.~
UNlVERSllE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
Faculté des Lettres et Sciences Humaines
Département de Géographie
LE COTON ET SON INDUSTRIE AU SENEGAL
ETUDE GEOGRAPHIQUE
Thèse pour l'obtention du grade de doctorat de 3e cycle en Géographie
Option : Géographie humaine
Par Serigne Moelou Fall
Direction Scientifique : Professeur Cheikh BA
Année Universitaire 1989/Xl

A MES PARENTS
pour l'éducation qu'ils m'ont donnée
A MA FEMME MAME FATMA ANNE
"
pour l'amour et le courage avec lesquels elle assume ses responsabilités d'épouse. de mère
et d'enseignante.
A MES ENFANTS
pour leur faire aimer l'effort et la persévérance.

A mes camarades et à tous ceux qui luttent pour un Sénégal démocratique et développé
A tous les enseignants. à mes collègues du Lycée Ckeikh Oumar Foutiyou Tall de Saint-
Louis pour leur attachement à une Ecole sénégalaise revalorisée, au service du développe-
ment .
..

1
SOMMAIRE
A vant Propos
Introduction
Première partie: LA PRODUCTION
Chapitre 1 : Le coton, culture de rente : son introduction en Afrique et au Sénégal.
Chapitre 2 : Les contraintes de la production
Chapitre 3 : Les tonnages annuels
Deuxième partie ; L'INDUSTRIE CQTONNIERE ; IMPLANTATION,
DEVELOPPEMENT, CARACTERlSTIQUES
Chapitre 1 ; Les facteurs du développement de l'industrie
cotonnière
Chapitre 2 : Localisation et rypotogie
Chapitre 3 : Caractéristiques
Troisième partie: LES PROBLEMES DE L'INDUSTRIE COTONNIERE
Chapitre 1 : Le ravîtaillement
Chapitre 2 : Le capital social et son évolution
Chapitre 3 : Difficultés liées à la législation et à la
concurrence
CONCLUSION GENERALE

2
A VANT PROPOS
Le coton est la deuxième culture de rente au Sénégal après l'arachide. Son
introduction dans les spéculations agricoles est récente : elle est contemporaine de
l'accession du pays à l'indépendance. Mais sa transformation industrielle y est vieille de
plus de trente cinq ans.
'.
La géographie ne peut être indifférente aux modifications qui s'opèrent dans l'espace
agraire et dans les flux d'échanges sous l'impulsion des activités agricoles et industrielles
centrées sur le coton. C'est ce qui explique, J'intérêt que la recherche universitaire accorde
à ces questions.
On note cependant un net déséquilibre entre la quantité de travaux consacrés au
domaine agricole et celle relative à l'industrie. L'agriculture cotonnière et les conséquences
de celle-cl sur le milieu rural ont fait l'objet de nombreuses études depuis 19721 :
mémoires de maîtrise, rapports de stages, thèses de doctorat de 3e cycle ete ... Par contre,
les travaux d'études et de recherche sur l'industrialisation de la fibre et son incidence sur
l'espace urbain et les échanges se caractérisent par une relative pauvrete. L'équilibre entre
les deux domaines a besoin d'être rétabli.
Les travaux qui existent n'ont pas toujours attaché une importance à évaluer les
rapports entre
la production de
coton-graine et
celle de
tissus
et fils
fabriqués
industriellement à partir de la fibre. Pourtant la crise que traverse l'économie cotonnière
sénégalaise depuis 1979/1980 nous montre l'étroitesse des liens entre ces deux niveaux.
Aussi nous parait-il opportun de combler la lacune par une étude qui embrasse tout le
procès de production : du coton-graine aux articles textiles et à la confection industrielle.
Notre sujet, le coton et son industrie au Sénégal, est une conttibution à placer
dans cette direction.
1_
Moussa Soumah a rait oeuvre de pionnier dans le domaine des
étLldes
universitaires
consacrées
à
l'agriculture
cotonnière
sénéqal.ei se,
notamment avec sa thèse de doctorat de se cycle :
Economie cotonnière Ousst-a.t'.J:'.1caine. Les opérations coton 8U Sén.tgal
et au ~li. Faculté des lettres et sciences humaines. Université de
Dakar -Thèse
3e cycle -Dakar 1972 191 pages
'- Deux études sont J signaler dans le domaine industriel :
-Moussa Soumah
: L'industrie ootonniàre du Sénégal:
l'exemple de
l'Icotaf.
Faculté des lettres et sciences humaines ~Universlté de
Dakar -1968 -TER -80 pages, 14 illust
-Joa.chim Diédhiou : Une entreprise textile, la STS : étude géogra-
phique Faculté des lettres et sciences humaine.s -Utii ve x s i t
de Dakar
é
-1978.

3
Toutefois son objectif cherche à dépasser le cadre étroit d'un académisme fonnel
car, à notre avis, un travail de recherche n'est utile que s'il parvient à éclairer les
"questions fondamentales
que
soulèvent
les options pour le développement'"
et à
promouvoir des stratégies opératoires pour une transformation plus équilibrée du milieu.
Tous nos efforts ont été tendus par la constante préoccupation d'attendre ce deuxième but
Pour maîtriser les mutations économiques et les modifications spatiales découlant
de la restructuration politique de l'ex-A.O.F nous avons eu recours à une' documentation
qui concerne les périodes coloniale et post-coloniale. Celle-ci nous a fourni des éléments
de comparaison sur les investissements pour la culture et l'usinage du coton dans certains
pays africains. Mais c'est surtout la documentation relative à la place du coton dans
l'économie sénégalaise que nous avons le plus explorée. Dans ce domaine, si les travaux
universitaires sur la transformation industrielle de la fibre ne sont pas nombreux, les
données statistiques concernant la production des entreprises du secteur ne manquent pas.
Elles som disponibles à la Direction de la Statistique qui publie, chaque année, les résultats
de l'activité de toutes les entreprises du pays. C'est pour cette raison qu'une bonne partie
de notre travail de recherche s'est déroulé dans ce service public où Mr Babacar FaU,
responsable du Centre Unique de Collecte de l'Infonnation (CUQ) nous a initié au calcul
et à l'interprétation de certains ratios. Certaines publications de la Direction de la
Statistique présentent des lacunes (par exemple la non élaboration de la Banque des
données pour la période 1978 à 1981). Mais cela ne rend pas impossible l'exploitation de
l'information disponible.
Les services des archives nationales et le Centre Régional de Documentation de
Saint Louis (CRDS) nous ont surtout permis de collecter, à partir des rapports et revues
spécialisées, des données importantes relatives à la culture du coton dans les pays de l'ex-
A.O.F. et aux problèmes que posait la restructuration du marché de la communauté
fédérale.
Les textes législatifs du secteur textile. et d'une manière plus générale, ceux
concernant l'organisation de toute l'activité économique du Sénégal. ont été consultés à la
Chambre de Commerce de Dakar, au Ministère du Plan et de la Coopération et au
Ministère du Développement Industriel et de l'artisanat.
Fall
(S.M)
:
Les incidences de la culture cotonnière dans
l'Arrondissement
de
Dabo
en
Haute
Casamance.
TER,
Ma.1trise
de
géographie -Faculté des lettres et sciences humaines -Université de
Dakar 1982/1983 p.l

4
Nous avons complété cette première partie du travail par l'enquête de terrain qui
s'est déroulée dans les entreprises et les marchés de friperie. C'est une étape difficile; au
niveau des deux entités la réaction première des opérateurs a été souvent marquée par la
manifestation d'une certaine méfiance à l'égard de l'enquêteur. La patience a été notre
arme pour rassurer, convaincre et enfin établir le dialogue.
La SODEFITEX où nous gardons de bonnes relations depuis notre mémoire de
maîtrise en 1984, nous a accueilli tant au niveau de la Direction de Dakar, qu'au niveau
des directions régionales où nous avons pu exploiter les résultats de la culture sur 25
années, grâce aux rapports annuels que ce service élabore avec régularité, précision et
clarté.
Nous avons également travaillé avec les responsables de SOTIBA-SIMPAFRlC.
ICQTAF, rSLIMA, SCT SOSEFll.." APPOLO TM et SOTEXKA (Kaolack et Louga).
j
Les visites d'entreprises nous ont permis d'évaluer la productivité du travail, souvent
avec beaucoup de difficultés puisque la plupart des entreprises n'ont pas mis en place un
système de mesure fiable.
L'intégration de la friperie comme élément explicatif des problèmes de l'industrie
textile et comme élément dynamique de la géographie des échanges au Sénégal nous a posé
un problème, celui de l'évaluation de l'étendue de ce secteur. Pour résoudre la difficulté
nous avons procédé à un échantillonnage de 25 localités. Pour l'enquête proprement-dire
nous
avons bénéficié de l'appui d'un certain nombre d'enseignants (instituteurs et
professeurs de collège) en service dans ces localités afin de faciliter la communication avec
les fripiers. Le résultat a été remarquable. C'est pourquoi nous adressons aux uns et aux
autres, nos sincères remerciements.
Nous comprenons dans ce témoignage de sympathie, le personnel des laboratoires
"Photo Diongue de Saint-louis et son Directeur Moussa Diongue, Yaya Diatta inspecteur
de l'enseignement élémentaire à Kolda, Mamadou Samba Sow professeur au Prytanée
militaire de Saint-Louis, Mamadou Diop inspecteur de l'enseignement élémentaire à Tamba,
pour leur contribution à la réalisation du reportage photographique.
Au total, de nombreux chefs de services publics, directeurs d'entreprises, ouvriers
et techniciens du textile, enseignants, fripiers et paysans nous ont apporté une précieuse
collaboration. Si nous ne pouvons pas les citer tous, cela ne diminue en rien la sincérité
de narre reconnaissance à chacun d'entre eux.
Dans un itinéraire fait de rencontres et d'échanges surgissent toujours des contacts
qui marquent l'expérience d'un homme par l'intensité de leur chaleur. Au moment où

5
j'achève ce travail, c'est à ces riches moments de la recherche et aux figures qui les ont
animés que nous renvoient nos souvenirs. En réponse à leur disponibilité, nous exprimons
notre profonde gratitude à l'endroit de :
- Saliou Sousse, attaché de Direction Commerciale à la SODEFITEX à Dakar
- Seydou Ndiaye, attaché de Direction Technique à la SODEFlTEX de Dakar
. Assane Lô, Directeur Généra! d'ISLIMA
- Abdoul aziz Kamara, Directeur de l'usine SOTEXKA de Kahône (Kaolack)
_ Oussouby Touré • sociologue à la Direction du suivi écologique
_ Aziz Kane , proviseur du lycée technique industriel Maurice Delafosse
Ndiaga Casset. professeur au Prytanée militaire de Saint-Louis a souvent sacrifié ses heures
de
repos
pour nous aider à dessiner les figures.
Boubacar Niane, inspecteur de
l'enseignement, Mouharnadou Ndîaye, technicien et Ndeye Aïda Diop, opératrice saisie ont
apporté leur concours gracieux à la dactylographie de ce document. Notre reconnaissance
à chacun d'eux est incommensurable. Mais COIIlIDent conclure ces remerciements sans y
associer Mr Moussa Soumah, maître de conférence, à qui nous sommes doublement
redevable. Il nous a intéressé, depuis l'année de maîtrise, à l'observation des mutations
spatiales commandées par l'économie cotonnière. Il a surtout eu l'amabilité de nous
recommander au Professeur Cheikh Bâ, un homme d'expérience et de sagesse pour encadrer
ce travail. Il me plaît de rendre un hommage aux qualités pédagogiques de ce dernier qui
a donné le meilleur de son talent pour nous enseigner le sens de l'observation, l'esprit de
rigueur et de méthode, le goût de la clarté et de la concision.

6
INTRODUCTION
Pendant la période coloniale, le marché de l'industrie cotonnière sénégalaise
englobait tous les territoires de l'Afrique Occidentale Française (A.O.p). TI intéressait "les
filatures et tissages de coton important leur matière première du Mali, de la Haute-Volta,
du Dahomey et exportant une partie de leur production vers l'arrière pays, et la confection,
dont la production est destinée en grande partie (75%) à l'exportation vers la Côte d'Ivoire
et l'Afrique Equatoriale'",
Avec les indépendances des années 60, ce marché se disloque car le textile fait
partie des industries qui "sont doublement sensibles à la conjoncture internationale: d'une
part les variations de prix des matières premières influent automatiquement sur les prix de
la production, d'autre part, Je nationalisme économique des Etats Ouest-africains tend à
restreindre leurs marchés'",
Dans ce contexte le Sénégal perd successivement le marché guinéen, après le
référendum du 28 Septembre 1958, celui de I'ex-Sondan, à la suite de la rupture de la
Fédération du Mali, le 20 Août 1960, alors que le seul territoire soudanais "absorbait
environ le tiers de la production industrielle sénégalaise", notamment "27% des textiles:".
Ces événements politiques qui restructurent le marche Ouest-africain s'accompagnent
d'une modification de la géographie du coton au Sénégal :
- durant la période coloniale, unités industrielles et zones de culture, donc
d'approvisionnement, étaient très éloignées les unes des autres. L'office du Niger, principal
fournisseur de l'industrie cotonnière sénégalaise était situé hors de l'espace agricole
sénégalais ;
- à l'époque post-coloniale, l'Industrie textile Sénégalaise continue d'importer
. du coton, mais s'approvisionne également sur place puisqu'un "bassin cotonnier" est né
dans le Sud-Est du pays.
Il est donc important de repérer les modifications intervenues dans les flux
d'approvisionnement et leurs conséquences sur l'espace agricole mais également d'évaluer
le degré d'articulation entre agriculture et activité industrielle.
-. Seck (A) ; Dakar, métropole Ouest-arricaine. !FAN-Dakar, n"85, 1970, pp. 84-85
l_ Seck (A) : op.citp.85
6-
Seck (A) : op.cit.p.86

7
L'adaptation de l'industrie cotonnière sénégalaise au marché national ne s'est pas
réalisée sans difficulté. Le capital dominé depuis l'époque coloniale, par les investissements
étrangers, n'a pas toujours donné la priorité au renouvellement des équipements. La
production a été fortement concurrencée par les importations légales et frauduleuses et par
la friperie.
La maîtrise de tous ces problèmes permet de se faire une idée précise sur la
dynamique de l'industrie cotonnière et les limites réelles du marché qu'elle" peut polariser.
Notre étude concerne la production nationale de coton et son usinage. Elle embrasse
l'ensemble des activités qui vont de la culture de rente du cotonnier à la confection
industrielle. Certes, la confection artisanale est très importante, tant du point de vue de la
main d'oeuvre qu'elle mobilise, que de celui de l'espace qu'elle occupe (dans le plus petit
village sénégalais s'est installé un couturier d'occasion). Mais ce secteur informel est
caractérisé par l'absence de statistiques qui permettent de distinguer la part des tissus en
coron par rapport à l'ensemble des métrages façonnés par le tailleur au cours d'une année.
Cette lacune étant difficile à combler, l'étude du secteur ne présente pas d'intérêt pour
notre sujet.
Le concept d'''industrÎe textile" désigne la transformation industrielle en fil ou en
tissu de toutes les fibres qui s'y prêtent; coton, laine, fibres synthétiques' et artificielles",
Elle dépasse largement l'objet de notre étude. C'est pourquoi nous lui préférons, pour des
besoins de précision, le concept d"'industrie cotonnière". Dans les rares cas où nous
utilisons la première dénomination. il faut comprendre qu'elle garde le contenu restrictif
de la seconde.
Les activités agricoles et industrielles sont des "faits concrets inscrits à la surface
de la terre'" TI est possible de les étudier en s'attachant à mesurer leur évolution dans le
temps. Dans ce cas, il s'agirait alors de chercher réponse à la question suivante: de la
période coloniale à l'étape actuelle. quelles sont les modifications structurelles du secteur
."'"
cotonnier dans l'économie sénégalaise ?
7_
Les fibres synthétiques sont fabriquées à partir de produits chimiques. Le Nylon en est un exemple.
"- Les fibres artificielles sont fabriquées à partir de matières naturelles. La rayonne par exemple, est une
fibre obtenue à partir de la cellulose.
'- Beaujeu-Garnier (j) : La géographie: méthodes et perspectives Paris, Masson et compagnie 1971
p.23

8
Une étude économique. s'appuyant sur une démarche diachronique. pourrait résoudre
correctement pareille question. Mais elle laisserait de côté un aspect essentiel pour le
géographe : l'évaluation de l'em.preinte de ces activités agricoles et industrielles sur le
milieu.
Pour répondre à cette dernière exigence, les transformations de I' espace sont au
centre de notre étude.
Mais l'espace en question est complexe.fi concerne des données immédiatement visibles
comme par exemple la vitesse de la défriche accélérée ou retardée par des facteurs concrets
(aléas climatiques. concurrence de l'arachide, prix incitatifs etc...), la localisation des unités
industrielles. TI intéresse également des éléments moins visibles sur le terrain, qui
déterminent cependant, dans une large mesure. le rythme d'implantation des usines,
l'accélération ou le recul des surfaces cotonnières, la dynamique des flux d'échanges en
produits cotonniers. Ces éléments sont :
- le profil de la conjoncture économique nationale et intemationale.
- la décision de réinvestir une pan substantielle ou non des profits.
- l'adoption d'une législation protectionniste ou libéralisée
- le prix de la matière première et des autres in-put, ete...
La géographie économique est un instrument efficace qui nous permet d'avoir une
lecture claire et simplifiée de cette complexité spatiale. En effet, retenant la territorialité"
comme un indice indispensable pour l'étude des activités humaines inscrites à la surface
de ta terre. elle se préoccupe de toutes les mesures qui rendent rationnelle ou non la
structure d'un système économique. Son objet "est l'érode des systèmes territoriaux qui se
forment au cours de la vie de la société, des manifestations territoriales effectives des
activités de l'homme dans la production et les autres activités seciales.?' Le tenne
"système territorial" désigne "l'organisation territoriale des forces producrives"." Les
entreprises agricoles et industrielles cotonnières participent de celles-ci,
'D,
Saouchkine (Youlian) : géograpbie économique, théorie et méthode, Moscou, édition du progrès.
1980, p.ë
II. Saouch.k.îne (Y) : op.cit pA
I~ Saouchkine (Y) : op.cit p.5

9
Les résultats de nos recherches sont exposés selon un plan en trois parties qui
dégagent
les:
rapports
ente
les
différentes
manifestations
agricoles,
techniques
et
économiques de la culture du coton et son industrie au Sénégal.
La première partie étudie la production agricole en examinant successivement :
- le processus d'introduction et d'extension de cette culture de rente en
Afrique et au Sénégal.
~ les contraintes naturelles et économiques liées à son développement dans
le pays.
- le bilan de 25 années de culrure.
La deuxième partie concerne l'industrie cotonnière. Elle analyse les conditions
historiques et géographiques de son implantation, son développement et sa localisation. EUe
propose un essai de typologie des unités de transformation de la fibre de coton et de ses
sous-produits.
Enfin, dans une troisième partie. nous avons identifié les difficultés conjoncturelles
et structurelles qui entravent la marche de cette branche de l'industrie nationale.

10
PREMIERE PARTIE
LA PRODUCTION
Au Sénégal la culture de rente du cotonnier a l'âge de l'indépendance du pays.
Pendant toute l'époque coloniale, dans le domaine des spéculations agricoles commer-
ciales, les terres étaient exclusivement réservées à l'arachide. Ailleurs en Afrique. le coton
était "roi",
A partir de 1960, de légères modifications sont apportées dans les options en
matière d'agriculture. Le thème de la diversification des cultures entre dans le registre ~s
programmes agricoles et ouvre l'espace sénégalais au développement de la culture du
cotonnier. Celle-ci progresse et se taille un domaine sur les terres où l'arachide n'a jamais
eu une réelle emprise. Un nouveau bassin est ainsi en état de formation.
Les trois chapitres expliquent les processus de c~·fWtl~·;'~q~,.,.?assin cotonnier,
déterminent sa localisation et les contraintes qui condition~~:rextëhsiqn'~ celui-ci, ainsi
que le bilan de 25 années d'exploitation.
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Chapitre 1
Le coton, culture de rente
son ~~.\\?<luct~~
...~frique et au
"'('1
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Sénégal.
.~~y
De nombreuses sources" attestent que le cotonnier est une plante autochtone en
Afrique. Sa culture y est très ancienne.
Le coton, genre gossypium de la famille des malvacées. compte plusieurs espèces.
L'espèce G~arboreum serait originaire de l'Inde" qui était le principal fournisseur de cette
..•,
...~ Renée Boser San-vaxevanîs (in les tissus de- l'Afrique Occidentale,. lIIétOOde de ~tioD ec
catalogu(' raisobné des étofTes tissées de )'Afrique de l'Ouest établie à partir de dObDées teclmiques et
hÎ$tQ..-iques. Tome 1. Bâle, 19n, 227 pages et annexes) a démontré, en se fondant sur les tta.~ de
Murdock, Mauny et Wipsycka, qu'au Soudan Occidental le coton a été le résultat d'un croisement entre deux
espëces de gossypium : le G-herbaceum et Je O-anomalum (espèce indigène sauvage).
". Renée Boser Sarivaxevanis (op.cit) souligne que dans WI rapport de Thomas Kerr, du département
de l'agriculture aux Etats-Unis, cc dernier s'appuyant Sur les travaux de S,Co Hartand (The genetics of cotton,
London 1939) on note l'existence dans l'Ancien Monde de deux centres de genèse du coton, indépendant l'un
de l'autre. L'un de ces centres a été localisé en Inde où le coton se développa à partir de G·arboreum. Le
second centre non identifié cultiva les espèces sauvages apparentées au G-herb3ceum. Or des espèces sauvages
apparentées au Q-herbaccwn sont indigènes à r Afrique.

11
matière à I'Egypte", Le second foyer de genèse serait le Soudan", En effet "c'est dans la
région de la brousse sèche soudanienne, et en particulier dans le "delta central nigérien"
(au Mali actuel) que semble s'être formée la première civilisation agricole de l'Afrique
Noire, peut être contemporaine de celle de l'Égypte. Elle paraît s'être développée de
manière autonome par la "domestication" des plantes sauvages locales..\\7, dont le cotonnier.
Une civilisation du coton s'est ainsi développée assez tôt entre la vallée du Niger
et la. vallée du Sénégal. Les fresques du Tassili témoignent que "les femmes de la période
bovidienne portaient des robes et des bonnets... Les tisserands produisaient. avec des
métiers étroits à pédales. des bandes de coton que l'on cousait pour faire des habits?".
La vallée du Sénégal a été particulièrement active dans le tissage des cotonnades.
"Dès le début du XIe siècle, El Bekri nous montre la fabrication des bandes de coton déjà
en usage au Sénégal, en pays toucouleur... La première référence au cotonnier provient
précisément du pays noir le plus anciennement islamisé, le pays toucouleur. El Bekri nous
informe en effet que là se fabriquent les pagnes de coton et que "presque chaque maison
a son cotonnier?".
La maîtrise des techniques de tissage du coton entre les deux vallées a permis, au
XVIe siècle, l'exportation du Soudan vers le Maghreb et le bassin méditerranéen, des
"fameuses cotonnades généralement teintes à l'indigo qui faisaient la renommée des
marchés de Djenné et des villes haoussa""20,
Il est donc établi que la culture du cotonnier et l'industrie traditionnelle du tissage
des fils de coton ne constituent ni données récentes, ni importées en Afrique et au Sénégal.
(Fig 1)
Les faits récents en Afrique sont l'orientation de l'agriculture vers les productions
IJ. Renée Boser Sanvaxevanls (op.cit) retient que la vallée du Nil n'a pas été. à l'origine, un centre de
genèse du coton ; "ainsi que le remarque Wypsycka, l'érode de la question du coom en Egypte présente de
sérieuses difficultés à cause de l'exiguYté des sources d'une part. et de J'autre. du manque de précisions dans
tes différentes déoomi{latlons". Quoique le coton rut connu en Egypte. "(.••) il faut !lllJlPOS& que la plus
grande partie de ce matériel êtait importé de l'TIc de Bahrein, de la péninsule arabe el surtoot de j'IndcQ
(p.l33).
16.
Renée Boser Sarivaxevanis (op.cil) rapporte que l'analyse de tissus trouvés à M~. dalant de la
përicëe gréco-romaine, avait conclu à l'extension probable d'un coton indigène an Soudan. le G-arbOreum
soudanensis,
17. Hubert Deschamps: L'Afrique Noire Précoloniale, Que sais-je? 1]"241 Paris PUF 1962. pp 31-32
18-
Hubert Deschamps: L'Afrique Noire Précoloniale. op.cit p 46
I~. Renée Boser Sarivaxevanis : op.cie p.137
lol_ Sekene Mody Cissoko : Tombouctou et I'empire Songbay. Dakar, NEA. 1975 p.l46

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de rente et l'implantation de l'industrie qui, avec le machinisme fait passer le fil de coton
des mains du tisserand à la manufacture moderne.
1-1
Le coton en Afri9,.ue : un exemple d'exQloitation coloniale des ressources du
continent.
Le XIXe siècle marque un tournant important dans le destin des continents.
Les projets impérialistes prévoient de développer en Afrique des cultures de l'ente
pour ravitailler en matières premières agricoles les industries européennes,
Le cotonnier fait partie des spéculations programmées. De nombreuses missions"
ont mis en évidence les riches potentialités en culture cotonnière du pays Yoruba. du delta
du Niger, de la province d'Angola et des abords du Fleuve Sénégal.
La guerre de sécession (1861-1865), en diminuant les capacités d'exportation des
Etats-Unis en produits cotonniers, accélère les programmes européens d'impulsion de la
culture de rente du coton. Avant la fin du siècle, "les capitalistes anglais mettent tout en
oeuvre pour développer dans leur colonie d'Égypte la culture du coton qui, en 1904, sur
2,3 millions d'hectares de terre cultivée, en occupait déjà 0,6 millions, soit plus d'un
quart'?", Le Soudan angle-égyptien est orienté dans la même direction par l'Angleterre qui
y a créé, en 1925. le "gezira schème", société d'économie mixte chargée de gérer le
domaine cotonnier.
". Parmi les missions d'Information Sm les potënnalités de l'Afrique en matière de culture cotonnière
voit ; Aubry le Comte, in Le coton à la côte occidentale de L'AFRIQUE 1862 (rapport disponible au
C.R.D.S. de Saint-Louis. cote A. 5814 pp. 447 à 45.5) ct le lieutenant de vaisseau A. Vallon La Casamance,
dépendance du Sénégal Mars et Avril 1862. pp. 456.473.
~. Lénine: L'impérialisme, stade suprême du capitalisme Moscou, éditions du Progrès 1973 p.282.

14
Pour garder l'indépendance de ses manufactures. la France également se crée "un
front cotonnier" dans ses colonies de l'Afrique Equatoriale, identifiée comme une région
à forte vocation pour la culture de cette plante".
Jusqu 1à la fin de la première moitié du XXe siècle. 1"Afrique Occidentale ne joue
qu'un rôle secondaire dans la progression de cette agriculture sur le continent, Mais à partir
de 1960, le mouvement de défriche s'accélère et ce qui apparaissait comme un "appendice"
se transforme rapidement en un véritable bassin.
Ainsi les mesures initiées depuis l'époque coloniale et prolongées par les nouveaux
états indépendants. ont individualisé quatre grands domaines (Fig 2) de culture de rente du
cotonnier en Afrique:
- les pays du Nil
- l'espace soudano-tchadien
- l'Afrique Equatoriale
- 1"Afrique Australe et Madagascar.
Cette délimitation pose un problème : celui du critère de découpage. La difficulté
il 'est pas spécifique à notre travail. Il suffit de lire quelques traités relatifs à la géographie
régionale de L'Afrique pour se rendre compte de l'extrême diversité des grands ensembles
découpés SUT le continent. Il apparaît là une sorte de contradiction qui n'en est pas une.
Le traitement d'une portion d'espace dépend de l'interrogation qu'eue fait naître chez
l'observateur et des corrélations mises en évidence pour expliquer son dynamisme. L'espace
"répond aux regards qui le parcourent, le sondent et l'image qu'il offre n'est pas passive.
finie, elle ne se suffit pas à. elle-même ; elle suscite automatiquement un mécanisme de
réflexion1'201.
Donc la question qui importe pour notre réflexion est la suivante: pourquoi le coton
est cultivé dans certaines parties du continent et non ailleurs ?
Des facteurs géographiques et historiques expliquent les modalités du développe-
ment de la culture cotonnière en Afrique et justifient les grands domaines identifiés.
~. Le développement du coton et des fibres textiles in Cahiers français d'informations 00228. 15 Mai
1953 pp.12.15
..- J. Beaujeu-Garnier : La géographie ; méthodes et perspectives op.ca p.57

15
D1 une manière générale, L'Afrique ne présente pas les excès climatiques redoutés
par le cotonnier qui "ne supporte (...] pas des températures inférieures à +5°" .2~ ni une très
grande sécheresse, ni une très forte humidité.
Les pays du Nil exploitent un riche potentiel hydraulique et pédologique. En Égypte
et au Soudan la culture industrielle du cotonnier. introduite par les Anglais, se développe
..
actuellement, sous la fonne irriguée, sur les terres du delta, le long de la vallée jusqu'au
lac Nasser pour le premier pays, et pour le second dans la région centrale du Djezireh.
entre le point de confluence des deux Nils, la vallée de I'Atbara et la région de Tawkar
au Nord-Est Au niveau de cette frontière orientale, l'espace cotonnier soudanais se rattache
au premier bloc éthiopien qui occupe la plaine entre I'Atbara et la vallée du Gash, dans
la province de Begemdir, Le second bloc cotonnier de l'Éthiopie se localise au Sud de la
plaine de Dankali, au Nord-Est du pays.
Dans la production cotonnière africaine, la part des pays du Nil représente plus de
50%. L'Égypte classé "moyen producteur'?" à l'échelle mondiale, produit près de 500.000
tonnes de coron-graine en moyenne par an. Le coton égyptien est une référence de qualité
sur le marché international: "... les fibres les plus belles et les plus longues proviennent
traditionnellement de régions chaudes ct arides comme I'Egypte, le Soudan..: OZ1
Du lac Tchad à l'Océan Atlantique une dizaine de pays développe des opérations
cotonnières sur des sols ferrugineux tropicaux à concrétions, largement répandus dans la
zone soudanienne. L'épaisseur de l'horizon humifère de ces sols et la durée de la saison
des pluies (4 mois au minimum) constituent des facteurs suffisants pour permettre la culture
cotonnière.
Dans l'espace soudano-tchadien, on distingue deux générations de pays prcduceurs.
La première concerne les territoires de l'ex-Afrique Equatoriale Française (A.E..F.), le
Cameroun, l'ex-Soudan Français (actuelle république du Mali), le Niger, le Togo, La Côte
d'Ivoire, l'ex-Dahomey (actuel Bénin) et l'ex-Haute Volta (actuel Burkina-Fasse). Dans ce
groupe le coton est introduit par la puissance coloniale qui a fixé le destin de la
spéculation dans chaque pays. Ainsi en "A.E.F. (Oubangui-Chari et Tchad) le coton est
I j .
Banian (M) : Le textile~ vers UDe nouvelle donne mondiale. Dossiers des images économiques du
monde nQS Paris 1985. SEDES p.IO
111. Battiau (Michel) , op.cit p.l3
li. Batnau (Michel) : op.cit p.SS

16
demeuré, pendant longtemps, "avec le bois, la principale production exportée?" alors qu'il
restait pOUT l'A.O.P., à l'exception de quelques territoires. "une production marginale. de
médiocre qualité'?",
La deuxième génération est composée des pays où la culture du coton a démarré
avec les indépendances. Les Etats qui accèdent à la souveraineté nationale trouvent. dans
cette nouvelle culture d'exportation le moyen de diversifier les sources de devises
étrangères. Ces pays ne sont pas simplement seconds par rapport à l'ancienneté de la
culture. Ils le sont également dans le domaîne de la production (Fig 3). En 1984/85 les
plus grands producteurs de coton-graine du groupe sont la Côte d'Ivoire (212.000 0, le
Mali (144.737 t), le Cameroun (98.000 0 et le Tchad (97.000 t).
Dans tous ces pays le coton est cultivé sous pluie, en blocs discontinus sur les
plateaux (Nord Cameroun, le "Tchad utile", au Sud du l2e parallèle, Nord de la Côte
d'Ivoire) ou sous forme irriguée dans quelques vallées et deltas (vallée de l'Aillé au Togo,
delta intérieur du Niger au Mali").
Dans le domaine équatorial l'humidité excessive est un facteur limitant pour le
développement du cotonnier. C'est pourquoi le coton est cultivé dans les zones où celle-
ci s'est relativement dégradée en raison de la position marginale du secteur par rapport à
l'équateur, ou sous l'influence d'un facteur local. Ainsi le Zaïre exploite modestement
quelques plantations sur les plateaux du Sud (Kasaï et Shaba) où règne un climat tropical
humide avec succession de deux saisons pluvieuses et de deux saisons sèches'?', Un
programme de relance du coton est en cours d'exécution dans le Haut-Zaïre, notamment
dans le Bas-Uélé et la vallée de l'Ituri, Mais les productions les plus importantes
proviennent des terres fertiles du Lac Victoria et de la plaine côtière de la Tanzanie'",
Autour du Lac Victoria, la Tanzanie, l'Ouganda et le Kenya produisent plus de 1/6 de la
récolte africaine". Signalons quelques blocs cotonniers isolés dans les vallée de Juba et de
11_ Suret Canale (Jean) : Afrique Doire : dt la décolonisation aux indépendallœs 1945-196tl.Paris
éditions sociales 1972.p.209
""- Suret Canale (Je3Il) : liAfrique Noire: de ta décolonisation aux indépendances 1945-1%0" op.cit p.207
lO_
Ali Mali. le coton est également cultivé sous pluie.
li.
Grand Atlas du Coutinent Africain Paris édition Jeune Afrique 1973 p.209
". La Tanzanie a produit en 1986, 85,OOJt cie coron-graine (source: Images économiques du Monde
1987 p.232)
"- Grand Atlas du continent africain op.cit, p.238
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18
Schebele au Sud-Est de la Somalie, dans le quart Nord-Ouest de l'Angola (districts de
Luanda, Malanje, Cuanza Sul) où le coton, introduit par les Portugais, atteint des
productions annuelles de l'ordre de SO.()()()r34.
Le domaine austral est caractérisé par la dispersion des blocs cotonniers. L'Afrique
du Sud produit en moyenne 40.000t par an, "dans plusieurs régions.soit en culture irriguée
à hauts rendements (coton à longues fibres dans la vallée de l'Orange) soit en culture sèche
à bas rendement?", Cette dispersion est plus remarquable au Mozambique et à Madagascar.
Le premier pays présente 3 blocs cotonniers dans la plaine côtière orientale, très éloignés
les uns des autres (autour de Maputo au Sud, de Beira au centre et de Nampula, principale
région productrice au Nord). Le second pays entretient de petites zones cotonnières dans
la plaine occidentale (autour de Ambilobe à l'extrême Nord, de Mahajanga au centre Nord
et de pan et d'autre de la vallée de Mangoky au Sud). Au Malawi les plantations sont
enserrées dans la vallée de la Shire, au Sud du Lac. Dans les autres pays du domaine elles
SOnt isolées sur les plateaux: centre du Swaziland. de la zambie (de Ndola à Luzaka), et
~.
du Zimbawé, Est du Botswana.
Comme ou le constate, dans ces quatre grands domaines la culture de rente du
cotonnier n'a pas démarré à la même époque. Si elle est bientôt centenaire dans certains
pays, elle est encore d'introduction récente dans d'autres.
Le Sénégal fait parti de ce dernier groupe.
1-2
Le coton au Sénégal : une introduction rardiye
Les expériences cotonnières, au Sénégal.ont accusé plus d'un demi-siècle de retard
sur celles de l'Egypte et du Soudan. Déjà en 1904, en Egypte, "2,5 millions d'hectares de
terre cultivée'?" étaient occupés par le coton.
Le retard sur les Etats de l'Ex-A.E.F. (Afrique Equatoriale Française) et sur l'Ex-
Soudan (actuelle République du Mali) est de l'ordre d'une' trentaine d'années. En effet en
République Centrafricaine, le coton est égrené depuis 1931:n, Au Mali. Toffice du Niger
14,
Grand Atlas du continent africain op.cit p.264
l~_ Grand Atlas du Continent Africain op.cit p.272
~- Lénine: op.cit p.282
». Hommes et Organisations d'Afrique Noire (HORAN) n~68 du 2{I/1962 et n"l00 du 5/11/1963.
Ces deux numéros de la revue indiquent que Cotonaï a été créée en 1931 et Coutoubangui en 1932. Les deux
sociétés s'occupent de l'égrenage du coton dans l'Oubangui-Chari

19
a été créé en 1932 pour développer, en milieu irrigué, la culture du COlOn dans une vaste
région encre Bamako et Tombouctou?".
Le retard du Sénégal n'était pas dû à un manque de terres adaptées à la culture du
cotonnier. C'était surtout le résultat de l'option coloniale qui ne jugeait pas opportun de
faire intervenir la CFDT (Compagnie Française de Développement des Fibres Textiles)
dans des régions qui seraient peut être techniquement favorables au développement des
fibres textiles. "mais (où) se trouvaient déjà installées des productions bien assises'ï", Donc
pour le Sénégal, la France ne souhaite pas voir l'arachide concurrencée par Me autre
spéculation. Ainsi l'Introduction tardive de la culture de rente du coton a obéi à la régle
de la division capitaliste du travail.
En 1960, le nouvel Etat indépendant se heurte à des difficultés économiques. Toute
l'économie sénégalaise repose sur la monoculture arachidière, Or "le développement fondé
sur une monoculture est très lent parce que dépendant et vulnérable, instable et irrégulier,
rigide et constamment soumis à de fortes pressions inflationnistes et à de graves
déséquilibres structurels et géographiques"."
Le premier plan de développement du pays prend en considération cette vulnéra-
bilité et retient la nécessité de diversifier l'agriculture. Le coton est choisi pour
contrebalancer l'hégémonie de l'arachide et augmenter le portefeuille de devises apportées
par les cultures commerciales.
Les premiers essais démarrent à Richard-Toll en 1961. L'encadrement est confié à
la CFDT à partir de 1963-64. Mais les conditions météorologiques de la région ne sont pas
favorables : déficit pluviométrique annuel constant, répartition irrégulière des précipitations.
Pour surmonter l'obstacle, l'Etat opte pour la culture irriguée.
Les observations de trois campagnes expérimentales (1961,1962,1963) révèlent un
rendement moyen élevé (1257 kg/ha), Les résultats sont jugés satisfaisants et les perspec-
tives très prometteuses. Cependant l'opération exige de grands moyens. Le rappon de la
C.F.D.T., pour la campagne 1963, souligne que l'expérience de la culture cotonnière sous
irrigation est "très difficile et coûteuse en régie au moment des pointes de travaux (façon
d'entretien), ne peut se concevoir qu'en l'association d'un maître d'oeuvre exécutant les
grosses façons culturales de préparation de terre jusqu'au billonnage, les traitements
111_ Cahiers Français d'Infonnation non! du 15 Mai 1953 p.lS
]!I.
Cahiers Français d'IllronnatiOn5 op.cir p.15
.... Osendé Mana : L'économie de l'Ouest Africain Paris 1977, Maspero, p.l l

20
insecticides par avion, la distribution de l'eau jusqu'à la parcelle, l'entretien des réseaux
principaux ct-irrigation et de drainage, avec les cultivateurs installés sur le périmètre,
correctement encadrés, assurant les travaux d'entretien depuis les semis jusqu'à la récolte,
y compris l'arrachage des vieux plans"."
Faisant le bilan de toutes ces difficultés techniques, l'Etat fait démarrer, à partir de
1963, des essais de culture sous-pluie dans une autre région où les conditions climatiques
sont meilleures pour le développement du cotonnier. Le Séné~~ et la Haute
Casamance qui accueillent l'opération présentent un pr~~~I~~~ft;~e souvent
excédentaire. La répartition annuelle des précipitations y ~ ~~-!;, 97~ ~: total des
pluies de 1963 se répartissent sur 5 mois à Tamba, en 63 jouIs.l\\et surë.. inoi~ (~édougou
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en 72 jours", Cette région dispose en outre de vastes terres Vacantes pourvéxptbîtation de
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nouvelles spéculations agricoles. En Haute
Casamance, pat! exemple;::Virrachîde n'y
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représente que "215 du produit brut rural?", La direction ainsi choisie reste conforme
d'ailleurs à une étude de la F.A.O. qui avait souligné qu't'au Sénégal..Je cotonnier ne peut
prendre quelque importance que là où la culture de l'arachide ne s'est pas définitivement
et exclusivement implantée. c'est à dire dans le Sud-Est, vers Kédougou, Kolda et le Sud
de Tambacounda?".
Le programme d'essai au Sénégal Oriental et en Haute-Casamance .porte sur 30 ha
cultivés par des paysans volontaires. fi sera finalement fixé à 100 ha dont 30 encadrés par
la C.F.DT au Sénégal Oriental et 70 encadrés par le service de l'agriculture (50 ha au
Sénégal Oriental et 20 en Haute-Casamance).
Malgré des problèmes relevant surtout de la concurrence entre les deux organis-
mes encadreurs, les résultats sont positifs : "la vocation cotonnière au Sénégal Oriental et
en Haute-Casamance ne fait aucun doute. Le développement de cette nouvelle culture
dépend plus des conditions humaines que des améliorations techniques. Une bonne
compréhension entre les encadreurs et les cultivateurs devrait permettre d'obtenir assez
41- C.D.F.T. : Rapport Sur la culture cotonnière au Sénégal Campagne 1963-64. Mai 1964 p.63
"- C.F.D.T. : op.clt p.97
"- Souman (M) Economie cotonnière ouest-africaine. Les opérations coton au &inégal et au Mati.
Thèse de 3e cycle Dakar 1972 p.80
«, SOWIlah (M) : Economie cotonnière ouest-africaine. Les opérations coton ail Sénégal et ail Maü
op.cit p.80

21
rapidement de bons résultats ,<45.
L'évolution des deux expériences, culture irriguée et culture sous-pluie. conduit le
gouvernement à opter pour la seconde. Dès lors l'opération coton bascule du Nord vers
le Sud-Est du pays, décrivant "un mouvement de translation... de la vallée du Sénégal au
bassin de la moyenne et de la Haute-Casamance?", Le coton fait partie désormais de
l'espace agricole sénégalais.
1-3
Le coton s'affinne dans le paysage agraire sénégalais.
Depuis 1963, un espace cotonnier (Fig 4) s'est créé progressivement dans l'espace
agricole du pays (planche 1). si bien qu'il n'est pas exagéré de parler de bassin cotonnier
: c'est ce que la SODEFITEX appelle la zone d'action cotonnière, comprise entre les l3e
et 14e parallèles Nord, de part et d'autre de la Gambie. Elle s'étend sur le Sud-Est du Sine
Saloum, one partie du Sénégal Oriental et de la Casamance Continentale. Elle est encadrée
par les isohyètes 850mm et 115Omm. L'arachide a une extension plus septentrionale. Dans
cette zone, en plus du coton, on cultive du maïs, du mil sorgho et de l'arachide.
Dans l'espace cotonnier le nombre de paysans encadrés par la SODEFITEX s'est
accru considérablement, avec quelques irrégularités pour certaines années.
(tableau 1)
Tableau 1: Evolution des effectifs de planteurs cotonniers Sénéga.lais encadrés par
la SODEFlTEX de 1%6/67 à 1984185
1966
1979
1980
1981
1982
1983
1984
167
/80
1 81
182
183
184
1&5
3.318
50.458
61.676
62.776
82.575
62.948
73.178
Source: SODEFITEX
d, Soumah (M) : Economie cotonnière nuest-afrtcaine. Les opéranons coton au Sénégal et au Mali
op.cir p-SO
.~. Soumah (M) : Culture cotonnière et développement régional au Sénégal in AnnaJes de la Fac:ulté
des Lettres Il't Sciences Humaines de Dakar 1977 n"7 p.249

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La culture de rente du cotonnier au Séntf.al.
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23
Les surfaces emblavées ont atteint 1038ha dès la quatrième année que l'on peut
considérer comme base de référence (les trois années précédentes 1963/64 à 1965/66 étant
des années expérimentales). Elles sont multipliées par 13, quatre ans après l'année de base.
(tableau 11).
Tableau!: Evolution des surfaces cultivées en coton de 1966/67 à 1987188
(en ha)
1966
1970
1978
1980
1981
1982
1983
1987
1 67
1 71
/79
1 81
1 82
1 83
184
188
1038
1361
4829
2991
3197
4201
3335
2887
8
9
3
7
8
3
8
Source: SODEFITEX
L'analyse du diagramme en indices simples des surfaces emblavées (Fig 5) de
1966/61 à 1987/88 montre que le coton a marqué de son empreinte l'espace agricole
sénégalais. Celle-ci se matérialise par la hausse continue des surfaces défrichées de 1966/67
à 1978n9. Dans cette période l'Indice de base est multiplié par 46,5. La vitesse de
progression est révélatrice du dynamisme du coton.
Malgré des efforts de redressement en 1982183, les années 80 sont, d'une manière
générale, marquées par un net fléchissement. En 1980/81, l'indice tombe à 2881, ce qui
correspond à un abandon de 18.386ha non emblavés par rappon à l 978{l9. Le déficit
1
atteint son plancher avec 22.817ha non défrichés en 1986/87, c'est à dire autant que les
emblavures de 1972{73. L'explication de la chute se trouve probablement dans l'effet
;.
cl'attraction que l'arachide" continue cl'exercer sur les planteurs cotonniers.
Le programme des années 90 vise la relance de la défriche qui doit atteindre
53.50üha en 1991/92. Il indique que le coton continuera d'occuper une place importante
dans l'espace agraire sénégalais.
'7. SODEF1TEX : Rapport d'activités cotoo-céreales. Campagne 1981182 p.l l

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25
La pénétration de la spéculation dans le milieu rural s'est accompagnée de la mise
en place de structures d'encadrement" qui ont également leur empreinte marquée dans la
géographie rurale: marchés cotonniers, pistes de drainage. usines d'égrenage. structures
administratives SODEFITEX (planche 0).
Mais cette empreinte est surtout visible à l'échelle vülageoise. Le village cotonnier,
selon la terminologie adoptée par la société d'encadrement, est une localité rurale "où
l'introduction est le développement de la culture cotonnière n'ont pas rencontré de
résistance, ni de concurrence de la part de l'arachide?", fi est. généralement. au milieu de
sa couronne de culture composée de trois auréoles :
- une première pour la céréaliculture de case
- une deuxième porte le coton
- une troisième est réservée à l'arachide et à la jachère.
On rencontre ce schéma surtout dans le Fouladou, en Haute Casamance (Fig 6) où
la nouvelle spéculation domine, avec la culture vivrière du mil, dans le calendrier des
activités du paysan.
Dans le Sud-Est du Sine Saloum, la forte emprise de la première culture de rente
initiée au Sénégal réserve au coton quelques portions de terroirs qui créent des petits blocs
de discontinuité dans l'espace arachidier.
Mais l'arachide n'est pas le seul obstacle à la poussée cotonnière. Le développe-
ment de cette culture est fonction de sa capacité à surmonter certaines contraintes d'ordre
naturel et économique.
•a~ Fall (SM) : Les incidences de la culture cotonnière dans l'arrondissement de Dabo, en Haute
Casamance
Mémoire de maîtrise, Dakar 1983 pp.52T65
". Fall (SM) : Les incidences de la culture cotonnière dans I'arrendissemenë de Dabo en Haute-
Casamance op.cit p.79

Planche H.
Culture cotonnière au Sénégal: les infrastructures d'accompagnement.
26
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28
Chapitre 2: les contraintes de la production
Le coton n'est pas cultivé dans toutes les régions du pays. Sa localisation et son
extension sont commandées par des facteurs dont les plus déterminants sont les conditions
géographiques du milieu, la place de l'arachide dans le système agricole et la conjoncture
économique.
2-1 Données naturelles et localisation
Le cotonnier a des exigences climatiques et pédologiques. Sa culture "a besoin d'un
climat à structure simple, comportant une ou plusieurs saisons de pluies bien tranchées et
régulières";5(1.
Son cycle végétatif varie de 166 à 20S jours selon Rt.agiëre", La germination
nécessite une température de l'ordre de 25° à 30°. Les excès climatiques lui sont nuisibles.
"La graine est tuée vers 55° t 60° en atmosphère humide".n t'La plante a besoin d'une
répartition équilibrée des quantités d'eau, selon les exigences de chaque phase de son
développement. Tandis que la maturation s'accommode assez bien de la sécheresse. la
floraison constitue une phase délicate, exigeante en eau. A cette phase la plante est très
sensible à la sécheresse et les risques de flétrissement 00 de chute de capsules sont
constants':".
La
culture
du
cotonnier
étant
largement
dépendante
de ces
conditions
pluviométriques et de température St l'isohyète SOOrnm représente la limite septentrionale de
son développement au Sénégal. (Fig 7). En effet le Ferlo et le Nord du pays sont
caractérisés par une installation tardive des pluies et une distribution irrégulière de celles-
ci. Le déficit pluviométrique enregistré chaque année par ces régions est une conséquence
de l'activité de la mousson qui commande les précipitations au Sénégal : elle est
caractérisée par un gradient décroissant du Sud au Nord.
;10_ Fall (SM) : Les incidences de la culture cotonn~re dans .'arrondissement de Dabo, en Haute
Casamance. op.cit p.9
!J.
R.Lagière : U: cotonnier. G.P. Maisonneuve et Larose-Paris 1966 p.32
n_ R.Lagière : Le cotonnier op.cu p_32
~- Fall (SM) ; Les iacidences de la culture cotonniëre dans l'arrondissement de Dabo en Haute
Casamance. op.ch.l l

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30
Dans le domaine pëdologique, le cotonnier s'adapte bien aux "sols ferrugineux
tropicaux lessivés avec concrétionnement"." ces sols se rencontrent surtout dans le Sud,
singulièrement en Haute Casamance qui. sur le plan pédologique fait partie d'un vaste
ensemble: la zone soudanienne. L'épaisseur de l'horizon humifère de ces sols offre à la
racine pivotante du cotonnier une profondeur suffisante pour son développement
Les terroirs du Cayor et du Baol, premiers à accueillir la culture de r arachide,
plante également épuisante, se sont très appauvris. ce qui explique leur exclusion du "basin
cotonnier".
Ainsi les conditions naturelles limitent l'extension du coton vers le Notd n faut
ajouter à cette contrainte, celle que pose l'attrait exercé par l'arachide sur les paysans dont
la conséquence est un ralentissement de la défriche pour le coton.
2·2 Concurrence arachidière et réceptivité paysanne
Certaines années, la production (Fig 8) et les surfaces réservées aux plantations (Fig
9) connaissent des baisses sensibles. Ainsi en 1975(76, la production est tombée à 30.685
tonnes de coton-graine contre 42.099 tonnes en 1974nS. Pourtant la même année !IIa
production par pays devrait progresser partout''", notamment dans dix Etats d'Afrique
Francophone et à Madagascar.
Pour la campagne 1981/82, les surfaces réelles défrichées représentent 31.977ha alors
que le recensement des intentions de culture avait donné 46.582haS6, soit un désistement
affectant 31% du programme.
En 1975n6 la baisse de la producrion cotonnière trouve son explication dans la
préférence des paysans du Sine Saloum pour l'arachide dont le prix au producteur .est fixé
à 41,5F cFMg contre 47F cFA/kg pour le coton, (soit une différence de 5,5F cFA en
faveur du kilogramme de coton, mais différence qui ne compense pas la sooune d'effort
que nécessite cette culture).
~- Soumah (SM) : L'économie cotonnière Ouest-afrjcaine, Les opérations coton au Mali et au
sénégal. op.cit pA1
~- Afrique agriculture n06 Février 1976 p.33
l<i. SODEFITEX : Rapport d'actil'ités coton céréales campagne 1981/82 p.ll

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CFDT)

32
Les baisses de production sont encore plus marquées au début et à la fin des années
80. (Tableau III)
Tableau ID: Evolution de la production de coton-graine au cours des années quatre
vingt.
(en tonnes)
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
! 80
1 81
! 82
183
! 84
/ 85
/86
/ 87
2690
2055
4098
4723
3039
4691
2794
2687
5
o
7
3
1
2
1
o
Source: SODEFITEX
..
L'évolution des surfaces défrichées indique mieux le componeme.nt du paysan
puisque la baisse de production est corrigée par les rendements élevés de 1981182 et
1982/83 (Tableau IV)
Tableau IV: Evolution des rendements de coton de 1976n7 à t986187
(en kg/ha)
1976
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
177
1 81
/82
183
184
1 85
186
187
1.03
1.28
1.12
1.06
1.05
1
688
2
o
913
2
719
4
Source: SQDEFITEX

33
Par rapport à 1976{77 les surfaces enregistrent des reculs de 31,77% en 1980/81 et
41,88% en 1986/87.
La comparaison des prix au producteur (tableau V) des deux cultures commerciales
éclaire sur la cause principale de ces reculs.
Tableau V: Prix d'achat au producteur des deux cultures commerciales au cours de
deux campagnes
Prix net du kg en FCFA
1980/81
1981182
arachide
40
60
coton-graine
60
68
Source: SODEFITEX
Entre les campagnes de 1981 et 1982 le prix de l'arachide a été augmenté de lOF
cFA, soit une hausse de 50% du prix net, contre une hausse de 13% pour le coton. Cette
différence montre que "le coton rémunère moins la journée de travail du paysan, ce qui
n'a pas manqué de rejaillir sur le comportement des: planteurs. Cette faiblesse relative du
prix au producteur de coton, surtout vis à vis de l'arachide, a entraîné un désistement
important des cultivateurs pour le coton. Le recensement des intentions de culture avait
donné 46.582ha. les réalisations 31.977ha, soit 69%"17.
C'est en raison de cette forte concurrence qui n'est pas conjoncturelle que "le
cotonnier ne peut prendre quelque imponance que là où la culture de l'arachide ne s'est
pas définitivement et exclusivement implantée, c'est à dire dans le Sud-Est, vers Kédougou,
Kolda et le Sud de Tamba-Coundav". Même en Haute Casamance, dans certains villages"
comme Mamparim,"le coron ne prend que la place que lui laisse J'arachide."
«. SQDEFITEX : Rapport d'adhités coton-cérëales Campagne 1981.82 op.cit p.l l
'". UNESCO.OMM : Rapport technique Sur une étude d'agro-dimatologie de )' Afrique sèche an
Sud du Sahara, eu Afrique Occidentale
Genève 1962 pp.237.273 in Soumah : L'économie cotonnière Ouest.africaine • Les opérations coton au
Mali et au Sénégal : op.cu p.8D
S9_ FaU (SM) : L~ Ineldenees de la culture cotonnière dans l'arrondissement de Dabo en Haute
Casamance op.cit p.83

34
Plusieurs raisons peuvent expliquer l'obstacle que constitue l'arachide devant le
coton. EUe est la spéculation ta plus ancienne puisque sa culture a démarré au Sénégal
depuis 1880.
Les prix au producteur arachidier ont été plus incitatifs pendant une longue période.
Il s'y ajoute un sentiment de plus grande sécurité: les risques sont moins grands avec
l'arachide qui peut être vendue par d'autres filières si les prix proposés par l'Etat ne sont
pas intéressants, alors que le paysan cotonnier n'a qu'un unique interlocuteur. la
SODEFlTEX, qui lui impose, en plus. un système très contraignant de sélection de la
récolte. (Planche III)
Le programme d'équipement géré
à ses
débuts
par
l'Office
National
de
commercialisation agricole et de développement (ONCAD). dissout en 1980, attirait
également les paysans, davantage vers l'arachide que vers le coton.
Ainsi la réceptivité du paysan par rapport à une culture donnée est fonction du prix
rémunérateur de celle-ci au producteur. C'est ce que les responsables de la SODEFITEX
ont compris pour tenter, par le jeu de l'émulation, et de "l'appât", d'intéresser davantage
le paysan à la culture du coton au détriment de l'arachide. Une tète du coton 3. été
instituée pour récompenser chaque année, les planteurs les plus performants." Des
améliorations technologiques sont introduites dans le milieu, notamment avec l'invention
du disque-céréale adapté au semoir-coton, pour attirer d'avantage de cultivateurs céréaliers.
Il s'agît là d'une "pédagogie de l'intérêt" qui vise à amener progressivement le paysan à
adopter la culture qui intéresse la compagnie en passant par celle qui intéresse avant tout
le paysan. 61
Pourtant malgré toutes les mesures
initiées pour contourner le problème de
l'augmentation du prix au producteur, celle-ci demeure la revendication fondamentale des
planteurs comme l'a démontré la fronde" de la campagne 1988/89 au cours de laquelle
les paysans des régions de Kolda et de Tamba-Counda ont menacé de tourner le dos à la
culture du coton pour s'adonner à celle de l'arachide et des céréales si la SODEFITEX ne
consent pas une hausse" du prix au producteur de 100F CFA à 2.S0F CFA.
15lI. Parmi les cadeaux offerts par la SODEFlTEX, figurent en bonne place les billets pout le pèlerinage
à la Mecque, ce qui ne manque pas d'effet au pri's d'une population islamisée
<1. Fall (SM) ; Les incidences de la culture cotonnière dans l'arrondissement de Dabo en Haute
Casamance op.cit p.30
Ij;l~ Le Soleil n05753 du 24 Juillet 1989 p.15
~. Lô (Saliou Fatma) : coton, certains planteurs boudent in Le Soleil n05721 du 14 Juin 1989 p.lO

Planche III.
Le coton: une culture contrôlée.
35
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36
Ainsi l'avenir du coton au Sénégal dépend, dans une large mesure. de l"intérêt que
l'arachide entretient dans le milieu rural. II est également tributaire du profil de la
conjoncture économique.
2~3 Influence;:,de la conjoncture nationale et internationale
Au Sénégal, comme dans beaucoup de pays "où elle a été récemment implantée ou
développée. la culture du coton a été une culture voulue (dans le) souci d'épargner des
devises trop rares ou (le) désir d'en gagner en exportant?", Sous ce rapport la conjoncture
économique a toujours une conséquence sur l'extension des emblavures.
La déprime" qui caractérise l'économie sénégalaise depuis 1975 (Tableau VI) et qui
a conduit à l'élaboration de trois plans" de sortie de crise, est accompagnée d'une baisse
continue de la production cotonnière.
Mo Calan (P) : Le coton et l'industrie cotonnière Paris. que suis-je? n"90 PUF 1966 p.79
~o Sénégal Industries Entreprises et AffaÎres ~uméro Spécial Janvier 1985 p.2I
... En collaboration avec la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International. le Sénégal a initié trois
plans pour tenter de résorber la crise qui frappe SOn économie ;
programme de stabilisation à court terme 1979/1980
o
plan à moyen terme de redressement économique et financier 1980/85
o
. programme d'ajustement structurel à moyen et long terme 1985/92

37
Tableau VI: Déficit de la balance commerciale Sénégalaise
Années
Valeur en milliers F.ŒA
1975
75
1979
84
1980
121
1982
157
Source: Sénégal-Industries et Entreprises, numéro spécial, janvier 1985 p.21
Avec le programme de stabilisation à court terme 1979/1980. la production chute
à 26.9üSt contre 33.805t l'année précédente. Les surfaces défrichées reculent de 18.CKJOha.
Le plan à moyen terme de redressement économique et financier et le plan
d'ajustement structurel à moyen et long terme confirment la tendance. En 1980/81 la
production tombe à 20.606t, niveau le plus bas jamais atteint depuis 1971n2. En 1986/87
la Nouvelle Politique Agricole (N.P.A.) fait réaliser 26.87Ot sur 25,482ha défrichés.
Deux indicateurs révèlent avec suffisamment de clarté, la répercussion des difficultés
de l'économie nationale sur le programme cotonnier: d'une pan l'évolution de la réserve
de péréquation du coton et d'autre part celle de la consommation des filatures locales au
cours de la décennie 1980/1990.
En effet la réserve de péréquation" qui avait atteint un milliani de F.ŒA durant
les exercices 1983184 et 1984/85 est épuisée à la suite des deux derniers exercices
déficitaires, ce qui contraint la SQDEFTIEX à recourir à un financement extérieur pour
couvrir ses besoins en fonds de roulement, en attendant "la reconstitution de cette réserve
qui n'interviendra pas avant quelques années".68
«. La SQDEFlTEX Cl la caisse de péréquation Cl de stabilisation des prix du Sénégal sont liées par une
convention (convention de Juin 1984 renégociée). Selon celle-ci le gouvernemem ganmtit à la société le prix
de revient de la fibre arrêté à l'issue de chaque exercice. (cf SQDEHTEX ; Troisième lettre de mission
p.25)
(10_ SODEFITEX Troisième lt"'ttr e de
mission p.16

38
Les créances cumulées de la SODEFITEX sur la Caisse de Péréquation et de
Stabilisation des Prix se chiffrent à 2.û48.397.446F.cFA à la fin de l'exercice 1986/87.
(Tableau VII)
Tableau VII: Créances de la SODEFIlEX sur la Caisse de Péréquation et de
Stabilisation des Prix du
Sénégal a la fin de l'exercice 1986187
Montant F.CFA
Charges communes exercice 1984/85
175.992.334
Charges communes exercice 1985186
198.752.009
Charges communes exercice 1986187
92.576.000
Reliquat
sur
reversement
contractuel
604.209.106
1986/87
Avance au 30/06/1980 sur reversement
976.867.897
contractuel 1986/87
Total
2.048.397.446
Source: SODEFTIEX
L'examen des quantités de fibres vendues sur le marché national depuis 1980
montre une stagnation des opérations autour de 3800t environ (Tableau VID) pendant six

39
ans, suivie d'une baisse à partir de 1986/87, consécutive à la crise que traversent certaines
filatures du pays, notanunent la Société Textile Sénégalaise (STS) et l'Industrie Cotonnière
Africaine (ICOT AF).
Tableau VIII: Vente de fibre-coton par la SODEFITEX aux entreprises locales
(en tonnes)
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19S01
19811
1981/
19841
19851
Iml
lom
81
82
83
85
86
88
189"
1.120
3.890
3.920
3.674
3.i8O
3.910
2.190
sn
~ à la dale du 30/3/89
~; SODEI'lTEX
Le coton sénégalais est fortement concurrencé dans la sous-région d'Afrique
Occidentale par la production de certains pays comme le MaliM et la Côte d'Ivoire (Fig
10). Il subit également les effets des fluctuations des cours mondiaux. Les années de baisse
notoire de la production (1980/81, 1985/86 et 1986/87) coïncident toujours avec des
accumulations importantes, voire excessives de stocks au niveau du marché mondial, ce qui
ne manque pas de déprécier les cours du coton (Fig11). C'est ainsi qu'en 1981 la forte
disponibilité des stocks mondiaux. a entraîné une chute des cours" au milieu de l'année.
Au premier Août 1986, les stocks mondiaux ont atteint "53 millions de balles, soit près de
neuf mois de consommation, niveau exceptionnel'?' puisque le seuil tolérable "pour ne pas
provl:Xluer sur le marché mondial des fluctuations excessives'"; toujours préjudiciables aux
petits producteurs comme le Sénégal, se situe environ à cinq mois de consommation.
.... En 1980 le Mali a exploité 102.ClClOha malgré une réduction de 14% des surfaces cultivées et la Côte
d'Ivoire 126,OOOha.
En 1986 ce dernier pays a défriché 1.59,296ha et commercialisé 2135321 de coton-graine, contre
respectivement 25.482ha et 26.87Ot pour le Sénégal (source CFDT).
70. J.Beaujeu.Oarnier, A. Gamblin, A.Delobez: Images ëeonomtques du monde 1981, Sedes, Paris ,1981,
p.74
71. CFDT: Rapport annuel 1985/86, op.cit. p.143
1;1. CFDT : Rapport annuel 1985/86, op-ch p_143

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42
L'année 1987/88 a été également marquée par une surproduction mondiale à cause
de la conjugaison de plusieurs facteurs favorables dont la bonne qualité des rendements,
les effets positifs de la baisse des cours du pétrole sur les prix des engrais et des
insecticides et la politique américaine de soutien aux planteurs qui a entraîné une
augmentation de 15,5% des plantations aux V.S.An , en 1987.
Toutefois, il est important de souligner que les cours mondiaux ont parfois un effet
d'entraînement positif sur la production nationale. C'est ainsi que la reprise des cours en
1981/82 et 1984/85 (fig. 12) correspond à des records de production mondiale et nationale
(tableau lX).
Tableau IX: Records de production de coton-graine au Sénégal et dans le monde
(en tonnes)
Production
1981 / 82
1984 1 85
Sénégal
41.006
46.912
Monde
154.000.000
191.000.000
Source: SQDEFITEX, CFDT
Tous les facteurs qui ont une influence directe ou indirecte sur la production
nationale n'agissent pas, cependant, avec la même intensité, ni toujours dans la même
direction. C'est pour cette raison que les tonnages annuels Ont une variation irrégulière.
-,
"- J.Beaujeu-Garnier, A. Gamblin, A. Dclobez, op.déjà cil. p.57.


Evolution de l'indice du prix de v~nte du coton lel'e
f'3- -il
qua li te, or i 9i ne AFR1QUE CEMI RE et OUEST. Longueur 1. 1/32 u [
du 81/87/1958 au 61/01/1985 puis 1.1/16 u.
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44
Chapitre 3: les tonnages annuels
L'analyse du bilan de vingt cinq "campagnes" permet de déterminer l'évolution de
la culture cotonnière au Sénégal et ses perspectives.
3-1
Bilan de 25 années (196311964 - 1987/1988)
La première année (1963/64), la culture porte sur 63ha qui produisent 13t de coton-
graine, soit un rendement de 206kg/ha. TI s'agissait d'un test de culture sous pluie, à. la
suite de l'expérience, jugée onéreuse, de culture irriguée à Richard-Tell,
L'année 1966/67 marque le véritable démarrage de l'option définitive de la culture
sous pluie. C'est pourquoi nous considérons cette année comme base de référence. les
résultats obtenus SOnt très largement positifs :
- superficie emblavée ; 1038 hectares
- production de coton-graine : 146 tonnes
- rendement : ll04kg/ha.
La courbe de production de 2S années (1963/64-1987/88) présente trois grands
mouvements:
- une tendance à la hausse de 1963/64 à 1976{77, parachevée par un premier
record national de 45.207t en 1976n7. Le palier est cependant perturbé par la chute de la
production en 1975{l6.
- une tendance à la baisse de 1976(77 à 1980/81 : la production atteint son
plus bas plancher avec 2Q.606t en 1980/81.
- un mouvement pendulaire à la recherche de son équilibre depuis 1980/81
; les années de records (47.000t en 1982/83 et 1984/85) sont immédiatement suivies de
chute brutale (26.87Ot en 1986/87).
Le profil de la courbe s'explique par le mouvement de la défriche qui dépend de
plusieurs facteurs jouant, selon la conjoncture, de façon favorable ou défavorabïe pour le
coton;
- facteurs économiques : prix au producteur plus ou moins incitatifs.
concurrence serrée ou relâchée de l'arachide.
. facteurs techniques : niveau d'équipement des planteurs en matériels
agricoles, en engrais et produits phytosanitaires.
- facteurs naturels : qualité de la pluviométrie et des sols.

45
La production n'est pas équitablement répartie dans tout le ''bassin cotonnier"
(Fig13). Le Sine-Saloum où domine l'arachide joue un rôle. marginal par rapport à la
Haute-Casamance et au Sénégal Oriental qui demeurent la principale zone d'action de la
SOOEFITEX (plancheIV).
Dans
la
production
mondiale
de
fibre
cotonnière,
la
part
sénégalaise est
"microscopique" malgré son importance dans l'économie nationale. Au cours de ces
dernières années, son évolution a été très irrégulière (Fig14) à l'image de celle de coton-
graine.
En année record la production sénégalaise a atteint 86.398 balles de 219kg en
moyenne, contre, pour la même période, 28,7 millions de balles pour la Chine, 13 millions
pour les Etats-Unis, Il,7 millions pour l'Union Soviétique".
En Afrique, le Sénégal vient très loin derrière J'Égypte (8e rang mondial en
1984/85) et le Soudan. Dans la zone "Afrique de l'Ouest", il ne surclasse que le Niger
puisqu'il a été rattrapé et dépassé par le Togo en 1984/85.
'"
Dans quelle direction est orienté le programme des années à venir ?
3-2
Pen;pectives
La Troisième lettre de mission de la SODEFlTEX intervient dans le contexte du
Programme d'Ajustement Structurel à moyen et long terme. La Nouvelle Politique Agricole
(N.P.A.) qui définit les modalités d'application du programme de désengagement de l'Etat
en milieu rural fixe. pour le coton, un objectif de redressement. Il s'agit de réaliser à
nouveau les résultats de 1976n7 (superficie 43.845ha, production: 45.207t., rendement :
103lkglha) ou ceux de 1984/85 (production: 46.912t, superficie: 46.336ha. rendement:
l012kglha). C'est donc un objectif qui vise l'arrêt de la chute de la production d'une filière
qui appone beaucoup de devises à l'Etat.
Deux mesures sont donc envisagées ;
- mettre un terme aux fluctuations anarchistes de la défriche en fixant un
accroissement moyen constant de 5000ha par an.
- maintenir le rendement moyen à un niveau constant de 1200kg/ha. Ces
mesures devraient permettre de réaliser, annuellement, un accroissement moyen de
production de 6O<X)t (Tableau X), un renforcement de la vocation cotonnière du Sénégal
7~_ CFDT : Rapport annuel 1985/1986 p.143

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48
Oriental et de la Haute-Casamance, une extension plus affirmée du coton dans le milieu
rural des departement de Kédougou et de Sédiou.
Tableau X: Programme coton fixé par la troisième Lettre de Mission
1988/89
1989190
1990/91
1991m
Superficie
38.000
43.000
48.300
53.500
(ha)
Production
45.œo
51.500
58.200
64.200
(t)
Rendement
1.200
1.200
1.200
(kg/ha)
Source: SODEFITEX
Les
actions
d'intensification
des
exploitations
devront
s'appuyer
sur
"la
généralisation de l'utilisation de la matière organique par la diffusion à grande échelle des
étables fumiëres?" et l'application du programme des intrants.
L'examen des données de base relatives à la quantité de coton-fibre disponible au
près de la SODEFI1EX, après égrenage de la récolte des quatre prochaines années, montre
que le Sénégal veut maintenir, voire renforcer, pour le coton. son statut de culture
d'exportation. c'est à dire celuî de rapporteur de devises. En effet de 1988/89 à 1991/92,
la production destinée à la vente locale reste stationnaire alors que les exportations devront
progresser de plus de 12% (Fig1S) - (planche V)
7~_ SODEFITEX : Troisième lettre de mission op.cit p.7

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Planche V.
La production de coton-fibre au Sénégal.
50
KOLDA

51
Les projections de la SODEFITEX n'envisagent pas l'augmentation du prix au
producteur de coton-graine. Jusqu'en 1992 celui-ci reste fixé à l00f CFA pour la première
qualité, 90F CFA pour la deuxième et 65F CFA pour la troisième. La réaction des paysans
au programme est négative. ils n'acceptent pas un immobilisme des prix doublé d'une
suppression de la subvention des intrants (Tableau Xl)
Tableau XI; Calendrier dégressif de subvention des intrants destinés à la culture
cotonnière
Subvention
1988 / 89
1989/90
1990 1 91
1991 / 92
Engrais
10%
0%
0%
0%
complexe
NPKS B
Urée
30%
15 %
0%
0%
Traitements
75 %
55 %
45 %
33 %
insecticides
Traitements
0%
0%
0%
0%
herbicides
Source: SQDEFITEX

52
La première année a indiqué les risques d'insuccès pour tout le programme
cotonnier (Fig16) des années à venir. Ces risques sont d'autant plus significatifs qu'ils ont
fait jour au coeur du bassin cotonnier. La fronde paysanne y a fait reculer. en 1988/89, les
surfaces défrichées de 62% par rapport aux déclarations d'intention de l'année, 141% par
rapport à celles de 1987/88. L'avertissement devrait être pris très au sérieux au lieu d'être
minimisé."
?4. Le 2 Août 1989, au cours d'un reportage télévisé dont le thème était "dossier coton", le Ministre du
développement rural a dédaré que la fronde paysanne au cours de la campagne cotonnière 1988/89 est le
résultat d'une désinformation, Le Directeur Général de la SODEFITEX considère pour sa part que le
"mouvement n'est pas global par rapport à. celui de l'année dernière._. Il ne concerne que 18.O<Xlha".
Le 20 Août 1989, invité par le Journal Télévisé, le Directeur Général de ta SODEFlTEX cœsidere que c'est
l'émulation qui dénouera la crise opposant les planteurs ct la société d'encadrement puisque cette année les
rendements attendus seront des rendements record, ce qui sera un facteur déterminant dans la mesure OÙ ceux
qui ont boycotté la culture pourront se rendre compte du caractère rentable de celle-ci, en dépit de la chérelé
des intrants,
Le raisonnement est très fragile car il signifie Qu'en cas de rendement faible. la crise va perdurer.

A990-.9 t

54
DEUXIEME PARTIE
L'INDUSTRIE COTONNIERE : IMPLANTATION. DEVELOPPEMENT, CARACTERISTIQUES
Au Sénégal, l'activité de transformation industrielle de la fibre a précédé celle de
culture de rente du cotonnier. De nombreux facteurs expliquent cette inversion de l'ordre
des choses.
En une trentaine d'années le pays s'est doté de toutes les entreprises qui
interviennent dans les différents stades de transformation, allant de l'égrenage à la
confection. La diversification du secteur s'est accompagnée d'une décentralisation de
l'industrie cotonnière vers les autres régions.
Chapitre 1: les facteurs du developpement de l'industrie cotonniere
Dans tous les pays, la naissance et le développement des usines, amsi que leur
localisation résultent de la conjugaison de différents ordres de facteurs. Pour le Sénégal,
deux catégories de faits ont été déterminantes pour le destin de l'industrie cotonnière; il
s'agit d'un complexe d'événements historiques d'une part et de données géographiques
d'autre
part,
favorables
à l'impulsion des
activités
manufacturières de
tissage
et
d'impression.
l:L
Les facteurs historiques
On distingue deux générations d'industries dans le pays. La première est née de la
volonté de la puissance coloniale, la seconde de celle du nouvel Etat indépendant:., à partir
de 1960. Mais ce découpage, s'il est pertinent d'un point de vue chronologique, l'est moins
d'un point de vue politique. En effet. pour l'essentiel l'industrialisation du Sénégal a
continué d'être guidée, après 1960, par la même orientation que celle de l'époque coloniale
: offrir aux capitaux privés des garanties pour leur assurer les meilleures conditions de
recyclage",
7"/.
La loi 74-06 du 22 Avril 1974 portant "statut de la zone franche indusuielle de Dakar" accorde aux
investisseurs qui décident de s'Installer dans la zone des avantages dont les plus substantiels sont :
- exonération fiscale totale sur les bénéfices, dividendes, salaires, enregistrement, taxes sur production, patentes
et contribution foncière

55
L'industrialisation de l'Afrique et celles des colonies françaises singulièrement. ne
s'est pas réalisée à une vitesse vertigineuse. Jusqu'''à la veille de la seconde guerre
mondiale, l'industrie aux: colonies était (...] encore balbutiante"." Les hésitations des milieux
métropolitains se traduisaient par des investissements de faible importance, un outillage tout
juste capable de dégrossir les matières premières. avant leur exportation vers l'Europe sous
forme de produits scmi-finis, "D'une façon générale, les industries de base étaient
inexistantes':", Par exemple, "en A.ü.F. les industries les plus marquantes restaient le
décorticage des arachides (...] assumé par la colonie depuis le milieu des années 30 [...J
et les premières huileries industrielles installées depuis 1939 seulement"." C'est dans la
période de l'entre-deux-guerres que la question de l'industrialisation des colonies était
explicitement posée en métropole. Avec la crise des années 30, les autorités françaises se
rendent compte de la nécessité d'Installer "au voisinage des lieux de production (des]
industries permettant de valoriser des matières premières inutilisables?". cependant le
constat n'est pas suivi de grandes innovations en raison de l'hostilité des milieux
métropolitains. Autrement dit. "la nécessité des réformes structurelles susceptibles de
répondre aux exigences nouvelles de l'impérialisme par l'accession du domaine colonial à
un niveau de développement supérieur des forces productives se heurtait au réflexe défensif
de
"repli
sur
l'empire"
d'une
métropole
soucieuse
de
maintenir
toute
activité
productricesusceptible de concurrencer l'économie française tt82, C'est le gouvernement du
front populaire qui cherchera à résoudre cette contradiction en donnant la priorité au
• transfert libre des capitaux
- franchise douanière totale (cf Journal offICiel de la République du Sénégal n04356du 18 Mai 1974 p.741)
"'- C.Coquery Vidroviteh ; Industrie et dépendance: les retards de l'industrialisation daDs l'Empire
français daDS ra première moitié du zOe siècle. Etude comparée Afrique, Indocbioe Document Mooéotypé
1979 p.3
'/9. C.Coquery Vidroviteh : Industrie et dépendance op.dt p.3
'"'. C.Coquery Vidrovitch ; Industrie et dépendance op.cit pA
BI. C.Coquery Vidrovitch : "Industrie et dépendance" op.cit p.7
Q.
C.Coquery Vidroviteh : Industrie et dépendance op.cit p.6

56
premier terme, Le programme de Louis 'MeratJ1 affirme avec force que les capitaux doivent
s'investir dans les colonies, mais ils doivent y demeurer, y travailler, y produire "au lieu
de chercher irrestiblement à sten évader dans un minimum de temps'l",
La guerre de tranchées entre partisans et adversaires d'une industrialisation des
colonies retardera les mesures novatrices jusqu'à l'éclatement du second conflit mondial qui
met la France dans de sérieuses difficultés de ravitaillement
Dans un tel contexte de pénurie "les perspectives de l'avenir industriel des
colonies?" sont envisagées avec plus de réalisme: "l'accès des colonies à la vie technique
actuelle est fatal. leur industrie se développera avec [1'] appui [de la métropole]. soit
malgré [la métropole] et, dans ce dernier cas contre [elle], ce qui est à éviter'oM.
Le programme d'industrialisation de l'A.O.F. se déroule selon trois étapes", La
première est caractérisée par l'implantation, dans le cadre de l'économie de guerre d'usines
orientées vers la recherche de carburants de substitution pour secourir l'économie de la
métropole.
..
La deuxième impulse un programme d'investissements destinés à augmenter le
potentiel défensif de l "empire français '', La recherche énergétique en constitue le volet
principal.
a) -
Louis Meral était directeur des Travaux Publics, économiste. conseiller du Ministre des colonies,
Marius Moutel, à l'époque du Front Populaire.
114 _ C.Coquet}' Vidroviteh : A propos desinvestissemeDts d"outre-mer l'exemple de 1'0ucst-atrlcain
1910-1965, Document rénéotypé pAlS
15_
Rapport du Gouvernement de Vichy cité par Coquery Vidrivitch in Industrie et dépendance op.cit
p.l3
tiS_ C.Coquery Vidrovitch : Industrie et dépendance op-cil p.O
1'1. C.CoqueIy Vidrùvitch : Industrie et dépendance op.cit p.13

57
La troisième vise à "assurer un minimum vital d'autonomie ëconomïque:" aux
colonies en encourageant la création de "certaines industries de base?" comme par exemple
celles pour la production de matériaux de construction et quelques manufactures dans les
domaines qui ne menacent pas de concurrencer la production métropolitaine.
Mais la condition posée au domaine manufacturier a constitué une réelle entrave
pour le développement de celui-ci. "Ce n'est guère que dans l'industrie textile qu'on était
prêt à innover, en étendant à l'Afrique Noire l'expérience indochinoise 'en matière de
filature et de tissage du coton'l9O.
Pourquoi un traitement de faveur réservé au coton? Pour les milieux privés français
"il est un peu paradoxal que les besoins des colonies en tissus de coton soient couverts par
des importations, tandis que ces pays, eux-mêmes producteurs de cette fibre, l'exportent et
l'envoient traiter en métropole ".91 L'argument qui relève de la logique formelle ne résiste
pas à l'analyse, sinon comment expliquer, qu'au même moment. la France continuait de
triturer dans les huileries de Bordeaux et de Marseille 9/10 de la production arachidlère
sénégalaise et exponait une grande parne de l'huile d'arachide produite par ses usines vers
la colonie du Sénégal ?
En vérité, la raison fondamentale qui a déterminé 1'impulsion de l'industrie textile
en A.D.P. procède de la nécessité de restructurer un secteur qui a du mal à satisfaire la
demande nationale française à fortiori celle des colonies. Il s'agit de prendre des mesures
adéquates pour éviter de perdre le marché de l'A.nF. dont l'approvisionnement en tissus
est "une nécessité vitale':". Les industriels Français se rendent compte de l'urgence à
trouver les moyens au pouvoir d'achat du paysan africain à s'employer dans un contexte
où la métropole... "[n'est] plus en mesure de [...) fournir la contrepartie exigée?" à des
producteurs d'oléagineux et consommateurs de tissus.
ill_ C.Coquery Vidrovîteh : IDd~trie te dcpendan(e op.cit p.14
"'- c.coquery Vidrovitch : Industrie et dépendaD(e op.cit p.IS
'10_ c.coquery Vidrovitch : Industrie et dépendance op.ch p.tS
Il. Ibidem. p.16
~. Ibidem, p.l6

58
L'adaptation est donc acceptée par les investisseurs puisqu'elle leur offre une bonne
occasion pour transférer vers les colonies africaines le matériel obsolète des usines à
restructurer, en sus de l'exportation d'un personnel technique qualifié.
Il faut noter que la conjoncture internationale de l'époque a rendu facile l'adaptation
de l'industrie textile française à la politique définie par le Front Populaire.
En effet. après la première guerre mondiale, les industries textiles alsaciennes ont
profité du traité de Versailles pour s'approprier le marché allemand. Mais â la suite des
crises économiques et politiques des années 30, l'exportation vers l'Europe Centrale
devenait de plus en plus difficile. Le gouvernement français dénonça alors en 1936 " la
Convention du Niger qui réservait à l'Angleterre les exportations textiles vers les
territoires africains'P' et ouvrait ainsi de nouveaux débouchés à l'industrie alsacienne.
Les
Etablissements
Schaeffer el
Compagnie organisent un premier voyage
d'information en Afrique en 1936, patronné par la Société Industrielle de Mulhouse. la
deuxième guerre mondiale interrompt les efforts d'adaption aux marchés africains. Après
la libération les exportations de tissus vers l'Afrique reprennent, suivies bientôt par les
exportations de capitaux pour installer les premières unités industrielles. La Société
Industrielle Cotonnière Africaine (ICOTAF) fait partie de cette génération de l'après-
guerre. Dans un mouvement de reconversion de capital et de transfert de région, la
Cotonnière du Tonkin, créée depuis 1900, procède à une mutation pour donner naissance
en 1950 à la Société Cotonnière Transocéanique qui s'installe à Dakar.
Au lendemain de l'indépendance, la liquidation de l'économie de traite contraint le
capital privé commercial à chercher un autre domaine de redéploiement. C'est ainsi qu'on
assiste à une reconversion de capital commercial. détenu par certaines sociétés françaises
ou par les Libano-Syriens, en capital industriel,
C'est dans ce mouvement qu'il faut ranger la naissance de la Société Industrielle
du Vêtement (SIV) et de Tricotages Mécaniques Sénégalais (T.M.S). Ces deux dernières
entreprises sont créées en 1961, dans le domaine de la confection el de la bonneterie par
association entre privés sénégalo-libanais et une entreprise commerciale française, la Société
de Commercialisation Ouest-africaine (SCDA).9S
\\1'1_ Jacquet (P) : Les tissus imprimés destinés à l'Afrique Noire les impressions mulhoustennes pour
l'Afrique Noire, Musée de l'Impression, Mulhouse, Imprimerie de l'''Alsace'' l6 Février- 14 Avril 1968 page
non numérotée
~. La SCOA est fondée en 1906 à partir de la reconversion d'une entreprise qui remonte à 1899.

59
Ainsi à la faveur de différentes circonstances l'industrie cotonnière a été implantée
au Sénégal.
Pour sa consolidation et son extension, celle-ci a bénéficié de l'appui d'un cadre
physique et économique potentiellement favorable.
1-2
Facteurs géographigues
Dans la décision d'installer une industrie dans une région donnée. les considérerions
d'ordre économique, technique et spatial ont toujours été déterminantes. En ce qui concerne
l'exemple sénégalais, Jean Bernard Mas", étudiant les industries du pays, rappelle
opportunément que les investisseurs ont été guidés par :
- la recherche d'un profit égal ou supérieur à celui donné par
un
investissement analogue dans la métropole
- l'utilisation à meilleur marché de certains facteurs de production
- le bénéfice d'un régime fiscal clément
- la réduction des coûts de transport,
Le port de Dakar a joué, en faveur de l'industrie textile, un véritable rôle
d'impulsion", d'abord en tant que point de rupture de charge pour les produits venant de
l'hinterland Ouest-africain, singulièrement pOUT le coton de l'office du Niger. Dakar offre
en plus un marché disponible de 443.56<f3 consommateurs en 1960. une main d'oeuvre 11.
bon marché et "ayant... révélé une bonne productivité"99,
Non seulement la poussée démographique a élargi le marché dakarois, mais
l'urbanisation a considérablement multiplié les besoins de consommation des sénégalais.
Ainsi à partir des années 70, de nouveaux créneaux porteurs sont identifiés par les
investisseurs. Une société est créée en 1976 pour satisfaire la demande en linge de lit, de
table, etc : c'est l'Industrie Sénégalaise du linge de maison (ISLIMA). Un projet de
fabrication de serviettes pharmaceutiques est élaboré en 1972 mais n'a pu être finalisé. il
"l_
Jean Bernard Mas : Les induskies du Sénégal Paris. République du Sénégal, Ministre de la
coopération de la République Française. 1965 p.l
1I'l_ Assane Seck : Dakar, métropole Ouest-africaine op.cit p.82 et p.443
'ol.
Ibidem, p.194
og- Guy Rocbeteau : Pouvoir financier et indépendance économique eu Afrique. Le cas du Sénégal
ORSTOM-Karthala, Paris 1977 p.330

60
s'agit de la Société Industrielle de coron pharmaceutique101) (SrCOPHAR)•
. La SODEFlTEX a installé ses unités d'égrenage dans le "bassin cotonnier" pour
baisser les coûts de production de la fibre en minorant les coûts de transport des
plantations à l'usine.
A une époque où la technologie n'avait pas suffisamment progressé pour permettre
de corriger les déficiences hygrométriques des régions de l'intérieur, seul le Cap-ven offrait
à la filature des conditions qui répondent aux minima exigés en matière d'humidité et de
température. En effet pour atteindre des productions optimales. la filature de coton demande
une température moyenne de 260 et une humidité relative de l'ordre de 52 à 55%101,
Il faut noter que si chez les investisseurs, le choix d'un site industriel dépend en
grande partie des profits attendus, au niveau de la puissance publique interviennent d'autres
variables comme par exemple la nécessité de gérer rationnellement l'espace et les
ressources humaines. C'est ce besoin pour l'Etat de rééquilibrer l'aménagement territorial
qui explique, dans une large mesure, l'implantation d'usines hors de Dakar.
Depuis l'époque coloniale Dakar a été la principale bénéficiaire des mesures
politiques visant à libérer les initiatives'" pour améliorer ou compléter l'équipement
industriel du Sénégal. Les conséquences ont été un déséquilibre économique entre la
capitale et les régions intérieures, l'entretien d'un flux migratoire saisonnier qui vide les
terroirs agricoles. Pour corriger la tendance vers un développement macrocéphalique,
l'administration sénégalaise a décidé de décentraliser l'industrie très fortement concentrée
à Dakar. L'installation de la STS à Thiès est la matérialisation de cette volonté. même si
elle peut également être interprétée'" comme l'attachement des promoteurs à ne pas trop
s'éloigner d'un carrefour de communications et d'équipements intéressant pour toute activité
industrielle et commerciale.
IfIl_ Ministère du Plan et de ta Coopération Direction de la Planification
VIe P1ao réajusté 1981-1985 p.287
Le projet $ICOPHP.R est évalué à 1000 millions F CFA
IQI. FaU (S.M) Rapport de stage à Icotaf
DEA. Dakar 1983-84 p.13
1<,'- Assane Seck : Dakar métropole Ouest·africaine, op.ca p.82
l~_ Joachim Diedhiou : Entreprise textile, STS : étude géographique. TER. Dakar 1978 p.13

61
La dernière née des unités, la Société textile de Kaolack (SOlEXKA), participe de
la Nouvelle Politique Industrielle car, même si elle a été créée en 1976, sa production est
surtout destinée, selon la nouvelle orientation économique. à l'exportation. Ses ateliers
installés à Kaolack et à Longa, contribuent à l'effort de décentralisation.
Tous les événements conjoncturels et les données de base naturelles qui ont présidé
à la naissance d'une industrie textile au Sénégal, ont également participé à la diversification
du secteur. De l'égrenage à la confection. de nombreuses unités intermédiaires ont été
créées, ce qui permet de procéder à un essai de typologie.
Chapitre 2: localisation et typologie
Les multiples facteurs, de nature diverse, qui commandent les processus de mise en
place des unités de production Ont un effet de différenciation sur l'espace et les activités
du secteur.
2-1
Localisation
En matière d'implantation de l'industrie cotonnière, on distingue deux grands
groupes:
- les entreprises de la région de Dakar (Fig17)
~ les usines installées hors de la région de Dakar (Fig18).
Le premier groupe est caractérisé par :
~ l'ancienneté et le volume important des investissements
- la concentration des équipements et des emplois
. la diversité de la production et l'étendue du marché.

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65
La plus vieille filature du pays est installée à Dakar. Elle est âgée de plus de trente
cinq ans. De l'époque coloniale à nos jours plus de 80% des investissements de l'industrie
textile sont réalisés dans cette région. On y a dénombré 28.000 broches à filer en 1986
(Tableau XD) réparties entre la Cotonnière du cap-Ven et Icotaf, soit 86% du total des
broches que compte la filature sénégalaise.
Tableau XII: Nombre de broches de la filature Sénégalaise en 1986
Entreprises
Nombre de broches à filer
ICOTAF Pikine
14.000
ICOTAF Rufisque
7.000
c.c.v.
7.000
S.T.S.
4.200
Total
32.200
Les activités de production textile traduisent mieux que n'importe quelle autre
branche, le phénomène "concentration exceptionnelle d'industries manufacturières'?" à
Dakar. Elles sont toutes localisées dans la zone franche industrielle'P, entre Dakar et
Rufisque, à l'exception de quelques ateliers de bonneterie et de confection qui ont élu
domicile dans les quartiers du Plateau et de la Médina.
](14_
Seck (A) Dakar, métropole ouest-africaine op.cit p.SI
I~j. Il s'agit de l'espace englobant l'anctenoe et la nouvelle zone franche industrielle, allant de l'axe
formé par l'Arsenal de la Marine Française et le passage à niveau du carrefour des Avenues Malick Sy,
Lamine Gueye, Félix Eboué, jusqu'à Rufisque. cf. Seck (A) in Dakar Métropole oaest-arrkalne op.cit
p.St

Ainsi le long de l'ancienne route de Rufisque se succèdent les entreprises suivantes:
- Tricotages Mécaniques du Sénégal (fMS) au kilomètre 4, rue 6
~ Société Sénégalaise de Filterie (SOSEFIL) au kilomètre 4
- Industrie Sénégalaise du Linge de Maison (lSLIMA) au kilomètre 9.
Les autres sont sur la route nationale n"l :
Cotonnière du Cap-Ven au kilomètre 11
M
- Sénégalaise de Couvenure et de Tissage au kilomètre 18 .
- ICOTAF à l'entrée de Pikine ct à Rufisque (ancienne manufacture).
En 1986, sur les 4612 salariés permanents et saisonniers de l'industrie textile de
base'?', plus de 80% travaillaient dans les usines de Dakar dont la gamme de production
est très variée : fils, tissus écrus, tissus imprimés, articles de bonneterie, de linge de maison
etc ... La diversité de la production permet de satisfaire les besoins d'un marché, toujours
en extension puisque la population dakaroise est en perpétuelle croissance.
Au groupe de Dakar s'oppose celui des autres régions du pays, caractérisé par :
- des investissements récents et modestes
- une grande dispersion et un isolement des unités de production
- une activité reposant sur l'usinage d'un produit unique et une dépendance
à l'égard du marché dakarois,
Les premières usines de la branche installées hors de Dakar sont les unités
d'égrenage de la SODEFITEX. L'usine de Tamba a été la devancière dans ce domaine.
Elle a été construite en 19671w• Thiès a accueilli le deuxième investissement réalisé hors
de Dakar avec l'installation de la S.T.S en 1969. Plus récemment, en 1988, Kaolack et
Louga ont accueilli les usines de la SOTEXKA.
A l'exception de la SOTEXKA, l'équipement installé dans les régions du pays n'est
pas très important en volume. En 1986 par exemple, la S.T.S, avec ses 4200 broches, ne
représentait que 14% du total national de broches.
10<i. Sont exclues du décompte les entreprises IFAP, SOCOSAC, SENEMBAL qui, certes appartiennent
à la branche textile, mais som hors de notre champ d'investigation. Leur activité repose Sut l'usinage de fibres
autres que le coton,
"TI. A Tamba, il n'existait qu'un atelier dégrenage. C'est en 1%7, qu'une usine d'une capacité de SlXMJt,
extension à 1O.000t, (cf Hommes et Organisations d'Afrique Doire n0139, 5 Septembre 1965)

65
Contrairement aux unités groupées à Dakar, sur un même espace, la zone franche
industrielle, les entreprises textiles régionales sont isolées les unes des autres. Chacune,
dans une région, se spécialise dans l'usinage d'un seul produit:
~ coton égrené à Tamba, vëüngara, Kolda et Kahone (Kaolack)
~ tissu à Thiès et à Kaolack
- articles d'habillement à Louga.
Les quarres usines de la SODEFITEX sont dispersées entre quatre" localités de la
zone d' action cotonnière.
Dakar constitue le principal marché d'écoulement de la production des entreprises
régionales: une partie du coton-fibre produit par la SODEFITEX est vendue aux filatures
dakaroises tandis que la S.T.S fournit SOTIBA en tissus écrus. Sur le chemin de la
conquête des marchés extérieurs au Sénégal, une partie des articles de la SOTEXKA fait
escale à Dakar.
L'environnement géographique joue un rôle important dans le développement de
l'industrie d'un pays. En effet "les moyens de communication [d'une entreprise industrielle]
et souvent la nature de sa clientèle et les possibilités d'expansion dépendent de sa
localisarion'v". Sous ce rapport, on peut s'interroger sur la fonction de la localisation de
l'industrie textile sénégalaise. Autrement dit quel rôle joue l'espace dans l'implantation et
le développement de l'industrie textile au Sénégal?
L'analyse des deux groupes d'industries identifiés fait ressortir trois TÔles joués pat
l'espace:
- un rôle de marché :
la grande concentration de l'industrie cotonnière dans la région de Dakar s'explique en
partie par l'importance du marché que constitue la population de la rëgion'"
: 954.444
habitants en 1976 soit }8,83% de la population du pays. la même année, 1.098.182
habitants en 1980 (19,4%). 1.316.946 habitants en 1985 (20,2%)t 1.500.459 habitants en
1988 (22%).
,.... Beaujeu Garnier (J) : La géographie, méthodes et perspectives op.en p.85
109 _ Les données démographiques COncernant Dakar SOnt contenues dans deux documents :
• VIe Plan Quadriennal de développement économique et social 1981-1985 p.29
Il s'agit d'estimation à partir d'un taux de croissance de 3,57.
.. HÎ5toriens et gWgrolphts d u ~négal Spécial Population: compter avec l'école [lQ4-S le semestre 1989
p.l3.
" " " ' ' ' " .....,.."..,,----------------------

6f.,
Un flux migratoire saisonnier très dynamique renforce les dimensions du marché
dakarois. Il vide, chaque année, les régions intérieures et met à la disposition des
entreprises de la capitale une main d'oeuvre peu coûteuse.
Dakar concentre également tous les équipements et la majorité des entreprises dont
l'activité est complémentaire avec celle de l'industrie textile ;
- un rôle de décentralisation :
la forte
concentration de l'industrie (toutes branches confondues) à Dakar crée un
déséquilibre économique et social que la puissance publique cherche à corriger. Les
me sure s envisagées pour "atténuer les disparités régionales"!" visent la création de
métropoles intérieures d'équilibre, L'industrie cotonniëre constitue un instrument adéquat
pour atteindre t'objectif dans la mesure où elle "... n'est assujettie à aucune condition
naturelle et peut aisément se disperser. Le coton est facile et relativement peu onéreux à
transformer où l'on veut, le climat ne joue plus le rôle principal depuis le conditionnement
des ateliers ... La répartition de cette industrie est un fait d'initiative humaine au premier
chef"!",
Le choix de villes intérieures (Thiès, Louga, Kaolack) pour abriter des unités de la
génération de l'industrie textile répond à l'objectif de décentralisation;
- un rôle de rentabilisation :
un espace de rentabilité des investissements n'est pas uniquement un marché disponible
pour la consommation des produits industriels. C'est aussi un espace qui, en rapprochant
les matières premières des usines qui les transforment, fait baisser le coût de production
en réduisant les charges de transport. C'est la fonction que joue le quadrilatère Tamba -
Vélingara -Kolda -Kahone, à l'intérieur duquel la SQDEFITEX procède à l'égrenage du
coton produit dans une zone d'action ainsi quadripolaire.
Les différences observables dans la branche textile ne se limitent pas simplement
à celles relatives aux formes d'implantation. Selon le niveau d'intervention dans le procès
de production des ouvrages en coton, on peut distinguer plusieurs types d'entreprises dans
le secteur.
110. Joachim Diédhiou : Entreprise textile: S.T.s Etude géographique op.cit p.14
Ill. A.AllU et A.Gilben : Géographie des textiles. Paris. Ed. Genîn 1957 p.118

hl
2-2
Typologie
L'industrie textile est classée par Assane Seck dans la branche des manufactures
(Fig 19). précisément dans la sous-branche des "industries de consommation africaines•...
liées aux facilités de transport."!" Mais le textile embrasse plusieurs activités de production.
C'est pourquoi il est possible de procéder, à l'intérieur du secteur. à. un classement plus
fm de ses différentes opérations.
On distingue dans l'industrie cotonnière trois stades autour desquels s'organise
l'activité de transformation industrielle de la matière première :
- filature
- tissage
- manutention
Cette typologie n'intègre pas le stade de la production de coton-graine qui ne relève
pas de l'industrie mais de l'agriculture. Puisque notre étude s'intéresse aux deux domaines
nous adoptons la classification qui distingue dans la filière cotonnière sénégalaise cinq
principaux sous-secteurs'" d'activité (Fig20) :
- traitement et conditionnement de la matière première
- transformation du coton en produits semi-finis
- transformation du coton en produits finis
- fabrication industrielle de vêtements en coton
- traitement des sous-produits du coton
2-2-1 Traitement el conditionnement de la matière première
C'est une phase au cours de laquelle le coton-graine acheté bord-champ est séparé
des corps étrangers qui l'accompagnent, dépoussiéré et égrené. Une fois les fibres séparées
de la graine, elles sont encore nettoyées, dépoussiérées une seconde fois. La fibre prête
pour l'utilisation industrielle est alors conditionnée sous fonne de balles (Fig21).
1I~. Seck (A) : Dakar, métropole ouest-africaine op.cu pp.82-91
Il~_ Pierre De Grossouvre ; Perspecüves d'aménagement et de réorientation des activités de
l'industrie textile sén~galaise.
Vienne. ONUDI. Décembre 1985 Janvier 1986

UGHŒS DES TRAVAUX: PUBLICS
1
l
INDUSTRIES l'1ANUFACTURID
E'r
DU
EATII1ENT
l
i
Industrie du marché t'-
Industries liées ~ux
Entrepriae~ Grosses entr.
Entreprsies sp.
dakaroise
racilités du tranap.
routières
polyvalentes
du bâtiment
Ind. urbaines
strict]1
Ind.
Ind. auxil.' 1lnd.. de c onaoa-] , Ind. inter-
urbaines
du
ayant des cl
commercaH af'ricaine
H médiaires
c lients hors
d' 6Jq)ortatO
de Dakar
-,
1
100. textiles
ConfectO - Marcq.
Ind. aliment. J
\\
TYPOlJJGlE DiS DmUSfRIEB DE D4JUR Dt A1?Rm UN RECENSEMENT ET UNE CL!SBIFICATION EFFIDTUES
Fig. ~19
PAR A88A.NE SEOX . in
"DJ.KAR MET11OPOLE OU:E8T-AFBIOAINE" - IFAN - De.kar N°85 -1970 - pp; 22 à 91
-
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cu

Fig • .lO :
:r..m. STADm DE TRANSFORr11I.TION DU COTON DANS LI ECONOMIE BENBJALAISE
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e t
c.tp..,"J~f~Lc>t,·~-,t ol .. ('0...../ .....,.'( _ A.t"",";' d", '[",l~,·~,,,.c 19i109.·
Il TRAITEMENT ET CONDIT~ONNEMENT DE LA. MA.TIERE 1 ère
Plantations
Egrenage
( encadrement)
(SODEFITEX)
i
SODEFITEX.
III TRANSFORMATION EN PRODUITS SEMI-FINIS
vi TRAITEMENT Dm sous PRODUITS
Retorderie H FU&turfli Ussog
Exportatii)n
( c. C. V)
STS: -CC'
ICOTAF
Fibre
1
ICOTU
scm:.BA.
Capital
Huilerie
Al1m_~ts~nJ
SOT EIKA.
sorx:cu
semencier
bétail
d'enet.
BTS.
SODEJ'ITEX.
BONACes
I8U
i
801'
J
PR.DE
111/ TRANSJOBI'LlT-IGN EN PliODUITB J'INIS
]
Filterie
Teinn.re Blanohissement .......
80SEFIL
SOfIBA. - ICϟ
l'fI JURICATION INDUSTRIELLE
:
J
Tissage - Conf ..
Ooat'. - Bonneteri.
18LIHA.
S
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MARCHE
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1
6
Co.miol"l de:
&@;r:D.ause
Egreneuse
Igrenewse
coton --9rCl',n<;l
1
2
3
7
1. Télescope: aspiration du cotan-
L.2
L. 3
graine
sur le eurloa
8
2. Rockcher ou déeail10uteur t 'U-
v
- -
1
m.illaticm des eorps étrangers
3. Séparat,eur : séparation air/
coton non décortiqué
: ~-
4. Nettoyeur incliné : dépoussiérage
5. ve%'hî~~~Bn : aspiration du coton-
graine par dépression au niveau
10
du télescope
5. Vis convoteur : alimentation des
trois égreneuses
7. 'Vis sous égreneuse : évacuation de la graine
8. (L• .,., L. 2; L.3 ) LintQ.leanex ; nettoyage de la fibre
9. Qondenseur ; deuxième dépoussiérage de la fibre
110. Presse: fabrication de la balle de coton-libre/.
Fig; J... -1;
COUPE SCHEl"'.ATIQUE D'UNE USINE DI EG~AG.E DU COTON
(Usine
à
troi8
égreneuses)
~o '-' ...c e : S Ci 1).1 TI Tf X

Une seule entreprise monopolise le sous-secteur. n s'agit de la Société de
Développement des Fibres Textiles (SODEFITEX) (PlancheVI). Elle a été créée en 1974
pour remplacer la Compagnie Française pour le Développement des Fibres Textiles (CFDT).
La SODEFITEX est une société d'économie dont le capital est réparti entre l'Etat
du Sénégal (50,63%) la Caisse de Péréquation et de Stabilisation des Prix (26,87%) la
CFDT (20%), la Banque Internationale pour l'Afrique OCcidentale (BIAO : 2,50%).
Alors que la CFDT avait compétence à encadrer uniquement la culture du coton,
la SODEFITEX, conçue comme société de développement intégré, a la charge d'encadrer
le coton et les autres spéculations qui intéressent les planteurs. Son programme s'étend, en
conséquence, sur le mil, le maïs, le riz, l'arachide de bouche et l'élevage.
La SODEFITEX a divisé la zone d'action en cinq régions; Tamba Counda, Sine
Saloum, Kédougou, Vélingara, Kolda. Chaque région est divisée en secteurs, et les secteurs
en zones qui encadrent des centres composés de villages. Le découpage obéit surtout à des
besoins administratifs d'encadrement.
Quatre usines d'égrenage sont installées (PlancheVII) respectivement à Tamba,
Vélingara, Kolda et Kahone (Kaolack). Les trois premières sont des usines à trois
égreneuses à scies.!" L'usine de Kahone est équipée d'une seule égreneuse. Les nouveaux
équipements acquis en 1986 ont fait passer la capacité de production des usines à trois
égreneuses de l80tljour à 24Ot1jour.
La fibre conditionnée est vendue à l'exportation (plus de 70% de la production) et
aux filatures locales (Fig22). Une partie des graines sen à reconstituer le capital semencier,
l'autre est achetée par des entreprises sénégalaises.
2~2~2 La transformation du coton en produits semi-finis
Il s' agit de la première phase de transformation industrielle de la fibre. Elle
comprend plusieurs opérations :
-
......
- la filature transforme la balle de fibre conditionnée en fil
'''. Il existe deux techniques d'égrenage mécanique: l'égrenage au moyen de rouleaux et l'égrenage à
la scie. La première technique détériore moins les fils. La seconde est cependant plus rapide. (cf Jean David
in Le coton et l'industrie cotonniêre op.cit p.27)

Planche VI.
Administration de la SODEFITEX,
7'L
[~j DIRECTION REGIONAL~.LOAJJ]

Planche VII.
Usines d'égrenage de la SODEFlTEX.
73
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· la retorderie assure l'assemblage de plusieurs fils tordus ensemble
· le tissage fait passer le fil de coton en tissu-
Quatre entreprises sont spécialisées dans ces différentes opérations: (p1ancheVID)
- I'Industrie Cotonnière Africaine (lCOTAF)
· la Cotonnière du Cap-Ven (C.C.Y)
- la Société Textile Sénégalaise (S.T.S)
- la Société Textile de Kaolack (SOTEXKA).
lCüTAF est fondée le 20 Avril 1951 par les Etablissements Schaeffer de Mulhouse
(France). Elle a conunencé à fonctionner le 12 Janvier 1953 et a été inaugurée en Mai
1954. L'usine, construite à l'entrée de Pikine a démarré avec un équipement très modeste'"
composé de :
- 2 étirages
- 20 cadres à petite vitesse
_ 2 bancs à broches de 140 broches chacun, pour petites bobines de 500 à
6OOg.
Au fil des ans l'équipement s'améliore. En 1960, l'usine de Pikine compte 8000
broches à filer et 116 métiers automatiques. En 1982 avec 2 milliards d'investissement elle
comptabilise 14.000 broches à filer et 152 métiers à tisser dont 18 sans navette et 4 avec
mécanique Jacquard.
En 1957 lCOTAF avait acheté la Manufacture de Rufisque qui était créée le 22
Mars 1949 par la Manufacture Hartmann de Munster. A Rufisque rCOTAF dispose de 7000
broches à filer et 160 métiers automatiques en 1984.
Pikine a une usine intégrée c'est dire qu'elle exécute sur place toutes les opérations
textiles : filature, tissage, teinture. L'usine de Rufisque ne fait que de la filature et du
tissage.
Les deux usines emploient un personnel important : 450 en 1960, 695 en 1986.
Avec la fermeture de Rufisque le personnel est ramené à 513 employés en 1989.
Il~_ Fall (S.M) Rapport de stage à l'Industrie Cotonnière Africaine (Icotaf) Faculté des lettres
Université Cheikh Anta Diop de Dakar. DEAI983-84 p.3

Planche VIII. Industrie cotonnière au Sénégal: transformation du COton en produits
scrni-finis.
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Œ9: ICOTAF-PIKIN~JI

77
Le potentiel de production est de l'ordre de 400t de fils. 5 millions de mètres de
tissus écrus en filature-tissage, 11.000.000 de mètres de tissus teints et imprimés. La
production est destinée au marché local qui en consomme 92% • et à l'exportation. Parmi
la clientèle extérieure, les pays de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique
Occidentale (CEAO) et de l'Europe Occidentale consomment 25% du total des tissus
exportés.
ICOTAf a connu plusieurs restructurations. En 1974nS la société a passé un
contrat-programme avec l'Etat en vue de renouveler ses investissements pour mieux
diversifier sa production et reconquérir les marchés perdus!". En 1982 elle intègre le groupe
SOTIDA qui contrôle, à partir de cette date. 60% du capîtal, le reste du portefeuille étant
toujours détenu par les entrepreneurs français.
..
Le chiffre d'affaires annuel.après avoir atteint la moyenne de 5 milliards francs CFA
par an, est tombé en 1988 à 2 milliards francs CFA. L'entreprise vit les jours de crise les
plus graves de son histoire. La qualité de coton-fibre consommée par an dégringole
(Tableau XIII).
Tableau XIII: Quantité de coton-fibre consommée par Icotaf
(en tonnes)
1980
1981
1982
1983
1985
1986
1987
1988
1.09
1.35
1.45
1.60
1.40
1.18
o
o
o
o
o
o
804
700
Source: Icotaf
11_. A l'époque coloniale Icotaf étaient le principal fournisseur en tissu "drill" kaki, bleu et blanc de
toutes les intendances militaires de l'AOF, des établissements scolaires de j'administration.

78
L'usine de Pikine est menacée de fermeture pat la suspension 117 des livraisons de
coton-fibre par la SODEFITEX. L'usine de Rufisque, proposée à la vente depuis le début
de l'année 1989, est mise finalement en gérance-location. faute de trouver des acquéreurs.
La Société Textile Sénégalaise (S.T.S) se porte également très mal.
Créée en Décembre 1966 et mise en service en 1969, elle a été installée à Thiès
pour matérialiser la politique de décentralisation industrielle. L'usine a deux activités :
filarnre et tissage.
ICOTAF et SQTIBA détenaient chacune 39,70% du capital'", la Cotonnière du Cap-
Ven 20% et le reste (0,6%) était partagé entre divers actionnaires sénégalais. Mais avec
l'intégration de la S.T.S au groupe SOTIBA, ce dernier contrôle, à partir de 1985,
la
quasi-toralitë'" (99,6%) du Capital de l'entreprise thiessoise,
En 1978 l'équipement comprenait:
. 35 continus à filer de 120 broches chacun
- 328 machines à tisser Diedrich
- 12 métiers à tisser Sulzer sans canette.
L'effort de modernisation ne touche que la section de tissage qui, en 1985, a
renouvelé son matériel avec l'acquisition d'autres machines Sulzer. La section filature
continue, pendant ce temps. de végéter avec ses 95 continus à filer vieux de plus de 20
ans. Au total, l'entreprise compte en 1985 :
- 35 continus à filer de 120 broches
- 720 broches à retordre
- 317 métiers à tisser à navette, à largeur variable (257 métiers à largeur
137cm, 24 à largeur 158cm, 12 à largeur 280Cm et 24 à largeur 33Ocm).
La capacité de filature de la S.T.S est de 1800t par an. L'usine produisait
annuellement 11.000.000 de mètres de tissus en grande largeur pour l'exportation et
r approvisionnement de SOTIBA.
117. La SOOEFITEX suspend ses livraisons de coton pour réclamer ses créances sm lcotaf qui s'tlèvent
à 120 millions francs CFA en 1989 cf Nàiaye (Laye) : quand les créanciers assiëgen; lcotaf in Le Cafard
LÎooré n"81, 26 Juillet 1989 p.5
118_ Joachim Diédhiou : Entreprise Textile Sénégalaise: S.T,g Etude géographique. op.cit p.6
L"_ Pierre De Grossouvre : Perspectives d'aménagement et de réorientation des activités de
l'industrie textile sénégalaise op.cit p.6

79
.......
En 1985, avec la crise du textile, le nombre d'expatriés dans le personnel de
l'entreprise avait été ramené à 4 contre 12 en 1977. Mais dans la même période, les
emplois nationaux avaient connu un léger accroissement, passant de 470 à 576.
Le renchérissement de la crise et l'inefficience de la gestionlJO ont contraint les
promoteurs à placer la S.l.S en liquidation depuis 1989.

80
L'usine de Kaolack (construite
à Kahone,
à 4km de
Kaolack) est située
administrativement dans la région de Fatick. Elle est équipée pour la filature, le tissage et
l'anoblissement textile.
L'équipement'ê' est composé de :
• 18.<XXJ broches de filature 100% coron peigné et cardé. ainsi que pour les
mélanges coton/polyester
- 160 métiers à tisser à lances tissant des chemises, des draps, du calicot et
du drill en écru ou en fils déjà teints
- 14 tricoteuses circulaires et rectilignes faisant des produits en jersey simple
, du tricotage de rebord ...
- 1 section de teinture et finissage.
L'usine de Kaolack est entrée en service en Mai 1988. Elle est encore dans une
phase expérimentale, c'est pourquoi il est difficile d'établir des données de production
définitives. Pour l'heure on ne peut que s'en tenir au potentiel de production. d'autant plus
que l'année 1989 a été parfois perturbée, pour l'usine, par des ruptures de stocks de coton-
fibre, dues à des difficultës'f qui ont surgi entre les matures et la SODEFITEX.
La capacité annuelle de production de tissu est fixé à 8 millions de mètres.
nécessitant la consommation de 1500t de coton-fibre.
Pour l'année 1989, (phase expérimentale) le poids de battage effectif est de l60t de
coton-fibre.
L'usine de Kaolack emploie actuellement 370 permanents dont 4 expatriés liés à
Maurer Textiles. A terme elle devrait générer 1200 emplois'", Le nombres d'expatriés
devrait passer, pour l'ensemble de la société, à 33.
1~1. Lourantos (X.S) : Carte d"identité dt la SOTEXKA SA. Société Textile de Kaolack, Dakar 1988
document ronéotypé p.3
t:n_ La journée du 2 Novembre 1989, la salle de battage était vide et la section de cardage arrêtée pour
rupture de stock de ceton-fibre. La raison est que la SQDEFITEX avait suspendu provisoirement la fourniture
de matière première aux entreprises textiles en attendant la fin des négociations engagées entre les deux
parties autour du délai de paiement des factures, En effet les emreprises textiles n'étaient d'accon} sur la
décision de la SODEFITEX de ramener ces délais de 60 à 30 jours.
li". Lourantos (X.S) : Carte d'identité de la SOTEXK.A oe.cu p,J
----------------------_.."."'-"' ...,

Bl
La production de la SOTEXKA est destinée. en priorité. à l'exportation vers
l'Europe (Italie, France, Suisse ...)
2-2-3 La transformaaon du COlOn en produits finis
Sont concernées les
unités
dont la production est directement livrée à la
consommation finale,
sans
l'interposition d'aucune autre opération industrielle. Les
opérations correspondantes sont la manutention et la filterie.
La manutention textile est la phase industrielle qui "... fait subir au produit textile
(tissu Ou autre) son achèvement par le blanchiment. la teinture ou l'impression et par les
divers apprêts destinés à lui conserver ou conférer des qualités parncuuëres.'?"
La filterie porte sur le blanchiment, le mercerisage, la teinture sur filés à coudre.
à broder et à tricoter à usage industriel ou domestique.
Les deux entreprises spécialisées dans ce domaine (PlancheIX) sont :
- la Société de Teinture, Impression, Blanchiment en Afrique (SOTIBA)
• La Société Sénégalaise de Filterie (SOSEFIL)
A ces deux sociétés s'ajoute lCüTAF qui a, dans sa structure intégrée. une section
de manutention.
La SQTIBA a été créée en 1952 par un investissement initial de 400.{)(X).OOO de
francs marocains'".
En 1957 les promoteurs de SOTIBA créent la Société d'Impression Africaine
(SIMPAFRIC). En 1965 les deux sociétés fusionnent pour donner SOTIBA-SIMPAFRIC.
En 1982 le capital qui a atteint 2.135.000.000F CFA est repris à 98% par le groupe
sénégalais APPOLO. La SOTIBA devient.avec l'intégration d'K'O'TAF au groupe, la plus
grosse société textile sénégalaise dont le chiffre d'affaire a atteint en 1984. 17.000.0Q0.OOOF
CFA. malgré une baisse de 12% par rapport à 1983.
1:14_ Jean David: Le coton et l'industrie cotonnière. Que sais-je 't n"90 PUF Paris 1971 p.65
l:U_ Hommes et Organisations d'Afrique Noire no:!6 du 5 Octobre 1960 p.635

Planche IX.
Industries cotonnière au Sénégal: transformation du coton en produits
finis.
fi
'J
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-f,fi'
1
"'{~~'t

85
SOTIBA domine la production textile sénégalaise (Tableau XIV). L'usine construite
sur la route de Rufisque, au km 9, emploie, en 1989, 970 personnes dont 935 sénégalais.
28 africains et 7 expatriés. En 1982 les effectifs du personnel avaient atteint 1200
employés.
Tableau XIV: Production de Soriba en 1984
Désignation
Quantité
filés teints
185.000 kg
bonneterie
131.(l()Q kg
tissus teints coton (Guinée)
2.170.000.000 rn
tissus teints coton
628.500 ID
tissus imprimés coton (Wax)
4.652.000 m
tissus imprimés (Fancy)
30.042.000 m
tissus coton divers
563.000 m
tissus teints fibranne
628.500 m
Source: Grossouvre, P. 19..
La gamme de production est très variée :
- blanchiment. teinture et apprêts sur tissu coton
- impression sur pagne "fancy' et "wax"
- teinture sur filés
~ bonneterie

24
Les tissus anoblis sont d'origine sénégalaise à 25% et le reste est importé surtout
de la République Populaire de Chine.
La SOSEFll... a été fondée en 1965. L'usine installée sur la route de Rufisque (km
4, rue 6) emploie 205 personnes dont 2 expatriés. En 1989 l'effectif est ramené à 170
sénégalais et 1 expatrié. L'usine consomme 700t de fil coton et 1401 de fibre synthétique
par an. Icotaf et la Cotonnière du Cap-Vert sont ses fournisseurs.
L'équipement est composé de matériel de traitement des eaux' de mercerissage,
blanchiment. teinture sous pression, bobinage. pelotonnage, échevetage des filés, En Août
1987 un investissement de 4O.000.000F CFA a renouvelé partiellement l'équipement.
La production annuelle, de l'ordre de 7001 de filés, est vendue sur le marché local
et à l'exportation vers les pays de la CEAQ.
Depuis 1975 le chiffre d'affaire est en nette progression. Il a atteint 2.285.000.000F
CFAl:llj, en 1985. Malgré donc la crise qui frappe le secteur, cette entreprise présente un
profll de bonne santé.
2-2-4 Fabrication industrielle du vêtement et linge de maison en coron
C'est le domaine des entreprises spécialisées en bonneterie, tissage-confection et
confection simple. Le sous-secteur est très instable. Les sociétés industrielles naissent et
disparaissent très rapidement parce qu'incapables de soutenir la concurrence des produits
importés et celle de la confection artisanale. C'est le cas de nombreuses entreprises
aujourd'hui liquidées, comme par exemple la Société Industrielle du Vêtement (SIV))
Tricotages Mécaniques du Sénégal (en liquidation depuis septembre 1988).
Cependant. malgré les difficultés deux entreprises résistent (PlancheX) il s"agit de
l'Industrie Sénégalaise du Linge de Maison (ISLIMA) et de la Société Textile de Kaolack
(SOTEXKA).
I~- Pierre De Grossouvre signale que le chiffre d'affaire de SOSEFIL a progressé de 10 à 12% entre
1975 el 1982. de 5 à 6% enee 1983 et 1984. (cf Pierre De Grossouvre: Perspectives d'aménagement et
de réorientation de ))iodu.strie textile sénégalaise op.cit p.13)

85
L~),
1
ISLlMA A", DAKAR 1\\

86
ISLIMA a été créée en 1974. Son usine est située au .km 9 de la route de Rufisque.
L'activité porte sur le tissage et la confection de tissu en éponge et de linge de table. Elle
consomme 70 à 80t de filés coton par an. C'est une entreprise très dépendante: SOSEFIL
et Cotonnière du Cap-Vert lui fournissent le fil. SOTIBA lui assure des prestations en
teinture d'une valeur de 30.00Q.<XlQF CFA en moyenne par an. L'équipement initial était
composé de :
~ 24 métiers à tisser dont 18 avec ratières et 6 Jacquard
- 40 machines à coudre
- 01 ourdissoir
En 1986 l'équipement a été réduit mais la qualité améliorée par l'achat de nouvelles
machines grâce à un investissement de lOO.OOOJJOOF CfA.
Comme ses homologues du sous-secteur ISLlMA a connu des difficultés ces
dernières années. Pour lui permettre de surmonter celles-ci, l'entreprise est gérée depuis
Juillet 1988 par la Société de Restructuration des Entreprises!" (S.R.E), structure mise en
place par le Fonds de Recherche et d'Investissement en Afrique et en Asie (FRIDA) qui
bénéficie de l'appui de l'Etat.
Le personnel, composé en 1983 de 50 employés dont 01 expatrié, a été ramené à
30 sénégalais.
La production est pour l'heure destinée totalement au marché local. Une prospection
des marchés de la sous-région est en cours d'initiation.
La SOTEXKA est entrée dans le sous-secteur de la confection industrielle avec
l'usine de Louga, à 200km de Dakar. Celle-ci est également en phase d'expérimentation.
Elle est équipée pour produire à renne 8 millions de pièces confectionnées par an. Elle
devrait également générer 1500 emplois'",
""'- La S.R.E a comme partenaires sénégalais la Chambre de Commerce et d'Industrie et la SOFISEDIT.
Elle a Wl portefeuille d'entreprises à restructurer dans le domaine de la pêche (Nouvelle Chalut Cap.
ACAMAR) du plastique (SENEPLAST, BATA. REVSOLE) et dans le textile et la confection (TMS.
ISLIMA)
121.
Lourantos (X.S) Carte (l'identité de la SOTEXKA op.cit p.4

8i
2-2-5 Traitemem des sous-produits du colon
Les unités concernées sont spécialisées dans le traitement des déchets de la filamre
et des graines de coton (PlancheXI). Ce sont :
- la Sénégalaise de Couverture et de Tissage (S.C.T)
~ la Société Nationale de Commercialisation des Oléagineux (SONACOS).
En
1950 la Banque d'Indochine donne naissance à la Société Cotonnière
Transocéanique (SCf). La Sénégalaise de Couverture et de Tissage (SeT) est le résultat
d'une mutation de cette dernière. En 1979 elle est achetée par le groupe libanais Choucair,
L'usine est construite sur la route de Rufisque (km 18), Elle faisait de la filature
de déchets, du finissage de couvertures dites "militaires" destinées au marché de l'AOF,
du tissage de pagnes à partir de filés teints (d'origine locale) retors ou même câblés.
Actuellement l'activité est moins di....ersifiée en raison de la vétusté du matériel et
de la réduction du marché. L'usine fabrique des couvertures en chaîne coton (d'origine
locale) et trame acrylique importée, des wassingues à partir de chaîne coton et de chiffons
ou déche ts de filature.
L'équipement est composé de :
~ matériel d'effilochage de déchets, de battage
- 4 assortiments de cardes, fileuses, coconneuses pour la trame
- 01 ourdissoir
~ 48 métiers à tisser à navette dont une partie avec 4 navettes et ratières en
largeur 180 à 280cm
- 12 métiers sans navette en largeur 300cm
- 4 laineuses
- des machines à coudre pour le bordage des couvertures.
En 1989 le personnel comprend 100 employés. La production se réduit d'année en
année. En 1987/88 l'usine a produit 87.454 couvertures et 354.627 wassingues qui
équivalent à 29.552 couvertures'", soit ml total de 117.006 couvertures pour une capacité
annuelle de production de 500.000 couvertures. A l'époque de la Société Cotonnière
Transocéanique l'usine produisait 300.000 couvertures par an,
\\'19_ Il faut 12 wassingues pour une couverture

Planche XI.
Industrie cotonnière au Sénégal: traitement des sous-produits du coton.
L...
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89
Ces
données
indiquent l'ampleur des
difficultés
que
traverse
actuellement
l'entreprise.
La SONACûS-Lyndiane est fondée en 1977 pour assurer la continuité des activités
de la Société de Décorticage (SODEC~Lyndiane) erëëe en 1937. Son activité est
principalement centrée sur la trituration des arachides. Cependant elle a introduit un
segment de fabrication d'huile végétale à partir des graines de coton. En 1985 la
SONACOS a acheté à la SQDEFITEX 20.235,5t de graines de coton,· et 17.721.9t en
1988/89.

90
Chapitre 3: Caractéristiques
L'activité industrielle est un ensemble d'opérations qui visent la production de
valeurs d'usage non
agricoles par la transformation de matières premières ou te
parachèvement
de biens semi-finis. Le procès de production nécessite l'association
permanente de moyens de production et de la force de travail : "la combinaison des
moyens de production et de la force de travail, autrement dit du travail 'matérialisé et du
travail vivant, est la condition indispensable de tout processus de production".' Donc
caractériser un processus de production revient à analyser les deux facteurs qui déterminent
son fonctionnement. La démarche appliquée à l'industrie textile nous a conduit à retenir
trois variables :
- production
- main d'oeuvre
- productivité
Les deux dernières variables sont des indicateurs du niveau des facteurs de
production mis en jeu tandis que ta première permet d'évaluer les résultats physiques de
l'entreprise.
Selon la nomenclature de la Direction de la Statistique le secteur textile englobe les
industries qui transforment toutes les fibres, y compris celles non issues du coton, c'est
pourquoi nous ayons exclu des données que nous analysons celles qui intéressent des
entreprises transformant des fibres non cotonnières (IFAP, SENEMBAL, SOCOSAC).
3-1
La production
Elle désigne "l'activité de transformation des objets de travail en vue de les rendre
aptes à satisfaite les besoins sociaux", Mais c'est également le résultat de cette
transformation, c'est à dire les biens matériels, valeurs d'usage, aptes à satisfaire les
besoins en question. C'est cette dernière définition qui intéIesse notre étude.
Les produits de l'industrie textile sont très diversifiés : tissus sur une gamme de
variation très large, filés, couvertures, articles de bonneterie etc ...
l_
Lev Leoutiev : Précis d'écoaemie polltique, Edition du Progrès. Moscou 1972 pp.9-1Q
2. Ibarrola (J) Pasquarelli (N) : Nouveau dictioonaire économique et sodal, Editions sociales. Paris
1981 p.500

91
L'étude de la production exprimée en valeur monétaire n'est pas très pertinente en
raison des variations de prix dont les effets masquent le sens réel de révolution des
quantités physiques produites par une entreprise. C'est ainsi qu'en situation de hausse des
prix au consommateur, une entreprise peut avoir la valeur de sa production en hausse alors
que la production elle-même, en quantité physique, a baissé par rapport aux années
précédentes. L'observation inverse est également possible. Aussi pour éviter une fausse
interprétation d'une réalité économique défonnée par une mesure conjoncturelle (la variation
des prix), notre analyse concerne la production exprimée en termes physiques.
Il n'est pas facile de dégager la part des produits en coton dans la production textile
globale puisque les données statistiques en la matière ne sont pas bien tenues par les
entreprises. C'est pourquoi dans certains cas, ce manque de précision nous a obligé à
retenir les données agrégées concernant l'ensemble "fibres cotonnière et synthétique".
D'une manière générale la capacité de production de la branche textile a
considérablement été accrue entre l'époque coloniale et maintenant
En 1956 cette capacité n'était que de 1000 f de tissus de coton; la teinture ne
portait que sur 600 t
Actuellement, la SOTIBA, principale unité de production de tissus. a une capacité
de traitement annuel de 50.000.000 de mètres pour l'impression et 18.000.000 de mètres
pour la teinture."
Cependant la production effective par entreprise et par catégorie de produit n'a pas
connu la même fortune. Si les productions de tissus et de filés ont progressé, celles des
couvertures, par contre, connaissent une baisse très nette. En 1960. la capacité de
production des entreprises (Tableau XV) était de :
- 39.500.000 mètres de tissus
- 1230t de filés
- 1.100.000 pièces de couvertures.
Tableau XV: Potentiel de production de l'Industrie textile sénégalaise en 1960
3_
Hommes et Organisation d'Afrique Noire n025 du 5 Octobre 1960 p.634
'- Pierre de Grossouvre ~ Perspectives d'améuagement et de réorientation des activités de l'industrie
textile sénégalaise op.cit p.30

97
Entreprises
tissus (mètres)
filés (tonnes)
couvertures
(pièces)
Icotaf
4.500.000
300.000
Manufacture
de
5.000.000
Rufisque
Sotiba
30.000.000
1.200
c.c.v,
30
S.CT.
800.000
Total
39.500.000
1.230
1.100.000
Source: Horan (n° 26 du 5 octobre 1960)
En 1983/84 la production effective de tissus a atteint 57.673.897m et celle de filés
2256,405[. Par contre la production de couvertures. abandonnée par Icotaf à une seule
entreprise, la SCf; est tombée à 87.454 pièces' en 1987/88.
Les difficultés du marché ont contraint certaines entreprises à arrêter leur activité
: c'est le cas de l'usine ICOTAF de Rufisque (ancienne Manufacture de Rufisque) et de
la STS. D'autres ont réduit leur production ou abandonné certaines filières: la SOTIBA
et ICOTAF voient leur production chuter continuellement. (Tableau XVI).
'. En considérant que les 35.467 pièces de wassingues équivalent à 29.5.52 pièces de couvertures (il faut
12 wassingues pour 1 couverture) la production de La scr en 1987/88 peut être évaluée à 87.454 +29.552
'" 117.006 pièces de couvertures (source SeT)

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*"'.
Tableau XVI: Evolution de la production de tissus fabriqués par la SQTIBA
(en mètres)
1984
1986
1987
1988
38.684.000
26.000.000
22.œo.œo
17.000.000
Source: SOTIBA
L'analyse de l'indice de production (Fig23) du secteur confirme cette tendance
générale à la baisse à partir de 1982 qui marquait pourtant une reprise par rapport à 1976.
Ce comportement de la production est imputable à de nombreux facteurs qui
constituent les problèmes fondamentaux de l'industrie textile. Aux yeux de certains
entrepreneurs, la solution des difficultés du secteur ne peut se concevoir de façon séparée
d'une nécessaire réorganisation de la main d'œuvre.
3-2
La main d' oeuvre
Dans une entreprise industrielle le personnel de production constitue la main
d'oeuvre. Au niveau de la branche textile sénégalaise le personnel est composé de deux
grandes catégories de travailleurs : les permanents et les saisonniers.
Les permanents ont un emploi à temps plein qui exige une qualification correspon-
dant à un poste de travail bien défini dans l'organigramme de l'entreprise. lis sont liés à
la société par un contrat de travail de durée déterminée ou indéterminée. Leur salaire est
calculé en fonction de plusieurs paramètres dont le plus fondamental est la qualification.
Par rapport à celle-ci le personnel permanent se subdivise en hiérarchie à quarre niveaux.
~ cadres supérieurs et assimilés
- techniciens supérieurs et assimilés
. techniciens et agents de maîtrise
- employés, ouvriers et manoeuvres.


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Les saisonniers ont un emploi précaire qui n'exige, en général, aucune qualification.
Les tâches auxquelles ils sont employés ne sont pas directement liées à l'activité de
production. Le salaire est journalier, déterminé de façon forfaitaire, en tenant compte du
SMIG.
En général l'exode rural est un puissant pourvoyeur de travailleurs journaliers aux
entreprises sénégalaises, singulièrement à celles de Dakar.
Dans le textile les effectifs de permanents sont maintenus, depuis 1974, à un niveau
relativement constant, entre 3000 et 4000 agents (Fig24), malgré les compressions
intervenues au niveau de certaines entreprises (ICüTAF
notamment). Ces effectifs
connaîtront une chute brutale si la crise qui frappe la STS et ICOTAF se résout par la
liquidation" des deux entreprises.
Les effectifs de saisonniers SOnt également marqués par une relative stabilité (entre
500 et 700 travailleurs), à l'exception de la pointe de 1974 et du plancher de 1980. En
effet en 1974 les entreprises textiles ont embauché 11.849 saisonniers, à la faveur d'une
conjoncture "marquée par une forte croissance des ressources d'exportation:" et un
accroissement des revenus. En 1980 les effectifs tombent à 176 saisonniers : la crise de
l'économie sénégalaise, "caractérisée par une stagnation de la production nationale", s'est
aggravée par le choc pétrolier de 1979.
Alors que tous les saisonniers sont sénégalais (Fig25) de sexe masculin, les
permanents comprennent d'autres travailleurs originaires des pays africains ou européens.
(de la France le plus souvent). Cependant les sénégalais SOnt également dominants dans
cette deuxième catégorie: en 1985 par exemple ils représentent 98,7% de l'effectif global
des permanents,
0. La STS est en situation de liquidation depuis 1989. En conséquence 474 travailleurs permanents seront
au chômage au terme de la procédure. cf Magayc Gaye: renflouer la S'YS in Fagaru 0"24 N.S Septembre
1989 p.3
i. Ministère du Plan el de la Coopération. Direction de la Planification; Commission Ma::ro-économique
et de Synthèse ; évaluation des politiques économiques depuis 1979 Dakar 13 Avril 1989, Ministère du
Plan et de la Coopération. Rappon ronéotypé p.3

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97
Très peu de femmes travaillent dans la branche textile (Tableau XVm. Mais depuis
1977, l'effectif des sénégalaises connaît un léger accroissement.
Tableau XVll: Répartition de l'effectif des travailleurs permanents de rindustrie textile sénégahWle:
selon le sexe
Années
Sénégalais
Africains
Non Africains
Total
H
P
H
P
H
F
H
F
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3.806
24
7S
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54
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47
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45
02
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21
00
28
01
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86
Source: Direction de la Statistique
La distribution du personnel selon la qualification (Fig26) fait ressortir une forte
concentration de celui-ci dans le niveau le plus bas de l'échelle hiérarchique, celui des
employés, ouvriers et manoeuvres. En 1985. 3337 agents y sont regroupés. sur un total de
3956 permanents, soit 84,3%, presque la totalité des effectifs de sénégalais.

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Les non africains sont surtout présents dans le groupe des cadres superieurs,
techniciens supérieurs et assimilés: 28 sur 162 soir 17,2% de l'effectif total. On observe
un accroissement des effectifs de sénégalais à ce niveau de qualification (Tableau XVIII).
Tableau XVIII: Evolution de l'effectif des Sénégalais dans la catégorie des cadres
de l'industrie textile
Qualification
1977
1982
1983
1985
c a d r e s
13
32
32
47
supérieurs et
assimilés
Techniciens
21
142
77
85
supérieurs et
assimilés
Total
34
174
109
132
Les cadres féminins sont quasi-inexistants dans la branche.
La distribution de la masse salariale fait apparaître des distorsions entre les
différentes catégories du personnel (Fig27). En 1977, les cadres qui ne représentent que
2,7% des permanents perçoivent 21,03% de la masse salariale globale payée par l'industrie
textile. Les correctifs apportés dans la gestion pour résoudre la crise du secteur n'ont en
rien entamé les avantages salariaux' des cadres. En 1982, 8,3% des permanents contrôlent
29,2% des salaires versés à la totalité du personnel.
Les mesures de rééquilibrage ont été surtout défavorables à la catégorie des
techniciens et agents de maîtrise dont les effectifs ont été réduits de 198 éléments (412
agents en 1985 contre 610 en 1977). Cette compression a permis de maintenir à une
hauteur constante la fraction de la masse salariale versée à cette catégorie.

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101
En 1983 et 1985, ont été payés aux cadres qui ne représentaient que 3;7% des
permanents
la première
année
et
15,7% la deuxième,
des
salaires correspondent
respectivement à 24,8% et 22,3% de la masse globale.
Ces distorsions salariales se reflètent dans le niveau de vie des différentes catégories
de personnel qui animent la vie de l'entreprise. A Dakar, lorsqu'à midi les cadres
retournent, en voiture personnelle, vers un domicile, le plus souvent construit dans un
quartier résidentiel de la SICAP' ou d'une autre Société promotionnelle de l'habitat, les
ouvriers et manoeuvres se contentent de "casser la croute" dans une des nombreuses
gargotes installées, sommairement aux alentours des usines.
En résumé la main
d'oeuvre, dans
le secteur textile, est marquée par les
caractéristiques principales suivantes :
- prédominance de sénégalais dans l'ensemble des effectifs
" faible représentation des femmes
- déséquilibre dans la distribution de la masse salariale, en faveur des
qualifications supérieures
- forte représentation des non sénégalais au niveau des cadres.
Mais l'analyse de la main d'oeuvre serait incomplète si elle n'intègre pas la mesure
du rendement de celle-ci. C'est pourquoi notre étude s'est attachée à déterminer la
productivité dans l'industrie textile sénégalaise.
3-3
La productivité
La bonne marche d'une entreprise dépend d'une utilisation rationnelle et efficiente
des facteurs de production. La productivité est une notion scientifique qui permet d'avoir
la mesure exacte de l'efficience d'un ou de tous les facteurs qui concourent à la
production. Elle est un élément de comparaison entre différentes activités économiques de
même nature. Mais comment la définit-on ?
"La productivité est le quotient d'une production par I'ensemble ou par l'un
seulement des facteurs de production qui s'y rapportent'", Elle est un indicateur des
"mouvements de la production qui sont imputables au rendement propre des facteurs de
3. SICAP : Société Immobilière du Cap-Vert
'- Jean Paul Courthéoux : la productivité in Encydopaedia Ualversalis Corpus 15 Paris 1985 p.179

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production, après élimination de l'influence des variations quantitatives de ces facteurs"."
Quand la production est rapportée à l'ensemble des facteurs de production, on
obtient une productivité globale. Quand un seul facteur intervient dans la détermination du
rapport, on a une productivité spécifique du facteur considéré. C'est à cette dernière notion
que nous nous intéressons.
Dans le secteur textile, le calcul de la productivité du capital qui s'obtient par le
ratio production/capital pose de grandes difficultés. En effet. le ratio en question. qui n'est
calculé par la Direction de la Statistique que sur demande. est exprimé en valeur A partir
d'un rapport de quantités monétaires sans tenir compte des précautions requises, dans un
tel cas, à savoir "éliminer les effets de variation des prix'?', autrement dit "calculer les
valeurs des produits comme celle des facteurs à l'aide d'un système de prix normalisés?".
Le deuxième problème réside dans le laxisme des entreprises qui ne déposent pas
régulièrement les bilans demandés par la Direction de la Statistique et créent, de ce fait,
des lacunes dans l'évolution annuelle de certains ratios l'. Pour toutes ces raisons notre
analyse ne concerne pas la productivité du capital.
Par contre les visites d'entreprises que nous avons effectuées nous ont permis de
collecter des informations relatives à la productivité du travail. Cette dernière est "le
quotient de la production par la durée du travail"." Elle "est la mesure de l'efficacité
générale de l'utilisation de la main d'oeuvre et non celle de l'effort humain fourni par
celle-ci?",
Cependant la visite des entreprises a révélé le manque d'intérêt des industriels
sénégalais à effectuer une mesure précise de la productivité au niveau de leur entreprise.
même si , par ailleurs, tous considèrent son évaluation comme quelque chose de très
\\0. Jean P3Ul. Courthéoux : La productivité in Encydopaedia UlÛvtrsalis op.cit p,l79
Il. Jean Fourastié : La productivité Que sais-je ? n<>557 PUF Paris 1987 Ile éditioo p.60
12. Jean F(IlJIawé : La pl'Oduetivité op.cil p.60
1). De 1983 à 1987 Icotaf se singularise par une grande irrégularité en matière de dépôt des données de
base de l'activité industrielle au pres de la Direction de la Statistique.
10, Jean Fourastié; la productivité op.cit p.5S
!~. Jean Fourastié : la prodaetivité op.cit p55

103
important",
Dans l'ensemble la productivité du travail est faible au niveau du secteur textile. Au
niveau de la filature elle est encore très
loin des
normes
françaises de
195p1.
(25kglheure/ouvrier). En effet elle n'est que de 8,43kg/heure/ouvrier ~ la Cotonnière du
Cap- Ven. A la Sénégalaise de Couverture et de Tissage elle est également de 8,43kglhep
ure/ouvrier, pour un segment dont la complexité des opérations fixe la norme à
13,12kglheure/ouvrier. A ISLIMA où la fabrication des tissus en éponge résulte d'opérations
davantage plus complexes, la productivité moyenne se situe à 2,80kglheurelouvrier. A
SOSEFIL, 5% seulement des ouvriers ont la prime de rendement maximal. A lCOTAF la
situation n'est guère meilleure. Selon les responsables, elle accuse même une régression par
rapport à 1984 lorsqu'elle représentait 51% de la norme contre 95% en Europe et en Asie
du Sud-Est12 pour les mêmes segments de production. Plusieurs facteurs expliquent le
niveau "très médiocre?" de la productivité du travail dans le secteur textile sénégalais. Dans
certaines entreprises la vétusté du
matériel (scr par exemple) ne permet guère
d'optimaliser le rendement de la main d'oeuvre. L'absence d'une véritable politique de
formation continue au sein de l'entreprise, avec comme corollaire une promotion sociale
conséquente, permet, certes, de maintenir la majorité des ouvriers au niveau des bas
échelons de la grille salariale", mais en contrepartie, elle freine toute motivation chez le
personnel d'exécution. L'absentéisme constitue, sous ce rapport, le paramètre le plus
objectif pour mesurer le niveau atteint par le laxisme des ouvriers, encouragés par une
législation très complaisante en matière de jours fériés (réduction de nombre de jours
effectivement travaillés à 216 par an contre 315 à 350 en Asie du Sud~Esf').
16_ A la SOTIBA, par exemple. aucune donnée relative à la productivité ne nous 3 été fournie: les
responsables se contenrem de déclarer que la productivité de l'entreprise varie en fonction du marché puisque
SOTIBA tl'avaiUe à la commande.
r7~ Jean Fourastié: la productivité op.cit p.?3
,o. Pierre de Grossouvre: Perspedives d'aménagement et de réorientation des activités de J'industrie
tenilt ~négalaise op.cit p.7
'9_ Pierre de Grossouvre op.cit p.21
20. Un ouvrier nOUS a confié que certains de ces collègues sont allés à la retraite en 2e catégorie après
plusieurs dizaines d'années de navail dans la même entreprise.
l'. Pierre de Grossouvre op.cit p.?

104
La faiblesse de la productivité a des répercussions très négatives sur :
. la cornpétivité des entreprises sénégalaises
- la capacité de réinvestissement
- le pouvoir d'achat des consommateurs.
La Nouvelle Politique Industrielle (NPI) fondée sur la production à l'exportation
engage l'industrie sénégalaise dans la compétition sur le marché international. Cette option
volontariste ne suffit pas pour tailler au secteur textile sénégalais une place de choix sur
le marché mondial. La compétitivité d'un produit dépend de sa qualité et de la baisse de
son coût de production, toutes choses qui exigent une amélioration des techniques de
production et une formation de qualité de la main d'œuvre. Les relations ci dessus
indiquées montrent les liens entre productivité et compétivité. Plus la productivité est
faible, plus les coûts de production som élevés et en conséquence le produit est moins
compétitif. La place des produits nippons SUT les marchés européens et américains
s'explique. en partie, par le niveau record de productivité réalisé par le Japon
De nos jours les pays à productivité faible sont assignés au rôle d'espace de rente
du capitalisme mondial car il a été démontré que "les pays à forte productivité sont les
pays à profit faible et à bas prix't22. Le débat actuel autour de la modification du code des
investissements", posée comme condition pour stimuler les investissements par un transfert
des capitaux des pays développés vers le Sénégal, ne signifie rien d'autre chose qu'un
accroissement du dispositif législatif pour renforcer le rôle d'espace de rente que joue le
Sénégal. à la périphérie du capitalisme développé et réduire en conséquence la capacité de
réinvestissement de l'industrie.
1:2, Jean Fourastié: La productivité op.cit 1'-35
n. Le code des investissements
a été modifié pat l'Assemblé Nationale au cours de sa séance du 4
Octobre 1989. Ont ëtë modifiés les articles 12, 22, 23. cf Le Soleil 0"5814 du 5 Octobre 1989 p.?
...
,
, - , .._..,-""._-,-,-----------~-~

La productivité n'est pas simplement "une mesure du progrès technique'?', Elle est
également un indicateur social, "une mesure du pouvoir d'achat?", On a pu constater que
tous les produits pour lesquels la technique de production est différente donnent lieu à des
pouvoirs d'achat différents et que "le pouvoir d'achat est d'autant plus grand que la vitesse
de production est plus grande "24. La vitesse dont il est question n'est que la productivité
qui "dépend essentiellement de l'organisation du travail. de la prévision des tâches et des
investisserœnts?". Donc maintenir celle-ci à un niveau faible par la non amélioration des
conditions techniques de production et le recours massif à une main d'oeuvre à faible
qualification, se résume à affaiblir, à long terme, le pouvoir d'achat des travailleurs.
L'option est pleine de conséquences profitables au patronat.
~. Jean Fourastié: La productivité op.dt p.7
B. Jean Fourastié: La productlvité op.cit p.24
16_ Jean Fourastié; La producnvlté op.cit p.23
'11_ Jean Fourastié : La pnxillctivité op.cit p.24

106
TROISIEME PARTIE
LES PROBLEMES DE L'INDUSTRIE COTDNNIERE
La notion de problème renvoie aux causes. sinon aux éléments de renforcement de
la crise qui affecte l'industrie sénégalaise, et en particulier la branche textile.
A Thiès la S.T.S est en simation la liquidation. lCüTAF propose. sur le marché.
la vente de l'usine de Rufisque, tandis que celle de Pikine est actuellement menacée de
fermeture. Si cette mesure intervenait, elle aurait de graves répercussions sur le groupe
intégré SOTIBA.dont la S.T.S et lCOTAF SOnt deux maillons situés en amont de la
production.
Dans la confection et la bonneterie, beaucoup d'entreprises ont disparu depuis fort
longtemps : Société Industrielle du Vêtement (SIV) en 1984, Société de Bonneterie et de
Confection (SOBOCO), Manufacture de Bonneterie Sénégalaise (MABOSE). Tricotages
Mécaniques du Sénégal (TMS) en liquidation depuis Septembre 1988.
Les facteurs explicatifs des difficultés du secteur sont nombreux et variés. certains
sont d'ordre exogène, d'autres endogène.
Dans les conflits du travail qui accompagnent toujours ces situations de crise, la
mauvaise gestion des entreprises a souvent été dénoncée par les ouvriers. C'est pourquoi
une
étude des problèmes qui
som à la source des contre-performances des unités
industrielles devrait commencer naturellement par une investigation dans le domaine de la
gestion. Mais l'analyse des comptes d'exploitation relève davantage du domaine de la
comptabilité et des sciences économiques. Elle fait appel à l'examen d'un ensemble
d'opérations comptables dont la complexité ne présente pas une grande utilité pour
l'éclairage de notre sujet. Aussi avons-nous écarté les problèmes de gestion pour ne retenir
que ceux posés par le ravitaillement des usines en matières premières, et les mécanismes
de fonctionnement du marché d'écoulement. Certes, ces derniers ont des liaisons avec la
gestion des entreprises. Mais ils ne dépendent pas directement de la bonne ou mauvaise
organisation du travail au sein de l'usine. ni de la compétence ou non de l'équipe
dirigeante. La fixation du prix de la fibre de coton sur le marché ne dépend pas des
filateurs. La décision de réinvestir une partie des profits relève davantage de la volonté des
actionnaires que celle des gestionnaires de l'entreprise. Beaucoup de décisions politiques
ou économiques modifient perpétuellement le profil du marché en dehors de la volonté des
entreprises.

iD7
Toutes ces observations justifient la distinction à opérer entre les problèmes de
stricte gestion et ceux qui lui sont simplement connectés.
Chapitre 1: le ravitaiUement
Dans l'ensemble des difficultés qui affectent l'industrie cotonnière, celle que pose
le ravitaillement en matières premières et en divers inputs pèsent d'un poids considérable
dans le fonctionnement des usines.
1-1
Le coton
Le coton est la matière première de base. Dans le procès de production il traverse
une longue chaîne de fabrication allant de l'égrenage à la manutention textile en passant
par la filature et le tissage, A chaque maillon de la chaîne correspond une unité
industrielle. C'est pourquoi il est vital de disposer des stocks permanents de fibre pour
rendre effectif le fonctionnement de toutes les unités de la chaîne. Toute rupture de stocks
en amont se répercute sur toutes les industries et entraîne des baisses de production de
tissus et de filés, notamment. Elle peut résulter soit d'une indisponibilité de la SODEFITEX
à satisfaire une demande nationale excessive. soit de l'incapacité des filateurs à accéder à
une quantité de coton-fibre correspondant à leur capacité d'usinage. C'est le dernier cas de
figure qui caractérise actuellement la situation sénégalaise. En effet les filateurs n'arrivent
à satisfaire que 40% des besoins nationaux en produits textiles car, en 1984, selon une
estimation, les sénégalais consommaient 1O.000t de coton-fibre pat an, or les industries
textiles n'en traitaient que 40001.28 Depuis lors la consommation des filatures en coton fibre
n'a pas augmenté. (Fig28)
Ainsi le déficit de 6000t qui apparaît par rapport au potentiel de production n'est
pas le résultat d'une rupture de stocks au niveau du fournisseur. la SODEFITEX. Mais il
découle des difficultés des matures à se ravitailler en quantité suffisante en coton-fibre pour
répondre à la demande nationale en produits textiles, parce que le COOl de cession du coton
est excessivement cher. Par décision du gouvernement ce coût a été. depuis 1982, indexé
sur celui du marché mondial, déduction faite des "frais non exposés, c'est à dire du coût
l'l_
S.M FaU: rapport de stage à Icotaf op.cit p.8

108
TOtutea (Q.n mi.l1ic.rs)
Vente
$ODEFITEX
(50UTC4 .~ ;~ o.p E.F lTE x ) /

lUS
de mise à CAF, soit environ 9,5% du prix mondial,'?" moyennant le bénéfice en faveur de
l'industrie locale d'une subvention de 17% versée par la caisse de péréquation et de
stabilisation des prix.JO
L'indexation du prix du coton-fibre au Sénégal sur celui du marché mondial traduit
mieux que toute autre mesure l'option "culture d'exportation" attachée à cette spéculation,
c'est à dire une activité dont la principale fonction dans l'économie nationale est de
rapporter des devises étrangères,
Mais la cession, sur le territoire national, du coton de la SODEFITEX au prix du
marché mondial expose les filatures locales aux conséquences des fluctuations du dollar,
monnaie de référence au niveau des échanges internationaux affectée par une grande
instabilité au cours de ces dernières années. C'est ainsi par exemple qu'entre 1981 et 1984
le prix du coton-fibre aux filatures locales est passé de 325F CFMg à 750F CFAJkg, soit
une hausse de 230%. Cette augmentation constitue un obstacle de taille pour l'industrie
textile nationale, d'autant plus que la caisse de péréquation
et de stabilisation des prix
(CPSP) ne parvient pas à verser aux entreprises, dans le délai réglementaire, le montant de
la subvention". La seule réaction des filateurs a été le réajustement en baisse des
commandes de plus de 40% (Tableau XIX).
~- Pierre de Grossouvre: Perspectives d'aménagement et de réorientation des activités de l'industrie
textile sénégalaise. op.cit p.19
1Il_ Pierre de Grossouvre: op.cs p.l9
31_
En 1895 la CPSP avait accusé un retard de plus de 12 mois Sm le paiement de la subvennon-
Coton à la CCV et à la STS pour des valeurs respectives de l00.lX)(l.OOOF CFA et 187.000.CXXlF CFA

])0
Tableau XIX: Evolution de la consommation de coton-fibre par les fllamres locales
Entreprises
1979
1980
Pourcentage de la
(3016)
(31/4)
baisse
c.c.v.
810
450
.44%
S.T.S.
1.320
720
,·45 %
Icotaf
1.290
740
- 42%
Source: SODEFITEX
Certes les cours mondiaux se som nettement améliorés entre la fm de l'année 1984
et celle de 1985 puisque le prix CAF le Havre de coton d'Afrique est passé successivement
de 730F CFA le kilogramme à 412,5F CFA. puis à 387,5F CFA. Cependant cette situation
favorable aux filatures locales n'ont pas empêché pour autant la baisse de la commande
globale nationale puisqu'elle coïncide avec l'entrée de la S.T.S dans un cycle de crise.
Au coût excessif des matières premières, avec son corollaire, l'incapacité à
constituer des stocks à la mesure du potentiel de production, s'ajoute la chére té des autres
facteurs de production.
1-2
Les autres inputs
L'électricité est la source d'énergie qui fait fonctionner toutes les unités de
production de l'industrie textile. Les experts considèrent qu'"U faut en filature classique de
coton, environ 2,6kw pour fabriquer un kg de fil, et en filature-tissage d'écru lkw par
mètre de tissu pnxhrit".n Or on sait que le potentiel de production des trois principales
entreprises qui font de la filature et du tissage d'écru se présente ainsi:
~ ICOT AF ; 400t de filés par an et 4 millions de mènes de tissu écru en
filature-tissage
32. Pierre de Grossouvre: Perspectives d'aménagement et dt réorientatioD des activités de J'industrie
textile sénégalaise op.cit p.21

111
- S.T.S : 180t de filés par an. 11 millions de tissu écru en filature-tissage
- CCV :800t de filés par an.
Ces données indiquent que les trois entreprises ont théoriquement besoin de
consommer 27.948.000kw/an.
L'examen du compte d'exploitation de toutes les entreprises montre qu'en terme de
quantité réellement consommée l'énergie électrique intervenait en 1984, au coût de 61 F
le kilowatt, "pour 20% dans le prix. de revient filature et du tissage, et pour 6 à 12% en
teinture et finissage"." Sa part dans la valeur globale des matières consommées s'est accrue
de 27,8% en 1977 à 36,2% en 1985 (Tableau XX). En terme de variation relative, elle a
enregistré une augmentation de 409,51 %.
Tableau XX: Coût de l'électricité par rapport à la valeur globale des matières
consommées dans
I'industrie textile de base
Années
Electricité
Total
matières
% de l'électricité
(valeur
en
consommées
dans les matières
millions F.CFA)
(valeur
consommées
en millions)
1977
364,7
1310,2
27,8
1982
1127
3525,8
31,9
j 8
1983
1403,5
3957,3
35,4
1985
1493,5
41S0A
36,2
Source: Direction de la Statistique
»- Pierre de Grossouvre: Perspectives d'aménagement et de réo.-ientatioD des al;tivités de l'industrie
textûe sénégalaise. oo.cn 1'.34

112
Depuis 1984 le prix du kilowatt a été régulièrement haussé pour atteindre 81F CFA
en 1986 et 103,90F CFA34 à partir du le Juillet 1983. En prenant le prix de 1981 (42F
CFA) comme base, on constate une hausse de 93% en 5 ans, et 147% en 8 ans.
L'accroissement de la facture d'électricité ne signifie pas toujours une augmentation
de la quantité d'énergie consommée. Si rel était le cas, les industriels ne s'en plaindraient
pas outre mesure car le second terme de la relation est un indice de I'accroissement
d'activité de l'entreprise. En réalité la hausse continue de la facture d'électricité dans
l'Industrie sénégalaise est le résultat d'une politique des prix nationaux de l'énergie qui.
depuis 1986, participe de la recherche de moyens pour résorber le déficit de la balance des
paiements. En effet le prix de cession du kilowatt d'électricité ne tient pas compte de la
baisse actuelle des prix internationaux du pétrole', La chéreté de l'énergie a pour
conséquence un accroissement démesuré des charges de production, Une créance de 120
millions'T' CFA environ de la Société Nationale d'Électricité (SENELEC) fait parne des
charges qui pèsent très négativement SUl' la situation de l'Industrie Cotonnière Africaine
(ICOTAF).
L'eau coûte également très cher à l'industrie textile qui en est une grande
consommatrice. Elle entre pour une part importante dans la teinture et la manutention. "Il
faut environ 300 litres pour traiter 1 kg de coton teint"."
En 1984 l'eau industrielle est facturée à 276F CFA le mètre cube. En 1989 le mètre
cube coûte 319.83F CFAI8.
"'. A partir du le Juillet 1989, la facturation de l'électricité à usage professionnel a fixé le prix du
kilowatt à 72,15F CFA (pour la première tranche avec prime fixe) et à 103,90F CFA (pour la première
tranche sans prime fi;1\\e). cf : SENELEC Direction des Etudes Générales. Service études économiques ; Note
d'information, Dakar 16 juin 1989 p.l
"- Ministre du Plan et de la Coopération: Contribution à ('analyse rétrospective de l'éc:ononue
sénégalaise de 1960 à 1987. Dakar 16 Janvier 1989. Document Monéolypé p.27
JO, Ndiaye (Laye) : Quand les créanciers assiègent Icotaf in Cafard Libéré n"'8I, 26 Juillet 1989 op.ch
p.)
)'1_
Pierre de Grassouvre : Perspectives d'aménagement et de réorientation des activités de l"industrie
textile sénégalaise. op.cit p.21
lt_ D'après le cahier des charges de ta SONEES, mis à jour au mois d'Octobre 1989, le prix du mètre
d'eau à usage professionnel, applicable à partir du 6e bimestre 1989 est fixé à 319,83F CFA pour la première
tranche et à 367,43F CFA pout la deuxième tranche.

113
Dans le compte d'exploitation de l'industrie textile de base, la facture d'eau a
enregistré un accroissement de 230,5% de 1977 à 1985, même si la proportion, dans le
tora! des matières consommées a baissé, dans la même période de 7,5% à 5,4% (Tableau
XXI)
Tableau XXI: Coût de l'eau indusnielle pat' rapport à la valeur globale de
matières consommées dans l'industrie textile
Années
Eau
(valeur en
Total matières
% de l'eau dans
millions F.CFA
consommées
les
matières
consommées
1977
98,9
1310,2
7,5
1982
152,0
3525,8
4,4
1983
197,2
3957,3
4,9
1985
228,0
4150,4
5,9
Source: Direction de la Statistique
D'autres intrants, comme les colorants par exemple, sont largement dépendants de
l'évolution des prix des produits pétroliers puisqu'ils sont fabriqués par l'industrie
pétrochimique.
D'une
façon
générale,
le coût excessif des
facteurs de production réduit
considérablement le niveau d'utilisation des capacités industrielles installées de la branche
textile. Beaucoup d'entreprises travaillent en deça de leur potentiel de production. En 1989,
certaines d'entre elles sont sur le point d'être liquidées : les actionnaires se préoccupent
surtout de sauver le capital.
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L -
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l14
Chapitre 2 : le capital social et son évolution
Le capital social est une notion juridique et comptable qui indique le "montant des
sommes et des biens apportés à une société commerciale par les associés, sous fonne de
versements, soit par incorporation de profits"." Sa structure et son volume peuvent varier
dans le temps.
Dans
les
entreprises sénégalaises,
le capital social
associe en' général des
investissements étrangers et nationaux. Le rapport de proportionnalité entre ces deux rypes
d'apports est déterminant dans les prises de décision et dans la vie de l'entreprise
capitaliste.
L'accroissement en volume du capital social, soit par l'ouverture de celui-ci à des
apports nouveaux, soit par "l'accumulation d'une partie des plus-values?", est un signe de
vitalité d'une entreprise industrielle,
A la lumière de ces régles de fonctionnement il est intéressant, d'une part,
d'examiner la position du capital étranger dans le secteur textile, et, d'autre pan, d'évaluer
l'importance ou non de la pan des profits réinvestis pour le renouvellement de l'outil de
production.
2-1
Domination du capital étranger
De l'époque coloniale à nos jours, les investissements étrangers occupent une
proportion très importante dans l'industrie textile sénégalaise (Fg29). Ce sont des prises de
participation directe ou indirecte dans le capital social des entreprises. Le second cas est
moins répandu dans le secteur : par le mécanisme de l'intégration, les investisseurs de
Sotiba, par exemple, prennent des pans à ICOTAF et à la S.T.S.
Les différentes enquêtes sur la structure financière de l'industrie textile révèlent
beaucoup de données constantes.
;1\\1- Ibarrola (J), Pasquerelli (N) : Nouveau dktkmnalre économique et social op.cit p.93
"'- Ibarrola (1), Pasquarelli (N) op.cit p.93

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En 1976, les investisseurs français détiennent 57,87% du capital" d'Icotaf, ainsi
répartis;
- Texunion : 20%
~ Schaeffer: 19,87%
~ Filature Frey (Coisne) : 9%
- CEGEPAR : 9%
Ils
détiennent,
par
l'intermédiaire
de
Dufour
d'Armentières
la
totalité de
l'investissement à la Cotonnière du Cap-Vert et sont fortement représentés dans le capital
de la S.T.S par ICOTAF qui en contrôle 40% et Cotonnière du Cap-Vert 20%, soit au total
60% contre 40% pour SOTIBA. Pendant ce temps la CFDT détient 20% des parts à la
SODEFITEX. SOTIBA-SIMPAFRIC constitue la seule entreprise dont le capital n'est pas
d' origine française ; la totalité de l'investissement est dans ce cas marocaine et allemande.
En 1982 le poinr" des investissements fait apparaître de légères modifications dans
la structure financière du secteur.
A lCOTAF la restructuration du capital donne la majorité à Sotiba (60%), mais avec
toujours une forte présence française (40%) répartie entre :
- Filature Frey (Coisne) : 13%
- Texunion : 11%
- Schaeffer : 10%
- Caulliez : 6%
A la S.T.S les intérêts français, toujours majontaires (CCV :20% , lCOTAF :
39,72%) se partagent le capital avec SDTIBA (39.72%) et divers actionnaires sénégalais
(0,6%).
A SOSEFlL le groupe Dollfus-Mieg et Compagnie (66%) et ICOTAF (34%) sont
les co-détenteurs du capital,
A la Cotonnière du Cap-Vert et à Tricotages Mécaniques la situation reste inchangée
: la totalité du capital est toujours française.
Les changements notables sont le rachat de la S.CT. par le groupe libanais
Choucair, l'apparition d'un investissement belge avec la création de la société ISUMA par
le groupe UCa.
". Guy Rocheteau : Pouvoir financier et indépendance économique en Afrique. Le cas du Sénégal
p.179-180
'2. L'économie sénégalaise 5e éd. Ediafric, Paris 1983 pp.183-185

117
En 1986 les enquêtes de Pierre de Grossouvre" indiquent de nouvelles modifications
qui, cependant, ne bouleversent pas fondamentalement la structure. Il s'agit de- .
- la substitution d'un groupe hollandais au groupe belge. dans le capital de
la Société ISLIMA doublée d'une co-panicipation libanaise.
- l'ouverture du capital de TMS à des privés sénégalais. à hauteur de 67%
- la domination du groupe SOTIBA dans le capital de la S.T.S (99,6%)
- une forte représentation du capital sénégalais à la SOTEXKA (60%) il côté
de la prise de participation de la banque islamique (30%) et du groupe Beaujolin-Europ
continents (10%).
Ainsi l'évolution de la structure financière est marquée par la permanence de la
domination du capital étranger. singulièrement français. dans la branche textile. Les années
80 enregistrent de timides remises en question. Le capital privé national entre de façon plus
accrue dans le secteur, notamment à Sotiba et à la SOTEXKA. Mais dans la création de
cette dernière société, l'ouverture du capital aux investissements arabes et américains
renforce à nouveau la position du capital étranger dans le textile.
Un déséquilibre pareil dans le portefeuille des investissements ne manque pas d'effet
au moment où se pose la question de la déterrmnation de la fraction du profit à réinvestir
par rappon à celle susceptible d'être partagée entre actionnaires.
2-2
Faiblesse du taux de réinvestissement
La récession qui affecte les années 80 est marquée, dans toutes les branches de
l'industrie sénégalaise par la baisse générale des investissements. De 1979 à 1982. le
portefeuille des investissements passe de 71 milliards F.ŒA à 46 milliards" F.CFA, soit
une chute de 35%. Au cours de la période. le textile et la confection suivent la même
tendance, "entraînant une diminution de la production de ces derniers".Ci
"'. Pierre de Grossouvre: Pel:Spedives d'aménagement et de roorientation des acti'fités de l'industrie
tutile sénégalaÜ4!. op.cit pp.6.11,IS bis
"'- Ministre du Plan et de la Coopération : Projet de VIle plan de développement économique et
social 1985·1989. TomeZ p.7
.. - Ministre du Plan et de la Coopération : Projet de VUe Plan de développement économique et
social op.cit p.7

118
De 1981 à 1985 le secteur textile n'a réalisé que 4,8% d'un programme
d'investissement initialement arrêté à 11.809 rnillions" ECFA
Dans un secteur donné, les investissements servent à créer de nouvelles unités de
production, ou à renouveler l'équipement des anciennes unités. Leur baisse signifie donc
une stagnation de la qualité de l'équipement. Or c'est de cela qu'il s'agit pour la plupart
des entreprises industrielles sénégalaises qui
datent de l'époque coloniale.
"Après
l'indépendance, avec la perte des débouchés extérieurs, limitant ainsi la productivité, les
installations vieillissantes et l'absence de compétitivité pour accroître sa part sur les
marchés, l'industrie sénégalaise n'a pas pu investir plus aisément dans le renouvellement
de son appareil de production?",
Dans les comptes d'exploitation de l'industrie textile de base, l'analyse du poste
"investissements machines, matériels" permet de déterminer limportance des mesures de
renouvellement de l'outil de production dans le cadre de la politique globale de l'entreprise.
Sous ce rapport on constate un double phénomène (Tableau XXll) :
_ une décroissance considérable des investissements pour machines et
matériels.
_ une faible proportion de ces derniers par rapport à l'ensemble des
investissements bruts du secteur,
"'. Ministre du Plan et de la Coopération: Projet de VIle plan de développement économique et
social op.cit p.181
". Ministre du Plan et de la Coopération: Projet de VIle plan de développement économique et
social op.cit p.iS

119
Tableau XXII: Evolution des investissements dans l'Industrie textile de base
(en millions F.CFA)
Investis-
1974
1982
1983
19&4-
1985
1986
sements
bruts
531
1.737j
2-346
1.396.6
2.002
2.056
dom
969,5
509.8
"machi-
716,0
809
501,3
nes/ma-
tériels"
%*"
41
41
51
... % des investissements "machines, matériels" par rapport aux investissements bruts
Source: Direction de la statistique
C'est la situation d'Icotaf et de la scr qui illustre, le mieux, la vétusté de
l'équipement dans l'industrie textile".
En 1984 sur les 31 continus à filer de l'usine de Pikine, 27 sont âgés de plus de
20 ans. Sur ces 27,11 fonctionnent depuis l'inauguration de l'usine en 1952 et 7 sont
transférés de la Manufacture de Rufisque où ils étaient installés en 1954. Puisque le
transfert concernait 10 machines. les 3 autres qui ne pouvaient pas être intégrées dans la
section "continu à filer", en raison de leur état de délabrement, ont été simplement
démontées pour servir comme pièces de rechange. Cette pratique est révélatrice d'une
mentalité très peu soucieuse de l'entretien et du renouvellement des équipements. n en est
ainsi également à la scr où, selon l'avis de certains ouvriers, le nombre excessif de points
de soudure a fini par faire doubler le poids de certaines machines qui avaient été
transférées de la Chine où elles ont fonctionné depuis le début du vingtième siècle. Il s'agît
<1._ Amadou Parne; Textile, opération sauvetage. in Le Soleil n."35üS du 29 Décembre 1981 pp.l-4

120
probablement d'une opiruon exagérée. mais qui garde tout de même une certaine
signifïcation. Elle veut simplement montrer dans quel état le niveau technologique des
entreprises est maintenu.
Un outil, soumis à l'usure, s'il n'est pas remplacé à temps, perd ses capacités
performantes. Tout contexte de concurrence devient alors une menace pour sa survie.
Chapitre 3
difficultés liées à la législation et à la concurrence
Les règles du jeu économique sont édictées par la puissance publique. Elles
définissent les limites du cadre de déploiement de l'activité d'entreprise, Qu'elle soit
commerciale ou industrielle. Selon l'option de l'Etat, ces régies peuvent avoir des effets
protectionnistes, ou incitatifs à la libre concurrence.
Au Sénégal, celles-ci sont la source d'une ambiance économique générale qui joue
actuellement un rôle de catalyseur dans la crise du textile.
3-1
La législation du textile
Au moment où le Sénégal accède à l'indépendance, les autorités du pays décident
de modifier la structure de la consommation, singulièrement urbaine où dominent les
produits importés. Pour atteindre l'objectif, de nouvelles réglés doivent, désormais, guider
le fonctionnement de toute l'économie nationale. L'industrie est alors orientée vers la
production de substitution à l'importation.
La nouvelle philosophie économique qui démarre ainsi en 1960 impose la prise de
mesures protectionnistes pout limiter les importations et réserver, en conséquence, le
marché national, de façon prioritaire, aux industries locales. Dans cette direction, l'Etat
décide de soumettre à autorisation préalable l'importation de beaucoup de produits, dont
certains appartiennent au secteur textile. En 1976. par exemple, l'importation de serviettes
de toilettes ne peut se faire que "dans le cadre d'un contingent fixé à 20% des besoins du
marché sénégalais'149
". decret 76.345 du 24 Mars 1976 in Journal officiel de la République du ~Dégal 0"4486 du Samedi
17 AVIÙ 1976 p.546

121
En 1978 les difficultés de l'industrie textile conduisent à un renforcement du
dispositif protectionniste par la généralisation de la demande d'autorisation préalable,
étendue ~ tous les produits du secteur. C'est l'objet du décret 78.200 du 8 Mars 1978
portant "réglementation des importations de matières textiles et d'ouvrages en ces
matières?".
Mais toutes ces dispositions qui tendent à protéger le marché national risquent
d'encrer en contradiction avec les objectifs d'intégration régionale et sous-régionale, visés
par la création de la Communauté des Etats de l'Afrique Occidentale (CEAO) dont un des
instruments économiques, la taxe de coopération régionale (TeR) adoptée en 1976, a pour
finalité de favoriser la libre circulation des marchandises entre les Etats membres.
En effet la TeR est un régime préférentiel en matière de taxe qui lie les pays de
la CEAO. Entre autres objectifs, elle cherche à éliminer les obstacles à la coopération
commerciale, en particulier la taxe à l'importation. "Peuvent bénéficier de ce régime
préférentiel spécial pour leurs exportations dans les autres Etats membres les produits
industriels fabriqués
dans
la communauté et ayant satisfait à certaines conditions
particulières en matière d'origine"." Les conditions exigées se résument ainsi:
- l'entreprise qui demande l'agrément doit utiliser des matières à 60%
communautaire.
- si les matières sont importées, il faut que la valeur ajoutée dégagée atteigne
40%.
En 1985/86 la quasi-totalité des industries textiles sénégalaises
a été agréée au
régime de la TeR, ce qui devrait correspondre à une conquête d'un espace presque égal
en étendue à celui de l'ex. A.O.F et dont le marché est plus important encore, en raison
de l'accroissement démographique considérable, constaté dans l'ensemble des pays de la
CEAü.
En réalité les perspectives de relance qu'aurait dû ouvrir la TeR à l'industrie
sénégalaise et à la branche textile en particulier, ont été entravées par "les barrières
lO_ Journal officiel de la République du Sénégal n04621 du 11 Mars 1978 p.301
3· Mouharned Nadjib Youssouf ; le régime de la taxe de coopération régionale et les entreprises
sénégalaises agréées.
Rapport de stage 4e année Sciences Economiques Faculté des Sciences Juridiques et Economiques- MEDIA
Dakar 1985/86 p.9

protectionnistes qui persistent de fait.; dans les pays de la sous-rëgion?". TI serait
surprenant qu'il en fût autrement dans une organisation économique à objectif d'échange,
au sein de laquelle mus les membres offrent les mêmes produits. La TCR a donc montré
ses limites.
L'échec de cette politique industrielle initiée depuis 1960 a été imputée, par les
autorités, au "manque d'efficacité des industries de, substitution aux. importations, que les
mesures de protection en vigueur durant prés de trois décennies n'ont pas incité à la
recherche de gains de productivité't", Alors s'impose la nécessité de changer de cap.
Depuis 1985 a démarré la Nouvelle Politique Industrielle (NP!). partie intégrante du
programme d'ajustement structurel à moyen et long terme 1985-1992. Elle a déprotégé le
marché sénégalais. Elle a pour principal objectif d'encourager l'industrie à "accroître sa
productivité et à. améliorer sa capacité à exporter en dehors des marchés traditionnels"."
Pour amener les
industriels
à accepter
la nouvelle orientation, une subvention à
l'exportation leur est accordée par l'Etat
Quatre ans après l'inauguration de la NPI quel premier bilan est-il possible d'en
dégager?
Le patronat est formel : "les effets de la NPI tardent à se manifester?", Les causes
du décalage entre les résultats attendus et ceux obtenus sont à chercher dans plusieurs
directions.
Tout d'abord, l'analyse des arguments qui fondent le passage du protectionnisme à
la libéralisation totale montre le caractère incohérent de la législation économique
sénégalaise. Sinon comment expliquer qu'à propos de la même maladie. ce qui, en 1978,
était tenu pour le virus responsable, se transforme. en 1985. en remède ?
j2.
Abdou Diouf: redéfinition du rôle économique de l'Etat in le Soleü n"4474 du 29 Mars 1985 pA
». Ministre du Plan et de la Coopération ; Etude prospective Sénégal 2015, Dakar, 15 Avril 1989.
document ronéotypé p_60
10_ AMou Diouf in le Soleil n"'4474 op.en p.5
~- bA (H) : 1(;<", pcr'ÔpC(.tI~C"
n;/d'SQ:I-
;" Sud- HlZbdo
p. 3

12.3
Selon la thèse officielle, en 1978, les difficultés de l'industrie textile résultaient de
la "concurrence de plus en plus âpre de la part des entreprises étrangères'?", singulièrement
de celles "des pays asiatiques qui, disposant, en outre, d'usines très modernes, et d'une
main d'oeuvre bon marché, sont susceptibles de pratiquer des prix inférieurs aux prix de
revient des entreprises sénégalaises?".
En 1985, pour tirer la branche textile des mêmes difficultés, qui. d'ailleurs entre
temps, se sont amplifiées, l'Etat décide de rengager dans une concurrence, pour la
conquête des marchés non traditionnels, autrement dit pour se tailler une place sur les
marchés asiatique, américain et européen.
Si l'outil de production est resté le même, qu'est-ce qui a changé dans le domaine
des échanges internationaux pour justifier cette audacieuse ambition ?
D'après les experts l'Asie a renforcé sa position dans le marché mondial du textile.
Elle "est devenue le nouveau centre de gravité de l'industrie textile roondiale?", 'le
principal foyer d'exportation de produits textiles vers les grandes régions du globe?", A
quelle part peut prétendre la production sénégalaise sur les marchés américains et
européens, déjà submergés par la production textile asiatique dont les atouts restent toujours
le coût relativement bas de la main d'oeuvre allié à une haute qualification de celle-ci, la
modernisation continue des usines.
La comparaison de la production de filés en coton de
l'industrie sénégalaise qui ne dépasse guère 2300t par an avec celle de certains pays d'Asie
(Tableau XXlll) donne une idée de la minuscule proportion que
représentent les
exportations textiles sénégalaises sur le marché international,
'"0 Journal officiel du Sén4a1 n<>4621 du Il Mars 1978 p.301
«. Journal officiel du Sénégal fl"4621 op.cit p.301
~_ Baniau (M) : le textile, vers une Douvelle donne mondiale op.Cit p.il7
"". Baniau (M) : le textile. vers une nouvelle donne mondiale op.cit pJ27

124
Tableau XXIII: Production de fils en coton en 1986 dans cinq pays asiatiques
(en tonnes)
Production
Pays
Japon
44.900
République de Corée
272.700
Chine
3.957.200
Hong-Kong
55.200
Inde
1.262.000
Source: J. Be.ilijeu Garnier (Images économiques du Monde, 1987)
Les chiffres indiquent que la bataille pour la conquête des grands marchés est
perdue d'avance par le Sénégal: les forces en présences sont inégales.
Mais
ce
ne
sont
pas
uniquement les
facteurs
exogènes
qui
sont
entrain
d'hypothéquer les chances de succès de la NP!. Son évolution positive est également
contrariée par des facteurs internes dont :
- le manque de productivité et de compétitivité : la baisse mondiale du coût
de l'énergie n'est pas répercutée à l'industrie nationale, ce qui "impose des surcoûts
nuisibles à l'ajustement des coûts de producnon'ï"
60_ Ministère du Plan et de la Coopération 1 Direction de la Planification Commission macro-économique
ct de synthèse
Thème: évaluation des plitiques économiques depuis 1979. Dakar 13 Avril 1989. document roénotypé, p.18

125
- la restriction des emplois sur le marché du travail et la compression des
salaires, le tout résultant des effets conjugués de la fermeture des entreprises, du chômage
et de la réforme du secteur public, toutes choses qui témoignent du manque de volonté
d'investir et de moderniser l'outil de production.
L'analyse des différents instruments législatifs a ainsi montré que, depuis trois
décennies, le Sénégal n'a pas Su maintenir un équilibre entre la nécessité de protéger une
jeune industrie et celle de lui chercher un marché extérieur de déploiement à la dimension
des anciens marchés perdus. Fort heureusement le huitième plan de développement
économique et social en élaboration a fait un diagnostic fondé sur de nouvelles convictions
: "les mesures de libéralisation ne constituent pas en elles-mêmes une panacée. Les pré-
requis de la concurrence parfaite ne sont pas encore réunis et la protection demeure une
exigence tant pour le secteur rural, soumis à des conditions favorables, que l'industrie qui
doit pouvoir ménager sa transition?". La prochaine législation s'attachera, probablement.
à définir "un espace productif et commercial protégé sur la base de critères précis, en
termes de valorisation des ressources nationales et d'intégration sectorielles des activités"&,
Les dispositions attendues, peut-être dans le cas d'un nouveau code des investissements,
corrigerait mieux les effets négatifs de la concurrence actuelle Que l'industrie textile a du
mal à supporter.
3-2
La concurrence
En économie de marché la concurrence entre offreurs est une régie du jeu. Selon
la taille du marché et celle des entreprises, le pouvoir d'achat des demandeurs, la qualité
de l'offre et les prix pratiqués, elle peut stimuler l'activité ou la ralentir. C'est la deuxième
direction qui est actuellement imposée aux industries cotonnières sénégalaises. Celles-ci ont
à faire face au dynamisme des fibres chimiques et au développement du commerce de
friperie, dans une conjoncture de restructuration de l'espace économique polarisé deyuis
l'époque coloniale par les industries du pays, toutes branches confondues.
13- Ministère du Plan et de la Coopéranon/Oirection de la Planification Commission macro synthèse
Thème: évaluation des politiques économiques depuis 1979 op.clt p.32
62. Ministère du Plan Cl de la Coopération/Direction de la planification Commission IllaCIO et de synthèse
op.cu p.32

126
3-2-/
Conséquences des modifications du marché de l'Afrique rh l'Ouest.
Lorsque la première usine cotonnière est construite à Pikine, à l'entrée de Dakar,
un vaste espace d'échanges économiques, vieux d'un demi-siecle, est prêt à accueillir la
production. L'A.ü.F existe depuis 1895 et sa mise en valeur a créé un déséquilibre entre
Dakar, la capitale de la Fédération, et les pays intérieurs. Ce déséquilibre résulte d'une
forte concentration des infrastructures industrielles et portuaires à Dakar qui devient ainsi
"le centre de polarisation d'un vaste arrière-pays dont les activités économiques essentielles
requièrent ses services "61.
Pendant une dizaine d'années l'industrie textile bénéficie de la position de carrefour
et de régulateur des échanges qu'occupe Dakar dans l'espace "aofien", Elle file le coton
de l'office du Niger dom une partie est exportée vers l'Europe par l'intermédiaire du port
de Dakar. Elle exporte ses produits filés et tissés vers les pays de la Fédération. L'année
et les écoles fédérales constituent pour elle une clientèle à grande consommation.
La disponibilité du marché que présente l'AO.F a eu un effet d'entraînement
immédiat SUl' la branche textile. En moins de .5 ans le nombre d'usines est quadruplé (scr
en 1950, ICOTAF en 1951, SOTIBA en 1952 et CCV en 1954).
Mais la manifestation des efforts en matière d'investissement coïncide avec une
situation grosse de mutations profondes pour l'Afrique. L'indépendance politique des pays
africains est à l'ordre du jour, avec comme corollaire la restructuration des flux d'échanges.
Dés 1958 le référendum détache la Guinée de la clientèle des industries sénégalaises
et crée une situation préoccupante pour les milieux d'affaires coloniaux. Les investisseurs
métropolitains constatent que "le cadre politique, juridique et économique dans lequel se
développe l'économie Ouest-africaine s'est trouvé entièrement remis en question par le
référendum du 28 Septembre 1958'~.
Les entreprises installées dans les différents pays de l'A.o.F animaient deux grands
circuits d'échanges : d'une pan entre les colonies et la France, d'autre part entre les
membres de la communauté. En général le premier courant concerne des produits miniers
et agricoles destinés à fournir les matières premières à l'industrie métropolitaine, et des
produits manufacturés
pour satisfaire la demande en consommation des colonies. Le
j,)-
A.Seck : Dakar, métropole Ouest africaÎne op.cu p.439
Mo Institut d'émission de rA.O.F et du Togo: rapport d'activité exercice 1958 p.I

127
deuxième
flux
intéresse
des
produits
transformés
par
l'industrie
locale
pour
la
consommation du marché fédéral.
Pour les hommes d'affaires. c'est ce second pôle qui est menacé par les
transformations politiques en cours et à. venir, dans la mesure où l'effet réducteur de celles--
ci sur les échanges entre la métropole et les colonies a été atténué par les mécanismes
pensés et mis en place par la France. pour son propre profit. Par contre la dislocation du
marché de l'A.O.F ne répond pas aux impératifs de développement des industries locales.
Ainsi la "balkanisation de l'Afrique Occidentale Française?" ne réserve pas le meme
destin à toutes les catégories d'entreprises économiques en activité dans la Fédération.
"Sans doute, pour les grands complexes miniers et industriels destinés à satisfaire des
besoins
internationaux, la dimension de l'espace économique organisé où
ils sont
géographiquement situés impone peu. Mais il en va différemment pour les industries de
transformation dont la vocation nationale est la satisfaction des besoins du marché africain.
L'industrie modeme qui ne peut se concevoir et se réaliser qu'en grandes dimensions et
à forte production doit nécessairement correspondre à un vaste marché. Cette condition
n'était déjà que rarement satisfaite par I' A.O.F toute entière, dont le nombre d'habitants
pouvait compenser le faible pouvoir d'achat de chacun d'eux ; elle cesse généralement de
l'être dans les parties dissociées de l'ancienne fédération: chacune d'elles se trouve limitée
à sa propre capacité,
Pour les industries existantes, comme pour celles en projet, la fragmentation de
l'ancien espace économique africain constituait ainsi un redoutable danger et parfois même
une menace de mon" ~.
En 1960 intervient encore, dans la sous-région, un événement majeur qui accélère
la marche de l'industrie sénégalaise vers de très grandes difficultés. Il s'agit de l'éclatement
de la Fédération du Mali. Une des premières conséquences a été "l'évolution du commerce
extérieur... marqué par un ralentissement dans le groupe Sénégal-Soudan-Mauritanie, dont
le déficit de la balance commerciale est resté stationnaire, passant de 15.440 millions F
CFA en 1959 à 14.600 millions en 1960'161. C'est la Côte d'Ivoire qui bénéficie de cene
", Joseph Roger de Benoist: la balkanisation de l'Afrique Occidentale Française op.cit p.3
... Institut d'émission de r A.OF et du Togo: rapport d'activité exercice 1953 op.cit pp.l.2
/li. Hommes et Organisations d'Afrique NoÎr"e n039 du 20 Avril 1961 p-959

128
situation occasionnée par l'arrêt des échanges entre le Sénégal et le Mali à partir de
Septembre
1960.
Dans
le
domaine du
textile,
l'éclatement
du
Mali
permet aux
établissements Gonfreville de Bouaké", de capter à leur profit le marché de l'ex-Soudan,
anciennement contrôlé par les entreprises sénégalaises.
Entre 1960 et 1965, le processus de perte de marchés par le Sénégal s'accélère à
la faveur de la cascade des indépendances. Les nouveaux Etats qui accèdent à la
souveraineté
s'empressent de
se doter d'infrastructures
industrielles. en particulier
d'industries textiles (Fig30) pour valoriser le coton local qui était traditionnellement exporté.
Des conséquences économiques difficiles pour l'industrie textile sénégalaise ont
résulté de la réduction de ses débouchés ;
- la contrainte de s'adresser à un marché national exigu alors que l'outil de
production était initialement "dimensionné" pour approvisionner un espace à échelle
régionale
- la lutte pour empêcher une inversion des flux d'échanges car des conditions
concurrentielles se créent avec l'industrie des pays voisins et donnent aux consommateurs
sénégalais la possibilité de se ravitailler à partir de marchés qui ëtaienr traditionnellement
importateurs du Sénégal (tissu wax de Côte d'Ivoire, faney du Mali par exemple).
Ainsi la restructuration de l'espace économique de l'A.O.F joue négativement contre
I'industrie cotonnière du Sénégal. A cause des "particularismes des politiques menées dans
ces pays qui formaient autrefois une seule zone économique et douaniëre't", un obstacle
de taille a ralenti l'expansion de l'économie cotonnière.
Le nouveau marché imposé aux entreprises cotonnières sénégalaises. par la situation
politique récente du continent. est non seulement étroit, mais il est submergé par les
produits textiles à base de fibres chimiques.
3·2·2 Les textiles synthétiques et artificiels
Il existe une gamme variée de fibres chimiques que les spécialistes classent en
catégories selon différents critères : composition chimique. caractéristiques physiques.
qualités particulières oïïenes aux consommateurs etc ...
M" Hommes et Organisatklns d'Afrique Noire n0'62 du 20 Avril 1962 p.1513
~. Battiau (M) : le textile, vers une nouvelle donne mondiale. op.cit p.25

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130
La distinction entre fibres synthétiques et fibres artificielles repose sur une différence
en matière de composition chimique.
Les fibres synthétiques l'sont constituées de molécules construites par l'homme par
polymérisation de structures simples de faibles poids moléculaires... Les matières premières
à l'aide desquelles elles sont faites peuvent être d'origine théoriquement assez variées. A
l'heure actuelle, leurs sources essentielles sont les hydrocarbures. Le pétrole est beaucoup
plus souvent utilisé que le gaz naturel. ,,1\\)
Les fibres artificielles "proviennent de réaménagement par l'homme de molécules
que l'on rencontre à l'état naturel. Leur matière première essentielle est la cellulose","
Ces fibres chimiques sont l'adversaire le plus redoutable du coton. Alors qu'au
début du siècle le rapport de leur production à celle du coton était de 1 à plus de 3000
(Tableau XXIV) celui-ci a été ramené, en cinquante ans, de 1 à 3. En 1980. les deux
productions sont devenues égales sur le marché mondial.
70_
Battiau (M) ; It:l textile, vers une nouvelle donne mondiale. op.cit p25
", Battiau (M) ; le textile, vers une nouvelle donne mondiale op.cit p.25

131
Tableau XXIV: Evolution de la production mondiale de coton et de fibres chimiques
(fibres coupées et
fils continus)
(en milliers de tonnes)
Années
coton
fibres chimiques
1900
3.162
1
1950
6.647
1.677
1975
11.772
10.647
1980
14.034
14.227
1981
15.422
14.602
1982
14.685
13.630
1983
14.586
14.694
Source: Comité Internanonal de la Rayonne et des Fibres Synthétiques. CIRFS
Même si le Sénégal ne dispose pas encore d'une unité de fabrication de fibres
synthétiques", l'absence de ce segment dans la filière ne diminue en rien I'intensité de la
concurrence sur le marché national entre les fibres chimiques et cotonnière.
"- Des études de factibilité pour la création d'une usine de fabrication de tissu à base de fibres
synthétiques ont été réalisées depuis 1970 par la SQNEPt La SOTEXKA dispose, au niveau de son usine
de Kaolack, d'un segment de fabrication de tissu à partir d'un mélange de coton ct de fibre polyester
impon.ée.

152
En 1970 la consommation de tissus à base de fibres synthétiques s'élevait, au
Sénégal, à lOOOt'~, sans tenir compte de la fraude, des articles de bonneterie et des
réexportations non mesurables (Tableau XXV)
Tableau XXV Importations du
Sénégal en tissus des
fibres
synthétiques et
artificielles
Années
TOUl
des
fibres
Indexation des Tonnages
synthétiques
et
totaux pour 1961/ = 100
artificielles en tonnes
1960
1.493
113
1961
1.318
100
1962
1.387
105
1963
1.716
130
1964
1.999
152
1965
2.221
169
1966
2.339
177
1967
1.729
131
1968
1.138
86
1969
1.005
76
Source: SOKEPI
"Tl.
SONEPI : étude pour la création d'une unité de fabrication des textiles synthétiques en
République du Sénégal.
Dakar Juillet 1970 Document ronéotypé p.37

i.n
Si on comptabilisait les entrées frauduleuses le tonnage de tissus à base de fibres
chimiques serait multiplié par 5. Les importations non déclarées en provenance de la
Gambie constituent. elles seules, un poids assez lourd dans la balance de la concurrence
déloyale. Des enquêtes ont révélé, en 1966167, que la Gambie a imponé d'Allemagne de
l'Est 5236t de tissus synthétiques. d'une catégorie dénommée "knitted fabries others than
cotton" pour une somme dérisoire de 13.828.000FCFA, soit 2640F CFA la tonne. En tenant
compte de la population de la Gambie, il a été déduit de ces chiffres que ce pays est pour
ce genre de marchandises, "le fournisseur presque exclusif et frauduleux non seulement du
Sénégal. mais aussi du reste de l'Afrique occidentale"".
L'activité du marché de tissus étant stimulée à chaque occasion de hausse
substantielle des revenus des consommateurs, les fluctuations de l'économie arachidiêre du
Sénégal ne ma.nquent pas d'influencer son évolution. C'est ainsi qu'il a été établi une
corrélation entre les mouvements de la consommation de tissus
à base de fibres
synthétiques et artificielles et ceux de la production arachidière (Fig3l). Cette relation est
la plus significative du préjudice causé par la concurrence des fibres chimiques à I'industrie
cotonnière. En effet c'est au moment où l'incitation à la consommation est favorable
(période d'une bonne production arachidière) que les importations légales et frauduleuses
de tissus à base de fibres synthétiques et artificielles sont les plus massives et devient
vers elles une part substantielle des dépenses des ménages en matière d'habillement. Le
manque à gagner subi par l'industrie cotonnière est d'autant plus important que les prix au
consommateur des tissus de fibres chimiques peuvent descendre à un niveau que ne peuvent
défier, sans risque, les articles en coton. Beaucoup de facteurs rendent possible ce défi.
Parmi ceux-ci il est important de retenir :
- la baisse des coûts de production de tissus importés des pays asiatiques où
la chute des cours du pétrole renforce les effets de la disponibilité d'une main d'oeuvre
de qualité et à bon marché ;
- l'accroissement des entrées frauduleuses de tissus, au cours de ces dernières
années, à partir des pays limitrophes (Gambie, Mali, Mauritanie), devenus les principaux
marchés d 'habillement des sénégalaises surtout.
1"_ SONEPI ~ étude pour la création d'une unité de fabrication de textiles synthétiques en
République du Sënégat op.en p.37

f~ 31 _ Le.s importations de t'!.6U~ QU Se:ni..90l (sovn:.c 1 50NEP1) l}4
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155
Mais le marché des tissus en fibres chimiques ne constitue pas l'unique espace de
déviation de la clientèle sénégalaise potentiellement consommatrice de tissus en coton. La
friperie joue également le même tôle.
3-2~3 La friperie
L 'importation légale" de friperie a commencé, au Sénégal, en 1972. Elle a été
initiée par Tamsir Mboup, homme d'affaire expulsé du Zaïre en 1970.
Rentré au Sénégal, Monsieur Mboup voulait créer une entreprise qui serait
dénommée "T.M et frères". Au moment de renoncer au projet, en raison des tracasseries
administratives, le promoteur trouva un associé en la personne de Monsieur Sérigne Ndiaye
Bouna, un autre jeune homme d'affaire bien introduit dans le haut milieu politique.
Monsieur Ndiaye gérait à l'époque un magasin de prêt à porter, à l'avenue Maginot. Le
magasin portait l'enseigne "APPOLü". L'accord entre les deux hommes d'affaire, sous le
bénéfice d 'un appui politique solide, donne naissance, en 1971, à une entreprise :
"APPOLQ T.M". Chacun des promoteurs délient 50% du portefeuille d'actions. L'entreprise
. est exonérée à 100% des taxes pour l'impanation de la friperie.
L'entrée de la friperie au Sénégal a coïncidé avec le démarrage du cycle de crise
le plus long et le plus aigu du pays. La période 1972-80 a été, en effet "celle de toutes
les crises : sécheresses répétées, chocs pétroliers, instabilité du taux de change etc ..."16 Le
pouvoir dachat des sénégalais s'est profondément érodé. Dans un tel contexte la friperie
a été un succédané aux articles en tissu neuf, surtout pour les familles à revenu moyen,
particulièrement lorsqu'arrivent certaines échéances, comme par exemple la rentrée scolaire.
Les quatre premiers exercices de l'entreprise "APPOLO T.M" ont montré le
dynamique attrait de la friperie sur le marché de l'habillement. L'entreprise importe
annuellement 3000t.
En 1979 les entreprises textiles sentent réellement la menace que représente la
friperie sur leur chiffre d'affaire. Elles engagent des démarches pour demander au
gouvernement de prendre des mesures plus contraignantes contre l'importation des
vêtements usagers, faute de quoi elles seront amenées à licencier 1000 travailleurs. La
7'_ Avant 1972, la friperie entrait clandestinement au Sénégal, Mais les quantités étaient minimes.
7&_
Ministère du Plan ct de la Coopération : contribution il l'analyse rétrospective dt' l'économie
sénégalaise dt) 196a à 1987 op.cit p.5

136
Société r, APPOLQ T.M" réagit en proposant de racheter les actions du textile.
La proposition présente un double avantage :
- la conservation de l'outil de production et des 1000 emplois menacés.
- la conservation de l'entreprise "APPOLO T.M" dans le circuit de la
friperie.
Sans doute la prise de participation dans l'industrie textile aurait pu permettre à
"Appolo T.M" et à SOTIBA-SIMPAFRlC. en accord. de mieux organiser la cohabitation
des deux filières sur le marché de l'habillement. sans se gêner réciproquement Mais une
rationalisation passant par un équilibre entre les qualités de friperie importées et la
production industrielle; n'a pas été possible ;" APPOLO T.M" n'est plus la seule entreprise
sur le marché ; de nouveaux concurrents" sont attirés par le caractère très lucratif" du
commerce du vêtement d'occasion.
L'émergence de nouveaux importateurs laisse donc entier le problème des difficultés
créées à l'industrie textile. Chaque année les quantités importées augmentent. (Tableau
XXVI). ainsi que la quantité moyenne de friperie consommée par habitant. En 1982. le
ratio était de 0,36 kg par habitant. En 1987 il a atteint 0,983 kg par habitant.
Tableau XXVI: Importations de friperie au Sénégal
1982
1983
1984
1987
poids (tonnes)
2.686
2.812
3.146
6.449
valeur
en
douane F.CFA)
698.940.739
800.807.100
847.000.000
1.411.017.463
Source: Direction de la statistique
':'1.
Les plus gros importateurs, concurrents de "Appolo T.M" sont, à l'heure actuelle: Tamba Awa Frip,
Africatcx, Sosevet, Malick Diop à Thiaroye, Ousmane Nguer à Dakar . centre et le groupe de Colobanc :
{di Thiam, Abdou Khouma, Ousmane Diop.
111. Les responsables d"'Appolo T.M" nous ont déclaré qu'un container de lOt de friperie rapporte en
moyenne un bénéfice de 4 millions F CFA. Il est écoulé en moins de 10 jours.

137
Le dynamisme de la friperie est d'autant plus menaçant pour l'industrie cotonnière
qu'il est le résultat d'un mécanisme de distribution dont la souplesse a permis d'offrir la
marchandise à la porte du consommateur et à la portée de sa bourse.
Pour évaluer les modalités de fonctionnement du marché de la friperie nous avons
effectué deux types d'enquêtes (fiches en annexe) :
. une première concernant les distributeurs
• une seconde concernant les consommateurs.
Les deux enquêtes ont été réalisées au niveau de 25 localités sénégalaises dont le
critère d'échantillonnage a été : l'importance de la taille du marché des vêtements
ct'occasion et le statut administratif de la ville (il s'agit pour la plupart de chef-lieu de
département Ou de commune).
Pour les distributeurs, nous avons procédé en deux; étapes :
- un recensement : nous avons dénombré les fripiers détaillants en activité
au niveau d'un marché donné
~ une enquête: nous avons ensuite interrogé les fripiers du même marché
qui ont accepté de répondre à notre questionnaire.
Les consommateurs n'ont été concernés que par la deuxième étape de la démarche
ci-dessus indiquée.
L'enquête effectuée au niveau des distributeurs montre que le commerce de friperie
repose sur une conjoncture favorable (baisse du pouvoir d'achat des sénégalais) et sur des
facteurs à effet catalyseur. dont les plus essentiel sont :
- la disponibilité d'un réseau hiérarchisé, à large déploiement spatial
- l'absence de charges d'exploitation
- la pratique de prix à la portée de toutes les bourses.
Les agents économiques qui diffusent la friperie au Sénégal forment un vaste
univers hiérarchisé (Planche Xli). Au sommet se trouve le commerçant importateur. De
1972 à 1979, une seule entreprise, "Appolo T.M", exerce un quasi-monopole sur le secteur.
Aujourd'hui les commerçants importateurs sont une dizaine. Ils reçoivent les containers"
de fripes expédiés par des fournisseurs américains (Romer International, Shapiro and
whitehouse, Keyston etc...) et européens (Compagnie Française de Recyclage Textile
(CFRT), Framimex en France, SEFlTEX en Belgique etc...).
1'1. De 1972 à 1979 les containers étaient chargés de bancs de fripes de 400 à 500kg. Celles-ci étaient
ensuite déballées, reconditionnées avec une presse à air SOus forme de ballot de 4Skg par ..Appolo T.M".
Les importateurs actuels importent des balles de 4Skg déjà conditionnées par le fournisseur étranger.

Pl.mche XIl.
l-ripcne au Sénégal: differel1(es catégories ce distributeurs.
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159
Au second palier du système se situe le gros détaillant de marché. Nous en avons
recensé 1917 (Tableau XXVIl) à travers 25 localités. Ils achètent une ou plusieurs balles
au près des importateurs et tiennent un étal dans un endroit fixe, en général un marché.
A Colobane par exemple, nous avons dénombré 257 étals tenus par cette catégorie.

140
Tableau XXVII: Effectifs de fripiers détaillants recensés dans 25 localités du Sénégal en 1989
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Source: recensement réalisé par l'auteur

141
A l'échelon inférieur s'active le petit détaillant de quartier, en général ambulant. Les
habits rangés soigneusement dans un sac, ou accrochés aux bras, il circule de maison en
maison, ou de village en village à la recherche de la clientèle. il s'approvisionne en
quantité très limitée, au près du gros détaillant qui accepte de lui faire crédit.
Les femmes sont très dynamiques dans le secteur de la friperie: 613 marchandes
ont été dénombrées, soit 31,9% du total de l'effectif recensé.
Certaines localités comme Dakar, Pikine, Thiaroye, Mbour constituent de grandes
concentrations de fripiers.
Mais la friperie tire son avantage sur l'industrie textile de sa très grande capacité
à se déployer. La mobilité des fripiers ne laisse aucun recoin du territoire en marge de ce
commerce de temps de crise. (Planche XIII). Toute occasion de rassemblement (Gamou,
Magal) est un marché de circonstance à mettre à profit. Le marché du vendredi à Dakar,
rassemble chaque semaine, sur les rues 17, 19 à 24 de la Médina, plus de 300 opérateurs
venus de Colobane, Pikine, Thiaroye et des milliers de consommateurs" (Planche XN).
110. A l'entrée de la rue 24 (par la rue Amadou Barry Ou rue 2.'5) nous avons dénombré, le vendredi 6
Mai 1988. de lSh à 16h, 342 entrée dans l'espace réservé au marché d'occasion.
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PI anche XIII. Friperie au Sér.éga1: Ufie d iffus ton à très large rayon.
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(lOUMO DE
OIAüBE KOLDA)

Planche XIV. Friperie au Séné~al un grand attrait sur les n1a'.~.ts populaires:

144
Sans doute les gains substantiels expliquent l'investissement massif des sénégalais
dans ce commerce. Sur les 701 distributeurs qui ont répondu à notre enquête 324 ont
accepté de déclarer le prix de revient moyen d'un ballot (Tableaux XXVIII et XXVIII
bis) et le bénéfice par ballot
Tableau XXVIII: Evaluation du prix de revient moyen d'un ballot de fripes
Nombre des
distributeurs
ayant
Prix de revient déclaré
déclaré
(en F. CFA)
le prix de revient d'un ballot
30
20.000 à 25.000
27
25.000 à 30.000
31
30.000 à 35.000
101
35.000 à 40.000
90
40.000 à 45.000
17
45.000 à 50.000
17
50.000 à 55.000
Il
55.000 à 60.000

14':>
Tableau XXVIIl bis:
Evaluation du bénéfice réalisé par ballot
Nombre de distributeurs ayant déclaré
Montant du bénéfice réalisé par ballot
le montant du bénéfice réalisé
(en F. CFA)
102
1.000 à 5.000
116
5.000 à 10.000
57
10.000 à 15.000
49
15.000 à 20.000
Source: enquête réalisée par l'auteur
Sur l'effectif enquêté, 191 distribureurs déclarent que le prix de revient moyen du
ballot varie entre 35.000F CFA et 54.00QF CFA, le bénéfice par ballot entre SOOOF CFA
et 15.000F CFA. Le bénéfice est d'autant plus facile à fructifier que le fripier opère dans
un secteur informel non soumis, pour la plupart du temps, à des taxes et redevances, sans
charge de personnel". Les gros détaillants de marché se contentent d'une installation
sommaire (une sorte de claie qui tient lieu d'étal) et ne paient que la taxe municipale
journalière lorsqu'ils vendent dans le marché ou dans la zone de débordement de celui-
ci. Le petit détaillant ambulant échappe à toute contrainte mercuriale, soit en raison de son
isolement ou de sa grande mobilité. (Planche XV).
el. "Appolo T,M", du fait de la concurrence des autres importateurs de fripes, a compressé la totalité de
son personnel qui passe de 100 agents en 1978/79 à 1 en 1989.

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Jil7
Les 701 consommateurs interrogés (Tableau XXIX) ont indiqué les raisons de leur
recours à la friperie pour satisfaire leur besoin en matière d'habillement. Pour l'essentiel
l'étendue de l'éventail des prix, variable de 25F CFA pour les articles de bonneterie à
30û0F CFA pour des produits "haut de gamme", représente le facteur principal de
détermination. Les parents ajoutent un autre argument: la facilité à renouveler à profusion
la garde-robe des petits, même si par ailleurs la durée d'usage des vêtements d'occasion
est très limitée.

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Tableau XXIX Effectifs des consommateurs de fripes interrogés au cours de
l'enquête reâlisee en 1989

localité
consommate
interro,gés
Total
urs
Féminins
Masculins
1
Dakar
87
43
130
2
Pikine
31
37
68
3
Thiaroye
24
11
35
4
Bignona
03
02
05
5
Ziguinchor
10
05
15
6
Kolda
07
03
10
7
Vélingara
05
00
05
8
Sédhiou.
09
00
09
9
Diourbel
13
04
17
10
bambey
09
09
18
11
Mbacké
06
03
09
12
Sr-Louis
52
24
76
13
Matam
02
01
03
14
Tamba
07
06
13
15
Kédougou
06
04
10
16
Kaolack
15
06
21
17
Kaffrine
03
00
03
18
Nioro
06
00
06
19
Fatick
08
02
10
20
Louga
13
05
18
21
Kébémer
04
00
04
22
Linguère
08
03
11
23
Thiès
64
17
81
24
Mbour
80
20
100
25
Tivaouane
14
10
24
Total
486
215
701

149
Globalement l'environnement économique et législatif n'a pas créé, pour l'industrie
cotonnière, des conditions qui stimulent la productivité et la cornpétivité, Au contraire, il
a favorisé le développement d'une ambiance concurrentielle où tous les acteurs ne sont pas
soumis aux mêmes contraintes en matière de production et de commercialisation.

CONCLUSION GENERALE
Au bilan, il apparaît que le coton dispose de beaucoup d'atouts pour jouer un rôle
très positif dans l'économie sénégalaise. Mais au cours de ces dix dernières années de
nombreux facteurs défavorables ont contrarié l'évolution de son agriculture et de sa
transformation industrielle.
La division capitaliste du travail a retardé l'entrée du coton dans les spéculations
agricoles du Sénégal, en réservant les terres du pays à l'arachide. Cependant la priorité
accordée à la plante oléagineuse n'a pas signifié la fermeture de l'économie sénégalaise à
toute acti vité de production cotonnière.
La position géographique de Dakar, finistère de l'Afrique Occîdentale, a joué comme
force d'appel des industries à vocation exportatrice, pendant la période coloniale. C'est à
la faveur de ce mouvement que se sont implantées les premières industries textiles, vers
lesquelles était déviée une partie du coton cultivé dans un hinterland qui s'étendait jusqu'au
lac Tchad. Avec les indépendances, le potentiel s'accroît par la naissance d'une seconde
génération d'unités industrielles textiles présentant tous
les segments de fabrication et
dont l'alimentation en coton ne dépend plus des importations mais de la production
nationale puisque le Sénégal s'est engagé dans cene culture de rente.
La zone d'action de la SODEFIlEX, qui encadre la culture du coton, est centrée
sur une
portion du
territoire potentiellement riche en
facteurs
pluviométriques et
pédologiques. Le Sénégal Oriental, la Haute-Casamance, et le Sud-Est du Sine Saloum qui
ont accueilli l'opération font partie des régions les plus arrosées du pays. Dans les deux
premières les sols n'ont pas subi la dégradation consécutive à une très longue exploitation
pour le compte de l'arachide. Le capital de terres vacantes y est donc très largement
disponible. C'est pour toutes ces raisons que la vitesse de la défriche pour le coton a été
rapide.
Le résultat a été l'individualisation de deux portions d'espace distincts : le centre
dominé par l'arachide et le Sud-Est par le coton. Il est raisonnable de ne pas encourager
l'extension du coton vers d'autres régions du pays, en raison, d'une part, de la forte
capacité de la plante à épuiser les sols, et d'autre part pour le nécessaire besoin de
développer des cultures capables de résoudre, pour le Sénégal, la question de l'auto-
suffisance alimentaire.
Si les productions agricoles et industrielles cotonnières ont eu leur période de grâce,
dans l'économie du pays, elles traversent une passe difficile depuis une dizaine d'années.

ü l
Pour l'essentiel les facteurs fondamentaux qui affaiblissent l'économie cotonnière
sont :
- les grandes orientations en matière d'agriculture et d'industrie
- l'ambiance du marché national et international
- les conditions matérielles de la production.
Les nouvelles politiques agricole et industrielle. représentent, dans
ces
deux
domaines, l'application du plan d'ajustement structurel à moyen et long terme qui oriente
l'économie sénégalaise jusqu'en 1992.
Fondée sur la philosophie du désengagement de l'Etat. la NPA préconise en milieu
rural, singulièrement avec la culture du coton, l'application de mesures qui soulagent le
trésor public en transférant ses charges sur le paysan :
- vente au comptant des facteurs de production
- suppression de la subvention des intrants
- blocage des prix au producteur.
En 1989, le renoncement massif des planteurs à leur intention de cultiver le coton exprime
le désaccord des paysans avec cette orientation. Les perspectives envisagées par la
SODEFITEX (production de 64.2oot en 1991/92, sur la base d'un rendement moyen de
1200kglha) seront largement tributaires de la révision de la NPA. On peut dire que l'avenir
du coton au Sénégal se joue à travers celui des nouvelles politiques. Dans le domaine
industriel, celles-ci se traduisent par la dëprotection du marché. Or la libéralisation totale
expose les entreprises sénégalaises à la concurrence, par le biais des importations", avec
des entreprises à coût de production beaucoup plus bas et à niveau de productivité très
élevé. La situation concurrentielle est d'autant plus insupportable pour les industries du
pays, que l'importation inclue une part importante de marchandises frauduleuses, ce qui
déréglé davantage le mécanisme des prix. L'incitation à une plus grande compétitivité qui
est la raison déclarée de ces mesures, ne peut pas être le résultat d'une action volontariste.
La conquête des marchés extérieurs exige des nonnes de production que l'état actuel de
l'industrie textile sénégalaise est loin de remplir. Ignorer un telle réalité conduit, dans le
domaine économique , à adopter un instrument législatif:
112_
En 1987. les entreprises sénégalaises ont importé 3013l de tissus en COlOn pour une valeur de
4.709.867.8jOF (source Direction Statistiques)

l ~) 2
- incohérent" : les mêmes raisons qui étaient à la base de la politique de
substitution à l'importation sont avancées pour justifier son contraire, la déprotection
- instable : le code des investissements ne cesse d'être modifié
- inhibant: au lieu d'impulser une nouvelle dynamique des investissements,
les mesures mettent plus d'une entreprise en difficulté et font perdre des milliers d'emploi.
L'industrie cotonnière subit en plus les effets négatifs de l'ambiance économique
générale. La léthargie du marché national caractérisé par un manque d'incitation à la
consommation ne stimule pas la production. En effet la baisse du pouvoir d'achat au cours
de ces
dernières années, la pénurie d'emplois, détournent les sénégalais vers
des
consommations prioritaires; nourriture, logement, santé. Une telle conjoncture engendre un
immobilisme sur le marché de l'habillement, et par conséquent sur Son industrie. Le besoin
de se vêtir trouve satisfaction par l'intermédiaire des succédanés. C'est tout ce qui explique
le dynamisme de la friperie sur l'étendue du pays.
A la difficulté de la maîtrise du marché national s'ajoute celle du marché régional
et sous-régional. Le Sénégal n'est plus le principal fournisseur en produits textiles des pays
qui formaient l'espace "aofien". La restructuration de ce vaste marché crée une inversion
des flux : le Sénégal est devenu le réceptacle des marchandises frauduleuses, notamment
les produits textiles venus le plus souvent des pays limitrophes.
La recherche de devises, motif principal pour l'Etat d'exporter en priorité le coton
de la SODEFIEX, se heurte aux aléas de la conjoncture internationale. L'instabilité des
cours des productions agricoles sur le marché mondial est souvent à la source d'un déficit
de la filière cotonnière, entraînant au plan national.une accumulation de créances de la
société d'encadrement sur la Caisse de Péréquation et de Stabilisation des Prix.
L'accord d'un prix préférentiel entre la SODEFITEX et les filatures locales, sur le
kilogramme de coton-fibre, aurait augmenté, sans doute, la consommation nationale et réduit
les effets des fluctuations des cours mondiaux sur les recettes de la société d'encadrement.
Une telle mesure perroettrait également de faire fonctionner les entreprises à la pleine
mesure de leur capacité, contrairement à la situation actuelle où, dans le meilleur des cas,
les usines textiles tournent à 60% de leur potentiel de production.
"- Selon le Président du Conseil National du Patronat, l'ordonnance 89·29 du 25 Août 1989, portant
modification du tableau des droits d'importation Ct d'exportation inscrit au tarif des douanes.et l'ordonnance
89·30 du 25 Août 1985 qui réaménage le taux de la TVA el fixe la liste des produits éligibles à ces taux.
sont en contradiction avec l'esprit des nouvelles, politiques. cf. Sud Hebdo n077 du Jeudi 2 Novembre 1985
p.3

L'industrie cotonnière est entrain de contribuer largement à la politique de
décentralisation de l'activité économique. Les usines d'égrenage de la SODEFITEX ont été
rejointes dans les régions par les unités de la SOTEXKA à Kaolack et Louga, après celle
de la S.T.S à Thiès dont l'activité a été arrêtée. Ce mouvement ne manque pas de modifier
la structure de l'emploi dans les régions d'accueil. Il faut toutefois craindre que les
conditions actuelles de cession des facteurs de production , conjuguées aux effets de la
concurrence faite aux industries nationales par les importations légales et frauduleuses de
produits textiles , ne contraignent certaines enrreprises de la branche à la liquidation. La
menace pèse surtout sur celles d'entre-elles dont l'activité est assurée par un outil très
obsolète et une main-d'oeuvre à faible productivité. C'est le cas de la plupart des
entreprises du groupe de Dakar.
Pour surmonter toutes ces difficultés, des solutions d'intégration horizontale devraient
être envisagées entre la SODEFITEX et les sociétés de filature nationale. Une seule société
(ou un groupe de société au capital intégré) encadrant la culture du coton et sa
transformation industrielle en fibre, puis en fil, accorderait un plus grand intérêt au marché
national.

1)4
LISTE DES SIGLES ET DES ABREVIATIONS
1.
ACAMAR: Agence de Consignation et ct' Avitaillement Maritime.
2.
AEF; Afrique Equatoriale Française.
3.
AOF: Afrique Occidentale Française.
4.
APS: Agence de Presse Sénégalaise.
5.
BIAO: Banque Internationale pour l' Afrique Occidentale.
6.
CCV; Cotonnière du Cap "Vert.
7.
CEAO: Communauté Economique de l'Afrique de l'Ouest.
8.
CFDT: Compagnie Française pour le Développement des Fibres Textlies,
9.
Cie: Compagnie.
10.
CPSP: Caisse de Péréquation et de Stabilisation des Prix.
11.
CRDS: Centre Régional de Documentation de Saint-Louis.
12.
eUe!: Centre Unique de Collecte de l'Information.
13.
Ets; Etablissements.
14.
FAO: Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'agriculture.
15.
FRIDA: Fonds de Recherche et d'Investissement en Afrique et en Asie.
16.
ICOTAF: Industrie Cotonnière Africaine.
17.
IFAP: Industrie Africaine des filets de Pêche.
18.
ISLIMA: Industrie sénégalaise du Linge de Maison.
19.
ISRA: Institut Sénégalais de Recherches Agricoles.
20.
NPA:
Nouvelle Politique Agricole.
21.
NPl: Nouvelle Politique Industrielle.
22.
PDESO: Projet de Développement de l'Elevage au Sénégal Oriental.
23.
PRODELOV: Projet de Développement de l'Elevage Ovin.
24.
REVSOLE: Société de Revêtement des Sols ct d'Enduction.
25.
SCf: Société Cotonnière Transocéanique / Sénégalaise de Couverture et de Tissage.
26.
SCOA: Société de Commercialisation Ouest-africaine.
27.
SENELEC: Société Nationale d'Electricité.
28.
SENEMBAL: Société Sénégalaise d'Emballage.
29.
$ENEPLAST: Société Sénégalaise des Plastiques.
30
SICAP: Société Immobilière du Cap-Vert.

31.
SICOPHAR: Socîété Industrielle de Coton Pharmaceutique,
32.
SIMPAFRlC: Société d'Impression Africaine.
33.
SIV: Société Industrielle du Vêtement.
34.
SMIG: Salaire Minimum Interprofessionnel garanti.
35.
SOCOSAC: Société Commerciale et Industrielle du Sac.
36.
SODEFITEX: Société de Développement des Fibres Textiles.
37.
SOFI5EDIT: Société Financière sénégalaise pour le développement de l'Industrie et
du Tourisme.
38.
SONACOS: Société Nationale de Commercialisation des Oléagineux.
39.
SONEPI:Société Nationale de Promotion Industrielle
40.
SOSEFIL: Société Sénégalaise de Filterie.
41.
SOTEXKA: Société Textile de Kaolack.
42.
SOTlBA: Société de Teinture, Impression et Blanchiment.
43.
SRE: Société de Restructuration des Entreprises.
44.
8TS: Société Textile Sénégalaise.
45
TeR: Taxe de Coopération Régionale
46.
TMS: Tricotages Mécaniques du Sénégal.

Bibliographie
.L
Ou~s généraux
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signés), in n? 22, juin 1977, pp. 18 - 63.
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- 52.
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5753, 24 juillet 1989, p. 15.
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26 Bi (R): Nouvelle politique industrielle: état d'urgence. ln Sud-Hebdo, nO 71, 21
septembre 1989, p. 7.
- Les propositions du patronat, ln Sud-Hebdo n" 77, 2 novembre
1989, p.3.

1:")
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n" 77, 2 novembre 1989, p. 3.
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16.1 67.
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1977nS", (article non signé), in n" 949, 8 mars 1978, pp. 1S.535 -
18.545.
29. Cahiers français d'informations: "Dans les territoires d'Outre-Mer: le développement
du coton et des: fibres: textiles", (article non signé, in n° 228, 15 mai
1953, pp.12 - 15.
30. Courrier de l'Association: "Dossier: le coton", nO 19, mai - juin 1973, pp. 16 - 36.
31. Coquery - Vidrovitch (C;}; A propos des investissements français d'Outre-Mer,
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extrait des actes du 2e congrès des historiens économistes français
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l'empire français dans la première moitié du XX e siècle. Etude
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160
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signé).
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africain" ?, in n° 446, mars 1967, pp. 23 - 25.
-
"La
politique
sénégalaise
en
matière
de
diversification
de
l'économie", in n? 458, mars 1968, pp. 22 - 24.
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16.1
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et sciences humaines, Université de Dakar, 1978, 84 pages et annexes
(1 à V).
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Recherche du Coton et des Textiles (IRCn: bilan de la production
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780.
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d'Entreprise et d'Industries de l'Ouest Africain (UNISYNDI), in nO
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- "Compte rendu d'assemblées générales ordinaires de: la Société
Cotonnière Franco-Tchadienne (COrONFRAN); l'Industrie Cotonnière
Oubangui-Tchad (ICOT); la Société Française des Cotons Africains
(COTONAF)". in n" 43, 20 juin 1961, pp. 1.046 - 1.051.
- "Compte rendu de l'assemblée générale ordinaire de l'Union
Intersyndicale de l'Industrie d'Outre-Mer (UII OM), les problèmes de
l'industrialisation en Afrique en 1961", in n° 62, 20 Avril 1962, pp.
1.526 -1.527.

lGL
-"Compte rendu de l'assemblée générale ordinaire du Syndicat
Patronal des Industries de Dakar et du Sénégal (SPIDS) : le climat
social en 1962", in numéro 63, 5 mai 1962, pp. 1.552 ~ 1.553.
- "Compte rendu de l'assemblée générale ordinaire de la Société
Française des Cotons Africains (COTONAF) : Bilan de la campagne
cotonnière 1960 - 1961'\\ in nO 68 et 69, 20 juillet 1962, pp. 1.680 -
1.681 ",
• "Compte rendu de rassemblée générale ordinaire de la Société
Cotonnière
Franco-Tchadienne
(COTONFRAN)
; de
l'Industrie
Cotonnière Oubangui Tchad (lCOT) : Bilan de l'activité en 1962",
in n? 91, 20 juin 1963. pp. 2.222
2.223 .
f t
• "Modalités de prêt du FAC à la Société Cotonnière Industrielle du
Cameroun (CICAM)", in n° 131, 5 Avril 1965, pp. 3.202.
"Protocole cl'accord entre le Tchad et le Cameroun pour la
f t
réalisation de deux complexes textiles er compte rendu de la vente
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par les Ets Rabe et Cie", in n? 134, 20 mai 1965, pp. 3.289 - 3.291.
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Centrafricaine (ICCA)", in n? 135, 5 juin 1965, pp. 3.315.
-"La culture cotonnière en Haute-Volta, au Niger) en Côte d'Ivoire.
Programme d'extension des usines d'égrenage de la CFDT au
Cameroun;
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1969)", in n? 137, 5 juillet 1965, pp. 3.378 - 3.384 .
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5 septembre 1965,

16.3
-"Rapport sur la coordination des industries dans le cadre des 5 Etats
de l'UDEAC. Situation du projet de complexe textile de l'Industrie
Cotonnière Centrafricaine (ICAA)". in n" 143, 5 novembre 1965, pp.
3.541 ~ 3.545.
-"Prochaine décision
relative
au
financement
du
complexe
de
Koudougou (Haute -Volta); Tableau des réalisation en cours au Togo".
in n° 144. 20 novembre 1965, pp. 3.571 - 3.576.
-"Signature de convention pour la création du complexe textile du
Tchad". in n? 145, 5 décembre 1965, pp. 3.603.
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projets 1966", in n? 146, 20 décembre 1965, pp. 3.628 - 3.629.
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à
l'importation, in J.O. n? 5.223 du 12 mars 1988. p. 159.
59. Lourantos (X. 5.): Carte d'identité de la SOTEXKA (Société Textile de Kaolack).
Dakar, document ronéotypé, II pages.
60. Ministère de l'Economie et des Finances - Direction de la Statistique; Banque de
données économiques et financières 1977, Tome 1, document
ronéotypé, 160 pages + annexes; Tome 2, 205 pages.
- Banque de données économiques et financières 1982, Tome 1,
document ronéotypé non paginé; Tome 2, document ronéotypé non
paginé.
- Banque de données économiques et financières 1983. Tome l,
document ronéotypé, Dakar, novembre 1986, 242 pages.
- Tome 2, document ronéotypé, Dakar, novembre 1986, 218 pages.
61. Ministère de l'Economie et des Finances. Direction de la Statistique: Comptes
économiques 1969/70, document ronéotypé. Dakar. décembre 1972,
100 pages + annexes.

167
Comptes économiques 1971/72, document ronéotypé, Dakar,
date de publication non indiquée, 126 pages et annexes.
- Comptes économiques 1974, document ronéotypé, Dakar, mai
1977, 201 pages et annexes.
- Comptes économiques 1975, document ronéotypé, Dakar, septembre
1977, 174 pages et annexes.
- Comptes économiques 1976, document ronéotypé, Dakar, septembre
1977, 169 pages.
~ Comptes économiques 1977, document ronéotypé, Dakar, date de
publication non indiquée, 136 pages.
- Comptes économiques 1978 et 1979, document ronéotypé, Dakar,
date de publication non indiquée, 175 pages.
- Comptes économiques 1980 et 1981, document ronéotypé, Dakar,
date de publication non indiquée, 142 pages.
62. Ministère de l'Economie ct des Finances Direction de la Statistique: Situation
économique du Sénégal 1959 - 1979, document ronéotypé, Dakar,
date de publication non indiquée, 182 pages.
- Situation économique du Sénégal 1970, document ronéotypé,
Dakar, juillet 1971, 182 pages.
- Situation économique du Sénégal 1972, document ronéotypé,
Dakar, septembre 1973, 190 pages.
- Situation économique du Sénégal 1973, document ronéotypé,
Dakar. septembre 1974, 234 pages.

l (,fl
- Situation économique du Sénégal 1974, document ronéotypé,
Dakar, septembre 1975, 261 pages.
~ Situation économique du Sénégal 1975, document ronéotypé,
Dakar, octobre 1976, 260 pages.
- Situation économique du Sénégal 1976, document ronéotypé,
Dakar, octobre 1977, 280 pages.
- Situation économique du Sénégal 1977, document ronéotypé,
Dakar, décembre 1978, 279 pages.
- Situation économique du Sénégal 1978, document ronéotypé,
Dakar, date de publication non indiquée, 327 pages.
- Situation économique du Sénégal 1979, document ronéotypé,
Dakar, date de publication non indiquée, 352 pages.
- Situation économique du Sénégal 1980, document ronéotypé.
Dakar, date de publication non indiquée, 341 pages.
- Situation économique du Sénégal 1981, document ronéotypé,
Dakar, date de publication non indiquée, 295 pages.
- Situation économique du Sénégal 1982, document ronéotypé,
Dakar, date de publication non indiquée, 417 pages.
- Situation économique du Sénégal 1983, document ronéotypé,
Dakar, date de publication non indiquée, 514 pages.
Situation économique du Sénégal 1985, document ronéotypé,
&
Dakar, date de publication non indiquée, 551 pages.

J69
- Situation économique du Sénégal 1986, document ronéotypé,
Dakar, date de publication non indiquée, 476 pages.
63. Ministère du Plan et de la Coopération Direction de la Planification: Thème:
évaluation des politiques économiques depuis 1979. document
ronéotypé, Dakar, 13 avril 1989, 32 pages et annexes.
- Etude prospective "Sénégal 2015", document ronéotypé. Dakar,
15 avril 1989, 91 pages.
- Contribution à l'analyse rétrospective de l'économie sénégalalse
de 1960 à 1987, document ronéotypé, Dakar, 16 juillet 1989, 37
pages et annexes.
- VI e Plan de Développement Economique et Social 1981 - 1985,
document ronéotypé, pp. 15-181.
- VI e Plan Réajusté de Développement Economique et Social
1981 • 1985, document ronéotypé ,pp. 38~41 et pp. 266-324.
- Projet de VII e Plan de Développement Economique et Social,
Tome 2, document ronéotypé, p.7.
64. SODEFlTEX; Rapport d'activités coton-céréales 1976/77, document ronéotypé, Dakar.
60 pages et 39 annexes.
~ Rapport d'activités coton-céréales 1978/79, document ronéotypé,
Dakar, 76 pages et 85 annexes.
- Rapport d'activités coton-céréales 1979/80, document ronéotypé,
Dakar, 56 pages et 63 annexes.
Rapport d'activités coton-céréales 1980/81. document ronéotypé,
f t
Dakar, 52 pages et 62 annexes .
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170
- Rapport d'activités coton-céréales 1981/82, document ronéotypé,
Dakar, sans pagination et 60 annexes.
- Rapport d'activités coton-céréales 1982/83, document ronéotypé,
Dakar, 71 pages et 55 annexes.
- Rapport d'activités coton-céréales 1983/84, document ronéotypé,
Dakar, 76 pages et 55 annexes.
- Rapport d'activités coton-céréales 1984/85, document ronéotypé,
Dakar, 100 pages et 48 annexes.
- Rapport d'activités coton-céréales 1985/86, document ronéotypé,
Dakar, 126 pages et 51 annexes.
- Rapport d'activités coton-céréales 1986/87, document ronéotypé,
Dakar, 165 pages et 40 annexes.
- Rapport annuel: égrenage. exploitation, campagne 1985/86,
document ronéotypé, Dakar, 44 pages et annexes.
- Troisième Lettre de Mission, document ronéotypé, dakar, 52
pages.
65.
SONEPl:
Etude
pour la
création
d'une unité de
fabrication
des
textiles
synthétiques en République du Sénégal, Dakar, juillet 1970, 143
pages.
66. Tall (A.): Thème: Analyse financière des bilans de la Société Textile" Sénégalaise
(STS) pour les exercices 1981, 1982 et 1983, rapport de stage,
Faculté de droit et sciences juridiques, Université de Dakar, document
ronéotypé non daté , 45 pages.

17 J
67. UNESCO OMM; Rapport technique sur une étude d'agro-clirnatologie de l'Afrique
sèche au sud du Sahara en Afrique occidentale. Genève, 1962, pp.
237 - 273.
68. Vallon (A.): La Casamance, dépendance du Sénégal. mars - avril 1862, document
ronéotypé, pp.456 - 473.

172
LISTE DES TABLEAUX
1.
Evolution des
effectifs
de
planteurs cotonniers
Sénégalais
encadrés
par
la
SODEFITEX de 1966/67 à 1984/85.
II.
Evolution des surfaces cotonnières emblavées (en ha) de 1966/67 à 1987/88.
IlL
Evolution de la production de coton graine en tonnes au cours des années quarre
vingt.
IV.
Evolution des rendements de coton de 1976n7 à 1987/88 (en kg/ha).
V.
Prix d'achat au producteur des deux cultures commerciales au cours de deux
campagnes.
VI.
Déficit de la balance commerciale sénégalaise.
VII.
Créances de la SODEFlTEX sur la caisse de péréquation el de stabilisation des prix
du Sénégal à la fin de l'exercice 1986/87.
VIII.
Vente fibre coton SODEFITEX aux entreprises locales (en tonnes).
IX.
Records de production de coton-graine au Sénégal et dans le monde,
X.
Programme coton fixé par la Troisième Lettre de Mission.
XI.
Calendrier dégressif de subvention des
intrants destinés à la culture
cotonnière.
XII
Nombre de broches de la filature sénégalaise en 1986.
XIII.
Quantité de coton fibre consommée par lCOTAF (en tonnes).
XIV.
Production de SOTIBA en 1984.
XV
Potentiel de production de l'industrie textile sénégalaise en 1960.
XVI.
Evolution de la production de tissus par SOTIBA (en mètres).
XVII. \\Répartition selon le sexe des effectifs de travailleurs permanents dans l'industrie
textile.
XVIII. Evolution de l'effectif des Sénégalais dans la catégorie des cadres de I'industrie
textile.
XIX.
Evolution de la consommation de coton fibre par les filatures locales.
XX.
Coût de l'électricité par rapport à la valeur globale des matières consommées dans
l'industrie textile de base.
XXI.
Coût de l'eau industrielle par rappon à la valeur globale des matières consommées
dans l'industrie textile de base.
XXII. Evolution des investissements dans l'industrie textile de base (en milliards F CFA),

175
XXIII. Production de filés en coton en 1986 au niveau de cinq pays asiatiques.
XXIV. Evolution de la production mondiale de coton et de fibres chimiques (fibres coupées
et fils continus).
XXV. Importation du Sénégal en tissus de fibres synthétiques et anificielles.
XXVI. Imponation de friperie au Sénégal.
XXVII Effectif de fripiers détaillants dans vingt-cinq localités du Sénégal (1989).
XXVIII. Evolution du prix de revient moyen d'un ballot de fripes.
XXVIIIl bis. Bénéfice réalisé par ballot.
XXIX. Effectif des consommateurs de fripes interrogés en 1989.

LISTE DES PLANCHES
Planche 1.
La culture de rente du cotonnier au Sénégal.
Planche II.
Culture cotonnière au Sénégal: les infrastructures d'accompagnement.
Planche III.
Le coton: une culture contrôlée.
Planche IV.
La production de coton-graine au Sénégal.
Planche V.
La production de coton-fibre au Sénégal.
Planche VI.
Administration de la SODEFITEX.
Planche VII. Usines d'égrenage de la SODEFITEX.
Planche VIII. Industrie cotonnière au Sénégal: transformation du coton en produits
semi-finis.
Planche IX.
Industries cotonnière au Sénégal: transformation du coton en produits
finis.
Planche X.
Industrie cotonnière au Sénégal: tissage-confection.
Planche XI.
Industrie cotonnière au Sénégal: traitement des sous-produits du coton.
Planche XIl.
Friperie au Sénégal: différentes catégories de distributeurs.
Planche XIII. Friperie au Sénégal: une diffusion à très large rayon.
Planche XIV. Friperie au Sénégal: un grand attrait sur les masses populaires.
Planche XV. Friperie au Sénégal: des modalités de diffusion très souples.

17~
LISTE DES FIGURES
Fig.l
Schéma de la diffusion des cotonnades avant la révolution industrielle.
Fig.2
Les grands domaines de culture de rente du cotonnier en Afrique.
Fig.3 Production cotonnière des Etats francophones.
FigA
Sénégal: domaine de la culture de rente du cotonnier.
Fig.5
Evolution des superficies cultivées en coton de 1966/67 à 1987/88 exprimées en
indices simples (base 100 : 1966/67).
Fig.ô
Sare Samba Woury dans son environnement rural.
Fig.7
Sénégal: conditions écologiques de la culture du cotonnier.
Fig.8
Evolution des productions cotonnières.
Fig.9
Evolution des surfaces cotonnières.
Fig.Iü Production de coton fibre en Afrique de l'Ouest en 1984/85.
Fig.11 Evolution récente du prix de vente du coton d'origine Afrique Cenrre et Ouest Ière
qualité.
Fig.12 Evolution de l'indice du prix de vente du coton Ière qualité origine Afrique Centre
et Ouest.
Fig.13 Production de coton-graine: évolution régionale.
Fig.14 Evolution comparée de la production de fibre et de graine de coton en quarre
années.
Fig.15 Perspectives de commercialisation de la production programmée de coton fibre.
Fig.16 Evolution des surfaces cotonnières par région SODEFITEX de 1988/89 à 1991192.
Fig.17 Les entreprises industrielles travaîllant la fibre cotonnière et ses sous-produits dans
la région de Dakar en 1989.
Fig.18 Industries textiles et diffusion de la friperie.
Fig.l9 Typologie des industries de Dakar d'après un recensement et une classification
effectués par Assane Seck.

Fig.22 Réseau commercial de la SODEFlTEX au Sénégal et dans le monde.
Fig.23 Evolution de l'indice de production des industries textiles de base du secteur
cotonnier.
Fig.24 Courbes d'évolution de la main-d'oeuvre permanente et des saisonniers dans
l'Industrie textile sénégalaise.
Fig.25 Effectifs des personnels de l'industrie textile de base au Sénégal.
Fig.26 Distribution du personnel selon la qualification dans l'industrie textile de base au
Sénégal.
Fig.27 Distribution de la masse salariale dans l'industrie textile Sénégalaise en rapport
avec la qualification.
Fig.28 Vente coton-fibre SüDEFITEX.
Fig.29 Les investissements étrangers dans l'industrie textile sénégalaise en janvier 1989.
Fig.30 L'industrie en Afrique Occidentale: industrie textile cotonnière approvisionnant les
marchés intérieurs du Sénégal au Bénin.
Fig.31 Les importations de tissus au Sénégal.

177
ANNEXE 1
Evolution de la culture de coton-gralne au Sénégal
Années
Superficies
Production
Rendement
(en hectares)
(en tonnes)
(en kg/ha)
1964/65
122
38
311
1965/66
386
268
694
1966/67
1.038
1.146
1.104
1967/68
3.047
3.091
1.311
1968/69
6.448
9.738
1.510
1969/70
9.805
10.831
1.194
1970/71
13,618
11.129
817
1971/72
18.318
21.170
I.l55
1972{73
20.359
23.383
1.143
1973/74
28.630
32.854
1.147
1974nS
39.070
42.099
1.078
1975/76
39.206
30.685
1.089
1976n7
43.845
45.207
1.031
1977n8
47.109
37.166
789
1978/79
48.299
33.805
700
1979/80
30.908
26.868
869
1980/81
29.913
20.607
688
19&1/82
31.971
41.006
1.2S2
1982183
25.772
31.419
1.120
1983/84
33.352
30.460
913
1984185
46.336
46.912
1.012
1985186
38.848
27.941
719
1986/87
25482,25
26.870
1.054
Source: SODEFlTEX

178
ANNEXE Il
TQNNAG[ COTON GRAINE [GReNE:
OEPUI5 INV[ST lSSOENT
1
CAHPAQ-l:
KAHf.N:
TAH3ACO.NlA
VUIN3ARA
K{IJ».
TOTAl
--------...-._-~~.........._----.. f-----.........--- =-----...~.....-...............- ____ .._ ......_
~
~ W 1
------~ ..........-
1972/197J
-
-
-
-
-
1973/1974
3.575.030
15.04D~882
14. 138.48S
-
32.7S4.397
1974/1975
8.181.140
18.026~618
15.804.093
-
d2.011.0S1
1975/1976
6.450.880
14.763.490
9.434.083
-
JO.648.45J
1976/19n
7.601.791
11.948.848
17.057.370
2.418.370
45.106.180
1977/1978
4.287.800
12.160.638
12.15û.865
8.476.475
J7.U75.778
1978/1979
5.691.9JO
12.486.787
9.241.882
6.419.680
33.840.279
1979/1980
5.344.525
8.95'.883
8.262.379
4.345.015
26.905.802
1980/1991
1.691.200
11.27J.J16
7.585.815
-
zo, SSO.331
1981/1982
$.851.255
14.795.258
17.289.116
J.052.145
40.987.774
1982/1983
.
3.8507.'45
ts..47~.989
16.620.612
11.279.940
47.233.186 ..
1983/1984
1.OZJ.750
10.078.296
11.299.660
7.989.640
JO. 391 .346
1984/1985
4.505.520
16.758.186
16.505-.4ü5
9.069.140
46.838.251
1985/1986
3.439.165
9 ..803.676
8.054.330
ii.7JJ.605
28.03Q.776
TOTAL
6'.581.631
~n.. 564.867
163.419.905
59.783.811
462.350.294
Source SOEF t tr x
._----------~

AN\\JEXE III
TABLEAU N°
2
-
EVOLUTION DE LA PRODUCTION COMMERCIALISEE
fTN'1n~~ {o~or\\-.gr ,jn~l
-----------
--
-
- - - - - -
HU/lil mtlnl
1971172 mll1J l'i'n/74 197417'5 LnSf1ll mun 1971118 vnun 1~79f80 19BOf81 I~~I/~, 19~2/~3 lÇQJ!8~ 1~84f8S 1~8S/~6 l'i'B~JS] J~~1/88
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- - - -
III Production nalional!
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AN"JEXE IV
TABLEAU N° 4
EVOLUTION DE LA PRODUCTION DE FIBRE
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a • • •
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ANNEXE VJI
CbRTAINSPlANTEURS
BOUDENT
LaCetl$lon de Certains planteurs Ce
COlon de renoncer cette année il cette
culture n'Inquiète pas outre mesvre le
directeur général 'de la Société d-o
Développement ces Fibres le~llles
(SODEFITEX)
"
M Waly Ndiaye que nous avons
DES
~
rencontré hier au retour d'une lourriée
dans les zones d'intervention de sa
p!anleuΠdo coton de. deux ")g'oos de Kold. et 'Temas
société expliqueQue le mouvement qUI
veulent bouder cette ann&e cette çulture Ils réclament une hausse du
est très parcellaire ne concerne que
prix·producteuf de 100a250 Frs
ies
Ou une réouctk»: de 60 % du coul oes
planteurs Qui avalent enregistré de
laibles rendements lors de la dernière
facteurs de production. Une doléance qui, fie ravis du directeurgénéral
campagne agri«ole
de la $ODEFITEX est diffiCile à saris'aire compte tenu du déflcir de la
·Je ne sors pas inquiet et méme'Jn
fdrère cotonnière depuis trois ans. L'Elat qui en perd en moyenne 2
lei mocvemeo: n'BnirainerE qU'Un8
milliards par an, emrette» pourranlllfi prix prOOllcteur assez éJ~vé sans
wisse des superficies qui pen étie
complerla modicité des prix des faèteurs de production
.
coroeasée pet uneaugmer1lal1of/ des
rendements, Ceci
fi '~sr pas mawais
/X1Ur/eJilière coton' dont le déficit ne
sete
comb(~ qu'avec une améllorarlon
,des fe-ndements er non UM extension
des svtteces-, nous a déclaré le
dire<:!eurogénéral de la SODEFITEX
le soleil 'fPlercredi 14 juin 1989
--~----~--~~
FRONDE D.U COTON
LE'
MOUVEMENT
SE" PRECISE
.
.
.
'à la
cette baiSSe dës superficies cm-
date du 30 juin, il n'a été réalisé
b1a\\J~ s'explique par 'le fait que
que 2.538 ha Sur un i-ecensernerlt
les planteurs dans· I9ur grande
de déclarations d'ntentto('! portant
majorité ont maintenu leur décision
SUr 6.700 ha et ceci. sur Une
de boUder la cufture dù coton dont
prévision de 9.000 ha contre
ils réclamaient la révision en
12000 ïsnnéê dernière
hausse du prix au producteur de
~''''''''-''1t.D~.-c.:a''''' .........." .....rr.1
~""I
_ - - ~ - ~
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............
100 à 250 ns le kilo OU alors la
ir soiej! t IUlÎd: 2,j i:<,.',
réduction de 60% du p'ix des
(Nl> 57~)3)
fac:"~,ur!> d';' pfîxlucHon.

18~
T ABLE DES MATIERES
Sommaire
1
Avant-propos
2
INTRODUCTION
6
Première partie : LA PRODUCTION
10
Chapitre 1 - LE COTON, CULTURE DE RENTE: SON INTRODUCTION EN
AFRIQUE ET AU SENEGAL
10
1.1. Le coton en Afrique: un exemple d'exploitation coloniale des ressources du
continent
13
1.2. Le coton au Sénégal: une introduction tardive
18
1.3, Le coton s'affirme dans le paysage agraire sénf:galai.s
21
Chapitre 2 - LES CONTRALNTES DE LA PRODUCTION
28
2. L Données naturelles
et localisation
28
2.2. Concurrence arachidière et réceptivité paysanne
30
2.3. Influences de la conjoncture nationale ei internationale
36
Chapitre 3 - LES TONNAGES ANNUELS
44
3.1. Bilan de 25 années (1963/64 - 1987/88
44
3.2. Perspecrives
45
Deuxième partie : L'INDUSTRŒ COTONNŒRE : IMPLANTATION,
DEVELOPPEMENT, CARACfERlSTIQUES
54
Chapitre 1 ~ LES FACTEURS DU DEVELOPPEMENT DE L'INDUSTRIE
COTONNIERE
54
1.1. Les facteurs historiques
54
1.2. Les facteurs géographiques
59
Chapitre 2 - LOCALISATION TYPOLOGIE
61
2.1. Localisation
61
2.2. Typologie
67
2.2.1. Traitement et conditionnement de la matière première
67
2.2.2. La transformation du coton en produits serni-finis
71
2.2.3.
La transformation du coton en produits finis
81
2.2.4. Fabrication industrielle de vêtement et linge de maison en coton
84
2.2.5. Traitement des sous-produits du coton
87
Chapitre 3 - CARACTERISTIQUES
9 ~
3.1. La production
90

3.2. La main-d'oeuvre
93
186
3.3. La productivité
101
Troisième partie: LES PROBLEMES DE L'INDUSTRIE COTONNIERE
106
Chapitre 1 - LE RAVITAll.LEMENT
107
1.1. Le coton
107
1.2. Les autres inputs
110
Chapitre 2 . LE CAPITAL SOCIAL ET SON EVOLUTION
114
2.1. Domination du capital étranger
114
2.2. Faiblesse du taux de réinvestissement
117
Chapitre 3 - DIFFICIR.TES LIEES A LA
_,.,"_.... ,..._'.
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LEGISLATION ET A LA [ON[URRENC~E~~' '/-----_ '1'0
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3.1. La législation du textile
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3.2.1. Conséquences des modificatioh(~~'-.lP.~.bé:$.~;-'· Afrique de
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3.2.2. Les textiles synthétiques et arnücïels
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3.2.3. La friperie
13~
..
CONCLUSION GENERALE
158
Liste des abréviations et sigles
155
Bibliographie
156
Liste des tableaux
171
Liste des planches
174
Liste des figures
175
ANNEXES
177
Tables des matières
185