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ANNEE 1877 -
N° 47
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./>llS KYSTES IUCOloES ou PLANCHER BUcqJ;'~'/'.
OU GRENOUILLETTES AU SENEGAL
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Aspecta clinique. et thérapeutique.
.
. CONSEIL AFRICAIN 'ET MAI.GACH~ 1
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POUR L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR 1 -
C. A. M. E. S. -
OUAGADOUGOU
1 Arrivée ~ h..~1.~!. ·1.Q9fi··· .... ~ i
Enregistre sous n #. (). rr.1 .g. 'J. "1
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préeent6e et soutenue publiquement le 19 Novembre 1977
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pour obtenir le grade de Docteur en Médecine
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(DIPLOME D'ETAT)
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Par
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Madoune Robert NDIAVE
né le 12 Juillet 1949 0 FATIOK (Sénégal)
Interne des HOpitaux de Dakar

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PRESIDENT DE THESE: ProfMIeur Jouph DlALLO
DIRECTEUR DE °rMESE: Prof..... LamIne ..... DIOP
.
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D()Yi~J~ ••••••••••••••••••••••••••.•••••••••••••••••••• 11. Ibrahimü lJIOp f'Il\\.U ..··
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DI fi 1. I.e 1
CIIEF lm:; : a·: UV ICI·::; J\\maNI~j'l·I(I\\'l'U·:;•••••••••••••••••••. i"l. I\\ndré
..

UNIVERSITE DE DAKAR
Faculté de Médecine et de
MEDECINE
Pharmac il.~
LISTE DU PERSONNEL ENSEIGNANT PAR GRADE
POUR L'ANNEE UNIVERSITAIHE
1977 -
1978
,
PROFESSEURS TITULAIRES
M. Henri
COLLOMB
Psychiatrie
M. Paul
CORREA
Gynécoloaie Obst&trlque
M. Hervé
DE LAUTURE
Médecine Pr6venttve
M. Joseph
DIALLO
Ophtalmoloale
M. François
DIE'iG
Médecine Légale
1
~
M. Biram
DIOP
Pathologie M6dicale
M. Ibrahima
DIOP MAR
Maladies Infectieuses
M. Papa
KOATE
càrdiologie
M. JacqueG
LINHAno
Hélnatologie
M. André
MAZER
Physiologie
M. Marc
SANKALE
Médecine Interne
M. Gabriel
SENGHOR
Pédiatrie
M. Ahmédou Moustaphu
SOW
Médecine Interne
M. Henri
TOSSüU
Urologie
PROFESSEURS SANS CHAIRE
M. Samba
DIALLO
Parasitologle
M. Idrissa
POUYE
Orthopédie Traumatologie
M. Abdou
SANOKHO
Pédiatr1e
PROFESSEUR ASSOCIE
M. Jean
LANGUILLON
Léprologie
.../ ...

MAITRES DE CONFERENCES AGREGES
M. Bernard
ALLIEZ
Neuro-Chirurgie
M. Philippe
ANTHONIüZ
Histologie
M. Fran ois
DENIS
Bactérioloai e-Virolog1e
M. Omar
BAO
Thérapeutique
M. Fade!
DIADHIOU
Gynécologie-obstêtrique
M. Adrien
DIOP
Chirurgie
M. Babacar
DIOP
Psychiatrie
M. Lamine
DIOr
O.R.L.
M. M~uhamadou
l'ALL
Pédiatrie
M. Abdourahnumc
KANE
Pneumophtisiologic
M. Samba Ndoucoumane
GUEYE
Anesthésiologie
M. Jean Pi(~rre
MARCHAND
Dermatologie
M. AriEltido
MENRAH
Urologie

M. Papa Demba
NDIAYE
Anatomie Pathologique ';::.'~;
M. Oscar
NUSSAUME
-Chirurgie Gén6rale
M. IbJ'rù1ima
SI~C;K
Biochimie Médicale
M. Jacques
SOIJHlH Ll.E
Ophtalmologie
M. Sadio
SYLLA
Anatomie
Cl lARGES D'ENSEIGNEMENT
M. Jacques
!lrlNOLO
Histologie
M. Alain
AUTRET
Neurologie
M. René
NDOYE
Biophysique
M. Pal':::'
TaURE
Chirurgie Générale
CHEfS DE TRAVAUX
M. Dominique
nONVIN
Anatomie Patholoaique
M. F'rançuis
MICHELANGELI
Anesthésiologie
M. Lamine Moussa •
sow
Anatomie
. .. / ...

ASSISTANTS DE FACULTE - ASSISTANTS DES
SERVICES UNIVERSITAIRES DES HOPITAUX
M.
Lamine
DIAKHATE
Hématologie
M.
Alain
LAURENS
Hématologie
Abibou
SANB
Bactériologie-Virologie
CHEFS DE CLINIQUE - ASSISTANTS DES
SERVICES UNIVERSITAIRES DES HOPITAUX
1-1.
Maurice
AGBETBA
Médecine Interne
M.
René
AHYI
Psychiatrie
Mme
Eliaab0th
AUTIŒT
Médecine Pr6ventivu
M.
Mohamed Diallio
BAH
Gyn~cologie Obstétrique:
M.
Midrel
CADOZ
Muladies Infoctieuaes
M.
Sémou
DIOUF
Cardiologie
M.
Nicolan
KtlM:UV!
Pédiatrie
Mlle Monique
MANICACCI
Médecine Interne
M.
Pnul Ayité Léùn
;·IEDJI
O.H.L.
Ni.
Ibrahima Pierre
NDIAYE
Neurologie
M.
Bassirou
NDIAYE
Dermatologie
M.
Nazaire
PADONOU
Chirurgie G~nérale
M.
Abdourahmunc
SOW
Maladies Infectieuses
M.
Michel
8THOBEL
D~H'matologie
M.
Alassanc
WADE
Ophtalmologie
ATTACHES
ASSISTAllTS DES SCIENCES FONDAMENTALES
Mme
Roselyne
Al/GU IN
Psychologie
Mlle Issa Bella
BAI!
Parasi tologie
M.
Aynina
CISSE
Biochimie Médicale
M.
Fallou
CISSE
Physiologie
M.
Jean Paul
CHIRON
Bactériologie-Viroloaie
M.
Barthelemy
DARBOUX
Histologie
Mlle Awa
DIANE
Biochimie Médicale
M.
Fadé
DIOUF
Parasi tologie
M.
Moussa
FADJARA
Biophysique
.../ ...

Mme
Claude
liANE!.
Biochimie Médicale
Mme
Arlette
JOVET
Parasitologie
M.
Edouard Alfred
JOHNSON
Anatomie
M.
Victorino
MENDES
Anatomie Pathologique
M.
Momar Antn
r-ŒACKE
Anatomie Pathologique
Mlle Jacqueline
MICHON
Biophysique
M.
Moctar Justin
NDIAYE
Histologie
t-tme
Oumou Khayiri:
SAMB
Biochimie Médicale
M.
Aloys
SARR
Biophysique
M.
Gora
SECK
Physiologie
Mme
Fatou
TaURE
Physiologie
M.
Ibrahi1ll8
WONE
Médecine Préventive
ATTACHES
- CHEFS DE CLINIQUE
M.
François
ADANLETE
pynécologie-Obatétrique
M.
Moham(~d
(IVAD
Pneumop tisiologie
M.
Salif
F1AIHANE
Maladies Infectieuses
M.
Nicolas
i3ASSENE
Orthopédie
M.
Hyacinthe
OIOH
Médecine Interne
M.
D,iibril
DIOP
Cancérologie
M.
Bernard
OOSSEH
Anesthésiologie
Mme
LaUl'ence
FELLEH
PAychlatrie
M.
Salif
GUINDO
Gynécologie Obstétrique ..
M.
Abdourahmane
KüNE
Médecine Interne
M.
Isrnaila
SY
Pédiatrie
M.
Mady Oury
SYLLA
Cardiologie
Mme
Soukeyna
TOUNKARA
Médecine Interne
' ..
M.
Katimc
TOUliE
Urologie
*
*

*

UNIVERSITE DE DAKAR
Facult~ de M~decine et de
CHIRURGIE DENTAIRE
Pharmacie
PROFESSEUR ASSOCIE
M.
Guy
GRAPPIN
Pathologi'J Thérapeutique
Dentaires
PROFESSEUR 1° GRADE
(Délégués duns hm fonctions)
M.
André
SCWHJ\\RTZ
Dentisterie Op6ratoire
ASSISTANTS DE FACULTE
M.
Jacques
FOII/LEH
Parodontologic
Mme Morie Hélène
NDIAYE
Prothèse Dentaire
Mme Renée
NDIAYE
Parodontologie
NI'TACHES DE FJ\\CULTE
M.
Ibrahitna
DA
N'~dodontie-Prévcntion
M.
Boubacar
DIALLO
Dentisterie Opératoire
Mme Ndioro
NDIAYE
Orthopédie Dento-Faciale
M.
EI'le
LE COUSTOUR
Pédodontic-Prévention
M.
Joan Paul
TERRISSE
Prothès~ Dentaire
M.
Patricl<
BEYLIE
Diologlc et Matières Fondamen-
tales

*

*

UNIVERSITE DE DAKAH
Faculté de Médecine et de
PHARMACIE
Pharmacie
LISTE DU PERSONNEL ENSEIGNANT PAR GRADE
1977 -
1978
PHOFESSEuns TITUl.AIRES
1
M.
Humbert
GIONO-BARBER
Pharmacologie ct Pharmacodynamie
M.
Georges
GRAS
Toxicologie
M.
Jacques
JOSSELIN
IHochimid Pharmaceutique
M.
Joseph
KERHARO
Botanique et Pharmacognosie
M.
Oumar
SYLLA
Pharmacie Chimique et Chimie
Organique
MAITRES DE CONFERENCES AGREGES
M.
Jean Claude
DHIINET
Chimie Générale et Min6rale.
Mme
Joelle
tULLET
Pharmacie Galénique
M.
Issa
LO
Pharmacie Galénique
CIIA \\WES DI ENSEIGNEMENT
M.
Claude
HASSELMANN
Chimie Analytique
M.
Charles
DIAINE
Physique
MArTRES ASSISTANTS
'.
Mme
Paulette
GIONO-BARBER
Pharmacodynamie
M.
Guy
MAYNAR
Botanique
Mlle Catherine
PALLISSIER
Chimie Analytique
... / ...

CHEr DE TRAVAUX
Mlle Urbnnc
TANGUY
Chimie Organique
Pharmacie Chimique
ASSISTANTS DELI:GUJi:::; DANS LES F'ONCTIOW~
DE CHEFS DE TRJWAUX
Mme
Elisabeth
DUTHUGE
Biochimie
Mm(~
Ar le tte
VIC'l'OHIUS
Zoologie
ASSISTANTS
Mme
Genevièv,)
BAnON
Toxicologie
M.
Doudou
BA
Chimie Analytique
M.
Bernurd
LANDRIFU
Biochimie PharmAcc:::ut i qUEl
M.
Aly
CI3SE
Pharmacie Chimique
M.
Houbacar'
Clf,:::iE
Ch imÏf; Générale et Minéralo
Mme
'fllérèsc
FAIŒS
Pharmucodynamio
ATTACHES
1'1.
Philippe
CLEHC
Pharmacie galénique
Mille
Monique
IIASSEU~ANN
Phy:.;ique Pharmaceutique
M.
Ooubacàr
NDIAYE
Botanique
Mlle Eléonore
PRINC~:
Pharmacie Galénique
1'1.
OUlllur
TALL
Chimie Organique
*
*
*

J E
o E DIE
C E
T R A V AIL •••••••••••••••••••


~
MON
PERE
et
MERE
A
MON
FILS


1\\ ma tante Marie NDr/,YE et mon oncle Mbagnick NDIIIYE
En tlmoignagc des sacrifices consentis pour mon
éducation.
A mon oncle Charles J\\bduu NUIIIYE
dont l' autori té et la préncncc1 furent pour moi
un précieux soutien.
A Lat~r YVCG ct ~a femme Régine
J.cqucl a toujours été un fidèle conseiller pendant·
toute ma Focolnrité. Je Bui:.:; particuli~remcnt Bcns~blo
aux
marques de sympathie qu'il a toujours mani!Qs-
tées à mon égard.
Sincères rcmercicmento.
1\\ mes frères et soeurs
Tout particulièrement fi Ndè:le NDIf,YE. pour lour
sincère confiance en leur arn~.
fi. Thiéry NDONG ct Madame
q~i ont é~é mea premiers guides pendant. mes
premièr(.'s années d'Gtulles universitaires.

A
MES
AMIS
D'ENFANCE
particulièr~ment
:
j,U
Caporal-Chef Mamadou NDIl.YE
Bernard Fi.YE
Saliou FAYE
Birame:: NDIJ\\YE
Mady NDIIIYE
Ibrahima NDIIIYE
AUX
CADETS DE L'ECOLE MILITAIRE DE SANTE
:.:;ingulièrement à
Mactick6 NDAW
Dabucar DRAME
Moussa FJ\\YE
Michel THIJ\\KANE
I\\boubakry DIALLO
Cheikh NDIAYE
Cheikh FALL
Ki kalo DIt.LLO
A TOUTE LA PROMOTION "IDRISSJ\\ BJ\\'i'HILY" de l'E.M.S.
En souvenir de
7 années passées ensc~blG.
A TOUS MgS AINES DU SERVICE DE SANTE MILITAIRE
singultèrcment aux
Médocins Lieutenant :
Cheikh DIAGNE
ildama NDOYE
h\\ouGsa DII\\GNE
.../ ...

A TOUS LES INTERNES ET ANCIENS INTERNES DES HOPITAUX DE DAKAR.
En couragement dam; leur noble ct pénible labeur.
"MES
MUES
Ndi6mé FAY~
RRky Wane
Oumy NIANG
A TOU'!' LE PERSONNEL OF. L'OPHTALMOLOGIE.
AU DOCTEUR PAUL AYITE LEON MEDJI
'~.
Par sa constante disponibilité, cd travail a ~t6:
élaboré.
Qu'il me soit permis de lui exprimer mes sincère~
remerci~ments •

.../ ...

AU CHEF D'ETAT MAJOR GENEHAL DES FORCES ARlv1EES
Le G(.n(;ral Idrissa FALL
AU DIRECTEUR DU SERVICE DE SANTE
Le Médecin-Commandant Jean Emmanuel DOCANDE
AU DlnCCTEUR DE L'ECOLE MILITAIRE DE SANTE
Pour l'intérêt qu'ils portent à notro jaune école •

.../ ...


MOllo ~(:ur h.~ Professeur' IÎ.bdou SANOKHO
ProfeSf,r,ur de P{di ~tri(·.
LPf; qUfd·4ues lIIoments paflsés ,lans votre
ser'lice nOUE: ont permie dl ndmirr)r la
'.jualit{! de vott"'!
I.'n:;cipncrnm,t.
Vuuillez trouver ici,
l'expr',:sBion r,k
noLro rl')f':Pf.;,--LIHJUS" :Idllliral.ioci.
\\
Il Monsi()ur le ?rofesseur Papu fh:mbn rInlAY E
Profesf,cur !l.gr8gé d' Anatornie-r'athologique
Vous avez {té pour nous,
le Maître et
le grand frùr"~ nurrèr> dl
qui.
noua avon~
toujours tr'ouv~', cOllsci ls et (~nCollragements.-
Vous nous fal t, 'S l' honneur cil accept~:r
d'être dl! notre: Jury.
Sincères rernerc ic-..lllr;n ts ct profond rfJSpect.
" .

\\
:
/
A
A
NOS
JUGES
A Monsieur 10 Prof~sseur Jo~eph DlnLLO
Profegsc'ur d'Ophtalrnolo2ie,
Notre Martre et Présidp.nt rlc Thèse.
Que lqucs mois pm;~;{;tl daw; If': service
ont permis d'apprécier la ponctualité.
la rigueur, le goOt du travail bien fnit.
la courtoiBie, la simpHei té, qui sont
autant de qualités que vous incarnez
ct qui sont, pour nous, des (·xemplea
à t.uivre.
Noua vous dédions ce travail.
A Monsieur le Professeur Lamine Sine DIOP
Professeur Ap,régé d'O. R. L.
Vous nOUR avez foit le grand honneur de nOUf!
confier cc sujùt de thèse dont vous avez
suivi l'élahoration en nOUR aidant de vos
conseils.
Nous sommes heur(:ux de vous exprimer notre
reconnaisc,ancc, notre profond et respectueux
attachement. •
.../ ...

1"·"••",.~~
"Par délibération. la Faculté a arr8té que les
opinions émises Jans l(ls dissertations qui lui ~ùront prés~ntées.
doivent être consid6rées comme propres à leurs auteurs et qu'elle
i~
.~ .
.'1~
n'entend leur donner aucune approbation ni improbation".
"",
.
i


/
,',
1 N T R 0 DUC T ION
-=-=-=-=~-=-=-=-=-
i,.
*
*
*
.. ~/
,/

1.
On appelle "grenouillettes" les kystes mucotdes du plancher
buccal. Ils ne sont pas rares au Sénégal. Nous cn avons observ'-,
de 1958 à 1976, 77 cas.
Depuis les publications rte J. REYNAUD et Collaborateura, la
première en 1962 (4~) et 1& deuxième en 1963 (42), ces kystes n'ont
plus fait l'objet de publication, surtout cn Afrique Occidentale
Francophone.
Ce désintéressement semble provenir de la grande bénignité
de cette affection. Il en résulte une méconnaissance du praticien de
ces tumeurs.
Lea multiples ponctions effectuées chez ces malndes avant
qu'ils ne soient adressés au service d'Oto-Rhino-Laryngologie de
l'Hôpital Aristide Le DANTEC en constituent les meilleures preuves.
C'est dans la perspective de mieux faire connattre cette
affection que nous nous proposons d'entreprendre ce travail axé
particulièrement sur ses aspects cliniques et thérapeutiques.
*
*

*

2.
Nous adoptons, pour notre étude, le plan suivant
l - RAPPEL ANATOMIQUE
1/- La r6gion dublin~uale
2/- La région sushyoidienne latérale ou sous maxillaire.
I I - THEORIE PATHOGENIQUE
1/- Grenouillette
affection congénitale
2/- Grenouillette
affection acquise
3/- ConclUldon.
III - ETUDE CLINIQUE
A -
Etiologie
1/- Fréqunnce
2/- L'âge
3/- Le sexe
4/- L'ethnie
5/ - Facteurs favorisants.
B - La symptomatologie
1/- .ha_f2.r~_s~bli~~ak
a)- Circonstance de découverte
b)- Evolution
2/- Ko~~s_cli~igU!6_
a)- .Formes anatomiques
-Forme sublinguale et sushyoïdienne latérale
ou la forme en bissac
.../ ...

CHA PIT R E
- 1 -
R A P PEL
A NAT 0 M 1 QUE
-=-=-=-=-=-=-=-=-:-
*
*
*


3.
-Forme sushyordicnne pure
-For'I1IL' Cl:rv ica-thoracique.
h)- l'<Jrm(-' du nouveau-né !)éU' imperforation du canal
<J(' ~"héJr ton
c)- Cunclusiull,
IV -
EXi\\t-ŒNS P"BACLINH)I.\\E:.;
A -
Examem; Je laboratoire Cdurallts.
(~ - Examens paracliniqucs fomlamentuux.
V -
LE DIAGNOHTIC
- Poe1U!
-
Difftrentil:l
VI -
'T'HI\\ITEI,lENT
1/- ~1()YcJn6 th~rapeutiqlJ('s
,'/- Cùnnui te du tr'éÜ t,:m•.;nt
3/- R{sul tnts théra~(;utLj\\lcf',.
VII -
CONCI.lJ~-';lUNS GENEHJ\\LE::i
!) 1131. l OGlu\\PHI E




4.
Par définition, la grenouillette est un kyste développé au
niveau du blancher buccal. Ce plancher comprend toutes les parties
molles qui ferment en baB la cavité buccale. Il est oi1"conscri t en
avant par le corps du maxillaire inférieur, en arrière par l'os hyotde.
Un plan musc~laire formé par les mylohyorùiens, tendu du
maxillaire à llos hyorde, divise le plancher buccal en deux étages
llun supérieur, llautre inférieur.
Llétage supérieur se divise en trois régions secondaires :
llune médimlû, clest la région linguale, les deux latérales de part
et dlautre de la langue.
T,es régions dt~ prédilection des !!renouillettes se trouvent
être les régions sublinguale et suahyotdienne latérale ou BOUS maxillaire.
Aussi nous t>emble-t-il nécessaire de faire un rnppel anatomique de CStl
deux réglonR.
l - LA REGION SUBLINGUALE
On lui décrit quatre parois et deux extrémités.
1/
La paroi externe osseuse est conEltituée par la
fOl~GC tte Rublingualc du maxillaire inférieur •

.../ ...

5.
2/- La paroi interne formée par les muscles génio glosse
et génio-hyoIdien en avant et par la partie antérieure de l'hyoalosse
en arrière.
3/- La paroi inférieure est formée par le muscle mylo-
hyoIdien qui prolonge la paroi externè en bas et en dedans. La glande
envoie parfois n travers le mylo hyoIdien des lobules aberrants qui
peuvent 8tre le point de départ de la grenouillette.
4/- La paroi supérieuro est représentée par 1ft muqueuso
du sillon alvéolo-lingual e~ en particulier par la muqueuse de l'éminence
sublinguale.
5/- L'extrémité antérieure étroite, communique sur la '
ligne médiane avec celle du c6té opposé.
6/- L'extrémité postérieure large, s'ouvre dans la loge
sous-maxillaire.
B - .he_c.2n!e!lu_d~ !a_loie
Elle renferme la glande sublinguale, l~ prolongement antérieur
de la glande sous-maxillaire, le canal de Wharton, le nerf lingual. le
grwld hypoglosse, enfin les vaisseaux suhlinguaux.
1/- ~_g1~d~_!~!.!~~~!::
Elle est allongée, aplatie trwlsversulement. Elle occupe la
plus grande partie de la loge.
.../ ...

6.
La face externe s'~pplique on haut sur la fossette sublinguale
du maxillaire, en bas sur le mylo-hyordien. Son bord supérieur est uni
à la muqueuse qu'elle soulève par les canaux excréteurs de la glande.
L'extrémité antérieure de la glande sublinguale n'est séparée,
sur la ligne médiane de la glande sublinguale opposée, que par une
étroi te bande de tissu circulaire Ulche.
L'extrémité pOGtérieure s'accole à la face externe du prolon-
gcment antérieur de la glande Bous-maxillaire.
La face interne est en rapport avec la p~oi interne de la
loge.
2/- Le c anal de Wharton
-----
- ---------
Dirigé en avant et en dedans, est accompagné par le prolonae-
ment antérieur de la glande sous-maxillaire. Celui-ci oe place cntre le
canal qui ost en dedans de lui et l'extrémité poatérieure de la elande
sublinguale qui est en dehors.
Il contourne le canal de wharton en passant successivement
en dehors, cn dessous, puis en dedans de ce canal. Il donne à la glande
un rameau qui sc ramifie sur l'extrémité postérieure et sur la face externe

de ceUe-ci.
. . .1. ..

7.
4/- Le nerf grand hypoglosse
----------....---..-
Il avance dans la partie inférieure de l'interstice Qui
sépare le mylo-hyoïrlien de l'hyoglosae.
Elle court le Ionr, du grand hypoglossc et immédiatement au
dessous de lui.
6/- L'artère linguale Qu'accompagnent de petites
veincs profondes est en dedans de la loge sublinguale dont elle est
séparée par l'épaisseur de l'hypoglosse.
II - LA REGION SUS-HYOIDIENNE LATERALE OU SOUS-MAXILLAIRE
Elle comprend la loge et son contenu.
Elle est triangulaire, et on lui décrit troi.s parois
- une supéro-externc
- une inféro-externe
- une interne
deux extrémités
antérieurc et postérieure.

. . .1 . ..

8.
1/- La paroi sup~ro-ext~rne : elle est form~e par :
-----------------------
-cn avant la fossette sous-maxillaire du maxillaire in~§rieur,
-en arrièr~ par la parth inférieur~ du ptérygotdien interne
qui s'att~che à l'angle de la mAchoir~.
2/- ~~_e~~~-!~!~~~~~~~ : elle est formée par
l'aponévrose cervicale supérficielle. Cette aponévrose se diviae, le
long du bord inférieur de la glando sous-maxillaire, un peu au dessous
de l'os hyorde en deux feuillets:
-l'un profond, réfléchi, passe sous la glande et s'attache à
l'os hyoïde,
-l'autre superficiel direct, passe en dehors de la glande et va
s'ingérer au bord inférieur de la m8choire.
3/- La p~~!-~~!!~ : Au dessous de l'os hyotde, la
.~
pfœoi interne est constituée par le fouillet réfléchi de l'apon'vros~
cervicale superficielle; cc feuillet,accolé à l'aponévrose cervicale
moyenne, s'attache à la corne de l'os hyotde. Au dessus de l'os hyotde,
la paroi interne est formée par les muscles di gastri que , mylo-hyofdien,
stylo-hyotdien et hyoglosse et, en arrière, par la partie de la paroi
pharyngienne, attenante à la base de la langue. Les deux muscles hyogloase
ct mylo-hyoïdien s'écartent l'un de l'autre de bas en haut et ménagent
entre eux un intervalle qui est la loge sublinguale. Ainsi la loge sous-
maxillaire communique-avec la région sublinguale en dedans du bord
postérieur du ~'lo hyotdien.
.../ ...

9.
4/- L'extrémité postérieure de la loge sOlls-maxillaire
----------------------------..~---
occupe la partie inférieure de l'espuce para-amygdalien. Elle est limitée
en arrièro par la cloieon inter-maxillo parotidienne. En haut l'Elxtr6mité
postérieure de la loge Bous-maxillaire communique librement avec la
région para-amygdalienne.
Elle contient la glande sous-maxillaire, les vaisseaux, le
nerf lingual
les vaisseaux et des ganglions lymphatiques.
loge qui la contiAnt. Ses faces et extrémités s'adaptent aux faces et
extrémités de la loge. Son bord inférieur déborde très souvent en bas de
lA grande corne de l'os hyorde. Son bord supérieur longe en avant
l'insertion maxillaire du mylo hyordjen et répond en arrière au sillon
Alvéolo-lingual et à l'espace para-amygdalien. Entre la muqueuse du
Gillon alvéolo-lingual ct la glande passe le nerf lingual. Le ganglion
sous-maxillaire appcndu à ce nerf repose sur ln glande. De la face
interne de lu glande se détache 10 canal de Wharton. Ce canal se porte
en avant on dehors et en haut accompagné du prolongement antérieur de
lu glande qui cat en dehors du canal ùe \\l/hé~ton. Celui ci pén6tre avec
if) prolongement dans la région sublinguale. Le canul de Wharton est
contourné par le nerf lingual •

.../ ...

10.
2/- Les vaisseaux et les nerfs faciaux
~-------------------------~-------
Ils sont contenus dans la loge en dedans et au-dessus du
ventre postérieur du digastrique et du stylo-hyoIdicn.
L'artère coutournc la face profonde, puis la face supéro-externc
de la glande près de soh extrémité et sort de la loge au-dessous du bord
inférieur de la mlchoirie. Elle donne dans la loge des rameaux glandulaires
et l'artère mentonnière.
La veine faciale croise la face inféro-externe de la glande.
3/- Le nerf lingual est au bord superieur du la Rlande à
son entrée dans la loge. IJ descend ensuite à la fnce interne de la glande
où il rencontre le canal de Wharton. Il contourne ce canal de dehors en
dedans en passant au dessous de lui et pénètre dans la loge sublinguale.
4/- Le ganglion sous-maxillaire est au bord supérieur de
la
5/- L8s
10-hyoIdiens cheminent au-
dessous de la glande
CONCLUSION
A la lumière de ce rappel anatomique, on peut se rendre compte que
-La loge sublinguale et sous-maxillaire sont communiquantes.
expliquant les possibilités d'extension des grenouillctt~G lor~ de leur
évolution.

-Dans leur loge respective, la glande sublinguale et sous-maxillai
re flirtent avec des éléments nobles (nerfs et vaisseaux) qu'il faut
éviter quand on aborde ces régions.

CHA PIT R E - II -
THE 0 RIE S
PAT H 0 G ENI Q U F. S
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
*
*
*


11.
INTRODUCTION
Dans la littérature médicale récente, il existe peu de travaux
relatifs aux grenouillettes. Selon NATHANSON (32), la raison en serait
leur conotanto b6nigrlit6. Si les caractères cliniques sont définis, les
opinions divergent quant à leur pathogénie, et le moilleur traitement
à leur opposer. Deux riotions dominent la pathogénie des grenouillettes
1
-La première, fait de la grenouillette une affection congénitale,
-la deuxième fait de la grenouillette une affection acquise.
l - GRENOUILLETTE
AFFECTION CONGENITALE
.
Cette conception a eu beaucoup de défenseurs. IMBERT et
JEANDREAU cn 1901, à la suite de travaux histologiques sur les grenouillet-
tes, décrivent trois couches, du centre vers la périphérie
- Un épithélium discontinu formé par une ou plusieurs couches
de cellules cubiques ou arrondies ;
- Une couche de cellules arrondies rappelant leE cellules de
tissu embryonnaire ;
- Une couche do tissu conjonctif périphérique aveC fibres muscu-
laires striées.
,
Se basant sur le peu de lésions glandulaires, sur le fait que
le revêtement kystique n'est pas épith6lialisé et se confond insensiblement

avec la couche embryonnaire analogue à celle que l'on rencontre dans les
fistules congénitales, sur la différence entre ~.e liquide de ponction
••• 1••.

12.
et la salive, ces auteurs concluent : "nous avons été conduits i\\ penser
que la grnouillette avait peut 6trû une origine congénitale et provenait
d'un vice de développement, mnis pouvant être rattachée à l'hiDtoirê
dos déri v 6s
branchiaux".
Cette conception devient claBsique pendant de nombreuses
années et on se borna à discuter la nature des élémonts épithéliaux
responsables de leur apparition. Ainsi
FLEISCIll1AN et TILLAUX (22)
évoquent une bourse séreuse, prenant la grenouillotte par un hygroma.
CUNEO et VEAU en 1902 incriminent des débris du sillon para-
lingual externe en se basant sur les rapports de ce sillon avec la
sublinguale.
GUIBE en 1905, sc basant sur les travaux de CHIEVITZ et HAMMAR
(d'Upsal) qui nient l'existence du sillon paralingual, attribue l'origine
de la grenouillette à des organes parasalivnires d8couverts par MEISSER.
THOMPSON, en 1922 dans la thèse de GOLDMANN, avançait une
conception nouvelle à savoir que la grenouillette, lCB kystes SOUB-
maxillaires et cervicaux profonds, dérivent du sinus cervical, déplac6
en position primitive par les muscles deG arcs brflnchiaux.
COTTALORDA (12) en 1925, s'appuyant sur les travaux d'anatomie

pathologique d'IMBERT et JEANBRAU, MORESTIN, VIALLETON, CORNIL et RANVIER,
concluait que "l'absence d'épithélium interdit de considérer la grenouil-
.../ ...

13.
lette comme dérivant d'une for,nation ectodermique; elle résulterait au
':,
'.
contraire de la fonte du tissu conjonctif embryonnaire de la région
sublinguale".
Cependant, si cette théorie congénitale est plausible dans la
genèse des grenouillettes, chez les nouveau~lés elle explique difficile-
ment l'apparition de ces kystes après un trau~atisme, après une lésion
nerveuse, ou à l'occasion de troubles endocrinien et neuro-endocrinien •
Cette insuffisance amène à reconsidérer cette pathogénie, et certains
auteurs plus proches de nous considèrent la grE:nouillette comlnl3 une
affection acquise.
II - GRENOUILLETTE
AFFECTION ACQUISE
Plusieurs théories se partagent cette conception pathogénique.
Nous verrons successivement :
- la théorie nutritionnelle
- la théorie traumatique
- la théorie nerveuse et neuro-endocrinienne
- la théorie canalaire et canalo-intersti tiel1e, la
dernière en date.
A - Théorie nutritionnelle
- - - - - - - - - - - -
Au point de vue expérimentale, FLEURY (9) décrit des lésions
des glandes salivairos chez la souris soumise à un régime de famine,
surtout des lésions à type de tuméfaction parotidienne. Au point de
... / ...

14.
vue clinique, des parotidoses et des gonflements de la sous-maxillaire
sont décrits dans les régions tropicales et intertropicales par KENAW
et 9ILLMAN dans 0,5 à 5 % des enfants atteints de K\\mshiorkor.
En fait, i l n'a pas été décrit, aussi bien sur le plan clinique
qu'expérimental, de lésions kystiques véritables. Cette théorie mérite
un travail sérieux, et plus fouillé, comme la théorie suivante.
Elle repose sur les travaux de STANDI8H et 8HAFER (9) qui,
à l'occasion de l'étude de 9
cas de grenouillette, évoquent la possibi-
lité d'une dilatation anévrysmale du canal excréteur d'une glande
salivaire partiellement obstrué ou traumatisé.
A ce propos J
BflASKAR, BOLDEN ct WEINRt\\N (5), après ligature
du canal excréteur de la sous-maxillaire de la souris, ne produisent pas
de kystes mucoïdes ; par contre, on en observe après la section du canal.
CHAPUT (9)
affirme, pour cela, que lors de la formation des
kystes mucoïdes de la cavité buccale, la notion de traumatisme fonction-
nel peut ôtre retrouv&e dans tous les
sous forme de tics, de succion 1
de diapneusie, de morsure, de corps étr2l1gers provoquant une obstruction
partielle ou une blessure du canal excréteur d'une glande salivaire.
Cependant 1 la théorie traumatique n ' arrive pas à expliquer
toutes les gr8nouillettAs. D'autres théories sont avancées dans le but de
confirmer ce~te conception d'affection acquise de ces kystes •
.../ ...

15.
C - La théorie nerveuse ct neuro-endocrinienne
Le substratum repos8 essentiellement sur les travaux de
DE:C:·iAUME (1 ) et la confron-::atio'1 de ses travn.ux avec ceux d'autres
=tu teurs comme LERICHE, JORD2T,
RlVERCHOfi,
ROUSSEAU et DECELLE (17).
Des malades atteints de SOL:s-moxilli tes et parotidites, après sialographie,
présentaient une dilatation des canaux salivaires qu'un mécanisme salivaire
ne sa'Jrai:: cxpli :1Uer. Il semble qUi" l'on puisse faire intervenir un
trouble de l'in0ervation canalaire et glandulaire. A ce propos JORDET (15),
en 1920, rapporte 4 observations d'hyperparotidites intermittentes
causées par des dentiers. La tuméfaction survi0nt après ulcération provoquée
par un dentier. Elle disparaît dans la journée pour se reproduire le
lendemain.
LERICHE (15) présente à la Société de Chirurgie de Lyon
un
malade atteint de gonflement parotidien bilatéral plus une rétenJèion
saliv.3.ire dont la gué.':'ison est obtefll.:2 par arrachement du nerf auriculo-
tel:lporal.
Toutes ces observations ont ét{; ir~terprétées par DECHP.u;IE (15).
Elles semblent toutes consécutives 2 une irritation dans le territoire
dL: trijumeau. Ces irri tations bloquent le sphincter à l' orifice des
canaux de Wharton et St€::no~l ct dilatent les CillL2UX susjacent~•
.../' ...

16.
2/- La thèse neuro-hormonale
CHA~WY. COUJARD et Collaborateurs (13) constataient. après
lésions localisées du sympathique périphérique. des lésions au niveau des
glandes salivaires avec une certaine régularité
-infiltration aàipeuse des cellules
-imagos de dégénérescence
-hypertrophie et hyperplasi8 des c~~aux.
Les
lésions SODt constatées 0n badigeonnant au phénol la
régio!1 des canaux excréteurs dl une seule sous-maxillaire pour atteindre
le sympathique. ct également par section du déférent. Cependant. après
castration uni
ou bilatérale. l'aspect des glandes salivaires est diffé-
rent et varie avec une certaine rég~larité i ceci amène ces auteurs à
dire que ce phénomène n'es t pas p1lrement endocrinien. mais serait bien dû
à une lésion sympathique après atteinte du ganglion sympathique sous-
maxillaire sur lequel retentissent de lointaines agressions du système
végéta"cif •
o - La théorie infectieuse
LECEr;::: (12) ccnsidérait la grcncuil12tte COITI:'1e un pseuaokystc
é"..nalog:l3 aux pseudokystc-s du parlcréas, développé aux dépens de la sub-
li.:1guale à la. suite d'une infec-cion légère.
DECHAm~E (17). da~s l'étuàe du réflexs salivaire neuro-végétatif,
attachait beaucoup d' ir.,portar1C2 J. l'infe,::tion 3econdaire au ,li veau des
canaux excréteurs. contribuant au blOCage des canaux. Et ce réflexe initial
.../ ...

17.
a le plus souvent ~omme cause prenière une infection de voisinage.
Cependan~ la note la plus intéressante de cette théorie est
constituée par les travaux de TSrZUKI (48). Il incriminait la syphilis
comme étant à l'origine des grenouillettes, en s'appuyant sur des éléments
histologiques. Mais son i~spiration semblait être dictée par le grand
pouvoir pathogène conféré à la syphilis à son époque.
Ces théories sus-évoquées semblent un peu dispara~es ; il
faudra attendre jusqu'en 1959 avec
D8LAIRE et KERI'1EIS (20) pour saisir
leur aspect commun. Ces auteurs défendaient une nouvelle théorie
canalaire et canalo-interstitielle.
E - La théorie canalaire et canalo-interstitielle
1/
La théorie canal aire
DELAIRE et Collaborateurs (20), à la suite des travaux histolo-
giques effectués sur 13 grer.ouillottes après confrontation avec. les
études histologiques faites jusque ln, reconnaissent en la grenouillette
un ;":yste rétentionnel p;:rr dilatation du canal '.Jxcréteur avec cons(~rvation
de l'épithéÙum qui va subir une r~étapla3ic malpighil?nne. La lésion
initiale est localisée au niveau canalaire. Ce phénomène est retrouvé
tout au long de la littérature médicale.
von HIPPEl... en 1897 (12) admettait dans la formation de la
grenouillette la co~pression extrir.sèque des petits canaux excréteurs,
puis une dilatation secondo avec ou sans conservation de l'épithélium.
,
... ...
/

18.
BOO~~\\N en 1917 (12) cite le travail expérimental de BERNARD
déterminant l'apparition de la grenouillette par blocage du canal de
la sublinguale.
~OBINSON en 1964 (9), après une revue générale et étude de 125
kystes mucoïdes salivaires, dans 22 cas, notait une bordure épithéliale
partielle ou complète , ce qui confirme 10s travaux de DELAIRE (20).
Ceci nous permet de dire que les théories traumatique, nerveuse
et neurohormonale infectieuse n'Staient que des aspects différents de
la conception de DELAIRE ù propos de la pathogénie des grenouillettes, et
ne font que la confirmer.
2/- Théorie canalo-interstitielle
Elle est d{fendue par DEL\\IRE, KERNEIS et BRUNEAU. Le substratum
histologiqu~ reposait sur une prédominance de lésion dégénérative du con jonc-
tif périkystique, une d~gén§rescence vacuolaire et une farlte mucoïde de
l'interstitium glandulaire.
LECENE (49) a déjà décrit cette d~g€néresccncc que ses contempo-
rains prenaient pour un tissu 8mbryol1118ire.
BERGER en 1923 admettait qu'une dégénérescence d'une ou plusieurs
lobes glandulaires est nécessaire pour expliquçr la formation de la
grenoui llette.
.../ ...

19.
HANS BRUNl'lER en 1949 (8), après une étude anatomique minutieuse
d'un cas, pense égale~ent que c'est la dégénérescence hyaline du tissu
conjonctif g18ndulaire interlobaire, puis sa liquéfaction qui est responsa-
ble de la formation de cette grenouillette.
BA ILE'!' 1 HMULTON, COLYER et SPR;\\'.'/SON en 1938 (20) admettent
également cette dégénérescence myxomac:euse d'une glande à mucus.
Pour DELAIRE et Collaborateurs, cette fonte mucoïde de l'intersti-
tium glandulaire semble Strc le résultat d'une dissection enzymatique.
Les enzymes responsables sont variables. En effût, LISANTI (20) en 1950
soupçonnait la hyaluronidase salivaire, KNOX et MEYER (20) en 1052
incriminaient les mucinases salivaires. L'Hypothèse de DELAIRE semble
être confirmée par les expériences de BHASKAR ct BOLDEN (5) qui reprodui-
saient une grenouillette après section du canal excréteur ; la formation
de grenouillette s'expliquo par l'extravasation du suc salivaire.
CONCLUSION
L'origine congénitale des grenouillettes semble n'avoir, de
nos jours, qu'un intérêt hiscorique. Cependant si les théories avancées
pour expliquer la form2.:;ion de la grenoui 1l8tt0 comml; affec tior. acquise
sont nonbreuses, elles peuvent se résu~er en deux principales qui sont:
la théorie canalaire et la théorie canalo-interstitielle.
*
*"
*

CHA PIT RE-III -
ETUDE.
C LIN l QUE
-=-=-=-=-=-=-=-=-~-
*
*
*

20.
La grenouillette revêt plusieurs aspects anatomocliniques qui
se répartissent en
- forme sublinguale
- forme sushyoïdienne latérale pure
- forme sublinguale et sushyoïdienne latérale (forme cn
bissac)
- forme cervico-thoracique.
A - L'ETIOLOGIE
A Dakar, de 1958 à 1976,
O.R.L.
de l'Hôpital Aristide Le DANTEC, 77 grenoui
,ucoïdes
. 0
du plancher buccal.
's.
Deux travaux antérieurs ont fait l'objet de publication.
Le premier par J. REYNAUD, GUERIN et L. DIOP dans le , bulletin
de la Société Médicale d'Afrique Noire de Langue Française en 1963, portait
sur 13 grenouillet-::es sushyoïdiennes.
Le deuxiè~e par ~EYNAUu et MENSAH, dans le
bulletin
de Médecine
d'Afrique Noire en 1952, portai\\.: sur 36 grenouillettes sublinguales et
sushyoïdienncs.
... / ...

21.
Pour LACHARD (30) les kystes du plancher buccal sont relativement
rares. On rencontre le plus souvent les grenouillettes et beaucoup plus
rarement les kystes dermoïdes.
Malick DIOP (21) rapporte, dans sa thèse, une statistique
sur la f~équence des tume~rs des glandes salivaires. Il en résulte une
fréquence dominante des tumeurs mixtes, mais en Amérique du Nord et en
Afrique Orientale.
Ces chiffres ne sont pas en accord avec notre étude car, de
1958 à 1976, 63 tumeurs mixtes ont été observées et dans la même période
77 grenouillettes.
Les lithiases salivaires sont relativement plus rares que les
grenouillettes (15 cas ont été observés jusqu'à ce jour dans le service).
TABLEAU N° I
Autl'CS tumeurs: grenouil!
Pays
Total
Tum0ur mixte
lct~es comprises.
!
----------!-------------!------------------!---------------------------!
OUGANDA
129
82 (63,6%)
28
(21 %)
U.
S. A.
824
551 (G
%)
184 (22 %)
CANADA
129
96 (74,2 %)
16 (12 %)
.../ ...

22.
2 - ~'âge
D'une façon générale nos malades sont jeunes. Le plus jeune
a 4 mois et le plus âgé a 36 ans.
TABLEAU N° II
!
AGE
6 mois-Il ans
!11 ans - 20 ans
21 ans - 36 ans
!-------------_._--!-----------------!------------------!------------------
! No~bre de c a s !
24
!
38
!
14
!
%
31,1 %
49,2 %
19,7 %
La tranche d'âge la plus touchée est de 11 à 20 ans.
La fréquence dans cette tranche est presque égale aux fréquences des
autres tranches réunies.
L'âge moyen se situe à 12 ans pour la forme sublinguale et à
16 ans pour la forme sushyoïdienne.
3 - Le sexe
Une nette prédomi.nance féminine est constatée dans notre
série. Une répartition selon le type anatornoel inique ne nous a pas permis
de tirer des conclusions. On pourrait penser que les femmes consulteraient
du fait de l'aspect disgracieux des grenouillettes syshyùïdiennes.
Cependant on constate que les formes (cn bissac ou Gushyoïdienne latérale
pure) sont sensiblement égales aux formes sublinguales dans le sexe
féminin co~me nous le verrons au tableau nO IV •
.../ ...

23.
TABLEAU N° III
Sexe
Féminin
Masculin
!------------------------!--------------------!-------------------------!
!
!
!
!
Nombre
50
27
!------------------------!--------------------!-------------------------!
!
!
!
!
01
,0
64,9 %
35,1 %
TABLEAU N° IV
Forme sublingua-
Forme en
Forme sushyoï-
le
bissac
dienne latérale
pure
!------------------!--------------- -----------------
,
iSexe féminin
22
21
5
%
28,5 %
27 %
6,4 %
! Sexe masculin
14
8
3
!
!------------------!---------------!-----------------!
%
!
18,1 %
!
10,3 % !
3,8 %
!
4 - L'ethnie
Cette étude ne montre qu'une prédominance des Wolof
ct des
Toucou12ur. Remarquons qu,,-, deux Diola
sont venus consul ter dans notre
service.
Cette prédomir.ance dos Wolof n'a rier, de surprenant lorsque
l'on sait que le Cap-Vert, zone de recrutement de nos malades,est peuplé
à plus de 50 '10 de lJJalof. Tout au plus, la fréquence chez les Touc;ouleur
aurai t pu avoir un cer tain intérêt, ;nais 50 % de c,:s Toucouleur sont
originaires du Cap Vert. La faible partition des autres ethnies, à savoir
... / ...

24.
Diola, Sérère, ne fait que refléter la bénignité légendaire de nos kystes
mucoïdes.
TABLEAU NI)
V
ETHIHE
NCM!3RE
%
---------------------------------------!-------------- --------------
f~volof
.
31
40,2 %
Toucoulellr
.
29
37,6 %
Sérère
.
7
Diola.. . .. . . ... . . . . .. .. . ... . . .. . .. .. . . . . . ... ...
'
')
2,5 %
Sarôkolé
.
2
2,5 %
Maure
.
2
2,5 %
Au tres ethnies
.
4
5,09 %
5 - Facteurs favorisants
- - - - - - - - - -
L'interrogatoire minutieux n'a pas décelé de circonstances
étiologiques particulières. Pas une seule fois un traumatisme buccal
n'a été évoqué par les patients.
Une seule fois un malade a présenté une otite chronique évolu~1t
depuis 10 ans.
Un état carentiel non plus n'a pas été observé, tous les patients
.
avai~nt un état général satisfaisant. Cependant une sérologie positive a
été constatée (19 fois) chez r.os patients, mais sans autres signes de
syphilis secondaire ou tertiaire.
.... / .....


h
25.
B - LA SYMPTOr~TOLOGIE CLINIQUE
Les grenouillettes observées dans le service O.R.L. de l'Hôpital
Aristide Le DANTEC ne diffèrent en rien des autres grenouillettes observées
en Europe, si ce n'est le volume qu'elles peuvent atteindre. Tout ceci est
lié à la durée d'évolution des kystes. Le malade ne vient consulter, bien
souvent, qu'après avoir épuisé la thérapeutique populaire ou quand la
grenouillette devient g~nantc ou inesthétique.
Nous décrivons d'abord la forme sublinguale qui est de loin la
plus fréquente (47,6 % des cas).
a)- Circonstances de découverte
Le début de l'affection est souvent insidl.eux; Le malade ne se
plaint généralement pas, 8t c'est lorsque la tuméfaction a atteint un
volume notable que le patient consul te, rarement à l'occasion ct' ur.G compli-
cation.
Le patient est reçu pour une tuméfaction au niveo;.; du plancher
buccal.
EXAHEN BUCCAL
-L'inspection: La bouche ouverte, la langue relevée, l'examina-
teur peut apercevoir, entre le m~llaire inférieur et la crête salivaire,
une masse : une tuméfaction ovalaire à grand axe antéropostérieur, dont le
volume est sensiblement égal à celui d'un oeuf de pigeon •
.../ ...

GrenoUillettE-:
Sub':nYl.~le.

26.
La coloration de la tuméfaction est bleutée, avec des lacis
veineux parcourant tout le revêtement muqueux. Elle est régulière, sans
réaction inflammatoire.
-A la palpation bidigîtale, un doigt faisant bomber le plancher,
l'autre palpant la tuméfaction, l'examinateur relève
certains caractères
la grenouillette est inàolènte, souple, fluctuante, avec des limites
imprécises, parfois elle est rénittentt.
yv..v.~
La . . . . . reco~vrante glisse sur elle. La grenouillette elle même
adhère intimement au plancher buccal.
Des 36 cas de formes sublinguales, 21 soit 27,2 % de l'ensemble
ont présenté cette symptomatologie.
La por.ction pratiquée 2 fois pour cette forme sublinguale:: avec
un gros trocart, par voie buccale, ramène un liquide filant, clair.
-Cette observation nous sert d'illustraticn.
Dossier nO 46
!:=;===========::
Ba •. Ra .• , 17 ans, sexe féminin - Toucouleur.
-Hospi tal isée le 10-7-1967 pour gr':moui 11'ô) tte .
-Le début remonte à 6 mois marqué par une petite tuméfaction
qui n'a cessé de croître.
-L'examen
-Etat général satisfaisant
-ORL : sous lQ l~Îgue, tuméfaction de la taille
d'un petit citron, avec dGS reflets violacés,
... / ...

27.
mollasse, non douloureuse.
-Au niveau des fosses nasales existent des croates.
-Au conduit auditif: présence de cérumen.
-Le 23-10-1967 - opérée (Marsupialisation)
-Le
3-11-19ô7 la malade est exéatée.
En l'absence de traitement, la grenouillette voit son évolution
émaillée de divers accidents, à savoir ;
accident infectieux souvent le plus sérieux
accident mécanique comme : .la fistulisation
.la gêne à l'élocution
• la gêne à la mastication •
*/- L'accident infectieux
I l a été rarement observé dans notre série
nous avons observé
deux cas survenus chez deux enfants, le prer:lÏ.:;r âgé de 6 mois, le èeuxième
de 3 a."1s.
La symptomat01oEie réalise un vtriteble phlegmon du plancher
bu~cal comme en témoig~~ l'observation SUiV3T'CC :
Dossier nO 13
=============
- Mc •• Sa •• , 6 mois, Wolof - Saxe masculin.
-Hospi talisé le 2J-10-1960 pm;r grenouillette inf8ctée.
-Le début remonte .~ sa naissance; l'enfant présentait une
tuméfaction sublinguale augmentant progressivement de volume •
.../ ...

28.
Mais depuis 4 jours, l'enfant est hyperthermique, et le plancher
buccal est douleureux, augmenté de volume.
-Ex~~en : La langue est rouge, tuméfiée, relevée devant l'arcade.
Le plancher est de consistance molle, douloureuse; la ponction
.,
ramène du pus verdâtre.
-Traitement : incision évacuatrice
Pénicilline: 500 000 unité 2 fois par jour.
-Le 7-11-1960, réhospitalisation pour deuxième surinfection de la
grenouillette.
*/- Accidents mécaniques
• Le premier est la fistulisation du kyste.
Cette fistulisation peut être soit spontanée (6 cas) et se répéter
plusieurs fois, soit provoquée par ponction (1 cas observé).
La fistulisation spontanée est d'abord précédée d'une tension
douloureuse du kyste, puis survient la rupture de la poche kystique
laiss':int sourdre dcms la cavité buccale un liquide clair, gluant (visqueux)
que le malade crache. L'examen de la cavité ré',èle un affaissement de la
grenouille~te. Elle ne tard~ra pas à se reformer au bout de quelques jours
ou quelques semaines. Ainsi la répéti tian de la fistulisation confère à
l'évolution de la grenouillette son caractère de tumeur à éclipse.
Comme illustration nous rapportons l'observation suivante
.../ ...

29.
Dossier nO
==============
-Ro •• Nd •• , 18 ans, Wolof, sexe masculin.
-Hospitalisé le 26-12-1974 pour grenouillette.
-Le début remonte à deux ans marqué par une tuméfaction sublin-
0'
guale qui a augmenté progressivement de volume et qui s'est
ouverte dans' la bouche, entraînant un crachat gluant, brunâtre.
La tunéf3ction disparaît, mais s'est reproduite quelques
semaines après.
-Antécédnnt : Néant.
-Examen loc8-régional révèle une tuméfaction sublinguale avec
plissement de la muqueuse, surmontée d'un orifice béant. La
pression de la tuméfaction laisse apparaître un liquide filant.
-Examen des autres appareils normal.
-Le 9-1-1975 le malade est opéré (Marsupialisation)
-Le 18-1-1975 il est exéaté •
• Le second accident est la gêne à l'élocution et à la mastication.
Nous avons 2 cas, avec des grenouillettes sublinguales volumi-
neuses, gêna~t les mouvenents de la langue et provoqua~t une gêne à la
mastication.
EVOLUTION ULTERIEURE DES GRENOUILLETTES
Si le malade n'est pas traité, outres les accidents déjà cités,
les kystes peuvent s'étendre aux autres loges salivaires, et donner des
\\formes sublinguales bilatérales, des formes sublinguales et sushyoï-
\\diennes latérales.
Ces for~es sont possibles du fait de la co~unication
qui existe entre l~s régions sublinguales et les régions sushyoïdiennes •
.../ ...

"
Gr'!nou illetL
Sushy'l id. "CIne
méd lane

30.
t
Nous décrirons
la sublinguale et sushyoïdienne d'abord,
puis la forme sushyoïdienne pure et une forme exceptionnelle, la cervico-
thoracique.
a)- La forme sublinguale et sushyoïdienne latérale
(ou la f0rme en bissac)
Modalité évolutive de la sublinguale pure, elle est la plus
fréquemment rencontrée parmi les autres formes anatomo-cliniques, 29 cas
ont été observés dans notre étude soit 40, 2 %.
-Au point de vue symptomatologie, il y a eXistence de 2 tuméfac-
tions, une sublinguale et une sushyoïdienne. La tuméfaction sublinguale pré-
sente les mêmes caractères que la forme pure que nous venons de décrire, et
apparaît souvent la pr~mièrc.
Secondairement la tum.§faction sushyoïdi.::;nne apparaît lstérale
dans la région sous-r.lCixillaire, soulevant lél peau qui garde son aspect
normal.
A la palpation, cl18 se révèle fluctu~~te, indolore, mobilisable,
la peau glisse sur elle.
La compression de la tuméfaction sushyoïdienne provoque un
gonflement sublinguale.
. .../ ...

31.
Dossier nO 21
===========
Observation nO 4
-=-=-:-=-:-:-=-=-
-Sa •• Nd •• Ka •• , 10 ans, Wolof, sexe féminin.
-Hospitalisée dans le service le 4-5-1962,pour grenouillette.
-Histoire de la maladie: apparition il y a un an d~ la tuméfac-
tion sublinguale, qui grossit progressivement sans douleur.
Au bout de qu~lqucs mois, app"~aît une tuméfaction à l'angle
de la mâchoire inféri~ure, sans signe fonctionnel.
-Examen
Bon état général. Température
37°. Pouls 108.
Anémie clinique.
Localement, la face est déformée par la tuméfaction
de la région angulo-maxillaire de la taille d'une mandarine
la peau est d'aspect normale, consistance mollasse.
Dans la cavité buccale, existe une tuméfaction
sublinguale gauche refoulant la langue, présentant les mêmes
caractères que la tuméfaction sous-maxillaire.
Autres appareils : tachycardie et souffle sy~tolique fonction-
nel.
Par ail12_1rs l'examcr, est n~rmël.l.
-Le 24-5 1962 interventicn p~r abord externe.
-L'évolution de ces grenouillettes est identique à celle des
sublinguales, à cette seule différence que la fistulisation externe
cutanée est rare. La tuméfaction sous-maxillaire peut s'étendre au
côté opposé et réaliser alors la grenouillette sushy~rdienne médiane
(fig. 1)

32.
b)-
La forme sushyoïdienne latérale pure ou
Gous-ê-axill8Îre
Elle est peu fréquente, 8 cas ont été observés dans notre série
soit 8,2 % de l'ensemble des grenouillettes.
Rappelons que l'âge moyen des patients se situe au tour de
15 ans.
Au point de vue symptomatologie, nous nous référons à la forme
mixte (sublinguale et sushyoïdienne latérale) que nous venons de décrire.
L'évolution est également identique.
Dossier nO 49
=~=;:========
Observation nO 5
-=-=-=-=-=-~-=-=-=-
- Nd. Be., 25 ans, Wolof, sexe féminin.
-Hospitalisée le 2 -4-1968 pour grenouillette sous-maxillaire
-Début il y a un an, sans signe douloureux.
-2xamen local
On observe une tuméfaction sous-maxillaire,
de la grosseur d'une ~angue d8 taille moyenne, tuméfaction
mollasse ; la peau glisse sur la poche kystique qui est mobili-
sable.
-Amygdales d~ taille moyenne
-Tympans normaux
-Fosses nasales : aucune ~'omalie.
-Le 16-5-1968 intervention par voie sous-maxillaire.
-Le 6-6-1968, la malade est exéatée.
• •• 1 •••

33.
c)- La forme cervico-thoracique
Forme exceptionnelle: nous ri'en avons observé qu'un seul cas
associé à uneforme sushyoïdienne latérale.
KEEN et COHEN rapportent dans "Sou tt.. African Medecin2," en 1954
un travail à propos de 26 cas de grenouillettes cervicothoraciques chez
le Bantou du Cap. Nous reportons fidèlement notre unique cas.
Observation nO 6
-=-=-=-=-=-=-~-=-=-
-Da •• Fa •• , 15 ans, Toucouleur, sexe féminin.
-Hospitalisée le 21-1-1961 pour grenouillette.
-Histoire de la maladie: apparition simultanée,il y a 2 ans,
d'une tu~eur du plancher buccal et une autre cervicale sans
signe fonctionnelle.
-Antécédent : opérée dans le service i l y a 5 ans de grenouil-
lette volu~incuse sushyoIdienne lat~rale.
-Examen
état général satisfaisant. Cicatrice choloïdienne
en fer à chev '11 suivant l'ancieMe incision cutanée. On note
une tuméfaction oblongue, oblique, descendant j'J p130cher
buccal de h2.ut en bas, de droi te a gauche, dépassan.t de
2 travers d2 doigts la clavicule gauche.
-A la palpation, il y a un empatement de la région antérieure,
indolore, fluctuant, avec une zone centrale plus fluctuante
que le reste de la tuméfaction.
-L'examen des autres appareils est normal •
.../ ...

34.
-Le 30-1-1961, elle est opérée par Dr. B. LY et L. DIOP
le protocole opératoire signale "la présence en nappe sur
toute la région antéro-cervicale descendant jusqu'à la
région susclaviculaire et allant en haut
usqu'au contact du
plancher buccal. On centre de la tumeur et para-médiane
gauche. on note une poche à paroi plus épaisse que le ~este
de la tumeur".
Une seule forme àe grenouillette nous intéresse dans ce chapitre,
c'est la grenouillette congénitale du nourrisson par imperforation du
canal de Wharton. BILLET (6) a été le premier à l'évoquer dans sa thèse.
Cependant nous devons ses caractères cliniques, histologiques à DORE
et DOZIN (22).
Elle se présente comme une tumeur allongée dans le sens antéro-
postérieur, siégeant dans le sillon gingivolingual, recouverte d'une
muqueuse transparente, d'aspect bleuté. Elle présente deux parties, une
postérieure qui comble le sillon gingivolingual, l'autre antérieure,
effilée et mobile dont l'aspect appendiculaire est caractéristique.
Le liquide de
ponc"tion est clair ; soumis à la méthode de WOLGEMUTH,
le liquide de ponction a toujours donné un résultat positif. Ses pièces
opératoires débitées en coupes sériées et l'examen de celles-ci permet
d'affirmer l'imperforation congénitale du canal de ~Vharton•
.. .. ./ ...

35.
TABLEAU RECAPITULATIF N° VI
Formes
anatomo-cliniques
!Nombre de cas
%
!----------------------------------------!--------------!-------------!
! Forme sublinguale
!
36
! 46,7 %
! ,
!----------------------------------------!--------------!-------------!
! Forme en bissac
!
29
!
40,2 %
!
!------
- ----------------!--------------!-------------!
! Forme sushyoïdienne latérale pure
!
8
!
8,2 %
!
!-----
----------------------------!--------------!-------------!
! Forme cercicothoracique
!
l
1,3 %
!
!
!
!
------------------------- y-------------- -------------
Forme non caractérisée
3
4,
%
CONCLUSION
La symptomatologie des grenouillettes est monomorphe.
La plus fréquente est la sublinguale ou grenouillette commune,
puis la mixte, enfin la sushyoïdienne latérale pure. La cervicothoracique
est exceptionnelle. La forme du nourrisson, bien qu'elle soit congénitale,
semble en accord avec la ~hèse de DELAIRE et Collaborateurs (20'car la
lésion initiale est canalaire. Enfin, ~près cette étude tout laisse
supposer que la grenouillette sublinguale est la forme initiale, et les
autres formes ne seraient que secondaires. Pour cela,
REYNAUD, DIOP et
GUERIN (42) pensent que les formes sushyoïdiennes latérales ont connu en
un moment de leur évolution l'existence d'une poche sublinguale •
..
*
*

CHA PIT R E
- IV -
E X AME N S
PAR A C LIN l QUE S
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
*
*
*

36.
Dans la littérature médicale, en dehors des examens histologi-
ques, les examens paracliniques concernant les grenouillettes sont rares.
Dans un but pathogénique LISANT! (12) s'est intéressé 3 la hyalt~onidase
dans la salive, SINŒ~ONS, MEYER et KNOX (12) ont incriminé les mucinascs
salivaires.
Pour notre étude, nous insisterons surtout sur les résultats
de sérologie syphilitique, les résultats d'anatomie pathologique et
enfin les résultats des examens biologiques du liquide de ponction.
A - EXAMENS PARACLINIQUES DE LABORATOIRE COURANTS
1/~ L'hémogr~me ne nous a rien apporté de particulier. Une
seule fois nous avons eu une anémie à 2.250.000 globules
rouges.
2/- Le groupe sanguin est un examen systématiq~e fait à l'entrée
et ceci en prévision d'une intervention chirurgicale.
3/- La sécliomêtrie, la r.::cherche dl albumine ct d:: sucre diillS les
urines, l'azotémie et glycémie n'ont rien de particulier.
4/- La protidémie : Les différents taux observés chez nos
malades se si "tuent entre 7 et 8 grammes par litre. Nous
n'avons pas enregistré d'hypoprotidémie,dans notre série,
qui pourrait expliquer la théorie nutritionnelle •
.../ ...

37.
5/- Le culot urinaire : A deux reprises, nous avons observé
une bilharziose urinaire à schistosoma hemotabium chez
un sujet de 22 ans et un sujet de 15 ans.
B - SEROLOGIE SYPHILITIQUE
42 réactions sérologiques syphilitiques ont été demandées et
1
réactions ont été positives pour le Kline, le VDRL, le Kolmer et
Meinicke soit 45,2 %. 35 patients n'ont pas bénéficié de cet examen.
La ~épartition de cette sérolOgie positive suivant l'appartenance
ethnique nous donne le tableau suivant :
TABLEAU N° 7
ETHNIE
NOMBRE DE SUJETS à BW +
! ----------·-··------+-------------------1
1 Toucouleur
11
!
Wolof"
Sérère
2
Peulh
2
Maure
1
Nous constatons une nette prédominance de la positivité
ches les Toucouleur. Lorsque l'on sait que les Toucouleur sont originai~es
pour la grande majorité de la région du Fleuve, et que cette région du
.../ ...

38.
Sénégal est le foyer d'une syphilis endémique, cette réaction sérologique
positive apparaît comme une simple contingence. Rappelons toujours que
dans les années 1936, un Japonais TSUZUKI i~criminait la syphilis à
l'origine de la formation des grenouillettes.
C - EXA~ŒNS PARACLINIQUES FONDAMENTAUX
Il nous faut déplorer le nombre nettement insuffisant de
ponctions effectuées dans le service. Au total, cinq ponctions ont été
effectuées: deux fois pour la sublinguale, deux fois pour la forme mixte,
et une fois pour la forme sushyoïdienne.
Nous avons relevé les résultats de cette exploration, ct voici
les résultats :
1ère observation
Grenouille~t8 sublinguale - dossier nO 68
K. G., sexe féminin - 3 ans.
-Culture du liquide nêgatif.
-Examen direct: négatif.
2e observation
Grenouillette sublinguale - dossier n0638-2350
S. D. Toucouleur - masculin - 22. ans.
-Amylase : 204 mg %.
.../ ...

39.
3e observation
Grenouillette mixte - dossier nO 2921 -3493
Ab. Ga ••
Toucouleur - masculin - 26 ans.
-AiTlylase
218 mg ~b
-Glucose
46 mg %
-Polynucléaire : 7 %
-Lymphocytes
83 %
-Monocytes
10 %
-Hématie
+++
4e observation
Grenouillette mixte
dossier nO 25
Ga. Gn •• -Sérère - masculin
15 ans.
-Amylase
64 mg %
-Glycose
57 mg %
-Polynucléaire : 12 %
-Lymphocytes
: 84 %
-Monocytes : 4 %
5e observation
Grenouillette syshyoïdienne - dossier nO 2838
3168
Di. Ba •. - masculin - 18 ans - Toucouleur.
-Liquide de couleur crême, présence de concrétions
-liquide stérile
-Polynucléaire +++
-Présence de lymphocytes
-Existence de cytolyse •
. . .1...

40.
La ponction est effectuée avec un trocart, par voie endo-buccale,
pour la forme sublinguale et, par voie transcutanée sous mentonnière, pour
la forme sushyoïdienne latérale pure.
Les résultats biologiques du liquide de ponction sont nettement
insuffisants pour nous permettre une comparaison avec la salive.
Il aurait fallu une liste à savoir
de rétention
Le PH du liquid~
sa densité, sa viscosité, le taux des sels
minéraux, des acides aminés, le dosage des enzymes et surtout l'a~ylase
des glucides, lipides, pour terminer la cytologie et la bactériologie.
De tous ces éléments, nous ne disposons que l'amylase trouvée
à des taux variables à trois reprises, l4.glucose à des taux légéremen~
supérieurs à ce~x de la salive (compris entre 11 et 30 mg %) et enfin
la présence de Polynucléaire.
Deux cultures faites sont négatives.
Que peut-ùn conclure de cette compara~son ? La présence
d'aoylase nous permet d'adm0ttre l'existence d'une autolyse conformément à
la théorie canalo-interstitielle. Cependant DELAIRE, BRUNEAU ct KERNEIS
affirment que le liquide est différent de la salive, et pour expliquer'
cette différence, ils disent que dans la théorie canalaire générale, en
d'autres points de l'organisme, le liquide de retention kystique est, le
plus souvent, différent du liquide secrété par la glande •
.../ ....

41.
Ce liquide a été bien caractérisé par REYNAUD et L. DrOp (41)
pour la sublinguale, il est filant, sirupeux, clair, pour la sushyoïdienne
ou mixte, le liquide est épais, presque crèmeux tantôt grisâtre et mêlé
de grumeaux plus clairs ou jaunâtres.
- L'examen a été pratiqué sur des pièces opératoires. En voici
les résultats.
1) - K. O., 15 ans, sexe masculin, Wolof.
Grenouillette mixte •
-Kyste à revêtement cylindrique muqueux (C. QUE~UM).
2)-
C. G., 15 ans, sexe masculin, Sérère.
Grenouillette mixte.
-Paroi fibreuse épaissie riche en vaisseaux et infiltrats,
épithélium desquamé, endothéliforme . - glandes non
examinées.
3)- T. S., 30 ans, sexe masculin, Sérère.
Grenouillet mixte.
-Paroi kystique, tissu de granulation plus fibroblastes
et lymphDcytes - glandes non examinées •
.../ ...

42.
4)-
S.D., 10 ans, sexe féminin, Wolof.
Forme mixte.
-Paroi scléro-inflammatoire, très riche en vaisseaux
et quelques lobules et fascicules nerveux, glandes sous-
~axillaires en voie de sclérose.
5)-
K. CK., 16 ans, sexe féminin, Toucouleur.
Forme -mixte.glande salivaire, type presque entièrer::ent
muqueux, les canaux excréteurs sont de dimension et
de trajet norma~x. Un secteur du fragment interlobaire
principal n'est pas non plus dilaté et aucune réactioD
inflam~atoire n'est visible dans sa périphérie.
Ch. RICHIR
6)-
N. B., 25 ans, sexe féminin, Wolof, forme syshyoïdienne
~~r-
sur les prelèvements figurent :'fibro-musculaire,
strié, oedématié, congestif et une glande salivaire
mixte sous-maxillaire, cette dernière montre des
signes d'adénolipomatosc et sous-maxillite ai~lë.
H. PODZRl:.
:).
D. K., 24 ans, sexe masculin, Peulh.
Forme sushyo!dienne latérale.
La paroi du kyste est un tissu sc1éro-hyalin, sans
revêteDent épithélial, mais infiltrée de coulées
infl~matoires et hé~orragiques. Au niveau de la
glande, il existe une relative sclérose interstitielle,
.../ ...

43.
une kystisation des C8naux excréteurs dont l'adventice
est infiltrée d'éléments inflammatoires.
c. QUENUM.
8)-
K. F., 2 ans, sexe féminin, Wolof.
Forme sushyoïdienne latérale
rocessus infl~~atoires
chroniques intéressant une glande salivaire. Grenouil-
lette infectée probable - ganglion hyperplasique.
C. QUENUi'1.
9)- B. F., 16 ans, sexe féminin, Toucouleur.
Forme sushyoïdienne latérale et cervicothoracique.
Deux poches kystiques: l'une de tissu collagène dense
et parfois hyalinisée, l'autre moins scléreuse avec
revêtement endothéliforme - glandes non examinées.
10)- M.D.T.,30 ans, sexe masculin, Haoussa.
Forme sushyoïdienne latérale.
La lésion se présente comne un kyste à paroi scléro-
hyaline, inflammatoire, sans rev@tement &pithélial
ini:erne, contenant une sub3tance mucoïde et quelques
macrophages. Cette formation avoisine la glande
sous-maxillaire qui,en dehors d'une ectasie des canaux
excréteurs et de discrets infiltrats lymphoïdes, ne
pr6sente aucune autre lésion •
.../ ...

44
11)- A. G., 26 ans, sexe masculin, Toucouleur.
Forme sublinguale. Coque fibro-conjonctive kystique
sans trace d'endothélium. Infiltrats histiolymphocytaires
au tour des vaisseaux.
COMNENTAIRE
-Cette étude histologique intéresse une grenouillette sublin-
guale , quatre for~es nixtes, et 6 formes sushyoïdiennes latérales pures.
-Parmi les examens histologiques obtenus, on note surtout une
inconstance du revêtement interne endothéliforme ; en effet à trois
reprises (obs. nO 1, 2, 9) le revêtement a été constaté et, à trois
reprises, dans les observations nO 7, la et 11, il est absent.
-Il existe une couche moyenne kystique constituée de tissu
de granulation en voie de sclérose, avec des infiltrats inflammatoires
histiolymphocytaires. (Obs. 2, 3, 7, la et 11). Cette paroi moyenne peut
être le siège d'une riche vascularisation comme dans trois observa~ions
(nO 2,4 et 11);
-En ce qui concerne les glandes sous-maxillaires (nous n'avons
pas observé de glande sublinguale) elles laissent à décrire des lésions
canalaires à type de dilatation (2 cas: obsorvations nO 7 ct ~l), des
lésions parenchymateuses à type de sclérose (no 4 et 7), d'inflammation
aiguë (n ° 6).
... / ...

45.
-Enfin, nous retiendrons de cette étude histologique la
présence fréquente des lésions de type inflammatoire. Les infections à
répétitions, surtout dans nos régions semblent être l'étiologie la
plus probàble pour expliquer ce
type de lésion.
Les auteurs sont en accord actuellement sur la structure de
la grenouillette constituée par
.Lne couche fibro-élastique avec quelques fibres muscu-
laires
sur cette couche repose une couche épaisse de tissu
richement vascularisé ;
qua~t au revêtement endocavitaire, c'est un épi thé-
lium cylindrique disposé en une seule couche cylindri-
que mal limitée.
CONCLUSION
Si la sérologie syphilitique apparaît comm8 une simple
contingence, l'étude surtcut enzymatique du liquide devait connaître plus
de considération, car peut être utilè,d:ms la recherche étiopathogénique,
au même titre que l'étude histologique.
41-

~-_.
CHA PIT R E
- V -
DIA G NOS TIC S
-=-=-=-=-=-:-:::.-
..

46.
l - LE DIAGNOSTIC POSITIF
Il repose sur la valeur sémiologique des signes de découverte
qui précisent la forme anatomo-elinique. Il reposera ensuite sur un
,
examen méthodique du patient. Il est précédé d'un interrogatoire minutieux
qui précisera :
La date des premiers signes
- La fréquence des périodes douloureuses, des fistulisations
- Les antécédents traumatiques, infectieux de la sphère O.R.L.
Les troubles de la sécrétion salivaire
Les troubles endocriniens,et carentiels.
L'examen du patientcomprenant l'inspection, la palpation et
un examen O.R.L. complet, permet de retrouver les caractères de la grenouil-
lette: indolore, mollasse, rénitente, recouverte d'une muqueuse saine
de colaration bleuâtre, glissant sur elle dans la forme sublinguale le
plus souvent latérale, recouverte d'une peau d'aspect normal pour la
forme syshyoïdienne latérale pure.
Le bilan pili~aclinique :
Après les exarr.cns de routine effect~és pour chaque :nalade,
deux examens s'imposent:
.La ponction du kyste ramenant un liquide filant,
sirupeux claire pour la sublinguale, ~pais, presque crémeux, tantôt Pri~~~__ •
tantôt jaunâtre pour la syshyoïdienne.
... / ....

47.
La recherche de l'amylase doit être impérative •
• L'examen histologi~ue des prélèvements sur les
pièces opératoires intéressant la glande sa1ivaire et la poche kystique
révélent au niveau de la glande des signes soit inflammatoires, soit des
dégénérescences, ou d'ectasie canal aire , et au niveau du kyste une str~ct~r0
à triple parois à savoir un endothélium non uniforme, une couche 6pai~:~
vascularisée et enfin une paroi fibro-blastique.
II - LE DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
Le diagnostic différentiel des grenouillettes est avant tout
un problème de tuméfaction du plancher de la bouche, accessoirement une
tuméfaction de la région sushyoïdienne latérale, exceptionnellement une
tuméfaction cervicothoracique.
Le premier diagnostic à évoquer devant une grenouillette
sublinguale est le kyste dermoïde.
Le plus souvent, il est médian,évolua~t depuis l'enfance. Il
s'étale sous le frein de la langue en une masse strictement médiane, régu-
... / ...

48.
lièrement arrondie et dont la coloration jaunâtre transparaît sous la
muqueuse distendue. Cette masse non douloureuse est mobile sur les plans
voisins. à grand axe antéro postérieur. Sa consistance est pâteuse et
garde parfois l'empreinte du doigt qui palpe. La 'paroi kystique est
épaisse, il fait alors saillie dans la région sous mentale en "Jabot".
Le r.jste est opaque à la translumination. Le èontenu est un magma blanchâtre,
gra."luleux.
Cepend2nt, l'histologie demeure la clé du diagnostic, révélant
une couche épithéliale kératinisée. une couche dermique contenant les
annexes de la peau (glandes sébacées, bulbe pileux).
C'est un angiome caverneux du plancher buccal. Le diagnostic
repose sur son aspect bleuté, sur sa réductibilit5 aisée sous la pression
digitale, et sur la ponction ramenant du sang pur.
c)- La maladie de RIGA (30)
Cllc r.onstitue un diagnostic diff~rentiel avec la grenouillette
sublinguale. Elle atteint les grands enfants. Elle se produit lors de la
projection de la langu0 contre les incisives inférieures lors des efforts
de toux. C'est une tumGur exulcérée du frein
petite. recouverte d'une
fausse membrane blanchâtre.
. . . 1...

49.
La grenouillette sushyoïdienne latérale prête à confusion avec
plusieurs affections de la même région.
a)- La tumeur mixte de la sous~maxillaire
En vertu de la fréquence de l'affection dans no~ régions, elle
est à évoquer en premier lieu.
Cependant, le diagnostic se fait sur la consistance ferme de
la tumeur et sur les résultats de l'histologie qui décrit des éléments
épithéliaux reproduisant les diverses formations des glandes salivaires
normales, un stroma qui résulta de la tra~sformation hyaline des parois
artériolaires, enfin une subst&îCe fondamentale s'organisant en larges
plages de type mucoïde, chondroïde, myxoïde ou ostéoïde.
b)- La lithiase de la sous-maxillaire
Nous évoquons la lithiase sous-maxillaire seulement du fait
de la rareté de la l i thi 3.SC de la sub.l.inç;uale.
Elle peut être ccnfondue à la grenouillette sushyoïdienne
latérale pure, d'autant plus qu'en dépit de leur taille, les calculs
salivaires restent longtemps muets. Cependant, le symptôme le plus
fréquent est représenté par un gonflement glandulair8 récidivanti surve-
nant particulièrement n l'occasion des repas, d'autre part de la palpation
au niveau de la zone douloureuse. Il existe en général lliî état subfébrile
.../ ...

~----
-
50.
et une adénopathie régionale. Pendant la colique salivaire, l'ostium.
canalaire fait sourdre, par saccade, une salive de stase.
La radiographie de la région individualise le calcul, ôtant
toute équivoque.
c)- La oous-maxillite chronique
---------------------------
La gla'1de sous-maxillaire est beaucoup plus souvent infectée
q~e la subl:r.guale, et de ce fait prête à confusion avec la grenouillette
sushyoïdienne latérale.
Le début est torpide, et le malade constate par hasard une
voussure de la région sous-maxillaire qui évolue sans bruit et pouvant
atteindre un volume notable.
A la période d'état, le creux sous-maxillaire est effacé et
saillant. et les téguments ont conservé leur aspect normal.
La palpation perçoit une masse dure, lisse, indolente. au
palp~bimanuel : on sent un prolongement buccal de la glande qui est dure,
lisse sous la muqueuse ct on se rend compte que la masse cervicale et
le cordon buccal forment un ~out, signe patho~lùmonique.
Peut être confondu avec la grenouillette sushyoïdienne latérale.
Liés à la persistance du canal thyréoglosse, ces kystes siègent ,au niveau
du plancher de la bouche. Ils sont médians, juxta ou infralinguaux, plus
profondément inclus et adhèrent à l'os hyoïde.
.... / ...

51.
Cependant, ils se distinguent des grenouillettes par leur
mobilité à la déglutition et surtout par l'aspect histologique de sa
structure qui met en évidence un épithélium" cylindrique cilié de type
respiratoire.
Affection très rare, résultant d'un défaut d'oblitération de
la seconde f2nte branchiale. Il est retrouvé à l'angle de la mâchoire et
peut être pris pour une grenouillette sushyoidienne latérale. Nais il se
différencie par sa structure microscopiq~e ; le kyste est bordé soit par
un épithélium cylindrique cilié, pseudostratifié, soit par un épithélium
malpighien et sous l'épithélium, il existe une couche lymphoïde.
Bien qu'elle soit une affection rare, elle peut se localiser
sous la la~gue et évoluer comme un goitre.
Cliniquement, elle se manifeste par des signes discrets de
gêne locale. L'examen O.R.Le montre une masse arrondie, faisa'1t saillie
sous la muqueuse en arrière du V lingu3.l, "je coloratio:!. violé"lcée ou rose.
Le diagnostic r8pose sur la radiographie du profil qui permet de voir
aisément le nodule et la scintigraphie à l'iode 131 démasquant une
thyroïde en position ectopique.
... / ...

52.
Le gottre plongeant constitue ici le seul élément de diagnostic
différentiel avec la grenouillette cervico-thoracique.
Au point de vue clinique, le goître est de taille variable,
parfois formé d'une masse arrondie, ou bosselée (lU polylobée, le tout bien
encapsulé et développé au pôle inférieur du lobe thyroïdien.
Les éléments du diagnostic reposent sur
-L'existence d'un syndrome médiastinal
signe de compression
-L'existence d un syndrome thyroïdien : notion de goître
cervical dont le goître endothoraciquc n'est que le prolongement,
il peut être fonctionnel.
-Il existe une opacité uniforme, à contours réguliers lors des
clich6s simples ou des tomographies du m&diastin.
*
*
*

CHA PIT R E
- VI -
T RAI T E MEN T
-=-=-=-=-=-=-
*

53.
Les kYSt0S mucoides du plancher buccal et de l'espace sushyoI-
dien latéral, dans un passé déjà lointain, jouissent d'une réputation
de parfaite bénignité. Malgré ce bon pronostic, ils posent des problèmes
d'ordre thérapeutique.
L'arsenal thérapeutique est assez riche actuellement, car sc
compose de moyens médicaux, physiques et chirurgicaux.
l - LES MOYENS THERAPEUTIQUES
A - Moyens médicaux
Ils sont constitués par les antithyroïdicns de synthèse
(Benzy16 thio-uracile GU basdène). Ils sont employés pour la première
fois par DEBRAY et collaborateurs (14) sur la base d'une atrophie rapide
de la sous-maxillaire du rat albinos soum~à la thiourée.
Mode d'administration; Les auteurs innovateurs préconisent une
dose moyenne, de courte Jè!rCe, en 6vita~t les signes d'intolérance, et de
retentissement ~ndocri~i~n. BrulS autre pr~ci3ion.
B - Les moycns physiques
C'est la radiothérapie préconisée par COHEN (11) cn 1950
Jans le traitement des grenouillettes plongeantes ou cervicothoraciques
chez le noir Bantou du Cap.
... / ...

~.
Technique : Elle consiste à aspirer le contenu du kyste
et le remplacer par 2 cc ne 10 % de Bisoxyl (Bismuthoxychloride) par
ponction sous-maxillaire.
Secondairement, on administre 300 rad (100 Kv pendant 5 mn)
à travers la peau de la région sous-maxillaire.
c - Les moyens chirurgicaux
La chirurgie est le moyen thérapeutique le plus ancien,
c'est aussi assurément l'arme thérapeutique majeure surtout dans nos
régions.
LES VOIES D'ABOpn
L'abord est endobuccal. L'anesthésie peut être locale ou
générale. On CG~~ence à exposer le pôle antérieur de la grenouillette par
une dissection de la muqueus8 en quartier d'orange. La cavité kystique
éta~t large~~nt ,ouverte, le contenu est aspiré, permettant d'apprécier
ses rapports avec la gla~d8 sublinguale ct l'&tat de celle-ci. Après
ablation de la grande partie de la paroi, il peut être indiqué seulement
une marsupialisation consistant à la suture aux lèvres de l'incision,
les bords de la cavité persistante. Une cautérisation à l'acide trichlora-
cétique de la poche et de la ~ortion glandulaire exposée termine l'interven-
tion.
.../ ...

55.
-L'0xérèse
Cette exérèse peut être partielle ou totale •
•L'exérèse partielle est pratiquée dans l~s for~es sublinguales,
et ceci par diffi..::ulté technique due à la minc<'lur de la paroi du kyste,
et surtout quand i l existe une atteinte parenchymateuse importante.
Secondair2~e~t, la glande sera excisée,au niveau de sa partie attenante
à la poche k~ystique, à l'acide trichloracétique •
•L'exérèse totale n'est possible que dans la forme sushyoï-
dienne latérale, où les parois du kyste sont épaisses. Elle nécessite
des décollements surtout au contact du mylo-hyoïdien, en remonta,t
jusqu'au collet" de la poche. L'exérèse en bloc de la poche est ainsi
possible avec une plus ou moins grande partie de la glande sous-maxillaire
(~our éviter les récidives). Un drainage aspiratif est utile pour obtenir
ulle bonne cicatrisation des vaste décvllemcnts efrectu6s.
I I - saNDUITE CU TRi\\I':'EI·ŒNT
71 malad.es ont é"té trai"':és,dans le s0rvice d'O.R.L. de
l'Hôpital A. LE DArITEC, s~ les 77 hospitalisés.
Dans 3 obSèrvatL.'Ils ItJ type .je trai tenen-c n'est pas mentionné.
3 observations sont encore incompl~tes : ni la forme, ni le traitement
ne sont conr.us.
.../ ...

56.
A
- Les antithyrordiens de synthèse
Ils ont été prescrits à 5 patients, porteurs de formes anatomo-
cliniques variables: 3 formes mixtes, 1 forme sublinguale, 1 sushyoïdienne
la1:érale pure.
Soulig:1ons l'absence ct 1 \\miformi té de ce trai tement, signe
manifeste à'~e recherche de mise au point.
* Le premier patient a reçu un traitement d'une semaine à raison
de 3 comprimés de 8asdène dosé à 0,025 g.
* Le seconè a reçu deux cures de 15 jours d'intervalle. La
première cure est faite de 3 comprimés par jour pendant
10 jours, ct la seconde 4 comprimés pendant 8 jours.
* Le troisième a reçu une cure je 8 jours à raison de
4 comprimés de Basdène associé à 0,5 mg de thyroxine en
injections intramusculaires (I.M.).
li-
Le quatrième a reçu une cure de 20 jours de 4 cDmprîmés
de Basdène par jour.
,.. Le cinquième
a· reçu .~u. Basd8ne (4 comprimés par jour)
et thyroxine (0,5 mg
en r.M.) pendant 24 jours •
.../ ...

57.
B - Le traitement chirurgical
La ~arsupialisation a été pratiquée 45 fois, soit 69,2 %
des ~~~.en:icns enregistrées.
~~_d a intéressé 32 grenouillettes sublinguales et 13 grenouil-
~!2xérèse par voie externe sous-maxillaire, 3 été pratiquée
10 f~:~ :~~Z - formes sushyoidienncs latérales, ôt 4 formes mixtes.
c - Le traitement complèmentaire
Il a été institué chez les malades présentant une sérologie
syphiii:ique ~0sitive, une pénicillinothérapie.
Dsns les suites opératoires, une antibiothérapie est prescrite
en mê~2 ::emps:{ue les soins locaux.
TABLEAü RECAFITULATIF N° VII
FORMES ANATOMOCLUlIQVES
... / ...

58.
I I I - LES RESULTATS THERAPEUTIQUES
Les résultats sont difficiles ~ apprécier étant donné
l'irrégularité des malades. L'ensemble des résultats semble satisfaisant.
~.O malades ont été revus dans le service pour récidive après un traitement
effectué.
Un nourrisson de 6 mois, h0spitalisé pour surinfection de sa
grenouille~te, a été réhospitalisé pour récidive de surinfection.
Un malade qui a été exéaté après échec de son traitement
hormonal est admis, deux ans après , dans 13 service pour une cure chirurgi
cale.
~_!::~te~~nt_~~~~tit~~~ïdie~~: malgré le peu de casque
nous avons observés, ce moyen thérapeutique n'est pas compétitif par
rapport à la chirurgie. En effet, nous avons enregistré un seul rèsultat
positif, 4 mois après le traitement chez notre cinquième malade.
Le_~::ait~~!~hi::~gic~: difficile à apprécier, car
sur 65 malad~s opérés, nous ne retrouvons que 8 pour récidives
se
répartissant comme suit :
- 2 récidives après marsupialisation sur kystes sublingum.:x
- 3 récidives après marsupialisation sur kystes mixtes
2 récidives après exérèse par voie sous-maxillaire
1 récidive après exérèse de la forme cervicothoracique.
.../ ...

59.
Cependant, le traitement chirurgical est, dans son ensemble,
satisfaisant.
CONCLUSION
L~ chirurgie demeure l'arme de choix dans le traitement
des grenouillettes. L'imperfection de la technique opératoire oblige
à rechercher d'autres moyens thérapeutiques.
C'est ainsi que nous pouvon3 espérer, avec les mltithyroï-
diens de synthèse, une nouvelle ère thérapeutique des kystes mucoïdes
du plancher buccal ou grenouillettes.

CON C LUS ION S
G E N E R ALE S
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
*

60.
Les kystes du plancher de la bouche et de l'espace sushyoi-
dien latéral baptisés
"grenouillettes" dans un passé déjà lointain,
jouissent d'une parfaite réputation de bénignité.
1/- Dans la littérature médicale, il existe peu de travaux
relatifs aux grcnouill~ttes.
Dans les pays anglo-saxons, néanmoins, quelques études leur
sont perioJiquement consacrées.
En Fra~ce,
le dernier trav~il d'importance remonte à 1959
par DELAIRE, BRUNEAU et KERl'lEIS (20).
En Afrique Occidentale Francophone, elles ont fait l'objet
de publications, la premiûre en 1962 (43), la deuxième en 1963 (42) par
le Professeur J. REYNAUD de l'Hôpital A. LE DANTEC.
Ces kys~es ne sont pas rares, cependant en Afrique et au
Sénégal en particulier où 77 cas ont été observés à la Clinique O.R.L.
du C.H.U. de DAKAR.
Ils représentent ilS,4 % des affections bénisnes Jes glandes
sali vaires.
Ils apparaissent avec prédilecti0n à l'âge de la à.20 ans,
surtout dans le sexe féminin qui représente 64, a % des cas ; une nette
.../ ...

61.
CIl
prédominance des Wolof 40,2 % des cas et des Toucouleur (37,6 %) --* été
constatée.
2/- Ce?endant si les caractères cliniques de ces kystes
son~ bien définis, les opinions divergent quant à la
pélthogénie.
~Les auteurs anciens en faisaient des tumeurs congénitales
d'origine ectodermique.
-IMBERT et Jean BRAU incriminaient un vice de dévelop-
pement des dérivés branchiaux.
-FLEISCHMAN et TILLAUX (12) évoquaient une bourse
séreuse.
-CUNEO et VEAU accusaient des débris provenant du
sillon para-lingual externe.
-Pour THOMPSON (12), le déplacement du sinus cervical
serait à l'origine de ces kystes.
-Le dernier des anciens, COTTALORDA voy ai t ,'m la
"Grenouillettc"le résultat de la fonte du tissu
embryonnaire de la glande salivaire •
.../ ...

62.
*La théorie canalaire et canalo-interstitielle admise
actuellement, après les travaux de DELAIRE et ses Collabo-
rateurs, voit dans la genèse de ces kystes, une viciation
du cou~letstroma-parenhyme
glandulaire sous l'influence
de facteurs traumatique, infectieux, nerveux, neuro-
endocrinien et nutritionnel.
3/- L'expression clinique est relativement monomorphe.
Elle se résume en quatre formes anatomo-cliniques :
*La sublinguale qui présente 46,7 % des cas est la plus
fréquente. Elle se présente comme une tuméfaction latérale,
sous-lingu3le, indolore et enfin rénitente avec un revêtement
muqueux de coloration bleu-violacé.
*La sublinguale et sus-hyoïdienne latérale ou forme en
bissac représente 40,2 % des cas.
~La forme sus hyoïdienne latérale pure (8,2 %) des cas et
la forme cervico-thoracique (1,3 %) des cas sont rares.
-Les fistulisations sporadiques et un phlegmon du
plancher buccal rompent souvent la monotonie de
l'évolution silencieuse de ces kystes •
.../ ...

63.
-L'absence de spécificité des examens de laboratoire
oblige le praticien à avoir recours à l'histologie
pour différencier le kyste dermoïde et le kyste
mucoïde àu plancher buccal.
4/- Enfin au point de vue thérapeutique, des efforts restent
à fournir.
- Le traitement médical qui consiste à l'administration
d'anti-thyroïdiens de synthèse (particulièrement le Basdène
n'a pas conduit à un résultat probant.
- La chirurgie reste donc l'arme maîtresse surtout dans nos
régions. La technique de choix est la marsupialisation
fréquemment employée dans les formes sublinguales et les
formes en bissac.
Ltexér~se totale ou partielle est réservée aux formes sus-
hyoïdiennes latérales pures et ccrvico-thoraciques.
Certes, il Y a quelques fois des échecs, mais la chirurgie
nous a donné plus de satisfaction, bien que l'intervention idéale
reste à trouver.
*
*

--
- -
- - - - - - - - ~
B l B LlO G R A PHI E
-=========~~====-
*
*
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64.
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T A i3 L E
DES
;'1ATIERES
-=-~-=-=-=-=-=-=-=-
INTROO'jCTION. • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
1
CHAPITRE l
: ~PPEL AnATOMIQUE................................
4
-Région sublin~jaIE................................. 4
-Région sushyoïdienne lat~rale ou sous maxillaire ..•
7
CHAPIT~::' II : THEORIE PATHOGENIQlJE
affect ion congéni tale
, 11
-Grenouillette
affection acquise
13
CHAPITRE III
: ETUDE CLINIQUE ••••••••••••••••••••••••••••••••• 20
-Etiologie . . • . • • • . . . . . . . • . . . . . . . • . . . . . . . . . . • . . . . . . . . 20
-Syr.,ptomatologie. . • • . . • . . . . . . . . . . . . . • . • . . . • . . . . • . . .• 25
CHAPITRE IV : EXAMENS PARACLINIQUES •••••••••••••••••••••••••• 36
-Exam8ns d2
36
37
38
CHAPITRE V
LE DL\\Gi'JOS'îlC
r

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L
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46
- e
lagnos LC pOSl l
• • • • • • • • • • • .~ • • • • • • • • • • •
-Le diagnostic différeoti,ol
47
CHAPITRE VI
: TRAITEMENT
-Les ~oYGns th~rapeutiqu0s
53
-Cond~ite du trnlte~ent
5S
-P.6sul tats thérap8utiques • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . • 58
CONCLUSIons GE!'II::RALES ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• ~. 60
I3I!3LIOGR.~PHIE•••••.••••••••••••.••••••.••••.•.••.••.•••••••••• 64

S E R MEN T
D' H l P poe RAT E
-=-:-:-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
"En présence des Maîtres de c~tte Ecole, et de mes
Chers Condisciples, je promets ct je jure d'être fidèle aux lois
de l' Honneur et de la Probité dans 11 exercice de la [,Iédecine.
Je donnerai mes soins gratuits à l'indigent et je n' exig-"rai jamais
un salaire au-dessus de mon travail. Admis dans l'intérieur des
maisons, mes yeux ne verront pas ce .qui s'y passe, ma langue
taira les secrets qui me seront confiés, et mon état ne servira
pas à corrompre les moeurs ni à favoriser le crime. Respectueux
et reconnaissant envers mes Maîtres, je rendrai à leurs enfants
l'instruction que j'ai reçue de leurs pères".
"Que les hommes m'accordent leur estime 'si je suis
fidèle à mes promesses. Que je sois couvert d'opprob~e et méprisé
de mes confrères si j'y manque.
*

vu
vu
LE PRESIDeNT DU JURY
LE DOYEN
VU ET PERi.lIS Dt IMPRIMER
LE RECTEUR DE L 'IJNIVERSITE
DE DAKAR