UNIVERSITE CtEIKH ANlA DIOP - DAKAR
FACUlTE DES lETTRES ET SCIENCES tU1AINES
DEPART81EHT DE GEOGRAPHIE
ECINIMIE lE LI
TlINSF.IMITIIN IITISINILE fi
lE LI IISTIIIITIIN lES
••IIIITS lE .ECIE liNS LI
IEIi liN lE IIICII
Année UniversitaIre
1989-1990

..JJ-l l
la mérroire de ,JœS parents
A
mon épcuse Aissatou Niang GUEYE pour ses sacrifices.
A
rna1 frère et ami Sérigne DJ'IGAL,à ses épouses :
Ndèye Binta MBAYE et Aissatou Ndeur.
A
ll'Clrl beau Fère El Hadj Djibril GUEYE pour ses prières.
A
rœs fières et soeurs.
A
mes enfants M:l~ et' MariaIM.
A
mes coUègUes de pl"'CIOClticn Sérigne M:ldou F71LL,
t'W-a,gaCASSEl' et Mansour GUEYE.
A
rœs col1,ègues de l'E.R. R. de Bambey pour leur soutien
llOral.
Aux élèVes-maîtres de l'ENR de Bambey pour les exhorter au
travail.
A
tous IœS amis sportifs de Bambey.
Aux transformatrices,aux transformateurs, aux "alL'ciliaires"
de la transformati~ artisanale, aux détaillants,aux ménagères qui
ncus mt crnsacré une partie de leur précieux temps.
A tous ceux qui,de près ou de loin,cnt contribué à la réalisa-
tim de ce travail.
-=-=-=-=-=-=~-=-=-=-

l
TABLE
DES
MATIERES
Pages -
AV1\\NT-PROPJS. • •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
INTRCDu:TICN ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
4
PREMIERE PARITE: LOCALISATION DES ACTIVITES ET DEVELOPPEMENT
DES BESOINS DE LA REGION DE DAKAR. ••••••••••• 13
1, - IJ:::x:alisatiœ des activités
11
1. Le régime fcncier traditionnel............. . . • • . . • . • • . . . • • . . .. 13
2. M::xlifications mo:lernes du régime foncier
traditicnnel. ...... 14
3. La loi relative au danaine naticnal et son applicaticn .•...... 15
1
-
2
Besoins de la régicn de Dakar et app '"\\, .p:lp~ement en prcduits
de pec"he transformés •..•..••••.•
. ,>\\. ..~.....................
18
.
. ,,'"
.;~
,
;>
,
1. Evolution dérrograpuque de l
:t
E
'et accroisse-
:""'\\
~ ,:
ment des besoins •••••..•••••••~~."•..•.... ~l"""""'"''''18
,~/.
. ' ~ "-----

':..:>"
.
.
"~~"iGr2rneo\\'7
1. 1. Evolution démographique. •••. '"",t,,<.~,
18
1.2. Accroissarent des besoins de la p:lpulation
de la
régicn de Dakar •••••••••••••••••••.•.......•••••.•••••••.• 29
2. Production de la régicn de Dakar.
•••······· •••••.•••.•.••..•.• 32
2.1. Aspect quantitatif •.•.•••• · ..... ············ ... · .• ·····.·· 32
2. 2. Calendrier de prcduction. .•.. .. . . . .. .. . . . .. . . . . .. . . . . . .. .. 38
2.3. Spécialisation régionale. •••... . .. . . .. .. .. . . . .. . . . . . . . . . .
38
3. Approvisionnarent de la régicn de Dakar en r::>rcduits transfor-
més. .•.•. . . • . . . • . . •• . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
40
3.1. Approvisionnarent par les régions intérieures
40
3.2. Approvisionnement par les importations.:.................
4S
. / .

I I
1
- Aspect historique de la transfonnation artisanale
···'········ 46
3
1. Les débuts
47
10 '"
..
..
.. ..

..
.. ..
.. ..

..
.. ..
..
..
.. ..
..
..
..
..
..
..

..
..
.. ..
.. ..

.. ..
.. •


.
2. :Le dévelc:ppe!OOIlt des activités de la transfonnati01 artisanale......
49
DEUXIEME
PARTIE
:
PRCOœrICN ET MARCHES. DE rA REGICN DE DAKAR. "
55
I I I - Techniques de transfOr:mation et produits transfonnés ••••••..••••••••••• 55
0 '
1. SOurces d'aJ;:provisiC!lIlaœI1t
55
1.1. J\\pprovisionnaœnt local.
55
1.2. J\\pprovisionnaœnt ext~rieur.. '
55
2. Poter1tiel irlstn.uœntal. ;
'"
59
2 .. 1. I.e :fetit rna.tériel
"" 59
2.2. :Le grœ matériel
62
2. 3. :Le potentiel énergétique. • • • . . • . . .. • • • • • • . • • • • • .. • • . • .. .. .. .. •• 69
3. Techniques de transfonnation et produits transformés
72
3.1. :Les conditions de la transfonnation artisanale ......••.••••••.• 72
3.2. Produits transformés
74
II
- La ccmœrcialisation des produits transfonnés
81
2
Î.
:Les rrvyens de transport.
•..•...........•••.•••••••••.•.••.•••••. 81
1. 1. Infrastructures routières. •• . . . . . • . • . . . • • . • • • • • • • • • • • • • . • • .• 81
1 • 2. M:Jyens de transport. . • • • • • . . . . . . . . . • . . • • • • • • . . • • . • • • • . • • . . •• 83
1.3. Conditionnerœnt des produits transfonnés
85
2. :Les circuits ccmœrciaux ..•................•.....•••..•••.••.•••. 85
2.1. La vente au centre de production
87
2.2. La vente directe dans les marchés ..........•................ 89
2.3. La vente dans les régions intérieures ........••.......•..•.• 92
./ .

III
11
- Marchés de la région de Dakar••••..••••.••.•••..••••••••.•••••••••• 95
3
1. Absen::e d'un marché de gras des produits transformés ......••.••• 95
1• 1. Marchés principaux........................................ 102
1.2. ~hés seCCJl'rlai.res.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .... 103
1•3. Foints de vente isolés ~ . . • . . . . • • . • . . . . . • . . . • • • . . . . . . •. . .• 104
2.. organisation des marchés. .... • . • . . . • • . . . . . • . . . . • . . . . • . . . • • • .. 105
2.1.. ~l€!t'entation.....................................................................................
105
2.2. Organisation des vendeurs .•.••............•....•......••• 106
2.3. Rôle des fernres dans la distribution des produits
trans fonnés. .• • . . . . . . . . . . . • • . . • . . . • . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . .. 107
3. Prix des produits transfonnés .•.•...••.•.............•..•..•. 113
3.1. Prix de la transformatrice au consommateur.•....•..•..•.. 113
3.2. Variations des prix dans le temps •••••••••••••••••••••••• 113
3.3. Variations des prL~ dans l'espace .•.........•••...•...••. 115
II
- Elargissaœnt des débcuchés pour les produits transformés ...•.... 117
4
1. F=ulenent des produits transfornés vers les régions
intérieures. . . • . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . • .. 117
2 • EXp::>rta ti<ns . . . . . . . . . . . . • . . . • . . .• . . . . . . . . .. . . .. .. . • .. . . . . . . . "
126
3. Débouchés offerts par les activités maraîchères .......•...•... 133
TOC>ISIEME PARI'IE
L'ORGANISATION SCCI0-EŒNCMIQlJE DE LA
TRANSFORMATION ARTISANALE ET SES
POC>BLEMES •
• . • • • . • . • • . • • • • • • • . • • • • • • • • • • • • ., 13 6
III
- Les auxiliaires de la transformation ar+..isanale.
137
1
1. Les caractères socio-démographiques ..............•.......... 137
./.

TV
2. ori~ de la nain~'œtJVre
138
3. ~ de rna.in-à. 'œuvœ
138
3 .. 1.. ra. Ina.in-à. 1œllVre locale....................................................................... 138
3.2. La main-d'oeuvre étrangère .•............•.•..••.••..••.••.. 139
III
- !,es t.raI15fonna.tellI"S.............................................................................................. 145
2
1. Les caractères socio-dérrDgraJ;:hi.ques............................
145
2. L'organisation sociale...................................
148
3. L'organisation du travaiL....... • .. .. . . . • . • . • . • . . . . • . . . . . . . . . .
152
III
- Bilan de la production artisanale ...••........•..••••.•••.....•...
157
3
1 .. ~thcrlolCll3'"ie
"
"............
157
2. Revenus générés par la Transfonnation artisanale. .................... " ....
161
III
- La transfonnation artisanale et ses prcblèrres. .•..........•......
175
4
1. Transfonnation artisanale et activités touristiques.
175
2. Drganisation et équipaœnt des transfonnateurs.
180
3. Transfonnation artisanale et approvisionnerrent.
184
III
- Besoins de modernisation du secteur...••.••.....................•
186
5
1. L' amélioration des carrlitions de travail.
.
186
2. L'amélioration des Techniques de production. .
.
189
3. La restructuration des coopératives féminines de
traJ'lS f ODna.tion.. .. .. .. .. .. '" .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
194
4. La récrganisation des circuits de distribution
.
198
COnclusion générale .............................................•...••.
201
BibliograJ;:hi.e ...........................•.....................•....•....
206
Glossaire.......................•........•..............................
224
Liste des abréviations et des sigles
.
225
Liste des figures.
.
.
227
Liste des tableaux-................•. "
.
229
.Armexes
.
231

-1../ llVANT - PROPOS
-=-=-=-=-
Pendant l'année universitaire 1982/1983,nous avons préparé et soute-
nu un mémoire de maîtrise en géographie(1).
Le choix de notre sujet de réflexion,s'inscrivant dans le contexte
du thème général des relations Villes-Campagnes,avait été motivé par une
expérience pédagogique entreprise pendant l'année universitaire 1981/1982
par nos professeurs Messieurs Cheikh BA et Moussa SOUMAH.
A l'époque, MM BA et SOUMAH avaient jugé plus efficace de compléter
l'enseignement théorique destiné aux étudiants de géographie humaine et ré-
gionale appliquée par une pratique du terrain.
Des enquêtes menées en milieu urbain et en milieu rural dans la ré-
gion de Dakar,nous avaient alors permis de saisir l'ampleur et l'importan-
ce de la pêche maritime artisanale et de toutes ses activités annexes : le
mareyage,la transformation artisanale,etc.
La transformation· artisanale des produits de la pêche avaiè,particu-
lièrement,retenu notre att~ntion.
Beaucoup de questions s'étaient alors posées à nous: quels procédés
utilise la transformation artisanale? Comment est-elle organisée? Comment
fonctionne-t-elle? Quelles sont ses aptitudes à accro ~tre la ~roduction
et à créer des emplois? Quels sont les problèmes auxquels elle est confron-
tée?
Toutes ces interrogations,et d'autres encore,avaient trouve des ré-
ponses partielles pendant l'année universitaire 1983/1954,année au COurs
de la.quelle nous avions el] A. traiter ,dnns le cadre de la préparation dl un
D.E.A. en géographie humaine,et sous la direction du professeur Cheikh BA,
(1) - Diop Oumar (65) . .
. !

- 2 -
du thème suivant: "Aspects socio-économiques de la trhnsformation artisa-
nale des produits de mer Slrr la côte au Sud du Cap-Vert : le cas de Bar-
gny'! .
Depuis cette époque,l'idée d'une thèse de doctorat de 3e cycle ne
nous avait jamais qui~~é.
Notre objectif était d'élargir ce travail à une échelle régionale;
le Cap-Vert dispose,en fait,d'un environnement social,économique,juridi-
que,etc ••• particulier par rapport aux autres régions du Sénégal.
Ces particularités sont tantôt considérées comme facteurs favorables,
tantôt prises comme contraintes pour un secteur dont l'évolution n'est que
récente.
Notre travail se veut une contribution,si modeste soit-elle,à la
connaissance d'un secteur naguère considéré comme un simple appendice de
la pêche piroguière maritime.
Cette contribution se passe dans un contexte national marqué,entre
autres,par un taux~élevé de chômage.Dans la perspective de recherches de
moyens de lutte contre cette crise de l'emploi - ou tout au moins pour at-
ténuer ses méfaits - i l est important que la transformation artisanale,
aujourd'hui intégrée dans une économie de marché,fasse l'objet de plus de
considérations ae la part des pouvoirs publics.
Cette activité dispose, à n'en pas douter,de réelles potentialités
comme dl autres composantes du secteur "non structllré". Ses capacités en ma-
~ière d'offre d'emploi ne sont Qu'un aspect de ces ressources.
L'organisation et la réalisation de ce travail,malgré Je nombr~uses
difficultés ,ont eté possibles grâce à l'appui constant ,aussi :..1 .i.'~n matériel
Que moral,de nombreuses personnes et de divers services.
./ .

- 3 -
,Nous adressons à ~ous nos remerciements sincères -
Qu'il nous soit permis de citer
- MT Cheikh BAtDirecteur de recherche de ce travail,qui nous a ini-
tié à la g§ographie humaine et enseigné l'esprit de méthode,de rigueur et
de persévérance;ses conseils,zes- critiques et ses encouragements ont été
pour nous des leçons permanentes~
- Nous asSOC10ns à ces remerciements Mr Moussa SOUMAH.
- Mr Jean ALONSO,professeur de P.C.,pour l'illustration du travail
et pour l~s nombreux déplacements qu'il a effectues avec nous à travers
la Region de Dakar.
- Mr Ambroise SAMBOU chef du pose de contrôle du centre de transfor-
mation artisanale Bargny.
- Mr Famara Sarr charge des cooperatives au CAPAS.
- Mr Mamadou NDIAYE,chef du Service Régional des Pêches Maritimes -
Dakar.
- Messieurs Moussa MBENGUE et Ibra FALL agents techniques des pê-
ches au Service Départemental des Pêches de Pikine.
- Mr Bakary SANE agent technique des pêches au Bureau des Produc-
tions Maritimes de la D.O.P.M.
- Mr Florent DIOUF documentaliste au C.R.O.D.T.
- Mr Papa Demba CAMARA documentaliste à l'I.T.A.
- Mlle Arame GAYE documentaliste à la D.O.P.M.
- Mr Galaye GUEYE documentaliste à la D.O.F.M.
- ~e Anta NDIAYE présidente de la C.F.T. de Yoff.
- r-fe ~'aguèye SECK présidente de la C.F. T. de Thiaroye sur mer.
- tl"e Maguet te NDOYE pres idente de la C.F. T. de 1lianghal.
- dne Dieyn,"o9. SECK présidente de la C,F.T. de Yenne.
- ;,me Soukèye NDOYE; transformatrice à Bargny.
-=-=-=-=-=-=080 -=-=-=--=-=-

- 11 -
l N T R 0 DUC T ION
-=-=-:-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
,..,Les populations de pêcheurs du littoral sénégambien ont toujours
conservé une partie de leur production halieutique. Jadis,la technique
consistait,~p~ès un traitement sommaire,à un simple séchage des poissons.
Pendant longtemps,la transformation artisanale a conservé l'image
d'une activité qU1 ne représente qu'un simple débouché pour les invendus
du mareyage.
Cependant,depuis bientôt plus d'une décennie,ce secteur connaît une
évolution si remarquable qu'il est passé d'un niveau de production pour
la consommation à un niveau de production pour les échanges.
Ainsi,intégrée à une économie de marché,la transformation artisana-
le des produits de pêche a dû adapter ses techniques à une production ha-
lieutique de plus en plus importante et diversifiée.
Dans la région de Dakar,ce secteur,pour répondre aux besoins nou-
veaux et croissants d'une population galopante,a su,par des procédés de
traitement multiples,offrir au consommateur une variété de produits trans-
formés.
Malgré un potentiel instrumental limité et des conditions de tra-
vail médiocres dans l'ensemble,ce secteur d'activités entretient un im-
portant ~ourant d'exportation vers l'intérieur du Sénégal et vers cm cer-
tain nombre de pays africains.
La transformation artisanale ne se limite pas seulement aux seuls
aspects de la production et de la commercialisation.
Dans le Cap-Vert ,ce secteur est largement dominé par une pop'üation
feminine tant à l'échelon de la production qu'à celui de la distribution
des produits(2). Toutef'ois,cette population n'est pas homogène.
(.2)
-
ct~st p011r~es rai::;,.)n.s~ue n0U~ employon'.i le mot transformatrice .
./ .

- 5 -
Par ailleurs,la transformation artisanale fait appel,de plus en
plus,à un monde d'origine extérieure à la pêche;il s'agit surtout d'ac-
tifs agricoles originaires des régions intérieures. Ils représentent une
composante de la main-dtoeuvre. Appelés "auxiliaires" ou "maDoeuvreslt,ils
regroupent aussi bien des hommes que des femmes qui tirent,des différen-
)
tes activités de la production artisanale,des revenus divers et relative-
ment importants.
Mais les contraintes auxquelles sont soumises les activités de la
transformation artisanale sont de taille. Le développement des activités
touristiques dans le Cap-Vert n'en constitue qu'un aspect.
Dans ce contexte,il est nécessaire d'établir un programme cohérent
de modernisation du secteur qui touche~ait tous ses aspects : les condi-
tions de travail,la gestion de laproduction,la distribution,l'organisa-
tion coopérative,etc. En somme,ce programme prenant le contre-pied des
actions par à coup menées j~ue-là,aurait pour objectif d'exploiter avec
rationalité toutes les potentialités de la transformation artisanale dans
une région où sévit le chômage.
Le développement des idées maîtresses que nous venons d'évoquer n'a
été possible que par une méthodologie qui nous a conduit au niveau des bi-
bliothèques et sur le terrain.
1) - Les recherches bibliographiques
La documentation écrite est inégale.Elle se subdivise en deux types:
celle d'ordre général,relative à la transformation artisanale au Sénégal,
et celle analysant uniquement la transformation dans le Cap-Vert.
Les articles que nous avons lus sur la transformation artisanale au
Sénégal sont ecrits par des geographes,des oceanographes,des économistes
de l'I.S.R.A., de l'a.R.S.T.a.M.,du C.R.a.D.T. et par des experts - ou con-
sultants - d'organismes spécialisés dans la pêche maritime.
./.

- 6 -
Les données obtenues à ce niveau nous ont permis d'avoir une vue
d'ensemble sur cer~ains aspects de la transformation: ses techniques de
production, ses rapports avec la pêche piroguière maritime,ses problèmes
liès à l'environnement,etc.
Les travaux les plus importants et les plus r~cents sur ces ques-
tions sont ceux de
LLERES B. (92),
de
DURAND
M.H.(75) et de LY O.K.(94)
En ce qui concerne les informations ponctuelles sur la transforma-
tion artisanale au Cap-Vert,elles sont peu nombreuses. Ces renseignements
sont fournis dans des mémoires de fin d'études des élèves de l'E.A.T.O.P.M.
de Dakar.
Les données les plus importantes qui ont été fournies,portent Sur la
commercialisation des produits transformés,sur les coopératives de trans-
formation et sur les produits transformés.
Citons ceux de COLY.L.(45J,de CAMARAs.(6) et de FAYEI.(80) pour
la distribution des produits,de DIALLOS,S.(61) et de FAYE,M.(81) pour le
mouvement coopératif,de NIANG K.(115) pour les techniques de transforma-
tian.
Par ailleurs,malgré son insuffisance sur certaines questions comme
l'approvisionnement local en matière première et la production artisanale
exportée, "l'appareil sta.tistique" nous a livré des données numériques,no-
tamment sur la production artisanale du Cap-Vert. Nous avons été amenés,
plusieurs fois, à faire des recoupements et des confrontations entre les
"récoltes" de la Direction de l'Océanographie et des pêches Maritimes et
celles de l'Inspection Régionale des pêches de Dakar.
C'est ~u niveau de ces deux services que nous avons recueilli l'es-
sentiel des données statistiques. La Direction de la Statistique a été
aussi,pour nous,une source appréciable de documentation.
./.

- 7 -
Les difficultés auxquelles nous avons été confrontés,à ce niveau
de la recherche,sont diverses : ouvrage emprunté et non rendu, consulta-
tions
prêts - de documents à domicile difficiles,non correspondance en-
tre les périodes de fonctionnement des bibliothèques et celles au cours
desquelles nous avions les possibilités de consulter les ouvrages,éloigne-
ment des centres de documentation,etc •••
Dans l'ensemble,les recherches effectuées au niveau des centres de
documentation ont été d'une grande importance. Des enquêtes périodiques
menées sur le terrain nous ont permis de les enrichir.
2) - Les enquêtes sur le terrain
Toutes ces enquêtes ont été menées au cours des vacances scolaires
et universitaires : les vacances de Noël ,les vacances de Pâques et les
grandes vacances.
Au cours de ces périodes,de septembre 1986 au mois de décembre 1988,
nous avons interrogé 1625 personnes qui exercent différentes activités dans
le secteur de la transformation artisanale,depuis la production jusqu'à la
distribution :
- 725 transformateurs(3)
- 220 manoeuvres (main-d'oeuvre)
- 680 détàillants.
(3) - Ne disposant d'aucune information portant sur le nombre de transforma-
teurs de la région de Dakar pour les années 1987 et 1988,nous avons
utilisé les données de la D.O.P.M. selon lesquelles le nombre de
transformatrices recensées membres des coopératives féminines de
transformation s'élevait à 1110 pour la région de Dakar(ly86).
Notre échantillon, 725,regroupe les transformatrices membres ou
non des C.F.T. du Cap-Vert.
./ .

- 8 -
A l'évidence,notre parcours a été jalonné d'obstacles de tous ordres.
En évoquant ces difficultés dé méthode,nous aVOns voulu,non pas justifier
des lacunes dont nous sommes conscients du reste,mais nous défier de tout
raisonnement mécaniste dans un secteur en pleine évolution.
Une analyse exhaustive des problèmes que nous avons rencontrés ris,""
que d'être fastidieuse;aussi,avons-nous estimé nécessaire,pa~ souci de ra-
tionruUité·,d 1 en faire ici 11 économie :
- les exigences professionnelles nous ont très souvent séparé de
notre champ d'activité;(4)
- la dispersion géographique des centres de transformation et des
marchés, la mobilité des groupes-cibles,nous ont valu de nombreux déplace-
ments quotidiens et éprouvants;
- le manque d'intérêt des personnes interr ogées et leurs difficul-
tés à fournir les informations recherchées ont occasionné des pertes d'un
temps précieux pour des recherches menées à distance.
- les problèmes de fiabilité,d'actualité des données statistiques et
l'absence de carte de membre pour certaines transformatrices membres des
C.F.T., entravent l'organisation du secteur de la transformation;
- les moyens techniques ou financiers ont fait parfois défaut.
Cependant,l'enjeu en valait la peine.Ainsi,nous avons pu contourner
l'ensemble de ces contraintes inhérentes à toute recherche.
Fort heureusement.
Un calendrier des enquêtes,conçu en fonction de nos responsabilités
professionnelles,a été établi;un questionnaire, tenant compte des informa-
tions recherchées,dresse.
(4) - Nous exerçons les fonctions de professeur d'histoire et de géographie
à l'E.N.R. de Bambey depuis octobre 1985.
./ .

- 9 -
Pour la collecte des informations,nous n'avons menage aucun effort.
Dans cette optique,nous avons fait usage parfois des rapports de
cousinage entre tukulër
et
sereer, entre les noms de famille DIOP et
~IDIAYE,adopte une attitude intére~sée à l'égard des opinions du sujet.Bref,
autant de comportements qui nous ont permis de créer une atmosphère de sym-
pathie pour mettre certains sujets à l'aise.
Devant l'incapacité de certains à fournir l'information recherchee,
portant sur l'âge et l'ancienneté dans la profession exercée,nous n'avons
pas hésité à exploiter judicieusement des cartes nationales d'identifica-
tion,des cartes de membre de coopérative,des cartes electorales,des ex-
traits ou bulletins de naissance(5).
Dans tous les centres de transformation de la région de Dakar - ou
dans des espaces isoles entre des unités industrielles - sous des abris
provisoires,sous des claies de séchage transformees pour la circonstance
en abris provisoires,sous la chaleur attiedie des bordures de la mer,as-
sis à même le sol ou sur de vieux récipients noircis par la fumee ou ron-
ges par la rouille,nous avons organisé des contacts fructueux avec les
presidentes des coopératives feminines de transformation,avec des trans-
formatrices et des employes du secteur.
Dans les villages,nous avons recueilli diverses informations en in-
terrogeant des notables qui ont constitue,pour nous,une précieuse source
d'informations,en particulier sur les problèmes de la transformation arti-
sanale.
(5)- - Certains sujets utilisent des évènements historiques comme élements
de reponse : la mort de Cheikh Ahmadou Bamba(1927),la mort de Blaise
Diagne( 193h) ,le bombardement de Dakar( 19hO) ,la venue du general De
Gaulle à Dakar( 1958) ,les grèves scolaires de 1968,la sécheresse de
1973,etc.
./ .

-
10 -
Ainsi.les données obtenues à ce niveau ont été confrontées à d'au-
tres informations fournies comme réponses aux 'luestions l'lue nous avons eu
~ poser aux transformatrices, à la main-d'oeuvre de tous les âges et de
tous les sexes.
Toutes ces données recueillies nous ont permis d'étudier:
- au niveau de la main-d'oeuvre: la composition(le sexe,l'âge,
l' éthllie ,la situation matrimoniale) ,la région d 'origine,l' ancienneté dans
la profession,le temps de travail(temporaire ou
~nent),la profession
antérieure;
,,\\\\.';,,':':F,"it.' ;;'~~"""~
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~
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C ' /
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- au niveau des transformatrices : 1~':;'6} C "ilYiQn(le ,)exe,l'âge,
"
(; S 1 -
l'éthnie,la situation matrimoniale),la rég~cm\\~'orig~:~,cienneté dans
le métier,la profession antérieure,la destinatiô~,~~uitstransfor-
~'..,?(.\\
més(choix des lieux de vente).
En outre,nous avons pu saisir l'importance des rapports 'lui un~s­
sent les transformatrices d'une part,~es transformatrices et leurs emplo-
yés d'autre part.
L'analyse de ces différents liens,caractérisés par la solidarité et
l'entraide,a été plus 'lue fructueuse: elle nous a permis d'entrevoir
d'autres aspects caractéristi'lues du dynamisme du secteur de la transfor-
mation artisanale,comme l'organisation sociale et l'organisation du tra-
vail chez les transformatrices.
De même,pour compléter notre analyse des circuits de distribution,
nous avons,à maintes reprises,visité les marchés de la pres'lu'île.Aussi,
avons nous eu ~'occasion de mieux appréhender certaines questions qui se
posaient jusqu'alors à nous; il :s'agit notamment:
- de l!ïunportance du marché
. Thiaroye-Gare qu~ joue le rôle d'un
marché principal dans la commercialisation des produits transformés. Ce
marché est une véritable pla'lue tournante dans la distribution des pro-
./ .

- 11 -
duits transformés en provenance de toutes les régions productrices du Séné-
ga.l ;
- de l'organisatiod des marchés des produits transformés et du rôle,
combien appreciable,des femmes dans les circuits de distribution;
- de la grande variation du cours des prix des produits transformés
qui,loin d'être garantis,dépendent des conditions de l'offre et de la de-
mande;donc des lois du marche.
Par ailleurs,grâce à des suivis ·journaliers,nous avons procedé à une
éva.luation de revenus;ce sont des études de cas qui portent sur 44 agents
de la transformation artisanale : 15 employés - la main-d'oeuvre - et 29
transformateurs.
Les données obtenues au niveau des bibliothèques,au niveau des ate-
liers de transformation et au niveau des marchés o~t été ana.lysées et ex-
ploitées.
3} - Le traitement des données recueillies
D'abord,nous avons ana.lysé,sélectionne et classé les notes de lecture,
les données "récoltées" et mentiormées dans les fiches-questionnaires,et
les photos d'illustration,en fonction des differents chapitres qui structu-
rent notre sujet.
Ensuite,les synthèses partielles ont eté soumises,periodiquement,au
professeur Che~kh BA pour correction.
Enfin,crest au terme des corrections partielles,regulières que nous
avons, au cours des grandes vacances scolaires et universitaires 1989,proce-
de au travail de synthèse generale66}.
tion
(6} - En janvier 1990,dans le cadre de l'actuàlisa/des donnees de notre tra-
vail,nous avons éte informes par Mr BODIAN,chef du Service Informati-
que,de la D.O.P.M.,que les données de 1987,de 1988 et celles de 1989
ne sont pas encore publiées officiellement.Par conséquent,son service,
en fonction depuis 1986,ne pouvait les mettre à notre disposition sans
une autorisation prealable du Ministère de tutelle.C'est pourquùi,les
donnees les plus recentes de notre tra~ail dater.t de 1986.
.1.

- 12 -
Le travail ainsi obtenu s'ordonne autour de trois parties essentiel~
les.
Dans la première partie,nous cernerons les déterminants socio-économi-
'lues et technologiques 'lui ont com;ribué à l'essor de la transformation ar-
t isanale dans la région de Dakar où le régime foncier se présente cOlllllle
une contrainte de teille pour cette activité.
Dans la deuxième partie,nous analyserons les conditions de la produc-
tion et de la cOllllllercialisation des produits transformés. Si ces conditions
sont dans l'ensemble. peu favorables àll.une production 'luantitative et 'luali-
tative,la transformatrice de la région de Dakar a pu trouver néanmoins,en
dehors de son propre marché,d'autres débouchés.
La troisième partie portera sur les nécessités de moderniser le sec-
teur de la transformation artisanale,en raison des contraintes auxquelles
il est confronté d'une part,et de ses importantes potentialités socio-éco-
nomiques,d'autre part.
=-=-=000-=-=-=
o

pRE MIE R E
PAR T l E
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-:-=-=-:-=-=-=
~CALISATION
DES
ACTIVITES
ET
DEVELOPP&~ENT
DES
BESOINS
DE
LA
REGION
DE
DAKAR-

- 13 -
Il - LOCALISATION DES ACTIVITES ET DEVELOPPEMENT DES BESOINS
DE
LA
REGION
DE
DAKAR-
I l -
Localisation des activités
Avant d'analyser les différents aspects liés à la transformation
artisanale des produits de pêche dans la région de Dakar,il est intéres-
sant de connaître le contexte foncier dans lequel s'exerce cette activité.
Ce contexte foncier,faut-il le rappeler,a connu une évolution caractéri-
sée,notamment,par une emprise de l'Etat sur le sol. Cette mainmise a re-
vêtu plusieurs caractères et a favorisé le développement de certaines ac-
tivités économiques au détriment d'autres. Dans le Cap-Vert,l'agriculture
et la pêche piroguière maritime n'ont pas été épargnées.
1) - Le régime foncier traditionnel:
Le fondement de la propr.iété foncière,dans la presqu'île du Cap-Vert,
est d'ordre religieux.La terre appartient aux esprits qui l'habitent et
dont la présence se manifeste par des animaux sacrés.
A l'origine,la propriété en milieu lebu est essentiellement collec-
tive.Le chef du village a la gérance des terres et en accorde le droit
d'usage aux villageois. En pratique,avec le temps chaque chef de famille
est devenu propriétaire coutumier de ses terres.
La propriété coutumière n'a pas de base juridique dans la presqu'île.
"La terre en tant que domaine politique appartient à la collectivité qui
a procédé .jadis à sa distribution entre les familles" ( 1) .Mais la collecti-
vité n'est pas considérée comme personne morale,et juridiquement les ter-
res sont sans maître.
(1) - Niang Mamadou M.
(116).
./ .

- 14 -
2) - Modifications modernes du régime foncier traditionnel
Sur ce régime foncier traditionnel sont venus se greffer des ap-
ports juridiques européens(2).
- L'article ...dditif au traité du 22 avril Hl30 :reconnaissait la pro-
priété familiale dans la presqu'île.Meis,ce traité était ambigu car il
distinguait trois sortes de propriétés en Afrique ; la propriété familiale,
la propriété royale(celle du Damel du Cayor)et la propriété domaniale(cel-
le appartenant à la collecéivité). La propriété lebu pouvait donc être con-
sidéré comme domaniale ou familiale. Ce point est important parce que tou-
tes les terres domaniales et royales étaient considérées comme la proprié-
té de l'état français.
- Le décret du 24 Juillet 1906 modifié par celui du 26 juillet 1932
définissait et mettait en place le régime de l'immatriculaéion instauré
pour garantir les droits des propriétaires d'immeubles,quelque SOié leur
statut.
- Le décret du 15 novembre 1935 considérait comme terres vacantes
et sans maître celles n'ayant jamais été mises en valeur mais aussi cel-
les restées inexploitées pendant plus de dix ans et n'ayant aucun titre
de propriété •• La présomption de vacance étant,il appartenait aux éven-
tuels propriétaires de faire la preuve de non vacance;l'état pouvait à
tout moment procéder à l'immatriculation en son nom de tels terrains.
- Le décret du 20 mai 1955 réforme l'intervention métropolitaine et
confirme les droits coutumiers fonciers qui peuvent être librement exer-
cés.Il donne également la possibilité aux détenteurs de droits coutumiers
individuels comportant une emprise permanente sur le sol et une mise en
valeur régulière de disposer librement de leurs terres en les hypothéquant
ou en les faisant immatriculer.
(.2) - NIANG Mamadou M. (116).

- 15 -
En somme,jusqu'en 1964,avant la loi sur le domaine national,les
activités de la transfol~tion artisanale se pratiquaient à petite échel-
le et sans contraintes foncières dans le Cap-Vert,d'autant que leur dimen-
sion ne dépassait guère le cadre des concessions.
3) - La loi relative au Domaine National et son apDlication :
- La loi 64-46 du 17 Juin 1964 relative au Domaine National -
Cette loi se veut le début d'une véritable réforme ag~aire.Elle a
pour objectif de permettre aux communautés villageoises de conserver leurs
terrains de culture.
Les articles 1, 2 et 3 de la loi nous édifient sur ce point:
"Constituent de plein droit le domaine national toutes les terres
non classées dans le domaine public,non immatriculées et dont la proprié-
té n'a pas été transcrite à la conservation des hypothèques à la iate d'en-
trée en vigueur de la présente loi. Ne font pas partie du domaine national
les terres qui,à cette même date,font l'objet d'une procédure d'immatricu-
lation au nom d'une personne autre que l'Etat".
Toutes les terres relevant du régime foncier coutumier fon" donc par-
tie du domaine national. Cependant, "le droit de requérir", l' immatricula-
tion est reconnu aux occupants du domaine national qui à la date d'entrée
en vigueur de la présente loi ,ont réalisé des constructions,installations
ou aménagements constituant une mise en valeur à caractère permanent".
(système d'irrigation,puits cimentés,maisons en dur),
"Les paysans cultivant <>t exploitant des terres du domaine national
à la date d'entrée en vigueur de la loi continueront à les occuper et à
les exploiter".
.f.

- 16 -
- L'application de la loi sur le domaine national
Cette loi fait de l'Etat sénégalais le propriétaire de la ~jorité
des terres. Cette maltrise foncière va permettre à l'Etat de s'approprier
la terre à cha~ue fois ~u'il l'utilise à des fins d'intérêt public.
Conséquence: cette emprise de l'Etat sur le sol va engendrer des
contraintes liées au développement des principaux secteurs de l'économie
rurale dans la région de Dakar,à savoir l 'agriculture ,la pêche piroguiè-
re maritime et ses activités annexes.
En effet,dans la zone littorale,champ privilégié de la transforma-
tion artisanale,le domaine public de l'Etat à l'intérieur des terres COm-
prend,en plus du domaine public fluvial et de la voierie publi~ue,le do-
maine public maritime ~ui comprend les rivages de la mer couverts lors des
plus fortes marées et une zone de 100 m de large à partir de la limite at-
teinte par les plus hautes marées.
Le domaine public étant inal1énable,seuls l'Etat ou les communautés
rurales peuvent attribuer les terres è. titre "précaire et révocable".
Le Cap-Vert étant sollicité sur le plan touristi~ue,l'application
de la loi sur le domaine national y est effective(3). En fait,des terres
jadis réservées à des cultures,à des habitat10ns,aux parcours iu bétail,
aux installations artisanales,etc. sont désormais récupérées par l'Etat.
C'est dans un tel contexte foncier ~ue s'exercent ,au niveau des vil-
lages côtiers ~,toutes les activités de la transformation artisunale
des prOduits de la pêche(cf. fig.l.)
(3) - Aucune transformatrice (ni transformateur)n'est propriétaire de la
portion de terre sur laquelle elle a érigé ses installations arti-
sanales(abris provisoires,lits de séchage).
./ .

Fig.l CENTRES DE TRANSFORMATION ARTISANALE-OE"S"P"FfoDLJTf5"OE P'ECHE
DANS LA REGION DE DAKAR
Yo ft
Thlaroy.
Ha n n
~Uli.. qut
Ba .... gn'j
Sencl'QU
~
Yenne
Nronlil ol

VoU ~ C.,ntre
de
tranlotormotÎon
arti,anole
loutlob 0 10100
o
"
IOll.m
~
~
~

---.
- 18 -
1
- BESOINS DE LA REGION DE DAKAR ET APPROVISIONNEMENT
EN
2
PRODUITS DE PECHE TRANSFORMES ARTISANALEMENT -
La transformation artisanale n'est plu5.1dans la. régiou de D~~8.r.une
simple activité qui ne dépend que des invendus du maréyage.L'évolution dé-
m ographi'lue de la Presqu'île,la modernisation des moyens,;de,capture de la
pêche maritime artisanale,le dynamisme des transformatrices,font que la pro'
duction artisanale constitue,aujourd'hui,un secteur en plein essor.
L'une de ses priorités est de satisfaire la demande en produits trans'
formés d'une population en croissance continue et dont les habitudes alimen'
taires
ont connu des modifications relativement importantes.
1. L'évolution démographique de la région de Dakar et l'accrcissc-
ment des besoins :
1.1. L'évolution démOgraphique -
Pour estimer le marché de consommation de la région de Dakar,il est
important d'obtenir une évaluation de sa population.
Comparée à celle des autres régions du Sénégal,la population ae la
Presqu'île se caractérise par une croissance remarquable,comme en témoigne
le tableau na 1.
./ .

- 19 -
Tableau 1
Evolution de la réuartition de la population du Sénégal.
Source: Direction de la Statistique -
M.E.F. - Dakar _
(
Années
1961
1971
1976
1980
1988(4)
)
(
)
'F....
.
\\~.eg10ns
)
Dakar
1,43.560
698.947
975.933
1.197 .635
1.500.459
( Casamance
529.860
618.682
737.256
804.125
991.266
( Diourbel
503.040
635.205
426.306
473.350
616.184
( St .Louis
345.1,00
389.091
521.695
564.599
651.206
( Tamba
151.180
245.148
290.288
325.072
383.572
( Sine-Saloum
727.100
813.512
11.013.488
1.140.603
1.312.291
( Thiès
409.660
556 ..031
68-3.116
74,;.392
931.412
( Louga
-
420.559
u56.241
489.529
( Total .
! 3. 109.800
13.956.616
15.068.741
5.703.017
6.881.9 12
Une analyse sommalre de ce tableau ,nous permet de mettre en relief les
aspects suivants
:
- En 1961,la population de la région de Dakar s'élevait à 443.560 habitants,
soit 14,3% de l'effectif total ;elle venait ainsi. en quatrième position après les
régions de Diourbel,de Casamance et loin derrière la région du Sine Saloum qui
re~roupait près de 24% de la population totale.
Toutefois,au cours de la même période,la région de Dakar comptait plus
d'habitants que celles de St.Louis,de Thiès et près de 3 fois plus que celle de
Tamba.
--------------------------------------------------------------------------------
(4) - Depuis 1984,1'ancienne région de Casamance a été subdivisée en 2 nouvelles
régions
: Kolda et Ziguinchor; il en est de même du S. Saloum Ilui 8. donné
les deux nouvelles régions de FaLick et de Kaol~r.k.
.;' .

- 20 -
Une décennie après,en 1971,la région Dakaroise avec une population
estimée à 698.947'habitants,occupait désormais le deuxième rang au niveau
national;ce qui représentait près de 18% de l'effectif global,derrière le
Sine-SaloUlll.
Même en occupa.nt cette seconde position,la Presqu'île a vu se. popu-
lation augmenter de manière significative: de 14% en 1961,elle atteingnit
pr~s de 18% de la population totale en 1971.(fig. 2 et 3).
- De 1976 à 1980,1a population de Dakar et sa région a considérable-
ment augmenté: de 975.933,elle passait à 1.197.635 habitants.Cet accrois-
sement a été si important que la région de Dakar est devenue la plus peu-
plée du pays;elle concentrait 21% de l'effectif total ••C:~t~~,~rOissance
démographique s'est poursuivie. Ainsi,de 1985 à 1
>~i~~. ion est
passée de 1.428.068 à 1.500.459 habitants.
"'.
(3
C
'"\\ -,
~ ~f'1 ~
\\
~
~ / "--
f
En regroupant aujourd'hui plus de 22% de 1::{
ulatLOn~? ays,la
~
Presqu'île du Cap-Vert est devenue,depuis 1980,la
io
ae~ s peuplée
1
~l't1antSûf\\)
1
du territoire national(fig. 2 et 3).
Quels sont les facteurs de la crOlssance de cette population qUl re-
présente,dans une large mesure,un important marché de consommation pour
les produits transformés?
L'analyse de ces facteurs ne sera pas exhaustive.Elle tentere.,sira-
plement,de dégager les grandes lignes des causes de cette démographie ga-
lopante qui, faut-il le rappeler,sont liées à la [ois à l'histoire et aux
mouvements de population.
./ .

1
-
,. 2 EVOLUTION DE LA REPARTITION DE LA POPULATION DU SENEGAL
SELON LA REGION
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Fig. 2 Suite


21
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1
EVOLUTION COMPAREE DE LA REPARTITION DE LA POPULATION DU SENEGAL
SELON LA REGION
SourCe:
OirltctÎon de 10 Sfotis.tique N.E.F.
12-1.
1961
1971
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Fig. 3 Suit€'
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- 25 -
Jadis,la Presqu'île du Cap-Vert a ete peuplee par les lebu qui cons-
tituent,aujourd'hui encore,le fond du creuset ethnique de la région.
Organises en république théocratique jusqu'à l'arrivee des fran-
çais,ils confiaient leur pouvoir à des assemblées de notables où les mara-
bouts jouaient un rôle important.
Avec l'arrivée des européens,notamment des français,le Cap-Vert a
connu des bouleversements significatifs,essentiellement liés à la fonda-
tion de Dakar en 1857.
Après avoir été promue au rang de capitale de l'Afrique Occidentale
Française en 1902,Dakar est devenue une grande ville carrefour où la cons-
truction d'infrastructures de dimension internationale - port,aeroport,
.,
building administratif ••• - attira une masse croissante de ruraux.
Devenue capitale du Sénégal depuis 1957,Dakar n'en continuait pas
moins d'être un pôle d'attraction pour les populations de l'intérieur.
Les facteurs historiques ont beaucoup contribué à la concentration
des instruments des pouvoirs politique,economique et culturel.Dakar est,
en effet,le siège de tous les grands organismes législatifs et exécutifs
centraux - présidence de la republique,assemblée nationale ••• - des orga-
nismes d'action gouvernementale,des établissements commerciaux,bancaires.
financ ier s .••
D'autre part,la capitale sénégalaise est dotée d'un port et d'un
aéroport d'envergure internationale. A cet egard,le processus de crOlssan-
ce industrielle et la nature des activités annexes - manutention portuaire,
stockage,redistribution - ont été determinants dans la localisation préfe-
rentielle des unités industrielles dans le Cap-Vert.
,
Consequence: "En 1976,Dakar concentrait 55% de la population active
,
urbaine, 63%
des salaries du secteur moderne dont 89% de la main-d'oeuvre
industrielle, 94% des salariés du tertiaire, 46% des fonctionnaires et 63%
des salariés des établissements publics"(5).
1
1
(5) - DUBRESSON A. (74)
p.46.
;
•1•
j


- 26 -
La croissance de la population de la région de Dakar est aussi le
fait des mouvements démogr,phiques.Ils sont liés à la croissance naturel-
le et aux mouvements migratoires.
Les travaux de CampaI fournissent des informations pertinentes sur
la croissance naturelle(6).
De ces travaux il ressort que ,dans la région de Dakar,l'évolution
annuelle des naissances est supérieure à celle des décès.Ce caractère
s'est traduit,en 1971 par exemple,par le plus bas taux de mortalité enre-
.gistré au Sénégal : 9%o.A la même période,le taux le plus élevé,enregis-
tré en Casamance,était de 25%0.
Sous le double effet d'un taux de natalité restant élevé et de la
baisse du taux de mortalité,la région de Dakar a VU sa population passer
de 698.947 habitants en 1971 à 975.933 en 1976, 1.197.635 en 1980 et
1.500.459 en 1988.
Un autre aspect de l'évolution démographique de la capitale du Séné-
gal et sa région est le fait des mouvements migratoires.II s'agit des mi-
grations intérieures et des migrations internationales.
Les premières sont très anciennes et se sont développées à partir
des années 60. Sont concernés les jeunes et les adultes,garçons ou filles,
en quête d'emploi. Cette redistribution des individus à l'intérieur du
territoire national,liée à l'exode rural et aux mouvements saisonniers,se
lIlBJlifeste,avant tout,par un afflux de population vers la Presqu'île du
Cap-Vert aux dépens de toutes les autres régions.
"De 1955 à 1983,le taux d'accroissement moyen a été de 13,6% dans
le Cap-Vert contre 6,6% pour l'ensemble du pays. A titre de comparaison
dans le même laps de temps,le taux d'accroissement de la région du Fleuve
a tout juste atteint 3,5% par an"(7)-(fig.4 & 5).
(6) - CAMPAL A.(7).
(7 ) - LLERES B.
(92) •
p.396.
.! .

Fig. 4
EVOLUTION COMPAREE DES POPULATIONS DES REGIONS
DE DAKAR ET DE St. LOUIS
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St. Lou; •
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Fig.5 EVOLUTION COMPAREE DES POPULATIONS DES REGIONS
DE St. LOUIS ET DE DAKAR
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G 10 popvlorio" fOtAI.
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1'71
1"6
ItlO

- 29 -
La région de Dakar acquiert un"poids démographique sans ceSSe plus
important,et regroupe toujours plus de bouches à nourrir.
De même ,les migrations internationales ont constitué un apport non
négligeable dans la croissance démographique de la région de Dakar.Ces mi-
grations ont pris de l'ampleur à partir des années qui ont suivi la fin de
la deuxième guerre mondiale.
Le transfert de la capitale de l'ex-Afrique Occidentale Française de
St.Louis à Dakar ,a valu des investissements dans les secteurs public et
privé que la capitale du Sénégal seule n'aurait pas justifiés.Les grands
travaux - aménagement,embellissement,construction,entretien - les besoins
de-l'administration en agents••• ont été autant de mobiles qui expliquent
l'arrivée,à Dakar,d'Européens de la métropole et d'Africains. Les Pël
originaires de la République de Guinée,ou les Cap-Verdiens des îles du Cap-
Vert ,forment des communautés vivantes dans la région de Dakar.
Les populations de la région de Dakar constituent un important mar-
ché de consommation de la production artisanale. La place qu'occupent au-
jourd'hui ces produits transformés dans leurs habitudes alimentaires en
est une preuve réelle.
1.2. L'accroissement des besoins de la population de la Région
de Dakar
Pour avoir une idée des besoins de la population de la Presqu'île,il
est nécessaire de caractériser ses habitudes alimentaires.Il s'agit des po-
pulations africaines originaires - ou non - de la région de Dakar.
Ces habitudes alimentaires ont évolué devant l'introduction de nou-
veaux genres de vie. Cette évolution a revêtu deux principaux aspects :
- L'alimentation traditionnelle était fondée sur deux repas à base de
mil.
Le repas de midi était composé de
laax consommé soit avec du lait
caillé,sé·~t avec du pain de singe ou,·de l'huile de palme,soit avec une sauce
préparée avec des légumes et des condiments africains.
.f.

------------------J
- 30 -
Le repas du soir était composé d'un couscous de mil ,souvent accompa-
gné d'une sauce au
~ avec haricot,ou A la viande selon les moyen~. ,
A ce p1ae de couscous veuaie s'ajoueer/A ineerva11es régu1iers,un plat de
mboum composé de feuilles cuiees.
Ces habitudes a1imeneaires traditionne11es,fondées sureoue sur le
mi1,one évolué sous l'influence de différents facteurs comme la dispari-
tion progressive des champs de mi1,le déve10ppemene des cu1eures marai~
chères ee de la pêche maritime artisana1e;un niveau de vie,de plus en plus
é1evé,a aussi contribué A l'évolution de ces habitudes alimentaires.
Au repas de midi,le riz au poisson a,en grande partie,temp1acé la
bouillie de mil. Dans sa composition entrent,en plus des 1égumes,des pro-
duies transformés comme le
~ et le
Yeet. Dans ce repas de midi, en
raison d'un coût de la vie de plus en plus é1evé,le
keccax se substitue
souvent au poisson frais.
Ce produit présenee l'avantage d'être une denrée très
abordable sur le marché ee il est de conservation plus durable que le pois-
son frais.
Au repas du soir,i1 est possible de trouver du riz au poisson,mais
aussi du couscous avec une sauce au
keccax
ou
au
~.
Ainsi le~, le
keccax, le yeet
entrent dans la composition
de nombreux
repas de la Presqu'île: le riz A la sauce d'arachide,le riz
A 1 'huile d'arachide ou AIl' huile de palme. Le
Yeet est un condiment très
apprécié dans le plat nationa1,le
ceebu
jën. Aujourd'hui,certains pro-
duies eransformés occupent une place de choix dans la composition du régi-
me alimentaire d'une fraction très importante des populations de la région
dakaroise.
Les enquêtes nutritionnelles effectuées par l'O.R.A.N.A. l'attes-
tent.
./ .

- 31 -
- La croissance démographique de la Presqu'île se rattache à un mou-
vement plus général de migration vers les centres urbains;alors que le
taux d'urbanisation atteignait à peine 23% en 1960 pour l'ensemble du pays,
il passait à 30% en 1972,à 35% en 1983 et à 39% en 1988(8).
L'afflux des ruraux vers les villes a entraîné une modification des
habitudes alimentaires,les citadins introduisant,pour des ~aisons diver-
ses ,des produits de la pêche dans leur menu quotidien.
Une enquête effectuée par l'O.R.A.N.A. de 1977 à 1979 met en éviden-
ce un recours beaucoup plus important au. poisson dans les milieux urbains
que dans les·milieux ruraux: dans les zones rurales casamançaises sa con-
sommation dépasse à peine 66 g. par habitant et par jour,elle atteint
147 g. à Dakar et 104 g. dans la ville de Louga(9).
Ces mêmes enquêtes,citées par Moustapha Kébé économiste de l'Insti-
tut Sénégalàis de Recherche Agronomique,révèlent que la consommation de
poisson transformé par jour et par personne était de 13 g. dans la région
de Dakar (1 0).
Avec une telle estimation,la région de Dakar aurait consommé,en
1980,près de 5580 tonnes de produits de pêche transformés artisanalement.
Ce qui signifie que la production totale de la Presqu'île,estimée pour la
même période à 1177 tonnes,était loin de couvrir les besoins du marché da-
karois.
L'évolution démographique de la reglon dakaroise a provoqué une aug-
mentation de la demande en produits halieutiques.La pooduction artisanale
n'a pas échappé à cette nouvelle exigence.
(8) - SOLEIL
(11)')
p.6.
(9) - CHEVASSUS-AGNES et NDIAYE
(44) ••
(10) - KEBE M.
(89).
./.

- 32 -
2) - Production de la région de Dakar
2.1. Aspect quantitatif -
Malgré un approvisionnement d'origine extérieure,la région de Dakar
fournit une partie des produits transformés dont elle a besoin.L'évolution
de la production,ces dernières années,est la suivante.
Tableau 2
Evolution de la production artisanale de la région de Dakar
1962 - 1986.
Source
Direction de l'Océanographie et des Pêches Maritimes -
Dakar.
Année
Production (tonnes)
1962
422
1963
433
·1964
410
1965
350
1966
182
1967
115
1968
313
1969
151
1970
645
1971
715
1972
878
1973
910
1974
766
1975
3 047
1976
2 227
1977
411
1978
2 813
1979
456
1980
177
1981
858
1982
425
1983
634
1984
215
1985
2 405
1986
2 538

- 33 -
au
Selon ces sources,la rés ion de Dakar a/cours de ces ~nnées,connc
une production régulière. Cependant,ces chiffres doivent êt.e considérés
avec précaution car ils ne concernent que
les centres de transformation
artisanale supervisés par l'Inspection Régionale des Pêches de Dakar.Cer-
tains centres de production artisanale comme Yenne,Sendou ou Toubab
Dialao - situés sur la côte sud de la presqu'île - ont toujours produit
du
keccax
et
du
~. Pour ces centres,le poste de contrôle chargé
de la collecte des données portant sur les productions,n'a été fonctionnel
qu'à partir de 1982;et pourtant,il date de 1967(11). Ce qui signifie qu'u-
ne bonne partie de la production artisanale de la région dakaroise n'a pas
été évaluée convenablement.
Par ailleurs,la production de la région de Dakar est très diversi-
fiéelelle comprend à peu près toute la gamme des produits transformés.
(Il) -
Informations fournies par DIEYNABA SECK,présidente de la coopérati-
ve féminine des transformatrices de Yenne.
./ .

Tableau 3
Répartition des produits transformés de la Région de Dakar(1970-1986)
(tonnes) - Source :
D.O.P.M. - Dakar.
(
Années
! 1970 ! 1972
! 1974
! 1976
! 1978
! 1980
! 1982
!
1984
!
1986
!
Total
)
( Nature des produits
!
!
!
!
!
!
!
!
!
!
)
( Sali
!
48
!
49
!
65
!
705
!
160
!
8
!
-
!
72
!
117
!
1224
)
( Gejj
! 194
! 409
! 923
!
632
!
990
!
133
!
684
!
484
!
989
!
5538
)
( Keccax
! 388
! 249
! 613
1
708
!
960
!
672
!
543
!
472
!
991
!
5596
)
( Meton
!
-
!
31
!
-
!
-
!
-
!
-
!
-
!
-
!
-
!
31
)
( Yeet
!
-
!
53
!
88
!
107
!
39
!
29
!
100
!
61
!
80
!
557
( Tambajen
!
-
!
-
!
-
!
74
!
664
!
235
!
85
1
126
!
361
!
1545
)
( Divers(yo~s,paan)
!
15
!
87
!
77
!
1
!
-
!
-
!
13
!
-
!
-
!
193
)
( Total :
! 645
! 878
! 1766
! 2227
! 2813
! 1177
! 1425
!
1215
!
2538
!
14628
)
./ .

- 35 -
La répartition des produits transformés permet de constater que le
keccax
et le
~
restent en tête de la production artisanale.Ces pro-
duits occupent respectivement 38 et 37% de la production artisanale tota-
le(fig. 6 et fig. 7).
Le brai sage,qui existait depuis très longtemps à petite échelle,
s'est rapidement développé;c'est maintenant la technique de production la
plus courante;elle répond ainsi à la nouvelle structure des prises carac-
térisée surtout par la croissance de la production pélagique.
La transformation en
~ se situe à la fois en amont et en aval
du mareyage;elle utilise les poissons de toutes espèces et de toutes tail-
les non :commercialisable$en frais ou avariées.Elle permet d'éviter toute
perte de poisson.
Le tambajen,
après un début timide en 1976,a connu une progression
comme en témoigne la production de 664 tonnes en 1978.
La production du
yeet est aussi en nette progression et n'a démar-
ré qu'à partir des années 70. C'est du moins ce que font ressortir les
sources de la D.O.P.M.
Selon Marie Hélène Durand,le
yeet est une spécia-
lité de la région de Thiès(12). Ses travaux nous apprennent que,en 1980
par exemple,les centres de Thiès ont produit 7.180 tonnes de
yeet contre
25 tonnes seulement pour la région de Dakar et 179 tonnes pour le Sine-
Saloum. De tels exemples peuvent être multipliés.
La production de métora,qui apparaît dans les sources de la D.O.P.M.
depuis 1962,n'a guère progressé;àà l'inverse de la production du
~,ce
produit est non seulement obtenu/partir d'un nombre restreint d'espèces.-
carcharhinus signatus,rhynchobatus lubberti,arius keudeloii,ethmalosa
fimbriata - mais ses conditions de production sont relativement plus com-
plexes que celles des autres produits : elles requièrent un four et à ce
(12) - DURANT M.H.
(75).
./ .

Fig. 6 REPARTITION DES PRODUITS TRANSfORMES
DANS LA PRODUCTION TOTALE (1970 -1986)
'/,
.. 0 -t.
10
1.
1.
U
10
'1
21
..
,.
:1
1
l'
ZI
!
10
1
I l
..
14
I l
10


r•
t 10

~EPARTITION DES PRODUITS TRANSFORMES DANS LA PRODUCTION TOTALE
,
(1970_1986 )
Keccalt
rtlb3 Geii
~ Tamboje~
~ SA 1i
m
.: .... y.et
D
oi v.,. .. ( 'fO'Of,
pean)
- "'ttat'o

- 38 -
titre,la production du métora
est monopolisée par les hommes.
i
l,
Les résultats de nos enquêtes sur le terrain le prouvent.En raison
des efforts tendant à vulgariser les techniques de production du métora,
ce produit connaîtra sans doute,cians les années à venir,un~ proauction
plus importante pour répondre à la demande extérieure (pays africains).
2.2. Le calendrier de production
Les marchés de la région de Dakar sont régulièrement approvisionnés
en produits de pêche transformés. Cependant,les activités de transformation
dans la presqu'île sont limitées dans le temps.
Pendant la saison des p1uies,de juillet à septembre,ces act~v~tés
sont ra1enties,parfois interrompues pour plusieurs raisons :
j
- La pluie,l'humidité,la nébulosité - absence d'insolation - favori-
i
sent l'altération et l'émiettement des produits transformés.
1
,
- MÎeme si la matière première est disponib1e,les transformatrices ne
1
disposent pas d'infrastructures susceptibles de leur permettre de travail-
ler à temps plein.
1
- Les travaux agricoles occupent une bonne partie de la main-d'oeuvre,
surtout masculine.
2.3. Une spécialisation régionale.
La production artisanale de la Région de Dakar n'est pas homogène.
Cette spécialisation apparaît comme une adaptation aux ex~gences du milieu
naturel. Elle doit être mise,avant tout,en relation avec la diversité des
espèces capturées. Les nacteurs déterminants sont les suivants:
- L'alternance des deux saisons marines liée à la variabilité des con-
ditions météorologiques:
./ .

- 39 -
une saison froide,de novembre à mai,caractérisée par la re-
montée d'eaux profondes froides et riches en sels nutritifs,bases à~ la
richesse biologique de la région lors de cette saison;
• une saison chaude,de juin à octobre,marquée par une trans-
gress~on des eaux tropicales qui refo~lent les eaux d'upwelling vers le
nord.
Les conditions topographiquès,associées aux grandes saisons mari-
nes,ont imposé aux pêcheurs des contraintes qui ont largement influencé
la répartition des centres de production,les techniques de pêche et les
migrations saisonnières des pêcheurs.
Ces facteurs, hydrologiques et topographiques,ont contribué à donner
à la production artisanale ses caractères actuels.
Sur la Grande Côte,au nord de la Presqu'île,où la pêche concerne
les espèces de grande taille,la production intéresse surtout le
~ e~
un peu de sali.
Au Sud de la Presqu'île,sur la Petite Côte,où les prises sont cons-
tituées pour l'essentiel de petits pélagiques - sardinella aurita et made-
rensis notamment - le
keccax
est le produit dominant et les centres de
pêche et de transformation y sont plus nombreux : Rufisque, Bargny,Sendou,
Yenne •••
Ces grands secteurs de spécialisation cachent cependant le dynamis-
me, c'est-à-dire la polyvalence des transformatrices des différents cen-
tres de production.
Ce dynamisme, associé à une production artisanale régulière et diver-
sifiée, n'est plus suffisant pour satisfaire les besoins sans cesse crois-
sants de la région la plus peuplée du Sénégal.Aussi la région de Dakar re-
çoit-elle un approvisionnement d'origine extérieure.
./ .

- 40 -
3) - Approvisionnement extérieur de la région de Dakar
Les informations fournies à ce sujet proviennent d'une exploita-
tion ;des différentes sources de la D.O.P.M. et de l'Inspection régionale
èes Pêchez de la ~égion de Dakar. Ces données ont été en~ichies par des
enquêtes menées dans quelques marchés dakarois - Tilène, Castors, Sanda-
ga - et des banlieues de Pikine et Rufisque.
C'est au marché central Thiaroye gare que nous avons obtenu l'es-
sentiel des informations sur l'origine des divers produits transformés.
Thiès, St.Louis,Zig.. inchor,pour les régions du Sénégal,la Gambie et la
Guinée Bissau,pour les pays limitrophes,sont les principaux fournisseurs
de la région de Dakar.
3.1. L'approvis.onnement de la région de Dakar par les autres
régions du Sénégal
Les données numériques concernant cette source d'approvisionnement
sont disponibles;mais elles doivent être prises en compte avec précau-
tion. Ces données ne sont,en fait,que le résultat des estimations faites
par les agents de pêche à travers des certificats de contrôle d'origine
et de salubrité.
A ce titre,elles ne donnent pas un fidèle reflet de la réalité puis-
que des sources dignes de foi nous apprennent que les agents de pêche,
n
ceux de Kafoutine par exemple,ne soumettent pas à la pesée les colis que
leur
présentent les "bana-bana" (13). Ils procèdent par une évaluation ap-
proximative,à vue d'oeil. Ainsi,le poids d'un colis de
a!ii est évalué
à 200 kg,celui de 2 colis à 400 kg,ainsi de suite.
(l3) - Renseignements obtenus auprès de Mamadou BALDE ,un"bana-bana"
de
35 ans qui a effectué le circuit Kafountine-Dakar de 1980 à 1985.
Titulaire du BEPC,il est aujourd'hui gênant de SONADIS à FlMELA .
./ .

- 41 -
Cela est attesté,par exemple,par 3 certificats d'origine et de salu-
brité(cf. annexe 1) qui révèlent bien que le tonnage varie considérable-
ment pour le même nombre de colis.En effet,le poids de 2 colis de ~ en
date du 19-04-1983 est estimé à 250 kg, tandis que les poids des deux au-
tres colis du même produit,respectivement en date du 22-09-1983 et du 12-
11-1984 sont successivement évalués à 300 kg et à 400 kg.
Les certificats de contrôle.d'origine et de salubrité étant les seu-
les possibilités de cerner de façon convenable les quantités transformées,
il est donc impénatif que les postes de contrôle disposent de bascules
pour la pesée,afin que les données numériques obtenues soient fiables et
servent à des fins statistiques.
Malgré ces lacunes, les chiffres fournis par les registres tenus par
les agents de pêche, chefs des postes de contrôle donnent une idée approxi-
mative du poids et de la variété de la production artisanale en provenan-
ce des régions intérieures(14).
(14) - Ce sont ces données qui sont envoyées auprès des services reg10naux
des pêches.Ces services les exploitent et les envoient à la DOPM -
Da~ar.
./ .

Tableau
4
Poids(tonnes)et origine des apports en provenance des régions intérieures(1970-1986) -
Source : DOPM - Dakar.
( Origine
)
!
Marché
desservi : Région de Dakar :
(
!
1970 1 1972 ! 1974
! 1976
! 1978
! 1980
!
1982
!
1984
!
1986
!
Total
)
( St-Louis
!
168 1
806 !
424
!
194
!
486
!
273
!
549
!
215
!
67
!
3182
( Thiès
1
1086 ! 1467 ! 3989
1 7995
! 3461
! 4686
!
2097
!
3475
!
3438
!
31694
- -
( Casamance
1
-
1
20 1
416'
1
499
1
200
! 325
1
560
1
659
!
274
!
2953
( Sine-Saloum
!
109 1
27 1
399
! .312
!
596
1 425
!
309
!
307
!
264
!
2Bo8
)
( l,ouga
!
/
!
/
1
/
!
/
!
/
!
/
!
/
!
/
!
8
!
8
)
( Total :
!
13630c 1 ~20 ! ~228
! 9060
! 4743
t 5709
! 3515
1
4656
!
4051
Il est aisé de constater,à partir de ce tableau 4,que toutes les régions côtières
du Sénégal participent â l'approvisionnement de la Presqu'île en produits transformés.
'/ .


- 43 -
Pour la période concern~e,la région,1 de Thiès occupe le premier
rang,suivie de celle de St.Louis. Cette prédominance s'explique aisément
Mbour et Joal sont les plus grands centres producteurs de la Petite Côte,
mais aussi du Sénégal. St.Louis est le principal centre de transformation
artisanale de la Côte Nord.
Même si les quantités transformées envoyées par le Sine-Saloum aux
marchés de la Presqu'île sont relativement faibles,cette région - aujour-
d'hui subdivisée en 2 régions : Fatick et Kaolack - reste malgré tout un
important centre de pêche.Mais depuis bientôt une décennie,l'essentiel du
tonnage des mises à terre,constituées d'espèces pélagiques,est acheminé
vers l'usine de farine de poisson de Djifer.
La Casamance - qui comprend aujourd'hui les 2 régions de Ziguinchor
et de Kolda - occupe la dernière position par ses envois à Dakar.La pêche
y est peu importante,du moins par rapport à la région de Thiès.L'agricul-
ture y est l'activité dominante. Le mar~yage,en raison de l'enclavement
de certains centres de pêche et de la faiblesse relative du marché,est peu
développé. La transformation artisanale,seule possibilité d'utilisation
des surplus de production,joue dans cette région un rôle primordial.C'est
pour toutes ces raisons que le
~ de cette contrée est acheminé vers
le Cap-Vert,mais surtout vers les pays limitrophes comme la Gambie, le Mali
ou la Guinée Bissau. En 1984,par exemple,Ziguinchor a expédié à destina-
tion de ces 3 pays 1950 kg,soit près de 2 tonnes de
~(15).
Les apports extérieurs à la reg10n dakaroise sont,en plus de leur
relative importance du point de vue du tonnage,très diversifiés,comme l'at-
teste le tableau 5 ci-après.
(15) - Source
D.O.P.M. - Dakar.
./ .

- 44 -
Tableau 5
Composition et origine des apports intérieurs(tonnes) - 1963 -
1966 - 1969.
Source : DOPM - Dakar.
(
Nature des produits
Origine
Marché desservi :
région
de
Dakar
)
(
1963
1966
1969
)
( Sali
St. LOIiis
la
311
11
)
(
Thiès
7
103
28
)
(
S.Saloum
30
5
)
( Gejj
St.Louis
195
139
163
)
(
Thiès
127
259
582
)
(
Casamance
25
3
)
(
S.Saloum
22
38
)
~ Keccax
Thiès
273
357
280
)
( Metora
St.Louis
40
)
(
Thiès
6
55
251
)
(
Casamance
42
)
(
S.Saloum
30
!,
)
L'approvisionnement de la région de Dakar par les autres régions du pays est
très diversifié.La structure de ces apports révèle toute la gamme des produits trans-
formés: les salés séchés,les fermentés,les braisés et fumés(16).
(16) - Aujourd'hui,le
~
et
le
keccax
représentent les tonnages les plus impor-
tants expédiés vers le Cap-Vert par ces régions.Nous tenons ces informations de
Mr Moussa MBENGUE agent des Pêches au service départ. des pêches de Pikine.De-
puis 1970,la structure des apports intérieurs ne figure plus dans les données
statistiques de la D.O.P.M.
./ .

-----~
- 45 -
si le tambajen , un produit salé-séché,n'apparaît pas sur le tableau
ci-dessous,c'est parce que ce produit a toujours été associé au
~.
c'est seulement
en
1970,selon les statistiques de la DOPM,que le
tambajen
a fait l'objet d'une mention à part entière.
La rég~on de Dakar reçoit d'autres produits transformés comme le
paa~ et le
tuufa
En 1985,par exemple,la Presqu'île a reçu 3150 kg de
paa~ et 10,570 kg de tuufa. C'est cela que nous relèvent les données
statistiques du Service Départemental des Pêbhes de Pikine.
3.2. Approvisionnement de la région de Dakar par les pays
limitrophes
Les importanions sortt nettement inférieures aux apports en provenan-
ce des régions du Sénégal.Cependant,elles sont mieux connues en raison
des contrôles douaniers.
Les informations fournies à ce sujet ne concernent que les années
1984 et 1985. Pour les autres années,aucune trace n'apparaît ni au Servi-
ce Régional- des Pêches de Dakar ,ni à la DOPM.
Tableau 6
Importations de produits transformés par la région
de Dakar(kg) - 1984-1985.
Source
Service départemental des Pêches de Pikine.
( Nature des produits
gejj
yeet
paan
)
( Origine
)
( Gam1Die
10600
300
1984
)
( Gambie
20050
150
1985
)
( Mauritanie
400
)
./ .

- 46 -
Pour les années 1984 et 1985,le ~ représente l'essentiel des
importations,soit 98% du poids total. C'est un produit très apprécié
dans le plat national,le ceebu jën.
La faiblesse des importations dépend de plusieurs facteurs :
- D'abord,la pêche et ses activités annexes sont relativement plus
développées au Sénégal que dans les pays limitrophes.
- Ensuite,certaines régions du Sénégal constituent des débouchés;
c'était le cas de St.Louis pour la Mauritanie,et jusqu.~aujourd'hui des
régions de Kolda,de Tamba,de Ziguinchor pour les produits en provenance
de la Gambie.
- Enfin,les régions de Ziguinchor et de St.Louis sont productrices
de~; pour cette raison,il est préférable que Dakar ravitaille ses
propres marchés à partir de ces régions et non par des importations.Cela
présente l'avantage de réduire les coûts de distribution.
La région de Dakar importe donc peu de produits transformés;elle
est non seulement productrice mais elle est aussi ravitaillée par les au-
tres régions du Sénégal.
L'approvisionnement des marchés de la Presqu'île du Cap-Vert est
relativement complexe. En raison de l'insuffisance de sa production face
à l'accroissement de ses besoins en produits transformés,la région la
plus peuplée du Sénégal fait appel à des apports d'origine externe,notam-
ment des régions côtières du pays.Malgré une évolution récente,la produc-
tion artisanale est très ancienne dans la région de Dakar.
1
- ASPECT
HISTORIQUE :
3
Si la transformation artisanale des produits de pêche a connu un
développement au cours de ces quinze dernières années dans la région de
Dakar,il n'en demeure pas moins vrai que ses débuts remontent très loin
dans le passé.
./ .

- 47 -
1) - Les débuts
La production artisanale est tr~s ancienne sur le littoral sénégam-
bien. Il est cependant difficile de situer avec exactitude ses débuts
dans le temps et dans l'espace. Néanmoins,ce secteur a fiait l'objet de
mentions,surtout en tant que technique de conservation et moyen d'échan-
ges avec les régions intérieures. Postel(I7) et Blanc(I8) nous édifient
i
dans ce sens.
~,
i
S'agissant de la transformation artisanale,Postel nous apprend que
"Le mode de conservation le plus employé est très simple.Il oonsiste à
exposer les poissons au soleil soit en les disposant par terre sans aucu-
ne préparation s'ils sont petits,soit après les avoir vidés,fendus et
quelquefois étêtés,en les suspendant à des fils ou sur les palissades qui
séparent les cases,s'ils sont moyens ou gros".
Blanc,en 1955,précise que "La production du guedj ou poisson séché
suivant le mode autochtone.c'est-à-dire sans salage préalable,est un pro-
duit tr~s apprécié de la population intérieure.La technique de prépara-
tion repose sur l'ouverture des poissons par le dos et mis directement à
sécher soit sur le sol,soit sur les claies".
Si la transformation artisanale des peoduits de pêche a été décri-
te au cours des années qui ont suivi la deuxi~me guerre mondiale,ses raci-
nes s'enfoncent profondément dans le temps.
Pour ce qui est de la région de Dakar,cette activité était prati-
quée depuis le XVIIe siècle.
(17) - Pas tel E.
(26)
(18) - Blanc M.
(10) •
./ .

- 48 -
Une étude de Chauveau(J.P.)(19),portant sur l'histoire économique
du littoral sénégambien,de la fin du XVIe au début du XVIIIe siècle,nous
apprend ceci :
"Les échanges avec les européens,tant comme intermédiaires de traite
que comme fournisseurs de denrées fraîches,n'entament pas le rôle des
groupes côtiers comme fournisseurs de sel,de coquillages séchés et,de plus
en plus de poisson sec ••• Dans cette économie d'échanges à partenaires mul-
tiples,St.Louis,la Petite Côte et la Gambie sont les régions les plus
avancées. C'est également dans ces régions que la pêche maritime semble la
plus développée,en relation avec la commercialisation du poisson auprès
des européens et vers l'intérieur. A St.Louis,des pêcheurs subalbés vien-
nent s'installer près de l'établissement français;les teChniques de sécha-
ge et de brais age de poisson y sont utilisées;mais c'est dans la région
de Rufisque(20) que le commerce de poisson sec avec l'intérieur semble le
plus actif,puisque des caravanes maures viennent s'y approvisionner".
Dans la même étude, cette fois-ci pour le XIXe siècle et s'agissant
de la mise en place des bases économiques de la navigation et de la pêche

h U
d
contempora1ne,C aveau nous appren
que:
"Les principaux ports de commetce(St.Louis,Dakar,Rufisque)voient
leur population et leur demande alimentaire(notamment en poisson)augmen-
ter rapidement.Les villes coloniales(plus Gorée)et les escales arachidiè-
res de la Petite Côte abritent aussi les principaux ports de débarque-
ment et de transformation du poisson. Le chemin de fer facilite l'écoule-
ment,vers les escales
de l'intérieur,du poisson sec de St.Louis et de la
région de Rufisque. Dans la région de Rufisque existe un mode de transfor-
mation nouveau: les petits poissons sont salés avant d'être séchés".
(19) - CHAUVEAU J.P.
(42) •
(20) - L'usage du sel apparut vers le milieu du XIXe :s. sur la plage de
Rufisque,nous apprend Bernard LLERES qui cite Abbé BOILAT(Esquisses
Sénégalaises,1853).Son utilisation progressa au lendemain de la
2e guerre mondiale,sous l'influence des entreprises de transforma-
tion et de commercialisation européennes s'approvisionnant.en par-
tie,auprès des artisans indigènes.
./ .

- 49 -
Malgré leur caractère disparate,ces sources portent,néanmoins,leur
lot d'enseignements;des techniques de transformation artisanale,des cen-
tres de production, des circuits de distribution,etc. ont été évoqués ici
et là.
Ainsi,sans exagération aucune,il peut être avancé que les origi-
nes de la transformation artisanale des produits de pêche remontent aussi
loin que l'installation des
lebu
dans la presqu'île du Cap-Vert,c'est-
à-dire au XVe ou au XVIe siècle.
2) - L'essor de la transformatbon artisanale
La production artisanale a longtemps conservé,dans la reg10n de
Dakar,l'image d'une activité marginale,simple utilisatrice de surplus de
production,ou simple consommatrice des invendus du mareyage,en somme un
ensemble de considérations selon lesquelles ce secteur est sans grande
importance sur les plans économique et social.
Hais,une analyse plus approfondie permet de comprendre que ce cons-
tat relevait, très souvent,d'un manque de considération. Son développement
est bien plus la conséquence de la combinaison de facteurs à la fois hu-
mains et technologiques que le fait d'un simple hasard.
En ce qui concerne les facteurs d'ordre humains,ils ont déjà été
largement développés dans la première partie au chapitre 1.2. relatif
aux besoins de la population de la région de Dakar.En substance,nous rap-
pelons que la transformation artisanale dispose d'un potentiel humain ca-
pable de lui assurer un important débouché.Une réserve de main-d'oeuvre
abondante et à bon marché aussi.
Quant aux facteurs technologiques,ils restent liés à l'évolution de
la pêche maritime artisanale dont nous n'évoquerons,ici,que les étapes
les plus significatives pour la production artisanale.
Avant 1960,la pêche maritime artisanale,jouissant de peu de considé-
ration,était classée en second plan par rapport aux autres branches du sec-
./ .

- 50 -
teur primaire, l 'agriculture et l'élevage.D'une manière générale,elle se
caractérisait par une faible modernisation,surtout au niveau des techni-
ques de capture.A l'évidence,la production en souffrait d'autant que ce
secteur ne bénéficiait pas d'un programme cohérent de développement en
dépit d'un début timide de motorisation entreprise dans les années cin-
quante. La transformation artisanale,largement triDutaire de la pêche ma-
ritime artisanale,en souffrait aussi(21).
Près de deux décennies durant,le Sénégàl a connu des années consécu-
tives de déficit pluviométrique.Une des conséquences de cette dégradation
climatique est la baisse de la production agricole,notamment arachidière,
principale culture d'exportation.Cette situation économique difficile ag-
gravée,par ailleurs,par d'autres facteurs exogènes - hausse du dollar,dé-
térioration des termes de l'échange et crise pétrolière - d'une part, la
croissance de la production halieutique et son importance dans l'apport
national en protéines animales,d'autre part,ont contribué à mettre en
exergue l'importance de la pêche maritime artisanale qui bénéficiera dés or-
mazs de plusieurs projets de développement.
A cet effet,l'o bjectif de motorisation complète du parc piroguier
sénégalais et l'introduction de nouvelles techniques de capture,la senne
tournante surtout,furent les aspects les plus caractéristiques d'un ef-
fort gigantesque de modernisation de la pêche maritime. (22)
Pour ce qui est de la région de Dakar,le tableau 7 nous donne un
aperçu de cette évolution.
(21) - Toutefois,cette activité fera l'objet d'un arrêté pour définir les
normes de pr~paration et de composition du poisson salé-séché:
c'est l'arrêté n02348 du 29 mars 1957 qui témoigne d'une prise de
conscience du problème des techniques de conservation' artisanale
des produits de pêche au Sénégal-(cf.annexe II).
(22) - C'est en 1971 que l'objectif de la motorisation complète du parc
piroguier sénégalais fut inscrit au IIIeplan quadriennal.De 1972
à 1976,3600 moteurs furent distribués: 37% au Fleuve;24% à Thiès;
20% au Cap-Vert; 15% au Sine-Saloum; 4% en Casamance -
Source: S.E.P.M. (125).
./ .

- 51 -
Tableau 7
Evolution de la modernisation de la pêche maritime artisanale
dans la ré&ion de Dakar (1970 - 1974 - 1978).
Source :
D.O.P.M. - Dakar.
)
{
Année
Pirogues
Engins de pêche(23)! Mises à terres{tonnes)
{
)
{
{
Voile:
moteur
)
{
)
{
1970
243
610
26
12.825
)
(
1974
575
795
2198
33.902
)
(
1978
271
918
3329
24.523
)
L'exploitation des données du tableau 7 nous permet de constater que
l'effort de modernisation de la pêche maritime artisanale a été,durant ces
années,réel dans la région de Dakar
- De 1970 à 1974,le nombre de pirogues motorisées est passé de 610
à 795,soit une évolution de +7,5% par an. Cette tendance s'est
maintenue
entre 1974 et 1978.
- En ce qui concerne les;:techniques de capture,la progression a été
spectaculaire: de 26 engins de pêche en 1970,l'équipement de la Presqu'î-
le du Cap-Vert passait à 2198 unités en 1974 et 3329 unités en 1978.
- Tout comme l'aspect technologique,la production halieutique a con-
nu une progression remarquable: de 12 825 tonnes en 1970,elle atteignait
24.523 tonnes en 1978. Elle a connu,toutefois,un record en 1974,trois an-
nées après le démarrage du projet de la motorisation complète du parc P'-
roguier sénégalais.
(23) - Les engins de pêche regroupent les sennes{plage,tournante),les fi-
lets{maillant et dormant)et les lignes.
./ .

- 52 -
La baisse de la production halieutique constatée en 1978 par rap-
port en 1974,est largement imputable à un transfert de l'effort de pêche
de la région de Dakar vers Djifer (région de Fatick)où une usine de pê-
che,la SOPESINE,a ouvert ses portes. Comparée à celle de 1970,la produc-
tion de 1978 a connu,néanmoins,un accroissement important:en l'espace de
huit ans,la production a presque doublé.
Comment la transformation artisanale s'est-elle comportée au cours
de cette mutation technologique de la pêche maritime artisanale?
Elle a aussi suivi cette progression.Il fallait s'y attendre!
645 tonnes en 1970, 1766 tonnes en 1974, 3047 tonnes en 1975 et 2813 ton-
nes en 1978(cf. fig. 8). En somme ,cet effort de modernisation a été un
coup de fouet pour la production artisanale. Celle-ci a su,du reste,s'a-
dapter à la fois au volume des prises et à leur structure.
En effet,les espèces pélagiques constituent désormais la production
la plus importante des débarquements: 70% en 1970, 80% en 1980.Le brai-
sage,jadis pratiqué à petite échelle,s'est vite développé et occupe,en
volume,la première place des produits de pêche transformés.
L'évolution de la production artisanale a revêtu d'autres aspects,
non moins importants.
Sur le plan législatif,douze années après l'arrêté de 1957,un dé-
cret relatif au contrôle des produits de la pêche verra le jour.C'est le
décret 69-132 du 12 février 1969 qui instituera le certificat de contrôle
d'origine et de salubrité(cf. annexe I).
Ce certificat témoigne de l'intérêt que les autorités accordent à
l'hygiène et à la commercialisation des produits halieutiques dont une
fraction importante est représentée par les produits de la transformation
artisanale.C'est,par ailleurs,grâce à ce certificat qu'il est possible
d'obtenir des informations portant sur le tonnage et la destination des
produits transformés.
./ .

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..••

- 54 -
Sur le plan de l'organisatûon,les coopératives féminines de trans-
formation ont préféré,pour ce qui est de la région de Dakar,conserver
leur ancienne structure devant le projet de réforme du mouvement coopéra-
tif initié par le ministre du développement rural par Lettre circulaire
n0069/M.D.R./Coop du 05 septembre 1983(cf.annexe III). Ce refus,du moins
ce choix,témoigne si bœsoin en est,de l'imp~rtance que revêt la transfor-
mation et de son autonomie vis-à-vis des anciennes C.P.A. et des nouvel-
les sections villageoises.
La transformation artisanale est très ancienne dans la presqu'île
du Cap-Vert. Elle a connu un. développement remarquable au cours de ces
dernières années. Cet essor a été notamment impulsé par l'accroissement
des besoins en produits vivriers de la région de Dakar. Ses techniques de
production,comme ses produits,sont variés. Malgré une production relative-
ment faible,la région dakaroise participe au ravitaillement en produits
transformés des régions intérieures et à l'exportation vers des pays d'A-
frique Occidentale et Centrale.
-~-~-=-~oOo=-=-=-=-=-

,~----------------------
III)))E U XIE M E
PAR T l E :
_·_---_·-·_·-._.
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_
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .
PRCDUcrICN
El'
MARŒES
DE
LA
REI";I(N
DE
DAKAR


- 55 -
II/ - PRODUCTION ET MARCHES DE LA REGION DE DAKAR
Il est intéressant de chercher à comprendre comment la transforma-
trice de la Presqu'!le a réussi à passer des techniques de production tra-
ditionnelles - utilisées pour la transformation des invendus au mareyage
à des techniques plus évoluées et plus diversifiées,mieux appropriées à
la structure des prises.
III - Techniques de transformation et produits transformés
1) - Sources d'approvisionnement
Pour obtenir sa matière première,la transformatrice de la Presqu'île
dispose de deux sources: un approvisionnement d'origine locale et un ap-
provisionnement d'origine extérieure.
1.1. L'approvisionnement local
c'est le mode d'approvisionnement le plus régulier et le plus im-
portant tant en volume qu'en valeur. Dès que les pêcheurs débarquent
leurs prises,la transformatrice achète,compte tenu de ses moyens finan-
ciers et de ses besoins,une quantité de produits de pêche destinés à la
transformation. Pour cela deux possibilités s'offrent à elle: l'achat au
comptant ou l'achat à crédit. Ce second mode d'achat exige que la trans-
formatrice verse un acompte égal,au moins,à la moitié de la valeur
tota-
le,étant entendu que la somme restante sera versée après la vente des pro-
duits transformés.
1.2. L'approvisionnement extérieur
La démographie galopante de la région dakaroise a entraîné plu-
sieurs conséquences dans le domaine de la production et de la commerciali-
sation des produits halieutiques.Le développement du marché dakarois,
par exemple,a incité des pêcheurs à choisir les centres de la presqu'île
comme points de débarquement de leurs prises.
'/'

- 56 -
C'est pourquoi les centres de transfonnation de la région de Dakar peu-
vent recevoir des prcduits de J;:êçhe en prevenance d'autres régions carme
celle
de Thiès.
D'autre part,une partie de l'approlTisionnerœnt extérieur provient
des usines dakaroises 00. des unités de pêche industrielle.Le secteur in-
dustriel, par l'intermédiaire de mare.yeurs, vend aux transfonnatrices des
produits de pêche avariés 00. des espèces difficilerrent exportables(arius
hewelotü). Dès l' arrivée du véhicule, les transfonnatrices s'organisent
peur s'approvisionner(cf. photos 1 & 2). Ces séances se déroulent,le plus
sa.rvent,dans un grand vacanre ponctué d'exc1.arrations et de jurons.Parfois
des rœnaces sont proférées à l'endroit de l'aide - chauffeur - chargé de
débarquer la natière première - lorsque celui--ci ne s'exécute pas correc-
temmt.
Il est regrettable de constater que,pour ces deux sources d'appro-
visionnement,il n'existe pas de relevés périodiques ou d'archives qui per-
rœttent d' évalœr, peur chaque type d' apprevisionnarent, les tonnages trai-
tés. Il n'existe que des relevés de type occasionnel, sur initiative per-
sonnelle d'un chef de poste de contrôle.C'est le cas au centre de trans-
fonnation de Bargny 00. Mr J\\mbroise SAMBCU a dressé le tableau des types
d'approvisionnemmt pour la période 1981-1986. L'exploitation des données
disponibles nous a permis d'établir le tableau 8.


;,
"
<"!,
na l'vrtv6e 61
vt!t..:.cule.tes ~~"1S~or::atrlees
~
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·,,,!,••!
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~tO :1
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fUf>
~"'-l!···"r.l·~.'
11

l',~!n: ",-,"1".
"-,,r"
.U ·'.'r.

Tableau 8 ; Poids (kg) frais trahi:! localement -
}981-! 986, - Source : P'Qste de contrôle de Bariny.
Apport extérieur
(
Nature des pt'odui ts ,
Appor t
loca l
(Mbour, J'oa 1, Kayar)
(
1
(
1981
!
1982 ? 1983! 1984
t 1985
!
1986
! 1981
! 1982
1 1983
J
1984
1985
1986
(
Keccax
!3/0.500!
77 .300·!1226.1001271.900t241. 700113/.100!288.S00! 28.800!176.8001 57.S001 100.500
54.700
(
'ieet
J6.200~ 20.400'!
2.200!
1.1001
S.2001
9.5001
(
Gejj
70.900133.6001
-
!
-
!
-
!
6001
1
(
Yoos
29.6001
(
TalIIbajen
1274.2001 68.0001 94.200!
J5.800!
Bien que le tablea.u 8 ne c,onc.erne que le ,seul centre de Cransfom8tion de Bargny, i l permet néanmoins de mett re
en évidence 1 1 irn,portance des modes d'approvisionnement dont dispose la. transfom.atrice de la région de Dakar.
Il est aisé de constater aussi que 1- apport local représl::lnte "pour la période ) 981-1986 j une proportion plus
importante ~n volume "que 1 t approvisionnement extérieur. POUt" le keccax,pa.r exemple ,le .poidsfrais traité dl origi 1)1.2
locale~replê8ente pour la p,ériode 1981-1986, 65% du total contre 35% de poids frais traité d'origine extérieure.
Ce cons tat à l' é che. Ile des six ans ~ e fi t identique à ce lui d'une éche 1112 anoue lIe. Pour l'année }981 .~ par exemp le,
pour un poids total frais traité de .t .040.300 kg,l'approvisio,nnem.ent extérieur ne représente que 28% du total
contre 12% pour l'apport ldcal.
Ce qui signifie que la production artisanale est bien une concurrente du mareyage,m.algré la faiblesse du
potentiel i.nstrumental dont di,pose la transformatrice de la région de Dakar.
l,.

...
- 59 -
2
Potentiel instrurental :
l
es'!:: frawant de constater la pauvret~ de l'éventail instJ:tl'œntal dont
dispose la transfonnatrice de la régicn de Dakar.La caractéristique essentiel-
le est l' abseoce dt un équipeœnt de type nx:rleme~
2. 1. le p:tit natériel
Les outils les plus util1sés,ccnstituant la base de l'équi.pemant de t0u-
te transfoJ:matrice,.sont :
- la bassine sert à laver les poissons après les avoir étâtés et éviscé-
rés,à. transporter· soit les p:>isscns déjà braisés pour les éplucher,soit des
norœaux de bois,de 11heIbe... pour le braisage. la bassine a une fonction mul-
tiple.
- Le seau est Ef'Ct.'loyé pour le transport de l'eau àe ner destinée à la fer-
rœntation du poisS01jœtte eau de Iœr est aussi utilisée pour laver les pJ:O-
duits de pêche destinés à la prépaœticn des p:tt:dui.ts ferrœntés,plis salés et
séchés 1la prcdu:tion de ~ par exElll;)le. A Bal:gny, l-e seau est aussi errployé
IX'\\U" le tl:aIlSpOrt de l t eau de ner jusqu 1aux trous de recueilleœnt; après l' éva-
FOration de cette eau, le sel <bta1u servira en partie, à saler les pn:duits
transfomés. (voir pxroo 3) •
- Le canari,ratpli d'eau de œr,est \\ID. instrument approprié pour la fer-
oontation. Ce canari est en général fabriqué" à partir d· un mélange de sable et
de cirœnt.
première
- Le panier est destiné au tran.sp>rt de la. matière!de la plage vers les
aires de funage,ou des aires de f1.l'llage vers les abris provisoires. L' Eniballage
des p:rcduits transformés est une autre fonctian,.non rroins irrportant:e,que peut
rarplir le pani.er. Dans certains centres de transfoI!llation,carrœ celui de 'Ihia-
mye sur Iœr, la caisse en matière plastique pren::l le relai du panier pour les
foocticns de. transp:)]:t.
- Le couteau - parfois le coupe-coupe - est un outil aux falCtions ItD.Ùti
ples et inportantes : étêter; écailler, éviscérer, couper..• ~ certaines espèces
(carcharhi.nus signatus) le coupe-ùOUJ.:e peut remplacer le couteau.
- le balai p~t de dégager les cendres après une séance de braisage (voir
photo 4) ;c lest aussi le balai qui pemet de rrainteni.r un serrblant de propreté,
surtout sous les abris provisoires où se déroule l'essentiel des activités de la
t.rans forma triee •


'" 1 -
?!'loto 3
tro.a de!itJ...'é; il rf'("Ul/'tlhr l'eau "e ~r. Apre' ,-v,]pCl-
rillu.on,;,ne ;>'\\Ttl.<.' !u lWl Sol'r.3 de!<t~ .lU SiIlL'lI:lIl! ~ pro-
du! t.s U"ltlSforC:,. ;~lr,",·.

-
'\\ 1
Photo <1
une trans formatrice dégage, à l' ,,:ide c~' Léî
bù ,,:li,les cendres qui couvrent _ S s'lrdi.-
nellcs br<)lsées clep..tis la \\lei
e. "'. '.' ~l':'-­
!:""i2~LC ~ l\\"ln/~es :';ùr:-tinell(ls
l
Ol'.1LSt ".,s \\!l""'(:'-:.-
cJécs ;-:CS cC!'1i.lre::.
!3ar91~' .

- 62 -
- Le morceau de bois est un résidus de tronc d'arbre présentant deux
faces opposées et lisses qui servent de support pour couper le poisson,
l'éventrer - le fendre en deux - et l'étêter. Un tel morceau de bois a
l'avantage de permettre aux employés de la transformation de conserver les
couteaux et les coupe-coupes en les mettant à l'abri des dégâts qu1aurait
causés un support en métal.Ce support en bois est/pour l'auxiliaire de la
transformation artisanale,ce qu'est l'enclume pour le forgeron. Il est sur-
tout employé par la main-d'oeuvre masculine(voir photo 5).
Ces outils,en usage dans presque tous les centres de production ar-
tisanale de la région de Dakar,se caractérisent pari ùn état sommaire et
vétuste.
2.2. Le gros matériel
Une descente sur le terrain le 07-02-1987,nous a permis d'avoir une
idée sur ce type de matériel.En lieu et place d'une description qui pour-
rait être incomplète,nous proposons des photos dont la description semble
aisée(voir photo 6).
Ce gros matériel se caractérise par la faiblesse de son éventail,
mais aussi et surtout par sa nouveauté et son aspect plus durable.II se
compose :
du four à métora
(voir 3.2.).
de bacs de lavage (voir photo 7);
de lits de séchage en bois entrelacé(l).(voir photo 8).
(l) - Les lits de séchage traditionnels existent dans tous les centres
de transformation de la région de Dakar.
./ '.

L'hoto:) : f:es s PfXY'ë:S ·2n ::xJ'S aw( fonc:'~ ns m l:.i:Jle_: couper,
(>\\Jis erer, ét.êter, :=enè le
es ~:oissons dest' nés ~
.:l
~,r, ~: se._
0.1it,rovE': :-':UJ' \\1(?r.

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-
"1
-
Un Eour à metora mconné(L : 10 m;l : 1,20 r:î;'J = 1,W:n)
sur lequc l LefX)se un 'lYi llaqe au-dessus clurruel sont :urnés
les [X)·ssons. - km 9,
Route de r.UflSClllC.

Photo 7
l\\u rremier [Üill1,LL'î bac de fermentation en :ratière plastique
d' ne co.pacité de trClit2.'fCr~t pius ünpnrt...V''::/_ 'ruc La tra .i-
tionncllc 8Clssinc.

------------------------u'
~hoto 8
f)cs
its de sÉchage e.ll !:>ois entrelacé. Ils ont lUle durée de
vic r
S L"r,c P. r[\\..e
es tr,J<.lLtionnels l· ... c;(volr r hoto n).
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__--~~.::-'.co~""':-..__---?~ -""''''''=''''''--'''~''I'I..oc.."
i'hoto 9
fics Li t~:; ::e s licha,;
trClc1i tionnc J s
~-,: l :::':
cie ~)L,L.:.ci~es l.. ont le:: dL rÔ'.l Ir. _. it~ (\\~; ~_ Il .::

?hoto 10
Un autre sys èrrc èe séc:~ge conçu à
part: r d' un fLtLl.tériel c:c rœ':..lpéra "on:
très peu ni::xmc '...l,cette tcci'.ruque est
r:::eu ,dZ\\pt~c e.', r~ison cle 3<3 faib l CO>
ca.p,.:' "t6 ,J 1 a é::-c t,l,en t~t ,k· ses ~ iS(rllC'~ ac
conte.:... in<,tion.
"1 Ji ilr
C
::;ll" ,,:<,.,,""

- 69 -
2.3. Le potentiel energétique
Pour braiser et fumer son poisson,la transformatrice de la pres-
qu'île dispose dlun large éventail de sources d'énergie: des herbes sè-
ches,des coques d'arachide,des débris végétaux - des écorces de baobabs
morts -
des copeaux,des crottes de vache(peu usitées) (voir photos Il et
12).•
Certaines sources d'énergie.en ra~son de leur nature - herbes, ti-
ges de mil - posent des problèmes de ravitaillement liés essentiellement
aux contraintes du climat et à l'extension des habitations au détriment
des terrains intialement destinés aux cultures.
La variété des sources d'énergie n'est pas synonyme de leur abondan-
ce;elles sont surtout employées dans les centres de transformation dont la
production artisanale est essentiellement orientée vers les produits brai-
sés et fumés. Sont notamment concernés les centres de la côte Sud du' Cap-
Vert.
A Bargny par exemple,les écorces de baobab et les coques d'arachide
sont les plus courantes.L'herbe sèche.que le bétail entame déjà à'l'état
frais et le copeau,très prisé par les ménagères.sont très rarement emplo-
yés.
Les coques d'arachides sont des résidus des industries de transforma-
tion de l'arachidejbroyées,elles sont tres combustibles.Jadis cédées à bas
prlx par les huileries,ces coques sont aujourd'hui vendues entre IS.OOO et
20.000 ~.CFA le camion qui contient,en moyenne, 1500 kg de poussière d'ara-
chide(2). Le recul de la culture de l'arachide dans la région de Dakar,la
concurrence des maraîchers font que cette source d'énergie est de plus en
plus rare et chère.
Les potentiels instrurrental et énergétique détermL'1ent les techni-
ques de prcduction.
(2) - En 1970,le même tonnage valait 1500 F.,selon Soukey Ndoye transforma-
trice à Bargny.
'/ .

Pb.oto l1
Une variété de sources d'énerqie peur braiser et fumer le
poisson: des débris de vésétaux(tiges de mùl,écorces ne
bao~Lbs) ct résldus d'inc:ustric du bolS. Bùrqny.

,
-
i 1
-
l'ho 0
\\ 2
Une cransformatrice s'apprête 8 braiser
son poisson. &l.rcJny.

- 72 -
3. Techniques de transformation et produits transformés
3.1. Les conditions de la transformation -
L'un des problèmes les plus a~gus auxquels le secteur de la trans-
formation est confronté reste celui des conditions hygiéniques de prépa-
ration et de stockage.
Dans l'ensemble.ces conditions sont déplorables.Le travail se fait,
le plus souvent,à mains nues et le matériel de traitement - couteaux,
coupe-coupes,bassines,seaux,paniers - est sommaire et vétuste.
De telles difficul~és sont accentuées par les pollutions environnan-
tes(voir photo 13).Conséquence : les poissons en traitement sont attaqués
par des mouches et des larves de toutes sortes - dermestes, nécrobies -
faute d'une protection suffisante.
Il
Entrailles de poissons,eaux usêes.défécations sont abandonnées sur les
lieux-mêmes de transformation ou sur le rivage où l'on ira puiser l'eau
nécessaire au lavage et à la fermentation des poissons"(3).
Partout les abris sont provisoires,leur durée de Vle ne dépassant
guère les deux ans.Parfois elle ne les atteint même pas en raison de la

violence des vents et de la furie de la mer. "En 1982,nous raconte Anta
Ndiaye transformatrice à Yoff,nos abris,nos claies de sêchage,nos instru-
ments de productiou,nos productions ont été emportés et détruits par la
mer.Les pertes étaient évaluées à près de deux millions de F.CFA".
Ces constBts ne suffisent pas pour traduire la médiocrité des condi-
tions de travail.
Les infrastructures de stockage qui existent ont une capacité d'ac-
cueil insuffisante et sont le plus souvent inadaptées(humidité,mauvaise
aération).Malgré les besoins exprimés par les transformatrices,l'approvi-
(3) - DURAND M.H.
(75)
P.2J.
. / .

- ')
1
)
Photo 1]
r~s pollutions enviro~~antes
des eau~ stJgnantes vecteurs
de ccmple.--:es L:8thogènes. A côté/des tas _> Cl.' 'bris de végé-
t.:lLL,{ dcst ~ ~{:, ùu fumage des ;;oissons.
C:c,:rr.y.

-
74 -
sionnernent en eau courante et en électricité fait cruellement défaut. De
telles insuffisances sont de nature à nuire à la qualité des différents
produits,et à limiter la production.
Il est familier de voir,dans les centres de production artisanale,
des restes de poissons,des eaux usées,des ordures de toutes sortes qui jon-
chent le sol,des instruments de production entassés ou épar?illés,privés
d'entretien ou inutilisables(voir photos 14 & 15).
A ces conditions générales d'ordre hygiénique se combinent parfois
des contraintes de l'environnement qui compromettent la santé des transfor-
matrices et la qualité de leurs produits. Il en est ainsi du centre de pro-
duction de Bargny qui subit les pollutions de la cimenterie de Rufisque;
celle-ci rejette sur les produits transformés ou sur les claies de séchage
d e fortune conçues avec du matériel de récupération - pneus - de fines
pellicules de poussière. (voir photos 16 & 17).
D'autres pratiques,de nature à décourager le consommateur,sont couran-
tes dans le milieu de la transformation. Pour lutter contre la dégradation
du poisson transformé - par exemple - en raison des infestations larvaires
et compte tenu d'une hypothèse selon laquelle le produit transformé doit
être lavé avant la consommation,des transformatrices utilisent des pro-
duits chimiques toxiques. Le D.D.T.(4) et le baygon l~qtlide sont les plus
usuels.
L'environnement des activités de la transformation est dnnc peu favo-
rable à une production massive et de qualité.
,,
3.2. Les produits lSSUS de la transformation
Les méthodes de traitement des produits de la pêche ont considérabl~­
ment évolué. A l'origine,les populations côtières,après un nettoyage sommai-
re,se contentaient d'un simple séchage au soleil. Le produit ainsi obtenu
(4) - Dichloro-Diphényl Trichloréthane(insecticide organique).
;1.


- ..
- - _ ....
Photo 14
Des instruments vétustes et sarts entretien. Bargny.
Photo 15

, PI
Photo 16
Des !,)rcduits braisés en séchage sont PJllués. Zone-G:lJrltX)n
Bargny-Rufisque.
Phot
1ï
Des claies cie séch<l~le de fortlmo rollu,:'.,""s ;;'lj Ll cifT).'nt-.,'~ 1.
Zone- ta.. 1ron - :\\:1 rgny-I{ufisrp.. e .

- 77 -
se détériorait tres rapidement; l'usage du sel a considérablement réduit
ces pertes. Actuellement,la diversité des procédés permet d'offrir au con-
sommateur des denrées très variées. Dans la région de Dakar il est possi-
ble de les classer en trois 'Itypes :
- Les produits fermentés;
- Les produits braisés,fumés;
- Les produits salés,séchés.
- Les produits fermentés
.Le ~
emploie toutes les espèces de poisson,quelle que soit leur
teneur en matière grasse. Fermenté et séché,le ~
est un véritable e~U­
taire de toute la production invendue en frais.Mieux,la production du ~
se situe à la fois en amont et en aval du mareyage.C'est un produit très
apprécié au Sénégal,notamment en milieu urbain où il est une composante du
plat national,le
ceebu
Jen (riz au poisson).
Il existe plusieurs variantes de préparation du
~ ces procédés
sont fonction de l'espèce du poisson,de son état de fraîcheur,du temps et
d e l'équipement dont dispose la transformatrice.
La fermentation est obtenue en laissant le poisson,la nuit,dans un
canari rempli d'eau de mer. Après cette opération,le poisson est étêté,
écaillé,éviscéré,lavé ensuite à l'eau de mer avant d'être exposé à plat,
au soleil,pour le séchage;ce temps de séchage dure en moyenne quatre jours
et dépend de l'insolation,de l'espèce mais aussi et surtout des besoins
exprimés. Saupoudré de sel,le ~ ~S~ retourné périodiquement afin de par-
ven~r à un séchage homogène.En saison des pluies,avec la rareté de la ma-
tière première,le
~ est souvent vendu quelques heures après aVOlr été
m is à sécher. C'est la réponse à une demande croissante à une période où
la production fait défaut.
Durant le séchage,le poisson est parfois enduit d'une graisse re-
cueillie et fondue à partir du foie et de la laitance de certains pois-
~ / .

- 78 -
sons - carchar hinus signatus - qu~ a pour fonction de limiter la proli-
fération des larves et de rendre le produit plus attrayant(voir photo 18).
Préparé dans des conditions hygiéniques acceptables, le
~
peut être
conservé en moyenne pendant quatre mois;mais de tous les produits trans-
formés de la région de Dakar.le" ~
s'altère Je plus vite; en fait.il
est préparé alors que la matière première est déjà en état de décomposi-
t~oo avancée •
. Le
yeet
est un gastéropode - cymbium - dont la technique de pro-
ductian,t s'apparente à celle du
~. Une fois débarrassé de sa coquille
et lavé,ce mollusque est fermenté par un séjour en milieu anaérobique,
enfoui dans le sable ou enfermé dans un sac en plastique. Après cette fer-
mentation de deux à quatre jours de durée,il est découpé en plusieurs mor-
ceaux que l'on fait sécher au soleil.
- Les produits braisés,fumés .
. Le keccax
pour l'obtenir,il faut disposer d'un poisson frais;les
espèces de poisson utilisées sont én nombre restreint(sardinella aurita,
sardinelia maderensis,ethmalosa fimbriata).
Les p01ssons frais sont étalés à même le sol,rangés avec soin, les
une
proches des autres. Chaque couche de poissons est saupoudrée de sable
.'
pour éviter qu'ils se collent lors du braisage. Cette séance a lieu.le
plus souvent,l'après-midi entre 17 et lB heures. Sa durée est de trois
heures en moyenne. La nuit,les poissons braisés sont conservés au même
·endroit.le temps de refroidir.
Dès le petit matin,les cendres sont dégagées à l~aide d'un balai.La
séance d'épluchage à laquelle prend part la main-d'oeuvre familiale,se
fait sous les abris provisoires: la tête et la peau sont dégagées,les
viscères restent en place;le produit épluché est saupoudré de sel.Le sé-
chage,au cours duquel le poisson est retourné périodiquement,se fait sur
des claies. La durée moyenne de cette opération est de deux jours.Un bon
séchage permet une conservation de longue durée.
./ .

-
7()
-
Photo 18
Ces canaris contiennent d_ la gr3isse
destinée à limiter-
1 infesta.tion
larVi11 n~
et rendre le prooui t trCtns formé r lLl" ,\\ t r;,y,lrc:
un procédé p2U effic<Jce pour obtenir :Jn
I)Pî i;1
de qualité.
1

4
- 80 -
.Le.métora : ~a préparation nécessite un four(S) maçonné établi à
l'air libre. Ce produit est obtenu à partir d'un nombre restreint d'espè-
ces(arius gambiensis,carcharhinus signatus ... ).Après le fumage,de 24 à
72 heures de durée,les produits sont épluchés,étêtés et mis à sécher ma~s
non salés.Le produit obtenu, analogue au keccax, présente des possibili-
tés de conservation satisfaisante,notammenn: s'il est conditionné dès sa
sortie du four.
- Les produits salés,séchés :
. Le tambajen
utilise en général les petites espèces qUl
sont écaillées - malS pas vidées - et mises à saumurer dans des canaris.
Après la saumure - 24 h. - les poissons sont lavés puis s~chés pendant qua-
tre ou cinq jours. Comme pour la production du
keêcax,ce produit n'em-
ploie que des poissons à l'état frais •
• Le sali utilise,de préférence,les espèces à chair blanche
(plectorhinchus mediterraneus,carcharhinus signatus). Le poisson traité -
écaillé, étêté,éviscéré,lavé - son .. arête centrale extraite,est saumuré.
Après rinçage et séchage.le produit est salé près de 7 jours durant.Après
renouvellement de ces opérations,le produit est séché au soleil et proté-
gé contre l'humidité.La conservation,à l'inverse de celle du métora,est
délicate car les graisses rancinent facilement et des dermestes ne tar-
d ent pas à l'envahir .
• Le .yobs est proche du tambajenjseules les toutes petites
espèces - la cm en moyenne - non,·consommées en frais sont traitées. Le
yo~s est obtenu apr~s un simple séchage et ne demande aucun traitement
préalable.Ce produit,comme le métora,est destiné à l'exportation.
La transformatrice de la région de Dakar dispose de deux sources
d'approvisionnement: un approvisionnement extérieur et un autre d'origi-
ne intérieure.Son potentiel instrumental est dans l'ensemble vétuste,
(5) - Sur une des grandes faces du four,de petites portes permettent d'in-
troduire le combustible et d'alimenter le brasier;un grillage fixé
au-dessus de ce brasier reçoit le poisson qui cuit à petit feu,im-
prégné de fLl!llée.
./ .

- 81 -
sommaire et ses conditions de travail peu favorabl~à une production de
qualité.Mais la diversité des procédés dont elle dispose lui permet d'of-
frir au consommateur des denrées très variées.Ces nouveaux procédés,adap-
tés à l'accroissement et à la diversification des mises à terres d'une
part,et aux contraintes du marché d'autre part,ont favorisé l'intégration
de la transformation artisanale dans l'économie marchande.
11
- LA COMMERCIALISATION DES PRODUITS TRANSFORMES
2
La distribution des produits transformés bénéficie,dans la presqu'île
du Cap~Vert,de conditions relativement favorables.Les divers moyens de
transport offrent à la transformatrice de nombreuses possibilités pour
écouler ses produits.
1. Moyens de transport:
1.1. Infrastructures routières -
Comparée àll'ensemble du Sénégal,la région de Dakar dispose d'une
infrastructure routière relativement développée. En 1979,par exemple,le
Cap-Vert occupait,suivant la répartition régionale des routes départemen-
tales bitumées,la troisième place,après Thiès et Louga.C'est cela que nous
{ê~èle le tableau 9.
·/ .

Tableau 9
Répartition suivant les régions des routes départementales bitumées(en km) -
1979.
Source : Direction de la Statistique - MEF - Dakar.
(
)
Cap-Vert
Casamance
Diourbel
Fleuve
Louga
S.orientai
Sine-Saloum
Thiès
(
)
(
105
o
5
41
III
o
57
167
)
Tous les villages,centres de transformation,sont reliés avec Dakar
par un réseau de routes bitumées qui permettent un approvisionnement régulier
des marchés du Cap-Vert.
Les centres de la Côte Nord sont plus proches des marchés de l'agglo-
mération dakaroise,leurs principaux débouchés.
En ce qui concerne les centres de la Côte Sud,ils sont desservis par
le principal axe,la route nationale Dakar-St.Louis à laquelle sont reliés des
embranchements.Mais certains centres de production artisanale,comme Yenne et
Sendou,sont accessibles aussi par des routes en terre quasi impraticables pen-
dant la saison des pluies.
L'importance de ce réseau routier est aussi remarquable au niveau de
la répartition par région du nombre de vêhicules(voir tableau 10).L'année 1979
est édifiante â ce propos.
./ .

~----------------------u
- 83 -
Tableau 10
Répartition par région du nombre de véhicules de transport
public de voyageurs de 40 places au maximum.
Année 1979.
Source
Direction de la Statistique - MEF - Dakar.
( Cap-Vert
Casamance
Diourbel(6)
Fleuve
S.Oriental
S.Saloum!Thiès
(.
2372
334
704
242
\\00
1246
821
Ces données ne concernent que les véhicules dont les licences
oot été renouvelées ou accordées au cours de cette année.Malgré ces res-
tr~ctions,la région de Dakar est,par rapport aux autres régions du Séné-
gal,suffisamment équipée en moyens de transport routier.
Ce survol rapide des infrastructures routières permet d'affirmer,
toutes proportions.gardéè~que le Cap-Vert béné~icie d'un équipement bien
étoffé qui permet un fonctionnement normal des circuits de distribution.
Malgré tout,en raison de la dispersion géographique des centres de pro-
duction~de leur localisation préférentielle en bordure de mer et de '
l'état déplorable de certaines voies d'accès - surtout en hivernage - des
améliorations doivent être faites.
1.2. LèS m~ens de transport
Les moyens de transport sont divers(7);ils sont essentiellemenn
fonction de l'éloignement ou du rapprochement des centres de production
par rapport aux marchés,et de l'enclavement relattf des lieux où ont lieu
de telles activités.Ils sont donc fonction des possibilités ou difficul-
tés d'accès que présente un centre.
(6)
Ces données englobent celles de la région de Louga aUSSI.
(7) - A défaut de trouver une charrette à cheval,les transformatrices se
rabattent sur des porteurs de paniers chargés d'acheminer les pro-
duits des lieux de transformation jusqu'aux aires de stationnement
des véhicules.
./ .

- 84 -
- Le transport par charrette à cheval est peu développé.II permet,
compte tenu des difficultés d'accès aux lieux de transformation - en sai-
son des pluies surtout - pour les véhicules ,d'acheminer une grande partie
des produits jusqu'aux aires de stationnement. C'est le cas des centres
de Yoff et de Bargny,par exemple.Le coût du transport est très variable
d'un centre à un autre.
- Le transport des aires de stationnement,donc des villages,aux dif-
férents marchés du Cap-Vert s'éffectue,pour l'essentiel,par la route.Le
car rapide et la 404 Peugeot sont les véhicules les plus utilisés.Le car
rapide - camionnette Renault - est utilisé à la fois pour le transport
des voyageurs et des bagages.Les tarifs pratiqués dépendent plus de l'en-
combrement que du poids.Ce système est souple en raison de ses horaires
favorables - dès l'aube jusqu'à minuit - de ses nombreux arrêts et de son
itinéraire qui permet de sillonner toute la région de Dakar.Malgré certai-
nes difficultés - encombrement,réduction du tonnage à transporter - les
transformatrices restent attachées à ce mode de transport en raison de la
fréquence des cars rapides.
- Le transport par car rapide cède cependant,de plus en plus la pla-
ce au transport par la 404 Peugeot.c'est le fameux "mbaar baché" qUL per-
met de charger un tonnage plus important. Ces "mbaar baché" sont affrétés
soit par une transformatrice,soit par un groupe de transformatrices;les
tarifs appliqués sont fonction du nombre de paniers,de sacs à transporter
et non du tonnage.ils sont ~lus élevés que ceux appliqués pour les cars
rapides. En fait,après avoir payé les frais de transport de leu~s produits,
les transformatrices empruntent les cars rapides pour rejoindre les mar-
chés.
- La VOle ferrée est surtout empruntée par les "bana-bana" intermé-
diaires pour expédier leurs produits - le keccax par exemple - vers les
régions intérieures comme Diourbel et Tamba(8). Avec le nouveau système
de transport le "train bleu",le marché principal Thiaroye est désormais
d'accès plus facile.
'/
(8) - Il en est de même pour les exportations vers le Mali.
. / .

- 85 -
1.3. Le condieionnemene des produits transformés
Le conditionnemene des produits transformés pose,dans l'ensemble,
des problèmes.Le transport des produits se fait,le plus souvent,dans des
sacs
ou des paniers(voir photo 19).
Le sac est,en général,un emballage de récupération ayant contenu des
arachides,du riz,ou des pommes de terre importées.Si ces sacs s'avèrent
1
\\e.
convenables pour emballer le
yoos et yeet, il n'en va pas de même pour
le keccax et le gejj.
Dans le cas du keccax,par exemple,les marchands ont la mauvaLse ha-
bitude de remplir le sac ou le panier au maximum;cela peut entraîner un
émiettement des produits.Les sacs ou paniers ainsi chargés sont peu mania-
bles. Ce mode d'emballage est à déconseiller pour des produits comme le
aeli ou le keccax séchés le plus souvent à mi-temps.
Il arrlve aussi que des corbeilles,de fabrication locale,soient em-
ployées;il s'agit de paniers fabriqués à partir du limbe de la
feuille
de rônier ou à partir de la nervure de la feuille de rônier.
In. frastructures rouei~res,mode de transport et conditionnement des
produits transformés déterminent,à des degrès divers,les circuits de com-
mercialisation essentiellement monopolisés par les femmes.
2. Les circuies commerClaux
L'étude des circuits commerCLaux permet de saisir l'importance du
rôle des fem mes dans la distribution des produits transformés(voir notre
étude sur l'organisation des marchés au chapitre II ).Ce rôle,faut-il le
3
rappeler,est très ancien dans la région de Dakar,e n milieu
lebu.
Traditionnellement,les femmes assuraient la commercialisation des
produits de pêche de leur époux ou de leurs fils.Même après le développe-
ment de la transformation artisanale,ce privilège leur est resté. C'est
pourquoi,les activités de ce secteur,à l'inverse de ce qUi se passe à
./ .

- -:"
Un s~st'me ce ~onditionnement qui laisse à désirer
certains
;:J!:o:luits tD:U1Sfo .,és :1(' ",ont :;.,-:5 2 l '.::tbri (:'es é.mietten'e~ts.
Thiùro~:(' ~-; '-:1."" .'-le (' .

r
- 87 -
Mbour(9),sont dominées dans le Cap-Vert par les femmes qui,du reste,ont
contribué de manière significative à leur expansion.Par leur connaissance
du marché,elles en assurent,elles.mêmes,la production et la commercialisa-
tion(voir photo 20).
Plusieurs modes de distribution s'offrent aux transformatrices pour
écouler leurs produits.Il est difficile,cependant,d'évaluer le poids de
la production passant par chacun d'eux.Au niveau des postes de contrôle
de la région, les chefs de poste,agents chargés de superviser les activi-
tés de pêche,ne disposent d'aucune unité de mesure pour évaluer le poids
des produits transformés destinés à la vènte.
2.1. La vente au centre de production
Par ce mode de commercialisation,la transformatrice vend ses pro-
duits sur les lieux de la transformation aux "bana-bana '1. 28% des trans-
formatrices interrogées utilisent un tel mode d'écoulement.Ce système de
vente met la transformatrice à l'abri des coûts de distribution comme
l'emballage et le transport.
Par ailleurs,la vente au centre de production présente d'autres
avantages:
- Hême si sa capacité de production est en étroite liaison avec les
débarquements,la transformatrice module ses achats,non pas en fonction
des quantités débarquées - qui sont parfois très importantes pour les pé-
lagiques - mais de ses besoins.
Une telle possibilité permet d'éviter des pertes - la sardinelle se trai-
te à l'état frais - et des cours bas proposés pour les grosses quantités.
- La transformatrice est dans l'obligation d'être polyvalentejelle
traite donc une gamme de produits de pêche assez étendue(poissons et mol-
lusques).Cette polyvalence,qui est un fondement du dynamisme du secteur,
(9) - A Mbour,une étude de Marie Hélène DUR~ND
(75) a révélé la prépon-
dérance des hommes dans ce secteur.
. / .

''---:'~~
.~~
Photo 20
Plusieurs modes de distribution s'offrent
a~x transformatrices ?Ol~ écouler leurs
prcdu':':s.
Une trcmsfortr,,-,trice s'ëlpprêtc .] .:-lllc~r w~nd.r('
ses
retlcics
~-lns:or.:lés - 'l~I2._I~T'YC' :5 cH- ~l('c.

- 89 -
êcarte les risques d'inactivité dans le cas où les espèces les plus cou-
ramment traitées sont devenues rares.
Ce ,mode de commercialisation n'cst pas limité;il concerne tous les
centres de production avec une nette prédominance dans les centres relati-
vement éloignés des marchés de l'agglomération dakaroise.Sont surtout con-
cernés les centres de transformation de la Côte Sud comme Bargny,Yenne,
Toubab Oialao ...
2.2. La vente directe dans les ··marchés
C'est le système de distribution le plus complexe;cette complexité
procede à la fois des multiples
~aàûts de commercialisation - emballage,
transport,taxes diverses dans les marchés .•. - qu'un tel système génère et
des comportements de la transformatrice à ce stade(IO).
Par ce mode,la transformatrice a la possibilité de vendre sa produc-
tion soit au marché principal Thiaroye Gare,soit au niveau 'des marchés se-
condaires.
- Le marché principal Thiaroye Gare
Ce marché est l'un des plus grands points de vente de la production
artisanale au Sénégal.Vers ce marché convergent des produits transformés
en provenance de toutes les régions productrices et de certains pays limi-
trophes du Sénégal,notamment de la Gambie.Le marché Thiaroye Gare comprend
deux points de vente dénorrmés respect ivement "bascule ~l~ et "bascule
kec.cax" (voir notre étude sur les marchés,au 11 ),
3
Les caractéristiques du marché Thiaroye Gare sont multiples.Nous re-
tiendrons simplement quelques aspects:
- Il offre à la transformatrice la possibilité de vendre sa produc-
tion soit aux
"bana-bana" grossistes,soit aux détaillantes venues SI appro-
(10) - Certaines transformatrices,faute d'avoir écoulé en gros leurs pro-
duits,tiennent pour la circonstance le rôle de détaillantes.
·/ .

- 90 -
v~s~onner elles-mêmes pour limiter Vaire enrayer les effets de la spécu-
lation souvent entretenue par des intermédiaires à la recherche de pro-
fits jugés exorbitants.
- Thiaroye Gare permet à la transformatrice d'avoir des contacts
directs avec les détaillantes ou avec les grossistes.Par ce biais,les
détaillantes disposent d'une grande capacité d'approvisionnement compte
tenu de l' importtance du tonnage des produits transformés qui'" trânsitent
par ce marché(ll). Il représente,pour les produits transformés/une vérita-
ble plaque tournante. 35% des transformatrices interrogées,un effectif de
255 sur un' total 725.destinent leurs produits â ce marché.
- Les marchés secondaires.(12)
Dans ces marchés.tout comme au marché Thiaroye Gare,la transformatri-
ce offre ses produits en tenant compte des lois du marché.II convient de
signaler que la transformatrice a toujours en tête le prix d'achat de la
matière première et les différents coûts de productlon.Càmpte tenu de ces
données) la transformatrice fixera ses prix ou I.les réajustera. Les contrain-
tes du marché l'exigent.
te marchandage est mOlns houleux entre transformatrices et détail-
lantes qu'entre transformatrices et intermédiaires.Cela tient-il du fait
Que les intermédiaires soient des hommes le plus souvent,donc de sexe
Çll) - Un service des statistiques-'ohargé d'évaluer le tonnage des diffé-
rents
produits transformés Qui transitent par ce marché n'existe
pas.Les certificats de contrôle d'origine et de salubrité délivrés
à toutes les transformatrices qui désirent vendre leur ptoduction,
devraient,en principe,permettre d'effectuer un tel travail.Cetce
lacune dénote tout l'intérêt qu'il y a à améliorer l'organisation
de ce secteur.
(12) - 14% de l'effectif total des transformatrices vendent leurs produits
au niveau de ces marchés.
./ .

- 91 .-
opposé? Ou bien de l'idée que la transformatrice se fait de l'intermé-.
diaire1 Ou tout simplement de la régularité dans les transactions entre dé-
taillantes et transformatrices,donc d'une certaine familiarité?
Dens to~s les cas,de la transformatrice au consornmateur,les enjeux,
à la fois divers et importants.se jouent soit à couteaux tirés,soit dans
une atmosphère paisible.Il ne saurait en être autrement.
Qu'il s'agisse de la vente au niveau des centres de production ou
au niveau des marchés de la Presqu'll~",les transactions se fondent tou-
jours,en dehors des lois de l'offre et de la demande,sur certains paramè-
tres comme la clientèle
- régularité dans les achats ou les ventes -, les
liens de parenté,le voisinage.Un ensemble de paramètres qui constituent
une composante de notre tissu social.
Dans ces circons tances, i l arr ive qu'un sys tème de transaction,' l "
l'achat à crêdit,soit mal exploité.au grand dam des relations transforma-
trices-intermédiaires(IJ).
Nous ne répéterons jamais assez la complexité d'une telle procédure
qu~ ne repose sur aucun texte législatif.aucun engagement écrit.Un tel
système,fondé uniquement sur la base de la confiance. fait le plus souvent
l'objet d'un abus.
A l'évidence,les dommages - le manque à gagner - que subissent les
transformatrices sont parfois considérables.Aussi,les transformatrices du
centre de Yoff l'ont-elles compris.Aujourd'hui,ces dernières ont supprimé
l'achat à crédit en faveur de l'achat au comptant. liA Yoti,nous confie
Anta Ndiaye,nous nous sommes réorganisés afin de vendre périodiquement
nos produits dans les marchés du Cap-Vert"(14).
(13) - L'intermédiaire verse à la transformatrice la moitié du prlx de
vente des produits transformés.
(14) - Anra Ndiaye,la cinquantaine,est présidente de la coopérative fémi-
nine des transformatrices de Yotf.Cette réorganisation permet aux
transformatrices des différents quartiers de Yofi de vendre alter-
nativement leurs produits au niveau des marchés du Cap-Vert .
./ .

-
92 -
2.3. La vente dans les régions intérieures
237. des transformatrices interrogées vendent leurs produits dans
les régions intérieures,c'est un autre moyen pour écouler leur produc-
tion.(Voir notre étude portant sur les débouchés de la production artisa-
nale de la région de Dakar,II ).Les principales régions concernées sont
4
Diourbel et Louga. Baba Garage,Lambaye,Touba Toul,Ndoulo,Kaël sont les lo-
calités les plus citées.
Les transformatrices connaissent parfaitement le calendrier des mar-
chés hebdomadaires qui sont des moments favorables pour écouler des pro-
duits transformés,le keccax surtout.Certains de ces marches ont la répu-
tation de drainer du monde.
Très tôt le matin,elles s'embarquent par groupe de 3,4 ou 5 en di-
rection de ces localités qui connaissent souvent des pénuries de poisson
transformé,le poisson frais ne parvenant
presque jamais dans certaines
zones rurales.
Pour gagner du temps et se mettre à l'abri
d'éventuelles baisses
des cours,les transformatrices cèdent leurs produits aux intermédiaires
à des prix raisonnables. "Ces derniers,nous raconte Soukey Ndoye une
transformatrice de Bargny,constituent progressivement des stocks qU1 se-
ront vendus en période de soudure en milieu rural.ainsi un kg de keccax
acheté à 75 ou 100 F.CFA,en période favorable,peut être revendu à 350
ou 400 F.CFA en période de soudure".
La vente cerminée,la transformatrice regagne son centre de produc-
tion après avoir acheté des produits agricoles comme l'arachide,le mil
ou la volaille.
Au demeurant,quelque soit le mode de vente opéré,la transfonnacrice
de la région de Dakar reste confrontée à un problème réel,celui qui con-
siste à fixer elle- même un prix.Un prix susceptible de lui procurer un
.
'/~.
revenu relatkvement subscanc1el.
./ .

- 93 -
En réalité,la transformatrice ne dispose pas d'un véritable pouvoir
de m archandàge;c'est là le noeud gorgien du problème puisque certaines
d' entre-e lles se trouvent dans l '.ob ligation de libérer leurs produit s
dans la seule certitude d'avoir récupéré/au moins~le capital investi.
c'est à ce propos que nous ne partageons pas les points de vue de
ceux qui affirment et de façon péremptoire que "Les transformatrices ven-
dent leurs produits à n'importe quel prix,qu'elles ignorent les montants
de leurs revenus et ne s'attachent pas à la rentabilité de leur temps de
travail"( (5).
En fait,même s'il est vérifié que des transformatrices enregistrent
des pertes.il n'en demeure pas moins vrai qu'elles s'attachent,autant que
faire se peut,à récupérer le capital investi;de m ême,les auteurs de tel-
les analyses ignorent les composantes du tissu social auquel appartien-
nent ces transformatrices : baptêmes~,mariages)cérémonies funéraires,ton-
tines,pélérinage à la Mecque ••• rythment la vie de la majorité d'entre-
elles. Donc.ce vaste réseau de relations sociales veut que la transforma-
trice dispose en permanence de l'argent pour s'acquit ter de ses "obliga-
tions sociales".Les problèmes de famille ne sont pas en reste.
La commercialisation des produits de 'pêche transformés est relative-
ment complexe(voir fig.9). Dispersion des centres de production.diversi-
té des modes de transport,pléthore des intermédiaires,des détaillantes,
amb~guité des rapports qui unissent tous ces acteurs •••• constituent la
toile de fond de cette complexité qui frise parfois l'anarchie.
L'absence d'un marché de gros digne de ce nom.en est la manifestation la
plus dominante.
(15) - C'est cela qui ressort de l'analyse de nombreux mémoires de fin
d'études des élèves de l'Ecole des Agents techniques de l'Océano-
graphie et des Pêches Maritimes de Dakar.
./.

=
1.9 PRINCIPAUX CIRCUITS DE DISTRIBUTION DES PRODUITS TRANSFORMES
DE LA REGION DE DAKAR
1 00 el. : 10 m m
PECHEUR
OU
USINE
TRANSFORMATRICE
totAREVEUR
TRANSFORMATRice
'1.
...
2 ,-,_
2] .,.
Centres
dit
Région.
Tranltor-mot·lon
'nl.,..;eou .... ,
28"1.
23 'f.
Ceont,..ltl. de
FI.9 ions
Yron.formation
Int',..i,u ru

- 95 -
II) -
MARCHES
DE
LA
REGION
DE
DAKAR
L'analyse des questions liées à ce chapitre ne saurait passer sous
silence la nature des problèmes qui prévalent dans les marchés de la ré-
gion de DakarCfig. 10).
Pour Itessentiel,occupation anarchique de l'espace,insalubrité,en-
combrement,difficultés de recouvrement des recettes,insécurité,problèmes
de conservation des denrées périssables - poissons, fruits et légumes -
sont les maux dont souffrent les marchés de la région de Dakar.En outre,
ils souffrent de l'étroitesse de leur espace et d'une généralisation très
poussée·ldes produits vendus(voir photo 21).
Les problèmes du marché Castors(voir photo 22) illustrent parfaite-
ment la situation des autres marchés: "Ce marché joue le rôle de second
centre après Tbiaroye pour le Commerce des légumes dont le lavage et les
résidus ••• provoquent en permanence un état d'insalubrité.Le marché,cons-
truit au début des années 60,est trop exigu actuellement d'autant plus
qu'en 1976 des vendeurs de légumes de Tilène - marché - sont venus gros-
sir la population des vendeurs déjà sur place.Engorgement et extension ont
suivi enfermant dans leur développement le groupe scolaire Ibrahima SECK
en prenant possession du terrain de football situé en face de l'école.La
route IIdes cars rapides"est fréquemment obstruée par des camions,charet-
tes ••• créant des embouteillages éprouvants et dangereux"(16).
1. Absence d'un marché de gros
Un.autre caractéristique de l'espace de commercialisation des pro-
duits transformés dans la région de Dakar est l'absence d'un marché de gros,
qui permettrait au commerce de détail de s'approvisionner sans recours aux
nombreux intermédiaires dont les comportements contribuent largement à ren-
chérir les pr ix.
Le marché Thiaroye Gare,bien que souffrant des mêmes problèmes que
les autres marchés de la presqu'île,joue malgré tout le rôle d'un marché
(16) - SOLElL
(139)
p. 16.

Fig. 10 ESPACE DE COMMERCIALISA TlON DES PRODUITS TRANSFUHMt:.::> UAN:> LA "t:.UIUI~ ut:. UM"""
~~---
- -
7"
\\
6, "'Q"-Ch. "If ljJrQ~ 1'.tUI. '''II)
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1
1
1

1; _
Une vue du marché Tilène : occupation anarchique de l'es~lce,
encanbrerœnt,généralisaüon iX'U5sée des prcduits ·,:c..'l0US (rro-
duits trill1Sformés,:.l..li.le,tannte,oi<]non ... ).

_
l,L',
_
~oto 22 ; Une vue du marché castors : un espace étroit où p~uits
t ~ans formés et conL.l..lners pour dépSt cl' ordures coheill i. tcnt.

- 99 -
central;il est,en effet,reconnu comme l'un des plus grands points de
vente du Sénégal où convergent les produits transformés(17).
Comment s'organisent les transactions de la production artisanale au
niveau de ce marché?
Il existe à Thiaroye Gare deux points de convergence des produits
transformés : la "Bascule gejj Il et la 'tBascule keccax"(voir photos 23 et
24).
Au n~veau de la "Bascule keccax tl la vente se fait par panier d'un
poids moyen de 80 kg. Le prix de vente}variant de 75 à 100 F.CFA le kg,est
fixé en fonction de l'origine du produit d'une part et de son prix d'achat
au centre de production,d'autre part.Il peut arriver donc qu'un kg de
keccax
acheté à Yenne,soit vendu plus cher qU'fun kg du
nîême produit ache-
té cette fois-ci à Bargny.
L'essentiel du tonnage du keccax
commercialisé au niveau de ce point
de vente provient des centres de transformation de la région de Dakar,notam-
ment ceux de la côte sud.
Les circuits de distribution des produits fermentés,sa1és et séchés
au niveau de la "Bascule ~t1 sont naos l'ensemble plus longs.
Le
~ par exemp1e,produit essentiellement vendu à ce n~veau,pro­
vient pour 75% en moyenne de la région de Ziguinchor(Kafountine et
Elinki-
ne). C'est cela que révèlent les certificats d'origine et de salubrité sou-
mis à notre appréciation.
Après aV01r recueilli ,des informations relatives au pr1X du ~ en
cours au marché Thiaroye,les vendeurs de produits transformés fixent des
prix de vente de leur production artisanale;après.;accord,d'autres inter-
(11) - Le ~
convergeant vers le Cap-Vert se disperse à travers la capi-
tale et sa banlieue à partir du marché de Rufisque;pour le tambajen
à Thiaroye Gare.
./ .

-
100 -
Photo 23
Une vue de la "bascule keccax":
Un {X>int de vente qui polarise l r essentiel
des pra:1uits braisés ccmrercialisés dans la
région de Dakar - Marché 'Ihiaroye Gare.

101
-
:":nc vue de la" BaScule T:ii :
.;. '!'
;HLXlu.its ferrrentés d' origine diverse.
'.':'. rch6 rhi.:uDye l,are.

- 102 -
médiaires,chargés de la vente,placent ces produits auprès des détaillan-
tes.Ce système est souple,mais il entraîne une hausse progressive des
prix peu favorable au consommateur.
Le
~
en provenance de la région de Ziguinchor est vendu plus
cher que celui en provenance des autres régions du Sénégal. Dakar par exem-
ple. La raison essentielle en est que,le ~ qui provient de cette ré-
gion est fait à partir d'espèces dites nobles de haute valeur commercia-
le - cephalopholis taeniops,ephine phelus aeneus,ephine phelus goreensis -
consommées à l'état frais dans la presqu'île.
Ces deux points de transaction n'occupent guère,chacun,qu'un espace
réduit d'une cinquantaine de mètres carrés au centre duquel est flanqué
une bascule.Pour se rendre d'un lieu de vente à un autre,il faut se fra-
yer.avec difficultés. un passage entre des étals,des cantines en face des-
quelles sont superposés des sacs de produits céréaliers - maIs ,mil,sor-
gho - de légumes,de tubercules ••• En matière d'infrastructures dignes
d'une fonttion de marché de gros,le problème reste entier.
C'est pourquoi, les autres marchés de la presqu'1le jouent un rôle
non négligeable dans cette fonction de distribution.
1.1. Marchés principaux
En dehors du marché Thiaroye Gare,les détaillantes des produits
transformés de la Région de Dakar ont la possibilité de s'approvisionner
dans les marchés suivants: Rufisque, Castors, Sandaga et Tilène.
En effet,vers ces marchés affluent des produits transformés en pro-
venance de la région de Dakar,mais aussi des autres régions du Sénégal(J8).
Çl$) -
Mamadou Baldé,ancien marchand de poissons secs,aujourd~'hui recon-
verti à la gérance d'une SONADIS,nous a appris qu'il vendait,de
1982 à 19a5,tout le ~
acheté à Kafountine au marché Castors.
Mais auparavant,son point d'écoulement était Rufisque qu'il abandon-
na au profit du marché Castors en raison du "dynamisme de ses dé-
taillantes" •
./ .

-
103 -
Deux traits fondamentaux,au moins,nous permettent de différencier
ces marchés des autres dits secondaires;c'est d'abord le volume des tran-
sactions desdits produits;c'est ensuite l'importance numérique des détail-
lantes et les œractéristiques des infrastructures dont elles disposent.
Ces infrastructures sont,soit des tables recouvertes d'un emballage
perdu - sac ou plastique - soit des cantines dans lesquelles sont stockés
différents produits transformés. Bon nombre de ces détaillantes offrent
plusieurs variétés de produits transformés à la fois. Une mani~re d'appeler
les ménag~res,à défaut d'un coup d'oeil ou d'un toucher expert.
Les marchés dits secondaires se caractérisent,quant à eux,par leur
nombre relativement important et par la faible$se,des équipements des dé-
taillantes.
\\.2. Marché·. secondaires
Ils sont au nombre de 25 nous précise Fatou Bintou Kane responsable
des halles et marchés. Il s'y ajoute les marchés dits "clandestiN' ou mar-
chés éparpillés dans les nouveaux quartiers. Sans les citer tous,notons
les m archés Thiawl~ne,Gouye Mouride,Mérina à Rufisque.
Les détaillants de ces marchés disposent d'un équipement sommaire
ni cantine,ni magasin de stockage,mais des tables de dimensions variables
sur lesquelles sont exposés des produits transformés;les moins fortunées,
sans doute,à défaut d'une table se contentent d'un étalage à même le sol.
A cet effet,un emballage en sac doubl{ d'un autre en plastique,permet de
conserver les débris de poissons trans'ormés,que certaines détaillantes
n'hésitent pas à offrir en cas de pénurie.Pour fixer la clientèle,certai-
nes marchandes associent,pour la vente, produits transformés et légumes(pi-
ment,carotte,aubergine).
./ .
,,1
1
1
Il

- 104 -
I.J. Points de vente isolés
Les facteurs qui ont présidé à la naissance de ces points de vente
ne sont liés ni à des affinités d'ordre ethnique,ni à l'origine géographi-
que des vendeurs ou des produ!ts.
Ils sont en revanche l'expression d'une reconversion professionnel-
le entreprise par certaines vendeuses de légumes,de fruits ou par certai-
nes vendeuses de poisson frais et même de poissons secs. Certaines femmes
parviennent à concilier leur présence dans la concession familiale avec
l'exercice d'un petit commerce,en installant un modeste étal devant la
porte d'entrée de leur domicile~Elles vendent des produits transformés et
des légumes qu'elles se procurent - en petites quantités - périodiquement
aux marchés principaux:Rufisque,Castors,Tilène •••
C'est cela qua révèle l'exploitation des enquêtes menées(19).
Ces points de vente isolés ne disposent certes pas d'un marché po-
tentiel,mais ils font très souvent l'affaire des ménagères étourdies n'a-
yant pas eu le temps nécessaire pour se rendre au marché ou ayant ,tout
simplement,oublié d'acheter un des produits transformés recherché~.
Depuis le marché Thiaroye Gare,en passant par les marchés principaux,
secondaires et les marchés "clandestins",jusqu'aux points de vente isol~s,
la distribution des produits transformés s'effectue dans un environnement
caractérisé par l'absence d'un marché de gros d'une part,et par l'impor-
tance numérique des intermédiaires et des détaillantes,d'autre part.
Ces deux aspects sont révélateurs de l'importance du rôle des femmes
dans la commercialisation et des besoins d'amélioration des circuits de
distribution de la production artisanale dans la région de Dakar.
(19) - Nous avons interrogé 275 détaillantes des points de vente isolés
réparties dans les quartiers et villages suivants:Médina,Tilène,
Colobane,Grand Dakar,Yoff et Bargny.Les informations recherchées
concernent leur âge et leurs anciennes professions.
Les résultats obtenus ont été les suivants: AGE: 45-55 ans: 175;
56-65 ans: 69; + 65 ans: 21 ; SR : 10.
Profession antérieure:vente de poisson frais:120;vente de poissons
transformés:97;vente de légumes(ou fruits) :J5;ménagères:2J .
./ .

- 105 -
Z. Organisation des marchés
Nous avons déjà,au début de ce chapitre,donné un aperçu général de
la situation qui prévaut dans les marchés de la région de Dakar.S'il en
est encore besoin,rappelons que la gestion de ces marchés souffre d'un
manque d'organisation. A cet effet, les mesures de redressement que nous
avons préconisées feront l'objet d'une étude dans la troisième partie,au
chap i tre III •
5
Les propos qui suivent porteront sur la réglementation concernant la
vennè
.des produits transformés,sur l'organisation des vendeurs et sur le
rô,le
deR
,femmes dans la .l.distribution de la production arl;isanale.
Z.I. Réglementation
La
vente au détail des produits transformés ne présente aucune,ori-
ginalité.Elle se caractérise par une vente libre car ces produits sont sou-
mis au régime de la liberté des prix.
La ménagère a donc la possibilité de marchander.En revanche,la dé-
taillante est tenue de proposer un produit de qualité sous peine de s'expo-
ser à des poursuites conformément à la loi 66-4BJu,-Z7 mai 1966(cf.annexe
8).
D'autre part, les détaillantes qui s'approvisionnent directement au-
près des transformatrices devront présenter, dans auelque marché que ce
sait,un certificat de contrôle d'origine et de salubrité;elles devront aus-
si.faire face,au même titre que les vendeurs,à des taxes journalières ou
mensuelles(ZO) : ZOO à 300 F pour les propriétaires de tables et 1750 à
3000 F pour les propriétaires de cantines.
Dans tous les marchés, les infrastructures mises en place par les aU-
torités municipales - cantines ou magasins de stockage - sont insuffisarrtes.
(ZO) - Ces taxes sont très variables;elles font très souvent l'objet d'un
compromis entre marchands et collecteurs de taxes,au détriment des
recettes municipales.
•1•

-
106 -
Ains i ,pour ce qui es t du marché Thiaroye Gare, le nombre de "régu-
liers" dressés par la commission de recensement est important par rapport
aux possibilités de recasement. "La commune de Pikine ne dispose que d'un
2
terrain de 300 m
attribués par le ministère de l'urbanisme et de l'habi-
tat - plus une portion de terrain située au sud-est du camp militaire
pour les occupants de 704 cantines et magasins, 48 ateliers et plus de 3000
tables"(21).
Face à cette situation,la commune envisage la création,dans une pre-
mière étape,d'un marché de denrées non périssables sur l'espace situé dans
le camp militaire. A ce propos,il existe désormais - depuis février 1990 -
un marché de
légumes à Malika,à la sortie de la route des
Niayes.En plus,certains marchés de l'agglomération dakaroise sont restruc-
turés(Tilène,Castors)ou en voie de l'être.
2.2. Organisation des vendeurs
Les marchés de la Presqu'lIe disposent de responsables communément
appelés "dlilégué9 de marchés".lls sont chargé. de veiller au bon fonction-
nement de leur marché d'une part,de jouer le rôle d'intermédiaire entre les
autorités municipales et les vendeurs,d' autre part. Aux "délégués de mar-
chés" s'ajoutent,en matière d'organisatio!1,des surveillants de marchés et
des gardiens de nuit.
Une telle organisation permet aux détaillantes des produits transfor-
més de soumettre leurs doléances aux délégués chargés de les transmettre
aux autorités compétentes.
Par ailleurs,pour enrayer les problèmes posés par l'insalubrité,les
commerçants de toutes les catégories ont été conviés à se mobiliser en
" comités d'hygiène et de salubrité" au nlVeau de chaque marché.Mais le
fonctionnement de ces structures n'a pas donné de résultats satisfaisants.
(21) - SOLEIL
(160) -
p. 12.'
./ .

-
107 -
Pour ce qui est des rapports internes,les détaillants des produits
transformés sont en général localisés dans des endroits presque exclusive-
menll:: réservés à la vente de tels produits.Il arrive parfois que nous les
retrouvions isolés,par groupe de 2 ou 3. Très rarement seul. Leurs étals
sont disposés en fonction de critères tous aussi variés que l'appartenan-
ce à la m~me ethnie,à la même origine - quartier ou village - à la même
génération et à la même confrérie. C'est le cas ,par exemple,dans certains
marchés comme Tilène,Sandaga et Rufisque.
" Cependant,nous confie Anta DIOP,une détaillante de Castors,ces
critères ne sont pas déterminants;ce qui importe pour nous,c'est d'abord
le choix d'exercer la même profession,donc de travailler ensemble.C'est
après coup que nous nous rendons compte qu'il existe des affinités comme
celles que vous ave1 définies"(22).
Une solidarité réelle unit les détaillants d'un même marché;cette
solidarité se manifeste en plusieurs circonstances: prêlls d'argent pour
acheter des produits transformés ou pour s'acquitter d'une dette contrac-
tée auprès d'un intermédiaire fournisseur,surveillance de l'étal ou de la
cantine d'un détaillant momentanément absent,transmission des informations
obtenues la veille ou l'avant veille portant sur le cours des prix des
produits transformés au nivêau des centres de production •••
2.3. Rôle des femmes dans la commercialisation
L'exploitation des données recueillies au cours des 'enquêtes que
nous avons menéesttant au niveau des centres de transformation qu'au ni-
veau des marchés de la Presqu'île,nous a permis d'apprécier l'importance
du rôle des femmes dans la distribution des produits transformés.La vente
au détai~ est,à ce titre,édifiante.
(22) - En réalité,les propos de cette détaillante ont été plus longs que
cela,mais nous avons volontairement opéré une sélection des infor-
formations pour ne retenir que celles-ci.
./ .

- 108 -
Mais,avant d'en arriver auX résultats de ces enquêtes,il nous paraît
important de dégager les fondements qui ont été à!la base du choix d'un
échantillon de 405 détaillants.
Il est difficile de déterminer le nombre exact de vendeurs au détail
des produits transformés dans les marchés de la région de Dakar.L'adminis-
tration elle-même ne dispose d'aucune donnée statistique en la matière.
Plusieurs raisons semblent justifier cette lacune.
Tout d'abord,bon nombre de détaillants sont caractérisés par une
grande mobilité,notamment les détenteurs d'étals.
La reconversion des activités,c'est-à-dire le choix d'autres pro-
duits - légumes,fruits ou poisson frais - à vendre en fonction des exigen-
ces du marché,constitue le second obstacle au recensement.
La grande fragmentation du commerce des produits transformés repré-
sente une autre dimension des problèmes d'évaluation du nombre des détail-
lants.
c'est pour toutes ces raisons que nous avons choisi,volontairement,
un échantillon de 405 détaillants répartis comme l'indique le tableau Il.
Tableau Il
!épartition par marché des détaillants interrogés
(
Marchés
Nombre de détaillants interrogés
%
)
( Sandaga
50
12
)
( Castors
55
13,5
)
( Thiaroye Gare
60
15
)
( Pikine
88
22
)
( Grand Yoff
64
16
)
( Rufisque
45
1 1
)
( Grand Dakar
43
10,5
)
(
)
Total
405
100
(
)
Les données recueillies ont servi à étudier leur composition socio-
. 1.

- 109 -
démographique - sexe, âge ,ethnie - et leurs différentes professions(an-
cienne et actuelle).
Quatre aspects essentiels se dégagent de l'exploitation de ses
informations(voir fig. 11).
- la prédominance des femmes à ce maillon de la chalne de distribu-
tion des produits transformés;
- l'importance numérique du groupe des détaillantes relativement
âgées;
à l'inverse de la vente au détail du poisson frais,celle des pro-
duits transformés présente parfois des contraintes pour l'accès à la pro-
fession;
- la prépondérance des Wolof
au sein du gro~pe des détaillants.
La supériorité numérique des femmes par rapport aux hommes - 395
femmes sur les 405 détaillants interrogés - n'est que l'expression de
l'importance du rôle qu'elles jouent dans la commer~ialisation des pro-
duits transformés(voir photo 25).
Cette prédominance des femmes dans la vente au détail des produits
de pêche transformés n'est pas un simple fait du hasard.En fait,leur fai-
ble degré d'instruction et leurs capacités professionnelles réduites font
que les marchés constituent pour elles
- en milieu urbain - un cadre de
choix pour les activités socio-économiques.
Trois groupes d'âge se sont distingués du traitement de nos données;
il s'agit des groupes 30-40 ans, 41-50 ans et 51~60 ans avec une nette pré-
dominance du second groupe qui représente 42% de l'effectif total.
Pour Astou Ndoye,une détaillante au marché Thiaroye Gare,deux prin-
cipales raisons sont à la base d'une telle situation.
./ .
1
1

COMPOSITION SOCIO-DEMOGRAPHIQUE DU GROUPE DES DETAILLANTS
i'~SEXf
10
H
F
.. .. ..
.. ..
o
"
"
JO
70
100 "f•
il_AGE
~ 0·/•
...
ho

.. .. ..
o
"
"
ao,
J _ PROFESSION
.. .. ..
..

"
20
JO
70
,,_ ETHNIE

-
11 1 -
Photo 25 : Le rôle des femrres dans la distribution
des prcduits transfonnés est illportant:
des àé taillan ts du ITBrché Thi a.l:"·:y{e Cil rc.

-
112-
Sur le plan matrimonial ,entre 40 et 50 ans,le cercle familial est
très souvent élargi par la venue de coépouses qui prennent ,par conséquent,
en charge une partie des travaux ménagers;ce qui libère une partie du
temps initialement consacré à ces travaux;ce temps libéré est mis à pro-
fit pour une autre activité comme ,par exemple,la vente de produits trans-
formés.
Le second paramètre explicatif,non moins important/est en rapport
étroit avec l'éducation traditionnelle familiale.A ce titre,certaines mé-
nagères confient à leurs filles aînées la responsabilité de l'ensemble
des' travaux ménagers dont elles ont la charge.
L'accès à la profession de détaillante de poissons ou de mollusques
traités,n'est pas aussi fortuit que certaines hypothèses auraient tendan-
ce à le faire croire.
c'est ce constat que nous révèle,du reste,l'exploitation des don-
nées recueillies concernant la profession antérieure de certaines détail-
lantes.
En effet,55,5%
de l'effectif total ont vendu soit du poisson frais,
soit du poisson transformé. Cette catégorie de détaillante est donc habi-
tuée,d'une manière ou d'une autre,à la filière du poisson;cela leur con-
fère une connaissance plus ou moins poussée des circuits de commercialisa-
tion.
A l'inverse,les détaillantes anciennes vendeuses de légumes,de
fruits ou de cous-cous
,sont soumises à certaines contraintes comme,par
exemple,les difficultés liées à un approvisionnement régulier auprès
d'intermédiaires ou auprès des transformatrices.Ces problèmes sont ce-
pendant résolus avec le temps.De telles détaillantes, ~~,5% de l'effectif
total,sont prises pour "des vendeuses sans formation".
L'exploitation des données ethniques fait ressortir un autre aspect
important de la distribution des produits de pêche transformés: si, en
amont de la production artisanale,les Lebu.
représentent numériquement
. 1•
1
i)

Q
-
Il J -
l'ethnie dominante,il n'en est pas ainsi au niveau de la distribution;à
ce stade,les Wolof
sont majoritaires.
En effet,ce groupe ethnique représente 68% de l'effectif total
275 -
suivi par les ~ - 23% -
des
TUkul§r
et des Joola .
3. Prix des produits transformés
Les produits transformés ne sont pas vendus à des prix fixes. Ils
sont soumis non seulement au régime de la liberté des prix,mais varient
en fonction des lois du marché;de l'offre et de la demande.
3.1. Le prix de la transformatrice au consommateur
Du producteur jusqu'à la ménagère,le prix des produits transformés
peut varier considérablement en raison de la pléthore des intermédiaires
dont les comportements contribuent,très souvent,à hausser les prix.
Ainsi un kg de
keccax
acheté à 75 ou 100 F.CFA peut revenir à
100 ou 125 F.CFA au consommateur;il en va de même pour le
~
dont le
prix d'un même poids peut osciller entre
800 et 1400 F.CFA.
Cette instabilité des prix est perceptible tout aussi à travers le
temps qu'en fonction de la situation géographique des centres de trans-
formation par rapport aux marchés.
3.2. Variation des prix dans le temps
La variation journalière des prix des produits transformés est très
sensible(voir tableau 12),Elle est particulièrement favorisée par un régi-
me de liberté des prix.Des possibibilités de marchandage s0nt offertes à
la ménagère pour acheter à de meilleurs prix.
•1.

-
114 -
Tableau 12
Variations journalières des prix au marché Tilène
Journée du 26-12-1988 •
(
Nature des produits
Période
Prix
du
kg (23) )
(
9h. - Il h.
80 F
)
(
Keccax
)
(
16h.30 - 18h.
75 F
)
(
Yeet
9h.
- Ilh.
550 F
)
(
16h.30 - l$h.
500 F
)
(
9h.
- lIh.
450 F
)
(
Gejj
)
(
16h.30 - l8h.
500 F
)
Les variations mensuelles(voir tableau 13)sont nettement plus mar-
quées. Elles sont très perceptibles entre deux périodes que les détail-
lants distinguent bien: ilIa fin du mois" et Ille creux du mois".
Si la première période est en général aarac~érisée par un afflux
considérable de ménagères,la seconde l'est moins car l'argent se fait de
plus en plus rare.La tendance est alors à la baisse des prix.
Tableau 13
Variations mensuelles des prix au marché-Castors
( Nature des espèces
Prix du kg
Date
Prix du kg
Date
)
( keccax
75 F
17-l2-88!
100 F
30-12-88
)
( gejj
475 F
17-12-88!
600
F
30-12-88
)
( yeet
400 F
17-l2-88!
425 F
30-12-88
)
(23) - La vente par lot,par tas ou par morceau est difficile à quantifier.
C'est pourquoi nous nous sommes intéressés uniquement à la vente
au poids.
./ .

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
4
- 115 -
En ce qui concerne les variations annuelles,les prlX des produits
transformés dépendent dans une large mesure des saisons de pêche,donc de
la quantité de la matière première disponible ou non disponible.
Durant la saison de pêche,lorsque la matière première est donc dis-
ponible,le volume des produits transformés mis en circulation est impor-
tant. Au cours de cette période,de février à juin, les prix des produits
transformés connaissent un cours relativement bas;le
keccax peut être
vendu à 75 F le k g,voire 50 F. Il en est ainsi pour une même quantité de
g~, qui peut revenir à 450 F à la ménagère.
En revanche,au cours de la saison des pluies,de juillet à septembre,
ou de la saison froide,de novembre à janvier-février, les produits transfor-
més sont rares.Des centres de production artisanale,comme Yoff sur la
Côte Nord,ne fonctionne presque pas.Les prix ont une tendance à la hausse.
Les raisons en sont multiples: sorties des pirogues limitées, rare-
té de la main-d'oeuvre qui est une composante du mouvement migratoire
dont les effectifs sont instables. En général,les produits transformés
vendus au cours de ces périodes proviennent d'anciens stocks.Un kg de
keccax vendu à 75 ou 100 F en période favorable,peut coOter 100,150 ou
200 F à la ménagère en hivernage.
Tout comme dans le temps, les prix des produits transformés varient
en fonction de leur origine.
3.3. Variations des prix dans l'espace
La localisation des marchés par rapport aux centres de transforma-
tion,leur fonction de polarisation et de distribution des produits trans-
formés sont autant de raisons qui expliquent la variation des prix(voir
tableau 14). Deux exemples de marché nous permettent de mieux saisir tou-
te la complexité des relations marchés et prix.
./.

- 116-
Le marché Thiaroye Gare,compte tenu de sa fonction de marché cen-
tral,offre aux ménagères des prix plus compétitifs,pour les mêmes pro-
d uits,que ceux offerts par certains marchés de l~agglomération dakaroi-
se;le marché Sandaga,par exemple.
De même,le marché de Rufisque(24),en,'raison de sa position,du reste
favorable par rapport aux centres de transformation de la Côte Sud ,offre
d es prix meilleurs que ceux offerts par des marchés comme Tilène,Sandaga
ou Castors.
Tableau 14
Variations des prix dans l'espace
(
Marchés
Nature des produits
Prix
du
kg.
(
Cas tors
keccax
100 F
(
gejj
600 F
(
Tilène
gejj
650 F
28-12-88
)
(
yeet
350 F
)
(
Sandaga
keccax
125 F
(
yeet
375 F
(
Rufisque
gejj
450 F
)
29-12-88
(
Bargny
keccax
lOO F
)
Les prix des produits de pêche artisanalement transformés varient
aussi bien dans le temps que dans l'espace.Cette fluctuation obéit,sans
conteste,aux lois du marché.A cet égard,il importe de souligner que l'of-
fre et la demande sont très souvent influées par une série de facteurs
~24) - C'est un ancien hangar de stockage de l'arachide de traite acquis
par la municipalité servant uniquement à la vente de poissons
frais.secs et des légumes.
•1•

- 117 -
d'ordre humain,économique,géographique dont l'ordre d'importance nrest
pas facile à dégager.Le régime de la liberté des prix auquel sont soumis
ces produits en est un.
Les débouchés des produits transformés de la région de Dakar sont
tous aussi variables.
11
- ELARGISSEMENT DES DEBOUCHES POUR LES PRODUITS TRANSFORMES
4
En dehors de son propre marché,la région de Dakar dispose d'autres
débouchés pour ses produits transformés. Il s'agit des autres régions du
Sénégal,des pays africains et du secteur maraîcher.
1. Ecoulement des produits transformés vers las autres régions
La Presqu'lIe du Cap-Vert fournit aux autres régions du Sénégal
des produits transformés(voir tableau 15).Cet approvisionnement s'ins-
crit dans le contexte général des échanges divers qu'entretiennent la ré-
gion la plus peuplée au Sénégal et le reste du pays.
Ce marché est en général constitué par les régions dans lesquelles
les activités agricoles constituent une dominante. Les zones rurales de
ces régions connaissent de grandes difficultés d'approvisionnement en
poisson frais.Les produits transformés,le keccax par exemple,y représen-
tent donc un apport important en proteines animales.
Le ravitaillement de ces régions est assuré soit par des intermé-
diaires "bana-bana" ,soit par des transformatrices elles-mêmes.
L'observation de la figure 12 nous permet de constater que toutes
les régions du Sénégal sont desservies en produits transformés(25).
La région de Diourbel,sans littoral,occupe la première place.La
région de Casamance,en raison de son isolement relatif et de ses propres
ressources halieutiques,vient en dernière position(voir figure 13).
(25) - Depuis 198",le Sine-Saloum et la Casamance ont été divisées,chacu-
ne,en 2 régions:Kaolack et Fatick pour la première,Ziguinchor et
Kolda pour la seconde.
./ .

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Source : DOPM - Dakar.
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Régions
desservies
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=====================:================================
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(
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Thiès
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Sine - Sa lol.lIl
!
Diourbe1 !
Tamba
!
Casamanoe
!
Fleuve
!
Louga
!
Tota 1
(
(
1970 !
52.895
!
16;765
!
13. 130
!
8.750
!
164.590
!
-
!
-
!
256.130
(
1971 !
48.200
!
33.700
!
10.300
!
9.700
!
101.000
!
-
!
-
!
202.900
(
1972 !
48.426
!
107.000
!
80.~34
!
14.244
!
-
!
-
!
-
!
250.004
)
(
1973 ! 205.000
!
102.500
!
192.000
!
19.000
!
13 .000
!
27.100
!
-
!
558.600
)
-
1974 ! 105.510
!
100.945
!
108.488
!
4:510
!
-
!
156.385
!
-
!
475.838
-
(
1975 ! 341 JOoo
!
286.000
!
680.000
!
174.000
!
11.000
!
21.000
!
-
!
1.513.000
- - - - -
(
1976 ! 227.000
!
110.000
!
97.000
!
6.000
!
-
!
58.000
!
-
!
498.000
- -
(
1977 ! 190.000
!
205.000
!
250.000
!
101.000
!
-
!
96.000
!
14.500
!
856.500
(
1978 ! 393.000
!
500.000
!
280.000
!
360.000
!
-
!
155.000
!
17l .000
!
1.859.000
- -
(
1979 ! 133.000
!
148.000
!
162.000
!
123.000
!
8.000
!
211.000
!
163.000
!
948.000
(
1980 !
40.000
!
92 .000
!
241.000
!
68.000
!
200
!
81 !OOO
!
59.000
!
581. 200
(
1981 !
36.000
!
42.900
!
136.000
1
104.000
!
2.CXXl
!
40.000
!
5.000
!
365.900
(
1982 !
48.500
!
56.000
!
174.000
!
97.000
!
3.CXXl
!
78.200
!
17.200
!
47J.900
(
1983 ! 140.200
!
79.900
!
218.900
!
148.600
!
-
!
118.000
!
24.900
!
730.500
(
1984 !
75.300
!
4.400
!
165.100
!
44.800
!
-
!
71 .800
!
28.400
!
3B9.8oo
- -
./ .

Tableau 15(suite)
(
1985
107.900
2.900
137.800
12.800
1.200
17.200
36.100
315.900
(
1986
25.240
35.800
301.700
35.100
8.700
27.700
21.400
455.640
( Total: !2.217.171
1.923.810
!3.247.752
!1,330.504
312:690
J.15~.385
540.500
! 10. 730.8 12
Par ai11eurs,l'analyse de la structure des produits transformés fournis aux régions
intérieures par la Presqu'île, du Cap-Vert fait apparaître deux aspects(voir fig.
14 & 15).
- La nette prédominance du keccax dont lesproduits de base occupent,depuis l'améliora-
tion des techniques de capture - marquée par l'introduction de la senne tournante - près
de 70% du volume des mises à terre dans la région de Dakar.Ce sont les sardinelles.Les
produits fermentés - le ~ et le tambajen - viennent en seconde position;ils sont sur-
tout consommés par les populations urbaines dont le Cap-Vert concentre une grande partie;
le ~ est un condiment ,vendu plus cher et peu consommé en milieu rural.
- A l'inverse,des produits comme le sali, le yobs_ et le métora occupent une faible
part dans l'approvisionnement en produits transformés par Dakar des autres régions du
Sénégal. L'analyse des exportations.confirme que ces produits,très peu consommés au
Sénégal,sont plut ôt destinés aux marchés africains.
Ces deux tendances sont perceptibles à travers l'observation du tableau 16 qui porte
sur la période 1965-1970(26).
(26) - A partir de 1970,les statistiques officielles de la D.O.P.M. n'indiquent plus
la nature des produits de pêche transfclirmés envoyés par la région de Dakar aux
autres régions du Sénégal.
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.13 APPROVISIONNEMENT DES REGIONS INTE RIEURES
EN PRODUITS
TRANSFORMES PAR LA REGION DE DAKAR 1970 _1986
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14 STRUCTURE (en .,.) DES PRODUITS TRANSFORMES FOURNIS PAR LA
1
EGION DE DAKAR AUX AUTRES REGIONS DU SENEGAL 1965-1970
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15 STRUCTURE (e-n 0/0) DES PRODUITS TRANSFORMES FOURNIS PAR LA
REGION DE DAKAR AUX AUTRES REGIONS DU SENEGAL 1965_1970

- 124 -
Tableau 16
Structure des produits transformés fournis par la Presqu'lIe
du Cap-Vert aux autres régions du Sénégal - 1965-1970.
Poids en kg.
Source: D.O.P.M. - Dakar.
)
( Années
Nature des produits transformés
)
(
(
Salé-séché
Keccax
Gejj + Tambajen
Métora
Total
)
:
( 1965
3.200
18.750
14.350
36.300
)
( 1966
19.636
20.472
40. 108
)
( 1967
5.030
27.230
7.396
1.500
41 • 156
)
i 1968
3.520
35.200
14.500
53.220
)
( 1969
4.570
70.8\\0
25.794
101.174
)
( 1970
15.140
195.830
45.160
256.130
)
( Total
31.460
367.456
127.672
1.500
528.088
)
(
%
5,9
69,5
24
0,28
)
L'approvisionnement des autres régions du Sénégal en produits trans-
formés par la Presqu'île du Cap-Vert connaît': une évolution en "dents de
scie"(voir fig.16) qui est presque le reflet de la production artisanale de
la région de Dakar,de 1970 à 1986.
En effet,l'observation attentive des fig. 8 et 16 permet de consta-
ter des fluctuations quasi identifiques.ll est exagéré sans doute de parler
d'analogie totale,mais le niveau de la production artisanale de la région
de Dakar reste le principal élément déterminant de l'évolution de l'appro-
visionnement des régions intérieures.
A cet,effet,les années 1975 et 1978,qui représentent des années
,1
d "
1
d '
.
1
recor s
pour
a pro uctlon artlsana e de la presqu '1 le du Cap-Vert,ont été
aussi les périodes au cours desquelles la région Dakaroise a le plus expé-
dié de produits transformés vers l'intérieur du pays.
1
!\\
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g.16
EVOLUTION DE L'APPROVISIONNEMENT DES REGIONS INTERIEURE5 :
IN PRODUITS TRANSFORMES PAR LA REGION DE DAKAR 1970_1986
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Do. or

- 126 -
Par ailleurs,d'autres facteurs se conjuguent pour expliquer les
baisses du tonnage expéQié vers les régions intérieures:
- la limi.~ation des moyens de capture liée à des ruptures de stocks
en pièces détachées et la hausse des charges de production,le carburant
,notamment,sans répercussion sur les prix des produits de p~che.L'anriée
1 977,qui marque une rupture dans l'évolution de la production artisanale
amorcée dans les années 1970,en est une parfaite illustration;
- le marché intérieur,en raison de ses besoins de plus en plus
accrus, absorbe une part importante des produits transformés. Il en va de
même
pour le marché extérieur,surtout africain.
2. Les exportations
Les données portant sur ces exportations présentent beaucoup de
lacunes
Pour certaines années,les rapports officiels sont muets sur la
question.
Même les années pour lesquelles le volume des exportations,a fait
l'objet de mentions,il subsiste toujours des inconnues: de quel type de
transformation s'agit-il? Industriel ou artisanal? De quelle nature sont
les produits de pêche ttransformés? Vers quels pays africains sont-ils ex-
portés?
Les chiffres dont nous disposons ne sont que des ordres de grandeur
it,en tant que tels,ne peuvent 'être considérés comme des données statisti-
ques fiables.
Une telle situation est regrettable.De profondes réformes s'imposent
à ce niveau.
./ .

-
127 -
c'est 3 Mr Bakary SANE,agent des pêches,que nous devons les chif-
fres concernant les exportations pour les années 1983,1984,1985 et 1986(27)
Tableau 17
Exportations de produits transformés par la région de
Dakar: 1983-1986(en tonnes).
(
Année
1923
1984
1985
1986
Total
)
(Produits
)
(Produits sa lé s- séché s
1037
16]7
856
322
3.832
)
(
"
séché fi
300
348
192
120
960
)
(Métora
4
5
(Gejj
2
3
(Keccax
5
~
5
(Yeet
13

15
(Poissons fumés
96
110
89
74
369
- -
(Divers
14
28
33
46
121
(Tambajen
93
234
40
367
(Total
1544
2355
1214
564
5677
Un examen détaillé de la production artisanale exportée par la ré-
gion de Dakar(voir photo 26) fait ressortir une grande diversité des pro-
du its.
(27) - Bakary SANE,service de la production de la DOMP,n'a pu mettre 3
notre disposition que des données chiffrées de 1983 3 1986.Ces
données ont été mentionnées dans son carnet.Depuis décembre 1987,
Bakary SANE bénéficie d'une bourse d'études d'une durée de 3 ans
à Londres.Nous avons,avec insistance,suggéré aux agents nouvelle-
ment installns de prendre acte de nos recommandations en matière
d'élaboration des prochaines données à caractère statistique por-
tant sur les exportations de produits de p €che
transformés de ma-
nière arcisanalew
.(. -

-
12H -
;,ho _0 26 : Les ~~a,!s africains constituent un marché potentiel pour 18
prcxiuction artisanale de ta ré<.::;lon de Da~r. Oes stc:cks
de ~)()i sons séchés destHiés ,] l',2x;:ort.,t.lon - l?-l)~(;n\\'.

- 129 -
Les poissons salés-séchés ou séchés simplement constituent une
grande partie des produits transformés exportés: 86% en 1983, 83% en 1984,
86% en 1985 et 78% en 1986. Dans l'ensemble,pour la période 1983-1986,ces
produits représentent près de 85% des exportations totales. Viennent ensui-
te les poissons fumés et le tambajen qui détiennent près de 12% de la pro-
duction artisanale totale exportée.
En revanche,des produits transformés comme le
keccax et le yeet
font l'objet d'une faible exportation.Il est aisé de comprendre qu'ils
sont destinés au marché national.
Il ressort des informations que nous a livrées Mr Bakary SANE,que le
marché africain achète la totalité du poisson salé-séché,du poisson fumé
et du tambajen (voir fig. 17).
Le tambajen est destiné au Togo et la totalité du poisson fumé à
la Côte d'Ivoire;le Congo,le Ghana et le Zaïre se partagent le tonnage
du poisson salé-séché. A l'inverse, le marché européen ne reçoit que du
poisson séché, surtout l'Espagne. Le
Keccax est essentiellement destiné au
Mali,pays riverain du Sénégal.
L'approvisionnement du marché extérieur est assuré par des opéra-
teuna économiques de diverses nationalités.Les moyens de transport utili-
sés sont divers : les voies ferrée et terrestre pour les exportations vers
les pays limitrophes du Sénégal,les voies maritime et aérienne pour les
auttes,: pays.
En ce qui concerne les exportations vers le Mali par exemple,les opé-
rateurs économiques ont le choix entre l'express et le "train de marchan-
d ises".L'express - départ tous les mercredis et tous les samedis à 18h. -
est considéré comme "un train de détail" compte tenu des limites - res-
trictions - imposées aux exportateurs en matière de tonnage.Au delà de la
tonne,l'opératèur économique se rabat sur "le train de marchandises" qui
offre un départ tous les jours à partir de 21h.
./ .

Fig.17 FLUX DE L A PRODUCTION ARTISANALE DE LA REGION DE DAKAR
VERS LES PAYS AFRICAINS
1984 Poids en Tonnes
1114
:Poid~ lotal •• "'Ol"t.
~ :R~ljJion de OAKAfi (S;n~ljJ'll)
1 ~AURITAN~
B;pa.,.
,.
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~ :oï'-cction du Ilu. O.nm:IOOOT)
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CO~Go
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-
13 L -
La tarification appliquée à la production artisanale est identique
à celle qui est appliquée aux autres produits (marchandises);elle est fi-
xée' par un barème dont nous livrons quelques exemples pour "le train de
détail"(28)
100 kg
11• 925
F.CFA
200 kg
22.770
F.CFA
500 kg
56.925
F.CFA
lGOO kg
113.850
F.CFA
Pour le tvansport en wagon,le barème est le suivant
- moins de 20 tonnes et 20 tonnes: 21.007 F.CFA la tonne;
- plus de
20 tonnes
19.033 F.CFA la tonne(29).
Pour ce type de transport,il est appliqué depuis avril 1987,le sys-
tème des frais de transport de "bout en bout";par ce procédé,les opéra-
teurs économiques s'acquittent de la totalité des taxes de transport dues
à l'administration sénégalaise et à l'administration malienne.
Il existe d'autres taxes,en dehors de ces frais de transport,aux-
quelles l'exportateur devra faire face.Ce sont, notamment, "le tarif souda-
nais" évalué à 21.250 F par wagon occupé ,les frais de port estimés à
1 13.850 F si les opérations de chargement ont été effectuées par les ser-
vices portuaires.
Aux contraintes d'ordre financier,s'ajoutent des formalités à carac-
tère administratif auxquelles ne peuvent échapper les exportateurs.
Après livraison de sa commande,l'exportateur doit se munir d'un
certificat de contrôle d'origine et de salubrité délivré par le bureau
des productions maritimes - DOPM
Dakar - qui,en principe/devrait pro-
(28) - Source : Petite Vitesse - Service des exportations - Gare de Dakar.
(29) - Petite Vitesse - Op.Cit.
./ .

,~-----------------.
- 132 -
céder à un contrôle des produits transformés destinés à l'exportation.Ce
contrôle s'effectue par le biais d'un prélèvement pour analyse(30).Muni
d'un tel certificat, l'opérateur économique disposera d'une attestation
d'exportation et d'un engagement de change - pour exporter vers les pays
non membres de la zone franc - délivrés par la Direction ou Commerce ex-
térieur.
Ces formalités remplies,l'exportateur est tenu de faire une déclara-
tion en douane,soit par l'intermédiaire d'un transitaire - si la valeur
des produits destinés à l'exportation est supérieure à 100.000 F.CFA -
soit par un déclarant en douane.La facture de la déclaration varie entre
12.000'èt 15.000 F.CFA.
Par ailleurs,d'autres problèmes se posent à l'opérateur économique
au cours de ses transactions:
En amont, les délais de livraison ne sont pas parfois respectés par
certaines transformatrices(ou par certaines C.F.T.).
En aval,certains opérateurs économiques sont très souvent confron-
tés aux problèmes de change et de convertibilité des monnaies;cela se pas-
se/'notamment,dans les pays anglophones comme le Ghana et le Nigéria qui
constituent pourtant des marchés potentiels.
De telles contraintes nuisent aux libres échanges commerciaux et limi-
tent les possibilités d'exportation vers les marchés africains malgré les
besoins exprimés.
Le' centre
sénégalais du commerce extérieur a publié une étude sur
le marché potentiel du poisson salé,séché et fumé au Bénin,au Togo et Came-
roun(31).Cette étude,de même que celle concernant les marchés espagnols et
-
-
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - --- ---
Ç30) - A notre connaissance,ce contrôle
ne se fait pas.
(31) - Centre Sénégalais du Commerce Extérieur: le marché du poisson salé,
séché,fumé au Bénin,au Togo et aU Cameroun - Mars 1985.
./ .

q
-
J33 -
portugais,renfe~e des renseignements utiles sur le commerce de ces pays,
sur les conditions d'accès au marché,notmmment au niveau des ci=cuits de
distribution et de la réglementation douanière,sur les prix p~atiqués,sur
les exigences de qualité.
Il en ressort qu'il existe une demande latente dans ces pays pour
le poisson transformé que ni la production intérieure,ni les importations
n'arrivent ~ satisfaire.
Les exportateurs sénégalais pourfaient alors s'approprier une part
importante de ces marchés si certaines conditions liées ~ la qualité du
produit,~ son conditionnement et aux prix - la politique des prix des ex-
portateurs devra tenir compte des prix de vente au détail sur les marchés
importateurs - étaient remplies.
I.e maralchage est aussi un débouché pour la transfonration.
3. Les cultures maralchères :
Les cultures maraî~hêres font partie des activités agricoles les
plus importantes dans la région de Dakar. A ce titre elles représentent,
pour les résidus de la transformation ar~isana1e,des débouchés re1ative-
menh
importants.
La pauvreté d'une grande partie des sols de la Presqu'î1é' et le
caractère impuisant des cul tures maraîchères ,ob ligent le maraî<iher, de
la région ~ disposer de plusieurs techniques de fertilisation du sol :
la fumure anima1e,la production de compost,les résidus de l'industrie de
transformation de l'arachide,les engrais chimiques sont les principales.
Cependant,le maraîcher de la banlieue dakaroise,en raison des coûts
de plus en plus prohibitifs des engrais chimiques,emp1oie les résidus de
la transformation artisanale des produits de pêche.l1 s'agit des têtes et
des viscères de poissons,résidus des usines thônières de Dakar et surtout
de la production artisanale du
g!ij, du
tambajen et du
keccax. Ils
cOijstituent un excellent engrais employé notamment pour la culture de
l'oignon et du chou.
./ .

-
134 -
Un véritable réseau de distribution existe à cet effet.Des démar-
cheurs - des hommes - sillonnent les centres de transformation pour s'en
procurer à des prix très variables d'une période à une autre de l'année.
Par exemple,le prix d'une charrette pleine _ difficile à quantifier - peut
varier,dans les centres de transformation de Bargny,de 1200 à 1800 F.CFA.
Ces "marchands d'engrais" revendent les résidus de la transformation
1
artisanale au carrefour - "croisement" _ de cambérène{voir photo 27), <'cBte
opposé à l'entrée de la cité Fayçal. Le sac de 50 kg en moyenne ,est reven-
du à 500 F. Ce même sac,peut co~ter 800 F. En fait,son prix suit le cours
défini par les lois de l'offre et de la demande.
L'un de ces marchands,installé audit carrefour - qui a préféré gar-
der:l~anonyman<- nous a appris qu'il vendait.en moyenne 15 sacs par mois.
C'est là un autre débouché potentiel,compte tenu de l'importance du ma-
ralchage dans le Cap-Vert.
L'un des traits essentiels des marchés de la région de Dakar est
l'absence d'un marché de gros des produits transformés dont la vente au ,.
détail est monopolisée par les femmes.Le marché intérieur de la Presqu 1-
le du Cap-Vert est essentiellement dominé par. les régions intérieures com-
me.' Diourbel,tandis que le marché extérieur est représenrié par des pays
africains
qui constituent des débouchés potentiels pour les poissons sa-
lés-séchés et les fumés.
Malgré une organisation sociO-économique caractéristique,la transfor-
m ation artisanale reste confrontée,dans la région de Dakar,à une série de
contraintes qui témoignent de la nécessité de procéder à des réformes pro-
fmndes
du secteur.ll faut/entre autre/créer mn environnement susceptible
de
permettre aux transformate.rs
d'améliorer leurs productions tant au
niveau quantitatif qu'au niveau qualitatif.

photo 27
Un autre débouche', ;:our la transformation:
des résidus de le, transformatim artisilI1alc
des tinés au ITBra;, :h.age .
!lCroisCJY,:~":t de C:l!''': I2rène"

TroISIDlE
PARl'IE :
m'ORGlWI.SNIT.ON scx::ro-EXX>!'DlIQUE DE LA TRANSFORMATION
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-:-=-=-=-=-=-
ARTISANALE
ET
SES
PROBLEMES-
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
,
_ _- - 1

- 136 -
111/- 177'ORGANISATION SOCIO-ECONOMIQUE DE LA TRANSFORMATION
ARTISANALE
ET
SES
PROBLEMES :
L'exploitation des données,au terme des enqu~tes effectuées
auprès des transformateurs et des employés de la transformation - Cf. ta-
bleau 18 ~ fait appara1tre des caractéristiques diverses portant sur l'or-
ganisation socio-économique de la production artisanale et ses contrain-
tes.Tous ces aspects révèlent les potentialités d'un secteur insuffisam-
ment exploité.
Tableau 18
Répartition des personnes interrogées par centre
de transformation -
(
Centre
!Transformateurs!Employés(main-d'oeuvre!
Total
)
( Bargny
100
40
140
)
( Rufisque
60
12
72
)
( Hann montagne
18
18
36
)
( Nianghal
75
10
85
)
( Nditakh
35
11
46
)
( Service des mines
55
10
65
)
(
(HANN)
)
( Thiaroye sur Mer
118
46
164
)
( Toubab Dialao
60
11
71
)
( Yenne
88
15
103
)
( Yoff
105
47
152
)
( Bel air
11
1 1
)
(
Total
725
220
945
)
. l '

-
137 -
111
- LES
AUXILIAIRES
DE
LA
TRANSFORMATION
ARTISANALE
1
1. Les caractères socio-démographiques(voir fig. 18)
Indifférelllllent appelée "auxiliaires" ou "employés",la main-d'oeuvre
dont dispose la transformation artisanale comprend aussi bien des hommes
que des femmes qui représentent respectivement 62 et 38% de l'effectif
tota 1.
Tous les groupes d'âge sont représentés au sein de cette main-
d'oeuvre qui est,dans l'ensemble,relativement jeune.
Le groupe d'âge 21-30 ans, 44% de l'effectif total,est numériquement
le plus important;i1 est suivi du ,groupe 31-40 ans qui représente 29,5%.
Ces deux groupes sont constitués en majorité par des célibataires
au nombre de 102. Cette situation matrimoniale influe beaucoup sur les
tendances à la migration vers les centres urbains,Dakar surtout.
Les plus agés sont des femmes qui s'adonnent temporairement aux dif-
férentes tâches réservées à la main-d'oeuvre féminine en vue de trouver
un capital financier nécessaire pour une éventuelle reconversion profes-
sionnelle. Transformer sans doute?
Le cas de Ndèye Diouf mérite d'être souligné: affaiblie par la ma-
d ',emploYée
ladie et par l' âge,sans soutien,elle est réduite au rôle à Hann-Montagne.
46% des personnes interrogées sont des sereer, 25% des ~b~, 19,5%
des wolof; le reste - joola, pël, bambara ••• - ne représente que 9%.
En fait, les lebu,peuples autochtones de la région de Dakar,ne cons-
tituent pas le groupe dominant numériquement. Ils le sont cependant ~u ni-
veau des transformateurs.
• 1•

-
138 -
2. Origine de la main-d'oeuvre
L'analyse portant sur la région d'origine de la main-d'oeuvre révè-
le les aspects ci-contre :
- 40% sont originaires de la Presqu'lle et représentent la main-
d'oeuvre locale. Cette main-d'oeuvre provient des villages traditionnels
du Cap-Vert,à savoir Yoff,Bargny,Yenne,Toubab Dialao,Nditakh,etc.
- t'es 60% sont d'origine étrangère,en dehors de la région de Dakar.
Ils viennent tous des autres régions du Sénégal,surtout de Diourbel, de
Thiès et de Kaolack.
Cette répartition de la main-d'oeuvre en fonction de la région,expli-
que largement les types de main-d'oeuvre dont dispose la transformatrice
de la Presqu'lIe.
3. Types de main-d'oeuvre
La transformatrice,dans la région de Dakar,dispose de 2 types de
main-d'oeuvre.
3.1. La main-d'oeuvre locale
Elle comprend deux catégories
- une main-d'oeuvre locale familiale formée de jeunes filles et de
jeunes garçons,qui viennent aider leur mère ,leur grand-mère,ou toute au-
tre personne qui leur est attachée,pendant les vacances scolaires.Ce sont
aussi de jeunes filles OU garçons exclus de l'école élémentaire à un âge
relativement bas - 12.ou 13 ans - qui sont réduits à prendre part à tous
les travaux familiaux.
- une main-d 1 oeuvre locale salariée constituée de jeunes femmes ma-
riées ou divorcées qui offrent leurs services pour subvenir à quelques uns
de leurs besoins. Elles sont payées à la tâche.
./ .-
i

-
139 -
Cette main-d'oeuvre locale,dans son ensemble,effectue des tâches
liées à la préparation du keccax : braiser et fumer,ép1ucher et saler.Pour
la main-d'oeuvre locale salariée,un panier de poisson.braisés et fumés -
45 kg en moyenne - entièrement épluchés procure 50 ou 75 F. Si les quanti-
tés de poissons à traiteT sont importantes,une employée peut éplucher 7
ou 8 paniers par jour.
3.2. La main-d'oeuvre étrangère
Cette main-d'oeuvre est constituée pour l'essentiel - près de 76% -
par des hommes;ce sont des actifs agricoles,des migrants saisonniers venus
chercher du travail en saison sèche dans la Pre~qu'î1e du Cap-Vert.Ce sont
des paysans de l'intérieur du Sénégal venus,dès le début du mois de décem-
bre,dans la Presqu'lIe offrir leurs services au secteur de la Transforma-
tion artisanale. (voir photo 28).
Beaucoup d'entre eux exercent cette activité depuis plusieurs années.
Ceux qui arrivent pour la première fois,les débutants,s'engagent surtout
comme porteurs(paniers de poissons frais destinés à la transformation,
seaUX d'eau de mer pour laver les poissons ••• ). Au bout de quelques an-
nées,ils trouvent une transformatrice chez qui ils viennent régulièrement
pour travailler en qualité de saisonnier.Certains,bien intégrés dans les
circuits de production,délaissent totalement l'agriculture.
Est-ce un nouvel état d'esprit crée par les effets désastreux de la
sécheresse des années précédentes? Est-ce plutôt la certitude - et non
l'espoir - d'avoir des revenus relativement plus importants que ceux qu'au-
rait procurés la vente de produits agrico1es,fondée sur un hivernage in-
certain?Dans tous les cas,le spectre de la sécheresse des années 70 n'est
pas encore exorcisé chez beaucoup de paysans(l).
(1) - Certains migrants affirment avoir quitté leur village dans l'espoir
soit de retrouver en ville la "liberté" à laquelle ils aspirent,soit
d'acquérir le prestige dont bénéficient ceux qui ont fait l'expérien-
ce de la grande ville ou de gagner suffisamment d'argent pour payer
la dot de leur future épouse.
./ .

...
Photo 28
Un migrant saisonnier payé à la tâche: 2CO à 250 F la caisse
traitée(éviscerer/étêter/coupe~écalller
... ) .Sa capacité de
travail est de 8 caisses en rroyenne pôr jour - Thiaroye sur Mer.

- 141 -
22% des personnes interrogées travaillent en permanence dans
le secteur contre 73% de saisonniers.
Au fil des années,des liens solides s'établissent entre la trans-
formatrice et ses employés. Ils sont nourris parfois par celle-ci qu'ils
considèrent comme leur mère(l). Pour leur hébergement,ils louent une
chambre qu' i Is occupent par 3 ou 4 personne s. "Nous réduisons a ins i le
coût de la location" nous confie Abdoulaye Ndour,migrant saisonnier ori-
ginaire de la région de Fatick,installé à Thiaroye-sur-mer depuis 1984.
La journée de travail de ces hommes débute tat le matin et s'achè-
ve tard le soir. Malgré une absence d'électricité,certaines transformatri-
ces travaillent jusqu'au delà de 20h.Certains auxiliaires de la transfor-
m ation n'ont de repos que les jours où leur employeur n'achète pas de
poisson. Ils ne sont pas alors payés car travaillant à la tache.
Pour la préparation du
~j ou du
tambajen, un employé peut trai-
ter - écailler, éviscerer,découper,étêter,laver ••• - 8 à la caisses par
jour. Une caisse ainsi traitée vaut à l'auxiliaire 200 F en moyenne;le
poids moyen d'une caisse est de 40 kg.
Dans l'ensemble,les conditions d'emploi et de ré~ération de la
main-d'oeuvre sont précaires, leurs revenus très fluctuants. Ils n'ont au-
cune sécurité de l'emploi.En revanche,il importe de souligner qu'ils sont
bien intégrés dans la vie familiale de leur employeur.
(2) - Le statut de manoeuvre varie : il peut être employé occasionnelle-
ment et payé à la tâche;il peut être embauché pour la saison s'il
est migrant saisonnier,et dans ce cas, logement et nourriture st a-
joutent au salaire mensuel(ce dernier cas est rare dans le Cap-
Vert).
./ .

Fig. 18 COMPOSITION SOCIO_DEMOGRAPHIQUE
DE LA MAIN D'ŒUVRE
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- 145 -
III 2 - =LE::;s::....----=.T.::RA:.::N~S:..:.F..:::O.::RMA=T:..::E:.:::U.::.R::.....S
1. Les caractères socio-démographiques(fig. 19).
La prédominance des femmes dans le secteur de la conservation arti-
sanale des pr oduits de pêche est une réalité dans la Presqu'île du Cap-
Vert. 99% des transformateurs interrogés sont des femmes. (Photo 29)
Deux facteurs expliqueraient cette répartition
- Les hommes s'adonnent plutôt à la pêche;propriétaire de pirogue,
chef d'équipage ou simple pêcheur actif,l'homme réserve ses forces pour
le combat qu'il livre quotidiennement contre la mer.
- En revanche,les femmes jouent un rôle déterminant dans la distri-
bution des produits de pêche.Ce rôle est traditionnel dans la communauté
d es pêcheurs lebu.
La transformation artisanale intéresse tous les groupes d'âge,de
moins de 30 ans à plus de 70 ans.
Les groupes 41-50 ans et 51-60 ans sont numériquement les plus im-
portants;ils représentent respectivement 26,5 et 20% de l'effectif.Dans
l'ensemble,le groupe des transformatrices est relativement âgé.En fait,
les transformatrices
'âgées de moins de 40 ans ne représentent que 25%
de notre échantillon.Le reste,celk) qui sont âgécode plus de 40 ans,repré-
sente 64%. Dans ce groupe, les transformatrices ayant plus de 70 ans cons-
tituent une particularité par le simple fait que ni le poids des années,
ni les séquelles de maladies,ne les empêchent de s'adonner à la transfor-
m ation artisanale pour lutter contre le désoeuvrement et subvenir,d'une
manière ou d'une autre,à certains de leurs besoins.
Si les techniques de conservation artisanale ont la caractéristique
d'être des activités monopolisées par les femmes dans la région de Dakar,
elles ont aussi la réputation d'être dominées par les ~b~
./ .

- 146 -
L'exploitation des données recueillies,à ce propos,révèle cette pré-
dominance: 60% de l'effectif sont des lebu; les wolof et les sereer ne
représentent. respectivement que 24 et 12% de l'ensemble.
Les lebu,faut-il le rappeler, constituent la population autochtone de
la Presqu'île. Aussi, 68% des transformatrices interrogées sont originai-
res des villages lebu traditionnels du Cap-Vert. Les wolof et les sereer
sont orIgInaires" pour la plupart/des régions de Thiès et de Diourbel.Ces
deux groupes de transformatrices résident. dans leur majorité à Yarakh et
à Hann-plage - route de Rufisque - à proximité de leurs ateliers de trans-
formation. Quelques unes d'entre-elles,anciennes ouvrières reconverties à
la transformation artisanale,faisaient partie de cette main-d'oeuvre abon-
dante employée par les usines de traitement des produits de pêche de la
place comme DAPROMER,SAPAL,etc.
L'examen des professions exercées antérieurement par les transfor-
matrices nous apprend que le secteur a attiré beaucoup de monde,en prove-
nance d'horizons divers:
287. seulement des transformateurs ont toujours exercé la fonction;
- 237. étaient d'anciennes vendeuses de poissons frais;
- 127. vendaient des fruits ou des légumes;
- 15,5% étaient des ménagères(3);
- 13% étaient des actifs agricoles(paysans);
les ex-ouvrières,pileuses de mil,vendeuses de couscous,lingères ••.
ne représentent que 6,6%.
Dans l'ensemble,compte tenu de ses possibilités en matière d'offre
d'emplois,la transformation artisanale a attiré de nouveaux venus:paysan-
nes chassées par les incertitudes de l'hive~nage,vendeuses de poissons
frais contraintes de se reconvertir en raison des conditions parfois dé-
plorables des circuits de commercialisation,vendeuses de fruits ou de
Légumes sévèrement concurrencées par la pléthore des points de vente déte-
nus par les pël
originaires de la République de Guinée ,etc •••
(3) - Nous appelons ménagère,toute femme qUI n'exerce d'autres formes
d'activités que celles portant sur les travaux ménagers dans sa
famille.
./ .

- 147 -
De même ,nombreuses sont les anciennes ouvr ières qui ont "trouvé
refuge" dans le secteur,à la suite des mesures de déflation du personnel
intervenues dans les différentes entreprises de traitement des produits
de
mer
de la Presqu'île du Cap-Vert.D'anciennes ling~res,pileuses de
m il ou vendeuses de couscous s'adonnent,en fonction de leurs possibili-
tés,à cette activité(4).
En milieu transformateur lebu, beaucoup de transformatrices exercent
l'activité depuis 25 à 30 ans;parfois cette ancienneté va au-delà des 40
ans. En revanche,en milieu ~l~f
ou
sereer, l'ancienneté se situe entre
1 0 et 15 ans;elle atteint rarement les 20 ans.
Il Y a
cependant des exceptions: Alssatou Sarr, 75 ans est origi-
naire de la région de St.Louis.Installée à Yarakh,elle se consacre à la
transformation depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.Aujourd'hui,
cheveux blancs, légèrement voûtée, dents rougies par l'éternelle noix de
colà,démarche pénible,elle se plalt à raconter,avec un sourire aux coins
d es lèvres,ses débuts dans la transformation artisanale.Sous un abri pro-
visoire solidement implanté dans
le sable à proximité de la mer,elle
épluche fébrilement des sardine Iles braisées.Elle est secondée en cela
par de jeunes garçons et filles,à peine âgés de 12 ans,ses petits fils,
sans doute.C'est une main-d'oewre familiale qui n'a d'autres "revenus"
que les 'remerciements et les bénédictions surtout proférés à longueur de
journée.
Mariées ou célibataires ,veuves' ou' divorcées, beaucoup de transforma-
trices appartenant à des familles de modeste niveau socio-économique sont
réduites à travailler pour contribuer à l'entretien des charges familia-
l es.
82% des transformateurs interrogés sont mariés contre 8% seulement
d e célibataires; 4% sont veufs ou divorcés. 57% des transformatrices ma-
r-iées le sont dans un régime polygamique.
(4) - Des transformatrices occasionnelles,des sereer,braisent des sardi-
nelles(dans le secteur Service des Mines)pour affronter les pério-
des de soudure. Venues deux mois avant la saison des pluies,elles
en repartent dès le début.

-148 -
Dans la région de Dakar,la transformation artisanale des produits
de pêche reçoit de plus en plus de monde pour les débouchés qu'elle offre
dans un contexte national
caractérisé par un chômage qui a atteint des
proportions alarmantes.
Comment ces transformatrices,que tout - l'âge,l'ethnie,la reg10n
d'origine - semble différencier et même opposer de prime
abord,s'organi-
sent-elles sur le plan social et sur le plan du travail?
2. L'organisation sociale
Les transformatrices sont réparties dans les centres de production
en groupes d'affinités. L'appartenance à la même région - ou à la même
localité - à la même génération,à la même ethnie,le voisinage ••• sont au-
tant de mobiles qui expliquent la formation des différents groupes ou
sous-groupes dans ce mi1ieu.Le nombre d'éléments constitutifs d'un groupe
varie entre 2 et 6 personnes. Il arrive parfois que deux coépouses travail-
lent ensemble.
Chaque groupe dispose d'un abri provisoire,équipement communautaire
d'une grande dimension socia1e.Ses fonctions sont multiples: travailler,
s'enquérir de l'état de l'offre et de la demande dans tel ou tel marché,
dans telle OU
telle localité,discuter sur les stratégies à adopter.L'abri
p~ovisoire,c'est aussi le lieu où les transformatrices s'informent sur
les différentes cérémonies religieuses, familiales - mariage,baptême-1G'est
enfin l'endroit idéal pour se restaurer ensemble - chaque transformatrice
y apporte son repas - et pour prendre un repos momentané.
La durée de vie d'un abri provisoire est éphémère,très variable -
1,2 OU 3 ans -
en fonction des intempéries;sa réparation incombe au grou-
pe entier. La vie en groupe permet l'entraide à tous les niveaux:équipe-
ment,achat de la matière première,vente des produits transformés,surveil-
lance,etc. Le respect des principes de fonctionnement par tous les mem-
bres du groupe est un facteur de cohésion. Tout service rendu est suscep-
'/ .

Fig.19 COMPOSITION SOCIO_DEMOGRAPHIQUE
GROUPE DES TRANSFORMATEURS
SEXE
4
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F

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••
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E T","I E
111
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2010
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DESTINATION
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PRODUITS
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101
11111'
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IIIIIIII\\\\'
NOr-CM.
pr.ncipal (Thiaro}'.
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'17
~'\\!
20'

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••
r.
,.
"
00
"
11)0·/.

-
ISl -
Photo 29
Un transformateur à Thiaroye sur !"I.er
Les hammes sont rares dans la production.

- 152 -
tible de retour. Par l'entraide, les membres du grouP2 consolident ainsi
les liens qui les unissent afin de mieux faire face a"JX difficultés ren-
contrées,aux caprices du temps et à la soudaineté de la maladie.Lors-
qu'une transformatrice cesse temporairement ses activités,l'usage àe S~S
claies reste acquis au groupe qui possède un chef choisi en raison de son
âge et de ses qualités morales.
3. L'organisation du travail
937. des transformateurs interrog~s, 675 sur 725,travaillent pour
leurs propres comptes contre 77. seulement pour le compte d'un groupe(5).
Oàns le premier système de travail,la transformatrice gère elle_
même ses revenus(6); pour ce qui concerne le second cas,les revenus sont
partagés,à part égale,entre les différents membres du groupe.Ce.second
système est rare en milieu de la transformation et ne touche que les
transformatrices qui sont unies par des liens matrimoniaux.C'est le cas
de deux ou trois coépouses qui ont la possibilité de se seconder,si besoin
en est.
L'organisation du travail est surtout fonction des types de pro-
duits transformés.
Pour le
~ et le
tambajen,la transformatrice ne s'occupe,en gé-
néral,que de l'achat de la matière première,du séchage et de la vente des
produits transformés.Lui incombe parfois le nettoyage des claies. Pour ce
qui est des tâches réputées pénibles,à ~bvoir l'écaillage,l'éviscération,
le découpage des poissons en état de décomposition,le transport de l'eau
de mer et le vidange des canaris ou des cuves de salage,la transformatri-
(5) - Beaucoup de traq§formatrices sont membres des coopératives fémini-
nes de transformation qui ne sont sollicitées que dans le cas de
commandes de produits transformés faites par des opérateurs économi-
ques.
(6) - La propriété du matériel,le travail,depuis l'achat du poisson frais
jusqu'à la vente du produit fini,sont individuels.
" / .

- 153 -
ce dispose d'une main-d'oeuvre masculine payée à la tâche.Si elle le dé-
sire cependant,il est possible qu'elle prenne part à tous les travaux.
Elle réduirait ainsi les coûts de production(voir photo 30).
La transformatrice de
keccax participe, quant à elle,à toutes les
_ .
.
_
- _ -
(vp.ir photo91 l
. .
operat1ons : bra1ser,eplucher,secher après salage'Ma18 elle a la poss1b1-
lité,si les quantités de poissons à traiter sont importantes,de sollici-
ter les services d'une main-d'oeuvre féminine.Pour le transport de la ma-
tière première des poirus de débarquement aux différents points de traite-
ment,les transformatrices ont deux possibilités: s'entraider ou faire
appel à la main-d'oeuvre.
Pour certains produits transformés,comme le
yobs et le
yeet, la
transformatrice se charge elle_même de toutes les opérations : séchage
simple pour le yobs, fermentation,découpage et séchage pour le
Lorsqu'une transformatrice décide d'aller vendre sa production en
deBors des lieux de traitement,elle fera nécessairement appel aux servi-
ces d'un de ces nombreux migrants saisonniers qui sillonnent les centres
d e transformation à longueur de journée,à la recherche d'un hypothéti-
que travail.Ce sont eux surtout qui se chargent d'installer les abris
provisoires,les lits de séchage,d'approvisionner en diverses sources
d'énergie - herbes sèches,débris végétaux,écorces de baobabs - ou de
tout autre travail lié à la transformation artisanale comme le débarque-
ment de la matière première en provenance des usines de la place,ou de
la confection de paniers pour embal1age(voir photo32 ).
L'organisation sociale,tout comme l'organisation du travail,se mo-
dèlent dans la moule de la vie communautaire.En effet,les membres de la
famille traditionnelle africaine avaient,jadisJcoutume de vivre et de
travailler en communauté.L'organisation sociale et celle du travail de la
société traditionnelle,qui ont évolué à travers des siècles en se confor-
mant aux besoins de la communauté,ont bien su résister à l'action du temps .
./ .

-
!', /.
-
.,. ~.
in
-.. ...
rhoto 30
raguèye 5eck,présidente de lac.r.T. de Thiùroye
sur !"Ier, participe à tous les travaLL'<::une 56.meC'
(1c iJréparation de gej j .

-
Photo 31
Soukèv0 Ndove trans formatrice au centrE; de !;':Ir-' XiV.
.
.
"
L'ne séance de prépelrZ1tion du keccax : dc' Li 'FllIchr'
vers Lo droite, le premier récipient conticn!. \\lC's
~;1rc:in\\'11es bcüs6es,cel~ü èu centn' des c'pluc1lun:'s
ct 1-: troisièrre ôes :3:11'clinellès ,5l)1.~l,·llc'0S c:- ~;l-l :)"t:-
(.1r.ées c.:e sel,d€>stiné'?s
.lU 56 h.c·)(:I.'.

Un fabricant de p:mier ::al - ernbù li ,}(;r·.: A' :)1 ~:.:
d' Urt panier varie cnt cE' 2sn ,:,t 3ftl :'. ",-1 r-r;n';'.

-
lS 7 -
c'est dans un tel contexte que la transformation artisanale génère
des revenus relativement importants et très variables.
111
- BILAN
DE
LA
PRODUCTION
ARTISANALE
3
1. Méthodologie -
L'évaluation des revenus dégagés par la production artisanale pose
d es problèmes d'ordre méthodologique.
La gestion des revenus,la première des contraintes souffre de l'ab-
sence de carnet d'exploitation à l'image de certains pêcheurs de Yoff(7).
La diversité des unités de mesure
le panier. ou la caisse en plastique
et le système d'achat ou de vente - par lot, par individu ou par pesée
avec usage de vieilles balances aux données approximatives - représentent
d'autres aspects liés à la gestion des revenus.
La vie sociale des transformatrices et des auxiliaires de la trans-
formation constitue le second volet d'ordre méthodologique;maladies,bap-
têmes,cérémonies funéraires et religieuses,voyages,travaux ménagers,etc.
ont pour conséquences une réduction et une variation du taux d'activité
des différents agents du secteur.Des défections ne sont pas à exclure.
Suivant la diversité des techniques,voire leur complexité.les
coûts de production sont plus ou moins importants. Leur grande variation,
journalière ou mensuelle,constitue la troisième dimension liée aux diffi-
cultés d'apprécier convenablement les revenus générés par la transforma-
tion artisanale.
Il est possiblejcependant,d'utiliser séparément ou conjointement
deux procédés pour évaluer la rentabilité des produits transformés.
(7) - DIOP
Oumar
(65)
P.63.
./ .

-
158 -
Le premier consiste à se fonder uniquement sur les informations
fournies par les agents de la transformation.
Le second procédé cx:ge acs suivis jo~rnaliers deg différents agents
économiques. Cette démarche a l'avantage de permettre le suivi des person-
nes interrogées,de contr ~ler et de vérifier leurs informations(S). Nous
l'avons privilégiée par rapport à la première démarche qui est peu fia-
ble(voir photo 33).
Ainsi nous avons évalué les revenus de 29 transformatrices(9) pour
une période bien déterminée. Les données recueillies portaient sur:
- les achats(espèces,quantités,montant total);
- les coûts de production(combustible,sel,transport~emballage.
commercialisation,frais divers);
- les ventesCproduits transformés vendus,quantités,montant total).
D'autre part,pour mieux apprécier l'importance et la diversité des
revenus générés par la transformation artisanale,nos enquè~es
ont tou-
ché une autre composante du monde de ce secteur. Il s'agit de la main-
d'oeuvre salariée(lO) : 15 personnes - 6 femmes et 9 hommes - ont été
suivies régulièrement.
(8) - II a été possible de suivre des transformatrices de Bargny et de
Thiaroye/Mer qui se rendaient au marché central Thiaroye Gare pour
vendre leurs produits.Hais i i nta pas été possible de le faire pour
celles qui écoulaient leurs produits dans certaines localités des
régions intérieures(Thiès et Diourbel).
(9) - Il s'agie en fait d'études de cas.
(la) -
Idem.
./ .

_
l ')'1 -
Photo 33
Une séance de r-esée a la "bascule !<ecCc1x" .1': -i~~'C~~(~
Thiaroye CXl...re.
es suivIS gu1. pertrettent cie .'()rL rô-
lQ~ et de vérifier les i.nfoDmtions, iep Li s ;.:1 :)rrxLw-
tian jusqu 1 à la \\/('r.t(=' ck~s prcx..lui ts r: r.:ms-()~lX.~·:';.

- 160 -
Ce bilan,résultat d'une méthodologie q~'il est possible d'amélio-
rer(ll),révèle toute l'hnportance d'un secteur dont les potentialités res-
tent encore à exploiter.
Il est possible de dégager les différents coûts de production pour
chaque produit transformé de la manière suivante :
Keccax
- achat de poisson(matière première)
- transport du poisson
- achat de combustible
- achat de sel
- main-d'oeuvre(épluchage)
frais de commercialisation.
Metora :
idem
- achat de poisson
- transport du poisson
- achat de sel
- main-d'oeuvre(éviscerer,écailler,ét~ter)
- frais de commercialisation.
Yeet
- achat de la matière première
- frais de commercialisation
Yobs
idem.
(11) - Une étude sur les revenus dégagés par la transformation pourrait
se faire par suivi mensuel à plusieurs époques de l'année sur un
échantillon représentatif qui toucherait tous les agents qui opè-
rent dans ce secteur.Ce suivi comporterait des comptages systémati-
ques des individus par lots et leur mesure au besoin,le recueil
desaivers coûts,prix d'achat et de vente de la mbtière première et
des produits finis.
.1.

Tableau 19
Répartition des personnes interrogées par sexe et par secteur d'activité -
(
)
Nombre de personnes
!
Sexe
!
Secteur
d'activité
(
interrogées
!
!
)
(
!
,
!
F
M
Transformation
!Main-d'oeuvre )
(
!

!
!
)
1
1
(
!
!
!
keccax
!
gejj
!
métora
! Yeet!Yo,IOS!
)
(
44
!
35
!
9
!
10
!
11
!
1
!
2
!
5 !
15
)
(
!
!
!
!
!
!
!
)
44(quarante quatre) personnes au total ont été suivies : 35(trente cinq) femmes
et 9 (neuf) hommes.La répartition par secteur d'activité indique 15 "auxiliaires"
de la transformation et 29 transformatrices réparties comme l'indique le tableau 19.
2. Revenus générés par la transformation artisanale
Les tableaux qui vont suivre comportent des abréviations dont il importe de
connaître le sens.(cf. liste des abréviations).
./ .

Tableau 20
Transformateurs. Nature des produits: Yobs. Suivis du 26-12-87 au 29-12-87.
Revenus dégagés.
(
N° !
AP
!
TR
!
AC
!
MO
!
FD
!
TCP
!
VP
!
MB
!
NJS
(
1
! 400F x 3p!
/
!
/
!
/
! 100F : emb! 1300 F
! 2000 F x 1 sac !
700 F
!
2
(
2
! 400F x 6p! 50F x 4p !
/
!
/
! 200F : emb ! 2800 F
! 2000 F x 2 sacs!
1200 F
!
2
(
!
!
!
!
!
!
1
!
(
3
! 400F " 6p!
/
!
/
!
/
!200F :emb ! 2600 F
! 2000 F x 2 sa cs!
1400 F
!
2
(
4
! 400F xl2p! 50F xl0p !
/
!
/
!400F :emb ! 5700 F
! 2000 F x 4
!
2300 F
!
2
5
! 400F x 9p! 50F x 7p !
/
!
/
!300F :emb ! 4250 F
! 2000 F x 3
!
1750 F
!
2
./ .

Tableau 21
Revenus dégagés - Nature des produits : Yeet. Transformateurs -
Suivis du 30-12-87 au 3-1-88 -
(N° (
AP
,
TR
. AC
t-O
FD
TCP
VP
MB
NJS
(
(
(
(
! 50 F : Cos !
( i ( 150 F x la ind!
/
!
/
!
/
1750 F
!
350 F x 8 kg
!
1050 F
!
4
(
!
!
!
!2oo F : TR
(
(
(
,
,
! 50 F ; Cos 1
2500 F'
350 F x 12 kg
1
17cYJ F
4
( 2 ( 150 F x 15 ind!
/
!
/
!
/
1
1
1
(
!
!
!
!250 F : TR
(
( -
!
!
!
!
./ .

Tableau 22
Revenus dégagés - Transformateurs - Nature des produits : Gejj
Suivis du 26-3-88 au 7-4-88
(w!
AP
!
TR
!
Sel
!
MO
!
FD
1
TCP
!
VP
!
MB
!
NJS
( 1 1500 F X 3C !
-
!
100 F
!200 F x 3C!
-
!
2200 F
! 300 F x 36 kg
!
8600 F
!
5
( 2 !
!
!
!
!
50 F : Cos !
!
!
!
)
(
!500 F x 7C ! 50 F x 4C !
250 F
!200 F x 7C! 150 F : emb !
5700 F
! 300 F x 84 kg
! 19500 F
!
10
)
(
!
!
!
!
! 150 F : TR
( 3 !500 F x 6c ! 50 F x 6C 1
250 F
! 200 F x 6C!
/
!
4750F
! 300 F x 72 kg
! 16850 F
!
12
-
-
( 4 !750 F x SC ! 50 F x SC !
150 F
!200 F x SC!
/
!
5150F
! 400 F x 60 kg
! 18850 F
!
8
( 5 !
!
!
!
! 50 F : Cos
!
!
!
!
)
(
!750 F x lOCi 50 F x 7C !
300 F
!200 F x 7C!200 F : emb
! 10.000 F
! 400 F xl20 kg
! 38000 F
!
13
)
(
!
!
!
!
! 200 F : TR
!
!
!
!
)
( 6 !
!
!
!
! 50 F : Cos
!
!
!
!
)
(
!750 F x 12C! 50 F x 10C!
300 F
!200 F x 8C!250 F : emb
! 1l. 950 F
! 400 F x144 kg
! 45650 F
!
13
)
(
!
!
!
!
! 250 F : TR
!
!
!
!
)
./ .

Tableau 22
(suite)
( N' 1
AP
!
TR
!
Sel
!
MO
!
FD
!
TCP
!
VP
!
MB
! NJS
)
-
(
[
!
!
!
! 50 F :
Cos
!
!
!
!
)
(
7
!500 F x l3C!50 F x
10C !
300 F
!
250 F x 9C
! 250 F :
emb
! 10.050 F
! 350 F x 156 kg
!
44550 F
!
10
)
(
!
!
!
!
! 200 F :
TR
!
!
!
!
)
(
8
!500 F x
6C!50 F x
3C !
200 F
!
250 F x 4C
!
/
!
4,350 F
! 400 F x
72 kg
!
24450 F
!
9
)
(
9
!5oo F x
2C!
/
1
50F
!
250 F x 2C
!
/
! 15,550 F
! 400 F x
24 kg
!
8050 F
!
7
)
(10
! 750 F x
tC!
/
!
50F
!
/
!
/
!
800 F
1 450 F x
12 kg
!
4600 F
!
4
)
~ 11
! 750 F x
4C!
/
!
100F
!
250 F x 4C
!
/
!
4100 F
! 450 F x
48 kg
!
17500 F
!
8
)
• 1•

Tableau 23
Main-d'oeuvre - Revenus dégagés
Suivis du 27-6-88 au 4-7-88.
(
Sexe
!
NJS
!
Services effectués
!
Total des revenus)
(
!
!
Transport
!
Epluchage
!
Eviscéra tian
!
Emballage
!
Véhicule déchargé!
(
F
!
3
!
/
!
100 F x 12 P
!
/
!
/
!
/
!
1200 F
(
F
!
3
!
/
!
100 F x la p
!
/
!
/
!
/
!
1000 F
(
M12. 1
1
! 50 F x 4 C
!
/
!
200 F x 5 C
!
50 F x 2p
!
/
!
1300 F
!
- -
(
M
!
4
! 50 F :< 16 C
!
/
!
200 F x25 C
!
/
!
/
!
5800 F
- -
(
M
!
4
!
/
!
/
!
200 F x20 C
!
/
1
500 F x 1 !
4500 F
(
M
!
2
! 50 F x 8 C
!
/
!
200 F xII C
!
50 F x Ip
!
/
!
2650 F
(
F
!
2
1
/
!
100 F x 7 P
!
/
!
/
!
/
!
700 F
(
M
!
3
! 50 F x lOC
!
/
!
200 F x24 C
!
/
!
/
!
5300 F
(12) - Veilleur de nuit aU centre de Thiaroye.
Marié,sereer originaire de la région de Diourbel,il perçoit 25.000 F par mois pour cette fonction •
./ .

Tableau 23
(suite)
(
Sexe
!
NJS
!
Services effectués
! Total des revenus
(
!
!
Transport
!
Epluchage
!
Eviscéra tion
!
Emballage
! Véhicule déc~gé!
(
M
!
4
!
50 F x 11 CI
!
/
!
200 F x 29 C !
/
!
1
!
6 350 F
- -
\\
F
!
3
!
/
!
100 F x 6 P
!
/
!
/
!
1
!
600 F
(
F
!
3
!
/
!
100 F xlO P
1
/
!
/
!
1
!
1 000 F
(
M
!
3
!
50 F x 7
C
1
/
!
200 F x 12 C !
50 F x 2 P
!
500 F x 1
!
3 350 F
-
(
M
!
5
!
50Fx13C
1
/
1
200 F x 37 C !
/
!
1
!
8 050 F
(
M
!
4
!
/
1
/
1
200 F x 20 C !
/
!
1
!
4 000 F
)
(
F
!
4
1
/
!
100 F x 9 P
!
!
1
!
1
!
900 F
./ .

J.8DJ.eau L'+
.ttevenus aegage-s -;- LranS'l'ortita-cl!"br~;"""-"n'2I't-~'C-"'vc;,.1:)~
r:O"U'U'~'â "".'"""â,o,.:'e_... " ..
suivis du 10-7-88 au 19-7-88.
( N' !
&
1
TR
!
AC + Sel
1
MO
!
FD
!
TCP
!
VP
!
MB
!
NJS
F
( 1
! 350 x 6 C
! 50 F x 4 CI 200F x 6 tasll00 F x 3 P 1
1
!
3 850 F ! 80 F x 80 kg
!
2 550 F
!
5
(
!
!
! + 50 F
( 2
! 350 F x 2C !
1
1 200F x 2 tas!
1
50 F : Cos
/
. 50 F : emb
1
1.450 F 1100 F x 27 kg
!
1 250 F
!
3
)
(
!
!
1 + 50 F
1
1200 F : TR
!
!
!
!
)
(
!
1
1
1
1 50 F : Cos
( 3
1 350 F x 14C! 50 F x 10C1200F x14 tas 1100 F x 8 P !150 F : emb
!
9.450 F ! 80 F xI87 kg
!
5 510 F
!
10
(
!
1
It50 F
!
1200 F : TR
(
!
!
!
1
1 50 F : Co s
!
!
!
!
)
( 4
! 350 F x
8C! 50 F x
5C!200F x 8 tas 1100 F x 5 P !100 F : emb
!
5 550 F ! 80 F x 107 kg !
3 010 F
!
10
)
(
!
!
!+ 50 F
!
1200 F : TR
!
!
!
!
)
( 5
! 300 F x
5CI 50 F x
3C!200F x 5 tas 1100 F x 2 P 1
1
!
2 900 F ! 100 F x
67 kg !
3 800 F
!
7
)
(
!
1
1+ 50F
!
!
!
!
!
!
)
(
(
./ .
\\

Tableau 24
(suite)
(

!
AP
!
TR
!
AC + sel
!
MO
!
FD
!
TCP
!
VP
!
MB
!
NJ5
(
6
! 300 F x 4C ! 50 F x 1 C ! 200 F x 4 tas ! 100 F x 2 P
!
1
!
2 300 F
! 80 F x 54 kg
! 2020 F !
5
(
!
!
! + 50 F
(
!
!
!
!
! 50 F : Cos
!
!
!
!
)
(
7
! 300 F x 7C ! 50 F x 3 C ! 200 F x 7 tas ! 100 F x 4 P
noo F : emb
!
4 450 F
! 80 F x 94 kg
! 3070 F !
7
)
(
!
!
1 + 50 F
!
!200 F : TR
!
!
!
!
)
(
8
! 300 F x 7C ! 50 F x 2 C ! 200 F x 7 tas 1 100 F x 4 P
1
1
1
4 050 F
! 80 F x 94-kg
! 3470 F !
8
)
(
!
!
! + 50 F
!
!
!
!
!
!
)
(
9
! 300 F x 4C !
1
1 200 F x 4 tas ! 100 F x 1 P
!
1
!
2 150 F
noo F x 54 kg
! 3250 F !
6
(
!
!
! + 50 F
-
( 10
! 300 F x 3C !
1
! 200 F x 3 tas ! 100 F x 1 P
1
1
!
1 650 F
! 80 F x 40 kg
! 1550 F !
4
(
!
!
! + 50 F
. 1.

- 170 -
Pour évaluer les revenus générés par la production de métora, nous
avons suivi Abdou Ndaw,le seul producteur à notre connaissance(voir ta-
bleau 25).11 est installé au km 9,route de Rufisque,derrière l'usine
1. S. LI.MA.
Tableau 25
Revenus générés par la production de métora ,
Suivis du 12-9-88 au 18-9-88.
(
)
AP
AC
MD
VP
TCP
MB
NJS
(
)
(
2 250 F
! 750 F
600 F
6 5ooF! 3600 F! 2 900 F!
6
)
«3 c de arius
!(bois)
)
(gambiensis de
)
(40 kg en moyen- !
)
(ne).
)
lbdou Ndaw est originaire de Kaffrine.C'est un ancien pêcheur qui
s'est adonné à la transformation artisanale depuis 1974. Polygame,il tra-
vaille avec une équipe composée d'hommes et de femmes originaires,en majo-
rité/de Yarakh(région de Dakar) - (voir photo 34).
Il dispose d'un équipement comprenant: 4 chambres en bois - 2 cham-
bres à coucher,2 magasins de stockage -
7 lits de séchage de 7 m de long,
1 m de large, de 1,10 m de haut, 4 fours en ciment - 10 m cè long, 1 m de
large, 1,10 m de haut - 3 fûts, 1 brClJette,l: charrette tirée par un che-
val, 1 puits. Abdou Ndaw produit du métora en saison des pluies et du
kcl:caK
en saison sèche(voir phot o 35 ).
Les revenus dégagés par la transformation artisanale sont très va-
riables.Sens des affaires,techniques et coûts de production sont les prin-
cipaux facteurs de cette variation.
Le sens des affaires de la transformatrice est fonction de son habi-
leté,de sa fermeté dans le marchandage tant à l'achat de la matière premiè-
re qu'à la vente des produits transformés. Certaines transformatrices as-
; ! ,

-
J,' J
Photo 34 : Al::x)ou Ndaw (près du cheval) et une partie de son ~ipe c1U
km 9 J route de Rufisque.

Photo 35
Abdou Ndaw présente 2 variétés de métor~
du f.Luné et ·:lu séché ciestinés .) L'ex[X)r::.lt ,-');:
vers les ?àYs ~fricài~s.
1

-
173 -
surent leurs débouchés en entretenant des relations privilégiées avec des
intermédiaires.La rotation rapide de leurs stocks leur assure un fonds de
roulement et un volume de production plus importants.
Les techniques de production sont variées et concernent plusieurs
types'de produits.
Pour les produits fermentés comme le
~par exemple,la transfor-
matrice fait appel le plus souvent à la main-d'oeuvre masculine. Yoff et
Thiaroye/Mer sont les centres les plus concernés, En revanche,le
yobs,
un
produit séché,n'exige aucun traitement préalable.Un simple séchage au
soleil des sardinelles juvéniles suffit pour les rendre commercialisables.
A moindres coûts,ce produit,pour un même temps de travail,permet de dis-
poser de revenus plus importants que ceux tirés de la vente du
~ ou
du
keccax.Le seul centre de production à grande échelle est Mbao.
Les coûts de production varient suivant les quantités traitées,la
structure des prises,la confrontation entre la demande de travail et l'of-
fre de tralt.ail - la disponibilité de la ma!.n-d'oeuvre - et les débouchés.
Lorsqu'il s'agit de petites quantités,les transformatrices font
elles-mêmes le travail ou une grande partie du travail.Le prix de la ma-
tière première varie en fonction de la loi du marché; ainsi une caisse de
sardine Iles - poids moyen 40 kg - destinées à la production de keccax,
peut être vendue à un prix plancher de 500 F ou à un prix plafond de
1 50(\\ F. Il en est de même pour les espèces vendues par lot ou par indivi-
du : pour produire du yeet,le prix d'un cymbium peut varier entre 300 et
700 F.
La disponibilité de la main-d'oeuvre influe aussi sur certains
coûts •.
En effet,si la demande de travail est relativement plus importante
que le volume de travail à faire,certains coûts tendent à la baisse;par
exe~ple,le prix d'une caisse de poissons - ethmalose - traités pour la
./ .

2
- 174 -
production de tambajen peut chuter de 250 à 200 F. Dans un tel contexte,
la transformatrice peut dans l'intervalle de quelques jours faire face,
pour un même volume de travail,à divers coûts de production.
A l'inverse,si la main-d'oeuvre paralt insuffisante, certains coûts
tendent à la hausse;les frais pour emballage - paniers ou sacs cousus -
augmentent)pa~-exempleJde 100 à 150 F par unité.
Les possibilités d'écoulement dépendent très largement des choix -
la transformatrice est très peu informée OU sous-informée par les inter-
médiaires sur les marchés - que la transformatrice opère pour écouler ses
produits.
Les frais de commercialisation sont pratiquement inexistants lors-
que la vente s'effectue sur place(au niveau des ateliers de transforma-
tion).
Ma~s lorsqu'une transformatrice décide de vendre ses produits ou
une partie de ses produits ailleurs - marchés de la région de Dakar ou
marchés hebdomadaires des régions intérieures -
elle devra faire face
à certains coûts comme le certificat de contrôle d'origine et de salubri-
té - 50 F par colis - l'emballage - 100 F par colis - et le transport
très variable en fonction des destinations.
L'habileté de la transformatrice dans le marchandage,les coûts de
production liés aUX techniques de transformation sont les principaux para-
mètres qui servent d'explication à la variation des revenus,Ces revenus
diffèrent d'une transformatrice à une autre,mais aussi d'un produit trans-
formé à un autre. Par ailleurs,il n'est pas exclu qu'une transformatrice
fasse des pertes(13).
(13) - Ces pertes sont,le plus souvent,dues aU temps d'attente situé en-
tre les achats - matière première - et les ventes - produits trans-
formés - provoquant une chute des prix.
./ .

- 175 -
Malgré la diversité et l'importance relative des revenus provenant
de
la transformation artisanale des produits de pêche,ce secteur reste
confronté à une série de contraintes de nature diverse.
III
- LA TRANSFO~ATION
ARTISANALE
ET
SES
PROllLEMES
4
L'analyse des conditions de travail et de stockage de la transforma-
tion artisanale nous avait donné l'occasion de constater qu'elles n'é-
taient pas satisfaisantes,dans l'ensemble. A ces facteurs limitants de la
production, se" greffent d'autres contraintes non moins importantes.
1 • Transformation artisanale et activités touristiques
L'intérêt grandissant porté 11 l'ensemble du lit<toral va pousser
les pouvoirs publics 11 mettre sur pied une politique tendant 11 l'utiliser
rationnellement. C'est à ce titre que seront crées les plans d'anénage-
ment touristique.Dès 1972 en effet,les plans régionaux d'aménagement
touristique ont vu le jour sUr les régions littorales,régions les plus
convoitées. Ces plans avaient pour objectifs de s'intégrer au développe-
ment socio-économique local,régional et national(14).
Mais dans les faits,l'état en s'assurant la maîtrise des terres a
privilégié le tourisme par rapport aux autres activités rurales.La trans-
formation artisanale,considérée comme un facteur limitant pour le dévelop-
pern ent du tourisme,n'a pas échappé 11 cette mesure.
Dans la région de Dakar,le bilan des expériences passées dans les
zones d'aménagement
touristique
est révélateur des bouleversements qui
ont
affecté les activités de latransformation artisanale.Ces bouleverse-
ments sont surtout pe rceptib les au niveau foncier (l5).
(14) - Ce sont: le plan d'aménagement touristique de la reg10n du fleuve
(janvier 1972),cetlX
de la Petite Côte(1972,1976)et celui de la
Casamance(1978).
(15) - SONED Afrique (130).
./ .

i
-
176 -
Ce bilan révèle des positions divergentes entre les populations
enqulltées et les autorités administratives. L'exenple du village de Ngor -
qui fut jadis un important centre de pli che et de production artisanale -
est édifiant à ce propos(16). Ces divergences portent sur'
- L'importance de la superficie expropriée pour les terrains d'amé-
nagement touristique(l7);
- L'expropriation des terres sans dédomagement suffisant (avant la
loi sur le ddDaine national);
- 1 a non représentation parfois des concernés dans les structures
qui décident du choix et de l'e~propriation des terres.
Les bouleversements consécutifs aux aménagements touristiques qui
ont VU le jour à Ngor - disparition des champs de cu1ture,disparition du
fUm18e du. poisson,réduction considérable des activités de pllche - sont
symptomatiques de ce qui pourrait se passer sur la côte sud de la région
de Da!< ar.
En effet,en raison de la vocation touristique de la Petite eôte,
cinq études ont permis d'évaluer les ressourCes touristiques de la région
et de voir co~nt en assurer l'exploitation de façon à intégrer harmonieu-
sement le tourisme aux autres activités traditionnelles de la régicn(1B),
(16) - Autres exemples hors de la reg10n de Dakar: la station de Sali sur
la petite Côte,le transfert des fumeries de Mbour(l'idée remonte en
janvier 1972)à MBalling(3 km de Mbour) ,le Cap Skirring dans la ré-
gion de Ziguinchor.
(17) -
Nous n'avons pu obtenir ni au Ministère du Tourisme,ni auprès des
pcPulat~ons de Ngor(chefs de village et délégués de quartiers)des
données portant sur les superficies expropriées.Elles sont importan-
tes à en juger par le nombre des hôtels installés à Ngor.
(18) - SENE DIOUF
Binta
(122)
P.96.

- 177 -
A ce titre, les liInites juridiques de la Petite Côte (19) touristique
révèlent que certains villages de la région de Dakar ,centres dynamiques
de la transfomation artisanale seront touchés par les futurs anénaganents
tcuristiques. Il s'agit de : Ba...-gny,ser.dcu,Ye=-.:l.e :::= lo'.c=,NiaI1;!cl ct T:::'..:b.:\\b
Dia,1,ao(voir fig. 2Q).
D'ailleurs,cette œro.e côtière a été divisée, dans le cadre du plan
d '~ganent, en futures zones touristiques : celles de Toubab Dialao,
~,Satone-Ngaparou,Sali,Nianing
et les Iles du Saloum.Dans les li-
mites de ces unités d' anénagenent, certaines dispositions sont arrêtées
dans l'article 6 du décret:. "il est fait suspension de la délivran::e des
autorisations de construfre;èt in,tecliction partielle de lotir sur les zo-
nes ~non aedificaIlll.":'ces "unités d'arrénagerrent tcuristique,soit l'ensem-
ble de la Petite Co'1:e touristique, constituent "la zone de protection spé-
ciale"; elles englobent tous· les sites à inplantations touristiques existan-
tes et tous ce\\.llC qui font l'objet des projets à court,rroyen et long tenne
(voir fig. 21).
(19) - L'article 2 du décret 76-840 du 24 juillet 1976 régissant les limites
de la Petite Côte touristique précise: "La zone concernée par l'ané-
nagement est ccnprise dans les limites définies par :
- la limite de la zone industrielle p:lrtuaire de la régioo du Cap-Vert,
- l'OCéan Atlantique,de cette limite à la Pointe de 5angarar,
- une ligne passant à 2 km au sud de la route de Diam-Niadio à Bargny
et qui est parallèle jusqu'à la rrer,
- la route de Diam-Niadio à Gandigal (département de Mbour),
- une ligne Parallèle à la côte passant à 5 km des limites du dorraine
public rnaritirre et allant de Gandigal à la Fbinte de Sangarar" .
./ .

Fig. 20 LIMITES JURIDIQUES DE LA PETITE COTE TOURISTIQUE
DÎam
NIQParou
S Q 1i~ Ni Q IIh nia Il h 0 1
"OINT [
o
10
2 0 lu'"
~I_ _....._.....i._ _....._.....otl
...............
" . . . . . . t
....
" "
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du
"
§.a
•• ,~

Fig 21
PETITE COTE: UNITES a'AMENAGEMENT TOURISTIQUE
EXISTANTES ET EN PROJET
,- .
• S.enndou
'\\'\\ U AT d~ Toubob_Oioloo 5000 lils
venne ... u,.J m •
\\ .
\\
HlonjjlQ 1
.
\\
Toubab
DI~IQO
1
'- -,
Nd_yon
.,~
.
\\
.Pop.ni".. n.
CH
0 '
NAl,'
\\U.A~ d~ Pop~nguin~ 4000 lits
,
eGu.".o
" ""-,
s.... ~
\\U A T d~ Somon~_NgopO,.Ou 4000 lils
HgoPc1'r-o
. ,
Soli HiQ"hn~Q"ti
d~ Soli 6000 lits
Sali
Portudo
-,
'NIOU
'\\
1
'\\
1
\\ U A T d~ Nioning 6000 lils
. 1 .
\\
H1onlng.
\\
\\
\\
,
~ 0 1" T r
SAli (Nil:
,
1
,
Ponta
Ng ••• .';, --',U A T d~ Jooi 5000 lits
~ol"Tl Sl"~l
\\
JOQ
J
FOdlou
.... _
K.SQl'ftba

~ UA T ";".n"
'~--:' UA T en prOI.t
--~
~OI"Tt 01 SAN.OW ••
JO
ID
2011m .
..,_-'~_.J.' __""'_~I

- 180 -
ces noyaux serent,non pas des réceptifs alignés "au fil de :!. 'eau"
et in:iividualisés ,mais dé véritables p81es d'attraction c:ù s' irrplanteront
de nanbreux p::>ints d'animation: boutiques,restaurants,cafés,glaciers,sa-
lons de thé,boites de nuit,spectacles,etc.
Dans cette perspective,les activités de transformation =nsidérées
carrœ vecteurs de p::>llutions - fuIrée et déchets divers - risquent d'être
marginalisées, voire suppriJrées (20) .
2. Organisation et équiperrent des transformatrices
Il est intéressant, avant d'analyser les difficultés de fonctionne-
rrent des coopératives féminines de transformation actuelles,de dégager
d'abord le contexte historique qui a présidé à leur naissance.
La motorisation des pirogues a démarré dans les années 60 par l'in-
tervention de deux sociétés financières privées, la N:l.SO.OJ et la C.F.A.O.
ces sociétés, fournisseurs de matériel,traitaient individuelleœnt
avec chaque pêcheur - Devant l'emettement des pêcheurs et la difficul-
té de se faire remlx>urser,la N:l.SO.OJ et la CFl'D préconisèrent dans le mi-
lieu marin la =éation de structures organisées regroupant les pêcheurs.
Ainsi virent le jour les coopératives de pêcheurs ayant un statut d' Asso-
ciation d'Intérêt Rural pour la diffusiQll du noteur et la récupération
des dettes.
En 1962, l'état sénégalais pren:J. en main la fourniture des lIm1teurs
avec la participation du service des Pêches et de la B.N.D.S.
(20)
-
Les transformatrices de la Portion de terre située face au Servi-
ce des Mines sur l'axe Dakar-Rufisque ont reçu l'ordre (depuis
1970)de cesser le fumage du p::>isson sur cet endroit en raison des
problèrres de p::>llutions et de visibilité p::>ur la circulation qui
en résultent.
Nous teJXlns ces informations de la doyenne des transformatrices de
cette zone : l'wa Sarr.
./ .

- 181 -
Dix ans après,en 1972,avec la création du C.A.M.P.,les A.I.R. de-
viennent des Coopératives Prilrai.res d'Avitaillement ayant pour objectif
de faciliter et de garantir toutes les opérations ccncemant l'approvisiœ-
nerœn~e ses membres en bien d'équiperent - rroteurs,pièces détachées,
filets - de cœtracter des assurances au profit des adhérents et de foor-
nir à ses rrembres les conditions d'achat de carburant détaxé.
C'est dans un tel ccntexte que sœt nés les deux coopératives et le
groupement pré-coopératif de femœs transfonratrices à Yoff,Bargny et
'Ihiaroye/Mer. A l'ép:JqUe la région cœptait 12 C.P.A.
S'agissant de la situation actuelle des anciennes coopératives de
Fêche, la restrocturation des coopératives, suivant lettre-circulaire
nO 069/MDR/o::>oP du 05 septembre 1983,est effective au niveau de la région
de Dakar. Toutes les anciennes C.P.A. ont intégré les sections villageoi-
ses multifonctiamelles (Fêcheurs, agriculteurs, éleveurs, maraîchers, exploi-
tants forestiers).
cependant, la coopération chargée de la restructuration a finalerœnt
décidé de considérer les coopératives féminines de transformation came des
coopératives urbaines spécialisées (21). Elles sœt dcnc autonaœs vis-à-
vis des secticns villageoises. Ainsi les anciennes C. F . T. reste9Sraintenues
avec toutefois la possibilité de créer une ccmnission dans les sections
villageoises de leur localité.
Maintenant, abordcns les aspects portant sur l' équiperrent des trans-
formatrices.
Les C.F.T. regroupent des transformatrices indépendantes qui tra-
vaillent dans des ateliers personnels, assistés par les manbres de leur
famille et des employés. Eh principe, la coopérative doit leur fournir
(21) - Source
service régional des Fêches maritiIœs - Dakar.
./ .

- 182 -
des services spécifiques qui =rrespondent à des besoins =rmuns à tous
lES rrembres. ces besoins porten~d 'ure manière générale., sur diverséqui-
t:ezœnts : claies de séchage m::x:lern=s,aires de séchage,bacs de lavage,ma-
gasins de stockage,etc ••.
ceperxl.ant dans les faits,tous ces équiperrents sont fournis dans
le cadre d'un prograrnre national ou régional de dotation en équiperrent
divers (22) • En somre,aucune C.F.T. dans la région de Dakar,ne fooctionne
=nforrrérrent aux prescriptions de base. Quelles sont les causes de cette
léthargie?
Elles sont à la fois d' ordre interre et externe.
Les contraintes internes proviennent) d' aJ:ord,de l'analFilabétisrre
de la quasi-totalité des rrent>res des ccopératives;ce qui représente une
entrave de taille pour la mise en oeuvre des systèIœs d'éducation =opéra-
tive(23).
(22) - ce prograrnre est en général soit non =nfonœ,soit en deça des
besoins exprimés. Ainsi dans les centres de transformation "spé-
cialisés" dans les produits furrés,les cuves de salage sont errplo-
yées à d' autres fins : les cérérronies familiales (mariages, décès,
baptêrres) au = s desquelles elles servent a::rt1œ ustensils de cui-
sine (laver du riz, stocker l'eau) •
(23) - I l iIrporte de rappeler que des émissions en langues nationales
(v.Dlof) sont créées pour la circonstance.C'est notarment le cas
de l'émission "DISSO" dans les a....ltennes de la chaîne nationale
de l'O.R.T.S.
.;.

- 183 -
Ensuite, les populations conœ=ées. dans ce danaine appartiement en
général aux groupes les plus dénunis sur le plan des llCyens financiers;à
l'évidence cette situation rem difficile la constitution d'un capital
socia~,_aussi rninime soit-il.
Enfin,les querelles d'ordre politique tement souvent à paralyser
le fonctionnenent de la coopérative par le refus de certains de ses rœrn-
bres de s' aCXI\\Ùtter régulièrerœnt de leurs cotisations ou de participer
aux réunions.
En ce qui concerne les contraintes externes,il faut rappeler que
la C.F.T. a été constituée,en gros/pour assurrer une fonction ou surllDnter
un problèrœ,que l'action in::lividuelle prerrlrait difficilerœnt en charge.
ceperdant,il oous a été donné l'occasion,en plusieurs circonstances, de
constater que ces coopératives ont vu le jour sans prerrlre le ~s né-
cessaire pour inforrrer et sensibiliser les populations concernées. A cet
ef fet, la C. F. T. est perçue; uniquerœnt romre =yen de canaliser l'aide et
les forrls publics. En outre, l' inplication des pouvoirs publics au niveau
des C. F. T. n'est pas aussi évidente qu'au niveau des autres CXlIllpOsantes
des sections nultifonctionnelles villageoises. Il n'est que très rarenent
fait rrention de la transformation artisanale des produits de pêche dans
les différents projets de développerrent initiés en faveur de la pêche 00-
ritirne artisanale.
Par ailleurs, i l n'existe pas d'institutions financières adaptées
aux besoins des coopératives férni.nin=s de transformation et leur pennet-
tant d'accéder au crédit. A cette lacune s'ajoutent d'autres insuffisan-
ces - absence de garantie,difficultés de reml:ourserrent - aUJqUelles les
transformatrices ne sont pas encore arrenées à trouver des solutions.
Ces faiblesses pouvaient être contournées en partie par un reinves-
tisserrent des reVE'nus provenant de la vente des produits transforrrés dans
1
., .

-
184 -
la produ:::tion artisanale. Mais à ce niveau, l'aspect frappant est la fai-
blesse des revenus investis dans ce secteur, a::mœ en térroigne le carac-
tère SOlTCl'oaire et parfois vétuste d' lD'le bonne partie du rratériel employé
par les trans fOl:1l1ë'.trices.
cette abserx::e d'investissement pourrait s'expliquer par delDC rai-
sons rrajeures : tout d' abord, aucune transforrratrice n'a un titre de pro-
priété pour l'espace qu'elle occupe;ensuite, les teI'x'larres vers certaines
dépenses jugées :inproductives corme les baptêIœs,les rrariages,les décès,
les retours de pélerinage,etc. sont si :inportantes qu'il s'avère diffici-
le de réaliser des éconcmies,ne serait-ce que pour le reoouvellement de
certains instrurœnts de travaiL La Coopérative en souffre terriblement.
3; Transforrration artisanale et approvisionnement
La transforrration artisanale a été trop souvent considérée
came
un s:inple débouché des i.nver:dus du mareyage.
L'analyse est fondée pour ce qui concerne les prcduits fenœntés -
le ~ par exenple - dont la production repose sur lD'le rratière première
en état de déc:ott;JOsition.
Mais pour ce qui est des autres produits transformés,la transforma-
trice doit disposer d'une rratière premièrelpoissons) à l'état frais. Par
exemple, la produ:::tion de Jœccax
repose sur des sardinelles à l'ébat frais.
Dans ce contexte et en raison de son dynami.sIre,la transforrration artisana-
le représente un véritable débouché pour la pêche piroguière rraritiIœ.
En effet "l'essentiel de la rratière première utilisée par les
transforrrateurs provient de la pêche piroguière;bon an,rral an,ceux-ci
absorbent 30 à 32% des mises à terres effectuées sur les plages" (24) .
Mais la part des mises à terre captée par les ateliers de trans-
formation varie considérablement d'une région à l'autre:
(24) - LlERES
B.
(92)
p. 352.

- 185 -
-"Sur la Grande côte et dans la Presqu'île du cap-Vert,oo le mare-
,eur absorbe la plus grande partie de la prcduction,elle oscillait, en
1983,entre 13 et 18%.
- Elle s'accroît sur la Petite Côte(53% des débarquerrents à MI:our,
29,6% à Jœl) et dans les rivières du Sm 00 les plages demeurent mal re-
Ainsi dans le cap-Vert, transfonratrices et mareyeurs entrent souvent
en concurrence dès l'arrivée des pirogues. C'est tour cette rais01 que la
transfonratrice cannait parfois des ruptures de stccks - matière première -
qui limitent c01Sidérablarent ses capacités de prcduction.
cette situati01 est d'autant plus précccupante que les mareyeurs dis-
posent des ril::Jyens financiers et de transp:lrt relativement :îlnportants.
D'autre part,en fonction des sais01S et des intempéries,la matière
première est plus 00 llOins abondante.
Ainsi de Juin à OCtobre,au.cours de la transgresSi01 des eaux tropi-
cales, les esFèces pélagiques - qui représentent l'essentiel des débarque-
rrents au niveau des centres de pêche de la côte Sm du cap-Vert - devien-
nent rares. La transfonration vit alors au ralenti. DésDelNrée,la transfor-
matrice scrute c01Starnrent l'horizon dans l'esp:lir d'apercevoir,au loin,
une embarcation.
Toutefois,cette "pénurie" de matières premières est en partie callJel1-
sée par des app:rovisionnarents, très irréguliers, qui p:roviennent des usines
dakaroises et des unités de Fêche industrielle. Ces espèces avariées ou es-
Fèces difficilerrent exp:>rtables ne servent que la prcduction des fennentés.
Dans l'ensemble,la transfonration artisanale est coofrontée,dans la
Presqu'île du cap-Vert, à une série de contraintes dont nous ven01S
d'évoquer les plus i.rrq:crtantes. Ces problèmes ne S01t nullerrent
favorables
(25) - Ibid.
(92)
p.353.
.f.

- 186 -
au développerœnt d'un secteur qui dispose de réelles potentialités socio-
é=nomiques. A cet égaro la transformation artisanale doit bénéficier
d'un véritable prograrttre de rn::rlernisation en rapport avec l'ensemble des
activités qui. lui sont liées.
III
- BESOINS DE /oD)ERNISATION DU SEX:TEUR :
5
Avec son large éventail d'activités,de services de tous genres -
J;Qrtage, écaillage, épud1age , séchage ,errballage -
la transformation artisana-
le est ure grande pourvoyeuse d' enplois dans la région la plus FeUPlée
du Sénégal.
Avec un peu de savoir faire et sans grand capital - sans capital
parfois - il est possible à un grand norrbre de personnes de se lancer
dans la production d'une ganrre de produits transformés: ferrrentés,fumés,
salés,séchés,chaqœ opération eIlÇ?loyant en lTDyenne 5 personnes (hcmœs,
femœs,enfants) •
Il n'est donc pas surprenant que de plus en plus,ce secteur ac-
cueille des actifs d' origine géographique, d'ethnie et de professions anté-
rieures différentes. Cela térroigœ de son dynamisrre et surtout de la réa-
lité de ses potentialités socicréconomiques.
Le progranrre de m::x'lernisation dont doit bénéficier la production
artisanale portera à la fois sur les corrlitions de travail,les techniques
œ transformation, les circuits de distribution et le lTDuverrent coopéntif.
1•L' amHioration des conditions de travail :
Dans l'ensemble, la transformatrice de la région de Dakar tra'lail1e
dans des conditions qui laissent à désirer.
./'

- 187 -
Environnerœnt pollué, équipe!lE11t sœmaire, vétuste et parfois inexis-
tant,absence d'infrastructures publiques de distribution d'eau courante
et d' électricité, encombrement de mus ordres, etc. en sont les principa-
les caractéristiques.
De telles conditions de travail réduisent considérablerrent le taux
d'activité des transfonnatrices1la production en souffre 1leur santé aussi
L'amélioration d'un tel environnerrent,pour produire des effets
positifs à long terrre,doit s'appuyer sur un i.mpJrtant prograrrrre d'équipe-
Iœnts des centres de production de la région de Dakar.
'!bus les centres de production doivent être dotés de claies de sé-
cIJage rroderne (rois de service) de bacs (cuves) de salage ou de ferIœntation,
de bassiœs et de seaux en matière synthétique.Le petit matériel,cou-
teaux et gants pour les transfonnatrices "spécialisées" dans la produc-.,
tion des produits ferIœntés (.2:jj) , serait laissé entièrement à leur char-
ge.
A défaut de pourvoir gratuitell'ent ces équipe!lE11ts,il serait possi-
ble de procéder,surtDut pour les bassines et les seaux, - corme pour les
pêcheurs pour la détaxe du carburant - à un allégeIœnt des charges finan-
cières. La vente du matériel au prix de l'usine serait une voie à explo-
rer.
Tels que pratiqués aujourd' hui, les prograrnrœs nationaux et régio-
naux d' équipe!lE11t sont insuffisants et parfois inadaptés. Ils ne muchent
qu'une partie des transfonnatrices rrerrbres des coopératives1celles--ci
fonctionnent mal en raison des clivages politiques et des insuffisances
de rroyens financiers not.arment.ces équiperrents sont à la portée des trans·
formatrices et irrlispensables à l'amélioration de la production en quan-.'
tité et en qualité.
ces rresures n'auraient pas d'effets positifs à long terrre si les
abris,sous lesquels s'effectue l'essentiel des opérations, restent provi-
soires.
J.

- 188 -
A cet égard, le développe!reIlt du tourisme dans la région,son inpact
sur les activités et sur les {XJPulations côtières,portent à croire que les
transformatrices ne pourront pas - en tout cas,ce ne sera pas pour le
court terne - disposer d'abris durables, permanents .
I l est regrettable,dans le cadre d'un aménagerrent régional,qu'une
seule activité polarise, à son seul profit,l'essentiel des investisserrents
sans tenir conpte des autres cœçosantes ccmre la pêche,l'agriculture,etc.
Les activités touristiques doivent être analysées et conçues en
liaison étroite avec les autres rroteurs de l'éconanie locale.Dans ce cas,
le facteur de la disponibilité foncière,par rapport aux besoins de l'éco-
mmie locale et aux besoins d'extension des villages traditionnels lébu,
doit être pris en CClIllte dans la mise en valeur des potentialités touris-
tiques.
D'une manière générale,P.'= les zones retenues ccmre sites d'arréna-
gerrent touristique,UŒ! a:mnission regroupant le ministère du tourisrre,les
représentants des villages ~liqués et les services d'encadrerrent,les
O.N.G. - Organisations non Gouvernerrentales -
et les hôteliers doit
être mise sur pied en vue de concilier tous les intérêts en présence (26) .
La mise en place de sanitaires et d'infrastructures publiques de
distribution d'eau courante et d'électricité dans tous les centres de
transformation est une nécessité.
ces équiperrents,déjà réclarrés de vive voix par les transformatrices,
seront gérés - utilisation et llI3.intenance - par ces dernières,not:aJrrœnt
les sanitaires et les infrastructures de distribution d'eau.Par exerrple,
l'entretien des sanitaires sera assuré par différentes équipes fonœes
par les groupes de travail; les prcduc"..rice~ individuelles seront regrou-
pées en plusieurs équipes pour participer à la gestion de ces équiperrents.
(26) - Sur la Petite Côte,1bUbab Dialao7~~ndou sont concernés .
./ .

- 189 -
Il en serait de ll✠FOur les installations de distribution d'eau.
I l est tout à fait p:>ssible d'y ajouter le verserœnt d'~ scmrœ par ate-
lier de transformation - ~ participation symbolique dont le taux sera fi-
xé après ~ entente entre les autorités IlU.lIÙcipales et les déléguées
des transformatrices - FOur anoWrlr les charges des IlU.lIÙcipalités qui
prendront,cette fois-ci entièrenent en charge, les factures d'électricité
dont l '1.tsage fera l'objet d'un horaire fixe FOur les productrices.Par exem
pIe de 19h.30 à 22h.
llie longue expérience enseigre que des ouvrages qui n'ont pas été
sollicités - parfois réalisés dans leur propre milieu - par des popula-
tions rrotivées,i.llpliquées,risqœnt de se dégrader, faute d'entretien.
En rapport avec ces Iœsures, les rruncipali tés, en prenant soin d' as-
socier les p:Jpulations cibles,devraient procéder à des nettoyages périodi-I '
ques p:>ur dégager les rejets de la transformation artisanale - os,déchets
d'animaux,débris végétaux - et le IlBtériel vétuste - seaux,p:Jts,bassines -
sources d' ena:rnbrenents.
De telles infrastructures penrettraient,à n'en pas douter,aux trans-
formatrices de travailler dans de bonnes conditions d' hygiène en ~enouve­
1ant les eaux usées,en luttant contre le péril fecal,en prenant des bains.,
après les travaux,en vue d'arréliorer leurs production~gualitativenentet
quantitativerrent.
2. L'amélioration des techniques de production
Tel que pratiqué actuellerent dans les centres de transformation ar-
tisanale,le séchage entraîne des pertes inportantes et aboutit à un produit
de qualité médiocre •
En effet, le séchage naturel du FOisson s'effectue dans de SCllmBires
conditions d 'hygiène avec des FOssibilités iIrportantes de pertes ou d' in-
festations par les micro-organisrres, les rrouches, les insectes et les denres-
tes.
./ .

- 190 -
Au Sénégal, "1' infestation du keccax par la rrouche dorée a arou-
ti,en ure période de trois Il'Ois,à la perte de 41,5% des captures" (27)
S'y ajoutent divers facteurs climatiques,parfois
défa~rables­
terrpérature et hl.llli.dité relativerrent élevées - l'insuffisance et l'ina-.,
daptation des infrastructures de manutention et de préservation des pro-
duits transforTlÉs.
Dans un tel contexte, i l est in;x:>rtant, pour obtenir des produits
de bonne qualité - lxmne valeur marchande - d'innover la technique de
séchage naturel.
Cette innovation re~tira trois aspects essentiels
utiliser rationnellerœnt l'énergie solaire et les autres élé-
rrents du climat· (vent,hl.lllliditél .
réduire les contaminations et les pollutions diverses au cours
des opérations;
clilIù.nuer la durée néoessaire de traiterœnt des produits.
Dans cette perspective, les essais d' expérirrentation des prototy-
pes rrenés à l' I. T.A. de Dakar,ont pennis de voir quelles sont les arre-
liorations possililes vis-à-vis des techniques artisanales actuelles.
le choix s'est porté sur deux prototypes, les plus adaptés aux
corrlitions locales de traiterœnt du poisson : l' échaufferœnt de l'air
intérieur,l'humidité relative interne,la vitesse de circulation de l'air
des dessiccateurs,la vitesse de dessiccation des différents produits de
pêche traités,et l'influence des variations clilnatiques sur les prototy-
pes ont été les élérrents détenninants qui ont présidé au choix des deux
prototypes les plus efficaces 0
(271 - DISNEY
(J.Go1
(711
P 78.
o
./ .

- 191 -
Cbrnœnt se présentent-ils?
I.e premier dessiccateur,dit dessiccateur rraison,est rectangulaire
à la base et sunronté d'un toit à double pente (voir photo 36 ). La porte
d'aœès est aménagée sur l'une des faces latérales; les faces longitudina-
les opposées sont orientées,l'une vers le mm,l'autre vers le sud et
sont rerouvertes de polyéthylène transparent. Deux trappes d'admission
d'air sont aménagées au bas des faces mires.Une trappe de sortie d'air de
séchage est réalisée le long de la faîtière du toit.
I.e seoon:J. dessiccateur (28) est un systèrre à chauffage direct à base
rectang1.ù.aire et dont la face de dessus est légèrerrent inClinée (voir
photo~7 1. I.e cadre peut être en bois,en banco,ou en ciJllent.La surface
d'absorption est en fi.lJn noir (bande régulièrerrent perforée). Une trawe
d'entrée d'air est aménagée au bas de la face avant mm et une autre sor-
tie est prévue au-œssus de la face arrière sud.
I.e m:rle de séchage pratiqué dans ces deux dessiccateurs est le sé-
chage statique;œpen::1ant le séchage par suspension des poissons perrret de
doubler la capacité des séchoirs,à con:J.ition de trouver un dispositif ap-
proprié pour suspendre les poissons préparés.
L'écooomie des résultats de la prévulgarisation sur le séchage à
l!.air libre des dessiccateurs dans les ateliers de transforrration fait ap-
paraître les avantages suivants
. une économie de teIlps pour la transforrratrice (21)) ,
(28) - c'est le modèle séchoir solaire BRACE INSTITUTE;il a été adapté
par l'I,T.A. de Dakar depuis juillet 1983 et fait l'objet de pré-
vulgarisation dans les centres de transforrration de Mbour ,Joal,
Kayar et Missirah.
(29) - Pour un produit COntre le Reccax par exemple,la phC\\sede séchage
solaire amélioré dure environ 34 h pour le poisson braisé par terre
(lBh de séchage effectif)3Oh pour celui braisé au four artisanal
(14h de séchage effectif)et 24h pour celui braisé au fumoir amélio-
ré (lOh de séchage effectif) .
J.

Photo 36
,Le "dessicateur lT'aison" sUrmJnté d 'un ~oit à d0ubl·-:-
pente. C.E.8 E.C.R. - Dakar.

Pt ota 37
Un mcdèle de séchoir- "BRJ\\CC".Ce rncx:lèle cortnatt
des débl ts de vulCjtlrisation à E3arqny.

- 194 -
· un prcduit de rœilleures qualités chimiques,microbiologiqueS, ete .
· une réduction marquée des variations climatiques sur les prcduits
au séchage(effet de la poussière,de l'humidité n:x:turne,de la pluie).,
aux atta~
une suppression des pertes consécutives/des prcduits au séchage
par les insectes.
Par ailleurs, i l existe des con::litions à rerrplir pour obtenir de
tels s=ès. ces con::litions ont été confirrrées par les résultats d'analy-
ses c.'ùmiques et mi=biologiques des prcduits séchés aux dessil(Cél1jeurs.
ces con::litions portent sur la nécessité :
V
de travailler avec de la matière première de qualité (bonnes ccn-
ditions de manutention et de préparation du poisson frais) ;
• de conserver les prcduits séchés dans de bonnes conditions de
stockage et a::mrœrcia1isation pour éviter les risques de réhumidification
et d'infestation;
· d'utiliser de l'eau de manutention de bonnes qualités microbiolo-
giques (eau propre) ;
· de disposer d'un encadrement technique adéquat pour assister les
prcducteurs et apporter des améliorations et des rectifications,au besoin.
3.La restructuration des =rératives féminines de transformation
Les actions rœnées jusqu'à ce jour,au niveau des ccopératives fémini-
nes de transformation,pourtant pleines de promesses et de potentialités,
sont encore trop timides pour avoir un impact réel aussi bien pour les in-
téressées que pour les populations locales dans leur ensemble.
./ .


- 195 -
A ce stade,pour promouvoir les C.F.T.,il est possible d'orienter
les actions vers l'assistance financière, la fonmtion technique et l'al-
phabétisation fonctionnelle.
En ce qui concerne l'assistance financière, il convient de rappeler
qu'il n'existe pas d'aide spécifique a=rdée aux C.F.T. Il ilTporte dooc
de créer \\lll environnenent institutionnel et financier favorable à leur
développement.Il ne s'agit pas d'opérations dont il faut attendre une ren-
tabilité à court terne. cette rentabilité existe mais à long terne.
Des prêts du type de ceux de la Banque M::mdiale ou du Fonds ~nétai­
re International seraient inappropriés; ils sont consentis en devises rem-
boursables.L'objet de œtte assistarx:e financière n'est pas de dégager
des surplus exportables générateurs de devises,Il'ais de pernettre aux C.F.T.
de travailler pour améliorer les conditions de vie de leurs rœrrbres:assu-
rer \\lll approvisionnenent régulier de la Il'atière première, respecter lai
délais de COII1l1alrles, louer des rroyens de transport pour écouler leurs pro-
duits,exporter au besoin.
De telles rresures s' inscrivent parfaiterrent dans les straté-
gies actuelles de développement mises en place en faveur des femœs.
L'Assemblée Générale des Natinns Unies avait proclamé la Decennie
des Nations Unies pour la femœ (1975-1985) avec le slogan "El:]alité,dévelop-
perrent et paix". Au cours de cette décennie,nombre d'organisation.des Na-
tions Unies et autres organisrres internationaux ont rec:orrmarrlé des rresu-
res spécifiques pour faire participer les femœs au développement.
Par exerrple,la Conférence ~ndiale sur la Réforne Agraire et le
Développement Rural a estimé que des efforts particuliers devraient être
faits en faveur des femœs et qu'il fallait les faire participer équita-
blement à tous les prograrnres et projets de développerrent.
./ .

- 196 -
Par ailleurs,à l'échelle régionale,un symposium sur l'intégration
des femnes africaines au secteur comœrcial s'est tenu à Niarrey le jeudi
31 mars 1988 sous l'égide de la corcmission Fconcrni.que des Nations Unies
pour l'Afrique. A cet effet,la C.E.A. a souhaité que les femnes aient les
rrêmes chances que les h:mres danS l'accès au crédit bancaire et qu'elles
disposent de toutes les informations sur les possibilités comœreiales
offertes au niVeau régional, sous_régional et national (30) .
Pour ce qui est de la formation technique et de l'alphabétisation
ibnctionnelle des C. F •T. , ces deux volets devraient être intensifiés par le
recours surtout aux ITaSs-médiéi, la radio et la télévision, par exerrçle, Les
descentes sur le terrain ne sont pas à exclure.
La formation technique penœttrait de maîtriser les nouvelles techni-
ques de production mises à leur disposition
par l 'utilisation, l 'entretien
et la réparation des équiperœnts. A ce niveau,il est important de prévoir
\\J1 encadrement très proche du terrain se corrposant de préférence de fentœs,
Ilai.s n'excluant pas pour autant la contribution de l'encadreiœnt rrasculin
existant (31) .
(3e) - Puisse le projet d'études sur l'élaboration d'une politique nationa-
le de prorrotion de la femre sénégalaise à l'horizon 2015,initié par
le Ministère du Développerrent SoCial (Source : Soleil n° 5775 du 21
roat 1989) prendre en charge l'ensemble des besoins liés au dévelop-
perœnt de la transformation artisanale dans la région de Dakar.
(31 ) _ Dans la région de Dakar tous le,; postes de contrôle des peAches mari-
,
d
A
t:ilœs sont dirigés par des agents
e peche de sexe masculin .Ce sont
ces rrêmes agents qui travaillent en étroite collaboration avec tou-
tes les transformatrices de 1<1 rMion.
.;.

- 197 -
L'analphabétisme constitue un grand handicap pour la grande rrajori-
té des populations féminines de transforrration artisanale dans le cap-Vert.
A cet égard, l'alphabétisation fooctionnelle devra pemettre à la
transforrratrice de saisir directeIœnt les réalités nationales (sociale,
économique,politique,juridique,etc.).
En effet,la transforrratrice qui a besoin de se faire expliquer une
loi administrative parce qu'elle ne sait pas lire,la transforrratrice qui
doit s'en tenir à la déclaration du =chand concernant le poids de ses
produits
puisqu'elle ne sait pas lire,une telle transformatrice ne peut
participer pleinement au développement national.
COmnent va s'opérer cette alphabétisation fonctionnelle?
En premier lieu, l'alphabétisation fonctionnelle donnera à la trans-
fbrmatrice les rroyens d' acquérir de nouvelles aptitudes dans les langues
qu'elle cœpren::l. déjà(32). ces aptitudes consisteront à appremre à lire et
à écrire la langue choisie. La transformatrice appreIrlra é<:Jalement à lire
et à écrire dans cette langue des opérations nurrériques. Pour tenir un car-
net d'exploitation,par exenple.
Une fois ces techniques rraîtrisées,elle pourra éventuellement les ex-
ploiter pour awreIrlre à lire et à écrire le français,langue à l'aide de la-
quelle sont faites toutes les transcriptions socio-économiques du pays.
Telle sera la secorrle phase de cette alphabétisation fonctionnelle.
'lbut cela se fera le plus rapiderrent et le plus efficacerœnt possible
et sans trop d'efforts susceptibles de la décourager très vite.
Par ailleurs, un programœ cohérent d'éducation coopérative sera spé-
cifiquerrent conçu à l'intention des C.F.T. Celle-ci accordera une attention
(32) - Le choix du wolof dans le cas de la région de Dakar serait une bonne
chose.
./ .

- 198 -
particulière à l'aspect d' auto-financerœnt des grouperœnts pour IlObiliser
l'épargne locale;en cas de précarité des ressources financières,une quote-
part en nature est à envisager pour assurer l'engagerœnt personnel des
rrenbres.
4. La réorganisation des circuits de distribution':
L'idée générale qui se dégage de certaines analyses est que le com-
rœrce des pcroduits transforrrésfdans la région de Dakarfne susciste guère
de critique (33) .Mais une analyse profonde perrret d'entrevoir que la dis-
tribution de ces produits est confrontée à une série de contraintes dont
les solutions passent nécessairerrent par des restructurations aussi bien
en aJTOnt qu'en aval de cette filière.
Eh aJTOnt,au niveau de la production,les centres de transfonration
disposeraient de magasins dé stockage adaptés à la nature des produits;
ils tiendraient ~te de la t:errpérature et de l'humidité des milieux am-
biants. Ils corrporteraient,par exenple,des matériaux sélectionnés ne pou-
vant pas être corrodés par l'air marin et la salinité de l'eau. Eh outre,
ces magasins seraient désinfectés régulièrerœnt et équipés d' awareils de,.
lutte préventive contre les infestations et attaques de toutes sortes.De
telles infrastructures joueraient lm rôle double:
. stocker et présenter les produits dans de I:onnes conditions de
vente et de consamation,
• et prévenir les ruptures de stock constatées en hivernage.
ces mesures perrrettraient d'atténuer les tendances à la hausse des.•
prix constatées au cours de certaines périodes de l'année.A l'évidence,
le marché des produits transformés gagrerait en équilibre.
(33) - cette idée est exprimée dans certains mérroires de fin d'étude des
des élèves de l'Ecole des Agents Techniques de l'Océanographie et
des Pêches Maritimes de Dakar.
.;.

-
199 -
les rroyens de transp::lrt actuels,bien que satisfaisant4 dans l'ensem-
ble,p:>urraient être améliorés dans le sens d'une plus grande régularité
et surtout par la mise en place de systèrres de stockage qui rrettraient à
l'abri les produits transfoorés des norrbreux dornnages physiques au oours
du transport vers les pJints de vente (34). Dans ce cas, l'emploi des sacs
de ju:1e devrait être proscrit et remplacé,par exemple,par des cartons -
et rnêrœ des sachets en plastique - de 5 à 20 kg de façon à peoœttre une
utilisation optimale des rroyens de transpJrt (containers) et une plus gran-
de efficacité dans les expéditions.
En aval,en plus des rrarchés qui existent déjà dans la région,la CXlns-
truction d'un marché central pJur la vente en gros et demi-gros des pro-
duits transfoorés CXlnstituerait un aspect :ilrp:lrtant dans la refonte des
circuits de distribution, dans la rationalisation et dans l'assainisserrent
du secteur (35) •
ce rrarché central interviendrait à la fois =rrœ pSle d'attraction
daninant p::>ur les produits transfoorés et ccmre centre de redistribution.
Il fournirait les rroyens d'une oonfrontation large et permanente de l' of-
fre et de la deman:ie: i l CXln5tituerait du fait de son équiperœnt en rroyens
de ccmnunication(téléphones)et par sa fonction de lieu de reocontre,un
puissant rroyen d' infonrations tant en faveur des transfonratrices que des
détaillantes.
(34) - le transpJrt =nbiné Rail-Route innové(4-o9-1989) par le Ministère
de l'équiperœnt à la suite du test du "Petit train Bleu" n'app::>rte
pas de solutions définitives aux problèrres de transpJrt des pro-
duits transforrrés (absence de wagons p::>ur les colis).
(35) - le choix du site de ce marché sera entièrerrent laissé à l' initiati-
ve des pJuvoirs publics.1butefois la zone oomprise entre le village
de Keur Mbaye Fall(km 20,route de Rufisquelet le "croiserrent de
Mbao" (partie Opp::>sée à la zone franche industrielle) est lD1 endroit
idéal en raison surtout des pJssibilités de réduction des difficul-
tés de circulation dans l'agglomération dakaroise qu'il offre.Rap-
pelons que l'essentiel des centres de transfonration artisanale de
la région de Dakar sont situés sur la Côte Sud.
.f.

- 200 -
les aménagenents des marchés de détail,en rapport étroit avec
la construction du marché de gros,devront égalerrent penœttre une réduc-
tion rotable des débCll'd.errents humains constatés au niveau des rues qui
ceinturent les marchés de la région. ce marché de gros et demi-gros per-
Iœttra un assainissenent et une réglerrentation du secteur de détail.
En effet,par la concentration en un point de l'offre,le marché cen-
tral devrait entra!ner une réduction sensible du norrbre des intermédiai-
res qui prolifèrent.
Mais il est en rrêne t.en;>s important de prévoir des investisserrents
et IœSureS en faveur du circuit de détail par un réaménagerrent des errpla-
cerents au niveau des principaux marchés et pour la réalisation d'un
prograrnre d' équiperrents en tables individuelles. celles-ci seront régu-
lièreIœnt entreterules - œttoyées et désinfectées - pour des raisons de
prévention d'attaques de toute fonœ (insecte,rrouche, larve .•. ) .
L'enserrble de ces Iœsures, intégrées à un plan national de dévelop-
perrent du secteur de la transfornation artisanale des produits de pêche;
perrettraient aux transfornatrices de la région de Dakar de valoriser
leurs productions sur une base cecpérative ou individuelle(ou tout autre
grouperrent infonœl) et de participer de manière efficiente au développe-
lient écorx::mi.qœ et social du pays.
-=-=-=

La transfonnation artisanale des prcx1uits de pêche,en tant que xœ-
thode traditionnelle de conservation, est pratiquée depuis fort longte!l;ls
dans la région de Dakar.
A l'origine, les populations côtières, après un nettoyage sornnaire -
ouverture et éviscération - des poissons,se contentaient d'un simple sé-
chage au soleil. Le prcx1uit ainsi obtenu,destiné à la consoIllŒltion locale,
ou aUlC échanges sur de courtes distances,se détériorait rapideIrent.
Mais grâce à sa capacité évolutive,la transfonnation artisanale a
connu, sous l'impulsion de déterminants socio-écorx::miques - ac=isserœnt
des besoins de la fCPUlation du cap-Vert et évolution de ses habitudes
aliIœntaires - et techn::>logiques - m:x:1ernisation des techniques de captu-
re de la pêche maritilœ artisanale - un développeIœIlt renarquable.
cet essor a favorisé l'intégration de la prcx1uction artisanale dans
l'écoromie de mar~.
Les techniques de prcx1trtion dont dispose,aujourd 'hui,la transfonna-
triee de la Presqu' ne sont variées
- fenœntation et séchage;
- salage et séchage;
- furrage et séchage;
- séchage simple.
ces procédés, résultats d'une évolution récente, penœttent à la
transfonnatriee du Cap-vert d'offrir au consorrn:ateur une grande variété
de prcx1uits : keccax, ~, tarnbajen, ~,ycés,etc.
Si la prcx1uction artisanale du Cap-Vert est rerrarquable par sa di-
versité,en revanche,le potentiel instrurrental dont se sert la transfonna-
triee se singularise par son aspect somnaire et vétuste.
./ .

- 202 -
Il en va de mêrœ J=OUr le potentiel énergétique qui est considérable-
rrent réduit, surtout pour le fumage.
Dans ce contexte,il n'est pas étonnant de constater que la transfor-
ll'atrice du cap-Vert ne produit pas suffisamœnt pour satisfaire une dell'an-
de intérieure dont l'évolution se calque sur celle d'une population galo-
pante. Aussi,Dakar et sa région se trouvent-elles dans l'obligation de fai-
re appel aux autres régions productrices du Sénégal.
Malgré une production insuffisante, la transforll'atrice du cap-Vert
dispose de débouchés potentiels pour ses pro::luits transformés.Il s'agit
ootaIment :
- des régions intérieures où les activités agricoles restent prépon-
dérantes et les besoins en proteines anill'ales :iIrp.:)rtants;
- du marché extérieur ,dominé par des pays de l'Afrique oo::identale
et centrale. ce rrarché,faut-il le raA:Jeler,s'awroprie des produits très
peu consormés par le marché national : ~, tambajen, lTétera,etc. font
l'objet d'exportations dont les praœsses sont encore
5ous-exploitées.
La distribution des pro::luits transforlTés se caractérise,dans la ré-
gion la plus peuplée du Sénégal, par deux aspects dominants :
- D'abord,la région de Dakar ne dispose pas d'un rrarc:hé de gros (et
de derni-<;jrOs) ayant la vocation exclusive d'être un centre de réception et
de distribution des produits transforlTés.'Ibutefois,cette fonction est
dans une certaine rresure assurée par le rrarché 'Ihiaroye Gare cù les deux
points de vente,la "bascule Keccax" et la "bascule gejj" polarisent,à eux
seuls, l 'essentiel des pro::luits transforlTés en provenance du cap-Vert et
des autres régions pro::luctrices du Sénégal.
- Enfin, la prédominan::e de la population féminine dérrontre toute
l 'iJrp:>rtance du rôle que jouent les femœs à tous les stades de cette
chaîne de distribution. Une autre caractéristique de cette prédominaooe
.f.

-
203 -
est le nanbre iIcpressionnant de femrres qui interviennent dans la vente au
détail des produits transfonrés;ces détaillantes,a:mne les transforJŒltri-
ces du reste, ne constituent pas un IOClOOe turogène : certaines s'adonnent
à cette activité de manière permanente,d'autres de façon occasiormelle ou
temp:lraire. Une réorganisation s' iIcpose à ce niveau.
L'évolution de la transfonnation artisanale,dans la région de Dakar,
est aussi marquée par un sens de l'organisation de la transforJŒltrice;
cette capacité d'adaptation est observable au niveau social et au plan du
travail.
Au niveau social,les transfonnatrices se répartissent par groupe
d'affinités: appartenance à la l1ÊlIle ethnie,à la rrêIre confrérie,à la rrêIre
génération,au rrêIre quartier ,bref un ensemble de pararrètres qui. font la
cohésion de chaque groupe dont le respect des principes de fonctionnement
est un gage d'entente.
SUr le plan du travail,la transforJŒltrice peut effectuer elle-mêIœ
les différentes tâches , aidée en cela par des jeunes enfants.Elle a aussi
la possibilité de faire appel à une main-d 'ceuvre salariée COllp:)sée,pour
l'essentiel,d'actifs agricoles victimes de l'exode rural.
A cet égard, il iIcporte de souligner que la trans fonnation artisanale
a favorisé l'apparition d'un iIcportant salariat: OCmtres et femœs travail-
lent dans ce secteur pour divers notifs. Aussi,tirent-ils des revenus di-
vers et relativerrent iIcportants qui. leur perrœttent de mieux faire face
aux problèrœs socio-écoromiques auxquels ils sont quotidiennerrent confron-
tés.
Malgré la variété des produits qu'elle offre,de ses déOOuchés plus
ou rroins assurés et des revenus qu'elle procure,la transforJŒltion artisana-
le reste soumise à une série de contraintes dont la conjugaison n'est pas
favorable à une production massive et de qualité.ces facteurs portent sur:
./ .

- 204 -
- les rorriitions de travail,déjà défavorables;
- la faiblesse des équiperrents de production ;
- et l'emprise des activités touristiques dans les zones côtières
au détri.Iœnt des activités r'Jrales traditiollœ'lles cn~ '. ·?sricul':~c '"':
la pêche mariti.Iœ.
c'est pourquoi,en raison de ses potentialités en matière d'offre
d' enplois,dans un rontexte national caractérisé par un dramatique accrois-
serrent du ch5mage, la transformation artisanale doit bénéficier d'un pro-
gramre adéquat de rrodernisation qui portera sur différents volets.
L'amHioration des rorrlitions de travail doit viser à relever le
taux d'activité de la transformatrice dans un environneIrent sain.Il s'agi-
ra donc de doter les centres de production d'infrastructures diverses rom-
prenant du matériel de travail - bassines, seaux, routeaux, gants - des
claies et aires de séchage adaptées et durables,des abris durables (rraçon
nés) et un approvisionnerœnt rationnel en eau et en électricité.
La rrodernisation du secteur passe aussi par la nécessité de ren:ire
les techrùques de transformation plus performantes afin d'offrir au consom-
mateur des produits de qualité.Les aspects essentiels à retenir ,dar.s cette
voie , porteront sur une utilisation rationnelle de l'énergie solaire (sécha-
ge solaire) ,une réduction des rontarninations et pollutions diverses.
A cet égard,les résultats des essais d'expérilœntation des m::xlèles
de séchoirs solaires rrenés par l'I.T.A. perrrettent de forrier beauroup d'es-
poir sur ces nouvelles technologies.
Il s'agira,ensuite,de restructurer les C.F.T. en rrettant l'accent sur
l'assistance financière,la formation technique et l'alphabétisation fonction'
nelle.
Enfin,les objectifs de m::xlernisation devront intégrer le volet com-
rrercialisation.
./ .

- 205 -
Pour ce faire,en arront les centres de transformation dis90seront de
Ilagasins de stockage adaptés.
En aval,la nécessité de construire un mard'lé central (de gros et de
demi.-gros) des produits transfonnés s' i.rrçose. ce marché aura une double
fooction en intervenant o::mre pôle d'attraction et centre de redistribu-
tion des produits.
Ainsi structuré, le cornœrce des produits transfonnés se débarrasse-
rait d'une partie de la pléthore des intenrédiaires qUi s'activent entre
la production et la consamatian.
La transforIlatrice, tout comre la mmagère. a tout à Y gagner.
,
Puisse ce travail,si rrodeste soit-il,contribuer à la connaissance
d'un secteur en nutation dans un contexte régional - et mêIœ national -
marqué par une crise de l'errploi,et dore participer à la mise en place de
nouvelles stratégies de lutte contre le chômage en misant,aussi,sur les
énorrres potentialités de la transforIlation artisanale des produits de
pêche.
-:;;-:;;-:;;;-=-=-

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EiliIf••
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la conservation des a1i.Iœnts,
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n04479 du 05-04-1985
Transfert des fumeries de Mbour 11
Mbal1ing,P.8.
154. SOLEIL
n04537 du 17-{)6-1985
L'âge d'or du Tourisrre,pp.2-5.
155. SOLEIL
n° 4613 du 19-09-1985
Marchés
les taxes au compte goutte,
pp. 2-3.
156. SOLEIL
n04628 du 08-10-1985
Transfert des fuIreries de Mbour 11
Mballing, P. 6.
157. SOLEIL
n05233 du 22-10-87 : Congrès constitutif de la fédération
nationale des grouparents de pratOticn féminine,
pp. 2-3.
158. SOLEIL
n° 5281 du 20-12-1987
159. SOLEIL
n° 5282 du 21-12-1987 ) Les marchés de la région de Dakar
160. SOLEIL
n° 5283 du 22-12-1987
161. SOLEIL
n° 5284 du 23-12-1987
162. SOLEIL
n° 5581 du 22-12-1988 : 2° Recensement général de la popula-
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Promotion de la femme à l'horizon 2015,
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i
-
224 -
GLOSSAIRE
-
-:-=-~-=-=-=-=-=-=-
Braisage : action de faire cuire à feu. doux et à l'abri de l'air.
DeDneste
insecte coléc:ptère qui se nourrit d'alilrents séchés (vianje,
poisson ••. ) .
Dessiccation: él:iJnination de l'humidité d'un corps.
lai tance : spenœ de poisson.
Nécrobie
insecte coléc:ptère vivant sur des matières en décœpcsition.
Pélagique : qui vit dans les parties de la mer les plus profondes.
Polyéthylène : matière plastique.
Up.7elling : rerrontée en surface des eaux froides riches en sels nutritifs.
-=-=-=-=-:::-.::-=-

- 225 -
LISTE DES ABREVIATICNS ET DES SIGLES
-=-:-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
A.I.R. :
Associaticn d'Intérêt Rural.
B.N.D.S.:
Banque Nationale pour le Développanent du Sénégal.
C.A.M.P. :
centre d'Assistance pour la Motorisation des Pirogues.
C.E.A.:
Ccmnission El::onanique des Nations Unies pour l'Afrique.
C.E.R E.E.R.
centre d' Et:OOe et de Pecherche des Energies RenOllllela-
hles.
C.F.A.O.
~gnie Francaise de l'Afrique de l' O-iest.
C.F.T. :
Coopérative Féminine de Transformaticn.
C.M.R.A.D.R.
Cbnférence Marrliale sur la Réforme Agraire et le
Développe:œnt Rural.
C.P.A. :
Coopérative Primaire d' Avitaillaœnt.
C.R.O.D.T.
centre de Pecherche OCéanographique Dakar-'Ihiaroye.
D.E.A. :
Dipl✠d' Etu:les Approforrlies.
D.O.P.M.
Direction de l'OCéanographie et des pêches Maritimes.
DA. pro. MER
Dakar Produits de Mer.
E.N. R. :
El::ole Normale Régionale.
E.A.T.O.P.M.
El:::ole des Agents Techniques de l'OCéanographie et des
pêches MaritiJœs .
1.S.R.A. :
Institut sénégalais de Pecherches !'qronaniques.
1.S.LI.MA
Irrlustrie Sénégalaise pour le Linge de Maison.
1. T .A.
Institut Technologique Alimentaire.
M.D. R.
Ministère du Développerœnt Rural.
M.E.F.
Ministère de l'El:::onanie et des Finances.
NO.50.CO :
Nouvelle Société Commerciale.
O.R.S.T.O.M.
Office de la Pecherche Scientifique et Technique
Outre-Mer.
./ .

LISTE DES ABREIlIATIeN3 El' DES SIGLES (suite)
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
O.R.A.N.A
Offiche de Recherche sur l'Alimentation et la Nutrition
Africaines.
O.R.T.S.:
Office de Radio-,jiffusion et de Télévision du Sénégal.
SC.PE.SINE
Société des Pêches du Sine.
S.A.P.AL
Société Africaine des Prcduits Alimentaires.
A.P.
k:hat de Poisson; AC + S = Achat de canbustible et de Sel.
C :
Caisse; C.O.S.
Certificat de Contrôle d'origine et de Salubrité.
EMIl:
Emballage;F.D.
Frais Divers; IN!) : Irrlividu.
M.B.
Marge Bénéficiaire; M.O. : Main-d'oeuvre.
N.J.S.
Nanbre de Jours de Suivi; P : Panier; T.C.P. : Total des ecots de
Pra:1uction; T.R. : Transport; V.P.T. : Vente des Prcduits Trans-
fonnés.
-:-:-:-:-:-:-:-

- 227 -
LISTE
DES
FTGURES
:
-=-=-=-=-=-~-=-=-=-=-=-
Pag~ .
Fig. l
centres de transfonnation artisanale des prcduits de pêche
dans la région de Dakar.............................. 17
Fig. 2
Evolution de la Répartition de la fOPUlation du Sénégal
selon la région (1961-1988)
21
Fig. 3
Evolution canparée de la répartition de la population du
Sénégal selon la région(1961-1988) .•......•.....•..... 23
des populaticns
Fig. 4
Evolution canparée/des régicns de Dakar et de St. Louis (1961-
1988)
27
des populations
Fig. 5
Evolution canparée/des régions de Dakar et de St.Louis (1961-
1988) •......•••...••......•......•....••...•........•. 28
Fig. 6
Rép3rtition des produits transfonœs dans la prcduction ar-
tisanale totale (1970-1986)
36
Fig. 7
Rép3rtition des produits transfonrés dans la production ar-
tisanale totale (1970-1986)
37
Fig. 8
Evolution de la production artisanale de la région de Dakar
(1962-1986)
53
Fig. 9
Principaux circuits de distribution des produits transfonrés
de la région de Dakar ..............•...........•.... , 94
Fig. 10
Espace de ccmrercialisation des produits transfonrés dans la
région de Dakar...................................... 96
Fig.ll
Canposition socio-dérrographique du groupe des détaillants... 110
Fig. 12
Flux de la production artisanale de la région de Dakar vers
les autres régions du Sénégal(197o-1986)
120

,
,
,
LISTE
DES
FIŒJRES (suite)
-:-:-:-:-:-:-:-~ -~-:-:-.:-
Pages
Fig. 13
Approvisionnanent des régions intériarres en pro:l.uits
transfoDllés par la région de Dakar (197D-1986J. ••• ;;;; .. 121
Fig. 14
Structure des prcx:luits transfoDllés fournis par la région
de Dakar aux autres régions du Sénégal(1965-1970J •...•• 122
Fig. 15
Structure des prcx:luits transfoz:rnés fournis par la région
1'23
de Dakar aux autres régions du Sénégal (1965-1970) : ••••.
Fig. 16
Evolution de l'approvisiannerrent des régions intérieures
en pro:l.uits transfoms par la région de Dakar(197D-
(1986) •...•...•.....•.•••••••••..•..................... 125
Fig. 17
Flux de la prcx:luction artisanale de la région de Dakar
Vers les pays africains (1984). . • . . . . • . . . . . . . . . . . . • • • ... 130
Fig. 18
Conpositicn socio-dém:lgraphique de la nain-d 'oeuvre. . • • .. 142
Fig. 19
COTpositicn socio-dénographique du groupe des transfor-
rna.tet1I"5. • • • • • ... • • • • • • • . • • • • • • • • • • • • • • • . • • • • • • • • • • • • . •• 149
Fig. 20
Limites juridiques de la Petite côte Touristique
178
Fig. 21
Unités d'aménagement touristique existantes et en projet. 179
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-

LISTE
DES
TABLEAUX
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
Tabl. 1
Evolution de la répartition de la p::>p•.I1ation du Séné-
gal (1961-1988) .•••••••.•••••••••••••••.•••••••••••• 19
Tabl. 2
Evolution de la prcduction artisanale de la région de
Dakar (1962-1986) •••••••••••••••••••••••••••••••••••• 32
Tabl. 3
Répartition des prcduits transfonrés de la région de
Dakar (1970-1986) •••••••••••••••••••••••••••.•••••••• 31/-
Tabl. 4
Poids et origine des app::>rts en provenance des régicns
intérieures (1970-1986) •.•••••••••••••••••••.•••••••• 42
Tabl. 5
COTç>osition et origine des app::>rts intérieurs (1963-
44
1966-69)
..
Tabl. 6
IItp:>rtation des prcduits transfonrés par la région de
45
Dakar (1984-1985)
10
"
10
'ITabl. 7
Evolution de la Iro::1ernisaticn de la pêche rraritime ar-
51
tisanale dans la régicn de Dakar{1970-74-78) ••.•••.•
Tabl.8 : Poids frais traité localement(Bargny)
(1981-1986) ••••••• 58
Tabl. 9
Répartition suivant les régions des routes départerren-
tales biturrées (1979) •••••••.•.•••••.•....••••.••••.• 82
Tabl.lO
Répartiticn par région du narbre de véhicules de trans-
p::>rt public de voyageurs de 40 places,1979 •.••..••.• 83
Tabl.ll
Fépartiticn par rrarché des détaillants interrogés ..•.... 108
Tabl.12
variationSjournalières des prix au rrarché Tilène ...•.... 114
114
Tabl.13
Variations rrensuelles
des prix au rrarché castors .•....•
Tabl.14
Variations des prix dans l'espace .•••••...••....••.••••• 116
Tabl.15
AHJrovisionnerrent des régions intérieures en prcduits
transformés par la région de Dakar (1970-1986) ......• 118
Tabl.16
Structure des produits transfomés fournis par la région
de Dakar aux autres régions du Sénégal (1965-70) •.... 124
./ .

- 230 -
LISTE
DES
TABLEAUX (suite)
Pages
Tabl. 17
Exportation des prcduits transfonnés par la région de
Dakar (1983-1986)
"
..
127
Tabl. 18
Répartition des persc:nnes interrogées par centre de
136
traI'lS fOnna.tiOIl
,.
..
Tabl. 19
Répartition des personnes interrogées par sexe et par
sectelJr dl activité
"
,."
..
161
,
162
Tabl. 20
Transfonnateurs
revenus dégagés (yoœ)
..
Tabl. 21
Transfonnateurs
revenus dégagés (yeet)...............
163
Tabl. 22
é
164
Transfonnateurs
revenus d gagés (gejjl •••.•.•..•••••.
166
Tabl. 23
Main-d •œuvre
revenus dégagés ••••••••...•••..••••••
Tabl.
24
Transfonnateurs
revenus dégagés (keccax) •••••..••••••
168
Tabl.
25
Fevenus générés par la prcduetion de métora ••........•
170
_=_=_=_=-c_=_=_=_

4
- 231 -
ANNEXES-
-:-=-=-=-=-=-=-=-=-
Pages
1II'lnexe 1
certificats de contrOle d'origine et de salubrité
institués par le décret 69-132 du 12-02-1969...........
232
1II'lnexe 2
Arrêté nO 2348 du 29-03-1957 fixant les normes d'un
label de qualité pour le p:Jisson salé - séché ••.••••.••• 235
1II'lnexe 3
Lettre circulaire n° 069/M.D.R./COOP. du 05-09-1983
p:Jrtant réfoone du mouvement coopératif ••••.•••••••••••••242
1II'lnexe 4
EllquêtE'S socio-éconaniques sur la main-G' oeuvre
251
1II'lnexe 5 : Enquêtes socio-éconaniques sur le groupe des transforroa-
teurs
252
Annexe 6
Enquêtes socio-éconaniques sur le groupe des détaillants.253
Annexe 7
Répertoire synoptique des princip'iles espèces de jXlissons
couramment transformées au Sénégal ••••...••••....•..•...• 254
Annexe 8
LDi 66.48 du 27.05.1966 relative au cmtrôle des prcduits
ali'mentaires et à la répression des fraudes
259
---------------
. . . . . . .

i
."i
ANNEXE
- 232 -
:
1
.
. REE'g6IlOUZ
·
Dt)
SENEGAL

[
·•
l'fiNISTm OUDEVELQPPE>\\EliT RURAL
:
DIRECTION D~ L' OCEA.JJOGRAPBIE ET
:
des PECHES MAJUTIMBS
:
/
::
o
·
:
DECRET 69-132 DU 12 E'~969.1.
.
.
i
orit;lne du. produ1t. ~ H':::::.i.·.~rJ.~l;
Nature du produit •••• ~
~ .0vd~'.1J'r";
o • •
prénom et }l'Olll du propr~é"ta1reoDtt.t,4~ ~ • ~w.. 0:

0
Désir;nation dàs produits
: Bmballall;es
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prénom et NOIII du deatinata
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•• 0' 0•. 00 • 0•
.
Date da l' inspeaticm.l.~J.'!JL~0Jo 0 F;:,0Qualitéo • o. ~ ~.
Moyen dei transport • •~t
~
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• • • • •
• • • •
• • • • • • • • • • . •
.
l
Il est attesté par le présent que .les produits lIés1:
Inés dana ce certificat sont reoonnus,propres\\à la :
consolmatlon dans' les condit1ons extgees par le
:
décret 69-132 du 12 février 1969 .1.
:
o
......-1<:,. ~ 1')3.
~
Blgn0ll:8rj" ',le.:'.: ~..-I•.I~tf. ••••.•• ••• 19

Le c-ontl"Ueur' a~ermenté
:
o
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.
\\
:
o
o
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,
\\
~PUBLIQUE DU SENEGAl
I I
N~ 020409
\\ S.cr'18rl.t d'Etat à 1. Pêch. Maritime
, ",'
,/ à
CERTIFICAT
DE
CONTRq~ / ",,'
......,
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1
D'ORIGINE ET DE SALUBRilTE' ;""
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Décret n
132 du 12 Février 1lil89 ,,'"
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1
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)n."" dU Prod"lL_:-l!.. -~·····_-_·t--è>.···'T'r7r~-··
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eur._._._.M~,I4.-t ..1~·
et Adresse de 1Expédl
.....
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\\-_··__········__···················J·····T..····;·-j:···..j:_
~~
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~ure du Produit ··.····:···.,!,.·~···/~·.· ~
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l'Déslgnallon des Produite
Nature de l'emballage
Poids
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1
1
(
Y
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~
~om
~ ~ M..f~
et adresse du destinataire ..
; :
1
il est attesté par le présent que les produits désignés dans ce certificat
sont reconnus ~è QIl,
nsommatlon dans Jes conditions exigées
~ tr.:d~:'~.:\\\\'~,.....
pM
déae'
fJ2L. 01:/jt'.'
: :\\
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"'èll<alla Contrôleur~t:~menté
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1
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REPUBLIQUE
DU
SENEGAL
II7
Secrétariat d'Etat à la Pêche Maritime
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. . . .
CERTIFICAT
DE
CONTROlE?,' "'.>~;''':: ,~
~
, . ' " . . .
D'OR~GI ET DE SALUBRITE'"W:~J.8"6 8 ~
1-
1
Décret
2 d : t F,évrier 196~';/:,,:.:.-~:~~ ..'',<'
Origine du Produit,
' , v _ ,,""':"'-
e.~~w~:~ ...
Nom et Adresse de j'expéditE!u .".JA.<1lM.":- ~"lA
.~
~atu;:··~·~···~ro~uit~· ,/t.~~.(f•••~.-._·••_:--._...,••.•~,•••••.•.-
•.; . ••••...
Déslgnstlon des Produits
Nsture
de l'embsllsge
Poids
produits designée dans ce certificat
,j--;;~~n-&;~'.,o da s le~tions exigées par
_.~m:rtt'e~-_.--~Atlt!Ll17 ~
Le Contrôleur assermenté
----~

J\\NNElŒ
2
l
N" 2348 E,L.I.A. - Par arrêté du Chef du territoire du Sénégal,en date du
29 mars 1957 :
TITRE
l
GAAANTIE DE QUALITE - ETABLISSEMENl' D'UN LABEL
CORRESFOND1INl'
L'arrêté général n01249 S.E. du 6 rrars 1950,m:xlifie par l'arrêté
n09109 S.E. du 22 oovembre 1955,fixe les c:on::l.itions de l'exportation du
poisson salé séché,liées à la délivrance d'un certificat de salubrité indi-
quant soo territoire d'origine et la nature de son traitenent.
ce certificat est délivré par un agent du centre d'Etude des Pêches
l:local ou, à défaut,par un agent habilité et spécialisé de la circonscription
d'élevage.
'!bute production satisfaisant à la fois aux corrlitions prévues par
l'arrêté général nO 1249 S.E. du 6 mars 1950 et al.DC dispositions du présent
arrêté,peut préterxire au classement dans une qualité "A" prévue par l'article
7 de l'arrêté général nO 9109 du 22 novembre 1955.
Ce classerrent doit être désigné par un label garantissant la qualité du
produit sur des nonnes de préparaticn et de canpasition dont les définitions
sont inscrites dans les titres II et III du présent arrêté.
Le label doit être apposé sur une étiqœtte en carton bleu de 12 x 6 cen-
t.irrètres, fixée en berme place sur la balle.
La rédaction de cette étiquette doit carp:>rter
- un titre en gros caractères: "Label de qualité, Poisson salé séché du Sénégal";
- au-dessous, l'indication de la nature du poisson contenu dans la balle ainsi
que le tarrpon daté du service de Contrôle.
cet octroi doit être indiqué sur le certificat d'origine par la mention
''Prcduit à label".
./.

II
TITRE
II
LES
N:>RoIES
DE
PREPARATION
Le croix de la matière première :
10 Le p:>isson : Toutes les espèces de p:>issons osseux et cartilagineux,
à l'exception de celles appartenant à la famille des TétrcdontidE ,peuvent
être utilisées cx:mne matière première de fabrication.
Dans chacune de ces espèces, les in:lividus à rechercher sont les animaux
maigres , les prccessus de traitaient devant pJ:OVCXIUer' une oxydation et un ran-
,cisserœnt des graisses conduisant à déprécier le prcxl.uit final.
Les individus IOClYennerœnt gros,c'est-à-dire dont le corps éviscéré et
étêté contient en frais de 6 à 10% de lipides (l0 à 15% du prcxl.uit traité à
30% d'humidité)cbivent subir l'ablation de la colonne vertébrale.
Les irxlividus ''dont le taux de graisse excède le maximum ci-àessus éoooc:é
peuvent CC!lVenir à cette préparation.
Les p:>issons destinés à une prér:aration de qualité cbivent être frais,
c'est-à-dire répœdre aux caractères suivants :
- la fenœté et l'élasticité des chairs qui doivent résister à la pression du
cbigt et n'en conserver aucune 6lPreinte;
- la coloration brillante des branchies;
- l'odeur franche , sans relent nauséabond;
- l'oeil ~lissant l'orbite,avec cornée transparente.
Le traitaient du p:>isson doit COI!IlEI1cer rroins d'une heure après son dé-
barqœrœnt.
20 Le sel : Le sel utilisé pour la prér:aration du produit à label
doit
répondre à la canposition suivante :
- teneur en :irrplretés organiques~et p:>IJSsières
rroins de 0,5%
- teneur en calcium: de 0,15 à 0,35~
- teneur en magnésium: de 0,05 à 0,15%;
- cristallisation en gros cristaux.
./.

,
III
ces caractères correspoIX1ent à ceux des sels gros dits de Kaolack et de
Jœso,qui doivent être blancs et utilisés p::>ur deux services seuleIœI1t.
I.e tranchage. - I.e p::>isson doit être décapité par section franche,puis
OlNert et vidé.
I.e tranchage conp:lrte deux in::isions longitudinales de p3rt et d'autre de
la colœne vertébrale.
ces incisions peuvent être doobleIœI1t ventrales (procédé llBuritanien) ou
dorso-ventrales (procédé sénégalais).
Après ouverture du p::>isson, les nasses nusculaires épaisses à:>ivent être
entaillées longitudinalenrot.
I.e iavage. - Les pièces de p::>isscn parées sont plongées dans un bain de
lavage afin d'être débarrassées de toute souillure et trace sanguine;un soin
p3rticulier doit être p::>rté à éliminer totalarent les poches àe sang au col,
dites Sinus de Cuvier (fr.) ou Yègne (ouolof). Un rinçage en eau claire et cou-
rcmte doit suivre cette opération.
I.e salage. - Les pièces égouttées doivent être mises en cuve par couches
alternées avec du sel sec.
Au cours de l t édification des tas, les chairs sont frottées de sel et celui-
ci est introduit dans les entailles llaIsculaires.
Le p::>isson doit être disp::>sé face entraillée en dessus, afin de faciliter la
pénétration du sel et d'éviter la décantation des graisses vers les couches super-
ficielles. La dernière assise de p::>isson à:>it être disp::>sée dos en dessus et recou-
verte de sel.
être
Le sel doit/utilisé dans la proporticn de 25 à 30% de la lIBtière traitée.
Les cuves de salage doivent être percées dans le bas afin de penœttre un
écoulerrent de jus cellulaires. Elles doivent être abritées sous des hangards aérés
et frais.Après 72 heures de salage les cuvées doivent être défaites et l'ordre des
assises. de poisson inversé afin que s'égalisent les différences d'activité de ~né­
tration du sel entre les basses -et hautes couches.
./ .

--------------~"
IV
Le t.enp> de salage. - Dans le calcul des terrps nécessaires à \\.ID. salage
<XlI'IIœ à \\.ID. séchage opt.i.nml,il doit être tenu conpte de l'épaisseur des pièces
à traiter et,par voie de conséquence,de leur poids.
ra. durée du. sn.lage doit être,dans les condi.tions de terrpérature à Saint-
Louis durant la canpagne de traiterrent,de trois jours par kilo de chair pour
les poissons IlBigres et de quatre jours par kilo FQUI" les poissons gras.
Au-dessous de cette limite l'imprégnation en sel est insuffisante et
au-dessus d'elle i l y a risque de cerrosion des fibres musculaires.
ra. préparation au séchage. - Le poisson extrait des cuves de salage doit
être plongé dans l'eau claire et courante afin d'être lavé du sel adhérent.
Il doit être ensuite mis en tas,face tranchée en dessous,pour un égcutta-
ge de onze heures dans \\.ID. lcx::al aéré et frais.
cette ~ration n' est eKigible qu 1en prélude au séchage par étendage des
pièces sur claies.
Le séchage. - ~ur leur séchage, les pIèces à traiter peuvent être, soit
disposées à plat sur des claies, soit accrcx::hées dans \\.U1 enclos ensoleillé et
préservé des vents de sable.
Chaque soir 00 à l'approche d'une ondée, le poisson doit être mis en tas,
soit dans \\.U1 lcx::al,soit sur l'aire de séchage rrême,sous bâche inperméable.
Les pièces doivent être retournées chaque jour.
Les temps de séchage sont fixés à cinq jours par Kilo de chair pour les
poissons IlBigres et de six jours par kilo pour les poissons gras.
ces temps, valables pour les conditions d' hygrométrie noyenne des mois de
forte production à Saint-Louis(75 et 85%) ,doivent alors pemettre d'obtenir
pour le poisson une humidité fomelle de 35%.
Lorsque les conditions climatériques ne pemettent pas d'atteindre ce résul-
tat ou sur sinple choix du traiterrent,il peut être recouru au séchage artificiel
à la condition que le poisson ne soit soumis à aucune radiation dangereuse ou
mis en contact avec un prcx:luit ou un gaz toxiques.
./.

v
Eh tout état de cause,la dessiccation doit atteindre les couches pro-
fondes de tissus;les filets ronpus par le travers doivent rrantrer un aspect
UlÙforrre.
L'entreposage. - Dans l'attente de leur conditionneIlEIlt en balles,les
pièces de poisson sec peuvent être entreposées sous des..hangars df.:ct.és à
Q
seul usage;ces entrefÔts doivent être ventilés et frais, exemptsd 'odeurs,
préservés des insectes et des larves parasites par des désinfections à l'aide
cE FOudres ou de produits fumigènes agréés.
Dans ces hangars,le poisson séché doit être placé en tas sur des caille-
botisde bois afin d'éviter son échauffenent.
cet entreposage en vrac ne peut excéder six joors. Préalablerrent à la
mise en balles,le poisson sec doit être brossé afin d'être débarrassé des pous
sières et des cristallisations salines, déFOsées au cours du séchage.
TITRE
III
LES
NORMES
DE
CCMPOSITION
La qualité couverte par l'appellation du label doit répomre à des exi-
gences d'aspect et de canpositicn.
L'aspect : le poisscn salé séché de qualité doit être
-exempt'de sel exsudé et de sable;
- uniformarent sec et crisser aupl:iage;
- d'une couleur uniformarent claire;
- quasiIrent inodore, c'est-à-dire ne présenter d'autre odeur que celle du pois-
soo en état de fraîcheur;
- exempt de toute trace de sang..particulièrement dans la région de la nuque;
- d'une texture de chair nOIlllalerrent c~acte et non friable;
-Exemptsen surface de toute lOOisissure ou enduit visqueux.
La canposition chimique du poisson salé séché de qualité est donnée par
les critères suivants
1° L'humidité
I.e taux maximum d'humidité fonnelle tolérable est de 35%
du produi t brut ;
.. /.

VI
2° Le taux de sel : Le degré de sel peut varier entre 10 et 20% du pro-
duit,canpte tenu de ce que ce taux doit être apprOKilnativerrent égal à la moi-
tié de la teneur en eau du poisson sec;
3° L'azote basique volatif (A.B.V.) : Pour tous les poissons autres que
les requins et les raies,sen taux max:ilnum est fixé à 2 pour mille et doit
être exprimé en rapport de la matière azotée totale.
Les taux de canposition pelNent,sur danande de l'expéditeur,figurer sur
l'étiquette label. Leur recherche est à la charge des services de Contrôle.
TITRE
IV
CCNl'ROLE ET INSPEJ:TICN SANITAIRES
Le centrôle du traiterrent des produits visés par le présent arrêté est
exercé, partout al existe un centre d'Etude des Pêches, par le directeur de ce
centre; ailleurs ,11 est pratiqué par un agent spécialisé du service de l'Eleva-
ge.
Ce centrôle doit s'exercer suivant les m:x'lalités défini.eg
ci-après
Les producteurs sent tenus de laisser pénétrer les agents du service de
CcIltrôle dans les parties de leur établis serrent affectées au traitenent du pro-
duit.Les visites de ces agents sent =nsignées sur un registre =té et paraphé
al sent inscrites leurs recœmandations et observations.
Le =ntrôle du traiterrent des produits salés séchés porte
- sur la matière première,sa nature,sa fraîcheur;
- sur les ingrédients utilisés,notaImlent le sel;
- sur les opérations du traiterrent;
- sur les produits traités avant leur sortie d'atelier;
- sur les produits conditionnés;
- sur l'état de salubrité des locaux.
L'exercice du contrôle peut canporter des prélèverrents sur la rnatière
première ou le produit traité. Les prélèverrents sont effectués par les agents
./ .

VII
chargés du contrôle,qui en :inscriwnt la liste détaillée sur le registre pré-
vu à l'article 20. Le prcducteur ou son représentant donne acquit de ces opé-
~a.'.:ions sous fonne d'é;;arge.-rent su:: le dit registre.
A la présentation de l'expédition,le service de Contrôle effectuera un
scndage dans les condi.ticns suivantes en présence de l'exportateur :
- ouverture de 3 ballots pris au hasard si le lot canprend noms de 100
ballots;
- ooverture de 4 ballots si le lot a:rrrprend de 100 à 150 ballots;
- ouverture d'un ballot supplérrentaire par 250 ballots au-dessus de 250.
L'usage frauduleUlt du certificat de salubrité prévu à l'article 2 ou
du label prévu à l'article 3 du présent arrêté entraîne,indépendamrent des
sancticns prévues par les règlenents en vigueur,la suspension de la délivrance
de tout certificat et de l'octroi du label.
AMPLIATIONS
- CAB
SAINT-LCUIS,le 29 Mars 1957
- Législation et EtI.rle
LE GOOVERNEUR DU SENFX;AL
- Service du Ccrrmerce
- Elevage (3)
P,L.MI.
- D.S.E. Dakar
- Mauritanie.
(J.O.S. 11.4.1957.

l
ANNEXE
3
REPUBLICUE DU SENEX;AL

069/MDR/OOOP.
MINISTERE DU DEVEWPPEMENI' RURAL
LE mm:S'rnE
Dakar,le
05 - SEPTEMBRE 83.
LEITRE-crIOlLAIRE
e:tJjet : Réfonne du IlJJUVE!IœI\\t coopératif.
La réfonne du IlOlNerrent coopératif va bientôt entrer dans sa phase
opérationnelle par la restnx::turation des coopératives rurales et la création
des sections villageoises.
Il apparaît donc nécessaire de tracer les lignes directrices de la re-
dynamisation du IlOUverent coopératif,attendue de cette réfonne,pour la mise
en DeINre judicieuse des acticnsenvisagées,dans le sens des orientaticns dé-
gagées par le Gouvernerrent et des préoccupations du nonde rural sénégalais.
Il s'agit, avant tout, de rappeler :
- l'objectif de la réfonre,la nature des st...-uctures à !lettre en place
et les missials qui seront assignées à celles-ci;
- la rréthodolcgie et la démarche à adopter dans le prœessus de création
des nouvelles structures coopératives;
- les différents niveaUK de responsabilité dans la conduite de l'opéra-
tion.
La restructuration des coopératives rurales et la mise en place des
sections villageoises s'incrivent,il convient de le noter,dans la çerspective
de la redynarnisation du JOC)uverrent coopératif pJUr faire de la coopérative, une
./.

'1 l
I I
entité éccnomiquenent viable, nais aussi dans la recherche pernanente d'un
dialogue direct, franc et loyal entre tous les acteurs du dévelcpperrent du
nr.>nde rural, en vue de la responsabilisation plus concrète de chaClm, à quelque
niveau 00 il se situe.
L'idée de créer des secticns villageoises pour anéliorer l'organisaticn
et la gesticn des coopératives rurales procède, d'un constat d' inadaptaticn du
rrodèle coopératif actuel,IlEIis enccre et surtout du souci de faire œ la sec-
tion le cadre socio-économi.que de base 00 pou=ont s'exercer la solidarité
interne pour un véritable développerrent contractuel,la concertation et la ré-
flexicn détrocratique,au profit de chacun des adhérents,dans l'intérêt général.
La section villageoise est dotée de la personnalité IlOrale et jouit
d'une autonomie financière. Elle possède donc ses propres organes de décision
et œ gestion: Assent>lée générale,COmité de section et COrnnissions ad h=
eu fonctionnelles.
L'Assenblée générale est conpétente pour toutes questions relatives,
ootaIment :
- aux engagerrents financiers de la section;
- à l'utilisation des excédents œ gestion;
- à la fixation des conditions d'attribution œs prets,serœnces,
équiperrents et autres produits ou natériels,aux rrerrbres de la section;
- à l'épargne et au crédit, à la consorrrnation, à l'éducation et à la for-
nation ainsi que toutes autres activités jugées nécessaires au sein
de la section.
L'Assent>lée générale élit parmi. les adhérents, les rrembres du bureau de
la section, fixe les attributions de la section et créé,au besoin,des COlllniS-
sions fonctionnelles peur règler des affaires ponctuelles.
./ .

III
l - PROFIL DES SEX::TIONS El' DES OXlPERATIVES RURALES
L '~ctl.'or. )". --.....
dol.'t
L'>. ....
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toutes les décisiœs, à tous niveaux, soient prises collégialerrent.
C'est pourqooi,le rrouvement a:JOpératif doit s'orienter vers ·.un rrodèle
de développerœnt contractuel 00 les grouperrents de base, les jeunes et les fem-
rœs,à travers leurs organisations,se rœttent d'accord entre eux,négocient li-
brenent avec leurs pa,rtenaires pour la détermination des priorités et l'exécu-
tion de leurs prograrnres.
10 /
-
Les sections
al - Définition et caractéristiques
La section est la micro-stru::ture socio~conomique de base. Elle est le
lieu idéal de la solidarité sociale et hurraine,de la responsabilisatiœ écono-
mique. Elle est un micro-plan de production, de vulgarisation, de crédit,d'édu-
cation en un rrot de dévelq:>perrent.
Les sections sont des structures dérrocratiques de participation cornm-
'nautaire,groupant l'enserrble des adhérents résidant dans le ressort territo-
rial d'un groupe de villages,d'un village ou d'un quartier.
Nul ne peut appartenir à plusieurs sections en cas de pluralité d' ex-
ploitations.
La sectiœ est IlU.Ù.tifonctionnelle et ItUltisectorielle.
La Corrposition du Comité
de section, limitée à cinq rrembres,est la sui-
vante:
- 1
Président
- 1
secrétaire
- 1
Trésorier
- 1
Responsable du crédit
- 1
Responsable de la conrnercialisation.
.;.

,
.1
IV
La taille minilrale de la section est fixée corme suit,par région
- casanance, pour les villages atteignant 200
hbts
..
- Diourbel
"
"
3CO :1abi::<.nt:;
• r
- Fleuve
"
"
"
200
"
- lDuga
"
"
"
200
"
- Sénégal
Oriental
"
"
"
2Xl
"
- Sine-Saloum "
"
"
300
"
- Thiès
"
"
"
300
"
Les Gom.erneurs de région j;XJUrront toutefois noduler cette taille:-
pJ.arx:her,si les conditions spkifiques de la région l'exigent.
hl Représentativité de la Section à l'Asserrblée générale de la
coopérative rurale :
oms le souci du respect des prirx::ipes démx:ratiques la section sera
représentée à l'Asserrblée générale de la coopérative rurale par un délégué
qui viendra s' ajouter aux cinq rœnbres du comité de section, pour chaque tran-
che 5Uwlérrentaire de 100 adhérents.
Ainsi danc,les cinq rrezrbres du canité de sectiœ et les délégués supplé-
rrentaires éventuels représentent la section à l' Assent>lée générale de la coopé-
rative rurale.
Par exerrple
l'·
- pour la casamance,une section de 400 adhérents,sera représentée par
cinq délégués plus tm délégué par tranche supplérrentaire de 100 adhérents,
soit 5 + 1 + 1 = 7 délégués;
- pour le Sine-Saloum, une section de 400 adhérents sera représentée par
5 délégués plus un délégué par tranche supplérrentaire de lCû adhérents,
soit 5 + l = 6 délégués.
./.

1
v
Toute tranche supérieure à 50 adhérents est arrondie à 100.
EXent>le : pour une section de 351 adhérents,au Sine-saloum,dans la re-
présentaticn de celle-ci à l'Assenblée générale de la c=Pérat':'ve,l'on com:i-
dérera qu'elle a 400 adhérents.
2°/ - La Cbopérative rurale :
a) - Définition et caractéristique
La COOpérative rurale est l'entité écanomiqœ par excellence de la COrn-
llIJI'lauté rurale.
Elle est constituée par des sections irrplantées dans sen ressert terri-
torial confoJ:ll'éIœnt à l'article 61 de la loi n° 83.07 du 28 Janvier 1983 por-
tant sœtut général des Cocpératives.
La COOpérative rurale est conp:lsée par des personnes vivant dans une
rrêIœ OOIlIlUIlauté rurale dont l'essentiel des resseurces est tiré des activités
d'exploitation de l'agriculture,de l'élevage,de la pêche,des forêts,de l'ar-
tisanat rural ainsi que des activités connexes à celles-ci.
La COOpérative rurale est ramifiée à lalodse,en unités villageoises ou
de quartiers,dénormées "sections".
La coopérative est une cellule de développerrent nul tifonctionnelle et
ln.Ùtisectorielle. Elle joue un rôle de planification, de coordination, de suivi
et d'évaluation des activités économiques des sections qui la constituent.
Olaque COrrmunauté rurale doit être couverte par une coopérative rurale.
'Ibutefois une deuxièrre coopérative pourrait être créée, après avis lIOtivé du
Comité régional de Développerrent (C. R.D.) au Ministre de tutelle.
./ .

VI
b) - Cloix du siège des coopératives ru.:ales
Si, au sein de la CoI!mJnauté rurale il n' existe qu 1une coopérative,
le siège de cette coopérative doit coincider avec celui èe la camunauté
rurale. Mais,dans le cas o.'i. les infrast.rlctures et les rroyens de camercia-
lir.:ation sont localisés dans un autre endroit,le siège de la coopérative
pourrait y être transféré provisoirement en attendant que le siège de la Com-
IlLIIlauté rurale soit doté d' infrastructures aptes à accueillir le siège de
la coopérative rurale.
Au deIœurant,les critères ci-dessous fixés ,devront intervenir dans
les choix des coopératives rurales :
Au ~t,les =itères ci-dessous fixés devront intervenir dans les
choix des ~ratives rurales:
1 - tonnage d'arachide
conmercialisable;
2 - installations hydrauliqueslforage,puits)
3 - accessibilité des voies de conm.micationlétat des routes et pistes) •
4 - Infrastructures existantes (écoles,dispensaires,seccos salAR,
llBgasinS coops, etc ... ) ;
5 - nOll'bre de villages polarisés;
6 - norrbre de sections adhérents;
7 - dirrension géograJ;hique;
B - distances entre le siège de la coor;érative et les sections;
9 - seuil de rentabilité.
Dans tous les cas,corrpte sera tenu du point de vue des populations dans
la mise en oeuvre de ces critères.
II - MEI'HOIXlLCGIE DE ŒEATION ET D' OffiANlSATION DES œoPERATIVES RURALES
El' DES SEJ:::TICNS :
La rréthodologie ci-dessous énoncée ne se veut pas inpérative,elle laisse
la latitude à chaque région de tenir corrpte de ses spécificités.
./ .

VII
Elle est un cadre qui doit faciliter l'action sur le terrain. NJus ne
rouligne:rons jaIlB.is assez que la concertation à tous les niveaux et avec tou-
tes les parties prenantes restera le fil conducteur privilégié de la restructu-
ration.
Le rrcrlèle repose sur deux niveaux :
- l'infornation et la sensibilisaticn
- l'exécution des tâches.
'0/ _ L'inforrration et la sensibilisation sont les conditions préalables
à la réussite de l'opération,dont l'ilrpJrtanee et la diIrension requièrent la
participaticn de toutes les structures opérant en milieu rural. cela supp::>se
une concertation et un dialogue perrranents entre la base et le 50IlIlIet afin de
créer une dynamique ascendante.
A ce titre,j' invite toutes les autorités administratives,les autorités
couttunières et les leaders des structures paysannes, à se rrcbiliser I;Our une
large diffusion et une bonne awlication de la réforne.
2°/ - L'éxécution des tâches: il est certain qu'au terne de cette lazge
inforrration,dans les instances de concertation,se dégagera un choix provisoire
des coopératives rurales et de leurs sections I;Our chaque co1ltlLll'lauté rurale.
Cependant, je précise que tout choix de coopérative rurale et de secticns
revient aux seules I;Opulations concernées,ce qui inplique la dénarche suivante:
a) - Les différentes instances administratives de concertation et de ré-
flexion (CRO, CDD et CLDl se réuniront I;Our une large inforrration de l'enca-
drerrent,des autorités administratives et des leaders paysans.
bl - A partir des critères techniques préalablerrent définis, les CLD élar-
gis aux conseils ruraux et au bureau de l'union locale des coopératives, propose-
ront le norrbre de coopératives rurales à créer et les critères de création des
sections.Ils établiront ensuite le calendrier des opérations qui s'effectueront
au niveau des comnunautés rurales.
./.

VIII
ces opérations sont les suivantes :
- détermination des limites géographiques des sections de ooopératives
p~ ~::: Œl:',le con.,~i.l rurë'l er. les "résidents des coopératives actuelles de la
camunauté rurale ;
- tenuedes asserrblées générales des sections,élection du canité de sec-
tion et choix des délégués des sections à l'Asserrblée générale de la ooo,:>érati-
ve rurale;
- tenue des asserrblées générales constituti ves des ooopératives rura-
les.
LITIGFS -
Tout litige découlant de l'exécution de l'opération doit être soumis à
l'artlitrage du Ministre du Dévelq:perrent rural par les instances administrati-
ves.
AGREMENI' -
Après le travail de constitution, les dossiers des ooopératives rurales
cCl1fectionnés par l'encadrerœnt coopératif et approuvés par les différentes ins-
taoces administratives(CLD - aJD et CRD) sont transmis au Ministre du Dévelop-
fGlEl1t rural p:>ur agréIœnt.
Les listes d'adhérents seront confectionnées au niveau de la secticn vil-
lageoise sur la base des états de souscription de parts sociales.
DEXDUPAGE DES SELTIONS VILLi"GIDISES
Eh tcut état de cause,le découpage des sections villageoises devra tenir
compte de la localisation actuelle des seccos SCNAR et des p:>ints de collecte.
Eh d'autres tenœs, les anciens p:>ints de comœrcialisation de l'arachide seront
rraintenus p:>ur la canpagne prochaine.
./ .

J'invite l'administration territoriale et l'encadrerœnt à l'<.?plica-
tion corr=te dé ::'a pré:;c;-.t::: c::=C'..l1aire.
la Direction de la cœpération,maître-d'oeuvre de la réfome,ne tien-
dra régulièrerœnt inforné du déroulerrent des opérations.
AIraclou Bator DIOP
DESTINA'I2URES :
MM. - les COuvemeurs de région
- les Préfets
- les SOus-Préfets
- le Directeur général de la Production agricole
- le Directeur de la santé et des Productions aniIrales
- le Directeur de la Coopération
- Les Présidents~irecteursgénéraux des SOCiétés d'économie mixte
et des SOCiétés nationales et les Directeursgénéraux des Etablisserœnts
publics relevant de la tutelle du Départerrent.
- Les Présidents des Conseils ruraux.
AMPLIATIONS
- M::msieur le Ministre d'Etat, secrétaire général de la Présidence
de la République.
- Messieurs les Ministres
- Monsieur le Président de la FNCS
- Messieurs les Présidents des Unions de Coopératives.

-.0- llL N N E X E
4
-=-=-=-=-=-=-
ENJUEI'ES so::::ro-EXX>N:MI<:.UEE SUR LA MAIN-D'OE\\NRE
Date
10 ! Sexe ! l\\ge ! Ethnie ! Type ! Région d'origine ! Etat matrinonial
Ancienneté ds prof.
Prof. ant.
Temps de travail
Marié! Célib.! Div.!
tempo
renn •
! .

JI":' ))) N N E X E
5
-:-:-: :-
EN<;J.JE1'ES
SCCIo-EœN:JMI:Ql!ES
SUR
LE
GROUPE
DES
TRlINSFORMI\\TEURS.
Date
N° ! Sexe ! kJe ! Ethnie ! Région d'origine! Etat matrinonial
! Ancienneté
prof.! Prof. ant.
Destination des produits
marié!divorcé!célibat.
plage!marchés!marché!régions
!
!
!second ! T.G. tint.
!

....1./ -))) N N E X E
6
_._-_._.-
.. .. .. ..
ENQUEI'ES SOCro-EX:XN::MIÇUES SUR LE GRCUPE DES DE:I'AILLI\\Nl'S
Date
~o 1 sexe
!'»:Je
Ethnie
Région d'origine
Profession antérieure
Profession
actuelle

_,_--r -._.• "~_.
~-<~
_e_._._._._
::&.:
.. .. .. .. ..
REPER'l'OIRE SYNJPTIÇ(JE DES PRINCIPALFS ESPEI::ES DE POISSCN DE LA PEDIE
ARl'ISANALE MllRITIME Ail SENffiAL •
N:lm scientifique
Wolof
Lebu
Français
Pcmadasys bennetti
! Rl.In ntxxl. j
1Mbélé
1Croco ou tarrbour
..
~roteti
1Cbrogne Khadre
lSonFatt
!Pristipame ordinaire
..
..
rogerü
tidiane
IYekem
lCarpe blanche
Plectorhinchus tœditerraneus
!Banda
!Banda
lDorade grise
Ut1brina canariensis
1Niaw nekh
lNiaw nekh
lQribriœ du large
Pteroscion ~li
! Barale
!Fa!our
!Friture
Psendotolithus senegalensis
! Fente
!Fente
1000lhite du Sénégal
n
..
typus
1To\\IDo\\ID
!Touno\\ID
"
..
nbracl1ygnathus
!Ngnonken
lNgonken
épais
AngyroSOIlUS regius
lseukhebi
1Beur
1(burine maigre
Trachurus Trachurus
!Dia! bau gnou!
IDia! bau gnoul
!Saurel
Caranx rhonchus
!Dia!
!Diai
!Chinbard jatme
,
'/ .
fi,-

ANNEXE 7 (sui te)
II
Caranx crysos
!CafaI'XJ
!CafaI'XJ
!Carangùe
"
hippos
!sotto
lSa.ka
! Grande caranque
Chloroscanbrus chrysurus.
llagna lagna
! lagna lagna
! Petite Carangùe
PamatOl1US saltator
INgott(Ngal ngal)
INgott(ngall ngall
!Tassergal
Pseudupeneus prayensis
!Ngor sikim
!Ngor sikim
! Ibl>3et
Dentex gibbosus
lDiankhar fett
! Sel sel, Diarègne
! Denté bassa
Carcharhinus signatus
! Gaindé gùetj:
IMâne
! Requin de nuit
Mustelus rnustelus
! Il
IMâne
!Elnissole lisse
Squalus blainvillei
1Ngindagne
!'Ihiour
!Aiquillat galludo
Tape:lo banchotae
! N1ou;JOO sokhor
! Ndou:jTle sokor
!TOrpille ocellée
"
= r a t a
!Mbeudj llbeu:liane
"
"
marbrée
RhynchOOa tus lubberti
!'Ihianker
IYànneu
! Paie-quitare
Zancbatus schaenleinii
!Lalan
. !Wan
lRaie-tigrée
Ib1noptera bonasus
!N:iiaoott
l 'l'ounboulânn
! l'buriné· échancrée
E:l.ops saurus
!LaI<
!tak
! Elc'ps du Sénégal
Ubula vulpes
!Nguignare
! ~
!/Ilbule ou banane mer
;:tluralosa f.lnbria ta
lCObo
!Cheu
! Et:hm3.lose
./ .

ANNEXE 7 (suite) III
8ardinella Auri ta
! YaboI Ireureug
!MeurelXJ
! Sardinelle ronde
"
maderensis
"
tass
!Tass
"
plate
Anchao quineensis
!Youssou ookoum
!Ngala dâkh
!Anchois de Guinée
Arius gambiensi~
!Daka}{
!Kong
1Mâchoiron
"
keudelotii
1l\\nk
!Ngondi
1Silure
Gy!mIothJrax SW.
! Si.ik
!Siik
!Murène
Cynq:lonticus ferolC
1Dieye
!Dieye
1Congre-llUrène
lIblermee hians
1Soundou
!Khessen
!Orphie plate
Tylosurus sR:'
! sanœssilet
!Galancbu
!AIquilette
HaniranPlliS
!Soun soun
lSoun soun
1DEmi-bec
Cypselurus SW
IFindô
!Nawane
!Poisson volant
FistularUi tabacaria
!Nbin'bânne
1MbeUTd:lânne
!Poisson trorrq:ette
Sl±!yraena Sl±1yraena
!Khède
!Setrleu
! Brechet de rœr
Mlqil caparii
!DèIŒ!
!Guiss
Mulet, lllU:1e ,
,
"
Iretzelari
!Khir
"
"
Liza saliens ooefleTi
IThian
!Karamante
"
~qi1 banooensis
l'Ihiar
l'Ihiar mlx:>lo
"

ANNEXE 7 (suite)
IV
Mugil cephalua ashantensis
! DiahaI
!Gu1ss
!Mulet
Coryphaena hiWurus
!~akhss1ne
!Kakataro guedj
!Coryphène canmme
Zens farer mauri tanieus
lDiam::n n:lor
lDi<mon n:lor
!St-Pierre
Efh1ne phelus aeneus
!'Ihiof,Logner
!Thiof , lDgner
!Mérou blan~bronzé
"
quaza
!Kanthien
lDialakh
"de Méditarranée
"
caninus
!Ngaingo
!Rour
"gris
"
goreensis
lDo1
!Doi
"de gorée
Mycteroper~roba
lYatante
!Guetrlj
!Badèche
eephalopholis taeniops
lKh:>nIœ
lKeU
!Mérou rouge
Pagellus belllottü
lYoufouf
!Tiki
!Pageau à la tache rouge
Sparus pagrus africanus
1Kabaro noul
!Khaya
! Pagre des tropiques

caeruleostictus
"
naar
!ouaragne
! Pagre à PJints bleus
Drepane africana
ITapamar
1Taparrlar
!Drepane africain
Chranis chromis
!Sur doul
lDuassou guedj
!Petite castagnole
Diastodan speciosus
lDiencu qœwel
!Thiathieu
!Vieille du Sénégal
Ellthynnus aUetteratus
lKiri kiri-0ualass
! Douleu-douleu
lTroni
:'k:anthuru IIOnroviae
!Doctoru djeurm
! t«Uapatar
1Chirurgien
Synaptura SW.
!Papaye
1Tapalé
!Sole de roche
IXhenels naucrates
!Takagal
!Dag
!Poisson-ventouse
./ .
~

, "
ANNEXE 7 (suite)
V
Sarda sarda
!üual
!üual
!Bonite à dos rayé
Dicentarchus pID1ctatus
!saurai
! Silenqkeur
!Bar tacheté
Cypselerus spp.
!Firrlèi
!Nawane
! Poisson volant
Paraktùùia macrophthalmus
!Dara
lDara
!Croco à gros yeux
Illtjanus fulgens
!~ silrère
!Marre silrère
!Carpe rouge
l..trèrina canariensis
!Niaw Nekh
!Niaw nekh
lOmbrine du large
SCorrber japonicus
!CX1o
!Ooo
lMaqœreau Espagnol
SCctrtlerOIlorus tritor
!N:Uouneu
!N:liouneu
!Maqœreau \\:onite
.
----.

-
259 -
Annexe
8.
REPUBLIQUE DU SENEGI\\L
N° 66.48 /
MINISI'ERE
00
DE L' INOOsrRIE El' DE L'ARTISANAT
ùakar,le 27 ~~i ~9G6.
°
m n ) ) r 7
RELATIVE AU OONl'ROLE DES PRClXJITS
ALIMENl'AIRES
El'
A
lA
REPRESSICN
DES
FRAUDES
-=-=-=-=-=-
L'Assenblée Nationale a délibéré et adacpté en
sa séance de la Loi cbnt la teneur suit :
T l T R E -
1er -<XNrOOLE DES PRCOUITS ALIMENl'AIRES
Article 1er - La fabrication ou la transfornation des prcduits destinés à
l'al:iIrentation des homres et des anillaux,ainsi que la mise en vente en gros,
en demi-gros ou au détail des prcduits ainsi fabriqués ou transfomés, est
soumise à une autorisation de l'autorité administrative,et au controle de
celle-ci.
Article 2 - Les prcduits naturels n'ayant pas subi de transfornation et desti-
nés à l' al:iIrentation hurraine pourront être soumis par décret à un régi..Ire de
'<vntrole sur les lieux de prcduction,d'abattage,de stockage ou de vente.
Article 3 -
Lans le cas où le contrôle des prcduits prévus aux articles 1 et
2 ferait awaraître leur insalubrité, ou leur non conformité aux règles édic-
tées en vertu de l'article 5 ci-après, l 'autorité administrative pourra en or-
donner la saisie ou la destruction, sans préjudice des sanctions prévues ci-
après.
./ .

I I
Article 4 -
L' awlicaticn de la présente loi est placée sous la haute
autorité d'un conseil interministériel des produits ali.lœntaires,COIlIfOsé,dans
les conditions qui seront précisées par décrets,de représentants des départe-
nents ministériels intéressés,et des laboratoires et institutions sci.en~ifiques
qui prêtent leur concours aux contrÔles prévus par les articles 1 et 2 ou Cbnt
l'activité intéresse le danaine de l'ali.lœntation hUllBine.
Article 5 - Des décrets pris après avis du COnseil prévu à l'article précé-
dant fixeront les m:xlalités d'application du présent titre et notarment :
1°) - la procédure œ l'octroi et du retrait œ l'autorisation prévue
à l'article premier
2°) - les conditions dans lesquelles l'autorisation pourra être accor-
dée selon une procédure siJtlllifiée aux produits irnFOrtés ,lorsqu'ils sont de
vente légale dans leur pays d'origine,et que leur contrôle y est assuré dans
les conditions de droit: et de fait jl.l;l'ées satisfaisantes par les autorités
sénégalaises;
3°) - les régiJœs particuliers œ contrôle applicables aux produits vi-
sés aux articles 1 et 2 ;
4°) - les règles relatives à la récolte ou à la pêche,à l'abattage,à la
fabricaticn,à la conservation,au transport,à la mise en vente et à l'eKpOsi-
tion de chacune des catégories de produits al:ilœntaires;
5°)_ les autorités administratives canpétentes ['our l'application du
présents titre.
Article 6 -
Quiconque aura fabriqué,transforné,ilrpJrté,détenu en vue œ la
vente ou verrlu 'œs produits visés à l'article 1er de la présente loi sans
être titulaire de l'autorisation prévue au rrêrre article, sera pmi d'un empri~ 1
sonnerœnt de trois rois à deux ans,et de l'arrenœ de 24.CCO P. à 1.200.CCO P.,
ou l'une de ces deux peines seulerrent.
./ .

III
Article 7 - Quioonque se sera soustrait ou aura tenté de se soustraire
aux CXll'ltrilles prévus aux articles 1er et 2,ou aura mis en vente des denrées
n'ayant pas subi les dits CXll'ltrôles,dans le cas cù celui-ci est systérratique,
sera puni d'un enprisonnerrent d'un neis à un an,et de l'.:un.mJe œ 2~.CZJ F. t
60 QXX) francs ou de l'une de ces deux peines seulerœnt.
Article 8 - Seront punis des peines portées à l'article 7, ceux qui auront con-
trevenu aux prescriptions édictées par les décrets prévus à l'article 5°, 3°
et 4° ci-dessus.
Article 9 - Si les denrées fabriquées, transfoITlées, ilrp::Jrtées ou vendues en
infraction aux dispositi.cns des articles 6 et 8 ont entraîné des indisp:lsitiom
chez un ou plusieurs CXll'lSOllllBteurs,l'enprisonnerœnt sera de dix rrois à trois
ans,11 sera toujours prononcé.
Si ces denrées ont entrainé la rrort,l'enprisonnerœnt sera de deux à troü
ans,11 sera toujours prononcé.
Lans les deux cas,l'arrende sera de 120.0c0 à 2.400.0c0 franu.
Article 26 -
la présente loi entrera en vigueur le 1er Février 1966 .f.
Léopold Sédar SEN;OOR
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Pour copie certifiée confonœ
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