UNIVERSITE
DE
DAKAR
FACULTE
DE
MEDECINE
ET
DE
PHARMACIE
ANNEE
198·2
N"
27
CONTRIBUTION A L'ETUDE DE LA PATHOLOGIE
DENTAIRE ET PERIDENTAIRE EN MILIEU
PRESCOLAIRE ET SCOLAIRE DAKAROIS
. ;
JA propos de 465 Enfants)
THESE
pOUl'
le
Dip'ôme
d/Etat
de
Docteur
de
:~o Cycle en Sciences Odolltologiqul'''
pr'~8entée et soutenue
publiquement
le
~lardi
II
Avril
\\~'B:l
Par
IBRAHIMA
BA
Docteur
(Il
Chirurgie
Dentaire
né en
H)~~5 ;\\ Keur \\ladiahel (Si>nè~<lll
.-----,
1
ii
Président
du
Jury ~
Professeur
lamine
Sine
DIOP

/
" CONTRIBUTION A L'ETUDE DE LA PATHOLOGIE
DENTAIRE ET PERI-DENTAIRE EN MILIEU PRESCOLAIRE ET
SCOLAIRE
DAKAR OIS "
',', .. i\\, '.
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FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE
-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-
PERSONNEL DE LA FACULTE
-:-:-:-:-:-:-:-:-:-
DOYEN
M. Ibrahima
DIOP MAR
PREMIER ASSESE(JR
"
M. Oumar
SYLLA
DEUXIDm ASSESElJR
M. Samba
DlJALLO
CHEFS DES SERVICES ADMINISTRATIFS••••••••••••••••••• M. Ousmane
SOUMARE
0-0-0-0-0-
1
1

A MONSIEUR LE PROFESSEUR IBRAHIl1A mIOP MAR
Professeur de Maladies Infectieuses,
Doyen de la Faculté de Médecine et de Pharmacie
Nous saisissons cette occasion pour vous
renouveler toute
notre gratitude pour votre
appui et pour les
sages conceils que vous
nous prodiguez.
Merci
pour votre accueil toujours
empreint
de beaucoup de bienveillance.
j
j
1
1
!
1
1
\\
i

UNIVERSITE DE DAYJŒ-
l
- MEDECINE
FACULTE DE MEDECINE ET DE
PHARMACIE
-0-0-0-0-
LISTE DU PERSONNEL ENSEIGNANT PAR GRADE
POUR LI M1H3E UNIVERSITAIRE
q--,
1 .- - C~"'_ .'-- -.-- ••>
/
PROPESSIDRS TIWLAlRES
!
;4..--
-- -._~_. 1
~
MI
Paul
CORREA
Gynécologie-Obstétrique
loi.
Hervé
DE LAUTtDRE
Médecine Précentive
M.
Joseph
DIALLO
Ophtalmologie
M.
Sa.mba
D.lALLO
Parasitologie
loi.
François
DIENG
Médecine légale
M.
Adrien
DIOP
Chirurgie générale
loi.
Biram
DIOP
:oiedecine interne
~1.La
Lamine
DIOP
O.R.L
M.
Ibrahima
DIOP MAR
Maladies Infectieuses
t,1.
Samba
GUE YB
Anesthesiologie
l'I!o
Papa
KOA'l'E
Cardiologie
t1.
Papa Demba
NDIAYE
Anatcmi& Pathologie
M
Idrissa
POUYE
Orthopédie-Traumatologie
M.
Abd ou
SANOKHO
Pédiatrie
M.
Gabriel
SENGHOR
Pédiatrie
M.
Ahmedou Moustapha
SOW
Médecine Interne
M.
Henri
TOSSOU
Urologie.
PROFESSEURS Sl\\.NS CHAIRE
M.
Oumar
BAO
Thérapeutique
M.
Abdourahmane
KAi'iE
Pneumophtisiologie
M.
Sadio
Anatomie.
1
t,
.....
1
/ ...
[
tl

- 2 -
M.
Bernard
ALLIEZ
Neuro-Chirurgie
M.
Michel
CAnOZ
t~ladies Infectieuses
M.
Fadel
DIADHIOU
Gynécologie-obstétrique
M.
Babacar
DIAKHATE
Hématologie
+
M.
Samba
DIOP
Psychiatrie
M.
Samba
DIOP
Médecine Preventive
M.
Sémou
DIOUF
Cardiologie
M.
Mouhamadou
FALL
Pédiatrie
!~l.
Aristide
MENSAH
Urologie
M.
Eassirou
NDIAYE
Dermatologie
M.
Ibrahima Pierre
NDIAYE
Neurologie
M.
René
NDOYE
Biophysique
M.
Abibou
SAlv1B
Bactériologie-Virologie
M.
Ibrahima
SECK
Biochimie Médicale
++
M.
Dédeou
SIMAGA
Chirurgie Générale
M.
Abdourahmane
SOW
Maladies Infectieuses
M.
Papa
TOURE
Cancérologie
M.
Alassane
WADE
Ophtalmologie
M.
Ibro.hima
WONE
Médecine Préventive.
lCHARGES D'ENSEIGNEt1ENT /
M.
Ja.cques
ARNOLD
Histologie-Embryologie
M.
Gilles
CHERBONNEL
Chirurgie Générale
Mule.
Paule
HAZEMA.NN
Physiologie
M.
Lucien
JACQUIN -COTTON
Neurologie
M.
Jacques
STEPHANY
Psychiatrie.
t
--_._--------------------------------------------------------------------------------------~
+ Personnel en détachement
f
++ Personnel associé.
r
...
1
/ ...
1
1
1
1
i
f
j
1

- 3 -
ICFŒF
7
DE TRAVAUX
M.
Lamine Moussa
SO\\'l
Anatomie
ASSISTANTS DE FACULTE - ASSISTANTS DES
SERVICES illHVERSITAIRES DES HOPITAUX
M.
José-Varie
APOUTOU
Histologie-Embryologie
Mme.
Gisèle
BLAVY
Hématologie
Mme
Mireille
DAVID
Bactériologie-Virologie
M.
Pierre
DUFETEL
Physiologie
M.
Alain
FERRER
Histologie-Embryologie
M.
Alain
LECOMTE
BiophysiqjIe
M.
Jeh~-Marie
tvlAUPPIN
Anatomie
M.
Adama
NDIAYE
Parasitologie
M.
Gara
SECK
Physiologie
CHEFS DE CLINIQUE - ASSISTANTS DES
SERVICES UNIVERSITAIRES DES HOPITAUX
Mme.
Awa Marie
BA
Maladies Infectieuses
H.
Mamadou
BA
Pédiatrie
t'Ï.
~'Ïohamed Diawo
BAH
Gynécologie-obstétrique
M.
Balif
BADIANE
Maladies Infectieuses
M.
Mamadou
Diakhité
HALL
Dermatologie
M.
Cheikh Mbacké
BAO
Médecine Interne
M•.
lly
DIAB
Gynécologie-obstétrique
M.
Baye Assane
DIAGNE
Urologie
H.
El Hadji Malick
DIOP
O.R.L
Mme
Thérèse Moreira
DIOP
Médecine Interne
+
M.
Souvasin
DIOUF
Orthopédie-Traumatologiet
M.
Mamadou
GUEYE
Neure-Chirurgie
M.
tl'JOmar
GUEYE
Psychiatrie
H.
Abdoul Almamy
lIANE
Pneumophtisiolegie
M.
Salvy Léandre
MARTIN
Pédiatrie
M.
Sid Ahmed
t,raGUEYA
Chirurgie Générale
--------------------------------------------
----------------~
+
A compter da 1er Janvier 1982.
... / ...

- 4 -
M.
f.1édoune Robert
NDIAYE
Ophtalmologie
M.
Mohamed Fadel
NDIAYE
Centre Anti-Diabétique
M.
r~hamadou Mansour
.NDIAYE
Neurologie
M.
Mamadou
NDOYE
Chirurgie Générale
M.
Aly
NGOM
Gynecologie-obstétrique
Mme
Bineta
SALL
Anesthésiologie
M.
Mamadou
SARR
Pédiatrie
M.
Mamadou Lamine.-
SOW
Médecine Légale
M.
Mamdou
'l'OURE
Cancérologie
M.
Cheikh Tidiane
TaURE
Chirurgie Générale
M.
Yacouba Ishaga
TOURE
Méde~ine Interne
t-1.
Mamadou
TRAORE
Gynécologie-obstétrique
M.
Housseyn Dembel
SOW
Pédiatrie
~C~S - ASSISTANTS DES SCIENCES FONDAl>1ENTALES
Mme.
Amira
BICHARA ABOUD
Hématologie
H.
Fallou
CISSE
Physiologie
M.
Moussa
Fafe.
CISSE
Bactériologie-Virologie
H.
Roger
DAHDELIN
Anatomie Pathologie
M.
lvloctar
DIO?
Histologie-Embryologie
M.
Fodé
DIOtJF
Parasitologie
M.
Babacar
EAYE
Biochimie Médicale
M.
Mumar
GAYE
Parasitologie
M.
Edouard Alfred
JOHSON
Anatomie
M.
Dramane
KONATE
Anatomie
Ï'1.
Momar Anta
MBACIŒ
îlnatomie Pathologique
M.
Victorino
MENDES
Anatomie Pathologique
M;e.
Cha.ntal
PENOT
Médecine Préventive
Mme.
Hassanatou Touré
SOH
Biophysique
.lcnACI~ - CHEFS DE CLT1JlWE/
H.
Gorgui
DIOP
Cardiologie
M.
~..ichel
GUIRAUD
Dermatologie
Mlle
Aminata Ndèye Dior
SEeK
O.R.L
... / ...

- 5 -
M.
Ismaila
SY
Pédiatrie
M.
Mady Oury
SYLLA
Cardiologie
Mme
Marie-Thérèse
SOW-GOERGER
Médecine Interne.
.. ./ ...

II -
'~HILURGr:: DENTAIRE
PH12L.L.CI.3
CP':i..'lG3S
0' ::m..3'.nGlIE~:EIIT
Liche l
DUI'IO'I'
Oêonto-Stoli~to1ogie
L.
SCHVAltTZ
Jcntisterie Opér~toire
i'J.i-\\ITRE - l-~~:SIS'~AlrrS
b:DIAYE
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L:üe
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QriontoloSi2 Prévent1."..e et
Soci-~lc
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C'-"
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DS
1.:..
l br l.-~hirriû
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Pé12oc:ontie
Dentisterie Opér2toire
J:11.LLO
Abcioul
Dentist2ri2 Ü?&ratoire
L.i\\C- aOI- CE1.J.rG
Protll~se Jent0.ire
Jean
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Pé.:roc!ontologie
L.
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Proth~se Dentaire
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Jean
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Aziz
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Petlwlo2;i.e et ThéL~peutic.ues
Dentc·.:"res
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AnniZ!
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FLCULTJ
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BioloGIe 2t ~~tièrèS
FoncL::::cnt.:~13s

UlHVERSIT2
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PH12li.a1..CIE
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1.16
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GIOITO- BD.DL:'
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L.
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Ci:i:.iè l)rg'1nl,.ue
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'-,'Y 17 ":''T''''
JJJ,..~.... J. • .:r
?i,é.r; ...:.c'__ »Sic et
:.~~;rn:.L:ic
.. ~.

A MON PERE ET A MA MERE
Qui nous ont quitté trop tôt et qui restent
pour nous des e~6mples de eûurage, de bonté
et d' abnégati on.
A MON GR/Jf.D-ONCLE MOMfJa KHOULE BA
A qui nous devons ccurage dans les moments
difficiles, honneteté et foi en ~.
A MON EPOUSE NDEYE OUMY WAGUE
En qui j'ai trouvé aide et réconfort et qui
m'a permis de réaliser ce travail dans les
meilleures conditions.
A MES ONCLES -CHEIKH et MAMADOU SAlŒO, BABACAR BA
NDIOGUU WACK BA, TAMSIR OUSMANE BA,
NDIOGOU ABDOULAYE BA, MAPATHE WILANE
ABDOULAYE NDIOIfGOU BA, OUSMANE NDOYE
Dr MAMADOU BATHILY, AMADOU WAGUE.
, Avec toute mon affection.
A MES ENFANTS
Que j'aime. Seuls le courage et l'effort
per@ettent de donner un sens élevé à la vie.
A MON FRERE ET MES SOEURS
A MES COUSINS
A TOUS MES AMIS
Avec toute mon affection.
f..U PERSONNEL ENSEIGNANT, ADMINISTRATIF ET TECHNIQUE DE L' I.O.S
DE DAKAR
AUX ETUDIANTS DE CET INSTITUT
Qu'ils veuillent trouver ici le témoignage
de notre gratitude.
A MES MAITRES DE L'U.E.R DE BORDEAUX II
Avec tous mes remerciements pour l'ensei-
nement reçu.

A
NOS
JUGES
Mon sie ur
le Profes seur André SCHVARTS
Directeur de l'Institut d'Odontologie
et de Stomatologie de Dakar.
En reconnaissance pour l'enseignement reçu au cours du C.E.S
d'Odontologie Préventive et Sociale? pour l'aide apportée dans
la réalisation de ce travail.
Nous sommes très honorés de vous vmir siéger parmi les
~embres de notre jury.
Monsieur le Professeur Abdou SfJ~OKHO
Professeur de Pédiatrie à la Faculte
de Médecine et de Pharmacie de Dakar
Vous nO~s faites un très grand bonneur en acceptant de Juger
notre travail.
Nous vous exprimons notre recolmaissance pour l'affection
que vous nous portez depuis notre cher lycée Faidherbe de
Saint··Louis et pour l'accueil amical et bienveillant que
vous nous avez toijours réservé.
Trouvez ici l'expression de notre
respectueuse reconnaiss~~ce.

A NOTRE PRESIDID~T DE THESE
Monsieur le Professeur Lamine Sine DIOP,
Professeur d'Oto-Rhino-Laryngologie
à la Faculté de Medecine et de Pharmacie
de Dakar.
Nous vous prions de trouver
ici
le chaleureux témoignage de notre
gratitude pour l'accueil toujours
fraternel
et amical
que YOUS nous
réservez
ainsi
qu'à notre famille.
Merci pour vos
conceils et
encouragements
C'est un grand honneur
que vous nous
faites
en acceptant la presidence de notre
jury.-
- 0 - 0 - 0

l
TABLE
DES
MATIERES
INTRODUCTION
1
CHAPITRE l
: METHODE D'ENQUETE UTILISEE
3
1.1. - CHOIX DE L'ECHANTILLONNAGE............
3
1.2. - PRESENTATION DU DOSSIER........................
3
1.2.1. - La fiche d'examen clinique...................
3
1.2.1.1. - Interrogatoire.............................
4
l . 2 . 1 . 1 . 1. -
Uat c.ivil
4
1. 2 . 1. 1. 2.
-
Mo@. de. R.a COYLOuR.taL<.OI'l
4
l . 2 . 1 . 1 . 3.
-
An.técéde.1'I.U pathoR.ogiquu
4
l . 2 . 1. 1. 4.
-
Atiftudu ct Mpe.c.t. gél'léJl.al de. R. 1 e.tt6an.t
4
1.2.1.1.5. -
IYLOpe.c.t.iol'l................................
4
l . 2 . 1 . 1 . 5 . 1.
-
Ex.ame.1'l e.x.o - buccal
..
4
l . 2 . 1 . 1 . 5 . 2.
-
Ex.ame.1'l e.l'ldo - buccal
5
l . 2 . 1 . 1 . 5 . 3.
-
Ex.ame.YLO compR.éme.n.taitLu
6
l . 2 . 1 . 1 . 5 . 4.
-
Pfal'l de. btaiteme.n.t
6
1.2.2. - La fiche de soins
7
~ . 2 . 2 . 1. -
Type d'examen
7
1.2.3. - La radiographie panoramique..................
7
1.2.3.1. - Intérêt de la radiographie panoramique.....
8
1.2.4. - Evaluation des indices fondamentaux de l'état
de santé bucco-dentaire...........
9
1.2.4.1. - Présentation de la fiche d'enquête sur la
santé bucco-dentaire - Formule de l'O.M.S..
la
1.2.4.1.1. -
NotaL<.ol'l
la
l . 2 . 4 . 1 . 1 . 1.
-
Etat du paJtodo n.te.
la
l . 2 . 4 . 1 . 1 . 2.
-
CaJtiu de.n.taitLeo ct btaiteme.n.t du de.1'I.U
12
l . 2 . 4 . 1 . 1 . 3.
-
Nota be.l'le.
14
CHAPITRE II : ENQUETE PROPREMENT DITE
17
II.1.- CONDITIONS D'ENqUETE...........................
17
II.1.1.- Nature de l'échantillon...........
17
II.1.2.- Sélection des dossiers...............
18

II
II.1.2.1.
- Répartition des sujets examinés
.
19
II.1.3.
- Objectifs de notre enquête
.
20
II.1.3.1.
- Etat du parodonte
.
20
II . 1 . 3 . 1 . 1.
-
Vo nnéu du pJto blème.
.
20
II.2.2.
- Analyse des fréquences
.
25
II.2.2.1.
- Dépôts mous
.
25
II.2.2.2.
- Tartre
.
25
II.2.2.3.
- Gingivite caractérisée
.
26
II.2.2.4.
- Parodontopathie avancée
.
26
II.2.3.
- Conclusion
.
26
II.2.4.
- Etude de l'état du parodonte en fonction de
l'âge et du sexe
.
29
II.2.4.1.
- Analyse des graphiques
.
39
II . 2 . 4 . 1 . 1. -
Vépôt.6 mOlL6
.
39
l l . 2 . 4 . 1 . 2.
-
TaJt.tJte.
.
39
II. 2. 4 . 1.3. -
G.-i.ng.-i.vile. c.aJtact~ée.
.
40
II . 2 . 4 . 1. 4 .
PaJtodontopCLthie. avanc.ée.
.
40
II. 2 . 4. 1.5 .
Conc.llL6.-i.on
.
40
II.2.5.
- Remarque
.
40
II.3.
- ETUDE DE LA CARIE ET DU TRAITEMENT DES DENTS
.
42
II.3.1.
- Définition de la carie dentaire
.
42
II.3.1.1.
Méthode de collecte des données
.
43
II.3.1.2.
- Carie dentaire
.
43
II.3.1.3.
- Traitement des dents
.
43
II.3.1.4.
- Qu'est-ce qu'un indice?
.
43
II.3.2.
- Etude de la carie dentaire
.
44
II.3.2.1.
Règles à respecter pour l'examen des dents.
44
II.3.2.2.
La radiographie panoramique
.
45
II.3.2.3.
- Recueil quantitatif
.
45
II.3.3.
- Résultats de l'étude de la carie dentaire
.
49
II.3.3.1.
- Distribution des dents étudiées
.
49
II .3.3 . 1. 1.
-
Vue. globale.
.
49
l,
l l . 3 . 3 . 1 . 2.
-
Ve.ttt.6 .6Mnu
et de. ttt.6 c.aJt.-i.é u
.
50
r
r
f
II . 3 . 3 . 1 . 2 . 1 .
Ve.ttt.6 y.Je.Jtmane.ntu
.
50
1
1
II . 3 . 3 . 1 . 2 . 2.
-
Ve.ttt.6 te.my.JoJta.-i.Jtu
.
50
~
J
II . 3 . 3 . 1 . 2 . 3.
-
AtteJ.nte. c.we.lL6e. globale.
.
50
1
l
r
1
fi-
l"
1

III
II . 3 . 3 . 1 . 2 . 4.
-
Ve.I1tWt.e. in.de.rrlYle.
.
51
II.3.4.
-
Indice CAO/D
.
51
II.3.5.
- L'indice co
.
53
II.3.6.
- La fréquence carieuse selon le sexe
.
54
II.3.6.1.
- De dents permanentes étudiées
.
55
II.3.6.2.
- De dents temporaires étudiées
.
55
II.3.6.3.
- Récapitulation
.
57
II.3.7.
- Etude des indices CAO/D et co selon le sexe
.
58
II.3.7.1.
- L'indice CAO/D
.
60
II.3. 7 . 2.
- L'indice co
.
61
II . 3 . 7 . 3.
- Dis cus sion
.
61
CHAPITRE III
DIVERS
.
64
INTRODUCTION
64
111.1.
- TRAUMATISMES BUCCO-DENTAIRES
.
65
111.1.1. - Traitement conservateur
.
68
111.1.2.
- Traitement radical (avulsion)
.
69
111.1.3.
- Aspects psychologiques de la thérapeutique
radicale
.
70
111.2.
- 0RTHOPEDIE DENTO-FACIALE (O.D.F.)
.
72
111.2.1.
- Rapports entre la pédodontie et l'O.D.F
.
72
111.2.2.
Définition de la phonation
.
74
111.2.2.1.
- Prononciation des voyelles
.
75
111.2.2.2.
- Prononciation des consonnes
.
75
111.2.2.3.
- Remarque
.
76
III . 2 . 2 . 3 . 1.
-
Ex.ame.n. e.x.o - buc.c.al
.
76
111.2.2.3.2.
-
Moulagu
.
77
111.2.2.4.
- Diagnostic morphologique ou descriptif
.
77
III . 2 . 2 . 4 . 1.
-
Ex.ame.n. cUrtique. de. la -6.ac.e.
.
77
If:k;~'
111.2.2.5.
- Etude des moulages
.
78
1
f
111.2.2.6.
- Classification d'ANGLE
.
79
lt{,
III . 2 . 2 . 6 . 1.
-
Cla.,Me. Id' ANGLE
.
79
!f
111.2.2.6.2.
-
clM~e. II d'ANGLE
.
79
111.2.2.6.3.
-
clM~e. III d'ANGLE
.
79
111.2.2.7. - Conclusion
.
80
f
!
[
te!11!ri!

IV
111.2.2.8. - Observations personnelles....................
83
111.2.2.8.1.
-
GJtoupe. l
F.tuoJtOJ.le.
84
III . 2 . 2 . 8 . 2.
-
GJtoupe. l
MaipOJ.lJ..;U.o n de.tttaiJte.
84
111.2.2.8.3. -
GJtoupe. II : TJtoub.te. de..ta phonation.............
85
111.2.2.9.
- C o n c l u s i o n . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
85
CHAPITRE IV
PREVENTION DE LA PATHOLOGIE BUCCO-DENTAIRE
RENCONTREE
.
86
INTRODUCTION
86
1 0) -
L'état du parodonte
.
86
2°) - La carie et le traitem&nt des dents
.
86
3°° - Les anomalies dento-maxillaires
.
87
IV.1.
- LA PREVENTION AU PLAN DE L'ENSEIGNEMENT
.
88
IV.1.1.
- Les niveaux de prévention
.
89
IV.1.1.1.
- La prévention primaire
.
89
IV.1.1.2.
- La prévention secondaire
.
89
IV.1.1.3.
- La prévention tertiaire
.
89
IV.1.2.
- Les niveaux d'application des méthodes de
prévention
.
91
IV.1.2.1.
- r~~~!~~_~!Y~~~_9~~221!~~~!Q~ : L'action gouver-
nementale large
.
91
IV.1.2.2.
- ~~~~!~~~_~!Y~~~_9~~221!~~~!Q~ : L'action gou-
vernementale restreinte
.
92
IV.1.2.3.
- r~Q!~!~~~_~!Y~~~_9~~221!~~~!Q~ : L'action du
Chirurgien-Dentiste et celle du patient
.
93
IV.1.2.4.
- Q~~~~!~~~_~!Y~~~_9~~221!~~~!Q~ : L'action des
auxilliaires op~rationnels et celle du patient
94
IV.1.2.5.
- ç!~g~!~~~_~!Y~~~_9~~221!~~~!Q~ : L'action
individuelle
.
94
IV.1.3.
- Prévention de la carie ~e la première molaire
f
1
permanente (Application des "Sealants")
.
96 ~,
IV. 1. 4.
Conclusion
99 ~
IV. 1. 5.
- Application de topique fluoré
.
100
IV.1.6.
- Motivation pour l'hygiène bucco-dentaire
.
102

v
IV.2.
- LA PREVENTION AU PLAN DE LA SANTE PUBLIQUE....
103
IV.2.1.
- Actions gouvernementales large et restreinte
104
IV.2.2.
- Education sanitaire bucco-dentaire..........
107
IV.2.3.
- Détaxation des produits de prévention et
d'hygiène dentaire
108
IV.2.4.
- Action du d e n t i s t e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
109
IV.2.4.1.
Au niveau de la protection spécifique.....
109
IV.2.4.2.
- Au niveau du diagnostic et du traitement
précoce
110
IV.2.4.3.
Au niveau de la limitation des dégâts.....
110
IV.2.4.4.
- Au niveau de la réhabilitation............
110
IV.2.4.5.
- Action de l'individu
110
IV.2 . 4 .5. 1. -
Au n...iveau de .fa pltomotion de .fa ~an.té
111
IV. 2 . 4 .5 . 2.
-
Au n...iveau de .fa pltotection ~pé«Mque
111
IV. 2.4.5.2.1.
-
Le bltM~age du deYi.U
112
IV. 2.4.5.2.2.
-
Le bâtonnet -6Jtotte-deYi.U ou "Sothiou"
112
IV. 2 . 4 . 5 . 3.
-
Au n...iveau du cU.agnMtic. et du tJtaile.men.t pltécoce
114
IV.3.
- CONCLUSION
116
CONCLUS ION
117
1 0) L'état du parodonte
117
2°) La carie et le traitement des dents.
118
3°) Les anomalies dento-maxillaires
118
BIBLIOGRAPHIE
121

-
1 -
INTRODUCTION
L'objet de ce travail est de contribuer à combler un
vide laissé par l'absence d'enquête épidémiologique réalisée
au Sénégal et exclusivement consacrée à la pathologie dentai-
re et péri-dentaire de l'enfant.
Certes, un certain nombre de thèses et travaux de
l'Ecole de Dakar ont fait état des affections carieuses chez
l'enfant, mais c'est pour les intégrer dans un ensemble de
problèmes de santé publique. Leurs auteurs se sont souvent
contentés de mettre l'accent, d'une part,
sur l'ampleur des
besoins de prestations de soins, d'autre part, sur l'insuffi-
sance du personnel sanitaire odontologique et son inégale ré-
partition sur l'ensemble du territoire national.
Il nous plait au passage, de saluer leurs initiatives.
d'essayer d'élargir le débat avec une étude réalisée dans le
cadre de la clinique de Pédodontie de l'Institut d'Odontologie
et de Stomatologie (I.O.S.) de notre Faculté de Médecine et de
Pharmacie.
Nous sommes donc ici dans un centre d'enseignement et
de soins mais plus précisément de soins de pédodontie. La popu-
lat ion bénéficiaire de ces soins est la population préscolaire
et scolaire, de Dakar et banlieue, âgée de 3 à 15 ans inclus.

- 2 -
Ces enfants sont intéressants à plus d'un t i t r e :
1°) Ils sont très exposés aux affections bucco-dentaires.
2°) Ils sont réceptifs vis à vis des méthodes de prévention
dont ils font l'objet, et surtout vis-à-vis de l'enseigne-
ment de l'hygiène qui leur est dispensé,
ici.
Aussi allons-nous,
après avoir dégagé les besoins en
prestations de service, mettre l'accent sur la "Prévention"
et notamment sur la motivation pour le brossage des dents.
Ce volet "Prévention" présente,
selon nous, un intérêt
double
Il réduit la morbidité des affections bucco-dentaires des
enfants qui en bénéficient, et constitue une arme pour un
avenir odontologique meilleur;
-
Il fait des étudiants chargés d'exécuter le programme d'hy-
giène et de motivation pour la santé bucco-dentaire des en-
fants,
sous la supervision des enseignants de la clinique,
de futurs praticiens "prévento-conscients".
Etant donné que la prévention représente l'approche la
t
~1:
plus simple,
la moins longue et la moins coûteuse des affections ~,fi
odonto-stomatologiques,
l'accent mis sur la prévention constitue 1
t;
l'
un des piliers fondamentaux de la formation de nos étudiants.
1
!(
r
i,
;
i
rf
1
f

- 3 -
CHAPITRE
I
METHODE D'ENQUETE UTILISEE
1.1. - CHOIX DE L'ECHANTILLONNAGE
Notre enquête porte sur des sujets jeunes âgés de 4 à
15 ans inclus, c'est-à-dire en âge pré-scolaire et scolaire,
habitant Dakar et banlieue. Elle a pour cadre la clinique de
Pédodontie de l'Institut d'Odontologie et de Stomatologie
(I.O.S.) de la Faculté de Médecine de Dakar où ces enfants
sont venus consulter pour des affections bucco-dentaires.
Chacun d'eux a fait l'objet d'un dossier comprenant
- une fiche d'examen clinique de pédodontie,
- une fiche de soins,
- une radiographie panoramique,
- une ou plusieurs radios rétro-alvéolaires.
1.2.
- PRESENTATION DU DOSSIER
1.2.1.
- La fiche d'examen clinique
Les dents sont identifiées selon le système de notation
internationale. Les réponses sont notées sur le schéma corres-
pondant à chaque dent.

- 4 -
La fiche comprend plusieurs rubriques que l'examinateur,
en l'occurence l'étudiant,
remplit aussi correctement que pos-
sible et qu'il soumet au contrôle d'un enseignant.
Ces différentes rubriques sont, dans l'ordre
1. 2 .1. 1. 1.
-
ETAT CIVIL
Tous les renseignements d'état civil.
1. 2.1. 1. 2.
-
MOTIF VE LA CONSULTATION :
- douleur
- esthétique
- signes subjectifs.
l . 2 .1.1.3.
-
ANTECEVENTS PATHOLOGIQUES :
- Personnels:
pulmonaires. cardiaques,
hypertension artérielle,
maladies de l'enfance.
- Familiaux
siphylis, tuberculose,
malformation, agénésies.
l . 2 . 1. 1. 4.
-
ATTITUVES ET ASPECT
GENERAL VE L' ENFANT
Effrayé
[ ]
Eveillé
CI
Hostile
[ ]
Intelligent
LI
Confiant
[ ]
Retardé
CI
Développé/âge civil
[ ]
Rachitique
[]
Mode respiratoire
: Nasal
I:J
Buccal
I:J
I. 2 .1.1. 5.
-
INSPECTION
I. 2 .1.1.5.1.
- Ex.amen ex.o-buc.c.a1
Visage symétrique
[ ]
Profil pro
0
Visage asymétrique
[ ]
Profil rétro D
f
f
1
1
1

- 5 -
Mouvement ATM
Normal 0
Dévié
0
Limité' 0
l . 2 . 1 . 1 . 5 . 2.
- Exame.tt e.ttdo - buccal :
- Etat de la muqueuse buccale (vestibules, palais,
plancher) .
- Etat parodontal
Gingivite
D
Parodontite 0
- Etat de la langue
:
* Mode. de. dégfutitiott
Normal
o
Infantile
0
* Hqgiètte. buccale.
Bonne
o
Mauvaise
0
Enduit
o
Tartre
0
- Articulé dentaire
* Se.M : transversal 0
vertical 0
sagittal
0
- Examen des dents
:
* FoJtmufe. de.n.tabte.: Les dents présentes sont notées par une croix.
1
1
r-]--]-_l~:~~::5~:~~~~~t ~~~t ~~~~.~~1_--_]_-]
______J
C
J
J__ J
_
18 17
16
15
14
13
12
11: 21
22
23
24
25
26
27
28
48
47
46
45
44
43
42
41: 31
32
33
34
35
36
37
38
t
~!
1
f
1
f
1
r~
1
1
1
1
1
1
i
1

-
6 -
* VJ.agrtO-âûc.
Examen dent par dent. Noter uniquement les dents
malades et indiquer le diagnostic.
DENT
DIAGNOSTIC
l . 2 . 1 . 1 . 5 . 3. - Ex.ame.tt6 c.ompléme.n.tabtu :
Radio
Empreintes
Photos.
Ces examens complémentaires ne sont pas pratiqués systé-
matiquement.
Il va de soi qu'ils s'imposent chaque fois qu'il
y a une malformation, une dysharmonie nécessitant des investi-
gations plus poussées en vue de l'envoi du patient dans un ser-
vice spécialisé pour son traitement.
1.2.1. 1.5.4. - Plan de. tAMt.e.me.n.t :
Les traitements seront notés sur la fiche de soins dans
la rubrique "Nature du traitement".
1.
- Prophylaxie
2.
- Dentisterie opératoire
3.
- Orthopédie dento-faciale.

- 7 -
1.2.2.
- La fiche de soing
Elle est divisée en cases correspondant respectivement
à
- La dent
- Le type d'intervention
- La date du début de l'intervention
- La date de la fin de l'intervention
- Note
La signature de l'enseignant qui a supervisé les
différents temps opératoires de l'acte.
1.2.2.1.
- Iyp~_g~~~~~~~
Le type d'examen est l'examen réduit (CAVAILLON,
1974)
faisant usage de la sonde, du miroir à bouche, d'un éclairage
approprié (scyalitique).
Le patient est assis dans un fauteuil,
la tête reposant
sur la têtière.
Ce type d'examen réduit dit de CAVAILLON (1974) permet
de remplir la fiche d'examen clinique, et d'établir le plan de
traitement compte tenu du ou des dignostics posés.
1.2.3.
- La radiographie panoramique
En pédodontie,
la radiographie panoramique est d'un inté-
rêt diagnostique fondamental.
Elle sera donc prise systématique-
ment.

- 8 -
Il importe de rappeler que la radiographie panoramique
repose sur le principe de Tomographie et que celui-ci consiste
à déplacer le tube radiogène et le film de mouvements homolo-
gues par rapport à un plan quelconque de la région à radiogra-
phier, et de maintenir la surface du film parallèle à ce plan
exposé. Tous les points qui composent ce plan exposé reprodui-
sent une image nette.
Les autres tranches apparaissent floues.
Dans le cas de l'orthoceph (SIEMENS) utilisé à l'Insti-
tut,
le sujet reste immobile tandis que l'ampoule et le film
sont animés de mouvements synchrones, parallèles, de sens oppo-
sés, et dans un rapport de grandeur constant.
1.2.3.1.
-
!~t~r~t_gg_1~_r~g!Qgr~ph!g_p~~Qr~~!g~g
La radiographie panoramique permet d'obtenir sur un seul
cliché de grand format,
une image étalée, sans superpositions.
de l'ensemble du squelette maxillaire (mandibulo-maxillaire) et
de la denture.
Cette technique présente en odonto-stomatologie
un intérêt considérable qui réside dans la réalisation simple
et rapide de bilans dentaires. Elle complète par ailleurs des
méthodes d'investigations radiologiques classiques utilisées
dans le domaine de la traumatologie, de la pathologie osseuse
et de l'orthopédie dento-faciale. Elle donne une vue totale et
continue des deux arcades dentaires d'une articulation temporo-
mandibulaire (ATM) à l'autre.

- 9 -
Les branches montantes sont étalées sur toute leur sur-
face;
on a une visibilité de la voûte palatine et, au-dessus
des cuvettes inférieures, des sinus maxillaires.
En fait tout se passe comme si on déroulait les arcades
dentaires pour les mettre à plat.
Signalons, pour être complet, que la radiographie rétro-
alvéolaire,
complément indispensable de la panoramique, est
souvent prise pour confirmer ou infirmer le diagnostic de carie
proximale, de desmodontie,
d'atteinte apicale (granulome, kyste)
ou pulpaire.
1.2.4.
- Evaluation des indices fondamentaux de l'état de
santé bucco-dentaire
Nous remplissons,pour chaque dossier retenu, au cours de
cette étude, un formulaire de l'OMS d'enquête sur la santé
bucco-dentaire.
Le dépouillement de l'ensemble des fiches ainsi établies
doit nous permettre, ou tout au moins nous l'espérons, de cons-
tituer une base de départ pour estimer :
-
les besoins en services prophylactiques,
-
les besoins en services thérapeutiques de la population
concernée.
Dans une rubrique "DIVERS", nous mentionnons certaines
particularités nécessitant une conduite particulière dans les
domaines préventif et curatif.

-
10 -
bucco-dentaire - Formule de l'OMS
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Cette fiche pour l'évaluation des indices fondamentaux
de l'état de santé bucco-dentaire porte sur:
- Renseignements d'ordre personnel et démographique
- Etat du parodonte
- Caries et traitements des dents.
I. 2 . 4 .1. 1.
-
NOTATION
I. 2 . 4 . 1. 1. 1.
-
Eta;t du paJtodol'Lte.
Cases 42 -
47
Dépôts mous.
o
Absence: Aucun dépôt visible sur segment.
1
Présence
: Un dépôt mou (plaque visible) appa-
rait clairement à l'examen au miroir buccal au
bord gingival d'une ou plusieurs dents d'un
segment donné.
Cases 48 - 53
Tartre.
o
Absence: Aucune présence manifeste de tartre.
1
Présence : Présence manifeste de tartre sur une
ou plusieurs dents d'un segment donné au bord
gingival ou sous le même bord gingival. La pré-
sence de tartre se reconnaît à l'examen direct
ou à
l'aide du miroir buccal. On ne se servira
de la sonde que pour vérifier qu'un dépôt déce-
lé visuellement est bien calcifié.

-
11 -
Cases 54 - 59
Gingivite caractérisée.
o
Absence: Aucune modification visible de l'at-
teinte des gencives, ou altérations mineures
seulement.
Il n'y a que des altérations légères
de la morphologie gingivale.
Pas d'hémorragie à la palpation digitale.
1
Présence : Une ou plusieurs zones gingivales
papillaires ou marginales entourant des dents
ayant entièrement réalisé leur éruption, présen-
tent un net changement de couleur (rouge) et/ou
saignent à la palpation digitale.
Est classée dans cette catégorie la gingivite
caractérisée qui s'est propagée au-delà des pa-
pilles jusqu'à la région de la gencive adhérante
avec disparition de l'aspect granité et perte
du tonus.
Cases 60 -
65
Parodontopathie avancée.
o
Absence.
1
Présence : On constate :
1/ Une mobilité dentaire accentuée, ou
2/ Un cul-de-sac gingivo-dentaire de plus de
3 mm de profondeur, accompagné des signes
d'une ou plusieurs des altérations suivantes.
gingivite caractérisée, altération prononcée
du contour gingival,
suppuration ou retrait
prononcé avec exposition du cément.

-
12 -
Nota
On constatera la mobilité de la dent avec le pouce et l'index, en
appuyant fermement sur la couronne de la dent suspecte, successive-
ment dans les directions vestibulaire, linguale et apicale. S'il y
a mobilité: ne pas utiliser la sonde. S'il n'y a pas mobilité mani-
feste, mais une ou plusieurs des altérations suivantes - gingivite
caractérisée, suppuration, altération prononcée du contour gingival,
ou retrait prononcé avec exposition du cément - utiliser la sonde
pour mesurer la profondeur du cul-de-sac. Pour un segment donné,
on cesse toutes les mesures dès qu'on a découvert un cul-de-sac de
plus de 3 mm de profondeur.
l . 2 . 4 . 1 . 1 . 2.
-
CwUe/.) denta..iJte/.) et. tJr..aU.ement de/.) de~
* Ve~
Chaque dent est désignée par 2 chiffres selon la nomen-
clature internationale.
Cases 13-28, 45-60
Les lettres désignent les dents temporaires,
et les chiffres,
les dents permanentes.
A ou 0
Dent saine. Aucune trace de carie traitée ou non traitée.
B ou 1
Dent cariée. Lésion caractérisée par un ramollissement
du fond de la cavité, une perte de substance surplombée
par de l'émail ou des parois ramollies.
Sur les faces
proximales,
il faut que la pointe de la sonde pénètre
franchement dans la lésion.
Ne sont pas comptées comme caries les altérations
suivantes:
- tâches blanchâtres et/ou crayeuses;
- tâches colorées ou rugueuses;
- granité ou fissures accrochant la pointe
de la sonde dont le fond donne un"cri-dentinaire".

- 13 -
C ou 2
Dent obturée et non carriée. Une ou plusieurs restaura-
tions permanentes, mais sans caries secondaires (en
contact avec la restauration, et sans autre région de
la dent comportant une carie primaire.
Une dent couronnée en raison d'une précédente carie
est classée dans cette catégorie.
Note : Une dent couronnée pour des raisons autres que
la carie (par exemple, pilier de bridge) est codée X
ou 9.
D ou 3
Dents obturées avec caries primaires. Dent présentant
une ou plusieurs restaurations permanentes, ainsi
qu'une ou plusieurs régions cariées sans lien physique
avec la ou les restauration(s).
Note : Une dent comportant une obturation temporaire
sera codée cariée B ou 1.
E ou 4
Dent obturée avec caries secondaires. Dent présentant
une ou plusieurs restaurations permanentes avec carie
secondaire (en contact physique avec la ou les restau-
ration(s)
).
Une dent obturée et comportant à la fois
des caries primaires et secondaires sera codée dans
cette catégorie.
M
Absence de dents temporaires par carie (au-dessous de 9 ans
seulement). Cette notation est réservée aux dents primaires
manquantes, à un âge où l'expulsion normale ne suffirait
pas à expliquer leur absence.

- 14 -
5
Absence de dents permanentes par carie. L'anamnèse indique
en toute certitude que la dent a été extraite par carie.
6
Absence de dents permanentes pour toute autre raison que
la carie. Cette notation est réservée aux dents permanentes
qu'on estime être congénitalement absentes ou extraites
pour des motifs orthodontiques.
8
Dent incluse ou enclavée. Réservé à la denture permanente.
A n'utiliser que pour un espace correspondant à une dent
permanente dont l'éruption n'a pas eu lieu et dans lequel
elle n'a pas eu lieu et dans lequel il n'y a pas de dent
temporaire.
x ou 9
Dent excluse. Dent temporaire ou permanente qui a été
restaurée pour des raisons autres que la carie, par
exemple, traumatisme,
traitement esthétique, pilier
de bridge.
1.2.4.1.1.3. - NOTA BENE
1°) - Dans la désignation des caries dentaires ci-dessus
indiquée, nous n'avons pas mentionné le chiffre 7 qui existe
dans la formule de l'O.M.S.
pour l'évaluation des indices fonda-
mentaux de l'état de santé bucco-dentaire. Cette notation est
réservée à toutes les dents extraites soit pour carie dentaire,
soit pour parodontopathie, chez les sujets âgés de 30 ans et
plus. Ces sujets ne rentrent pas dans le cadre de notre étude;
celle-ci porte sur la clientèle de la clinique de Pédodontie
de l'Institut d'Odontologie et de Stomatologie (I.O.S.) de
Dakar.

- 15 -
2°) - Par ailleurs,
l'O.M.S.
exclut de la rubrique
"Dent cariée B ou l'' les puits ou fissures colorés, accrochant
sur la pointe de la sonde mais ne présentant pas de ramollisse-
ment des parois. Nous tenons à faire remarquer que ces puits
ou fissures colorés seront l'objet d'une thérapeutique particu-
lière en raison de l'intérêt que nous accordons à la prévention
de la carie dentaire (Reproduction fiche d'enquête jointe).
Notre étude a porté sur l'ensemble des dossiers de Pédo-
dontie de l'Institut, dossiers établis au cours des quatre
dernières années universitaires (1977-1978 à 1980-1981).

- 16 -
EN UETE SUR LA SA~TE BUCCO-08~TAIRE FORMULE DE l'OMS POUR
.bLEVALU.!'TIO"J~fS INJ.J CES FONDAMENTAUX Dé L Eï~.T DE SAN E AUCCO- !îEt~AIRE
~on: 1 : NE ChANGER :\\UCUN COCE
2. BARRER EN DIAGONALES LES Pf\\.RfI ES NON
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UT!LISETS.
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1
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1 (15)
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(18)
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7 7 ·7 (44)
LEPOTS MruS
r-7 7 !,
~~A.x . i NF.
(45)
( 47)
Mf;,X. SUP. (48)
(50)
TARTRE
1
7 7 /
/
1
,
7 J
MAX.
INF.(Sl)
(53)
~,1AX • SUP.
(54) /
7 7 7 (56 )
GING 1VITE
/
/
7 1
CAgr~CTERI SEE
1vlAX. lNr,
(57)
(59)
MAX. SUF.
(69)
J
(62)
PAPC'{):)NTOPATH 1E
/
7
/
7 7 /
AVANCEE
-
MAX.
INF.
(63)
(65 )
~..Jl. : LFS SEGMENTS CENTRAUX CQviPRENNENT LES
;"ilNES ET INCISIVES, LES SEGfI.1ENTS DROITS,et
AUCHES; LES MOLAIRES ET PREMOLAiRES (80) /3 /
FICHE N°
CARI ES DENTAi RES ET TRA! TEMENT DES DENTS
(28) CARI ËS
/ ' 7 / 1 / 7 /
/ 7 1 7 / 7 1 1 7 7
/ 1 1 7 1 1 / / 7 7 / / 7 J / J /
TR4! TEMENT
R
C?9)
(44)
L. GAUCHE
85 8~ 83 n2 81 71 72 73 74 75
DROITE
48 47 46 45 4~ 43 42 41 31 32 33 34 35 36 37 38
(451/ 7 1 7 1 1 1 7 /
/ 1 7 / 1 1 1 7
(60) ~::;".R! ES
~I ES
/
1 /
7 /
7 -/
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/
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-:DAI TC"C::~'T
i 'vn l ,-i!l~_d
61)
(76) TRAi TE>m'H

- 17 -
CHAPITRE
I I
ENQUETE PROPREMENT DITE
II.1.
- CONDITIONS D'ENQUETE
La fiche d'enquête sur la santé bucco-dentaire de
l'O.M.S.
a été remplie pour chaque enfant a posteriori,
sur la
base de renseignements portés sur la fiche d'examen clinique,
remplie par l'étudiant de Sème année de chirurgie dentaire,
revue et corrigée par l'enseignant de la clinique de Pédodontie.
Chaque étape du traitement fait l'objet d'un contrôle et d'une
notation.
II.1.1.
- Nature de l'échantillon
Il ne s'agit pas d'un échantillon calibré. Les patients
concernés sont les enfants qui viennent consulter à l'Institut
d'Odontologie et de Stomatologie de Dakar (1.0.5.).
Il s'agit,
par conséquent, d'enfants motivés, qui souffrent et qui savent
que leurs maux peuvent trouver remède dans notre établissement.
A la limite, au cas où les enfants ne seraient pas tous motivés
pour les soins dentaires,
on peut affirmer que les parents qui
les accompagnent le sont.
Ces considérations sur les conditions de l'enquête et
sur la nature de l'échantillon permettent de nuancer les résul-
tats de cette étude.

-
18 -
Il importe de souligner qu'environ 90% de notre clientèle
ne sont pas des fils de cadres - ceux-ci vont en cliniques pri-
vées - et que notre échantillon représenterait la majorité de
la population scolaire au Sénégal parce que Dakar est un creu-
set où se rencontrent des enfants issus de toutes les couches
sociales du pays.
II.1.2.
- Sélection des dossiers
Au cours de cette étude nous avons procédé au dépouille-
ment de l'ensemble des dossiers "tablis et classés de la clini-
que de Pédodontie de notre Institut.
Il nous a été possible, grâce à l'esprit d'organisation
et de méthode de la direction de l'I.O.S., qui a institué un
système de numérotation et de classement des dossiers de chaque
clinique (parodontologie, Prothèse, Dentisterie opératoire,
Orthopédie dento-faciale et Pédodontie) d'avoir accès aux dos-
siers de Pédodontie établie depuis l'année universitaire 1977-78.
Pour une période couvrant quatre années d'existence de
notre enseignement et de la clinique Pédodontie (1977-78 à
1980-81), nous avons retenu 465 dossiers.
Ces 465 dossiers concernent 230 garçons et 235 filles
âgés de 4
à
15 ans inclus.
Bien sûr, ce chiffre ne représente
pas l'ensemble des dossiers traités dans la clinique de Pédo-
dontie,
il représente 55% du nombre total des dossiers examinés.

-
19 -
Un certain nombre de dossiers n'ont pu être retenus pour di-
verses raisons, à savoir
-
renseignements d'ordre personnel incomplets (sexe et âge non
précisés)
- formule dentaire non établie
- absence de plan de traitement
-
radiographies non identifiables, etc ...
La répartition des sujets examinés en fonction de l'âge
et du sexe s'établit ainsi:
TABLEAU l
DISTRIBUTION DES SUJETS EXAMINES EN FONCTION DU SEXE PAR CLASSE
D'AGE.
AGE
GARCONS ET FILLES
GARCONS
FILLES
4
4
1
3
5
42
28
14
6
48
24
24
7
54
27
27
8
67
35
32
9
62
23
39
10
45
21
24
11
41
24
17
12
39
22
16
13
24
8
16
14
18
11
7
15
21
6
15
- - - - - - - - - - - -
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
- - - - - - - - - - - - -
-------------
TOTAL :
465
230
235

-
20 -
II.1.3.
- Objectifs de notre enquête
Notre étude va porter d'une part sur l'état du Parodonte,
d'autre part sur les caries dentaires et le traitement des dents.
Etant donné l'importance que nous estimons devoir accor-
der à la prévention des parodontopathies, de la carie dentaire
et des dysharmonies dento-maxillaires, nous essaierons de met-
tre l'accent sur la place de la Pédodontie dans la formation
de l'Odontologiste sanitariste, c'est-à-dire de Santé Publique,
dont l'Afrique Noire a besoin.
Auparavant, nous étudierons
- L'état du parodonte,
- La carie et le traitement des dents,
- Une rubrique "DIVERS".,
II.1.3.1.
- ~~ê~_Q~_PêIq92~~~
II.1.3.1.1.
- VONNEES VU PROBLEME
Pour chaque classe d'âge, nous notons successivement
la présence ou l'absence de
:
- dépôts mous,
- tartres,
- gingivite caractérisée,
parodontopathie avancée.
Les résultats enregistrés nous ont permis d'établir les
tableaux II,
III,
IV et V de la distribution des fréquences,
exprimés en pourcentages des différentes données.

-
21 -
NOTA BENE
L'appellation "dépôts mous" de la fiche de l'OMS,
que nous avons utilisée, désigne la "plaque dentaire".
Cette précision apportée, nous la conservons tout au
long de notre étude pour rester conforme à cette fi-
che.
TABLEAU II
DISTRIBUTION DE LA FREQUENCE, EXPRIMEE EN POURCENTAGE, DE
DEPOTS MOUS PAR CLASSE D'AGE.
PRESENCE
:
1
ABSENCE
:
0
AGE
E
----------------------- ~-------------------------
N
1
1
%
N
1
1
%
1
1
4
4
3
75
1
1
25
1
5
42
17
40,47
25
1
52,53
1
1
6
48
20
41,67
28
1
58,33
1
7
54
37
68,52
17
1
31,48
1
1
8
67
40
59,70
27
1
40,30
1
9
62
36
58,06
26
1
41,94
10
45
21
46,67
24
53,33
11
41
24
58,53
17
41,47
12
39
23
58,97
16
41,03
13
24
14
58,33
10
41,67
14
18
9
50
9
50
15
21
11
52,38
10
47,62
------------ -----------T----------- -----------~-------------
1
1
T =
465
255
1
54,83
210
1
45,17
1
1
1
1
E
Effectif de l'échantillon
N
Nombre de sujets
o
Absence
l
Présence
%
Pourcentage
NB
Dépôts mous
plaque dentaire.

- 22 -
TABLEAU III
DISTRIBUTION DE LA FREQUENCE EXPRIMEE EN POURCENTAGE DU TARTRE
PAR CLASSE D'AGE.
PRESENCE
:
1
ABSENCE
:
0
AGE
E
------------------------ --------------------------
N
1
1
%
N
1
1
%
1
4
0
0
4
100
5
42
10
23,80
32
76,20
6
48
16
33,33
32
66,67
7
54
23
42,59
31
57,41
8
67
22
32,83
45
67,16
9
62
18
29,03
44
70,97
10
45
19
42,22
26
57,78
I l
41
19
46,34
22
53,66
12
39
21
53,85
18
46,15
13
24
13
54,17
I l
45,83
14
18
9
50
9
50
15
21
8
38,09
13
61,91
----------- ------------T----------- -----------,--------------
1
1
T =
465
178
1
38,28
187
1
61,72
1
1
1
1
E
Effectif de l'échantillon
N
Nombre de sujets
o
Absence
1
Présence
%
Pourcentage

-
23 -
TABLEAU IV
DISTRIBUTION DE LA FREQUENCE EXPRIMEE EN POURCENTAGE DE
GINGIVITE CARACTERISEE PAR CLASSE D'AGE.
PRESENCE
:
1
ABSENCE
:
0
AGE
E
----------------------- ----------- --------------
1
N
1
%
N
%
4
4
1
25
3
75
5
42
5
11,90
37
88,10
6
48
4
8,33
44
91,67
7
54
8
14,82
46
85,18
8
67
8
11,94
59
88,06
9
62
6
9,68
56
1
90,32
10
45
8
1
17,78
37
82,22
11
41
8
19,52
33
80,48
12
39
10
25,64
29
74,36
13
24
5
20,83
19
79,17
14
18
3
16,67
15
83,33
15
21
2
9,52
19
90,47
----------- -----------~----------- -----------~--------------
1
1
1
T
465
68
1
1
14,63
397
1
85,35
1
1
E
Effectifs de l'échantillon
N
Nombre de sujets
o
Absence
1
Présence
%
Pourcentage

-
24 -
TABLEAU V
DISTRIBUTION DE LA FREQUENCE, EXPRIMEE EN POURCENTAGE, DE
PARODONTOPATHIE AVANCEE PAR CLASSE D'AGE.
PRESENCE
:
1
ABSENCE
:
0
AGE
E
---------------------- --------------------------
1
N
1
%
N
%
1
1
1
4
4
0
1
0
4
100
1
1
5
42
0
1
a
42
100
6
48
a
a
48
100
7
54
a
a
54
100
8
67
a
a
67
100
9
62
a
a
62
100
1
la
45
a
a
45
100
Il
41
a
a
41
100
12
39
a
a
39
100
13
24
a
a
24
100
14
18
a
a
18
100
15
21
1
4,75
20
95,24
1
----------- -------------~--------- -----------~--------------
1
1
1
T =
465
1
1
0,22
464
1
1
99,78
1
1
E
Effectifs de l'échantillon
N
Nombre de sujets
a
Absence
1
Présence
%
Pourcentage

-
25 -
II.2.2.
- Analyse des fréquences
Le pourcentage de dépôts mous est important à 4 ans
(75%) en raison de l'absence d'hygiène bucco-dentaire qui est
réduite à cet âge à l'action combinée d'autonettoyage des
muscles de la langue de la sphère oro-faciale, de la salive.
L'enfant de 4 ans ne fait,
en général, usage ni de la
brosse à dents, ni du bâtonnet-frotte-dents ou "Sothiou".
Ensuite le score de plaque diminue pour enregistrer des augmen-
tations notables à 7-8 ans (58, 52-59, 70) et 11-12 ans
(58, 53 et 58,97%); âges correspondants à des phases de consti-
tution de denture mixte instables caractérisées par l'éruption
des incisives centrales supérieures et inférieures et par celle
des dents de 6 à 12 ans (Voir tableau II). On peut estimer que
cette péiode correspond à moins de rigueur dans le nettoyage
des dents en raison de la symptomatologie douloureuse qui
signe parfois la présence d'un capuchon muqueux sur lequel
s'appuie une dent antagoniste au moment de l'occlusion. Cette
douleur lancinante,
irradiée, est généralement
un des signes
d'accompagnement de l'éruption des deux premières molaires per-
manentes de la mandibule, c'est-à-dire des dents de 6 et 12 ans.
II.2.2.2.
- Tartre
------
La fréquence du tartre est très variable. Elle passe
par un maximum à 13 ans (54,17%) puis décroît sensiblement
pour atteindre 38,09% à 15 ans.
C'est-à-dire à 12-13 et 14 ans

-
26 -
que le dépôt tartrique atteint un pourcentage égal ou supé-
rieur à 50% (Voir Prévention des parodontopathies).
II.2.2.3.
- Q!~g!y!t~_~~E~~tgE!êg~
Hormis l'âge de 4 ans où le pourcentage de gingivite
caractérisée ne peut être retenu en raison de la faiblesse nu-
mérique de l'échantillon (un ènfant sur quatre), nous enregis-
trons le plus fort pourcentage de cette affection à 12 ans
(25,64%)
(Voir tableau IV).
II.2.2.4.
- r~EQ2Q~tQp~th!~_~y~~~g~
Les résultats de notre étude (Voir tableau V) permet-
tent d'avancer que la parodontopathie avancée est une affection
rarissime en milieu scolaire sénégalais. Elle se manifeste de
façon trop tardive pour être diagnostiquée en clinique de Pédo-
dontie. Un seul cas de parodontolyse a été noté chez une fille
de 15 ans.
Ceci représente 4,76% des enfants de 15 ans (21)
et 0,22% des 465 enfants examinés.
Quelles conclusions tirer de l'état de parodonte en
milieu scolaire ?
II.2.3.
- Conclusion
Il ressort de cette étude que la distribution des fré-
quences de dépôts mous, de tartre,
de gingivite caractérisée et
de parodontopathie avancée en milieu scolaire sénégalais, est
plus significative entre la et 15 ans qu'avant l'âge de la ans.

-
27 -
Les maximums se situent dans une fourchette d'âge
réduite. En effet, nous avons:
- Dépôts mous
: Il ans (58,53%)
12 ans (58,97%)
- Tartre
12 ans (53,85%)
13 ans
(54,17%)
- Gingivite caractérisée :
12 ans (25,64%)
13 ans
(20,83%)
- Parodontopathie avancée :
15 an s
(4, 7 6 %) .
Cette fourchette indique un .âge de vulnérabilité maximum
du parodonte qui serait l'âge de 12 ans dans le milieu scolaire
concerné.
Un tableau récapitulatif des différents paramètres res-
ponsables de la pathologie du parodonte, chez l'enfant, donne-
rait un aperçu plus saillant des faits
(Voir tableau VI).

-
28 -
TABLEAU VI
ETAT DU PARODONTE - TABLEAU RECAPITULATIF
GINGIVITE
PARODONTOPATHIE
DEPOTS MOUS
TARTRE
CARACTERISEE
AVANCEE
AGE
N
N
1
1
7-
N 11 %
N
1
1
%
N
1
%
1
1
1
1
1
4
4
3
1
75
0 1
0
1
25
0
0
1
1
5
42
47
1
40,47
10 1 23,80
5
Il,00
0
0
1
1
1
6
48
20
41,67
16 , 33,33
4
8,33
0
0
7
54
37
68,52
23
42,59
8
14,82
0
0
8
67
40
59,70
22
32,84
8
Il,94
0
0
9
62
36
58,06
18
23,03
6
3,68
0
0
1
1
10
45
21
46,67
17
42,22
8
1 17,78
0
0
1
11
41
24
t
58,97
19
46,34
8
1 19,52
0
0
1
t
12
39
23
58,97
.21
53,85
10
1 25,64
0
0
1
13
24
14
58,33
13
54,17
5
1
20,83
0
0
1
1
14
18
9
50
9
50
3
1
16,67
0
0
1
15
21
11
52,38
8
38,08
2
1
9,53
1
4,75
1
1
--------------- ------t-------- ------'t-------- ------,-------- --------,-------
1
1
1
1
T
465
255
t
54,83
178 1, 38,28
68
1
14,63
1
1
0,22
1
1
1
1
t
1
t
N
Nombre de sujets atteints
%
Pourcentage de sujets atteints
D'après le tableau VI,
12 ans est l'âge de vulnérabilité
maximum du parodonte. Si à cet âge les dépôts mous,
le tartre et
la gingivite ne font pas l'objet d'une thérapeutique spécifique,
le risque d'apparition de parodontopathie chez l'adulte devient
extrêmement grand.
Un programme de prévention des parodontopathies qui pren-
drait en charge les élèves âgés de 12-15 ans nous semble indi-
qué,
si l'on veut,
à long terme,
réduire le coût des prestations
en parodontologie.

- 29 -
II.2.4.
- Etude de l'état du parodonte en fonction de l'âge
et du sexe
La reprise des différents facteurs responsables d'affec-
tions parodontales ayant fait l'objet des tableaux II,
III,
IV et V, permet d'établir un tableau récapitulatif de la distri-
bution de leurs fréquences exprimées en pourcentages.
TABLEAU VII
1
1
AGE
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
:
15
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
________ L
~
~
~
~-----~-----~------~-------~-----~-------~------
-----------
1
1
NI
1
10
10
20
22
13:
11
15
12
2
8 :
4
rn
1
1
::J
\\
100
36,71
41,67
74,07
28,85
51,52:52,38
62,50
54,54
25
72,72: 66,67
l
,
~
1
1
rn
1
1
E-t
N2
2
7
10
17
18
23
:
10
9
11
12
1 :
7
~
1
1
~
\\
66,67
50
41,67
62,96
56,25
58,97:41,67
12,35
44,70
75
14,28: 46,67
0
1
1
1
----------- --------~-----~------~-----~------~------+-----+------
1
1
~-------~-----;------_r------
1
1
NI
o
7
6
9
12
8
:
10:
11:
11
2 :
6
2
1
1
1
1
\\
o
25
25
33,33
34,28
34,78:47,61: 41,66:
50
25: 54,54
33,33
1
1
1
1
1
1
1
1
~
1
1
1
1
o
3
10
14
10
10
:
9:
8:
10
Il:
3
6
~
N2
\\
o
1
1
1
1
21,42
41,66
51,85
31,25
25,69:37,50: 47,05: 58,82
68,75: 37,50
40
1
1
1
1
1
1
----------- -------~-----~-------~-----~------~------+-----+------+-------~-----1------~-------
1
1
~
NI
o
4
2
2
3
3
:
3:
6
4
o
2
o
1
1
~Hj~
H H
\\
o
14,28
8,33
7,40
8,57
13,04:23,80: 24,16
18,18
o
18,18
o
>(r;
1
1
1
1
8~
1
1
zu
N2
1
1
2
6
5 3 :
5:
2
6
5
1
2
1
1
8~
\\
33,33
7,14
8,33
22,22
27,77
7,69:20,83: 12,35
35,29
31,25
12,50
13,33
u
1
1
1
-----------
~
-------~------~------~------+------~------~-----~------.-------~-----~------~-------
1
1
H
~
NI
o
o
0 :
0
0
0
0
0:
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o
o
6,67
~
\\
Nl = Nombre de garçons
N2 = Nombre de filles
% = Pourcentage
- Dépôts mous
- Tartre
- Gingivite caractérisée
- Parodontopathie avancée

- 30 -
La visualisation des variations des pourcentages du
tableau VII donne les courbes :
Cl et CIl pour la distribution des fréquences exprimées en
pourcentage de dépôts mous,
en fonction de l'âge d'une part,
chez les garçons, d'autre part chez les filles;
C2 et C'2 pour la distribution des fréquences exprimées en
pourcentage de Tartre d'une part chez les garçons, d'autre
part chez les filles;
C3 et C'3 pour la distribution des fréquences exprimées en
pourcentage de Gingivite caractérisée chez les garçons d'une
part, chez les filles d'autre part;
C4 et C'4 pour celle de parodontopathie avancée chez les
garçons et chez les filles,
toujours en fonction de l'âge.
(Voir graphiques).

-
31 -
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- 39 -
D'une manière générale,
la caractéristique des diffé-
rentes courbes représentant d'une part les facteurs responsa-
bles des affections du parodonte (dépôts mous et tartre),
d'autre part,
la gingivite caractérisée, est la trop grande
fluctuation des fréquences.
II . 2 . 4 . 1 . 1.
- VEPOTS MOUS
Les fréquences enregistrées entre 4 et 5 ans, aussi
bien chez les garçons que chez les filles,
ne sont pas significa-
tives en raison de la faiblesse numérique des sujets concernés
dans cette tranche d'âge.
Cette remarque reste valable pour toute la suite de
cette analyse graphique.
A 11 ans,
13 ans et 14 ans, on note une variation en
sens inverse très nette des courbes.
Les pourcentages enregis-
trés à ces âges sont
:
- Pour les garçons
62,50%,
25%
et
72,72%;
- Pour les filles
:
12,35%,
75%
et
14,28%.
11.2.4.1. 2.
-
TARTRE
L'étude de la fluctuation des fréquences montre qu'on
a à 13 ans
:
- La variation minimum chez les garçons qui est de 25%;
- La variation maximum chez les filles qui est de 68,75%.

-
40 -
II. 2.4.1. 3.
-
GINGIVITE CARACTERISEE
On enregistre le plus fort pourcentage de gingivite
- Chez les garçons dans la tranche d'âge de 10-11 ans;
- Chez les filles dans la tranche d'âge de 12-13 ans.
II. 2.4.1. 4.
-
PAROVONTOPATHIE AVANCEE
La variation enregistrée de 6,67% concerne une fille
de 15 ans.
Il est difficile de la retenir pour affirmer l'exis-
tence de parodontopathie avancée en milieu scolaire Dakarois.
II.2.4.1.5.
-
CONCLUSION
Il ressort de l'analyse des fluctuations des fréquences
de dépôts mous et de tartre que toutes les gingivites caractéri-
sées rencontrées en milieu scolaire dakarois sont d'origine
tartrique.
Il est significatif, à cet égard, de noter l'absence de
gingivite chez les garçons à 13 ans;
cette absence serait en
corrélation avec les variations minimum de dépôts mous et de
tartre enregistrés chez les garçons à cet âge.
II.2.5.
- Remarque
Nous n'avons pas rencontré,dans cette étude,de parodon-
tite chez l'enfant en milieu scolaire dakarois.
Toutefois, nous
devons signaler l'existence chez l'enfant africain vivant en
milieu rural en âge préscolaire, de lésions précoces des genci-
ves en relation avec les parodontopathies.

- 41 -
Ces lésions précoces des gencives dont la prévalence
est grande dans les pays en développement s'observent entre
2 et 4 ans. Elles aboutissent rapidement à la gingivite ulcéro-
nécrotique aiguë (GUNA)~ Il y a dans ces ulcérations qui dépé-
riostent l'os alvéolaire, prédominence des formes hémorragiques.
L'os alvéolaire se nécrose puis se séquestre. Cette séquestra-
tion entraîne à son tour l'élimination des germes dentaires.
Ce caractère mutilant de la GUNA affecte souvent la région in-
cisive. Cependant on peut le rencontrer dans la région des mo-
laires temporaires.
La GUNA serait l'une des conséquences de la malnutrition.
Aussi lmporte-t-il de souligner ses rapports avec celle-ci.
Elle constitue un facteur aggravant de la mortalité infantile.
On l'incrimine dans la mort de beaucoup d'enfants en âge pré-
scolaire. Elle mérite d'être étudiée en étroite collaboration
avec les pédiâtres.
Selon G. GRAPPIN et M. DUPIOT,
"la gravité des parodon-
topathies infantiles tient à une atteinte précoce et destruc-
trice de l'os alvéolaire".
Dans une prospection bucco-dentaire effectuée dans la
région des Niayes en 1967 (Sénégal), G. GRAPPIN et FONTENELLE
ont rencontré plusieurs cas d'enfants de 2 à 3 ans présentant
ce type de lésion caractéristique de la GUNA avec un état géné-
ral très compromis.
Ils ont fait état dans la même étude de
plusieurs décès d'enfants par interaction d'une malnutrition de
base et d'une maladie infectieuse intercurrente. Pour eux,

- 42 -
la GUNA "intervient comme facteur infectieux complémentaire"
entraînant les destructions de l'os alvéolaire et du parodonte,
voire la mort de l'enfant.
Cependant, on sait qu'une thérapeutique simple mais
précoce suffit pour guérir ces lésions précoces des gencives
qui surviennent chez l'enfant au moment du sevrage.
Il faut
intégrer pédiâtres et odontologistes dans des équipes de
Santé Publique itinérantes chargées de l'éducation sanitaire
en milieu rural.
II.3.
- ETUDE DE LA CARIE ET DU TRAITEMENT DES DENTS
II.3.1.
- Définition de la carie dentaire
On entend par carie dentaire un processus pathologique
localisé d'origine externe, apparaissant après l'éruption, qui
s'accompagne d'un ramollissement du tissu dur de la dent et
évolue vers la formation d'une cavité.
Sur le plan clinique, on entend par carie une cavité
qui peut être diagnostiquée au moyen du miroir et de la sonde
exploratrice.
Rappel
1°) - Les dents sont numérotées de 11 à 48 pour les
dents permanentes, de 5& à 85 pour la denture tempo-
raire conformément à une recommandation formulée en
1970 oar la Fédération Dentaire Internationale.

-
43 -
2°) - Les traitements sont notés dans les cases numéro-
tées de 29 à 44 pour le maxillaire, et de 61 à 75 pour
la mandibule.
II.3.1.1.
- Méthode de collecte des données
Pour chaque enfant, nous avons rempli une formule indi-
viduelle pour l'évaluation des indices fondamentaux de l'état
de santé bucco-dentaire.
Nous nous fixons deux objectifs
II.3.1.2.
- Carie dentaire
Estimation de la prévalence et de l'intensité de la ma~
ladie carieuse dans une population d'âges préscolaire (4-5 ans)
et scolaire (6-15 ans) du Cap-Vert.
II.3.1.3.
- Traitement des dents
Estimation de l'importance de la thérapeutique dentaire
pour cette même population.
Ceci nous a amené à utiliser certains indices notamment
le CAO/D et le CO ~ur lesquels nous reviendrons plus loin. Au-
paravant,
il importe de définir ce qu'est un indice.
II.3.1.4.
- Qu'est-ce qu'un indice?
Un indice est un indicateur de la fréquence avec la-
quelle se produisent certaines maladies et certains faits dans
une population donnée.
Il peut ou non comporter le degré de
sévérité de la maladie.

-
44 -
II.3.2.
- Etude de la carie dentaire
Notre enquête a porté sur l'état de santé bucco-dentai-
re de 465 enfants âgés de 4 à 15 ans ainsi répartis
:
-
230 garçons,
-
235 filles.
Pour chaque enfant une fiche de l'état de santé den-
taire et du traitement effectué des dents a été dressée.
Les données sont représentées par
- Des lettres pour la carie des dents temporaires,
- Des chiffres pour la carie des dents permanentes,
- Des chiffres pour le traitement.
Le traitement considéré ici
est le traitement déjà effectué antérieurement à notre pre-
mier examen.
Une dent est considérée comme présente si l'une quelcon-
que de ses parties est visible ou peut être touchée avec la
sonde exploratrice.
Une dent à l'état de racine (couronne totalement dé-
truite) est également considérée comme présente.
Les dents surnuméraires ne comptent pas.
Si une dent permanente et une dent temporaire occupent
le même espace dentaire,
seule la dent permanente est prise en
considération.

-
46 -
La distribution des dents étudiées des 465 enfants
dont les dossiers ont fait l'objet de notre enquête est la
suivante (Tableau VIII).
Dans la première partie de ce travail (Etat du paro-
donte), nous avons exprimé en pourcentage l'ensemble des don-
nées collectées. Dès lors,
il nous semble logique d'en faire
autant en ce qui concerne le problème préoccupant de la carie
dentaire chez l'enfant.
La distribution exprimée en pourcentage des dents étu-
diées donne (voir tableau IX) les résultats concernant la
carie dentaire que voici.

TABLEAU VIII : DISTRIBUTION DES DENTS ETUDIEES
DENTS PERMANENTES
NON APPARUES
DENTS TEMPORAIRES
ENSEMBLE
CARIES
DENTURES
AGE
E
DES DENTS
1
TOTALES
INDEMNES
NI
S
C 1
A
0
N2
N3
S
co
1
OBSERVEES
1
1
4
4
-
-
- 1
-
-
5
75
54
21
21
1
54
80
5
42
33
29
4
-
-
21
820
622
198
202
651
874
6
48
206
193
13
-
-
64
882
615
267
280
808
1152
7
54
353
335
18
-
-
50
897
585
312
327
920
1300
8
67
693
628
64
-
1
70
843
551
292
357
1179
1606
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9
62
751
657
94
-
-
45
686
459
227
321
1116
1482
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10
45
570
486
71
6
7
54
452
316
136
220
802
1076
Il
41
863
739
118
6
0
19
144
92
52
176
831
1026
12
39
1002
864
128
8
2
52
37
17
20
158
881
1091
13
24
663
567
86
2
8
9
-
-
-
96
567
672
14
18
497
423
71
3
-
7
-
-
-
74
423
504
15
21
581
527
51
3
-
7
-
-
-
54
527
588
,
T
465
6212
: 5448
718
28
18
403
4836
3311
1525
2286
8759
11451
E : Effectif des sujets examinés -
NI
Nombre de dents permanentes -
N2 : Nombre de dents non apparues -
N3 : Nombre de dents temporaires -
S
Dents saines -
C
: Dents cariées
A : Dents extraites -
o
Dents obturées
co : Dents temporaires cariées ou obturées.
La colonne "Caries totales" indique le nombre total des dents temporaires et permanentes atteintes de lésions
carieuses (cariées. obturées ou extraites).

TABLEAU IX
DISTRIBUTION EXPRIMEE EN POURCENTAGE DES DENTS ETUDIEES
DENTS PERMANENTES
NON APPARUES
DENTS TEMPORAIRES
AGE
CARIES
E
DENTURES
Pl
S
1
1
C
A
0
P2
P3
S
co
TOTALES
INDEMNES
1
1
4
4
1
-
-
-
-
-
1
6,25
93,75
72 ,00
28,00
32,50
67,50
5
42
3,77
87,87
12,13
-
-
2,41
93,82
75,85
2,15
23,11
74,48
6
48
17,88
93,68
6,32
-
-
5,56
76,56
69,73
30,27
24,30
70,13
7
54
27,15
94,90
5,09
-
-
3,85
69,00
65,22
34,78
25,15
70,76
ex)
8
67
43,15
90,62
9,24
-
0,14
4,36
52,49
65,36
34,63
22,23
73,41
. . j
9
62
50,67
87,48
12,52
-
-
3,04
46,29
66,90
33,09
21,66
75,30
10
45
52,97
85,26
12,46
1,05
1,23
5,02
42,01
69,91
30,08
20,45
74,54
Il
41
84,11
85,63
13,67
0,70
-
1,85
14,04
63,89
36,11
17,15
80,99
1
12
39
91,84
86,23
12,77
0,80 : 0,20
4,76
3,40
45,95
54,05
14,48
80,75
1
13
24
98,66
85,52
12,97
0,30 : 1,21
1,34
-
-
-
14,28
84,37
1
14
18
98,61
85,11
14,28
0,61 :
-
1,38
-
-
-
14,68
83,93
1
15
21
98,80
90,71
8,77
0,52 :
-
1,19
-
-
-
9,18
89,62
--------------
1
1
1
-------r------r------,------r------ --------------- ---------r----------r-------- ---------------- ------------
1
T
465
54,25 : 87,70 : 11,55 : 0,45 : 0,28
3,52
42,23
1
1
68,46
1
31,53
19,96
76,49
1
1
1
1
1
1
E
Effectif des sujets examinés -
Pl
Proportion des dents permanentes par rapport à l'ensemble des dents observées
P2 : Proportion des dents non apparues par rapport à l'ensemble des dents observées
P3 : Proportion des dents temporaires par rapport à l'ensemble des dents observées
S : Dents saines -
C : Dents cariées -
A : Dents extraites -
o : Dents obturées -
co : Dents temporaires,
cariées ou obturées.
La colonne "Caries totales" indique le pourcentage total des dents temporaires et permanentes atteintes de lésions carieuses
(cariées, obturées ou extraites).

-
49 -
II.3.3.
- Résultats de l'étude de la carie dentaire
11.3.3.1.
II. 3.3.1.1.
-
VUE GLOBALE
Les dents permanentes représentent 54,25% des dents
étudiées.
Les dents temporaires 42,23%.
3,52% des dents n'ont pas effectué leur éruption
(Tableau II).
A 6 aM
76,56% des dents sont des dents temporaires,
17,88% des dents permanentes,
5,56% des dents qui n'ont pas effectué leur éruption.
A 12 atM
91,84% des dents sont des dents permanentes,
3,40% des dents sont des dents temporaires,
4,76% des dents n'ont pas effectué leur éruption.
Après 12 ans,
tous les enfants examinés sont en phase de
constitution de denture permanente. Ils ne présentent plus de
dents temporaires. Le pourcentage de dents n'ayant pas effectué
leur éruption diminue et tombe au-dessous de 1,40%. Sa valeur
maximum pour les trois dernières classes d'âge de notre étude
est de 1,38% à 14 ans.

- 50 -
II.3 . 3 .1.2. - VENTS SAINES ET VENTS CARIEES
II. 3 . 3 . 1 . 2 . 1. -
VeYI.t-6 pvunarterU:e.6
87,70% des dents sont indemnes de carie;
- 12,29% sont C., A. ou o.
- Parmi les dents C., A. ou o.
:
Il,56% sont cariées (C)
0,45% sont absentes (A)
0,28% sont obturées (0).
De 5 ans à 9 ans inclus, le pourcentage de dents cariées
décroît de 12,13% à 5,09% à 7 ans, puis remonte jusqu'à 12,52%.
Pour ces classes d'âge on est frappé par l'absence quasi-totale
de dent obturée; on a tout juste enregistré 0,14% de dents ob-
turées à 8 ans.
A 10 aM
Nous avons 1 dent obturée pour une dent absente et
12 dents cariées.
A 12 aM
Il Y a 1 dent obturée pour 4 dents absentes et un peu
plus de 60 dents cariées.
II. 3 . 3 . 1 . 2 . 2.
-
VeYI.t-6 tempoJtcUAe.6
68,46% sont des dents saines.
- 31,54% sont atteintes de caries (co).
II. 3 .3. 1.2.3. -
Atte.-i'ftte c.cvUeMe giobaf.e
19,96% de l'ensemble des dents permanentes et temporai-
res étudiées ont subi une atteinte carieuse.

- 51 -
La fréquentation de notre clinique par les enfants de
moins de 5 ans étant extrêmement faible,
nous nous préoccupons
exclusivement des résultats enregistrés pour les enfants de 5
à 15 ans. En ce qui les concerne,
l'atteinte carieuse, qui est
de 23,11% à 5 ans,
croît jusqu'à 25,15% à 7 ans,
puis décroît
régulièrement jusqu'à 9,18% à 15 ans avec une légère fluctua-
tion autour de 14% de 12 à 14 ans inclus.
II . 3 . 3 . 1 . 2 . 4.
-
Ve.Ylt.WLe. indemne.
Elle est de 76,49% pour l'ensemble des enfants
(Tableau IX).
A 6 aM:
Il y a 70,13% de dentures indemnes pour 24,30% de
caries totales.
A 12 aM
Il Y a 80, 75% de dentures indemnes pour 14,48% de
caries totales.
II.3.4.
-
Indice C.A.O./D
Pour nous faire une idée précise de la fréquence carieu-
se, nous utilisons l'indice C.A.O. de KLEIN et PALMER (1940)
dont les éléments constitutifs existent déjà dans le tableau 1.
Notre unité de référence est ici la dent en raison de la tech-
nique d'examen que nous avons employée. C'est pour cela que
nous calculons l'indice C.A.O./D pour chaque classe d'âge
(D : Dent).

- 52 -
Cet indice C.A.O./D.
concerne les dents permanentes.
Pour les dents temporaires,
la fréquence carieuse est donnée
par l'indice co.
Aussi,
allons-nous,
pour faciliter la lecture des diffé-
rents indices,
les grouper dans un même tableau (Tableau X).
TABLEAU X
COMPOSANTES ET INDICES C.A.O./D. ET co
AGE
C
A
0
CAO/D
co
Indice co
5
4
0
0
12,12
198
24,14
6
13
0
0
6,31
267
30,27
7
18
0
0
5,09
312
34,78
8
64
0
1
9,31
292
34,63
9
94
0
0
12,51
227
33,09
10
71
6
ï
14,73
136
30,08
11
118
6
0
14,36
52
33,11
12
128
8
2
13,77
20
54,05
13
86
2
8
14,47
-
-
14
71
3
0
14,88
-
-
15
51
3
0
9,29
-
-
TOTAUX
718
28
18
12,29
1525
31,53
L'indice CAO/D est en moyenne de 12,29 pour l'ensemble
des enfants (Tableau X).
Il atteint sa valeur maximum (14,50 en-
viron) pour les classes d'âge qui vont de 10 à 14 ans inclus.
Ces classes d'âge correspondent au point de vue chronologique
de l'éruption dentaire à deux phases qui sont:
- fin de la phase de constitution de denture mixte,
- début de la phase de constitution de denture perma-
nente stable.

- 53 -
Il fluctue de 5 à6 ans;
de 12,12 à 5 ans,
il décroît
jusqu'à 5,09 à 7 ans,
puis remonte jusqu'à 12,51 à 9 ans en
passant par 9,31 à 8 ans.
L'étude des composantes de l'indice CAO montre à partir
de 9 ans une atteinte carieuse importante, à laquelle corres-
pond une absence quasi-totale d'obturation.
II.3.5.
- L'indice co
De 24,14% à 5 ans,
il croît rapidement jusqu'à 34,63%
à 8 ans avec une pointe
à
34, 78% à 7 ans.
De 9 à 11 ans,
i l diminue de 3 unités environ, puis
croît d'autant (33,19, 30,09 et 33,11) pour atteindre sa valeur
maximum 54,05 à 12 ans.
L'étude de ces composantes révèle une absence totale
d'obturation de dents temporaires à 12 ans et qu'à cet âge,
sur 37 dents temporaires non encore atteintes par la chute phy-
siologique,
20 sont cariées. C'est ce qui explique cette valeur
maximum de co (54,05).
Remarque:
L'étude des composantes des indices CAO/D et co
montre que pour tous âges confondus, on compte
- 718 dents permanentes cariées sur 6212, soit 11,5%;
- 1525 dents temporaires cariées sur 4836,
soit 31,5%
et seulement 18 dents permanentes obturées,
soit 0,80%; ce qui
représente 1 dent obturée pour un peu plus de 2600 dents cariées.

- 54 -
'11.3.6.
- La fréquence carieuse selon le sexe
L'échantillonnage de notre enquête compte 465 enfants
de 4 à 15 ans ainsi répartis
-
230 garçons,
- 235 filles.
Sa distribution en fonction de l'âge et du sexe a fait
l'objet du Tableau VII de la partie relative à l'étude de
l'état du parodonte.
La distribution numérique des dents permanentes et tem-
poraires saines, cariées et obturées selon le sexe fait l'objet
des tableaux XI et XII.
Tab.fe.au XI
Répartition des dents permanentes et temporaires saines,
cariées, absentes et obturées. C : dents cariées - A : dents
absentes - 0
: dents obturées.
Tab.fe.au XII : Po~ .f~ üil1~
Répartition des dents permanentes et temporaires saines,
cariées, absentes et obturées. C : dents cariées - A : dents
absentes - 0
: dents obturées.
L'étude de la fréquence carieuse selon le sexe nécessite
la détermination du nombre

- 55 -
les filles.
les filles.
Ceci va faire l'objet des tableaux XIII et XIII bis.
TABLEAU XI : REPARTITION CHEZ LES GARCONS DES DENTS PERMANENTES ET TEMPORAIRES
SAINES, CARIEES, ABSENTES ET OBTUREES.
DENTS PERMANENTES
DENTS TEMPORAIRES
AGE
C
A
0
SAINES
CARIEES
SAINES 1
CARIEES
1
1
4
0
0
14
6
0
0
0
5
22
4
395
153
4
0
0
6
81
5
333
120
5
0
0
7
152
7
293
172
7
0
0
8
317
27
306
162
27
0
1
9
250
33
161
95
33
0
0
10
235
29
143
60
29
4
4
11
431
64
58
35
64
2
0
12
475
82
9
15
82
.2
1
13
192
21
0
0
21
1
0
14
259
42
0
0
42
3
0
15
153
I l
0
0
11
0
0
_________ L __________
-------
----------j----------
---------- ------- --------
1
TOTAL
2567
1
1
325
1712
1
1
818
325
12
6
C
Dents cariées.
A
Dents absentes.
o
dents obturées.

- 56 -
TABLEAU XII
REPARTITION CHEZ LES FILLES DES DENTS PERMANENTES ET TEMPORAIRES,
SAINES, CARIEES, ABSENTES ET OBTUREES.
DENTS PERMANENTES
DENTS TEMPORAIRES
C
A
0
AGE
SAINES
CARIEES
SAINES
CARIEES
4
0
0
40
15
0
0
0
5
7
0
227
46
0
0
0
6
112
8
282
147
8
0
0
7
183
11
292
122
11
0
0
8
311
37
245
130
37
0
0
9
407
61
298
132
61
0
0
10
251
42
173
1
75
42
2
3
11
308
54
34
19
4
4
0
12
389
46
8
5
6
6
1
13
369
65
0
0
1
1
8
14
164
29
0
0
0
0
0
15
374
40
0
0
3
3
0
-------- ----------T----------- ---------T----------- -------- -------- ------
TOTAL
2875
1
1
393
1599
1
1
691
16
16
12
1
1
C
Dents cariées,
A
Dents absentes,
o
Dents obturées.

- 57 -
TABLEAU XIII :
TABLEAU XIII bis
DISTRIBUTION DES DENTS PERMANENTES
DISTRIBUTION DES DENTS TEMPORAIRES
ETUDIEES PAR CLASSE D'AGE SELON
ETUDIEES PAR CLASSE D'AGE SELON
LE SEXE.
LE SEXE.
AGE
GARCONS
FILLES
AGE
GARCONS
FILLES
4
0
0
4
20
55
5
26
7
5
548
273
6
86
120
6
453
429
7
159
194
7
465
420
8
345
348
8
468
375
9
283
468
9
256
430
10
272
298
10
203
248
11
497
366
11
93
53
12
560
442
12
24
13
13
214
449
13
0
0
14
304
193
14
0
0
15
164
417
15
0
0
--------- ------------ ----------
--------
------------- ----------
TOTAL
2910
3302
TOTAL
2530
2296
Compte tenu des données des tableaux IX, XI, XII, XIII
et Xlllbis,
la fréquence carieuse se présente comme suit (Voir
tableau XIV) .
TABLEAU XIV : DISTRIBUTION DU POURCENTAGE DES DENTS PERMANENTES ET TEMPORAIRES
SAINES, CARIEES, ABSENTES ET OBTUREES, SELON LE SEXE.
DENTS PERMANENTES
DENTS TEMPORAIRES
SEXE
C
A
0
SAINES
1
1
CARIEES
SAINES
1
1
CARIEES
G
1
+ F
1
87,70
1
12,29
68,46
1
31,53
Il,56
0,45
0,28
1
1
GARCONS
t
1
88,21
1
11,78
67,64
1
32,33
11,16
0,41
0,20
1
1
FILLES
1
1
87,06
1
12,74
69,64
1
30,12
Il,90
0,48
0,39
1
1
C
Dents cariées -
A
Dents absentes -
o
Dents obturées.

-
60 -
Compte tenu de cette distribution des dents étudiées en
fonction de l'âge et du sexe, on peut établir le tableau XVI
donnant les variations des indices CAO/D et ce en fonction du
sexe.
TABLEAU XVI
VARIATIONS DES INDICES CAO/D ET co EN FONCTION DE L'AGE ET DU SEXE
GARCONS ET FILLES
GARCONS
FILLES
AGE
------~--------~--------
------~--------~------
------~------r-------
N
CAO/D
co
N
CAO/D
1
1 co
N
CAO/D
co
1
1
1
4
4
0
28
1
0
1 30
3
0
33,33
1
1
5
42
12,12
24,15
28
15,38
1 27,91
14
0
16,84
1
1
6
48
6,31
30,27
24
5,81
1 26,49
24
6,66
34,26
1
1
7
54
5,09
34,78
27
4,40
1 37,14
27
5,67 '30,47
1
,
1
8
67
9,31
34,63
35
8,11
1 34,61
32
10,63
34,66
r
9
62
12,51
33,09
23
11,66
'37,10
39
13 ,03
30,69
10
45
14,73
30,08
21
13,60
29,55
24
15,77
30,24
11
41
14,36
36,11
24
13,27
37,64
17
15,84
33,33
1
12
39
13,77
54,05
22
1
15,17
62,50
17
11,99
38,46
1
1
13
24
14,47
-
8
1 10,28
-
16
16,48
-
1
1
1
,
14
18
1 14,88
-
11
1 14,80
-
7
15,09
-
1
1
1
1
1
1
15
21
1
9,29
-
6
1
6,70
1
-
15
10,31
-
1
1
1
1
1
1
--------- ------~--------~-------- ------~--------~------ ------~------~-------
1
1
1
1
1
1
TOTAL
465
1 12,29 1 31,53
230
1
11,78
1 32,33
235
112,74130,35
1
1
1
r
1
1
Egal à 0 à 4 et 5 ans chez les filles,
l'indice CAO/D est
plus élevé chez ces dernières à toutes les tranches d'âge sauf
à 12 ans où l'on enregistre une baisse d'environ 4 unités.
CAO/D
Il,99 chez les filles;
CAO/D
15,17 pour les garçons.

-
61 -
Toutefois on note les plus fortes différences à 5 ans
et à 13 ans où on a respectivement :
CAO/D
15,38 pour les garçons )
)
à 5 ans
CAO/D
° pour les filles )
et,
CAO/D
16,48 pour les filles
)
)
à 13 ans
CAO/D
10,28 pour les garçons )
Par ailleurs,
il importe de noter que l'indice CAO/D
des filles subit une augmentation importante entre 7 et 8 ans,
et que celui des garçons la subit un an plus tard entre 8 et
9 ans.
II.3.7.2.
- L'indice co (Tableau XVI)
L'indice co existe de 4 à 12 ans inclus.
Il est U~
peu plus élevé chez les filles à toutes les tranches d'âge
paires,
sauf à 12 ans où il accuse une très forte augmentation
chez les garçons, passant de 34,
64 à 62,50%.
Les observations faites lors du dépouillement des
fiches individuelles ayant conduit à la "Distribution des dents
étudiées" (Tableau VIII),
ont montré que pour 1525 dents co,
il Y a seulement 27 dents obturées,
soit en pourcentage 1,77%
dents obturées. Ces dents temporaires obturées sont ainsi répar-
ties
:

- 62 -
G~co~
-
l dent temporaire obturée à 5 ans,
7 dents temporaires obturées à 8 ans,
2 dents temporaires obturées à 10 ans,
6 dents temporaires obturées à 7 ans,
-
Il dents temporaires obturées à 13 ans.
Ces observations montrent que nous avons affaire à
des bouches polycariées. Etant donné que la polycarie appelle
la carie, ne nous étonnons pas si, par la suite,
le CAO est
très élevé pour toutes les classes d'âges.
En effet,
le CAO/D est égal à 12,29 pour 6212 perma-
nentes étudiées. Si on le décompose,
il donne
Il,56 dents cariées,
0,45 dents absentes,
- 0,28 dents obturées.
Ces résultats se passent de commentaire et montrent
que les soins accordés aux dents des enfants sont nettement in-
suffisants, alors qu'aucun des enfants n'est indemne de carie.
Il reste, bien entendu, que l'atteinte carieuse est
liée à un problème de carence alimentaire au moment de l'en-
fance suivi de problèmes d'hygiène et d'éducation; c'est dire
qu'elle est sous la dépendance du milieu socio-culturel dans le-
quel l'enfant a évolué.
Dans le milieu préscolaire et scolaire dakarois au-
quel ont appartenu les 465 sujets de notre échantillonnage,

- 63 -
la consommation des sucreries, boissons sucrées, glaces et
autres hydrates de carbone n'est pas des moindres.
Pour ce qui est des variations d'indices selon le
sexe, elles seraient liées à une atteinte carieuse plus pré-
coce chez les filles et à une éruption dentaire plus précoce
chez elles.
Ce tableau sombre de l'état de santé bucco-dentaire
de nos enfants, et l'insuffisance des prestations qui est son
corollaire plaident en faveur de l'élaboration d'un programme
national de prévention odontologique.

- 64 -
CHAPITR.E
I I I
DIV ERS
INTRODUCTION
Dans le contexte socio-économico-culturel de notre
enquête de Pédodontie,
l'Institut d'Odontologie et de Stomato-
logie de Dakar se révèle être plus qu'un Centre de dépistage
et de traitement des affections parodontales et caieuses.
C'est aussi,
dans une certaine mesure, un centre de
triage et d'orientation vers des services spécialisés des en-
fants victimes de traumatismes bucco-dentaires et des enfants
venus consulter pour cause de carie et présentant une dyshar-
monie dentaire ou dento-maxillaire. Ces derniers dont l'affec-
tion est du domaine de l'orthopédie dento-faciale (O.D.F.)
n'auraient peut-être jamais eu recours au service de l'ortho-
dontiste sans ce syndrome dentaire ou dentino-pulpaire qui les
a guidés jusqu'à nous. Aussi nous revient-il le soin de conseil-
ler utilement les parents afin de mettre parents et enfants
en rapport avec les enseignants de la Section d'O.D.F.
Dans la première partie de ce travail, nous avons
classé dans la rubrique "Carie dentaire" plus d'une dent gan-
grénée, dont la gangrène est consécutive à un traumatisme négli-
gé.
Il nous semble intéressant de voir successivement
-
les traumatismes bucco-dentaires;
-
les dysharmonies dentaires ou dento-maxillaires,
-

- 65 -
habituellement rencontrés en milieu scolaire dakarois, pour
mettre l'accent sur l'attitude du pédodontiste face à ces affec-
tions.
111.1. - TRAUMATISMES BUCCO-DENTAIRES
En milieu préscolaire (Jardins d'enfants) et scolaire,
les traumatismes bucco-dentaires sont à la fois multiples et
multiformes.
Ils sont consécutifs à des chocs reçus lors de
jeux ou de sports violents,
lors de rixes (coups de tête), ou
de chute dans la cour de récréation ou sur les marches d'esca-
liers.
En règle générale,
ce sont les dents les plus expo-
sées (groupe incivivo-canin) qui vont au devant de l'agent
traumatisant.
Il est intéressant de noter que ces dents, qui
sont les plus vulnérables de par leur morphologie et leur place
sur l'arcade,
sont celles auxquelles on est le plus attaché au
plan de l'esthétique et de la phonation et que toute malposi-
tion (vestibulisation ou chevauchement) augmente le risque de
fracture.
De façon schématique -
les lésions des parties molles
(lèvres, pointe de la langue ... etc) exclues -, cette patholo-
gie traumatique peut être divisée en trois groupes,
à savoir:
- Les luxations dentaires
a)
-
simples
b)
- complexes

- 66 -
les fractures coronaires
a)
- sans implication pulpaire,
b) - avec implication pulpaire,
-
les fractures corono-pulpaires
a)
- sans implication pulpaire,
b) - avec implication pulpaire.
Nous serions certes incomplet si nous ne signalions
l'existence de fractures radiculaires qui, d'après la classifi-
cation de MARMASSE,
sont de deux sortes
:
-
les fractures radiculaires ouvertes,
-
les fractures radiculaires fermées.
Toutefois, nous estimons que ces deux derniers types
de fractures radiculaires se situent hors du cadre de notre
étude en raison des problèmes diagnostiques et thérapeutiques
qu'ils posent.
Ils seraient plutôt du domaine de la "Pathologie
et Thérapeutique dentaire" et non de la "Pédontie".
En effet,
ces fractures radiculaires se situent dans
un cadre défini par deux systèmes vasculo-nerveux vitaux :
-
le système vasculo-nerveux pulpaire,
-
le système vasculo-nerveux desmodontal.
Le premier, de type terminal, est étranglé au niveau
du foramen apical,
ce qui explique sa fragilité.
Il élabore la
dentine secondaire ou tertiaire grâce à ses cellules odontoblas-
tiques.

-
67 -
Le second, moins fragile,
entoure la racine et per-
met la cémentogénèse.
C'est autour de ces deux systèmes que s'organisent
les différents tissus de l'organe dentaire, à savoir
-
l'os alvéolaire avec la
iami.n.a dWta
-
le lignement alvéolaire
-
le cément
-
la dentine.
Mais il nous semble fondamental de mettre l'accent,
d'une part sur la maléabilité de l'os alvéolaire chez l'enfant;
d'autre part,
sur la diminution de la vascularisation et la
réduction de la lumière camérale et radiculaire avec l'âge.
Ce processus physiologique normal aboutit chez le vieillard, à
une "vitrification" et à une fragilisation de la dent.
Ces différents facteurs font que les fractures radi-
culaires ont souvent pour siège une dent adulte saine. Elles
surviennent à la suite d'un traumatisme particulièrement vio-
lent.
Il reste donc entendu que la pédodontie sera davantage
préoccupée par les luxations dentaires et les fractures coro-
naires et corono-radiculaires. Compte tenu de cet élément essen-
tiel que constitue la vitalité pulpaire,
son intervention se
situe sur deux plans
:
- plan conservateur,
- plan radical (avulsion).

- 68 -
111.1.1.
- Traitement conservateur
Le Pédodontiste doit en principe être conservateur
au maximum.
Dans le cas de dents luxées, mais récupérables,
trois
aptitudes s'imposent:
-
la surveillance après,
si nécessaire, un meulage
sélectif des antagonistes qui risquent de mobiliser davantage
les dents intéressées,
-
la contention par simples ligatures,
-
la contention par ligatures avec des arcs vestibu-
laires.
Il conseillera une bonne hygiène bucco-dentaire. Dès
lors que celle-ci est assurée, on peut estimer que la consoli-
dation est acquise en raison des possibilités de cicatrisation
et de réparation de la cavité buccale.
La motivation pour l'hygiène de l'enfant et des pa-
rents accompagnateurs est ici essentielle.
Les fractures coronaires ou corono-radiculaires sans
implication pulpaire feront l'objet d'un coiffage dentinaire
suivi de la reconstitution de la morphologie de la dent.
Pour les fractures coronaires ou corono-radiculaires
avec implication pulpaire minime ou franche,
on a recours au
traitement endodonique qui peut aller de la pulpotomie à la
pulpectomie en passant par la pulpectomie partielle.

- 69 -
Lorsqu'une fracture corono-radiculaire de dent perma-
nente antérieure laisse le moignon radiculaire intègre,
le
traitement radiculaire doit être suivi de la pose d'une dent
à pivot. Mais dans bon nombre de cas, que nous avons rencontrés,
des raisons socio-économiques se sont opposées à cette thérapeu-
tique à la fois conservatrice et restauratrice.
111.1.2.
- Traitement radical (avulsion)
Les traumatismes des dents antérieures ont bien sou-
vent pour conséquence l'avulsion des dents concernées en raison
de l'extrême maléabilité de l'os alvéolaire chez l'enfant.
En règle générale, un choc traumatisant violent déter-
mine une fracture, voire une polyfracture de l'os alvéolaire;
ceci augmente considérablement la mobilité des dents luxées
et compromet l'avenir de tout système de contention. De sur-
croît,
le choc peut entraîner soit une version,
soit une
égression ou une ingression des dents touchées par suite de
la rupture du ligament alvéolo-dentaire et de la destruction
de la table osseuse.
La clinique de Pédodontie est une clinique hebdoma-
daire. Elle n'a lieu que le Mercredi de chaque semaine.
Il en
résulte que la majorité des traumatismes bucco-dentaires, que
nous observons, remontent souvent à plusieurs jours. Et, pour
cette raison,
il peut se trouver au moment de notre interven-
tion que le tableau soit assombri par quelques complications
post-traumatiques liées à une infection,
résultant simplement
de l'absence d'hygiêne.

- 70 -
Ces complications sont d'autant plus sévères que le
délai entre le traumatisme et la consultation est long. Dès
lors,
l'extraction peut prendre le pas sur la pose de ligatu-
res simples ou de ligatures avec arcs vestibulaires associés.
Lorsqu'il s'agit de dents temporaires,
le mal est
moindre,
si toutefois les germes des dents de remplacement
sont intacts. Mais lorsque les dents en cause sont des dents
antérieures permanentes,
l'édentement pose des problèmes
d'ordre psychologique que l'enseignant doit faire connaître
à l'étudiant en chirurgie dentaire. Aussi estimons-nous devoir
souligner avec insistance quelques aspects psychologiques de
la thérapeutique radicale.
111.1.3.
- Aspects psychologiques de la thérapeutique radicale
L'édentement antérieur de l'enfant mérite réflexion
en raison de l'intérêt psychologique et esthétique suscité.
Aussi, faut-il l'éviter autant que faire se peut.
En effet, à la lumière d'études sur la psychologie
infantile, d'une part de Jacques MANNE dans son ouvrage
"Psychologie et Odontologie",
et d'autre part de J.C. AJACQUES
et collaborateurs, de la "Consultation de Stomatologie Pédia-
trique de l'Hôpital DEBROUSSE", nous savons que notre société
contemporaine porte un intérêt croissant à l'enfant et que les
phénomènes physiologiques de la dentition constituent un moment
anxiogène pour celui-ci.

- 71 -
Selon AJACQUES-ILORY "les dents lactéales font par-
tie de ce qu'on pourrait appeler le monde enfantin du garçon-
net et de la petite fille.
La chute normale de la première
dent de lait constitue un des volets du passage vers l'adoles-
cence. Ce passage peut être accepté ou rejeté par l'enfant.
Ses réactions devant cette situation psychologique complexe
devraient être comprise par l'entourage".
Dès lors,
il importe de souligner que le traumatisme
des dents antérieures n'est pas seulement physique;
il est aus-
si psychologique en raison du problème de l'édentation qu'il
pose et du préjudice esthétique qui peut en résulter.
L'édentation constitue pour l'enfant un sujet de pré-
occupation, d'angoisse véritable de l'acte mutilant qui l'inau-
gure. Elle crée un complexe d'infériorité si d'aventure,
l'en-
tourage scolaire ou le milieu familial en font un sujet de mo-
querie.
Pour ces raisons,
les parents devraient être informés
de la nécessité de porter l'enfant en consultation immédiatement
après un traumatisme bucco-dentaire. Cette diligence dans l'in-
tervention augmente d'autant les chances d'un traitement conser-
vateur et rend moins mutilante une thérapeutique chirurgicale
éventuelle.
Au cours de cette étude, nous avons eu affaire à
plusieurs sujets venus consulter pour les troubles post-trauma-
tiques et dont la plupart ont dû subir des extractions dentaires.,

- 72 -
Mais,
dans bon nombre de ~as, nous nous sommes trouvés en pré-
sence de gangrène post-traumatiques, gangrènes consécutives
à des gractures dentaires avec complications pulpaires remon-
tant à plusieurs semaines.
Ces dents gangrénées ont été classées dans la rubri-
que "Carie dentaire et traitement des dents".
Toutefois, nous avons relevé au cours de notre étude
17 cas de traumatismes bucco-dentaires ayant nécessité des ex-
tractions multiples et plusieurs points de sutures en raison
de l'importance des dégâts tant dentaires que des parties mol-
les. Parmi ceux-ci,
13 ont concerné des garçons.
Les 4 autres
traumatismes ont concerné, d'une part 2 filles de 9 ans, et
d'autre part,
2 filles âgées respectivement de 12 et 15 ans.
Ces observations inclineraient à penser que la patho-
logie traumatique est davantage le lot des garçons que des
filles.
Les premiers sont, en effet, plus portés vers les jeux
et sports violents.
111.2.
- ORTHOPEDIE DENTO-FACIALE (O.D.F.)
111.2.1.
- Rapports entre la pédodontie et l'O.D.F.
Nous nous bornerons à faire un simple inventaire des
cas d'orthopédie dento-faciale (O.D.F.) rencontrés au cours
de nos consultations de Pédodontie,
et notés chez quelques une
des 465 enfants qui ont fait l'objet de cette étude.

- 73 -
Auparavant,
il est bon de rappeler que l'G.D.F. et
la Pédodontie ont une particularité commune :
- Elles ont le même domaine d'application. Elles
ont toutes
deux pour préoccupation l'avenir bucco-dentaire d'enfants
de a à 15 ans.
Elles s'adressent dont à des sujets jeunes dont les
structures dentaires et les structures osseuses maxillo-faciales
n'ont pas encore achevé leur croissance.
Il s'agit de structures
soit en formation,
soit en évolution dans le sens large du terme.
Dès lors la complémentarité entre l'G.D.F. et la Pédo-
dontie s'avère significative. Et,;
c'est la raison pour la-
quelle notre clinique de Pédodontie jour un rôle de centre pri-
vilégié de "triage et d'aiguillage" de cas d'G.D.F. ou, plus
précisément de "dépistage et d'orientation" de ces derniers.
Ce rôle revêt un caractère important, et nos ètudiants ne doi-
vent pas le perdre de vue.
Cela est d'autant plus vrai qu'en
milieu scolaire dakarois,
les enfants viennent consulter parce
qu'ils ont mal à une dent ou parce qu'ils ont reçu un choc vio-
lent au niveau de la bouche.
La visite systématique,
périodique en vue du dépistage
d'une affecttion bucco-dentaire quelconque n'est pas encore
entrée dans les moeurs.
Par conséquent toute anomalie de la face,
des maxil-
laires, des dents et de leurs rapports en raison du retentisse-
ment qu'elle peut avoir sur l'équilibre morphologique et phy-
siologique de l'enfant, c'est-à-dire sur l'esthétique de son

- 74 -
visage, pose un problème d'équilibre socio-culturel. Nous de-
vons donc lui accorder toute l'attention requise dans le ca-
dre de notre clinique de pédodontie, afin d'aider à l'amélio-
ration de la fonction masticatrice et de l'esthétique facial
du jeune Sénégalais.
Nous avons souligné plus haut les répercussions de
l'édentement antérieur sur la phonation.
Il importe de rappeler
ici, avec Said Nour TOURE,
les caractéristiques de cette fonc-
tion capitale, dont les troubles sont susceptibles de compro-
mettre la réussite sociale de l'enfant.
Quest-ce donc que la phonation ?
111.2.2.
- Défi~ition de la phonation
D'une façon simple,
la phonation est l'articulation
intelligible des voyelles et des consonnes formant les mots.
Elle est produite par le courant d'air expiré par le larynx.
Les consonnes sont formées lorsque ce courant d'air
est freiné ou coupé par un obstacle.
Cet obstacle peut être
la langue,
les lèvres,
les dents ou le voile du palais.
Par contre,
les voyelles sont produites par le passage
libre de l'air expiré à travers le couloir bucco-pharyngé.
Il
y a donc un distingo à faire entre la prononciation des voyelles
et celle des consonnes.

- 75 -
Il Y a cinq voyelles classiques divisées en
- voyelles antérieures (i, e, a)j
- voyelles postérieures (u,
0).
Avec ces voyelles on peut obtenir de multiples sons
suivant qu'elles sont fermées
(accent aigu) ou ouvertes (accent
grave) .
La variation du son dépend du degré d'ouverture buccale
et de la position de la langue.
Dans
l'ensemble,
les voyelles sont toutes buccales.
Toutefois,
les fosses nasales interviennent en tant que caisse
de résonance pour les voyelles à courtes vibrations comme par
exemple le "i".
111.2.2.2.
- Prononciation des consonnes
Lors de la prononciation des consonnes certains organes,
avons-nous dit,
s'opposent au passage de l'air rexpiré.
Compte tenu de l'organe qui fait écran à ce courant,
on distingue plusieurs groupes de consonnes qui sont
-
linguales L, Rj
-
linguo-dentales T, D, Nj
- bi-labiales P, B, Mj
- dentales postérieures 5,
Zj
-
interdentales Th en anglaisj
- palatales antérieures
(Ch en français,
Ch en anglais)j
- palatales postérieures ou gutturales K, G, NG, J.

- 76 -
Pour être complet,
il importe de noter que la phona-
tion est une fonction plus complexe qu'elle ne paraît et, dans
laquelle interviennent plusieurs organes: cavité buccale,
fosses nasales et pharynx.
111.2.2.3.
- B~~~rg~~
Il est important que nous ne perdions pas de vue ces
notions fondamentales.
Elles contribuent de façon bénéfique
pour le jeune sujet à examiner à élargir le champ d'investiga-
tion.
.
C'est ainsi que la dent est considérée dans ses fonc-
tions (mastication, phonation) et que ses anomalies de formes,
de nombre, de position de même que les anomalies de maxillaires,
toutes choses qui sont du domaine de l'orthodontiste, ne peu-
vent que retenir notre attention.
La fiche d'observation clinique que nous utilisons
en pédodontie nous y invite dans ses parties
:
- Examen exo-buccal
- Moulage.
111.2.2.3.1.
- EXAMEN EXO-BUCCAL
Nous procédons, pour chaque sujet, à un examen simple
- du visage:
face et profil;
- des mouvements d'ouverture buccale suivant le
modèle ci-après.

- 77 -
VISAGE
Symétrique 0
Asymétrique 0
PROFIL
Pro
0
Rétro
D
MOUVEMENT
D'OUVERTURE :
,': Normal
0
Dévié
D
Limité
0
l l l . 2 . 2 . 3 . 2.
- MOU LAGES
L'étude des moulages permet de noter
- Diastèmes,
- Encombrement,
- Malposition,
- Plan terminal,
- Prévision en denture adulte,
Longueur des arcades
Maxillaire supérieur
Maxillaire inférieur.
l'examen exo-buccal et l'étude des moulages réalisés
nous ont permis d'enregistrer un certain nombre d'anomalies
morphologiques fréquemment rencontrées en milieu scolaire, dans
la région de Dakar.
III. 2.2.4.1.
- EXAMEN CLINIQUE DE LA FACE
Il permet de noter le rententissement d'une dysmor-
phose sur
la symétrie ou l'asymétrie du visage,
-
la béance labiale,
-
le profil.

- 78 -
Le profil peut être protrusif ou rétrusif. Dans le
premier cas, c'est-à-dire dans le cas du profil protrusif, nous
avons soit une proalvéolie, soit une prognathie. Le profil ré-
trusif, qui est le contraire, traduit une rétro-alvéolie ou une
rétrognathie.
Avant d'envisager cette étude,
il faudrait rappeler
que les anomalies de structure et de fonction de la sphère oro-
faciale se développent aux dépens
- des bases osseuses maxillaires (maxillaire et
mandibule)
des procès alvéolaires,
- ou des organes dentaires.
Ces anomalies peuvent être isolées ou associees.
L'étude des moulages va donc permettre de oréciser
le secteur concerné par la dysmorphose. On distingue ainsi:
- un secteur postérieur des maxillaires (molaires),
- un secteur latéral (prémolaires),
- un secteur antérieur (bloc incisivo-canin).
Dès lors, ces moulages dont l'intérêt diagnistique
est certain, vont nous permettre de décrire et d'orienter les
dysmorphoses en prenant, avec Edouard ANGLE, pour point de re-
père essentiel le rapport d'occlusion existant entre la pre-
mière molaire supérieure (16-26) et la première molaire infé-
rieure (36-46) homologue ou homolatérale.

- 79 -
Pour ANGLE,
la position de la (16-26) est toujours
correcte quoiqu'il arrive.
C'est donc à partir ùe la relation
normale,
correcte, qu'il décrit, qu'il a établi la classifica-
tian universelle qui porte son nom.
111.2.2.6.
- Classification d'ANGLE
----------------------
Cet auteur décrit trois classes
III. 2.2.6.1.
- CLASSE l Vr ANGLE
La relation normale,
c'est-à-dire correcte, correspond
à l'intercuspidation réalisant une avance d'une demi-cùspide
dans le sens mésial de la molaire du bas sur celle du haut
(36-46 sur 16-26).
III. 2.2.6.2.
- CLASSE II V'ANGLE
Dans la classe II d'ANGLE,
il Y a une distoclusion
des molaires inférieures par rapport à leurs homologues supé-
rieures.
Dans cette classe, ANGLE distingue deux divisions
-
la division l
avec proalvéolié incisive supérieure,
-
la division II avec linguo-version incisive inférieure.
111.2.2.6.3.
- CLASSE III V'ANGLE
Elle correspond à une mésioclusion "exagérée" des
molaires inférieures par rapport à leurs homologues supérieures.
Il s'agit d'une mésioclusion molaire inférieure plus marquée
que pour la classe 1.

- 80 -
111.2.2.7.
- Conclusion
----------
Sur la base des critères ainsi dégagés, d'une part,
de l'examen exo-buccal et de l'étude de quelques moulages,
d'autre part de l'examen des radiographies paronamiques, radio-
graphiques prises systématiquement pour tous les enfants qui
viennent consulter en pédodontie,
il nous a été possible de
faire des prévisions concernant la denture adulte.
Le pourcen-
tage des cas d'G.D.F.
par rapport au nombre d'enfants examinés
est de l'ordre de 15%.
Dans les meilleurs des cas, nous avons pratiqué des
extractions "stratégiques" ou extractions "pilotées" pour favo-
riser l'éruption précoce d'une dent permanente en vue de sa
mise en place sur l'arcade.
De telles extractions ont pu concer-
ner aussi bien des dents temporaires que des dents permanentes.
C'est ainsi, par exemple, que des premières prémolai-
res permanentes ont été extraites pour, d'une part, permettre
la mise en place sur l'arcade d'une canine permanente ectopique,
et d'autre part,
induire une croissance maxillaire dans le
sens postéro-antérieur aidant à la mise en place correcte
d'une deuxième molaire permanente, voire de la dent de sagesse.
Car, nous convenons avec CHATEAU que "ce qui importe, c'est
de savoir dans quelle mesure le sujet est valable, c'est-à-dire
"beau", apte à respirer et à mastiquer".
Pour 69 sujets âgés de 6 à 15 ans,
tous sexes confon-
dus,
présentant des dysmorphoses simples, ou des dysmorphoses
nécessitant la confection et la mise en place d'un appareil or-
thodontique, nous nous sommes contentés de poser le diagnostic
morphologique et descriptif.

- 81 -
La répartition en fonction de l'âge et du sexe de
ces dysmorphoses est la suivante :
TABLEAU XVII
TABLEAU DES DYSMORPHOSES
AGE
DYSMORPHOSES
GARCONS
FILLES
1
5 ans
R.A.S.
o
1
o
1
---------~----------
1
6 ans
Infraclusie
o
1
1
1
1
Dysharmonie dento-maxillaire (D.D.M.)
1
---------j----------
1
7 ans
Rétro-alvéolie inférieure
o
1
2
1
Articulé inversé
o
1
1
3
1
8 ans
Encombrement incisif central :
- supérieur
1
2
- inférieur
2
2
Encombrement incisivo-canin
- supérieur et inférieur
o
2
- articulé inversé
o
1
- Proalvéolie supérieure
+ Béance antérieure
1
4
- Béance antérieure : interposition
linguale
o
1
9 ans
Encombrement incisif supérieur
2
0
Encombrement incisif inférieur
3
0
Encombrement incisif supérieur
et inférieur
1
Supraclusion incisive
1
Overjet : . Macrodontie de Il et 21
Malposition de 42,41,31,32
1
Articulé inversé
bout à bout au niveau de 13 et 43
1
- inversé au niveau de 23 et 33
- linguo-version de 42, 41 et 31, 32
Proalvéolie supérieure + Béance antérieure
1
Dysharmonie dento-maxillaire (D.D.M.)
1

- 82 -
TABLEAU XVII (suite)
AGE
DYSMORPHOSES
GARCONS
FILLES
10 ans
Encombrement incisif supérieur
2
Encombrement incisif supérieur + 13 et 23
Incluses
1
Béance antérieure
2
Articulé inversé + perte de la dimension
verticale
1
Il ans
Encombrement incisif inférieur
1
Béance antérieure
1
3
Proalvéolie supérieure + Béance antérieure
1
1
D.D.M. - Proalvéolie maxillaire
1
- Malpositions dentaires
1
Prognathisme mandibulaire
+ linguo-version du bloc incisif supérieur
1
12 ans
Encombrement incisif supérieur
1
1
Béance antérieure de 13 à 23
1
D.D.M. nécessitant des extractions
stratégiques :
Prochéilie + béance incisive
+ macroglossie
1
13 ans
Encombrement incisif supérieur
1
Béance antérieure de 13 à 23
1
Malpositions de 35 à 45
1
13 à 23 incluses
1
D.D.M.
1
14 ans
Béance antérieure +
interposition linguale
1
Malpositions dentaires
3
D.D.M. nécessitant des extractions
stratégiques
2
15 ans
Encombrements incisifs supérieur et
inférieur
1
Proalvéolie + Béance antérieure
1
Malpositions dentaires (absence de carie)
1

......:....
T_O_T_A_U_X
-----'-_ _
20_ _---'-_ _4_7
1

- 83 -
Conclusions
Au total, nous avons enregistré 67 cas de dysmorpho-
ses concernant 20 garçons et 47 filles âgés de 6 à 15 ans. La
répartition est la suivante
de 6 à 8 ans inclus, on a 23 dysmorphoses de types cariés
dont 19 chez les garçons.
- de 9 à Il ans inclus:
26 dysmorphoses dont 16 chez les filles.
- de 12 à 15 ans inclus
: 20 dysmorphoses concernant 14 garçons
et 6 filles.
Dans ce dernier groupe, 5 filles sont venues
consulter pour des raisons esthétiques; une fille de 15 ans
est venue consulter pour un dysfonctionnement (trouble de la
phonation).
Dans l'ensemble,
l'élément féminin semblerait plus
préoccupé par les anomalies Jentaires ou dento-maxillo faciales.
111.2.2.8. - QQêgrY~~!Q~ê_pgrêQ~~g!!gê
A côté des dysmorphoses ayant fait l'objet du
tableau précédent, nous avons fait un certain nombre d'observa-
tions concernant toutes des jeunes filles âgées de 14 à 15 ans.
Elles se divisent en deux groupes dont le premier
est venu consulter pour des raisons esthétiques (fluorose ou
malposition dentaire), et le second pour un trouble de la pho-
nation; ce dernier groupe ne comprend qu'un sujet.
1

- 84 -
III . 2 . 2 . 8 . 1.
- GROUPE l : FLUOROSE
III . 2 . 2 .8. 1. 1.
-
Melee. A. C. : 14 aM
Fiche n° 0187 - est venue
consulter pour une fluorose.
Elle ne présente pas de carie.
On a noté chez elle une agénie de 35 et 45.
111.2.2.8.1.2.
-
Melee. H.O. : 15 aM
:
Fiche n° 0068 née à Kaolack
venue consulter pour une fluorose dentaire présente une seule
carie (carie de 46).
111.2.2.8.1.3. -
Melee. N.O.S. : 15 aM
:
Fiche n° 0101, née à
Kaolack également,venue consulter pour une fluorose dentaire.
Ne préseùte qu'une carie, celle de la 46.
III. 2.2.8.2.
- GROUPE l : MALPOSITION OENTAIRE
111.2.2.8.2.1.
-
Melee. S.A. : 15 aM
:
Fiche n° 158, née au
Cameroun, venue consulter pour des malpositions dentaires loca-
lisées au niveau des incisives supérieures et inférieures,
ne prés~nte pas de carie.
111.2.2.8.2.2.
-
Melee. K.O. : 15 aM
:
Fiche n° 195, née à Dakar,
est venue consulter pour des malpositions se présentant ainsi :
- version palatine de 22 et 23,
- contact prématuré de 23 et 33.
L'examen radiologique a permis de faire,
chez elle,
les consta-
tations suivantes
:
- alvéolyse au niveau des blocs incisivo-canins supé-
rieur et inférieur;
- alvéolyse au niveau molaire.
Elle présente des caries de 16, 37 et 47.

- 85 -
III.2.2.a.3.
- GROUPE II : TROUBLE DE LA PHONATION
Mette. V.G.
: 15 aM
:
Fiche n° 0151, née à Dakar, est
venue consulter pour un trouble de la phonation. Elle se
plaint de "sifflement" dû à une béance antérieure consécutive
à la succion du pouce remontant à
l'enfance. Elle ne présente
pas de carie.
111.2.2.9.
- Conclusion
- - - - - - - - - -
Compte tenu de l'inventaire des dysmorphoses ainsi
établi et des observations qui ont suivi, nous estimons que
la consultation de pédodontie,
lorsqu'elle est bien faite,
joue un rôle fondamental dans l'avenir bucco-dentaire de l'en-
fant sur le triple plan de
-
la cariologie.
-
la parodontologie,
- et de l'orthopédie dento-faciale (O.D.F.).
Le pédodontiste, qui est le premier à observer les
anomalies, doit consulter ses patients jeunes et leurs parents
et les orienter vers les services indiqués.
Ce rôle de conseiller est important et constitue à
notre avis, un pays vers la PREVENTION qui doit être une prio-
rité.

- 86 -
CHAPITRE
IV
PREVENTION DE LA PATHOLOGIE BUCCO-DENTAIRE RENCONTREE
INTRODUCTION
Dans cette enquête consacrée à l'état de santé bucco-
dentaire de 465 enfants tous sexes confondus, âgés de 4 à 15
ans,
de la région de Dakar, nous avons enregistré en ce qui
concerne :
1°) - L'état du parodonte
La présence à tous les âges et à des fréquences éle-
vées, d'une part, de dépôts mous
(72,72% chez les garçons à
14 ans,
75% chez les filles à 13 ans) d'autre part, de tartre
(54,54% chez les garçons à 14 ans,
68,75% chez les filles à
13 ans).
Ce phénomène explique l'existence chez tous les en-
fants,
de gingivite d'origine tartrique.
2°) - La carie et le traitement des dents
- Un indice CAO/D de 12,29% pour l'ensemble de
l'échantillon.
- Un indice co de 31,53% pour les 465 sujets.
L'indice CAO/D égal à 12,29% correspond à 6212 dents
permanentes étudiées.
Il se décompose comme s u i t :
11,56% de dents cariées,
0,45% de dents absentes,
0,28% de dents obturées.

- 87 -
.
Ces résultats se passent de commentaire et montrent
l'insuffisance très nette des soins dentaires.
Le traitement des dents est presqu'inexistant en re-
gard du volume important de la carie. En ce qui concerne cette
dernière, un examen rapide des fiches individuelles établies
lors de l'enquête proprement dite montre chez la plupart des
enfants une carie de 3, voire des 4 premières molaires perma-
nentes. Etant donné cette grande vulnérabilité à la carie de
la première molaire permanente, nous lui consacrons une pro-
phylaxie toute particulière que nous verrons plus loin.
3°) - Les anomalies dento-maxillaires
Le pourcentage des cas d'orthopédie dento-faciale,
par rapport au nombre d'enfants examinés, est de l'ordre de 15%.
La prévention,
sur une grande échelle, de cette patho-
logie dentaire et péri-dentaire s'impose. L'objet de notre pro-
pos est de l'envisager au plan:
l
- de l'Enseignement
II - de la Santé Publique.
Ce schéma nous permet d'abord de tracer les grandes
lignes de la "philosophie" de la prévention de notre école de
Dakar, dont l'enseignement repose en partie sur l'odontologie
préventive et sociale"
ensuite de dégager les idées-forces
d'une politique de prévention des affections bucco-dentaires
rejoignant les préoccupations des Pouvoirs Publics qui ont la
charge de définir la politique sanitaire des Etats en général,
et la politique sanitaire odontologique en particulier.
i

- 88 -
IV.I.
- LA PREVENTION AU PLAN DE L'ENSEIGNEMENT
Au moment où le développement des sciences et des
technologies de pointes permet aux sciences de la Santé d'ac-
quérir un arsenal de moyens diagnostiques et thérapeutiques
de plus en plus perfectionnés et de plus en plus fidèles,
la
prévention prend dans les programmes des rencontres interna-
tionales et dans les DLéoccupations des autorités chargées de
la Santé Publique, une place de plus en plus importante.
C'est ainsi qu'à l'I.O.S.
de Dakar,
la réforme des
études odontologiques a permis d'intégrer l'enregistrement de
l'Odontologie Préventive et Sociale (O.P.S.) dès la troisième
année des études dentaires.
Le recours à la prévention est une
nécessité impérieuse dans nos pays en voie de développement où
les ressources disponibles, qu'elles soient humaines, maté-
rielles ou financières,
sont insuffisantes pour faire face aux
besoins sanitaires des populations. Aussi a-t-il été nécessaire
de définir une philosophie de la prévention permettant d'inté-
grer les méthodes préventives à la pratique quotidienne et aux
objectifs de santé publique définis par les Pouvoirs Publics.
Les problèmes posés par la prévention ayant trouvé solutions
dans les travaux de LEAVELL et CLARK et dans ceux du Pr M.
CHAVES, nous nous sommes inspirés des solutions qu'ils proposent
tout en les adaptant aux conditions d'exercice de l'odontologie
1
dans nos pays en développement.
LEAVELL et CLARK ont défini les niveaux de préventionsl
Le Pr CHAVES a prévisé les niveaux d'application des méthodes
de prévention.
j

- 89 -
IV.I.I.
- Les niveaux de prévention
Dans leurs ouvrages sur la médecine préventive,
LEAVELL et CLARK proposent un concept de prévention axé sur
la communauté et l'individu et non sur un organe déterminé,
encore moins sur une affection déterminée.
En fonction de ce concept,
l'hypothèse suivante peut
être émise:
la maladie évolue naturellement à partir d'un point
de départ qui serait l'état de santé vers un point d'arrivée
qui pourrait être soit la mort, soit un retour à un autre état
de santé avec ou sans séquelles. A partir de cette hypothèse,
la prévention pourrait être considérée comme autant d'obstacles
pour empêcher l'installation de la maladie, ou sa progression
à tous les stades.
Dès lors,
la prévention peut, à l'instar de la mala-
die,
être considérée selon différents niveaux:
IV.l.l.l.
- ~~_prg~g~t!Q~_pr!~~!rg
Regroupant les obstacles qui agissent pendant la
phase pré-pathogène ou pré-clinique de la maladie. C'est la
prévention au sens strict.
Dont les barrières interviennent pendant les premiers
stades de la phase clinique de la maladie.
IV.l.l.3.
- ~~_prg~g~t!~~_tgrt!~!rg
Regroupe l'ensemble des moyens et méthodes à appli-
quer pendant le stade avancé de la phase clinique et pendant
la phase finale de la maladie.

-
90 -
Ceci donne schématiquement
Tableau XVIII
les
niveaux de la prévention.
TABLEAU XVIn
LES NIVEAUX DE LA PREVENTION
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- 91 -
Une fois ces différents niveaux de prévention défi-
nis et leurs contenus précisés,
il importe de noter que la
prévention des affections qui nous concernent dans cette étu-
de,
affections relevant de la Pédodontie, de la Parodontologie,
et de l'orthopédie dento-faciale,
relève de ce schéma.
La prévention dans son sens large est, par conséquent,
l'ensemble des moyens et méthodes pour faire obstacle soit à
l'installation de la maladie,
soit à l'évolution de celle-ci
à tous les niveaux.
Cependant,
il ne servirait à rien de définir ces
moyens et méthodes de prévention,
si, au moment de leur appli-
cation, aucune responsabilité n'était parfaitement déterminée.
Aussi,
reviellt-il au Professeur M.
CRAVES le mérite d'avoir
introduit la notion des niveaux d'application des méthodes de
prévention. Avec lui,
la prévention devient l'affaire de tous;
d'abord des Pouvoirs Publics, ensuite des professionnels de
la Santé et enfin de l'individu.
IV.1.2.
- Les niveaux d'application des méthodes de prévention
Ces nlveaux d'application,
au nombre de 5,
se défi-
nissent en fonction du type d'action exigée et du degré de dif-
ficulté relative.
IV.1.2.1.
- ~!~~!~!_~!y~~~_g~~22!!~~~!Q~
L'action gouvernementale large.
Nos pays en développement se trouvent confrontés à
de graves problèmes de Santé Publique,
tels les maladies trans-
missibles,
les carences alimentaires,
les fléaux sociaux.

- 92 -
Les maladies bucco-dentaires qui,
selon l'Organisation Mondiale
de la Santé (O.M.S.) occupent le troisième rang des fléaux mon-
diaux ne devraient donc pas échapper aux préoccupations gou-
vernementales.
Ces considérations exigent l'établissement de program-
mes gouvernementaux très importants, faisant appel au concours
de l'ensemble des départements ministériels, en vue d'assurer
la promotion de la Santé à travers les plans de développement
économique et social. Aussi est-il indispensable de former le
personnel compétent pour la conception,
l'exécution et le sui-
vi de tels programmes. C'est à ce niveau que l'enseignement
de l'Odontologie Préventive et Sociale apporte sa pierre à la
construction de l'édifice.
IV.l.2.2. - Q~~~!~~~_~!Y~e~_Q~ePP!!~e~!Q~
L'action gouvernementale restreinte.
Le ministère de la Santé Publique est le principal
responsable de la politique sanitaire définie par le gouverne-
ment. Pour la réalisation des programmes de santée, d'autres
ministères lui apportent leur concours.
En effet, un programme d'éducation pour la Santé Den-
taire en direction des population ne peut avoir la diffusion
la plus large souhaités sans le concours des médias (radio,
télévision, etc ... ) sans la collaboration du ministère de
l'Information et du ministère de l'Education.

-
93 -
IV.l.2.3.
- TIQ!ê!§~~_g!y~~~_g~~PP!!~~~!Qg :
L'action du Chirurgien-Dentiste et celle du patient.
Il s'agit ici d'une action bilacérale associant l'in-
tervention de l'odontologie et la collaboration du patient.
Elle exige la collaboration de deux volontés
:
- Celle de l'Odontologiste dont l'action sous-tendue par sa
"philosophie" de la prévention vise à créer un changement
d'attitude, à rendre son interlocuteur plus prévento-cons-
cient.
- Celle du patient dont la motivation repose sur des facteurs
éducationnels et culturels difficiles à changer.
Ce troisième niveau d'application des méthodes de
prévention ne saurait se concevoir sans la formation d'un
odontologiste de Santé Publique. C'est à la formation de ce
type de praticien, dont l'AFrique Noire a besoin, que l'école
de Dakar a ataché son nom.
Il s'agit de former des odontolo-
gistes conscients de l'inportance de leur rôle et disposés à
intégrer dans leur pratique quotidienne l'ensemble des techni-
ques de prévention dont l'efficacité ne fait plus de doute et
qui permettent de réduire l'incidence de toute atteinte bucco-
dentaire. Après cela,
le praticien ne doit plus se contenter
de soigner uniquement l'organe dentaire dont la lésion a motivé
la consultation, mais il va s'intéresser à la totalité de la
cavité buccale de l'individu. Et, dépassant le niveau individuel
il s'intéressera à l'ensemble des manifestations bucco-dentaires
de la co~nunauté considérée comme telle: c'est là l'occasion
à la prévento-conscience de la profession dentaire.

- 94 -
IV.l.2.4. - Qg~~r!g~g_~!yg~g_Q~~pp1!~~~!Q~
L'action des auxiliaires opérationnels et celle du patient.
La formation de ce type de personnel est caractérisée
par son cycle court, donc rapide,
et par son faible coût.
Il
pallie l'insuffisance et le nombre de praticiens hautement qua-
lifiés, d'une part, et permet,
sous la supervision des chirur-
giens-dentistes de Santé Publique, d'offrir, d'autre part, cer-
tains services dentaires à moindre coût, à savoir:
- Education pour la santé bucco-dentaire,
- Dépistage précoce de la carie, des parodontopathies et des
malpositions dentaires,
- Détartrage sus-gingival,
- Applications de topiques fluorés,
- Extractions d'urgence.
La délégation de ces tâches d'exécution facile,
au
personnel auxiliaire libère le dentiste et lui permet de con-
sacrer plus de temps à la pédodontie, à la parodontologie, à
l'orthopédie dento-faciale,
pour ne citer que ces activités.
IV.1.2.S. - ç!~gg!g~g_~!yg~g_Q~~pp1!~~~!Q~
L'action individuelle.
c'est un niveau d'une importance fondamentale mais
d'application difficile.
Il s'agit d'arriver à la motivation
individuelle en matière d'application des techniques de pré-
vention des affections bucco-dentaires. Cette motivation doit
être la base d'un enseignement efficace pour la Santé dentaire.

- 95 -
En effet, nous pourrons, pour ce qui est du domaine
de la parodontologie, affirmer avec les professeurs M. BRION
et A.
CHAPUT que "l'enseignement de l'hygiène dentaire est la
base de toute prévention et thérapeutique.
Sans elle,
rien
n'est possible,
les traitements les plus élaborés qui peuvent
comprendre la correction des surcharges,
le remplacement pro-
thétique des dents trop atteintes,
la contention des dents mo-
biles,
seront un échec certain".
Aussi aimerions-nous bien actualiser cette affirma-
tion du Pr A.
BESOMBES : "Toute dépense faite au nom de l'hy-
giène, de i'information éducative, de la prévention, du dépis
tage, des soins précoces, de la fluoruration,
intervient dans
l'économie de la Santé bucco-dentaire et doit aider à en maî-
triser le coût tout en les rendant accessibles à tous".
TABLEAU XIX
LES CINQ NIVEAUX D'APPLICATION DES METHODES DE PREVENTION
2" NIVEAU
ACTION GOUVERNEMENTALE
RE STRE IN TE
1· l'1IVEAU
ACTION GOUV(RHE:ME.t1TAl[
LARGE

- 96 -
IV.1.3.
- Prévention de la carie de la première molaire
permanente (Application des "SEALANTS" )
C'est la première dent permanente qui se présente
en bouche. Elle fait son éruption à 6 ans plus ou moins 6 mois.
C'est par conséquent,
la dnt qui restera le plus longtemps sou-
mise à l'action des agents cariogènes (hydrates de carbone,etc.)
Ce fait expliquerait sa grande vulnérabilité à la carie. Pour
cette raison,
elle doit faire l'objet d'une attention particu-
lière, voire de soins très particuliers qu'il importe d'intro-
duire dans l'enseignement.
Certains auteurs ont préconisé la systématisation
de son traitement préventif par les fissures ou "Sealants"
selon l'appellation anglo-saxonne par laquelle on les désigne
habituellement.
Les "sealants" s'appliquent aux points, fissures,
sillons anfractueux. Avant leur pose,
il faut s'assurer de
l'absence totale de carie, grâce à la sonde ou mieux aux radio-
graphies Bite-Wing.
D'après le Professeur P. ORLOVETSKY,
leur technique
se schématise ainsi
:
1.- Déminéraliser la surface de l'émail à l'acide phosphorique
(etching) .
2.- Attendre 1'30"
3.- Rincer abondamment
4.- Sécher (prep.-dry)

-
97 -
5.- Appliquer le "sealant" au pinceau sur la surface occlusale
6.- Polymérisation:
- autopolymérisation : 3 minutes
- photopolymérisation : 30 secondes.
Il existe différentes marques de "sealants" à savoir
- NUVA SEAL (Caulk)
(polymérisation par U.V.)
- CONCISE WHITE SEALANT (3M)
- DELTON,
etc ...
Au cours de l'année universitaire 1970-1980, nous
avons procédé, dans le cadre de la clinique de pédodontie de
l'I.O.S.,
à la pose de "sealants" sur 87 premières molaires
permanentes d'une trentaine d'enfants, garçons et filles de
6 à 14 ans. Le "sealant" utilisé a été le concise White Sealant
(3M). Les enfants ainsi traités ne sont toujours pas revenus
à notre consultation pour un contrôle de ce traitement prophy-
lactique.
C'est là une des difficultés à laquell~ se heurte
bien souvent la recherche odontologique au Sénégal. Une fois
les soins reçus,
la sy~ptomatologie douloureuse estompée, les
patients s'égayent dans la nature et le praticien ne peut les
suivre pour juger de la réussite ou de l'échec de la thérapeuti-
que. Pour pallier cet inconvénient majeur, à notre sens, une
éducation du public est indispensable afin de l'amener à s'auto-
discipliner. Nous y reviendons dans la partie de cette étude
consacrée à la prévention des affections bucco-dentaires.
Auparavant, faisons état de travaux relatifs à l'ap-
plication de "sealants" sur première molaires permanentes,

- 98 -
travaux dont nous avons eu connaissance au cours de notre re-
cherche bibliographique, et dont les résultats nous semblent
significatifs.
Dans le journal de l'Association Dentaire Américaine
(Mai 1979) BROOKS J.D., MARTZ-FAISHURST E.J., DELLA-GRUSTINA
V.E., WILLIAMS J.E.
et FAISHURST C.W.
font état des propriétés
de surface de deux sealants pour puits et fissures.
a) -
Ils ont appliqué aux premières molaires permanentes des
enfants deux résines différentes dont l'une est autopoly-
mérisante,
l'autre photopolymérisante aux rayons ultra-violets.
Et, deux ans après leur application,
ils ont noté que,
du point
de vue de la rétention et de l'efficacité,
les résultats de
ces deux sealants étaient identiques.
Qu'en déduire? Sinon que les résines ont les mêmes
propriétés de surface. Leurs applications thérapeutiques sont
par conséquent les mêmes.
Si différence il y a,
elle se situe au niveau de la
polymérisation. L'autopolymérisation dure trois minutes, alors
que la photopolymérisation à l'ultra-violet demande 30 secondes,
c'est-à-dire six fois moins de temps.
L'avantage de la seconde
résine se situe au niveau du gain de temps qu'elle permet.
b) - Les mêmes auteurs ne se sont pas arrêtés en si bon chemin.
Ils ont présenté,
en juillet 1979, dans la même revue,
une étude comparative de deux sealants pour puits et fissures
trois ans après leur application.

-
99 -
Cette fois,
ils ont examiné, 36 mois après une seule
application de sealants, un nombre total de 254 enfants répar-
tis en deux groupes.
1°) Chez 128 enfants,
201 première molaires permanentes ont
été traitées au DELTüN.
Le DELTüN s'est conservé entièrement sur 80% de toutes
les paires de premières molaires permanentes, et partiellement
sur 10%. Par contre,
il a été perdu sur 10% des dents étudiées.
2°) Chez 126 enfants,
205 première molaires permanentes ont
été traitées au NUVA-SEAL.
Le NUVA-SEAL s'est conservé entièrement sur 60% de
toutes les paires de premières molaires permanentes, et par-
tiellement sur 21%.
Il a complètement disparu sur 19% des
dents étudiées.
IV.1.4.
- Conclusion
Les résultats cliniques des différentes études consa-
crées aux "Sealants" dont nous venons de faire état, paident
en faveur d'une application systématique des joints de fissures
sur les premières molaires pernlanentes immatures. En raison
de leur technique d'utilisation simple, de leur moindre coût,
et de l'action préventive qu'ils confèrent au bout de 2, 3
voire 4 ans, nous estimons que "le jeu vaut la chandelle".

-
100 -
Cette application de "Sealants "est complétée dans
le cadre de notre enseignement clinique par des applications
de gel fluoré.
IV.l.S.
- Application de topique fluoré
De nombreuses études épidémiologiques ont prouvé que
l'emploi du fluore est la seule prophylaxie efficace contre
la carie dentaire. Elles ont montré que,
par voie topique élec-
trolytique ou non,
les gels fluorés libèrent l'ion fluor qui
agit sur la dent,
sur la formation d~ l'émail et sur la plaque
dentaire.
Cet ion fluor est surtout caractérisé par ses proprié-
tés anti-enzymatiques et bactériostatiques. C'est ainsi qu'au
niveau de la plaque,
le gel fluoré inhile la dégradation enzy-
matique des sucres alimentaires et arrête la croissance et la
multiplication des bactéries cariogènes.
Aussi estimons-nous devoir introduire l'usage de l'ap-
plication des gels fluorés par les méthodes électrolytiques et
non électrolytiques dans notre enseignement clinique. Et, c'est
chose faite depuis quatre années consécutives. Nous n'espérons
pas en tirer un bénéfice pour nos jeunes patients qui ne revien-
nent pas quand ils n'ont plus mal. Toutefois, notre démarche
se justifie pour des raisons didactiques eu égard à l'importan-
ce que nous attachons à la prévention dans notre système de
formation.

-
101 -
On sait par ailleurs que l'usage de dentifrices
fluorés,
de bains de bouche fluorés,
d'applications topiques
fluorés s'est accompagné d'une nette diminution de la carie
dentaire, des parodontopathies, et des besoins de restaura-
tions dentaires - notamment des besoins d'amalgames appelés
vulgairement "plombages".
En effet, en Norvège où la prùphylaxie par les fluo-
ritiques est largement appliquée, on a noté entre 1973 et 1978
- dans certains secteurs, une diminution d'environ 45% des
amalgames appliqués aux enfants de 6 à 17 ans;
- dans d'autres secteurs,
la diminution enregistrée est de 70%
pour les mêmes tranches d'âge.
Le rapport entre les dépenses occasionnées par la
prophylaxie et les économies réalisées sur le coût des traite-
ments des caries et des parodontopathies est nettement plus
favorable pour la prévention.
Il a été prouvé que quelques im-
portants que soient les invesitssements consentis pour la pré-
vention,
ils permettent de réaliser à moyen et long termes des
économi~s beaucoup plus substantielles et que le capital santé,
ce bien inestimable,
sort vainqueur de l'opération. Car,
il
faut le souligner,
le fluor est parfaitement inoffensif. On
a certes essayé de l'incriminer. C'est ainsi que le "Comité
Norvégien de lutte contre les Drogues Nocives" (Norwegian
Adverse Drug Reaction Committee) a reçu des rapports sur 34 cas
d'effets nocifs attribués à la prophylaxie aux fluoritiques
entre 1970 et 1977. Or, aucune des 25 études de suivi, qui ont
été effectuées à la suite de ces rapports, n'a montré que les

- 102 -
fluoritiques pouvaient être considérés comme responsables des
symptômes signalés. De surcroît, un rapport de l'O.M.S.
recom-
mande l'usage du fluor.
La prophylaxie par les fluoritiques n'en continue
pas moins d'être largement pratiqués en Norvège.
Les avantages de la prévention par le fluor devien-
nent, au demeurant,
de plus en plus évidents.
En effet, à l'heure actuelle, on fait appel, du point
de vue clinique, aux gels fluorés non seulement pour leur ac-
tion efficace sur les polycaries, mais surtout pour leur action
sur les complications bucco-dentaires résultant de l'irradia-
tion des tumeurs cervico-faciales. Cette thérapeutique, qui
nécessitait l'extraction de toutes les dents de la bouche
avant l'usage des gles fluorés,
s'effectue désorma~s, grâce
précisément à cet usage,
sans édentation totale ou même par-
tielle.
IV.1.6.
- Motivation pour l'hygiène bucco-dentaire
La motivation pour une hygiène bucco-dentaire et no-
tamment l'enseignement d'une méthode rationnelle de brossage
des dents à l'enfant et parfois au parent accompagnateur com-
plètent ce tableau. Nous e5pérons contribuer ainsi à court,
moyen et peut-être à long terme,
à la prévention des affections
bucco-dentaires des jeunes patients venus consulter à notre
établissement d'enseignement et de soins.

- 103 -
Il reste à souhaiter que nos étudiants adhèrent à
la "philosophie" de notre enseignement.
IV.Z.
- LA PREVENTION AU PLAN DE LA SANTE PUBLIQJE
Au Sénégal,
l'orientation de la politique sanitaire
accorde la priorité à la Médecine Préventive sur la Médecine
Curative, et par voie de conséquence, à l'odontologie préven-
tive et sociale sur l'odontologie curative.
Les objectifs de formation des professionnels de la
santé dentaire sont définis en accord avec les autorités uni-
versltaires compte tenu des besoins en services des populations.
Les types de personnels formés sont fortement imprégnés de
l'esprit de santé publique.
Dès lors,
la prophylaxie des affections bucco-dentaires
se trouve définie en fonction des niveaux de prévention et ses
niveaux d'application des méthodes de prévention que nous avons
vus plus haut (Voir tableaux l
et II).
Aussi, allons-nous, au plan de la Santé Publique,
voir successivement dans leurs aspects divers
:
- Les actions gouvernementales large et restreinte,
- L'action du dentiste,
- L'action individuelle.

- 104 -
IV.2.l.
- Actions gouvernementales large et restreinte
Cette action a pour objectif la "promotion de la
santé". Elle va reposer sur:
- Une éducation nutritionnelle adaptée aux besoins et aux
ressources de la communauté;
- Une alimentation équilibrée.
A cet égard,
il est intéressant, après G. GRAPPIN
et M. DUPIOT, de faire état des travaux de c.o. ENWONWU (Nigé-
ria) sur le rôle des malnutritions dans les affections du paro-
donte.
En effet, partant de l'étude de la physiologie et
de la biochimie des tissus du parodonte normal, ENWONWU a mis
l'accent sur le renouvellement des cellules épithéliales de
la gencive.
Etant donné la rapidité avec laquelle s'effectue le
renouvellement cellulaire à ce niveau,
il souligne que celui-
ci nécessite un potentiel réparateur élevé.
Il note par ailleurs
que l'épithélium gingival est le lieu de synthèses biochimiques
qui provoquent l'union d'amino-acides radioactifs aux protéi-
nes, à un taux comparable à celui du tissu hépatique, et que
la principale structure protéique dont dépend l'intégrité du
desmodonte est représentée par le collagène. Or,
la biosynthès~
du collagène dépend de plusieurs éléments nutritifs (protéines,
acide ascorbique, fer,
cuivre ... etc.) Ces éléments, comme on
le sait, agissent dans l'hydroxylation et de la proline et de
la lysine et entraînent ainsi un remaniement perpétuel de l'os
alvéolaire.

-
105 -
Autrement dit,
i l est permis de penser que l'effet
agressif de la plaque dentaire est modifié par des conditions
systémiques de l'individu qui relèveraient de facteurs nutri-
tionnels. Ainsi,
la perméabilité relative de l'attache épithé-
liale à certaines substa~ces, et notamment aux endotoxines
bactériennes,
serait plus grande dans la malnutrition. Celle-
ci inhilerait l'immuno-compétence,
c'est-à-dire l'immunité
cellulaire ou l'immunité humorale.
C'est ce qui explique l'ex-
trême vulnérabilité du parodonte sous l'action combinée de la
plaque dentaire et de la malnutrition.
Dans une enquête épidémiologique sur la carie dentaire
et les affections du parodonte,
effectuée dans la région de
Noronha au Brésil portant sur 433 élèves âgés de 6 à 14 ans,
José BARBOSA de OLIVEIRA FILHO met davantage l'accent sur l'ali-
mentation dans la prévalence de ces affections.
Il note dans
cette région "une fréquence basse des caries dentaires et des
affections du parodonte" malgré une prédominance des mauvaises
conditions d'hygiène buccale;
- malgré la présence de plaque
dentaire supposons-nous.
Son explication tient à deux faits
d'une part le poisson,
le haricot et la farine représentent
la base de leur alimentation; d'autre part,
la consommation
de viande, de lait et de sucreries est insignifiante chez ces
populations.
c'est là un plaidoyer pour l'iffiportance de l'alimen-
tation en santé dentaire.
Cette importance, R.L.
BRAHAM et ses
collaborateurs l'ont soulignée, mais en mettant l'accent sur
l'alimentation équilibrée et de bonne qualité.
Pour eux, une

- 106 -
telle alimentation est indispensable à la croissance et au main-
tien des structures des dents et des maxillaires. Dès lors,
des conseils en matière de nutrition sont d'une importance pri-
mordiale.
Ils permettent "d'intercepter" le développement d'une
carie dentaire ~rovoquée par une mauvaise alimentation.
En raison des difficultés d'éliminer de notre alimen-
tation les aliments fortement cariogéniques que sont les hy-
drates de carbone raffinés,
les sucreries et autres,
il con-
vient d'ajouter à celle-ci des compléments fluoritiques.
Il
importe donc d'entreprendre la prévention le plus tôt possible.
La collaboration dans ce domaine,
entre pédodontiste et pé-
diâtre permettrait d'obtenir de meilleurs résultats.
Au plan de la Santé Publique,
la prophylaxie par le
fluor reste la meilleure méthode de prévention.
Le recours à
:
-
la fluoration de l'eau de boisson,
-
l'usage de sel domestique fluoré,
permet de faire bénéficier à de larges couches de populations
d~s avantages de cette prophylaxie.
Ce sont là deux méthodes de prévention passive. Elles
n'exigent du bénéficiaire aucune discipline ou contrainte. D'où
leur avantage certain.
Quant à leurs résultats à long terme,
ils justifient
valablement leur emploi; car, on estime qu'une dépense de
fluoration de un dollar (US) permet d'épargner une dépense de
35 dollars de soins dentaires.
Toutefois, .il faut souligner

- 107 -
que leur mise en application demande des moyens financiers et
technologiques considérables, et aussi la création de sociétés
ou de services de distribution et de contrôle.
Pour la prévention des caries et des parodontopathies
en milieu scolaire,
il est intéressant de donner des comprimés
fluorés,
ou de faire sous supervision des bains de bouche
fluorés.
En effet, un programme de bains de bouche hebdomadai-
res, avec une solution neutre de fluorure de sodium à 0,2%,
dans une école de Long Island (Etats-Unis),
sous la surveillan-
ce des maîtres,
a permis de réduire de moitié la prévalence
de la carie d'un groupe-test d'enfants de 11 à 13 ans par rap-
port à un groupe témoin d'enfants du même âge. De tels résultats
ont été obtenus au bout de deux ans d'un programme de démonstra-
tion,
soit une moyenne de 49 séances. Mais il importe de noter
qu'un tel programme n'a de valeur que dans la mesure où la sur-
veillance est assurée et où la coopération des écoles est ac-
quise.
Il faut donc motiver les enfants,
- et bien entendu
les grandes personnes -, pour une hygiène bucco-dentaire correc-,
te. D'où la nécessité d'organiser un programme d'éducation sa-
nitaire.
IV.2.2.
- Education sanitaire bucco-dentaire
Elle cOllstitue, à notre avis,
la clef de voûte de
toute prévention bien comprise. La collaboration du Ministère

- 108 -
de l'Education pourrait élaborer un programme d'enseignement
bucco-dentaire. Cet enseignement serait dispensé aux maîtres
lors de leur année de formation pédagogique.
Ils se charge-
raient à leur tour de l'enseigner dans les écoles du primaire,
voire dans le premier cycle du secondaire.
Cette action éducative serait complétée, dans un
second temps, par les causeries organisées dans les écoles
par les groupes d'auxiliaires ou d'étudiants de Sème année de
Chirurgie dentaire en itinérance.
IV.2.3.
- Détaxation des produits de prévention et d'hygiène
dentaire.
Dans la plupart des pays en développement, dont le
Sénégal,
les produits de prévention et d'hygiène bucco-dentaire
sont considérés comme des cosmétiques.
Ils sont soumis aux di-
verses taxes à -l'importation et à la vente. Pour ces raisons,
ils sont vendus à des prix élevés qui constituent un obstacle
à leur diffusion compte tenu de la situation sociale de la ma-
jorité des populations.
Leur détaxation par les pouvoirs publics (Ministère
du Commerce) serait de nature à favoriser leur diffusion sur
une plus large échelle.
Il revient au Ministère de la Santé Publique,
sous
l'impulsion de la profession dentaire, de saisir le départe-
ment du commerce pour la levée des mesures douanières qui frap-
pent

- 109 -
-
les pafes dentifrices fluorées ou non,
-
les brosses à dents,
-
les bains de bouches fluorés,
-
les comprimés fluorés,
-
les topiques fluorés,
-
le fil de soie dentaire, etc ...
IV.2.4.
- Action du dentiste
Le dentiste issu de l'école de Dakar, qui a reçu
une formation en odontologie préventive et sociale, doit, dans
sa pratique quotidienne, accorder une place privilégiée à la
prévention.
Son action, pour être efficace et bénéfique pour le
plus grand nombre possible de sujets, doit se manifester à
différents niveaux.
- par une éducation sanitaire bucco-dentaire,
- par l'application des topiques fluorés,
- par la pratique du détartrage sus-gingival,
- par le traitement systématique des lésions
carieuses et parodontales,
- par le dépistage précoce des anomalies ou dusmor-
phoses dento-maxillo-faciales.

- 110 -
- par le traitement des caries au premier degré,
- par la pratique du détartrage sus-gingival,
- par la suppression des contacts prématurés,
- par l'extraction orthodontique ou "extraction stra-
tégique",
encore appelée "pilotage orthodontique",
- par la confection de prothèses de substitution.
- par l'odontologie conservatrice et restauratrice,
-
par la pose de couronnes préformées,
- par le curetage sous-gingival,
- par la gingivectomie,
-
par la frénectomie.
IV.2.4.4.
- Au niveau de la réhabilitation
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
- par la confection de prothèses restauratrices
fonctionnelles,
- par la confection d'appareils de contention,
- par la confection d'appareils or~hodontiques.
Cette action occupe une place privilégiée dans les
méthodes et techniques de prévention odontologiques. Mais
elle suppose une motivation profonde de l'individu en faveur
de la santé bucco-dentaire.

- I I I -
Elle peut être le résultat d'une éducation et d'une
information. Cette éducation a de meilleures chances de porter
ses fruits lorsqu'elle commence tôt,
c'est-à-dire chez le su-
jet jeune encore réceptif,
et qui, de surcroît, est imitateur.
L'enfant constitue donc ici la cible de choix. Pour
les autres,
il s'agit de changer des habitudes:
c'est plus
difficile. Toujours est-il que la collaboration d~ l'individu,
si elle est acquise,
est la preuve de l'efficacité de l'ensei-
gnement dispensé en faveur :
IV. 2.4.5.1.
-
AU NIVEAU DE LA PROMOTION DE LA SANTE
- d'une. a1J.me.Ylta.Li.on adéqua;te.
- riche en protides, judicieusement
équilibrée. Nous pensons que nos instituts de technologie ali-
mentaires pourraient apporter dans ce domaine, un concours
appréciable par le développement de la recherche nutritionnelle
en faveur des produits du terroir.
- d' une. vie. J.lociaie. éqtUübltée. - créant une harmonie entre 1 ' individu
et la communauté dans laquelle il vit.
Ceci contribuerait à
atténuer, voire supprimer,
les crispations musculaires provo-
quées par les tensions sociales,
professionnelles ou familiales
responsables du bruxisme dont le retentissement parodontal est
clairement démontré.
IV. 2.4.5.2.
-
AU NIVEAU DE LA PROTECTION SPECIFIQUE
- du c.onbl.ô.f.e. du J.lttc.Jte.
- L ' individu motivé et largement informé
appliquera les conseils prodigués par les éducateurs sanitaires,
à savoir :

- 112 -
-
la diminution de la fréquence d'absorption des hydrates de
carbone,
-
l'opération d'un choix des sucres raffinés en fonction de
leurs qualités,
- Le moment d'absorption de ces sucres,
- du brossage des dents ou de l'utilisation du bâtonnet frotte-
dents ou "Sothiou".
IV. 2 . 4 . 5 . 2.1.
-
Le bJtMJ.lage du den-t6
Il est admis que le meilleur procédé dont nous dis-
posons pour réduire au maximum la quantité de plaque dentaire
sur la plupart des patients, reste le brossage des dents associé
à l'utilisation du fii de soie dentaire. Aussi est-il important
d'enseigner une technique de brossage rationnelle à tout le
monde et surtout aux enfants. Mais il est plus important encore
de faire accepter librement la contrainte d'un brossage métho-
dique des dents après chaque repas,
ou tout au moins le matin
et au coucher.
Il est vrai que le prix élevé des dentifrices et des
brosses à dents constitue un obstacle à leur diffusion dans
certains milieux sociaux défavorisés.
L'utilisation du bâton-
net frotte-dents doit être, dans ces cas, conseillée et vivement
encouragée.
IV. 2 . 4 . 5 . 2 . 2.
-
Le bM:ol1l1u MoUe -den-t6 ou "SotlU.ou"
Des études entreprises à l'Institut d'odontologie
et de stomatùlogie de Dakar ont permis de modifier la technique

- 113 -
traditionnelle d'utilisation du "Sothiou" et de préciser cer-
tains principes pharmacologiques contenus dans les essences
végétales utilisées.
Dans sa thèse de Doctorat de Chirurgie dentaire,
S.C. HOUEMAVO met l'accent sur l'usage de certains bâtonnets
frotte-dents au plan de l'hygiène bucco-dentaire, d'une part,
et au plan de la thérapeutique des hémorragies gingivales en
milieu traditionnel sénégalais d'autre part.
Les travaux de KERHARO (Dakar) ont montré, par
ailleurs les propriétés chimiques et pharmacologiques des
différentes substances contenues dans les bâtonnets frotte-dents
et pouvant jouer un rôle sur le milieu buccal.
De leur côté FAROCCI et SRIVASTARA ont donné à propos
de SALVADORA PERSICAL dont les branches sont utilisées dans
la thérapeutique des gingivorragies les renseignements ci-
dessous
:
Selon eux,
les branches de
SalvadoJta renferment
- de la triméthylamine,
- des chlorures,
- des composés sulfurés,
- de la vitamine C.
La Triméthylamine a une action stimulante sur les
gencives.
Les Chlorures agiraient comme un dentifrice pour mo-
biliser la plaque dentaire et les dépôts tartriques.

- 114 -
Les composés sulfurés ont des propriétés bactérici-
des bien connues.
La vitamine C apporterait dans l'organisme un prin-
cipe antiscorbutique agissant sur les oedèmes et les hémorra-
gies des gencives.
Après l'usage de tout "Sothiou" ou batonnet frotte-
dent,
il est important de souligner le rôle du rinçage de la
bouche à l'eau à la température ambiante pour éliminer les
fibres végétales retenues dans les espaces interdentaires, et
dont le séjour prolongé dans ces abris se solderait par une
fermentation acide,
source de carie proximale.
IV. 2 . 4 .5.3.
-
AU NIVEAU VU VIAGNOSTIC ET VU TRAITEMENT PRECOCE
L'action individuelle vise ici à corrige~ les habi-
tudes vicieuses:
tics,
succion du pouce,
interposition de la
langue entre les arcades dentaires,
etc ...
Elle relèverait d'une contrainte individuelle à par-
tir bien entendu des recommandations de l'orthodontiste
(Voir tableau XX).

- 115 -
TABLEAU XX
METHODES DE LUTTE CONTRE LES PARODONTOPATHIES
SELON LES NIVEAUX DE PREVENTION ET D'APPLICATION
rnVEAuxl .-, Dt; rlQ'i
'1"
2"
-3"
/--

EVENT
PROMOTIOti
P~O'TiCTION
DIAGHOSTlC
r1APPLI'~
LIM'TATION
Olt L~ $~"TI
S PE CI F'
RIKABllITATlOl'f
1 ~ U [
ET i RAITEMEI1T
DIS DUiATS
PREC.oCES
"1"
DUlltlTlo" '1 T 1\\."""1'
AC.T 101"\\
(...-nO" D'unI Plll.1lI~
GOUV (RI"IE MEHTA\\.E
iCCtlOl'l4e11r
LARliE
IT ~'''LE
~.
• APPUCATIOIi
"""OIlUlIATl 01'1 DI ~'L\\U
AC Tl 011
!f'oL.nqll( o'lIlll(;ATIOM
lIE L~ PoLITIOUE
iMITA'.' ..~~o-o'"T';ilf
GOWERNE'I1EtiTALE III SAltTf f'UBU,,1J( ~C.OOll'IlO'" 011 IlIlC.A'
tO«l'A'ltATIOII on ....0·
RESTREINTE
1
O~'Ts. DI . ..-vcnnOft
CT DAC.T1Ol'i SlXI4L[i CT t'M'lM'"' 1)(""fAIOl'S
~.
T'Il"~A"'Oli tA" rrA'lI'
,uce.o- Di"TAlllll
:fJ~J~" ~OI)S· t~':""A" lG\\lI (lIft6l-
ACTION
RIH"'I~IT"T'O/'l JIOIIl
....l'..'e;...T'IO" ~\\ TOPI-
RI""6ILIT"T10t1
oc.L·IH&IVeCT~
T'O"I'II~". Pll~••
~li/"~"l'\\.IJOllI:$
'I.U."LI ""'A MCULk ji'tl61I1CPL.1lTIt'
Tl~\\)l
DU
DENTISTE
DCTAIl.TIlAGoS: SUt-('oI"-
.,"""
er ULl'TIF
P""'rllC. TOI'IIE
T"':\\~","T
10 (,O('\\1'I"TIOI'I ""Tln
lnTl ~~ ,~t.1 . . .u6STI
,nOODOI'lTlf'
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C.I''''''
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A(T\\Oti
MPI'''~f
DE L'AUXI LIAiRE
Df"f~JII\\to( ~......
OPERATlOtiHEL
VAL
r~~~]'O" Il'noPul'' ~
~
~L'l'\\IlI1TAT\\OIt alll • c.o_LC 01/ !l1/c.AC ~ott"IC.T'on DU
ACTlOti
~UATt.
• "'Q~U." DIS Ilt~T$ tlA&IT UDti: ~ olt'Jt1(U
1N DIVI DU ELLE
WU! !>l)LI ...lf 'QU'Llo
n l'IA''SIo~ fttl6olYlol. ~ES
!R&[

- 116 -
IV.3.
- CONCLUSION
La prévention des caries, des parodontopathies, des
anomalies dento-maxillaires, aux plans de l'environnement et
de la Santé Publique constitue,
selon nous, un ensemble indis-
sociable. Les divers aspects en sont intimement imbriqués les
uns dans les autres. La philosophie qui les sous-bend tous re-
pose sur l'enseignement de l'Odontologie préventive et sociale.
Leurs objectifs reste la préservation du capital santé de
l'individu au moindre coût.

-
117 -
CONCLUSION
Un certain nombre de thèses et travaux de l'Ecole
de Dakar ont déjà fait état de la carie dentaire chez l'en-
fant sénégalais dans des études qui, mettant davantage l'ac-
cent sur l'insuffisance du personnel sanitaire odontologique
et sur son inégale répartitioll sur l'ensemble du territoire
national, constituent un plaidoyer pour la formation et l'uti-
lisation d'un personnel dentaire auxiliaire.
Dans cette étude, nous avons essayé d'élargir le dé-
bat à l'ensemble de la pathologie dentaire et péridentaire en
milieu préscolaire et scolaire, par une enquête épidémiologi-
que réalisée dans le cadre de la clinique de pédodontie de
l'Institut d'odontologie et de stomatologie (I.D.S.) de la Fa-
culté Mixte de Médecine et de Pharmacie de Dakar.
Cette enquête consacrée à l'état de santé bucco-
dentaire porte sur les quatre dernières années universitaires
(1977-78 à 1980-81 inclus).
Sur un peu plus de 800 dossiers
examinés,
465 concernant des enfants âgés de 4 à 15 ans,
tous
sexes confondus, ont été retenus.
Ils ont permis d'enregistrer
en ce qui concerne
:
1.- L'état du parodonte
La présence à tous les âges et à des fréquences éle-
vées d'une part, de dépôts mous (72,72% chez les garçons à
14 ans;
75% chez les filles à 13 ans) d'autre part, de tartre
(54,54% chez les garçons à 14 ans;
68,7~% chez les filles à
13 ans).

-
118 -
Ce phénomène explique la présence chez tous les en-
fants de gingivite d'origine tartrique,
sauf chez les garçons
de 13 ans.
2.- La carie et le traitement des dents
- Un indice CAO/D égal à 12,29% pour l'ensemble de
l'échantillon.
- Un indice co/d de 31,53% correspondant. La décompo-
sition de l'indice CAO/D qui correspond à 6212 dents permanen-
tes étudiées donne
11,56% de dents cariées,
0,45% de dents absentes,
0,28% de dents obturées.
Ce pourcentage de dents traitées est nettement insuf-
fisant en regard de la grande prévalence de la carie à tous
les âges.
Il importe aussi de sou ligner que l'examell des fiches
individuelles établies lors de l'enquête proprement dite montre
chez la plupart des enfants une carie sur au moins une des
quatre premières molaires permanentes.
2.- Les anomalies dento-maxillaires
- Un pourcentage de l'ordre de 15% pour l'ensemble
des enfants examinés.

-
119 -
Par contre,
il fauGrait souligner que nous n'avons
pas enregistré de parodontite dans cette étude. Toutefois, nous
devons signaler l'existence,
en milieu rural sénégalais, chez
l'enfant en âge préscolaire, de lésions précoces des gencives
en relation avec les parodontopathies. Ces lésions apparais-
sent après le sevrage entre deux et quatre ans et aboutissent
rapidement à la gingivite ulcéro-nécrotique aiguë (GUNA). Ses
ulcérations très hé~orragiques dépériostent l'os alvéolaire.
Celui-ci se nécrose, puis se séquestre.
Il importe également de souligner les rapports de
la GUNA avec la malnutrition dont elle serait une des conséquen-
ces.
Cette pathologie dentaire et péri-dentaire mérite
d'être prévenue. Aussi avons nous envisager la PREVENTION:
- au plan de l'Enseignement,
- au plan de la Santé Publique.
Ce schéma en deux points nous permet
1.- de tracer les grandes lignes de la "philosophie" de la
prévention de l'Ecole de Dakar, dont l'Enseignement repose
en partie sur l'odontologie préventive et sociale.
2.- de mettre un accent particulier sur la prévention de la
carie de la premièrt molaire permanente.
3.- de dégager les idées forces d'une politique de prévention
des affections bucco-dentaires rejoignant les préoccupations
des pouvoirs publics.

- 120 -
Les résultats de telles actions devraient permettre
de tendre vers l'idéal suprême de la profession dentaire.
Aussi nous plaît-il de rappeler cette affirmation du Dr
KAUFFMANN "L'idéal suprême de la profession dentaire doit être
d'éliminer les raisons mêmes qui font qu'elle existe."

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121 -
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UN 1VERS ITE DE DAKAR
FACULTE DE MEDECINE
ET DE PHARv1ACI E
(ANNEXE 1)
- A T TES T A T ION -
==a==================
Je soussIgné, Professeur à ta Faculté de r-1édeclne
et de Pharmac 1e de DAKAR, décI are que j 1a i l u 1a thèse de :
t'>1ons 1eur
1bra h lma BA
Intitulée: CONTRIBUTION A L'ETUDE DE LA PATHOLOGIE DENTAIRE ET PERIDENTAIRE
EN MILIEU PRESCOLAIRE ET SCOLAIRE DAKAROrS.
et que je prends la responsabilité de l'ImpressIon de la dite thèse.
Dakar,
le 24 Mars 1982
Le Prof esseur
VU
LE DOYEN

ANNEXE
.il
vu
VU
LE PRESIDENT DU JURY
LE DOYEN
VU ET PERnIS :J' HIPHHIER
LE RECrEeR. DE L' UlHVEi:SI7E
DE
D"',l~.li..

".,~.
BA
(Ibrahima) ~
Contrihution il l'ëtude dt.' la pathologie :dentaire et
. ,.
péridentaire en milieu prescnh,lire et scolaire dakarois.
.'
(A prllpos de 466 Enfants)
(Thèse:
3e
Cycle
Chirurgit·
Dentaire,
Dakar
1~82: 27)
,
.
Rubrique dt:: clalolscment: PEDODONTIE. ~ PREVENTION
43.63.82.01
Mots
Clefs:
PARODONJ(IPATIUE
Prévention
. .
'.
CARIÜGE~E
DYSMO!(PH< >SE
Fluor
PATHOLOGIE
BA (Ibrahima) - Contribution il l'étu,le de la pathologie dentaire et
péridentaire
en
milieu
pré,.;eolaire
et
scolaire
dakarois.
1 A
propos de
ttti5
enfants ,
!Thèse Dol'torat 3e Cy(;\\e en :--,:iences Odontologiques, Dakar 1932
27)
4:J. t):J. H2. 01.
Chapitre
1.
Dètïnitioll Je L: mèthode d'enquète utili.-;ee.
Chapitre II.,
Enq llèlP propn ment dite consacrée
il:
- l'Etat du parodonte
- La carie ct le
tr<titernent
'c'"
Dents, aveC l'analyse des résultats
ohtenus
Chapitr<: III Etudl' Jté' la p;,tholo~il' tl'<1l1l11atiqut" d
des dysmorphoses,
dc'n to-maxi liai rel'.,
CHAPITRE IV.
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plan de l'enseignement:
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