UNIVERSITÉ
DE
DAKAR
FACULTÉ DE MEDECINE ET DE PHARMACIE
ANNEE 1976
LES
PSYCHOSES
PUERPERALES
EN
MILIEU
SENEGALAIS
(A Propos de 92 Observations)
I:~~~~t.-Mm';;~·~-;~;;'·~;l·:'
.. P{j(JR tiËH§e!(jNE.~t-Nl SUPï::rn:U:1 ;
f: Â. M. il. §; -= OUAGADOUGOU 1
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i Enreg istr~.=~~s na~. f:J. \\). 6 i l l
-
- - -
THÈSE
Présentée et soutenue publiquement le 30 Juin 1976
pour obtenir le Grade de DOCTEUR en MÉDECINE
( DIPLOME
D'ETAT)
Par
Momar
GUEYE
né le 4 Juin 1947 à NOUER (Sénégal)
Interne en
Psychiatrie
des
Hopitaux
de DAKAR
Président
de
THÈSE:
Professeur
HenriCOLLOM B

T A BLE
DES'
MAT l E RES
Pages
INTRODUCTION .........•.........••••••••••••••..•••••••• 1
1/ HISTORIQUE ET RAPPEL CLINIQUE...............
4
•••
- HISTORIQUE •••••••••••••••••••••••••••••• 5
- RAPPEL CLINIQUE •••••••••••••••••••••••• l l
II/ ASPECTS PSYCHOSOCIAUX DE LA GROSSESSE
AU SENE GAL •••••••••••••••••••••••••••••• ~ .-~ •• • 20
- REPRESENTATION TRADITIONNELLE
DE LA GROSSESSE ••••••••••••••••••.••••• 20
- ASPECTS PSYCHOLOGIQUES DE LA GROSSESSE.25
III/ MATERIEL
CLINIQUE ••••••••••••••••.••••••••••• 32
- DIFFIOULTES DE L'ETUDE STATISTIQUE ••••• 33
- LES OBSERVATIONS ••••••••••••••••••••••• 35
- TABLEAU SYNOPTIQUE •••••.••••••••••••••• Ga
IV / ANALYSE ET COMJllENT AIRE S •••••••• '~
:";~•••• 76

-
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CON 0 LUS ION S ••••••••• , •••• ~ ••••.' .••• 8S
A N N E XE
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• 93
B l
B LlO G R A PHI E •...•..••.•.•••..•.•..••••••• 110

-=0=- l N T R 0 DUC T ION -=0=-

Dès notre arrivée dans 10 service de psyohiatrio
du Centre Hospiyalier de Fann on qualité d'interne, nous aVOr.S étv
frappés par la fréquence élevée des aocouchées récontes aU »coupor-
tement inadapté". Cortains rapports d'analogie ont aussitet retonu
notre attention.
Nous nous socmes int'rossés ainsi à cotte quostion d'autnut
plus que l'interprétation traditionnelle, de ces réactions spéci~~lco
avait accroché notro attention depuis fort lonstemps déjà.
On admet généralement ici que les troubles du oomportcuont
chez l~accouohée récente relèvent de ce qu'il est oonvenu d'appeler
le UMERET" 1 terme ouolQtt omplo7' pour désigner les troubles psy-
chiques expliqués par "la montée du saug des couohes vors la t~tc".
Dans ce travail nous nous proposons de présenter une vue
d'ensemble des manifestations psychopathologiques oontemporainoG do
la période de gravidité, de l'aecouohement et de l'allaitement. lious
y
rattachons également los réaotions psychopathologiques oonséoutiv~
à l'interruption spontanée ou non de la grossesse et oelles en rap-
port avec des fantasmes de grossesse.
Cos manifestations constituent un groupe hétérogène fait
de réactions psychosomatiques, de réactions névropathiquos
ct de décompensations psychotiques d'évolution aigul ou ohronique.
L'usage médical courant conserve encore 10 terme psychoso
puerpérale pour désigner ces tableaux oliniques polymorphos. Ce torme
de psyohose puerpérale peut pr3ter à oontusion pareo que d'une part
les manifestations sont loin d'8tre toujours dos psychoses, d~autro
part olle ne sont pas toujours puerpérales. la puerpéral1té au sond
éthymologique désignant los oonditions dans lesquelles se t~ouvo
l'organisme de la nouvelle accouchée jusqu'à son retour à l'6tnt ant{·
rieur.
Par rapport à ltensemble des accouchoments, ces ~aladios
seraient relativement rares nais lae statistiques sont loin d'e~ro
concordantos & Régis oite les chiffres de l
cas pour 200 aocoucho-
Denta, Sivadon 3.4 0/ 00 • Nyssen 0,33 %.

Les psychoses puerpérales ont fait l'objet de multiples
travaux et recherches. De nombreuses hypothèses étiopathogé-
niques ont été proposées mais auoune n'a juqu'à présent pas
pu omporter la conviction de tous lce auteure.
Âussi leur autonomie a-t-elle souvent été remise on
question mais force est encore de lour reconnattre uno certaine
spécificité puisque leur lIétiologie puerpérale H apparait évi-
dente.
Un autre lien unit l'ensemble de ces manifostations
psychopathologiquos. Il s'agit de leur pronostic reconnu fa-
vorable par la majorité des auteurs.
A la lumière des multiples travaux consacrés à ce sujot
ot en nous inspirant do cortainos particularités culturelles
du Sénégal, nous présentons quolques cas de femmeeatteintes
de psychoses puorpérales que nous avons eu l'occasion d'obsorver
au cours de l'année 1975-76 ainsi qu'une s'rie de malados
portant co diagnostic hospitalisées dans le service de psyc~iG­
trio du Centre Hospitalo-universitaire de Fann (1) do 1973 à
1976.
Do cette approche de compréhension dynamique portant
sur 92 observations, après un rappel historiquo et clinique,
nous essayerons de dégager quelques conclusions pratiques.
(1)
Le Service de PsyGhiatrie (Clinique Moussa DIDP) ost
intégré au Contre Hospitalo-universitaire de Fann Où so
trouvont aussi los Cliniques Neurologique, Neuro-Chirurgicale,
los Cliniques des Maladies Infectieuses et de Pneumophtisiologic
1 . . . . . .
4
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ET
RAPPEL CLINIQUE -=0=-
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HISTORIQUE
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Suivant les progr~s des sctences H~dicales,
la tentative de conceptualisation des psychoses puerpérales
semble avoir été une préocèupation ancienne et actuelle.
Cette tentative a été marquée par le·balancement èntre partisans
d~étiologies organiques (infectieuse, hormonale, traumatique ••• )
d~une part, et d'autre part partisans d'étiologies psycho-socio-
logiques (facteurs psychologiques individuels et sociaux défa-
vorabl~s à la grossesse).
Hippocrate dans son 3eme livre des épidémies parle
de la folie des parturiantes et dès cette époque l'idée était
avancée du fondement organique de ces troubles par invasion du
cerveau d'un mélange do lochies et de lait.
Cependant i l faut attendre l'ouvrage d'Esquirol
"Des maladies mentales" paru en 1838 pour avoir une excellente
description ct une nouvelle conception étiopathogéniquo des
psychoses puerpérales. Un chapitre spécial intitulé "L'aliéna-
tion dos nouVelles accouohées et des nourrioes"est consacré
à la question. Esquirol rotenait deux ordres de facteurs bien
distincts intervenant dans le déclenchement de ces troubles
.
d~une part les faoteurs prédisposants qui sont l~hérédité
ct les antéoédents psyohiatriques personnels au cours des gro8-
sesses antérieuros ou on dehors de la puerpéralitéJ d'autre
part les factours favorisants parmi lesquels il,distinguo les
affections morales et les "éoarts do régime" au premier plan
desquels ~l place le sevrage brusque.
Par ailleurs i l introduit déjà de mani~re assez
floue la physiopathologie hormonale 1 "Les folies se manifestent
plus ordiriairement chez les femmes qui ne nourrissent pas"
écrit-il. Esquirol pense aussi qu'il existerait une suscopti-
bilité plus grande dos accouchées et des nourrices aux influ~r~cs
extérieures. Sur le plan évolutif i l avait obsorvé le bon prçLCS·
tic de ces psychoses dont plus de la moitié guérit. Son traite-
ment
ooneista~t on "saignées, sangsues, ventouses sinapismes,
lavoment~ émétiques, bains tièdes, isolement hygiène et moyens
moraux". Seulemont l'avonir de ces patientos reste incertain.

- 6 -
Ellos sont menacées do récidivos qui pouvent 3tre prévenues
on "évitant las nouvolles grossesses".
Poursuivant l'étude de cette question, Haroe en
1838 propose une classifi~ation clinique suivant le moment
d~éolosion do la maladie : il décrit ainsi pendant la gros-
sosse surtout des tableaux de "mélancolie". Apr~s l'accoucher
i l obsorve la manie, la mélancolie et la démence. Aux factcu ..,~·
étiologiques évoqués par Esquirol il· ajoute l'anémio, los dy;~··
tooies, les hémorragies, l'éclampsie, l'adénite mammaire pns::'3
~ la suppuration".
La th~Be de DUPUY parue on 1904 "Psychosoa puerpérales
ot psyohoses d'auto-infection" intrOduit la notion do ntorrainl'~
"Pour faire do la folie i l faut y Stro prédisposé~ écrit-il.
Co torrain ost sensible aux causes occasionnolles actuelles
telles quo l~infection, l'auto-intoxication et m3mo l.épuiso-
mont physiquo.
Quolques années plus tard en 1923, Bernard, K~lpatrick
et Tiebot mettent on doute l'autonomie et la spéoifioité des
psyohoses puerpérales. Ils reconnaissent bien ~ la puorpéralit6
un r~le de facteur déolenchant mais les troubles observés ne .
différent on rien de ceux survenant en dehors de toute puerpé-
ra11té.
D'autres travaux, en particulier ceux des auteurs
anglo-saxcns, insistent sur llimportanoe dos faoteurs psyoho-
logiquos. Saundors en 1928 soutiont que l'aocouchement à lui
soul, en tant que phénom~ne physique, ne peut déclenoher ln
psyohose. Il introduit des notions nouvelles telles quo lQs
conflits au sujet de l'enfant et la mauvaise adaptation sexuol~~
de la femme.
Un an apr~s Lery-Valonsi résume l'ensemble dos étio-
logies admises jusqU6-là 1 le terrain o'est-à-dire la structure
.
de la personnalité, les facteurs déolenchants qui comprennent
les chocs émotifs, l'infection, l'auto-intoxioation, l~épuise-
ment~ Il conolue à une idée déjà avanoée et soutenue par d'autro.r
auteurs :
"il n'y a pas do psyohoses puerpéral~s.

~voc los progrès croissants da l'endoorlno-
psychiatrie, ..lbely s'at·~ache à établir des corréllltions
entre pathologie montalu
et pathologie hormonale~ Son hypo-
thèso ropose
sur ln découvcrte d'un hyperfonctionnement du
lobe antérieur do l'hypophyse dans les psychosos ma~iaco­
dépressivos.
Cet hyperfonotionnement est mis en évidence
par la réaotion de
Zondok.
Jusqu'en 1940 ll~tiologie infectieuse pr~mo~C~est
ainsi
que Sivadon dans
8B
th~se Dccorde peu de plllce aux
facteurs psychologiqueG.
Il oct l'accent sur les théories
endocrinionnes avoc sen recherches sur la déséquilibre
lut6o-fo11iculiniquo tout en insistant
sur llinfootioni Il
présente uno étude détaillée des psychoses puerpérales qui
oonstituent uno ontit' clinique particuli~re malgré. leurs
manifestations si disparates
dans lour forme
ot leur dogré.
Guiraud et Nodot
travaillont dans la m3me
sons
et suppoeont une auto-intoxication due aux ~odifioations hypo-
physairos avec consoo8ntion excessive de vitamine Ei
Gontis adjoiht
l~ sisooth'rapie ot les chocs convul-
sivants par injection 1.V.
,1(:
r-nrdiazol.
A partir de
1940,
avec Sma1ldon les factours psy-
cologiquos reprennent
lo p,'~él. Il insiste notamment sur l!ho.'·
tilit~ et l'agrossivit6 de ln mère vis à vis de l~enfant, d2
son ~ari ou d'olle-D~D(Jr los sentioents de culpabilit~, l!at~~
tudo a~bivalento devan;;
1:)
,dtuation réollo pr6sentoi I l oxis-
torait en ~~ce teops d'importants troub1os de 111 sexualitéi
Schoidt rcviont
sur los
conoopts endoori~iens.
L~intorruption brutale do ln grossosso privo 1iorganiBtlQ
d'uno
tr~8 grando quantit~ de progost'rone s~or~tée par 10
p1aoonta et on CeDe tCDJIS nppnrntt un eXO~8 d'oestrog~nos.
C'ost co d'séquilibrc
(ui
';onstituoro.it 10 faotour essontie1i
La conséquence
th~rapc:ltiquo ost l'apport de progest~ronei
Les partisans de·
cetc,.'
théorio 1 1 npprofondissont
1
Cor-
tcol nota uno
hyporfoll i C\\LLin8rJio ot une insuffisanoe hYP9-
p hy S El. i r o. Bi l i g LJ t
li r Il (~ 1 1) Y l' r () jJ 0 éJO n t
d 0 van t
c e d ~ s é qui lib r Cl

8 -
oostrogène/progostoronc nu Domont do l'involution plaoontaire,
l~injection intra-o~sculaire de corps jauno associé à l~ curo
de sakel. Granick s'interroge sur les dangers que peut pr6sontor
10 comn insuliniquo pour le cléveloppeoont ultérieur du footus.
En 1945 parait l'étude psychanalytiquo de H~ Deutch
"la psychologie des fC!~H18S". L'autour élargit le problèue ct pr(-
oise quo la oaternité est on fait essentiellement psychologiquo,
que sos troublos ne slluraient ôtre réduits à la physiopathologie
hormonale. Elle écrit l
"Un conflit se
dÔ1l1uo entro 1~éroti3Ll';
et- l'esprit maternel,
conflit des plus aigus car l'érotisoo est
oapable d'utiliser pour ses propres fins,
bien dos sentiments li:
tarbels et d'entrer ainsi en compétition avec la vraie naternit
En revanche la feorne peut investir dans son enfant une si grnnc
pa~. de sentiments, de saçrifices, d'identification, de llusoc~i,
quo son érotisme s'en trouve nenacé".
Les travaux d' H. Deutch s'inscrivent dans la lignée (~,;
ceux de Zilbourg au cours des années 1930. Ils introduisent dos
donn~es psychanalytiques dans l'6tudc des psychoses puorp6rnl.~.
Ils abordent ces accidents psychiatriques en les considérant COl
une réactivation dos fantaSDGS dos prooières années do la. vio,"'~
un monent de fragilité qutest la raaternité. Durant ces stad<Js L
fantiles notamnent à la phase orale 10 personnage maternel ost ",
à la fois comue bon et mauvais objot~ L'agressivit' incencciun~,
néo de cette situation aobivalente est génératrioe de oulpabil~~
ct d'angoisse péniblo. cotte ioage oère-enfant constituerait :~
représentations quo ge fait la fenne d'elle-m~me en tant que ~~r
de son enfan1t~
En 1947, revenant sur les recherches fondées sur la p 10
pathologie endoc:L"inionno,
Delay,
Corteel ct Bai telle introdui Si:
un apport nouveau :
l ' exploration cyto-hornonalo. La hiopsie Q ••
muqueuso u;érino grnce à une sonde do Novak, montre au cours d,
psychoses puerp~rales des iuages cytologiques caraotéristiqu0s
disparnissont avec la gu0rison do la BaladiD~Ces modifioations
la structure do la nuquousc utérine seraient responsables do
f,
absence de réceptivité /lU cycle ondocrinien hypophyso-overien ..
oonséquence pratique Gn découle; le curettage utérin systéoati
dans toutes les psychoses du post-partue précoce.

1
- !J -
.'
Dans son livre sur l'endocrino-psychiatrie, Abely
1
d3ns le o~oe cadre, tente d'établir des corrélations entre
le rapport folliculine/lutéine et la forne clinique observée.
L'hyperfolliculinéoie due à. l'angnentation de l~activité
.éo.~to1~e des cellules baso~hiles de l'hypophyse est respon-
sable de~ syndrones dépressiis, tandis que llexc~s de lutéine
,..
provenant des cellules acidophiles provoquerait ~os états
d'agitation. Devant chaque foroe clinique une thérapeutique
horoonale spécifique est appliquée.
Par la suite los travaux de noobreux chercheurs en
p3rticulier Malleson précisent que le trai~ement endocrinien
n~est efficace que s'il est institué précocement.avan~ quo los
troubles.psychiques ne soient "fixés" et devenus ~résistants"~
COntraireoent à. la théorie avancée par BREW et Soidenberg,
Goht en 1953 insiste:
~'sur llincidenco des facteurs socio-éco-
noniquos~. Il décrit le "Notkooplex" fait de ois~re, de oauvaises
conditions d'hygi~ne, de oésentente familiale, d'alcoolisoe qui
serait un facteur favorisant. Il
n1accorde point de vnleur aU
traumatisIJ.e que peut re9résonter l ' accouchement lui-m~oe en t2.:1"'c
.
..~'~.,
que stress physique.
En 1954 Graux et Caron déco~vrent llefficacité de la chlor~
promazine qui venait do modifier considérableoent les possibilités
thérapeutiques dans le domaine de la psychiatrio~
Gardes et Schnetzler prftchent pour l'attitude prudente
consistant à. rechercher une étiologie organique toujours possi 1)lc
l1
telle que l~oxistoncc d'une tuberculose Inrvée.
[
À l'av~nemont de l'ACTH dans la thérapeutique,
Lcrtori~
attribue certains syndrooes puerpéraux à. des troubles du néta-
bolisme dûS stéro!des. Le traitement par électro-choc, mobilisant
l?horoono corticotrope semble alors légitio8~
Les travaux de Flanont puis Bonafos et le Cannolior
vont dans le ~~mo sens, s'efforçant de définir une physiopatho-
logie hor~onale dos psychoses puerpérales.
Vislie reuet l'accont sur llimportance du problène de
l'adaptation ~syehiquo 4~ ln fcons_à la oQt~rnité.
1
.1
1
i

'~"":~~,'~.'
~
~,;e??~4?'\\I::::~~~~~
,
J'"
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. , '
'"
-le - .
Pour Abely en 1956, i l n'existe pas de lien de
oausali té ént're' les ps~choa'~s:·'gr·aVfd.iques et celles du post
pnrtum. Les prenières r'pondra1ent à des
o~ani8DeB psychiques
en particulier le stress et l'adaptation. Les secondes répon-
draient à ,cette' théorie de 11 épuisement diencéphalique soutenue
depuis près d'un demi siècle par certains auteurs.
Durant cee dernières déoennies, dans une perspective
différente le s donnée s psyCha'~~~y't~que s et :P ~yoho-sociologiq uC' 8
ont pris le pas. Racamier iffirme à la suite d'autres auteurs
que la maternité constitue une véritable phase de développement
psycho-affectif do la' remme et en·tant que telle
"une crise
d~idcntité" comme la puberté ou l'adolescence par exemple~
Il introduit le terme de "naternalité" traduction
du mot anglais "motherhood~ qulil définit comme ll"ensenble
"';." ..
de s proce ssus psycho-affe ctif s'''q:;:;'i se déve loppent et SI in tégren t
chez la femme hors de la maternité.". Les facteurs historiques,·
l'imaginaire individuel réactivés durant cette phase,
entrnine~
raient uno hauto s~nsibilité aux situations réellos et actuelles
psychologiquement ~éfav~rables.
Los donnée s si tua tionne lle B les plus touch-antes :son t
colles on rapport avec l'ontourage oonjugal, parontal ou 80C_:J
l~enfant, la grossesse.
"Nous considérons ici la psychoso puerpéralo conne un
avortanent du processus psycho-affectif de la. maternité" écrit-il.
Dans la n~me lignée il considère la présence de llenfant
auprès -do' la mère cqnme noyen t~érapeutique d'une -importance
considérable ~c Il:!: psychOse pu'orpérale. Il. pense ,que 11 absen'ce <le
l'enfant ronforop ~t nourrit l'angoissa de la mère lui port~nt
le Utémoignago do la puissance dostructrice et redoutablo do son
agressivité. Clest par la réunion mère enfant que la femme
trouverait la voio de la résolution finale du processus do nato~­
na l i i"6~ Il nous dit: "Il nG suffit pas de fournir, un soutien
actif,
i l faut anénagor avec soin dans ses aspeœts extérieurs
ct intérieurs la rolation de la mère et de son enfant. Pour ce
faire l'enfant doit ~tre là" •
•j;"

-
111-
II /
RAPPEL CLINIQUE
A.- Données cliniques
Nous avons essayé ici de présentor un schéma classique
des différents syndromes cliniques les plusfréquants suivant
le Donent de leur survenue.Dans la pratique, les frontières
ne sont pas toujours aussi bien tranchées.
En moyenna 85 %des troubles surviennent dans le post-
partUI:1 précoc.e. Cette période apparai t
conIaC la plus cri tiquo
et c'est l~ où se rencontrent les accidents les plus originaux.
Les 15 %restant sont relevés soit au cours de la
période de gravidité,
soit lors du post partun tardif.Le·post ~
partum précoce recouvre les preIaiers jours qui suivent l.accouohe-
ndnt. Le post partUI:l. tardif qui lui fait suite s'étend sur toute
la période de l'allaitcnent.
L'age noyen des fennes atteintes da psychoses pucrpérclos
se situe à la période de plus grande fécondité qui varie suivant
IDS milieux considir~s~
A propos de l'incidence du rang de la grossesso, plu-
sieurs avis souvent divergents sont avancés. Il ressort dans
les statistiques de plusieurs auteurs quo le nombre de psychoses
puerpérales serait plus élevé chez les prinipares agées.
Salon le Doment de survenœdes troubles, nous pouvons
d1stingu'Ü:-- trois périodes auxquelles correspondent des accidents
,
plus ou noins spécifiques :
"
-la grnvidit6
_la po 13t-partun
-10 pO:3t abortun
1.) Les aceidents du post-partun:
Pour leur importance particulière sur le plan statis-
tique nous d'crivons d'abord los accidentsd du post-partun.On y
rencontre los accidents les plus fréquents et les plus originaux
à la fois.

- ~a_-
al Les manifestations psychotiques du post-partum
précoEe
: la forme confuso-délirante
.,
C'est la forme la plus communément rencontrée
dans la pratique psychiatrique quotidienne.
Le début se situe dans les premières semaines
qui suivent la délivrance. L'accouchement siest souvent
déroulée sans complications obstétricales, hémorragiques
ou infectieuses.
Une courte phase prodromique faite de céphalées,
de plaintes somatiques diverses, d'insomnie. d'anxiété
et parfois de pleurs 1~motivés est-8o~vent retrouvée.Elle
peut manquer.
La phase d'état s'installe en quelques heures
avec une rapidité déconcertante. La confusion crott avec
difficultés d'orientation, de fixation et d'identification.
Les perceptions deviennent floues,
la malade présente une
-attitude d'égarement,
d'hébétude. Très rarement viennent
s'adjoindre k ce syndrome confusionnel des phénomànes
oniriques terrifiants. Les hallucinations auditives et
surtout visuelles y prennent une ampleur telle qu'elles
dominent tout le tableau clinique reléguant au seoond plan
les troubles initiaux de la conscience: vision d'animaux
terrifiants ou attitude d'écoute.
Tant6t la malade est en proie à une hyperactivité désor-
donnée ot stérile ~
déambulations, impulsions, tentatives
de tu1t~1 tendanco k la violonce le plus souvent verbale,
imposant uno surveillanco étroite par la familla.
Les propos délirants sont centrés sur des préoccupations
corporelles;
sentiments do dépersonnalisation,
d'étrangeté,
négation d'organe, impression d'êtro vidée. Les idées de
persécution, do culpabilité, de mysticisme sont fréquentes~
D'autrefois la relation mèro-cnfant constitue le thème prin-
oipal du discours:
conviction délirante que l~enfant n~ost
pas né,
qu'on 11 a changé ou qu'on vaut le tuer&Âilleurs c~cst
la négation de la grossesso,du mariage parfois.

-=0=-
ASPECTS PSYCHO-SOCIAUX DE LA GROSSESSE AU SENE GAL -=0=-

-~-
De temps en temps,
co tableau est entrecoupé d8 périodes
do rémission;
la malade semble rocouvrer pour un moment
touto sa lucidité avant de retomber de nouveau perplexe dans
une attitude stuporeuse avec note anxieuso,
ou aU contrairo
très agitée.
L'évolution so fait vers la guérison en quelquos
somaines sans séquelles. Cetto évolution est h~tée par le
traitement.Les rechutes ne sont pas obligatoires pour los
grossesses à venir, mais sont difficiles à prévoir.
Beaucoup plus rarement,
l'évolution peut se faire vers
lt.organisation d'une psychose chronique. Dans certains cas
l'organisation d'un délire paranorde,
associé à des bizarre-
rios du comportenont avec froideur affective, indifférence
totale au milieu ambiant évoquant fortement la schizophrénie-
Cette forme pout d'ailleurs s'installer d'emblée en dehors
.de tout
épisode aigu confusionnel. On a parlé de "pseudo-
schizophrénie puerpérale1! du fait
do llévolution souvent
favorable
contrairement aU
redoutable
pronostio do la vraio
schizophrénie.
Cependant la puerpéralité peut constituer le moment do
découverte d'une schizophrénie qui évoluera ensuite pour
Don propre compte.
L'examen clinique dans ces formes confuso-délirantes
est souvent normal,
en particulier i l n 1 y a pas de fièvre.
Cependant on décrit oncoro des délires infectieuz, -compli-
cations immédiates des suites de couches septiques. Leur
évolution est bénigne sous antibiotiques,
sauf dans certaines
formes de délire aigu ou encéphalite aigu~ puerpérale Où
IJimportance des troubles neuro-végétatifs impose une sur-
veillance médicale stricte.
bl Les épisodes thymiques purs :
Ces accidents débutent habituellement au cours du
post-partum tardif ou aU moment du sevrage. Ils peuvent aussi
débutor très précocément 3près l'accouchement.
Co sont essentiellement les états dépressifs de typo

-:L~ -
nécessitant rarement une prise on charge thérapeutique sauf
lorsqu'ils se prolongont au-delà du troisième mois de gros-
sesse ou lorsqu'ils deviennent incoercibles.
Des perturbations variées telles que des mani-
festations digestives comne les spasmes visoéraux, les
colopathies fonctionnelles,
les ulcères gastro-duod'naux
1
l
sont fréquentes;
de n~me des troubles cardio-vasculaires et
1
respiratoires :
certaines hypertensions artérielles, palpi-
,~
tations,
certaines manifestations asthmatiques.
J
~
!,
Tous ces sympt8mes sont interprétés commo le ver-
l
j
sant somatique de la lutte de l'organisme contre l'angoisse
1
1
ou le refus inconscient de la grossesse.
dl Les Manifestations psychotiques :
1
1
Plus rares que les précédentes,
ellos
1
peuvent apparattre surtout lors de la deuxième moitié de
1
-la grossesse. Parfois i l s'agit d'une dépression de type
1
mélancolique à l'approche du terme avec note confusionnelle.
l
Ailleurs c'est une boufféo délirante polymorphe.
Mais le r~le protecteur de la grossesso à l'égard de la
psychoso a été noté par beaucoup d'auteurs.
1
Il ost important do souligner à titre de diagnostic
différentiel, les troubles psychiques liés à l'éclaDpsie,
notamment les symptômes prémonitoires discrots tels qu'une
d~horie, des céphalées, un ralentissement idéique.Ces
signes doivent attirer l'attention et imposer des mesures
d'urgence chez une fonue présentant une néphrite hypertensivo
avec oedèmes.
Il en ost de mÔme pour los troubles psychiques relevant
d'une épilepsie préexistante.
Il faut aussi penser aux complications psychiques des poly-
névritos et des rarioBioos choréos gravidiques ou des thrombo-
phlébites ot accidents artériels ischémiques.
L'évolution de tous ces accidents gravidiques est
souvent favorablo vers une guérison rapide et durable pour los

-
il1-
troubles initiaux.Les plus tardifs doivent cependant fairo
craindre une exacerbation lors de la délivrance ou dans los
jours qui suivent.
3.1 Psychosos et Névroses du post-abortum :
Leur·aspect diffère selon qutil s'agit
d,'avortement provoqué, d'avortement spontané ou d'avorte-
ment thérapeutique.
L'avortement provoqué est souvent suivi d'une at-
mosphère d'angoisse, de culpabilité réactivant los conflits
affectifs. Les troubles los plus fréquents sont-des psychoses
confusionnelles délirantes aiguës ou des états thymiques purs
surtout maniaques. Parfois la symptomatologie évoque une dé-
pression névrotique d'évolution trainante avec asthénie et
~alontissomont psychiquo. Los troubles observés sont liés
à l~importance du traumatisme psychologique. L'infection doit
toujours 8tro recherchée comme un des facteurs favorisants.
L'avortement spontané
3t parfois aussi l'avortement
thérapeutique constituent de leur ce té un traumatisme psychiquo.
Ils sont souvent cause de "d6ception" surtout dans les cas
d~enfant précieux et fortement ~ésiré.Ils sont cependant ra-
;'
rement suivis d'une dépression névrotique ou mélancolique.
j,
1
J
,
B.- Données étiopathogéniques :
{
"
Comme nous l'avons vu dans l'étude historique, malgré
10 très grand nombre de travaux consacrés aux psychoses puer-
pérales, aucune théorie étiologique n'a pu jusqu'à présent
emporter la conviction do tous les auteurs. Les éléments tour
.'
à tour éVOqués ont certos lour part de responsabilité, mais,
aUcun d'entre eux n'induirait obligatoirement à lui tout seul
la maladie. Si bien que la notion vague de "terrain" J
de "frc.-
gilité U constitutionnelle ou acquise est souvent le soul re-
cours. Pout-~tre rejoint-on là l'aspect multidimensionnel de
l'étiologio on psychiatrie.

- 18 -
1.1 Théorie organicisto 1
Les théorios infectieuses, les premières
évoquées,
sont actuellement abandonnées.
Le terrain somatique jouorait sans douta
un r~le non négligeable.La vulnérabilité particulière des
primipares ~gées a souvent été notée.Il faut aussi retenir
llimportance des complications obstétricales notamment les
dystocies.
-
La pathogénie hormonale a fait l'objet de
nombreuses recherches dont les résultats ne sont pas tou-
jours concordants. Les prélèvements et dosages sont dif-
ficiles à fairo chez ces femmes agitées. MSrne lorsqu'on y
arrive, i l restorait à préciser dans quelle mesure les
troublos biologiques constatés ne sont pas conséquenco do
llétat morbide.
2.1 Théorie psychologiquo et psychanalytique :
Plusieurs auteurs s'en remettent à
la vulné-
rabilité individuelle et aux antécédents psychiatriques.
On a parlé de personnalité peu structurée,
anxieuse ct
hyperémotive,
d'immaturité affective et d'instabilité.
Los récentes études mottent l'accent sur
Itimpact des situations extérieures éprouvantes auxquelles
la feome enceinte serait très sensible,
les vivant comme
un surplus d'agressions psychiques. Les facteurs situation-
nole,
conditions sociales,
familiales,
maternelles jouent
un grand r81e dans la préparation do la future mère à son
nouveau statut. Dans ce cadre l'illégitimité de la grossesse,
les situations d1abandon,
los difficultés psychologiques
liées à la grossesse non désirée,
l'absence du père de l'en-
fant attendu seraient particulièrement traumatisantes.
Sur le plan psychanalytique,
les travaux ont
cherché à approfondir los interrelations ontre la situation
de grossesse et la structure psychologique de la fomme.Los
problèmes de la maternité se joueraiont fondamentalement d~ns
la possibilité d'identification à la mère. La grossesse

- 19 -
réactualise les fantasmes de l'enfance et les positions
relationnelles antérieures des phases orales et anales,
en particulier la relation duelle mère-enfant.
Llonfant porté jouerait chez la femme un r~le de
substitut phallique remplaçant son envie de pénis d'où
une certaine sensation de plénitude. Mais,
le passé et
l'inconscient de la femme de mema que son imaginaire entrent
en force dans cette relation pour l'enrichir ou la compro-
mettre.Les exp~riences infantiles anciennes de satisfacti~n
et do frustration à l'origine de l'agressivité culpabiliséo
do l'enfant sont ranimées.Elles marquent la relation actuolJe
de la femne avec son propre enfant.
La maternité serait ainsi une phase de développement
importante dans ll~volution affective de toute fomne.

- ~O.-
II./ ASPECTS PSYCHO-SOCIAUX DE LA GROSSISSE AU SENEGAL
La grossesse oonstitue une bouleversement
de l'organisme tant sur le plan physique quo psychique.
Elle représente aussi un évènement d'une importanoe capi-
tale dans la vie de toute feDce. Cette fonction fonda~on­
tale qu'est la reproduction, oonf~re •
la femme· l'illusion
d'io~ortalité en lui permettant d'assouvir le profond
besoin do négation de la mort pOUT servir la vie.
1
En tant qu'évènùoent,
la grossesse va 3tre profondé-
ment marquée par les représontations collectives quo
ohaque société ou chaque groupa se fait'autour d'elle
selon des modalités oulturelles partioulières, pour lui
donner une signification propro. L'évènement pourra ainsi
3t~e véou pleinecent.
Il est cependant indéAiable que la grossesso
est souvent regardée comme un phénomène surnaturel et
mystérieux, voire mystique et par là troublant. Les écla-
tants schémas physiologiques relatifs à la fécondation
ont acquis l'adhésion de tous paroe que oa4~ant avoola
logique rationnelle. Cependant, quelque part en nous,
dans notre for intérieur, oes soh~m~~ ne fonctionnen* plus.
Ainsi surgissent des pr€occupati6D.~-I~dètt.< interrogations
qui no rencontrent pas toujours d'écho~ rassurants.C'cst
,
\\
pcut-atro là une sourco non néglige~1?le\\dlangoissepéniblo
comparable à l'angoisse de mort.
1.1 Représentation traditionnelle de la
grossesse;
son r~le social
La grossesse rovlt plusieurs dioon~ions 1
-sociale
-économique
-roligieuse et m&me magique
Il est bien s~r bors de notre propos d'entrer dans les
détails.Le polymorphisme ethnique entraine une diversité
des conduites et comportements.Nous nous proposons si~­
ploment de passer en rovue les aspects généraux et de dé-
gager quelques grandes idées communes qui s'imposent et fc~:";

-~-
force de loi aU-delà des diversités comportementales.
Malgré-la profonde pénétration musulmàne et,le degré
plus ou moins accentué d'occidentalisation, le Sénégalais
resto encore très attaché à ses moeurs et à see coutumos.
Ces croyances qui tondent à-disparattre dans plusieurs
domaines do la vie courante, pèsent encore lourdoDent
sur d1autres telle que la maternité. Il est difficile
d 1 cxpliquer co fait. La grossesso rapproche-t-elle plu~
facilonont de la tradition parce que comportant toujours
un mouvement do regression ?
Il suffit de s'entretenir avec une 'femce au
Sénégal pour apprendre que l~onfant apparait comme une
récompense, un don.Lorsque l'on vout approfondir los
idées pour découvrir côoment est attribu~e cette récom-
ponse ou de qui olle vient,
les réponses deviennent
floues, vagues mais tout le oonde est unanime pour évoquer
Diou.Cotte réponse dissimule autre chose dans l'imaginaire
individuol de chacun on fonction de la conception parti-
culièro du oondo. Ce peut 3treune forco surnaturello,
~
-
un ~tre invisiblo, un esprit, un vent •••
Ici,llhomoe se sdnt étroitement lié à la naturo e t à
ses différents éléments. Il se confond avec les choses
qui ont,elles aussi leur a.me propre. uCtest pourquoi vi-
vant ou mort,l-hommo pout se changer en animal._on plan~e
ct m~me en objet, en pierre par exemple. Il ost donc io-
portant de sauvegarder ces liens invisibles qui assurent
la sécurité du mooent en garantissant la continuité de
l'oxistenoe SOUs des formes multiples" écrit M.- DIA.
Il est à noter quo cette comounion ayec la nature ne
g8no pas l'acceptation du r8le de l'hCmce dans le processus
de reproduction. "C'ost ton sang" dira la femme à l'homme
dont elle attend un enfant.
Dans un souci de clarté. nous allons exposer
los différentes dimensions que rev$t la grOssesse, tout
on rappolant qu 1 01les son~ en réalité étroitement liéos
ot qulil n'existe pas do frontière nette.

_ 22 -
1
, al Dimensîon so'-cio-éoonQmique 1
t
~voir des enfants, repr6sente pour la femce
un ,attribut d'une valoùr so01ale et éoonomique certaino.
C'est ce qui lui peroet l'accès au statut de mère,
d'adulte et renforce son int6gration dans la lign6e dont
ello assure la descendance et par là la survie. La fecco
enceinto est pour cela rogard6e cocmo un objet sacr6
sous la protection de la communauté. La to16rance à son
égard est grande. De son cet6,elle doit se sontir fière
et heureuse, et sefforoer de surmonter toute défaillance
pour oériter l'estime que lui aocorde l'entourage.
L'enfant repr~sente concr6tement un bien précieux pour·
sos parents. Sa mère y trouve un soutien économique futur,
d'autant plus important que los enfants seront nombreux
et bien intégrés dans la société. Or, le taux de mortatité
dans l'enfance reste très él-ev6 : 45 % des enf·ants arrivent
à l'~go de 5 ans.
Il est Rar,a~lleurs ooocunément admis què
10 bon déroulenent de la grossesse, le devenir ot la réus-
site socialo do l'enfant q~i va nattre, sopt 6troitemont
liés au comporteoont actuel et antérieur de 1a mèro, à
sa soumission ot à son ob6rssance au mari. La grossesso
apparait ainsi conme un rappel à l'ordre, aux règles qui"
,
l
,
régissent la bonna marche de l'ensemble du groupe.frans-
gressor cotte loi devient ainsi sOUroe d'angoissé oar cela
risque de compromettre fâcheusement la grossesse actuello
ou future.
La stérilité ,repr6sente .pour la femme un
,
grand oalhou,r. ct est toujours olle qui, ost ,d6signée cocoe
responsa blo. La. feJ:lme la vit d t aill~urs ,coo.me l'.oxpiation
d'une t'auto antér~eure ou d'une transgression d<;lsrègles.
Elle so retrouvo en consdquence m'prisée, d6laissée, mo-
napéo do se voir supplantée par une co~6pouso ou répudiée.
En p;L,us son entourage la ressent .comIn.o dangereuse car 0110
ost sup.posée tentée d'assouvir SO!! inévitable jalousie par
quo14uoB maléficos. Elle vit son état commo une ma16diction

- 2' -
et se reconna!t inutile no pouvant rien apportor ni à
son oarini à la société.
La situation de polygamie viont renforcer
choz la fOQoe cet ardont d~sir d'avoir des enfants ct
le plus d'enfants possiblea
.une première raison, ooins facile à
avouer, vient des longues absences du mari tenu de
partager son temps entre ses ditt'rent~s épouses.
La présence de ses enfants aide la femme à combler cc vide •
• une seconde raison pout êtro trouvée dans
10 r$le de consolidation du couple par la présence dos
enfants. En effet,
les lois coutumières du mariage n~of­
frent aucune garantie à la femme qui ost placée dans une
situation d'infériorité par rapport à l'homme. Elle p~ut
~tre répudiée à tout moment selon le désir souverain du
mari cependant qu'elle m3me ne pout rompre l'union sans
l'accord du conjoint.
La situation de polygamie orée aussi un cliont
de suspicion réciproque et permanent à l'origin~ .de lfan-
goisse de rivalité. Un enfant do plus constitUe un aVant~[o
sur la co-épouse donc un ooyen de dépassement. Par cons'-
quent la grossesse est vécue coooe un danger parco qu'ollo
réveille inévitableoont les envies et los jalousies des
autres • Cet aspoct nlest pas spécifique à la grossesse.
Tout indice de distinction, de dépasseoent du prochain
est source de dangers. Le risque pout vonir du regard
envieux et concupiscent de l'autre ou do"sa "mauvaiso
langue". C'est pour cela que le détonteur d'un pouvoir
représenté par l'accession à la connaissance, la possession
de biens matériels et spirituels, se doit de vivre dans
la plus grande discrétion et avoc le maximum de sobriété,
pour évitor de s'attiror des ennuis.
b./ Dimension religieuse et magique.
La nécessité d'avoir une descendance aussi
noobrouse que possible semble &tre dictéo par la doctrino

- 2. -
musulmane. Far le cOI:lmandement religieux "Multipliez-vous n ,
18 femme so voie charg~e d'un dovoir, d'une impulsion d'en-
gendrer des enfants. Elle ne doit surtout pas tenter
d'ontraver cot ordre~
A. c~t'
do la religion, prennent pla~o les
coutumes et los I:loeurs qui obligent à crolli7e à dos puis-
sances surnaturelles capables d'intervenir en bien ou en
mal. L'adh'sion à ces croyances crée une atmosphère de
pour et entraine de multiples superstitions accentuées
par la difficulté à se représ~nter l'objetd'angoissc~
Il s'agit ici d'un vécu profond dont i l est difficile de
so défaire que d'une simple adhésion. D'ailleurs i l est
souvent· délicat de tracer des limites nattes entre l~ima~
ginaire, los représentations, le symbolique et la réa-
lité. C'est peut 3tre là une disposii7ion particulièro
favorisant l'apparition de délires et d'hallucinations,
lorsque l'on sien tient aux définitions classiques. do
la psyohiatrie occidentale.
~Tantet, c'est un membre de l'ontouragequi s'adresec
à un autre pour faire du mal. Ce dernier est soit un fé-
tiQheur,
soit un marabout.
~o terme marabout peut prSter à oonfusion. Il slap-
plique d'une part à l'homme qui a étudié la doctrine
islamique et qui est investi de fonctions religieuses~
Par l'importance de son prestige et 10 nombre de scs.dis-
ciples i l dépasse le r6le de guide spirituel pour jouor
celui do véritable chef coutumier:
on fait appel à lui
pour règlor los confli t s,
diriger le.s cér~I:lanios reli-
gieuses et coutumières. On le consulte pour toute déci-
sion importante. Il est également capable de traitor
cortaines maladies on récitant des prières.
Lo tor~e est employé d1autro part pour dés~gnor.commo
l'écrit R. COLLOMB,
les ftpersonnes d'appartenance reli-
gieuso plus ou moins lAohe qui so livrent aux pratiques
du "oaraboutage" c'est à dire utilisent dos procéd's ~a­
./ .
giques pour aider comee pour nuire. Le marabout Utra~aillo

_ .25 -
pour unv porsonne contra une autre. Il peut ltro assipilé
au féticheur des zenos non isla~isées".
-Le mal pout provenir d'autros sourcos 1 c'est par
exemple le r~le néfaste du"vent" capable de pénétrer
tout individu et de lui causer différents troublos, ou
encore d 1 un"3tre invisible", d'un"esprit~••
2./ Aspects psychologiques de la grossesse,
ses dangors.
ses interdits 1
al Âspects psychologiques J
A ceté des représentations collectives
de la grossesse,
chaque femme présentera,
solon la struc-
ture de sa personnalité,
dos réactions spécifiques devant
cot év~nemont. Ces réactions sont colorées par l'onviron-
nooent social ct cultural, qui tend à nive10r les dis-
semblances personnelles sans y parvenir tota1enent.
La grossosso, un moment critique
La via de tout individu comporte des moments d'épreuve,
qui cofncident en général avec les différentos initiationsi
Cos phases do la vie constituent des épisodes de très
graDde vulnérabilité psyohique. Pour la. fomme i l s'agit
essentiollement du mariage, de la grossosso ot do l~ac­
couchc~ent. La nouvelle mari'., la femme encointe ou en
couches, appartiennent,
solon les croyances au lot dos
victimes préférentielles des Borciers anthropophages et
des osprits. Il n'est de femme qui ne redout~ Oes moments
si fortement souhaités par ailleurs. Il conviont à la
fomme enceinte do se protéger en se gardant des lieux
ot des moments de la journée propioes aux maléfioes, et
on respectant toutes les prescriptions.
Un autro facteur important réside dans la faiblo part
faite à Itindividuation dans les 4ulturos africainesi

-
26 -
L'individu existe surtout ooome membre d'un groupe
auquel i l ost soumis au détriment de la réalisation
de ses désirs personnels. La femme se trouve ainsi cons-
tamment prise dans un~ sorte d'étreinte sociale ot se
voit obligée de refouler ses propres désirs. Cet effaoouont
du désir individuel au prof.it de l'acoeptation d'un ordre
supérieur oolleotif explique oertains oomportements 00000
los rolations mère-enfant. Cette relation mère-enfant est
faite d'une plus grande richesse de oontaots physiques 1
portage, oaresses, mouveQonts, manipulations diverses;
par la suite une plus grande permissivité vis à vis de
,
l'enfant. Il fora très rarement l'objet de brimade.L'édu-
oation sphinotérienne n'est pas stricte. Ces attitudes
sont oertainement en rapport aveo la très grande possibi-
lité de régression aoceptée
par l'entourage. Cetto régres-
sion est onoore plus marquée durant los momont, oritiques
ot aurait pour fonction de préparer le sujet à son nouveau
statut. Pour oette raison i l est fréquent de voir les
jeunes femQes quitter le domioile oonjugal dès quo leur
grossesso approohe du teruo. Elles retournent vivre auprès
de leur propre mère et y rosteront plusieurs mois après
l'aooouchement. Cooi doit permettre à la fem~e de triompher
do l'éprouve aveo llaide des siens. Mais ootto attitudo
peut favoriser la oonfusion dos r~les pouvant aller jusqulà
la perte de ltidontité.
Dans la pathologie oetto porte dlidentité ap-
parait fréquomment dans los oomportemonts ot dans le dis-
oours do nos patientes 1 elles arrivent souvent reoroquo-
villées dans les bras de leur mère. On est tenté de lire
dans oette attitude des questions oomme C
Qui suis-je?
Uno mèro ? Un enfant? Dans d'autres oas la pationte nie
l'existenoe do son onfant ou so domande à qui i l appartient.
La grossesse oonsidérée à ces débuts oomme un problème
striotement personnol,
doviont autour de l'aooouohement
l'affaire do tout le groupe. La femmo onoeinte b6n6fioie
d'uno attention ct de soins dont elle nia sans doute pns
été l'objet depuis la première enfance 1 ilL-entourage est

- ~7 -
d'une extr8me permissivité à son égard : ello aura le
droit d'exprimer ouverteoent son agressivité et do donnür
libre cours à ces envies"
(ia (60) ). Tous ces comporte-
ments de llentourage conférent à la femme enceinte un
soutien moral et affectif destiné à l'aider à sortir de
llépreuve sans mal, à condition que de son c~té elle se
conforme aux règles do son milieu.
La relation duello m~re-enfant
Pour subsister le foetus puis le nouveau-né
dépend enti~rement de sa mèro. Sa première relation est
strictement duelle. Malgré llétroitesse de cotte re~ation,
la chaleur affective qui la recouvre
; elle est vécue
plus ou moins consciemment comme une relation dévorant
dévoré dans un climat dlobscurs sentiments de peur ct de
suporstitions ancionnes et ambivalentes.
-Périodiquement,
surgit chez la femne le
besoin radical de se séparor de cet objet, ce corps
étranger qui la ronge indéfiniment. Ce désir, viveDent
culpabilisé est refoulé de façon oonstante. Certaines
attitudes matornellos de surprotoction servent sons nul
doute le souhait de mort que constitue la réalité anthro-
pologique d'agressivité entre la mère et le foetus.
Le foetus,
cet inconnu dévorant,
est perçu
oomno un danger redoutable tant qu'il nlest pas identifié
et nommé. Beau60up de questions peuplent los fécondos
imaginations de la femme enceinte. Qui est cet enfant?
Appartient-il bien à la lignéo ••• ?
Llcnfant slil représente l'ancêtre,
est sensé etro
portuur d'unc"connaissance"
ot dlune puissance surnatu-
relles. Il tient sa cère sous sa volonté.
-Point n'est besoin non plus d'insister sur
l'agressivité culpabilisée de llenfant vis à vis do sa
aère ressentie à
la fois comne bon et mauvais objet.
bl Les dangers de la grossosse
Malgré l'ardent désir do procréation,los

-
28 -
nultiples privilèges que cela apporte,
la groseesso est
toujours v~cue dans un climat d'incertitudes. de nonaces
ot de craintes poroanentes ct variées. Lo dangor plane
partout et peut rov3tir diversee forces •
• Nous avons d~jà parlé du regard envieux de
l'autre et de sa"mauvaise langue". Ce sont deux redou-
tables interprétations constamment retrouvées comne étant
à l'origine des troubles observ~s•
• Nous trouvons ensuite l'ac~ion des esprits
ancestraux ot de toutes les autres forces surnaturellos
et invisibles. Il ost inportant de los m~nager selon des
rituels bion codifiés •
•A c~té do tout cela, l'id~e de la foudroyante
attaque toujours possible du sorcier anthropophage trouble
la vic émotionnelle de toute personne ot l'emplit de soucis.
Celui-ci, nûobre du groupe ou parfois étranger,ost un indi-
vidu que rien ne distinguo à priori des autres, du moins
physiquooent.Il a cependant la capacit~ d'"attrnper" un
autre individu pour le tuer ct le d~voror. Il peut attaquer
partout et à n'importo quelle occasion bien qu'il oxiste
des lieux et des noments privilégi~s. Sa proie préférée
semble être le sujet traversant une rude épreuve :
c'est
le cas dos jeunes gens,
dos initiés. La fenne enceinte
est pourchassée aussi bien pour olle que pour le foetus
qu'elle porte. Le contenu utérin serait,
pour le sorcier,
semblable à un joune "veau bion gras"

Le repas anthropophagique n'est certes pas un repas
cannibaliquG réél, mais est de l'ordre du symbolique.Le
sujet "attaqué" par le sorcier se présento avec uno synpto-
matologie aiguë très variable. Il peut mourir si des précau-
tions urgentes ne sont pas prises pour faire l&cher prise
au sorcier •
• D'autres craintes et cenaces proviennent de
l'enfant lui-m~me.Nlest-il pas l'ancêtre réincarné. donc
plus puissant que tout vivant? N'appartient-il pas aux
~

-
29 -
enfants"dits dangereux",
entour~s d'un halo d'appr~hen­
sion? L'cxenple le plus probant est l'enfant "NIT KU BON"
dont la principale caract~ristique est de ne r~pondre
à aucune identité préoise et de disposer de sa propre
Dort susceptible d'entrainer celle d'un nembre de sa
faDille. En réalité, i l est oapable auesi bien du neil-
leur que du
pire suivant la conduite dos siens à son
~gard. Sa veng.a~oe est tou~~à~~aiD.r••
• Par ailleurs, à caté de la nécessit~ d'une
certaine maturité affective pour la bonne évolution de
la grossesse,
i l faut insister sur l'iDpact dos conditions
extérieures éprouvantes. L'individu n'existant que par ct
pour le groupe,
la situation sociale est en particulier
con~ugale de la feDDe prend toute son importanoe.~'apscncù
du conjoint fait de l'enfant à venir un objet de haine,
un fardeau plus difficile à supporter. Si en plus l~aide
affective du groupe,
sa présence Dor.le venaient à faire
défaut, le fe~De so trouverait dansgereusement exposée.
Elle ne se sentirait plus en sécurité dans son cadro ha-
bituel à l'intérieur des traditions •
• Enfin dès à présent,
la réussito socialo ulté-
rieure de l'enfant est un objet do pr~occupation Dajeuro
pour la mère. C'est sa chasteté,
sa bonne conduite qui
conditionnont cette réussite si bion que l'échec do l'en-
fant détermine dans son imaginaire une sanction sociale.
cl Las Doyens de défense
,
Nous les passons brièvement en revue :
.La preDière attitude consiste à éviter la mal-
veillance dos houDes ot des esprits. Pour cela,
la gros-
sesso sera entourée du maximuo de secret. Le contenu uté~
rin sora désign~ avec respect par des p~riphrasea COODe S
le"aang",
le"reapoctable" l'"innoeent",
l'"étranger" • C08
appellations laissent ap)arattre touto l'ambiguité do l'ün-
tourage à son égard •
• Pour éliDiner l'angoisse li~e à cette charge

-30 -
sociale dé~olua à la fe~mé enceinte, les intèrdits
"op~ront une domestication et une réduction du danger" ,
Interdits alimentaires
-
Proscriptions méd&cales
-
RèglGS hygi~niques
-
Codification et ritualisation du vSteoont
ct des sorties, des relations
Protoctions magiques délivrées par les
thérapeutes traditionnels
Lo respect des ..mul tiple s prescriptions, règles et
recomoandations,ainsi que des taboue et interdits s'impose
pour éviter les f~cheuses expériences de l'accouchement •
• Après l'accouchement ct pendant plusieurs
jours,
l'onfant non encore identifié et nommé, fait
l'objet d'une surveillance étroite. Jamais i l n e doit
restor isolé, i l peut encore "retourner d'OÙ i l vient"
ou 8tre "changé". Uno grande céréconie est prévue le hl i
tièoe jour pour le bapt~oe de l'enfant avec la parti-
ci?ation de tout 10 groupe en réjo~issance. Son impor-
tance sociale ost très grande
Imnédiateuent après l'accouchement la mère
olle oeoe ost l'objot de oanipulations,
do massages des-
tinés à referoer son corps ouvert par l'accoucho~ont ct
on meme tomps à éviter la"montée du sang dos oouohes vors
la tatou. Des bains chauds lui sont proscrits, sos posi-
tions corporelles sont COdifiées,
ses sorties limitées.
; "
,
"
',,,
(
"
1
Elle' roçoit do multiples cadoaux et les félicitations de
tout 10 groupe. Toutcs cas attitudes favorisent chez
elle 10 réveil des anciens fantasmes de l'enfanoo.
Les changoments sociaux ent introduit do nou-
veaux risques inconnus jusqu'ici. Los actes codifiés, los
interdits, les rituels n'ont plus la même riguour,
la
préparation à la grossesso puis à l'accouchement n'ont
plus la marne valeur,
et l'angeisse peut so manifoster pius

insidieusenont ct éclater lors de llaccouch~ment
pratiquée à la maternité dans un environnonent
étranger,
souvent perçu comme dangereux. Cos facteurs
introduits par le modernisme ne sont sans douta pas
étrangors au grand nombre de psychoses puerpérales
observées actuol~0mcnt. Ces nouveaux aspects peuvent
faire'r6fl'chir et adapter les attitudos dans le milieu
nédical chargé de la surveillance et de la prophylaxio
des accidents psychiatriques do la grossesso et du post-
partum.
Pout-on accorder uno place importanto à ces
particularités psycho-sociales dans l'éclosion dos
psychoses puerpérales ? Nous tenterons de répondre à
cette question par l'analyse des observations qui
suivent.

- 33 -
1
f
A.- DIFFICULTES DE L'ETUDE ST~TISTIQUE
1
Nous avons réuni 92 observations qui provien- -
nent du dépouillement de 334 dossiers de malades hospt_a-
lisées dans le Service des Dames en 3 ans. Elles repré-
sentent 27,5 ~ des entrées durant cette période. Ces
chiffres donnent certes un ordre de grandeur mais sont
loin d'Atre représentatifs de l'ensemble des psychoses
puerpérales au Sénégal en raison des remarques suivantesl
1- Ces 92 observations ne sont pas les seule cas
de psychoses puerpérales hospitalisées dans le Service
de Psychiatrie durant notre période d'étude. Quatre autres
'~ivisions" initialement réservées aux hommes ont tendance
à devenir mixtes progressivement.
2- Les ohiffres conoernent uniquement la popula-
tion hospitalisée c'est à dire les cas jugés suffisam-
ment gravos ou ceux mal tolérés par la famille. Los
autres sont traités à titre externe; un certain nombre
nous échappe complétement au profit des thérapeutos tra-
ditionnols.
3- Nos malades proviennent des différentes régions
du Sénégal à cause de la rareté des infrastructures psy-
chiatriques.La situation géographique de notre clinique,
à l! pointe de la Région du Cap-Vort (voir oarte pago
suivante)
constitue un des éléments à l'origine du faiblo
taux do fréquentation des populations éloignées.
Voici la répartition do nos cas suivant les régions 1
• Cap... Vert
• • • • • • . . . . . . . • . . • . • . . . . • • • 26,2
%
• Fleuve
• • • • • • . . • . • . . . . . . . . . ~ . -....•• 25,0
%
Thi è B •••••••••••••••••••••••••••••• 19,0
%
• Sine--Saloum •••••••.•. la. ••••••••••••• 14,2
%
• D1ourbel • • • • . • . . . • . . . . • • . • . • • . . . . • • 10,4
q!
7"
• Sénégal-Oriental •••••••••••••••••••
1,1
%
• Casamance •••••.••••••••••••••••••••
0
%
Le pourcentage restant provient des pays limitrophes.
(A noter que la Casamance est la seule région dotée

,
_ _

J '
---.......-.._...- .
-
'--"
1-
Cap':'Vér't;
/
'--,----- - .,'
-
2-
Casamance
!
(
_ . .; /
-
i j
Saint-touill;
""
3-
Diourbel
~
4
4-
Fleuve
(
1
5-
Sénégal-Oriental
1
.1
6-
Sine-Saloum
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7-
Thiès
)
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100 Km
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,
-~

-
35 -
jusqu1à présent d'une institution psychiatrique modorne
S~UB forme de village thérapeutique :
le village
Emile BADIANE.
4- Enfin
57:1 %de nos malades proviennent
9
des z8nes rurales tandis que le reste est originairo
des z8nes 'W:'baine s ou suburbaines" Or 1
si l'on cons-:>
dère l'ensemble de la population du Sénégal:
enviro.
les 82 % sont d'origine rurale. Il faut tenir compt0
là aussi de la situation géographique du servico,
J~
dogr' d 1 occidontalisat:on qui entront on jou dans 10
taux de fréquentation hospitalièroo
B.- LES CBS~RV~TIONS
~
Los malades réadmiseG une ou plusieurs
fois durant notre période d!étude
sont comptées
comme un soul cas Où so~ont
résumés les différents
dossiers. Nos 92 observations se r6duisent ainsi en
84 résumés.
Les 10 observations détaillées que nous
présentons au début ont été Bélectionnées dans l~en- '
semble des 84 malades ayant été suivies pour psychose
puerpérale par le Service das Dames durant notro pé-
riode d'étude. Elles nous ont paru intéressantes à
développer en fonction des situations particulièrement
traumatisantes Où se sont trouvées les jeunes femmes
enceintes puis accouchéos, Elles présentent plusieurs
points communs mais ne représentent qu;un échantillc
de la pathologie puerpérale observée"
Un bref résumé dû chacune des 74 aut~es
malados sera donné en annexe à la fin du travail.
Nous tenterons une analyse de· cet onsemble
selon un schéma clas2iquo en fonction de
:
l'âge do la patiente
de la ?Jriodo d'éclosion des troubles
-
du rang de la grossesse
-
du diagJ:.stic db l~~pisodo psychiatrique

-
37 -
nous la réclnmeft
• Elle voulait gagner de l'argent pour que
sa mère ne soit pas habillée comme une folle
et que l'on cosse do lui jeter des pierres.
Par ailleurs:
elle est très réticente à l'égard
des médecins européens qui sont tous désignés avec beauccl~r
de facilité comme étant son fiancé.Son attitude dans le
service est marquée par un repli boudeur,
les sourcils
froncés. Elle marcho peu ct en trainant les pieds. La
plupart du temps,
elle reste assise,
immobile dans un
coin.
L'examen clinique ost normal à part une leucorrhée
purulente. Elle reçoit un traite~ont neuroleptique sédati:
(Nozinan)
par voie parentérale associé à des antibiotiqvcs.
Au bout de quelques
jours,
le traitement est modifié paY
l~adjonction d'un thymoanaloptique.
Los premiors entretiens· avec la m~re nous apportent
les renseignements suivants: FoS. est l'atnée de.sos parent
divorcés depuis dix ans, Sn SOeur est décédée à l'âge de
6 ans. Le vèr9~ chauffonr de taxi, s'entendait très bion
avec son épouse, mais i l existait un conflit mal précisé
avec les deux parentso 1e divorce est intervenu aU bout
de 8 ans do vie cow~unc et monogame. Il n'y a ja~ais ou de
maladie mentnle signa160 dans ln famille. L'enfance s'ost
d6roulée sans difficuJtC particulière et le développement
psycho-moteur do F.S.
s'avère normnl. Après son Certific~~
d'Etudes Primaires à
17 ans,
elle a voulu absolument tr~··
vailler aU lieu de poursuivre ses études. Elle se fait
engager comme"domostique" chez un libanais pendant un an
mais gagne peu. El~n change do profession et devient bar-
maid dans un roctaurant. CIGst là qu'olle rencontre un
ouropéon, Maître dans la marine française. Celui-ci lui
trouve un logenont~ , i t avec elle et lui promet le ~ari~~c
Lorsqu!elle est onceinte,
sa nère se voit renforcée dar.:,

-
38 -
dans sos espoirs de mariage d'autant plus qu'à chaquo
visite chez sa fille,
ello ramène de l'argent.Un beau
jour 10 fiancé reprend la mer et ne donne plus signo
de via malgré los nombreuses lettres que F.S. lui
adresse. crest l'effondrement de tous les espoirs.
Elle est abandonnéo,
à la charge do la famille.
Elle ira se prostituer puisqu'il n'y a maintenant
plus risques .•• la famille qui l'a poussée à laD~o~t~
tu~ion avec des noirs comme pour annuler 10 métissage
probable de l'enfant porté,
abandonne F.S. et son
enfant lorsqu'elle constatera aU moment do l'accouchement
que Iteufant est effectivement métis. La nouvolle ac-
couchée attendra le jour prévu pour le baptème pour
entrer dans 10 délire.
Le traitement thymoanaleptique associé aux neurolep-
tiquGS sédatifs en l.M. restaure le sommeil,
le conpor-
toment s'améliore potit à petit,
l'huoeur devient moins
triste,
F.S. participe peu à peu à la vic du service.
Elle devient tr~s agressive vis à vis de sa m~ro ct ~o
l'infirmièro qui lui donno le médicaaent, mais peu à
peu les thèmes de persécution disparaissent. Plus personne
n'est ressenti··comme hostile,
dévorant. Le contact avec
olle est facile. Elle accepte de nous expl~quer son aven-
ture
C'est par amour pour la mère qu'elle a voulu
travailler afin de gagner de l'argent tout de
suite.Elle confirme tout le récit raconté par
la mère.Elle a été très angoissée au cours de
sa grossesse après l'abandon du fiancé;
désem-
parée elle a été obligée de fairo tout co quo
ses parents lui disaient et on particulier ln
p~t1tntil~.ÂU moment de l'accouchoment ot du
baptèmc surtout,
0110 a
ou le sentiment do sa fur
Elle n'n pas vu 10 père de son enfant.Il ne peut

j
- 39 -
y avoir de baptème. Elle Gst déshonorée.
Le 16-2-74 : Après un traitement thymoanaleptique
J. 6~ se male de plus en plus aux autres,
s'occupe
de sa toilette maie en même temps l'agressivité
peut s'exprimer de mieux en mieux et les bagarres
sont fréquentes.
Le 6-3-76:
Elle exprime des reproches ouvertement
au médecin chef du service qui est européen. Un peu
plus tard elle peut m8me s'en prendre à
sa mère et
lui reproche violemment de l'avoir poussée à la prosti-
tution.
Cette période de libération mentale et motrive
atteint de telles proportions qu1il a fallu faire quelques
injections de butyrophénone pour rassurer le service ct
permettre à la mère douloureusement touchée de s'en re-
mettre.Durant un nois par la suite élle reste dans le
service alors que son activité est satisfaisante et ses
relations avec le personnel soignant et la mère sont de-
venues chaleureuses. Elle prend une permission le 3 ~-4
1974 pour aller passer los fêtes du Maouloud chez elle
puis retourne vivre en bonne entente avec sa ~ère ap~ès
3 mois d'hospitalisation. L'enfant, une petite fille est
confi'e sans remords aux l'Soeurs" qui s'oocuperont de son
éducation.
Observation 21
M. S.
: Jeune femme,Sorer,
âgée de 20 ans, Musulmane,
célibataire est hospitalisée le 11-4-1974. Elle est aC-
compagnée de sa mère. Elle a été suivie pendant 2 Dais
à titre externe sans amélioration.
La maladie actuelle a débuté le 3è jour du post-
partum. Elle s'est mise brutalement à crier
sans raison
apparente,
ne répondant pas aux questions de sa mère.Elle
s'est calmée vers 20 houres. Au moment de dormir,
elle a
voulu que sa mère sc couche à côté d'olle. La mère lui
a expliqué quo c'était la place du bébé ct a préféré
dormir sur uno natte dans la même chambre. Quelques heures

-
40 -
apr~s~elle s'est remise ~ crier en rép~tant ~ haute
voix:
"Malilour
(c'est 10 nom de son fiancé)
touche raoi",
"c'est terminé pour moi •••
je n'ai plus de sang,
je suis
finie,
ils [:l'ont achuvée"
L'enfant aussi pleurait raais M.S. ne voulait pas que
quelqu'un d'autre le prenne.M.S. parlait sans arr~t
dans un langage inhabituel. Elle s~exprimait en françaic
cc qu'a confirmé le chauffeur de l'ambulance appelée
d'urgence. Conduite à
l'hôpital le plus proche,
elle
s'est calnée avec quelques injections de médmcaments
non d'terminés. Ella en sort 6 jours apr~s. Le bapt~mc
n'a pas été fait
coume ùe coutume ~ cause de l'hospi-
lisation :
"On a
seuleclOnt donné un nom ~ l'enfant"
di t
la m~re.
A la maison,
tout
séroble rentrer dans l'ordre.Elle
reprend le travail m0n~Gcr, sêoccupe de son enfant mais
pendant 3 jours souluucnt. Un soir,
alors que sa n~re
portait le bébé sur le
dos,
elle l'arrache brutalenent,
rentre avec lui dans la chambre pour en ressortir aus-
sit8t en criant apr~s avoir jeté l~enfant dans les bras
de son fiancé
:
"la naladio est revenue,
en4lenez noi
à l'hôpital;
si la maladie revient,
ça ne sera pas bien
car je vais mOUrmrJ03~
Ra4lenée ~ l'hôpital,
elle s'améliore ~ nOUVoaU en une
semaine, nais de retour ~ la naison la symptomatologie
réappabait.
Cette fois-ci
la famille
décide de consulter
los guérisseurs.Le preDier pense qu1il s'agit d'une
"sinple maladie" mais son traitenent est inefficace
apr~s 15 jours.Le suivant soutient que c'est "un vent
qui est entr6 en elle". Il Gchoue lui aussi dans le
ttaitecent. La derniur,
proposé par le fiancé
cannait
un succ~s relatif. M.S. so sont nieux,
travaille,
puise
de
l'oau, oais ne r~pQnd lorsqu'on adresse la parolo,
refuse do Danger si sa u~r0 est absente.Le nouvoau-n~
venait de
succonber duS suites d'une diarrhée a*gu§.
Le 6-2-1974 ~
La fooille
consulte au Centre hos-
pitalier de Fann.Lloxa:_}\\.in clinique note un ~,SU;ld),\\ une

1
1
f
- 41 -
1
hypersialorrhée~ de l'opposition et un mauvais état général.
t
La T.A.
est bonne. Un traitement
(Nozinan,
Hepta-myl, Artane )
est prescrit ct un rendez-vous pris.
1
Le 6-3-1974
~ Aucuno amélioration. L'hospitalisation est
1
décidée, mais faute de place, elle repartira cne oro avec une
ordonnance
(Tofranil -
Nozinan),
1
Le 11-4-1974 : Toujours pas d'amélioration~ Elle est hos-
-------
pitalisée. A llentrée,
olle ne parle toujours pas,
a le
regard toujours baissé,
la bouche pleine de salive.Elle
ne crache que si sa mère
lui présente un pagne, ne marche
pas toute seule r clle doit être soutenue; 0110 est assise
la plupart du temps ou couchée dans son l i t . ctest sa mèro
qui doit l:accompagnor aux toilettes en la pronant par les
épaules; c'est elle qui l'habille et la déshabille,
lui
met la nourriture dans la bouche,
la baigne,
interpréte sos
gestes ot son rogard~ prévient ses désirs. Il semble que
l~rsqu!elle so trouvo soule avec la mère, elle prononce
quelques mots et accepte de manger seule.
MeS. ost la deuxième et dernière enfant de ses
parents. Son ainé,
un garçon,
est mort quelques heures
après la naissance. Sa wèro est tombée enceinte deux wois-
après~ Un ani de son pèro avait prédit qu'ollo serait"Nlf-
~U-BeN~. Elle est présentée cowme une fille timide, qui ne
parle pas beaucoup,
fUY3.l1 t
le regard des gens do son enton··
rage. Elle 6tait tr~3 nppr6~iée ~t était une excellente
élève. Pour éviter l
.11lJusio des autres,
la mère avait
consulté un uarabout qui
lui a prescrit des gris-gris,mais
M.S.
les a tous négligéso
Lu père est décédé depuis deux
ans. Le problème du mariage do M.S. est Lù sujet qui est
difficilement abordé, Elle est enceinte pour la seconde fois
de son cousin matornel un Dois après l'avortement de sa
première grossesse. Il 3emblo que le mariage ne soit pas
encore envisagé. Son cousin n'avait m~mo pas domandé sa nain
et nous ne parvenons pas à
savoir pour quelles raisons cc
rituel est retardé.

··42 -
Un nais après l'hospitalisation,
sous traite~ent
thymoanaleptique,elle se baigne, marche,mange toute seulc
mais de~ande toujours à sa mère d'être à c8té d'elle.
..
Son premier discours rapporte le r~ve qu'elle a fait lu
veille:
".00 cette nuit j'ai ravé de mon enfant, d'an
petit frère et d'un serpent noir;
le serpent noir on-
tourait teut mon corps et est parti;
j'ai au une grande
peur,
jo mo suis réveillée en sursaut et c'est alors
que j'ai réveillé ma mère."
La mère signale que quelques jours avant, pendant la
nuit elle s'est plainte dellquelque ohose" quillcirculait
dans le lit et voulait sa mettre sous sa couverture.
Cette fois-là:ollo n'a pas pu identifier ou nonDor co
"quelque chose!'. Par la suite, M.S. est venue se plaindre
devant le médecin:
IIj'ai mal ici (elle montre l~hypo­
gsstro et la fosse iliaque droite) ••• Je suis souvent
constipée,
jlai mal au coeur et ceci depuis le début do
la maladie" Lo coeur bat.vite et quand je parlo jo suis
fatig~éo mais co qui mo préoccupe le plus c'est quo do-
puis mon accouchoment c'est à dire depuis un an jo n~ai
pas rovu ~88 règles. C'ost pourquoi je voudrai quo tu
n'cxéloines ll "
TJ:L
CXélmen clinique complet a été pratiqué. Tout
a paru noroal y compris le toucher vaginal qui n~a rier
révélé de spécial.Trois jours après ses règles rovionnol_;
Ello dit qu'ollo no se souvient pas de la~~~di04 p~rait
surprise do sc retrouver à l'h8pital. Quant ~ son fiancé
elle nlon dit grand'cho~e :"il est la-bàs, chez nous •••
si jo me ronds compte qu:il m'aine toujeurs j'irais avOc
lui sinon je le laisserais partir ••• 11
La mère ajoute
"je voudrais que vous lui téléphoniez
afin do parlor avec lui du ~ariage. Son attitude sur-
prend; i l nlost pas venu nous voir depuis quo nous som008
à 1:h6pital, i l a seulement envoyé son frère".

I~
1
1
1
~
1
43 -
1
t
A la fin de l'hospitalisation, alors que sa fille
f
~
se rétablit, la mère do M.S. présente de multiplos plaintes
somatiques
polyarthralgies,
. céphalées; sa tempéra-
1
ture est à 38. Un trniteQc~t
adéquat ost institué. Ainsi
1
les reles semblent inversés,
c'est M.S. qui s'occupe de
1
sa mère.
1
1
t
!
Le 12':'6-1974
Elles sortent bien rétablies.
f
Observation 34
~
!l
FeN. : Jeune femme Ouolof âgée de 20 ans,musulmane,divorcoo
i
Hospitalisée le 23-11-1974 pour état d1agitation aigu au
1
décours d'un accouchement. Elle est accompagn'e de sa illè~c
f
Le début des troubles correspond au 20 e
jour de
!
l'acceuohement à domicile d'un mort-né. Aucune complica-
l
tion obstétricale ou hémorragique n'a été rapportée. Pur
ailleurs,
co début coïncide au jour m~me Où son divorce
vient d'ttro prononcé,
divorce qu'elle demandait avec
insistance depuis 7 mois.Les troubles se sont ibstallés
brutalement le soir sans phase prodromique.
D'emblée elle siest mise à proférer des injures à
llentourage. Quelques ~nstants après,
débute uno àgitati~n
forcenée,
désordonnée accompagnae-
de paroles incompré-
!
~
hensibles. Elle adopte des positions de défense ou tente
~
de fuir,
d'autres fois,
se cogne la tête contre les murs
ou le l i t . L'insomnie est totale. Elle présente des hallu~
1
!
cinations visuelles et auditives.
i
Dès le lendemain la famille consulte au Centre Médi-
t
cal le plus proche qui l'oriente vors le Centre Hospita-
1
lier de Fann.
A l-entrée,
la malade est très agitée,
leugorrhéiquc,
J
semble converser avec des personnes invisibles, menace
tout l'entourage. Lu contact est difficile. Elle cherche
1
f
à fuir en se débattant avec de grands gestes, mime des
scènos de bagarres. Le discours est un monologue délirant
1
1
à
thèmes de mysticisme,
de grandeur. "Jo suis une tlissionnairo.
J
1

44 -
je suis cnvoy~e par Dieu". Elle reconnait parmi 10
personnel du servico .l'autres missionnaires avec qui
ello est descondue en même du ciel,
désigne un infir-
mier ~qu'el]e n'a jao!is vu, comme étant son mari.
Do temps en temps, dalso k domi-nue, tente de se dé-
v~tir cooplétemont cc qui entraine une surveillance
permanente et J'igourc lSO de la mère.
L'inspoction
loto los traoes de lien nu niveau
dos poignets et dos ~~evillea. La m~ro nous explique
que c'était l'uniquo
moyen qui leur était offert pour
"l'emp8cher de se tur:'" durant les trois jours qui ont
séparé le début dos
roubles et l'hOspitalisation. La
T.A. ost normalo.
Los troubla 1 ont ét6 facilement imputés k un
maroboutugo" L' [n-m , .j ost aussi t6t soupçonné. Les
premiers guurissuur J
consultés sont unanimos mais
rostentimpuissants
Un trll.i t omo L
nouroleptiquo et tranquillisunt
par voio parentéral
plongo F.N. dans un sommeil pro-
fond mqis dès 10 ré
i l la·mSme symptomatologio réap-
parait. Au bout de
jours,
devant l'absence dlamé-
lioration~ una thé~
Gutique de choc ost décidée.
Cette thérapeutique
üstaure le calme en une semaine;
pou à
peu,
sécin.tior
( a l'agitation,
reprise d'une ali-
ffiontation corrocte
Jpcndant elle continue de soutenir
des idées oystiquuf
, ~ns son discours. Elle est d~esso
vonue remplir uno D
sion sur terre. Son mari aussi
est un prophèto. Di n
les a rencontrés tous les doux
dans leur villago c·t
les a transportés en Arabie Séou-
di te pour 10 s y brt 10 .~, donc ils n'iront pas aux Enfcr~:
uno seconde foi s
~ 11
0
!
se reprend pour préci ser quo
co c.ari dont ello r ar:_e ntest pas celui d'avec lequol
elle vient de di V01'CC1. oai s un futur Clari qhi sora
connu en teoI's oppllrtu .n. Ses interlocuteurs sont

- 45 -
identifiés à des snints~ En dehors do ce délire, elle
manifeste une agressivité verbale surtout envers sa
mère dont elle dit qu'elle est"jalouse".
Le 18-12-1974 1 reprise du processus maniaque par suite
d'une tentative d'arrêt du traitement chimique et élec-
trique :
agitation, hyperexpansiv1té, agressivité sans
quo la dimension ludique soit évidente. Une deuzime
série d'électrochocs est décidée.
Le 18-1-1975 1 sédation complète de toute agitation et
disparition des propos délirants. N6nDno1ns, nous notons
une certaine fragilité des défenses et une difficulté à
intérioriser la situation affective.
Les entretiens avec la mère nous ont fourni
les renseignements suivants 1 F.N. est enfant unique
d'un couple de paysans divorcés alors qu'elle était ~gée
de 2 ans. C'est sa mère qui s'est chargée de son éducation-
. aidée par son seoond mari avec qui elle n'a jamais eu d'en.
fant.Ce dernier, enseignant à l'école coranique a accepté F.n,
comme sa propre fille. F.N. est présontée comme une fille
très intelligente bien éduquée mais timide. Dès l'obtention
de son Brevet d'Etudes Primaires, elle manifeste le désir
de trouver du travail afin d'aider matériellement sa mère.
Son père adoptif l'enoourage à pousser plus loin ses études,
f
mais elle préfère passer des ooncours professionnels malheu-
l
reusement sans sucoès. En 1974, elle ~&it la connaissanoe
de celui qui devait l'épouser quelques mois plus tard.Ce
1
dernier, un fonctionnaire du m3me Village, est présenté
comI!le "de mauvaise réputation". Il a déjà contracté quo.trc
ft
autres mariages et a divoroé à chaque fois. F.N. elle m~2c
na l'aimait pas mais dit la mère "il a beaucoup de moyens •••
c'était plus fort que noué"
Trois mois de vie conjugale ont suffi pour qu'~p­
paraisse le climat de mésentente familiale
1
bagarres permn.
nentes, injures, mauvais traitements,
qui ont vite poussé F.
à s'enfuir et à rGtour~rcehez aa mère, jurant de ne plus
regagner le domicilo conjugal.Elle est enceinte de deux mois

J
-
46 -
1
.1
La grossesse menée courageusement malgré les nombreux
tourments, aboutit à l'accouchement d'un mort-né. Le
atvorce est prononcé 20 jours après oet accouchement
avec une violente dispute à propos du remboursement de
la dot.
Après deux mois d'hospitalisation, F.N.
quitte le service dans d'excellentes conditions physiques
et psychiques. Différentes consultations de contr8le
pendant six mois ont prouvé une bonne stabilisation.
Observation 45 :
M.B. 1 Jeune femme Serer, âgée de 18 ans, célibataire.
Adressée à la consultation le 17-3-1975 pour
unuétat d~agitation de survenue brutale chez une accouchée
récente." Ell~ est hospitalisée le m~me jour, accompagnée
de sa soeur atnée, aide infirmière employée dans une materni
A l'entrée, la malade est agitée et parait anxic
manifeste une réticence nette voire de l'opposition. Elle
tien t
des propos déclarés incohérents par l'entourage (:on t
les thèmes sont per's~tif,s"on veut me faire parler malgré
on o~en veut,on m'a maraboutée"; ou dépressifs"je suis cou-,
pable ••• on veut me tuer,
je vais me tuer et tuer mon enf:.
Elle ne veut pas voire 10 père de son enfant, refuse d'aIle
le bébé. Le médecin et los autres membres du personnel soi-
gnant sont identifiés à des 3tres surnaturels qui la persé-
cutent. La forme du discours est altérée 1 leugorrhée incoeJ
cible alternant avec des périodes de mutisme complet. La ma:
monologue la plupart du temps et ne semble pas présenter à
priori le dialogue hallucinatoire. Elle nie sa maladie, re-
fusant l~hospitalisation souhaitée par le famille inquiète.
Elle refuse le dialogue avec la famille. Elle s'est montréo
très irritable avec des manifestations iopulsives, des acte
incongrus de type transgressif, refusant de se plier aux C'
gences sociales concernant les jeunes mères et les règles r
ligieuses (elle sort pieds nus ••• ). Elle affirme dé fa~on

- 47 -
oompu1sive que des étrangers ont introduit des gris-gris
ohez elle 'et la menaoent. L'anxiété et les affeots dépressifs
semblent ~tr8 BU premier plan lu tableau.
L'examen olinique montre un'mauvais état génér~lr
aveo amaigrissement,conjonctives et muqueuses p!lesè Il n 1 YG
pas de déshy~ratation ni de fièvre. La T.A. est normale de
m~me que l~examcn des diffé:rents appareils. Sur le plan Cy:: .
oologique,
pas d' hémorragie, une épisiotomie a néoessi té 1:-.
pose d'agrafes enoore en place.
Les exaocns oonplémentaires de routine (AzotéDiG
Glycémie
Numération et Formulo Sanguine -
B.W.)
sont nor-
maux.
Un traitement à base d'une assooiation neurolep-
tique (Halopéridol -
Largaotil
Nozinan) est institué avec
un complexe do Vit.B en I.M.
Le 26-3-l975t Visite do la mère et de l'enfant de la malade.
M.B. refuse de rcconnattre son enfant "on l'a .hangé, cc
n~est pas mon enfant". Elle reste dépressive, extériorisü
moins son déliro. Il n'y a pas d'idées de transformation cor
porelle.Elle exprine des nuto-aoousàtlons diverses "j'ai
volé mon C.E.P, i l faut me pardonner ou je meurs ••• "
~~ 24-4-1975 1 Assez bonne amélioration, disparition pro-
gressive du délire mais i l
apparait des oomportements nO~7
Elle s'intéresse aUx bébés des autres femmes du service, ne
reste jamais tranquille, présente une boulimie avoc géor-L.,:
Elle réolame avec insistanoe un miroir, ne s'y reoonnait i··· ..
"je vois des diables ••• je ne suis plus la n3me".Elle SI2~~
violemmont et prétend qu' ello va 3tro paralysée. Elle rc;g;_~'
ses mains et Bes pieds en proie à l'anxiété.
En accord aveo les parents, une permission dlu:"
sem.aine lui est acoordéo. Au bout do trois jours, elle rcvi
seule dans le service disant qu'elle a pris peur parco quo
mère voulait l'égorger dans la nuit.

- 48 -
M.B. est la 60me enfant d'une fratrie de 8,
troisième et dernière fille vivante. A l'occasion du décès
R
d'une soeur, la mère a présonté une dépression de deuil
..1.4
.'h
alors qu'elle attendait M.E.
, 1
La mère, Toucouleur,
est la première épouse du père
; ;
;i
Serer qui a contracté par ailleurs 5 maria,e. successifs
dont 4 ont été rompus par divorce.
; 1
Comme la plupart do ses frères et soeurs M.B. a été
confiée à une personne étrangère qui s'est chargée de Sail
éducation. A 3 ans,
ello quitte la maison familiale
pour ~tre prise ne charge par une mftlatresse catholique.
Très peu d'informations sont fournies concernant la
petite enfance et la maturation affective de notre ma1ado.
Il semble que les différents apprentissages moteurs, intel-
lectuels se soient déroulés normalement. Elle a cependant
été difficile de caractère , capricieuse, instable, et
coléreuse. Le pèro Got présenté comme une personne auto-
ritairo,
rigide,
très traditionna1iste. Los conf1ts~ intra-
familiaux étaient permanents "l'atmosphère était tenduo~ •• "
A 13 ans, olle rejoint sa famille après avoir abandonné
ses études primaires. Cet échec de la scolarité semble cor-
respondre à de~ conflits aigus avec la mère adoptive~La ma1n(
est mal aQceptéo dans sa famille qui est elle mame en proie
à de violents conflits.
~
En 1974 elle fait la connaissance dB celui qu'olle consi-
dérera comme son fiancé et dont e110 est enceinte presque
immédiatement. Ellovit au domicile .des parents ot n~a pas
d~expérience de couple. Il semble que co. eoit son premier
investissement affoctif et sexuel.
La grossesse est mal vécue par la famille et suscit
un conflit sévère. Lo fiancé.
refuse en outre le mariage la'
des raisons malconnuos. Tenue à l'égard de la fratrie,rojo
par ses parents, M.E. vit le plus souvent choz des voisine
jusqu'à son accouchement.
On a la notion d'un accouchement dystooique ayant nécos-
sité une épisiotomie suivie d'une hémorragie importante et D'
d'une perte de connaissance.

-
49 -
Le 28-4-1975:
Depuis quolques jours, M.B. no peut plus
bénéficier de la présence de Bon accompagnante obligée de r
prendre son travail. 3110 quitte souvent la service à notr
insu et est ramenée à plusie~B reprises par les parents.LG
traitement est irrégu11ère;lent suivi.Néanmoins le comportu:.,
et
la thyc18 deviennent stables.
1
Le 10-~-1975 : Elle sorll t::,ès améliorée. Rovue à la cons"C.:'--:
tian de contr6le un Dois o.:)rèa,
0110 semble bien stabilis(:~~
1
s'occupe do son enfant.
1
Observation 73 :
J
FeN.:
Feômo Lobau,
maril.o 4 enfants, ~gée de 30 ans,hos-
pitalisée le 2-12-1975 POQ~ troub~os du comportement évolu.
depuis un mois. Elle est
aqcocpagnéo par sa mère.
Le début dos
troubles sc situe aux environs du
1
J
70me mois de la groesos€c
par la survenue do crises d'~cl~
ayant entrainé l'haopii6 :liaation à la Materhité ot l!accou
mont prématuré. Déc?
1
s~c l'enfant à la or3che 5 jours apr~
t
Au bout da 17 jours
d' ',10spi talisation,
olle sort avec un
l
billet de consultatio~ dans le sorvice do Psychiatrie. En
f
effot, elle continua l-'
à
se plaindre de lourdeur au nivcC'.
dos membres infériou-~~, do difficultés à la marohe a11nL7
1
jusqu'à l ' inhi bi tian
motri ~ totale alors que l ' examen c}
nique restait normal.
Cependant elle rentre directement
elle. Peu à peu,
l t :i.,:Q.1li bi tion li' accentue, elle reste tût"
J
la journée dans sa ()I~~bre, ne parlant à personne. Puis -
f
tableau se compli qu: p
cie prof os jugés incohérent s par l ' Cl
f
rage. Les plaintes
I~m~tiqucs sont nombreuses "son corpr'
br~le". Elle se motl asopvont compldtement nuo sans glne.
1
f
Ce tabl~ia\\l Qst r~pidement attribué aux"ospri~
ancestraux",
génie;e q~ui la ~éfondaiont contre les sorci
1
f
anthropophages ot
qu'il fallai t
récompenser par Itorgan.:
1
f
dtun"NDOEP". CcU C in tOl"prétation ost d'autant plus ad:::i
que déjà,
dès le,
prcCl~ tüJ.' moi~ do la grossesse, olle av:,
1
til

-
50 -
raconté à sa mère qu'olle était menacée par une sorcière:
cotte dernière serait uno fille
qu'elle connaissait depuis
l'enfance et qui était très gentille.Elles étaient dans la
marne classe à l'école. Cette fille aurait manifesté le
désir de voir "co qu'il y avait dans son ventre" (le ventre
de notre·malade). Pour cela i l fallait le lui ouvrir.Par
ailleurs,
son jeune frère et son fils a!né qui sont morts
ont été la proie des sorciers. Un guérisseur lia confirmé~
Le"NDOEP" ost rapidement organisé, une chèvre do
couleur brune est sacrifiée. Au début de la cérémonie,
011e
ne pouvait que mimer des gestes do danse au son des tam-tams
la station debout lui étant encore impossible.
Au 'eme jour,
lorsqu'on entame la chanson qu'ella avait
ello meme inventée,
elle se relève et se met à danser.Elle
voit comme en r~ve le grand génie commandant la fammlle.
Après cette cérémonie,elle est légèrement améliorée,alle
arrive à marcher oais sur une très courte distance car son
genou droit se replie brusquement au bout de quelques pas.
Elle l'attribue à la dénudation faite à la Maternité lors
des perfusions intraveineuses et des transfusions. Par ail-
leurs,
le .epli autistique s'accentua.
La famille décide de consultor dans le Service de
Psychiatrie. A l'entrée, F.N. Be présente déprimée, les ycu~
baissés, tout le corps enveloppé dans un pagne. Les répon3e
sont lentes voire absontes le plus souvont.
Ltexamen somatique noto une légère dé8hydratatio~, une
décoloration des conjonctives et muqueuses. La T.A. est Q
12./7, le pouls à 112. Il nly a rien d'autre à signaler L~ }
un prurit généralise intense.
Le lendemain et los jours suivants le contact est f~c~
mais lent à établir et au bout de quelques minutes, elle Lv'
mande à rester seule pour dormir.
Un traitement à base de thymoanaloptiques est institué.

- 51
Nous avons très peu de renseignements sur l'enfanc,
de notro malado. S.a parents,
divorc6s quelquos années a~r~
1
sa naissance,
olle est prise en charge par la tante paternel
Après ses études primaires,
ello effectue uno brof stage à
l~h~pital et so fait engagor commo aide-infirmière.
,
A l'Ige de 17 ans,
elle fait la connais~ance d'un j~u:~
1
fonctionnaire de même ethnie. Le mariago ost rapidement c~: .
1
bré et F.N. rejoint le domicile conjugal. Au bout do 6 ans,
i .
!
elle est mère de 3 enfants. Le mari, impliqué dans une his-
~ -
toire de détournement do deniers publics est Dis en prison
1 :
1
1 .
pour 7 ans. F.N. qui avait rendu sa démission sur la demande
de son mari, accepte de rester près de sa belle mère. Mais
l'entente entre los deux femmes est difficile. F.N. regagno
la maison paternolle et dQ là,
elle continue d'assurer des
visites régulières au mari.
Lorsqu'elle apprend par hasard que son mari avait priJ
une douxième fe81~e après 5 ans do prison, elle entame une
procédure de divorce. Los différentes démarches entreprises
pour retrouver son ancien poste sont vaines.
Sur uno forte pression de sa mère,
elle finit par ac-
cepter de se remarier. Elle est enceinte peu de temps après.
Le nouveau mari s'efface petit à petit,
s'occupe uniqueoent
de sa première épouse. La grossesse est menée avec beaucou~
d'incertitudes et de soucis nous dit la mère. A plusieurs
reprises, F.N. a voulu demander le divorce, mais ses parent;
l'ont obligée à attendre l'accouchement. Elle vomissait f~··
quemment mais ~'a jaoais été traitée jusqu'au jour oh oll~
fait des crises tonico-cloniques avec morsure de langue. L;
investigations à la recherche d'une cOmitialité se sont avé2
négatives.
Le 17-1-1976 : Lo tableau a très peu varié. F.N. demande cr·
pendant avec insistance à sortir pour s'oocuper dit-elle ~{
la maison,
sa flèrc devant reprendre son com~erce.

- 52 -
Les examens compl~mentaires (B.W. Azot'mie Glyc~mie NUD
ration et Formule Sanguine) sont normaux. La Glycosurie cs
à une croix.
En accord avec la ~ère, uno pormission de 15 j
est accordée. A la maison,
olle reste apathique, ne parle
ni no répond à personne.
A son retour, une vitaminothérapie est associée à son
traitement antéri8ur.
Le 10-2-1976 1
Importanto am~lioration dopuis quelques ~
maines. F.N. participe à toutos les activités du service.
Elle demande à sortir mais cotte fois-ci logera chez son
oncle. Elle quitte le service le 1-3-1976 bien rétablie.
Observation 74 :
N.B. : Femme Ouolof, âgée de 22 ana, mariée. Elle est ho
talisée le 17-12-1975 soit 15 jours après son accouchement
Elle est accompagnée par sa mère.
L'accouchement s'est d'roulé normalement à C
cilo. Cependant,
la rapidité de l'expulsion est l'absence
d'hémorragie "suffisante" avaient retenu l'attention de
coucheuse traditionnolle qui l'avait assistée. Le b~b8
une petite fille à terme, bien portant.
48 heures avant le jour prévu pour le baptème, brutalcD
vers 14 heures,
elle s'est mise à se plaindre d'une sympt
matologie variée:céphalées, vertigos,
sensation de brouil
devant los yeux,
fourmillements au niveau des membres inf
rieurs. A la tombée de la nuit, le tableau s'est enrichi
cris incessants et d'un état dWangoisse extr~me avec ie':'
sion de mort imr:linento. Elle tente de s'échapper de 1::
tient dos propos d~lirants ~ thèmes de sorcellerie anthrc
pophagie :
"on ne prend mon sang ••• jo suis vidée de n0~
muscles ••• Don ~nG üst partie".Elle implore le pardon de

-'53 -
des anc3tres et des esprits. L'~nfant est compl~tement
ignor~e, N.B. aUrait tenté à deux reprises de l'étrang~cr.
Plusieurs guérisseurs et marabouts sont eonsult~
et dos thérapeutiques variées proposées mais l'état de l~
patiente ne fait
qu'empirer. Les pleurs et la leugorrhéo
sont entrecoupés de gesticulations désordonnées ot de chant8
pormanents.
Au bout d'une semaine, la famille décide de con-
sulter au poste pédical qui les dirige aussit8t vers la
Centre de psychiatrie. LE SERVICE DE G.RDE qui la reçoit
tonte de la calmer par une injection de neuroleptiques (Lnr~
gactil -
Halopéridol -
Nozinan lA de chaque.)
Lorsque nous la voyons le lendemain, elle est
dans un état de socnolence, ne répond pas aux questions qu'a
lui pose, ouvre à poine les yeux. Cet état est attribué aUX
1
injections do la vüille.
1'exalaen soran t1q ue du 17-12-1975 montre une discrèto
1
déshydratation, une décoloration dos conjonctives et nuq.ll;:U:C,
f
La T.A. est à 10/7, le pouls à 88. Les réflexes ostéo-tc~di­
neux sont virs. Il seoble d'après la mère qu'elle ait b~ UC0
1
maigri puisqu'clle refusait toute aourr~t~~et
f
1e trai tenent neuroleptique est poursuivi pendant 3 ~.:
par voie parentérale en association a'\\i'ec un analeptique
1
Cë.l'
t
vasculaire.
Elle reste dans un mutis~e total, seul un léger son br,
1
est perçu de temps en tomps. Sur ce fond permanent, so gref~
1
des épisodes d'agitation anxieuse avec des mouvements stéré,
1
typés : haussement des épaules, balancement des bras ct dc~
t
f
jambes. Par ailleurs,
elle ne cesse de relever la lèvre sup
t
rieure conne si olle Séntait une très mauvaise odeur.
l
t
Une perfusion intraveineuse d'Anafranil dans du sér~,
glucosé isotonique CGt substituée aU traitement précédent.
1
t
t
it
1

-
54 -
Le 26-12-1975
Mauvais état général, anorexie, regard
inexpressif.
Les jours suivants elle accepte timidenent la conversat
le refus d'aliments ~t de boissons s'estompe pou k peu,
l ' i
somnie disparait. Elle réclame son enfant rest~e k la nais
s'étonne de Sa présence k l'hapital ainsi que celle de
s~
Iâère.
Les eXBnens complémentaires pratiqués sont ~0r-
BIQGRAPHIE :
N~B~ : ost ln 2Gnc ~nf[lnt d'une famille de 6; elle n ~t(··
par sos parents. Le p~rü Donogams est cultivateur. Il n'y
pas d'antécédents pathologiques en particulier psychiatrie
signalés chez elle ni dans sa famille
"ma fille est la plu;
tranquille de mos enfants" dit la m~re. "Elle a toujours ~\\
très pou bavarde. Mariée depuis 3 ans, ello n'a pas encore
rej oint le donicilü .oondugal," La raison, nous expli'luc 1::.
mère est que la dot n'est pas encore enti~rement verséü. l
oari e st un jeune cul ti va te ur Ilonogame,
habitant le Ll~bc .
lage. ~ la veille de la saison des pluies, i l a décidé de
quitter le village pour aller s'établir ailleurs afin du
pouvoir accUQuler assez d'argent pour payer le reste Jo l
Sa femne est en co noment onceinte de 2 mois. Durant 108 ?
mois suivants, olle présente des vertiges et des vomissa80
lui ayant emp3ch~ toutes les activités chaop8tres hBbituc~
Elle reste sans nouvelle de son mari qui n'avait pas pr,.]c
Sn destination. L'attente dure jusqu'~ l'accouchenent ct
à cette occasion,
la Dari ne peut pas
3tre avart1.D8C C
instant, N.B. r6nlise qu'il n'est pas question d'envie:
une cérénonie do baptèue.
Sur l'étiologie de la naladie, la oère répe~
qu'elle ne sait pas ct rapporte les intorprétationB des \\
"on a évoqué lo"MERET" parce que effectivecent ello Qv~i:
très peu saigné lare do l'accoucheoant. D'autres ont p2rl

-
55 -
l'absence d'activité physique durant la grossesse.Quant aux
guérisseurs consultés, ils ont parlé denrab u et de sorcoll~r~
Le 9-1-1976 1 ~$sez bon état général. Elle essaie d'entr0r
.n
en contaot avec les enfants dos autres malades,
revendi~u8
la nate:rn1té.
1
Lorsque ~e 24-1-1976, la famille lui présente so:
ontant, olle l'a~cuoille avec un la1'g8 sourire. Depuis lors,
1
ello ne le q~itto plus, lui donne 10 biberon, s'occupe de
sa tOilette, l'endort à sos c6tés. En m3me temps, le oari
est venu lui rendre vis:i.te à l'hepital. Il y reste uno jo'.:.:':.
entière. N.B. est apparomnent très contente et exprino ~ ~"
mèro le désir de rentre~ avec son mari.
Sortie 10 1-2-1976 dans d' exoellentes conditi'L
phYsiques et psychiquos.
f
t
1
Obse~vation 75 1
T.S. 1 Forme Serer Sgé, do 28 ans, céli ba taire, Iilusulnano,
est adressée le 19-1-1975 par la Maternité pour troubles QU
conportement ayant débuté au décours d'uno o4uaricnne ot
évoluant depuis 11 noiSe Elle est adnise 10 m6me jour sans
acooopagnnnto. La nère, vI. vant au village n "ost pas encore:
avertie de l'hospitalisation.
L'histoire do la maladie remonte au 10-2-1975.
Enceinte, elle vivait seule dep'uis 6 mois dans un quo.rtior
populeux de la ville. Son travail de"domestique" qu'olle
exerce depuis lors,
lui parmet de payer régulièrement sn 10-
cqtion. ~rrivée au torue de sa grossesse, elle se pr6sc~~~
srtule dans une Maternité périphérique Où elle est ad.nisc alL-
s1tet pour grossesso à teroe ot début do travail. Aprè::.;
~_
heures, elle est tran.éatée à l'hepital pour défaut d0 }rJ-
gression.

- 56 -
Le 14-2-1975 : Une c6sarionne est décidée
(p~otoco10 nQ~C)
-"césarienne basse transverse pour bassin généra10cent 1
et dystocie de démarrage •••, extraction céphalique d'un
veau-né do sexe uasculin ne criant pas ••• "
A son réveil, T.S. apprend 'que son bébé,
un
petit garçon, est placé à la cr'~he (bn réalité, il seoble
que l'enfant était déjà mort. Ce n'est qu'au nonent do sn
sortie qu'e110 est infornée. Elle ne le croit pas mais quit\\(
l'h6pita1. Tout cet dpisode se déroule en l'absence de la
famille et du fiancé qui avait refusé le patGF.nité dès 10
début de la grossessü.
T.S. reprond le travail ot espère récupérer
son enfant. Elle su pr6SGnto chaque matin devant la mater-
nité pour le réclamer,
accusant sage-femnes et médecins Qc
voleurs. Avec les nonbrauses absences pour s'occuper de ce
qu'elle appelle "l'affaire de l'enfant" e110 finit par perdre
sa place. Cependnnt son échec no la désarme pas;
ello s'en
ref~~e aux autorités coop~tentes. Los démarches duront plu-
sieurs uois,incoopatibles avec touto autre activité.
A.insi diverse s lettre s sont-elles adressées d ~ a bor(~ -,~'
Directeur de l'h~p:tto.1, puis au Procùreur de la Républi'lu,;;
au Premier Ministre ct D~De BU Président de la Répub1iqu:.
L'Inspecteur de Police chargé de s'occuper
:,
l'affaire est rapidenent vécu par T.S. comme nombre duneou::.'
ourdi contre elle.
Lorsque nous la recevons 10 19-1-1976, nous na~r
trouvons devant une fOUDO do petite taille, ca10e et cohérent
convaincue de co qu' u lln cli t. Elle st expriue on franç c:.i s :
..
sont de oache avoc M.D.
(ctest le nom de son fiancé)
pour ;;,,;
voler Don enfant. Ils ont denahdé à tout le ~onde de 00 diTD
que mon enfant est un ~ort-n6. Avant, ils soutenaient qu'il
était pré~aturé •.• il na peut y avoir do paix tant quo DO~
cnfant no n'ost rendu •••

-
57 -
Dans le Scrvico,pendant 3 somaines, son coopar-
tement est narnal. Elle participe aux différentes activités;
le oontact ost facile. Ella dit qu 1 ello attend les résult~ts
des examens paracliniquos co qui d'montrera qu'elle n'ost
pas folle. Le bilan habituel revient normal de m~me quo lc
tracé électroencéphalographique.
Elle refuse le traitement neuroleptique que
noua lui proposons et nous identifie d'ailleurs comme ap-
partenant au"conplot". Do taups en temps ello se rend ~
la Maternité mais revient toujours dans le service.
Sa n~re avertio r arrive le 20-2-1976 ct rcst;
avec elle à l'hôpital. Elle adhère aux propos de sa fille
et nos entretiens sont souvent très pauvres. Elle nous
- ,t
"j'avais appris au villngo qu'après l'accouchement do r.'('
fille,
les Soeurs ont gardé l'enfant; quand je suis ven~_
la voir G11e n~!l f!lit canprendre que je !,:'j ~ottV8i8 pnB
m'occuper de cette hi::tr'-'ro" Jo Buis repartie ••• Je no
connaissais pas son finnc~ ••• Jo sais que c'est son onf~nt
qui lui pose tous cos [Jl'oblèoes LIais elle n'a aucune nalo.dic 1:
A deux reprisas,
olle accoLlpagne T.S. pour aller ré-
clnner l'enfant à 1" Hatarnité.
crost 10. po.tionte elle mame qui nous parle do
sa biographie:
Issuo dtuno famille de 5 enfants,
ello a
vécu avec sos parents jusqulà l'âge de 12 ans puis avec
les Soeurs. Postulanto pondant 4 ans,
elle a du renoncer
à son projet du fait du désaccord de son oncle maternel. ~c
Soeurs qui l'avaient baptisée Renée,
l'initient BU travnil
d' accoucheuse trndi ti on ne 110. A 19 ans,
elle est nornée d<1.i"l[;
une Maternité ruro.lo ot entretient matériellement sa m~ro vc~­
depuis quelques années. Elle rencontre son premier aoour,
proj otto do se DD..ri cr ~lrÜ s le s choses s' arratent là j,
En 1974?
uprès un avortement do 2 mois,ello ost
de nouveau onceinte du oÔr.le fiancé. Ce dornier ne veut ;):'.l"~

-
58 -
la voir, refuBe la paternité.
Au 30ne Dois de la grossesse, elle quitte son travnil
et vient s'installer on ville chez son oncle lui faisant
oroir& qu'elle est en congé. Rapide~ent, elle se voit
obligée de chercher un logement lorsque l'oncle ois au
courant de la situation, lui demande de ragagner son poste.
Abandonnée par son fiancé,
elle choisit de vivro loiu
de sa famille qui n'est pas au courant de la grossesse.
Elle se contente de ses oaigres ressources provenant de son
nouvel emploi.
A propos des véritables oobiles de son abandon de poste
elle avance différentes raisons, " c'est pareo que j'étais
oalada ct je voulais nG soigner. D'autre part, mon Chef de
service qui a voulu ua faire la cour sans succ~s a propos~
mon poste à une autre fille. Cette dernière ntalltlaraboutéo"
at d~s mon arrivée on villo, j'ai pris contact avoc un gué-
risseur il
Le 25-2-19761 una thérapeutique de choc est décidée associée
...
à un traitement nouroleptique per os. Peu à pou en 2 nais,
nous assistons à une légère amélioration. Le délire est ]1oi_:
évident. Elle se console en se reférant à Dieu "jo sais qu'ii
ont caché non enfant ct ne voulent pas me le donner en acc8r:.
avec son p~re. Pourtant,
co dernier n'avait aucun droit sur
lui puisqu'il no s'ost pas occupé de moi durant ma grossess~.
Tout le monde ponsnit que j'étais folle or vous n'avez cousul
et voilà ••• unis Diou seul jugera ••• "
Il sort le 27-4-1976
acceptant de retourner
avec sa mère au villago natal.
Obsorvation 76 l
S~D.:
Jeune feuuo Diola,
en instance de divorce, ausuluolll 1
~gée de 25 ans ct u~ro de 3 enfants ost admise le 3-2-1976 ~
troublos psychiquos installés ingidiousoBent dans 10 COUJ.'éll- t
du premier mois du post-partun. Sa tante l'accotlpagne.

-
59 -
Le début de la maladie remonte aU 8-1-1976 soit
une se~aine apr~B un aocouohement sans oomplioations obstù-
1
, ,
trioales h la Maternité. De retour ~ la maison, 80 sont ins-
tallés·progressivement das oed~mas au niveau des membros infé-
rieurs. prenant de plus en plus de volume, accompagnés de
douleurs mal définies et de troubles du somaeil lA. titre
d'insomnie.
La premi~re guérisseuse consultée s'est offerto
pour yeDtz·la masser tous les jours matin et soir et on meno
temps a proposé une amulette destinée k4éa.~uer 10 sorcier
responsable des troubles. Pondant 3 jours, aucune aatSlioratio~-'
1.."
n'est not4a.
\\
Le 4eme jour, au cours da la sieste, S.D. se réveille
brutalement et se met à t~ut briser autour d'elle an oriant.
La guérissouse avertie revient aussit8t pour donner les soins
habituels mais sans succ~s sur l'agitation. La famillo déaide
do oonsulter k l'hepital. L'exanen olinique rév~le une fièvre
h 39A, une altération do la oonsoience, une !.Â. lA. 10/6~ Ell~
est admise dans le service des Maladies Infeotieusesle 25-1-7c
Une ponotion lombaire et une goutte épaisse sont pratiquüeG.
D~s le 2eme jour du traitement institué'et qui était à
base de Quinine (2 injeotions l.M. par jour), la température
ohute et redevient normale. Le traitement est poursuivi.pon-
dant 4 jours et parallèlemontles troubles psychiquos s'ac-
oontuent 1 tcntativœdo fuite, agitation intense avec cris
permanents et parfois agressivité. Un traitement nouroleptiqul
(Largactil) s'avère sans effet 1 elle ost transéatéo dans 10
service do Psyohiatrie le 9-2-1976.
Les examens complémentaires sont normaux.
! l'ontrée dans le Sorvice de Psyohiatrie, S.D. est offooti-
ve~ont tr~s agitée. Elle tente par tous les moyens do 8t énl:--'
per pour aller dit-ella voir son entant res"
A la maison.
!
~

-
60-
A plusieurs reprises, les infirmières la rattrapent dans le
couloir. Elle ioploro en pleurant 10 pardon de tout lû monde.
D'autro part ello entend des"coups de feu destinés aux sorcior
Elle prétond que le service d'où olle vient est renpli de sor-
ciers, c'est pourquoi elle y refusait touto nourrtturo.Son
agrossivité vis à vis de sa tante est manifoste, les plcur3
sont continus.
Nous avons été obligés de l'endornir par injection intl'
veinouse d'une ampoule do Vnliuo. Le lendemain, le tableau GO
modifie très peu. Elle a l'air somnolent nais 10 contact r08t~
facilo~ Elle se propose de nous parler do ~a maladie uais
refuse quo sa tante intervienne. Il semble qu'il n'y eit
pas d'antécédents psychiatriques personnels ou familiaux.
Elle est fille unique de ses parents catholiques. OrphclL.
de père depuis l'âge do quelques mois, elle a été éduquée paX
sa mère. Celle-ci à l'occasion de son 2eme mariage s'est race
'vertie à l'Islam, religion de son nouvel époux.
A 19 ans, après avoir abandonné ses étudo'#elle contrnctc
sa première grossesso d'un homme qui ne l'épousera pas. Cepen-
dant,l'onfant Qst reconnu et le baptème célébré. Par la suite
elle va vivre chez ta tante en ville et so marie quelques noi("
plus tard. Il semble qu'entre les époux, los relations sont
.".~
tendues. Elle ne rojoint pas le donicile conjugal. ~près la
naissance de leur pranier enfant,le mari ne s'occupe plus
d'clle.
"c'est pour cette raison dit-elle que j'ai pris un ar~c,n~.
Lorsque je suis toobée on ~tat de grossesse, je ne conn2i8~~~
pas l.auteur. Je suis restée ainsi chez Oa tante et j1 ni
t~c '
une plaoe do domestique pour Da payer des habits. Mon finnc,'
ne pouvait reconnattre la,grossesse légitimement parce qu'il
s.ost rendu cODpte quo j'étais enoore mar~'e. Apr~s non acco~·
chament. ma tante a organisé le 'aptème pareo qu'ollo ne vou:
que mos copines so Doquont de moi".

- 61 -
En ce qui concerne la ualadie, S.D. l'attribue à une
négligence. "Vous savez dit-elle lorsqu'une fence accouche,
ello doit faire des bains chauds, or oe ne fut pas mon cas
si bion que le sang n'ost nonté à la t3te. Tout le corps
o.e fait oal".
L'entretien avec la facille quelques ~ours
plus tard oonfirce le récit de la oalade.
Un traitonont neuroleptique est institué.Les
parents du fiancé de s.n ont récupéré le bébé. D'autre part,
1;
i l est facile de lire la réticence de la tante lorsqu'on lui
il
il
!
denande de fairo venir le nouveau-né dans le service.Elle
finit par accepter cependant.
Le 19-2-1976 a L'agitation est la leugorrhée ont beaucoup

d1oinué, la calade reste couchée enveloppée dans ses draps •
Elle accepte de nous recevoir et se plaint de piqdres. L'np-
pétit est noroal et elle est coins angois9'e~ Le th~Qe central
de son discours reste le problène de son enfant. Lo discourn
reste d'ailleurs cohérent nais ag?essif à l'égard de la tante.
L'exnnen clinique contre une déooloration üos
oonjonctives et nuqueuses et la réinstallation des oedènes au
nivoau des cenbres inférieurs. La T.!. est à 12/7.
La Nuc.ération Globulaire confirce l'anéc.ie.Dans les urinc~
i l n?y,.. a pas d'albuoine ni de sucre. Le B.W. est négatif.L'Aze,
ténie et la Glycéoie sont à un taux norc.a1.
Le traitenent est donné par voie orale.
~e 23-2-1976 a La fanille lui présente son enfant à l'hapital.
3.D. s'en occupe toute la journée.
La sortie est prononcée le 3-3-1976 et un rendez-vous pris
pour une consultation dans le service de Médecine Générale.
Nous l'avons revue en consultation externe u~u
fois par sec.aine. Xu début elle présente une sonnolence di.UZO:l

-62 -
La numération et Fornulo Sanguine montre une hyper-éostooph1~
L.examen des selles est négatif. Une ordonnande de Solaskil
lui a été prescrito.
~e 15-3-1976 1 L'exaDen de ce jour note la disparition des
oedèDes. Elle se sent très bien et s'occupe de son enfant.
Le divorce est prononcé.
Observation 78 1

DèS. 1 Jeune femDe Laobé, âgée de 18 ans, célibataire, musul-
mane est hospitalisée le 2-3-1976, aocompagnée de sa tanto
paternelle qui s'est occupée de son éducation. En effet, cl~c
est Orpheline de mère depuis l'âge de 2 ans.
L'histoire de la oaladie remonte au mois d'octobre
1975. D.S. est alors enceinte de :3 mois. Son entourage inf.l6di,
n~est pas au courant, sa tante elle m3me ne l'apprendra qu'à
la Maternité où D.S. ost conduite en urgence pour métrorragios
et douleurs hypogastriques atroces. Il s'agissait d~un avortc-
Dent en cours.
A son retour à la tla1son, elle COI:lDlence à so pl::.::"_
de oéphalées, de lourdeur de la t3te et de vertiges l?obliC~
à garder le lit li On accorde très peu de cr~d1t.là ses SYDpt~.: ~
."
la tante elle 0300 les at1tJ!'ibuant à des m~ifestations de C1
bilité. ,Âu bout de quelques jours, le tableau·se complique
d~agitation inquiétante avec violence verbale, hallucinations
visuelles et idées de persécution : "je vais vous frapper,
je vais vous fusiller ••• un bGlier noir me poursuit ••• je veux
donner le sein à mon enfant ••• "
Elle ne peut rester sur place, déambulant en permanence,
allant de gauche à droite, elle fait l'objet d'une surveill~L(
étroite. L'insomnie est total•• Son agitation permanente
oblige à la tenir dans sa chambre mais cela s'avère sans cff'
sur la logorrhée et l'agitation.

- 63 -
La famille maternelle vivant dana un autra quartior
accepte da la prendre en charge et organise un"NDOEP." Un
mouton est saorifié et durant 3 jours D.S. a participé à
la cérémonie. Elle y danse mais ne tombe pas an transe.
Par la suite, le tableau clinique n'a' que très peu
changé. Lea fugues se multiplient. Elle regagne d'elle m~nc
son domicile habituel. Là aussi, le oomportement est le
m3me, elle gestioule sans cesse, emballe ses bagages, les
défait aussit8t ou tente de fuir. Le discours est jugé inoo-
hérent passant d'un sujet à l'autre avec une rapidité oxtr~ùc
Elle est infatigable.
Après 3 mois d'évolution, la famille oonsulte
dans le Servioe de Psychiatrie sur oonseil des voisins.
A l'entrée et pondant une semaine, le oomportement est
speotaculaire malgré 10 traitement neuroleptique institué p~
voie parentérale dès los premiers jours. Les propos Bont abc
dants rapides et changeants le plus souvent grossièrs. Elle
est sans oesse en mouvement, profère des injures. Les idées
délirantes sont à thème de grandeur: "je m'appelle Fatouncl
Binotoun(o.est le nom de la fille du Prophète Mohamed) ou
à ,thème de dépréoiation ,
"je suis une fille de joie, je L_
l'amour avec n'importe qui ••• "
n.autre:s fois, il s'agit d'une conviction délirante d':
mis au monde un anfant vivant voire m~me 2 jumeaux de sexe
masoulin qu'elle doit allaiter. Dans une tenue débraillée,
extravagante, elle va, vient, entonne des ohansons, danse,
se roule par terre en essayant de se dév3tir. Parfois, ~~~'
s'empare des effets des autres malades. Le oontaot est f~c~
au premier abord, mais elle semble incapable de le soutcn:.:'
plus de quelques minutes. pressée en permanenoe par l'ez~~'
ranoe de ges tendances instinotivo-affeotives effréné~s.
L'examen clinique, diffioile parait normalJ il
n~y a,pas de fièvre, la T.Â. est à 13/7.

-
64 -
Le bilan paraclinique (~zotémie - Glycémie -
Nuné_
ration et formule sanguine - Tracé éleotroencépha1ographique)
revient normal.
Les différents entretiens aveo la tante, uniquo ra.
présentante de la famlhlle à llh~pita1, sont assoz pauvros.
On no~e une certaine réticence. Nous apprenons simplement
que D.S., unique fille de ses parents, est orpheline de mère
depuis le sevrage." Sn tante paternelle siest chargée de son
éducation tandis que son frère atné est resté avec le père.
Rien de particulier n'est relevé dans le développoment )sy-
cho-moteur de notre malade. Il n~y a pas d'antécédents psy-
chiatriques personnels ou familiaux.
Le 13-3-1976 : Une sismothérapie est décidée, le lendemain,
lors de son réveil, nous essayons de nous entretenir avec
elle. Le discours est spontané 1 IIje suis tombée en état de
grossesse de A.D.
(o'est le nom de son fiancé) mais oe dernier
n'entendait pas reconnuttre la grossesse. J'ai décidé moi-m~Dû
d~avorter en pronant des comprimés ••• "
Quelques instants après, elle nous dit 1 "moi j~ai ou
un enfant depuis très longtemps."
Le 21-3-1976 , L'agitation diminue. Elle se sent mieux dtt-cll(
·J~avais mal partout •.• C'est Dieu qui l'~vait voulu ••• actuol
lament je vois quelque chose la nuit, je ne puis dire 00 quo
c'est mais j'en éprouve une grande peur ll •
Lorsque nous reoentrons le dia1o~ue sur la grossesse,
elle réagit violomment en soutenant ,"je niai jamais été en-
ceinte et je n'ai jamais pris de comprimés pour avorter ••• No
m~accuse. de meurtre. Si j'avais été enoeinte, je l!aurai
parté jusqu'au bout comne toutes les autres femmes".Ellc
s.éloigne très rapidement.
Pendant un mois encore, elle reste dans le Servi~ç
en partott 'ta. psyvhiqutt.
Nous peroevons une certaine tü:~
sion dans ses relations avec la tante mais cet aspect a été tr
difficile à explorer concrétement.El1e sort 10 30-4-1976.

-
65 -
Observation 81 1
F.B.:
Femme Ouolof, mariée, musulmane, ~gée de 30 ans.Admise
dans le Service le 24-3-1976 pour troubles du oomportement
de début soudain. Sa soeur a!née l'aocompagne dans le service.
Les troubles ont débuté 3 jours auparavant de façon
brutale. Ils se situent au l7e jour de l'accouchement d'un
mort-né. I l s'agissait de sa première grossesse survenuo aU
bout de 8 ans de vie conjugale polygame. Placée en observation
pendant 15 jours pour syndrome albumino-oedèmateux,
olle ac-
cOUche d'un mort-né. ~près une semaine, elle sort de la Mater.
nité bien rétablie. Dès le retour à la maison, los activités
quotidiennes habituelles reprennent normalement pendant 10
jours.
Brutalement, alors que sa soeur était absente do la
maison, elle se réveille en sursaut et adopte un comportenent
inquiétant. Elle supplie toutes les filles présentes à l~
maison à se tenir tout près d'elle afin qu'elle n'ait pas pour
L'insomnie est totale. Elle se met à réciter sans arr~t des
litanies en arabe. Elle donnait l'impression d'~tre helluoinéo
Elle ne répondait à aUcune question et ses propos étaiont juge
incohérents,
son discours était la plupart du temps incompré-
hensible. Toute ln nuit se déroule dans cette atmosphère, clIo
refuse de sortir de ln chmabre.
Le mari averti,arrive rapidement le lendemain. F.D.
i
peut expliquer qu'elle avait vu dans la nuit des personnos q .. ::
tentaient de la tuer. Elle ne peut les identifier.
Le retour hâté de la soeur ne la rassure que très pou.
Une consultat~on à l'infirmerie est aussitet décidée parall~­
lement auetraitenents traditionnels.
A l'infirmerie,
l'attitude confuso-anxieuso s'ac-
centue.Elle s'aggrippe sur la robe de sa soeur et refuse vio-
lemment toute proposition d'aide, elle demande à boire n~~s
renverse le verre d'eau que lui présente l'infirmior. F.ll~ ,
alors orientée dirûcteuent vers la Maternité.Au cours du tr,j

:!
l~
-
66
lir
l:
elle se débat de toutes ses forces en criant :
nje ne vaux
fJli
i
pas retourner à l ' h$pi tale ••11 elle se cramponne sur le volc.n-t
de la voiture. 10 de~i-tour ne l'apaise pas. Les accocplJ.gnant~
parviennent à la oattriser manuellement jusqu.' la Maternit6
qui lloriente vers le Service de Psy~hiatrie. L'avant-veille
de l'hospitalisation, elle a reçu du Service de Garde une
injection de Valine.
Dans le sorvice, le lendemain, l'examen cliniqu~
note: malade obnubilée,
calme qui s'efforce de répondre aUx
questions posées.Il n'y a pas de fièvre. La T.A. est à 14/8.
Les réflexes ostéo-tendinoux, photo.ateurs et cornéens sont
présents. Il n'y a pas de troubles sensitifs.Le fond d'oeil
est normal de m~me que le tracé électroencéphalographiqueè
Deux jours après,
on note un mauvais état général et un
refus complet de nourriture et de boisson. Lorsque sa soeur
essaie de la forcer,
elle regurgite tout co qu'elle lui ~l~c~
dans la bouche. Par ailleurs,
le mutisme ost complet avec in:~
féronce à tout co qui l'entoure. C'est sa soeur qui s'occupe
de sa toilette,
lui change ses habi~s.
L'examen gynécologique note une leugorrhée fétide. Un O:::~.;J.v
plus oomplet est demandé dans le Service de Médeoine GénéralL
puis un traitement à base de thymoanaleptiques en perfusion
"
intraveineuse est proposé;
le soir une injection intramuscu-
laire de neuroleptiqu0 o Une antibiothérapie est associée.
L' évol u ti on ost lentement favorable. Los exam01~.
paraclmniques (Albumine et Sucre dans les urines, ~zotémio,
Glycémie, B.Wa et Numération et Formule Sanguine) sont normau-
Le 2-4-1976 : Une sismothérapie est décidée.
Nos différénte entretiens avec la soeur noue
apprennent peu de renseignements: F.B. est la fille ca10
.
do sos parents cultivateurs. Elle passe sa petito enfanco ~~­
près d'eux et jusqu'à l'âge de 13 ans. Rien de particulier
n'ost silnalé concernant son d4veloppemont psycho-moteur.

-
67 -
Sa soeur atnée, mariée obtient l'accord des parents pour
m'emmener vivre avüc elle; Quelquos années après F.B~ su
marie mais reste toujours avec sa soeur. Le mari, employé
dans une entreprise, vit en ville avec ses deux autres
épouses ayant chacuno 5 et 3 enfants, tandis que F.B. de~0~r~
"stérile".
F.E. restée avec sa soeur à 70 Km de la ville,
stOCCU~0
à un petit commerce de tissu et voit son mari une fois par
semaine. Elle semble s'y complaire. Contre sa stérilité, el18
a tenté différents traitements traditionnels sans succès~
Depuis un an,
elle a trouvé un emploi do cuisinière dans un
Lycée. Elle est enceinte quelques mois après et la grossesse
est menée sans problèmes jusqu'à terme. Un grand h~pital
situé en ville est choisi pour l'accouchement. ~ la sortie
de la Maternité de cet hepital, malgré la grande déception,
elle s'est montrée particulièrement courageuse. Elle a été
la seule à ne pas pleurer précisa la soeur et 0110 exhortait
los autres à
se contenir en leur disant que c'était la volant
d~ Dieu.
Lo 20-4-1976 : F.E. est nettement am~liorée depuis une ~J~~~__
Elle est souriante,
10 contact est facile. Elle ne sc souv~
pas des symptemes de sa maladie. Son mari reste le maximuG
de temps auprès d'elle d l'h~pital.
Elle sort le 27-4-1976 bien rétablie.
1
1

-=0=-
TABLEAU
SYNOPTIQUE -=0=-

1)
-
69 -
.
Num4ros
Pa..
Situation
Début par
Modalités
Syndrome
EvolUe
AGi:
ObserVA
Z"it4
oonj u8ale
rapport à
d'aocouohe- clinique
tion
m,'.\\l;'
l'a.ccouche-
tionà
ment o.
'A _.<"'::".
ment
d'avortemen'l
- , '
.
- - ,~::"":"'
l~:i~
6
remariée
- l mois
domioile
4Stat d4S-
~fU61'1son
29
apr~s di-
pressit
voree
,-
2
1
mari~e
- l mois
domicile
manie
1'ém1e..
18
sion
-
en
,
1
divorco on
+ 8 jours
Olinique
hystérie
amélio-
20
cours
ration
..
,
B.D. poly..
guérison
28
4
mariée
+ 8 mois
domicile
morphe
divoroée,re
5
0
ga.ri6.,
Etat dé-
guérison
40

8té.~il;lt~ l
pressi!
, -
-
domièi..J.e
hystérie
améllo-
6
2
divoroée
+ l jour
ration
(déoès en-
24
tant)
..~.~.
Etat dé-
7
4
mariée
+ 3 mois
En olinique pressi!
guérison
-. ,-
c::
curettage
B.W.+++
!
8
4
divoroée
+ l mois
domicile
manie
guérison
23
--
1
9
7
mariée
+ lmois/l/2
en oli-
Etat dé-
guérison
2E
nique
pressif
B.W. +++
10
1
7
ma.riée
+ 6 mois
dom.icile
B.D.
guérison
3,
1
......
,
Dépression.
11
mariée
_6110-
+ 2 mois
en c1i-
névrotique
nique
ration
2
B.D. oontu- guérisoI
2
12
2
divoroée
+ , mois
domicile
•••8Dxi4lÎuse
.
2 fois

- 70 -
--
Numéros PaJ'1té
Situation
Début par
Modalités
SyndrDme
Evolution
Ar
observa
oonjugale
rapport à
d'accouohe- olinique
d(
tions
l'accouche- ment

mont
6
VQuve re-
mariée
+ 2 mois
En nliniqu
B.D.,
Guérison
13
_.
14
5
divorcée
2 fois ro-
+ ?
domicile
B.D.
Guérison
mariée
B.W. +++
..'_......
Déprossion
Rémission
15
5
mariéo
+ 3 mois
domicile
atypique
mais ré-

serves
Psyohose
Chronioité 27
16
4
divoroée
délirante
2 fois
+ 4 mois
en cli-
ohronique
niaue
.
17
l
oélibataire
8
+
mois
on cli-
B.D.
Guérison
21
nique
IB.Déoonfuso- Guérison
),
18
5
mariée
+ 2 mois
cn cli-
anxieuse
nique
curage
19
5
divorcée 2
+ 7 jours
domicile
B.D.
Guérison
2 r(
fois
..'
Mariée sté-
rili té" II
+ 1ère se-
domicile
Etat dépres
20
guérison
2i
4
de 8 ans
maine
sif
_.
21
1
oélibataire + 3 jOllrs
domicile
B.D.
guérison
2C
,
Dépression
Amé1iora_
26
?2
4
mariée
+ ?
en c1i-
névrotique
tion
nique
._.-
En c1i-
Hystérie
l!mé1iora tic!] 20
23
l
~ariée
+ 4 mois
nique for-
ceps
24
5
innriée
- l mois
?
Schizophré- Chronicité
3;
nie

- 71 -
:~~~>\\"~[~i'~~té Situation Début par Modalités.
Syndrome
L
Evolution
:obsGJ:'Tà: ~~:",y
oon3ugale
rapport à
dl nocouche-
olinique
, tiOJ1!:'J:}'
l ' ac couche- ment ou d'a
;-
ij .....~_:~::.....::è.;__~_~-t...-.
-1~m:.e~n~t
---:...v_o_r_t_e_m_e_n_t_...+
..:...._I-
L
Troubles
1
25,"
1
. mariée
1- 6 mois
en olinique oaraoté~
Améliora-
riels
tion
24
1
1
26
2
mariée
f+ 5 mois
domicile
Btat dé-
guérison
12,
,
PlPeesil.
--
:
1
27
l
divo1"oée
+ 8 jours
dozaicile
Bchi zophré- ohronici té 1 .
nie
i
.
28
4
mariée
+ 40 jours
domicile
Dépression
névrotique
.1méliora-
42
tion
domioile
E*at dé-

Guérison
4C
précaturé
29
1
divoroée 2
+ 2 mois
pressif
fois
ct cort-né B.W. +++
Psyohose
Chronieité
4 rc
halluoina-
,'0
1
divoroée 2
En cli-
+
?
taire chro-
fois
nique
nique
docicile
Sohizophré-
'1
2
Divorcée
+
?
dystooique
ohronicité
') ,.
nie
"-
'2
5
Ilariée
+ 7 jours
En cli-
B.D.
JJ!unioratia 2:
nique
1 -
Psychose
!
i
33
l
divoroée
+ 1 jour
En cli-
halluoina-
Lméliorati0l11 ';.
nique
toire ohro-
,
nique
i
.-
;
domicile
:
B.D. 'type
1
34
1
divorcée
+ 20
Rémission
jours
mort-né
maniaque
1 ~
mais ré-
domicile
B.D. oonfu-
35
l
mariée
1-
2 moi s
enfant
sa-anxieuse
Rémission
mort
l
mais ré-
B.W. +++
._.
Avortement Névrose bys- Amélioration .,
36
9
mariée
+ 1 semaine
en cli-
térique
nique
1
!
!

- 72 -
1
U'.loéros
Situat:1.on
Par:1.té
Début par
Modalités
Syndrome
Evolution!
,iJ serva.
oonjugale
rapport à
d'accouche- clin:1.que
~
ons
,°0
l'accouche- ment ou
ment
d'avortement
·-0
-
37
l
mariée
+ 15 jours
domicile
B.D.
guérison
dystociquo
!
':~ ;")
l
mariée
+ 1 mois
on clinique Etat dépres·
,
.'
sit'
guérison
i
1
i
- 0
39
2
ma.riée
... ?
dOLlicile
Hystér:1.e
lméliora tiO\\
. -.
--'-'''.
...
'
_.~_._-_.
~
AC
4
divorcée 3 +
'f
GU
eli-
B.D.
Guérison
fois
nique
i
-- ,
.
1
1
B.D. à ro-
réoidivante;
41
2
mariée
+ 3 mois
en oli-
chute
nique
!
i
42
6
mariée
+ 3 jours
domicile
Hystérie
Améliora ti •.!(.
43
l
oélibatairel+ lèro se-
en c1i-
Dépression
Réoission
oaine
pique
n4vrotique
mais ré-
,
!"IA .......O""
-
44
2
mariée
+
?
domicile
psychose
ohroni c i t (~
ohronique
Î
~n clinique B.D._) dé-
RélJission
!hémorragie
pression
mais ré-
,+ '5
1
célibataire + 1ère 80-
~pisiotomio atypique
serve
maine
.~--
En c1i-
Psychose
1
:1·6
3
mariée
+
?
nique
ha11ucina-
Chronicit6
dystocique toire chro-
nique
-
~oillicile
Manie dé-
IPrématuré
1irante
Amé1ioratic:
-j -.'
4
mariée
+ 1ère se-
~ort-né
maine
1
.
B.D.
1
réoi- ~1 , • d'
.
';3
2
mariée
/+
?
:
domicile
divante
1rec~ ~ V 2.11 "0-
!
B.W. +++.
!

-
73 -
Modalités,
Numéros Pa.rité
Situation
Début pn,r
d· a{couchy"
Syndromo
Evolution
Ace
observa
oonjugale
râpport à
men
ou d fa
olinique
Pl ;~ ,:
tions
llaccouche- vortement
ment
-
domièile
Etat dé-
Guérison
' "
49
2
Mariée
- 2 somaineE
"-,
enfant
pressi!
mort
-
50
1
Mariée
+ 1ère se-
domicile
Sohizophré-
i
chronicité
maine
nie
1
,-
En cli-
B.D.
récidivante
L\\.
51
1
Divorcée
+
?
nique
2 fois
,: 2
1
Divorcée
cn eli-
B.D.
- l mois
récidiva.;.t<:
,
rooariée
ni"t uc
typo oa-
niquo
--
"
' - ~----
En cli-
Schizopgré- ohronicité
" )
".
"-
nique
nie
53
2
Dnriéo
+
?
dystocique
.
54
l
célibataire + 1ère so-
dooicile
Schizophré- chronioité
2
Daine
nie
"
55
2
oélibataire + 4 jours
dooicilo
B.D.
guérison
1:
56
l
I:lariée
+ 13 jours
domicile
B.D.
guérison
2<;-
-- ".
57
4
mariée
- 5 1:10is
dooicile
Etat dépree- A.méliorc.-
j
mort-né
sif
tion
---
58
2
mariée
+ 8 jours
dooicile
B.D.
J.méliorntior 22
-_._._.-
59
l
oélibatair
- 5 mois
doclicilc
B.D.
.1oéliora-
H',
tion
-
1
En cli-
nique mort foB.D.confuso·
60
l
oélibatair-
1ère
Amélioratfon 2,'
+
sc-
né macéré
anxieuso
maine
déchiruro
périnée

,----.,------:----------------_._-----------~------_ ..
Numéros Parité Situation
Début par
Mod~lités
Syndrome
Evolution: >'
Observa
oon~ugale
ra.pport à
d'aCcou-
clinique
tians
l'accouche-
chezaent ou
ment
i l ' n"."' ... +om <>
,+
1
61
1
divoroée
2 tlois
domicile
Schizophré- ~éliOrati~[
2 fois
-
nie
.'
02
l
divorcée
+ 1ère se-
on cli_
Sohizophré- chronicité 12<
maine
nique
nie
- ._.
\\
63
2
divorcée
- 3 mois
dooicile
B.D.
~éliorat104 L
romariée
1
I
l ..
-.-----+---,.....---+------+--------1------+------+------+
En cli-
Psyohose
1
64
6
divorcée
+ lèro se-
nique pré-
ohronicité ! 3e
hallucina-
maina
~nturé
toire chro-
!
1
~ort-né
niaue
1
T
:-J':~r-3- -~~q~-~-i~Pi_ ::P:~~~~:r.
.
-65--
l
.
Cé11hat air + l
guéri son
tli
1
siotomie
tun
1
..-.-----.J-~,-+---._.-.-,-
·--··-r·-----·---·---..+-----+--------·4-
-·-·-0-··-.·----··-··
Il
Psychoso
ohronicité 12'
66
2
tlariée
+ 1ère SG-
on cliniqu hallucina-
l 'i
1
maine
toire chroo-
!
1
niquo
- ..-.---t!----+-------+----.----I-..--------I--..;.....---~----
...:
1
1
, . .
t 1
67
3
veuve
+ l mois
on clinique B.D. type
recl.dl. Van \\.J'
maniaque
..---t----t------+---------1f------f------+-------+i-- -
1
68
5
mariée
+ 2 semaines do~icile
Etat dépres·
guérison
:.3
sif
i
1
..---+----+-----~----+-----+-----+-----+--
Guérison
2J
II 3
mariéo
+ 8 jours
domioile
Etat dépres
sif
--+I----+--------t-----------I--.-------+-------+------~!--
. -
0
•• -
Avorteraent B.D.
Guérison
70
5
+ 1ère seJ-
caine
1 doui cile
1
--..- .-.--l------l------+------+----+-----f-------;..-
!
1
!
Syndrotlo
1Atléli oratî.ori
__ ~,-_5__I_d_i-v-o-r-c_é-O-_~;:_._a_~_:_~_G_'
d_O_il_~_'
_ 8
0 -
__-:...:__
_c_i_l_e-+_ra_,,_an_i_a_q_u_o_ _+-,I
--+__
72
J
2
t
l
'
B.D.
1réoldivanto ..'
on l.~S anco + lèra se-
en cli-
'do dl.vorce lmoina
niquo
1

- 75 -
1
Modalités
Syndi-Qlilt3
Evolution • .A.g '.
S1t\\lAtion
Début par
d'aocouohe
cUnique
dac
conjugale
rapport à
ment ou
m~l
l'accouchem. d'avorteme
Cliniquo
l~rQ
tat
quin-
dé-
Réoission
+
Eolaopsie
tlais ré-
divoroée
zaine
pressif
PréIlaturé
Y'
.
sei"vos
/~'".
réactionnel
~: ., ..
.. '.'-:::"
.>~---;',:,:.-~.
';,,~~
·2
I:lariée
5 jours
dOllicile
B.D.confuso
guérison
2"
+
c
anxieuso
Délire para
chronicité 2 Ç',.)
75
l
célibatair
+ lèro so-
césarienne notaque
naine
onfant Llor
on cli-
76
:3
divorcéo
5 jours
B.D.
in-
+
nique
+
Amélioratior
en-
'2~
fection
fant mort
77
l
Ilariée
+ l seI:laine
on oli-
Schizophré- Chrontcité
22
nique
nie
78
1
célibataire + 1ère se-
vorteoent
Syndromo
Guérison
18
oa1.u9
urago
naniaquo
Grossesse
Réoission
79
0
célibataire
hystériquo? mais
20
Anorexie
réservos
'?
80
5
tlariée ..
15 jours
n clinique B.D.
Guérison
7; ('
-' "
J
~1
mariée
17 jours
n clinique
81
1
stérilité l
B.D.confus
Guérison

ort-né
anxieuse
Gémellaire
B.D.
RéLlission
r,r:
Ilais ré-
82
1
nariée
5 jours
L"
+
on clinique
serves
83
0
divorcée
remariéo
Réoission
~
Grossesse
,
~
stérilité l
hystérique
84
5
nariée
+ 8 jours
dOllicile
B.D.confu-
guérison
30
sionnelle

-=0=-
.ANALYSE
ET
COMMENTAIRES
-=0=-
i
;
1
1

- 77 -
l
/
ASPECTS CLINIQUES
1
ConsidératioL::
AI
r;;c~:l(:r~1les
--------------
1
Plusieurs notions se dégagent de notro travail;
i
nous les passons on revue ~rièvooent.
1
1
1)
ÂGE
!
Nonbre de cas
1
r
25
TÂBLEAU
l
1
{
t1
20
J
~
1
l
l
10
t
f
1
1
,
1
16/21
21/26
26/31
31/36
36/41
41/ ~
r
La courbe pr8scnte un pic situé entre 16 et 21
f
La moyenne
d'Age du nos p~tiuntos ost de 24,6 ans.
Nos
"
chifl'r~K s~ situent légèroment au-dessous de
ceux habituellement not,;[; ci~ns les pays européen.s (26 à 31 ['.us.
Co r6sultat n'est gu~ru surprenant si nous co~s1dérons plus pr6-
1
coce do la parturi tian t~ u SEI/EGAL.
1
1
1

- 78 -
2)
PERIODE D'ECLOSION DES TROUBLES
TABLE.A.U
II
GRAVIDITE
POST-PARTUM
54.~]--------i
24,3%
"
1
2
4
1-10 l S
1
.A.ccouchc[)unt
Ce schéoa Dct on évidence :
-ln plus grande fréquence des troubles dans les preniers
jours suivant l'accouchouent.
-leur relative rnroté durant la grossesse.
Les mênes résultats ont été notés par R. GUEN!,
Ch. de PRENEUF et Ch. REBOUL nU Sénégal. Cependant, ils ne
sont pas spécifiques nU Bilieu sénégalais.
TABLEAU
III
Tableau comparatif des statistiques en fonction de l'état
gravi do-puerpéral
AUTEURS
'GROSSESSE lACCOUCHEIALLAITE-
!
1
IMENT
'Etude locale ..•....••• ! 13,1 %
54,3 %
30
%
!
!
!
rAtlnar S ••••••••••••••• ! 14
%
55
%
31
%
'S·
. 1va d on • . . . . . . . . . . . . . . '·
14
%
80,6 %
5.4 %
!
!
lBoyd Jr • • • . . • • . . . . . . . . ! ~J
%
S4
%
14
%
!
1
!
1
IBalduzzi •..•..••••..•• 1 16
%
74
%
14
%
1

1
-
79 -
1
f
3) FREQUENCE DES TROUB&ES EH_JONCTION DU RANG
1
DE LA GROSSESSE
1
Nombre de eas "
1
1
20
1
1
,
10
1
f
1
RanS de le.
f
l
I I
I I I
IV
v
VI
VII~ssesse
Nous trouvons une prépondérance plus marquée des p~~~
sur les multipares œalgré le nombre élevé des grossesses chez
la femme sénégalaise.
4) FACTEURS ORGANIQUES
Noua avons distingué les facteurs traumatiques partict.:::"::'è_-
de l'accouchement et les facteurs infeotieux des suites do eOUI
-les facteurs traumatiques do l'accouchement 1 nous avons rolû-
vé parmi nos malades l--oé.à~Unne7'--une éclampd.e,2 épisiotoniu
1

-
80 -
1 forceps,
4 accouchements dystociques, l
déchirure du
périnée.
-los facteurs infectieux
: Nous avons'noté parmi nos obser-
vatio~s l
s0p~icémie, l acc~s palustre, 2 infeotions mal élu-
oidées, 6 cas dont le B.W. est fortement positif. dans le sang
de m8me q~= le TIT et qui ont bien ~volu~ sous antibiothérapio
spécifique"
5) FACTEURS EVENEMENTIELS
-~~d~lités de l'accouohement
Nous avons abordé le probl~me de l~aocouohenent
on milieu médical ou aU contraire de façon traditionnelle
à domicile. Nous avons retrouvé parmi nos malades les chiffres
suivants : -38 cas en milieu médical
-40 cas à domicile.
Nous n~avons donc pas eu l'impression que cette donnée pouv~it
jouor un rôle essentiel dans le déolenohement des psy~hosc8
puerpérales. Cependant,
l'accouohement pratiqué k la Muturuit.
qui e st un environnement étranger, est souvent perçu et d0 c:d. 1.
COOme traumatisant par un grand nombre de tODOQI.
-L~état de l'enfant
,dans 20 cas;
i l s'agit d'un enfant mort-né ou d'un enÎn.llt
décédé dans los promiors jours qui ont suivi l'aocouohement.
Souvcn t.~ ln. fani lle do la pa tiente fait un rapprocheoont entre
cor évènemont ct la oaladie ou y trouve un lion de oausalité.
Le décès do l'enfant constitue un traumatisme psyohique dlGu-
tant plus grand que la mère siest sentie ooupable par la né-
gligence de certaines pratiques surtout lorsque la grossesse
est nal ~~ceptéo.
"dans 5 observations, nous avons retrouv~ un avortoocnt
dans les jours qui ont préoédé la maladie. Tous oos avorteDen~
ont 6té :::-a1?Portés coml:lC des avortements spontanés par la fuoiJ
et aussi par la patiente.

-
81 -
.enfin, dans 3 obsorvations particulières la stérilité
prinairo ou secondniru paratt ~tro le facteur déc1enohant pri-
mordial.
-situation conjugale
.12 de nos nalades sont célibataires. La grossesse i l -
légitime a fait l'objet d'une réprollation très sévère de 1[,
part
de la fatlille. Cetto a tmosphè:.:-e d' insécuri té fani li;üc
se retrouve dangereusotlont accentuée lorsque le fiancé rcfu,-~,
la patorni té. L' éche C, de s invest1slloments social et affo ct:..~'.
la situation d'abandon,
l'angoisse de·culpabilité oonstituc~t
une situation conflictuelle particulièrement 'prouvante •
• 29 de nos malades ont divo~cé au moins une fois.Bi en
qulil oxiste au Sénégal un très (Jrand nombre de divorcos,nous
pensons que cette donnée doit ~~re considérée ici parmi los
facteurs traumatisants.
.enfin, m~me paroi nos 43 malades mariées, nous aVons
relevé do viol&~tB co.t11~e
~3ns les jours ayant précédé
1
la maladie. conflits soit aveo la coépouse, soit avec ln
f
bolle-mère, soit avoc 10 Dar~,.
-Facteurs hérédi 't,aires
."
1
Nous n'avons p~, explorer cette donnée à CaUse de
l'absence de renseignementie précis.Sur les 58 cas où nous
aVons posé la question, n~us avons retrouvé 7 malades nynnt
eu des antécédents psychil~triques dans la famille.
BI DONNEES -5tSOGR.A.PHIQUES
1) Los S~.ats délirants aigus
Nous avons IDbservé 33 cas de psychoses délira::-
aigu~s.Ce sont les forn.es les plus rencontrées qu~il stagi~
1
de bouffées délirantefl
aigut$s polymorphes ou de contusion ne
tale anxieuse avec ou fnon onirisme.

-
8g -
.~a règle de l'éclosion soudaine du délire transitoire
et polymorphe dans ses thèmes et ses expressions est retrouvée,
Ce début soudain, précédé de quelques prodromes, est souvent
contemporain d'un évènement particulier auquel i l est rattachable.
La veille ou le jour du baptème c'est-à-dire le 8ème jour après
ll,accouchement. semblent constituer des moments privilégiés pour
l'éolosion de ces troubles. Le baptème revftt une importance
sociale très grande. Il constitue un rite de passage qui a po~r
valeur l'intégration de l'enfant dans le groupe et en m~me temps
sa s~paration d'avec la mère •
• L'irruption brutale d'idées délirantes semble corres-
pondre à un mode partioulier d'expression "sous forme d'expérienoc
de dépersonnalisation, de dédoublement,
de fictions imaginaires
qui s~imposent comme des événements internes et externes boule-
.
versants, angoissants et exaltants •••
"La bouffée déliranto serait une inteneionnalité plaoée
dans un récit,
sans doute phantasmatique, mais appr'hendable par
l'entourage et i l est certain que la femme enceinte ou l'accouchée
utilisent préférentiellement cette manière de dire et de
s~exprimern (In 60) •
. En parlant de l'utilité de la fonction délirante, H.COLLOMB
écrit, la bouffée délirante "permet l'expression des conflits
intrapersonnels et interpersonnels qui seront affrontée par l~
nouveau personnage aux prises aveo les ~tres des mondes parallèl",,ë;
(esprits ancestraux ou autres formes d'esprits empruntés aUx
religions d'exportation ••• elle est aussi expression de conflit,
lutte contre la solitude, apaisement do l'angoisse ••• ello est
recherche de contact."
Cette qu~te affective reçoit effectivement un échos de l~
part do l'entourage qui TPpond par un mouvement de réassurance
~ travers l'interprétation traditionnelle. Une réintégration est
possible par la médiation des systèmes de représentation qui as-
surent la cohésion et renforcent la solidarité.

83 -
L'individu délirant n'est pas responsable, i l est victime,
i l est agi, c'est un"possédé". Les coupables sont projetés
à l.extérieur mais toujours mal identifiés. I~peuvent etro
des humains ou des esprits •
• Le Contenu délirant
Nous retrouvons la multiplicité des thènes
délirants qui caractérise la bouffée délirante pol~orphù.
Néanmoins, nous avons relevé une fréquence plus' grande àeu
th~mes de pers~cution et de dévoration par rapport aux thèncc
de culpabilité,d'influence,de filiation et de grandeur.
Très souvent, DOUI avons noté une incapa-
cité pour la malade d'opérer une synthèse et une différenaia-
tion des contenus psychiques qui se contondent. D'où le
• manque de clarté dans le champ de la con8Gienee. La patiente
ne reconnait pas SOD enfant,
ses parents comme siens.Elle
est elle m80e plongée dans une perplexité anxieuse quant à
son identité et sa fonction.Un certain nombre d'éléments iD-
portants oonoernant la compréhension du véou de la maternit{
peuvent ~tre repérés dans le disoours de la patiente et son
attitude régressive.
2)
Les Etats dyst~iques :
Ces ~tats (17 états dépressifs et 5 acc~~
maniaques)
sont relativement plus rares que les états déllrn.2L
aigus; le mode d'entrée dans la maladie parait moins brutal;
dans quelques cas, la mala<U.e s.installe au déoours d'un ;:~c_:~"
aigu traité ou non.
-les Etats dépressifs rev3tent ici un .::l.r:],)('·
réaotionnel.Les sentiments d'auto-aoousation et de oUlpahili~
dominent le tableau lorsque l'inhibition psyohomotrioe ne
tige pas la patiente dans une attitude de mutisme total.
-les Etats maniaques oomportent à ceté àe
l! exalta tion psychique,
de la fui te des idées, du déchaine:·.:c:lt
1
instinotivo-affectif et des aotivités ludiques,une destruc-
t
turation plus ou moins profonde de la oonsoienoe qui aboutit
f
à des-expériences délirantes ••
1

- 84 -
,) Los Etats n~vrot1qu&s
9,5 % de nos Lla.lades ont présenté une décon··
pensation d'une névrose antérieure latente.
4) ~~s Etats psychotiques chroniques
Nous uvons observé :
-9 cas do syndrome schizophȎniquo .. dont
les 8 ont évolu~ par la suite vers une schizophrénie vraie
pour leur propre compte co l
Cas a bien évolué sous neurolopti f •• '
-7 cas de psychose hallucinatoire chronique
-1 Cas de délire paranotaque révé16 au
décours du post-partum (Obs .. 75)
: l'enfant, perçu pendant
la grossesse do façon très ambivalente,
semble dans cette
circonstance révendiqué en tant que substitut phalliquo per-
mettant une reconstruction du moi désorganisé par la série
d'échecs successifs" Son absence est alors particulièrenont
into16rable ct déclenche le délire de révendication et l~
quérulence processiveo Le manque de structure familiale et
les difficultés rolationnelles sont anxiogènes~ la mèro no
peut que délirer avec sa fille qui canstitue son support IIla-
tériel. Chaque élément extérieur est perçu comme objet persé-
cuteur et la critique deoeure inpossihle
-1 cas de troubles caractériels (Obs.25).
Le polymorphisme dos tableaux cliniques nous replace ·d~nc
le schéma classique des maladies mentales: rencontre d~unc
structure et d'une conjoncture. H. EY écrit "La situation
de la fonne on regard dG la grossesse et de l'accouchoncl'1-:;
considér~s, doit Btrc étudié co~ne le point de rencontr2
tout son passé (héréd~té7 antécédents patholog1ques,cons~i
tution biologique,
foroation de la personnalité,
structur0

-85--
névrotique ou psychotique)
,
avec sos positions actuolles
(conjugales sociales économiques), avec lesinoidents gra-
vido-puerpéraux et enfin avec les perspectives ouvertes
devant elle par ln matcrnité ll •
1
I I 1 ASPECTS THERAPEUTIQUES ET EVOLUTIFS
AI phimiothérapie :
1
-62 malades ont eu des neuroleptiques (soit
1
75% de nos observations. Les neuroleptiques les plus employés:
• Largactil -
Nozinan -
Halopéridol - Melleril associés ou non
à dtautres médications telles que
-antiparkinsoniens ~ surtout Artane et Ponalide
-correctours de la tension artérielle :
Hepta-myl,Cornnino
-tranquillisants : Valium -
Nobrium~ Equanil
~.
6 malades ont eu des tranquillisants souls.
-12 nalades soi t
14,4% ont eu des thYl!l.Oal~
1
f
leptiques essentiellement Anafranil - Tofranil ~ LaroxY:
Elanl associés ou non à des neuroleptique,s sédatifs, de:
tranquillisants?
des correcteurs de la tension artérielle:
parfois du Sulfarlc '"
Nous n1avons jamais utilisé d'inhibiteurs de la
mono~~~ine - Oxydase.
9 malades ont eu des antibiotiques ou des antipara-
sitaires.
Des traitements d'appoint (vitamines
Sérums glu-
cosés Isotoniques)
ont été employés.
Nous n'avens pas rencontré de complications secon-
daires aux psychotropes (l'association des correcteurs h~bi­
tuels est systématique).

-
86 -
BI Sismothérapie
17 malades (2 psychoses gravidiques et 15
psychoses du post-partum) ont eu des ~lectrochoos.Sauf·dans
les manifestations gravidiques, nous .1~vons reoours à la
sismothérapie qu'après l'échec de la chimiothérapie.
La prém'dication préconisée (narcose, subnarcosa,
ourarisation) n'a pas été utilisée. Nous n'avons cependa~t
relevé aucune complication secondaire~L'éleotrochoonous
est apparu comme une méthode peu dangereuse et bien suppor~00.
Très souvent la famille réclame cette forme de thérapeutiquo
peut-3tre à cause de l'effet immédiat et spectaculaire sur
l'agitation. G. TOURAME écrit à co propos -L'électrochoc pout
• ~tre vécu comme un ri te d' ini tiation, s'intégrant aU I1ytbJ
de la mort et dè résurrection dans une existence nouvel18.
I l peut aussi prendre la signification d'une crise de pOS38~­
sion contribuant à rétablir le fou dans son statut de pOD3~~.'
Il est de toute façon cornue une thérapeutique Qagique quo 1\\
ne comprend bien entendu (nous non plus d'ai1ieurs I~.
cl Participation de, la fauille dan? la prise
en charge théra~eutigue à l'h~pit~~
Toutes nos malades ont été adDises à l~h~pitnl
en m3me temps qu'un meobre de la famille le plus souvent le
mère, la soeur ou le mari qui est communément appelé -~cqoA­
~agnant· • Cette attitude n'est pas spécifique aux se~es
malades atteintes de psychose. puerpérales.
Par sa présence peroanente, l'accompagnant
joue un r~le primordial (parfois' de maternagE! dans les 01;.'..8
de régression oassivelObs. 21,74, 81 par exem~ie).'
"Il s'agit d'un appoint thérape'ut1que d'2.utant
plus important qulil se fonde sur la tradition'.~.· (In 40).

- 87 -
L'enseob1e des accoopagnants constitue une popu12tion
de "non oalades" peroettant une vie de groupe cODnunautairc
Où toutes les activités de la vie habituelle à l'extérieur
sont reproduites : palabres,
cuisine, jeux, danses, séances
de thé etc ••• Des réunions de groupe rasseobl~t accoopagnants,
oaladee et soignants ont lieu rêgu1ièreoent. Tout le oonde
y a droit à la parole sans ségr'gation ni écraseoent des ini-
tiatives et des valeurs personnelles. Le oaterio1 verbalisé
est deep1us variés :discussions de tous ordres,
conseils réci-
proqu••,
récits de téooignage, chants et danses etc. Il s'agit
là de ce que nous appelons 1e"PINTR".
Âinsi rétablit-on une situation de réassurance p~r
Ilhomogéneité du groupe qui peroet une plUs grande facilité
d'identification à l'autre. Le groupe offre un oodè1c de ré-
férenee aussi bien qualitatif que quantitatif.
DI Thérapeutique traditionnelle
Presque toute. nos oalades reçoivent avant, pcnd~nt
ou après l'hospitalisation une thérapeutique tradidtioüllcllo
qui est l'aboutisseoent logique de l'interprétation donnGo
au· trouble.
Il est bien sar hors de notre propos d'entrer dans
les détails du fait de notre ignorance de cette question si
~o~ple%e. Notre attitude à ce propos s'est voulue neutre.Nous
disons siop1eoent qu'il nous apparait un versant positif:
l'interprétation entraine une prise en charge par l'cnseob1e
du groupe, d'OÙ une plus grande réassurance et une possibi-
lité de réintégration et de réhabilitation familiale ct socia:
El Evolution
.Nous avons noté 53 cas de guérison ou d'anlé1iorntioL
stables soit 63,0%.Nous avons déjà dit que le pronostic re3~c
pour la oajorité des auteurs ~avorab1e.
_PÂQUET D.R. note 73,07% de guérison.

- 88 -
-Vislie note 60 à 75% de guérison.
-CHXILI T. et L. KHAMLICHI A. notent 36% de guérison.
Il faut tenir compte du fait que nos chiffres
concernent uniqueoent des malades ayant présenté une foroe
grave qui a nécessité llhospitalisation. Les fornes ~~eures
traitées à titre externe ne sont pas comprises dans cette
étude •
• 6 malades ont eu une évolution rapidement favorable oai.
récidivante à l'occasion des grossesses suivantes ou en dehors
Noobre %
de toute puerpéralité.
~,
.enfin 15 de nos ualades ont présenté une évolution
chronique.
FI Durée d'hospitalisation
TABLEAU IV
1001a
2
3
4
5

f
1
1
,,,= 0=-
CON C LUS ION S
-= 0=-
1

- go -
Ce travail est consaoré ~ un survol rapide
des différents aspeots des troubles mentaux habituellenont
décrits oomoe étant en rapport" avec la tlaterni té.
Nous manquons de données oOtlparatives pour
aborder le r8le de l'évolution et des changetlents sociaux
rapides inposés par le modernisme.
Malgré l'iopact du relativisoe qulturel et
psychopathologique, nous avons retrouvé des résultats
tr~s peu spéoifiques au tlilieu sénégalais. Nous rejoignons
d'autres travaux dans différentes parties du tlonde notan-
Dent en ce qui concerne 1
lQI Le nombre très restreint des psychosos
gravidiques par rapport ~ celles du
post-partum.
2QI L'~ge tloyen d1apparition des psychoses
puerpérales qui cotncide ~ la période
de plus grande féoondité de la feDme.
321 L'apparition des troubles aussi bien chez
la pritlipare que ohez la tlultipare avec
cependant une plus grande fréquence chez
la primipare.
421 Dans 23,l~ de nos cas, semblent entrer en
jeu des facteurs traumatiques physiques
de l'accouchement ou des facteurs infectieux.
5QI Il ressort de l'analyse de nos observationo
que les facteurs psychologiques constituent
un élément fondamental et détertlinant dans
l'éclosion des troubles.Il nous est apparu
que les faoteurs lD~'reBsa.t 1.~aitua~eD-OODju­
gale,l'état de l'enfant,la situation écononiquc
sont plus traumatisants.

- 91 -
Quant aux syndrones observés, ce sont ceux
décrits ailleurs 1
.-états délirants aigus (39,5~) avec ici
la fréquence beauc~up plus grande des
th~mes de dévoration et de persécution
-états névrotiques(g,5%)
-états dysthymiques (26,2~) avec coooe
particularité la rareté des états mé-
lancoliques.
-états psychotiques chroniques (14,.8%)
Sur le plan évolutif, nous avons retrouvé le
pronostic favorable signalé par la majorité des auteurs.Ceci
nous senble d'une importance capitale parce quo dans le
donaine do la psychiatrie, ce sont les seules maladies sur
lesquelles"on peut se risquer •
juger • priori &Boez--bon le
deveni%ftdGs patientes.
Il est • déplorer que notre étud,e repose uni'luc-.
ttent sur une expérienoe tr~s limitée au sein d'un servicu de
psyohiatrie.
L'état peu avancé de nos connaissances ne nous
pernet pas d'avancer des affirmations irréfutables et de
tirer des conclusions objectives notamment lorsqu'il s'agit
du déterminisme étiopathogénique. Â cSté de l'absence de don-
nées comparatives dans notre milieu, nous savons que les pro-
cessus éootionnels et psychOlogiques sont beaucoup trop COll-
pliqués pour 3tre démontrés dans une situation expérimentale.
Nous persistons pourtant • croire, en dehors des causes orge-
niques que le trouble psychopathologique n'est jamais le ré-
sultat d'un seul conflit émotionnel mais l'addition de condi-
tions antérieures créees_à des périodes différentes de la vic-

- - 92 -
Pour le bouleversement biologique et psychologique
1
si ioportant qu'ils ioposent à la personna1it~,·la grossessQ
et l'accouchement peuvent se comparer à UIle phase de d~velop.
pement au m3me titre que la puberté et-l'adolescence. Nous y
observons nature11eoent nais de nanière réversible 1
-de profondes ~odifications du schéma corporel
-des mouvements hormonaux de grande envergure
J
-des virements nassifs des••~onp1e%es
d'investisseIJentfJ
1
intellectuels 1ibidiA~et agressifs
1
~
-la notion de blessure narcissique et de perte d'obje~
-des structures psy~hiques labiles et nouvantes ou
le sens de l'identit~ personnelle devient fl~tuaAt.
i
-Cet équilibre précaire peut3tre facilement renversé.Il
t
serait peut-3tre utile de pénétrer les réactions psych~logiques
de la fenne au cours de la grossosse, de l'accouchenont et des
1
suites de couches.Les émotions nouve11os de la Daternité do.
vraient pernettre à la femme de surmonter ses ancien8·_~~flit8-.
1
Comee l ' écri t
H. DEUTCU"les accouchours ct le s sago-fou;.ws
l
ont souvent trop à faire avec los procossus physiques pour
Î
s'intéressor aux-expériences psychiquos do lours pationtes u •
1
Nous nous tre__o•• là devant un véritable problème do santé
• publique. Une surveillance médicale plus orientée facilitorait
1
certes la reconnaissance rapide de certains cas de grossesse-
à haut risque psychologique qui devraient atre confiés au psy-
ohiatre. Il est bien évident que oe sont là· des idées di~fici­
le~ent réalisables sur le plan pratique mais un point important
doit 3tre souligné 1 donner une large part à l'enseigneDent
psyohologique ohez ceux ~ui sont appelés à s'oocuper de la
surveillance et du traitement des fommes enceintes.

1
1
1
1
-a0=- A
N
N
E
X
E
-=0=-
!1

- 94 -
Obs. 1.
.0
D.D. 29 ans. 5 enfants d'un premier mariage terminé
..........
par un divorce. Le début des troubles remonte au 8e mois de la lere
grossesse du second mariage. Dépression de l'humeur, mutisme,isolement.
En observation sans TTT jusqu'à l'accouchement normal. Puis TTT: tran-
quillisant. Evolution rapidement favorable. Pas d'antécédents psy-
ohiatriques. Etat dépressif. Durée d'hospitalisation' mois.
Obsl 2A
F.S. 42 ans. 3eme hospitalisation au 8e mois de la grossesse pour
agitation maniaque. Le premier épisode remonte à 24 ans réactionnel
à la perspective de son premier mariage qu'elle refusait. Actuel-
lement remariée. Evolution rapidement favorable sous neuroleptique.
Pas d'antéo~dents psychiatriques familiaux. Rechute d'accè~.~~E~~_~~.
72 jours d~hospitalisation.
ObSi 3;
!i!i 20 ans. vit avec une tante depuis le divorce de ses parents.
Importants conflits avec son père qui désapprouve son mariage. Le
début de la malddie remonte au 8e jour après l'accouchement naturel
en Clinique (la grossesse siest déroulée sans histoire). Brutalement
le soir elle s'est mise à pleurer. Rapidement, agitation intense
et tout d'un coup,chute avec d'amples mouvements désordonnés des bras,
Hospitalisée le lendemain, la sédation est rapide sous neuroleptiquea.
Divoroe en cours. Dans les antécédents, une tante maternelle aurait
présenté une maladie mentale. Syndrome d'excitation psycho~~~~r!c~
d'allure hystériforme. 24 jours d'hospitalisation.
ObSi 4;
FiT.Bi 28 ans. mariée, 3 enfants. 8 mois apr~s le dernier aooouehe-
ment naturel à domicile : céphalées de début brutal. Le lendemain
se désintéresse de l'enfant,
dit qu'il ne lui appartient pas. Négli-
gence vestimentaire, refus d'aliments, agressivité contre le mari.
A l'entrée un mois et demi après,elle est calme, déprimée.Mutisme
total. sous neuroleptiques, évolution favorable. Durée d.hospitalisa-
tion 1 55 jours. Bouffée délirante avec quelques éléments ~~o~~d~tG.

- 95 -
Obs o 5
~ 40 ans. Guinéenne, m~re de , enfants de , hommes différents
avant le mariage. 8 ans de vie oonjugale stérile avec un SénéGnl~iJ.
Rejetée par la belle famille • .1dmise au déoours d'une hystérect~;;lÜ:'
dans le Service pour prostration, idée de mort, dépression de llllUI'..lêUr
Sédation sous thymoanaleptiques mais mauvaise insertion sooio-fami-
liale6Reohute. Conviotion délirante d'Atre persécutée par la belle
famille. Amélioration sous thymoanaleptiquos. Retour en Guinée Gnvi-
sagé avec l'arrivée du fr~re. Divorce en oours. Etat d~~~~~i!__ré.~
tionnel. "
jours d'hospitalisation •
..
Obfu6
~ 24 ans. Jumelle, m~re d'une fille de 7 ans, divorcée. Parents
divorcés. Depuis le décès de la mère vit aveo une tante. Aocusée
d'infanticide, elle est envoyée pour expertise. Lél~roment déprimée.
Discours cohérent. Elle soutient que l'enfant est un·mort-né qu'elle
est allée abandonner au cimetière parOG que 8a tam1110 n'était pos au
courant de la grossesse. Elle ne sait pas qui est le père de l.enfant.
Placée en observation, elle présente une ou deux tois par semaine
des ~~ises d'agitation d'allure hystérique. Des épisodes semblables
sont rapportés dans son enfance. L'E.E.G ne peut 3tre oonsidéré oom~e
normal en raison- de l'importance des ·activités:.~ TTT tranquillisant.
Rémission stable. Elle est relâchée au bénéfice du doute (absence
d'autopsie de l'enfant). ijystérie. 6 mois d'hospitalisation •
.2.l?ru....1.
~ 25 anSe 3 enfants. Mauritanienne. Mariée. Evaouée pour mutisme,
isolement, fugues au décours d'un avortement de 2 mois ayant-néoes-
sité un ourettage. B.W. +++.TTT antibiotique et tranquillisant.-
Négativation du ~~~ •• Rémission stable. Etat dépressif. Durée d'hos-
pitalisation 52 jourso
Obs l 8
~ 23 ans. Divorcée depuis l an alors qu'elle était à 1 mois de
sa troisième grossesse. 3 mois apr~s aocouchement normal à domicile9
a.pparaissent de façon brutale logorrhée, hyperaotivité;ohants ot do.nsos,
TTT neuroleptique. n?o~Lo~~aTro.abl•• 1er acç~s de mani~.Hospitali·~
sation de 40 jours.

- 96 -
OR,§.t. .9.
.Q.t.1ii
28 anc e ~lariée. 4 enfants dont :3 déoédés. Une semaine ap:::,~"J
le dernier accouchement natr-"~ol à domioile, dépression de l~hum~,u:-:
inf~OmniG, refuD d.e s'occuper de l'enfant. ~ItY. +++. T'ff QDtib1oti(~uo
:>1J ...tto:~",,,,~~,.~;··:r.·,~o.,
~7c-;;11Q:l'~G ,;·ésuttats. Etat dépressif. Durée d~hos''''
pitaliaation 43 joura~
Oi/s,; 10
- -
~~~ 32 ~nBi Mariée S enfants. Aoc~s d'agitation psychomotrice
aU décours du dernier accouohement naturel en olinique. Depuis son
hospitalisatiû~~ elle s~est oalméeo TTT neuroleptique.Reohute d~s
Itap~aritioll dos r~gle3~ D~lire de perséoution. E.E.G normal~Sis­
moth&rapio et nouroleptiquos o Amélioration mais nouvelle reohute
au bou:l: d ~ un mois 0 132.l1ffée délirante polymorphe à reohute.
Obs,:, I l
......
~ . ~
1liJLi
25 anD~ loiaI'i~e, 3 enfants c Au moment Où ello devait rejoindre
son ma~i au 6e mois d~ post-partum, s'installent insidieusement un
refus d!~liuents et ~~~ ~égligonce de l!enfant. La grossesse et
l~accou~hcment se sont bien déroulés. Des accès antérieurs sont
:ra:pport.és pa7' la famillo 0 TTT thymoanaleptique. Rémission stablo ..
~él~es~~évl~~iquee
12 jours d 1 hospitalisation
Qb.s,,_ u...
M•.q,~ 24 ans& 2 ûni'an.ts.» r.lO 2e divoroe survient à un mois de la gros-
flesse CI l'uis décèfJ de la mûre" Aocouohement .naturel en Cliniquo d'un
mort-né~ 2 mois plus tard g plaintes somatiques diverses et brutale~
ment c~ises d'angoisse aiguë, propos inoohérents, implcrat10n des
vois~ns~.~ouffûe oOllfuso'~anxieus~ rapidement amé~1orée sous neuro-
leptiqueB~ llospitalisation de :3 mois.
Obs .. :~:2
E~NA
32 an9 5 onfants du premier mari décédé . et remplaoé par 10
fr~ra., L.:A. lèro gr.tHJSG30e avec oe dernier se termine par un avortc·..
mûllt de 3 ::loiG " Plaintes srJma"i;iqu.es diverses.Réveil brutal nootu.:r-ù.l.'
en orinll~ quo con le~ ma~i·lui a apporté-toutes les richesses du
mondo. So~u nu~oloptiques,évolutionfavorable.»ouffée déliran~~.78
j ou:rs d'I hcspi tali~1a.VLûllb

- 97 -
Obs~ li
~ 35 ans. 13 grossesses dont 5 avor~es. Le ~r~ler acchQ
remonte au 5e accouohement dystocique ,
dom1ciU •.l.git"t1on,
auto-agressivit', B.W. +++. Tt'J! + k 1/6400 dan, le ·.SEf' et 1/4
dans le L.O.R. SO\\iS,~tibiotiqu~G el ne\\l1"olep.1fd.uee. r ém.iasion
stable. Bouffée dé1irtat!;io1eorph~. 4 mo~~ et demi clthos?1.1;n",
lisation
, " ,'~ .;
Qbs; ],2
. "
M.S;
30 ans, mariéë', 5 enfants. :5 mois après le de,.rn1e~. accQuohemen~',
normal h domicile j anore%ie.~ndifférence k l'~~tourage~~~~m~nt~ .
.. .
.
soll.loquie,sourirœ immotivés. Le 1er accès fè1Jîte • 4 ~s 'au d.'~4
d~un avortement. Depuis lors, délaissée par lQ mari aU profit do daux
autres oo4pouses • .1mélioration s9~ J1eurolep"'1ques. R6pressi.on cty.
l.ique. 71 jours d'hospitalisatilbn.
ObSi 16
.. ,
L!Li.
30 ans.4 enfants. remétée kpr!s deux divor6.s. Û:"début des
troubles remonte k , ans. un mois après nocouche~nt à dom1c1l&.~11o
vivait en ce moment h l'étranger avec son mari 1 ~a11uc1nations vi-
suelles ct auditives~ Idées de grandeur, de perslou~+on.sous neuro-
leptiquesf légère amélioration. Psyohose délira4te .~4DliU~' 2 mo1~
d~hospitalisation.
~.
. . ~
.(lbs; 18
~ 30 ans, mariée 4 enfants. Ourettage pour avortement de 2 mois
suivi d'agitation anxieuse, d'agressivité. Sous tranqulll1ant ~é~
liorntion rapide. Bouffée confuso-anxieuse. 15 jours d'hoep1ta11S4t1c
ObSi 19
'
~ 27 ans. Divoroée lors de la 5é grossesse. La veille du baptème,
agitation anl1euse et délirante, irritabilité.La grossesse et l~a~
oouchemont se sont déroulés nonal.cont.Sous neuDleptique,olle
sort en 5 jours. Un aoc~s identique est signalé lors de la 2emo
grossesse.Reohute de bouffée délirante.

-98-
OJ?sa 29
~ 28 ans, mari~e 2 enfants.La ,e grossesse survient apr~s une
••'~l1td seoondaire de 9 ans • •ccouchement naturel k domicile.
D~c~s de l'entant.1d~es d'auto-accusation, sommeil oapricieux,
asth~n1e physique et psyohique, . isolement et refus d'aliments.
P.1.V. de S.G.1 aveo thymoanaleptiques. l'at d'Plessif ""'lAngo1.
87 ~ours d'hospitalisation.
~bSi 2a
~ 26 ans. Institut.toe, 4 enfants en 5 ans. Le mari est agé de
51 ans ot est polygame. Trans~atée du servioe de Médecine Gén'ralo
pour plaintes somatique. diverses alors que examen physique et bilan
paraolinique sont normaux. Elle exprime ses difficultés relationne~e:l
aveo ses deux ooépouaes sans emploi, son mari tr~s traditionnaliste,
son p~re autoritaire. B.E~G normal.Amélioration sous tranquillisant,
,iépross10n nénotigue.'55 30urs d'hospitalisation.
~ 20 ans. Vit aveo lagrand~m~re. Mariage non c~nsenti par la fa-
mille. Mari sans emploi.litre grossesse normale • .Accouohement par for--
oeps.4 mois apr~s, brutalement, apparait une orise tonico-olonique
aveo révuls1.on des l'eux suivie de pleurs. Aurait vu un bébé dans la
oassero1e d'eau bouillante. E.B.G normal.Pas·d'ant~cédents ~pile~­
tiques_ Rémission sous neuroleptiques et t~analeptiqUG.Qr&sehy~
jériQi& ? 2' ~ours d'hospitalisation.
O~s • .u...
~
52 ans. Xariée 5 enfants dont , déoédés. Le 1er aoc~s ·de la
maladie remonte à 20 ans, au Seme mois de la Seme grossesse~~e~6e
par la famille pendant plusieurs années. A l'entrée 41soordaace,
1nd1tf~renoe totale ~ l'entourage.Neuroleptiques ot sismothérapio
no 1'amél1orent·pas.§ohiioPhrénie. 82 ~ours d'hospitalisation.
ObSè 25
~ 24 ans. Début de la maladie remonte à 5 ans
d~s les promiers
mois do ia premi~re grossesse 1 oomportement Qua11t16 d'1naU»PO~nbl
par le maZ'1~Le oouple d'or1&1De Gam'b1en.ue T1Ta1t en DO moment à Lo~'

-99-
A l.accouchement on Clinique,accentuation dos troublos.Rospital1.~
ot 1ft Aouroloptique.Le voyage de ~Gtour est o~ganisé et tout Bouble
rentrer dans l'ordre.Lorsqu'elle rejoint de nouveau son mar1,los
troubles reprennent aveo la 2eme grossesse. Cette fois-ci 10 r(;.';o'.lr
aupr~s de la mère ne l'améliore pas.Dans n&tre service, ello pré-
sente une certaine expansivité psyohomotriee avec idées do gran~o~'i
insomnie,halluoinations auditives,rire. immotivés avec tendance à
l~isolement.Troubles oaraotériela.La aoh1zophré~ie n'ost pas oxolue.
Âméltoration sous neuroleptique. 60 jours d'hospitalisation.
Alls. 26
A,iNiGj 22 ans. Vit avec ses parenta depuis le départ du mari pour-
l'étranger. Lorsque la maladie débute au 5eme mois du post-partum,
le~ paronts l'attribuent à l'absence du mari.Le voyàge eat rapidomon "
.
-
organisé. D~s l'arrivée le tableau s'accentue 1 4gitation,anxiété,
idées de persécution, insomnie.Dans le service dépression de l~humo~.
TTT thymoanalep'1que.Rémission rapide.Jtat 4ép2essit. 2 mois d~hos­
pitalisation.
ObSè 27
~
"ansiDébut do la Da~aajQ brutal par une fugue 10 soir du
baptème de· son premier enfant. Elle venait d'obtenir le divorce 10
m~me jour 1 discours délirant,contact diffioile,indifférenoe à l!on-
tourage.E.E.G. normal. Neuroleptiques et sismothérapie n'emp~oh0nt
pas l'évolution aUonique.Dissooiation sohizophrénigue.68 jours <;l!h...•. ·
pitalisation.
ObSi 28
Lli& 42 ans.8 onfants dont 2 déoéd4s et 2 avortements.Début do la
maladie au 40è jour du 4e'aocouchement Icéphalées,vertigos,lourdour
de la tate .Bilan biologique.... négatif .Transéatée du servioe do Médeo1:r
Générale'.Elle exprime des difficultés relationnelles avec~'la oo4pou~.
mieux entretenue par le mari.E.E.G. normal.lOus vit~inothérap10·ot
tranquillisants elle s'améliore.Dépression néyroti9ie.65 jours d~hOt·
pital.isatiozu

1
r
-
100 -
Obs. 29
.t..s12..a.
40 ans .Stér:î.li té primaire. Divorcée 2 fois .Le début
de la maladie remonte à un an au décours de la 1ère grossesso-
qui se termine par l'accouchement prématuré d'un mort-né.Soma-
1
tisations diverses puis mutisme total pendant 15 jours.Ensuite
t1
propos accusateurs, injures, fugues, mouvements stéréotypés des
mains. B.W.+++ TIT négatif dans le L.C.R. Pas d'antécédents psy-
1
ohiatriques. Rémission sous antibiotiques et tranquillisants.
1
Etat dépressif. 2 mois d'hospitalisation.
1
Obs, 3Q
~
45 ans. Divorcée 2 fois. Stérilité primaire. Le 1er accès
1
d'agitation psychomotrice remonte à 3 ans aU décours du 1er ac-
couchement normal. Rémission sous ~ouroleptique8 et sismothérapio.
Difficultés de réinsertion soc~ale.Rechute. Psychose délirQnt~.
,Qhr0nigue.78 jours d'hospitalisation.
Obs; 3.1
.I..sQ.." 27 ans. Divorcée à la suite de t'a ualadie qui évolue depuis
4 ans. Début insidieux remontant au 2eme accouche~ent dystociquo
à domicile : céphalées, hallucinations visuelles et auditives,
faussœreconnaissances,
auto-agressivité.TTT neuroleptique ct sis-
mothérapie.Evolution dissociative. Schizophrénie. 2 mois d'hospitc-
lisation.
Obs. 32
~ 23 ans, Mariée S enfants.La veille du jour du baptème du
Seme enfant, survenœbrutale de cris, danses, versets de coran
et indifférence totale aux préparatifs de la cérémonie.Insomnie.
Rémission sous neuroleptique et sismothérapie.B.D,polymorphe.
22 jours d'hospitalisatio~~
Qbs; 33
~_ 30 ans. Vit avec sa mère depuis son divorce. Début des
troubles remonte à un mois apr~s le 1er accouchement 1 agrcssivit6~
subconfusion anxieuse, instabilité comportementale et caractériell~

.,
- 101-
Le d~ours atteste un vif senticent persécutif.TTT neuroleptique.
,
Amélioration. Psrohose hallucinatoire chronique. , cois et demi
1
r
d'hospitalisation.
1
Obs. 35
~ 35 ans. Mariée. Au 7eme mois de la première grossesso,syn-
drome palustre ayant entrainé un accouchement prématuré à dom~eile.
Enfant cort quelques heures après. Brutalement au 13e jour logo~
rhée, agressivité, injures. TTT neuroleptique à titre externe.
Peu d'aoélioration a propos aocusateurs, agitation psychonotrico,
insonnie, désorientation tecporo-spatiale, idées mégalonaniaquoa.
B.W. +++ TTT antibiotique et neuroleptique. Réuission.; B.D.confuso.
anxieuse. 70 jours d'hospitalisation.
ObSi 3§
~ 42 ansi 8 enfants vivants. Début des troubles insidieux aU
décours d'un avortement hémorragique de 3 Dois et domi ayant
nécessitant un curage 1 oéphalées, halluoinations auditivos ot
visuelles, agitation psychomotrice_Sous neuroleptique puis si~o­
thérapie, évolution favorable. Dépression név~ot1quei 9 jours
d'hospitalisation.
ObSi 37
~ 16 ans. Mariée. Au décours du preDier accouchement dystoc1qao
en clinique, cauchenars terrifiants, agitation intonse, insoonio,
refus de s'occuper de l'onfant.Anélioration rapide sous neuro19p-
tiques.Bouffée délirante polymorphe
Obs. 38
~ 28 ans. Mariée.Début des troublas 1 Dois après accOuchOllont
naturel on clinique : oéphalées,bourdonnements d'oreilles,aprn80c -
tisDa,dyst~ie.TTT thynoanaleptiqueet neuroleptiques.Evolution
favorable. Itat dépressi{. 7 jours d'hospitalisation.

-
102 -
~s li 3.9.
~
34 ans.La oaladiu évolue depuis 12 ans~Le 1er accès reoonto
au second accoucheoent naturel~k·dao1.~ê 1 so~atisations diverses
ayant entrainé plusieurs hospitalisations dans le service de Médooino
Générale. A~ise quelques jours après le dernier avorteocnt pour
dyspnée aiguU, i~possibilité de aedt.nir debout. Bilan clinique
et ~araclinique nor~al. Sédation rapide sous tranquillisants.
Hystérie~ ? 3 Dois e~ deu1 d'hospitalisation •
.obs .. 402
~ 35 ans. Divorcée à 3 reprises; bouffée délirante subconfusion.
nelle du post-partum précoce ayant évolué en 2 mois vers un syndroce
oonfuso délirant stable évoquant une dissociation schizophréLique.
J.claise à ce stade à l ' hSpi tal et traitée par thyooanaleptiques, la
réoission est rapide. B.D. subconfusionnelle • 1 mois et deoi
d~hospitalisation.
Qbs;, 41
~ 25 ans.Mariage forcé à l'~ge de 10 ans.Problèoe conflictuel
concernant le responsable de la première grossesse.Lo début renonto
à 5 an;~ au 2eoe Dois de la 2éme grossesse 1 agitation, logorrhée,
opposition aU nilieu faoilial, pleurs, expansion de l~hUDeur.Evo­
lution.favorable sous neuroleptique en 1 mois.B.D. à rechute.
Obss 42.
NoP~ 35 ana.Mariée. 3 jours après le dernier accouohement 1 Dutisno,
-
,
refus do manger, impossibilité de bouger la main droite. Traitéo· -
,
par th.yo.oanaleptiques en P.I.V .. ,
elle s'améliore en 1 semaine •.R.'t§,-
térie.?
.Q.l;l.s..i.. ~
kçN.§~ 20 ans. Célibataire,délaissée par sos parents à la suite de
la grossesse illégitime, elle vit avec sa soeur.Accouohenent pré-
oa1:uré d'un mort-né puis tableau dépressif' aveC note anxieuso, pro-
pos incohérents,.diaoordanco .Grabatairo .Tranaéatée dans 10 sorvice
de Médocine Générale pour réhydratation.Dgpress1on atypiguo.

- 105 -
Q.bJl e 5'i
N.S'
18 ans.Cé1ibataire. 2 enfants de pères différents.
-
.
4 jours après 10 dernier aoc~uchement naturel alors qu'elle
était encore à la Maternité & cris, pleurs, refus de s'oc-
cupor do 1 t enfant. Les jours suivants, fugues et errance.
A 1 1 entrée subconfusion, contaot difficile~ Le discours a
trait à son fiancé qu'el1e n'a pas vu depuis 7 cois.Le lon-
deoain, gesticulation désordonnée faisant évoquer une criso
hystérique o Sédation rapide sous neuro1eptiques.~. 68 jours
d'hospitalisation.
Obs .. 5..9,
~ 24 ans. Mariée. Aduise pour agitation anxieuse et déli-
rante survenue 13 jours après le 1er accouchecent.Notion do
2 autres chocs affectifs : l
deuil et 1 incendie dans la n~no
senaine~ Evolution bonne sous neuroleptiques et tranquillisante
~~ 2 nois d'hospitalisation.
Obs ... 5.7,
C~~~ 35 ans" Marié. 4 enfants. 1 Dois après accouchenent natu-
rel d'un nort-né:
anxiété,
anorexie, inhibition psychonotrioo,
nutisne: iso1enent. Aurait présenté un tableau senb1ab10 au
4enc nois de la grossesse.Evo1ution bonne sous thynoann1eptiquc~
et sisnothérapie. Etat dépressif. 3 Dois d'hospitalisation.
P.Jw..> ~§.
~~ 22 ans. Mariée. 2eme grossesse survenue après un preDier
avortenent. 8 jours après oocouchenent naturel à donicile,agi-
tation délirante avec euphorie, hyperexpansivité, fuite des
idées, 1udisoe.Sous neuroleptiques, évolution dissociativo avec
porsistance de l'instabi1ité~Manie atypique. Durée d'hospita-
lisation 53 jours.

-
106
ObSi 59
~.F;
18,ans.Célibataire, orpheline de père et de mère.Le début
des troubles renonte au 4enemois de la grossesse illégitine :
bizarrerie, semi.nutisme, fugues. ~tténuation sans traiteoent.
A l'accouchement, recrudesoence des signes. L'enfant non reconnu
est confié aux Soours. Sous neuroleptiques et sismothérapie
l'évolution bonne.~. Durée d'hospitalisation 71 jours.
Obs'; 60
~
20 ans.Orpheline de père, oélibataire. T~anséatée de la Ma-
ternité pour anxiété, insoonie à la suite de l'accoucheoent natu-
rel d'un oort-né maoéré avec déchirure du périnée. Bonne évolution
sous neuroleptiques.B.D. confuso-anxieuse avec immaturité affective,
15 jours d~hospitalisation.
ObSi il.
.Li.l..r.
20 'ans.Vit aveo ses parents depuis le seoond divor'ce.Début
des troubles remonte,à 2 ans au déoours de la 1ère grossesse',sen-
sation d'étouffeoent, de brdlure dans l'oesophage, soli1oquie,
rires immotivés, hallucinations auditives.Evolution bonne sous
neuroleptiquos.Syndrooo schizophrénique. 2 mois d'hospitalisation.
Obs.-9,Z.
~;C;G; 28 ans.Divorcée.3eme hospitalisation pour comportement
disoordant, tlutisoG. ou sollloquie opposition. Le 1er accès re-
oonto à 6 ans lors de la première grossesse. Légèrement amélioréo
par neuroleptique et sismothérapie.Rejetée par la famille.Schizo-
Bhrénie. 28 jours d'hospitalisation.
Obs t.. 6.3
D.W; 26 ans. 2 avorteoents et 1 mort-né.Début des troubles remonte
au 6eDe mois de la oinquième grossesse
c agitation,ha1lucinations
visuelles très actives, thèmes délirants perséoutifs. Ioportantes
diffioultés relationnolles qui elle m3me a 2 enfants décédés.En
observation jusqu'à l'accouchement puis tranquillisants.~. 51
jours d'hospitalisation.

107 -
Obs; 64
M.N. 40 ans. Divorcée depuis le dernier accouchement.Enfant pré-
oaturé placé à la crèche. Quelques jours après, insoonie, halluci-
nations, dépression de l'hUI:1eur. Sous neuroleptiques. évolution
stationnaiœe. Psychose hallucinatoire chronique. 5 Dois d~hocpi­
talisation.
Obs; 65
N.M.N; 18 ans. Célibataire. Accouchement dystocique, épisiotonie.
-10 jours après, agitation anxieuse, refus de soins à l'enfant.
Examen clinique révèle une fièvre à 402. TTT antibiotique dans
le services des Maladies Infectieuses. Septioémie du post-p~rJ~1
15 jours d~hospitalisation.
jl..bs i
6.§.
~
32 ans. Syndrooe délirant chronique évoluant par poussées
dont le premier accès est survenu au décours du 20me accoucheucnt~
Sédation rapido sous neuroleptiques. Bonne insertion socio-fani-
liale; Psychose hallucinatoire chronique. 3 jours d'hospitalisatior.
Obs. 67
~
35 ans. Vouve. 5 enfants.Début des troubles au 1er Dois du
'eoe accouchement a fuite des idées, ludisme, Rémission sous
neuroleptiques et sismothérapie.Accès nanique. 69 jours d~hospi­
talisation.
Obs. 68
liG.
30 ans. Insonnie, refus d'aliments. mu*18Do à la suite du
dernier accouchement.Refus de s'occuper de l'enfant.T.A. 17/14.
Amélioration sous thymoanaleptique. Consultation cardiologique.
Etat dépressif. 34 jours d'hospitalisation.
Obs, 69
MiN. 22 ans~ Les troubles évoluent depuis 1 an.Début brutal le
jour du baptème a pleurs, tentative de fUite, bris d'objets.

,
- 101 -
H~sentente oonjugale.Améliorée sous thymoanaleptiques.l!A!
d~pressif. 78 jours d'hospitalisation.
QbSj 7Q
~
24·ans. 4 enfants.l avortement au déoours duquel agitation,
euphorie, tachypsychie, labilité do l'huueur, idées de persécu-
tion et de.dévoration. Evolution bonne sous neuroleptiqûos,~
15 jours d'hospitalisation.
Obs, 71
~
45 ans.Divoroée 5 enfants.Rechute de troubles évoluant de-
puis 6 ans. Le 1er accès se situe au 1er mois suivant un avor-
tement 1 comportement hypomaniaque. Délire. mégalomaniaque.
Sous Neuroleptiques, elle conserve une légère tendance à la fa-
miliarité.Manie. 5 mois d'hospitalisation.
~s, 72
[
~
32 ans. Institutrice.Âgitation délirante au décours du
2eme accouchement. Interprétative.Idées de persécution. Violence
verbale et physique oontre le mari qui l'a délaissée. Divorco cn
oours. TTT neuroleptique. B.D.polymorphe.
1
ObSi 77
1
t
~
~iKi
30 ans. Conoubinage depuis le début de la maldie qui re-
monte à 6 ans au dernier trimestre de la grossesse 1 erranco;
aroha!que affectivo. Evolution ohronique malgré neuroleptiquos
et sismothérapie.8chizophrénie.
!.
Obs. 79
f
~
20 ans.Célibataire sans enfant aménorrhée de 8 mois,ano-
t
rexie, tremblement.Crises hystériformes, conviction déliranto
d'avoir accouohé.TTT tranquillisant puis.neuroleptiques.Evolut~oL
réoidivante.Grossesse hystérique.
t
1
i
.1

-
lOS-
Obs; 8.0.
L.N~·
34 ans.Mariée.15 jours après le dernier accouohement,cauoho-
Qars,ha1luoinations visue1les.Tout ceci précédé d'une violente
dispute avec le aari .Rémission rapide sous neuroleptiques .13 ••D. p.o.
lYa0rpAi.15 jours d'hospitalisation.
,Q,pSi 82
~ 20 ans.Orphe1ine da père.Cadette d'une fani1le de 3 filles
vivant toutes avec la oère.Les deux soeurs sont mariées sans
enfant.5 jours après l'accouchenent géce11aire : insoonie,logor-
rhée, propos incohérents, refus do manger de s'occuper des juo('lle ..
ractions olastiques.Evolution favorable sous neuroleptiques B ••D_~
:es).morphe •
.Q.bSi 8J
~
37 ans.Divoroée 2 fois pour stérilité primairo.8es 2 autres
soeurs ont chaoune plusieurs enfants de m3me la prooière épouse
de son oari.Bruta1eoent délire à thèmes persécutifs , convictio~
dé1iranto d'avoir accouché réceDoent.et qu'on veut tuer son enfr.E-
Ha11uoinations visuelles et auditives.Sédation sous neuroleptique...
O.ba i 84
liMi
37 ans.Mariée 5 enfants, orpheline de mère depuis 11~go
de 2 ansiSurvenue brutale le soir du baptème du dernier enfant
d'un syndroae do confusion mentale anxieuse, d'hallucinations
auditives, d'insoIlnie, tentative de fuite.A l'entrée la maladie
évolue depuis 3 Dois ~ attitude d'égarenent, d'hébétude, senti-
'.
];lents de dévoration.Sous neuroleptiques et sismothérapie• .-éD:l.ssi ,)".
rapide des troubles. B.D. polymorphe. Durée d.hospita1isation 2~
jours.

-=Oa- ABREVIATIONS -e0=-
=.=+=+=+-+=-
B.D • • Bouffée délirante
B.V. , Réaotion de BORDET-VASSERMAN
E.E.Ga Elootroenoéphalogramme
~.O. a Fond d'oeil
G.E. • Goutte épaisse
I.H. 1 Intra-musoulaire
I.V. 1 Intraveineux
L.e.Ra Liquido oéphalo-rachidion
Obs. 1 Obsorvation
P.I.V. 1 Perfusion Intraveineuse
PèLe 1 Ponction Lombaire
S.G.I. 1 Sérum Gluoosé Isotoniquo
Ta
1
Température
'T.A. 1 Tonsion artérielle
T.l.T. 1 Test d'immobilisation des .Trépon~Dos
TTT 1 Traitement
Vit. 1 Vitamine

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