UNIVERSITE DE CAEN
Faculté des lettres et sciences hun1aines
UER des sciences de la vie
et du comportement
RAPPORT DE DOMINATION
ET PROCESSUS DE
DIFFERENCIATION
CATEGORIELLE
coNSEIL AFRICAIN ET MALGACHE·
POUR L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR'
1
C CLE C. A. M. ~. S. - OUAGADOUGOU
T~ESE_ DE TROISIEJ\\tlE.~
Arrivée .29. J~IA~..I~:J
1
presentee
et soutenue publlqueme~re9ist~é s~_~~_~o# 0 {)·2·S -8 . !
pour obtenir le grade de
~.._.r-"='-==-.=c---
DOCTEUR EN PSYCHOLOGIE
;
option psychologie sociale expérin1entak
par
BAZOUMANA N (la Lazare
DIRECTEUR DE LA THESE
Monsieur Jean-Léon BEAUVOIS
r .nnée 1984-1985 Numéro d'enregistrement 8 119 500 T
r
~
.1
1


Je dedie ce travail
A
Toute ma Famille
KOTOKA
A
et particulièrement à ma grand-mère
AMAN AMOUAN
A
ma très chère tante ADJE ADJOBA Thérèse
A
mon cher oncle ADJE KADJO Emmanuel
A
mon père et à ma mère
A
mes grand pères
REMY et
BERNARD
A
mes cousins
FIAN,
ABOU & Patrice
A
mon épouse
AHIZI Agathe et à nos enfants
A
mes frères et à mes amis de l'A5ENA
A
mon village
et particulièrement à Messieurs
BROU KADJA et Jerôme
A
mon Pays.
1
1


B
REMERCIEMENT
A mon ancien Professeur ~bnsieur MERCIER du département
de psychologie à l'Université de Besançon qui m1a aidé en mettant
à ma disposition ses étudiants pour la partie pratique de mes
enquêtes sur le terrain.
A mes Amis de BESANCON qui ont accepté de me conduire à leur
lieu de travail, pour la réalisation de mes enquêtes.
A Monsieur Jean."'".Jonas AOOU, Directeur Général de l' 1. N. S. E, T.
qui m'a soutenu par ses conseils et sa compréhension.
A mes collaborateurs du Service de la Scolarité qui m'ont également
soutenu et fait preuve de disponibilité et de corrpréhension.
A mon Patron .de Thèse, Monsieur le Professeur Jean- Léon BEAWOIS
Nous voici au terme d'un travail qui a commencé depuis 1979
à CAEN, sous votre haute autorité. Il m'est difficile d'apprécier
tout ce que vous m'avez personnellement apporté, tant c'est énorme.
Je dirai tout simplement que j'ai estimé avec bonheur votre
grande disponibilité
patience
ouvertMre
corrpréhension
transcendance intellectuelle.
1
J'ai beaucoup appris grâce à vous. Vos enseignèrœnts m'ont
permis de faire le lien entre les connaissances théoriques que j'ai
acquises et l'aspect pratique de notre travail .
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1
i
1
1
1
1
1
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1
j
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1
\\

l1
c
Votre disponibilité, votre patience et votre ouverture
m'ont permis d'avoir les meilleurs conseils, mais surtout et ce
qui a été exceptionnel, c'est d'avoir accepté malgré vos mul-
tiples occupations de venir jusqu'en Afrique, en Côte d'Ivoire,
pour m'apporter les éléments nécessaires à l'achèvement de notre
,
thèse, mes parents et mes amis de Côte d' Ivoire se joignent à moi
pour vous ,adresser nos reconnaissances et nos amitiés.
1
i
J'ai dit.
1
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1
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1
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J!
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JJ
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1
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1
1

D
T A BLE
DES
MAT 1ER E S
1
j
Avant -
Prapos
1
1
.,
Introduction ~_
J
1
PREMIERE PARTIE
Analyse des Concepts
.
1
7
CHAPITRE 1 : Historique de la notion de
1
différenciation catégorielle
.
8
1.1
Orientation des travaux
.
8
1
1.2
Différenciation et Représentation de la
J
valeur
.
1
10
1.3
Différenciation et rapport de
1
domination
17
CHAPITRE 2
Rapport de domination dans la vie
26
2.1
27
1
2.2
38
2.3
Rapports
42
j
2.4
Rapports
52
Conclusion
56
1
CHAPITRE 3
La
57
3.1
Les représentations générales
.
62
1
3.2
Les représentations locales ou
spécifiques
-
62
3.3
Les représentations du "IN-Group et
1
du 1\\ Out -Group "
.
63
1
,
CHAPITRE 4
Formulation des hypothèses
.
65
~1
4.1
Définition du problème
__
65
l
4.2
Hypothèse Centrale
.
66
1
67
Hypothèse n
1.·
·.·················
j
67
Hypothèse n
2
.
67
Hypothèse n
3
··
·
·.·.·
.
11i1l1
i
1
,

----~----------.
· 4.2.1
Hypothèse n
4
68
4.2.1.1
Hypothèse n
5
68
4.2.1 2
Hypothèse n
6
68
4.2.1.3
Hypothèse n
7
69
Conclusion
.
69
DEUXIEME PARTIE: Méthodologie et Analyse des Résultats
.
70
l : METIiODOLOGIE
.
71
CHAPITRE 1 : Définition des variables en jeu
.
'71
1.1
~es variables indépendantes
.
71
...?
1.2
Les variables dépendantes
.
..
/
Conclus ion
.
73
CHAPITRE 2 : Méthode d'approche
de la représentation sociale
.
75
2.1.1
Traits caractéristiques des rapports sociaux
76
2.1. 2
Traits caractéristiques des individus
.
7.7
2.2
Les échelles de valeur
.
78
2.2.1
L'échelle dlappréciation des rapports sociaux
.
79
1
2 . 2 . 2
Conduite de 11 épre1.Ne
.
.79
1
2.2.3
L'analyse en Composantes principales
.
80
2.2.4
L'échelle d'appréciation des individus
.
85
1
CHAPITRE 3 : Les Recherches sur le terrain
.
87
3.1
Le choix des sujets
.
87
1
3.2
Provenance des s uj ets
.
88
3.3
La structure du questionnaire
.
1
89
3.3.1
La Représentation de la valeur j'autrui et de
f
la" catégorie
.
-89
3.3.1.1
Représentation de l'aùtre général
.
90
1
3.3.1.2
Représentation de l'autre spécifique
.
·90
3.3.1.3
Représentation de soi -: .roêrw
.
90

F
3.3.1.4
Représentation de sa propre catégorie ......................
91
3.3.2
La Représentation du rapport social ..........................
91
3.3.2.1
Représentation du rapport social en général ............
91
3.3.2.2
Représentation du rapp:::lrt social spécifique .............. 91
3.4.
: Dépouillement des questionna~es et ~~diceG
'd'évaluation..............................
_92
II -
Présentation et Interprétation des résultats
94
CHAPITRE 1 : Effet de la différenciation au niveau
de la représentation des individus
100
1.1
Les Effets principaux
_.. _.. _ __
__ .. _. _
101
1.1.2
Différenciation au niveau de la p:::lsition sociale
( dominant-dominé -) _. __ ..
._. _
__
_. _.. 101
1.1.3
Différenciation au niveau des représentations
l
Il
Il
IN Il et
Out Il
103
1~
1.1.4
Différenciation au niveau du partenaire réel
1
et de la catégorie,o~PQsé~.-.. - .. -
-
108
1.1.5
Différenciation au niveau du partenaire réel et
\\
1
de la catégorie d'appartenance- .. - ...
.. _. _.. _.110
1.1. 6
Différenciation au niveau de la catégorie
l-:l
1
l
d~ppartenance et de la catégorie opposée .... - .. _. 112
1
1.1. 7
Différenciation au niveau de la catégorie
t
d'appartenance et du partenalre réel .. _......
113
!!
1.1.8
Différenciation au niveau des représentations
Générales et Spécifiques
- .. -
-
- -
-' 1.:15
\\
Conclusion
_. -
_
- .. -
- -
- . l~l.à
lj
1.2
Les effets d'interaction
120-
l
1. 2.1
Interaction de 1er Ordre
120
~1
1.2.1.1
Dcminant-dominé/Général-Spécifique ._ - "'--'" .. -.
1'40
1
Conclusion - - -
- . _
_- - . - - _. - . -
- .. - - .. _.
125
t1
\\j
1
1
tj
j
1

G
1.2-1-2
IN~OUT / Dominant - Dominé. - - 0- - - .. _0_ 0__ o'"
128
Conclusion - 00.. 00_0
000_0. __ . 0_0.. 00..... _.
134
1. 2-2
Interaction de 2e Ordre __ o ••• _. _.
• • • • • • • •
135
Conclusion - 0... 0_. 0... 0
. __ .... _0_.. __ 000
142
CHAPITRE 2 : Effet de la différenciation au
niveau de la représentation des rapports
.
143
2.1 : Les effets principaux -00_ 0
__ 0_
_
1
143
j
2.101-: Différenciation au niveau de la position
sociale
f
et celle au niveau des représentations IN-Out
J
J
et Général~Spécifique - ... -0 - - _.. -- 0'00- 0- .-- - -_ 144
2_2
Les effets d'interaction - - -
00'0 - .... _. - 0 149
o
• •
' "
1
Conclusion
153
CHAPITRE 3 : Etude des Correlations entre la
représentation de la valeur des individus et
celle des rapports sociaux. 00 -0 0-. "0'
_0'00. 154
o '
3-1
Interprétation des Correlations .... 00 .. 0... · -. -157
1
CONCLUSION GENERALE "00"
-
'"
o. 0161
1
ANNEXE
179

H
1)- Histogramme des valeurs propres de la matrice de
l'analyse en composants principals.............
81
2)- Coefficient de la matrice des correlations.....
82
3)- Représentation par les ouvriers et les Cadres de
leur propre catégorie et de celle opposée, en
général ~t en particulier........
95
4)- Représentation par les Femmes et les Hommes de
leur propre catégorie et celle opposée en général
et en part iculier
96
5)- Représentation par les élèves et les Professeurs
de leur propre catégorie et de celle opposée en
général et en p a r t i c u l i e r . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
97
6)- Représentation par les enfants et les Parents de
leur propre catégorie et de celle opposée en
général et en p a r t i c u l i e r . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
38
7)- Synthèse des 4 Tableaux précédents
99
8)- Représentation du IN-Group et du OUT-Group
.
J.a5
9)- Représentation de son partenaire réel et de la
catégor ie opposée
.
108
1
10)- Représentaion de soi-même et de sa propre
catégorie
.
110
1
)
11)- Représentaion de la catégorie d'appartenance et
celle opposée
.
112
12)- Représentaion de la catégorie d'appartenance et
du partenaire rée 1
.
114
13)- Représentaions générales et spécifiques
.
116
1
'j
14)- Représentation par les Cadres et les Ouvriers
des rapports en général et en particulier
.
.144
1
15)- Représentation par les Hommes et les Femmes
des rapports en général et en particulier......
-145
16)- Représentation par les Parents et les Enfants des
Rapports en général et en particulier
~46
17)- Représentation par les Elèves et les Professeurs
1
147
des rapports en général et en particulier
.
1
156
18)- Tableau des correlations entre les variables
..
1
1
1
J
1
1

1
l NOE X
0 E S
G R PHI QUE S
---------------------------------------
N
1
Interaction Gênéral-Spêcifique/Dominant-Dominê au
niveau des Ouvriers et des Cadres..
. . . . . . . . . . . ..
120
N
2
Interaction Gênêral-Spêcifique/Dominant-Dominê au
niveau des Hommes et des Femmes
.
122
N
3
Interaction Gênêral-Spêcifique/dominant-Dominê au
niveau des Elèves et des Professeurs
123
N
4
Interaction Gênéral-Spêcifique/Dominant-Dominê au
niveau des Enfants et des Parents
124
N
5
Interaction In-Out/Dominant-Dominê au niveau des
Ouvriers et des Cadres. . .. .
.
. ..
..
128

6
Interaction In-Out/dominant-Dominê au niveau des
Femmes et des Hommes..............................
130

7
Interaction In-Out/dominant-Dominê au niveau des
Parents et des E n f a n t s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
131

8
Interaction In-Out/dominant-Dominê auniveau des
Elèves et des Professeurs
133

9
Interaction Dominant-Dominê/In-Out/Gênêral-Spêci-
fique au niveau des Ouvriers et des Cadres........
135

10
Interaction Dominant-Dominê/int-Out/Gênêral-Spêci-
fique au niveau des Hommes et des Femmes..........
137

11
Interaction Dominant-Dominê/in-OUT/Gênêral-Spêci-
fique au niveau des Elèves et des Professeurs.....
139

12
Interaction Dominant-Dominê/In-Out/Gênêral-Spêci-
fique au niveau des Enfants et des Parents
141

13
Interaction Dominant-Dominé/Gênêral-Spêcifique
au niveau des Cadres et des Ouvriers dans le cadre
des représentations des r a p p o r t s . . . . . . . . . . . . . . . . .
149
1
1
1
.
/ ..
1
1
j

J
N
14
Interaction Dominant-Dominé/général-Spécifique
au niveau des Pemmes et des Hommes dans le cadre
des représentations des rapports................
150
N
15
Interaction Dominant-Dominé/général-Spécifique
au niveau des enfants et des parents dans le cadre
des représentations des r a p p o r t s . . . . . . . . . . . . . . . . . .
151
N
16
Interaction Dominant-Dominé/Général-Spécifique au
niveau des Elèves et des Professeurs dans le cadre
des représentations des r a p p o r t s . . . . . . . . . . . . . . . . . .
152
1
11
:!
1
1
1

- l -
AVANT
PRO P 0 S
Les différences dans les conditions objectives de la réalité
sociale et les différences dans les conditions subjectives des agents
sociaux conduisènt à reconnaître la plurarité des groupes sociai~
en
interaction.
A travers une relative stabilité du champ social, se constituent
des antagonismes, des tensions, dans divers réseaux de relations struc-
turées, avec des mécanismes de régulation sociale, ayant des supports
politiques, idéologiques, économiques etc ...
Pour ENRIQUEZ (1967) : "les institutions ont pour rôle, d' une
part, de masquer les conflits, les violences, d'autre part, de les expri-
mer. Les institutions se présentent alors comme des mises en forme de la
violence et corrrœ une cristallisation des différences". Autrement dit, les
institutions matérialisent les différences en ce sens qu'elles situent et
définissent les rôles à jouer pour favoriser la régulation sociale.
L'approche de la réalité sociale à travers le processus de diffé-
renciation catégorielle se situe dans une perspective qui nous amène à
saisir la dynamique des structures sociales et le système de relations
qui les constituent et à prendre en compte, les c0ITlf-otlbilités, les incom-
patibilités, les contradictions, les tensions qui sonL à la base des mou-
verrents inhérents à toute société.
L'étude de la dynamique des systèmes de relation ou tout simplement
des relations ,présuppose alors la reconnaissance de tensions dont il
faut expliciter la nature. Deux déterminations sont nécessaires à toutè
tension, si on se réfère à RIBEIL (1974) qui écrit qu'il ya "d'une part
l'existence d'au moins de~x éléments différenciés, comparablùS (sans être
identiques), d'autre part la mise en relation de ces éléments. Tout
facteur de différenciation au sein d' un ensemble: hOITDgèn(~ (par exemple
le sexe, la réligion, la dj.vision du trav<:lll etc.
),[)oursuit l'é.luteur,

- 2 -
crée un système complet de différences potentielles entre ct~cune des
parties, alors que toute interaction entre ces éléments transformera en
tensions éventuelles de différences actu&lisées, les différences poten-
tielles correspondantes." Ces différences portent en elles-rœmes des
tensions qui peuvent se résoudre à travers un processus dialectique
(dépasserœnt, echangerœnt en son contraire) qui peut s'exprimer psycho1cr-
giquement par la. réduction de la dissonance ou le processus de rationali-
sation comme l'ont montré BEAUVOIS et JOULE (1981).
Des considérations qui précèdent, se dégagent les grands axes
autour desquels s'articulera le tour d'horizon des principaux concepts
au centre de la présente recherche. D'abord, nous ferons l'historique de
la notion de différenciation catégorielle. Ensuite, nous analyserons ce
concept en rapport avec celui de pouvoir. Enfin, nous tenterons de définir
les d~/erses formes de représentations découlant du processus de dif-
férenciation catégorielle.
1
1

- 3 -
~~----~-----------
l N T R 0 DUC T ION
La problématique de la psychologie sociale expérimentale se situant
à l'intersection de l'individu et du collectif, elle se donne comme objet,
des processus dynamiques qui déterminent les liens entre l'individu et la
société, entre les individus, entre les groupes, tels que les comportements,
les évaluations, les représentations, les attitudes, la rationalisation.
mISE (1976).
Les études expérimentales sur la comparaison de l'interaction
sociale ont montré l'apparition d'un processus tendant à établir des dis-
tinctions entre les groupes ou une différenciation par rapporr. à autrui. La
différenciation catégorielle se rapporte au concept de catégorisation
sociale, définie par TAJFEL (1972), comme "le processus psychosociologique
qui tend à ordonner l'environnerœnt en tenne de catégories." Les travaux sur
le processus de différenciation catégorielle sont en fait un prolongerœnt
des travaux de LIWIN (1959) sur la structure cognitive du corrportement à
travers le concept de "charrp psychologique". Concept défini comme une
totalité des faits coexistants, conçus comme mutuellerœnt indépendants.
Le processus de la différenciation catégorielle nous intéresse
surtout parce
qu' i l touche à un nouvel aspect de la psychologie sociale
expérimentale, traduit par SHERIF (1936) en ces tennes : "la psychologie
sociale a étudié les différences individuelles en réponse à un environnerœnt
social, mais elle n'a jamais reconnu que chacun de nous perçoit cet environ-
n~~nt en fonction de ses propres habitudes de perception, et que des
groupes culturels différents peuvent avoir des corrporterœnts (1) différents
les uns des autres, du fait qu'il existe des façons fondamentalement dif-
férentes de percevoir les situations sociales."
Ces différences existent à trois niveaux (TAJFEL, 1972)
1 - Dans le comporterœnt social entre individus
ou entre groupes.
2 - Dans la perception sociale
3 - Dans la structure cogniLive du comporterœnt.
.
i

-
J~ -
Le processus de diffél.-enciéltion céltégorlGlle se défullrait alors
comme 'le processus rendant compte de l'accentuation de la différence entre
deux catégories sociales et de l'accentuation des ressemblances entre les
membres d'une même catégorie, à travers les comportements, les évaluations
et les représentations (Doise, 1978).
Le processus de différenciation tel qu'il se prodult dans le
domaine social, est donc lié aux activités perceptives et cognitives des
individus dans la société. Il nous permettra de rendre compte des inter-
actions sociales que nous nous sommes proposésd'étudier dans ce travùil.
En tant que modèle d'appréhension de la réalité sociale, ce concept nous
servira de support di analyse des mécanismes sociaux dans les rapports de
domination.
En effet nous chercr~ns à rendre compte des rapports de domi-
nation à travers le processus de catégorisation sociale. Processus qui est
'int i.mement
lié à la vie des individus, not()JlTi"ent à leurs comportements
quotidiens, à leurs représentations
des faits, des individus, des
groupes, des rapports et à leur évaluation de ces faits et de ces rapports.
Nous nous situons particulièrement dans un contexte de rapport
de domination où les individus en interaction sont situés sur deux pôles
opposés: les uns sont les dominants (hommes, parents, cadres, professeurs)
et les autres des dominés (femmes, enfants, ouvriers, élèves). Le com-
portement quotidien de ces sujets nous intéresse ici, en tant qu'il
exprime l'orientation positive ou négative des représentations; autrement
dit, il ne nous intéresse pas comme données de base sur lesquelles
porteront nos expériences. En ce qui concerne l'évaluation, nous serons
aménés à situer les individus,èil faltleurs représentations, par rapport
au phénomène de la domination. Cela v,oudrait dire que les individus
auront à donner une valeur à ce type de rapport dans lequel ils sont
totalement impliqués. Nous pouvons supposer que les uns l'évalueront
plus ou moins favorablement, les autres plus ou moins défavorablement.
!

- 5 -
Cela reviendrait en fin de compte à les situer sur une échelle
de valeur que nous avons cherchéeà construire en nous inspirant du dif-
férenciateur Sémffiitique d'OSUOüD (1952).
Quant à la représentation sociale, sa présence dans notre travail
est fondamentale, car nous pensons que les représentations des agents
sociaux traduiraient probablement les rapports de domination catégorielle.
Nous faisons la distinction entre les représentations que les
sujets se font, de manière générale, de leur propre catégorie ou de la
catégorie opposée, et les représentations, que nous qualifions de spéci-
fiques qu'ils ont de leur (s) partenaire (s) réel (s) et d'eux-mêmes. Par
exemple, si nous prenons les ouvriers, leurs représentations générales
seraient celles qu'ils ont en général, des ouvriers et des cadres. Leurs
représentations spécifiques seraient les représentations qu'ils ont d'eux-
mêmes en tant qu' ouvr iers, et celles qu 1 ils ont de leurs propres cadres.
Cette distinction joue à deux niveaux
-1 au niveau de la représentation de la valeur des
individus, c'est à dire la représentation de soi-mê<.'f~.~ de son partenaire
réel, de sa propre catégorie, de la catégorie opposée.
-2 au niveau de la représentation des rapports, c'est-
à-dire la représentation des rapports avec le partenaire réel et entre
les catégories opposées. En effet, les agents sociaux s'inscrivent dans
des systèmes de rapports qui les transforment continuellement. Ces rap-
ports se déroulent en fonction d'appartenances catégorielles, et selon la
dynamique de la différenciation catégorielle (Doise, 1978) .
.. /

- 6 -
Ainsi, comme les actions, les représentations
se coordonnent et
se modulent constamment lors du déroulement des rapports sociaux
(Doise, 1978). Elles s'y accentuent et se structurent en fonction des
positions que les agents sociaux occupent ou pensent occuper. D'Où l'éla-
boration de représentations spécifiques et leur expression comme résultat
d'un processus ~ocial et individuel, traduisant non seulement des formes
de structures sociales qui sont des catégories (classes sociales, col-
lectivités, etc.), mais aussi des modalités de rapports (SHERIF, 1966
1971), des types de rapports que les agents sociaux entretiennent
entre eux.
Notre étude va se situer dans une perspective expérimentale.
F.11e se fondera sur les recherches déjà existantes sur les thèmes abordés,
notamment sur les travaux de SHERIF, TAJFEL et DOISE dont elle adopte
1
l'esprit.
t
1
1
1
î
1
1
1
l
1
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1
1i
1j
1
1

- 7 -
*************************************************
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
:
PREMlERE PARTIE
:
*
*
*
*
*
*
:
ANALYSE DES CONCEPTS
:
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*************************************************
L'activité scientifiqUé est aussi oeuvre de pensée.
Le fait est invoqué ou provoqué essentiellement
comme vérification de l'hypothèse forgée par l'ex-
périmentateur. Un fait n'est rien par lui-même,
il ne vaut que par l'idée qui s 'y rattache ou par
la preuve qu'il fournit.
BERNARD (C.). Dans: Fraisse et
Piaget, traité de psychologie
expérimentale, Presses Universi-
taires de France, 1970 P 1.82

- 8 -
CHAPITRE 1 ~ HIS'lDRIQUE DE LA NOTION DE DIFF'ERENCIATION CATEGORIELLE
1.1) Orientation des travaux
Plusieurs études ont été faites en psychologle sociale sur les
différents groupes de sujets composant les populations étudiées. Il s'agit
d'études diverses sur les relations sociales, les actions des agents
sociaux, les représentations sociales etc"
ChacLne cherche à sais ir Wl ou plus ieurs aspects de la vie ou
de la situation psycho-sociologique de ces agents sociaux. Et la plupart
des auteurs de ces recherches se sont orientés vers la description des rap-
ports entre les indivldus ou entre les groupes, ou la mise en évidence de
la manière dont les membres de ces groupes se représentent leurs propres
groupes ou les autres groupes.
Dans ce cadre, nous pouvons citer les études sur l'image de la
femme dans la société de CHOMBART DE LAUWE (1963), la perception du
maître par l'éléve en fin de scolarité primaire de GILLY, Martin et Rohrer
(1972), la représentation de la famille chez les adolescents relevant de
l'aide sociale de GIRARD (1972), la représentation de la psychanalyse de
MOSCOVICI (1973), etc
A côté de ces études qui cherchent surtout à faire ressortir les
caractéristiques que les gens s'attribuent, Wle autre voie est ouverte
aux psychosociologues qui se proposent d'étudier les processus spécifiques
qui permettent aux individus de participer aux rapports sociaux, de dégager
les effets de ces rapports dans Wl contexte expérimental.
C'est dans cette optique expérimentale
que se situe notre tra-
vail qui concerne le processus spécifique de la différénciation catégo-
rielle permettant de participer aux rapports de domination.
Si nous prenons l'étude faite sur la perception du maître par
1
l'élève en fin de scolarité primaire de GILLY, MARTIN et ROHRER (1972),
nous avons comme résultat de leur travall, un inventaire de th0mes dont
- "fVIon maitre est très patient avec nous".
- "Mon mailre' est c{ue1qu 1 un qUJ sait nous donner envie cl 1 ap-
1

- 9 -
- "Mon maître s'occupe davantage des enfants qui comprennent
mal ou plus lenterrent etc."
CHOMBART (1963), de son côté, essaie de classer, dans son étude
sur l'image de la femme, les différentes représentations recueillies
comme étant soit traditionnelles soit modernes.
De ces travaux, l'on pourrait disposer, comme l'indique OOISE
(1978), d' assez de matériel pour établir des cartes "géapsychologiques"
de différentes régions du monde, sur lesquelles pourraient figurer les
principales caractéristiques que s'attribuent réciproquement, à un moment
donné, les divers groupes sociaux. De tels travaux ont permis à leurs
auteurs de dégager différentes représentations de catégories sociales.
En ce qui nous concerne, nous cherchons à faire un pas en avant
en nous interrogeant sur la nature, la fonction et la valeur des représen-
tations qui SOL~-tendent l'attribution de ces représentations. De ce fait,
nous cherchons à déterminer la valeur des représentations des agents
sociaux répartis en différentes catégories selon le type particulier de
rapport de domination. Par exemple, nous nous demandons si les représen-
tations que les femmes se font des hommes expriment les rapports de domi-
nation vécus par ceux-ci et celles-là, ce qui se traduirait au niveau de
la valeur qu'elles attribueront aux hommes, à elles-mêmes et aux rapports
entre elles et les hommes.
Les représentations ainsi conçues prennent des valeurs que nous
avons cherché5à matérialiser et à déterminer, en nous aidant d'une échelle
de valeur inspirée de celle de OSGOOD·(1952). Plus loin nous exposerons
la démarche méthodologique concernant la construction de cette échelle.

- 10 -
1.2) DiffèrcnciaLlon et Représentation (de la valeur).
Le terme de représentation désigne à la fois un processus et un
contenu. Ces deux aspects ont été jusqu'ici appréhendés à l'aide d'un
matériel verbal, constitué le plus souvent soit par les réponses à un
questionnaire standardisé, soit par le discours émis au cours d'un
entretien. Dans tous les cas, la réprésentation est médiatisée par le
langage et l'opinion exprimée dans la réponse au questionnaire constitue
une réponse manifeste, verbalisée, donc observable et susceptible de
mesure (DOrSE, 1978).
Dans l'étude de l'appréhension sociale et des relations entre
groupes, des liens existant entre le processus cognitif et la structure
sociale, le facteur le plus élaboré, le plus complet se trouve être la
représentation sociale qui constitue une entité organisée permettant de
~ecoQstituer
la réalité sociale par son caractère dynamique. En tant
qu'instrument de lecture de la
ciation catégorielle à travers
différenciation
catégorielle elle, rend compte de
ressemblances, et
de l'accentuation des différences
ies sociales (DOrSE,
~
id.).
~
~
'('1)&
. ~\\e
.~elltS~e .
Ce sont les études sur la perception qui ont conduit à la
définition psychologique du processus de différenciation catégorielle.
Ces études portent sur la manière dont un individu, dans un domaine par-
ticulier, construit une expérience de son environnement (DOrSE, 1976).
La perception implique l'existence de liens entre phénomènes de dif-
férentes natures. La perception, à travers son adaptation aux transfor-
mations matérielles, se socialise et devient appréhension des signifi-
cations que les objets fabriqués revêtent dans l'activité organisée de
l'individu. Plusieurs expériences sur la perception en psychologie
sociale expérimentale ont montré que ce phénomène social comporte un
acte de catégorisatio~Par exemple, pour son étude sur l'élaboration des
normes, SHERrF 1935 utl.LLse l 1 effet autocinétique dont la procédure est
la suivant:
'/

-
11 -

Les sujets sont aSSlS dans une pièce obscure de 3,3 m de large
et à 5 m d'une source lumineuse (la lumière stimulus étant un point lumi-
neux provenant d'un petit trou de la taille d'une tete d'épingle, percé
dans une boite contenant une ampoule de faible intensité). La lumière
linmobile est exposée aux sujets en ouvrant un volet-contrôle Pal- l'expé-
rL~~ateur. Du fait de l'absence totale de système de référence, la
grande majorité des sujets perçoivent un mouvement erratique dont l'am-
plitude dépend, entre autres variables, de la durée de la présentation
du stimulus.
Devant chaque sujet, se trouve un manipulateur permettant
d'indiquer à partir de quel moment le déplacement du point lumineux est
perçu. Après la disposition de la lumière, les sujets communiquent
oralement l'amplitude du déplacement du point lumineux. Les résultats
montrent que lorsque les individus perçoivent le mouvement d'un point
lumineux, sans avoir de cadre de référence externe, il se produit une
normalisation subjective individuelle.
Par ailleurs, l'expérience de BRUNER et ooou~ (1974) porte
sur la perception. Elle prédit que les pièces de monnaie sont perçues
comme plus grandes que les jetons sans valeur, ayant le même diamètre,
et que ce phénomène d' accerltuation est plus important chez les enfants
défavorisés que chez ceux qui sont issus de milieux riches. WISE (1976
nous indique que "l'accentuation de la sépar:ation pourrait être un méca-
nisme important de l'organisation perceptive, en ce sens que des
contours fermés, en l'absence d'autres informations, ne sont pas perçus
comme des lignes, mais comme des frontières. La différence de luminosité
de surface cont. iguë est accentuée dans la perception. La même chose
vaut pour les différences de grandeur'~
Ainsi, en essayant de rendre compte d'une manière plus précise
des résultats de différentes recherches, TAJFEL (in DOrSE, 1976) a été
amené à élaborer le modèle du processus de catégorisation.

- 12 -
Les recherches de STOETZEL ( l~uJ) sur la perception lui ont
égùle.rnent permis de dire que "percevoir autrui, c'est le classer dans
certaines cùtégories culturellement significatives, c'est prendre
conscience de son statut et de son rôle". Pour l'école de PIAGET, caté-
goriser est une opération à deux niveaux, et génétiquement, en deux
temps. Dans un premier temps, la perception comme activité intellectuelle,
est fille de l'activité sensori-motrice. Il existe, dès l'émergence de
la vie, un prima~ de l'action. Rien d'étonnant que la première catégorisa-
tion se traduise
en tennes de "favorable ou défùvorable", en tennes de
"pour servir à". Le sourire de bébé, passé le cinquième mois, est réaction
positive au visage grâcieux et il disparaît devant un visage sévère.
T~~tes ces recherches sur la perception nous pennettent de tirer
cette conclusion, en accord avec CAS'IELLAN (1970) : "toute perception
est finalement catégorisation, un schème pré-perceptif d'attente va en
quelque sorte à la rencontre d'un message nerveux, et le résultat est im-
médiatement catégorisé dans un processus d'identification".
Les processus de catégorisation tels qu 1 ils se produisent. dans le
domaine social sont donc liés aux activités perceptives et cognitives des
individus dans la société comme le montrent toutes les recherches dont
nous venons de parler. Les expériences en psychologie sociale expérimentale
se sont surtout développées autour de la comparaison sociale dans le sens
de la caté90risation sociale en relation avec les représentations et la
perception. c'est ainsi que SHERIF (1953) a montré que les groupes qui ont
à exécuter des proj ets incompatibles élaborent des images négatives les une S
des autres. AVIGDOR (1953) a également mis en évidence, le fait que le
stéréotype est généralement défavorable si les relations entre deux
gluupes sont confictuelles, ou généralement favorables si ces relations
sont amicales ou ont un caractère coopératif. Les recherches de RABBIE et
HOIMITZ U969 ) ont abouti au fait qu'il suffit de diviser un ensemble de
personnes en deux catégories pour qu'un biais en faveur de leur catégorie
d'appartenance se manifeste. En effet, en répartissant des individus ne
se connaissant pas, en catégories "vert" et "rouge", les ~mbres de ces
catégories expérimentalement formées ont tendance à évaluer les perfor-
mances de leur catégorie plus favorablement que celles de la catégorie
opposée.

SIŒRIF : ns) 1 :lVdiL d(~jà montre' que ~a compétition intergrrmpes
est lme situation de frustL'ation mutuelle entrainant Lm antagonisme \\ Lme
dépréciation :,éciproque
Meme en l'a.bsence de toute compétition, c'est à-
dire quand la probabilité d' atteindre Lm but ne dépend pas de la probabj--
lité de l:atteintc de ce but par' un autre groupe, les individus ont
tendance à adopter des comportements différents envers leur groupe et
d'autres groupes
La seule présence réelle ou supposée d'Lm autre groupe
suffit à provoquer des comportements discr~inat~fs_ La poursuite de ces
recherches par TAJFEL et WILKES (lg63), ont amené la systématisation de
l'étude des catégories sociales. Ces auteurs ont montré certaines situations
favorisant le phénomène de catégorisation sociale, notamment dans les
situations de compétition et d'anticipation de l'interaction.
La catégorisation sociale est définie par TAJFEL (1972) comme
"le processus psycllologique qui tend à ordonner l'environnement en ternes
de catégories: ensemble de personnes, d'objets, d'évenements, en tant
qu'ils sont soit s~ilaires, soit équivalents les LmS aux autres pOUL'
l'obtention, les intensions ou les attitudes. La catégorisation sociale
est par conséquent le phénomène qui rend compte de la division entre le
"Nous" et le "Eux", entre le "IN-GROUP" et le "OUT--GROUP"
(DESCHAMP 1978)"
L'intéret de l'étude des catégories n'est pas lié à leur caractère
circonstantiel ou naturel, mais au fait que leur existence sous·-tend des
comportements, des évaluations, des représentations.
TAJFEL et ses collaborateurs (1970, 1971), dans Lme expérience-
visant à déterminer les conditions minimales pouvant susciter Lm compor--
tement de discrimination entre groupes, ont réparti les sujets étudié en
deux catégories : "KLEE"
(ceux qui sur-estiment la tache qui leur est
proposée) et "KANDISKY" (ceux qui sous-estiment la tache). Les résultats
de-cette recherche montrent que les membres d'Lme catégorie donnée favo--
risent systématiquement les individus de leur propre catégorie quand ils
peuvent le faire aux dépens des autres.

- 14 -
L'une des expériences les plus édifiantes sur le comportement
discriminatoire est celle de SHERIF (1961 ) appelée "la caverne des
voleurs". Il s'agit de deux groupes d'enfants âgés d'environ 12 ans,
que des jeux agréables mais compéCitifs opposent. Ceux-ci sont constitués
de course au trésor, de lutte à la jarretière, de matches de baseball
et de football, 'de concours de rrontage de tente, etc. Au cours de ces
compétitions, une forte hostilité se développe, accompagnée de com-
portements hostiles: le groupe perdant s'empare du drapeau des gagnants
et le brûle i les jours suivants, des raids s'organisent de chaque côté
en vue de chambouler les dortoirs des autres.
D'autres expériences ont été réalisées par DOISE, en col-
laboration avec WEINBERGER et DESCHAMP respectivement en 1972 et en
1978. Elles rrontrent, d'une part, que la l'appréhension des représen-
tations intergroupes se base nécessairement sur les rapports existant
entre les individus et sur le systèrœ d'interaction auquel ils participent,
d'autre part, qu'il n'existe pas de caractéristiques sociales qui ne
soient avant tout des caractèristiques relationnelles et que les agents
sociaux s'inscrivent dans des systèmes de rappOrt qui les transforment
continuellement. Et ceux-ci se déroulent en fonction d'appartenances
catégorielles et selon la dynamique de la différence.
La représentation intergroupe
s'est avérée, à travers les
études psychologiques, comme étant une rrodalité de connaissance parti-
culière et l'expression spécifique d'une pensée sociale, contribuant à
définir un groupe social dans sa spécificité. Elle est aussi, écrit
MOSCOVICI (1972), un instrument grâce auquel l'individu, le groupe ou
la catégorie sociale, appréhende son environnement, et joue un r"ole
dans la formation des communications et des conduites sociales. Plusieurs
auteurs ont tenté de définir ce qu'est la représentation sociale. Aussi,
serons-nous amenés à retenir l'acception de KAES (1968) pour son
caractère général. Cet auteur conçoit la représentation sociale comme
"une organisation durable des perceptions et des connaissances relatives

- 15 --
à W1 certain aspect du ITDnde de l' indivldu". Selon l'-K)SCOVICI (id ),
cette définition recouvre trois dimensions :
- l'information, qui renvoie à la somme des connais-
sances possédéESa propos d'W1 objet social, à sa qualité et à sa quantité
- le "Charrp de Représentation", qui exprime l'idée
d l W1e organisation du contenu se référant à l'image qu'on se fait de cet
objet social, l'évaluation et le jugement qu'on en fait. Il faut aussi
signaler que les facteurs d'idéologie sont prépondérants dans la struc-
turation du ctkmp de représentation ;
l_'-9_t~A~usi~_, qui exprime l'orientation positive ou
négative vis-à-vis de l'objet de représentation.
Ces trois dimensions apparaissent dynamiquement liées et relèvent
d'W1 processus cognitif. BEAUVOIS et JOULE (1981) font remarquer que
''l'W1ité la plus adéquate pour la description des W1ivers cognitifs, ce
sont les représentations des choses concrètes et abstraites", l'W1ivers
cognitif de l'individu constituant lui-même l'ensemble des connaissances
relatives à celui-ci (ce qu'il f ait, pense, veut, dés ire, etc ... ) et au
ITDnde dans lequel il vit (la situation des objets, ce qui y amène, ce
qui est satisfaisant ou pénible, négligeable ou important) ..
La structure cognitive du comportement a été mise en évidence et
tradui te
de façon claire et simple à travers le concept de "champ
psychologique ", le système le plus original et le plus général développé
par LEVJIN (1 959 ) .
Ce concept de "charrp psychologique" est défini comme W1e
totalité des faits coexistants, conçus comme mutuellement interdépendants.
La théorie de LEWIN repose sur trois principes :
1 - le comportement est fonction du charrp existant
au ITDment où il se produit.

- 16 -
2 - L'analyse commence par la situation dans son ensemble
à partir de laquelle se différencient les parties.
3 - La personne concrète dans une situation concrète
peut ëtre représentée à l'aide d'une branche mathématique (schéma topo-
logique) .
Pour LEWIN (1959), le comportement est un changement du champ
psychologique dans une unité de temps donné. Et les faits ou variables
qui existent à un moment donné dans l'univers et qui sont susceptibles
d'ëtre reliés, à quelque dégré, au comportement d'un individu donné
sont de trois sortes :
a) les variables psychologiques :
Les besoins, les motivations, les buts, les idéaux, les
perceptions etc ...
b) Les.variables non psychologiques
Sociales, biologiques, physiques, normes culturelles, régula-
tion hormonale, condition climatique, qui ont une incidence directe sur
le comportement de l'individu considéré.
c) Les autres variables
Les autres variables de l'univers qui n'ont aucune incidence
directe sur le comportement de l'individu. Cet espace de vie comporte
deux régions principales: la personne, l'environnement. Et toute la
structure cognitive se résume à la structure des relations entre la
personne et l'environnement.
LavIN a donné une grande impOrtance au champ social. Celui-ci
est le résultat d'un ensemble d'entités sociales existantes tels que les
groupes, les sous-groupes, les catégories, les canaux de communication
etc ... Trois champs se dégagent de l'analyse : le champ individuel, de
groupe, social. Les deux prémiers relèvent du comportement individuel

-
17 -
et du groupe, ce sont des champs psychologiques. Le dernier relève des
évènements sociaux et fournit les cadres sociaux dans lesquels s'ins~
crivent les comportement.
Les vecteurs qui déterminent la dynamique d'un phénomène ne
peuvent être définis qu'en fonction de la totalité concrète qui comprend
à la fois l'objet et la situation. Des comportements différenciateurs
se réalisent selon les lois du processus de catégorisation qui rend
compte de transformations sociales. Celles-ci consistent en fait en des
différences entre groupes ou entre catégories sociales. Les conduites
de différenciation se déroulant selon le processus de catégorisation ne
sont réellement perçues qu'à travers les rapports sociaux, sur lesquels
nous aimerions particulièrement insister.
Ces rapports sociaux, d'où procède
la différenciation caté-
gorielle sont soit des rapports d'antagonisme ou de concurrence. D'ail-
leurs le
processus de différenciation a été étudié en laborütoire
surtout sur des groupes ri vaux
Nous allons, de notre côté, nous situer dans le contexte de la
domination.
- 1.3) Différenciation et rapport de Domination
Depuis MARX, lion sait que l'individu appartenant à une classe
donnée, à une société donnée, est prisonnier de cette institution qui
l'aide dans son développement intellectuel, moral et pl"lysique, et en
mêrœ temps, il cherche à se libérer des forces qui l'enchaînent. Ainsi
l'étude de l'existence de l'individu, de son comportement, de ses repré-
sentations, de ses évaluations, de sa psychologie quotidienne, partent
"des individus dans leur activité
réelle"" "C'est d'après leur processus
de vie réelle, soutiennent MARX et ENGEL (1845 ), que l'on représente
.
1

_. 18
le développement des reflets et des échos de ce processus vital qu'est le
matér~Lal:Lsme"
Cette étude de la différencl:1tion ct du rapporL de domination
rentre dans ce cadre matérialiste, à savoi? l'étude à p~tir de l homme réel.
de ses conditions économiques et sociales dans lesquelles il vit non à
plli~tir de ses idées
Nous
admettons par conséquent. en accord avec ~ffiRX et
ENGEL, que: "la façon dont les hommes produisent leurs moyens d'existence
dépend d'abord de la nature des moyens d'existence déjà donnés et qu'il
leur faut reproduire. On ne doit considérer ce mode de production comme
étant simplement la reproduction de l'existence matérielle des individus.
Il représente plutot déjà une activité déterminée de ces individus, une
façon déterminée de manifester leur vie, un mode de vie déterminé
La façon
dont les individus manifestent leur vie reflète exactement ce qu'ils sont
Par conséquent, ce qu'ils sont coincidé avec ce qu'ils produisent et la
façon dont ils le produisent. Ce que sont les individus dépend donc des
conditions matérielles de leur production"
(MARX & ENGEL, op
cit ).
Ainsi, nous supposons, qu'une catégorie donnée~ place d'emblée
l'individu appartenant effectivement à cette catégorie sociale dans un
type de rapports particuliers, d'une part avec les indidividus de sa propre
catégorie sociale, d'autre part avec les autres.
Dans la mesure où les déterminants sociaux des catégories sont
les rapports spécifiques qu'entretiennent entre eux les membres des dif-
férentes catégories, la nature des rapports entrainera un type de
représentationné. C'est dire que les rapports de domination permettent illL~
individus en situation de se différencier à travers leur vision du monde,
/

- 19 -
à travers leurs représentations et leurs évaluations. A ce titre, nous
,
avons choisi quatre situations qui rendent compte des rapports de
domination entre catégories sociales. Il s'agit des rapports hommes-
femmes, professeurs de lycée-élèves, cadres-ouvriers, parents-enfants.
Nous aimerions dire au départ que ces rapports de domination dans ces
différents cas ne reposent pas sur les mêmes éléments. Bien qu'ils
s'agisse de domination, chaque cas sera traité de façon spécifique. Mais
de façon globale, nous pouvons considérer que le processus de différen-
ciation trouve son origine dans les rapports de production, dans le
partage du pouvoir déterminé par la position sociale des individus.
La position sociale de chaque membre correspondra à la situation
de sa catégorie : il y aura ceux qui auront une position de dominé
(femme, enfant, ouvrier, élève) et ceux qui auront une position sociale
de dominant.
La vision du monde de ces individus découlera nécessairement de
leur conditions concrètes d'existence. Ce type de rapport (dominant-
dominé) devient, à notre sens, un lieu privilégié de production et de
circulation de l'idéologie. Si nous admettons que les définitions
classiques de l'idéologie font découler la vision du monde des condi-
tions concrètes de l'existence, nous dirons avec DOISE (1976) que
"l'idéologie est un système (possédant sa logique et sa rigueur propre)
de représentations (image, mythe, idée ou concepts) doués d'une existence
et d'un rôle historique au sein d'une société donnée". L'analyse de
l'idéologie permet de définir ses deux aspects: l'idéologie dominante
dont le rôle est d'assurer la reproduction et le renforcement du systéme
des rapports de production tel qu'il existe
l'idéologie antagoniste
q~i permet aux membres des classes dominées de prendre conscience de leur
condition, et qui met à jour des contradictions que l'idéologie dominante
occulte.

- 20 -
Dans les six propositions qui décrivent le processus de dif-
férenciation catégorielle, WISE (1976), rrontre entre autres que "la dif-
férenciation catégorielle donne lieu à des différenciations d'ordre
comportemental, évaluatif et représentationel" et que "la différenciation
du niveau comportemental exerce une détermination plus forte dans la
,
genèse d'autres différenciations que les différenciations des deux autres
niveaux."
En effet, corrme l'a exprimé MARX (OPClt), "ce n'est pas la cons-
cience des horrmes qui détermine leur être mais c'est au contraire leur
être social qui détermine leur conscience." C'est
dire.que "la pro-
duction des idées, des représentations et de la conscience est d'abord
directement et intimement liée à l'activité matérielle et au commerce
matériel des hommes, elle est le langage de la vie réelle. Les repré-
sentations, la
nsée, le
apparaissent
ici encore corrme
de la production
de la politique, des lois,
phypique d'un peuple".
"Ce sont écrit MARX
qui sont les producteurs
de leurs représentations.. de leurs idées, etc... ; mais les hommes réels 1
agissants tels qu'ils sont conditionnés par un développement déterminé de
leurs productions
et des rapports qui y correspondent, y compris les
formes les plus larges que celles-ci peuvent prendre. La conscience ne
peut jamais être autre chose que· l'être conscient et l'être des hommes
est leur processus de vie réelle. Et si dans toute l'idéologie, les horrmes
et leurs rapports nous apparaissent placés la tête en bas, corrme dans une
chambre noire, ce phénomène découle de leur processus de vie historique,
absolument corrme le renversement des objets sur la rétine découle du
processus de vie directement physique".
• •
1

- 21 -
Par ailleurs, si nous acceptons une théorie comme celle de la
rationalisation, nous dirons que les représentations sont la légitimation
des conditions concrètes d'existence, de la position sociale de l'in-
dividu. La théorie de la rationalisation prolonge la conception classique
et matérialiste de l'idéologie comme reflet des conditions dl existence,
en ce sens qu'elle y ajoute un aspect légitimant.
En effet "la position que lion occupe dans une organisation
(dans une entreprise industrielle par exemple) implique un certain nombre
de conduites" (BEAUVOIS-JOULE, 1981).
Ainsi les contremaîtres ont plus de chance de se trouver en
accord avec les politiques de la direction (politiques qulils doivent,
au niveau des condui;:es, faire appliquer) que les représentants du
personnel LIBERMANN); 1963. La position des individus introduit, selon
BEAUVOIS et JOULE (id.), l'idée de consistance entre les idéologies et
les actes. Elle f2it apparaître aussi le modèle des choix rationnels qui
repose sur llidée selon laquelle les conduites seraient déterminées par
la sphère idéologique des valeurs, des opinions, des attitudes.
Plusieurs psychologues ont utilisé le mot rôle à la place du
mot position. Par exemple PARSONS (1955) définit le rôle comme une série
comportementale d'expectations, les actions devant être exécutées en
accord avec les interactions.
ROCHEBLAVE SPENLE
(1962), cOflsidère le rôle comme un modèle
organisé de conduites, relatif à une certaine position de l'individu
dans un ensemble interactionnel. CASTELLAN (1970) distingue le rôle au
niveau social et le rôle au niveau individuel. Le rôle au niveau social
se présente comme la place, le statut qui lie llindividu à tous les
membres de la société qui est un enchevêtrement de rôles. La position
(appelée aussi statut par certains auteurs) reste un facteur déterminant

- 22 -
des relations sociales et le processus de rationalisation (BEAUVOIS-
JOULE, 1981) nous le confirme aisément, en tant qu'il est un processus
de justification, à postériori, de choix par de nouvelles valeurs.
L'exemple donné par les mèmes auteurs concernant la position
que l'on occupe dans une organisation et les représentations que l'on a
des autres membres et des politiques de l'organisation est assez révé-
lateur. Il s'agit d'une observation faite par LIBERMANN (1963) dans
laquelle les attitudes (convictions personnelles à l'égard des politiques
d'entreprise) et les conduites professionnelles (impliquées par le statut
hiérarchique) étaient en harrronie. Le suivi dans le temps de deux groupes
d'ouvriers, l'un promu au rang de contremaître, l'autre chargé de repré-
senter les intérêts auprès de la direction, met en lumière un lent
processus par lequel ces groupes acquièrent en quelque sorte l'idéologie
adhoc, c'est à dire l'idéologie qui justifie précisement les conduites
et les rôles qu'ils ont accepté de tenir. Le processus de rationa-
lisation nous revèle donc que la position occupée par l'individu lui
permet de sécréter et de s'approprier des représentations, des images,
des valeurs aptes à justifier cette position.
La différenciation au niveau des positions sociales dans une
institution, dans une organisation, entraîne une différenciation au
niveau de la distribution du pouvoir, au niveau de l'exercice du pouvoir.
WISE (1976) nous faisait déjà savoir que "des différenciations de
certains aspects de la réalité sociale se produisent en liaison avec
d'autres différenciations de cette réalité tout comme, selon le modèle
du processus de catégorisation, certaines différenciations perceptives
se produisent en liaison avec d'autres différenciations perçues".
L'exercice du pouvoir, selon BEAUVOIS et JOULE (1981), est lié
à la conduite de soumission, dans l'injonction qui est faite aux individus
d'avoir à se comporter de telle ou telle façon (ou d'avoir à ne pas se

- 23 -
comporter). Un second aspect réside dans la possibilité donnée à tout
agent d'autorité de juger de la valeur des conduites de ceux qui sont
soumis,ce que les ITères auteurs ont appelé "conduites sociales dôéva-
luation" .
La conduite sociale d'évaluation, d'après BEAUVOIS et JOULE
(1981) serait "toute conduite par laquelle un agent social
investi
d'une fonction d'autorité porte un jugement à l'aide ou non d'une techno-
logie (test, exarren, g-.cille d'appréciation etc ... ), sur la valeur sociale
(ou l'utilité) de certaines des conduites (ou de leur résultat) d'un agent
social, jugement justifiant une ou des réponses de l'environnement social
(sanction). Cette conduite d'évaluation se rencontre dans les domaines
de la production à l'évaluation du personnel (notation, appréciation),
conduite sociale d'évaluation réalisée par tout agent investi d'une
fonction d'autorité hiérarchique, du savoir à l'évaluation pédagogique
que doit réaliser tout enseignant, des modèles de rapports sociaux, à
l'évaluation clinique (diagnostic réalisé par l'équipe médicale ou
psychomédicale)".
Toutes les évaluations réalisent un modèle défini par la trans-
lation ressentie par l'évaluateur lui-rrêJœ (et le plus SOITJent par
l'évalué lui-rrême) cornne non problématique d'u.'1e structure de l'utilité,
cornne une répartition de conduites observables en trois catégories énoncée
par les mêmes auteurs:
- les conduites utiles (néce~saires à la réalisation des objec-
tifs organisationnels ou soCiaux, conformes aux règles idéologiques de
fonctionnement) ; par exemple, inciter ses élèves à une réflexion;
- les conduites inutiles (non pertinentes, de la valeur ambiguë)
par exemple, tutoyer ses élèves, se rendre au lycée à bicyclette
- les conduites perverses (conduites faisant obstacles à la
réalisation des objectifs organisationnels ou sociaux dominants, non
conformes aux règles idéologiques de fonctionnement admises) ; par

- 24 --
exemple, inciter ses élèves à la paresse.
Comme le processus de différenciation catégorielle, le modèle
du processus de ~ationalisation nous apparaît un instrument indispensable à
l'analyse et à la compréhension des représentations des individus, de
leurs évaluations et de leurs comportements dans les divers types de
relations de pouvoir que les individus entretiennent entre eux.
Les deux modèles d'appréhension de la réalité psychologique des
individus font partie des théories cognitives dans la mesure où ils
concernent la façon dont les agents sociaux construisent et organisent
leur connaissance du monde, d'eux-mêmes et des évènements. Le modèle du
processus de rationalisation qui est le processus de justification, à
postériori, des choix par de nouvelles valeurs explique qu'une place
donnée "sécrète" une vision donnée du monde par la rationalisation des
conduites obligées qu'elle implique.
POSITION
CONDUITES
RA'l'IONALISA'l'ION
OBLIGEES
IDEOLOGIE
Ainsi, les agents sociaux ont généralement l'idéologie de leur
fonction et plus globalement encore de leur place dans la structure
sociale (BEAUVOIS et JOULE, 1981). Cette idée précise la proposition de
WISE (1976) selon laquelle "les différenciations fournies par des
insertions sociales différentes, mais communes à plusieurs individus,
relient les différenclations individuelles aux différenciations sociales.

- 25 -
La différenciation catégorielle serait donc un processus psychologique
reliant les activités individuelles aux activités collectives à travers
des évaluations et représentations intergroupes".
Au niveau individuel, la différenciation des positions sociales
(différenciation catégorielle), par le biais du processus de la rationa-
lisation (légitimation de sa position), entraîne la formation d1une idéo-
logie conséquente (correspondant à sa catégorie sociale).
Une remarque s'impose: à savoir que si la différenciation caté-
gorielle rend compte de l'accentuation des ressemblances et des différences
entre les catégories, si elle systématise cet état de fait qui est la
ressemblance ou la différence, le modèle de rationalisation légitime,
engage les individus dans cette différence et cette ressemblance.
Nous nous trouvons donc en présence de deux modèles qui ont le
mérite de se compléter utilement. Il nous apparaît que le modèle de la
Rationalisation est un prolongement du modèle du processus de la dif-
férenciation catégorielle. Les deux modèles, pris comme tels, constituent,
à notre avis, un modèle dialectique d'explication et d'analyse des situations
psyscho--sociologiques vécues par les individus.
Nous avons dit plus haut que la différenciation des positions
sociales est liée à une distribution du pouvoir exercé par les individus
dans leurs rapports avec les autres. Lorsque ce pouvoir est exercé de
façon unilatérale par un individu, les rapports que ce dernier entretient
avec celui sur qui Si exerce ce pouvoir unilatéral rentre dans le cadre
des rapports de domination •
.....
.....
DIFFERENCIATION
, RATIONALISATION 1
EXERCICE
l
..... HAPPCJRrl' DE
~
"1,
-
~
-
CATEClJRIELLE "
l'
DU POUVOIR~
iXX'1INl\\TlùN

- 26 -
CHAPITRE 2
RAPPORTS DE CŒ1INATION DANS LA VIE QUOTIDIENNE
L'interùction est la condition sine qua non
de toute relation sociale, relation interper-
sonnelle ou relation de groupe ; et quand on
analyse la structure du groupe en ternes de
position dans la hiérarchie, il faut nécessai-
rement introduire la notion de pouvoir parmi
les dimensions de la hiérarchie "
SHERIF (M)
Comment assocler l'étude sur le
terrain et l'expérimentation de
laboratoire dans la recherche sur
les petits groUPes, dans :
LEMAINE et LEMAINE, Psychologie
sociale et expérimentation (P. 157)
Mouton / Bordas, 1969.
Parler de rapports de domination suppose, à
priori, qu'il existe d'un côté des dominants et de l'autre des
dominés. Et la caractéristique principale de leurs interùctions
seraient
l'appropriation, l'exercice du pouvoir par les pre-
miers sur les seconds. Notre étude expérimentale porte sur les
représentations des rapports; mais, il nous semble judicieux
d'expliquer en fait ce qui fait la pertinence de ces représen-
tations, à savoir les rapports réels qui marquent la vie quoti-
dienne des individus. C'est à travers ces rapports réels que les
individus se mettent en situation, et qu'ils s'engagent réellement
dans les processus psychologiques
dont nous venons de parler
(processus de différenciation catégorielle, processus de ration-
nalisat ion) .

- 27 -
Bien qu'il existe une multitude de situation ou d'ins-
titutions dans lesquelles s'expriment des rapports de domina-
tion, nous nous sommes intéressés à quatre cas qui nous ont
semblé assez pertinents pour notre étude. Il s'agit des rapports
Hommes-Femmes, Ouvriers-Cadres, Enfants-Parents et Professeurs
de Lycées-Elèves.
De façon générale, les rapports de domination dans ces
quatre cas reposent sur l'exercice du pouvoir par les dominants
(Hommes, Cadres, Parents, Professeurs de Lycée) sur les dominés
(Femmes, Ouvriers, Enfants, Elèves) ; mais chaque cas présente
une spécificité que nous tenons à faire ressortir
2.1.
Rapports
Homme - Femme :
Les relations entre Hommes et Femmes ont été déjà analysées
sur plusieurs aspects et tous les auteurs s'accordent à recon-
naître que la femme est un partenaire dominé. C'est ainsi que,
depuis près d'une vingtaine d'années, un large rrouverœnt social
siest engagé en faveur des femmes.
Ce rrouverœnt social vise à instaurer de nouveaux types de
rapports entre les Hommes et les Femmes.
L'existence d'associations féministes illustre bien la
prise de conscience de ce problème. ROCHEBLAVE SPENLE (1970)
s'est alors attachée à l'étude de la perception des rôles mascu-
lins et féminins pour rrontrer que la plupart des hommes avaient
une perception traditionnelle et retrograde de ces rôles et de
la place de la femme dans la société. Cependant, une minorité en
avait une perception plus rroderne et plus évolutive.

- 28 -
CHOMBART DE LAUWE (1974), de son côté, a procédé à
l'étude de la femme dans la société. Ses travaux ont
abouti à la conclusion que la femme était défavorable-
ment perçue par rapprt à l'homme et qu'elle était dominée
par celui-ci. Cette domination aurait pour cause le pou-
voir culturel et économique de l'homme. Mais cette domina-
tion tendait à diminuer dans le temps.
Plusieurs autres travaux ont montré la situation
défavorable de la femme par rapport à l'homme, l'inégalité
dans les rapports sociaux sous des
thèmes divers tels que
"liberté des femmes" (1974), "la politique du mâle" (1973),
"l'un et l'autre sexe" (1971) etc ...
Cette situation historique ne cesse d'intéresser
ceux qui se préoccupent de la vie quotidienne des individus,
de leurs conditions d'existence, des relations entre indivi~
dus et les groupes. Ainsi, ENGELS
( 1884 ), inspiré par les
études de MJRGAN (1877), sur les systèmes de parenté des
iroquois pa..-mi lesquels il passa une grande partie de sa
vie et même fut adopté par l'une de leurs tribus, système
de parenté qui était en contradiction avec leurs rapports
réels, procéda à une étude historique sur l'origine de la
famille en montrant l'origine du pouvoir de
l' homme sur la
fenme. Il écrivait : "au fur et à mesure que les richesses
s'accroissaient, d'une part elles donnaient dans la famille
une situation plus irrportante à l'homme qu'à la fenme, et,
d'autre part, elles engenàraient la tendance à utiliser
cette situation affermie pour renverser, au profit des enfants,

-29-
l'ordre de succession traditionnel. Mais cela n'était
pas possible, tant que restait en vigueur la filiation
selon le droit maternel. C'est donc celle-ci qu'il fallait
renverser tout d'abord, et elle fut renversée. Ce ne fut
pas aussi difficile qu'il nous semblerait aujourd'hui. car
cètte révolution - une des plus radicales qu'ait jamais
connues l'humanité n'eut pas besoin de toucher à un seul
des rrembres vivants d' une "gens'~ Tous les rœmbres de la "gens"
purent rester ce
qu'ils étaient auparavant. Il suffisait de
décider qu'à l'avenir les descendants des rrembres masculins
resteraient dans la "gens'; et que les descendants des rœmbres
féminins en seraient exclus et passeraient dans la "gens" de
leur père. Ainsi donc, la filiation en ligne féminine et le
droit d'héritage maternel étaient abolis au profit de la
filiation en ligne masculine et le droit d'héritage masculin.
Le renverserœnt du droit maternel, poursuit l'auteur,
fut la grande défaite historique du sexe féminin. Mêrœ à la
maison, ce fut l'homme qui prit en main le gouvernail i la
femme fut dégradée, asservie, elle devint esclave du
plaisir
de l'homme et simple instrurœnt de reproduction. Cette condi-
tion avilie de la femme, telle qu'elle apparaît notamment
chez les grecs de l'époque héroique, et plus encore de l'épo-
que classique 1 on la farde graduellerœnt, on la pare de faux
semblants,
on la revêt parfois de fomes adoucies i mais
elle n'est point du tout supprimée. Le pouvoir exclusif des
hommes, une fois établi, son premier effet se fait sentir
dans la fome intermédiaire de la famille patriarcale qul
apparaît alors. Ce qui la caractérise essentiellerœnt c'est
l'organisation d'un certain nombre d'individus, libres ou
non, qui constituent une famille sous l'autorité paternelle
du chef de celle-ci."

-
30 -
Cette étude historique de ENGELS est intéressante à plusieurs
points de vue. D'abord le fondement historique du pouvoir de l'homne sur
la femme nous fait comprendre la persistance de ce phénomène dans les rap-
ports quotidiens, surtout que
les structures psychiques, aff~-me LEGRAND
(1983)," sont aussi pour une part importante, m:xlulées socio-historiquement,
et que, à un moment historique donné, façonne les psychismes individuels
de manière à pennettre sa propre reproduct ion." MENDEL (1971) devéloppe
le concept de schème psychique qui aurait jouer un rôle historique : le
schème paternel autoritaire, conme il le dit, "serait manipulé, exploité
pérénnisé, cristallisé dans les personnalités individuelles, de manière
à recouvrir et légitimer des rapports inégalitaires de pouvoir: l'indi-
vidu conditionné dès son plus jeune âge à l'autorité est tout prêt à
s'inscrire à l'age adulte dans les rapports de domination qui structuref)t
la vie sociale. Ce schéma serait entré dans la période historique récenL8
dans une phase de crise et de destructuration : c'est dans cette
'"
faille
des schèmes autoritaires paternels que devient concevable aujourd'hui
une reconquête du pouvoir social par les groupes qui en sont dépossédés."
L'auteur montre également que ces schèmes fonctionnent à l'intérieur des
institutions sociales qui sont structurées par des rapports de pouvoir
objectifs. Ainsi donc, les individus qui composent ces institutions sont
conditionnés à l'autorité. Et ces schérres autoritaires seraient utilisés
et mobilisés par les catégories dominantes pour voiler et perpétuer leur
pouvoir.
Un autre point de vue qui nous paraît essenciel, est la légi-
timation de l'inégalité au niveau de la société entière. ENGELS parlait
de droit d'héritage masculin et de filiation en ligne masculine. Bien que
cet aspect ait évolué sensiblement dans les pays européens, jusqu'actuel-
lement, l'héritage, officiellement et dans le droit, est reconnu aux
enfants et aux personnes sans distinction de sexe. Dans certains pays où

- 31 -
la religion musulmane est fortement implantée, le droit d'héritage est
masculin. Des institutions sociales comme la famille, l'église et les
réligions en général n'ont pas beaucoup évolué dans le domaine des rap-
ports homme-f~< Si à l'intérieur de la famille, le mari est reconnu
officiellement comme le chef, les religions chrétiennes prônent la sou-
mission de la femme à son mari, et les réligions musulmanes légitiment la
polygamie. Il nous serait difficile de décrire ce que les femmes ressentent
dans ces situations de domination, mais pourrions-nous nous faire une idée en
nous reférant à la liste provisoire de LEGRAND (1983),
caractérisant les rap-
ports de domination : "autorité, coercition, contrainte, contrôle, dépendance,
domination, force, influence, manipulation, oppression, puissance, répres-
sion, violence".
En admettant que toute société évolue de façon dialectique, nos
sociétés actuelles basées entre autres, sur les rapports de domination,
seront anenées nécessairement à résoudre cette contradiction. La preuve
nous a été donnée par ENGELS lorsqu'il nous apprend la transformation de
catégories dominantes féminines en leurs contraires par le processus révolu-
tionnaire entamé et achevé par les catégories masculines alors dominées.
Evidement, l'idéal ne serait pas à notre avis un recommencement basé sur
les mêmes rapports de domination, mais plutôt la construction d'une société
plus égalitaire et plus démocratique en tout point de vue d'ailleurs.
A la suite de l'étude de ENGELS, MARX (1883) ne disait-il pas que
"la famille rroderne contenait en gerrœ'non seulement l'esclavage, mais
aussi le servage ... , qu'elle contenait en miniature tous les antagonismes
qui, par la suite, se devélopperont largement, dans la société et dans son
Etat"?
Et la révolte des femmes, la création de mouvements féministes
pour la défense des droits de la femme montrent l'espoir d'une évolution
vers des rapports plus égalitaires. Ce qui correspond à la prise de

- 32 -
conscience de leur appartenance à une catégorie dominée, et implique une
reconnaissance à ce niveau du processus de différenciation catégorielle.
Par ailleurs cette prise de conscience devrait s'accompagner de l'ap-
propriation de l:idéologie correspondante, l'idéologie de leur position
sociale (processus de rationalisation).
C'est à travers donc ces deux processus psychosociologiques (dif-
férenciation catégorielle et rationalisation de leur position) que les
femmes seront amenées à s'engager effectivement dans l'action d'une trans-
formation des rapports sociaux existants. Si tel est le cas, l'on pourrait
souligner gue processus de différenciation catégorielle et processus de
rationalisation, loin d'être des idéologies de la résignation, sont en fait
des processus dialectiques de l'engagement et de l'action dans une pers-
pective de changement social.
Dans ce contexte, il n'est plus à démontrer que, nécessairement,
les femmes, en tant que catégories généralement dominées, auront des repré-
sentations défavorables des rapports qu'elles entretiennent avec les hommes.
Ces représentations défavorables seront de plus en plus renforcées dans
la mesure où elles auront pris beaucoup plus conscience de leur position
sociale et qu'elles seront déterminées à s'engager dans un processus de
changement social.
Pourrions-nous dire que ce processus de changement social vient
de s'entamer à notre époque du XXè siècle par "la crise généralisée des
schèmes autoritaires qui fonctionnent cornœ une idéologie autoritaire"
selon les propres termes de MENDEL . (Op. Cit)
Cette crise, écrit LEGRAND (1983),"toucherait l'ensemble des
rapports sociaux notarnœnt à l'intérieur des familles, les rapports parent -
enfant
et hornœ-femme. Elle
révèlerait au grand jour la domination
exercée par l'époux". L'auteur pense que "c'est dans cette faille des
- .. ;'

3'3
schèmes autor~taires que se développent de nos jo~s le mouvement fémi·-
niste, et les révendications des femmes, cn ce sens que la domination de
l'homme, l'inégalité de pouvoir ent~e hommes ct femmes, es~ de moins en
moins tolérée p~~ chaque femme concrète. là ou elle instaure un raDport
effectif avec l'homme, au sein du couple et de a famille". Selon ALZON
(1973), "la crise des schèmes autorHaires s'effectue avec plus ou moins
d'intensité et de rapidité selons les classes sociales
Ainsi, on pourrait
faire l'hypothèse que les schèmes auto~itaires restent davantage actifs
dans la classe ouvrière
La famille et le couple petit--bourgeois pourraient
etre davantage affectés par cette crise que la famille et le couple ouvrier
(de meme que la révendication anti-autoritaire sera~t davantage portée par
la jeunesse issue de la petite bourgeoisie)"
Bien que notre étude concerne les rapports de couple, (époux et
épouse), nous voulons faire remarquer que les rapports homme~femme ne
?'inscrivent pas seulement et toujours dans le cadre du couple ou de la
fanD_lle. Partout où des relations peuvent exister entre les individus,
il y a possibilité de rapports entre hommes efemmes.
Ainsi l'éclatement des schèmes autoritaires a entrainé la remise
en question des pratiques de domination de l'homme dans ses rapports avec
la femme. ~tnsi de nombreux couples, selon LEGRAND (1983) organisent de
plus en plus la prise en charge collective des taches familliales selon
un modèle de négociation et de confrontation !Jermanente
L'auteur nous
fait remarquer que l'idée de la femme entièrement dominée par l'homme doit
etre à présent nuancée, parce que trop massive
D'ailleurs pour lu:., il
n'est pas exact d'affirmer que la femme a toujours été dominée par
l'homme, et il n'est pas suffisant de penser les rapports entre hommes
et femmes dans les seuls tel~es de la domination.

- 34 -
Une étude faite par ROGERS C.S. (1980) vient étayer cette
remarque de LEGRAND. Il s'agit de la situation d'un village lorrain où
"les fermes exercent effectivement des actes-pouvoir ~rtants et très
lourds: non seulement, elles ont la charge des taches ménagères (cusine,
lessive, éducation des enfants ... ), mais encore elles s'occupent d'élévage
d' animaux et du jardinage. L'espace de travail et, plus généralement, de
vie de la femme s'organise autour de la maison et de la sphère domestique.
Trois lieux féminins par exellence : la cuisine, l'étable et le jardin.
Aux horrrœs reviennent les travaux des champs. Par ailleurs, ce sont les
horrrres qui occupent l'espace extra-domestique du village: il se retrouvent
dans trois lieux privilégiés : le café, la forge et la mairie, qui font
partie intég-.cante de la catégorie spatiale "dans le village" et qui sont
implicitement fermées aux femmes. Sur le plan des rapports de pouvoir,
chaque groupe exerce un contrôle, un pouvoir sur ses domaines d'activités
spécifiques. La femme n'est donc pas dépossédée du pouvoir sur ses actes
propres. Ainsi, du jardin: les hommes n'y ont pas accès, à moins d'y être
invités et ils n'ont aucun pouvoir de décision quant à la plantation, à la
culture ou à la distribution des produits. Quant à la gestion courante des
affaires de la famille, elle revient à la femme : il incombe à la femme de
gérer les papiers de la maison et de la ferme (noter les dépenses et les
recettes, payer les factures, les impôts) et de mettre à jour les dossiers
concernant les animaux. C'est généralement elle qui tient les cordons de
la bourses ainsi que toute comptabilité, et elle attribue à son mari une
certaine somme d'argent de poche." Et l'auteur continue pour dire :
liEn ce qui concerne les décisions ~rtantes qui engagent la
famille, en principe le couple décide ensemble d'un achat et le mari a
éventuellement l'autorité finale; en réalité ce sont souvent les femmes
qui décident. Le mari ne peut rien
acheter d'essentiel sans l'ap-
probation de sa femme. D'autre part, si la femme désire quelque chose, elle
commence par lui demander son avis, mais que celui-ci soit ou non favorable,
• . . !

- 35
elle finit par avoir ce qu'elle veut, tout en attribuant la décision à
son mari". L'auteur conclut à partir de cet exemple que "la dominance
masculine aurait plutôt le statut d'une croyance ou d'un mythe destiné à
ma.intenir un équilibre entre le pouvoir des horrrœs et le pouvoir des
femœs."
Si aujourd'hui tout le monde s'accorde à reconnaître l'évolution
des rapports homme-femme vers des voies de plus en plus démocratiques,
il nous paraît difficile de penser que la domination de l'homœ à l'égard
de la femme serait une illusion, un mythe comœ le dit ROGERS C.S., et
cela pour plusieurs raisons.
D'abord, l'exemple donné par l'auteur de la situation du village
lorrain ne peut souffrir d'aucune prétention de généralisation. Et cela,
nous en remercions l'auteur de l'avoir exprimé d'entrée de jeu. Ensuite,
plusieurs auteurs ont consacré d'importants travaux à ce phénomène qui
est d'ailleurs historique. Nous avons eu le privilège de prendre connais-
sance des écrits de ENGELS (1884) qui nous a fait l'étude historique de
l'installation du pouvoir masculin. L'existence de mouvements féministes
dans le monde témoignent effectivement de cette réalité sociale. Ce n'est
certainement pas pour rien qu'il y a une année internationale consacrée à
la femme. Pour les écrits, nous ne citerons que "liberté des femmes (1974),
"la politique du mâle" (1973), l'un et l'autre sexe "( 1971), "les rôles
masculins et féminins "(1964), l'origine de la famille, de la propriété
privée et de l'Etat (1884), "le pouvoir démasqué : le masculin et le
pouvoir (1974), "représentation masculine dans différentes situations
mixtes" (1972-73), "la femme po tiche et la femme boniche" (1973) etc.
ALZON (1973) essaie d'approfondir les rapports de pouvoir entre
l'homœ et la femœ. Il propose de différencier l'exploitation et la
domination. Pour lui, il est trop simple de parler d'une oppression
globale de l'homœ sur la femœ. Et il différencie la situation de
1
f
t
\\
1

_ 36 _
domination selon les classes sociales : " la ferrme de la haute bourgeoisie ne
travaille
pas, ni dans son ménage, ni à l'extérieur de son ménage. Elle
vit du travail de son mari. Elle est donc exploiteuse. Mais en même temps
la femme est entièrement dominée: elle ne fait rien, mais elle nia rien à
dire. Son pouvoir de décision à l'intérieur du ménage est pratiquement nul.
Si l'on considère la condition des ferrmes de milieu populaire, la situation
est renversée du tout au tout. D'une part, la femme des milieux populaires
travaille davantage que son mari, la situation la plus favorable étant celle
de la femme au foyer, la plus défavorable étant celle de la femme ouvrière,
prestant une double journée : en bonne logique, la femme devrait donc, dans
le partage des gains du ménage, avoir une part supérieure à celle du mari,
puisque son travail est à la fois plus long et plus ingrat, donc plus
pénible. Corrme il n'en est rien, le mari peut donc à bon droit être qualifié
d'exploiteur ; il profite gratuitement d'une partie du travail de la femme.
Mais inversement la femme du milieu populaire est nettement moins dominée
que la femme bourgeoise ; elle participe davantage à la gestion du ménage,
à la gestion des revenus, aux décisions, grandes et petites".
De son côté, ADLER (1936) montre corrment siest cristallisé le
pouvoir de l'horrme. Il rejoint ENGELS (1884) lorsqu'il montre que "l'infé-
riorité" de la femme n'est pas une infériorité de naissance, mais qu'elle a
été instituée par le pouvoir des horrmes qui, eux-mêmes, luttaient de cette
façon contre leur propre sent~~nt d'infériorité. Pour lui la civilisation
siest développée suivant la direction tracée par l'aspiration de la puis-
sance
les individus et les classes ~ominantes ont agencé la division du
travail de manière à s'assurer à eux-mêmes le pouvoir. C'est ainsi que les
horrmes ont déterminé les travaux concernant
la femme et qu'ils ont forgé
un style de vie à celle-ci. Cette prépondérance de l'horrme n'est d'ailleurs
pas un fait de nature; elle est née des luttes entre les peuples voisins,
qui ont conféré un rôle important au guerrier, c'est-à-dire à l'horrme en

raison de sa force physique et de sa grande disponibilité. Ces hommes
guerriers profitèrent de la situation que leur avait procurée le pouvoir
et établirent des lois pour maintenir leur domination entre autres, la pro-
priété privée, ainsi que le droit successorial qui devint une marque de la
prépondérance de l'homme. ADLER
pense également que l'éducation contribue
à perpétuer le culte du pouvoir et la surestimation des privilèges masculins,
puisque toute la charge de la famille pa:;:aît reposer sur son "chef". Dès le
début de leur vie, les enfants sont mis en présence de cette valorisation
de voir l'homme par le biais de la spécialisation des jeux. La domination,
le pouvoir de l' homme, s' ins tallent donc au prix de l' asservissement de la
femme qui apparaît dans tous les textes de loi. Dans la même optique,
certains traits de caractère, ceux qui sont les plus recherchés et les plus
dominants ou dynamiques, sont censés être des qualiLés masculines. Il n'est
donc pas étonnant que sous le poids de leur prétendue infériorité, les
femmes se révoltent et cherchent à conquérir du pmwoir en s'échappant du
rôle qu'on leur assigne" (R<XHEBLAVE-SPENLE, 1974).
D'après ce que nous venons de voir, les rapports homme-femme se
basent essentiellement sur la force physique qui, comme le souligne BEAUVOIS
(1983), "est probablement la garantie originelle du pouvoir", les rapports
historico-économiques,l'institution de la famille en tant que moyen de repro-
duction idéologique garantissant une certaine stabilité sociale, les proces-
sus de socialisation de l'individu depuis son jeune âge avec' tout ce qu 1 ils
contiennent d'idéologique, d'arbitaire, de croyances, d'habitudes etc.
Les rapports homme-femme, bien qu'ayant fait l'objet de diverses
publications, ne constituent pas un phénomène social facile à maîtriser,
du fait
qu 1 il ne peut pas .etre perçue de façon homogène dans toutes les
parties du monde. Bien que ces rapports contiennent partout des éléments
de domination, leur appréhension objective devrait tenir compte du pays,
de la civilisation, des croyances, des réligions, du niveau de dévelop-
Pement scientifique, économique et teclmologique. Il ne peut par conséquent

E
,
i1
1
/
. . . . t
1
;
l

- 38
-
être affirmé que la domination est partout pareille même si l'on peut
parler de domination partout. Il ne peut également être dit que la domi-
nation régresse au même degré, partout dans le monde. Ce que nous pensons,
c'est que les relations homne-femne évoluent nécessairement vers plus de
démocratie, mais c'est plutôt dans les régions où les relations sociales
globales évoluent vers la démocratie ,"oÙ" les principes démocratiques sont
plus encrés dans les normes sociales, gue les rapports homne-femme évoluent
plus rapidement vers des rapports d'égalité.
2.2) RAPPORTS ENFANT-PARENT
Analyser l'origine de la famille comne processus historique dans
un contexte de rapports de pouvoir entre les éléments constitutifs revient
à eymn:i.ner
les rapports entre l' homne et la ferrme, les rapports
entre les parents et leurs enfants, entre les enfants eux-mêmes. Mais ce
qui nous intéresse dans cette recherche, ce sont les rapports homme-femme
et enfant-parent. Ainsi les relations enfant-parent se fondent généralement
sur l'institution famil.iale qui oblige les parents à apporter à l'enfant
une éducation, à lui apporter assistance. C'est donc une relation obligée,
où le parent devient responsable, et les lois sociales lui donnent comme
devoir d'éduquer l'enfant, alors que l'enfant à pour droit d'être éduqué
et de recevoir assistance. Dès sa naissance, l'enfant est pris en charge
par ses parents aux agissements desquels il réagit et s'adapte. Or, corrme
le note ALMY (1955) "ces êtres (les parents) ont acquis certaines manières
habituelles de sentir, de penser et d'agir. Par leur façon de traiter
l'enfant, de le nourrir, de le baigner" de le protéger, de lui parler ou
de parler de lui, de le satisfaire ou de lui infliger certaines privations,
ils lui révèlent non pas le comporte~nt humain en général, mais leur com-
portement, c'est-à-dire celui de personnes appartenant à un groUPe social
bien déterminé, à une époque déterminée. Ce comportement est naturellement
imprégné d'influc'''8s culturelles multiples, d'opinions, de parti-pris, de
croyances,:de présuppositions,de coutumes; il est chargé d'une 8À?érience
1

1
1
_1~O
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j
1
1
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!
façon, et.dans le meme milieu. La société n'est pas un tout homogène
véhiculant des modèles de comportements qui font l'unaminité de ses membres.
Les contacts de l'enfant avec les modèles sociaux varient en fonction de son
insertion familliale. L'enfant participe à la division de la société en
classes dominantes par l'intermédiaire de son appartenance familiale. Ainsi,
l'enfant acquièrt à la fois les idées politiques qui réflètent les divisions
sociales, les luttes de classes, les rapports de force au sein de la société".
Mais, quelque soit la classe sociale à laquelle appartient l'enfant,
les memes rapports de domination existent entre eux et leurs parents en ce
sens que, comme le dit MENDEL (1971), "l'enfant est soumis à l'autorité
parentale qui le conditionne dès le premier moment de sa vie. Condition-
nement rendu possible par une inégalité biologique. Ce conditionnement lui-
meme s'opère de la manière la plus classique: briser la résistance de
l'enfant en associant la transgression de l'interdit à une douleur physique
ou morale, jusqu'à ce que se crée l'incorporation de l'ordre et du système
d'ordre, jusqu'à ce que le surmoi, auto-punitif, agressif et sévère, reflet
des règles sociales imposées, prenne le relais de l'autorité et impose
désormais "du dedans" l'obéissance comme bonne conduite morale"
si tel est le principe dans la.-relation parent-enfant, il n'en
demeure pas moins que la manière d'éduquer varie et que les rapports de
pouvoir ne s'expriment pas de la même manière. Dans cette relation, i l
faut dire que les facteurs personnels interviennent largement . Même' si les
P9uvoirs des parents sont indéniables vis à vis des enfants, ces relations
dépendent en grande partie du système "de valeurs auquel adhéreront les
parents, contrairement à ce qui se passe dans l'entreprise où les rapports
sont parfois très rigides. Il est aisé de constater les tentatives de
démocratisation des rapports envisagées par des parents et meme de constater
la mise en pratique de ce type de rapports.

1
- 41
-
1
1
i
Dans cette perspective de démocratisation des rapports enfant-
f
parent, les pratiques autogestionnaires sont très édifiantes. FRAPPIER et
l
TREMBLAY (1978) ont essayé de décrire les rapports entre partenaires
familiaux dans une perspective d'autogestion familiale, nous en citerons
quelques passages : "au lieu de pouvoir des adultes sur les enfants ou
de
1
l'homme sur la femme et les enfants, il faut que la famille soit un lieu
J
d'exercice de pouvoir pour tous les membres... Il faut concevoir les
l
relations parent-enfant de façon dialectique, conflictuelle, d'où sont
j
exclues forcément les prises de position et les décisions unilatérales
des parents ... " Il est aussi regrettable de constater que par leur position
privilégiée, certains parents procèdent par brutalité et répression systé-
1
matique de leur rapport avec leurs enfants. Ce qui fait dire à BEAUVOIS
~
(1982) que "la force physique est probablement la garantie originelle du
}.
J
\\1
pouvoir, qu'en FRANCE il reste une institution où la force physique demeure
;~!
la garantie majeure du pouvoir : l'institution familiale". Il ajoute que
"l'on ignore le nombre exact d'enfants tués par leurs parents, l'on sait
1
sirrplement qu'il est faramineux. Ce qui signifie un nombre plus étourdissant
d'enfants cabossés ou mutilés". L' inquiétude exprimée par BEAUVOIS est
1
d'autant plus justifiée que des voix s'élèvent à travers le monde entier
1~1
pour dénoncer cette répression, cette barbarie, ce traitement odieux et
l.~
sauvage infligés aux enfants sans défense par des parents. Ce qui a
ll
d'ailleurs décidé l'organisation des Nations Unies à consacrer l'année
1
1979 : "année internationale de l'enfant". En 1969 le "Conseil de l'Europe"
1
demandait un rapport sur la protection des mineurs contre les mauvais
:j
!
traitements. En 1973, à PARIS, se tenait le premier congrès International
!
sur le "FILICIDE", où des spécialistes étudi~ent un certain nanbre de
questions concernant les mauvais traitements infligés aux enfants par
}
leurs parents. En 1972-74 l'Université de COLUMBIA de NEW-YORK lançait une
i,
étude comparative internationale sur différents services sociaux et parmi
1
1
eux les "services de dépistage et de prévention concernant les très jeunes
1
enfants victiIœs de
sévices ou gravement carencés" (DELTAGLIA, 1979).
t
Ces études et conférences nous montrent l'ampleur et la prise de conscience
des mauvais traitements subis par l'enfant dans ses rapports avec ses parents.
1
l
,
1
t1
1
~
!
<
-

/
1

- 42 -
Les recherches très approfondies dans ce domaine par DELTAGLIA
(1979) nous mettent au coeur de ce problème.
Ces recherches concernent les enfants en danger de 0 à
21 ans. Comme l'avait souligné BEAUVOIS (1976), DELTAGLIA affrirme
qu'il est bTIPossible, à l'heure actuelle, d'avoir une idée précise
du nombre d'enfants victimes de sévices. Mais l'auteur nous rap-
porte qu'on estime à 25.000 par an en France, la proportion d'en-
fants sévis. L'auteur a relevé par ailleurs, dans des articles
très récents, des chiffres de condamnation pour coups à enfants dans
la FRANCE: 972 en 1967, 878 en 1968, 895 en 1969. Et en 1968, sur
60 000 procédures judiciaires d'assistance éducative, 5 000 aurai-
ent été mises en place à la suite de violences sur enfants (DELTA-
GLIA, 1979).
A côté des autres institutions où les rapports sont fondés
sur un pouvoir plus controlé, où le pouvoir revet une légitimité
et donne lieu à un exercice plus codifié, les rapports de pouvoir
enfants-parents reposent essentiellement sur l'utilisation de la
force, indépendamment des facteurs institutionnels, économiques,
culturels.
2 . 3 )
RAPPORTS OUVRIER- CADRE
Parler des rapports ouvrier-cadre, c'est reconnaitre d'em-
blée comme l'écrit MARX (1883),"1' appartenance de tout individu à
une classe donnée, à une société donnée, qui l'aide dans son déve-
loppement, mais dont il est en même temps prisonnier". Mais, cette
catégorisation sociale qui procède de la différenciation des indi-
vidus dans leur situation socio-économique, dans leur position so-
ciale et dans leurs comportements, ne part pas, comme l'indique
MARX (id), "de ce que les hommes disent ou imaginent, ni non plus
de ce qu'ils sont dans la parole, dans la pensée, dans l'imagina-
tion et
la représentation d'autrui, mais plutôt, part des hommes
dans leur activité réelle ... "
1
1
J

BEAUVOIS et JOULE (1981) montra~ent également que les conditions sociolo-
1
giques des agents se manifestent à travers les rapports réels qui entraînent
1
l'élaboration des représentations et permettent la création des images des
agents sociaux.
1
Lors du'déroulement de ces rapports réels, les représentations
des ouvriers et des cadres se coordonnent et se modulent, s'accentuent, se
structurent en fonction de leur position sociale.
D'où l'élaboration des représentations spécifiques et leur expres-
sion comme résultat d'un processus social et individuel, mais aussi des
modalités de rapports. Cette répartition dans l'organisation sociale nous
engage sur la voie du processus de différenciation catégorielle dont
l'étude rend compte de l'accentuation des ressemblances entre les membres
d'une même catégorie à travers les comportements, les évaluations et les
représentations.
Il est sans conteste que le lieu de formation et d'actualisation
de cette différence entre ouvrier et cadre se trouve être dans l'entreprise.
C'est pourquoi l'étude des rapports ouvrier-cadre prend forcément en
compte l'institution globale qu'est l'entreprise avec sa structure et ses
finalités.
L'entreprise en tant qu'institution sociale, politique et écono-
mique, est le lieu par excellence d'expression des rapports de pouvoir
entre les agents sociaux en i0teraction, en particulier entre les ouvriers
1
et les autres catégories professionnelles qui leur sont hierarchiquement
supérieures. D'une façon générale, elle "se caractérise, selon MENDRAS
1
(1967)," comme un ensemble de normes et de rôles qui définissent ce qui est.
légitime et ce qui ne l'est pas dans une forne d'organisation sociale."
C'est donc "par extension, poursuit MENDRAS, une organisation en question".
Le terme d'institution, qui se rapporte à divers organisations telle que
l'église, l'armée, la famille, l'hôpital, l'école, etc i revêt aujourd'hui
1j
i
1
1
1

au moins trois acceptions énoncées par BADIN (1977):
a - "Il est confondu purement et sirnplement avec celui d'organi-
sation sociale (groupe organisé en un système de relations stables en vue
d'atteindre certains objectifs)
b - il désigne les normes, les règles, les modèles qui définissent
formellement les conditions de fonctionnement d'une telle organisation
c - il s'applique aux significations sous-jacentes, latentes,
synchroniques de ces normes et à leur aménagement structurel. Sous les
normes institutionnalisées, il y a des structures instituées dont le sujet
n'est conscient, et auxquelles il doit se soumettre."
LAPASSADE (1974) fait remarquer que "l'institution peut ne pas
seulement être envisagée comme un donné social, on peut tout aussi le con-
cevoir cœrœ un acte". Et il rappelle que la langue classique parle de
1
"l'institution des enfants, le premier éducateur en dehors de la famille
i
étant l'instituteur; instituer, c'est faire entrer dans la culture,
1
laquelle donne accès aux institutions sociales de l'adulte". Le rrême auteur
~
(LAPASSADE, 1972), définit l'institution comre "la forme, d'abord cachée,
que prennent la production et la reproduction des rapports sociaux dominants,
1
l
et qui contient des contradictions, des divergences d'opinions, des conflits
j
d'intérêt et de pouvoir. Elle est donc un carrefour des instances (écono-
j
t
miques, politiques, idéologiques )JI. Dans un premier "moment", affirme
i
l'auteur, "apparaît l'unité positive exprimée par les objectifs officiels
j
de l'ensemble considéré. Mais, dans un second "moment", cette unité, est,
,
en réalité, niée du fait de la transversalité de l'institution, c'est-à-dire
',11
des appartenances et des références (positives ou négatives) de ses
il
membres à d'autres groupes, et de toutes leurs particularités. Celles-ci
définissent d'autres objectifs que ceQX officiellement reconnus par l'en-
t
semble considéré. Leur existence exprime la réalité des luttes de classes.
!
1
Ainsi, du fait de cette pluralité et de cette divergence d'objectifs et
t
1
,
j
1
1
1
1

d'intérêts particuliers, il Y a une négation de l'ensemble social, en tant
qu'unité positivé".
j
1
L'analYse de l ':institution nous éclaire sur le projet globa-
lisant de l'entreprise qui se veut une organisation "créée pour satisfaire
les besoins de 11 humanité" . Ce projet globalisant, qui sert à masquer les
intérêts particuliers, est entretenu par l'idéologie dominante, support
de l'inégalité dans la société. Déjà, d'après DELEULE (1969), MARX et
ENGELS dénonçaient "l'idéologie bourgeoise de la liberté" ; ils rrontraient
qu'elle "était vécue par la bourgeoisie corrrre transposition, sur le plan
,
idéal, d'un rapport social très i'ê~l ::: i' idée de droit naturel (tous les
homœs sont libres par nature) est à un certain niveau, J:!expression en
......,' "":.
nlê.rœ tenps 'que la justification du droit de 11 économie çapi,.t~liste
liMralé::. Mà:i.S llideologie dans 'là IœSure où
.
ell~·
..
fait'p~i~-intégrante
.
-
..
.
~
'de.·la>:st-i:1:lct;l#"e-de la société, globale,' nleSt Pas:·aPPel~ àcUsparaître
dans l'acte rrêne de'la dénonc i'ation
n lest pas la~leur que lion peut
ÏlIpll'1é1œnt séparer de la tige: dénoncée, elle pennane. Il faut donc com-
prendre que la dénonciation des idôles ne Si accoopagne pas de leur des-
truction. Bien plutôt, par un processus d'intégration plus ourroins obscur,
-lés··anciennes idéologies se mêlent aux nouvelles' ét 'conco~erit, lorsqu 1 il
Si agit de 11 idéologie dominante, à masquer la situation réelle' à la fois
'. :<. ,:~:·~t-;o;mat=aôn idéç)IOgi~~réVQ~utionQairece~ de,'1~6]~!5$~<~~Jt.1-l-~' qui
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:~Jil,&ê des' ~à~égo~i.~' s6cialésdàns' l-'entr;;p~~é',-ci6iit: i~èxiste~cé expriJœ
-'les\\!I.uttes de-ciasses-. En effet, leS prinëîp"a~:Post~l~tV~cr.r~'3~îat-
taéliés 'les ifl<Îividùs d:ms l'entreprise sont -:' ouvrier, chef d'équipe, chef
d'atelier~ contremaître, cadre, cadre supérieUr. Ces différents post~
correspondent à des positions précises liées à des renforcements social~
(récorrpense, gain, sanction etc:. .. ). Lrs posltlOns des individus et les

qui, pour réaliser ses objectifs, se fonde sur une structure spécifique
dont ENRIQUEZ (1976) en distingue trois formes
a - la structure charismatique
"funs ce type de structure, écrit ENRIQUEZ, chaque individu est
relié etroitement à son chef par des liens de dépendance formelle et surtout
affective. Ce qui est essentiel dans cette structure, c'est qu'elle se
présente corrme un véritable systèrœ culturel régi par plusieurs règles"
dont quelques unes sont les suivantes :
- "Le patronest le propriétaire ou le fondateur de l'entreprise, il
a pleine autorité sur ses subordonnés. Il a à sa disposition des moyens de
sanctions arbitraires, son jugerœnt est sans recours. Il s'agit d'une
autorité autocratique ou paternaliste ;
- les collaborateurs cadres sont choisis du fait de leur relation
personnelle avec le dirigeant, ils lui sont dévoués".
- b la structure bureaucratique
Cette structure se définit avant tout corrme un systèrœ hiérarchi-
que de rôles impersonnels. L'unité fondarœntale, c'est le poste à assurer.
Dans cette structure, l'individu est totalement ignoré. Toute personne doit
se conformer à un ensemble de règles qui définissent la bonne occupation
du poste. Les personnes sont parfaiterœnt interchangeables. Le chef tire
son autorité dans la légitimité d'un ordre légal (de l'entreprise).
Dans les deux structures précédemment définies, le pouvoir des
chefs, qui sont généralement des cadres, se manifestent à travers les rap-
ports avec les ouvriers. BEAUVOIS (1982) conçoit "la structure orgill1isa-
tionnelle comme liée à un certain état de la distribution du pouvoir dans
une formation sociale donnée. Structure qui devrait satisfaire les trois
contraintes essentielles du travail collectif que sont la décision, la
responsabilité du travail collectif et l'évaluation du travail individuel".
La structure hiérarchique condense ces trois contraintes sur le poste ad-
ditionel de chef.

- 47 -
'1i
1
1
1
1
"La première contrainte, selon BEAUVOIS, impose qu'un certain
1
nombre de décisions règlant la coopération entre les individus soient
prises : par ex~le, combien va-t-on produire de clés à molette? Qui
1
1
restera ce soir,pour nous adopter? etc ... Il s'agit bien de décisions qui
t
portent sur la coopération et sur le travail collectif et non de ces rrerlUes
décisions qu'est arrené chaque individu à prendre pour réaliser son propre
1
travail ou atteindre ses propres objectifs. La seconde contrainte a trait
à la responsabilité. Il faut que la qualité (bonne ou médiocre) du produit
J
ou du service réalisé puisse être attribuée; autrement dit, que l'on
î
1
1
sache à qui distribuer les renforcements sociaux disponibles (argent,
félicitation, mise à l'index, promotion ... ) que l'organisation affecte à
1
la réalisation du travail collectif considéré. La troisième contrainte est
celle d'évaluation du travail individuel. Il faut que la participation de
1
i
chacun au travail collectif puisse être évalué et évidemment, sanctionnée
l,
positivement ou négativement. Sur ces bases, la structure organisationnelle
t
t
est définie comme le mode institué de réalisation des contraintes de déci-
~
l
sion, de responsabilité et d'évaluation".
l
,
Î
A travers ces trois notions de décision, responsabilité et évalua-
1
l
tion, se révèle justement le pouvoir du cadre dans l'entreprise à l'égard
j
de l'ouvrier: "il décide, il est donc responsable, et il dispose du moyen
•'1
institutionnel de faire appliquer ses décisions puisqu'il contrôle la
distribution des renforcements prévus pour ses subordonnés. Aussi le chef
(ou le cadre) doit-il non seulement "contrôler", mais encore et surtout
1
évaluer la participation de chacun au travail collectif de façon à lui-
1
:~
même distribuer ou initier des sanctions à l'égard de ses subordonnés (ou
j
les ouvriers). C'est cette attribution qui lui fournit, de fait, les moyens
d'assurer sa responsabilité. C'est dans la mesure ou il peut écarter "ceux
1
qui ne font pas l'affaire" ou stimuler ceux qui sont" prêts à mettre le
tl
paquet" que la responsabilité du travail collectif n'est pas un cadeau
i
empoisonné. Or il est clair qu'un chef sans possibilité d'évaluation ne
1
peut, à terme,derreurer responsable du travail collectif et assurer son
rôle hiérarchique.
L'évaluation est donc davantage que la décision la
1
l
1
1
.ll'j
1
4

_ LI8 _
1
prérogative axiale de la hiérarchie
(BEAUVOIS, 1982).
S'il en est ainsi, l'on pourrait supposer que les rapports de
domination qui marquent les relations ouvrier-cadre n'ont de fondement
réel et solide qUe dans la mesure où les cadres d'une entreprise donnée
possèdent cette prérogative d'évaluation.
L'linportance de cette caractéristique du pouvoir au sein de l'en-
treprise a conduit plusieurs auteurs à des recherches non négligeables.
D'ailleurs l'évaluation comme conduite sociale peut se répérer dans l'ac-
tivité de nombreux agents sociaux exerçant un pouvoir, et BEAUVOIS (1976)
nous décrit ces divers domaines : "Dans le domaine de la production, à
l'évaluation du personnel (notation, appréciation), conduite sociale d'éva-
luation réalisée par tout agent investi d'une fonction d'autorité hiérar-
chique, et dont les données sont stockées dans les dossiers du responsable
du personnel ou de la gestion des cadres. Dans le domaine du savoir, à
l'évaluation pédagogique que doit réaliser tout enseignant, qu'il fournisse
une note à trois décimales ou qu'il se réfugie derrière une timide réponse
binaire (oui/non) en fin d'année. Dans le domaine des modèles de rapports
sociaux à l'évaluation clinique (diagnostic), réalisé par l'équipe médicale
ou psycho-rœdicale ... ".
Sainsaulieu (1976) égalerœnt soutient que "dans l'organisation
rationnelle du travail, le problème de l'évaluation des aptitudes des
individus et de leur valeur professionnelle est au centre du dispositif
du traiterœnt du fonctionnerœnt humain de l'entreprise". Le rnêmeauteur
1
montre "comment les rapports humains de travail sont profondément concernés
j
par les notations, dans la mesure où les jugerœnts portés influencent les
stratégies du personnel et où le fait de noter, de définir des règles
1
d'évaluation et de choisir des critères de mesure constituent des sources
i
irrportantes de pouvoir dans le jeu des rapports sociaux d' entreprise". Et
fl
mème, poursuit-il,
"quand l'organisation de l'entreprise est trés hiérar-
i
chique, centralisée
, spécialisée et formalisée, comme c'est le cas dilns
beaucoup
1
l

lj
- 49 -
1
1
1
<
de grandes
administrations
et que les perspectives
d'avancement sont limitées par la forme pyramidale de l'échelle
hiérarchique , on constate le développement de curieux phéno-
mènes pathologiques à propos de la notation".
Il est à remarquer que le pouvoir du chef de service ou
du cadre au sein de l'entreprise vient qu fait que ce pouvoir est
celul de
légitimé, institutionnalisé, comme4'agent de police qui se fait
obéir par les automilistes ; son rôle est investi socialement, et
surtout lié à tout un arsenal de sanctions réglementées, destinées
à assurer le pouvoir, c'est-à-dire à frapper le contrevenant, celui
qui "contre-vient" aux lois ou règlements (ROCHEBLAVESPENLE, 1974).
D'ailleurs comme l'indique ENRIQUEZ (cité par ROCHEBLAVESPENLE)
"tout pouvoir se veut légitim2, c'est-à-dire tout pouvoir veut être
.)
1
fondé en raison, et entraîner de ce fait une adhésion unanim2 (accep-
i
tation et intériorisation des critères estimés rationnels). Seule
1
!
la légiUmité lui confère la durée et l'adhésion. La méthode consiste
î
à mettre en évidence et à faire accepter ce caractère légitim2 du
~
pouvoir." Ainsi, les individus qui ont le pouvoir parce que celui-ci
est accompagné de plus de droits que de devoirs chercheront à main-
1
l
tenir le rapport des positions sociales inchangé, et même à conso-
!
lider et à renforcer
leur position. Ce comportement montre,
j
combien au sein des entreprises, les cadres detenant une part de
1
1
pouvoir acceptent de réaliser certaines performances en adhérant
i
aux objectifs poursuivis par l'entreprise. Comme le dit ENRIQUEZ
i
(1976), généralement "les personnes qui maximisent leur chance ,de
J
1
l
s'élever dans la hiérarchie sont celles qui adhèrent le plus étroite-
1
ment à l'idéologie de l'entreprise, qui en respectent les valeurs
l
i
et qui se comportent en tant que parole de l'organisation, l'idéal
de l'organisation leur tenant lieu d'idéal du moi."
j
Les rapports de pouvoir dans l'entreprise, qui caractéri-
1
~
sent notamment les relations entre les cadres et les ouvriers, se
fondent essentiellement sur des facteurs personnels, sociaux et insti-
Îi
tutionnels.
j
1
11

- 50 -
La force, la puissance et la rigidité de ces facteurs déterminent l'in-
tensité et l'ampleur de l'exercice du pouvoir par ceux qui le détiennent.
Ainsi, plus une entreprise est forterrent hiérarchisée, plus le chef qui
détient le pouvoir a pleine autorité, comme dans la structure charismatique
où le chef est doué d'une aptitude "extraordinaire" qui le rret au dessus
de ses subordonnés.
L'entreprise peut avoir une autre structure organisationnelle qui
ne se fonde pas obligatoirerrent sur des rapports de pouvoir : il Si agit de
la structure dite coopérative.
c - la structure coopérative
ENRIQUEZ (1976) rrontre que "dans cette structure prévalent les
besoins de progression et de cohésion de l'organisation. Et son élérrent
dominant est l'interdépendance entre les membres de l'organisation dans la
poursuite de leurs objectifs. La structure coopérative recouvre deux struc-
tures distinctes qui sont : la structure dérrocratique et la structure
techl,ocratique" .
La description que fait ENRIQUEZ (1976) de la structure coopérative
peut être un apport considérable pour la pratique autogestionnaire qui
consiste en l'exercice collectif de la décision. Cependant comme le fait
remarquer BEAWOIS (1982) : "d'une part, l' avènerrent des structures auto-
gestionnaires ne saurait dispenser de répondre aux trois questions fonda-
rrentales qui perrrettent la définition et le diagnostic d'une structure
organisationnelle, à savoir : qui décide quoi ? qui est responsable de quoi ?
et qui évalue qui ? et d'autre part, la structure autogestionnaire reste une
l
forrre de délégation du pouvoir économique des travailleurs."
i
L'exercice du pouvoir, rroyen de domination des cadres sur les
1
1
ouvriers au sein de l'entreprise n'est pas un fait isolé, il est le reflet
1
des rapports de production existant au sein de la société, et le reflet des
i
contradictions existant entre les catégories sociales dominantes et les
ti·11!ji
1
J

- 51
catégorles sociales dominées, c'est-à-dire de la litte des classes.
Et c'est à travers le processus dialectique de résolution de ces
contradictions qu'évolue nécessairement la société comme l'indique
ENRlQUEZ (1976) : l'étude des sociétés avancées nous montre que ce
qui se joue b l'intérieur des entreprises ne peut, en aucun cas,
sauf à tomber dans les apories
de l'analyse organisationnelles
être déconnecté de l'évolution de la formation sociale dans sa
totalité. "
Toute étude scientifique du rapport ouvrier-cadre est amenée
à puiser son fondement théorie dans les différentes recherchers cri-
tiques sur les luttes de classes et notamment sur l'histoire et l'ave-
nement du capitalisme dans le monde. L'étude de CASTORIADIS (1973)
nous paraît l'une des sources de référence les plus indiquées pour
en par1er. En effet pour cet auteur les classes à Il rôle historique"
sont considérées essentiellement en fonction de leur activité de trans-
formation de la situation qu'elles rencontrent en arrivant sur la
scène de l'histoire. Ainsi pour l'auteur la bourgeoisie se fait comme
bourgeoisie en tant que son faire transforme la situation social-histo-
rique où elle est placée au départ, y compris non seulement les rap-
ports de production et les forces productives, mais le mode d'existence
sociale, le mode de temporalité historique.
La classe ouvrière se reconnaît comme telle par son rôle his-
torique, par le mode de productioI) capitaliste qui l'amène à vendre
sa force de travail en préservant du mêrœ coup ce systèrre qui permet
son exploitation et sa soumission.
1
J
,;
J
1
1
j

- 52 -
2.4) RAPPORTS PROFESSEUR-ELEVE
L' étude des rapports professeur--élève peut s' envisager- sous plu-
sieurs angles. Nous avons délibérement choisi de l'étudier sous l'angle des
rapports de pouvoir comme cela a été le cas des rapports hommes-femmes,
enfants-parents ,ouvriers-cadres. Dans cette perspective, nous sommes amenés
à considérer d'une part l'institution scolaire comme lieu d'expression et
d'institution des rapports de domination, d'autre part les rapports de
pouvoir qui s'instaurent entre les élèves et les professeurs.
Comme toute institution, l'école place d'emblée les partenaires
dans des positions sociales données. Ainsi, d'un côté, nous avons les profes-
seurs qui se définissent théoriquerrent par l'accumulation du savoir et du
savoir-faire, de l'autre, les élèves dans le cas présent puisqu'il s'agit
d'élèves de lycée qui se caractérisent par leur "manque" de savoir puisqu'ils
sont là pour en acquérir, et par leur manque de savoir fa;"l"e. Le savoir se
rapporte à toutes les connaissances scientifiques, techniques, littéraires,
philosophiques que possède l'enseignant et qui font l'objet de transmission
à l'enseigné, alors que le savoir-faire se rapporte à la manière de trans-
rrettre les connaissances en question.
L'institution scolaire place les partenaires dans une situation de
différence catégorielle en ce sens que les uns et les autres sont conscients
j
de leur place et jouent effectivement le rôle qui leur est assigné. Si d'un
~l
côté, les élèves manifestent leur "manque" de savoir par leur désir d'en
1
j
i
posséder, les professeurs, de leur côté, sont convaincus qu'ils détiennent
un pouvoir fondé sur le savoir et le savoir-faire. Il nous apparaît alors
t
que l'école est l'institution par excellence où le pouvoir repose sûrement
~
1
sur des bases formelles,solides et incontestables, pouvoir reconnu par ceux-
1

f
même qui le subissent. La force même de l'institution scolaire, affirme
CHARLOT (1977), "vient du fait qu'elle est un lieu de formation dont les
finalités sont la culture de l'individu et son intégration sociale".
. .
/

- 53 -
1
1
1
1
1
j
1
L'école va donc préparer l'individu à occuper une place dans la
division sociale, dans la hiérarchie sociale, et le degré de connaissance
qui va lui permettre de se situer dans cette hiérarchie est matérialisé
par le diplôrre. Les rapports entre l' ense~gnant et l'enseigné vont se situer
sur deux aspects, : d'abord, la rétention du savoir par la transmission d'un
certain nombre d'informations à l'élève, ensuite, le contrôle systématique
par l'évaluation. Corrrœ l'indiquent BOURDIEU et PASSERON (1970), "la relation
(quantité d'informations reçue par A de B) fonde la relation de pouvoir
existant entre l'enseignant et l'enseigné, en ce sens que cette relation
exprirre l'aptitude de l'enseigné (élève ou étudiant) à ré-érrettre pour
contrôle ou pour confirmation et traduit en même temps le niveau culturel
de l'élève ou de l'étudiant, et la réussite de l'action de formation et de
transformation. Et toutes les relations enseignants-enseignés résultent de
la satisfaction des institutions scolaires et universitaires"
] INSTITUTION
(UNIVERSI'IE, LYCEE, ECOLE)
(PROFESSEUR, MAITRE)
ENSEIGNE
( ELEVE , ETUDIANT)
corrrœ nous le font remarquer BEAUDELar ET ESTABLET (1971) "l'Ecole
assure la reproduction de la société qui l'institue", en ce sens "qu'elle
n'est jamais à l'avant -garde du progrès social, sauf quelques rares excep-
tions. Elle peut l'être en théorie, ce qui n'est jamais suffisant; mais
dans la pratique, son épanouisserrent est trop directement conditionné par
le milieu familial, . social politique, pour qu'on la voit jamais s'en dégager
pour une hypothétique libération autonome,
Cependant, FREINET (1969),
Il
.. /

- 54 -
1
1
comme d'autres psycholoques et chercheurs, avait bien voulu proposer ses
techniques pédagogiques au milieu d'une société enracinée profondément dans
les structures bourgeoises et traditionnelles, dans l'intention de permettre
"la réduction du retard que prend l'école sur les conquêtes sociales"
J
(FREINET, id·.)i l'analyse institutionnelle de la pédagogie p~ésentée par CHARLOT
(1976) montre que certaines pratiques éducatives servent les intérêts de la
J
classe doITÙnante. Ces attitudes et pratiques existeraient dans l'ensemble de
1
la société et se manifesteraient partout ou se pose, sous quelque forme que
ce soit, le problème de l'éducation. L'auteur tente de répondre à la question
1
de savoir si l'école est ou non une institution idéologique, c'est-à-dire
une institution qui camoufle et justifie les réalités sociales, et notamment
1
la domination des classes dominantes.
1
JiJ
A travers son analyse, il fait ressortir le caractère ambivalent de
1
l'école, à savoir, à la fois son adaptation et son inadaptation à la
~
société. Dire que l'école est adaptée à la société interne, c'est reconnaître
i
qu'elle est subordonnée idéologiquement au milieu, c'est-à-dire qu'elle
sert les intérêts économiques et sociaux de la classe dominante dont elle
j
répand l'idéologie. L'inadaptation de l'école à la vie permet d'éduquer
~f
l'enfant en dissimulant les injustices sociales. Ainsi, poursuit l'auteur,
1
"on raisonne à tort, comne si l'école n'avait le choix qu'entre reproduire
purement et simplement la réalité sociale ou se couper d'elle. C'est oublier
1
que l'école est une institution sociale spécialisée. En tant que telle, elle
1
ne peut donner aux enfants une éducation sans rapport avec les réalités
1
sociales. En tant qu'institution spécialisée, elle ne peut se contenter de
1
reproduire l'éducation qui a cours dans la société globale, ce qui lui ôterait
1
tout sens et toute utilité. Il faut donc repenser les relations entre école
1
!
et société dans leur dimension dialectique: l'école est à la fois en rupture
et en continuité avec la société" .
Mais "dans sa structure relationnelle actuelle, l'école est beau-
coup plus adaptée à la réalité, or la réalitu, c'est la hiérarchie, l'autorité,
la règle". (CHARLOT, 1976). C'est cette réalité qui imprègne de tout temps les
rapports enseignants-enseignés, notamment les rapports professeurs de

1
1
- 5) .-
j
J
lycée-élèves. Et la dimension la plus marquante dans les rapports profes-·
1
seurs-élèves se trouve etre j.ncontestablement la conduite d'évaluation du
1
professeur à l'ég~~d de l'élève, conduite d'évaluation qui repond à la
1
définition dorJ1ée par BEAUVOIS (1976) à savoi..:...... : "conduite qui suppose
l'adoption d'un code p~""édéterminé. par laauelle Wl agent social porte Wl
1
i
jugement, à l'aide ou non d' une technologie (test, examen; grille d' ap·-
préciation etc ... ), sur la valeur sociale (l'utilité sociale) des conduites
ou des résultats d'un autre agent social, jugement initiant une ou des
1
reponses de l'environnement social (sanction)"
Ces conduites d' évaluation
1
1
se développent dans divers domaines dont "le domaine du savoi..r à l ' évaluation
1
pédagogique que doit réaliser tout enseignant. qu'il fournisse une note
à trois décjJTIales, ou qu'il se réfugie derrière une timide reponse binaL~e
1j
(oui ou non) en fin d'année" (BEAUVOIS, 1976)
il n'est plus besoin
1
d' insister sur le fait que la conduite sociale d' évaluatiOil est une source
incontestable de pouvoir et c~actérise en même temps le pouvoir dans les
relations entre les eindividus, notamment entre les individus des catégories
dominantes et les individus des catégories dominées.
CON C LUS ION
En accord avec GOFFl\\W~ (1959), disons que "dans lessystêmes clos
que constituent les groupes sociaux ou les catégories sociales et les
cadres institutionnels de tous ordres, la dynamique des relations inter-
personnelles ou inter-groupes peut être abordée du point de vue du
maniement et du contrOle des images que les indiv~dus livrent d'eux-mêmes
et de l'autre sur la scène sociale. Adopter cette perspective qui complète
les points de vue technologique, politique, strJcturaliste et culturel,
c'est mettre l'accent sur la manière dont les acteurs sociaux cherchent
à se présenter, à présenter leur activ~.té devant les autres, 2 orienter
les images qu'autru~ se forme d'eux, et à maintenD' leur propre définition
de la situation". Dès lors, nous ne nous intéressons pas au contenu des
activités, des comportements réels. n;. :mx ~'i;le', joués péL.... les indiv:i.dus.
f'lais à la représenti1t~o!l que dormcnL ceux-ci d 'l~UX-r:lemcs, des autJ:'es. et
de leurs rapports d\\CC cc:; (ll·;'Il~cr·.S

-
56
-
CHAPITRE 3
LA REPRESENTATION SOCIALE
" L'utilité d'une analyse de la représentatior
réside aussi dans la possibilité d'études
comparatives portant sur le clivage,
la dif-
férenciation des groupes en fonction de leur
représentations sociales; celles-ci consti-
tuent alors des dimensions contribuant à
la
définition de ceux-là".
HERZLICH (C.)
La représentation sociale IN MOS-
COVI,
introduction à
la psycholo-
gie sociale T.1,
1972.
Dans l'étude des relat~ons sociales,des liens exis-
tant entre les processus cognitifs et la structure sociale,
le
facteur le plus élaboré,
le plus complet,
se trouve être la repré-
sentation sociale qui est une organisation durable,permettant de
reconstituer la réalité sociale par son caractère dynamique.
Plu-
sieurs recherches ont été consacrées à l'étude de ce concept intro-
duit par MOSCOVICI en 1961.DESCHAMPS (1977)
fait remarquer que" lé
réalité pour le sujet social, c'est la représentation cognitive
qu'a l'individu de son entourage,
d'autrui,
de lui-même, de la
causalité" .
Le même auteur poursuit pour dire que "sans cesse,
l'homme cherche à expliquer,
à
comprendre,
à
organiser la percep-
tion de son environnement
;
il élabore sa conception de la causa-
lité,
recherche le pourquoi des évènements,
des comportements.
L'homme s'efforce de maîtriser son environnement par la connais-
sance qu'il sien forge.
Cette accession de l'homme au rang d'un
être qui organise son champ perceptif a entraîné le développement
du courant des cognitivistes en psychologie sociale".

J,1
La représentation cognitive est alors définie par l'auteur
1
comme l'organisation de la perception de ] 'environnement
~
1
C'est llne él3.bo:'ation ~_déol()gique: psychologique, de l'env~_""on-'
1
nement,
de la :,éa]i~é sociale.
1
1
Dans une expérience de laboratoire portant sur des t.âches ennuyeuses
i
à exécuter par dêux groupes de ~ujet différents (ORNE, 1962), un groupe
1
1
ayant toute sa lucidité psychique et un autre étant sous hypnose, on a pu
montrer que le comportement des sujets dépendait de la représentation cogni-
tive qu'ils avaient de la situation. Le groupe des "lucides" abandonnait le
travail ennuyeux, alors que le groupe sous hypnose continuait le même
travail jusqw'à la fin. De tels résultats et de nombreux aut~es, suggè~e~~
que le ~ujet con(ère un sens à la situation en interpretant les _~onnée~~
car les individus élabo~ent une représenta~ion de la réalité.
Ainsi,"l'étude de la représentation sociale est l'étude d'une
i
j
modalité de connaissance particuliére, l'expression d'une activité sociale,
j
en ce sens qu'elle constitue une réponse manifeste, verbalisée, observable
1
et susceptible de mesure. Elle est une reconstruction mentale de l'objet,
t
une activité de reproduction (M)SCOVICI, 1971)".L'un de ses attributs e_"'-
il
sentiels est qu'elle contribue à définir un groupe social dans sa
l,
La représentation sociale est donc pour chaque individu, cr~que ~~oupe,
1
appropriation du monde extérieur, recherche d'un sens dans lequel pourra
1
j
s'inscrire son action.
~
t
" L' étude des représentations sociale:>dans les petits groupes se
1
1
situe,·
dans trois principaux courants de recherches : celui de la psycho-
l
logie sociale expérimentale d'une part, celui de la psychologie sociale
1
clinique d'autre part et l'approche sociométrique (NAKBI, 1982, 83).
ll
Nous avons entrepris un compte rendu des travaux effectués sur ce thème
depuis 1975 jusqu'en 1983 et nous nous somœs aperçus que certains auteurs
j
s'adonnent à une activité descriptive, alors que de plus en plus, les
représentations font l'objet d;expér~nentù~ions. La plupart de ces études
t
1
expérimentales en psychologie sociale portent sur la représentatian de soi
f
.~
lj1
f
•1
1
1
,j

en interaction avec autrui, En effet
les sujets se représen-
tent à leur manière, à la fois leur façon d'être, la façon dont
ils
se représentent tel ou tel objet (KARNAS, VANAN-DRUEL, 1980-81).
Nous essayons dans ce travail, d'introduire une variante
dans l'étude des représentations sociales en cherchant à détermi-
ner chez les sujets considérés, la représentation qu'ils se font
des rapports. En clair, nous cherchons à mettre en relation la repré-

1
f '
d
11
tOUe lion se fait.
sentatlon que l on se
alt
es gens et ce
e~aes rapports SOClaux.
Etant donné que nous voulons nous situer dans un contexte de domina-
tion, nous entendons donc précisément mettre en relation la repré-
sentation catégorielle et le rapport de domination à travers le
processus de différenciation catégorielle. De même, nous nous propo-
sons d'analyser la représentation que les sujets se font d'eux-mêmes,
de leur groupe d'appartenance, de leur partenaire réel et du groupe
d'appartenance
réel et du groupe opposé, toujours dans le contexte
des rapports de domination.
La représentation sociale est la variable qui au cours des
expériences vécues par les sujets dans leur relation avec autrui,
se modifie et donc dépend
du sujet. La représentation est amenée à
varier si tel ou tel sujet se trouve du côté des dominants ou du côté
des dominés. La représentation dépend par conséquent de la nature du
rapport social et de la nature des catégories.
La catégorie sociale place l'individu d'emblée dans un type de
rapports particuliers, avec les individus des autres catégories. Du
fait que ce sont les rapports
qulentretiennent entre eux les membres
des catégories sociales qui déterminent les représentations des indi-
j
vidus, les individus appartenant
j
à des catégories sociales différentes
auront des représentations différentes, voire opposées. Dons la mesure
i
où les déterminants sociaux des catégories sont les rapports spéci-
\\
fiques g.<:1' entretiennent entre eux les différents membres, la nature
l;
des rapports facilitera un type de représentation donlle·.

- 59 -
Certains groupes ou certaines catégories contribuent à créer ce que (TAJFEL
1963) appelle
upe attitude hors-groupe. Les normes et les valeurs présentes
dans ces groupes renforceraient la tendance à se comporter d'une façon
différente envers les "IN-GROUP". Lorsque des individus sont classés en
deux groupes distincts avec des noms différents, ils ont tendance à évaluer
plus favorablement les performances de leur propre groupe que celles des
autres groUPes. Les situations de compétitions d'après SHERIF (1953), sont
des situations de frustrations mutuelles qui entraînent un antagonisme et
une dépréciation reciproque. Ce qui permettrait aux individus se trouvant
dans les mêmes catégories de s'attribuer des caractèristiques convenant aux
"IN-GROUP", c'est-à-dire des caractèristiques favorables.
WISE (1978) nous indique que les représentations peuvent
penlettre la justification des rapports existants et de faire durer la
distance économique, sexuelle et culturelle que les gl-oupes dominants
gardent vis-à-vis des groupes dominés. Cela traduit la contradiction, qui
marque la vie sociale, contradiction qui d'après CHOMnART de LAillIE (1953)
s' inscrit sur deux processus opposés, à savoir :
"un processus de manipulation, expression de la domination des
groupes au pouvoir, et un processus inverse de dynamique culturelle,
partant de l'intérieur des groupes et pouvant permettre de renverser les
situations des catégories dominées ... · 'cA
cette perspective de manipulation
et de domination WISE (1978) S.I.~j oute l'idée selon ,laquelle, ," quand les
catégories dominantes considèrent les dominées comme incapables d'acceder
à certain~fonctions, elles créent de cefalt ~;~, les conditions qui
effectivemenL font que les dominées ne sont pas préparées à assumer ces
fonctions. C'est pourquoi les réprésentations sociales s'insèrent toujours
dans un système de tensions qui les inflechissent et les modulent de dif-
férentes manières."
De ce point de vue
on pourrait sout;:2n: ,- ..,,:' c:J ",'" ~ ~'1.l" ::iOUel de
eonse.::-ver la situation eorrrne Lellc r
les
illdiv:.dus de':, C'..lt(~ll()l-jCS
clam i nc:n t.C.S développel1L Cl:
en'~enL dc:~s valeurs et des Sl..L"UCLUn's 'rU}

- 60 -
j
1
1
1
1
empêchentlesautre~ de sortir de leur situation de dominées. Ils
sont
amenés
à camoufler par le jeu idéologique et par des structures autori-
1
taires, leur dominat ion. Ains i dans l' entreprise , la s tructure hiérarchique
~
est le rroyen le plus approprié pour l'exercice du pouvoir du cadre sur les
j
ouvriers, structure qui leur confère le pouvoir d' évaillilc.ion.
!
Ce pouvoir d'évaluation qui est reconnu par l'institution scolLlire,
est également détenu par les professeurs. L'institution
familiale accorde
1
d' une part plus de pouvoir au chef de famille qui est l' horrme pur rapport
!
à la ferrrœ, et d' autre part aux parents par rapport il l' enfant. Si de nos
Iton reconnait de plus en plus le pouvoir exercé par ces cLltégories
1
sur les autres, il n'en demeure pas moins que les structures favorj.snnt la
J
donlination sont toujours en place et que le discours idéologique tend à
1
j
légitimer les positions dominantes. Et du fait de l'intériorisation de ces
~
discours idéologiques, en même temps que des structures sociales existantes,
1
les individus ont tendance à participer aux rapports à travers le processus
l
de rationalisation (j~tification à postériori de leur position sociale. )
1
:~,
Et les représentations sont le reflet des positions occupées par
ii
les individus.
>1
1
Si les conditions concrètes d'existence déterminent l'acquisition
des idéologies dans la vie quotidienne des individus, les rapports immédiats
1
1
avec l'autre purticipent en grande partie à la structuration et au ren-
;
j
î
forcement de leurs représentations. Du. fait de leur promiscuité, les par-
t
tenaires réels créent un cadre culturel clos où se développe un type parti-

culier de relations sociales, selon les valeurs auxquelles ils adhèrent .

i
Dans ce cadre relationnel, les individus privilégient tel ou tel compor-
j
J
tement caractéristique de la domination ou de l'égalité. C'est dire que les
1
valeurs intériorisées et choisies délibérement par les individus murquent
t
1
leur existence dans les rapports qu'ils enl...ceLlennent avec les autres.
j
!
En raison des différences au niveau des valeurs inùlvlduelles
j
entrLlînant des comportements spécifiques, les représentaL:.ions varient se.Lon

-61
Les individus. En conséquence, deux individus de catégories sociales différentes
ou opposées qui n'adoptent pas les memes comportements dans leur relation avec
l'autre percevraient différemment les situations
D'ailleurs DOISE (1976) ne
disait-il pas que "quand il y a différenciation à un des trois niveaux (com-
portemental, évaluatif ou représentationnel), il y avait tendance à créer des
différenciations cOr'respondantes aux deux autres niveaux" ?
Cette constatation nous amène, d'une part, à distinguer deux natures des
représentations dont l'une est de caractère local ou spécifique et l'autre de
nature générale. Elle nous conduit, d'autre part, à traiter de l'objet des repré-
sentations ("in ou moi/out ou l'autre") et à aborder le problème des repré-
sentations catégoriel1es dans les rapports "dominant-dominé".
3 1)
~es représentations générales
Elles se rapportent aux représentations de la valeur d'autrui et des
rapports. Il s'agit des cas où les individus n'ont aucun rapport immédiat avec
les autres.
Elles ont une double dimension, en ce sens qu'elles concernent la manière
dont l'individu perçoit d'une part son partenaire non immédiat, d'autre part,
son rapport avec ce dernier. On peut par exemple citer les représentations de
l'élève de la valeur des enseignants autre que ses propres professeurs, et
celles qu'il se fait de ses rapports avec ceux-la.
·3 2) ~es représentations "Locales" ou Spécifiques"
Elles correspondent aux représentations que les individus ont de leurs
partenaires immédiats et des rapports qu'ils entretiennent avec eux. Par
exemple, dans les rapports homme-femme, elles correspondent, d'une par aux
représentations que la femme se fait de son mari et des rapports qu'elle
entretient avec ce dernier.
Au niveau des rapports ouvriers-cadres, ce sont les représentations que
les uns et les autres se font de leur partenaire immédiat et des rapports
entretenus. Il en est de meme des rapports enfants-parents et élèves professeurs.

- 62 -
Ce qui singularise les représentations locales par rapport aux
représentations générale9,c'est qu'elles renferment des caractèristiques de
relations duelles obligées et continues. PAGES (1975) considère ces relations
duelles corrrne des "rapports privilégiés", avec une fréquence élevée d'interactions
de face à face. Du fait de l'implication totale et continuelle des sujets dans
ces rapports, leur système de représentation des individus sera fortement
imprégné des expériences qui en sont issues, expériences construites à partir
i
de leurs conditions concrètes d'existence. KAPLAN, WISH et DEUTSCH (1976),
1
1
dans leur étude du conflit conjugal, font remarquer que les relations directes
1
1
sont
infiniment plus perceptives lorsqu'elles peuvent être évaluée et comparées
j
à d'autre. Et les représentations correspondantes que nous avons appelées
1
"représentations locales sont plus prégnantes, plus significatives, et plus
i
directes alors que les représentations générales procèdent d'expériences
1
indirectes. Par exemple,
l'iméJ.ge
que la femme se fait de son mari (repré-·
ii
sentation locale) provient d'une expérience directe, donc plus significative,et
1
comporte plus d'intérêt pour que
l'image
qu'elle se fait des hommes en
i
général (représentation général) qui, elle, provient d'expériences indirectes-
i
3.3) Les représentations ("in oUIDoi et out ou l'autre")
1
1
1
1
1
Nous appelons représentations IN, les représentations que se font les
j
individus de leur propre groupe et d'eux-mêmes
Les
représentations OUT
1
correspondent aux perceptions qu'ont les individus de l'autre groupe et du
1
!
partenaire réel, conformement à la signification que donnent DOISE, DESCHAMPS
1
1
!
et MUGNY (1978) des termes qualificatifs "Nous" et "Eux". Ces auteurs soutien-
1
nent Que "lorsque les sujets répondent à des questions du type "EUX", ils donnent
j
beaucoup plus facilement des descriptions négatives que lorsqu'ils répondent
à des questions du type "NOUS"
Néarunoins, les sujets donnent des descriptions
1
j
négatives en répondant à la question "NOUS LES
"
cependant
1
\\
1
f
1
1
!
l

- 6] -
ces stéréotypes négatifs à l'égard de son groupe d'appartenance n'entraînent
pas une image négative de soi, car en général les attributs négatifs ne
sont pas attribués à soi-même, ce qui est directement attribué au soi se
situe plutôt du côté positif ."
Nous po~rions alors déduire que les individus attribuent plus de
valeur, d'une part, au "NOUS" (IN-GROUP) qu'au "EUX" (OUT-GROUP), et
d'autre part, à "EUX-MEMES" qu'au "NOUS" en général. C'est dire que le fait
d'être dans ou hors du groupe influe sur la représentation sociale. Mais
il est à remarquer que même si l'appartenance au "IN-GROUP" ou au "OUT-GROUP"
a une réalité certaine pour les individus et influence considérablement la
représentation de ceux-ci, elle joue le meme :::,ole du coté des dom:1_nants et celui-
des dominés.
!
1
C'est sur cette base qu'ont été conçues les hypothèses de travail
\\
1
et la methodologie de recherche que nous allons maintenant présenter.
1
1
j1
1!j
1
1
lÎ11
1
t
1
1
tl

-G4
CHAPITRE Lt
FORMlrrATION DES HYPOTHESES
" L' expérimentat ion est une fonction indis-·
p2nsable dans la Science, parce qu'elle
est le cadre de vérification des hypo-
thèses ; mais la vérification ne passe pas
forcément par le crible du laboratoire. Le
1
psychologue se pense volontier comme physi-
f
1
cien, mais il n'est pas exclu qu'il puisse
1
se penser aussi comme astronome "
J
j
1
~1c CUIRE IN LEMAINE et Lemaine
!
Psychologie Sociale et Expéri--
i
mentale. Mouton/Bordas. 1969.
1
P
99
1
1
Lt 1
Définition_~_probl~e
1
i
La fOl~lation de nos hypothèses et là méthodologies $ont intiment liées à
1
1
la définition du problème qui est au centre de notre-recherche. Certes, les
1
1
analyses faites dans les chapitres précédents l'annonce et jettent les bases
1
théoriques de notre travail, mais il nous semble utile de le reprendre
Aussi disons-nous que la question centrale de notre recherche peut etre
1~,
posée en ces termes :
est-ce que
1
la position sociale (dominant/dominé)
1
la nature de la représentation (Général/Spécifique)
l'objet de la représentation (in ou moi. out ou l'autre)
le type de rapport (ouvrier/cadre. élève/professeur etc __ )
1l..~
Sont--ils des sources déterminantes de la variation des représentations de
~t
la valeur des individus et de celle des rapports sociaux
1
?
Si cela en est le cas. peut-on alors prédire l'évaluation que font
les individus des gens et des rapports, scIon 1<1 position soci<1le. la nature
l'objet de la représentation et le type de r<1PDOrt ?

.- 65 _.
1
j
~j
~
Bien que plusieurs études aient été faites sur le phénomène psy--
1
chosociologique de la représentation sociale
et de la différenciation
l,
l!
catégorielle, il n'en demeure pas moins que la formulation de notre sujet
j
1
sort quelque peu de ce que nous avons l'habitude de voir traiter. Ceci pour
.~
j
souligner d'avanc~ les difficultés théoriques qui sont les notres et nos
limites certaines·en abordant ce travail
i111
Il est évident que d'autres facteurs psychologiques, sociologiques.
~
économiques et culturels peuvent engendrer la différenciation au niveau
1
des représentations sociales, donc leur variation n'a pas seulement pour
1
source les facteurs dont nous venons de oarler; mais il est certain que
1
1
ces phénomènes ont une présence et un poids dans la formation des repré·
1
sentations,dans la vision du monde des individus et dans l'acquisition de
j
leurs idéologies. C'est sur ces bases que s'appuient nos hypothèses de
'1!
départ.
1
1
1
4.2. présentation des hypothèses
1
Ce qui suit, nous amène dès lors à établir des relations de cause
à effet entre les deux types de variables (vapiables indépendantes et
variables dépendantes). Ainsi l'effet attendu serait que lorsqu l,un individu
se trouve dans une position sociale de dominé ou de dominant, loraque la
nature de la représentation est soit générale, soit spécifique. ou que
l'objet de sa représentation est in ou out, ou alors selon le type de
1
rapport, l'évaluation qu'il ferait des gens et des rapports pourrait se
1
caractériser comme plus ou moins favorable ou plus ou moins défavorable
t
L'analyse théorique que nous venons d'entreprendre constitue la base
essentielle sur laquelle repose nos hypothèses de travail
1
j
Hypothèse~e.n.tra!.~ : prédiction d~~ la représentation de la
1
valeur des individus et des rapports sociaux
11.~
Parmi les sources de variation de la représentation de la valelli~ des
individus et des rapports sociaux, nous notons en particulier des facteurs

-66 -
1
}
li
1
1
psychosociologiques permettant de prédire ce phénomène. Il s'agit notam-
-t1
ment de la position sociale (Dominant/Dominé), ensuite de la nature de
1
1
la représentation (Général/Spécifique), de l'objet de la représentation
1
~
(IN/OUT) et du type de rapport.
1
Plusieurs idées maîtresses se dégagent de cette hypothèse centrale
et sous-tendent les hypothèses particulières que nous énonçons comme suit
1
i
HYPOTHESE N°
l
EFFET DE LA POSITION SOCIALE
1
(DOMINANT/DOMINE)
t
Si nous restons dans le contexte des rapports de domination comme
1
précedemment annoncé, le facteur le plus saillant dans le processus
1
de la différenciation catégorielle et
la position sociale, c'est pourquoi
t
nous nous sommes interrogés pour savoir si l'on attribue plus de valeur
1
quand on est dominé ou quand on est dominant.
1
1
{
Et nous supposons que du fait de leur position sociale plus favo-
!
rable, les dominants attribuent plus de valp.ur aux individus et aux
rapports sociaux que ne le font les dominés.
1
HY POTHESE N°
2
EFFET DE LA NATURE DE LA REPRESEN-
TATION (Général/Spécifique)
1
Dans nos analyses précédentes, nous avons fait remarquer que les
t
individus accordaient plus d'importance à ce qui le:s touche de près. Ainsi
1
les individus qui partagent la vie intime des autres sont mieux perçus,
~!
de sorte que nous pensons que les sujets, quelle que soit leur position
1
1
sociale valorisent plus les individus et leur rapports sociaux dans le
Spécifique que dans le Général.
1
f
HYPOTHESE W 3
EFFET DE LI OBJET DE LA REPRESENTATION
1
(IN ou moi, OUT ou l'autre).
!
En nous inspirant des différents travaux sur l'interaction sociale,
1
1
et surtout ceux de SHERIF, TAJFEL et WISE, nous formulons l' hypothèse
1
selon laquelle, les individus auraient tendance d'une part a se valoriser
1t
eux-mêmes par rapport à l'autre, d'autre pd.rt ;~ valoriser l l'ur propre
catégorie par rapport à la catégorie opposée.
1
1

- 67 -
HYPOTHESE W 4
EFFET DU TYPE DE RAPPORT.
Tout rapport sociale se situe dans un cadre donné qui peut-être
institutionnel, expérimental,
spontané, etc ... Et selon nos analyses
certains cadres favorisent un exercice de pouvoir plus renforcé que
d'autres, c'est pourquoi nous avons pensé que plus le cadre où se
déroulent les ràpports sociaux est formel et rigide, plus la domination
est forte et moins les individus et particulièrement les dominés at-
tribuent de valeur aux gens et à ces rapports.
De ces premières hypothèses, qui nous permettront d'étudier les
effets principaux de nos variables, nous en déduisons celles qui nous
ameneront à mettre en évidence les effets d'interactions. Il s'agit
notarrnnent
HYPOTHESE N° 5
INTERACTION OOMINANTS-OOMINEj
!'1
GENERAL-SPECIFIQlŒ.
1
Le problème posé par cette interaction consiste à se demander si
l'on peut dire que le fait d'être dominant ou dominé fait qu'on attribue
plus de valeur à l'un ou à l'autre état de la variable Général-Spécifique .
.~
Comme nous l'avons dit plus haut, la stratégie de la domination passe par
11j
un mécanisme idéologique de persuation, pour amener les individus à
1
J
accepter leurs conditions d'existence. En cela, les dominants ont tendance
à
1
se donner l'image de "bons dominants". Ainsi nous pensons que les domi-
j
nants valoriseraient plus le Spécifique que le Général.
1
HYPOTHESE N° 6
INTERACTION IN-OurjDOMINANT-OOMINE
1
Nous nous sommes également posé la question de savoir, si l'effet
IN-Our était plus marqué chez les dominants que chez les dominés ou vis-
1f
versa.
i1
J
~bus avons pensé que du fait de leurs conditions de vie satisfaisantes
]
1
des dominants avaient tendance à se valoriser plus autrui que ne le font
}
les dominés. Les dominants ont d'ailleurs intérêt à se valoriser beaucoup
1
plus autrui pour justifier le pouvoir qu'Hs çxercent au détriment des
dominés. Par ailleurs l'une des attitudes des dominants consiste il félire
1
1

- 68 -
croire que les autres sont inférieurs à eux. C'est ce mécanisme qui
provoque le sentiment d'auto-dévalorisation constaté souvent chez les
sujets dominés, et partant
nous pouvons admettre que les dominants
valorisent plus leur propre catégorie et eux-mêmes que la catégorie opposée
et le partenaire réel.
HYParHESE N° 7
INTERACTION OOMINANT-OOMINE/IN-Our/
GENERAL-SPECIFIQUE.
1
1
1
L'exposé des trois interactions précédentes dites de premier ordre,
1
nous conduit à en déduire une quatrième faisant intervenir les trois
l '
variables ci-dessus mentionnées. Celle-ci appelée interaction de deuxième
ordre met en relation la position sociale (dominant-dominé) et les deux
1
autres à savoir l'objet de la représentation (IN-Our) et la nature de la
1
représentation (Général-Spécifique).
1
Et nous pretendons que l'effet de la variable dominant-dominé est
1
1
plus fort pour le IN et dans le Spécifique que pour le our et dans le
!
l
Général.
i
1
1
Conclusion
l
Toute cette première partie a consisté à éclairer le sujet que
1
nous avons entrepris d'étudier, grâce à des réferences portiIDt sur des
i
travaux d'éminents chercheurs tels que SHERIF, 7AJFEL, DOISE pour ne citer
1
que ceux-la, qui ont étudié le phenomène de la représentation catégorielle.
J
Nous nous sommes attachés à étudier le même phenomène sur le terrain et
f
dans une perspective expérimentale, mais en le plaçant dans le contexte de
1
:t
la domination. Bien que tout le monde s'accorde à reconnaître l'existence
1
de la domination dans les rapports quotidiens, il n'en demeure pas moins
qu'elle ne se manifeste pas de la même manière chez nous et chez les autres.
1
C'est un phenomène à caractère qualificatif qui divise les individus
1
d'emblée en deux catégories bien distinctes. L'une regroupant les individus
t
ayant une position sociale dominante et l'autre ceux qui sont dominés.
La prochaine partie nous amèrJ(~ au traitement de la méthodologie et de l' cmalyse
des résultats.

********************************************************
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
:
DEUXIEME PARTIE
:
*
***************
*
*
*
*
*
*
*
*:
METHOWLOGIE ET ANALYSE
*:
*
*
*
*
*
*
:
DES RESULTATS
:
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
********************************************************
ll
1
1
1
,l!j
.~
J
1
J

l
METHOOOLOGIE
Chapitre 1 : Définition des variables en jeu
L'analyse des rapports de domination et du processus de différenciation
catégorielle nous a permis de dégager les variables indépendantes que nous
considerons comme étant les plus pertinentes et qu'influencent l'existence
et qui influencent l'existence des individus, plus particulièrement les
représentations qui constituent les variables dépendantes.
1.1 Les variables indépendantes
1.1. a La position sociale (dominant/dominé)
Le processus de différenciation catégorielle a été étudié en laboratoire
sur des groupes rivaux ; nous nous sommes situés pour notre part dans le
1
contexte de domination, et nous nous proposons de faire un lien entre la
1
représentation sociale et la position sociale
La distinction entre catégorie
t
dominante et catégorie dominée tient à la nature des rapports sociaux
existant entre les individus appartenant à des catégories sociales opposées.
!
Et nous avons clairement montré que ces individus participent à des rapports
1
de domination. Si nous co'nvenons -avec MARX (opcit) que les conditions sociales
11
i
d'existence déterminent les comportements et l'idéologie des individus et 'avec
BEAUVOIS (1981) que ceux-ci justifient à postériori leur position sociale.
1
1
leurs représentations en découleront
1
1
t
Aussi. pouvons·nous supposer que les représentations des catégories
!
dominantes se distingueront nettement de celles des catégories dominées
~lieux.
i
les individus des catégories dominantes attribuent plus de valeur à eux·-memes.
à autrui et aux rapports avec celui-ci que ceux des catégories dominées. dans
1
la mesure où les premiers, du fait de leur position sociale, devraient trouver
î
le monde plus beau
Par ailleurs. nous tenons à préciser que cette variable
1
j
indépendante prend deux états qui sont
~o~i~~t et ~omin~
t1
~'.
1
f
1
1
1
j
1
1

- 71 -
t
ll
1.1.b- La nature de la représentation (Général/Spécifique)
1
Nous avons montré plus haut la différente fondamentale qui existe cntre
la nature générale de la représentation et celle spécifique. Nous sommes
1
persuadé qu'elle fait varier la représentation des individus. de sorte que
1
nous la retenons comme une variable indépendante
!
1
1
i
1.1 c= L'objet de la représentation ( IN ou MOI/OUT ou l'AUTRE)
Il est certain que nul ne salITélit confondre le fIK)i ou le nous à l'autre
1
ou au vous. Le bien fondé de cette variable n'est plus à demontrer, d'autant
1
que Doise et bien d'autres chercheurs l'ont suffisamment expérimenté
L'oc-
!
casion nous est donc donnée dans cette étude, d'expérimenter ses effets sur
la représentation des individus, dans le contexte de la domination
1
1.1.d - Le type de rapport (enfant - parent, homme . ferrnne. etc
1
L'analyse des rapports entre les catégories opposées font apparaitre
l'exercice de pouvoir des uns (dominants) sur les autres (les dominés) ; de
1
sorte qu'il n'est nullement invraissemblable de considérer ce type de rapport
1
corrnne un facteur déterminant de la variation des représentations. et l'on
j
poUITait y ajouter. qu'elle constitue une variable qui déclenche le fonction··
nement du processus de la différenciation catégorielle.
1
1 2
Les variables dépendantes
1
i
Bien que l'évaluation des gens et des rapports soit l'objet sur lequel
porte notre recherche, notre outil de mesure implique'
1
~es représentations
1
sociales. Ainsi la représentation constitue l'élément qui varie et qui
permet d'enregistrer les effets des facteurs systématiques que nous avons
appelés
les variables indépendantes
Il s'agit plus précisement. de la
1
l
variation que nous constatons au niveau des deux variables dépendantes qui
!
sont:
_ la .représentation des individus
1
-
la représentation des rapports sociaux
1
1·f
j

-72
1.2.d! La représentation des individus
De cette variable, nous avons dégagé quatre états sur lesquels ont
porté l'enquete. Ce sont
1
~
la représentation de soi-meme
l
la représentation du partenaire réel
1
1
la représentation des individus du groupe opposé
i
la représentation des individus de son propre groupe
1
1
,.2. pI La représentation des rapports sociaux
!1i
Cette deuxième variable dépendante toute aussi importante que la
,~
1
1
première et qui se rapporte à une partie du questionnaire comprend deux
1
états qui sont :
1
la représentation des rapports avec les individus du
groupe opposé
1
1
- la représentation des rapports avec le partenaire réel
Comme les variables indépendantes, celles-ci sont aussi des variables
1j
qualitatives.
1
i
CON C LUS ION
Les catégories de variables étant ainsi définies, il ne nous
1
reste qu'à tenter de les mesurer sur le terrain. Ce qui nous renvoi à
l'aspect pratique de notre travil. Mais avant, nous essayerons de livrer
notre canevas et de décrire les techniques et les procédés qui nous ont
permis de réaliser notre enquête sur le· terrain.
1

--Tl
1
Avant d'aborder les autres parties, il nous semble utile de
1
1
présenter le Canevas du travail.
1
!
1
1
j( 1)
1 Zone l
Nature de la catégorie
~l
j
Zone IV
VD
j Zo~
Position sociale
II
1
* dominant
VI
* dominé
Valeur des représentations
1
* favorable
* défavorable
1
1Zone III
Rapport de domination
!
1
1
1
i
( 1) SŒlEMA DU CANEVAS DE LA RECHERCHE
1
1
îj
1
1
1
,
• • •
1
1

CHAPITRE 2
METHODE D' APPR<XHE DE LA HEPRESEN'-j'j\\'.c'lON SOCIALE
En s'inscrivant dans la persp2ctive expérimentale, l~
pyshologie sociale a voulu opérer dans le domaine du m2surable.
ce qui lui donne un caractère beaucoup plus objective. Les travaux
d2 SHERIF, TAJFEL et DOISE et d'autres en psychologie en témoignent.
Nous plaçant comme nous l'avions annoncé au début dans cette pers-
pective, nous avons été amenés à nous démarquer des travaux purement
théoriques, en attribuant des valeurs numériques aux représentations
des individus. Les techniques utilisées pour
le traitement d2 IlOS
données sont l'analyse en corrposantes principales, le différencia-
teur semantique et l'analyse de variance. Les représentations que
les individus se font d'autrui, d'eux-mêmes et des rapports passent
généralement par des traits de nature personnologique.
1
1
1
Pour notre travail, nous avons procédé par bramstorming au
cours de quelques séances de T D (avec des étudiants de DEA et de Maîtrise
1
de psychologie sociale de CAEN, 1980), pour élaborer une liste de 27 traits
1
caractéristiques des rapports sociaux et une
liste de 20 traits de
1
personnalités. Tous ces traits ci-dessous indiqués permettent la description
1
d'une part des rapports sociaux, d'autre part des individus.
1
j
1
11
1
1
j
-Il1

-75 -
2.1.2 Traits caractéristiques des individus
,:1
i1
Aimable
Incompétent
1
J
Ambitieux
Inquiet
~
1
Arriviste
Intelligent
1l
Autoritaire
Jaloux
1
1
Cal.rœ
Loyal
j
l
1,
Crédule
M3nteur
COnscient
Mesquin
Coopératif
Naif
Cultivé
Ouvert
Curieux
Paresseux
Désordonné
Patient
Egoiste
Raisonnable
Efficace
Réaliste
Epanoui
Réceptif
Frusté
Renfenné
Généreux
Responsable
1
Gentil
Rêveur
1
1
Habile
Sociable
1
,
'i
Honnête
Subtil
!
j
Hostille
Sympathique
!,
1111J.111!
.. /

76 -
2.1.1
Traits caractéristiques des rapports sociaux
Agressivité
Amitié
Attirance
Bienveillance
Collaboration
COTpétition
Concertation
Dérrocratique
Enrichissant
Entraide
Exploitation
Fraternité
Hiérarchie
Indifférence
Intérêt
Négociation
Paternalisme
Pouvoir
Respect
mut uel
Routine
Solidarité
Soumission
Souplesse
Tension
Tolérance.

- 77 -
2.2
Les échelles de valeur
Le sujet tel que conçu, nous a amené à l'étude de la
représentation sociale des individus des rapports sociaux. Il s'agit pour
nous de saisir à. travers les représentations, la valeur que donnent les
sujets aux rapports que nous avons considérés comme des rapports de domi-
nation, et la valeur d 1 elU?-lTIèm~ ,-:de leurs partenaires, de leur' propre catégorie
et de la catégorie opposée. La variation des échelles' s'est faite autour
des valeurs Egalité/Domination. C'est pourquoi l'échelle d'appréciation
que nous avons construite reflète la valeur. En nous inspirant du différen-
ciateur semantique d'OSOOOD, nous avons donc délibéremmentlaissé de côté
les dimensions de la puissance (fort-faible) et l'activité (actif-passif ... )
Le différenciateur semantique est une technique à réference des-
criptive, constitué d'échelles d'appréciation, selon BEAUVOIS (1982),
"les échelles d'appréciation constituent la forrœ la plus élaborée de
techniques descriptives : les personnes décrites doivent être situées sur
des échelles opposant chacune une partie d'adjectifs supposés antonymes. "
L'on part du rait que le rrot utilisé par un individu possède un sens
objectif qui désigne un objet, une situation ou une propriété. Il possède
aussi une signification subjective implicite ou explicite qui est la con-
notation. Cette connotation est évaluée par l'échelle du différenciateur
semantique construite par OSOOOD en 1952. La connotation se différencie
selon
les individus, c'est-à-dire que chaque sujet confère une signi-
fication particulière à tel ou tel rrot. Cette signification particulière
peut se rœsurer. [X)nc le principe expérirrental consiste à donner une rœsure
au rrot employé. Les individus portent une croix dans la case qui selon eux,
rœsure et décrit mieux le rrot.
Dans cette optique, nous avons cherché à élaborer des échelles qui
mesurent
d'une part la valeur des rapports sociaux et d'autre part la
valeur des individus.

- 78 -
2.2.1/
L'échelle d'appréciation des rapports sociaux
Nous avons ôlaboré dix échelles de valeur, autour de
l
l'axe égalité domination. Pour juger de la validité et du dégré de cor-
~
relation entre ces échelles, un premier t~avail a été de faire passer une
1
1
preuve d'apprécîation et de description à l'aide de vingt sep~ traits
,~
J
caractéristiques des relations sociaJ.es, à 45 sujets, tous étudiants de
!
première année de psychologie à Besançon au cours d'une séance de T D (1980).
!!
1
2.2.2/
Conduite de l'épreuve
l
Nous avions distribué à chacun des quarante cinq (45) sujets, une
1
double feuille contenant vingt sept (27) groupes de dix échelles. A l'inst9I
1
,
du principe du différenciateur semantique de OSaX>D, chacune de nos échelles
oppose une paire d'adjectifs antonymes. L'ensemble était comme suit
1j
'Z
:
progrès - regression
paix-guerre i sain-pathologique i compréhension -
force i richesse culturelle - pauvrété culturelle i liberté - privation i
1
!
j
justice - injustice i nonnal - an01."'llléÙ. i amour - haine i égalité - domi-
1
1
1
nation.
'i
;
1
1
Et la consigne était J.a suivante :
j
Vous avez entre vos mains une double feuille contenant vingt sept
1
( 27) groupes de dix (10) échelles de valeur.
1
Vous ccmœncerez par la première page. Selon la signification et
1
1
la valeur que vous donnez au rrot que je vais prononcer, vous rechercherez
la case corre3pondante dans laquelle vous rœt~z sirnplement une croix, vous
1
n'av. \\9Z plus rien à inscrire jusqu'à ce que je prononce le rrot suivant.
Le jeu eSt purement individuel, il V::lUS est interdit de conmuniquer
J
l
avec votre voisin durant l'épreuve.
1
,,
... /

1
!
- 79 -
~
1
1
~
tj
1
Vous avez une minute et demie pour chaque mot.
1
Le.3 c.:msignes ayant été clairement définles au départ,
1
~
l!épreuve s'est bien déroulée. Nous n'avions constaté aucun
î
l
~
c.:>mportement désagréable de la part des sujets surtout qu'ils
l
~
avaient été ~révenus longtemps d'avance. La seule différence dans
i1,
leur comportement était que certains finissaient leur tâche plus
1
vite que les autres, ID3is cela n'avait entraîné aucune pertubation.
2.2.31
L'analyse en composantes principales
1
~
!
Notre analyse de l'A C P se propose de tester la validité
factorielle de l'instrument que nous a inspiré 18 différenciateur
semantique de OSCOJD. Nous avons voulu nous assurer d3 l'unidi.rnen-
1
tionnalité des échelles m3surant la représentation de la valeur des
l
rapports. Et à partir des échelles constituées, chacune de deux
çôles opposés, il nous faut ext.raire un ou plusieurs fact.eurs qui
11j
rendent compte de façon satisfais&îte de l'information répartie
·1
J
entre les échelles. Ceci pour savoir si notre outil présente deS
.!l
qualités certaines quant à son utilisation ne serait-ce que dans le
1
cadre de notre recherche. Il est évident que nous n'avons pus la pré-
1
1
tention d'en faire un instrument dépassant notre propre cadre, d3ns
1
j
la ID3Sure où elle n'a nullerrent la valeur d' un instrum::mt O:>rm'e le
ii
différenciatelrr semantique d'ü.3axJD qui est rrondialeID3nt connu et a
1
fait ses preuves. L'on peut constater que les extré~tés des échelles
i
constituées d'une part des ffi:Jts : progr-ès, p;ix, compréhension,
1
richesse culturelle, liberté, nOLlTI~l,amour, égalité ct d'autre p~t,
de regressiJl1, guerre, force, pauVreté culturelle, privation, anorm31,
1
haine, domination, ont trait aux rappQrts exista~t entre des nations,
1
des groupes, ou entre des individus. Le contenu de ces mots se rap-
1
proche beaucoup plus des valeurs rrorales et culturelles. Ils ont sans
1
aucun doute une dimension psychologiqùe. Ainsi, nQUS p8nsons que le
t
facteur m3suré par l'A.C.P. e3t le rapport social qùi varie eDLLe
it
le pôle de l'égalité et celui d2 la dJmination.
f
j
!t1,i
1
1
i

_ 80 _
D'ailleurs l'histogramme des valeurs propres de la matrice
rrontre que le premier facteur explique à lui seul 78,27 % de la valeur de
la dimension étudiée. (Voir tableau ci-dessous)
1
NUM
l'1ER
VALEUR PROPRE
POURCENT.
1 CUMUL
H H.V.P

1
0
7.82766
78,277
78.277
x
x x x x x x x x x
x
1
,
!
!
1
2
1
1.88394
18.839
1
i 97.116
x
x x x
1
1
1
3
0
0.11886
i
1.189
98.305
,
4
1
0.05083
0.508
98.813 1
1
1
1
5
1
0.04131
i
0.413
i 99.226 1
6
2
0.02556
00256
99.482:
1
7
3
0.02402
0.240
99.722
8
2
0.01566
0.157
99.879
1
1
1
9
3
0.01213
1
0.121
100.CXX)
i
1
10
2
0.<XXX>1
O.CXX)
100.CXX)
TABLF...AU W
1
1
* HISTOGRAMvlE DES VALEURS PROPRES DE LA MATRICE
i
1
1
1
1j
- . /
f
1
J
1
J

-O.L
1
[
1
1
Par ailleurs, llunidimensionnalité de l'instrument réalisé est aussi
1
expliqué par la matrice des correlations qui revèle une forte correlation
1
-l
entre huit échelles. Deux seulement sont très faiblement correlées avec
~
1
les autres. Ces deux ont été donc rejetées. Ils s'agit de sain -Patho-
1
logülue et Justice - Injustice.
(Voir tableau ci-dessous)
J
PRRE
PAGA
SAPA
coro RIPA LIPR JUIN NOAN AMHA EGW
1
1
1
PRRE
1000
1
PAGU
357
1000
t
SAPA
178
226
1000
)
coro
1
960
978
228
1000
1
1
RIPA
979
947
222
959
1000
1
'\\
LIPR
962
943
195
953
975
1000
1
JUIN
174
223
1000
224
218
192
1000
NOAN
975
957
170
970
974
975
167
1000
1
AMHA
940
961
227
958
925
926
223
954
1000
J
EGW
938
961
291
963
943
945
288
956
966
1000
1
j
TABLEAU W 2 :
1
l
* TABLEAU DE LA MATRICE DES CORRELA'rrONS
1
TOUS LES COEFFICIENTS SONT MULTIPLIES PAR 1000
1
1
PRRE
Progrès - Regression
:~1l
PAGU
Paix - Guerre
!
SAPA
Sain - Pathologique
coro
Compréhension - Force
i
RIPA
Richesse c",lturelle
Pauvreté culturelle
1
-
1
LIPR
Liberté - Privation
1
-JUIN
Justice - Injustice
NO.':'.N
Normal - Anorrnul
1
At\\1Hi\\
Arrour - Haine
EGOO
Egùlité - DJminCltion
1
f
i
(
1

- 82 -
1
Î.1
l
1
i1
Notre instrument ainsi validé nous a permis de construire
l'échelle de valeur définitive assortie de la mesure des mots. Le principe
de calcul a été le suivant :
1
!
1/ PoUF chaque mot
- a : calcul de la somme des notes attribuées par 1 sujet,
1
soit 1 note par échelle
l
- b
calcul de la moyenne des 8 notes
1
Ce qui donne la mesure que chaque sujet a attribué au mot.
1
- c : calcul de la moyenne des mesures
ï!
~
Ce qui nous permet de retenir la mesure définitive attribuée
1
au mot par les 45 sujets.
1
i
Même si cela n'est pas l'objet de notre recherche il est quand
Î
mêrœ remarquable qu'à part quelques cas qui sont d r ailleurs négligeables
:j
i
la mesure que donnent les sujets individuellement, sont assez proches de
1
1
la rroyenne des 45 sujets.
!
Pour les 27 rrots, nous avons eu à manipuler au total 9 720
1
mesures (360 x 27). Ce qui nous a permis de construire l'échelle ci-dessous
1
présentée :
1
'1i
1
1
1
l
ii~l
1
.. ,,'

i
+ VALORISE
1
______1_______
+ 1,83 125
DEM:XRATIE
+ 1,7600
FRATERNITE
+ 1,64 250
-----t------
------ -------
SOLIDARITE
+ 1,64 250
------ -------
CONCERTATION
+ 1,60 750
TENDRESSE
+ 1,5975
------r------
------ -------
'IDLERANCE
+ l,58 500
------ -------
AMITIE
+ l,57 000
------t-------
ENTRAIDE
tl
+ l,54 125
------ -------
ENRICHISSEMENT MUTUEL
1
+ 1,45 125
------ -------
RESPEcr MlITUEL
1
!
+ 1,15 750
------ -------
A'ITIRl\\NCE MUTUELLE
,~
j,
+ 1,13 000
------ -------
BIENVEILLANCE
1
1
0,8975
Î
+
------ -------
NEcœIATION
t
+ 0,8475
------ -------
COLLABORATION
t
+ 0,6275
------ -------
SOUPLESSE
1
- 0,7'5 875
------ -------
ROUTINE
~,,
- 0,82 875
------ -------
INDIFFERENCE
i!
- 0,98
------ -------
CCMPETITION
i1
,
:$
- 1,18 760
------ -------
PATERNALISME
1
t•
- 1,20 750
------ -------
INTERET
!
-
1,23 375
------ -------
t
CONFLIT
1
- 1,42 500
------ -------
POUVOIR
1,45 500
------ -------
TENSION
- 1,49 500
------ -------
HIERARCHIE
- l,54 625
------ -------
AGRESSIVITE
-
2,20 500
------ -------
SOUMISSION
2,35 875
------ -------
EXPLOITATION
- VALORISE

- 84 -
2.2.4. / L'échelle d'appréciation des individus
Nous nous sommes referés directement aux échelles de valeur de
OSGOOD, dont chacune oppose une paire d'adjectifs. L'ensemble était consti-
tué comme suit : ·bon - mauvais i positif - négatif i optimiste ;- pessimiste
propre - sale
Nous avons fait passer directement l'épreuve aux mêmes 45 sujets
composés d'étudiants de première année en psychologie au cours d'un T 0 à
1
Besançon (1980), La procédure d'administration de l'épreuve a été faite
t
comme celle de l'échelle d'appréciation des rapports. Les sujets devraient
i
attribuer des mesures à 20 rrots et cocher 4 cases. Nous avions eu alors à
J
manipuler 3 600 (20 x 4 x 45 ) mesures.
(
1
i
l
1
La methode de calcul de la mesure des rrots est identique à
1
!
celle de l'échelle d'appréciation des rapports sociaux.
Les résultats des calculs ont donné finalement l'échelle suivante
1
1
1
[
1
f

t
\\
1
1
t
t1
1
1
l
1
:fi
1
1
1
1
4,
1
1
i
1
1
1
!f
1
1
,
~

- Valorisé
1
- 1,87
Mesquin
1,75
Egoîste
- 1,62
Menteur
- 1,46
Renfermé
- 1,23
Hostile
- 0,93
Arriviste
- 0,85
Désordonné
- 0,64
Autoritaire
- 0,40
Naît
+ 0,74
Ambitieux
+ 0,97
Rèveur
+ 1,05
Habile
+ 1,25
CalJœ
+ 1,34
Cultivé
1
+ 1,53
Sociable
1
+ 1,68
Généreux
1
1
+ 1,79
Ouvert
1
+ 1,94
Coopératif
J
1
+ 2,20
SYJll)athique
1
+ 2,32
Epanoui
+ Valorisé
i\\
1
;.
ECHELLE DE LA REPRESENTATION DE LA V/\\LEUR DES INDIVIDUS

- 36 -
CHAPITRE 3
LES RECHERCHES SUR LE TERRAIN
Toute expérience scientifique, notamment en psychologie,
renvoie à des démarches méthodologiques. Pour LEMAINE, LEMAINE
(1969), "pour expériITenter au sens propre du rrot, i l faut définir
et "réaliser" les variables indépendantes et les variables dépen-
dantes. D'abord c'est aux variables indépendantes et à leur défi-
nition que l'expériITentation doit d'exister. Les variables indé-
,
pendantes correspondent à des choix ou à des créations de condi-
tions préalables à l'observation."
t
Ce que nous avons taché de faire en définissant la va-
riable indépendante (la position sociale: dominant-dominé) et les
1
variables dépendantes (Représentation de la valeur d'autrui et du
J
rapport social.)
1
1
Ces conditions étant réalisées, nous avons voulu mettre
f1
à l'épreuve nos hypothèses, par l'intermédiaire d'une enquête sur
le terrain. Il s'agit d'expériences à but théoriques sur le terrain,
1
sur des sujets pris dans des groupes naturels.
3. 1. Le choix des sujets.
1
Le choix des sujets a été déterminé par les caractéris-
tiques catégorielles de domination.
1
Les catégories ainsi constituées sont composées d'une
part d'individus subissant la domination (les dominés) et d'autre
part d'invividus exerçant la domination (les dominants). Mais il
1
faut préciser que les traits de la domination ne sont pas identiques,
1
nous avons retenu quatre
catégories de dominés chacune en interac-
tion avec une
catégorie dominante.
Il s'agit des ouvriers, en interaction avec des cadres,
des enfants avec les parents, des femmes avec les hommes et des
élèves avec les professeurs. Etant donné que nous voulons dans notre
~
étude apporrer la preuve qu 1 il existe des relations entre' les
1
var lùblcs (Jont nous Z:lVonc) fait de,) hYPIJthèscs. nIJLlé"O ;LVIJll:'3 considéré
i1
1
l
l

1
- 3"'(
1
f
1
fr
La représentativité ou non des sujets, ne nous a donc pas
intéressé. Aussi avons-nous constitué des catégories équivalentes de
trente sujets chacune. Les sujets ont été pris au hasard et constituent des
échantilloÎ1Eh?magènes:"Nous avons alors travaillé sur la base de 120
sujets dominés et 120 sujets du côté des dominants.
3.2 Provenance des sujets
Nous avons autant que possible cherché à toucher des sujets
résidant dans des régions différentes. Bien que la constitution des caté-
gories tenait uniquement compte des aspects qualitatifs, nous avons quand
ll'ême supposé que le fait de choisir les sujets dans une seule ville
pouvait
. tronquer les rés ul tats ... Ce qui justifie le fait que nous avons
pris tm peu partout les sujets.
Ce souci de diversifier les lieux d'intervention nous a amené
à nous rendre,:dans les villes suivantes/de Décembre 1981 à Mars 1982
pour y mener nos enquêtes.
Besançon: pour l'enquête des professeurs de lycée, des femmes,
des hommes et des ouvriers" Pour ces derniers nous avons été autoriséS à
faire nos enquêtes à l'usine MAVEG Superior (Usine de fabrication de sac).
- t-ONBELLIARD (SOCHAUX) : pour l'enquête des cadres.
1
l
PARIS: pour l'enquête des élèves et des enfants.
1
- CAEN: pour l'enquête des parents.
1
t
Nous [I..Qns SC>ITITeS orientés vers ces villes dans la mesure où nous
f
avions voulu profiter de nos relations personnelles pour négocier la pos-
1
1
sibilité d'effectuer nos enquêtes. Neanmoins nous tenons à signaler les
f1
difficultés que nous avions rencontrées. Il s'est agi
essentlellerœnt de
f
1
1
i
i
1

-88
la résistance de certains sujets ayant rcfusé catégoriqucQent de
répondre au questionnaire ou de
la mauvaise volonté qui les amène à
donner des réponses à moitié. D'ailleurs nous avions demarré nos enquêtes
sur la base de 50 sujets par catégorie, il s'est averé qu'à la fin, nous
nI avions pu constituer que des g1:'ouoés de 30 sujets car, si pour ce:-taines
catégories nous ,avions pu avoir les réponses des 50 sujets, il n'a pas été
pour d'autres. La plupart des cas, les sujets ne répondaient pas entière-
ment au questionnaire.
Il est à remarquer que les travaux d'enquêtes serieusement menés
auquel
demandent un énorme investissement
il faut s'attendre, pour ne pas
avoir de surprises désagréables.
3.3. La structure du questionnaire :(cf, Annexes)
LI étude des représentations que les individus se font d' eux-·
mêmes, d'autrui et des rapports, dans les conditions où la différenciation
catégorielle peut se produire, nous amène à rechercher plusieurs items qui
nous permettent de vérifier nos hypothèses. La structure du questionnaire
se revèle donc fondamentale, et elle fait ressortir les aspects des repré-
sentations .
Ainsi nous avons axé le questionnaire sur les deux va:>iablcs
indépendantes à savoir la
rep:L'ésentation de la valeuI' des :i.nd:ix-i.dus
et la représentation de la valeur du rappo:-t Gocial.
3.3.1
La représentation de la valeur d'autrui
et de la catégorie.
Nous avons montré plus haut que la représentation de l'autre
devrait se situer sur deux plans à savoir, la représentation de l'autre
de façon générale et la représentation de son partenaire réel. En effet
la vie en commun crée des conditions particulières où s'acLualisent en
pernBnence des comportements et des attitudes qui produisent divers effets

- 8')
-
sur les individus en situation. La permanence dans les relations sociales"
et les compo!'tements qui s'y développent engendrent nécessairement liéla
boration de représentations spécifiques dont les éléments cognitifs dif··
fèrent de ceux des représentations en général
Qans la vie
quotidienne l'autre en général n'a pas de présence réelle, ne produit pas
d'effet concrêt ,et palpable, de ce fait il est représenté de façon loin-
taine et abstraite. Cette description que nous avons fait constater nous
f
a amené à élaborer deux items différents que nous avons intitulé comme
1
suit :
i!
~
3 3.1.1.
Représentation de l'autre en général:
t
~i
t1
- Cocher à l'aide d' une croix les rrots qui pour vous semblent le
1
mieux caractériser d'une façon générale l'autre. L'autre désigne les
1
1
parents, les enfants, les ouvriers, les cadres, les femmes, les hommes,
t
les élèves et les professeurs.
1
~ <3.1.2.
Représentation de l'autre spécifique
- Cocher à l'aide d' une croix, les rrots qui pour vous, semblent le
mieux caractériser votre partenaire réel. Le partenaire désigne
vos
propres parents, vos propres enfants, vos propres ouvriers, vos propres
cadres, votre propre époux, votre propre épouse, vos propres élèves, vos
propres professeurs.
Dans la représentation de la valeur d'autrui et de la catégorie,
nous avons également rrontré que les individus ont tendance non seulement
à se valoriser eux-mêmes par rapport.à autrui, mais aussi à valoriser
leur catégorie d'appartenance par rapport aux autres catégories, ce qui
nous a poussé à introduire deux items sur les représentations que se font
les individus d'eux-mêmes et de leurs propres catégories :
3 3.1. 3
Représentation
de soi-même
- Cocher à l'aide d'une croix les rrots qui pour vous semblent le
mieux vous caractériser en tant que tel. L'on se représente en tant que
parent, enfant, ouvrier, cadre, femme, homme, professeur ou élève
,
(
f
~.
1

- 90 _
3.3.1.4
Représentation
de sa propre catégorie
. Cochez à l'aide d'une croix, les mots qui pour vous semblent
le mieux caractériser votre propre catégorie. Votre propre catégorie peut
ètre les enfants, les parents, les ouvriers, les cadres, les ferrmes, les
hommes, les pro~esseurs, les élèves.
3.3. L.
La représentation du rapport social
La même distinction faite entre les représentations générales
et spécifiques reste valables pour les rapports sociaux en ce sens que les
partenaires réels possèdent un cadre spécifique qui peut être l'entreprise,
l'école, ou la famille, dans lequel se développent divers comportement
et se construisent les représentations sociales. Par conséquent deux
items ont été construits pour tester ces deux aspects de la représentation
sociale :
3.3.2.1
Représentation du rapport social en général
. Cochez à l'aide du croix les mots qui pour vous semblent le
mieux caractériser d'une façon générale les rapports entre les individus
de telle catégorie et les individus de telle autre catégorie. Il s'agit
de catégories qui entretiennent entre elles des rapports de domination.
Précisement sont associés les parents et les enfants. les ouvriers et les
cadres, les élèves et les professeurs, les hommes et les femmes
3 " .2.2
Représentation
du rapport·
social spécif ique
Cochez à l'aide d' une croix, les mots qui pour vous semblent
le mieux caractériser vos rapports, avec votre partenaire réel. Le parte-
naire réel a été déjà défini.
Le questionnaire tel qu'il est structuré doit nous pennettre de
comparer les représentations que se font les individus, soit en tant que
dominant ou dominé, soit qu'elle est considérée comme générale ou spécifique,
soit qu'elle s'adre3se au IN-GROUP ou au OUT-GROUP.

-91
1
3.4 DEPOUILLEMENT DES QUESTIONNAIRES ET INDICES D'EVALUATION
Il Y a lieu de préc iser que chaque suj et a eu à repondre à huit (S)
items composant les questionnaires d'évaluation des individus des groupes
et des rapports ~ociaux. Ces réponses constituent la représentation de la
valeur des gens et des rapports.
Globalement chaque groupe de sujets (30 sujets) a appo~té deux cents
quarante réponses (30S+S1 = 240). Ce qui nous a permis de traiter pour les
huits groupes de sujets (élèves, hommes, enfants etc }mille neuf cent vingt
réponses (240R x SG = 1920), contenues dans les deux cent quarante
(30Q x SG = 240) questionnaires.
2/ Contenue de chacun
des 240 questionnaires :
Chaque questionnaire est composé de deux parties, l'une relative à la
représentation de la valeur des gens et l'autre à la représentation de la
valeur des rapports. Pour la première, l'évaluation des individus et des
groupes par les sujets s'est faite à l'aide de 20 traits personologiques-et
pour la seconde à l'aide de 27 autres traits.
L'évaluation faite par chaque sujet soit des gens, soit des rapports
varie selon le choix, et le nombre de traits cochés.
3/ Indice d'évaluation:
Dans chacun
des 240 questionnaires, chaque sujet a été amené à faire
une évaluation de
a - sa propre catégorie
b - la catégorie opposée
c - son partenaire réel
d - lui-même
e - ses rapports avec son partenaire réel
1
f
les rapports en général entre sa propre catégorie et celle opposée.

A chacun de ces 6 objets de l'évaluation correspondant à un item donné, nous ~_u;_ i
avons associé une valeur qui a ét6 obtenue de la manière suivante ,
1
ff11

1
.;
~
- 92 -
11lj
1
1 - nous avons fait la somme des mesures correspondant aux traits
cochés par le sujet (voir questionnaires en annexe p.185 à 208)
2 - Ensuite, nous avons établi une moyenne compte tenu de nombre de
r
traits cochés, étant donné qu'à chaque traits est affectée une note.
!
Exemple: S1 nous prenons le questionnaire du sujet n° 11 (P.213) en
annexe dans la catégorie sociale Enfant, les traits cochés pour l'évaluation
1
des Parents en général sont les suivantes :
1
1
autoritaire
0,64
coopératifs
+ 1,94
i
= + 1,30
La IIDyenne qui est égale à 0,65 : est la représentation de la valeur
des parents en général pour le sujet N° 11.
3 - Cette IIDyenne qui représente l'indice d'évaluation est considérée
comme la représentation de la valeur de l'objet de cette évaluation. Et elle
n'est pas la même pour tous les sujets comme en peut le rem~quer en annexe
à la partie : IIDyenne des notes obtenues par les sujets aux six items du
questionnaire (P.213-220).
4 - Pour chaque sujet cette opération s'est effectuée 6 fois. (voir
annexe P.213-220.)
5 - Pour une catégorie donné nous avons fait (6 x 30 ) 180 opérations
du même genre.
6 - Enfin, le dépouillement de l'ensemble des 240 questionnaires
a demandé la repétition de la même opération en (240 x 6) 1440 fots.
1
1
Le souci qui nous a animé a été de présenter des résultats qui soient
1
les plus objectifs possible. Ainsi les indices de valeur P.213 à 220
qui
f
ont été affectés aux gens et aux rapports, à travers les représentations
des sujets, nous ont permis de confectionner les tableaux et les graphiques
1
dont nous nous sommes servis pour l'interpretation des résultats d'enquêtes.
l
J
1
,
f11
1

I----~;RES~~A~I~N ~~~~~~S~~~~-:---
Ut SUITE DU DEPOUILLE~'ŒNT DES 240
Q'JES'l'IONNAIRES
INTERPRETATION
DES
RESULTATS
Ces tableaux représentent les valeurs attribuées aux
individus par les cadres et les ouvriers (tableau 11 3) ; les
ferrmes et les hommes (T
n
4) ; les élèves et les professeurs
(tableau na 5) ; d
enfin les enfants et les parents
(tableau nn 6)

- 39 -
séculaire implicite et soumis à la pression des préoccupations et des
idées du rrorœnt ". BO,JBLY (1954) rappelle "qu 1 il n'est pas d'autres rapports
humains où des êtres se placent sous la dépendance d'autres êtres de façon
aussi inconditionnelle et aussi continue, rnêrre lorsqu'il s'agit de
"mauvais parents ~' .
Dès les premie~s rrorœnts de la vie de l'enfant, le besoin de
sécurité, qui se développe de façon fondarœntale, renforce sa dépendance
à l'égard de ses parents, surtout à l'égard de sa mère. cette dépendance
est d'autant plus caractéristique que
l'on
reconnaît les enfants
comme propriété exclusive des parents et considère ceux-ci comme les
premiers individus par lesquels les rrodèles sociaux sont transmis en leur
reconnaissant le droit de réprirœr (punir ,battre, sanctionner, g iffer etc ... )
La transmission des modèles sociaux passe par le processus d'édu-
cation qui correspond à la transmission des modèles de canporternents qui
ont cours dans la société. Ce sont des rrodèles. de travail, de v~e, d'échange,
de relations affectives, de rapports d'autorité, de conduites religieuses
etc. L'enfant assimile ces modèles en imitant l'adulte,' en s'identifiant à
lui et en subissant la pression de la société à travers ses parents, son
maître, son professeur.
Ce processus d'éducation conçu à sens unique est la caractéris-
tique mêIœ des rapports de pouvoir dans la famille. Comme l'indique
CHARIm (1977) "le père ou la mère ont recours à la punition, ou à la
récar-pense pour se faire obéir par l'enfant. Ainsi la giffle, 1'-inter-
.
~.
."
diction de manger, tous les actes de violencE: physique et psychOlogique,
constituent des actes de répression qui màrquent' la qomiriatibn. dans les
relations existant entre les parents et leurs enfants,. 'T6~:k;~;..actes, .de
répre9si6n'préparent l'enfant à l'obéissance sociale et' polit~900 et à.la
soumission à l'auto:ç-ité. De façon générale, l'éducation traÏls~t.. aùx
enfants des rrodèles sociaux de comportement, mais tous les ~nfants n'ac-
quièrent pas les mêmes comporterœnts, tous ne sont pas éduqués de la même
1
1
..
1
"
/
1
l

Ouvrier - Cadre
- - - -
Général
Spécifique
Dominant
Dominé
Dominant
Dominé
IN
14, 41
13,25
37,36
29, 12
OUT
6,95
9,60
7,96
10, 14
1
'.0
J:::-
Tableau 3
Représentation par les ouvriers
(Dominés)
et les cadres
(dominants)
de leur catégorie
(IN)
et de celle opposée
(out)
en général et en
particulier
(spécifique).
Les chiffres indiquent les valeurs attribuées.

Général
Spécifique
Dominant
Dominé
Dominant
Dominé
IN
20,23
9,68
27,05
32,70
OUT
14,62
3,31
24,50
13,38
-..0
\\,)1
rrableau
4
Représentation par les femmes
(dominées)
et les hommes
(dominants)
de leur catégorie
(in)
et de celle opposée
(out)
en général et en particulier
(spécifique).
~,,,,,,,,W,,*,,,,,,,,,~~~,,,,,"~'''''''-''''~~~''~'''''''''''''''''''''''O»<_l''''''''~_'''''''~'''!~/'''''
•.~
~"*r~,.~~~~"""~·~~:w~.
_ _ lI!r"'_ ..0>4"~_~'
~~~~~
s
+~_~~1!'.!:",~~_~._~,{.
i·$
..,
).,.5 .~ "~m" 17',.*MI'Jl, ','0"

Elève - Professeur
Général
Spécifique
Dominant
Dominé
Dominant
Dominé
IN
36,21
16,75
45, 1 1
33, 12
OUT
25,60
1 1 , 37
27,42
15,42
\\!)
C'>
Tableau
5
Représentation par les élèves et les professeurs d'eux-mêmes leur catégorie,
du partenaire réel et de la catégorie opposée
~'1'I:~""~""'"~"""''''-''''''-''''--·'-'~.t"
..lt,~''"''''o/''':''''~W~_'''~
~'-f~~.•._,,~,..,~~~~~~i;l'~""""'~~~"""';~_,"!i'A"'H;
•...j
Ai
.,&.,"'''<'~'''ll'
x.·..~ ~
.,
i i i Ü 7 " l
~'l!'>!>~_'_~l'>_~""'~''''''''
__~''''l!_'''.!'!''J'''''"',"'';.'i"'.1._."",,
';'"'I\\.~~".,

Enfant - Parent
Général
Spécifique
Dominant
Dominé
Dominant
Dominé
IN
22,45
22,20
35,05
17,09
~
-,1
OUT
16,25
10,93
28,28
12,33
Tableau
6
Représentation par les enfants et les parents dieux-mêmes,
de leur catégorie, de leur partenaire réel et de
la catégorie opposée.

- 98
sYNTHESE DES TABLEAUX
Il nous semble utile de condenser les 4 tableaux précédemment
présentés pour avoir une vue globale des représentations des valeurs
attribuées par les groupes de sujets auprès de qui nos enquêtes ont été
réalisées.
Position
sociale
J:Dminant
J:Dminé
Représentatio
IN
GENERAL
93,30
50,61
OUT
63,42
35,21
IN
144,57
112,03
SPECIFIQUE
OUT
88,16
51,27
Tableau récapitulation des représentations des sujets
dominants et cellesdes dominés.

1
1
1
-- 99 -
1
1
!
CHAPITRE 1
Effet de la différenciation au niveau de la représentation
f
1
,.
des individus.
1
'i
il
1
1
" Les différenciations qui s'opèrent
!
grâce aux valeurs, représentent l'une
des formes les plus fondamentales et les
plus primitives de la catégorisation
sociale."
TAJFEL in MOSCOVICI
Introduction à la psychologie
sociale.
LAROUSSE, 1972 p.281
Selon la structure du questionnaire et des résultats auxquels nous
nous attendons, nous analyserons les effets principaux et les effets
d'interaction que nous releverons lorsque nous mettons en relation chacune
de nos variables indépendantes à savoir: la {Xlsition sociale (dominant/dominé),
la nature de la représentation (Général/Spécifique), l'objet de la repré-
sentation (in/out), le type de rap{Xlrt (ouvrier-cadre, homme-femme, etc ... ) avec
à chacune également de nos deux variables dépendantes qui sont : la repré-
f
sentation des gens et la représentation des rap{Xlrts.
l
Les 4 tableaux ci-dessus eX{Xlsés d'entrée de jeu, représentent les
1
résultats chiffrés d€s
enquêtes faites auprès des 240 sujets dont la com-
{Xlsition est la suivante :
30 Femmes
30 Hommes
30 ELèves
30 Professeurs de Lycée
- 30 Ouvriers
30 Cadres.

- 100 -
1.1.
LES EFFETS PRINCIPAUX
1.1.2.
Différenciation au niveau de la position Sociale
(dominant - dominé)
Nous prétendons que les sujets dominants attribuent
plus de valeur ,aux individus que ne le font les sujets dominés. Et nos
résultats nous donnent les moyennes globales suivantes
Dominants
389,45
Dominés
293,77
Même si nous constatons la supériorité de la moyenne
des notes des sujets dominants par rapport à celle des dominés, rien
ne nous autorise à affirmer que notre hypothèse est confirmée, c'est
pourquoi nous avons eu recours à l'analyse de variance (voir tableau n' 8 )
En effet l'analyse de variance montre qu'à.OS et 01, le F
calculé (33,88) est supérieur au F lu sur la table (7,08). Ce qui
permet de conclure qu'il y a une différence significative entre les
valeurs attribuées par les dominants et celles attribuées par les
dominés. Donc notre hypothése se confirme en ce sens que les sujets
dominants attribuent globalement plus de valeurs à autrui, et à eQx--rnernes
que ne le font les sujets dominés. Il est par conséquent vrai que lorsqu'-
on est dominant, généraleoent on apprécie plus favorablement le monde que
lorsqu'on est dominé. Evidemment les derniers vivent dans des conditions
matérielles et psychologiques plus difficiles que les premiers lorsque
l'on sait que les dominés, du fait de leur situation, sont amenés pen-
dant la majeure partie, si non toute leur vie à faire des revendications
pour s'assurer une meilleure existence. " Une telle vie est à notre sens
porteuse d'angoisse. Ce qui s 1 exprime par la faiblesse des valeurs at tr i-
buées aux individus.

l
- 101 -
1
1
f
t
1
1
Il est assez remarquable que cette thèse ne souffre
[
d'aucune exception, tous les sujets se comportent de la même manière
,
malgré quelques petites variations dans les valeurs attribuées par les
uns et les autres/particulièrement chez les ouvriers et les cadres.
Aussi pouvons-nous constater que
1.2.a.
la lIDyenne des valeurs attribuées par les Parents (les domi-
nants) à savoir 102,03 est supérieur à celle des enfants qui est 62,55.
Et l'analyse de variance nous revèle que le F calculé: 6,99 est supé-
rieur au F lu sur la table à.05 pour
F 1
4 00
L d'ffé
d
58
, .
a
],
rence
es
deux valeurs étant significative à .05, nous pouvons conclure que la
position sociale joue chez les parents et les enfants. Les premiers
attribuant plus de valeur que les sèconds.
1. 2 . b .
Les élèves ont attribué à eux-rnêrces et à autrui la
1
valeur 76,66, alors que les professeurs en ont attribué 134,34.
1
L'analyse de -variance nous donne : le, F calculé pour
1
F
l
4,23 est supérieur au F lu sur la table à.05 qui. est égal à 4,00.
58
1
Il Y a donc une différence significative qui nous fait dire que les
professeurs de Lycée attribuent plus de valeur aux individus que ne le
1
font les élèves.
1. 2. c .
Quant aux ferrrnes, elles ont attribué la valeur de
52,45 globalerœnt aux individus et les homœs 86,40.L'analyse.de va-
..
riance IIDntre que le F calculé est .de 6,31, donc supérieur'au F-lu sur .
la table:
4 ,00 à. 05. COllIœ les autres dominants que nous venons de
voir, les hOlllœs attribuent plus de valeur à eux-rnêiœs
et aux autres que
ne le font les ferrrnes.
1.2.d.
Au niveau des ouvriers et des cadres nous avons res-
pectivement les valeurs 62,11 et 66,68. A première vue, nous consta-
tons une différence au niveau de ces deux notes, à savoir que la moyenne
arithmétique des représentations des Cadres, est supérieur à celle des
ouvriers.

-102
Mais lorsque nous effectuons un travail plus élaboré en faisant la
comparaison par l'analyse de variance, nous trouvons le F calculé
1,24, qui est inférieur au F lu sur la table qui est égal à 4,00 au
seuil de. 05 •
Ce qui nous amène à dire que les valeurs attribuées par
les cadres et les ouvriers aux individus et à eux-mêmes ne diffèrent
pas significativement. Cependant, nous ne pouvons pas soutenir qu'il
s'agisse ni d'une exception, ni d'une différence systématique de compor-
tement par rapport aux autres catégories sociales étudiées, il s'agit à
notre avis d'un fait aléatoire, lié aux circonstances de l'enquête,
d'ailleurs nous avons vu que globalement les cadres avaient une moyenne
supérieure à celle des ouvriers.
Ce qui nous penret de conclure gue les résultats des
~quêtes confinrent notre hYPQthèse gui dit gue les sujets dominants
attribuent plus de valeurs à eux-rrères, et à autrui ~e ne le font les
sujets dominés.
Cela résulte de la réalisation et du développement de soi
permis par leur position sociale dominante, et de l'exercice du pouvoir
dont ils jouissent.
1.1.3. Différenciation au niveau de l'objet de la représentation
(IN-OUT)
Nous avons supposé qu~ les représentations " IN " sont
plus valorisées que celles "OUt" au niveau de tous les
individus, qu'ils soient dominants ou dominés.
Nos enquêtes auprès des 120 individus repartis dans les
quatre catégories sociales dominants (Hommes, Parents, Professeurs et
cadres) et des 120 autres dominés (Femmes, enfants, élèves, ouvriers)
donnent les résultats suivants :

1
- 10J -
1
r
l-byenne des représentations du "IN" 411,78
l-byenne des représentations du "Outil 163.
La comparaison arithmétique rrontre que la rroyenne des
représentatiof'\\s Il IN " est supérieur à celles " Out ". Et l'analyse
de variance donne pour F calculé: 27,78 et F lu au seuil de.OS =
4,00 et au seuil de.Ol = 7,80. Il Y a donc une différence significa-
tive car le F calculé est supérieur au F lu au seuil de.Ol. Il est
donc clair 9ueles individus se représentent plus favorablement leur
propre catégorie et eux-mêmes (Représentation Il IN ") que la catégo-
rie opposée et le partenaire réel (Représentations " Out ").
1
Ces résultats vont daDs le sens des conclusions tirées
par différents auteurs sur le processus de différenciation catégorielle,
1
f
à savoir que les individus ont plus tendance à valoriser leur propre
1
catégorie, et eux-mêmes surtout en situation de compétition, par rap-
i
port à la catégorie opposée et à autrui.
1
Si nous prenons catégorie par catégorie, nous avons les
résultats suivants sur le tableau :
1
1
~
1
1
f

1
Représentation
Valeur attribuée
Valeur attribuée Ecart
1
au
IN
au
OUT
Catégorie
OUvrier
42,37
19,74
22,63
Cadre
51,77
14,91
36,86
Femœ
42,38
10,07
32,31
Homœ
47,28
39,12
8,16
Enfant
39,29
23,25
16,04
Parent
57,50
44,53
12,97
Elève
49,87
26,79
23,08
Professeur
81,32
53,09
28,08
Total
411,78
231,50
180,28
Tableau W
Représentation de $a propre
catégorie (IN) et celles de la catégorie
opposée et du partenaire réel ( out ).

.. LOS -
1 1 3 a : Les représentations des ouvr~e~~~ sont les suivants
IN : 42,37 ; OUT : 19,74
F calculé: 53,]7
F lu sur la table: au seuil de 05
4,00 et au seuil 01
:0:
~ 7 08
La différence entre les deux F est l~gement significative ; ce qui nous
amène à conclure' qu 1 au niveau des ouvrie:,s
soi-·meme et son partenaire
réel sont plus valorisés que l~ catégorie opposée à sa propre catégorie
1 1 3·b
Chez les cadr~~ nous avons 51.77 au "IN et 14,91 au "OUT"
F calculé: 75,40. F lu
708
cela implique une différence signi-
ficative entre les deux valeurs attribuées
Nous pouvons par conséquent
conclure que les cadres, les représentations "IN sont plus fortes que
celles attribuées au "OUT"
Ils se :'eprésentent donc plus favorablement
eux-memes, et leur propre catégorie que le partenaire réel et la catégorie
opposée
Cela procède du fait que l'estime de soi est très poussée chez les
indiv:tdus
1 1.3 c
Chez les femmes. les résultats donnent les moyennes suivantes
- - -
représentations" IN " : 42,38
représentations" OUT ": 10,07
Le F calculé est 37,82
Il est supérieur au F lu sur la table C~ 7.08
au seuil de 01. Les femmes perçoivent effectivement plus favorablement
elles--memes et leur propre catégorie que les autres partenaires
L 1 3 d. Au niveau des hommes, nous avons pour le " IN"
47,28 et le
" OUT Il : 39,12
Le F calculé, 13,75 est supérieur au F lu sur la table
au seuil de 01
Il Y a donc une différence significative. ce qui nous
pemet d' affimer que les hommes donnent plus de valeur à eux--memes et
à leur propre catégorie que celle npposée et leur partenaire réel
1
l
t!

- 106
-
l.l.3.e - Les élèves ont attribué au Il IN Il 49,87 et au
fi
out Il 26,79. Le F calculé 59 est supérieur au F lm qui est 7,08
Au seuil de.01. La différence étant significative, nous pouvons af-
firrœr que les élèves valorisent plus le Il IN Il que le Il out ".
1.1.3.f - Quant aux parents, la moyennedes représentations
" IN " est de 57,50 et le Il out Il 44,53.
Le F calculé 63,25 est supérieur au F lu qui est 7,08
au
seuil de.Ol. Donc les parents valorisent plus le " IN que le fi out Il
1.1.3.g - Les Professeurs ont attribué les valeurs
suivantes: IN : 81,32, out : 53,09. Le F calculé étant 219 et celui
lu sur la table, 7,08 au seuil de.Ol, les professeurs également se
et
représentent plus favorablement eux-mêmes/leur catégorie que le parte-
naire réel et la catégorie opposée.
1.1.3.h - Les enfants ont attribué les valeurs suivantes
sentations " IN " 39,29 et à celles" out" 23,25. Le F calculé
13,31 est supérieur au F lu, 7,08 au seuil de.01. Il y a donc une dif-
férence significative. Les enfants, comme toutes les autres catégories
sociales attribuent plus de valeur à eux-mêmes, à leur propre catégorie
que le partenaire réel et la catégorie opposée.

-lOi -
1.1.4
Différenciation au niveau du partenaire réel et de la catégorie
opposée.
Compte tenu des rapports privilégiés entretenus par les
individus et leur partenaire réel, celui-ci est plus valorisé que les
individus de la catégorie opposée. Ainsi se présente le tableau
récapitulatif :
~ Valeurdu Valeur ~
de la
Catégorie
partenaire réel catégorie opposé
Ouvrier
10,14
9,60
Cadre
7,96
6,95
Fernre
13,38
3,31
Hornœ
24,50
14,62
Elève
15,42
11,37
Professeur
27,42
15,60
Enfant
12,33
10,93
Parent
28,28
16,25
Total
139,43
92,01
Tableau N° 8 : Représentations de son partenaire
Réel et de la catégorie opposée
Le tableau ci-dessus nous flDntre que toutes les catégories
sans exception attribuent plus de valeur ;iU pélrten~üre qu 1 <:1 1;1 l'élLégori12
opposée.

-- 108 .-
L'analyse de variance nous permet de voir que le F calculé
8~83 est supérieur au P lu 7,08 au seuil de 01
Notre hypothèse se trouve donc confirmée en ce sens que les
sujets ont une représentqtion de leur partenaire plus favorable que celle
qui ils ont de la catégorie opposée en général.
Ainsi les ouvriers attribuent plus de valeur à leurs propres
cadres. Les cadres le font également quant à leurs propres ouvriers, les
femmes quant à leurs maris, les hommes quant leurs femmes, les élèves
CIuant à.leurs propres professeurs, les professeurs quant à leurs propres
~lèves, les enfants quant à leurs propres parents et les parents quant à
Jeurs propres enfants. Cela provient d'une certaine confiance que les
individus placent dill1S leurs partenaires réels et aussi d'une sorte
d'amour qui les lie. C'est en fait une conséquence des rapports privilégiés
entre les gens; et les relations quotidiennes entrainent nécessairement
la régulation des conflits et des tensions.
!f
1
1
!
1
1
i
1

· 109
1.1.5.
Différenciation au niveau de soi comme partenaire réel
et de la catégorie d'appartenance
Quelle que soit leur catégorie, nous pensons que les individus
se valorisent eux-mêmes plus que leur propre catégorie.
-
Catégories
Représentation de
Représentation de la
la
valeur de
valeur de sa propre
soi-même
catégorie
Ouvrier
29,12
13,25
Cadre
37,36
14,41
Ferrrre
32,70
9,68
Horrrre
27,05
20,23
Elève
33,12
16,75
Professeur
45,11
36,21
Enfant
17,09
22,20
Parent
35,05
22,45
Total
256,6
155,18
Tableau W 9
Représentation de soi-même et de sa
propre catégorie chez tous les sujets.
Il n 'y a que chez les enfants que la représentation de soi
est rnoj.ns valor'isée que celle de leLL"'-' prOD:-'e catégorie.

- 110 -
L'étude étant purement comparative, nous remarquons aisement
que chez toutes les catégories sociales en présence la valeur de la
représentatior.
de soi est supérieure à celle de la catégorie d'app~~tenancc
sauf chez les enfants où c'est le contraire. L'analyse de variance
no"J.s donnent les résultats suivants :
F
calculé
5,51
F
lu sur la table au seuil de.01
7,07
et au seuil de.OS = 4,00.
F
calculé est supérieure au F lu au seuil de.OS. La
différence est donc significative.
Nous pouvons donc considérer que les sujets se voient plus
favorablement qu'ils ne voient leurs propres catégories. Cela relève
de l'estirœ de soi et de l'égocentisme qui caractérisent l'individu
dans ses propres rapports avec autrui.

1
111
1
!
!1
1.1. 6. Différenciation au niveau de la catégorie d'appartenance
i
et de la catégorie opposée("IN-OUT" dZlns le cadre Général)
t
Nous avons montré que les individus avaient tendance à va-
1
loriser plus leur catégorie d'appartenance que la catégorie opposée.
1
Représentation
Représentation de la
Représentation de
valeur et de la catégorie
la valeur de la
d'appartenance
catégorie opposée
Catégorie
OUvrier
13,25
9.60
Cadre
14.41
6.95
1
1
1
Ferrrœ
9,68
3.31
t
t
Hornne
20,23
14.62
r1
Elève
16,75
11.37
Professeur
36,21
25.60
1
r;
1
Enfant
22,20
10.93
!
Parent
22,45
16,25
!
!
Total
155,18
92.01
1
Tableau W 10
Représentations de la valeur de la catégorie
d'appartenance et celle opposée.
t
~!
1
1
1

r
1
,
- 11?
t
t
!1
1
A travers les valeurs attribuées par les individus, nous
!l
remarquons que ceux-ci évaluent plus positivement leurs catégories
1
d'appartenance que la catégorie opposée. Il nous semble plus intéres-
t~
sant d'approfondir cette observation en faisant une analyse de va-
!
1
riance sur l'ensemble des sujets à partir du tableau ci-dessus.
J
1
Le F calculé étant égal à 15,98, est supérieur au F lu
i
sur la table, 7,08 au seuil de.01. Nous pouvons par conséquent affir-
i
plus
mer que les sujets valorisent/leur catégorie d'appartenance par rap-
port à la catégorie opposée. En effet, nous avons par ces résultats,
la manifestatlon du Sociocentrisme qui consiste à évaluer différem-
ment son groupe d'appart€nance
et d'autres. Ce phénomène psychocio-
t
logique serait à base d'un stéreotype universel que LEVlNE et CAMP-
i
BELL (1972) ont par ailleurs décrit. Le fait que les sujets manifes-
1
tent un biais évaluatif positif en faveur de leur catégorie sociale
1
est une situation connue, notre démonstration ne fait que confirmer
[
les résultats obtenus. Si les études faites sur ce point concernent
les relations de compétition ou de coopération comme dans l'expé-
rience de la caverne des voleurs " effectuée par sherif et ses col-
laborateurs (1961) et des oppositions économiques comme le travail
de Peabody (1968) effectué aux Philippines sur les Philippins et les
Chinois, la nôtre se situe plutôt dans le cadre des rapports de
1
domination.
Dans ce cadre, les sujets ont confirmé qu'ils
se
représentent plus favorablement leur propre catégorie que celle
o~sre.
1
1
,
1.1.7. - Différenciation au niveau de la Catégorie d'appartenance
1
et du partenaire réel
il
Dans le contexte des rapports de domination, les individus
f
manifesteraient leur sentiment de solidarité, en se rapprochant au
maximum, et en se différenciant des autres qui sont leurs dominants
i
ou leurs dominés.
!!
,
i1!tf
1
1

t
1
- 113
1
1
Cette tendance au rapprochement d'une part et à la diffé-
[
renciation d'autre part amène les individus, non seulement à s'éva-
i
luer plus positivement que leurs partenaires, à juger plus favora-
J
blement leur catégorie d'appartenance que celle opposée, mais aussi,
[
i
ils attribuent plus de valeur à leur catégorie d'appartenance qu'au
f
partenaiie réel. Avant de faire l'analyse de variance pour une
comparaison plus conséquente, nous présentons le tableau reprenant
1
les résultats des enquêtes :
l
Représentation
Valeur de la catégorü Valeur du parte-
1
d'appartenance
naire réel
Catégorie
1
OUvrier
13,25
10,14
f
~
Cadre
14,41
7,96
1
Fernœ
9,68
13,38
1
f
Horrme
20,23
24,50
i11
Elève
16,75
15,42
~
~'
----------------------- ---------------------- ------------------
fi
~,
ç,
Professeur
36,21
27 ,42
t
~
[
Enfant
22,20
12,33
f1
f
Parent
22,45
28,28
i
Total
155,18
139,43
1
1_
l
Tableau W 11
Représentation de la valeur de la caLégoric
1
d'appartenance ct du partenaire: réel.
t
:t

-
114
L'analyse de variance donne comme résultat F
calculé:Q96
et le F lu au seuil de
.05
: 4,00.
La différence est donc non
significative.
Au niveau de la majorité des catégories sociales en
présence, les individus se représentent plus favorablement leur
catégorie sociale
que celle opposée.
Il n'en est pas de
mêmes~emmes qui attribuent plus de valeur à leurs maris en géné-
ral. Les hommes valorisent également plus leurs femmes que leur
propre catégorie ; et enfin les parents
jugent plus positivement
leurs enfants que leur catégorie d'appartenance.
Il nous semble que cette tendance chez ces derniers relévent plu-
tôt d'un sentiment d'attachement très poussé à leur partenaire.
Si
l'on peut se passer de ses ouvriers parce qu'ils sont remplaçables,
si ses élèves ou ses professeurs ne sont pas forcément les mêmes,
d'années en années,
i l n'en est pas de même du mari,
de sa femme
ou de son enfant.
La prise de conscience de ce fait amène les
parents de façon générale et les époux à porter une attention et
une considération particulière à leurs partenaires réels.
Il n'est
donc pas étonnant qu'ils se comportent de cette manière malgré la
domination qui caractérise leurs rapports quotidiens.
Il est aussi
certain que ces rapports homme - femme et enfant - parent sont
beaucoup plus empreints de subjectivité, de sorte qu'ils sont
moins formeu que les autres.
1.1.8.
Différenciation au niveau de la nature des représenta-
tions
(générales-spécifiques).
Nous prétendons que les individus,
quelle que soit leur
position sociale,
attribuent plus de valeur dans le spécifique
que dans le général.
Nous présentons les résultats ci-après

- 115-
~ Général Spécifique Ecart
sentation
Catégorie
Ouvrier
22,85
39,26
16,41
Cadre
21,36
45,32
23,96
Femœ
6,37
46,38
40,01
HOllTœ
34,85
51,55
16,70
Elève
28,12
48,54
20,42
Professeur
61,81
72,53
10,72
Enfant
33,13
29,42
3,71
Parent
38,70
63,33
24,63
Total
247,19
396,33
149,14
Tableau W 12
Nature des représentaions générales et
spécifiques.
Il n'y a que chez les enfants ou le Score du Général est
supérieur à celui du Spécifique.

1
-116
l!t
Î
t
Nous constatons à vue d'oeil que les individus, quelle que
soit leur appartenance catégorielle attribuent globalement plus de
valeur dans le spécifique que dans le général. Il est vrai
1
que l'on
est beaucoup plus attaché aux personnes avec qui nous avons les liens
quotidiens, les gens qui partagent notre vie de toujours que des in-
1
dividus qui sont complètement en dehors de notre existence. Il nous
1
1
!
parait plus censé qu'une ferrrœ donne plus de valeur à son mari
et
1
f,
à elle-même qu'à d'autres hommes avec qui elle n'entretient aucun rap-
!
port ou à d'autres ferrrœs. D'ailleurs, les gens aiment généralement
1
t
plus ce qu'ils sont et ce qu'ils ont (l'adage ne dit - i l pas qu'un
tiens vaut mieux que deux tu l'auras ?) Il n'est pas rare de trou-
1
ver des gens qui se croient plus intelligents, plus malins que les
autres, ou qui ne jurent que par leur mari ou leur ferrrœ. Quelle
1
admiration les parents ne portent-lIs pas à leurs enfants, lors-
t
qu'ils se retouvent avec leurs amis ?
t~.
Mais nous constatons une exception à cette thèse chez les
~.
enfants qui apprécient leurs parents moins favorablement que les en-
d'apJ>artenanëe
fants de leur catégorie(et Tes autres parents. Il semble que cette
1
manière de se représenter eux-mêmes et les autres provienne sans con-
texte de l'attitude des parents qui, malgré leur attachement à leurs
t
enfants, sont souvent en train de les comparer aux autres enfants,
!
pour montrer leur carence. se projetant dans leurs enfants, les pa-
rents pensent le plus souvent opérer des choix à leur place, et l'in-
1
compréhension survient, car les premiers pensent agir en responsa-
f
l
bles en cherchant à se libérer du poids des seconds. Ce poids est tel-
t
lement fort que les représentations des enfants en sont imprégnées,
et ceux-ci pensent effectivement qu'ils ont moins de mérite que
leurs amis. cependant nous nous devons de noter que l'analyse de va-
riance ne confirme pas la position des enfants en ce sens que le F
calculé étant 1,74 celui lu : 4,00 au seuil de.OS. La différence est
non significative. Pour les autres catégories l'analyse de variance
confirme l'hypothèse de départ,
ainsi pour les élèves
et les Pro-
fesseurs le F calculé est donc supérieur au F sur la table qui est
7,08 au seuil de.OI ;
1
1
it

- 117 -
le F calculé pour les Hommes et les Femmes est de 9,23, supérieur au
F lu sur la table, 7,08 au seuil de.Ol ; pour les ouvriers et les
cadres le F calculé est 7,08 au seuil de.Ol.
A part les enfants, tous
les autres se représentent plus
positivement eux-mêmes et leur partenaire réel gue les membres de
leur catégorie et ceux de la catégorie opposée.
CONCLUSION
Cette première partie des résultats qui concerne la valeur
des gens et de leurs catégories a été présentée sans beaucoup de
discours. A certain égard, cela pe\\.lt paraître une carence, mais en
fait, ce
travail qui se veut expérirœntal nia de valeur que par la
pertinence de son objet et les faits caractéristiques mis en rela-
tion d'une part et les méthodes utilisées en vue de mener le travail
à son tenre.
Les effets primaires que nous avons dégagés montrent que les
différents facteurs dons nous avons parlé à savoir : l'objet de la
représentation (IN-OUT) la position sociale (dominant et dominé) la
nature de la représentation (générale et spécifique), et le type de rapport
permettent aux individus de percevoir de façon fondamentalement diffé-
rente voire opposée, les individus, et son~ des sources réelles de
variation des représentations de la va-leur des individus. Cette variation
traduit en dernier ressort le processus de différenciation catégorielle.

-- 118 --
Ainsi donc ces différents facteurs apparisent comme des facteurs
de différenciation dont la prise de conscience et la rationalisation
secrètent chez les individus des représentations et des images aptes à
justifier qu'ils sont (dominés ou dominants) et ce qu'ils font
c'est pourquoi, nous avons pu montrer que les individus des
catégories dominànts attribuent plus de valeur à eux-memes à autrui et à
leur catégorie que ne le font les individus dominés. L'appartenance ou
non à une catégorie donnée nous a permis de montrer également que les
individus se représentent plus favorablement eux-memes qu'autrui
Il en est
de meme, pour tout ce qui est spécifique et qui est plus valorisé que ce
qui est en général
Si l'on établit ces distinctions habituellement dans
la vie quotidienne, il est quand meme un fait nouveau de les étudier systé-
matiquement en les comparant comme nous l'avons fait
Notre étude vient
de montrer que ce qui est général présente moins de valeur que ce qui est
spécifique pour les gens, car le premier est moins valorisé que le second
par toutes les catégories étudiées

1
i
-119
rf
1.2
LES
EFFETS
D'INTERACTION
1
1
t
i
1.2.1.
Interaction de premier Ordre
1
1
i
,
1.2.1.1.
Dominant - dominé / Général =Spécifique
r
1
1.2.1.1. a
OUvrier - Cadre
i~
f
1
t
v.O.
1
!
45
1
f,
40
1
t
35
30
1
1
25
Spécifique
22,66
...
1
19,63
20
..
1
15
.. Général
11,42
-
10
10,68
5..L-
-+
+-
~
o
d
VI.
(Cadre)
(Ouvrier)
Graphique 1
Interaction Général-Spécifique/
Dominant dominé
o
dominant
d
dominé

J 20 -
Interprétation :
Nous avons prétendu que la différence entre le général
et le spécifique est plus forte chez les dominants que chez les
dominés, puisque les premiers ont plus intérêt à se rrontrer Il bon
dominants Il :pour garder leur position privilégiée, par rapport
aux seconds.
Les
scores des items rrontrent que les cadres at-
tribuent 45,32 dans le spécifique, 21,37 dans le général, alors
que les ouvriers donnent 22,85 dans le Général et 39,26 dans le
spécif ique .
Nous remarquons que l'écart entre les deux est plus fort
chez les cadres ( 23,95 ) que chez les ouvriers ( 16,41 ). Mais
llanalyse de variance ne permet pas de confirmer une interaction
significative car le F calculé, 0,27 est inférieur au F lu 4,00
et 8,07 au seuil de. 05 et 01,. Ce que nous constatons sur le grahique
où les deux courbes sont presque parallèles
que ce soit
dans le spécifique ou que ce soit dans le général, les valeurs attri-
buées par les dominants sont irrportantes, alors qu 1au niveau des domi-
nés, tout est vu de façon sombre, rœrœ leur propre existence. Les
premiers ont tendance à beaucoup plus se survaloriser eux-mêmes que ne
le font pas les secondx. Ils ont également intérêT, même si c'est avec
plus de modération, à plus valoriser leurs dominés par rapport aux
dominés en général. Ce qui donne un écart très important entre les
valeurs attribuées aux gens dans le général et dans le spécifique.

-
''")1
-
.'.C- ._
1.2.1.b - Homme - Femme
V.O
50
45
40
35
30
25,75
25
23,04
20
17 ,42
15
10
3,18
5
0
- 5
I
~
• /0
0
d
VI
(HoIlIIle)
(Fermne)
Graphique ~ -=-
Interaction Général-Spécifiquel
dominants dominés.

1
- 122 -
Les valeurs ainsi exposées permettent de dire que la différence entre
le général et le spécifique chez les femmes ( 30,71 ) est plus forte
que chez les horrrœs ( 16, 70 ).
En effet le F calculé est 5,44, donc supérieur au
F lu sur la tabie qui est 4,00 au seuil de.05. Ce résultat est en con-
tradition avec l'hypothèse d'interaction que nous avons exposée.
l'aIlure de la courbe nous f ait penser qu 1 till grand
nombre de sujets permettrait d'avoir tille interaction significative.
~j .
Interprétation
1
Nous avons ici tille infirmation de notre hypothèse en ce sens
qu'au lieu d'avoir tille différence plUs forte chez les hommes, entre le
général et le spécifique, nous voyons le contraire. Notre hypothèse
non seulement ne se confi.rrœ pas, mais produit l'effet contraire.
1.2.1.1.c -
Elève - Professeur
V.D.
40
36,26
35
30,90
30
1
-25
!;
1
24,27
:4
20
SPECIFIQUE
A-:~
Général
14,06
10
5
- 5
)
o
d
VI
(ProfcsscU1')
(Elèvcs)
Graphique N" 3
Interaction
G - S. / Dominant - dominé

123 -
En nous référant au tableau N° 12, nous pouvons constater
que la différence général f spécifique en plus forte chez les élèves
(20,42) que les professeurs (10,72). L' analyse de variance confirme cette
différence en ce sens que le F calculé étant égal à 7,80 est supérieur
au seuil de.05, mais il lui est inférieur au seuil d e . O l . - - ,
1.2.1.1.d
Enfant - Parent
V} A
63,33
60
55
50
45
38,70
40
35
33,13
30
25
20
15
10
5
o
5
,
>
..l>
d
. ',Ir
(Parent::)
(Enfants)
Graphique 4:
_I_n_t_e_r_a_c_t_i_o_n_ _[X)_nun_·--=-an~t-_d=o=rru.n=·
:..:..=.é/
Général - Spécifique

-
124 -
Interprétation
Le même tableau N°
12 montre que les parents attribuent
plus de valeurs au spécifique qu'au général,
mais la différence
des deux représentations est significativement supérieure à celle
des enfants.
Le calacul de la variance nous dit ceci:
F calculé:
9,49 et le
F lu sur la table = 7,08. A .01 le F calculé est supérieur au F
lu sur la table.
La différence est donc significative.
Par consé-
quent nous voyons qu'en tant que dominants,
les parents valori-
sent plus le spécifique que ne le font les enfants.
C'est dire que la différence entre le général et le spécifique
est plus forte chez les parents que chez les enfants.
Par rapport
aux autres courbes,
celle~des enfants et des parents montrent une
interaction qui est à peu prés significative.
Par ailleurs lorsque
nous comparons globalement la différence générale/
spécifique au
niveau des dominants et des dominés,
nous obtenons une valeur de
76,01, du côté des dominants et 73,
13, de celui des dominés.
Bien
que la différence générale/
spécifique chez les dominants soit
supérieure à celle des dominés,
l'analyse de variance ne confirme
pas cet écart.
CONCLUSION
Nous pouvons conclure que notre hypothèse étant véri-
fiée au niveau des relations parent-enfant et au niveau de celle
des ouvriers et des cadres, elle n'est pas à rejeter/bien qu'elle
ne l'ait pas été chez les femmes et les hommes ainsi que chez les
élèves et les professeurs.
Il serait intéressant d'expliquer ce décalage apparu dan~
la vérification de cette hypothèse,
car nous ne pensons pas que c(
soit par hasard que les ouvriers,
les cadres,
les enfants et les
parents se distinguent systématiquement des autres.

-125
Nous
pensons que cette répartition est extrêmement signifi-
cative en ce sens que nous sorrmes en présence de deux types de
rap-
port avec
des traits différents. Ainsi lorsque nous considérons
les rapports ouvriers- cadres et enfants-parents, nous nous rapprochons
~aucoup plus de. la notion de "propriété privée" qui est le fondement
de la domination. En effet, les enfants comme nous l'avions dit plus haut
sont considérés comme "13 propriété privée 11 des parents, puisque ces
derniers leur assurent protection et bien-être, mais aussi leur infligent
·coutes sanctions qui leur semblent utiles pour leur éducation.
D' ailleurs l'adage tant populaire ne dit - i l pas que " qui aime
bien châtie bien.", c'est dire que la soumission de l'enfant au parent
n'est que totale et cela depuis la naissance. Il en est de même des
rap-
ports ouvriers-cadres dont le caractère de la dominat±on est quelque peu
identique à celui des enfants à l'égard des parents. Si les enfants ont
besoin de la protection des parents, les ouvriers également ont besoin
de la compréhension, de la bonne évaluation, de la protection de leurs
cadres pour évoluer positiverrent dans l'entreprise. Leur évolution est
donc totalement conditionnée par leur partenaire réel. Par contre au ni-
veau des hommes et des femmes, des élèves et des professeurs, les rela-
tions ne s'expriment pas de façon aussi contraignantes. D'ailleurs
elles ont beaucoup plus évolué dans le sens de l'égalité que les deux
précédentes.
Partant de cette situation , l,es dominants cherchent beaucoup plus
à se rrontrer rreilleurs, et " bons dominants ", à plus valoriser' leur
partenaire réel et eux-mêmes que les rœmbres de leur propre catégorie
et ceux de la catégorie opposée. Par la même occasion, ils cherchent
beaucoup plus à maintenir leur position de dominant qui conditionne en
fait leur existence.

-12G
Cette analyse nous penœt de préclser notre hypothèse de
départ pour dire
que la différence général-spécifique est plus forte
chez les dominants qui considèrent leur partenaire comme leur pro-
priété privée et dont l'évolution de ces derniers dépend entièrement
d'eux.

1. 2 . il.. 2 IN - OUt
1
Dominant - dominé
Nous avons prétendu que le fait de valoriser plus la caté-
gorie d'appartenance est plus marqué chez les sujets dominants que
chez les dominés. Ainsi nous proposons l'analyse de variance qui nous
permettra de ~onfirmer notre position.
1.2.1.2.a
OUvrier - Cadre
V.D
60
55
51,77
50
42,37
45
40
IN
35
30
25
19,74
20
Out'
14,91
15
10
5
0
>
Dominant
dominé
VI
(Cadre)
(Ouvrier)
Graphique
N° 5 : Interaction
IN-OUt 1 IX>minant - dominé

128
Interpretation
Les représentations de
la valeur du " IN et du
OUT "
Il
relevées au tableau n°
8 nous montrent que la différence entre
les valeurs attribuées par les cadres au " IN et au " OUT " est
supérieure a celle des ouvriers.
Puisque la différence chez les
premiers est de 36,86 alors que celle des seconds est de 22,63
L'analyse de variance donne les résultats suivants
F calculé ~ 6,59,
F lu sur la table au seuil de 01 = 7,08 et à
05
=
400.
Ce résultat confirme par conséquence l'hypothèse selon
laquelle les cadres
(dominants) valorisant plus leur catégorie
d'appartenance et eux-mëmes,
que le font
les ouvriers
(dominés).

-
12'J -
1.2.1.2.b
Ferme - Homre
65
60
55
47,28
50
45
42,38

40

39,12
35
30
25
15
10
5 i
)
Cbminant
dominé
VI
(Horrme)
(Ferrme)
Graphique n° 6:
Interaction
IN-Out 1 Cbminant-
dominé
A l'instar de l'interaction précédente, les femres et les ho-
mes se comportent de façon très spéciale. C'est ainsi que l'écart IN-
Out est plus fort
chez les fermes (36,86) . Ce résultat infirme notre
hypothèse qui dit que la différence IN-Out est plus marquée chez les domi-
nants que chez les dominés.

- 130
-
Cela explique le fait qu'à
travers les enquêtes, nous
avons pu découvrir que contrairement aux femmes, les hommes valorisai-
ent plus leurs épouses (partenaires réels) qu'ils ne font des membres
de leur propre catégorie. Ce qui a permis d'avoir une différence Il IN -
Out Il très faible, puisque le Il Out Il a été surévalué. La question de
savoir pourquoi les hommes évaluent plus favorablement leurs femmes
mérite d'être approfondie dans un autre travail, car elle n'est pas di-
rectement l'objet de cette présente étude.
L'analyse de variance que nous avons effectuée confirme les pre-
miers résultats que nous venons d'exposer. Le F calculé étant 34,71,
est
significatif au seuil de .01.
OOD(;
la différence
"IN-OUT Il
est plus marquée chez
les femmes -gue chez les hommes.
1.2.l.2.c -
Enfant - Parent
VD /,\\
57,50
55
50
44,53
45
40
39,29
IN
35
30
25
23,25
20
ouf
15
10
5
>
D
VI
Graphique n° 7
Interaction IN-OUt /COminant -
COmine

-131
Comme nous avons pu le constater au niveau des Femmes, les
valeurs attribuées par les enfants et les parents permettent de voir
que la différence IN - Out chez les enfants
(16,04) est supérieur
à celle des parents ( 12,97 ). Ces résultats tiennent au fait que les
parents comme les hommes, attribuent plus de valeur
à leurs partenaires
réels. Ainsi nous l'avons vu, les hommes attribuent plus de valeurs à
leurs femmes, et les parents attribuent plus de valeur à leurs enfants.
Ce qui n'est pas le
cas pour les enfants. La même question posée au sujet
du comportement des homnes
pourraient être renouvelé à propos des pa-
rents. L'analyse de variance donne au F calculé 0,35 qui est inférieur
au F lu sur la table au seuil de 0,5 et 01.
Il n'y a donc pas de différence~ significative. L'analyse de va-
riance
ne nous permet pas de soutenir que la différence IN - Out est
plus marquée chez les enfants que chez les parents.

-132
1.2.2.d
Elève - Professeur
VD
81,32
65
60
53,09
55
50
IN
45
49,87
40
35
30
26,79
ouf
25
20
15
10
5
- - - - f - - - - - - - - - - t - - - - - 7
J
VI
Graphique
W8
Interaction IN - Out Idominant - dominé
Interprétation
Les enquêtes auprès des deux populations, élèves et profes-
seurs ont montré que non seulment les professeurs se représentai-
ent plus positiverœnt le " IN " que le " Out ", mais l'écart de
ces deux
valeurs
était supérieur à celle des élèves. Celui des
élèves étant égal à
23,08; l'on peut dire que ces valeurs confirment
l'idée selon laquelle la différence entre le IN ET le Out est plus
marquée chez les dominants que chez les dominés. Mais il convient d' ap-
profondir ces premiers résultats par l'intermédiaire de l'analyse de
variance. En effet, l'analyse de variance nous donne au F calculé
0,61, alors que le F lu sur la table est de 4,00 au seuil de.05. Il
n'y a donc pas de différence significative.

- 133
CONCLUSION
Cette deuxième interaction présente encore quelques particu-
larités que nous avons d'ailleurs essayé de faire ressortir. Nous
constattons que les mêmes populations se comportent de la même ma-
nière dans les deux interactions. Comme dans l'interaction précé-
dente, celle-ci revèle la même répartition des sujets.
Ainsi les résultats des enquêtes confirment notre hypothèse
au niveau des ouvriers, des cadres, des élèves et des professeurs.
Nous obtenons des résultats contraires auprès des femmes, des hommes,
des enfants et des parents et particulièrement au niveau des hommes.
Les hommes et les parents attribuent plus de valeur à leurs parte-
naires réels (femmes et enfants) qu 1 aux rrembres de leur propre caté-
gorie et la catégorie opposée. L'on pourrait supposer que ce comporte-
ment de la part des hommes et des parents tend à montrer que malgré
les rapports de domination qui les lient à leur partenaire, ils sont
portés vers des rapports plus humains et plus égalitaires. Il pour-
rait s'agir aussi d'une attitude paternaliste pour camoufler la domi-
nation. Il est aussi remarquable de constater qu'il n'y a aucune inter-
action significative,
cela à notre avis est dû au nombre restreint de
sujets pris dans chaque catégorie. C'est le cas de l'interaction au
niveau des ouvriers et des cadres, des femmes et des hommes.

1.2.2 - Interaction de 2e Ordre
Des premières interactions nous en déduisons une seconde
qui met en relation la position sociale et les deux autres
variables à savoir l'objet de la représentation (IN et OUT/ et la
nature de la représentation (générale et spécifique).
Nous prétendons que l'effet de la variable dominant-dominé
est plus fort pour le IN-Group et dans le Spécifique que dans le OUT-
Group et dans le Général. A travers les résultats déjà exposés, nous
savons que le IN-Group et le Spécifique sont plus valorisés chez
les individus mais il convient de voir l'interaction de cette variable
et les deux autres.
Nous allons procède~ par la comparaison deux à deux comme
précédemment fait. L'interprétation des résultats sera toujours précédé
du graphique des interactions.
1.2.2.1 - Dominant -dominé/IN-Out/Général-Spécifique
1.2.2.l.a -
Ouvrier-Cadre
\\Il:>
55
50
45
40
37,36
35
30
29,12
25
20
14,45
15
13,25
10
6,95
5
10,14
7,96
o
9,60
,
IN
OUT
IN
OUT
VI
Général
Spécifique
Graphique n° 9 : Interaction dominant-dpminé/lN-Out/
Général-Spécifique

-135
Interprétation
L'analyse de la variance de l'interaction nous donne
les résultats suivants
F
calculé
27,59.
F
lu sur la table: 4,00 au seuil de.05 et 7,08
au seuil de. 01.
La différence entre les deux valeurs est donc significative à.01.
Nous pouvons donc conclure l'existence d'une interaction signifi-
cative entre la position sociale, l'appartenance au IN-Group et
au OUT-Group et la
nature de représentation Générale/Spécifique.
Les courbes le montrent aisement. Cette interaction est ~rès forte
aussi bien dans le Général qué dans le Spécifique.
Par ailleurs, l'on peut constater que l'effet dominant-
dominé est plus fort pour le IN (8,24) et dans le Spécifique que
le Général (1,20). Dans le Spécifique, la courbe montre que l'ef-
fet de la variable dominant-dominé est plus marqué pour le IN-
Group que pour le OUT-Group. Alors que dans le Général, l'effet
de la variable dominant-dominé est plus marqué pour le OUT-Group
que pour le IN-Group.
Il faut remarquer ausii que le même effet est plus mar
qué pour le OUT-Group dans le Général que pour le OUT-Group dans
le Spécifique.

- 136 -
1.2.2.1.b -
Homme
-
Femme
VD
55
50
45
40
35
32,70
30
27,05
25
24,50
20,23
20
14,62
15
13,38
~hO'\\l''''T
10
9,68
5
0
-1-
IN
OUT
VI
-2-
-3
Général
.bt>ttll(€
.spécifique
Graphique N° 10 : Interaction dominant-dominéjIN-Outj
Général-Spécifique.

- 137 -
Interprétation
L'analyse de la variance montre que le F calculé (5,52)
est significativerœnt supérieur au F lu sur la table (4,00) au
seuil de.05.
Elle confirme donc l'interaction entre les trois variables
déjà citées.
Contrairerœnt aux ouvriers et aux cadres, l'effet de la
variable dominant-dominé est plus fort pour le OUT-Group et dans
le Général que pour le IN-Group et dans le Spécif ique . Dans le
Spécifique, et dans le Général, on note égalerœnt que le même
effet est plus marqué pour le OUT-Gioup que pour le IN-Group.
Au niveau des courbes, il apparaît clairerœnt que l'interac-
tion est plus
forte dans le Spécifique (partie droite du graphique),
entre la variable dominant-dominé, les représentations IN-0UT et
Général-Spécifique. Ces résultats confirrœnt l'idée selon laquelle
les rapports Ouvriers-Cadres étant plus formels se distinguent de,
ceux des hommes et des femmes où le sentirœnt est prépondérant et
moins formel, et où la domination s'exprirœ de façon moins rigide.

-U8
1.2.2.l.c
Elève
Professeur
VJ>A
55
50
45,11
4,5
40
36,21
35
33,12
30
27,42
25,60
25
16,75
20
15,42
15
11,35
10
5
>
IN
OUT
IN
OUT
VI
Général
Spécifique
Graphique W 11
Interaction daminant-dominé/IN-üut/
Général - Spécifique.
Interprétation :
L'analyse de la variance nous donne les résultats suivants :
F calculé
:=
18,25 F en est égal à 8,07 au seuil de al.
F lu
8,07 au seuil de.01
F calculé étant supérieur au F lu sur la table, la différence
est significative.
Donc nous pouvons conclure qu'il existe une interaction positive
entre la position sociale, la nature et l'objet de la représentation.
L'effet de la variable dominilllt/dominé est plus fort pow~ le IN
que pour le OUT, dans le Spécifique ct dna le Général. 1J esL égdkmcl1L
véri t'ié que ]' effet de ]i1 V;lria!i le domil1Zln lidominé est plus i1llI'C]llL' poU!' il'

-l l ro
Mais nous remarquons que dans le Général, l'interaction
est plus forte que dans le Spécifique. Néanmoins, l'écart dominant-
dominé est plus fort pour le IN que pour le OUT
C'est également plus marqué dans le Spécifique que dans le Général.
Dans le Général, l'écart dominant-dominé est plus fort pour le OUT.
CONCLUSION
Ces résultats ont l'avantage de confirmer la pertinence de
nos variables (indépendante et dépendante). Cette interaction de
2e ordre que nous venons d'étudier/a la particularité de mettre en
lumière les interactions entre
les différentes variables indépendantes
dominant/dominé, IN - OUT et Générale / Spécifique.
L'on est à mesure, et dans le contexte de notre étude, de
dire gue la position sociale, (dominant ou dominé) rend compte de
la variation de la représentation (favorable ou défavorable) des
individus, mais aussi de
montrer qu'il existe des interactions si-
9Qificatives entre cette
variable et les autres. Il'en est de même
de la nature et de l'objet de la représentation ainsi que du type de
rapport.
Pour nous/ l'interprétation psychologique de ces résultats
nous signifie une fois de plus que dans la vie quotidienne, plu-
sieurs facteurs se combinent et orientent les actions des individus.
Mais parmi ces facteurs certains sont prépondérants, c'est
ainsi que l'appartenance ou non à une catégorie donnée, ce qui est
général ou spécifique, la position de dominant ou de dominé, sont
des facteurs réels qui créent des différenciations plus ou moins
1
prononcées dans les comportements, les évaluations et les représen-
1
1
1
tations des gens.
1t
1
1
i
1
t
1

-139
-
1.2.2.l.d
Enfant - Parent
vl>
55
50
45
40
35,05
35
30
28,28
25
22,45
20,20
17 ,09
20
16,25
15
12,33
10,93
10
5
.------+------+--------t-----+--..-..)
IN
OUT
IN
OUT
VI
Général
Spécifique
Graphique W 12
Interaction dominant-dominé/IN-Out/Général-
Spécif ique .
Interprétation
Le F calculé (= 4,27) est légèrement supérieur au F lu sur la
table (4,00) au seuil de.05. La différence est donc significative à ce
seuil et nous pouvons dire que l'interaction entre les variables domi-
nant-dominé, IN-OUT, Général-Spécifique existe.

CHAPITRE '2
EFFET DE LA DIFFERENCIATION AU NIVEAU DE LA REPRESENTATION
DE LA VALEUR DES RAPPORTS SOCIAUX
Nous venons d'analyser les résultats concernant l'évaluation
des individus, ~is il faut reconnaitre que cette évaluation est déter-
minée essentiellement par le type de rapport que les gens entretiennent
entre eux. C'est pourquoi les rapports dont nous parlons et qui se carac-
térisent par l'exercice de pouvoir dont la conséquence est la domination,
constituent la base essentielle sur laquelle repose la différenciation
catégorielle.
En effet, c'est parce que certaines catégories dominent d'autres
que nous pouvons parler de catégories dominantes et de catégories dominées.
Et le processus de différenciation catégorielle eGt étudié par le bia~~o de
la représentation aussi bien de la valeur des gens que de la valeur des
rapports sociaux.
Ce qui nous amène à analyser dans ce présent chapitre, les
variations que provoquent la position sociale et la natvre spécifique ou
générale de la représentation et le type de rapport au niveau de la
représentation de la valeur des rapports.
Les analyses seront précédées des tableaux construits à partir
des résultats des enquêtes auprès des populations concernées, à savoir
les ouvriers, les cadres, les femmes, les hommes, les enfants, les
parents, les élèves et les professeurs de lycée. Chaque catégorie
sociale comprend 30 sujets.
[
Les effets
Principaux 1
2.1
Nous suivons la même démarche qu'au niveau de la représen-
tation de la valeur des individus.

- 142 -
2.1.1.
Différenciation au niveau delaposition sociale et de nature
générale et spécifique-de la représentation.
2.1.1. a.-
OUVRIERS - CADRES
Général
Spécifique
Total
Dominant
6,42
25,42
31,84
,
37,08
Do l'nll'\\e
J 15,72
- 52,80
Tableau n° 13
REPRESENTATION DES RAPFDRTS
EN GENERAL ET SPECIFIQUE (Rapports
Le tableau ci-dessus nous donne les valeurs attribuées par
les ouvriers et les cadres aux rapports.
Nous constatons d'emblée que les représentations des cadres
(6,42 ; 25,42) sont largement plus valorisées que celles des Ou-
vriers (-37,08 ; - 15,72).
L'analyse de variance nous permet d'obtenir les résultats
suivants: Le F calculé est 96,29. alors que celui su sur la table est
7,08 au seuil de 01

D'une part le rapport en général est vu plus égalitaire
par les Cadres (6,42) que par les Ouvriers (-37,08). D'autre
part celui en particulier (Spécifique) est aussi plus valorisé par
les Cadres (25,42) que les Ouvriers (-15,72).
Dans un deuxième temps, il est à remarquer que le rapport
réel (Spécifique) (25,42) est vu plus égalitaire par les
dominants
que le rapport
en général (6 l 42)
Le F calcuié (12,21) étant supérieur au F lu sur la table,
la différence entre les deux valeurs est significative. Donc nous
pouvons affirmer après cette analyse que les Cadres valorisent plus
les rapports (Général et Spécifique) que ne le font les dominés.
2.1.1.b. -
Ha1ME - FEMME
Général
Spécifique
T
Dominant
19,3
31,79
51,09
Dominé
9,34
24,49
33,83
1
f
Tableau W 14
REPRESENTATION DES RAPPORTS EN GENERAL
~1
!
ET SPECIFIQUE. (fuipJXirts
Homme·· Ferrme)
t
i
!i
1
1
1
1
1
1
f
t

1
!
1
1
j
1
1
1
f
1
Comme les catégories précédentes, les valeurs attribuées
;1
f
~1
par les hommes (51,09) aux rapports (Général et Spécifique) est
Jf
supérieur à celle des femmes (33,83).
jl}
Dans le général, le rapport est représenté plus positive-
ment chez les Horrmes (19, 30) que chez les femmes (9,34).
Il en est de même dans le Spécifique où les hommes attribuent
plus de valeur (31,79) que ne le font les Femmes (24,49). Le
rapport réel
est également plus favorablement vu aussi bien par
les dominants (Hommes: 31,79
contre 19,30)dans le général que par
les dominés (Femme: 24,49 contre 9,34) dans le général.
le
F lu (4,00) au seuil de .-05,
est ,inférieur au F calculé.
La différence est donc significative au seuil de .05. Notre
hypothèse est donc confirmée et nous pouvons dire que les Hommes en
tant
que dominants attribuent plus de valeur aux rapports (Général
et Spécifique) que les Femmes (dominées).
2.1.1.c. -
ENFANT- PARENT
Général
Spécifique
Total
Dominant
9,7
26,18
35,25
Dominé
7,96
18,18
25,14
Tableau W 15
REPRESENTATION DES RAPPORTS EN
f
GENERAL ET SPECIFIQUE. (Enfants - Parents)
t1
Nous constatons toujours une supériorité des valeurs attri-
1
buées par les dominants à celles des dominés.
f
Néanmoins le F calculé
au niveau de l'analyse de la variance ne
!
confirme pas ce premier résultat.
li
1
1
j
t

1j
- 145 -
1
1
'l
11
1
j
Nous pensons que cela est dû au nombre de sujets qui n'est
l
pas élevé,
Sinon l'analyse de variance aurait confinné les pre-
1
miers résultats.
j
1
'j
Cependant, nous pouvons dire que le rapport est plus valo-
j
<.1
risé par les par~nts aussi bien dans le général (19,70 contre 9,70
l,
l
chez les enfants) que dans le Spécifique (26,18 contre 18,18 chez
~J'~
les enfants).
Par ailleurs, le rapport réel est vu plus égalitaire d'une
part par les parents (26,18
contre 9,70 dans le général)d'autre part par
les enfants (18,18 contre 7,96 dans le généraJ)
2.1.1.d.
ELEVE - PROFESSEUR
Général
spécifique
Dominant
21,24
37,97
Dominé
-
8,42
7,33
Tableau W 16
REPRESENTATION DES .RAPPORTS EN
GENERAL ET SPECIFIQUE.
L'analyse de variance nous permet de dire que le F calculé 12,57
étant supérieup:au F lu sur la table 7,08" au seuil de .-01, l:a
différence
est significative, et nous polNons affirrœr que les professeurs attri-
buent plus de valeur aux rapports que ne le font les élèves.
Le rapport
spécifique est également vu plus égalitaire aussi bien par les élèves que
par les professeurs que le rapport en général. L'analyse de variance cal-
culé le rrontre aussi puisque le F calculé (8,22) est supérieur au F lu sur
la table (7,08).
Chez les dorrd.nants. le rapport réel est de 37~97. alors que celui
en général est 21,24, et chez les domj.nés, le premier est 7.33 et le second
8,42
1
1
j
1
!1~

_ liH:J_
2.2.
LES EFFETS D'INTERACTION
Les effets d'interaction
concernent la position sociale
(dominant - dominé) jet la nature de la représentation (Général - Spécifique).
L'analyse d~ variance faite au niveau des résultats des enquêtes,
nous penret de dire· qu'il n'y a aucune interaction significative. Nous
exposons néanmoins les résultats de l'analyse, avec le tracé des courbes.
2.2.1.
DIFFERENCIATION AU NIVEAU DES INTERAeI'IONS OCMINANT-
OCMINE /
GENERAL - SPECIFIQUE.
2.2.l.a
OUVRIER - CADRE
40
35
30
25
25,42
20
15
10
6,42
5
o
>
- 15,72
Général
Spécifique
VI
- 37,72
dominé
Graphique ~I.:?
REPRESENTATION DES RAPPoRTS
OlNRIER -
CADRE.
L'analyse de variance penret de trouver les résultats suivants
F
calculé
0,05
F
lu sur la table = 7,56
La différence semble sinon significative, mais nous constatons au
niveau des courbes qu'en augmentant le nombre de sujets, nous pouvons
avoir une intéract Lon sign;.f:i.cative

2.2.l.b.
HŒ1ME
- FEMME
55
50
4'5
40
~~
35
-;t
f
31,79
30
25
J,
24,49
1
20
j.
l
1
1:
19,30
'<'l'i
15
r
10
5
0
>
Général
Spécifique
VI
Graphique W 1~
REPRESENTATION DES RAPPORTS
HOMME - FEMME.
L'analyse de variance rrontre que le F calculé (0,74) est inférieur
au F lu sur la table (4,17) au seuil de .05. La différence étant non signi-
ficative, il n'y a donc pas d'interaction significative entre les deux
variables.
t
1
1
1
1
j

1 il n
_
.L"tU_
2.2.l.c.
ENFANT - PARENT
VD
50
45
40
35
26 18
t
30
25
Dominantr
20
Qominé
15
10
9,70
5
0
>
Général
Spécifique
VI
Graphique W
15 - Représentation Enfant -
Parent.
Le F calculé est l,51, il est inférieur au F lu sur la table
(4,17) au seuil de .05. La différence est non significative et il n'y a
aucune interaction significative entre les deux variables dominant-domi-
né/Général-Spécifique.
1
1
1
1

_ 149 _
2.2.l.d.
ELEVE - PROFESSEUR
VIF
55
50 .j
45
40
37,97
35
30
25
21,24
20
15
.
,
10
.bomH'H?
7,33
5
0
8,42
Spécifique
VI
Graphique W r6
REPRESENTATION DES RAPPORTS
ELEVE - PROFESSEUR.
Le F calculé (1) est inférieur au F lu sur la table (4,17), la
différence est non significative et il n'y a aucune interaction significa-
tive.
1
1
1
1

1::;0
CONCLUSION
Ce deuxième chapitre de notre résultat concernant la repré-
sentation des rapports nous est apparu plus cla~, et moins problé-
matique, car les sujets se sont comportés avec moins d'ambiguité. Cela
provient du fait que la représentation du rapport se fait systémati-
quement, puisque le rapport lui-même souffre moins d'ambiguité. Les
sujets semblent mieux appréhender les rapports et se les représentent plus
clairement qu'ils ne le font des individus. Ce qui nous a
permis de
découvrir à travers l'analyse que :
Le rapport est toujours vu 'corrme plus égalitaire par les
dominants que par les dominés, et ceci en général et spécifiquement
Le rapport réel (Spécifique) est toujours perçu plus favo-
rablement que le rapport en général aussi bien chez les dominants
que chez les dominés.
Aucune interaction significative n'apparaît entre la
variable dominant-dominé et celle générale-spécifique. Mais comme nous
l'avons vu au niveau des ouvriers, l'on peut avoir une intéraction en
augmentant le nombre de sujets.
j
!1

CHAPITRE
3
ETUDE DES CORRELATIONS ENTRE LA REPRSENTATION
DE LA VALEUR DES INDIVIDUS ET CELLE DES RAPPORTS
SOCIAUX.
A la fin de notre dépouillement, nous avons vu l'intérêt
de réaliser l'étude des correlations entre les variables. En effet,
f
trois situations pr~lcipales peuvent se présenter dans l'étude des liens
entre variables (MASIERI, 1969, P 129) :
1
11 Les variables en présence n'ont aucun lien entre elles,
par exemple la taille des enfants d'une école et la moyenne des notes
obtenues au cours de l'année. Dans ce cas les variables sont indépen-
dantes l'une de l'autre.
21 Les deux variables sont liées l'une à l'autre de façon
telle que la croissance de la mesure de l'une, entraîne rigoureuse-
ment la connaissance de la mesure de l'autre variable. L'on dira
alors que les deux variables sont en liaison fonctionnelle. l'une
étant fonction de l'autre.
3/ Sans être liées rigoureusement les deux variables ont
des liens plus ou moins marqués. On dira alors que ces variables sont
en correlation positive ou négative suivant le cas. Pour notre tra-
vail, nous nous situons dans le troisième cas, où nous avons été
amenés à chercher la correlation (positive ou négative) qui existe
entre la représentation de la valeur des individus et celle des
rapports. Après avoir présenté le tableau des correlations entre les
différentes variables, nous tenons à décrire les différentes corre-
lations étudiées :
1

RI et R2 correspondent aux correlations entre la repré-
sentation des individus en général et celle des individus de
façon spécifique. Par exemple il s'agit du lien entre la valeur
de la représentation que les enfants ont des parents en général
et de leurs propres parents.
Il.'serait intéressant de savoir st i l
Y a ou non un lien
quelconque (positif ou négatif) entre la manière dont les enfants
jugent les autres parents et leurs propres enfants.
R3, R4, R5, R6, R7 et R8 concernent les correlations entre
les représentations en général ou spécifique des individus et les
perceptions en général ou spécifiques des rapports sociaux.

1
""
Catéq. :
Enfant
Parent
Ouvrier
Cadre
Elève
Professeur
Femne
Hol1TT'e
Mqyenne
"
-
l'
',,-
. ." ~
.
)....
~;i~n'~'
ru
A/C 0,012
B/C 0,194
A/C 0,495
B/C 0,370
A/C 0,186
B/C 0,113
B/C 0,229
A/C 0,252 1 m: 0,230
A/O 0,291
B/O 0,055
A/O 0,275
B/O 0,555
A/O 0,190
A/O 0,084
B/O 0,032
m : 0,199
j
U
__ 13/0 0.111
: "
1
A/E 0,75
A/E
A/E
A/E
A/E
A/E
A/E
A/E 0,200
m : 0,277
-0,074
0,120
0,445
0,580
-0,140
0,341
1
:"'; "--li:3/E 0,09
B/E
B/E
B/E
B/E
B/E
B/E
B/E
, - -
___~__,__.
0,057
0,64
0,001
0,09
0,006
0,122
0,09
~ O~157_
C /F 0,473
CfF
CfF
CfF
CfF
CfF
CfF
\\
CfF
!1
0,208
0,165
0,060
0,495
0,236
0,365
0,557
m : 0,319
---+- -
1
1
1
1
1
1
1
- - - - -
::~ l)
DfF G,363
O/F
O/F
O/F
O/F
O/F
D/F
D/F
1
1
0,038
0,016
0,599
0,092
0,331
0,235
0,476
m : 0,266
1
1
--t
1
1
1
1
1
1
1
- - - - -
-
[\\-iVE 0,145
B-A/E
B-A/E
B-A/E
B-A/E
B-A/E
B-A/E
B-A/E
1
0,224
0,065
0,253
0,445
0,184
0,145
m: 0,189
IJ-C/F
+ 0,053
\\:'l
D-C/F
O-C/F
O-C/F
O-C/F
O-/CF
O-C/F
O-C/F
m: 0,207
0,088
1
0,479
0,205
0,239
0,353
0,176
0,105
0,013
1
l'/'\\J3LEAU W
17. TABLEAU DES CORRELATIONS ENTRE VARIABLES.
- - - - -
- -
- -
A
et
) Perception de soi ou de
l'autre en général
B
C
~
'_'1
et
Perception de soi ou de
l'autre en particulier
(spécifique)
l.J
D
E = Perception du rapport en général
F = Perception du rapport en particulier (spécifique),

1
3.1. - INTERPRETATION DES CORRELATIONS
Sur l'ensemble des 60 correlations calculées, nous remar-
quons qu'il y a moins d'indices négatifs (R3 - A/E)
que ne le voudrait le hazard/ donc nous pouvons supposer que toutes
les variables sont un peu correlées. Nous aurions eu plus de
résultats significatifs si nou, avions augmenté la taille de l'échan-
i
tillon, par exemple si nous avions eu 60 sujets par groupe au lieu
l
1
de 30.
Les correlations les plus significatives sont R3, R5 et
1
R6,
nous avons également certains résultats significatifs que nous
interpréterons.
1
l
1/ R3 est significatif au niveau de la représentation des
parents, des élèves, des professeurs et des hommes. C'est dire que
J
~
la représentation que se font les parents des individus de leur
1
catégorie d'appartenance et celle qu'ils se font des rapports exis-
1
J
1
tant entre eux et les enfants de façon générale ont une correlation
1
1
l
positive.
1
1
,
1
Il existe également un lien positif et significatif entre
1
la perception que les élèves ont des professeurs en général et
!l
celle qu'ils ont des rapports en général.
~
Nous notons aussi une correlation positive entre les repré-
}
sentations que se font les professeurs des individus de leur catégo-
"~
rie d'appartenance et les rapports qui existent de façon générale
1
4
,
entre eux les élèves.
1
1
1
Egalement au niveau des hommes il y a un lien positif
!1
entre la perception qu'ils ont des femmes en général et celle qu'ils
1
ont des rapports de façon générale entre ces deux catégories .
1
.1
"
1

- 155
-
Il est assez f~appant de constater qu'il existe une forte
correlation entre la représentation de la valeur des individus de
!
façon générale et la représentation de la valeur des rapports de
j
j
façon générale.
t:j
1
i
1
l
l
f
21 RS présente des correlations positives dans la percep-
!l
tion
des enfants, des élèves, des femmes et des hommes. Ces cor-
4
1
relations concernent d'une part les représentations du partenaire
j
réel
et les rapports spécifiques. L'on peut dire de même
que ce
sont les rapports spécifiques qui déterminent à leur
tour
les
f
;~
représentations que les gens se font de leurs partenalres réels.
j
1
1
i
31 R6, concerne les correlations positives entre les repré-
'1
l
sentations de soi-même (spécifique)
et celles du rapport spécifi-
'.l,
que.Contrairement à RS, il semble que c'est la perception que les
j
individus ont d'eux-mêmes, de leur position sociale qui détermine
j
la perception du rapport avec leur partenaire. Evidenment, coome
1
.j
ii
nous l'avions déjà montré, compte tenu de leur position sociale
~,
i
satisfaisante, les dominants perçoivent de façon positive leur
relation avec leurs dominés. Par exemple les cadres se représentent
1
positivement les rapports avec leprs ouvriers.
!1
:j
Il y a aussi une correlation positive entre
le fait de se per-
1
~
cevoir dominé et de percevoir défavorablement le rapport social.
l
j
Ainsi l'ouvrier qui se reconnaît dominé perçoive systématiquement
j
~f
le rapport entre lui et son cadre comœ défavorable.
"

_ 15G_
Nous notons également quelques résultats significatifs
dans le lien entre la valeur des individus et celle des rap-
ports :
Il s'agit de R7 et R8.
En effet la correlation R7 suppose des liens positifs
entre la perception que les professeurs ont des éléves/d'eux-
mêmes de façon générale et les rapports sociaux existant entre ces
deux catégories.
Celle R8 concerne d'une part le lien entre la perception
que les parents ont d'eux-mêmes (spécifique) de leurs enfants et
le rapport spécifique, d'autre part du lien entre la représenta-
tion que les élèves ont d'eux-mêmes' (spécifique), de leurs propres
professeurs et le rapport spécifique.
Ces correlations viennent renforcer les premières consta-
tations qui montrent que les liens positifs
entre les variables
se situent soit au niveau des représentations générales, (repré-
sentations générales des individus et représentations générales
des rapports) ; soit au niveau des représentations spécifiques
(représentations spécifiques des individus et représentations spé-
cifiques des rapports).
Les résultats que nous
venons d'obtenir montrent pour
une
petite partie la complexité de l'activité cognitive des hommes dans
leur vie quotidienne. Nous nous sommes
évertués à montrer que la
position sociale (dominant ou dominé) entraîne une certaine vision
du mondçz. q( celui qui l'occupe. Comme le disent BEAUVOIS et JOULE
(1981, P. 156), " Cette idée générale se fait jour dans l'usage
fréquent de notions comme celle d'idéologie de fonction (Idéologie
des commerciaux et idéologie des techniciens par exemple), comme
celle d'idéologie professionnelle (idéologie médicale, par exemple),

- !57-
comme celle d'idéologie de position, voire celle d'idéologie
de classe (Idéologie bourgeoise et prolétarienne par exemple)."
La position sociale renferme en fait tout un registre de conduites
sociales dét~rminant ce que OOISE a appel? le processus de diffé-
renciation et qui permet aux individus d'accentuer leur différence
ou leur ressemblance, d'organiser leur environnement et de déter-
miner leur identité sociale. Ainsi d'une part, le processus de
différenciation catégorielle nous a permis de saisir
le lien entre
l'appartenance catégorielle des sujets (appartenance à une catégorie
1
dominante ou à une catégorie dominée) et la production de leurs re-
l.
1
présentations (représentation favorable ou défavorable des individus
l
l
ou des rapports), d'autre part la ~héorie de la rationalisation nous
a aidé à comprendre que les agents sociaux (les ouvriers, les cadres,
les femmes, les homnes etc ... ) ont l'idéologie adéquate de leur place,
de leur position sociale (dominant ou dominé). Cette dernière théorie
fait également le lien
entre la position sociale et la représentation
sociale/en même temps prédit le comportement de l'individu en situa-
tion.
En ce qui nous concerne la différenciation catégorielle et
la rationalisation qui font que nos sujets attribuent des valeurs
justifiant leur position sociale trouvent leur origine dans les rap-
,
ports de domination qui caractérisent les relations que nous avons
1
longuement décrites, Ainsi, s'il y a eu différenciation dans les
1
j
représentations que les sujets se font d'eux-mêmes, de leurs
par-
1
tenaires réels ou non, du rapport social, c'est certainement parce
~
que les individus des catégories dominantes (cadres, hommes, profes-
J
J
seurs) exercent un pouvoir sur les individus des catégories dominées
1
(ouvriers, enfants, femmes, élèves), et que chacun a conscience de
1
1
son rôle, et de sa place dans la société.
j

1- 0
__ ~')O
******************************************************
*****~
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
:
CON C LUS ION
G E N E R ALE
:
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
************************************************************
ii{!!
1
.,
1
1
l

Au terme de ce travail qui n'est en fait qu'une introduction
et
un début d'investigation que nous pensons faire dans le domaine du
processus de différenciation catégorielle lié à plusieurs phénomènes tels
que la dominatior, la rationalisation, la représentation sociale etc ... ,
nous éprouvons un certain
sentiment d'insatisfaction.
L'insatisfaction
provient du fait que les résultats obtenus ne confirment qu'en partie nos
hypothèses de travail. C'est dire que les recherches devront se poursuivre
afin d'approfondir cet essai pour mesurer peut-être définitivement la
validité de ces hypothèses. Ensuite, quand bien même les concepts étudiés
sont connus (la différenciation catégorielle, la représentation, la domi-
nation ... ), nous les abordons sous un angle nouveau, ce qui nous amène
sur un terrain glissant du point de vùe
théorique et conceptuel.
Cependant, notre satisfaction est grande de constater que malgré
nos limites, nous avons pu saisir certains aspects de la vie des individus,
des représentations de leurs rapports avec autrui et d~ la perception
d'eux-mêmes et du prochain. N'est-il pas passionnant de manipuler une
variable comme la position sociale, dont la rationalisation permet
aux
individus de se différencier à travers leur représentation générale ou
spécifique, du rapport social, de soi et de l'autre. Les interactions
suscitent encore plus de passion, car l'on est toujours aux aguets d'un
résultat intéressant par les effets produits.
Si notre thème "différenciation' catégorielle et rapport de domination"
apparaît original par sa formulation, il n'en demeure pas moins que le
concept de différenciation catégorielle reste un processus psychosocio-
logique universel qui a été étudié et continue de l'être par divers autres
auteurs de différentes contrées. Ainsi ce processus a été étudié par
TAJF'EL et SHERIF sur des sujets américains ; OOISE, DESCHA1'1P (1968) sur
des sujets Européens ; PEABODY également a effectué ses recherches aux
Philippines sur des Philippins et Chinois. en 1968

:60
Les études sur le biais évaluatif de LEVlNE et CAMPBELL (1972)
ont porté sur des Hindous en Afrique OrienLale, des Syriens au Moyen-
Orient, des Arabes en Ethiopie, des Libanais en Afrique Occidentale, et
1
des Juifs en Europe.
Nous faisoms remarquer cependant que c'est DOISE (1976) qui a ap-
1
profondi ce processus de différenciation catégorielle par des recherches
sur le terrain et surtout par la conceptualisation des résultats qui ont été
présentés
sous forme de six propositions à la page 147 que nous reprenons
puisque très importants
1/ "Des différenciations de certains aspects de la réalité sociale
se produisent en liaison avec d'autres différenciations de cette réalité,
tout comme, selon le modèle du processu~ de catégorisation, certaines dif-
férenciations perceptives se produisent en liaison avec d'autres différen-
ciations perçues.
Dans le cas de notre étude, la différenciation se produit à travers
la perception que les individus ont de leur partenaire réel ou supposé en
liaison avec la perception qu'ils ont de la position sociale de ceux-ci,
ou de l'appartenance ou non à leur catégorie.
1j
Ainsi les ouvriers perçoivent défavorablement les cadres du fait de
i
,
la représentation qu'ils ont de leur position de dominant. Il en est de
t1•
même des enfants, des élèves, des femmes.
j
i
2/ La différenciation catégorielle donne lieu à desdifférenciàtions
lt
d'ordre comportemental, évaluatif et représentationnel.
f
En ce qui nous concerne, nous avons essayé de saisir le macanisme
de la différenciation catégorielle à travers l'évaluation que font les
1
sujets des individus et des rapports sociaux.
~!î!1ï
1
!1
1
1
i
/
... ...
/
1
t

_ 16J
Les différentes enquêtes sur la représentation de la valeur de
soi, de la catégorie opposée, du rapport social, etc ... , les résultats
obtenus et les ~alyses effectuées nous ont pprmis de montrer que la dif-
férenciation catégorielle donne bien à des différenciations d'ordre
évaluatif.
3/ La différenciation catégorielle se réalise aussi bien à
l'intérieur des domaines des comportements, évaluations et représentations
qu'entre ces domaines. Une différenciation dans un de ces domaines peut
donc être articulée avec une différenciation dans un autre de ces domaines.
Dans le cas présent, les aspec~s'comportementauxrestent sous-
jacents puisque ne constituant pas les éléments sur lesquels portent les
enquêtes.
Par ailleurs, nous nous sommes servis des représentations sociales
pour aboutir à l'objet de notre recherche qui est précisement l'évaluation
des individus et des rapports. Et l'articulation entre ces deux aspects
de la différenciation apparaît de toute évidence.
4/ Quand il y a différenciation à un des trois niveaux (compor-
temental, évaluatif ou représentationnel), il y a tendance à créer des
différenciations correspondantes aux deux autres niveaux.
En effet, il est certain que la position sociale est déterminée
par les rapports quotidiens, en d'autres termes, .l'on ne peut parler de
position soci~le sans se référer aux rapports qu'entretiennent entre eux
les individus. Ces rapports s'appuient nécessairemen~ sur des conduites
d'évaluation, sur des types de comportements.
Concrètement parlant, si les femmes perçoivent favorablement les
hommes, cette activité perceptive est liée d'une part à l'appréciation de

l C.')
_
0,-
la qualité des rapports entre elles et les hommes, d'autre part, à la
façon dont elles perçoivent les comportements de ces derniers à leur
égard. Ce qui correspond bien sûr à une activité d'évaluation.
5/ La différenciation du niveau comportemental exerce une détermi-
nation plus forte dans la genèse d'autres différenciations que les dif-
férenciations d'autres niveaux.
Cette proposition précise la cinquième et cela se réalise dans
notre étude lorsque nous considérons que la variable représentation
sociale est dépendante de la position sociale qui est quotidienne, et en
accord avec la conception marxiste, les conditions matérielles, la vie
des gens, leurs rapports de production,_leur comportement, déterminent
l'aquisition de leurs idéologies, de leurs représentations. Partant
les enfants se représentent défavorablement leurs parents, et il en est de
même des femmes à l'égard des hommes, des ouvriers à l'égard des cadres,
des élèves à l'endroit de leur professeurs.
6/ Les différenciations fournies par des insertions sociales
différentes, mais communes à plusieurs individus, relient les différen-
ciations individuelles aux sociales. La différenciati~n catégorielle
est
donc un processus psychosociologique reliant les activités individuelles
aux activités collectives à travers des évaluations et représentations
intergroupes" .
Du fait de_l~ur position sociale commune, plusieurs individus
formant une cat:égorie sociale donnée, appartiennen1; à_ une sorte de "tendance"
qui se caraétérise par Ga singularité dans une activité donnée.
C'est ainsi que dans l"activité de représentation d'un professeur
ou d'un élève, l'on peut reconnaltre l'activité perceptive de la catégorie
oociale des professeurs ou de celle des élèves. Et il en est de même pour
les individus appartenant aux autres catégories sociales.

1
_ 1G3 _
Nous nous sorrrnes alors situés dans le cadre des rapports de
domination, ce qui nous a permis de faire le lien entre d'une part la
position sociale (dominant - dominé), la nature de la représentation
(générale - spécifique), l'objet de la représentation (IN - OUT) et le
type de rapport et d'autre part la représentation de la valeur des gens
et des rapports sociaux.
Comme nous l'avons montré, la domination ne s'exerce pas de
la même manière selon qu'il s'agisse de~ rapports entre les hommes et les
femmes, ou ceux entre enfants et parents ou entre ouvriers et cadres ou
entre professeurs et élèves. De sorte que dans certains cas, la domination
est beaucoup plus formelle et plus saillante, dans ce cas, le pouvoir
repose pour l'essentiel sur des règles institutionnelles strictes et
formelles, comme il se passe dans l'entreprise entre ouvriers et cadres et
à l'école entre le professeur et l'élève. Alors qu'entre la femme et
l'homme et entre l'enfant et le parent, les rapports sont empreints de
moins de formalités institutionnelles, ils sont au contraire dominés par
beaucoup plus de subjectivités, de valeurs personnelles et d'initiatives
privées ou individuelles.
Dans ce cas, le pouvoir du parent ou de l'homme, bien qu'existant,
a plus de chance de s'estdmper, de s'adoucir.
i
f
t

" A travers la relation à autrui, l'activité psychologique
principale s'avère être une activité d'évaluation, dans une relation
de pouvoir. Activité relevant de la psychologie quotidienne qui se
caractérise paP la non internalité, et qui consiste à expliquer les
conduites de l'autre par les propriétés de celui qui se comporte.
L'erreur que commettent la plupart des gens, est que ceux-ci expliquent
ce que font les autres par ce qu'ils sont. Par ailleurs cela nous
arrive à travers le processus de l'attribution causale. La non inter-
nalité et l'attribution causale sont apprises à travers une conduite
d'évaluation " (BEAUVOIS, 1982).
En ce qui concerne l'évaluation des autres, de soi-même
les rapports ont servi de support aux' représentations sociales des
sujets. Ainsi dans la relation entre position sociale et représentation,
nous nous sommes attachés à montrer que l'exercice de la domination qui
place les individus dans des positions sociales inégales,.'1les..:arœne
systématiquement à se différencier dans la production. des représentations
qu'ils ont d' eux-mêmes, d'autrui et des rapports.
Ainsi globalement, à travers nos enquêtes, nous avons pu
dégager en nous appuyant sur une analyse de variance, une tendance
propre à chaque catégorie sociale en ce qui concerne les représentations
des gens et des rapports. Surtout nous avons montré que les catégories
sociales ayant la même position sociale ont une appréciation identique
des phénomènes, comme celles qui n'ont pas la même position soê~ale ne
se représentent pas les choses de la même façon.
Nous avons montré grâce à des techniques, des procédés connus
(différenciateur semantique, analyse en composoantes p~incipales,
analyse de variance, correlations, braliJstorming, enquête par question-
naires, echantillonnage), que la différenciation au niveau de

_ 165_
position sociale entraîne une différenciation au niveau des représenta-
tions sociales. De sorte que nous avons prouvés et vérifié leshypothèses
selon lesquelles :
1/ Les suJets dominants attribuent plus de valeur aux individus et
aux rapports que ne le font les sujets dominés.
2/ Les individus, quelle que soit leur position sociale, valorisent
plus eux-mêmes et leurpartenaire réel
3/ Les gens de la catégorie opposée, sont moins valorisé que le
partenaire réel par tous les individus, quelle que soit la position qu'ils
occupent (cfp 104).
4/ Les gens se valorisant plus qu'ils ne valorisent les gens de leur
propre catégorie. (P 106), et la seule exception "est au niveau des
enfants où les autres enfants sont plus valorisés qu'eux-mêmes.
5/ La catégorie d'appartenance est plus valorisée que la catégorie
opposée (P. 108).
6/ Les sujets attribuent plus de valeur aux individus de leur propre
catégorie qu'à leur partenaire réel. Mais l'hypothèse n'est pas vérifié au
niveau des hommes et des parents.
7/ Les gens valorisent plus ce qui est local ou spécifique que de ce
qui est général.
Mais cette hypothèse n'est pas vérifiée chez les enfants qui
attribuent plus de valeur aux enfants de leur catégorie qu'à leurs
parents (cfp 113).
Nous faisons remarquer qu'au niveau des effets principaux de
la différenciation, nous avons
introduit un élément qui nous a semblé
pertinente. A savoir que dans la représentation sociale, nous avons
distingé le général du particulier ou spécifique, car lorsque nous écoutons
par exemple

166
un homme parler des femmes, ou vis versa, au niveau cognitif il se trouve
que "les femmes" et "sa ferrme", ou "les hournes" et " son mari" sont
deux réalités non identiques bien qu'ayant des ressemblances. D'ailleurs
les résultats viennent de nous le prouver qu'au niveau de la perception
d'autrui ou de la perception des rapports, cette nuance doit être prise
en compte. Même si les cadres, les professeurs et les parents de façon
générale se ressemblent parce qu'ils exercent un pouvoir, ils ne sont
pas jugés de la même façon lorsqu'il s'agit de ses propres parents, de
ses propres cadres ou de ses propress professeurs.
C'est pourquoi il en ressort u~c différenciation très nette
dans la perception de ces deux aspects de la réalité psychosociale, à
savoir que pour toutes les catégories ce qui est général est: moins valorisé
que ce qui est spéd_fique.
Combien n'a pas été aussi notre passion de découvrir les effets
des interactions entre les variables, bien que toutes nos hypothèses
dans ce domaine n'aient pas été prouvées pour toutes les catégories.
Par exemple, l'hypothèse selon laquelle l'effet de la différen-
ciation générale - spécifique est plus fort chez les dominants que chez
les dominés et confirmée dans les rapports élèves-professeurs, ouvriers
cadres, alors qu'il est infirmé dans les rapports hommes - femmes et
enfants - parents.

_ 167 _
Nous avons également formulé l'hypothèse selon laquelle l'effet
IH - OUT était plus marqué chez les ouvriers et les cadres, ainsi que pour
les élèves et professeurs. Alors qu'il est infirmé chez les femmes et les
hommes, les enfants et les femmes etc ...
Dans ces deux interactions de premier ordre, nous constatons que
les enfants, les femmes, les parents et les hommes se comportent de la
même manière. Cette tendance est essentiellement due au fait que les
hommes et les parents valorisent respectivement plus leurs femmes et
leurs enfants, qu'ils ne le font des membres de leur propre Batégoric
Cela appelle à approfondir les recherches pour savoir pourquoi contrai-
rement aux autres catégories sociales, les parents et les hommes se
comportent ainsi.
Quant à l'interaction que nous avons appelée de deuxième ordre,
elle met en relation la position sociale (dominant-dominé), la représen-
tation du
IN-GROUP/IN-OUT ainsi que celle du Général e~du Spécifique.
Nous avons à l'aide de l'analyse de variance montré que l'ecart entre
dominant et dominé est plus fort quand i l s'agit du
IN-GROUP et dans le
Spécifique quand i l s'agit du OUT-GROUP et dans le Général, et cela pour
toutes les catégories en interaction.
Ces premleres interactions ont eu l'avantage de con-
firmer une fois de plus la pertinence des variables en jeu,
par les liens qui existent entre elles, et permettent par conséquent aux
individus d'agir en se différenciant les uns des autres. Si la position
sociale est un facteur de différenciation par conséquent permet aux
(
individus de définir leur identité sociale
par rapport aux autre~
c'est seulement parce que ces derniers ont conscience, et connaissance
de leur appartenance à une catégorie dominée ou dominante et de toutes
les situations émotionnelles et évaluatives comme le disait TAJPEL
(1972 P. 292) qui résultent de cette appartenance, qu'ils peuvent porter

1
_ 1GS _
f
1
1
f1
f
f
un jugement sur eux-memes et leurs partenaires à travers les représen-
i
tations sociales issues de ces connaissances.
r
tf
Notre deuxième volet de recherche concerne la différenciation
1
catégorielle au niveau de la représentation des rapports sociaux.
f1
Pour ce qui est des effets principaux, nous avons toujours à
t
l'aide de l'analyse de variance, confirmé les hypothèses retenues à
savoir
1/ Tous les sujets quelle que soit leur position sociale et
leur catégorie d'appartenance, valorisent plus les rapports spécifiques
que les rapports en général.
2/ Les individus des catég0rles dominantes attribuent plus de
valeur aux rapports en général et spécifique que ne le font les individus
dominés.
Enfin, aucune interaction significative entre les variables n'a été
trouvée, ce qui est confirmé par l'analyse de variance que nous avons pris
le soin d'effectuer.
Par ailleurs l'analyse des correlations nous a permis de constater
que les liens entre variable procèdent d'une organisation cognitive assez
élaborée, à savoir que d'un côté il existe une correlation positive et
significative entre les représentations générales et celles des rapports
en général des individus, de l'autre côté, un lien positif et significatif
entre les représentations spécifiques comme l'indique le schéma ci-dessous
Représentations Générales
Correlation
Représentations
1/
des individus
Générales des rapports
Significative
sociaux
Représentations Spécifiques
Correlation
lL;~eprésentations
1
2/
des individus
Spécifiques des
1
Significative
Rapports sociaux
J

.- 169 -
L'articulation des représentations sociales et de la position sociaJe des
sujets fait intervenir différents niveaux d'analyse décrits par Doise
(1982) dont le principal en ce qui nous concerne est le niveau intra-
individuel. Ce niveau d'après Doise se réfère aux modèles qui décrivent
la manière dont les individus organisent leur perception, leur compor-
tement à l'égard de cet environnement; notre étude fait intervenir égale-
ment et de façon plus modeste
d'une part le niveau positionnel " qui
intègre les explications de la différence de position sociale, préalable
à l'interaction pouvant exister entre différentes catégories de sujets"
et d'autre part le niveau idéologique qui suppose que "chaque société
développe des idéologies, des systèmes de croyances et de représentations,
d'évaluations et de normes, qui doivent 'justifier et maintenir un ordre
établi de rapports sociaux"
(opct).
Notre sujet

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\\ '7'
-
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A
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_ 177
A - Questionnaire utilisée par les huit populations
1 -
Enfant
2 -
Parent
3 -
Femme
4
-
Homme
5
- Ouvrier
6
- Cadre
7
-
Elèves de Lycée
8 - Professeur de Lycée

_ L78
ENFl\\NT
------------------------------------------------------------------------------
Cochez,à l'aide d'une croix,les mots qui,pour vous,semblent le mieux
caractériser d'une façon générale les parents
· ..... ~lesquins
·..... Ego1st es
·..... Menteurs
·~ ..~ n.enf ermés
·..... Hostiles
·..... Arrivistes
·..... Désordonnés
.."'f Autoritaires
·... . Na!fs
·..... Ambiti eux
·..... R~veurs
·..... tiabil es
·..... Calmes
· ..... Cultivés
· .. ·X· ::iociables
·..:x. Généreux
·...~ Ouverts
·..... Coopératif s
· .. r(.. Sympathiques
·..... Epanouïs
Cochez,à l'aide d'une croix,les mots qui,pour vous, semblent le mieux
caractériser d'une façon générale les enfan~s :
·..... Mesquins
·..... Egoïst es
·..... Menteurs
·..... Renfermés
••.• ;>< Hostil es
·..... Arrivistes
·...)( Désordonnés
·..... Autoritaires
·..... Na!fs
·..... Ambitieux
· ...X Rêveurs
·..... .tiabil es
·..... Calmes
·..... Cultivés
· ..... ::iociabl es
·..... Généreux
• ••.'''1.. Ouverts
1
\\
·..... Coopératifs
·..... 3ymp a thi qu es
· ..... Epanouïs
Tournez pour rem~~lr 13. pabe sUlvante.

ENF,z\\NT
- 179
--------------------------------------------------------------------------------
Cochez,à l'aiàe d'une croix,les mots qui,pour vous,semblent le mieux
caractériser vos propres parents :
·........ hesquins
............ E?;oïst es
............ ~lent eurs
............ Renfermés
............ ri.ostiles
............ Arrivistes
............ Désordonn és
............ Autoritaires
............ Naïfs
............ Ambi tieux
............ Rêveurs
............ dabil es
........... (;almes
::::,; Cultivés
Sociables
..··x Généreux
.. .. .... .. Ouverts
· .. )( Coop érati! s
...... ~~. Sympathiques
............ Epanouis
Cochez,à l'aide d'une croix,les mots qui ,pour vous,semblent le mieux
vous caractériser vous-même en tant qu'enfant
............ ~lesquin
............ Egoïst e
............ Menteur
............ Renfermé
........... Hostile
............ Arriviste
.
.......~ Désordonné
............ Autoritaire
............ Naïf
............ Ambi tieux
•.• ,.';x. Rêveur
............ habile
........... Calme
............ Cultivé
... X. Sociable
............ Généreux
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............ Coopératif
............ Sympathique
............
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Tournez pour rempllr la page suivante s'li vous pla!t.

-------~~~~~~~----------------------~~~-----------------------------------------1
Cochez,à l'a~d8 j'une croix,les mots qui,pour vous,semblent le mieux
caractériser d'une façon générale les rapports qui existent entre les parents
r
et les enfants :
1
·
;)olidari té
l
·
~ Tension
. . . . . .
.œtraide
· ... ~X Inàiff érenc e
· . . . ..
olmi ti é
. . . . . . Agress:J.vité
. . . . . . Attirance mutuelle.
· . . . . . Pouvoir
. . . . . . Fraternité
.,' . ..J<: Pat ernalisn:e
. . . . . . Démocratie
· ....• Soumission
••...• Tendresse
· •.. X- Routine
. . . . . . Respect mutuel
· . . . ..
Confli t
·
>< Bi env eillanc e
·
Hi~rarchie
· . . . ..
Intérêt
. . . . . . ~égociati::ln
. . . . . . .
Souplesse
• . . . ..
Enrichi ss em en t
mu tu el
..•.•• Concertation
• . . . ••
Toléran.c e
••.••• Compétition
•.•••• Collaboration
•..•••
~ploitation
-------------------------------------------------------------------------------
Cochez,à l'aide d'une croix,les mots qui,pour vous,semblent le mieux
caractériser vos propres rapports avec vos parents :
------------------------------------------------------------------------------
• • • . .• Solidari t é
· ....•
Tension
•.•.••
Entraide
••..•. Indifférence
• • • . ••
iuni ti é
· ...X. .à.gr eS sivit é
•••..• A.ttirance mutuelle
• .••.• Pouvoir
.••••• Fraternité
•••••• Paternalisme
.•.•.• Démocratie
• • • • •• Soumi ssion
•••. ";4 Tendresse
....•. Routine
. . . . . . . Respect mutuel
· . . . .. Conf li t
... X Bienveillance
•..... diérarcnie
·
Intérêt
·
Né6oeiat~on
• . . . ..
Soupl esse
... ::~; E..."'1rieh1.ssement mutuel
· . . . . . Cone ertat:;.on
. . . . . .
Tolérance
· ....•
~ampétltiün
. . . . • .
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. . . . . .
ixJlùita~:~n

182
-
PAREN';>
Cochez,à l'aide d'une croix,les mots qu~,pour vous, semblent le mieux
caractériser ct 'une façon générale les parents
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·.......... Autoritaires
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............ Ouverts
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........... Sympathiques
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Cochez,à l'aide d'une croix,les mots qui,pour vous, semblent le mieux
caractériser d'une façon générale les enfants:
............ Mesquins
............ Egoïst es
Menteurs
..
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..
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. . . .
............ Renfermés
........... Hostil es
............ Arrivistes
............ Désordonnés
............ Autoritaires
............ Na!fs
............ Ambitieux
·.. 1'-. Rêveurs
............ habil es
............ Calm es
............ Cul ti vés
............ Sociabl es
............ Généreux
............ Ouverts
·..x. (;oopératifs
........... Sympathiques
............
Epanouïs
Taur:1ez .Jour rempll:::' la pace suivante.

_ lR2
PARENT
Cocnez,à l'a1àe d'une cro~x,les mots qui,pour vous,semblent le mieux
caractérise~ VOs propres enfants ;
·..... Jiiesquins
·..... Egoïst es
·..... l'J ent eurs
·..... Renf ermés
·..... Hostil es
·..... Arrivistes
·..... Désordonnés
·..... Autori taires
·..... Naïfs
·..... Ambitieux
·..... Rêveurs
·..... habil es
·...~ Calmes
·..... Cultivés
•••• ':f-.. So ciabl es.
·..... Généreux
·..... Ouverts
· ..... Coop ératif s
·..... Sympathiques
·...f.- .ë:panouïs
l;ochez,à l'aide d'une croix,les mots qUi,pour vous,.semblent le mieux
vous caractériser vous-même en tant que parent :
--------------------------------------------------------------------------------
·..... Mesquin
·..... Egolst e
·..... Ment eur
·..... Renf ermé
·..... l10stil e
·..... Arriviste
·..... Désordonné
·..... Autoritaire
·..... Naïf
·..... Ambi heuI
·..... Rêveur
·..... Habile
·..... Calme
·..... Cultivé
·..... Sociable
·..... Génér eux
· ..... Ouvert
·...~ Coopératif
· ..... Sympathique
·..1·' . Epanoui
'i'ournez pour remplir la pae;e SU1'lance s'il vous plaît.

_ 103 _
PAREN'i'
Cochez,àl'aide d'une croix,les mots qui ,pour vous,semblent le mieux
caractériser d'une façon générale les rapports qui existent entre les parents
et les eIÛ~nts :
Solidarité
· . ..)<. Tension
Entraide
Indiff érenc e
Amitié
Agressivi té
Attirance mutuelle
.~
~ Pouvoir
.'
. Fraternité
·..... Paternalisme
Démocratie
Soumission
· . ·· ..k Tendresse
·
Routine
..... Resp ect mutuel
Conflit
Bienveillanc e
Hiérarchie
Intérêt
·..... Négociation
Souplesse'
Enrichissement mutuel
·..... Concertation
·..... Tolérance
·
Compéti tian
..... Collaboration
Exploitation
--------------------------------------------------------------------------------
,
Cochez,à l'aide d'une croix,les mots qUi,pour vous,semblent le mieux
caractériser vos propres rapports avec vos enfants :
.
--------------------------------------------------------------------------------
.••••• Solidarité
•••••• Tension
• •.••• Entraid e
•••••• Indifférence
• • • • •• Ami t.i é
•••••• .Agressivité·
"
• ••,.,.. Attiranc ê mutuelle
• • • • •• P.ouvoir
•.••.• Fraterni~é
•.•••• Paternalismè
• • • • .• Démocra:j;i e
••••.• Soumission
• • •..Y-.. Tendr es s e
• ••• "
Roùtine
· •••.•• Respect mutuel
• • • . .• Confli t
.••...
Bienveillance
.•.... Hiérarchie
· ..... Intérêt
... ~. Négociation
· . . . .. Soupl esse
• ••• 'l,.
Enricilissement mutuel
· ... "
Cone erta t ion
· . . . .. Tolérane e
. . . . • .
Compétition
. . . . . .
Collaboration
• . . . . .
c:mlOli:ation

FEMME
_
184
Cochez,à l'aiàe à'une croix,les mots qui,pour vous,semblent le mieux
caractériser à 'une façon ôénérale les femmes
-------------------------------------------------------------------------------
·..... Mesquines
·..... Ego'ist es
·..... lw1ent euses
·..... Reni ermées
·..... Hostiles
· .'·X· Arrivistes
....... Désordonnées
A
· ....
~
Au tori tai= es
·..... ifaJ:ves
.. -X· Am bi ti eus es
·..... Rêveuses
· ..'X. habiles
·..... Calmes
·..... Cultivées
·..... Sociabl es
.. ~.. Généreuses
· ..... Ouvert es
·..... Coop ératives
·.~.. Sympathiques
·..... EpanouIes·
Cochez,à l'aide d'une croix,les mots qui,pour vous,semblent le mieux
caractériser d'une façon générale les hommes
·..... Mesquins
· . .:Jé:". Egoïstes
·..... M.enteurs
·..... Ren!' ermés
·..... hostil es
·..... Arrivistes
·..... Désordonnés
.,x.x-: Âutori taires
·..... Nalfs
.-
·..... Ambitieux
·..... Rêveurs
·..... Habiles
·..... Calmes
·..... Cultivés
.. .L. Sociables
·..... Généreux
· . ...x-: . Ouverts
·..... Coopératifs
·..... Sympathiques
·..... EpanouJ:s
~-
;:.ufin, indiquez votre sexe:
"'0 .
t
t
1 . -
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , e
ournez S 11. vous pla! t
pour remplir la page SUlvante.

FEMME
185 --
~ocnez,~ l'alUe a'une croix,les mots qui,pour vous,semblent le mieux
caractéris"er votre conjoint
:
·..... l'lesquin
·..... Egolste
· ..... Î'lent eur
· ..... j1enf armé
·..... rlostil e
.......... Arriviste
............ Désordonné
............ .Autoritaire
........... Nalf
........... Ambi ti eux
........... Rêveur
............ Habile
........... "aime
·..)( . I.:ulti-,é
............ Sociable
"".X" Généreux
.. .z. Ouvert
• .•.JI. • Coopératif
"".YJ/. " ;;;ympathiqùe
............ Epanoui
-------------------------------------------------------------------------------
~ochez.à l'aide d'une croix. les mots qui.pour vous.semblent le mieux
vous caractériser vous-même en tant que femme
-------------------------------------------------------------------------------
............ I~lesquine
............ Egolst e
............ Nent eus e
............ Renfermée
............ Hostile
............ Arriviste
,,"" Désordonnée
" "
"
........... Autoritaire
.......... " Na1ve
............ Ambitieuse
............ Rêveuse
............ Habile
............ Calme
............ Cultivée
............ Sociabl e
• ••.J(••
Généreus e
.... .. ..)t(." ..
Ouverte
.. ·X· Coop érati ve
........... Sympathique
· ....... ~panouï e
'l'ournez pour remplir la page SUlvante s 'll vous plalt.

186
FEMME
Gochez,à l'aide d'une croix,les mots qUi,pour vous,semblent le mieux
caractériser d'une façon générale les rapports qui existent entre les hommes
et les femmes:
... ;(. Solidarité
· ...•• 'l'ension
• . • • ••
Ül traid e
· . . . .. Indiif érenc e
• •••••
Ami tié
...•.. Agressivité
..•... Attirance mutuelle
• • J • • •
Pouvoir
..•.... }raternité
...... Paternalisme
• ..... Démocrati e
· ..•.. Soumission
...•.. Tendresse
...... Routine
... X. Respect mutuel
· ..... Conflit
· . . . .. Bi env eill acc e
.•.... riiérarchie
...... :;:ntérêt
•..... Négociation
•...•. Souplesse
•..•..
Enrichissement mutuel
.•••.. Concertation
· . . • .. 'l'ol éranc e
•••.•.
Compétition
· . • • •• Collaboration
...••• Exploitation
---------~----------------------------------------------
--------------- ----------
~ochez,à l'aide d'une croix,les mots qui,pour vous,semblent le mieux
caractériser vos propres rapports avec votre conjoint(e)
:
... .,x. Solidarité
· . . . .. 'i'ension
· . . . .. Entraid e
...•.. Indi:tI érence
•• , ••• Amitié
...•.. Agressivité
•••.•• Attirance mutuelle
· ••..• Pouvoir
..••.. Fraternité
.•••.• Paternalisme
...•••. Lémocratie
...•.. Soumission
·.. x: Tendresse
...... doutine
... ,)(. .i.espect mutuel
· . . . .. Confli t
· .. . . .
3i e.'lV eill anc e
· . . . ..
;ii é:- arcr..i e
.......
'::ltérêt
:~ ét,oclat:;.O.'l
.::.ouplesse
i.n:::,i C!u ss em en t
iDU tu el
• .. ,x;- •
~Gnc e::-t a tion
····X· ·.c c é:'aJ1C e
_owp et.:. :::'01:1
- .....~... '.-(; ~ i M. (;0 ~ ~ ': i ') ~

HOMME
Cocnez,à l'aide a'une croix,les mots qUl,pOur vous,semblent le mieux
caractéris·er d 'une façon oénérale les femmes
·..~ .. Mesquines
·....... Egoïstes
............ rient eus es
........... Rpn1 ermées
............ Hostiles
............ Arrivistes
· .......... Désordonnées
............ A.u tori taires
.' .......... ii aïves
·......... Am bi ti eus es
.. .. .~ ... Rêveuses
·. x. .. liabil es
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............
Cul ti vées
............ ':>ociabl es
............ Généreuses
............ ùuv ert es
............ Coop érati ves
............ Sympathiques
............ Epanouïes
Cochez,à l'aide d'une croix,l.es mots qui ,pour vous,semblent le mieux
caractériser d'une façon générale les hommes
............ Mesquins
............ Egoïst es
............ iVient eurs
............ Reni' ermés
............ rlostil es
............ Arrivistes
............ Désordonnés
............ Autoritaires
.. .. X .... Na1fs
.......... .Am biti eux
........... Rêveurs
........... Habil es
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·.......... Cul tivés
><
........... Sociabl es
............ Généreux
·..~ . ùuverts
............ Coopératifs
............ Sympathiques
............
Epanouls
t-A"~e..-I) \\..\\N
.
;:.Dfin, indiquez votre sexe:
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ,et tournez s':l vous plaît
pour rempnl" la page SUlvante.

L U U
HOMME
Cochez,à l'ald~ é'une croix,les mots qUi,pour vous,semblent le mieux
caractériser. votre conJolnte :
·........ ~.esquine
............
Egolste
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........... Renfermée
............ nos til e
............ Arriviste
.......... Lésordonnée
· ...... Au tori taire
·...... Na1ve
· ; .x .. AIDai ti eUs e
·..... Rêveuse
nabil e
/
·.....
·..... Calme
....... Cultivée
· ..)( .. Sociabl e
· .. !-.. . Généreuse
....... Ouverte
·...... l;oopérative
....... .3ympatnique
........ Epanou:ie
Cochez,à l'aide d'une croix,les mots qui ,pour vous,semblent le mieux
vous caractériser vous-même en tant qu'homme
·...... Mesquin
·.x .. Ego1ste
·.... . Menteur
·..... Reni ermé
·...... ho stH e
·..... Arriviste
· ...... Désordonné
·..... Autoritaire
·..... Na'!!
· ..... Ambitieux
·..... Rêveur
·..... dabile
· . X •• Calme
· ..... Cultivé
· . X .. Sociable
·..... Généreux
·.......... Ouvert
............ Coopératif
............ Sympathique
............
~panouï
Tournez pour remplir la page SUlvante s'll VJUS .?laît.

OUVRIER
----------------- ---------------
0
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

_
~ochez.à l'alde d'une crolx,les mots qUl,pOU= vous,sembl~n~ .~ ~:~~x
caractérlser a'une façon générale les cadres:
· . · ..
L\\esquins
· . · .. Sgoïstes
·. ·. r'lenteurs
· . · . Renf ermés
'X' hoselles
·
.. Arrivistes
·.
Désordonnés
·. .X: Autori taires
"X Naïfs
· " "
. Ambi tieux
· ..
"
Rêveurs
· . · ..
daoll es
·'i' "alm es
Cultlvés
· '" '" .
Sociables
· . '" ... '';énéreux
· . Guverts
· .. ·
Coop éra tli s
· .
.:;,ympa "'el1lqu es
· . '7 E.panouïs
Cocuez,à l'alde d'une crolx,les mots qUl,pOU: vaus,3~~~~2~~ _s ~:~~.
caractériser d'une façon générale les puvrlers
·. · .. l':esqui~s
'" . '" . "
Egoïst es
· . ·..
l'l en t eurs
· . '" . '" '" Renfermés
nostiles
'" '" " " " "
· .. ·. lrrivistes
.
" .. '"
Désordon:lés
·.·.. Autori taires
· 'X' Naïfs
·. ·." . Amei ti eux
.
"
" '" " "
Rêveurs
· . '" .. " lia::>il es
·
.
'" . "
"
Cal:n es
'Y' Cultivés
" .::-
'" '"
,)oc iabl es
·. · . · . Généreux
... y:. uuverts
·X·· Coop éra i:lfs
· . · . 5:/lDp a thlq '.les
· .. · .
~p anouïs

ùUV1UEn
-------------~---------------------------------------------------------------
.._-
Cocnez,à l'aide d'une crcllx,les mots qUl,poUr vous,semblent J.-' .nleUX
caractériser vos propres cad~es :
--------------------------------------------------------------------------------
·.. x. . f'; esq'.11:15
· . .,x. ;:.golst es
Nent eurs

• •
III
..
III
aenr ermés
. . . .
III
. . . . . .
J
............ H.os til es
............ Arrivistes
............ Désordonnés
............ Au tori t a1r es
.. .. ........ l~ aïf s
.. )<. Am bi ti eux
............ l1.êveurs
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habil es
............
Calmes
·.X" ~ul t:J.v és
.. ..
.. ..
Sociabl es
............ Généreux
· ..>.<••. ùuverts
............
Coopérat1fs
· .~ .. Sympathiques
............
Epanouî s
Cochez,à llaide d1une cro1x,les mots qU1,pour vous.semDl~n: l~ ~~eux
vous caractériser vous-même en tant qu'ouvrler
-----------------------------------------------------r-- -----------------------
..•••.
l'lesquin
• • . ...
Egoïst e
• • • • ••
fil en t eur
• • • • ••
ct. enf er:n é
• .•..•
hostile
••••••
Arriviste
• . . • ••
Désordonné
· . • • .•
Au t 0 ri t ai r e
· • • • ••
Nalf
••.•••
Ambitieux
· . • . ••
Rêveur
· . . . .•
ha bi le
· . h.. Calm e
. . . . . .
Cultivé
· . . .x. Sociabl e
· .. 1\\ . ..; énér eux
· .. ?<.. ùu vert
... X. Coop érat.:.:
• ...X . SjlIJp a thiq U e
':'ua:1ou·:;:

OUVRIER
1
Cocoez,à l'g,ic.e
]
~
1
HIE:'
c.:":)~;(,les mots qUl,p'H.lr '/ous,:c;er.;:Jle!1ê ~e ::,;:.
caractérlser d'une façJp ~énéralA les ~appo~ts Qui
eXls~ent e~:~2 ~es C~j~(
l
les ouvrlers
:
::loli darl t é
·.x. .. 'l'enSlon
Entraide
· .... -, Indifférence
.~i ti é
· .. x..-. . Aggress1v.:.té
d.ttirance mutuelle
· .. X . Pouvoir
f rat erni t é
Pa t ernali sm e


1-
• • •
Démocrati e
Soumission
Tendress e
Routine
Respect mutuel
· .. X. \\..onfli t
:::X: 3i envei1la.nc e
ni érarcni e
... -X . Intérêt
.'l'égociatlon
Soupl ess e
Enrichissement mutuel
Conc erta tion
Tol éranc e
Compétitlon
Coll abora ti on
âploi taUon
Cocnez,à l'aide d'une croix,les mots qui,pour vOus,sem~lent le ml~
caractériser vos propres rapports avec vos caàres :
.
.
--------------------------------------------------------------------------------.
· ..••.
Solidarité
· . . . . .
1'e11sion
..•..•
Entraiàe
· ...~. I:ldiff érenc e
. . . . . .
AlDitié
• .. )ç •• Agressi vi té
· .•..•
Attirance mutuelle
• .•... Pouvoir
• .••••
Fraternité
· .. ;<. Pa ternali sm e
· ...••
Démocratie
1
....•.
Soumission
· . . . . .
'l'endresse
1
· .. X. rl-outine
t
. . . . . .
Respect mutuel
....•.
(;onflit
f
. . . . . .
1Henveillance
1
· . .0::.. ,li érarchi e
1
. . . . . .
~ntérêt
. . . . . .
Jégociatlon
. . . . . .
'::;ouplesse
1
~nr:cnJSSt::merlt XU::Ut'J.
,
... x.

CADRE
L9..>
-------------------------------------------------------------------------------
Cochez,à l'aide d'une croix,les mots qui,pour vous,semblent le mieux
caractériser ci 'une façon générale les cadres :
-------------------------------------------------------------------------------
.. ~. Î'lesquins
· ..)(" . Egoïstes
·..... !'lenteurs
·..... Renf ermés
·..... Hostiles
·..... Arrivist es
·...... Désordonnés
·..... Autoritaires
·..... Naïfs
Ambitieux

• • • •
<Il
· ..... Rêveurs
·..... Haoil es
·..... ~almes
·.. ~. Cul tivés
·..... Sociabl e",
·..... Généreux
·..... Ouverts
·..... Coop ératifs
·..... ~ympathiques
·..... E.panouïs
Cochez,à l'aide d'une croix,les mots qui,pour vous,semblent le mieux
caractériser d'une façon générale les ouvriers
·..... j'Jesquins
·..... Eg;oïst es
·..... Ment eurs
·..... Renfermés
·..... clostil es
·..... Arrivistes
·..... Désordonnés
·..... Autoritaires
·..... Naïfs
·..... Ambitieux
·..... Rêveurs
·..... tiabil es
·..... Calmes
·..... Cul ti vés
:::
Sociaol es
~ Génér eux
... X. 0uverts
·..... Coopérahfs
· ...... Sympathiques
·....... ipanouïs
Inàique z l::;~ vot~e statut:
• . • • • . • • • • • • • . • • • • • , pt
-
tournez
.
pour rem;> ,.
~ ::.. ;"
la page SUlvante s'il vous ~lalt.

1
194
~.
CADRE
1
Lochez,à l'alàe d'une croix,les mots qui,pour vous,semblent le mieux
caractéris~ vos propres ouvriers :
............ Nesquins
·......... Egoïstes
............ l'ienteurs
............ nenr ermés
li
............ Hostiles
t
............ Arrivistes
~r
........... Désordonnés
[
.. ' .........
Autoritaires
........... Naïfs
............ Ambitieux
1
............ Rêveurs
............ habiles
f
............ Calmes
............ L;ul ti vés
............ Sociabl es
............ Généreux
1
·.. ~. Ouverts
............ Goop ératifs
...X. Sympathiques
............
Epanouïs
Cocnez,à l'aide d'une croix,les mots qui,pour vous, semblent le mieux
vous caractériser vous-même en tant que cadre
............ Ï'lesquin
............
Egoïst e
Nenteur
..
III
. . . . . . . .
............ ttenf ermé
............ ï10stile
............ Arriviste
............ Désordonné
............ Autoritaire
............ Naïf
............ !mbi tieux
............ Rêveur
............ Habil e
.. .. ........
l.alme
............ Cultivé
... X. Sociabl e
............ Généreux
· .. :1-. Ouvert
... ~ . i..oopératif
.. y .. Sympathique
.. .. .. .. . ..
:.p anouï
'lùU!':l8Z
pou:- remplJ.r' la paGe suivante s '::..1 vous ~l3.~t.

CADRE
- 19:::'
-
-------------------------------------_.-. -------------- -------------------------
Cochez,à l'aide d'une croix,les mOts qui,pour vous,semblent le cieux
caractériser à ''.me façon éSénérale les rappo~ts qui existent entre les cad=es
et les ouvriers:
-----------~------------------------------------------
-------------------------
•.••..
Solidarité
• • • • ••
'1' ens ion
. . . . . .
Entraide
. . . . . .
Indifférence
.•••..
Amitié
. . . . . .
Agressivité
.•.•..
Attirance mutuelle
• •••.• Pouvoir
•..•.. Fraternité
....... Paternalisme
• .....• Démocrati e
· ..•.. .3oumission
••.... Tendresse
.. X .. Routine
· . . . . . Respect mutuel
...•.. Conflit
· . . . .. Di env eillana e
· . . • •• hi ér archi e
•...... Intérêt
. . . . . .
Négociation
· . . . ..
Soupl ess e
.
•.••.•
Enrichissement mutuel
•••••• Concertation
• .•... Tolérance
....•• Compétition
• . ~. Collaboration
· . • . .•
Exploitation
Cochez,à l'aide d'une croix,les mots qui,pour vous,semblent le mieux
caractériser vos propres rapports avec vos ouvriers:
-------------------------------------------------------------------------------
·..X. Solidari té
· • • . •• Tension
• . • . ••
i.ntraide
· . . . .. Indiff érenc e
· .• )<.. Ami t i é
•.•••• Agressivite
•.•..• Attirance mutuelle
••••.• Pouvoir
•••.•• Fraternité
•....• Paternalisme
• ••••• Démocrati e
• . . . •. Soumi ssion
· ..•.. Tendresse
· ..... Routine
.....• Respect mutuel
. . . . . . Conflit
• . . . .. Bi env eillanc e
. . . . . .
diérarchie
. . . . . .
Intérêt
. . . . . . ~égociatlon
. . . . . .
Souplesse
. . . . . .
wrichissement mu,uel
. . . . . .
Concertation
· . . . ..
~ol éranc e
. . . . . .
Compétltloll
. . . . . .
Collabora:ion
. . . . . .
~xp~oltatlo

196
ELEVE
Coche~,à l'aide d'une croix,les mots qui ,pour vous,semblent le mieux
caractériser d'une façon ~énérale les professeurs:
,·,esq uins
~oïstes
i'J ent eurs
iienf ermés
nostil es
·.. .. A.rrivistes
~
· ... ;~... Désordonnés
Autori taires
~{aïfs
• • • • Â
.Unbi tieux
·.. . ;-:. .iêveurs
ilabil es
Calmes
· . . . 7 .
Cultivés
· •.. .x. .:3ociabl es
Cénéreux
Ouverts
Coopératifs
• ••• f1'!..
Sympathiques
Epanouis
----------------------------------------------------------------------------------
Cochez,à l'aide d'une croix,les mots qUi,pour vous, semblent le mieux
caractériser d'une façon 5énérale les élèves:
,
------------------------------------------------------------------------~--------
·..... Î'lesquins
· •.. X
Egoïstes
·..... l'lent eurs
·..... Renfermés
·...... Hostiles
·..... AIrivist es
·... "')(., Désordonnés
·..... Autoritaires
·...... Naïfs
· ... r
Ambitieux
• .... )<é
Rêveurs,
·...... Habil es
·...... Calmes
·....... Cul tivés
·.•• X Sociables
• ••• p<.
Généreux
· ...... Ouverts
· ...... Coopératifs
• ••• ;1.
Sympatniques
· ..... Spanouïs

19i
ELEVE
--------- -------------------------------------------------------------------------
Cochez,à l'aide d'une croix,les mots qui,pour vou~,semblent le mieux
caractériser vos propres professeurs:
·......... Î'lesquins
............ tgo'istes
............ henteurs
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............ liostil es
........ ;, .. Arri vist es
· ...,x Désordonnés
........ ~ Autoritaires
............ Naïfs
............ Ambi ti eux
............ Ltêveurs
............ rlabilef'
·... /. (;almes
• ••• ;<.
Cultivés
• ••• r-'
Sociabl es
............ Généreux
·... "" Ouverts
........ ~ Coopératifs
...... .. 11<.
Sympathiqu es
............ E;panouïs
Cocbez,à l'aide d'une croix,les mots qui,pour vous.semblent le mieux
vous caractériser vous-même en tant qu'élève:
----------------------------------------------------------------------------------
............ },esquin
............ Egoïste
............ ~jent eur
............ Reni ermé
............ Hostile
............ Arriviste
............ Désordonné
............ Autoritaire
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............ Ambi ti eux
............ ttêveur
............ habile
........ X
Calme
............ Cultivé
·... "" Sociable-
............ (; énéreux
............ Ùuvert
· ... ~ Coop éra ll1
· ... X :':'ympatJ,j quo
........... ;:,panou'':-

198 _
[LEVE
~ochez,à l'aide d'une sroix,les mots qui,pour vous,semblent le mieux
caractériser a.lune façon générale les ra;Jports qUl
existent entre les profefr-
seurs et les élèves:
Soli dari t é
'tension
Ectraid e
·.. ......... Indift ére~'lce
Ami ~ié
• • • • ;..4
Agr essi wi. té
Attirance mutuelle
Pouvoir
Fraternité
Pat ernalisme
Démocrati e
Soumission
Tendresse
1
,
• ••• ;.L.
Routine
i
• ••• ;r:.
aespect mutuel
"
Confli t
Bi env eillanc e
t
di érarchi e
t
·.. ...
1
'.
Intérêt
i
Négociation
~
Souplesse
~
[
Enrichissement mutuel
1
Concertation
~
Tolérance
~1
Comp éti tion
1
Collaboration
· ••. il- Expioi tation
t
---------~~ch~~~~-~~~~~~~~:~~-~;~~~~î~~~~ts qU--i~~~~;-~~~:~:~~~î~~-î~-:~~- i
caractériser vos propres rapports avec vos professeurs:
1
--------------------------------------------------------------------------------
f
Solidari té
t
Tension
!:1
Entraid e
IndUf érenc e
J
'.'
·........ Amitié
"
,
A.gressivité
·..... Attirance mutuelle
!
Pouvoir
t
Frat erni té
l
Pat ernalisme
t,
Démocratie
i
Soumission
~
Tendresse
J'
Routine
i
Resp ect mutuel
!
Gonili t
Bi env eillanc e
1
,
di érarchi e
!
Intérêt
f
Négociati on
~
Soupl esse
i
·...
f
/.
Enrichissement mutuel
Concertation
Tolérance
Comné:i tiO:1
Collaboration

_ 199
1
PROFESSEUH
••
---------------------------------------------------------------------------------- 1
Cochez,à l'aide d'une croix,les mots qUl,pour vous,semblent le mieux
1
f.
caractériser d'une façon générale les professeurs:
----------------------------------------------------------------------------------- !
1
·.....
f,
l'iesquins
·
f
..... iboïstes
f
· ..... ['lent eurs
t
· ..... .ieni ermés
f
·..... riO s til es
• •••'J... Arrivistes
1
Désordonnés
,



.I • • •
·..... Autori taires
~
·..... Naïfs
·..... Ambi tieux
·..... Rêveurs
·.. ... tlabil es
·.. ).\\. . Calmes
· .... " Cul tivés
·..... Sociabl es
·..... :';énéreux
·..... Guverts
·..... Coopératifs
· .. X. Sympathiques
·..... Epanouïs
Cochez,à l'aide d'une croix,les mots qui,pour vous,semblent le mieux
caractériser d'~ne façon générale les élèves:
---------------------------------------------------------------------------------
· . >(.. Ivlesquins
·..... Egoïstes
·..... ~lent eurs
·.)(.. Renf ermés
·..... Hostiles
·..... Arri vist es
·.~ .. Désordonnés
·..... Autoritaires
·..... Naïfs
·..... Ambi ti eux
· . >(.. Rêveurs
·..... Habiles
·..... Calmes
·..... Cul tivés
::X: : Sociabl es
Généreux
·.x .. OUverts
·..... Coop ératiis
·..... Sympatr.iques
" .....
i:.p anou"i s

~uo
PROFESSEUR
-----------------------------------------------------------------------------
~Gcnez,à l'aide d'une croix,les mots qui ,pour vous,semblent le mieux
caractériser vos propres élèves :
-------------------------------------------------------------------------------
·..... hesquins
·..... Egoïst es
:: X:: bent eurs
dent ermés
..... Hostil es
.~
~. )(..
Arrivistes
·. .. Désordonnés
.. X:. Autoritaires
·. .. Naïfs
:
Ambi ti eux
:X: : Rêveurs
·..... iiabiles
·..... Calmes
·..... Cultivés
·..... Sociables
·..... ~énéreux
· . >(.. ûuverts
·..... Coopératifs
· .X.. Sympathiques
·..... Epanouis
Cochez,à l'aide d'une croir~les mots qui ,pour vous,semblent le mieux
vous caractériser vous-même en tant que professeur :
·..... l'lesquin
·..... Egoïste
·..... Nenteur
·..... iienf ermé
1
·..... hostile
·..... Arriviste
·..... Désordonné
·..... Autoritaire
·..... L'laïi
·..... !mbitieux
·..... Rêveur
:: X:: dabile
~alme
·..... Cultivé
·..... Sociabl e
Généreux
:::X-: : Ouvert
·.x.. Coop ératlf
·..... SympatInque
· ..... Epanoul
Tournez pour rempl:r la p ag e sui v "ln ~ '3
vous pla!t.

202
B -
Différenciateur semantique utilisé pour la construction
des échelles de valeur.
1)- Différenciateur de la perception des individus
2)- Différenciateur de la perception des rapports.

203
1
~
3
L
'1
0
-~ -1-3
..3 .t -1 0 --i -L .~
5
2 ..,
0
- t ·2 -3
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1
1
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1
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1 1lf:>.u~",)
1
1
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1
1
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l!o ... k
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- - - - - - - - ~ - - - > - - - - -
- ---
189
HOMME
Cocnez,à l'aiae d'une croix,les mots qU~,pour vous,semble~t le mieux
caractér~ser d'une façon générale les rapports qui eX1.stent en"tre les hommes
et les femmes:
. . . . . . Solidarité
· . . . ..
Tension
· . . . . .
Entraide
.'
. . . . . .
Indifférence
.. X .. Amitié
. . . . . .
Agressivité
.. X .. Ùtirance mutuelle
· . . • .. Pouvoir
. ! • • • • • 1<raternité
.•.... Paternalisme
• .•... Démocratie
•..... Souffiission
·.x. .. Tendr ess e
. . . . . . Routine
•..... despect mutuel
•.•... Conflit
. . . . . . Bienveillance
· . • . .. hi ér archi e
. . . . . .
lntérêt
. ,
. . . . . . l~égociation
• . . . •. Soupl esse
•...•.
Enrichissement' mutuel
.•.•.. Concertation
••.••. 'tolérance
• • . • ••
Comp éti tion
.••••• Collaboration
.•..•• Exploitation
----------------------------------------------------------------------- ----------
Cochez,à l'aiàe à'une croix,les mots qUi,pour vous,semblent le mieux
caractériser vos propres rapports aveC votre conjoint(e)
:
---------------------------------------------------------------------------------
. . . . . . Solidarité
· . . . . . 'i'ension
.....•
Entraide
.•.••• Indiftérence
• • 1 • • •
ÀIIli ti é
.•.••• Agressivité
•. X •• Attirance mutuelle
• ••.•• Pouvoir
....•. Fraternité
..•••• Paternalisme
.•.•••• Démocratie
...••• Soumission
· . X .. ri'endresse
· . • . •. .d.ou tine
•• 'Xo •• iespect mutuel
1'" _ _ ~.,
~
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1
~Q. ,·k 1

- 205
C - Moyennes des notes obtenues par les sujets aux six
Items du questionnaire

PERCEPTION
rES
ENFANTS
1
- 206
~ A B C 0 E F To-rAL
SUJE TS
l
+ 0,67
+ 1,07
+ 0,76
+ l ,05
- 1,4O
+ 1,54
- - -
2
+ 0,84
+ 0,84
+ 0,52
+ 1, 10
+ 0,38
- 0,48
3
- O,Q7
+ 0,09
+ 0,20
- 0,84
- 1, 17
- 0,29
f-
- - - - -
4
- 1,J5
+ 0,64
- 0,22
- 0,81
- 1,25
- 0, :)7
I--~-'
---- . ~-- ---- ---
5
+ 0,.67
+ 0, 17
+ 0,86
+ 0,86
- 0,61
+ 0,71
-
-
--
-
6
+0,65
+ 0,85
- 1,02
+ 1, 16/, + 1,10
- 0,4 7
"
1 - - '
-
7
+ 0,29
+ 1,7O
+ 0, 3~.
- 0,37
+ 0,2~ 1 + 1,61
f - - - -
- - - - - - f-----
8
+ 0,45
+ 0,49
- O,5~
+ 1, 19
+ 0,76
- 0,83
- -
--
9
- 0,67
+ 0,47
+ 0,65
+ 0,59
4-
0,23 1 + 1,53
- - - ~ - , - -
10
+ 0,67
4-
l,07
+ 0,6 7
+ 1,05
- 1,4O
+ 1 , 31
---
11
+ 0,65
+ 1,48
+ 0,55
+ 0,96
+ 0,7.8
+ 0,28
- ,~---
12
+ 0,60
4-
0,50
+ 0, 17
+
,
1, 1O
+ 0,21
+ 0,50
:t-3-
+ 0,93
+ 0,90
+ 0,32
+ 1,30
+ 0,89
+ 1 OR
- - , - , - - - -
0.95
14
+
+ 0,11
+ 0.25
+ 0,44
+ 0,95
+ 0,50
15
+ 1
+ 0,26
+ 0,21
- 0, 15
4-
0.40
+ 0.93
16
+ 11 , ~\\5
l-
n
U ,)_
78
+ 0,02
4-
(), :) \\f
4-
0,23
+ 0 S5
17
+ 0,76
+ 1,48
+ 0,88
+ 0, 17
- 0,60, - 0,04
18
+ 0,59
+ 0, 17
+ 0,05
.."
1, 51
+ 0,85
- 0,37
19
-, 1,8O
+ 1,04
+ 0,79
- 0,24
- 0,92
+ 0,62
20
4-
0,86
+ 2,39
+ 0,76
+ 1, 03
+ 0,67
+ 1,46
21
... 0,09
+ 0,30
+ 0,38
+ 0,86
+ 1,03
+ 1,40
22
+ 0,97
+ 0,20
,+ 0,49
+ 1, 7~
. 1,47
+ 1, 02
23
+ 0,43
+ 0,79
+ 0,66
+ 0,66
4-
1,44
+ 1, 13
1
24
., 1,05
+ 0,06_
+ 0,78
+ 1,94
+ 1,51
+ 1,5S
25
: ~::--~ 0,34
+ o', 59-, + 0,34
+ 1
+ 1,54
+ ,0,26
26
+ 0,17
+ 1
+ 0,14
+ 1,25
+ 1,55
+ 1,55
27
+ 0,97
+ 1 22'
,+ 0,99
+ 0,66
+ 0,69
+ 0,74
, --,
28
+ 0,28
+0,22
'+ 0,06
+ 0,60
+ 0,:<8
-, 0, 17
29
+ 0,81
+
1,61
+ 0,69
+ 0,40
+ 1,60
+ 1,62
30
+ 0,59
-, 0, 15
+ 0,85
- 0,37
- 0, 14
- 0,69
TOTAL
4-
10, 9~
+ 22,20
+ 12,33
+ 17,09
+ 7.96
+ 1S. 18
.'

- 207
PE RCEPT l ON
DES
PA REN TS J
~ A B C 0 E F TOTAL
SUJETS
1
+0,04
+1,07
+1,20
+0,98
+0,71
+1,30
2
-0,64
-0,32
~
-0,06
+0,05
+1,47
-1,18
3
-1,30'
+0,31
+1,73
+1,79
-1,39
+0,94
1
1
~
+0,63
-0,21
+0,71
+1,48
:-0,73
+1,37
~- ._-
5
+0,56
+0,25
+1,07
+0,75
,
1
+0,84
+1,23
1 - - - - - -
1
1
!
6
-1,30
+0,31
;; 1,72
+1,79
-1,39
+1,60
1
!
7
+0,04
+0,34
-0,99
+1,47
+0,26
+1,56
!
8
-0,03
-1,20
+1,52
+0,57
+1,55
+1,23
1
1
9
+0,71
+0,27
-0,75
+1,47
+1,56
1
+1,56
1
1
1
10
+0,28
+0,50
+1,24
+1,17
+1,31
+1,26
1 - ·
Il
+0,86
-0,58
i
-0,23
+1,40
+0,80
+0 73
i
>--
1
1
12
-1,05
-1,04
+1,79
-0,24
-0,92
+0,62
~i
..1-3
+1,51,';><,
-0,09
+1,89
+1,90
+1,27
+1,34
1
.-~-
14
-1,10
-0,87
+0,55
+1,97
+1 ,06
+1 ,14
15
.
+0,93
+1,25
+0,84
+1,27
+0,67
'+1 L 23
!
16
+1,30
.+1,32
+1,27
+ 1,14
+1,60
1
Tl ,51
1
1
r - - - -
1
17
-1"1 ,83
+1,04
+1 ,53
+0,85
+1,06
+0,54
1
1
r= 18
+0,46
-0,09
+1,89
+1,89
+1,27
+1 28
1
--_.
1
19
+1,86
-0,19
+1,71
+0,69
+0,79
+1,60
20
+0,05
-0,81
-0,73
-0,64
+1,27
-0,30
i
21
+0,16
-0,62
-0,90
-0,64
-1,30
-0,14
1
!
22
+0,53
-0,62
+1,02
+0,95
-0,06
+0,93
1
23
+1,79
+0,66
+1,58
+0;43
+1.,03
+0,54
24
+0,37
+1,45
+1,70
+2,13
-0,42
+1,34
25
+0,63
+0,43
+0,75
+1,48
-0,52
+1;37
26
+1,27
+0,61
+0,67
+1,48
-:-0,12
-0 18
27
+1,30
+1,45
+1,70
+2,07 /
-0 42
+1 34
f - - - - -
i
1
28
+0,37
+0,~5
+1,70
+2,13
-1 ,21
+1,34
29
+1,49
+0,09
+1,89
+1,90
+1,27
+1 L36
30
+ 1 ,11
+0,61
+ 1,71
+ 1,37
-1
61
-0 29
9 i
1
1
i,
1 __TOT AL ______ i~____~~___ +28.28
+15,05
+9,7
L 6 , 8 3
_____ 1
.. --_.
--- ------
- - - - - - -
- - ------ --- -
-----
-

~CEPTION DES FEMMES
- 2u8
-
--l----r---------r----- -- -------,-------1------1
IrrEMS
A
B e l
1
D
E
P
To'rAL
i
SUJETS
,-J-----+----+
i
i
~
01
- 1,43
-0,82
- 0,47
1,35
0,51
1,45
--
02
- 0,81
0,75
°
1,15
0,40
°
1
03
0~79 - 0,16
0,42
0,79
0,21
0,06
04
- a,41
0,79
0,27 -0,79
0,48
0,90
05
1,16
1,21
1,29
1,33
0,12
1,49
06
1,35
0,67
1,71
1,51
0,31
1,56
07
0,05 - 0,08
-0,65
1,35
0,38
0,75
08
0,53
1,17
0,62
0,83
0,43
1,03
09
0,05
0,50
0,2]
1,01
0,50
0,41
10
0,36
-0,63
0,81
1,77
0,40
1,34
11
- 0,40
-1,25
0,49
1,60
0,43
1,30
12
- 0,12
-0,39
- 0,44' 1,24
0,77
1,49
13
0,84
0,89
- 0,14
1,86
0,37
1,44
!
14
1,15
-0,51
- 0,51
1,36
1,66
0,60
15
0,94
0,23
1,79
1,18
0,54
1,46
16
0,85
0,32
1,68
0,5J
0,04
1,01
17
0,89
-1,19
0,20
1,59
0,34
1,52
18
0,81
1,46
19
- 0,41
1,30
20
1,03
=0,15
- 0,69
1,14
-0,43
-1,27
1
21
1,44
-0,35
- 0,20
1,01
0,35
-0,50
22
- 0,05
0,97
1,20i
1,42
0,38
1,39
1
23
- '0,45
-0,74
- 1,05
0,85
0,02
1,38.
;
2 4
1 , ° 1
1 , 13
1 , 5 °
1 , 69
° , 37
1, 55 ' -.-
:
25
0,64
-0,64
1,59
0,42
0,39
1,33
!
,
26
0,51
-0,50
0,44
1,49
0,49
1,37
1
j
27
0,84
0,66
1,03
1,86
0,46
1,38
,
28
0,81
-0,20
- 0,49 -1,36
1°,04
-0,51
'
1
--l
1
29
- 1,04
0,51
- 1,21;
1,38
10,13
-0,29 -t--
:
1:=~~~_-_-_3=0=~~=-_-_-+f---I-__~0~-,-_6~f_-O_,!~-~- -1 ~_f4~ -i_,-1-6-_r~~,-5~4_~T-!~--1--~--+ __-__-~=~~-__:
TOTAL
9,68,
-3,31
13,38
32,ru
9,34
24,49

1
PERCEPTION DES H~~~~ES ~
l
- - l
--T--~---~~-- -T----
--r--
------,---
ITEMS
1
1
1
A
1
B
C
i
0
E
F
TOTAL
1
1
i
SUJETS
1
1
~
01
-0,63
-0,02
,-0,34
-0,19
0,68
0,22
02
0,41
1,14
0,16
0,30
-0,02
0,14
03
-1,74
1,16
0,52
1,78
-0,58
1,50
04
0,.71
1,64
0,73
0,84
1,46
1,40
05
0,10
0,54
0,68
1,12
-0,23
0,14
06
0,87
1,15
0,02
1,92
1,49
0,90
07
0,12
1,01
0,31
0,21
°
°
08
0,46
1,98
0,62
1,30
1,51
1,51
09
0,56
0,67
0,93
1,42
0,43
1,41
10
0,64
0,17
0,73
0,91
-1,39
1,28
11
0,68
1,89
0,40
1,66
1,43
1,60
12
0,94
-0,15
0,36
,
0,93
0,63
1,38
13
-0,41
1,03
-0,45
0,64
-1,91
-0,98
14
0,51
1,99
1,29
1,57
1,65
1,15
15
0,68
-0,64
2,32
0,97
1,60
1,45
16
-0,45
-0,24
0,52
1,34
1,38
1,55
17
0,74
-0,11
0,74
-0,11
1,23
1,33
18
0,05
1,97
0,82
0,34
1,44
1,43
_ _
4
_
19
-0,06
1,33
1,38
1,44
1,29
1,50
20
-0,15
-1,75
0,84
1,05
0,76
1,33
21
0,53
1,97
0,93
-0,32
0,26
0,26
22
0,53
1,94
0,93
-0,16
0,62
0,64
!
23
0,42
-0,35
1,01
0,57
1,36
0,42
1
24
-1,43
-1,43
1,15
1 ,51
' -0,13
1,53
1
25
0,57
0,46
0,48
0,70
1,18
1,18
26
0,97
1,74
0,99
1,79
1,54
1,53
!
1
27
0,66
-0,74
1,90
1,53
1,30
1,46
28
0,37
0,53
1,44 -j-O,09
1,37
1,50
1
,
1,44--l1,89
1,21
1
29
0,78
0,44
1
1
-~
-------t-
- -
1
c--~~-+-----~
1__
~~lrO,81
30
i 1 ,20
1
0,89
1°,89 -+' 1,47
'
:
_-"
- 1 ~
+_____
_
+
-!
\\
!
i
l
'
i
,
'
,
!
1
!
TOTAL
i 14,62 2CI , 2 j
24.50
27,O~19,]0
31,79
,

J
'.~',
l
f
PERCEPTION DES OUVRIE~
_ 210
1-
.
1
~ ~ B C 0 E F TOTAL
1
! SUJETS
1
,
1
1
---
-
1
+0,15
+1,21
+0,48
+0,84
-l,56
+0,31
2
+0,89
+1,59
+0,45
+1,89
-0,14
-0,34
3
+0,38
+1,73
+0,77
+1,70
-1,71,
-l,53
4
+0,13
-0,17
+1,77
+1,59
-1,68
-1,23
5
+0;55
-0,31
+0,77
+1,16
-1,92
-0,54
' - -
6
-0,31
+0,31
+0,28
+1,61
-0,25
+0,95
- -
7
-0,16
+0,97
-0,47
+1,64
-0,99
-1,50
-
8
-0,62
+0,92
-0,17
+1 ,22
-0,16
-0,19
9
+1,51
+1,59
+0,38
+1,77
-1,42
. -0,60
-- - -
*
10
+0,34
+1,49
-0,47
+1,94
-1,45
-0,21
~_. Il
-0,56
+1,24
-1,14
+1,66
-0,87
+0,29
-- - - - - - - - f--
--
r-- 12
-0,37
+0,85
-1,40
,
+1,62
-1,57
-1,84
13
+0,02
+0,94
+0,18
+1,94
-1,10
+0,41
1
14
+0,73
-0,31
+1,77
+2,07
-1,92
-1,12
--
15
+0,43
-0,17
+0,77
+1,59
-1,45
-1,47
-
16
+1,04
+1,73
, +0,77
+1,73
-1,83
-1,55
1
17
+0,57
+1,73
+0,64
+1,11
-1,37'
+0,02
- -
18
-0,44
+1,21
+0,06
+1,99
-1,49 -
+0,31
i
19
+1,34
+1,42
+0,24
+1,62
-0,96
-1,17
2.0
+0,36
+1,64
-1,26
+1,86
-0,30
+0,79
21
+0,24
+0,93
-0,03
+1,74
-0,72
-0,36
22
+0,94
+0,95
+0,41
+1,73
+0,29
+1,09
23
+0,38
+0,90
+0,62
+0,78
-0,88
-0,75
24
-0,15
+1,94
-1 , 01 .
+1,73
-1,68
-1,34
25'
+0,56
+1,02
+0,46
+2,07
-1,39
-1,22
26
-0,30
+1,50
+0,26
+1,65
-1,38
-0,50
27
-0,24
+1,68
-0,03
+1 ,41
-1,58
-0,80
._-
28
+1,15
+1,50
+0,15
+1,42
-1 ,31
-0,59
29
-0,4:-'
+1,33
+0,20
M1,63
-1,07
-0,35
1 - - - -
-
30
+0,86
+1,89
+0,45
+1,41
-1,02
-0,69
l TOTAL
9,60
+33,25
10,14
49,12
-37,08
-15,72
.
-- -'-.- - - -
- - ~ - - ~ - - - -
t11
1

PERCEPTION DES CADRES
211
"'<~~~EMS
A
B
C
D
E
F
TOTAL
1
SUJETS ~~
,
l
+0, 12
-0,60
-0,60
-0,24
-1 , 1 7
+0;60
-
-
2
+0,49
+1,57
-1 ,86
+ 1, 59
-0,46
+0,91
3
+0,97
+0,77
+2,07
+ 1 ,52
+ 0, 51_
+0,87
4
+1,13
+1,75
+2,07
+1,66
+0,44
+1,38
5
+0;28
- 0,93
+ 1, 71
+ 1 , 11
+ 1, 14
+ 1 ,36
6
+0,27
+1 ,25
+1,89
+1,84
+1,64
+ 1 ,37
7
+0,78
- 0, 18
+ 1 ,43
-0,25
+1,20
+0,67
~
1
1
8
+0,89
-1 ,94
-2,07
+ 1 ,26
-0,32
~1,31
1
,
9
,
- 0,78
-0,04
+0,89
+ 1 ,72
... +1,33
,+0,40
!
J
1
10
+0,48
+1,94
- 1 , 73
+ 1 ,74
+0,24
+ 1 ,27
!
Il
+ 1, 13
+ 1, 73
+2,07
+1,73
+2,22
+ 1, 31
i
12
+0,06
-0,93
+1,46
-t-l,45
,.;. 1 , 1 2
+1,36
1
,
13
+0,78
-1,94
-1 ,86-
-t- 1 ,73
+ 1,44
+1,20
14
-0,65
-1 , 04
-0,54
-0,25
-1 ,33
+0,22
15
+0,89
+1,94
+2,07
+ 1,26
+0,32
+0,24
16
+1,04
-t-0,24
+0,54
+1,75
+0,32
+0,77
17
+0,38
+0,02
-1 ,72
+1,48
-0,9~
+1,32
18
-0,09
+ 1 , 11
+1 ,81
+1,39
'-1,14
+ 1, 36
19
+1,10
+1,65
+1,89
+ 1,95
+0,20,
+ 1,35
20
-0,50
+1,94
-,54
+1,83
+0,53
+ 1 ,29
21
+0,50
+0,77
+2,07
/1,52
+0,34
+ 1 ,41
22
+1,04
+0,77
-2, 17
+1,52
-0,30
+0,59
23
+0,40
-1,86
-1,27
+1 ,95
+0,52
+0,57
24
+0,76
+1,73
-1,99
+ 1 ,86
+0,04
+1 ,61
25
-0,02
-0,20
+1,75
+1,33
-0,95
+ 0.,36
i
26
-0,03
-0,60
-0,60
-1,60
+1,19
-0,45
27
-0,64
-1,47
-1 ,55
+1,75
+1,18
+0,46
- -
28
+0,12
-0,28
-1,17
-0,59
+1,09
-0,78
29
+0,92
+ 1 , 97
+ 1 ,97
+ 1,69
-0,56
+0,03
.
30
+0,49
+1,11
+1,86
+1,66
- 0, 15
+0,03
TOTAL
+14,41
6, 95
+7,96
+37,36
+6,42
+25.4'JL
1
L - -
- . -
- - - - - -

,.. .
PERCEPTI ON
DES
ELEVES
-
2J.2
-
~ A B C D E F TOTAL
SU JE TS
1
+ 1,77
+ 0,26
+ 1,77
+ 0,77
+ 0;94
+ 1,60
-
2
+ 0,46
+ 0,37
+ 0,76
+ 1,58
- 0,20
+ 0,28
3
- 0,49.
+ 1,47
+ 0,38
+ 0,40
+ 0,57
+ 0,06
4
-°,80 + 1,25 + 0,42 + 1,60 - 0,64 - 0.70
5
+ 1,34
+ 1,65
+ 0,01
+
1,67
- 0,24
+ 0,51
6
+ 0,98
+ 0,64
- 0,06
+ 0,78
+ 1,07
+ 1 7~

,
l
,
Î
..., 1, 19
+ 0,74
- 0,01
+ 1,65
+ 0,02
+ 0,06
/
~'-
- ' - - f - - - - - - .
- -
8
+ 0,62
- 0,10
+ 0,62
+ 1,52
- 0,48
-. 1, 15
---_o- f---
-
. -
CJ
J
0,39
+ 0;58
f - - - -
-°.-:J17 + 1.01 - 1 45 + 0 16
10
+ 0, 16
-
1,02
+ 0,20
+ 1,B
-
0,21
- 0,82
- -
--
11
- 0, 11
+ 1,05
+ 0,93
+ 1,2 4
- 1,50
+ 1,28
-
--- 1 - - - - - --
- -
12
+ 0,85
- 0,04
- 0,17
..+'0,96
- 0,55
+ 1,02
- _ .
+ 0, 16
0,76
13
-
+ 0, 16
- 1,30
- 0,55
- 0,47
~'
--------
----- --_._--
.-
14
- 1,09
+ 0,37
+ 1,30
+ 1,73
- 1,35
+ 1,39
-
_.
1,37
1,84
+ 0,30
1,35
- 0,75
- 0,82
15
-
+
+
-
1,94
16
-
+ 2,20
+ 2,07
+ 1,79
+ 0,57
- 0, 19
_.
J]
+ 1,86
+ 0,31
+ 0,84
+ 1,94
+ 0,81
+ 0,81
----
18
- 0,66
+ 1,43
- 0,70
+ 1,46
- 0,8S
- 0,12
- - - - - -
F'
- 0,58
- 0,01
- 1;42
+ 0,70
- 1, 14
- 1.40
~:J
..-
1 - " _ -
-
20
+ 0,56
+ 1,05
+ 0,84
+ 1., 17
- 0,28
- 1.05
-
f--'~----'
- 0,06
+ 0,29
0,06
+ 0,72
0,07
- 0,04
2.1
-
-
22
0,11
+ 1,50
+ 0,28
+ 1,64
- 0,44
- 0.36
r - _ '
---=1+ 2,20
1;65
+ 2,07
1,68
+ 0,39
1. 7.1
23
+
+
+
24
~
+ 0,59
+ 0,:;3
+ 0,29
i-
0,95
- 0,9
,.. 0.45
.
-
~':':. --
25
+ 2,20
+ 1,65
- 1,01
+ 1,7.,1
+ 1. 26
- >'0.24
--
26
+ 0,91
- 0,89
+ 1,46.
- 0,93
- 0,03
+ 0.28
27
+ 0,91
- 0,88
+ 1,46
+ 0,04
- 0,67
+ 0,28
28
+ 1,01
-- 0,60
+1,23.
+ 1.07 '
+ 1 4'\\
+ 1 57
--
29
+ 0,81
+ 0,80
+ 1,57
+ 1,36
- 1 59
:+----L1..4
30
+ 1,99 - - 0,38
+ 1 74
+ 1,63
+ 0,93
, - -
+1 5'
~
l~~---
TOTAL
+ 11,37
+ 16,7S
+ 15,42
f+- 33,12
- 8,42
,

1
PERCEPTION DES PROF.
DE LY
L
_21]
-----T---T---l
ITEMS
E
F
TOTAL
1
1
SUJETS
01
-1,46
1 ,79
1 ,94
2,
2
-1,42
1,13
02
1,57
0,86
1,57
0,86
0,97
0,90
03
0,81
0,97
0,28
1,52
0,53
1,57
04
0',47
0,34
0,68
1,40
-1,19
1,45
05
0,94
2,06
-1,25
1,22
0,12
0,21
06
1,56
0,68
1,48
1,66
0,84
1,45
07
0,94 -0,64
-0,44
0,99
0,57
1,28
08
1,43
1,38
2,20
1,72
1,28
1,32
09
1,94
2,20
2,20
1,55
1,60
10
1,56
0,79
1,99
i
1 ,5 4
1,54
11
0,76
0,40
1,94
1,25
i -0,88
0,89
12
0,84
0,04
0,39·
1,66
0,84
0,73
13
1,67
0,13
0,17
1,57
0,68
0,70
i
14
1,55
0,87
1,04
1,38
1
1,14
1,18
i
15
1,69
0,15
-0,57
1,73
0,80
1,46
16
1,90
1,47
0,63
1,72
-0,10
1,36
17
0,63
-0,80
0,48
1,86
1,34
1,43
18
1,56
0,67
1,94
2,07
0,55
1,70
19
1,20
1,62
1,99
0,70
1,54
1,32
20
1,94
2,20
-2,20
1,35
1,51
1,59
21
1,43
1,38
2,20
1,72
1
1,79
1,19
1
22
1,56
1,34
1,34
1,86
0,84
1,45
23
1,73
-0,09
-1,42
1,81
'1,60
1,13·
i
24
1,84
1,34
-0,62
1,21
-0,60
1-
f
r----------+--~_+_-----=-::_r---+_-_:___+_---_=_____r__-:____t_---------J
25
-0,40
0,68
1,39
1,34
-1,18
1,45
:
t
1

D - ENSEMBLE DES CORRELATIONS CALCULEES
ENTRE LES VARIABLES
t,
t
1~l
1

215 --
'-
r - E N F A N T
=========:::==
1)- A/C -
A
Parent Général
C
Parent Spécifique
2)- BlE -
B ~ Enfant Général
E
Rapport Général
3)- B/D -
B
Enfant Général
D
Enfant Spécifique
4)- AIE
-
A
Parent Général
E + Rapport Général
5)- C/F -
C
Parent Spécifique
F = Rapport Spécifique Enfant-Parent
6)- DfF -
D = Enfant Spécifique
F = Rapport Spécifique Enfant-Parent
7)- A-BlE -
A-B
Parent Général -
Parent Général
E
Rapport Général
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D-C/F
D-C
Enfant
Spécifique -
Parent
Sp0clf~que
f
Rapport Spécifique-

-216
Il -
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1)- BIC
B
Enfant Général
C
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A
Parent Général
0
Parent Spécifique
3)- BlE -
B
Enfant Général
E
Rapport Général Enfant-Parent
4 )-
AIE -
A
Parent Général
E
Rapport Général Parent-Enfant
5)- C/F -
C
Enfc:mt Spécifique
F = Rapport Spécifique Enfant-Parent
6)- O/F -
o
Parent Spécifique
F
Rapport Spécifique Enfant-Parent
7)-A-B/E
A-B = Parent Général Enfant Général
E
Rapport Général
8)-C-O/F-
C-O
Enfant Spécifique Parent-Spécifique
F = Rapport Spécifique

111- 0 U V R I E R
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1 )-
AIC -
A
Cadre Général
C
Cadre Spécifique
2)- BIO
B
Ouvrier Général
0
Ouvrier Spécifique
3)- AIE -
A
Cadre Général
E + Rapport Général Ouvrier-Cadre
4)- BlE -
B = Ouvrier Général
E
Rapport Général Ouvrier-Cadre
5)- C/F -
C
Cadre Spécifique
F = Rapport Spécifique
1
6)- O/F -
o
Ouvrier Spécifique
1
F
Rapport Spécifique
7)-A-B/E-
1
A-B = Cadre Général Ouvrier Général
f
E
Rapport Général
1
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8)-C-O/F-
1
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Ouvrier Spécifique Cadre Spécifique
F = Rpport Spécifique
1
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1
1
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218 -
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1)- BIC -
B
Ouvrier Général
C
Ouvrier Spécifique
2)- A/D -
A
Cadre Général
D
Cadre Spécifique
3)- BlE
B
Ouvrier Général
E
Rapport Général
4 )- AIE -
A
Cadre Général
E
Rapport Général
5)- CfF -
C
Ouvrier Spécifique
F
Rapport Spécifique
6)- D/F -
D
Cadre Spécifique
F
Rapport Spécifique
7)-B-A/F-
B-A = Ouvrier Général
Cadre Général
F = Rapport Général
8)-D-C/F-
D-C = Cadre Spécifique - Ouvrier Spécifique
F
Rapport Spécifique

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1
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A
Professeur Générùl
f
C
Professeur Spécifique
f
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B
Elêve Général
r
D
Elève Spécifique
3)- AIE -
A
Professeur Général
E
Rapport Général
4 )- BlE -
B
Elève Général
E := Rapport Général
5)- C/F -
C
Professeur Spécifique
F := Rapport Spécifique
6)- D/F -
D
Elève Spécifique
F
Rapport Spécifique
7)-A-B/E-
A-B
Professeur Général - Elève Général
E := Rapport Général
8)-D-C/F-
D-C
Elève Spécifique -
Professeur Spécifique
F
Rapport Spécifique.

1 t
f
t
VI -
2 R a F E S S E U R
r
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1
1 ) -
BIC
-
f
B
Elève Général
f
C
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1
2)- B/D
l
B
Professeur Général
D
Professeur Spécifique
1
1
3)- BlE -
t
B
Elève Général
E
Rapport Général
4)- AIE -
A
Professeur Général
E
Rapport Général
5)- C/F -
C
Elève Spécifique
F
Rapport Spécifique
6)- D/F -
D = Professeur Spécifique
F = Rapport Spécifique
1
7)-B-A/E-
l
B-A
Elève Général -
Professeur Général
E
Elève Rapport Général
8)-D-C/F-
D-C = Professeur Spécifique - Elève Spécifique
F
Rapport Spécifique
t
1

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L.-L.L
VII- F E MME
==========
1)- B/C -
B
Homme Général
C
Homme Spécifique
2)- A/O -
A
==
Femme Général
0
Femme Spécifique
3)- BlE -
B
Homme Général
E
Rapport Général
4)- A/E -
A
Femme Général
E
Rapport Général
5)- CfF -
C
Homme Spécifique
F
Rapport Spécifique
6)- O/F -
0
Femme Spécifique
F == Rapport Spécifique
7)-B-A/E-
B-A
Homme Général et Femme Général
E
Rapport Général
8)-D-C/F-
O-C
Femme Spécifique et Homme Spécifique
F
Rapport Spécifique.

1
_ 222
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HOM M E
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1
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1
1)- A/C -
~
A ;: Femme Général
r
C ;:
Femme Spécifique
2)- B/D -
B
Homme Général
D
Homme Spécifique
3) -
AIE -
A ;: Fenune Général
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E
Rapport Général
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,.'
.....
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4 )- BlE -
B
Homme Général
E
Rapport Général
5)- CIF -
C ;: Femme Spécifique
F ;: Rapport Spécifique
6)- D/F -
D ;: Honune Spécifique
F ;: Rapport Spécifique
7)-A-B/E-
A-B ;: Fenune Général et Honune Général
E = Rapport Général
8)-D-C/F-
D-C = Honune Spécifique et Femme Spécifique
F
Rapport Spécifique
,
1

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Resumé
.{
;
Les études en psychologie sur la perception sociale, ont conduit à
.~
l'élaboration de l'un des processus cognitifs les plus significatifs, en l'occurrence
la differenciation catégorielle. Ces études ont porté sur la manière dont un indi-
vidu, dans un domaine particulier, construit une experience de son environnement
(Doise 1976). Et la differenciation catégorielle se définirait comme le processus
rendant compte de l'accentuation des ressemblances, et de l'accentuation des
différences entre deux catégories sociales ( OP.CIT ).
"
Ce processus a été étudié en laboratoire sur des groupes rivaux.
Nous nous sommes situés pour notre part dans un contexte de rapports
«
de pouvoir qui nous permet de considérer les individus selon leur position sociale,
et de les classer en deux catégories opposées à savoir, les dominants d'un côté
et les dominés de l'autre.
"
A ce titre nous avons choisi quatre types de rapports qui rendent
compte
.~ la domination entre catégories sociales. Il s'agit des rapports homme-femme,
ouvrier-cadre, enfant-parent et élève-professeur de lycée.
Ainsi l'on conçoit aisément que la position qu'occupe chacun lui permet
de sécreter des images, des valeurs, des représentations aptes à justifier cette
position.
Et le
processus de rationalisation indique bien que les agents sociaux ont géné-
ralement l'idéologie de leur fonction, et plus globalement encore de leur place
dana la structure sociale ( Beauvois et Joule. 1981 ).
C'est donc dans ce contexte théorique, que nous avons vérifié auprès
:{,
des 240 sujets, et montré, à l'aide de techniques et procedés bien connus dans le
~. .onde de la psychologie sociale expérimentale que
- la position sociale (dominant-dominé),
- la nature de la représentation (général-spécifique).
\\,
l'objet de la représentation (IN-OUT).
.'
;.
- le type de rapport, (enfant-parent)
Sont des facteurs déterminants de la variation de la représentation de
la valeur des individus, et des rapports sociaux, donc des facteurs de différen-
; (
ciation catégorielle.
- IIots clés
Catégorisation
Différenciation
Domination
Evaluation
Position Sociale
Rationalisation
Représentation Sociale.