U.E.R. DE GEOGRAPHIE ET DE L'AMENAGEMENT DE L'ESPACE
UNIVERSITÉ PAUL VALERY
MONTPELLIER
LE TOURISME SUR LA PEnTE COTE SENEGALAISE
ET SES RAPPORTS AVEC LES AUTRES FORMES DE DEVELOPPEMENT
SOCIO-ECONOMIQUE ET SPATIALE
THESE DE DOCTORAT DE 3ème CYCLE
présentée par
Amadou DIOP
sous la Direction de M. Le Professeur Christian VERLAQUE
\\
CONSEIL AFRICAIN ET MALGACHE
pOUR L'ENSEiGNEMENT SUPERIEUR
5 -
OUAGADOUGOU
C. ~',M. E·
Arrivee .' O
·.2 JUlk l~5 ..... \\
.
. 7 6 \\
Enreg;stré so~s n°!t9-~·~
·_,
JURY
M.CABOT
\\
M.C.VERLAQUE
M.A.SAUSSOL
M. J. M. MIOSSEC
,
: 1
1986
Thèse de Doctorat de 36me Cycle publiée par le Laboratoire d'Aménagement des Littorraux et Géographie de l'Espace
UNIVERSITË PAUL VALERY· MONTPELLIER (FRANCE)

REMERCIEMENTS
Dans
le cadre de mes
recher~hes pour la réalisation
de l'et t.e
thÈ'se,
c' es t. avec un grand dévouement et
une
tr~s grande
disponibilité
que de nombreuses personnes
m' ont apport.t~ leurs concours:
Monsieur Ch
VERLAQl'F;
Professeur
à
l'Université P~ul
Valéry Montpellier
Monsieur Jean
Marie
MIOSSEC
Maitre
de Conférences à
l'Université Paul
Valéry M0ntpellier
T'Ions i ~ur BA ('hpi kh JJrofesseur à l 1 Ln i vers i. t.e dp Dakar
f'1adame
Bjnta
SENE
DIOliF
Cher'('heur
l'Institut
Fondamental
de
l'Afriqlll' I\\oire
HOllsieur IlIA(;NF nirf~ct.PIJ1' de
la for'mation
toul'istique
f\\'Ionsi~ur SECh
Dirp('leUL'
de
]<-1
promotion
des
relations
avec
1 ~s pl'ofessionnels du tourisme
~lonsieur SENE
Directeur
des
études
et
de
la promotion
des
investissements
Toute l'équipe du NilLÎstére du tourisme
Monsieur SAR
Président lIirecteur Général de
la Societé
d'Aména~ement de la Petite Côte sénégalaise
Toute L'équipe du Centre de liecherches Oceanographiques
de Dakar Thiaroye
Nons i eur HOUET Di reet.pur du Palm-Beach
Tout le personnel du
Palm-Beach
Tous
les habitants de
la Petite Côte sénégalaise
Que
tous en soient,
ici,
trés ~ivement remer~iés.


1
TABLE DES HATIERES
AVANT-PROPOS
Pages
P a . r t i e
l
TOl..JRISME
E T
E S P A C E
LITTOI~AL
Chapitre 1
DES FONDEMENTS DU DEVELOPPEMHN'l' TOUHISTJQUE
ET L'ORGANISATiON SPAT1ALf.: /JE LJA PET 11'1"
COTE
1 . 1 LES PRINCIPAUX FACTEURS D' ATTRACTIV.lTE DE LA J::0W:TION
TOURISTIQUE--
- _ - - _ - -
19
1 . 1 1
L'ATTRACTIVITE
POLITIQUE
ET
FINANCIERE
1.111 Le cadre poli~ico-administratif
* (Je rôle du Secrétariat d'Etat au Tourisme
* La politique promotionnelle
1.112 Des conditions financières avantageuses
* Le code de l'investissement
* Le rôle de la SOFISEDIT
1 . 1 2
LES
ARGUMENTS
D'ORDRE
NATUREL
ET
CLIMATIQUE:
UN
FA C T E UR
DE C 1 SI F- -
-
-
-
_ _ -
-
-
-
-
_ _ -
-25
1.121 Les atouts naturels et culturels
1.122 L'
"hydrôme" marin:
un élément décisif
,
1.123 Les données climatiques du tourisme littoral
* Caractéristiques climatiques dp. quelques
stations du littoral sénégalais
j
* L'image climato-touristique de IR Petite
Côte- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
-40
A)
Essai
de
définition
d'un
type de temps
idéal pour le tourisme
BI
Le bioclimat
touristique de la Petite Côte
1 . 1 3
LES
AVANTAGES
DE
LA
SITUATION
GEOGRAPHIQUE:
LA
PETITE
COTE,
UNE
ZONE
D'ACCES
FACILE
53
1.131 Dakar
et
son
aéroport
une
zone
de
redistribution touristique
1.132 L'accessibilité routière de la Petite Côte
1.2 LES PRINCIPAUX INSTRUMENTS
DE LA PETITE COTE-- - - - - --
___ .58
1. 21
LE
PROGRAMME
D'AMENAGEMEN
PETITE
COTE
1.211 Le
tourisme
: un
équilibrage
1 • 2 2
SOCI ETE
D'AMENAGEMENT
DE
UN
OUTil
DE
DEVELOPPEMEN~
- - - - - - -6 ~
Chapitre I l
:
Ll.'S CARACTERISTIQUES SOC10-ECONONIQIl:'.(j DE
LA
PETITE COTE- - - - - - - - - - _ - - - - - - - - _
_
-68
2.1 PLACE DE LA V1LLE DE M'BOUR DANS L'ORGANISATION
ECONOMIQUE ET SPATIALE DE LA PETITE COTE

"
_.-
~.~--.-.

j

2
2. I L L A
PEe H E :
UNE
FON C T ION
E. 5 5 E N T 1 E 1. L E S URL A
l' l: T 1 T E
COTE
2.111 Les fondements de la pêche artisanale
* Des ressources néritiques trés riches
* Le support humain
2.112 Production et flux commerciaux
* Les mises à terre
* Le maréyage
* L'industrie artisanale
2 . 1 2
QUELQUES
DONNEES
SUR
L' ORGANI SArI ON
DES
ESPACES
_____ 83
VIL L AGE 0 1 S- -
-
- - -
-
- - -
-
-
- - -
- -
-
-
-
-
-
-
- -
-
-
-
-
-
1
2.2 L'ANALYSE DU CONTENU URBAIN DE M' BOUR
- - - - _87
1
2.21
LES
FONCTIONS
URBAIHES
2.211 Quelques données sur la croissance urbaine
2.212 Les principales activités urbaines
2 . 2 2
STRUCTURE
URBAI NE
ET
NI VEAU
D' EQUI PEMENT
2.221 La structure urbaine
2.222 Infrastructures et programma touristique
92
PARTIE
TT:
LA
P E T I T E
COTE:
OBJET
D ' E N J E U
saCIO-ECONOMIQUE
Chapitre
l
FREQUENTATION TOURISTIQUE ET FONCTiON D'ACCI..ErL
DE LA PETITE COTE- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -98
1.1 IMPORTANCE DE LA PETITE COTE DANS L'ACTIVITE
TOURISTIQUE AU SENEGAL
1. I l
EVOLUTION
DU
TOURISME
AU
SENEGAL
1.111 Une fréquentation touristique fluctuante
1.112 Un satèllite du tourisme européen
1.113 Une fonction d'accueil peu diversifiée
1.114 La saisonnalité
1. 12
ELE!'IENTS
DE
REFLEXION
SUR
LES
CAR"'CTERI STI QUES
REGIONALES
DU
TOURISME
------------107
1.121 Répartition
de
la
fréquentation
selon les
zones d'accueil
1.122 Répartition du potentiel d'a~cueil
1.123 Essai de classification des principaux types
de tourisme au Sénégal
1
,
1.2 LA PETITE COTE:
UN ESPACE TOURISTIQUE A VOCATION
INTERNATlüNALE- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
1 . 2 1
QUI
SONT
LES
TOURISTES
VISITANI'
LA
PETITE
COf,
1.211 Origine géographique des touristes
1.212 Age dps touristes
1.213 Leurs professions
1.214 Les motivations de vaCRnces
l
.
2 2
5 TRU C T URE
D' Ace U E 1 L E T
f R F: li U E N T A T 1 0 ~
TOU RIS T 1 {l [' f

,.

1
~.
3
. ;.,
1.221 L'organisation du voyage:
une emprise
des tour-opéra tors
1.222 Implantation des établissements touristiques
et la nature de leurs espaces d'accueil
* Les rythmes de fréquentation
* Type d'accueil et conception,architecturale
* Rapports entre tourisme et espace d'accueil
A)
Le domaine de Nianing
: un point d'ancrage
rural
B)
Le
centre
touristique
de
M'Baur
un
centre d'ancrage urbain
1.3 UN ESPACE TOURISTIQUE LOCAL NON STRUCTURE:
LE TOURISME
DE PROXIMITE.
133
1 . 3 1
QUELQUES
INDICATIONS
SUR
UN
TOURI SME
NATIONAL
ASSEZ
MARGINAL
1 . 3 2
LE
TOURISME
DE
PROXIMITE:
FREQUENTATION
ET
ACCUEI L
1.321 Une fréquentation animée par des citadins
1.322 Accueil et nature des constructions
1.323 Implications financières du tourisme de
pro xi mit é - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - _ . - _ -137
Chapi tre II :
1
MODIFICATIONS APPORTEES PAR LE TOURISME DANS L 'ORGANlSATlOA
ET L'UTILISATION
DE
L'ESPACE
:
ETUDE DU I/J LLAGE DE SALr ET
DE SES
RAPPORTS
AVEC
L' 1 JI1PLA NTA TION
DE
L..}
8TATIU/v
TOURISTIQUE-- - • - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
- - - - - _ - -
139
2.1 AMENAGEMENT ET CREATION DE LA STATION BALNEAIRE DE SALY
2. I l
QUELQUES
GRANDS
OBJECTI FS
2 . 1 2
LA
MAITRISE
FONCIERE
2 . 1 3
LES
P R I N C I P E S
D'AMENAGEMENT
DE
LA
STATION
TOURI STI QUE- -
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
- - -142
2.131 Site et position
2.132 Conceptions urbanistiques et
spatiales de la
station
2.133 Programmes d'infrastructures et premiers
résultats de l'aménagement
2.2 PROBLEMES D'USAGE DES TERRES AGRICOLES ET DU LI'n:ORAL
POSE PAR L'IMPLANTATION DE LA STATION TOURISTIQU~
2. 21
JUS T I F 1 CA T J 0 N S
0 E L '
ET U DE -
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
_
-
_ _
-150
2 . 2 2
QUELQUES
DONNt:E;,
SPATIALES
ET
SOCIALES
DE
L'ESPACE
VI LLAGEOI 5
2.221 Formes d'occupation spatial.,
2.222 Eléments démographiques
2.223 Le cadre de vie
2.224 Activités économiques et professionnelles


,
4
2 . 2 3
MUTATIONS
S P A T I A L E S :
DE
L'ESPACE
DE
PRODUCTION
A
L'ESPACE
DE
LOISIR
---159
2.231 Conflits d'utilisat.ion de
littoral
2.232 Conflits d'ut,ilisation des t.PI'res de cultlll'e
PARTTE
I I T
1. E
'['()UR 1 SME . FACT..L,:...; Uh~
1) ~ .l\\MEN A
U I·:~JENT
~l~: '1'
1::>' E X P A N S ] 0
N
H. E Ci l
C) N .l\\. L E ?
Chapi tre
1
ANAL r.<;ES SPA J'JALES DES RETONBEE5 ECUNOMHJU/:'S
DU TOUR] Sl..JE _ - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
- - - -172
1.1 CADRE SPATIAL ET DESTINATION DES DEPENSES TOURIST lQL)Œ
1 . 1 1
ESTIMATIONS
DES
DEPENSES
HORS
B O T E l l E R I E
1.111
Les types de dépenses
1.112 La destinat.ion des dépenses des vacancier,.,
* Les dépenses relatives aux distractions
* Les achats d'objets d'art et de souvenirs
* Les dépenses relatives aux excursions
1 • 1 2
E S SAI
D' E S '[ 1 M A '[ ION
DES.
D E PEN SES
DAN S
l ' HOT E l l t R I
E
1.2 ZONE DE CHALANDISE DES HOTELS
183
1 . 2 1
I.IEUX
D'APPROVISIONNEMI:NT
DU
CLU8-VIICA~CtS
l.t::
PAlM-BElleH
1 . 2 2
liEUX
D'APPROVISIONNEMENT
DU
CLUB-VACANCES
ALDIANA
1.3
I~PACT DU TOURISME EN !'lATIEHE D'E1'lPL01----
- - - - - - - - - - - -187
1 . 3 1
STRUCTURE
DE
L'EMPLOI
DANS
L' HOTElLERI E
1.311 Caractéristiques de l'emploi
* L'âge des employés
* Niveau de salaire et structure
socio-professionnelle
* Saisonnalité de l'emploi
* Niveau de formation du personnel
1 . 3 2
ORIGINE
GEOGRAPHIQUE
DU
PERSONNEL
DU
TOURISML
194
I . J J
lES
RETOMBEES
INDIRECTS
DU
TOURISME
1.331
Des emplois
indirects a,gricoles et artl'-'.811aux
presque inexistants
1.332 Un cas d'effet
indirect en gestation
Cflapi tre
I l LES RETONBEES SOCIO-CULTURELLE8 DL' TOURlSNE-- _ - - _ - _203
2.]
L' l''VITATION
A L.A CO"iNAISSANCE
DE LA
PETITE
COTE
,i
TH AV ERS
L' l MAGE_YliB!' Le l TA] RE :_ UNE _SCH1;:jL'\\Tl ~:~l' l (jN--
rU~~~IiE~-lJJ'~~_--'?0(~1~)_-3?l~~ILA1;E~-- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -204
~_·_~_l,_~_ RJ:~ÇON_TJU': ID_~IFJ~TES__:pO~!I~J~]'19N_S_QlL~·JLll- - - - - - - - - - - -
-208
2 . 2 1
TOURISME
ET
VALEURS
LOCALES
2.211
"La commercialisation"
des
rapports
hUmaJ\\IS
2.212
Tourisme
et évolution des ffiopurs



5
Z. ZZ
L' ARTISANAT
ET
LES
MANI FESTATI ONS
ARTI ST! QUES
REYI TALI SATI ON
OU
BANAL! SATI ON
CONCLUSION
QUELQUES ELEMENTS DE REFLEXIONS EN MATIERE
D'AMENAGEMENT TOURISTIQUE_ _ _
_ _ _ _ _ _ _
_
218
.,~
iJ
Il

'.
6
A V A N T
PROPOS
1 -
PROBLEMATIQUE
Dans le
cadre
de
sa
stratégie
de
développement économique,
le
Sénégal
entendit,
aprés
quelques pays
du Tiers-Monde,
entre autres la Tunisie,
le Maroc
et
certains
pays d'Asie du Sud-Est,
l'appel
lancé par
les
Nations-Un i es
en
1963
pour
qu i
" 1 e
tourisme peut
apporter
et
apporte
effectivement une
contribution vitale à
la croissance économique des pays
en voie de développement
( L A N f A N T . M.
f .
1
1 9 8 0 )
Ainsi,dès le
début des années
1970 toute une
politique fut
entreprise
pour
faire
de
l'activité
touristique un
élément
dynamique
de
l'économie
nationale.
Celle-ci se fonde
tout d'abord sur une série
de composantes
géographiques
et
économiques
remarquables:
le
Sénégal
est
le
pays de l'Afrique
noire le
plus
proche des marchés émetteurs européens,
l'aérodrome international
de
Dakar-Yoff,
véritable
plaque tournante se situe à
6 heures de vol ~e Paris,
7
'heures de
Francfort,
son concurent ivoirien se trouve
respectivement à
9
heures
et 10 heures de vol de ces
centres émetteurs;.
l'ensoleillement
'/
est
favorable
tout au long de
l'année,
en moyenne 3050 heures par an,
chiffre supérieur
à
ceux de Miami 2950 heures et Nice
2800 heures;
une
température
ambiante assez agréable
supérieure ou
égale
à
2üoC
pendant
toute
l'année;
divers attraits naturels et culturels;
enfin des moyens
de communication
intérieure
assez
développés
par
rapport au
reste
de
l ' Afriqu~
noire
(14, OO()\\,mc.;
de
routes)
rendent
la pénétration dans le pays aisép,
Les principaux
objectifs
assignés
n
ce
tourisme international
sont
la
recherche
J'une
diversification des
exportations
basées
en
majeure
partie sur les produits urachidiers,
l'augmentation des
recettes en devises,
la contribution au développement

-
•..
~~~:.:
..:..
--~ .
.,
7
ré~ional des
zones
jugées
ankylosées
en
créant
de
nouvelles sOurces d'emploi.
Cette politique
touristique
allait
se
concrétiser tout
d'abord dans la mise en place par les
pouvoirs publics d'un vaste programme d'infrastructures
et dans
une deuxième phase par l'élaboration des plans
d'aménagement touristique des zones jugées prioritaires
dont les
principales
sont
la
Basse
Casamance et la
Petite Côte.
La Petite
Côte
constitue
le
cadre spatial
dans lequel porteront nos recherches et interrogations.
Cette zone
littorale
comprise administrativement dans
la région
de
Thiès,
s'étend sur environ 80kms, du sud
de la presqu'ile du Cap-Vert à Joal.
L'espace s'organise
autour
de
deux centres
urbains,
M'Bour
et
Joal
et d'un semis de villages de
pêcheurs-agriculteurs qui
s'échelonne
le
long
de la
Petite Côte
du
Nord
au
Sud;
la
population
totale
s'élève à environ 100.000 habitants.
Plus que
l'agriculture qui
a un caractère de
subsistance,
la
pêche
artisanale
constitue
la
principale act.ivité économique de cette zone.
La Petite
Côte totalise
à
elle
seule
plus
de 90% de
la pêche
régionale et
environ
45%
de
la pêche nationale soit
65.000 tonnes
pour une production nationale de 140.000
tonnes en 1982.
Le développement
du
tourisme
relativement
récent y
occupe
déjà une place de choix passant ainsi
de 300
places-lits
en 1972 à plus de 2000 places-lits
de nos
jours,
soit
environ
90%
de
la
capacité
régionale.
Le choix
de
ce
lieu
d'étude
réside
principalement dans le fait que
la Petite Côte décrétée
officiellement zone
prioritaire
est
en
devenir
touristique avec
principalement
la création ex-nihilo
du pôle
de
développement touristique de la station de
Saly Portudal.Il
est
opportun
de s'interroger sur la
légitimité ou
non
d'une
telle
perspective
de
développement.
Notre propos
sera,
en
tentant de mettre en
lumière les
interactions
entre
lp
tourisme
et
les
formes d'activités
permanentes
de
]a Petite Côte, de
répondre à
la question suivante
: quel rôle peut jouer
un modèle
de
tourisme
qui
relève
d'une
conception
d'organisation de l'espace moderne dans la tentative de
revitalisation socio-économique
et spatiale d'une zone
foncièrement tradionnelle?

..
..
..
i+-----
8
La difficulté
et
la complexité que requiert
la conciliation
de
ces
deux schémas d'aménagement de
l'espace est à la mesure de la déclaration du Président
Directeur de la Société d'Aménagement de la Petite Côte
"nous
sommes
confrontés à
la pollution de la plage de
la Petite
Côte du
fait des activités industrielles des
populations riveraines
de
fumage
et
de
sécha~e
de
poisson qui
constituent
indéniablement
une gêne pour
les touristes.
Pour remédier à cela nous avons proposé
de trouver une zone éloignée des réceptifs touristiques
à M'Ba11ing.
Il
s'agit
maintenant
de convaincre les
poplJlations de
la
necessi
de
transférer
leurs
activités polluantes
dans
ce
site".
Le
Sol t'i l ,
q u o t i d i e n
n a t i o n a l
du
s é n é g a l ,
1 9 8 4 . ) .

;'_i< _~ .......
.,
- -_._---- --- - .- .---- - ------------
9
11 -
NOTES METHODOLOGIQUES ET POSITIONS DH REGHEllCHES
* ORIENTATIONS GENERALES
L'étude du
tourisme
et
ses
rapports
avec
d'autres formes
d'activités
socio-économiques
et
spatiales de
la
Petite
Côte demande] 'utilisation de
certains termes
et
concepts
qu'il
serait
prudent
d'éclaircir.
Il n'est
pas question ici de discuter sur le
bien fondé
de
la
géographie
du
tourisme
ni sur la
valeur terminologique
qu'on
lui
confère
(RFYNAUD.
1 9 7 5 ) .
Il
Y
a
peut être autant de formes d'activités
touristiques qu'il
y
a
de définitions.
Toutefois les
notions de
déplacement,
de séjour sont présentes dans
beaucoup de
définitions,
(MIOSSEC.
J .
H,
1 9 7 5 ;
KASPAR.
C,
1 9 7 5 ;
HICHAUD.
J . L ,
1 9 6 3 )
et demeurent fondamf"ntales
pour justifier
le
tourisme.
Cellps-ci reco\\lvrant des
idées de
déménagement
et
de
réaménagemellt
du
territoire,
d'organisation
de
l'espace,
des faits de
délocalisation et
de
localisation,
concept.s hautement
géograph i ques,
jus t i f i ent
l argemeTl t
1a
géog ra Ilh i e du
tourisme.
Signalons enfin
que
la
rapide expansion du
phénomène touristique
pendant
ces dernières années et
son impact
dans
les
domaines
économique,
social et
spatial en ont fait un objet privilégié de recherches.
A la
présentation
d'une
problématique
générale du
tourisme
qui
peut
avoir
l'inconvénient
d'être encline
à
une
certaine
superficialité,
nous
avons opté
pour une analyse monographique qui
à
partir
des faits
de localisation et d'observation est
la plus
en mesure
de mettre en évidence la relation tourisme /
développement /
aménagement (C"'ZES.
G,
PERES.
"l,
DUM ... S.
D,
MIOSSEC.
J .
H,
1 9 7 3 ) ;
nous pensons en effet. que
"la
prabl éma ti que,
1 es
h.vpo thèses,
1 es
théories.
lioi \\'en t
prendre appui
sur l'expérience,
au commencement
de
tout
il doit
y
avoir
l'observation
CRr
c'est
la
seule
méthode scientifique
fiable"
( R " ' S T I E .
J ,
DEZ/RT.
B,
1 9 gO)

Le cadre
spatial
envisag~
pour notrp étude
est constitué
d'une zone côtière qui s'étend de Bargny
à
Joal
sur
environ 80kms de long,
il coincide avec la
délimitation géographique
prévue
par
le
plan
d'aménagement touristique
de
cette
zone (cf. annexe
d e c r e t
n'
7 6 - 8 4 0 ,
1 9 7 6 ) .
Les principes
de
ce
découpage géographique
sont guidés,
entre autres potentialités,
par les thèmes

.. -'"'_
-
..
-
- ~ --
.!
10
de lamer,
la
plage qui assurent l'exploitation d'un
tourisme balnéaire.
Eu égard
à
nos
préoccupations,
le tourisme
constituant ici
le
fil
directeur
de nos recherches,
nous accorderons
une
grande
attention
aux zones les
plus impliquées
dans l'activité touristique.
Il s'agit
surtout des
localités
de
Saly Portudal et de Nianing
situées de part et d'autre de la ville de M'Bour.
Les activités permanentes constituées ici par
la pêche
et
l'agriculture seront surtout examinées en
fonction des
effets
directs
ou indirects que le fait
baJnéaire aurait
entraînés
dans
leur
processus
de
développement.
Dans notre
rapport.
projet de th('l'it~
soulenu en
1983,
nous avions
,jalons de notre
programme de
recherches.
Les
En ce
qui
documentation
bibliographique qui
a
é
investigations,
signalons
d'une situation
exceptio
notre disposition un stoc
notamment des
touristique sur
particulier sur
la
précieux pour toute
Comme nous
nous
lTlt.eressons au phénomène du
tourisme internationaJ
dans un espace du Tiers Nonde et
en général à
toutes fGrmes de conséquences induites par
cette activité,
nous
avons
tenu à
aller chercher nos
sources dans
les
établissements
universitaires
relativement spécialisés
dans
les
manifestations
géographiques des pays sous dp\\eloppés.
Nous avons
effectué suivant nos moyens,
deux
séjours d'une
semai ne
respe('! i vement
à
Bordeau;; et à
Aix-en-Provence.
Plusieurs des
revues
du
Centre
des Hautes
Etudes Touristiques
d'Aix-en-Provence
relatives
d.UX
pays du
Tiers Monde ont été dépo\\lillées;
certaines par
leur méthode
d'approche ont fait
l'objet d'une lecture
t.oute particul i ère,
signalons
à
ti tre d'exemple
"Le
taIJ,Y
de
fonLioll
touristique" (DEFERT.
P,
1967)

.. ..
,
...
11
. 1
1[
"Elément pour
une
théorie
de
l'espace
tour i s ti que"
(MIOSSEC.
J . M ,
1 9 7 6 ) ;
"Le
Tiers
Monde
vu
par
les
publicités touristiques:
une
image
géographique
mystifiante" (CAZES.
G,
1 9 7 6 )
"Le compte extérieur du
tourisme" ( BAR ET JE.
R.
1 9 7 8 ) .
Quelques ouvrages
généraux
"Tourisme,
passeport pour
le
développement"
(DE
IATT.
E,
1 9 7 9 ) ;
"Tourisme international
et
projets
touristiques dans
les pays
en
développement"
(FABRE.
P,
1919)
et des
publications de
thèses
notamment
celles
de Cazes. G
"Tourisme et
tiers
monde"
(CAZES.
G,
1 9 8 3 ) ,
par les
apports méthodologiques
et conceptuels qu'ils recèlent
ont été d'un recours inestimable.
Les études
et
publications se rapportant au
tourisme sénégalais ont été surtout consultées à
l'IFAN
(Institut Fondamental
d'Afrique Noire) et aux archives
nationales du Sénégal.
Schématiquement deux
périodes
peuvent
être
distinguées dans la nature et le contenu de ces études.
Pendant la
période
coincidant
avec
la
gestation
touristique et
celle
qui
la
précéde,
la plus grande
part des
articles
avait
plutôt
un
caractère
publicitaire.
Les auteurs (JOCARD.
1.. M,
11162:
D l o u r .
B.
11164:
J'OFANA,
A.
11165
et
11167)
g'èver'tuaienl. à attirer
l'attention de
l'Etat sur la nécéssité d'exploiter les
potentialités naturelles
du
pays
et
de
,faire
du
tourisme une activité d'appoint pour l'économie.
De nos
jours les
publications
ont des allures plus fouillées
et plus
critiques,
l'accent y est particulièrement mis
sur les
implications
pernicieuses
qu'entraine
le
tourisme dans
les
domaines
économique,
social
et
spatial. Notons
quelques
études
"La
politique de
développement
touristique
au
Sénégal
essai
d'évaluation des
couts
et des effets induits" (KASSE.
1 ' 1 , 1 9 7 1 )
et
les interessantes études géographiques de
SENE DIOUF
Bineta
"Introduction
à
une
étude
géographique de
l'impact
du
tourisme
sur
hl Peti te
Côte" ( 1 9 7 8)
et"L' impact socio-économique du tourisme
dans l'Ouest et le Sud-Ouest du Sénégal "( 1983) •
1
B - DEROULEMENT ET INTERET DU STAGE
Une demande
introduite auprés du Sécretariat
d'Etat au
tourisme
du
Sénégal nous a fait bénéficier
d'un stage
d'une
durée
de
9
mois,
de
janvier
à
septembre 1984.
Cette période de formation et d'information

· .,
"
12
a été
utile
à
plus
d'un titre : elle distingue deux
principaux niveaux
d'approche,
le
premier étant plus
théorique que
le
second
qui
couvre un peu plus de 6
mois et qui a été entièrement effectué sur le terrain.
Section l
RECHERCHES
MENEES
AUPRES
DE
QUELQUES
ORGANISMES RESPONSABLES DE L'AMENAGEMENT DE
LA PETITE COTE

a)
Le Sécrétariat d'Etat au tourisme
Pendant tout
le
mois
de
janvier 1984 nous
avons travaillé
dans
les locaux du Sécrétariat d'Etat
au tourisme.
Il
s'agissait
de nous familiariser avec
l'organisation officielle
du
tourisme.
Pour ce faire
nous avons
mené
des
enquêtes
interviews
auprés des
principaux départements
du
Sécrétariat
d'Etat
au
tourisme.
Des précisions
nous ont été apportées sur le
champs d'action
des
principales
directions
-la
direction des
études
et
de
la
promotion
des
investissements,
la
direction
de
la promotion et des
professionnels du
tourisme,
la
direction
de
la
formation -
et
l'application concrète de la politique
de d~veloppement touristique.
* Les
documents
statistiques
publiés
annuellement par
le
département
des
études
de
la
promotion et
des
investissements
ont
été dépouillés
pour les
années 1972 à
1982. Ces données relatives aux
flux touristiques,
aux structures des hébergements etc
ont été
d'un
grand
intérêt pour l'élaboration de nos
planches cartographiques.
Les
principales contraintes
liées à
l'exploitation
de
ces
statistiques
étant
qu'elles sont
fournies
à
l'échelle
régionale
et ne
rendent pas
compte
des
disparités spatiales: dans la
région de
Thiès
par
exemple,
toute
l'activité
touristique est
polarisée
par
la
Petite
Côte
qui
totalise plus
de
90% 1 de la capacité d'hébergement et
des flux touristiques. Des informations plus détaillées
seraient souhaitables.
* Les documents et textes législatifs se
rapportant directement
ou
indirectement
à
l'organisation et
à
la
politique du développement du
tourisme ont
fait
l'objet
d'une
collecte;
nous
en
reportons ici les principaux:
-
la
loi
n° 64-46 du 17 juin 1964 relative au domaine
national.

...
.....
. .
-~
... - - .. ..-. .....
-
13
-
la
loi
n
76-66
du 2 juillet 1976 portant code du
domaine de l'Etat.
-
le
decret

76-840
du
24
juillet
1976 rendant
exécutif le
schéma
directeur
de
l'aménagement de la
Petite Côte.
-
le
decret

77-340
du
26 avril 1977 prescrivant
l'immatriculation au
nom
de
l'Etat
d'un
terrain
dépendant du
domaine
national de 650 hectares pour la
réalisation du projet touristique de la Petite Côte.
-
le
decret

81-025
du
24
janvier
1981 portant
organisation du Sècrétariat d'Etat au tourisme.
b) La
Société
d'Aménagement
de la Petite
Côte (SAPCO)
Une note
officielle
adressée
au
Président
Directeur Général
de
la
SAPCO par le Directeur de la
formation touristique
nous
a
permis d'y effectuer un
deuxième stage.
Cet organisme
d'aménagement
créé par l'Etat
avec le
concours
de la Societé Financière Sénégalaise
pour le
Développement
de
l'Industrie
et du Tourisme
(SOFISEDIT), constitue
un
élément
majeur
de
la
politique de
développement
touristique.
La principale
mission qui
lui
est assignée est d'assurer la mise en
valeur touristique de
la Petite Côte.
Nous nous
sommes
interessés
aux documents,
rapports et
plans
d'aménagement
touristique réalisés
par divers
bureaux
d'étude internationaux et dont les
principes d'aménagement
édictés
guident
la politique
touristique de
la SAPCO : parmi lesquels les études de
faisabilité pour
le
développement
touristique
de la
Petite Côte
effectuées
en 1974 et 1976 par le cabinet
d'étude Louis
Berger
International
ont
fait
l'objet
d'une lecture particulière.
Sur
le
plan
pratique,
la
couverture
administrative de la SAPCO nous a facilité les contacts
que nous
avions
eus
avec
quelques
acteurs
de
l'aménagement touristi~ue
de la Petite Côte,
notamment
les hoteliers;
l'enquête
sur
le
terrain c'est aussi
déroulée sans grandes difficultés.
c) Le
Sécretariat
d'Etat à
la pêche et le
Centre de Recherches Océanographiques de
Dakar Thiaroye
(CRODT)
Des opérations
de
recherches ont été menées
en direction de ces deux organismes.
Il ne s'agit pas

_ J
IiIII._
..
~--_. --~' ..• « ·.--....·-
~
:P-
------------
1;
! .
14
ici de
stage,
seulement
la couverture du Sécreturiat
d'Etat au
tourisme
dont
nous
bénéficions
nous
a
facilité l'accés
à
la
documentation.
Outre
le
dépouillement des
statistiques
élaborées annuellement
par le
Sécretariat d'Etat à
la pêche, nous nous sommes
beaucoup interessés aux revues publiées par le CRODT et
qui sont d'une grande qualité scientifique.
Section II
LE
TERRAIN
UN CHAMP D'INVESTIGATION
PRIVILEGIE
L'enquête constitu~/
l'objet
privilégié
de
notre démarche
méthodologique,
elle
en est la partie
pratique.
Aprés que
nous
ayons
pris connaissance des
principaux acteurs
politiques
de
l'aménagement de la
Petite Côte,
il nous fallait déterminer sur le terrain
les forces
en
présence
pour
tenter
d'identifier la
nature de leurs rapports.
La Petite
Côte
est
donc
retenue ici comme
révélateur photographique
de
ces
rapports
socio-
économiques.
L'enquête qui
s'est
déroulée
du
15
mars
jusqu'à la
fin du mois d'aout 1984, comprend une série
de questionnaires
que nous avons soumis aux différents
interlocuteurs concernés:
a)
questionnaire touriste.
b) questionnaire
établissements
hôteliers-employés
d'hôtel.
c) questionnaire village.
,
,
Si pour
des
raisons de commodité nous avons
basé notre
enquête sur une telle méthode séparative il
ne faut
pas
perdre
de
vue que l'espace de la Petite
Côte où s'est introduit le tourisme
"n'est pas un objet
délimité et
structuré,
c'est
plutôt
un
champ où se
1
rencontrent se
superposent,
s'allient,
s'excluent
des
forces diverses,
elles
s'éliminent parfois l'U/le de
l'autre",
(PREAU.
P,
1 9 7 3 )
a)
Questionnaire touriste
Cette enquête partielle s'est effectuée du 16
mars au
15
avril.
Le
phénomène
de
la saisonnalité
touristique nous imposait de la réaliser pendant la


1 ;
15
haute saison,
qui
va de décembre au mois de mai, dans
l'espoir de toucher le plus grand nombre de vacanciers.
Un échantillon de 150 personnes a été interrogé au sein
des établissements
hôteliers sur la base d'une méthode
au hasard.
Nous distinguons
dans
cette
partie
deux
volets d'étude.
Il est
question
dans
le
premier
volet du
questionnaire d'étudier
le
profil
de
la
clientèle
touristique à
travers différentes caractéristiques:
la
nationalité,
l'origine
géographique,
le sexe et l'âge,
la profession
et enfin leurs motivations de séjour.
Le
dépouillement analytique qui a suivi a permis d'établir
des données
quantitatives
pour
chacun
des
thèmes
étudiés.
La deuxième
partie
du questionnaire a porté
sur l'appréciation
du montant des dépenses directement
effectuées par
les touristes, de préciser la nature de
ces dépenses
et
les
lieux
géographiques où elles se
réalisent.
L'évaluation
de
la
part
des
recettes
touristiques injectéeg dans le cir~lJit commercial
de la
Petite C8te en est la principale th~mat.ique.
Les questions
clefs dp notre enquête ont été
les suivantes:
- La durée de séjour au lieu de vacances.
- préciser
la nature des dépenses effectuées en dehors
de l'hébergement.
- dans
quel
lieu
et
en quelle occasion ces dépenses
sont effectuées.
-
indiquer
le
montant des dépenses réalisées par type
d'achat.
Pour l'estimation
des
recettes touristiques
nous avons
appliqué
la méthode de calcul indirect qui
consiste à
déterminer
le
montant
moyen des dépenses
journalières par
touriste
(faire le rapport du montant
total des
dépenses,
toutes catégories confondues,
par
le nombre de touristes enquêtés et par la durée moyemme
de séjour)
et
le
multiplier
par
le nombre total de
nuitées enregistrées
sur
la
PetiLe rôte'(Cf
BARETJE.
l 9 7 Il )
Les statistiques
officielles
qui
sont
fournies à
l'échelle
régionale ne nous ont pas permis
de déterminer avec exactitude le volume des nuitées sur
la Petite Côte qui représentent selon ces mêmes sources
plus de 90% du total régional.
Nous nous
sommes
adressés
directement
aux
hôteliers pour leur demander le nombre total de

16
nuitées réalisé dans leur établissement pendant l'année
1982-1983.
Le total
de
ces
nuitées,
s'éleverait pour
l'année considérée
à
417.850
nuitées,
chiffre
qui
serait supérieur
à
celui
avancé sur le plan régional
qui est de 336.029.
La taxe parafiscale que prélève l'Etat sur le
nombre total
de
nuitées
des établissements hôteliers
(400 F.C.F.A
par
nuitée)
expliquerait le fait que les
hôteliers sous-estiment le volume exact des nuitées.
Ce
qui a
pour
inconvénient de limiter la fiabilité de la
méthode de calcul retenue.
b) Questionnaire
établissements hôteliers-
employés d'hôtel
L'enquête que
nous
avons
menée
auprés des
services d'intendance
des
pr~ncipaux
établissements
hôteliers s'est
déroulée
du
17
au
30
avril.
Elle
comporte en gros deux niveaux de réflexion:
-
préciser
la
structure
et
la
nature
des produits
consommés dans
les
établissements
touristiques
et
apprécier l'importance des dépenses effectuées par type
de produit.
-
déterminer
les
principaux
centres
commerciaux qui
assurent l'approvisionnement
en
biens,
services
et
marchandises des établissements touristiques.
La problématique
étant de mettre en évidence
le niveau d'équipement de la Petite Côte et sa capacité
à
répondre à la demande hôtèliere.
L'enquête menée
auprés du personnel hôtelier
nous a
permis
de
déterminer les caractéristiques des
emplois engendrés
par
le
tourisme
au
niveau
de
l'hôtellerie.
Il
s'agit
à
travers
l'âge,
la qualifiration,
le niveau
de
salaire,
l'origine
géographiqup
des
employés et
la nature du contrat d'embauche de ceux-ci
d'évaluer l'impact du tourisme en matière d'emploi.
180
employés ont été touchés par notre enquête.
cl Questionnaire village

17
L'enquête village
revêt
une
grande
importance. L'espace
du village de Saly Portudal,
lieu
d'accueil des
grandes
opérations
d'aménagement
touristique tient
lieu
de baromètre pour la mesure de
l'impact du tourisme.
I l
est
question
d'analyser
ici
les effets
directs et
indirects
causés
par
l'implantation
du
tourisme dans l'espace villageois de Saly Portudal.
Nos questions
sont organisées autour de deux
thèmes principaux:
- d'une
part,
étudier
l'organisation
de
l'espace
traditionnel à
travers
ses composantes démographique,
sociale et économique.
- d'autre,
part
comment
le
tourisme est-il perçu et
vécu par la population autochtone? D'analyser le niveau
d'implication des
villageois
dans
le
cadre de cette
nouvelle activité.
Sur un total de 208 "carrés" recensés,
50 ont
fait l'objet
d'une
enquête systématique à
trayers les
caractéristiques démographiques,
la
structure
et
le
niveau de
production
des
principales
activités
permanentes,
If> nombre d'actifs di rect.s et indi '"ects du
t~)Uri sme.
Les résultats
de
nos
différentes
enquêtes
sont présentés
dans
le
texte
sous forme de tableaux
statistiques ou sont cartographiés.
En dehors
de la méthode d'enquête,
signalons
l'utilisation des
données
statistiques des différents
organismes contactés.
Les photographies aériennes ont constitué une
source importante
de
documentation.
La
couverture
aérienne de
cette
zone côtière-dont nous disposons, a
été largement exploitée.
Le plan
proposé
pour
ll\\ltl'e étude dIstIngue
trois grandes
parties;
chacune
étant divisée en deux
chapitres:
L'étude des
facteurs
de
localisation
du
tourisme est
abordée dans le chapitre l
de la première
partie.

18
L'analyse des
facteurs
politiques
et
économiques impulseurs
de
l'activité
touristique est
suivie "de
celle de l'environnement naturel, climatique
et de son attractivité.
L'organisation des
activités traditionnelles
et spatiales
de
notre zone d'étude sera analysée dans
le chapitre II.
Les rythmes
de
la fréquentation du tourisme
international au Sénégal, et la place de la Petite Côte
dans ce
tourisme sont étudiés dans le chapitre l de la
deuxième partie.
Dans le
chapitre
II,
l'étude de l'intrusion
du tourisme dans cette zone littorale, ses conséquences
directes et indirectes seront illustrées par l'étude de
cas du
village
de
Saly
Portudal,
lieu d'accueil des
grandes opérations d'aménagement touristique.
La troisième
partie
de
notre
étude
est
consacrée à
l'étude
des
retombées
économiques
du
tourisme. Le
chapitre
II
porte sur son impact socio-
culturel.
Notre conclusion
générale
sera bâtie autour
de quelques
éléments
de
réflexion
en
matière
d'aménagement touristique.
-4

19
CHAPITRE 1
LES FONDEMENTS
DU
DEVELOPPEMENT
TOURISTIQUE
ET
L'ORGANISATION SPATIALE DE LA PETITE COTE
1.1 LES PRINCIPAUX FACTEURS D'ATTRACTIVITE DE LA
FONCTION TOURISTIQUE
1. I l
L' .4.TTRACTI VI TE
POLI TI QUE
ET
FI IlAIiCI ERE
1.111 Le cadre politico-administratif
Il paraît
assez
probable
de faire remonter
l'origine du tourisme du moins dans sa phase économique
et commerciale,
en
Afrique
noire
particulièrement,
pendant la période coloniale.
Le Syndicat
d'Initiative
et
de Tourisme de
l'Afrique Occidentale Française
(SITAOF),
créé à
la fin
des années
1948
et
dépendant de l'Office National du
Tourisme d'Outre
Mer,
a
été
la
première
forme
d'organisation et
d'exploitation
des
ressources
touristiques des pays de l'Afrique de l'Ouest.
Si cet
organisme
de tourisme permettait aux
"casques blancs"
( J . P
RICBARD,1962)
de
découvrir
] 'Afrique avec
en
ce
qui
concerne
le
Séné~al deux
principaux circuits, Dakar-Abidjan par le Fout.a I)jalon,
Dakar-Bamako et les pays du Niger,
iL semblerait
que la
politique de
celui-ci
visait
aussi à
faire apprécier
aux visiteurs
européens
les potentialit~s économiques
des pays
africains
et
les facilités d'investissement
que ceux-ci offraient.
Le morcellement
de l'Afrique Occidentale n'a
pas permis
la
survie
de
l'Office
Inter-Etats
du
tourisme africain qui avait pris le relais de la SITAOF
et dont le siège était a Yaoundé.
Au Sénégal,
malgré
la
création
en ~évrier
1960 d'un
Office National chargé du tourisme,
ce n'est
que vers les années 1970 que le tourisme a cessé d'être
considéré comme
une
activité mineure pour devenir aux
yeux de
l'Etat
un
véritable
moteur de développement
économique et social.
Un ensemble
de
dispositifs
poLitico-
administratif,
financier,
mis en place par l'état devra
impulser le développement de la fonction touristique.

20
* Le rôle du Sècrétariat d'Etat au tourisme
Les étapes du développement touristique et la
consécration officielle
qui
lui
est accordée peuvent
d'abord se
lire
à
travers
l'évolution
et
le
renforcement des
compétences
de
l'organisme
administratif chargé
du tourisme:
l'Office National du
tourisme créé
par
la loi du 1°
février 1960 s'est mué
progressivement en
Commissariat Général du tourisme en
1969 puis
en
Délégation
Générale au tourisme en 1971
avant d'être
promu
en
1979
au
rang
de Sècrétariat
d'Etat au
tourisme,
bénéficiant
ainsi d'attributions
considérables.
Coiffé en
amont
par
un
comité
interministériel ayant
un
rôle
de
contrôle
et d'un
conseil national
de
tourisme
qui
est
un
organe de
consultation,
le
Sècrétariat
d'Etat
au
tourisme
constitue la
principale
structure
administraLiv~
nhargée de
mett.re
en
applicat.ion
la
politique
touristique définie par Je gouvernement sénégalais.
olassiques confjées au
se sont succédé au fil
touristiques du pays et
les activités et efforts
loppement de la fonction
les agences de voyages.
domaines
de
du
tourisme,
à
l'établissement
Les trois
principaux
départements
du
Sècrétariat d'Etat
au
tourisme
chargés
de mettre en
oeuvre la politique touristique sont:
La direction des études et de la promotion
des
investissements
Elle est
chargée
de
la planification et du
développement touristique
du
pays.
Elle
élabore les
plans d'aménagement
touristique
à
l'échelle régionale
ou locale
et
s'assure de son
intégration dans
le
plan

....
1
'1
,
21
i l
1
,
de développement
national
du
pays. La collecte et la
publication des données statistiques constituent une de
ses tâches importantes.
La direction de la formation
La formation
hôtelière
constitue
un
des
éléments essentiels
de
la
fonction
touristique.
La
direction de
la
formation se charge de l'organisation
des cours en vue de satisfaire les besoins en personnel
qualifié.
Afin d'accorder
au
tourisme
un
grand
rayonnement il
est
prévu la transformation de l'école
hôtelière de
Dakar
en un centre africain de formation
touristique.
La
direction
de
la
promotion
et
des
relations avec les professionnels
L'information et la propagande étant le pivot
du développement touristique nous insisterons davantage
sur le rôle du département chargé de la promotion.
* La politique promotionnelle
L'accession du
Sénégal
aux
courants
touristiques internationaux
a
entraîné
la
création
d'une image
de
marque
qui
puisse
solliciter
les
vacanciers.
A cet
égard un effort assez considérable est
entrepris depuis quelques années par la direction de la
promotion pour présenter sur le marché mondial,
surtout
européen,
toutes
les
facettes avantageuses du produit
sénégalais:
en
1984-1985
un
fond
de 600 millions de
francs C.F.A,
alimenté par la taxe de séjour que payent
les touristes,
a été prévu pour la promotion du pays à
l'étranger.
La principale stratégie de la direction de la
promotion pour
"vendre"
le pays à
l'étranger est axée
sur les relations publiques.
Les voyages de stimulation
pour les
professionnel
du
tourisme et pour la presse
étrangère,
la
participation
et
l'exposition
des
"produits touristiques"
du
Sénégal
dans
les grandes
foires
internationales,
l'organisation
de
congrés et

h
.,1
"
'.j
Ir·'1!.i..i~:..
i
1:·
22
séminaires,
l'organisation
de
la foire internationale
de Dakar
qui a
lieu tous les deux ans et accueille les
professionnels de
tous
horizons,
en sont les aspects
essentiels.
Pour les
seules
années 1981-1982 plus d'une
dizaine de
réunions
et
de
rencontres
visant
à
promouvoir l'image du Sénégal ont été organisées par le
Sècrétariat d'Etat
au
tourisme
et les professionnels
locaux et
étrangers:
le
voyage
de
familiarisation
(septembre 1981)
des
responsables de vingt agences de
voyage américains
à
Dakar,
avait
pour
principal
objectif de
leur
faire
apprécier
les
potentialités
touristiques au
Sénégal;
les
journalistes
français,
belges et anglais qui ont participé au voyage de presse
à
Dakar organisé en 1982, avaient pour mission de mieux
faire connaître le Sénégal dans leurs pays respectifs.
L'installation de
bureaux
de
promotion
à
Paris (1980)
et à Francfort (1982) chargés de "vendre"
à
l'étranger
le
patrimoine
tourist.ique
sénégalais,
illustre la politique d'exploitation du marché européen
qui est
le
principal centre émetteur de touristes.
La
part des
touristes
européens n'a pas cessé de croître
passant de
73% du total des arrivées en 1975 à plus de
78% en
1984.
La
France
et
l'Allemagne totalisent à
elles seules
70%
des
arrivées
et
67%
des
nuitées
globales.
Autre moyen de propagande et de promotion,
la
diffusion
de
documents
d'information
dans
les
catalogues publiés
par
les
tours-opérators.
Chaque
année la
direction
de la promotion fait réaliser dans
les brochures
des
organisateurs
de
voyage
des pays
émetteurs de
touristes,
des
pages
illustrées et des
annonces
sur
le
Sénégal
(plus d'un million de francs
C.F.A pour
une
insertion publicitaire dans un journal
français)
qui seront diffusées à
l'échelle mondiale.
Il faut
ajouter
à
l'activité promotionnelle
gouvernementale,
l'effort
individuel
de publicité des
établissements touristiques:
au
sein
de
la
stati0n
touristique de
Saly
Portudal,
située
sur
la Petite
Côte, une
action
commune
de promotion des structures
d'accueil sur les marchés étrangers,
unit les hôteliers
à
la
Société
d'Aménagement
touristique
de la Petite
Côte;
la
promotion
du
village-vacances
Aldiana
est
presque assurée par le tour-opérator Neckerman.
Quels que
soient les formes et les moyens de
promotion touristique,
la publicité reste axée sur les

f t b
. _
-_ 2. or·
t........a t~ ........... .... ~
. a - - - . . . -
23
thèmes classiques
du
soleil, de la mer,
de l'exotisme
et de l'hospitalité.
Les facilités
financières
et
fiscales
accordées par
le
gouvernement
aux
promoteurs
touristiques,
la
création
d'un
organisme
de
crédit
(SOFISEDIT)
pour
impulser
le
développement
de
la
fonction touristique,
constituent
d'autres aspects de
la promotion touristique.
1.112 Des conditions financières avantageuses
* Le code de l'investissement
Comme dans
la
plupart.
deH
pays
du
Tiers
Monde,
la
volonté
particulière
du
développement du
tourisme s'exprime
par
des
stimulations
fiscales et
financières consenties
par
les
pouvoirs
publics
sénégalais en
vue
de
favoriser
les
investissements
privés étrangers
ou nationaux dans
le secteur hôtelier
et para-hôtelier.
Depuis 1972,
le Sénégal s'est doté d'utl code
d'aide à
l'investissement
privé qui s'applique à
tous
les secteurs
économiques
jugés
prioritaires
dont le
secteur touristique.
Nous nous
bornerons
ici
à
souligner
les
principaux avantages fiscaux et juridiques suscepiibles
d'interesser les projets touristiques:
- exonération
de l'impôt sur les bénéfices industriels
et commerciaux
pendant
:1
ans
pour
les
entreprises
situées dans
la
région
du
Cap-Vert et pendant 8 ans
dans d'autres régions;
-
exonérations,
pendant
une
période
de
3
an~,
des
droits de
douane
sur
les
biens d'équipements qui ne
sont pas fabriqués au Sénégal et dont l'importation est
indispensable à
la réalisation du programme agréé;
-
garantie de retransférer les revenus,
les capitaux de
la devise
apportée
au
moment
de
La constilutlon de
l'investissement.
L'activité touristique
bénéficie
dans
l'ensemble de
25%
d'exonérations fiscales du total de
l'investissement.
Quoique un
peu
fastidieux
à
énumérer,
le
contenu de ce dispositif de mesures attractives n'en

t..
l''''
, ,
.... 4
èl.l.
.-A.'
a ri
_
« :
' Î ' t . .
24
est pas
moins
important.
Celui-ci
constitue
un des
principaux moyens
qui
président
au
développement du
tourisme et
révèle
la
fonction
économique
que
lui
accorde l'Etat.
* Le rôle de la SOFISEDIT
La création
d'un organisme de crédit en 1974
sous l'égide
de
l'Etat
pour
orienter et soutenir le
développement du
tourisme, marque une autre étape dans
la politique
de
renforcement
et
de
promotion de ce
secteur économique.
Avec un
capital
initial
de 650 millions de
francs C.F.A,
dont
les
principaux souscripteurs sont
l'Etat (18%
du
capi tal) ,
les
banques,
les
établissements publics
et
étrangers,
des
individus
privés (5%),
la
SOFISEDIT
à
pour
objet
général de
soutenir et
financer
les
projets
de
développement
industriel et touristique.
L'une de
ces
principales
attributions
est
d'accorder des
crédits,
dont
la
durée
peut
aller
jusqu'à 20
ans
pour
les
projets
touristiques,
aux
organismes postulants.
Par ailleurs
elle
participe
à
l'investissement des
sociétés
promotrices
en prenant
des actions dans leur capital.
Sur les
12
milliards
de
francs
C.F.A
de
crédit accordés
aux
promoteurs
de
1974 à
1984,
5,16
milliards soit
43%
ont
été
destinés
à financer des
projets touristiques
Malgré les efforts consentis par la SOFISEDIT
pour promouvoir
l'investissement
privé,
il
faut
souligner la
trés
faible
participation des na t 1 anaux
dans le domaine touristique.
La lourdeur
de
l'investissement
hôtelier,
estimé à
prés
d'un
milliard
de francs C.F.A pour un
hôtel de
100
chambres,
est
la
principale raison du
désengagemen t de3
na t i onaux .
Env i ron 40% du t ot :.1 des
investissements sont
exigés
du
postulant ri'ull ,'rèdit
bancaire.
L'Etat sénégalais,
pour
pallier la modicité
des initiatives privées nationales,
participe largement
à
l'effort
d'investissement
touristique:
de nos jours
plus de
22
milliards de francs C.F.A d'investissement
public ont été réalisés en matière d'infrastructures de
base ou de participations directes à
la construction

- - - - -........_ _- . ._ _
. . . !.
. - - _ . _ ~ , -
/1

!
25 .
de nombreux établissements touristiques.
L'Etat dt·tient
43,3% du
capital
de
l'hôtel
.Téranga
( l e t.ot.al des
actions s'élève
à· un peu plus de 9 millions de
t'rancs
C.F.A), 69% du capital du club-vacances de Cap Skirring
(plus de
9
millions
de
F.C.F.A
d'actions"
50% du
capital du
complexe
touristique
de
N'Gor (plus d'un
milliard de F.C.F.A d'actions);
il a en outre créé avec
la participation
de
la
SOFISEDIT,
la
Société
d'Aménagement de
la
Pet i t.e Côte qui préside à
la mise
en valeur
touristique
de
l'espace
du littoral de la
Petite Côte.
La décision prise par le gouvernement en 1983
d'instituer un
crédit
hôtelier
a
pour
principal
objectif de
susciter
la participation des nat.ionaux à
l'effort de
développement
touristique:
de
40%,
les
fonds propres
exigés
pour bénéficier d'un prêt seront
établis à
15%
avec
des
conditions
financières
avantageuses.
L'ensemble des
dispositiolls
politiques
et
financières que
nous
venons
de
passer brièvement en
revue,
révèle
l'intérêt que l'Etat porte à
la fonction
touristique:
dans
le
sixième
plan
de
développement
économique et social
/1982-1985)
le secteur touristique
a bénéficié
de
20%
du
total
des investissements du
tertiaire, celui-ci
occupe
aujourd'hui
la
quatrième
place des
produits exportés aprés l'arachide,
la pêche
et les phosphates.
La fonction territoriale qui
lui est accordée
est aussi
à
souligner.
Au
travers
du
code
des
investissements,
plusieurs
mesures
ont
été prises en
vue d'impulser
le développement d'autres régions et de
limiter ainsi
le rôle polarisateur de la région du Cap-
Vert (50% des places-lits pour 61% des entrées globales
en 1984).
La Petite
Côte
sénégalaise
classée
zone à
vocation touristique,
grâce
à
ses
puissants
atouts
balnéaires, cristallise
cette
politique économique et
d'aménagement du territoire.
1 . 1 2
LES
~ R G UME N T S
O' ORDRE
NATLIKEL
ET
CLIMATIQUr:
UN
FACTEUR
DECI SI F
Il est
assez
banal
de
souligner
que
les
caractéristiques physiques
et surtout climatiques d'un
pays constituent
un
des
puissants
facteurs
géographiques de localisation du tourisme.

26
Les conditions
climatiques
représentent
en
effet une
des
composantes essentielles qui forment le
produit touristique sénégalais.
Au Sénégal
"saisi par le soleil,
la lumière,
caressé par
la
brise . .. ~,
sa
mer
turquoise,
transparente,
le
sable fin et doré,
le climat chaud et
sec ... ~, autant
de
phrases,
de
notions
qui
font
références aux
éléments naturels et servent de support
à la publicité touristique.
L'étude de
la
sitologie
et de ses attraits
spatio-touristiques sera
suivie
d'un
anaLyse
des
conditions climatiques du tourisme au Sénégal.
- dans
un
premier
temps
une
étude
d'ensemble
du
littoral sénégalais,
à
travers
quatre
stations
côtières, permettra
d'établir
des
comparai~ons et de
dégager les
caractéristiques
climatiques de
la Petite
Côte.
-
un
deuxième
sous-chapitre
sera
consacré a l'étude
systématique et
détaillée
de la station de M'Bour qui
couvre la
Petite
Côte.
Nous
tenterons
d'évaluer le
potentiel bioclimatique
de
cette
zone côtière sur le
plan touristique
en
nous
inspirant
de la m~thode de
climatologie compréhensive proposée par J. P
BE5ANCENOT.
J .
MOUNI ER,
F.
DE
LAVENNE,
( 1 9 7 8 ) ,
dans leur article
intitulé
"les
conditions
climatiques
du
tourisme
1 i t tora1 ".
1.121 Les atouts naturels et culturels
L'espace constitue
à
plus
d'un
tit,re
la
ma t i ère premi ère
du
tour i sme.
Il
est
le
cadre
d'exploitation,
de
support sur lequel
seront
installés
les équipements
hôtel j ers,
les
i TI frastructu t'es,
les
activités ludiques
etc.
En même temps il constitue un
cadre de
décor
apprécié à
travers ses qualit~s et ses
potentialités paysagères.
L'uniformité et la platitude sont les maîtres
mots pour
caractériser
l'aspect d\\] relipf sénégalais.
Le modelé
constitué
de bas plateau:-; est peu él,·vé;
il
est partout
inférieur
à
lOOm hormis la partie Sud-est
o~ le
relief
est
plus
accidenté
(400m d'altitude).
Cette topographie,
n'eussent été les disponibilités du
Sénégal en
côtes
et
plages,
qui
sont
les
thèmes
touristiques les plus en vogue,
constituerait une image
banale voire
peu
attractive comparée à
la varieté des
sites marocains ou aux paysages montagneux du hpllya.

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27
. ~ i
A l'instar
de
la
topographie
générale
du
puys,
la
morphologie littorale
est
trés basse.
Exception falt~
des côtes
rocheuses qui frangent la presqu'île du Cap-
-------..
vert et
la
partie
au Nord de la Petite Côte,
tout le
reste du
littoral
est
composé
de
côtes rectilignes
offrant de vastes plages de sable.
Sur les
500Kms
de
côtes
bordant
l'océan
atlantique,
la Petite Côte qui se déploie au Sud du Cap-
vert à Joal en totalise 80lims:
L'étude du
détail
du
littoral de la Petite
Côte permet d'individualiser trois types de côtes:
* La côte rocheuse: de Toubab Dialao à
Guéro (f i g ure
1)
E±le correspond à la partie septentrionale de
la Petite
Côte.
C'est
une zone de collines
(2U à 80m
d'altitude),
recouverte
d'une
épaisse cuira8se rouge,
qui constitue la partie occidentale du massif de Diass.
Celui-ci s'étend de la partie Nord-est et Nord-ouest de
la Petite
Côte
jusqu'à
Popenguine.
Il est ~ntrecoupé
par de
petites
vallées
dans
lesquelles
SP
sont
installés] es
vi llages
de
pêcheurs-agricul1 l'urs.
Le
versant terminal de ce m~ssif est constitué de falaises
.côtières qui
abritent
une
succession
de
criques
rocheuses et offrent une belle vue à la mer.
Du fait
de
la proximité de Dakar on assiste
sur cette zone à une prolifération de bungalows de week-
end.
Le village
de
Popenguine qui se singularise
par sa
fonction
de
pélerinage est caractéristique de
l'espace culturel
d'attraction:
chaque
année pendant
les fêtes
de
Pentecôte
une
foule
nombreuse
de
catholiques se
déplace pour venir se recueillir devant
la sanctuaire
constituée
d'une
grotte miraculeuse où
serait apparue
la
Vierge
noire.
Cet
un
espace
privilégié dans
les
circuits
touristiques.
De
nombreuses paillotes
y
sont aménagées pour accueillir
les pélerins et les touristes de passage.
* La côte sableuse: de Guéro à Joal (fi gur~
2 )
La photo
ci-aprés
rend à merveille l'aspect
général de
cette
côte qui couvre t.oute la zone allant
de Guéro
à
Joal:
celle-ci
est
extrêmement
plate
' - - ,

... -..... - ......
.~. -.. .....
) ....
.-...,' :~
LA
COTE
ROCHEUSE:
de
Toubab
d i a l a o
è
Guéréo
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........... ;
.
[~ 1falaises
. P I U S de 40m
~de 20 à 40m
1:'....:J moins de 20m
• • '
10
0 0 10
1-----1 marécage
i2I village
source: couverture aérienne de la petite côte, 1':1/8.
fig 1

·.

29
VUE
AERIENNE
DE
L'ASPECT
DE
LA
COTE
SABLEUSE
fig:
2

=
' t n -
,
. ,
"'-~--r'--- --,
~ . 1 ." Or ..; ~
30
comportant des
anses
trés
ouvertes
(au
niveau
de
: ,,-, ,0_::',':,': ~-ÛGaparou"Sl:lly:' Eortudal" et.c);
ses
plage~s.;de sables
!( ':'~~~"!';:}":' ;";firfs-,-l:>rése'ritêrit -iihè' côte l inéai. re de plus' de";.-'40Kms pour
...... ' , . , .
. unera-rgeu~ moyenne de 100m.
"
..L~ du~e,
littorale
trés peu élev~e (moins d~
8m)sur
laquelle
sont
installés
les
villages
traditionnels et
les
villes
de
M'Bour
et
de 'Joal,
constitue l'espace
de
convoitise
du
tourisme:
la
station touristique
de
Saly,
les villages vacances de
Nianing et du club Aldiana y ont
élu domicile.
La vi Il e
df~. l'l' Bour
qll i
es t.
la
capi taJ e
d~part~mentR]e et
l'un des principaux centres de pêche
ar.tisanale du
Séné~al
est
appelée à
jouer. le rôle de
support du développement touristique de la Petite Côte.
Ses scènes
de
marché
et
de
pêche en font un espace
attrayant.
* La vasière de Joal-Fadiouth (figUre 3)
Cette zone
largement
échancrée par les bras
de mer
correspond à
un marais.
Elle constitue une aire
colmatée par
des
dépots
de
vases et découpée par un
réseau de chenaux en de multipJes fIes
(ex:
ile de Tine
dine) .
Les vasières
basses
constamment
slJbmprgées
par
la ffiPr forment une plate forme de schorre colonisée
par
) Il
nJHn~r·OVt~.
La
ri chpssp
de ce mi lieu bOlleux en
mil t. i P l' f-' H
t ) l'j..( an i tJ \\II 's
pt
RI i ra (' "fi 1 (' S
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l'lll fi
pPlJpll'nJl'lIt.
l'il. l'
unc'
1'111111('
d'IU)('
gl':llldt·
v8I'jt·'t.(:';
)(,H
paLélln;iers offr'cnt.
tH!
support
rE'-sistant. aux hllit.r'f's
qui s'y développent
naturellement en grandes quantités:
les crustacés,
crevettes
et
langoustes
y
puJlulent
aussi.
Sa
richesse
faunistique
en
oiseaux,
flamants
roses,
pélicans,
aigrettes,
en mammifères,
lamantins,
dauphins,
justifie,
au
Sud
dans
l'estuaire du Sine-
Saloum,
la création d'une réserve
zoolo.gique qui
attire
h"'RUCOUP
dp yisjtPllrs.
Les anciermes
vasières assez élevées ne sont
plus atteintes
par
la mpr;
elles constituent de vastes
étpndues de
terres
séchées
lles"tannes")
recouvertes
d'une fine couche de sel,
impropres à
toutes cultures.
("pst
sllr
'ètrnit,e
bande de
terl'e pntrp
la
mPI'
et.
1<1 zone np mal'ais quP s'p>"1
const.it.upf'
la vi)lp
d,>
,Joal
d,',llt
les
,,(,rér'PTlces his1or-iqups
fOll!
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pl'lvi lt~gjf>: ('P
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('('ntrp l'ol'tllairE' dt>
t ,'oC'
qui
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l,,·al.iquail. à
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poudr'p
d'or,
dt'
di'fpns(~s
d'éléphant.s et
de (·:i,'p.
[i
est
fréqlJenté depuis
le
15°

1
1
·1

LA
ZONE
DE
VASIERE:
.JOAL-FADIOUT
.'..
~
w
<)(:,
~~
LEGENDE:
')
m zone de schorre (mangrove)
Il
\\:,-:',:.·':::\\Ia
.
slikke (vasi~re)
..
~les tannes
~
~

îles
~ bras de mer
..
..= r
,
j,2KM
source: couverture aérienne de la petite céJte.1978.
..
Il
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3
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il.
...
..........
-
1
-- ... - .....- .....:...-
32
Le paysage
naturel
et spatio-culturel ainsi
décrit à
travers
ses
différents
sites,
constitue un
espace regardé et parcouru et interesse au premier plan
l'activité touristique.
1.122 "L'hydrôme marin": un élément majeur
Outre la
beauté qu'offre la mer aux sites de
i
la Petite
Côte,
la
baignade,
la
navigation
de
<
plaisance,
la
pêche
sportive,
qui
sont
des
thèmes
majeurs largement
développés
dans
les
documents
publicitaires, montrent
le
rôle essentiel de celle-ci
dans les
facteurs
géographiques
de
localisatiun
du
tourisme.
Les températures
généralement
élevépH
des
masses d'eau tropicale rendent favorables ces pratiques
balnéaires:
les
températures
moyennes
annuelles
relevées dans quelques stations marines s'établissent à
21°4 à Saint-Louis,
23°
à
Dakar et 24° à M'Bour pour la
Petite Côte.
Les variations
mensuelles
de la température
des eaux
apparaissent
nettement
dans
les graphiques
présentés à
la page 33.
De décembre à avri l,
les côtes
sénégalaises sont
soumises
à
l'influence de courants
marins froids:
les
eaux
de
surface
sont poussées à
l'Ouest par
les
alizés
et
ce
mouvement détermine à
l'Est un
appel
d'eaux
froides
issues
des
hautes
latitudes,
le courant des Canaries,
ou venues des fonds
marins,
l'upwelling.
PendRnt cette période
les côtes

- T
• •
, •• . - .
J-_~"'"
VARIATION MENSUELLE DES TEMPERATURES DES EAUX COTIERES DE QUELQUES
STATIONS MARINES
station marine
station marine
de M'Bour
de St-louis
30·
30'
25
n
20
20
15
15
10
10
5
5
0
0
fig:
4
fig:
5
station marine
de Dakar-Ijoff
30·
25
20
'5
10
5
0
6
sources: statistiques du centre de la météorologie nationale, Dakar-Ijoff(1982)

34
sénégalaises sont
frangées
d'eaux
froides
dun!
les
températures relativement
basses
avoisinent
1~o5
à
Saint-Louis et
se situent respec1Iv,'ment à
19"7 t't 20 0
à
Dakar
puis
à
f\\1'Bour.
Ct'Iles-l'i
sont
lar.~emp.nt.
suffisantes pour les pratiques halnpaires.
Nutons que
les eaux froides qui remontent des
grands fondH
marins
sont très riches en sel min,-raux,
ce qui fav(,~ise un milieu trés propice à
la vie marine.
Pendant la
saison
des pluies de juin a aout
le centre
équatorial chaud repousse dans son mouvement
ascendant
le
courant
canarien
vers
le
Nord;
~ette
période est
caractérisée
par des températures marines
plus élevées
se
situant
à
30 0
le long de
la Petite
Côte.
Contrairement aux côtes saint-louisiennes qui
subissent les
assauts
de
fortes
houles
pl'enant
naissance dans
les
tempêtes
des
Açores,
la
côte
m'bourois(~ abri t.ée
par
la
presqll' î le
de
{'ap-Vert
bérH~fj ri e d' (>t.endlwH d' paux t.l'PH C/1 IIIIPS.
l)f~s mnr'pes
dl'
faihLps 1\\11I1'1 itlldf~S
irll'('r'I~~Hrt>s
il BOcm,
une
températurp
de
l'eau
ideale
:1\\'('<
une
moyenne de 24",
une faune marine alls"j
riche qllt' dtt'lP.f'
constituent,
pour
la
Petitf~ Côte,
d'importants :ltOuts
balnéaires.
1.123 Les
données
climatiques
du
tourisme
littoral
* Caractéristiques climatiques de quelques
stations du littoral sénégalais
Qu'il s'agisse
d'ensoleiJ lement
pOUl'
les
stations balnéaires
ou d'enneigement pour les stations
de ski,
les
arguments
d'ordre
climatique
demeurent
décisifs dans
la
géographie
du
tourisme.
Ceux-ci
eonsti tuent un
facteur
cl' attract.ion
essenti el
pour
l'implantation du tourisme.
Au Sénégal
les facteurs climatiques sont dans
l'ensemble trés
favorables sur le plan touristique.
Sa
situation en
latitude lui confère des caractéj'istiques
tropicales:
des
températures
relativement élevées,
un
ensoleillement quasi-permanent,
deux
saisons
bien
distinctes,
l'une sèche et l'autre humide.
Al
L'ensoleillement

35
Il ('onstitue
Il-'
principal
èléIllPnt
du ,·limut.
auquel
pst. souvent associé la l)otion <if' beau t.t>mps.
Dans les
prillcipales
stat ions
du
littoral
sénégalais
la
durée
d'ensoleillement
annuel
est
remarquab)p,
elle est partout supérieure à
2500 hRures;
En comparai son
l ' ensol ei llement
var i.e à Ca:mes autour
de 2000h/an et à Abidjan il est de
1545h/an.
ENSOLEI LLEMENT
ANNUEL
DANS
QUELQUES
STATIONS
DU
LITTORAL
SENEGALAIS
( 1 9 8 2 )
S A I N T - L O U I S - - - - - - - - - - - - - - - -
2800
HEURES
DAKAR
Y O F F - - - - - - - - - - - - - - - - -
27&2
HEURES
M ' B O U R - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
3112
HEURES
C A I ' - 5 K I R I N 6 - - - - - - - - - - - - - - - -
2865
HEURES
Sourc(': s('r vi v('
de
IIPt(>orol oll:i e
nat i onal.
Dal..ar
La position
privilégiée
de
la
st.atil>n
de
M'Baur
(page,36,
ressort
mieux
avec la détel'mination
d'une moyenne
globale
de l'ensemble des stations
(240
heures en
moyenne
par
mois),
8
mois sur 12 lUi sont
supérieurs.
Pour les stations de Dakar et Sainl-Louis 7
mois sur 12 sont en deçà de cette moyenne.
Comme les
précipitations
et
la
nébuLosité
varient inv~~~ement par rapport à l'ensol~illement,
les
mois correspondant
à
la saison de pluie ont une durée
moyenne journalière
d'ensoleillement
plus
faible:
en
Casamance où
la
saison
de
pluie pst la plus longue,
elle varie de 6h9mn à 8h7mn en saison sèche; dp 7h3mn à
7h8mn à
Saint-Louis et de 8h à Bh7mn à M'Bour.
L'ordre
de grandeur
pour
les
zones
équatoriales
de
fortes
nébulosités se
situe
entre
5
et
6
heures
pour le
Cameroun ou le Gabon.
SUl' le
plan
climatico-tolll'istique,
l'ensoleillement qui
constitue
une
des
prodigieuses
sources d'attraction
est
assez
remarquable
dans les
stations littorales sénégalaises et en particulier dans
la station de M'Bour qui couvre la Petite Côte.
Bl
Les précipitations
Contrairement à
l'ensoleillement,
l'idée de
mauvais temps
est
associée
à
la
pluie
pour
les

36
Q u e l q u e s
- F a c t e u r s
c l i m a t i q u e s
d e
l o c a l i s a t i o n
t o u r i s t i q u e
Fréquences mensuelles d'ensoleillement dans quelques stations littorales
301!!
l":
~
uo-
::~ ::~~
- - - - - - - -.1.-1. . .. _ _ _ _ r;~__
1-
200
f-
150-
100-
0-
0-
J
M
J
s
D
J
M
J
s
D
J
S
D
J
M
J
s
D
STATION DE MBOUR
STATION DE DAKAR YOF
STATION
DE
CAp
STATION
DE
ST LOUIS
fig:
7
fig:
8
SKIRING (CASAMANCE)
fig:
10
fig:
9
400!!""
régime pluviométrique des stations littorales
350
300
250
200-
1-
150-
~~
100-
50-
. ,
,[L
Il
-n
J
°
1
1
ft
t
J
M
J
5
D
J
M
J
S
D
J \\ M
J
S
D
J
M
S
0
M BOUR
DAKAR
CAP
SKIRING
ST LO U l '
fig:
I l
fig:
12
fig:
13
fig:
14
sources: statistiques du centre de la météorologie nationale. Oakar-voff(1982)

37
vacanciers.
L'absence
totale
de prpcipitatioll p,'ndant
une grande
partie
de
l'année
accordf:' au Séné.~aIdes
avantages indéniahles
sur
le plan de la fréquent.ation
touristique.
L<>s hi s togralllllH>s
de
pl'èc i pL ta lion
des
d i f ré r e n tes s t a t ion g
1 L1. 1 () l'a l ('> S
( Il a g p
:3 (-; \\
•. :-. Jli . i men t
bien
la
division
d.-
J'année
.'J imat ique
ell
deux
principales saisons,
une saLson sèchp et. une humide.
Ils laissent
cependant
apparaitre certaines
nt.ances rég ional es:
d'une
man iè re générale les pluies
qui diminuenl du Sud au Nord individualisent la statiün
du Cap-Skiring
(Casamance
au Sud du Sénégal) avec une
durée de
la
saison
des
pluies
et
un
total
des
précipitations plus importantes.
La saison
des
pluies
qui
dure en\\'irnn six
mois dans
la
partie Ouest de la Casamance atteint son
maximum au moi~ d'aout avec plus de 400mm de pluie.
Les autres stations ont une période de saison
de pluie
plus
courte,
environ
-l
mois
ave.~
une
diminution des
précipitations
nettement
sensible
au
Nord du pays représenté par la station de Saint-Louis.
Ci - dessous 1es t.otaux moyens et le lIombre de
,jours de
pluie
annuel
dans
quelques
stations
lit torales:
Prée; pi t a t . <lns
J o u r s
df'
pluif'
H' B O U R - - - - - - - - - - - - - 4 5 S • • - - - - - - - - - - - - - - - - - 4 2 J
D A K A R - Y O F F - - - - - - - - - 3 1 0 m . - - - - - - - - - - - - - - - - - 4 0 j
C A P - S K I R I N G - - - - - - - I 0 9 9 m . - - - - - - - - - - - - - - - - 1 2 6 j
SAINT-LOUIS--------190 • • - - - - - - - - - - - - - - - - - 3 0 j
s o u r c e :
s e r v i ce
n a t i o n a l
de
a é t é o r o l oei et
Dakar
(1982)
En comparaison,
on
fera
observer
que
les
stations de
Tabou
et
Abidjan
en
Côte
d'[voire
totalisent respectivement
2200mm
et
2000mm
de pluie
pour 160
et
140
jours
de
pl u.i e
dans.l' année.
Sans
enlrer dans
les
détails,
signalons
que la situation
presque équatoriale
de
la
Côt.e
d' Jvoi re
explique
l'importance des
précipitations;
contrairement
au
Sénégal où
l'éloignement
par
rapport à
l'équateur se
traduit par une nette diminution des pluies.
Cependant du
point de vue touristique, moins
que l'intensité
et
l'abondance
des
précipitations,

38
c'est le
nombre
de
jours
de
pluie qui constitue un
élément limitatif au tourisme.
Mis à
part la station du
Cap-Skiring qui
totalise 126 jours de pluie, ce nombre
est peu
élevé dans les autres stations:
il varie de 30
à
40
jours
de
pluie.
En
d'autres
termes
pour les
stations de
M';~ùur,
Saint-Louis,
et, Dakar SUI' Ips 12:;
jours correspondant
au quatre mois de saison de pluie,
90 jours sont sans précipitation.
Par rapport
~
d'autres
destinations
concurrentes telles la Côte d'Ivoire ou le Cameroun qui
ont des
précipitations
abondantes
et
étalées
ùans
l'année,
le potentiel climatique du tourisme s~négalais
présente des atouts appréciables.
C) Les tempér~tures
Les régimes thermiques du Sénégal marqués par
leur tropicalité
sont
élevés
en
permanence.
Les
températures moyennes
~nnuelles
des
différentes
stations du
littoral
s'établissent comme suit:
25°C à
Saint-Louis,
24°C
à
Dakar-Yoff,
25°C au Cap-Skiring et
enfin 26°C à M'Bour.
Celles-ci sont
à
peu prés uniformes dans les
zones côtières où elles ne descendent jamais en dessous
de 20°C.
Les courbes
des
températures moyennes
(~age
39)
font
apparaître
des
variations
mensuelles:
les
températures sont moins élevées de décembre à mai, avec
23°C de
moyenne
pendant cette période pour les quatre
stations, pendant
la
saison
des
pluies de juillet à
octobre elles se situent à 27°C de moyenne.
L'état de
fraîcheur
pour les mois de saison
sèche s'explique
par
la
présence de l'alizé maritime
qui longe
les côtes sénégalaises pendant cette période
et constitue
un
puissant
facteur
de
modération
thermique.
Dans
les
régions
à
l'intérieur du Sénégal
les températures
peuvent
atteindre
des
pointes
supérieures à 35°C pendant la saison sèche.
Les températures
minimales
observées
de
décembre à mai sont relativement creusées par rapport à
celles indiquées
pendant
la
saison
des
pluies.
En
saison sèche,
elles tournent autour de 15 à
J7°C et se
situent entre
20
et
25°c
en
saison des pluies. Ces
minima sont
trés
interessants
à
étudier
car
ils
assurent une
chaleur suffisante pour les touristes qui
viennent en grand nombre des régions tempérées.
Pour mémoire on fera observer que dans le

39
REGIME THERMIQUE DANS LES DIFFERENTES STATIONS DU LITTORAL SENEGALAIS
station de M'Bour
station de Dakar yoff
35
15
·J~o.-'*M-··-
.....M~'--J.....
T-+-~S...................-1
J
M
JT
5
0
fig:
15
fig:
16
f
1
station de Cap skiring
station de St-louis
f
1
f
30
3 0 1 - - _.....
,'- ...-." ..._,.... _-- \\\\
",.- -"'- ........ ., ...._- -... --\\\\
2
15
, '" "
\\ ,
,,0__ -"
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...... ,..,--_ ..,
\\,
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1
20
2
i
'15
15
1
J
5
o
1
fig:
17
,
fig:
18
fl
source: Service national de météorologie, Dakar(1982)

40
Midi de
la
France
qui
est la partie du pays la plus
chaude les
températures
en hiver de quelques stations
littorales,
Nice,
Monaco,
varient en général entre 10
et 13°C de moyenne suivant les années et sont largement
inférieures aux
minima
observés
dans
les
stations
littorales sénégalaises.
Ces minima
relevés
entre 3h et 4h du matin,
laissent la
place
aux maxima qui apparaissent dès 12h
et tournent autour- de 25 à
30°C.
Ceux-ci sont largement
modérés par
la
brise
maritime
qui
assure
un
temps
agréable bien apprécié des touristes.
* L'image
climatico-touristique
de
la
Petite Côte
Dans la première partie consacrée à
l'analyse
des conditions
climatiques
du
tourisme,
nous
nous
sommes limités
à
étudier
séparément
les différentes
variables du
climat
à
l'échelle mensuelle et annuelle
de quelques stations littorales sénégalaises. Cependant
même si
cette
étude
basée
sur le caJcul de moyennes
fait ressortir
une situation assez favorable du climat
sénégalais à
l'implantation
du
tourisme,
elle semble
peu suffisante
à. restituer à
l'échelle journHlièl'e le
type de t.emps qu'il
fait. et qui
détet'll1ine reellpment Je
comportement du touriste.
L'étude séparative
des différents paramètres
climatiques qui
conditionnent
le
tourisme,
J'ensoleillement,
la
température,
les
précipitations
etc, peut
donner
des informations précises sur chacun
d'entre eux.
Cependant la
température
d'un
jour
peut
assurer une
chaleur
suffisante sans qu'il ait un beau
sole i 1 affect ionné
des
fi bronzeurs" ,
ce
qu i
correspondrait à
un
type de temps qui pourrait ne pas
convenir aux
vacanciers.
Comme un jour ensoleillé peut
être perturbé
de
temps en temps par de brefs passages
nuageux qui peuvent gêner ou ne pas gêner le touriste.
L'analyse des
données
climatiques basée sur
une telle
méthode
ne
peut
en
aucun
cas donner des
renseignements précis
sur le nombre de belles journées
qui cumuleraient
tous
les
avantages
climatiques
auxquels s'attend le touriste.
Notre propos dans cette partie sera d'essayer
d'évaluer le
potentiel bioclimatique de la Petite Côte
dans une optique purement touristique.
Pour ce
faire,
la
méthodologie
adoptée
s'inspire largement
du
principe
de
climatologie

41
~ompréhensive proposée
dans
l'art it~ le
"Les enfld 1 t ions
climatiques du
tourisme
littoral"
( J . P
BESANt'ENOT,
J . MOUNI ER,
F.
DE
LAVEHHE,
11178),
pour
dresst'r
la
typologie des
temps
d'été
dans
les
stations
touristiques littorales
de
l'Europe
occidentale
et
méditèrranéenne.
A)
Essai
de
définition d'un type de temps
idéal pour le tourisme
La classification des types de temps proposée
par les
auteurs et à
laquelle nous faisons référence a
été établie
pour
les
climats
tempérés
et
méditèrranéens.
Contrairement aux stations touristiques
européennes
(en
France)

la
période
de
ln forte
fréquentR'~ion est
estivale,
au
Sénégal
la
saison
touristique qui se déroule en saison sèche correspond à
l'hiver boréal.
Par conséquent en transposant ce schéma
dans une
station
littorale
sénégalaise
nous
serons
amenés à
redéfinir
partiellement les seuils de t,lasse
des critères
climatiques
d'études
pour
mieux
les
adapter dans un contexte tropical.
- Classification
des
types
de
temps
touristiques d'aprés
.J.P BESANCENOT,
J.
MOUNIER,
F. DE LAVENNE (1978)
Le but
poursuivi
par
les
auteurs
est
d'apprécier le
potentiel climatico-touristique pendant
la période
estivale
de
quelques
stations littorales
européennes.
Il
ne
s'agit
pas
ici
d'une
analyse
discriminatoire qui consisterait à présenter séparément
les valeurs
moyennes
mensuelles
ou
annuelles
de
quelques éléments du climat, mais plutot la restitution
à
l'échel~e
quotidienne
des
types de temps vécus par
les touristes
et
qui
sont
caractérisés
par
la
combinaison des
variables
climatologiques
les
plus
marquantes:
l'insolation,
la
précipitation,
la
température,
la tension de la vapeur d'eau et le vent.
Outre la
clarté,
cette
typologie
se
veut
objective:
- elle
tient
compte
des
critères bioclimatiques qui
aident à
préciser le concept de confort et d'inconfort
physiologique (J. P
BESANCENOT,
11176);
-
elle est guidée par des résultats d'enquêtes directes

ClA551FICATlON DES TYPES DE TEMPS TOURISTIQUES
pal" .J.P BE5ANCENLJT. J. MOUNIER. F. D[ lAVENNE(1978)
TRES BEAU TEMps ENSOLEILLE
TEMPS CHAUD el
LOURD
1~ 9 h
ou
N~ 2/8
1 ~ 9 h
ou N ~ 2is
-
p=o
P:: 0
50il
TYE1 25° ~ T <: 33° C
T ~ lao C
V<: S m/s
V< 12 m/s
4mb <: Ü <:25 mb
25 mbéJc: 31 ,3 mb
._-------------,-----j
1:~ 9 h ou N~2/S
BEAU TEMPS ENSOLEillE
P= 0
1~9 h
ou
N~2/S
T ~33- C
P =0
V< 12m/5
rYE 1 IS· ~ T<259 C
U<31.3 mb
V<S mis
4mb <: Ü<25 mb
BEAU TEMPS avec VENTS
f - - - - - - - - - - - - - - - - : - t FORTS
1~ 9 h ou N~ 2/8
TEMPS FRAIS ENSOLEillE
P:: a
en ,'uin et septembre
TYPE 1
7
1S- ~T< 33° C
1 >,,9 h
ou N~ 2/8
P=O
8~V<:12m/s
TYPE
4mb< ij <: 25 mb
3
1
16° ~ T < 1ao C
V< 8 m/s
TEMPS DEFAVORABLE
4 mb< U<25 mb
AU TOURISME
Yous les autres types
BEAU TEMPS avec COUVERTURE
de temps,
NUAGEUSE PARTIEllE
à l' except ion du type
3 h~I<9 h
Ou
2~N<6/8
1
S bis
,
........-
..
. .
:'=0
T~PE 1
18° (T <33° C
TEMPS POUR RI
V < 8 m /s
TYPE l
mb
m
Il<3h ou N~6/S
L
4_ _ _<_IT_<_25__b
-t...L.:
8b~i~s
P> 3 h
ou
P,.5 mm
BEAU TEMPS avec
BREF EPISO-
DE PlUVIEUX
l '>,. 3 h ou N < 6/8
N.B. : En l'absence des ten-
O,I~P<l
sions de vapeur, "identification
h ou O,'~P~1rm
des types de temps se fera en par-
18- ~ T < 33° C
tie graphiquement, à "aide de la
fi gure 2.
V< 8 mis
4 mb<Ü< 25 mb
1 :: durée d'insolation (heures): N :: nébulosité en milieu de journée (oc-
tas de ciel
couvert): T = temPérature maximale (·C); V :: vitesse du vent
en milieu de journée (m/s); U :: tension de vapeur en milieu de
journée
(mb): P = précipitations de 6 à 18 heures TU, exprimées par leur durée
(heures 1 ou par leur hauteur (mm).
FIG.
1. -- f.égwde ducriptil't des Iypt" dt 'tmp' d'tif, du l'Qint dt vue touristiqut.

43
sur le temps perçu par les touristes.
- Redéfinition
des
critères
de
classification des types de temps
Les données climatiques utilisées sont ('elles
de la
station
météorologique
de M'Bour qui couvre la
Petite Côte.
Nous avons
pris
en
considération
5 années
d'études de 1977 à
1982 pour atténuer plus ou moins les
fluctuations pluriannuelles.
Les paramètres
climatiques sélectionnés pour
cet essai
de
bioclimatologie
touristique
sont
ceux
utilisés pour
la
typologie de référence
(page 4~). Il
nous faudra
cependant
souligner
que
les
seuils
de
classe seront
redéfinis uniquement dans l'uptique d'un
trés beau
temps
et
d'un
beau
tem~ touristique qui
correspondent aux types. l et_Il de la classification de
référence.
Pour une
plus
grande
simplicité
ces
deux
types seront
fondus
en un seul type d~ temps que nous
intitulerons type de temps .trés_favor~~l~~u t~~~j~me~
Notre objectif
principal
étant
ainsi
d'arriver à
évaluer pour une année donnée le nombre de
jours de
temps
trés
favorables
au
tourisme
sur la
Petite Côte.
• L'ensoleillement
Il constitue
un
argument
de
taille
qui
justifie à
lui seul la notion de beau temps.
Il occupe
le premier
plan
parmi
les
paramètres
climatiques
retenus pour la classification des types de temps
(page
42).
En tenant
compte que le maximum d'insolation
théorique atteint
16 heures en solstice d'été et tombe
à
12 heures à
l'équinoxe d'automne
(pour la latitude de
Paris),
les
auteurs
ont retenu une durée d'insolation
supérieure à
9h comme une des conditions permettant de
définir la notion de beau temps.
Sachant par
contre
que
pendant
l'hiver
boréal,
la
période
qui
correspond
à
la
saison
touristique au
Sénégal,
le maximum théorique n'est que
de 8h15
(solstice
d'hiver
à
Paris)
nous pensons par
conséquent qu'une durée d'insolation réelle supérieure

4 ·1
ou p.gale
à
7h
peut
être
assez appréciable pour les
vacanciers en
provenance
des
zon("s
tempf:I,p.es.
Le
maximum d'insolation
théorique
est
de
11h au S~négal
pendant l'hiver boréal et de 13h pendant l'été.
D
Les précipitations
A propos
des
précipitations les auLeurs ont
retenu la
condition
P
= 0
comme
un
des
critères
définissant un
temps favorable au tourisme.
L~s pluies
qui tombent
le
soir
ent.re 18h et. 6h du matin ont été
éliminées.
Dans notre
exemple
noOs
avons con~id~ré le
nombre de jours de pluie.
En nous pLFiçant à url(' p,~hplle
mensuelle (les
vacanciers
ne viennent pas pour 1 ou 2
jours au
Sénégal)
ou même une dizaine de jours qui est
la durée
moyenne de séjour des touristes sur
La Petite
Côte,
nous
pstimons
que
l
à
2
jours de pluip sur une
moyenne de
10
jours
peut
ne pas consti tuer une ,gêne
surtout si
le
reste
des
jours
remplit
tOlltes
les
conditions de beau temps.
Parfois
la pluie pellt êt.re la
bienvenue pour adoucir l'Fitmosphère.
La condition
P
inférieure ou égale ~ 2 jours
nous semble
correct,e en sachant que les préci pitations
tombent souvent
sous
formf~ d'averses assez hrpves qui
ne durent pas plus d'}
heure.
° La température
Elle constitue
un des paramètres climatiques
essentiels pour
déterminer
la
notion
de
confort.
L'indice établi par les auteurs pour les types de temps
qui
nous interessent
(T et TI) est compris entre 18°C à
33°C.
La température
maximale qui
pour les auteurs
est celle
ressentie
par
les touristes a été prise en
compte pour la délimitation des seuils de classe.
Au dessus
de
la
limite
supérieure
qui
correspond à
peu
prés
à
la température normale de la
peau nue,
un bioclimat hypercontractant ou d'inconfort
apparaît. En
dessous de la limite inférieure s'établit
une sensation
de
fraîcheur
et
par
conséquent
d'inconfort.
En nous
plaçant dans la même optique d'étude
que les auteurs c'est à dire en considérant les

45
températures maximales,
il
apparaît
au
regard
des
courbes de
température
de
la
station
de
M'Baur
(page,39) que les mois de novembre à mars présentent un
indice d'inconfort.
C'est pourtant durant ces mois que
sont enregistrées
les
plus
fortes
fréquentations
touristiques.
L'indice thermique
établi
par
J.P
NICOLAS
dans son
étude de
"Bioclimatologie humaine de ST-Louis
du Sénégal"
( 1 9 5 9 )
que nous avons tiré de l'article de
A.DAUPHINE et N.GHILARDI (1978), distingue six groupes:
. 0 1 Il S
de
o' c
o' 1
tI
, • 3 C
cl a s s e s
atolll quel
t • 4
tI
1 8 ' 5 C
s l t l l a t l o l l
r e l a z a l l t e
e \\
1 8 • 6
tI
2 4 • 7 C
t o a i que
Z 4 • 8
tI
3 1 ' 3 C
teadallce
Ilypertolll que
3 1 • 4
tI
3 l i ' 4 C
b y p e r c o a t r a c t a l l t
Nous avons simplifié les termes désignant les
classes thermiques.
Cette
classification
peut
nous
servir de
référence
pour
le
choix
d'un
indicateur
thermique qui
serait
caractéristique du type de temps
trés favorable au tourisme.
En testant
l'indice
de
J.P NICOLAS dans le
cadre de la station de M'Bour (page,
39) il résulte que
les moyennes minimales pendant tous les mois de l'année
sont comprises
dans la classe de bioclimat relaxant et
tonique et
par
conséquent
trés favorable. Par contre
les moyennes
maximales
sont
représentées
dans
les
classes à
tendance
hypertonique
et
hypercontractant
chaud.
Les températures
minimales
sont
observées
dans la
station
de
M'Bour
entre
5h
8h
et
les
maximales entre
14h
16h.
L'amplitude
thermique
moyenne annuelle
est
relativement faible dans la zone
littorale, elle
se
situe
autour
de
12·C
à
M'Baur
contrairement aux régions à l'intérieur du pays où elle
varie entre 15 et 20·c (station de Tambacounda).
La quasi-permanence
de l'alizé maritime dans
cette région littorale constitue un puissant modérateur
thermique, ce
qui a tendance à atténuer les situations
maximales.
Par conséquent nous considérons que moins que
les températures maximales ou minimales, c'est surtout

·lti
la si tuation
i ntermédiai l'e,
moyerl1le qUI
est \\ el Ile par
les vacanciers.
On peut
souligner
que
l'utilisation
des
données minimales
tel
que
le
préconisait
F.(~IBER,
( 1 9 6 9 )
revêt
une certaine importance dans les stations
tropicales,
surtout
pendant
la
saisen
sèeh~
(hiver
boréal)
o~
elles
assurent
une
chaleur
suffisament
élevée pour la pratique balnéaire.
En considérant
la
température
moyenne nous
énonçons comme
condition,
une
température
comprise
entre 20 0
et
25°C,
ce
qui correspond dans
l'échelle
thermique de
J.P
NICOLAS
à
la
classe
thermique
re.1axante.
o
La tension de
la vapeur d'eau
ELle constitue un critJ~re caractérisl ique des
types de
temps
et
pel'met
de
mesurer
le
cùnfort
hydrique.
Le classement
des
situations hygrü\\l\\étriques
en fonction
des valeurs de la tension de vapellr d'eau,
reproduit ci-dessous
est
tiré
de
l'article
de
P.ESCOURRüU (1984).
0
4 ID b
tendance
à
un
d~fi ci t
de
4 • 1
7 ab
s a t u r a t i on
pu 1 mo n a i re(d~ss~(- b a ... )
7. 5
1 1 • 6 III b
s i tua t i o n
s t i mu 1 a nt e
e t
1 1 • 7
1 5. 9 III b
l'xci tan t e
16
2 1 . 6 _ b
sai u b r i t ~
moyenne
2 1 • 7
26 • 5 m b
si tuataon
dép r i _ante( tendan.-€'
à
26. 6
3 1 • 2 mb
1 a
d i 1 u t i o n
du
plasma
san~UI 1\\ }
Nous retiendrons
pour
notre étude la classe
définie par les seuils bioclimatiques de 7 à
~6.5:nb qui
correspond en
gros
à
la
situation
équilibrée.
En
dessous de
la limite inférieure apparaît la tpndance à
la déshydrata t ion
et au dessus de 26.5mb la -t.endance à
la dilution
du
plasma
sanguin
ou un état déprim~nt.
Notons cependant
que
4
à
31mb correspond à
la classe
hygrométrique dans
laquelle
un
individu bieu portant
s'adapte sans gros efforts.
o
Le vent

47
La \\" i tes se
du
ven L
qu i
a
ete reterlue comme
quatrième critère
constitue
pour
notre
exemple
un
paramètre secondaire.
La
vitesse du vent n'e~cède que
très rarement
8m/s,
seuil retenu dans la typologie de
référence comme satifaisant pour définir les type_~ 1 et
I I qui
nous interessent.
B)
Le
b i oc 1 i ma t
touristique
de la ~etite
Côte
L'objectif étant
de saisir dans cet essai la
distribution mensuelle
des
jours
trés
favol'ables au
tourisme et cela de
1977 à
1982.
Rappelons que
le
type
de temps favorable a
été défini
par
un
certain
nombre
de
variables
climatiques.
Pour
chacune
d'entre
elles,
ont
été
éLabl i8 des
sp.ui Is qUf> nous C(H1Sidér'lIns commE" opl imum.
La eombinaiHon
de
tous
les paramètl'p.s climatologiques
retenus en
fonction
des
seuils permet d'appl'ocher la
notion de beau temps.
Le temps
trés
favorable
au tourisme sur la
Petite Côte
serait donc caractérisé par les conditions
suivantes:
I D s o l a t i o D
7
h e u r e s
P r é c i p i t a t i o D
2
j o u r : :
20
Il
2 5 · C
TeDsioD
vapeur
d ' e a u
7
à
26.5mb
Les types
de
temps qui ne saLi sferont pas à
ces conditions pourront ~tre considérés comme des temps
assez favorables,
peu favorables ou défavorables selon
qu'une, deux ou trois de celles-ci ne soient remplies.
o
Méthode d'approche
C'est dans
un
fichier
image
(page 48)
qui
s'applique à
un tableau à double entrée que nous avons
placé en
colonnes les mois de l'année et en lignes les
différentes variables
climatologiques
retenues.
Pour
chacune de celles-ci nous disposons de 365 données
(une
année) soit un total de 7300 données pendant la période
de 1977
à
1982;
pour une plus grande simplicité nous
avons travaillé à
partir des moyennes décadairps

LA
PETITE
COTE:
q u e l q u e s
é l é m e n t s
c l i r n a t i c o - t o u r i s t i q u e s
DONNEES BIOCLIMATIQUES DE LA PETITE COTE (station de M'Baur)
janvier 1 février
juillet
Bout
Tsion
23.':·'ifiU't)1Ë ··ct.....•i
/:::::::;;:;:;:}::::/:::;:::-:.:.:-: ·:::-:·:r:·:-:·;.
LEGENDE:
chaque mois est divisé en 3 décades :
3° décade
l
O<7h [":;';':;':"1
.......
~ 7h
fig:
19
T"
c:::J< 20e EJ]
:::::::.
20"è 25"c _)2')~
~b
1
~
Ü
CJ<4ml: CI] ~ à 26,5mb _>26.
x
P
urs
r:';';';';':l' 2 jours _>2jo
source: statistiques du centre de la météorologIe nationale, Dakar-~'Jff(1977-198Z)
I\\JOMBRE MOYEN DE JOURS
DE TEMPS TRES BEAU SUR
RYTHME DE LA FREQUEN l ,\\1 ION
LA PETITE COTE (1977-1982)
TOURISTIQUE SUR LA PET lE
(station de M'Baur)
COTE (nbre d'arrivées el
%; 19tJ4)
REGIME HYGROMETRIQUE
30 1
1
r
1
1
l i t
i
1
1
1
1
'. :t:
DE LA PETITE COTE
1
%
b
(station M'Baur)
'00
25t~
, 2
;.;.;.t.-:-;-
80
20
..,::·~···t
. .: : : .. ·H7
::: :::
..:::
............ '" '"
"
'"
.
H· .. ~....
':Îlm ID
4
fig:
22
J
F
M
A -!YI
J
J r
A -. 5
6"
N
0
fig:
20
fig:
21
suurce: statistiques des tlÔI· 'l~ i:?llquetés
sur la peti te cotp : 981.)
sources: statistiques du centre de la ml'!téol'Ologle nationale. Dakar-~uff(198")

calcul ées pour
chaque
010 is
des
allnées
cons i d,' rées :
ainsi a
été
établ ie
la moyenne des premiere~ d,'cades
des mois
de
janvier
(de
1977
à
1982),
celle
des
deuxièmes décades ainsi de suite . . .
Les résultats
obtenus ont été portés dans le
fichier image
(figure
19,
page
48)
~ous
forme
de
figurés:
les
pointillés
correspondent
aux
moyennes
décadaires traduisant
la
situation
du
type de temps
favorable au
tourisme,
en
blanc les moyennes en deçà
des limites
inférieures
des
classes
climatolo~iques
définies et
en noir les moyennes au dessus des limites
supérieures de celles-ci.
Un potentiel
bioclimatique
trés
positif
apparait nettement pendant les mois de novembre à juin.
Nous avons traduit dans le graphique n°
21
(page ~8) le
nombre moyen
de
jours
très
favorable au tourisme de
1977 à
1982.
En
moyenne
pendant
les mois de saison
sèche,
80%
de jours favorables sont comptabilisés soit
194 sur 240 jours.
Ce qu'il
faut
surtout souligner ici est que
le bioclimat
touristique
de
la
période
appelée
"mauvaise saison"
de
juillet
à
octobre,
est
assez
appréciable soit
33%
de
temps favorables
(40 sur 120
jours) .
Comparée avec
d'autres
destinations
africaines comme
la
Côte
d'Ivoire ou le Gabon, cette
période de
"mauvais
temps" présente un potentiel plus
remarquable que
celui
de
la
période de bonne saison
dans ces
pays,
qui
est
SU!tout
caractérisée par un
temps lourd
et
un
nombre assez
important de jours de
pluie.
Pendant. la
période dite de "mauvaisp saison"
le nombre
de
jours
t.rés
favorable
{~st,
cel'l,t'S plus
limité mais
cependant les autres types de t.emps qui
le
caractérise, et
qui
n'ont
pas
été hierarchisés dans
notre essai,
peuvent être considérés en majeure partie
comme des
types
assez favorables au tourisme.
Dans la
classification de
référence présentée à la page 42 ils
correspondraient au
type
6,
chaud et lourd.
Pour les
mois de
juillet à octobre moins que le nombre de jours
de pluie,
c'est l'augmentation de la tension de vapeur
d'eau associée
à
la
température
qui
peut rendre le
temps moins confortable.
A partir d'abaques présentées à la page 50 et
qui permettent
d'approcher
la
notion
de
confort
hydrique en fonction de la température et de l'humidité
relative,
nous
avons
positionné
les données moyennes
journalières des mois les plus défavorisés qui sont

POTENTIEL BlOCUMA TIQUE: DETERMINATION JOURNALlERE DU CONFORT HYDRIQUE
Situation au mois de septembre(1982)
Situation au mois d'aoüt(1982)
hygrométrie
4
100
100~
,
cet 1 1 r 1~~~~~~5~~~~~
1----"l::r:IJQl~~~~~§l:1~~~~~O«""'~--
',l l , ri,. ~~,~,\\:~ ,
....... ....... ~
~~~~~"'-'."''"'Wi:
80
80
:60
60
'40
40
20
20
4O-C
35" ,
. 35·
4O-C.
20'
25'
30·
température
Situation au mois de janvier(l982)
100 l
légende:
80
o temps très favorable
,:J
-.-fI' ...
• •., .. ••
IT:DTI temps favorable mais lourd
·1•
••

·20 L
_
temps défavorable
4mb
s
~
o
20
. 30
;25
35
40'
si tuation journalière
••
source: Service national de météorologie Dakar(1982)

51
ceux d'aout
et
septembre.
Pour l'ensemble de ce~ deux
mois pendant l'année 1982,
les 3/4 des jours se situent
dans le
domaine
du temps favorable mais lourd;
14 sur
60 jours
seulement
apparaissent comme défavorabJes au
tourisme.
La situation
du
mois
de janvier (abaque n
25) présente les caractéristiques de type de temps trés
favorable;
l'apparition
de
temps
assez
favorable ou
défavorable pendant
les mois de novembre à
janvier est
souvent liée à
la faiblesse de l'insolation journalière
inférieure à
7 heures.
Dans l'ensemble le potentiel bioclimatique de
la Petite
Côte est trés remarquable.
Sur l'ensemhle de
l'année 234
sur
365
.jours
présentent des conditions
idéales pour
le
tourisme;
le r~st~ des journées peut
être classé
en
fo(rande partie dans
Je domaine du temps
favorable au
tourisme
mai s
lourd.
Le
nombr('
des
journées défavorables
est
trés peu élevé, moins de 30
jours en moyenne dans l'année.
La saisonnalité
qui
caractérise les rythmes
de la fréquentation touristique (37% contre 63% pour la
haute saison
au
Sénégal
en
1984)
est due en grande
partie à une sous-exploitation du potentiel touristique
du climat
de
la
période
dite de "mauvais temps" qui
relève plus
d'une
appréhension
que
d'une
existence
réelle.
Une savante
politique
de
promotion
touristique peut
permettre
de
pallier
cette
image
négative.
Nous
verrons
plus loin que la fréquentation
touristique au
village
vacances Aldiana,
implanté sur
la Petite
Côte,
est
affranchie de cette saisonllalité
grâce aux conditions tarifaires avant.ageuses offet't par
le tour-opérator Neckerman à ses clients.
Il
nous
faudra
cependant
souligner
les
imperfections et
lacunes
qui
risquent d'entacher une
telle méthode
d'étude
"plier le climat j
l'eche11e
humaine n'est pas chose
facile" (Roussel,
1 9 7 2 ) .
Le temps
qu'il
fait
résulte
de mécanismes
atmosphériques aussi
complexes
que les rapports entre
le corps humain et le climat.
Il est aussi difficile de
réduire ce
milieu
atmosphèrique fait d'interactJons à
des types de temps que d'en définir un qui serait idéal
pour tout candidat au tourisme.
Le temps
perçu
et
vécu
par un résident au
Sénégal qui
s'est
adapté au climat n'est certainement
pas le
même
ressenti par le touriste étranger. Ainsi,
pour les mois de décembre et janvier qui constitupnt la
période de fraicheur pendant laquelle

52
les aut.ochtones
sortent
les
pull-avers,
Les
toul'istes
ét.ranger.s venus
des
Lati tudes tempérées reSSt'!ltellt une
sensation de confort.
La valeur
des
seuils de classe retenus pour
déterminer le
temps
confortable
et trés favorable au
tourisme peut
être
discutable.
Certes ces seuils ont
été définis
en
fonction
de
ceux
proposés
par
la
classification de
référence
qui
tiennent
largement
compte des
critères physio-climatologiques
: cependant
"1 'ambigui té
du
concept
de
confort
es t
due au fai t
qu'il int~gre
une
dimension
physiologique
et
une
dimensi Oil ps:vcho1ogi que.
Ai /lS i ,
au coeur des
journées
torrides de
juillet et Bout,
il n'existe aucun confort
physiologique sur
les
plages
méditerranèennes.
mais
psychologiquement les
touristes
ne
ressentent
aucun
inconfort" (A..
DA.UPBINE.
N.
GRILA.RDI.
1 9 7 8 ) .
Il ne
faut pas perdre de vue que le tourisme
est un
fait
de
société.
une
mode,
qui
couvre par
conséquent toute
une
dimension
psychologique dont il
faut tenir compte.
Cependant contrairement
à
la
méthode
qui
consiste à
caractériser
le
temps
par
une
moyenne
mensuelle ou
annuelle,
la
méthode
de
climatologie
compréhensive en tenant compte des séquences décadaires
et journalières.
nous aura permis de mettre en éVldence
le potentiel du bioclimat touristique de la Pet ite Côte
et la
necessité
de
mieux
l'exp]oitpr dans
l'optique
d'un aménagement touristique.
Les réflexions
et
critiques
qui
risquent
d'être portées
à
cette
méthode seront les bienvenues
car elles
constituent
la
substance
nécéssaire
pour
mieux approfondir cette thématique.
L'étude de
la
Petite
Côte
à
travers
ses
caractéristiques physiques
ou
naturelles,
de
son
ambiance atmosphérique,
climatique
et
bioclimatico-
touristique,
présen.te
des
avantages remarquables pour
l'implantation du tourisme.
A cela
il
faut
ajouter
l'analyse
de
la
situation géographique
qui constitue un élément majeur
des rapports
entre
les flux touristiques et la Petite
Côte,
de
sa
place dans les circuits internationaux et
nationaux de communication.
L'étude des
facteurs
techniques du tourisme
liés au
transport
et
aux
conditions
d'accés
de la
Petite Côte sera envisagée dans les pages qui
suivent.

53
1 . 1 3
LES
AVANTAGES
DE
LA
SITUATION
GEOGRAPHIQUE
LA
PETI TE
COTE
UNE
ZONE
D'ACCES
fACI LE
Le développement
de
la fonction touristique
ne peut
être
dissocié
du
rôle
des
moyens' de
communication.
L'avion
constitue le principal moyen de
transport pour le tourisme lointain.
L'accessibilité de
la
Petite
Côte
sera
étudiée sous
l'angle
de la situation de l'aéroport de
Dakar,
o~
transite
la clientèle hôtelière par rapport
aux principaux marchés émetteurs.
Sur le
plan
interne
la
liaison
entre
la
Petite Côte et Dakar sera mise en évidence.
1.131 Dakar
et
son
aéroport:
une
zone de
redistribution touristique
Les rapports organiques entre le transport et
le tourisme
prennent
toute
leur
importance dalls les
pays à destinations lointaines,
en particulier les pays
de l ' Afr ique
noi re.
"Le
tourisme
es t.
El ,:an t
t"ut un
déplacement,
un transport" (J. fol
MIOS S E (;.
1 9 75) •
L'avion occupe
ici
une
place de choix dans
les relations
économiques
et
commerciales
et
par
conséquent touristiques
de
ces
pays
avec
les zones
développées émettrices
de touristes:
la quasi totalité
des vacanciers
visitant
l'Afrique
noire viennent par
avion,
plus
de 90%.
L'aéroport de Dakar accueil]p plus
de 97% des touristes internationaux.
Comparée avec
d'autres
destinations
lointaines,
la
situation de Dakar dans les courants de
transport internationaux
est
assez
remarquable.
La
capitale sénégalaise est en effet la ville de l'Afrique
noire la plus proche des marchés européens.
Par rapport
à
Paris,
l'espace
temps
se
situe
à
6h
de
vol
à
destination de
Dakar,
9h
vers
Abidjan,
10h
vers
Nairobi.
La
situation
de Dakar par rapport aux autres
capitales africaines
est
aussi avantage:
1h de vol en
direction de
Nouakchott,
2h45
vers
Abidjan,
vers
Douala.
Dakar dispose
d'un
aéroport
de
stature
internationale pouvant
recevoir
tous
les
types
d'appareil. Ouvert à plus d'une vingtaine de compagnies
dés servant les lignes régulières,
i l est en outre relié
à
31
aéroports
internationaux.
Dans
le
domaine
du
trafic il est classé 9ème aéroport d'Afrique

54
95ème sur
340
dans
le
monde
pour
les
mouvements
commerciaux et
119ème
sur
340
pour
le
nombre
de
passagers.
TABLEAU
N' 1
L' EVOLUTION
DES
ARRI YEES
A
L'AEROPORT
DE
DAKAR
Années
Arrivées
Evolution
(nbre)
%
1974
173.881
1975
202.612
+ 16,5
1976
221.677
+
9,4
1977
257.564
+ 16,1
1978
267.597
+
3,8
1979
285.668
+
6,7
1980
284.269
0,4
1981
292.062
+
2,Î
1982
325.000
+ 11,3
(est)
Source:
Le Sénégal en chiffres Edition (1982 -1983)
Malgré un
léger fléchissement en 1980(-0,4%)
les arrivées
attestent une constante progression, soit
une multiplication par 1,8 du nombre des arrivées entre
1974 et 1982.
C'est cependant
dans la répartition annuelle
des arrivées
qu'on peut lire le poids du tourisme: sur
les deux
dernières années en moyenne,
le premier et le
quatrième trimestre,
correspondant
à
la haute saison
touristique, ont
totalisé
58% des arrivées contre 42%
pendant le deuxième et le troisième trimestre.
Depuis les
accords
de
1963
qui
onl
été
conclus en
vue
de l'exploitation en commun des lignes
entre l'Europe
et l'Afrique,
les compagnies aériennes,
Air Afrique
et
Air
France détiennent le monopole des
lignes régulières désservant Dakar. Celles-ci assurent
des services
internationaux
continus avec une moyenne
pendant l'année
de
7
vols
par
semaine.
Pendant la
saison touristique,
des
vols
supplémentaires
sont

55
assurés pour sa t i s fa ire
L' augmen ta t i on de
1a dpmallde.
Les principaux
types
d'avion qui desservent
la ligne
Paris-Dakar sont:
des Airbus utilisés par Air
France avec
une
capacité de charge de 258 places; Air
Afrique utilise
aussi
des
Airbus
et un DC 10 de 264
places une fois par semaine.
o
Les tarifs aériens
Sur le
plan touristique la formule tarifaire
la plus
répandue
au
Sénégal est celle des inclusive-
tours pratiquée par les organisateurs de voyage.
Chaque année
un nombre de places ou de blocs
sièges sOQt accordés par Air Afrique et Air France pour
un tarif moyen de 110.000 francs C.F.A la place (nller-
retour), avec
cependant
l'obligation
de
vendre
aux
touristes au minimum l'hébergement.
Le nombre
de
blocs-sièges
accordé
par ces
deux compagnies
a progressé de 142% entre 1981
(28.700
places) et 1984 (41.000 places).
Le poids
de
la
saison
touristique
est
remarquable dans
la
répartition
des
blocs-sièges
offerts pendant
l'année:
de 1500 sièges hebdomadaires
offerts en
moyenne de novembre à mars, ce nombre tombe
à
400
sièges
pendant
la
basse
saison,
de
mai
à
septembre.
Outre le
tarif
des
blocs-sièges,
il existe
sur la
destination de Dakar trois autres tarifications
dont:
-
le tarif r.T qui s'élève en moyenne à
150.000 F.C.F.A
aller-retour et qui est proposé essentiellement par les
agences de voyage pour des voyages en groupe.
- le
tarif vol-vacances qui coute 175.000 F.C.~.A pour
un aller-retour.
Pendant la haute saison touristique un
Boing 747 de 481 places,
utilisé par Air Afrique assure
des vols-vacances.
- enfin
le
plein
tarif qui s'élève à 391.000 F.C.F.A
(aller-retour) est payé par les individuels.
A part
les
vols
charters
organisés par le
tour-opérator Neckerman
pour
l'exploitation
du club-
vacances Aldiana,
le
tourisme sénégalais ne s'est pas
ouvert à la chartérisation.
Les charters qui pratiquent
des prix largement inférieurs à ceux des vols-réguliers

56
peuvent concurrencer
sévèrement
les
l:tlmpagnies
aériennes qui
détiennent
le
monopole
pou ['
la
destination de Dakar.
Cependant,
vu
la
cherté
des
tar'ifs
par
rapport à d'autres concurrents comme le Maroc,
les iles
Canaries et
sur les conseils de la Banque Mondiale qui
a participé au financement de la station touristique de
Saly Portudal,
des
perspectives
de chartérisation se
dèssinent dans
le
but
d'impulser le développement du
tourisme.
Pour le moment les transporteurs aériens, qui
ont souvent
des
intér~ts
en
commun
avec
les
organisateurs de
voyage,
en
vue
de limiter les vols
charters accordent des facilités à ces derniers:
en cas
d'annulatioh de
réservation
de
blocs sièges 15 jours
avant la
date
de
départ
les organisateurs de voyage
n'encourent. plus une pf':nalisat.ion financière.
D'autre part
pour
ne
pa::;
enll'avpr
It:,
développement touristique
les
transporteurs
aériens
sont prêts
à
renforcer
les
vols
en
fonction
de
l'évolution de la demande.
1.132 L'accessibilité
routière
de la Petite
Côte
Capitale politique
et
principale
porte
d'entrée dans
le pays,
la ville de Dakar est le centre
du réseau
national
de
transport à partir duquel tous
les flux partent, aboutissent ou transitent.
c'est à
part.ir
de
l'aér'oport
da!ol.ruis que
s'organisent Les
transferts
des
touristes
vers
les
hébergements de
la
capitale
ou
d'autres
zones
touristiques.
L'infrastructure routière
du Sénégal réputée
être la
meilleure
de
l'Afrique
noire,
est composée
d'environ 3250kms
de
routes
nationales,
1155kms
de
routes régionales,
5431kms de routes départementales et
3769kms de pistes répertoriées.
La longueur
du
réseau
routier asphalté est
passée de
700kms
en 1960 à
3700 en 1980;
10.400kms de
routes sont
en
latérites ou en terre dont l'accés est
dépendant de la saison.
La liaison
routière
entre Dakar et le reste
du pays est trés satisfaisante sur le plan touristique.
L'appui au
développement
touristique
de la
Petite Côte a conduit au renforcement de la route

57
Dakar-M'Bour dont
les
travaux ont é~é finances par la
Banque Mon4iale.
D'autre part l'infrastructure routière
a été
étendue
au nord de la Petite Côte entre Douger-
Yène-Dialao et
entre
le
village
de Saly et la route
nationale Dakar-M'Bour
pour faciliter le développement
de la station touristique de Saly Portudal.
Actuellement les
transferts
des
vacanciers
vers la
Petite
Côte
s'effectuent
grâce
à
la route
nationale à
deux voies Dakar-M'Bour d'environ 80kms de
routes asphaltées.
Malgré l'importance
du
parc
de
transport
inter-urbain dont la capacité s'élevait à
57.000 places
en 1980
(37%
des
places
pour
le
Cap-vert),
l'acheminement des
touristes
vers les hébergements de
la Petite
Côte
est totalement à
la charge des ~gences
de voyage
implantées
à
Dakar
et affiliées aux tours
opérators étrangers:
les
agences
de
voyage Sénégal-
tours et
Transcap sont les principaux intervenants sur
la Petite Côte.
En plus
des
attractivités
naturelles
et
climatiques déjà
soulignées,
la situation de la Petite
Côte par
rapport à Dakar, centre de redistribution des
touristes, constitue
un
atout
majeur.
La Petite Côte
est la zone la plus proche de Dakar,
moins d'1 heure de
route contre plus de 5 heures entre Dakar et Casamance.
La mise
en
valeur
des
potentialités de la
Petite Côte
a
entraîné
la
définition
à'un
plan
d'aménagement touristique
et la création de la Societé
d'Aménagement de
la
Petite
Côte
(SAPCO),
principal
organisme chargé
d'appliquer
le
programme
du
développement touristique.

58
L,-~._ LES PRINCIP_AUX 1!'J))l'R~ttEl!TS. DE.JJ_'~M-.fJ'J_AGEMENT
TOURIS'l'J~UE j)E L/L P~:U'l~lLl~Ql1':.
1.21
LE
PROGRAMME
D'AMENAGEMENT
TOURISTIQUE
DE
LA
PETITE
COTE
L'action du
gouvernement
en
matière
d'aménagement touristique
s'intègre dans une politique
globale de
développement
économique et spatial. A cet
effet la
politique
d'aménagement
du territoire qui a
pour objectif
de
lutter
contre
les
déséquilibres
régionaux en
vue d'assurer un développement équilibré,
fixe les
options
fondamentales
en
matière
de
planification touristique.
Il
ne
sera
pas
inutile
d'indiquer brièvement quelques critères de polarisation
spatiale pour
apprécier
les
inégalités
de
l'espace
sénégalais.et
mieux
cerner
le rôle du tourisme comme
élément de réduction des disparités régionales.
1.211
Le
tourisme:
pour
une
fonction
de
rééquilibrage terri~orial
Caractéristique des
espaces
en
v(,ie
de
développement,
la
carte
spatiale du Sénégal
(page 59)
présente une
disparité
trés marquée entre la capitalp
dakaroise et le reste du pays.
La distribution
des
hommes et des activités
sur le
territoire se focalise en grande parti~ dans la
ville de
Dakar
à
laquelle l'héritage du passe confère
un attrait
particulier.
Principal centre administratif
et capitale
politique
de
l'Afrique
Occidentale
Française
(A.O.F)
pendant la colonisation,
Dakar a eu à
recevoir les
principaux
équipements
de
base qui ont
contribué à
son développement économique et urbain:
la
construction du chemin de fer Dakar-St-Louis
(en 1885),
Dakar-Niger (en
1960);
la création du port maritime et
d'un grand aéroport
international.
La concentration
spatiale
des
aC1ivités
économiques et
urbaines
qui
s'est poursuivie dans la
capitale aprés
les
indépendances,
s'est illustrée par
un décalage
constant
entre Dakar et le reste du pays.
La ville de Dakar bénéficie de nos jours d'un niveau de
prestation de
services
sans
commune mesure av pc ceux
des autres capitales régionales.
Quelques chiffres
permettent
de
mettre
en
évidence l'attrait dont bénéficie la capitale:
le taux

"
REPARTITION
SPATIALE
DES
PRINCIPALES
VILLES
AU
SENEGAL
~
:..~ 1
-..::
nbre
hbts:
___
<::
+ de 800000
échelle:
p
Sp
}OOkm
i
\\
7S-150oo0
fig:
26
~35-75000
20-35000
10-20000
source:le Sénégal en chiffres (édition 1982-1983)

60
de scolarisation
est
de
60,6%
cuntre
28,7%
pour
l'ensemble du
pays;
en 1980 Dakar concentrait
6(J% des
emplois du
secteur
moderne,
disposait
de
82%
des
entreprises industrielles
et réalisait plus de 8U%·des
opérations bancaires.
Ce processus de polarisation socio-économique
s'est traduit par une urbanisation éffrénée de la ville
de Dakar
liée
en grande partie à
l'afflux des ruraux.
Si de
1960
à
1981 la population totale du Sénégal est
passée de
3.110.000
habitants à 6.uOO.aoo d'habitants
soit une
multiplication
de
la population par 1.9,
la
population urbaine
est
passée
elle,
pendant la même
période d'évolution,
de
585.000 à
1.898.000 habitants
soit une multiplication par 3,2.
L'accroissement de la population de Dakar est
plus saisissant,
elle
a
été multipliée par 5 passant
ainsi de
200.000
à
1.000.000 d'habitants en 1981.
La
population de
Dakar
est
3 fois supérieure à celle de
l'ensemble des
autres capitales régionales. Plus de la
moitié des sénégalais résidant dans les villes habitent
Dakar.
La région
de Cap-Vert,
siège de la capitale,
enregistre plus
de
29%
des migrations nationalps.
En
1976 son
taux
d'urbanisation
se si tuai t. à
8{% contre
16,5% pour l'ensemble des autres régions sénégalaises.
Le niveau
de
vie est nettement plus élevé à
Dakar que
dans
les
autres
capitales régionales.
les
disparités entre
les
revenus
urbains
et les revenus
agric(;ies sont
trés
creusées.
Le revenu moypn mensuel
relevant du
secteur informel urbain est presque 2 fois
supérieur au
revenu
agricole; pour le secteur moderne
le salaire
est
6
fois
plus
élevé que celui tiré de
l'agriculture. Rappelons
que
70%
de
la
population
sénégalaise vit en zone rurale.
Outre la
fonction
de
diversification
économique assignée
au
tourisme
(les
produits
arachidiers assurent
plus
de
40%
des exportations),
c'est dans
le
cadre d'une politique d'organisation de
l'espace,
visant
à
favoriser le développement d'autres
régions selon
leurs
potentialités pour contrebalancer
le poids écrasant de Dakar, qu'il faut appécier le rôle
que les
pouvoirs
publics
entendent
faire
jouer
au
tourisme.
Dans la zone de la Petite Côte ou plus de 80%
de la
population
active relève du secteur primaire et
témoigne d'un
niveau
de
vie
peu
élevé,
la fonction
touristique en
créant
un
pôle
de
développement
économique et social devrait contribuer à
sa

(j 1
r è a (. t i vIl t j () TI P 1
don ne r lIll C () U P li p
fI' ,-: i "
a IJ x III (> \\1 V 1 Ill.' Il t s
migratoires vers Dakar.
1.212 Le
contenu
du
schéma
di r,'cteur
touristique
La volonté
d'accorder
au
tourisme
une
fonction d'aménagement
du
territoire et de catalyseur
socio-économique s'est
exprimée
par
l'élaboratjon de
plans régionaux
d'aménagement
touristique
des
zones
jugées prioritaires
dont
la
Casamance,
la région du
Fleuve et
la
zone littorale de la Petite Côte dans la
région de Thiès.
Le développement
de
la fonct1on touri~tique
de la
Petite Côte remonte aux les années 1960-1970.
Il
s'est traduit à ses débuts par un tourisme de proximité
animé par
des
citadins
dakarois
surtout
européens.
C'est dans
la
partie
nord de la Petite Côte qlH' sont
principalement implantés
les bungalows de week-end sans
aucun souci d'urbanisme.
Quant au
tourisme
international
il
est
surtout représenté
au
début
des années
1970 par deux
principaux villages-vacances
localisés dans le village
de Nianig,
le club Aldiana et le domaine de Nianing.
Ces deux
types
de
tourisme
seront pris en
considération par
le
schéma
directeur
d'aménagement
touristique:
le
développement
du
premier
type
sera
réglementé et
freiné,
le
second
sera
renforcé
par
l'implantation d'autres établissements touristiques.
o
Les objectifs
La préparation
du
schéma
directeur
de
la
Petite Côte
a
été
confiée en 1972 au bureau d'études
..
Henri-Chomette. Ce
schéma
constitue
le cadre général
qui doit
guider
l'aménagement
de l'ensemble de cette
zone littorale •
Une carte
exhaustive
des
potentialités
touristiques de
la
zone qui reposent pour l'essentiel
sur les
thèmes
balnéaires a été dressée,
ainsi qu'ont
été retenues
les
zones
d'aménagement
destinées
à
recevoir les équipements touristiques.
Deux principaux
objectifs
sous-tendent
ce
projet d'aménagement touristique:

li :::
-
le premier assez banal réside dans la recherchp d'une
diversification des
activités
économiques
en
développant le
tourisme
international
qui
est
susceptible d'apporter des devises étrangères./
-
le
second
objectif
est
constitué
par
l~
t61e
dynamisan t
que
doit
jouer
le
tourisme
s u r i p
p Jan
régional.
Dans
une
perspective
de
développement
régional,
le tourisme en constituant un pôle économique
doit se traduire par la création d'activités nombreuses
et aboutir ainsi â créer de nouvelles sources d'emploi.
Pour cela
il
faut
lier
le
déyeloppelllent
économique et
social
de
la zone concernée â celui du
tourisme, cela suppose:
-
la
réanimation
de
l'agriculture
en
aménagant des
zones de
mise en valeur agricole en vue de fournir des
produits maraichers
aux établissements hôteliers; ceci
doit se faire cependant sans destructurer l'agriculture
traditionnelle fondée
sur
la
culture
du
mil
et de
l'arachide.
- en
ce
qui
concerne la pêche artisanale,
qui est
la
principale activité
rémunératrice,
la mise en placé de
quelques équipements frigorifiques pour la conservation
de poisson
permettrait de ravitailler les hôtels d'une
manière continue.
L'intégration de
la
population local~ dp la
Petite Côte
(plus
de
70.000
habitants)
et de leurs
activités au développement du tourisme constitue ici
le
ma.l tre-mot.
o
Le parti-pris urbanistique et spatial
Dans ses
grandes
lignes
le
plan directeur
préconise l'aménagement
touristique
de quatre grandes
zones sélectionnées
en
fonction de leurs remarquables
potentialités: ce
sont
les
zones
de
Toubab-Dialao,
Popenguine, N'Gaparou-Saly, situées au nord de la ville
de M'Bour qui est la capitale départementale;
au sud de
celle-ci sera
aménagée
la
zone
de
Nianing. En plus
quatre investissements
ponctuels sont prévus à M'Bour,
deux â N'Gazobil et â Joal.
Ce plan
prévoit
la
possibilité d'installer
dans cette
zone
littorale
de
la Petite Côte environ
30.000 lits â moyen terme et 45.000 lits plus tard.
La conception urbanistique et spatiale repose

sur 1e
pri ne i pe
d'une
1t 1 te ['nance :
pour
év i I.e l'une
urbanisation conLinue
de la plage el sa privalis;ltion,
les zones
sélectionnées
pour recevoir les équipements
touristiques seront
séparées
d'espaces, vierges
de
protection qui
permettront
de
préserver
le
cachet
"nature sauvage" de la côte.
Les st.ations
qui
seront
aménagées dans les
différentes zones
définies
seront
conçues
comme des
unités intégrées et complètes comprenant:
- des zones résidentielles
(villages-vacances,
hôtels);
- des zones d'animation (golfs,
loisirs nautiques,
port
de plaisance);
- des
zones
de services (services publics, commprces,
cafés, cultes etc).
Un des
moyens
d'action dont le plan de mise
en valeur
touristique
devra
disposer
pour
sa
réalisation repose
sur
quelques
réglementations
urbaines:
-
la
suspension
générale
pendant
la
période
d'élaboration des
plans de détail de la délivrance des
autorisations de construire;
-
l ' i nterdi ct ion
totale ou part. i elle de lot i r
dans les
zones "non aèdificandi";
-
la
soumission
à
al.lt.or'isation
administratlv.,
des
transactions immobilières.
A la
suite
de
ce plan,
plusieurs études de
faisabilité ont
vu
le jour et témoignent de l'intérêt
que l'Etat
porte
à
la
fonction touristique. Nous en
retiendrons celui établi en 1975 par le cabinet d'Etude
Louis-Berger International
et
qui
guide de nos jours
les principes
d'aménagement
de
la
Petite Côte.
Pour
l'essentiel ce
plan s'accorde avec les mêmes principes
que ceux définis par le bureau d'études Henri-Chomette.
La carte
(fig n027,
page 64)
indique les six
zones d'aménagement
qui
ont
été
retenues
avec
une
potentialité totale d'accueil de 30.000 places-lits.
En
se situant
dans
une
optique de développement à moyen
terme,
le plan recommande la nécéssité de réaliser 4500
lits commercialisables entre 1980-1985.
L'accent y
est
mis
particulièrement,
sur
l'étude de détail des zones susceptibles de recevoir en
1-
premier lieu
les équipements touristiques: ce sont les

6-1
PLAN GENERAL DE SITUATION: LE DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
DE LA PETITE COTE
sienrlou
SOlllone
n'diaganio
_fissel
thiadiaye
Légende:
nbre de lits:
joal
tatoguine
o
2km
'-----.1
fig: 'Z7

4000 lIts

5000 lits

fi(XX) lits
source: schéma directeur de la petite cOte. Louis Berger International(1975)

65
les zones
de
Toubab Uialao,
Saly Portudal et NianinK.
Il a
été proposé pour chacune de ces zones la creation
d'unité d'aménagement
touristique
dont
l'idée
force
repose dans
la
mise
en
pla0e
d'un pôle d'animation
autour duquel
seront
orKanis~s
les
espaces
résidentiels.
La création
dl-'
plus de
1500 emplois dit'ects
est prévue par la réalisat.ion de
la première tra.nche du
programme touristique.
La ville
de
M'Hour
qui
occupe
une
place
cent.rale par
rapport
aux
zones
de
développement
touristique devra
constituer
un centre-support sur le
plan commercial, administratif et résidentiel.
Nous présenterons
dans
le deuxième chapitre
l e niveau
d'équipement
de
la
ville "de M'Bour et les
infrastructures qui y sont programmées dans le cadre du
projet.
La dernière
recommandation
édictée
dans le
plan a été celle de confier à
une societé d'aménagement
d'économie mixte
le
soin
de
réaliBer
le
pro"ramme
touristique de la Petite Côte.
1. 22
LA
SOCI ETE
D'AMENAGEMENT
DE
LA
PETI TE
c o rE:
UN
OUTI L
DE
DEVELOPPEMENT
TOURI STIIIUE
Pour éviter
la
lourdeur
et la rigidité des
secteurs administratifs
sur le plan de l'exécution des
décisions,
le
gouvernement
a
été
conduit
à
confier
l'orientation du développement touristique de la Petite
Côte à une societé d'aménagement.
Dès 1975
avec
la
participation
de
la
SOFISEDIT a été constituée la SAPCO. Societé anonyme au
capital de
150.000.000
F.C.F.A,
dont 80% des actions
sont détenues
par
l'état et le reste souscrit par des
tiers,
la
SAPCO
constitue
le
principal
outil
de
l'aménagement touristique.
o
L'assiét.te
foncière:
un moyen d'action
indispensable
Sa maitrise
constitue
un
élément
indispensable pour
toute
opération
d'organisation et
d'aménagement de l'espace.
Par la
loi
du 17 juin 1964,
le gouvernement
sénégalais a nationalisé toutes les terres autres que

66
celles détenues en proprietê privée.
OP
nos jours,
le régime
foncier au Sénégal distingue qlJatre types de
sol:
les terres
immatriculées au nom de personnes privpes;
-
les terres classées dans le domaine public;
-
les terres appartenant au domaine privé de l'Etat;
-
les
terres
non
immatriculées
relevant
du domaine
national; celles-ci représentent environ plus de 90% du
territoire national.
Cependant toutes
terres
susceptibles d'être
mises en valeur peuvent donner lieu à
une expropriation
et classées aprés immatriculation dans le domaine privé
de l'Etat.
Elles
peuvent
ainsi
être
concédées
aux
utilisateurs dans
le cadre de cinq régimes juridiques:
par l'octroi
d'une
autorisation
d'occuper,
dans
le
cadre d'un
bail
ordinaire,
au
moyen
d'un
hail
emphytéotique,
par
la
concession
de
droit
de
superficie,
par la vente.
Dans le
cadre
de la politique d'aménagement
touristique de
la Petite Cate les terres,
qui relèvent
en grande partie du domaine national et public,
ont été
immatriculées au
nom
de
l'Etat
et
mises
à
la
disposition de
la
SAPCO
aux
termes
d'un
bail
emphytéotique d'une durée de 50 ans.
o
Le maître d'oeuvre incontesté
Parmi ses
nombreuses
attributions,
il faut
surtout mettre au premier plan la réalisation de toutes
les opérations
d'aménagement touristique sur la Petite
Cate.
Dans les
zones de développement prioritaires
définies par
le plan d'aménagement directeur,
la SAPCO
se charge
de réaliser à sa convenance tous les travaux
d'équipements touristiques:
voirie,
forage,
adduction
d'eau, branchements
téléphoniques,
assainissement,
aménagement d'espaces verts.
Les lots
de
terrain destinés à
recevoir les
installations hatelières
seront
viabilisés et équipés
par ses
,soins
avant
d'être concédés à des promoteurs
aux termes d'un bail.
Ses fonctions de gestion et de promotion n'en
sont pas moins importantes.
La SAPCO est responsable

li7
de l'image
de
maeque
de
la
l'pti te
Côte.
.Pour
l'entretenir elle
doit
veiller
au bon fonctionrlement
des équipements:
toutes
les
opérations
d'entretien,
d'éclairage public,
d'assainement
relèvent
de
son
autorité.
Au sein de chaque !-itation sera créé un lomité
de station
dans
le cadre duquel
seront repréHenl~s la
SAPCO et
les
promoteurs
touristiques.
Celui-ci
assistera la SAPCO dans ses tâches de gestion.
Des études
de marché effectuées par la SAPCO
permettront de
promouvoir
l'image
de
marque
de
la
Petite Côte et d'attirer de nouveaux investisseurs.
Tout le
littoral
de
la
petite
Côte
est
destiné à
devenir
une
grande
région touristique:
la
station balnéaire
de
Saly
Po~tudal
constitue
la
première réalisation.
Ce littoral
qui constitue l'espace d'accueil
du tourisme n'est pas vierge,
il est occupé et exploité
depuis toujours
par
une
population
autochtone
de
pêcheurs-agriculteurs.
11
sera
quest.ion
d'étudier dans le deuxième
chapitre les
caractéristiques
socio-économiques
de
cette zone côtière.

68
CHAPITRE II
LES CARACTERISTIQUES
SOC IO-ECONOMIQUES
DE
LA
PETITE
COTE
2.1 PLACE DE LA VILLE DE M'BOUR DANS L'ORGANISATION
ECONOMIQUE ET SPATIALE DE LA PETITE COTE
En dehors
de M'Bour
et Joal qui constituent
les deux centres urbains,
la Petite Côte est occupée en
grande partie
par
un réseau de petits villages qui se
succèdent du Nord au Sud.
Sa population
évaluée
à
plus
de
70.000
habitants en
1976
est
vouée
traditionnellement à la
pêche artisanale
et
pratique
d'une façon subsidiaire
l'agriculture.
Dans le
programme
d'aménagement touristique
de la
Petite Côte, une des idées maîtresses soulignées
par les
auteurs
a
été
la
nécessité
d'allier
le
développement du
tourisme
au développement général de
la région. Par ses effets d'entraînement et l'apport de
multiples activités
qu'il
engendre,
le
tourisme
permettra la diversification économique de la région et
la réactivation
des
activités
de
pêche
et
de
l'agriculture grâce
à
la demande hôtelière.
Le niveau
de vie de la population serait ainsi amélioré.
La ville
de
M'Bour
qui
est
le
principal
centre urbain
et
la
capitale
départementale
de
la
Petite Côte
est
destinée
à
jouer un rôle fondamental
dans le plan du développement touristique. Sa situation
centrale par
rapport
aux
zones
prioritaires
d'aménagement touristique,
10kms
de
Saly
au nord et
9kms de
Nianing
au
sud,
lui
confère
un
atout
remarquable quant
aux
services
qu'elle est appelée à
offrir aux
stations
touristiques:
des
services
administratifs, commerciaux,
et
une
fonction
de
résidence pour le personnel hôtelier.
En captant ainsi les retombées économiques et
financières induites
par
le
tourisme
grâce
à
ses
diverses fonctions,
M'Bour
devra
assurer
la
'redistribution d'une
part
de
celles-ci
aux villages
environnants grâce
à
un
système
de
relations
et
d'échanges.
Par conséquent
nous
nous
attacherons
à
analyser dans
ce
chapitre
le
poids
de
la ville de
M'Bour dans
le
système
socio-économique de la Petite
Côte. Il sera étudié en dernier lieu le contenu urbain

69
de la
ville
et
son
niveau
d'équipempnt
pour mieux
apprécier ses
possibilités
à constituer un support au
développement de la fonction touristique.
2.11
LA
PECHE:
UNE
FONCTION
ESSENTIELLE
SUR
LA
PETITE
COTE
L'influence que
la
ville
de
M'Bour exerce
d'une part
par
rapport
à
sa
zone
territoriale
et
d'autre part
par rapport à son espace régional est due
à
la
persistance
de
flux
commerciaux et migratoires
conditionnés par
une
importante
activité
de
pêche
artisanale.
M'Bour constitue
l'un
des
centres de pêche
les plus
importants
au
Sénégal.
Ses
attributs
politiques et
administratifs
que lui confère son rôle
de capitale
départementale,
présentent
d'autres
facteurs de polarisation de l'espace.
L'importance de
la
pêche
dans
cet1_e
zone
littorale s'explique
d'abord
par
les
remarquables
potentialités hydrologiques et biologiques qu'offre son
plateau continental.
2.111 Les fondements de la pêche artisanale
* Des eaux néritiques trés riches
Sur les
500kms
de
côte
que
totalise
le
Sénégal,
la
Petite
Côte
en
compte
à
peu
prés une
centaine. Celle-ci
se
différencie
de la grande côte,
qui s'étire de St-Louis à
la presqu'ile du Cap-Vert sur
180kms,
par
la
largeur
de
son
plateau continental:
environ 60
miles
(110kms) au niveau de la Petite Côte,
27-miles
au
niveau
de
St-Louis
et
5 miles pour la
presqu'Ile du Cap-Vert.
I l peut
paraître assez banal de rappeler que
les conditions
biologiques
sont
particulièrement
favorables dans
les
régions
de
plateau continental.
Pénétrées par
les
rayons
solaires
nécéssaires
à
la
photosyntèse par
suite
de leur faible profondeur (200
mètres environ),
constamment animées par des mouvements
convectifs qui
font
remonter
en surface des éléments
nutritifs,
celles-ci
sont
le
siège
d'une
abondante
production planctonique favorable à
la vie marine.
Le phénomène d'upwelling est en effet

70
persistant dans
cette
province néritique de la Petite,
Côte o~
les
alizés en poussant vers le large les eaux
de surface
détermine
leur
remplacem~nt
par de~ ~aux
froides du
fond marin trés riches en sels minéraux.
En
outre les
apports
fluviaux
et continentaux riches en
matières organiques (la vasière de Joal) contribuent au
développement d'un
phytoplancton
qui
crée
un milieu
propice.
Les eaux
néritiques
de
cette zone abondent
en espèces de mer chaude,
surtout les petits pélagiques
(sardinelles).
* Les données humaines
Le dynamisme
de l'économie urbaine de M'Bour
est presque
essentiellement
basé sur les activit.és de
pêche. Si
nous
en
croyons
le
chef
de
S ( ' r \\ i ce
départemental de
la pêche sur prés de 60.000 pel'sonnes
qui vivent
dans
cette
ville,
plus
de la moit ié vit
directement ou indirectement de la pêche.
Sur environ
46.600
emplois
induits
par la
pêche artisanale pour l'ensemble du Sénégal 50% de ceux-
ci sont
concentrés dans l~ seule région de Thiès (elle
couvre administrativement
la
Petite
Côte).
La Petite
Côte totalise
plus
de
la moitié des emplois recensés
dans cette région.
La répartition
des
pêcheurs
sur
la Petite
Côte présentée
par
la
figure
n028
(page,
71)
laisse
apparaître l'importance
du
centre de pêche de M'Baur:
25% de
l'effectif
des
pêcheurs y ont été recensés en
septembre 1983;
avec
Joal
il
totalise
les
3/4 des
pêcheurs de l'ensemble de cette zone littorale.
~ l'image
de
la Petite Côte les pêcheurs de
M'Bour exercent
l'agriculture
avec
cependant
une
vocation plus affirmée pour l'activité halieutique.
Les
Lébou et
les
Wolof
forment
les
ethnies
les
plus
représentées parmi
la
population
des
pêcheurs.
Les
Sérère constituent
l'ethnie dominante de la population
de cette
ville,
leurs solides traditions pour la terre
font qu'ils
sont
plus
volontiers
agriculteurs
que
pêcheurs. Cependant dans le cadre dJentretiens que nous
tenions avec
les
pêcheurs
il
semble
que depuis ces
dernières années
les Sérère privilégient IJactivité de
pêche; ce
choix leur est imposé par la rude sécheresse
qui sévit dans les régions sénégalaises.
Les flux migratoires de pêcheurs qu'abrite le
centre de M'Bour durant tout le long de l'année atteste

71
REPARTITION DES PECHEURS SUR LA PETITE COTE SENEGALAISE
KAYAR
NIANGAL
N DAYANE
POPENGUINE
SOMONE
NGAPAROU
-----
...
'()
5
10KM
~t~5;iiiiiiiiiiiliiiili
NIANINEi
\\nbre de pêcheurs·
@---3000
-
2000
-
500
-
300
_
_
10Q
JOA L
- - - -80
- - - - 1 0
SOURCE:CENTRE
DE
RECHERCHES
OCEANOGRAPHIQUES
DE
DAKAR
THIAROYEICSl.a.D.T\\
RECENSEMENT
'AVRIL
SEPTEMBRE
83
fig:
28

son rôle
polarisateur.
l'ps
migrations
salSOnllif.>l'eS
conditionnées par
une
série de facteurs
hydrologiques
et économiques
concernent
surtout les pêcheurs de 8t-
Louis,
ceux
de
la
presqu'ile du Cap-Vert et dans une
moi ndre mesure
les
pêcheurs
des
autres
cent res
secondaires de ]a Petite Côte.
La zone
néritique
de
la
Petite
(ôte
fructueuse en
toute
saison
abrite
deux campagnes de
pêche qui
s'organisent
autour
de
M'Bour et de Joal.
Pendant la
grande campagne de saison sèche qui s'étale
de novembre
à
février,
le centre de M'Bour connait une
présence cons tan te
de
pi rogues ét rangères:
au m,) i s
de
novembre 1983
plus
de 300 pirogues saisonnières y ont
ét~ recensées;
à
Joal
le nombre de saisonniers élaient
estimés entrp 200 et 500 pirogues.
Vers Ips
années
1965-1970
] 'adjonctiun des
moteurs hors-bords
aux
pirogues
a
constitue
une
véritable innovation
technique
et
économique
et
a
permis d'une part d'accroitre la production de la pêche
et d'autre part de
faciliter
les mouvements migraLoires
en minimisant
les contraintes liées au déplacement des
pirogues à voile.
L'existence d'infrastructures
routi~res
nationales et urbaines desservant le centre de p~che de
M'Bour et
la
proximité
de
celui-ci
par rapport aux
grands foyers
de consommation dont les plus importants
sont situés
à
l'Oues~
du
pays
expliquent
aussi
le
pouvoir attractif que la ville de M'Bour exerce sur ies
pêcheurs.
2.112 Production et flux commerciaux
* Les mises à terre
La production
de
la pêche au Sénégal atteste
une constante progression.
Entre 1970 et 1980 les mises
à
terre
ont
évolué
de 212%,
passant ainsi de 169.208
tonnes à
359.230 tonnes.
La signification économique de
la pêche
est
assez
éloquente,
elle
se
place
actuellement au
3ème
rang de l'économie nationale,
sa
participation à
la
production
intérieure
brute
est
passée de 1,6% en
1960 à
10% à
nos jours.
Comme le
traduit
le
tableau
ci-aprés,
la
pêche artisanale
est de loin la plus importante:
entre
1970 et 1980 elle a
représenté en moyenne 70% des mises

REP"RTlTION DES PECHEURS SELON LEs REGIONS
REP.'\\RTlTION DES MISES A TERRE PAR REGIOI\\ DE PECHE
~
~
4
~
~
c ... P v Eln
~.,""1
CASAMANCE
"liES
A TERRE
Co",omm.l '0"
o.rc.;HI./."
_:;;'S7'.
--_soooc.
@_ _28S00
- · · - l l C ê :
- - - 8 0 0 0
0 :
4,","2 = 40 I>.CHEU'"
- 26
L..
._200
o
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15-' 8
fig:
2'7
~/
f··
.. ,
L...:...J"0
....
1
..1..':1.
,~u
I~ I~OKM
SO.1ACE:
SECRfTA"IAT
O'ETAT
A
LA
I>EC"E
"AA:T'''E,~982
,;Olll'(;8: Si!rrutill"dt. ,J'Etat à lé! pëche.Dakal'(1'Jflli

74
à
terre totales contre 30% pour la pêche industrielle.
TABLEAU

2
:
EVOLUTION
DES
MISES
i'I
TERRE
( p ê c h e
a r t i s a n a l e
et
i n d u s t r i l ' l l e )
Années
Quantité
Part
(tonnes)
pêche artisanale
%
1970
169.208
78
1971
221. 828
80
1972
248.113
78,9
1973
303.820
74,5
1974
347.030
75,6
1975
352.912
74
1976
350.861
78,7
1977
341.576
61.8
1978
353.306
64
1979
302.76R
62
1980
359.230
55
s o u r c e :
S é n é , a l
en
c b i f f r e s .
é d i t i o n
1982-1983
En 1982,
142.000
tonnes
de poisson ont été
débarqués par
l'armement
piroguier pour l'ensemble du
Sénégal;
57% des captures soit 80.000 tonnes reviennent
à
la
seule
région
de
Thiès
(fig n030,
page 73).
Le
poids de
la
Petite
Côte s'illustre merveilleusement,
elle a
enregistré
pendant
l'année
1982,
64%
de la
production régionale;
sa
part
sur
le
plan national
s'élève à environ à
36%.
L'armement dans
cette
zone
littorale
est
constitué de
pirogues à moteur et à
voile.
Les centres
de pêche
de M'Bour et Joal comptent respectivement 400
et 300
pirogues;
ils concentrent 40% du parc piroguier
recensé en 1983.

75
REPARTITION DU PARC PIROGUIER DANS LES CENTRES DE PECHE
DE LA PETITE COTE SENEGALAISE
NIANG"L
NDAVANE
501010 NE
TAUX
DE MOTORISATION
NGAPAROU
[- J40%
..±IIT].
[............
............
50.55
............
..............
~

70.85
_~90
NBR E
PIROGUES
Q--~==~:::
- '
- -
-
-
80
-
-
- - -30
_ _ _ _ _ _ _ _ _ 5
source: C.R.O.D.T, Dakar. avril-septembre(1981}
fig:
JI

76
L'adaptation des
moteurs
hors-bords
itUX
pi rogues a
profondément contri bué à
l'essor de la pê. -he
artisanale par
une
plus
grande
mobilité
des
embarcations et
le prolongement de la saison d'activIté
de pêche.
La
mo Lü l' i sa t i on a mo ins péné t ré
les cen tol'es
secondaires
(
fig

31,
page (5)
que ~1'Bour et <JoaL,ù'Ù
les
implications
monétaires
et
finan('ières sont pLu$
importantes.
La
proportion des embarcations motorisées
est supérieure à
90% dans ces deux centres.
Le matériel
d'exploitation
est
composé
presque essentiellement
de
lignes
et
de
filets.
Ce
dernier type
d'engin
constitue
l'outil
le
pluS
fr?quemment ut i 1 i sé
et
assure la pl us grande pa 1 t
des
pr-ises:
dans
le
centre
de
N' Bour
plus
de
51.)% des
pêcheurs utilisent
la senne tournante coulissant,· pour
plus de
60%
des mises à
terre;
puis suivent par ordre
d'importance les
filets
maillants
encerclants,
les
filets dormants
de
fond
et de surface et la senne de
plage.
La palangrot,te participe dans une moindre mesure
à
la capture.
La Petite
Côte,
nous
l'avons déjà souligné,
fournit de
loin
le
tonnage le plus
important:
GO.166
tonnes de produits de mer onl été débarqué en
198:, l")ur
une valeur
commerciale
d'environ
3
milliards
de
F.C.F •.t...
33% des captures onL lieu pendant les mOlS de
novembre à
janvier,
le
minlmun
se
situe au mois de
s ~ pt. e 1" ~.- r (:> •
REPARTI TI ON
MENSUELLE
Il E S
MIS E !>
A
TER R E
SUR
LA
PETITE
C 0 T E
E N
l 'l 8 3
T
8000
7000
6000
5000
4000
3000
fig:
32
2000 J
F
M
A
M
J
JT
A
5
0
N
0
SourcE':
SE'rvicE'
df.partE'mpnl.~1
dl'
l a
. " ' c h e .
! ' f ' l i ü u r

1 1
~1'Buul' tc'l
.Joal
l.otal i sen t
<"11\\ Il'on
li f) %
d te' S
m 1 -; e s
a
ter~e, soit
pres
de
2U.{)(){)
tunnes
pour chaclill d,J ces
centres.
Foue
J'ensemLde
dtc'
la
Pet lte l'Cite,
"11
i9H3,
plus de 80% des apport~ ptaient. const i t uès de 1)\\; i s,,;ons;
l(~s petits
p(~lagiques
Ul_Tupent
Jtc'
peLotulI
de
tête
(sar·dint>! Les,
l:l1inchfl.l·d,
t~t.hmalosp)
jes
P"11H
ipaux
po issons de
fond
son t.
"('présen Lés
pa ,.
l e~
Olf- "ous ,
pagr'es,
dantt:~x pt.c.
Les
carLte's
de
flux
commt:'lciaux de
pOissons
1'ra i s
et
t t'ans formés
(page,
ï 8)
me l ten t
en t~\\ i dence
l'étendue de
la
~()ne d'influence de la Petite Ci:>tf:'.
~l'B()ur' constit.ue
le
principal
Cf-'ntle
de
nt! 1 iement
des
pê('heur's
rie
hl.
Petit.e ((Jte.
Sa
pr'u'\\imité
par
"appol't
aux
grandes
agglomérat.ions
urbaines,
Dakar
f~n Lp LA, expl i que son i mpo \\'1 an te fone l i 011 comm(' l'C j a le.
Les
apports
de
la
pêche
artisanait'
sont
rèser\\-és pOUl'
pl us
de
50%
ail
marf'.yage.
Lf>
"(.1 e
du
li 0 i S S 0 Il ri ans
J'a 1. i men ta t i () n
s é n p gal ais e
(. :, l' 1 i qll e
1 • j mpo r' tH. Il C e d f' ete' t te
f n Il c t i () n d f'
L~ 0 film,' t"(' i a lis il t i \\Jll:
J e
Sénégal
es!.
J'un des
plus
gros l'onsürnmateurs de
j)"isson
Pli
Afriqw-';
](-'
poissnn
constittll-:
_la
pl'illl'ipaJe
nou:·· ..... i ture
protéi que
du
pays.
A Dal,nr
la s'1nsommati on
moy;..~nne anllllf-~]]P
de
poisson est supèl'ieure à
57
Ii.g
par
habitant.
Pour
102.157
tonnps
de
IHI i ssons
m'H·p.' ès en
1980,
prés de
40% proviennent de
La Petite Côte: ~l'Bour
et Joal prennent
le peloton dp
tête dans cette vellle de
poisson.
D'a p l' t; s I e s
s ta t i s t i q U f~ ~
d u s , r' v 1 (; e
départemental de
la
pêche de t't'Bou!',
environ
ii,::'/~ des
apports de
la
Petite
Côte
sont
destill~s
a
la
consommation
locale,
plus
de
35% à
Ja commercialisation
de po i s son s
f r ri i set.
l p
l' t~ ste est des 1. i n è à
l ' i Il li \\1 st rie
de
tranformation artisanale.
Les grands
centres
urbains
absorbellt
la
~t'ande majorité
des
poissons marèyès.
Les courants de
trafics que
J)I'èsentent.
la
figure
Il
33
mett"'nt
en
relief
Le
l'ôLe
pôlarisaleur de Dakar dans ces
Bl'hats.
Peuplée d'envirun
un
million
d'âmeb,
la
(:cq,itale
sénégalaise constitue
le
principal
débouché
dvec
40%
des poissons
consommés.
La
ville
de
Thiès
p~l
le
deuxième client avec
27% des achats
sui\\-ie de
iiiourbel,
I\\aolac:k,
Ti\\"aouane et St.-Louis.
Les (:pntres ul'baitls dA

DISTRIBUTION DES ESPECES TRANSFORMEES SUR LA PETITE COTE
DANS LES PRINCIPAUX MARCHES SENEGALAIS
DISTRIBUTION DE POISSON FRAIS CAPTURES SUR LA PETITE COTE
DANS LES PRINCIP..l\\UX MARCHES SENEGALAIS
4
~
DAKAR
CP
DAKAR
1 .... fIIACOUN DA
~
(
DIS'TRIBUT/O"
(to'''' •• '
•\\
150 T
DISTAll!IUrlON (to"" . . ,
\\
400
2 0 0 T
~ EXTERIEuR
600
650
_
950
1000
~
fOO ~""
1
,
!
_ 1 5 0 0
2500
3000
_ 2 5 0 0
4000
_ 3 5 0 0
fig:
33
~OK~
10000
fig:
34
, 1'000
source: Sécréti1riat d'f:tat à la pèche,Dakar(19821
I,()ur,:e: S{iCI'él.i.ll'ii,t d'[Lat à la rêchp,Dakar(1982)

79
Dakar et
Thiès
captent
à
eux seuls 67% des produits
marèyés.
Une des
fonctions
touristiques de
la pêche,
6utre l'approvisionnement
en
produits
frais
des
établissements touristiques,
réside
dans
l'attraction
et
le
spectacle
que celle-ci offre aux vacanciers.
Le
halagp des
pirogues au moment des débarquements et les
scènes de
vente
sur
la plage sont assez appréciés des
tour i ~"'. tes.
PHOTO
n'
SCENE
DE
VENfE
DE
POISSON
SUR
LA
PLAGE
DL
M' BOl' R
APrés
l e
débarquement,
l e s
épouses
des
p l ! c h e u r s
t r I e n t
l e s
pOIssons
pour
l e s
p r o p o s e r
à
l a
VeDte
L'opération de
vente
induit
de
nombreuses
tâches annexes
allant
du
halage
des
pirogues,
au
portage des
poissons
aprés
vente
et
à
leur glaçage
avant qu'ils
ne
soient transférés vers
les marchés de
consommation,
aux
moyens
de véhicules appartenant aux
marèyeurs.
La rémunération
des
intermédiaires,
qui sont
au nombre
de
3 à
5 entre le pêcheur et
le maréyeur,
se
traduit par
la
formation
du
prix
proposé
aux
consommateurs:
celui-ci est d'autant plus élevé que

HO
l'on s'éloigne du littoral
vers
l'intérieur du pays.
l.e manque
d'équipement
en
entrepôt,s
frigorifiques,
l'inorganisation
des pêcheurs,
militent
en
faveur des marpyeurs qui
modulent entièrement à
leur
guise toute
la
fonction
de
commercialisation
du
poisson.
Dans
les
centres
de
t'1'Bour
et
Joal
les
pêcheur's snnt
gpnéra 1 ement
SOllS
la coupe de quelques
rich,"'s maJ"."yeurs
qui
sont
sou ven t,
propr i é Ln j l'es des
(-~ n gin sri' f':, plo i t 11 L i 0 Tl •
La rémunération
des
pêcheurs qui
se fait par
ie système
des
parIs dépend de
la production
+
.
e "
aUSSl
des
types d'engins utilisés.
Ci-dessous
le montant annuel de
la part selon
le type d'engin:
LI GNE
DE
F O N D - - - - - - - - - - - - - -
142. 000
F. C. F. A
f'l LETS
D O R M A . N T S - - - - - - - - - - -
75. 000
F. C. F. A
FI [.ETS
E N C E R C L A . N T 5 - - - - - - - - -
1 0 0 . 0 0 0
F. C. F. A.
SENNE
T O l . l R N A N T F : - - - - - - - - - - -
ZOO.OOO
F. C. F. A
SOU r ,. " :
S P c r é t ~ r I a t
<1'
E t a t
;\\
1 a·
1> t' C Il f'
!, P n P " il l
,1
l
" " ,
1 \\1 k (1
Les
parLs
qui
revielllll'nt
aux propriétaires
des engins
de
pêche s'élèvent à deux pour la liMne de
fond,
trois pour
les
filets mai lIants et quatre pour
la
senne t.ourn'111te.
lIn phénomène
de
concent ra t i on des armemen ts
de pêche
aux
mains
de quelques marèyeurs est observé
dans
les
centres de pêche de M'Bour et
Joal,
ce qui
se
traduit au
niveau
du
pêcheur
par
une
situation de
dépendance de plus en plus grande.
* L'indust.rie artisanale
La transformat.ion
artisanale
constitue
l'aut.re aspect
essent.iel
de
la
pêche.
Dans ce milieu
tropical,
en
l'absence d'équipements
frigorifiques,
de
chambres froides,
elle
constitue
la
principale
technique de conservation.
Sa fonction
d'approvisionnement
des régions
périph~riques est
importante:
la
carte
de
flux
commerc' i aux des espè'-'es
trans formées
(n· 34 page,
78)

81
PHOTO
n'
2
VUE
DE
LA
ZONE
DE
PECHE
A
M' HOUR
A pre s
e
d e b a r q u e m e n t ,
e s
po i
son s
d e s t I n e s
il
1 a
r a n s f o r m a t i o n
s o n t
r ans
e r e 5
par
e s
C a
.. che s
d " n s
es
a, r e s
de
ansforma
i o n
a r
i s a n a l e
PHOTO
n'
TRANSFORMAT! ON
ART! SANALE
A
M'
HOUR
Operati on
de
umage
de
poi s s o n ,
1 e s
s a r d
n e I l e s
son t
b r a i s e e s
a v a n t
d ' ê t r e
s é c h é e s

H2
montl'e en
effet
qu""
la
ville
de Tambacounda qui
se
classalt au
teme
ran~
pour
l'achat de po~ssons frais
(1,1% d'achat)
occupe
le
-lème
rang
pour
<èelui
des
produits
transformés
avec 9,8% des achats.
La ville de
Kaolack pst
le
premieJ'
client a\\'ec
36,4% des achats.
Les cent,res
urbains
de
Dakar
et
Thiès
occupent
respectivement
la
2ème et 3ème placp avec 26 et 15,6%.
C'est en
esppct-:s
t ranformèr's
que
s'effectue
l'pxport.a1.ion vers
les pays africains
limitrophes
(400
lonnes exportés en
1982).
Sa
f 0 net i on
d p
" é~ u ln t ion
de s
pl' i x
n' en est
pas
moins
impol't.anl('.
La
t.ransformn.tion const.itlle 11I1
dèbolwhé sÎ1,'
rlf~ 1A p,'oduct i on qui en absol'bant. 1e trop
plein fit-
poissons
fr'ais
évitp
ln
fixntion
de pri~
d,:· " i s (1 i l' (, s .
1·:1 le offre
enfin
à
la
population à
faihlt'
niveau de
vie
la possibilité de consommer du poisson:
le prix de poisson transformé est multiplié de
2 à
3 du
product.eur au
consommateur
alors
qu'il
est de 4 à
8
pour le poisson frais.
Fnt.re
1970
et
1982
le
tonnage
de poisson
transformé a
ét~
multiplié
par
1,7.
Pour un volume
toLal de
]42.000
tonnes capturées en
1982 prés de 34%
ont été
réservées
à
la transformation.
La Petite Cate
est de
loin
le premier producteur avec
plus de 40% de
poissons
transformés en 1983 pour une production totale
de 60.116
tonnes.
Lt->
tonnage sec a
ét,é estimé à
prés de
10.000 tonnes
soit
le tiers du volume
frais
transformé
(dnnnPI's stat.istiques
du
service
départemental
de
la
pêche de ~1'Bol1r).
n'aprp.s
1 e
che r du se n
i ce dt~ pêche dp ~1' Hour
la transfol'lnation art.isannle
indlli t
à
~1' Boul' en moyenne
pJus d~
1000
emplois
directs;
plus
de
90%
de ces
emplois sont occupés par des femmes.
Pendant la
période
de
la
saison sèche qui
coincide avec
la grande campagne de pêche,
beaucoup de
jeunes ruraux
affluent
vers
~l'Bour
et
Joal
dans
l'espoir d'être employés dans cette activité de pêche.
Les transformations
sont
pratiquées
sur la
plage prés
des
aires
de
débarquement.
Le fumage de
poisson constitue la principale technique employée pour
la transformation artisanale:
-
le poisson braisé séché est de loin le plus
important
par la
quantité de
la production,
plus de la moitié de
la production
totale
de poisson sec dans
le centre de
~1' Bour.
La techn iqUt~
cons i s te
à
bra i sel' et
fumer
le
poisson,
surtout
les sardinellE's et
les ethmaloses,
en
rai sant. (:Ol1sumf-'r
de
la
pai Ile
de
mi l
et des coqups
rl'aruchide.
Le
fumage est. suivi
par une opération de

séchage des
poissons
SUI'
les
claies avant qu'ils ne
soient mis dans des ballots pour la vente.
-
la
préparation
de
poisson
fumé
séché
esL
moins
importante,
moins
de
3%
de
la
production à
N'Baur.
C'est le
centre dp Joa]
qui
en fournit] 'essentipl.
Il
s'agit ·ici de
faire
fumer
Je poisson,
requins
Pl.
J'aies,
dans des fours en parpai ng pendant une durée mO,'"ellne de
24 heures.
Cette
production
est
plut6t
destinée
à
l'exportation.
-
le
séchage
constitue
le
deuxième
procédé
de
la
transformation;
il consiste à déshydl'ater
le pois~on et
à
l'exposel'
au
soleil
pendant
une
durée df:~ 2·1 à 48
heures.
La pl'oduction
des
produi ts
fermentps
séchés
ou salés
s~ch~s
est moins
importante dans
les centres
de p~chp. d~ la Petite Côte.
c'est principalement
cette
industrie
de
transformation qui
est
jugée
peu
"cohabitable" avec
] 'aménagement touristique
Les
rapports ent_re le tour i ~me et la p~L'he se
traduisent par
une rivalité dont l'objet est constitué
par le droit d'occuper le littoral.
Il
a
été aménagé depuis plusieurs années une
aire de
débarquement
équipée
de
claies
de
transformation à
M'Ballli-g.
à
quelques kilomètl"eS au
Sud de
M'Baur,
pour
y
transférer
les
activit.és de
p~che. Jusqu'à
nos
jours
cette
alternative
est
repoussée par
les
p~cheurs
du
fa i t.
des
avalltages
économiques que présente
le marché de M'Baur.
L'interdiction de
fumer
du
poisson pendant
certains jours
de
la
semaine pour ne pas entraver le
bon déroulement
des
pratiques
balnéaires
constitue,
pour le
moment,
le
seul
arrangement
ent.re ces deux
activités en présence.
2.12
QUELQUES
DONNEES
SUR
L' ORGANl SATI ON
DES
ESPACES
VI LLAGEOI 5
Un
réseau
d'une
quinzaine
de
villages
s'échelonnant du
Nord
au
Sud
constitue
le
second
élément de
l'organisat.ion spatiale de
la Petite Côte.
L'occupation de
cette
zone
littorale
se
serait effectuée
entre
le 10ème et
Jp
17ème siècle par
suite de mouvements migratoires venus de l'intérieur du
pays.
Au premier plan,
les motivations économiques ont

84
présidé au
peuplement
de
ces
espaces
vi 1 lageoi s:
recherche de
nouvelles
terres
de
culture,
diversification p.conomiqup pa l ' l a pêl'!1 e
P. t
le commerce.
IAJl'S
du
dernier
recenSemf'llt
en 1976,
quatre
localités vil La~eoises
avaient
une
popula.tion
supérieure à
2000
habitants;
celle des autres variait
entre 500 et
1500 habitants.
Les principaux
espaces
villageois
jugés
prioritaires pour
le
développement
touristique
sont
situés de
part
et
d'autre
de la ville de M'Bour.
Il
s'agit de
la
zone
de
Saly,
au Nord de M'Bour,
qui
a
accueilli
la
premlere
station
touristique.
Les
implications de cette implantation de villégiature dans
cet espace
villageois fera
l'objet d'une étude fournie
dans la deuxième partie de notre texte.
La deuxième
zone
d'aména~ement est ~elle de
Nianing au
Sud de M'Bour,
le développement du tourisme
international y a
été amorcé depuis
les années
1970;
il
s'agira dans
le
cadre
du
programme
d'aménagement
touristique de
la
Petit.e
Côtf>
de
rpnforl'el'
les
structures déjà existantes.
En
1984
lors de notre enquète sur
le
telTain,
la population de
la localité de Nianing était estimée à
environ 2000
habitants par le chef de village dont 51%
avaient moins de 20 ans
A l'instar des autres villages,
deux systèmes
économiques y co-existent:
une 0conomie agricole fondée
sur la culture de mil et d'arachide,
la pêche constitue
la seconde activité.
La production céréalière destinée plutôt à
la
consommation s'p.levait
en
1984
à
50.000 kg,
celle de
l'arachide généralement
commercialis~e était dp. 70.000
kg.
La pêche
constitue
l'activité économique la
plus rénumératrice.
D'aprés les données recueillies au
poste de
contrôle
de
la
pêche de Pointe sarène dont
rel~vent les
villages de M'Rodiène,
Warang,
Nianing et
Pointe sarène,
la production de ces cpntres secondaires
de débarquement est passée de 788 tonnes en
197~ à 2800
tonnes en
1983,
pour une valeur commerciale estimée à
192 millions
de
F.C.F.A pendant cptte dernière année.
Cet accroissement
de
335%
est
le résultat en grande
partie de
la
modernisation
du
parc
piroguier
par
l'adaptation de
moteurs
hors-bords qui
a
profondément
accru les possibilités de la pêche artisanale.
Les villages
de
Nianing
et
de Pointe sarène avec un
taux de
motorisation de plus de 80% totalisent prés de
90% des mises à
terre.

li
é
1égende: 1: plac;p, 2: lDne de marécage. 3: forêt classée, 4: emprise villageoise.
',: p:waCl~ de cultut'p.. 6: route
'iource: ptHltDCj['aphie ilérienne du Vi\\!dgE~ de Puinte Sarène(ll·'B)

Hl,
i\\
('P
systèmp
érlllHlIlIique
el
spatial
traditiunnp)
des centl'ps ,'ôtiel's
il
convient d'a,jouter,
dans
les
zones
d'arrièrt~
pays,
le
de\\'eloppement
d'pxploitat.ions maraîchÈ'res
et avicoles
financé par le
mouvement CARI'l'AS,
qui
est une organisation de secours
catholique.
C'est sur un
fond d'initiation aux techniques
agricoles modernes,
dans
le
centre
de
formation du
village de Nianing,
ou la théorie,
dispensée en
langues
locales,
et
la
pratique
sont intimement liées que le
mouvement CARITAS
encadre
et
finance des groupements
villageois de
producteurs en vue d'une diversification
de
leurs
activités économiques et de
la possibilité de
promouvoir leur niveau de vie.
Pendant
la
campagne
agricole
de
1980-1981,
:W8
tonnes
de produits maraîchers et fruitiers,
51% de
melon,
26%
de
gombo,
5,4%
de tomate,
3,2% d'hal'icot
vert et 14,4% de divers,
ont ét~ commercialisés par les
périlllètl'es vil lageois de Gandiga.l,
/,>1'Hourokh et Hoff.
Dans
l es
vil l ages
de
I\\obes,
situé dans 1a
commUIH- de
JnaJ-Fadiout.h,
de
Hoff,
de
fiandi,l!;al
df's
unités de
production
avicole sont
mises en valeur par
des équipes

5
à
10
personnes avec en moyenne un
cheptel exploité
par
an
de
50U
pondeuses
et
5000
poulets de chair.
Les bénéfices dégagés par cet élevage
sont estimés
en
moyenne
à
1000
F.C.F.A
par
poule
pondeuse et
l1üF.C.F.A par poulet de chair.
Plus de
2/3
des
produits
agricoles
et
avicoles sont écoulés sur le marché de Dakar.
Le chef
de village de Nianing nous a exprimé
sa déception
quant
à
l'allure
sectorielle
du
développement
touristique
dans
cette
zone.
Il n'~ a
aucune ouverture
du
tourisme
au spcteur de la pêche,
encore moins
il
celui
de
l'agr'iculture,
malgré
les
e f for t, s d' a m(~n age men t
mal' a î che r .
Les
é 1'. a b lis sem ~~ TI t S
tOlJl' i st. i qlles
préfè l'en t
se ra\\' i t.a i ) 1el' à
~1' Bour pOlir
1t~
poissoll
4~t.
pOlIr
Jl"
n'st~' à
Dakal'
()Il
à
J 'f"tr'an,L(t'r.
t\\
['l'
pr'opos .J.L RAPP,
F.
~1ELLAH, J.L M,\\lJH.EH.
(1977)
faisait'nt
remarquer que
le village club Aldiana implanté dans
la
localité de
Nianing
et
géré
par
le
tour-opérator
Neckerman importe
tous
les
légumes consommés par les
touristes d'Allemagne
alors que
"tout ~ c6t~ se trouve
un domaine
agricole
financé par le mouvement CARITAS.
De quoi
raFitailler
le
lieu
de
vacances
si
les
facilités
sur les
taux douaniers n'ex.istaient pas"

87
2.2 L'ANALYSE DU CONTENU URBAIN DE _L~V lLL~ DE J'l' BOUR
Z . Z l
LES
FONCTIONS
URBAINES
DE
M'BOUR
2.211 Quelques données sur la croissance
urbaine
Malgré la macrocéphalie de Dakar qui polarise
en grande
partie
toutes
les
forces
économiques
et
humaines du pays,
le phénomène de la croissance urbaine
s'est généralisé
dans
la
plupart
des
villes
sénégalaises.
Depuis 1925
la
population
M'Bouroise s'est
accrue d'une façon
régulière:
Population de M'Bour de 1925 à
1980
1 9 Z 5 - - - - - - -
1 . 700
h b t s
1 9 7 7 - - - - - - -
. 0 . 000
h b t s
1 9 3 6 - - - - - - -
5 • 200
h b t s
1 9 8 0 - - - - - - -
4 7 • 500
h b t s
1 9 6 6 - - - - - -
2 0 • 520
b b t s
1 9 8 5 - - - - - - -
6 3 . 000
h b t S
1 9 7 6 - - - - - -
3 7 • E 6 1
b b t s
1 9 9 0 - - - - - - -
83. 500
li b t s
' 1 9 7 7
à
1 9 9 0 :
p r o j e c t i ons
ètabl i es
par
1 e
.. i ni stère
de
l ' urbani s.e,
Dakar
En 11
ans
la
population
de
la
ville est
passée de
1700
(1925)
à
5200 habitants
(1936)
soit une
multiplication de
la population de départ par 3. Entre
1936 et
1976
(date du dernier recensement)
elle s'est
accrue de
l'ordre
de 724%.
Il est difficile de situer
dans le
temps
le véritable démarrage de la croissance
démographique.
Toutefois l'héritage
urbain
de
la
colonisation a
constitué
sans
nul
doute
un facteur
déterminant dans
cette évolution de la population. Dès
1922 la mise en place,
dans le quartier de l'Escale, au
bord de
la
mer,
d'équipements
commerciaux,
Morel et
Prom, F.A.O
et
de
services
administratifs coloniaux
destinés à
faire
de
M'Bour un centre de transit pour
l'exploitation agricole de l'arrière pays, a suscité un
fort courant migratoire.
Beaucoup d'auxiliaires coloniaux venus des

88
v i Il e s
de
Sai. n t - L() u i s •
l) a k a l' ,
It LI fis que
s e s () n t
impla.ntés à
f"l'Bour
dans
lps
années
1930.
La df'nsité
urbaine estimée
à
7R habitants à
1 'hectare en 1966 se
situe à
pl us de
100 habi tants à
l ' hect,are de nos
jours.
Dakar a
une
densit{>
d'un
peu plus rie
1G8 habitants à
l'hectare.
En
1972
la
crf~ation
d'un château d'eau par
sui te de
la
capaci té
i nsuffi sant,e
du
premier
(construit en
19(6) atteste
l'importance de
l'évolution
démographique.
ActueLlement
il
est
difficile d'avallcer une
estimation exacte
de
la
population
de
la
ville de
M'Bour.
Selon
les
projections
du
Minist",re
de
l'Urbanisme elle
devait
~tre de 47.000 en 1980,
63.000
en
1985
et
serait
de
83.500
en
1990.
Pour
l'administrateur municipal
de
la
ville,
le nombre de
60,000 est trés
largement_ dépassé,
suite à
d'impor'tants
mouvements migrat,oires
Clui
s'ajoutent à
une croissance
naturelle assez
sout,enue.
Fn effet C'haqlle ann(·e,
nous
l'avons déjà
indiqué,
pendant
les campagnes dp pêche,
M'Bour accuei 11p
ent_re
1500
et
2000
pê('hf~\\lrs
saisonniers;
pal'
Hi 1 leurs comme
la
pPl'iorip des
tr'avaux
ag r- i cn 1PS Ile
dépasse
pas
plus de
~ mu i s,
beaw'oup de
jeullPs ruraux
a ff l uent
vers ~1' Bou r
tlii
i l s s' O(,C'llp"nt de
t.âches annexes
indu i tf'S
l'a l ' l a pêche.
Lps
(·fl'pts
dl"
la
sécheT'essp
et
1.' hiatus
entre les rpvenus agricoles
faibles
(62.300 [<',t'.F ..-\\ par
an en
moyenrw)
et
les
rf'venus
urba i ns,
même s' ils
relèvent du
s(~cteur
informel
(R4.300
F.C.F.\\ par an
jJ Ù u l'ce
sec te u r e n
m0 yen ne),
f 0 nt,
q .1:: ces mi .u; rat ion s
saisonnières ont
de
plus
en
plus
un
C'aractère
définitif.
R{>gionalement.
mis
à
part
le
Cap-\\ert qui
entre 1960
et
1974
attestait
un
solde migratoire de
2 5 , 1 %,
se u les
1es
ré g lOTI S
du
fi é 1H'" g él l
0 rie nt a l e t
d e
Thiès avaient
un solde
positif,
r~spectivement 7,8% et
1,8%.
La
rég;ion
du
flpuve avait un
solde de moins de
17%,
le Sine-SaJoum moins de 8,5% etc.
Concernant
la
région
de
Thiès,
la \\-ille de
M'Hour,
renforrép
par
le développement du
toul'isme sur
son
littoral,
constitue
un
des
pl'incipaux
f'pntres
d'a t t_ rai t .
2.2]2 Les principales activités urbaines
-
La
fonet,ion
halieutique est
fondamentale.
Avec prés
de
3000
emp 1 u i s,
une product i on mO,\\-enne de
23.000 tonnes
(entre
1~81-1983) représentant un volume
commercial
supérieur à
un milliard de
F.C.F.A,
la pêche
joue un rôle prépondérant, dans
l'économie f\\t'Boul'oise.
L'amont et
l'aval
de
la pêC'he de même que ses
effets d'ent.rainement, ne
sont, pas
ici
syst,ématiquement

89
étudiés dans
le
centr~
de
M'Bour:
comme les emplois
pour la
fabrication des pirogues ou leur entretien,
le
transport qu'elle
induit
au
niveau
du
maréyage,
le
transfert des
poissons
aux moyens de calèches pour la
transformation,
le transport de la paille et des coques
d'arachides nécéssaires au fumage.
Rappelons que
selon le chef de service de la
pêche à
M'Bour,
plus de 45% de la population de cette
ville vit
directement
ou
indirectement
de
cette
fonction halieutique.
-
La
fonction
agricole.
Elle constitue une
activité indirectement
urbanisante,
son importance il
y a quelques années donnait à la ville son caractère de
gros bourg
semi-rural,
En
1974-75,
38.000
tonnes
d'arachide,
28.600
tonnes
de
mil et 24.500 tonnes de
manioc ont
été produits dans la ville.
Vers les années
1980 l'ensemble de ces productions a diminué de moitié.
Les effets
de
la
sécheresse
, mais surtout la rapide
transformation d'espace r\\lral en espace urbain vers les
années 1975
(voir les zones d'extension,
fig n°
36 page
91) ont contribué à ce recul de la production.
-
Le commerce.
Il s'agit de grandes boutiques
appartenant à
plus
de
70% à des libanais-syriens: ce
sont des
magasins
de
tissus,
de
magasins de pièces
détachées et d'alimentation.
Le commerce
banal
est
représenté
par
de
petites boutiques et épiceries qui vendent des produits
de première
nécèssité.
Il est éparpollé dans tous les
quartiers et détenu à plus de 90% par des mauritaniens.
Chez les sénégalais les activités de commerce
sont occupées
par
beaucoup
de
femmes
qui
sont des
vendeuses au
marché
de
M'Bour.
Les
hommes
vendent
surtout des objets d'arts, des tissus etc.
Le commerce
de
subsistance
est
aussi trés
développé dans
la
ville
et
se
localise'
dans
les
quartiers populeux et prés de la gare routière:
sur des
étalages constitués d'un carton ou d'un pagne disposé à
même le sol sont proposés des beignets, des cacahuètes,
des légumes,
oeufs,
fruits .. ,
-
L'artisanat
et
le
transport.
D'aprés un
employé municipal
plus de 1000 personnes faisant vivre
un-nombre
important
de
gens
relèvent
du
secteur
artisanal.
Nous y retrouvons surtout des tailleurs, des
maçons, des
bucherons,
des dépanneurs de tous genres,
des bijoutiers,
cordonniers,
sculpteurs;
ces derniers
sont surtout
implantés
au
centre
ville
pas loin du
village de vacances de M'Bour.
Les transporteurs
assurent
la
liaison
routière de M'Bour vers Dakar, Kaolack et Joal.
Il

90
s'agit surtout
du transport de passagers.
Le
transport
urbain est assuré par des calèches.
-
La
ville
de
M'Bour dispose en outre d'un
hôtel de
moins
de
20
lits
et d'un village-\\~cances
d'une capacité
de 200 l i t s pour 40.000 nuitées )Jar an.
50 personnes sont employées dans ce village-vacBllces et
perçoivent en
moyenne
un
salaire
s'élevant à
30.000
F.C.F.A.
Tous
deux
appartiennent
à
un français et un
libanais.
2 . 2 2
STRUCTURE
URBAINE
ET
NIVEAU
D'EQUIPEMENl
2.221
La structure urbaine
Issu
du
quartier
européen,
J'Escale
contraste avec
le
reste
de
la
ville par son niveau
d'équipement.
C'est
sur cet espace que sont cOHl'entrés
tous les services relevant du secteur administraLif:
la
préfecture,
le
poste
de
police,
le
trés()r,
la
gendarmerie,
la
poste,
le service départemental
de
la
pêche,
le centre médicaJ
etc.
La banque,
le
grand
marché
de ~l' 8(>\\11',
les
commerces de
gros et demi-gros détenus par
les
libano-
syriens y ont élu domicile.
Par ~ i lIeurs,
il
consti tue
le carre t'our c':J
convergent et
d'o~
partent les axes
routiers vers les
principales capitales
régionales.
La
gare routière a
sec l'été dans
le
centre
une rue marchande à
activités
multiples:
petits
restaurants,
menuiseries,
garages
mécaniques qui
relèvent
en
grande
partie du '-iecteur
informel.
L'urbanisation est
plus
poussée
darI"; cette
zone centrale,
les
rues
sont bitumées les maisons en
dur sont
occupées
par
les
libanais
et
des
fonctionnaires
sénégalais.
-
Le
quartier
de
Tefesse
est
celui
des
pêcheurs,
il
s'étend
légèrement
au
Nord-ouesl
de la
zone centrale.
Ses
occupants,
les Sérère,
les ~océ et
Lébou ont
été
les
ethnies fondatrices de la ville de
M'Bour vers
le
10ème
siècle.
En
1922
ils
furent
déplacés du
quartier
central,
leu!'
premie r'
lieu
d'implantation,
lors
de
la
mise
en
plal'e
des
équipements coloniaux.
Ces deux
quartiers,
l'Escale
et
lpfesse,
prolongés au
Sud
par
le centre touristique de M'Bour
constituent la zone litt,orale "utile ou fertile"
o~

~ l 1
ORGAN1SATION
SPATTALE
DU
CENTRE
UHBl\\.TN
DE
M ' BC)UR
:~: :::::
..
. .
1
'r-
.. , JJ'
>
1
1
+ ...
...
,
...
1
quarUer------L--------l
:
'
... 1
b=:==-_-~---------LEGENDE:---~-------~-------------:~;..;.t!:.~-l
,1.centre ville;2.habitat dense;3.zone d'extension:4.zone
8 5 *
5.aire
de culture;
9
de pêche;6.emPrise
~15 .20
touristiQue;7.marché;8. gare routière
9.préfeeture; 10.mairie:ll.police;12.gendarmerie;13.ptt;
8
l1li6 • 10
14.centre
2
/116
de pêche;15.trêsor;16.banQue;17.centre médical;
18.écol ;19.complexe
r771
,_,_,_,_: 7 .. 11
*
. 1 7
e
scolaire;20.sport;21.centre d'éducation
21
[Jopulaire et
~3
S(lorti
':':0:0:'_
f:l'2 .cimetière
_
12 0 18 [ :~ ~ \\2 2
~4.8
~
* 13[II]19
la ville de
ltlT1
M'Bour,197Z;
50urce:couverture
mis à jour
aérienne
pm' une
de
o 14
[m'luètp. sur le terrain
fig:
36

92
sont concentrées
les
principales activites de
la ville:
les acti.\\ités de
la pêche qui constituent
la principale
polarisation,
les
acli\\'ités
C'ommercialys
et
administratives.
-
Le
caractère
urbain
s'estompe
Jans
les
quartier's péri-centraux (~l périphériques.
Les quartiers
populeux du
Il
Novembre,
occupé surtout par des Wolof,
de Tiossé,
lieu
d'implantation
des
Socé,
se
caractérisent par
un
niveau
d'équipement
déficient:
quelques établissements
scolaires,
le
centre
de
développement et
d'éducation
populaire et sportif,
un
stade,
une
pédiatrie
en
constituent
les principales
unités.
L ' h I-i bit a t"
d a fi s
l ' en sem b l e
de
qua l i t é
moyenne,
est composé dans la plupart des cas de maisons
aves des
mUJ"s
en parpain~ surmontées de toits en tôle
ou en
zinc.
Les voies sablonneuses sont dèsservies par
des calèches.
L'habitat spontané
irrt~gulier
avec
des
matériaux constitutifs
en
bois,
en
zinc
se
trouve
surtout reprf~senté dans les zones d' extens ion.
2.222
Infrastructurf's et pJ'o~ramme touri stique
La situation
en matière d'infrastructures se
caractérise par
un
déséquilibre
spatial,
par
une
rièficience de
l 'entr'etiPIl de ce ql1i
existe.
Dans le
quartier
de
l'Escale,
un
réseau
maillé de
rues goudronnées directement branché sur les
routes menant
vers
Dakar,
Kaolack
permet
l'accessibilité de
cette
zone
par
les
camions
des
marèyeurs et
assure le trafic pour
l'approvisionnement
du commerce.
Le réseau routier est d'une grande précarité,
les rues
sont
recouvertes
de
sable;
le
revêtement
asphalté qui
date
de
l'époque coloniale est largement
crevassé.
Tous les
autres
quartiers
de
M'Bour
sont
sillonés de
lues
sabJeuses
dont
Je trafic est assuré
par des calèches.
Deux chateaux
d'eau branch~s sur des forages
assurent
l'alimentation
en
eau.
La
proportion
des
branchements
individuels
est
estimée
à
plus
de 800
abonnements don1,
la
majori té
est
concentrée dans le
quartier de
l'Escale.
Une part
importante de la population des

9:1
P HOT 0
lJ E
Dl!
Ql'~RTrFR
L'ESCALE
'.~
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Novembre
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en
g é n é r a l
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ur
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surmontees
d e
01
en
z i n c
Les
ruE" S
y
o n t
s a b l o n n p u s e

94
quartiers
p~riphériques
s'alimente
aux
bornes
fontaines.
L'électricité fournie
par
les
centrales de
Dakar,
est
presque
totalement
assurée dans
le centre
ville où
la
population
bénéficie
d'un niveau de vie
plus élevé.
Dans
les autres quartiers moins nantis,
les
frais d'installation
limitent
les
branchements
en
électricité.
1':11
matip\\'!'
d'assainissement
la
ville
ne
pos~i'd/' CI Il' lin
T'PSPHII
i Illldpqua t
pOli r
'évacuat.ion dt's
( . fi 11:-,
Il l'
l' Il i ~ S l' 1(' ln e n t
v t' l' S
1H. 111("'.
La situation HP cara('ti~l'isp pfl.r un p(,()lIlf'men!
trés diffil~ilp
des
eaux
de
pluie
surtuut
dans
.le
quartier de
l'Escale
ou
de
,g)'andes
crevasses
en
diverses pa[·ties des
rlH~S reli(~nnt-'.\\lt les f~allX de pluie.
Ilil.ns
lys
quartiel's
périphpriques
sableux,
la
perméabi litp du
sol
les
fait
moins
souffrir
de la
stagnation des eaux.
Les eaux usées sont déversées dans
lps
rues.
Concernant
les ordures ménagères
la situation
est fort déficiente.
De nombreuses décharges
spontanées
se sont
creees
dans
les
rues.
Le degré d'insalubrité
est plus
accentué
au
bord de la plage ou sont jetées
les défécations,
entrailles de poisson et eaux usées.
Le plan
régional
d'aménagement
touristique
prévoit de
faire
,jouer
à
!'l'Sour un rôle déterminant
dans
le développement de
la fonction
touristique.
Celui-
ci
prév()it
le
renforcement des moyens administratifs et
('ommer('iaux pour
lui
permettre
de
faire
face
à
la
dt':manJe hôtelière.
-
Au
pl'emier
plan
apparaît
la
fonction
commerciale que
la
vill~ est destinée à assurer.
Elle
devra jouer
un
rôle
important. dans
le ravitai llement
des zones
d'aménagement
touristique en ce qui
concerne
la commercialisation
de
poissons
frais
et de produits
maraichers.
rI est
prévu
l'installation d'un équipement
frigorifique d'une
capacité de conservation de
l'ordre
de
15 à
20
tonnes de poissons frais
pouvant' permettre à
la ville
d'approvisionner
les
hôtels
d'une
manière
régulière.
Sur le
plan a~ricole l'encadrement technique
et financier
des paysans permettrait des exploitations
maraichères de
types
industriels et semi-industriels en
vue du ravitaillement des
installations hôtelières.
La
fon(·ti(,n
résidentipl)p de
la vil le n'~n
est pas moins
import.ant.p.
Elle l'ollstituera à
la
fois un
r è s p r v 0 il' d (~
rn 1-\\ i n cl' () p u v r t '
e t.
1('"
1 i p \\1 d e r è s i ct e n l~ p
d P. S
pm p 1Il .Y (~ s
h Cl Lf' 1 i e l' s .

11
est
aillsi
prévu
Uil
lotissement
de
hectares destiné à
accueillir
le personnel.
En outre
la
mise
ell
place
d'équipements
d'accompagnement sanitaire,
administratif,
commercia.l,
sfJocl if
et
de
distract-ion;
la
réalisation
d'infl'astructures
nJlltier'ps,
HOOIll de
rout.es primaires,
2 H0 () III
d e i " 1Il t~ '"'
S ,J' .(" 1d a i l ' P S,
2 () 0 () m li e
rOll les
ter t i air p s
dey "fI i f'rl L Ct.HI fo ,'1 p l'
~I' I1( iU l'
da ilS
son
l'Ô l p
de een t l'e
d'ail i ma t i ('II
t OUI' i s1 i quP.
Dans cet.te
étude nous IlllUS sommes emplo~;és a
anal.\\s(~r
I(~s
caractel'istjques
socio-économiques de
la
Petite Côte
et à
appl'écier le contenu urbain de t'l'Bour
à
travers
ses
diverses
fonctions
et
son
niveau
d'~quipement. Hormis
la
fonction
de
la pêche qui
est
essentielle et
qui
constitue
le
seul
facteur
de
polarisation,
M'Bou]'
se
présente comme un centre dont
l'attraction correspond
aux
limites de son département
pour les
ser',,' iees admi n j s tra t i r s ,
le commerce de biens
courants:
les
habi tants
des
\\'i 1 lages
environnants
\\'ielll1ent
Rl"
ravitailler à t'l'Bour.
Tl
pst
Fi
constater
que
l'infrastructure
uI'taine qui
pourrai t
offri [' ses services au;.,: touristes
pst
pratiquement inexistante dans
la ville de M'Rour.
~nus verrons
plus
loin que Dakar grâce à
son
ni\\~au de
prestations de services capte les
principaux
flll\\:
commf~r'('iaux
induits
par
l t"
tourisme et
cela au
dt:'1 riment.
dt·
ln
vi Ile
df'
M'Bolll'

le programme en
':'qllipemenl
pl'éVIJ
pHI'
le
plan d'aménagf~men1 touristiquf'
èS 1.
l' est è
a Il ni",' eau de v (J eux pie u x .
I l
sera
envihagé
dans
la deuxième partie de
notre
l.e:-: 1. t';
l ' è t ude
de
l'organ i sa t i on
de
l'espace
touristique de
la
Petite
Côte.
Les
rythmes
de
fréquentation
touristique de même que la place de cette
zone littorale
dans
le
mouvement
du
tourisme
internatiunal seront abordés dans
le premier chapitre.
Le deuxième
chapitre
sera
consacré
à
une
étude de
cas,
celle
de
l'implantation de la station
touristique de
Saly
Portudal
dans
un
milieu
traditionnel
villageois.
Il
serait
interessant
d'étudier
les
conséquences mult.iples
d'un
tourisme
conçu
comme un
élément majeur de r~aotivat.ion économique sur un milieu
local aux
structures économiques (~t sociales archaiques
mais adapt~es.

96
PHOTO
n ' 6
VUE
PRISE
DANS
LE
CENTRE
DE
LA
VI
LLE
L a s 1
u a t l o n
en
a s s a i n I
ssement
l' S t
d " f l C I P n t e
1 e s
rue s
dan s
e
Q u a r t , e r
de
l ' E s c a l e
c r e v a s s e e s
r e t ,
n ne n
l' S
eaux
de
pl
UI
e
PHOTO
n'
VUE
PRISE
AU
BORD
DE
lA
GARE
ROUTI [RE
DA "1 S
E
QUA RTl E R
D E
L J
SC A !
E
Une
des
rues
marchandes
si
uees
au
bord
de
r o u t i è r e
A
d r o i
l'
de
a
p hot 0
son t
li e s
b o u t i ques
de
Mau r 1
ani ens
l'
de
pet
s
r e s t a u r a n t s

PARTIE
I I
LA
P E T I T E
COTE:
O B J E ' r
D~ENJEU
SOCID-ECONOMIQUE

98
CHAVITRE 1
FREQUENTATION TOURISTIQUE ET FONCTION D'ACCUEIL SUR LA
PETITE COTE SENEGALAISE
1.1 IMPORTANCE DE LA PETITE COTE DANS L'ACTIVITE
TOURISTIQUE AU SENEGAL
1 . 1 1
EVOLUTION
DU
TOURISME
AU
SENEGAL
1.111 Une fréquentation touristique fluctuante
L'organisation mondiale
de
l'espace
touristique (J.M
MIOSSEC,
1976)
se caractérisp par la
cons~itution de
vastes ceintures spatiales dé~erminées
par les
centres
européens
émétteurs oe touristes;
en
fonction de
la
distance,
de
l'accessibilité,
de
facteurs économiques,
politiques,
naturels positifs ou
npgatifs s'ordonnent
de
vastes
couronnes de moins en
moins densément
fréquentées
et
organisées
du centre
vers
la
périphérie.
Les espaces touristiques africains
ayant un
puissant
effet de t,ropisme font part,i e de la
dernière ceinture
périphérique
avec
bien
sur
des
différences de
niveau
de
fréquentation
et
d'organisation.
L'analyse typologique
du
poids
du
tourisme
intpl'national
dans
quelqut'<.
régions d'accueil des pays
sous développés
fait appal'altre dans
le graphiqlJe n°
:37
(page 99)
la
part
relativement
modeste
du Sénégal.
Cependant. sur
le seul plan africain son
importallce dans
ce tourisme
est
non négligeahle.
En
1976
le S~négal a
t.otalisé 2,4%
des
flux
touristiques
pn direction de
l'Afrique,
en 1982 sa part s'élevait
~ 4%.
Hormis la
Tunisie
e~
le
Maroc
qui
accaparent ~
eux
seuls
plus
de
50%
des
entrées
touristiques,
cela
grâce à
une conjonction de facteurs
géographique,
économique
assez
favorable
dont
leur
distance par
rapport
aux
régions
éméttrices
de
t,ouristes,
le
~énéga] const,it_ue apl'É's
Je Kenya
le pays
le plus fréquenté de
l'Afl'iL1IJ'c..
Si
on s'en tient ~ l'Afrique noire uniquement
la pal't du Sénégal s'élève à
15% et il
totalise avec la
rôte d'Ivoire
plus de 30% des entrées touristiques,
la
part du Kenya est d'environ 25%
Les }'ythmes de
la fréquentation touristique

NIVEAU DE DEVELOPPEM~NT
TOURISTIQUE DANS QUELQUES REGIONS D'ACCUEIL DES PAYS
SOUS-DEVELOPPES:
REPARTITION TYPOLOGIQUE
Ech: semi logarithmique
entrées
TUNISIE
o
1 000 000
BRE51LO
BERMU?
400 000
JAM~UEO
é E ou
KENYle
0
300 000
~ (~O~.....BBAARRBB~0 S
LGERJEO
0; R"GU"y ~
.
OfOUATEUR
OVENEZUEL"
200 000
~( "'LE MAURicE
100 000
.f~
"aO~
eTOGi
(
'SEYCHELLE
OONooe~e
AMBlE
50 000
.
MUAW, fteTANZANIE
BEN(",eEn!\\oPI E
30 000.
luTE VOLTA
eGAMBIE
20 000
rMADAG"SOAR
recettes(MilUards $)
10 000

0,.1
0,2
0,3
0,4
0,6
0,7
fig:
37
e pays d'Afrique noire
source: Organisation Mondiale du Tourisme(1980)

100
au Sénégal
ont été particulièrement
frappants:
de 1972
à
1984 les paramètres de ce tourisme ont été multipliés
par 3,35
pour
les entrées et de 4,16 pour les nuitées
(tableau n D
3).
L'établissement des
taux
d'accroissement
annuel
indiqués
dans
le tableau cité ci·-dessus met en
évidence l'irrégularitp
de
l'évolution touristique et
les fortes variations d'une année à
une autre que cache
l'analyse des données absolues.
Si à
ses
débuts le mouvement touristique en
direction du
Sénégal
a
connu
une
progression assez
rapide avec
des
taux
d'accroissement
recensés entre
1972-1973 de
l'ordre
de
57%
pour
les entrées et de
80,6% pour
les nuitées,
une décélération brutale s'est
opérée dans
la période allant de 1974 à
1976: des taux
de diminution
de
-6,9%
et -0,4% pour les nuitées ont
été respectivement
enregistrés
en
1975
et
1976;
les
entrées ne se sont accrues pendant ces mêmes années que
de 3%
et
5,8%.
La
l~gère
reprise qui
s'est amorcée
aprés cette
période
avec notamment. une progression de
23,6% pour
les
entrées
en
1977
et
24.5%
pour
les
nuitées en
1978
a
cédé Je pas de nouveau à
une rapide
r~gression de
J'ordre dt> -6% en 1980 pOUl' les ar'rivées
et de
-1,7% et de -0,9% respectivement en 1979 el 19HO
pou r i e s
nui té es.
[) e p u i s
ces qua t [- p
der 11 i ère ;j a Il née s
une reprise assez
limide se fait sentir.
L'évoJution des
recettes
brutes
dues
au
tourisme
(dernière
colonne
du
tableau
n
3)
a été
spectaculaire avec une multiplication par
1~ de celles-
ci entre
1972
et 1984.
Les variations
inter-annuelles
moins accusées
que
pour les deux premiers
indicateurs
demeurent importantes
avec
des minima d'accroissement
de 3,1% et 0,7% en 1979 contre 94% et 47,5% en
1976.
Globalement on
se
rend
compte en comparant
les taux d'accroissement annuel de ces trois principaux
paramètres touristiques
avec
les
taux
moyens
d'accroissement
(calculés
pour
la
période
allant de
1972 à
1984)
qui
s'établissent
à
10,6%
pour
les
entrées,
de
13,8% pour les nuitées et de 25,3% pour les
recettes brutes,
que
pendant la période des
12 années
d'observation 7
années
sur
12
sont en dessous de la
moyenne pour
les entrées,
8 pour les nuitées et 7 pour
les recettes touristiques
(figs n D
38;
39;
40).
Il convient
à
la
lumière
de
l'analyse
détaillée des
données
statistiques,
de
constater
l'extrême fragilité
du
tourisme
sénégalais
qui
est
fortement dépendant des fluctuations
internationales.
La récèssion économique intervenue en
1975

TABLEAUN'
EVOLUTION
DE
LA
FRFOIJF:NTATION
TOURISTIOUE
1 N TER NAT ION ALE
A V
S r. N E GAL
D E I 972
~
J Y 8 4
ANNEES
1972
1973
1974
1975
1976
19 ï7
1978
1979
1880
1881
1982
1983
19 H·)
S o u r c p ;
Minl51~rp
du
l o u r ' 5 m e .
d o c u m p n l s
s I a l , 5 l l Q U P S
( 1 9 7 2 - 1 9 8 4 )
T~lI)(
~nnup.is
",o,!f!n~
d'~ccrol~~~mp.nt
EntrÉ' P 5
1 0 ,
t; \\.
NUI
l
" P S
1 J • .~ 1 ".
H f : \\ r p t l p C ;
h r l J l P , " >
Z ' "
1 ' ,

102
LES RYTHMES ANNUELS D'ACCROISSEMENT DE QUELQUES PARAMETRES TOURISTIQUES
.%
80
70
:::
. :::
60
NUITEES
ENTREES
50
:::
40
+
40
30
10
20
20
......,~~--r-
..;.;...r;..~.~-----i =-1iI,'
10
:
0""'"""'......._
-10
fig:
38
fig:
39
RECETTES
_ . ( .LAi
100
:::
mmma :;>àlA X
80
:::
fig:
40
sources: statistiques du Ministère du tourisme, Dakar(19B4)

103
sur le
plan mondial,
s't"st
fortement
fait
ressflltir au
niveau de
la
fréquentation
touristique
au
Senégal
(moins 6,9%
de
diminution
pour
les
nuitées pendant
cet te année)
ce
qu i
amène
à
réf l éch i r
~ur
les
prérautions ft
prendre
quant
à
l'orif'ntation
inconditi.onnelle du
Séllé~al
voi.rt~
des
pay~
sous-
développés vel's cette forme de déveJoppement éCl,nomi4ue
et Rocial.
1.112 Un satellite du tourisme europé~1l
Les figures
41
et 42 qui détaillent par pays
le nombre
des
arrivées
et des nuitées du toul'isme au
Sénégal font
apparaître
la nette prééminence des pays
européens dans
l'émission
des
flux
touristiques.
Le
foyer européen
a
fourni
en
1984 80,8% des touristes
visitant le
Sénégal.
D'une
façon
générale
cette
fréquentation
"monolithique" (CAlES.
G.
1 9 8 3 )
largement
dominée par
les
pays
occidentaux
fait
des
centres
d'accueil africains
des
espaces
périphériques
du
tourisme européens.
En Côte
d'Ivoi.re
plus
de 80% des
tLluristes
sont européens
et
en
Tunisie la part de la clientèle
européenne est estimée à
plus de 70%
La France
constitue
le
principal
pays
émétteur de
t.ouristes
vers
le
Sénegal
avec
128.530
entrées et
556.072 nuitées en
198~ soit 55% et :52%; ce
pays a
fourn i
en
qf)~'enne
de
197 fi
à
1984,
42% des
arrivées et 40% des nuitées au Sénégal.
L'Allemagne occupe le second rang ave,' 15.811
(7%) des entrées et 161.288
(15%)
des
nui.tées.
La part de l'Afrique est relativement modeste
avec 14%
des
arrivées et seulement
10% des nui tées en
1984.
On constatera
la
position
secondaire
des
continents américain et
asiatique dans
la fréqupntation
touristique au Sénégal.
1.113 Une fonction d'accueil peu diversifiée
L'accueil touristique
au
Sénégal
comprend
principalement deux types de structure,
l'hôtellerie et
les villages-vacances;
leur capacité totale en places-
lits s'est
accrue
entre
1972 et
1984 de 441% soit de
2150 à
9500 lits.

IU4
REPARTITION
DES
ARRIVEES
OES
TOURISTES
AU
SENEGAL
SELON
LEUR
ORIGINE
GEOGRAPHIQUE
nbre d'arrivées
~~.I;::::
• _
15000
-
5000
.
1500
fig:
41
REPARTITION
DES
NUITEES
DES
TUURISTES
AU
SENEGAL
SELON
LEUR
ORIGINE
GEOGRAPHIQUE
FfII4NC
nbre de nuitées
~.500000
_ _
150000
_ 100000
~ .0000
-
20000
- - - _ -5000
fig:
42
o
121
1
source5: statistiques du Ministère du tourisme(1984)

105
Les schémas
présentés
à
la page
106 donnent
une idée
sur
les
caractéristiques de ces diffêrentes
formes d'accueil.
Les
figures
n
43
et
~~
sont
rel a t ives à
l ' importance
de chaque type d' hébe l'gement
se Ion les
entrées
et
1es,
nui tées des tour ist ,'s:
les
établissements hôteliers ont cnmptabi lisé en mo~pnne de
1975 à
1984,
71%
des
arrivées
globales
(fig na
43)
contre une
moyenne
de 29% pour les villages-vacances;
en terme
de
nui tées
( fig
n
4 -l)
'les
hôte l s o n t
enregistr~ de
1975
à
1979
une moyenne de 56% et
les
villages-vacances 44%
en
moyenne.
La situat.ilill s'est
renversée à
partir de
1980 en donnant
la primaul~ à ces
dernières catégories
d' hébergement.
Pendan t.
ces
dernières cinq années
les villages
vacances ont reçu en
moyenne
52% des nuitées contre 48% pour les hôtels.
La recherche
d'une
diversification
touristique qui
met
de
plus
en
plus) 'accent
sur la
formule village-vacances,
a
ouvert
le
S~n~gal
au
tourisme de
loisir
qui
enregistre
de
plus
fortes
nuitées cont.rairpmen't.
au
"tourisme" d'affaires <>rienté
plutôt vers
les établissf'lIwnLs hôte) iers.
Par ailleurs
un
observera
la
Lrés
grande
co fi ce n t l' cl t i on des
entrées
tour i s t i que s
( f i g s
I I '
4 5 et
46)
et celle du potentiel
réceptif que montre la
figure
n 0 47 dans
les
catégories
d'hébergement
de
niveau
supérieur.
Les
établissements
de
.:l
étoiles lu..:e et 4
étoiles s'attri.buent
77%
des
entrées
touristlques et
61,5% des rapacités en places-lits.
1.114 La saisollnalité
La fréquentation mensuelle des touristes dans
les établissements
sénégalais
distingue
une
période
d'intense activité et une période d'activité faible.
La
figure na
48
présente
la variation mensuelle du taux
d'occupa t i on des
établ i ssemen ts
sénégal ai s.
UlJt~ haute
saison touristique
qui
s'&tend
de
novembre
à
avril
appara i t
net t.emen t
avec un
taux d'occupa tion de ;ï 3%.
Pendant
la
bassp
saison
(de mai à octobre l,
le taux
d'occupation moyen tombe à
34% avec un minimum
de 29%
au
mois
de
septembre.
Cette saisonnalité du
tourisme au Sénégal
s'explique en grande partie par des
raisons climatiques
les
touristes
en majeure partie
européens fuient
l 'hiver des zones
tempérées qui sévit
de novembre à mars à
la l'eeherche d'une
"tropicHlité".

106
QUELQUES' ELBMENTS
DB
LA
STaUCTURB
BOTELIBaJ:
AU
SBNBGAL
EVOLUTION
DE
lA
FREQUENTATION
TOURISTIQUE
PAR
CATEGORIE
o ETABLI SSEM ENTS (J 79 .1...lll."--'
....J
R
NUITEE S
'00 % r---r---.r---r-A_R-r-_1V.--E_ESr--r--,r---y----,
BO
HOTfl
60
... 1;::
1:-= :::: ::::
::::::: t:::
~O
~~g m~ m~ .m ;m
t::::~. :::: ::: '"
...
CLUB_VACANCES
20
~r:::: 1m 1m 111 1mTIIT1m ~111 11ii
:::: :::: :::: :::: ::: :::: :::: :::: :::: ::::
.......................................
:::: :::: :::: :::: ::: :::: :::: :::: :::: ::::
:::: :::: :::: :::: ::: :::: :::: :::: :::: ::::
:::: :::: :::: :::: ::: 0::: :::: :::: :::: ::::
Illi 1\\\\; 1111 III :111\\1\\1 1111 1\\11 :111 'Ill
0_
197571
77
1B
79
BO
B'
B2
B3
B~
1975
In~
fig:
43
fig:
44
REPARTITION DES ARRivEES
TOURiSTiQUES
SELON
lES
ÇATEGORiES
D'ETABLiSSEMENTS
ET lEUR CLASsicATioN l!....:.9.=8...:"..!.)
....J
'%
60
HO TEL
ClUB.VACANCES
~5
~5
30
30
CLASSICATION'
fig:
45
fig: 46
_
4 é~oiles de luxe
~:~:~@~:~:~ 4 étoiles
CAPACITE DES
ETABLISSEMENTS
TOURISTIQUES
_
3 étoiles
SELON
LEUR C LASSIFATION
1
2 étoiles
lit
3000
~~~~I autres
fig:
47
sources: stati.,tiques du Ministère du tourisme (1975 à 1984)

107
La concentration
de
la
fréquentation
touristique dans
le
temps
entraine
des conséquences
spatiales et
socio-économIques
que
nous
anaJvserons
dans la deuxième partie de notre étude.
La durée
moyenne
de
sejour
dans
les
établissements touristiques
au
Sénégal
s'élève à
4,6
jours,
elle
est
très
souvent liée à
la motivation du
voyage.
Le
graphique
n049
montre
l'importance de la
durée du
séjour
des
aJlemands
qui
pratiquent
du
tourisme balnéaire
sur la Petite C6te avec une moyenne
de 10,5
jours.
Les français qui conjuguent souvent les
affaires et
les
loisirs ont une durée de séjour moyen
de 4,5
jours.
Notons
que
les africains qui voyagent
surtout pour
des
raisons professionnelles,
rest.ent en
moyenne
trois
jours
dans
les
établissements
touristiques.
1.12
ELEMENTS
DE
REFLEXION
SUR
LES
CARACTERISTIQUES
REGIONALES
DU
TOURISME
1.121 Répartition
de
la
fréquentation
touristique selon
les
zones d'accueil
au Sénégal
Les caractéristiques
régionales du tourisme
international
(tableau
n04)
mettent
en
vedette
la
région du
Cap Vert qui,
en 1984 a comptabilisé G1% des
entrées et 50% des T"I.!.li tés.
Les régions
de
Thiès et de la Casamance qui
ont enregistrf~
respectivement
21% et
12% des Plllrées,
3 2 f' t
1 :3 % d f~ S
n II i tés
0 ecu pen t
1e
2 è nll '
e t.
l e
3 (~ Ill"
ra n ~ .
La part des autres régions
rf'ste très modeste.
TABLEAU
n • 4
REPARTITION
DES
ENTREES
ET
DES
NUITEES
TOURI STI QUES
SEL 0 N
LES
kEGIONS
SENEGALAI SES.
Régions
Entrées
%
Nuitées
%
Cap-Vert
153.311
61
569.769
50
Thiès
56.756
21
364.631
32
Casamance
32.047
12
145.735
13
Autres
29.372
11
58.303
5
Total
268.365
100
11.384.438
100

l08
1
TAUX DOCCUPATION MBNSUE L DES
ETABLISSENTS TOURISTIQUES AU
SENEGAL(1984)
::: :::~
~
'"":":'
50
jjj jjj j11 m
... ... ... ...
40
::::::::::::
::: ::: ::: ::: l -
...
..,
1', ••• ••• • ••
...
...
...
...
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...
30
::: ::: ::: :::
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...
-- 1- ...
... '"
.
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..
...
...
...
20
::: ::: ::: :::
...
... ...
...
...
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...
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'"
.
...
1..
...
...
...
'"
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10
...
...
..,
'"
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'"
a,. ••• • ••
...
'..
.
...
..
...
...
...
...
...
....
...
...
...
...
... .
..
..
I F M A M I
j T A S O N D
fig:
48
1
,
DUREE
DE SEJOUR
DANS
LES
ETABLisSEMENTS
TOURISTIQUI:8
AU SENEGAL
PAR
NATioNALITE(19'4)
NBRE.JOURS
12
ALLEMAND
10
8
6
..l'- ITAU EN
FRANCAIS
_ - - - - - ,
/ ' ,
_--.-_.AFRICA'N
,-_."-
'.--'-
2
fig:
49
sources: statistiques du Ministère du tourisme; 1984

109
Les graphiques
(t'igs n"50 et 51)
donrlf'nt une
photographie trés
intéressante
des
rythmes
d'accroissement de
la
fréquentation
touristique pour
les trois
principales
zones d'accueil.
L'évolution de
l'indice des
indicateurs
touristiques
(indice
100 en
1974)
rejette
la
région
du
Cap-Vert au dernier plan
avec seulement un accroissement,
entre 1974 et
lY84,
de
143% pour les entrées et
129% pour les nuitées.
Les
régions
de
Thiès
et
de
Casamance ont
quant à
elles,
pendant
la
même
période,
multiplié
respectivement les arrivées
touristiques par
3,8 et 3,7
et par 2,7 et
1,7 pour les nuitées.
Sur
le
plan
du
détail,
on
notera
que la
région de
Thiès
a
des
rythmes
d'accroissement
des
indicateurs
touristiques
plus
régulier
que
ceux des
régions du
Cap-Vert et de la Casamance qui
ont Hccusé,
en 1975
et
1976 des fléchissements de 92 et 90%
(Cap-
Vert),
de 65 et 66%
(Casnman<:e)
en
CP l'me
de nu i tt'es.
1.122 Réparl.ition du pot.enUel
receptll' selon
les 7.ones d'accueil
La répartition
géographique
du
potentiel
d'accueil
indiquée
par
la
carte
(fig
n
5~),
fait
apparaître la
suprématie
de la région du Cap-\\ert qui
totalise 50% des places-lits en 1984.
Les régions
de
Thiès et de
la Casamance qui
suivent aprés,
concentrent dans
l'ordre 21% et
IJ,8% de
la capacité hôtelière.
Cependant les forts
taux d'u~cupation moyenne
enregistrés par
celles-ci,
respectivement 55% et 59%,
pendant la
période
allant
de
1975
à
1984,
leur
accordent l'avantage
dans
le
domaine
du tourisme de
loisir.
Le taux d'occupation moyen de
la région du Cap-
Vert qui
s'élève
à
40%
pendant ces mêmes annees est
inférieur à
la
mo)enne
nationale
(46,5%
c~Lculée
pendant la
période
de
1975 à
1984) et en dessous des
moyennes des
régions précédentes de
15 points el. de 19
points.
Les cinq
autres
régions
sénégalaises
ne
s'att.ribuent que 13,2% des lits;
leur taux d'occilpation
moyenne entre
1975 et 1984 s'élève à
32%.
L ' é vol u t ion du
pot e n t, i e l
r' e cep t i f ,
:~ U i te à
des mesures
d'aménagement du territoire prises en 1977
pour dépolariser la région du Cap-vert
(67% des p]aces-
1il.s en 1973),
a
timidement avantagé les autres
['égions
qui
ont
enregistré
en
moyenne
un
accroissem~nt
de
l'ordre de 436% entre 1973 et
1984
(indice 100,
1973).

1 1 0
I.ES HYTHMES D'ACCROISSEMENTS DE LA FREQUENTATION TOURISTIQUE
DES PRINCIPALES ZONES D'ACCUEIL DE 1975-1984
Evolution des arrivées
1 ND 1C E
TH 1ES
380
CASAMANCE
340
300
260
220
180
.. " . - - - - - - ...... - ...
•• - ... - - - - - , .............. CAP.VERT
140
.-
JI'.'"
.'
"
BASE
100
60
1974
7S
76
77
78
79
80
81
112
83
84
fig:
~O
Evolution des nuitées
1 NOl
E
30
THI ES
260
220
CASAM A NeE
,_._---.....
.,.,. ...._-
- - - - - - - - ...... CA P.VERT
,'~
~-._-"
BAS E
'0O-k~----~~'
_
_
6OL_r:::==~
_ o _
........._
........._
........._
......._
......._
......
1974
75
76
77
78
79
80
81
82
113
U
fig:
~l
Source: statistiques du Ministère du Tourisme(1975-1984)

109
Les graphiques
(t'igs n050 et 51)
dOnIwnt une
photographie trés
intéressante
des
rythmes
d'accroissement de
la
fréquentation
touristique pour
les trois
principales
zones d'accueil.
L'évolution de
l'indice des
indicateurs
touristiques
(indice 100 en
1974)
rejette
la
région
du
Cap-Vert au dernier plan
avec seulement un accroissement,
entre
1974 et
lQ84,
de
143% pour les entrées et
129% pour les nuitées.
Les régions
de
Thiès
et
de
Casamance ont
quant â
elles,
pendant
la
même
période,
multiplié
respectivement les arrivées touristiques par 3,8 et 3,7
et par 2,7 et 1,7 pour
les nuitées.
Sur le
plan
du
détail,
on
notera
que la
région de
Thiès
a
des
rythmes
d'accroissement
des
indicateurs touristiques
plus
régulier
que
ceux des
régions du
Cap-Vert et de la Casamance qui ont Hccusé,
en 1975
et
1976 des fléchissements de 92 et 90% (Cap-
Vert),
de fi 5 et
66%
(Casllman\\:e)
en
Lp tome
de nu i t ,'es.
1.122 Répartition du potentiel
receptir selon
les
zones d'accueil
La r~partition
géographique
du
potentiel
d'accueil
indiquée
par
la
carte
(fig
n
521,
fait
apparaitre la
suprématie
de la réJ'(ion du Cap-vert qui
totalise 50% des places-lits en 1984.
Les
rég ions
de
Th iès et, de
1a Casama Ilce qu i
suivent aprés,
concentrent dans l'ordre 21% et
1~,~% de
la capacité hôtelière.
Cependant les
forts taux d'occupation moyenne
enregistrés par
celles-ci,
respectivement 55% et 59%,
pendant la
période
allant
de
1975
à
1984_
leur
accordent
l'avantage
dans
le
domaine
du tourisme de
loisir.
Le taux d'occupation moyen de
la région du Cap-
Vert qui
s'élève
â
40%
pendant ces mêmes annees est
inférieur â
la
mOyenne
nationale
(46,5%
c;\\ lculée
pendant
la
période
de
1975 à
1984)
et en dessous des
moyennes des
régions précédentes de
15 points et de 19
points.
Les cinq
autres
régions
sénégalaises
ne
s'attribuent que
13,2% des lits;
leur taux d'occ1lpation
moyenne entre 1975 et
1984 s'élève â
32%.
L'évolution du
potentiel
receptif,
~uite â
des mesures
d'aménagement du territoire prises en 1977
pour dépolariser la région du Cap-vert
(67% des
places-
lils en 1973),
a
timidement avantagé les autres
l"égions
qui
ont
enregistré
en
moyenne
un
accroissempnt
de
l'ordre de 4JG% entre 1973 et 1984
(indice 100,
1973).

IMPORTANCE
ET
EVOLUTION
DU
P O T E N T I E L
D ' A C C U E I L
PAR
REGION
( 1 9 7 3 - 1 9 8 4 )
~
nombre de lits
r: l """..
ûi5') '~i
0
1973
';!l
_198..
o
~OKm
_de 35
fig:.
52
Source: statistiques du Ministère du tourisme(1973 et 1984)

1 12
Les régions
bénéficiant
d'une
façade
littorale ont
été
particulièrement touchées pal" cette
croissance:
la
région
du
Fleuve
a
vu
sa
capacité
s'accroître de
952%
(entre
1973
et
1984);
pour la
région de
la Casamance l'accroissement a été multiplié
par 4
et
par
3 pour la région de Thiès.
La région de
Sine-Saloum qui
en
1973
ne
disposait
d'aucune
infrastructure hôtelière
occupe
aujourd'hui
l~
4ème
rang avec 7% des places-lits.
On constatera
cependant
sur
le
plan
de
l'organisation de
l'espace
que
ces
mesurps
de
décentralisation bien que souhaitables concourent a une
nouvelle forme
de reconcentration,
celle des activités
touristiques le
long
du
littoral, dont les effets de
surcharge posent
déjà dans certaines régions d'accueil
des problèmes
d'aménagement
trés aigus (B EL H A S SEN.
St
1 9 S 1 ;
J.M
MIOSSEC,
1 9 7 3 ) .
Cette bande
littorale
sur au moins 20kms de
large,
polarise plus de 70% de la population urbaine du
pays et fournit plus de 75% de la production intérieure
brute du
pays.
Elle
concentre
actuellement
89% des
places-lits du
Sénégal,
ce qui ne peut qu'aggraver le
déséquilibre existant
entre
la
façade maritime et le
reste du pays.
1.123 Essai
de classification des principaux
types de tourisme au Sénégal
L'analyse c~mbinatoire
des
différentes
données statistiques
et
graphiques
étudiées dans les
parties ci-dessus peut permettre une classification des
types de tourisme au Sénégal:
o
La
fonction
touristique
de
la région du
Cap vert
est
notoire,
elle s'est attribuée en moyenne
de 1974 à 1984,
68% des entrées touristiques,
57,8% des
nuitées pour 57% des places-lits.
Cette situation de monopole s'explique par le
fait que
cette
région,
siège
de
la
capitale
sénégalaise, Dakar,
polarise l'essentiel des activités
économiques du
pays.
Centre des affaires,
Dakar est la
seule ville ayant un aéroport de stature internationale
ce qui
lui permet de jouer le rôle de centre d'accueil
et de redistribution de l'activité touristique.
Dakar constitue
le
lieu
privilégié
du
tourisme d'affaires.
Cette
ville est aussi animée par
un fort
tourisme
de
passage
vers
d'autres
zones
touristiques,
principalement
vers
le
littoral
de la
Petite Côte dans la région de Thiès et dans les zones

J Li
de
lu l'é~inn df'
la CaSRlllarll't:' .

La
r'égioll
de
ThU~s, pss(~ntiellel\\lpnl dans
]a partie
correspondant avec
le
littoral de
la Petite CAle,
est
caractérisée par
l'accruissement
remarquable
des
entrées et
nuitées touristiques,
le
volume de ces deux
indicateurs a
triplé de
1974 à
1984.
L'importance de
son
taux d'occupation moyen
durant ces
dix
dernières
années,
55%
est
largement
supérieur à
la
moyenne
nationale
qui
est
de 46,~%
(calclllée de
1974
à
1984).
Sa proximité relati\\'e par
rapport au
centre
de
redistribution
touristique que
joue
la
capit,alf)
Dakaroise
dunt elle est distante de
80kms,
ses remarquables atouts balnéaires font de cette
région le
terrain
de
prédilection
du
tourisme
de
loisir.
G
L' acel'oi ssemen t
des
i ndj ca leurs
l.ou ris tiques de la
région de
la
Casamance est aussi
assez spectaculaire,
passant de
l'indice
100
en
1974 à
368,9
en
198~ pour
les entrées;
de
100
à
171
pour
les nuitées.
Son taux
d'occupation moyen
pendant cette même période
s'élève
à
59%.
Cette
région
est
dominée
par
le
tourisme
balnéaire.
L'importance relative
de ce type de tourisme
comparée à
celle de
la région de
Thiès est surtout due
à
l'éloignement
de
la
Casamance
par
rapport
à
la
capitale Dakaroise
(envi l'un 450kms J.
Cette situation de
périphérie fait
que
cette région est aussi
anlmée par
un
tourisme
d'excursion.
Les
touristes
qui
s'établissent à
Dakar
et
dans
les
l'eceptifs
de la
Petite C6te vont visiter
la région de
la Casamance dans
le cadre
d'excursions
organisées
par
les a~ences de
voyage.
Ces excursions durent au maximum 48 heures.
G
L~s
autrf'S régions s~~nl'galuises sun\\. handil'ilpPt>S par
Leur distance
par
rappol't
à
Dakar mais surtout
leur
éloignement par
rapport.
à
la mer,
la plage,
en dehors
du littoral de la région du Fleuve,
qui constituent les
principaux thèmes d'attraction touristique.
Les entrées
et les
nuitées
touristiques
de
J'ensemble
de
ces
régions ont représenté moins de
15% entre 1974 et 1984;
le tourisme
d'excursion
y
est prédominant.
Les points
d'attraction les plus
fréquentés dans ces régions sont:
le parc
de
Niokolokoba
dans
le Sénégal oriental,
le
parc de Diouk dans la région du Fleuve etc.
La situation
par
rapport au
littoral et par
rapport à
Dakar,
cent~e de redistribution, mais aussi
des avantages
économiques
et
financiers
favorables à
l'aménagement touristique,
consti t.u€nt
les principaux
facteurs de classification du tourisme au Sénégal.

1 1.t
1.2 LA PETITE COTE:
UN ESPACE TOURISTIQUE A VOCATION
INTERNATIONALE
L'importance de
l'activit.é
touristique dans
la région
de
Thiès est totalement conditionnép par la
zone balnéaire
de
la
Petite
Côte
sénégalaise
qui
s'attribue à elle seule 95% des nuitées touristiques et
92% de la capacité d'accueil
régionale.
De 1974 à
1984
le potentiel réceptif de cette
zone touri s tique a été mu 1 t. i pl i épar 2,3,
passallt ains i
de 870
lits
à
2000 l i t s .
La fréquentation touristique
s'est accrue considérablement pendant ces mêmes années,
de 14.000
à
51.000 entrées.
(364% d'accroissement),
et
de 134.000
à
350.000
en
terme
de
nuitées
(261%
d'accroissement).
La physionomie
des
caractéristiques
du
tourisme de
la
Petite
Côte est similaire d'ulle façon
générale à
celle
du
Sénégal:
une
clientèle presque
totalement européenne,
une
structure de fréquentation
touristique marquée
par la saisonnalité,
une structure
d'accueil dominée par des catégories supérieures.
1 . 2 1
QUI
SONT
LES
TOURI STES
VI SI TANT
LA
PETI TE
COTE
°Quelques données sur la méthode d'pnquête
Pendant la
période
allant
du 16 mars au 15
avril 1984
nous
avons
réalisé
une
enquête
directe
auprés des touristes séjournant dans les établissements
de la Petite Côte.
Sur le
nombre
de
receptifs
que
compte la
Petite Côte,
nous
en avons sélectionné cinq par ordre
d'importance pour y effectuer notre enquête.
Ce choix
basé sur la taille des hôtels et le
volume de
leur fréquentation a été dicté par le soucis
de toucher le plus grand nombre de vacanciers possible.
Le club
Aldiana,
le
domaine
de Nianing le
FaIm-Beach et le village-vacances Savana-Coumba dans la
station de
Saly,
le
centre touristique de M'Bour ont
été les établissements sélectionnés.
L'enquête s'est
déroulée
sans
grandes
difficultés malgré
quelques
réticences
exprimées par
certains hôteliers.
Elle
a
été surtout facilitée par
des lettres
de
recommandation
qui
nous
ont
été
délivrées par le Directeur de la formation touristique

1 15
et par
le
Président
Directeur
Genp r'a 1 de
1 a
Soc i eté
d'Aménagement de la Petite Cate.
Au Palm-Beach

l'accueil
a
été
fort
sympathique le
Directeur nous a
suggéré de déposer nos
questionnaires à
la
réception où le personnel
aura la
charge de les remettre aux touristes.
Dans les
autres
établissements où l'enquête
nous a
été
accordée avec cependant quelques réserves,
nous avons
préféré
pour
plus
de
sécurité soumettre
directement nos questionnaires aux touristes.
Sur les
150 qlH~sLionnaires proposés
à
raison
de:W
par
établissement,
nous
avons
disposé de
100
exploitables.
Les quest.ions
soumises allx
touristes peuvent
être regroupées en deux volets:
-
Je
premier
fait,
é1,at
des
cara~téristiques
des
touristes,
leur nationalité,
âge,
mot ivations de voyage
etc.
-
le
se~ond qui
fait état des conséquences économiques
et financières
du
tourisme,
sera
traité
dans
la
dernière partie de notre étude.
1.211
Origine géographique ou
tourisme
L'enquête se
répartit comme suit en
fonction
de la nationalité des touristes:
TABLEAU
n'
5
REPARTITION
DES
TOURISTES
ENQUETES
SUR
LA
PETITE
COTE
SELON
LEUR
NATIONALITE
Nationalité
Nbre enquêtés
Français
80
Allemands
12
Suisses
3
Autres
5
Total
100
s o u r c e :
e n q u ê t e
p e r s o n n e l l e.
1984.

J 1f)
Sur le
nombre de touristes enquêtés,
HO sont
de nationalité
française,
puis viennent les allemands
qui sont au nombre de 12.
Il
faudra
noter
cependant
que dans
le club
Aldiana géré
par
le
tour
opérator
NeckermHn,
les
allemands représentent
la
presque
totalilé
des
touristes.
Ce
nombre
restreint
d'enquêtés
allemands
s'explique par
le
fait
que
nous
ne
parlon~ pas la
langue allemande
et les guides touristiques à
qui nous
faisions appel
pour
la
traduction
de
nos questions
n'étaient pas souvent disponibles.
Les suisses
et
autres
nationalités
ne
réprésentent que 8 enquêtés.
La clientèle
touristique
de la Petite Côte,
semblable à
celle
analysée à
l'echelle nation~le, est
largement dominée
par les français.
"La persi.sfance de
relations hérjt~es
de
la
p~riode
coloni.lle,
la
puissance de
biens
économiques
et
financiers
privi1égi~s, la
communaut~
de
langue
ou
de
civilisation . . .
contribuent
à
expliquer la ri,e"J(iit~ de
certains courants
du
tourisme"
(CAZES,
DUMA.S.
PERES,
MIOSSEC.
1 9 7 5 ) .
1.212 Age des touristes enquêtés
La moyenne
d'âge
des
touristes
pnquêtés
s'élève à
45
ans.
la
population l a
plus re}J1'ésentée
sont les adultes;
56 personnes
interrogées ont t'n effet
entra 31 et 50 ans.
Les
touristes
ayant
plus
de
50
8ltS
sont
relativement importants,
ils représentent 31 pPl'sonnes.
Cette catégorie
agée
est
surtout.
import.ante au Palm-
Beach où
nous avons dénombré beaucoup de retrHitps.
La
classe d'âg~~
des
jeunes est
la moins bien repl't>sentée,
seulement 13 touristes ont en dessous de 31 an~; ce qui
s'explique trés
certainement
par
des
raisons
financières.
Les
tarifs
pratiqués
dans
les
établissements touristiques
demeurent
relativement
élevés,
en
moyenne
340.000
F.C.F.A
par seméline tout
frais compris.
1.213 Leur profession
La répartition
des
touristes enquêt~s selon
leur catégorie
socio-professionnelle
s'établit
comme
suit:

! l i
AGE DES TOURISTES ENQUETES DANS LES ET.I\\BLISSEMENTS
BüTELIERS DE LA PET ilE': COTE
%
18
16
14
12_
1
10
..........
8
6
4
moyenne d'age~ 45 ans
21
26
31
36
~I
46
51
56
61
66
+67ANS
fig:
53
DUREE DE SEJOUR DES TOURISTES ENQUETES DANS LES ETABLISSEMENTS
HOTELIERS DE LA PETITE COTE
%
60
50
D MOINS -lSEMAINE
40
~1SEMAINE
30
_
2 SEMAINES
20
10
_
3 5"EMAINES
o ....._oM.-_ _
fig:
54
durée moyenne de séjour= 9,3 jours
sources: enquête personnelle (1984)

118
TARLEAU
n ' 6
(; AT E 00 Il 1 E S
PRO f" E S S 1 () N N E L L f: S
DES
TOI' RIS TES
ENQUETES.
Professions
Nbre enquêtés
Cadres supérieurs
19
Cadres moyens
15
Activités
libérales
30
Employés
15
Retraités
17
Sans travail
4
Total
100
source:
enquête personnelle,
1984.
Sur l'ensemble des personnes
interrogées cinq
seulement ont voulu nous communiquer le montant de leur
salaire ce
qui
a
pour
inconvénient
de
ne pas être
représentatif de notre échantillon.
Cependant une enquête menée en 1983-84 (B i ft t a
SEN E
;;; i
J U F,
1 9 8 3 )
dans cet te même zone donrj.~ une idée
plus exacte
de
la
situation
socio-économique
des
touristes.
Les résultats de cette enquête se présentent
de la
manière
suivante:
3% des enquêtés ont un revenu
mensuel moyen
de
2000
francs
français
(1
F.F = 50
F.C.F.A);
28%
ont déclaré percevoir un salaire ('ompris
entre 10.000
et 16.000 F.F;
18% recoivent entre 18.000
et 33.000
F.F
et
3% ont plus de 33.000 F.F pal' mois.
12% ont
déclarés
n'avoir aucun revenu et le reste des
enquêtés n'ont donné aucune réponse.
A la
lumière
de
cette enquête,
il apparaît
que les
catégories
sociales
relativement aisées sont
les plus
représentées.
Le tableau ci-dessus montre en
effet que l'activité touristique sur la Petite Côte est
surtout le
fait
des professions libérales suivies des
cadres supérieurs.
1.214 Les motivations de vacances.
Les préoccupations climatiques arrivent au

1 1 Y
premier rang
aves
68,7%
deb
reponses
suivies
des
considérations culturelles
Il,4%,
puis familiales
6,8%
TABLEAU
Il"
MOTI VATI ONS
POUR
LESQUELLES
LES
TOURI STES
E N Il U ETE 5
SON T
\\' E NUS
5 [1 H
L A
PET 1 T E e 0 T E
Motifs
Héponse des
%
enquêt.és
Beau temps,
nature
90
08,7
Expérience culturelle
15
1 1 , 4
Raisons
familiales
9
6,8
Prix bon marché
7
.s,3
Autres
10
7,6
Total
131
1 (;C)
SOU r ce:
e n q u ~ t e p e r s 0 n ft e I l e ,
1 984
Il
faudra
cependan t
nuance l' J' impo l' lall(;e que
les vacanciers ont accorrlé aux moti\\'ations cul tUl'eJles.
La l;ajor-ité
des
touristes
illterro,l!;ès et avec' qui
nous
tenions souvent
des
entretiens non directifs nuus ont
fait savoir que les motivations culturelles constituent
pour eux
des préoccupations secondaires qui ne guident
pas leur
dés i r
de
voyager.
"Quand nous a vons décidé
d'entreprendre le voJ~ge ma
femme
et moi,
notre premier
souci
était d'aller quelque part ou i l
ferait
chaud.
Je
ne sais
pas
si
vous
le savez ou non mais 1~ bas chez
nous i l
fai t
frai d.
Tenez
pour "'ous donner un exempl e
c'est comme si
vous
viviez dans
un réfrigérateur durant
une grande
partie
de
l'allnée
(sic).
Nous nous sommes
rendus donc
dans
une
agence
de
voyage
à
Pari s,
ou
j'hôtel
Savana
nous
a
été proposé.
Comme durant cette
péri ode d e I ' année
i l
fait
beau chez vous et
que 1 e
Sénégal
était
une
colonie
França.ise nous avons décidé
d ',Y passer nos vacances".
Cette déclaration
à
la
fois
amusante
et
imagée que
nous
a
tenu
un
touriste
est
tr~s
significative quant
aux
comportements
des vacanciers
face aux
choix
et
aux
formes
de
leur voyage.
Trés
souvent
ils
n'ont
aucune
idée
sur
le
choi~
de la
localité d'accueil qui
leur est proposé sinon imposé

120
par les
agences
de
voya~e.
Ils ont une connaissance
assez vague
du
pays
du
genre
"le Sénégal étai tune
colonie
française".
La
plupart d'entre eux assimilent
tout simplement
le
Sénégal
à
la
Petite
Côte ou le
contraire.
Interrogés précisément
sur ce que vous aimez
le plus
sur
la
Petite
Côte,
sur
153
réponses
recueillies 93%
de
celles-ci sont destinées au climat
et 7%
ont
fait
référence
à
la
societé
qui
les
accueille:
les
gens
sont
sympathiques,
l'accueil est
chaleureux etc.
Ce qui semble corroborer le constat que
nous avons fait ci-dessus à propos de la prudence qu'il
convient de
prendre en analysant l'importance accordée
par les touristes aux motivations culturelles.
1 • 2 -2
S TRU C T URE
D' Ace U E 1 l E T
F R E QUE N T A T ION
TOURISTIQUE
1.221
L'organisation
du
voyage:
une emprise
des tours-opérators
A propos
de
l'organisation
du
voyage,
97
touristes enquêtés
sur un échantillon de 100 déclarent
avoir effectué
un
voyage
organisé
par
les
tours
opérators et
avoir opté pour la formule du voyage tout
compri8;
3
seulement
ont
voyagé
en
indivirluel.
Ces
chiffres présagent
déjà
de la configuration des types
ou précisément du type de voyage entièrement modelé par
les tours
opérators
qui
commercialisent
le
produit
touristique de la Petite Côte.
L'activité promotionnelle qui est le point de
départ de cet acte de vente s'effectue surtout à
l'aide
de brochures
et
dépliants
publicitaires que publient
les organisateurs de voyage.
Le langage publicitaire de
ces dépliants,
souvent
banalisé
et
uniformisé,
s'articule essentiellement
autour des thèmes suivants:
la mer,
la plage,
le soleil.
De nombreuses
études
dénoncent
l'image
idyllique proposée par les tours opérators sur cprtains
pays du
continent
africain
en
proie à des problèmes
insurmontables,
dans
le
seul
souci
d'appâter
les
touristes.
Parler de "nature fabuleuse du Sénégal" (Rev-
vacances,
1984)
pour
un
pays trés pauvre et soumis à
une grande
sécheresse
est
en
effet du ressort d'une
imagination fertile qui
frise parfois l'ironie.
Un entretien que nous avons eu avec le

1 ~ 1
directeur de
l'hôtel
Nuvotel
dans
la statioll de Saly
nous a
édifié
quant
à
la littérature mensongè,'e des
brochures publicitaires.
I l
nous
a
déclaré &tre trés
surpris de
VOlr
dans
le catalogue publicitaire de Jet
tours
(198~l-84)
que son hôtel
est dolp d'ull
Le/Tain de
tennis alors
qu'il
n'en
est
rien;
Les
tourislys qui
séjournent dans
cet
ét.ablissement
se
rendent. ~ur le
terrain de
l 'établ issement
Palm-HpClch
pour
jouer au
tennis.
Cet exemple
du
reste symptôméitique,
montre à
quel
point
la
réalité
est
souvent
falsifiée
sinon
substituée
tout
bonnement.
par une création
imaginaire
dictée cependant par des
normes qu'exige
le tourisme .
• Méthodes de
travail des
Lours opérators
La gr'ande majorité des touristes enquptès ont
opté puur la formule vo.va,~e à
forfai t .
Le voyage
li
forfait
tout compris pst
df,'fini
;'omme un
voya~E:' à
but.
touristi que
"organ i sé
aut our
d'un
t.ransport,
et. de EOer\\7ices cl'héberRement.
et d'animatuJn
à
une da.te
de départ
et de retour
fixes" (LANQIJAR,
1 9 8 0 )
Les
tours
0PP/'I-itors
pOlir
l 'élabol'éltion de ce
\\'(I,vage,
font
appel
HIIX
l"ompa.'{llies
dl~
t,ranspol't.
aèr'jplI,
aux
hfJ1,elié'/'s et.
[1g(~nces
de
voya,Kp
['f\\(,0ptri('t's
avec
lesquelles
ils signent des contrats.
Dans les
établissements
touris~iques
ou
s'est déroulée
notre
enquête nous avons pu rerueillir
des
informations concernant l'activité et
la mét.hode de
travail des principaux fabricants de voyage.
o
Exemple de
l'établissement
touristique
le
Palm-Beach
Oaus le
cadre
de
la pro~rammation de
leurs
voyages,
les
organisateurs
y réservent
provisoirement
des contingents
de places-lits qlJel(}lJes mois voire une
année avant
la saison touristique.
Dans le
tableau
nOS
nous
venti Jons
les
allotements contractés
par
les
tours
opérators
qui
exploitent le
Palm-Bearh.
Sur le
total
de
540
plfl.oes-
l i t s que compte cet établissement,
498 soit 92% ont été
allotés par des organisat,eurs de voyagf~s européens pour
la période aJlant de novembre 1983 â
octobre
1984.
Les fabricants
de
voyage
français qui
sont
les principaux bénéficiaires de ce marché totalisent

12L
TII.BLEAU
n'
"
REPII.HTITION
DE"
II.LLOTF:MENT~
~ELON
LE.5
TOURS
OPE RAT 0 R 5
Il II 1
f X PLO 1 T lé N T
1. f
PAL M - H E A C H
:
:
Principaux
tours opérators
:
AJI()ternent~
:
%
:
places-lits
:
:
:
:
:
FRANCE
:
310
:
62,2
dont
:
:
:
:
Air Tour Afrique
:
100
:
20
Africa Tours
:
80
:
11 ,6
Rev-vacances
:
50
:
10
Fram
:
40
:
8
Aut,res
:
4n
:
8
:
:
SUISSE
:
60
:
12
dont
:
:
Jelmoni
:
:
24
4,8
hlloni
:
20
:
-l,O
Hotel
plan
:
1()
:
J,l:
:
:
:
:
l L\\LI E
::;6
1 1 ,~
:
dont
:
:
Francorosso International
30
G,U
:
:
Hermitage Travel
16
3,2
:
:
Executive Travel Service
10
2,0
:
:
:
:
:
:
BELGIQUE
:
20
:
4,4
dont
:
:
Sunair
:
10
:
2,2
Jet Air
:
la
:
2,2
:
:
:
:
AUTRES TOURS OPERATORS~
:
- q
:
:'1<..
10,:l
:
:
:
:
TOTAL
:
498
:
100
:
:
-
source:
Notel
p a l . - B e a c h
1984

123
62,2% des allotements parmi lesquels:
Air tour Afrique,
Africa-tours et Rev-vacances exploitent à
eux seuls 46%
du total des lits.
Les tours-pérators
suisses,
italiens,
belges
dét i ennent respect i vement
12%,
Il ,2%,
4% des pl aces-
lits allotés.
Pour la
période
considérée,
les
tours-
opérators n'ont
rempli
leur
allotement qu'à 40% soit
200 lits
confirmés
sur
une réservation totale de 498
places-lits.
Cette
situation est souvent préjudiciable
aux h8teliers
qui
n'ont
pas
la
garantie
d'une
utilisation optimale de
leurs équipements.
-
Pour
le village vacances Snvana-Collmba qui
est géré
par
les
chaînes
hôtelières
françaises
assoc lees,
(Savana
et
Frante 1 ),
la commerc ia 1 i sa t i on
est effectuée en grande partie par le tour opérator Jet-
Tour.
Ce
fabricant
de voyage,
filiale de
la compagnie
aérienne Air
France,
bénéficiait
pour
la
saison
touristique 1983-84
de
80%
des
allotements
soit un
contingent de
200
lits
pour un total de 236
lit.s.
Le
tour opérator
suisse,
Jelmoni,
a commercialis~ 6% des
allotements.
-
La
commercialisation du domaine de Nianin~
est effectuée grâce à plusieurs organ i sat,eurs de voyage
dont Jet
tours,
Jet-air,
et ITS qui
s'occupent. d~ plus
de 75% des ailotements.
-
Le
centre
touristique
ole N'Baur g':·I·~ par
son proprieta.ire
\\UI
l.ibanaiR,
pst.
cummercialisé pa.r
Hôtel-plan,
Africa-Tour,
Nouvelles
Frontières,
Rev-
vacances qui détiennent environ 70% des allotements.
-
Le
club
vacances
Aldiana
est
géré
et
exploité uniquement par le tour opérator Neckerman.
1.222 Implantation
des
établissements
tour i st, i ques et
la
nature
de
leur
espace d'accueil
* Les rythmes de fréquentation
Le rôle
de
la Petite Côte dans
le dynamisme
touristique de
la
région
de
Thiès,
nous
l'avons
souligné,
est
essentiel;
rappelIons
que
cette
zone
balnéaire concentre
92%
du
potentiel
d'a.ccueil
et
respectivement 95
et
97%
des arrivées et des nuitées
touristiques du total régional.

l ~I
LA
PFTITJI=
CoTE'
EQUIPEMENTS BOTELIERS
RELAis DE SOMONE
CENTRE TOURisrisaUE
DE
M'BOUR
DE NIANING
CLUB
ALOiANA
nbre de lits
constructions avant 1979
e
65-----·500
--- -
250
-
--- 150
_
-
._20
o
"
aprés 1979
o
10kms
J
1
RELAis
source: statistiques du Ministère du tourisme
fig:
55

125
NIHIS
llllUR
limih'l'll1lS
ic'i
H.
la ('(lmpal'His"11 dE's
rythmes
de
fl'equental jOli
tlllll'i!:5t.iqllt'
dl~s
ill'int ipll\\lx
établissements de
la
PetitJ~
Côte
dans
lesqur~ls nous
avions mené nos enqu&tes.
Les
trois
établissements
concernes
pcll'
les
gl'aphiques
(page
126)
ont etaregistré en
198385,9% des
nuitées
touristiques
rl:~gionales
pOlir
69% des
places-
lit s.
L' i mpOl tan c e de
l' Il C t i \\' i t é
t. Cl U l ] s t i que
var i e d' u n
établissement à
un autrE' d'une
manière assez
frappante.
Le \\illage-clllb
Aldiana
a
t,otalisé
(fig n°
56)
en
1983,
170.000
nuitées
soit
50%
du
total
régional
la
moyenne mensuelle de cet établissement en
terme de
nuitées
s'él~ve
à
14.166
et
est
7
fois
supérieure à
la
moyenne
nationale
(2000 nuitées par
mois par établissement).
Le Palm-Beach
avec
69.000
nuitées
(~O% du
total
régional)
à
une moyenne mensuelle
supéliellre de
2.8 fois à
la moyenne nationale.
Le
c:h)maine
de
)\\ianing
avec
une
pèr'i"de de
fermuture
pendant
le
mois
de
sept pmbre
a
r"tdisé
env i l'on
50.000 nui tées en
1983
(prés de
15% des nll i tées
l'égionales) .
La saisonnalit,,:,
assez
meu'quee
pOLlr
le
Palm-
Beach,
l'écart
entre
la haute saison
touristique
(61%
des nuitées)
et
la
basse saison s'établissalll
i1.
22%,
est trés
atténuée
pour
le club Aldiana avec
seulement
un écart
de
8% entre Ja période de
pointe
(5~%) et la
basse saison.
Un taux d'occupation moyen annuel
de
HO%
(79%
et 40%
respectivement
pour
les
établissements
de
Nianing et
Palm-Beach).
une
dur~e
moyenne de séjour
égale à
10,6
jours
(eJ 11-' est
inférieure à
7
jours dans
lps autres
établissements).
placent en
vedette
l,' club
A1diana dans
la fréquf'ntation
touristique de
la
Petite
Côte.
l\\olons que
la
durée
de
séjour
nlt,yelllle de
1 'e Il sem b l e
d e ~
t 0 uri s tl~ s
E'nquf,t.i>s
sur
Ja
Pl" t i t t~ Côte
s ' (~ 1è v e
à
~,:l j ü urs.
L'ampleur du
flux
allemand
stimulé
par des
conditions
tarifaires avant.ageuses que
pratique
le t.our-
opérator Neçkerman,
expJ ique
la
place
de
choix
qu'occupe
le club Aldiana dans
le t.oupisme de
la Petite
Côte.
* Type d'accueil et
conception architecturale

RYTHME MENSUEL DE FREQUENT ATIaN DES TROIS PRINCIPAUX ETABLISSEMENTS
HOTELIERS DE LA PETITE COTE 1983
nbre nuitées
Club - ALDIANA
l'lUITE~S
1600
::dW.
8000
1'::::::::
HOtel- PAlM BEACH
dn~nIH~~
70001:=
400
:::::::::1'::::
" ' :. . . . . .
1t:7.,
..............
:::::[:::::::
'::::. "::::. '::::
o • • • • • • • • • • • • • •
r-:"":"":"
r:-:":":":
..............
6
:::::::::t7.:::::::::~
,
.
II}:
12000~
~
....: I~~I
..... :::::::::
000 ~
::
t:.:.:.:
.....
.
.
.
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.
..............
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.
.....
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.
.
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.
.
.
.
~
.....
·1···..
.....
.....
.
.
..............
4000 r::::..:::: :::::~::::.
.
.
1..
t·::::.L
.
r:-'·:7:C:·:·:·
.::::r::::.1'::::.t':.':.'.1:::.':
':::: ::::: :::.o.
..............
6000
4000
r-.:
2000
fig: 56
fig: 57
o t .. ··,··· .. ,·····J n._ 1
·.-J····;]·· .. l" .. ·•·
d·'···'····-'
I l
,
. .
JT
Po
S O N
0
t
~
A
M
F
M
A
M
J ' A S O N D
nuitées totales' 69 ()(X)
nuitéC!s totales' 170 000
sour'ces: hÔtel PAlM BEACH et club- AlDIANA (1983)
VILLAGE VACANCES DU DOMAINE DE NIANING
nbre de jours
TAUX D'OCCUPA fiON
DUREE DE SEJOUR
10
10
60
so
J
M
M
S
N
M
fig:
59
fig:
58
sources: données statistiques du Domaine de Nianing( 1983)

1~7
A pa l' t
1es
Il p t i t s
h ô te 1 s
mI~ u b lès,
I I '
l P J a.i s
de rI' Bour
el
celui
de
Joal,
la
tendance
des
constructions
touristiques est orienlpe \\ers
la t\\,['mule
club-vacances:
le
club c\\ldiana,
Je domaine de :-.iHtlin.e;,
1e ce n t l' e
tau ris t i que
de
1"1 ' B () ur.
Ce
m0 d è l e
d' hébergement consti tue
Ilne
réponse
aux
cr'i \\ lques
portées sur
.les constructions
"industrielles"
t~n béton
n~ présentant
aucune
harmonie
avec
leur
cadre
d'accueil.
L'architecture dt-'s
club-\\"acances
largement
inspirée du
style
local
accorde
une grande
importance
aux
réalisations
en
cases
rondes
surmontées suuvent
d'un
toit en paille.
Le doma.i nf~
dp N j atl i ng
( f i,~

60)
pa l'st·mé de
C'aSf~S et
bun,L{alows,
C()IIII11I~ Il' club Aldllllll\\,
l'f-pond
i'l
CP
lfI()di~ 1p
cl 1 hl:~b(~l'~(~m('n 1
";'';() \\ i qU(·.
IJII
111;1:, i 1I1I1t\\
d',' L"o't'l
d • a da pLa Li () n au
s i 1. ('
g '1 i dpi a
(' () ri ( , 1• 1>l, i ull
U r' Lm Il i ~ 1 i q' Il •
et.
a r(:h i tel' tu t'a 1e
Jp C'ps (C' ta l, 1 i s Sf~nH~tll s.
Dan s
1a
n 0 U v f: Ile s ta t Ion
1 () U [' i s t. i q u f'
d (. S a l y
portudal,
Jes
unités
d'héberg(~lJ\\enL
ont
des
constructions variées:
l'hôteJ. Novatel
se présente sous
la forme
d'un
immeuble
en
béton
de
trois a quatre
étages assez discordant avec
la zone d'accueil;
le Palm-
Beach a
une architecture plutôt mixte,
son armature en
béton est
surmontée
d'une
toiture
entièrement
constituée de
paille,
ce
qui
lui
donne
l'avantage
d'être mieux harmonisé avec
le milieu d'accueil.
D'autres édifications
en cours ont apt~ pour
le mod~le village-vacances avec des unités d'habitation
en case de paille.
Cependant,
à part
les
petits
r'elais de ~1'Bour
et Joal
qui
disposent
d'un
minimum
de confort.,
les
établissements touristiques
recensés sur la Petit~ Côte
sont des
caté,gories
supéri eures et offrent un pl'odui t
standardisé:
les
ohambrps
sont en ~énéral climatisées
avec salle
de bains complète,le
téléphone;
la piscine,
les terrains de
jeux.
* Les
rapports
entre
le
tourisme
et
l'espace d'accueil.
Les principales
installations
touristiques
recensées sur
la
Petite Côte sont situées en front de
mer,
exception
faite
du
relais
de
N'Bour.
La
localisation géographique
de
ce
tourisme
liée
organiquement aux
motivations
des
vacanciers
est
fondée sur
des
critères
balnéaires
dont
une
large
ouverture à
la
mer et une
importante disponibilité en
plage.

12R
STRUCTURE ET ORGANISATION D'UN VILLAGE VACANCES:
LE DOMAINE DE NIANING
• • ~i1 •


•• ~




• fMI ~ •



• lM ~ • ·111

• •
......
............
.......... ..
:R1J
. . . . <Il <II. 4o •
..........
:rIJII

·.·.·::...41·.·.

........
.:.:.:.:.:.:.:~:
:iJIj
.."......
........
:11


.......
......
......

••
1 -.::::::::-

• • III!

••
.
:
.:
_. * 1&1 LEGENDE:~2
·
·=-•l11JlIlm-
:0
_:
• •• ••••••• • • • •
• • • • •
rmttM6
~B
IflIII110
[~}2
,','/',', 14
'/.',' "
(
f1W16
19
OC EA N
ATLANTIQUE
1: plage, 2: arbres, 3 et 4: epaces-verts, 5: maraîchage, 6: pépinière de fleurs. 7: parc
oiseaux, 8: agence d'excursion, 9 et 10: unités d'habitation touristiques, 11: restaurant. 12: caf.é
commerce, 14: piscine, 15: sports, 16: équitation. 17: nigth club, 18: piste d'animation. 19: parking
fig:
60

129
Le
Il l' i n c i pal
t.\\ P e
d ' p ~ paL' e
t 0 u l' i s Ll que
correspond
ici.
à
une
implantat.ion
ponctuc-"Ue
et
localisée des
établissements
hôteliprs:
le domalne de
Nianing,
le
centre touristique de ~1'BoUI', le relais de
Somone,
le club-Aldiana.
La nuuvelle
station
balnéaire
d~
Saly
Portudal,
composée
de
plusieurs
unités hôtelières qui
s'organisent autour
d'un
noyau
fonctionnel
de commerce
et de
sery i ces,
correspond
à
une
autre
forme
d'organisation de
l'espare
t.ourist.iquE'.
Il
s'a.e;it
ici
d'un type d'espace
int.égl'{, qui
fera
l'objet d'une étude
dét.aillée dans
le deuxième chapitre dp cette partie.
La nature
des
activités
permanentes
et
le
niveau de
développement
de
l'espace
d'accueil
du
tourisme entraînent
des
variantes
quant
au
degré
d'intégration de celui-ci:
-
Le
club
vacances
de
Nianin~: un
point
d'ancrage
rural.
Le club
vacances
de
Nianing situé i1 9hms au
Sud de
~l'n')llr
est
implante'.
dans
la
zone
l'urHle de
Nia n-i n.g.
J l
s ' 0 r !l: a n i s p
cl f: Il art
e t, d' a \\l 1 r' ( : d t'
1HI' (Ill t e
départemt':nl.n10 ~1'B(ju]'-J'lCll
sur
urH'
sUjlprfic'Î,"
d,·
I-lO
hectClres.
:':1-1 ~tructurp
interne di si i Il.gu~ deu\\:
pal'Li es:
un espace d'hébergement
pL un
espace distractif aménagé
SUI'
lln
site
de plage et qui
polarise toute
l'act,ivité
touristique.
Pour
un
potentiel
d'accueil de
250
Lits,
ce
club vacances
totalise
annuellement
entre
45.000 et
50.000 nuitées.
La prestation
de
cel
établissement
touristique
est
celle
d'un
hôtel
de
trois étoiles.
Divers équipements
distractifs
et
de
commeI'ce
sont
proposés à
la clientèle:
équitation,
sports nautiques,
piscine,
tennis,
night
club,
cafés,
restauration,
excursions.
Ce
vi lIage
vacanCf>S
se
pl'ésen te
s(>us
forme
d'Il n v é r i t ab l e " k y ste"
t 0 uri s t i q Il e
don t
1 es
raI) pOl' t. s
avec le
milieu
d'accuc~il
l'eposent SUI' un antagunisme
trés marqué.
Les activités
permanentes
du
vi IIaAe
de
Nianing
(environ
2000
habitants)
basées
sur
une
agriculture d'arachide et de mil
ne correspondent
pas
à
la nature
de
la
demande
hôteli~re.
L'inexistence
d'équipements de commerce et de service dans cet f'space

LlO
vi IIH/1;PllIS,
('x('llI\\
tOIl!PS
pllssibi 1 i t (:'S
de
)','ll-1 t i UliS
commerciaLes avec
l'p.labJissement
tour i st i qUt'
et
explique son
court-circllitage
par
d'autres
centres
équipés.
-
Le centre touristique de M'Bour:
un point
d'ancrage urbain.
Le centre
touristique de M'Bour
est localisé
au bord
de
la
mer
(fig
n
62).
Pour
un potentiel
d'accueil
de 200
l i t s ,
ce club-vacancps
totalise un peu
moins de
40.000 nuitées par an.
Les prpstations
de
sprvice
d,~
cet.
établissement touri.stique sont celles d'un
2 étoiles et.
s e s i t" u e Il t. a Il d p s sou s
d li C ] u b - v a c a n c e ~ der..; i. a fi i Il,~ •
Les distractions
propos~es
sont
peu
div (~ l' s i f i è es:
l 0 c a Li 0 n ci e
\\' é 1(),
p l ft n che à
v 0 i 1 e,
il i. n g
-
pong el tennis.
Ce club-vacances atteste de
liens commerciaux
assez étroi ts
avec
son
mi lieu
d' accuei 1.
Les
équipements urbains
de
la
ville de M'Bour même s ' i l s
demeurent modestes,
satisfont
la demande hôtelière qui
n'est. pas
d'un
niveau
rare.
Dans
le
domaine
de
l'ali.mentation,
les
achats
sont,
effectués
pOUl'
la
pl upart sur
place:
tous
les
produ i ts
de
pêche,
poissons,
crevettes,
langoustes
sont.
fournis
par
le
marché de
M'qour;
les
fournitures
de
boisson
SGnt
assurées par les commerces
libanais.
Les touristes se ravitaillent. en objets d'art
et de
souvenir dans
le marché de M'Bour,
contrairement
au domaine
de
Nianing

les achat.s de
la clientèle
s'effectuent dans l'enceionte même du club-vacances.
On fera
observeJ"
cependant
sur
Le
plan
spatial
la cohabitation confLictuelle entre
le tourisme
et
le
pêche:
la proximité du centre de
pêche et de ses
activités de transformation est
jugée
incompatible avec
le développement
du
tourisme.
Des
mesures visant au
déplacement du
centre
de pêche ont été prises mais ne
sont pas
pour le moment effectives devant
le refus des
pêcheurs de quitter cette zone.

"
,
,
1
IMf'LANTATlON DU DOMAINf~ Dt: NIANING:
UN POINT \\)'I\\NCRI\\GE RURI\\L
OCEAN
ATLANTIQUE
~om
fig:
61
Légende: 1: plage, 2: dune littorale, 3: club-vacance, 4: emprise villageoise, 5: espace agrico!'~
IMPLANTATION DU CENTRE TOURISTIQUE DE M'BaUR: UN POINT D'ANCRAGE URBAIN
~5
Œffi6
CJlill
···..·
........
.......
.......
7
OCEAN
ATLANTIQUE
f iq:
h2
Légende: 1: plage, 2: club-vacances, 3: zone (Je pêche
4: centre administrati f et commercial. 5: marché
6: hatlitat à faible densité. 7: habitat à forte densit~
suurces: photographie aérienne de M'Bou]. 1978

132
PHOTO
n'
8
VUE
DE
L'ROTEL
NOVOTEL
L'
hOt t' 1
NOV 0
t' 1
dt'
l a
s t a t I o n
dt'
Sai
~',
1 t'
S t' U
p t a b l , sspmt'nt
conçu
t'nti/>rt'mt'nt
p
n
b 1 0 C
dt'
b" 0 n a s s t' Z
. n a d a p t "
dan s
son
mi
It'U
d'accuPI
PHOTO
n'
9
VilE
D'liN
V i l L A G E
v A C A ~ C [ 5
E N
CHA N T 1 E R
L • a r hl t t' C
ure
de
c e
é
a b 1 1 S S e me n t
our i s
que
e n
c 0 n s
rue t i on,
i
n spi r " d u s yi e
oc a
e s t
c 0 n s t i
u" e
de
cas t' s
rondes
s u r 11I0 n t "e s de o i urt' e n P a i 1 1 e L a
r t' c h t' r c he
d' une
a d a pt il t i o n
a u
mi 1 i e u
o c a
g u 1 de
1 a
con c e p t 1 o n
U r
b a ni s
1
que

133
1.3 UN ESPACE TOURISTIQUE LOCAL NON STRUCTURE:
LE
TOURISME DE PROXIMITE
1 . 3 1
QUELQUES
INDICATIONS
SUR
LE
TOURISME
NATIONAL
ASSEZ
MARGINAL
Bien que
le
tourisme
international
ait
polarisé les
capitaux,
les
initiatives
et
par
conséquent nos réflexions quant à ses rapports avec les
activités permanentes,
on ne peut ignorer sur la Petite
Côte l'existence
d'un
tourisme
de
week-end
ou
de
proximité animé par les résidents au Sénégal.
L'occasion se présente ici de nous intérroger
sur quelques
aspects du tourisme intérieur et local au
Sénégal;
une
problématique
qui ne fait pas l'objet de
préoccupations et
investigations
nombreuses
dans les
pays sous-développés
en
général,
ou le souci majeur a
été porté sur l'organisation du tourisme international,
considéré comme
un puissant appareil de revitalisation
économique.
Contrairement à certains pays européens comme
la France,
la Grande Bretagne,
ou des facteurs d'ordre
économique,
législatif
ont
suscité
dès
le
début du
20ème siècle
un tourisme national en faisant du voyage
un véritable
besoin
social,
au Sénégal comme dans la
plupart des
pays
nfricains
ce
type
de
tourisme
constitue un
phénomène
récent
et
n'interesse qu'une
infime partie de la population aisée.
L'émergence récente
de ce tourisme et le peu
d'intérêt qui
lui
est
porté
explique
la
pauvreté
d'informations et
de
statistiques
en ce domaine:
sur
les 29
pages
de tableaux et graphiques contenues dans
le document
statistique
du
Ministère
du
tourisme
(1984),
3
pages
seulement
concernent
en
partie
le
tourisme national
contre
20
pages
pour
le tourisme
international.
Les courbes
des
arrivées et des nuitées des
résidents au
Sénégal font apparaître sur les 10 années
d'observation une
progression
assez
soutenue a\\"ec un
accroissement de
335%
pour
les
entrées
entre
1975
(11.344) et
1984
(38.085)
et
277%
pour les nuitées
pendant la
même
période, soit de 26.211 à
72.668 (fig
n·63) .
Malgré cette
croissance
la part du tourisme
national dans
la
fréquentation
totale
des
établissements touristiques demeure trés timide
: de

l :s 'l

°
LE TOURisME
DE
FREQUENTATION
nbre absolu
FREQUENTATION
TOURISTIQUE DE(1975AI9B4)
NUITEES
7 0 0 0 0
6 0 0 0 0
5 0 0 0 0
4 0 0 0 0
~.' A RRI VEES
.,,-, ...
_.......---_._-_. -'- --
..
"-"
, ..,
3 0 0 0 0
-
............... , ..
..'
.'
20 000
.,'
, .... - .. _-_.
"
"",.,~
,
10000
o'-----r_---,._........_-,-._ _.--.,~__-
__- _
1975
76
n
78
79
80
81
82
83
84
fig:
63
RYTHME
MENSUEL
DE
LA
FREQUENTATION
TOURISTIQUE
NUITEES
SOoo
7000
~
l""r'rT'r
• • • •
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6000
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4000
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...
""..
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. .
...
..
.
...
. .
3000
...
. .
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o """'.w....,..u".Li.I"~"iJ.j'".i.i' ".i.iI'0t.:.::.:,.:::~:::~::~:.:.:,::.=.:.::i,j'.i.,i".iJi''-i.i
..~.~
...i.a
..
J
FMAMJ
l A S O N D
fig:
64
sources: statistiques du Ministère du tourisme(1984)

135
1975 à
1984
elle
a
représenté
en
moyenne
1~% des
entrées globales et 6% des nuitées globales.
Ell
1~84 le
tourisme national
a
totalisé respectivement
1~% et 6%
des arrivées
pt
des
n\\liU~f's lotal('s cOlltrf' Hl; t't 9-l%
pour le tourisme
international.
l 1 fa II :
no t. el'
que
c e t 0 uri sm e
i nt (" l' i eu l'
concerne pour
30%
des
entrées et 34% des nuitées
(en
1984) des
résidents
étrangers.
Leur
durée de séjour
dans les
établissements
touristiques
s'établit
en
moyenne à
2,2
jours
contre
1,8
jours
pour
les
vacanciers de nationalité sénégalaise.
Un autre
thème
peu
connu
et
qui
pourrait
faire ultérie\\Jrement
l'objet
d'une étude interessante
est constitué
par
la
pratique
touristique
des
sénégalais à
l'extérieur
du
pays.
Si on en cruit un
responsable du
Ninistère
du
tourisme,
le
nombre de
sénégalais attirè
par
des
destinat.ions
étnHlgères,
surtout
la
France
et
Las-Palmas,
devient de plus en
plus important.
Des
mesures
concrètes
v isant
à
promouvoir un
tourisme
social
pour
les
nationaux
seraient souhaitable
et
pourraient
limiter
la sortie
des devises vers
l'étranger.
1 . 3 2
LE
TOURISME
DE
PROXIMITE:
FREQUENTATION
ET
ACCl:El L
Le tourisme
d~
proximité
constitue une des
composantes de
l'organisation de l'espace de la Petite
Côte.
Il
constitue
pour
certains
résidents
le moyen
d'accéder à
un
espace
de
détente;
ce
qui
leur est
interdit par l'espace de loisir des hôtels et villages-
vacances financièrement inaccessible.
le tourisme
de proximité désigne
"l'ofFre et
la demande
d'accueil
touristique,
d'activités
récréatives et
de
détente
hors
du
domicile
et
de
l'agglomération d'habitat,
en
dehors
des périodes de
vacances.
11
concerne
aussi
bien
les séjours et les
ae ti v i tés
de
fi n
de
semai ne
ou
dp
1a
JOIJ l'tH'e
des
citadùls que
Jes
loisirs
de
plein
air
des l'uraus"
(VERLET, 1 9 8 1 - 8 2 ) '
Sur la
Petite
Côte
la
mise en place de ce
tourisme a
précédé celle du tourisme
int.ernational dont
l'organisation en tant que facteur d'appoint économique
et'd'aménagement
du
territoire n'a réellement d~marré
que vers
les années
1970-1975.
Une pratique sociale et
spatiale suscitée
par
les
résidents
étrangers,
européens et libanais au Sénégal et qui bénéficient

l :llj
d ' une f li ç 0 Il
g è Il è r li l e d' u Il li ive au d t~ \\ i t~ plu s é 1t~ \\ (' que
celui des
nationaux.
La participation d'une partie de
la bourgeoisie
citadine à ceg migrations de
loisir est
assez récente.
La zone
située au Nord de
la Petite Côte est
la plus concernée par ces migrations de courte durée.
Cne position
peu
éloignée
des
deux
principales villes
sénégalaises,
moins
de
SOkms
de
Dakar et
de
Thiès
(la capitale régionale),
une bonne
accessibilité routière,
une proximité au rivage et à
la
mer,
font
des zones littorales des villages au Nord de
Saly-portudal,
un
terrain de prédilection des cabanons
de week-end:
Yène,
Toubab-Dial ao,
Popengu ine,
N'Gaparou.
1.321 Une
fréquHntation
touristique animée
des citadins
La rareté
des
informa tians
di s pon i b 1es
concernant Je
tourisme
de
proximité nous a conduit à
réal iser une
enquête
di l'ecte
auprés
de
que 1ques
occupants de
cabanon
de
week-end.
La
problématique
étant d'apprécier
la
nature de
la clientèle concernée
par ce
type
de
tourisme
et
celle
de ses retombées
économiques et financières dans
les
zones d'accueil.
Notre enquête
a
été
menée dans la localité
villageoise de
N'Gaparou et a
porté sur un échantillon
de 30
cabanons,
ce
qui
correspondrait
environ à un
quart du
parc
des
bungalows de week-end,
si on croit
les villageois
qui estiment le nombre de constructions
à
110.
Le
dépouillement des réponses obtenues indique
que ces
migrations
alternantes
de
loisir intéressent
essentiellement des
citadins:
26
occupants
des
bungalows ont
leur résidence principale à
Dakar contre
9 qui
reviennent
à
la ville de Thiès;
17 français
ont
été recensés
et sont tous des assistants techniques,
7
sénégalais dont
un
médecin,
un
imprimeur,
2 cadres de
banque et
le
reste
des cadres de l'administration,
6
libanais qui exercent tous une profession libérale.
De l'ensemble
considéré,
les
plus
fortes
fréquences de
sorties
de
week-end
concernent
les
français avec
2
à
3
sorties
par mois sauf pour les
vacances scolaires,
période
pendant
laquelle
ils
retournent généralement en France.
Pour les
libanais
et
sénégalais
ces
déplacements de
courte
durée
s'effectuent
souvent
pendant les
vacances
scolaires en raison d'une sortie
par mois
(de juin à
septembre).

137
1.322 Accueil et nature des constructions
Les résidences
de
week-end
sont
implantées
sur le domaine public maritime qui
ne peut en aucun cas
faire
l'objet
d'une
appropriatinn.
Seules
des
autorisations d'occuper
sont
accordées par le chef du
v i lIage de
la 7,one concel'née et son t
révocables il tout
moment;
celles-ci
s'accordent
souvent
moyennant
une
somme d'argent.
La précarité
du
statut foncier
implique des
types de
constructions
légères
réalisées
par
les
occupants:
la
plupart
des bungalows sont construits à
partir de
matériau
local,
les
toitures
des
unités
d'habitation sont
souvent
en paille,
les clotures des
résidences
faites de
"criting"
(mur dont
l'armature est
composée de joncs tréssés et recouverts d'un revêtement
de sable
et
de ciment).
Certains cabanons entièrement
construits en dur constituent de véritables villas,
1.323
Implications financières
du tourisme de
proximité
Les retombées
financières
impliquées par ces
migrations de
courte
durée
se répartissent entre les
pl' i ne i pallx ae teu 1'5 se J on
! eur niveau de l'es ponsn b i 1 i té.
-
les
premif'T's
bénpfi('inires
sont
les
"propriétaires" de
ces
car;qnons
qui
sont en ma,iorité
des sénégalais
et
libanais.
Pendant l'année sc(,!aire
ils Jouent leurs cabanons aux résidents étrangers,
trés
souvent des
européens,
et
y
tirent
un
revenu
substantiel.
C'est
d'ailleurs
ce
système de
location
qui
rythme le déplacement de loisir des
"propriétaires"
qui ne
peuvent disposer de leurs bungalows que pendant
les vacances
scolaires
au
moment

les
locataires
retournent dans leur pays d'origine.
-
Les
chefs
de
village qui
par
leur statut
tirent profit
de
ce tourisme en "louant"
ou "vendant"
le terrain pour la construction des cabanons.
-
Les
populations
villageoises
des
zones
concernées au
sein
desquelles
sont
recrutés
les
employés pour
le
gardiennage
et
le
nettoyage
des
cabanons.
Les touristes
enquêtés
déclarent
verser
à
leurs employés
un salaire mensuel compris entre 15.000
et 30.000 F.C.F.A.
Par ailleurs ces mêmes employés sous louent à

138
leur
tour
Jp~
cabanons
dont
ils
aSSUl"Pld
La
surveillance à
des clients de passage en cas d'absence
des propriétaires.
Les
interférences
entre ce
tourisme de
week-
end et
les
activités
permanentes,
la
pêche
en
particulier,
génèrent
ries
retombées
économiques
sensibles.
l.es
vacanciers
de \\-Jeek-pnd
se ravi LR il Lent
en
poissons,
crevettps
et
lf\\llg\\l\\lstes
aupl'p-.,
des
pêcheurs
locaux
ce
qUI
peut
constituer
un
appnrt
monéta ire non
négl i gpl-l.ble
pour
ces
local i tés
vi 11agl~oi ses.
Chacun des
al,' Leurs
ai ns i
d l ' Lerm i liés,
l Il',. pal'
un accord
tacite,
est consci.ent du
fonct.ionnement de ce
système d'organisation spatiale et en
tire
profit.

CHAPITRE
Il
NOD1FICATJON8 APPORTEES
PAR
LE
TOUR ISNF
DAA'S
L' ORGAN] SATION DE L' ESPACE:
ETUDE DU \\ Il.LAGE DE ~{L} ET
Dt.' SHS'
RAPPORTS
AVEC
L'IMP/,ANTAJ'J(}N
DE
LA
S'j'1TlON
1'OfiRJST[QUE
2.1
AMENAGEMENT ET CREAT ION
DE
LA QTA'U0li.3.-9URISTIQUE
2.11
QUELQUES
GRANDS
OIlJECTIFS
La création de
la station
touristique de Saly
Portudal constitue
un
acte
de géographie voluntaire.
C'est le
point
de
départ
d'un
vaste
pl"ogramme
touristique qui
procède
de la volonté du gouvernement
sénégalais de
vouloi r
fa ire
du
tuurisme
un
fa,:'t.eur
d'appoint de
l'économie nationale.
La Societé
d'Aménagement
de
la Petite Côte
(SAPCO)
créée
en
]975
par
l'état. sénégalais avec
le
concours de
la
SOFlSEDJ.T
(Societé
Financière
Sénégalaise pour
le Dévploppement df'
l'Industrie pt du
Tourisme)
est
J,.~
principal
chef d'()l'Chest.re de ,'ette
opération d'aménagement.
Dans Je
foisonnement. d'études de
faisabilité
qui a
prénédé
la
mise
en
place
de
la
station
t.ouristique,
les idées forces
mi S'~S
ell
é\\iidence or, t
ét.é
les suivantes:
-
l'objectif
essentiel
étant
de
créer un
tourisme à
vocation internationale
pour augmenter
les entréps des
devises étrangères.
-
dans
l'optique
d'un
aménagement
du
territ.oire
équilibré,
le
tourisme
constitue un
irlstrumenL qui en
créant un
pale
de
développement
économique
sur
la
Petite Côte
pourrait
pallier
le chômage et o()nner un
coup de frein
à
l'exode rural
vers Dakar.
Le
dernler
grand
point
consiste
à
cr,"er
les
conditions néc~essaires afin de lier
]p
déveloPI'(~mt'nt du
tourisme au
développement
de
la règion d'acl'ueil.
En
même temps que le tourisme se développe,
i l
faut donner
à
la pêche et à
l'agriculture les moyens
technologiques
leur permettant
d'assurer
la
complémentarité
avec
l'activité touristique.
Un contexte politique favorable,
une maitrise

140
forwièr'p qui
est
un
pr~alabltJ
nêcpssail'e
à
l'aménagement de
l'espace,
l'êxécution
des
infrastructures avant
la
construction
des
établissements'hôteliers constituent
Jes moyens de base
qui
ont présidé à cette opération d'aménagement.
2 . 1 2
LA
HAITRISE
rONCIERE
La maitrise
foncière
constitue
ici
l'instrument, indispensable à
l'aménagement touristique.
Si sur
le
plan
juridique il n'existe aucune entrave à
la maitrise
du
sol,
nous verrons que
la signification
sociologique et
religieuse
que
le sol porte aux yeux
des villageois est une source majeure de tension.
La loi
64-46 relative au domaine national et
votée en
1964
régit
le régime foncier au Sénégal.
Au
terme de
cette
loi,
l'Etat
sénégalais
entendait
supprimer
les
droits coutumiers d'occupation du sol en
nationalisant toutes les terres non
immatriculées ou ne
faisant pas
l'objet d'une mise en vah~ur.
L'objt'ctif prilwipul
de
l'eltt~
loi
pst
de
maitr-i!-ll'I'
1.,
sol
l'II
VII.'
d'asslI/'('/
l'ilnH~'ni\\,~f'III('IIL du
Lt' l' l' i L() i " e
s (', Il f:' g fi 1li i s
d il Il S
1J Il
( 'H cl r' l'
l' ~I 1 i t Hill (' 1
('on formémen t
aux
pl ans
dt>
dève 1oppemen \\.
na \\ i onaux.
L'{~t.at devient.
ainsi
ll~
d~t(~ntpur'
de
l 'essPllt iel
du
damai ne na ti ana l
qu i
l'eprésen1.e
pl us
de
~H)%
du
ter rit 0 i r' e .
Sur' la
Petite Côte ~énégalaise en dehors des
terres du
domaine
national
les
autres
formes
de
proprieté du sol sont Je domaine public et
les terrains
immatriculés.
Le domaine national
La majorité des terr€s
sur
la Petite Côte est
du ressort
du
domaine national.
Elles se répartissent
en gros
en
deux
catégories,
les
terres des
~ones de
terroir et les
terres des zones urbaines:
-
Jes
zones
de
terroir
correspondent aux
terres qui
sont exploitées
par
1 'habitat
rural,
la
culture et
l'élevage.
Ces
terres sont affectées à des communautés
rurales ou
groupements
de
village
qui
assurent
Jeur
utilisation et mise en valeur.
Dans chaque communauté rurale
le sol
est géré
et controlé
sous
l'autorité de l ' é t a t ,
par un conseil
rural
élu
par
la
population
de
la
communauté.
Les
communautés rurales intéressées par
le plan de

141
l'aménagement touristique
de
la
Petite
Côte
sont:
N'Guékoh qui
couvre
administrativement
le village de
Saly portudal,
les communautés de N'Diass de M'Bodiène
et de N'Gueniène.
Ces terres des zones de terroir ne peuvent en
aucun cas
faire
l'objet
d'une
appropriation privée.
Seul l'état
peut
procéder à
leur immatriculation pour
la réalisation
d'opérations
déclarées
d'utilité
publique.
Ces
terres
une fois
immatriculées au nom de
l'état peuvent
être cessibles à des tiers par la vente
ou concédées au terme d'un bail.
-
les zones urbaines sont constituées par les terres du
domaine national
situ~es
sur
le
territoire
des
communes.
Sur
la Petite Côte il s'agit des communes de
M'Bour et de Joal-Fadiouth.
o
Le domaine public
La loi
76-66
du 2 juillet 1976 portant code
du domaine
de
l'état
distingue
deux
catégories
de
propriété du sol:
le domaine public et le domaine privé
de l'Etat.
Il
s'agit
presque
essentiellement sur la
Petite Côte
du
domaine public. Celui-ci est constitué
du domaine naturel et du domaine artificiel:
-
le
domaine
public
naturel
comprend
la
mer
territoriale,
le
plateau
continental
et
occupe
sur
l'ensemble de la longueur de la Petite Côte une zone de
100m de
large
à
partir de la limite atteinte par les
plus fortes marées.
Les cours
d'eau
fluviaux
et
1 acustres
constituent la
deuxième
composante
du domaine public
naturel:
ils
occupent
une
bande
de 25m de large sur
chaque rive à partir de la limite des hautes eaux.
-
le
domaine
public
artificiel
est
essentiellement
composé sur
la
Petite Côte par la voierie publique de
toute nature.
Le domaine
public
de l'état est inalienable
et imprescriptible.
Il
peut
faire
l'objet
de
concessions et d'autorisation d'occuper à
titre gratuit
ou onéreux.
Dans cette
zone
littorale les autorisations
d'occuper du domaine public sont souvent accordées pour
l'installation de
bungalows
de
week-end,
elles sont
révocables à
tout moment.
Un dispositif
juridique
et
réglementaire,
notamment le décret 77-340 du 30 avd 1 1977 prescl'ivant

142
l'immatriculation d'un
terrain
national
situé à Saly
Portudal,
a
permis
à
l'Etat sénégalais d'acquérir les
terres nécéssaires
à
la
réalisaLion
du
programme
touristique.
Ce terrain
ainsi
acquis
par
l'Etat
et
couvrant une
superficie de 600 hectares a
été mis à
la
disposition de
la
Societ~
d'Aménagement de la Petite
Côte
aux termes d'un bail emphytéotique d'une dUl'ée de
50 ans.
2 . 1 3
LES
PRINCIPES
D'AMENAGEMENT
DE
LA
STATION
TOURI STI QUE
2.131 Site et position
Le choix
spatial
de la localité villageoise
de Saly
Portudal
pour
l'implantation
de la nouvelle
station touristique
tient
d'abord
à
ses
caractéristiques morphologiques.
La plage
qui
est
l'un
des
fondements
du
tourisme balnéaire
est
d'une
qualité
remarquable:
constituée de
sables
fins,
elle
se
déploie sur une
longueur de
8000m
environ pour une largeur moyenne de
150m.
L'aspect
cbncave
du
site
où s'est
implanté la
station bénéficie
d'une
position
d'abri
gr&ce
à
quelques petites avancées du littoral dans
la mer.
La topographie
marine
pt
les
conditions
hydrologiques présentent
d'autres
avantages
touristiques.
La
largeur
de la plate forme marine
(60
miles environ)
qui
prolonge
la
plage constitue à
la
fois un
attrait pour la pratique balnéaire et un cadre
favorable au
développement
de
la
faune
marine:
les
espèces de
mers chaudes,
surtout les petits pélagiques
y pullulent.
La température de l'eau varie entre 20 et
25°C dans l'année.
Les données
climatiques constituent un autre
thème d'attraction:
l'ensoleillement moyen mensuel est
de 260 heures,
la température moyenne mensuelle s'élève
à
25°C,
les
précipitations
annuelles
inférieures à
500mm.
La petite
fausse
note
est
introduite
par
l'extrême platitude
du
relief
qui
ne dépasse à aucun
point plus
de
10m.
L'accessibilité
à
la plage y est
certes facilitée
mais
les
points
de
vue
à
la mer
limités.
Le cadre végétatif parsemé de baobabs dans

143
l'arrière pays,
de
filaos
et
de
palmeraies,
achève
cette ambiance
tropicale
et
d'invasion
chère
aux
touristes européens.
La position
centrale
dont bénéficie
le site
de Saly
portudal
présente
une
autre
dimension
touristiquement favorable:
à
6ükms
au
Nord de cette
zone se
situe
la capitale Dakaroise ou transitent les
touristes;
à
moins
de
1ükms au Sud se
trouve
la ville
de M'Bour.
Sur le
plan social cet espace a
toujours été
occupé par
le
village
de
Saly
portudal
dont
les
prem1eres
installations
remonteraient au 16ème siècle.
Un ensemble
de petits hameaux trés dispersé compose
le
village dont
la
population
(1438
habitants en
1976)
s'est toujours
adonnée
à
la pêche et à
l'agriculture;
pour les
aménageurs
l'aspect culturel du tourisme est
ainsi
résolu.
P HOT 0
n' 1 0
VUE
D U
l J T TOR A L
DES A l Y
P 0 R T U D A L
, 4
Cette
photo
a
é t é
p r i s e
à
Saly
p o r t u d . l .
Au
p r e m i e r
p l . n
de
1 a
photo
on
p o u r r a
c o n s t a t e r
1 .
q u a l i t É '
de
l a
plage
composée
de
s a b l e s
f i n s .
Au
d e r n i p r
pl
an
a p p a r a i t
quel
ques
é t a b l , s s p m e n t s
hOtel i ers
de
1 a
s t a t i o n
t o u r i s t i que

1 ·1 .1
2.1 J2
('OT1C'ept ions
urhanistiq\\lPs
et
spatialps de
l éI
S ta t ion
t 0 Il ris t, i que
l.e
l'appol't,
du
pl1"\\n d'ameT"Iél!2:ement
touristique
d e I a
T-' e t i t t-~
l' ("l t p
p J ab () r P
p n
19 7 :3
par
l e
li u l'pa Il
cl ' p. t Il d p s
Hl' n [' i -l' h () Ill(' t ty
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li n s:-. i Il i 1 i t p
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1
SllUS
('Ilapitli~ 1.L:12) dans cel te
7,Otlf'.
\\) ive r ses
(0. tu d f:' S
d p I ' t" d ,j \\ H-d e men 1
ci 0 nt C' l~ Ile
élaborée par
le
bureau
d'ptudes
Louis
Hef'!2:el'
lnternationrl.l
en
lq75
et.
financp
}mr le
programme des
Nations
\\:nies
POU)'
le
J)i'veloppempnt et
le
gouvernement
sénégalais ont
ramené
la
cible
à
4500
l i t s environ,
réalisable
entre
1980 et 1985.
Pour
le
complexe
touristique
de
Saly
Portudal,
sur
Les
()OOO
l i t s prévus
au
totaJ,
seuls
37;:)0
seront
rpslisés
d'ici
1985.
Les
2250
li~s
restant
seront
mis
en
réserve.
Lt:' calendripr' des
opérations d'aména,gement
se
présf'nte comme
sui t :
1980
exPC'ution
de
la
première
trH.nche
qui
porte SUl'
2250
l i t s .
19H2
tH
50U
l i t s .
198;:) 10UO lits seront réalisps.
Les
conceptions
spatiales
et urbanistiques de
la station
touristique,
sous-tendues
par
les
aspirations des
tourist,es
qui
réponde~t essentiellement
aux
thèmes
balnéaires
s'appuient
sur deux
principes:
-
les
unités
hôtelières
doivent
être
localisées
à
proximité du
riva~e pOl1r permettre l'accés rapide à
la
pla~e et
à
la
mer;
la motivation balnéaire étant ici
essentielle.
-
éviter
l 'urhanisation continue de
la façade
maritime
t:'t
la.
grande proxim i t,é des
] OCA 1 i tés vi 1] ag;eoises avec
les établissements
hAteliers
re qui
pourrait détruire
le cachet,
"sauvage pt,
isolé"
du
sitp
t.ant,
recherché par
lef',
tourisl.f's.
L'organisation
spatiale
du
complexe
touristique
(fig
n
65)
doit ahoutir à
la créat.ion de
deux unités
d'aménagpment
touristique
en deux
points
privilégiés du
site:
la première sera implantée à
Saly
~ianiaral au sud de la zone,
la deuxième à
Saly Tapé au

PLAN
DIRECTEUR
D' AMENAGEMENT
DE
LA
STATION
TOURISTIQUE
DE
SALY
PORTUDAL
ET PROGRAMME D'INFRASTRUCTURES
TRAITEMENT DES
.6
DECHETS SOLI DE S
STATION
OE TRAIT€MENT
DES
It~'.':~17
@,::~~_U~E~S
---
RESERVOIR
3
---- ~ ..........:~:.GE
1--..18
o
[39
le< 110
----==@
Ln
'<1'
.......
-..
o
'00
~OOM
l
'
!
OC E A
AT lANTI QUE
Légende:
1: plage. 2: emprise villageoise, ): place centrale de la future station. L, équipements
....:.
i10teiiers prévus avant 1985, 5: équipements hélteliers prévus après 1985, 6: maris".'l., 7: réseau élec-
fig:
65 1
trique, 8: réseau eau potable, 9: réseau eau usée, 10: routes
source: Schéma Directeur de la station de Saly, Louis Berger InteC'national(1975)

nord.
Chacune
de
ces un i tés,
sera carac té l' i sée t)A l'
1 e
zonage de
l'espace
en
modules
prêt à
accueillir
les
installations hôt.elières
et.
pa1'a-hôtelières,
le tout
articulé en
éventail
autour
d'un
pôle d'animaliun ou
"germe de
vie
qui
en
rythme
la
vie
e l
le
fonctionnement.
L'unité d'aménagement de SaLy Tapé sera ainsi
subdivisée en
8
modules
ou lots à
raison de
25U
l i t s
par lot
sur
une
superficie
de
526.000m2.
Elle devra
accueillir d'ici
1985,
2000
lits.
L'unit.é d'am~nagement
de
Saly
Nianiaral
répartie en
7
lots
(250
lit,s
})é1.r
lot)
sur
une
superficie de
3S8.000m2
devra accueillir quant à
elle
1750 l i t s d'ici
1985.
Outre
la
réalisation
d'ull
maillage
d'infrastrurtures
nécéssail'es à
l'actlvit.é
tOUJ'isllque:
voirie,
adduction
d'eau
potablt->,
électrl\\,'itè,
assainissement,
il
a
pte
prévu
la mise en place d'un
pro,gramme d'~~quipemell\\. \\i~èinl
à
t'a('llilp1'
l'illl\\·gl'iLlon
de 1»
l'égio!1 ail dpve]uPPPffiPllt
\\.o\\ll'isll,!Ilt-'.
Au niveau
de
l'espace
vlIIFl.geois
de
Salv
Portudal
qui
accueille
la station balnéaire,
le ~chéma
directeur
implique
son
integratil)n
{Jar
la
creation
d' équ i pemen ts commerc i aux,
art i sanaux ,
suc i aux
exploités directement
par
les villageois.
D'autre part
l'aménagement d'unités
maraichères
à
partir des eaux
usées
recyclées
permettra
à
la
population
locale de
produire des
légumes
et
de ravitailler en partie
les
hôtels.
Sur le
plan
régional
la
ville
de
\\1'l3our
située à
lOkms au
sud de la zone aménagée est appplée à
jouer le
rôle de centre de redistribution des
l'et "mbées
touristiques.
Elle constitue le principal
centre urbain
de
la
Petite
Côte
et
doit à ce
titre entretenir des
relations d'ordre
économique,
administrative
et
culturelle avec
la zone
touristique.
M'Bour est perçue
comme le
principal
fournisseur
de
main d'oeuvre,
de
biens et marchandises des unités hôtelières.
En captant
les principaux
flux
commerciaux et
financiers
la
ville
de
M'Bour
doit
assurer
la
retransmission des bénéfices vers
son arrière pays.
Le niveau
d'équipement
de
la
ville,
assez
modeste,
sera renforcé par de nouvelles
structures pour
lui
permettre
de
jouer un rôle d'avant garde.
Le
plan
d'aménagement prévoit
ainsi
la
réalisation
d'unités
scolaires pour la formation du personnel;
d'unitp.s

S;IlliLail'C'S
t'l
s()('ialf's,
dISP"IISilll'P~,
('('nt l'"
I I l t ' d i ( ' U -
soc'ial;
d,'s
(~qlJi[H'II]('IlLs (~()llIlller('i:l\\n, et adlllltllstJ,clLi f's;
d'équipements
frigorifiques
pOUl'
la
conser\\ation
du
poisson;
d'espace
\\/-'r't;
une
zone de
lotlsseilletit
de
40
hectares
pour
le
10gF,ment du pel'sonnel.
"l.. •
Prog l'éUII!Ilf:S
cl' i. of ras tructures
et
premiers
l'psultats de
l'aménagement
Les
objectifs
du
plan
d'aménagement
teJuri ;:.;l i que de
la
zone
de
Sa 1:1.' Portudal
ne
sont
que
par't ipl Lemt~nt. attf'Lnts,
Seule
l'unité
d'amen;:q,;empnt
t. 0 UI' i s t i q w'
d p
Sai y
N i Il nia l' Fi 1
l" S t
r è a 1 i s (;. p
~' t
f <i i t
aclll,'llt'IIl<:llt
l'ob,jf"L
d'une
lIIist~
en
valpul',
I.t"S
infrast.r'\\wt.ul'Ps
("lèmf'nt.ail'es
ont
du
être
cl'pées
ex-
nihil() dhllS
cettf:
L;(Jlle pour
répondre aux
e .... igencès Ju
tOllrisllle,
La Societp
d'Aménagement
touristique
de
la
Petite Côte,
principal
maître
d'oeuvre doit procéder
aux
tra\\'aux
d'aménagement
et
de
viabilisation
des
terrains
avant
de
les
affect.er
aux
promoteurs
h ô t. e lie r s .
Lps
tra\\'au'o: d' infrastl'll<'tures
co-financés
par'
la Banque
~lonrliaJe
et
le
gouvernement sénégalais
(3
mil1ièlrds
dl"
F.C.F.A)
ont démarTé
vers
l'année
1~15 et
c'onC'ernpnt
la
rèaJ isation
de
grands
équipempnt,s
de
base:
-
1 () k III S
dt;
l'{)utt',o..;
bitumé'es
l)lIt
C () Il:,'. \\ 1'U 1 \\ f' s
;\\
l ' i Il t ,'~ l' i (' III' d~'
1H.
/,,)rll'
l.ou l' i s \\ ,qUI';
1 LI\\II\\~
et.:
1 i gllP~
,'·1 t'"t)' i <lues
basSt~S tensi ons t"t
Ilautps
t.t~ns ions;
10]\\IIlS
dt'
conduiLt,s
d'adductiull
d'eau
potable,
un
l,'hâteau cl' pau d'un dpbi t
de
2000013
et un
forage;
-
5krns
de
conduites
d'eaux
usées,
une
station
d'épuration;
-
une
zone
d'espace
vert
a
reconstit.uee
8vec
150.000 arbres
plantés.
L'espace
ré.servé
pour
Je
pôle d'animation
qui
constitue
le
coeur
même
de
la station
va accueillir
divers
équLpements
oollectifs
dont
des
commerces,
restaurants,
un
bar' night-club,
un
théâtre,
()
terrains
dl"
t.ennis.

f
148
Ces divers
équipements
collectifs
et
les
infrastructures seront
administrés
par
un
comité de
gestion composé
de
la
SAPCO
et
des
représantants
hôteliers.
De nos
jours
cinq unités hôtelières sont en
activité et
ont
une capacité totale de
1400 lits soit
37% de l'objectif fixé pour 1985
(3750
lits).
Les équipements
et
certains
aménagements
prévus par
le
plan
touristique
en
vue de faciliter
l'intégration de
la
Petite
Côte
à
l'effort
du
développement
touristique n'ont pas été
jusqu'à présent
réalisés.
A
part la mise en place d'une borne fontaine
par la
SAPCO,
la
population
de
la
zone de Saly ne
bénéficie même pas d'une électrification.
PHOTO
n'
11
UNE
IMAGE
DE
LA
STAT10N
DE
SALY
PORTl'DAL
C e t t e
photo
p r é s e n t e
une
vue
du
p o l e
d ' a n ; mat; on
ou
"germe
de
v i ~ ..
de
l a
s t a t I o n
t o u r i s t i q u e
de
S a l y .
Cet
espace
l ' s t
1 1"
d ' é q u i
pl"ml"nts
commt-rci aux,
d i s t r a c t l r s
qUI
r y t h m e n t
1 a
v i e
de
1 a
s t a t ion.
A u
d e r n i l"r
pl an
dl"
l a
photo
on
pl"ut
d i s t i n g u l " r
un
magasin
de
b i j o u x .

i'f{ESEè, 1',\\ i l
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'l'OU1~j ~'[' J (~lj§_p_~_ 0t\\L)'
z , 2 1
J l' S T i f 1 C A T 1 () N S i l E
L'
E r U Il f
Ln
proldèmat if]\\lf'
p\\lSI"e
<ÜUIS
( ' l '
l'hapi trl-'
S t ' l ' a
ètllc:iil'f' :l
pal't il' d'lll1('
" l l q U ( \\ t p
<JIll'
nous
(l\\OIl::,>
! , j ' l ' t ' ( ' t l l f ' t '
i-i U P l' (:' s
d Il
\\.' j l J R g ('
d p
Sni ~,
P Cl ,'1 u d Il 1
qui
,j () Il X t p
1il
statiun qui
porte son
nom.
Les
raisons
qui
nous
ont fait
choisir Saly
Portudal
comme
cadre
d'étude
sont assez claires:
cet
espace
villageois
qui
a
eu
â
recevoir
toute
l ' i n f ras t r \\1 (' t li r e
t 0 uri s t. i que e t
l ' é qui p e men t.
né c é s sai r e
aux exigences
du
tourisme,
concrétise
le
point
de
dppart de
la
politique
d'aménagpment
touristique du
littoral
de
la
Pptite
Côte;
i l
semble
lo~ique
d'p'-.amincr
au
niveall
de
ce
village
le's
implications
sociales
pt
spatiales
occasionnées par
l'implantation
touristi que.
I.e
pRssagp
hrut.a 1
d ..
cette
pptite
localité
vi lla,gpoic;l' .. n
\\IllE-'
grande
stat.ion de
tourisme
nl'
\\'a
pas
S,HI::'>
h()u/er\\'p)'spr
Ip
mude
de
\\'(-'
pt
} " 5
hahit,ud,'s
t rad 1 t i () n 1. p i:-;
ci f' S
il a h i t. a n t s ;
(' 1 uri i e r
( . 0 nt mt' n 1.
1 (\\
p"pIllilti()11
l,)calt->
j),·t",'l>it
l ' in\\ r \\1 ô', ion cl p
( , "
t 0 LI l' i S lTlt'
CI Il
ml) :-' f' n li' UI J "
C~ n Cl u pt fi
sur
1 p
t t'l'l'a i Il
<:'onst, i I.Ut-'
UIlP
pl (.1 d è ma t. i Cl' 1f'
i n t. PI" (' S S é) Il t (' .
2 , 2 2
vld.LQUES
D(INNEES
;;P<\\TIALES
E T
SOC 1 ALE 5
o E
L'
E 5 P ACE
VIL l AGE 0 1 ~
Z.221
Formes
d'occupation spatiale
L.'implant,3tion des
localités \\.-illageoises
le
long dt,
la
Petite
Côte
est.
liée
à
une
série
de
motivations dont
Les
principales
furent
certainement
d'ordre
sorio-économique.
Chronologi quempnt.
les
sources
(ll'R 1t~:--'
pt
':·crit.f"s
j'ont.
renlont.f~r l 'OccupH.tion de
l 'pspact'
1 i I.t(l)'al
entre
10
1()('me
et
Je
17ème
sièclp.
Lt~S
\\ i J IH.L!:ps
aura i enl
ptt',
implant.és
par
sui te
de
mouvements
migrat.oirps
successifs
venus de
l'intérieur du
pays.
\\' nt j semhI a bl pmen t
des
rai sons économ igues

15 l
\\
(' und i 1 i ,Hl nt:', ~ S
Il H ('
1il
1" '(' Il " \\', ' Il ('
d t'
Il () Il \\ "
lit' s I , . l' 1'" S
d p
culture et
J.p :-:;Ul.lCI
d,'
It'nu\\"I' lj'aul!,'s 'lèb')\\I,'Il,·:-; cumme
la pêche
eL
le commprcp
ont
préside à
'occuJ.lédIOn du
village de ~aly [Ju['\\udaJ
dans
C'ptt.P
ZOIW.
Ct~lte côte
rl'f~q\\lPlltpé
dppuis
le
dèl.\\It
du
16èllle sié('ll'"
par'
les
b(,IJalldais
et
portugais ;1, ,·té
le
théatl'e d'un
commerce
flut'issant.
basé sur
l'es('lavage.
Elle a
consti.lup ainsi
IHl
ptjle d'atlr'al'Lion où SI' sont
inst.allés des
compt.oirs
commerciaux,
lieux
de
troc
entre
les
produits
européens
et
les
produits
l,)caux.
Les plus
act.i fs
furent
1 es comptoi rs de Sal:...- Porl.udal,
de Nianing et de
Joal.
Le village
dp
Sal,v est
composé d'un ensemble
de pet.its
ham(~aux
très
dispersés
dans
l'espa,'e.
Le
pre mie l'ha me a u
qui
a
é t. è
i mpla n 1 é
est
cel u i d e
Portudal;
les
autres
hameaux,
SaI:,
Nianiaral,
Saly
\\,'['lingera,
J\\eIJr-joseph
se
sont
installés
plus
t 11 rd i \\' e mp n t. Ii li t () Il r
cl p
J a p I ' e mi è r (.:
1Il<; El 1 i t é
cl 0 1lt
ils
dépendent
Selon
le
cher
de
vi Llage
de Saly
Pnl'tudal
avec qui
n'HIS
rivons
el1
un
long
entreti en,
cette
dépendance découle
du
fait.
que
son patriarc'h p
Illaitre
des
t.erres
que
lui
confere
son
stat.ut
de
pl'emier
occupant,
a
Fi('f.·ordé
au\\:
nOUVPétUX
venu:...;
un droi t
Il 'usa,~f~
SIl r
ces propr i et.es .
Dès
Lors,
s' ('-1 ab1 i ssent.
entre
le dét»nteur
des
ter ['es
et
1 t,S
nouv (-~a u:..:
ag réés
des
rappo l' ts de
dépendance basps
sur
le
respect,
la
reconnaissance.
Des redevances
annuellps
à
caractère
symbolique
acquit.tées par
ces
derniers
au
profit du maître des
terres en constituèrent
la
forme
concrète.
Malgré
l'effacement
théorique
de~
droits
fonciers
coutumiers
par
la
loi
sur
le d.omaine llaLional
pr·omul.~uée en
1964,
ces
Liens
df~
dévot iun
entre
descendants de
"lamane"
(maitre des
t.err'es)
et. autres
vilJageois
trrinsparaissellt.
dans
leur
compllL'l.ement
socl.al.
D'hil1eurs
les
formes
de
distribu\\ iO:l
des
terres
par
l e " 1 amane"
se l on sa convenance,
dans
te 11 e
ou telle
zone,
à
des
groupements
d'individus
e~.pli.ql.leraient le carRct.pre di.spersé de ('ps hanH"llux.
l,'(·nsemblf· dt·
('(:S
ham(~a\\.l:-"
por'tf:'
1.. IlUIII de
Saly
Portudal,
C'~
qui
serait.
unE'
j'ormt'
de
reconna issrincp de
la dépendance des
autres hameau'< à
la
loralité mère
{Portudall.
2.222 Quelques ~léments démographiques

.. .,
1 .l,--
La
puplJlal i011
d,'
1fi
h' Lit "
(' (~) t e s ' f" l '" il i t
e n
1!171j
à
7:G.500
habitants.
Dt>
nos
,)\\lUI'S
il
('st
assez
difficile de
déterminer
a,-ec
exacti tude
le
nombre
d'habitants qui
vit
dans
cette
zone
littorale,
faute
d'études démographiques.
Nous avons
procédé
à
des
projectiolls
en
appliquant au nombre d'habitants
(recensement
1976)
des
différentes localités
de
la
Petite
Côte
le
taux de
CI'O i ssance
annue l
moyen
qu i
es t.
es t i. mé au Sénégal
à
2,12% pour
les populations rurales et de
3,38% pour
les
populations urbaines.
Ce
qui
nous permet d'évaluer
la
population actuelle
de
cette
zone
côtière à
n:0.500
habi t,ants.
La population tlt-' Saly comptait
14:38
habitA.llts
en 1976,
pll,'
serait
aujourd'hui
dp
1700 habit.ants,
(~aJ cuJ ép
\\.ou,jours
sur
1Ci
base
du
1 nll'
de C'l'll i ssance
mo:v f' n an nue 1 qui
est f: st i mf' à
2, 1 2 % •
Po \\J r
plu s
d e
f' J' é (' i s j 0 n
n () Il S
a v Cl n s
JIl' 0 ( .' é d é
à
une autre
estimation
démugraphique
dont
la
methode
cons i s te à
d f'~nombre l ' l e nombre de
"ca r' rés"
que r.ompte
le village
et
le multiplier par
le nombre de pp l'sonne
moyen par ménage qui es1
évalué,
d'aprés
notre f~nquêtp.,
à
9,6.
Nous avolls dénombl'é environ
20R
"carrés" dans
le
village au
cours
de
notre enqu~1,e Sllr le terrain,
ce
nombre multiplié
par
la tai Ile moyen par ménage est de
1997 habitants.
Notre échantillc/i
d'étude
a
été
assez
représent,ati f,
un
carre
sur
quatre
a
fait
l'objet
d'une enquête,
ce qui
porte a
50
Je Hombre de
"carrés
pris en comptf'.
Le nombre d'habitants que nous avons ~vaJué à
1997 peut
se justifier par
le fait que
le chantier qui
a
été
ouvert
parI
l'impJanLation du
tourisme vers
les
années
1976-ï7
a
constitué
une
zone d'appel de main
d'oeuvre.
Ainsi
beaucoup
de
jeunes
villa~eois
qui
avaient migré
dans
les centres urbains pour y trouver
du
t.ra va i l son t
revenus à
Sa l y pou l' se
fai re embaucher.
Certains chefs
de
"carrps"
enquêtés nous ont
affirmé que
quelques jeunes emp]oy~s ont été licenciés
aprés
la fermeture du chantier.
o
Groupe ethnique
Sur le
nombre· de
carré
enquêtés,
la
population Sérère représente
le groupe
ethnique
le plus

153
lmpOl'\\ant
sl)]1
b()%SI1/\\i
dt'S
\\\\11101'
1,1
, j ' But rt~S
l?;l .JUpi~S
ethniques
parmi
lpsquels:
les
Lpbl)\\J,
les
hOUiCiIIJ;
qui
sont apparl:.~ntps
au'\\:
S e r (' r' P ,
les
Peulh.
Cette ph.'.-sil)numie
des
gr\\lupes
et~hniqllP"'; est
sem b l ab l e
à
CP lie
d p i a
Pp t j t e e ô t POil
1es
S é l' è l' .~ Cl Il 1
furent
les
premiers
occupants
de Cf~tt(" région
sord,
lps
plus nombreux,
exception
faile
des
loralités
sjlU0~S au
Nor ct du
vil 1 a g p
ri. e
Sa 1 y
0 ù
] e fi
L. p b 0 u
ven u s ' l p l a
presqu'île
du fap-Vert
sont
majoritaires.
)\\< () t () n s
q li e
l r i n f lue n c e
ct e
] a
C Il l t ure
\\\\ 0 lof
est
largement
répandup
dans
le
vjllage
de
Saly
Portudal
Toute
notre
enqup.te
a
été
menée
en
l'lngue
\\ù, J (Jf .
La
tai1 le
dps
ménagps
l' () II ,-
1 p s
q u p s \\ i () 11 S
rel il l i \\ t':;
il
J 1\\
t il i 1 1 l'
des
l'Brcps
( ) u
C'olll:'f'ssioIlS
nous
aVI>liS
t'Il
qllt
1 ques
ri i f f i ru l t f- s
à
" peu e i I i i l'
d p s
j n for 11\\, \\ t i rr n s
e x a (' tes.
Le
rt'f'us
IJU
plu1o\\
13
.'raililp di"
répondl'p
fi.
,'PS
q\\IP",t i'lns
t.ient
a
une
t.radition
qui
ne
veut
pas
qll'Cln dpcclInp\\p des
êtres
humains
en
\\lie
pour
ne
pas
ahrèc:er'
leur
loll,e;f',·it.';,
·t 5
CCl. r rés
en q li P t, é s
sur
;l 0
n' 0 n \\
q Il ' U Il
se Il 1
ménae;e
et.
f)
carrés en
ont. cieux.
Concernant
la
tC\\ille
des
mpnages
40
questionnaires
5111'
50
ont. éte e"plo;tahles.
Lp
1J(,mbre
de
personne
par ménage
a
Flins;
été
ptahli
à
9,6
( ' f -
qui
appliqué
à
notre
échantillon dp
50
c'arrés
donlH':
488
rf~rsonnes pl' i ses en compt p par not l'e pnqup \\ e.
NOlls
ass i mil ons
pour
1a
Sil i tt'
de
not l'P
t-t udp
1",
"carré"
au
mènage du
t'ait
qu'en
gl'llnde
majlll'itè ('ps
deux
cas
df~
fi gure
se
rp('(HIVrent.
1 l)f--":>rsonne~ par
C',Hrl"~" pst
Ip
n()mbrc-
It-,
l)lus
f r l" q 1J P mm(> Il t
r t~ n (~ 0 n t r P
(f i l?;
n
6 )
C (.
\\
0
( )
R Il "
d' (Jl' ( , 1lJ:-\\ t ion
é""S'I,
élpvp
s'exp1.ique d';,\\hord
par
]p
fait
que
11)\\'S
les
rhpfs
de
mp.nagt~
enqup.t.és
sont marl PS
et
Sl1n t
P"IIl'
la
plupart
des
polygames.
Par
aillpurs
dans
certains
"carl'és"
cohabi1~ent
le
"hef
de
famille
et
~;C)1i fils
marie,
ce
qui
peut.
reprpsenter,
avpc
leurs
épOUStoS et
les
enfants
une
densité d'occupation
allant
de
13 Fi
15
personnes.
j.'âe;e
L'âge mo.ven
chefs
de
s','lp\\-p à

\\54
ELEMENTS
SOCIO DEMOGRAPHIQUES'
LE VILLAGE
DE
SALY
PORTUDAL
,
, ,
TAillE
DES CARHS
ENQUETES
6
5
3
2
4
5
6
7
8
9
la
Il
12 13
14
15 PERSONNES
fig:
66
,
AGE
DES
CHEFS
DE CARRES EN-QUETES
MBRE/PERSON NES"! 0
8
2
35
40
45
50
55
60
65
+65 ANS
fig:
67

sources: enquête personnelle; 1984

15 ~
52 ans;
la
moitié des
personnes
interrogées (;nt
entre
50 et
65
ans;
ce
facteur
âge
pPl1t
contrlblwr
à
expliquer
le
nombre
important de personnes par m~nage.
Les villageois
se marient relativement
tôt pal
rapport
aux populations
des
zones
urbaines:
en
géneral
les
hommes
prennent.
une
épouse
entre 20 et.
23 anh f·r. les
jeunes filles
ont
un ('on,ioint. entre
16
et 20 an,.,.
Une
certaine
tradit.ion
qui
m(:Sl1re
la
richeS5(~
f t
la
puissance d'un
fo)'pl'
au
nombre
de
ces
enfants est.
1.oujours de
règlp
dans
les socie!I'''' afrieailll's pt en
rH'U't j " u l i('r
ri:"IS
lf's
zon.'s
l'Ilr'flles.
L.e cadre de VIe
L'habitat à
Saly
est
de
type
rural.
La
concession qui
est
l'élément
constitutif
du village
s'organise en "carré".
Ce type de construction ceinturé
par une
clôture
faite
de
tige
de
milou de paille
enserre une
cour
intérieure
en
sable assez vaste ou
sont
implantées
les
habitations.
En outre,
cette cour
cumule diverses
fonctions:
elle
sert
â
la
fois de
cuisine,
de
lavage
du
linge;
un
espace
rériuit
et
aménagé sert
à
l'attache
du
bétai l
et
de dépot du
mat é rie 1 a gr i col e
et de p ê che.
Cet. t. e
COll r
t i en t
par foi s
lieu de salon pour les visiteurs.
L'ossat.ure des
cases
ct'habit.a1 i'ln
est.
composée de
pieux,
av(~(' df~S murs
fil i t
de
pa. i J 1e
ou de
tjgP.
de
mil;
le
toit
de
t'dl'me "unique pst aU:->SL
t'n
paille.
Dans
les
car~~s
enquêt0s
les
types
de
matériaux employés
pour
les
construct.ions sont assez
divers:
dans
une même concession se l'otoient des cases
en pai Ilotes
ou
banco,
des cons t l'uct. i ons
en dur ou en
zinc.
Les unités
d'habitation
ont
un
taux
d'occupation par
personne
assez
faible.
Ce taux varie
selon les
types
de
construct ion:
les
cases
traditionnelles composées
d'une
pié<e
unique
unt un
taux d' occupat i01\\
moypn
de
deux
personnes;
les
\\con~trU?~iOnS en dur composées en .général de deux.à
trOIS
pleees
ont
un
taux d'occupatIon moyen de
trOIS
Ipersonnes.
\\
Le confort
des
habitations
qu'elle suit en
paillote ou en dur est trés dérisoire.
l.'ameublement se
\\limite a
un
ou df'uX mat.elas posés s(lit sur un support
len bois
soi t
sur
le sol
PD
terre bat tue.
Des malles en
bois ou des paniers servent de garde
robe.
L
Au niveau
du
village,
un école
primaire et
ne coopérative de pêche constituent les
seuls

1 ;Cl 1;
équipements.
2.2~4 Activités économiques f"t
professionnelles
des enquêtés
Dans chacun
des
" car l'é s"
e 1\\ q u ê tés,
i 1 a
t~ té
recensé la
population active,
cellp exerçant un émploi
et celle
disponible,
selon
leur
distribution socio-
professionnelle.
La répartition
des
268
personnes
ayant
déclaré une
activité
ou
pas
donne
les
propc)r t ions
suivantes:
TABLEAU
n'
9
REPARTITION
SOC I 0 - PRO f E S S ION N E L L E
DES
ENQUETES
Act i v i h~ s
pro f e s si\\) n n plI e s
%
Pêcheurs-agr ieu l t eurs
(l l , 5
Emp l oyés du t.OU L' i sille
H,:>
E]t'veurs
l ,8
Commerçants
1 , .t
Sans travail
26,4
SOU r ce:
e D q u ê t e p ers 0 n n e Lie,
198 4
La pêche
et
l'agriculturf''
constit.uent
les
principales activités de la localité villageoise.
Il convient
cependant
d'interpréter
ces
données statistiques
avec
quelque~
précautions.
Le
premier problème auquel
nous nous sommes confrontés est
d'ordre méthodologique.
Certains
enquêtés déclaraient
exercer à
la
fois
la pêche et l'agriculture,
d'autres
par contre
qui
composent
un
même
ménage
se
répartissaient soit
en
pêcheurs Stljt en agriculteurs.
Le principal.
inconvénient est que nous ne pouvions pas
introduire une
différentiation
nette
entre
ces deux
types d'activité
au
risque
de comptpr 2 fois
la même
personne dans une profession et dans
l'autre.
Il nous
a
semblé donc plus précis de mettre
sous une même rubrique les pêcheurs et agriculteurs.

1;) 7
QUELQUES ASPECTS DU BATI
DANS LE VILLAGE DE SALY
PHOTO
n-
l~
La
p h o t o
con c ~ S 5 Ion s P n
orm(>
dl'
c a r r é -
du
V 1
5 a
y
L (> S
cas e- s
l' t
1 a
c l o t u r ( > ,
dan s
1 a
c o n c e s s i o n
à
son 1
a i t f' 5
1 l'
l a
I O l t u r ( >
PHOTO
n
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"
La
pho 1 0
P r /> s (> n t l'
U n
a u t r l'
a s Pl' C t
du
b a t
La
c 1 0 t u r l'
de
1 a
ilia i
s 0 n
l' n
pa
1 1 l'
l' n 8 l' r r l'
dl' S
u nI t é s
d' h a b i
a t i 0 n
f a 1 -t (> S
dl'
pa r pa i n g

Nu t () Il S
(' e p t-~ Il Li an t ,
L'e
li u 1
S ,-' ni L> 1p
cl 1 Il i 1 J ~ U l' S
une évidence,
que
J'importance
d'une
activité
par
rappo l't à
l'au t l'e
dépend dp
l ' pmp 1acemen t
des hameaux
dans
l'espace
villagpois.
Les
habitants
des hameaux
bâtis au
bord
de
la mer ont une
vocation pour
la mer
plus affirmée
que cpux qui
vivent. dans
les
"carrés
en
retrai t
du
1 ittontl.
I.e critère âge constitue un autre élément sur
lequel
il
convient
d'apport,er
quelques
précisions.
L'âge auquel
on
part.icipe
à
l'activité de producti.on
esl très
bas dans
les zones
rurales entre
7 et
10 ans;
ce qui
n'est
pas
reconnu
au niveau des
statistiques
officifd les.
Dans notre
questionnaire
nous
n'avions pas
voulu
limiter
les
ayants droits
au travail à
l'âge de
14-15 ans
pour.la simple raison que beaucoup de ,jeunes
l"UI'aUX Pli
dessous
ne
cet â~e participent. d'une fal:on
effect.ivE' à
l'acte de production.
La populat.ion
féminine
n'est.
pas
prise en
compte par
les
stal.istiques
cI-dessous,
bien que
les
femmes
s'occuppnt
souvent
de
la commerciali.sation dps
produits de pêche ou participent au
travail
agricole.
Les niveaux de revenu déclarés
par .les chefs de
"ci1rré"
se venti lpnt. commp sui t:
TABLEAl'
n'
10
NIVEAU
DE
REVENU
DES
CBEF5
DE
CARRE
ENQUETES
Revenu mensuel
F.C.F.A
Nombre de carré
5000 -
10.000
1 7
10.000 - 15.0UO
la
15.000
20.000
7
20.000 -
25.000
3
Plus de
30.000
3
Revenu
moyen
1 3 , 5 0 0
F . C . F . A
source:
enqul!te
p e r s o n n e l l e
19~4.
Il
s'agit
ici
de
revenu
par
carré" .
Le

15~
revenu moyen
mensuel
s'~tahlit a
13.50U F.C.~.A ce qui
est supérieur
à
ce dont dispose prés de
la moilié des
"carrés"
enquêtés.
Les
principales
sources de revenu
sont en
grande
partie
la
pêche et secondairement
la
culture de
l'arachide.
II
n'est
pi:\\S
questitHI
ici
de discuter sur
la
t.prmi noJ ogie conférée
au
cOlh'ept de re\\'enu surtout en
milieu
rural.
On
l'eut
cependant
constater
que
les
ressources en nature,
constituées par la culture du mil
et en part., i e des produ i ls de pêche,
son t
autoconsommées
et ne
sont
pas
comptabilisées dans
le revenu déclaré
par les chefs de "carré".
Pour
les
carrés
dans
lesquels
le revenu
indiqué est
égal
ou
supérieur à
20.000 F.C.F.A,
il a
été constaté
qu'un des membres avait soit une activité
commerciale soit un emploi
dans
le t.ourisme.
Les caractéristiques
socio-économiques
du
v i Il age que
l 'enqupte
nous
a
perm i s
de
dégager
témoignent d'un
niveau de vie ppu éle\\"é.
Les activités
t~('()nomiqup.s de
pêche
et
d'agl'iculture
l'eJevant. d'un
systènH'
triiditionnel
sont peu Pl"oc\\uctives et
inc-apablt's
d'assurf'r de bonnes condit.ions d'exi.stence.
L.·aménagement t.ourist.ique
de
cette
zone
const.itue une panacée qui. par ses effets d'entrainement
devrai t
pPI'me1~tl'e
llne
réact i vation
économique
pt
so(~iaLt-·.
2 . 2 3
MUTATIOI'~
SPATIALES:
DE
L ' E S I ' A C E
DE
PRODUCTION
A
L ' E S P A C E
DE
LOI SI R
L'implantation du
tourisme
dans
la zone de
Saly Portudal ne s'est pas opérée sans une modification
profonde de l'organisation de
l'espace traditionnel.
La
consommation de
l'espace
est
ici
le
fait
le
plus
notoire de
l'irruption
touristique.
L'acquisition de
l'espace littoral
et des terres agricoles au profit des
hôtels et équipements destinés à
satisfaire les besoins
d'une clientèle
touristique
étrangère
est
trés
mal
perçue par
la population villageoise.
"L'état a
spolié
nos
t.erres pour .y installer des
terrains de
jeux et des
lieux d'habitation pour les
"toubab"
(européens)".
Cette constatation d'un chef de
"carré",
fort
symptômatique,
pose la question fondamentale qui
est de
savoir si
l'utilisation
de
l'espace
à
des
fins de
loisir au
détriment
de
l'espace
facteur
clé
de
production pour la population locale peut se
justifier?

,
1 1...)
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T ;{ A ~) 1
J~; t: : J ~
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/f!II/IfIIIA
~ Sr·:·:·:·:-:·:':·3
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Lègen02
Dlage. 2:
,Tl.::'1r!Q[Jt
·1:3.~:_,A
wllLJge,
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J
Î J .
èS~J ~( "~-, erts.
6:
')O',/d ~
',::-' ",i'd,
:'1
sr.éltlDr'
ètabltssements! 'lu,·,'"
,.,
1J:j r'~'(,' r h-j
9:
tC1nnlS,
Hl
')IJ'"":P"'i.
11
[err't~~
r':-"~"".~Pll',
~:;H.PCO ~t pr~tées tprrrÇJOralrem~rl~, -l!J ~
'1 :->-'1 1[''',.
--------~-----------
fig:
69
,Lll!.'
(1~ td cuu\\"cr~.', •
1,'[ " .. 0
1
H12
dE? la LUflt'
. r·(]t, lCj['apt1LqUf! de : .
~l'"ùr' ~OUrIc.;r~lCh~2' '-l~,...

1b 1
2.~:ll Conflits d'utilisat.joll du
littol'al
Le thème d'attraction que c'onstitue
le
l'i\\'age
prend
ici
toute son
importance.
Les
thèmes mer-soleil-
plage qui
sont
les
principaux
fondements du })l"oduit
touristique balnéaire di~tent la localisation
littorale
des équipements liés à ~ette activité de
loisir.
Une opération
d'éradicat.ion
de
certains
hameaux du
village
de
Saly
situés
sur
le
littoral a
présidé à
l'aménagement
touristique
de
la
zone.
Au
cours de
notre
enquête
nous
avons
tenu à
interroger
directement certaines
personnes
qui
ont
fait
l'objet
d'une expropriation
et qui
sont plus en mesure dt-> nous
rpndre compt.e de leur situat.ion.
Le tableau
n
I l
présente quelques
personnes
"déguerpies" au niveau dps hameaux de Saly-Nianial'al et
Saly-Tapé lors de
l'op~ration d'aménagement.
o
Pour
Monsieur S proprietaire du carré n
1
It nous
a 'VOllS
été i ndemni sés d' Ulle
fa t....' 011
trés
in jus te.
!\\Ja
maison a
été
le
fruit
de longues années de
travail
et
ce n'est
pas
avec
la modique somme de 25.000 F.C.F.A
que je
vais
en
construire
une autre,
maintenant que
tout es t
cher.
On
nous
di t
qu' i l
l'au t
pêcher pour
vendre nos
prises
aux
hôtels
et
en même temps nous
sommes chassés
du
bord
de lEI. mer.
Naintenant
il nous
faut
tra verser
tout
1 e
village pou r
accéder él 1 a mer,
ce qui
fait
que
nous
perdons
beaucoup de
temps.
En
outre non
seulement
on nous
interdi t: de Fréquenter la
[JaJ'tif' du
litt.oral
reRPrvée
au.'"
I)()tpls maiR aussi
il
y
fi
IIne
inl.t:'l'liiction
(ormelle de J>I'c)"t;der llll
f'wlUl,i.fe
de
lias
puissons plf/'ce qut' ('('la gêne
les
t(lubabs".
Pour Monsieur
A
un des chefs de village des
hameaux
"déguerpis".
"Lors
de
l'uppration
d'expropriation les
représentants de l'état m'ont fait
savoir en
ma qualité de chef de
village que
l~s jeunes
de mon
hameau
seront
les
premiers à
être emmbauchés
comme employés
dans
les
établissements
h8teliers en
guise de
compensation.
rls
n'ont
pas respecté leurs
engagements,
il
n'y a pas plus de
JO personnes dans ce
hameau qui
travaille
dans les h8tels.
D'autre part i l
était prévu
que
les
h8te1iers
nous
achétent
nos
produi ts de
pêche,
eux
ils
préfèrell t
all el'
s'approvisionner à
M'Bour et à
Dakar.
Nous n'avons pas
manqué de
présenter
nos
doléances
au chef de
l'état
lors de
son
passage pour l'inauguration de la station
touristique.
Nous espérons qu'elles seront agrées

T A BLE A li
n'
1 1
HEP ~ H 1 1 rio
U [
Il LI [
1. 0 [; E 5
"n E ü li F R PIS"
E N Il li ETE S
r. T
l E I ; R
S 1 V E 0\\ li
D'
1 NOE Mill
5 A T J 0 N
5 E ION
1. A
N A r LI H l
n [
CON S T H li C T ION
0 E
1. r. li H S
H ~ 8 1 T ~ T ION S
:
:
Proprietaires
:
~ature des
constructions
· Indemnisation
·
:

F.C.f.A
:
·:
Carré n 0
1
·
3 cases
en paille
25.000
·
·
·
:
:
;
·
Carré n°
2
,',
pai 11 e
:
"-
cases en
30.000
·
:
:
:
:
Carré
"
n
:.J
li
·
cases en paille et
:
:
chaume,
l
baraque en zinc:
1]0.000
:
:
;
·
Carré n "
4
;')
c,ases
paille et banco
40.000
:
en
;
·
:;;--
:
:
'-
Carré n°
5
·'.
2 batiments de 3 pièces:
.',
2 débaras
briques
·
en
·
·
450.000
:
1 bâtiment inachevé
·
·
:
·
·
::
Carré n"
6
1
bâtiments de ,) pièces:
·
L-
·
débarras
·
:
2
·
1 baraque
zinc
·
GOO.OOO
·
en
·
·
paille
·
1 case
en
·
:
:
:
source
e n Q U ~ t e p ers 0 n n e I l e
1 9 ~ 4

16:!
c!';llIiillli
</11'-
('erié/illes
pf'l"SII/J/lt' .....
de.r(l/t-'J'pÎI·s
/l'o/li
pa:::;
été
jusqll';4
présent
.i/ldèlllnisees".
Les effets
conflictUfds dus à
l'intrusion du
tourisme apparaissent
à
l'examen des déclarations ci-
dessus.
D'aprés
les
témoignages recueillis,
l'activité
de pêche est
fortement menacée par le développement des
emprises spaLiales du
tourisme.
La pêche
fait
l'objet
d'une activité
intense
pendant
la
grande
campagne
de
pêche
de
décembre à
avril,
par
ses
apports
monétaires
elle constitue de
loin
la principale source de revenu.
En jetant
son
dévolu sur l'espace
littoral,
le principal
problème que pose
le tourisme au~ yeux des
locaux est celui de
l'accés à
leur lieu de travail.
Les
installations
hôtelières
qui
ont
elu
domicile sur
l'espace
des
hameaux
délogés ont ainsi
privatisé la
plage,
le
lieu
d'embarquement
et
de
débarquement des
ppcheurs
et
le support des activités
de
transformation.
IJ
serait tOllt
à
fait
hasardeu~ dans
un domaine
où les statistique
font affreusement défaut
et sont
peu
fiables,
de
mesurer
la répercussion du
tourisme sur
la production de la pêche dans cette
zone.
Les
seules
données
qu'on
a
pu
relever
au
centre
régional
de
la
pêche
à
Joal
indiquent
les niveaux de
produL~tiOlI pour
l '(~nsemble
de
Saly
et
N'Gapal'ou
(10cali1é au
Nord de Saly)
qui
dépend du même poste de
cont.l'ôle.
Celles-ci
s'établissent à
317
tonnes ell
1981
et de
32~ tonnes en
1982.
Le
cons1,aL demeure cep(~ndant preo<'I'Upallt:
l.es
plO'l'sunnes
i nteri ogées
ont.
t'ai t
ét.at de
1PU1' déssaroj
quant au
danger
qui
menace
la
pêche;
1 es
rares
personnes embauchées
dans
If~s hôtels ont du abandonner
1 eu l' mé t i e l'
(B i nt a
SEN E DIO UF,
1 FA N,
1 9 8 3 ) .
Des cas
similaires
de
déguerpissement
des
populations littorales pour
le
tourisme et d'extinction
~
d'activités traditionnelles
ont
été
dénoncés
par
BELBA-SS-E-N-~-S 1961
et
le
Groupe
Bui t
(in
tourisme
passeport pour
le développement,
1979) dans la zone de
Sousse en Tunisie.
Les activités
de
transformation
de poisson
surtout celles de fumage qui
sont incompatibles avec
le
tourisme sont
interdites.
Le "droi t,
au
loisir"
qui
est favorisé
pal'
rapport. au
"droi t
au
travai 1"
est
d'autant
plus
préoccupant que l'agriculture qui constitue la deuxième

104
ELH1E~iTS D' OCCTPATION DU
LI TTORi'\\l~
PHOTO
n'
16
,
,
C e t
e
p h 0 t 0
P r e s e n t e
LI
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c C LI P ct t 1 o n
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Re m ri r q \\1 0 n s
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1liS
"Plif"IIUS
aUHS 1
lI1~/la~'(~,'
par
1P 1II0llVPRlPI1 l
touristique.
2.232 Conflits d'utilisation des
terres de
culture
Le probléme
de
l'utilisation
des
terres
agri colps se
poge
av'ec
acu i té
dans
la zone de Saly
Portudal.
Commp pour J'pspace liltoral,
la cO/lfiscation
des
t.erres
à
vocat.ion
agricule
au
pro fi t
des
promoteurs du t.OUI'iSOlE-: a. èl,'· de rè~ll~.
Au cours
de
notre
enquêt.e
nous
avons
('encont.r·p des
personnes
dépossédées
de
leur terre et
qui nous ont
fait état de leur nouvelle situation.
Le
propriétaire
de
J a
parcelle
n
1
(t.ableau n° 12)
déclare
"ce sont nos
terres de cul ture
\\
héritées de
nos
parent:s
qui
ont été confisquées par
l'état. et. sllr
lesquelles
il a
installé des maisons pour
les
toubllllS.
r'est
au
moment

mes
cultures
att.eignaient leur
maturation qu'on m'a pris mes champs
en me
signi fiant
que
l'état
en
a
besoin.
On
m'a
remboursé que
H559
F.C.F.A
pour
mes semences et mes
champs.
Je
me
demande
avec
quoi
je
vais
nourrir
désormais ma
famille,
heureusement: qu'Allah est ,grand".
Pour
le
propriétaire
tJ
3
"j'ai
été
dépossédé dt>
tous
mes
champs
qui
se
situaient sur
1 'échel.le cie
la zone
touristique de la SAPCO moyennant
une indemnisation
de
430
F.C.F.A.
Chaque
saison
d'hivernage
(saison de pll/ie)
i l nous
faut
demander une
autorisation auprés
de la SAPCO pour pouvoir faire des
cultures sur
les
terres qui ne
font
pas encore l'objet
d'une mise
en
valeur touristique.
On
nous interdit le
droit de
fumer nos poissons et en m~me temps nos
terres
de culture
sont
confisquées,
il
ne
nous reste qu'à
partir d'ici.
La SAPCO nous avait promis l'aménagement
d'une zone
i l'ri guée
ou
nous
pourrons
fai re
du
maraichage et
vendre les produits aux h8tels,
rien n'a
été
fait.
Nos enFants non plus ne travaillent dans ces
h8tels,
ce
qui
a
été pourtant promis.
Le
tourisme est
..cf-
une trés mauvaise affaire pour nous . . .
A la
lumière de ces
témoignages
formulés,
il
apparait évident
que
l'utilisation
des
terres
de
culture à
des
fins
de
loisir est ressentie comme une
violation de
leur droit à disposer de leur terre.
La loi
de
196-l sur la réforme
foncière,

w't't
r
_te
nn;unr
m T
'@
1"3TW1''''--
!:f$W-rff"tM'}' 'g')' gz
~'IT't"'''trt
m'Wtfflfliftif:ii&ïfflW'{ , "
.:0..nT"
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n1liwti K MW'PMINT'fY·- wh' »'WTAhitJW;("' 'Witfii'ffif3ite---'" , fïz-'~ii:'f~i~ ±b"Yff ,ktt1'fÎ'if"irf,·'ttt"" Mt
TABLEAU
n'
1 2
\\'
'1
R E P A H T 1 T 1 0 ~
0 E
QUE L QUE S
P ERS 0 N NEil
li E ~ ~ ERP 1 L S
DE
LEURS
TERRES
liE
<':l'LTURE
ET
LEl'R
SI
VEAl
U' 1 NIiLMNI SATI O!(
..
.,
:
:
:
:
Proprietaires
.'
lndemnisation'
.'
Nature des
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Nombre dt:"
:. Superficl e~ :
Production
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cultures
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F.C.F.A
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. '
:
:
:
·
:
·
:
:
:
Parcelle n ° 1
:
Arachide
:
J3
:
3,3
:
165
:
8.559
.'
!
:
:
:
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·
·
·
:
:
·
:
Parcelle
° ')
.'
n ...
:
:
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.'
Arachide
:
~o
2
100
5. 187
:
:
:
:
:
" ' -
:
:
:
:
:
Parcelle n03
:
Mi l
:
1
:
2
:
10
:
430
·
t -
.'
:
:
·

:
0""-
·
0'
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.'
:
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:
Parcelle n04
:
Mi l
·
·
-
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:
8
344
.'
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.'
:
:
Parcelle n05
· ~1 il
:
-
:
16
:
-
:
-
·
·
·
:
:
:
·
.'
·,
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:
:
:
Parcelle n06
· t'li l
.'
3
-
·
·
-
:
:
-
:
.'
·
·
:
:
:
S o u r c e :
enQu~le
p e r s o n n e l l e
1911~
~B.
Pour
es
p a r c e l l e s
n'S
et
0 ' 6
l e s
t e r r e s
rn,ses
en
J a c h e r e
n ' 0 n t
pas
f a i t
1 Job j e 1
d' une
1
n d p m n 1 S il t 1 (J II

Ibi
évoquée plus
haut,
malgré
son caractère normatif est
loin d'être
admi se
par
la
populéit ion
rurale
qui
Cf.lfl L l nue
à
se référer aux droits
fonciers coutumiers.
L'occupation du
sol
dans
la
localité
villageoise de
Saly,
commp
presque
partout
d.ans
le
mi 1 ieu rural,
s' expl ique
jusqu'à
nos
jours
par
le
système du
"Ialllallat.".
Le
"lamane"
ou
"mait.re du
feu"
est celui
qui
a
1.'
premier
découvert le sol
et dont
le
territoire a
éU· dpUmité
par
le feu.
1]
devient dès
lors garant de
ces terres
découvertes
dont
une
partie est affectée à
des t lf'rS l'l lü, que 1s i l
CIHI('pde
le droj L de défrichage et
de culture.
Les nouveaux agréés qui
obtiennent ainsi
le
droit df~
la
"hache"
ou
du défrichage sont tenus,
en
échange,
de
t ra va i 11er CP r't-!'l ines heu l'es dans le champs
du
lamanf:'
ou
de
.1 Il i
vprser une
redevance annuelle en
nature ~ caractère symbolique.
Lf' dr'oit
dt~
la
hache
n'implique
pas
une
tenure temporAire,
il
constitue
un
droit
iHl(Jl't'scriptiblp,
lransmissihle
de
père
en
fils.
Les
~hefs de
carré
qui
ont
hérité
des
terres selon le
procédé du
feu
ou
de
la
hache,
procèdent
à
la
réparti tian du
sol
au
ni veau du "carré",
compte tenu
des besoins
dps
membres
de
la
famille:
les adultes
hommes et
femmes disposent de parcel le de culture,
les
f'lI fan L s I r H v ail 1I~ n t
en
g é n é raI
ri ans
1 e s
c fi am p s
paterneJs.
Le sol,
propr j été
fami l j ale
possède
"une
signification religieuse
et
magique: c'est le lieu ou
ceux qui,
ici
bas.
assurent
le
prolongement
des
anc~tres font
l'obJet d'une surveillance de la part de
ceux qui
peuplent l'au-delà.
Les vi\\'allts Ile sont alors
que les dépositaires d'une terre qui
ne leur appartient
pRS et
qu' ils
doi vell t:
aménager,
non pas selon 1 eurs
souhaits et
avee
une
technique
appropriée,
mais en
fonction des
désirs
supposés de ceux qui n'y sont pas
et de
eeux
qui
n'y
sont
pl us" ( BAD 0 VI N,
1 9 7 0 ) .
Cet
aspect divin
de
la
terre,
explique
le
caractère
inaliènable de
celle-ci
qui ne peut faire en aucun cas
1 'ob.jet d'une
appropriation
individuelle.
Elle
constitue
le bien de
la communauté villageoise qlle leur
prête Dieu.
La lni
de
1964
en
éliminant
les
droits
cou t Il mie r s
fa i t
de
l ' é t. a t
l ' uni que
.. nt ait r e dus 0 l ".
Les
terres détenues
par
les
ruraux
qui
n'ont
jamais ét~
immatriculées ont fait
l'objet d'une nationalisation et
classées en zones de terroir.
Dans
le
soucis
de
préserver
l'esprit
communautaire de l'appropriation du sol,
l'Etat,
par
la
loi n°
72-25 du
19 avril
1972 compl~tée par la loi
nORO-
14 du 3 juin
1980,
a
affecté
l'exploitation des sols à

IbH
des commaunauU~s
vilJag~·()isE's
constit,uèes
par'
le
groupement de plusieurs villages.
Le conse i 1
rural
él u
parI es membrt.>s de 1a
communauté,
se
charge
entre autres attributions de la
gestion et
du
contrôle
des
terres
relevant
de son
terroir.
Toutes ces
dispositions r~glementaires n'ont
pas eu
les effets escomptés par l'Etat et
sont loin de
résorber le
dualisme
foncier
qui
existe.
Dans
une
excellente étude
relative
à
la
gestion
des
terres
agricoles au
Sénégal,
Monsieur
N'Diaye fait obsE'rver
que le
conseil
rural
loin
de
purger
les
droits
coutumiers s'est
tout
bonnement
érigé dans certaines
zones en
"lamanat
d'état".
Il y a
relevé le cas d'un
vice président
d'un
conseil
rural
qui étant l'un des
protagonistes d'un
litige
foncier
n'a
pas
hésité à
clamer son
droit
d'héritage et de lamanat alors qu'il
devrait veiller à
la bonne application de la loi sur le
domaine national
"N' DIAY~
Amacodou,
1 9 ' 1 5 ) '
Dans le
village
de Saly Portudal
les zones
de terroir
constituées
par
les
lieux d'habitation en
retrait du
littoral
et les terres de culture,
ont été
acquises par
voie d'expropriation pour cause d'utilité
publ ique par
le
gOlJvernpment sénégalais et mises à
la
disposition dp
la
Societé
d'Aménagement de la Petite
Côte.
Ces
terres
relevant
du
domaine
national
ne
peuvent pas
faire
l'objet d'une
indemnisation, seules
les récoltes
qui
ont
été
dévastées
au
moment
des
opérations d'aménégemenL
par,
des
bulldozers peuvent
être dédommagées;
les propriétaires des parcelles 5 et
6 qui
étaient
mises
en
jachère
n'ont
rien reçu en
contrepar~ie de leurs champs confisqués.
Sur les
terres
qui
ne
sont
pas
encore
aménagées,
la
SAPCO
accorde à
la population locale la
permission de
pratiquer
la
culture.
Cette situation
précaire conjuguée avec les effets
de la sécheresse au
Sénégal et
les
moyens
de
production
traditionnels
n'incite pas à
la productivité.
Les niveaux
de
production
déclarés par les
chefs de
carre
pour
la culture de l'arachide,
pour
l'année 1983,
sont
très
faibles.
La
moyenne
de la
product i on pour
l ' ensembl e
des
"carrés"
enquêtés
s'établit à
255
kgs;
la
production
du
mil presque
entièrement consommée
n'a
pas
pu
être
estimée.
La
faiblesse de
la
production
agricole que
les enquêtés
imputent à
l'intrusion
du
tourisme donne une idée du
processus de
déperdition
qui menace le village si des
mesures d'aménagement
concrètes
visant
à
insérer les
locaux dans le mouvement du développement touristique

Iti9
ne sont pas prlses.
T A BLE A U
f t ·
1 3
REPARrITION
DI::
LA
PRODUCTION
ARACHIDIERE
DAN S
LES
CAR RES
E N Q U ~ TES
Production en kg
Nombre de carré
50 - 100
4
100 -
150
7
150 - 200
l 1
250 -
300
10
+ de JOO
1 1
Total
-13
source:
enquête personnelle,
1984
Le village de Saly POl'ludal analysé à
travers
ses composantes socio-économiques et spatiales présente
un milieu
traditionnel,
caractérisé
par
l'extrême
[ragili té de
son
système ;~conomique, incapable par la
nature de
sa
production d'assurer une complémentarité
avec le
tourisme
qui
répond
lui
à
un
mode
d'orl'{anisation économique et social assez sophistiqué.
Beaucoup d'études ont déjà mis en lumière les
e frets
pel'fI ie i eux
du
tour i sme
dans 1 es espaces sous-
développés sur
lesquels viennent s'ingérer brutalement
des équipements
conçus
pour les besoins des touristes
étr'angers (J.
H,
HI OSSEC).
Le cas est particulièrement
préoccupant dans
la zone de Saly o~ la non réalisation
de structures
économiques
prévues
par
le
plan
d'aménagement, pn
vue
de
faciliter
l'intégration
de
l'espace villageois
au
développement
touristique,
d0clenche un
processus
de marginalisation et de rejet
de la
population
locale
en faveur d'une activité qui
polarise à
son
seul
profit
les
capitaux,
les
investissements,
le sol.
La dépossession
de
la zone littorale et des
terres de
culture
est
d'autant plus considérée comme
une violation et une usurpation aux yeux des locaux que
celles-ci sont
devenues
le
support
d'activités
de
loisir et d'habitation pour les étrangers.

170
Dans le
Soleil,
quotidien
national
du
Sénégal,
du
17
juin
1985
on
fait observer que "les
h8teliers pour
venir
en
aide
aux villageois de Saly
leur laissent
une
soirée d'animation ... Les toul"lstes
payent 500
F.C.F'.A
chacun
pour
.Y
assister
et
les
vi llageoi s
organi sen t
une soirée de t.am-tam"
Diverses remarques
consacrées
aux
types de
rapport entre les touristes et la population locale des
zones d'accueil
de
tourisme,
dénoncent
la
dévalorisation des
relations
sociales
et des valeurs
traditionnelles par suite de leur commercialisati"n aux
touristes (DE
KADT.
1 9 7 9 ) .
Toute
la
population
villageoise de
Saly
risque d'être réduî te à
Ulle image
"folklorisante" (CAZES,
1976)
qui renferme en el1p-même
les signes d'une oisiveté.
L'impact
économique
du
tourisme
est
loin
d'être ressenti
dans
l'espace
villageois
de
Saly.
L'inexistence totale
d'équipements
de
commerce,
de
service,
l'inadaptation
de
la
production
agricole,
basée sur
l'arachide
et
le
mi.1,
1.
la
nature
de la
demande hôtelière
expliquent
le détournement des flux
financiers
induits
par
le tourisme au profit d'autres
centres de niveau supérieur.

PARTIE
I I I
LE
TOURISME:
FACTEUR
D'AMENAGEMENT
ET
D'EXPANSION
REGIONALE

172
CHAPITRE l
ANALYSES
SPATIALES
DES
RETOMBEES
E'CONOM I Q[ib'S
DU
TOURISME
1.1 CADRE SPATIAL ET DESTINATIONS DES DEPENSES
TOURISTIQUES
o
Méthodologie
Au cours
de
ces
dix
dernières
années,
le
tourisme international
constitue
pour
les
pays sous
développés une
véritable
stratégie
de
politique
économique:
la
recherche
de
nouvelles
sources
en
devises,
la possibilité de diversifier leur économie et
d'accroitre leur
revenu
national
expliquent
l'importance qu'ils lui accordent.
Le tourisme
international
s'est développé à
une cadence
relativement
rapide
en Afrique.
Les flux
touristiques y
sont estimés de nos jours à
plus de 6,5
millions d'arrivées
alors
qu'au début des années 1970
ils étaient
de
2,6
millions,
soit
un accroissement
annuel de
8,2%.
Le
total
des
recettes touristiques
s'élève aujourd'hui à 9,5 milliards de dollars,
chiffre
plus de huit fois superieur aux 400 millions de 1970.
Ce type de tourisme est entrain de devenir un
important produit
d'exportation
au
Sénégal.
Les
recettes touristiques
se
sont
accrues
d'une
façon
spectaculaire;
entre
1972 (1,8 milliards de F.C.F.A en
francs courants) et 1984
(27 milliards)
l'accroissement
total a été de 1500%.
Il a
été
mis en évidence dans le chapitre l
de la
deuxième
partie,
les
irrégularités
inter-
annuelles de
ce
paramètre
touristique
soumis
aux
fluctuations de la fréquentation internationale.
Seule cependant
l'évaluation
de la part des
recettes touristiques
au
sein de l'économie nationale
permet d'apprécier
objectivement l'impact financier de
celles-ci.
Des méthodes
de
calcul pour l'estimation de
l'apport touristique
ont
fait l'objet d'intéressantes
études (VERGNIOL,
1 9 7 3 ) ;
( P i e r r e
l'ABRE,
1 9 7 9 )
dans
"Tourisme international
et
projets
touristiques dans
les pa,Vs
en
développement"
donne
des
indications

1 ï :1
pr'l~ciplHWS
SUI'
les
mp.lhodl-~s
d'évaluation
de
pl'O,Jet
touristique pt de son impact économique.
A propos
de
l'impact économique du tourisme
Vergniol
(1973)
estimait pour la Côte d'Ivoire que les
dépenses en devises s'élevaient à
44% de l'ensemble des
recettes touristiques.
Au
Sénégal des enquêtes menées
par les services techniques du Ministère du tourisme en
1979 estimaient
les
sGrties
en
devises
à
3,5%,
une
indication qui
ne
semble pas tenir compte de tous les
contenus en
importation.
Les
mesures
d'exonérations
fiscales et
douanières
accordées
au
tourisme
ne
constituent-elles pas
un
contre
poids
à
l'apport
financier de cette activité?
Outre les
préoccupations
financières,
l'option touristique
comme
moyen
de
développement
économique constitue
pour l'Etat sénégalais un facteur
d'organisation et
d'aménagement du territoire.
Dans le
cadre de
sa
politique
de
restructuration
et
de
rééquilibrage des
activités
économiques et des hommes
sur le
ter'l'itoire
national
dont
l'essentiel
est
focalisé dans
la
région
du Cap-Vert,
l'Etat a choisi
entre autres
possibilités,
de
favoriser
le
d~vploppement des
activités
de loisir consid~rÉ' comme
lin puissant. apparf~il dl" réactivation i'''conomique.
L'implantantion du
tourisme
sur
la
Petite
Côte devrait
ainsi
génêrer
de
nombreux
emplois
et
redynamiser les
~ctivités
traditionnelles de pêche et
d'al'(riculture.
Dans ce
chapitre nous nous sommes attachés à
apprécier l'importance
des
retombées
économiques
inhérentes à
la
fréquentation
touristique
dans
cet
espace littoral.
A partir
de
l'enquête
effectuée auprès des
touristes,
relative
à
leurs
types
de dépenses,
nous
tenterons dans
une
pl'emière
étape
de
cerner
l'importance des
recettes
financières
introduites par
la fréqentation touristique.
Nous nous
sommes intéressés dans une seconde
étape à
mesurer
l'importance
des dépenses effectuées
par les
établissements
touristiques
pour
leur
approvisionnement surtout en matière d'alimentation.
La
détermination des
zones
dans
lesquelles
se font ces
dépenses constitue
une
bonne
indication
des
destinations des retombées du tourisme.
Le dernière partie est constituée par

1 ï 4
pn matière d'emplois.
Une
enquête a ptf"
menee allp' ps du
personnel hôtelier
pour avoir une idée de l ' j mjJu 1 tance
et des
caractéristiques
des
emploib
générés
par le
tourisme.
1.11
ESTIMATIONS
DES
DEPENSES
HORS
HOTELLERll
L'enquête que
nous
avons
menée
pour
l'appréciation des
dépenses touristiques réalis~ps sur
la Petite
Côte,
a
porté
sur
un
échantillon de 100
touristes.
Comme la
grande
majorité
des
vacanciers
séjourne dans
les
installations
touristiques
de
la
Petite Côte
dans le cadre de voyages organisés par les
tours opérators
et
par
conséquent
y
viennent et en
repartent à
des
périodes déterminées,
nous avolls fait
coincider notre
enquête
au
moment
des départ.s.
Pour
cela,
nous
nous
renseignions
auprès
des
bureaux de
réception des hôtels pour connaître les dates de départ
de quelques
contingents
de
touristes.
Les
questionnaires étaient ainsi soumis aux vacanCieI"S dans
les halls
des
hôtels o~ ils attendellt les bus qui
les
transfèrent à
l'aéroport
de Dakar.
L'intérêt de cette
démarche étant
de
pouvoir recueillir des informations
complètes au terme du séjour.
Nous nvions
mené
notre
enquête dans quatee
établissements touristiques
de différentes catégories:
le Palm-beach et le club Aldiana sont des 4 étOllFs,
le
domaine de
Nianing est un 3 étoiles et enfin lp centre
touristique de
M'Bour
qui
a
une
prestation
d'un 2
étoiles.
1.111
Les types de dépense
L' enquêt,e permet
de
préciser la répartition
sectorielle des
dépenses
des
touristes
en
quatre
rubriques principales:
les
dépenses
relatives
aux
distractions, aux souvenirs;
celles d'excursions et des
diverses dépenses.
Dans le
tableau présenté ci-aprés nous avons
pris en
compte
tout
ce
qui
est
dépensé
par
les
touristes outre les frais occasionnés par l'hébergement
et la
restauration.
Bien que nous ayons demandé à nos
~..
enquêtés de
nous
évaluer
la
proportion des dépenses
liées à
l'hotellerie,
nous n'avons pas eu dans ce

17 G
domaine des
indications
précises.
ces
dépenses sont
comprises généralement dans le cout total du voyage qui
comprend aussi
le
prix
du
transport
et
sont payés
auprés des
agences
de voyage implantées dans les pays
d'origine des touristes.
Nous essayerons
cependant
d'estimer
le
montant de
ces
dépenses
à
partir des tarifs indiqués
dans les
brochures
publicitaires
des tours opérators
qui exploitent la Petite C8~e.
TABLEAU
n'
14
VENTI LATION
SECTORIELLE
DES
DEPENSES
DES
100
TOURI STES
ENQUETES
Types de dépenses
t-Iontant des dépenses
%
francs C.F.A
Distractions
3.296.850
32,4
Souvenirs
3.069.000
30, 1
Excursions
1.711.200
16,8
Autres dont:
2.092.500
20,7
boissons, cigarettes
TOTAL
10.169.550
100
Bource:
enqu@le
personn .. II .. ,
1984
Les catégories de dépenses effectuées par les
touristes se
répartissent
ainsi:
32,4%
des dépenses
sont affectées
aux
distractions;
30,1%
pour
les
souvenirs;
les
excursions
et autres dépenses dont les
boissons,
les cigarettes etc,
totalisent respectivement
16,8% et 20,7% des dépenses.
Le montant
total
des
dépenses touristiques
s'élève à
10,16
millions
de
F.C.F.A.
Le rapport de
cette somme
sur
le
nombre de touristes enquêtés (100
touristes) et
sur
la
durée
moyenne
de
séjour (9,3
jours) permet
d'estimer la dépense quotidienne moyenne
par touriste à 10.645 F.C.F.A.
Afin d'évaluer le montant global des dépenses
induites par
la
fréquentation
touristique
pour
l'ensemble de
la
Petite Côte:
il s'agit de multiplier
le nombre
total
des
nuitées
dans les établissements
touristiques de cette zone par le montant moyen de la

176
dèpt~nSf~ joul"IlI-Il i PI'P
qUt'
IlOUS
aVllIIS
(' \\ Il 1Il ('~
; 1
: U • (i·t 5
F.C.F.A (cf.
BARETJE.
1 9 7 8 ) ·
Le montant
g Loba l des dépt~nse!:; s'élève ai nsi
à:
10.645 * 417.H5ü = 4,4 milliards de F.C.F.A
Nous représentons
dans le tableau ci-dpssous
le montant
des
dépenses
touristiqu~s
des prillt'ipaux
hôtels de
la
Petite
Côte:
le nombre total de nuitées
réalisé par
chaque
ét.ablissement est multiplié par la
dépense moyenne journalière des touristes.
TABLEAU
n° IS
EVALUATION
DES
RECETTES
TOURISTIQUE~
DES
PRINCIPAUX
HOTELS
DE
LA
PETITE
COTE
Hôtels
Nombre de nuitées
~ecettes
F.C.F.A
Club Aldiana
170.000
1.81H.500.0dO
PaIm-Beach
6H.862
733.04ü.OuO
Nianing
50.000
532.250.000
TOTAL
289.691
3.083.800.000
SOU r ce:
e n q U ê t e p ers 0 n n e I l e ,
1 9 S 4
Remarquons que
ces
trois
établissements
totalisent à
eux
seuls
69%
du
montant
global
des
dépenses touristiques de la Petite Côte.
Ils regroupent
en effet
plus
de
60%
des
places-lits
de
la
zone
touristique et
sont de loin les plus importants par le
nombre de nuitées qu'ils enregistrent.
(plus de 69%).
Le club
Aldiana
ouvert
depuis
plusieurs
années a
longtemps
ciblé
sa clientèle.
L'unique tour
opérator
(Neckerman)
qui
exploite
cet
établissement
arrive à
le
remplir durant tous les mois de l'année à
des proportions
trés
élevées.
Son
taux d'occupation
moyen mensuel
s'élève à
90%.
Des conditions tarifaires
avantageuses occasionnées
par
la
chartérisation
des
vols
(chaque
semaine
un
charter amène les clients en
provenance de
l'Allemagne)
expliquent
l'importance de
cet hôtel
par
rapport aux autres établissements de la
Peti te Cô.te.

l j' 1
Le Palm-Beach
qui
ne fonctionne qlle depuis 6
ans n'a
pas encore atteint le même rythme de croisière
que le
club-Aldiana,
son
taux
d'occupation
moyen
mensuel s'élève à
40%.
Le domaine
de
Nianin~ commercialisé surtout
par Jet-t.oIJrs il un taux cl' occupation moyen mensuel
trés
élevé,
80%.
Cependant
l'expJoitation
de
cet
établissement cesse
chaque
année
pendant
le mois de
septembre ce
qui
explique son nombre de nuitées moins
élevé.
1 . 1 12
La.
dl~S \\. i /la t. i (l/l
Va('Hn,' i f'I"~
* Les dépenses relatives aux distractions
Toutes les
dépenses
relatives aux activités
de loisirs
s'effectuent
dans
l'enceinte
des hôtels.
Chaque établissement
offre
une
gamme assez variée de
loisir qui
répond
aux
besoins
de
la
clientèle
européenne:
planche
à
voile,
ski
nautique,
courts de
tennis,
sports équestres,
pêche spo!'tive.
Ces distractions
proposées
dans
les hôtels
sont animées
par
des
équipes
de
moniteurs qui
font
partie du personnel hôtelier.
* Lps achats d'objet d'art et de sou\\"enirs
L'idée selon
laquelle
les
dépenses
touristiques en
matière
de
souvenirs
stimulent
les
activités artisanales
n'est pas de règle sur la Petite
Côte.
Sur les
100
touristes enquêtés 10 seulement
nous ont
affirmé
avoir acheté des objets de souvenirs
en dehors
des
hôtels.
Les hôtels sont pour la plupart
équipés de
boutiques
dans lesquelles sont exposés des
objets d'art,
des
habits
traditionnels
et
même des
cartes postales.
Le
ravltaililement en objet d'art se
fait le
plus
souvent
à
Dakar

les
hôteliers
s'approvisionnent en gros pour les proposer ensuite aux
touristes à. des prix plus élevés.
Au niveau
de la station de Saly Portudal,
la
Societé d'Aménagement
touristique
de
la
Petite Côte
(SAPCO) a crée parallèlement aux activités commerciales

17H
dp.s hôtels,
des commt'rCt~S f·t
l.erl'ain~ dl' JPUX (\\lJ\\',!'t, ~u
public et aux touristes.
L'essentiel
des achats de suu,'enirs se
1 Imite
cependant au cadre des ~tablissements hAt,eliers.
* Les dépenses retatives aux excursions
L'organisation des
excursions
est
essentiellement entreprise
par
les
agences de 'oyage
sénégalaises.
Elle revêt deux formes principales:
-
la
première forme d'organisation répond à
un cuntrat
passé entre
les
tours
opérators
et
les
agenles de
voyage sénégalaises.
Au
terme
de
ce
contrat.
les
agences receptr i ces
se
chargen t
non
seul pmell t
de
t l'ans fèrer 1PB
tour i stes
auprés
des
ét abl i S8.'men ts
hôteliers mai~
aussi
d'organiser
des excursions pour
eux.
Le
tour
opérator
Jpt
tours
l:\\
une
fi liaIt-' au
Sénégal qui
exploite
le
domaine
ùe
Nianing
t't,
le
village-vacances Savana qui se situe dans
la statIon de
SaI y Portuda 1 .
-
le
deuxième type d'organisation répond à
une dpmande
formulée par
les
touristes
qui
une
fois
sur place
éprouvent le désir de faire des excursions.
Dans ce cas
les hôteliers
s'adressent aux agences de voyage qui
se
chargent de
préparer
et
de
vendre
des
Cil'cuits
d'excursions aux
touristes.
Au
palm-beach,
dans
la
station de
Saly
portudal,
les excur's ~ons sont SI)l\\Vent
organisées par Transcap et Inter-tourisme.
Au club Aldiana les excursions sont prises en
charge par
l'hôtel
même grâce à
une équipe de touring
qui fait partie du personnel de l'établissement.
Quel que
soit
le mode d'organisation de ces
excursions,
les
recettes occasionnées par celles-ci et
qui représentent
16,8%
des
dépenses touristiques,
se
répartissent entre
hôtels,
tours opérators et agences
de voyage receptrices qui
sont
implantées à Dakar.
Les diverses
dépenses
constituées
par
les
achats de
journaux,
de
cartes
postales,
de café,
de
boissons,
s'effectuent
presque
entièrement
dans
les
établissements touristiques.
L'utilisation de
ces
données
relatives aux
dépenses touristiques
que
nous avons avancées dans ce
sous-chapitre doit
être
nuancée.
Etant des moyennes,
elles cachent une grande diversité:
les dépenses des

17 !)
touristes varient
suivHnL
la
composition
sociHle de
ceux-c:-i et les t~'pes de toul'isme.
Cepp.ndant ces données
son t
sig nif i ca t ive s
qua n t
à
l e Il r s
des t. i na t ion s
spatiales.
1 • 1 2
E S SAI
D'ESTIMATION
DES
D E PEN SES
DAN S
L' HoTELI ERI E
Les dépenses
relatives
à
l 'hôtellerie n'ont
pas pu
être
d~terminées
à
partir
de l'enquête.
Les
frais
occasionn~s
par
ces
postes
de
dépense,
nous
l'avons signalé,
englooent.
aussi
le coût du transport
et sont payés auprés des agences de voyage étrangères.
Nous avons
tenté
d'évaJuer
l'importance de
ces dépenses
en
consi.lprant
les
prix
forfaitaires
pr~tiqués par
les
tours
opérators
qui
exploitent
certains établissements de la Petite Côte.
TABLEAU
n '
16
PRIX
D'UN
FORFAIT
DE
9
JOURS
PROPOSES
PAR
LES
TO~RS
OPERATORS
(d~part
Pari s)
1 9 8 4 - 198 5
Hôtels
Tarifs en
Prix d'une
F.C.F.A
semaine supplémentaire
Palm-Beach
~{9:').OOO
182.000
4 étoi les
2
Savana
367.000
152.000
3 étoiles
3
Centre de
260.000
78.500
vacances M'Bour
s o u r c e s :
I l
Fra ..
Zl
Jet
t / l u r
31
R e v - v a c a n c e s
Nous avons
répertorié
dans
le
tableau ci-
dessus les
tarifs
de
vacances
pour
un
séjour de 9
jours, au
départ
de
Paris,
proposés
par
les tours
opérators Fram
vacances,
Jet
tour,
Rev-vacances. Ces
prix varient
bien
sur
selon
la
catégorie
des
établissements touristiques.

180
Dans la
dernii>re
colonnp de ce tableau sont
indiqués les tarifs à payer par touriste pour un séjour
supplémentaire d'une
semaine.
A partir de ces derniers
prix,
qui
n'incluent plus Jes frais de transport,
nous
avons éval ué
par
dédlJct ion
l a
part
que
represent,e
l'h8tellerie dans les tarifs forfaitaires pratiqués par
les tours opérators.
Par exemple pour le PaJm-Beach si
7 jours = 182.000 F
9 jours = 182.000 * 9 / 7 = 234.000 F.r.F.A.
En déduisant
234.000 F.C.F.A du tarif ~lobal
qui
s'élève
à
395.000
F.C.F.A,
nous déterminons les
frais de
transport.
Nous préHen tons da.ns
1e
tab 1eall ci -dt'ssllus
la
part deR
dépenses relat-lves aux postes d'hôtellel'ie et
de transport.
TABLEAU
D'
11
EVALUATION
DE
LA
PART
DES
DEPENSES
D'HOTELLE~IE
ET
DE
TRANSPORT
Palm-beach
%
Savana
%
Centre de
%
r-1' Bour
Hôtellerie
234.000
59
196.650
53
100.900
39
F.C.F.A
Tv-ansport
161.000
41
170.000
4i
159.100
61
F.C.F.A
TOTAL
395.000
100
367.000
100
260.000
100
s o u r c e s :
Fra.
J e t
t o u r
Rev-vac8Dces
( 1 9 8 4 - 8 5 )
Les frais
occasionnés
par l'hôtellprie sont
plus importants
que
ceux
du
transport
pour
les
établissements touristiques
de Palm-beach et de Savana
qui sont
des
catégories
de
4
et 3 étoiles.
Pour le
centre touristique
de
M'Bour
de catégorie modeste
(2
étoiles) le prix du transport est plus élevé 61% contre
39% pour l'hôtellerie.
La moyenne
journalière
des
frais
d'hôtellerie,
toutes catégories confondues,
s'élève à

181
19.687 F.C.F.A.
En
appliquant
cette moyenne au total
des nuitées
de
la Petite Côte qui
représente 417.849,
nous avons estimé les recettes globales de l'hôtellerie
à
8,2
milliards
de F.C.F.A. Chiffre qui est presque 2
fois supérieur
aux
recettes des dépenses touristiques
hors-hôtellerie évalué à
4,4 milliardH de F.C.F.A.
On fera
observer que les tarifs forfaitaires
sur lesquels
nous
avons fondé notre analyse sont ceux
proposés par
les
tours
opérators
français,
qui même
s'ils ne
sont
pas
les
seuls
à
exploiter
les
établissements touristiques
de
la
Petite
Côte
détiennent cependant
plus de 65% du marché touristique
sénégalais.
D'autre part
en
se référant à l'enquête que
nous avons
menée
auprés
des
touristes
(chapitre l,
partie II)
80%
des
vacanciers qui visitent la Petite
Côte sont
français,
ce qui constitue une autre raison
pour laquelle nous n'avons considéré que les tarifs des
organisateurs de voyage français.
Nous avons
choisi
Paris
comme
lieu
d'embarquement et
cela
aussi
en
fonction
de
notre
enquête,
la
majeure
partie des touristes enquêtés sur
la Petite
Côte réside à
Paris. Les tarifs au départ de
Paris sont
différents
de
ceux
de Marseille qui sont
moins élevés.
Enfin les
tarifs
des
tours
opérators
considérés couvrent
un
séjour
de
9
jours
ce
qui
correspond à
peu
prés à
la durée moyenne de séjour de
nos enquêtés
(9,3 jours).
Nous récapitulons
dans
le
tableau
n
18
l'ensemble des
dépenses
touristiques
pour
le
fonctionnement de l'hôtellerie, des activités de loisir
et autres.
TABLEAU
Il'
18
EVALUATION
DES
RECETTES
TOTALES
LIEES
AU
TOURI SME
Nature des dépenses
Recettes en
%
milliards F.C.F.A
Hébergement et
8,2
65
restauration
Loisirs et autres
4,4
35
TOTAL
12,6
100

182
Cette structure
des dépenses qui accorde 65%
au poste
de
l'h8tellerie et 31% aux loisirs et alltres
types de
dépense
est
à
rapprocher de celle d'autres
zones touristiques
des
pays
sous-développés:
en C8te
d'Ivoire le rapport est de 68% pour l'h8tellerie et 32%
pour les
loisirs et autres;
à
Madagascar il est
dp 58%
pour l'h8tellerie
et
42%
pour
les
loisirs
(FABRE.
1 9 7 9 ) ;
en
Tunisie
le poste de l'h8tellerie représente
52,3% du total des dépenses touristiques.
Il est intéressant de rapprocher ces recettes
totales induites
par
le
tourisme
aux recettes de la
pêche; les
retombées
du
tourisme
sont
4,2
fois
supérieures à
celles
de
la pêche qui en 1983 étaient
estimées à une valeur commerciale d'environ 3 milliards
de F.C.F.A.
1
Toutes les
dépenses
liées au fonctionnement
du tourisme
que
nous
venons
de
déterminer
se
répartissent en
grande partie entre tours opérators et
h8teliers et
subsidiairement
les
agences
de
voyage
sénégalaises implantées à Dakar.
La détermination
des
circuits
d'approvisionnement des
établissements touristiques en
biens et
marchandises
d'une
part,
l'appréciation de
l'impact du
tourisme
sur l'emploi local d'autre part,
donnent des
renseignements
utiles
sur
le
niveau
d'intégration ou
d'exclusion
de
la
Petite
C8te par
rapport aux retombées économiques du tourisme.
~
~
l

183
1 1 (~st.
nf'cessai t'P
de COlllla i tI'P l ' impol'1lillCt~
et la destination des flux monétaires engendrés par les
achats en
biens
et
marchandises
des
établissements
touristiques de la Petite Côte.
Pal'all~lement aux
enquêtes
que nous menions
auprés des
touristes,
nous
prenions
contact avec le
service d'intendance
de
quelques
établissements
touristiques pour
obtenir
des
informations concernant
les différents
types
d'achat en biens et marchandises
qu'ils effpctuent,
le
montant
de ces achats et enfin
les lieux o~ ils s'approvisionnent.
Nous n'avons
pu
obtenir
ces renseignements
que dans
deux
établissements hôteliers,
le Palm-beach
et le
club
Aldiana.
Certains responsables d'hôtel ont
été réticents
pour
discuter
avec
nu us
des
aspects
1
financiers de leur établissement.
ll
1 . 2 1
LIEUX
D'APPROVISIONNEMENT
DE
L'Il0TEL
PALM-lIEACH
1
Nous représentons
dans
le tableau n
19 les
différents types
d'achat en marchandises effectués par
1
l'hôtel
le Palm-beach durant l'année 1982-1983.
Dans ce
tableau
nous
ne
disposons que des
d~penses relatives
à
l'alimentat10n.
Celles-ci
s'élèvent au
total
à
170.000.000
F.C.F.A
pendant
l'année considérée.
Pour un total de 68.862 nuitées,
la
dépense moyenne
consacrée à
l'alimentation s'établit à
2.468,5 F.C.F.A par nuitée.
Sur le
total
de
la
somme
destinée
à
l'hôtellerie
(hébergement
et
restauration)
que
nous
avons évalué
à
26.000
F.C.F.A
par
nui.tée,
9,4%
seulement sont consacrés à l'alimentation,
ce qui donne
un ordre de grandeur de la masse monétaire relativement
faible
injectée dans le circuit commercial régional.
L'examen des
lieux
d'approvisionnement
du
Palm-Beach
(dernière
colonne
du
tableau n°
19)
fait
apparaitre le
rôle
polarisateur de la ville de Dakar
qui capte
60% des achats réalisés par
l'établissement
touristique contre
40%
qui
reviennent à
la ville de
M'Baur. Cette
ville
qui
est
l'un
des
principaux
centres de
pêche du Sénégal approvisionne entièrement
l'hôtel en poissons frais:
les dépenses pour cet achat
représen tent. plus
de 50% du total des acha ts réal i sés
à
M'Bour.

184
TABI.EAU
n'
19
R E PAR T 1 T ION
U E S
~ C Il A T S
H f
A 1. I S E 5
P A H
l
r
p ~ 1 M -
Il r A <: Il
E T
1 E 5
1. 1 E II X
D'
A P P HO\\" J
<, 1 u r, '.; r ~1 1 ~; T
:
:
:
:
Types
ri'achat
Dépensps
:
%
:
l, i pu"
ri ' :'1 (' h 8 t
:
F.C. F.A
:
:
:
:
:
:
:
:
:
-
8.000.000
:
ct , 1
:
Volai l J P
Dakal'
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22.000.000
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Boisson
Gal.;; a l'
100'10
:
:
:
:
:
:
1'1 a t i P. r t? s grasses
:
25.000.000
:
14 ,8
Dai.;;ar
lU\\)%
:
:
:
:
:
:
Epicerif--
:
2R.00O.OOO
:
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Dakar
80%
:
:
:
:'1' Bour
20%
:
:
:
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Fruit.s pi
35.000.000
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Dakrl.i'
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1 égum(~s
l'l' Bour
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Poissons
:
22.000.000
:
1 :1
:
l'l' Bour
100%
:
:
:
:
:
:
TOTAL
: 170.000.000
:
](]O
:
"
:
:
Saure .. :
enquête
a u prÉ' S
d u
Palm-Bo>ach,
1 9 " 2 -
1 !I Oj 3

1
185
1 . 2 2
LI EUX
D' APPROVI SI ONNEHENT
DU
CLUB
ALDI ANA
Cet établissement
touristique
présente
les
mêmes caractéristiques
que l'hôtel Palm-beach du point
de vue de son ravitaillement,
l'essentiel de ces achats
en biens et marchandises s'effectue à
l'extérieur de la
Petite Côte.
La carte
(fig
n070)
indique
les
lieux
d'approvisionnement en
marchandises
du
village-
1
vacances:
la
ville
de Dakar fournit 50% de la demande
en marchandises
dont
l'épicer i e,
la
boisson,
les
produits d'entretien
etc;
le
marché
local,
plus
précisement la
ville de M'Bour livre à l'hôtel 30% des
1
produits dont
il
a
besoin
(poissons
frais).
Les
produits de
conserves
et les boissons alcoolisées qui
représentent 20% des achats sont importés d'Allemagne.
La courbe
(fig n"
71)
présente les variations
saisonnières des
dépenses
en
marchandises
du
club
Aldiana.
Les
mois
de
mars
et
d'aout
qui
sont les
périodes de
pointe,
correspondent
à
l'arrivée
des
conteneurs de fruits,
légumes et boissons en provenance
de
l'Allemagne.
Ces
produits
sont acheminés tous les
six mois
sur la Petite Côte et couvrent durant l'année
les besoins de l'hôtel.
L'analyse des
lieux
d'approvisionnement des
deux établ i ssemen ts
Lou ri st iques ,
présente
une
structure d'achat
largement influencée par la ville de
Dakar.
EUe
atteste
le
faible niveau d'équipement de
M'Bour,
le
principal
centre urbain de la Petite Côte,
qui ne participe que trés modestement au ravitaillement
des hôtels.
L'essentiel
des
produits
même
ceux
de
niveau inférieur
est
fourni
par
la
capitale
sénégalaise.
On fera
observer
cepqndant qu'il existe une
certaine relation
entre la capacité des établissements
touristiques et
les
lieux
d'approvisionnement:
le
centre touristique
de
M'Bour
de taille moyenne et de
prestation d'un
2
étoiles
se
ravitaille
en
grande
partie sur
le
marché local;
bien que nous n'ayons pas
d'indications chiffrées en ce qui concerne les dépenses
de cet établissement,
nous avons pu constater lors d'un
séjour dans
cet
hôtel
que
les
livraisons
en
marchandises étaient
effectuées
par
des fournisseurs
locaux.

lK6
LIEUX D'APPROVISIONNEMENT EN MARCHANDISES
OU CLUB ALDfANA SUR LA PETITE COTE
M'Bour
Allemagne
....
2D~6
club Aldiana
f.ig:
70
DEPENSES SAISONNIERES EN MARCHANDISES
DU CLUB ALDIANA
Millions de F.C.F.A
60
50
40
30
20
10
J
F
M
A
M
J
JT
A
S O N
0
fig:
71
sources: enquête auprés du club Aldiana(1984)

187
1.3 IMPACT DU TOURISME EN MATIERE D'EMPLOI
L'enquête que
nous
avons menée pour mesurer
l'importance des
retombées
économiques du tourisme en
matière d'emploi
concerne
uniquement
l'emploi
dans
l'hôtellerie.
Quatre établissements
touristiques
ont
été
touchés par
notre
enquête:
le
Palm-Beach,
le
club
Aldiana,
le domaine de Nianing et le centre touristique
de M'Bour.
Le nombre
de
questionnaire
que
nous
soumettions aux
employés
variait
selon la taille des
établissements:
pour
le
Palm-Beach et le club Aldiana
qui emploient
chacun plus de 200 personnes,
nous avons
contacté 60
employés
dans
chacun
d'entre
eux;
le
domaine de
Nianing
compte
158 employés,
40 personnes
ont été
interrogées;
sur
les
50
employés au centre
touristique de M'Bour,
20 employés ont été enquêtés.
Au
total nous
disposons
de
180
questionnaires dont 150
exploitables.
Le nombre
tot.al
d'emplois
créé di rectement
par Je
tourisme
est
estimé à
4500 emplois au Sénégal
auquel
il
convient
d'ajouter
4000
autres
liés
indirectement à ce secteur d'activité économique.
Les emplois
di l'eets
les
plus nombreux sont
ceux de
l'hôtellerie.
La
Petite
Côte compte environ
1000 emplois,
ce
qui
la
place au 2éme rang aprés la
région de
Cap-Vert
qui
avec
un
parc
hôtelier plus
important totalise
2000
emplois.
La Casamance compte
800 emplois.
En moyenne
la
création
de
travail
dans
l'hôtellerie est
évaluée
à
un
employé pour 1,9 lits
d'hôtel au
Sénégal.
Ces
créations
d'emploi
varient
selon les
pays et la catégorie du tourisme.
En Tunisie
le ratio est compris entre 0,88 et 1,12 employé par l i t
d'hôtel (SMAOUI,
1 9 7 9 ) ;
la moyenne en Côte d'Ivoire est
estimée à 0,4 employé par 1 i t
( F A B RE.
1 9 7 9 ) .
Nous avons
positionné
sur le graphique
(fig
n° 72)
le nombre d'employés dans le secteur hôtelier et
la capacité en lits pour quelques hôtels au Sénégal.
Il
apparaît sur
le
graphique
que les hôtels qui ont une
grande capacité
en
lits
et
qui
correspondent
aux
catégories de
luxe ont un taux d'emploi plus élevé que
les hôtels
de
pet i te tai 11 e.
L' hôLel Mér idi en à Dakar
avec une
capacité
de
1000
lits à un nombre d'emploi
plus important.
Pour les
établissements
de
la
Petite Côte
représentés sur le graphique par les astérisques,
le

REPARTITION DE L'EMPLOI EN FONCTION DE LA TAILLE DE QUELQUES
.
ETABLISSEMENTS TOURISTIQUES AU SENEGAL
... MERIDIEN
550 otEMPLOYEES
450
350
x
'):
LDIANA
250
CLUB MEilTERRANEE
150
~N\\ANING
CROIN~AVANA
,0<'...,
1
50
l'(C''
EMA
...,~
AB
PA~LLOTE0 0"
'0 USSE
~I
~~
UBERT
5~Q""'f' -"i-~~;--"""'---:~--"""'----
450
i
- - , . . . . - - - -
1 50
250
i
i
i
350
i
i
550
'
650
i
i
750
'
,
850
i
i
950
1050 LITS
* étaldissements touristiques implentés sur la petite côte
... établissements touristiques implantés à Dakar
fig:
72

établissements touristiques implantés en casamance
SOUf'ce: Données statistiques fournies paf' les hôte)s,1984

189
club Aldiana
et
Je Paim-Heach qui sont des catégories
de
luxe
ont,
un
taux
d'emploi de
1 pOlir
1,9 lits.
Le
domaine de
Nianing
qui
occupe
sur
le
schéma
une
position
intermédiaire
par
rapport
aux
autres
établ i ssemen ts de
la
PeU te
Côte
a un taux d' empJ oi
assez élevé .
Le ce n t r f' 1,0Ill' i st j que de ~l'B() Il r
et l ' hôtel
de la
Somone
emploi.ent
en moyenne 1 employé pour 2,7
lits.
1 . 3 1
STRUCTURE
DE
L'EMPLOI
DANS
L'HOTELLERIE
1.311 Caractéristiques de l'emploi
* L'âge des employés
Le graphique
(fig

73)
indique
la
répartition du personnel hôtelier selon leur âge:
l'age
moyen s'élève à
36 ans.
L'hôtellerie constitue une branche d'activité
qui occupe
un
personnel
relativement
,jeune:
51% des
employés ont
moins
de
34
ans;
7,5%
seulement
ont
déclaré avoir
50
ans
et
plus.
Parmi
les
employés
enqu~tés 71%
sont
de
sexe masculin,
la main d'oeuvre
féminine représente
29% de l'ensemble du personnel sur
leqlle.l
a port~ notre enquête.
Les femmes
sont
employées
généralement aux
postes de
buanderie
et
aux services de nettoyage des
chambres:
ces
deux services d'activités totalisent 30%
des emplois hôteliers (fig n°
74).
Les services
de
bagagiste et de gardiennage
sont essentiellement
occupés
par les hommes.
Le poste
d'administrai.ion dans
lequel
se
recrute le personnel
qualifié ne représente que 8,2% des emplois.
* Niveau de salaire et structure
socio-professionnelle
Le niveau
de
salaire
du personnel hôtelier
varie suivant
le
degré
de qualification.
Les employés
des postes
de
direction
et
d'administration
dont la
plupart sont des expatriés sont les mieux rémunérés:
ils
forment le groupe des cadres supérieurs.
La distribution
de l'emploi hôtelier suivant
le niveau de responsabiJité se présente au Palm-Beach

\\:1 \\ 1
f
REPARTITION DU PERSONNEL HOTELIER SUR LA PETITE COTE
SELON LEUR AGE
50
40
30
20
10
20
24
29
34
39
44
49
54
fig:
73
REPARTITION DU PERSONNEL HOTELIER SELON LA BRANCHE
PROFESSIONNELLE

chambre-buanderie
~ bar-restaurant
~cuisine
_
:::::::::::::::::::::
.
•:::x:.:~::::::::: receptlOn
.. ... r. _.
~17%

administration
o autres
fig:
74
sources: enquête personnelle; 1984

.~...I,Il'1
îl
1..~1
191
11
comme suit:
1
1
TABLEAU
N'
20
REPARTITION
SOCIO-PROFESSIONNELLE
DANS
i
L' BOTELLERI E
Catégories professionnelle
Nombre
%
Cadres supérieurs
9
3, 1
1
1
Cadres moyens
68
23,5
Employés
131
45,1
Saisonniers
82
28,2
TOTAL
290
100
source:
enquête
personnelle,
1984
De l'ensemble considéré,
9 seulement sont des
cadres supérieurs dont 5 expatriés contre 4 sénégalais;
23,5% sont
des
cadres
moyens;
45% du total sont des
employés et
les
saisonniers qui sont des contractuels
pour une
durée
de
6
mois
représentent
28,2%
du
personnel.
Le revenu
des
employés
dans
le
secteur
hôtelier se
caractérise par une certaine hétérogénéité
(tableau n°
21).
7%
seulement
du
personnel
ont un
revenu égal
à
80.000
F.C.F.A,
cette
catégorie
est
constituée par les cadres supérieurs. Les cadres moyens
ont un
revenu
compris entre 50.000 et 80.000 F.C.F.A,
soit 28,6
du personnel.
Environ 64,5% des enquêtés qui
constituent des
employés
de
catégorie
inférieure
gagnent moins
du
revenu
moyen
qui
s'élève à 50.800
F.C.F.A.
Nous ne disposons pas d'informations précises
sur le
niveau
de
salaire
des
expatriés,
si nous en
tenons aux
déclarations
d'un
cadre
supérieur
sénégalais, un
expatrié touche 5 à 6 fois plus que son
salaire, environ
500.000
F.C.F.A.
Selon
un
rapport
confidentiel (UNESCO,
1980)
et
cité
par
CAZES.G
( 1 9 8 0 ) ,
orles
nationaux
ne
recevraient
que
15%
des
revenus distribués dans l'hôtellerie".
Le niveau des salaires varie selon les

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1
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193
l:atégories d'ht)\\l'j,
Lps
plll.b.lissemellls de
luxe offrpnt
en général
un
salaire
plus
élevp..
Au Palm-Beach le
salaire moyen
mensuel
des
employés se situe à 60.000
F.C.F.A.
La
masse
salariale versée par cet hôtel pour
un personnel
de
290
employés
s'élève
en
moyenne à
17.400.000 F.C.F.A
par mois.
Le rapport de cette somme
sur le
nombre
de nuitées totales de cet hôtel
(68.862
en 1983)
donne
une moyenne de 253 F.C.F.A par nuitée.
Ce qui
signifie
que
dans
le
prix
de
la
nuitée
touristique que
nous
avons
évalué
à
26.000 F.C.F.A,
0,9% de
cetle somme est consacrée à la rémunération de
la main d'oeuvre.
Dans la
section
(1.21)
nous
faisions
remarquer que
la part de
l'alimentation dans le prix de
la nujtée touristique,
au Palm-Beach,
s'établit à 9,4%.
Ce qui
porte
à
un
total
d'environ 10% les parts de
l'alimentation et
de
la
rémunération
de
la
main
d'oeuvre dans L (-~ tar i f
de
la nu i t.ée tour i s tique.
Pour
](~
club
Aldiana,
le salaire moyen d'un
employé s'él&ve
à
50.000 F.C.F.A.
Par contre dans cet
établjssement touristique
la
grande
majorité
du
personnel a
l'avantage
d'être
employée d'une manière
permanente:
sur
un tot.al de 312 employés que compte ce
village-vacances,
10%
seulement
sont des saisonniers.
Au Palm-Beach
par
contre
28,2% du personnel sont des
saisonniers.
Pour le
centre
touristique
de
M'Bour
le
salaire moyen
mensuel
s'élève
à
30.~GO
F.C.F.A.
Ce
viLlage-vacarlces d'une
prestation
d'un
2
étoiles
à
service simplifié,
vise
surtout
une
cljentèle
touristique à
revenu modeste.
Le persclnnel y est réduit
50 employés;
le
niveau
de salaire y est plus modeste
que dans
les deux premiers établissements touristiques.
* Saisonnalité de l'emploi
Le tourisme
sur
la
Petite
Côte
est
caractérisé par
une
période
de pointe qui va du mois
d'octobre au
mois
de mars à
laquelle suit une période
de morte
saison.
Les emplois engendrés par le tourisme
suit en
partie cette saisonnalité qui se solde pendant
la basse
saison
par
la
compression
du
personnel
hôtelier.
Cette variat.ion
saisonnière
de
l'offre
d'emploi est
fonction de l'importance des hôtels:
nous
avons signalé
qu'au Palm-Beach sur 290 employés,
28,2%
sont des
contractuels
pour
une
durée
de
6
mois
correspondant à
la haute saison touristique.

1~4
Au club
Aldiana
10%
sP\\I!pmpnt dll
pt-l',",mnel
sont des
saisonniers.
Ce
dernier'
ét,abl isst'ment
touristique,
fief
du
t.our
opérat.or
~eckerman
fait
bénéficier
sa
clientèle
de
conditions
tarifaires
avantageuses grâce
à
la
chart.érisation
des \\ols.
La
sai sonrlalité de
l'emploi
-:v-
pst, moi ns
pn)\\joncée dll fai t
de son
taux
de
rempl issa,~e (plus dt-, 3;:;%)
aSSè7. élevé
durant toute
l'année.
L'établissement
du
domaine
de Nianing ferme
ses portes
toutes
les
années
pendant
le
mois
de
septembre et met son personnel
en congé.
* Niveau de formation du personnel
D'aprés
l'enqll~tp effectuée puUT' le cnmpt.e du
Centre de
Recherches
pour
le
Développement
International
( R i n t a
SFN[
DIOUF,
IFA~,
1 9 8 3 )
erl ce qui
conCérne
le
niveau
de
formation
du
personnel
enlplo:vé
dans
l'hôt.ellprje,
32%
des emploYÂs dt~ la Petltl- Côte
n'avaient
jamais fait
des études,
28%
avaient fréquenté
1 ' éco le pr' i ma lre,
35%
l ' ense i gnemen t
seconda i l'e t" t
5%
ont reç\\J \\JIH'
formo t. i on pro I"eRs i onne l 1.'.
(,1':'S
villps
dl'
~I'H')llr'
l,~t
.J'Ilil
I"ulll'III'-'S(:.nl
l 'f:~;sp.n1,ipl
dll fH,rsonnpl
scolarisp.
f'1;lIgré
le Pl'ogl'amme
national
de
fr)l'matioll
elltl't~pris Péil' le dépa.'t'·ilH'nt de
la formation
pl'ofessionnfdle du Ministpl'e du
tourisme,
le niveau
d'instruction
du personnel
hôtelier dpmeure
relativement faible.
L'école
hôtelipre
se
trouve
à
Dakal' et
les
ét,udiants
qui
y
sont
formés
p"éfèrent
chercher du travail dans
la capitale
sénégalaise.
D'autre part
les hôteliers de la Petitp (ôte
préfèrent utiliser
une
main d'oeuvre
locale peu chère
que de
rémunérer
un emploi de
niveau supérieur auquel
prétendent les
jeunes
ayant.
reçu
une
fornlation
professionnelle.
1 . 3 2
ORIGINE
GEOGRAPHIQUE
DU
PERSONNEL
TOURISTIQUE
Un des
volets
de notre questionnair p soumis
au personnel
hôtel i er
nous a
perm i s
de déterm i Ill' r
les
lieux de recrutement de
la main d'oeu\\re hôteli~re.
Nous avons
distingué
l'origine géog~aphique
des employés selon les niveaux
régional
et
local.
Le tableau
n D
22
présente
les
origin~'s des
employés enquêtés.
La
région
de
Thips
qui
englobe
administrativement
la
Petite
Côte fournit
67,,% de
la
main d'oeuvre hôtelière.

195
1'1
1
TABLf.All
n
2 2
o ft 1 G 1 .. f.
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:
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.:6_
sourc('s
enQUI'\\e
p e r s o n n e l l e .
1984
1

1~ll j
Ce lW Il Li a nt
sur
c e t 0 ta l
plu s
d u
:3 / 4 pl' <) vie n L
de
J a
Pet i t e e ôte
e t.
1a
v i 11 e
de Th i ès,
l a c api ta l e
régi CHi ale,
fou r nit
l e
r est e du
p ers 0 n n el.
L'ensemble des
autres
régions
procure
32,2%
des
employés.
l.es
ré,!?; i ons
du
10' l eUVf~ et
ce 1 Je du l ap-
yert
participent
plus
à
La
fOrmH.tlon
de cette main
d'oeuvr'e
hi"Jtelipl'e:
1:),2'10
des
ell\\pl(IY~s enqup.lès sont
o r i ,e: i na ire s
d e i a
l' é g i CH 1 LI II
F l e Il v e
e t.
1 0 % d e I a
r é g ion
de Cap-Vel't.
[1
e ,.,.; 1
à
SOli 1 i.~ n el'
que
t Il li S
les
e mplo y é S
Lj u i
viennent. dl~
la
réglon du
Fleuve sont nés dans
la ville
df' ~atam,
Uli
fief de
l'ethnie Toucou)eu/',
qui
se sit.ue
au Sud-est de
la région.
Traditionnellement cette
population
Toucouleur employée
comme
boys
par
les
européens à
l'époque de
lH colonisation s'est
habituée aux services
et surtout
a
la
cuisine
européenne.
Elle
est
trés
représentée clans
les
postes
de
cuisinl:"
des
élablissement.s
Louristiques.
Le t'élp-vert
fournit
surtout
le
persunnel
qllrllifié classé
comme
cadre moyen ou cadre supérieur.
L.' personnel
d'(~xécution est
recruté en majeure
partie
sur' place.
Lp
tableau

2:3
indique
la
l'épal,tition
g f> 0 g )' a p hi que d (~ s e m plo y é s
au n i v eau de
1a
l-' e t i t e e ôte .
[1
met
en
évidence
l'importance que
rt~IH'~sentp la \\"i Lle
de ~1'Bour
quant
au
l'ec~rutement
des
employés.
L'essent,ie.l
de
la
main
d'oeuvre
IH',)vient
de
cette
capitale d6partementale
soit
69,8%;
8,6% des employés
sont originaires
de
.la
ville
de
Joal
(fi,g n°
/5).
L'ensemble des
villages
restants
participe à
21,6% à
cette populati'H1 active de
J'hôtellerie.
La ville
de
N'Bour
qui
occupe une position
C'entrale pal'
rapport
aux
établissements
touristiques
est le
principal
centre
de
recrutement
de
main
d'(Jf'IlVre;
elle
('onsti"tw~ aussi
la
ville
dortoir du
personnel
h(ll.e lier:
86,7%
des
personnes enquêtées ont
dt~claré résider
à
M'Bour.
3% habitent dans le village
de Saly
Portudal,
3,7%
résident
dans
le vi liage de
Nianing et·
pnfin 6,3% des travailleurs
logent dans
les
établissement.s hôteliers.
C'est
surtout
le
club
Aldiana où
lin
village
du
personnel
est
aménagé
à
l'ilü.èrieur de
l'établissement. qui
loge certains de ces
employés.
Notons que
certains
jeunes
employés
originaires des
villages
environnants,
préfèrent
prendre un
logement à
M'Bour.
L'indépendance financière
que
leur
procure
le
t.ourisme constitue pour ces
jeunes
une échappatoire
à
l'autl,j'ité
et
à
la subordination
f

l•
1~7
îj
~
J
1
~
~
1
~
AIRE DE RECRUTEMENT DES EMPLOYES HOTELIERS SUR
J
~
PETITE COTE SENEGALAISE
j
1
.J,i.
4
yène
• malicounda
** pdncipaux établissements touristiques
nbI'e Bmployés
J
8
'80
pointe sar-êne
m'bodiène
1
~
, 1 .
fig:
75
L.
,
ID'km
joal
source: enquête personnelle auprès du personnel hôtelier(1984)
1
1

l~K
I"am i 1 i il l,·.
1 . 3 3
LES
IlETOHBEES
J NOl RECTES
DU
TOURISHE
1.331 Des emplois indirects agricoles et
artisanaux presque inexistants
Il est
difficile
d'évaluer l'importan~e des
emplois
induits
par
le
tourisme
sur la Petite Côte.
Dans ce
domaine nous ne disposons pas de statistiques:
il est
cependant
admis
au
Sénégal
que chaque emploi
hôtelier engendrerait
un
emploi indirect, ces données
relèvent plus de suppositions que de ralculs precis.
Les emplois
indirects
qu'on
peut
mettre à
l'actif du
tourisme
sont
ceux
relevant des dépenses
touristiques dans
les
secteurs
d'activité
primaire
telle l'agriculture
ou
la
pêche,
ou encore dans les
secteurs d'activité artisanale.
Les opérations
d'investissement
Jan~
le
batiment ou
d'autres
biens d'équipement peuvent aussi
procurer des emplois indirects (SMAOlil.
1 9 7 9 ) .
En effet
au niveau
de
la
conception
et de la réalisation des
installations hôtelières
et
touristiques,
le tourisme
crée de nombreux emplois.
Nous avons
déjà
signalé
que l 'ouvet'ture du
chantier occasionnée
par
la création de la station de
Saly avait
créée quelques emplois
indirects.
Certaines
personnes enquêt.ées
dans
l e v i Il age de Saly nous ont
affirmé avoir
travail lé
comme
manoeuvres
dalls
le
chantier ouvert
~ar
l'implantation
de
la
station
t.auristique.
Ces
emplois ptant temporaires,
tOlItes les
pen;onnes embauchées dans ce vi lIage ont été
1 i l'Plie 1. ées
à
la fermpture du chantier.
En ce
qui
concerne
les
emplois
indirects
qu'aurait engendré
le
tourisme
dans
les
secteurs
d'activité commerciale
et
artisanale,
nous
avons
indiqué que
la
structure
enclavée des établissements
tOIJristiques détourne
toutes
les
d~penses
que
les
touristes seraient
susceptibles
d'effectuer
hors
hôtellerie et
qui
alJraient
certainement
permis
le
développement de ces activités.
Les achats
d'objets
d'art,
de vêtements,
de
tabac et
journaux
etc,
sont
effectués
dans
les
boutiques implantées
à
l'intérieur des établissements
hôteliers.

,
.'J
J
'Jl'1
,1
~
~
i
~
~
1~9
1
~~
i,1j
L'injection monèt,/:ti re
occasionnpc>
par
la
l
demande h8tel i~re
en
biens
et
marchandises
dans
le
('ircuit comnlt-'I'ciaL
de
Cf~t.te région pourrait avoir des
(~()nséquences positives
quant
à
la création d'emplois
agricoles
ou dans
le domaine de la pêche.
Là aussi nous
avions montré
la
faibl~ss~ des liens qui
existent entre
le
tourisme et
les activités permanentes.
La pêche
atteste
certains
rapports avec
le
tourism~, cepend&nt
nous
nous garderons d'avancer que
~~
la demande
hôtelière aurait généré dans ce secteur des
emplois
indirects.
L'importance
des
poissons
transformés dans
le
centre de p~che de M'Baur qui
est
souvent fonction
de
la
quantité des
prises
invendues
nous
laisse
penser
que
le
niveau
atteint
par
la
production
halieutique
de
la
Petite
Côte
permet de
j
couvrir largement
la demande des hôtels sans qu'il
ait
1
une
i ne i denc-"
sllr
J' empJ 0 i .
1
LA. cTf>ation
rl'emplois
agricoles
qui
peut
ll
rl~'>(ouler du
LlHJr'isme
d~pend
quant
à
elle
de
la
structure df>
la prodUl:tion,
de son
importance et de
la
Iîilt llf'e d{~s pl'oelui t.s cul tivés.
Le système agricole de
la
h" t i 1 e
C ô t ...
q \\1 i
est
f 0 n d f. sur 1a
cul t. ure d e I ' a ra chi de
(~t du
mi 1
rl\\~
correspolld
pas
à
la
natul'e
de
la
(-()rl~'lllllllat.i Illl dt~S tOlJris1,f>s européens:
l ' agricul ture sur
la
I-'~>Lite
('i'\\te
n'attest,f~
flu('\\wl ien avec
le secteur
tuul'istiqut':.
1.3:~L t:n cas d'effet
indire(:t en gestation
.~
Le sl~ul
spctelll'
d' activi t~
qui
nous semble
indirectemellt
lié
au
développement
touristique sur la
Petite Côte est
celui du transport de
tiaison qui s ' e s t
établi
entr,·
la
ville
de
M'Bour
et
les
zones
touristiques.
1
Nous avons
ell
Lors
de
notre séjour sur la
Petite Côte
des
entretiens non dirertifs avec quelques
chal.ffeurs à
la gare l'out ièl'e de i'l' B()\\Jl' qui
effectuent
ce trajet
de
liaison.
Si
nous nous
en tenons à
leurs
déctaratiolls,
jusqu'en
1970,
avant dunc
l'installation
des
premiers
établissements hôteliers
situés au Sud de
~1 ' H() ur,
ct ans
1 e
vit la g e deN i an i n ~,
i l n ' ex i s ta i t
pa s
de moyen
de
transport
par
automobile
desservant
u Tl i que me 11 t
i'l' Bou r
e t c e
villa g e.
De mê me
a van l I a mis e
t>1l
place
de
la station touristique de Saly,
au Nord de
M'Bour,
le
village
de
Saly
n'avait
pas
de
liaison
permanente avec
la ville de M'Bour qui
est le principal
centre ,)ommel'riaJ
et administratif de
la Petite Côte.
Les habitants
des
localités
villageoises
relativement
enclavées,
comme ce fut
le cas du village

200
de Saly,
se rendaient à
M'Bour au moyen de calècllPs.
Les villages
localisés
le
long
des
axes
routiers bénéficient
des
transports
en commun
irltra-
régionaux à courte distance,
c'est le cas du villa~e de
Nianing situé le long de
La route M'llour-Joal.
L'implantation des
établissements
touristiques,
celui
du
domaine
de Nianing et du club
Aldiana vers
les
années
1973-197~
dans
l'pspace
villageois de Nianing a eu comme principale conséquence
de court-circuiter
le
trafic
routier qui s'effectuait
entre la
ville
de
M'Bour
et
le
village de Pointe-
Sarène,
situé
au
Nord
de
la ville de Joa1.
Certains
chauffeurs interrogés
nous
ont
affirmé
avoir
CE'ssé
l'exploit.ation de
CP
parCIJlH'S depuis
1975 au prolït de
celui reliant M'Rour-Nianing.
Monsieur M
"dét'lRre avoir cessé de d('s~pr\\'ir
le village de Pointe Sarène en 1976.
A l'époque .i 'a\\'ais
Ilne cRmi onnet te
de
12
pla ces -s i èJfes , l a
du /"t-·e
de
,"emplissage de
cette
voiture éta.it d'a.utant
plus long
que la
clientèle
villageoise
était
irré,{(uliPf'r'.
En
mo.\\-enne Je
fa i sai s
un à
deux vOJ'ages all er-re t lmr par
jour.
J' Ri
dll 1 a
vendre pour prendre une 404 peu~'eot à
5 places-sièges
qui
est
plus
facile
à
l"pmplir.
L'itinéraire vers les établissements hateliers est
plus
fructueux,
la
clientèle
.v
est plus régulière surtout
pendant la
haute
saison
touristique.
Durant
eette
période j'effectue
en
moyenne
4 à
5 aller-retour par
jour; pelldan t
la basse sai son
je
fai s
en moyenne 2 à
3
y'o,vages all er-retour par Jour".
A la
lumière
de
cette
déclaration
qui se
recoupe avec
celle
d'autres' chauffeurs interrogés il
semble que
le tourisme en se constituant dans
J 'pspace
villageois de
Nianing a crée une zone d'attraction qui
a attiré
les
flux
de
transport.
La mise en plH('e du
tourisme s'est
traduite,
à
ses
débuts,
moins par la
création d'emplois
que
par
la reconversion des
taxis
brousses traditionnels
en
transport
en
commun semi-
urbain reliant M'Bour et
les espaces touristiques.
La mise
en
valeur
de la station de Saly au
Nord de M'Bour vers les années
1978-1979 a ouvert quant
à
elle
trés certainement des perspectives d'emplois en
matière de transport.
En effet
jusqu'en
1978
il
n'y avait
que 6
voitures qui
effectuaient l'itinéraire M'Bour-~ianing.
En 1980,
aprés
l'ouverture
de la station de Sa]y,
le
nombre de
voiture
était
de
10 dont 4 exploitaient le
nouveau parcours
M'Bour-Saly.
E n ' 1984
le
parc
automobile était
évalué,
selon
les
chauffeurs
à
36
véhicules:
20
desservent
M'Bour-Nianing et 16 font
le

201
p;lI'CCI\\II'S
~1'1\\()IlI'-SaJy. 0'1 l'l'l'a ubsel'V"" \\'t~pendlinl ql1t-~ la
cl i ~ t. i rIl' t 1\\Hl t-' n t l' e
ces
dt' Il X
i tin é rai ,'e s e s L
p \\ u t. 0 t
th{'oriqlle,
Cf'l'taills chaul'fl'urs
exploit.ent
en même
t.emps
ces deux
pa r'l~ours
en
fonet. i on du
niveau
de
la demande
ct e l ' u n 0 u
\\' a u t. t' P •
La cl i en t è l t-'
CIU i
emprun te
ce
transport
ne
c:nnl:erne
pas
les
toul'j sI "S,
i l s ' agi t
de
quelques
emplu)'Ps d'lli'ilt~]
qlli
]''':'siupnt
à
N'BulB'
et surtout
les
populations
cies
villa.l':ps
qui
cotoient
les
établissemellts
touristiques.
Cf'
secteur
de
transport
est peut être aussi
le
sf~ul
domaine

le
tOllri sme
a
des
conséquences sur
les
pl' i x
pra t i. qués.
L' ol'gan i sa t.i on
de
ce
transport
relève d'une
structure
informelle,
les
tarifs
sont
fixés
arbitrairement
pal'
les
chauffeurs
en
fonction de
Cf~ quI" le tOII"isme repn"seTtte à
lellt's
yeux.
"PH
hôt.pls,
\\t-'~
t.ouristt's
et
la population
lo<:alf'
qui
1"8
cotaient
symbolise
une
richesse,
ainsi
11'1
d,~manJI"
fllrnlll\\èe
en
matière
de
tl'ansport
par
les
f'l\\ l l,lllYps
d'hAt,el
(;ollsjdc'",',s
cUlIlmt'
Ulle
cat.égorie
p r i vil é g i {,..,
S t'
t l'a du i t
lH-\\l'
une
(' p }' t a i ne
h a LI S S e
des
pl' i x •
l ,t~ ~
j n cl i l'a t i () n s
qlJP
nO\\l~
ont
fournies
('PI'1 ai.lIs
('llauffl~\\lrS permel tent. d'avoir une idée sur les
F~1 ;1.pt-'~. dt-'
l ' èvo] III j on d.,s
Il'' i '\\: :
19"10-19,2
p,'~l'i()de a\\ëUI1
Il'
!.olJrisme---lOoins de
50 FCFA
1972-1gïfi cJub~ .... ldiana et
i~ianing----75 à
100 FCFA
1~7~J-l~H-1 ~LHt iOIl de Sal,v PI)rtudal---150 à 200 fTFA
I,('~ irll'itiences ,"'>l:onomiqIIPs du tourisme sUr' la
Pel.ite Côl.e,
Ilnalyséps
Ct
travers
ta destina.tion des
achats
l'pal isps
pat'
If'....
touri.stps,
révèlent
la
s t rue tu re
fo r l.eml'lI t
erw 1rt vée
des
é tab li ssemen ts
10111-isl,iqlles dans
]psqup],'-i s'effectuellt
l'essentiel
des
dépensps.
Sur
.1 e
pl an
des
re t,ombRes
économi ques
pngendrées
par
Ips achat.s des
hôteliers
au
service des
l.ourjstes,
C(~J les-ci s'inscrivent dans un cadre spatial
largement
infllJPlIcé
par
.la
puissance
attractive
de
Dakar.
I.e
lIiveau d'équipement
très
modeste de M'Baur
qui
est
le
pI'incipal
centre
urbain
de
la
Petite Côte,
n'est
pas
Pli
mesure de satisfaire
la demande hôt,elière.
J,'essentiel
des
achats
des
hôteliers
est
réalisé à
Dakar.

202
L'impact en
matière
d'emploi
hôtelier même
s ' i l est
non
négligeable
est
marqué
par
la
forte
saisonnalité du
tourisme.
Les
possibilités
d'emploi
indirect sont
limitées
par
les
faibles
retolnbées du
tourisme dans son milieu d'accueil.

1
;);
1
(1
1
203
(1
i
i
.~
CIIAPITRE iL
1
L HS U l'.: TUNBHH.'J' .'WC {o- CU 1,'l'{ Ir~ELLE8 vu 'l'OUR J 8ME
1
n
lJroblématique
1
Nous avons
évoqué dans le chapitre précédent
la portée économique du Lourisme sur la Petite Côte,
il
s'a~it d'analyser
dans
cette
section
de
son impact
socio-culturel.
Il
est
souvent avancé que le tourisme,
outre
ses avant.agt-<s
économiques,
"contribue à
l'instauration
d'une paix
universelle
gr§ce
au
contact
f~cond
et
fruct.ueux . . . entre pensionnaire
et
population
locale"
(1 e
sol ei l ,
quol i di en
nal i o n a l
du
Séllét:aJ 1
19114).
Certaines études
( L o t hpr
Nt~TT[KOYF.N, 1979)
ont montré
les aspects
peu
probants
du
t.ourisme
en
tant
que
facteur d'échanges
inter-culturels.
Les possibiliLés
de rencontre entre visiteur
et population locale sont largement influencées par les
conditions d'hébergement
qui
isolent
généralement le
touriste du milieu socio-culturel d'accueil.
Dans
les
pays
du
Tiers-~[onde
les stations
touristiques constituent
des
enclaves
o~ le touriste
vit replié
sur
lui m~me. D'ailleurs celui-ci est moins
attiré par
les
relaLions culturelles que par le souci
de passer un séjour de plaisir et de détente au bord de
la mer.
Les touristes
sur
la Petite Côte à propos de
leurs motivations
de
vacances
ont
accordé
une trés
grande importance
aux vacances distractives organisées
autour de
la mer,
de la plage,
du soleil. L'engouement
des vacanciers
face
à
ces éléments d'attraction,
mer,
plage etc,
correspond
non
seulement
à
ce
qui
est
proposé et vendu par Jes tours opérators mais aussi aux
aspirations profondes
des
touristes.
Il
ne faut pas
perdre de
vue
que
1eR vacanciers qui séjournent dans
les pays
dll
tiers monde sont généralement originaires
des pays
développés
o~
ils résident dans les grandes
\\' i Iles;
1 a
pl upart des fl'ançai s
enquêtés sur la Peti te
Côte vivent
à
Paris.
Ces citadins ont de plus en plus
le sentiment
d'être
isolés
et
agressés
par
le
gigantisme des
constructions
urbaines.
Ainsi
manifestent-ils le
désir
d'évasion,
d'aventure et de
retour à
la nature sauvage.
Ce sont
ces motivations qui sont vendues par
les organisateurs
de
voyage
par
le
biais
d'images
publicitairf~s, elles s'appuient. sur l'exotisme,

204
l'érotisme et
subsidiairement sur la cultllre lnCHle du
milieu d'accueil.
Dans un
premier
temps,
à
parti]'
de
photographies et
textes
publicitaires
présentant
le
Sénégal et.
particulièrement
la
Petite C8te,
que nous
avons collectés
dans différentes brochures éditées par
des tours
opérators
fl"ançais,
nous nous pencherons à
l'analyse de
l'image touristique.
Ce qui
nous permettra
de mieux
cerner
la
nature
du produit touristique le
plus exposé
et
le plus vendu par les organisateurs de
voyage.
La première
forme
de
perception
que
le
vacancier se
fait
du
pays
d'accueil
est
en partie
structurée et. modelée par
l'image publ i .. itaire.
La deuxième
étape
de
not re
anal~'se
sera
consacrpe à
l'étude du comportement social du touriste
dans la
localité
rl'a(~cueil;
il
s'agit
lit
des
conspquences
introduites dans le mode de vie et dans la
structure sociale
du
milieu d'accueil par le t.ourisme
en tant que modèle de société.
2.1 L'INVITATION A LA CONNAISSANCE DE LA PETITE COTE A
TRAVERS L' IMAGE_~UBLI~tTAIRE: UNE SCHEMATISAT LON
DES REALITES SOCIO-SPATIALES
La méthode utilisée pour l'analyse du c0ntenu
de l'image
est
simple:
elle
est
basée
sur
l'exploitation des
principaux
thèmes
abordés par les
illustrations photographiques
sur
le
Sénégal
et
la
Petite Côte et qui. sont publiées dans les catalu~ues de
vacances des tours-opérators.
Nous avons
déjà
signalé que la promotjon du
produit touristique
de
la
Petite
Côte
est
presque
entièrement entreprise
par les organisateurs de voyage
français.
Ainsi
pour rendre notre étude représentative
nous nous
sommes
reférés aux catalogues publicitaires
édités et
publiés chaque année par les tours-opérators
français.
Dans les diff~rentes brochures que nous avons
recueillies auprés de quelques agences de voyage et qui
sont éditées
pendant
les
années
1984
et 1985, nous
avons procédé
au
recensement
de
toutes
les
photos
illustrant le
Sénégal
et
opéré
à
leur classeln~nt en
fonction des thèmes les plus exhibés.

205
La
quant..it'icalivil
dt·s
I,,·jllcipall'.
lllt'~l\\\\f"s
photograph i.qlles nous
li
pAl'mi s
dt',
dl'~sHer Ull tableau
mat: c ici e 1. dan8
leque l
S('1I1
i nd iqIH"H
eH
1 i !-Cnf>S
.1 es
différents catalogues
puhJicitaires
exploités
et
en
co lonneH .1 es
thèmes
('~n t.raux
que
nous
avons
sélectionnés.
LES
PRI Nel PAUX
THEMES
ABORDES
PAR
LES
1 LLUSTRATI ONS
PHOTOGRAPHI"UES
SUR
LE
SJ::NEGAL
DE
L' ECHANTI LLON
DES
CATALOGUJ::S
[ f U D I E S
SICl
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1O
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c:
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CD
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Jet tours
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Touropa
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Fram
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::::: :::ï:.
Jumbo
gr!
lub mêditéranéen
fig: 76
c=J thèmes représentés moins de 2fois
I:::::::~ thèmes représentés entre 2 à 4fols
_
thèmes représentés 5fois et plus
source: données tirées des catalogues des tours-oPérators cltès cl-
dessUs
194 photographies
illustrant des
images du Sénégal ont
été recensées
et
dépouillées:
37,9%
des photos sont
destinées â
J'image
touristique
dakaroise,
31,7%
reproduisent des
images
de
la
Petite
Côte,
22%
illustrent la
Casamatlce. Ces trois régions constituent
les principales zones d'att.raction touristique les plus
vendues par
les
organisateurs
de voyage.
Le reste du
Sênégal Il'est
représenté que par 8,4% des photos.
Les sujets phot.ographiqul;>s
les plus
n)
__ ".__ ~__..J:.,~ ...... _

206
f l"l~"quemmel1 L exh i bès
~ulll
L"eprésen tes en coul pur noi re
dans
Le tabJ eau mat ri c.ifd.
De l ' ensembl e des documents
iconographiques considérés,
50,4:%
des
thèmes
sont
relatifs à
l'hôtel
et
â
ses
divers
équipements:
piscinf",
t.elTains
dE" ,jPu)..,
scènes de plage etc.
lî,4%
des thèmes concernent.
1el:>
représentations de la nature
adjointes dans
la
pLupar·t
des
cas
aux figurations
hôtelières;
il
s'agit de thèmes l'el.at.ifs à
la mer,
la
plage,
la
flore.
Enfin 33% seulement des thèmes font
références aux
occupations
socio-culturelles du pays
dont les
illustrations
se
rapportant
aux scènes de
marché,
aux
danses
folkloriques
et aux activités de
pêche.
Viennent ensuite
les représentations de visages
de femme,
de
scènes
de
rencontre entre touriste et
popuJation d'accueil.
A travers
l'examen
de
la
documentation
publ ici tai re que
les
tours opérators dist.ribuent pour
vendre
le
Sénégal,
il
apparait que les touristes sont
invités tout
d'abord à
profiter des agréments qu'offre
la station
1;ouristique et qui sont organisés autour de
la structure
d'hébergement,
la piscine,
la plage et la
mer.
La physionomie
de
l'image touristiquE' de la
Petite Côte
est
semblable
dans
son
contenu à celle
présentée pour
l'ensemble
du
pays.
Le
classement
thématique de
l'image
exportée fait ressortir la part
prépondérante que
les
tours
opérators
consacrent
à
l'illustration des
différentes
composantes
de
la
station touristique.
De l'ensemble
des
thèmes
considérés,
îï,5%
sont. relatifs
aux représent.ations de l 'hôtel à travers
ses chambt'es,
ses
aeti vi tés ludiques,
son restaurant,
sa piscine,
ses
scènes
de
plage et son accés facile
vers la mer.
Les légendes
qui
accompagnent
ces
ilLustrations précisent
en
détail
tous les avantages
afférents aux
différent.es
composantes
de
la station
touristique.
Voici
comment
le
tour
opérator
Rev-
vacances décri t
un des hôtels de la Peti te Côte:
"dans
lin cadre
de
rêve . . . le
Palm-Beach
est
l'un des plus
prestigieuses réalisations
h6teli~res
du
Sénégal.
Entouré de
filaos,
de
palmiers,
de
cocotiers et de
bOllgai n Fi 1.1 i ers,
ce t
h6tel
t.l'és
moderne
abri te
246
chambres et
12
suites
donnant
vers
la
mer
ou
la
piscine.
Luxueusement meublées,
les chambres sont à air
conditionné et
dotées
de
salle
de bains,
toilettes,
radio et
téléphone
relié
au
réseau
international.
L'h6tel comporte
plusieurs
restaurants,
bars,
salon
\\'-idéo,
boutiques,
salles
de
réunion"
(Rev-vacances,
1 98 4 )

:::07
TABL~:All
n'
2 4
CLASSI .'1 CA1'1 ON
D~:S
IHAGt:S
Il f
LA
l'ETITE
C 0 TEP R f SEN TEE S
DAN S
LES
l:ATALOliUES
PUBLICITAIRES
SELON
LES
TREMES
LES
PLUS
FREQUEMMENT
CITES
Thèmes
Nbre de fois que les
%
thèmes sont cités
Hôtel et
17
20,9
restaurant
Mer
17
20,9
Scènes de
15
18,5
plage
Piscine
1-l
17 ,2
Scènes de
7
8,6
pêche
Scènes de
3
3, 7
marché
Danse et
2
2,-l
folklores
Cadre urbain
2
2,-1
Autres scènes
4
4,9
TOTAL
81
100
sources:
c a t a l o g u f ' s
p u b l . c i t a i r e s
publ 1 ès
par
J e t -
t o u r s ,
A f r , c a l o u r s ,
Touropa,
Fra_,
Ju.bo
CI
ub
Méd. l è r r a a e
(1!184-I!I&5)
22,5% seulement
des
thèmes
recensés
font
références aux
données
culturelles du pays. C'est
"le
narcissisme hôtelier" (CAZES, G,
1 9 7 6 ) ,
autour duquel se
déploie un
espace
paradisiaque
de
cocotiers,
de
palmiers où
le
touriste
est
convié
au
rêve
et
à
l'évasion,
qui
est mis en vedette;il constitue le gage
majeur de
sécurité et contrebalance les inquiètudes de
l'aventure:
"",ous
êtes
sur la Peti te Côte,
en Afri que
no,ire, dépa.vsement
garanti
B""eC
l'assurance
d'Ull
confort hôtelier"
(FralD,
1 9 8 5 ) .
Ce
qui
fait dire à

208
à
,c..j l yv i e
RI MHERT
(1 9 7 1 )
"l'un
des
paradoxes
du
tOLlri sme
t. i en f.
daus
ce
couple
antagoniste
de
depa.ysemen t.
i nqu j é tan t.
t-"' t
du
retour
aux
habitudes
raSSUCl1n tes ".
L'{~vf"nt.ualit.é d.' l'exotisme, de l'aventurE' et
du T'êve
appara i t
en
fil ig rane SUT' tout.es les photos,
eJle se
tradl1it
par dps
illustrations où l'accent est
mis sur
la
virginité
et
la
prése~vation
du
cadre
nat.urel.
Les
plages de sables fins sont toujours d'une
immensité infinie,
la
végétation présentée sous forme
de jungle
est
d'une
grande
exubérance:
en somme la
Pet i te Côte es t
"un "'éri tabl e paradi s de 'v'aeances où le
rp\\"t· est permis
Tl convient de signaler à
l'examen des textes
publicitaires et
des documents iconographiques combien
le répl.
est
occulté
au
profit
de
l'imaginaire.
La
Petite Côte
comme
la
majeure
partie
du Sénégal, en
proie à
une
sécheresse
presque
chronique
semble
bénèficier suhit.ement
d'énormes
potentialités
nat.ut'elles.
l.'eau
qui
const.itue le pl'Ïncipal
handicap
Of'S
pays sHhèl jpns devii~nt. abondant.e à tel point
"qu'on
IlP
sait
jltlMi.;S
ori
c()mmt~n(Jent
et
finissent
les
l'iv;èl·L~S". La
végét.at.ion est. florissante et luxuriante
m~me si
les
pluies
sont
rares:
"en été les pluies,
malheureusement .•. sont moins
fréquentes,
la
forêt
est
plus verte,
le
ciel
est plus bleu.
Et aussi
les prix
SOll t
plus
bas ,.
( l i Die 1 ~..
19 fil 5 ) .
On
est
tenté à
la
lecture de
cet.t.e phrase de rapperer que le malheur des
uns
fait.
le bonheur des autres.
La sécheresse causée en
grande pal't i f"~
par le manque de pluie et qui
se tradui t
par des
conditions
dp
vie
difficiles
devient
un
avant.age tour i stique:
"une
image
du
sous-
df;\\'t=>] oppemell t. .. une
i ma,li(e
"néga.. ti ,re"
qui
peut
être
utilisée pOli l'
"attirer"
certaines
catégories
de
tour_istes"(J
.H.
MI05S[C,
1 9 7 7 ) .
L'image superficielle et stéréotypée produite
par les
t.ours
opérat.ors
dénature
toutes
les
possibilit.és de
contact. et de rencontre enrichissantes
entre touriste
et
population
d'accueil.
Le
cadre
nat.urel mais
aussi
soci a 1
et
cul turel
du
mil ieu
d'accueil
est
perçu
comme un décor o~ on vient. puiser
de l'exotismA.
2.2 LA RENCONTRE_TOURISTES-POPULATIONS DU CRU
2 . 2 1
TOURI SNE
ET
VALEURS
LOCALES

209
:L ~ Il
Ln"CllIllIIH~I·I·iaLi8Ht.ion" dt~H 1"l.lPPOI'tg
humainH
Les relations culturelles entre les touristes
et les
populations
locales
se
caractérisent par une
certaine superficialité. L'enquête effectuée auprés des
vacanciers S\\lr
la Petite Côte a montré que la majorité
de ceux-ci
viennent
presque
exclusivement
pour
le
soleil,
la
plage,
la
mer.
Les
préoccupations
culturelles ne
constituent
qu'une
attraction
secondaire.
L'étude du
groupe huit à Sousse,
en Tunisie,
sur le
comportement
et
l'attitude
des
touristes
corrobore notre
constat:
environ
90%
des vacanciers
enquêtés ont
fait
prévaloir
avant
tout
les
considérations climatiques,
le cadre naturel. Seulement
10% des
touristes
semblent
itre
intétessés
par
la
societ~ et
la
culture
de
la
population du cru.
65%
d'en'.re eux
déclarent par ailleurs ne jamais sortir de
leur hôtel.
Il ressort
de
ces
observations
que
le
tourisme de
station n'encourage pas les contacts entre
autochtones et touristes. Les vacanciers vivent en vase
clos dans les établissements touristiques aménagés pour
satisfaire leur
moindre
désir,
en
somme
une
reproduction d'un milieu développé dans un espace sous-
développé.
c'est dans
le
cadre
de
la
station
que
s'établissent les
premiers
types
de
contact
entre
visiteurs et visités.
Le personnel hôtelier,
les guides
touristiques,
Les
employés indirècts sont les premiers
concernés par
la
rencontre.
Les
principales
formes
d'incidences nées
de
la
confrontation entre les deux
cultures sont.
à
chercher
dans la nature des rapports
entre le
touriste
et l'autochtone, dans l'attitude du
vacancier ou
dans
le
regard que la population locale
porte sur son hote.
Pour le
touriste,
les loisirs constituent un
besoin social,
psychologique
comme tout autre besoin.
Il vient profiter des vacances, s'amuser et oublier les
contraintes liées
à
la
vie
active.
Il
est
lié
essentiellement à
la
population
employée
par
des
rapports de services que celle-ci doit lui fournir.
Son
niveau de
vie et son pouvoir d'achat qui sont d'autant
plus élevés dans un milieu d'accueil pauvre font que le
touriste est presque exclusivement perçu comme un "homo
économicus".
"Il
introduit
un comportement de société
de gaspillage au sein d'une société en pénurie ... Le

210
ml,indrl'
Pt"
i t
ubjet
que possède ll" louciste l'epl'eSente
une t'ort une
ou
un
ri~ Fe pour beaucoup de ceux qu i
son t
flppeJés à
le
servir
ou
Ji
le cotoyer:
qu'il s'agisse
d'un
ballon
de plage,
d'un drap de bain,
d'un bâton de
rouge à
, 1 è \\ T P S
ou
d'une
paire
de
lunettes"
( 1 l 0 U H D I B A . A , 1 9 I 1 I )
Le
spnt.i.ment
d'en'l:ie
crée
par
la
facilité pour
le
touriste
d'acheter
n'importe
quel
objet dont
l'acquisition
représenterait
des
mois
d'économie pour
l'autochtone,
se
traduit
par
une
incidence relevée
dans
de nombreuses zones d'accueil:
"Je tourisme
en
Afrique
contribue
puissament
à
l'accélération de
la
commercialisation
des
rapports
humains" (BUGHI-COURT. J, 1975).
Pour les
autochtones
qu~
aspirent
aux
comportements et
aux
m@mes attitudes que le touriste,
par l'effet
d'exemple,
le contact avec celui-ci n'est
recherché que
dans
un
but
lucratif.
Tout
acte
de
sympathie et
d'amitié
voire
q'hospitalité
se
vend:
indiquer le
chemin
à
un touriste ou I\\Ji
tenir un brin
de causerie,
se faire photographier pour de l'argent.
Au centre touristique de M'Bour ou encore sur
la plage du domaine de Nianing
la recherche à nouer des
relations d'intérêt
avec
les touristes constitue pour
les jeunes
une
"activité"
qui
peut
se révéler plus
fructueuse que les activités de pêche ou d'agriculture.
La perception
du
pays d'origine du touriste
par l'autochtone
est
celle
d'un cadre de rêve où les
possibilités d'enrichissem~nt
seraient
certainement
plus faciles.
Au
besoin,
les
comportements
de
consommation du
vacancier
Bont là pour leur conforter
dans leur
idée.
Se
faire
ramener
en
Europe par un
touriste constitue
un
désir
devenu obsessionnel chez
les jeunes;-
d'où
la
recherche
systématique
d'une
opportunité de
rencont.re
en
se
faisant plaire ou en
évoquant un sort de mal aimé et de pauvreté.
Nous avons
rencontré
à
Marseille
et
à
Montpellier des jeunes M'Bourois qui nous ont fait état
de leur
expérience,
en somme le schéma classique d'un
rêve brisé.
L'un d'eux nous a confié que pendant
deux
ans il
se
rendait
presque
tous
les jours au centre
touristique de
M'Bour ou au club Aldiana dans l'espoir
"d'accrocher" un
tourist,e.
"Tous
les
mo)--ens
de
séduction,
toutes
les
formes
de
genti1.lesse ont été
utilisés pour
atteindre
mon objectif; aprés deux mois
de vie
commune
avec
ma protégée qui
m'a\\o-ait amené en
France,
J'ai
été mis à
Ja porte.
Il m'est difficile de
retourner au
Sénégal
cac'
mes
parents
qui
avaient
cautionné mOJ] départ. attendent beaucoup de moi"
Ce cas de figure est malheureusement courant

211
cians
If~s
l'(;',[{inus
du
tif~rs
monde
impliqup.es dans
lE'
d~veJoppp.lIlent de
la
fonction
t.ouristique.
Ues
conséquences socio-économiques
graves
découlent
de
cette situation
dont l'abandon par la population jeune
des activités
traditionnelles
au
profit du tourisme.
Beaucoup de
jeunes
rencontrés
à
M'Bour
rêvent
de
travailler dans
le
secteur
touristique.
Certains
d'entre eux
ont
déposé
depuis des années une demande
d'emploi auprés
des
hôtels et espèrent être embauchés
un jour.
Des
activités
parasites
introduites par le
tourisme,
la
quête
du
pourboire,
la
mendicité sont
préférées à
celles du secteur traditionnel jugées plus
fatiguantes et moins rémunératrices.
Un autre
aspect
du
regard
exclusivement
économique que
l'autochtone
porte
sur le touriste et
son pays
d'ori,[{ine se traduit sur le plan géographique
par la
modifi~ation
des
courants
migratoires.
Progressivement les
flux
qui
s'orientent
traditionnellement de
la
Petite
Côte vers Dakar sont
court-cirCllités par
l'emballement
des jeunes vers les
destinations européennes.
Par ailleurs
le regard que le touriste porte
sur le visité est assez négatif:
"axant moi même invité
des amis français au Sénégal pendant l'année 1984,
j'ai
eu à
leur
faire visiter la ville de M'Bour. Au centre
touristique de
cette
ville
nous avons effectué un
séjour, mes
amis
étaient
obligés
à
tout
moment
d'expliquer à
leurs
compatriotes
européens,
qui
les
mettaient en
garde
contre
la cupidité des africains,
que je
n'étais
pas
un
simple
accompagnateur qui en
voulai t à 1 eur argen t: ".
La rencontre
entre
visiteur
et
visité est
ainsi faussée:
le
touriste est perçu par l'autochtone
comme un
riche dépenseur d'argent et lui est regardé à
son tour comme un simple arnaqueur. "La difficulté de la
rencontre relative
à certains facteurs,
que nous avons
déjà soulignés,
se
trouve
ainsi
renforcée
par
l'incompréhension et le méfiance.
2.212 Tourisme et évolution des moeurs
Un autre
thème
non
moins
préoccupant
de
l'impact socio-culturel
du
tourisme est constitué par
l'évolution des
moeurs et la perturbation des systèmes
de valeurs
traditionnelles
dues à
la présence répétée
des vacanciers.
--.r":

212
"AI'ec
le
Louri:c;me,
ce
qui
est importé dans
if.>
pays c'est
non
seulement
des
touristes munis de leur
portefeuille, mais
surtout
un
modè.le
de
societé"
(LANFANT. Mf,
1 \\ 1 8 1 ) .
Entré
en
contact sans transition
avec le
tourisme
international qui
induit une logique
de développement
moderne
mais
aussi
un
modèle
de
société basé
sur
d'autres
valeurs
culturelles,
le
système traditionnel
de
la
Petite Côte autour duquel
s'organise la
vie
des habitants est en train de subir
des mutations
L'enquête (Bi nta
SENE
DIOUf,
1 9 8 4 )
sur la
portée socio-culturelle du tourisme dans quelques zones
marquées par ce phénomène fait état de· ces changements:
respectivement 57%
et
38% des personnes enquêtées sur
la Petite
Côte et en Casamance pensent que le tourisme
a
introduit de nouvelles habitudes dans le comportement
de la
population,parmi
lesquelles dont la dépravation
des moeurs
arrive en tête avec 50% des réponses sur la
Petite Côte et 46,8% en Casamance.
Beaucoup de chercheurs attribuent au tourisme
la responsabilité
des perturbations socio-culturelles,
de la
dépravation
des moeurs dans les zones d'accueil
des pays sous-développés.
On fera
observer
que
tout
processus
de
modernisation,
d'industrialisation,
d'urbanisation
s'accompagnent de
changements
sociaux,
mentaux
qui
peuvent être
positifs
ou négatifs. Ceci est vrai dans
une ville
tentaculaire comme Dakar où l'alcoolisme,
la
délinquance,
la
prostitution,
la
destruction
des
valeurs culturelles
traditionnelles
sont
des
conséquences d'une
urbanisation
effrénée. Dans un tel
processus dynamique
de
croissance
et d'extension,
i l
serait hasardeux
de
rendre le tourisme responsable de
tous les maux.
Dans les
localités
de
la Petite Côte il ne
serait pas par contre totalement faux d'affirmer que le
tourisme est
l'un
des
principaux
facteurs
ayant
engendré des
perturbations dans le mod~ de vie et dans
le système des valeurs traditionnelles.
La liberté
des
moeurs des touristes,
tenues
vestimentaires excentriques,
promenade
en
bikini,
transgression des
interdits sexuels, attire les jeunes
gens.
L'ouverture des villages vacances du club Aldiana
et du
domaine
de
Nianing vers les années 1970 à fait
apparaitre de
nombreux parasites inexistants jusque là
sinon latents:
"la
chasse"
au
touriste
fortuné,
la
quête du pourboire,
l'alcoolisme,
la prostitution et la
mendicité.
L'effet de
"contagion"
ou l'effet d'exemple
qui selon les sociologues se ctée à partir de la simple

2]3
observation des
vacanciers,
conduit en premier lieu le
personnel hôtelier
à
vouloir
imiter les pratiques et
les comportements
des touristes: comme eux l'employé a
envie de
fréquenter
les
dancings,
il prend gout aux
recettes culinaires
et
para-alimentaires
(alcbol etc)
des étrangers,
de s'habiller comme eux.
Ces employég
d'hôtel
qui
sont
en
contact
fréquent avec
les touristes,
jouent un grand rôle dans
la retransmission
des pratiques culturelles étrangères
auprés des
jeunes
gens
non
employés dans le secteur
touristique.
Le tourisme
semble-t-il
par effet direct ou
induit aurait suscité l'apparition de nouveaux besoins:
si on
en
croit
certaines
personnes
interrogées
à
M'Bour,
beaucoup
de
bars clandestins ont ouvert leurs
portes vers les années 1970,
suite à l'importance de la
consommation d'alcool
et
au
développement
de
la
prostitution.
La prostitution
surtout
masculine constitue
l'une des
formes de perversion les plus préoccupantes.
Les gardiens
d'hôtel
et
certains
employés
sont
de
grands entremetteurs
nous
confie
un touriste:
"si je
veux faire
de "l'exotisme sexuel" je fais appel li eux.
Ils favorisent
aussi
les
rencontres
entre certaines
touristes agées et de jeunes sénéga1a.is".
L'exaltation de
la
virilité
noire et de la
sensualité,
constituent
pour
les
jeunes
un
moyen
efficace pour
"accrocher"
une
touriste
et
se faire
amener en Europe:
il semblerait que les allemandes sont
les plus
recherchées
car
étant
les
plus
riches;
l'éventualité d'avoir
une
aventure avec les nordiques
(suèdoises,
hollandaises)
~st
plus
fréquente;
les
françaises sont
les plus accessibles grâce à
la langue
mais elles sont moins riches.
L'influence du
tourisme
se
traduit par une
mohilité sociale
et
fait
apparaitre
des
relations
conflictuelles de
génél"ation.
L'imitation du style de
vie des
touristes
dont
les
valeurs culturelles sont
basées sur
un
état
d'esprit
matérialiste
et
individualiste, suscite
chez les jeunes le désir de se
libérer des
structures sociales traditionnelles jugées
archaïques et contraignantes.
Selon la
même
enquête
dont
nous
faisions
référence plus
haut,
58,6%
des personnes interrogées
sur la Petite Côte et 4ï,3% en Casamance pensent que le
tourisme favorise une inconduite et une incompréhension
des jeunes à l'égard de leurs parents.
En ce
qui
concerne
la Petite Côte, ce sont
les espaces
les plus impliqués au développement de la
fonction touristique où les perturbations socio-

214
culturelles sont
les plus marquées:
61,9% des enquêtés
à M'Bour,
52,3%
à
Nianing
et 48% à Saly portudal se
plaignent de l'attitude négative des jeunes face à leur
parents suite à l'intrusion du phénomène touristique.
L'acquisition d'un
emploi
rémunéré·
dans
l'hôtellerie,
l'opportunité
financière
que représente
le tourisme,
l'attrait du style de vie des étrangers se
traduisent chez
les
jeunes par un désir d'autonomie à
l'égard de
la
structure
familiale.
Les
changements
sociaux militent
en
faveur des femmes qui en accèdant
aux emplois
rétribués
bénéficient
de
relations plus
égalitaires.
Ces changements
socio-culturels
même
s'ils
sont en partie pervers ét difficilement acceptables par
les ainés,
s'inscrivent
cependant
dans
un processus
logique de
modernisation
qu'impose
le
tourisme
international.
2 . 2 2
L' ARTI SANAT
ET
LES
MANI FESTATI ONS
ARTI STI QUES:
REVITALISATION
OU
BANALISATION
Beaucoup de
chercheurs
révèlent
l'impact
négatif du
tourisme
sur
l'artisanat
et
la
vie
artistique et
culturelle des régions sous-développées.
On f~ra
observer
cependant
que
vu
sous
l'angle
économique,
l'impact
du
tourisme
sur
les
valeurs
artistiques est
certainement
posltif.
Il
parait
indéniable que
la
demande touristique en objets d'art
permet de
revitaliser le secteur artisanal des régions
d'accueil du tourisme.
Binta SENE
DIOUF
( l g S 4 )
note dans son étude
que 58,6%
des personnes interrogées sur la Petite Côte
et 66%
en Casamance pensent que le tourisme a donné un
coup de
fouet
à
l'artisanat
local.
Aux
yeux
des
enquêtés la
revitalisation
de l'art correspond plus à
la signification monétaire de celui-ci qu'à son contenu
symbolique et socio-culturel.
SCHADLER.K.F (i D
DE
KADT.
I 9 7 g )
signale que
"certaines
tribus
ont
modifié leurs produits pour se
comformer aux
valeurs
esthétiques
de
leurs clients.
L'un des
exemples
les
plus
frappants de ce fait est
l'art pour
touristes
ou "art d'aéroport" crée par les
Sénoufos qui
vivent
au
Nord
et
au
Sud
de
la Côte
d'Ivoire et
en
République
du Mali".
Le regard que le
touriste porte
sur
l'art
des
régions
d'accueil est
significatif à
cet
égard. Pour lui les figurines,
les
masques ont moins une valeur symbolique qu'une valeur

215
cl e sou ven i r
qui
1 u i
l' a fi .p e lIe
1 e s
1 i f' u x
\\' i s i t. é s.
Cet te
vision exclusivement
marchande
des
objets d'art de la
part du
touriste
mais aussi de l'artisan,
suscite une
fahrication en
série,
d'où
la
banalisation
voire
l'appauvrissement de la production artisanale.
Le même
constat
de
travestissement
et
de
commercialisation des
manifestations
artistiques
est
observé dans certaines régions d'accueil du tourisme.
Au niveau
de
la station touristique de Saly
les hôteliers
font appel de temps en temps à 'un groupe
artistique de
M'Bour
pour
égayer
les touristes,
Ces
manifestations folkloriques
sur
commande
données
en
spectacle aux
vacanciers
sont
dépourvues
de
toute
authenticité.
M~me
si
] 'intérêt
que
porte les touristes
à ('es
T'Pproductions
art.istiques
ilt~ut
permpt.trp
de
l'pviLali~H'I' 1'(
de
"anime"
dps
pntl'i.moirH"s ("uILul"eIR
comme cela
a
étf; le ('as aux Bermurlps (HANNI Nt. ••'. E,
i ft
DE
KADT,
1 9 7 9 1 '
C'epl~ndanl:
le
(~al'actère
factiet'
et
('ommercial de
celles-ci
est
souvent
soul'ce
de
dégénérescenct>.
Nous
avons
déjà signalé la "reduction
foJklol'isant.e" des
villageois
de
la localité de Saly
qui à
défaut
d'être
associés
au développement de la
fonction touristique
sont
encouragés
à
organiser des
soirées de tam-tam pour les touristes.
"Le degré
de
résistance
d'une
culture est
aussi
fonction
de la sol.idité du support économique et
politique sur
lequel
elle
repose" (CAZES:G,1983).
La
fragilité du syst~me socio-économique de la Petite Côte
milite en faveur de l'imposition du tourisme qui est un
modèle économique
hautement
sophistiqué mais aussi un
"modè 1e cuJ t ure 1" ( LAN fAN TM. F,
1 9 li 1 )

L'atténuation dps
changements
socio-
é('onomiques qu'induit.
le
tour'isme doit necf~RsA.irement
passer pal'
la définition d'une poLiti.que économique de
modernisation des
activités
traditionnelles
et
d'implantation d'activit.és
nouvelles liées au tourisme
en vue
d'associer
les
populations
locales
à
cette
nouvelle forme de développement,
L'aménagement touristique
comme
facteur
de
développement de
l'espace
littoral
de la Petite Côte
doit s'adapter
à
la
situation économique, sociale et
culturelle de ce milieu.
En Casamance,
à
partir
des réalités socio-
culturelles et
économiques
de
quelques
localités
villageoises,
a
été r~alisée une formule d'aména~ement
touristique o~
les
intérêts
de la population locales
sont défendus:
les équipements touristiques construits
par les
villageois
sont
exploités
et gérés par eux-
mêmes pour les touristes.
~,,;;;,qi

216
En ce
qui
l'onC'Pl'ne
la
~)t>t j te
Côte
en
complément au
tourisme
international
de station, qui
peut réellement
contribuer
à
l'essor
économique
et
social de
la
région
~
condition
que sa croissance,
surtout dans
le
domaine
spatial,
soit
maitrisée au
risque de
produire
des
effets pervers sur les autres
activités traditionnelles
de
production,
l'état,
en
mettant. Pll
valeur
les atouts tourj ~.tiques de quelques
vi llages, peut
encourager le développement du tourisme
de week-end dont les ruraux pourraient être les acteurs
de l'exploitation et de la gestion.

CONCLUSION
QUEI4QUES
ELEMENTS
DE
REFLEXION
EN
MATIERE
D'AMENAGEMENT TOURISTIQUE
r

218
QUELQUES ELEMENTS DE REFLEXION EN MATIERE D'AMENEGEMENT
TOURISTIQUE
1.1 ASSOCIER LES POPULATIONS LOCALES AU DEVELOPPEMENT
DU TOURISME
Diverses études
consacrées
aux
espaces
touristiques des
pays
du
tiers
monde ont montré les
limites d'un
développement
économiq\\le
fondé
sur
le
tourisme.
La voie suivie par le Sénégal dans le domaine
du développement
de
la fonction touristique comme une
des conditions
nécessaires
pour
sa
diversifacation
économique et
la
réduction
de
ces
inégalités
régionales,
a
été
celle menée par d'autres pays où ce
choix de croissance est maintenant largement discuté.
En Tunisie
en Thailande (CAZES. G. 1983)
à
une
période d'expansion
touristique

tous
les espoirs
étaient permis,
a succédé une période de ralentissement
voire de
régression
et
d'interrogations
sur
les
opportunités d'un
développement
imposé de l'extérieur
et dont les implications économiques et socio-spatiales
demeurent inquiètantes.
Au Sénégal,
si au niveau national le tourisme
est jugé
par
les
discours
politiques
positif
et
encourageant pour
les
recettes
en
devises
qu'il
procure,
sur
] e
plan
régional et local la populat.ion
concernée ne partage pas toujours cet espoir.
L'étude que nous avons consacrée, à l'échelle
de la
Petite
Côte
sénégalaise,
aux
rapports
entre
l'activité touristique
et
les
autres
moteurs
de
l'économie locale,
atteste un état de non intégration.
Nous avons signalé dans le village de Saly Portudal que
la station
touristique
se présente comme une sorte de
kyste étranger à
son environnement d'accueil.
L'énorme hiatus
entre
un type d'aménagement
touristique qui
relève
d'une
conception
trés
sophistiquée,
inspirée
de
l'extérieur,
et
un milieu
économique traditionnel
partiellement de "subsistance"
met en
situation
"d'externalité" la population locale
de la
Petite
Côte,
non
préparée
à
l'intrusion
du
tourisme et
à
qui
la
logique
de
ce
développement
échappe totalement.
Le développement
sectoriel
d'un
projet
touristique envisagé
uniquement
sous
l'angle
d'un
rapport économique, commercial sans souci d'y associer

219
un milieu
d~.ià
mal
pl'èparé
à
l'accueillir
t't
les
habi Lants pour
qu i l ' aménagement devrai t
amél iOl"e [' les
conditions d'existence,
ne
peut.
qu'entrainer
des
sp.ntiments de frustration et des rapports confli.ctuels.
"l.t~s
p.réOC(~UpBt.ions
sociHles,
les
soucis de
l'homme •.• la.
primautt; du \\'i ..'ant suri 'écollomique
telles
sont:.la
phi.losopJJie
de
.l'aménagement du
t.erritoire"
(BEAUJEAU.GAKNIER.
1982)
qu'il
soit
touri.stique
ou
autre.
Sur le
littoral
de
la
Petite
Côte,
la
dimension touristique
ne
peut
être
seule considérée
dans une
stratégie
de développement socio-économique.
Elle doit
être
accompagnée
par
la création d'autres
activités.
A notre
avis,
parallèlement au développement
de projets
touristiques de grande envergure,
il serait
souhaitable de
favoriser
des aménagements à
l'échelle
villageoise adaptés
aux
possibilités
techniques
et
professionnel.les des
populations locales afin de mieux
impliquer ceJles-ci
à
l'effort de développement.
On pourrait imnginer un schéma d'aménagement,
alt.er·nant un
tourisme
de
station
aux
installat,ions
1ulIrdt'.'s t~L C(HI(~erltl'ét-~R t't. un t.our·iHme aux installat.ions
diffuses bien
int.égl'ées dans les espaces villageois et
qui. pourrait s'inspirpr du modèle de
la Casamance.
1. 1 1
L' EXP E RIEN (; E
CA SA M'" N CAlS E
L'expérience réalisée
depuis maintenant plus
de 10
ans
dans quelques villages en Casamance, montre
la voie
à
suivre en matière d'aménagement touristique
intégré.
L'aménagement piloté
par
l'agence
de
coopération culturelle
et
technique et dont l'étude a
été menée
par
le coopérant français Christian SAGLIO,
repose au départ sur une réflexion approfondie conduite
avec la collaboration de la population locale en ce qui
concerne les
potentjalités
des
villages d'accueil et
leurs conditions
de
mise
en
vaJe\\Jr.
Dans
le
plan
d'aménagement,
l'activité
touristique
est
étudiée en
liaison directe
avec
les données culturelle et socio-
spatiale du
milieu
d'accueil.
Des
installations
originales de
campements
villa~pois
impliquant
de
faibles
investissements,
construites par la population
locale,
gérées
et
animées
par
elle
sous
forme
de
coopérative,
découlent
de
ce
programme d'aménagement
touristique.
Les
équipements
de
conceptions
trés
légères garantissent
un
minimum
de
confort:
l'hébergement constitué de cases est construit à partir

220
de matél'iaux
locaux,
avel~ douche,
réfrigérateur à ~az,
t.oi lettes et
cuisines
collectives,
ravitaillement en
eaux de puit.
nCette
formule d'aménagement
touristique doit
réduire le
contraste
entre
le
standing
des
installations généralement
destinées au
tourisme et le
ni\\'eau de
\\'ie
des
populations locales afin d'établir
des
relati()ns
d'équiliilrA
r3conomilJut' et humaine entre
lA
,,'is.iteur
et le "'isitp" (Chri st. an
SAGLIO,
1 9 7 6 ) .
De
nos jours huit campements villageois,
dotés au total de
270 lits,
pour
lesquels
l'intégration
constitue
la
pierre d'achoppement,
sont
aménagés dans des villages
casamançais.
Les
campements
d'Elinkine
et d'Enampore
furent les
premières
réalisations
grâce
à
un
investissement total de 4 millions de F.C.F.A.
Dans chacune
des
localités
d'accueil s'est
constitué un
comité
de gestion villageois présidé par
le chef
de
village
et
qui
s'occupe
des
postes de
restauration,
de
l'entretien,
de
l'hébergement et de
l'organisation des
excursions
pour
les touristes.
En
1982,
l'ensemble
de ces campements a accueilli environ
10.000 visiteurs pour 10.500 nuitées.
Les bénéfices
nets
estimés
pendant la même
année â
14
milli~ns
de
F.C.F.A
pour
un
chiffre
d'affaire de
25
millions
ont
permis
la réalisation
d'~quipements collectifs,
maternité,
dispensaire,
école,
marché
et
l'aménagement d'unités de production
rnaraichère,
avicole génératrices d'emplois.
1 . 1 2
PROMOUVOl R
LE
TOURI SME
DE
WF:EK-END
DANS
QUELQUES
LOCALITES
VILLAGEOISES
DE
LA
l'ETITE
COTE
EN
S'APPUYANT
SUR
LE
MODELE
CASAHANCAlS
A l'opposé
de
la région casamançaise,
o~ la
formule touristique
de découverte a pu être développée
dans les
zones
d'arrière
pays
grâce
à
un potentiel
attractif basé sur une végétation luxuriante,
variée et
des données
Bocio-culturelles
bien conservées,
sur la
Petite Côte
sénégalaise
c'est
presque
uniquement le
th~me balnéaire
qui
est
mis
en
vedette
dans
l'exploitation touristique.
En tenant
compte
des
spécificités locales,
l'une des
solutions,
pour
humaniser
l'aménagement
touristique et
en
faire
profiter
les
populations
locales,
serait
à
rechercher
dans
l'extension
du
tourisme de
week-end
organisé
et
géré
par
les
villageois et
qui
serait
un
complément
du tourisme
international.
NOUB
l'avons déjà souligné dans
le troisième

221
sous-chapi t l't~ de
la
deuxième
part.ie,
la pratique du
tourisme de proximité dont la demande émane des centres
urbains de
Dakar et Thiès présente un des constituants
de J'organisation
de
l'espace
de
la Petite ('ôte.
Ce
sont surtout
les
zones
de
falaises,
au Nord de la
Petite Côte,
dans les vi lIages de Yenne,
Toubab-llialao,
Popenguine etc
qui
constituent
le
terrain
de
prédilection de r.e tOIJrislne de court.e dur~e.
La construction
des
bungalows
dont
la
propriété est
détenue
en
grande
partie
par
des
Dakarois, n'est
assortie
que
d'une
autorisation
d'occuper accordée
par
le chef de village;
le domaine
public ~aritime sur lequel s'effeetue ces installations
est inaliénable.
L'importance du
potentiel
d'accueil" traduit
l'ampleur de ce phénomène touristique:
dans chacune des
localités villageoises
situées
ent.re
Bargny
et Saly
portudal, environ
une
dizaine,
on peut estimer à plus
de 50
le
nombre
des
bungalows
de week-end.
Dans le
village de
N'Gaparou
Je potentiel d'accueil s'élève à
plus de
100
résidenr.es
d.e week-end;
à
Toubab dialao,
(CISS.G,
1983)
estimait
à
118
le
nombre
des
installatiuns dont
4~%
de
celles-ci étaient détenues
par des
sénégalais,
40,6
par des européens,
H,4% par
des libanais et 7% à dps africains.
rI
ne s'agira pas comme en Casamance de créer
l'offre d' aceue j l,
e lIe ~." exi ste déjà; dans un premier
temps il
va
fal l () i. r
j'organ i ser,
la
st.ructurer,
substituer à
la
gestinn
individuelle
une
gestion
villageoise.
On
peut
donc
imaginer
un
système dans
lequel,
au niveau de chaque vilJaMe concerné, un comité
se chargerait
de
la
commercialisation
de
l'offre
d'accueil.
Les ruraux
sont
les premiers à s'apercevoir
de l'intérêt
économique
de
ce type de tourisme comme
source importante
de revenu.
Les personnes interrogées
dans le
village de Saly ont regretté la démolition des
bungalows de
week-end
qui a précédé l'implantation de
la station
touristique.
Selon le chef du village,
les
emplois de
gardiennage,
}'entretipn des bungalows,
les
achats de
poisson
suscit.és
par
ce type de tourisme,
i mp l iqua i p.n t
des
illf' i Jt-"r\\(,p,;; fi nanr i ér-es assez sens i bJ es
pour la localité vil1.agpoise.
les deux
principaux
centres
émetteurs
du
tourisme de
fin de semaine sont les villes de Dakar et
de Thiès,
leur
proximité
par
rapport
à
la
zone
d'accueil fait que les personnes effectuent des sorties
avec tout le nécessaire,
ce qui limiterait certainement
la rentabilité
des services de restauration.
Il serait

2GG
donc plus
opportun du moins dans un premier moment,
de
proposer les
bungalows selon un système de location au
candidat de ce type de tourisme.
Pour les
campements
villageois
de
la
Casamance,
les
prix
proposés vont de 2000 F.C.F.A (40
F.F)
pour
la df"nd
pension à 3000 F.C.F.A (60 F.F)
pour
la pension
complète.
Un prix modulé entre 1500 et 2000
F.C.F.A pour
un
week-end
dans
les
bungalows
de la
Petite Côte pourrait largement. se justifier.
Même en
estimant
pour
une
moyenne
de
50
bungalows par
village
et
une
fréquence de sortie de
deux par mois
(voir 3° sous-chapitre de la 2éme partie)
pour
1500
F.C.F.A
le week-end,
un apport monétaire de
plus de
1.nOn.Ooa
F.C.F.A pourrait être -:irainé chaque
annpe;
CP
gui
constit.uerait
sans nul doute un revenu
substantiel non
négligeable
pour
des
localités
villageoises de 1000 à
2000 habitants et dont le revenu
par ménage
ne dépasse pas 20.000 F.C.F.A (400 F.F)
par
mois.
Toutefois on
peut penser qu'en faisant jouer
la complémentarit.é
entre les deux types de tourisme en
présence sur
la
Petite Côte se développeront d'autres
services et activités.
Comme en
Casamance

le club Méditérranèe
s'appuie sur
les
campement.s
villageois
pour
la
programmation de
ces circuits touristiques,
il y a des
moyens d'imaginer
pour
la
Petite
C~te
des
actions
incitatives afin
de
décider les grandes installations
t.our i s t,i gues à
sous-tra i ter avec l ps corn i t.és de gest ion
villageois.
Un tourisme d'exoursion à
partir des hôtels
Dakllrois, de
la Casamance 011 encore des réceptifs de la
Gambie,
pourrait être programmé;
ce qui permettrait une
ocnupation assez régulière des bungalows.
En
favorisant ainsi l'esprit d'entreprise des
populations locales,
pourraient
se
créer
de petites
réalisations commerciales,
des métiers artisanaux, des
exploitations maraichères
et
avicoles;
des excursions
en pirogue
pourraient
aussi
s'organiser.
Ce type de
tourisme peut
constituer
un
débouché
assez rentable
pour la pêche villageoise.
En fonction
de
la rentabilité de ce projet,
pourrait être
mis sur pied un système d'indemnisation,
échelonné sur
une
ou
plusieurs
années,
aux
propriétaires des
bungalows
qui
de
toute manière ne
sont pas
détenteurs
du
sol
mais
uniquement
des
constructions.
Parmi de nombreux facteurs qui
seraient la

223
clt-.f'
d~
['f~\\ls~ite
d'un
t ,: 1
pro j (" t,
d e lI>"
In l' l' j 1. f': l'a i e fi t
d ' ,~ l. l'e
l' p 1P'. " S :
créer
les
conditions
nécessaires
pour
suscit.er Ull t.oll['isme national
et. social
et
1e
fai re 1','IlIU1 î t. re
I.e
Ill' Pin i PI'
l'al t PIlI'
aLlI'a i t
pour
objet
de
Illettre pn
\\aleur
le~
atouts
natul't~ls
mais
surtout
C'ult.ure]s du pays en VIII" de promouvoir énergiquement un
tourisme social
pour
les nationaux.
L'or'ganisation et
la promotion du tourisme de
week-end par
les
autorités
chargées
de
la politique
touristiquf',
permet.t.raient.
de
proposer
au plus
grand
nomhre un espace de
loisir peu cher et adapté.
L'engouement des
ci t.adi ns
pour les acti vi tés
de
IUlsir
llOUS
fait
penser qu'il
y'a
ici
une matière à
e:'J,JoiU~r.
D';-\\Iltre
part.
la fascination de
plus en plus
C1'(\\ i ssant.e des
dest i lHlt:i on."l
européennes
sur
la
c J i en tél e
s é ri é g Il lai s e L p moi g n e
de
l ' ex i. ste rw e
d ' un
mar,'hi"
o'Ju' i 1
va
fal 1CI i r
organj sel' et. ca.nal i sel' "F·rs
la
dé(~()llverte de
lpur
P1'Of)l'e
pat.r-imoLne.
II
s'agil'a de
lTIel.t.rp en
OPllvrp des
i>t.lldes,
dps puhlications centrées
AUI.O\\U'
dps
111':~lIws CUIt.\\lI'pls,
p.d\\l(·atifs plllir
invjtpI'
Les
sPIl,'ga 1il i s
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l'n i l't'
1{i ('OIIIlH i ssan('~ dt->
1t'ur pays;
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Pl) Il r l'il i 1.
s' i IlS" " i ,. p.
d 11 Il S
J e
l' l '1 J!-.(r' a 111111 e
t"cl Ill' II tif
1"1l11t-'pr'is
par'
le
~linistt:'['f·~
de
l ''"'dllcat ion pt
s t - ' I ' a i t
sans
llul, dUlJtp
un
moyelr lie s'instruit'e.
assurer
la
formation
des
populations
locales pour
les
intéresser aux nouvelles
formes de développement
Le deuxip-me
facteur
résiderait
dans
la
prAparaLion et
la
formation des populat,ions
locales à
]' int.rusion d'activités lIIodernes.
Il
serait
t.emps d'envisager systématiquement
IJnp.
format.joll
solide des
jeunes villageois afin de
leur
dCJuner la
capacité
professionnelle
nécessaire
pour
ff.tÎre
face au développement du
tourisme.
Lf' modèle
de
formation
mis en place par
le
mouvement Cari tas donnp matière â
réfléchir:
nous avons
déj~ sOlllign0 que cet organisme d'entraide catholique a
ouvert dans
le
vi lIage
de
Nianing
un
centre
de
formation où sont
recrlltées chaque année des équipes de
jt-~l.nes vi llag(~ois
en
vue
de
l'apprentissage
des
rudiments modernes
des
techniques
hydra-agricoles.
Au
te l'Ille dp
ce
oye] e
p(5.dagog ique
se
forment
des
groupement.s de
producteurs
villageois
pour
l'i-'xploitatiun dt'>
pél'ÎtIlp.tr'ps maraic:hel"s 011

224
d'installations avicoles.
Un tel modèle de formation serait souhaitable
en matière
touristique.
Au
regard du rôle assigné au
tourisme sur
la
Petite
Côte
sénégalaise,
il serait
envisageable à
défaut
d'établissement spécialisé dans
cette zone,
d'organiser
en
collaboration
avec
l'éducation nationale
et les professionnels, des cours
de formation
touristique
au
sein
des
structures
scolaires existant
dans
la
ville
de
M'Bour.
Une
formation qui
devrait
procurer
des qualifications et
sensibiliser les
populations
concernées
aux
formes
modernes de développement,
en l'occurence le tourisme.
Des efforts
seraient
à faire pour mettre la
formation au
service
des
activités
principales,
la
pêche,
l'agriculture,
le
tourisme
sous l'angle d'une
parfaite complémentarité.
Les quelques
propositions que nous venons de
faire pour
le
développement d'un tourisme de week-end
qu'exploiteraient les populations locales et qui serait
un complément
du
tourisme
de station, devraient être
définies dans
le cadre d'un plan d'aménagement global,
intégré qui
prendrait
en considération l'ensemble des
problématiques socio-économique
et
spatiale
des
localités villageoises.
1.2 MODERNISER LES ACTIVITES TRADITIONNELLES ET
DEVELOPPER D'AUTRES ACTIVITES LIEES AU TOURISME
Développer la
Petite
Côte
par
le tourisme
suppose que cette nouvelle forme de mise en valeur soit
un facteur
dynamisant
et
de
relance
des
activités
économiques jugées
fragiles
et
non
un
facteur
d'exclusion.
Cependant au niveau du village de saly, notre
étude a
mis
en évidence les perturbations économiques
et socio-spatiales
causées par l'intrusion du tourisme
dont la
dépossession
des
terres
agricoles
et
du
littoral au
profit
des
seules
activités
de
loisir
demeure inquiètante.
Sur le
thème
de
délaissement des activités
traditionnelles ou
de
leur
exclusion
au
profit
du
tourisme,
de
nombreuses
études
aboutissent souvent à
des observations préoccupantes.
CAZES.G (1983)
signale
les
bouleversements
socio-économiques occasionnés
par
le
tourisme
dans
certains secteurs du littoral Mexicain: à Acapulco

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vis
;1
\\ JS
du
/Olll'lSIl/(-'''
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t'Ill t'ail1~
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1970
l'eff<)l\\drf~mE'nt des act.ifs du secteur!
primairf-~ de
·1:3,6% à
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par
le
GI'OU}Jf"
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197 9 1 •
Lf~S V i lla~eo i s
enquêtés
au niveau de Pt> t. i te
Côt.e s'inquièt.ent
de
l'expansion
du
tourisme
qui
const.i t.ue une menace pOUl' 1eurs aet i v i tés économiques.
Dans les
localités
de Nianing et de Saly où
le phénomène
est
plus
mal'qué,
iJ
ne
s'agit
pas à
proprement parler
d'un transfert des actifs du secteur
primaire au
profit
du tourisme;
le fait
le plus grave
ici est
que
non
seulement le tourisme remet en cause
les activités traditionnelles par ses besoins en espace
mais aussi
introduit chez
les
jeunes,
qui espèrent un
jour travai 11er
dans
les hôtels,
une attitude de rejet
des travaux
agricoles
et de pêche jugés éprouvants et
peu rentables.
La faible
r~sistance
dll milieu rural et ses
divergences vis
à
vis du tourisme 1 ient à
la fragilité
technique et à
l'inadaptation de la pt'oduction agricole
-
arachide
el
mil
-
aux
besoins
de
la
clientèle
touristique.
Le plan
d'am~nagement
de
la
Petite
Côte
prévoyai t
dans
ses
grarldes 1 i gnes 1 es poss i bi lités de
moderniser les
activjtés
agricoles
en
vue
de
les
adapter à
la
demande
hôtelière;
des propositions qui
rest.ent jusqu'à présent au niveau de vagues promesses.
M~me si,
comme
nous
] 'avons
souligné,
le
coupl e
tour i sme-pêche
a t tes te pl us cl' interférences,
il
n'pn demeure
pas
moins
que
leurs
rythmes
et leurs
logiques de développement sont opposés et conflictuels.
La cohabitation de ces deux activités est d'aut.ant plus
difficile qu'pIles
se
disputent
la
plage
qui
est
l'objet de
convoitise
des
installations touristiques
mais aussi
le
lieu de débarquement des p~cheurs et le
support des activités de transformation.
La réglementation
de
la
pratique de fumage
taxée de
polluante pOl1rle tourisme,
la décision prise
de transfér'eL'
les
installations
OP
pêche de !"l'Bour à
M'Halling sont
révélatrices
d'une
perspective
de
développement fondée
essentiellement sur les activités
balnéaires.
C'est. une
urgence de mener,
surtout dans les
localités au
Sud de la Petite Côte où le développement
d'un tourisme
de
week-end,
comme nous
l'avons proposé
dans ]a partie ail Nord de ce littoral,
pourrait être

226
handicapé par
l'éloignement
des
centres
urbains
de
redistributions du
tourisme
local,
une
politique de
modernisation qui
impulserait
les activités agricoles
et de pêche.
Il serait nécessaire de favoriser la création
d'autres activités: une ostréiculture artisanale fondée
sur des
potentialités
hydrolo~iques
et
faunistiques
sans commune
mesure,
se
développe dans la vasière de
Joal;
il
s'agira
pour le pouvoir public d'encourager,
d'assister financièrement
et
techniquement
de telles
initiatives qui
pourraient trouver dans le tourisme un
excellent débouché.
1.3 RENFORCER LA BASE ECONOMIQUE ET URBAINE DE M'BOUR
L'étude des
retombées
économiques
et
financières du
tourisme
présentée dans la 3ème partie
de notre texte,
révèle une fois de plus le déséquilibre
persistant de
l'organisation
de
l'espace
sénégalais
entre la capitale et le reste du pays sous équipé.
Si
les
dépenses réalisées par les vacanciers
se font
pour
l'essentiel
dans
l'enceinte des hôtels
traduisant ainsi
la structure autarcique de ce type de
tourisme. au
niveau
des flux commercciaux induits par
les besoins
des
hôtels
en
biens et marchandises,
le
sous-équipement
de
la
zone
d'accueil
explique leur
détournement au profit de Dakar.
L'analyse des
lieux
de
ravitaillement
des
établissements touristiques
de
Palm-beach
et du club
Aldiana,
a montré que pour le premier 60% de ses achats
correspondant à
ses
besoins
en
boisson,
volaille,
matière grasse
etc,
s'effectuent
à
Dakar;
pour
le
second 50%
de
ceux-ci
se
réalisent
à
Dakar et 20%
(légumes et
conserves) en Allemagne. M'Bour qui est le
principal centre
urbain
de la zone participe dans une
moindre mesure
à
l'approvisionnement
(poissons)
des
hôtels.
Les équipements
et
services
urbains
qui
pourraient servir
de
support
au
développement
touristique sont
presque
inexistants
à
M'Bour.
Les
bureaux d'étude,
les
agences
de
voyage,
les grands
commerces pouvant
faire
face
à
la demande hôtelière
surtout en
période
de
pointe,
sont tous implantés à
Dakar.
Il est
à
noter
que si ce n'est sur le plan
administratif,
la
ville
de
Thiès qui est la capitale
régionale joue
un
rôle
assez
marginal
dans
le
développement de la fonction touristique.

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de
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zone
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des
données
statistiques
fournies
par
la météorologie nationale de
Dakar-yoff,
d'apprecipr
la
notion
df'
bei-l.u
temps
touristique,
L.e
bloclimnt
de la Petit.e Côt.e est. fissez
ex\\'eptionneJ.
La pêclH' qui
('onslitue la pl'incipale activité
économique de
la
Petite
Côte
a
été étudiée dans
le
dernier chapitre
de
la
première
partie.
Il
est
à
craindre que
l'intrusion
du
tourisme
ne constitue à
l'avenir une entrave à
son développement.
Les
rythmes
de la fréquentations
touristique
et la
transcription
spatiale
de ce phénomène ont été
étudiés dans
Ja deuxième partie de notre texte.
La Petite
Côle
constitue,
après
Dakar qui
bénéficie d'un
import.anL tourisme d'affaires,
l'espace
touristique
le
plus
fr'équenté
du
Sénégal.
Il est. de
loin le
terrain
rle prédilection du tourisme de loisir
avant la Casamance.
L'implantation de
la
station touristique de
Sa l y et,
l'ana] yse
de
ses
rapports
avec
son mil i eu
d'accuei l,
a
mis
en
f~vidence les pt·rt.urbations sl)('io-
èconomiques pt
spu.l.ial.es
qui
ppuvPllt
résultt~r
d'un
modèle de
d?ve 1oppptnen1
conçu
pOUl'
1es seuls besoins
extérieurs.
L'~tude des
retombées
économiques
abordée
dans la
troisième
partie
a
montré
le
caractère
sectoriel du développement touristiqi!e.
La base fragile
du support
économique
et
urbain
de
la Petite Côte,
explique la
faiblesse
des incidences économiques dans
ce milieu
d'accueil
et l'orientation de celles-ci vers
Dakar.
Sans vouloir sombrer dans un pessimisme en ne
présentant que
les
aspects
négatifs
introduits
par
le tourisme,
force
est
de
faire
remarquer que cette
activité telle
qu'elle
se
développe
est
loin
de
constituer un
facteur
de réactivation économique pour
son milieu
d'accueil.
TOi!t
le
littoral de la Petite
Côte est
décrété
zone
prioritaire
d'aménagement
touristique et mis à
la disposit.ion de
la SAPCO pour sa
mise en
valeur;
ce
qi!i
pourrait constituer de graves
menaces pour
le
développement
des
autres
secteurs
économiques.
Certainement le
tourisme
peut contribuer au
développement du
Sénégal
et
constituer un facteur de
développement régional.
sa
croissance
doit
être
cependant maitrisée
et
sous-tendue
par une politique
qui tient
compte
des
réalités
économiques et socio-
culturelles du milieu d'accueil.

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40 p.

245
TABLE DES ILLUSTRATIONS
Al
FIGURES
1- La côte rocheuse:
dA Toubab Dialao à Guéro
28
2- Vue aérienne de l'aspect de la côle sableuse
30
J- La zone de vasière:
Joal-Fadiout
31
4,
5,
6- Variation mensuelle des températures des eaux
c5tières de quelques stations marines
33
j',
8 , 9 ,
10,
I l ,
12,
13,
14- Quelques facteurs de
localisation touristique
36
15,
16,
17,
18- Régime thermique dans différentes stations
du
littoral sénégalais
39
19,
20,
21,
22- La Petite Côte:
quelques éléments
climatico-touristiques
48
23,
24,
25- Pot,enti.el
bioclimatique:
détermi.nation
journalière du confort hydrique
50
26- Répartition spatiale des principales villes au Sénégal
59
27- Plan génpral
de situation:
le df~veloppement
tOlll'islique de
la l'pli t.f:~ Côte
t;.t
28- Répartition des pêcheur's sur
La Petite ('ôU-
71
29- H.épartition des pêcheurs selon les régions
73
30- Répartition des mises â
terre par région de pêche
73
31- Répartition du parc piroguier dans les centres de pêche
de la Petite Côte
75
32- Répartition mensuelle des mises à terre sur la Petite
Côle sénégalaises
76
33- Distribution de poissons frais
rapturés dalls
les centres
de la Peti te Côte dans les pr'incipaux marchés au Sénégal
78
34- Distribution des espèces transformées sur
la Petite Cote
78
35- Organisation spatiale du village de Pointe Sarène
85
36- Organisation spatiale du centre urbain de M'Bour
91
37- Niveau de développement
touristique dans quelques
régions d'accueil
des pays sous-développés:
répartition
typologique
99
38,
39,
40- Les rythmes annuels d'accroissement de quelques
paramètres touristiques
102
41- Répartition des arrivées des
touristes au Sénégal
~elon leur origine g:éographiqllf'
104
42- Répart.ition des nuitées des
touristes au Sénégal
selon
leur" orig:ine .e:éographiqlle
104
43,
44,
45,
46,
47- Quelques éléments de la structure
hôtelière au Sénégal
106
48- Taux d'occupation mensuel des établissements
touristiques au Sénp~al
108
49- Durée de séjour dans les établissements touristiques
au Sénégal par nationalité
108
50,
51- Les rythmes d'accroissement de la fréquentation
touristique dans les principales zones d'accueil
110

246
52-
Importance et évolution du potentiel d'accueil
par région
111
53- Age des touristes enquêtés dans les établissements
hôteliers de la Petite Côte
117
54- Durée de séjour des
touristes enquêtés dans les
établissements hôteliers de la Petite Côte
117
55- La Petite Côte:
équipements hôteliers
124
56,
57,
58,
59- Rythme mensuel de fréquentation des
trois
principaux établissements hôteliers de la
Petite Côte
126
60- St.ructure et organisation d'un village vacances
128
61-
Implantation du domaine de Nianing:
un point d'ancrage
rural
131
62-
lmplantation du centrp
t.ouriRtique de M'Bour:
un point
d'ancr"age urbain
l~n
t~:~, 6·1- Le tourisme nat.ional:
ni veau dt->
fréquent.ation
1~l4
65- Plan d'aménagement de
la Station touristique de Saly
Portudal et programme d'infrastructures
145
66,
67- Eléménts socio-démographiques:
le village de Saly
Portudal
154
68- Organisation traditionnelle de l'espace du village
de Saly
160
69- Nouvelle forme d'organisation spatiale:
implantation
de la station touristique
160
70- Lieux d'approvisionnement en marchandises du village
club Aldiana
186
71- Dépenses saisonnières en marchandises du village
club Aldiana
186
72- Répartition de
l'emploi
en fonction de la taille de
quelques établissements
touristiques au Sénégal
188
73- Répart.i t i on du personne 1 hôte 1 i el' sur la Peti te Côte
Melon
leur ~ge
190
74- Uéparlit.ion du personnel
hôtelier selon la branche
professionnelle
190
75- Aire de recrutement des
employés hôteliers sur la
Petite Côte
197
76- Les
principaux
thèmes
touristiques
abordés
par
les
illustrations photographiques sur le Sénégal de l'échantillon
étudiés.
205
BI
PHOTOGRAPHIES
1- Scène de vente de poisson sur la plage de M'Bour
79
2- Vue de la zone de pêche à
M'Bour
81
3- Transformation artisanale de poisson
81
4- Vue du quartier de l'Escale
93
5- Vue d'un quartier périphérique
93
6- Vue prise dans le centre ville
96
7- Vue prise au bord de
la gare routière dans
le quartier
de
l'escale
96
8- Vue de l'hôtel Novotel
132

247
9- Vue (l'un village vacances en chantipr
132
10- Vue du
littoral du village de Saly
143
11- Une image de la station de Saly
148
1~- Vue de 1 'hôtel Palm-Beach
149
13- Vue du club vacances Savana Coumba
149
14,
15- Quelques aspects du bâti dans le village de Saly
portudal
157
16,
17- Eléments d'occupation du littoral
164
TABLE DES TABLEAUX STATISTIQUES
1- L'évolution des arrivées à l'aéroport de Dakar
54
2- Evolution des mises à
terre
(pêche artisanale et
industrielle)
74
3- Evolution de la fréquentation touristique internationale
au Sénégal
101
4- Répartition des entrées et des nuitées touristiques
selon les régions sénégalaises
107
5- Répartition des touristes enquêtés sur la Petite Côte
selon leur nationalité
115
6- Catégories professionnelles des
118
7- Motivations pour lesquelles les
sont
venus sur la Petite Côte
119
8- Répartition des allotements
qui
expIai tent le Palm-Beach
f: ( r. AME ) J'
122
9- Réparti tion socio-professionnelle ~es,~ .I.
156
10- Niveau de revenu des chefs de
"carr~t~.\\- ~ ..... J,~
158
11- Répartition de quelques "déguerpis" en~,j,~, eur
niveau d'indemnisation selon la natur"e d~ ~ruction
de leurs habitations
'-......
162
12- Répartition de quelques personnes "déguerpies" de leurs
terres de culture et leur niveau d'indemnisati0n
166
13- Répartition de
la production arachidière par "carré"
169
14- Ventilation sectorielle des dépenses de 100 touristes
enquêtés
175
15- Evaluation des recettes touristiques des principaux
hôtels de
la Petite Côte
176
16- Prix d'un forfait de 9 jours proposés par les tours
opérators
(départ de Paris)
179
17- Evaluation de la part des dépenses d'hôtellerie et de
transport
180
18- Evaluation des recettes totales liées au tourisme
181
19- Répartition des achats réalisés par le club vacances
le Palm-Beach et les lie~x d'approvisionnement
184
20- Répartition socio-professionnelle dans l'hôtellerie
191
21- Répartition des salaires du personnel hôtelier
enquêté
192
22- Origine géographique du personnel hôtelier:
niveau
régional
195
23- Origine géographique du personnel hôtelier:
niveau
local
195
24- Classification des images de la Petite Côte présentés
dans les catalogues publicitaires selon les thèmes les
plus fréquemment cités
207