969 ; M. FRIEDMAN: "A
theorical framework for monetary analysis" in Journal of political eco-
nomy, mars/avril 1970 ; M. FRIEDMAN: "A monetary theory of nominal
income" in Journal of pol itical economy, 1971 ;
cf. aussi : D. BLONDEL, J.P. DAlOZ et C. JESSUA : Essais sur la nouvel-
le théorie quantitative de la monnaie, Paris, P.U.F., 1970.
-141-
Se Ion
l' anc i enne théor i e,
en effet,
lorsque
l'offre
de monnaie augmente,
c'est-à-dire
lorsque
la quantité de mon-
naie en circulation augmente,
et toutes
les autres variables
restant
inchangées,
la demande de bien qui
suit provoque une
hausse de tous
les prix nominaux de manière proportionnel le
et dans
le même sens (1).
C'est donc
le niveau général des
prix qui
augmente et
le rapport entre
les prix unitaires n'est
pas modifié.
En d'autres termes,
il
n'y a pas de changement,
de distorsion dans
les prix relatifs.
Chez M. FR 1EDMAN,
1a quant i té de mqnna 1 e déterm i ne
aussI
le nIveau général
des prix dans
les mêmes conditions
que chez
les classiques,
mais de manière
indirecte, c'est-
à-dire par
l'intermédiaire du revenu nominal.
La hausse uniforme des prix permet à M. FRIEDMAN et
aux classiques de dire que
l'accroissement monétaire ne pro-
voque pas des di stors i ons dans
1es pr i x re t at ifs.
Certa in s
néo-classiques,
comme J.
HICKS,
disent que,
s'i 1 y a distor-
sion des prix relatifs,
el le n'est
que transitoire.
J. HICKS
prend
l'exemple du prix relatif particul ier qu'est
le taux
d' intérêt.
Pour
1 u i,
1 a
ba i sse du taux. d' intérêt au-dessous
du taux naturel,
expl iquée par K. WICKSELL (2),
devrait être
interprétée comme un phénomène de déséqui 1 ibre (3).
La dif-
(1) Cf. 1. FISHER: The purchasing power of money, New York, Augustus
M. KELLEY, Bookseller, 1963 ; A. cAAINEAu : La demande d'encaisses
monétaires, Paris, Cujas, 196J;
cf. aussi : H. GUITTON : La monnaie, 3ème éd. Paris, Dai loz, 1974
R. BERNARD: La théorie quantitative de la monnaie, op. cit.
P. PASCALLON : Monnaie et équi 1ibre, Paris, Mame, 1974.
(2) Cf. K. WICKSELL : Interest and priees, New York, A.M. KELLEY, 1965.
(3)
Cf. J. HICKS: "The HAYEK history" in Critical essays in monetary
theory, Oxford, Oxford University press, 1967.
-142-
férence entre
le taux du marché et
le taux naturel
ne peut du-
rer que pendant
le déséqui 1 ibre.
Par conséquent,
dès que
l'é-
qui 1 ibre est rétabl i entre
les différents marchés,
il
ne reste
plus cru' un seu 1 taux d' intérêt
1etaux d' intérêt du marché
coïncide avec
le taux d'intérêt naturel.
Le taux d'intérêt du marché derrière
le taux naturel
est considéré comme un retard d'ajustement.
Il
ne peut donc
pas y avo i rune différence entre
1es deux taux pendant
longtemps
s i l es pr i x re 1at ifs s' a j ustent
instantanément et
1es pr 1 x
augmentent de manière uniforme après
l'ajustement.
En effet,
pour
K.
WICKSELL,
à
la suite de
la baisse du taux de
l'inté-
rêt du marché,
les prix des biens d'équipement augmentent par
rapport aux prix des biens de consommation.
Mais dès que
les
consommateurs augmentent
1eurs demandes de biens,
1eurs pr i x
commencent à croître,
et ainSI
il
y aura une hausse générale
de tous
les prix
(1).
Pour J.
HICKS; si
un système ne comporte pas de re-
tard,
i 1 ne peut pas engendrer un processus.
Or,
di t - il,
1e
modèle d'HAYEK qui
démontre une distorsion des prix relatifs,
engendre un processus;
par conséquent un certain retard
(ou
~
des rètards)
doit y être
impl iqué
(2).
La distorsion des prix
relatifs est,
à
cet effet,
transitoire,
même
si
l'accroisse-
ment de
la monnaie continue.
El le aurait
1 ieu pendant un
in-
terva Ile de temps déterm i né
;
après ce temps,
1es pr i x re 1a-
t i f s retournent à~leur position d'équi 1 ibre déterminée par
les
facteurs réels.
(1) Cf. K. WICKSELL :
Interest and prlces, op. cita
(2) Cf. J. HICKS: "The HAYEK history", op. cita
-143-
Donc,
seu I l e niveau généra 1 des pr- i x est mod i fié.
Les
variables réel les (prix relatifs,
production,
etc) sont
in-
changées. Ainsi,
pour
les classiques,
"La monnaie est neutre,
à partir du moment où eLLe n'infLuence pas te processus réeL
de
L'économie, c'est-à-dire
Lorsqu'eLLe faciLite
Les échanges
qui auraient
Lieu dans une économie sans monnaie, mais ne Les
dénature pas" (1).
Chez M. FR 1EDMAN,
1a monna 1e est neutre,
ma 1 s seu 1e-
ment à
long terme.
En effet,
chez
1u i,
1es pr i x re 1at ifs des
biens ne sont pas touchés par
la croissance- monétaire;
mais
il
reconnaît son
influence sur d'autres variables réel les tel-
les que
la production,
à court terme.
M. FRIEDMAN aboutit à
la conclusion des classiques en
divisant
la période en
long et en court terme.
Il
définit "La
courte période comme ceLLe durant
LaqueLLe Les variabLes éco-
nomiques ne sont pas pLeinement ajustées aux anticipations" (2).
En courte période donc,
l'accroissement du revenu nominal
dû
à
la croissance de
la quantité de monnaie est partagé entre
la
hausse du niveau général
des prix d'une part,
et
l'augmenta-
tion du revenu réel
ou
la production d'autre part.
Et,
selon
M.
FRIEDMAN et en particul ier L.C.
ANDERSEN et K.M.
CARLSON (3)
la répercussion de
la variation du revenu nominal
sur
le pro-
duit réel
et
le niveau général des prix,dépend de
la pression
(1) E.M. CLAASSEN : Monnaie, revenu national et priX, Paris, Dunod, 1968, p. 6
(2) R.W. SPENCER: "The relation between prlces and el'll'Ioyment - Two
views", op. cit., p. 15
(3) Cf. L.C. ANDERSEN, K.M. CARLSON: "A monetarist mode1 for economic
stabi 1ization" in Federal reserve bank of St Louis review, avri 1 1970,
reprint series nO 55/
-144-
de
la demande et des anticipations faites sur
le niveau géné-
ra 1 des pr i x ;
1a press i on de
1a demande résu 1te de
l'écart
entre
la variation de
la dépense globale et
la variation de
la production potentiel le. M. FRIEDMAN a soul igné cette dépen-
dance dans son article "A theoricaL framework for monetary
anaLysis" (1).
ANDERSEN et CARLSON écrivent qu'i 1 y a une ré-
partition de
l'influence de
la variation du revenu nominal
entre
le produit réel
et
le niveau général
des prix
lorsqu'i 1
existe un écart entre
la variation de
la dépense globale et
la variation de
la production potentiel le
en d'autres ter-
mes,
lorsqu'il
y a sous-emploi.
En effet,
à
la suite d'une
variation monétaire,
les agents économiques vont accroître
leurs dépenses sur biens et services.
La demande des biens
va entraîner une augmentation de
la production et une hausse
des prix.
En effet,
pour fa ire face à
1a demande de biens,
1es
entreprises vont
investir et accroître
leur demande de tra-
va il,
accroître donc
1eur product ion.
Ma i s à
long terme,
1a
production et par conséquent
l'emploi
vont revenir à
leur ni-
veau
initial. Ce retour est dû en fait au retour du taux d'in-
térêt,
dont dépend
l'investissement,
à son niveau
initial, et
du fait qu'en
longue période,
les valeurs anticipées par
les
agents économiques et
les valeurs réal isées vont coïncider.
A partir de ce moment, toute variation de
la masse monétaire
influence uniquement
le niveau général
des prix.
En d'autre
terme
la variation de
la masse monétaire sera suivie d'une va-
riation proportionnel le et dans
le même sens de tous
les
prix (2).
Ainsi
M. FRIEDMAN rejoint
les classiques en disant
que
la monnaie est neutre à
long terme.
Car sa variation n'in-
fluence plus
la production,
l'emploi
et
le prix relatif par-
ticul ier,
qui
est
le taux d'intérêt.
(1) Cf. M. FRIEDMAN
"A theorical framework for monetary analysis"
op. cit.
(2) Cf. M. FRIEDMAN: "The supply of money and changes in priees; and
output" in The optimum quantity of money and other essays, op. cit.
-145-
Mais pour être valable,
cette conclusion suppose que
la quantité de monnaie offerte soit reçue par
les agents éco-
nomiques proportionnellement à
leur désir de détention d'en-
caisses;
il faut une absence d'effet de distribution.' Sinon
certains agents recevront plus de monnaie qu'i Is désirent
alors que d'autres en recevront moins.
Le premier groupe,
plus
riche que
l'autre va jouer un rôle
important dans
la détermi-
nation de
la structure de
la production (1).
En effet
les prix
des biens et services demandés par ce groupe vont croitre par
rapport aux prix des biens et services demandés par
le groupe
le moins riche.
Il
y aurait une modification de
la structure
des prix relatifs. Quel
que soit
le mécanisme d'introduction
de
la monnaie (par "hél icoptère" ou par achat à
l'open market)
l'effet de distribution est supposé absent et donc
la neutra-
1 ité de
la monnaie est préservée en
longue période (2).
L'a-
justement de
l'économie à
la suite d'une variation de
la masse
monétaire se fait donc par
l'intermédiaire du niveau général
des prix à
long terme.
B)
La croissance monétaire et
la distorsion des priX relatifs
Chez F .A. HAYEK,
la hausse des pr ix due à
l'influence
monétaire se fait de manière successive et non simultanée,
ni
uniforme.
Il
y a donc une distorsion des prix relatifs et
la
monnaie n'est pas neutre. Si
la hausse des prix était unifor-
me,
i 1 n' y aura i t
pas de perturbat i on dans
l' équ i 1 i bre écono-
mique ; ma~s cecI n'est pas
le cas,
car
les prix montent suc-
cessivement.
( 1) Cf. M. FR 1EDMAN : "The opt imum quant ity of money" 1n The opt imum quan-
tity of money and other essays, op. cit.
(2) Cf. M. FRIEDMAN: "The optimum quantity of money", op. cit.
-146-
Pour HAYEK et
les autrichiens,
SI
l'offre de monnaie
'augmente par exemple de
20 % ou double,
il
n'y a
pas une haus-
se de 20 %,
ni
un doublement
de tous
les prix.
Même dans
le
cas de
l'introduction de
la monnaie par "parachutage de
l'hé-
licoptère",
l'exemple de
FRIEDMAN
(1),
ou selon
le modèle de
l'ange Gabr i el
de M. N.
ROTHBARD,
i 1 n' y a
pas une hausse si-
mu tanée
ni
proportionnel le de tous
les prIx.
En effet,
pour
M.N.
ROTHBARD,si
l'ange Gabriel
descend et augmente au cours
de
la nuit,
l'encaisse de chacun de
20 % précisément, tous
les
prIx ne monteront pas de
20 % ; car chaque
individu a
une
échel le de valeurs différentes,
un ordre hiérarchique d'uti 1 i-
tés,
y compris
les uti 1 ités marginales relatives de
la monnaIe
et de tous
les autres biens sur son échel le de valeurs
(2).
L'encaisse de chaque
individu va augmenter;
ses achats de
biens et services vont augmenter conformément à
leur position
sur son échel le de valeurs.
La
structure de
la demande change-
ra par conséquent ainsi
que
les prIx relatifs et
les revenus
relatifs.
Ce
changement relatif dans
la demande et
les prix
dans
le modèle de
l'ange Gabriel
est beaucoup plus accentué
avec
les accroissements de
la masse de monnaie dans
le monde
réel.
En effet,
pour
les autrichiens,
dans
le monde réel,
l'accroissement monétaire ne suit pas
le modèle de
l'ange Ga-
briel
ni
de
l 'hél icoptère.
La
nouvel le monnaie créée entre
graduellement dans
le système économique.
Les premiers agents
économiques qui
reçoivent
la monnaie voient
leurs revenus et
richesses augmenter au détriment de ceux qui
la reçoivent plus
tard,
et de ceux dont
les revenus sont fixes et qui
ne reçoi-
vent pas de monnaie du tout.
Ce supplément de monnaie est dé-
( 1) Cf. M. FR1EDMAN : "The opt i mum quant ity of money", op. c it.
(2)
Cf. M.N. ROTHBARD : "The austrian theory of money" in Edwin G. DOLAN
(éd.)
The foundations of modern austrian economics, Kansas City,
Sheed &Ward,
INC, 1976, p. 163
-147-
pensé sur des biens et services spécifiques; et
la demande
et
les prix de ces biens et services augmentent.
Ainsi cer-
tains prix sont modifiés avant
les autres au fur et à mesure
que
la monnaie atteint
les différentes étapes du système éco-
nomique (1).
HAYEK compare
les effets de
la variation monétaire
sur
les prix relatifs à
la coulée d'un
1 iquide gluant dans un
vase (i 1 prend
l' exemp 1e du mie 1 ).
1 1 écr i t,
en effet, dans
son article "Three eLucidations of the RICARDO effect",
qu'i 1
aurait tendance à se répandre sur une même surface. Mais si
le flot
(du miel) atteint
la surface à un point,
un petit tas
se formera.
Et,
de
1à,
1a substance add i t i onne Ile se répandra
lentement. Même après avoir arrêté
la coulée,
il
se passera
quelques temps avant que
la même surface soit complètement
rempl ie. Ce ne sera plus
la hauteur qu'avait atteint
le tas
quand
la coulée s'était arrêtée.
Mais,
aussi
longtemps qu'on
versera à un taux constant,
le tas préservera sa hauteur par
rapport à
la mare
l'entourant (2).
La hausse des prix des biens à
la suite de
l'accrois-
sement monétaire se fait donc successivement et non de maniè-
re uniforme.
Par conséquent
l'inflation,
chez
les autrichiens,
ne serait pas
la hausse du niveau général des prix; mais
la
hausse des prix relatifs,
pourvu (bien entendu) qu'el le soit
d'origine monétaire.
F.A.
HAYEK réfute
l'idée de retard de J. HICKS qu' i 1
trouve déplacée (3). Pour
lui
en effet
il
n'existe ·pas un tel
(1) Cf. M.N. ROTHBARD : "The austrian theory of money",
ibid.
(2) Cf. F.A. HAYEK: "Three elucidations of the RICARDO effect", ln Jour-
nal of pol itical economy, mars-avri 1 1969, p. 281
(3) Cf. F.A. HAYEK: Monetary theory and the trade cycle, op. cit.
Cf. aussi : F.A. HAYEK: "Three elucidations of the RICARDO effeet",
op. cit.
-148-
retard après
1eque l i a structure des pr 1 x rev i ent à sa pos 1-
tion d'équi 1 ibre.
"Au contraire,
aussi
Longtemps que La va-
riation dans
Le voLume de
La monnaie continue,
iL persistera
une position différente,
un genre d'état soLide,
déterminé
par L'affLux ou La fuite continue de monnaie dans
Le systè-
me" (1).
Selon HAYEK,
si
la nouvelle monnaie est dépensée sur
des biens pour seu 1ement un mo 1 s , l e s effets seront trans i-
toires.
La monnaie va se répandre graduellement dans
l'écono-
mie et,
à
la fin,
l'ancienne structure de prix relatifs sera
restaurée,
mais à un niveau plus haut qu'avant.
Donc,
les mo-
difications des prix relatifs disparaissent seulement avec
la
disparition du facteur monétaire perturbateur.
El les cessent
quand
la monnaie cesse de croître ou quand sa croissance dimi-
nue.
Mais dans
le cas où
la monnaie est créée continuellement
pendant une
longue période,
la distorsion des prix persiste-
ra.
Ces modifications doivent continuer aussi
longtemps que
le changement de
la demande persiste
(2).
Lorsque
la croissan-
ce de
la monnaie cesse ou diminue,
la hausse des prix affectés
les premiers va cesser et
les derniers prix vont augmenter à
leur tour.
Inversement
lorsque
la croissance de
la monnaie re-
prendra,
les premiers prix vont monter pendant que
la hausse
des derniers prix va se ralentir ou cesser.
Donc,
pour HAYEK,
aussI
longtemps que
le processus général
de hausse de prix
continue,
il
est
impossible pour
la structure des prix rela-
tifs d'être
la même que ce qui
existerait si
les forces res-
ponsables de
la hausse des prix étaient absentes.
Ainsi
la no-
tion de "retard",
n'est pas appropriée;
car
"iL n~y a pas un
intervaLLe de temps entre
Les premières variations de prix
dues aux variations monétaires et
Le moment où tous
Les prix
ont changé dans
La même proportion;
parce que,
à moins que La
(1) F.A. HAYEK: "Three elucidations of the RICARDO effect",
ibid. p. 278
(2) Cf. F.A. HAYEK: "Monetary theory and the trade cycle", op. cit.
Cf. aussi
: F.A. HAYEK: "Three elucidations of the RICARDO effect",
op. cit.
'
-149-
variation ne continue pas,
Les premières variations de prix
seraient en partie renversées avant que beaucoup des autres
prix soient affectés" (1).
A travers cette distorsion des prix
relatifs (c'est-à-dire
le changement entre
les rapports de va-
leur entre
les biens)
l'augmentation de
la masse monétaire va
provoquer une modification de
la structure de
la production.
Par conséquent chez HAY EK et ses compatr i otes,
1a monna i e
n'est pas neutre.
2 - La non neutral ité de la monnaie
La monnaIe chez F.A.
HAYEK sera neutre seulement
lors-
qu'el le n'exercera aucun effet sur
les variables réel les.
La
monnaie neutre pour
les autrichiens ne perturbe pas
le systè-
me des prix relatifs y compris
le taux d'intérêt et
le proces-
sus de
la production. Or,
constatent HAYEK et ses compatriotes,
une te Ile monna 1 en' ex i ste pas.
En effet,
1a monna i e exerce
une
influence sur
les prix relatifs et donc sur
la structure
de
la production (2).
La monnaie,
selon HAYEK,
est neutre pour
(1) F.A. HAYEK: "Three elucidations of the RICARDO effect", op. cit. p. 281
(2) Cf. F.A. HAYEK: Prix et production, trad. franç., Paris, Calmann-
Lévy, 1975 ; F.A. HAYEK: MOnetary theory and the trade cycle, op. cit.
Cf. aussi: M. CLUSEAU : "La théorie des crises chez RAYEK", in
A. AFTALION et autres: Fluctuations économiques, t 1, Paris, éd. Domat-
Montchrestien, 1954 ; M.N. ROTHBARD : "rhe austrian theory of money"
in Edwin G. DOLAN (éd.) : The foundations of modern austrian economics,
Kansas city, Sheed &Ward, INC, 1976. N.P. BARRY: "Austrian economists
on money and society" in National Westminster Bank quaterly review, mai
1981, repris sous le titre: "La théorie monétaire des économistes au-
trichiens" in Problèmes Economiques, nO 1746, nov. 1981 ;
Cf. auss i : H. LEPAGE : "RAYEK et 1a cr ise", in La Nouve Ile 1ettre,
nO 10, mars 1982 ; J. BURTON: "The varieties of monetarism and their
pol icy impl ications",
in Three Banks Review, juin 1982, repris sous
1e titre : "Les différentes var i étés de monétar i sme et 1eurs imp 1ica-
tions pour la pol itique économique" in Problèmes Economiques, nO 1807,
janvier 1983.
-150-
le système de prix et
la structure de
la production dans deux
cas particul iers
:
la première exception à
la règle selon
la-
quel le
la quantité de monnaie doit
rester
invariable pour être
neutre concerne
le cas d'une différenciation ou d'une
intégra-
tion verticale
intervenant dans
les procédés de production;
ces cas exigent nécessairement
une création ou une
1 ibération
de monnaie
(donc une variation du volume monétaire).
Les va-
riations dans
la demande de monnaie qui
résultent des varia-
tions du rapport du flux total
des biens à
la partie qui
est
échangée contre
la monnaie
(coefficient de transactions moné-
taires) doivent être permises par cel les du volume de monnaie.
La deuxième exception c'est quand toute variation de
la vites-
se de circulation est compensée par
une variation en sens
In-
verse de
la quantité de monnaie en circulation
(1).
En dehors
de ces deux situations,
pour HAYEK,
une monnaie dont
la quan-
t i t é varie n'est pas neutre.
El le
influence
le mouvement des
prIx relatifs.
§ 2 -
L'EXPLICATION DU CHOMAGE
L'influence ou non de
la croissance monétaire sur
les
prix relatifs permet à
l'un ou à
l'autre d'expl iquer à sa fa-
çon
le chômage.
Nous al Ions donc montrer
l'expl ication du chô-
mage selon chacun des deux économistes,
M.
FRIEDMAN et
F.A.
HAYEK.
A)
Le chômage selon M.
FRIEDMAN
La
non
influence de
la variation de
la monnaie sur
la
(1) Cf. F.A. HAYEK
Prix et production, op. cit.
-151-
structure des prix relatifs des biens, et sur
le taux d'inté-
rêt, et
la structure de
la production dans
le
long terme,
per-
met à M. FRIEDMAN d'expl iquer
le taux de chômage correspondant
au niveau généra 1 des pr- i x.
Pour
1u i,
1e chômage est un "chô-
mage naturel" reflétant
les
insuffisances du systême d'infor-
mation (1).
Se Ion M. FR 1EDMAN,
1e taux de "chômage nature 1" est
1e
taux en deçà duquel
le taux de chômage ne peut pas descendre.
Il est
incompressible. Mais
il
va monter sous
l'influence de
l'inflation. C'est cette montée qui expl iquerait
l'existence
du chômage dans
les pays
industrial isés.
Le taux de "chômage naturel",
par analogie au taux
d' intérêt nature 1 de K. W1CKSELL,
est "par dé f'-i ni t: ion Le chô-
mage qui résuLterait d'un équiLibre de
L'offre et de
La deman-
de de travail, formées
sur La base d'une anticipation ou d'une
perception parfaite du niveau futur des prix" (2).
Se 1on FR 1EDMAN,
1e taux de "chômage nature 1" n'est pas une
constante numérique mais
il
dépend de facteurs réels tels que
1' eff i cac i té du marché du trava i l,
l' extens i on de
1a concur-
rence ou du monopole,
les obstacles ou
les encouragements au
travai 1 dans des activités variées et d'autres (3). Par con-
séquent,
comme
l'exp 1 i que H.
LEPAG E,
1es changements du taux
(1) Cf. M. FRIEDMAN: "Inflation and unemployment", op. cit. ;
cf. aussi : G. KOENIG: "L'archaïsme de la théorie "nouvelle" de l'em-
ploi" Eurépargne, nov. 1981 ; repris dans Problêmes Economiques nO 1782,
fév. 1982.
(2) F. AFTALION, P. PONCET : Le monétarisme, op. cit., p. 80
(3) M. FRIEDMAN: "Inflation and unemployment", op. cit., p. 15
-152-
naturel de chômage, en d'autres termes,
la réduction du taux
de chômage à moyen et à
long terme, en deçà de son taux natu-
rel,
ne peut être que
le résultat de modifications structu-
re Iles,
1 i ées à des données rée Iles de
l' économ i e et non à des
phénomènes monétaires (1).
En effet, sous
l'influence de
la
pol itique de plein emploi
nécessitant une expansion monétaire,
la production et
l'emploi seront élevés;
le taux de chômage
sera réduit en deçà du taux naturel à court terme. Mais, dès
que
les anticipations seront ré~1 isées,
la production et
l'em-
ploi retourneront à
leur niveau
initial;
le chômage retourne-
ra à son niveau naturel
Un.
Et à ce niveau de chômage Un,
cor-
respondr~ un taux d'inflation Pz plus élevé que le taux d'in-
fiat ion P1 d'avant
l' expans i on monéta i re ; al ns l i a courbe de
PHILLIPS est verticale à
long terme, comme
le montre
le sché-
ma 1
le chômage est donc naturel car
il
n'est pas dû aux va-
riations monétaires et que sa disparition ne dépend pas d'el-
les.
(1) Cf. H. LEPAGE: Demain le capitalisme, "Pluriel", "Le Livre de Poche",
Paris, Librairie Générale Française, 1978, p. 398.
Cf. aussi : F. AFTALION & P. PONCET : "Doit-on remettre en cause le
monétarisme ?" in Banque nO 397, jui 1let/août 1980
-153-
Schéma 1 - LA RELATION INFLATION-CHOMAGE
CHEZ FRIEDMAN
Taux d'inflation
P
,
1
1
1
_.
1 _ -
_
1
A
1
1
1
1
1
•
taux de chômage
1
o
1
Un
srnJRCE
J. BURTON: "The varieties of monetarism and their policy impli-
cations" in Three Banks Review, juin 1982, repris sous le titre
"Les différentes variétés dê monétarisme et leurs implications
pour la pol itique économique" in Problèmes Economiques, n? 1807
janv. 1983.
Le taux de "ch8mage naturel" est composé de trois élé-
ments essentiels:
le chômage saisonnier,
le ch8mage friction-
nel et le chômage structurel
(1).
.
.
a) Le ch8mage saisonnier, comme le définit P. COULBOIS
est "da aux variations intra-annueLLes de L'activiti dans cer-
(1) Cf. P. COULBOIS : La politique conjoncturel le, Paris, Cujas, 1974 ;
J.P. FITOUSSI : Inflation, équilibre et ch8mage, Paris, Cujas, 1973.
-154-
taines branches par suite des conditions cLimatiques ou des
fLuctuations
de
La mode n
(1).
b)
Le chômage frictionnel
est dû à
l'existence de
frictions sur
le marché du travai 1 ;
par exemple
l'imperfec-
tion de
l'information,
la non mobil ité des travai lieurs,
les
coûts.
En effet,
même
si
le travai 1 leur a
les quai ifications
requises,
la recherche d'un nouvel
emploi
prend du temps par-
ce qu' i 1 est ma 1 informé ;
ou s ' i 1 est
informé
i 1 ne peut ou
ne veut se déplacer vers
les endroits où
la main d'oeuvre est
recherchée.
Il
faut ajouter à ce chômage celui
des jeunes qUI,
à
1a fin de
1eurs études, recherchent un emp loi, et auss i
1es
femmes.
Il
y a
aussi
les chômeurs qUI
recherchent un emploi
plus avantageux.
Et ceci
est dû à
l'existence des
indemnités
de chômage et autres formes d'assistance aux chômeurs.
Selon
FRIEDMAN,
ces
indemnités rendent
la durée du chômage plus
lon-
gue et
le nombre de chômeurs plus
important
(2).
Pour FRIEDMAN
cette forme de chômage,
le chômage volontaire,
est même plus
important.
c)
Le chômage structurel
est dû,
quant à
lui,
à
l ' i -
nadaptation de
la structure de
l'offre à cel le de
la demande
de trava il.
Les demandeurs d' emp loi. n'ont p e-s toujours
1es
quai ifications nécessitées par
l'emploi
et donc exigées par
les employeurs.
Cette
inadaptation,
selon Mr R.
BARRE,
a pour
cause "Les défauts du système d'éducation,
qui,
à tous
Les ni-
veaux,
n'assure pas
La meiLLeure orientation des
jeunes,
et
par
Les insuffisances de
La formation
professionneLLe" (3).
(1) P. COULBOIS : La politique conjoncturel le, op. cit., p. 51
(2) Cf. M. FRIEDMAN: "Inflation and unerrployment", op. cit.
(3) R. BARRE: Une politique pour l'avenir, Paris, Plon, 1981, p. 43
-155-
A cette catégorie de chômage on peut ajouter,
selon des au-
teurs,
1e chômage techno log i que
1 i é aux
i nnovat ions qu 1 per-
mettent
la substitution des machines à
la main d'oeuvre (1).
Toute tentative de réduire
le taux de chômage en deçà
de son nIveau naturel
par
les pol itiques de plein-emploi,
d'expansion monétaire,
préconisées par
les keynésiens,
ne fe-
ra qu'empirer
la situation.
En effet,' par
l'inflation accélé-
rée qui
suit tout accroissement de
la masse monétaire,
l'éco-
nomIe se désorganise et
le chômage devient plus
important que
celui
que
les Pouvoirs Publ ics ont tenté de réduire.
En effet,
l' accé 1érat i on de
l' i nf 1at i on provoque une
distorsion des prix relatifs dont dépend
la désorganisation de
l'économie dans
le
long terme.
Le système de prix ne pourra
donc pas jouer son rôle.de transmettre
l'information aux dif-
férents participants du marché.
L'accélération et
l' instabi-
1 ité du taux d'inflation feront que
les agents économiques ne
pourront pas extraire
le signal
sur
les prix relatifs du ni-
veau g~néral des prix observé.
Le système des prix ne pourra
pas fournir
l'information dont
les agents économiques ont be-
soin afin de décider ce qu' il
faut produire et comment (2).
Cette analyse de FRIEDMAN est corroborée par
les théoriciens
des anticipations rationnel les.
Plusieurs de
leurs études ont
montré une relation entre
l' instabi 1 ité du taux d'inflation et
(1) Cf. G. KOENIG: "L'archaïsme de la théorie "nouvelle" de l'enploi'',
op. cita ; A.P. THIRLWALL : "La pertinence de la théorie keynésienne
de l'emploi", op. cita
(2) Cf. M. FRIEDMAN: "Inflation and unemployment", op. cita
-156
la distorsion des prix relatifs.
R.
LUCAS (1),
d'une part,
T.C.
ELWERTOWSKI
et D.R.
VINING (2) d'autre part,
ont mis en
évidence que
la courbe des distributions des mouvements des
prix relatifs se déplace avec
l' instabi 1 ité du rythme de
l'in-
flation.
Ces études montrent que si
l'expansion monétaire et
l'inflation qui
en résulte sont parfaitement anticipées,
il
n'y aura pas d'effet sur
les mouvements des prix relatifs ni
sur
l'al location des ressources.
C'est
l'inflation non anti-
cipée qui
peut entraîner des changements dans
l'al location des
ressources.
En effet,
comme
l'ont montré d'autres
auteurs
un
changement dans
la demande globale provoque différentes réac-
tions sur
les différents marchés.
Ceci est dû au contenu
im-
parfait des
informations concernant ce changement.
La varia-
tion des prix nominaux est expl iquée suivant des expériences
passées des producteurs dans
les différents secteurs de
l'éco-
nomie ; donc toute hausse de ces prix sera
interprétée par
certains comme une hausse des prix relatifs de
leurs pro-
du i ts (3)
;
ils vont a lors augmenter
1eur product i on
l'offre
étant supérieure à
la demande,
il
y aura une baisse des prix
de ces biens. D'autres producteurs,
par contre,
l'interpréte-
ront comme un changement
inflationniste
et
ils vont augmen-
ter
la production de
leurs biens, tout en anticipant
l'infla-
(1) Cf. R. LUCAS: "Sorne international evidence on output-inflation trade
of" in Arnerican economic review, juin 1973
(2) Cf. T.C. ELWERTOWSKI & D.R. VIN/NG : "The relationship between relati-
ve prices and general price level" in Arnerican economic review, sept. 1976.
( 3) Cf. R. E. LUCAS : "Expectat i ons and the neutra 1ity of money" in Journa 1
of economic theory, avri 1 1972 ; R.J. BARRO: "Rational expectations
and the role of monetary pol icy" in Journal of monetary economics, nO 1,
janv. 1976 ; R.J. BARRO: "Unanticipated money growth and unempJoyrnent
in the United States" in American economic review, mars 1977 ;
R.J. BARRO: "Unanticipated money, output, and the price level in the
Un ited States" in Journa 1 of po 1it ica 1 economy, août 1978.
-157-
tion ;
les prix relatifs de ces produits vont augmenter. D'au-
tres, par contre,
réduiront
leur production.
Il
y aura donc
une distorsion du système des prix relatifs. Ceci est dû à
l'erreur
induite par
l'information
imparfaite.
En effet, c'est
la demande globale et non
la demande relative des biens qui
avait changé à
la suite de
l'augmentation de
la masse de mon-
naie ; ce n~ sontpar conséquent pas les prix relatifs des biens
qui avaient changé, mais
le niveau général
des prix (1).
L'augmentation de
la production va durer d'autant plus qu'i 1
s'agit des biens durables (2).
Et "jusqu'à ce que ces effets
soient épuisés iL y aupa un excès de biens dupabLes dans
L'é-
conomie et
La ppoductivité mapginaLe du tpavaiL dans
Les en-
tpeppises ppoduisant des biens dupabLes diminuepa.
Si
Les ou-
vpieps ppéfèpent ppendpe davantage de
Loisips quand Leup ppo-
ductivité mapginaLe est faibLe
et si
Le système des ppix Les
en infopme quand teL est
Le cas,
iL y aupa une diminution vo-
Lontaipe du niveau de
L'empLoi qui pepsistepa jusqu'à ce que
La stpuctupe du stock de capitaL de
L'économie soit assainie" (3).
D'autre part,
selon FRIEDMAN,
la volatilité accrue de
l'infla-
tion réduit
la durée des engagements non-indexés.
Les ajuste-
ments mettent du temps à se faire;
les arrangements priori-
taires
introduiront des rigidités qui
réduiront
l'efficacité
des marchés (4).
Toutes ces frictions
introduites dans
l'économie,
se-
lon FRIEDMAN, contribuent à faire monter
le taux de chômage
au delà du "taux naturel" à
long terme.
( 1) R.W. PARKS : "1 nf 1at ion and re 1at ive pr 1ce var iab i 1ity" op. ci t.
(2) Cf. Th. J. SARGENT: "A classical macroeconometric mode 1 for the
United States" in Journal of pol itical economy, avri 1 1976.
(3) D.LW. LAIDLER : "Monetarism : an interpretation and an assessment"
in Economie Journal, mars 1981, p. 24.
(4) Cf. M. FRIEDMAN: "Inflation and unerrployment", op. cit.
-158-
F.A.
HAYEK,
bien que ne refusant pas catégoriquement
toute
l'analyse de M.
FRIEDMAN,
donne une expl ication diffé-
rente du chômage.
B)
Le chômage selon F.A.
HAYEK
Chez F.A.
HAYEK,
la modification de
la structure de
la production due à
la distorsion des prix relatifs est res-
ponsable du chômage.
Le chômage n'est pas uniquement un chô-
mage naturel
dont
le taux augmente sous
l'influence de
l'in-
flation accélérée.
Mais ce chômage,
qui
aurait pu être résor-
bé après
les réajustements monétaires,
va persister sous
l'influence des syndicats des travai 1 leurs.
1 - La modification de la structure de la production
Nous avons déjà vu que
l'accroissement de
la masse mo-
nétaire fait baisser
le taux d'intérêt en dessous de son taux
naturel.
Le taux d'intérêt naturel
étant
le taux qui
égal ise
l'épargne volontaire et
l'investissement.
Selon HAYEK, ces
~
discordances sont plus fréquentes et
f'~cart entre le taux du
marché et
le taux d'équi 1 ibre est plus
important dans un sys-
tème monétaire où
la monnaie scripturale représente un fort
pourcentage de
la masse monétaire t o t a l e ;
et où
les banques
détiennent une certaine
1 iberté d'action dans
la conduite de
leur pol itique
(1).
Le supplément de monnaie créé
représente
une épargne "forcée",
car
~I
ne correspond pas du tout à
l'épargne que
les entrepreneurs et
les ménages auraient déga-
gée en s'abstenant de consommer une partie de
leurs revenus.
A cette épargne forcée,
les entrepreneurs vont faire corres-
pondre des
investissements nouveaux qui
apparaissent profita-
(1) Cf. M. CLUSEAU
"La théorie des crises chez HAYEK", op. cit.
-159-
bles parce que
le taux d'intérêt est faible.
Un processus de
production va être amorcé.
Et c'est
là qu'intervient
la modi-
fication de
la structure de
la production,
qui
est définie par
HAYEK comme
"L'ensembLe des ppocessus de ppoduction pap
Les-
queLs
Les moyens opigineLs de ppoduction sont tpansfopmés en
biens de consommation vendus effectivement aux consomma-
teups"
(1).
Et chaque processus est constitué de stades suc-
cessifs de production.
Dans tous
les cas
la structure de
la production doit
s'adapter à cel le de
la consommation
et cette adaptation est
assurée par
le mécanisme des prix et du marché.
Il existe en
effet,
selon HAYEK,
un système de prix relatifs d'équi 1 ibre
qUI
assure
la coordination.
Chaque fois qu'i 1 y a
un déséqui-
1 ibre,
les prix varient.
Et
les entreprises,
guidées par
les
informations sur
les taux de profit fournies par
les prix re-
latifs,
seront
incitées à
investir et à
mettre en oeuvre de
nouveaux processus de production,
et une structure de produc-
tion compatible avec cel le de
la consommation
(2).
Les prix relatifs jouent donc un rôle
important dans
la modification de
la structure de
la production.
Pour expl 1-
quer 'cette action,
HAYEK distingue deux sortes d'épargne:
l'épargne volontaire et
l'épargne "forcée".
a)
le cas de
l'épargne volontaire
L'épargne dégagée par
les agents économiques,
notam-
ment
les ménages,
va permettre
aux
entreprises d' investi~. En
effet,
le taux d'intérêt auquel
sont prêtées
les sommes épar-
(1) F.A. HAYEK: Prix et production, op. cit., p. 100
(2) Cf. F.A. HAYEK: Prix et production,
ibid. ; F.A. HAYEK
The pure
theory of capital, op. cit.
-160-
gnées va baisser et favoriser une forte demande et
la produc-
tion des biens d'équipement
et des biens intermédiaires. Les
prix de ces biens vont monter.
Le taux d'intérêt étant faible
toutes
les entreprises, à tous
les stades,
vont faire des pro-
fits.
Mais
le profit est d'autant plus
important que
le stade
est plus éloigné du stade final.
En effet
les prix n'augmen-
tant pas uniformément,
la hausse va être plus sensible aux
stades les plus éloignés de
la structure de
la production.
Les
prix des biens de consommation diminuent par rapport à ceux
des biens de production qui
augmentent;
les entreprises du
stade de
la consommation vont voir
le bénéfice de
la baisse
du taux d'intérêt être compensé par
la baisse des prix des
biens de consommation ou
la hausse des prix des biens qu'équi-
pement (1).
Le taux d'intérêt du marché est, dans
le cas de
l'épargne volontaire, égal
au taux d'équi 1 ibre.
En effet
l'in-
vestissement est égal à
l'épargne.
L'économie suit ainsI
"l'ordre social" et
les entreprises sont soumises à
la
loi
de SAY, c'est-à-dire qu'el les ne disposent que du capital
"acheté" aux ménages. Ou, en d'autres termes, tout
le capital
investi provient de
l'achat définitif du produit final
par
les ménages (2).
La structure de
la production va s'al longer par
la
création d'autres stades
intermédiaires dans
le processus;
mais el le sera en harmonie avec
la structure de
la consomma-
t ion.
En effet,
1a product ion atte i ndra
1e stade fi na 1 de 1a
consommation et
les biens seront disponibles quand
les ména-
ges manifesteront
leur désir de consommation.
Il n'y a pas de
rupture de stock.
Le système est stable.
(1) Cf. M. CLUSEAU : "La théorie des crises chez HAYEK", op. cit.
(2) Cf. A. PARGUEZ : "Ordre social, monnaie et régulation" in Economie
appl iquée, nO 2-3, 1981
-161-
La demande des biens de consommation ne peut pas pro-
voquer une hausse de
leur prix par rapport aux prix des biens
d'équipement.
Ces prix vont même
baisser relativement.
Le
système de prix obtenu est bien
le système de prix d'équi 1 1-
bre.
Il
n'y a donc pas de "raccourcissement" de
la structure
de production.
Ce
"raccourcissement" n'est possible qu'en cas
d'épargne "forcée".
b)
Le cas de
l'épargne "forcée"
Il
y a épargne "forcée"
lorsque
l'Etat,
pour satisfai-
re
les revendications de groupes d'intérêt auxquels
il
doit
le
pouvoir,
pour obtenir
le plein emploi
à tout prix (1),
va
créer de
la monnaie afin d'augmenter
la consommation globale.
Par
l'intermédiaire de
la Banque Centrale,
il
va former une
"coal ition"
(2) avec
les banques commerciales pour créer
la
nouvel le monnaie.
La coal ition,
en faisant baisser
le taux
d'intérêt en dessous du taux d'équi 1 ibre,
incite
les entrepri-
ses à s'endetter pour financer
leurs
investissements.
Les ban-
ques et
l'Etat vont ainsi
prélever une partie des profits réa-
I isés par
les entreprises.
La demande des biens d'équipement
ou biens
intermédiaires est suivie,
comme dans
le cas précé-
dent,
d'une hausse des prix.
Les
investissements paraissent
profitables,
mais en fait
leur montant est supérieur à
l'épar-
gne des ménages.
Un nouveau processus de production plus
long
va être amorcé
;
pour augmenter
1eur product ion,
1es entrepr i-
ses des premiers stades qui
ont eu,
en premier
1 ieu,
le béné-
fice de
la création monétaire,
vont demander des moyens origi-
nels,
en
l'occurence
le travai 1.
Ces facteurs étant entière-
(1) Cf. F.A. HAYEK
"Full employment at any pr-i ce ?", op. cit.
(2) Cf. A. PARGUEZ
"Ordre social, monnaie et régulation", op. cit. p. 405
-162-
ment
uti 1 isés dans
l'ancien processus,
une partie va être ar-
rachée à
leur employeurs par
la concurrence
(1).
Les prix de
ces moyens originels vont s'accroître;
en effet
les entre-
prises vont offrir plus de salai~es afin d'attirer
les tra-
vai 1 leurs vers
les stades
les plus éloignés de
la consomma-
tion.
Les entreprises des derniers stades de
la production,
bénéficiant en dernier
1 ieu de
l'accroissement monétaire,
vont
trouver que
les prix des biens
intermédiaires sont plus fai-
bles que
le prix du travai 1 ;
el les vont donc
1 ibérer
le tra-
va il,
qu i
i ra vers
1es prem i ers stades,
et
1u i subst i tueront
le capital
technique
(2).
Tout
le monde semble avoir trouvé
son compte dans ce nouveau processus.
Mais,
hélas,
ce proces-
sus ne pourra pas arr i ver comp 1ètement à terme.
En effet,
1a
structure de
1a
consommat ion n'ayant pas var i é.,
1a
demande va
augmenter en plus grâce à
la hausse des salaires.
Mais,
alors
que dans
le cas de
l'épargne volontaire,la réduction de
la
consommation au profit de
l'épargne avait permis de constituer
un stock pour al imenter
le marché avant que
le processus.~rri
ve à sa fin,
dans ce cas,
le stock sera épuisé (3).
Les biens
de consommation deviendront
rares.
Les premiers stades se sont
en effet développés et
les biens surproduits,
au détriment des
biens des stades de consommation.
Leur demande sera supérieure
~
à
leur offre,
ce qui
entraînera
leur prix 'à" la hausse.
Ainsi
ma 1gré
l' augmentat i on de
1eurs revenus
nom i naux,
1es ménages
vont consommer moins de biens
involontairement;
c'est pour-
H.
quoI
HAYEK parle d'épargne Hforcée
Cette hausse des prix des
biens de consommation est nettement supérieure à cel le des
prix des biens
intermédiaires,
qui
va cesser-et baisser rela-
tivement.
En effet,
les banques ne pouvant pas continuer
indé-
(1) Cf. M. CLUSEAIJ
"La théorie des crises chez HAYEK", op. cit.
(2) Cf. F.A. HAYEK
The pure theory of capital, op. cit.
(3) Cf. M. CLUSEAIJ
"La théorie des crises chez HAYEK", op. cit.
Cf. aussi: A. PARGUEZ : "HAYEK et KEYNES face à la crise", Economies
et Sociétés, nO 6-7, juin-jui 1 let 1982.
-163-
fin i ment à accroître
1es créd i ts (1),
1es entrepr i ses des pre-
miers stades se heurtent à une "barriêre monétaire" (2).
Le
taux d'intérêt monte.
La demande de biens
intermédiaires et
leur production ne peuvent donc plus augmenter,
alors que
la
demande de biens de consommation augmente.
Leurs prix,
par
conséquent,
diminuent,
et
les entreprises trouveront que
leurs
investissements ne sont plus profitables (3).
Les profits dans
les stades de consommation sont plus élevés;
les entreprises
vont modifier
leurs décisions d'investissement de maniêre à
raccourcir
le processus de
la production.
Cette décision va
permettre
le retour à un processus compatible avec celui de
la consommation.
On pourrait dire que
les entreprises du sec-
teur des biens de production ne sont plus victimes d'i 1 lusion
monétaire;
et au fur et à mesure qu'el les feront des antici-
pations sur
la baisse de
leur profit relatif,
el les réduiront
les stades
intermédiaires de
leurs productions et
1 ibêreront
du travai 1 et du capital technique.
La modification des prix relatifs,
selon HAYEK,
gouver-
ne
la rentabi 1 ité des différentes méthodes ou processus de pro-
duction.
Ce n'est plus
le t~ux d'intérêt.
La raison,
pour HAYEK,
en est qu'un processus de production profitable à un taux d'in-
térêt de 5 %, par exemple, peut devenir non profitable si
le
taux d' intérêt tom~e à 3 %. Ou un processus qui n'était pas
profitable peut
l'être à
la suite d'un changement de taux d' in-
térêt
(4).
Tout ceci
semble être
le fait que,
quel
que soit
le
n r v e e u du taux d' intérêt,
s i l a mod i f i cat i on des pr i x re 1at ifs
s'opêre dans un sens non attendu par les entrepreneurs,
les processus peu-
(1) Cf. F.A. HAYEK: Prix et production, op. cit.
(2) A. PARGUEZ : "HAYEK et KEYNES face à la crise", op. cit. p. 718
(3) Cf. F.A. HAYEK: "Price expectations, monetary disturbances and mal-
investments" in Readings in Business cycle theory ; London, George
Allen and Unwin LlD, 1961
Cf. aussi : N.P. BARRY
"Austrian economists on money and society",
op. cit.
(4) Cf. F.A. HAYEK
The pure theory of capital, op. cit.
-164-
vent être ou ne pas être profitables.
A un taux d'intérêt de
3 %,
1e processus qu i éta i t
prof i tab 1e à 5 % dev i ent non pro-
fitable SI
les prix des biens
intermédiaires diminuent par
rapport à ceux des biens de consommation.
Le processus n'étant
pas profitable,
il
va donner naissance au chômage.
Cec i concerne,
bien sûr,
1e cas où
l' accro i ssement mo-
nétaire est dû aux crédits accordés aux producteurs. Mais,
selon HAYEK,
cette situation existerait SI
la création moné-
taire était permise par
les crédits à
la consommation. Donc,
pour remédier à
la crise,
le consentement de crédits aux con-
sommateurs,
préconisé par certaines théories,
ne ferait qu'em-
pl rer
1es choses (1).
Le processus n'étant pas prof i tab 1e,
1es entrepr i ses
vont
ibérer
le capital
surproduit et
les nouveaux stades
créés seront abandonnés.
Ces stades produisant des biens
in-
termédiaires spécifiques ne peuvent pas être
insérés dans
le
nouveau processus,
qui
devient court. Ce nouveau processus
nécessite
l'uti 1 isation de travai 1 et de biens
intermédiai-
res non spécifiques ou
le capital
circulant pour
la produc-
tion des biens de consommation.
C'est
la fai 1 1 ite.
On assiste
donc,
ainsi,
selon HAYEK,
à "l'effet RICARDO",
c'est-à-dire
que
l'augmentation de
la demande des biens de consommation
provoque une réduction de
l'investissement (2).
Les prix des
services du travai 1 et du capital
circulant augmentent par
rapport au prix du capital
fixe
(3). Mais ce retour à une
(1) Cf. f.A. HAYEK: Prix et production, op. cit
Cf. aussi : M. CLUSEAU : "La théorie des crises chez HAYEK", op. cita
(2) Cf. f.A. HAYEK: Profits,
interest and investment, London, Rbutledge
& Kegan Paul
LTD, 1939, p. 31. Cf. aussi: F.À. HAYEK: "Three elu-
cidations of the RICARDO effect", op. cita p. 274
(3) Cf. G.P. O'DRISCOLL : Economics as a coordination problem : the con-
tribution of f.A. HAYEK, Kansas City, Sheed & Andrews and Mc Meel,
1NC, 1977.
-165-
structure de production compatible avec
la structure de la
consommation va provoquer un chômage
involontaire.
En effet,
aussI
longtemps que
le nouveau processus n'est pas complète-
ment
instal lé,
le travai 1 qui avait été attiré dans les sta-
des abandonnés restera
inuti 1 isé. C'est donc,
pour HAYEK,
là
la cause unique du chômage.
"La société paye provisoirement
Le prix des abus de fonction pal' L'Etat en chômage invoLon-
taire" (1).
Abus qui ont créé une mésal location des ressour-
ces et de mauvais
investissements qui
ne sont dévoi lés qu'au
cours de
la récession. Cette récession est
inévitable, et mê-
me nécessaire pour retrouver
la stabi 1 ité de
l'économie s'i 1
n'y a pas de nouvel les expansions monétaires. HAYEK compare
le chômage à
l'indigestion qui
suit
inévitablement
la gourman-
d i se (2).
Tout ce qUI
vient d'être vu peut être représenté par
le schéma suivant
(1) A. PARGUEZ : "Ordre social, monnaie et régulation", op. cit. p. 414.
Cf. aussi: F.A. HAYEK: "Full employment at any price ?" op. cit.
F.A. HAYEK: "Inflation et emploi", op. cit.
(2) Cf. F.A. HAYEK: "Unemployment and monetary pol icy. Government as
generator of the business cycle", San Francisco, Cato Institute, Cato
Paper, nO 3i 1979
SCHEMA 2
RECAPITULATION
l'
l'
"
t prix relatifs
Structure production
prix relatifs
=1=
Epargne "forc&e"
biens d'&quipe-
Structure conso••a-
biens de conso.-
ç.,
.ents
tion
aation
I)S
Retour structure production
approprih.
Structure production
II
Structure conso••ation
._---------'Je
Failli te •
ChS.age involontaire
SOURCE
Schéma construit par nous.
Le retour à une structure de production stable démon-
tre
l'auto-réversibi 1 ité des fluctuations monétaires (1).
(1) Cf. f.A. HAYEK: The pure theory of capital, op. cit. ; f.A. HAYEK
The constitution of 1iberty, op. cit.
Cf. aussi : E.G. DOLAN (éd.) : The foundations of modern austrian
economlCS, op. cit.
-167-
Donc, toute nouvel le création monétaire pour soutenir
l'emploi
ne fera qu'ampl ifier
la crise.
En effet,
le proces-
sus,
déjà court,
va à nouveau se rétrécir et
1 ibérer du tra-
vall.
Le travai 1 non employé s'accumule aussi
bien que
les
fai 1 1 ites.
Le capital
s'accumule alors que
les biens de con-
sommat ion di mi nuent.
HA YEK par 1e même du cas extrême où il peut ne
plus avoir de biens de consommation du tout quand
leur deman-
de devient très urgente (1).
Le chômage
involontaire créé par
l'accumulation ou
la
surproduction du capital
dans certaines
industries,
notamment
les
industries des premiers stades de production,
est donc
sectoriel
ce chômage est de nature temporaire.
En effet,
une fois
la structure d'équi 1 ibre atteinte,
le chômage va en-
traîner une ba i sse du taux de sa 1aire ; en plus,
1a hausse
des prix des biens de consommation va entraîner une baisse du
salaire réel
dans ces
industries.
La baisse du taux de salai-
re et du salaire réel
va permettre
la reprise automatique de
l'emploi dans
les
industries de biens de consommation (2).
Mais "ce chômage sera d'autant pLus durabLe que Les syndicats
disposent
d'un pouvoir de monopoLe
Leur permettant d'imposer
une
~rigiditi des saLaires" qui emp'che tout ajustement" (3).
Donc,· même après
1a di spar i t i on des troub 1es monéta ires,
1a
crise peut persister sous
l'effet des fluctuations réel les
qui
ont été provoquées par ces troubles.
(1) Cf. F.A. HAYEK: HUnions,
inflation and profits" in Studies in
philosophy, pol itics and economics,
London, Routledge & Kegan
Pau 1, 1967.
ou bien dans The publ ic stake in union power, op cit.
(2) Cf. A. PARGUEZ : "Ordre social, monnaie et régulation", op. cit
(3) N.P. BARRY: Austrian economÎsts on money and society", op. cit. p. 24
Cf. aussi: F.A. HAYEK: The constitution of 1iberty, op. cit.
-168-
En
l'absence de nouvel les créations monétaires,
HAYEK
maintient que
l'auto-réversibi 1 ité des fluctuations purement
monétaires devait permettre
la restauration de
l'équi 1 ibre.
Pour
lui,
en effet,
un nouveau système de prix et salaires
relatifs compatible avec
la distribution du travai 1 et des
autres facteurs originels de production entre
les
industries
et
les
local ités,
la distribution de
la demande entre
les dif-
férents produits,
devait s'établir.
Mais
l'existence des syn-
dicats empiche tout ceci.
En effet,
leur action dans
l'acti-
vité économique fait
persister
la divergence provoquée par
la
distorsion du système des prix et des salaires r e l a t i f s ;
par
leurs revendications,
ils font
accroître
les salaires dans
certaines
industries au détriment des autres où
les syndi-
cats ne sont pas aussi
forts.
Il
y a
des différences de sa-
laires entre
les différents groupes de travai 1 leurs.
De plus
ils ont
le pouvoir de faire
réduire
le nombre de travai 1 leurs
dans
les activités où
les salaires nominaux augmentent.
Le
salaire moyen sera par conséquent plus élevé dans ces
indus-
tries et faible dans
les autres.
Les travai 1 leurs seront at-
tirés vers ces
industries et ne voudront pas se déplacer pour
aller vers
les activités où
il
y a
manque de travai 1 (en
l'occurence
les
industries de biens de consommation).
L'action des syndicats
influence
les salaires réels,
qui
deviennent rigides à
la baisse.
Ce
qui
aura un effet dé-
favorable
sur
l'emploi.
En effet,
les employeurs vont faire
face à cette hausse du salaire réel,
et,
par conséquent,
à
la
baisse des profits en uti 1 isant beaucoup p1us de machines
uti 1 isables à ce niveau de profit.
Le travai 1 sera donc épar-
gné.
La demande des machines va réactiver
les
investissements
et avant que
les prix et
les profits dans ces
industries de
biens capitaux commencent à monter,
c'est
la hausse de
la de-
mande de biens de consommation qui
va entraîner une demande
-169-
d'une grande quantité de biens capitaux et entraîner par con-
séquent une croissance de
l'emploi
dans ces
industries
(1).
Donc,
pour HA YEK,
l ' act i on des synd i cats condu i t
au
chômage
(2).
Mais
les Autorités monétaires,
sous
l'influence
des doctrines keynésiennes,
préviennent ce chômage par
l'ac-
croissement continu de
la masse monétaire afin de réduire
le
salaire réel.
Les travai 1 leurs,n'étant pas victimes d'i 1 lu-
sion monétaire,
anticipent
la hausse des prix et réclament
de nouvel les hausses de salaires.
l i s e crée une spirale
salaire-prix:
c'est
l'inflation continue.
L'effort des syn-
dicats pour prévenir
la réduction des salaires réels de
leurs
membres à
la suite de
la baisse de
la valeur de
la monnaie
entraîne une
inflation progressive et continue.
C'est,
selon
HA y EK,
1a
ra i son pour
1aque Ile certa i nes théor i es
1es rendent
responsables de
l'inflation: ceci n'est pas correcte car
"si
L'offre de monnaie et de crédit n'était pas étendue,
Les
augmentations de saLaires conduiraient rapidement au chôma-
ge" (3).
La pol itique de plein emploi
des Autorités monétai-
res soutient
la rigidité à
la baisse des salaires,
et
les
travai 1 leurs réclament des hausses sans tenir compte de
leurs
effets sur
l'emploi.
L'inflation créée peut soutenir
l'emploi
pendant un mo-
ment,
et donc faire prolonger
l'échéance du chômage qui
fini-
ra,
de toutes
les façons,
par se faire
sentir,
et sera même
plus
important.
En effet,
1es sa 1aires vont permettre une forte deman:'"
de de biens de consommation.
L'accélération de
l'inflation
(1) Cf. f.A. HAYEK: Profits,
interest and investment, op. cit.
(2) Cf. f.A. HAYEK:
ibid. ; cf. aussi
: f.A. HAYEK
The constitution
of 1 iberty, op. cit.
(3) f.A. HAYEK: The constitution of 1 iberty, ibid. p. 281
-170-
dans ce secteur,
nous avons vu,
va rendre
les profits du sec-
teur des biens de production faibles.
D'autre part,
l'infla-
tion dans ce secteur sera anticipée par
les travail leurs,
qui
ne voudront pas offrir
leur maIn d'oeuvre au taux de salaire
qui
prévaut.
Le chômage peut avoir d'autres causes;
en effet,
pour
HAYEK,
le chômage peut être dû à dès modifications soudaines
et non attendues de
la demande de travai 1 qui
résultent de
certaines circonstances que
le travai 1 leur ne peut prévoir ni
contrôler.
Il
y a
aussI
le chômage périodique et prévisible,
qui
apparaît dans beaucoup de commerces saisonniers
(1).
Mais
la cause
la plus
importante réside dans
la divergence entre
les salaires et prix relatifs,
provoquée par
les Pouvoirs Pu-
bl ics,
avec
leur pol itique de plein emploi,
ensuite prolongée
par
les syndicats,
par
leurs revendications de hausses de sa-
laires.
Donc,
contrairement à M.
FRIEDMAN,
le chômage,
chez
HAYEK,
ne serait pas uniquement un "c~amage nafurel", maIS,
si
on peut
le dire,
un "chômage monétaire".
En d'autres ter-
mes,
le chômage,
chez HAYEK,
serait plutôt
1 ié à
l'accroisse-
ment monétaire,
et
il
est
involontaire.
Mais ce chômage per-
siste,
même après
la stabi 1 isation des fluctuations monétai-
res,
sous
l'influence des fluctuations réel les.
De plus,
ce
chômage n'est pas global
mais sectoriel.
Il
apparaît dans
les
secteurs de biens de production pendant que
les prix montent
dans
les secteurs de biens de consommation.
On peut donc faire
(1) Cf. F.A. HAYEK
The constitution of 1 iberty,
ibid.
-171-
remarquer que
la stagflation chez HAYEK n'est
pas un problème
global
à
court terme.
Il
le devient à
long terme,
sous
l'in-
fluence de
l'accélération de
l'inflation et par
les revendi-
cat i ons de sa 1aires qu i vont su ivre.
En effet,
1es entrepr i-
ses des biens de consommation ne pourront pas réuti 1 iser
le
travai
abandonné par
le secteur des biens de production,
et
el les
1 ibèreront même
le travai 1 déjà employé dans ce secteur
pour
lui
substituer
le capital.
Pour HAYEK,
donc,
tant que
les économistes continue-
ront à
chercher des équ i 1 i bres macroéconom i ques,
1a
cr i se ne
pourra pas être vaincue.
Pour
les autrichiens,
la rech~rche
d'équi 1 ibre macroéconomique devrait être abandonnée au profit
du processus du marché.
"Le processus du marchi est
La mant-
festation
externe d'un fLot
sans
fin
de connaissances;
La
masse de connaissances est continueLLement changeante,
un pro-
cessus diffici Le
à dé er i r e " (1).
Pour eux,
1 ami croéconom i e
est
la théorie
légitime qUI
permet de simuler
l'ordre du mar-
ché
(2).
Pour HAY EK,
1es
monétar i stes fr i edman i ens sont auss 1
responsab 1es du prob 1ème act ue 1 ;
en effet,
pour
1u i ,
ils ont,
comme
les kèynésiens,
uti 1 isé
largement des formules mathéma-
tiques dans
le domaine de
l'économie.
Ils ont centré toute
leur attention sur des phénomènes quantitativement mesurables
comme en sciences physiques.
L'attitude des économistes à ac-
cepter des exp 1 i cat ions qu i
1eur
para i ssent plus "sc i ent i-
fiques" et à rejeter toutes
les autres qui
sont pourtant
( 1) L. M. LACHMANN : "On the centra 1 concept of austr ian econom ics : Mar-
ket processus" in E.G. DOLAN: The foundations of modern austrian
economics, op. cit., p. 127
(2) Cf. R. AUDOUIN: "Supériorité de la microéconomie" in La Nouvel le
Lettre, nO 10, mars 1982.
-172-
vraies, a provoqué une pol itique qUI est à
la base des dif-
ficultés actuel les (1).
Donc,
pour HAY EK,
1a cro 1 ssance monéta i re
i nf 1uence
les mouvements relatifs des prix, contrairement à FRIEDMAN.
Pour
1u i,
1e "n i veau" de pr i x, cher à ce dern i er, n'est pas une
représentation de
la réal ité (2).
,D'autre part,
1a cr 1 se actue Ile sera i t
exp 1 i quée par
le fait que
les prix des biens de consommation montent plus
que
les prix des biens d'équipement et des biens intermédiai-
res.
Après avoir montré
l'aspect théorique des divergences
entre M.
FRIEDMAN et F.A. HAYEK, concernant
les mécanismes
de
l'émergence de
la stagflation,
il nous reste à chercher
empiriquement ce qu'i 1 en serait dans
la réal ité.
(1) Cf. F.A. HAYEK: Studies in phi losophy, politics and economlcs, Lon-
don, Rout 1edge & Kegan Pau 1, 1967 ;
cf. aussi: F.A. HAYEK: "Unemployment and monetary pol icy : Govern-
ment as generator of the business cycle", op. cit.
cf. auss i : L. M. LACHMANN : "Toward a cr itique of macroeconomics" in
E.G. DOLAN (éd.) : The foundations of modern austrian economics, op.
cit. ; G.P. O'DRISCOLL : Economics as a coordination problem : the
contribution of F.A. HAYEK, op. cit.
(2) Cf. F.A. HAYEK: Monetary national ism and international stabil ity,
New York, Augustus M. KELLEY, 1964.
-173-
SECTION 2
L'ETUDE EMPIRIQUE DES MECANISMES
DE L'EMERGENCE DE LA STAGFLATION
Nous avons vu dans
la section précédente que
les deux
économistes expl iquent différemment
la stagflation selon que
la croissance monétaire
influence ou non
les prix relatifs.
Ce que nous al Ions faire
ici, c'estd~ssayer de montrer com-
ment se passe cette influence dans
la réal ité. Pour arriver
à notre fin,
nous al Ions procéder en trois temps: première-
ment nous al Ions
la vérifier par
la variance des prix rela-
t i f s ; ensuite, par des graphiques, et, enfin, par une étude
économétrique.
§ 1:
LA VERIFICATION PAR LA VARIANCE DES PRIX RELATIFS
La mesure de
l'influence de
la variation monétaire sur
les prix relatifs est déterminée par
la non proportionnai ité
des vQriations des prix.
Et cette non proportionnai itp. est me-
surée par
la variance des prix relatifs VPt,
définie plus
haut (1).
(1) Cf. R.W. PARKS
"Inflation and relative prlce variabi 1 ity" op. cit.
-174-
Selon R.W.
PARKS,
VPt est considérée comme
la mesure
de
la non proportionnai ité des mouvements des prix,
car si
tous
les prix varient au même taux,
DPt,
la valeur de
la va-
riance sera nul le
;
plus
la valeur sera grande,
plus
les va-
riations des prix seront non proportionnel les
(1).
Notre étude porte sur trois pays
industrial isés choi-
SIS
à cause de
la disponibi 1 ité de
leurs données statistiques
la FRANCE,
l'ALLEMAGNE et
les ETATS-UNIS.
Dans
le cas de
la FRANCE,
nous avons considéré
la va-
riance des prix relatifs pour quatre biens de consommation,
calculée précédemment.
La
variance VPt de ces quatre biens de
consommation est donnée par
le tableau 26.
De
1960 à 1979,
nous remarquons que
la variance des prix relatifs est très
proche de zéro,
ou disons qu'el le est égale à
zéro.
Par con-
séquent,
on pourrait dire que
les prix de ces quatre biens de
consommation varient de manière proportionnel le.
Dans
le cas de
l'ALLEMAGNE et des
ETATS-UNIS,
à
la dif-
férence de R.W.
PARKS,
notre étude porte,
comme précédemment,
sur
les prix des biens d'équipement et
les prix des biens de
consommat ion.
Notre but,
ici) .e s t
de e ér- i fier
1a thèse de
F.A.
HAYEK selon
laquel le
les prix des biens d'équipement et
les prix des biens de consommation ne varient pas proportion-
nel lement et de manière simultanée.
Les valeurs de
la varian-
ce VPt sont données par
le tableau 26.
Les valeurs de
la va-
riance,
de
1961 à 1979, pour l'ALLEMAGNE, et de 1960 à 1980
pour
les ETATS-UNIS,
sont presque nul les,
pour ne pas dire
nu Iles.
Par conséquent,
se 1on R. W.
PARKS,
1es var i at i ons des
prix des biens de consommation et des prix des biens d'équipe-
ment seraient proportionnel les et
uniformes.
( 1) R. W. PARKS
"Inflation and relative pr rce variabi 1 ity", op. cit. p. 82
-175-
Nous pourrions,
par
la même occaSion,
montrer SI
les
variations relatives des prix des biens de consommation sont
plus
importantes que cel les des prix des biens d'équipement,
en calculant
leur écart-type (par rapport à
leur moyenne res-
pective et non,
cette fois,
par rapport au niveau général des
prix DPt).
En ALLEMAGNE,
l'écart-type des variations des prix
des biens de consommation est égal à 2,31 % ; biens d'équipe-
ment,
2,36 %. Aux ETATS-UNIS,
il est de 4,243 % et 4,05 %.
Aux ETATS-UNIS,
cette valeur est plus
importante pour
les prix
des biens de consommation.
En ALLEMAGNE,
el le est plutôt plus
importante pour
les prix des biens d'équipement; ce qUI con-
tredit notre hypothèse.
L'intérêt de cette démarche est de
vérifier
l'hypothèse selon
laquel le
la crise actuel le, d'a-
près HAYEK,
serait
le fait que
les prix des biens de consom-
mation augmentent plus que
les prix des biens d'équipement et
biens
intermédiaires.
Ces valeurs de
l'écart-type nous permettent d'autre
part de montrer que
les variations des prix ne sont pas pro-
portionnel les pour
les deux différents biens
en effet, si-
non el les seraient égales pour
les deux.
TABLEAU 25 - VARIANCE DES PRIX RELATIFS: ALLEMAGNE, ETATS-UNIS, FRANCE (VPt)
ANNEES
1950
1951
1952
1953
1954
1955
1955
1957
1958
1959
1970
-4
-4
-4
-4
-4
-4
-4
-4
-4
-4
ALLEMAGNE
-
0,0198.10
0,750.10
0,378.10
0,097.10
0,074.10
0,074.10
0,023.10
0,015.10
0,317.10
3,088.10
-4
-4
-4
-4
-4
-4
-4
-4
-4
-4
-4
ETATS-UNIS
0,0381.10
0,0373.10
0,0094.10
0,0908.10
0,089.10
0,099.10
0,0909.10
0,870.10
0,1105.10
0,4451.10
1,1323.10
FRANCE
0,00474
0,01984
0,00058
0,000785
0,000081
0,002799
0,000577
0,002355
0,00574
0,000305
0,000075
ANNEES
1971
1972
1973
1974
1975
1975
1977
1978
1979
1980
-4
-4
-4
-4
-4
-4
-4
-4
-4
ALLEMAGNE
0,440.10
0,507.10
1,755.10
0,580.10
2,742.10
0,0055.10
0,205.10
0,058.10
0,373.10
-
1
.........
C1
-4
-4
-4
-4
-4
-4
4
-4
-4
-4
ET ATS-UNIS
0,3535.10
0,4593.10
7,408.10
1,459.10
5,720.10
1,423.10
0,057.10-
0,014.10
1,455.10
1,558.10
FRANCE
0,00022
0,00015
0,00029
0,00044
0,00007
0,00027
0,00050
0,00004
0,00014
-
SOURCE: Calculé.
-177-
§ 2 -
LA VERIFICATION PAR LES GRAPHIQUES
D'autre part,
nous avons essayé de trouver une autre
solution en représentant
l'évolution des prix relatifs par des
graphiques (cf. graphiques 21 et 22). Ces graphiques nous mon-
trent qu'en ALLEMAGNE comme aux ETATS-UNIS,
les prix évoluent
dans
le même sens; mais
les taux de variation des prix rela-
tifs (c'est-à-dire prix
individuels) ne sont pas
les mêmes.
Dans
le cas de
l'ALLEMAGNE,
le niveau des prix relatifs des
biens de consommation est supérieur à celui des prix relatifs
des biens d'équipement. Mais à partir de 1970, nous remarquons
une distorsion, c'est-à-dire qu'à partir de 1970 c'est tantôt
le niveau des prix des biens d'équipement qui est plus élevé,
et tantôt c'est celui des biens de consommation qui
reprend
le
dessus. Dans
le cas des ETATS-UNIS,
c'est
le niveau des prix
des biens d'équipement qUI
est plus élevé entre 1962 et 1973.
Mais entre 1973 et les environs de 1976, c'est celui des biens
de consommation qUI
prend
le dessus.
Et à partir de 1976,
le
nIveau des prix des biens d'équipement redevient plus élevé.
Cette constatation nous amène à dire que
les prix des
biens varient dans
le même sens,
mais pas dans
la même propor--
tion. D'autre part,
nous dirons que
lorsque
le prix relatif
des biens de consommation augmente,
la hausse des prix rela-
tifs des biens d'équipement est ralentie et vice-versa.
Les
niveaux des prix sont modifiés et
leur rapport en conséquence.
Mais cette modification des niveaux des prix ne nous
permet pas de conclure sur
l'influence directe de
la variation
monétaire sur
les prix relatifs (sur
les rapports des prix).
En effet,
la modification constatée sur ces graphiques pour-
rait être due à
l'accélération de
l'inflation; modification
reconnue aussi
bien par HAYEK que par FRIEDMAN dans
le
long
terme; même si chez
le premIer ce n'est qu'une accentuation
GRAPHIQUE 21 - EVOLUTION DES PRIX RELATIFS
ALLEMAGNE
Base
100
1975
120
Prix biens d'équipement
110
·Prix biens de consommation
1
100
"'"'"
'-J
Cf
90
80
1
1
701
1
1
1
~~~~~~~~~~~~~~~~~w~~~
>
SOURCE: Construit à partir de l'Annexe 7d
"
Base 10
GRAPHIQUE 22 - EVOLUTION DES PRIX RELATIFS: ETATS-l:NIS
1980
Prix biens d'équipement
100
Prix biens de consommation
90 •.
80
70.
1
-'-J'-0l,
60
30 :--:~---:-::"!':':'""--:-::t;:--:-:-';"--f;-:---::~~:::--:~--:-:::t""~~-:-:±~:-=:!:':~±:---::-:::!:"':""""--:-:::.t::=-:-::t:'::'--:-:::t::::'"'"--:-::::I:::n--=±~""*,,,--
_t
! ;
1~ 1%1 1952 1%3 1~ 1%5 1ix> 1%7 1c.iJ3 le;,; 1970 1W1 1W2 1W3 1974 1975 1W6 1;& 1rt7Q 1#ïn 1Fbx
;>
SOURCE: Construit à partir de l'Annexe 8d
-180-
du phénomène de départ.
Nous al Ions donc procéder à une étude
économétrique.
§ 3
L'ETUDE ECONOMETRIQUE DE L'INFLUENCE MONETAIRE SUR LES
PRIX RELATIFS
L'objet de cette étude économétrique est de chercher
à montrer surtout que
les prix relatifs,
c'est-à-dire
les prix
individuels,
ne sont pas touchés dans
la même période;
que
les prix des biens de consommation sont touchés une,
deux ou
plusieurs périodes plus tard après
les prix des biens d'équi-
pement.
Nous al Ions donc mettre en corrélation
l'offre excé-
dentaire de monnaie et
les prix relatifs.
En effet,
pour
les
1 i béraux
(HAY EK et FR 1EDMAN donc),
1a
hausse des pr- i x est
1 i ée
à
l'offre excédentaire de monnaie.
L'offre excédentaire de
monnaie étant définie comme
la différence entre
le taux d'ac-
croissement annuel
moyen de
la masse monétaire et
le taux de
variation annuel
moyen du PIB en volume
(1).
Nous avons obtenu
l'offre excédentaire de monnaie cor-
respondant à chaque prix relatif en multipl iant cette valeur
par
la part en pourcentage des dépenses sur chaque catégorie
de bien
(cf.
Annexe 15).
Nous supposons en effet,
comme
FRIEDMAN et HAYEK, que c'est
l'offre de monnaie qui
permet
les dépenses.
L'offre excédentaire de monnaie pour chaque bien
est représentée par w-~ (1). M - bop 1B) ; W* étant
1a
part en pour-
centage des dépenses et
(~M - li. PI B) l'offre excédenta i re glo-
baie de monnaie.
La période de notre étude va de 1960 à
1980
pour
les ETATS-UNIS et de 1961 à
1979 pour
l'ALLEMAGNE.
L'AL-
LEMAGNE et
les ETATS-UNIS sont en effet
les deux pays choisis
(1) Cf. Ch. BORDES
"Le monétarisme et l'expérience Thatcher", op. cit.
-181-
à cause de
la disponibi 1 ité des données statistiques.'
Dans ces deux pays seuls
les résultats concernant
les
.
prix relatifs des biens d'équipement
(P
sont significatifs.
E)
Les résultats obtenus pour
les biens d'équipement sont
les
suivants:
-
ALLEMAGNE
PE = 7,801 + 2,457
T-1
T
(2,978)
2
R
= 0,372
F = 8,868
D.W. = 0,961
(17)
-
ETATS-UNIS
P
= 0,521 + 6,041
E
T
T
(3,908)
2
R
= 0,473
F
15,27
D.W.
0,901
(19)
En ALLEMAGNE,
la part de
l'offre excédentaire de mon-
naie entrant dans
le secteur des biens d'équipement détermine
à
37 % la hausse des prix relatifs une année plus tard. Aux
ETATS-UNIS,
la hausse des prix relatifs des biens d'équipement
est déterminée à 47 % par
la part de
l'offre excédentaire de
monnaie du secteur
la même année.
Pour pouvoir avancer dans
le sens que nous avons défi-
ni,
1a
part de
l'offre excédenta ire de monna i e
du secteur des
-182-
biens de consommation devrait
influencer la hausse des prix
des biens de consommation, une, deux ou plusieurs années plus
tard dans
le cas des ETATS-UNIS; dans
le cas de l'ALLEMAGNE,
l'influence devrait être de deux ou plusieurs années après
l'accroissement monétaire. Mais les résultats concernant
les
biens de consommation ne sont pas significatifs.
Ils ne nous
permettent donc pas de conclure sur l'influence simultanée
ou successive de
l'accroissement monétaire sur les prix rela-
tifs.
Les variations des prix relatifs (individuels) uti 1 isées
sont données par
les annexes 7d et 8d.
Les valeurs du test de Durbin-Watson montrent une mau-
vaise spécification des équations. Nous avons vu dans le cha-
pitre précédent que
les variations de salaires ont une grande
influence sur
les hausses de prix. Nous al Ions donc tenir
compte de cette variable.
Les résultats obtenus dans
le cas
des ETATS-UNIS sont
les suivants:
BIENS DE CONSOMMATION
Pc = -
3,70 + 1,529 X
+ 2,159 6, ST
T_ 1
T
(4,857)
(7,160
0,803
F = 26,511
,
D.W. = 1,857
(16)
.
BIENS D'EQUIPEMENT
P
=
- 4,216 + 4,08 YT-2 + 1,9 2[1ST
Er
(2,352)
(2,288)
2
R
0,692
F = 14,586
D.W.
1,85
(16 )
-183-
Dans
le cas des biens de consommation,
l'offre excé-
dentaire de monnaie
influence
les prix une année plus tard.
Pour
les biens d'équipement,
l'influence a
1 ieu deux années
plus tard.
Ce qui
contredit
les résultats précédents.
Mais
nous remarquons que
l'offre excédentaire de monnaie deux ans
plus tard provoque plus d'inflation que
les variations de sa-
laire,
contrairement à ce qUI
se passe dans
le secteur des
biens de consommation.
L'importance de. l'influence des varia-
tions de salaires sur
les prix des biens de consommation pour-
rait s'expl i quer- par
le fait
que selon HAYEK,
les cr-o r s s anc.e s
de monnaie permettent
les revenus dans
le secteur des biens
d'équipement
i
ces revenus sont dépensés sur
les biens de con-
sommation qui
sont rares
ce qUI
fera monter
leurs prix.
Il
y
a
un décalage entre
le temps où
les prix augmentent dans
le
premier secteur et
le temps où
ils montent dans
le second.
Mais ceci
ne nous avance pas à grand chose
car, chez HAYEK,
les prix des biens d'équipement devraient se
lever avant
les
autres.
Ce qui
n'est pas
le cas avec nos résultats.
Dans
1e
cas de
l'A LLEMAGN E,
l'offre excédenta ire de
monnaie une année plus tard expl ique,
avec
les variations de
salaires,
l'inflation
i
et comme aux ETATS-UNIS,
son
influen-
ce est pJus
importante que cel le des variations de salaire,
comme
le montre
l'équation suivante:
PE = 1,78 + 1,596 Yt - 1 + 0,587LlSt
t
(4,225)
(2,663)
2
R = 0,743
F
17,40
D.W. = 1,58
(15)
Cette équation est cel le du secteur des biens d'équi-
pement.
Les résultats pour
les biens de consommation ne sont
toujours pas significatifs.
-184-
Rappelons que
l'offre excédentaire de monnaie du sec-
teur des biens de consommation est représentée par
la varia-
ble X ;
Y représente cel le entrant dans
le secteur des biens
d'équipement.
D'autre part,
nous avons uti 1 isé
les mêmes va-
riations de salaires dans
les deux cas,
faute de statistiques
distinctes.
La série uti 1 isée est cel le de
l'annexe 3b.
Si
nous nous tenons à ces résultats,
et,
en particu-
1 ier,
aux valeurs des variances des prix relatifs,
nous serions
tentés de conclure que,
comme
les friedmaniens,
les prix va-
rient de manière proportionnel le et uniforme;
et donc que
les
variations monétaires ne provoquent pas de distorsions dans
les prix relatifs.
Mais SI
nous nous souvenons de
l'expl ica-
tion d'HAYEK,
que cette déformation est réel le mais non véri-
fiable par des formules mathématiques,
il
nous est donc
Impos-
sible de trancher.
-185-
CON C LUS ION
Pour conclure,
nous dirons que pour M.
FRIEDMAN,
la
monnaIe ne Joue pas un rôle perturbateur à court terme.
Les
effets de
la variation monétaire sont bénéfiques.
C'est à
long
terme qu'i 1 reconnaît
le rôle perturbateur de
la monnaie à
travers
l'accélération de
l'inflation (el le n'est donc plus
neutre dans ce cas).
Pour F.A.
HAYEK,
au contraire,
la monnaie Joue un rôle
perturbateur à court et à
long terme.
En effet,
el le modifie
les prix,
détermine un changement dans
le programme général
d'emploi
des biens et en particul ier,
el le pousse
les entre-
preneurs à faire des
investissements erronés,
dans
le court
terme.
Ce rôle perturbateur du court terme va continuer dans
le
long terme,
sous
l'influence de
l'inflation accélérée.
HAYEK met
la modification des prix relatifs et de
la structure
de
la production au premier plan,
et négl ige
l'augmentation de
la production du court terme.
Cette différence est due en effet au fait qu'ils n'ex-
pliquent pas de
la même
manière
l'influence de
l'accroissement
monétaire sur
l'activité économique.
Cette
influence et ses
conséquences,
selon ces deux économistes,
peuvent être schéma-
tisées de
la façon suivante (schéma 3 page suivante).
SCHEMA
3
l NF LUE NCEDE
L' ACCROI S SEM E NT MON E TAI RES URL E MAR CHE
DES BlE NS
FRIEDMAN: INFLUENCE SIMULTANEE
1
EK : l
:J l'
~
d.md. gl,b.l. d. bi .. , 1
)
l' Pcod"'i,, gl,bol.
'1' Ni"," g",,,l d" p,i, 1
HAYEK : INFLUENCE SUCCESSIVE
1
-
1 - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
- - -
-
-.;;v
r-11'
00
...
cr
1
De aande de
1
l' Salaires
1
1 Patrimoine des entreprises des
.
travail.
...
Patrimoine des
i ~"i'"
:f
s t ades de 1. p \\ " t i "
ménages
t M
t production biens d'équi-
k-- ~ prix biens d'équipe-
pement, biens intermédiaires
ment et biens intermé-
I~
diaires
\\
~I~
If Demande biens de
consommation
l '
1
P."i.,i,. d., .,',.-
f---1 l' d•••,d. bi." d'&q,ip.- ~ t Production biens
J.,
prises des derniers
ment et biens interméd~aires
de consommation
1/
1 l' Prix bien~ de con-I
stades de la production
l '
sommatlon
SOURCE
Construit par nous.
-187-
Chez
les deux économistes,
l'accroissement monétaire
entre successivement d'un marché à
un autre.
Mais,
à
l'inté-
rieur d'un marché,
chez M.
FR 1 EDMAN,
1es agents économ i ques
reçoivent simultanément
la monnaie;
chez
F.A.
HAYEK par con-
tre,
1a
monna i e
est reçue d'un groupe d'agents économ i ques à
un autre,
d'un secteur économique à un autre,
d'un stade à un
autre,
donc successivement.
Cette différence est due au caractère macroéconomique
de
l'analyse de
l'un
(FRIEDMAN) et plutôt microéconomique de
cel le de
l'autre
(HAYEK).
En effet,
F.A.
HAYEK,
dans son ana-
lyse,
s'intéresse aux comportements de chaque
individu,
de cha-
que secteur économique,
de chaque stade,
et refuse toute géné-
rai isation de ces comportements.
M.
FRIEDMAN part des compor-
tements
individuels,
mais ces comportements sont général isés
par
la suite.
Exemple de sa fonction de demande de monnaie.
La fonction de demande est d'abord une fonction de demande
in-
dividuel le
;
puis,
par certains critères,
cette fonction de-
vient une fonction de demande globale
(1).
L'analyse de M.
FRIEDMAN a
seulement des fondements microéconomiques ;
maIs
el le reste plutôt macroéconomique.
Le chapitre suivant va nous permettre de montrer
leurs
différences sur
le plan des remèdes à
la stagflation.
(1) Cf. M. FRIEDMAN: "La théorie quantitative de la monnaie ... ", op. cita
M. FR1EDMAN : "La demande de monna je ... " op. c it. i
Cf. aussi
: D. BLONDEL, J.P. DALOZ et C. JESSUA : Essais sur la nou-
vel le théorie quantitative de la monnaie, op. cita
-188-
CHAPITRE 2
LES DIVERGENCES ENTRE M, FRIEDMAN ET F,A, HAYEK
SUR LES REMtDES À LA STAGFLATION
La
lutte contre
la stagflation doit passer par
la
lutte contre
l'inflation grâce en particul ier à
une pol itique
monétaire restrictive.
Mais,
pour M.
FRIEDMAN et
F.A.
HAYEK,
les systèmes monétaires actuels ne permettent pas
la réussi-
te de cette pol itique
;
en effet,
ils sont sujets à des
in-
fluences pol itiques.
Par conséquent
ils doivent être réformés.
Cette réforme a
deux objectifs principaux:
d'une part,
selon
M.
FRIEDMAN,
el le permettra de maintenir
la
neutral ité de
la
monnaie sur
l'activité économique par
la stabi 1 isation du ni-
veau général
des p r i x ;
nous avons vu,
en effet,
que pour
M.
FRIEDMAN,
la monnaie est
neutre à
long terme.
Selon F.A.
HAYEK,
au contraire,
cette réforme monétaire a
pour but d'at-
teindre
la neutral ité de
la monnaie;
pour
lui,
en effet,
la
monnaIe n'est pas neutre,
et
la
neutral ité est donc un objec-
t i f à atteindre afin de prévenir
les crises.
Pour
lui,
l'im-
portant n'est pas une stabi 1 ité du niveau des prix mais une
stabi 1 ité du système des prix r e l a t i f s ;
car même si
le ni-
veau des prix est stable,
la variation monétaire entraînera
des fluctuations économiques.
D'autre part,
les réformes pré-
conisées par
les deux économistes ont
pour but d'atténuer
les
effets secondaires de
la
lutte anti-inflationniste.
Mais
les
deux économistes,
FRIEDMAN et
HAYEK donc,
n'ont pas
les mêmes
-189-
méthodes.
Ils proposent différentes réformes.
Ce chapitre sera développé en deux temps:
nous ferons
dans un premier temps une étude théorique,
ensuite une étude
empirique des réformes monétaires proposées par
les deux éco-
nomistes.
D'où
les deux sections
Section
1
L'ETUDE THEORIQUE DES REfORMES MONETAIRES.
Section 2
L'ETUDE EMPIRIQUE DES REfORMES MONETAIRES.
-190-
SECTION 1
L'ETUDE THEORIQUE D~S REFORMES MONETAIRES
Les divergences entre M. FRIEDMAN et F.A. HAYEK sur
les réformes monétaires se situent aussi bien au niveau de
l'appl ication de
la pol itique monétaire restrictive qu'au ni-
veau des
institutions monétaires à mettre eh place.
§ 1 -
L'APPLICATION DE LA POLITIQUE MONETAIRE RESTRICTIVE
La polémique autour de
l'appl ication de
la pol itique
monétaire restrictive concerne
le graduai isme ou
l'activisme
dans
la réduction de
la croissance monétaire d'une part;
d'autre part, el le se situe au niveau de
la prévention des
crises par
la pol itique monétaire.
A) Le graduai isme ou
l'activisme dans
la réduction de
la croissance monétaire
Pour M.
FRIEDMAN,
les effets secondaires peuvent être
atténués si
l'on procède par une réduction graduel le de
la
croissance de
la masse monétaire pour stabi 1 iser
le niveau
des prix. Quant à F.A. HAYEK,
il est pour une réduction active
car
le graduai isme a beaucoup d'inconvénients.
-191-
Pour M.
FRIEDMAN,
les Autorités monétaires doivent fi-
xer une règle de croissance de
la masse monétaire de x % com-
patible avec
l'évolution de
la production.
Mais
la règle de x %
ne peut réussir que sous un régime de changes flottants sur
le
plan
international.
Une autre condition est
la général isation
des clauses d'indexation.
a)
La
règle de x %
Il
sera question
ici
de
la pratique de
la règle de x %
et
la raison sous-jacente à
cette règle;
c'est-à-dire
les re-
tards de réaction de
la pol itique monétaire.
~_ la pratique de la règle de x %
La
réduction de
la masse monétaire doit se faire de
manière progressive et régul ière
;
c'est-à-dire que
les Au-
torités monétaires doivent fixer
une norme de progression de
la-masse monétaire.
Cette norme de progression doit être an-
noncée à
l'avance au publ ic afin que
les agents économiques
puissent ajuster
leurs différents accords.
Si
les agents éco-
nomiques,
selon
FRIEDMAN,
connaissent
les
intentions des Au-
torités monétaires,
ils seront en mesure de réussir
leurs an-
ticipations de manière qu'el les n'aboutissent pas à
une désor-
ganisation de
l'activité économique.
La
masse monétaire est
définie par M.
FRIEDMAN comme étant
la monnaie circulant hors
des banques commerciales,
donc
la monnaie que détient
le pu-
bl ics,
plus tous
les dépôts dans
les banques.
La masse moné-
taire ainsi
définie doit augmenter,
selon M.
FRIEDMAN,
de mOIs
en mois et même de
jour en
jour à
un taux annuel
de x % ; x
est un nombre compris entre 3 et 5 (1).
Cette
progression de
(1) Cf. M. FRIEDMAN
Capital ism and freedom, op. cit.
-192-
x % doit tenir compte de la croissance prévue pour la produc-
tion.
La définition de
la masse monétaire peut,
d'après
M. FRIEDMAN,
changer selon
les caractéristiques du système ban-
caire de chaque pays.
Le choix de
l'agrégat monétaire qui
cons-
titue
la mei 1 leure définition de
la masse monétaire dépend de
la recherche empirique. C'est
la recherche empirique qui
per-
met de dire que tel
ou tel
agrégat exerce
le plus d'influence
sur
les variables macroéconomiques,
tel les que
la production,
le revenu national ou
le niveau général
des prix.
Ainsi,
pour
certa i ns pays,
1e contrô 1e peut se fa ire sur
l'agrégat Ml qu i
est défini
comme
l'ensemble des disponibi 1 ités monétaires,
sur
M
qui
est égale à Ml plus
les dépôts à vue ou encore sur
2
M
(1).
3
L'objectif d'accroissement graduel
de
la masse monétai-
re prôné par M. FRIEDMAN repose sur
le fait qu'une réduction
brutale serait néfaste pour
l'activité économique et
le prix à
payer en chômage serait plus
important.
La raison en est que
les effets de
la pol itique monétaire se font sentir tardivement
et de manière variable.
B - Le retard de réaction de la politique monétaire
Pour M. FR1EDMAN,
1es act ions monéta ires affectent
1es
conditions économiques seulement après une durée qui
est à
la
fois
longue et variable (2).
Il
existe une relation double en-
( 1) Cf. M. FR 1EDMAN, A. J. SCHWARTZ: Monetary stat ist ics of the Un ited Sta-
tes, op. cit.
Cf. aussi : E.M. CLAASSEN : "Les différents critères de définitions de
la quantité de monnaie: Ml' M .... ou Mx ?" in Banque nO 335, déc. 1974
2
( 2) Cf. M. FR 1EDMAN : "The 1ag in effect of monetary po 1icy" in The opt imum
quantity of money and other essays, op. cit. p. 238
Cf. auss i : S. FISA ER et J. ph. COOPER : "Stab i 1i zat i on po 1icy and 1ags"
in Journal of political economy, nO 4, jui 1let/août 1973.
-193-
tre
les variations monétaires et
les variables réel les qUI
sont
la production et
l'emploi
i
et c'est cette relation double qUI
fait
que
la durée de réaction des actions monétaires est
lon-
gue et variable.
La
longueur de
la durée est due au fait
que
l'augmenta-
tion de
la masse monétaire n'arrive pas directement au revenu
nominal.
La monnaie passe par
les différents marchés avant
d'atteindre
le revenu.
Il
existe par conséquent un délai
qui
sépare
le moment de
la décision de
l'action de faire varier
la
quantité monétaire,
et
le moment où
la variation de monnaie
fait sentir son
impact sur
le flux de revenu.
Ce délai,
selon
M.
FRIEDMAN,
est en moyenne de 6 à 9 mois.
Et c'est seulement
encore 6 à 9 mois après son effet sur
le revenu que
les effets
des variations monétaires se font
sentir sur
le niveau général
des prix.
Le délai
total
est donc en moyenne de 12 à
19 mois
entre
la variation monétaire et son
impact sur
le taux d'infla-
tion.
Quant à
la variabi 1 ité,
el le tient à
la grande
irrégu-
larité dans
la
longueur donnée de ce retard.
La
longueur et
la
variabi 1 ité du retard rendent
l'action de
la pol itique monétai-
re déstabi 1 isante.
En effet,
l'économie étant stable par natu-
re,
les stabi 1 isateurs automatiques remettront
les choses en
ordre avant q~e
l'action monétaire dél ibérée ne vienne à son
but.
Ainsi,
au
1 ieu d'être anticycl ique,
la pol itique monétai-
re devient procycl ique.
D'autre part,
puisque
les variations
monétaires n'affectent
le niveau de prix que 6 à 9 mois après
son e~fet sur
le revenu,
une réduction monétaire produira une
réduction du revenu et de
l'emploi
avant de réduire
le taux
d'inflation.
Par conséquent
il
y aura 6 à 9 mois de récession
que M.
FRIEDMAN trouve trop douloureuse avant que
la réduction
de
l'inflation permette une nouvel le reprise économique.
-194-
Pour M. FRIEDMAN,
la
longueur et
la variabi 1 ité des
actions monétaires dél ibérées sont plus
importantes que dans
le cas des actions automatiques.
Par conséquent,
il
faut ren-
dre
la pol itique monétaire
la plus automatique possible. Mais
pour
1es théor ici ens des ant ici p et i ons rat i onne Iles,
l'effet
positif de
l'action monétaire est négl igeable
; el le agit plu-
tôt dans
le sens destabi 1 isateur.
Pour eux,
les résultats ob-
tenus par M. FRIEDMAN sur
la variabi 1 ité de
l'effet de
l'ac-
tion monétaire sont dus au fait qu'i 1 ne distingue pas
la
croissance monétaire anticipée par
les agents économiques ,de
la croissance non anticipée.
En effet,
pour ces économistes,
le retard de réaction des effets de
la croissance monétaire
sur
les variables réel les est plus court
lorsque
la croissance
monétaire n'est pas anticipée,
et plus
long
lorsqu'el le est
anticipée (1).
C'est d'ai 1 leurs cette distinction qui
permet
aux théoriciens des anticipations rationnel les de dire que
seul
l'accroissement monétaire non anticipé a un effet sur
les
variations réel les; autrement
il
n'en est rien.
Même les ef-
fets conjugués de
l'accroissement anticipé et non anticipé ~ont
négl igeables.
Parce que
le délai
de réaction de
la pol itique
monétaire est
long et que
les agents économiques font toujours
des anticipations rationnel les.
La pol itique monétaire ne vient
à sa fin qu'après que
l'économie se soit stabi 1 isée~d'el le-
même.
Son seul
effet est de destabi 1 iser à nouveau
l'économie.
C'est donc pour ces raisons que FRIEDMAN et
les théo-
riCiens des anticipations rationnel les prônent une réduction
progressive et annoncée à
l'avance de
la quantité de monnaie,
et cela quel le que soit
la conjoncture économique.
( 1) Cf. R. J. BARRO : "Unant ici pated money growth and unerœ loyment in the
United States", op. cit.
Cf. aussi : Th. J. SARGENT: "A classical macroeconometric mode1 for
the United States", op. cit.
-195-
Cette réduction graduel le de
la masse monétaire doit
passer par cel le de
la base monétaire
et ceci
ne peut réus-
sir qu'en régime de change flexible.
b)
Le régime des changes flexibles
Le contr81e de
la masse monétai~e par
la base monétai-
re dépend en effet du système de change pratiqué par
les pays.
Pour FR 1EDMAN et
1es monétar i stes,
1e contr81 e de
1a masse mo-
nétaire est
impossible en changes fixes et ce système est donc
générateur d' i nf 1at ion (1).
Pour eux,
seu I l e rég i me des chan-
ges flottants
le permet.
Pour eux,
en effet,
un pays peut choi-
sir son taux de change;
car grâce à
la dépendance à
long terme
entre
1e taux de change,
1etaux d' i nf 1at i on et
1e stock de
monna 1 e,
1e c o nt.r-ô l e du taux d' i nf 1at i on ou du stock de monna je
permet de déterminer de manière endogène
les deux autres varia-
bles (en
l'occurence
le taux de change).
Ce qui
n'est pas
le
cas en changes fixes.
Car. 1e contr81 e du taux de change fa i t
perdre
inévitablement
le contr81e du taux d'inflation et du
stock
de monna i e
(2).
Ai ns i
1e contr81 e de
1a base monéta ire
permet de déterminer
le stock de monnaie dont
l'évolution don-
ne à p l us ou mo i n's
long terme
le taux d'inflation sur
lequel
v
s'ajuste
le taux de change,
et ceci
en régime de changes fle-
xibles.
Le système de change flottant,
pour
les monétaristes,
est un système qui
"faciLite considdrabLement
La conduite d'u-
ne poLitique mondtaire inddpendante des mouvements de fonds
internationaux.
IL donne aux Pouvoirs PubLics
Les moyens de
contrôLer pLus efficacement
L'dvoLution de
Leur stock de mon-
naie, et par voie de consdquence de
Leur taux d'infLation" (3).
( 1) Cf. E. ALPHANDERY : "La po 1i tique monéta ire frança i se - Les 1eçons de
1' expér- ience récente", op. c j t .
(2) Cf. E. ALPHANDERY : ibid.
(3) A. FOURCANS : Sauver l'économie, op. cit., p. 103-104
.
-196-
Pour
FRIEDMAN et ses partisans,
le système de changes fluctuants
n'est pas un système
idéal,
mais dans un monde où existent d'é-
normes disparités entre
les taux d'inflation,
il
est
le seul
système tenable.
Le
système de change fixe peut avoir des avan-
tages de réussir SI
ces disparités disparaissent,
et que
l'éco-
nomIe devient plus stable.
Un autre avantage du système des taux de change flexi-
bles est qu'i 1 permet d'éviter
les effets pervers de
l'infla-
tion sur
la balance des paiements.
En effet,
pour
FRIEDMAN,
le
prix peut connaître des fluctuations,
mais
il
ne peut pas en-
traîner des pénuries ou des excédents suffisamment forts
pour
provoquer une crise des échanges extérieurs
(1).
D'autre part,
dans un régime de change flottant,
il
n'y
a
plus de problème de
1 iquidités.
En effet,
selon
les monéta-
ristes
"Les réserves de devises officieLLes deviennent inuti-
Les, puisque Les particuLiers peuvent y pourvoir, exactement
de
La même manière que
Lorsqu'iL s'agit de biens échangés sur
Le marché Libre.
Si un mouvement queLconque des taux de change
sembLe provisoire,
iL sera dans
L'intérêt des détenteurs privés
de devises de L'amortir par La spécuLation" (2).
Les taux de
change flottants peuvent permettre d'uti 1 iser
les différents
composants de
la pol itique économique nationale sur des bases
sol ides sans provoquer des confl its.
Ainsi
la pol itique moné-
taire et
la pol itique budgétaire pourraient être uti 1 isées dans
le but de
la stabi 1 ité économique
interne.
Enfin
le régime de
change flottant
est un mécanisme de marché
1 ibre.
La seconde condition du graduai Isme est
l'indexation.
(1) Cf. M. FRIEDMAN: Inflation et systèmes monétaires, op. cit., p. 342
(2) M. FRIEDMAN: ibid. p. 343-344
-197-
c) Les clauses d'indexation
Pour M.
FRIEDMAN "un tel freinage
"en douceur" et sans
avoir à payer un prix trop élevé,
est possible avec une géné-
ralisation des
formules
d'indexation,
comme celles utilisées
au BREBIL
a i»,
La formule d'indexation consiste à al igner sur
l'in-
flation, les créances,
les revenus,
les salaires,
le coût du
créd i t , l a rémunérat i on de
l'épargne, etc.
L' i ndexat ion, pour
M.
FRIEDMAN, est nécessaire aussi
bien pour
les contrats du
secteur publ ic que ceux du secteur privé. Mais pour
lui
el le
doit être
légal isée et obi igatoire pour
l'Etat et
1 ibre et vo-
lontaire pour
le privé (2).
Pour
les tenants des clauses d'indexation,
cette for-
mule a
l'avantage de réduire
le recours de
l'Etat à
l'infla-
tion et
les effets secondaires de
la
lutte contre
l'inflation
sur
l'activité économique (3).
(1) M. FRIEDMAN: "On n'échappera pas à l'inflation à la brési 1ienne"
Interview réal isée par H. LEPAGE dans la Revue Entreprise, 19 avri 1
1974 ; repris sous le titre: "Les vues de M. FRIEDMAN sur l'inflation
actuelle", in Problèmes Economiques, n? 1374, mai 1974, p. 3 ;
cf. aussi: S. BRlnAIN : "Inflation and government", in Inflation
causes, consequences, cures, London
IEA Readings 14, 1974.
(2) Cf. M.FRIEDMAN : "Inflation, taxation, indexation" in Inflation
causes, consequences, cures, op. cit.
(3) Cf. M. FRIEDMAN: "Monetary correction", London IEA Occasional paper
41, 1974 ; cf. aussi : H. GIERSCH : "Index clauses and the fight
against inflation", in Essays on inflation and indexation, American
Enterprise Institute for Pub 1ic Research, Washington 1974 ;
S. GUILLAUMONT-JEANNENEY : Pour la pol itique monétaire, op. cit.
-198-
2 - L'activisme dans la réduction de la croissance monétaire
Pour F .A.
HAYEK,
la réduct ion de
la croissance de
la
masse monétaire pour mettre fin à
l'inflation,
doit se faire
immédiatement et non graduel lemènt.
HAYEK dresse en effet de
sévères critiques contre
le graduai isme de FRIEDMAN et sa me-
sure d'accompagnement qui
est
l'indexation;
nous verrons par
ai 1 leurs qu'i 1 est opposé au régime des changes flottants.
a)
Les critiques contre
le graduai isme
Pour F. A. HA YEK,
l' i nstaurat i on à
long terme d'un nI-
veau d'emploi
stable qui
ne dépende pas de
l'inflation,néces-
site de passer par une période transitoire de récession.
Pour
lui cette phase sera d'autant plus réduite que
les Autorités
publ iques se décideront plus rapidement à réduire
l'inflation.
Par conséquent,
pour
1u i,
1a
réduct i on de
1a masse monéta ire
doit se faire
immédiatement (1).
F.A.
HAYEK ne croit donc pas
à
une réduction graduel le de
la masse monétaire,
comme M.
FR 1 EDMAN.
Pour
1 u i,
en effet,
1e
gradua 1 i sme est po 1 i t i quement
impossible; car,
comme
il
le dit,
"iL est poLitiquement pos-
sibLe d'avoir un taux de
chômage de 20 %.pendant ~ix mois, mais
il. est poLitiquement impossibLe d'avoir un taux de chômage égal.
à 10 % pendant trois ans" (2).
D'autre part
le graduai isme est
dangereux car
il
conduit
inévitablement au recours à
la pol i-
tique des revenus.
Et pour HAYEK "une fois que
L'on s'est en-
gagé dans cette voie,
Le contrôLe des prix se généraLise . . . .
(1) Cf. F.A. HAYEK: "Inflation et emploi", op. cit.
F.A. HAYEK
"Inflation's path to unemployment", op. cit.
F.A. HAYEK: "Full employment at any price ?", op. cit.
(2) F.A. HAYEK: "Too 1ittle, too slow: Nobel economist judges trial of
monetar ism in Br i ta in",
in The Wa 11 Street journa 1, 16 déc. 1980 ; re-
pris dans: Ch. BORDES: "Le monétarisme et l'expérience Thatcher",
op. cit., p. 170
1
-199-
et
Les économies se transforment en système pLanifié" (1).
Le
seul
moyen selon HAYEK pour échapper à une économie total itai-
re,
c'est,
pour
l'Etat,
de mettre de
l'ordre dans ses affaires
financières quel
que soit
le coût supporté.
"Remettre à pLus
tard n'a d'attrait
que pour
Les hommes poLitiques
irresponsa-
bLes,
car un jour ou
L'autre
Le taux d'infLation nécessaire
pour soutenir
L'empLoi à
La faveur de
La hausse des
prix vien-
dra à dépasser
Les
Limites du supportabLe" (2).
f.A.
HAYEK n'est pas non plus d'accord sur
la mesure
d'accompagnement du graduai Isme,
qui est
l'indexation.
b) Les critiques contre
l'indexation
Pour
1u i,
i 1 est certa i n que
l' i ndexat i on peut c orrt r- i-
buer à atténuer
les effets secondaires de
la réduction de
l'in-
flation et ses effets pernicieux sur certaines catégories (re-
traités et ceux qui
vivent seulement des revenus de
leur épar-
gne par exemple)
; cette formule pourrait d'autre part guérir
à
la racine certaines formes d'inflation.
Mais el le ne peut
pas venir à bout de cel le qui
sévit actuellement;
ce système
risque même de
la perpétuer
inéluctablement.
La raison en est que
l'inflation actuel le est due au
fait que "Les agents économiques essaient d'acquérir pLus de
biens qu'iL n'en existe sur
Le marché et entendent obtenir suf-
fisamment
de revenus pour
Leur permettre d'acheter aux prix ac-
tueLs ce qu'iLs souhaitent se procurer.
Leurs efforts pour ce
faire
sont
inévitabLement déçus par une nouveLLe hausse de prix
(1) f.A. HAYEK: "Recession as inflation's only cure" in Business Week,
15 déc. 1980 ; repris dans: Ch. BORDES: "Le roonétarisme et l'expé-
rience Thatcher", op. cit., p. 170.
(2) F.A. HAYEK: "Inflation et emploi ... ", op. cit. p. 27
-200-
dont
L'origine est précisément
Leur demande de biens et de
services, et
Le cercLe vicieux ne peut être brisé que si Le
pubLic veut bien se contenter d'un pouvoir d'achat pLus fai-
bLe dans une certaine mesure, en termes réeLs que ceLui qu'iL
tente vainement d'obtenir depuis si Longtemps" (1).
D'autres
économistes corroborent ces critiques de F.A.
HAYEK.
Pour ces
économistes,
donc,
l'indexation ne peut pas permettre de
lut-
ter efficacement contre
l'inflation. Si
l'inflation a été ré-
duite au BRESIL,
c'est,
selon eux,
en particul ier parce que
ce système a été accompagné par un
sévère contrôle des salai-
res et des prIx;
ce qui
n'est pas possible dans
les pays
in-
dustrial isés (2).
B)
La pol itique monétaire préventive
Pour M. FRIEDMAN et F.A.
HAYEK,
il
est
impossible aux
Autorités publ iques de vouloir guérir
les crises déjà
instal-
lées par une action monétaire discrétionnaire,
car el le ne fe-
ra qu'aggraver
les choses.
Par contre
il
est possible de
les
éviter par une pol itique monétaire préventive qui
soit automa-
tique.
La pol itique monétaire devrait prévenir
les actions
discrétionnaires des Autorités monétaires qui
sont néfastes.
Mais
les deux économistes n'adoptent pas
la même pol itique.
En
effet pour M. FR 1EDMAN,
1a prévent i on passe par
1e contrô 1e
monétaire;
pour F.A.
HAYEK,
par contre,
il
faut
instituer une
pol itique de
la monnaie neutre.
(1) F.A. HAYEK: "Inflation's path to unemployment", op. cit. p. 12
(2) Cf. W. FELLNER : "The controversial issue of cOlJ'l>rehensive indexation"
in Essays on inflation and indexation, American enterprise institute
for publ jc research, Washington, 1974 ; cf. aussi : E.M. BERNSTEIN:
"Indexing money payments in a large and prolonged inflation" in Essays
on inflation and indexation, op. cit. ; J.G. MERIGOT : "Garantie de
revenu,
indexation et lutte contre l'inflation" in Revue Défense Na-
tionale repris dans Problèmes Economiques, nO 1389, septembre 1974.
-201-
1) Le contrôle monétaire
---------------------
Si
pour M.
FRIEDMAN ce contrôle a
des avantages,
ce
n'est pas
le cas pour ses détracteurs.
En effet,
ils
lui
trou-
vent beaucoup d'inconvénients.
a)
les avantages du contrôle monétaire
Le contrôle de
la croissance de
la masse monétaire
doit se faire via
le contrôle de
la base monétaire;
la base
monétaire étant définie comme
la monnaie de
la Banque Centrale
ou encore
la somme des bi 1 lets en circulation dans
le publ ic
et
les réserves des banques commerciales.
Le contrôle suppose
la fixation à
l'avance de normes de progression des agrégats
monétaires déjà vus;
et ceci
doit se faire par voie
législa-
tive.
El le permettra à
la Banque Centrale de garder une cer-
taine autonomie vis-à-vis des Pouvoirs Budgétaires pour con-
trôler
la masse monétaire,
sans être totalement
indépendante.
Une tel le
indépendance,
c'est-à-dire une Banque Centrale ne su-
bissant aucun contrô 1e n ' est d'a i lieurs pas souha i tab 1e.
Se Ion
FRIEDMAN,
"La mise en vigueur de teLLes r~gLes permettrait au
pubLic d'exercer un contrôLe sur La poLitique monétaire à tra-
vers ses dirigeants poLitiques tout en empêchant qu'eLLe soit
soumise aux caprices de ces derniers" (1).
Pour
1u i,
i 1 n'est
pas nécessaire,
bien entendu,
que
la règle générale soit énon-
cée de manière expl icite ou fasse
l'objet d'une
loi.
En effet
les règles non écrites de
la constitution,
acceptées sans ré-
ticences par
l'ensemble de
la population sont aussi
efficaces
qu'une const i tut ion
é cr- i te,
lorsqu' i l s ' ag i t
de statuer sur
des cas part i cu 1 i ers
(2).
( 1) M. FR1EDMAN
Inflation et systèmes monétaires, op. cit., p. 288-289
(2) M. FRI EDMAN
ibid., p. 292-293
-202-
Le contrôle de ·Ia masse monétaire proposé par M.
FRIEDMAN et ses partisans repose sur
l'idée que
le secteur
réel
est stable alors que
le secteur monétaire est
instable
le contrôle de
la masse monétaire est par conséquent nécessai-
re pour
le maintien de' la stabi 1 ité du secteur réel
de
l'éco-
nom le.
Pour certains économistes,
comme A.
FOURÇANS,
la ré-
duction progressive de
la masse monétaire,
annoncée à
l'avan-
ce,
est une bonne chose parce que
"Le système poLitique dans
son ensembLe deviendrait aLors directement
et cLairement res-
ponsabLe en face
de
L'éLectorat d'une décision
fondamentaLe
affectant
L'équiLibre économique.
Les
institutions et
Les hom-
mes chargés de
La mise en oeuvre de ces objectifs verraient
différemment
Leur responsabiLité engagée en fonction de critè-
res définis a L'avance" (1).
Donc SI
les Hommes pol itiques
choisissent des taux excessifs de croissance de
la masse moné-
taire pour financer
les coûts de
leurs programmes électoraux,
ce serait au vu et au su de tous.
L'impôt-inflati~n devien-
drait de cette façon un
impôt "légitime".
En effet,
les Hommes
pol itiques ne pourront plus augmenter
les dépenses publ iques
de manière excessive que dans
les
1 imites que
leur permet
l'impôt-inflation,
voté
impl icitement pa~ les électeurs.
Les
dépenses ne pourront être accrues sans de nouveaux prélèvements
et sans emprunts auprès du publ ic.
Pour
les économistes parti-
sans de
la réduction graduel le de
la masse monétaire,
et donc
de son contrôle,
la fixation de
l'objectif,
même si
el le ne
permet pas d'accroître raisonnablement
la masse monétaire,
et
donc de retourner à
une stabi 1 ité des prix,
a
quand même deux
avantages
importants
:
"eLLe atténuerait
Les
fortes
fLuctua-
tions monétaires
intra-annueLLes
et donnerait
a L'ensembLe du
système poLitique
La responsabiLité en une matière si fondamen-
taLe pour
La coLLectivité"
(2).
D'autre part,
l'objectif moné-
(1) A. FOURÇAN5: Sauver l'économie, op. cit., p. 184
(2) A. FO~RfAN5: Sauver l'économie,
ibid. p. 185
-203...
taire est
important pour discipl iner
les comportements des par-
tenaires sociaux.
C'est dans ce sens que va
l'idée de
l'ancien
Gouverneur de
la Banque d'ITALIE,
qui
pense qu' i 1 faut que
les
Pouvoirs Publ ics suivent une pol itique définissant,
en début
de période,
la quantité de monnaie que
les Autorités se propo-
sent de créer;
afin de contraindre
les partenaires sociaux à
y adapter
leur comportement plutôt que d'obi iger
les Autorités
monétaires à faire
le contraire (1).
Ai ns i
1a réduct ion progress 1 v e de
1a masse monéta ire
permet à
la fois son contrôle,
qui
est censé prévenir
les abus
des Pouvoirs Publ ics.
b) Les
inconvénients du contrôle monétaire
Pour certa i ns économ i stes,
en effet,
1a règl e de pro-
gression de
la masse monétaire à un taux fixe et qui
peut ex-
ceptionnellement être révisée n'est pas optimale (2).
En effet
pour J.P.
LAFF'ARGUE,
même si
les délais sont très
longs et
très
incertains,
on pourrait trouver des règles mei 1 leures,
où
l'offre de monnaie varierait avec
les états présents et passés
de
l'économie
(3). Mais il doute que des règles plus sophisti-
~
quées,
comme
la fonction de réaction de S.
FISHER et J.
Ph.
COOPER (4) so i ent réa 1 i stes.
Car,
comme
i 1 l'exp 1 i que,
une
(1) Cf. Le Monde, 1er mars 1977
(2) Cf. J.P. LAFFARGUE : "Le monétarisme de FRIEDMAN" in C. MEIDINGER :
La nouvelle économie 1ibérale, Paris, Presses de la fondation nationa-
le des sciences pol itiques, 1983.
(3) J.P. LAFFARGUE,
ibid.
(4) S. FISHER et J. Ph. COOPER: "Stabi 1ization pol icy and lags", op. cit.
Cf. aussi; Y. BOUCHUT : "Essai d'analyse théorique d'une fonction de
réaction monétaire" in Revue d'économie pol itique, nO 3, 1969 ;
R. DELOCHE : "La fonction de réaction des autorités monétaires: Etude
théorique et empirique", Université de Besançon, Document de Travai 1,
nO 6, octobre 1975.
-204-
fonction
de réaction compl iquée,
dont
les paramètres ont été
estimés
(avec beaucoup d'imprécision)
sur
le passé et sont
régul ièrement réestimés,
ne peut pas
imposer
une discipl ine
suffisante à des Autorités monétaires qui
sont soumises à de
nombreuses pressions et qui
sont
incitées à
recourir à
la fa-
ci 1 ité d'un financement
inflationniste;
et qui
sont prêtes à
intervenir dans
l'activité économique de manière régul ière.
Pour
J.P.
LAFFARGUE
donc,
la règle de
la fonction de réaction
a très peu de chance d'être appl iquée dans
les f a i t s ;
et
les
Autorités seront toujours
incitées à uti 1 iser
la pol itique mo-
nétaire discrétionnaire.
Donc
les objectifs que se fixent
les Autorités moné-
taires ne sont pas toujours contraignants,
et,
d'autre part,
ils ne pourront pas se réa 1 i ser.
Et s i l es réa 1 i sat ions s' é-
loi gnent des normes fixées,
1es Banques Centra 1es se trouvent
devant un di lemne.
El les doivent en effet choisir soit
la r i -
gidité qui, pour
les économistes comme J.P.
LAFFARGUE,a
le mé-
rite de renforcer
la crédibi 1 ité de
la pol itique monétaire;
mais ce choix est dangereux car
la correction des déviations
nécessitera des mesures excessives et destabi 1 isantes.
Soit
les Banques Centrales doivent s'adapter aux circonstances en
révisant
les objectifs;
pour eux ce dernier choix est plus
réal iste mais
il
développe un certain scepticisme dans
l'opi-
ni on pub 1 i que à
l'égard de
1a
po 1 i tique monéta i re
(1).
D'autre part pour
les détracteurs du contrôle monétai-
re,
i 1 destab i 1 i se
l' économ i e
car
i 1 provoque des fi uctuat ions
de taux d'intérêt.
Les agents économiques vont anticiper
les
taux d'intérêt futurs sur
la base d'une fonction
de demande de
monnaie qui
fluctue avec
le temps,
et sur
les
informations dis-
ponibles.
Par conséquent
les Autorités monétaires devraient
( 1)
Cf. R. RAYMOND : "Object ifs,
instruments et portée de 1a po 1 itique
monétaire" Banque de France, Bulletin Trimestriel, sept. 1977 ;
repris dans Problèmes Economiques, nO 1550, déc. 1977.
-205-
renoncer rapidement au contr81e de
la masse monêtaire afin de
pouvoir stabi 1 iser et
les taux d'intêrêt et
l'êconomie el le-
même (1).
Pour certains êconomistes,
le contr81e ne peut,pas
rêussir du fait de
l' instabi 1 itê du multipl icateur de crêdit,
contrairement aux friedmaniens
(2)
• Et aussi
à cause des pro-
blèmes de
la dêfinition de
la masse mon t e i r-e j en effet,
il
é
existe toujours des confusions.
F.A.
HAYEK,
pour sa part,
n'est pas non plus convaIn-
cu par
le contr81e proposê par M. FRIEDMAN; c'est pourquoi
il
prêconise une autre pol itique qui
est cel le de
la monnaie
neutre.
F.A.
HAYEK serait d'accord avec M. FRIEDMAN pour prê-
venir
les actions discrêtionnaires des Autoritês monêtaires en
ordonnant une norme de progression de
la masse monêtaire,
mais
il
a des doutes qu'i 1 exprime en ces termes:
"Je souhaite pou-
voir partager La confiance de mon ami M.
FRIEDMAN qui pense
qu'on pourrait priver Les Autorités monétaires, dans
Le but de
prévenir Les abus de
Leurs pouvoirs pour Les propositions poLi-
tiques,
de tous
Les pouvoirs discrétionnaires en ordonnant
Le
montant de monnaie qu'eLLes pourraient ajouter à La circuLation
chaque année.
Peut-être Le trouve-t-iL praticabLe parée que,
(1) Cf. J.P. LAFFARGUE : "Le monêtarisme de M. FRIEDMAN", op. cit.
(2) Cf. S. GUILLAUMONT-JEANNENEY : Pol itique monêtaire et croissance êco-
nomique en FRANCE 1950-1966, Paris, Armand Col in, 1969 ; F. VERGARA :
"Les faux-fuyants du monêtarisme", Le Monde diplomatique, dêc. 1983 ;
repris sous le titre: "Une critique du monêtarisme : le point de vue
de Nicholas KALDOR" in Problèmes Economiques, nO 1858, janvier 1984.
-206-
pour des buts statistjques,
iL a
fait
une distinction entre ce
qui est monnaie et ce qui ne
L'est pas.
Cette distinction n'e-
xiste pas dans
Le monde réeL"
(1).
F.A.
HAYEK propose par con-
séquent
la monnaie neutre.
Nous avons vu en effet que pour
F.A.
HAYEK
la monnaie n'est pas neutre.
L'épargne forcée qUI
est à
la base de
la surcapital isation a été possible par
le
fait que
la monnaie n'est pas neutre et qu'el le est allée au
delà de sa fonction de moyen d'échange pour jouer un rôle mo-
teur dans
le déroulement du cycle de
la production.
Pour HAYEK
une pol itique monétaire qui
chercherait systématiquement à
stabi 1 iser
le niveau général
des prix donnerait parfois nais-
sance à un mouvement d'investissement non accepté par
les pro-
priétaires de revenus.
Pour
lui
il
est en effet normal
que,
dans une économ i e,
lorsque
1e revenu rée 1 tend à croître,
1es
prix unitaires diminuent;
et
lorsque
le revenu réel
tend à
baisser,
les prix unitaires augmentent.
Par conséquent,
empê-
cher
la baisse ou
la hausse des prix ne fera qu'entraîner à
la
catastrophe (2).
La monnaie neutre qu'HAYEK préconise est une monnaie
qUI,
non pas
laisse
le niveau des prix stable,
mais une mon-
naie dont
la circulation ne varie pas,
donc une monnaie qUI
n'agit pas sur
le rapport existant ent~e la valeur des biens
de production et
la valeur des biens de consommation.
Mais
la
mise en oeuvre d'une tel le monnaie connaît de grandes difficul-
tés (3).
(1) F.A. HAYEK: "Full erro loymerrt at any pr i ce ?", op. cit., p. 28 ;
Cf. aussi : Prix et production, op. cit. : pour F.A. HAYEK, tous les
moyens d'échange considérés comme substituts directs de la monnaie
proprement dite (au sens de FRIEDMAN donc) devraient être pris comme
tel le. Car leurs variations ont les mêmes effets que les variations
de la monnaie.
(2) Cf. M. CLUSEAU
"La théorie des crises chez HAYEK", op. cit.
(3) Cf. l F.A. HAYEK
Prix et production, op. citA ; cf. aussi M. CLUSEAU
"La théorie des crises chez HAYEK", op. cit.
-207- -
a) Première difficulté
La structure de
la circulation monétaire moderne est
tel le que
l'activité des banques commerciales a des tendances
inflationnistes.
La
1 imitation de ses propres crédits,
selon
HAYEK,
ne suffit pas pour permettre une monnaie neutre i
pour
1u i,
i 1 faudra i t
que
1a Banque Centra 1e pu i sse neutra 1 i s er- Ces
tendances
inflationnistes en n'acceptant pas,
par exemple,
de
renflouer
les banques
imprévoyantes.
El le devrait ainSI
les
entraîner à réduire
leurs crédits en proportion.
Cette action
est,
selon HAYEK,
matériellement possible,
mais el le est pol i-
tiquement
impossible du fait des préjugés favorables à une cir-
culation plus élastique de
la monnaie que
la théorie keynésien-
ne a
introduits dans
le mi 1 ieu des affaires.
b) Deuxième difficulté
Pour que
la masse monétaire reste
invariable et donc
neutre,
il
faudrait,
selon HAYEK,
que
les habitudes de paiement
ne changent pas.
HAYEK trouve cette condition
impossible parce
que
la vitesse de circulation de
la monnaie change brusquement
(à cause des
innovations financières).
Et pour que
la masse mo-
nétaire
invariable soit neutre,
il
faudrait que
le domaine des
échanges reste
lui-même constant.
c) Troisième difficulté
La troisième difficulté est due au fait que pour F.A.
HAYEK
il
n'est pas sûr de trouver un mécanisme où
l'offre to-
tale de monnaie s'adapterait d' Q\\le -même.
Les raisons du scep-
ticisme de HAYEK sont
1 iées au fait qu'à
1 'heure actuel le, la
responsabi 1 ité de
la pol itique monétaire reste
inévitablement
en partie avec des agents qui
sont aussi
concernés par
la fi-
-208-
nance du Gouvernement
(1).
Les Autorités Monétaires,
théori-
quement
indépendantes,
ont en effet ajusté
leur pol itique à
cel le du Gouvernement.
Cette situation renforce
la discrétion
de
la part des Autorités Monétaires.
Une autre raison est
le
fait
que
l'étalon-or et son substitut
les taux de change fixes
aient disparu.
Pour
HAY EK,
1 e
système des changes fixes ava i t
l'avantage d'être une solution pour mettre fin à
la pol itique
discrétionnaire des Autorités Monétaires.
En effet
l'étalor-or
et
les taux de ch~nges fixes ne servaient à d'autres desseins
que d'imposer sur
les émetteurs de monnaie une discipl ine et,
en rendant
la régulation ~onétaire automatique,
ce système
les privait du pouvoir de modifier "arbitrairement
la quantité
de
la monnaie.
Il
empêchait donc
la création de
l'inflation,
contrairement aux changes flexibles
(2).
Mais pour HAYEK,
un
système d'étalon-or et des taux de changes fixes
ne sont pas
à proposer.
Pour
F.A.
HAYEK,
le retour à
un système d'étalon-
or,
et donc des taux de changes fixes,
n'est plus possible mê-
me s i l es règl es de condu i te qu' i 1 1 mpose sont nécessa ires à
tout ordre social.
HAYEK ne croit pas que
les Hommes pol itiques
puissent suivre honnêtement ces règles monétaires;
cecI
parce
que certaines attitudes et croyances sur
lesquel les reposait
le fonctionnement du régime des changes fixes et de
l'étalon-
or
internat i ona 1 n'ex i stent plus
(3)
; et auss i
longtemps que
les Banques Centrales seront disposées à
jouer
le rôle de prê-
teur de dernière
instance,
un régime d'étalon-or
ne pourra rIen
contre
les désordres qui
se multipl ieront.
(1) Cf. F.A. HAYEK: The constitution of 1iberty, op. cit., p. 334
(2) Cf. F.A. HAYEK: The constitution of 1 iberty, op. cit. ; F.A. HAYEK
Denational isation of money,
IEA, Hobart paper special, 70, London, 1976.
cf. aussi
: M.J. FLEMING: "Domestic financial pol icies under fixed and
under floating exchange rates" in International monetary fund staff pa-
per, 9, 1962 ; Problèmes Economiques: "Une critique des taux de chan-
ge flexibles", nO 1374, mai 1974 ;
International Herald Tribune:
"Float seen top cause of inflation", juin 1974, repris sous le titre
"Les taux de changes flottants, principale cause de l'inflation" in
Problèmes Economiques, nO 1388, sept. 1974.
(3) Cf. F.A. HAYEK: The constitution of 1iberty, op. cit.
-209-
Ai ns i
1es économ i stes autr i ch i ens qu i ont pla i dé pour
un système de réserves à
100 %, fondées sur l'or, refusent
donc maintenant
le retour à
ce système
(1).
HAYEK pour sa part
fait
comprendre que cecI
n'est pas un revirement dans ses OPI-
nions;
mais qu'i 1 y est en quelque sorte contraint à cause
des circonstances actuel les
(2).
Les pays n'ont pas
la volonté
de retourner à
l'étalon-or dont
l'opération reste
internationa-
le.
Donc,
si
par exemple
un pays comme
les
ETATS-UNIS retourne
à
l'étalon-or,
la politique américaine déterminerait
la valeur
de
l'or et non nécessa i rement l'ot'
qui déterminera it
1a
va 1eur du
dollar.
Ce
qUI
n'arrange donc pas
les choses.
Un seul
pays ne
peut pas restaurer
le système de
l'étalon-or par des actions
indépendantes.
Pour
HAYEK donc,
un retour à
l'étalon-or ou à
une
institution monétaire
internationale est
impossible.
Comme
il
l'écrit,
"je suis franohement
convaincu qu'une tentative de
rétabLir maintenant
L'étaLon-or par un accord internationaL se
brisera it rapidement et dis crédit era it s imp l.ement: L ' idéa L d'un
étaLon-or internationaL pendant
Longtemps" (3).
Pour y arriver
il
faudrait que
le publ ic dans sa total ité ait
la conviction
que certaines mesures douloureuses sont
nécessaires dans cer-
taines occasions pour préserver
la stabi 1 ité de
la monnaie
sans cette conviction,
aucune Autorité monétaire ne pourra ré-
sister pendant
longtemps aux pressions pol itiques pour
la mon-
naie bon marché.
§ 2
LES
INSTITUTIONS MONETAIRES A METTRE
EN
PLACE
Les systèmes monétaires actuels selon M.
FRIEDMAN et
(1) Cf. M.N. ROTHBARD : "The austrian theory of money", op. cit.
(2) Cf. F.A. HAYEK: Denational isation of money, op. cit.
(3) F.A. HAYEK: "Choice in currency : a way to stop inflation", London,
I.E.A. Occasional paper, 48, 1976, p. 15
-210-
F.A.
HAYEK ne répondent plus aux préoccupations actuel les:
pour M. FRIEDMAN,
les techniques d'interventions de
la Banque
Centrale sur
le marché monétaire sont considérées comme
inef-
ficaces
; seul
l'open-market semble être
l'instrument
le plus
efficace (1).
El les ne permettent donc pas un contrôle effica-
ce de
l'émission monétaire des banques commerciales.
Les sys-
tèmes monétaires doivent,
par conséquent,
être rénovés.
M. FRIEDMAN préconise un système à
100 % monnaie, c'est-à-dire
un système à monnaie Banque Centrale.
Pour F.A.
HAYEK,
par con-
tre,
la stabi 1 ité de
la monnaie,
donc
la monnaie neutre qu'i 1
souhaite,
ne sera que relative tant que
l'Etat aura
le monopo-
le de
l'émission monétaire.
En effet,
pour HAYEK,
et contraire-
ment à FRIEDMAN, même si
les cycles résultent du crédit créé
par
le système bancaire,
c'est
l'intervention de
l'Etat et
le
rôle de prêteur de dernière
instance de
la Banque Centrale qUI
assurent aux banques qui
ont consenti
des crédits excessifs, les
ressources nécessaires.
Pour
lui,
donc,
"seules
les banques ne
sauraient créer beaucoup d'inflation.
c'est
l'existence des
Gouvernements et
leur désir politique de fournir de
l'argent
bon marché qui est responsable du problème
(2).
Donc pour
lui
la seule solution qui
peut permettre une monnaie neutre,
disons
stable,
c'est
la privatisation de
la création monétaire.
Donc,
pour
l'un,
il
faut un système à 100 % monnaie
et pour
l'autre,
la concurrence des monnaies privées.
(1) Cf. A. CHA1NEAU : Mécanismes et pol itique monétaires, op. cit. ;
J.Y. NAUDET : La politique monétaire automatique, Thèse - Université
d'Aix-Marseille, éditée par le Service de reproduction des Thèses de
l'Université des Sciences Sociales de Grenoble, 1976.
(2) N.P. BARRY: "Austrian economists on money and society",
in National
Westminster bank quaterly review, Mai 1981 ; repris sous le titre:
"La théorie monétaire des économistes autrichiens" in Problèmes Econo-
miques, nO 1746, nov. 1981, p. 27
-211-
A)
Le système à 100 % monnaie
Il
consiste à concentrer
le pouvoir d'émission monétai-
re entre
les mains d'une seule autorité qui
est
la Banque Cen-
trale.
Le rôle des banques commerciales,
comme
l'écrit
le pro-
fesseur P.
PASCALLON, sera réduit à celui
de "simples bouti-
quiers de
l'épargne"
(1).
1ci,
l' ém i ss i on de
1a monna 1 e do i t
reven 1 r- en tota 1 i té
à
1a Banque Centra 1e.
Ai ns i
1a masse monéta i re ne sera-t-e Ile
plus constituée que de monnaie de base:
bi 1 lets en circula-
tion et dépôts des banques auprès de
la Banque Centrale.
En
d'autres termes,
1a base monéta i re do i t
être éga 1e à
1a masse
monétaire totale.
Pour
les partisans du système à
100 % mon-
naie (2),
M. FRIEDMAN et M. ALLAIS,
en particul ier,
il
n'y au-
ra plus de monnai~ scripturale; c'est-à-dire
la monnaie de
crédit,
et tout dépôt à vue devrait
être
intégralement cou-
vert
par une encaisse correspondante
(3) ; ce qui mène à pen-
ser que
le droit de battre monnaie doit être retiré aux ban-
.q~es commerciales. Pour
les partisans de ce système,
il
permet-
trait d'él iminer une grand~partie des fluctuations économiques.
La raison en est que
la création de monnaie de crédit fait que
la monnaie ne correspond pas aux dépôts des cl ients ; en effet
à ces dépôts
la banque commerciale ajoute cinq ou vingt fois
plus à sa
1 iquidité à
l'émission des crédits.
Ce système est ré-
(1) P. PASCALLON : "Le terrps des utopies monétaires" in Chroniques d'actua-
1ité de la SEDEIS, nO 5, mars 1982.
(2) Cf. M. FRIEDMAN: "A monetary and fiscal framework for economic stabi-
1ity" in American economic review, nO 3, juin 1948.
(3) Cf. M. FRIEDMAN: A program for monetary stabi 1ity, New York, Fûrdham
University press, 1960 ; cf. aussi: M. ALLAIS: "Les conditions de
1' expans i on dans 1a stab i 1ité sur 1e plan nat i ona 1" in Revue d' économ ie
pol itique, Janv-Févr, 1967.
-212-
pété
lorsque
les emprunteurs vont déposer
la monnaie reçue dans
les autres banques.
La masse de monnaie totale,
pour un montant
donné d'espèces,
est par conséquent plus élevée que
la plus
grande fraction de
la monnaie que
le publ ic veut détenir comme
dépôts (1).
Le système de 100 % monnaie peut soulever certaines
difficultés pratiques.
Mais ces difficultés selon
les partisans
de ce système,
seront vite surmontées.
Pour M. FRIEDMAN,
la mise en oeuvre de ce système né-
cessite une phase de transition d'une durée raisonnable.
Il
pro-
pose en effet une augmentation progressive des réserves obi iga-
toires par pal iers à des dates fixées à
l'avance de façon à cu-
muler vers un montant final
de 100 % de réserves en l'espace de
deux ans (2).
Au bout de ces deux ans,
la formule du multipl ica-
teur
B
M
( 3 )
1- (l-r) (l-b)
B
deviendra,
pour r
= 100 %, M =
;soit M = B.
1 -
(1-1)
(l-b)
(1) Cf. M. FRIEDMAN
Capital ism and freedom, op. cit
(2) Cf. M. FRIEDMAN
A program for monetary stabi 1ity, op. cit.
(3)CfS.GUILLAUMONT-JEANNENEY : Pol itique monétaire et croissance économique
en FRANCE 1950-1966, Paris, Armand Col in, 1969 ;
E. JAMES: Problèmes monétaires d'aujourd'hui, Paris, Sirey, 1970 ;
A. CHAÎNEAIJ : Mécanismes et pol itique monétaires, op. cit.
-213-
D'autre part,
le système de 100 % monnaie signifie
une réduction du nombre des contreparties de
la masse monétai-
re.
En effet, s i l es banques commerc i a 1es n'ont plus 1e dr-o i t
d'émettre
la monnaie à partir des crédits,
il
n'y aura, par
conséquent, plus dans
les contreparties de
la masse monétaire,
le poste crédit à
l'économie (cf. tableau 27).
Tableau 27 - MASSE MONETAIRE ET CONTREPARTIES
DANS L'ANCIEN
ET LE NOUVEAU SYSTEME
ANCIEN SYSTEME
NOUVEAU SYSTEME
CONTREPARTIES
MASSE MONETAIRE
CONTREPARTIES
MASSE MONETA 1RE
· Or et devises
. Or et devises
. Bi 1lets et dé-
. Bi 1lets et
pÔts des ban-
· Crédit à 1' ,e-
dépôt s des
. Créances sur
ques
conomle
banques
le Trésor
· Créances sur
. ~.onna ie
le Trésor
scripturale
SOURCE
Construit par nous.
Le seul
moyen d'action de
la Banque Centrale dans ce
nouveau système sera
l'open market (1).
En effet,
1a Banque
Centrale doit fournir des réserves additionnel les aux banques
secondaires par achats de titres publ ics à l'open market afin
d'éviter une baisse du stock de monnaIe par
la hausse progres-
sive des réserves.
Les réserves des banques doivent être rému-
nérées à partir des revenus des titres que
la Banque Centrale
( l ) Pour 1es techn iques de l'open market, cf. par exemp1e J .: AU LAGN 1ER
L'open market en FRANCE - Analyse historique - Thèse complémentaire,
Clermont-Ferrand, 1971 ; A. CHA 1NEAU : Mécan i sme~ et po 1 itique moné-
taires, op. cit.
-214-
détient et qu'el le aurait achetés aux banques au cours de
la
phase de transition.
La
monnaie créée par
la Banque Centrale
sera diffusée à travers
le marché monétaire vers
les banques.
El le sera ensuite propagée entre
les agents économiques,
par
les banques via
la distribut10n des crédits
le~ banques peu-
vent en effet fournir
des crédits aux agents économiques,
mais
uniquement à
partir des dépôts
intégralement couverts par une
encaisse en monnaie fiduciaire.
Ces crédits ne résulteront donc
pas en création monétaire.
Comme
l'écrit M.
FRIEDMAN,
"dans un
système de 100 % réserves,
Les mouvements entre dépôts et mon-
naie fiduciaire
n'auraient aucun effet sur
La masse monétaire
totaLe et
Les banques ne pourraient pas modifier
Le taux de
couverture des dépôts.
Le résuLtat
serait de rendre compLètement
impossibLe toute instabiLité dans
La masse monétaire provenant
du mécanisme du crédit" (1).
Comme l' écr- it M. ALLA 1S, "un s yst ème de 100 % monna ie est
tout à fait
possibLe à condition que
L'activité bancaire soit
cLairement séparée en deux activités:
d'une part
Les dépôts et
d'autre part
Les prats" (2).
a)
Les activités de dépôt
Les banques chargées de
l'activité de dépôt auraient
pour
unique fonction de gérer
les comptes de
leurs cl ients.
El-
les ne devraient pas s'occuper des activités de prêt.
Comme
l'écrit M.
ALLAIS
"Les banques de dépôt
assureraient
La garde
( 1) M. FR1EDMAN : A program for monetary stab i 1ity, op. c it., p. 69
(2) M. ALLAIS: "Les conditions de l'expansion dans la stabi 1 ité sur le
plan national", op. cit., p. 19.
-215-
:des dépôts en monnaie de base et effectuepaient sup Leup deman-
de Les paiements de
Leups cLients" (1).
Par conséquent
les dé-
pôts doivent être
intégralement couverts en monnaie de base,
c'est-à-dire en bi 1 l e t s ;
pour chaque franc de dépôt,
il
y
au-
ra obi igatoirementun franc de monnaie de base sous forme de
dépôt auprès de
la Banque Centrale.
Les services rendus par
les
banques à
leurs cl ients seront dans ce cas facturés.
C'est cet-
te facturation et
les rémunérations versées par
la Banque Cen-
trale sur
leurs dépôts qui
permettront aux banques de dépôt de
surVivre,
et donc de couvrir
leurs coûts de fonctionnement.
b)
Les activités de prêt
Comme
1es banques de dépôt,
1es banques de prêt auront
pour unique fonction de faire des prêts à
leurs cl ients.
Les
fonds prêtés par
les banques aux agents économiques ne pour-
raient être que de
l'épargne.
Ce qui
fait
penser que
les banques
de prêt emprunteront
les fonds nécessaires auprès des banques
de dépôt,
et el les reprêt~ront ces fonds à
leurs cl ients qui
sont
les entreprises ou même des ménages.
Les durées respecti-
ves des emprunts des banques et de
leurs prêts doivent coïnci-
der en règle géné..rale.
Comme
le dit M.
ALLAIS
"tout p r t: d'un
ê
tepme donné devpait êtpe financé à paptip d'un emppunt de tep-
me au mOl,ns aussi Long" (2).
Le terme des prêts des banques se-
ra donc plus court ou égal
à celui
des emprunts.
De cette façon
les banques n'auront plus
le pouvoir de créer et de détruire
la
monnaie.
On sait en effet que
la monnaie est créée par
les ban-
ques
lorsqu'el les font
les crédits à
partir d'un rien,
c'est-à-
dire
lorsque
les crédits n'ont pas de contreparties équivalen-
tes en dépôt.
Les banques n'ayant plus de pouvoir de création
monétaire,
leurs activités par conséquent n'exigeront plus de
(1) M. ALLAIS: "L'inflation française et la croissance: mythologies et
réal ités", Colloque sur l'inflation, A.L.E.P.S., déc. 1974, p. 105
(2) M. ALLAIS: "L'inflation française ... " : ibid., p. 105
-216-
contrôle particulier de
la part de
la Banque Centrale.
La
Ban-
que Centrale est
le seul
maître de
l'émission monétaire.
Ai ns i
1a masse monéta i re aura pour seu 1es contrepart i es
les créances sur
le Trésor
Publ ic,
et bien sûr
le poste or et
devises;
en effet,
selon
les partisans des réserves à
100 % ou
en d'autres termes,
du système à
100 % monnaie Banque Centrale,
la monnaie sera créée à
partir d'achats des titres publ ics à
l'open market.
Et c'est cette création qui
sera faite à
partir
de normes de progression fixées et
annoncées à
l'avance par
la
Banque Centrale.
Les dépenses de
l'Etat seront toujours finan-
cées dans ce système par
la création monétaire et
les
impôts,
comme
le dit M.
ALLAIS,
seront diminués du montant global
des
émissions monétaires.
Ce qui
amène M.
ALLAIS à
proposer une
ins-
cription expl icite des ressources supplémentaires correspondant
à
l'accroissement monétaire dans
les ressources budgétaires
(1).
D'autre part,
selon M.
FRIEDMAN
et ses partisans,
ce système
permettra d'éviter
l'émission excessive de
la monnaie à
partir
des crédits consentis par
les banques commerciales;
et ainsI
d'él iminer
les fluctuations de
l'économie;
en effet,
pour eux,
les banques commerciales auraient
plus de responsabi 1 ité que
la
Banque Centrale dans
l'émission des crédits.
Pour
notre part,
nous pensons que
le système à
100 %
monnaIe soulève un problème.
La
question est en effet de savoir
SI
l' instabi 1 ité de
la masse monétaire que M.
FRIEDMAN et M.
ALLAIS veulent éviter
n'existerait pas malgré tout.
En effet,
s I l ' Etat effectue ses dépenses comme
i I l e trouve nécessa i re
avant de s'adresser à
la Banque Centrale en
lui
vendant des t i -
(1) Cf. M. ALLAIS: "Les conditions de l'expansion dans la stabi 1 ité sur le
plan national", op. cit.
-217-
tres,
il
ne sera pas possible pour cette dernière d'atteindre
son objectif de x % de progression monétaire i
car el le ne pour-
ra pas refuser d'acheter
les titres que
lui
présentera
le Tré-
sor Public.
Le Trésor
Public aura,
nous semble-t-il,
l ' i n i t i a -
tive de
la progression monétaire.
D'autre part,
l'émission de monnaie à
partir des seules
dépenses de
l'Etat,
et
non plus à partir des crédits à
l'écono-
mie,
va favoriser
une
importante réduction des crédits aux
agents économiques.
Cette réduction des crédits pourrait entraî-
ner des difficultés de financement,
même de court terme,
aux en-
treprises
(1).
Les taux d'intérêt pratiqués par
les banques à
l'occasion seront élevés,
et entraîneront des charges supplémen-
taires pour
les agents économiques.
B)
La concurrence des monnaIes
Se 1on
F. A.
HAY EK,
1es systèmes monéta ires actue 1s
sont
tels qu'on peut réduire
la pol itique discrétionnaire des Auto-
rités Publ iques,
mais qu'on ne peut pas
l'él iminer totalement.
La pol itique des Autorités monétaires englobe
inévitablement
des actions discrétionnaires dont
les effets néfastes sur
l'ac-
tivité économique sont aussi
inévitables.
Pour résoudre ce pro-
blème et
les difficultés rencontrées dans
la pratique d'une po-
l itique de monnaie neutre,
HAYEK pense donc qu'i 1 faut
ibérer
tout si mp 1ement,
et
une
fo i s
pour toutes,
1a
monna i e
de
l' empr i-
se de
l'Etat,
en supprimant son pouvoir de monopole sur sa créa~
tion.
La monnaie,
pour
HAYEK,
n'est pas un moyen de pol itique
pour atteindre des résultats particul iers par
le contrôle de sa
quantité.
La monnaie est
une partie du mécanisme automatique par
1eque I l e s
i nd i v i dus sont constamment condu i ts à ajuster
1eurs
(1) C'est d'ai lieurs aussi
l'avis du Professeur P.
PASCALLON : cf.
M. BENISTY et P. PASCALLON : "La crise et les réformes monétaires",
in Les Petites Affiches, nO 35, mars 1983.
-218-
activités aux circonstances sur
lesquel les
ils ont
les
informa-
tions,
à travers
les signaux des prix.
L'exclusion des régula-
teurs
les plus
importants du mécanisme du marché,
en
l' occuren-
ce
la monnaie,
est à
la base de
1 ' i nstab i 1 i té de
l' économ i e de
marché.
La concurrence des monnaies permettra donc de réintro-
duire ce régulateur automatique qu'est
la monnaie dans
le méca-
nlsme du marché,
et ainsi
de permettre
la stabi 1 ité de
l'écono-
mie.
Nous al Ions vOir
la pratique de
la concurrence des mon-
naies
;
ses avantages et ses
inconvénients
décelés par ses te-
nants,
et aussi
par ses détracteurs.
Ceci
nous amène à
distinguer
l'émission concurrentiel le
de
la monnaie et
l'émission de monnaies concurrentes;
ensuite,
la création même des monnaies concurrentes,
et enfin ses condi-
tions.
a)
L'émission concurrentiel le de
la monnaie et
l'émission de
monnaies concurrentes
(1)
L'émission des monnaies concurrentes signifie
la produc-
tion de différentes monnaies par différentes banques respecti-
ves".
Cette émission,
selon
les auteurs,
doit être distinguée de
l'émission concurrentiel le de monnaie.
Dans
le cas de
l'émission
concurrentiel le de monnaie,
c'est une même monnaie qUI
est émi-
se par différentes banques
indépendantes,
et non réglementées.
Ce cas n'est pas une concurrence;
en effet,
l'Etat
intervient
et décide
le maintien d'un taux de change fixe entre
les mon-
naies.
l'entrée d'autres concurrents sur
le marché n'est pas
1-
(1) Cf. P. SALIN: "Le rôle monétaire de l'Etat" ln Vie et Sciences écono-
miques, nO 77, avri 1 1978.
-219-
H
bre.
Pour
F.A.
HAYEK,
les défenseurs de
la Hbanque
1 ibre
dans
H
le courant du
19ême siêcle et ceux de
la Hmonnaie
1 ibre
dans
le 20ême siêcle étaient pour
l'émission concurrentiel le,
ou
la
1 ibre émission de monnaie.
La
raison pour ces défenseurs était
selon HAYEK qu' ils voulaient beaucoup plus de monnaie.
Pour eux
le monopole de
l'Etat a
conduit à
une restriction exagérée
plutôt qu'une offre excessive de monnaie.
Or,
pour HAYEK,
c'est
plutôt ce monopole qui
est à
la base .de
l'émission excessive de
monnaie.
Par conséquent,
il
n'a pas permis d'avoir une meil leu-
re monnaie que seule une émission de plusieurs monnaies diffé-
rentes par des firmes privées aurait permis d'obtenir.
Le pire,
pour HAYEK,
est que ce monopole a
permis à
l'Etat d'uti 1 iser
la
monnaie comme
le principal
instrument pour ses pol itiques.
Ce
qUI
expl ique donc
l'émission excessive.
Pour HAYEK,
il
n'est
pas permis qu'un Gouvernement,
pas plus qu'une personne privée
(et en temps de paix),
puisse prendre ce qu'i 1 veut;
l'usage
des moyens mis à
sa disposition doit être strictement
1 imité,
de maniêre qu'i 1 ne puisse pas étendre ses ressources
loin de
ce que
le peuple a
consenti
à
lui
laisser
(1).
Et seule
l'émis-
sion des monnaies concurrentes permettra d'éviter ces abus.
b)
La.création~es monnaies concurrentes
L'émission de
la monnaie doit être donc
le fait de plu-
sIeurs
institutions privées différentes.
El les sont
1 ibres d'é-
mettre des monnaies distinctes
l'une de
l'autre.
Il
faut
préci-
ser qu'i 1 s'agit
là d'émission de monnaies sous forme de bi 1-
lets
(2)
qui
jusqu'ici
est
le fait
d'une seule
institution,
qui
est
la Banque Centrale.
L'émission d'une monnaie concurrente ac-
ceptée par
le publ ic doit,
selon HAYEK,
commencer si
possible
(1) F.A. HAYEK: Denational isation of money, op. cit. p. 26
(2) Cf. E.L. FEIGE & M. PARKIN : HThe optimal quantity of money, bonds,
H,
commodity inventories, and capital
The American Economic Review,
vol. 61, juin 1971.
-220-
par',
l' ém i ss i on de cert if i cats ou de b i 1 1ets rapportant
u n i n-
térêt
;
ensuite
l'ouverture des comptes chèques courants en
termes d'une un i té appe 1é
un "ducat",
par exemp 1e ( 1 ).
La
seu 1e
obi igation
légale,
selon HAYEK,
qu'i 1 faudrait
assumer,
serait
de'racheter ces bi 1 lets et dépôts à
l'option du porteur.
Et
cette valeur de rachat serait considérée comme un plancher en-
dessous du que l i a va 1eur du "ducat" ne devra i t
pas tomber
;
en
effet,
il
faudrait
au même moment annoncer au publ ic
l'inten-
tion de
l'émetteurde régler
la quantité des "ducats" afin de
rendre
leur pouvoir d'achat aussi
constant que possible.
Ces certificats ou bi Ilets devraient être disponibles
au publ ic par des prêts à
court terme ou des ventes contre
d'autres monnajes.
La
vente de ces "ducats" se ferait à
un
prix au-dessus de
la valeur de chacune de ces monnaies et au
fur et à mesure qu'el les se déprécient en termes r é e l s ,
ce
prix augmentera.
En effet,
la demande de cette nouvel le mon-
naie va s'accroitre rapidement
(2).
l i s e r a i t convenable que
la banque annonce un étalon,
c'est-à-dire'un bien auquel
serait
1 iée
la valeur de sa monnaie,
pour
la conversion.
Mais,
pour HAYEK,
il
n'est pas nécessaire,
ni
dés i rab 1~'. que
l' é.metteur se
1 i e
1éga 1ement à
un éta 1on par-
ticul ier pour garantir
la stabi 1 ité de sa monnaie
la concur-
rence,
selon
lui,
suffit pour être une garantie.
La concurrence étant donc un moyen pour contrôler
la
valeur de chaque monnaie,
sa quantité devrait être adaptée
im-
médiatement à tout changement de
la demande
(3) ; c'est-à-dire
que
lorsque
la demande varie,
l'offre doit aussi
varier dans
le même sens.
Son émission excessive entrainera sa dépréciation
(1) Cf. F.A. HAYEK
Denat i ona 1i sat ion of money, op. c it
(2) Cf. F.A. HAYEK
ibid.
(3) Cf. F.A. HAYEK
ibid.
-221-
et el le sera évincée du marché.
En effet,
sa demande sera rédui-
te à
zéro.
Ses détenteurs
l'abandonneront au profit d'autres.
Donc chaque émetteur a
intérêt à
contrôler son offre afin que
la quantité de monnaie en circulation ne soit pas supérieure à
cel le que veut détenir
le publ ic,
et qu'i 1 ne fasse pas ainsi
accroître
les prix des biens en termes de cette monnaie.
L'é-
metteur ne doit
pas non plus
laisser sa quantité descendre en
dessous de cel le que souhaite
le publ ic,
afin de ne pas provo-
quer une baisse des prix.
Pour cela,
la banque émettrice aura
deux possibi 1 ités pour modifier
le volume de sa monnaie en cir-
culation
;
el le pourrait
la
vendre ou
l'acheter contre d'autres
monnaies,
ou contre certains biens et servIces.
D'autre part,
la banque pourrait contracter ou étendre ses activités de prêts
mais afin de maintenir un contrôle sur
la circulation de sa mon-
na 1 e,
1a
banque émettr i ce ne devra i t
fa i re que des prêts à court
terme.
La
réduction ou
l'arrêt temporaire de nouveaux prêts et
les remboursements courants de ceux qui
sont échus permettront
une rapide réduction de
la création totale de
la monnaie dès
qu'il
sera nécessaire
(1).
Afin qu'el les ne soient pas dépréciées du fait
d'une
contrefaçon de
1a
part d'autres émetteurs,
1es
part i sans des
monnaies concurrentes proposent qu'el les soient distinguées par
des marques de noms et autre chose.
Alors que dans
le cas de
la
concurrence dans
l'industrie de biens ces marques créent des
conditions de monopole sur
le bien,
dans ce cas,
el les sont
In-
dispensables
(2).
En effet,
si
el les ne sont pas distinguables
par une marque qui
engage
la respo~bi 1 ité d'une firme sur
la
valeur d'une monnaie,
la concurrence conduira à
la surproduc-
tion,
et donc à
la dépréciation.
D'après B.
KLEIN,
le profit de
l'ancienne firme émettrice de
la monnaie en question va baisser
(1) Cf. F.A. HAYEK: Denational isation of money,
ibid.
(2) Cf. F.A. HAYEK: III1Free" enterprise and competitive orders" in Indivi-
dual ism and economic order, London, Routledge & Kegan Paul LTD, 1949 ;
f.A. HAvEK : Denational isation of money, op. cit. ; cf , aussi B. KLEIN
"The competitive supply of money" in Journal of money, credit and
banking, nov. 1974.
-222-
alors que celui
de
la nouvel le" va croitre.
La
nouvel le entre-
prise aura donc
intérêt à
accroitre son émission,
car plus el-
le est
importante,
plus son profit est élevé.
Si
le publ ic est
incapable de
les distinguer,
les émetteurs en concurrence dé-
précieront
leur quai ité et ceux qui
ne voudront pas déprécier
seront évincés du marché.
Il
y aura donc
le fonctionnement de
la
loi
de GRESHAM selon
laquel le
la mauvaise monnaie chasse
la
bonne
(1).
Donc,
pour
les partisans de
l'émission des monnaies
concurrentes,
chaque firme doit avoir
un droit de propriété
sur une marque afin d'éviter
les violations et
les déprécia-
tions qui
n'arrangent pas
non plus
le publ ic.
Avec
les marques,
la concurrence dans
l'industrie monétaire s'apparentera,
comme
le dit
F.A.
HAYEK,
à
"une concurrence pour
La r~putation ou La
bonne voLont~" (2) de chaque banque émettrice.
C'est donc un
moyen pour régler
l'émission et gagner
la confiance du publ ic.
Afin que
le passage à ce nCuveau système monétaire soit
une réussite,
toutes
les
1 ibertés devraient être accordées ra-
pidement
:
l'introduction du système devrait se faire
immédia-
tement et non graduellement
(3). Les banques actuel les devraient
décider au cours de
la courte transition de créer
leur propre
monnaie ou de sélectionner des monnaies avec
lesquel les el les
continueront
leurs activités.
c)
Les conditions de
la concurrence
La concurrence des monnaies,
comme cel le existant dans
l'industrie des biens,
doit
rempl ir
les conditions suivantes:
(1) Cf. B. KLEIN: "The competitive supply of money", op. cit.
(2) F.A. HAYEK: "The meaning of cO"l'etition",
in Individual isme and econo-
nomic order, op. cit., p. 97
(3) Cf. F.A. HAYEK: Denational isation of money, op. cit.
-223-
-
L'homogénéité du bien offert et demandé par un grand nom-
bre de vendeurs et d'acheteurs,
relativement p e t i t s ;
et aucun
d'eux n'espère exercer par son action une
influence sur
le prix.
-
La
1 ibre entrée dans
le marché et
l'absence d'autres res-
trictions sur
le mouvement des prix et ressources.
-
La connaIssance complète des facteurs par tous
les parti-
cipants au marché
(1).
Nous al Ions vérifier SI
ces conditions seront rempl les
dans
l'industrie de
la monnaie.
~ - L'homogéné ité du bien
L'homogénéité du bien qui
est
la monnaie est respectée
dans cette
industrie.
En effet,
toutes
les différentes sortes
de monnaies en circulation dans
l'économie sont supposées ho-
mogènes sur
le plan des caractéristiques physiques ou techni-
ques.
Les détenteurs d'une tel le ou tel le monnaie ne se basent
pas sur ses caractéristiques techniques pour en juger
la qua-
1 ité et
les
-
monnaies ne portent d'ai 1 leurs pas
leurs
inscrip-
tions.
Selon B.
KLEIN,
ces
inscriptions pour
les différencier
entraîneront des coûts élevés aussi
bien pour
l'émetteur que
pour
le détenteur
(2).
El les seront distinctes
les unes des au-
tres par
les marques des firmes.
(1) Cf. F.A. HAYEK: "The meanlng of competition", op. cit.
(2) Cf. B. KLEIN: "The competitive supply of money", op. cit.
-224-
B - La 1 ibre entrée dans le marché
Pour
HAYEK et
les partisans de
la création des monnaies
concurrentes,
1eur product i on do i t
être
1 i br-e ,
Les monna i es
émises par
les différentes firmes privées doivent pouvoir cir-
culer
1 ibrement,
côte à côte,
avec cel le du Gouvernement.
En
effet,
pour HAYEK,
ce système ne signifie pas que
l'Etat doit
s'abstenir d'émettre sa monnaIe.
Mais cette .concurrence suppo-
se
la disparition du cours
légal
qui
fait
que seule
la sienne
est acceptée de manière universel le.
Pour HAYEK,
chaque
indivi-
du sera aussI
1 ibre de choisir cel le en
laquel le
il
a
confiance
du fait
de sa stabi 1 ité,
et de refuser
les autres pour ses dif-
férentes transactions
(achat et vente)
(1).
Outre
les monnaies
émises dans
le pays,
le publ ic sera aussi
1 ibre d'uti 1 i s er- cel-
les des autres pays.
Les banques étrangères devraient avoir
le
droit d' installer des agences ou des fi 1 iales dans
les autres
pays.
La concurrence entre
les différentes monnaies
(nationa-
les et étrangères)
dans un pays ne peut être effective que SI
le cours forcé est
levé.
En effet,
si
une des monnaies
locales,
en
l'occurrence cel le de
l'Etat,
détient
le cours forcé,
el le
sera plus acceptée pa~ le publ ic,
et ses coûts de transaction
seront plus fa i b 1es
;
1es autres monna i es,
auss i bien que
1es
étrangères,
seront par conséquent moins acceptées et
leurs coûts
de transaction plus élevés.
Comme
1 'expl ique G.
TULLOCK,
dans
les pays où
le tourisme est très développé,
toute monnaie étran-
gère peut très bien être uti 1 isée
dans certaines boutiques;
mais
le taux de change n'est pas du tout
intéressant.
Les mon-
naies étrangères ne peuvent donc pas concurrencer cel le d'un
pays du fait
du cours
légal
dont el le y
bénéficie.
(1) Cf. f.A. HAYEK: "Choice in currency - A way to stop inflation", op. cita
(2) Cf. G. TULLOCK : "Competing monies" ln Journal of money,. credit, and
banking, nov. 1975.
La concurrence suppose donc
la
levée de toutes sortes de
contraintes et
l'ouverture des frontières monétaires entre
les
pays.
. ;
-
La connaissance complète
Pour qu'une monnaie concurrente pUisse entrer sur
le
marché et être acceptée,
son émetteur doit
informer obi igatoi-
rement
le publ jc sur sa quai ité.
La
quai ité signifie une mon-
naie stable,
la stabi 1 ité anticipée des prix,
et el le donne une
grande crédibil ité à
l'émetteur.
Pour faire
connaître sa monnaie
et par conséquent sa quai ité,
l'émetteur devrait engager des
dépenses de publ icité.
La
publ icité va permettre au publ ic de
compléter sa connaissance
inadéquate des monnaies fournies par
les différentes firmes;
et plus précisément el le va
le rensei-
gner sur
la ou
les banques qui
sont susceptibles de bien
le
servir
(1).
Ainsi
il
pourra choisir en toute
1 iberté et en tou-
te quiétude
la monnaie qu'i 1 jugera de bonne quai ité.
Nous al Ions vOir successivement
les avantages et
les
In-
convénients.
a)
Les avantages
La monnaie du Gouvernement dans un système de monnaies
concurrentes va donc circuler en même temps que cel les des en-
treprises privées.
Mais pour que sa monnaie ne soit pas exclue
de
1a
ci r-cu 1at ion,
l'Etat va régi er son ém i ss ion.
1 1 ne sera
(1) Cf. f.A. HAYEK: "The meaning of competition", op. cita
Cf. aussi: B. KLEIN: "The corœet i t ive supp ly of money" , op. cita
-226-
plus tenté de financer
ses dépense$ avec
la création monétaire
et
il
se retournera plutôt vers
le financement
par
impôt ou
par emprunt en cas d'urgence.
"La politique mon~taipe du Gou-
vepnement ne sepa,
dans ce cas,
ni d~sip~e ni possible" (1).
Ainsi,
en enlevant
le monopole de ,l'émission monétaire des
mains de
l'Etat,
la concurrence permettra de dissocier
les
deux objectifs en contradiction,
qui
sont
la finance
publ ique
et
la monnaie saine.
Les banques privées,
guidées par
le souci
de faire des profits et de ne pas être évincées du marché,
ser-
viraient,
selon HAYEK,
mieux
l'intérêt publ ic.
Un émetteur gou-
vernemental,
monopoleur,
ne pourrait détenir
l'information né-
cessaire pour régler
l'offre de
la monnaie,
et ne saurait mieux
faire pour
l'intérêt général.
Du côté des employeurs,
selon
les
partisans de
la concurrence des monnaies,
ils auraient
intérêt
à offrir en accord collectif,
non pas des salaires anticipant
une hausse prévue des prix,
mais des salaires en termes d'une
monnaie en
laquel le
ils ont confiance,
et dont
ils peuvent en:
faire
la base de calcul
rationnel.
Les employeurs ne seront plus
capables de répondre aux revendications de salaires élevés dans
l'espoir que
l'Etat ou
l'Autorité monétaire se porterait garant.
En effet,
l'Etat ne pourra plus faire face aux hausses excessi-
ves de salaires et empêcher
le chômage qu'el les causeraient par
la dépréciation de sa monnaie
(2).
Si
de tel les pratJques conti-
nuent,
les prIx en termes de
la monnaie gouvernementale monte-
ront et sa responsabi 1 ité sera très vite engagée.
Avec
la con-
currence,
seules
les monnaies saines pourront circuler.
En ef-
fet,
dès que
le publ ic n'aura plus confiance en une monnaie,
cette dernière sera remboursée et retirée de
la circulation.
Selon HAYEK "ni une cpoissance g~n~pale, ni une p~duction g~n~
pale des
ppix n'appapaissent êtpe possibles dans des cipconstan-
ces nopmales aussi
longtemps que plusieups ~metteups de diff~-
(1) F.A. HAYEK: Denational isation of money, op. cit., p. 78
(2) Cf. F.A. HAYEK: Denational isation of money,
ibid.
cf. aussi F.A. HAYEK: "Choice in currency", op. cit.
-227-
rentes monnaies sont admis
Librement à faire
La concurrence
sans
L'intervention de
L'Etat" (1).
Le taux d'inflation deve-
nant nu l , l a concurrence monéta i re permettra i t
d' obten i r
un
optimum social.
Un optimum qui
ne peut pas être atteint à cau-
se du monopole de
l'Etat sur
la création monétaire.
En effet,
un accroissement du taux d'inflation signifierait un éloigne-
ment de
l'optimum social,
donc une réduction du bien-être so-
c i al
(2).
D'autre part,
s i l a concurrence joue entre
1es émet-
teurs des différentes monnaies,
seul
un petit nombre subsiste-
rait et dans
le cas extrême
il
n'y aurait plus qu'une seule
monnaie nationale,
voire
internationale.
Ainsi,
comme
l'écrit
P.
SALIN,
les uti 1 isateurs de monnaies bénéficieraient des
avantages d'une monnaie unique;
ils bénéficieraient aussi
d'une garantie ca~ "La concurrence potentieLLe des producteurs
de monnaies empêcherait
Le
producteur unique du moment de pra-
tiquer une poLitique trop infLationniste par crainte de voir
sa monnaie disparaitre au profit d'une autre" (3).
Cette garan-
tie et cette bonn~ gestion ne peuvent pas exister avec une mon-
naie unique bénéficiant d~ cours forcé.
C'est d'ai 1 leurs dans
cette optique que P.
SALIN et J.P.
CENTI
prévoient
l'unifica-
tion monétaire européenne (4).
Ma1gré ceS avantages,
1es part i sans de
l' ém i ss i on des
monnaies concurrentes reconnaissent que ce système a aussi
des
inconvénients.
(1) F.A. HAYEK: Denational isation of money, op. cit., p. 75
(2) Cf. P. SALIN: "Le rôle monétaire de l'Etat", op. cit.
Cf. auss i : J. P. CENT 1 : Monna ie concurrent ielle et opt i mum monéta i re,
Thèse, Faculté d'économie appl iquée d'Aix-Marsei 1le, jui 1let 1979.
(3) P. SALIN: L'unité monétaire européenne: au profit de qui? préf. de
F.A. HAYEK, Paris, Economica 1980, p. 31
(4) Cf. P. SALIN: L'unité monétaire européenne:
ibid. ; J.P. CENTI :
Intégration européenne et concurrence des monnaies, Paris Economica 1984.
-228-
b)
Les
inconvénients
Les
inconvénients du système de monnaies concurrentes
sont
iés en particul ier,
pour ses partisans,
aux coût d'in-
formation et de transaction.
Mais pour ses détracteurs,
en
plus de ces coûts,
i 1 ex i ste d'autres
i nconvén i ents.
~ - L'existence des coûts
Les monnaIes concurrentes,
d'après .F.A.
HAYEK et ses
partisans,
doivent être
1 iées par des taux de changes flexi-
bles.
Et à ces taux de changes flexibles est
1 ié un coût d'in-
formation qui
est
la prévision des taux.
D'autre part,
dans
ce
système,
il
se pose
le problème de conversion d'une monnaie en
une autre ;
1e pub 1 i c do i t
chercher à s' informer af i n d' éva 1uer
1es qua 1 i tés des monna i es,
1eurs poss i b i 1 i tés de dépréc i at ion.
Il
existe un risque d' inconvertibi 1 ité dans
le cas d'une fai I-
I ite de
l'émetteur,
des
incertitudes. Tous ces coûts tendent à
croître avec
le nombre de monnaies concurrentes dans
l'indus-
trie (1).
Pour
1es détracteurs,
1a monna 1 e remp 1 i t
mo 1 ns bien sa
fonction d'unité de compte si
les prix des biens étrangers sont
exprimés en termes des monnaies étrangères et qu'i Is doivent
être convertis en termes de prix domestiques.
De
la même maniè-
re
la fonction d'intermédiaire des échanges est mal
rempl ie par
la monnaie.
Dans
le cas extrême où
il
existera un nombre de
monnaies égal
au nombre de biens sur
le marché,
les deux fonc-
tions d'unité de compte et d'intermédiaire des échanges dispa-
raîtront complètement et
l'économie retournera au système du
troc.
La monnaie dans ce cas est un bien comme
les autres et
(1) Cf. R.A. MUNDELL : "A theory of optimum currency areas" in International
economics, New York, Mac Mi 1lan 1968 ; B. KLEIN: "The competitive supply
of money", op. cit. ; P. SALIN: "Le rôle monétaire de l'Etat" op. cit.
-229-
ceci
restreint
le
nombre optimal
de monnaies
(1).
Seule une
monnaIe unique permettra dans ce cas de réduire
les coûts,
donc de faire des économies d'échel le,
et de stabi 1 iser
l'é-
conomie
;
ou dans
le cas de plusieurs monnaies,
ils proposent
une monnaie dominante contrôlée par
l'Etat.
Toutes ces critiques ne désarment pas
les partisans de
l'émission de plusieurs monnaies concurrentes.
En effet,
même
s ' i Is reconnaissent
l'existence des coûts d'information et de
transaction
1 iés à
la circulation de plusieurs sortes de mon-
naIes,
pour eux
ils ne seront pas trop
importants pour préfé-
rer une monnaIe unique à
cours
légal.
Car,
comme
le dit
P.
SALIN,
l'émission des monnaies nécessite des coûts fixes
initiaux
Im-
portants pour
les entreprises.
Leur
importance fait
penser que
seul
un petit nombre d'émetteurs pourra exister à
un moment
donné et à
un
1 ieu donné
(2).
Ce petit nombre
1 imitera donc
l'importance des coûts supportés par
les uti 1 isateurs des mon-
naies.
D'autre part,
même si
le plural isme monétaire fait
su-
bir des déséconomies d'échel le,
cet
inconvénient n'est
rien à
côté du risque
1 ié à
une monnaie unique uti 1 isée à
grande échel-
1e ,
En effet,
pour
1es Hayé ki ens,
1a
monna i e
un i que,
ma 1 gérée
par
le monopole,
destabi 1 ise
l'économie à cause des coûts que
fait
subir
l'inflation qui
résulte de cette mauvaise gestion.
Cet
inconvénient
l'emporte sur
les avantages attribués à
la
monnaie unique
(3).
A tous ces coûts, il
faut
ajouter ceux décelés par D.
JAY.
Pour D.
JAY en effet
la concurrence des monnaies produirait des
blocages et ralentirait
la production et
les échanges
(4).
( 1 )
Cf. R.A. MlJNDELL : "A theory of optimum currency areas", op. cit
(2) Cf. P. SALIN : L'unité monétaire européenne, op. cit.
(3) Cf. J.P. CENTI : Intégration européenne et concurrence des monnaies,
op. c it.
(4) Cf. D. JAY
"Critique", dans F.A. HAYEK
"Choice in currency", op. cit.
-230-
Pour
F.A.
HAYEK,
à
la
1 iberté de
l'émission des monnaies par
des entreprises privées,
est
1 iée
la
1 iberté du publ ic d'ac-
cepter ou de refuser une monnaie.
Si,
selon D.
JAY,
chaque
in-
dividu est
1 ibre d'accepter
la monnaie en
laquel le
il
a
con-
fiance et de refuser cel le qU"i 1 ne trouve pas saine,
ce sys-
tème provoquera des disputes
interminables.
Il
n'est pas sûr,
en effet,
que
l'acheteur qui
se rend sur un marché avec
la
monnaie
Franc,
par exemple,
rencontre un vendeur qui
veui 1 le
l'accepter.
Ce
même problème peut exister dans
les transports.
Si
le vendeur ou
le transporteur refuse
le
Franc,
son déten-
teur sera obi igé de chercher à
le convertir en
la monnaie ac-
ceptée par
les autres;
ou de chercher un autre vendeur qui,
lui,
accepte
le
Franc.
Et tout ceci
entraînera des coûts de
transaction,
des retards.
Les transactions seront ralenties
il
y aura des fi les d'attente,
des bousculades;
en un mot
il
y aura une totale désorganisation de
l'activité économique que
F.A.
HAYEK veut éviter.
Pour notre part,
nous pensons que cette
1 iberté du pu-
bl ic d'accepter ou de refuser une monnaie est
nécessaire;
en
effet,
sinon
la
loi
de GRESHAM pourrait s'appl iquer même en
changes variables.
Par conséquent pour
la réussite du système,
il
est nécessaire que
la monnaie dont
la valeur est douteuse
soit refusée catégoriquement.
Ainsi,
pour éviter
le refus de
la monnaie qu'i 1 détient,
tout acheteur ou tout voyageur de-
vrait chercher à demander une bonne monnaie susceptible d'être
acceptée par tous.
Il
devrait s'informer sur
la valeur des
monnaies.
Quant à
la désorganisation de
l'activité économique,
el le nous semble
inévitable pour
la réussite du système,
au
moins à court terme,
avant
que
le publ icftes~habitue.
B -
Les autres inconvénients
-
Pour
les économistes keynésiens,
le monopole ~'émission de
-231-
monnaie par
l'Etat est
historique.
En d'autres termes
"le droit
de battre monnaie est un droit régalien lié à
l'histoire,
s~
non à l'"essence" mame du pouvoir politique" (1).
Ce monopole
enlevé des mains de
l'Etat conduira à
la catastrophe car
les
banques privées ne pourront pas fournir
de monnaies saines.
Mais pour HAYEK et ses partisans,
l'émission monétaire n'est
pas un attribut d'une quelconque souveraineté étatique.
L'Etat
n'a Jamais été un
innovateur dans ce domaine.
l i e n est arrivé
là par son pouvoir de coercition,
parce que
le monopole dans
la
création de
la monnaie est susceptible de
lui
fournir des gains
importants
(2).
-
La
loi
de GRESHAM est
un autre argument contre
les mon-
naies concurrentes.
En effet pour ses détracteurs
les mauvaises
monnaies seront plus omniprésentes;
car plus el les se dépré-
cieront par
l'augmentation de
leur quantité,
plus el les circu-
leront
;
et plus
les bonnes s'apprécieront par
la réduction de
leur quantité,
moins el les circuleront et el les finiront
par
disparaître.
Les agents économiques chercheront à
se débarras-
ser des mauvaises monnaies en
les uti 1 isant pour
leurs transac-
tions et
les bonnes seront thésaurisées.
Mais pour HAYEK,
ceci
n'est poss i b 1e
que s i l es monna i es sont
1 j ées par des taux de
changes fixes.
En effet dans ce cas el les se substitueront par-
~
faitement
les unes aux autres'dans
les règlements.
Avec
les
taux de change variables par contre,
les mauvaises monnaies
seront évaluées à
des taux très faibles
qui
dissuaderont
les
demandeurs
(3).
(1) J.M. ALBERTINI et A. SI LEM: "L'économie selon les fi Is de KEYNES" ln
Comprendre les théories économiques, t
l, Paris, Editions du Seuil, 1983
p. 56.
(2) Cf. f.A. HAYEK: Denational isation of money, op. cit. ; cf. aUSSI:
P. SALIN: L'unité monétaire européenne, op. cit.
(3) Cf. F.A. HAYEK: "Choice in currency", op. cit. ; cf. aussI: f.A. HAYEK
Denational isation of money, op. cit.
-232-
-
La concurrence des monnaies entraînera,
selon M. FRIEDMAN
et d'autres,
un niveau de prix
infini
et
la valeur d'échange
de
la monnaie sera nul le (1).
Pour
les partisans de ce système,
cette
infinité du ni-
veau de pr i x n'ex i stera que s i l es monna i es homogènes sont
1 n-
distinguables;
ce que nous avons déjà vu.
-
Un autre élément qui
ne rend pas
la création des monnaIes
privées favorable est que,
avec un grand nombre de monnaies en
ci rcu 1at ion,
1es marchés pour
1es échanges étrangers seront SI
petits qu'un seul
spéculateur pourra affecter
le prix d'un mar-
ché (2).
**
Dans
le système d'émission de monnaIes concurrentes,
le
crédit va exister.
Mais,
comme chez M. FRIEDMAN,
il
n'y aura
pas de crédit sans un support.
Ce support correspond aux dépôts
des ménages et aux rachats d'autres monnaies.
Il
n'y aura donc
plus,
comme chez M. FRIEDMAN d'ai 1 leurs,
de ce qu'on appel le
e u j our-d ' hu i
1a
monna i e de créd i t.
(1) Cf. M. FRIEDMAN: A program for monetary stabil ity, op. cit. ;
B.P. PESEK et T.R. SAVING : Money, Wealth and economic theory, Mac Mil lan,
New York, 1967 ; B.P. PESEK &T.R. SAVING : The foundations of money and
banking, New York, Mac Mi Ilan, London, Coll ier - Mac ~1i Ilan, 1968.
(2) Cf. R.A. MUNDELL : "A theory of optimum currency areas", op. cit.
-233-
L'offre de monnaIe par chaque émetteur serait endogène
dans
le système hayékien.
Il
n'y aura plus,
contrairement au
système de FRIEDMAN,
de statut d'"autorité monétaire"
;
plus
de Banque Centrale et plus de pol itique monétaire.
Après avoir étudié théoriquement
les réformes monétaires
prônées par
les deux économistes,
il
nous reste maintenant à
procéder à
leur étude empirique dans
la section suivante.
-234-
SECTION 2
L'ETUDE EMPIRIQUE DES REFORMES MONETAIRES
L'objet de cette section est de chercher
laquel le des
réformes
(cel le de
FRIEDMAN ou cel le d'HAYEK)
serait
la mel 1-
leure
;
c'est-à-dire cel le qui
pourrait mieux permettre de
résoudre
la crise qui
est
la stagflation,
et d'en prévenir
d'autres.
On s'attend donc à
faire
un choix aussi
bien au ni-
veau des propositions concernant
l'appl ication de
la pol itique
monétaire restrictive que pour ce qui
est des réformes des
Ins-
titutions monétaires.
Mais
la tentative de choix se ferait
plu-
tôt au niveau des réformes des
institutions monétaires.
Pour
l'appl ication de
la pol itique monétaire restrictive,
nous nous
contenterons seulement de savoir si
les pol itiques monétaires
appl iquées dans certains pays occidentaux,
ces derniêres an-
nées,
ont été graduel les ou actives.
Nous remarquerons en ef~
fet au cours de cette démarche qu'un choix pour
le graduai isme
ou pour
l'activisme n'est pas sûr.
Pour ce qui
concerne
les
préventions des crises,
le choix est
1 ié à celui
des
institu-
tions à
mettre en place;
car nous avons vu précédemment que
pour FRIEDMAN comme pour HAYEK el les ne peuvent être possibles
et efficaces que si
le systême monétaire est rénové.
Nous essayerons donc dans un premier abord d'apprécier
la réduction monétaire dans quelques pays occidentaux;
ensui-
te,
nous tenterons de montrer
le systême
le plus convenable.
-235-
§ 1
L'APPRECIATION DE LA REDUCTION MONETAIRE DANS QUELQUES
PAYS OCCIDENTAUX
De tous les pays occidentaux qui ont adopté une réduc-
tion de la croissance monétaire pour
lutter contre
l'inflation
et selon la pol itique friedmanienne de contrôle de
la masse
monétaire, c'est le ROYAUME-UNI de Mme THATCHER qui, selon
les
auteurs, ait uti 1 isé un traitement de choc (1). Ce traitement
peut être apprécié par
les résultats obtenus sur
\\' inflation,
le chômage et
l'activité économique selon les auteurs. En ef-
fet,
le taux d'inflation qui était de 18 % en moyenne annuelle
en 1980 est tombé à 11,9 % en 1981, puis 8,6 % en 1982, etc ...
La différence est donc de (-6,1 %) en 1981 contre (-3,1 %) aux
ETATS-UNIS (2).
Le taux de chômage qui était de 7,4 % en 1980
est passé à 11,4 % en 1981 en moyenne annuel le ; contre 7,1 %
et 7,6 % pour les ETATS-UNIS (3). Quant à la croissance écono-
mique, el le était de
(-1,8 %) en 1980 et (-2,2 %) en 1981, con-
tre (-0,2 %) et (+1,9 %) aux ETATS-UNIS (4).
Les auteurs jugent
le traitement de choc du ROYAUME-UNI
surtout par
l'importance de la récession (5). Mais nous pouvons
prendre en compte
la durée d~ la récession:
la récession a été
plus importante au ROYAUME-UNI mais n'a duré que deux années
(1980,
1981) ; en effet, au ROYAUME-UNI,
la r-epr r s e économique
a commencé en 1982 avec un taux faible mais positif de 0,5 %.
Aux ETATS-UNIS,
el le a été faible,
mais la reprise n'a été ef-
fective qù'à partir de 1983 (6). Dans ce cas,
le traitement a
été actif au ROYAUME-UNI et graduel aux ETATS-UNIS.
(1) Cf. R. BERTRAND: "Un certain monétarisme à l'épreuve", Banque nO 394,
evr- i 1 1980 ; Ch. BORD ES : "Le monétar i sme et l' expér- ience Thatcher" op. c it .
(2) Cf. tableau nO 13 page 103
(3) Cf. tableau nO 14 page 104
(4) Cf. tableau nO 15 page 105
(5) Cf. Ch. BORDES: "Le monétarisme et l'expérience Thatcher", op. cit.
(6) Cf. tableau nO 15 page 105
-236-
Si
nous prenons
les réal isations de croIssance monétai-
re,
1a restr i ct ion monéta ire a été act ive au ROYAUME-UN 1 seu 1e'-
ment en 1976 ; aux ETATS-UNIS, comme le fait remarquer M.
FRIEDMAN (1),
el le a été active en 1981. En effet, au ROYAUME-
UNI,
l'accroissement de
la masse monétaire r M a été de 7,7 %
3
en 1976, alors que
l'objectif était entre 9 et 13 % (2). Aux
ETATS-UN 1S , l ' accro i ssement de
1a masse monéta i re Ml a été de
2,2 % pour un objectif de 3,5-6 % (3). Dans les autres grands
pays de
l'OCDE,
1a po 1 i tique monéta i re a été act i ve au JAPON
en 1980 et 1981, en ALLEMAGNE en 1980 et au CANADA en 1982. En
effet, au JAPON, M
s'est accru à un rythme annuel de 7,7 %,
2
alors que
l'objectif annoncé était de 10 % en 1980 ; en 1981,
Ml s'est abaissé à -
2,2 %. En ALLEMAGNE,
le taux d'accroisse-
ment de
la monnaie Banque Centrale (CBM) a été de 4,4 % contre
un objectif de 5 à 8 % en 1980. Au CANADA, Ml s'est accru à un
rythme de 2,8 % contre un objectif de 4 à 8 %. En ITALIE et en
FRANCE,
la pol itique monétaire a été plutôt graduel le (cf. ta-
bleau 28).
( 1) M. FR 1EDMAN : "The federa 1 Reserve and monetary instab i 1ity" in Wa 11
street journal, fév. 1982 ; repris sous le titre: "La réserve fédérale
et l' i nstabi 1ité monéta i re aux ETATS-UN 1S : 1e po i nt de vue de M. FR 1EDMAN"
in Problèmes Economiques, nO 1763, mars 1982.
(2) Cf. Ch. BORDES: "Le monétarisme et l'expérience Thatcher", op. cit.
(3) Cf. M.A. KRIZ : "Un court guide du reaganisme économiqué", op. cit.
TABLEAU
28
-
AGREGATS
"ONETAIRES
,
EVOLUTION
RECENTE
ET
08JECTIFS
(TAUX
ANNUELS
OESSAISONNALISES)
-------------------------------------------------------------------------------------------------
,
1980
1981
1982
1983
198~
12
12
12
12
12
Dllrnièr~
d
i
ObjectiF,
Derni ère
de rn l e r s
ObjectiF,
D!rnière
der ni ,ri
Objectifs
Derni ère
dernierl
Objectif,
Derniire
dern i erl
Objectif,
e
r
n
e
r
s
cb s e r va t i on
11I0 i s
annoncés
observation
/10 i s
annoncés
oburvation
lois
annoncés
ebs ervat i en
lois
annoncés
observation
.ois
annoncés
ElATS-UNIS
MI A
oct. 80
~, 5
3,5 - 6
a ai 81
- 1,1
J - 5,5
"1
6,8
2.5 - 5,5
"1
Il,6
5 - 9
"1
7.9
~ - 8
oct. 83
avril 8~
M2
7.9
6 - 9
MI8
cc t. 80
6,2
~ - 6,5
ui 81
9,8
J,5 - 6
oct. 82
"2
9,8
6 - 9
"2
12,0
7 - 10
9,2
6 - 9
M
oc t , 80
9,5
6 - 9
lOi 81
Il,1
6 - 9
M
9,0
6,5 - 9.5
M
2
3
10.7
6,5 - 9,5
"3
3
JAPON
MI
sept. 80
- 1,5
avril 81
- 2,2
5,3
2,7
1,7
1
sept. 82
sept. 83
urs 8~
N
M • CO
sept. 80
7,7
10
avril 81
7,7
7
9,0
9
7.1
7
7,9
8
W
2
'-J
1
ALLEMAGNE
C8M
oc t. 80
~ ,~
5 - 8
avr i 1 81
~ ,8
~ - 7
oct. 82
5,~
~ - 7
oc e , 8J
7,5
~ - 7
urs 8~
5,5
~ - 6
FRANCE
août 82
M
août 80
Il,~
Il
ur, 81
Il,3
10
Il.9
12.5-13,5
aoO t 83
9
8,7
janv. 84
9,8
5,5 - 6,5
2
ROVAUME-UNI
oc t. 82
E M
oc t , 80
17,9
7 - Il
lOi 81
20.0
6 - 10
10.6
8 - 12
oc t. 83
9.8
7 - II
avri 1 84
9.2
6 -10
3
SOURCE
PERSPECTIVES
ECONOMIQUES
OE
L'O.C.O.E.
nO
28,
d'c •• br.
1980
nO
29,
j u i l l e t
1981
nO
32,
d'ce.bre
1982
nO
34,
d'ce.bre
1983
nO
35.
j u i l l e t
198~
-23S-
Pour apprécier
le graduai isme ou
l'activisme EI.H.
OUKRID
uti 1 ise un
indice d'instabi 1 ité ou de dispersion des variables.
Cet
indice est mesuré par
leurs écarts-types(b). Selon
lui,
plus
la valeur de
l'écart-type est faible,
plus
l'évolution des
variables est constante et régul ière et donc
la pol itique est
graduel le ; à
l'inverse plus el le est élevée,
moins
l'évolution
des variables est constante et régul ière,
donc
la pol itique est
active.
Ainsi,
en comparant ces valeurs pour
les variables mo-
nétaires entre
le ROYAUME-UNI
de Mme THATCHER et
la FRANCE de
Mr R.
BARRE, on concluerait que
la pol itique de
lutte contre
l'inflation a été active dans
le premier pays (~= 4,9 ; 79/81)
et gradue Ile dans
1e second - (77/80 ; 6= 0,85) (1). Ma i s nous
pensons que si
cette appréciation est juste pour
les autres va-
riables,
el le ne
l'est pas pour
la masse monétaire.
En effet,
nous avons vu que
les objectifs de croissance monétaire n'ont
pas été atteints et ont été
largement dépassés,
au ROYAUME-UNI.
§ 2
LE SYSTEME LE PLUS CONVENABLE
Nous al Ions donc tenter de montrer si
c'est
la proposI-
tion de FRIEDMAN ou cel le d'HAYEK qui
soit réal iste et qUI
puisse prévenir convenablement
la crise dans
l'avenir,
c'est-à-
dire
la stagflation.
Le système friedmanien,
rappelons-le,
est à
100 % mon-
naie Banque Centrale;
dans celui
d'HAYEK,
par contre,
il
s'a-
git de monnaies privées,
c'est-à-dire de monnaies concurren-
t i e Iles.
(1) Cf. El. H. OUKRID : Graduai Îsme et activisme dans la pol itique économi-
que, Mémoire de DEA, Université de Clermont 1, Faculté des Sciences Eco-
nomiques, juin 1982.
.
-239-
A)
Le système friedmanien
La réussite du système à 100 % monnaIe dépend de cel le
du contrôle de
la base monétaire tel
qu'i 1 est pratiqué actuel-
1ement ; en effet,
dans ce 1u i -c i ,
1a masse monéta ire sera éga 1e
à
1a
base. D'autre part,
1a
propos i t i on de M. FR 1EDMAN repose
sur
le fait que
la masse monétaire pourrait être mIeux survei l-
Iée SI
les
institutions monétaires sont réduites à
la seule
Banque Centrale.
Nous al Ions donc chercher à montrer si
le con-
trôle de
la base monétaire est efficace actuellement,
ensuite
s' i I l e sera après
1a
rénovat ion.
Pour atteindre notre objectif,
nous nous
intéresserons
aux critiques formulées à son encontre,
que nous avons déjà
vues.
Il
s'agit donc de montrer si
ces critiques sont valables
ou non. Trois principales d'entre elles vont être testées;
il
s'agit du problème des fluctuations 'des taux d'intérêt,
la dé-
finition de
la masse monétaire et
l' instabi 1 ité du multipl ica-
teur.
Nous al Ions
les analyser successivement à partir des ex-
périences de quelques pays 2ccidentaux.
a)
Les fluctuations des taux d'intérêt
Cette attention centrée sur
le contrôle de
la base moné-
taire est,
selon certains auteurs,
la cause de
la volati 1 ité
des taux d' intérêt aux ETATS-UN 1S.
En effet,
depu i s
1980,
1es
taux d'intérêt,
comme
l'écrit M.A.
KRIZ,
manifestent de "véri-
tables montagnes russes"
(1).
Les ETATS-UNIS ont des taux d'in-
(1) M.A. KRIZ : "Les ETATS-UNIS face à un Dunkerque économique", op. cit.
p. Il ; cf. auss i : P. M. ABAD 1E : "La po 1itique monéta ire amér ica i ne :
cadre institutionnel et problèmes actuels",
Il,
in Banque nO 383, mars
1979 ; J.L. SYREN : "ETATS-UNIS:
l'émergence de l'économie de l'offre",
in Revue d'économie publ ique, nO 5, 1981.
-240-
térêt réels positifs aussi bien pour
le marché du court terme
comme pour
le marché du
long terme.
Le tableau 29 nous donne
le niveau des taux d'intérêt à court terme aux ETATS-UNIS, de
1979 à janvier 1984.
Tableau 29 - TAUX DES FONDS DU SYSTEME FEDERAL
1979
1980
1981
1982
1983
1984 janv.
TAUX NOMINAUX
Il,20
13,36
16,38
12,26
9,09
9,56
TAUX REELS
- 0,10
- 0,14
+ 5,98
+ 6,08
+ 5,89
+ 5,46
SOURCE
Taux nominaux: Statistiques Financières Internationales
Taux réels: Calculé (taux nominaux - taux d'inflation)
Dans 1es autres pays,
1e même phénomène de 1a vo 1at i 1 i-
té des taux d'intérêt est constaté, comme
le montre
le tableau
30 pour le ROYAUME-UNI.
D'autre part,
et surtout,
les opposants au contrôle mo-
nétaire par
la Base parlent de
l'accroissement de
la variabi 1 i-
té des taux d'intérêt qu'i 1 impl ique.
En effet, pour atteindre
leur objectif de croissance de 1a base,
1es Autor i tés monéta i-
res contrôlent
les réserves non empruntées. Dans
l'exemple des
ETATS-UN 1S,
"Le
"Federa L open market commitee" définit
un vo Lu-
me de réserves
totaLes compatibLe avec ses objectifs de crois-
sance des agrégats M]A et M]B et estime
La part de ce voLume
r e j i n ano e à L' e s c omp t: e "
Cl L;
Le financement des réserves non
é
(1) G. COLLETAZ et W. MARAIS: "Taux d'intérêt et taux de change: l'expé-
rience récente" in Ch. de BOISSIEU et J.L. GUGLIELMI : Formation et rôle
des taux d'intérêt, Paris Economica 1982, p. 58.
Tableau 30 - TAUX D'INTERET A COURT ET LONG TERME
ROYAUME-UNI
79 l
79 II
79 ID
79 1Y
80 l
80 II
80 ID
80 IV
81 r
81 TI
81 ID
81 1Y
82 l
82 TI
Rendements d~s
bons d'Etat
1
11.42
10.74
11.75
12.72
11.89
11.68
12.14
12.03
13.13
14.05
13.89
12.55
12.71
-
(L.T.)
Taux de l'argent
au jour le jour
12.25
12.50
12.50
15.88
15.50
15.50
15.00
13.50
8.50
8.50
12.50
13.19
11.75
12.44
(C.T. )
Taux de l'argent
au jour le jour
3.00
2.17
- 3.49
- 1.36
- 4.02
- 6.78
- 1.58
- 2.05
- 4.53
- 3.24
1.22
1.49
1.13
3.62
(Taux rée 1)
~~ .
SOURCE: Ch. BORDES: "Le monétarisme et l'expérience THATCHER", op. cit., p. 173.
-242-
empruntées, c'est-à-dire
la différence entre
les réserves to-
tales et
les réserves empruntées à
l'escompte,
se fait ensui-
te par ajustement des taux des fonds fédéraux.
C'est-à-dire
que selon que
la demande de réserves ou de refinancement de la
part des banques augmente ou di mi nue,
1e corn i té fédéra 1 de
l'o-
pen market fait monter ou baisser
les taux des fonds fédéraux
pour assurer
1 'équi 1 ibre.
Depuis cette nouvel le pol itique mo-
néta i re,
1es taux d' intérêt aux
ETATS-UN 1S ne sont plus contrô-
lés et
le comité fédéral
de
l'open market accepte même un élar-
gissement de
leurs marges de fluctuations.
Par conséquent
le
financement des réserves non empruntées par
l'ajustement des
taux d'intérêt
impl ique évidemment,
selon G. COLLETAZ et W.
MARAIS,
leur plus forte variabi 1 ité (1). D'autre part, des étu-
des effectuées par G. COLLETAZ et d'autres auteurs montrent
aussi
qu'i 1 y a effectivement un accroissement de
la variabi-
1 ité des taux d'intérêt aux ETATS-UNIS et dans d'autres pays (2).
La variabi 1 ité des taux d'intérêt est mesurée par
leurs écarts-
types.
Le tableau 31 donne
les valeurs des écarts-types des
taux d'intérêt à court terme des ETATS-UNIS sur
la période 1978-
1984. Sur ce tableau,
on remarque une grande dispersion des
taux des fonds fédéraux,
surtout en 1980,
1981 et 1982.
( 1) Cf. G. COLLETAZ et W. MARA 1S : "Taux d' intérêt et taux de change",
op. cit.
(2) Cf. G. COLLETAZ : Marché des changes et politique monétaire américaine
les résultats d'une étude statistique récente (2679778 - 3712780),
Document de recherche multigraphié, Université d'Orléans, avri 1 1981 ;
P. COLOMBEL, D. LACOIJE-LABARTHE
1
J.M. ROUSSEAU et J.P. SARDIN : Mesures
de l'intégration financière internationale et degré d'autonomie de la
pol itique monétaire française (1978-1980), Document de recherche multi-
graphié, Université de Bordeaux 1.
-243-
Tableau 31 - MESURES DE LA DISPERSION DU TAUX
DES FONDS FEDERAUX (Ecart-type)
( 1)
( 1)
(2)
(2)
(2)
(2)
26/9/78
13/2/80
Janvier
81
Janvier
82
Janvier
83
Janvier
84
26/9/79
3/12/80
Décennre 81
Décennre 82
Décennre 83
Sept.embr-e 84
0,65
3,24
2,22
3,26
0,36
0,74
SOURCE
(1)
(2) Calculé par nous sur des données mensuel les à partir de l'an-
nexe 16.
-244- -
b)
La définition de
la masse monétaire
Au niveau de
la définition de
la masse monétaire,
il
se
pose un problème qui,
selon
les auteurs,
est dû à
l'innovation
financière
(1).
L'innovation financière est en effet "L'empLoi
de nouveLLes technoLogies financières
(modes de paiements, or-
ganisation des paiements, modification de La technoLogie grâce
a LaqueLLe sont fournis Les sErvices bancaires, etc •.. ) (2).
L' i nnovat ion fi nanc i ère api us i eurs causes
:
1a concur-
rence
interbancaire
les écarts entre les taux d'intérêt admi-
nistrés et
les taux d'intérêt soumis aux forces du marché
les règlementations
imposées par
les Autorités monétaires pour
contrôler
la croissance monétaire.
Dans ce cas,
selon Ch. de
BOl SS 1EU,
1es
i nnovat ions fi na ne i ères sont "réact i onne Iles" •
En effet "eLLes expriment
La voLonti des agents non itatiques
d'ichapper a des règLementations tatiLLonnes, ou de profiter
d'une règLementation siLective" (3).
Ainsi,
suivant
les cau-
ses,
les
institutions financières offrent de nouveaux produits
aux épargnants (4).
Dans
l'exemple des ETATS-UNIS,
on peut ci-
ter six principaux produits:
(1) Cf. 0.0. HESTER : "Innovations and monetary control" in Brooking Papers
on Economie Activity, nO 1, 1981 ; Ch. de BOISSIEU : "Innovations finan-
cières et contr51e monétaire: un essai d'interprétation",
in Banque
nO 413, janvier 1982 ; cf. aussi : Bank of England - Quarterly Bulletin:
"Nature et impl ications des innovations en cours dans les systèmes fi-
nanciers des pays industrial isés", sept. 1983, repris dans Problèmes Eco-
nomiques, nO 1857, janv. 1984.
(2) Ch. de BOISSIEU
"Innovations financières et contrôle monétaire ... "
op. cit., p. 32.
(3) Ch. de BOISSIEU
"Innovations financières et contrôle monétaire ... "
op. cit., p. 33.
(4) Cf. 0.0. HESTER
"Innovations and monetary control", op. cit.
-245-
- des ordres de virement négociables (Negotiable Orders of
Withdrawal
ou NOW)
-
des services de transfert automatiques (Automatic Trans-
fer Services ou ATS)
-
des transferts téléphoniques pré-auto~isés à des tiers à
partir de comptes d'épargne dans des
institutions financières
bancaires ou non bancaires;
-
des sociétés d'investissement sur
le marché monétaire
(money market funds ou MMF)
;
- des ventes à réméré à court et à
long terme
-
des dépôts à vue dans
les caisses d'épargne mutuel le
(Mutual
Savings banks)
(1).
Grâce à ces différentes
innovations,
la dél imitation
des agrégats monétaires aux ETATS-UNIS tient compte désormais
de
la "proximité monétaire" en termes de coefficient de rota-
tion des actifs financiers,
plutôt qu'en termes de
la nature
des
i nterméd i aires fi nanc i ers (2).
Ai ns i
1a Federa 1 Reserve
Bank dél imite cinq agrégats monétaires:
M
qUI
correspond à
l'ancien Ml
1A
(1) Cf. M. LUTFALLA : "Libéral isme et contrôle monétaire",
in Banque n? 401,
déc. 1980 ; cf. aussi: Ch. de BOISSIEU : "Innovations financières et
contrô 1e monéta ire ... ", op. c it.
(2) Cf. Ch. de BOISSIEIJ : "Innovations financières ... ", ibid.
-246-
(M
et
les nouveaux produits financiers rapportant des
inté-
1A)
rêts mais susceptibles de servir de support à des transactions
ce sont
1es comptes NOW,
ATS,
1es dépôts à vue dans
1es ca i sses
d'épargne mutuel les,
etc ...
-
M
comprend M
et
les nouveaux produits financiers ayant
2
1B
plus
la nature d'instrument de placement i
ce sont
les ventes
à réméré à très court terme,
les dépôts d'épargne
inférieurs à
100 000 $,
etc . . .
-
M
comprend M
et
les dépôts à terme supérieurs à 100 000 $
3
2
et
les ventes à réméré à plus
long terme.
-
L correspond à M
et
les autres actifs
1 iquides
(papier
3
commercial,
obi igation du Trésor monétisable,
etc ... ) (1).
Avec
1es
i nnovat ions,
l' appar i t ion éventue Ile de nou-
veaux produ i ts fi na ne i ers,
1es
1arges poss i b i 1 i tés de subst i tu-
tion entre actifs financiers et
l'instabi 1 ité dans
le comporte-
ment des épargnants,
1 a
dé 1 i mi tat i on des agrégats monéta ires
est remise en cause à tout moment.
Donc
le Federal
Reserve Bank
est obi Îgé de modifier régul ièrement
le système d'agrégats du
fait de "l'obsolescence des agrigats monitaires" (2).
Ainsi
Ml
ou M
qui
servait pour
le contrôle a été remplacé par M + ou
1A
1
M
(3).
1B
(1) Cf. Th. SIMPSON: "The redefined monetary aggregates" in Federal Reser-
ve Bulletin, vol. 66, fév. 1980 i
cf. auss i : L. H. CLARK Jr : "M
plus and mi rus" in The Wa 11 Street
1
Journal, nov. 1978 i repris sous le titre: "Un nouvel agrégat aux
ETATS-UNIS: Ml plus" in Problèmes Economiques nO 1606, janv. 1979
Ch. de BOISSIEo : "Innovations financières ... ", op. cit.
(2) Ch. de BOISSIEU : ibid., p. 35
(3) Cf. L.H. CLARK Jr : "M
plus and minus", op. cit. i M. LUTFALLA : "Li-
1
béra 1 i sme et corrtr-ê 1e monéta ire", op. ci t. i Bus iness Week : "The fa i-
lure of monetarism", avri 1 1983, repris sous le titre: "Echec du mo-
nétarisme aux ETATS-UNIS et en GRANDE-BRETAGNE" in Problèmes Economiques
nO 1830, juin 1983.
-247-
Ce problème de
la définition des agrégats monétaires
dû aux innovations ne permet pas
la réussite des objectifs fi-
xés.
c) L' instabi 1 ité du multipl icateur du crédit
"La vaLeur du muLtipLicateur ainsi que ses variations
intéressent Le pouvoir de contrôLe des Autorités monétaires.
PLus Le muLtipLicateur est faibLe,
pLus Les banques ont recours
à La Banque CentraLe pour une augmentation donnée de
Leurs cré-
dits à L'économie, et pLus La restriction de
L'émission de mon-
naie centraLe Limite Les possibiLités de prêts bancaires.
pLus
Le muLtipLicateur est stabLe, mieux La Banque CentraLe est à
même d'apprécier L'effet d'une restriction ou d'une expansion
de son émission de monnaie et d'agir à bon escient.
Inversement,
pLus Le muLtipLicateur est instabLe, pLus L'action de
La Banque
CentraLe est incertaine" (1).
Dans
le cas des ETATS-UNIS, de
l'ALLEMAGNE, du ROYAUME-UNI
et de
la FRANCE,
les tableaux 32,
33,34 et 35 nous donnent des valeurs du multipl icateur faibles
sauf pour une ou deux années.
En effet, aux ETATS-UNIS,
la va-
leur du multipl icateur k 1 varie entre 0,51 et 2,35 ; k 2 varie
entre 0,46 et 2,65 sauf en 1983 o~ el le es! égale à 3,04. En
ALLEMAGNE,
k 1 varie entre - 9,45 et 1,55 ; k 1 est égale à 5
seulement en 1975. k 2 varie entre - 6,35 et 2,61. Au ROYAUME-
UNI,
k 1 varie entre - 2,95 et 2,66 ; en 1977 et 1981, el le est
supérieure à 4 ; k 2 varie entre - 6,12 et 2,61 ; en 1974 el le
est supérieure à 3 et en 1981, supérieure à 7.
En FRANCE, k 1
varie entre - 0,57 et 2,49 ; en 1970 et 1981 el le est supérieu-
re à 3. k 2 varie entre - 0,73 et 2,40 ; en 1970 el le est supé-
rieure à 4.
(1) S. GUILLAUMONT-JEANNENEY : Pol itique monétaire et croissance économi-
que en FRANCE 1950-1966, op. cit., pp. 37-38
Tableau 32 - MULTIPLICATEUR DU CREDIT, BASE MONETAIRE ET MONNAIE: ETATS-UNIS
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
MILLIARDS DE DOLLARS
81.2
88.8
92.2
99.6
105.6
112.6
118.9
130.7
145.8
155.4
164.7
170.8
181.4
191.5
BASE MONETAIRE
POURCENTAGE DE VARIATION
- .
PAR RAPPORT A L'ANNEE
6.84
9.35
3.82
8.02
6.02
6.62
5.60
9.92
11. 55
6.58
5.98
3.70
6.20
5.56
PR ECE DE NTE
MILLIARDS DE DOLLARS
225.5
240.1
261. 7
276.4
285.0
300.8
318.5
344.5
372 .6
402.3
424.5
447.7
472.5
505.2
MONNAIE
"
POURCENTAGE DE VARIATION
~
( Ml)
00
PAR RAPPORT A L'ANNEE
4.30
6.47
9.00
5.61
3.11
5.54
5.88
8.16
8.15
7.97
5.51
5.46
5.54
6.92
1 i
PRECEDENTE
- ,
MILLIARDS DE DOLLARS
402.8
445.0
490.1
515.5
539.4
594.4
668.9
722.9
762.0
822.8
886.7
950.4
1066.8
1247.3
MONNAIE + QUASI-
MONNAIE
(M 2)
POURCENTAGE DE VARIATION
PAR RAPPORT A L'ANNEE
5.94
10.47
10.13
5.18
4.71
10.19
12.53
8.07
5.40
7.97
7.76
7.18
12.24
16.91
PRECEDENTE
LJ Ml / il 8 ~ k1
0.62
0.69 '
2.35
0.69
0.51
0.83
1.05
0.82
0.70
1. 21
0.92
1.47
0.89
1. 24
L1 M / il B = k
0.86
1.12
2.65
0.64
0.78
1. 54
2.23
0.81
0.46
1. 21
1. 29
1. 94
1. 97
3.04
2
2
SOURCE
8ase monétaire, Monnaie, etc .•. : Statistiques financières internationales, 1983, mai 1984.
Pourcentages de variation, k
et k
: calculés.
1
2
Tableau 33 - MULTIPLICATEUR DU CREDIT, BASE MONETAIRE ET MONNAIE: ALLEMAGNE
janv
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
MILLIARDS DE D.M.
67.8
78.0
98.6
105.9
104.7
107.7
118.7
128.1
144.9
152.4
146.8
144.4
152.1
160.6
161.4
BASE MONET Al RE
POURCENTAGE DE VARIATION
PAR RAPPORT A L'ANNEE
21. 72
13.01
26.41
7.40
-1.13
2.86
10.21
7.92
13.11
5.17
- 3.6l-
- 1. 63
5.33
5.58
0.49
PRECEDENTE
MILLIARDS DE D.M.
103.7
116.9
133.4
135.7
150.2
171. 7
177.3
198.6
227.5
234.1
243.4
239.6
256.7
278.2
266.8
MONNAIE
(M1)
POURCENTAGE DE VARIATION
PAR RAPPORT A L'ANNEE
8.70
12.72
14.11
1.72
10.68
14.31
3.26
12.01
14.55
2.90
3.97
- 1.56
7.13
8.37
- 4.0!
PRECEDENTE
MILLIARDS DE D.M.
33~.3
377 .0
429.8
467.7
501.3
538.8
601.0
663.2
731. 2
768.9
803.9
833.5
890.9
941. 7
926.9
MONNAIE
+
POURCENTAGE DE VARIATION
QUASI-MONNAIE
PAR RAPPORT A L'ANNEE
8.87
13.45
14.00
8.81
7.18
7.48
Il.54
10.35
10.Z5
5.15
4.55
3.68
6.88
5.70
- 1. 5;
(M Z)
PRECEDENTE
L1 Ml /
L1B
= k
0.40
0.97
0.53
0.23
-9.45
5.00
0.32
1. 51
1.11
0.56
- 1.08
0.95
1. 33
1.5
- 8. 3i
1
LJ M /
IJ. B ~ k
0.40
1.03
0.53
1.19
-6.35
2.61
1.13
1.30
0.78
0.99
- 1.23
- 2.25
1. 25
1.02
- 3. 2C
2
2
SOURCE; .. Construit à partir des Statistiques Financières Internationales 1983 et mai 1984
. Pourcentage de variation k
et k
calculés.
1
2
Tableau 34 - MULTIPLICATEUR DU CREDIT, 8ASE MONETAIRE ET MONNAIE: ROYAUME-UNI
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
MILLIONS DE LIVRES
4710
4469
5417
7125
7414
8257
9916
10435
11475
12601
12222
12702
13256
14140
BASE MONET Al RE
POURCENTAGE DE VARIATION
PAR RAPPORT A L'ANNEE
11. 58
-5.11
21.21
31.53
4.05
11. 37
20.09
5.23
9.96
9.81
-3.00
3.92
4.36
6.66
PRECEDENTE
MILLIONS DE LIVRES
9635
11088
12657
13303
14739
17483
19467
23659
27535
30046
31215
36367
40334
43270
MONNA lE
(M 1)
POURCENTAGE DE VARIATION
1
t-,
PAR RAPPORT A L'ANNEE
9.33
15.08
14.15
5.10
10.79
18.61
11. 34
21. 53
16.38
9.11
3.89
16.50
10.90
7.28
(.J-
e
PRE CEDE NTE
1
MILLIONS DE LIVRES
17947
20319
25984
33141
37430
40101
44741
49121
56292
63319
74958
95742
106650
114260
MONNAIE + QUASI-
MONNAIE
POURCENTAGE DE VARIATION
(M
PAR RAPPORT A L'ANNEE
9.43
13.21
27.88
27.54
12.94
7.13
11. 57
9.78
14.59
12.48
18.38
27.72
11. 39
7.13
2)
PRECEDE NTE
 Ml
/ il 8 = k
0.80
-2.95
0.66
0.16
2.66
1.63
0.56
4.11
1.64
0.92
-1. 29
4.21
2.5
1.09
1
ô.. M / D. 8 = k
0.81
-2.58
1. 31
0.87
3.19
0.62
0.57
1.86
1.46
1. 27
-6.12
7.07
2.61
1.07
2
2
SOURCE: Construit à partir des Statistiques Financières Internationales 1983 ; Pourcentage de variation,k
et k
calculés.
1
2
Tableau 35 - MULTIPLICATEUR DE CREDIT, BASE MONETAIRE ET MONNAIE: FRANCE
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
Milliards de Francs
86
96
126
135
153
120
129
140
157
168
193
202
239
251
BASE MONETAIRE
Pourcentage de variation
par rapport à l'année pré-
3.61
11. 62
31. 25
7.14
13.33
-21.56
7.50
8.52
12.14
7.00
14.88
4.66
18.31
5.02
cédente
Milliards de Francs
232
260
299
328
378
425
457
508
564
631
671
778
862
970
1
MONNAIE (Ml)
Pourcentage de variation
N
V1
par rapport
1-'
à l'année pré-
Il.00
12.06
15.00
9.69
15.24
12.43
7.52
11.16
11.02
11. 88
6.34
15.94
10.79
12.52
1
cédente
Milliards de Francs
344
407
484
555
654
757
850
974
1093
1244
1347
1498
1667
1857
MONNAIE +
Pourcentage de variation
QUASI-MONNAIE
par rapport à l'année pré-
15.05
18.31
18.91
14.67
17.83
15.74
12.28
14.58
12.21
13.81
8.27
11. 21
11. 28
11. 39
(M
cédente
2)
A Ml) l:::i8 = k
3.04
1.03
0.48
1.35
1.14
-0.57
1.00
1. 31
0.90
1.69
0.42
3.42
0.59
2.49
1
D M / ÔB = k
4.16
1. 57
0.60
2.05
1.33
-0,73
1.63
1.71
1.00
1. 97
0.55
2.40
0.61
2.27
2
2
SOURCE
Construit à partir des Statistiques Financières Internationales 1983.
Pourcentage de variation/k
et k
calculés.
1
2
-252-
Mais malgré cette faiblesse,:
la valeur du multipl ica-
teur de crédit est
instable dans tous ces pays.
Cette
instabi-
1 ité du multipl icateur de crédit serait donc un obstacle à
un
contrôle efficace de
la masse monétaire par
la base.
Pour calculer
la valeur du multipl icateur,
nous avons
opté pour
la méthode du Professeur S.
GUILLAUMONT-JEANNENEY.
Nous
l'avons en effet calculé par
le rapport marginal;
c'est-
à-dire
le rapport de
l'accroissement de
la masse monétaire
(Ml ou M
à
l'émission supplémentaire de
la monnaie de base
2)
( B)
(k == 6 MI à B) .
Le contrôle de
la masse monétaire par
la base dans
le
système actuel,
comme nous venons de
le VOir,
ne serait pas
efficace
il
nous reste à montrer s' i 1 le sera dans
le nou-
veau.
La maîtrise de
la croissance de
la masse monétaire sup-
pose
le contrôle de
l'évolution de ses contreparties.
Les con-
treparties dans ce système sont
les créances sur
l'étranger
et
les créances sur
le Trésor Publ ic.
Or,
s ' i 1 est possible de
survei 11er
la contrepartie créances sur
1 'éc?~omie daQs
le sys-
tème actuel,
ce n'est pas
le cas avec
les créances sur
l'étran-
ger et
les créances sur
le Trésor Publ ic
(1).
Pour ce qUI
con-
cerne
les créances sur
le Trésor,
selon Mme S.
GUILLAUMONT-
JEANNENEY,
l'incertitude sur son contrôle est due au fait qu'i 1
ne s'exerce pas par
l'usage d'instruments techniques maIs qu' i 1
est d'une nature pol itique et psychologique.
L'expérience mon-
tre que
l'efficacité du contrôle de cette contrepartie dépend,
en effet,
de
l'autorité morale du Gouverneur de
la Banque Cen-
(1) Cf. E. JAMES: Problèmes monétaires d'aujourd'hui, op. cit. ;
S. GUILLAUMONT-JEANNENEY : Pol itique monétaire et croissance économi-
que en FRANCE 1950-1966, op. cit.
-253-
traie et de l'assise pol itique du ministre des finances ou du
Gouvernement en général. Ainsi
la pol itique du Trésor Publ ic
ne peut-el le pas toujours être coordonnée avec
la pol itique
de
la Banque Centrale (1).
Les objectifs fixés pour la masse
monétaire ne pourraient pas, par conséquent, être atteints.
Trois cas peuvent être traités (cf. tableau 36).
Tableau 36 - AUTORITE MORALE DU GOUVERNEUR DE LA BANQUE CENTRALE
ET ASS 1SE POLI TIQUE DU GOUVERNEMENT
1er cas
2ème cas
3ème cas
- Grande autor ité mo-
- Faible autorité mo-
- Faible autorité morale
raie du Gouverneur
raie du Gouverneur
du Gouverneur de la
de la Banque Centra-
de la Banque Centra-
Banque Centrale.
1e.
le.
- Po1itique de pie ih -
- Pol itique du Gouver-
- Pol itique anti-
e""loi du Gouvernement.
nement indifférente
inflationniste du
Gouvernement.
+
+
-
-
SOURCE
Construit par nous; mais inspiré de J.J. GARAND: Les relations
Banque Centrale - Ministère de l'économie dans la conduite de la
politique économique, op. cit.
Le signe (+) signifie succès et
le Signe (-) échec.
(1) Cf. S. GUILLAUMONT-JEANNENEY : ibid.
Cf. aussi : J.J. GARAND: Les relations Banque Centrale - Ministère
de l'économie dans la conduite de la pol itique économique, op. cit.
-254-
Ainsi,
comme
le montre
le tableau ci-dessus,
SI
le
Gouverneur de
la Banque Centrale a
une grande autorité morale
et quel le que soit
la pol itique du Gouvernement,
le contrôle
monétaire pourrait ne pas réussir;
il
y a
une
incertitude
(1er
cas).
Dans
le 2ème cas,
où
le Gouverneur de
la Banque Centrale
a
une faible autorité morale,
le contrôle monétaire pourrait
réussir si
la pol itique du Gouvernement est
une pol itique anti-
inflationniste;
donc qu'i 1 cherche à contenir
les dépenses pu-
bl iques.
Dans
le cas contraire,
où
la pol itique du Gouverne-
ment est une pol itique de plein-emploi,
le contrôle monétaire
paraît
impossible
(3ème cas).
D'autre part,
au
fur
et à
mesure que
la contrepartie
créance sur
l'économie diminuera et tendra vers zéro,
les cré-
ances sur
le Trésor
Publ ic augmenteront selon
la "loi
de
RICARDO".
L'expérience montre en effet que
lorsque
les crédits
à
l'économie diminuent,
il
y a
une augmentation des créances
sur
le Trésor PublIc et/ou des créances sur
l'étranger et vice-
versa.
En
FRANCE,
la baisse de
la part des créances sur
le Tré-
sor et
la part des crédits à
l'économie est compensée par une
hausse de
la part du poste or et devises en
1971.
En
1975,
la
part des concours à
l'économie diminue et passe de 90,56 à
86,77.
Cette baisse est compensée par une hausse de
la part des
créances sur
le Trésor,
qUI
passe de
Il,07 à
13,34 ;
et d'une
hausse de
la part du poste or et devises,
qui
passe de 5,55 à
6,38
(cf.
tableau 37).
En
ALLEMAGNE,
la hausse de
la part des
créances sur
le secteur privé est compensée par une baisse de
la part des créances sur
l'Etat et de
la part des avoirs exté-
rieurs de
1970 à
1972.
De
1973 à
1977,
alors que
la part des
créances sur
l'économie diminue,
on remarque une augmentation
de
la part des créances sur
l'Etat,
etc.
(cf.
tableau 38).
Tableau 37 - ~ASSE ~ONETAIRE ET CONTREPARTIES
FRANCE
(en .illiard. et en pourcentage)
1910
1911
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
_.
~ASSE ~ONETA[RE
345.63
100
417.24
100
494.60
100
568.99
100
673.73
100
779.68
100
879.83
100
1001.97
100
1124.47
100
1286.17
100
1411.41
100
OR ET DEVISES
23.00
6.65
40. lB
9.77
47.29
9.56
39.86
7.00
37.42
5.55
49.65
6.38
41.29
4.69
46.26
4.61
55.70
4.95
62.95
4.89
88.25
6.25
CREANCES SUR LE
9.85
120.28
13.67
124.84
Il.10
137. 08
129.76
9.19
TRESOR PUBLIC
61.87
17.90
67.13
16.08
64.89
13.11
56.10
74.61
Il.07
104.08
13.34 .
121.38
12.11
10..65-
1
N
V1
V1
1
CONCOURS A l'ECONOMIE
286.57
B2.9
339.96
81. 47
423.87
B5.57
508.35
89.34
610.13
90.56
676.56
86.77
790.94
89.89
907.76
90.59
1007.68
89.61
1167.41
90.76
1320.24
93.54
SOURCE: - Con.eil National
du Cr'dit - Annuaire .tati.tiq~e d. la FRANCE 1982
- Pourcentage:
ealeul'.
Tableau 38 - CONTREPARTIES DE'LA MASSE MONETAIRE: ALLEMAGNE (Milliards de D.M. et en pourcentage)
1970
1971
],972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
AVOIRS EXTERIEURS
68.6
74.4
85.3
104.9
107.4
127.6
128.2
130.1
128.3
112.2
115.6
132.3
133.1
PART DANS LE TOTAL
12.54
12.07
12.14
13.28
12.70
13.62
12.52
11. 62
10.38
8.26
7.79
8.16
7.74
CREANCE S SUR LI ET AT
43.2
45.4
40.8
45.8
57.1
92.7
115.3
137.4
165.8
191. 7
210.3
248.2
276.6
1
PART DANS LE TOTAL
7.90
7.36
5.80
5.80
6.75
9.89
Il.26
12.27
13.41
14.11
14.18
15.31
16.10
N
VI
0"
1
CREANCES SUR LE SECTEUR PRIVE
434.9
496.7
576.5
638.9
680.7
716.6
780.4
852.1
941. 8
1054.6
1156.8
1240.1
1307.8
PART DANS LE TOTAL
79.55
80.56
82.05
80.91
80.53
76.48
76.21
76.10
76.20
77 .63
78.02
76.52
76.14
TOT A L
546.7
616.5
702.6
789.6
845.2
936.9
1023.9
1119.6
1235.9
1358.5
1482.7
1620.6
1717.5
SOURCE
Statistiques Financières Internationales - Annuaires 1984 : pour les valeurs en Milliards de D.M.
- Pourcentage : calculé
-257-
Mais cette augmentation des créances sur
le Trésor,
donc
le financement des déficits budgétaires par
la planche
à bi 1 lets,
pourrait être compensée par une diminution des em-
prunts et des
impôts.
Si
nous simpl ifions en disant que
l'Etat
pourrait réduire ses dépenses afin qu'i 1 n'y ait pas de déra-
page,
le problème qui
reste posé dans ce système à
100 % mon-
naie est peut-être
la fluctuation des taux d'intérêt.
En effet
dans ce système
il
n'y aurait plus de problème d'instabi 1 ité
du multipl icateur du c r é d i t :
la masse monétaire étant égale
à
la base,
son accroissement est par conséquent égal
à
l'ac-
croissement de
la base;
donc
le multipl icateur k serait égal
à
l'unité et serait stable.
Le problème de
la définition de
la
masse monétaire serait résolu car
la monnaie scripturale ou de
crédit ne sera plus comptée dans cette variable.
L'autre problème qui
pourrait gêner dans ce système à
100 % monnaie est 1 ié à
l'incertitude sur
la réduction des dé-
penses publ iques
;
en effet,
si
l'Etat ne tient pas sa promes-
se de réduire ses dépenses,
les objectifs de croissance moné-
taire pourraient toujours ne pas être atteints.
Il
pourrait mê-
me être une
incitation à dépenser encore plus et à étendre
les
interventions étatiques.
**
Donc,
S I ,
comme
le pense f.A.
HAYEK,
il
y a
un doute
sur
la discipl ine des Pouvoirs Publ ics,
il
faudrait peut-être
se tourner vers
la solution de
l'émission de monnaies concur-
rentiel les qui
est
la sienne.
-258-
B)
Le sy.nè me
hayék i en
Selon une étude de B. KLEIN,
la demande à
long terme
de monnaie tient compte de manière significative et positive
de
l'incertitude (instabi 1 ité du taux d'inflation) sur
lès
prix futurs aux ETATS-UNIS. Ce qui peut être vérifié par les
résultats de
l'équation de régression suivants (1)
:
t,. Log M = 0,0109 +
1,009 A Log Y
0,0508 il r
2
p
s
(2,19)
(6,90)
(3,41)
.
- 0,0604 l1 "t, + 0,0671 ~ r M + 0,0234 A Log S (P/P)
(4,92)
(3,14)
2
(2,11)
+ û
+ 0,3901 û _
t
t 1
(3,71)
R2 = 0,671
D.W.
1,98
Avec M
l'encaisse monétaire réel le permanente par ha-
2
bitant; Y
le revenu réel permanent par habitant; r
le taux
p
s
d'intérêt de court terme; r
le t~ux d'intérêt de long terme
L
r
l'intérêt sur
les dépôts et S(P/P)
l' instabi
M
1 ité
du taux
2variation
de
des prix. Selon ces résultats,
une augmentation
de l'incertitude sur
les prix permettrait une demande de monnaie
à
long terme. Cette situation
inciterait donc
l'émetteur à
créer cette incertitude en augmentant
la quantité de sa monnaie.
Ma i s seu I l e degré de
1a concurrence (dans
1e sens de
l' é 1as-
ticité impl icite de la demande des services de
la monnaie) peut
empêcher cette
initiative, mais à court terme.
Par conséquent
B. KLEIN conclut que
l'extension d'une ou autre forme de con-
(1) Cf. B. KLEIN: "Co""eting monies" in Journal of money, credit, and
banking, nov. 1976 ; B. KLEIN: "The demand for quai ity-adjusted cash
balances: priee uncertainty in the U.S. demand for money function"
in Journal of pol itical economy, 1977, vol. 85, nO 4
-259-
currence sur une période de temps raisonnable est très fai-
ble (1).
Le Do 1 1ar,
comme
1e Franc,
1e Deutsche-Mark,
etc,
étant émis dans des situations de monopole,
il' est évident que
l'incertitude sur
la variation des prix futurs
incitera
le pu-
bl ic à demander
la monnaie afin de compenser
la valeur perdue.
La concurrence n'ex i ste pas sur
1es marchés nat i onaux ;
i 1 n' y
a qu'une seule monnaie qui
circule sur
le marché,
et
les de-
mandeurs
internes n'ont pas de choix.
Donc,
plus
la monnaie se
déprécie,
plus el le est demandée.
Sur
1e plan
internat i ona 1,
par contre,
i 1 ex i ste une
concurrence entre
les différentes monnaies.
En effet,
sur
le
plan
i rrt-er ne t i ona l , l e s monna i es sont demandées en fonct i on de
leur valeur,
de
leur fermeté,
de
la confiance que
leur font
les demandeurs.
Ainsi,
comme
le montre
le tableau 39,
le dol-
lar a connu de grandes difficultés de 1970 à 1979. Tout afflux
de dollars externes par
la suite d'une politique
laxiste fai-
sait naître des anticipations
inflationnistes chez ses déten-
teurs ;
ils prena i ent de
l'avance sur
1a ba i sse attendue du
dollar en arbitrant cette devise contre
les autres,
en parti-
cu 1 i er
1e Deutsche-Mark,
1e
Franc Su i sse et
le Yen.
Le taux de
change de ces devises par rapport au dollar montait.
Mais ces
devises ont atteint
leur cours
le plus haut contre
le dollar
à
la fin de 1978 (2). En effet, depuis
lors,
comme
le fait très
bien remarquer
le bulletin de
la banque Paris-Bas,
le dollar
est
incontesté
il
est devenu
la monnaie de réserve et
l'ins-
trument des transactions
internationales.
Le commerce pétrol ier
international
se fait pour 75 % à 90 % en dollars;
les réser-
(1) Cf. B. KLEIN: "ColJlleting monies", op. cit.
(2) Cf. Conjoncture, Par i s-Bas : "Le do 11ar peut- i 1 ba isser ?" nov. 1982
r-epr- is sous 1e titre : ft Les facteurs exp 1icat ifs de l' évo 1ut ion du
cours du dollar" in Problèmes Economiques nO 1812, février 1983.
Tableau 39 - ~AUX DE CHANGE DE CERTAINES DEVISES: POUR UN DOLLAR
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
,
DEUTSCHE-MARK
3.6480
3.2685
3.2015
2.7030
2.4095
2.6223
2.3625
2.1050
1.8280
1. 7315
1.9590
2.2548
2.3765
2.7238
FRANC FRANÇAIS
5.5200
5.2240
5.1250
4.7080
4.4445
4.4855
4.9698
4.7050
4.1800
4.0200
4.5160
5.7480
6.7250
8.3475
1
YEN
357.65
314.80
302.00
280.00
300.95
305.15
292.80
240.00
194.60
239.70
203.00
219.90
235.00
232.20
N
0\\
o1
LI VRE
2.3937
2.5525
2.3481
2.3232
2.3485
2.0235
1.7024
1.9060
2.0345
2.2240
2.3850
1. 9080
1.6145
1.4506
FRANC SUISSE
4.3160
3.9150
3.7740
3.2440
2.5400
2.6200
2.4505
2.0000
1.6200
1.5800
1.7635
1. 7985
1.9945
2.1795
SOURCE : Statistiques Financières Internationales - Annuaire 1984.
-261-
ve~ de change en dollars sont de 70 %, tandis que la part de
toutes
les autres devises est faible
(1).
Le taux de change du
dollar par rapport aux autres monnaies ne cesse de monter;
il
a atteint et dépassé
la barre des 9 f.f.
en septembre 1984,
avant de connaître un
léger essoufflement grâce à
l'interven-
tion de plusieurs Banques Centrales.
Mais
le dollar a repris
sa course,
pour atteindre officiellement
le taux de 10,023 f.f.
le 12 février 1985, mais
le change se faisait à plus de 10 f.f.
dans
les banques avant cette date.
Cette fermeté du dollar est
expl iquée,
selon
les experts,
par sa rareté relative; en ef-
fet,
l'offre de dollars est
inférieure à sa demande sur
le mar-
ché
internat i ona 1 (2).
Cette concurrence qui
existe sur
le marché
internatio-
nal
obi ige donc
les Gouvernements à
intégrer dans
leur program-
me de pol itique économique
la défense de
leur monnaie.
Sur
1e
plan
internat i ona l , l e s taux de change,
comme
l'expl iquent P.H.
LINDERT et Ch.P.
KINDLEBERGER,
ont d'autres
facteurs déterminants,
tels que
la balance des paiements,
les
taux d'intér~t, mais "qu'en dernier ressort,
les taux de chan-
ge sont déterminés
par
l'interaction des
offres et des
deman-
des de monna ies nat ipna les" (J).
En effet,
comme
ils
l'exp 1 i-
quent,
en combinant
l'équation de
1 'hypothèse de
la parité des
pouvoirs d'achat et
les équations de
la théorie quantitative
de
la monnaie pour un pays et
le reste du monde,
on obtient
( 1) Cf. Conjoncture, Par is-Bas : "Le do 11ar peut- i 1 ba isser ?", op. ci t.
(2) Cf. Conjoncture, Paris-Bas:
ibid.
Cf. aussi : G. ZIS : "Exchange-rate fluctuations: 1973-1982" National
Westminster Bank quarterly Review, août 1983 ; repris sous le titre:
"Les théories exp 1 icatives de la détermination des taux de change à
l'épreuve des faits" in Problèmes Economiques nO 1858, janvier 1984.
(3) P.H. LINDERT & Ch.P. KINDLEBERGER : Economie internationale, trad.
franç., 7ème éd. Economica, Paris 1983, p. 389
-262-
bien sûr une 1 iaison entre
le taux de change et
les masses mo-
nétaires et
les produits nationaux (1).
L'équation de
la parité du pouvoIr d'achat s'écrit
ou
P est
le nIveau des prix d'un pays et P
le nIveau des prIx du
f
reste du monde.
Les équations de
la théorie quantitative
M = k x P x Y
(2)
Mf = k f x Pf x yf (3), avec M et Mf' 1es offres monéta ires na-
tionales et étrangères;
Y et Y
les produits nationaux réels,
f
et k et k
les ratios de comportement définis par chaque équa-
f
tion.
La combinaison des trois équations (1),
(2) et
(3)
donne
(2)
r
Comme
l'expl iquent
les auteurs,
"cette iquation pridit
qu'une nation dont
la masse monitaire crott moins rapidement
(1) Cf. P.H. LINDERT & Ch. KINDLEBERGER : ibid. p. 392 ; cf. aussi
L.B. YEAGER : "A rehabi 1itation of purchasing-power-parity", Journal
of Pol itical Econo~, 66, nO 6, décembre 1958 ; B. BALASSA : "The
purchasing-power-parity doctrine: a reappraisal", Journal of Pol iti-
cal Economy, 72, nO 6, décembre 1964 ; R. DORNBUSCH : "Exchange-rate
economics : where do we stand ?", Brooking, papers in e~onomic analy-
sis, nO 1, 1980.
(2) P.H. LINDERT & Ch. KINDLEBERGER : Economie internation9le, op. cit.
p. 392.
-263-
et dont
La capacité réeLLe de production se déveLoppe pLus ra-
pidement verra
La vaLeur reLative de sa monnaie augmenter,
aLors qu'une autre où
La masse monétaire croit rapidement et
où L'économie réeLLe est stagnante,
verra sa monnaie se dépré-
cier" (1).
Dans
le cas de plusreurs monnaies dans un pays,
on
dirait seulement qu'un émetteur dont
le volume monétaire croît
moins rapidement verra
la valeur relative de sa monnaie augmen-
ter,
alors qu'un émetteur dont
le volume monétaire croît rapi-
dement verra sa monnaie se déprécier.
**
Donc,
SI
la fermeté du dollar sur
le plan
internatio-
nal
est
1 iée au fait
que sa demande est supérieure à son offre,
il
n'y a pas de raison que
le même phénomène ne se produise
pas sur
le plan national
en régime de concurrence.
La monnaie
dont
l'émission sera contrôlée fera
l'objet de demande crois-
sante de
la part du publ ic.
Ses taux de change par rapport aux
autres monnaies concurrentes monteront au fur et à mesure que
sa demande s'accroîtra.
CONCLUSION
Les solutions monétaires de M.
FRIEDMAN et
F.A.
HAYEK
peuvent être récapitulées par
le schéma suivant
(1) P.H. LINDERT et Ch.P. KINDLEBERGER
Economie internationale, op. cit.
p. 392.
Sc~éma 4 - R E CAP 1 T U LAT ION
MONOPOLE
ETAT
7'"
1 OPTIMISTE 1
-
1
N
t
FRI EDMAN
POLITIQUE
REGLE DE CONDUITE
.
~
, MONETA 1RE
A LA
,
,
HAYEK
RESTRICTIVE
BANQUE CENTRALE
SOURCE: Construit par nous.
-265-
Les réformes proposées par M. FRIEDMAN et F.A. HAYEK,
même SI el les sont différentes,
ont
le même but
la stabi 1 i-
té monétaire, et par conséquent
la stabil ité de
l'économie.
D'autre part,
ils prêchent tous
les deux pour
l'automatisme
la pol itique monétaire automatique chez M.
FRIEDMAN et
la ré-
introduction du régulateur automatique qu'est
la monnaie dans
le marché,
chez F.A.
HAYEK.
La réforme de M~ FRIEDMAN fait de lui un
intervention-
niste sur
le plan monétaire
il est pour
le "laissez-faire"
dans toutes
les branches de
l'activité économique,
sauf cel le
de
la monnaie.
F.A.
HAYEK,
par contre,
re~te plus 1 ibéral que
possible:
le secteur monétaire étant tout aussi
stable que
le secteur réel,
il
n'y a pas besoin d'un contrôle de
la part
d'une autorité publ ique comme
la Banque Centrale.
Et sa solu-
tion semble avoir plus de chance de réussite SI el le est choi-
sie pour prévenir
les croissances excessives de
la masse moné-
taire; et ceci théoriquement.
-266-
CON C LUS ION
GE NE R ALE
Selon M.
FRIEDMAN et F.A. HAYEK,
"il Y a crise car
la régulation esperee par le marché a été suspendue par la
rupture de
l'équilibre monétaire" (1).
En effet,
pour eux,
la stagflation est due à
l'expansion mon~taire qUI
a rompu
1 '~gal it~ entre
l'~pargne et l'investissement. La crise
n'est pas une crise du march~, ni du capital isme ; el le leur
est exogène.
La crise a ~t~ provoqu~e par
l'intervention de
l'Etat pour s'être soustrait du contrôle op~r~ par
le march~ ;
l'Etat a voulu contrôler un système qui est auto-r~gulateur,
stable; qUI
n'a pas besoin d'être contrôl~, par une ~mission
excessive de monnaie.
Pour M.
FRIEDMAN et surtout pour F.A.
HAYEK,
la crise
est n~cessaire ; el le va permettre la r~gulation.
Par ces affirmations,
M. FRIEDMAN et F.A. HAYEK s'op-
posent à J.M.
KEYNES.
Mais
lorsqu'on prend
la nature du chô-
mage,
F.A. HAYEK et J.M.
KEYNES s'opposent à M. FRIEDMAN.
En
effet,
pour
1es deux prem i ers,
1e
chômage est
i nvo 1onta ire ;
ils ne
lui
donnent pourtant pas
la même cause.
Car, pour F.A.
HAYEK,
le chômage
involontaire est provoqu~ par
le d~s~qui 1 i-
bre entre
l'~pargne et
l'investissement; ce sont
les faux
in-
vestissements financ~s par
la monnaie qui,
en provoquant une
distorsion des prix relatifs,
entraîne
le chômage,
qui
persis-
te sous
l'influence des syndicats.
Pour J.M.
KEYNES,
par con-
(1) A. PARGUEZ
"HAYEK et KEYNES face à la crise", op. cit., p. 706.
-267-
tre,
"Le ch6mage invoLontaire n'est pas
Le risuLtat d'un acci-
dent mais,
au contraire,
qu'iL est produit par
Le fonctionne-
ment normaL du capitaLisme . . .
Le capitaLisme produit
Le chôma-
ge invoLontaire,
car iL impLique que
Le
niveau d'empLoi que
veuLent riaLiser
Les entreprises soit
imposi aux ditenteurs de
La force de travaiL,
sans que puisse être prise en compte
Leur
"offre de t r av a i. L"" (1).
En effet,
1e
niveau de
1a product ion
capable de satisfaire
la demande prévue par
les entrepreneurs
leur permet de déterminer
l'emploi
qui
ne correspond pas for-
cément au plein emploi
(2). D'autre part, ce chômage involon-
taire va persister s ' i 1 n'y a
pas une
intervention étatique,
des dépenses budgétaires.
Car,
pour
J.M.
KEYNES et
les keyné-
siens,
une simple création plus ou mOins
importante de monnaie
ne peut pas permettre une véritable régulation,
et absorber ef-
fectivement
le chômage si
on fait allusion à
la trappe à mon-
naie
(3). La trappe à monnaie pourrait correspondre à la "bar-
rière monétaire" de F.A.
HAYEK;
en effet,
dans ces deux cas,
le taux d'intérêt ne peut plus baisser.
Mais,
chez KEYNES,
ce-
CI
est dû au fait
que
la demande de monnaie augmente aussI
VI-
te que
l'offre
lorsque
le taux d'intérêt est faible.
Chez HAYEK
les banques sont
1 imitées à
ne pas offrir
indéfiniment de
la
monnaie.
Pour M.
FR 1 EDMAN,
1e
chômage est v o 1onta i re
car, SI
les travai 1 leurs demeurent sans travai 1,
c'est qu'i Is
le veu-
lent bien;
certains refusent de travai 11er pour
le salaire
qu'on
leur o f f r e ;
les autres,
tombés
involontairement au chô-
mage,
y demeurent volontairement en attendant de mei 1 leures
(1) A. PARGUEZ : "HAYEK et KEYNES face à la crise", op. c i t , p. 723
(2) Cf. J.M. ALBERTINI, A. SILEM : Comprendre les théories économiques,
op. c it.
(3) Cf. J.M. KEYNES: Théorie générale de
l'emploi, de l'intérêt et de
la monnaie, op. cit. ;
Cf. aussi: J.M. ALBERTINI, A. SILEM:
Comprendre les théories éco-
nomiques, op. cit.
-268-
propositions.
Mais
les pol itiques keynésiennes,
en débouchant
sur
l'inflation
(la hausse du niveau général
des prix),
l'ins-
tabi 1 ité et
les erreurs dans
l'al location des ressources,font
monter ce chômage
que M.
FRIEDMAN quai ifie de naturel.
Mais,
dans tous
les cas,
M.
FRIEDMAN ou F.A.
HAYEK
proposent
le retour au fonctionnement
normal
du marché pour
combattre
la stagflation.
En effet,
pour ces deux économistes,
la production,
l'emploi
durable,
dépend de
l'investissement
financé par
l'épargne normale ou volontaire;
et non de
la mon-
naie de crédit que
F.A.
HAYEK quai ifie d'épargne "forcée".
Mais
le passage à
la régulation du marché n'est pas sans
i~convé
nient.
Pour retrouver
la régulation,
le fonctionnement
normal
de
l'économie de marché,
M.
FRIEDMAN et
F.A.
HAYEK préconisent
des systèmes monétaires différents.
Ces systèmes ont pour ob-
jectifs de réduire
le taux d'accroissement de
la masse moné-
taire et donc
l'inflation et
le chômage.
Supposons que
l'une ou
l'autre des propositions soient
possibles et qu'el les permettent
la régulation;
cette auto-
régulation s~ra-t-el le permanente? A cette question,
PH.
BEAUGRAUD a
répondu négativement:
"Le syst~me ~conomiqueJ
dit-i 1,
ne saurait être à tout moment autor~guLateur" (1).
Les
fluctuations et
les crises sont
1 iées au système de
l'économie
de marché,
au capital isme
;
mais
l'intervention étatique n'est
pas
indispensable,
car
la régulation se fera
par
le marché,
et
périodiquement.
D'autre part,
nous pouvons corroborer cette
réponse de
Ph.
BEAUGRAUD à partir de nos résultats économétri-
ques;
en effet,
nous avons trouvé que
l'inflation n'est pas
(1) Ph. BEAUGRAUD : "L'autorégulation du système économique: une analy-
se de la controverse HAYEK-KEYNES" in Les Petites Affiches, 31 août
1984, nO 101, p. 15.
-269-
1 iée uniquement à
la croissance monétaire.
C'est
l'effet con-
jugué de cette variable et
les variations de salaires qui
dé-
termine
le phénomène;
l'influence de cette dernière est même
la plus
importante.
Nous savons d'autre part que théoriquement
et selon M.
FRIEDMAN et
F.A.
HAYEK,
les revendications sala-
riales auraient pour cause
la réduction du pouvoir d'achat des
travai 1 leurs;
réduction due à
l'accélération de
l'inflation.
Donc si
l'inflation est due aux variations de salaires et si
cette dernière est due à
la première,
la cause de
l'inflation
reste
incertaine.
Les crises pourraient exister périodiquement
au moins,
quel
que soit
le nouveau système mis en place.
A N N E X E S
Annexe la : MASSE MONETAIRE
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
ETATS-UNIS
,
(Mds de dollars US)
402,8
445,0
490,1
515,5
539,4
594,4
668,9
722,9
762,0
822,8
886,7
CANADA
(Mds de dol ler-s ca.)
34,05
37,15
42,71
51,49
61,36
70,79
84,38
96,19
112,48
132,37
144,93
JAPON
(Mds de Yen)
54 236
67 398
84 040
98 188
109 493
125 329
142 248
158 032
178 719
193 719
206 986
1
N
'-J
1TAl! E
o1
(Mds de Lire)
47 858·
55 802
65 808
81 240
94 020
117011
141 599
173 059
212 .943
254 326
285 247
. .
ALLEMAGNE
(Md de D.M.)
332,3
377,0
429,8
467,7
501,3
558,8
601,0
663,2
731,2
768,9
803,9
FRANCE
(Md de F.)
344
407
484
555
654
757
850
974
1 093
1 244
1 347
..
ROYAUME-UNI
(M i Iii ons de Livre)
18 175
20 319
25 984
33 141
37 430
40 101
44 741
49 121
56 ~92
63 319
74 958
SOURCE: Statistiques financières internationales - Annuaire 1984
Annexe lb : P.I.S.
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
ETATS-UNIS
(Md de dollars US)
985,4
1068,5
1175,0
1 310,4
1 414,4
1 531,9
1 697,5
1 894,9
2 134,3
2 375,2
2 586,4
CANADA
(Md de dollars Ca.)
87,07
96,03
106,78
125,38
149,88
168,01
194,37
213,42
236,44
268,90
299,83
_.
JAPON
(Md de Yen)
73 284
80 631
92 307
112 420
134 169
148 031
165 852
184 460
202 638
218 616
235 912
1
N
'-J
-
ITALIE
1
(Md de Lire)
62 383
68 510
75 124
89 746
110 719
125 378
156 657
190 083
222 254
270 198
338 743
ALLEMAGNE
. .
(Md de D.M.)
675,3
750,6
823,7
917,3
984,6
1 026,5
1 119,7
1 196,1
1 285,1
1 392,5
1 481,1
FRANCE
(Md de F.)
782,6
872,4
981,1 . ,1 114,1
1 278,3
1 452,3
1 677,9
1 884,4
2 140,9
2 439,4
2 758,3
.
,
ROYAUME-UNI
(Mi Ilions de Livre)
51 110
57 340
63 460
73 030
83 040
104 760
124 550
143 780
165 360
193 360
226 180
SOURCE: Statistiques financières internationales - Annuaire 1983
Annexe 1c : MASSE MONETAIRE PAR UNITE DE PRODUCTION
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
ETATS-UNIS
0,4087
0,4164
0,4171
0,3934
0,3813
0,3880
0,3940
0,3815
0,3570
0,3464
0,3428
CANADA
0,3910
0,3868
0,4000
0,4106
0,4100
0,4213
0,4341
0,4507
0,4757
0,4922
0,4833
JAPON
0,7400
0,8358
0,9104
0,8734
0,8160
0,8466
0,8576
0,8567
0,8820
0,8861
0,8774
ALLEMAGNE
0,4920
0,5022
0,5217
0,5098
0,5091
0,5443
0,5367
0,5544
0,5689
0,5521
0,5427
1
N
'-l
FRANCE
0,4395
0,4665
0,4933
0,4981
0,5116
0,5212
0,5065
0,5168
0,5105
0,5099
0,4883
N1
ROYAUME-UNI
0,3556
0,3543
0,4094
0,4537
0,4507
0,3827
0,3592
0,3416
0,3404
0,3274
0,3314
ITALIE
0,7610
0,8145
0,8760
0,9052
0,8491
0,9332
0,9038
0,9104
0,9581
0,9412
0,8420
.
SOURCE: Calculé ( M)
PIS
Annexe 2a
INDICES DES PRIX A LA CONSOMMATION (Base 100 = 1980)
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
ETATS-UNIS
47.1
49.1
50.8
53.9
59.8
65.3
69.1
73.6
79.2
88.1
100.0
CANADA
46.1
47.5
49.7
53.5
59.3
65.7
70.7
76.3
83.2
90.7
100.0
JAPON
42.3
44.9
46.9
52.4
65.2
72.9
79.7
86.1
89.4
92.6
100.0
1
N
ITALIE
27.4
28.8
30.4
33.7
40.1
46.9
54.8
64.1
71.9
82.5
100.0
~
w1
ALLEMAGNE
60.9
64.0
67.6
72.3
77.4
82.0
85.5
88.6
91.0
94.8
100.0
FRANCE
39.9
42.1
44.7
47.9
54.5
60.9
66.8
73.0
79.7
88.2
100.0
ROYAUME-UNI
27.7
30.3
32.5
35.5
41.1
51.1
59.6
69.0
74.7
84.8
100.0
SOURCE: Statistiques financières internationales - Annuaire 1983
Annexe 2b : TAUX D'INFLATION (% de variation des prix à la consommation)
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
ETATS-UNIS
5.9
4.3
3.3
6.2
11.0
9.1
5.8
6.5
7.6
11.3
13.5
10.4
CANADA
3.3
2.9
4.8
7.5
10.9
10.8
7.5
8.0
9.0
9. 1
10.2
12.4
JAPON
7.7
6.2
4.5
11.7
24.4
11.8
9.3
8.0
3.8
3.6
8.0
4.9
1
N
'1
ITALIE
4.9
5.0
5.7
10.8
19.1
17.0
16.8
17.0
12. 1
14.7
21. 2
17.8
t
ALLEMAGNE
3.3
5.3
5.6
6.9
7.0
5.9
4.3
3.6
2.8
4.1
5.5
5.9
FRANCE
5.8
5.5
6.2
7.4
13.7
11.7
9.6
9.4
9. 1
10.7
13.8
13.4
ROYAUME-UNI
6.3
9.4
7.3
9.1
16.0
24.2
16.5
15.9
8.3
13.4
18.0
11.9
SOURCE: Statistiques financières internationales - Annuaire 1983
Annexe 3a : INDICES DES SALAIRES - Base 100 = 1980
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
ETATS-UNIS
(gains horaires manuf.)
46.1
49.1
52.5 . 56.3
60.9
66.4
71.8
78.1
84.9
92.2
100.0
109.9
116.9
121.5
CANADA
(gains horaires)
36.9
40.0
43.2
47.1
53.5
61.8
70.3
77 .9
83.5
90.8
100.0
112.0
125.1
-
JAPON
(gains mensuels)
29.2
33.5
38.8
46.0
57.6
67.9
76.4
83.5
89.4
94.6
100.0
105.2
110.6
115.0
1
N
ITALIE
'-J
V"l
(salaires contractuels)
16.6
18.6
20.3
24.9
30.0
38.4
46.4
59.2
68.8
82.1
100.0
123.9
145.7
168.5
1
ALLEMAGNE
(gains horaires)
46.6
51.7
56.3
62.1
68.5
73.9
78.6
84.2
88.7
93.8
100.0
105.6
110.5
114.0
FRANCE
(coût de main d'oeuvre)
24.1
27.0
30.3
34.3
40.9
49.2
57.3
65.5
74.8
86.2
100.0
114.4
137.5
155.1
ROY AUME-UN 1..
(gains moyens mensuels
23.6
26.2
29.6
33.6
39.5
50.0
57.8
63.7
73.0
84.2
100.0
113.5
126.4
137.2
industrie)
SOURCE: Statistiques financières internationales - Annuaire 1983-1984
An n e x e
3 b
TAU X DE VARIA TI DN DES
S ALAI RES (%)
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
ETATS-UNIS
6.04
5.01
6.50
6.92
7.23
8.17
9.03
8.13
8.77
8.70
8.59
8.46
9.90
6.37
3.93
CANADA
8.25
8.21
8.40
8.00
9.02
13.60
15.51
13.75
10.81
7.20
8.74
10.13
12.0
Il.70
-
1
JAPON
12.94
15.41
14.72
15.82
18.55
25.21
17.88
12.52
9.29
7.06
5.81
5.71
5.90
5.13
3.97
N
'-l
0'
1
ALLEMAGNE
9.14
14.78
10.94
8.90
10.30
10.30
7.90
6.36
7.12
5.34
5.75
6.61
5.6
4.64
3.16
FRANCE
8.04
12.10
12.03
12.22
13.20
19.24
20.30
16.46
14.31
14.20
15.24
16.0
14.4
20.20
12.8
ROYAUME-UNI
7.70
12.38
11.01
12.97
13.51
17.56
26.58
15.60
10.20
14.60
15.34
18.76
13.5
11. 36
8.54
ITALIE
5.38
21.16
12.05
9.14
22.66
20.50
28.00
20.83
27.60
16.21
19.33
21. 80
23.90
17.60
15.64
..
SOURCE
Cal cul é
à
par tir
des
i n die e s
Annexe 4 : TAUX D'INTERET A LONG TERME
(rendement des obi igations d'Etat)
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
ETATS-UNIS
6.86
6.12
6.01
7.12
8.06
8.19
7.87
7.67
8.49
9.33
11.39
13.72
CANADA
7.91
6.95
7.23
7.56
8.90
9.04
9.18
8.70
9.30
10.26
12.49
15.22
1
JAPON
7.19
7.28
6.70
7.26
9.26
9.20
8.72
7.33
6.09
7.69
9.22
8.66
N
'-l
'-l
1
1 TAL 1 E
9.01
8.34
7.47
7.42
9.87
11.54
13.08
14.62
13.70
14.05
16.11
20.58
ALLEMAGNE
8.30
8.00
7.90
9.30
10.40
8.50
7.80
6.20
5.80
7.40
8.50
10.38
FRANCE
8.06
7.74
7.35
8.25
10.49
9.49
9.16
9.61
8.96
9.48
12.99
15.66
ROYAUME-UNI
9.22
8.90
8.91
10.72
14.77
14.39
14.43
12.73
12.47
12.99
13.79
14.74
SOURCE :-Statistiques financières internationales - Annuaire 1983
Annexe 5 : TAUX DE CHOMAGE (pourcentage)
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
ETATS-UNIS
4.9
5.9
5.6
4.9
5.6
8.5
7.7
'7 . 1
6.1
5.8
7 . 1
7.6
CANADA
5.6
6. 1
6.3
5.6
5.4
6.9
7.1
8.1
8.4
7.5
7.5
7.6
1
JAPON
1.1
1.2
1.4
1.3
1.4
1.9
2.0
2.0
2.2
2.1
2.0
2.2
N
"'-J
00
1
ALLEMAGNE
0.7
0.9
1.1
1.2
2.6
4.7
4.6
4.5
4.3
3.8
3.8
5.5
FRANCE
2.4
2.6
2.7
2.6
2.8
4. 1
4.4
4.7
5.2
5.9
6.3
7.3
ROYAUME-UNI
2.6
3.3
3.8
2'.7
2.7
4. 1
5.7
6.2
6.1
5.7
7.4
11.4
1TAL lE
5.4
5.4
6.4
6.4
5.4
5.9
6.7
7.2
7.2
7.7
7.6
8.4
SOURCE: - Annuaire des statistiques du travai 1 1982
- Principaux indicateurs économiques, 1960-1979
Annexe 6a : PRIX A LA CONSOMMATION: FRANCE (Base 100 = 1970)
ANNEES
1959
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
ALI MENTAT 1ON
66.0
67.9
70.1
74.7
78.3
81.0
82.7
84.9
86.3
88.9
94.5
100.0
PRODUITS MANUFACTURES
75.1
76.8
78.7
80.6
82.8
84.7
85.8
87.0
88.5
91.2
96.3
100.0
LOYER
52.9
66.2
43.8
44.0
47.7
48.8
57.9
61.3
71.0
92.1
94.7
100.0
SANTE
35.5
41.6
47.1
50.8
56.7
59.6
65.4
71.4
78.6
85.1
93.0
100.0
.. _-
1
N
'-J
ANNEES
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
'f
ALIMENTATION
106.4
114.8
125.6
141.4
157.5
174.5
196.5
212.5
231.5
PRODUITS MANUFACTURES
104.3
109.1
114.8
130.4
146.8
157.1
167.1
182.4
201.3
LOYER
106.5
113.5
124.8
136.5
154.2
168.5
182.1
200.8
216.2
..
SANTE
105.7
111.8
120.7
130.0
143.5
160.3
175.1
189.8
211.4
SOURCE: Le mouvement économique en FRANCE - 1949-1979 - INSEE
Annexe 6b : VARIATIONS DES PRIX RELATIFS: FRANCE
ANNEES
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
ALIMENTATION
0.0284
0.0319
0.0635
0.0470
0.0339
0.0207
0.0262
0.0163
0.0297
0.0611
0.05657
PRODUITS MANUFACTURES
0.0224
0.0244
0.0238
0.0269
0.0227
0.0129
0.0139
0.0170
0.0300
0.0544
0.0377
SANTE
0.2242
- 0.4130
0.0045
0.0807
0.0228
0.1710
0.0570
0.1469
0.2601
0.0278
0.0544
LOYER
0.1585
0.1241
0.0756
0.1098
0.0499
0.0928
0.0877
0.0960
0.0794
0.0887
0.0725
1
N
00
?
ANNEES
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
AL 1MENTATI ON
0.0620
0.0759
0.0899
0.1185
0.1078
0.1025
0.1187
0.0782
0.0856
PRODUITS MANUFACTURES
0.0421
0.0450
0.0509
0.1274
0.1184
0.0678
0.0617
0.0876
0.0986
SANTE
0.0629
0.0636
0.0949
0.0896
0.1219
0.0886
0.0803
0.0950
0.0739
LOYER
0.0554
0.0561
0.0766
0.0742
0.0988
0.1107
0.0883
0.0806
0.1078
SOURCE: Calculé
Annexe 6c : DEPENSES DE CONSOMMATION: FRANCE (Mi Ilions de F. courants)
ANNEES
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
ALIMENTATION
63 424
67 054
73 653
81 007
86 240
90 746
96 352
101 385
107 521
118 459
127 042
PRODUITS MANUFACTURES
38 352
42 053
47 258
53 810
58 460
60 294
63 627
67 165
72 480
81 662
87 018
LOGEMENT
17 680
20 000
23 169
27 660
29 858
33 801
37 777
43 779
50 379
58 625
68 221
SANTE
12 579
14 461
16 615
19 408
22 603
25 250
28 540
31 677
33 887
40 967
46 159
TOTAL
132 035
143 568
160 695
181 885
197 161
210 091
226 269
244 006
264 267
299 713
328 440
ANNEES
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
. .
1
1
ALIMENTATION
136 949
151 338
168 224
191 495
216 302
243 643
275 325
304 857
338 190
PRODUITS MANUFACTURES
98 883
110 647
123 3~4 . 146 133
164 282
184 381
199 254
220 914
248 428
LOGEMENT
77 234
86 544
99 721
118 509
135 246
159 110
181 237
207 237
242 774
SANTE
52 867
60 306
69 348
82 000
101 984
119711
134 982
159 531
185 430
TOTAL
365 933
408 835
460 627
538 137
617 814
706 845
790 798
892 496
1 014 822
SOURCE: Le Mouvement Economique en FRANCE - 1949-1979 - INSEE
Annexe 6d : DEPENSES DE CONSOMMATION: FRANCE (Part dans le total)
ANNEES
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
ALIMENTATION
0.480
0.467
0.458
0.445
0.438
0.432
0.426
0.415
0.407
0.395
0.387
PRODUITS MANUFACTURES
0.291
0.293
0.294
0.296
0.297
0.287
0.281
0.275
0.275
0.272
0.265
LOGEMENT
0.134
0.140
0.144
0.152
0.151
0.161
0.167
0.180
0.190
0.196
0.208
SANTE
0.095
0.100
0.104
0.107
0.114
0.120
0.126
0.130
0.128
0.137
0.140
1
N
ANNEES
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
00
N1
ALIMENTATION
0.374
0.370
0.365
0.356
0.350
0.344
0.348
0.341
0.333
-
. .
PRODUITS MANUFACTURES
0.270
0.270
0.268
0.272
0.266
0.261
0.252
0.247
0.244
LOGEMENT
0.211
0.212
0.217
0.220
0.219
0.225
0.230
0.232
0.240
SANTE
0.145
0.148
0.150
0.152
0.165
0.170
0.170
0.180
0.183
SOURCE: Calculé
Annexe 6e : INFLATION ET VARIANCE: FRANCE
ANNEES
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
DPt
0.0626
- 0.0020
0.0474
0.0541
0.0315
0.0480
0.0369
0.0476
0.0687
0.0601
0.0545
,
VPt
0.00474
0.01984
0.00058
0.000785
0.000081
0.002799
0.000677
0.002356
0.00574
0.000306
0.000075
1
N
00
ANNEES
1971
1972
1973
1974
197-5
1976
1977
1978
1979
cr
DPt
0.0553
0.0615
0.0772
0.1067
0.1109
0.0928
0.0907
0.0840
0.0918
VPt
0.00022
0.00015
0.00029
0.00044
0.00007
0.00027
0.00027
0.00004
0.00014
SOURCE:
Calculé
Annexe 7a : PRIX DE GROS: ALLEMAGNE (Base 100 = 1975)
ANNEES
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
BIENS DE CONSOMMATION
64.1
65.7
66.3
67.4
68.7
70.3
72.1
71.6
71.4
72.8
75.5
BIENS D'EQUIPEMENT
60.3
62.0
63.8
64.0
64.8
66.7
68.0
67.3
67.3
69.5
75.0
ANNEES
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1
N
BIENS DE CONSOMMATION
78.4
81.1
87.2
97.4
100.0
103.2
106.3
108.2
113.3
~
BIENS D'EQUIPEMENT
79.6
81.8
85.2
93.2
100.0
103.0
107.4
110.1
_113.4
SOURCE: Principaux indicateurs économiques - 1960-1979
A n n e x e
7 b
DE PEN SES
DECO NSOM MAT ION
FIN ALE
E T FOR MAT ION
8 RUT EDE
CAP 1 TAL FIX E
AL LEM AGNE
( P r i x
cou r a n t
Mil l ion s
d e
Deut s che - Mar k )
ANNEES
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
Dépenses consommation finale
privée
172 430
189 020
205 200
216 790
233 500
257 620
275 060.
.282 630
300 760
330 830
367 550
Dépenses consommation finale
publique
41 120
46 390
53 470
59 690
62 500
70 150
76 050
80 650
83 670
94 290
108 110
Dépenses totales de consom-
1
mation finale
213 550
235 410
258 670
276 480
296 000
327 770
351 110
363 280
384 430
425 120
475 660
N
00
V1
1
F. 8. C.F.
72 660
84 050
93 770
123 850
137 800
144 470
146 240
136 310
141 800
156 730
173 690
ANNEES
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1180
Dépenses consommation finale
privée
407 830
447 750
491 680
527 550
577 420
623 590
669 560
713 910
766 360
821 590
Dépenses consommation finale
puJl1 ique
129 240
144 030
166 700
194 020
215 290
227 190
239 380
257 130
278 580
303 520
Dépenses totales de consom-
mation finale
537 070
591 780
658 380
721 570
792 710
850 780
908 940
971 040
1 044 940
1 125 110
F. 8. C. F.
184 870
191 300
191 670
172 610
165 370
173 200
179 940
189 050
204 930
212 580
SOURCE: Comptes nationaux des pays membres de 110.C.D.E. - 1961-1971 - 1963-1980
~,._» .••.>
'~·"_"~~>.o'·_·__
••'~'·"'__ «'_'~'_-""_""'''·_~~.'.'=h~.•_,
•. ..__~,_..'"__
Annexe 7c : DEPENSES DE CONSOMMATION FINALE, F.B.C.F. : ALLEMAGNE (Rapport au total des dépenses)
ANNEES
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
TOTAL DES DEPENSES
286 210
319 460
352 440
400 330
433 800
472 240
497 350
499 590
526 230
581 850
649 350
Dépenses de consommation
Total des dépenses
0.7460
0.7370
0.7340
0.6907
0.6823
0.6940
0.7060
0.7270
0.7300
0.7306
0.7325
F. B. C.F.
Total des dépenses
0.2540
0.2630 .
0.2660
0.3093
0.3177
0.3060
0.2940
0.2730
0.2700
0.2694
0.2675
ANNEES
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1
N
00
TOTAL DES DEPENSES
721 940
783 080
850 050
894 180
958 080
1 023 980
1 088 880
1 160 090
1 249 87Q
1 337 690
?'
. .
Dépenses de consommation
Total des dépenses
0.7440
0.7560
0.7745
0.8070
0.8274
0.8300
0.8350
0.8370
0.8360
0.8410
F. B.C.F.
Total des dépenses
0.2560
0.2440
0.2255
0.1930
0.1726
0.1700
0·l650
0.1630
0.1640
0.1590
SOURCE : Calculé
Annexe 7d : VARIATIONS DES PRIX RELATIFS, INFLATION ET VARIANCE : ALLEMAGNE
ANNEES
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
Variations des prix
des biens de consom-
mation
0.0246
0.0091
0.0164
0.0191
0.0230
0.0253
- 0.0069
- 0.0028
0.0194
0.0384
Variations des prix
r
des biens d'équipe-
men t
0.0278
0.0286
0.0031
0.0124
0.0289
0.0193
- 0.0103
0
0.0321
0.0761
DPt : Inflation
0.0254
0.0143
0.0122
0.0169
0.0247
0.0234
- 0.0078
- 0.0020
0.0227
0.0469
-4
-4
-4
-4
-4
-4
-4
-4
-4
-4
VPt : Variance
0.0198.10
0.7501.10
0.378.10
0.0973.10
0.074.10
0.0744.10
0.0230.10
0.0154.10
0.3175.10
3.0884.10
1
N
00
ANNEES
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
'-1
1
Variations des prix
des biens de consom-
mation
0.0443
0.0338
0.0725
0.1106
0.0263
0.0315
0.0296
0.0177
0.0460
Variations des prix
des biens d'équipe-
ment
0.0595
0.0272
0.0407
0.0897
0.0704
0.0295
0.0418
0.0248
0.0295
DPt : Inflation
0.0481
0.0321
0.0653
0.1065
0.0338
0.0311
0.0316
0.0188
0.0432
-4
-4
-4
-4
-4
-4
-4
-4
-4
VPt : Variance
0.4401.10
0.6076.10
1.7661.10
0.6803.10
2.7426.10
0.0056.10
0.205.10
0.0688.10
0.3733.10
,
SOURCE
Calculé
Annexe 8a
PRIX DE GROS
ETATS-UNIS - Base 100 = 1980
ANNEES
1959
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
Biens de consommation
38.0
38.3
38.2
38.4
38.2
38.2
39.0
40.3
40.6
41.7
43.8
Biens d'équipement
38.2
38.3
38.4
38.5
38.6
38.9
39.4
40.4
41.7
43.2
44.6
1
ANNEES
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
N
(X
(X
1
Biens de consommation
44.6
45.8
47.3
52.3
61.6
66.3
68.5
72.5
78.1
87.4
100.0
Biens d'équipement
46.7
48.7
49.9
51. 5
58.8
67.8
72.3
77.0
83.2
90.4
100.0
SOURCE: Statistiques financières internationales 1983
Annexe 8b : DEPENSES DE CONSOMMATION FINALE ET FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE : ETATS-UNIS
(Prix courant j Millions de dollars)
ANNEES
1960
1
1961
1
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
Dépense privée de consomma-
tion finale
326 528 1 336 577 1 356 556
372 790
398 933
428 749
463 389
488 938
536 534
581 314
621 612
Dépense publique de consom-
mation finale
91 203 1 98 994 1 107 238
105 512
111 197
117 428
136 070
153 842
166 814
177 218
189 506
Total des dépenses de con-
sommation finale
417 731 1 435 571 1 463 794
478 302
510 130
546 177
599 459
642 780
703 348
758 532
811 118
F B C F
85 917 1 85 739
1 93 951
106 670
114 782
129 121
139 852
142 427
157 569
171 632
174 018
0
0
0
0
1
N
00
\\Q
ANNEES
1971
1
1972
1
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1
Dépense privée de consomma-
tion finale
674 192 1 739 741 1 815 069
891 249
979 641
1 090 269 1 1 212 007 r 1 352 706 1 1 515 384 1 1 677 900
Dépense publique de consom-
mation finale
198 034 1 216 764 1 232 535
1
260 854
1
291 434
1
316 542
1
343 508
1
372 133
1
413 946
1
468 320
Total des aepenses de con-
sommation finale.
872 226 1 956 505 1 1 047 604 1 1 152 103 1 1 271 075 1 1 406 811 1 1 555 515 1 1 724 839 1 1 929 330 1 2 146 220
F•B. C.F
194 369 1 221 041 1 251 310
1
261 689
1
261 582
1 292 614
1 349 362
1
411 408
1 460 574 1 471 000
0
SOURCE: Comptes Nationaux des pays de l'O.C.D.E. - 1961-1971
1963-1980
Annexe 8c : DEPENSES DE CONSOMMATION FINALE ET FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE : ETATS-UNIS
(Rapport au total des dépenses)
ANNEES
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
Total des dépenses
503 648
521 310
557 745
584 972
624 912
675 298
739 311
785 207
860 917
930 164
985 136
-_.
Dépenses de consommation
otal des dépenses
0.83
0.8355
0.8315
0.8176
0.8163
0.8088
0.8108
0.8186
0.8170
0.8155
0.8233
F. B. C.F.
Total des dépenses
0.170
0.1645
0.1685
0.1824
0.1837
0.1912
0.1892
0.1814
0.1830
0.1845
0.1767
ANNEES
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1
N
\\CI
o1
Total des dépenses
1 066 595
1 177 546
1 298 914
1 413 792
1 532 657
1 699 425
1 904 877
2 136 247
2 389 904
2 617 220
Dépenses de consommation
Total des dépenses
0.8178
0.8123
0.8065
0.8149
0.8293
0.8278
0.8166
0.8074
0.8073
0.8200
,
F. B.C.F.
Total des dépenses
0.1822
0.1877
0.1935
0.1851
0.1707
0.1722
0.1834
0.1926
0.1927
0.1800
SOURCE : Calculé
Annexe 8d : VARIATIONS- DES PRIX RELATIFS, INFLATION ET VARIANCE : ETATS-UNIS
ANNEES
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
,
Jariations des
prix des biens
f e consommatioN
0.0078
- 0.0026
0.0052
- 0.0052
0
0.0207
0.0327
0.0074
0.0267
0.0491
0.0181
Jariations des
prix des biens
:J'équipement
0.0026
0.0026
0.0026
0.0026
0.0077
0.0127
0.0250
0.0316
0.0353
0.0319
0.0460
)Pt = Inflation
0.0069
- 0.0018
0.0047
- 0.0037
0.0014
0.0191
0.0312
0.0117
0.0282
0.0459
0.0230
-4
-4
-4
-4
-4
-4
-4
-4
-4
-4
-4
JPt = Variance
0.0381.10
0.0373.10
0.0094.10
0.0908.10
0.089.10
0.099.10
0.0909.10
0.870.10
0.1108.10
0.4451.10
1.1323.10
ANNEES
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
Jariations des
prix des biens
f e consommatioN
0.0265
0.0322
0.1004
0.1636
0.0735
0.0326
0.0567
0.0744
0.1136
0.1335
variations des
orix des biens
:J'équipement
0.0419
0.0243
0.0315
0.1325
0.1424
0.0642
0.0629
0.0774
0.0829
0.1009
- .
)Pt = Inflation
0.0292
0.0246
0.0870
0.1578
0.0852
0.0380
0.0578
0.0749
0.1076
0.1275
-4
-4
-4
-4
-4
-4
-4
-4
-4
-4
vPt = Variance
0.3536.10
0.4693.10
7.4083.10
1.459.10
6.720.10
1.4234.10
0.0577.10
0.014.10
1.4662.10
1. 5688 .10
OURCE : Calculé
Annexe 9 : DEFLATEUR DU P.I.B., POURCENTAGE DE VARIATION
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
ETATS-UNIS
4.4
5.1
5.4
5.0
4.1
5.7
8.8
9.3
5.2
5.8
7.4
8.6
9.2
9.6
6.0
3.8
CANADA
3.4
4.6
4.3
3.2
5.0
9.2
15.3
10.8
9.6
7.4
6.7
10.3
11.1
10.6
10.1
5.8
JAPON
5.2
4.8
7.3
5.2
5.2
11.9
20.6
7.8
6.4
5.7
4.6
2.6
2.8
2.7
1.7
0.7
1
N
\\0
N
FRANCE
4.3
6.5
5.6
5.8
6.2
7.8
11.1
13.4
9.9
9.0
9.5
10.4
12.2
12.1
12.5
9.7
1
ALLEMAGNE
1.8
4.2
7.6
7.8
5.4
6.5
6.8
6.1
3.4
3.6
4.2
4.0
4.5
4.2
4.8
3.2
ITAL! E
1.7
4.1
6.9
7.2
6.3
11.6
18.5
17.5
18.0
19.1
13.9
15.9
20.6
18.3
17.9
14.9
ROYAUME-UNI
4.2
5.5
7.3
9.4
8.3
7.1
14.8
27.2
14.9
13.9
11.1
14.5
19.8
11.7
7.2
5.3
..
SOURCE: Statistiques Financières Internationales - Annuaire 1984
Annexe 10a : MASSE MONETAIRE (Monnaie + quasi monnaies)
Pourcentage de variation
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
ALLEMAGNE
11.4
12.3
13.4
8.3
11.9
13.5
10.7
7.4
9.0
10.6
8.5
10.1
8.2
3.5
4.7
6.1
6.7
FRANCE
11.2
13.3
9.7
6.3
18.3
19.1
14.6
17.4
14.6
16.9
11.9
13.5
13.0
10.7
11.4
12.1
9.8
ROYAUME-UNI
6.4
9.6
3.3
6.8
11.8
22.9
26.7
18.9
9.8
8.3
9.3
14.1
11.8
15.0
22.3
17.8
13.2
ETATS-UNIS
8.0
8.8
6.1
4.3
10.3
9.3
7.0
4.7
8.5
11.2
12.2
6.1
6.2
8.7
6.7
9.4
18.3
JAPON
15.7
15.3
17.3
17.7
21.1
23.1
23.0
12.9
12.7
15.2
11.4
11.9
11.2
7.9
8.8
9.1
6.6
,
CANADA
12.5
13.1
11.6
5.6
10.1
14.0
15.1
24.3
14.4
18.3
15.4
13.6
18.8
14.0
11.4 14.0
1.0
ITALIE
13.9
12.9
12.6
12.7
15.4
17.9
20.1:
20.7
20.2
22.7
21.4
22.6
19.8
13.8
10.8
12.6
16.7
SOURCE: Statistiques financières internationales - Annuaire 1984
Annexe lOb: TAUX D'ACCROISSEMENT DU P.I.B.
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
. -
ETATS-UNIS
2.7
4.6
2.8
- 0.2
3.3
5.6
5.5
- 0.8
- 0.9
5.3
5.5
4.9
2.4
- 0.3
2.6
- 2.0
3.8
CANADA
3.3
5.8
5.1
2.9
6.8
6.1
7.5
3.6
1.2
5.8
2.0
3.6
3.2
1.0
3.4
- 4.4
3.0
JAPON
10.8
12.7
12.3
9.9
4.7
9.0
8.8
- 1. 2
2.4
5.3
5.3
5.1
5.2
4.8
4.0
3.3
3.0
1
N
. .
~
FRANCE
4.7
4.3
7.0
5.7
5.4
5.9
5.4
3.2
0.2
5.2
3.0
3.8
3.3
1.0
0.2
2.0
0.7
ALLEMAGNE
- 0.1
5.9
7.5
5.1
3.1
4.1
4.6
0.5
- 1. 7
5.5
3.1
3.1
4.2
1.8
0
- 1. 0
0.9
l TAllE
7.2
6.5
6.1
5.3
1.6
3.2
7.0
4.1
..3.6
5.9
1.9
2.7
4.9
3.9
0.2
- 0.4
- 1. 2
ROYAUME-UNI
2.8
4.2
1.3
2.2
2.6
2.2
7.6
- 0.9
- 0.8
3.7
1.2
3.5
2.0
- 2.3
- 1.0
2.2
,
3.5
..
SOURCE : Statistiques financières internationales - Annuaire 1984
Annexe 10c : OFFRE EXCEDENTAIRE DE MONNAIE
(~M - ~PIB)
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
ETATS-UNIS
5.3
4.2
3.3
4.5
7
3.7
1.5
5.5
9.4
5.9
6.7
1.2
3.8
9
4.1
11.4
14.5
ALLEMAGNE
11.5
6.4
5.9
3.2
8.8
9.4
6.1
6.9
10.7
5.1
5.4
7
4
1.7
4.7
7.1
5.8
1
ROYAUME-UNI
3.6
5.4
2
4.6
9.2
20.7
19.1
19.6
10.6
4.6
8.1
10.6
9.8
17.3
23.3
15.6
9.7
JAPON
4.9
2.6
5
7.8
16.4
14.1
14.2
14.1
10.3
9.9
6.1
6.8
6
3.1
4.8
5.8
3.6
SOURCE: Calculé
Annexe 11a : PRODUCTION INDUSTRIELLE -
Base 100 = 1980
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
ALLEMAGNE
70
79
84
85
88
93
91
85
91
93
95
100
100
98
95
95
CANADA
64
69
70
74
79
88
90
85
90
92
96
101
100
101
90
95
ETATS-UNIS
72
76
73
75
81
88
88
80
89
94
99
104
100
103
94
100
1
N
FRANCE
65
71
75
80
84
90
92
86
93
95
97
102
100
98
96
97
~
ITALI E
65
68
72
72
75
82
86
78
88
89
91
95
100
98
95
90
JAPON
51
59
67
69
74
85
81
72
80
84
89
96
100
101
101
105
ROYAUME-UNI
88
90
90
90
91
99
97
92
95
100
103
107
100
97
98
101
SOURCE: Statistiques Financières Internationales - Annuaire 1984
Annexe lib: EMPLOI SECTEUR INDUSTRIEL
-
Indice 100 = 1980
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
ALLEMAGNE
106.5
112.0
116.0
115.2
112.6
113.1
110.1
103.0
100.5
99.6
99.0
99.3
100
97.8
94.3
90.5
CANADA
94.6
97.0
95.2
94.3
95.9
100.7
103.7
97.9
99.2
97.9
98.9
101. 9
100
100.6
91.2
-
ETATS-UNIS
75.1
77.9
78.4
78.8
81.5
84.9
86.6
85.1
87.8
91.2
95.9
99.4
100
100.8
99.1
99.7
1
N
\\0
' J
1
FRANCE
103.2
105.2
106.7
106.8
106.8
107.9
108.8
106.8
105.4
105.1
103.4
102.6
100
97.6
97.7
95.7
ITALIE
92.1
95.2
97.4
98.8
97.4
97.7
100.3
100.5
99
100.1
99.1
99.4
100
99.1
96.8
93.9
JAPON
104.2
108
112.1
112.9
110.7
111.1
110.6
104.8
102.7
101. 7
99.5
99
100
101.1
101.8
101. 7
ROYAUME-UNI
100.2
100.0
99.3
99.9
99.9
102.3
102.9
102.6
101.8
99.9
100.8
101. 9
100
95.t
94.1
93.1
..
SOURCE : Statistiques Financières Internationales - Annuaire 1984
An n e x e
1 1 c
PRO DUC TI VIT E
I n d i c e
bas e
100
~
1 980
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
---
ALLEMAGNE
65.72
70.53
72 .41
73.78
78.15
82.23
82.65
82.52
90.54
93.37
95.96
100.7
100
100.20
100.80
104.90
CANADA
67.65
71.13
73.53
78.47
82.37
87.40
86.80
86.82
90.72
93.97
97.06
99.11
100
100.40
98.68
-
ETATS-UNIS
95.87
97.56
93.11
95.17
99.38
103.65
101.61
94.00
101.36
103.07
103.23
104.62
100
102.18
94.85
100.30
1
N
'&
- -
1
FRANCE
62.98
67.49
70.29
74.90
78.65
83.41
84.55
80.52
88.23
90.39
93.81
99.41
100
100.41
98.26
101.36
ITALIE
70.57
71. 42
73.92
72.87
77 .00
83.93
85.74
77 .61
88.88
88.91
91.82
95.57
100
98.89
98.14
95.84
JAPON
48.94
54.63
59.76
61.11
66.84
76.50
73.23
68.70
77.89
82.59
89.44
96.97
100
99.90
99.21
103.24
ROYAUME-UNI
87.82
90.00
99.69
90.09
91.09
96.77
94.26
89.66
93.32
100.10
102.18
105.0
100
101.36
104.14
108.48
r
~ : Calculé
Production
Emploi
An n e x e
1 1 d
PRO 0 UCTl VIT E
POURCENTAGE
D'ACCROISSEMENT
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
,
ETATS-UNIS
1. 76
- 4.56
2.21
4.42
4.29
- 1.96
- 7.49
7.83
1.68
0.15
1.34
- 1. 55
2.18
- 7.17
5.74
CANADA
5.14
3.37
6.71
4.97
6.10
- 0.68
0.02
4.49
3.58
3.28
2.11
0.89
0.40
- 1. 71
-
JAPON
11. 62
9.39
2.26
9.37
14.45
- 4.27
- 6.18
13.37
6.03
8.29
8.42
3.12
- 0.1
- 0.69
4.06
1
N
'-CI
'-CI
1
ALLEMAGNE
7.32
2.66
1. 89
5.92
5.22
0.51
- 0.15
9.72
3.12
2.77
4.94
- 0.69
0.20
0.60
4.06
FRANCE
7.16
4.15
6.56
5.00
6.05
1.36
- 4.76
9.57
2.45
3.78
5.97
0.59
0.41
- 2.14
3.15
ROYAUME-UNI
2.48
10.76
- 9.63
1.11
6.23
- 2.59
- 4.88
4.08
7.26
2.07
2.76
- 4.76
1. 36
2.74
4.16
ITALIE
1. 20
3.50
- 1.42
5.66
9.00
2.15
- 9.48
14.52
0.03
3.27
4.08
4.63
- 1.11
- 0.76
- 2.34
SOURCE : Calculé à partir des indices
Annexe 12 : COUT SALARIAL: POURCENTAGE DE VARIATION
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
ALLEMAGNE
1.82
12.12
9.05
2.98
5.08
9.79
8.05
- 3.36
4.00
2.57
0.81
7.30
5.40
4.04
- 0.90
ETATS-UNIS
4.28
9.57
4.29
2.50
2.94
10.13
16.52
0.30
7.09
8.55
7.25
10.01
7.72
12.54
- 1.81
JAPON
1.32
6.02
12.46
6.45
4.10
29.48
24.06
- 0.85
3.26
- 1-.23
- 2.60
2.59
6.0
5.82
- 0.09
ROYAUME-UNI
5.22
1.62
20.64
11.86
7.28
20.15
31.46
11.52
2.94
12.53
12.58
23.52
12.14
8.62
4.38
SOURCE: Calculé (différence salaire, productivité)
Annexe 13a : VALEUR UNITAIRE DES IMPORTATIONS -
Base 100 = 1980
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
ETATS-UNIS
23.3
24.0
25.7
27.0
28.9
34.4
50.9
55.5
57.0
62.0
66.9
79.7
100.0
105.5
103.8
99.8
CANADA
30
36.0
36.7
37.4
38.2
41.1
50.8
58.8
58.9
66.1
75.0
85.6
100.0
111.5
113.4
109.4
JAPON
33.0
32.8
34.8
35.4
32.5
35.9
62.8
67.9
69.5
67.4
55.3
72.0
100.0
100.5
104.9
95.2
1
w
o
....,
FRANCE
32.2
34.3
38.0
39.3
39.7
42.6
62.6
61.5
67.9
75.8
76.6
84.4
100.0
118.5
132.9
143.1
ALLEMAGNE
52.9
54.5
51.2
51.9
51.8
55.5
71.1
72.5
76.4
79.1
76.8
85.5
100.0
113.8
114.5
113.9
ITALIE
16
16.1
16.6
17.5
18.0
23.4
40.2
42.4
53.5
62.0
65.1
77.6
100.0
136.6
148.3
153.2
ROYAUME-UNI
23.3
24.0
25.2
26.4
27.6
35.3
51.6
58.6
71.6
82.7
85.0
90.7
100.0
107.7
116.8
127.7
SOUI~CE : Stat i st i ques fi nanc i ères internat iana 1es - Annua ire 1984
Annexe 13b : VALEUR UNITAIRE DES IMPORTATIONS: POURCENTAGE D'ACCROISSEMENT
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
-ETATS-UNIS
3.00
7.08
5.05
7.03
19.03
47.96
9.03
2.70
8.77
7.90
19.13
25.47
5.5
- 1.61
- 3.85
CANADA
0.2
1. 94
1. 90
2.14
7.60
23.60
15.74
0.17
12.24
13.46
14.13
16.82
11. 5
1. 70
- 3.52
JAPON
- 0.60
6.09
1.72
- 8.19
10.46
74.93
8.12
2.35
- 3.02
- 17.95
30.20
38.88
0.5
4.37
- 9.24
1
W
- .
o
FRANCE
6.52
10.78
3.42
1. 01
7.30
46.94
- 1.75
1).40
N
11.63
1.05
10.18
18.48
18.5
12.15
7.67
1
ALLEMAGNE
3.02
- 6.05
1.36
- 0.19
7.14
28.10
1.97
5.38
3.53
- 2.90
11.33
16.96
13.8
0.61
- 0.52
ITALIE
0.62
3.10
5.42
2.85
30.00
71. 80
5.47
26.18
15.88
5.00
19.20
28.86
36.6
8.56
3.30
ROYAUME-UNI
3.00
5.00
4.76
4.54
27.90
46.17
13.56
22.18
15.50
2.78
6.70
10.25
7.7
8.45
9.33
,
SOURCE:
Calculé
Annexe 14 : INDICE DE LA PRESSION DE LA DEMANDE EXCEDENTAIRE
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
ALLEMAGNE
- ~.53
6.87
10.35
3.83
- 1. 31
1.03
3.18
- 4.65
- 9.09
4.56
- 0.30
- 0.35
2.76
- 2.50
- 4.50
- 5.56
- 2.50
ETATS-UNIS
- 0.20
3.86
2.10
- 5.50
- 0.68
9.11
6.01
- 2.80
- 11.43
7.27
3.40
3.39
1.86
- 6.02
0.14
- 10.55
4.01
1
W
o
W
JAPON
13.70
9.90
10.38
8.18
- 3.05
1. 70
9.35
- 9.61
- 16.55
5.61
- 1.48
0.74
1. 71
- 0.87
- 4.59
- 5.29
- 2.03
1
ROYAUME-UNI
0.165
5.16
1.35
- 0.27
- 1.82
0.51
7.72
- 3.18
- 6.70
1.98
3.87
1. 72
2.51
- 7.71
6 4.57
0.074
1.69
SOURCE: COkUIQ
Annexe 15 : OFFRE DE MONNAIE EXCEDENTAIRE: PART DE CHAQUE SECTEUR :' AllEMAGNE, ETATS-UNIS
6
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
A L LEM A G N E
(LlM - lJ. PIB)
- 1.6
6.3
7.1
8.2
5.9
7.8
9
Il .5
6.4
5.9
3.2
8.8
9.4
6.1
6.9
10.7
5.1
5.4
7
4
1.7
- _ . _ - - - - -
\\11* (l::J M - 6,PIB)
- B. consommation
- 1.19
4.64
5.21
5.66
4.02
5.41
6.35
8.36
4.67
4.31
2.34
6.54
7.10
4.72
5.56
8.85
4.23
4.51
5.86
3.34
1.43
- - - - - - -
- B. d'équipement
- 0.40
1. 65
1.89
2.53
1.87
2.38
2.64
3.14
1. 73
1. 59
0.85
2.25
2.29
1.37
1. 33
1. 84
0.86
0.89
1.14
0.65
0.87
E T A T S - UNI S
I~M - f).PIB)
- 0.9
1.3
0.2
3.1
1.4
1.6
1.3
5.3
4.2
3.3
4.5
7
3.7
1.5
5.5
9.4
5.9
6.7
1.2
3.8
9
1'-
-.
_..- --~ - - -- -
,--
\\11* (L1M - ~PIB)
- B. consommation
- 0.74
1.08
0.16
2.53
1.14
1. 29
1. 05
4.34
3.43
2.69
3.70
5.72
3
1. 21
4.48
7.79
4.88
5.47
0.97
3.06
7.38
-- -" --
-
- -,
- B. dl équipement
- 0.15
0.21
0.03
0.56
0.25
0.30
0.24
0.96
0.77
0.60
0.79
1. 27
0.69
0.29
1.02
1. 60
1. 01
1. 23
0.23
0.73
1.62
- .
SOURCE : Calculé
Annexe 16 : ETATS-UNIS: TAUX DES FONDS FEDERAUX: DONNEES MENSUELLES
JANV.
FEVR.
MARS
AVRIL
MAI
JUIN
JU 1L.
AOUT
SEPT.
OCT.
NOV.
DEC.
1981
19.08
15.93
14.70
15.72
18.52
19.10
19.04
17.82
15.87
15.08
13.31
12.37
1982
13.22
14.78
14.68
19.94
14.45
14.15
12.59
10.12
10.31
9.71
9.20
8.95
1
w
1983
8.68
8.51
8.77
8.80
8.63
8.98
9.37
9.56
9.45
9.48
9.34
9.47
o
V1
1
1984
9.56
9.59
9.91
10.29
10.32
Il.06
Il.23
11. 64
Il.30
-
-
-
SOURCE: Statistiques financières internationales
-306-
B 1 B LlO GR A PHI E
Cette bibl iographie
ne contient que
les ouvrages et
articles que nous avons consultés au cours de
l'élaboration
de ce travai 1.
El le comprend
- Une 1 i ste des ouvrages,
- Une 1 i ste des articles
Une
1 i ste des thèses,
mémoires,
rapports,
etc . . .
- Une 1 i ste des sources statistiques.
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BERNARD (R.)
: La théorie quantitative de la monnaie
essai
d'analyse des modèles néo-classiques et keynésiens, Thèse,
éd. de
l'A.G.E.L.,
Lyon 1973
CENTI
(J.P.)
: Monnaie concurrentiel le et optimum monétaire,
Thèse,
Faculté d'Economie Appl iquée d'Aix-Marsei Ile, jui 1-
let 1979
-329-
COLLETAZ (G.)
: Marché des changes et pol itique monétaire amé-
ricaine:
les résultats d'une étude statistique récente
(26/9/78 - 3/12/80), Document de recherche multigraphié,
Université d'Orléans, avri 1 1981
COLLOMBEL (P.),
LACOUE-LABARTHE (D.),
ROUSSEAU (J.M.) et
SARDIN (J.P.)
: Mesures de l'intégration financière
inter-
nationale et degré d'autonomie de la pol itique monétaire
française (1978-1980), Document de recherche multigraphié,
Université de Bordeaux
DELOCHE (R.)
: La fonction de réaction des autorités monétai-
res : Etude théorique et empirique, Université de Besançon,
Document de travai 1 nO 6, octobre 1975
GARAND (J.J.)
: Les relations Banque Centrale - Ministère de
l'économie dans la conduite de
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Mémoire DEA,
Faculté des Sciences Economiques de Clermont-
Ferrand,
1983
GENIERE (R. de la)
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Exercice 1982, mars 1983
NAUDET (J.Y.) : La pol itique monétaire automatique, Thèse,
Université d'Aix-Marsei Ile, éd. par le Service de Repro-
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de Grenoble,
1976
OUKRID (El H.)
: Graduai isme et activisme dans la pol itique
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Mémoire
DEA,
Faculté des Sciences Economiques
de Clermont-Ferrand 1,
1982
-330-
IV) SOURCES STATISTIQUES
- Annuaire des Statistiques du travai 1,
1982
- Annuaire Statistique de
la FRANCE,
1982
- Banque mondiale - World development report,
1981
- Comptes nationaux des pays membres de
l'O.C.D.E •
. 1961-1975
. 1963-1980
- Consei 1 National du Crédit,
1984
- Government Finance"Statistics Yearbook -
FMI -
1982
-
Lois de Règlement
- Mouvement économique en FRANCE -
INSEE -
1949-1979
- Perspectives économiques de l'O.C.D.E.,
1980-1984
Pr i nc i paux i nd i cateurs économ i ques - Stat i st i quo s- r-é t r-os->
pectives -
1960-1979
- Rapport sur les comptes de
la nation -
FRANCE,
1980
- Statistiques des recettes publ iques des pays membres de
l'O.C.D.L,
1965-1976, Paris, 1978
- Statistiques Financières Internationales,
1980-1984
- World Tables,
1984
-331-
LISTE DES GRAPHIQUES
PA&ES
Graphique nO
1
Total
des recettes fiscales en pourcentage
du PIS (1965-1976)
Graphique nO
2
Masse monétaire et prix
ALLEMAGNE
5'
Graphique nO
3
Masse monétaire et prix
FRANCE
sl
Graphique nO
4
Masse monétaire et prix
ROYAUME-UNI
53
Graphique nO
5
Masse monétaire et prix
ETATS-UNIS
51,.
Graphique nO
6
Masse monétaire et prIx
1TA LI E
S5
Graphique nO
7
Masse monétaire et prix
CANADA
Sb
Graphique nO
8
Masse monétaire et prix
JAPON
57
Graphique nO
9
Inflation,
taux d'intérêt et salaires
sa
ALLEMAGNE
Graphique nO 10
Inflation,
taux d'intérêt et salaires
59
FRANCE
Graphique nO 11
Inflation,
taux d'intérêt et salaires
hO
ITALIE
Graphique nO 12
Inflation,
taux d'intérêt et salaires
6'
ROYAUME-UNI
Graphique nO 13
Inflation,
taux d'intérêt et salaires
ETATS-UNIS
Graphique nO 14
Inflation et chômage
FRANCE
67
-332-
6&
Graphique nO 15
Inflation et chômage
ALLEMAGNE
Graphique nO 16
Inflation et chômage
ROYAUME-UNI
70
Graphique nO 17
Inflation et chômage
CANADA
71
Graphique nO 18
Inflation et chômage
ETATS-UNIS
72
Graphique nO 19
Inflation et chômage
ITALIE
73
Graphigue nO 20
Inflation et chômage : JAPON
74-
Graphique nO 21
Evolution des prix relatifs
ALLEMAGNE
178
Graphique nO 22
Evolution des prIx relatifs
ETATS-UNIS
1'l!J
-333-
LISTE DES SCHEMAS
PAGE.Sa
Schéma nO 1
La relation
inflation-chômage chez M. FRIEDMAN
153
Schéma nO 2
Récapitulation
166
Schéma nO 3
Influence de
l'accroissement monétaire sur le
'8(;
marché des biens
Schéma nO 4
Récapitulation
9..6~.
-334-
LISTE DES TABLEAUX
PAGE'
Tableau nO
1
Les dépenses publ iques dans quelques pays
I~
i ndustr i al i sés
Tableau nO
2
Les dépenses du budget général
de
la FRANCE
15
Tableau nO
3
PNB, PIB et dépenses publ iques de quelques
17
pays
industrial isés
Tableau nO
4
Soldes budgétaires dans quelques pays indus-
trial isés
Tableau nO
5
Déficit budgétaire de certains pays occiden-
taux en pourcentage du PNB -
1972 et 1981
Tableau nO
6
Total
des recettes fiscales en % du PIB dans
':lI
les pays de
l'O.C.D.E.
Tableau nO
7
Dette publ ique et taux d'intérêt dans certains
pays
industrial isés
Tableau nO
8
Masse monétaire de certains pays de
l'O.C.D.E.
(Ml + quasI
monnaies)
Tableau nO
9
Cro i ssance,
i nf 1at i on et chômage dans
1es
30
grands pays de 1 'O.C.D.E.
(pourcentage)
Tableau nO 10
Croissance de
la productivité dans certains
31
pays
industrial isés
Tableau nO 11
Taux d'intérêt réels annuels dans
les pays
industrial isés 0965-1979)
-335-
..
Tableau nO 12
Relation entre inflation et chômage
75
Tableau nO 13
Hausse des prix à
la consommation des prinCipaux
10.2
pays de
l'O.C.D.E.
(1980-1984)
Tableau nO 14
Taux de chômage dans cinq pays
industrial i-
103
sés (1979-1983)
Tableau nO 15
Croissance du PIB ou PNB en volume dans cinq
pays industrial isés
Tableau nO 16
Objectifs et croissance monétaires dans les
107
7 principaux pays de
l'O.C.D.E. (1974-1978)
Tableau nO 17
Moyenne annuel le et écart-type de
la crois-
109
sance de M1B
Tableau nO 18
Cible monétaire et résultats au ROYAUME-UNI
110
Tableau nO 19
Taux d' i nf 1at i on et offre excédenta i re de mon-
nale (moyennes de périodes de 3 ans)
Tableau nO 20
Variations des salaires nominaux
Tableau nO 21
Indice des prix des produits de base
116
(Base 100 = 1~80)
Tableau nO 22
Résultats des régressions
ROYAUME-UNI
120
Tableau nO 23
Résultats des régressions
JAPON
Tableau nO 24
Résultats des régressions
ALLEMAGNE
I~I,.
Tableau nO 25
Résultats des régressions
ETATS-UNIS
-336-
Tableau nO 26
Variance des prix relatifs
ALLEMAGNE,
ETATS-
17b
UNIS,
FRANCE
Tableau nO 27
Masse monétaire et contreparties dans
l'ancien
~'3
et
le nouveau système
Tableau nO 28
Agrégats monétaires: évolution récente et ob-
c:L37
jectifs (Taux annuels déssaisonnal isés)
Tableau nO 29
Taux des fonds du système fédéral
Tableau nO 30
Taux d'intérêt à court et
long terme
ROYAUME-UNI
Tableau nO 31
Mesures de
la dispersion du tau~ des fonds
fédéraux (Ecart-type)
Tableau nO 32
Multipl icateur du crédit,
Base monétaire et
monnaie:
ETATS-UNIS
Tableau nO 33
Multipl icateur du crédit, Base monétaire et
monnaie:
ALLEMAGNE
Tableau nO 34
Multipl icateur du crédit,
Base monétaire et
~5D
monnaie:
ROYAUME-UNI
Tableau nO 35
Multipl icateur du crédit,
Base monétaire et
~51
monnaie:
FRANCE
Tableau nO 36
Autorité morale du Gouverneur de
la Banque
9.53
Centrale et assise pol itique du Gouvernement
Tableau nO 37
Masse monétaire et contreparties
FRANCE
9,55
(en Mi Il iards et en pourcentage)
-337-
Tableau nO 38
Contreparties de
la masse: monétaire:
256
ALLEMAGNE (Mi 1 1 iards de D.M. et pourcentage)
Tableau nO 39
Taux de change de certaines devises. Pour
260
un dollar.
-§-
-338-
TABLE DES MATIERES ------~-----------
PAGES
INTRODUCTION GENERALE
02
PREMIÈRE PARTIE
LA POLITIQUE MONETAIRE ET LA STAGFLATION:
07
LES CONVERGENCES ENTRE MILTON FRIEDMAN
ET FRIEDRICH A, HAYEK
CHAPITRE 1
LES CONVERGENCES ENTRE M, FRIEDMAN ET
09
F,A, HAYEK SUR LE PROCESSUS DE LA STAG-
FLATION
SECTION 1
L'ETUDE THEORIQUE DE LA RELATION
10
CROISSANCE MONETAIRE - STAGFLATION
§ 1
Les causes de
la croissance monétaire
10
A
Les crédits bancaires
10
B
La pol itique budgétaire de
l'Etat
11
1) Le constat de l'importance du rôle de l'Etat
12~
2) Le financement du déficit budgétaire
16
a) le financement par impôt
16
b) le financement par e~unt
24
c) le financement par création monétaire
25
§ 2
Les conséquences de
la croissance moné-
32
taire:
l'inflation et
le chômage
A
L'inflation
32
1) L'inflation, phénomène monétaire
32
2) L'expl ication du processus inflationniste
34
-339-
B
Le chômage
38
1) L' inflat ion accélérée et le maintien
38
de l' elTp loi
2) L'inflation et la distorsion des prix relatifs
40
3) L' inf 1at ion et la hausse des taux d'intérêt
41
4) Le retour du chômage à son niveau initial
43
SECTION 2 : L'ETUDE EMPIRIQUE DE LA RELATION CROISSANCE
48
MONETAIRE - STAGFLATION
§ 1
La relation masse monétaire -
inflation
48
§ 2
La relation inflation -chômage
63
A
L'influence de l' inflation sur les prix
63
relatifs
B
L'évolution de l'inflation et du chômage
66
CONCLUSION
77
CHAPITRE 2
LES CONVERGENCES ENTRE M,
FR 1EDMAN ET F,A
78
1
HAYEK SUR LES REMÈDES À LA STAGFLATION
SECTION 1
L'ETUDE THEORIQUE DE LA POLITIQUE DE
79
LUTTE CONTRE L'INFLATION
§ 1
Les moyens de la lutte contre l'inflation
79
A
La réduction de la croissance monétaire
80
1) La réglementation de la pol itique monétaire
80
2) L'union monétaire non désirable
84
B
La réduction de l'intervention étatique
84
1) La réduction des dépenses publiques
85
2) La réduction des impôts
87
-340-
C
L'action sur
les salaires
88
§ 2
Les conséquences de
la
lutte contre
90
l'inflation
A
Les raisons de
la
lutte prioritaire
90
contre
l'inflation
1) L'assainissement de l'activité économique
90
2) L'inflation, mal de toutes sortes
91
a) l'inflation mal économique
91
b) l'inflation mal social
92
c) l'inflation source d'injustices
-94
d) l'inflation et l'économie total itaire
94
B
Les effets secondaires de
la lutte
96
contre l'inflation
SECTION 2
L'ETUDE EMPIRIQUE DE LA POLITIQUE DE
100
LUTTE CONTRE L'INFLATION
. § 1
Le constat des résultats de
la pol itique
101
anti-inflationniste
A
L'évolution du taux d'inflation
101
B
L'évolution du taux de chômage
103
§ 2
L'expl ication des résultats de
la pol i-
106
tique anti-inflationniste
A
L' instabi 1 ité du taux d'accroissement
106
monétaire
B
La recherche d'autres causes de
la baisse
113
de
l'inflation
1) Les sa 1aires
113
2) Les cours des matières premières
115
C
L'étude économétrique de
la relation
infla-
117
tionniste
1) L'interprétation des résultats économétriques
117
2) La r-esponseb i 1 ité des variables dans l'inflation
128
-341-
DEUXI~ME PARTIE
LA POLITIQUE MONETAIRE ET LA· STAGFLATION :
135
LES DIVERGENCES ENTRE MILTON FRIEDMAN ET
FRIEDRICH A. HAYEK
CHAPITRE 1
LES DIVERGENCES ENTRE M. FRIEDMAN ET F .A.
138
HAYEK SUR LE PROCESSUS DE LA STAGFLATION
SECTION 1
L'ETUDE THEORIQUE DES MECANISMES DE
139
L'EMERGENCE DE LA STAGFLATION
§ 1
L'influence de la croissance monétaire
139
sur
les prix
A
La croissance monétaire et
la hausse du
140
niveau général des prix
1) La hausse uniforme des prix
140
2) La neutral ité de la monnaie à long terme
143
B
La croissance monétaire et
la distorsion
145
des prix relatifs
1) La hausse successive des prix
146
2) La non neutral ité de la monnaie
149
§ 2
L'expl ication du chômage
150
A
Le chômage selon M.
FRIEDMAN
150
1) Le taux de "chômage naturel"
151
2) La hausse du taux de "chômage naturel"
155
B
Le chômage selon F.A. HAYEK
158
1) La modification de la structure de la production
158
a - le cas de l'épargne volontaire
159
b - 1e cas de l'épargne "forcée"
161
2) L'émergence du chômage
164
3) La responsabi 1ité des syndicats dans le chômage
168
-342-
SECTION 2
L'ETUDE EMPIRIQUE DES MECANISMES DE
173
L'EMERGENCE DE LA STAGFLATION
§ 1
La vérification par
la variance des
173
prix relatifs
§ 2
La vérification par
les graphiques
177
§ 3
L'étude économétrique de
l'influence
180
monétaire suries prix relatifs
CONCLUSION
185
CHAPITRE 2
LES DIVERGENCES ENTRE M, FRIEDMAN ET F,A,
188
HAYEK SUR LES REMÈDES À LA STAGFLATION
SECTION 1
L'ETUDE THEORIQUE DES REFORMES MONETAIRES
190
§ 1
L'appl ication de
la pol itique monétaire
190
restrictive
A
Le graduai isme ou
l'activisme dans
la ré-
190
duction de
la croissance monétaire
1) Le gradua 1isme dans 1a réduct ion de 1a cr-o 1s-
191
sance monétaire
a -
la règle de x %
191
~-Ia pratique de la règle de x %
191
t3-le retard de réaction de la pol itique
192
monétaire
b -
le régime des changes flexibles
195
c -
les clauses d'indexation
197
2) L'activisme dans la réduction de la croissance
198
monétaire
a -
les critiques contre le graduai isme
198
b -
les critiques contre l'indexation
199
-343-
B
La pol itique monétaire préventive
200
1) Le contrôle monétaire
201
a -
les avantages du contrôle monétaire
201
b -
les inconvénients du contrôle monétai~e
203
2) La pol it ique de la monna ie neutre
205
a - première difficulté
207
b - deuxième difficulté
207
c - troisième difficulté
207
§ 2
Les
institutions monétaires à mettre en
209
place
A
Le système à
100 % monnaie
211
1) Le monopole de la Banque Centrale
211
2) Le rôle des banques commerciales
214
a -
1es act i v ités de dépôt
214
b -
1es act iv ités de prêt
215
3) Les avantages et les inconvénients du système
216
à 100 %monnaie
B
La concurrence des monnaies
217
1) La pratique de la concurrence des monnaies
218
a -
l'émission concurrentiel le de la monnaie et
218
l'émission de monnaies concurrentes
b -
la création des monnaies concurrentes
219
c -
les conditions de la concurrence
222
Cl<.-I ' horoogéné ité du bien
223
~_Ia 1ibre entrée dans le marché
224
~ _1 a conna issance corœ 1ète
225
2) Les avantages et les inconvénients de la concur-
225
rence des monnaies
a -
les avantages
225
b -
les inconvénients
228
0.::: -l'ex i stence des coûts
228
~ _1 es autres i nconvén ients
230
-344-
SECTION 2
L'ETUDE EMPIRIQUE DES REFORMES MONETAIRES
234
§ 1
L~appr~ciation-de
la:r~duction
mon~taire
235
dans quelques pays occidentaux
§ 2
Le système le plus convenable
238
A
le système friedmanien
239
1) L'efficacit~ du contrôle de la base mon~taire
239
dans le système actuel
a - les fluctuations des taux.d'int~rêt
239
b - la d~finition de la masse mon~taire
244
c - l'instabilit~ du multiplicateur de cr-édjf
247
2) L'efficacit~ du contrôle mon~taire dans le
252
nouveau système
B
le sysiè m e
hayé k i en.
258
CONCLUSION
263
CONCLUSION GENERALE
266
Annexes
270
BibLiographie
306
Liste des graphiques
331
Liste des schémas
333
Liste des tabLeaux
334
Tab Le des Matières
338
-§-