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UNIVERSITE DE PROVENCE
ACADEMIE D'AIX - MARSEILLE 1
FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
L'ANALYSE SYNTAXIQUE PAR JONCTEURS
DE LISTE
THE SE DE DOCTORAT NOUVEAU REGIME DE SCIENCES DU LANGAGE
( option linguistique descriptive)
Présentée pôr
Modou NDIAYE
MlldElme Claire BLANCHE-BENVENISTE: Prof. à l'Université de Provence
t10nsieur Chri sU on TOURAT 1ER : Prof. à l'Universi té de Provence
t1ddôme Dominique WILLEMS: Prof. à l'Universllé de GElnd
Monsieur Korel VAN DEN EVNDE : Prof. il l'Universllé de Louvllin
- 1989 -

TABLE DES MATIERES
Remerciements.
Glossaire et con ... entions utilisées.
Introduction
1
PREMIERE PARTIE: COORDINATIONETCON..JONCTIONSDECOORDINATION
DANS LA 6RAtiltAIRE SCOLAIRE
1: La coordiMtion dans la grammaire scolaire
7
1 - Présence obligatoire de l'outil coordonnant...
7
2 - Identité de nature et de fonction entre termes coordonnés
10
3 - L'explication par effacement...
12
Il : La conjonction de coordiMtion dôns la grammaire scolaire
17
,
. . .
~fR1C~
~ ~ DeflnI~l~n.. ,
H
H
/G.;j;~"<{~
tt;'
<.
Propnetes semantlQues...
H..H."'i:'T"'~'~< 11
~ \\
~ 9:r:.~
3 - Propriétés distributionnelles.................... · ,
=7
:.. 20;'
,"
",
' , - -
,{".
4 - S ' T
.r d '

d
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"e'211
pecl ICI e es conJonc IOns e coor lna IOn . H...H.H....H......'i';ü~
III : Le traitement des éléments comparatifs: "PLUTOT QUE, AUTANT QUE,
AINSI QUE, etc" ..
24
Conclusion.....H..
............. 29
DEUXIEME PARTIE: LlSTEET.lONCTElIRSOELISTE
IV: Lô notion de liste dans le cedre de l'approche pronominôle
31
4 - 1 - De lô notion de coordination li la notion de liste
31
4 - 2 - Liste et catégories morphologiques
34


4 - 3 - Liste et plôces syntexiques
42
4-3-1- Liste et éléments régis...................................
42
4-3-2- Liste et éléments essociés
44
4 -4 - Différents types de liste
47
4-4-1- Liste ôvec effet d'énuméretion
47
4-4-2- Li ste evec eff et de coréf érence
.
50
4-4-3- Liste evec un premier ou un dernier élément englobent
1es eutres
54
4 - 5 - Liste et système référentieL
56
4 - 6 - Les phénomènes de regroupement è l'intérieur d'une liste. fi
V • Le joncteur de liste
70
5 - 1 - Définition
70
5 - 2 - Reconneissônce du joncteur de liste
71
5-2-1- Test de le mobilité....................
.
71
5-2-2- Remerques sur le test de 1e mobilité
75
5-2-3- Test de l'extrection
84
5 - 3 - Le sUltut des éléments tels que: "surtout, précisément,
sürement,
.
.
89
TROl51EME PARTIE: 1'//CRa61f'A1'//"/AIRE DES JO#CTEtiRS DE LISTE
Cv" 1: Le type "ET
ET........................
96
6 - 1 - Bref rôppel de l'enelyse de M. BILGER............
.
96
6 - 2 - Etu,je des joncteur-s regroupés sous ce type
97
6 - 3 - Les réelisôtions"O
Er,"O
NI-,"O .. ou (BIEN)"
106
6-3-1- ·OEr....................
.
106

6-3-1-1- "ET" de complexité.........................
... 106
6-3-1-2- "ET" de surenchère..................................
10ô
6-3-1-3- "ET" joncteur de liste
110
6-3-1-4- Les réElliSEltions"ET MEME", "ET AUSSI·,"ET PUIS".
6- 3-2- ·0
NI...
.. n . . . . . . . . n .
.
122
6-3-3- "O. OU (BIEN L . . . . n . n
127
VII. MAIS
n . . . . . . . . . . . . n
132
7 - 1 - Introduction...
n.. n . . . . . . . .
n.....................
132
7 - 2 - ModEllité portée pElr un élément construit et modEllité surEljou-
tée ElU syntElgme l/erbEll..........
133
7 - 3 - RElpport de modEllités entre éléments liés pElr ·MAIS·
135
7-3-1- NéQEltif - positif
n . n .
136
7-3-2- Positif - positif...........
n
n 140
7-3-2-1- Etude de lEl réEllisEltion type...........................
140
7- 3-2-2- LEl réEl1 i SElti on du type. 'Z tJ flofllJltJt ion étrongke
est non seillement trés je//I7e mtJis tris concentrée
dtJns certtJins défltJrtem8.!Jts ':
n.. nnn.nnn......
145
7-3-3- Positif - négEltif nnn..
.
nnn
n...
147
7 - 4 - Les difiicultés de réEllisEltion liées ci lEl sémElntiQue lexicElle. 14ô
7-4-1- Le schémEl. ''comme,CtJ mtJis fltJS commectJ ':.
149
7-4-2 - Le schémEl. ~f}tJs comme ÇtJ mtJls comme.ctJ ':...
159
7 - 5 - TElbleElux récElpitulEltifs...........nn.. n.n
n
n
162
7 - 6 - LEl réEllisEltion du type. 'ïl boit mtJis dl; vin. :
n..
164

VIII: Le type: "AINSI Q U E . . . . . . . . . .
167
8 - 1 - Etude des joncteurs regroupés sous ce type.
.
167
8 - 2 - Compllrllison des deux rélllislltions :
18 1
0 - "So mere oinsi ql/e Son pere vivent o//x Etots-Unis. "
b - ·So mere, oinsi que SO!! pere, vit el/x Etets-{./Ilis. ..
8 - 3 - Les rélllislltions du type:
185
11 - ".-/e te présente., oins! qu {j [,eorges, mes cotldoléences
émues. ..
b - "Peul opprend so leçon oinsi que jeel'J. ..
8 - 4 - L'llmbiguité de 111 rélllislltion:
186
- "Peul {j o/dé Pierre oinsi que jeel'J. "
IX: Le type: "AUSSI BIEN
QUE·.........................
189
X: Le groupe: "SINON, SI CE N'EST, SAUF, EXCEPTE, '1 COMPRIS, HORMIS."
............................................................................................................................... 209
XI : Le groupe: TEST A DIRE, SOIT, A SAVOIR"
231
XII: VOIRE.....
250
CONCLUS ION......................
261
BIBLIOGRAPHIE
.
269

REMERC 1EMENTS
Je remercie Mtldtlme Cltlire BLANCHE-BENVENISTE de l'intérêt
qu'elle tl témoigné pour ce trtll/tlil jusqu'à son tlchèl/ement, de son soutien
consttlnt,à 1tl fois inte11 ectue1 et mtltéri el, de la grande di sponi bi lité dont
elle tl fait preul/e tout tlU cours de mes recherches pour me prodiguer
conseils et précieuses indictltions
Je remercie Monsieur Karel VAN DEN E'r'NDE pour ses
encourtlgements et surtout pour al/oir lu ce tral/ail et m'al/oir fait des
remarques fort utiles.
Je remercie Monsieur José DEULOFEU pour ses encouragements et
ses suggest ions.
Je remercie Mireille BILGER pour les élucidations qu'elle m'tl
permis d'tlpporter à ce trtll/tlil.
Je remercie tous les linguistes du GARS., et tous les étudiants
de linguistique frtlnçtlise pour les discussions que j'tli eues tll/ec eux soit
lors des séminaires ou en tlparté et dont j'tli pu tirer grand profit. Je les
remercie égtllement pour ]'tlmitié et la sympathie qu'ils ont eues à mon
égard et qui ont rendu agrétlble mon séjour en Frtlnce.
Je remercie mes tlmis, collègues et compatriotes sénégalais qui
m'ont été d'un grtlnd appui mortll.
Que tous ceux qui m'ont aidé, d'une ftlçon ou d'une autre, troul/ent,
ici, ma profonde gratitude.

GLOSSAIRE ET CONYENTIONS UTILISEES.
Rection .~ - lIU sens lllrge, désigne les éléments Qui, dllns une construction
verbllle, se lllissent décrire à pllrtir du verbe. Les éléments régis ont une
rell1ti on de pro portionlll i té lIvec les pronoms !J compris 1es i nterrogllti fs.
- lIU sens restreint, désigne les éléments d'une construction
verbllle Qui ont une proportionlllité lIvec les pronoms interroglltifs ( où,
QUllnd, comment, pourquoi, ... J. Ils sont complltibles lIvec tous les verbes.
Yolence : désigne les éléments régis, nécessllires à III construction du
verbe. Ils entretiennent une reletion de proportionelité evec une forme
pronominele et ne conviennent Qu'à une sous-clesse de verbes.
Associé: désigne tout élément Qui, dilns une construction verbe le, ne se
leisse pes décrire à pertir du verbe. L'lIssocié n'e pes de reletion de
proportionalité evec un pronom.
Double morquoge : disposition dens 11lQuelle un élément de vlllence e
deux réeliSlltions, l'une eu niveeu d'un clitiQue et l'eutre à un niveeu 'exicel
DU semHexicel.
ex .. Lie le vois., ce t!lQ8.
Relotion de proportionolité lI): rellltion éteblie entre les
constructi ons pronomi nel es et 1es constructi ons 1ex! cel es evec 1eSQue11 es
elles peuvent être mises en repport.
ex .. Lie donnertJi le livre tÏ mon frire
Lie le lui donnertJf
(1 J : "proportionalité" est écrit avec un seul on" selon la règle qui veut que dans les mots il
radical terminé ""r
........
"-on", la consonne reste simple devtlnt les suffixes" -al 1 -ance1 -il 1 -ien ,
-ique, -\\sme, -\\ste.

Relotion de solidorité : correspond Ô la r-elation qui unit ,jeux éléments
qui, dtlns une construction verbale, ne peuvent pas fonctionnerl'un sôns
l'llutre, Par exemple, il y a rellltion de solidarité entre "en" et "vous" dans
(a), et entre "1 e" et "ai nsi" dans (tl)
~ ,-l'en prie ..
~ ..../e }'OIlS prie.
(b) - .le /117tit/Ile éJillSi
'" .Il/ditl/Je tJ/llSI.
po: désigne la position de valence vert'ale qu'occupent les clitiques "Je,
tu, il , "
P l : ,jésiJ~ne la position de valence vert'ale qu'occupent les clitiques "me,
te, le,"
P 2 : désigne la position de valence verbale qu'occupent les clitiques "me,
te, lui,"
Relotion ternllire : désigne lô relôtion entre un verbe et une valence
relôtion entre un vert,e et une relation.
Lô valence fJe "vois" est formée, ici, de deux éléments en
Solidarité: "le" et "partir-"
Dispositif de type -c"est...Que-: dlSpositif qui fait inter-venir un
verbe' "c'est ... que", "il 1.1 a + restrictif", "il 1.1 a ... que", etc
.
. .

cotégorie : sont considérées, par exemple, comme des ctltégories :
- les pronoms clitiques ( le, lui, me, etc)
- les pronoms interrogatifs ( où, Quand, comment, etc)
- les pronoms non-lexicalisables ( moi, toi, quelqu'un, etc)
- les pronoms lexicalisables ( lui, elle, ainsi, là, etc)
- les formes en qu-
- les verbes
- etc
.. pers_ : - clitique qui a le trait ( + pers. ), c'est à dire qui appartient au
même paradigme que "me, te,lui".
- verbe ayant ce paradigme dans sa valence.
- pers_ : - clitique qui a le trait ( - pers ), c'est à dire qui appartient au
même paradigme que "y/à ca"
- verbe ayant ce paradigme dans sa valence.
liste: indique le phénomène syntaxique de piétinement sur un même
emplacement, la réédition sur le plan lexical ou semHexical d'une même
position de valence ou de rection
joncteur de liste: tout terme ou groupe de termes qui peut être analysé
comme un lien entre 1es di ff érentes réal isati ons 1exi cal es d'une 1i ste
? : énoncé douteux.
* : énoncé jugé inacceptable.
! : énoncé hors-contexte.
- Les citations sont en italiques, et les titres d'ouvrages sont soulignés.
- La référence des ouvrages cités en bas de page est donnée intégralement
dans la bibliographie, à la fin du texte.

1
INTRODUCTION
Nous nous sommes intéressé au phénomène de la coordination dés
nos premières années d'études universitaires, et dans le mémoire de
maîtrise (1) que nous avons consacré li ce sujet, nous soulevions déja les
difficultés que pose l'approche traditionnelle de ce fait linguistique.
En lisant les travaux du G.A.R.s(2),la thèse de Mireille BILGER(3),
Pronom et s~ntaxe .(4), nous nous sommes aperçu qu'ils contenaient, li ce
propos, une description beaucoup plus commode et beaucoup plus
uti 1i sab1e en syntaxe que ceIl e proposée dans 1a grammai re tnldi ti onne 11 e.
BLANCHE-BENVENISTE Cl. souligne, dans un article intitulé: "La
dénomination dans le français parlé .... (5) , tout le flou qu'il y a derrière
les notions de "coordination" et d'"apposition" et montre la parenté qu'il y
a, sur le terrain syntaxique, entre ces dernières et le processus de
répét i t i on-hési tat ion.
(1) : NDIAYE Modou, ( 1985) , Etude contrastive des conjonctions de coordi nation en 'WOlof et en
fra~is, mémoire de maîtrise, Université de Dakar.
(2) : Groupe Aixois de Recherches en Syntaxe, Recherches sur le franç§is Rarlé, Université de
Provence.
(3) : BILGER Mireille, (1983), Etude distributionnelle de la coordination par ET, Thèse de
troisième cycle, Université de Provence.
(4) : BLANCHE-BENVENISTE Cl., et alii, (1984), Pronom et syntaxe. L'ap'~roche ~ronominale
et son ap'~1ication au fran~ Paris, 5elaf.
(5) : BLANCHE- BENVENISTE Cl, (1985), "La dénomi nation dans le français parlé: une
interprétation pour les "répétitions" et les "hésitations", in Recherches sur le francais parlé,
n06, pp.l 09-130.

2
En conclusion il un article consacre li la coordlnat.lOn, n BiLGEF.~
Elle affirme égaiement, dans le même article, que: " ( ) /â
r,?lllSfBt/rS i8.xic~lisêtfo,'7:..';.;..7{"1s:"';l"1.7l8st.ii/liB SBl/le 8t .même i//7fté
1.-") •
r-,';17t .~L·r·r. ••••c;'~ L} .
...,.!i.'JL .......~.,~luC"'
Notre démarche consiste, dans un premier temps, à développer et
systématiser ces idées pour bâtir une théorie globale absorbant la
coordination, et, dans un second temps, à rendre compte du fonctionnement
des pôrticules de liôison mises en Jeu dôns le phénomène lingulstique ainsi
envisôgé.
Dôns la première pôrtie, nous exposons l'anôlyse que propose la
grômmôire traditionnelle des notions de coordination (chôpl ) et de
con jonc li ons de coordinat ion ( chap.11 l, de même que le traitement proposé
habituellement des éléments comparatifs tels que "AUTANT QUE, AINSI
QUE, PLUTOT QUE, etc" ( chapll iL Nous ôboutissons à la conclusion que
l'approche tradi ti onnell e du phénomène de coordi nôt i on est j nuti l i sabl e sur
le terrain strictement syntô:;ique.
( 1) : BILGER n., (1985), "Et quoi ,je neuf 7", i fi Recherches sur le français ~3rlé, n"ô, p.l 05
(2) : Id, ibid., p.l 01

3
DelnS la deu>;i ème parti e, nous proposons .. en substitut]On au:<
notions de coordination et de conjonctions de coordJnatlOn, celles de liste
et de joncteurs de liste en nous situant dans le cl'ldre théorique de
l'I'lpproche pronomi nal e.
Au chapitre IV, nous unifions, par cette notion de liste, l'analyse
de la coordination, de la juxtaposition, de certaines appositions, de la
répétition-hésitation, et de certaines autres liaisons effectuèes par des
parti cul es di verses. Nous détermi nons les catégori es morphol ogi ques qui
permettent )e phénomène de 11 ste, 1es places synt axi ques où ce la peut se
dérouler, ainsi que les types essentiels de liste possibles ô partir des
effets de sens. Nous examinons, en dernier, la compatibilité référentielle
des éléments ô lister, et les phénomènes de regroupement internes.
Au chapl tre li, nous défi ni ssons 1a noti on de j oncteur de liste ô
partir de deUi< tests syntaxiques, puis analysons le statut des éléments du
type "surtout, precisément, sûrement, ..." qui, ô priori, ont l'allure de
joncteurs de liste, mais que les tests permettent de différencier de
ceu;;-c1.
Au chapi tre Vi, commence la descri pUon de la mi crogrammaire
des joncteurs de liste, ,3\\'eC le type "ET ...Er qui regroupe les formes
discontinues: "ET ET, TANTDTTANTOT, SOIT ..SOIT, SDIT... DU,
OU (BIEN) DU (BIEN), NI ...NI".
Le joncteur "r'lAI~;" est trmté au chapitre VII. NaiAS examinons les
différents rapports de rnodalitès entre éléments liés par ce Joncteur, puis
les difficultés de réalisation liées ô la sémantique lel;icale

4
Au chElpitre VIII, nous étudions, sous le type "AINSI QUE", les
joncteurs "AINSI QUE, AUTANT QUE, EN MEME TEMPS QUE, PLUS QUE, AUSSI
BIEN QUE, DE MEME QUE, COMME, et les phénomènes d'Elmbiguïté liés 111eur
réEl li SEl ti on.
Le type "AUSSI BIEN. QUE" trElité ElU chElpitre IX regroupe les
j oncteurs discontinus"AUSS 1BI EN...QUE, AUT ANT ...QUE, TANT ...QUE,
DAVANT AGE ...QUE, PLUS...QUE, MOI NS.QUE".
Au chElpitre X, on El des éléments considérés hElbituellement
comme des prépositions, mElis Qui fonctionnent, ici, comme joncteurs de
liste. Il S'Elgit de "SINON, SI CE N'EST, SAUF, EXCEPTE, Y COMPRIS, HORMIS".
Les divers emplois de "SINON, SI CE N'EST" Ysont regroupés.
Enfi n, l es deux demi ers chElpitres trElitent respecti vement du
groupe "C'EST A DIRE, SOIT, A SAVOIR" et du joncteur "VOIRE".
Ce trElvEli 1s'inscri t dElns le cEldre théori Que de l'Elpproche
pronominElle. LEl démElrche Eldoptée est inductive. Elle pElrt des données
Qu'elle cherche, ElvElnt tout, Il cElrElctériser formellement. Les
constructions pronominElles sont considérées comme révélElnt le fonds
syntElxiQue de lEl IElngue. Leur description est, pElr Elilleurs,considérée
comme plus économique Que celle des constructions lexicElles, puisque les
pronoms forment un groupe limité Il est, pElr exemple, plus judicieux de
décrire, sur le plEln syntElxiQue, le verbe "dévisElger" Il pElrtir de lEl
construction pronominElle :
.le le dévistlge.
Qu'Il pElrtir de lEl construction lexicElle :

5
En efiet, en pôt-tônt ,je cette der-nière, on est tenté (je présenter
le verbe "dévisôger" cornrne exigeônt un complément ( + humôin ). Ce qui
serllit inexôct, puisque lô grllmmôire fondômentôle de lô lôngue permet un
énoncè conune :
/- (7'':; JI -. l70 ;' - r-Ilr
,-,tf I•.'I.'} . ~6YL- .' tf .. l/ln.
Rencontré dôns un poème, cet énoncé ,;erôit ônôlY:3é, pôt-
exemple, comme un côs ,je personnificôtlOn.
En pôrtônt de lô construction pronominôle, on vô décrire le verbe
"dél'1sager" comme ayant un trôit ( + pers. ) dôns son complément, trait
qU'Il lmpo,;e il tout élément qui peut figur-er dans cette place L'acceptô-
bi II té est consi ,jérée comme un prot,l èrne ,je congruence 1exi ca 1e.
Nous employons ]a notion ,je construction verbale llU lieu de celle
de Qhrase Elle est constituée ,ju verbe constructeur et des éléments qu'il
construit filous expliquons, dôn,; le glossôire, les ôutres notions qui font
l'essentiel de la méthode, celles de rect1On. valence, llssociè, double
marguôqf, relation ,je QroQorUonôlité, r-elôtion ,je solidarité, relôtion
-
.
.
ternôit-e, etc Elles sont, toute:3, tec~·1t11quernent précises, et permettent
une ônôlyse réôli:3te et forrnelle

PREMIERE PARTIE:
·COORDINATION" ET ·CONJONCTIONS DE COORDINATION"
DANS LA GRAMMAIRE TRADITIONNELLE

7
1 - lA -COORDINATlON- DANS lA GRAMMAIRE
TRAD !TI ONNELlE
1-1-
Présence obligotoire de routil coordonnont
La définition que la grammaire tradionnelle propose de la notion
de ·coordination" est avant tout morphologique. Elle considère qu'on ne
peut parler, au sens strict, de coordination que lorsque des mots, des
groupes de mots ou des phrases sont reliés par un lien visible qui peut être
soit une conjonction de coordinetion, soit un edverbe de liaison.
Ce point de vue est celui que Ferdinand BRUNOT adopte dans Le
Pensée et le langue lorsqu'il affirme:
"On considere comme coordonnées les propositions principoles ou
subordonnées qui sont reliées ptlr lin mot de coordintltioll., une conjonction
(.) 011 bien lin odverile qui joue le même raIe. -( 1l.
C'est aussi le point de vue des auteurs du Dictionnaire Hachette
de le lan9Jde française qui considèrent comme "propositions coordonnées"
des proposi t i ons qui sont "lImes por une conjonction .(2).
C'est éqalement le point de vue de WAGNER et PINCHON pour qui
des "termes" ou des "propositions porollèles" sont coordonnés "quond on
les relie 011 moyen don mot tlPpropriê"(3l.
Ce critère morphologique tlmène les parti sens de le gremmaire
trBdit i on ne11 e ri cons i dérer qu'il y B j uxtaposit i on et non coordinati on
chaque fois que l'outil coordonnant n'est pas exprimé entre les éléments
(1) : BRUNOT f., (1936), L8 Pensée et 1818[lg~, p.26
(2) : Dictionnaire Hachette de 181a[lgue fra0C8i:le, p.353
(3) : WAGNER lU. et PINCHON J., (1962), Grammaire du fra!J.Çais classique et IlIQ(\\erne pAZ

8
reliés. Ainsi, il Y!l coordin!ltion d!lns :
·Une /lopelJr lI/el/otre noyoft les rondellrs des ponts et les oretes des
toits. •
( H. T!line )
m!li s j uxt!lposi ti on d!lns :
"Ilo/loft /lotre port, /lOS yel/x, /lotrelongoge. •
( R!lci ne )
Cepend!lnt, l'!ln!llyse tr!lditionnelle n'interprète p!lS, de f!lçon
!lutom!ltique, toùte !lbsence d'outil coordonn!lnt entre deux éléments reliés
comme une juxt(lposition. D(lns l'énoncé suiv!lnt :
"L 0 nl/dité de son coll., de ses bros et de ses moins me trolJb/oit. "
( F. M!luri!lc )
elle estime qu'il Y!l coordin!ltion entre les deux premiers éléments
énumérés ( .. de son cou", "de ses brlls" ), en dépit de l'!lbsence d'un lien
visible entre eux. Elle résout cette !lpp!lrente contr!ldiction en pos!lnt que,
lorsque, d!lns une énumér!ltion, les deux derniers éléments sont liés p!lr
une conjonction, celle-ci V!lut pour l'ensemble énuméré. Ainsi, l'exemple
donné ci-dessus équiv!lut Il :
L0 nl/dité de son cOl/et de son bros et de ses moins me trol/lI/oft.
De même, l'exemple suiv!lnt :
:'Ie ne connois Priom.. Héléine ni PoriS"
( R!lcine )
équi V!lut Il :
.le ne connois Priom ni Héléine ni poris. •
une telle structure est considérée, !lI ors, comme une

9
coordination. Ul même interprétation est interdite lorsque les deux
derniers termes de l'énumération ne sont pas reliés par une conjonction.
Dans ce cas, on a une juxtaposition.
Ainsi, l'approche tradi ti onne11 e amène li poser que 1a
coordination se fait avec des morphèmes spécialisés dont la liste est
close; il s'agit de: "MAIS, OU, ET, DONC, OR, NI, CAR".
On montrera plus loin, aprés avoir défini la notion de liste
fondée sur l'Approche Pronominale (1), que la juxtaposition contient le
même Phénomène syntaxique qu'une coordination.
Cette définition trllditionnelle que nous venons d'évoquer et qui
est fondée essentiellement sur la présence de l'outil coordonnant amène li
identifier morphologiquement comme fllits de coordination des
phénomènes qui obligent li reconstruire une pllrtie de l'énoncé. Si l'on
consi dère 1es exemples:
"Et Dieu vit que 10 IUllJiere étoit DOnné!. "
( Début de 1a Genèse)
''I1ois:, enfin IlJOllJo!J., on diroit porfois qll ~J t 'oime lin pel/. "
( F. Môuri llC )
il est difficile de considèrer que les conjonctions "ET" ( dans le premier
exemple) et "MAIS" ( dllns le second) servent li indiquer une coordinlltion.
Dllns ce CilS, 1a grammlli re trlldit i onne11 e es t ob 1i gée de restituer,
arbitrairement, un premier énoncé implicite. Comme dans nos deux
exemples, cette restitution n'est pas toujours facile li fôire.
(1) : BLANCHE- BENVENISTE Cl. et alii, ( 1964) , Prollûffi et syntaxe ... ,Paris, selaf. .

10
1-2-
Identité de nllture et de fonction entre éléments
coordonnés.
La grammaire traditionnelle considère, par ailleurs, que, dans
une coordination, les termes reliés doivent être de même nature et de
même fonction. Pierre GUIRAUD affirme, dans son ouvrage intitulé La
Syntaxe du français:
"L tI coordintltion sl/ppose 1Identité grtlmmtltictlle des termes
coordonnés. L 'oncienne Itlngl/e éttlit tissez libre li cet égtlrd (.) Le frtlnctlis
moderne, tds stn"ct sl/r ce point. refl/se Itl coordintltion de termes ( ) ql/i
ont Itl même fonction mtlis I/ne forme différente, il refl/se tll/ssi celle des
termes tlytlnt Itl même forme mtlis tlne fonction différente (.) et exige
1Identité des signes coordOllnés li Itl fois comme ctltégories.. modtllités et
t.
t ·
-{Il
onc Ions
.
. <~\\lAFR/c
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-1/'1.'
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Gcomm,'" l,co"" do fco"'~~r,7~
ué'fltllS tlne cen tllIle tlnnees, ce e reg e tI
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\\,~ A
Sl/~'I",,/Rf!!!!!!.!!!:et:ff,es
entorses (.)-{2l.
"'e~.!.S.uPé,ie'"
Ils foumissent plusieurs exemples qui montrent que l'identité de
nature n'est pas une obligation.
"Elle tlimtlit les lIoy§ges, le brl/it dtl lient dtlns les bois et li seffomener
tête nl/e SOI/S Itl pll/ie"
( Flaubert)
"L tI ctlsql/et te nel/lle et dont iln 'olltlit RtlS 1ntlNtl/de. Itli donntlit l 'oir Idiot"
( Malraux)
(1) : GUIRAUD P., (1962), La Syntaxe du français. pp.87-88
(2) : CHEVALIER J.c. etalii, (1964), Grammaire Larousse du frallC8is contemporain, p.4DS

11
Le critère d'identité de fonction qui pournlit être acceptable est
subordonné au critère morphologique. Par exemple dans:
"Ilovoit votre port., vos yetJ:(. votre 10ngog8. "
( Racine)
il Ya bien identité de fonction entre les termes énumérés, mais la
grammaire traditionnelle ne pi'lrle pas pour autant de coordination mais
plutôt de juxtaposition parce qu'il n'y a ptlS de mot coordonntlnt.
Ptlr tli11eurs, l'utilistltion de ce critère d'identité de fonction
n'est ptlS toujours ftlcile dtlns le ctldre de Itl grtlmmtlire traditionnelle et,
celtl, pour deux rtlisons :
1- l'tlntllyse de ltl fonction des mots repose sur des critères
flous Par exemple, pllrmi les définitions se rtlpportl'lnt tlU terme de
"sujet-, il en est une qui est largement utilisée et qui consiste Il dire que
"dll point de vue du sens., il (le slljet ) désigne 10 personne 01110 chose qlli
ftllt l 'oction., qui 10 subi~, ou qlli re.coit IIne qllolificotion por
/tn termédioire d'un verbe.J.. 1l.
Si on prend un exemple du type:
10 clé ouvre 10port8.
on s'i'lperçoit que "la clé", qui est considéré comme "sujet", n'est ni l'tlgent
de l'tlction, ni le patient. Il joue plutôt le rôle d'instrument. L'agent qui
accomplit l'tlction d'ouvrir n'est pas exprimé. Cela veut dire qu'il y a une
insuffisance théorique de l'llnlllyse de la fonction des mots, dans le cadre
de la grammaire traditionnelle. Une étude de F. BRUNOT révèle davantage
cette carence. Dllns La Pensée et la ltlngue (2), BRUNOT donne, en effet,
une liste de trente compléments circonstanciels, selon des critères
( 1) :'Gf. CHEVALI ER J.C. et shi, ( 1964) , op.cit.
(2) •Cf. BRUNOT F., (1936), op cit., p.397

12
sémôntiques qui ne sont pôs fôciles il ôppréhender du premier coup. Ainsi,
dôns les exemples suivônts :
;..Ie Illi oiporM de VOliS. "
"PolJr moi il incttme le colJrttge. "
"II s'est éloigné de vingt 1l.05 "
"vous·, "moi", "vingt pôs" sont, respectivement, ônôlysés comme:
complément circonstônciel de rôpport, complément circonstônciel de point
de vue, complément ci rconstônci el de di stônce.
Cet ôllongement de lô liste des compléments circonstônciels
selon des critères plutôt liés il notre intuition semble confirmer que le
côdre théorique de lô grômmôire trôditionnelle est peu sûr pour toute
ônô] yse (lfférente il 1ô foncti on syntôxi que des mots.
2- lô terminologie employée dôns lô grômmôire trôditionnelle
rend difficile l'utilisôtion de ce critère d'identité de fonction entre termes
coordonnés. En effet, des ôppellôtions différentes sont pônois employées
pour désigner des fonctions qui pourrôient être identiques. Nous penson3,
pôr exemple. ôux ôppellôtions de ·complément du nom", "épithète",
·compl ément de l'ôntécédent"
On verrô plus loin que le recours il ce critère d'identité de
fonction est beôucoup plus fôcile dôns un côdre théorique comme celui de
l'ôpproche pronominôle qui ônôlyse jô fonction des mots selon des
ôrguments suffi sômment cl ôirs.
1-3-
l'explication par effacement
Pour justifier l'identité de fonction qu'il y ô entre des termes

13
coordonnés, les tenants de la grammaire traditionnelle comme ceux de la
grammai re transformati onneIl e recourent il l'exp1i cati on par eff acement.
En effet, ils considèrent Qu'un énoncé contenant des termes coordonnés
correspond Il deux énoncés coordonnés en structure sous-jacente.
- 'Z elJrs vertl/S et lelJrs tlrgllments s'éplJistlient .•
( P. Valéry )
proviendrait de :
LelJrs vertlls s'épllistlient et lellrs tlrglJments s'éplJistlient.
Il y aurait suppression du verbe dans le premier énoncé, ce Qui
aboutit Il la structure de surface. La coordination apparaît ainsi comme le
résultat de l'effacement d'éléments identiques il deux ou plusieurs phrases.
Cette explication par effacement pose des difficultés bien
connues parmi lesquelles celles évoquées par Louisette EMIRKANIAN dans
sa thèse {Il. Il YIl d'abord une difficulté liée il l'interprétation. En effet, Il
la structure sous-Jacente
L 'é/i!ve intelligent lit le livre et l'é/i!ve tlppliqllt! lit le livre.
peuvent correspondre plusieurs structures de surface.
1- L 'élhe intelligent et l'é/i!ve oppliqlJt! lisent le livre.
2- L 'élhe intelligent et l'élhe tlppliqllt! lisent les livres.
.'l- l'é/i!ve intelligent et tlppliqllé lit le livre.
Pour obtenir l'une ou l'Butre interprétation Il partir de lB
structure sous-jBcente, on est obligé, comme le fait EMIRKANIAN,
d'i ntrodui re des indi ces coréf érenti el s. On aura respectivement:
- (L 'élhe intelligent )SN i lit (Je livre) SNk et (J'élhe opfl/iqlJt! ) SN]
lit (Je livre )S..Nk
(1) ; EMIRKANIAN l., (1979), la Coordiootion en frs!lÇ6i3, Thè3e de 3ème cycle, Univer3ité de
Provence, Aix- Marseille 1.

14
_ (L 'tiMve intelligent )SNi lit (Je livre ).'l.NJ: et (J 'tilhe tlppliqllé ).'>.N/
lit(/e livre )SN!
- (L 'tiMve intelligent )SNi lit (Je livre )SNj et (J'tiMve tlppliqlJé )SNi
lit (Je livre )SNj
Rien dans la structure syntaxique de la phrase sous-jacente ne
permet d'indiquer ces relations de coréférence et de choisir rune
Quelconque des trois interprétations
Les difficultés d'interprétation peuvent, également, se poser eu
niveeu de 16 structure superficielle. Par exemple, la phrase:
Pierre et son fJ).'0 portent Ilfl Pitlno
peut avoir les interprétations suivantes:
tl- Pierre et son fils ensemlJle portent lin pitlno
IJ- Pierre et son fils séptlrément portent lin pitlno
Seule la seconde interprétation peut correspondre Bune
structure sous-jecente comme:
Pierre porte linpitlno et .'0,7,7 fils porte lin pitlno
Cet exemple permet d'entrevoir une seconde difficulté Que peut
poser cette explication par effecement. En effet, dans certeins cas, il est
tout simplement impossible de trouver une structure sous-jacente
que1conque.
- Pierre et L/etln ont en comml/nle liell de lellr ntlisstlnce.
'" Pierre tl en commun le 1iell de Stl ntlisstlnce et L/eon tl en commun le liell
de Stl ntlisstlnce.
- Pierre et JetJn forment lin dl/o céMlJre.
'" Pierre forme IJn diiO céMlJre et L/etln forme lin diiO céMlJre.

15
Devllnt tllnt de difficultés, on est en droit de s'interroger sur III
nécessité et III légitimité de recourir Il une structure sous-jllcente pour
rendre compte des formes llttestées de coordinlltion. Le moins Qu'on peut
dire c'est Que rien, Il pllrt l'intuition, ne prouve Qu'une structure de surfllce
donnée est issue de III structure sous-jllcente Qu'on lui fllit correspondre.
Etudillnt III coordinlltion pllr "MAIS", G. BADAF llrrive Il III
constlltlltion suivllnte :
"[Ji/ne mtJniere génértJle., il n'existe ptJs de regle formelle
régisstJnt l'éllipse dtJns les pllrtJses tJvec l'lA 15_ il en est de meme ail reste
tJvec ItJ coordimltion _ ItJ sel/le regle., et q/li vtJ de so~: est de mtJintenir
explicite les /lnités de ItJ pllrtJse q/le l'on vel/t coordonner ptJr l'IAI5'{ 1J.
Simon DIK t2) propose une llpproche llppllremment plus judicieuse
Que celle Qui vient d'être évoquée. En effet, il considère Que dllns:
"Pierre et l'ItJn·e se ressemblent ..
on II une coordinlltion de membres ( ·Pierre et Mllrie" ) Il l'intérieur d'un
même sujet Qui llie trllit (+ pluriel ), et dllns :
"Pierre., l'ItJrie et PtJll! clltJntent "
il pllrle de coordination de fonctions grllmmllticllles; on llurllit une
coordination de plusieurs sujets ("Pierre", "Mllrie", "Pllul" ). Mllis III
Question Qu'on est tenté de se poser, fllce Il cette llpproche de DIK, c'est de
sllvoir combien de sujets peut ll~'oir un verbe. Ce Qui montre Que DIK aborde
mlllle problème, puisque, syntllxiQuement, un verbe ne peut llvoir QU'une
seule plllce de vlllence sujet Ce point serll explicité plus loin lorsque nous
(1) : BADAf G., (1986), Quelgues éléments ~our une discussion autour et à ~ro~os de "MAIS",
Université de Genève.
(2) : DI KS., ( 1968), Coordi nation: ils implications for the theory of generalli!lll uistics ,
Amsterdam, North Hol1and Publishing Company.

16
aborderons 1e phénomène de la coordi nati on sous l'angle de l'approche
pronominale où il ne sera Question ni d'effacement ni de coordination de
f onct ions-grammati cal es.

17
Il - LA - CONJONCTION DE COORDINATlON- DANS
LA GRAMMAIRE TRADITIONNELLE
2-1-
Définition
Lô gnlfilmflire trodi tionne 11 e consi dère que l ô PEJrti cul e
coordonnônte pôr excellence est la conjonction ,je coot-dinlition. Elle
,jistingue sept conjonctions de coordinôtion ("t1AIS, OU, ET, DONC, OR, NI,
CAR" ) qu'elle déiinit comme étônt des outils de llôlson qui n'exercent
Elucune iniluence gr-ômmôticale sur les termes, les groupes pôrôllèles ou
les prüpositions Qu'elles relient. (1) Ce qui iôit que ces derniers
conservent. leur indépendElnce slint.ôxique récipr-oque.
Cette ,jéiinition lui per-met de ,jistinguel- lô conjonction de
coonjinélti on ,je 1ô préposit i on ou de 1El conjoncti on de subordinetion, en
considérent. que ces oernières ct-éent. une reletion de dépendance
grlirnrnôticôle ent.re les élément.s qu'elles I-ellent Le rnül. ou le groupe de
mots i nt.roduit::; PÔI- l ô préposi ti on, corrrme l ô propos! tion int.roduite per 1e
conjonction de :3utlonjinôl.ion lissument génél-ôlerrrent. li'! ionction de
complément. pol- rôpport ôu verbe ôuquel ils sont. reliés.
Cepen,jônt, les t.enants de lô grômrnôire trôditionnelle const.at.ent.
que cette propr-iét.é ,je relIer des t.ermes ou des propositions en
sôuvegônjônt. ieur ôut.onolrJlE' sy,ntôxlqUE' réciproque n'est pôs spéciiique 6
(~ 1\\.' .. ""'G'IER
,'tH
r
~ R L
.. et~ PII"'HON
"'L.
1 J "} '19
\\
- -"1
bL .... -
up. ·t
Cl ".' p. 4"":;
L ~

18
lô conjonction de coordinôtion; elle Côt-ôctét-ise égôlernent l'advert,e ,je
liôison.
( L'E
.
,-, ')- "JC ()~ '-'4
'-,C)
__QillRe, LI., ,', ~._I-lo-o ,P.L.!.,
On s'est alors évertué ô trouver une IJi iiér-ence entre ces deux
t~pes d'üuti 1s coot-donnônts Mi n de mainteni r 1ô cl ôssi fi cM ion habi tue]] e.
2-2-
Propriétés sémontiques
Dôns ce souci de trouver une ,jiiiérence entre conjonction de
coordi nati on et ôdverbe de 1iôi son, 1ô grôrnmai re trôdi ti onne]] e ô cherctlé,
d'ab onj, des ôrgurnents d'or-dre sémôntique en ôfiirmônt que les
conjonctions de coonjinôtion n'ont qu'un rôle de lien ôlors que les adverbes
de ll'Al'son
U
"A/'[illt~nt
(J..
/
CCI.'
-I,~?"I- ne. lie.nd.e.~~"I--d-
tf~jllt1""L.'/L'1f
L''''J(J.•
-;~'t-""~~ir~tl-",,,(l)
t!;;''I.t!&~~tf.),ln/i. .• ~ {JI!
.
w'AGNER et PINCHOr'l déclarent que la conjonction de coonjination "tit'
{}Bte.r"llJit'JE! (."1t/CtH] des tBl7ilBS Otl (l8S grot(peslh..9..rel/e/8s ql/81ie [:/..forOtJtltJ!/
, ~)
'~II ç.u,-·/-,r,u-' J-l'üc- türtr"ü'-' r'l' g"ur . ,-,r,ït/tiü_=' t' ; "I~L .
L..'
.. Lo"-
1.'
L.'L·,,'
L !o. •.•.•' ......."T
L'
1
L· ..'
,,-~'.' I.'''}-' .....' ' ... ,'
POut- appll~er cette opinion, ils (Jvancent comme !'1t"':Jurnent Je fait
.
'''''lM
-
..
t --/ nür "t-r --=,.-- -'1 t-
-"-="--"-1"
qU l·....' lit! pt!tl~ CU~(J..'L'I
/..'~, llJt!~ é! t! l L Cf /:(, é!,.. t! t!..}
part, parce qu'il est rlifficile de vét-ifier s'il !j a une pause ôvant ou après
(1) : CHEVALIER J.C. et am, (1964), ùp. cil., p.40S
(2) : WAGNER R.L. et PINCHON J.,( 1962), op cit., p.373

19
la conjonction de coordination "ET", d'autre part, parce que, même s'il y a
une pause, cela ne suffit pas pour élffirmer que la conjonction appartient ci
l'un ou l'autre des deux termes reliés. On peut observer, dans l'exemple
suivant, qu'une plluse est bien réelisée de"'llnt "ET" :
"Btlrthonilli tI demondé d'olier olt-deM de ses peines., et de ses
ontipothies"
( M. BILGER, 260 ) tJ)
Le pause, réalisé devant "ET" est marquée par une virgule. Elle ne
veut pas dire pour autant Qu'on a isolé un constituant syntaxique.
On peut constater, par ailleurs, Que la coupure intonative est
toujours possible avec les autres particules Que WAGNER et PINCHON
classent comme conjonctions de coordination ci savoir: "MAIS, CAR, OR,
DONC".
i'VOIlS diÎ70ns li 10 toNe d'IJôte.: / / mois VOliS., les Fondoltdege., VOliS étiez
servis li port. "
( F. Mauri ac )
"Lellrs vertlls et lellrs orgllments sepllisoient / / cor Il n'est gllére de
vertlls qlle combotives. "
( P. Valéry)
"L 'lJomme est mortel / / or Socrtlte est lin homme / / donc il est mortel"
A l'opposé de WAGNER et PINCHON, d'eutres grammairiens
soutiennent que la conjonction de coordination a bien une fonction
détermimltive. Gérald ANTOINE, par exemple, affirme que la conjonction de
coordination" jOlie (.) li l'intériellr dit second terme (011 membre) le rôle
(1) : Sur "n" précédé de virgule cf. BILGER M. (1983), Etude distributionnelle de la
coordination par "et". pp.l 02-1 07

20
de détermilllJnt "et Que" dl/ poillt de YI/e de Sil sitl/IltiOIl dllllS le système (
11 )Ilppllrtiellt Ill/ del/xième terme (01/ membre) pllls ql/'Ill/ premier" t 1).
C'est dire Qu'il n'est pliS fllcile, sur le pllln sémllntiQue, de
distinguer III conjonction de coordinlltion et l'lldverbe de lillison à pllrtir
d'un critère rigoureux.
Devllnt J'echec de ces premières tentlltives, certllins
grllmmlliriens sont llmenés à clllSS8r les conjonctions et les lldverbes de
1i lli son dllns une même clltégori e grllmmllti clll e. C'est le CilS de Grévi sse
Qui cite comme conjonctions de coordinlltion toutes les pllrticules
clllssées hllbituellement comme lldverbes de lillison :"PU1S, ENSUITE,
ALORS, AUSSI, BIEN PLUS, EN EFFET, etc" (2).
2-3-
Propriétés distributionnelles
Sur le pilln distributionnel, les critères ne mllnQuent pliS pour
permettre à 111 grllmmllire trllditionnelle de trllcer une frontiè'iié1èritr.'ê;'les
-:.~'-
~'~
deux espèces grllmmllticllles.
/l~~
;~
C4M
»
En effet, l'lldverbe de lillison peut chllnger de Plllc~'Tnt:êd'eUJr.i
de l'énoncé; il peut se mettre entre les propositions Qu'il re~e comm~:"t
~.
S0S>
peut se mettre llprés le verbe de III seconde proposition, ou même
complètement en fin d'énoncé, slins pour llutllnt chllnger de rôle. Lll
grllmmlli re trlldit i onne II e l'llnlll yse dllns tous ces CliS comme servllnt à 1i er
des propositions.
JI IlYllit commis le crime., .ŒI.!.elldll/lt il Ile YOI/Mit pllS l'Ildmettre. ..
(1) : ANTOINE Gérald, (1958-62), La coordination en fra(\\Çais, t.l, p.341
(2) : GREVISSE M., (1975), Le Bon usagt, p.1230

21
Pôr contre, lô conjonction de coordinôtion ô une plôce fixe dôns
1ô phrôse; e11e est toujours entre les élérnents coordonnés.
conjonction de coordiniJtion.
/1 L'1!'5fl cam"!:'.!s le COmE' el cepeno't;nl .!l/IB lIO/IM.!1 ptJs 1~70iilBI IrE'.
'" Il
If'--.li....
• •
~"Ail
U~UJ
"'7n"M~""
. . . . . . {IIF'
..'
1"
L"
C"-I'/""
" . ,
-//"-"
~ t! -.
:;. il'
.'. na
Je: V"t'I-,'I
L " . Cf
nA"
~{......, l'
_ 'Hd~"1
L'CJ/}-'L-
Ir."
l
L·.
On peut ilvoir les cornbinaisons "ET ALORS", "ET ENSUITE", "OU
ENCORE", etc.; môis on ne peut ôvoir les combinôi'30n ""OU MAIS", ""OU NI",
""OR CAR", etc
2-4-
Spécificité des conjonctions de coordïnlltïon ?
On peut penser que l ô grôrnrnôlre trôdi tionnell e pôrVlent, grece
ôux propri étés distri buti onnell es et cornt'l natoit-es énoncèe~: ci -dessus (6
sôvoir: ô- l'impossittilité de se combiner- avec une Etutre conjonction de
coordination; b- l'impossit,ilité ,je cJlanger ,je place dans l'énoncé) ci
,jonner une p1us l~rfH\\,je précision 6 la ,jéfirntion de lô conjonction de
coonjlnatlOn et penrlettre ainsi de mieux dé9'Jger Sa spécificité pat-
rapport aUX ôutTes particules ,je 11ai~:on. Il n'en est rien. Cet-tains adverbes
de liai,,:on ( ex: "SOIT ...sOIT", "OU BIEN"., .J et certôins a,jverbes de
cornparaison ( ex : "PLUS i)UE" , "AINSI QUE", "COI1f1E",J répondent aussi
parfaitement. 6 la définition donnée JUSQU'ici de lil conJonctlon de

22
coordi nôt i on. Ils peuvent re 1i er des termes sôns exercer dl ni! uence
grômmôticôle sur eux, et ont une plôce iixe dôns l'énoncé. ün ne peut, non
plus, les combiner ôvec une conjonction de coordintltion.
( Grévi sse j
011
/li
/i.ittis
"n
..
; . , . , . "
-
J..,OfN78Z-1'!7{ll 18 .rOI.~q8 Ol/ Ll18li Je non·...
( Le Robert t1éttl j
!li
( Grévisse )
* li est .l1/t/S 17et'//8 et JIll. /lltE!/ligerd
0//
1f?t!}S
~ il Uu,.;,iO·ü .... n7/r'''''''-,,a.-· CI~
.... -r-,.--- o'ü,", n-i,.---'
.'!
,
.... "lo..
ç~ Fl 111.r}L''''~
{U,rfn':ft!
.. ,.:-·~IUn ~~,
etc.

23
( Le r-obert r"iéth )
'" .~ mère et (JJ!}S! ~7/Ie S(I/) pere y/yelJt tJIIX EttJts-l/IJ!S
IJ!
On voit, ainsi, que la '~nJmmaire traljitionnelle ô du mal 6 trouver
une originfllité ,jistrit'utionnel1e flUX conjonctions de coordination. Les
propriétés distributionnel1es énoncées ci-dessus pour les déilllir (non-
mobil i té; impossibi lité ,je se cornblner- ôvec d'ôutt-es con j oncti ons de
coordination) ne leur sont paS spécifiques

24
1/1 - TRAITEMENT DES ELEMENTS COMPARATIFS:
PlUTOT·QUE.. AUTANT QUE.. AINSI QUE etc. -
DANS LES GRAMMAIRES ET CHEZ LES
LINGUISTES CONTEMPORAINS
Le tnlitement que les gnlrnmBiriens contemporBins proposent
des éléments compBrBtifs "PLUTOT QUE, AUTANT QUE, AINSI QUE, etc." est,
BI/Mt tout, sémMtique.
WBlter Von WARTBURG et PBul ZUMTHOR, dMS leur Précis de
i\\jntBxe du frBnçBis contemQorBin les présentent comme étBnt les
instruments d'expression du rBpport comp(jrBtif (1) MBis, I/oilà comment
ils définissent ce rBpport compôrBtif:
"Lo comporoison, comme stmctllre syntoxiqlle est Iln ensemble de
proc8dés permettont de,l'Primer entre dellx f oits., dellx qllolités Oll dellx
qllontités., Iln ropport
- soit de conformité (Oll dëgolité)
- soit de préférence (011 d)jJégolité)
- soft de proportionolfté .( 1)
Partis pour donner une définition syntBxique ( "lB compBrôison
comme structure syntBxique" ), WARTBURG et ZUMTHOR proposent en fBit
des critères sémfmtiques ( rBpport de conformité, de préférence entre deux
faits J. Si bien qu'i~s ne donnent aucune cBrllctérisBtion syntaxique du type
de lien qu'indiquent ces él éments Il s soul i gnent cependMt qu'" fI n'y 0 pos
<1) : WARTBURG W.V. et ZUMTHOR P.,< 1947), Précis de syntaxe du français contempûrain,
pp.138-139

25
de siloordintltion fi proprement ptlrler. Il S'tJgit d~//Je reltJl ion di/ne espece
ptlrtiCllliere.J" 1)
Cette "reltllion dune espece ptlrtiCllliere "ne serElit PElS, pour
eux, trés éloignée de IEl coordinütion, si l'on en juge par ces deux
remElrques suivElntes :
- LtI comptlrtlison pellt-être trés tlfftlJôlie et éqllivtlloir fi IIne
tJddilion dll genre de celle qlle mtlrqlle Itl conjonction "et"
1.
t .
. ,
'".
"
.
t
'"'
)t2!
ex.' L e SOli lendrtJl mtl mere comme mon, rere ( mtl mere e mon ,rere
- "C!IIt1nd il introdlli( non IIne proposition.. mtll~" lin mot sell!.
"tlinsi qlle" n'exprime en génértll qlle l 'tJddition., et éqllivtlilt fi "et" tlvec plils
.ri
'"
.
..(,3)
ue force expressIVe.
.
DElns son livre ~yntElxe du frônç:Elis contemporElin t4!, SANDFELD
traite ces éléments dElns un chElpitre consacré aux proposit ions
compElrElti ves, 1esqueIl es sont cl Elssées pElrmi 1es proposi ti ons
subordonnées. Il ne justifie pElS, cependElnt, cette clElssificEltion, et, DElr
conséquent, ne donne PElS IEl preuve que, syntElxiquement, ces éléments
indiquent une rel Eltion de subordinEltion.
Son ElnEllyse est contredite pElr celle que proposent les Eluteurs
de 1El GmmmElire LElrousse du frElnç:Eli s conteml)orElin se Ion qui
Te qlle Itl nomencltltllre officielle tlppelle des propositions
slloordonnées circonsttlncielles de comptlrtlison (.) ne sont ni
sllbordonnees (dtlns de nomorellx Ctls,. le "QlIe" ftlit illllsion) ni
(1) : WARTBURG W.V. et ZUMTHOR P., (1947), op. cil., p.138
(2) : Id. ibid, p.139
(3) : Id. ibid., p. 14
(4) : SANDFELD K.R., (1943), ~IJntaxe du fra~i$ conteml!Qrain, t 2.

26
circonsttJncielle~~ Elles éttJNissent entre del/x ftJits indéjlendtJnts des
rtJjljlorts de comjltJrtJ/~qon gr.&ce ti lin jel/ dodverbes et de conjOnctions-( 1J.
Ces auteurs n'en définissent pas pour autant la nature
du lien indiqué par ces éléments, il partir d'un point de vue purement
syntaxique, puisqu'ils parlent de oel/x ftJits indéjlendtJnts~
WAGNER et PINCHON ne font Que signaler l'existence de ces
éléments. Ils proposent un simple inventaire sous le titre d' odverbesde
comjltJrtJ/~qon;et considèrent assez succinctement Qu'ils correspondent il
des "tJdverbes de ql/tJntité., d~ntensité., de mtJniére sl/ivis dl/ terme
correltJtif il/le" tJl/ moyen dl/qllel on introdllit le second terme de ItJ
comjltJrtJison -(n
DAMOURETTE et PICHON, non plus, ne se prononcent pas
nettement sur la nature de la relation syntaxique QU'indiquent ces
comparatifs QU'ils dénomment occommensl/rtJtifs". Ils se préoccupent
surtout de déterminer le rapport sémantique Qu'ils introduisent. Ils
dé fi ni ssent l'accommensuratif comme un méctJnisme ttJxiomtJtiql/e jltJr
leqllel on eXjlrime ql/e le ql/tJntllm sl/bsttJntiel tJl/ql/el s 8j1ingle lodjectif
possMe ItJ qlltJlité eXjlrimée jltJr cet tJdjectif ti I/n degré sl/jlériel/r.. egtJlol/
infériel/r ti cell/i diln Oll de pll/siel/rs éclJtJntils. -(3)
Cette approche ne prend pas en compte 1e cas où la comparai son
correspond il un phénomène de 1i ste.
(1) : CHEVALIER J.c. et ahi, (1964), op. cil., p.153
(2) : WAGNER et PI NCHON,( 1962), op. cil., pA18
(3) : DAMOURHT[ et PICHON, ( 1911 - 30), Des Mots à la pensée ..., t 2.

27
On retrouve le même flou et les mêmes hésitl'ltions dl'lns les
dictionnl'lires. Pl'lr exemple, Le Petit Robert (1) présente "AINSI QUE"
'
comme une ïocution conJonctil/e de sIJôordintltion; ml'lis l'ljoute entre
pl'lrenthèses "(tlfftlibli en "conjonction de coordintltion" dtlns l'exemple' ïo
vérité oinsi que 10 reconnoissonce m'oblige li .... "
Le Petit Ll'lrousse (2) est plus prudent; il présente "AINSI QUE"
comme une "locution conjonctive" (même chose pour "AUTANT QUE",..) Il
ne dit pl'lS s'il indique une subordinl'ltion ou une coordinl'ltion.
Pour 1l'l grl'lmml'lire trl'lnsforml'ltionnelle
ïo comporoison
lingllistiqIJe est 10 comporoison dime proposition ol/ec une outre dons
loqllelle on effoce tOllS les él8ments qlli sont identiques li des él8ments
.
ri
1
. •
-' 3)
compns utlns JO premlere. \\
.
Ainsi,l es trl'lnsforml'lti onnl'll istes consi dèrent Qu'on l'l une
compl'lrl'lison entre deux propositions et non entre deux termes. L'énoncé:
-Polll gogne plus qIJe son frere. "
correspond Il une réduction de :
-Poul gogne plilS qlle son frere ne gogne. "
et l'énoncé:
"Elle enI/oie plilS de colis qlle de lettres. "
correspond Il une réducti on de
"Elle enI/oie plilS de colis ql/'elle n'enI/oie de let tres. ..
Cette reconstruction de deux énoncés est l'lssez l'lncienne dl'lns
les trl'lditions européennes. C'est 1l'l même procédure Que pour les
(1) : Le Petit Robert, ( 1984), p. 1826
(2) : Le Petit Laro=e. ( 1980 l. 859
(3) : Cf. Ebbe SPI\\NG- HI\\NSSEN, (1980), "L'analyse transformationnelle du complément de
comparaiS<ln en français·, in Revue romane,xv, 1, p.87

')
_
'S
c
coordinat JOns dites de "pI1reses", pr-océ,jure dont nous evons ,jé j il montré
les insufflstJnces dens les pôQes précédentes (pp 12-16 ).
Comme l'lvec les coordinôtions, les trônsforml'ltionnôiistes ne
donnent pôs lô preuve du pôssl'lge d'une forme complète il une forme
réduite Mieux, ils ne pl'lrviennent pôs toujours il trouver une fonne
proposit i onnel \\e eu second terme d'une compôrôison Pl:Jr e~,empje. pour
trouver une structure prof onde il un énoncé comme:
"( .) il s'exjinlne avec jililS de résignaIion qlle 08 !iil,~qlle. "
( cf Ebbe sPANG-HANSSEN, 1980, p98 )
ils sont obligés de postuler un élément ôbStrl'lit x représentent un
QuantHieur lié il "fougue"
"() il seXjin/7iP 8VPcjill/S / c: II S'exprime M'ec x !{iù~7ilf'/c;de
.'
.
•" .
-1

"
res/glia, w/!
( Cf Ebbe SPANG-HANSSEN. 1980, p98 )
Le reconstruction de le pertie effôcée pose tellement de
difficultés que Ebbe SPANG HANS SEN, dont le projet étôit de défendre
l'emllyse trensformationnelle des compereisons, fim t par observer que
AUSSI, éviterons-nous de nous lôncet- sur le pIste
trensf ormôti onne Il e
(1) : Ebbe 5PANG-HANSSEN, (1980), OP. CI T, P99

29
CONCLUSION
On s'aperçoit Que l'ôpproche trôditionnelle du phénomène de lô
coordinôtion est loin d'être sôtisfaisônte. Elle ôccorde un rôle de premier
plan Il l'outil coordonnônt; ce fôisônt, elle se situe essentiellement sur le
terrôin de lô morphologIe.
Le critère d'identité de nôture entre termes coordonnés n'est pôs
conforme lll'usôge réél de lôlôngue; tôndis que le critère d'identité de
fonction Qui semble plus tenôble, souffre du fôit que lô grômmôire
trôditionnelle emploie pôrfois des ôppellôtions différentes pour désigner
des fonctionnements QUI pourraient être identiques (ex: complément de
nom, épithète, complément de l'ôntécédent l.
Il est ôppôru que rien ne justifie l'existence d'une c\\ôsse close
de sept conjonctions de coordin6tion. Celles-ci, en effet, n'ont pôs de
propriétés sémantiques ou syntaxiques Qui leur sont propres et Qui peuvent
permet tre de les disti nguer de beaucoup d'ôutres parti cul es employées
comme mots-liens.

DEUXIEME PARTIE: LISTE ET JONCTEURS DE LISTE.

3J
VI - LA NOTION DE -lISTE- DANS LE CADRE DE
L"APPROCHE PRONOMINALE.
4 - 1 -
De 10 notion de ·coordinotion- ii 10 notion de
"liste·.
L'étude que nous proposons s'inspire des trovoux menés par le
GARS ( Groupe Aixois de Recherches en Syntoxe ) et s'appuie sur la
méthode de l'Approche Pronominale exposée dans l'ouvroge intitulé:
Pronom et syntaxe. L'Ap-p-roche Pronominale et son op-p-lication au franç;ais,
par BLANCHE-BENVENISTE CI., DEULOFEU J, STEFANNI J. et VAN DEN EVNDE
K. (1)
Pour étudier les phénomènes relevant de ce qui est appelé
habituellement "coordination", l'Approche Pronominale se situero sur un
plan de re loti ons syntaxi ques. On donnero 01 ors un sens plus préci s au
critère d'identité de fonction évoqué dans la gremmoire scolaire. L'étude
se 1i mitera au côdr-e de la constructi on verbo 1e.
Partons des quatre e:-:emples suivants:
"Nn~nr" al Llau-'-7',al ~.-'}t J~i' ~8voil-ql"""-' -a,..a"r~"D"1 ,',7 ~Ol'- 'ma
.1'Jll"'J!:/". . çYlf?J~,..-1
"UI~,:I, i'L..,
111~'IC=".C::YIU,'çIIL.....C ..""
" .• lU/L'
·r'··
,.
A ' "
,..,.
1
l ' "
"
u~IBg8dO/1 uBS Blllul8/1 se '!jC88l7S'.
(L'Humanité, 04-12-86, p.2 )
(1) : Cf. BLANCHE - BENVENISTE Cl.et alii, ( 19B4), Pronom et syntaxe. L'ap-p-roche Rronomi nale
et son ap-Qlicalion au français, Paris, Selaf.

32
"L es profl11rtions de grévistes ont iti llet temMt plils él8J1ées d,-'i/1S
l'enseignement olll~dministriJtiondes lllltJnCé'S ()"
( Le 11onde, 23-10-66, p27 )
moije jOl/e encore.& liJ f!.ollpée mtJnneqpin miJis f!.iJs.&!tJ pOllJ2ée molle
( E 11, 263 )
'() ni les BritiJnniqlle5.. IIi les AmérictJins, ne sOII/liJite/1t e/1 révéler les
rOlltJge5
( Le Monde, 10-11-66, p3 )
Delns ces constructions, les éléments considérés comme
"coordonnés· ont des fonctions syntexiQues simileires; ils occupent le
même plece de velence verbele. Deux critères permettent de vérifier cele.
1- Avec un di sposit if d'extrecti on comme "c'esLQue", tout 1e
groupe "coordonné" doit être pris ensemble.
Quend on e deux èléments Qui occupent deux pleces syntexiQues
différentes, ou bien il est impossible de les prendre ensemble il l'intérieur
d'un disposit if comme "c'est ... Que"
des frllits
diJns!tJ cOllr
ve 1en ce ob jet
rection locetive
'" r'
t ri
f,
·t
' / ,
., .
.'
. ". es 'ies nI! s otJns iJ cOllr flile / iJl miJnqes
_ . _ ,
-
ou bien, même si cele est possible _ cornme c'est le ces Quend les deux
termes sont représentés per un locetif et un temporel _ l'un des deux
éléments peut toujours être exprimé hors du dispositif.
J~i mtJngé des fmits
dt//ls!tJ collr
rect ion tempo
rection locetive

33
C'est nier dMS !tJ col/rl/pe j ai mtJngé des ;;'-I/its
C'est nieOlpe j ai mtmgé des Irtlits dMS !tJ COI/r.
C'est dens !tJ col/rllpe jai mengé des Irtlits !lier.
Si nous ôpp 1i quons ce test il nos quôtre exemp 1es, on ô
respectivement:
C'est Itonory et DeFeqllet pl!.i ont lait savoir ql/'ils recevreient ce soir Illle
délégation des étllo'iants et lycéens
C'est dtms l'enseiglJement [li/ ladministréltion des !ïntmces _qlle les
proportions de grévistes ont été nettement p/l.'S élevées
C'est d !tJ pOllpée malmeql/in meis pes d le pOllpée molle_qlle je jOlie
encore.
Ce ne sont ni les Bnitmniques ni les AménceinSll.ui soulJeJient elJ révéler
les rOllélges
Ainsi, dôns nos quôtre exemples d'ôppui, les éléments
considérés comme "coordonnés" occupent une même plôce syntôxiQue.
2- Les élérnents "coordonnés" entretiennent une même relôtion
. de proportionôlité ôvec les pronoms clitiques, semi-lexicôux,interrogôtifs:
e - i'1onor!/. et Devt1ql/et ont !~it sélvOJi- ql/'ils recevreien~, ce soir, IIne
délégot jOlI o'es ett/die/lls et /!/céelis ..
-Ils olif 1éIli savœr ql.' lis recewz/ienl, ce s[lir; une oeMgetion des
étl/dients et 1j,lc§ens.
-L esqpels ont lait sevOJr qi/ lis recevreield, ce soir. une déMgtlt}{'li des
étl/diel!ts et Jycéens.
-Cet/x-ci ont lélJi s,'JVmr qll lis recevrtlielJt, ce soir. l/lie oe/égetion des

34
il - Lespn)portlOlls de grévistE's Mt été oet tement pills éie!'ées dMS
18osel{/..oem8IJt 01/ i 'tIdmirlistrst ion des Ii"OS/7C8S
-Les proportioos de grévistes Y..00( été nettemE'nt pills élevées
-Les proportions de grévistes ont été /Iettementpills élevées mi?
-Les proportions de .qrévistes ont été /lettem8/lt pills élevées Ij (III /i
e - moi je/ollE' 8/lcore d /s !lJ!l/pée msnlJeql/I/7 msis f!.ss d 13 POI,~r1ée mo/iE'
-moi jE' Jàlle eocore j quoi?
-moi jE' JOI/E' 8liCl)re j ceci /li3ispss d ct?/e
-moi jE' jOIl8 el/core d MI/pe//e .?
d - ( ) ni les BrittJ/l/lil/pes ni /E'S AméricéJlirs ne souliaitent en révé/E'r les
rOlltJges
-Ils /lE' sOI/ltôiteot ptJs en révélE'r ies rOI/tJllE'.".
-ni C8l1x-ci ni C8I1X-JJ ne SOlllisiteM 8/l révéler les rOI/tJges
Hermlln VERSTRAETE, étudillnt le coordinetion per "OU" constate
que:
• TOlites les plsces de vtJlence 01/ de rection pewent être
ré{Jlisées de ftJçOn complexe. C'esl d dire plusieurs éléments coordonnés
PI3I/w'.!}t rétJII~<;er 11/7e sel/ie pMce dtJns 13 COl/strllctlim veroôle m,-~is ItJ
Cl)ordlflat ioo oe peu! jamais e/-:'céder /e p8rtJdigme ..( 1).
Il donne comme exemples:
~/'ef} .lh9.riertJf i..'1t/ o~irect ellr (J(,'
d son secrétaire. ..
P2
P2
( 1) : Cf. VERSTRAETE H, ( 1986), L!i Coordi nation Rar "ou" , Univer3ité Catholique de Louvain,
p.17

35
'~?t/e VfNIX-ttl~ ..(§ Of; ..ce t..NI .fli .::,::,,,
PI
Pl
PI
"'" Il perle de.@ 011 d mOl
P3
P2
"'" /1 est rentré le soir 011 e1i!si .;7"
Rt
Rm
Pour les exemples du type:
"Tl/lis /8 soir ou 8 i ecole ..-;...
Rt
RL
OÙ ltl "coordintltion" semble être établie entre un élément temporel et un
élément loctltif, HermM YERSTRAETE tlffirme Que Itl transgression des
limites du ptlrtJdigme n'est Qu'tlpparente "Enr8elité, dit-il, le terme
locetif d l'école recoit IIne indllction temporelle per le feit mime qlle!tJ
trtJnsgression des Il/nites dll ptJreolgme est /il'lposslllie perprincipe"ll)
M. BILGER, étuditlnt la coordination par "ET" affirme:
''{f1l81 qlle solt le t!,lfIe de coordlntJtio/'/ elJqllel nOlis evons effeire,
nOlis tJVOfl." toujolJrsposé qllE' le "et" se sitlJtJ/t etltre les dellX éléments qlli
A ·
A
1
A t ·
,,["Ji
perélL,/gme ue Ile eflce [III ue rec Ion ~'.
Dans les énoncés du type:
~/I boft ,at dll vin. "
c'est seule l'influence de la morphologie Qui pourrtlit amener ci parler de
coordination, comme Je ftlit M. GREVISSE Qui considère Qu'on a tlfftlire, dans
(1) : VERSTRAETE, H, (1986), op. cil.., p 48
(2) : BllGER, 11., (1983), op; cit, p7ü

36
ce type d'exemples, â un terme coordonné â l'élément auquel il est
subordonné (1) . En fait, on n'a pas une coordination entre deux éléments de
paradigmes différents. Il s'agit d'un "ET" de surenchère dont l'emploin'est
possible Qu'avec les verbes Qui peuvent se passer de leur valence
complément ( ex : boire, manger, fumer, etc. l.
If mtJnge.
Il mtJnge et n)mporte qtloj
If filme
If filme et des cigtJres
'" If ressemble.
'" If ressemble et fi n Importe qlJl:
et fi son père
'" If désire.
'" If désire et de .ct!.
Ce "ET" de surenchère se justifie par l'existence d'un élément de
valence â réalisation zéro ( 0 l
Ainsi. des termes "coordonnés" occupent nécessairement une
même position de valence ou de rection.
La "coordination" apparaît comme une relation qui consiste li
reitérer, sur le plan lexical ou semi-lexical, la même position syntaxique.
L'identité de fonction entre termes "coordonnés" n'est rien d'autre Que
cette appartenance â une même place de valence ou de rection. On peut
convenir d'appeler liste (2) non seulement la suite que forment les
différentes réalisations lexicales ou semi-lexicales mais le phénomène
(1) : Cf. GREVISSE, M., (1986), Le Bon usage ..., p. 396
(2) : L'avantage de cette appellation, C'e3t qu'elle pourra facilement être employée pour dé3igner
de3 structure3 syntaxiques identiqUe3 à celle3 de la coordination, mais que la gramJll8ire scolaire
classe sous d'autres noms ( asyndète, appQSition ) ; cf. infra pp. 50 - 52

37
syntôxique lUi-même qui est un phénomène de piétinement sur un même
emp1ôcement.
Lô "coordinôtion" n'est qu'une des formes possibles de
réôlisôtionde lô liste; celle-ci peut, en effet, se présenter sous deux
ôspects essentiels:
- àvec eff et d'énumérôti on
- ôvec effet de coréférence.
Lô frontière entre ces deux types de liste n'est pôS étônche. Lô
"coordinôtion" est, essentiellement, une liste ôvec effet d'énumérôtion.
A""ônt de définir ôvec plus de détôils ces différentes formes que
peut revêtir une liste, il est nécessôire, dôns un premier temps, de
montrer dôvôntôge que lô réédition de 1ô plôce syntôxique , qui constitue le
phénomène de liste, est, effectivement, liée ôux réôlisôtions lexicôles ou
semHexicôles. Ce qui permettrô en même temps de préciser ce qu'il fôut
entendre pôr lô notion de côtégorie. Dôns un second temps, nous essôyerons
de voir sur quelle plôce syntôxique peut ôvoir lieu ce phénomène de liste.
4-2-
Liste et cotégories morphologiques.
Il est nécessôire de distinguer, dôns lô description linguistique,
entre le niveôu de rétulje des plôces syntôxiques et celui des côtégories
morphologiques qui les réôlisent.
Les plôces syntôXique2,'sont des unités ôbstrôites que l'on pose
et qu'on essôie de reconstituer fi pôrtir du verbe, fi trôvers des côlculs. On
recourt, ôlors, ÈI des critères tels que l'extrôction ôvec un dispositif, III

38
proportionalité avec un peraolgme pronorninal (clilique, interrogatif, ... ),
le jeu des modalités, etc (1) Concrètement, elles sont réalisées ô travers
une catégorie morphologique qui leur impose, alors, des contraintes
particulières. Par exemple, la réalisl'ltion d'une place syntaxique dans la
catégorie des pronoms clitiques ne peut être exprimée qu'une seule fois.
Les auteurs de Pronom et syntaxe ... , étudiant la microgrammaire des
cliliques. font constater qu'on ne peut avoir un exemple du tllpe
.. ""
.•,e 1e et lIJ l ' r
III i
uonne ..P)
~.
Cette difficulté est liée ô la catégorie des clil.iques On retrouve
la même difficulté quand on veut mettre en liste les pronoms interrogatifs
comme: "lequel, lesquels, quand, où, comment, etc". C'est, donc, 6 juste
titre que K. VAN DEN EYNDE et alii ne mentionnent paS, dans leur étude sur
"ET", "MAIS" et ·OU", des CaS de "coordination" entre deux suspensifs.
D'ailleurs, ils sont explicites sur cette impossibilté, en ce qui concerne
"OU· :
:r;llspensives C[J.tl l'lOt Pe coordifJIJted P!! OU .. (3!
- moi je jOlie encore ri!tJ pOllpée mtJnneqllin mlJl~" ptJs ri!tJ pOllflée molle
( E Il,263 )
(1) : Cf. BLANCHE-BENVENISTE,CLetalii, (1984),op.cit., pp. 61 - 63
(2): Id. ibid, p 71
(3) : Cf. Karel VAN DEN EYNDE et alii, ( 1987), Coordi nation and p'ronomi nal feature anal ~3i3 in
french. Il comp'IJtational treatment of ET, MAIS and OU, p. 53

39
- "AI/c/In contrepoids n'8vlJit été p!IJcépOl/r éq/liliorer les dispositions
IJl/toritlJires de!IJ constitl/tion et sl/rtol/t celles dl/ réglement de
l'8ssemlJlée. "
( Le Monde, 27-02-87, p2 )
? Ai/ci/n contrepoids n'8vlJit été plocé pOl/r éql/lJiorer lesql/elles et
Sl/rtOl/t lesqpelles
- ';.:1 pieds., en col/rlJnt 0/1 en mlJrclllJnt pll/s dilne centlJine de mlJrclle/lrs ont
cOI/vert les de/lA' cents kilomètres d/I 2ème mlJrlJtllon des slJlJles() "
? Comment, comment 0/1 comment pll/s diJne centlJine de morcllel/rs ont
coI/vert les del/A' cents kilomètres d/12ème morotllon des solJ/es
On a la même difficulté avec "ainsi".
- "() 10 sitl/otion dons le monde reste compliql/ée" et même "dongerel/se" "
( Le Monde, 27-02-82, p3 )
? 10 sitl/otion dons le monde reste oinsi et même oins!
il y a, donc, une difficulté réelle 6 mettre en liste les pronoms
interrogatifs. Ce Qui les rapproche des pronoms clitiQues.
A rencontre de ce Qui vient d'être observé avec la catégorie des
clitiQues et des pronoms interrogatifs, la réalisation d'une place
syntaxique peut être réitérée plusieurs fois sur le plan lexical ou
semi-lexical. C'est ce Qu'on a dans les exemples suivants:
- moije jOl/e encore.j 10 pOl/pée monneql/in mois pos li 10 POI/ptie molle
( E 11, 263 )
moi je JO/le encore li ceci mois pos.j celo.
- "Lo sitl/otion dons le monde reste "compliql/ée" et même "dongerel/se:
LIJ sitl/otion dlJns le monde reste comme CO et même comme .co.

40
Sur le p](Jn lexiclll, on a, comme catégories de réalisation, non
seulement les constituants lexicaux (substantifs, adjectifs, adverbes, etc)
mais églllement les formes en ffiL- c'est à dire toute construction verbllle
qui est introduite pllr un mot subordonnllnt et qui est elle-même régie pllr
un verbe _ ou 1e nOYllu verblll ( à su j et ou Sllns sujet représenté) trllité
comme terme, etc.
"Polir remédier fi cette sitllotion.. ilsllffiroit d'oIJêger les impôts et toxes
qllip8sent slJr le monde mrol et sllr/olll de relever les pri,\\' d'ocMt fi 10
prodllction ogricole."
(Le Monde, 16-01-67, p2)
"Son morioge mol/JelJrelJx n'ovoit pos empec/JeJl.llt! cet omOllr ne fÛt pOlJr
elle IIne oventlJre merveilletlse niJl.llïl se grov!it enslJite en c/Jiffres
!.!r%nds dons 50 memoire."
(R. Yi ncent, CllmQllgne YI l, p.215, cité pllr Dllmourette et Pichon)
Sur le pllln semHexiclll, on Il tout le groupe d'éléments suivllnts
qu'il serllit plus judicieux de désigner sous le terme de "proformes" du fllit
que certllins d'entre eux n'entrent pllS dllns ce qu'on llppelle trllditionnel-
1ement "pronoms" :
"moi, toi. nOIJ.". VOIJs., 111/, elle.. ell,\\:. elle.". ce ,\\:, cellJi,\\; ce//e ,\\:,
celJX ,\\.: celles ,\\:, fi ce moment-ci/Id,. 1ti-1J0s.. comme .co.. Co.. qlJelqllim ,\\:,
qllelqllt! c/Jose x, tOlJt le monde ,\\:. tOllt x, personne x. rien,\\' -( 1) .
Toutes ces proformes peuvent donner lieu à une liste, à III
mllnière des éléments lexicllUX.
(1) : Cela regroupe le3 ·constants" ( "eux" ) et les variables ayant un degré de spécificité 2b,
cf. Kare! VAN DEN EYNDE et aHi (1987) ,op cit., pp. 36, 37 et 39

41
j'àcli8tertl..(f! el{tl.
Cel/x-ci 011 cel/x-id viendront fi itJ sOI/ée.
LIe n'tJiptls VllJl..lI8/qpiln de grtJnd mtJispl/e/qpil!7 de l!.etit.
.le SI/is tillé id et lé.
II/i et ellesMt ptJrtis.
etc
Cette di ff ét-ence de comportement entre, d'une pôrt, les pronoms
clitiques et interrogetifs, et d'autre pert, les éléments lexiceux et
semi-lexiceux en ce qui concerne le ptlénomène de liste, montre deventege
que les cetégories morphologiques existent checune e'lec des contreintes
perticulières; il s'evère, donc, nécesseire d'éteblir 1e microgrammeire de
ces cetégories. L'un des inconvénients de le grammeire généretive
trensformetionne11e, c'est ,:l'avoir feit comme si certeines cetégories
gremmeticeles n'e:~isteient peso Pour ne prendre qU'un seul exemple, le
terme de S.N. qui est défini comme merque cetégorie11e per les
générôti vistes peut, en fôit, correspondre soit il un substent if comme
dans:
'"
_ .
"',..
.
l '
1"
..
Les Ir:'O/S filages OB, }/lJl8tl\\ a8~)en\\ lUI.
( Grômmei re Larousse .. , p.6B )
soit il un pronom clitique:
"''l"
la,
- l ' li".,nida-· ..
..=..!...!..E.. {} 1 L."L YYI,\\ }.' i.l '}-"' '-'Lo·.:..
( Gremmôi re Lerousse .... p.6B )
Ce fei sent, lô cjrôtmnôi t-e qénérôt ive trônsforrnôtionne 11 e pôsse
.
.
sous silence les différences qui peuvent exister entre ces deux côtégories

42
grtlmrmlti ctll es et parmi 1esque11 es fi gurent ce 11 e i ~di quée ci -dessus ô
stl'loir: l'impossibilité de rééditer, sur le pltln ClitiqlUe, une même pltlce
synttlxique tllors que sur le pltln lexictll celtl ne pose ôucune difficulté
4-3-
Liste et pInces syntnxiQues
4-3-1-
Liste et éléments régis
C'est le verbe constructeur qui organise lô liste Des éléments
mis en liste ont les ctlrtlctéristiques des éléments régis. En effet, comme
on l'tl vu tlvec les tests de reconnaisstlnce de ltl listel ils doivent être
extrôits ensemble tlU moyen d'un. dispositif comme "J'est ... que", et ont une
reltltion de proportiontllité a'tec un ptlrtldigme prOnO~intll (clitique,
sernHexictll ou interrogtltiO
-
'(.) des pressions ont étlf exercées sur certtJit7s ctJtJdidtJts 011 sur leur
Mmille. .
( Le Monde, 23-10-66, p6 )
C'est sur c8rloùis (:enoïo~ts 0(/ sur leur lÔll:dI18_qpe d8spr8Ssfo!lS ont
1
été exercées.
Ptlr ôilleurs, des éléments mis en liste peuvent être soumis ôu
jeu des modalités verbtlles.
Oes preSSio.fls ont Mé exercées s/lr œrttJil7s ctJlldidtJts 011 s/lr le/lr ftJl'l'll}le

43
mO/~" pos slJr les éleclellrs
Des pressions nonl pos élé exercées sllr cerloins condidols ni sllr lellr
tomille mois sllr les électellrs
On peut llvoir une liste sur toutes les positions de vlllence ou de
,
recti on verblll e.
- vlllence PO.
,
71onorYft Oevo(l.lIet ont foit sovoir q/l'ils recevrJen~. ce soir, /lne
défii.gotion des étlJdionts et lycéens'
(L'Humllnité, 04-12-86, p2)
- vlllence PI.
7rois témoins ont reconn/l Notholie tléfligon oinsi qlJe Joëlle Alloron. •
( Le Monde, 27-04-87, p.28)
1
- vlllence P2.
moi je jOlie encore li 101Z.0/lpée mOfJfJeqllin mois pos ti 10 IZ.OI/f2.ée molle
( E 1l, 263 )
1
- vlllence P3.
'On porle non plils d'endroit mois de liel/. •
( L'ExQress. 21-03-86, p86 )
- rection locôtive.
Ils vetllent olIer dons des coin.c deserls dons des, coins de monlOllfJeS
(BILiGAZ, 128,7)
1
- rection de mllnière.
"Personnellemen~. olllZ.or inslruction.. Georges lorco!lim AodtJlltJh esl
responsoOle de 10lls les ocles de lerrorisme comJis en Fronce 0/1 en /lolie

44
por les FA.R.L. ..
( Le Monde, 27-02-87 )
- rection temporelle.
'On portiro dimtJnc!le 011 même IlIndi ..
( Le Robert Méth. )
Ainsi, on ne rencontre aucune difficulté pour établir une liste
sur une position de valence ou de rect ion.
4-3-2-
Liste et éléments ossociés
C'est surtout la difficulté qu'il y a Il construire une liste sur une
position d'associé qui montre que, dans le cadre de la construction verbale,
c'est le verbe recteur qui organise la liste.
Dans l'exemple suivant, l'élément associé ne peut être placé dans
une structure de liste.
Jl../lont 0 mon gendre il étoit cOlJché
( Plaidoyers, 90, 14)
* Jl..lJtJnt 0 mon gendre etJ1Pont 0 son él2P/lse ils étoient cO/lchés
Les auteurs de Pronom et syntaxe ... indiquent fort justement
qu'on ne peut faire de contraste de modalités sur un élément associé
comme on peut le faire avec un rectionnel .
.. '" C!lIond je sllis orrivé mois pos qlltlfld je sllis port1 Il étoit mIdi ..
.. '" f'/lisqlle c'est mordi mois pos plll~"qllej'en oi envie, on s'en vo ..
(BLANCHE-BENVENISTE et alii, 1984, p.63)
La possibilité de faire un tel contraste aurait donné lieu Il une

45
liste.
On observe, pôr ôilleurs, qu'un "pôrce que" introduistlnt un
élément ôssocié ne peut se trouver dôns une structure de liste
fltJne est melede l2erce qpe je ne 1ai fies VIlE' de toute le joumée.
'" l/erie est me!tJde perce tlllf! lie ne leifles vi/e toute itJ }olmiée meis fies
l2e/Te qy on me 1e di/.
... /'ferie est mt/lt/de l2erce qpe je re leifles VIIf! tOI/te itJ joul71ée et l2eree
_tli! on me 1e di/.
Celô n'est pôS ]ô côs pour un"pôtTe que" introduisElnt un élément
de rection .
.le Ileis pertli'" perce que tIl es id.
./e veis flertli'"f!.elTe qpe tll es ii meis pes l2erce que j'en ei envie.
.le vt/is flertirf!.erce qpe tll es id et l2elTe qpe j'en ei envie.
De même, "puisque", Qui intt-oduit toujours un élément ôssocié ne
peut 1lppôrôÎtre dEInS une structure de liste.
- LedllC tIIlreit flil Mon rf!l7[111Cerl2uisque se !!remitire tentetive eveit
."
L
."
t?CI!OIIf!
(Plôi,joyers, 15,10)
.? LNIÎIC ellreit flil §/'JOII rel'i{I/icerpuisqpe se !!remiére teMetive /Jveit
échaué et J"l.t/isÇJlI il II 'ttv~jtI!./as de c:/tOnCB
'" .lefleuxpertir [rllisque /11 es id mlJis plJS puisque j'en ei envfe.
Nous n'1lyons p1lS relevé un seul exemple de liste sur une position

46
d'ôssocié, ni dôns notre propre corpus, ni dôns celui de Barbara TSCHARNER
ni dans celui de d'Elisabeth NEVCHEHIRLIAN (1 J.
On observe, pôr ailleurs, que les phénomènes d'amorce de
syntagme s'emploient plus fréquemment sur les positions de rection ou de
valence que sur les positions d'ôssocié.
ils ont renversé les
les
ellll
les
les tr/JmJt'/J!/s
les trIJ!n,vtJj,ls slIr!tJ C/J/Jet!ière
(La Nôvale, 51, 3)
tll VIJS cotiserpend/J!'!t 2{i tJns pOlir des
pOlir des retr/Jités
( La Navale, 32, 11 )
non elle me demtJnde si
si je sllis prêt j ftJire 15jlll!rs de grève
(Lil Nilville, 23, 4)
Nous alions maintenilnt eXilminer les pri nci pa 1es f omies que peut
prendre une liste.
( 1) : - Corpus Le plaidoyer, ( 1986)
- CorplJ~ La navale, (1987)

47
4-4-
les di fférents types de liste
4-4-1-
liste ovee effet d"énumérotion
Lfl ·coordinfltion" est Il flnfllyser, plus précisément, comme étlmt,
essentiellement, une liste flvec effet d'énumérfltion
M. BILGER (1 l, étudiflnt lfl coordinetion du type ( ET fl ET b )
eA' __ :/e porleroi et ,j I/li et ,j elle. "
( M. BILGER, 1983, pAO)
constete Que, bien Qu'on eit deux ou plusieurs termes, le plurfllité reste flU
niveeu lexiceL Les termes reliés ne sont pes proportionnels, en double
mllrQUflge, Il une forme pronomin61e (- singJ
• ? Et I/li et elle ils t occompognent·
(M. BILGER, 1983, p39)
Pflr flilleurs, cette structure n'est PflS employée evec les verbes
complexes .
•", Il les sépore et Illi et elle. -
(M.BILGER,1983,pAO)
On ne peut, non plus, porter une restriction sur l'ensemble des
termes.
-'" Je ne pense qlJe et d I/li et delle. "
( M. BILGER, 1983, pA2 )
Le négfltion ne doit pllS porter sur l'ensemble mflis uniquement
sur chflcun des termes reliés.
(1) : BILGER M., (1963), op. cil., pp.39- 4ü

48
"J écris Illle let tre et d ./eoll et d POIl!
".le Il 'écris IlIle let tre IIi d ./eolllli d POIII. "
Ce dernier exemple montre la relation Qu'il y a entre les
structures "ET.ET" et "NL..N'"; elles sont deux structures symétriques. La
première est employée dans un énoncé positif et la seconde dans un énoncé
négatif dont le verbe est déterminé par "ne" ( comme dans notre exemple l.
M. BILGER note Que dans la structure "ET ...ET":les lexicalisations
Cl renvoient chacune Bune référence distincte"( 1). On a une suite
d'éléments distincts; ce Qui donne un effet de sens énumératif.
Cet effet de sens énumératif se retrouve dans toute liste où la
relation entre les termes ne s'oppose pas Bl'emploi de la structure
"ET...ET". C'est le cas, en général, dans les exemples où les termes sont liés
par "OU","MAIS" ou par des éléments comme "SINON...DU MOINS", "PLUTOT
QUE", etc.
-
10 pel/r 011 10 miske Ollt foit commettre biM des fOI/tes"
( cité par Grévisse l
et lé! pel/r
et 10 miske Ollt foit commettre bief'! des fOI/tes
- " SOI/ver 11011 SO persollllemois SOli ôme. "
( V Hugo l
StJllver
et so persolllle
et SOli lime
- "So COlldllite 0 rellcontre sillolll'opprobotioll dll moills l'illdlllgellC8. "
( Le Robert Méth. l
(1) : BILGER M., (1985). "Et Quoi de neuf, Recherches sur le fr8n~is p'8rlé, n06, p.89

49
50 condlJite 0 rencontré et /'opproDot ion
et Ilndl/Igence
- ·On misero slJr 10 ql/olité12.IIltdt (lpe slJr 10 qlJontité."
(Le Soir, 15-10-86, pA)
On m/~"ero et sl/r 10 ql/olité
et slJr 10 qllontité
C'est llussi le CilS dllns les exemples du type lI) :
mon grond-pke mo grond-mke ses entonts ressentoient trés bien cet te
exploitotion
( MASA, 33, 33 )
"Les jelJnes., les porisiens.. les trovoillelJrs de 10 Don/ielJe., vont croqlJer!tJ
vie d pleine dents en porticipont ce soir OIJ printemps pOlJr l'emploi. "
( L'Humanité, 22-05-87, p,ll )
Lll rellltion entre les éléments liés permet, là llussi, l'emploi de
III structure "ET ..n",
et mon grond-pke
et mo grond-mke
et ses entonts
ressentoient trés bien cetteexploitotion
et les jelJnes
et les porisiens
et les trovoillelJrs de 10 Donlielle vont croql/er d pleine dents 10 vie ( )
Il est intéressllnt de noter Que l'emploi d'exemples semblllbles li
ces deux derniers contenllnt "ET ...ET" est trés peu fréQuent.
(1) : Exemples qu'on désigne habituellement sous les noms de "asyndète·, "juxtaposition" ou
"parataxe",

50
4-4-2-
Liste lIvec effet de coréférence.
-Ul notion de "référence" est employée ici pour indiquer cette
re!tJtion qlle nOlis ovons ovec IIne repr8sentotion mentole de 1objet ..( 1), et
1a "coréf érence" est "llne relotion entre dellx représentotions: ce n est pos
.'
.
t
/,
d"r<
t·t·· t t 1 ..( 1)
necesstJJremen IIne re 0 Ion
lu8.n 1 e 0 0 e.
.
Des éléments mis en liste peuvent être coréférents. Cela est
formellement vérifiable. Claire BLANCHE-BENVENISTE observe Qu'il ya
'obligotion de co-référence qllund 10 constnlction comport8.lIn pronom
clitiqlle singillier en SilS des éléments 11~<;tés. "(2)
"..le le vois celili-c/. celili-ci "
:/e le. V8.IIX le codeoll. le stylo. "
"lIM réelome. 10 tlellr. 10 tillipe. ..
( BLANCHE-BENVENISTE, 1967, P.l27 )
La présence d'un clitiQue singulier indique, en effet, Qu'il ya,
nécessairement, coréférence entre "celui-ci" et "celui-ci" dans le premier
exemple, "le cadeau" et "le stylo" dans le second exemple, "la fleur" et "la
tul i pe" dans 1e troi si ème exemple.
Si on examine les exemples suivants:
Joi VII ton om/. l'homme j 10 chemise jOllne.
t 8. t/onoger de t/oses, Gordon BosJ:in., retllse deboisser son pn~~: ..
(L'Egui~, 207,1967, p20)
(1) : Cf. BLANCHE-BENVENISTE CL, (t 985), "La dénomill8tion dans le français parlé ..:, in
Recherches sur le fra~is ~rlé, n06, p. t 17
(2) : Cf. BLANCHE - BENVENISTE Cl., ( 1987), "'Syntaxe, choix de lexique, et lieux de
bafouillage", in D.R.LA.V., n036- 37, p.127

51
on peut vérifier, pôr le même critère, que les éléments "ton ômi" et
"l'homme fi lô chemise jôune" ( dôns le premier exemple ).. "le Mônôger de
Moses" et "Gordon 6ôskin" ( dôns le second exemple) sont coréférents :
je[{Ii VII ton {lmi. / homme ti /{I cIJemise jal/ne.
Le tlen{lger de tloses, Gordon BaskùJ, i/ refll"e de p{lisser "on pn;\\:
Les deux exemples que nous ôvons choisis sont triiités comme
des "ôpposi tions· diins Iii grômmôi re scol aire. Cependônt, toute
"ôpposition" ne relève pôs du phénomène de liste. Dôns le premier exemple,
où on ô une suite "dét N1 dét N2", c'est le déterminônt plôcé devônt N2 qui
permet de plôcer celui-ci dôns lô même position syntôxique que NI; tôndis
que dôns le second exemple, le fonctionnement de liste est justifié pôr le
fôit qu'on ô un nom propre fi lô plôce ,je N2. SI N2 étôit un substôntif sôns
déterrninônt, il ne serôit pôs proportionnel ôu clitique de lô construction
pronominale correspondônte; seul Nl serôit en relôtion de proportionôlité
ôvec ce pronom. C'est ce qu'on peut constôter dôns les exemples suivillîts.
"t/on {lm/' tJm{ltel/r de t{lb/MIIX, a {lclJeté Ilf} P!C{lsso. "
'Ze ifon. roi de le foré(. â mg;: "
On ne peut ôvoir une proportionôlité entre "il" et "ômôteur de
tableôux" dôns le premier exemple, ni entre "il" et "roi de lô forêt" dôns le
second. N2 n'ôyônt pas de détermintlnt ne peut occuper, 6 lui seul, lô plôce
de Valence PO. Ainsi .. on doit considèrer que.. dôns ces exemples, NI et N2
ne forment pôs une] i ste.
Sôns déterrninônt, N2 semble pl us proche d'un ôd j ecti f épitl1ète
qui, comme on le sôit, n'est pôs directement régi pôr le verbe. On ne

52
pourrôit pôs l'ext.raire sell\\ ôvec ·c'esLQue".
l'Iofi r'Jmi, r'Jmr'Jtel/r de tr'Jli!er'Jl/x, r'J r'JclJet fi I/fi Ficr'Jsso.
.. C'est r'Jmr'Jtellr de tr'Jbler'Jl/xJl.l/i r'J r'JclJeté 1/fI Ficr'Jsso.
ôlors Que"s'il est précédé d'un déterminônt, il est pleinement un
substôntif et dépend directement du verbe. On pourrôit l'extrôire ôlJec
"c'esLQue".
"t'lOfi fr8re., le mMecin dl/lliIMg§., trr'Jllerse le clJr'Jmp,"
C'est le mfideci!l dl/llil!tJgeJl.lli trr'Jllerse ie clJr'Jmp
DflnS lô répétition lexicôle, les éléments repris peuvent occuper
une même plôce syntôxiQue. Lô répétition lexicôle répond, dôns ce côs, 6 lô
définition Qu'on ô donnée de lô liste, si les éléments répétés sont dôns une
même construction verbôle.
ils Oflt cOflstrllit delel/rs mr'J/fis delel!rs illlr'Jtre mr'Jifls 1/fI mi/ier
(Fe,9,1,63)
tiells ti midi Ofl r'J dll mOflde dll ff/ol'Jde ql/i m 'ifltPresse pr'Js
( DORDT, 62, 16 )
Dôns ces exemples, le groupe d'éléments répétés peut être
extraits avec "c'esLQue". On ôurô t'espectilJement :
C'est de lel/rs ff/r'Jins [ie iellrs ill/r'Jlre !17r'JJ/'lS,il1l. 'ils 0,11 CIï/lstm/t l/fImilier
C'est dll mMO'e oi/ mona'eJlpi m 'ilitPresse pes illl['I,? tJ ti ln/di
Les éléments répétés ont une même proportionôlité avec les
pronoms.

53
ils ont constmit
comme .co
oinsi
delelJrs
moins
delelJrs qllotre moins IJn 'Ioilier
tiens li midi on 0
qlloi
.co
d1lmonde
dlJ monde qlJi m ïnt éresse pos
Comme on le constate, dans ces exemples de répétition lexicale,
les éléments mis en liste sont coréférents.
Dans ces deux types de liste avec effet de coréférence Qu'on
vient de voir, il est impossible d'employer]a structure "ET...ET" sans
changer complélemenl le sens.
- Iti Il!! o'ltJit IJn o§ent de de 10 slÎreté lin DeOIJ Do/8se
Iti il!! tJ'Ioit et lin o§ent de 10 slÎreté
et lin DeOIl Do/8se
- Le flontJger de tloses., Gordon BosJ:in.. reflJse de Doisser son pri\\:
et le tltJntJ§er de floses
et Gordon DosJ:in
reflJse de Doisser son priA:
- ils ont constnlit de lellrs moins de lellrs qllotre moins lin 'Iollier
ils ont constmit et de lellrs
moins
et de lelJrs qllotre moins IJn 'Ioilier
etc.

54
L'emploi de "ET", dflns l'exemple suivflnt, relève t-il de
l'exceptionnel?
ï)lJtJnd le prince des pastellrs et le Pontife éternel apparaftrtl. "
( BOSSUET )
Dflns les exemples suiYflnts, "OU" et "MAIS" sont employés, mflis
1fl relfltion de coréférence entre les termes s'oppose Il l'emploi de lfl
structure "ET...ET". Celfl correspondrflit Il un flutre sens.
-
"L a poésie olll'ort de faire des vers est avtJnt tOllt lin rythme. "
et la poésie
et l'ort de Mire des vers est avtJnt tOllt lin rythme
- T'est ltJ frousse mal~~ la frollsse-maladie qlli VOliS fait s'en aller lin
bonhomme en eau "
( cité pflr Dflmourette et Pichon, t l, p.48 )
C'est et la frol/sse
et ltJ frollse-mtJltJdie qlli VOliS fait s'en aller lin bonhomme en Mil
4-4-3-
liste ovee un premier ou un dernier terme
englobont référentiellement les outres
La frontière entre les deux types de liste Qu'on vient de voir
n'est pas aussi éttlnche Qu'on pourrflit le croire. En effet, comme l'obserYe
BLANCHE-BENVENISTE Cl., il flrriye Que le dernier élément de la liste
englobe référentiellement les premiers (1)
moij'ovais ma mère mon père ma grand-mère ma marraine qllatre
( 1) : BLANCHE-BENVENISTE Cl, ( 1965) ,op. cil., p.11 7

55
gefldermes silr le dos
( BARA L, 29, 5 )
moi j'evois
mti mère
rrwflpere
me grefld-mère
me merreifle
qlletre gendermes sllr I~a dos
- Of'J cOflfle!t déjti ce vilMge et 1(Jl/tre ,i côté et tOIlS cellx-id en géflérel
([1.,83,2)
on confleit déjd
ce ville<qe
et
l'tliltre,i côté
et
tOtlS C8U)f-lo el) gélJé.rol
- Ofl pellt cOflsidérer ellssi qlle c'est Iltlllltil'Jqlle de soi/dorité vis-,i-vis_
ellll des porents éloigflés {ill des c9m/~"_ d8s rompetriotes el'! gétlére/
( ) vis-,i-vis
o'esperel'lts é/o/~qflés
011 des c9mis
des competnot8s el'J gét'Jérei
Dôns ces listes, si on efiôçôit le dernier élément, on ôurôit,
uniquement, un eff et d'énumérôti on
Il peut ôrriver ôussi que ce soit le premier élément de lô liste
qui englobe référentiellernent les ôutres.

56
il ovoit ql/otre enfonts trois lils I/n.'? fille.
ilovoit qlJotre enfonts
tro/~" fils
I/ne fille
Il faut noter que, dans ce troisième type de liste ( qui semble se
situer â l'intermédiaire de la liste avec effet de coréférence et de celle
avec effet d'énumération), la coréférence qu'il ya entre le premier ou le
dernier terme et les autres ne s'oppose pas, parfois, â l'emploi de la
structure "ET...ET".
C'est le cas dans le deuxième et le troisième exemples.
moij't}jlois et
momere
et
monpere
et
mo grond-mere
et
mo morroine
et donc ql/otre gendormes slJr le dos
on connoÎt déN et ce v/llttge
et l'ol/tre d côté
et tOllS cel/x-M en gtintirol
4-5-
Liste et système référentiel
Nous employons la notion de "système référentiel" dans le même

57
sens que l'emploie M. BILGER (Il. Celle-ci distinque deux qroupes pl'lrmi les
,
~
pronoms semi-lexicl'lux. Le premier groupe comprend:
'mo!, loi, IlIi, cellli-u/M, ellX, elles, celœ-Cl/U"
et 1e second groupe:
'.'çe., cee!, cele"
li. BILGER considère que le premier groupe renvoie 6 un système
référentiel (- globl'llisl'lnt) et le second groupe 6 un système référentiel (+
globl'll iSl'lnt).
Nous pensons que ce découpl'lge des semi-lexicl'lux en deux
groupes f l'lci 1ite toute l'ln l'l 1yse portl'lnt sur 1eur système réf érenti el. Il
convient simplement de le pl'lrfl'lire de ll'l fl'lçon suivl'lnte :
[!remier grouQe:
'mo!. loi, VOlIS, nOliS, ell,\\:, Illi. elle.. elles..
ce/lli-u/ld" celle-CI/M. cell),'-u/M. celles-ci/M, personne, qllelql/lln (+
expension edjeclivele (;llf/lJrtJsI iqlle. .. .)"
deuxième grou~:
"cele, ceci, pe, 10111, rien, qllelqw chose
(+ex,.'1ensio!} ed/eclivele lfll p/;resIiqlll?, ..J'
.
.
Toutes les fonnes du premier groupe qui renvoie l'lU système
référentiel (- globl'llisl'lnt) correspondent 6 du (+ persJ Pl'lr exemple, elles
peuvent l'lPP1'lraÎtre dans la vl'llence P2 d'un verbe comme ·s'I'ldresser" qui
exige ce tr1'lit pour cette position de vl'llence. P1'lr contre, ces formes
( 1) Ci. BI LGER M., ( 1983), op cil., p. 72, et pp.8 1- 85

58
refusent d'apparaître dans la valence d'un lIerbe (- pers.) comme
"remédier". On observe l'inverse pour les formes du second groupe:
s'odresser 0
mol
toi
1111
elle
ell""
elles
nOlis
VOliS
celili-cl/Io
celle-Cl/lo
personne
qllt!lqll ilfl (+ exponslon)
remédier 0 celo
ceci
.co
qllelqlle cIJose ( + n,ponslon)
rien
"'mol
'" 1111
M. BILGER signale Qu'il y fi des difficultés, surtout sur Je plan des
réalisations verbo-pronominales, 6 mettre en relation au moyen de "ET"
des éléments Qui n'appartiennent pas au même système référentiel.

59
",0 Elle les tlJJprécie Illi et.ce "
( M. BILGER, 1983, p.72 )
L'e:-wmen de notre propre corpus et des diiférents joncteurs
Qu'il nous permet de recenser nous autorise ô généraliser cette remarQue,
et ô dire que, dans le phénomène de liste, il est difficile, surtout sur le
plan des rétllislltions verbo-pronominllles, de combiner des éléments
n'ôyôtlt pllS un même système référentiel (1)
? .le le verrtli itli tlinsi (lllt' .f;§
mtiis I!.tlS
- - -
011
.? .le verrtli mIssi bien lui Ilpe
..co.
dll m%s
ttlntôt
tMtôt
Au nivellu des réôlisôtions lexicôles, les exemples qu·on llie plus
de chllnce de trouver sont du type:
.le m ~jltêresse d FmI! tlillS! ÇJf! Ci ce (lll ~j (ml
ri ce qi/il (tifl
Oilll'lOJflS
Lô raison en est qU'un verbe comme "intéresser" prend flussi bien
le clitique '.y" Que le non-clitique "ô lui" dôns Stl vôlence .
.le m '.Y- intéresse
(1) : On n'envisage, bien entendu, que les cas où on a affaire à des verbes qui admettent aussi
bien 'Jne valence (+pers.) 'lu'une valence (-per~)

60
.le m'filtéresse d 11/1:
Lorsqu'on ô un verbe qui permet ces deux réôlisôtions, on ô plus
de fecilité ô lister des éléments eppôrtenont è des systèmes référentiels
différents'. On ô la même cl10se pour des verbes comme "penser", "tenir" :
j ' !/..pellse
.le pellse ci 11/1:
.l'!/.. t fells.
L/e t fells fi 11/1:
.le pellse fi PtJ/11 et fi ce (lP 'fI (tJit.
1.
' 1 '
1
l
' '
L:a. pelÎse tJ lill à/I. àll. (l111!..ItJ.
En rev!lncl1e, lorsque le verbe n'ô pôs ces deux réôlisôtions, il est
difficile de lister des éléments l'lppôrtenl'lnt è des systèmes référentiels
différents Pôr exemple, pour le lIerbe "voir", on ô :
.le vois.
ml'li s pes :
" .le vois 11/1:
(on ô plutôt "Je le vois")
d'olllô difficulté ,j'evoir :
et
il fl'lut remôrquer que, dans les côs où 1a liste est possible, on ô
le plus souvent un accord référentiel entre les éléments liés. Pôr exemple

61
dôns :
.le m Intéresse li F/JI/I /Jlnsi (71/' d ce qp 'il f/Jit
son DOl/lot
l'ôccord du deuxième terme ôvec le premier ("Pôul") est môrQué pôr "il"
dôns le premier exemple, et pôr "son" dôns le second.
4-6-
Les phénomènes de regroupements ii Ilntérïeur
d"une lïste
Il se pôsse, ôssez fréquemment, il l'intérieur d'une liste de
plusieurs éléments, des phénomènes de regroupements secondôires Qu'il
ser/jit intéress/jnt d'étudier Ces regroupements sont opérés /jU moyen de
joncteurs de liste et, éventuellement, /jU moyen de l'inton/jtion.
Il j/jut distinguer le C/jS où on /j un joncteur continu et celui où
on /j un joncteur discontinu.
Lorsqu'on il un joncteur continu, c'est l/j plllce Qu'il occupe Qui
permet de déterminer le découpoqe de la liste en deux Cjroupes Pour
-
-
rexemple suivent:
'ZIn lll.7mllJ8 norllltJ/eme/'Jt Ù'ist.rllft e t'esoin dB lÙ'-e élllo/JI ~7t/8 de respirer
OI/OgDO/te. "
( Duhôme 1, Déf ense, p.55 )
on a \\e schémô pronormnôl :
il ,~ Deso/i7
Ife ceci
eU/Otit (lue de celé!

62
on observe, ôinsi, que c'est "AUTANT ÛUE" qui orgônise le
découpôge en deux groupes. le premier groupe n'ô qU'un élément ("de lire");
on peut 1ui iôi re correspondre 1ô ion-ne "ceci". 1e second groupe en ô deux
("de respirer", "de boire") et on peut lui iôire correspondre lô iorrne "cel ô".
Lô relôtion entre les deux groupes se présente ôinsi comme celle qu'il y
ôurôit entre deux termes liés pôr "AUTMT ÛUE"
Ce découpôge en deux groupes révèle qu'on ô une hiérôrchie dôns
les relôtions entre les éléments de lô liste. 111.1 ô, d'ôbord, une relôtion
entre les deux éléments du second groupe, puis une relôtion entre ce
groupe et le premier élément de lô liste. Si on veut schémôtiser cette
hiérôrchie des relôtions, on ôurô lô coniigurôtion :
I/nliomme normtllement instrllit c't !lesoJ/l
de lire
!JIIttllJ t que
08 respirer-
011
de !loire
il y ô un eiiet de rôpprochement entre les éléments du second
groupe.
Pour 1e second exemp1e ci -dessous:
( Libérôtion, 18-09-86, p.14)
on ô le schémô pronominôl sUlvôrü :
ce/lx-ci
t/insi 1,'1113
cellx-Id semNent ft/v8rt/Nes d l 'tJrrivée des Américt/ins.

63
Ainsi, on a un découpage en deux groupes réalisé au moyen de
"AINSI QUE", Le premier groupe composé de deux termes ("la Démocratie
chrétienne", "les partis mineurs de la cohabitation") est ramenable à la
forme "ceux-ci", Le second groupe, également composé de deux termes ("le
p.c.!.", "les syndicats") est ramenable à la forme ·ceux-là",
Cela montre Qu'on a d'abord une relation entre les deux éléments
de chacun de ces groupes, puis une relation entre les deux groupes. Cette
hiérarchie dans les relations apparaît dans une configuration comme suit :
r LtJDémocrtJtiechrétienne
~ lesptJrtis mineurs de !tJ cohtJbittJtion
tJinsi qpe
lePCI
et les s!lndictJts
semblent f fi 1fi. des Am
Il ya un effet de rapprochement entre les éléments de chaque
groupe. La relation entre les deux groupes est la même Que celle Qu'il y
aurait entre deux termes liés par "AINSI QUE".
On peut remarquer Que, dans les deux exemples Qu'on vient
d'examiner, "ET" et ·OU" sont utilisés pour lier les éléments de l'un ou
l'autre des groupes mis en relation.
Lorsque le joncteur est discontinu, c'est la place de son second
composant Qui détermine le regroupement
Cette sitl/tJtion ne résulte ptJs ttlnt dime tJugmenttJtion de 10 crimintJlité ou
des lenteurs de ItJ JI/stiee hélvêtiql/eJlpe de ItJ rtJreté des p!tJees dons les

64
J'enitenciers "
(Libénltion, 21-04-57, p 17)
Cet exempl e correspond ôu schémô pronominôl suivant:
Ceci !Je resi/lte J'tlS ttint de ceci
On ô une liste sur une position de vôlence P3, et on observe que
c'est lô plôce du "QUE" (second composônt ,ju Joncteur "TANT QUE" ) qui
permet de réôl i ser un découpôge en deux groupes.
Le premier groupe rômenable Ô "ceci" ô deux éléments ( "d'une
ôugmentôtion de lô criminôlité", "des lenteurs de lô justice hélvétique"),
et le second rômenôble ô "cel ô" ô un seul élément ( "de lô rôreté des
plôces" ) Lô relôtion entre les deux groupes est lô même que celle qu'il y
ôurôit entre deux termes 1i és par "T ANT ...QUE" On ô, pôr ôil1 eurs, une
hiér1irchie dôns les relôtions. Il y ô d'ôbord une relation entre les deux
éléments du premier groupe, ensuite une relation entre ce groupe et le
dernier élément de lôliste. Celô correspond ô la configuration:
Cette Sitlltltlàl7 17e résl/lte ptlS ttmt dilfJ8 tlllglJjentetio/l oe la cnmintllité }
0/1 oe~- leritellrs oe ltl /llstice!Jèlvetiqlle
\\1 Y ô un effet de rôpprocrlement entre les éléments du premier
groupe.
On fait lô même 1intllyse pour l'exemple:
"Elle/l/mtlgintlit J'esf!llIS de divorcer. de récltlmer IlrJe J'ension

65
olimenttlire, J1..lIe de condllire IIne voitllre. "
( LAINE, La Dentellière, p.25 )
Cet exemple correspond au schéma pronominal:
.' elle n'jmtlgintlit ptlS I!/IIS ceci
J1..lIe celtJ
La liste se déroule sur une position de valence PI. C'est le
second composant du joncteur â savoir "QUE" Qui permet d'organiser deux
groupes â l'intérieur de cette liste. Le premier groupe est ramenable â la
forme "ceci" et le second groupe â la forme "cela". Ainsi, \\a relation entre
les deux groupes est la même Que celle Qu'il y aurait entre deux termes
liés par "PLUS.QUE". Cette organisation en groupes crée une hiérarchie
dans les relations, hiérarchie Qu'on peut représenter comme suit :
Elle n'jmtlgintlit ptlS l!/IIS de divorcer
de demonder IIne pension olimentoire
J1..lIe
de conduire IIne voiture
Il faut souligner Que "PLUS..QUE" crée par ailleurs une hiérarchie
sémantiQue (cf. infra 196-197) entre les éléments Qu'il lie. Ainsi, le
premier groupe est placé â un niveau de hiérarchie supérieur par rapport au
second, d'où un effet d'opposition entre les deux groupes.
Avec certains joncteurs, en particulier "ET" et ceux du type
·PLUS ...QUE", on peut avoi r (lffaire à des regroupements par coup les. La
relation entre les couples correspond à la structure ( a, b, c, d ) et donne

66
lieu il des eifets de sens que seule le construction permet de seisir; tendis
que celle qu'il y e entre les deux éléments de cheque couple est liée il un
effet de repprochement, de perellé1isme. On peut éteyer ces remerques per
l'enel yse .des exemples sui vant s :
/ - "Tol/r ti tOI/r. /'/l'! DMledl.lr et Pesql/e, Ségl/k! et l'/tJdel/f), li17/l0ry et lime
Ber2ec,~'ont el/ droit ti des /iom.mtJ~7es. "
( Le Monde, 27-03-87, p5 )
2 - 'ïl m'tJ semlJlé 1I0irde tOllt, des /0 Sllr /0 et des denis de/llstice Des
sillJollf'ttes /)ecilliformes et des pin-up potentielles. Des /)elles de mOllsse
et des /)ollles 08 nerfs. "
( L'EguilJe ~leqezine, 11654-10, 1984, p8 )
- - - - - - -
.> - "C'est IlIle préeitJNe cOllsoitJtion, qlli comporte il/liS d'inconvénientsllile
d'tJgrémerlts, pll/s de contre/ntesJlllf' d'tJ/senee de stretégie. "
( Le Monde, 18-04-87, P 1(1 )
Pour l'exemple (1), le regroupement per couples est feit BU
moyen de "ET". Le schéme pronominel suivent permet tre de dégeger le
reletion entre les éléments de la liste.
TOl/r ti tOl/r
cel/x-ci
cet/x-ci
cel/)(-ci OlJ! el; a:roj! d des IiOfrlm~ges
Ainsi, il chaque couple on peut feire correspondre lô forme
"ceux-ci"; il Id e un eifet de rôppr-ochement entre les deux éléments du
couple On voit, per eilleurs, que le lien entre les différents couples

67
correspond Illô structure ( ô, b.. c, d ).L'ensemble est sôisi pôr un effet de
successivité dôvôntôge môrqué pôr lô présence de "tour Il tour" en tête de
construction.
Pour l'exemple (2) .. le reÇlroupement pôr couples est fait ôu
moyen de "ET". On a le schémô pronominôl :
/ ',' ~'~ ~D~J>'e" un il' da
Il'1''
.
I I I U
..'L..$.,-/LI!, ..
,......
....L...l.......:....
-(§
..CE
Ainsi, 10 reletion entre les couples correspond Illô structure (ô,
b, c, d), môis elle est saisie cette fois, essentiellement, pôr effet de
globe1ité; on observe, en effet, que 11'1 liste est ouverte pôr lô forme
globôlisônte "tout" et qU'il chôque couple, on peut fôire correspondre le
forme "çô" égôlement globôlisônte.
On relève, entre les éléments de chôque couple, un effet de
pôrôllélisrne qui est en fôit lié fi ce tl.jpe de réôlisotion Cet effet existe
dôns l'exemple précédent, et on peut l'observer ôussi dons l'exemple
sui"tônt, dôns lequel le phénomène de liste se déroule sur une position de
vôlence norninôle.
""e"" Ja ";;n,orl d., M0r.~eiJia 1,-,,,·- me'-' e~nl'}·r.r. ,,';;1 ..ianl r;'orte"~ ,-"r Ime
UI ...
L . {...... C).....r ' l u L . I J u. . .',·.·
''''lL'~'''' .'!-.'
...,.~.i
..' .. L.'U}L.f}-L r "
...' .. li!
i l l ·
.
' )
.
tJ/iJl!rico/tJ8 L. solide et ~/8rSttti1e.. Gr/l.lje/elie et pres ail SO/. provoqtltJnle
(\\I[lUmel, Et d'ôutre j:1restiqes, 1985.. p33)

68
Dtlns l'exemple (3) églllement, on II un regroupement pllr couples:
( j qlJi comporte 12./IIS dïnconvénients
-'llle d'tlgrémellts
Jl/IIS dl' contrtlintes
-'llJe d'tlistlnce dl' strtltligie
"PLUS...QUE" crée une hiérllrchie entre les éléments de chllque
couple. Le premier terme du couple est plllcé Il un degré de hiérllrchie
supérieur pllr rllpport llU second terme, d'où un effet de contrllste
obliglltoire (l) entre les deux termes. Comme dllns les exemples
précédents, III rellltion entre les couples n'est pllS précisée pllr un
joncteur; on peut III rllmener, lllllussi, 11lll structure ( ll, b, c, d ).
4-7-
Conclusion
De tout ce qui précède, il ressort que III notion de liste est plus
opérlltoire en syntllxe que celle de coordinlltion. Elle permet d'lll/oir une
llnlllyse unifiée de phénomènes hllbituellement épllrpillés sous des
étiquettes différentes Il est llppllru, en effet, llU fil de III description, que
ce que III grllmmllire trllditionnelle llppelle ·coordinlltion" représente une
seule et même rélllité syntôxique que certllines formes d'"llpposition· ou de
répétition lexicllle. Dllns tous ces trois fonctionnements on relèl/e, comme
l'ont déjll signlllé BLANCHE-BENVENISTE CL (2) et M. BILGER (3) un
piétinement sur le même emplllcement syntllxique.
(1) : Cf. infra pp.193 -197 sur la microgrammaire des joncteurs de type "AUSSI BIEN ...QUE"
(2) : BLANCHE - BENVENISTE Cl., ( 19B5), op. ci\\., pp.' 09-130
(3) : BI LGER M., (1985), op. ci\\., pp.81- 107

69
L'utilis6tion de cette notion de liste nous permet surtout de
rendre compte de plusieurs types de constructions qui, d6ns 16 gr6mm6ire
scol6ire, sont p6ssées sous silence qU6nd elles ne reçoivent p6S une
6n61yse difficilement 6ccept6ble. Nous pensons Il des énoncés du type:
"Ce prévenu 0 l'II couser des blessures trés groves., voire 10 mort d'une 011
de plusieurs personnes"
(Le Monde, 31-10-86, p.2)
'Zes mogistrots dll siége c'est ti dire ceux qui inwlpent ou condomnent
sont inomovibles ••
( Le Monde, 09-02-87, p.8 )
·50 conduite 0 rencontré sinon 1opprobotion dll moins 1ïndulgence. "
( Le Robert Méth. )
D6ns l'enseignement sco16ire, 1'6n61yse de tels énoncés semble
être occultée. Nous avons dem6ndé Il be6ucoup de personnes ( pour 16
m6jorité des étudi6nts ) de nous f6ire une 6n6lyse de ce type d'exemples
selon l'optique tr6ditionnelle qu'elles ont 6pprise Il l'école, elles nous ont
répondu, le plus souvent, qu'elles en ét6ient incap6bles. Pourt6nt, ces
mêmes personnes n'6Y6ient 6ucune gêne Il 6n6lyser des exemples de
"coordin6tion" 6yeC "ET", "OU" et"NI".

70
v - LE JONCTEUR DE LISTE
..
·5-1- définition
On tl vu qu'une liste est un t~pe de reltltion qui consiste Ô
réitérer, sur le plan lexical, ltl même pltlce de '!tllence ou de rection
verbtlle. On tlppellertl .i0ncteur de liste tout terme ou groupe de termes qui
peut être tlntll~sé comme un lien entre les différentes rétllistltions
lexictlles de 1tl pltlce s~nttlxiQue ainsi réitérée, et qui tl.ioute Ô ltlliste une
orgtlnisEltion hiértlrchique, un effet de sens particulier.
En effet, comme celtl est apptlru dtlns rtlntll~se précédente, le
Joncteur peut décider de l'interpréttltion tlvec effet de coréférence ou tlvec
effet d'énurnértltion
De notre compréhension du lexique dépendra l'interpréttltion de
l'énoncé sui vlmt :
en ce moment il nOlis mtJ/if/lle de ltJ f/1/ùlctJiilerie de ltJ o'ro!lllt'rie
(BUS,E9,12)
en ce mOrtlelJI il ,Y/OtIS Illttllql/8
de It! Qllh'lC8JJlerie
de Il! r.irogtlerie
Si pour nous, là "quincôillerie" est. Ijis.iointe de lô "droguerie", il
n'~ a pos coréférence, mElis si "droguerie" est un terme générique Qui
couvre "Quincàillerie" alors il ~ tl cot-éférence (1) Por cont.re dtlns :
(1) : BLANCHE- BENVEr~ISTE Cl, (1985), op. cil, p.12Ü

71
en ce momelJt if /JOliS maIJque et de ft! qlllilctlifferie
et de itJ drogllerie
lô présence du joncteur "ET ... ET" impose une interprétôtion ôvec effet
d'énumérôtion".
Le joncteur peut, en plus de ces deux effets de sens que sont
l'énumérôtion et lô coréférence, créer des relôtions beôucoup plus nettes
entre 1es él éments de 1ô liste.
" Prenez soit IJIJ br/IJ soit uIJe lime. "
( Le Robert Méth)
DMS cette liste, l'emploi de "SOIT. .. SOIT" crée un effet de
disjonction exclusive, en plus de l'effet d'énumérôtion
5-2-
Reconnllissllnce du joncteur de liste
Lô propriété cllrôctéristique ,ju joncteur de liste est que, du
point de vue de]ô constructlOn, il n'ôppartient ÈI ôucun des éléments de \\<.1
liste.
Deux tests permettent de vérifier cette propriété: le test de lô
mobilité et celui de l'extrôctiorJ.
5-2-1-
Le test de III mobilité
Si 1e joncteur de liste est continu (t1dpe "ET", "OU", "AINSI QUE",

72
etc) il ne peut être déplflcé ô lfl droite de l'élément de liste qui le suit; et
s'il est discontinu ( type "ET...ET", "OU...OU", ·'SOIT.SOIT", etc), on ne peut
déplflcer les deux termes qui le composent ô lfl droite des éléments de ll.l
liste. Alnsi, dôns les exemples qui vont suivre, "fllors", "sûrement pflS",
"surtout", "précisément", "d'flbord...ensuite", ne sont pflS Ô flnfllyser comme
des joncteurs de liste.
"Elle est libre, entiere, ltln!llche, il7depel'!otlnte, tllors wllnJgellse, Stlt!S
concession, libre slÎrement ptlS, slÎrement ptlS libre. "
(TRIC 102/10)
confi gurflti on.
Elle est
libre
entiere
l tlrallche
i!ldipenotltlte
tliars
catlrtlgetlse
stlns cancessiOJ'Js
libre
stÎre.men t l!.tlS
slÎrer178lJt /f&S
libre.
Dflns cet exemple, on rernflrque que le locuteur lui-même
flpplique ce jeu de déplflcement Ô "sûrement pflS". On peut en fflire autônt
pour "ôlot-s".

73
Elle est
libre
Mtitire
fdrOllche
inoependtJllte
COl/r{fpetJS8
{{jors.
.;:" - 'Y/y observe les tral/Nes liés tf l'hystél"/e. S/Irtlllit les effets de
1ïJypnose "
( Le Monde, 04-10-66, pA)
confi qun:lti on,
Il y observe
les trol/bles liés tf l'hystérie
Sl/rtollt
les effets de l'!iYfi1ll1se
on peut déplôcer "surtout" ôlô droite ,je "les effets de
l'hypnose",
il y observe les tITf/lb/es iiés d l 'h,~lsténe
/es effets de l'hypnose
stlrtout
1lr8ciséllle/?t
lI/lB /Yercedes
On peut déplôcer "précisément" il lô dt'oite de 'l1ercedes",
Il tJ tJc!}eté /11113 voitllre
tlliB t/ercedes IJréciS81li8lit

74
4 - "VOliS irez o''ttbord el] IrMno'e. ensllite el} Belgiqlle. "
( Le Robert Méth )
confi gurllti on.
VOliS irez
o''ttllOro' en /r/ttIJo'e
ellsllite en fi8/!;'iqlle.
On peut déplacer "d'abord" ci lô droite de "Irlônde" et "ensuite" fi
la droite de"Belqique"
VOliS irez en /r/tJno'e o''ttboro'
en Be/giqlle ensllite
Dons ce dernier exemple, le test montre que "d'llbord...ensuite"
n'est pliS fi llnlllyser comme un joncteur de liste discontinu ( type
"SOILSOIT" ) On a pu, en effet, déplllcer chacun des éléments le
composlint fi 111 droite du terme de liste qui le suit.
"D'llbord...ensuite" semb! e correspondre fi une réli 1iSlltion
pllrticulière d'une rection temporelle. Tout lllisse croire, en effet, qu'on Il
III même rellltion livec le verbe que pour les éléments temporels du type
"lundi" , "mllrdi"
VOLIS ;;rez
/llno'i el] /rMno'e
//5lYj)' el} Be/piqtl8
Le fait que ces éléments pUlssent être déplliCés, et cela pllr
rlipport fi un seul terrne de la liste ( sinon le sens devient outre) est une
preuve forme Il l'quI l s sont littllchés fi ce terme et non ci l'orgôni sôti on de
la liste.

75
5-2-2-
Remorques sur ce test de 10 mobilité
-Le tes(de lô mobilité doit être utilisé ôvec beôucoup de
prudence. En effet, Quônd on fôit chMger de plôce 6 un terme 6 l'intérieur
de lô construction verbôle, il est possible Qu'il chônge de côtégorie
syntôxiQue. Ainsi, "frônchement" est un ôssocié dôns l'exemple:
FrtJncllemen~, le cllef {} p{}rM
ôlors Que dôns :
Le cllef {} p{}r/ii frtJncllement.
il peut être ônôlysé comme une rection verbôle 6 intonôtion descendônte.
On connôît, égôlement, le problème de "même" Qui ô été souvent
posé pôr les grômmôiriens. En effet, il est fréquent Que "même" chônge de
vllleur ôprés un déplôcement. C'est le côs dôns les exemples suivônts.
{} - "{ln {}v{}it trowé dl/ stJng et même des fr{}gments d'épiderme SOI/S les
ongles de I{} morte ( ) ..
( Simenon, Fiônçôilles, p.14 )
/1 - On {}v{}it trollVé du s{}ng et des fr{}gments d'épiderme même SOI/S les
ongles de /{} morte.
Dôns l'énoncé (ô), "même" est une expônSlOn de "ET" ôvec lequel il
forme un joncteur de liste.
On {}v{}it trowé
dll stJng
et même
des fr{}gments d'épiderme ( )
Pôr contre, dôns l'énoncé (b), "même" ô une vôleur d'"ôdverbiôl" et

76
peut donner lieu fi deux types de relations Qu'on peut, éventuellement, voir-
d'aprés III pause.
- Il peut être rattaché oU constituant "des iragments
d'épidermes". En ce cos, on a plus de chonce que la pause soit réalisée
aprés "même"
- Il peut être rattaché au constituant "sous les ongles de la
morte"; en ce cas, la pause sera plutôt réalisée avant "même".
Le sens de l'énoncé n'est pas le même dans les deux CllS. Ces
renseignements sur l'intonlltion ne peuvent être iournis Que par III lllngue
parlée Cela ioit que, dans la longue éct-ite, on II encore beaucoup plus de
diiiiculté fi considérer qu'on gllrde le même élément llprés un déplllcement,
surtout QUllnd on 0 un verbe t-ecteur qui peut se ptlsser de sa vlllence
complérnent
je yellX boire dll Yin,'
[JII Ylli je yellX /10ire
Dons le second exenwle,"du vin" peut être llnlllysé de deux illçons
soit cornme une vlll ence :
- - ,
,
l1" ',Jù"" iD V"'I 1Iv-'
J.... L'
YII' .IL>

U ..
J-..OI·~'"
If. / L'"
soit comme un énoncé distinct:

[JII Yin. je ',leI/x /loire.
qui sero interprété comme:
Apportez oil Ylli ./13 yellX /loire.

77
On voit, donc, que, d1lnS de nombreux côs, un élément peut
chônger de stôtut syntôxique selon un déplôcement.
Ainsi, l'utilisôtion du test de lô mobilité n'est vôlide que si l'on
se plôce dôns l'optique d'ôprés lôquelle l'élément déplôcé gôrde lô même
côtégorie syntôxique
Il est intéressônt de noter que H. NOLKE utilise diiféremment ce
test de lô mobilité. En effet, il s'en sert pour ôboutir è lô conclusion que
des éléments ônôlogues è "surtout", "précisément", etc, qu'il désigne sous
le terme de "ôdyerbiôux pôrôdigmôtisônts" sont indépendônts vis-è-vis de
l'élément ôuquel ils sont liés et qu'il ôppelle "noyôu" t 1) NOLKE pôrt
d'exempl es du type:
''t!ëlJie Pierre est }'e/711"
( cf. NOLKE, 1983, p.19 )
"hl
.
/'t
t
t l
"
!J6/7 e ,l, slIr 011 . egrec.
( cf. NOLKE, 1983, P 107 )
'J[li /11 }'os derniers tlrtic/es, Ni ptlrticu/ier ce/IIi ai=> samedi"
( cf. NOUŒ, 1963, P 125 )
'A}'ec ce ctJttiloglle. /e gOllvernemf'/it f,-~it aimc /e ptJri 1,7118 les
conso/nmotellrs et !?lÎt~/1l/1l8nt ies ù'ldt/strie/sl'tF8.l?o;r{}/lt i& crise
D"iar:oéd inl"" nll'~ -II ,-Dr/'''I'''' "l' 'il'!! x C·i/l17. ~"i'- "
1. •••
L'I~L.l''-i#L'!-'' 1 ..' Cf,
.. L",.c:"A L,'I!
u · !
'i
(fI
..' .
( NOLKE, 1983, p.125 )
NOLKE se situe essentiellement sur le plôn
sémôntico-prôgmôti que pour côrôctéri ser ces "ôdverbi ôux
pôrôdigmôtisônts". Lô définition qu'il en donne est lô suiYônte :
{l) : Cf. t·JOLKE H., (1983), Les adverbiaux p'aradigmatisants, Revue romane, nO spécial 23

78
'Un tio'ver/lio! PtJrtJdiilmtJtl~çtJ!Jt introoilit en tMt qlle P,riSIIPposé
.
-
.
IlIl ptJroo'igme o''8/éments semllltJ/l/es j /'8lémetit ollqllel i! est ottt/cllé o'MS
10 pbrose octllelle. Ils ont (sic) ce qlle je propose o'oppeler I/ne fO/Jct/on
poroo'igmot/sonte. ,,( 1)
P1lr exemple, pour- comprendre l'énoncé:
"Même Pierre est venu."
"ij ftJllt comprendre, expjiqll8 Nl7LkE. qlle d'ol/tres persormes qlle
PielTe sont l'enlies ( ) Il fOllt dO/lc mettre l'énoncé en ropport ovec
dfJlltres eno/lcés 0'11 type" ,l'est V8.l'l11 ". otilJ' représente II/le personne olltre
P ·
" ),,( 1)
qlle lerre (...
.
La différence fondamentale entre notre démarche et celle de
NOLKE est que la nôtre se situe, ,j'abord, ~:ur un plon syntaxique et peut
contrôler, par des critères formel:3 .. qu'il y ô effectivement une liste.
"."Ali
·A/Z'i'1.NO·J
sem ue
'tt
f '
t
'J'"
f l
f '
~....... '.' l S S tJ
[fililell,., tJ mo s 1'0/ es, 0 son s''Yle 13, tJ SO
f .
"
ges, /lllJ
( Le Monde, 27-03-67, p.4 )
Les deux éléments "il son style" et "il Sa gestion" doivent être
extnlits ensemble ou moyen d'un dispositif comme "c'est que" Ce qui
prouve qu'ils forment une liste.
C'est,j son style et j stJ pestion ql///s SfJtttJqllent j mots pmMs ell selll
de /'Ut!.NO
Par contre .. l'an1l1yse de NOLKE se situe sur le terrain de la
pragmatique, et de ce fait, la notion de "paradigme pt-ésupposé" s'appuie
(1) . Cf. rmLKEH, (1983),op,cit., p19

79
surtout sur l'intuition guidée pôr des nécessités d'interprétation
sémôntiQue. En effet, dôns un exemple comme:
"/'"/rJrie /ft sl/rtolJt le pree. ..
-( NDLI<E, 19ô3, P 107 )
on pourrôit, certes, étôtdir un pôrôdlgme d'éléments semblables il "le
grec", môis ce paradigme n'est paS exprimé; son existence est virtuelle. Il
pourrôit être représenté, par exemple, pô,-: Tônglôis, le français,
l'espôgnol, etc".
NDLKE considère Que l'''ôdverbiôl pôrôdigmôtisant", sur le plôn
syntôxiQue, est il lô fois ôttôché il un membre de lô phrôse ''rJvec leql/el il
se diplece d.Jns cert.Jlnes trMsri7rm.Jtlons ,,( 1), et i ndépendélnt vi s-il-vi s
de ce dernier-. Le critère de lô mobilité est employé justement pour
montrer cette seconde propriété QU'i 1 ôt tri bue il l'''ôdverbi ôl
pôrôdigmatisônt". Il dit, en effet:
' ( ) [ffl petit sOllVent, SMS cfiMgement d:! sens, dép!rJcer
1eo'ver/li.71 8/llle entipos.,-t/(m j Ime postpt/sition Dens cet te position,
l 'I·~to.n<>tl·o.lll'· 'l-rl'r - ) !' -l'r -~ "nt -n ,/'-~ (JII 'l' .. 'H ,,1 d'o~ 1-- -rn~,"~
h
il'"
"
1 IL-
...,e
Cf .."~C' ~! f:!J!l.J L-.
1
~ U!:;' l
l,IF
Ilt!1.'.'1.'~'~'
l'IJdân~ndHnt/ ) 0"0 mll'I'~dl"7UDqllD l'<>d"c,r~f'.<>liJ.~t';pnrâ uèt Horrl'
I.JL.~iC:J''-·UI.·
.' , ....
L· ... ·
L,'l
i i
I./HL-

cc.' '-''"' 7L·} .....' L'.'
./.1
C'
,&:.1 ..."11.._ L· ...'
L'lI ...' ..' .
indépendent o'tN"; {:'Ol/i! rie ~)lle S-~N'it 8.Yiqtle. ..( 1).

' J
Ainsi, dans l'exemple:
le ieit Que l'on puisse déplecer "surtout" il le ,jroite de "gôteflux"
montre, selon NüLKE, Que "surtout" est indépendent de "gflteôux".
( 1) : NÜLKE H., (1983), op. cil.. p.2Ü

80
Cette différence d'utilisation du même test n'est pôs due ôu fôit
qu'il y ôurô1t deux fonctionnements différents. Il fôut noter que les deux
interprétôtions du résultôt de ce test ne sont pôs contrôdictoires.
Seulement, lô nôtre semble plus pertinente quônd il s'ôgit de rendre
compte de lô relôtion syntôxique qui existe entre ]"ôdverbiôl
pôrôdigmôtisônt" et l'élément qu'il ôccompôgne C'est ce que démontre le
contexte de liste. C'est dire que nous ne refusons pas l'utilisôtion Que
NDLKE fôit de ce test de lô mobilité. Nous ôdmettons pôrfôitement Que ce
phénomène indique un rôpport de constr-uction trés lâche entre l'''ôdverbiôl''
et l'élément pôr rôpport ôUQuel il est mobile. cependônt, l'utilisôtion Que
nous en ôvons fôite nous semble préférôtde
En effet, Quônd on ô l'ôvôntage de trôvôiller sur des exemples de
constructions verbôles contenônt une liste, on s'ôperçoit Que lô Question
essentielle Qui se pose, ôfférente ô ce critère c'est: pourquoi y ô t-il
mobilité pôr rapport ô tel élément de lô liste exclusivement et non pôr
rôpport ô tel ôutre élément de la liste ou ptlr rôpport ô l'ensemble 'i
pôr exemple, Qutlnd on tl :
;/0<; q,.-.~nOD~
l..' L'"
L.' Li.' .'~ Co ..'
des pt/Ires
(slIrtout)
lies ....qdtBOUX
( surt0(/ t )
lô question Qui se pose est de sôvoir pourquoi "sIJrtout" est mobile pôr
rôpport ô "des gâteôux" môis ne l'est pôs pôr r-ôpport ô "des pommes", "des
orônges", etc ( sinon le sens chônqe ) Lô réponse est Qu'il est ôttôché ôU

81
syntagme "des gâteaux" et non aux autres.
Dans un exemple sans liste comme:
P81/1 m8nge si/rloi/I des giile81/x
cet aspect n'apparaît pas Ce qui explique pourquoi NOLKE est tenté
d'interpréter la mobilité de "surtout" par rapport fi "des gâteaux" comme un
signe d'indépendance.
Il serait intéressant de voir de plus prés ce qui explique la
différence entre un exemple type du corpus de NOLKE où les éléments de
même paradigme que le "noyau· sont tous présupposés et un exemple type
de notre corpus où certains de ces éléments seraient exp 1icités donnant
lieu fi une liste.
La différence viendrait peut- être du fait que chez NOLKE, on a
affaire fi un exemple tiré du français écrit et qui est, par conséquent, revu
et corrigé allant d'être formulé comme tel, alors que, dans notre corpus, on
a un exemple qui relèlle plutôt du français parlé et qui, par conséquent, n'a
pas subi ce trallail de réllision de la forme
Le phénomène de liste est plus fréquent en français parlé qu'en
françai s écri t. En eff et, l 'improlli sati on, 1es hési tati ons, 1a spontanéité,
qui caractérisent l'orBI ( mBis aussi le brouillon de l'écrit) (1) sont des
conditions qui fBllorisent le fonctionnement en liste D'Billeurs, certBines
formes de liste telle que ]B répétition lexicale se rencontrent surtout fi
l'ora L
( 1) : Sur le rapprochement entre l'oral et le brouillon de l'écrit cf. BLANCHE .. BENVENISTE Cl.,
(1986), "La ~yntaxe et le françah parlé", in Et~ de li !l'J uhtigue 8~Quée, Juillet-
Septembre, p.' 7

82
je OlJvtlis
mon petit verre
mon petit verre
enfin IJn grtJnd verre
qlJol
(DOROT, 16,3)
De même, les exemples de liste suivants, qui ont un effet de
recherche de mots, sont plus fréquents dans la langue parlée.
Il follolt qlJon nOlis demonde
qlJon nOlJs dise
viens
venez
venez
(Acné :.?)
je vOlldrols lelJr demonder .co
It>IIrs motIvotIons
comment Ils envlsogent ( )
je velJx le tmc
le sllcner
cellll en orgent
Arécrit, ces exemples seraient corrigés comme suit
respectivement:
Il follolt qi/on nOlis dise venez
./e vOI/drols lelJr demonder comment lis envlsogent ...
.le vell>: le slJcner en orgent.

83
Les exemp 1es de 1i ste consti tués de longues énurnérôti ons
présentent le plus souvent une certEline recherche d'effet rythmique,
déc1ElmEltoi re, que beElucoup de st yI i sti ci ens ont relevé dElns 1El product ion
poétique ou li ttérElire, fElite pour être déclElmée ( poèmes, pièces de
théêtre, etc ).
.. {..lu' on me rende mes tCillrs, mes dMjons, mes ot!st!lles
tkm pt!!ltlc:/le, mOIl siege t!1I œnse!1 des Ctlstilles.....
( Hugo, Thé€ltre, HernElni, V, III )
confi gurElti on.
mes aO/ljO!lS
mes Dastilies
mon sMge [J/I conseii 08S Ctlstiiies
"Noi j 'oi mtl pMIl mes drtlps!nt! peine et mon réveii
/les iiens et mon tnwt!ii mes dOl/tes et mt! honte. ..
(Eluôrd P, ( 1953), Poèmes,Une leGon de morElle, pA7)
configuration.

84
/Yo/j'ei
mtJ peetll
mesdreps
IlltJ peine
. et mon riveil
et 1170/'} !rtJYtJii
.mes t..ioutes
et ma l!onte
"Et ttJ flel/r; et tM sei/?, et ltJ flIli( et !'I1ypn{lse
1:"
; {Int . '
/tJl
t '
mOl/rlr l/fl pl3ll, 7
[, a li,
L,e, .1> tlii '"
L,ms A I "
uOIW(}ll.,
(Apolllnôire G, 1969, Poèmes fi Lou, p46)
configurôtion,
Et t (} /lellr
et t{ln sein
et ltJ l'll/it
el 1il!/P/JOSB Hi ~!/it leit /FlOllrir 1//7 pel! aBelle 8tl bois liorr/iéJril
5':'2-3-
Test de l'extrllction
COrnille le précédent, ce secDrllj t.est perTnettrô essent i eIl ernent
de distinguer les joncteurs de liste des éiéments t.els que "Sl..wtDUt,
précisément, etc" avec lesquels ils risquent d'être confondus.

85
Rôppelons qu'on peut identifier une liste par le fait que tous ses
éléments peuvent être extrôits ensemble êlU moyen d'un dispositif comme
"c'esLque".
-
''l'lonor!l- et Devtlf/pet ont ft//t st/voir ql/'ils recevreietit, ce soir. Ime
difigetion des étl/diellts et 1j,lcie/7s "
( L'Hurnêlni té, 04-12-66, p.2 )
- C'est l'Ionory et Devtlqllet /1.lIi ont ftlit stlvoir qi/ ï Is receFrt/ieti~, ce soir.
Ime délégtltion des étllditJnt~' et lycéens
- "T,ro/s timmils ont reconl'III Nethelie l'lénigpn tlil!si f/pe .Joëlle AI/oron"
( Le Monde, 27-04-67, p.26 )
- C'est lVttlllcJl/e l'léll/gOll à/liS.! qtle ,../oë//e .AllOl-Ol']_qtle t.rois tén']oins ont
.reC{trtlJtIS.
Si nous êlppliquons ce critère de reconnaissance de lêl liste cl des
énoncés comrne :
':ll j,! ooserve /es trOllbles O~i:> l Z'ystkit!, Sl/r/Ollt les eflets de l 'IJ!I'fInose. "
( Le Monde, 04-10-66 )
'() les d/ver.,tlences reste.rlt prof{l,"J~-fes sur le fol'!d, el! pert/culier sur les
seleires
( Le MOI1,je, 23-1 (1-66, p27 )
on constêlte qu'on êI êlffôire cl une liste. Ce qui '!eut dire que "surtout" et "en
pôt-ticulier" n'empêchent PêlS le fonctionnement de liste.
C'est les tr/?llNes o'e ./'!lystirie, sur/ollt les el/ets o'e /?!!;~'1nose _ql! ;'!Y
obsert,'t?

86
ref'tent pro/orJo'es.
A pl'lrti r de ce moment, ll'l tentl'lti on est grl'lnde de prendre ce type
d'éléments pour des joncteurs de liste. En réôlité, ces éléments ne sont
pôS des joncteurs de liste. Lô propriété côrllctéristiQue du joncteur de
liste n'est pllS dllns le fllit QU'illlPPllPl;t dllt1s une liste, mais dllns le fllit
Qu'il n'ôppôrtient È! llucun des terrnes de lô liste. Le test de III mobilité
énoncé ci-dessus le prouve. Le test Qui suit le confirme:
Si on extrôi t un il un les é1érnents d'une 1i ste llU moyen d'un
dispositif comme "c'esLQue", le joncteur de liste ne peut être pris È!
l'intérieur du dispositif, ôlors Que des éléments comme "surtout, en
pllrticulier, précisément, etc" peuvent l'être.
- "Trois témo/tlS ont reco/'JfJ1I Nr!llNJiip /'/étligorJ eins/ qllP .IoNie AII/lro/J "
( Le Monde, 27 -04-87, p.26 )
,., C'est NetMiie l'Iénigon eirlsi qlleJlpe trois témoins ont reconml.
,., C'est einsi ql/e .IoNie AII!t.ronJl.lle tro}~" témoills ont reconnll.
- "L IJ prillc/plJ/e innovetim concerne les se/e/H;~' des petites elltreprises
lUI lBS selories tOl/chés pur Ill? /iC8lJcie.li78111 collect/lji/sqll li lieUr
perSo.tll'ies.
( Le f'londe, 23-10-66, p.27 )
,., l''a.-./ lüc' <'i'<I··~r.i6~ n'a~ noiito,-· a!'}ir.a'Prl·~"" nu nu" l'~ nrl·nr·}·n~/o
~
I .....~ ..''-'
f..f.
~L'''' Lic;,:t j"L'lJ
L'''' 1."
L
L'
~
...,L....,~_..,.~.
(J ~'.'
L' l,.. 'L./IL-
.ù'llJoveti{lli CO/lcerne
,., C'est 011 les se.!tJn'is tOIIDl;is per 1/,1') iice!'1ci8ll'lent ccliiecUr jllSqll'6
lJ8t1lJ!8rso/}!'}8S Jlpe le pr1fJcf{h..9/e Ü7l}{}Vttt jOli concerne.

87
"AINSI QUE" et "OU" sont des joncteurs de liste dans ces
exemples, d'où l'impossibilité de les prendre tl l'intérieur du disposltif; ils
n'appartiennent tl aucun des éléments de la liste. Ce qui n'est pas le cas
avec "surtout" et "en particulier".
-
"II Y ooserveles troi/Oles del'IJysten·e., si/rtO/dles effets de l'lJypnose. "
( Le Monde, 04-10-86 )
C'est si/rtoi/t les effets del'IJypnoSelli/IJ y ooserve.
- "(.) les divergences restent profondes Si/r le fonds., en portiCillier Si/r les
so!tJires. "
( Le Monde, 23-10-86, p27 )
C'est en l!.ortiCillier Si/r les soloireSlli/e les divergences restent
profondes.
ce test est, en falt, le même que celui que NOLKE emploie quand
il essaie de montrer que ]"'adverbial paradigmatisant" est attaché tl son
"noyau". En effet, l'argument de NOLKE pour démontrer ce tralt de
l'"adverbial paradigmatisant" consiste tl dire qu'on ne peut le séparer de
son "noyau" "ovec leqi/el il se dép!tJce dons certoines tronsformotions..l.. l )
comme celle qui permet d'obtenjr une phrase clivée.
Pierre monge si/rtoi/t des giiteoll,~:
C'est Si/rtOi/t des gtiteo//xlli/e Pierre monge.
Ces deux tests que nous venons de présenter ( tl savoi r : 1a
mobilité et l'extraction) nous amènent tl considéder que dans des groupes
comme "mais au contraire", "mais plutôt", "ou précisément",etc, seul le
(1) : Cf. NOLKE H., (1983), op. ci!., p.20

88
premier élément est joncteur, le second ne l'est pas En effet, d'une part, il
peut être déplacé ala droite de l'élément de liste qui le suit :
• Ce n'est pos Illi mtlisIl/Idot elle qlli en porte 10 responsobilité. •
( Le Robert Méth., 1982, p.l 080 )
con fi gurat ion.
Ce n'est
ptlS
Illi
mois
Il/Idot elle qlli en porte Itl responstlbilité
On peut al/oi r.
ce n'est
ptlS lili
mtl/~~
elle /2/ldot
d'autre part, ce second élément peut être pris al'intérieur du
dispositif "c'esL.que", en compagnie d'un seul des éléments de la liste.
C'est Il/Idot elleJ1Pi en porte Itl responstlbilité.
C'est l'occasion de signaler la différence qu'il y a entre ·plutôt"
et ·plutôt que·. En effet, ce dernier sera analysé comme un joncteur de
liste (cf. infra p. 167). Il ne peut être pris al'intérieur d'un dispositif
comme "c'esL.que", ni ne peut être déplacé ala droite de l'élément de liste
qui le suit.
- ·On misertl sllr Itl qlltllHé I!/Idot tlpe Sllr Itl qlltlntité. •
( Le Soir, 15-10-86 )
'" C'est Il/Id0t tlpe sllr 1tl qlltlntité_tll! 'on miserti.
'" C'est Sllr 10 qlltllité Il/Idot tlpe_qJ! 'on misertl.
'" on misero Sllr 10 qlltllité
sllr 10 qllont/té Il/Idot tlPe.

89
5-4- le stotut des éléments tels que: -SURTOUT,
PRECISEMENT SUREMENT,
HC.-
Le joncteur de liste porte sur lô I-elôtion entre les éléments mis
en liste Ce Qui fait que là où il n'y ô pas ,je liste, on ne peut pal-1er de
joncteur de liste.
'" il n (Il/li!ie pos i 'ttrtIiierie m:
~ L" peur'ou ~ ft/lI COlTl/Tlt!! Ire bien des têt/des.
Dôns des exemples du twpe •
il boit et de 10 Nire
Il boit mois 011 ",i!l.
on ô un "ET" et un 'liAIS" de surenchère (1) qui portent sur la relation entre
l'élément Qui leur est subséquent et un élément ,je vôlence à réôlisôtion
zéro ( 0 ) plôcé fI gôuche
ii boit iJ et de io Nere
il boit iJ mois 0'1/ vin
Les éléments tels Que ':"llrt(}II(, precisimM! e/lptJl-ticulip,r, ... "
que f~OLKE ânô 1yse comrne "ôdvertJi ôux pôrâ,ji grnôt i '3ônts" portent non pôs
sur la r-elation entre les élérr,ents en liste, rnôis sur celle que le verbe
entretient âvec un élément de 'Oô vôlence ou de sa l-ectlOn. C'est POUl- celô
que l'enwloi de ces éléments n'exige pôs l'exi~;lence (J'une liste.
1/· Il
J-,
arva
'~Iwtnl't lùC' 0"'"(<2/.-' o'a 1- '~llln,...,(.,.,·"Ci
.'
.::J'
J:J 'l:""'.
, L ·
..'
. . . . .
'L
IL-'"
Ço.' .'l:""' ....'
L_.
!Jyr'......·..' ..·.
/lëme Pierre est ",8/111.
il ct âc/'Jeti jIf'icisimMt II/le t/ercedes
(1) : Ci. BllGER M" (1983), op. cil.

90
Par ailleurs, il est difficile de mettre ce type d'éléments sur un
associé, qui, par définition, n'est pas régi par le verbe.
"'SurtOllt
qlli que tu clloisisses., il ftllldrtlit tlller cllez le médecin.
"'l!réCl~<;ément
Ces éléments ne peuvent être pris pour des places de
construction. On ne peut les extraire seuls avec un dispositif.
'" C'est sllrtoll(qi! ~l observe les effets de 1'IJ!lpnose.
'" C'est l!récisément ilP ïl tl tlclleté une tfercedes.
Ce type d'éléments portent précisément sur la relation entre le
verbe et une réalisation lexicale de]a valence ou de ]a rection. En effet,
aux exemp1es :
Il!I observe sllrtollt les effets de 1'IJ!lpnose.
Il tl tlclleté l!réClsément une tfercedes.
on ne peut fai re correspondre 1es réa] isati ons cl itiques:
Il les!l observe sllrtollt.
Il[tl tlclleté l!récisément.
qui doivent plutôt être mises en relation avec des énoncés dans lesquels
"surtout- et "précisément" sont des associés.
SlIrtol/~, il!l observe les effets de 1'IJ!lpnose.,
Précisément, il tl tlclleté une t'lercedes.
Même une réalisation en double marquage n'est pas possible.
'" Il les !I observe., surtollt les effets de 1'IJ!lpnose.
'" III 'tt tlclletée., l!réclsément IIne tfercedes.

91
Quand ces éléments apparai ssent à l'i ntéri eur d'une 1i ste, il s sont 1e plus
souvent accompagnés d'un Joncteur de liste comme "ET". Ce Qui montre
davantage 1eur différence de rôl e avec 1es j oncteurs de 1i ste.
·Un Ilommtlge tl été rendll d fi. A/tlin Devtlqllet ptlrp/I/siellrs Ortltel/rs, et
nottJmment ptlr /"/ CIlirtlc •
( Le Monde, 09-12-66 )
EI/e ptlr/e /e frtlnctlis, /ong/tlis., / esptlgno/ et sllrtollt /e dtlnois.
Dans cette position, ces éléments portent sur la relation entre le
verbe et les éléments de liste Qui leur succèdent
Ces éléments représentent des ajouts au même titre Que les
marques de négation ou d'interrogation. Ils expriment une modalité Qui est
difficile li nommer mais Que nous essayons Quand même d'expliquer dans ce
Qui sui t
Un élément Qui est dans la rection ( au sens large) d'un verbe est
soumis li la modalité de ce verbe. C'est ce Que prouve le fait Qu'on puisse le
mettre en contraste avec un autre élément
-
•( ) Rome vellt lin mtlftre"
( Racine)
Rome vell! lin mtlftre mtJJ~"ptlS lin t!!!tln
- 'Z es gtlrdes dl/ corps ont ctlmpé ( ) tlllX ClltJmlZs E/!J.sés. "
( Aragon)

92
Les §Jrdes dll corps Mt ct/mpé tillX ClNJml2.S Elysés mtlis pt/sp /ES{f/âlhtde
des /nYâlides.
--Qutmd le verbe é plusieurs tennes régis, 'oô modalité ne porte péS
équitéblement sur tous ces termes_ E11e est orientée vel-s "un d'entre eux
C'est ce qui expli que qu'un énoncé comme 1l'sui vtmt :
P"'II'
}
u~
~
I l '"
U
nQ,~
~{i-<..
Q'~/"ot';
(.fI.-
JI.'
ç. 1ma "{i
'fIL'
?'
fIit 'I. ro
L I ' "
fln",-
"-'U!
,~""
.. 1.'1.' '-I-,;ro
LOI C.
peut fi'loir deux significétions :
- 6 lô première siqnificétion correspondrô le contrés te :
PtlIli IltJ PâS tJc/Jeté litre V{fitll.re pmlr SO/J frire mâ/S IlliB fticf/.clette.
- 6 lé seconde siqnificôtion correspondrô le contréste :
Pâlli IJ tJ PâS eclieté IInt! VOl/lire plNlr son frire mtJ/s 12.01lr St/ soellr
Dôns le premIer cas, lô rnodélité négétive du verbe est orientée
vers "une 'Ioitul-e", et, dëns le second CfiS, e11e est orientée vers "son
frère" Il nous semble que ce phénomène se rencontre ôussi bien évec lé
modélité négétive qU'évec les modalités flffirmôtive et interrogélive_ En
effet, '01 on reprend le même exemple il l'ôffirmôtif et il 1'1nterrogôtif, on ô
toujours deux intel-prétôtions possibles selon qu'on oriente lô modôlité du
verbe sur l'un ou l'autre des tenrres régi s_
- premi ère i nterprétôti on : correspond l'lU contrôste :
P",,,I '" "'l~;'0t'; '/~O "nl-'I,ro n"I'" ~'-'/i' ;r';ro mQI-~ rofRr l'nu hl-C'flC/O't o
.. u<~, u u ·fJL::'
L e . JfL-
rI.'
L
'1 C. ~'L'"
..'1.., 111.-1 L-
U
.....I-'U:'"
".c:- J..'
'.::f' L-l
Co.
et /'l{l!?
- seconde interprétôtion : cOITespond aU contrôste :

93
et /"1[r/}
- F'tJ/II t! t-il tJcl!etè ft! voitllre pOlir SO/} irère .7
-première interprétl'ltion : correspond ô :
L7'll' p.''''' R ,Qr-"atb II:!- '''71'"ra ""'Ir "'0'" ,'rara fi,-,Qir- ",R" ftJ n,i;""'jatt a
' • . , .
L'''.'
(J
u(.·l/'.-.L-
, 1 .
ILn
L-.}..'L"
..'
'Ii .'11.-/ L-
I.L.I ..' }.........
' .
,L}L·YI.·
LOI
L".
- seconde interpt-étl'lti on : correspon/j 6 :
Ot//, F~,-"1t/l ~ ttc/Jeté ltJ yoiture {10tP- SOli {rire l'nefs pttS f:!./Nlr so soeur
Dl'lns les exemples que nous l'l'Ions employés Jusqu'jci, rien
n'jndique, l'lU pl l'ln formel, l'jnterprétl'ltion qu'il fl'lut choisir,
Les éléments tels que "surtout, précisément, même, en
pl'lrticulier. etc" sont des ajouts qui semblent l'l'loir pour eifet d'indiquer le
terme de rection sur lequel ll'l modl'llité (1) du verbe est ot-ientée.
En effet, si nous introduisons un élément de ce type dl'lns un de
nos exernples, l'jnterprétl'ltion l'lttendue serl'lit celle d'I'lprés ll'lquelle 11'l
modl'llité du verbe est dirigée vers le terme l'luquel est l'lttl'lché l'élément
i ntrodui t.
- P~t/l Ct t!c.lt~té une yoflt/re.. p{it/r so/'"! treFe précJsen:r8td.
L'interpr-étôtion l'l\\.tendue.. pour cet exemple, est celle qui
correspond ôu contrl'lste :
>
Ces éléments tels que "précisément, surtout, etc" sont proct-Ies
des dispositifs comrne "c'esLque", "il y ôque",etc (2) qui sernblent ôvoir
eux l'lussi pour effet d'orienter lô rrlodl'llité du '·... erbe sur un terme de
( t) : Il s'agit en général d'une modalité positive,
(2) : Cf. BLANCHE-BENVENISTE Cl, et elii, ( 1984) ,op, cil.

94
vôlence ou de rection, Cependant, ces dispositifs ne peuvent jarnais
apparaître il l'intérieur d'une liste du fait qu'ils extraient la plôce
syntôxique elle-même occupée par la liste, ôlors que ces éléments tels que
"surtout,.préci sément, etc" peuvent àppàrà ître dans une 1i ste, On à des
exempl es comme:
'ï1Y observe
les trol/bles de i?iystkie
sürt(itlt
la~ a(ht~ ria 1'/""'7",a "
,'L-L'
L-.'! Co
..'
(fC. .' ."!y',."
L' .. Lo.
( Le 110nde, 04-10-66 )
'Z es divergeliœs restent profolldes
st/r lelo/'Jd
ellptJrtiClllier sl/r les stiltiires"
( Le t'londe, 23-10-66, p.27 )
Pàr contre, on ne peut s'àlTanger de mtlnière il avoir "c'esLque" il
l'intérieut- ,j'une liste, Pàr exemple, il pàrtir de:
"II,
_
..
l'''t ara
_.
('7
L·!
.... '
l
,1, ,,'ta'
;:.. } L' '
leurs /{fnCeS
lellrs bill/cl/ers
ietlrs ceÙittires: ..
( FI ôubert )
on ne POUtTôit ôvoi r :
., I/ç '",:dar.:::u-,t vit-

L
. . . .
L' 1 L-o'
L-J.·
.".'
t!
leurs l [tliCes

TROISIEME PARTIE: MICROGRAMMAIRE DES JONCTEURS DE
LISTE_

96
VI : LE TYPE -ET...ET"
On trouve une analyse du joncteur "ET.ET" dans la thèse de
Mireille BILGER (O. Nous classons sous ce modèle de "ET...ET" les joncteurs
suivants:
"TANTOLTANTOT, SOILSOIT, SOIT...OU, OU (BIEN)..OU (BIEN), NI...N'".
6-1-
Bref roppel de I"onolyse de M. BILGER .
Nous avons déja évoqué cette analyse (cf. supra p.4? ) pour
proposer \\a structure "ET a ET b" comme le modèle de ja liste Beffet
d'énumération. Rappelons les caractéristiques syntaxiques essentielles de
cette structure.
Premièrement, cette structure "ET a ET b" ne permet pas le double
marquage avec une forme clitique qui regrouperait les deux éléments.
"? Et Illi et elle Ils t QccomptJgnent "
(M BILGER, 19B3, p39)
Deuxièmement, elle n'est pas employée avec les verbes complexes.
" '" II les séptJre et Illi et elle. "
(M. BILGER, 1983, p 40)
" '" II séptJre et Illi et elle. "
( 1) : Cf. BILGER M, (1983), op. cil, p.p. 39- 40.

97
Troisièmement, elle ne peut être soumise Il une restiction.
- ? .le ne pense que et " Illi et " elle"
(H. BILGER, 1983, p. 42)
.7Je nepense n"en que et " JetJn et " FtJul.
7Je n 8cnrtJ} IIne let tre qlle et " JetJn et " FtJlIl.
? Rien que et Illi et elle t 'tJccomptJgneront " ItJ gtJre.
Ainsi, de ces trois cllrllctéristiques essentielles, il llppllrllit que
dllns III structure "ET Il ET b" 111 plurlllité des termes est externe; elle n'est
pllS mllrquée sur le verbe. l'effet sémllntique produit pllr cette structure
est l'énumérlltion. Lll liste est sllisie comme une suite d'éléments
distincts.
6-2- Etude des joncteurs regroupés sous ce
type -ET...ET-
6-2-1-
Introduction
Les joncteurs regroupés ici sous 1e type "ET...ET" présentent ces
cllrllctéristiques en tllnt que Joncteurs Il effet d'énumérlltion.
En plus, on peut poser qU'ils forment une unité fllite d'llU moins
deux éléments di scontinus et pllr lli lleurs morphologi quement identiques.

98
En effet, le premier terme de ces joncteurs est nécessairement en
relation de solidarité avec le second. Ainsi, dés Qu'il apparaît on a affaire
li un groupement au moins binoire. On ne peut avoir les réalisations:
"ton t"t
0 ... 0""
"
't
SOI... O" , ou... 0""'
, ni... 0",et c.
• Une fois ptJr mois il ytJ sllr le terroin et enfile tenttit le deberdeur du
docker t tJnt6t l'uniforme du policier. "
(Le Monde, 23 - 10 - 86, p.6)
'" Une fois per mois il YO sur le terrtJin et enfile tentot le dêbordeur du
docker.
• Vos exigences sont excessiyes, elles yont nous condllire soit ti rtJlentir
10 constmction de telle centrole nllcléoire. soit ti différer le
modernisotion de notre résetJll. •
( Libération,J8-01-ô7,p.8)
"'.. elles yont nOlis condlllre soit li ceci
"Son pére 0 pu deroger 011 por /{J cllorrlleJ!jljIor 10 molle. .
( Le Robert, p.79B )
"'1/ tl pu deroger 011 comme ço
"Ceqlli resto.. ctitoit 011 bien l'otttJcllement pllr et simple OIlxpr/vileges
011 bien lIn ot/ocllement jllstfflé por ItJ rtlison d'Ettlt. "
( Le Monde, 23-10-86, p.3)
'" Ce qlli resto.. cetoit 011 bien ceCi
"II ne s'ogit ni diln gel ni dilne tJnntlltJtion de dépenses·
( Le Mond~, 27-ü2-ô7,p.23 )

99
'" Il ne s'oJgit ni dilll gel
De même, le second terme de "TANTOT.TANTOr, et "SOIT ..SOIT"
est solidaire au premier. Il ne peut apparllÎtre isolément. On ne peut llvoir
les réalisations:
"OTANTOT·, • O..SOIT·
'" CeltJ VtJ nOlis condllire li ceci soit li celtJ
"'Une fOl~" ptJr mois, 1/ VtJ sllr le terrtJin et el7file le débtJrdellr dll docker..
tontôt lilllfforme dll policier
L'unité en Question Que constituent ces joncteurs peut se
manifester par plus de deux éléments discontinus. On aura des réalisations
comme:
"ET.H..ET", "TANTOTTANTOLTANTOT", SOILSOILSOIT", OU
(BIEN) OU (BIEN) OU (BIEN)", etc.
• /isisodressent tJIIX chrétiens et tJ/lX ps!/chtJnol!/stes en interrogeMt
ttJntôt les dogmes de l'Eglise, tMtôt le récit bibliqlle 011 le NOllveol1
TesttJm8!lt, ttJntôt le décollverte fretldiMnE!. "
(Libérlltion, 09-07-87, p.23 )
... en /nterrogeMt ttJntôt les dogmes de l'Eglise
tontôt le récit bibliqlle
1!1l.-
le NOllvetJl1 Testoment
tentdt !tJ décOilverte frelldienne

100
"l1tlis soit /{} poesie, soit lironie, soit ql/elql/e ilii/minisme ( ) ont tllors
tOI/t stll/~é. "
( C10Ullrd cité pllr Grévisse )
Ittlis soit Itl poésie
soit 1ironie
soit ql/elql/e ilii/minisme
d l'école ql/tlnd il !/tl~tlit I/ne sortie qllon nOliS mentlit 011 tlll clrèmtl 011 tll/
thMtre 01/ tll/ ti /{} Jetee
( BtJrtl!. 85.. 2 )
.. ql/on nOl/s mentlit 011 tlll cirèmtl
011 tJll thetJtre
011 tlii
d ItJ Jetee
.. Cette mesl/re ne tOllchertJ ni les empnmts contrtlctés ptJr les
entreprise.". ni les prêts detl/de.". ni certtlins emprl/nts pOl/r l'tJchtJt de
logements. "
Cette mesl/re ne tOl/chertJ ni les emprl/nts contrtJctés ptlr les entreprises
ni les prêts detl/des
ni certtJins erl'lpnmts pOl/r l'tJchtJt de logements

101
Dans ces exemples, le nombre d'éléments composant ces joncteurs
discontinus ne dépasse pas trois; cependant, dans une énumération plus
longue rien ne s'oppose fi ce qu'on ait plus de trois éléments. En fait, allec
ces joncteurs on (lautant d'éléments discontinus qu'il y'aura de termes
dans la liste.
L'emploi du modèle ·SOIT...501T" semble plus fréquent que celui de
"soi Lou· pour les longues énumérations. On n'(l pas d'ailleurs rencontré la
suite ·soiLou...ou". Cependant, elle est grammaticalement possible.
... soit /tl poésie
01/ nronie
01/ ql/e/que i//I/minisme ont tl/ors tOl/t StlllVe
La suite ·soiLou...soit" est grammaticalement refusée. L'exemple
sui liant :
'Soit /tl poésie 01/ / 'ironie soit ql/e/ql/e il/I/minisme ont tl/ors tout StlUV8. •
n'est acceptable que si on fait un ensemble avec les premiers éléments de
la liste. En d'autres termes, il faudra considérer que "ou" n'est pas au
même niveau que "SOIT...SOIT". On fera apparaître cela dans une
configuration comme suit:
Soft
/tl poesie
01/ /ïronie
soft
ql/e/ql/e f/ft/mfnfsme ont tl/ors tout Stll/ve

102
6-2-2- On vérifie, par un cas extrême, qu'on a un effet de sens
disjonctif sur une liste organisée par "TANToT...T ANToT", "SoIT...5olT",
"SoIT...oU", "DU (BIENLOU (BIEN)" par le fait Qu'ils lient facilement les
formes comme ·tout le monde", "tout" avec celles comme ·personne", "rien"
Qu'il est difficile de lier par d'autres joncteurs du fait Qu'ils s'excluent
mutue11 ement.
VOliS prenez soit
tOllt le monde soit
personne
soit
tOlll
011
den
011 l'bien.!..
ou l'bien)
J'opercevois tontôt tOl/t le monde tontôt personne
Sur le plan lexical, cet effet disjonctif est net dans certains cas:
LO enoncellerie semble sOl/ciellse d'éviter qllovont cette déclorotion, et
en foit li n'importe qI/el ôge.. les jeunes gens en cOllse ne pllissent être
explllsés soit seills soit ovec Iellrs porents. "
(Libération, 21-01-87, p.23)
"PollmeZ-VOIIS olttodser mon fils Fil li qllitter le lycée soit mercredi
soir 011 jelldi motin. "
(cité par G. Antoine, 1958-62, t.2, p.1113)
'(.) 10 longlle ne ploce pos le sllJet porlont devont 1oltemotive ql/i
consiste 011 bien li répéter 011 bien li effocer. "
( Ebbe-spang Hassen, 1980,Revue romane XV, 1, p.96)

103
Avec "T ANTOLTANTOT", on relève précisément une non-simult!lnelté Sl'lnS
pour Eluttlnt qu'on puisse déterminer un effet de successivité entre les
éléments liés. On El pElrticulièrement un effet de sens itérEltif. On peut
vérifier qu'on El égEllement un effet de mouvement pElr le fElit que
"T ANTOT...TANTOT" ne s'emploie pElS fElcilement Elvec les verbes de phElse 2
qui ont IEl formulEltion longue (1)
~ Lin pont treverse tentôt ce flellve-ci tentôt cellli-Iti
~ Lin mllr entollre tentôt mon clJemp tentôt le tien.
6-2-3- ContrElirement ô ce qu'on pense souvent, on ne peut
substituer indifféremment "SOIT ...SOIT" ( ou "SOILOU" ) ô "OU (BIEN)...OU
(BIEN)". En effet, ce dernier peut ElppElrElÎtre dElns une construction
simultElnément Elvec un pronom interrogEltif correspondElnt ElUX éléments
liés. Ce qui n'est pElS possible Elvec "SOIT ...SOIT" ( ni Elvec "SOIT ...OU" ).
"je demendeJlpi e le pllls de religio/J., oille celomniellr qllipersécllte, 011
le celomnié qlliperdonne ?"
( VoltElire, Alzire )
~ je demtmdeillli e le pllls de re/igio/J., soit le celomniellr ql/ipersécllte.,
soit le celomnié ql/i perdonne.?
·Ol/i l 'tt VOII!I~, Ol/ ses perents 011 lili-même .?"
~Ol/i l'tt vOl/Il/, soit ses perents soit 111i-méme ?
Ainsi, lorsqu'on El ElffElire à une interrogEltion qui porte sur les
termes de lElliste , l'emploi de "SOIT ...SOIT" n'est pElS possible Ellors que
(1) : Pour les phases de verbe cf. BLANCHE-BENVENISTE Cl. et shi, (1984), op. cit., p.Sl

104
ce1ui de ·OU...OU· l'est.
On remarquera que si l'interrogation porte non plus sur les
éléments de la liste mais sur l'ensemble de l'énoncé, alors l'emploi de
·50 IT...SO Ir organi sant une 1iste Il l'i ntéri eur de cet énoncé est possi b1e.
''Est ce vrtJi que demtJin nous ptJrtirons soit tJu clnémtJ soit tJ/I tllétJtre 7"
6-2-4- L'emploi de "NL..NI" peut contribuer dans certains cas Il
créer un effet désindividualisant qui se traduit au plan lexical par
l'absence d'article devant le substantif. Cela est fréquent lorsqu'on a
"avoir - comme verbe recteur, mais cela se rencontre aussi avec d'autres
verbes. Les exemples suivants:
ï 1n 0 ni tJmis ni ctJmtJrtJdes -
( France Info )
"(.) dtJns un conflit IJIlclétJire iln~I tJ/lrtJit ni vtJinqlleur ni vtJinc//. -
( L'Humanité, 22-05-87, pA )
TontrtJirement tJ/lil' conférences précédentes iln!l tJ donc nigtJgntJnt ni
peroont. "
( Le Monde, 23-10-86, p28 )
donnent respectivement les relations de proportionalité suivantes:
lIno ni ceci ni celtJ
... Ji n!l tJurtJit ni ceci ni celtJ
... iln!l tJ donc ni ceci ni celtJ

105
Avec les Elutres joncteurs du sous-groupe, il est difficile d'(Jvoir des
réEllisEltions semblElbles, c'est ô dire dElns lesquelles 11 n'y II pElS d'(Jrticle
devElnt les substElntifs liés,
"'II tJ soit
tJm/~<; soit
ctJmtJrtJo'es
tantôt
tontQj
011
011
et
et
Cet effet désindividuelisent que permet le réEllisetion "nLnj"
est exp 1oi té dôns 1El IElngue 1it térEli re comme dôns l'exempl e suivElnt dans
lequel du lexique ( + humein ), grêce Il cet effet déslndividuelisent, est
combiné li du lexique ( _ humElin ) .
"L 'liomme d'tlffoires ne connoÎt ni pêre ni mêre ni onc/e., ni tMte, ni
femme, ni enfMt. ni DBOII, ni Mid. ni propre.. ni sole., ni CIioIJ{f.. ni froid. ni
[liell, ni démon. "
(Léon Bloy, Exégèse des lieux communs, XII, p.34)
Sur le plôn pronominel, on 1l pour cet exemple une meilleure
proportionEllité avec lEl proforme "çlf' ( ou "ceci/cele)
// ne conno!t ni .ct! ni
fa
ni f(} ni
co etc
ceci
ceci
ceci
ceci

106
6-3-
les reolisotions "O...tT". "O...NI". "O...OU (BIEN)"
Pour les joncteurs "ELET", "NI...NI", "OU (BIEN) ..OU (BIEN)", on tl
deux possibilités de rétllistltion . Pour ltl première possibilité, le premier
terme de ces joncteurs est donné; ce Qui correspond tlUX rétllistltions :
"ET..U", "NI.. NI", OU (BIEN) OU (BIEN)"
Le "ET" Qu'on tl dtlns cette rétllistltion est un joncteur de liste. Il
est homonyme è deux tlutres "ET" Qui ont un fonctionnement différent: Je
"ET" de complexité et le "ET" de surenchère. Nous reprenons l'étude de M.
BILGER (1) pour distinguer ces trois types de "ET".
6-3-1-1- "ET" de complexité
Il s'tlgit du "ET" contenu dtlns les exemples suivtlnts :
0- "Lft division syndicale 1'0 khoppé !telle. ce mord/. Mtre 10 Bastille et
le Polois royo/ "
( Le Monde, 23-10-66, p.27 )
!t- Je sépore le gorça"! et 101ille.
Ce -et" est produit pâr un constructeur complexe. Dtlns (tl), il est lié è ltl
synttlxe de "entre", et dtlns (b) è celle de "séptlrer" Qui exigent tous les
(1) : Cf. BILGER M, (1983),op.cit., pp.37,et 53-54.

107
deux ce type de construction avec "et", ou 6 défaut un pluriel
morphologique ou un singulier collectif:
"Pour les suivtJnts de 10 guerre., il s'ogissoit d'édifier 10 poix entre les
peI/pIes." ..
( Le Monde. 10-11-86, p2 )
je sépore le grol/pe
les enfonts
M. BILGER observe que la négation doit porter sur l'ensemble du
groupe relié par ce "et" et non pas sur chaque terme pris individuellement.
:/e ne pOl/rrois12.0S occompogner Pierre et 110rie d 10 gore. "
( M. BILGER, 1983, p.38 )
Ce qui veut dire, en d'autres termes, que ce "et" ne correspond pas 6 "ni" au
négatif.
'" Lo division sy/ldicole 1'0 échoppé belle, ce mordi, Mtre 10 Bostille ni le
Polois-Royo!
'" je ne sépore pos le gorcon ni 10 fille.
Nous pouvons ajouter aux caractéristiques de ce "ET", le fait
qu'il ne peut marquer un contraste de modalités entre un premier élément
positif et un second élément négatif.
'" je sépore le gorcon et non 10 fille.
'" Lo div/~"ion sy/ldicole 1'0 échoppé belle, ce mord~: entre 10 Bostille et nM

108
le Ptlltli!LRo!ltl/
Il ne peut, non plus, s'adjoindre des éléments tels Que
-aussi ,même".
'" Je séptlre le gtlr.con et tliissi ltI fille.
même
'" Ceci et tJllssi celtl tllterne.nt.
même
Tout cela montre Que deux éléments liés par ce -ET" forment un
bloc, une même unité syntagmatique. Donc, il n'y a pas lieu de considérer
ce "ET" comme un joncteur de liste dés lors Qu'il ne correspond pas il un
phénomène de liste.
6-3-1-2- - ET • de surenchère
Nous avons déja évoqué ce -ET" dans les pages précédentes. Nous
renvoyons illa thèse de M. BILGER pour une étude plus approfondie. Il s'agit
du -ET- contenu dans les exemples suivants:
" Il boit et dlJ vin. "
.. Il ptlrle et li Il 'importe ql/i -
Comme l'a démontré M. BILGER dans sa thèse (1), ce "ET" relie
l'élément subséquent à un élément de même paradigme, non réalisé mais
prédictible il partir du verbe.
(1) : Cf. BILGER M., (1983), op. cit.

109
II/loit
iJ
et
vill.
pl
pl
Il ptJrle .2.... et
d nïml!.orte tiPi
On rencontre cette construction seulement avec les verbes qui
peuvent se passer de leur valence complément ( ex :" boire, manger,
fumer"). L'effet obtenu par cette réalisation est la surenchère, d'où le nom
"et de surenchère".
C'est en fait le même type de "et" que Mira Rothenberg (l)
ônalyse comme môrquant la rhématisation au même titre que la
ponctuation forte ou la restriction par exemple.
" Son fils IlJi mtJnqll8. TernNement. "
"PtJIII ne s'est entrtJÎné qlJ 'ti 6reno/l/e pOlir les jelJx oll/mpiqlles. "
"Elle COllrl.. et rtJpldement. "
( Mira ROTHENBERG, 1967, p2 )
Dôns ces exemples, l'ôpport d'information est fourni
respectivement par "terriblement", "il Grenoble", "rapidement" (1).
Cette construction avec "ET" de surenchère ne peut être prise par
le dispositif "c'est...que".
* C 'estet dlJ villilli. il /10il
(1) •Cf. ROTHENBERG Mira, (1987), ·Un morphème introducteur de rhème" in Etudes de
lillluistigue3 offertes au professeur Haïm B. ROSEN,J1~r ses collègues et ses anciens étudiants,
Tel-Aviv.

110
L'élément introduit pôr "ET" n'est pôs une réôlisôtion lexicôle bis
d'une même plôce de construction. Il n'y ô donc pôs lieu de pôrler de
joncteur de liste pour ce "ET".
6-3-1-3-
- ET- joncteur de liste
C'est de ce "et" Qu'il s'ôgit dôns lô réôlisôtion " O...ET ". Il
ôppôrôit nécessôirement dôns une structure de liste.
"AIJ sein delUtfNa, ilss'[JtttJqlJent., dmots voilés., d son style et dstJ
gestion. ..
( le Monde, 27-03-B7,pA )
Dôns cet exemp1e, 1ô présence du "et" ne s'exp1iQue pôr ôucun
constructeur complexe: l'un des éléments reliés pôr "et" peut occuper è lui
seul lô plôce de vôlence :
- ( ) ils s'[JtttJqlJen~, d mots voilés, fi son style (.)"
Dés lors, lô possibilité d'utiliser l'extrôction pour l'ensemble "ô
et b- signifie Que les deux éléments en Question représentent deux
réôlisôtions lexicôles distinctes de lô même position de vôlence p2.
C'est d son style et d stJ gestionJ1P)/s s'[JtttJqlJent d mots voilés ..
On peut même mettre les deux éléments en relôtion de
proportionôlité ôvec des pronoms ( interrogôtifs , ...) :
...ils s '[JtttJqlJent d...JI.11oi ?
Ce d çpoi lis s '[JtttJqlJé'n( d mots voilés., tJll sein de !Z(/'INa., c'est d son
style et d stJ gestion.:

111
Comme l'ont observé M. BILGER (l), et K(lrel V(ln Den E'r'NDE et (llii
(2), ce "ET" donne une réôlisôtion "A et B" ômbigue. En effet, l'énoncé:
:/eon et t/one {lnt deux enf onts. "
ô une double interprétôtion :
Jeon et tlone {lnt choCiln deux enfonts.
Jeon et rlone {lnt ensemble deux enfonts.
Dôns lô première interprétôtion, on peut employer lô structure "EL.ET".
Celô correspond ôlors li un effet d'énumérôtion. Dôns lô seconde
interprétôtion, celô n'est pôs possible, on ô un effet qu'on peut ôppeler
"ôssociôtif" ( A et B ensemble).
Ce type de "ET" ô été étudié en détôil pôr les ôuteurs cités
ci-dessus; nous renvoyons donc li leurs tr(lvôux pour une description
ôpprofondie. Nous ôllons de notre côté nous intéresser ôu côs où "et" ô une
expônsion ; plus précisément ôux trois formes suivôntes : "ET MEME", "ET
AUSSI·, "ET PUIS·, dont l'emploi est trés fréquent dôns l'usôge
6-3-1-4- "ET MEME" -ET AUSSI- "ET PUIS"


1-
D'ôbord, pourquoi ô'/oir choisi uniquement ces trois formes ôlors
qu'il semble en exister plusieurs ôutres qui combinent "et" ôvec un élément
ôdjoint, comme pôr exemple: ·et surtout", "et pôrticulièrement", "et
(1) : Cf. BllGER M., (1983), op. cil, p.37
(2) : Cf. Karel Van Den EVHDE et alii, ( 19B7) , op. cil, p 7

- - - - - - - - - _ . - -
112
seulement", "et précisément", etc?
A cette question, nous l'l'Ions déjl'l fourni une réponse dans les
pl'lges précédentes ( cf.suprl'l pp. 87 - 88 ) Que nous l'lllons rl'lppeler
brièvement
Tout élément Qui est l'ldjoint ~ un joncteur de liste n'en est pl'lS
forcément une expl'lnsion; en effet, cet élément peut être soit l'lttl'lché l'lU
joncteur soit l'lttl'lché l'lU terme Qui suit le joncteur. On vérifie Qu'on l'l
l'lffl'lire cl un élément l'lttl'lché l'lU terme Qui suit le joncteur pl'lr le fl'lit qu'il
peut être pris, cl côté de ce terme, dl'lns un dispositif en ·c'esLQue"; c'est
le Cl'lS de
"surtout, précisément, seulement, etc."
"PtJul tJpprend le frtJn.ctJl~", l 'tJngltJis,fl surtout le dtJnois. "
C'est surtol/t le dtJnois qll8 PtJu! tJpprend.
"PtJul tJ tJclteté cinq ctJltiers et seulement trois livres"
C'est seulement trois livres que PtJul tJ tJcltetés.
etc.
En revl'lnche, on l'l l'lffôire ~ un élément l'lttl'lché l'lU joncteur, si on
ne peut le sépl'lrer du joncteur pour le pll'lcer dl'lns un dispositif, cl 1l'l
ml'lnière de ce qui précède. C'est le Cl'lS de "même, aussi, puis" lorsqu'ils
sont combi nés l'lvec "ET".
PtJul tJ tJJlJln~" le frtJnCtJis, l'tJngltJis et même le dtJnOl~"
Quis
tJussi

113
* C'est même le dttnois qlle Pt/II! tt ttppris
* C'est I.!.IIis le dttnois qlle Pttlll tt ttppris
* C'est ttlissi le dttnois qlle Poulo oppns
2-
Ces joncteurs, ainsi constitués - 6 sal/oir. "ET MEME", "ET PUIS",
"ET AUSSI" - ne permettent pas la construction en double marquage Les
termes de la liste ne peul/ent être mis en relation ni al/ec un pronom
clitique ( + pers., + plur. J, ni al/ec un pronom clitique ( - pers., + globo J.
* clelellrporlertti d 1111 et même delle.
I.!.llIs
ttllssi
? J!!-pensBrtti d Illi et même delle
I.!.llIs
ttlissi
Ainsi, comme al/ec la structure "ET...ET"( 1J, il est difficile de
s~'Joi r si l'ensemb1e lié par ces jonc teurs est 6 sai sir comme une plural ité
ou comme une globalité
Le rapprochement a~'ec la structure "eLet" se justifie aussi par
d'autres faits.
On ne peut réaliser ces joncteurs al/ec des constructeurs
complexes.
(1) : Cf. BILGER M. (1983), op. cil.

114
'" ~/e [épore le gorcon et même le fille.
{ipis
ollssi
'" Ceci et même celtJ tJlternent.
{iPiS
mIssi
'" CtJ se sitlle entre Jtj et même jj
/2.lIis
tJllssi
On se heurte égEllement ÈI des difficultés qUElnd on veut
soumettre l'ensemble lié pElr ces joncteurs ÈI une restriction.
? ~/e ne pense qll 'ti PtJlll et même fi Pierre.
/2.11l~<:
tJlIssi
Il semble donc que le seul effet de sens à pElrtir duquel une liste
orgElnisée pElr ces joncteurs puisse être interprétée est celui
d'énumérEltion représenté pElr lEl structure "EL.ET".
CelEl explique pourquoi Elucune des structures "A et même B", "A
et puis B", "A et Elussi B" n'Ell'Elmbiguïté de lEl structure "A et B". Les
énoncés
JtJi §Cdt fi PtJtl! et même fi I1tJne.
tJtlssi

115
n'ont que l'interpréttltion :
Jo; écnl li POIJI et li /'/on'e séporément.
mtlis ptlS
Jo; kn't li POIJI et li l1iJde ensemll/e.
3-
En comptlrtlnt les rétllistltions de ces trois joncteurs, on
s'tlperçoit que, bien que correspondtlnt il une même structure
d'énumértltion, elles donnent lieu il des effets de sens différents, On tl un
effet de ( - successivité) dtlns les rétllistltions tlvec "ET MEME" , TT
AUSSI-, et un effet de ( + successivité ) dtlns les rétllistltions tlvec TT
PUIS", On vérifie celtl ptlr ltl ponctutllistltion , qui consistertl il tldjoindre il
chtlcun des termes liés un élément temporel. Soit les énoncés:
TIJ porleres li POIl! et mime ti Pierre.
Til perleres li Pelll et {}Ilssi li Pierre.
TIJ perleres li Pelll et I.!.lIis li Pierre.
Dtlns le troisième exemple où les éléments sont liés ptlr "ET
PUIS", il est ftlcile d'tldjoindre "il ce moment ci" tlU premier terme de ltl
liste, et "il ce moment lil" ( ou "qutlnd" ) IïU deuxième terme; tllors que celtl
n'est ptlS le CtlS dtlns les deux premiers énoncés:
TIJ perleres ti Pelll li Cf' n}(fment-c; et I.!.llis li Pierre li Cf' moment-Iti.
Jlpend?
? Til porleres li Pelll li ce mome/Jt-ci et méme li Pierre ci Cf' moment-/{j
Jl.llend?
? Til perieriJs li Pelll li Cf' moment-ci et ellssi li Pierre li Cf' moment-/{j
Jlpend?

116
La facilité Qu'il y a 6 ponctualiser différemment les éléments
liés par "ET PUIS" indique Qu'il y a entre ces derniers un effet de décalage
temporel Qui se trouve être précisément un effet de successivité.
TIJ perleres <1 PelJI elJjollrd'IJlJi et IZllis <1 Pierre demeifl.
Les réalisations avec "ET AUSSI", "ET MEME" par contre tirent
vers l'effet inverse, c'est 6 dire vers un effet de (- successivité ). Cette
remarque est corroborée par le fait Qu'on a plus facilement
Il l'oyeit PelJI tOlJjolJrs et même Pierre.
Que
?? Il l'oyeit PelJI tOlljollrs et Mis Pierre.
Dans ce dernier exemple, pour ponctualiser le premier terme lié
par "ET PUIS", on lui a adjoint la forme globalisante temporelle "toujours".
Cela fait Qu'il serait difficile de ponctualiser le second terme de la liste
par un élément temporel Qui marquerait une successivité par rapport au
premier terme. L'effet de successivité vers lequel tire le joncteur"ET
PUIS" refuse ce blocage. C'est ce Qui rend la rétl\\isation dfficile.
4-
On peut observer, toujours concernant les effets de sens, Que
"ET MEME" indique un effet de clôture, tandis Que "ET AUSSI" et "ET PUIS"
indiQuen:lient plutôt un effet d'ouverture. On verifie cela par le fait Qu'il
est facile d'avoir "ET MEME" aprés les formes globalisantes "tout le monde
", "tout", clôturant une liste, alors Qu'il est difficile d'avoir dans la même
position "ET AUSSI", et "ET PUIS".

117
,j III!
,j elle
,j t 01/1 le monde
et même ,j Pt!I/!
Elle pensert!
,j Ct!
,j Ct!
,j tOI/l
et même ,j CtJ
! JtJ! pt!rlé
,j III!
,j elle
,j t 011t le monde
et tJl/SS!
et l!.1I/~"
,j POli!
l Elle pensertJ
,j Co
,jco
,j tOllt
et tJl/SS!
et pllis
,j Co
L'explication s'appuie sur le fait que les joncteurs "ET PUIS", et
"ET AUSSI" produisent un effet d'ouverture qui invite Il un prolongement de
ltl liste Il un moment où les formes globalisMtes exprimées avant eux (
"tout le monde", "tout" ) ordonnent une fermeture de celle-ci. Un tel conflit
n'existe ptlS tlvec le joncteur "ET MEME" qui produit un effet de clôture
allant dans le sens eXlgé par les formes globalisflOtes.
Cette propriété de "ET MEME", que les constructions prises en

118
exemples ci-dessus mettent en valeur, explique pourquoi son emploi est
trés fréquent dans l'usage pour clôturer les longues énumérations.
- je ne résiste ptlS tlll pltlisir de VOliS révéler j'e,r/~~tencedune petite
snnonce SbllYtlge collée Sllr Itl vitnne de ces bolltiqlles fOllrre-toll~. ou l'on
trollve son qllotidien Iltlbftlle(, lin ttlille-crtlyoll.. lin sclltrollmp(. IIne voiture
de pompier:. lin peigne, lin éplJéméride.. des épingles 0 nournce, des
tliglll/les 0 tricoter et même lin mlni-glllde pOlir les impôts. -
( Eguipe Magazine 164, Sept. 1963, plO)
5-
Il est difficile de réaliser plus d'une fois TT AUSSI", "ET MEME-,
dans une 1i ste:
1
.
e. mISSI
et tlilssi
o Pierre
? Jtliptlrlé
o Ptlill
et même
ojetln
et même
o Pierre
On a moins de difficultés llvec "ET PUIS" :
Jtli ptlrlé
0 Pmll
et 1!-llis 0 Pierre

119
Avec "ET" on ne rencontre flucune difficulté. Soulignons cependflnt
Que cet emploi semble trés peu fréquent dflns lfl lflngue pflrlée. L'exemple Que
nous en flvons est tiré du frflnçflis littérflire.
"Voyez
le ciel
et les c/Jtlmps
et les tlrores
et les ptlystlns ( .. F
( Georges SAND )
En observflnt de prés cette réfllisfltion flvec -ET", on peut relever
un effet d'ouverture Qui réside dflns le fflit Que lfl suite énumérée semble
inflchevée et peut Il tout moment être complétée. Cet effet est produit pflr Ifl
répétition du joncteur ( est ce lié lll'intonfltion Qui semble ou~rflnte sur
chflQue terme venflnt flprés le joncteur ? ). A pflrtir de ce moment il est
possible d'expliquer lfl difficulté Qu'il y fl Il réflliser plusieurs fois les
joncteurs -ET MEME", "ET AUSSI".
En effet, on fl vu Que -ET MEME" tire vers un effet de clôture, et -ET
AUSSI- ~ers un effet d'ou~erture. En plflçflnt "ET MEME" dflns une construction
Qui génère un effet d'ouverture et Qui est lfl répétition du joncteur, on crée
un conflit Qui rend difficile lfl réfllisfltion. A l'opposé, on fl flvec "ET AUSSI"
un
phénomène pléonflstiQue puisque l'effet d'ouverture produit pflr le
joncteur est en même temps produit par lfl répétition du joncteur.
Pourquoi flvec "ET PUIS" Qui, Il l'instflr de "ET AUSSI" tire vers un
effet d'ouverture, il y fl plus de fflcilité Il répéter le joncteur? Lfl réponse
semble être Que "ET PUIS", comme on l'fl déjfl vu , exprime égfllement un
effet de succession. Cet effet de succession atténue le pléonflsme; la
reprise du joncteur est vue comme un découpflge successif des éléments de

120
liste
Il faut signaler, en demier lieu, que le joncteur "ET MEME- exprime
ur. effet de gradation qui est moins observable avec -ET AUSSI" et avec "ET
PUIS-. Cela est facilement vérifiable si on a affaire â des éléments
quantifieurs tels que "un, deux, trois, quatre, etc". En effet, on a plus
facilement
J'en tli
trois
et même qI/titre.
que
7 J'en tli
trois
et tll/SSi ql/tJtre.
7 J'en tli
trois
et !!.Ilis . qI/titre.
- - .
6-
En ce qui concerne le rllpport de modalités entre les éléments de
la liste, on n'a pas les mêmes schémas selon qu'on a affaire â -ET" ou â -ET
MEME", -ET AUSSI", et "ET PUIS".
Voyons d'abord
comment se présente ce
rapport quand les
éléments sont liés pllr "ET". Les schémas possibles sont les suivants :
~ositif et positif.
tlonory et Devtlql/et ont Ittit stlvoir ql/'ils recevrtlient, ce soir; I/ne
délégtJtion des étl/ditlnts et lycéens. "
( L' Humanité, 04-12-86, p.2 )
~ositif et négatif.
..Donon/.. il tI rtlppelé ql/e 1orme li rtlyonnement renforcé est Ilne mllnition

121
et non lin systeme d'olorme. "
(Le Monde, 13-11-86, p,12)
"ET" ne peut se trouver dtlns un contrElste du type: .. négEltif et
positif", Il est impossible, dElns l'exemple suivElnt, de fElire porter IEl
négEltion uniquement sur" fi PElul",
,?,? .le pt/rIe non li Pt/III et li Pierre.
TElndis que dElns les exemples suivElnts
:<>lIr cet te photo., je ne retrollve pt/s votre frire et votre soellr. .{ 1)
Lt/ plilpt/rt des spectt/cles 011 cht/nts qlle Otllldrel rt/conte dt/ns ses mt/Iles
ne sont jt/mt/is venlls en FrtJnce et pt/rfofs en occIdent. "
(LibérEltion, 18-09-86, p26)
le rElpport, des modEllités n'est pElS négEltif et positif, mElis négEltion ( positif
&"positif )~ Autrement dit, IEl négEltion porte sur les deux termes A et B,
d'où Elbsence de contrEls te,
On retient donc que "ET" peut exprimer un contr6ste de modalités
mElis seulement si IEl négEltion porte sur l'élément qui lui est subséquent
Avec les joncteurs "ET MEME", "ET AUSSI" ,"ET PUIS" le contr6ste
de modEllités n'est pElS permis Les seuls rElpports qu'on peut Elvoir sont les
suiv6nts:
- Qosi tif et Qosi ti f
'Z t/ sitlJt/tion dtJns le monde reste "compliqllée" et meme "dt/ngerellse" "
( Le Monde, 27-02-87, p3)
( 1) : DaM cet exemple, bien qu'on n'ait pas un coMtructeur complexe, tout laisse croi re qu'on a
affaire li un "ET" de complexité; d'une part parce quon retrouve une caractérhtique du "ET" de
complexité qui ne correspond pa~ li "NI" au négatif, d'autre part parce qu'une telle anal !/St est
conforme li 1'i nterprétation qu'on a de cet énoncé : "Sur cette photo, je retrouve votre frère et
votre soeur en~mble:

122
"II tI Sil ollvnr Stl comptlgmé fi d'e,\\'cellents dtll'}sellrs et tliissi fi des
chorégrtlphes no,rs et bltlncs. "
( Le Monde. 04-1 0-86,p.13 )
"II tlvtlit ftlit /louil/,r le plI//-over. les cl1t1llssette.", et [llIis tOllt ce qlli
s'ensuit. "
( cité pllr Gérllrd Antoine, 1958-62, t2, p 1230 )
-Néglltif et néglltif
Les joncteurs "ET MEME" et "ET AUSSI"ont des versions néglltives
qui sont respectivement "NI MEME", "NI NON PLUS". Ainsi les deux premiers
énoncés ci-dessus correspondrllient respectivement B:
LtI situtltion dtlns le monde ne reste ptlS compliqllée ni meme dtlngerellse
Il n'o ptlS Sil ouvnr Stl comptlgmé fi d'excellents dtlnseurs ni non [lIIIS fi des
chorégrtlphes no,rs et bltlncs.
Pllr contre, "ET PUIS" n'Il pllS de version néglltive, et il est
difficile de remployer tel quel llU néglltif.
*' ./e neptlrlertli!!.tlS fi Ptliii ni!!.llis fi Pierré!.
.? ./e ne ptlrlertli !!.tlS fi PtllI! et [lilis fi Pierre
6-3-2-
"O...NI"
6-3-2-1-
Lll grllmmllire scolllire considère qu'on Il III forme "NI"
( notée ici "O...NI" ) lorsque "1 e ver/le ( ) est déterminé ptlr les tldver/les
"
"
né!..ptls., "
. t" (1J
né!..po1fl.
t
e que "N 1...NI" es t emp1 "
oye l orsque 'ïe verIJe . )
Lest
ri "t
..'
l' d
·h
"
, , - ( 1)
ue errmneptlr tI verl,e ne .
Une telle règle n'est pllS vérifiée pllr des exemples du type:
(f) :Cf. WAGNER et PINCHON, (1962), op. ci!., p.429

123
1-
"Compte
tenlJ dl/ ttJtlX de croisstJncé!,
on n'empéchertJ Il.tJs Ilne
tJtlgmenttJtion dlJ nombre des chômelJrs., ni en FrtJncé!, ni dtJns tJlJC/Jn PtJ!fs
elJropéen 01/ indlJstn'el doillé!IJrs. "
( Le Monde, 27-03-86,p.S )
]-
"On ne fertJ Il.tJs 1)irlptJsse ni slJr 1 ~In ni slJr IOl/tre. "
( France Info, 02-10-86, 19 h.30 )
3-
"L es éditelJrs ne donnent jtJmtJis les vrtJis chiffres ni d ltJ presse ni d
lelJrs tJlJtel/rs:
(Tél érama f 888, 19-03-86, p.22 )
Dans ces exemples, on ales négations "ne...pas"( ex. 1 et 2 ),
"ne ...jamais" ( ex. 3 ) marquées dans le verbe. Cela n'empêche pas d'y trouver
la réalisation "NL.;NI". En fait, ce qu'il serait plus exact de dire c'est qu'il
est difficile de faire porter "pas· et "NI· sur un même terme de rection ou de
valence verbale. "Ni" contient "pas". Damourette et Pichon disent fort
justement que "NI" assume entre autres la • fonction forcllJsive dont l'orgtJne
pl/r est "ptJs: ( 1)
L'emploi concomittant de la négation verbale "ne...pas (point)" et
du joncteur "NL..NI" ne se justifie qùe si "pas· porte sur un élément distinct
du premier terme de la liste, élément exprimé avant, dans les exemples (1),
(2) et (3), mais qui peut aussi apparaître derrière la liste.
... on n'empéchertJ Il.tJs,ni en FrtJncé!, ni dtJns tJl/clJn ptJ!fs el/ropéen 011
li'Jdl/striel doillelJrS,lIne tJlIg,"lient tJt ion dll nombre des chômellrs
Les éditelJrs ne donnent jtJmtJI~" l'li d !tJ presse l'JI' d lellrs tJlJtelJrs les vrtJis
chiffres.
Hormis ce type d'exemples, on réalise devant le premier terme de
(1) : Cf. DAMOURETIEet PICHON, (1911-40J,op.cit., 1.7, pA07

124
l11liste soit ·pllS· soit "NI" mllis pllS, en principe, les deux Il III fois .
.?Je ne verrtJi l!.tJs ni JetJn ni PtJul.
Je ne verrtJi ni JetJn ni PtJul.
Je ne verrtJil!.tJs JetJn ni PtJul.
Un exemp 1e du type:
Je ne ptJrlertJi l!.tJs ni .& PtJul ni .& Pierre.
Qu'il est possible de rencontrer, ne pose PllS de problème Il l'llnlllyse ici
proposée. En effet, cet exemple n'est lldmissible Que s'il est interprété Ill/eC
un effet de I/Illence indeterminée.
Interprétlltion: Je refusertJi de {ltJrler (de celtJ ),même.& PtJul et.& Pierre.
On peut fllire correspondre Il "pliS 0 " un élément comme "de rien",
ou bien gloser" 0 " dil/ersement :
Je ne {ltJr1ertJi l!.tJs
(7
ni .& PtJu1ni .& Pierre.
den'en
ni .& PtJIl1 ni .& Pierre.
de celtJ
O'llilleurs, ce type d'exemple est difficile Ill/eC les verbes Qui n'ont
pllS une vlllence O.
'" Il ne clJtJnge l!.tJs ni ceci ni celtt
'" Il ne fréqllente l!.tJs ni celili -ci ni celili-Ici
'" Il ne ressem/lle l!.tJs ni .& celili-ci ni .& celili-Ici
Ainsi, on Il • O...nj" chllQue fois Qu'on rélllise un "pllS" portllnt sur le

125
premier terme de lô liste. Autrement, on ô .. ni ..ni " On peut représenter celô
comme suit:
ne pôs 0 A ni B.
ne
0 ni A ni B
Lô réôiisôtion "O..N''', ô !'instôr de "NI...NI" ne peut être employée
pour môrquer lô complexité.
"'.le. /Je. séptJre.ptJs le. gtJr.co/J /Ji ItJ fille.
'" II/Je. se. sitlle. ptJs e./Jtre. Id /Ji M.
De même, comme -NI...N'-, elle n'ôutorise pôs le double môrquôge
entre l'ensemble lié et un clitique:
II/Je. fréql/e./Jte. ptJs ptJl// /Ji Pie.rre.
?II/Je. Ie.s fréqlle./Jte. ptJs PtJlll /Ji Pie.rre.
6-3-2-2-
Comme on l'ô déjô vu ( cf. suprô p9ô ) lorsqu'on
choisit de réôliser "NI" devônt un premier terme, celô lJnnonce une
construction en liste; il y ô une relôtion de solidôrité obligôtoire entre ce
premier terme et un second terme.
.le. /Je. ptirle.rtJi /Ji li POIII /Ji li Pie.rre.
'" .le. /Je. ptJrle.rtJi /Ji li PtJ/II
Il n'y ô pôs cette contrôinte de solidôrité ôvec un second terme si
c'est 'pôg" qui est exprimé devônt un premier terme.
•/e. /Je. ptirle.rtJi l!.tJs d PtJ/1i
Ainsi lô réôlisôtion "NI...N'" est lô plus ôdôptée ô lô structure de

126
liste; elle est d'llilleurs, de loin,!ll plus fréquente.
6-3-2-3-
Lorsqu'on Il llffllire II III position PO ou II une rection
llntéposée, remploi de "O...NI" semble difficile; l'usllge préfère recourir II III
rélllis8tion "NI...NI".
''Ni toi ni moi ne sommes cOfloNes d~jJVenter une intrigue flortiCI/liBre. "
( Cllhi ers du ci némll, déc. 64,p.4 )
? Toi ni moi ne sommes cOfloNes ...
.. (.) ni les 8n'tttnniques., ni les Amedcoins, ne souhoitent en r8veler les
rouoges.
? les 8dtonniques ni les Americoins ne SOI/hoitent en révéler les rouoges. -
"Ni flour les codres, !JL.pol/r ce ql/ ~/ oflfleloit les gros trovou,~: 10 moin
d'oeuvre netoit sullisonte. "
( Cllmus,Lll peste, p 142 )
? flour les codres l'li flour ce qu ~/ oflfleloit les gros treveux ...
6-3-2-4- Dllns une liste de plus de deux éléments, remploi de
III structure -O...NI" peut donner lieu II une 11mbiguïté. En effet, un exemple
comme:
.le ne florlereiflos fi ceux-ci ni fi celui-/ti ni fi celui-Jtj
a deux significlltions différentes selon Qu'on interprète "ceUX-Cl comme
englobant référentiellement les deux llutres éléments de III liste "celui-cl
et cel ui-l ll" , ou comme constitullnt un élément distinct. On n'll pllS cette
11mbiguïté llvec -NI..NI-.

127
6-3-2-5-
On rencontre, quoique nlrement , des CilS où III
réll1islltion "O...NI" est employée Sllns qu'il y llit une néglltion mllrquée dllns
le lIerbe. On n'll pllS rencontré de pllreils CllS llllec 111 rélllislltion "NI...NI". 11
s'llgi t d'exemp 1es dllns 1esque1s 1e lIerbe est Il l 'i nterroglltif
"Petit-on tJvoir qllelqtle cllose de pllls PetJll ni de plils rtJre.?"
( Le Monde, 31-10-86, p24 )
"PollfftJit-il éveiller st! mémoIre ni ItJ tOllcllerptJr des tJctes tJssez sOlJVent
réitérés potlr y ftJire impression .7"
(Buffon, Histoire nllturel1e, t.VII,p.36)
6-3-3-
"O...OU ( BIEN)
Cette rélllislltion, elle llUSS1, présente des difficultés pour III
construction en double mllrqullge.
.7 je les tJi VilS Illi 011 (bien 1. elle.
.7 je lellr tJi ptJrlé i Itli 011 (Nen 1. i elle.
Elle permet llussi l'effet disjonctif qu'on Il llllec "OU ( BIEN )...OU (
BIEN )". Lll preuve est qu'elle peut lier les deux formes "tout le monde" ( ou
"tout") et "personne" (ou "rien") qui s'excluent mutuellement.
VOIlS prenez tOllt le monde 011 (Nen l.personne.
tOtlt
rien
Cependllnt, lllors que ·OU ( BIEN )...OU ( BIEN r semble correspondre
toujours Il cet effet disjonctif, III rélllisation "O ..OU (BIEN r est 11mbigue et

12E\\
peut correspondre è d'llutres effets de sens: effet correctif, effet d'lljout,
de surenchère:
6-3-3-1- effet correctif.
La correction porte soit sur III dénominlltion soit sur le référent.
Dllns les deux CilS, il Y Il préférllblement l'lldjonction de "plutôt" è "OU ( BIEN
)": ceci 011 (bien) (pllJtôt ) ce!tJ.
ll- Correcti on l!ortllnt sur III dénomi nlltion.
Il s'llgit le plus souvent de retouches, c'est è dire de "lll répétition
d'un élément identique et III mention d'éléments différents" t1)
"ContrtJirement d l'Asie.. l'AfriQlle tJ stJcrifié son tJgriCl/ltlJre olll!.llJtôt ses
tJgriCl/1telJrs.
(Le Monde, 16-01 -67, p.2 )
'Z e ditJ/l/e., c'est ItJ liberté. OIIl!.llItot les premieres secollsses de ItJ liberté. ..
( Libérllt ion, 21-04-67, p.30 )
"L WIIESCO OIIl!.llItot l'idée de L UN.ESCO tJvtJit été ItJncée lin tJn pllJs tot
ti StJn frtJnscisc[l. sllr Ilne inititJtive fron.ctJise. "
( Le Monde, 10-11-66, p02 )
"Si ItJ science est ptJr ntJtllre IJniverselle.. J[j clJltllre OIIl!./iJtot les CI//tl/res
( 1) : Cf. BLANCHE-BENVENISTE CL., ( 1984) , op. cil., p.125

129
sont le f(]Ji du singl/lier. dll ptlrtiCillier. de l'irréoilctiNe. "
( Le Monde. 10-11-86,p2 )
"...lai tOl/jours pensé qlle c'est lin évenement dptlrZ. qui tl Stl propre longlle
olll!.luttJt son propre !tJngtlge. "
(Le Monde, 31-10-86, p 12 )
b-
Correction portent sur le réiérent.
~
" Istloc Stern jOlltlit d'tJbord l/n tJdtlgio et un rondo pOlIr violon et orchestre
de tloztlrt tlvec l/ne cllriel/se négligence olll!.llltôt SMS dOl/te IIne certtline
distrtlction. "
( Le Monde, 23-02-87, p9 )
"{Jlltltre jeunes gens qlll ne sont ptlS en qllete de!tJ nchesse ou dl/ bonlJellr.
mois dilne certtline perfection Olll!.llltÔt di/ne tlméliortltion permtlnente
/"
.. , J"'
( Libéretion, 09-07-87, p.25 )
6- 3-3-2-
eH et dOo j out ou de surenchère
Lorsqu'il correspond è cet eiiet de sens, "OU" s'edjoint le plus
souvent les perticules "encore, même": ceci Ol/ t'flcore celo.
même
"En Frtlnce" tOllt le monde conntJÏt les tJsSl/rtlnces socitlles ou!tJ sêcurité
socitlle 011 encore 1assl/rtlnce-mtl!tJdie. ..
(Le Monde, 31-10-66, p13)

130
Ttoient reflrésentés le thMtre de 10 Cornêro., le tMotre de Recherche de
Strosboùrg, Lo Comflognie de moriannettes Dominique Houdort (.) 0(/ le
thMtre Action de Grenoble., 0(/ encore le thMtre O(/X floins-Nues sons
oublier l'équipe de /'1ichoel Roffoe/i "
( Le Monde, 21-06-79, p6 )
"Les fllêces seront jO/lées en yiddish 0/1 en nlsse 011 encore en oltemonce
dons les dellx IOllgues. "
( Li béretion, 18-09-86, pAO)
Te nouveo(/ teil'te est nettement en retroit flor rOflflort li 10 flroflosition de
loi d(/ Front Notionol, ,j celle de tI. Pferre flozeolld (RPR) 011 meme flor
rOflflort OUil' flremiers textes eil'omfnes flor le gorde des SceOI/J<: "
(Le Monde, 10-11-86, p 16)
Lorsque "O...OU" donne lieu tl un effet correctif, il ne correspond
pas tl "O...N'" au négatif La construction positive
"L 'Afriq(/e 0 socrfffé son ogriculture OII/2.I(/tôt ses ogrfc(/lteurs. "
( Le Monde, 16-01-87, p2 )
ne correspond pas, au négatif, tl
L'Afrique nCJflOS socriff8 son ogrici/lture nf ses ogn'cillteurs.
En effet, dans cette dernière construction négative, on n'a pas
l'effet de correction qu'il y aV(lit dans la construction positive.
P(lr contre le "O ..OU· tl effet disjonctif ou de surenchère peut
correspondre tl "O ...NI" au négatif.
T'est trofl tcit 011 trofl tord"
(Le Monde, 16-04-87, p.24)

131
Ce n'est pos trop ttit ni trop tord
Te nOllVetJu texte est nettement en retroit por ropport ti!tJ proposition
loi du Front Notionol. ti celle de I1.Pierre Nozeoud (RPR) 011 même por
ropport oux premiers textes exominés por le gorde des sceoll,\\: "
( Le Monde. 10-11-66, p.16)
il n'est pos en retroit por ropport ti celle-c/. ti celle-ci ni mtsme por
ropport ti ceIlX-/(j
Ainsi, lorsqu'on rencontre "O.ou" llvec une néglltion dllns un
exemple réel comme dllns :
"Surtou~. je n 'oi /Zos vo1l11I développer IIne théon'e 011 une onolyse musicole
pontifionte. •
( Le Monde, 13-11-66, p. 17 )
" Nois. dons une bonne portie des bronches de 1 ~ndustrie et un grond
nombre d'entrepn'ses qui n'ont /Zos encore discuté 011 conclu d'occords.. il
foudroit négocier ti 10 hOllsse .. ti portir des nouveollx objectifs de 11.
Bollodur"
(Le Monde, 27-02-67, p23 )
on Il intérêt ô privilégier l'interprétlltion llvec effet de correction. Le "OU"
dôns ces exemples semble correspondre ô "ou si· tu veux·, "ou plus
eXllctement".
Lll rélllislltion "OU. OU" ne permet pllS les effets de sens
correctif ou de surenchère possibles llvec III rélllislltion ·O...OU"; voihi
pourquoi il est difficile de lui lldjoindre les éléments 'plutôt, même,
encore".
"'Jécriroi 011 ti Poul oll/Zluttit ti Pierre.
même
encore

132
VII -
MAIS
7-)-
Introduction,
Les éléments liés par 'liAIS", dans l'exemple suivant, forment un
même syntagtrle, Il s occupent précisément une même place syntaxi que par
rapport au verbe et forment, par conséquent, une liste.
~"I' '-,0»"',0 a"~O"-a ~ 1", "-nr.~DI.··"",,-,'''ill m"'I'~p"'~ ~ '~[i,n/'r.an ~ol1n
;/Il..
J~
l.'L"'C:
cclll.. II co u 1 (J- .1..Uu.J....~L..
J,u/rl/'tf,..;")
_'_,v_"_"
LJ~' Ü lu _ 'i,J .f.'Ç-r- Iiil ./r.
(E 11,263)
En effet, l'ensemble des éléments liés peut être extrait au moyen
du dispositif "c'esLque".
C 'D~' d '5 nO"'liaa ""'~nnD-"'-'" ...•.ç...~p~,'!J. '!Jpo,mr,a ~o/·I.n m;'D)'D)'n/;,n
~ (J. / . .Jj
li.
C"'L'
/uuu"..... l.jUll. ll/u/....
U ..'
,.
uJ-'c;c: ///1
co _LJ~_\\
c:
c;
(JI
L-
De même, on peut mettre en relation de propot-Uonalité
l'ensemble lié avec un pronom ( interrogatif, ... )
I.NO·I·)··' inna a~,-"ra .d fI""i 0
(Ill
C J ,,ru 1.. '-"11.......... / C:_U_':IFLq
-'"
C a d ''''''l','D '-''''a .-.nr·OI-a C·'a.-.l .; 1", nn'mr,D m5,",nan"ill m",'-,-· 'l'''~ d I!J n,,'maa
.c:2:!-..'-I!:!..!::!.....-_. l.. _/i."'I..' t:iIL'
.,~
IV ~("'''~'I-'L.L.' 1/"
/JJ,cc"'lll, } JjJU"~"./.. (J~ (J J
i-(L.l#.~rc; .
molle
Cl"lacun des élérnents liés par "1-IAIS" est une réEllisation lexicale
de la place syntaxique rept-ésentée pat-le pronom interrogatif.
Nous observons qu'on ne peut établir une t-elation de ,jouble
marquage ent,r-e le premier terrne lié pat- "MAIS" et un clitique que si on a le
rappot-t posi ti f -négati f. Dans tout autre rapport, ce doub 1e marquage est
impossible.

133
cie[ei VII cellJi-ci meis pes cellli-M.
*cle1 'ei VII non pes cellli-ci meis cellli-Jtj
*clel'ei VII non selJlement ce/tli-ci me/~<; celili-M.
Pour le rapport négatif-positif du type suivant:
cie n'tJi I!.es VII cellJi-ci meis cellli-M.
on ne peut avoir un double marquage entre le premier terme de la liste et
un clitique que s'il ya une rallonge comme suit :
Je ne1 'ei pt/s VIJ cellli-ci me/~<; cellli -Id qlJe VOliS t/vez li votre aroite.
Sans cette rallonge, cela devient difficile.
.?cie ne1 'ei p8S VIJ cellli-ci mt/is cellli-Jtj
. On ne peut non plus, comme l'ont déja signalé les auteurs de C. et
P.FAF. (1), mettre l'ensemble des éléments liés par "MAIS" en double
marquage avec un pronom clitique :
* Je lellr ei pt/rM ti Pmll m8is pes ti PierTe.
Il serait intéressant de souligner que, dans les deux cas où le
double marquage est possible, on n'a pas une saisie de l'ensemble du
syntagme mais uniquement du premier élément de la liste. En effet, dans:
Jel'ei VII cellli-ci m8is pes cellJi-/ti.
.le nel'eipt/s VII cellli-ci mt/is cellli-Id qlle VOlIS t/vez ti votre droite.
le clitique "le ("l'")" saisit seulement "celui-cl et pas ""mais celui-là"
7-2- - Modalité portée par un élément construit- et
-modalité surajoutée ou syntogme verbol".
Avant d'étudier les rapports de modalités entre éléments liés
( 1) : Cf. Karef Van Den EYNDE et alii, (1987), op. ci!.

134
pôr "MAIS", il est nécessôire de distinguer entre "modôlité portée pôr un
élément construit" et "modôlité surôjoutée ôu syntôgme verbôl".
Dôns le côdre de lô construction verbô1e, on vô pôrler de
"modôlitéportée pôr un élément construit" lorsqu'on ô deux termes liés
dont l'un ôu moins est précédé d'une môrque morphologique de modôlité.
Cette môrque peut être pôr exemple:
"non, non pôs, non plus, pôs ..: ( pour le négôtif )
·certes, égôlement, ..... ( pour le positif)
"non seulement, .... ( pour le restrictif )
Il Yô nécessôirement une relôtion de solidôrité entre cette
môrque et une seconde modôl ité portée pôr l'ôutre terme de lô liste et qui
peut être réôlisée morphologiquement ou non. Quônd elle n'est pôs réôlisée
morphologiquement,elle est ôttestée pôr lô présence obligôtoire du terme
sur lequel elle porte.
Je ptJrlertJi non
{j PtJvl mtJis i!..-
(j Pierre.
nonpll/s
!lien
certes
non seviement
jgtJlement
etc
Ainsi, ces modôlités portées pôr un élément régi ne sont pôS
directement en relôtion ôvec le verbe. On ô ôffôire tl une relôtion ternôire
qui lie le verbe li lô relôtion de solidôrité unissônt les deux modôlités
portées pôr les termes.
(1) : Nous renvoyons au tableau récapitulatif (cf. p.162 ) pour l'ensemble des cas trolNés
concernant ces rapports de modalités.

135
Donc, dôns le côdre de lô construction verbôle , en dehors des côs
où on ô ôffôire il deux termes liés, il n' I.j ô pôs l1eu de pElrler de "rnodôlité
portée pôr un élément construit".
Pôr "modôlité surôjoutée ôu syntôgme verbôl" nous désignons lô
modôlité qu'on ô toujours dôns un syntôgme verbôl et il lôquelle le verbe
soumet les éléments qu'il construit. Cette modôlité ô une réôlisôtion
morphologique ôu négôtif pôr "ne.. pôs", "ne ..point", etc, et ôu restrictif pôr
"ne..que", etc Au positif, elle ô une réôlisôtion nulle; cependônt, des
éléments tels que "égôlement, ôussi, etc" peuvent ôussi être considérés
Comme des môrques servônt il rééditer une mOdôlité positive portée pôr un
verbe d'une construction verbôle ôntérieure.
PâlI! tI dtlflSi hier
il & jga/era8lJt j{}(lé dU {oot.
Le second énoncé semit bi zôrre s'i 1n·étôit précédé ,ju premier
7-3- Ropports de modolités entre éléments liés por
-MAIS-
Les rôpports de modô 1i tés ( 1) entre él éments liés pl'lr "MA 1S" se
présentent comme suit :
négôtif-positif
positif-positif
posi tif -négôtif.
(1) :Ceci concerne uniquement les modalites positive et negative.

136
7-3-1-
Néglltif-positif
La négation peut être marquée dans le I/erbe ou exprimée del/ant
le premier terme de la liste p6r des éléments tels que: "non, non p6S, non
plus, etc". D6ns les exemples ci-dessous la mod6lité positil/e n'est p6S
ré6lisée del/ant le second terme. On 1/6 la représenter par "0" qui est
équil/6lent â "bien" m6rque él/idente de cette mod6lité positil/e.
1/ ne s'tlgit pos d'tJn mo/entendlJ mo(" d~/fle incompotilti/ité effective dlJ
projet de /oi ovec ce QlJe nOlJs ottendons de notre enseignement. ..
(L'Humanité, 04-12-86, p.2 )
1/ ne s 'tIgit
I.!.OS deco
mois
...Q.... de .co
"AlJjolJrd'hlJi nOlJs proposons'& tOlJtes ces femmes non pos des miroc/es
mOl~" des résll/tots. "
(Télé de A â Z, 268,1987, p37)
... nolJs /ellr proposons
non I.!.OS ceci
- -
" NOLIS VOII/onS offrir IIne mllsiQlle ooordolt!e., non por concession
commerr.io/e mois porce Qlle nOLIS é/ooorons /0 mlJSiQlle de notre époQlle:
( L'Hum6nité, 04-12-86, p.29 )
nOlis vOLtions /'offnr
non pOLir ceci
mois .Q. pOlJr ce/ tJ.
"{ln porle non p/IJS d'endroit mois de /iell. ..
( L'Express, 28-03-86, p.86 )

137
onporle
mois 2....
de .co
Lorsque la négation n'est pas dans le verbe mais exprimée devant
le premier.élément de la liste par "non, non pas, non plus, etc", il ya
nécessairement un fonctionnement de liste. On retrouve, là, la
microgrammaire d'une partie des joncteurs de liste; nous pensons
précisément à celle des joncteurs discontinus (TT... ET", etc., cf. supra p.
96 )
*On porle non pllls de .co.
*Alljollrd'IJ/li nOlis lellr proposons non I.!.OS .Co.
Cette façon d'exprimer la négation exige que le contraste soit
grammaticalement réalisé, d'où la nécessité de la liste.
Toutefois, la nécessité d'avoir "MAIS" pour marquer le contraste
semble moins stricte que si la négation est dans le verbe. "MAIS"
n'apparaît pas dans l'exemple suivant:
"Les concllrrents emportent 401,'g de sordines congelées d bord. Pos pOlir
sen (oire des sondwichs., pOlir s'tJppoter.Selon /Q techniqlle dll "brollmé" "
( L'Egui I:!e Magazi ne, 207, 4 )
Ils les Il emportent I.!.os pO/Ir.eo
2.... pOlir .co
alors que, dans l'exemple suivant, il doit apparaître si l'on veut avoir un
contraste entre "lui" et "elle".
•Ie ne porle pos &llli mois delle.
Lorsqu'on a ce rapport négatif-positif, il est possible d'adjoindre
à "MAIS" l'un des éléments suivants:
"plutôt, au contraire, bien ( bel et bien ), seulement"

138
"I1ome-Lo-Volliie., ce n'est 12.0s une ville nouvelle moisI2.IIIt6t des villes
nouvelles échelonnées le long de 10110me. •
( Le Monde, 04-10-66, p.17 )
110me-Lo-Vollée ce n'est
12.0s
.co
mO/~" I2.IIIt6t .co
Sophie n 'tl qll ~me Idée en tête heu c'est de ne pos détmire les onimollx
mois 011 controire détruire les les ... chosseurs
( C 25, 235)
... c'est de
ne12.0S
foire .co
mois 011 controire foire .co
"Non., il ne s'tlgit 12.0s dim film de Festivol de Connes oti le Chompogne
cOllle li flots ni dim romon issll de l'imoginotion dim rév8llr mois bien de
l 'o8llvre de Séguin ..
( L'Humanité, 22-05-67, p.14)
Non il ne s 'tlgi t
12.0S
de .c0
ni
de .co
. mois bien de .co
ï 1ne s 'tlgit I2.llIs dime vogue impression dun sentiment difflls per.ClI por
l'tlth18te mois liel et bien dime onolyse scientifiqlle. ..
( L'Eguige Magazine, 205, 34 )
Il ne s 'tlgit
dus
deco
mois bel et bien de.co
Par contre, dans ce rapport, il n'est pas possible d'adjoindre li

139
"MAIS" les éléments: "encore, églllement, llussi" t 11
On reconnllÎt ici le "MAIS S.N: de DUCROT et ANSCOMBREt2J. Ces
deux lluteurs distinguent en effet le "MAIS" Qu'on Il dllns
"Pierre ne filme pos 10 cfgorette mo!~t; le cigore. "
(ANS COMBRE et DUCROT, 1977, p25)
Qui selon eux est éQuivlllent li "si no" en espllgnol et li "soundern" en
llllemllnd (d'où l'llppelllltion "S.N." ), et le "MAIS" Qu'on Il dllns
"Pierre est gentil mois collon!. "
Qui correspond li "pero" en eSPllgnol et li "llber" en llllemllnd ( d'où
l'llppelllltion de "PA" ).
Selon eux, on peut identifier ces deux "MAIS" pllr le fllit Qu'il est
possible de substituer ou d'lldjoindre les éléments: "cependllnt, en
revllnche" llU "MAIS PA" et T'élément :"IlU contrllire" llU "MAIS S.N" .
Cependllnt, comme l'observe déjll G. BADAF t31, pour Que les
substitutions soient possibles, DUC ROT et ANSCOMBRE sont obligés de
restituer une construction verbllle li III droite de "MAIS".
"Pierre ne f(jme pos 10 n§'orette 011 controire le n§'ore.
"Pierre est gentil cet!.endont
collont.
en revonche
Quand on Il llffllire li des éléments construits et non li une
construction verbllle complète, le remplllcement de "MAIS" pllr ces
morphèmes n'est pllS lldmis. Pllr contre, l'lldjonction est possible; mllis
seule celle de "IlU contrllire" est fillble.
( 1) : l~ combi naisons de "seulement" avec "MAIS" comme dans "non seulemenLmais"
corr~pondent en fait au rapport positif-positif, ou plus exactement restrictif-positif (cf. infra
p. 1451 .
(2) : Cf. ANSCOMBR[ et DUCROT, ( 1977) , "Deux mais en français", i n ~ua 43, pp.23- 40
(3) : Cf. BADAF G., ( t986), '"Quelques élémenh puur une discussion autour et il propos de
"MAIS" ... Genève .

140
Pierre ne lt/me pLifS le cigerelte /rJG"is 8t/ co..n.!.rttire le cigore.
7-3-2-
Positif-positif
7-3-2-1- Etude de 10 réolisotion type
On El un exemple type de ce rElpport dâns l'énoncé suivant:
1. {f répollse des services rn/mie/peux e été col/rtoise Illtl/S Mcon/ql/e. "
( Le Monde, 27-02-67, p22 )
QUElnd on a ce rElpport, il est impossible d'Eldjoin,jre ri "MAIS" les
éléments "âU contrôire, plutôt, bien ( bel et bien ), seulement"
platdt
/eco/iiqtl8
sptl!e/i"JBlil
En revôncrte, on peut lui adJoindre: "également, ôussi, en même
temps".
Elle 8 été l.-::t}/lllJJ8.CC /liO/S HIJ .méme tp/t}J;rs [:[lilJme co.
COl/rtl7Ise
"7- 1üw -,,-1
E~ t!, C:ll/lff/~
tN/ssi
On relève d'ôil1eurs une contrainte particulièrement importMte
d'ôprés laquelle, dElns ce rapport positif-positif, "MAIS" [joit s'adjoindt-e
obligatoiretrlent ces éléments ("aussi, égôlement, en même temps") si les
terrnes mis en liste ne sont pas propot-tionnels ri un pronom de type"
comme çô" ( "âinsi, comment, ,je cette fElÇütl' ).

141
-
"l 'iO'6~ '7"I!'flD t::'i~.'n~'"'iti~,.; n'~rhcda('I,...r-
ta"f6o,Q i7,.-la';Hi<;- at ,;L 'In'fl.Q. ôtâ
L I
C"L.Ll.I
L-(7hj-.i.. .. ::;, .. l'f.. ....
L.'e..L.·!.·L.lL-i....' .•
l .. · ..
LL-C'"WL·' .... ·(JF . . . . . . ·
Ü
~jJ.
U"_LL'
reterlilepor les tJc/letel/l~«mtJis tJl/ssipor les inoi/striels 0'8 ItJ région
nontoise·
( Le Monde, 13- 11 -66. p.30 J
"'L'idée di/j'Je e);'/I{isiti{1/'J d'ac!Jetellrs ( j ft Ni retentIe ptJr cel/x-ci mft/s
"..
/ n ~-
"
·t'· . , t ·
.
. li l
"
-
J...fJ
:::16..\\ C8.t}}
.~~rlc.;,··s el/} lJh't.lS 8(/SSl170n~f}es
( EQui Qe MllgElzine, 207, 64, p.35 )
"'En /9{U-, c'étfJ/t œllli-ciflh9iscelll/-Jj
- '~/etJn ?tJll/ Il fJ tJoressê 1//1 mBsstJge tf l'assemlilêe plemére tJ!nêriCfJ/ne.,
dtJns /eql/el fi rtJPpe/le ql/e Sc9 mfssf(1/7 est 08 :lirotéper It! Mg/tfme
nll,r;"[I,rmJ,6 dü / 'rg 1i·'" ""'lXI'c ü n ma""" tümn~ [J~r~n'J'r«"1'" (mit"
J-'
. } , I I F I
lI.-
UL-
Cj I l ..'CC
~ L·if
....... ,e-;-
"')"'1/'" L' ........ (..'}U.ll
LLrF
'.'JI
c:
œt!Jolfql/e "
( Le lion/je, 13-11-86 J
* . fI roppe/le qllE! so mission est ceci mtJ/s cela.
Il n'y El plus cette contrllinte si les éléments mis en liste sont
proportionnels il un pronorn de type "comme çet ( "llinsi, comment, de cette
fôçon" J. L'explication s'llppuie sur le fllit que. lorsque "MAIS" lie des
éléments proportionnels ô un pronom du tqpe "comme çô·, il y II
nécessllirement un eriel. ,je contraste même si, grammôticl1lement, on 111e
rl1pport. positlf-positif LI1 construction elle - même oblige il saisir
l'ensemble lié il pôrtlr de cet effet de sens. Dl1ns l'exemple suivônt,
Quelqu'un qui ne connait. ni ce qu'est. "lô loi Devôquet" ni ce qu'est "la grève"
int.erpréterEl quand même 111 relation entre les deux élément.s pôr cet effet
de cüntrôste.
" ( ) CI? centre 0'8 DOI/p!Jil1/? (Iii hl m%n'tê des étl/dfonts 0 ffnttlemBnt pôtê

142
( Le ~londe, 09-12-66, p2 )
Pour cet exernple, on li lli proportionôJité:
... /r'J mr'Jjorité o'es étllditmts r'J fli1r'JlemE'flt vâté r'Jif1Si
COfllllJ8 .Q9
,
t t '
aE! ce e 1{fÇO/J
L'effet de contrôste est trés nettement obser'-,1âble dlins les
exemples suivlints où le lexique est en conformité livec les exigences de
l'orglini Sliti on grlimmliti CÔ 1e.
( Le Monde, 27-02-87, p.22 )
Lét o'8rf18f}08 est C:..ï//i/TlB .(i:.9
co/rllne.!']! .::7
"1., ~/·I.,nrü ql"/'/" /'11-1/ '·l''·u,-.,~., ""I/'o/·t ,ô/'onl/ünt
C'I/nlq"ü ~o/'~ .rrtJn~ "
.... 1.. . .'"
IL_I}LoC;-
,
LI
}
l
..' "
YI L-
..'1.-
:"1.'
le...'
c:
I.f'
1.."
.'
•.:f'l}
L'C:_"_'''_,,'' /) jll..·.
( Le f1onde, 04-10-86, P 13 )
CO/!}/??811t :~?
crtJ!joli rOl/pe ir'J copiE' du pOIlve.memelit. "
( Le t'"londe, 04-10-66, p7 )
A/fiS.!
ieprolessetlr B....9/'T8 cO/Jli/NIB d'ttlilioler ou crttl,lof} ( . .J
De cet t 8 fr'JC1~'}
Comrll8i1t

"
143
De même, dtlnS les deux exemples suivants parfaitement
grammaticaux, les éléments liés par -MAIS·, qui sont également
proportionnels ll·comme ça", sont saisis ensemble par un effet de
contraste-bien que par eux-mêmes ils ne contrastent pas.
L11/, il est riche mois het/re/lx
Lili, il est fort mois discipliné.
Ces énoncés peuvent, par exemple, servir de réponses
respect ivement Il :
Les hommes riches sont en génBrol molhel/rel/,\\:
Les jOl/el/rs forts sont en génBrol indisciplinés:
Pour empêcher que l'ensemble lié ne soit ici saisi par effet de
contraste, on est obligé d'adjoindre fi -MAIS- l'élément ·surtout·.
Il est riche mois sl/rtol/t hel/rel/:':
Il est fort mois sl/rtOl/t discipliné.
On aurait alors un effet de renforcement. Notons que l'adjonction
de "aussi, également, en même temps· n'empêcherait pas forcément cette
saisie par effet de contraste. Dans l'exemple suivant, l'ensemble lié peut
être saisi aussi bien pEIr effet de contraste que par effet de renforcement.
Il est riche mois en mtime temQs hel/rel/,\\:
tJllssi
i!J.olement
Interprétation avec saisie par effet de renforcement: En pll/s dll foit ql/ïl
soit nche.. il est hel/re/Ix
Interprétation avec saisie par effet de contraste· Bien ql/ïl soit riche il
est q/lond méme hellrel/x
On retient, donc, de tout ce qui vient d'être vu, que chaque fois

144
Que la construction, par elle-même, génèt-e un effet de contraste, "MAIS"
n'a pas obligatoirement besoin d'une adjonction, C'est le CaS dims le
rapport "nég1ltif-positif" (ou" positif-négatif"); c'est ôussi le côs dôns le
rôpport "positif-positif"lorsQue les éléments liés sont proportionnels 6 un
pronorn de type "comme Çô" ( "ôinsi, comment, de cette fôçol)" ),
On peut être tenté de penser Que, lorsqu'on ô i'iffôire 6 des
éléments non proportionnels fi un pronom de type "comme ça", l'ôdjonction
ob1igôtoire fi "MA 1S" des él éments "ôussi, éga 1ement, en même temps" est
une mônière de réildilpter la construction pour Qu'elle continue 6 générer
cet effet de contraste, Rien ne permet, cependant, de fôire une telle
affirmation,
On a vu, ci-dessus, que l'adjonction de ces élérnents permettôit
ôussi bIen une sai~;ie pal' effet de contraste Qu'une saisie par effet de
I-enforcement.
On relève une autre réali:3ation dans laquelle cette contrilinte
d'adjonction n'est pôs respectée, Il S'ilgit du Cas où le premier terme de lil
liste est répété et élargi par une expônslon du type "comme Çô",
",~,
f
J " '
" " . .
"
1... es. llll ~CCJUB!n l/}f!lS 11ft beClOff/il peu L!6l/i..."1/.
['-'o"t un [fC'''j'dort m~j'~ Il'1 {j'roirlcmt
-'o'l'mo , -
. . . · .."Tl
Ufl
....
L'CCI/
~ .
{'L'JUL-"-/~ {.tr} .'IUL- .':.il
"[·-·'ac./ 1~ "-,-Ollr.•.& n;{j il'" l{j ,·rr,/II.·ca-/i,n{j 1;:::'<"l'r"ü ,"7' f " j '<-"I~ '-{jl'; c 'an [fI' ar "'fi
.
L·,,'.
ILl J, ..f.
L''''L'~''
J
L U ..' ..' "
.1."
.'UV!L-
L,'U.'
~L'L ..'
.
L
.. '
L·J.'
IL-}
L.
(Roger Vercel, CÔ~litaine Conan,XII, p 1(4)
Soulignons que l'exptlnsion de type "comme çô" peut ilussi être
dôns le premIer terme; le second terme est alors suivi d'un élément comrne
"tout de même, QUtlnd même"

145
"C'est une occol/nfe certes I~YJ{}me.l}ttJrfé8mois liRe o{"cel/nie tOtlt 08 mêl)}B. "
( J.P, France Inio., 2211, 06-06-67 )
C'est une tJccol/nle certes commLc!,Co mois illl8 tJcc{}/mh~ tour de rr?§/ll8.
Les él éments "eussi., égel ernent, en même temps" qu'on peut
ed]oindre fi ce second type de "MAIS" servent fi rééditer lô modôlité
positive contenue dans le premier temle, elors que les éléments "plutôt,
au contreire, bien ( bel et bien)" set-vent fi ilfiirmer le modelité positive
du second terme en'le contrestant avec celle négative du premier terme.
On peut mettre en symétrie les éléments ~galement, eussi, en
même temps" ôvec des marques pouvant réaliser morphologiquement je
modalité positive devant le pt-emier terme. Il s'egit de "certes, bien, il est
vre1
LellrriJiMse ti été certes
'-u,-I ';~Q ~- -;~ an~/,Q""'Q~t
[.lA, .. li .. ..'L- liNi.· ..' 5:.:7_î..{ ~ifFÇ.l1
MC{/Ilifltl/?
ii est wei
7-3-2-2- Lo rénJisotion du type: '10 populotion
étrongere est non seulement trés jeune mois
trés concentrée dons certoins déportements. •
( Le l'1onde, 09- i 2-66, p.2)
Ce tqpe
~
de réalisetion e:,prime , rnalqré son apperence
~
. ,
le
repport "positii-positif" ou plus exactement le rapport "restrictii-
positif". "Non seulement" ne soumet pllS le premier terme fi III modalité
négative mais fi lô modalité restrictive. Dens cette réelisetion,

146
on peut ôdjoindre fi ''l''IAIS'' les éléments "ôussi, égô1ernent, en rnême temps,
encore "QUl indiquent une réédition de lô modelité positive du premier
terme.
El!t? es-t nOIJ Set//elllelJt COlt}lli8 .cét .méfis i.9tls"Sj
'7~;0~ -Ill
.!!!, u~ ...,·.Ift!. •
en mêlllt? tefrlj2s
e/7{~[!rB
Par contre, il n'est pas possible d'adjoindre ii "MAIS" les
éléments "pl utôt, bi en, au contreire" marquant un contreste evec hl
mOdelité négtl!.ive du premier terme:
il: Elle est nOIJ spulerfie.nt COmrfJ8 fI} fJ)oi~'pltltdt
C{imllle .ctJ.
Dens cette facon de réaliser le rapport "positif-positif", le
joncteur "11AIS" peut se passer d'ô,jjünctiün rnêrne lürsQue les éléments
liés ne sont pas proportionnels ii un pr-Onotll du type "comme Cil"
~nc!·,::rll·r·-Ie"" ~~H!'r- ;:'11\\.' (.·nrr'il1nl''f!i,~·tDr-"
...'1."
u, ...' . ....,~ 1..}l'/~
·L'J) .... ,
IJ.' .. ~..
L'"''
( Le "1on,je, 04-10-86, p.6 )
Il pot/vêtit le/replë/sir
11rrr, ....~III.urr'UJI .. f ~ rû""'-,-','
.'L· ....
,:'!Çll
\\.·!f ..... · . l .
u ~ ~
"C:'.<,n~ d-'Ilp n'- 1 M' ~ - - <,~~-- ~-"i)'ql';; 1,-, r,"I''-' ~1-p··n..,'Ilff;;I--·nt (l'la l'~
...'L.o/'-,,'
, , - , ( I l l
. .'Ji...'1~-...~.lJ..:L.'1...., U,,"""~L
..... l'LlI
..,ç"L-. u. L. 1-1.
.j.'u.,U~ Ch ..
J,;LL.·
U
.
-
.

'7'Dfl'I'}/'tl'~1l no r-Q
Alde
/"Ù::i c-u
rrriarr'l.c.t r,rt-iL'
n'a .-..,;;, /"7'âI"r1.::-rl-'ha ,.
'-' r-
.,.
i.t
1... . . . . . .'
'
1.. .. ~ L ..'.,
'L'
..'
'
... ,
, ... J.' L IJ
.' l.'.....'.'
, .... L-
..'LJ
'1...,'/>,-,-, "-}}L"o
( Le Monde, 10-11-66, p2 )
,/e râle prepOfJo'8r{fl'lt {fIl e//e (j /0118
l}[lll seldemellt li
m{fJS
jj
Il fôut obsen'er que l'élément "non seulement" est
nécessliirernent mis en relation de solidat-ité avec un "11AIS", et justifie,
par ailleurs, le fonctionnement ,je liste,
*// pot/ytJil ,foire pl8is/j- no,"} S8t//em8lJt Q C8l/,l'-(:/
"'Ii r,,-"'Vw/'t
,.' }-''''LI
,.....
'-~Ir.'
} VI
'"
l:'"
nl"~i~ir nnr, NJl/'''m"n!
.1-'
'"
Ln ..'.'!
f.l{Jfi
...
/-'''1 "'_[-i '"
'L·~ 1 ..·.. r-f.!.
u
.... ù·~
..'.'
U [-'"''''-j"'''
·L-ll.'.-
, .....
7-3-3- Positif-néglltif
Ce rôppor-t con-espond il l'exemple:
"V1I}CE', lÎ lellt qllE' CE' sof! ftJrlle J'l./tJl~<;P(jf;' tn/qlli."
( Le Monde, 22-10-87, P 17 )
....i/ ltJlIt qlle ce Sof!
Du fôit que lô rnodôlité néqttti\\le vient ôprés "MAIS", il est
,
'
impossitJ1e d'adjoindre il ce der-nier les éiérnents plutôt, IiU conU-aire, bien
-
'
( bel et tlien )". Ce qui cOnfitTne que ceux-ci représentent bien des môrques
,je lô rnodlilité positive. On peut, en revlirlCf'le, plôcer ces rnôrques devônt le
premier terme de lô liste ( ii l'exception ,je "au contraire" )

148
'.
Vince.. il (/llIt qlJe ce soit l!/IJttit
C{lmmece m8is f!.8S C{lmme .ct!.
bien
bel et bien
DllnS cette réalisation, les éléments "aussi, également,.:, Qui
servent è réédi ter une modal i té positive, peuvent apparô ître devant 1e
premier terme, mais cela donne des énoncés hors-contextes:
Vince,. il !bllt qlJe ce soit Ji!J.8lement CClmme .ClI moispos comme.ct!.
I}/Issi
Cela veut dire Que "également" et "aussi", dans cet exemple,
représentent une modalité surajoutée au syntagme verbaL Ils ne sont pas
mis en parallèle avec la modalité négative du second terme mois avec une
modalité positive portée par le verbe d'une construction précédente Qui
n'est pas indiquée ici ( cf. supra 135 ).
7-4-
les difficultés de réolisotlon liées ii 10
sémontique léxicole
C'est lorsqu'on Il llf fil ire llU rapport "positif-néglltif" ou
"négatif-positif" Qu'on observe le mieux certllines difficultés Qui relèvent
de la sémlll1tiQue lexicale.
Au niveau de III clltégorie des proformes, on n'Il aucune difficulté
pour réaliser ces deux rapports.
/1 est comme.c8 m8is f!.os C{lmme .co.

149
Celô n'est pôs le côs l'lU niveôu des réôlisôtions lexicôles. Les
éléments lexicôux qui peuvent entrer dôns ces scl1émôs de construction
sont soumis il des contrôintes sémôntiques qu'on Va tenter' ,j'élucider.
7-4-1- Le schémo : -comme ço mois pos comme
ço
Ce scl1émô de construction a deux réalisations types aU niveôu
lexiCal.
&- C'est pra....'teole l7:ittis pas ce.rte/n.
Les réôlisations suivantes ont un degré d'ôcceptôbilité trés
(ôible.
, .. -
'7 r-'iRI "
o d ,"Dunes !""~I" [iN -. vl'Ot""
L'
."
.rL'· ........".,. L.ln".... ~ . I .... ~ l' J... of,· ...
d-.7Pierre es! gr{f,n,dintJ/~"p8Spetit
l'lous allons essôyer d'exôminer pourquoi ces dernières
réô 1iSôtlüns sont peu ôcceptôb 1es; ce qui nous permettrô de montrer
pourquoi les del.Jx précédentes repr-ésentent les rnodèles ,ju sc:rlérTlô.
Il
-ut
o
_ d"t'ord
cr· 1
";'-u
1j.1 ,_"
n,·- '-'o·
'-j,.le 'e..... t-''''Iie~tl'r'''''''
e·.J' __'U __1; ,"_ {-.",
... L .. "t
,_" ,_ Id';
-,.1 ..
n-
"~ cer"bler't
...... II
1
"
pouvoi'- êtr-e ôdrnises Que :311 s'ôgit d'un phénomène métôlinguistique. On
peut, en effet, les cornprendre comme des réplique::; visôrü il corrjge~- ,jes
énoncés ,ju type:
Pqlll 0.,.....' VI·O'/."
n"n
l'aU~"Q: l'-,,-,-,'~p-' lIl'OI'"
}
UI'"
Co .. 1
.
L., ,of _ _ .. L' .. - . J COL'.'.· .. • J.' .. t!....
,lf::' ,. L- l,'."

150
PI'~rr~ ù,'1 p~ll·t
",.,'"
,.,rNndm.~I·~ n.~~pùl,'
)
C:FFl~~ .."1l
C:l
--~)"'·}.'_-.!i"UI'L.'
. U . . .,j.{(.f .....
'L·L.'l
c'est ÈJ dire des exemples qui nous p1ôcent en plein dfJnS les phénomènes de
répétition-hésitlition (I)
En derlors de ce sens métôlinguistique, les exemples (c) et (d)
posent un problème ,j'ôcceptôtdlité.
Lô première explicôtion qu'on peut donner pour rendre compte de
celli serôit que les éléments liés sont trop rlipprochés sémlintiquement
Dlins l'exemple (c), ils lippôrtiennent ÈJ un même plirtldigme d'âge; dtlns
l'exemple (d) 1'\\ un même Plirlidigme de tâille. On peut expliquer dâYiintâge
cette remôrque en recourlint ÈJlô notion d'''échelle tlrgumentâtive" telle
qu'elle est utilisée ptlr O. DUCROT.
DUCROT définit l"'échelle ôt-gumentlitive" en ces termes:
'SIIPPOSMS qll im IOCl/tellr pltir:ep et p' dans If! C.A. (Clltiïne
Argllmenttitive) détermil7ée Pt/rt: NOlis oi'rMs qll il tient p 'pOlIr lm
tt,rl]llmB.flt slIpérieur d p ({III P.!tIS lort que P ) ptir rapport 0 r. si. ttllX lIellX de
~
.
-
.
.
-
w
ce loct/tet,~r.. occep/e.r de Co.l'lc/tlre o'ep dr imp!/qt/8 qllt.1n ecc...'!flte 0'8
, ., ,
ôl-gt//lit3lltttt/V8" .{~}.
Voici trois exernples d"'échelle lirgurnenttltive" dont deux
miirquent lô"tempérliture" et une If!" certitude".
( 1) : Pour ces phénomènes de l'épétihon- hésitations ci. BLANCHE -BENVENISTE, ( 1934), op
cil; et (1987;" op. ci\\.
(2) . Cf. [)UCROT, (1980), Les échelles argumentatives, p 18

151
glôciôl
brûlônt
certôl n
froid
chôud
probôb1e
ôssez Cllôud
possitde
Il fôut surtout insister sur le fôit que ces échelles agissent dans
le domôine argumentôtii Les éléments lexicôux ne sont organisables en
échelle que dôns le mesure où ils ont une même orientation ergumentôti\\'e;
Ils doivent tous tendre vers une même conclusion. Àinsl, l'étôtdissement
de telles échelles n'est pôs une simple ôffeit-e ,je lexique. On peut avoir une
bonne connaissance du frônçôis sôns pour (lutant môÎtriser ces échelles
Par exemple, il priori, on est tenté de mettre dans une même échelle:
- Lie l'le st/ig ptJS l/iquiet du tout.
- je suis IIlJ peu i/iqufe t.
DUCRDT montre qu'en réalité
est à mettre dôns une rnême échelle avec
- L./e slIis .P811 Jàqt//el
et qu'on doit situer dans une èchelle diiiét-ente

152
- Je s/lis Ilf! peu l/lt;llllét.
et
- Je Slll~~ trés inquiet.
Je ne s/lis PêS l/Jqltfet.
Lie suis trés /l}qtliet.
Je s/lis pell inqiet
- Je suis /If} peu inq/liet.
Il existe des domôines précis d(lnS le lexique où il est fôcile
d'ôvoir une telle orgônisôtion en échelle, Pôr exemple, les trois échelles
données ci-dessus correspondent ôu domôlne des ôdjectifs de lô
ternpérôture, et de ceux de lô certitude. La relôtion d'ordre entre les
éléments de ces échelles est trés nette.
Quand on ale rapport "posi ti f -négat if", seul e 1ô sui te :
est permise.
Ji lait lrt.'io'/fJ8isp&sp/ec/tf/
Le pt-emier terme lié ne peut être supérieur aU second.
.;7 C'est cert oJiJ mais pes pn1!t[1!tl8

153
Delns les exemples ôvec rôllonge du type:
Il ftJil gltJcitJl mtJisl!.tJs tJssez froIdpOlIr me ftJire grelotter
on ô, en fôit, lô suite:
- "infériellr mtJisl!.tJs sllpénellr "
En effet, comme second terme, on ô tout le groupe· tJssez froid
pOllrme ftJiregrelotter". Dôns une échelle, ce groupe serôit plôcé Il un
niveôu supérieur pôr rôpport ôu premier terme lié.
ôssez froid pour me fôire grelotter
glôciô]
froid
frôis
Ainsi, on peut prévoir, pour ce type d'échelle, que lorsqu'on ô un
groupe constitué comme suit:
"ôssez _ étôlon _ pour ... "
ce groupe peut être plôcé ôu sommet de l'échelle comme terme supérieur
ôux ôutres. 5ôns lô rôllonge ·pour ..:, on ôurôit 1ô suite refusée:
"':""périe"r mtJis ptJs infénellr"
'" Il ftJil gltJcitJl mtJisl!.tJs tJssez frOId

154
~ li lei! bnÎI{}flt l'tltlis ptlS iJSSf!Z e/lti/I[l
De ce qui vient d'être vu peut-on prévoir comment, dllnS le
modèle ici envisôgé, doit s'orgôniser le lexique et comment il vô résister,
et fi pôrtir de là rendre compte des problèmes d'ôcceptôbilité que posent
les exemples (c) et (d)
On s'ôperçoit tout d'ôbord que dôns ces exemples (c) et (d), ôucun
des éléments liés ne peut précéder j'ôutre; en d'ôutres termes, il y ô
difiiculté fi détermin~r lequel des deux éléments est supérieur fi l'ôutre.
? Pelll est viellx meis l2.es felllle
- - --,
? Pierre est gr{}fld meisptlspetil
?,!"iere est petit miJis{ltJs grello
Cette difilculté vient du fôit qu'ici, les éléments liés ne fonnent
oôs en réalité une même échelle. Pour ne prendre que l'exemple (c), on ne
peut considérer fôcilement que pour une conclusion r donnée, "vieux" peut
être tenu comme un ôrgument supérieur fi "Jeune" ou vice-versô. Les deux
termes sont polôires Ils ne semtdent pôs pouvoir former une même
"clôsse ôrgumentôtive" On peut fonner une échelle ôvec "Jeune" et
"enfôntin" ou ôvec "tissez âgé, âgé, '"ieux", selon l'ordt-e suivônt :

155
enfantin
vieux
jeune
âgé
- assez flgé
On s'aperçoit qu'on peut avoir:
Il p.'i't jpunp mois l2.os pnfontin.
Il pst ogé mlll~'i' 12.0S Vipll,~:
Apartir de ce qui vient d'être vu, on peut énoncer une premiere
règle _ qui va alterner avec celle qui sera formulée plus loin _ pour rendre
compte des réalisations lexicales du schéma "commp co mois floS commp
.co".
Les éléments lexicoux qui entrent dans ce schéma doivent
pouvoir former une même échelle orgumentotive dans laquelle le second
élément de la liste opporaît comme terme supérieur por rapport au
premier.
L'exemple (a) vérifie cette règle, c'est pourquoi il ne pose aucun
problème d'acceptabilité. Par contre, les exemples (c) et (d) ne vérifient
pas la règle; ce qui est une première explication de leur inocceptobilité.

156
De l'ilnalyse qui vient d'être faite .. on peut llussi retenir que de~;
éléments lexicllUX peuvent appôrtenir tl une même catégone sémôntique
sôns pour ôutônt pouvoi r entrer dans une même échell e.
Cependilnt, il est pilriois possible de dégôger des sOUS-clilsses
orgemisables en échelles. A pat-tir de ce moment, le schéme 'à7Itirn8(-Y;
méfis l'éfS comme ce" devient réalisllble entre les éléments de cette
sous-clôsse Pôr exemple .. si l'on prend le cas des ildJectifs de couleur, au
niveôu des sous-clôsses, il est possible d'ilvoit-:
"Rouge" et. "éuirlilte" sont deux nuônces d'une même couleur et
peuvent formel- une échelle avec comme terme supél-ieur "écêwlllte". Au
niveau de le clltégone elle-même .. il est difficile d'(Jvoir:
.1 Le ru1Jfln est rOlll.lE! l/ltlis f!..tlS blell
Un tel énoncé est hors-contexte; il n'est. accept.able que dôns lô
mesure où l'on présuppose une :,équence du genre ''ilo'e!lr.9it être rOltg!" et
b1ell:' On pourrôit ôlors.. en réponse ci cette séquence, di re "ii est rOllge
meispéls bl8//:' En ce côs .. on ô la négôtion d'uli présupposé.
Il est. possible également qu'on découpe dans la catégorie une
gômrne resteint.e d'élément.s renvoyant ci un sens figuré: par exernple ..
certains noms de couleur employés pour ,jésigner des partis politiques
:"rose".. "vert.", "rouge", et.c, pour nommer respecti vement 1es SOCHll istes,

157
les écologistes et les communistes.
Dôns ce côs, il semble possible d'ôvoir sôns grônde difficulté des
réôlisôtions du type:
Il est lIert mtJis ptJs rOllge.
si gni fi ônt
/.1 est Ba;log/ste mttis IZtJS commlm/ste.
On s'ôperçoit, pôt- ce dernier exemple, qu'il est en fôit diHicile
de prévoir le comportement des éléments lexicôux. La connaissance que les
locuteurs d'une Illngue donnée ont du lexique de cette lôngue n'est PIlS
toujours homogène. Si, pôr les sens pôrticuliers Qu'un groupe de locuteurs
donnent ô des éléments lexicllux, on peut orriver ô orgllniser ceux-ci en
échelle, olors Jo t-éalisotion du schéma ici étudié devient possible pour ces
locuteurs.
Si le schéma "n;mme pti mtJis ptJs comme ptJ" ne cotTespond pôS,
lexicôlement, ô ce qui vient d'être vu, ôlors il renvoie ô l'exemple (b) Qu'il
fôudrô ônôlyser pôr le biôis de l'induction de sens.
En effet, dôns cet. exemple (b),
.
lô construction obliqe
,
ô
interpréter le second élément de 10 liste cornme éti'mt implicite IlU
prernier. Lô réôlisôtion peut être focilit.ée si le :3econd terme peut
apporô ître eH ectivement comme un i mp 1i ci te du premier terme C'est le
côs lorsqu'on ô les couples du t.ype :

158
ri che/heureux
jeune/dynami que
vieux/sage
-etc.
Allec tous ces couples, on réalise facilement ce scfléma ï~omme
.CO /'l'lOiSpas CO/}"jlne .Ct} '.'
Il est riene mais ptJs nellrellx
1/ pst /PIIIlB mtJ/~~ /ZtJs dj,l/lamiqllB.
li pst yiellX mtJ!s /Zas Sape
Cependant, même si le second terme ,je la liste n'est pas un
implicite du premier, il est présenté quônd même comme tel par la
construction. Celle-ci induit un sens Qui porte sur les éléments lexicaux_
C'est elle qui impose une interprétation et non le lexique. Pôr exemple,
pour l'lutant qu'on Deut accepter les réôlisôtions suivantes:
/1 pst nBl/rPIIX (nais I!tJs riene
/i pst dYlltJmiqllP mtJi!' I!aS lPI/liB.
ii pst stJ§e mais !l.tJs vipllx
la construction y présente les éléments "ricfle", "jeune" et"vieux· comme
étant respectivement irnplicites l'lUX élérnents "heureux", "dynamique" et
Plus il est difficile de rétablir, entre les deux éléments liés,
cette relation d'implicite Qu'irnpose la construction. et plus il y a un
problème d'acceptabl1ité. C'est fi juste rôison que Charlotte SCHAPIRA (1)
(1) : Ci. SCHAPIRA Charlotte, (1985), ""MAIS" entre deux adjectifs", in Li nguisticae
InvestiQationes, t 9, nOI, pp.97-107

159
tt-ouve il lô fois ôcceptôble et hors-contexte l'exemple:
"Elle est comjlét8IJte mJ!s hll/i bllltJde. "
(SCHAPIRA, 19B5, P 101
qui pOUlTl'lit servir de réponse il le demônde :
" y rharr!>a "n,a ùar,-6t.Q,·ra i"i'm·n,ôtanta al h/i,r,ria "
~.' L-llL-.' (,'IJC"'" ullL- ..'L-L-} L'
LJ."
L-
.
'.
'l.-CC ....Jf
C'" L' L
.L' .
.'.'u~.
( SCHAPIRA., 1965, P 107 )
On peut. môintenônt énoncer une seconrje règle qui alterne evec la
première en disent: ,ju fàit que, per un phénomène d'induction de sens, le
second terme lié est présenté pôr là const,-uction comme étônt implicite
au premIer, on à une meilleure t-éaliSôtion s'il est facile d'étôblit- une telle
relation entre les deux termes de là liste.
L'exemple (bi vét-ifie cette régie, et c'est pourquoi 11 ne pose pas
de problème d'acceptôbilité Par contre les exemples (ci et (di ne la
vét-ifient pôs; ce qui est une seconde explication de leur inôcceptôbilité
Pour qu'une réalisôtion lexicôle du sCllémô "ctll7ll7le fJ /I.Ie'1!S jltlS
commec:tI" soit ôcceptàble, il faut qu'elle respecte l'une ou l'ôutre des
deux règl es qui vi ennent d'être proposées
7-4-2- le schémo : • pos comme ço mois comme ço -.
La relôtion sénrnntique entre les éléments lexicaux pouvônt
entrer d,ms ce scl'réma n'est pôs lô même que celle qu'on à ,jans le schéma

160
précédent
En effet, ici, il n'y ô pôs obligôtion que le second élérllent lexicôl
ôppôrôisse comme un implicite du premier. Lô réôlisôtion type de ce
schémô est lô suivônte.
Le ClJ/nio/J l'Jest l!/!S rOl/ge mr'Jis Nel!
Cel ô correspond, en iôit, Il un phénomène rnétôlinguistique Qui
consiste Il corriger lô dénominôtion employée. On ô ôifôire Il un procédé
d'évôluôtion négôtive sur III première dénominôtion employée Celô
coincide ici ôvec le "MAIS SN" de DUCROT Qui ''sert d rectifier:'
Il Il est pr'JS lrr'J/JrL~is mr'Jis belge. ,.
(DUCROT,19n,p.26)
Comme l'observe déjll Cl"lôrlotte SCHAPIRA (1), cette réôlisôtion
exige Que les éléments de lllliste ôppôrtiennent Il un rnême pôrt'idigme
sémllntiQue. Dôns l'énoncé ci-dessus, pôr exemple, on ô un pôrôdigme de
nôtionôlité ("frônçais, belge") De même, dôns l'exemple:
les deux éléments de lô liste appôrtiennent il un même pôrôdigme de
couleur.
C'est dans ce schémô que 1es combinai sons jugées di Hi ci les dôns
1e schémô précédent il sôvoi r- :
.? Pierre est grr'Jlld mr'Jis l!.r'Jspet it.
?
. .'P"l'l
~,
m,'/
C; ..
L
1'~1'~~
L-I./IL-
m."iq
IJ}LJ} ..
'1'"
J: u::'
vi~'I"
;.. L-I J,.
-
- - - -
peuvent être admises.
(1) : Cf. 5HAPI RA Ch., (1985), op. cil, p 100

161
/1 Il 'est pes je/Ille/llefs Yfe/lx
Dans ces exemples, les éléments de 1El liste ElppElrtiennent,
respectill.ement, ci un parEldigme de tEli11e et ci un pElradigme d'âge
Il serait difficile d'avoir, dans ce schéma, deux éléments de
pElrEldigrnes sémantiques ,jifférents.
il Lt? Ci...'1/iiiOlJ II 'est {1&S _rOt/qe nit!is rtJ~'ïjo8.
. _ - - - - - - - -
clïer
7-5-
On peut sC!lémôtiser j'ônEllyse proposée sur les rElpports
de modôlités par les tElbleElux suivElnts. Le pt-emier concerne les éléments
qu'on peut ôdjoindre il "MAIS"; et le second concerne les proformes.

162
Prerfll er tôb 1eôu.
Rapport de
1en~
1er
Wonct.
2éme
l ' n-
f'-!:' r !:'
Nature
mOdôlités
rnôrQue
termE
rnôrQue
.errne
du rôpport
certes,
encore,
bien,
égl'llement,
il est vrtii
aussi}
REEDITION
0
en m. temps
DE LA
o lI)
MODALITE
Pos.-pos.
A l1AIS
B POSITIYE
non seul ement
encore,
DU
également,
lerTERME
aussi,
en m. temps
0
Négpos
·ion, pllS, non pas
au contrôin
non plus
pl utôt,bi en
bel et t'ien
ONTRASTE
seulement
DE
0
MODALITES
Posnég
pl utô!.,bi en,
pas,non,
bel et bien,
non pôs,
seul ement,
non plus
0
(1) : Seulement si les éléments liés sont proportionnels il un pronom du type 'comme çs' ou

163
Deuxième tableau.
Négôt if-posi tif
posi tif -négôtif
PAS 1ui
MAIS
lui
lui
rJAIS P~S 1ui
celui-ci
reluHà
celui-ci
celui-là
ceci
rel ô
ceci
ce 1ô
Çô
Çô
Çô
ça
comme ça
comme ça
comme Çô
comme Çô
Positif-positif
* lui
MAIS
lui
* celui-ci
celui-là
* ceci
cel ô
* Çô
Çô
* comme ça
comme Çô
lui
MA 1S~ÔUSSi
lui
celui-ci
ggôlement
celui-là
ceci
en même temRs cela
ça
ça
comme ça
comme ça
qu'il s'ilgisse d'une réç.étition du 1er terme avec élargissement de type "comme Ç<l".

164
7-6-
Lo réolisotion du type: - /1 boit mois du vin. -
Cette ré1llis1ltion représente l1l même structure que celle qu'on 1l
avec 1e "ET" de surenchère.
/1 boit et dl/ vill.
M. BILGER (1) avait d'ailleurs mentionné le fait que cette
structure se rencontre aussi bien 1lvec "ET" qu'avec "MAIS". On ne peut
l'avoir qU'avec un verbe qui, 6 l'instar de "boire" peut se passer de sa
v1l1ence complément
*11 ressemble mtJis (j son pBre.
Nous observons que ce "MAIS" exprime un effet de sens
restrictif. Il peut facilement se combiner avec les m1lrques de restriction
telles que "que, seulement, rien que, ..:
dl/ vill.
sel/lement
rien ql/e
Dans cert1lins cas même, "MAIS" apparaît comme le moyen
1lppropri é pour f 1li re une restri ct ion.
Soit l'énoncé:
1/ COl/rt lentement.
Une restriction portant sur -lentement" se réalise mieux 1lvec
"MAIS'
Il cOl/rt mtJ}~" lentement.
(1) : Cf. BllGER M., (1983), op. cil.

165
Qu'avec les formes "ne...Que, rien Que, etc"
.1 Il ne COlJrt jJ.lle lentement
.71/ COlJrt rien qlJe lentement.
-En comparant les exemples suivants, on peut observer Que cet
eff et restri ct if attri bué 6 "MA 1S" est symétri Que 6 celui produit par 1e "ET"
de surenchére.
/1 Y tJ dlJ vin et dlJ /Ion vin.
/1 Y tJ dll vin mtJis dlJ mtJlIVtJis vin.
.1 /1 Y tJ dlJ vin mtJis dll /Ion vin.
/1 COlJrt et rtJpidement.
/1 cOlJrt mtJis lentement.
1/1 COlJrt mtJis rtJpidement.
Son fils Illi mtJnqlJe et ternNement.
? Son fils Illi mtJnqlle mtJis terri/llement.
/1 est mtJltJde et grtJvement.
/1 est mtJltJde mtJis légérement.
? /1 est mtJltJde mtJis grtJvement.
Monique MAINVILLE li) relève l'existence de la forme "MAIS QUE"
dans son étude des formes restrictives. Elle constate Que cette forme
(1) : Cf. MAINVILLE Monique, (1987), Etudes des formes restrictives dans les cor~us de
français parlé, Mémoire de maîtrise de linguistique française, Aix, pp.94-96

166
"MAIS QUE" est absolument incompatible avec le "ne" de négation
Tlle o'evtJit Jtïller IntJis qpe dllPitJfm "
'" Tlle ne devtJit jOller tntJis qpe 0'11 Jlirtn{~ ..
."MAIS", dans la réalisation que nous étudions ici pôrtage cette
caractéristique; ce qui confirme qu'il exprime un effet restrictif.
'" Elle ne /loit frNJJ~" 0'11 vin

167
VIII -
LE TYPE: • AINSI QUE'
..8-1- Etude des joncteurs classés sous ce type ..
8-1-1- Nous classons sous ce lype les Joncleurs de lisle suivanls :
" AINSI QUE, PLUTOT QUE, AUTANT QUE, EN ~lEME TEMPS QUE,
PLUS QUE, AUSSI BIEN QUE, DE MEME QUE"
On peulôJouler fi la série la forme" COMME" qui peul, elle aussi,
. êlre employée comme joncleur de lisle quoiqlJe avec plus de reslrictions
La grômrnôire scolôire donne fi ces élémenls le nom d"'ôdverbes
de cOmpôrfJl son"
Ces joncleurs ne sonl ptlS regroupés ensemble simplemenl pôrce
qu'ils ôureienllous un sens compet-etif, ni même perce que, fi l'exclusion
. de TOMME", ils onl une ressemblance eu plan de leur morphologie, meis
perce que, comme on Vtl le voir. ils pôrlagenl une même microgrammaire.
ExemQles d'eQQui
! - "Trois témoins ollt reconnl/ Nt]tfmlil' t/§nJQon t]Ù7S} q./le clot!!lle Allorœ'!. "
,.
-
(Le Monde, 27-02-67, p.26)
2- ·On misertJ sl/r ItJ {JlltJ/itêpll/tôt qpe sl/r kt (JlltJl'ltité "
(LeSoir,15-10-ô6,pA)
)'"- 'Z? p/tm (.) tJgit sl/r les comportements des individlls mIssi bien qpe sl/r
les strl/ctlJres de itJ consammtJtion ..
( Le 11onde. 21-06-79, pl)

168
4- :!e lMis l'&ptJrtlJeid tJ/ltttllt ,we le lltJzisme. ..
( Le Monde, 04-10-86, p3 )
5- "L tJ coordilltltiOll tl/firme que IlOUS Ile StlllriOllS 1l0ilS stJtis/tlire
d'&mendement slIr ce projet et qlle IlOIlS 1l0tlS OppOSOIlS ti l'esprit globtJl
!!///S qjtti des poilltsprécis ..
(L'Huml'lnité, 04-12-86, p3)
6- 'Z 'ellqllête tJvtJit toujOllrs sit/lé Itl revelldictltiOIl ptlr les FA.Ri de cet te
tellttltive d'&sstlssilltJt en même temf!.s qlle celle de l'&sstlssilltlt de
R01lert-ClJtlrles Rtl!! ..
( Le Monde, 27-02-87 )
/- ''tltlrtlile de milne qllec''etllllle Mt commtllldé IIlle Ilo/Ivelle voitllre. •
( Le Robert Méth., 1982, p869 )
{1- 'Z 'isslle o'e /tJ re/lcolltre o'e Rej/J.jtlvik tl mis ell évio'ellce qllelqlles
tlllomtliies dQlls le comportement o'e t/ RetlgtJll comme dQlls ceilli de tI.
GorbtJtclJev. •
( Le Monde, 23-10-86, p.5 )
On vérifie pôr les critères de lô proportionôlitè et de
l'extrôction (ou Quelques ôutres dispositifs: rellltif, pseudo-clivée, ... )
Que, dllns ces exemples, les éléments liés pllr "AINSI QUE, PLUTOT QUE,
AUSSI BIEN QUE, etc" forment un seul syntllgme. Ils représentent une liste
d'éléments régis pllr un même verbe.
1 - C'est NtJtlJtJlle tfélligOll tJillSi q./lecloë/le AIlb.ronJl.lIt' trois témoins ont
reconn/ls

169
- Trois tèmoù7S les ont r8CO/~lNlS.
- Trois temoins ont reconnl/ Jlpi .?
- il!1..§ !VtJt/ltJile t'iBnigon tJinsi qpe .Ioëiie AI/oronilpe trol~" tëmoins ont
reconnl/s-
- !VtJt/ltJiie liënigon tJinsi ql/e .IoNie Alloron.QIII? tnlis tëmœ/ls ollt
reconnl/s
2
- C'est Sllr ItJ qlltJlitë 12/IJtdt qpe st/r!tJ qlltJntitëJ1Pon misere
- On misertJ sur quoi.?
- ce Sllr qpoi on misertJ c'est sl/r!tJ qlltJlitel!/lltdt qpe st/r!tJ ql/tJntité
- SI/r ItJ ql/tJlitëRiutdt tltle sl/r ItJ ql/tJntitë voilo stlr qpoi on ml~"ere
.} - C'est st/r les comportemel7ts des individtls tJl/ssi biell qpe sl/r les
stmctures oe ItJ consommtJtiol! el! FrtJl!ce qllé! ce pltJn tJgit
- Ce pltJIJ tJgit sur qpoi .?
- Ce Sllr qpoi tJgit ce pltJl! c'est Sllr le comportemellt des inoividllS tJllssi
bien qpe Sllr les stmctl/res de ltJ aif}sommtJtion en FrtJnCé'.
- Les comporteme/1ts des individllS tJl/ssi bien qpe les stmctl/res de ItJ
consommtJtion eIl FrtJnce sur lesqpels ce pltJn tJgit.
4
- C'est l 'tJptJrtheid Ol/t11/lt que le I!ozismeJ/(/(' je htJfs
-.le hoisJ1.llof ?
-111/ tll'tJptJrtlJeld L9uttJ/Jt qpe le ntJzfsmeJ1.ile je htJfs
5
- C'est 01 esprit gio0l11 plus 1111'ti oes points prëcisJlpe nOlIS nOlIS
opposons
- !VOI/S not/s ofJpœ~{1/?~- 0 ql/oi .7
- Ce 0 11.1101/10t/S nOilS opposons c'est ti i'esprit gioooll2/IIS q.!L'ti des

170
points précis.
6
- C'est /{J reve/ldictJtiM ptJr les FA.RL. de cet te t8/lttJtive d'élSStJSSi/ltJt
817 même tem!l-S qpe celle de l'élSStJSSi/ltJt de Rooert-ChtJrles RtJYJ1.lIe
l'enqllête tJvtJit tOIl/ollrs .'011lIées
- L 'e/lqllête tJytJit tOI//ol/rs sitlléJ1.llOi .?
- L enqllête les tJvtJit tOlljollrs sitllées
- LtJ revendictJtion ptJr les FAR L. de cet te tenttJtive d'élsstJssintJ/ en
même tem!!.s qlle celle de l'élsstJssintJt de Roo8/1-ChtJrles RtJYJ1.lle l'enqllête
tJvtJit tOIl/ollrs .'OitlIées.
- IlY tJ /{J revendictJtion de cette tenttJ/ive o''élsstJssintJt en même tem!l-S
J1.118 ce/ïe o'e l'élSStJSS1/ltJt de /f'obert-C/ltJrles Rtly Jlpe l 'enqllête tlvtlit
tOIl/ollrs sitllées
/'
- C'es t /Y9rt i/Je de même qpe ,jeO/J/lBJIJIi ont commondé tint! notlveJ/e
voitlire
- Elles ont commtJl7dé IIne nOllvelle voitllre
- Lesqpelles ont commtJndé Il17e 17171Jveile voitllre .?
- /LI,I"§ /"lttrtine de mê/ne qpeJetJnne qlli ont commtJl7dé Ill1e nOllvelle
voltllre
- l''JtJrtine de même qpe JetJ/7/1eJ1.I/i ont commtJ/1dé lI/7e nOllvelle voitllre
8
- Cest dtJns le comporternellt de t! PetJ!ltJll comme dtJns cellii de/"/
{;'orotJtclJevJ1.I/e j'isslle oe léJ rellcO/ltre de R..DY,ÎjtJvik tJ mis e/l evide/lCt!
qllelqlles MomtJlies
- L ïsslle d.DltJ rencontre a'e i"l"y,ÎjtJviJ.' tJ /'lNS en évio'ence ql/eiqlles
t}nomtJlles oli 7

171
Les éléments liés pllr ces morphèmes occupent une même
position pllr rllpport llU verbe. Ils représentent précisément différentes
rélllislltions lexicllles de III plllce syntllxiQue occupée pllr les pronoms
cl i ti Ques -et i nterroglltifs dans 1es énoncés pronomi nllUX obtenus pllr
proporti onlll i té.
6-1-2-
Ces joncteurs de liste regroupés ici sous le type
"AINSI QUE- indiquent un effet d'énumérlltion. Lll rellltion Qui existe entre
les éléments Qu'ils relient est III même Que celle Qu'on rencontre dans
l'emploi du joncteur discontinu "ET. .ET- Qui présente III liste comme une
suite d'él éments dist incts.
Dans l'exemple ci-dessous dont nous llvons signlllé l'llmbiguTté
plus hllut (cf. suprll 70), l'emploi d'un de ces joncteurs entrllÎnerlllll
même interprétlltion Que celle obtenue llvec l'emploi de "ET ..,ET", c'est è
dire l'interprétlltion pllr effet d'énumérlltion,
- en ce moment i/ nOlis mt/nqlle de /t/ qllinct/i//erie de /t/ drogllerie
(BUSE,9,12)
en ce moment i/ nOlis mt/nqlle de /t/ qllinct/i//erle t/insi qlle de /t/ drogllerie
I.!/Iltôt qllE!
t/I/tt/nt q.lle
I.!./IIS qpe
demêmeqlle
en m teml.!.s qlle
- -
comme

172
C'est ce qui explique pourquoi avec ces joncteurs, il ya les
mêmes di fficul tés que l'on observe avec "ET...ET" quand on veut mettre en
relation de double marquage les éléments de la liste lIvec un clitique.
- "Stl mère tlinsi qpe son père vivent tlllX Ettlts-lins"
( Le Robert Méth, 1982, p.32 )
! Stl mère tlinsi qpe
son père., ils vivent tlllX Ettlts-Llnis.
.'JIIttlnt qpe
tlilssi /lien qpe
de même {1.Ile
en même temps qpe
comme
- Jtlime Ptlili mils qlle Pierre.
I!.llIttit qpe
'" .le les tlime Ptllli milS ql/e Pierre.
I!.llIttit qpe
C'est cette ressemblance avec "ET.ET" qui explique églllement
qU'aucun de ces joncteurs ne peut, à l'instllr de "ET", s'utiliser comme
marqueur de complexité.
- .le séptlre le gtlrçon et Itl {ille.
'" .le séptlre le gtlrçon tlinsi qlle
Itl {ille.
1!./tIS qpe
12.111ttit tlpe
.'Jllssi /lien tlile

173
tliit {lflt qpe
demêmeqpe
8fJ même temps OlJe
-Comme avec "ELIT", il est impossible de mettre en facteur une
préposition pour les éléments liés par ces joncteurs. L'énoncé:
/1 {l porlé fi Pierre oiflsi qpe
t!orie.
OIJt Oflt qlJe
demêmeqlle
efl même temps olle
I.lllllôt q/le
olJssi lJi8fJ olle
I.!.IIIS qpe
comme
ne correspond pas fi
110 porlé fi POIII oiflsi q11.'
fi Pierre.
tllllOflt qpe
de même q./le
etc.
Il représente une structure différente Que nous étudierons plus
loin (cf. infra lB5).
De même, l'ensemble des éléments liés par ces joncteurs ne peut
être soumis fi une restriction
'" .le fle p8fJse qlJ 'ti POIII oiflsi qll'
fi Pierre.
f.!./IIIôt qpe
tllllOflt qpe
de même q./l8

174
en même temps qlle
IZ/IIS qlle
ollssi /lien qpe
comme
C'est d'ailleurs pour cela que, pour extraire un groupe lié par ces
joncteurs, on choisit "il y a" sans la restriction. On a :
..lL!J. 0 Notholie t1énigon oins! qlle .Ioille AlloronJl.lle trois témoins ont
reconnlls.
mais pas
'" Il n'Y- 0 qpe Notholie t1énigon oinsi qpe .IoNIe AlloronJl.l/e trois témoins
ont reconnlls.
Ainsi, ces joncteurs sont incompatibles avec la restriction.
Il s sont également i ncompati bles avec 1a négati on. Il s
contiennent d'ailleurs pour la plupart une modalité positive. C'est ce qui
explique pourquoi il est plus facile d'avoir des contrastes du type:
.l'écris li .Ieon ol/ssi bien qp'
li Poul mtJJ~"l2.os li Georges.
oinsi qlle
Olltont qpe
demêmeqlle
en même teml2.s qpe
comme
que des contrastes du type suivant qui paraissent bizarres:
/.Ie n'oil2.os écdt li .Ieon ol/ssi /lien qp 'ti POIlI mois li Georges.
oinsi qpe
Olltont qlle

175
demêmeqlle
en même t eml2s qlle
comme
'* J'tIi écrit d JetJn mtll~" I2t1S li Ptlll! tIIlssi Nen qll'
li Georges.
tlinsi qpe
tllIttint q./Je
demêmeqpe
en même teml2s (l118
comme
Ainsi, des élémenls liés p1lr ces joncleurs sonl gr1lmm1lti-
c1l1emenl1lu positif (1) L1l nég1ltion du second lerme esl impossible.
'* J'tIi écrit d Jetln de même (lile
ptlS d Ptlll!
tII/ssi Nen (ll/e
tlinsi (llle
etc.
et celle du premier lerme donne des ré1llis1ltions biz1lrres ou
hors-contextes
? .le n'8il2t1s écrit dJetln de même (ll/'
d PmI!
tlinsi (ll/e
tli/ssi bien (llle
etc.
( t) : Cf. infra p. t 76 pour la version négative de ces joncteurs.

176
Ces obserl/ations s'accordent al/ec l'analyse de Roch VALIN ( Que
nous dél/elopperons plus loin; cf. infra p. 195 ) t 1) d'aprés laquelle seuls
les "comparatifs de supériorité" ou "d'infériorité" renI/oient li une négation
implicite, ou plus exactement li un moul/ement de "négatil/ation"
correspondant au passage d'une progression croissante ( ou décroissante)
de la pensée li une progression décroissante ( ou croissante ).
Ces joncteurs ont cependant des I/ersi ons négati I/es Qui sont:
"NON PLUS QUE, PAS PLUS QUE"
"..le ne conseille p8S le foie cru non Il/liS qlle le foie trop Cri/. "
( France Info, 19-12-87, 8H 55 )
"II est vr8i fllle Gr8nd-meré?, 1!-8SI!-/I/S fllle mon peré?, ne S 'oCclIp818nt de
mes secrets. "
( H. Bosco, Jardins des trinitaires, p259 )
Il faut remarquer Que "PLUS QUE" accepte l'adjonction li gauche
d'éléments tels Que: "beaucoup, encore, bien"; tandis Que les autres
joncteurs du sous-groupe refusent une telle adjonction
"Ce fllt 18 victoire dll p8rti encorel!-Ills flllim slIccés personnel dll premier
ministre. "
( Le Monde,_27-03-87, pA)
"( ...) nOlis vOlllions donner fi notre p8rtiOp8t ion le sens dime "8t8ille
politifllle n8tion81e pOlir 18 démocr8t ie, "e8I1COIl!!I!-IIIS fllle dime "8t81!le
é/ector81e. "
( Le Monde, 23- 10-86, p6 )
(1) : Cf. Roch VAlIN, (1952), "Esqui55e d'une théorie de5 degré5 de comparai:lOn", in Cahier'
~i3tiQue 5tructuraJe , n02

177
* Jtli écnl ti PtllJllJetllJcolJl!. de meme ql/'
ti Pierre.
encore
tlinsi qpe
lJien
tliittint qlle
en meme temps qpe'
tli/ssi lJien qpe
J.l/lltôt qpe
comme
6-1-3-
"PLUTOT QUE" exprime un effet de contrllste Que l'on
perçoit mieux en Je compllrllnt llUX mllrQues de néglltion "non, non pllS, pllS".
Ces mllrQues de néglltion, comme l'observe CI. BLANCHE-BENVENI5TE l'!
peuvent servir aussi bi en
- ô corriger la référence d'un objet:
ex: mon grtlnd-pere tlvtlit qI/titre enfonts lorsqlJe Itl glJerre de 14non trois
enftlnts lorsqlle Itl glJerre de 14 s'est décltlrée
( MA5A, 2, 23 )
/1 en tlvtlit ttlnt
non ttlnt
d ce moment-cf
JlI/tltre
trOl~"
- gu' Ô chllnger 111 dénomination d'un obj.tl,
On tllJrtl des scllémtls dl/ type .. :Ctl non .ctl"..
non.ctl mtlis .Ctl
l!.tlS
l!.tlS
non l!.tlS
nonl!.tlS
( 1) : Cf. BlANCHE - BENVENISTE C1.,( 1987), ·Syntaxe, choix du lexique et lieux de bafouillage",
in D.R.LAV., n· 36- 37, PP.146-147.

178
ex: il!l tJ des ol/vriers_ l'IOn ptJs des (illvriers_ il!l tJ des ,qens ql/i
viennent ils tJpportent les o/ives
(BRUNET,Cll,12)
c'est des petits DtJtetJllx_ des petits voi/iers non des DtJtetJllx d voiles_
c'est tOl/t petit
( BRUNET. A 70, 13 )ll i
"PLUTOT QUE" est (ld(lpté il ce double emploi En effet, il peut
servir Il orgeniser un tel contreste Il pertir duquel on effectue une
correction de référence ou un chengement de dénornin(ltion En reprenent
les exemples ci-dessus et en recourent non pes Ille négetion meis Il
"PLUTOT QUE" on eureit •
- correction de référence.
l'/on grtJ!}d-pere tJvtJit trois enlMts {I/I/tôt qlle qlltJtre lorsql/e !tJ gl/erre de
14 s'est déc!tJrée.
lien tJvtJit trois 1l/lltôt qlle qlltJtre ( )
-chengement de dénominetion.
C'est des DtJtetJllx j voiles Il/Iltôt ql/e des petits voiliers.
C'est .ctJ Il/Iltôt qlle.ct!.
On vérifie également Que "PLUTOT QUE" exprime un effet de
contraste per le f(lit Que parrni les joncteurs du sous-groupe, c'est celui
Qui présent.e le plus de difficultés pour des réalisetions du type.
(\\) : Cf. BLANCHE - BEN'iENISTE Cl., ( 1987), -Syntaxe, chQix de lexique et lieux de
bafouillage", in D.R.LA.V., n036 - 37, pp. 146 - 147.

179
? Jtli écrit d r"'êl/lll!/Iltât {Jf!.Ci Pierre mtlisptls d .leM
nOf}
Jtli écrit d Ptllll tlinsi qpCi
PiNTe mtlis l!.tlS d jeàfi.
tlilttint qpe
demêmeqpe
tI/lssi /lien (l/Ie
en même temps qpe
d/ls qlle
comme
Lô difilculté vient du fllit Qu'on ne peut ôvoir deux contrllstes
dllns un même énoncé.
Nous observons, enfin, l'emploi ôssez fréquent de "PLUTDT QUE"
pour môrQuer une opposition lexicôle trés nette
'iVotre vl710nté est de regro/lper les lJdtels~l!.llItôtque de les épo/JIiller
s/lr l'ensemble d/l territoire de lêJ Yllle nO/lvelle "
(Le Monde, 04-10-86, p.19)
''On Inisertl sllr 10 qllol/té l!.I/I!ôt q/le s/lr 10 qat/nUté "
(LeSoir,15-10-86,p4)
'Z e tràvtlil. tJlœ nommes nicesst/lre, (ài! le/lr lilicité ft/litât q/le le/lr
misère"
( 8oilellu, Ep, Il )

180
6-1-4-
Ce type de joncteurs n'ôppôrôît, en princIpe, Qu'une
seule fois dôns une liste Quel Que soit le nombre d'éléments de celle-ci.
C'est le côs dôns nos exemples d'ôppui où il n'y ô Que deux éléments. C'est
le côs ôussi dôns l'exemple suivônt Qui compte plusieurs éléments en liste.
- ''DtI!!S le dOmtlllle de lilr/ltlf!/~"me et des trtl!!S{lorts, Il est .'lrEivIl de
w!!stmfre l'ECl1Ie netfMele des PMts et chtlllssees, le itl/loretofre centrel
des pOI'Jts et clltltlssées, l'Ecole !!et IMele o'es scfellces giogrtlphlqlles, le
Centre scientiflqlle et technlqlle dll/ldUme!!t, le Centre techniqlle de
1ilr/le!!isme, le Centre fnforlllet fqlle de gestion 0'11 mlnistke de
/ilr!ItJnisme, le Ce/ltre d'étllo'es et de trtJ17sports Ilrbeins., einsi QlI ilf!e
dlztline de Itlboretl1ires de rec/l8rc/l8 0'11 C/V./? S. consttcl'és d Itl
commllf!ictttion. •
( Le Monde, 04-10-66, P 19 )
Configurôtion:
(.) il est prévll de constmire
l'Ecole nât. des PMtS et chttllSsees
le i tt/loretl1l;re cent. o'es ponts et c.

1
t '
.'
/ • co e ntJ . oes sc. geo.
/1" Centre sc. et tec,'l. 0'11 Nit.
le Centre tee? de lilrbttnisme
le Celitre inl de gest. oil mIn. dl! lilr.
.
r
tr- ," "t
l
t

'h
18 (.en, t' e . e. 0,. rttl'lsp. IlrH
IJù,/sl ql/"l/1e diztJlne de Mû. oe rel~dll CNR.S.

181
C'est seulement avec TOMME" que nous avons rencontré la
structure dans laquelle le joncteur est repris plusieurs fois.
'Z 'en pessé comme neg/lère. comme jedis., co.mme tOll/O/lrS, les mertltle/lrs
frenee/sont feit fig/ll-e d:immigrés de l'intérie/lr. "
8-2-
Comporaison des deux réalisations:
Il - ·Sll mere oinsi que son pere lIillent IlUX Etllts-Unis. -
( Le Robert Méth, 1982, p.32 )
b - ·So mere Ilinsi que son pere lIit IlUX Etllts-Unis.•
( Le Robert Méth., 1982, p.32 )
Ces réalisations ( Il ) et ( b ) que nous voulons étudier ici se
rencontrent Ilussi livec "COMME, AUTANT QUE, DE MEME QUE, AUSSI BIEN
QUE, EN ~1EME TEMPS QlIE" •
- rélllisôtion li .
"Le senté comme ltJ fortllne ret irent /e/lrs feve/lrs .i ce/lx illii en eOllsent "
'Ze reng socM/ e/ltent qpe /'dge des fils merq/leient mie/lx encore /8llr
sO/lmission.
( Môurois,J"Yliutey, pl)
"/1ert/ne de même q/le jeenllB Ollt ec!leté /lne nOl/ve//e volt/lre "
( Le Robert t'Iéth, 1982, p869 )
"Ce/IIi qlJi §Colite {JIlssi biell qpe ce/in' qllJper/e, seront el'lve/oppés dens
tlllB même rtl/ilE!.
(Fléchier, Sermons, 1,351 )
"Pell/ en même temQs qpe Pierre ont V/l ltJ comete ..

182
-réalisation b.
Tette expérience tJtomique. comme !tJ précédente.. no qI/tin objectif: ItJ
mise tJll point dormes nOllvelles. •
( L'Humanité, 22-05-87, p.2 )
"Le mtJnqlle d'tJir ici, tJll/tJnt f/pe l'enn/li, ftJit btJ/ller. •
( Gide, Incidences, pAl)
"t1tJrt ine de même qlle jetJnne tJ tJclJeté Iln nOlJvelle voitllre. •
( Le Robert Méth., 1982, p869 )
"Le père ClJtJtollre!. tJllssi bien qlle StJ ctJmptJgne, se frotttJit les mtJins. •
( cité par P Hoybye, L'Accord en francais contemporain. p.236 )
"f'tJll!. en même tem!!.s f/pe Pierre, tJ vllltJ comete. •
Ces deux réalisations sont considérées le plus souvent comme
équivalentes, le locuteur pouvant choisir indifféremment l'une ou l'autre.
C'est ce que suggère d'ailleurs la façon dont elles sont présentées dans Le
Robert Méthodigue .
·StJ mère tJinsi f/pe son père vivent (vit) tJllX EttJts-llnis. •
( Le Robert Méthodi gyg, 1982, p.32 )
La Grammaire Larousse du français contemporain considère Que,
dans ce type de réalisations, 'le verbe se met tJll pluriel ql/Md les dellx
substtJntifs sont liés en lin sel/I S11J8( et il est tJll singulier s'il n'y tJ qlltlne
·A··
A
.
-{Il
/uee ue comptJrtJ/son
.
En f ai t, ces deux réal i sat ions ( a ) et ( b ) correspondent II deux
structures syntaxi ques di ff érentes. Dans la premi ère, on a un su jet pl uri el;
(1) : Cf. CHHALIER J. C. et aJii, (1964), Grammaire Larousse du frallÇ8is contemporain,
p.384.

183
les deux éléments liés pl'lr "AINSI QUE" ont ll'l même rell'ltion l'lU ver'be. on
vérifie cell'l pl'lr le fl'lit Qu'ils sont proportionnels ô un pronom clitiQue ou
semi-lexicl'll (- sing. )
so mére oinsi Olle SOll Qére vivent O/IX Etots-Unis.
·lls
FtIX
Cel/x-ci
Pl'lr contre, dl'lns ll'l rél'llisl'ltion ( b ), on n'ô pl'lS un sUJet pluriel; il
n'y Il pôs de proportionl'llité ôvec un clitiQue ou un semi-lexicl'll ( - sing )
St! mére. oinsi qpe son pere .. Fit élI/X Etots-Unis.
Fit élI/,\\' Etots-Unis.-
'" Cellx-ci
Le groupe introduit pl'lr "AINSI QUE" est ô l'lnl'llyser comme un
élément l'lssocié ô ll'l construction verbl'lle. Cell'll'lppl'lrôit mieux dllns 11'l
tournure suivl'lIlte Qui représente le même modèle Que cette rél'llisl'ltion (b).
Ainsi qlle SO/l pére.. so mire vit OIIX Et,-9ts-l/,"lis.
Dl'lns ll'l réalisl'ltion ( b) ôutant Que dans cette tournure, on
r-etrouve sur le groupe introduit pêlr "AINSI QUE" l'intonl'ltion ouvrl'lnte
côrl'lctér-istiQue des éléments l'lssociés
- - - - - - - - ' /
5,-9 mère.. oinsi qpe SM pere, Fit OIIX Etots-t.I,'lis.
------~/
Ainsi qpe son pere. so mirE' vit tJw;' Dots-I//ds.
Cette crnl'llyse est corroborée pôr Je fôit Que dôns ll'l rél'llisl'ltion

184
(b) comme dems lô tournure évoquée ci-dessus, on peut pÔI-ôphrôser "AINSI
QUE" pôr "de lô même mônière que", "pôreiJ1ement ô" Ce qui ne serôit pôs
possible dôns lô réôlisôtion (ô),
Stl merE!; tlinsi tl/lE!
son perE!. 11ft tl/IX ntlts-llni"
dE! Itl mêmE! mtJhièrE! tltlE!
I2.tlreillE!mE!ht ti
Ainsi tlllE!
son perE!. Stl merE! lIit tltlX ntlts-llni"
DE! Itl mêmE! mtlnierE! tlllE!
FtlrE!I/IE!mE!nt ti
Stl merE!
tl/lisi tlllE!
son perE! lIillMt tlllX Ettlts-llnis.
'" dE! Itl mêmE! mtJhiere tltle
*..l2.tlrE!illement ti
Les énoncés:
"Ptlll(. E!n mêmE! temp.'? qpE! FiE!rre. tl IIll Itl comete. "
"En mêmE! teml2.s tl/ll? FiE!rrE!, FmI! tl 1I/lltl compte. •
peuvent ôvoir les pôrôphrôses,
Ftllll, tlll même /llomE!nt tl/lE! FifrrB, tJ 1I/1!tJ compte.
Ali même moment qpe F/erre, Ftllll tl 1I/lltl c,impte.
Ce qui n'est pôs le côs pour J'énoncé:
Ftllll en même teml2.s tllle Pierr..'! Mt V/Ile compte.
où "EN MEME TEMPS QUE" signifie "ET AUSSI"

185
8-3- les rélllislltlons du type:
0 - Je te présente, oinsi quo 6eorges r..) mes condoléonces
émues. -
( L'Humanité, 04-12-66, p 15 )
b - - Poul opprend so I~con oinsi que Pierre. -( 1)
Il faut d'abord souligner Qu'on ne doit pas confondre la
réalisation ( a ) avec le type suivant:
'~/e te présente fi toi oinsi {lP'ti Georges mes condoléo/'ICBS émllBs "
ni la réalisation ( b ) avec le type.
''PmI! oinsi qlle Pierre of/prennent /ellrs /eç[llJs. "
Qui représentent tous deux ltl même chose Que les exemples étudiés au
début et dans lesquels "AINSI QUE" lie des éléments Qui forment un seul
syntagme et Qui entrent dans une structure de liste.
Cela dit, nous pensons Que, dans ces exemples ( a ) et ( b ), le
groupe introduit par "AINSI QUE" doit être analysé comme un associé è11a
construction verbtlle. En effet, ces exemples ne diffèrent des réalisations
précédemment étudiées ci savoir.
Ainsi q/Ie son pere., so merLa vit tJtlX Etots-Llnis
Sti mere., tlMsi qllB son pere, vit tl/IX Elets-Ll/ils.
Que par la position du groupe introduit par "AINSI QUE". On peut avoir, èI
côté de
Lie te présente, tlins'- (lU 'ti Georges. mes CMO{!!é.'JnCBS émllBs
(1) : Les réalisahons étudiées ici se rencontrent également avec "AUTANT QUE, EN MEME TEMPS
QUE, DE MEME QUE, AUSSI BIEN QUE, COMME, PLUS QUE, PLUTOT QUE".

186
Ptlill tlpprend Stl lecon tlinsi {I.IIe Pierre.
des réôlisôtions comme
Ainsi {I11'tf Georges.. je te présente mes condolétlnces émlles.
Ainsi qlle Pierre.. Ptlill tlpprend Stl lecon.
Au niveôu de l'exemple ( b ), il est fôcilement observôble Qu'on
n'ô pôs flffôire ci un sujet pluriel. On n'ô pôs , en effet, une proportionôlité
ôl/ec une forme clitiQue ou semi-lexicôle (- sing.).
Ptlill tlpprend Stl Ie.con tlinsi {Ille Pierre.
'" Ils tlJ'.prend stI 1econ
'" EtIX tlpprend stI 1econ.
'" Cellx-ci tlpprend Stl lecofi
On ô plutôt lô proportionôlité :
Il tlpprt'nd Stl Ie.CO/l tI/nsi f/./Ie Illi
8-4- l"ombiguité de 10 réolisotion du type:
-Poulo oidé Pierre o;nsi que Jeon.•
L'ômbiguïté de cette réôliseltion est liée ôu fôit Qu'on ô des
éléments en position PO et Pl Qui pôrUlgent les mêmes trôits
syntôct ico-sémônt iQues
Lili tI tlidé Illi tlinsi tille illl
On ô une double interprétôtion :
Première interp-rétôtion: elle correspond ci lô réôlisôtion
pronominôle:
''ils ies êI tI/OBS". On Il une structure de liste sur une

187
position Pl.
PeIIl oo/dé
Pierre
oinsi qlle
.IetJn
Deuxième interp-rétl'ltion : c'est celle où "on donne l'lU qroupe
"l'linsi que Jel'ln" un statut d'l'lssocié è ll'l construction verbale. Ainsi, seul
"Pierre" occupe ll'l position Pl.
PO
Pl
Associé
POIII
0 tlidé
Pierre
oinsi qlle .Ietifl.
On vérifie qu'en ce Cl'lS, du fl'lit de son statut d'l'lssocié, "l'linsi que
Jel'ln" peut être pll'lcé l'lvant le verbe l'lussi bien qU'l'lprés
Ainsi qpe .leM, Pelll 0 tiidé Pierre.
On l'l un eifet d'l'lssocié lorsqu'on ne peut étl'lblir une rell'ltion de
proportionl'llité entre le groupe ·Pierre l'linsi que Jel'ln" et un clitique (-
singJ L'énoncé ne correspond Pl'lS pronominl'llement è:
''lIs les 0 oidis: Il
correspond plutôt è: "111'0 oidé oinsi qlle III/".
On retrouve, pl'lr l'lilleurs, sur le groupe introduit pl'lr "AINSI QUE"
l'intonation ouvrante caractéristique des éléments l'lssociés.
Ptilli e oidé Pierrl?, milsi qlle jeofl.
"
Ainsi (l11B .IeiJll, PmI! ti ti/dé Pierre.
On El ll'l même E1tYlbiguïté dans l'exemple suivant:
Cti ti hE'llrté .ce ein:>! qlle .ce.

188
qui peut correspondre ô :
- pe ies e hellrtés.
ou Ô :
- pe ïo hellrté einsi qlle pt!
Cette ômbiguïté ne se rencontre que si on ô ôfftiire ii III position
Pl. Celti est dû ôU fllit que celle-ci est une position non-prépositionnelle.
Ce qui fllit que l'élément introduit pôr "AINSI QUE", égôlement
non-prépositionnel quônd on ô ôfitiire ô un tissocié, peut être pris comme
occupllnt III même position PIque l'élément qui le précède En P2 ou P3
l'existence de lô préposition "ô" ou "de" empêche une telle ômbiguïté. Les
énoncés:
POIII 0 perlé .& Pierre oins'; {lp Ci .leM
Pelll se méfie de Pierre elfls'" {lpe de Jeo!!.
correspondent respecti vement ô :
POli! lellr 0 porlé.
POIII se méfie del/x
LIl préposition ne peut être mise en fllcteur; son ôbsence devônt
1e second terme correspond ii une structure di fférente déjô Mti1ysée dôns
1es pôges précédentes. Les énoncés:
POIIi t/ porlé .& Pierre eJiJsi qlle Jet/Il.
POIII se méfie de Pierre einsi {l./le Jeell
correspondent respecti vement [] :
Il Illi 0 pt/rlé einsi {l.tJe !I//
Il sel7 méfie eins! {lpe Illi

189
IX - LE TYPE: -AUSSI BIEN...OUE"
Les morphèmes qui seront examinés ici ont d'autres emplols.
Cette étude ne concerne que leur emploi en tant que joncteurs de liste.
9-1-
Nous classons sous ce type 1es éléments di scontinus
suivants:
"AL/55/ BlEN.. OLlE; .4L1TANT... I.,ÎUE; TANr..1.,7UE; OA VANTA5E OLlE;
PUIS OLlE; 1'/011V5. OLlE':
Comme les précédents, ils portent le nom d"'adl'erbes de
comparaison" dllns la grammaire scolaire.
Tette dêcilJrtttionsodressttit mIssi bien!JI1 ministre de l'ilitériellr_qyol/x
CttSSellrs: "
( Le Monde, 04-12-86, p.7 )
"Lo qI/est/on s::tdre."--"ttit IJIltttnt Ol/X mtflJifestttntsJl/l'tJll gOl/vememellt "
( Le Monde, 09-12-66, P.o)
'le crédit ogrico/eprovDql/e des je/DI/sies tMt iJiI sein dl/ sectellr litflJeeire
_ÇJL 'entre les del/X fiBres ennemis ci ltt tëte de /(J pll/s verte des lIenqlles

l!)O

l!HlltlPlles"
(LibénJtion, 10-10-66, p9)
'les mtJnilesttJnts ont reCIII8 !ZIIIS ptJr ItJssitlld8Jlpe SOIIS ItJpolIssée dl'
1ed~'erstJire. ..
( Le Monde. 09-12-86, p6 )
"Ce qllipollrrtJit condllire j des "négoeitJtions:: c'est moins itJ pellr de ItJ
gllerre.!lil./In sentiment grtJndisstJnt de gine vis-j-vis de l'opinion ..
(Libér1llion, 21-02-8/, p5)
'ZtJ conCllrrence tire vers l'élitisme 8t pOlisse dtJvtJnttJge j lIn liollrrtJge
des eriinesJ1P 'j 1eeqllisition critiqlle des conntJisstJlJces. ..
( L'Humemité, 04-12-86, p./ )
L'llppliclltion du test de l'extrllction et celui de III proportionlllité
permet de constllter qu'on Il une liste dllns chllcun de ces exemples. Les
éléments reliés pllr "AUSSI BIEN.. QUE, AUTANT.QUE, etc" occupent une
même plllce syntllxique. On Il respectivement.
li
- C'est tJllssi bien tJll ml/ustre de 1 ~nt8riellrJ1P ellx CtJssellrsJl.Il8 cet te
o'ieltJrtJtion s edresstJit.
rc tl
ri"
J I '
, ri
' t ' . '7
- •.8 .e ueCltJrtJ.lon stJclresstJl. Jl..J1P' i
li - C'es t tJllt tJnt tlllX l'iltlnil8St tll.,.t S~qJ1. ell gOllVerne.men01.lle Ië qllestion
s edresse.
-L c9 qllestiOli Sedress8 i qpi .?
e -C'est tc9nt ml seli'} dll s8etellr .litJnetJire_qil. 8.fltr8 les dellx lrères ennemis
j itJ tite de!tJ pills verte des litll'lql18S mlltllelles plie le créoït tJgricole

191
provoqlle des jtJ/OIISies
-L e crédit tJgrico/e provoqlle des jtJ/ollsies ou?
-L,j oli /~ crédit tJgrico/e provoqlle des jtJ/ollsies c'est ttJnt tJlI sein 0'11
sectellr /ltJnctJire .!l..1I'entre les dellx freres ennemis,j /tJ tete de !tJ p/IIS
verte des /ltJnqlles mlltœ//es
0' -C'est l!./IIS PtJr /tJssitllde Jlpe SOIIS /tJ pOllssée de / 'tJdverstJire J1..118 les
mtJmlesttJnts ont reclllé.
-Les mtJnifesttJnts ont reclllé l!.ollrqlloi ?
e -C'est moins /tJ pellr de /tJ gllerre 1111 un sentiment grtJndisstJnt de gene
vis-ti-vis de / 'opinion.!l..11f pOllrrtJit condllire ti des "négocitJtions ~
-CtJ pOllrrtJit condllire ti des "négocitJtions ~
f
-C'est dtJvtJnttJge tJll/lollrrtJge des crtines_q11. ô / 'tJcqlJl~"ition critiqlle des
conntJisstJncesJ1..lIe pOlisse /tJ concllrrence.
-L tJ conCllrrence pOlisse ti qlloi ?
-Ce ti qlloipollsse /tJ concllrrence c'est dtJvtJnttJge tJlI /lollrrtJge des crônes
_@ô /'tJcqllisition cn·tiqlle des conntJisstJnces
9-2- Ces joncteurs indiquent un effet d'énumération. A l'instar
de "ET.. ET", ils présentent les éléments d'une liste comme formant une
suite d'éléments distincts. L'exempl e suivant Qui est 6mbigu ( cf. supra
plO)
en ce moment Il nOlIS mtJnqlle de /tJ qllinctJi//erie de /tJ drogllerie
(BUS,9,12)
reçoit une interprét6tion 6vec effet d'énumérfltion dés Qu'on y introduit ce
type de joncteurs

192
... il nOlis mc'Jnqlle .'I//ssi Men de /c'J qlljncL~jllené .!lpe de Ic'J drogllene
.'IlItMt
I!.llIs
dc'JvMtc'J!l§
mO.ms
Aucun de ces joncteurs de liste ne peut fonctionner comme
môrqueur de complexité, difiiculté relevée ôvee "ET...ET".
"Aussi Men
.cc'J qlle .cc'J c'J/temt'llt
J/IfMt
I!.i//s
dc'JVc'Jlltc'J!l§
tc'Jnt
mojns
"je sépc'Jre c'JlIssj bien il' glt'rot! Jl/Ie .!c'J fi/ie.
à/If Jnt
f!.IlIS
mojns
De même, des éléments liés pôr ces joncteurs ne peuvent être
mis en double môrquege ôvec une forme clitique.

183
.? AI/SSl MM F~I/l ql/e Fien-I?. ilS vielldront( 1)
'" Le crédit egricole !/Jlrovoql/e des jeh71/sies tent ici qlle /ti.
'" .le les prendr~irilltent
celui-ci ql/e celili-Id
pll/s
deventrige
trint
moins
Comme i'wec "ET ...ET", on ne peut soumettre l'ensemble des
éléments llés pllr ces joncteurs à une restriction.
'" .le ne pMse _qll ril/ssi MM j ce!lIl-ClJlll.'d CI?!lIi-/ti.
elltent
devllntlIg§
tMt
Ainsi, l'effet Qu'on II dllns une liste orgllnisée pôr ce type de
joncteurs est celui Qu'on trouve llvec III structure "EL,ET", c'est à dire
l'efiet d'énuménltion
9-3-
"PLUS ..QUE"," MOINS...QUE", et "DAVANTAGE ..QUE"
expriment un effet de contrllste. Celll éPpllrliît mieux Quônd on nie le
premier terme de III liste.
Ceci ne comporte f!.lIS f!.ll/s dïllCOflVéflil?/JtsJlpe d'evll/Jt~ges.
moins
(1) : Sur douze informateurs, dix trouvent cet exemple inacceptable et deux la trouvent
acceptable.

184
LtJ COIICi/rrence /li? pOlisse f!.tJs Ot/FtJ"ttJg§ c9ll DOllrrtJge Lies crânes /Iii 'ti
18Cqllisition criti[Jlle oes con"tJisSli{}CeS
Lorsque lô négôtion n'est pôs grômmôticôlement exprimée dôns
le yerbe, "MOINS...QUE", "PLUS...QUE", "DAVANTAGE ..QUE" n'en n'indiquent
pôs moins un effet de contrôste. On yérifie celô pôr le fBit qu'il n'est pôs
fôcile d'ôyoir Il lB suite de ces ,ioncteurs un second contt-Bste réôlisé pôr
"MAIS·.
.? LtJ Cl1nCllrrence pOlisse oôFtJntôg.e tJll liol/rrôge oes crli,7e~-_qii {j
18cql/isition tntiqile oes cOll.ntJisstJfJces mtJis f!.tJs d ilJ7e Dorme formtJtiolJ.
.? Les m8fJif8sttJnts mt reCilIP 12./1/00 ptJr MssitlloeJ/I/e SOIIS ItJ pOI/ssée oe
180verstJire mtJis f!.tJ~- pt/rce qu'iis renl1fJcent d ItJ grive.
.? C'est mOli7S ItJ pMr oeltJ gllerre_tJJiiJi7 sentiment grtJl7diss{ff}t oe gëne
vis-d-vis de liJpli7ion mtJis f!.ôs l/Il oésir oe compréllensil1fJ mlltllelle ql/i
pOllrrtJit conol/I;-e d oes négociât/8fls
Lô difficulté yient du fElit qll'on perçoit deux effets de contrôste
réôlises Il deux endroits différents de l'enoncé ( pôr "DAVANTAGE.QUE,
PLUS...QUE, MOINS.. QUE",puis pflr "MAIS" J.
Cette difficulté n'est pBS obserYôble ôyec "AUSSI BIEN...QUE,
AUT ANLQUE, TANLQUE"
Les môn/festônts 017t recl//é ôl/ssi bien d c{Jl/se oe .ctJJlii 'ti côl/se oe ptJ
61/i6/1t
mâ/s ptJ~- d C61/se 08 po.
0/7 peilt remédier 8,çtJ ttJnt de cette mÔI7/BrBJlI/B OB cettB mtJnièrB môis
ptJs de cettB mtJfliBre.
Pôr ôilleurs, "AUSSI BIEN ...QUE" ne se combine pôs llyeC lô
négôtion. Les éléments qu'il lie sont grômmôticôlernent ôu positif.
'" Cet te oécltJrôtion ne 00 80ressôit f!.ôs tJl/ssi DI8n d ceilli-ci.flii {j ceIlX-/ti

195
Pôr contre, "TANLqUE", et "AUTANT .. qUE" acceptent que le
premier terme de ]ôliste soit nié
"1/ tJ commencê 0 le feJ/-e, jelldi, ,j propos des propositiMS de /'f.
Boroetchev, non IZes tent devent les oepldt#sJlpe oevtJfJt lesjol/rnelistes,j
le sortie de /{} rhmion "
(Le Monde, 15-04-57, p7 )
Le [jl/estion ne sodressé/it I.!.tlS tlldMt tlliX mtlnilesttJnts_{jJl '(JII
gOllVernement.
9-4-
Le fôit qu'on relève cet effet de contrôste ôvec les
joncteurs "PLUS. qUE, MOINS .. qUE, DAVANTAGLqUE" et que le même
phénomène n'est pôs observôble ôvec les joncteurs "AUSSI BIEN ...QUE,
AUTANT qUE, TANT..qUE" semble confirmer ]'ônôlyse que Roch VALIN
propose concernônt les "compôrôtifs"t 1J.
Cet ôuteur, s'ôppuyônt sur lô t11éorie gui Il ôumi enne, considère
que lô notion de "compôrôtii" recouvre une opérôtion de pensée qui vô
" "t 0
t .
1
t
- "0 0 1.-1" A ' B
.
, ~ ',1
el •.rne Ivemen. e Sllcce::'SI~ •.m.'Il. u,·
e., pillS al' lJ tl M 011
.
Jnversement "Pl
e pOln
'represen e un
selll tlpres e Irenc llssemen
L .
L
. t B
'
t
"
'1
.' 1"
)'
t
dI/qI/l'! lemollvement sinverse"t3J. Si on ô (lffôire il un "cornpôrôtif de
supériorité", le premier temps du mouvement ( celui qui vô de A il B )
correspond il une prugression croissônte et le second temps ( celui qui vô
( 1) : Cf. VALIN Roch, ( 1952) , "Esquisse d'une théorie des degrés de comparaison", in Cahiers de
linguisti~ue structurale, n02, pp.I-2Ü
(2) : Id. ibid., p.9
(3) : Id. ibid;, p.ll

186
de B ÈI A ) ci une progression dècroissllnte.. Si on a un "companltlf
d'infériorité" c'est la progression décroissante qui précède mais le
mécenisme reste le même Ainsi, ÈI partir du point B, il Y a une l/lversioll
qui E!Ilge/ldre I//l mOl/veme/lt /légatij"'{ 1) Roch VAU N cons! dère que ce
phénomène justifie le fait qu'on puisse rencontrer la négation dans le
second terme d'une com~,araison (2) comme dans l'exemple suil/ant :
: ) QI/rois p/us de temps pOlir ce/a 8 CiJ8m/z/g!!!I qlle nonQ8S li F8ri~~ "
( cité par R.VALIN, 1952, P 17 )
Roch VALIN n'expose pes dens les mêmes détails le
fonctionnement du ·comparetif d'ègôlité"; meis il affirme que celui-ci
n'est qu'un côs particulier du mècenisme expliqué ci-dessus: "ce/IIi oti 18
distttrlce A /8 (et Stl l'tip/iqlle 8 A2) devE!lltl/lt de p/IIS en p/IIS petite.,
{J!teint /{l/lililitii ,,(3). On peut conclure, de cele, qu'el/ec le" compare tif
d'égalité", on n'a pas un phénomène d'lrt'.'ersion pUIsqu'on n'a pes deux
mouvements tensifs contrôdictoires. Ce qui veut dire, en d'autres termes,
qu'il n'y ô pes de phénomène de "négativation". Ce qui explique pourquoi
avec le "comparetif d'égôlité", on ne rencontre pôs, comme c'est le côs
avec les "compereti fs de supéri ori té" ou "d'inféri on té", 1e présence de le
négetion devent le second terme comperé.
Cette analyse est donc conforme Èll'observB!.lOn que nous faisons
et selon laquelle il y e un eiiet de contraste sur une liste organisée par les
joncteurs ·PLUS.I)UE, MOINS.I)UE, DAVANT AGE QUE",lequel eiiet n'est pas
observôble sur une liste orgônlsée par les joncteurs "AUSSI BIEN...QUE,
AUT ANLQUE, TANLQUE"
(1) : Cf. VALIN R, (1952),op.cil., p.14
(2) : Emploi tombé en désuétude ~omme le signale Roch VALIN.
(3) : Cf. VALIN R., ( 1952), ~p. cil., P 13

Ce recours il l'analyse de Roch VALIN permet du même coup de
s'apercevoir davantage que les joncteurs "PLUS. QUE, MOINS QUE,
DAVANTAGE ...QUE" créent sémantiquement une hiérarchie entre les
éléments liés. Le premier élément de la liste est supérieur au second
quand on a "PLUS.QUE, DAVANTAGE. QUE"; tandis que c'est le nlpport
inverse quand on a "MOINS ...QUE".
9-5-
L'emploi de ce type de j oncteur se f (lit en pri nci pe de la
façon suivi'Jnte: Le premier terme du joncteur se place devant le premier
élément de lEI liste et le second terme du joncteur se place devant le
second élément de la liste. Cela donne la configuration.
AUSSI HIE/;' A
pUE
8
Les deux termes du joncteur sont en relation de solidarité Cette
solidarité est réciproque avec '1 ANT ...QUE" pour lequel il est difficile de
faire apparaître l'un des composants du joncteur sans j'autre.
'" Li! crédit tJgrlcolBprovoqtle des jtJ/Otls/,os ttJI7t tJtl se/Il dtl sectellr
l'mllctJire
'" Le crédit tJgrlco!e provoql/e des ,/tJ/Otls/es
tJti sein dtl sectetlr btJllctJ/re
Ainsi, le premIer composant "TANT" Elutant que le second "QUE"
exi gent 1e f oncti onnement de liste.
En ce qui concerne les joncteurs .. AUTANT ..QUE, PLUS QUE,
MOINS.. QUE, DAVANTAGLQUE, AUSSI BIEN ...QUE", le second composant du
joncteur ne peut apparaître sans le premler .

198
'" LtJ qllesUon s'tJdresse
tJlIX mtJnifesttJnts
J1P' tJlI gOllVernement
'" Les mtJnifesttJnts ont rew/é
ptJr 1tJssitllde
J1.lle SOIIS 1tJ pOlIssée de l 'tJdverstJire.
'" LtJ conwrrence pOlisse
tJlI bOllrrtJge des cnlnes
_qi!. 'd l 'tJcqllisition criUqlle des conntJisstJnces.
'" Ce qlli pOllrrtJit condllire d.ctJ c'est
1tJ pellr deltJ gllerre
_qi!.' lin sentiment grtJndisstJnt (.)
'" Cette déc1tJrtJtion s'tJdresstJit
tJlI ministre
_qi!' tJ/lX ctJssellrs.
Avec ces joncteurs, c'est seul ce second composant qui justifie
le fonctionnement de liste. Le premier composant peut apparaître sans le
second dans un contexte où il n'y a pas de liste t I} On a alors un effet de
quantifi cat ion
11 s'est tJdressé tJllttJnt tJlIX mtJnifesttJnts.
Les mtJnifesttJnts ont rew/é12/IIS ptJr 1tJssitllde.
LtJ conwrrence pOlisse dtJvtJnttJÇ.e tJlI bOllrrtJge des crônes.
Il tJ ptJr/é moins d Pierre.
Cette déc!tJrtJtion s'tJdresstJit tJlIssi bien tJlI ministre
9-6-
C'est que précisément les joncteurs "AUTANT...QUE,
PLUS...QUE, DAVANTAGE...QUE, MOINS__ .QUE" contiennent un quantifieur dans
1eur premi er composant. C'est cela qui exp1i que, par ai 11 eurs, pourquoi ils
(t) : Mais alors il n'~ aura plus lieu de parler de joncteur de liste.

199
se combinent fl'lcilement avec Il'l pl'lrticule "de" caractéristique des
éléments comme "bel'lucoup de, peu de, ," servl'lnt Ô ll'l qUl'lntificl'ltion,
Il tl tlcl1etÉ! tlllitlnt
de ctllliers qlie de livres
j,7lus
moins
['est 1l'l présence de ce qUl'lntifieur dans le premier composl'lnt de
ces joncteurs qui fait qu'il est difficile de les employer avec les verbes de
phl'lse 2 Qui ont ll'l deuxième formull'ltion ( c'est ô dire la formull'ltion
longue )( 1)
'" /./tl.7[1,'7t trtlilerse pltis ce flelNe Jllie ce/ui-id
/110/175
,? /'/'7 mur entoure
tlllttlnt
mon cl1tlmppue le t/el7.
Ll'l difficulté n'est pl'lS liée l'lU phénomène de liste lUi-même mais
bien l'lU type de joncteur employé, On l'l fl'lcilement,
"'Il nn7'
L·.
jJL'/
l
tr~"G-rG -G "IGI'''G C7' -, r-'I'/'
F U't'L'" ..'1.' L'~ l
L-I/t'~·-.
~l L·~ll;. - 1';
U.
9-7-
Il est des exemples où il est nettement cll'lir que l'effet
de qUl'lntifiCl'ltion lié l'lU premier composl"Jnt de ces joncteurs porte sur
l'élément qui lui e!>t subséquent, c'est Il dire ici sur le premier terme de Il'l
liste. ['est ce qu'on peut observer dl'lns les exemples suivl'lnts •
( 1) : Pour 1"-3 phases de verbe ci. BLANCHE-BENVENISTE Cl. et alii, ( 1964), op cil; p.51

200
ll-
CilS où on Il le schémll :" PLUS comme ~ll qUE comme ÇL
- Cet outeur est Il/US romontiqileilile silrréoll~"te.
moins
etc
Il est l!/us comme .co/lpe comme .co.
- Il poroit Il/liS pllissont ilile riche.
Il poroït Il/liS comme .co/lpe comme .Co.
b- CilS où on Il "EN + qUANTIFIEUR".
- il!/ Ol!/IIS de demondes/lpe d'offres
(Nllvllle,C50,ô3,13-14)
il !/ en Oll/IISillie de .co.
- Joi VU moins de filles /llie de gor.cons
.l'en oi VII moins/llie de ceilx-ci
- 1. 'otterr/~"soge en dOilceilr dii dollor créoit vite oillont de fn/strotions
ilue de sOlllogements. "
( Le Monde, 22-10-87, p.29 )
Il en criioit 0111ont qile de .co.
- Il ODU dovontog§ de chompogne/lpe de ftitire.
Il en 0 DII dovontog§ /llie de .co.
On observe Que dans ce CilS où on a affaire â une position Pl, le
joncteur est suivi de III particule "de", et les éléments de la liste n'ont de
proportionalité Qu'avec les pronoms de type: "ceux-ci/cel1es-ci, ça, ceci,
ceIll."
Hors ces deux cas, on a plus de difficulté â dire si l'effet de
Quantification porte systémlltiQuement sur l'élément SUbséquent au
premier composant du joncteur , c'est ê dire, ici, sur le premier terme de

201
III liste.
En effet, dllns certllins CilS, cet effet semble porter sur le verbe
lui-même. C'est le CilS lorsque III liste, se déroulllnt toujours sur une
position Pl, on n' Il plus une rellltion llvec "EN + QUANT." ni llvec une
prof orrne de type "comme Çll" IYllli s llvec un cl i ti que ou llvec une prof orme
de type "celui-ci, lui, Çll"
- JtJi VII Il/IlS PtJlllJl.lle Pierre
JtJi VII pills ceilli-ci qlle ceilli-id.
je1. '(Ji VII pills ceilli-ci qlle ceilli-id.
- .Ie lis il/IlS 'Z e NOI'lde "Jl.llé' 'ZItllirotion:
.le lis pills ceilli-ci qlle cellll-id.
Lorsqu'on Il llffllire 6 une position de rection .. l'effet de
qUllntificlltion porte sur le premier terme de III liste si III structure qui est
llU dépllrt de type "PLUS A QUE B" peut se réllrrllnger en "A PLUS QUE B".
Ainsi dllns l'exemple suivllnt où III liste se déroule sur une position de
rection en "pllr"
'Z es /J'ltJnifesttJnts (!/'Jt reCllIé Ié'f'Jtemen~, flills ptJr loss/illdeJlpe SOIIS ItJ
pOllssée de l 'odverstJire "
( Le Monde. 09-12-86, p6 )
l'effet de qUllntificlltion porte sur "pllr lllssitude" et non sur le verbe
"recul er" pllrce que l'énoncé correspond 6 :
Ils ont recl/Ié j COl/se de ceciflltls [J1f.'ti CtJllse de ce!tJ.
Dllns l'énoncé suivllnt il y llllmbiguïté:
ils se défendent flllls_ POI.\\'- les intérêts /i'Jternes ( )Jl.lle pOlir les

202
proNemes nr'JtiO/lr'Jllx
( Ntlvôle, C 50, SEl, 4-9 )
En effet, on ô deux interpréttltions selon Que l'effet de
Quôntificôtion lié 6 "PLUS" porte sur le verbe ou sur "pour les intérêts
internes".
Première interp-rétôtion : elle correspond ô: ''lis se dBleno'ent
pOI/FCO FUIS {ft.IEpOllr.ce Teffet de quônti fi côti on porte ôlors sur" pour
les intérêts internes". l'interprétôtion est: " lô rôison essentielle pour
ltlquelle ils se défendent est liée non pôs ôux problèmes ntltiontlux mtlis 6
des intérêts internes".
Deuxième interp-réttltion : L'énoncé correspond strictement ô:
"Ils se oBlenoent FUIS pOllr.co {fUEpollr.CtJ. " L'effet de quôntitïctltion
porte ôlors sur le verbe. L'interpréttltion est: " L'ôrdeur qU'ils ont quônd ils
défendent leurs intérêts internes est plus grtlnde que celle qu'ils ont quônd
ils défendent les problèmes nôtiontlUx".
Cette tlmbiguïté ne s'observe ptlS pour les positions de vôlence
Pl, P2, P3 (1) Dtlns le type d'exemples suivtll1ts, déj6 évoqué, il est
impossible de distinquer, ô côté d'une stlisie où l'effet de quôntificôtion
porte sur le verbe, une tlutre sôisie où il porte sur l'élément de vtllence.
Celtl est dû tlU fôit que lô relôtion synttlXlque entre le verbe et ces
positions est trés étroite
je vois 1!./tIS
POIlI plie Pierre.
moins
!JIllont
Otivontog§
( ') : Pour la position PO, le problème ne semble pas se poser; l'effet de quantification porte sur
PO uniquement.

203
Il perMit Il/ilS
moins
eident
dellenteg§
moins
eident
deVtii7t eg§
Lfl seule flmbiguïté qu'on peut relever pour ces positions, dflns
les exemples ci-dessus, est celle liée en fflit Ô 1'flspect du verbe, qui peut
être compris comme correspondflnt soit ô une répétition soit ô
l'i mperf ectif
9-8-
L'effet de qUéintificfltion flinsi évoqué fflit que la plflce du
premier terme de ces joncteurs dflns Ifl construction est pflrfois
déterminflnte pour l'interprétfltion de celle-ci. On s'en flperçoit pflr Ifl
différence qu'il y fl entre les exerrlples suivflnts:
Il!/ elleit d8s immiq,rés eident BIl 1981 J7i/8ll /9615.
Il!/ elleit eident d'immigrés BIl 1981/71/8ll /986.
Dflns le premier énoncé, on fl "EN" Sflns qUflntifieur; et lfl
structure
4(.!T4NT
l '
,e
ci ce momBllt-ci
ci ce mom8nt-18

204
peut se réorgEmiser en
ALITANT OLlE
lo
ri ce moment-cl
ri ce moment-/ti.
1/ !I en /Jv/Jlt
/Ji!t /Jnt qpe
M.
.i ce lllOITl811t-cf
ri ce moment-/ti.
ce qui signifie que l'effet de qUEmtificEltion porte, dElns cet énoncé, sur le
premier terme de IEl liste c'est ô dire sur "en 1981"
DElns le second énoncé, on El "EN + QUANTIFIEUR", et il n'y El pElS
correspondElnce Elvec 1El structure
Id
ALITANT OLlE
Id
ri ce moment-cl
ri ce momwlt-/ti.
mElis uniquement Elvec lEl structure
ALITANT
id
t)UE
Iti
oCP //iOl7'!en! -cf
ri ce mom8l'1t-id
id
l '
)8.
d c8Ill0me17t-c/
ri ce moment-/ti.
L'effet de qUElntification porte ici sur l'élément de vEllence
"d'immigrés".
On s'Elperçoit, par ce dernier exemple, que le premier terme de
ces joncteurs peut être plElcé non pas devElnt le premier élément de lElliste
rnElis devElnt un autre élément placé Elvant celui-ci et sur lequel porterEl
l'effet de qUElntificEltion.
Dôns les exemples où celEl se rencontre, c'est surtout le critère

205
de III proportionlllité Qui permet de vérifier Que les éléments liés occupent
une même position syntllxiQue. Ainsi, on Il :
-II y tlvtlit tlllttlnt dimmigrés en 19111_qy'en Iq116
Il Y tlvtlit tI/lltlnt dimmigrés
en ce moment-ci
qp
en ce moment-ftj
Les éléments "en 1961" et" en 1966" occupent III même position de rection
temporelle.
On peut citer d'llutres exemples:
"L es étllditJnts et les lycéens des éttlblissements de Ptln's et de Itl région
sertlient bien 12/IIS nombrellx li mtlnifester o/lj{//lrd'IJlli.!l.lIe !tJ semoine
l.!roc!Joine. -
( L'Humllnité, 04-12-66, p.2 )
Ils seroient bien l!//IS nombrellx li monifester
li ce moment-ci
J1.11 ' li ce moment -/ti.
..Dons les services pllblics., le m{//lvement 0 été dovontog§ sllivi li 10
SNCF _t111.' li 10 R.A. Tf'. -
(Le Monde, 23-10-66, p27 )
(.) le mO/Ivement 0 été dovtlntog§ sllivi
ftj
J1.lIe
Iti.
"Aujourd'hui" et -Ill semlline prochlline- occupent III même

206
position de rection temporelle dl'ins le pt-emier e~<emple, tl'indi~; Que dôns le
second exemple" È111'i S.N.CJ." et" È111'i RATP." occupent III même position
de recti on 1OCllti ve.
On rencontre III même irrégulllrité dllns les trois exemples
suivônts dllns lesquels le phénomène de liste se déroule È11'intérieur d'un
syntllgme construit sur une position de valence nominale.
"Elle sllppose llne revolill ion des mel7ttliitês tlll!tint de Itl ptlrt des
dontltellrsJlpe des AfrictJlfls elis-mêmes"
( Le Monde, 16-01-87, p2 )
'Z Z/NE S:COn 'est ptlS llne institllt ion 0'11 système o'es Ntltio/ls Lin/es
comme les tllllres: SO/7 /lilt n'est l'tlS tent o'~SSI,\\'Fr10 COlï{lértltion entre les
étotsJll/'entre les pel/pies"
( Le Monde, 10-11-66, p2 )
·Zopiql/emetl(. lem/Ilistre §COI/tepilis les sOli?tlits de Stl mojoriteJl.1/e de
1OJlposition ..
(Le l''londe, 09-12-86, p 11 )
Ces trois énoncés donnent respectivement les rellltions de
proportionlllité suivôntes :
Elle sl/ppose I/ne rholut iOlI tl/lltlnt 0'13 iIJ port
de cel/x-ci
Jlpe
de cellX- Jtj
( ) son /ll/t n'est ptlS ttlnt 0' assurer itJ cooJlertJtion
elltre ceux-ci
J1P'
entre cel/x-M

207
Logiquement ie mim:o'tre écolltepills ie~' s{II/.IltJits
dt:? ce/l8-ci
9-9-
On peut ôdjoindre ôux joncteurs "PLUS.QUE, MOINS.QUE,
DAVANTAGE ..QUE" des éléments agôuche. Ce qui donne, pôr exemple, les
formes:
'8llcore PL L6 .. [ILlE, bettI/COl/fi PL LlS .[lUE, bettl/co//p /'/[1/N5 .. [lUE, bien
DA y'ANTA5L[lLlE,"
L'ôdjonction de tels éléments n'est pos possible ôvec n'importe
quel type de joncteur; pôr exemple, on tÙi pôs les combinôisons :
'" bettl/COI/fI
50/T.. SO/T
encore
TAf'(TOT. TANTL7T
bie!l
OL!..OL/
ni
'" lle(Jl/cOI!Ji
l'/A/5
encore
ET
Ne!l
11~1
0'1,--·
L- L L".,
Même ô l'intérieur du groupe "AUSSI BIEICQUE", elle n'est paS
possible Eivec tous les joncteurs .
'" bettl/col/P
AU59 B/ENL,7LIE
IJ/en
ALlTANT.. [lUE
elJcttre
Ces éléments "beaucoup, bien, encore" sont spécifiques aux

208
joncteurs Que l'on dénomme hflbitue Il ement "compflrfll ifs d'i nf ériori té· ou
de ·supériorité·, c'est è dire ·PLUSQUE, MOINS ..QUE, DAVANT AGLQUE,
PLUS QUE, etc·
.Ctl ptlsse trés trés bien encore pllJS dtlns l'opinion pI/Nif/IleJ/pe chez les
enseigntlnts
( Cécile, 66 )
" Ce tilt Itl victoire dlJ ptlrti encore12/IIS (/jj im sllccés personnel dlJ premier
ministre. "
( Le Monde, 27-03-67, pA )
"En ttli~, ils mtJnitesttlient bien dtlvonttlg§ contre Kolbineilpe pOlJr fi
/(ol/ntlev. •
( Le Monde, 16-01-67, p3 )
Dflns ce dernier exemple, on observe Qu'il y fl une dissymétrie
entre les éléments liés, précisément flU niveflu des prépositions Qui les
introduisent. Cette dissymétrie des formes n'est PflS cependflnt
obligfltoire On peut pflrfflitement flvoir, flvec bien sûr un sens différent:
ils mtlnitesttlient bien dtlvtlnttl!J.e contre /(olbineJ/pe contre fI /(olJntlev.
Cette dissymétrie est cependflnt une preuve supplémentflire Que
le Joncteur "DAVANT AGE ..QUE" permet une orgflnisfltion grflmmflticflle è
effet de contrflste ( cf. suprfl p. 193 ).

209
X: LE GROUPE: ·SINON, SI CE N"EST, SAUF,
EXCEPTE,V COMPRIS, HORMIS."
10-1-
Pour l'étude de ce Qroupe de joncteurs, nous nous
.
~
sommes appuyé sur les exemples suivants.
- "Tolls les syndictJts, lJOrmis Itl CG. T ont déposé lin prétJvis de greve. ..
( le Monde, 30-12-86, p20 )
- "TolItes les [JIltres orgtJnistJti{l/fs kllrdes, !! coml!ris nos tll/iés
lltJrztJnistes., sont pOlIr /e droit 6 ! fllltodéterJ'J'llntJt iO/1 ..
( le Monde, 16-04-87, p4 )
- "Elle ne sert 6 rien sInon 6 vivre. "
( Duhamel cité par Grévisse )
- "CeIIA'-ci n'ont été o'émmcis mille ptJrt stJllf d ItJ Roc,lJe-sllr- Yon. "
( le Monde. 23-02-87, p6 )
- '~!e ne veliN rien si ce n'est qlle tll otéisé>""'t!s. "
( Grévisse, p 1395 )
- 'Zà7 ln§c!?f7l11 l'orn/ne ( ) qui .mér/18ft d'être t(/êp~r /tN/t le rnonde excepté
( D'Alembert cité par Grévisse )
Dans ces exemples, les éléments liés par "SINON, HORMIS,Y
COMPRIS, SAUF, SI CE N'EST, EXCEPTE" sont sur une même position
syntaxique par rapport au verbe. On peut vérifier qu'ils forment un

210
même syntagme par les critères de l'extrôction et de la propor-tionalité, On
{jura respectivement:
- Cesl 101lS les s!jndic"ls, /JOrmis hl C. 5. T J1Pi onl déposé IInpré"vis de
grhe
- Lesqpels MI déposé un pré"vis de greve "
- Celll' qui MI o'éposé lin pré"vis de greve c'esl lous les sy'?dic"ls
horrnis M C. 6. T
2 - C'esl Ioules les orq"nis"l/ons kurdes, 1/ comlYis nos "Hiés A~rz"nisles
- -
...
. " - " - - - -
l ,
1
1 , , '
'1 ' ..
/ ,,' .. /
' / '
- IS son pour /e urm "1 "II. Ûue. ermJri".ll7n.
r
' /
1 0:
'1 '..
/,,' '"1
' 1 '
' / 1
/
1
- L.8Ilxql/J SÛIl. pour e rOJ "lml.oue.ermJll" Jonces.
011. es /es
l~rgiJnis"lio,,?s kurdes!/. compris n17S tf//iés UiJrztJnisle5:
- Lesqpels- SMt pÛllr le droit li 1CrutodétermilltJtiolJ ,7
- {:e~ql/(lj elie sert c'est 8,r/eli sinan 8 Fivre
~JI
t '
, "
-t, ,e ser lLil.IIOJ .'
- Elie sert .i.ctJ.
4 -Ce Il 'est mli!eptJrl smll j ItJ Roche-sur Yon Jl.lle CE'II,I'-ci MI élé
dénoncés.
rel 'l' CI' o·nl a/"' -,'a/'- -n~D~ 011' -?
- L:. // - .
·ff
l.·l~ &1._ III L.L-.., _ '
5 - C'est rien si ce /1 'est que tu obéissesJl.l/B /e V811X
-ra "11D l'D VD"\\' C 'Dr-! r/'DI'I
..=..:....!:..:'1
c:-. L.
LoL/I
.
cc ..' .
~/- l-e n 'Dr-! '7'1" II' '71>a i~--,,~
III.·'~'
" .
L·,,'.
~L L-
.~ I..L· ..·' ..' ..'L· ..'.
- ,..le V8t1XJ":(J
6 - C"fst p"r 1(11/1 le /IlMO'e excel!.téll"r le Murreml_q]!.'il miril"il d'êlre
lué.

211
- /1 médtmt d'être tué par 1/.lIi ?
-10-2-
Une liste orgtlnisée ptlr ces joncteurs doit être
interprétée essentiellement ô ptlrtir de l'effet de coréférence. Celtl est
ftlcilement vérifitlble dtlns l'exemple suivtlnt où le premier terme de 10
liste est tlU singulier.
La police arrêtera hillte cettel!andey camf!!is Jes chefs:
exCt'/2.té
La poJicel.fJrrêtertl, tOlite cettel!Mot>!I- comf!!is Jes cliefs:
D.·..artt"
~.:J:_._C'
/][l/7;115
On a un pr-onom clitique singulier marqué dtlns le verbe et
correspondtlnt tlU premier terme ,je la liste. On observe que ce dernier est
introduit ptlr l'élément "tout" globa\\bmt, et représente lUi-même un
singulier collectif. Il englobe référentiellernent le second terme de lôllste
qui n'est, cependtlnt, pas obligatoire. On vérifie égôlement l'interprétation
ptlr effet de coréférence dtlns l'exemple suivant dtlns lequel l'accord du
pronom clitique en genre se ftilt avec le premier terme.
"Tolites Jes organisations kurdes, li compn~" nos aJlies l!tJrZ{}flistes sont
pOlir Je droit fi JOll!od8termkJatiO/'J. "
( Le Monde, 16-04-87, pA )

212
TOlites les o/~qjnis(Jti17flsJlIrdes, !I comprisl7os jiliés otJrzfJtlistes, ei!es
sont pOlir il' droit j l 'r7l1todêtermintltiof/.
Ainsi, lô présence de ces joncteurs signifie Que le pronom
clitiQue môrQué dôns le verbe, dôns le clldre d'un double môrQu(lge, est en
relôtion (Ivec le premier terme C'est l'interprétetion Qu'on e dens les
exemples:
a!'} tlccoro'r7 i 'r7mnistie tlIIX reoelles /Jorm/~"
tllIX cllel~"
!I c/irl1pris
excepté
stliif
tlIIX cllef s
!/..comffis
excepté
stliif
Il tlpnposé des ftlcons de l'r7oorder.. !1 comffis là défil'Jition des zones oli
tOlites les demc!1dps d'inspection oevrtlient être fJcceptées
Il PIl tJ proposé, op," ftlrolls de l 'r70ordery" co.mff/~" Itt définition des zones
(Iii tOlites les de/Jltllldes dl/lspectio!'} devrfJ/8!'}t être eccelItées
Une liste d'éléments liés p(lr ces joncteurs doit être seisie
précisément ô partir d'un effet d'inclusion ou d'exclusion On se ren.j
compte, en observôt1t nos exemples d'appui, Que le premier terme de liste
est soit représenté par une forme pronorninôle globalisante ("rien, nulle
pôrt, tout le monde" ), soit introduit par l'élément "tout" globelisônt ("tous

IjÜ q ~~:.(li] Û Û, ~l
~JIJ~Ô ~" ~p SJ1IllinlldB:J.J xn~~lq~j qp ê.sodoJd IIJOS ~o O'iZ 1.81 Z'dd 8JlIJ1 )): i, 1)
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·l;) """fi/llô.) j~'l/ ?lu"l'8J'ù]
d,Df.i/)ü/ al /llLl.i _lb""}
,!/U c;:.lt'?,.L7 l/b--=].l~l?J..// {/iL7 /ÙgJ..t:.Jf/..~:./ 8,'~j{jj{1'l f.J:/7
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/.) -,',1'/8.)
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P!-Sô'/t'ô'.) 881ll{JJ.·
8"';f':'iâ· iJ~D S/"'~b"iJ~./a l//l ilsoui;p l{.,·~)
Pl-B//a.]
.....,'T/u~~./{J/../
/.:..i-,;;,.-i?ilJ .~;ll'-"1..i.·
~;uolj~unf'IJUO~' ~;8l
lIIAIJ'A'''I'-'Alt AIIIlC'P R18'-I'
(n-Iri[8l 'VI '~I '~l':n Q 'n-;.:n81 '11- ri I18'-' '\\
. . . . J_'- ..... '::_J_ .....
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--
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.... " ..
8 ....w:;UQlnE,UI'3 8iQUlUJOUOJ'J 8UJJ0.J 8un Q 18UlJOljJodOJd l38 8lSl[ QI 8p atUJ8-j
DUG:)8-:: 8i 8ntl ::.~~dJQ~ '{ . :=.8rUn)J f:UOt-jQ:::lUQ[UO Sd[ ~=;81no-!
. f;'1~:=l\\nufr3 '::'81
,
..
_ , . .
r-
1

.
. , , "
~
ETC.

214
si ce n'est
Avec "Y COMPRIS", on ô un effet d'inclusion; tôndis Qu'ôvec les
ôutres, on a un effet d'exception, d'exclusion.
Lorsque le premier terme de la liste n'est pas réôlisé pôr une
forme pronominôle comrne "tout le monde, tout, rien, nulle pôrt, personne",
il est nécessôirement réôlisé soit pôr un pluriel rnorpholoqiQue soit pôr un
singulier collectif soit pôt- un terme générique _ ces deux derniers étônt le
plus souvent introduits pôr "tout" ou par "ôucun".
- "Ii Q proposé diverses ltJ(of}s de l 'tJborder!/ comyis M définition o'e
zones [IIi tOlites les demQ!lLies d'inspectiM devrQient être Qcceptées "
( Le Monde, 09-02-87, p.9 )
Il Q proposé
di..erses lQ(ons de 1Monier
!/. C(lmpn~<; M définition de zones oû ()
- ':/,1 ne nie QI/Clin kit exceptPl/n selll viol ..
( Le Soir, 26-01-67, p5 )
il ne nie
el/Clln Itr/t
- "II fi Q[l811 de SQtisl.Jctio!'1s (IiI cdté mQsCIIII/J si ce n'est M bonn8
[Ire~'tQtio./i de PierrE' Sclli'vitz, dé}d IOlléMr ie pllb/ie M veille ..
(Le Soir, 23-02-67, plO)
li f/ tJ
/2/,11 de SQtislQctiO!lS dl/ côté mQSCl/!in
si ce n'est
M bonne prestQt ion de Pierre Sr/lH''itz

215
- Je! perlé li tmll le grolloe sellr ellx n#celcitrMts
hormis
.le/perlé
li t011l le qrolll2e
, - -
hormis eliX récelcltrents
10-3-
Dans cette réalisation où ils expriment un effet
d'exception, 1es ioncteurs "SINON, SI CE N'EST" ne s'emploi ent qu'au négatl f
ou 6 l'interrogôtii.
- Elle l'Je sert li rien sinon
Si ce n'est
"'Elle sert ti 111111 sInon
j y/we
si ce/J'est
- AY{jit-e//e delllres ressollrces SInon SOl,} treyeil .?
si ce l'J 'est
Dans l'exemple suivant:
- "il ,-~l epell {fe sDt/sllJctio/Js d!/ câté mesctllir? si ce n'est la bonlJe
presttJtlàfl o'e Pierre SclJwitz.. "
, L- C'
')"LO'1- ô7
1fi "
l
~ ..,01 r, ~_, . '-
,p.., ,
l'emploi de "SI CE N'EST" est possible pôrce qu'il y ô un eifet de négation
exprimé par "peu
On peut trouver, 6 l'interrogatif, des exemples dôns lesquels le
premier terme de lô liste est rél'llisé sous forme de pronom interrogôtif.
Celô crée ôlors un eiiet d'insistance, de mise en relief sur le second

216
terme:
... mtJls pOl/rIl.l/i si ce l'J "est pOlIr des .!Jommes ~wi [illt ptJssé I/lle lïllit
bitJllclie dtJllS le litJll de /.'Imtel (ftJ sOllllerie éttJit-elle Ort/!ltJlJte) ;'
1/ s"est-llol/rri deIl.//Oi, 8lJ effet, sillOll de l'tJggrtJvtJtioll de ltJ crise, oil
( L'Hurmmité, 22-05-57, p6 )
Les joncteurs "SAUF, EXCEPTE, HORI1IS", pôr contre, s'emploient
ôussi bien ôu négôtif qu'ôu positif.
Ce/IX-ci II ont été délJlïfJcés mille ptJrt stJllf
li !tJ Roche-sl/r- fion
hormis
"i.71l pOllvtJit sCitttmo're li hwt stJIlf j entelloit' le gtJmli'J déC!tJrer sOl/dtJ/!']() "
( Simenon cité pôr Sôndfeld )
Pour tous ces Joncteurs regroupés ici, remploi ôvec lô négôtion
ne correspond qu'ôu rapport négôtir-Rositif: ôutrement dit, lô négôtion
porte sur le premier terme ,je lô liste. C'est pôrce que celui-ci est
nécessôirement globôlisônt qu'il se présente souvent, lorsqu'il est réôlisé
pronominalement, sous les formes "rien, nulle pôrt, personne, etc· (cf.
exemples d'appui et tôbleôu récôpitulôtifl.
Lô négation ne peut porter sur le second terme de lô liste .
.. Elle sert j twt sInon
I2tJS j vivre.
si ce n "est
IlOll

217
'" On flol/rroit s'tlttendre d tout S81/!
floS d entendre le gomin déc!tJrer..
exce/l.té
Ilorm}~'"
Pour récôpituler le genre d'oppositions Qu'on vient d'observer
ôvec ce type de joncteurs, on peut proposer le tôbleôu suivônt (1 J.
( 1) Cf. au~~i p.23ü, ~econd tableau ré~pitulatif.

218
MOljalités
du verbe
POSITIF
NEGATIF
INTERROGATIF
Joncteurs
rien/ceci,ça
quelque chose/ceci,ça
SINON
l
personne/lui, que lqu'unll ui ,celui -ci
Icelui-ci
SI CE N'EST
nulle pewt!lii quelque part!lii
qui Il ui ,ce1ui -CI
-------- --------------
aucun x/ceci,
quoi/ceci,ça
/ça,
icelui-ci
SAUF
peu xlceci,
HORI11S
/ça,
Icelui-ci
y CO~lPRIS
tout/ceci,
!ça
tout x/ceci,
/ça
tt le monde/lui
icelui-ci
partout/I ii
di vers x/ ceci,
/ça

219
-10-4- L'emploi oU positif des joncteurs "SINON, SI CE N'EST"
donne lieu il des effets de sens nettement différents de ceux évoqués
Jusqu'ici. On peut observer celô il plirtir des exemples suivants.
tJ - "L tJ lift§rtJ!istJtio,? sereit se!'/s!IJ!B sur le texte er: collrs sinon më!1i[,
sllr le régime ectl/el ..
(L 'b'
1 erli t·IOn, 18-01-8~
l,
én
p._~ i,
ft - "Les éditel/rs voient evec emil/i, eveepitié, si ce n'est evec inïnie II!J
déftl/tent lel/r epporter II!J livre de nOl/velles. "
( Arhmd 87 )
Dons une relôtion de double môrqulige, le pronom clitique
correspond uniquement oU premier ter-me. Cel li opplirliÎt mieux dlins des
exemples du type:
- .le perlerei.& Pell! si?o?'& Pierre.
'" .le leurptJrlertJi .& PtJll! sinon éPierre.
- Il tJ pe.rle ~II prelllier ln/,t'listr8 si ce rI 'es"! {tU présidellt.
:tI/lletl,r tt p>8rlé tTt/lyre/nier fl?/Il/stre si (:e l'l'est {itl présider//.
Ainsi, dons l'exemple (l'll, où il est possitlle d'utiliser le double
mlirqul'lge du fliit qu'on li ilffl'lire il une pllice de vlilence, le "y" qu'on liurô
est il mettre en rellition uniquement livec le premier terme de lli liste,

220
c'est ô dire Elvec "sur le texte en cours". On verrEl plus loin qu'on peut
ElnEllyser lEl relEltion sémElntique qu'il y El entre les deux éléments liés en
recourElnt, encore une fois, Ô lEl notion d"'échelle ElrgumentEltive" empruntée
ô DUCROT.
Le liJ:lérejisetiony-sereit sensible., slIr le te,rte en collrs., sinon mime sllr
le régime eetlle!
DElns les réôlisEltions précédemment étudiées, dElns
lesquelles "SINON" et "SI CE N'EST" expriment un effet d'exception, le
pronom clitique en double rnElrquElge correspondElit, Elussi, uniquement ElU
premier terme de JElliste LEl différence est, cependElnt, Que, Ici .. le premier
terme n'est pElS obligEltoirement englobElnt pôr rElpport ElU second. CelEl
ôppElraît mieux sur le plan pronominal, où il est difficile de fElire
correspondre, ô ce premier terme, une forme globôlisElnte comme "tout le
monde", "tout"
.le flerleroi d tlNl/ le mMde sinon
d /1/1:
si celles!
Elle sereit Sel'lsJlI/e Sllr tiillt sinon
sur cel&.
SiC8/J8st
L'ensemble lié pôt- "SINON, SI CE N'EST", dElns les réalisations où
le verbe recteur est ElU positif, ,joit être Saisi essentiellement Il pElrtir des
effets de sens que sont lEl correction ou IEl surenchère.
Lorsqu'on a un effet de surenchèr-e, "SINON" et "SI CE N'EST"
peuvent être glosés tous les deux pElr "et peut être même". Les deux

221
éléments de III liste entrent lllors dllns une même échelle, dllns Illquelle,
le second se situe 6 un nivellU supérieur pllr rllpport llU premier.
Le gtlrde des scetllJA' est sOlJpconné sinon occlJsé de liqlJidotion et de
répression. ..
( Le Monde. 04-10-66, P 11 )
Les b/esslJres se rtlttochent stlns ortifice li 10 violence. sinon tOlJjolJrs li
Itl gl/erre. ..
(Mllgllzine Littérllire. 229,1966, p.36)
Ltl déception étoit vive chez les FMndiens devoir été bottlJ sl/r le fil
tlprés tlvoirjOlJé IJne des meillel/res mi-temps sinon Itl meillel/re de lelJr
stlison.
( Le Soir, 23-02-67, p.1S )
'Zes olJditel/rs voient tlvec ennlJi. ovec pitié.. si ce n'est ovec ironie lin
débl/tont lelJr tlpporter IJn livre de nOl/velles. ..
( Arlllnd, 67 )
L 'lJelJre de 10 trhe sinon de l 'ormistice entre btJrristes et /éotordiens
...•
t
(1)
es orrlvee.
( Libérlltion, 21-04-67, pA)
Pour chllcun de ces exemples, si le premier élément de III liste
représente un llrgument pour une conclusion r donnée, lllors le second
élément de III liste représente nécessllirement un llrgument plus fort pllr
rllpport 6 cette conclusion r. On peut représenter respectivement les
échelles correspondllntes comme suit :
(1) : DaIl3 cet exemple, la lhte 3e déroule sur une position de valence nominale.

222
ôccusé (2éme élém de liste)
- guerre (2éme él émde 1i ste)
- soupçonné (1 er élémde liste)
- violence (1 er élém de liste)
- la meilleure mi-temps ... (2éme élém de liste)
une des meilleures mi-temps (1 er élém de liste)
ironie (3éme élém. de liste)
- armistice (2éme élémde liste)
pitié (2éme élémde liste)
trêve (1 er élémde liste)
ennui (1 er é1émde 1iste)
Dans l'exemple suivant, déJ~ évoqué, le renforcement de "SINON"
par "même" marque dav"mtage l'eff et de surenchère.
'Z tI IIÎ18rtllistltilm sertlit sensiMp sur Ip tpxte en CO!Irs sinon memp sur /e
régime tletl/pf "
( Libération, 16-01-67, p22 )

223
On peut représenter les deux éléments de la lIste sur une même
échelle, avec le second élément comme terme supérieur.
- régime actuel (2éme élémde liste)
- texte en cours (1 er élémde liste)
Le renforcement de "SINON" par "même", dans cet exemple,
serait-il une illustration du phénomène de la perte de valeur expressive
des conjonctions dont parle /'1EILLET, phénomène dû B l'emploi courant de
ces particules et qui obliqe il un renforcement constant de celles-ci par
d'autre particules? (1) On peut penser, de plus, il une spécialisation de
"SINON" dans cet emploi qui entraîne l'intervention de "même".
L'effet ,je correction, de précision n'est observable que sur une
liste organisée par "SINON". C'est donc un point de différence entre ce
dernier et "SI CE N'EST". On peut citer l'exemple suivant dans lequel
"SINON" peut être glosé pilr "ou en tout cas ", "ou mieux".
'L.5 vente dBS .5rrfl8S!/ est pr.5tiql/ement (sin(}/J /8g~lerr}e/}t ) J}~"'re. ..(2)
-
( Le Monde, 31-10-66, p.3 )
ou celui-ci, dans lequel la liste se déroule à l'intérieur d'un élément régi,
précisément sur une position de valence nOmitlllle.
( 1) : Cf. MEl LLET A., ( 191 5 - 1916), "Le Renouvellement des conjonctions", in Annuai re de
rEcole d~ Haute$ Etude$, $ection Sciences Historiques et PhiloJogique$, pp. 5 - 24.
(2) : La parenthèse, trou~'ée comme telle, met en valeur cet effet correctif.

224
Tette soll/tio/! e le mérite deltJ simf/iicité sillo/! deltJ tr/J/lsf/tJr8!lC8. "
( Le Monde, 22-10-57, p33 )
Quend on e cet effet de correction, le reletion sémantique entre
les deux éléments liés semble correspondre exectement il l'inverse de
celle observée Quend on a l'effet de surenchère. On e un ren'~ersement
d'échelle Le terme supérieur ne vient plus comme second élément de lô
liste meis plutôt comme 1e premier élément. Ainsi, on e.
- eff et de sUrenchère.
Le perde des ScetJllX est sOllllcolmé siIJO!l tJewsi (.)
)
- effet de correction.
Le perde des sCt'ellx est tlœl/si SI/lOti SOl/llcO/!lié (.)
(
L'edjonction de "même" il "SINON" n'est possible Que si on a
l'eff et de surenchère
de rif/ressiolJ.
Ainsi, on est tenté de dire Que le renforcement de "SINON" per
"même", en même lernps qu'il per-met de rnôintenir une expressivité Que le
pôt-ticuJe tend il perdre ( cf. MEILLET ) vise il éviter toute ernbigulté

225
possible tlU nivetlu de l'effet de sens; hypothèse qui semit confortée per le
fllit qu'llvec "SI CE N'EST", qui ne permet que l'effet de surenchère .. on
rencontre moins fréquemment, dllns l'usllge, ce renforcement per "même".
-Cet eff et de correcti on peut correspondre, cependent, ii une
disjonction. D'où le possibilité de lier pllr "SINON" des formes du type "tout
le monde, tout", ii celles du type "personne, rien" Qui s'excluent
mutuellement. Ce qui ne s'observe pllS tlvec "SI CE N'EST".
Til ptJrlertJs ff tOllt le mO/lde sinon
li personl'Je
"'si ce /J'est
Til prelldrtJs tOl/t ceci sinon
rie/l.
*si ce lJ 'est
10-5-
Il existe d'llutr-es fllits qui peuvent constituer des
points de différence entre "SINON" et "SI CE N'EST".
Il semble plus difficile d'employer "SI CE N'EST" en position PO
? Prilll si ce n 'est PÙ"ITe vie/Jo'rtJ ce soJI:
PmI! sinO/l Pierre ViMdrri œ soir
~., Ce/IIi-ci si ce Il 'est ce/lli-/ti t ClCco/JJfltJg!J8rtJ li /ri gt!re
Ce/IIi-ci sh'Jon ce/IIi-ii t 'eCcoliJPtJgnert! li It! gtJre
On observe, égiîlement, qu'il est plus fecile de lier per "SII~ON"
des éléments proportionnels È! "comme çe" et correspondent soit fi des
adjectifs ou ii des fldverbes non introljuits per une préposition ( type:
"vite, bien ")
Il est flltel/!gent sinon trej/tiil/Pllr

226
~/I
.'
est·J/}t II·
1 ·
' I I
e Ipen, SI ce n es,
"II
JOVOI, ellr
Il écrit vite sinon /lien
? Il écrit vite si ce nest /lie!'!.
10-6-
Dllns cette réelisetion evec un verbe eu positif,
"SINON" peut evoir un cornporternent diiférent de ce qui vient d'être vu
jusqu'ici. En eiiet, il peut epperôÎtre devfmt le premier terme de le liste :
"Les <.91/ditiMs de le CNCL. o/tt été merq//ées sinon por l~pperitiMoe
mots nOI/V8tJI/)(, ptJr celle d'ttcceptions no//velles, pl//s 01/ moins !let/retlses. "
( Le Figero f1ôgôzine, 02-05-87, p.52 )
L'emploi le plus usuel de cette tournure met "SINON" en reletion
de solidôrité llvec "DU MOINS". Ainsi, l'exemple évoqué ci-dessus se
réeliserôit mieux de le fôçon sui vente.
Les tJl/ditiMS de ItJ CN CL. œil été mtJrq//ées sinM pé/r l~pptJrition de
mots nOI/v8tJ//x dl/ moins per celle d~cceptiMS no//velles, pills (11/ moins
!let/relISes.
On rernôrque que dôns ce type de réelisetion égôlement, on II une
échelle inversée. En effet, les éléments de hl liste forment une même
échelle ôvec, comme terme supérieur, non pes le secon,j élément de le
liste môis le premier. On ô comme représentôtion :
Elles ont été ln sinolïp /~ de.m. n. dIJml.ïÙ'ls .•'1. c. d'rte lJ.
<
On peut citer flussi l'exemple suivônt pour lequel on e lô même
- - - - - -
- J ~ w

22,
rehîtion hierarchique en échelle inversée entre les éléments liés
·Stl CO!Jdll/te 0 rencontre sillon l'opprolJtJtiM dll moins !ïndll/gence
( Le Robert Méth, p. 1321 )
t. .. ) sinoll l 't1"lPJobotion du moins /'indu/genCE'.
(
On a moins fréquemment "AU MOINS" comme second terme du
j oncteur.
"[Je foit, cette exposition COl'lstitlle /e portroit de /'t1rtiste sinon /e p/IIS
complet 611 mOÙ'lS /e p/IIS ped6gogiqlle. ..
( Le Monde, 30-12-86, p7 )
La solidarité entre "SINON" et "DU MOINS" est mutuelle
Cependernt, l'énoncé suivant est grammati cal ement possibl e
j'eip6riB li ce/ui-ci, dll mOins d ce/II/-M.
On peut le comprendre, par exemple, comme correspondônt li une
correction. On n'a pas la même possibilité avec "AU MOINS" qui, dans ce
contexte de liste, ne peut être admis qu'en relation de solidarité avec
"SINON".
"JtJiporlê fi ceilli-ci. {}II moins li ce/IIi-ii
"SINOW, ainsi placé devant le premier terme de la liste ne
permet plus _ comme c'est le CilS lorsqu'il est entre les termes _ le double
marquôge pour le premier terme de lô liste.
Il 0 P6l1é li Pmll sinan ti PierrE'.
1/ Illi 0 porlê d POIII, s/I'lon ti Pierre.

228
Il tl ptlr!i SifJOll ti Ptllli dll moifJs ti Pierre.
'"II !IIi tl ptlrlé sifJofJ ti Ptl/II dll moifJs ti Pierre.
·10-7-
L'effet de sens qU'on ô, lorsque "SINON" est ôinsi plôcé
devônt le premier terme de lô liste, est, certes, toujours un effet de
correction, môis il est exôctement opposé fi l'effet de correction qu'on (l
lorsqu'il est entre les termes de lô liste. Dôns l'exemple:
"Ltl vefJte des tlrmes!l est prtltitlllemefJt (sinofJ légtllement ) libre"
( Le Monde, 31-10-86, p3 )
"SINON" présente le second terme de lô liste comme plus précis, plus
certôin que le premier Pôr contre, dôns l'exemple:
"Les tl/lditiofJS de ltJ CNCL Mt été mtlrqllées sifJOfJ ptlr l'tlpptlriti(!/J de
mots llOIIVetlll,~:, pOT ce/le decreptions fJo/lvelies () ...
( Le Figôro Môgôzine, 02-05-87, p52 )
·SINON" présente le premier terme devônt lequel il est plôcé comme moins
précis, moins certôin Lô correction qu'ôpporte ·SINON" dôns cette
réôl i sôti on est une négôti on Ainsi, l'ensemb 1e lié est sôi si fi pôrt i r d'un
effet de contrôste.
On vérifie que, dflns cette position, "SINON" ne permet pllS une
interprétôtion pôr effet disjonctif comme lorsqu'il est entre les termes de
lô liste. Il ne permet PflS de lier les pronoms du type "tout le monde, tout"
ôvec ceux du type ·personne. rien" qui s'excluent mutuellement.
'" Til ptlrl8l"tls sim?/"! ti tOIl! le mOfJde (0'11 molfJs) ti persl?/"!fJe.
Til ptlrlertls ti tMt le mOfJde slfJofJ j persO/'l/le.
.:',i~.31X'S."::Z:;Z_Ji
u,

2 2~)
* .Ie prendrtJi sinon tOllt (dll moins) rien.
.IeprendrtJi tOllt sinon rten.
_A la suite de tout ce qui \\lient d'être \\lU, on peut reprendre le
tableau récapitulatif de la page 21 B en le complétant comme suit.

230
Modlllités
du verbe
POSITIF
NEGATIF.
INTERROGATIF
Joncteurs
ceci/ceci
rien/ ceci ,çô
~uel que chose/ ceci ,çô
SINON (DU MOINS
lui/lui
personne/l ui,
ue1qu'un/] ui ,ce lui -ci
?
Icelui-ci
SI CE N'EST
lô/Jci
nulle pllrt/lô
quelque pôrt/lci
c,çô/ cçô( 1)
qui /1 ui ,ce1ui -ci
--------- -------------
ôucun xiceci,
Quoi/ceci,çô
/çô,
EXCEPTE
/ce lUl-ci
SAUF
peu x/ceci,
HORI11S
1çô,
/ ce lui -ci
Y' C0I1PRIS
tout! ceci,
/çô
tout xicecl,
/ça
tt le monde/lui
/celui-ci
pôrtoutilô
divers x/ceci,
/ça
( 1) : "comme ça"
-------------~~....I. "

231
XI - lE GROUPE: • C'EST A DIRE, SOIT, A
SAVOIR.'
11-1-
Nos exemples d'llppui, pour l'étude de ces trois
joncteurs, sont du type:
"L es mtlgistrtlts dll siège c'est d dire cellA' qlli inwlpent 011 condtlmnent
sont intlmovi!lles. "
( Le Monde, 09-02-57, p.5 )
"L es pll/s jellnes devront bollcler trois tOllrs de piste.. soit IIne distonce dt.
111l?l? métres"
( Le Soir, 23-02-57, p.17 )
Tes cllômellrs-fd percevtlient 1955F ptlr mois d stlvoir l'tliloctltion
spécifiqlle de solidtlnM. "
(Libérlltion, 18-01-87, p9 )
Les éléments liés pllr TEST A DIRE, SOIT, A SAVOIR" sont pris
ensemble dllns le dispositif "c'esLque" et occupent, pllr llilleurs, une plllce
représentée per un même pronom clitique, interroglltif, ou semHexicllL On
Il respectivement:
1 - Ce sont les mtlglstrtlts dll siège c'est d dire cellX qlli inCillpent 011
condtlmnent J1lli sont intlmoviôles
- Cell,r qlli sont Illtlmovi!lles, ce sont les mtlgistrtlts dll siége c'est d dire
cellx qlli incillpent 011 condtlmnent

232
-Ils sont intJmoviNes.
- lesqpels sont intJmoviNes.
:.:" - C'est trois tOllrs de piste soit IIne disttJnce de /l100 metresJll/e les
pllls jellnes devront bOllcler.
- Il n!!. tJ qlle trois tOllrs de piste soit IIne disttJnce de 1800 metresJlpe
les pllls jellnes devront bOllcler.
- Trois tOllrs de piste soit IIne dl~t;ttJnce de 181ÎIÎ metres, voilti ce qlle
le.t; pllls jellnes devront bOllcler.
- Les pllls jel/nes devront bOl/cIerp!.
J
- C'est 19J5 F ptJr mois li stJvoir 1'olloctJtion spécifiqlle de solidtJrité
Jllle ces cl1tJmellrs-/ti percevtJient.
- Ces cl1tJmel/rs-/tipercevtJient combien .?
- Ce qlle ces cl1tJmellrs-1ti percevtJient c'est 19J5 F ptJr mois li stJvoir
1'olloctJtion spécifiqlle de solidtJnté.
Ainsi, les éléments liés par ces joncteurs forment un même
syntagme. Il s occupent une même posi tion syntaxique pôr rôpport ôu verbe
et donnent lieu, pôr conséquent, il une structure de liste.
J J-2- Dans une construction en double môrquôge, les éléments
listés sont en relation avec un pronom clitique singulier. Cela signifie
qu'ôvec ces joncteurs, on (j une liste ôvec un effet de coréférence( 1)
( 1) : Cf. supra p. 50

233
Par exemple, pour l'énoncé:
.le n 'tli po~ reconnt/ Inomme que j 'tldmirois il!/ 0 sell/ement deux ons c'est
li dire celui quigognoit tOI/S les records d'tlthlétisme.
on a III proportionalité
.le ne.!. 'tli pos recon!lU 1nomme ql/e j 'tldmirois ii y. 0 sel/lement del/x ons
c'est li dire celui tlPi 9!]gnoit tOI/S les records d'tlthlétisme
et non
'" .le ne les oipos reconnl/s Inomme tlpe j'tldmirois il!l- 0 s8lllement del/x
ons c'est li dire celili tlPig!]gnoit tOI/S les records dothlétisme.
De même, pour l'exemple:
Les olltres feront le tOl/r dll grondploteoll (.) soit IIne distonce de .YL"{]{?
mètre5
on a )ll proportionlllité
Les olltres le feront, le tOllr dll 9rondI.!.loteoll soit "ne d/~"tonce de J.;?{?{?
mètre5
et non pas
'" Les outres I.'!s feront, le tOl/r dugrondI.!.loteou soit IIne distonce de .YL"OO
mètre5
Ainsi, ces joncteurs sont employés dllns une liste 6 effet de
coréférence. On ll, précisément, une rellltion d'identité entre les éléments
liés. Cette rellltion d'identité peut être môrquée dôns certôins cas pllr "qui
est/sont ( pour TEST A DIRE, A SAYOIR") ou pllr "qui représente"
- Les mog/~"trots du SIège c'est li dire cellX ql/i inculpent 011 condomnent
sont inomovili/e5

234
- Les mogistrots dlJ sJêgel1.lJi sont cellx qlJi incillpent 011 condomnent sont
inomoviNes.
- "Les moisons ont IJ/en l'oir d'ovoir 10 hOlJtelJr qll'elles ont réellement
c'est li dire li pelJ prés qlJin.:c! mètres. "
( Le Monde, 23-02-87, p2 )
- Les moisons ont bien l 'tJir d'ovoir 10 hOlltellr qll'elles ont réellement .!l.lli
est li pell prés qllinze mètres.
- Lespllls jelJnes devront bOllcler trois tOllrs de piste soit IIne distoncede
1800 mètres.
- Les pllJs jelJnes devront bOllcler trois tOllrs de pistellPi reNésentent
Ilne distonce de 1800 mètres.
- Ces chomellrs-/ti percevoient 193'5 F por mois li sovoir l'ollocotion
spécfffqlJe de solidorité.
- Ces clJOmelJrs-/ti percevoient 19.ï..r; F por moisllPi reNésentent
ld/locotion sp(icfffqlle de solidoritii.
Cependl'lnt, cette rell'ltion pl'lr "Qui est/sont .. ( pour TEST A DIRE,
A SAVOIR" ) n'est pl'lS possible lorsqu'on l'll'lffl'lire l'lUX positions
prépositionnelles P2 ou P3, ou è des éléments proportionnels è un pronom
du type "comme çl'l",
- 'Les emplois dll fll/llr seront crMs por le sectellr tertfoire.. c'est li dfre
por des entreprises qlli ont besoin diln environnement technologiqlJe et
édilcotif qlJe l'on trolJve sllrtollt dons les grondes mtitropoles. ..
( Le Monde. 31-10-86, pg )
'" Les emplois dll flltllr seront crMs por /e sectellr tertioirellpi
. 2
.

235
est por des entrepn'ses ( )
- "tlne portie de l'octivité est to!!lorienne c'est ti dire dépendonte dilne
fooricotion tilo choine. ..
( Le Monde, 09-02-87, p3 )
* Une portie de l'octivité est tOjjlorienneJlpi est dépendonte dilne
fooncotion tilo choine.
1.0 regle velJt, en effet, qlle choqlle condidot li 10 notllrolistJtion soit
"sponsorisé" c'est li dire sOiltenl1 officiellement ptJr lin 011 miellx,del/>.'
éllJs -
( Le Soir, 23-02-87, p7 )
* Lo regle velJt, en effet, qlle choqlle condidot li 10 notllrolisotion soit
:wonson~"é"_qpi est sOldent/ officiellement por lin Oil miel/x, dell>: élilS
C'est cette relation d'identité entre les éléments liés qui
explique pourquoi, avec TEST A DIRE- et "A SAVOIR-, lorsqu'on a pour
premier terme de liste une forme globalisante comme "tout le monde", elle
est nécessairement développée par une suite énumérée, Ce qui donne lieu fi
un effet d'explicitation
* .l'oi VII
tOtlt le monde
c 'est li dire
li stJvoir
11Il:

236
j'oi VII
t{/{lt lE' mondE'
c'est odire
li sr'Jyoir
hml
./E'ennE'
6eor!lPs
Pierre
etc
Autrement, on tl, pour second terme de liste, une forme
égtllement globtllistlnte; ptlr exemple: "tout ce + exptlnsion".
j'oi YII
tout le monde
c'est li dire
tOtlS cetl,\\' qpi ont l!.erticipé etl tot/moi
L'effet d'explicittltion se yérifie bien ptlr le ptlsstlge d'un premier
terme globtllisant "tout le monde" à une suite d'éléments plus spécifiques
correspondtlnt tlUX pronoms "lui, elle, ...• ou à un second terme égtllement
plus spécifique du type "tous ceux comme çtl". Il se yérifie égtllement ptlr
le ftlit qu'on tl plus fôcilement des exemples du type:
Il e proposé
J/pelqpe chose (+ expe/'lsion)
c'est i dire
(dii'tt8reSsMt )
li sevoir

Je."Jyoie cette lettre
i ..Jl.lJelquim qlle j'edmire D8r'JtICOIlf!
c'est li dire
li sevclr
i lm:

237
Que des exemples du type:
? 110 proposé
J;§
c'est odire
,j sovolr
Jl.llelqlle chose (~ e,l'Ponslon )
(d)ntéressolJt)
? j'elJvole cet te let tre
ri 1111
c'est ,j dire
,j sovolr
,j qllelqll illJ ( ~ e,l'PolJslOIJ )
(qlle j'odmlre Deollcollp)
En d'Ilutres termes, l'effet d'exp 1i citllti on 1j é el ces j oncteurs f Ilit
Qu'on Il une meilleure rélllislltion si le second terme lié est plus
spécifique, plus explicite Que le premier.
11-3-
Sur le pllln lexiclll, on peut Ilvoir Ilffllire el un premier
terme générique développé pllr une suite énumérée.
'Joi VOIIIII qll)}s relotent 18v8tJemelJt c'est,j dire 10 fête.. le dellil, le
trovoll, l 'Illlmollr ..
( L'Humllnité, 22-05-67, plO )
"Elle cite l'es misslolJs de service pl/blIc de 1'elJseig,'!emelJt sllpénellrj
sllvolr.- l)nterectlolJ Mtre le recherche et les formlltiolJs (.): III IlItte
cOlJtre les Inégll/ités socloles.: le dévelo/!/lemelJt de III hiérllrc/!ie
scie,'!tIfiqlle et techlJologiqlle (.): III dlffllslolJ dll stJVoir. de III CIIltllre., de
nnformlltiOIJ sClelJtIflqlle.: le dévelo/!l.!.emelJt des régions, III COOl.!.érlltlOIJ

238
intemotionole. •
( L'Humanité, 04-12-86, p.7 )
On peut, cependant, avoir affaire Il un phénomène de
retouche. Dans les exemples suivants, il s'agit de la répétition d'un
élément identiQue mais avec changement de lexiQue au niveau de
l'expansion de cet élément répété. On ptlsse d'une séQuence courte de cette
expansion Il une séQuence longue. Cela donne lieu également Il un effet
d'expli citati on.
- Test dirois-je le mol oasoltl c'est 6 dire le mol qlli n'est compensé por
OllCl/n bien. •
( Le Monde, 31-10-86, p2 )
- C'est
_C:!!
c'est i dire
co comme co.
- ';4 ce titre., il mit en ploce lin résetJllde ce qI/on pOllrrtJit oppeler des
"ogents dOliNes· c'est d dire des ogents SOI/S contrôle clJorgés de
s)nfiltrer dons lIn service odverse pOlir f)nto)dqller et s)nformer. -
( Le Monde, 19-02-87, p.II )
- (.) il mit en plttce lIn réseoll
de cel/x-ci
c'est i dire de cellX comme .al
- "tl LOlIls TOl/ret est, en effe~, Iim des mille redéployis· d'l.B.tl de
Fronce c'est ti dire Iim des mille solon"és d'lB.t! qlll: d)â t:i 10 fIn de
l'oMie., quitteront les centres tJdministrtJtifs 011 de production ollxquels ih
§toient offectis jllsqll'd présent. •
( Le Monde, 22-10-87, p25 )

239
-11. Louis TOl/ret est
nif} de ce/J)~-ci
c'est ci dire 1un de ceux comme ct/.
Le second terme n'est pas forcément une reprise du
premier terme. Il peut être un synonyme ou même un terme différent mllis
Qui implique toujours le même référent.
-
"Les emplois du futur seront créés por le sectel/r tertitlire c'est ci dire
por des entrepn·ses ql/i ont besoin dilf} environnement technologique et
édllcotif ql/e l'on trol/ve surtout dons les grondes métropoles. ..
( Le Monde, 31-10-86, pg )
Les emplois seront créés
I.!.or celui-ci
c'est ci dire
I.!.or celles comme ct/.
- "L 'ovocot de !tI portie civile proposoi(. en olltre, IIne piëce de
comporoison., c'est ci dire le monuscrit de déclorotion d'Abdollon qlle publio
le Nouvel Observotellr 10 semoine dermêre. ..
( Le Monde, 27-02-87 )
L 'ovocot de !tI portie civile proposoit
celle-ci
c'est ci dire cellli comme co
Même lorsqu'on Il un second terme pas plus développé
lexicalemenl Que le premier, il induirll un effet d'explicitation.
'llne menoce pel/t sllrgir de l'Est c'est ci dire dll Soudon ..
( Le Monde, 23-02-87, p.3 )

240
IL fOllt prelJ(jre tI. /.'iJrllatc!lev 011 Ifl(ft c'est i dire OIlX feits. "
( Le Monde, 09-02-67, p3 )
"II imploro I//Je olJtre (ovellr. 0 sovoir des billets de spectocle. "
(Fltlubert, Eductltion sentimenttlle,III, pA)
C'est ce Qui ftlit Qu'on tl une meilleure rétllisôtion lorsque le
second terme est, p(lr lui-même, plus explicite Que le prernier On tl plus
ftlcilement:
JoiptJrlé d son omi c'est 0 dire i Pail!
/1 impioro /Ille O/ltre (ovellr. d éo'tJvoir o'es Nilets de s/ieclocJe.
Que
Joi porlé j PmI! c'est i dli"e fi SOli tJmi
11-4-
Il est trés rtlre Qu'on emploie TEST A DIRE" et "A
SAVOIR" en position PO, dtlns une lonque énumérôtion, c'est il dire,
précisément, lo,-sQu'ils permettent Ij'expliciter un premier terme p(lr une
suite énumérée, Cette rtlreté semble liée (lU ftlit Que, lorsqu'on ô une telle
réôlistltion, il y tl un eifet. d'ouverture sur hi liste, efiet qu'il convient de
rornpre par une reprise du tern'18 glot1ôlisant initial (ou un autre ônalogue)
aV(iI1t de réôliser le suite de lô construction Autrernent, on peut prévoir
Qu'il l'écrit, toute lô suite ènwilérée Ijen-ière le pt-eroier t"tTne il expliciter
se rée 1i serô rni eux dans de':; pôrenthèses ( 1)
( t) : (; l'oral, l'intonation pourra certai nement jouer un rôle analogue, cela sera li mité
vraisemblablement aux courtes énumération" ( trob ou quatre tennes )

241.
reJtlté.
- Les missions de sel'Vlà3 pl/biic de /enseiCfiem8!l1 sl/pt:iriellr d stl}'air,'
i'intertletion entre ltJ rec/ierc/ie et les formtit/v/is (,), /tl /Ilt te contre les
nôntJl";tâ..-
~'!:I
1
L''''
~o"",Qicv'
~"
L'
1./ •• 1. .......
ia
IL-
o'ô"ainnn"'t''''''I'! 0'''' 1""
C;-YL'/L·I-'.~'(7..'Jç...'L
L-
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",'ôr",r.'-",'",
Il. L·} ....
L·J./. L'
r"'I'an!
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L - I l l ;f,'ml"
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L'
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ç(·llf.qJJL''I
~.,,'(7 (
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L'.·
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J.'. 0:" iQ
'L-
.'1./
''l''t'I'I-''
L-lI.'
l
1.-,
o'a
'L'
l'','n/-o,r,y,,,,!,'nn
. .'
o f / ' I L ; 1
1. •••
v '

.
tOlites ces missivns oM hi citées ptff e!!e.
Pour ce dermer exemple, on peut également aVOlr un double
marquage du premier terme avec le clitiQue "elles" _ Qui, combjné avec
"toutes", donnerôit une bonne réôlisôtion,
/ !ntertJeti0/7 entre ltJ rec.herr:.he et Ms fW!77!Jt /MS (.).-le JI/t te coli/re Jes
itJéctJ//tés socitl/es, /e déve/oppeme.tlt de ltJ /7iirtJrc!.t/e sC/Mtll/qlle et
w
.
' .
/echnoJo!J/[!ue (J !tJ dlffl/siM du stli/oir. oe le CII/ture, de l'i"nformlJli(tf'i
(t';"'a.q) ail'oc. nnt /'inl'tac-) âtD [·itDü" nHr 0110
~
L ' U I L ' "
'. ~
L ' I l
_, l L"
L''''.-. L-I L·
. } 1 L·L' •
.1-..'''''.'
I . - } } L,o
iJn s'aperçoit, ôinsi, que le n,cour'3 6 une ôutr-e for-me
globalisant.e pour clore la suite énumérée, ou la rnise en double rnerquage
,ju pr-erni er terme gJ ot,a) i sent ( ûu génét-j que) ô'lec une f orme cl il.i que est,
dôns les réiliisations cl-dessus, un pr-océdé anôlogue Ô J'emploi des
pat-enthè'3es Ô l'écrit Il ô J'ôvalüa'Je de pouvoir s'ernplcllder aussi tden ci
J'écrit qu'ô J'orel

242
11-5-
le joncteur "SOIT" est, spécifllement, employé pour
lier des éléments numérflux, ou des éléments lexicflux QUflntifiés pflr un
numéral.
"Fin décembre., ils titt/ient 269175 soit 5259 de moins ql/'en 1955"
( Li bérfltion, 18-0 1-87, p. 11 )
"L es pll/s grt/nds devront pt/reol/nr einq fois le ClrClli( soit '>171717 mitres·
( le Soir, 23-02-87, p.17 )
On observe Qu'il est toujours possible d'employer TEST A DIRE"
â lfl plflce de ·SOIT" fllors Que l'inverse n'est PflS possible.
Ils titt/ient 26905 soit
.1.~?j9de mOIns ql/'en 19'>5
e 'est ti dIre
Les pllls grt/nds devront pt/reol/nr 5 fois le elrCllit soit
j"Û(J(Î mitres
e 'est ti dIre
Jt/i du soigner des bt/rtllo/lnites e'est d dIre des Irritt/tions des gMndes
de bt/rtllolin "
( libérfltion, 09-07-87, p.27 )
'" Jt/i dû soigner des bt/rtllollnites soit des Irritt/tions des gMndes de
bt/rtllolin
Ainsi, TEST A DIRE" fl des possibilités d'emploi plus vflstes Que
"SOIT". Cependflnt, l'emploi de ce dernier semble être systémfltiQue QUflnd
on fl flffflire â des éléments numérflux ou QUflntifiés pflr un numérfll.
Celfl s'explique pflr le fait Que "SOIT" provoque un effet de bilfln,
un effet d'estimfltion QU'on n'fl PflS fl',ec TEST A DIRE" C'est cet effet de
bilfln Qui explique pourquoi, flvec ·SOIT", on n'fl pas le même type

243
d'exemples rencontrés avec "C'EST A DIRE", celtH où un premier tet-me est
explicité par une suite émlmérée. Avec "SOIT", on a plutôt le schéma
inverse, c'est ri dire un dernier terme présenté comme étant le bilan d'une
sui te énumérée.
- Acllle}Jemelï(, le vll18lJOl/Ytdle l'lB cotrJ.J-"te ~7tle quatre hôtels." Ult
/vovote/, llll L~"'lnp8/iJj8et O't!llX cli!na/s de Fr§llCB.. soit trois CelJts C/iolilfrres-
811'J.-'/ro.l}
( Le ~1onde, 04-10-86, P 19 )
- (..1!tJ ville liouvelle ne com.'1te ql/e
ql/atres liâtels
lm !v'ovotel
Ilr! Campa!iile
et
del/X Climats de Fra!ice
soit
trois cerits chambres ( )
Il convient d'appot-ter une restriction ci l'affirmation faite au
début selon laquelle "SOIT" lie ,jes éléments numéraux ou quantifiés par un
numéraL En fait, dans le contexte d'une liste de plus de deux éléments, une
telle obligation ne concerne que le dernier terme c'est ri dire celui
:3ubséquent au joncteur (1;' A partir ,je:
( B ' RAL 'JCi cc .\\
\\
A~.
!~ _- .'~' .'
on peut fabriquer:
mais on n'ô pôs :
(1) : L'usage exploite trés peu cette restriction.

244
'" JtJveis me mere mon pere me grt!!1d-l.nere rritJ mtJrrtJ!/Je SOlt des
gel/dtJrmes sèleres sllr le dos
-11-6-
L'élément subséquent. à "SOIT" est présenté de t.rois
melmères différentes:
el - Il peut êtr-e présenté cornme une éVellueltion du premier terme
pelr relpport il un elutre terrne ou pEir rapport à une ôutre pét-iode :
"re nrl'I' "~/'t Y'Dr' ~~""I·Y'I·,. ,,;,lal"" o'a j" ~~/-~n~nn1'a ,; /0 mi "1' ~"'d.,- o'a (Y'{}t'~'-
L'I' ~',
"
l u
1L-"'~Lrll'
u
t'L'IL_ /1
L'
U
L.LJ//I-'iJ,?"',.'L'
lJ
_. . .' J,'!
L.i'.'
..
;. ... /1.1L. ... ,
.
.
.
~
' I / I q ( ' r i
Jo-.' • • • • •
..
SOI.
".,l• .' [fIS ut! ses '.Je/leI/ces
( Libération, 18-01-87, P 13 )
....
ri'
.Jo-.
..
"t . 1 ~rq)c;
'1 -~-od.
.
' / q - - "
1
llJ u'8Cê/l'h.rre., I/S e étJ8fi. ~D. _ t .... SOl •.."L •."_.
e lilOllJS qi/ en _..}....I.
( Libérôtion, 1Ô-O 1-67, P 11 )
"ii ({f/loi-tl le/re tJlIec 4. 7' miil!~'1ns de qllinttlllX soit 3!? ÛÛO qllint{JII,\\' e/J
dessous Dt! setlJi d'oll/osait/SOllee. ..
( Libération, 21-04-87, pg )
Ce 1el correspond il l el cornbi neli son
Verbe _ t.ônt _ SO IT _ ttmt de
plus
( foi s )
mOIns.
foi s de Çel
ôu-dessus
ôu-dessous
b - il peut être présenté comme une évôluôtion du premier terme
dôns une unité diiiérente
'Un {listolet 5{i el/ee trel'lte Dei/es ql/i, i/ lt {j dellX MS, POlllltlit coiiter
.
.
-
-

245
( Le ~londe, 31-10-86, p.3 )
'Zespltlf.èjellfies devront bal/cler trois totlrs de piste, soit I/ne dista.!'}ce de
( Le Soir, 23-02-57, p 17 )
'Z i7 !iste définitive est el'lstlite pI/Niée {fIl jl1llmtJi aff/cie! #IIS de IJilIt
J'O'I'r- ~,,-~, 1'- nr'''nic>,- ;-"1'- -01' 'e te "url" !i,~R -II nl/I- t Hr..-n
f~f::;",-,t'a'/L
tf"'/LOU . .'L·.
Ll·L.
:;tf. , } .
/ ...! ..y"....'
._-rL"7L.Cf,
./--'.::;,-
urLl
( Le ~10nde. 22-10-67, p.9 )
c - Il peut. être présenté comme le résultôt globo] de ce Qui
précède Sllns qu'il ~ ôit chllngement d·lIrllté. Celô correspond il un exemple
du t~pe :
11-7-
Ces joncteurs n'ôppflroissent, en principe., quune seule
foi:3 dens une liste quel Que soit le nombre d'éléments de celle-ci. Celfl se
comprend (li sèment, ,ju rnoment QU'i! Y(J une re 1fi ti on de cor-éf érence en tre
les élement.s liés
P
n_'ECT' [l'pi'''
t "A -A\\'-IRn i d "
t
O!K L
..0
A
"'~ e
:c,
... U·. , Leu;, CaS e t 1gw-e son_
possibles QUan,j on ô une list.e ,je plus de ,jeux éléments
ô - Soit. cornme on l'ô déjà souligné, lô relôl10n d'identité est il
étôt'\\ir entre un prerniet- terme glot'ôlisôrü ou générique et l'ensernttle des

246
terrnes énuméré'3 il sô suite ôu-delil du jonctelw En ce côs, il n'y ô pôs lIeu
de répéter le joncteur, Jô liôison des éléments subséquents se réôlisônt
mi eux pelr "ET" ou pôr une ebsence de joncteur :
Jei en'l{l!lt3 /Ille let tle
.& tO/lS cellx il/Ii ont perticipé ell tO/lll'mi
ces~
','
,
/ ~ 6 1re
,
,
J S(:1Y[:~lr
.& Pmi!
.&Pierre
(pt)
d J..Iettll
.& tO/IS cellX il/li l?/lt perticiré {}/I tO/lrnM
c'esl .& dire
/q ~{}IN
, ",'
'l' )
".
u . .
. L
~.r fe.rre
1
b -
Soit, lô relôtion d'identité est il étôtl1ir entre le premier
terr-ne et chôque terme ,je le suite pris in,jividuellement. En ce côs, le
liôison ,jes élément.s subséquents eu Joncteur se réôlise mieux pôr "OU" ou
pôr une et,sence de Joncteur, plut.ôt. que per une répétition de "C'EST A
DiRE" ou "A SAVOIR",

247
(fi stJvmr )
itJ fête
(0// )
le oe//!/
(011 )
/e lrtJYQ!/
(Of; )
Pour "SOIT", on ô vu que, dôns une liste de plus de ,jeux éléments,
il est plôcé devônt le dernier, qu'il présente comme une évôluôtion, un
bilôn de ce qui précède. Lô rellltion d'identité.. ici, est Èl étôblir entre le
dernier terme et l'ensemtJle (les éléments énumérés ôvônt. on comprend,
dés lors, lô difficulté qu'il 1.1 ô Èl plôcer "SOIT" devml!- chôcun des ten'nes
.
.
liés qu'il présenterôit ôlors, indlvl,jueliernent, comme étônt l'évôluôtion de
ce qui précède; ce qui ne serôit pôs conforme Èllô relôtion existônt entre
ces termes.
:#- ( ) 10 vlllB l'lOf/ve.l.le /lt! cO/i.tple que
qtletre .hôtels
soit
lit! /Vovote/
sClil
tlli CtJ/71ptJ/Jfle
On pourrôit réorgôniser- cet exemple de rnômèr-e Èl avoir "quôtre
11ôtels" comme ôvôrü dernier tenne de lô liste. Cela nO'JS plôcerait devônt
le côs où on ôun'iit en fin de liste ,jeux éléments se présenttmt chôcun

248
comme une éllôluôtion de lô série énumérée Ôllônt. On se rend compte Que,
même dôns ce côs, J'emploi de "SOir dellônt chôcun de ces deux derniers
termes n'est pôs fôcile .
.7 (.) ltJ.Yille nOllvelle ne compte qll'
lin Novotel
lin CtJmptJnile
et
dellx C!imtJts de FrtJnce
soit
qlltJtre Mtels
soit
trois cents c!JtJmbres.
On ô une meilleure réôlisôtion soit en n'exprimônt le joncteur
Que dellônt le dernier terme, soit en l'exprimônt une fois dellônt l'ôllMt
dernier terme ("Quôtre hôtels') et utiliser "C'EST A DIRE" pour lier
celui-ci ôu dernier terme ( "trois cents cents chômbres") {1}
(.) ltJ ville nOllvelle ne compte qll'
un Novotel
un CtJmptJnile
et
deux ClimtJts de FrtJnce
qlltJtre Mtels
trois cents c!JtJmbres.
(.) ltJ VIlle nOllvelle ne compte qll'
lin Novotel
lin CtJmptJn!Je
et
dellx ClimtJts de FrtJnce
soit
qlltJtre Mtels
c'est.& dire trois cents c!JtJmbres.
Dôns cette dernière solution, "SOIr présente "Quôtre hôtels~
comme un bilôn de ce Qui précède, et TEST A DIRE" explicite ce bilôn.
( 1) : Ce qui montre une fois de pl us qu'il n'y a pas d'équivalence entre "c'EST à DI RE" et "SOIT"
comme cela est dit dans certains ouvrages de grammaire.

249
11-8-
Les dictionmlires (1) tn'litent tHibituellernent, dans
une même entrée ( "SOIT" ), la forme qu'on vient d'étudIer et celle qU'on a
classée dens le type "ET ET" li savoir "SOILSOIT". Ce type de présentation
peut laisser croire il une homonymie des deux formes En fôit, on ô intérêt
il considérer qu'il y ô deux formes bien distinctes: une continue ( "SOIT" )
et une discontinue ( "SOIT SOIT")
On ô vu que là forme continue est difficile li réôliser plus d'une
fois dans une liste (cf.p21,1)On a vu ôussi que dans lô forme discontinue les
deux éléments sont liés pôr une relôtion de soliderité Qui feit Qu'on ne peut
ôvoir l'un sens l'eutre. Ainsi, ôu niveeu des réôlisôtions en discours, il n'y
ô pôs il crôindre une confusion entre les deux formes.
'1 serait, per conséquent, plus exect de mettre dens un
dictionnaire deux entrées: une entrée avec le forme "SOIT" et une entrée
avec le forme "SOILSOIT"
(1) . Cf. - Le Robert méthodigue, (1982), p.1326
- Le Robert. Didionnoire de 10 longue iron';ai~e .. ( 1985) ,t VIII, p.82Ü
- Dictionnai,-e H"c~lette ,Je Li langue françoi;e, (1980), p.1481
- Le Petit Robert, ( 1981)

250
XII -
- VOIRE -
12-1-
Dôns l'exemple:
YOlrE' ,1[j mort Ln/fJE' 011
les éléments liés pôr ""'t'O!RE" forrnent un mérne sljntôqlrle On a une
structure de liste sur une position de vôlence PI. Celô se vérifie pôr le
fait qu'on peut extraire par le ,jispositif "c'est. que" l'ensernble lié Cela
donne:
De mêt-ne, on a une propor-i.lOnôlité entre l'ensernttle lié PÔI-
"\\JOIRE" et des pronorn'3 du type "quoi", "çô".
f-'- nrDyünli q ""n
- R:U ... -,- m/oi 1"'":>
L·tf j..// co C-lfu '-, /-J"
CI.iV~~ _~,_,_'_} f"
l"iCs'-' h l- ~''''''IU'-Q,r. t ra ......7r;;;;I,..Jijr.
v -, ira l· ,.-,.-,,-,r'l (1"1 ir,u nll 17'':' r, /0'-' i Cs Il r,-' nür-·,-,nnCs-·
"·L.~' ...... ~~..."I ;.0 L....' 1.' L'''' ~'.' '-!." L· ..'., ~·l.!., L' .,<...'1.,.'., ... , L L..' lU.'L· L'l' UL· }-'.'l"""''-"'''' ..' .~·L·" .)L'J.'I.'L'.),
Avec ce Joncteur, il n'Id a paS ,je possibilité de douttle Irlôrquôge
ent.r-e l'en'3etrlbJe lié et un c\\it.ique (- sln'l) Cela apparôit netternent dans
un exernple du t~dpe .

251
possible.
, • • .

' r ; '
.
' ' { "
~,1 /lll f!(Jrlerc...9 IJ ,,..·tJ{//. FOIre (} .,1- le..rT8.
"VOIRE" ne peut fonctionner cornme môt-Queur de cornplexJté
'" Ceci voire ce/a a/te.me.
~ i-·ü,'q. '"' - ""itl'~ -t'trD ;~ V ~Ù-D IR
.
(,.. cc. L' ..' tf ~ ~ ~ • cc t!c..' .' cc 1 L.f __!::..!.!....!:.: 1 (J.
Il est difficlle ,je soul-nettre lô liste il une restriction.
Ain'3i, on n'ô pôs un effet de plurôlité sur une liste orgônisée pôr
"VOIRE", mais, essentiellement, un effet d'énumérôtion.
12-2-
Pôr- ôilleurs, les éléments d'une telle liste forment une
éche! 1e. "VO 1RE" présente 1e second élément cornme supérieul- ôu pr-emier
Cin obtient, ôin'3i, un effet de surencf·lèt-e. Celô s'observe nettement
lorsqu'on ô ,ju Je>dque nurn~nii corinne dôns les exemples suivônts :
nl/""""-"<:< ',rD.:" ;u;' u- ,-ID';;;- ...-- iD,-'; u'-'
L'/, ira 17~'- nr"' i llâ-n.:.,"ru.-·
.'.'
l l " L J I " L ...-'.~'LL/.•
UI.- .. ·
..~}L .... ,L- ....,.,
:·"L'."
L-
L.lO ..
. . ' l ' ' . ' .... ·liL.· ...
L· ..' .
{Lit,i>ri'!ion'))-n<:;-fP
,
_ . . 1 . ,
'f
_ _
v
-
__
1 .'
Ci
t- 4
- . i.'
( Le flon,je, 16-()4-87, p25 )

252
q"âotllP/e!~, pOlir / 'équipE!. "
( L'EguiQe, 207, 25-06-84, p25 )
On l'l, dons ces exemples, une orgl'lnisetion en échelle, èvec
comme terme supérieur le second élément ,je le liste Une représentetion
donne I-espectivement :
l ,' ) nO/I'- o'a - -id -lû - "01''-- "a~ /»ill'o/' al'I-- -
..•
.J-'
1
L'':'::'~ ~,.{.. } 1..':' ~
J
t! u~..' . .'J.'" l. .. le.t
t!;:..
>
>
>
Pour ces exemples qu'on vient de citer, on peul. relever qu'ci un
niveôu de lô ~-liérôrchie lexicôle, le second terme de le liste est plus élevé
Que le prernler-,
Il peut ô!Tiver, cependônt, que le second terme ,je lô liste soit,
lexicôlemenl., moins éiévé que le prernier, f"!I'lis, mérne en ce cos, il est
présenté comme supéri eur, cürnrne plus pOSl ti i pôr nippon l'lU prerni el' ,
,jôns une échelle ôrglJll1enUitive, Rôppelons que DUCROT clôsse les
ôrgurnent:3 (jôns une É'c!'I:?l]e en ionction ,j'une conclusion "r"; et que "p'" est
,
,
'
..... " " ,
.'
.
l '

, , , ",
' " ..
,
08 Cl.fl?c/[/rg &"18 p (.9 r
lt??[!/lt.lt/B qu (~tl ttccepI.9 OB C(:~t?c/tlre 08 p
8 .r., là

253
On peut citet-, en e~(ernple:3, les énoncés :3ui'-,iônts
( Le f'londe, 30-12-60., ~,11 )
'·::.q./,f-il ;'t'lJ..li~r 171 la l'ue- }//::,int?ItCl/lrc. derc- â/'ü/-·fl·,;fiÇ· rrr6'--'I'("1&tl-~iCsI';CI''''a'a /q7'4
(L.'l'L
;1
LuLo'.· .. L·.'
..,""L-
.1.. . . .'
Y 1..'''.'.' I.:-'UL- '.' ..'
1..'1..- ..'
L_.L-L_l.'l.'/""
i ..') c; ..'.UL-.' •.·L· ... I..· ..'
l.-=-
_ . '

."-:'"
(Le r'1on'je, 16-10-67, p.6)
Lô représentôti on en éc~)e 11 e de ces ,jeux exernples ,jonnerôit
respectivement
)
>
l'ôdJonniDn de "même" ô "'·'/ü1RE".
i l fi ..::t ürt,.... /;res
.'.'
_.':0
...'
L-I.' L' L'.'
...
('1',
. ."
·",u,-r'u-T
.l.'
0
l" gQU-"',
l,..r~
1
")
~ l
V
.' .. "P
U
. "l't
l,;
".' pl':'
.
u

254
( Libération, 09-07-67, p;5 )
"1 D "'"ml'" '-{l~iHI/'dD ,iD P"rinuDu" HII'!-'~ O'I1'IJl-' ",,, J'F< ~D'liD r>DI--·"'I,·nHi/ Iii
.1..,"","
t;L-~'\\ le: ..
(.'}l..'.
~'.c:- '-"I.-} Lo. -'.:;f •.rç.lÙ·) î...F
(.0
.
L.-1L-
'J ..'L-L JI.- .'-'C:-o ';''''J.fJ"l..'!
1 ...
pO/it/qlle eeCcBpte.r de rBpf../lN..:tre ollic/B//erne.lJt 3t/}~7' ../Ot/r.th..."1//5"tes qui dept/is
un/"ra »j0l'~la 1110-. '-'/"/1-;nla ,-·(,rr,tr.ùl'it""'rü
'-'/Ir la .... {1·1-,(...·llrrlant<-~ rtllhl,"âc. i.--i tô-?ârriO ..
_,_,'_'_,_Ç-.'.I.·I..ll ....
.'.' ..'
.'!.~I-·.'L· L-L'!.'n.'''L-.'.'L'-'.'J L.,
.."1.'-'
. LOo.'
U
I.'L.ll.'L·"!L,,'~'L~L·J.I..·,,' .'L-} }IfL·."' ....
{L'p!'l-tl'n
'.
...
Ü
!
'-'1-01-87
L
.
_ " p<'"
_ . '
Cette a1jjonction de "même" ii "\\i[!IRE" est habituellement
consldérée cotYlrne pléonastique. t'1ôi,:, ne s'agIrait-il paS, Iii aussi, !j'une
illustrôtion ,je la perte de valeur e~<pre:3Sive ,jes conJonctions évoquée pat-
tlEiLLET il propos du t-enouvellement de celles-ci (T)
L'effet. de sut-enchère Hé ôu jonctew- "'-!OIRE" se vériiie dôns
l'exemple suivant pôr le iôlt qu'on ô lô cornbinôison :
le secor"j terme "beôucoup" étant plus élevé que le pt-ernier "quelques-uns".
(t4érit-née, Port.r-ôit hist et. lit.t, p 17)
On ne pourreit ôvüir 1'i:1verse
C'est J'effet ,je :3ure!"::hèt-e !Ié ii "'v'OIRE" qui reM iE!'::ile lô
(1) : Cf. r"lEILLETA, (1915-1916) .. üp.(;it. .. pp.5-24

255
12-3-
Les élèment~; l1ès par "\\/OIRE" r!eu'.,,'ent aus~;i tlien l'tre
de type "cornrne çô" que de type "f ôi no: ça"
6- Les éléments de tYQe "comme Ç6"
Ils peuvent corresporlljre, lexicôlement, soit ô des ôdjectifs soit
ô des syntôgrnes prépOsitionnels.
- Ad j ectl f s
CCrr~.qinQ-· -'It·-i-·tio~.,,", n-~IIQ""
-L·i lLJ!""L-~ t:!.·,t:!L·l.' 'J.,~.~,r;-(j~L'"''
1'. Le 11 on dl'!~, 1Y-l}"/-f\\7
_
_ _', P ')t:!-
._
"
,
,,-
t . t
.
.
.'
.
"
. t
-
r'Otlr /??ét par., jf! rot/Ile /';[,</7/1&/ VOIre /?BCeSScnre QU8 L7B8 l?,}llJJS' .res Ot/
( Le f'10nde,. 31-10-66.. P 11 )
- Advet-be:;; en "-trient" ou de type "vite., [)lep"
ça lié~: pat- "VOIRE" ne peuvent cotTespondre ni ÈJ ,jes aljvertle~; en "-ment",

256
exigences du Joncteur, c'est ô ,jire ,je 'Tlônière qu'on ôit un secor"j terme
fôisôrlt surenchère ôu prermer- ôlors Il n'y ô ôucune ,j1fiicu1t.è
II écrit vite ~JOl~rB três Yite.
L'irnpression de difficulté vient ,ju iôit qtfôvec ces côtél~ories ,
il ne semble pôs toujours i(lclle ,je trouver deux éléments pour con'3tnlire
ce schéma.
b- Eléments de tYRe "cô/ceiui-ci/ceci"
Dôns nos exemples, Ils correspondent, lexicolement, il des noms.
( Le ~londe, 31-10-66, p2 )
- li Ct pu Cêtlspr..Cî.."1
ceci
( Le PnY,,Iençôl. j 4-11-ô7, P 14 )
-
II ri -rlar.ô:.t .q P:o"<'IJ v,/',-a .q Pia.'-.ra
'l .J-,(f, .'L-' l..' U" L'~ J~. L'" !L-"
L".
- /i p6r/8.rtt d ('plu/-ci ~l{.-"irt? é cff/u/-id
Lô iorrne "iôire ceci/ça" correspor"j, lexicolernent, a~ 'ler-be
infinitif

257
1' '''1' -. f·~I"·=I·t
"',,"-"', I,-/'nj',-,,-
' J -'J'",
J". •·.,·l"~:;' .' ...."1. ,G.' \\ 1..' .. L-':'.'
., .J-'
~""~
( L'EguIlle, 207, 25-08-84, p25 )
(
.....J il l?O{/S leJl~.i! J..0iell /~ire ceci voire loù-e ceJtt.
.nit/éclf/t~ }-'(,/re {}B ./ 'ttllr('(l?!pr 8vec lllC/ditB.
(LibénJt.!Ort, 09-07-87, p23)
12-4-
L'emploi ,je "VOIRE" llvec III négôt.1on est difficile. On
peut vérifier celll pôr les exernples Su)',,1ônts
"/:'1"0/ 'r tn~ [iR"-;
l"a ~ r"I'J./ü /;orrYt.i:I'; Vi' it-o l'i,';,-''a.-'.-·,~,'ra •.,utJ "",:".~. ,n.fl'.!.·,',f,i.r -,; t~a::;" li,','
..
I,,'H .
. !.CJ.
1.'.'
L.,
...
L'
l .. L'lI}L-
n.,.'.·.'.'!...'J~· .JL-L.L- ..'~'''''_'.' i.- l,.'l~L· ~~~,
_ " .
~_
~
resP.n·'B.
( Le '···londe. 31- H)-66, p. i 1 )

258
-:7 il n'" r",:;:.."t rr.<::t'·.... n-o:.tt liJtlfpr un ~n Iln/'t-a ~-l':::illl.·
:
I}~·. L.!~'
J;,'L'''' r'V
! L"o. 1 ."'
v.!
L·-.'.'
'J' L'o.
L-
"'L·U.··~.
Il n'est pes iôcile de tr-ouver il "VOIRE" un équivelent eu négôtii
Nous n'evons pes rencontré-] e for-me "NI VOl RE", NO:3 i nionwiteurs, non plus,
n'edrnef.tent pes une telle iorrne. Cependôrü, s'il ia!lôit trouver ii "\\/OIRE"
une ver-sion négôtive pOI.W les r-éalisôtions ci-dessus _ ,jeit1s lesquelles on ô
un eiiet de surenchère progressive _ le meilleur- choix semble être lô
for-me "ENCORE t'1OIN5", Par e>;emple, POlW le dernier exemple, où celô se
'.,loi t rrneux-, on ôure :
Par contl-e, si on a eiiew-e ô une réalisôtlon ôvec eiiet de
surenchère regressive, le rneilleur choix sernt,le être "NI ~IEf"IE".
"NI t1n1E" ionctionneralt rnel pour l'e>!ernple précédent, de rnêrne
que "ENCORE f101N5" pour Je IJernier e~\\emple
12-5-
Dn e sou\\lent considéré "VOiRE" cornme étônt
l'équivôlent de "ET rlEt-'lE" (1) En iaH, cette équivalence n'e:,:t pEl'; tout Ô
fait exacte. Il est vr-ôi qu'ô',iec les deux Joncteurs, on El un eiiet ,je
(1) : Cf. par exemple Le Petit ~:obert! p.15 i 5

259
surenct'Ière; cependônt, "ET t""lEt'lE" tire vers un eifet de certltllJje alors que
"VOIRE" tire vers un eifet de prot'ôbllité C'est ce qui fôit qlion Ilôurôit pôs
rigoureusement la même interprétôtlon pour:
CD mDriiCtl'me.11 D~t l'n/ll,iD ut mDmD dl'<n,'''VD'I''
.c. f.rlL-L'f . fff·} l
L· ...'
1.'
l . ,e;
L.
".'IL-J/.'L- L..· ••n ......",'L.' L'l h.
que pour-
Dôns le prerll18t- exemple, c'est une cerlitu,je qu'on ô un
médicôment dôngereux .. t,ôn,jis que dôns le second exemple celô est
présenté comme une for-te probôbililé, ""IDIRE" se qlose mieux pôr "et
peut-être même"
12-6-
"VOIRE" ôppôrait, en principe, une seule fois dôns une
liste, quel que soit le nomt,r-e d'élérnents de celle-ci. Il est ,jifficl1e de le
répéter et impossible de le fôire ôppôrôître ,jevônt le prernier terme de Ja
liste,
( Le !'"fonde, 23-02-67, p.3 )
voire

260
l'olt hl8XC/t/oit du trénél/ce {.ie l o.tl/lïist iB.. ./;,./ 8tl ltt cOii/)"rmtJtio/} que lÎ?8 viE:
(]
..
L,; 'DC'-f!7-'OI·~
c:-..,l.
z.u...' ~-
,l:! n"~~"r.oJ'
.,L·Ù ..' ..' L ' / LI
l
~"IV/,D
;)Lf ...'
c: ~"n"'a --<"
"'J.:'ffC'" UL'
,'.op"rc'''-c''ti-n''
. U
L- •
..'e:- .~.
,lI. .'.
( Le Monde, 21-(l! -ô7, P 11 )
Des ~7l/e .,.l b'l V!I qUE! ./ ~!/';< r8./'!?e! te/tel! litrerté
des- {r{tliqtlètlJ ts ( )
yoire lies te.r;rorrfs-tes (./
voire
des vio/etlFs·

26j
CONCLUSION
Lel notion de liste est techniquement plus précise Que celle de
coordineltion. Située sur un terrelin strictement syntelxiQue, elle correspond
li un piétinement sur une position de rection verbelle. Elle consiste,
précisément, en lil réédition, sur le pleln lexicell, d'une même plelce
syntelxiQue. Cette notion de liste permet d'elvoir une théorie unifiée de
phénomènes Que l'on el coutume de clelsser sous des étiquettes différentes:
coordineltion, pelreltelxe, elpposition, répéti tion-l exi cell e, etc.
Le terme de joncteur de liste désigne tout élément elnellyselble
comme un lien entre les différentes réelliseltions lexicelles d'une liste. Il
donne un effet de sens pelrticulier li celle-ci. SyntelxiQuement, il n'est
elttelché li elucune de ces réelliseltions lexicelles. Il est un pur lien et porte
sur l'orgelniseltion en liste. Cette celrelctériseltion syntelxiQue el permis de
montrer, pelr exemple, pourquoi "AINSI QUE" est joncteur de liste delns :
"Trois témoins ont reconnt/ NtltlJolie l"Iênigon oinsi tlpeJoëlle AI/bron. "
( Le Monde, 27-04-67, p.26 )
ellors Que "SURTOUT" n'en est pelS un delns :
'ïl y observe les trot/Mes de /'Ilystkie, st/rtot/t les effets de l'Ilypnose. "
( Le Monde, 04-10-66, pA)
ou pourquoi, delns le groupe "ET PUIS", l'élément "PUIS" est une expelnsion
de "ET" et felit pelrtie du joncteur, ellors Que delns le groupe "ET

262
SEULEMENT", J'élément "SEULEI-IENT" ne huI. PÔ', tdoc ôvec "ET" pour
const ituer un Joncteur.
Ainsi, Ô pu être dégôgé un groupe limité de Joncteurs ,je liste
( plus \\lôste quônd même que lô clôsse trôditionnelle des 7 monosyllôbes:
"môis, ou, et, donc, or, ni, côr". ) qui réunit des pôrt i cules hôbituell ement.
nmgées dtms ,jes clôsses ,jifférentes sous l'influence de lô morphologie ou
des effets de sens.
On pourrôit suMiviser ces Joncteurs de liste en deux groupes:
ceux il effet d'énumérôtion et ceux il effet de coréférence
1 - Les Joncteurs il effet d'énumérôtion présentent les éléments
listés comme ,jist.incts les uns des ôutr-es. Il y ô difficulté il les mettre en
doub 1e marquôge avec un pronom cl it i que, ou ci 1es soumet tre ci une
restriction Ces Joncteurs sont:
ô - "ET ET, TMITOLTANTOT, 50lT50lT, SOILOU, OU (BIEN)
OU (BIEN),
NI...NI"
b - "MAIS"
c - "A 1NSI QUE, PLUTOT i)UE, AUT ANT QUE, EN r1E~lE TEf1PS QUE, PLUS QUE,
AUSSI BIEN QUE, DE MEt1E QUE, COI1ME"
d - "AUSSI B!HLQUE, AUTANT QUE, TMTDUE, DAVANTAGE.QUE,
PLUS ...QUE, '-lOI NSQUE"
e - "VOIRE"
2 - Les jonctew-s ci effet de coréférence ir'"jiquent une relation
de coréférence entre les éléments listés En côs de double môrquage, on ô
dans le verbe un pronorn clitique singulier Lô coréférence peut être:

263
- soit une identité:
f - TEST A DIRE, SOIT, A SAVOIR"
- soit une inclusion:
9 - "'T' COMPRIS, HORr115.. SAUF, EXCEPTE, SINON, SI CE N'EST"
Le sépôrôtion entre les deux groupes n'est pas absolue. les
]oncteur-s "SINON, SI CE N'EST" passent au premier groupe s'ils sont
r-éalisés avec un verbe au positif
Pour l'étu,je de la microgrammaire des joncteurs de liste, nous
avons distingué sept sous-groupes:
- les joncteur-s classés sous le type "ET...ET" et cités ci-dessus
en (el forrllent une unité formée d'eu rnoins de deux éléments discontinus
et morphologiquement identiques. Le prerllier composent est
obligatoirement en r-elation de solidenté avec le secorllj.: et on peut evon-
autfll'lt d'élérnents discontinus que de termes dans la liste.
Nous avons soullgné, en nous eppuyant sur l'enelyse de M. BILGER,
"existence de trois "ET" ~wmonl~mes : "ET" de complexité, "ET" de
sut-enchère, et "ET" joncteur de liste. Seul ce dernier corre2,pond fi "NI" au
négatif Il est une possibilité de réalisetion de "EL.ET" (cf BILGER, 1983)
"OU" et "N 1" sont. parei Il ement, des possitli 1i tés de réal i sati on de "OU ...OU",
et "NL.JlI". Avec eux, s'observe nettement la difficulté rencontrée avec les
structures "EL ET , OU. OU, NI ..N1", celle ,je mettre en ,joutd e marquage les
éléments listés ôvec un clitique.
Dtms les corntlinôisorr3 "ET PUIS", "ET 11El'lE", "ET AUSSI", les
élérllents "PUIS", "11 El'lE", "AUSSI" sont analysés comme faisant pflrtie du

264
Joncteur. Ils sont des expansions de "ET".
"ET t'IE~lE" peut ÔPp(JrôÎtre derrière une iorrne globalisante du
type "tout le monde", .. tout"' clôturônt une liste. Celô est diificile ôvec "ET
PUIS" et "ET AUSSI". Le premier tire vers un effet de clôture, tôndis que
ces derniers tirent vers un effet d'ouverture.
Les Joncteut-s "SOIT ..SOIT, SOIT. .. OU, OU (BIEN )..OU (BIEN),
TANTOT ..TANTOT" permettent une organisôtion fi eifet de sens exclusii. Ils
lient illcilement des iormes comme "tout le monde", "tout.. avec celles
comme "personne", "ri en" qui s'excl uent mutue 11 ement.
- Le nwport de moda 1i tès entre èl èments li ès par "~lA 15" peut
être aussi bien nègôtii - Qositii, Qositif - nègôtif que Qositlf - Qositii
Lot-sql.(on ale rapport nègati i - Qosit ii .. on peut ôd Jomdre fi
T1AIS .... en tant que marques ,je lô mOljalitè positive en contraste avec
celle nègôtive, les morphèmes "ôu cont.raire, plutôt, bien ( bel et. bien ),
seulernent. ...
S'il s'agit ,ju rôpport ~'o~;itii - nègôtii, ces morphèmes, fi
l'exception ,je "au contrôir-e", peuvent apparaître devant le premier terme
1i stè
Pour le rappor-t Qositii - Qositif....t'1AIS" peut s'adjoindre les
rnorphÈ:rnes "encore, èga1ement, aussi, en rnèrne temps"; ces derni ers
représentent une réédition ,je la rnodalité po:"itive exprimée devant le
premier terme et, sauf dans le côs où on a "non seulement" ,jevant le
premier terme, leur adjonction fi "~lAIS" est obligatoir-e si les éléments
listés ne sont pas pro port i onne 1s fi un pronom de type "comme (ô".

265
"MAIS" pennetune organisation à effet de contraste Celui-ci est
marqué grammaticalement dans les rapports I)ositif - négatif, et négatif -
positif. Dans le rapport positif - positif, il est généré p1lr la construction.
Les éléments listés sont interprétés comme ét1lnt en contr1lste.
Nous 1ll/ons proposé deux règles pour rendre compte des
difficultés de ré1llis1ltion liées à la sém1lntiQue lexic1l1e pour le schém1l de
type "comme ca m1lis p1lS comme C1l" :
Ou bien les éléments listés peul/ent fonner une échelle
argument1ltil/e d1lns l1lQuelle Je second 1lpp1lrait comme tenne supérieur p1lr
r1lpport 1lU premier, ou bien le second élément listé peut app1lr1litre comme
un implicite du premier.
Pour le schém1l de type "P1lS comme C1l m1lis comme C1l", 11l seule
règle c'est d'1ll/oir des éléments strictement de même p1lr1ldigme
sém1lnti Que.
- Les ré1llis1ltions d1lns lesquelles sont employés les joncteurs
classés sous le type "AINSI QUE" sont 1lmbigues. Elles peuvent correspondre
soit, effectivement, à un phénomène de liste, l'élément subséquent à
"AINSI QlIE" occupe, en ce C1lS, 11l même position synt1lxiQue Que l'élément
précédent, soit à une structure d1lns 11lQuelle on n'1l p1lS une liste m1lis un
élément 1lssocié à 11l construction ~'erb1l1e représenté par le groupe
introduit p1lr "AINSI QUE". Ces joncteurs ( AINSI QlIE, PLUTOT QUE, AUTANT
QUE, EN MEME TEMPS QUE, PLUS QUE, AUSSI BIEN QUE, DE MEME QUE, COMME)
lient des éléments gramm1ltic1llement 1lU positif. On peut leur troul/er des
versions nég1ltives d1lns les formes "PAS PLUS QUE", "NON PLUS QlIE"

266
- On ô une Uni té f ôite oe ,jetlX E!1 éments dl scont i nus dôns 1es
Joncteurs regroupés sous le type "AUSSI BIEN.QUE" ("AUSSI BIE~LQUE,
AUT ANLQUE, TANLOUE, DAVANT AGEOUE, PLUS QUE, '-1DINS.OUE" ) Le
second composônt de ces joncteurs ("Que") est obligôtoirement en relôtion
de solidarité ôvec le premier composônt.. ChôQue composônt n'ôppôrôÎt, en
principe, QU'une seule fois dôns lô liste. Ce Qui crée un ,jécoupôge ,je
ce 11 e-ci en ,jeux groupes
"PLU~;.OUE, DAVANTAGE...OUE, t-IOINS.OUE, AUT ANLQUE"
contiennent un Quôntifieur ,jôns leur prermer composônt Celô donne lieu ÈJ
un effet de Quôntificôtion Qui porte sur le premier terme ,je lô liste si,
celle-ci se déroulônt sur une positIOn Pl, on ô une r-elôtion de
proportionôlité ôvec lô proforme "comme çô" ou ôvec "en + Quôntifieur".
t1ôis, si on ô une relôtion ,je proportionôlité ôvec un clitiQue ou ôvec une
proforme de type "celui-ci, lui, çô", cet effet de Quôntificôtion semble
porter sur le vert,e. S'il s'ôgit d'une position de rection, l'effet de
quôntificôtion porte sur le prernier terme listé si lô structure, Qui est ôu
dépôt-t de type "PLUS A OUE S" peut ~;e t-éôrrônger en "A PLUS OUE B",:
ôutrernent, il porte sur le verbe,
- "SINON, SI CE ~rEST, SAUF, EXCEPTE, \\' CO~lPRIS, HORt1IS", de
rnême Que "C'EST A DiRE, SOIT, A SAVOIR" permettent une orqônisôtion ÈJ
.
,
.
effet ,je coréférence. Dens une construction en ,jouble môrquôge, on ô un
clitique singulier dôns le verbe,
Avec ceux du premier groupe, le premier élément listé est: soit
représenté pôr une forme pronominôle glot'ôlisônte ( "rien, nulle pôrt, tout

267
le monde,....), soit introduit par l'élément "tout" globôlisemt ( "tous x" ), ou
réôlisé pôr un pluriel morphologique ou un singulier collectif, tôndis que le
second élément listé est proportionnel fi une forme pronominôle
singulmisônte ( 'celui-ci, çô, ceci, ..J On ô un effet d'inclusion dans une
liste orgônisée pôr ces joncteurs du premier groupe.
Ceux du second groupe étôblissent une relôtion d'identité entre
les éléments listés. Avec T'EST A DIRE" et "A SAVOIR", lorsqu'on ô pour
premier élément une forme globôlisônte comme "tout le monde", on ô,
nécessôirement, fi lô suite, une série d'éléments plus spécifiques, ou un
second élément introduit pôr une forme comme "tout" globôlisônt puis
développé pôr une expônsion de type "comme çô" et donc plus spécifique.
Ce1ô provoque un effet d'exp1i citôt ion.
"SOIT" s'emploie spéciôlement pour lier des éléments numérôux
ou quôntifiés pôr un numérô1. Dôns le contexte d'une liste de plus de deux
éléments, cette obligôtion ne concerne que le dernier élément de lôliste.
Ce joncteur permet une orgônisôtion fi effet de bilôn. Ainsi, lorsqu'on ô une
liste qui compte plusieurs éléments, il ôppôrôÎt plutôt devônt le dernier
qu'i 1 présente comme 1e bil ôn de ce qui précède
Avec "SINON", et "SI CE N'EST", l'effet de coréférence ne
correspond qu'à remploi ôU négôtif. Au positif, on n'ô pôs une relôtion
d'inclusion entre les éléments listés On ô une suite d'éléments distincts.
L'effet de sens peut ètre lô correction ou lô surenchère. S'il s'ôgit de
surenchère, "SINON" peut s'ôdjoindre lô pôrticule "même".
Le joncteur "VOIRE" ô lô pôrticulôrité de présenter le second

268
élément listé comme supérieur ElU prernier dElns le sens d'une écheiie
Elrgumentôtive. Lexicôlement, le second élément peut étre plus élevé que le
premier. En ce CaS, ·VOiRE" semble correspon,jr-e il "ENCORE MOINS· ôu
néQôtif. Autrement, lô seule forme qu'on peut lu) fôire correspondre olt
négôtif est "NI r1EME". Il n'y ô pôs, cependônt, il étôbllr une équivalence
entr-e "\\fOIRE" et "ET ~1HIE". "VOIRE" tire ver-s un eifet de probabilité, eifet
qu'on n'observe pllS avec "ET MEME".
Nous nous somrnes limité, dans ce travôil, ôu côdre ,je lô
construction verbôle. Les joncteurs recensés et étudiés, ici, ne vôlent pôs
forcément pour une liôison de constructions verbôles. Tout un chômp de
recherche reste donc ouvert.
Il fôudra, d'ôbonj, voir pôrmi ce que nous proposons comme
joncteurs de liste, ceu>~ qui sont égôlement ôDtes il être employés hors des
limites de lô construction verbôle. Il faudnï faire un tri parmi ce qu'il est
convenu d'appeler "conjonctions de subordination", pour vérifier si ce n'est
pô:; il tOt-t que cerülines d'entr-e elles sont considérées comme des
subonjonnônts, détermi net-, pôr exernp le, lô ,ji iférence execte entre un
"l(ws,~ue [\\l .... qu'on peut fôcilement extrôire l'lU moyen ,j'un dispositif en
"c'esLque", et un "de te11e sorte ,~ue C.V." qui n'ô,jmet pas un tel dispositif.
Il faudrô fôire le méme tri pôrmi les "ôdvert,es de liôison", "les adverbes
,je comparaison", bref revoir tout le gr-oupe des pôrticules, pour dénicher
celles qui peuvent lier deux con~;tn.Jctions verbôles sôns créer de
dépendônce syntôxique ,je J'une d'elle per rôpport il l'ôutre

269
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ERRATA
Il faut lire:
p. 1
ligne 1
: "dès"
au lieu de
"dés"
ligne 3
: "déjà"
au lieu de
"déja"
p. 15
ligne 9
: "l'ellipse" au lieu de
"l'él1ipse"
p.20
ligne 6
: "l'échec"
au lieu de
Techec"
p. 25
ligne 6
: "peut être" au lieu de
"peut-être"
p.26
ligne 10 : "corrélatif" au lieu de
"correlatif"
p. 31 : ligne 9
: "STEFANINI" au lieu de
"STEFANN'"
p.36 : ligne 20
: "réi térer" au 1i eu de
"reitérer"
p. 43
ligne 20
: "déserts" au lieu de
"deserts"
p.52
ligne 20
: "Qui"
au lieu de
"ill!i"
"Mon"
au lieu de
"Qu'on"
p.63
ligne 23
: "helvétique" au lieu de
"hélvétiQue"
p.66
ligne 8
: "dénis de justice"
au lieu de "denis de justice"
p.97
ligne 7
: "apparaît" au lieu de
"apparait"
p.98
ligne 5
: "débardeur" au 1i eu de
"debardeur"
ligne 15
: "déroger" au lieu de
"deroger"
p. 100 : li gne 7
: "il y avait" au lieu de
"il y'avait"
p. 103 : 1i gne 1
: "non-simultanéïté"
au lieu de "non-simultaneïté"
p. 104: ligne 5
: "Est-ce"
au lieu de
"Est ce "
"théâtre"
au lieu de
"théatre"
p. 106: ligne 1
: "réalisations"
au lieu de
"realisations"
p. 108: ligne 10 : "dès lors"
au lieu de
"dés lors"
: ligne 13 : "déjà"
au lieu de
"déja"
p. 111 : ligne 2
: "ambiguë"
au lieu de
"ambigue"
p. 112: ligne 2
: "déjà"
au lieu de
"déja"
p.119:ligne 12 : "est-ce"
au lieu de
"est ce"
ligne 24 : "déjà"
au lieu de
"déja"
p 121 : ligne t 0 : "Occident" au lieu de
"occident"
p 124: ligne 9
: "indéterminée"
au lieu de "indeterminée"
p 125:1igne 13 : "déjà"
au lieu de
"déja"
p. 126: ligne 8
: "révéler"
au lieu de
"réveler"
p. 127: ligne 21 : "ambiguë"
au lieu de
"ambigue"
p 133: ligne Il : "déjà"
au lieu de
"déja"
p. 141 : ligne 7
: "c'était"
au lieu de
"c'etait"
p 142: ligne 20 : "Discrètement"
au lieu de
"Discrétement"
p. 145: ligne 17 : "très"
au lieu de
"trés"
p. 148: ligne 15 : "lexicale"
au lieu de
"léxicale"

p. 176 : 1i gne 17 : "succès"
ElU lieu de
succés"
p. 208 : ligne 7
: "succès"
ElU lieu de
··succés"
p. 209 : ligne 14 : "obéisses· ElU lieu de
"obéisses"
p. 210: ligne 21 : "obéisses" ElU lieu de
"obéisses"
ligne 22 : ·obéisses"
ElU lieu de
"obéisses"
p.216:ligne3
: "1'hôtel"
Elulieude
Thoter
p. 227 : ligne 1
: "hiérElrchiQue"
!lU lieu de
"hierElrchiQue"
p. 237: ligne 15
: "événement"
ElU lieu de "évènement"
p. 241 : lignes 1,3: "événement"
ElU lieu de
"évènememt"
p. 243 : ligne 6
: "ClimElts"
ElU lieu de
"clim!lts·
p. 245: ligne 19 : "éléments"
!lU lieu de
"élements"
p. 247 : ligne 1
: "événement"
ElU lieu de
"évènement"
p. 252: ligne 16 : "élevé"
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"élévé"
p. 253: ligne 18 : "régressive"
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"regressive"
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"Eluprés"
p. 258: ligne 14 : "régressive"
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p. 265 : ligne 16 : ·!lmbiguës·
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Lire p!lrtout: TEST-A-DIRE"
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