UNIVERSITE DE NICE
FACULTE DE DROIT ET DES SCIENCES ECONœflQUES
T H E
S
E
POUR LE IXX:TORAT D'ETAT EN SCIENCES EaNl\\IIlQUES
Présentée et Soutenue par Cheikhou"SOOARE
1,-'-/\\lN ET !/.
AU
FINANCEMENT
D E L ' END E T T E MEN T
JURY:
M. Claude BERTHOMIEU, Directeur de Thèse,
Professeur de Sciences Economiques, Université de Nice
M. Robert CHARVIN, ~~~onoraire,
Professeur de Droi/~âj,lic, t(nlversité de Nice
,1-' l"~ C - 4 \\
.
--',
____.tt1 ./~
;
.
~"'-
M. Dimitri GERMIDIS,
/ '..
Admi n i s t ra t eur Pr i nc i pal-,-oÇJ;)E, Pa ris
. ~ ~ \\', ç~, ~;~~
M. Abraham Albert ~OUANI,
Doyen de la Faculté de Droit et des Sciences Economiques
de
l'Université de Nice
M.
Jean-Pierre MOCKERS,
Professeur de Sciences Economiques, Université d'Aix-
Marseille II
SEPTEMBRE 1986

-
1 -
Les opinions émises dans cette oeuvre sont strictement
propres à l'auteur. L'Université de Nice n'entend leur apporter
ni approbation, ni désapprobation.

2 -
t
t
AVANT-PROPOS
!
lt
1
l
l1
,
Monsieur le Professeur, vous nous avez fait
l'honneur
l
et l'insigne faveur de diriger ces travaux dont vous nous
avez inspiré le thème. Pendant toute le durée de nos recher-
ches, vous nous avez accordé de longs moments de votre temps.
1
Vous avez accepté de passer au crible le contenu pour en verI-
1
fier la rigueur scientifique nécessaire ~ toute oeuvre uni-
versitaire. Vos conseils et vos connaissances nous ont été
1
précieux. Veuillez trouver dans ce travail
l'expression de
notr~ respectueuse, gratitude.
Nous avons été sensible ~ la spontanéité par laquelle
les autres membres du jury ont accepté notre sollicitation.
Qu'il nous soit permis de les associer ~ cette reconnaissance.
Envers tous ceux qui nous ont apporté leur concours,
nous avons une dette particulière de gratitude.
Nous avons eu le plaisir et le privilège de béneficier
de la contribution financière de l'Association pour les Etudiants
et Stagiaires et Travailleurs Etrangers. Par-del~.sa~dé.légation~
Régionale de Nice,que l'Association trouve ici nos vifs remer-
ciements.

- 3 -
SOMMAIRE
Pages
1NTRODUCT 1CX\\I
5
PREMIERE PARTIE
FACTEURS OBSERVES ET TENDANCES
DE L'ENDETTEMENT
20
OiAPITRE 1
LES FACTEURS FAVORI SANTS. DE ïX
L'ENDETTEMENT
22
Section 1
Les Centres de décisions écono-
miques
22
Sous-Section 1
Le cadre conceptuel
23
Sous-Section II
Des rapports spécieux
28
.Section II
Le circuit de l'économie inter-
nationale de crédit
38
Sous-Section 1
L'orthodoxie monétaire et finan-
cière
38
Sous-Section II
Le circuit transnational du
dollar
44
Sous-Section III
Stratégie du systè~ bancaire
59
OiAPITRE II
LA OONFIGURATICX\\I DE LA DETTE
64
Section 1
Une représentation chiffrée
64
Sous-Section 1
La composition quantitative de
la dette
64
Sous-Section II
La structure qualitative de la
dette
82

r
1
\\
Pages
1
t
,
Section II
Une typologie des pays endettés
91
~
Sous-Section 1
: Le profil des endettements
92
~,
Sous-Section II
Types d'endettements révélés
105
c:xN:LUSI~ DE LA PRfMIERE PARTIE
127
DEUXIEME PARTIE
FONDEMENTS EXPLICATIFS ET PERSPECTIVES
DE L'ENDETTEMENT
131
OiAPITRE 1
UN PHE~NE STRUCTUREL
132
Section 1
Les causes macrofactorielles
,
exogenes
132
Sous-Section 1
Les causes tenant aux relations
éconŒTIiques internationales
132
Sous-Section II
: Le soutien du SEM aux REl
142
Sous-Section III: L'impact du système bancaire
152
Sect ion Il
Les facteurs endogènes de
1
l 'Endet temen t
163
Sous-Section 1
La contrainte d'extraversion
163
ŒlAPITRE II
LES TENTATIVES D'EXPLlCATI~ DE
L'ENDETTEMENT
173
Section 1
La justification théorique de
l'emprunt extérieur
173
Sous-Section 1
Les modèles de base
173
Sous-Section II : La portée explicative des modèles
de base
181

- 4 -
ltl
Pages·
(!
1
Section Il
Une alternative analytique
195
f
tf
Sous-Section 1
Une autre méthode d'approche
196
Sous-Section II·
: Le principe de remboursement
210
1
Sous-Section III
Le financement des termes échus
222
1
l
C<l\\lCLUSI~ DE LA DEUXIEME PARTIE
241
OONCLUSI~ GENERALE
245

PREMIERE
PARTIE
FACTEURS OBSERVES
ET TENDANCES DE L'ENDETTEMENT

INTRODUCTION

_ 5
_
1 N r. R 0 0 U C T 10 :N',,,
Notre étude est centrée sur l'analyse d'une question
érigée en thème_majeur - ou en tout cas perçu comme essentiel
aujourd'hui dans le domaine des Relations Economiques
In terna tionales,. (REl). Il s'agi t de ce qu' il~onvenu d'in ti-
tuler ( à tort ou à raison ) la crise de la dette extérieure
ou l'Endettement (E) des Pays en Voie de Développement ~VD).
_L~objet que nous nous sommes assigné est double: mettre en .
évidence d'abord, essayer d'expliquer ensuite ce phénomène.
La littérature sur le sujet est abondante (1) sous la forme
de discours, d'articles, d'entretiens et de rapports plutôt
que sous celle d'une analyse nourrie et complète en forme de
Thèse. Pour cette raison, le travail que nous entreprenons
tentera d'apparaître sous un aspect novateur.
1
Lbypothèse
fondamentale commune sous-jac~nte à cette
littérature est la suivante : les PVD, du fait de leur
pauvreté "absolue" seraient obligés d'emprunter auprès de
1
sources extérieures publiques et/ou privées. Aussi, lorsque

l'on tente une explication de lIE actuel des PVD ne peu~-on
manquer d'évoquer la relation avec les .Modèles de. Poli tique
1
Economique. Une première idée générale se dégage de la pro-
1
blématique. Dès lors, lIE dépasse le seul domaine de flux
financiers trans-nationaux quelle que soit la forme qu'ils
revêtent. Fonder une analyse de lIE sur les seuls flux
financiers relève de la~arodie. Ainsi, amorcer l'esquisse
du cadre technique et institutionnel autour duquel s'articulent
ces opérations de créances/dettes devient un préalable nécessaire.
Les pv6 n'échappent pas à la règle de la mondialisation
généralisée contradictoire de l'activité économique(2). Ils
y participent avec des lignes de fracture et de disparité :
r'-' (l/~f-~
~: :"
(2) ~ à l~tim des rowt.s de fTCXÙCtiUl.- face à Ille exigEJ1œ de spécificité et à
Ille aise cu recœrcœ d'ida1tité.

- 6 -
dysfonc tionneme~t, insolvabili té ... etc. Aiors~ ~'es tld!n5=_~ette.
1
perspective qu'il faut situer lIE qui semble s'être rétros-
pectivement, imposé à tous les modes d'accumulation. En même
1
temps, lIE, opération de financement extérieur,- apparaît comme
l
une internationalisation du capital-argent.Adam SMITH en par~.
lait en terme de nécessité d'une déterritorialisation de capi-
i
taux: " quand la masse de capital d'un pays est parvenue à un
1
tel degré [ niveau o~ la part des profits dans le secteur indus-
triel n'est plus attrayant pour les capitaux dont la rentabilité
est saturée dans le secteur agricole générateur] d'accroisse-
1
ment qu'elle ne peut être toute employée à fournir la consomma-
!
tion de ce pays et à faire valoir son travail productif, alors
le surplus de cette masse se dégage naturellement dans le com-
merce et la navigation" (1). Donc théoriquement l'exportation
capitaux-opération de crédits/dette -représentait le double
avantage d'aider les jeunes nations à amorcer leur décollage
économique et aux pays "mûrs'" de valoriser leurs excédents en
capitaux rendus oisifs.(Z)
De prime abord, lIE semble procéder de la conjonction de
causes multiples et complexes. Il n'est pas qu'une simple série
d'actions indépendantes et isolées les unes des autres. Cell~-ci
sont liées organiquement et se conditionnent mutuellement . Tel
est le premier constat qui émerge de la brève réflexion sur la
problématique de lIE qui, au cours de ces dernières années, a
pris une envergure au point de provoquer de nombreuses Conféren-
ces ( des créanciers et des débiteurs). IL est l~gitime de se
.~
demander si ce regain d'intérêt manifesté à l'égard de lIE a
surgi de manière spontanée et fortuite; éventuellement de
déterminer la logique du Système de l'Economie Mondiale (SEM),
une logique qui, dans sa substance, contribue aux efforts(3)
politico-économiques de puissants pouvoirs. Ces derniers présen-
tent des divergences de pensée mais une identité d'objectifs sur
le~ REI~AEn rai~on des fondements 'spécifiques des REl peut-on'
(1)
A SMITH, red1erche S.Jr la mture..., cité <bns " Ffroncerrmt ExtérietU' et irdJstriali::rrtim"
B.1OYIU, ~ Atx:-~ille II 1980, p24.
(2) Ainsi se des:;iœ la re1atirn nnrquée et les interferenœs entre E et esp1œ éccrunique nnis c:II..mi le rôle
actif de l'EJ.at.
(3) D'aua..m dirent 1'1llroeU\\.re.

-
7 -
',;.
envisager une ~tude valable de l'E en dehors de leur domaine
d'application concret, le SEM? Celui-ci regroupe sous la nette
houlette des Etats-Unis d'Am~rique (USA) les Pays lndustrialis~s
(PI), les PVD et des Institutions; des m~canismes juridiques,
~conomiques~ at'~olitiq~es ~ffec~ifs ~tablis ~ntre Economies
D~velopp~es (ED) J.es Economies ·Sous-D~veloppéesŒSDJ Jet ces. o.rg-Bl1eS'
L'analyse peut-elle alors se limiter exclusivement au domaine
de la quantification ~conomique ?
R~pondre à cette interrogation revient à fixer avant tout
les principes sur la base desquels la structure de ce système
s'est ~difi~e, puis -
exposer les manifestations, enfin
tenter
d'expliquer les m~canismes de production et d'entretien de l'E.
Dans le droit fil de cette pr~cision, les conceptions des REl
qui s~parent arbitrairement les sphères ~conomique, politique
et juridique sont ~cart~es. Notre perspective se fonde sur une
vision globale - compl~mentarit~ intrinsèque n~cessaire ~eces
sphères - hors de laquelle le contenu de l'~tude n'aurait qu'une
signification parcellaire. Compartimenter l'E de façon technique
(volume, prêts publics, prêts priv~s
) est artificiel. Utiliser
des m~taphores ( montagnes de dettes
) aboutit à une repr~-
sentation arbitraire et approximative du ph~nomène de la dette.
D'où une ~valuation biais~e et des solutions inadapt~es. Par'
notre d~marche, nous entendons nous d~marquer de cette appr~­
ciation fragmentaire pour examiner la dette dans son_int~gralit~.
Cette d~marche appliqu~e au procesus de l'E des PVD ne supprime
p~s pour autant toute r~f~rence aux apports ext~rieurs. Rendre
exclusive l'approche "globalisante" risque de r~duire L'aspect des
sp~cificités (r~elles) de tel ou tel pays et les effets'evidents de
r~troaction sur les PVÙ. Mais rendre aussi exclusive l'approche
nationale ou r~gionale confinerait l'analyse dans l'~tude d'un
processus isol~ sous-estimant le potentiel des effets d'inter-
relation avec l'ext~rieur. Partant, nous avons cho!si une approche
"conjointe" c'est-à-dire globale et sp~cifique, d'essence,plutôt
critique. Cette vision macroscopique assure l'articulation des
~léments du SEM et ouvre de vastes perspectives à l'étude de l'E.
Il en va ainsi de l'E des PVD où l'Etat en consitution cherche une
l~gitimation.

f
- 8 -
\\
De ce fait, lIE s'insère dans le SEM lui même soumis à une
t
mutation incessante par le courant d'échange et de production (1)
1
1
qui permet de restituer à la dette son statut authentiqu~~ La
1
dette (et son corollaire l!E)' ri" est,pas un simple processus de
croissance - graduelle, cons tan te, exponentielle ... , peli 'import'e- .
de termes quantitatifs mais, et surtout, une croissance réelle de
grandeurs qui entrainen.!: des trans forma tions quali ta ti ves. L' E
met en relation un ensemble de composantes d'un réseau d'entre-
prises de production, d'entreprises financières et d'Etats dans
le contexte d'une instabilité monétaire et d'incertitude écono-
mique.Il exige un examen d'envergure
qui autorise un certain
nombre de réflexions d'ordre général. Nous admettrons la diffé-
rence fondamentale de substance entre ED et ESD quant à leur
position par 'rapport au SEM. Les implications concrètes (Coûts
économiques, sociaux ... ) et théoriques (instruments juridiques,
courants de pensée économique ... ) retiendront notre attention.
Nous n'avons pas l'intention de nous livrer à des prévisions
ou des prédictions, encore moins Ide nous pencher sur les straté-
gies d'industrialisation et de développement. Si la rigueur du
travail universitaire exclut la logomachie, en revanche face
à une analyse conventionnelle réductionniste, elle ne'nous interdit
pas une réflexion élargie. Cet élargissement de notre domaine
d'investigation permet de jeter un nouvel éclairage à .propos du
phénomène.Cette attitude relève d'un type de rationalité fondé
sur l'évolution du capitalisme, sa'forte.èxigence intrins~que
d'expansion et d'unification de l'espace
économique mondial -
~
.
espace de production et de circulation de marchandises - à son
seul profit. Cette morphologie tentaculaire se développe grâce
aux efforts conjugu~~~'unités de production et d'unités plus ,
financières ou monétaires soutenues par les ED essentiellement.
,
A ce stade, un double aspect de notre thèse s'opère:
- son caractère universitaire en suscitant un débat', disons
"démocratique" et fructueux chez les économistes tout en empiétant
dans d'au tres domaines.J
(1) d'autres lXélêrmt u:ti1i.5er l'~(J1 a\\i5i.(J1 1nterrnticrole du 'l'rmail. (UT).

1
i
1
- 9 -
1
- son côté Economie Appliquée, en inspirant des axes de
1ft
réflexion particulièrement sur une autre option de financement
1
du ,[ëve loppemen t .
!
Notre travail s'inscrit dans le cadre d'une norme (fictive
peut-être). Qu'à cela ne tienne.• Tout le monde s'accorde, du
moins tacitement, sur ce côté substan~iel de tout travail. Cette
recevabilité de principe établie, la question qui surgit quasi
immédiatement est : pourquoi la fébrilité soudaine du SEM(l)
face à un problème qui n'est aucunement un évènèment ? Astuce
ou manoeuvre de diversion? L'E a fait couler beaucoup d'encre
(sens propre et figuré) et de sang. Le SEM s'inquiète et s'émeut.
Rien n'y fait. Les maux s'amoncellent dans les ESD. De même,
la Structure de l'Economie Internationale (SEI) dont il est
indispensable d'énoncer une fois pour toutes la loi fondamentale
persiste sur deux poin~s :
- la recherche d'une rentabilité maximum par l'exploitation
la plus forte (sens extensif et intensif) de toutes les oppor-
tunités (pouvoir politique, forces productives .•. );
-l'incohérence(apparente)de deux secteurs dans les ESD
cache en fait une parfaite rationalité, la garantie de rentabi-
lité du capital.
Le débat sur la dette et sa crise aiguë se ramène'à deux
niveaux complémentaires: l'un relatif aux options économiques
nationales, l'autre relevant de considérations internationales.
Dans cette perspective r" la dette (qui n'a pas encore achevé
de déployer tout son potentiel) apparaît beaucoup plus comme
une s tra tégie de "programma tion économique'Ws' inséran t dans
une problématique multiforme. L'origine, la gravité affichée
- le fardeau de la dette - et la solution de lIE doivent être
rapportées au SEM. La dette est déterminée par les mécanismes
du SEM, des mécanismes de rétroaction qui exercent une fonctio~
de .. r_~gtrlation de ·la.,<1ette: modification des composantes précises
de la dette, politique du Fonds, Monétaire International (FMI)
de la Banque Mondiale(BM), des PI et des PVD
et strat~gie
des systèmes bancaire et productif. En somme, à côté de la
question théorique et des problèmes d'ordre pratique, l'étude
(1) t.erTœ génériq.Je p:Ir ~l rat) ~ l'erœrnJie des act.aJrs liés cœp:mnt les resoour cp.Ji irrig.stt
les REJ. Nat> oomttJu LS me œrtaine ~fiCX1tim.
(2) dwaro mpaeract PlDn irrpératif al irdirotif.

-
10 -
de la dette
fait référence aux REl. Celles-ci viennent à leur tour
soutenir, voire expliquer, l'état endémique de la dette et les
politiques économiques qui le perpétuent. A cet égard tous les
projets sans cesse renouvelés de réorganiser l'ordre dc:,ces ~EI,
1
leur rebondissement permanent sous de nouvelles formes spéci-
fiques ou générales ne témoignent-elles pas d'une "impuissance"
à le faire selon les mêmes structures de base et à l'intérieur
de champs conceptuels ( Clubs de créanciers, Cartel de pays
débiteurs ... ) façonnés et modelés pour la circonstance? C'est
pourquoi, nous semble-t-il, entre autre motif, le procédé simple
de la segmentation des activités de production ou desPVD est
employé. Cet ordre et ces techniques exercent leur puissance
sur les :ESD. A l'inverse de la conception conventionnelle des EEI
- qui tend à' perdre son fond scientifique pour n'en garder de
scientifique que la forme - il faut conférer à l'essence des
rapports que les PVD nouent avec l'extérieur oU qui se tissent
à l'échelon interne une dimension conflictuelle.
Par ailleurs, l'Etat parti au SEM intervient pour consacrer/
imposer le caractère contractuel aux REl. L'Etat engendre des
circuits pour que la force de travail se vende - avec sa produc-
tivité - à un prix qui assure la rentabilité au capital investi.
1
Il empêche que la force de travail se vende au-dessus de sa vraie
valeur (d'échange) et aussi que cette valeur, mesurée par la
1
valeur marchande des produits indispensables à sa reproduction,
augmente trop vite avec les besoins et les revendications.D'oÙ
d~ seul fait qu'il maintient l'ordre et le droit, l'Etat s'érige
en opérateur de l'accumulation dont il tire profit. La plus-
value globale ( et sa réalisa tion ) ~pparaî t· d '.~ne .impérieuse
nécessité à l'Etat pour prélever sa part. E.n outre cette part du sur-
produit social permet à l'Etat de subvenir à "ses besoins et
lui fournit les ressources pour les initiatives politico-
stratégiques "(1).
Ce passage nous dispense d'une digression sur la théorie
de l'Etat en tant qu'acteur économique essentiel du SEM. Ainsi
(1) li UFEBVRE, de l'Flat, le mxle de [YOOJctim étatique, coUecticn. 10/18, Paris 1977,m 212 à 213.

-
Il -
il nous permet de présager de ce que sera la discussion sur les
remboursements des dettes contractées par les PVD. Les circuits
du SEM ont la garantie des Etats donc du Système Mondial des
Etats ( sous-système du SEM), juridiquement équivalents (égaux).
A l'échelle planétaire et sur le marché mondial, "l'unité n'est
plus ni l'entreprise ni la firme mais l'Etat nation" (l).Et les
uni tés ~e hSituent ,dans d~l~apports dd'allure conf lie tuelle ,: concur-
1
rence, ec ange •.. Les e ements
e ces rapports,enloccur.ence
i
ressources, capacité productive et spécificité, rendent compte
1
de la fiction de cette égalité. L'échange n'est jamais équiva-
~
!)
lence de produits, il est toujours inégal, et èette inégalité
!
économique implique son expression politique au niveau d~·toutes
t
négociations et des centres de décisions. Si donc les parties
1:
préémine\\ntes du SEM s'interrogent non sans anxiété sur lIE des
ESD n'est-ce pas pour
mieux rationaliser et canaliser -,~apt&tion et 1
a
récupération des revendications - les mouvements du capital au
l
sein d'un processus fusionnant l'ensemble des partenaires?
r1!
L'E semble imputable à la logique et aux moyens (rusiet astuce)
du SEM, régissant la formation et la répartition du surproduit .
f1
à l'échelle internationale, plus spécialement entre les fractions
f
bancaire et industrielle du capital traI!s'!".national." Cela-Ilous aV
l
conduit à tenir le plus grand compte des conditions historiques i
des pays et des relations asymétriques inter-Etats et clu flagrant
déséquilibre des forces. Cette optique confère un intérêt scien-
tifique fondamental à l'étude de lIE qui, en tant que :manifestation
~conomique interna tionah;\\j es t au coeur, dans ce con tex te, d'une
contradiction dynamique. Mais la recherche sur lIE s'oblige à
adopter des hypothès~compatibles (?) avec l'état des recherches
en Sciences Economiques. La politique représente néanmoins un bon
terrain d'application privilégié pour la théorie de lIE dont un,
des., ressoJ;ts., es t l'Economie In terna tionale de Crédi t (EIC) fondée
sur une monnaie nationale hégémonique, le Dollar américain (.2').
Pour cerner lIE, le concept du SEM - l'enveloppe ou son
con tenan t - et la SEI - s.on con tenu - se sont bien révéolés
les
points de passage obligés. Tout concept est sujet à polémique et
(1)
H. LEFEBVRE op. cit. P. 262.
(2)
Dollar us


- 12 -
hous sommes conscient de ce qu'il y a de conventionnel et de
relatif dans toute définition. L'ensemble des arguments
avancés
et les développements ci-dessus justifient amplement ces choix
pour saisir la (les) logique (s) à laquelle (auxquelles) semble
assujetti l'E des PVD. L'E acquiert alors son statut d'objet
d'étude dans le cadre du SEM. Par souci de clarté et de commodité
certains vocables usuels sont retenus sans connotation politique
ou idéologique(l). Cependant, chaque fois qu'il sera nécessaire,
le contenu sera précisé. De même des tableaux synoptiques
quantitatifs viendront appuyer notre argumentation. Nous en
dégagerons des tendances qui pourront se manifester ou ne pas se
réaliser en fonction de l'interaction de certaines grandeurs
et/
ou indices. De la sorte, nous émettrons des suggestions propres
à nous instruire davantage sur l'E des PVD. De surcroît, d'ici
à ce que des solutions adéquates pour conjurer le péril~el'E se
matérialisent, des changements seront intervenus surl'échéquier
du SEM, une modification des politiques internes des PI par
exemple.
Des variables macroéconomiques: Produit Intérieur Brut (PIB),
taux de croissance, indice des prix .... font l'objet d'une utili-
"Sati.on assez fréquente pour formuler un diagnostic sur l'état
économique global d'un pays et justifier les opérations d'allo-
cation de crédits. Ces indices de "performance" définissent la
capacité économique face aux bailleurs de fonds. De nombreux
arguments de poids incitent à la réserve quant ,'il.s'cagi-t d'un pareil
~rocédé d'évaluation du' critère de performance économique. nationale.
Certaines données reflétant les caractéristiques de la situation
économique et politique, grosso-modo le climat d'investissement,
constituent des informations auxquelles les mass-media peuvent
donner un grand retentissement. Muis'lorsque l'on qésire les
exploiter, les comprendre dans le détail, il faut inévitablement
poser des questions de fond : qui produit de telles variables?
Quelles sont ces variables? Plus remarquable est aussi le fait
que l'existence de ces statistiques ne découle pas d'une logique
(1) Il en est ainsi des termes PVD, NP], hégémonie, SEM, capitaliste.

- 13 -
scientifique "neutre". Elles sont élaborées pour répondre à un
objectif précis, généralement pour servir de guide à une action
de politique économique. Elles ont le caractère de normes chif-
frées de référence à partir desquelles les objectifs sont fixés
et les prévisions établies. C'est pourquoi la publication ou
l'élaboration des. grandeurs économiques n'a pas qu'une portée
épistémologique~ elle constitue un enjeu politique n'ayant pas
pour simple but d'enrichir les connaissances scientifiques;
c'est pourquoi enfin des statistiques sont élaborées ou modifiées
car,faute d'être un simple véhicule d'information, elles suscitent
des réactions ou influencent de manlere .mécanique et directe la
réalité socio-économique: :c'est le cas typique o~ les salaires
sont indexés sur les prix. Dans ce cas, le calcul de l'indice des
prix est truqué de manière à le faire croître lentement.
Abstraction faite du terrain strictement statistique, sur
un plan plus large, il subsiste des points d'interrogation concer-
nant l' adaptabili té d~s- indicateurs agrégés. De· surcroî t, en:·PVIJ-
le rôle de l'économie souterraine,
du secteur informel voire des
transac tions frauduleuses ..at.c,s 'avère très importan t. Par ailleurs
les indicateurs quantitatifs filtrés doivent être maniés avec une
extrême prudence. La non prise en compte effective de leur côté
qua'tLi. ta tif al tère profondémen t les résul ta ts d' une.,Qpéra tion d' éva-
luation générale. C'est ainsi qu'un changement structurel, fut-il
de faible amplitude, peut rendre néccessaire la réactualisation
d'un indice. Concrètement
toute augmentation du taux d'intérêt
1
aux USA provoque une hausse de la part effective de la charge de
l~dette dans les PVD(l~. Cette variation a une répercussiotidirecte
sur l'indice des prix et les chiffres de la Balance Commerciale
\\
des années ultérieures. D'autres séries de difficultés rendent
l'appréhension de la réalité économique (complexe) imparfaite.
Ces raisons d'ordre conceptuel viennent se surajouter aux raisons
de mesure. En effet l'objet même de la mesure est parfois difficile
(1)
Voir par exemple l'incidence quantitative de la hausse du dollar sur les charges du (
service de la dette.

!
- 14 -
1
"1
à cerner et sa structure se déforme en permanence. D'où l'impo-
t
sibilité d'appliquer pour des comparaisons un traitement uniforme.
Cet irréalisme dans les comparaisons établies entre ESD découle
aussi tant à cause des méthodes de l'établissement et recensement
1
statistique que des structures économiques institutionnelles:
~
critère de classification des secteurs public/privé, système de
comptabilité nationale, valeur de la monnaie nationale ... etc.,
1
~
f
Ces chiffres sont nécessaires. Ils ne sont pas dénués de
portée épistémologique à condition d'accompagner leur lecture
de précautions et de prêter attention aux objectifs politiques
am'Guels
ils sont -associés. Ils peuvent être lus et interprétés
!
~e différentes manières~ 'Pour bien comprendre un phénomène, il
tî
faut non seulement recourir à un faü3ceau ' de chiffres, mais il
t
faut aussi interpréter à la fois la situation instantanée et le
t
mouvement dans lequel elle s'insère. De façon plus générale, la
situation -l'évolution- économique, même appréciée à l'aide de
statistiques corrigées ne se déroule pas de manière harmonieuse,
d'où l'intérêt du contexte quali~icatif. En d'autres -termes,il
faut bâtir un schéma au sein duquel la grandeur ou le phénomène
étudié est relié à d'autres variables par un réseau plus ou moins
complexe. Il en es t ainsi de l' E. Nous nous livrerons'à cet excercice
de corrélation (1). Dans ce domaine, des économistes enseignent
que l'augmentation des prix et celle du chômage évoluaient en sens
inverse ~._' . Plus près de' notre préoccupation" nous constatons une
augmentation de la charge de la dette parallèle à celle du prix
du pétrole. Dans l'un et l'autre cas, les évolutions nourrissent
une relation de cause à effet. Il est parfaitement possible que
de telles corrélations ne signifient qu'une évolution simultanée
sans relation de cause à effet, à supposer que le sens de la
causalité soit définiJ2).
(1)
cf. Deuxième Partie, Chapitre II. '
(2) Sans oublier la question' du délai de réaction (courts,moyen,long terme) des enchaine-
ments,d'où une métamorphose et l'apparition de la dimension qualitative.

[
-
15 -
1
Par ailleurs, soulignons que les relations retenues par
l'économiste dans son schéma explicatif repnsent fondamentale-
ment sur une analyse théorique-du fonctionnement du système, et,
en ce qui nous concerne, le SEM.
Toutes ces remarques forgent les motifs d'une râservei
quant à une quantification de l'E. Ear ,conséquent le "travers
réthorique du SEM a dressé les bases idéologiques de la~deite:
F
c'est par l'extraversion et le libéralisme économique 'que·
1
l'on réussit. A nos yeux, l'extraversion ne signifie dépendance
:
que pour autant qu'elle vise à satisfaire prioritairement la
'
seule avidité du capital international. Pour clore provisoi-
rement, retenons que cette extraversion est multidimensionnelle:
scientifique, commerciale et financière.
L'exist~nce de pays endettés et de pays ou autres organismes
créanciers n'implique pas un cloisonnement strict: les réseaux
du SEM ne sont pas rompus. Ces différentes parties sont dans
une situation de complémentarité contradictoire et de forme. de
relation dialectique. Il semble donc qu'il s'impose au SEM un
ajustement, un compromis stratégique - moratoires,rééchelonnement-
au moindre coût apte à garantir son fonctionnement. L'E.pr.end
une forme collective et non atomisée, permettant le maximum
d'informations sans verser dans la redondance. Ceci s'e~t traduit
au niveau de notre rédaction, par la juxtaposition de développements
't-tJ,éoriques ponctuée d'applications numériques(t).
Le SEM cherche, pour ne pas détraquer la SEI - hétérogène-
à créer un espace économique homogène, une organisation écono-
mique et sociale monolithique reproduisant en tout point de cet
espace des structures identiques.
Il ne peut que se renforcer
ou se briser selon la logique du "tout ou rien".
Face à cette situation il faut admettre l'existence d'une
contradiction entre autonomie juridique( ~lan de Développement)
(1) cf. les analyses consacrées au rôle du dollar us et à la Balance des Paiements.

f
-
16 -
1
et dépendance économique (Blan d'Ajustement). Alors, nous
~
nous devons de nous interroger sur les prérogatives concrètes
que recouvre le cadre formel. L'analyse formelle académique
permet-elle de découvrir la logique du SEM, autrement dit, le
mouvement des rapports à un moment donné, l'opposition entre le
droit proclamé ou reconnu, les déclarations d'intention et les
pratiques? Or, tout le fondement des REl et l'analyse consacrée,
à lIE des PVD reposent sur cette conception mystificatrice.
A la lumière de ces considérations et argumentations,
il nous paraît périlleux de mener notre travail sur la base
de ces approchesU).Noœavons adopté une toute autre démarche.
L'approche par une analyse conjointe coule de source pour montrer
à travers lIE les tribulations d'un monde confronté aux exigences
centripèdes d'une interdépendance croissante et à la réalité
centrifuge d'une diversité de cas. Sans substituer une méthode
radicalement anti-quantitative, nous proposons une démarche
analytique moins technique qui n'altère pas et ne mutile pas
la réalité de lIE. Nous évitons ainsi de pécher par déterminisme
(quantitatif). Au contraire, nous démontrons que lIE est un jeu
sililuLt~né d'une multitude de forces et de facteurs. Les rapports
qu'il institue ne sauraient être confondus à un conglomérat de
relations fortuites. Pour évaluer les impulsions transmises aux
ESD, il est impératif de recourir à la signification qualitative
de ces transformations. Prétendre résoudre la crise de la dette
grâce aux .recettes des exportations (aux oscillations fortes) .
1
}aisse l'impression d'une perplexité dans un monde de "change
flottant" où le rôle de l'imprévisible et de l'aléatoire
élargit la marge d'incertitude dans l'exploration prospective
ou l'évaluation des projets nationaux. A ce titre, on peut se
demander si les pays africains membres ont su tiier~.par~i de leur
appartenance à la Zone Franc restée stable. Nous intégrons les
aspects structural et structurel des rapports entre Etats à
structures.différentes, voire opposées.
(1) cf. infra

-
17 -
Que signifie le choix d'une telle démarche 1 D'abord
que l'économie explique les rapports entre les Etats et qu'elle
en est l'essence (les définit et" les:module). Ensuite-,- ce choix·
pose que les REl ont une histoire; elles modifient leurs
principes, leurs méthodes opératoires et leur contenu. Enfin, .
c' es t une in te::roga tion sur le procédé<de la .funsée Economique.
dominante qui verse dans la confusion par l'usage abusif de
techniques quantitatives. Sans qu'il y ait de clivage_, nous
pouvons ex traire de nos développements des idées dominan tes,:
- l e souci de reconnaître le caract~recontradictoire-
forces d'unification et d'opposition - deda'bas~ des RElr
~.
~"~.'-"
" 0
, -
• •
-l'E é- mme. processus d'extraversion met tant en relief
9
les liaisons e~tre les transformations nationales, les goulOts
d'étranglement et le transfert de surplus vers les ED.
Une analyse des données statistiques s'attachera à montrer
l'impact de l'enlisement économ~co-social dû à l'E et à l'adoption
des mécanismes du SEM. Notre travail tend à converger vers un corps
de propositions formelles susceptibles d'être testées. Cette toile
de fond servira de canevas. Notre projet général est en définitive
d'examiner ce qu'est le cadre d'un financement extérieur capita-
liste avec un support
~.. l~EIC~. Fort de ces principes de travail
nous confronterons nos conclusions sur l'évaluation actuelle et
prospective de l'E à l'opinion - préjugés entretenus - du"magister
dixit" (1). Sur le fond de ce contenu d'ensemble, nous pouvons
procéder à l'établissement d'un principe méthodologique préliminai-
re directeur - un prolégom~ne - et à la délimitation plus précise
de notre champ d'action.
Pour une meilleure présentation, nous croyons utile de donner
un plan global du travail qui en souligne les idées de base et leur
enchaînement. Nous indiquerons en même temps lespoin~s sur lesquels
nous entreprendrons un commentaire. plus précis.
(l) le maître l'a dit.

-
18 -
Il, en résulte que toute'analyse technique et
théorique de liE
(Deuxième Partie) requiert une connaissance préalable élargie
des mécanismes du SEM, autrement dit des facteurs générateurs
sur la base d'un bilan (Première Partie)'
Cette structure de fond et de forme correspond aux fon~­
demenbs.~e~ l'E,les piliers du SEM (hypothèse d'une origine hy-
bride,' exogène et endogène-). Elle s'associe à une vision poli-
tique scindée en deux phases: d'abord situer le débat au niveau
des REl, ensuite exposer les effets actuels et prospectifs de liE.
Ce sont là deux axes de réflexion constitutifs du sens profond
qU'il faut conférer à notre démarche pour sortir du labyrinthe et
rendre l'explication de liE plus limpide. Cet éclairage historico.
économique donne à notre étude sa dimension\\dtinstruments de travail
et de référence fort utiles pour cerner l'interaction des "éléments
qui ont·concouru à l'E.~Cet· esprit commande le plan.dê,cQ travail
àr'ticulé autour de nos deux parties -de construction identique mai's
de longueur. inégale .
Dans la Première Partie, nous exposerons d'abord l'univers
du SEM donc la (les) logique (s) de production de liE ( Chapitre 1).
EilSui te
l' étape ·'ul térieure -.v.a co.hsister en la .description·de .ce
phénomène par l'élaboration et l'exploitation d'un tableau synop-
tique des composantes de la dette ( Chapitre II). De l'imbrication
de ces matériaux acceptables relativement au principe de l'E nous
tirons l'armature de la Seconde Partie compartimentée en deux
chapitres: décrypter le principe de l'E grâce à un panorama d'idées
cehérentes stimulées par l'observation des caractéristiques de l'E
( Chapitre l ); essayer de dégager sur la base de l'analyse conven-
tionnelle une explication alternative (Chapitre II). Ce fil conduc-
teur rendra plus aisée une formulation significative de la problé-
matique de l'E dans les PVD(, Conclusion Générale) ..
De part sa pluridisciplinarité, notre travail 'aura pu bénéfi-
cier d'un large éventail d'apports (1) pour bien restituer l'E du
Tiers-Monde au coeur d'une ESD capitaliste ouverte.
Il importe de
retenir les relations directes et incidentes naturelles secrétées
par la multiplicité des effets d'extraversion et de contraintes
(1)
Analyses et statistiques relatives aux PVD, au SEM, à la dette.

-
19 -
d'interpénétration mutuelle. Une analyse qui fixe une démarcation
entre les pôles économique, politique et social est-elle appropriée
pour traduire fidèlement l'E et garantir une étude complète 1
Peut-être. Toutefois, la double utilisation du SEM et de l'approche
"intégrée" (globale et spécifique) offre,par sa rigueur et son
adaptabilité, une réponse. Elle s'avère d'un recours fécond et ori-
ginal pour une-claire conscience de ce que la notion de l'E revêt
d'intéressant pour la Science Economique.
Notre préoccupation n'est pas d'établir une théorie des
1
1
répercussions de l'E sur telle ou telle variable macroéconomique
mais de jeter un regard sur l'horizon d'un échantillon d'ESD
extraverties. Notre travail se veut avant tout un travail de
réflexion. Il n'est point un dogme, c'est-à-dire un savoir codifié
mis en formule et définitif. Son essence prend souvent l'allure
d'interrogations face aux statagèmes qu'échaffaudent des insti-
tutions dans les divers aspects des flux financiers traditionnels
(financement des PVD) et futurs ou prévisionnels(rééchelonnement)
voire de la déterritorialisation du système productif et de leur
1
i
corollaire, l'E corrosif.
Nous espérons ouvrir - peut-être timidement- d'autres brèches
!
en propulsant la recherche vers de nouveaux horizons au sein des
t
~.
PVD et du SEM.
ti
~
~
Notre position est confortable - thèse, encadrement - pour
i
t~raiter notre sujet. Nous sommes d'autant à l'aise pour prendre
les risques à affronter les moeurs du SEM, voire académiques.
1
1
!,

- 20 -
PREMIERE PARTIE
FACTEURS OBSERVES ET TENDANCES DE L'ENDETTEMENT
La pratique de l'E existe depuis longtemps mais elle
diffère de procédés voisins qui traduisent la même logique
d'exportation de capitaux ou de financement du Développement.
Dans la panoplie des techniques, citons l'aide, l'investissement
étrange~•... ~tc.·L'E recouvre deux réalités: la pratique du crédit
et les effets socio-économiques.
Selon notre acceptiùn~.,la dette est l'~nsemble de ces
moyens financiers ou commerciaux et des facilités (rééchelonne-
ments ... ) mis à la disposition d'un pays à des fins d'investisse-
ments de renouvellement de "capital" ou de remboursements des
charges d'une dette antérieure. Nous conviendrons que cela revient
au même de parler de pouvoir d'achat (effectif ou conditionnel)
transféré à un espace économique. N~us nous· intéresserons unique-
.'~ ~
• •
" " ,
< c
ment aux transferts des ED vers 1,sESD. Cettà relation imprime
,
au sujet un traitement pluridisc:Ïplinaire.
Les analyses consacrées à l'E convergent vers deux direc-
tions
la remise en question de la politique des emprunts à
partir de la critique des choix macroéconomiques;
- la dette en terme de coûts : craquements et menaces
financiers.
La deuxième direction semble être à l'origine du cri
d'alarme qui a amorcé le mouvement d'une reconsidération critique
globale de la dette des PVD.
Quelle
que soit l'optique de l'analyse retenue, force
est de constater que le phénomène n'a pas manqué d'alerter le
SEM. La perception de 1 'E en termes d'agrégats, autrement dit par

1
- 21 -
1
1
r
[
l
l'approche quantitative, a toujours eu la faveur du système
1
économique dominant. Des solutions ont été appliquées, en vain.
1
c'est pourquoi, il faut se référer à la situation
spécifique des espaces économiques traversés
par les intérêts
1
du système économique hégémonique que développe le SEM et
1
1
qui permet de tirer les traits essentiels de l'~ Jchapitrel l~
i
J
Cette forme d'extraversion économique s'est concrétisée
f
grâce à des mécanismes monétaires et financiers (Section Il)
avec la compréhension bienveillante (complicité) d'Autorités
Nationales et Internationales publiques ou privées (Section 1).
1
L'alternance de programmes économiques incite à pens~r que les
1.
1
,
PVD n'échapperont pas de sitôt à la spirale de lIE. Il s'agit
d'esquisser dang ce chapitre, les éléments po~r crever le mur
du "barrage structurel" en mont~ant la configuration de la dette.
(chapitre II). Le point initial est donné par la réorientation
des flux de capitaux (de publics à privés) dans les PVD et la
". dé-nationalisation ,l' des Poli tiques Economiques dans les PVD.
Ce procès d'intégration renforcée au SEM définit les composantes
structurelles de la dette (Section 1). L'acquisition de ce
pouvoir d'achat étant façonnée par les conditions du marché,
un problème permanent demeure sa soumission à l'extérieur, d'où
une tentative de dresser une typologie des pays endettés-, étud~GS
(-Section II). La dissémination d'un sys tème de Pensée Economique
- celui de l'orthodoxie du SEM - applique des Politiques ~~dD-.
1
:iconomiques qui ne semblent pas offrir une assise possible à
un projet de Développement Autonome. De surcroît, la croissance
induite n'est pas homogène: la présomption d'un surcoOt social
et d'une crise de solvabilité pèse sur l'économie dés.PVD_ end~ttés~
(Conclusion de la P,remière Partie).

- 22 -
ŒfAPITRE 1
LES FACTEURS FAVORI SANTS DE L'ENDETTEMENT
le probl~me que pose liE est 6elui de la logique d'une r~elle
'iC"'

reproduction. Le SEM spécifie les formes techniques de cet
acte d'apparition/reproduction en liaison avec des dispositions
du syst~me économique dominant :
- une production généralisée de marchandises;
- une extl;"action de plus-value, c' est- à -dire une absorption
par le capital de travail créateur de valeur;
- une production de capital, c'est-à-dire une reproduction
des conditions sociales elles-mêmes;
- un proc~s d~ réalisation de-la plus-value.
A l'évidence, ce n'est pas l'optique quantitative qui doit
avoir la prééminence dans l'étude de liE comme intérêt de premier
ordre. Cependant ,nous 'r~~liserons des tests de ~orrélatiori à.
partir de variables (à déterminer) qui participent d'une mani~re
décisive à l'aggravation de la charge de la dette. Les réseaux
connectés au sein du SEM entre les acteurs hétérog~nes (Etats,
Organismes ... ) ont créé un syst~me dynamique de la dette. La
conservation de ce syst~me exige des négociations complexes.
L'objet de ce chapitre sera donc d'él~cider ces relations en
dressant les portraits de ces acteurs et des interférences qui
s'instaurent entre eux. Un cadre cohérent d'analyse s'est dessiné.
Dans l'ordre chronologique du plan proposé, nous traiterons
succesivement les Centres de décisions économiques (Section 1 )
et les Circuits de l' EIC (Section· II·).'
SECTIQ\\J 1",: Les centres de décisions économiques
,-
--_.- ...
Notre souci n'est pas de critiquer des auteurs en tant
qu'individus ou en tant que groupes, mais de nous pencher sans
complaisance sur des travaux ou des théories, qui poursuivent
désormais une existence propre, d'où le cadre conceptuel (Sous-
Section 1) pour cerner de plus près des relations (Sous-Section II).

f
- 23 -
SŒJS-SECTIQ\\J 1
Le ca'dre 'conceptueL
- ....:~: ~ ; .... J
1
L'économique ne peut être le seul processus explicatif (Paragraphe 1).
Mais à l'intérieur de ce tout-unité économique mondiale et
uni té d'in térê t de capi talis tes au tonomes :-. il Y a des .oppo;si tions
.et.un jeu de fonctions par les' rapports de forc~ dans·... _une· logique
-<le .. f~nc tionnemen t 'commu:œ (Paragraphe 1.).. ,t " "
PARACRAPHE 1
Une structure cf'explication
Elle est caractérisée par la nécessaire solidarité des
parties qu'un rapport d'intérêts mutuels unit. Pour des raisons
de fond et de forme, de méthode ou de théorie, il est impératif
de livrer une esquisse des fondements de ces relations dans le
cadre du SEM, faute de quoi, on délivre des diagnostics erronés
d'où ne peuvent sortir que des solutions illusoires (1). Ceci
conduit à l'examen de certains symboles et dispositions techniques
qui stimulent lIE.
Devenu centred 'lnté:rr·êt des REl, 1 'E a éclipsé des éléments
déterminanœ du SEM et-qui 'participent à son.avénement véritable
Il en est ainsi des Etats ou des cénacles où sont arrêtées des
décisions économiques dont le rôle connu et disséqué au niveau
de la reproduction sociale l'est moins dans le domaine de lIE.
Pourtant, les termes de créditeurs/débiteurs, ajustements/rééche-
lonnements ont comme piliers les Etats. Cette introduction de
l'Etat nous fait déboucher sur une vision moins étriquée et
balkanisée des problèmes posés par lIE. Cette voie ne verse pas
dans une multiplication de cibles qui entraînerait une dilution.
Le statut de l'Etat au niveau du SEM doit être affiné car tous
les Etats se retrouvent dans des positions différentes. Si les
PVD ne sont que marginalement sujets d'initiatives internationales
conséquentes, leurs économies demeurent objets de la stratégie
du SEM. Elles sont confinées dans ce statut d'aliénation quasi-
totale. En revanche, les ED détiennent les leviers de l'inter-
nationalisation/accumulation du capital social au sein du SEM.
(1) cf. la question du remboursement

-
24 -
Cette opposition de forme ne nous parait pas essentielle compte-
tenu du thème et du fait que ces Etats demeurent à nos yeux
fondamentalement de la même substance capitaliste. Les diffé-
rences que nous soulignerons n'auront qu'une portée mineure
par rapport à »otre objet. Cependant, la dichotomie PVD/SEM
répond au souci de systématiser l'E. Elle représente pour' nous
un moyen de passage entre l'analyse illusionniste et l'analyse
réelle objective par l'intégration de la dimension politique.
La notion d'un marché comme entité monolithique dans la stra-'
tégie des entreprises exige le soutien des Etats, présentant
une similitude certaine.
PARAGRAPHE II' :-Une. logique eorrmune de fonet ionnement
La morphologie qu'on peut établir ne doit pas édulcorer
le désir de rentabilité contenu dans les instruments d'action
économique. L'.opération de crédit/dette si bénigne soit-elle
n'échappe pas à cette règle. C'est à l'élaboration (non à une
théorisation) .du cadre dans lequel s'effectue l'E que nous allons
nous consacrer~ Les propos seront exempts de contenu émotionnel
qui grève habituellement les analyses ayant trait à l'orientation
capitaliste des ESD. Un exposé concis suffit à préciseF notre
1
t
outil théorique ..
t
1 - La base de la logique de l'E est un ensemble de facteurs
1
agencés autour d'un mode de production capitaliste c'est-à-dire
une unité structurée de trois instances: l'instance économique
(lE), l'instance politique (IP) et l'instance idéologique (II).
a) Pour maintenir l'activité économique ou de production,
il faut maintenir le cadre constitué par les rapports (sociaux)
de production. Ces rapports de production imposent une forme
particulière de ces instances. Dans tous les' pays considérés,
capi talis tes, _nous observons ce t te fédération où l'instance.
1..;.:,•..
dominan te es t l' lE
De··pLus, il es t admis que le proces.sus-d' accu-
mulation-congénital du capital-implique que ce mode de production
1

- 25 -
envanisse
les autres domaines encore archaïques dans les PVD, notamment
-le, secteur informel(l). La pé~létration du mode de productio:n capitaliste
transforme ces dOm.aines et· crée ',de- la force de travai( qui vient
satisfaire le~ besoins d~ capital(2).
b) Ges Etat~ sont des Etats de classe. Des groupes prlVl-
légiés ont découvert l'intérêt objectif qu'ils ont en commun
tel qu'il est défini par les rapports sociaux de production.
Cet intérêt objectif crée de fait les salariés en tant qu'éléments
dominés dans ce type de rapport dont ils doivent s'affranchir
(à moins d'être masochistes). Dans tous nos pays, la question
majeure se pose en terme de reproduction ou de non reproduction
de ces rapports. C'est en fonction de cette question qu'on peut
parler de l'existence ou non de lutte de classe, de communauté
d'intérêt.Aussi' , les revendications d'un Nouvel Odre Economique
International(NOEI) pour une hausse de salaire~d'une r~duction de
la durée du travail ne peuvent-elles
être conçues comme une
lutte révolutionnaire, une lutte'de classes mais comme une lutte
économique car elles ne remettent nullement en cause les rapports
de production c'est-à-dire le cadre légal de la production.
Par contre, elles le deviendraient si le capitaliste ne pouvait
survivre à l'aboutissement favorable de ces revendications.
Nous comprenons mieux que les gouvernements soient secoués par
lIE qui se dresse comme un moment critique de la prise de
conscience du danger encouru par le SEM. La structure économique
i~~érieure (partie du SEM, donc de l'ensemble) peut être décrite
ainsi dans
ses principaux a t tributs
SCHEMA 1
SCHEMA II
Capital
Salariés
"
Capi ta!. ••
... Salariés
..
- - '
Moyens de Producfiàn
. Légende:--. ,relation de prop'riété
-+ relation de 'non propriété
~.relation de face à face
(1)
Ce passage n'est pas tranché en Histoire et Economie. Nous l'admettons en guise
d'hypothèse.
(2)' cf. le financement des grands projets dans les PVD.

- 26 -
Le schéma l traduit les rapports de production, tandis
que le schéma II notifie les rapports sociaux, condition
. objec'tive de·l,',e.x.istence des deux classes.
De ces remarques, nous tirons quelques arguments pour
le choix des' poli tiques économiques : les appareils d' Eta t
détiennent des centres de décision en tant qu'organisations
par lesquelles se reproduit le système économique. Nous ferons
aussi cette autre ~Ypothèse que les'_~ppareils assurent àla classe
dominante la réalisation de ses intérêts et sa reproduction
en tant que groupe propriétaire des moyens de production (1).
Le capital (équipement et propriété financière) implique
l'accumulation. La forme de cette accumulation dépend
de
l'identité des détenteurs du capital. Elle s'incorpore dans
pue, c~plexe évolution historique et politique de la société.
',Le processus de l' E en es t un repèré pour mesurer la,
réact,ivation de cette fonctiopàel'Et~t.·LaconG:.lusionqui'~urgit
,imméàiatement. est la ~JégatiQiJ de la neutral.ite-ùe l'Etat .dans
Jej:eu économique.
Avec l'E s'est posée:à nouveau la xéalisation~_ç.Qncrètedes
conditions historiques de reproduction de ces rapports, de
leur constitution et de leur implication de la même façon
qU'il a remis
~ous le feu de l'actualité la dimension de la
relation Nord-Sud. Nous sommes conduit à
replacer les
diverses
études techniques et quantitatives dans une approche plus
structurelle et historique. Les spasmes financiers c~r9niques,
le phénomène dollar dont les analyses prospectives se sont avérées
incapables de donner des indications sur son avenir nous
interpellent. Certes les anticipations des capitaux flottants
et l'extravagant déficit budgétaire des USA n'expliquent pas v
la surévaluation selon nous du dollar us. Les PVD
se sont
enfoncés jusqu'au dernier cheveu, le FMI se charge de les
réanimer avec des méthodes identiques réputées infaillibles.
(l) Cet exposé est d'autant pLus nécessaire que notre démarche ne correspond rigou-
reusement à aucun..' de~ cadres qui se soient penchés sur L'E. Il permet d'écLairer La nature
et le contenu réels des accords sur La dette.
Thp.!:p' tOl1iOI11'.<: rli.<:r.l1tp.p..

-
27 -
A ce niveau, un constat s'impose
- la complémen tari,t-é en tre la production et la "réalisa tion
de la plus-value internationale se confirme 1 de plus, le SEM~
à travers ses canaux avait financé les conditions de production
d'un surproduit international (1); aujourd'hui, le surproduit
social se heurte au mur des débouchés;
- l'objectif ultime du capitaliste propriétaire des moyens
de production n'est pas le produit mais la réalisation :de celui-ci
.sous forme' de profi t;
- le produi t, cet "ensemble de configura tions de besoins" ,
ne vise pas à satisfaire les besoins des PV~ ,
- le produit n'est pas l'objectif que s'assigne le capitaliste;
celui-là n'est que le moyen,; "le modus vivendi" pour celui-ci,
d'obtenir la réalisation de sa plus-value.
Mutatis mutandis, les projets de résolution de la crise (1)
de la dette des PVD exprime cette volonté de les solvabiliser et
de permettre au jeu de se prolonger. De là à avancer que la crise
de la dette n'est pas imaginable, il n'y a qu'un pas que les
développements rii-dessus nous invitent à franchir
. Volontiers.!
Nous y reviendrons. La psychose ne se justifie pastr~s a~s'ment
malgré les complications. Le probl~me est bien de savoir à qui
profite cette psychose. Pour éclaircir la. motivation centrale,il
fallait établir que l'Etat avait une forme, un contenu (une base
sociale et une direction politique), une vocation et que sa
politique économique dépendait de sa nature. Une justification
a~postériori de LIE. Cette présentation n 'a rien d'un pamphlet,
rien à voir avec un anticapitalisme larvé. C'est une. modalité
d'appréhension non creux de LIE. Les mutations actuelles sont
réelles mais elles s'effectuent dans une relative continuité.
Imagine-t-on l'Etat producteur, négociant, investisseur, banque
de dépôts et d'affaires? Etat-gendarme du XIX~me siècle, gardien de
l'ordre,voici l'Etat juriste banquier qui peut socialiser les
(1) l'investissement privé direct, la promotion des industries orientés vers l'exportation
ont été tour à tour des thèmes majeurs du SEM.

- 28 -
pertes et les noyer dans l'abîme sans fond du déficit budgé-
taire. Le contrôle du crédit, de la monnaie et des ramifications
financières comme instruments de direction globale de l'Economie
lui permet d'exercer sa fonction économique.
Don~;en dehors
des difficultés de l'information statisti-
que la difficulté essentielle est la conception elle-même des
grandeurs. Ainsi quelle significa tion peut revêtir le', PNB(rlux
de biens et de services) si l'on ne prend pas en compte les
conditions de sa producti~n et de sa répartition?
,
-
,
,
SOUS-SECTION II : Des rapports spécieux
Cette Sous-Section peut paraître générale avec des points
lapidaires. Nous le faisons à dessein car il, s'agit de réactua-
liser des questions de controverse. Elle sera condensée dans deux
paragraphes : l'artie:ulation de ces rapports (Baragrapha>,I)etJ.. '~tat
..en :tant que sujet-et obJet'historique" (parag~aphe II).
PARAGRAPHE 1 : L'articulation de ces rapports
1) Considérés collectivement ou individuellement les ESD
ont 'noué avec les ED des relations asymétriques ou de dépendanc~ ,.
Néanmoins la base de ces rapports, ne peut être l'opposition
systématique entre PVD et Pays Industrialisés. Il ne saurait être
question non plus d'un J./Centre'l uni -face ',8. -,une i'.eériph'érie" (1)
homogène. A propos de l'E nous pouvons prétendr~ à une osmose
des PVD. Des mesures(rééchelonnement,ajustement ... )~bnt testées ou
',appliquées pour leur permettre le parachèvement des objectifs des
principaux agents économiques,publics et privés de l'Economie
Mondiale. Nous avons l'impression que les régIes de la dette ne
se déterminent qu'au cours du "jeu" (2) . En réalité elles sont
préétablies grâce à des institutions reposant sur une idéologie
et un système de valeurs sous-jacentes qui les justifient et les
soutiennent . Ces mesures cherchent à opérer
des rééquilibrages(~)
qui sont la consolidation des déséquilibres au profit des ED.
(1) Nous ne donnons aucun sens tiers mondiste à ces ~cns.
(2)
Cèci irrpiqJe l'intégmüm. de la ~m. histDrique (ré~cüw et lJQ'P3cüw) de la dette

-1
(3)
cf. lJas ~ à la crire de la dette.

- 29 -
Dans ces relations de nature dynamique, les PVD sont en position
d' infériori té éconornico_- poli tique pour prétendre imposer leur
point de vue. L'évolution de l'organisation des pays exportateurs
de pétrole (OPEP) (1) nous a montré qu'en longue période le SEM,
faute d'une transformation radicale des REl redevient toujours
favorable aux ED, notamment en
raison de"l'immaturité" politique
et des besoin~ en produits mais aussi du parapluie militaire.
Il y a pour ainsi dire une rente de situation des ED dans la logi-
que du SEM.
L'ensemble que nous nommons PVD ( Tiers-Monde, Sud) ne forme
pas une unité, ni économique, ni politique, ni sociale. De même
à l'intérieur d'un PVD, les distorsions sont si impressionnantes
qu'elles devraient nous décourager à réaliser une étude monogra-
phique. Mais c'est tout l'intérêt de dresser une typologie des
pays
endettés. La libye possède un revenu par tête supérieur
à celui de l'Inde qui a une capacité de croissance supérieur~'et
d' installationsd' industries de base"
d'équipements ou de techno-
logie de pointe. Nous voyons que les éléments quantitatifs dis til-
lés ne sont pas très fiables pour rendre compte des-disparités.-
A ces disparités structurelles s'ajoute la diversité des ~olitiques
Economiques.
2) Au-delà de'to~t~~€;':s dis tinc tions, les PVD ont un dénomi-
nateur
commun, leur appartenance a~ SEM, les effets de domina-
tion, de destructuration et d'incohérences dont ils sont l'objet.
péfinir les PVD comme un monde ayant de faibles performances
économiques c'est se situer dans la perspective d'un Eous- Dévelop-
.,emE;nt en termes de 'degrés. Cette' approche laisse aujollrd 'hui
plutôt perplexe. De même l'aspect revendicatif des PVD est iden~
tique. Ces revendications ne portent pas sur la contestation de
la structure des REl, la SEI, mais de son fonctionnement. Que des
organismes internationaux ou le Club de Rome se soient empressés
de récupérer la revendication d'un NOEI n'est pas fortuit. C'est
qu'en fait la formulation d'un NOEI n'est pas une contestation
du SEM actuel. Que réclament les PVD ? En résumé, un élargissement
des capacités du Commerce International pour qu'ils puissent y
prendre une part plus substa~tielle. Cette participation ne peut
se produire que par une augmentation des ressources financières
(1)
aL l'iTTpl3silie farrnt;im de Cartels de PVD

-
30"-
mises à leur disposition et la levée des restrictions au"transfert
de Qéveloppement "~. proj et de code de bonne condui te
des firmes
mul tina tionales, "démonopolisa tion~'.En clair, technologie plus
capitaux égalent Développement. Les variables de cette équation
correspondent exactement aux thèmes privilégiés de cette dernière
décennie
et que nous rappelons pour mémoire : production de la
plus-value sociale, réalisation de cette plus-value en PVD. Or
la croyance dans les vertus du libre-échange est au coeur des
~ET•.Les PVD se son t ralliés· à ce t te thèse. Rien de surprenan t que
les PVD soient de plus en plus partisans de la Oivision Interna-
tionale du Travail (DIT) dont ils dénoncent par ailleurs les
méfaits. Nous ne pouvons nous empêcher de nous interroger sur la
similitude de langage employé dans les deux problématiques plus'
prior.itaires '. du SEM, produc tion et réalisation du surprodui t. ,D~iIls
les deux cas, on parle de transfert '~'de technologie ou de res-
. sources~financière~C'est reconnaitre implicitement que le problè~e
de' " technologie e t/ ou financier
s' inscri t dans une logique,
celle de l'accumulation à l'échelle mondiale. En conséquence de
quoi tout effort de création, ou tout simplement d'adaptation
est exclu. Il s'agit d'une aspiration à un mimétisme, une imita-
tion pure puisque les revendications port~ntuniquement sur les
entraves au "transfert". Le résultat, sur ce plan est le même.-
:Que l'insertion soit assurée par le secteur public ou le secteur
privé, l'aliénation est la même. Derrière lIE se profilerait-il
l'ombre de KEYNES, le capi tal de "masse" par le crédi t
1· Les PI
et les PVD appellent à un "transfert" massif de pouvoir d'achat
.~ans les PVD. Nous débouchons sur une conception du capital au-
delà de son acceptation en termes de quantité monétaire oU,comme
"ressources" disponibles selon la terminologie marginaliste
c'est-a-dire en tant que quantité de moyens de production maté-
rielle. Des formes" superstructurelles'!(juridique,politique,
idéologique) sont nécessaires à la reproduction permanente de ce
capital et des rapports de production qu'il imprime. Les deux
schémas plus haut nous indiquaient la position des groupes sociaux
par.rapport aux moyens de production. Une structure sociale a été
définie dans l'activité économique.

- 31 -
'. Ces Eta ts son t \\qualifiés de"capit,~Ji~tes car dans J.a s truc ture
productive, le capital fait face au travail salarié (1) pour la
production d'un surplus dont l'appropriation et l'affectation
sont privées. Ce critère caractéristique du système capitaliste
se double d'un autre indice tout aussi déterminant, la validation
sociale ( le ~arché) se fait a postériori. Donc dans ces pays il
existe le rapport organique du capital au travail salarié, la
forme spécifique sous laquelle il développe, concentre et accumule
le surproduit, c'est à dire, en bloc, la répartition (profit,
intérêtet'salaire) permettant l'existence et la reproduction 'du
capi tal. La connaissance du processus_ deI' E ne peut éluder cet te
réalité. Un autre aspect de la situation des PVD au niveau de
l'espace économique mondial -lieu de validation sociale de la
production - doit
être relevé: c'est l'anéantissement de l'in-
dustrie de la périphérie (2) de façon à ouvrir des débouchés aux
industries des ED. Cette action est d'autant plus dommageable
qu'en PVD la production est faible et que le transfert de valeurs
et de biens s'effectue du secteur informel vers le secteur formel
et l'extérieur. Pour mieux apprécier l'étendue de ce préjudice il
suffit de rappeler la part de ce secteur dans les PVD(3)
Popula tion:
80% à 90% ;
Production:
30% à 40% ;
ce qui équivaut à un écart de 50. Une analyse plus fi~e montre
facilement que cet écart est minoré car on ne tient pas.~Qmpte des
valeurs réelles mais des prix. La structure de la production~a­
tionaleestimposée par le degré de liberté que lui accorde la SEI
même si cette proposition doit être 'nuancée grâce à des paramètres
spécifiques internes et externes fortement corrélés:
- le magma des ressources qui conditionnent les productions;
- le style de D'éveloppement, c'est' à· dire les préférence~
politiques de l'Etat;
- les formes de l'insertion au SEM caractérist~ques 'cie:la
dualité de structures, une hétérogénité de plus en plus accentuée.
3.Cette vue d'ensemble ne néglige pas de reconnaître les
situations diverses et la néccessité de recourir à d'autres
(1)
cf. S1[XTl ~ p.21.
(2)
0:. rmt ne rmêt ~U1 ~ irdicatif.'
(3)
EStirrati.cn; dt AfTica IJewlLprnnt, COSD ERlA, DAKAR, 1980
.
,

- 32 -
repérages. pour pe pas brouiller les;images des pàys et s'exposer
à des désillusions. Nous notons ces faits pour forcer la recon
naissance des disparités et rappeler 1 'inaCc~Rtibilité des amalgames
faits autour des PVD quant à l'alternative à la crise de lIE.
Il n'en demeure pas moins que nos pays sont de
type capitaliste
et leur dimension primondiale est fondalement une relation socia-
le de domination. L'Etat y apparaît scindé de la société et objec-
tivé dans se; institutions, un bloc d'appareils: administratif,
judiciaire, militaire. Cet appareil répressif et coercitif de
l'Etat cohabite avec" les appareils idéologiques d'Etat" selon
l'expression de louis Althusser: l'Eglise, l'appareil scolaire
culturel et de système de Partis Politiques et du Parlementarisme
parfois.
Les conditions matérielles de fonctionnement de ces
appareils idéologiques supposent un espace économique national ou
mondial. Le support es t la"cul ture" ( idéologique, technique)
national/internationale. Ce qui semble inspirer les PVD c'est leur
besoin d'intégration. L'individu privé social - le citoyen - jouit
d'un droit qui ne paraît pas à première vue nié. Mais systémati-
quement ce droit l'est dans la pratique par les inégalitéséco-
nomiques.etles autres facteurs d'inégalité sociale et d'exclusion
économique. "La démocratie capitaliste implique que la classe
qui domine J:.!éc.onolDique soi t égalemen t celle qui domine le Poli tique.
Et cela n'es t possible que si la force de travail es t .soumise ,apathique
et encadrée d'une manière ou d'une autre... Il n' y ad' autres moyens
de préserver l'inégale distribution de pouvoir que dè maintenir
les impuissants dans l'impuissance
"(1). Cette proposition
se vérifie tant au niveau des relations des agents économiques
~internes des pays qu'à celui des rapports internationaux.
4) Cet Etat, organisateur et garant social des conditions
de reproduction et de restructuration répond aux exigences du
capital privé avec le~uel il entretient des relations de soutien
mutuêl.
a) Ainsi par le financement, les crédits, il crée les con-
ditions de rentabilité du secteur privé : étatisation des moyens
de communication, des industries de base (sidérurgieJ; de l'énergie
gestion de la force du travail. Cette prise en charge de l'infras-
tructure procède' de facteurs multiples mais surtout de la néces-
sité de "réparer" les effets pervers du capital privé: remise
(1)
E.kl.ne, le. Tiers-rrrrde cbns ln ue inte1ratianle, Pulii1Jcl, .ft1ris, 1983 W. 277-278 .
1

- 33 -
à flots de groupes prlves. Selon cette logique
le programme
du Fonds Monétaire Internatfunal la soutient dans les PVD-
l'Etat ne doit \\s'engager qu'à des opérations à rentabilité néga-
Llve, socialiser les risques et pertes des entreprises en perdi-
tion pour les reprivatiser au moment opportun. Nous nous aperce-
vons que l'intervention de l'Etat fournit les rouages essentiels
d'une
régu~ation économique et participe fondamentalement à la
réduction des coOts ou à l'augmentation des profits des entrepri-
ses privées. De cette manière l'Etat réalise et finance l'infra-
structure socio-économique-rI1 se trouve être un agent d'accumulation
propriétaire de la partie du capital social détenuepar le secteur
public. De nombreux travaux ont démontré qu'il s'agit d'un capital
dévalorisé(l).
b) Ce système économique sécréte un mécanisme multiplicateur
de transferts de bénéfices ( vente/ achat, de biens et services,
crédits à des taux préférentiels , impôts et taxes réduits) du
sec teur privé. Cet te réglJlat:ion::: sellièiteèdeèpl-irs: en plus l' ins;.·
titutionalisation de réajustement purement social, l'idée d'un con-
sensus social. On comprend à partir de là l'idéologie d'une écono-
mie compétitiva,de l'éme~gence de droits nouveaux pour les entre-
prises. La Politique Economique
décrétée prend l'allure d'une
orientation internationalisante c'est à dire un rétrécissement
de l'espace économique national. Toutes les ESD supervisées sont
connectées dans un réseau de liens nécessaires. Elles sont toutes
.
converties en un corps amorphe sans autre organe d'expression que
les impératifs d'éfficacitédu capital. Des organisations déten-
trices des Centres de Décision imposent la destination finale
~ et les critères d'assignation de l'accumulation du capital et des
rapports sociaux de production: normalisation c'est à dire fil-
trer les mesures économiques et attribuer un label~un certificat
de bonne conduite
aux PVD. Ce label ouvre droit aux crédits et
à la crédibilité internationale. Tous les IVD, quel que soit leur
"destin" historique 'sont touchés. Ils transfèrent le surplus
----~économique (';2) pour reproduire le modèle du "Cen t~~" : ef f et de·
'démons tra tiort' ( mimé tisme de consommation) et effet "produc ti vis-
te" ( mimétisme de production) . Ce n'est pas tant sur la légiti-
mité de l'aspiration à ce modèle de consommation de masse et de
(1)
U1 sr.opo:tdt TTlJirdre ~ rawrt au secteur piw et au taux: général de [TOfil; cbns l'FLY.rrnie
rnticrllle.
(2) cf· le lm pix de leurs e:qxrtatims, le fXIierœnt de taux: élé\\é de [TOfits et sen.ices des [ irr{xrIxItiars
fX1l'~

-
34 -
production que les moyens d'y accéder qu'il conviendrait de
conduire notre débat. La réduction de l'autonomie des PVD ne
supprime pas l'intervention de l'Etat en tant que meneur,
animateur et arbitre du jeu économique donc de l'E.
La quasi-identité des conditions objectives des PVD pro-
duit une cOllstellation de prédispositions (culturelles, poli-
tiques, idéologiques) et homogénéise à peu de variantes pr~s les
Politiques Economiques : identité de point de vue, harmonisation
des règles d'élaboration et de conduite des mesures économiques.
Cette situation structurelle laisse les leviers de commande à~
la ùireç..tion du SE~J.Cette similitude des PVD par rapport au SEM
se retrouve-t-elle au niveau de l'El L'ébauche d'une typologie
des pays ~ndettés aidera à mieux préciser le sens de cette inter-
rogation et la réponse à apporter. En conséquence les Etats sont
tenus à des impératifs vis-à-vis du capital international(l).
PARAGRAPHE Il : Les impératifs découlant- de ces rapports
Ces impératifs trouvent .leur aboutissement dans la mise en
oeuvre des ~'l?lans de Développement Economique et Social" étant
r
donné· leur f ac teur d'émulation en tre les ~VD, son application sem:'
ble avoir été une source possible de l'aggravation de l'Edes PVD.
1) Sur la scène des REl. tout n-'est que fiction .:j.'~l?~f-­
~pèndanca des PVD n'est qu'apparence. Sous la fiction ·de leur-
indépendance décrétée (2),. les PVD sont soumis à un téléguidage
manifeste de la part du SEM dont les organismes internationaux
~ gèrent les intérêts . Cette confirmation conduit à un seul point
critique
: l~ marge d'autonomie des PVD à l'égard de l'extérieur.
Nous pouvons estimer - et la démonstration suivra tout au long
de notre travail- que la responsabilité effective des décisions
relatives aux PVD incombe au SEM. Quel est l'impact d'un tel état
1 .
de fait dans le processus de l'El
L '.expérience montre que le financement ini tial - indispensable
pour les ESD ~ du f ai t des s tra tégies économiques soulève plus de
problèmes qu'il n'en résoud. Le modèle de "privatisation" des cré-
dits est venu accentuer ce phénomène et transformer les crédits
en prêts "problèmes".
(1) (ès ~mtifs rt:Œ ~t !.Il lieu CŒl7U1 [nU' être troités ici.
(2) ln liLf:art des hiép:rrhnœs (J'lt été oc1:ro)ées.

- 35 -
l'E a montré que cet état de fait selon une expressdon
consacrée "sentait le souffre". Nous comprenons mieux pour-
quoi les PVD situent leurs revendications dans le cadre du
régime en vigueur(i)se refusant toute contestation fondamen-
tale de l'ordre établi - un suicide collectif - Toutes les
décisions sont laissées à la seule discrétion du SEM. Effets
ou causes, le mànque d'harmonisation et de coordination des
politiques parmi les PVD procure au SEM d'immenses possibili-
tés de manoeuvre. Ce même système bénéficie d'une facilité
supplémentaire par l'absence de riposte organisée qui aurait
pu transformer la crise de la dette par exemple. A la statégie
du système les PVD n'opposent encore que des revendications
mineures ou des déclarations de principe. Les entreprises toutes
activités confondues
ont donc toute latitude pour profiter
de cette fragmentation. Sans faire mention à leurs innombrables
"résolutions finales" et autres "programmes d'actions communs"
inéfficaces, ou encore des clivages politiques/Iles PVDne dispo-
sent d'aucun pouvoir global. Cette incapacité ( à dessein ou
nécessaire) face au SEM est accentuée par des positions résolu-
ment réactionnaires (sens politique) et obscurantiste~ de cer-
taines autorités gouvernementales jalouses de leurs pr~rogatjves
mais beaucoup de leurs intérêts individuels et inféodées à
l'extérieur. Ceci accroît sur de nombreux poin~ la liberté de
manoeuvre du SEM en lui assurant une plus large possibilité de
choix dans la sélection des stratégies optimales. En même temps
il nous semble fond{
d'invoquer la notion de"dettesodieuses'.'
L~s principes sur lequels s'appuie l'analyse de l'E passe sous
silence cet attribut de l'Etat. Pourtant force est d'admettre
et ,l'histoire s'est chargée de l'imposer, la présence prépondé-
rante de l'Etat dans toute analyse économique. Si MARX annonçait,
dans le capital,explicitement le thème de l'Etat ( d'un Etat con~
servateur) , KEYNES a développé une analyse particulièrement
consistante du rôle de l'Etat dans le domaine de la science
Economique. Il a notamment montré que l'Etat intervenait face
aux contradictions internes du capitalisme pout lui permettre
d'assurer sa survie: maintien de l'emploi, promotion d'un grand
taux d'accumulation. A rappeler ces points nous sommes tenté
or cf. :qTCl Wo 25 et U\\Ol1tes.'

-
36 -
d'intituler notre sujet "l'endettement"ou l'ombre de la théorie
keynésienne ". Tout indique que l'Etat en PVD est un présupposé
général du SEM,une sorte de '~apital financier général et qu'à ce
titre la dette se confirme comme une opération normale inscrite
dans sa nature. Un autre aspect de lIE découle de l'orientation
économique des PVD, le succ~s de Mod~le de Développement se
mesurant au volume de capitaux et d'entreprises attirées~\\ Le SEM
n'éprouve aucune difficulté
à déployer sa logique.
2) Ces considérations illustrent les obstacles à surmonter
pour établir un "Plan de Développement National" pour les PVD
intégrés dans un bloc international au sein duquel ~ous les
éléments de l'activité économique leur échappent. Pour quiconque
reste attaché à cette voie, il ne saurait y avoir d'issue que le
passage progressif à l'intégration totale autrement dit au trans-
fert des éléments de souveraineté économique au profit d'entités
privées. En revanche les entreprises privées verront leurs posi-
tions économiques se consolider. Mais vite il deviendra néces-
saire de créer un pouvoir
arbitral pour résoudre les conflits,
garantir la sécurité et la continuité de l',activité économique.
Car l'activité économique capitaliste comme nous venons de le
démontrer a besoin, d'une armature autour d'un rempartde sécurité
(juridique et politiqu~) afin d'exister et de se perpétuer. En
attendant l'apparition d'une autorité politique poly~étE:L~que,
l'espace économique mondial - le monde du capital - a 'élaboré
une dynamique de sa validation juridico-politique tendant à
reg1r les activités économiques. L'institutionalisation de cet
~rdre de chose par la constltuti6n
d'organes internationaux /
supranationaux constitue des actes de nature juridico-politique
qu'il faut examiner en conséquence. Cës organes institutionnels'
qui irriguent le SEM
et- lIE ~roposent des solut~ons pour la
rémission des PVD méritent d'être à leur tour rappelés, du moins
quant à leur esprit. Les organismes internationaux versent dans
le productivisme. Ils font de l'efficacité quantitative leur
principe directeur. Ils sont l'émanation d'Etat par· delà leur
unité, ils constituent une totalité de diversité.A ce titre
ils sont le forlUn de compromis,lqenggt>ciations mais aussi de compromissims
.
.
\\

-
37 -
et de réserve" ce qui ,en- langage poli t~co-diplpmatiq!Je, a le même
sens que la dissimulation. Les mesures qu'ils prendront,reflèteront
cette existence, un modèle de répétitions. Il s'est établi un
- '-'-~_._---,--...~_.. ......-
.. . - .
certain académisme, ce l'u i du SEM, au 'cours du proc~essus de prise
-.
._---~
----~-
de décision. Toutes les organisations internationales y compris
"l'ONU et ses Institutions spécialisées jouent un rôle privilégié
dans le processus d'intégration fonctionnelle des pays de la
périphérie à ceux du centre" (1). Elles agissent en tant qu'appa-
reil idéologique fonctionnant au niveau transnational et visant
à présenter comme "normale" 'et à faire admettre cette intégration.
En raisonnant avec pragmatisme,il y a lieu de tenir compte que
tout programme international est perçu à travers ce cadre de pro-
. gression vers une intégration totale des PVD et en même temps la
satisfaction des objectifs d·'un $uper"marché. mondial"la répar-'
tition des pouvoirs de décision au sein des instances interna-
tionales revêtira le plus souvent cet esprit de rapport de force
en termes économiques.Il en sera ainsi de l'ordre monétaire inter-
national. Donc nous posons
que les décisions sont le résultat de
négociations et de rapport de force. A cet effet,elles ne sont
pas exemptes d'ambiguité et de contradictions internes. Toutes
les analyses d'ordre technique relatives à ces organisations
le sont avec l'idée d'une autonomie et d'une objectivité plu-
tôt mythiques. Par ailleuœ,nous butons sur l'information écono-
mique,(Z) .Or. toute informa tion cons ti tue un moyen de pouvoir.
L'information économique oscille entre la 'propagande et la réten-
tion. L'information diffusée àpartir de laquelle nous travaillons
est sélectionnée. Peut-elle être neutre 1 ~n tout cas il est
courant de voir des théories s'opposer fondamentalement sur
l'explication, la lecture et l'interprétation d'un même phénomène
économique. Contentons-nous de noter "ce qu'a d'ambigu, c'est-à-
dire à la fois de légitime et de mystificat~ur, la prédication
~eutraliste du discours scientifique.
(1) Les voies du Tiers-monde, Ouvrage collectif, Centre ri' Etude et de Coopération
'Intemationales~ MONTR'EAL, 1979 p. 26 CI, 27.
(2)
Elle garde une bonne dose de subjectivité.

- 38 -
SECTleN II : Le circuit de l'économie internatiional.e de crédit
-IC(1"
Cette ,Section se divise en t.rois ,Sous-~ections concernant
l'Economie de Crédit International: l'orthodoxie monétaire
et financière internationale (Sous-S~ction 1), le recyclage (Sous-
S.c..Çtion lI) art-iclqé aut9ur des banquesl~ous-Secttion111).
SOOS-SECTleNl : L'orthodoxie,rnQnétaire~et financière
Il se confirme avec lIE que les "prêts font les dépots"
dans une économie consommatrice de crédits. D'une manière géné-
rale nous survolerons les dispositions techniques (faragraphe 1)
avant d'accorder une réflexion au marché symbole des crédits
(paragraphe II)
PARAGRAPHE 1 : Les dispositions techniques
Les dispositions techniques portent sur la monnaie de crédit
,et, son support .théorique.
1) Sans faire d'analogie avec le passé, la période récente
n'en dégage pas moins de similitudes monétaires et financières.
La description des enchaînements et de l'évolution du système
monétaire aidera à mieux comprendre la période actuelle . Nous
comprendrons que le problème
qui se pose avec lIE n'est pas
celui d'une déf~nition optimale des taux de change mais l'instau-
ration d'un Système~A\\1onétaire ~nternational(SMI)sur.labasede la
refonte de celui qui a joué un rôle historique. L'évolution du SMI
n'a pas été que la mise en place d'un système
de crédit interna-
tional avantageux à des pays qui n'avaient pas à
se soucier de
leur Balance de Paiement au moins sur deux points(1):
leurs dettes ne leur ont été jamais effectivement présen-
tées à l'encaissement;
- ils pouvaient importer plus qu'ils n'exportaient et réa-
liser
des placements à l létrauger.
L'étalon-Or( lil,~ictionde l"étaloIlt"..Or) n'avait fait_:~IJ.'~n­
~éri~erles mécanismes ,des réglements internationaux existants
- la suprématie de la Livre Sterling - donc, de l'étalon Sterling.
Les accords de Bretton Woods se sont inspirés du même principe (2)
avec comme pivot le dollar . La compréhension de cette période
(1)
Il s'agit des USA.
(2) Wl "modèle" volontariste.
1

- 38 -
SECTI<l'l II : Le circuit de l'économie internatiional.e de crédit
'jC{1I~
Cette ,Section se divise en t.rois .Sous-~ections concernant
l'Economie de Crédit International: l'orthodoxie monétaire
et financière internationale (Sous-Sl2ction 1) , l e recyclage (Sous-
s..~.Çtion 11) art.icu.lé aut9ur des banquesl~ous-Secttion,JII).
SŒJS-SECTI<l'l1
: L'orthodoxie m<méfaire'et financière
Il se confirme avec l'E que les "prêts font les dépôts"
dans une économie consommatrice de crédits. n'une manlere géné-
rale nous survolerons les dispositions techniques (faragraphe 1)
avant d'accorder une réflexion au marché symbole des crédits
(paragraphe II)
PARAGRAPHE 1 : Les dispositions techniques
Les dispositions techniques portent sur la monnaie de crédit
,et son support ,théorique. ,
1) Sans faire d'analogie avec le passé, la période récente
n'en dégage pas moins de similitudes monétaires et financières.
La description des enchaînements et de l'évolution du système
monétaire aidera à mieux comprendre la période actuelle . Nous
comprendrons que le problème
qui se pose avec l'E n'est pas
celui d'une déf~nition optimale des taux de change mais l'instau-
ra tion d'un Sys tème ~lt1oné taire ~n terna tional (SMI) sur.la base de la
refonte de celui qui a joué un rôle historique. L'évolution du SMI
n'a pas été que la mise en place d'un système
de crédit interna-
tional avantageux à des pays qui n'avaient pas à
se soucier de
leur Balance de Paiement au moins sur deux points(i):
leurs dettes ne leur ont été jamais effectivement présen-
tées à l'encaissement;
- ils pouvaient importer plus qu'ils n'exportaient et réa-
liser
des placem~ntsà 'l;étrange~
L' é talon- Or( ll;l,:,f iction -de 1 "é taloIlt'.Or) ~'avait fai t,:~tJ,'.~J;l­
~éri~e~les mécanismes des réglements internationaux existants
- la suprématie de la Livre Sterling - donc, de l'étalon Sterling.
Les accords de Bretton Woods se sont inspirés du même principe (2)
avec comme pivot le dollar . La compréhension de cette période
(1)
Il s'agit des USA.
(2) un "modèle" volontariste.
1

'.
- 39 -
nous est utile à plus d'un titre. Ce régime reposait sur la
confiance accordée parallèlement à l'or, à des devises converti-
bles ( Livres Sterling et Dollar américain) comme moyens de
paiements ultimes, d'où l'apparition d'un polycentrisme monétaire
où deux monnaies se disputent la primauté.
Cette référence des monnaies n'a
eu qu'un contenu théorique,
seul comptaient lea relations'des monnaies entre elles; Ert"fait
l'objectif recherché d'une stabilité à long terme des taux de
change n'a guère été respecté et les parités ont été
fréquemment
modifiées. Le SMI est apparu à la fois comme un constat et un
enjeu, un théâtr$ où se jouent les affrontements et les rivalités.
Il est, dans ses règles, à tout moment, le bilan de rapport de
forces politico-économiques à l'échelle internationale, et dans
son fonctionnement, l'une des armes utilisées par l'économie
dominante
pour perpéwer sa situation. A ce titre il est l'un des
lieux
d'éclosion privilégiés les plus tangibles entre
l'inter-
nationalisation économique et la persistance du nationalisme
monétaire. Pre~ons deux exemples pour illustrer notre propos (1)
a)- Üious savons que le sys tème de Bre t ton Woods a "eté le triom-
,
.
phe d'une
nation aspirant à une expansion et à un rôle inter-
national plus vaste, les USA face à la conception d'une puissance
déclinante, la Grande Bretagne.
Au sortir de la guerre la montée
en. puissance' des uSÀ se. conf~rmc' _~lbrs"~~~~les autres économies
r'
' :
-
1
, , : •• - - .
S:i é laienb· rela ti vement' affaiblies.
' '.;
b} Nous savons que le capital
est un tout . Mais la mise en
valeur
des capitaux autonomes individuels exige des spécialisa-
tions et des hétérogénéités d'où découlent des divergences d'inté-
~êt.Par exemple, le capital industriel recherche une facilité de
crédit au risque de nourrir l'inflation. Au contraire le capital
financier dont les principaux avoirs ( dép~ts) sont faits de
signes non indexés sur les prix est très
sensible à l'inflation.
En conséquence l'Etat doit
opérer un arbitrage dans cette lutte
entre les capitaux productif "et financier ~n pratiquant une
politique soit inflationniste soit déflationniste.
En bref, le SMI n'est que
le~sourd travail~ des rivalités
économiques et politiques des pays développés. P. Pascal Ion nous
(1) Si vague soit-il ce rappel est nécessaire pour la suite de notre travail.
1

-
40 -
en tait un excellent portrait(l). Pascallon cherche à percer
le vocabulaire secret des experts, les babillages théoriques
qui favorisent. les mythes, paralysent le profane. Son analyse
permet d'élucider les réalités politiques effectives, les anta-
gonismes des pensées de courant économique, les arguties tech-
niques, la valse des pari tés ... (; tc. Aj ou tons que le SMI organise
l'espace économique mondial à travers les institutions monétai-
res et fina;cières(fMI, ... )qui l'incarnent selon sa doctrine
économique. Ce double clivage spatial et idéologique est essen-
tiel dans les actions de financement international.
2) Les accords et décisions internationaux s'inspirent d'une
idéologie de restauration des puissances et l'hypothèse fonda~­
mentale du SEM-jeu des forces du marché dans un contexte de liber-
té maximum- était la doctrine libérale du marché'. Nous pouvons
résumer cette doctrine en trois piliers : avantages comparatifs,
monétari~me, rôle prépondérant de l'entreprise privée. Dans une
telle optique- le privilège de l'expérience· ·nous permet une
vérification- les problèmes essentiels résident dans·la recherche
du libre échange universel et la création d'institutions de
soutien. Ces objectifs se situent dans la ligne de la période
idéologique des années da~l' après~guerrede déterritorialisation
du système productif et de promotion des échanges commerciaux
en ce qui concerne la période contemporaine. Les problèmes mo-
nétaires et ·financiers internationaux ne se posent pas dans
des
espaces économiques homogènes. Les, impératifs commerciaux des ED,
et.l~ capitalisme en" généra~.souhaitent une SEI favorabletparfois
incompatible avec les impératifs de péveloppement des PVD. Ces
~ motivations profondes permettent d'appréhender en grande partie
l'E. Chemin faisant notre thèse est de montrer que lIE est
bien lié à des problèmes "réels" de flux de marchandises et de
services .
Nous constatons que lIE en absolu n'est qu'un thème sim-
plificateur qui couvre en réalité des questions fondamentales
très diverses. Nous devons concevoir les mécanismes ci-dessous
(1)
P. PASCALLON, le système monétaire international, théorie et réalité, les
éditions de l'épargne, Paris, 11982
1

-
41
-
comme le socle de Politiques Economiques qui traduisent des
préférences de structures d'idéologie et de moyens. Dans le
SMI contemporain, celui qui existe empiriquement, le dollar
joue le rôle
de la pièce maîtresse. Le dollar bénéficie de
son appareil industriel mais également de son réseau bancaire
et financier international. C'est par rapport à lui que gravi-
tent
les opérations de prêts en eurodevises dont nous allons
montrer, grâcë à un exemple à caractère di9actique, les méca-
nismes les plus nécessaires pour notre objet. (1)
PARAGRAPHE II : Le marché des eurodevises
Le marché des eurodevises à joué un rôle particulier dans
lIE. Trois points impriment à ce marché son importance: sa natu-
re, sa capacité de financement, ses opérations.
1) Deux principes fondamentaux du droit international for-
mel d'une part, et de la multinationalisation bancaire d'autre
part guident les opérations de crédits internationaux. Fixons-
nous en mémoire les principes juridiques .suivants :
- ~out Etat est lié par ~e principe de souveraineté terri-
toriale, ainsi dans le domaine financier, l'Etat ne peut -doit-
exercer en théorie son autorité et sa responsabilité au-delà des
frontières, par contre il peut- doit - soumettre aux mêmes régIes
l'ensemble de ses résidents;
-.tout Etat peut - a le droit - d'accorder le privilège
de ttextrater~itorialité sinon aux personnes du moins'aux acti-
vités étrangères.
En vertu de ces principes nous pouvons qualifier le marché
de l'eurodevise de centre financier "off-shore" en le distinguant
des autres places bancaires"bff shore" plus spécifiques. Nous
dirons d'eurodevise toute monnaie enregistrée sur les comptes
d'une banque située hors du territoire national de cette monnaie.
plus précisément un dollar en France est une devise, il devient
eurodevise et concrètement eurodollar dès lors qu'il s'inscrit
sur les comptes d'une banque française ou allemande. Cette
banque devient alors eurobanque puisqu'elle est entrée dans le
circuit du marché de l'eurodevise. Comme toute monnaie, l'euro-
devise sert à des transactions commerciales, financières; fait
(1) En plus détails cf. P. PRISSBRP'les Euro-marchés" Revue d'Economie eU de gestim
1 A E , Nice, 1976, Décembre N°9.
./ ·'1··

42 -
l'objet ded'pôts, de cr'dits (eurocr'dits) "et d'op'rations inter-
bancaires (des op'rations simplement
s~ripturales).
Prenons un exemple : une entreprise française (F) reçoit
d'une banque new-yorkaise (N) 1000 dollars US en ràglement de ses
exportations. En les faisant transférer à une banque française
(la BNP), elle cr'e un d'pôt de 1000 eurodollars 'ventuellement
disponibles pour un eurocr'dit. En visualisant, nous aurons les
trois bilans suivants :
1) avant transfert
2) apràs transfert (bilans A et B)
N
N
BNP
d'pôt F :0
cr'ances
d'pôt F 1000-;':
compte de
sur N
d'pôt F
BNP 1000'('
,1000~(' 100d':'
*en dollars us
Bilan A
Bilan B
En appliquant les m'canismes essentiels qui r'gissent la
,
logique bancaire, tenter de restreindre les transferts de fonds
vers les banques concurrantes, notamment,
la banque new-yorkaise
doit adopter une strat'gie qui per~ette à ses 1000 dollars us de
rester dans un compte qu'elle gàre. C'est là une source plausible
et possible de la d'localisation bancaire.
A ce stade de notre r'flexion et pour "coller" à notre sujet
imaginons un sc'nario. Supposons d'abord que ces 1000 dollars us
stimulent un eurocr'dit d'un montant 'quivalent. Ensuite, ces 1000
"eurocr'dits" sont prêt's en France. Enfin;
40% du ràglement sont
d'pos's dans une eurobanque (la BNP). De ce sc'~ario~, nous d'dui-
rons que les 1000 eurodollars ont engendr' 400 nouveaux d'pôts en
eurodollars. L'eurobanque, en l'occurence se trouve en mesure
d'octroyer 400 d'eurocr'dits suppl'mentaires. Le processus peut
continuer.
Les chiffres utilis's sont arbitraires mais n'enlàvent rien
au r'alisme du raisonnement. De même, nous
pouvons 'tendre le
champ des acteurs et considérer que le Sy'st'ème 3nncaire tout entier

- 43 -
Serve d'unité à l'analyse. Cet exemple à caractère didactique vise
à montrer un des mécanismes de multinationalisation du Système
Bancaire. Tous les phénomènes évoqués ci-dessus, multiplication
des crédits, circulation des dépôts sont transportables à tout
circuit bancaire y compris les marchés bancaires "off shore".
2) L'euromarché détient une grande capacité de mobilisation
de fonds et de financement. La formule des eurocrédits est souple
et les-clauses de contra ts négociables, d'où une rela tive et 'réelle
accessibilité pour les PVO quasiment exclus des autres grands
marchés financiers. L'euromarché doit sa nature à une réglementa-
tion plus libérale. C'est par exemple la possibilité d'échapper à
certaines contraintes telles que les réserves obligatoires, l'en-
cadrement du crédit, le prélèvement fiscal. Cet amas d'avantages
expliquent en partie la bonne rémunération des dépôts et l'attrait
que l'euromarché peut présenter pour les pétrodollars. Ce dévêlop-
pemen t des marché'~" finan.ciEL8 allai t de paj.r avec celui de :_.1 a . ,_-
. de t te des PVO'.
Récapitulons. Sous le terme d'euromarché nous désignons
les opérations de prêts et emprunts effectuéffien une monnaie
autre que celle d'un des opérateurs. Ces opérations portent sur
les monnaies internationales: le dqllar us, détenu hors des USA
par des non résidents {eurodollar~1 le D~utsch-mark ,,, le Franc.,.. etc,
détenus par des· non résidents hors des pays d' émission \\eurodevise~.
,
L'accent est mis sur des financements internationaux )iés à des
opérations de commerce international et qui sont montés sur le
marché financier international. Sur ce marché (euromarché) se
~réalisent des opérations triangulaires. Les eurobanques collectent
des fonds auprès de particuliers, d'entreprises, d'institutions,
financières officielles et de Banques çentrales. Elles affectent'
en toute liberté sous forme de prêts ces dépôts à des entreprises,
organismes financiers, Banques Centrales qui ont un besoin de
financement. Tels sont les traits marquants de ce marché où se
déroulaient deux types d'opérations financières: l'euro-obligation
- une obligation en eurodevises placées simultanément dans plu-
sieurs pays - et l'eurocrédit qui constitue le principal contact
des PVO, donc l'une des principales sources de financement des
PVO sur une place financière .
1

- 44 -
Les eurodevises circulent librement au gré des perspectives
monétaires du moment. Ainsi, l'inconvertibilité du dollar us empê-
chant l'absorption de's eurodollars accentue les mouvements et rend
impossible le pilotage de l'économie mondiale. Elles entr~nt en con-
tradiction avec le rôle original du FMI censé (~'assurer l'ordre mo-
nétaire (réglementation), créer un monde économique monopolaire. Le
fonctionnement de ce marché semble répondre aux lois de l'intérêt
du capitaliste isolé. La charnière de ce système euromarché est le
dollar, d'où notre attention toute particulière portée à cette devise.
Pour des raisons pratiques, nous nous intéressons à une période essen-
tielle de lIE des PVD, la période 1973-1980. Sur la base de ces deux
remarques nous rappellerons ce qu'est la cristallisation de l'euro-
marché grâce au recyclage des pétrodollars et des eurodollars.
Les chiffres dont nous allons nous servir ont pu évoluer, ils
sont indicatifs et il suffirait d'une réactualisation pour qu'ils
expriment la réalité du phénomène que nous cherchons à expliquer.
Quant au choix de la période, il a son origine dans le fait que les
mouvements des capitaux ont exercé un effet décisif dans le proces-
sus de la restructuration de la ~ette des PVD~au cours de cettepériode.
SOOS-SECTlOO II
Le circuit transnational du dollar
La Sous-Section II sera scindée en deux paragraphes: l'af-
firmation de la dimension internationale du dollar us (Paragraphe 1)
et son rôle monétaire ou financière accr~ (~aragraphe II).
.,,
PARAGRAPHE 1 : Une transnationalisation affirmée
1) Toute monnaie est une relation dette-créance (avoirs-
engagements) ... Le dollar devient international lorsqu'il sort des
USA ... Mais concrètement il n'en sort jamais vu qu'il se trouve
toujours être une dette du système bancaire us,quelle que soit la
forme sous laquelle il est "sorti":cession, prêt, don. Il s'inscrit
au passif du bilan d'une banque us. Nous dirons qu'il s'agit d'un
simple transfert de proptiété du dollar qui de nationale devient
étrangère. A cette occasion, il y a une création de monnaie inter-
nationale (le dollar est devenu une monnaie internationale) par les
USA. Nous tirons de cette opération deux effets immédiats liés
- une hausse du stock des liquidités internationales;

- 45 -
- une hausse des réserves de change de tel ou tel pays.
Une digression(utile)dans la théorie économique nous
autorise à avancer que, au niveau de la création monétaire
internationale la dichotomie monde réel/ monde monétaire
s'estompe. Nous poursuivons en avançant que cette modalité
de création monétaire se précise sur deux points importants:
- il apparaît que la création monétaire a comme instigateur
l'économie us considérée dans sa totalité et non pas le système
bancaire us seulement;
-,Le processus de création monétaire s'amorce dès qu'une
transaction prend naissance entre les USA et le "Reste du Monde"
et non pas seulement à l'occasion d'une opération réalisée exclu-
sivement par le système bancaire us avec l'extérieur.
2) Le dollar us peut faire l'objet de deux utilisations dans
les transac tions USY"Res te du Monde',1~:
- destructuration de dollar,
monnaie internationale et une
disparition des engagements us envers le"Res te du Monde '.'chaque
fois que ce dernier transfère ces dollars aux USA sous une forme
ou une autre: achats de biens et de services, dépôts aux USA; nous
pouvons souligner qQe le volume de monnaies intërnationales, en
dollar initial se réduit d'autant du montant de ce transfert;'
- le "Reste du Monde".subsistue à un dollar à vue une créance
productrice d'intérêt en prêtant aux USA;~les engagements us
liquides, sont transformés en engagements non liquides; il n'y
a pas de destruction de monnaie internationale.
la création monétaire initiale par les USA se double d'une
transformation. Le retour du dollar n'est que provisoire, le
temps que la créance arrive à son terme. Ceci est capital puis-
que la' tendance jusqu'en 1973 était que les résidents US attirés
par des taux d'intérêt élevés investissaient sur l'euromarché
et les Eurobanques rapatriaient ces dépôts aux USA, ce qui entraî-
nait une variation simultanée des créances et des engagements us.
De même ces banqueb u~ empruntaient, à court terme sur l'euromar-
ché et prêtaient à long terme à ce marché ou aux PVD. Ce pôle
d'intermédiation des banques usse vérifiaient par la multipli-
cation de leurs filiales et le volume de leurs créances sur les
PVD. r·1ais· "ce n'ès t pas seulement les banques us qui me t ten t des
dollamà la dispos i tion du Res te du Monde, c' es t l'économie mr-,
1

- 46 -
toute entière [elle le fait par le prêt ou en réglant en dollars
S.C~J.En un mot les contreparties de la création monétaire inter-
nationale sont les importations et les transferts aussi bien que
les crédits accordés par les USA"(l).
La création d'un marché monétaire du dollar en dehors des
USA(euromarché du dollar ou eurodollar)pour répondre aux besoins
des transactions commerciales(environ un tiers du commerce mondial
et libellé en dollars us)pose bien le conflit d'intérêt entre
les diverses fractions du capital. Elle apparaît comme un détour-
nement de marché au détriment
des banques us qui, pour ne pas
perdre une clientèle(déposants et emprunteurs)sont obligées de
con$tituer des filiales en Europe. Les banques us jouent en quel-
que sorte le rôle d'une Banque Centrale à l'égard du système
eurobancaire en dollars. En sens inverse elles peuvent absorber
une partie de ressources en dollars des eurodevises en se portant
emprunteuses sur le marché interbancaire. Car un des intérêts du
marché des eurodevises réside dans la possibilité que la clien-
tèle a de déposer ou d'obtenir des devises étrangères sans
s'adresser à une banque localisée dans le pays où la devise dési-
rée circule légalement. Cette possibilité est d'une grande portée
pour les banques soumises à des contraintes réglementaires dans
leur pays d'origine(2).
PARAGRAPHE II : Une fonction monétaire et financière-accrue
Le rôle du dollar est double:un rôle hégémonique sur l'euro-
marché et un facteur de crédits.
l)La prédominance du dollar sur le SEM conduit à s'inter-
roger sur les conditions de la mise à la disposition du monde des
dollars us(création et transformation). La mobilisation de ces
dollars est assurée à partir de deux sources: le marché de l'euro-
devise(eurodollar)et les USA. Ces deux sources reposent sur
l'unité du marché monétaire du dollar autrement dit et en dernière
instance sur la capacité du système bancaire et des Autorités
(1)
M. LELAR T, le dollar monnaie internationale••• Editions Albatros, Paris 1975 p.121.
(2)
cf. Politique de restriction de crédit ou la Réglementation us sur les sorties de
capitaux (en 1963) et ro1 émlutim
1

- 47 -
(nous avions retenu l'ensemble de l'êconomie us) à generer et
à~êtruire~ces dollars. L'asymêtrie des USA avec le Reste du
Monde dans les REl et particuli~rement financi~re a survêcu
au Syst~me de Bretton Woods (1). C'est dans l'êvolution conjonc-
turelle de l' êconomie us qu'il f au t suivre le circui t du dollar.
Globalement, iln'y a pas de fuite hors du marchê de l'eurodollar.
Le bouclage du circuit du dollar s'effectue aupr~s des Banques
Centrales obligêes de dêtenir en rêserve des dollars. L'endet-
tement priv€
~t la dêtention publique tr~s large des crêances
font tomber l'idêe d'un Syst~me.financier privê (autonome par rap-
port aux gouvernements) et accrêditer l'idêe que les pouvoirs
publics sont le support de cette activitê internationale du dollar.
Le syst~me bancaire us satisfait aux emprunts extêrieurs en dollars
mais ces dollars "internationaux" crêês
à cette fin ne se résorbent
ni dans l'achat d'actifs us ni dans les dêpôts en banque. Ils
financent par achat de Bons de Trêsor le dêficit du Budget us ou
l'implantation de firmes us à l'€tranger.
Nous avons soulignê à
l'instant que les dêpôts des rêserves de change des institutions
monêtaires officielles formaient une source de drainage important
des dollars. Ce recyclage des rêserves des ~nstituts d'Emission
contribue à l'adaptation du marchê face à la demande de crêdits.
En vertu des accords, les Banques soutenaient dêjà le do1lar.
Voici qu'elles sont investies à nouveau d'une fonction de rêgula-
tion et de limitation. Elles se sont abstenues par exemple d'effec-
tuer des placements sur le marchê des devises. Par cette mesure,
le SMI cherchait à êviter que les dollars achetês par une Banq~e
Centrale à un dêtenteur priv€
ne soient remis en circulation etsou-
tien~ent le dêveloppement du crêdit. Cette mesure a êtê concr~­
tement prêconisêe et appliquêe par les Banques Centrales europê-
ennes en 1971. Cette politique de restriction de liquiditê n'a
pas êtê suivie de l'effet escomptê si bien qu'en 1974, le SEM se
trouva en situation de surliquiditê. Ainsi, la permanence de la
place prêpondêrante du dollar dans le SMI est une constante-. Le
schêma ci-dessous rend bien compte de ee que nous venons de dê-
crire.
(1) cf. notamment sur cette question, M. AGLIETIt '''Rôle du dollar et hégémonie
financière des USA "Economie et Statistique, N°97, Février 19,78.

SCHEMA' l ,.'
RELATION DOLLAR US ET EURODEVISES
Cr.éance5: en ..dollars
Prêts bancaires
Pays à besoin de
U.S.A.
' -
7 '
financement
Dettes en dollars
en dollars us
Det-tes
en .
1
dollars us
.
Règlement en dollars
Bons du Trésor
Certificat de dépSts
en dollars
en dollars
f
Dettes en euro-
Change en
devises
eurodevisês
Pays européens
~
Pays à capacité
dollars
de financement
Créances
-Créances !sn-dollar :;
en eurodevises
.j::o
00

-
49 -
a) Pour simplifier, nous n'avons pas tenu compte des transferts
directs qui peuvent relier les pays à capacit~ de financement aux
USA. C'est ce que nous avons voulu essentiellement montrer l'arti-
culation circuit
du dollar/espace eurodevise et de ce fait, il
fallait faire transiter les dollars d~tenus par les pays non euro-
p~ens à traverLle march~ des euromonnaies. Cette pr~cision appor-
t~e, ajoutons ceci.
b) Les monnaies dites fortes ne seront tout au plus qu'un appen-
dice' de monnaie internatioliale par r~pport au dollar us. Elle in-
terdit aux autres monnaies de constituer un "système" analogue à
~celui du dollar us. Leur d~veloppement - leur circulation - quand
-,'
,
il n'est pas. contrôlé est simplement greff~ sur celui du dollar us.
C'est donc en r~f~rence à l'~conomie us qu'il faut percevoir le
SM! et l'E confirme ce point de vue.
(1)
c) Les flèches indiquent les flux de capitaux nets: règlements,
change. Les op~rations de change, de dolars en eurodevises auprès
des Banques Centrales ont pour contrepartie l'~mission de monnaies
nationales respectives (Franc français, Yen ... ) les BC placent
en Bons du Tr~sor us-cr~ances en dollars - les dollars acquis. Ce
mouvement ~quivaut à des engagements publics des USA - dettes en
dollars - Ce "retour" achève le bouclage du circuit dollar initi~
par les prêts du Système Bancaire us-cr~ances en dollars (n. Nous
apercevons que le financement de l'activit~ ~conomique y compris
donc les prêts publics constitue la cl~ de voûte du système global
mon~taire et financier international. Peu importe, la plasticit~
des ajustements financiers, leur flexibilit~ se fonde sur une
m~canique de relations mon~taires et financières complexe qui se
d~veloppe~ à partir d'une monnaie nationale dont l'h~g~monisme est
(1) Par Wle opération de création et de transfert de pouvoir d'achat, revitaliser et
redynamiser l'Economie Mondiale.
(2)
Cette opération de réinjection met en m6uvement 'des ensembles non homogènes
,,
-: ; , (système bancaire et productif face aux PVI}
1

- 50 -
indiscutable et indiscuté. A partir de ces développements, il
est possible d'identifier la double activité des USA: activité
monétaire (création) et activité financière (intermédiation). Ils
se présentent face au "Reste du Monde" sous trois angles: Institut
d'émisssion et Emprunteur à court terme et Prêteur à long terme
c'est à dire un rôle de transformation de monnaie. Cette fonction
de prêteur à long terme et d'emprunteur à court terme mérite un
intérêt par~iculier ·pour l'E. De nos jours on avance que les USA
financent leur déficit budgétaire et leur Balance des Paiements
grâce à une politique monétariste qui facilite l'emprunt de dollars
hors USA.
Les USA apparaissent comme une banque et se comportent en
tant que telle. Le passif est formé de dépôts à terme plus que de
d~pôts à ·vue. Au contraire des dettes (à court terme), les créan-
ces (à long terme) leur confèrent, au-delà des attributs du droit
de créances, un véritable droit de propriété. Il peut nous être
rappelé que certaines dettes (Bons du Trésor, investissement de
portefeuille)sont à long terme, c'est exact. En revanche ces cré-
ancesnedonnent à leur titulaire qu'un simple et lointain droit
de créances. Nous observons que cette remarque n'enlève en rien
à la justesse de notre analyse. Nous avons vu qu'avec leur faculté
de création monétaire les USA disposent de la capacité de trans-
formation financière, à savoir la collecte de l'épargne et le
financement de l'investissement à l'étranger. Le pouvoir économi-
que international des USA ne provient pas uniquement de la domina-
t~on du dollar mais du fonctionnement du système économique entier,
~ pr€cisément
d'un système économique capitaliste: dons, transferts
divers, doivent à la lumière de cette idée et de ce que nous évo-
quionsen introduction, être rangés dans les batteries des éléments
de compensation poli tico -économiqu~s,.Même en acceptant de les qua-
lifier d'investissements il serait naîf de ne pas voir en eux des
moyens pour permettre à leur auteur de garder (acquérir) des
rentes de situation. Pour les USA cela leur assure les fonctions
conjointes d'Institut d'émission et d'intermédiation financière,
d'où l'émergence d'un véri table droi t de "seigneuriage'tl.).
(1) -ALq.el s'attacimt droits et autorité nuis mTl'JTD:lt des .o1:iig.rtims

-
51 -
Ce facteur' macroéconomique ne suffit pas à expliquer
l'orientation de l'euromarché et ses conséquences au cours de
ces quinze dernières années. Lors du premier choc pétrolier les
eurobanques se trouvaient en position privilégiée pour effectuer
leur activité d'intermédiation financière par le recyclage des
revenus pétroliers. Deux arguments peuvent être avancés:
- satisjaire les déposants qui préférent placer leurs revenus
à court terme;
- répondre aux besoins des emprunteurs confrontés subitement
à une facture financière externe en forte progression.
2) Ainsi les banques désabusées par l'aggravation du déficit
américain., une faiblesse de la demande intérieure desED poursui-
virent l'expansion des crédits bancaires internationaux en direc-
tion -ô aubaine- des PVD. "Cette permissivité avait, vers le milieu
de 1979, réduit les marges bancaires à des niveaux permettant dif-
ficilem~nt
de constituer des provisions pour les pertes éventuel-
les"(l). Le recyclage des excédents du second choc pétrolier de
1979 s'amorçait différemment par rapport au premier: le volume
de la dette et le poids du service des PVD envers les marchés pri-
vés présageaient déjà de la crise de l'E. Récapitulons: dès 1974
le SEM était en situation objective d'endettement potentiel pour
les PVD. Le phénomène du recyclage des pétrodollars va accentuer
cet état de façon subtile. En effet le recyclage est, un processus
par lequel le système bancaire international recueille les pétro-
dollars oisifs des pays exportateurs de pétrole pour les réinjec-
ter dans la SEI. Il s'agit donc d'une opér~tionde création et de
~ transfert de pouvoir. d'achat pour revitaliser l'activité économi-
que internationale. Cet objectif de redynamisation de l'économie
mondiale apparaît constante dans l'examen d~ l'E des PVD. Le recy-
clage des pétrodollars a mis en mouvement deux ensembles non ho-
mogènes: d'un côté le marché international des capitaux c'est à
dire la communauté bancaire internationale avec l'émergence de
nouvelles places financières, c'est le cas pour Bahrein, d'un
autre côté les pays producteurs de pétrole où voisinent des pour-
voyeurs et des emprunteurs de fonds. Si nous considérons l'arti-
culation des faits saillants du SEM durant ces dix dernières an~
nées, en ce qui nous concerne, le pétrole et le Commerce Mondial,
(1) Revue Banque 405 , p~ 414.

- 52 -
nous pouvons faire un rapprochement avec LiE actuel des PVD y
compris ceux qui sont membres de l'OPEP. Soit le schéma suivant:
SCHBMA.!2: ;Esquisse des courants Commerciaux et financiers
(1974-1978)
...
".- ~----------ï------------------------1
1
PI
.....
".-
. ,
8<
i
1
1
1
l~
1
1
......
1
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tr
1
~
J~
0.
L
1
.---.
. '
' "
- , '
.
Légende ::
PI Pays Industriatisés
______'
) Ftux commerciaux '
PB Pays ·SociaUstes:
,~
_________ ) Ftux financiers
,',
M~ Marché ·l!0ndiat ..
Source' Extrait des "cahiers Français" (10-12) 1980 la documen-
tation Française, diverses pages.
Cette période (1974-1978) est caractérisée par l'effritement
du surplus pétrolier alors que globalement les PI ont rétabli
leur équilibre par une forte progression de leurs exportations
(~rix et volume en direction de tous les autres pays spécialement
l'OPEP et les PS qui disposaient d'un pouvoir d'achat. Le schéma
montre que les transactions se sont soldées par un "transfert" ou
"report" du déficit pétrolier des PI sur les PS et les PVD. Cette
triple évolution doit être constamment rappe~lée pour l'étude de
LiE d'autant qu'à cette époque l'hétérogénéité de l'OPEP se faisait
remarquer par l'origine et l'emploi des pétrodollars. Si l'Arabie
Saoudite, le Koweit, les E.A.U., le Quatar, la Lybie, l'Iran, l'Irak
passaient pour des pays à excédents, l'Algérie, le Vénézuela,
l'Indonésie, l'Equateur et le Nigéria étaient déficitaires. Pourtant
dans les deux catégories - pays excédentaires et pays déficitaires -
nous trouvons des PVD "dynamiques". Nous allons maintenant compléter
les mécanismes du Commerce International décrit ci-dessus par un
aperçu indicatif du recyclage des pétrodollars en flux annuels
à
l'aide du schéma suivant.
1

~
SCHEMA 3 : Recyclage des pétrodollars
,
Dépôts bancaires
OPEP
PVD
PAYS SOCIALISTES
par groupe de
oavs
ANNEES
1976
1977
1978
1976
1977
1978
1976
1977
1978
MONTANT+
12,4 13,4
5,9
12,7
12,2
16,0
0,6
0,2
2,3
1
BANQUES
r
PEPOTS BANCA~
OPEP
PVD
PAYS SOCIALISTE
PAR GROUPES DE PAY~
ANNEES
1976 1977 .1978
1976
1977
1978 1976 1977
1978
MONTANTt
9,8 11,3 . 18,1
17,9
11,1
24,7
7,4
4,1
9,3
\\JI
. .
terl JTiIJiards
de doHors us
l.loJ
Source: BRI rapporté par C.F op.cit. p.47

- 54 -
Ce schéma décrivant les canaux de l'interméditation financière
plus précisément le recyclage des pétrodollars par le système.bancaire
international tend à démontrer que tous les pays se sont portés sur
ce marché. L'OPEP apparait comme pourvoyeur brut. Jusqu'en 1977,
l'OPEP était un déposant net et en 1978 la situation s'est retournée
et l'organisation est devenue un emprunteur net. En ce qui concerne
les PVD tradittonnellement emprunteurs ils conservent cette position.
Mais il faut se souvenir que les PVD disposaient en guise d'Aide et de
prêts des capitaux au-delà de leurs besoins de financements et ils
ont dû replacer leurs "excédents" en dollar sur le marché. Deux· obser-
vations sont à noter: l'accroissement du rôle du dollar en tant que
monnaie de réserve et la surliquidité de l'euromarché.
Une preuve: "le mois dernier encore l'Inde [ un NPI, S.C.]
q~i,compte parmi les pays les plus pauvres du monde, a obtenu
un.
prêt
à sept ans à un taux supérieur à 1% seulement du LIBOR
(London Interbank Offered Rate). Non seulement le taux d'intérêt était
du même genre que ceux que l'on accorde d'ordinaire à des pays'comme
l'Allemagne, mais encore l'échéance était de deux ans super1eure
à ce qui se pratique habituellement dans les milieux bancaires"(l).
D'autres PVD ont lancé avec bonheur des emprunts. Cette observation
ne doit pas nous faire oublier que les PI empruntent à des taux
privilégiés(2) et que la "surliquidité" ne peut être retenue comme
seul facteur de l' E devailt des milliards qui ne demandept qu'à être
empruntés.Des pressions politiques sur les gouvernements, une structure
des échanges in terna tionaux de plus en plus désaxée sembl~t.être des
contrai~tes que le SEM a voulu concilier. L'origine·de liE doit être
rècherchée, en partie dans cette approche historico-structurelle des
eurodollars qui pour les pétrodollarsse concrétise dans l'enchaînement
ci-après.
(l) Cahiers "Tronçais (10-12) op. cit. p. 48
(2) La création par les pays membres de l'OCDE du Soutien Financier constitue une
"riposte" occidentale face au Cartel du pétrole et un bras financier de l'OCDE et
collecteur de fonds sur l'euromarché, donc une certaine fonction de régulation.

- 56 -
Le processus permet de voir
les fonctions essentiellement
'remplies par le recyclage: la similitude avec celles du dollar
y apparaît dans la confrontation triangulaire : pays excédentai~
res, pays à besoins de financement, agents d'intermédiation finan-
cière (arbitre). Les grands bénéficiaires ont été les pays pétro~~
liers à première vue, qui~non content
de profiter des crédits
commerciaux, ont trouvé des placements lucratifs sans risque. te
,œuxième groupe de pays bénéf iciaires~ les PI y on t trouvé' àébdu- _
chés et capitaux. Pour les PVD c'était le prélude à la débâcle'
économique et financière. Dans l'ensemble quant on int~oduit le
phénomène du multiplicateur de crédit examiné dans l'analyse de
l'eurodollar, on constate que l'OPEP a joué un rôle important dans
le développement de l'eurocrédit, le financement du SEMi~et la re-
constitution d'un système de crédit
international
fortement soutenu.
Celui-ci a nourri en la développant
l'offre de crédit international.
1) La convergence entre le pétrodollar et l'eurodollar est
démontrée. Le développement des eurodevises et des eurodollars
surtout
correspond à une privatisation des monnaies - les euro-
devises détenues par le secteur privé - et la transnationalisation
des entreprises des PI et la multinationalisation subséquente du
système bancaire. Quant au pétrodollar c'est-à-dire les revenus
pétroliers, ils
ont
entraîné un transfert de ressources financières
au profit des PI. Ils encouragent l'hégémonie du dollar. en tant
qu'étalon pur et simple. L'importance de ce transfert de ressources
doit être relativisée car (reportons nous au schéma du commerce
mondial) la croissance des importations et des investissements des
pays pétroliers d'une part, la hausse des prix des produits indus-
triels d'autre part ont
nettement réduit ces flux financiers. A
cela il faut ajouter la réplique des PI: économie d'énergie, créa-
tion de l'Agence Internationale de l'Energie par les pays membres
de l'OCDE.
En dépit d'une incidence minoréedeux aspects distincts donnent
au recyclage une responsabili té non négligeable dans l' E: le )L:e~y:i-..:~'c
clage primaire et le recyclage secondaire. Le premier exprime le
retour des revenus pétroliers vers les institutions financières
publiques et privées des PI sous des formes différentes. Il s'agit,

- 57 -
sur le bilan des eurobanques de l' ac tif à court terme soi t en :-.:.'": . ----
monnaie nationale du pays de placements soit en eurodevises. Le
recyclage secondaire est l'allocation des revenus pétroliers par
les institutions financières des PI bénéficiaires du recyclage
primaire sous forme de prêœ à court, moyen et long terme, publics
ou privés aux conditions du marché. Ce recyclage particulièrement
lucratif conformément au système économique capitaliste et . à la
situation intern~tionale de l'époque(l) est essentiellement l'oeuvre
d'institutions financières privées(2). Cette importance de l'inter-
méditation financière privée effectuée aux conditions du marché et
selon ses cri tères ( sécuri té et· rental;>ilité) a chargé les PVD d'une
dette ainsi que d'un service de la dette qui RoussenL.leUl:iétat - -au
niveau maximum. De là à f~~rou~èr' aujourd'hui les PVD avec une/situa-
tion d'E international privé élevé il y a qu'une sommaire analyse
dont nous nous faisons l'économie en; rappelant qu'il s'agit d'une
mise en valeur dans le cadre du mode de production capitaliste.
1
La vision macroéconomique qui R9se le marché-de l'e~rodetlar
~tpar extension de l'eurodevise c?mme un système bancaire autonome
au sein duquel'gpéreqt
les "eurobanques" anonymes(!) et vers lequel
convergent des fonds recyclés et dirigés vers l'extérieur du sys-
tème a pu être avancé. Cette image de l'euromarché réservoir de
liquHités' a plutôt obscurci .les faits et les conséquences dont on
peut tirer de sa spécificité. Elle n'est (;tl.l_~lus élcceptable qtie:_d'un
point de vue didactique. Telle a été notre démarche. Le marché inter-
national constitue ·un puissant facteur ~~~int~gt.tion au SEM sous
la direction des USA, la traduction concrète du capital international
'
fa~e aux intérêts nationaux(égoistes), d'où les nombreux écrits(3)
que ce thème a susci t é s . '
.•.
.
1
~.
.. la complexité des rela tigns .financièresest d'une 'ample4r
telle'. qu !.Ul'Y'· rapport entre _;opéra tions en dollars ..:ou--en pé t,l;9dolla.::::.1i '.
ne peut'_ expliqu.e.r· à lui seul le dévelo.ppement.. de. l~euromarch1§.·
1
(1) cf. Z'a.lxnb1 des restri.ctims S.I1' les ~ts de ooptx.:B.a: aux: UiA (1975).
(2) Eh 1980 les lxIrQues cx:mœrciales cxml:iaient 2/3 des œroins de /'frnr1carJiIt des PVD ~lcn
R.m LafflAR[1. Le liège lxJncaire, F7nmmrim, Paris, 1985.
1
(3). Pair trle ùrlicatim l:iJ:iiGglUliùque cf. AP. TIMMERMANS, z'EI1romrd1é, ASE4, U1iwr:ité de
l
ù:main, 1975
- G BEKERMAN, les aurxlolkus, PŒ', 1977

- 58 -
La liaison eurodollars et Balance des Paiements Us. nous en fourllit~un
exemple.
2) Ainsi, jusqu'en 1968, le parallélisme dans les évblutions
du.l, marché des eurodollars et du défici t de la Balance us étai t
.~
trçHlblan t. Or, par la sui te, il a bien fallu se rendre à l'évidence
qu'il n'y avait pourtant pas de relation de cause à effet1. En
effet", les deux phénom~nes se sont tournés le dos, donc l'hypoth~se
d'une corrélation tombait. Du reste, d~s 1969, AF.F. BRIMMER démon-
trait quels rapports pouvaient exister - ou au contraire, ne pas
exister - entre opérations en dollar et Balance des Paiements us (1).
Donc,si le marché a pu croitre d'un montant supérieur à celui correé~'
pondant au déficit de la Balance des Paiements us, c'est surement dQ
à des facteurs iriternes, le multiplicateur de crédit comme nous
l'avons mis en évidence dans nos 'développements antérieurs (2).
Néanmoins, le marché des eurodevises dans sa sph~re d'autonomie
relative permet d'échapper aux prescriptions des autorités monétai-
res nationales et quasiment ôt.er aux politiques monétaires nationa-
les toute efficacité. Le Franc en a fait l'expérience. Cette perte
d'autonomie dans les politiques économiques s'effectue au profit
des USA, en mesure d'imposer à l'ensemble des pays capitalistes
leur politique monétaire conjonctuelle car l'eurodollar imprime sa
marque aux autres eurodevises. Cette relation caractéristique des
,~
monnaies nous autorise une extension quantitative de notre sujet
au champ monétaire et financier (3). Au surplus,
elle permet de don-
ner une clé de répartition aux monnaies dans I·~~""[<trise de la dette.
Il va de soi que cette hégémonie s'exerce de façon encore plus pré-
cise quand, comme c'est la tendance, les r~glements entre agents
économiques s'effectue en dollar les év~nement~ actuels, l'émergence
d'un certain polycentrisme monétaire rôle plus accru de l'Ecu comme
monnaie d'échange international n'ont pas encore modifié cette ten-
dance. En bref, ces eurodevises
(dollar, pétrodollar)ont joué_un rô-
c

le important 'Q§ns le financement de l'expansion économique mondialec~....; l'E et les
. -" - .;.'~ ,':
(1) cité d:Ins J. MEfAlS,. i:l rrultirrrtianli:ntim des 1:XJrQues cœmercia1es ~ frI.u[iIire 1978
(2) roticJl et rôle <bns les eurocrOOits carlre\\e~ cf. J. MEI'AlS, ql cit. p.SOO et ,S1Ï\\UJ1te.
(3 rotre frl1érm. à datlie f1ur de cœmerœ rrur:1ifl4
j
S1plt1.

- 59 -
d~convenues des PVD. Nous avons effectu~ une analyse sur le th~~tre
des op~rations, l'euromarch~, et esquiss~ les agents mis en rela-
tion. Il nous reste à présent à examiner lastrat~gie internatio-
.nale du Système Bancaire car si l'euromarché est un ph~nomène
relativement r~cent de port~e restreinte, ~_ ph~nomène bancaire est
d'une autre dimension. NoJs tenterons ici d~ rappeler notre posi-
tion sur la strat~gie bancaire aux fins de mieux examiner son arti-
cula tion avec l' E des PVD.
' \\
SOOS-SECTI<X'J III ~ 1, Stratégie du système bancai re
Cet te stratégie
ob~i t à un imp~ra tif de d~localisation,(Paragra-
1
phe 1) et èl.e gea.t.üm inter-ne (j>aragraphe ,II).
\\
"
\\
PARAGRAPHE 1 : Une délocalisation
judicieuse
1) Dans le cadre de la Sous-Section pr~c~dente nous avons ~voqu~
\\
les somme,ts du triangle'-~es pay.s(à capacit~ de finacement ou a besoin
de f inacemen t::·, l' euromarch~,...-, espace de confrontation in term~dia­
tion financière) et le Système &ancaire. Si le~ deux premiers ont
~t~ abondamment examin~s çà et là, le troisième n'a reçu jusqu'à
présent qu'un traitement allusif. Les banques ont ~té particulière-
ment actives dans l'interm~ditation financière (recyclage). Ce rôle
de grande envergure s'est poursuivie par l'''~viction'' petit à petit
des prêts conditionnels publics etmultilat~raux. Mais là, n'est pas
le seul attrait pour le Système Rancaire qui a amorc~ une m~tamar­
pgose avec la r~glementation du système bancaire am~ricain. Nous
allons voir pourquoi sans rentrer dans les m~andres des th~ories
sur la multinationalisation bancaire. Il sera question de rappeler
brièvement quelques gén~ralit~s n~cessaires,~ à la compr~hension de
l'octroi de prêts aux PVD. Nous ferons fi des nuances entre les
qualificatifs international/transnationa~susceptibles de constituer
une diversiOn" analytique alors qu' ils d~signent des si tua tions iden-
tiques.
2) Devant l'insuffisance des transferts publics et la nature
structurelle des P~Ou.d~sInstitutions Financières Internationales
les PVD ont eu de plus en plus à recourir aux fonds priv~s. Notre

- 60 -
. réflexion a montré que les mouvements monétaires imposaient une
~éterritoiialisation des banques pour collecter les excédents
et les recycler(l). C'est une hypothèse possible de la ~ultina­
tionalisation bancaire. Il faut noter que notre période"/ji-t corres-
pond à une phase d.'une transnationalisation importante des entre-
prises industrielles et d'une politique promotion des industries
exportatrices dans les PVD(cL les zones franches industrielles
d'exportation):L'hypothèse la plus fondamentale de l'internatio-
nalisation des'banques se trouve dans la relation banque/industrie.
En effet l'exploitation des ressources situées dans les colonies
a conduit les banques des pays dominants à mettre en place un ré-
seau international dans les grands centres financiers: Londres,
Ams terdam, Bahrein mais aussi dans les ;aa t r e 5 grand 5 centres commerciaux
de négoce et de production de matières premières, Bombay, Hong
Kong ou Buenos Aires. L'accélération de ce phénomène fort sensible
dans les PVD(2) ést récente et découlerait des hypothèses suivantes~
collecte de l'épargne disponible, financement des PVD et des entre-
prises clientes car dans les PVD les entreprises étrangères achè-
tent des matières premières, produisent avec une main-d'oeuvre à
,
bas prix, vendent des produits manufacturés. Cette présence est
appréciée différemment. Les accroissements des implantations des
banques a été plus rapide dans les PVD que dans certaines ED (USA,
Italie ... ) en relation avec la délocalisation des entreprises
industrielles et du développement des revenus des PVD. L'essor qu'a
connu ce phénomène résulte de l'orientation du SEM et plus spécia-
lement de· deux causes. compl~mentaires.
a)'tê,·l'explosion des échanges internationaux et .de la croissance
éGonomique rapide de l'ensemble des pays~ ~~~ courant commercial a
..-~
entraîné un .recours ~cêru aux banques, appelées à founir les moyens
de financement. De ce fait elles ont dû multiplier leurs points
d'implantation dans les PVD qui, selon la Banque Mondiale(3) sont
devenus au cours des vingt cinq années écoulées un des grands dé-
bouchés pour les exportations de biens manufacturés des pays déve-
loppés.
b) La déterritorialisation des entreprises industrielles et
commerciales en corrélation avec ce qui a été dit plus haut visait
'deux objectifs:
(1) cf. Po 40 :J.J[n1
(2)CAMICHAfEf,':lè.sc1lJrQJes MIltirotianles, lesC1Jhi.ers F1rInçxIis nO 190 - 1979
(3) 1ln:JJe Mar:litJle, RJwJrt ::ur le Lewlq.pa;B1t, 1978.

- 61 -
- développer ou conquer1r une part de marché plus vaste;
- produire en profitant des conditions de coûts relativement
moins élevés dans les PVD.
Donc pour continuer à "aider" directement ces clients "privi-
légiés" que constitue l'appareil productif en lui apportant con-
seils et financement dont il a besoin, les banques ont dû affirmer
leur présence physique, en d'autres termes, elles ont eu à créer
des"institutiorts" ..eu égard à la concurrence commerciale et indu~­
trielle dans les PVD. L'élargissement de l'assise géographique
des banques signifie l'accompagnement de leurs clients créateurs
d'offre et de demande de liquidité et i?~onté d~ prendre pour leur
propre compte une large part dans les activités des marchés inter-
nationaux de capitaux et dans les profits que ces activités génè-
rent. Nous avons mentionné l'attrait excercé par les pétrodollars
et les eurodollars pour l'interméditation financière. Ces liquidi-
tés ont cré~ une situation de concurrence bancaire rendant néces-
saire le développement transnational des banques sous différentes
formes que nous allons rappeler brièvement .
PARAGRAPHE II : Un impératif de gestion interne
l)Cette'~pération à l'étranget(l) pour financer le commerce
international s'est concrétisée sous des formes variées. Deux
catégories d'implantations des banques dans les PVD émergent:
l'implantation directe et l'implantation indirecte.
a) L'implantation directe: variée dans ses modalités, elle
e~t fonction de la législation du pays d'accueil;des lois et
réglements en matière d'investissements à l'étranger en vigueur
dans le pays d'origine. Un autre critère apparaît déterminant il
s'agit du volume d'affaires potentiel que la banque estime pouvoir
traiter dans le pays d'accueil.
L'examen de ces deux critères conduit ainsi à se placer du
point de vue macroéconomique et du point de vue microéconomique
qui) tous deux orien ten t la s tra tégie d' implan ta tion de la banque.
D'où les formes classiques d'implantation: Succursale, Bureau de
(1) ~ de CA. MKRE1ET, op. dt.

- 62 -
représentation, Filiales, Banques Affiliées.
ï
b) L'implantation indirecte: elle repose sur des accords de
t{
coopération plus ou moins étendus entre banques(l). Les princi~~~
1
pales formules adoptent soit les Correspondants bancaires, les
1
(
Joint-Ventures ou Banques consortiales ~pécialement pour des opé-
f
rations sur eurodevises) ,le Club bancaire,(association internatio-
i1
nale de banqu~vourla mise en p~ace ~'~n -ep~~mbl~ de servj~e~:Réseau 1

-
~
-
1
.


-.
internatiunal.de guichets par exeillOle.
~'.{.'. -;.:'::"',' _- ... ':: '.~'..
Quelle que soit la catégorie considérée l'objectif des banques
en dernière instance, semble être le même: collecter, prêter, trans-
former. :·,tous les PVD qui ont fondé leur Dév~loppement'économique sur
-'{':;i.lJ1porta tion debiens.d' éq\\lipemen.t doivent en appuyer 1/ acquis iÎ: tion
sur _.les _moyens financiers."
2) Le mécanisme de l'euromarché durant la décennie écoulée
et les lignes que nous lui avons consacrées portent à noter que
l'intervention de plus en plus massive desoanques dans les PVD
a pris le relais des actions politiques dispensées sous la forme
d'''aides'' publiques. Nous avons remarqué ainsi qu'au cours de la
période 1974-1979 il s'est développé un "financement pour le fi~an­
cement"(2) au nom, pour certains spécialistes du nécessaire finan-
cement du Développement. Il s'est dégagé en filigrane le déséqui-
libre entre le volume des prêts privés-accordés aux conditions du
marché - et le niveau des sources de crédits d'origine publique
pour financer l'expansion des ESD selon les directions suivantes:
- financement des opérations commerciales internationales
conjoncturelles: importations, exportations, déficit de la Balance
Commerciale ou des opérations structurelles à plus ou moins long
terme (par exemple les projets spécifiques de Développement. sur
l'euromarché).
- financements internationaux à moyen et à long terme montés
par les banques multinationales en faveur des Etats, organismes
publics ou privés des PVD.
SuccincteQent, nous retenons les idées essentielles
ci~après-'
de la multinationalisation des banques dans les PVD:
- les banques interviennent pour "suivre" leurs clientèles,
donc 'des;lopérations, I.~av.eci l'étranger et-poUr des .~exigences d'ordre

,
1 .
(1) Pau' les f()fJ'ŒS et lI1e arolyje ~ cf. M. A5KFNAZI 'N:u\\elles Oialtaticns al nntière de ~mtim
ftJnooire nt:ermtianle" Re\\œ E1Jrqxlg'e j1in 1979
(2) Var rotarmmt R.lv. LCMBARœ., le pège lxJncaire, op. cit.

- 63 -
~micro~conomique;
- l'~largissement des ~changes mondiaux et la croissance
en cons~quence des flux r~els instaurent n~cessairement un accrois-
sement de flux financiers.
Les banques se sont donn~~' . comme vocation de favoriser le
développement de ces opérations en y occupant la place la plus
j.mpo:t"tailte~ d'où elles tirent des profits substantiels. La contrac-
tion du Commerce International en 1980 ~t surtout en 1981 a mis
en danger le Syst~me Bancaire dans la mesure où le circuit bancaire
triangulaire ne pr~sentait plus la garantie de fonctionnement clas-
sique, en vertu de la pratiq~e : il y avait cr~dit parce qu'il y
avait garantie. Le d~s~quilibre croissant entre financement priv~
et financement public la r~duction des revenus des PVD et l'im-
mensit~ de leurs besoins en financement dévoilaient le risque d'une
tension internationale potentielle.
La logique propre du Syst~me Bancaire articul~e aux pro-
grames ~conomiques ~labor~s par les Etats annonçaient l'expres-
sion de la dette: photo instantan~e des donn~es, ~volution et
n~gociation sur la crise. Les interf~rences que nous avons à pr~sent
cern~es tendent à montrer que la crise de la dette n'est pas un ac-
cident de conjoncture. Tout au plus peut-on admettre une p~riodi­
sation. L'id~e d'un~ crise conjonctuelle de la dette permet de
cr~er un compromis qui ~vite d'ouvrir la question des revenus
(~~partition) dans les PVD. Tout au long de notre travail, nous
essaierons de reposer les id~es reçues par un r~examen critique
de probl~mes d~battus mais pr~sents virtuellement. En ce sens, une
typologie des PVD endett~s - une maquette - donnera l'ampleur
quantitative pour soumettre nos hypoth~ses à v~rification et parler
de la r~alité de lIE.

- 64 -
ŒlAPITRE II
La configuration de la dette
1
Nous faisons d~border l'analyse sur le coôte chiffrage (Sec-
t
tion 1) et sur un essai de typologie (Section II). Cette dimension
1
i'
quantitative provient de sources diff~rentes et sera simple pour
1
ne pas nous abreuver de chiffres et rendre l '~tude que nous avons
!~.
entreprise très fastidieuse. En plus, notre d~marche a ~t~ de
t
consid~rer les chiffres à titre indicatif, comme des moyens non suscepl
t i b 1e s à eux s e u 1s d e f 0 nder une
a na 1y seC 0 r r e ete dei' E. Do ne,
t
nous nous contenterons du strict n~cessaire. De même, nous supposeronst1
r~solu le mythe de l' information ~conomique objective. Moyennant ces
1
pr~cisions, nous présenterons des indices globaux quite à les souli-
J
gner si n~cessaire et possible.
1

J
Section 1 : Une repr~sentation chiffr~e
1
La Section se composera de deux Sous-Sections:
la composition
quantitative de la dette (Sous-Section 1) et la structure qualitative
(Sous-Section II).
SCXJS-SECTlOO 1
La composition quantitative de la dette
Pour ~valuer liE, nous aurons recours à des bilans (instan-
tan~) (Paragraphe 1) et à un essai d'identification de notre ~chan­
tillon (Paragraphe II).
. PARAGRAPHE 1
Un bilan
1) Le bilan global de la dette des PVD, c'est 800 milliards
dedoIlars am~ rie a i n s (d 0 lia r sus) con t r e 87 mil 1 i a r d s d e dol 1ars
us en 197t. L'Afrique en recueillerait 130 dont 55 au profit des
pays p~troliers (1), 670 concentr~s sur l '~rique Latine et l'Asie.
Ces donn~es sont minor~es car on ne dispose pas de chiffres homo-
gènes sur les dettes
li~es directement aux d~penses militaires.
N~anmoins, des informations existantes à cet ~gard (2) il se d~gage
i ndu bit ab 1eme n t une te nda nc e à 1a ha u s se. En con s ~ que nce, 1a r ~ par -
tition plus ~clat~e des chiffres (partiels) de la dette ci-dessus
doit tenir compte de cette remarque.
(l) Algérie, Cl:J1gJ, E'g)pte, QllxJ1, Ngéria
(2) A titre d'h:1iooticns ~ cf. ProI:ièrœs Flxnxriq.Jes, NO 1835 et les Arrn.ms.

- 65
t
1
Dàs 1982,la dimension inquiàtante de lIE s'~tait r~v~l~e. En
f
effet à la fin de cette ann~e34 pays ~taient en retard dans le
~
paiement. du service de la dette. Notons pour m~moire que le ser~
!tt
vice de la dette ~quivaut au montant des amortissemènts augmentés
des int~rêts. De même le seuil d'endettement (ou poids de la dette)
qui exprime un coefficient quantitatif de ce service sera ainsi dé-
fini: service de la dette/exportation. Pour cette même ann~e le
~?ntant
des dettes r~échelonn~es passe de .2,6 milliards de dollars
t
us en 1981 à 5,5 milliards de dollars us en 1982 et à près de 90
1
milliards en 1983(1).
1
La charge de la dette libell~e à 90% en dollars us devient de
1
plus en plus lourde. L'E nouveau des PVD est oblit~r~ par le servi-
ce des dettes antérieures contract~es et il n'apporte donc aucun
moyen de financement pour la croissance r~elle des ESD. Or initia-
1
lement la dette avait la vocation de financer les importations
(exportations des ED) et les investissements directs ( formation
1
du capital fixe et cr~ation de filiales dans les PVD) Dans l'expan-
sion du capital la part de l'investisseme~t direct est caract~ris~
par une concentration g~ographique dans les NPI. Le
corollaire est
un financement bancaire international, phénomène qui a d~but~ dans
1
1
les ann~es 60 et encouragé par l'absence sensible de risques sur
les prêts internationaux(2).
1
1
Tableau
1
1.
Evolution de la dette publique du Tiers-Monde
..
1976
1977
Cat~gor~e de la dette
Mon tan t"i'(
en %
Montant~(
en %
1
'-Aide publique + APD
20
41,7
57
27,5
1
Autres aides multi-
lat~rales
4
8,3
13
6,3
Cr~dits à l'expor-
tations
17
35,4
62
29,3
Prêts du secteur priv~
7
14,6
75
36,3
./
TOTAL
48
100
207
100
~~-en milliards de doltars us
Source: J.L. REIFFERS et,Alii,~conomie finance inter-
nationales, COllection DUNOD, 1982 p. 148
(1) W.R. C11NE, ctœ cbls : Arnl)œS de la SFDFJS, nO 39, rmi 1984, Paris
(2) BRl, (53ère Ra[:.rxrt Arruel), Baie 1983, p. 138

- 66 -
2) le mouvement de subtitution de l'investissement inter-
national public par le financement bancaire est général. Ainsi,
curieusement la monnaie de crédit international (eurodollar, euro-
devise) s'alimente dans le processus de recyclage des ressource~
financi~res du Tiers-Monde. La France nous en offre un exemple
.t
!
1
1
1
1.
llef

TABLEAU 2
PRETS ET INVESTISSEMENTS NETS DE LA FRANCE AUX PVD
1974
1975
1976
CATEGORIE DES INVESTIS-
SEMENTS
MONTANT
"en %
MONTANT
en %
MONTANT
en f%
Investissements directs *1:
1016
17,0
1124,1
28,0
1160,8
17,2
Investissements de porte-
feuille -1:
19
0,3
30,0
0,7
79,3
1,2
Prêts non bancaires
343
5,7
57,6
1,4
12,9
0,2
Prêts bancaires
4603
77,0
2808,0
69,9
5471,8
81,4
TOTAL
5981,0
100
4020,3
100
6724,1
100
* Prise de participation
_ **.c'est a dire en gros cr.arions de filiales
Source: Ibid page 148
C'\\
.......
""c,.,,,,,,~._,,."'.,",,,,",,,,,,,,,,,,,,,,,,,,~''''''''-'''"''-':~'''''''''''''''''''''_"_''''''''''''':''''''''"'_"_"''''''~~'''''"''''
__:''''''''''~.......,._"""",,,,, ..'''''_'' ,~__",",
. _.__~"'''''''''''"'l~'''.'~'''''''_''_''''''''"''-'"'''-'' ..... ~_.,
_
.""'.....\\......~""t,.="".,:,"').=."-.::::

t
68
t
1
En fait, quand on int~gre la correction op~r~e dans cer-
tains cas par l'in~orporation de profits r~investis et les cr~-
dits à l'exportation en faveur des ED, l'investissement direct
repr~sente unvolume moins important que ne l'affirme les décla-
rations officielles. De cette façon, ce qui est en jeu~ans l'~conomie
de cr~dit international c'est beaucoup plus le financement de la
formation de capital de production et d'exporation de marchandises
(conforme aux exigences internationales d'ouverture et de redis-
tribution des activit~s ~conomique~ qu'un sauvetage des PVD et il
apparait en tant que facteur d~nlise~ent . dans un endettement qui
a crG sans interruption. Cet accroissement peut·cêtre approch~ par
l'inversion au cours du temps des rapports entre les dettes publi-
ques et priv~es. L'exemple ~loquent est donn~ par les pays afri-
cains sub-saharientel que l'indique le tableau ci-apr~s.,

~''''~+~~'''''''''''''__'''''''''''''''';;>''''''.'''''-'''~''~'''''~'''_'''~''',",.,." .. ,,,,,.,...,..0,..~ .....:..,._,.1_......,,,:,,,,,\\"-...,;<"-''''''''''''';;;',,,<, ",~""",,,,,,,,,"""""";;:;,,i];,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,""";'''~'''',".~,~,,'''''''i)''''~'~''';~''''''~,.,i''''',
'''·.''"'''''-.......i~'i-.'..........·!i<...;•.-'''''''....,;i,,·,•••,-,;'"".....,"''_,,·.,;,,'''''''r,'<·,'-_~ ..~..,._'i,:.-.......'.,~......"....'~.""'....·,_~....._,-,_·...',.."'"."__œ"__.-••_~~,_•. '"
Tablea~:3 : rapport dette publique/dette priv~e (en%)
,
1970
1979
PAYS
DEITE PUBLIQUE
DEITE PRIVEE
DEITE PUBLIQUE
DEITE PRIVEE
TCHAD
77
23
83
17
MALI
97
3
96
,4 ,
BURKINA FASO
99
1
94
6
NIGER
98
2
84
16
BENIN
72
28
93
7
R.C.A.
91
9
54
46
TOGO
80
20
45
55
SENEGAL
80
20
65
35
COTE D'IVOIRE
56
44
25
75
CONGO
85
15
71
29
GABON
73
27
25
75
CAMEROUN
91
9
61
39
Source: Banque Mondiale, le ll~veloppement acc~l~r~ en Afrique
~u Sud-Sahara: programme d'action, Washington 1981 p.1984
'Q'\\
'-0
., _ _",,_~"""",,",,'" ~-,.~"--"_,,,.,,c.•,,".''''''''''''_''''~'''''''''J'''-''''''''"F'X.'_~'''~''.'''.'"'~''''''''''''_~~~'_'
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l~.
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70 -
Ce tableau illustre le crise financière des PVD et en même
temps le désengagement des Etats développés au profit des entre-
prises privées et grâce auquel les liquidités financières nouvelles
ili
ont pu trouver des placements. Le résultat a été l'enchevêtrement
!
complexe de dettes et créances. Nous avons vu que ce processus a
1
débuté dans les années 60. L'évolution s'est effectuée de la façon
1
suivante: une croissance à partir de 1968, une acalmie consécutive
i!
à la récession de 1974-1975. En regard du tableau_4
il faut mettre
t
en face les constatations suivantes relatives à l'économie dé2
,
l'endettement aux USA, la montagne de dettes us: publiques et
1
privées: 1900 milliards de dollars us en 1970, 2700 en 1975, 4000
l~
en 1978(1), 7000 en 1983. Le développement des liquidités(marché
1
des eurodevises) pu~se
son origine dans ce t te poli tique _du mul-.
1
tiplicateur de crédit. C'est dans ce contexte qU'il faut considérer 1
les chiffres des PVD comme ceux indiqués dans le tableau suivant
f
l
< "
ilin3es dl ~ ~ 1978

... _
....,_,.."",t.ào)it_'""....,~",:_,.~oi".""'.~,~."',,.-" ",'"",."."'",,'.' ",..,"""..". ,~_"'.'
~.~. ".•",-...:",",,,,,~~,
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,,,, ,,<,,,,-',,"., , '-_ '..,
".<'"._~"o'..~,.,,,·,,,.,.·~
-~ _ _
'.,_,..·,~;.;"', ' ·~'..'"_.~.'~_.,-=.,-,~, ..~"._-,-~-~ ..~-_.~.,
~r •
Tableau .~~ Evolution cbmpar~e des cr~ances officielle. et priv~es
~.
Montant en milliards de dollars us; ,courants, taux de croissance en %
~
.
RUBRIQUES
:'
D'ANNEES
f-1973
1974
1975
1976 "1977
19Z8 -1979
~?80 1981
. ,
,
- 1
- 'oa...,..
-
~
-
..:.
J

DETTE TOTALE
MONTANT
97.4 120.6 147.1 176.5 216.7 272.7 322.8 370.1 425,2
. TAUX DE CROISSANCl
-
23.8
21.9
19.9
22.7
25.8
23.1
14.6
14,8
CREANCES
MONTANT
49,1
59,3
69,3
81,2
97,8 117,8 134,8 155.8 180
J.
OFFICIELLES(î) TAUX DE CROISSANCl
-
20.7
16.8
17,7
20.4
20,4
14,4
15,5
15,5
CREANCES
MONTANT
48,3
61~2
77,9
94,4 118,9 154,9 188
214.3 245.3
PRIVEES
TAUX DE CROISSANCl
2,6 . .7
27.2
21.8
25.9
30.2
21.3
13.9
14.4
-
SERVICE DE
MONTANT
16.1
17.5
21.4
23.8
30.3
43.7
60.5
75,2
96,4
LA DETTE
-.. TAUX DE CROISSANCl
,
-
8.6
22~2
11.2
27.3.
t..4.2
38.4
24.2
28.1
RATIO DE LA
MONTANT
14
11
~13
12
13
17
13
18
20
........
DETTE (2) n-n
TAUX D~ ~OIê-§ANq~
c..
-21,4
18,1 - 7,6
8,3
30,7
5,8
0
11,1
* Etats et Institutio~s Int~rnationaZes
.,
* * .Re Z'at i~ n'o·e n.t·re 1(t- Seru.ice<de" 7t.tj dette (amorti§ s~_men
.
t
plus .i-,n t érêt.J. .:.et.: ~(ts
f"
."'
e~p~rt'ati~n~'ëdè~ bie:n êt ~~;;ice:":-;--
.
.
-.- - , ..~. _ ....
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.-
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..- -
. _ "
,-
-
- -
..-......
. - - - -
._
..
,li,
_
1'!
-
NB Les taux de croissance sont caZculés par nous-même
Source: Tableau élabor~ par nOU::'-lûêrne à partir des donn~es du National Westmister bank,
quartert y rewied, cit~ dans le Monde Diplomatique, Novembre 1982
~",.,...,....,.__~...,.,_........._"~'"'"'. __u.".',""_,.,..,.....,,_",'_"_"',._"".~_,.":;>'.:~, OL-~,..c...,;~~.,.._m.".,....,.~.~.:.-~._.""-"A',':""~.1<~'~'1,-~,..,_.."'~-~~.'''',,0'
.0'
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'!~ __ [,:.- ... W' ...... ~.,..-"-"'."')
-."~.,~~_
..-.~.,~;"""-"....~_.~~ .....,,....;..."!;>

t
-
72 -
j
i
Cette croissance de la dette des PVD pour la période
1
considérée~971-1982)semodifie aussi dans la répartition
selon l'origine des prêts, autrement dit les conditions
financières des prêts qui sont devenues plus rigoureuses
avec la hausse des prêts privés. Ces prêts des marchés
pr1ves sont responsables avec 44% du montant de la dette
totale (62b milliards en 1982) de 55% du service de cette
dette. Il·est aisé de faire ressortir à l'aide de données
ci-après la
tendance dans cette période de l'évolution des
différentes participations des organismes de prêt. Nous nous
i
consacrerons au commentaire de ce tableau au cours du Para-
graphe II du fait qu'il constitue un condensé de l'ensemble
1
des précédents points et exprime la synthèse de ce que nous
,
aurons abordé.
1
1
i
1
!
1
i
!
r

Tableau ~:répartition, selon l'origine des prêts .et leur conditions finacières,
de la dette totale (montants versés) en fin d'annéepolrr. les PVD pour
la période 1971-1982.
1
Origine et conditions des Prêts
1971 1975 1976 11977 1978 1979 1980 1981 1982
1
1. Pays du CAD et marchés des capitaux
71
137
168
210
268
315 361
407 476
APD
24
34
37
41
49
53
57
57
63
Total crédits à l'exportation
27
42
51
65
85
100 114
128 148
Marché des capitaux(a)
20
61
80
103
134
162 190
222 265
dont: Prêts bancaires
11
49
64
81
106
131 155
180 210
2. Organisations Internationales
10
22
26
33
40
47
56
65
76
dont:prêts à conditions libérales
6
10
12
14
18
20
24
28
32
3. OPEP
X
6
8
11
13
15
18
23
29
4. Autres PVD
-
2
4
4
5
6
7
8
., 10
13
5. Pays du CAEM
6
3
9
11
12
14
15
17
20
6. Non spécifiés et Ajustements
1
9
5
4
6
7
7
8
12
Dette totale
90
180
220
274
345
406 465
530 626
dont: à conditions non libérales
57
123
157
201
259
313 362
414 495
à conditions libérales
33
57
63
73
86
93 103
116 131
a) Prêts bancaires (autres que le? crédits à l'exportationJ- obligations ef autres prêts
'. du sëct·eurprivé.
Source: Endettement extérieur, OCDE,op.cit. p.35
""'-1
UJ
,~"",....,.".,.•",,'E._"""'>~~"_''''''''''''''''''_"''''-'''''"~'''''''''''''.'''''''''''~. ".""'..,...-....-."•.'..--~,..'.,...,..'f'''"''~~,:;
f'.r,-...,'?"""t-v....""."'•..,.~ ..~> •.-,«":••,.,..".."".""'""'.•,,_~.,....W\\";>""" :,.\\~~ __:r....,.~._-._·......".,.,.".._.-....,,,._~~__~.(m~~_~!""'-?""""'''T'-=_.-. __
. _..,-....~_\\'''''''''I'' ..'"''''''''~_...i'<•••>~'.,.••.~.'''!'!."••".~.~._''''''''"~' .....'''.........-..·__""""".-·_·"''!·!F..~,.'''- ..·''r·_,···....''''"8',~..~',~1'...",..,.,,~,"'4.....!'f,~

- 74 -
PARAGRAPHE 1 1
Essai d'identification
1) L'aspect fondamental qui ressort de ces tableaux est con-
forme au processus de désengagement des Etats. On constate que
l'augmentation du montant de la dette s'accompagne d'une modi-
fica tion de
SO..1:.
origine. Il semble que c' es t le sec teur privé
qui est devenu le moteur de liE; la remarque suivante en donne
un argument massu& "For the nine largest usbanks,loans to Brazil
a':.ccunt for 46 per' cent_:of~capj..tal, while coMexico ~accounts;:::: f6r:_~44-,
per cent, and Argentina 18 per·)(tent. If Brazil declared anq: exten-
ded moratorium, lost interest and reserve set-asides would wipe
~~' half of annual profits for these banks; the write-off of one
year's principal and interest for just Argentina, Brazil and
Mexico would exhaust not only profits butalso one-third of capi-
tal for these banks"(l):et extrait anticipe sur nos réflexions:::ul-
térieures car il laisse apparaître le motif de la nervosité rela-
tive à liE des PVD, sa relation avec le système bancaire inter-
national et singulièrement us, le degré de l'engagement du finan-
cement privé. Mais si l'évaluation de la situation d'une banque
peut être approchée avec une"variable continue" celle d'un pays
ne peut l'être que par le couplage variable continue-variable
discrète. Le système numérique ne reflète pas sa réalité concrète
d'où le recours au SEM pour parler de liE.
Puisque nous sommes dans la confection des statistiques
poursuivons dans l'approfondissement des chiffres suceptibles
d'étayer notre argumentation sur les problèmes posés par la dette
-des PVD à l'aide des données de l'OCDE: cons ignées
eü Ai1ile,~e.'"! i
Les chiffres comparés indiquent une progression plus rapide
du service de la dette malgré des situations différentes. Ce pro-
fil concerne surtout les dernières années et correspond à la
hausse de la dette à taux variables, qui est liée à l'ascension
du dollar par rapport aux autres monnaies. T~l est le verdict de
nos Annexes et du tableau suivant.
(1) Par les neuf plu; gurdes l:xrQ..tes U3, les [Têts dl Brésil s'élMTt à 4Œ6 dl CQlXta~ le Meriq.Je
4tPt4 l~ 1~ Si le Brésil déclare et awliq.Je tI11TUO.~ [»'t.es SU' interêts et semees
rédiraient de rrri:tié le [TOfit C1ITll1el.de ces l:x:Irq..Ies. L'CJJ'TUJ1ati.cn arrue1kdu PrfnciIrù et de l'intéret
lI1iqJerrmt del~ dl Brésil et dl Me:xiqJe tmcrerait rm seulema1t les œnérlCeS rruis le
tiers dl CCllital de ees l:xrQ..tes les oliigennt à caJP5:i1r à .ln? restrictim de 150 rrillicns SU' les
rrêts rntiaw.X'.

...",
~.....-.:..,"'.._ _ """""'
..,.. '".;"'_.,
",.;;.;:,,.,_'""'"'.~"'
~.;;.;;i"""w ':~••~,"" ".,_-...:;:"',
""""'~;
,~.,~""'.,.""
,''''',
",;..'"''''..~
,..:
;,<>,:.;o,"",
, '.,~,'".-."',..,.• -
TABLEAU 6
DETTE DU TIERS-MONDE (en milliards de dollars us)
..
.
~.
_.
1978
1979-
1980
1981
Ruorlque
1
E'ncours
336,6
397,3
456,2
524
Intérêts
19,8
26,0
34,9
-!:
Amortissements
37,1
47,6
56,3
*
Service de la dette
56,9
73,6
91,2
j':
.
-
.
-
* non disponible
Source: Extrait observateur OCDE, novembre 1981 cité dans
la revue Tiers-Monde
tome XXIV,
janvier-mars 1983 -
IEDES, PUF,
1983 p.
179
"'-1
\\.Il

-
76 -
La lecture sommaire des tablcé.ux (1) nous montre que l'apport de
flux financiers constitue un moyen de maintenir à flots des dettes
antérieures ('2). Une solidarité de fait s'instaure entre créancier
et débiteur, d'aucuns parlent de chantage de débiteur; pour notre
t
part, nous diro&s qu'il est dans l'intérêt majeur des ED que cette
opération ait lieu, que les PVD disposent de
fonds pour importer
1
des biens et services et contribuer ainsi à l'expansion des ED.
Il découle de ces chiffres que les emprunts n'ont pas fléchi puis-
1
!
que l'évolution a été la suivante:
l
.
1978 à 1979 = 397,3 - 336,6 + 37,1 =
97,8
1
1979 à 1980 = 456
- 397,3 + 47,6 = 106,5
1
/.
1980 à 1981 = 524
456,2 + 56,3 = 124,1
Cette physionomie donne à penser que le contexte économique
1
mondial (la stratégie des Systèmes Bancaire et productif) et l'o-
rientation des PVD (les Modèles d'insdustrialisation,le Plan de
Dévloppement Economique et Social) doivent rester au premier plan
des débats consacrés à l'E.
Le~ facteurs que nous venons d'énum~rer jouent un rale
déterminant dans l'évolutiondu processus de la dette. N.otre
pobjectif étant pour le moment d'obtenir'tme tendance, nous les
ventilons dans le tableau ci-après.
(1) Les tnliooux œs [XlgBS 61 et 62
(2) fr"fpÛ'é de W.R. LO\\1BARU, op. cit. Po 75 ,"v11exeset _taliooux 5 et 9

TABLEAU 7
ACTIVITES DE BANQUES ETRANGERES DANS DES PVD (1975-1980)
Pays
~RGENTINE BRESIL
pINGAPOUR
EGYPTE
INDE
PEROU
COREE DU PHILIP-
COTE
Rubrique
SUD
PINES
D'IVOIRE
1'0 tal des crédi ts~'~
11
13,8
64
11,4
4
2,4
9,2
12,8
a
To tal des dép3 ts~'~
12
9,2
54
13
3,4
3,4
1,4
8,7
75
: ". en %
a non disponible
Source:OCEDE, cité dans Problèmes Economiques nO 1820 du 20 avril 1983 Page 178
......
......
-.·--o.......·...........
_ _ _ _ _~·.·<......
,.--.~; ....,.....,...,...,~....,.,,.........,_""
""
..-n~"""".""~'~"!"_1"~"'1~""';'~'~"'''''!'''<'>''~~~''''''''''''~~'-''''-~~'';;
*,_"' ..&.<I!>_·. __ -'1'~oi' '"
".g,
~ ~...-,_ _~.~'~_'_""'''''''Y!'''''~~''''~;'''''_''''''''''''''~-

- 78 -
Le premier
commentaire est le constat que, globalement les
ressources sont inférieures, à une seule exception près, l'Egypte,
aux emplois. En Corée, au Singapour, aux Philippines, au Brésil, en Côte d'IvQire,
le cas est frappant. L'équilibre entre placements et ressources est
approximativement réalisé en Inde, en Argentine au pérou. Cela signi-
fie que la loi d'expansion des banques dépend de leur capacité à se
refinancer, la~onction de l'épargne locale ou les places financières
internationales où elles possèdent les
réseaux (filiales,succursa~
les ... ). Le mouvement internationalisé des capitaux s'applique
parfaitement et leur rôle est largement fonction du niveau d'inté-
gratioD
de l'économie d'accueil dans le SEM, la Côte d'Ivoire réali-
sant l'intégration par son appartenance à la zone franc, ce qui
facilite les mouvements de capitaux dans les deux sen~. Les banques
se sont tournées vers les PVD à besoin de financement structurels en
les sélectionnant selon, semble-t-il, la détention d'un attrait
(ressource, potentiel industriel, facilités de transfert ... ) et
présentant un faible risque. En relation avec cette batterie d'inci-
tations à l'implantation observons d'autres variables déterminantes
de la position d'un PVD face à la dette le tableau8{ en fait la
synthèse.

TABLEAU& EVOLUTION DES PAIEMENTS D'INTERET DE LA DETTE ET DES EXPORTATIONS DES PVD
NON MEMBRES DE L'OPEP (1970-1983) DETTE A MOYEN ET LONG TERME
1970
1 9 7 3 '
1981
1982
1983
. RUBRIQUES
1973
1978
1979
1980
Prélim
est(1()
pro(*) ,
**
l)Intérêts et exportations
-
Paiements bruts d'intérêts
20
27
40
48
31
25
10
Exportations
Recettes
1
23
19
28
25
5
-
6
1
Prix
12
13
18
17
- 5
-
8
- 2
Volumes
10
6
9
8
10
3
3
2)Coût nominal des intérêts(%)**
Coût courant de la dette à taux -
8
9
12
15
17
17
13
variable
Coût moyen de l'encours total de la
dette
Nouveaux pays industriels
7
9
10
12
14
15
12
Pays à revenu intermédiaire
4
5
6
8
8
10
10
Pays' ~ faible revenu
3
3
3
4
4
5
5
3)Dette en cours~*
Nouveàux pays-industriels
22
26
18
16
19
17
12
Pays à revenu intermédiaire
8
21
21
17
16
16
14
i . - Jiàvs à faible reve~u
_.... - 17
21
15
-
13
. 10----
16
_.
15
r7'~~
~-~ Dans l'hypothèse de taux de change constants(l)
. _ ** Pourcen tciges an nue l s de variation
\\~
~
\\t)
Source: Problèmes économiques n01820, po, cit. citant l'observateur de l'OCDE, page 9.
-----...~ --~"'''-"'''~''''~---''~"''-''''''-'''''~"'''''''''.''--._~''l'''~""?,,",,,,,,'1;",,," ".····!"'?"-·.,., ..-A ...
_'f"""""'-'''''h''~''''~'''''':"""",''''(",''''''''''''~K'''''_''''_~';,",,!_''''':'''''''''~~'''''~~
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'''''''''''''''''''-''''."
li,..,_.N __+ ..... E"'".".'''_ _
--
~.......-1''~,~.,..~.,.,.. ~__
~

- 80 -
2) Trois périodes donnent aux éléments de la dette leur
structure avant 1973, de 1973 à 1978, périodes de recyclage
et à partir de 1979 la récession qui a entraîné la cassure
~
i
des recettes d'exportation de 1980 à 1981, d'où une dégrada-
Î
i
tion des avoirs extérieurs des PVD (signes négatifs).
i~
!
La pll/loplie de s s tatis tiques é laboré es par d i f f éren t s organ i s -
1
mes montre concurremment
les trai ts essentiels de l'évolution
!
de lIE des PVD.Pour l'ensemble des éléments indispensablesuàlla
compréhension de la dimension quantitative de l'aspect qualitatif·
et théorique de la restructuration nous avons estimé préférable
d2 les mettre en annexe qui permettent de confronter les idées
.que nous résumons ainsi
,
a) L'Annexe OCDE nous donne l1otammeiÙ. d'après divers aspects
une accélération du rythme de croissance l'encours de la dette
et un accroissement relativement plus important des emprunts de
sources privées. Ceci se confirme dans
les Annexes qui indiquent
que les emprunts auprès de sources privées (Institutions
financières) ont atteint 38% en 1974 contre 21% en 1970, concen-
trés sur onze PVD dont le Brésil, l'Argentine, le Mexique, le
Pérou, la Corée, l'Algérie, la Malaisie soit 72%. La typologie
des pays touchés confirme les commentaires des tableaux 5 et ~.
En effet la plupart des emprunts sont allés à des pays dont les
perspectives étaient favorables. C'est ainsi qu'à la fin de 1974
pour les PVD à faible revenu les proportions de1t~sprivées/dettes
publiques s'établissaient conme suit.:
,
Tableau 9 : Structure de la dette d'après l'origine des
~Prêtsd'origine PrêtsdesorgaPrêts
PAYS
Publique (gouver- nisations
Privés 'lOTAL
nements internationales
Pays à revenu faible
65
24
11
100
Pays à revenu élevé ou
Pays moyen non pétroliers.
35
20
45
100
Source: Annexes, différents tableaux
En ventilant le financement de source privée en prêts
!
bancaires et crédits fournisseurs on pourra se faire une meilleure
1
idée de lIE des PVDcar le taux d'~ntérêt bancaire pratiqué est
\\
1
~

- 81 -
1
généralement super1eur à celui du crédit fournisseur. La combinai-
·11
s.on du '. taux d'intérêt privé et de la hausse des prêts privés a pro-
voqué une augmentation du service de la dette.Or ce phénom~ne
s'est poursuivi pendant la période 1974-1979. Le crédit privé ce
sont des échéances plus courtes associées à des taux élevés et
1
variables.
1
l
b) Il nïest pas étonnant que se pose avec acuité le probl~me
de la gestion de la dette, une gestion internationale. Le contexte
monétaire et financier de 1973-1979 était caractérisé par l'his-
toire de l'euromarché (recyclage). Le taux appliqué sur les dépôts
en eurodevises conditionnait le taux d'intérêt des prêts qu'ils
1
gén~rent par l'intermédiaire des entreprises spécialisées. Le taux
sur les fonàs accordés aux PVD a été fondé sur la rémunération
des dépôts sur l'euromarché augmenté d'une marge(l). Le taux de
référence est le "London Interbank Offer Rate(Libor) à 6 mois,
accessoirement à 3 mois ou 1 an. Il arrive aussi que les banques us
prennent comme taux de référence le"taux préférentiel" us. L'écart
est donc inévitable et on ne peut élucider ce probl~me car les
principales inconnues, taux d'intérêt, service de la dette, recet-
tes d'exportations sont difficiles à programmer. Le retrait des
créances publiques peut être interprêté non sans risque comme un
signe positif pour le secteur privé. Du point de vue du syst~me
t
bancaire international, le probl~me essentiel tient à la conc~n­
tration des risques; du point de vue des PVD les tensions provien-
1
!
nent des taux d'intérêt élevés et de la baisse des recettes d'ex-
r
1
portation. Au fond,si nous sommes parti' d'une généralité le trai-
1
tement doit être local (spécificité des économies). Toutefois
1
f.
d'autres indices
sont nécessaires pour découvrir l'impact de l'E
-la perdurance d'effets pervers- et dépeindre aussi complétement
1
que possible l'E des PVD. On demande aux PVD de rembourser des
t
dettes contractées en dollar us avec un dollar us qui n'a cessé de
l
se revaloriser par rapport à toutes les autres monnaies y compris
1•.•......
l'or. Un probl~me d'équivalence se pose en ce sens que le dollar

us s'est constamment déprécié jusqu'en 1980: d~valuations offi- .
f
cielles de 1971, 1973 suivies d'une
non officielle mais effective·
"
dévaluation sur le marché avec l'instauration des changes flottants

aprés Mars 1973. Cette chute s' ,est répétée en 1977 ,1978 et 1979.
1
[1) cette rrvrge est fmctioo. dl crédit ClU{Tès des Irotif1Jti.crn firmcières
1
\\

- 82 -
" La spectaculaire remontée intervenue depuis lors est loin
d'avoir annulé la dépréciation vis à vis du mark(-26%) du Franc
Suisse(-48%) du yen (-33%) par rapport aux parités en vigueur du
début de la précédente décennie"(i).
Ici par anticipation nous posons le probl~me du rembourse-
ment. " La dEttte extérieure à long terme des pays en développement
non
producteurs de pétrole a augmenté de 52% entre 1974 et 1982.
Parall~lement, le ratio du service de la dette portant sur leurs
emprunts étrangers à long terme, c'est à dire intérêt et amor-
tissement en pourcentage des exportations de biens et services
est passé de 18,1% à 23,3% et a atteint des niveaux bien supérieu~
dans certains cas "(2). Bien qu'il ne s'agisse, dans ce passage,;
que
de d~tte à long terme, il faudrait y ajouter les dettes à
court terme pour bien mesurer le probl~me de la charge (nous y
reviendrons). Parall~lement au .syst~me bancaire international des
organismes multilatéraux proc~dent à l'octroi de crédit. Ils dis-
posent au même titre que le Syst~me Bancaire d'un pont financier
à double travée assurant 1 "'intermédiation" autrement dit la
mobilisation de fonds et leurs investissements à des conditions
d'orthodoxie financi~re et économique.
SOOS-SECTI~ II
La structure qualitative de la dette
La masse des travaux statistiques consacrés à lIE, abstrac-
tion fai te de· leur fondement théorique, forme sur le plan techni-
que un travers obligatoire à l'analyste. Mais une approche de lIE
~dans son intégralité interdit de rabaisser lIE à cette dimension
statistique. L'adjonction de la dimension qualitative s'impose.
Nous le ferons à travers la structure qualitative qui sera compo-
sée de deux paragraphes: les éléments d'évaluation qualitative
(Paragraphe 1) et le
cofinancement (Paragraphe II). La construc-
tion de cette Sous-Section découle de nos enseignements généraux
du Paragraphe 1 de la précédente Sous-Section et de l'esprit de
1
notre démarche analytique, à savoir spécificité des PVD, globalité
t
i
de lIE.
1
ft
(1) Le Merde dl 7 j.Jin 1984 P. 3
(2) FhJnces et lli\\eZowem:nt MIrs 1983 P. 22
f}
. '
\\,

- 83 -
PARAGRAPHE 1
Les éléments d'évaluation
Notre argumentation sera étayée par des éléments extra
financiers:et financiers ou monétaires i1
1) Le Brésil accuse un volume de dettes presque équivalent
à celles de l'Afrique toute entière. La Costa Rica est le pays le
plus endetté du monde par habitant ... Ces informations (lapidaires)
nous interpellent sur deux aspects: peut-on confectionner une
typologie pertinente des PVD par raport à liE ? Existe-t-il un
indicateur.universel d'une situation de crise de la dette?
Plusieurs critères de découpages des PVD sont avancés. Or toute
taxinomie .présente un volet de subjectivisme (arbitraire) et de
sous-entendus théoriques. Sans sous-estimer les classifications
conventionnelles de l'OCDE, de la BIRD ... , il nous paraît plus
pertinent pour l"etude de liE d'en considérer le paramètre "idéo-
logie". Par là nous voulons signifier qu'on a identifié comme
source majeure de liE des PVD le manque de capitaux ... de capitaux
de plus en plus privés. C'est ce que traduisent le ralentissement
des prêts officiels et l'augmentation des fonds en provenance du
secteur bancaire privé qui ont cru de 566% entre 1970 et 1979(1).
Mais ·i 1 f au t au s s iincriminer l~s prêts~à; taux variable dans la mesure
où il y a toujours dans.' la pratique d.es prêt:s privés' une quasi
prépondérance des coûts financiers à taux variables(2). La dégra-
dation de la situation financière des PVD ne peut être liée auto-
matiquement aux coûts des emprunts (en croissance). Les déficits
~de la.Be
en est une source supplémentaire dans l'aggravation
. des charges de la dette devenue norme de folitiqueEconomique.
Sur la base de l'hypothèse de déficit en capital (hypothèse res-
trictive qui privilégie' le profit privé), la solution ne pouvait
dès lors provenir que de l'extérieur. Le calcul a priori du coût
de ces crédits (pour combler le déficit en capital) à taux varia-
bles et ajustables demeure incertain. Cette vision appelle un Mo-
dèle d~ ~éveloppement précis(3) et préfiguré des mesures contenues
dans. le Plan d' Aj us temen t s truc turel imposé aux PVD ende t tés.
f
~ /
!
(1) Rawœt <JTnJel d1 amté d'Aiie au ~lowmmt, (XIE, Paris 1980
(2) 0XJpimtim rnr
le ~lq:parmt, e.ronm 1982, (XIE, Talieau. II, U7.
(3) Par U1e irdicatim tiliiogup1iqJe EU' l'idédogie d1 ~lq:parmt, cr le Mcnte Di[it:JrrrItiql
A\\ril1982
1
1

- 84 -
Tous les PVD ont prévu des importations massives qui 'doivent
être financées par les -"Aides, les prêts' (les prêts des uns font
les dettes des autres) ou les recettes d'exportations. Cette
vision correspond à l'idée forgée par le capitalisme que le monde
progresse inéluctablement vers la généralisation d'un même syst~me
de production et d'organisation sociale.Dans le prolongement de_
cette idée, les PVD sont app;elés à intensifier leurs courants
d'échange. Ce passage nous ram~ne à un schéma théorique déjà envi-
sagé et dans lequel nous avions situé lIE: la contradiction
(à résoudre) entre les conditions de valorisation du capital liées
à la sph~re de la production, et celles de la réalisation du sur-
produit liée à la sph~rede la circulation à l'échelle mondiale.
Le volume de la dette, le nombre élevé des pays impliqués dans les
rouages de lIE: remboursements, rééchelonnement, moratoires de
paiements et réaménagements d'échéanciers sont des arguments sup-
plémentaires pour situer leur dénominateur commun au niveau du
rapport que les PVD entretiennent avec le SEM. Si en mati~re de
dette, il y a autant de situation que de pays,c'est d'un point de
de vue historico-global qu'il faut se placer."Ils (prêts) consti-
tuent le moyen le plus sûr pour les vieux pays capitalistes de
tenir les jeunes pays en tutelle, de contrôler leurs finances et
d'excercer une pression sur leur politique étrang~re, douani~re et
commerciale. Ils sont le moyen le plus efficace d'ouvrir de nou-
velles sph~res d'investissement au capital accumulé des vieux
pays"
(1). L'E pose tous ces probl~mes et les remet dans le feu
de l'actualité avec beaucoup d'acuité. I~ en est ainsi du déve-
loppement contradictoire du capital. Ces prêts permettent aux ED
~de créer en même temps que les sphères d'investissement des pôles
de concurrence nouveaux·'·( d'élargir le champ de l'accumula tion
capitaliste tout en rétrécissant~ En changeant l'angle d'observa-
tion)l'E change d'explication pour tourner autour de la conception
du Développement, disons plutôt de l'idéologie du Développement.
Nous rappelons qu'il n'est pas de notre intention de nous engager
formellement dans le débat théorique sur le Développement. Mais
il est nécessaire de noter que les doctrines relatives au Dévelop-
pement s'inscrivaient dans la logique d'ensembleldu SEM(2). Cette
(1) R ILJXEMInJH:;, Qlu\\res VolLIrms II, P. 89
(2) Néavmins QUCl.I1 critère ne déterrrine de façm 'txintœ" 111 ref7exe de p-êts aux PVll
\\

- 85 -
réponse au Sous-Développement et aux besoins des ESD s'est glissée
vers lIE. Ce modèle de Développement comme facteur mobilisateur
de vastes pr0grammes de projets a coîncidé avec la logique du SEM
et,la restructuration des ED (DIT). Notre facteur unificateur et
",
d'identification des PVD .ill€rite
d~êtr~,p:récisé.
-I:.~'importation massive et l'insertion des PVD dans les circuits
du commerce international (" produire plus et mieux ") et du
commerce captif ( technologique et financier )deviennent des impératifs.
'-L,'appareil productif l,a" poussé le système bancaire et les
organismes international de financement à élargir leurs opérations
,
de prêts auprès des PVD.~Notre optique rejoint l'analyse de lIE en
tant qu'une extension recherchée (indispensable) de l'Espace Eco-
nomique International.L'E induit un objectif d'efforts de contrôle
le.~plus efficace: sur les PVD à long terme. Il semble que se soit
instauré une relation binaire entre le SEM et les Politiques
Economiques. Dans cette relation ·les variations du loyer de l'argent
-les taux d'intérêt- constituent un enjeu considérable au regard
de l'Edes PV~ tant pour leur rôle que les conséquences sur la
charge de la dette.
2) Au cours de la période 1973-1979 lIE s'est modifié:' à
deux niveaux.
a)- Les dettes à taux fixe ont fléchi'
à la faveur des prêts
bancaires à taux variable. Nous avions relevé que le Système Ban-
caire transformait les dépôts à court terme en prêts .à moyen/long
terme (recyclage des pétrodollars). Au contraire l'échéancier'"de
lIE international s'est raccourci relativement à la période anté-
rieure. Cette restructuration préfigurait le problème de lIE
actuel: charge exorbitante, vulnérabilité des débiteurs. La crise
de la dette coîncide dès lors avec cette modification de la struc-
ture de la dette des PVD. L'ouverture de la dette aux raisons
marchandes à tous les niveaux, donc cette privatisation effrénée(l)
s'est accompagnée avec des taux d'intérêt de plus en plus élevés
et un service de la dette qui croît proportionnellement. La part
de ~rédits à long terme assortis de conditions de faveur régresse(2).
La conséquence est d'autant plus importante que la somme globale
de la dette accusait une hausse continue et que la part des prêts
à taux variable progressait, ce qui,dans un mouvement d'extrême
(1) Eh liUs détail cf. Dette et DfMlfwerra1t ŒJ.V(l~ rollectif, op. cit. P. 18
(2) Près des deux tiers de la dette sent à taux d'ùttél'êt {lnttxJnt lié au LiJ:xT, SEDEJS, nO 39, op.
dt. p.20

- 86 -
volatilité des taux d'intérêt,est de nature à aggraver la situa-
tion financière. Bon nombre de pays ont dû recourir au secteur
privé pour des prêts à court terme afin de pouvoir faire face aux
réglements d'un se~vice de la dette en hausse. A mesure que la
dette des PVD s'accroissai~ les banques privées estimant que leurs
risques suivaient, avaient tendance à élever les taux d'intérêt.
On peut penser qu'à la progression arithmétique de la dette
correspondait une progression géométrique du service. Il faut noter
que ces opérations bénéficient d'un cadre institutionnel favorable.
C'est ainsi que par exemple au Brésil les prêts sont parmi "les
plus rémunérateuœ qui soient, surtout si l'on tient compte des
diverses commissions et des encaisses compensatoires qui sont
imposés aux emprunteurs"(l). Le dispositif réglementaire qui régit
les activités bancaires exerce une grande influence sur les marges
d'intérêt donc sur l'importance de lIE. Dans les PVD où la collecte
des dépôts locaux est autorisée (ou s'effectue indirectement par
les filières de la multinationalisation bancaire,rappelée: plus
haut)~les banques étrangères peuvent mobiliser des ressources,
moyennant des taux d'intérêt inférieurs à ceux généralement en
vigueur et dont doivent s'acquitter les banques nationales con-
currentes. Le taux d'intérêt commande la hausse de lIE et la
marge d'intérêt. Le taux d'intérêt est déterminé par deux variables
le type d'emprunteur et le type de prêt. Cette distinctirin donne
naissance à une prime pour les prêts. L'autre élément contribuant
au renchérissement des emprunts est la pratique, répandue, des
eurocrédits dont la marge croît en fonction du temps afin de pren-
dre en compte l'élévation des coûts d'exploitation des banques.
Dans le contexte d'inflation chronique une telle clause assure
aux banques un gain réel dans le temps. Sans pouvoir donner un
ordre de grandeur ,cette remarque nous incite à modérer les résultat
bénéfiques des débiteurs en vertu du principe qu'en période infla-
tionniste les créanciers sont perdants en absolu.
b) La croissance soutenue du marché des prêts bancaires est
dueà la conjonction de deux phénomènes: des excédents financiers
de l'OPEP en croissance continue jusqu'en 1980, une demande dans
le même sens de crédits de la part des PVD pour financer leur
(1) J. METAIS, ~ op. cit. Po 311

-
87 -
déficits et/ou reconstituer des réserves(l). Ces créances bancaires
devant satisfaire ces besoins spécifiques des PVD ont vu les postes
correspondants (déficits croissants) se détériorer. De la sorte les
crédits arrivantÀéchéance ne pouvaient être remboursés que par de
nouveaux crédits: la reconduction de la dette privée pour protéger
les prêts antérieurs devenait inévitable (nous y reviendrons en
détail en posant le problème des remboursements). D'un quart au
début des années 70, la part des prêts des banques privées aux PVD
est passée à la moitié de l'E total de ces pays en 1980(2). Deux
ordres de facteurs ont convergé pour expliquer l'intensification
du rôle des banques privées.
b ) Elles investis_sent les pétrodollars des re'[emlS pétroli,ers dans une i
activité industrielle "bien soutenue dans le~' PVD ei
accompagnée
d'une promotion des produits manufacturés orientés vers l'exporta-
tion. Elles se sont déDloyées vers les économies à besoin de fi.n~n- ,
cements structurels. Il est dans la logique de l'Etat capitaliste
de laisser cette activité lucrative au secteur privé, d'où un
coût financier progressif de l'encours de la dette.
La délocalisation des banques vers les PVD a pu assurer
à la clientèle locale des opérations à dimension internationale
grâce à leur réseau. Il est bien évident que ces banques réali-
sant des financements à court terme ne peuvent contribuer à l~in­
vestissement de Développement caractérisé surtout par un long
délai de gestation du projet financé et un ratio
capital/produc-
tion trés élevé. La spécificité des prêts selon l'origine du prê-
teur est à nuancer.
Les prêts de la banque Mondiale ou multilatéraux sont
.réputés plus avantageux. Ils n'en est pas ainsi.
3) La stratégie de prêt du groupe de la Banque Mondiale.
a) Elle octro~des crédits après une évaluation économico-
financière judicieuse (ses moyens le lui permetten~~ La rentabili-
té doit être prouvée et les possibilités de remboursement connues .
.Elle est donc comme un créancier capitaliste, c'est à dire rigou-
reux et exigeant. Dans l'évaluation de la solvabilité la BIRD s'in-
téresse au revenu par habitant, aux taux de croissance démographi-
que, d'épargne, à la situation d'E- l'Intérêt et le Principal à
(1) œ 1975 à 1979, les PVD acetroient U1 déficit des Paienmts m.ec U1 rll\\OOU des résenes de
~ acœptal:i.e selm la BR!, Rawrt Arruell983, op. cit.
(2) Prol:ièrœs F.cxroriqJes nO 1820

- 88 -
court terme-et à l'évolution des termes de l'échange. La struc-
ture tarifaire et celle de la Balance Commerciale sont examinées.
!
A partir àe l'évolution ou de la situation de ces différents maté-l
riaux, elle dresse un bilan de santé économique d'un pays qu'elle 1
1
tient à la disposition du système bancaire international. Pour-
i
.
1
tant bon nombre des indicateurs énumérés ci-dessus étaientdéfa-
i
1
vorables pendant la période 1975-1979. En dépit de cela les PVD
t
ont trouvé des emprunts. Dès lors la recherche quant à l'accroi-
1
ssement de la-dettè"des PVD doit se compl~ter par d'autres fac-
·rl
teurs et notamment les phénomènes monétaires, voire des considé-
ration de géopolitique dont on sait que "le pouvoir économique
s'avère déterminant dans la structuration de l'Economie Interna-
tionale Capitaliste c'est ce qu'exprime l'idéologie de la BIRD:
par destination, elle relève du groupe des banques d'affaires
in~ernationale; son principe est la rentabilité d'un système, sa
,
stratégie v~se au renforcement de l'économie d'entreprise dans le !,:.•
monde et à l'introduction des capitaux privés dans les PVD".
i
Organisme de "défense et d'illustration du capitalisme" et auss~
r
t
d'ingérence étrangère au momen t de l'octroi des crédi ts' eJJe délègue . i
f;
son pouvoir à des experts. Les experts sortis des Instituts de
Formationj accélérée sont chargés d'infuser l'idéologie capita-
liste, en tant qu'experts en monnaie, finance et économie. Ils
procèdent à l'évaluation de la situation économique des PVD et
leur impriment l'esprit et les normes BIRD (règles culturelles,
règles techniques). Le principe "applicable aux prêt's est strict:
!
" dollar pour dollar ", ce qui constitue une contrainte financièreif
s"pplémentaire aux pays débiteurs; la recherche de devises de-
~
vient un objectif. La banque ne prend pas de risque de change, le
é
remboursement se fait dans la monnaie que la banque a effective-
ment décaissée. Comme les projets financés ont en général pour
objectif de développer les capacités productives et depuis peu
d'ajustement structurel dans le cadre d'un modèle d'extraversion
économique, il est aisé de savoir la destination des investisse~
ments. Ainsi les critères de prêts sont précisés, ils semblent
gravi ter autour des notions de risques, de pouvoir d'achat.' Par
rapport aux ED une autre variable revêt une grande importance :
le différentiel de rendement, ce qui expliquerait l'attrait des
USA. Il nous paraît notoire que les crédits à long terme ont
été ~ctroyés dans les conditions de rentabilité capitaliste. (1)
(1) cf. D.A l3AlDVfN.; d:lns ''ire intermticn:J.l lxtnk et :a
[Xiitiool pe~ti\\eS" \\\\Urlcl PoUtie, "\\d. XVDl
Po 79, N3w-York nmtrn que les [XêtB 3TIt ~ [XJlitiqJes.

- 89 -
De même les crédits à court terme ont satisfait à cette condi-
tion. Les risques dont ces derniers s'accompagnent sont moins
graves. Un nombre 'considérable d'entre eux représentent des cré-
dits commerciaux, particulièrement les crédits commerciaux "auto-
amortissables". De surcroît les autres catégories de crédits ~
commerciaux sont garanties- soit par une agence officielle d'ex-
portation des ED, et ne présentent pas pour ainsi dire les risques
d'un prêt à l'étranger - soit par un organisme privé ou public (.
d'un pays tiers (industrialisé). Pour tous ces motifs on ne peut
sans une certaine
out Lecu i dence affirmer que les banques ont
effectué des prêts immodérément,sans prudence et discernement.
Le sort des banques (petites et grandes) créancières n'est
pas indifférent aux gouvernements et participe à la stabilité
du Système Bancaire International. Elles ont prêté des fonds
é~rangers ou empruntés sur le marché des eurodevises. Elles se
refinancent sur le marché, transforment des dépôts en prêts: à
long terme. Les seuls risques (théoriques) sont: le retrait des
dépôts et l'imposibilité de refinancement. La stratégie des ban-
~ se ftmrle; surj'app'ât; dl ~ et" la concurrence bancaire in terna tionale,
d'autant plus que
prêter à un Etat né peut être appréhendé.
comme une opération hasardeuse puisque, si une entreprise peut
déposer son bilan, un Etat ne peut disparaître. A cet égard le
principe du mora toir'e unilatéral, la théorie de ,la dette odieuse
peuvent revêtir une résonnance actuelle.
PARAGRAPHE 1 1
Une alternance:
le cofinancement
Face à des risques de plus en plus élevés et peut être à
un certain essouflement du système traditionnel d'engagement
dans les PVD, ou à la suraccumula tion(l ) le SEM et ses organes
recherchent une }:estr.I.iCturai:;i.on du financement international à
travers divers procédés techniques,
1) L'objectif de restructuration de l'investissement inter-
national d'une manière générale envisage de plus en plus les
opérations de .cofinancement. Les projets massifs sont particu-
(1) Au salS cil certafr"ls 00[.itnu.x n'curhmt fXIS à se rœttre En \\Olelr (Hl taux de profit 11V)m rnticnJl

- 90 -
lièrement visés. Une efficacité peut être améliorée mais cette
orientation ne correspond pas nécessairement à une augmentation
du volume des prêts. En dehors de l'aspect de gestion d'ordre
microéconom~que, il peut renforcer les contrôles d'utilisation
des crédits et les garanties de remboursement. A nos yeux le
co-financement tradui t une autre réali té: à la dispersion- (appa-
rente) des s~ructures dominantes du SEM il faut opposer leur
uncité par des11ens dont la nature nous échappe. En effet on ne
saurait mesurer avec les seuls paramètres extérieurs (prises de
participation ... ) la réalité de certaines opérations. Un trait
notoire de ce lacis de représentation est, par exemple le mélange
inextricable de banques de tout type' (1) banques publiques, banques
privées, banques consortiales. En ce sens le co-financement
n'apporte pas de ressources en fonds additionnelles. Positivement
les PVD indiscutablement insolvables ont pu, grâce à des opéra-
tions de co-financement obtenir des crédit~dissiper l'impression
d'incrédibilité et restituer l'esprit sécuritaire pour l'inves-
tissement étranger: la sécurité procurée par les projets incite
à un rythme accéléré des engagements et une revitalisation du
commerce mondial.
2) L'articulation entre les projets et les opérateurs peut
être dressée sous trois formules de base:
- coopération entre Institutions Financières Mu~tilatérales
avec une ou plusieurs sources officielles de financement;
- coopération impliquant les prêts des Institutions combinées
à des crédits à l'exportation;
- coopération dans laquelle les Institutions Financières
Internationales relèvent du secteur privé: c'est la formule
d'engagement des grandes banques commerciales.
Malgré son attrait le mécanisme du co-financement présente
des limites tenant à l'envergure du proje~ à celle -du pays
bénéficiaire mais aussi à la lourdeur et à la complexité de la
procédure: cycles du projet, déroulement du co-financement (négo-
ciation, syndication ... ).
En résumé le co-financement présente un principe de levier
(1) Par eJ:e11{i.e, mir J.J. LAURFNIXN, JB}dnrnlyge des lxn:}1as SOOiJm, Paris na1 ctrté

- 91 -
financier au niveau macroeconomique et microéconomique (crédi-
bilité internationale acquise, sécurité et efficacité des prêts).
Il assure une qualité du crédit plus grande (montant et taux
d'intérêt) autrement dit un avantage par rapport au financement
classique. Le co-financement est une dynamique de l'investissement
international. Il constitue un dérivatif -pour pallier le risque
\\
d'insolvabilité et un mécanisme pour inaugurer une série de dettes
et permettre la poursuite de l'E en modifiant les règles, d'où
le titre du paragraphe. Il n'est pas la réplique aux PVD perfor-
mants.Il découle plus significativement de la suraccumulation
interne aux PI et se développe dans le cadre de l'internationali-
sation des fractions du capital.
Sous l'impulsion du SEM, ce mécanisme exprime la diversifi-
cation des contrats liée au décor économique à partir duquel on
peut épiloguer sur l'E des PVD. Ce secteur de l'E est devenu
une composante économique du SEM. Pour côwpléter la lecture-de
ilE une étape supplémentaire à franchir consiste à tenter une
identification des pays endettés.
SECTIQ\\I II
Une typologie des pays endettés
Il est difficile de trouver un bon niveau d'information.
Par ailleurs l'établissement d'une nomenclature fait toujours
naître des contr~verses. Nous nous sommes placé sur le terrain
de l'analyse conjointe, une globalisation associée à une spéci-
~ficité. Aucun critère des crédits (qualité) ne peut ~ervir à
classer les PVD vis à vis deil'E, notamment en raison de l'impos-
sibilité matérielle qu'exige une étude de cette sorte. Notre
démarche permet de "cristallisGr" l'E sur le plan des actions
isolées mais complémentaires du SEM~- Le profil des endettements
(Sous-Sec tion() . Sous les auspices du SEM, Y compris l'ONU ou la
BIRD (qui fait parti du système de l'ONU) on perçoit la diffi-
cul té d'une harmonisation des cri tères de classifica tion, des _.
types d'E revélés (Sous-Section II). L'éligibilité des PVD aux
crédits se heurte à des obstacles que la rationalité économique
ne fournit que superficiellement. Un éventail de circonstances
doit pr~valoir dans l'examen des crédits. Une analyse économiqueœ
permet à elle seule d'expliquer pourquoi des pays"douteux" se

- '92 -
voient "confier" des crédits importants. Une ambiguité subsiste.
A partir de chiffres statistiques nous essaieron~ de dégager les
éléments essentiels de liE des PVD, concilier le profil commun
qu'ils ont par rapport au SEM et leurs particularismes intérieurs
respectifs.
SOOS-SECTlrn 1
Le profil des endettements
Les caractéristiques communes déterminantes regroupent
le support classique de nos précédents développements autrement
dit un contexte d'E~favorable (Paragraphe I~ un schéma simplifié
des pa y sen de t tés ( Par ag r a p he d l) e t a ' i n:fJ ue nc e du_ r e ven u sur
1
l'endettement (Paragraphe III).
PARAGRAPHE -1
Un contexte d'endettement favorable
t
t
-.ç
Il ~xiste dei signe~ quip~uvent.fa~re éV9quer une situation
t
diE. Les facteurs les plus soutenus et les plus marquants du motif
!r,
diE établis antérieurement doivent être explicités: Ensuite, .
,
nous ferons une brève incursion historique sur l'option de l'em.~L
prunt extérieur
1) Beaucoup de PVD ont recouru massivement aux banques entre
1973·-et 1982(1) du fait des choix macroéconomiques, donc un finan-
cement initial encouragé par le SEM. Selon l'hypothèse que le dé-
veloppement exige un transfert continu des capitaux pour combler
les brèches du Sous-Développement (déficit de devises et d'épar-
gne internes) aux
besoins variés ont correspondu des formes de
financement en perpétuelle évolution. Une dynamique effective de
la dette s'est. instaurée. Le modèle de "privatisation" des cré-
dits même inteinationaux a réduit les transferts officiels d'inves-
tissements et -l'~ajde". Le déficit global des paiements courants
des PVD non membres de l'OPEP était passé de 7 milliards~) en
moyenne annuelle de 1970: à 1975"à 21 et 31 en 1974 et 1975. Au
cours de::..ce.s·_années l'excédent de l'OPEP s'est dirigé vers les ED. En
fait la crise de la dette ne saurait être réduite à un financement de" la Ba-
lance des Paiements (3). Elle comporte l'ensemble des investisseurs, le système
(l) cf h11exes
(2) BRI, RawJrt 1983, op. dt.
(3) cf hfm
'i

-
93 -
bancaire soucieux de diversifier son portefeuilae et le système
productif son activité, son implantation. Les PVD se sont montrés
particulièrement avides alors que le niveau de la conjoncture
internationale se révélait relativement bas et la NDIT se propa-
geait. La transformation (qualitative surtout) des transferts
a accompagné la progression (nette) de la dette.
Cette métamorphose concerne la structure de la dette (source
des prêts, service ... ) et une concentration des débiteurs. C'est
ainsi que "sur les 80 millia·r:ds, ·dedollars,4e-cF€di ts bancaires
aux PVD non pétroliers, existant_à la ffude 1976, ... plus de la
moitié étaient dOs par le Brésil et le Mexique(l) et un quart
par des pays relativel\\'l~ent, avancés tels que l'Argentine, la Corée
du Sud, le Pérou, les Philippines, Taiwan, la Turquie, la Thai-
lande, le Chili"(2). Le besoin de financement ne trouvait plus à
se réaliser par la voie anachronique (rendue obsolète par les
contradictions du SEM) des transferts. Le·, co-financement'
appa~
raissait de plus en plus comme une voie salvatrice, en tout cas,
elle devient fréquente r para,llèlement au processus d' intermédia-
tion ou de transformation financ~èr~(U~ qui détermine la qualité
des crédits (échéanciers de remboursement.~.). Le contexte d'un
E chronique généralisé se déssinait allégrement. Ce fait n'est
pas une abstraction au niveau international:
-
la transnati~nalisation-segmentationd'entr~prises
industrielles bancaires et de service- poursuivait implacable-
ment son cours;
- les capitaux issus du déficit. des USA, les pétrodollars
venaient accroître la masse de fonds disponibles sur l'euromarché.
r:
La conjonction de ces indications a provoqué une réduction
1
t
des taux d'intérêt réels(4) et de nombreux PVD n'ont pas résiste
1
à la tentation du "surendettement". Le g'raphique G
assure une
1
vi3ualisation de cette situation de taux d'intérêt particuliè-
1
rement favorable aux emprunteurs. Cette condition de taux d'inté-
1
!
rêt favorable s'est accompagnée de la perception par le
jpyst.èm.e
1
r
(1) Le Brésil, le Mex:iqJe, la Orée totaliseraimt Pus dl tiers des dettes à taux f70ttants
(2) Rawrt BR!, op. cft. P. 189
(3) Cest à dire qte les dé[i3ts à ca.ut terme ro1t affectés à dés,trrers à 1frg terrœ
(4) Exp"im?;s fX1l' rawœt à la mleur lllitaire En us des ~cns des lXl)S ffilettés, ils cnt fXJlfds
été rr3g:Itifs. et voir aussi 'tAutres kœxeS '.' -.. '.

-94 -
Bancaire d'une amélioration du climat d'investissement.(l)
En même temps l'attitude des PVD face à l'Economie de
Crédit International est complexe. Nous avons observé un mou-
vement inverse des capitaux: la sécurité et des rendements plus
élevés créentun flux de retour. La transformation des capitaux
disponibles ne se prête pas à une explication mécaniste; il y a
une dynamique de la puissance qui obéit à des critères de renta-
bilité capitalistes en dehors de"l'espace ricardien" du marché
parfait de mobilité des facteurs de production sans intervention
significativ~ de l'Etat. Deux critères semblent à priori déter-
minants pour la transnationalisation du capital argent. A
ceux-là il faut adjoindre des conditions particulières relatives
au système productif et à la collecte de fonds. Mais l'économie
de crédit international a besoin d'un "pactole" public (pratique
et psychologique, le noyau autour duquel va s'agglutiner le sys-
tème bancaire privé). Cette sécurité a été perçue dans le niveau
de Développement Economique, le niveau potentiel d'insolvabilité.
D'où la préférence des prêteurs aux PVD à revenu moyen ou poten-
tiellement riche;à nouveau s'il en était besoin la stratégie du
marché bancaire et l'origine de la concentration des dettes. Il
f
f
n'est pas étonnant que les "alertes" proviennent des NPI et des pays; 1.
à revenus intermédiaires, plus sensibles au coOt de la dette.
t
~
Soyons nuancé car d'autres pays exclus de ces catégories ont connu
[
des états de cessation de paiement en 1981: Zaire, Ghana. Le ni-
t
veau élargi d'insolvabilité a déclenché un effet de sauvetage
~
r
par inj one tion de pouvoir d' acha t, une capaci té financière fic ti vé
~ (nous détaillerons plus loin) sous forme de crédits avec en fili-
grane qu'à toute nouvelle demande, de surcroît plus _pressante
correspond une offre plus chère. Dans cette relation les deux
,
parties se "tiennent par la
barbichette", adversaires et solidai-
1
res, invités à prendre leur mal en patience pour empêcher la
barque surchargée de chavirer. La solidarité entre ces pays appa-
raît élevée et constante. Dans cette "assistance", les PVD concer-
1
J
nés entrent dans un programme d'orientation économique spécifique.
Cette inflexion prend un aspect aigu, permanent et à sens unique
sans précédent. Mais cela ne doit pas cacher la similarité très
importante
des PVD, la volonté d'insertion au SEM, insertion d'où
l'on peut tirer des leçons et qui permet de reconstituer la pro-
(1) Vdr gTUliùqJe BRI Efl amexe

-
95 -
1
1
blématique de lIE. Les besoins de financement des PVD plus exac-
1
:e~enbtl~a
u
solution au~ besoins dd
fina~c~ment nOh~stPo~ssentd.ff' li.\\.·
a eta
1r une compara1son avec
es exper1ences
1S or1ques
1
e-

rentes.
1
2) Au début de notre travail nous affirmions que lIE
f
n'était pa~ un phénomàne nouveau. Au XIXesiàcle le Canada, l'Aus-
tralie, tout en recourrant à un E massif connaîtront un dévelop-
1
pement équilibré, ou en tout cas un décollage industriel. Le
f
Japon en contractant des dettes est devenu une puissance économi-
que . Par contre le Portugal tout en accumulant un Empire et des
dettes colossales n'a pas su amorcer un début de conversion en
pays industrialisé et s'est plutôt maintenu dans
une stagnation
économique. Certes le contexte mondial a changé et nous nous
heurtons à une difficulté à traiter de façon homogàne ces expé-
riences. De la même façon on observe de nos jours une complexité
des situations dans lIE. Sans risque nous pouvons dire que lIE
actuel et au regard de toutes ces expériences historiques a
contribué à
enclencher et à ,consolider une extraversion économi-
que involutive. Qu'en est-il des dettes de l'Empire Ottom~n, de
l'Egypte du XIX~ siàcle (1), tunisiens, marocains de l'Amériq~e
Latine d'antan? Dans tous ces cas l'objectif demeurait la
modernisation par le mimétisme de l'économie dominante. Le résul-
tat se soldait le plus souvent en cessa~ion de paiement. Le
mobile de lIE semble avoir procédé de deux éléments
- une importation d'équipements (militaire);
- une mise en place d'infrastructures de base et des
activités d'exportation.
A la lumi~re de ce rappel, il nous apparaît que les mécanismes
des dettes actuelles présentent une certaine tessemblance avec
ceux de lIE du XIX~ siàcle. Nous percevons notamment le réseau
de liens complexe unissant les groupes "modernes" composés de
secteurs liés à l'exportation (propriétaires de mines ... ) et les
groupes traditionnels (planteurs) ainsi que les avantages retirés
par les groupes dominan ts (commerçan ts, banquiers) de l'ouverture (2).
(1) J. ŒXRET, les CQ[itaux ~ffiS Œ1 Prrx:rn-oient PUF, 1964
(2) FR. CARJXS) et
E FAIEnQ llipntrnœ et Dé\\eZowerrmt en Amirique Intine, PUF Paris 1978
\\!1ttf

-
96 -
La mattrise du rythme de Développement demande une harmoni-
sation en face d'instabili~sdifficilesà contenir pour restaurer
l'équilibre économique général. Les pays de l'OPEP et surtout le
Mexique montrent
qu'une aisance financi~re même générée de fa-
çon autonome (sans recours à l'emprunt extérieur) n'est pas une
as- t
surance contre les déséquilibres qui guettent les économies des PVD. 1
Nous censtatons qu'aujourd'hui ces économies jadis "riches",
1
!
faute d'avoir une capacité d'autogén~ration de ressources fond~sur
Il:
un Appareil Productif intégré sont passées d'une aisance financi~re
.•
à une situati~n de déficit financier pour partie parce que le pro-
1
cessus inflationnistev(course poursuite entre prix du pétrole et
1
prix des produi ts manuf ac turés), a tourné à l' av an tage desc.derriiers:.
En ce qui concerne les pays de l'OPEP d'autres facteurs ont joué. La
masse de surplus en devises ont été placés sur les marchés extérieurs
Ainsi l'afflux de ces pétrodollars a donné un essor au marché des
eurocrédits auxquels s'adressent les Pays Industrialisés et certains
.
.
PVD pour financer le déficit brutal en 1974 de leur Balance des Paie-
ments. Leur .divergence
d'intérêt, sur un autre plan et leurs be-
1
soins considérables en biens d'équipement ou de consommation ont bri-I
sé la rente de situation dont ils espéraient tirer du pétrole. Au
.
contraire par la mattrise du surplus, les banques ont su développer
leurs activités de prêts limitant d'autant les possibilités d'emprunt
direct des PVD. Cet allongement du "détour" de l'E extérieur ren-
chérit les crédits et la capacité concurrentielle des ·PVD.
~.
t1!..•...•
Les fonds reçus ne sont pas affectés à un investissement pro-
ductif. Loin de là. Ou bien il vont financer la promotion des inves-

tissements pour l'exportation ou bien ils vont combler les déficits
t
de la Balance Commerciale ou bien encore - et de plus en plus - ils
vont servir à rembourser les emprunts antérieurs. Là aussi, une ges-
tion efficace des emprunts s'est heurtée à 'une infrastructure défi-
ciente et à l'impossibilité de disposer de mesures adéquates au dé-
plo~ment d'une politique d'exportation, une politique d'aménagements
techniques visant à satisfaire les entreprises privées. En ce sens,
pour leur donner toute leur efficacité, les solutions "opératoires",
des Institutions et des mécanismes prennent en charge les coûts et
les risques des investissements dont les entreprises restent les
"mattre d'oeuvre".

- 97 -
Face à des critères de classification qui évoluent on ne peut
que se résoudre à une globalisation. Il est hasardeux de donner
une valeur définitive (donc une typologie définitive) 'avec des
critères par nature conjoncturels, et appelés à· se modifier.
Nous n'avons pas trouvé un critère de classification hormis le
rappor~ d'ensemble avec lIE.
PARAGRAPHE II : Schéma simplifié des pays endettés
Notre matériau de base complémentaire sera formé dès diverses
Annexe s à la fin,en supposan t résolus les problèmes que pose tou te
nomenclature. Tant au niveau des débiteurs~q~'au niveau des
prêts),des ·différences· d' E existent.
1) Intrinsèquement les PVD présentaient des différences
(capacité financière, ressources ... ) la concentration des débi-
teurs qui a été instituée nous amène à envisager des situations
distinctes vis à vis de lIE. D'un point de vue global et quanti-
tatif lIE est condensé dans un groupe de pays. N'empêche tous
les PVD sont concernés à des degrés et titre divers. La concen-
tration
a eu pour contrepartie une orientation des crédits vers
les nouveaux pays industriels (NPI) , l'OPEP voire les pays à
revenu intermédiaire (PRI). Elle répond à la logique que les
prêts sont réservés aux économies solvables (on ne prête qu'aux
riches). Cette activité
rentable laissée au secteur privé cor-
respond à cette autre logique du SEM: fructifier les opérations
de l'intermédiation financière et la recherche de débouchés c'est
à dire la production et la réalisation de la plus-value. Cela
explique la privatisation des flux fianciers. En douze ans (1971
à 1982) le rapport entre l'encours de la ,dette assortie de con-
ditions non libérales et celui de la dette à des conditions
libérales est passée des proportions suivantes 1,7 à 1 et 3,8à
1(1).
Les principaux débiteurs Brésil, Mexique, Argentine, Corée
du Sud sont détenteurs de "performances": montant total de la
. (1) Dmées de l'(XJE, l'Ehlettmmt ErtérietU' des p~ 1984
\\\\l

- 98 -
,
.
.,.
dette, service, pourcentage par rapport à la dette globale des
rl'
crédits accordés à taux variables. Quelques observations sont
r
!
à faire. La tendance générale manisfestée par une progression
1
à un rYthme soutenu des crédits a poussé les crédits privés à
1:
un volume proche des trois quarts de la dette globale. Ils "
1
l
étaient constitués de "crédits financiers" et d'eurocrédits à-
1
taux variables libellés en dollars américains. La Corée du Sud
-
offrait un autre panorama- une entorse- avec 50% de crédits
1!
d'origine privée, en raison d'importants crédits publics et
!
Ê
crédits à l'exportation.
l'
~iri:
2) La modification de la structure de la dette se reflète
~
dans le durcissement des conditions moyennes( période de franchi-
1
f
se et échéances plus courtes
hausse des taux d'intérêts). Elle
1
montre une relatiy.e hiérarchisation due à un comportement ration-
i
nel
de type financier( la logique des condi tions financières, la
1
quali té de la de t te ... ,) car les pays "épuisen i' d'abord les prêts
t.·.·
à conditions moins onéreuses. Mais la conditionalité ou l'éligi-
t
f'
bilité exige des critères que peu de PVD remplissent. Ainsi les
f
pays à faible revenu ont connu une croissance plus modeste de
l
leurs dettes. On suggèrerait .dès.'slors que les PVD eussent eu recours ~~
à des crédits du système bancaire -certes plus accessibles- néan-
1
t'
moins d'une qualité moindre. C'est ainsi que le coOt financier de
1
la dette à tamx flottant (crédits à l'exportation surtout) a crO
t
~i
de 5% à 7,9%; celui de la dette à t~ux flottant (de~ eurocrédits)
t
f
ayant connu une progression plus nette est passée de 7,8% à 17,5%
~f
au cours de la période 1977-1982(1). Selon les trois regroupe.:.
ments de pays nous observons que la situation varie: nous
.,1...•..
constatons une lente progression pour les pays à faible revenu.
r
Il semble donc que l'augmentation du service de la dette -la crise f'
1
de la dette- -est liée? l'évolution du coOt des capitaux, plus
préci~ément au rapport entre dette à taux variable et dette à
taux fixe. Cette hypothèse -plausible- ne se vérifie pas au niveau
des pays à faible revenu dont les engagements soht ~omppsés plu-
tôt de prêts à faible coOt. L'origine des tensions financièr~
voire économiques doit-elle être recherchée hors des coOts des
capitaux ? La remarque sur les regroupements de pays et les
(1) rxmées de lUDE, :nJTœS diwrses. Vé\\Olutim des chiffres de la péricx1e antérieure t~
dl rnêrœ accroissenmt.

- 99 -
différences intra-groupe nous incitent à répondre par l'affir-
mative. En tout cas la répartition des dettes est conforme à la
stratégie du SEM et les politiques économiques nationales. De ce
point de vue les PVD sont fractionnés en enclaves réservés dIaprés
leurs capacités entre capitaux publics et privés. Un tel mécanis-
me ne se déroule pas en dehors du contexte économique mondial.
Nous nous ap~rcevons que les pays les plus endettés ont engagé
des projets de _'~veloppemEnt dont la contrepartie réelle réside
dans l'accroissement des importations. Peut-être intuitivement
nous avancions le risque d'une hausse de la dette(l). Cette idée
se précise car nous assistons à un~ progression des importations
du fait du développement des marchés financiers internatioanux.
Ces propos s~ffisent-ils à dresser mne typologie des pays en~et­
tés? Ces ,propos nous ont donné des indications qu'il .faut ex-
ploiter à présent afin d'apporter un éclaircissement supplémen-
taire sur notre é~hantillon.Sans doute nous postulons au départ
de notre raisonnement que tout échantilillnnage est entaché de
'variabilité' mais cepostulatn'est pas absolu.
PARAGRAPHE 1 1 1
L'influence du revenu sur l'endettement
Le classement en "blocs"( dIaprés les Eevenus) puisé dans
les Annexes va nous servir de référence. Nous retenons le prin-
cipe du découpage: pays à revenu faible(PRF), pays à revenu inter-
médiaire(PRI), nouveaux pays industriels(NPI). Nous ajouterons
pour notre part les pays les moins avancés(P~~ )
les PRF: i'himexe OCDE retrace l'évolution de la situation
~de leur E(montant et service de la dette) avec deg taux de crois-
s~nce moyens annuels respectivement très élévés .'
On y décou-
vre la faiblesse des prêts alloués par le secteur privé, d'o~
une confirmation des observations contenues dans le Paragraphe
précédent et cep~ndant' lIE nous est apparu suffisamment complexe
et les pays trop hétérogènes pour que nous nous contentions
1
l - '
,';
!~'
d'agrégats en termes de moyennes. Nous estimons que cette ques-
~.
f
1
tion ne se pose plus à ce stade de notre travail.
Les PRI: la période qui couvre notre étude a correspondu
à une déterrioration de leur situation dIE à cause notamment
de la qualité de la dette et de leurs engagements sur les marchés
(1) cf. anptre 1, SJpm, Amexe (XIE
\\
1

-
100 -
pr1ves. Ils ont sollicité le marché en dépit des conditions de
prêt désavantageuses, d'où une logique commerciale éloign~e de
la logique financière:" Cette catégorie de pays a subi les"tribu-
lations des taux d'intérêt qui grevaient les prêts(l)
Les NPI : de nos différents éléments d'analyse il res-
sort qu'il~ représentent un échantillon significatif de l'histoi-
re de l' E :de l'évolution de la s truc ture au désengagemen t des
prêts d'origine publique en passant par la collusion des systèmes
bancaire, indus triel . et de service. D'aucuns in terprètent cet te
configuration comme un signe positif
dès l'instant que ces ...
emprunts extérieurs sont allés de pair avec une croissance éco-
nomique et que ces pays ont fait la preuve de leur capacité à
attirer ~n volume, substantiel de capitaux. Tout de même le
.ç.apitalextérieur est~:constittlé en des prê ts et chaque nouvel emprunt
crée un montant supplémentaire de dette. Il nous paraît alors
illégique de réclamer des concours financiers tout en se plai-
gnant de la hausse de la dette.
Concrè temen t un tableau nous aidera à mieu~ v;i.si1é:Jli~er: cet te
"
"
performance.
Tableau io : "Performance' des NPI de 1971 à 1982
.
..
ANNEES
1;971
1972
RUBRIQUE
Dette à l'égard du secteur privé
(en %)
38
67
1
Dette due aux crédits à l'expor-
1
tation (en %)
40
24
!
Dette due à l'~ide ~ublique au
développement
en %
16
3
D~tte due ~ux apports multilaté-
raux (en %
6
6
TOTAL
100
100
Source
Tableau élaboré par nous-mêmes à partir de
l'OCDE op. ci t.
(1) TOUX' (1ottants uœués en dollars 11).

- 101 -
La restructuration de la dette a provoqué l'accroissement
4e t~ charge et du coefficient de service de la dette passé de
15% en 1970 à 24% en 1982 année à laquelle "plus de la moitié du
t
service de la dette de ces pays consistait en paiements d'int~
1
i
rêts, représentant 43% de leur déficit courant de 1980"(1).-
Les pays de l'OPEP
1
Le cont.exte économique international que nous avons décrit
1
!
apporte des éclaircissements intéressants sur la situation de cette
catégorie. Ils ont été pourvoyeurs de fonds (recettes du pétrole)
1
f
et emprunteurs ,en tant que pays à capacité d'absorption élevée.
l
Dans ces conditions, il était logique de les retrouver avec un rôle
r
important dans l'E des PVD et une évolution de la,dette relativement
semblable à celle de~,NP1. A la lecture du tableau suivant la simi-
, ,1~ tude es t, ftaj}"p~~e.
'
~
Table~u il
Evolution de quelques composantes de la dette des
pays de l'OPEP' '1971-1982-
Année
1971
1982
[Rubrique
,
Dette à l'égard du secteur privé (en%)
15
37
Dette due aux crédits à l'exportations (en%
54
47
Dette due à l'Aide publique du Développemen
21
12
.
(en ~d
Dette due aux 'apports multilatéraux (en%)
10
6
TOTAL
100
100
Source: Tableau élaboré par nos soins à partir de OCDE. op. cit.
L'incidence
de la stratégie du SEM est fort apparentel
quand on examine le service de la dette en 1982 ou la trans-
formation du ~ervice de la dette de 1970"à 1982.Illustrons nos
propos:"les paiements effectués en 1982 par l'ensemble des pays
de l'OPEP au titre du service total de leur dette ont correspon-
du pour 56% à des crédits à l'exportation et pour 40% à des
(1) frmées extroites Ame.xes CX1E

t
1
-
102 -
1
!
emprunts contractés sur le marché privé(l). Cette décomposition
1
du service de la dette montre que 96% du service la dette répon-
1
daient aux besoins des ED.Gompte-tenu de leur niveau de dévelop-
t
pement très 'bas en contraste avec leur capacité d'absorption ,les
1
PVD ont été le terrain de prédilection des entreprises des. pays
industialisés. La part extrêmementsubstan,tielle des dettes dues aux
crédits à l~exportation le traduit amplement. Le coéfficient du
1
service de-la dette de l'OPEP est passé~ de 6% en 1970 à 14% en
!
1982. Comparativement aux autres cat€gories
cette variable a
f
subi la plus forte ascension en relation avec la conjoncture in-
ternationale où l'on a enregistré une baisse étalée dans le temps
du prix du pétrole et en. conséquence~~e& recettes de l'OPEP.
Par rapport aux groupes susmentionnés
ils ont maintenu à un cer~_
tain niveau leurs importations et ils seront astreints à des
ajustements moins draconiens par la suite.
-Les Pays africains
1) Les ressources extérieures ont suivi le mouvement
général de l'Economie de crédit international avec un doublement
entre 1976 et 1981. Structurellement l'Aide a toujours été
élevée c!est ainsi que "pour l'ensemble des PVD, l'Aide Publique
est passée de 50% de l'ensemble des flux reçus en 1967 à 35%
e~ 1981~pour les pays africains 80% en 1960 à 60% ea
"
1980(2).
Le rapport:1983a~ l'OCDE mentionne que la rentabilité devenue
critère de transfert, la chute des engagements des organismes
de droit public de l'OPEP ou de~ ED n'a pas touché en 1982, les
cinquante pays africains. Pour_plus de la ~oitié de ces pays
,
lIE portera sur la dette publique confQrmé~ent à la logique du
f
SEM. Elle est divisée principalement en flux financierset de
1
1
1.
crédits à l'exportation garantis par le secteur public. La
1
particularité de ces pays réside à plusieurs niveaux. Nous en
1
retiendrons deux:
1
~
a) -La satellisation du Franc CFA par rapport au Franc
!
,
;
français et la couverture dont il bénéficie assurent aux pays
membres une garantie de crédibilité au regard des marchés inter-
nationaux. Cep~îvilège tient à la stabilité, à la gestion et
(1) A cwrt terme 00lp11UÜwnmt aux CB.l1res crédits (strotégi.e intermticrnle dl crédit?).
(2) Reu..e Afric:xziœ Cl71tE?J1lX'Uine, mnl rmi j..dn. 1984, p. 21

-
103 -
à la sécurité de leur monnaie. il existe une quasi-assimilation
~
du Franc CFA au Franc français qui instaure en faveur de ces pays
un climat de confiance.
b) - Par_rapport au volume de la dette globale des PVD,la
part dont ils sont responsables apparaît insignifiante (le m~n­
tant de la dette africaine serait inférieure à celle du Brésil.
En revanche, ramenées à leur PNB ou à leurs exportations les
charges de la dette montrent le signe d'un risque s'insolvabilité
croissante et d'une impasse financière. La règle d'une hétérogé-
néité intra groupe s'applique à ces pays. La répartition des flux
1
1
donne une illustration éloquente. L'Egypte, le Nigéria, le Maroc
1
recevaient en 1982 34% des prêts publics et privés accordés aux
i
conditions du marché contre 20% du total de l'aide publique. par
1
déduction, la part qui revient aux pays membres de la zone CFA
doit, nous semble-t-il obéir
1
à cette logique internationale:
!!
doctrine de réanimation producti~iste, libéralisme, géopolitique.
i
f,
Aussi l'Egypte doit-elle ses ressources à son ouverture" (1), le
r
Nigéria à ses possibilités pétrolières et son marché potentielle-
ment porteur.
'La détermination de la dette des pays membres de
la zone CFA suit cette orientation d'une logique commerciale as-
1
sociée à une logique financière comme- lastra té'gie du SEM. ,Le rapport
l
de l'OCDE (2) fait ressortir cette stratégie du SEM et la philo-
1
!
sophie des PI. Les dix pays les plus pauvres parmi les PMA re-
1
~,
cueillaient à peine 3% de l'Aide Publique au Développement et 1%
1
~-
f
des autres apports non concessionnels alors que les dix
pays afri-
!1
cains les plus avancés accaparent plus de la moitié des versements.
Il est vrai qu'ils disposent de ressources qui leur ont permis (a)
1
d'échapper à l'E et au Plan de "sauvetage". A cet égard, le ratio
de solvabilité (4) de l'ensemble des PVD constitue un premier élé-
1
ment de réponse. La coopération monétaire que nous évoquons offre-
t-elle des avantages indéniables? (5).
1
!
!
,
(1) Et p:llt êiro C1USSÎ (Xlff' fX1lier le retroit de cap:tnux an:d:es 'O(Xès lbcoord mec ISRAEL
i
,
(2) &Ir la ''ré[X1rtitim géogm{iJiqJe des Resnuœs Ffroncières ~ à la ~ÜCJ1 des p~ furis 1984
(3) Tmpxuirerœ1t
.
1
. (4) MEw'é rnr le Rcq:pœt total des recettes
total des dettes
(5) Nws rrq;pelcns cplBlq.Jes élérrmts tedTJiq.Jes néces:nires à miro ornl)œo

-
104 -
2) L'uni té de ces deux ensembles (Nord-Sud)· est réalisée
par une discipline monétaire commune par une interconvertibilité
sur la base d'une parité fixe, la mise en commun des réserves
de devises, l'harmonisation de la réglementation des changes et
l'exist.nce d'un marché des changes la Place de ~aris, unique.
Le principe de convertibilité et de la libre transférabilit~ pour
les opérations courantes sur les mouvements du capita~ constitue
le piliers de l'édifice. Le Franc français assure au Franc CFA
1
1
son existence internationale et lui garantit
sa convertibilité
t
tant à l'intérieur de la zone entre pays membres qu'à l'extérieur F
~
vis à vis des autres zones monétaires. Cette garantie monétaire
t
repose sur le mécanisme du "compte d'opération" auprès du Trésor
f
r:
Public français où les Instituts d'Emission nationaux déposent au 1
moins 65% de leurs réserves monétaires en devises. Le Trésor
!i
sert de recours en dernier ressort
pour les Banques Centrales
une fois qu'elles ont ratissé leurs disponibilités(35%) et les
tirages auprès du FMI. L'avantage marquant réside dans ce que la
zone franc constitue un instrument stable de change ... entre la
1
f
France et les pays membres. ,Elle traduit la détermination et
t
~
la conduite d'une politique extravertie de la monnaie et du
1
f
crédit, ce qui confère un droit de regard(l) de la France sur
t
les politiques économiques. Ce droit régalien exercé. par la
1
France
et cette sécurité financière auraient dQ permettre aux
t1;
,
firmes françaises d'innonder les économies des pay~ membres et
tl
celles-ci d'être moins endettœs.Ou
en tout cas, elles n'auraient ti
pas connu le méfait des capitaux erratiques ou ceux des fluc-
1
tuations des taux du dollar. Or il en va autrement. De surcroît
!t;
si nous nous en tenions à la thèse d'un déficit d'épargne pur
f
comme cause du Sous-Développement, la logique la plus élémentaire
imposerait le contrôle de sortie des capitaux pour enrayer cette
situation de "sous-épargne". Nous pouvons donc supposer que
.
la suppression de la libre transférabilité est une condition
1.'
nécessaire à la formation d'une épargne nationale. Non seulement

f
cette logique n'est pas suivie mais les PVD .membres2 participent
f
au soutien du Franc français (2) et aliènent leur libe:r:té·. dans. les 1
r
domaines de la politique du crédit(3). Les ESD subissent les
1
fluctuations(dépréciation/ appréciation du Franc et de la "déri-
1
1
ve" des prix en France. Cette situation confère à l'ensemble
1
!~
(1) PaIr eT1fJlo).er 1.11 ~
(2) Eh alirrmtant en devi::es le 1'rBIDr ~
\\
(3) Rs SJlismt les ~ de ~ Pditiq.Je Mmétnire RmÇIJise.
t

-
105 -
une autre plate-forme unitaire en tant que marché. Rapport de
deux entités inégales- PVD (avec des ressources, un pouvoir
d'achat), PI (systèmes productif bancaire et financier impor-
tants)- la zone monétaire franc offre un marché privilégié aux
entreprises françaises
.'.Même si elles sont les premières parte-
naires commerciales (position en déclin) de ces PVD membres, il
importe d'illustrer grâce à un exemple qui confère~.. une cohéren-
ce à notre interrogation l'idée de réforme de ce système: la
dévaluation. En effet, dans le cas d'une dévaluation du Franc,
la France peut espérer accroître ses ventes de produits manufac-
turés alors que ces PVD (essentiellement producteurs de matières~
non élaborées) ne fixent pas les prix de leurs exportations . A
contrario leurs importations en provenance "hors zone franc" se
renchéris sen t', C' es tains i que d' apr_~s les études de la BCEA,
la seule dévaluation de Mars 1983
a accru le service annuel de
la dette des pays Ouest africains de vingt milliards de francs
CFA. Pour donner plus de substance à nos développements et ne
pas borner notre horizon à l'approche quantitative, il faut noter
cette aura de grande puissanc~ économique (politique) que retire
la France(l). En attendant une réforme (1) cette zone monétaire
présente un attrait c'est pourquoi le Mali l'a intégré, des
pays(2) manifestent le désir d'y être admis. En:ce qui concerne
l'E. enfin,la dette libellée en Franc français n'entraîne pas
de coût en devises. A ce niveau l'avantage est incontestable .
.
Sur un plan plus général son élargissement pourrait induire une
intégration économique pour une éventuelle création de marché
commun: un axe d'orientation conforme aux exige~ces de la logi-
~ que du SEM, donc une possibilité. Avec ce dernier Paragraphe
consacré aux groupes de PVD endettés notre tâche sera de nous in-
téresser sur l'existence éventuellement d'un (plusieurs) schéma(S)
typ~s' d'E?
SOUS-SECTION II : Types d'endettement révélés
Nos raisonnements ont abouti . aux<r;~"!1arques su i vantes
- la recherche d'une typologie simple et pertinente des
1
1
PVD par rapport à l' E (Paragraphe I);
1
la recherche d'un (des) indicateur
(s) universel (s) et
f
non équivoque(s) d'une situation de crise 'de la dette (Paragraphe lU).'
liées'· aux choix économiques
(Paragraphe Il":).
!
(1) D'e:u::tm dirent dœiro.ticJ'l cola1iale
(91 r. ti n'rnt rY1Q (nit l'"Y1r'ti no l'lih-rtiro f'rrmrvri~

-
106 -
PARAGRAPHE . 1
Une situation d'endettement spécifique
1) Quelle que soit son orlglne, privée ou publique, la
dette forme un tout. Les relations qu'on peut établir sur ses
chiffres n'ont qu'une valeur relative. Les chiffres si fiables
soient~ils ne sont souvent que des évaluations et des extrapo-
lations. -Il ne sont pas comparables en absolu d'un pays à un
autre. Les critères de détermination ne sont pas partout iden-
tifiquement définis. Il nous a paru difficile d'obtenir un indi-
ce qui puisse couvrir tout le champ de lIE. L'approche qui se
f
t
place dans une optique quantitative ne s'est pas revélée suffi-
1
sante; une valable d'homogénéisation des PVD doit être recherchéJ
Voyons d'abord les critères "orthodoxes".
lfii
Sur la base d'une répartition géographique une disparité
!
1
$
(subdivision) s'est doublement instaurée:
- Inter-régional:Afrique, Asie,Amérique Latine ... ;
Intra-r§gional,Afrique au Sud du Sahara, Maghreb ... ·
Sur la base des revenus: ce cri tère ne nous a pas permis d'obtenir
une corrélation avec lIE.
Quant à une classification selon le niveau de lIE, il s'agit
a van t
t 0 u t d' i ns t f tue r dés i ':l d i. ces, ,t âche c omp l ex e .
Tous ces modes de classification montrent qu'il est osé de
traiter de la même manière lIE des PVD. Procéder "à un regroupe- 1
ment d'ap~ès cette méthode c'est justifier a priori l'adoption
1
l
et l'application de mesures(l) que les variables significatives
distinguent. L'hétérogénéité)par exemple la composition structu-,1
relIe
milite en faveur d'une analyse au cas par cas, une étude tf
monographique.
1
2) Nous avions souligné les conditions de validité d'un
agrégat économique, la relation nécessaire entre les valeurs
macroéconomiques (un des points de l'introduction). En consé-
quence et devant les insuffisances ci-dessus évoquées, le seul
indicateur s'il en est un, demeure les orientations de la Poli-
tique Economique, la statégie de Développement. Ce choix du
Hodèle de Développement en tan t qu'image épinale de l' E es t dicté
par d'autres motifs liés à notre démarche analytique. D'abord
(1) RJr emrple, le Pm d'Aj.1s1:errmt dl FMI

t
-
107 -
1
1
le Mod~le de Développement a toujours servi de référence au SEM. 1
La préoccupa tion du SEM va dans le sens cl 'un· ~con trôle (cl' une
!
anticipation sur les th~mes à élaborer) des th~mes de négocia-
r
tion. Sans en étaler les présupposés théoriques, le centre d'in-
térêt s'est glissé progressivement des th~mes des produits manu-
facturés(l) et du nouvel ordre économique international vers ce-
lui de l'~ des PVD: ainsi à l'ordre du commerce-libéral-douteux
et fictif- sous-jacent le SEM a substitué un ordre monétaire et
financier affiché (transfert de ressources, aide de 1% du PNB,
consolidation des dettes ... ). Les th~mes nouveaux ou réactualisé
(l'E) se sont succ~dés en l'absence de changements majeurs au
1
sein du SEM par rapport à la stratégie mondiale du capital c'est 1.
à la formation d'une Economie de Crédit International. Mais
c
notre E ne tient pas son orlglne dans l'accumulaxion d'un excé-
i
dent de capitaux à exporter. Alors il s'agit d'assurer la pros-
t
périté et la sécurité du SEM dans la résolution de toute crise.
En l'esp~ce il ne s'agit pas de déclarer des débiteurs en fail-
lite mais à quelles conditions et en vue de quelle issue. La
donnée principale selon cette optique est-elle la capacité du
"remboursement"
avec un projet structurel avantageux à long ter-
me aux PVD.? L'enjeu de lIE paraît stratégique en face d'inté-
rêts irréductibles.
Ensuite cet enjeu se rév~le au niveau de la, relation . en-
t:L.e la conj onc ture économique et l' E. Les EL~c.tua;tions économiques
de la décennie 1972-1982 (emballement 1972-1973, dépression
1974-1975 par exemple) ont été reliées à un mouvement de délo-
calisation des activités productives associées à un regain du
rôle d'une politique monétaire américaine de "surliquidité" du
moins jusqu'en 1979. Pendant toute cette période les prêts aux
PVD n'ont cessé d'augmenter. A partir de 1979, la montée du
dollar avec la connexion directe et renforcée des circuits de
la dette sur la monnaie américaine crée une situation d'alour-
dissement de la charge.
Sur la base de ces précisions,sans prosélytisme ni éclec-
tisme nous dressons un panorama simplifié des stratégies types
qu'on retient usuellement dans le milieu d'économistes. Ce pa-
norama renvoie dos à dos les crit~res annoncés aux points 1. et2 1î!
\\.
(l) rf. P<r """""" 1'olJjrelif des 29!6 el lm 2000
1

-
108 -
du paragraphe pour emprunter une autre voie explicative de lIE,
cela peut ·être le choix de la Politique Economique, un facteur
t
r
beaucoup plus plausible et intrinsèque à lIE des PVD.
!i~
PARAGRAPHE II
: Les facteurs
liés aux choix économiques
1
1
Les terminologies qui se sont succédées n'ont pas en-
!
!
,
traîné un- changement majeur dans les Politiques Economiques.
~:1
Après avoir retracé l'indicateur commun, s'il en est un aux
!
orien ta tions économiques.,
nous' dégagerons les spécif ici tés
t
,
des modèles' choisis et avpliqués. 'nous.. éivons vu que ces divers
choix économiques s'insèrent dans un vaste sujet rangé sous
le vocable d'interdépendance Nord-Sud autrement dit la straté-
gie des systèmes bancaire et productif. Ce principe implique
que l'on envisage simultanément et séparément le~ orientations
économiques au niveau de structures nationales et internationa-
les. Le calcul a priori du coût des dettes, en dehors du côté
financier est rendu encore plus aléatoire du fait de la non
maîtrise des facteurs extra-financiers.
1) Nous n'allons pas nous lancer dans le débat sur les
modes d'accumulation ou les théories de la croissance. L'ana-
lyse conjointe dont nous nous sommes servi permettra
de fixer
la problématique de lIE dans le schéma suivant:
Schéma 5 Fixa tion de la pro bléma tique de l' E
~s
l1ETHODE
EXOGENE
ENDOGENE
GLOBALE
l
III
CASUELLE
II
IV
1
L'E tel que nous l'avons exposé fait intervenir des fac-
teurs exogènes associés à des facteurs endogènes dans le cadre
d'une étude conjointe c'est à dire à la fois casuelle et globa-
le . De ce fait le pôle IV est exclu de notre champ puisgu'il
..

-
109 -
ne correspond qu'à la position d'une économie en autar9ie-, Un
pays isolé par rapport au groupe des PVD-méthode globale- et
sans intervention de relations avec l'extérieur-variable
gène-. Nous pensons que la prise en compte des facteurs externes
ne saurait se réduire à une soumission passive des variables
endogènes au SEM. Pour autant les pouvoirs du SEM, les macro-
décis10ns qu'il faut saisir les problèmes liés à la dette. Cette
responsabifité est partagée dans une proportion difficile à
évaluer avec les stratégies d'accumulation ne serait-ce qu'en
participant à la mise en place des formes juridiques,techniques
qui répondent mieux aux intérêts du capital productif et du
capital financier, autrement dit à la rentabilisation des capi-
taux. Ce faisceau de possibilités appelle l'esquisse de modèles
1
d'accumulation les plus classiques disons à orientation confir-
1
mée durant ces vingt dernières années. Nous avons 'pris en consi-
i
dération cette période pour la simple bonne raison qu'elle cor-
[
respond à l'émergence du Tiers-Monde en tant qu'objet économique
1
spécifique d'une part et celle à laquelle se rattache l'essentiel 1
de notre étude de l'E d'autre part. Les processus économiques
t
(et sociaux) ainsi
évoqués vont se positionner différemment sur
I!',·
les pôles de notre schéma 5 .. L'étude de l'E ne peut être éla-
borée en dehors de ce cadre de référence générale d'extraversion
!
économique. Une certaine industrialisation peut-elle constituer
~
une raison structurelle de l'E ? Quels modèles d'industrialisa-
tion les PVD ont-ils poursuivis 1 Le recul historique nous mon-
tre deux tr~its
caractéristiques fondamentaux: la substitution
des importations, la promotion des exportations de produits
manufacturés. Notre division s'effectuera autour de ces deux
!i
critères. Toutes ces stratégies sont assujetties au marchés
extérieurs et des intérêts plutôt antinomiques.
Chronologiquement c'est la première voie choisie par les
PVD, notamment_l~Amérique
Latine puis ils se-sont 6rientés
vers des inàustries d'exportations' de produits manufacturés.
Toutes les deux stratégies ont contribué à engrener- le processus
d' intégrati<ïm au SEM: et l' E. - .
' •
1
~
.
2) Le modèle de substitution d'importation
Dans_le modèle d'industrialisation par·.swbstitution le

-
110 -
secteur~privé est promu au rang de moteur de la formation d'une
base industrielle soutenue en cela par l'Etat (subventions ... ).
Le pays réussit peu à peu à créer les conditions pour l'amorce
d'un processus d'industrialisation: infrastructure et superstruc-
ture (catégorie d'entrepreneurs nationaux). Ce système a donné
naissance à des projets qui semblaient rendre possibles les
déclarations d'intention des autorités: ici ces projets ne pou-
l
vaient se réaliser sans le financement très important auquel
1
..
'
' ' : . , . ,
l"Etat apportait sa garantie et sa capacité d'accès aux marchés
financiers internationaux. Ils ne pouvaient fonctionner de par
leur s~ructure que:
- pour l'importation de biens d'équipement (aubaine pour
l'extérieur);
- un financement déguisé (mesures d'incita~ion) de l'Etat
compte tenu de leur faible niveau de compétitivité;
- une protection industrielle pour des produits théori-
quement destinés ~u marché national une industrie valorisant
les ressources locales.
Devant les limites (croissance paradoxalement des importations)
et les effets pervers de cette stratégie les pays ont inauguré
d'autres modèles délibérément extravertis.
3) Les modèles extravertis
Nous ne nions pas le caractère extraverti de la stratégie
de substitution d'importation. Néanmoins l'extraversion dans le
modèle dont, nous traitons est proclamé avec le plus de vigueur
et de volonté. Il s'agit donc d'une simple différence de degré.
Ce modèle englobe différentes variables qui ne présentent pas
de distinction significative, d'où leur regroupement sous le
terme générique "modèle extraverti".
Ils se traduisent par un
coefficient de commerce extérieur relativement élevé. Nous dis-
tinguons le modèle de: "l'Industrialisation dépendante et ex-
cluante", le modèle des "industries industrialisantes". Nous
faisons abs traction des cons ta tions socio-cul turelles.
a) Le modèle de l'industrialisation dépendante et exclu-
ante: il a été développé particulièrement en Amérique Latine.
L'élément "locomoteur" privilégié reposait sur les firmes multi-
nationales qui pouvaient trouver une infrastructure industrielle,
un potentiel de débouchés, donc un ensemble de conditions de
rentabilité financière.

- 111 -
b) Le modèle des Industries industrialisantes accorde la
priorité à l'implantation de liens de consommation intermédiaire
et d'équipement. L'Etat omniprésent prend en charge intégralement
les activités stratégiques. Les besoins de la dem~nde et le sec-
teur agricole restent en dehors des préoccupations de cette po-
litique. L'élargissement nécessaire des capacités infrastructu-
relles appélle celui, indispensable de la capacité de paiements
extérieurs. Ce financement a pu être assuré partiellement par
les recettes d'exportation des pays pétroliers (Vénézuela,Al-
gérie
) et en partie par l'endettement extérieur (Mexique,
Inde
). Mais aucun PVD ne présentait l'aspect d'une Economie
relativement autonome avec une base industrielle intégrée. L'Inde
constitue un cas d'exception dans la mesure où elle a dégagé un
surplus '''industriel'' dans ses relations avec le Sud grâce à son
industrie. L'Algérie avec un degré assez significatif d'intégra-
tion industrielle disposait de base pour la formation d'un excé-
dent industriel. La baisse du prix du pétrole, première source
d'accumulation, est venue prouver que son modèle reposait sur un
type d'Economie rentière et 'montrer l'utilisation inéfficace de
son appareil productif.
c) Les Institutions Internationales (ONU, ONUDI) propo-
sent d'autres voies. Parcourons:les pour mémoire:
L'autonomie collective dont la réalisation r~quiert une
mobilisation des capitaux et une modification du SEM. Les objec-
tifs de la Troisième Décennie du Développement se résument en
augmentation des exportations agricoles pour assurer la sécurité
~
alimentaire et un plan de recherche sur les nouvelles ressources
d'énergies renouvelables.
L'industrialisation endogène (s'apparente à l'industria-
lisation auto-centrée) "dynamisée de l'intérieur". Cette straté-
gie verse dans le Plan de Lima : objectif de 25% pour les PVD
dans la production des produits manufacturés à l'horizon 2000.
Tous ces deux modèles de Politique Economique créent les
conditions d'un endettement du fait des besoins de leur finance-
ment. De plus, ils se situent dans le cadre du SEM d'une relance
par le transfert de capitaux jumelée à une participation
au

-
112 -
recyclage des pétrodollars dont la mission était confiée à
l'Agence Internationale du Financement International crééepar
l'ONUDI(l). Cette Agence composée de Gouvernements et des Ins-
titutions de tous les PVD a vocation de rassembler "les capitaux
publics et privés du Tiers-Monde et destinés au Tiers-Monde",
financer ses exportations par un Fonds de crédits à l'exportation
du Tiers-Monde, promouvoir le commerce Sud-Sud et Sud-Nord de
produits manufacturés"et de faciliter IJ'octr~des prêts aux con-
ditions du marché"
afin d'initier le développement industriel
sur une vaste échelle. Ce processus de stabilisation momentanée
trouve grâce auprès des pays développés~ C'est ainsi que le
Rapport CEE 1978-1979 reconnaissait que l'équilibre actuel de
l'Economie Mondiale dépendait "dans une large mesure du maintien
d'un flux de prêts aux pays non producteurs du pétrole [ pour
les pays pétroliers les perspectives de revenus étaient bonnes
S.C.] sur une échelle inconnue avant 1974, et serait compromis
par tout obstacle à ce flux. Celui-ci est également avantageux
pour la CEE, car pour une bonne part, les prêts en question sont
consentis par des banques installées dans les pays de la CEE
[ Ce recyclage
des pétrodollars le permettait,S.C!~(2)". Faut-il
insister sur le fait qu'en 1975 (année de basse conjoncture) les
PVD absorbaient 40% des exportations de la CEE, que, détail impor-
tant, la capacité exportatrice a augmenté de 25% grâce au pouvoir
d'achat des PVD alors qu'au même moment la capacité exportatrice
des USA baissait de 20,3%(3). Qu'il s'agisse d'une. stratégie
explicite formulée et proclamée ou non
comme telle par le pou-
voir, le résultat de ces modèles est une tendance à l'extraver-
sion économique. Cette insertion se faisant à travers trois
.canaux reflètent les différents modèles.
'L'import- substitution a conduit à la hausse des impor-
tations(4).,aussi peut-on dire que l'Endettement extérieur est
une tradition pour L'Amérique Latine soit pour découvrir et
exploiter le pétrole (Mexique), soit pour diversifier la pro-
duction industrielle (Brésil) soit encore pour favoriser l'ex-
pansion industrielle.
(1) Ex:troits de AfriqJe, le Ma13Rl,n° 39 ocrotre 1980, LcrrJres, diw~ [Xlges
(2) Afriq.Je, Le Ma13R~ op. dt. P. 78
(3) cp. dt. ID
(4) cf. mtre ~ de 3èrœ C)Cle, Nee 1982

-113 -
Nouvelle
forme., l'investissement international direct
(le redéploiement industriel) se réalise dans le cadre de la délo
calisation et la segmentation du procédé de production des entre-
prises multinationales.
Le passage à une industrialisation c'est l'exportation
de produits manufacturés. Cette exportation n'a de sens réel que
si elle s'adresse aux marchés internatioanux (Nord ou/et Sud)
constitués" de marchés différenciés avec les contraintes de la
con~urrenceinternationale, prix et barrières multiples. Ceci
appelle une restructuration de l'appareil productif (besoin de
technologie ... ) qui pousse à un endettement extérieur négatif(l).
Nous:constatons que les PVD faisaient face à une double exigence.
Financer l'investissement initial nécessaire à la formation
d'une capacité" de production. Ensuite répondre aux contraintes du
côté des débouchés. A ces contraintes structurelles va venir
s'ajouter une avalanche d'obstacles qui réduiront les possibili-
tés (minces) offertes aux PVD d'exporter leurs produits, un
motif
qui les poussera à rechercher des recettes substitutrices
auprès des marchés des fond~ prêtables. Il s'en suit que le sys-
tème de la dette (le dérapage) s'installe dans une situation
circulaire: les débiteurs empruntent pour rembourser et les
créanciers prêtent pour être remboursés:. De ce "puzzle"finan~::'
cier(2) découlent
un accroissement de la dette, une insolvabi-
lité différée mais non résolue, un E non résorbé. ~ès lors il
est utile de dégager les sources possibles relevées de lIE des
PVD. L'importance de l'idée nous vaut de lui consacrer un para-
graphe.
PARAGRAPHE 1 1 1
Les sources possibles relevées de l'endettement
(l)Pour la période en question les stratégies de Développe-
ment, une doctrine productiviste . d'importation massive de biens
d'équipement et d'un effort d'exportation ou
de grands projets
nous convainquent de la probabilité de l'existence d'une situation
dIE ou de "surendettement". Il semble donc que les modèles mis
en évidence plus haut
aiguisent· sinon créent un modèle dIE.
Cette forte présomption désacralise quelque peu le thème et
.....
#.-,
--~ -.-.-
(1) cf.
CNXEPArrw.ire statistique, 1983
(2) Exp"essia1 eTTPo:>ée fXIT' R. ~ Ia1BARDI, le 'Piège l3arUxlire, op. dt.

- 114 -
"dépas sionne" le clima t qui en toure le suj et. Il nous paraî t conve-
nable·d'iétayer ce point de vue par quelques complémen ts. En premier
lieu si les pr~cédents développements enseignent que les politi-
ques économiques sont concernées par des REl harmonisées, ils
n'impliquent pas une
unè..rii~ï(équant à la gestion et la condu'ite
des politiques économiques. En second lieu il existe une base
objective de clivage conjonct~el et interne à chaque pays o~
groupe de pays. Toutefois ces contradictions n'excluent pas la
cohérence permanente et perdurable de l'idéologie des protago-
nistes. Quand les prodromes de la crise de la dette se sont faits
sentir, ils ont réagi. Endiguer les effets de cette crise ne fait
problème que pour autant les bases maté~ielles de valorisation
internationale du capital sont sapées. Or juguler la crise signi-
fie créer les conditions du recours à un linancementextérieur
sain, à savoir:
.,
- le coût -la charge du service de la dette- inférieur av
pr~duit des projets financés par l'emprunt;
- le résidu(l) du produit induit par les projets financés
grâce à l'emprunt doit être affecté en priorité à des investis-
sements productifs.
Mais l'évaluation de tout emprunt doit être rapporté à
la cohérence de l'ensemble. L'inclination. à conférer aux ratios
un critère déterminant donne un aperçu superficiel. Il s'agit
alors de voir si, compte-tenu des effets en amont et en aval,
les hypothèses de croissance prévue (des recettes, ... ) ,de l'évo-
lution des termes de la dette sont réalisables ou justifiables
~ à long terme (service de la dette, niveau du taux de l'inves-
tissement ... ). Nous constatons que tous ces points relatifs à
la dette se situent dans le contexte théorique et analytique
des politiques économiques poursuivies par les pays de notre
échantillon. Ces politiques d'extraversion économique impliquent
un besoin de financement permanent. C'est cette situation qui
semble prévaloir de nos jours et qui rend lIE insupportable c'est·
à-dire une incapacité de sécrétion interne (effective ou poten-
tielle) de ressources. C'est '~ussi le signe qu'une crise de
(1) Le ,:milit net dl rolt de l'enpt61t

- 115 -
remboursement et de difficult~s ~conomiques annoncia~ice d'une
remise de peine financière(l) s'annonce hautement probable.
Tous ces facteurs primaires (projets ~conomiques) et secondaires
(charges induites par le recours à un financement ext~rieur
pervers) renferment à des niveaux diff~rents les ferments' .
de la propagation de lIE.
2) La description des reglmes d'accumulation et les
politiques ~conomiques recelaient intrinsèquement un besoi.n
de financement ext~rieur. C'est la pr~condition puisqu'ils
conduisaient à une internationalisation accrue des ~conomies.
Des raisons d'ordre s truc turel d~coulant de ces modes d' accumu-
lation ont conditionn~ le mouvement de lIE.
a) La dette apparaît bien comme l'aspect d'un problème
plus fondamental de restructuration des appareils de production
des PVD li~e à l'int~rêt du capital international (productif
et d'argent de prêt d~sireux de participer au partage de la
plus-value internationale). Chacun des modes d'accumulation
dans ses sp~cificit~s intrinsèques a ~t~ productif dIE à des
deg:L~s divers. Pour les poli tiques ~conomiques "in t~rioris~es"
par exemple le modèle de substitution aux importations, l'impor-
tation n'a pas diminu~.(2); pour celles "extérioris~es". tel
le modèle de promotion des exportations, le respec~ de normes
de la demande internati~le a exig~ l'emploi de technologies
"efficaces", conduisant forc~ment à une hausse encore plus
importante des importations de plus en plus on~reuses. L'écuéil
~
d'une capacit~ de production ne peut être ~vit~, ce qui se
traduit par un taux d'accumulation(3) ~lev~. Il semble exister
une certaine relation entre ce taux et lIE; aussi constate t-on
l'~volution suivante de ce taux pour les PVD les plus endett~s:
la progression annuelle en termes r~els des investissements a
~t~ de 1970 à 1979 pour l'Egypte 21,5%, le Maroc15%, la Cor~e
du Sud 14,9%, l'Indon~sie 14,8%, l'Alg~rie 14,2%, la Côte
d'Ivoire 13,8%, Hong-Kong 12,5%, la Tunisie 11,4%, les Philip-
pines 10,6%, la Malaisie 10,3% le V~n~zu~la 10,2%, le Br~sil 19,1%
(1) RÉécre1Lmerrmt et autres mathx1es
(2) cf. rotre ~ dl 3èrœ cycle op. cit.
(3) 01 to1.Jx d'~

-
116 -
la Turquie 10,1%, la Thailande 7,6%, le Mexique 6,9%. Ces
investissemnts étaient liés à des importations massives de
biens d'équipements(l). Encnnséquence l'engrenage de l'E pour
la croissance paraissait inévitable.
b) A long terme il est possible d'enrayer cette hausse
de l'E. Ce freinage suppose la formation d'une base technologi-
que autonome donc la capacité de production nationale d'un sec-
teur de biens d'équipement. L'effort pour surmonter ces problè-
mes doit tendre vers une importation sélective et une formation
d'un "collectif de travailleurs" apte à assimiler cette techno-
logie. Nous ne pensons pas que l'investissement direct étranger
soit une option écono~ique indiquée(2) car une telle stratégie
ne présente pas l'intérêt d'offrir un réseau de liens en amont
et en aval dans l'Economie Nationale, c'est-à-dire une intégra-
tion de tous les secteurs. La propagation des effets implique
une dynamique éconouique autonome et auto-entretenue. En inter-
prétant l'E comme une "greffe" nous remarquons que l'aggravation
de l'E provient d'un insuffisant dosage par rapport à la poli-
tique d'importation. Il ne peut être question d'un simple flux
financier du Nord vers le Sud. Ces flux ont été organisés dans
un cadre général répondant aux nécessités du capital productif,
du capital argent renforcées par les tendances des modes d'accu-
mulation.
Par la réorientation des stratégies de Qéveloppement
l'E perd son conditionnement exclusivement financier pour s'avé-
rer être le résultat de la volonté du SEM avec un rituel immua-
ble: ~onstruire un ensemble de relations satisfaisant aux critè-
res internationalement dominants (rentabilité du capital,projet
~~ de Développement).
c) Le levier essentiel a été le développement des méca-
nismes du crédit bancaire (classiq~es et nouveaux) qui touche 1
tous les pays .. Le"crédi t nourris san t le crédi t", ce"capi tal
fictif" fruit du multiplicateur de crédit, cette"capacité d'oc-
troi de crédit du système bancaire quis'esL accrue nettement
plus vite que la croissance des dépôts à vue durant ces derniè-
res années "(3). Cette pratique classique s'est associée à
(1) Reu.e TIers-Marle, Taœ xxv, nO 99, jJi.uet ~pterrbB 1984, P. 551 à 552.
(2) Sr la ccntri.b.ltim des entrepises é~res à la forrmtia1 fXOf~Ue à l'errpoi et à la
'\\lllau' ajutée, cf. rntre ~ op. cit.
(3) ~ BRI, 1983, op. cit. P. 57

-
117 -
l'action des pétrodollars et aux dispositions particulières
(Politiques Economiques des pays) pour donner naissance à cet
enchevêtrement de detteset créances où"chaque créance est éga-
lement une dette et ne vaut que ce que vaut le débiteur, lui-
même créancier d'autres débiteurs,etdCl). Mais compte-tenu de la i
tendance à~la,dollarisation croissante des transactions interna-
i
tionales ou de la dollarisation effective de l'E,les USA devien- l
nent les prêteurs en "dernier ressort" d'autant plus qu'ils se
t
sont imposés un rôle d'intermédiation financière dans les mouve- t
ments de capitaux et alimentent le multiplicateur de crédit.
Tout cela confère aux PVD une unité essentielle car si les pays
développés s'endettent et subissent les mêmes contraintes (sur-
évaluation du dollar et montée en force de la dette privée) ils
ont une base industrielle autonome et pour ces pays
le problème
des bases d'accumulation ne se pose pas. Ce qui était sensé re-
;
!
présenter une dette logique en soi-même est devenue un problème
1
par son explosion extraordinaire le"surendettement", dénomination'
exprimant des rapports(2) sans signification essentielle à nos
i
yeux . Nous l'utiliserons par convention et pour commodi té.
3; - Tel que nous le comprenons, il est intéressant de
nous consacrer au numérateurJc'est-à-dire au montant des capi-
taux empruntés appelé invariamment encours
de la dette . Nous
avions montré précédemment l'évolution de la dette niveau et
structure. Elle s'est traduite dans les faits marquants suivants:
<'''-
:-- - -
-
P'
(1) Re\\œ Tiers-Mcn:Je, Taœ XXV, nO 99, op. dt.. Po 519
(2) Fhtre rrmt.ont de la dette et les; [rincÏfX1UX hiiooteurs de la ''sJrfaœ écaunique" tels le
PNB et les Recettes d'Exfxrtatia1.

-
118 -
Tableau ;12: Evolution par types dIE de la dette totale des PVD
1971-1983 (en %)
~
FINANCEMENTS
1971
1975
1980
1982
1983
AIDE PUBLIQUE DU DEVEJ...OPPEMENT
41
34
24
22
21 .
,1
AIDE MULTIlATERALE NON LIBFRAT
3
6
7
7
8·····
il" "
CREDITS A L'EXPORTATION
32
25
28
25
23
MARŒES PRIVES
24
34
40
44
48
TOTAL
100
99*
99 -le
98-1e
100
IEITE IDTAlE (en milliards
86
173
445
552
606
de dollars us)
** obtenu par déduction
*
erreurs/omissions
Source: Extrait de : Endettement Extérieur des PW"OCDE
Paris 1984, Tableau 16.
Il apparait un mouvement de croissance et d'internationali-
sation de lIE indissociable de celui non moins florissant des
marchés financiers internationaux privés initiés par les pétro-
dollars,le mur de la capacité d'absorption des économies dévelop-
,II
pées et l'investissement privé direct. L'essor des liquidités
i
internationales peut être suivi grossi~rement sur le graphique' (1) 1
.~ Le caract~re tr~s approximatif de ces courbes n'empêche pas
d'avoir un "ordre de tendance" générale. Cette croissance des eu-
1
rodevises n'a pas cependant atteint l'ampleur des crédits distillés 1
i
par le Syst~me Bancaire. L'élévation de la courbe représentant
l
la taille nette des 'eurodevises rejoint la tendance de l'encours
de la dette telle que le montrent l'OCDE Qu·la BRI dans leurs
différentes études.
La hausse de la masse des intérêts a suivi celle de l'En-
cours avant et apr~s 1974. Fait plus marquant, le taux de d'accrois- 1
sement moyen annuel est passé de 12% avant le choc pétrolier à
31% (2) sous l'influence de l'Encours et du taux d'intérêt (malgré
l'érosion, monétaire). Le contexte de lIE a bénéficié de trois
effets. Jusqu'en 1~74-75, le SEM se préoccupait surtout de la
!
firme multinationale et la question fondamentale tournait autour de ses\\
(1) cf. 91 h11.exe le gTOli1ique Reille TIers-Mcn:1e, xxv, nO 99, op. cit· Po 520

- 119 -
1
,
droits et obligations en tant qu'acteur bienfaiteur devant rece-
!,
voir des assurances sur le climat d'investissement(l) des PVD:
fi
t
- l'abondance de fonds générés par les pétrodollars- l'épar-
1
gne extérieunedes pays de l'OPEP, une croissance faible de l'Euro- 1
pe mais supérieureà celles des USA(2);
- cette perspective
de fonds disponibles pousse les PVD
(encouragés) à élaborer des projets grandioses d'infrastructures,
en partie pour répondre aux besoins du SEM ( cf. le Projet d'un
Chantier Naval sur plusieurs kilomètres dans la périphérie de
Dakar,
le Projet Grand Carajas au Brésil) dans les secteurs dits
mé tallurgique et agricole ...~.
C es pro jets ont amené l' Eta t à se
.J
porter sur le marché en tant que gros emprunteur '.
De ces lignes il ressort que la conjoncture ,l'abondance des
fonds prêtables et en dernier lieu les banques,
ont joué un rôle
non négligeable, un facteur permissif. L'essentiel de la respon-·
sabilité -s'il fallait désigner un coupable- incombe aux straté-
gies de Béveloppementet au Système Bancaire. Le surendettement
provient donc de ces besoins d~ ressources et de l'afflux finan-
cier
sous une forme ou une autre des capitaux. Tout ceci a créé
une onde de choc dans le processus .de l' E des PVD qui a permis
l'effet centrifuge de transferts de capitaux centraux vers la
périphérie et pour donner une impulsion aux Econooies Développées
comme en tém?ignent les données suivantes sur l'Argentine, le
Brésil et le Mexique.
Tableau 13
Structure des importations de biens pour les pays les
plus endettés.
ANNEES
PARTiéIPA'JION Ei~ %DES H1PORTATIONS DES BIENS
-
De consonunation .
Interméâiai~e de Capital
-
1979
8,8
91,2
-',
1980
8,2
91,8
1981
8,3
91,7
1982
13,0
87,0
1
1983
11,7
88,3
1984
10,5
89,5
Source: Revue Tiers-(1onde n~99' op. ci·~. p. 573
(1) Firr:Inœs et Dhe~ p.1lii.œtim OO1ptnte FMI, BllW, nO 4, 1971
(2) seIm M JFANNFNEY, lBs F.c:auries Ch:idaltales, dl XIX siècle à rœ ;us, Presses de la FaùItia1

-
120 -
Ces données ne laissent aucun doute en matière de taux
d'accumulation. L'E a permis pour ces pays mais aussi pour
l'ensemble des PV~ une vigueur de l'investissement et nous ne
résis terons ~à présenter 1 , allure du taux de croissance de l'inves-
tissement dans un tableau.
Tableau 14 : -Taux réel de croissance de l'investissement brut en%
-sur l'année précédente
[
1
(
~
"
Zone
1960-70 1970- 78
1979
1980
1981
1982
1
1
r
Tous PVD
7,2
10,2
2,7
6,5
2,9
-5
1
î
(
Amérique Latine et Caraïbes
6,4
7,1
4,2
9,5
-0,9
-16
J
!1
Pays industrialisés
6,8
2,3
4,9
-2,7
-0,2
-3,1 .
Source: Rapport de la Banque Mondiale, 1983 (tableau construit par nous-même)
Ces chiffres sont des moyennes qui ne laissent pas transpa-
raître des disparités importantes, mais nous ne devons pas nous
intéresser au cas abérrant des taux anormalement élevés tel celui
du Brésil à certaines périodes. Un autre facteur extérieur/inté-
rieur intervient: la question monétaire, la monnaie de rembourse-
ment.
4"- L'économie us aspire"
les capi taux à qui elle garan ti t
t~ une rémunération réelle grâce à un "keynésianisme militaire"
doublé d'un "malthusianisme social"
. Pour nourrir une expan-
sion il faut de la monnaie. La vérification de la monnaie dette'
spontanée et de l'antériorité de la marchandise par rapport à la
monnaie sont établies. Ce qui apparaî t de cette première partie c-' est
la primauté du cadre de circulation de la marchandise et la mon-
naie n'en est que l'expression du dénominateur commun(l) • Schmitt
démontre que l'avè11ement d'une monnaie internationale dont les
DTS constituent la préfiguration est al vue. Cette monnaie natio-
nale/internationale qui verra le jour avant la fin de ce siècle
(1) "Le clérrxrb-errmt des [XOilits est [XJSilie car les objets ~t héœ1UfP1es s:nt écauriqJerrmt
mwortés les UlS ClUX QI...l.t.rBs [XU' l'intermédiaire de la rrurnie" 13. ~ 1h3ori.e Ulitaire de la
Mamie mtiaYl1e et In.termtim:I1e, C4STEILA, Al..BEJJVF, sr.J/$E 1975, Po 18

-
121 -
sera le dollar us(l). Seule une analyse a-dialectique et somme
toutesLatist~que~peut
admettre un tel point de vue. Nous ne cro-
yons pas nous situer dans cette perspective. L'évolution économi-
que témoigne que la monnaie internationale (créée nationale)
suivait l'état des rapports de force entre les économies natio-
nales ou capi taux nationaux
. (qui fluc.tuent). Ains i telle Econo-
mie dominante aujourd'hui perdra de son influence demain, hier
l'Economie-de la Grande Bretagne avec la Livre Sterling(2),
aujourd' hui l'Economie us avec le dollar à telle 'enseigneique les
!PVEils,ub l s s.en-ti les flue tua tions
de la conj one ture américaine':ef,
de la puissance économique us (part dans les échanges mondiaux,
les capitaux placés à l'étranger) même si elle est parfois con-
testée(3)Jde façon épisodique et épistolaire. Cette relation
de cause à effet "puissance économique / monnaie forte /abs trac-
1
~..
tion des capi taux f lot tan ts"et flue tua tions moné taires (polycen-
Il...•.•..
trisme monétaire) semble avoir gouverné jusqu'à nos jours les REl.
Et il est exact, en partie seulement, d'imputer les problèmes de
la dette des PVD à la politique monétaire us. Il semble aussi
1
que l'implantation des capi~aux productifs ou argent de prêt ait
,
toujours procédé de la même façon, c'est à dire à crédit, à
l
,
l'instar du Plan Marshall et du financement des PVD. En consé-
f
quence privilégier dans l'étude de LIE des PVD
le dollar et
l
poser une relation binaire des économies occidentales et sous-
développées relèvent à la fois d'un réalisme théorique et d'une
analyse pratiqu~.
En gardant la terminologie de la B M . sur la classification
,~
des PVD et la stratégie du SEM/diverses constatations caractéris-
tiques de la dette apparaissent:
les catégories de "pays à revenu élevé","revenu moins
élevé" et "revenu moyen" et les pays de l'OPEP ont acquis une
crédibilité internatioanle grâce à leur capacité économique po-
tentielle; ceci leur a conféré un accès facile aux crédits privés;
- cette politique d'intervention active auprès des sources
privées est corrélative d'une chute des engagements publics.
(1) B. EUiMIIT, 'rh3crie lIlitaire de la rrmnie mticnlle et intermticrale, op. cit. [XlTticulièrerrmt
W. 2 et 112. L'irrpJ1sia1 daTlée à zréwJserrti.e CCJ1t:r'OOire B. EUlM1TT. Aujud'l1Ji il emte Putât
des ZCJ1eS rrmétaires.
(2) B1 détails, cf. M. MVFAU, histoire des faits éccnardques <XJ1terTfxTairo, PUF, Paris 1966-
(3) cf• .3.:œ .BRlJNlUiF, la Politique ,\\1~taire, PUF, 1974

-
122 -
La répartition ainsi effectuée entre créances privées et
publiques a modifié durablement la charge du service de la dette.
Les termes du service sont respectivement surenchéris pour l'amor-
tissement par l'intermédiaire financi~re qui raccourcit les éché-
ances du remboursement et des taux d'intérêts systématiquement va-
riables en ce qui concerne les coriditions.
Ainsi, la crise de la
dettese réf~re à la rentabilité financi~re des créanciers qui écarte
toute politique d'allocation de ressources dans une perspective de
Développement. Et les négociations s'attachent à organiser la ren-
tabilité financi~re,peu importe l'affectation des ressources. Nous
avons dressé un bilan de la dimension quantitative de la dette des
PVD, insisté sur son accroissement et la modification de sa struc-
ture. Le caract~re conditionnel que revêtent les chiffres ne contre-
dit pas fondamentalement la tendance observée. A cette dimension
quantitative fait écho l'aspect. qualitatif de lIE et un faisceau
de relations mon tre une réali té d'un E commun aux PVD. C' es t sur
cette base qu'il semble correct de fonder l'analyse de lIE. On ne
peut masquer les convergences des divers mod~les économiques : une
possible croissance de grandeurs macroéconomiques génératrice d'une
hausse plus proportionnelle des charges de la dette et une pro-
gression des crédits privés. Or, les PVD ne maîtrisent pas les
mécanismes de mobilisation de l'épargne nationale. Le drainage
est mal assuré par manque d'Institutions financi~res c~pables
d'opérer conjointement la collecte et la redistribution optimale.
Quant aux Institutions étrang~res, filiales ou succursales, leur
.
.
Jtratégie ne garantit pas aux ESD une politique quantitative et
qualitative du crédit.
Mais notre Premi~re Partie nous laisse
découvrir d'autres éléments explicatifs complémentaires. Avant
donc de nous avancer et de tirer la conclusion, faisons le point
sur ce chapitre,base pour construire la suite de notre travail.
(1) Famcatim à grorr1e échelle
(2) Au
.'BlS wle mwrt du coJ:t dl capitaJ/Pn:dlctim est s.Jpérieur-:' à 'ro1t du trouJil',/Pn:dlctim
(3) cf
à ce ~t le RIwrt Arn1el de la ft:1rr1Je Mcràiale 1983-
(4) llIWrt ftJrq..te MaTiiale "Pm d'Actim [X11T' le rxMZowerrmt accéléré de l'Afrique au &d du
S1hIm'~ 1981
(5) Les trurmctia1s entTe agents ~t à la mêrœ zaw frune effectŒes en dollars ,,~._

- 123 -
Des faciem::,~;d'ordre quantitatif
et qualitatif oot été une cause déter-
minante de lIE. D'après notre échantillon, en Afrique et en Améri-
l
1
que Latine, les projets à grande échelle sOnt dominants dans l'agri-i
culture dont les produits sont destinés à l'exportation. Le dilemme f
"exportation ou autosuffisance" est désormais résolu à l'avantage
f
f
du premier terme, plus lucratif. En fait au nom des "économies
!
d'échelle" et de recherche de devises, ces choix macroéconomiques
t
répondent au principe de "percolation"(l) nécessaire aux projets
t
à forte intensité capitalistique(2). Ces projets de grande envergure 1.,.
ne fournissent pas -dans leur conception actuelle- de solution aux
.
PVD ~ la baisse constante du coefficient d'autosuffisance alimen- 1
taire(3), l'alourdissementde la charge de la dette et une structure f
socio-économique altérée, préfigurant des dysfonctionnements. La
démarche est parfaitement claire: le style des orientations économi-
ques est approprié au modèle de Oéveloppementprivilégiant l'accumu-
lation. Même l'''assistance'' de la BIRD(4) offerte aux PVD n'échappe
pas à cette logique. Une certaine confusion règne: satisfaire une
demande ne signifie pas du tout contribuer au ùéveloppement.
Les modèles d'accumulation des pays considérés sont tous con-
formes à cet ordre et en reflètetlt't.'les· effets avec -un'··plus ..-ou moins-
grand degré de fidélité. Un des points perceptibl~dans lIE est le
mouvement d'extension des fractions du capital. Les entreprises
tentent de conduire simultanément à la hausse le couple crois-
sance/profit. Dans un contexte de taux de change flottant ',l'entre-
prise multinationale, polyproductrice
a intérêt à se positionner
sur plusieurs zones monétaires pour réaliser cet objectif. Cette
~stratégie est complexe, voire contradicçoire(S). Si la contrainte
f
f
~
d'accumulation s'exerce, elle ne s'applique pas de façon homogène
!
et uniforme à tous les co-contractants. Cette contrainte est mieux
i
supportée par le système bancaire. Des études viennent conforter
l
cette indication. De ce fait le bilan consolidé des banques présentel
un solde posi tif, les soldes défici taires relevés dans les ED étant large-
f1
1
1
i
1
l

-'.124 -
ment compensés par la progression des taux de profits réalisés à
l'étranger. Jugeons-en grâce au tableau suivant.
Tableau 15.: Taux de croissance du bénéfice bancaire 1970-1975
BANQUE
TAUX A. L' ETRM~GER
TAUX NATIONAL
( en %)
(en~%)
.~
-
ŒASE MANHATAN
..
-
. '
17,8
22,8
..... N!u';1JFACTURES l{ANOVER
. .
41,9
- 6,6
-. CITILDRt> • ':.L \\~ __.
31,0
4,3
1
BAJ.~ OF At1ERICA
32,4
6,0
,
COm'INENTALJ_ IllINOIS
76,4
7,8
Source: Tableau 25 élaboré par nous-même à partir de~. Andreff,
op. cit. pp. 74-75.
Les multinationales hors la crise
Même si ce tableau présente des banques uniquement améri-
..~ caines, les chiffres permettent de mesurer l'ampleur du processus
compte-tenu de la prépondérance de ces banques dans les engage-
men ts sur les PVD. Des chiffres et cette intense
ac ti vi té bancaire
jusqu'en 1981 montrent que ce phénomène de hausse de profits ne
s'est pas ralenti(l). La tempête ne s'abât(2) pas sur le système
bancaire ou la reproduction du capital. Le capital transnational
bancaire ou productif traverse les phases tumultueuses de la dette
sans coup férir. Cela prouve s'il en était besoin l'efficacité de
(1) cf Les différmts ''Rawrts Arruels" œ la BR! et les étuies de lroJE
(2) NW3 errptIl11:ro cette ~ à R. VERN.1'{, stmn mer tre rrtdtiraticro.ls hnorrl U1iwrsity
fTB5S, 1977.

-
125 -
sa gestion(l). L'internationalisation de ces diff~rentesfrac~ions,
leur relation et: leurs
r~sultats donnent la-preuvè.. de cette clairvoyahce'~
ç=n matiière ~de-stra.tégies.liJiCl:oroonomiq1.ile et. macroœanomique. ?ar la même
~occasion, .ell.es dévoilen.t, si n~ces.saire, leur puissance au :se.in 1
du SEM ... L '.un d.eoS.:. c-or'o n'aires ,de 'ce t te, ,ef(ici"e.nce se-_concr~~ise -
1
dans-. l.',aj us temen t interna tional.
1
1
La formulation de l'E passe par l'association
de données
1
complexes (structures des REl et de la dette) articulées autour
1
de Politiques Economiques dont l'autonomie de l'élaboration et
1
i
la mise en oeuvre seront .de plus en plus tributaires de lIE du
1
pays(2). A cet égard un déplacement du débat s'est opéré et l'unai
nimi té des PVD à cri tiquer les règles des REl: règles du FMI, rôle
des marchés in terna ti onaux( 3) ... ' e.cc, ne-·tr0l.!ve pas,.d! aRp'l.~cation
.•
mat~rielle ne serait-ce qu'à travers un projet commun de r~formes
du Système Mon~taire International ou d'une folitique ~utonome
Collec tive. Au mieux 1" les PVD exigen t des. concessions mineures
alors que leurs besoins portent sur ües r~formes de structure.
De plus les am~nagements restent vains puisque l'analyse dominan-
te ne reconnaît pas les phénomènes en tant que pratiques du capi-
tal- donc contradiction à l'échelle plan~taire - en se plaçant
sous l'emprise de sch~mas th~oriques id~ologiques(4). De ce fait)
une première r~flexion a consist~ à nous d~gager des analyses
fond~es sur la base de ces sch~mas1 afin de bien ··nous rendre. co~pt
7
.
.
à l'évidence que ce qui affecte les PVD, c'est moins une dette
crois san te que la perspec ti ve du cycle "det te / ' E" (5). Ceci ne
,pouvait se faire qu'au prix d'options .~éthodologiques:différentes
voire nouvelles(6). Donc après avoir montr~ quelle doit être la
1
~~
conception de lIE en référence aux ~odèles concrets de Dévelop-
l
pement, il vient que le ph~nomène est à situer au coeur des ques-
tions essentielles qu'on retrouve non seulement dans le champ de
(1) l'btre troE2 eBt déwZowée en <XJ1~t de l'idée (J:xmIe) qJe le S)SI:ètm lxJnœire a fait fX'€lL\\e
œ ~reté cbls l'octroi. de crOOits
(2) Pau' ccni:ier III déficit a1irœ1taire et/al (Ul1l1Cier
(3) cf ÜJ1férmee dl FIDA, Paris j.Jin 1985
(4) FaTlés SJr le (XVTXiigre des rnmtages carrnratifs
(5) EJle
eBt clTJisDnte de(J.lis la1gt.errp'i et croîtro
(6) Plutôt pà.Jrid:im;rniaUes.
,11
1
1
f
1

- 126 -
=
l'Economie Internationale (création de plus-value par déterri-
torialisation, réalisation de la plus-value et articulation de
ces deux opéra tions à travers les
différentes
fractions du capi.tal)
mais aussi au niveau de l'Economie Nationale (gestion des res-
sources ... ). Cette perspective historique nous amène à reposer
les modifications structurelles qui découlent de L'E et à insé-
rer sa dynam~que au sein du mouvement d'ensemble du capital.
(

- 127 -
CXN:LUSIOO DE LA PRfMIERE PARTIE
Au sein des PVD, il existe des ensembles régionaux plus
endettés que d'autres mais à l'intérieur de chaque regroupement
régional, les niveaux et les structures dIE sont variables. La
conclusion à tirer est la non homogénéité de lIE selon un cri-
t~re géographique et donc l'impossibilité de son utilisation pour
traiter des probl~mes de la dette. Toutefois, avec des stratégies
de Développement différentes et des structures économiques distinc-
tes
, le résultat a été le même. Quant aux créances, comme on pou-
vait s'y attendre la dette ne développant pas encore ses effets de
ponction, les premi~res années 1970 n'ont pas été catastrophiques
pour les PVD. Le taux d'intérêt relativement faible
, l e recy-
clage des dollars et l'inflation ont amorti la détérioration ~e
leur situation financi~re. La contrepartie réelle de lIE a peut
être été une capacité productive accrue dans les PVD. Or, ce méca-
nisme ne peut être positif dans le contexte d'une Economie Inter-
nationale morose et de reflexe protectionniste. Ainsi, les PVD non
producteurs de pétrole et les pays à plus faibles
revenus ont été
les plus affectés par la forte dégradation des finances extérieures
et la progression de lIE en terme réel'
. D~s lors, évoquer les
perspectives de lIE, c'est avant tout tenter de démêler tous les
futuribles ( D se présentant aux rapports entre les agents du SEM
et en premier lieu le capital privé dont la capacité d'adaptation -~t
," l' élas tici té revendica ti ve" son t infinie. Cela revien t à épiloguer
sur les REl.
~ A cet égard, les tendances manifestées par la dette peu-
vent servir de rep~res. ,Si l'on veut développer une analyse com-
pl~te, la compilation d'éléments statistiques relative à la dette
présente n'est valable que jusqu'à un certain point J. Face à une
situation en mutation - même la dette se restructure - avec les
seuls éléments statistiques nous ne disposons pas d'informations
pertinentes qui permettraient de ne pas minimiser des facteurs es-
sentiels non perçus comme tels dans lIE des PVD: soutien politico-
idéologique, mise en place d'un ensemble de mécanismes répressifs
(blocus économiques, invasion) et d'autres facteurs impondérables.
L'acquisition de ressources extérieures y compris par le commerce
international
ne peut ignorer ces interactions auxquelles les
PVD sont soumis. En dépit de leur cohésion, les pays africains de
(l) Les fùturs pJSSiliBs

- 128 -
la zone CFA, partage ce sort avec l'ensemble des PVD.
~,
b) Un certain nombre de facteurs de hausse des charges de
f
la dette ont ~t~ suspect~s. Ils se rattachent à la logique du SEM.
1
Un flux de capitaux a ~t~ assur~ dans une conjoncture marqu~e par
1
t
la hausse du loyer de l'argent (donc accroissement à terme des
J
int~rêts au titre de la dette) et baisse en valeur r~elle des prix
des produits export~s par les PVD (donc baisse des recettes d'ex-
portations). Cette situation est une vue d'ensemble qui peut cacher
1
de profondes disparit~s que semble m~connaître le vibrant paidoyer
en faveur de la lib~ralisation ~rôn~e par les organes du SEM. En
relation avec la d~t~rioration des termes de l'~change, nous avons
relev~ le financement du d~ficit commercial et des recettes qui ne
peuvent couvrir les importations. Le financement de d~ficit rejoint
celui des projets d'investissement ,deuxi~me source d'endettement.
Les diff~rentes Politiques Economiques mises en oeuvre dans les PVD
1
\\
ont conduit aux modalit~s dIE et le stylede son~volution fondé' sur
l
/
une restructuration (privatisation) qui p~se sur la conception même
du D~veloppement. Ainsi, avant tout, lIE soumis aux besoins de l'ex-
t~rieur, c'est nous semble-t-il le seul rep~re qui explique le be-
soin de ressources ext~rieures pour les PVD et la n~cessit~ pour le
SEM d'assurer un flux de pouvoir d'achat.
c) Sans pouvoir ~tablir une hi~rarchisation dans les facteurs
dIE ou d'aggravation de la dette, il est possible de supposer que
l'impact r~el d~coule de la Politique interne (affectation et r~­
p~rtition des ressources. Dans quelle proportion? Il n'y a pas de
r~ponse pr~cise à cette question car la politique Economique est un
tout. Nous nous sommes aperçu que la Politique Economique consti-
tuait une base valable d'explication de lIE puisque le crit~re g~o­
graphique s'est r~v~l~ inop~rant.
Nous pouvons retenir les types
suivants de lIE : politiques d'expansion et de diversification in-
dustrielle, des r~gimes partisans d'une croissance dans l'ordre
muscl~ avec des concessions aux forces oligarchiques. conservatrices et .
aux capitaux ~trangers ou des cr~dits de doutien. N~anmoins, les
r~sultats ont ~t~ identiques au regard des tendances actuelles.

- 129 -
L'E est produit par un syst~me compos~ d'~l~ments complexes
externes et internes aux PVD telle est l'hypoth~se. A ce syst~me,
(sur lequel il ne s'agit pas de jeter une vindicte) appartiennent
des Etats et des Institutions. La logique de son fonctionnem~nt
exclut 1 'hypoth~se (pla,te et imaginaire) dè l'autonomie absolue
de la volont~ des PVD endett~s au niveau des REl. Quant aux Ins-
titutions, nous observons surtout une fusion (contradictoire)
des capitaux bancaire , productif. et de service selon des formes
vari~es. Le march~ financier international est guid~ par le dollar
am~ricain dont la mobilisation est assur~e à partir de deux sour-
ces compl~mentaires : les Etats-Unis et le march~ de l'eurodevise.
Cet ensemble d~veloppe un m~canisme consistant à contrôler la
r~partition sectorielle des capitaux en fonction de leur rentabilit~
qui oriente elle-même les Politiques Economiques des PVD. Les op~­
rations de r~am~nagement assurent-elles un accroissement des taux
d'investissement? Nous r~pondrons plus loin. Poursuivons en disant
ceci : compte- tenu de ces relations, rien n'autorise à accr~diter
1 'id~e d'un march~ financier priv~ autonome. Il faut reten:u- la
dette en tant qu'expression d'un pouvoir d'achat ~conomique mar-
chand. Elle se d~roule à deux moments : transfert de pouvoir d'achat
vers les PVD et mat~rialisation de ce pouvoir d'achat ~ar un reflux
vers les ED. Quelle que soit son origine (priv~e ou publique) la
dette r~pond à cette logique d'empêcher la contraction de l'activit~
1
.ges ED. A cet ~gard, rechercheruilsoldecommercial exc~dentaire des
b
!1
PVD par rapport aux PI est plutôt paradoxal et non souhaitable dans
la mesure o~ il se traduirait par-les ED des
usines se couvrant de
rouille. Une telle situation de risques est politiquement et socia-
1
lement inacceptable. Vis à vis de l'Economie dIE international;
les PVD pr~sentent des symptômes voisins: le type d'industriali-
sation cr~e/am~liore les conditions de mise en valeur des lois capi-
talistes. Les PVD subissent les conditionnements dus aux "chocs"
f
ext~rieurs. Ce type d'industrialisation s'inscrit à l'int~rieur
l
d'une strat~gie d'organisation du syst~me de reproduction sociale
!
et d'une d~-nationalisa tion économique.1e-s pro je tss '.organisen t afin
-de renforcer la tendance à une crise ~conomico-f inanci~re conj ugu~e
à la n~cessité pour les cr~anciers de maintenir à leur pleine va-
leur les cr~ances accumul~es sur les PVD. Les objectifs nationaux
1

- 130 -
se plient aux exigences de la logique du SEM et ils seront d'au-
tant mieux connect~s qu'ils seront contrecarr~s. En fait, cette
normalisation traduit le mode de g~n~ration et de r~partition du
surproduit national. L'approche que nous proposons s'appuie sur
une optique critique de l'approche quantitativiste de lIE (mythe
de la modernisation) et des instruments fonctionnels des Politi-
ques Economiques (conquête du march~ ext~rieur), en tous cas de
la n~cessit~ de leur reformulation. Elle assure la possibilit~
de poser la discussion entre la part de pr~l~vement ou de drainage
et du surplus "int~rioris~" par l'~conomie, plus généralement la
question de la capacit~ ~ rembourser est abordée a priori. Les
syst~mes ~conomiques issues de notre typologie consolident le SEM
de façon contradictoire. Cette appréhension de lIE, toute empreinte
des REl, suppose qu'on ne perde pas de vue la relation PVD/SEM ~
travers diff~rents r~seaux particuliers. Ces liaisons sugg~rent une
corr~lation évolutive entre lIE et Politiques Economiques par le jeu
de multiples variables. L'articulation entre style de D~veloppement
et E ne laisse plus subsister aucune ambiguit~. La densit~ du th~me
~tant détermin~e, nous nous apercevons qu'elle
est surtout d'ordre
quali ta tif ~ ~ Nousavons e.s sayé àe faire l' inveI!taire pr~cis de ces signes
particuliers en les replaçant dans le cadre du d~bat sur les fonde-
ments de lIE et de sa dynamique qui n'est soutenable que sous cer-
taines condi tions·
induites par les m~canismes de prêts. et les
Politiques Economiques. De ce fait, l'optique analytique'qui rabais-
:serai.t 1 t E .~à sa dimension quan ti ta ti\\leles t-elle acceptable?

D EUX lEM E PAR T l E
FONDEMENTS EXPLICATIFS -. .
ET PERSPECTIVES DE L'ENDETTEMENT
1
1
1
1
..i
1

- 131 -
DEUX] EME PART 1E
FONDEMENTS EXPLICATIFS ET PERSPECTIVES DE
L'ENDETTEMENT
La décomposition des éléments de référence pour établir
lIE ne nous pose plus de dilemme. Gous avons précisé et circons-
~.
crit le champ de notre investigation. Un certain nombre d'hypo-
!
thèses plausibles de lIE se sont dégagéesdans notre Première Partie.
Ainsi, en rendant compte du statut type des pays endettés, nous
1
avons décelé des motifs d'un E inéluctable (Chapitre 1 : Un
phénomène structurel). Leur relative autonomie et ,la segmegtation
1
tion que nous en faisons - causes macrofactorielle~ endogènes et
!i'
causes macrofactorielles exogènes - ne constituent qu'un épiphé-
ff
nomène. Loin d'être "disjoints", ces motifs forment une entité
unique par rapport à la compréhension de lIE des PVD c'est-à-dire
rf
la reproduc tion du capital sur un espace pluridimensionnel in ter-
i
national et particulièrement le rapport spécifique SEM/PVD.
1
Récapitulons les caractéristiques essentielles de cette
1
interaction et la structure causale de lIE : économies extraverties,
!
crédits commerciaux, besoins de devises (relent de spéc~lation),
"privatisation" croissante. Quelles ont été les thèses explicatives
1
1
soutenues? Les solutions (y compris le rééchelonnement) proposées
1
1
pour restaurer la santé économique des PVD endettés pouvaient-elles
1
éradiquer lIE
(Chapitre II : les tentatives d'explications)? Ne
sommes-nous pas en présence d'un financement des bases de la repro-
duction du capital ?
1
~;;,1,
;

- 132 -
OiAPI-TRE 1 : Un phénomène structurel
En rendant ~ompte du cadre de la dette et de sa structure
nous nous sommes aperçu' que les PVD qui tendent à disposer du
potentiel d'une base d'accumulation ont été les plus touchés. Ils
ont élaborés un M~d~de de Développement extraverti, les causes
macrofactorielles endog~nes (Section II). Leurs économies se sont
cons ti tuées en r_elais économique et poli tique des REl, à savoir
des espaces de production et de réalisation internationales, les
causes macrofactorielles exog~nes (Section 1 :). Cette subdivision
n'est pas préjudiciable à notre démarche et n'enl~ve en rien au
caract~re éminemment unitaire des facteurs moteurs bâtis sur une
contradiction. Cette subdivision revêtira surtout un aspect sub~
sidi~re.
~'
~.
.
SECTION 1 : Les causes macrofactorielles exogènes
Notre lecture au microscope de lIE à partir de certains élé-
ments descriptifs développés par les réseaux du SEM repose sur un
dépassement de leur valeur quantitative. Si l'on veut éviter la
gestion à vue de la dette (mesures ponctuelles), il est indispen-
sable de procéder de cette sorte. Il s'agit alors d'aller au-delà
de l'eefet immédiat qui procurent les chiffres en examinant les
causes liées à la dynamique d'image du capital (Sous-Section 1 :
les causes tenant aux REl). Mais pour que cette impulsiop se con-
crétise il a fallu un outil. D'o~ l'exigence d'une analyse des ca-
naux à travers lesquels lIE se propage et se transmet aux PVD. Nous
baserons notre argumentation sur l'analyse de deux instruments
consacrant le soutien des organes du SEM , le FMI (Sous-Section II)
et le Syst~me Bancaire (Sous-Section III).
SOUS-SECTION 1:
Les causes tenant aux relations économiques
internationales
Notre rlflexion (factuelle) repose sur une des conclusions
fondamentales de notre Premi~re Partie : la contrainte externe
dont un des lieux d'expression demeure la Balance des Paiements
(Paragraphe II). Mais toute l'opération de lIE se déroulant dans
des rapports déterminés nécessite une réflexion théorique préalable
(Paragraphe 1).

- 133 -
PARAGRAPHE 1
Les arguments théoriques
A la base de la centralisation autrement dit de la réduction-
transformation des créanciers et des débiteurs, il ne semble pas
y avoir une forme type déterminante du capital. L'hypoth~se de
groupes
financiers n'est pas vérifiée. Toutes les fractions ato~
misées _du capilal vont réclamer leur quote-part de la plus-value
globale pour les "services rendus". Il s'agit de revivifier les
conditions de la reproduction du capital indifférencié sans refl~­
ter l'oeuvre directe d'un Etat non lié à un capitalisme particulier.
Le capital commercial va assurer la circulation du capital indus-
triel, chercher à convertir les marchandises en argent au moindre
coat. Quant au capital financier, il se fait l'écho du capital ar-
gent: paiement, encaissement, crédit ... etc). Au fil du temps, cette
fonction de gérant a donné au capital financier un pouvoir hégé-
monique. Créer les conditions de la production et de la réalisation
de la plus-value dans les PVD se rattache à cette fonction. Mais
ni l'hégémonisme du capital financier ni la création et la réalisa-
tion d'une plus-value ne justifient pleinement lIE des PVD (1). les
pratiques des REl, la soumission des PVD à leurs r~gles de fonc-
tionnement constituent un volet important de lIE. Ce volet incor-
pore une dérivation de la forme économique dans le processus de lIE.
Que le Tiers-Monde apparaisse comme un partenaire des ED et qu'il
soit question d'un "Plan Marshal" pour les PVD rel~vent.de la re-
connaissance d'un fonctionnement pervers du SEM. En effet, les r~­
gles instaurées sont devenues un obstacle à l'élargissement du mar-
ché (solvable). L'E traduit cette réalité ? ~~lpointque la doc-
trine du SEM est d'augmenter le pouvoir d'achat et d'accroître la
demande des PVD plutôt que d'inciter les PVD à réduire leur demande
par une limitation quantitative. Le SEM et plus précisement le
Syst~me Bancaire ont appliqué des taux élevés. Ceux-ci ne se sont
pas révélés dissuasifs. Pour s'en persuader, il suffit d'observer
l'évolution structurelle de la dette. Telle fut la stratégie du
Syst~me Bancaire (2). Mais faute de crédits-relals et d1all~gement
de la dette, cet objectif ne peut être réalisé. Ces normes posent le
principe d'une relation rigide entre E et SEM. La CNUCED (en 1976),
La Conférence Nord-Sud (en 1977), les Groupements Régionaux
(1) D'autres rmtifs ~ être amncés.
(2) Eh ce1o. nws :nrmes a1 oWl'itim mec 10. tœse de Je BERTHFIEMY, 10. tl'"écrie des transferts
intermtirrrrJrr, F'caurica, 1986. W 146 à 147.

- 134 -
(Groupes de Carthage, l'OUA) sont unanimes pour rétablir l'E
dans le NOEI (1). Ils ont été unanimes aussi à faire porter
les solutions de l'E sur la Balance des paiements (BP) à laquelle
il convient en conséquence d'accorder un paragraphe.
PARAGRAPHE II
:-La balance des paiements variable clé de l'endett~nent
Dans un premier point, nous décrirons la structure pour
mieux détailler dans un second point, les relations entre l'E et
la Balance Commerciale (BC).
1 - La décomposition de la BP s'effectuera à deux niveaux.
Le premier niveau se contentera ~e livrer les trois rubriques
u~uell~ment~ retenues. Celles-ci seront individuellement éclatées
en leurs principales composantes pratiques pour notre étude.
Niveau l
Niveau II
1 - Balance Commerciale - Exportations (FOB)-
Importations (CAF).
2 - Balance des Services: Dépenses - Recettes
A
en ce qui concerne les transport~, assurances,
revenus du travail et du capital (intérêts,
dividendes ... )
3 - Balance des Dons
1 - Flux de capitaux à long terme : Entré~s­
Sorties (toutes origines confondues)
B
2 - Flux de capitaux à court terme : Entrées-
Sorties (toutes origines confondues)
1 - Avoirs de change du Système Bancaire
C
2 - Avoirs de change des Autorités monétaires
(B anque Cen trale, Trésor)
(1) Nous voyons que les revendications s'associent à une volonté
active dans le SEM. Le statut quo est maintenu. Par-delà des
conflits (mineures)J
un consensus existe.

- 135 -
A : B.alance des Transactions Courantes caractérise
la nature et la structure des produits échangés (biens rééls)
1
B
Balance des Capitaux
C
Balance des Mouvements monétaires (aéserves); elle
règle le solde.
Cette description n'a pas pour but de retracer toutes les
opérations de la B~. Elles sont connues. Ce schéma suffit pour
exploiter amplement des points concrets, les termes de l'échange
et la BC, par exemple. Il recouvre l'ensemble des facteurs qui
interviennent dans la hausse du service de la dette et celle de
l'E. Le ressort de la possibilité d'honorer les obligations de
remboursement se lit. Généralement, on admet que cette possi~
bilité passe par l'infléchissement de la BC (1) : une réduction
des importations conjuguée à une dévaluation (2). Le mécanisme
de rétablissement de l'équilibre cie la BC s'inscrit dat:ls un système de la
logique) in terdi t tou te au toma tici té. Expliquons -nous ..
2- La BC est apparue comme le Jieu d'expression privilégié
de l'E. Que constatons-nous? Nous. partons de l'écriture quanti-
tative du PNB soit Y (3).
y = C + l + G + S (t)
avec :
C ; Consommation intérieure;
l = Investissement intérieur;
G = Dépenses publiques;
S = Solde de la Balance Commerciale.,
a, Il est d'usage de définir à partir de cette égalité bon
nombre de paramètres pour identifier l'E d'un pays.Il en est ainsi
du rapport Importa tion/Exporta tion ·.(4 ),. r1ême quand Gn res te dans
l'ornière du SEM, la structure éclatée de la BP (niveau II) fait
ressortir que la dette rélè~e de facteurs généraux d'extraversion
(l) cf. I.e cx.J'm1S..lS de la QmnrouI:é bltermtianle 3.ff' ce [Yincip:J et la mgJ2 des ~ts en 1982
cb1s certains PVD anettés.
(2) Ex:œptim faite des PVD rrnm1:Tes de la zcne franc.
(3) N1Js [X1Sn1S 3.ff' les cmtre\\.e1S2S .~ '(réeUes) qJe cette notial s.œite 3..D'talt en ESJ).
(4) Q.L 1DLa: œ c:al.Wrtl.U'e des irrqxJrtatials EXU' les ~ticns.
-

- 136 -
~conomique
commerciaux (Balance des Transactions C.ourantes) et
financiers (Balance des Capitaux et Balance des Kouvements
mon~taires). Manifestement, un problème de r~partition et
d'affectation de ressources se pose. En p~riode de changes flottants
g~n~ralis~s, l'analyse par rapport à des ratios partiels demeure
incomplète. Il nous paraît indispensable de recourir à l'unit~
de toutes les B:alances. Le d~ba t sur l' E doit ê tre replac~ dans
le cadre de l'interaction des diff~rentes rubriques de la BP. Les
motifs de financement de d~ficitscommerciaux-ralentissementdes
recettes d'exportation, hausse du coOt de l'~nergi~ou des taux
d'intérêt, tous plausibles et vraisemblables ne constituent pas
des arguments massues..
En effet, une analyse perspicace fourni t
les ~l~ments d~terminants suivants de lIE:
- lIE est une r~alit~ multifactorielle;
- il est li~ à des facteurs endogènes au modèle d'accumu-
lation
la croissance de la dette est due techniquement à des
politiques mon~taires, qualitativement et quantativement à
l'~volution de sa structure;
- les ratios isol~s ne permettent pas d'avoir une analyse
normative des tendances lourdes et perdurables de lIE.
b) L'E et son acuit~ se cristallisent autour de problèmes
structurels qui peuvent figurer sur la BC : structure par produit
et nature des produits ~chang~s. La nomenclature des exportations
~et des importations donne une id~e sur le niveau d'industrialisation
et de la coh~rence d'une politique ~conomique. Ainsi, th~oriquement
dans une ~conomie articul~e auto-centr~e tout accroissement de
y (1) c'est-à-dire de l'activit~ ~conomique se traduit en principe
ii
par une hausse du solde de la BC (S) en supposant C, l, G constants. l,.,'
A l'inverse, toute diminution de ce solde, sous la même hypothèse,
',,
influe directement sur la valeur de Y. En cons~quence,
nous pouvons
1
inf~rer l'existence d'une relation directe r~ciproque entre
Commerce Ext~rieur e~ production nationale. Mais la dette ne se
limite pas à ce domaine. Elle concerne les balances synth~tiques
(A, B et C). La r~alit~ d'une relation n'est pas aussi ~vidente
que le laisse indiquer l'~quation qui sert implicitement de base
(1)
voir ~quation L

- 137 -
1
!i
au Plan du FMI. Occulation des rapports effectifs Nord-Sud?
1
Désir de posséder et de contrôler les ESD?
En tous cas, l'excé-
1
~
dent commercial, la productivité et l'augmentation de la pro-
duction elle-même sont destinés vers l'extérieur compte-tenu de
\\
la structure des BP car tous les volets sont solidaires. Par
,"
exemple, toute· décision d'attirer des capitaux dans un but de
croissance provoque simultanément ou à court terme l'accumulation
du défici t de la BC : hausse des importa tions de
biens et services,
transferts des revenus de capitaux (une éclosion de la dette).
·:.fur ailleurs, l'analyse des balances partielles (A, B, et C) ne
permet pas de porter un jugement normatif en absolu quant à
l'état d'une situation économique-équilibre ou déséquilibrée -
d'un pays. Le bilan de ces balances et par conséquent de la BP
en tant que photocopie instantanée n'est jamais que le reflet
pour une période des éléments structurels et conjonctuels des
relations d'un pays avec l'extérieur. Il est malaisé d'identifier
a priori un critère qui assure une définition de l'état favorable
ou défavorable d'un pays "mûr" et "à plus forte raison de celui d'un
PVD. Pour garder une signification intéressante, l'approche par
la BP ou simplemept la BC doit prendre en compte l'évolution de
la structure plutôt que de se contenter de la recherche d'un
équilibre,objectif souvent affiché et prioritaire. En tous cas,
cet objectif d'équilibre ne peut être obtenu qu'à partir de,
f
différentes combinaisons de Balances, donc une infinité d'équilibres l
en
stalti:que_:.:. possibles de la BP.Or tout se passe comme si toute
f
t
stratégie fondée sur l'ouverture (import-substitution, promotion
,fles exportations ... ) est un simple cordon ombilical resserrant les
PVD au SEM dans le jeu complexe et les impératifs des REl. Puisque
la BP enregistre aussi l'ensemble des mouvements de capitaux
j
1
(Balance des capitaux) et celui des opéDations de transferts publics 1
et privés (Balance des Transferts) il ne laisse pas indifférent
[
de rappeler que la Jalance des Transferts des PVD est structurelle-
lF
ment négative. De même, il faut envisager que les excédents de la
~
BC et de la Balance des Capitaux suivent une évolution en dents de
scie en fonction des aléas climatiques (produits primaires, sur-
tout agricoles) et d.es Poli tiques Economiques (biens. indus triels)
Ces remarques nous incitent à tenter de démontrer théoriquement
que le Financement Extérieur exige une Politique Nationale
"res-

- 138 -
ponsable ll et que le SEM a tout avantage à
la régenter.
3'- Les lignes consacrées à la BP nous autorisent à relier
E et situation présente et prospective des structures économiques
des PVD. Notre point de départ est l'équation d'équilibre macro-
économique dont la forme respecte les aspects saillants de la
BP. Soit la
na-tation suivante:
X + Kr .+ Tr = M + Kv + Tv (1')
avec
X = E.xportations
Kr = C api taux reçus
Tr = ~ransferts reçus
M = Importa tions
Kv = C api taux versés
Tv = Ttransferts versés
De l'équation (f) découle une autre égalité
(X - M) + (Kr - Kv) = Tv - Tr (t)
Ceci peut se traduire dans les expressions en solde.
X - M = solde commercial (Sc)
Kr - Kv = importation nette de capitaux (Sk)
Tr - Tv = déficit du Poste Transferts (St)
D'où généralement en ESD
Sc + Sk ~= St (3')
A ce niveau, nous pouvons établir le sentier d'équilibre de
la BP à un instant (A) donné
St (t.) = Sc (t.) + Sk, (t.)
(4 ')
Il e.st admis que le solde (en stock) des mouvements de capitaux
dépend du degré de confiance des investisseurs étrangers, d~s flux
financiers ... Le solde de la Balance des Transferts qui es~crar~ment
positif en PVD - encore qu'il faille observer une grande réserve
dans la mesure où les opérations relatives à l'achat d'armement n'y
sont pas incorporées, ce qui tendrait à inverser cette position
excédentaire - présente l'ensemble des flux de transferts privés
et publics. Mais une créance concerne des domaines plus variés
et
le degré de confiance fait référence à l'état de solvabilité et

- 139 -
en dernier ressort au "risque de pays". On admet alors qu'un pays
est considéré solvable aux yeux d'un créancier si pour la durée
du crédit les entrées de devises nettes, au sens larges sont
positives. Cela signifie que l'opération [recettes d'exportation +
importation de capitaux] est supérieure à l'opération [paiements
des importations + paiements des intérêts et amortissements].
L'observation des types dIE n'obéit pas à cette logique
financière et quantitative. En revanche, elle semble présider
à l'analyse
des causes de lIE et l'équation (4') l'atteste.
Concrètement, lIE a tourné autour des devises :ponction, recons-
titution. Le solde des mouvements de capitaux (St + Sk) varie en
proportion du total des investissements étrangers, autrement dit
des capitaux instillés. Ceux-ci sont à intégrer dans un schéma
global répondant aux impératifs de l'équilibre formulé dans l'égali-
té(r)perçueen dynamique. En effet, elle donne des informations
complètes qu'on peut exploiter pour apprécier la portée qualita-
tive des égalités (2') et (3') qui ne mettent pas en relief la
structure de la BC. Même si nous restons au niveau de la perception
quantitative, le coefficient du service de la dette (1), d'utili-
sation fréquente, fait problème quant à sa détermination. Cet in-
dice qui lie les entrées commerciales de devises aux sorties dues
au titre de la dette exige une définition large contrairement à la
conception du stock de capital. Le calcul du coefficient conduit à
retenir d'autres mécanismes telle la Balance des Transactions Cour&~tes
(Balance Commerciale, Balance des Services, Balance des Don~ ou' le
principe des taux flottants (indexation de la dette sur les taux
,.9 ' in térê t du dollar us.). En res ti tuan t l'analyse à ce ni veau des
. 'transactions courantes,!, la question de la détérioration
des termes
de l'échange surgit. Des voix accréditent l'idée de l'évolution
défavorable des termes de l'échange comme facteur quasi-exclusif du
déficit de leur BC. La portée de cet argument s'est révélée plutôt
faible. Nos développements ci-dessus prouvent qu'un tel déficit
provient de causes diverses. Nous allons peaufinier notre analyse
en insistant sur le fait qu'une augmentation du rapport de la valeur
f
t
des exportations ne correspond pas nécessairement à une amélioration
de la BC: En conséquence de quoi, nous tenterons de démontrer que
le défici t de la BC encore moins,
1 'E ne doit être focalisé sur ce ratio.

- 140 -
4. Nous avons choisi d'illuster notre propos sur un cas nu-
mérique à l'aide du tableau suivant:
Tableau 16Evolution d'une Balance Commerciale
~ 1
2
POSTES _
EXPORTATIONS (X)
50
60
IMPORTATIONS (M)
100
115
SOLDE
-50
-55
La transition de la période 1 à la période 2 s'est traduite
par une détérioration du solde de la BC t50 contre~5). En gardant
la relation classique de l'évolution des termes de l'échange X/M,
nous avons les écritures ci-après
X (2/1)
60/50
~ 100 = 104
x
M (2/1) 115/100 1,15
Nous avons, sur cet exemple, obtenu un accroissement du
,1
rapport X (2/1). Ceci peut être interprêté comme une amélioration
M (2/1)
des termes de l'échange. Les chiffres du tableau
oontrent une situa-
tion inverse avec une hausse du déficit de la BC. Il existe
donc
.
un paradoxe. Mais comment expliquer ce phénomène
- ce faux para-
doxe-dirons-nous?
o
Nous observons que l'augmentation des X est inférieure à celle
des M et l'effet positif instantané n'a pas été d'une ampleur suf-
fisante pour combler le déficit initial (période 1). En termes de
valeur, nous écrivons l'équivalence suivante:
v
- V
<0
X,l
M,l
Parallèlement, de la forme sous laquelle le solde initial
a été exprimé, nous déduisons d'autres inégalités significative-
ment explicatives. En effet, l'amélioration des termes de l'échange·
X (2/1)
h
. ,
" l ' d
"nf'
1
M (27I) en
ausse - ql1ll-1 a cru.- n lnva 1 e pa$.-ou-,nd.
lrme pas
es ......=-,:,c...........<::'''1

\\
- 141 -
1
ci-dessous
f
V
- V
< V
- V
X,2
X,l
M,2
M,l
et
Vx 2 - VM 2 < Vx 1 - VM 1
,
,
,
,
Au terme de cet exemple, nous remarquons que le rapport
~ ~2)î~ augm:nte, ce qui est de l'avis des experts, le signe d'une
bonne situation. Cet exemple montre les limites de la variable
"détérioration des termes de l'échange".
En résumé, tous les ratios et les soldes que nous venons
d'examiner à travers la BP rendent compte d'un aspect factuel. Or
il s'agit pour les PVD de dégager une situation de régularité c'est-
à-dire une situation répondant à un état structurel. Il est donc
possible d'assister à un déficit qui se creusera en dépit d'une
hausse des X. Il convient de porter une analyse sur les taux de
croissance et le niveau des X et des M. Or, les modèles dIE attes-
tent que le taux de croissance des M restera chroniquement supé-
rieur à celui des X. Dans la logique des REl, il n'est pas assuré
que les PVD puissent exploiter 'les "opportunités" offertes par le
marché mondial et le déficit commercial conservera son état endé-
mi.que .. La relation entre amélioration de la BC ~t celle des termes
de l'échange n'est pas de type mécaniste. Comment concilier
niveau
des X et des M sans risque de bloquer la croissance économique ou
tarir la source des devises? Tel est l'arbitrage auquèl sont con-
frontés les PVD en4ettés. Ceci se justifie par le biais d'un cadre
théorique qui prédispose les PVD à la spirale de lIE : pour résorber
,un solde structurellement déficitaire, les PVD puisent dans
leurs
réserves (or et/ou devises), procèdent à des emprunts extérieurs
ou troisième voie, dévaluent. Les PVD, espace économique hétérogène
en soi n'échappent pas à cette situation.
Afin de permettre à la marchandises de mieux circuler, au
capital de mieux se valoriser une stabilité et ~ne régularité
spati~temporelles apparaissent nécessaires dans ce contexte dIE.
L'unanimité dont nous parlions en introduisant ce chapitre se fait
sur la base de l'approche monétaire de la Balance des Paiements
internationaux. Cette approche repose sur des mécanismes monétaires,
censés conàuire à une autorégulation des paiements internationaux

- 142 -
Cependant, ce réajustement international .en ignorant la sphère réel
de l'économie présente des limites (1). La formation d'une Autorité
(financière, économique) garantit l'uniformisation, l'harmonisation.
de ces règles de production et de l'échange, d'où la gestion plus
renforcée des ESD par les organes du SEM, donc un soutien du SEM
aux REl.
SŒJS - SECT 1(l\\.I 1 1
Le soutien du SEM .1UX REl
La précédente Sous-Section laissait $upposer la gestion
internationale des ESD afin d'éviter la rupture du cycle marxien
,M -A-.. N .• Quel en est le sens si le SEM confie au FMI le soin d'en
arrêter les mesures sous la forme d'un Plan d' aj us temen i(Paragraphe 1)
'etles modalités.. d'·application dans· les .PVD (Paragraphe II)
PARAGRAPHE 1 : Le soutien stratégique du AMI
L'action collective par rapport à la dette a servi à pro-
mouvoir le rôle institutionnel,du FMI dans les PVD. Cependant, la
stratégie du FMI -favoriser les échanges mondiaux- est-elle absolu-
ment compatible avec les intérêts des Economies faibles et endet-
tées?(2)
1 ~ Statuairement, les décisions du FMI doivent recueillir un
large "consensus". Théoriquement, les membres classés en blocs
USA, CEE, PVD disposent d'un droit de véto. Le rôle dans son essen-
tiel vise à favoriser et à promouvoir les politiques tendant à
~l'ajustement des Balances de . paiements par. un financement tem-
poraire des défici ts Fe quLne peut se concevoir sans une Poli tique
cohérente de recherche
d'un équilibre extérieur. Nous tâcherons de
voir que les conditions stéréotypées du fait de leur aspect sta-
tuaire et fondées sur une orthodoxie financière (réduction du défi-
cit budgétaire) apparaissent inadaptées à la réalité des PVD. Au
contraire, les conditions qui sous-tendent son aide permettent
d'augmenter les profits des entreprises privées en comprimant les
salaires réels donc sans arrêter les courants d'échanges. En fait,
le rôle strictement monétaire du FMI est vide, aucun mécanisme
monétaire n'ayant de vertu propre ,"il n'existe pas de mécanisme
qui assure de lui-même la stabilité, ce qui compte, c'est la
(1) voir BERTHELEMY, J.C.
la théorie des transferts internationaux,
Economica, Paris 1980.
(2)
~~B~NSON, J. Déve Zoppemen t et Sous -Déve Zoppemen t, Eco nomica,

- 143 -
politique suivie par les Etats'~l). Enmatiàre d'aide de toutes
façons, les accords de Bre t ton Woods f aisaien t
dépendre son octroi à un
certain nombre de conditions énumérées dans les statuts. L'évolu-
tion du FMI en découlait et un renouveau de la politique du FMI
en matière de facilités et de conditionnalité s'inscrivait dans
cette logique. C'est ainsi que le FMI s'est orienté vers une fonc-
tion de recyclage des surplus (excédents structuraux des uns) et
financements des déficits (déficits inévitables des autres) entre
les différents
pôles économiques pour renforcer la solidité du
système. De plus en plus, les marchés internationaux ont repris
ces activités lucratives (recyclage, taux de change ... ) et le
développement des marchés financiers fait que les crédits octroyés
par le Fonds se justifient beaucoup plus par l'dée qu'il est utile
- pour des raisons politiques - de disposer d'un instrument offi-
ciel pour instiller des crédits à des pays peu crédibles sur les
marchés financiers et monétaires. Sur ces marchés, les PVD se re-
trouvent en concurrence avec les organismes des prêts multilatéraux
(Banque Mondiale), d'où l'appel accru au FMI tant par les PVD que
les banques pour les aider à juger du risque national. Et c'est le
nouvel qxe de l'évolution du FMI en tant qu'expert pour le .système
bancaire et garant de l'honorabilité internationale des PVD.
2 - Ainsi, le FMI s'est affirmé comme intermédiaire (garan-
tie des créanciers et aval des débiteurs) entre les offreurs et
les demandeurs de crédits. La concertation systématique entre le
système bancaire privé et le SEM par le travers d'un organisme
public international à l'occasion de l'élaboration des plans
~énéraux de financement et de stratégie de prêts aux PVD s'est
instaurée. C'est de cette façon que les créanciers privés et publics
à l'instar du Club de Paris ont fait appel au FMI pour étudier la
situation des pays présentant des difficultés de paiement (Mexique,
Zaire ... ) et pour indiquer aux PVD les mesures internes à prendre.
Nanti de ces prérogatives, le Fonds collecte les informations sur
les emprunteurs qu'il se charge de transmettre aux banques. Son
rôle de consultant spécialisé est on ne plus évident dans les
opérations de redressement. Depuis son origine, l'objectif du Fonds
n'a jamais été de développer des pays. En cela, le Fonds n'a pas
trahi sa vocation. La fonction du FMI se limite à l'octroi "d'as-
sistance temporaire pour financer les déficits courants de Balance
de Paiements dans le cadre des opérations de stabilisation [et plus tard 1
Cahiers Français,
nO 198, 1980, Déclaration d'un ancien Directeur du
FMI.

- 144 -
financi~re par le biais des conditions d'attribution des cr~dits
• SC ] ,,( 1) .
Le processus d'Ajustement international des Balances de
Paiements a ~t~ et demeure la pierre angulaire du processus ~cono­
mique quel que soit le pays. Nous sommes au coeur de l'approche
mon~taire qui enseigne que les probl~mes d'Ajustement de la Balance
des Paiements~e sont que le reflet d'une Politique mon~taire
laxiste. Donc, d~s l'origine de sa cr~ation, le Fonds portait en
lui-même les germes de son incursion dans la politique ~conomique
des pays. Cette opinion va à l'encontre de l'id~e que le Fonds n'a
ou n'aurait, l~galement ou formellement aucun pouvoir de dictér des
changements dans les politiques internes des Etats membres, ou
d'exiger à un pays de d~valuer sa monnaie. Entre ce formalisme
juridique et la r~alit~ voire tout court la jurisprudence cr~~e
par le Fonds, il y a "l'espace d'une petite explication dont nous
laissons le soin à un Officiel du Fonds dans les subtilit~s sui-
vantes : "la sur~v.aluation
en soi est plus dangereuse pour le pays
qui la pratique que pour les autres pays. Le danger pour les autres
pays r~side dans le fait que le pays à monnaie sur~valu~e est
oblig~e de r~duire ses importations et parfois ses sorties de ca-
pitaux, afin d'~viter un d~ficit chronique des paiements qui ~pui­
serait ses r~serves" (2). Nous pourrions r~torquer que les im-
portations et la lib~ralisation de change accroissent le besoin
de devises, le r~sultat sur la BP est identique (3). C'est sous
cet angle qu'il faut envisager un ~l~ment de r~ponse à la ques-
tion pos~e au paragraphe 1. Il s'agit du sauvetage (?) des PVD
assorti d'un Plan d'Ajustement (mesures internes d'assainissement
.-~conomico-financi~res). Son importance et son actualit~ en tant
qu'exemple type de soutien du Fonds à la stabilit~ et à l'expan-
sion du Commerce Mondial nous valent de lui consacrer un Paragraphe.
(1) Dette et développement, ouvrage collectif, Publisud, Paris 1982
p.
10?
(2)
J. MAReUS FLEMING,
cité dans Dette et développement,
op. cit.
p. op. cit. 130
(3) La nature des mécanismes d'ajustement constituent un enjeu dans
l'endettement.

- 145 -
PARAGRAPHE 11
L'analyse du Plan d'Ajustement
Notre analyse aura pour cadre les objectifs assignés au
Plan.
1 - La recherche d'un équilibre extérieur demeure la priorité
i
du Fonds afin de consolidier, assainir et réanimer l'activité économi-t~
que à court terme. Nous avions vu que le financement à long terme
1
est incompatible avec la charte du Fonds. Il importe avant tout
de veiller à ce que les PVD endettés ne parviennent au point criti-
que de l'épuisement des réserves et surtout (au risque de cessation
de paiement (1). Il s'établit une sorte d'institutionnalisation de
la "crise" de la dette à travers le Fonds. La caution de
la
présence du Fonds par l'entremise du Plan dans les Politiques Econo-
miques des PVD apporte une confiance aux créanciers. Ces mesures
conduisent à des transformations permettant de disposer de pouvoir
d'achat pour consommer et produire. Il est dans l'ititérêt du sys-
tème commun"-de tous les pays - qu'il en soi t ainsi. La
nature des
mécanismes de l'ajustement constitue un enjeu dans l'E. N0us~percevons1
,
~onc ce qui constitue_l'essence 'du programme d~ajustement~dés_~SD~~
Les principes clefs directeurs s'énoncent en : compression des dé-
penses publiques, désengagement du secteur public, limitation des
importations de préférence par dévaluation (qui renchérit les im-
~
portations), dési~flation et réduction de salaires réels et des prix.(2!t(
2 - Cet ensemble de mesures répond à une certaine orthodoxie.
Nous nous sommes laiss~~ ~ dire que la procédure adoptée impose une
détermination stricte des dettes susceptibles de faire l'objet d'un
.0"'
rééchelonnement . .Cette partie de la dette représenterait une faible
part du volume global des emprunts des PVD. Du reste, le rééchelone-
ment (extension des échéances consentie à des taux d'intérêts élevés)
1
(3) est si inapproprié que nous avons assisté à des rééchelonnements
,
t.
répé tés. De ce f ai t, les charges sur les dettes contractées augmentênt:à'~eha- ,
que rééchelonnement. C'est ainsi que pour les pays africains "les intérêts appliqués'
(1) Un pays n'est pas décLaré en faiLLite tant qu'iL rembourse ses
intérits, d'o~ ce cLivage entre La théorie et La pratique dans
L'endettement
(2) Du reste au Mexique Le pLan a associé bLocage des prix et saLaire
à un contrôLe de change.

- 146,-
à des de t tes con trac tées au taux moyen original de 6% ont été portés à 10%
moyenne[alors que le flux de transfert chutaient,S.C.
]' (1). ~A tra-
vers l'application homogène de cet <amalEame' de mesures identique-
ment à des pays différents, c'est le dogme de l'infaillibilité du
FMI qui semble s'être posé. Nous tendrons à recherher la cohérence
de toutes ces mesures et leur articulation.
a)La réduction des dépenses publiques est axée sur les
projets non productifs ou les programmes de nature sociale : ser-
vices sociaux, lqgements collectifs, santé, éducation, réforme agrai-
res. O~ même en pays développé une politique de soutien de la deman-
de par les pouvoirs publics s'est manifestée. Mais cette accentuation
de l'Etat dans la formation du revenu disponible des ménages n'est
pas liée à l'activité privée. Cette injection de pouvoir d'achat
provient de transferts destinés notamment à pallier à la baisse des
revenus qui résulterait d'une aggravation de chômage et à la créa-
tion d'emplois dans la Fonction Publique (cf. la situation de la
France en 1981-1982). Toutes ces modalités de soutien par la deman-
de globale répondent à la rupture dans la progression de l'investis-
sement privé. L'optique volontariste des PVD se trouve contrecarrée.
Le sacrifice de l'emploi au profit de la rentabilité financière peut-
il être compatible avec des pa~ confrontés au problème particuliè-
rement aigu du chômage?
b) L'ajustement des rémunérations - prix et salaires - relève
d'une optique monétariste. L'inflation qu'il convient de combattre est
>~
supposée
avoir pour origine l'excès de demande et l'économie a t tein-
drait un équilibre naturel de prix si l'on introduisait une "vérité
des prix" c'est-à-dire des mesures de libéralisation du système de
prix fortement affecté par les politiques restrictives. ,On peut
ainsi obtenir une contraction relative, de la capacité d'absorption
interne. Ce raisonnement suppose une pénurie de pouvoir d'achat,
surtout pas de crédits extérieurs. En effet, l'injection de pouvoir
d'achat grâce à des emprunts extérieurs rend l'absorption intérieure
vigoureuse et c'est là qu'interviennent les conditions de réussite
d'une dévaluation et sa relation avec le système productif national.
(1) Le Cb..uTi.er, n~7 rmi-jJin 1986, Bruxelles, p. 68. Voir au.ssi, ~ t:roPœux:, nO 2061, rmi-jJin 1985

1
- 147 -
f
c) La dévaluation prônée
par le Fonds pose un certain
nombre de questions. Historiquement, l'automaticité du rééquili-
brage a été invalidée~avec une monnaie faible, le déficit des
Etas-Unis s'est accru~ l'Allemagne et le Japon ont réussi des
excédents ave~des monnaies fortes. Donc les préoccupations du
FMI et lesprincipaux programmes du Fonds,le rétablissement de l'équili-
bre extérieur et la promotion des échanges rencontrent des obsta-
cles. L'une des conditions de succès d'une dévaluation est que l'é-
lasticitédu prix de la demande soit forte et "il en est de même

E
de l'élasticité prix de l'offre d'exportation dans le cas o~ les
1
exportations sont concentrées
sur un ou deux produits et pour les-
1
quels la consommation domestique des exportations est faible rela-
{
tivement à la production totale"
(1). La situation des PVD recèle de
f
telles
caractéristiques qui ne leur permettent pas de remplir
pleinemeut ces conditions. Pour des raisons de structures, l'avan,
!
~taged'une dévaluation ne peut être acquis au moins durablement à
cause d'une demande e}5:térieure qui n'évolue pas f avorablemen t. De
1
1
plus, l'appareil productif national ne peut répondre à l'offre en
1
croissance. L'amélioration du commerce extérieur dépend sans con-
1
i
testede l'évolution de la demande intérieure et de l'accroissement
i
des importations. Or, la dévaluation ne peut manquer d'exercer un
effet inflationniste (qui contredit la' rédtlction' des sa-laires réels)
1
i
en raison principalement de l'inélasticité de la fonction de con-
f
sommation dans les PVD. Nous avons vu que les PVD connaissaient une
situation de hausse nécessaire des importations associée à une
dévaluation, l'essentiel des objectifs poursuivis par le Fonds étant
l'internationalisation des appareils productifs et la réactivation
du commerce mondial, en somme, réaliser une relance keynésienne.
En défini tive, les condi tions de succès d' une dévaluation monétaire
dépendent des structures industrielles et de la position économique
internationale du pays considéré. L'internationalisation des systèmes f..·
productifs nationaux aboutit à une distorsion des choix d'investisse- i
~-
_.'.,
f
ment.. (chute de l'investissement en général), une orientation des
!
i
[
politiques économiques vers des importations afin que le marasme des
[
secteurs clefs ,: construction navale, chimie, sidérurgie ne soit aggravé 1
~.
par la restriction de la demande des PVD. En même temps, la tran-
sition-·les mutations industrielles diront certains - entraîne des
;
1

-
148 -
excédents de capacité et des "réflexes" protectionnistes (voir
l'exemple de la sidérurgie des USA). En conséquence, la dévaluation
opère un transfert de revenu du secteur informel vers le secteur
formel (exportation) et ces limites poussent à s'intéresser aux
fondements des régulations socio-économiques plutôt qu'aux seuls
agrégats économiques.
De fait, la consolidation de la position de l'entreprise ~t de 1
la dette privée est la création d'un climat favorable à l'investisse-
t
ment étranger.rans nos travaux antérieurs, nous avons fait observer
1
la prééminence d'entreprises étrangères au niveau des secteurs
i
les plus dynamiques des PVD.~
En face du p~oblème de la dette et des conseils du FMI
d'ordre impératif - nous constatons que la logique qui prévaut n'est
pas de chercher à renforcer l'autonomie des PVD en matière de
développement mais de leur apprendre la meilleure manière de se
qualifier pour être éligibles à de nouveaux crédits autrement dit
à entretenir et nourri~ le processus de l'E. Dès lors, les Confé-
rences de créanciers et autres destinées à examiner la situation
,de la dette po~ent. comme préalable l'acceptation de l'application
d'un Programme élaboré par les créanciers, et depuis peu confondu
avec le Programme (discipline) du FMI. Le problème est que la dette
réaménagée ou rééchelonnée (nouvelles concessions accordées au
pays) devra être remboursée avec des intérêts supplémentaires.
Résultats concrets : le pays se retrouve dans une situation poten-
tielle de cr~se de paiements chroniques alternant avec des opéra-
tions de"sauvetage" sans terme prévisible sinon un fardeau finan-
cier à perpuité et qui bloque toute possibilité de Développement
autonome. En cela, le Programme de Stabilisatio.n est un succès in-
t
contestable pour le SEM. Il est valable pour secréter une plus-
value. Nous conclurons par un examen du Plan à l'épreuve des faits.
1
3 - Contrairement à ses statuts, le FMI - le même raison-
!!
nement peut être étendu à la Banque Mondiale ~ exerce une pression
1
sur le mode d'accumulation et tend à faire prévaloir sa conception
1
;
sur le Développement. Y a-t-il une meilleure voie d'immixion
f
f
dans les affaires intérieures du pays bénéficiaire de ses services
(prêts, aval ... )?

- 14.9 -
a) Le FMI est amené à évaluer et à apprécier la situation
politique. Il "recommande" au pays c.andidat d'apporter à sa poli-
tique certains changements susceptibles selon lui de résoudre
ses difficultés: promulgation d'une législation favorable à l'in-
vestissement privé modification de la structure juridique et admi-
nistrative, désengagement ... Dans un certain sens, le FMI cherche à
assurer la formation d'une épargne additionnelle. L'augmentation
du niveau du capital disponible crée les conditions d'utilisation
des facteurs de production mis en sommeil, à moins - et c'est le but
essentiel - de les importer. Par son aspect emprunt public, ce capi-
tal se dirige vers les secteurs infrastructurels et induit des effets
d'entraînement sur d'autres secteurs d'activités où le capital privé
(étranger surtout) pourra trouver des possibili tés de profi t. Pour
cela, le Fonds octroie des crédits visant non plus à augmenter l'é-
pargne locale, le "saving gap" mais à combler le déficit courant
de la Balance des Paiements, l' "exchange gap". Par le truchement de
ce financement les PVD obtiennent des moyens de paiements extérieurs
autrement dit dans la logique du FMI, les moyens de maintenir et de
renforcer leur capacité d'importation.
Ces deux instruments de création de pouvoir d'achat par le
financement externe jouent un rôle d'appoint complémentaire à la
mobilisation des ressources nationales au service du secteur privé.
L'esprit qui préside à la politique de ce mode de financement est
?
l
parfaitement perceptible : il se trouve être lié à un faisceau de
prémisses: libéralisme économique (langue de bois de l'ordre éco-
1
,
nomique), inégalité dans la répartition à travers la structure des
dépenses publiques, de la fiscalité
et du crédit. Le Programme de
Stabilisation est conforme à la
charte du Fonds. Le syst~me qu'il
initie est logiquement interdépendant et cohérent avec les objectifs
de base. Rappelons-les pour mémoire : libéralisation, mesures anti-
inflationnistes, hausse de la pression fiscale, austérité dans les
dépenses publiques, constitution de devises pour un programme d'im-
portation, contrôle étroit de l'offre de monnaie en vue d'une sta-
bilité monétaire et financi~re. Le résultat est, à court terme de
faire porter les efforts sur l'infrastructure et la promotion des
exportations. Ces développements illustrent les buts assignés aux
institutions représentatives du SEM: la
recherche d'une forme li-
bérale d'organisation et donc l' adhésion au.· SEtL Est-il possible
d'imaginer des changements significatifs?

- 1~ -
La stratégie d'autonomie collective, système de copération intra-
Sud reprise à ARUSHA ne s'écarte pas de cette logique d'expansion des
échanges entre participants. C'est cela qu'expriment les accords de
crédits tels du Fonds Monétaite arabe et ou la Chambre de compensation
de l'Afrique de l'Ouest. Cette coopération Sud/Sud est un complément
à la coopération Nord/Sud.
b) Depuis plus de vingt ans, des cas d'application ont été
concrétisés (Brésil dans les années 50, Indonésie en 1964 ... ) par les
recettes orthodoxes du FMI. Le terrain test a été l'Amérique Latine.
Aussi est-ce la Cepal(l) qui a eu la première a lui porter. la contra-
diction(2). C'est ainsi que pour les structuralistes de la Cepal, les
mesures du Plan ne peuvent résoudre les problèmes des PVD. L'éradica-
tion de l'inflation procède de mesures structurelles. Seuls des
changements de structure incluant le développemnt et la réorientation
de la production - ceci ne fait pas forcément cause commmune avec
l'intérêt défendu par le FMI - sont en mesure de rétablir une stabi-
lité.A l'intérieur même du schéma d'inspiration monétariste le
Programme présente une faille dans la politique de déflation face aux
déséquilibres erratiques, à la nécessité de croissance des PVD et à
la faiblesse des élasticités - prix et revenus des exportations que
nous avions relevée"au précédent point c).
c) Nous avons constaté l'étendue de cette élasticité
sur la
situation de la Balance des Paiements. Les PVD ont fondé leur crois-
sance sur une politique d'extraversion
dont la réussite est fonction
de la demande effective et de l'état économique des Economies Dévelop-
pés. De ce fait,
les flutuations de niveau d'activité de ces iconomies
c~üsJituent une source d'instabilité des prix et des revenus des
PVD. Il s'agit là d'un des principaux leviers des REl. Sa non maîtrise
engendre l'impossibilité d'une politique cohérente à long terme .
.Contre la contraction des exportations la doctrine du Fonds enseigne
la dévaluation, doctrine de l'approche monétaire de la Balance des
Paiements
(3). Ce qui ,dans les condi tions décri tes ci-dessus n' appa-
raît point comme une solution adéquate à un déficit de nature struc-
turelle
'i.
Diverses expériences ont montré que partout où le paquet
du FMI a été mis en oeuvre la situation laisse plutôt perplexe. Et
,
l'avènement de troubles sociaux a été enregistré, de surcroît dans les pays aussi
(l) 0Xrrrds'm1 Eca1ariqJe [XXU' l'Ar113riqJe Latine
(2) B1 pus détails cf U!tte et DMlowenmt, Pu1:ii8.l1, op. dt..
(3) Pwr t.na ~tatim détaillée et l.l1e irdiœ.tia1 l:ilii.CJg1T1li1iq.1e, cf• .Le BERTHFlEMY, op. dt..

.,
- 151 -
, distncts que le Ghana, le Maroc', 1'Argentine, 1 'Indonésie, le Brésil ou
le Sénégal pour ne citer que ceux-là. Les résultats ont été iden-
tiques quelles que soient les spécificités historiques des pays.
Les leçons des cas monographiques peuvent être schématisées sous
la forme d'une série de conséquences séquencielles que nous sys-
tématisons comme suit:
Chute du taux d'investissement - ralentissement de la
croissance - hausse du chômage - aggravation des disparités de
revenus - dé-nationationalisation de l'appareil productif -
déficit à terme de la Balance des Paiements par le jeu de reflux
(rapatriement) de capitaux - mise en route du processus de l'em-
prunt extérieur.
Cet emprunt constitue un évènement majeur avec la progres-
sion des prêts bancaires particulièrement lucratifs. C'est ainsi
que dans "le cas des USA, la contribution des opérations inter-
nationales des douze plus grandes banques américaines aux pro-
fits après impôts est passée de 17% en 1970 à 48% en 1975"(1). Mise
en relation avec l'installation des banques américaines au cours
de cette dernière décennie, cette évolution montre un apport
manisfestement subtantiel' des PVD aux profits du système bancaire
des économies développées de façon plus générale. Ce processus
d~extorsion de profit se double d'une collusion des intérêts des
banques privées et des institutions du SEM au point que les risques
de lIE sont pris par la Communauté Internationale. Dans le contexte
actuel "d'interdépendance" il sera toujours demandé aux PVD de
mettre en oeuvre des mesures d'ajustement préjudiciables économi-
quement et socialement pour régler leur situation dont à notre sens
le fonctionnement des REl est responsable au premier chef. Ces
arguments suffisent à démontrer que le FMI ne répond pas aux besoins
PVD. Ses actions ne correspondent pas à la nature de leurs pro-
blèmes dont le financement (à long terme) est incompatible avec
les statuts du Fonds. En outre, l'acceptation de la procédure du
FMI se compensait par un certain flux assuré et restaurait la
crédibilité du débiteur. Aujourd'hui cet effet catalytique n'est
plus automatique. Se soumettre
à la discipline du FMI-stgnffie
tout au plus un allègement temporaire sans la réouverture sys-
tématique de lignes de crédits. En conséquence, la méthode et

- 152-
les conditions de renégociations ne débouchent pas sur. une réso1uLion
de la crise de la dette. La solution la plus appropriée semble
donc l'annulation directe
de la dette. La logique du' Fonds est ··ce11e
du SEM concrétisée dans des décisions prises en marge du FMI
lors
des Conférences ou des Sommets (C 1ub des Dix, Sommets des P,ays
Industrialisés ... );la réalité c'est encore-la hiérarchisation des
pouvoirs des décisions au sein du REl. D'aucuns se "concertent"
, . d
d
....l ,
,

\\ '
Il
pour
ec~ er u-autres se reun~ssent pour accepter.
Notre diagnostic nous permet d'avancer que la thérapie ne
saurait se limiter à des mesures monétaires et financières (dé-
flation, dévaluation ... ). La complexité des problèmes soulevés
désigne comme centre d'intérêt le capital en reproduction se dé-
ployant à travers les mailles du SEM. Il faut donc aborder ce
côté en réexaminant le mythe de la quantification, formuler un
nouvel objectif qui ne serve ~as de détonateur au déclenchement
de la spirale de lIE sans fond des PVD. Le recours aux capitaux
~Ktérieurs qui pourrait être une aubaine est devenu cause de
blocage à l'amorce d'un Développement. Ceci doit être -le point
de départ de toute alternative de Politique Economique d'autant
plus que les flux bancaires
(sous forme d'investissement direct
ou de flux financiers) obéissent à une logique de rentabilité
financière. Cette stratégie conduite sur la base d'un "paquet"
d'investissements crée une dépendance financière et repose la
question de l'issue de lIE. Le projet que le Plan induit comporte
à long terme des objectifs de développement de "complémentarités"
dans un espace économique dont le substrat est un "encerclement"
préalable des ESD. Le plan n'a pas résolu le "dilemme" de lIE
(r-emboursementne serait-ce que des intérêts et nécessi'tédel.~tria-
morce d'une expansion économique). Dans l'immédiat les mesures
de
temporisation)
: réduction des dépenses internes,
suppres~\\i·ondes sub-
ventions alimentaires, gel des salaires et dévaluation débouchent sur
des politiques de régression sociale. Un résultat pratique.
SOUS-SECTION III : L'impact du système bancaire
L'intérêt du SEM n'est pas apparemment d'éponger les sommes
dues par
les PVD mais d'assurer un flux vers ces pays. De plus en
plus, on parle d'industrie bancaire - à dessein -
pour souligner le stade
(1) Vcir égJJ.errmt J. ŒŒVAL 'Les lJJrq..d.ers face aux Œroins œ fironcerrmt des PVfY' I.e (horier nO 97,
qJ. dt. 1985

l11l"t"
- 153 -
d'~laboration atteint par les op~rations bancaires (Paragraphe 1).
Nous avons relev~ que la logique de rentabilit~ passait par un
"paquet" d'investissements d'où une association effective entre
banque et industrie (Paragraphe II).
PARAGRAPHE 1
Dyn~ique des créneaux, péréquation
des risques
1

1 - Les transactions bancaires se sont diversifi~es et
l
~largies avec le d~veloppement des besoins de financement des PVD (1). ~
1
Les activit~s bancaires d~bordent le cadre traditionnel des divers
1
~.
g
prêts et services. Le Système Bancaire fournit des services de
gestion, de tr~sorerie, de couverture de risque de change, de
financement de banques et d'Institutions officielles, de collecte
d'informations ~conomiques. Ces op~rations sont r~alis~es selon
des formules int~gr~es dites de "paquets" en conformit~ avec leurs
proc~dures de gestion. Ce r~seau complet de services r~pond aux
imp~ratifs du. ~stème Productif. Il n'y a pas de permutation dans
les PVD entre SystèmffiBancaire et Productif. L'intensit~ de la pro-
pagation des banques reproduit assez fidèlement l'implantation
des industries dans ces pays et l'accompagne tant dans le rythme
de sa progression que son ampleur. Elle articule l'extension des
centres de croissance ~conomique (Singapour, Bahrein ... ), les d~~
bouch~s effectifs et/ou potentiels (Chine, Br~sil, Argentine ... ) et
les ESD. La synchronisation à l'occasion du financement'des PVD de
la multinationalisation bancaire et industrielle explique le d~­
sarroi du SEM. L'unit~ du SEM dans la diversit~ de ses composan-
tes impose une concertation internationale. Il en est ainsi de lIE.
"~
Cette carast~ristique de lIE et des banques confère une
responsabilit~ aux pays d'origine et interpelle quant à la pr~­
tendue souverainet~ du Système Bancaire. Au moment où lIE n'avait
pas ~t~ pr~sent~ de façon aussi inquiètante, le Vice-Président de la
R~serve Féd~rale am~ricaine pr~cisait en 1974 que "seules les
autorit~s du pays d'origine sont en mesure de mettre en place
les contrôles permettant de s'assurer que les banques du pays in-
t~ress~s, qui effectuent des op~rations multinationales, possèdent

- 154 -
un montant suffisant de fonds propres de ressources de trésorerie
adéquates et des dirigeants capables de mener les opérations tant
à l'étranger que dans le pays même. Les pays d'accueil doivent,
dans ces conditions, se tourner vers le pays d'origine, pour une
surveillance d'une telle ampleur" (1). La soumission des banques
aux Etats
par
les mesures de réglementation présente.
deux
conséquences fechniques importantes :
- elle
fixe le champ des activités bancaires et délimite
l'étendue de la diversification possibles des services (voi~ ~a
nouvelle organisation du système bancaire américain);
- elle contribue à déterminer les coûts de ces services
soit directement (constitution des réserves obligatoires, l'assu-
rance obligatoire) soit indirectement, en termes de coûts d'oppor-
tuni té par l' obliga tion à un certain pourcentage d'effets publics.
b) L'intervention de la puissance publique tant dans le
cadre réglementaire que dans celui de la Politique Economique dé ter-
.mine
la stratégie bancaire et en conséquence pose - confirme -le lien~
entre secteur privé et autorités publiques donc la nécessité d'une
combinaison des niveaux microéconomique
et macroéconomique dans
le financement du SEM. Un exemple: l'expansion des banques fran-
çaises pendant la période coloniale (2) et plus récemment celle
encore plus soutenue:
des banques américaines sont indisso-
ciables des politiques économiques nationales. L'abolition des en-
traves aux mouvements de capitaux en juin 1974 aux Etats-Unis et
le "dérèglement" de l,eur système bancaire en 1982 sur le placement
~des pétrodollars ont donné un essor aux banques privées. Le pro-
blème essentiel posé au système bancaire résulte de la contrainte
de rentabilité et d'intermédiaire financière, une contradiction
qui apparaît entre logique d'investissement bancaire (à court terme)
et logique de financement du Développement (à long terme) (3).
De cette façon, il n'est plus question pour le Système Bancaire de
considérer uniquement dans les opérations de prêts aux PVD l'im-
portance absolue du risque. Il prend comme critère d'évaluation
le rapport risque/bénéfice. L'efficacité des procédures du co-
financement ou les projets de création d'Institutions Internatio-
nales d'assurance-crédit, de centralisation des risques ou de
(1) J. METAL$, Iœre, op. dt. P. 60
(2) L'Afriq.Je ccntinent des Rotùlild est plus qu'anecx1otiqJe.
(3) I1len1œ ~la1le Rawort de la ftJrq.Je Mnliale, rmrs 1986

.'
- 155 -
sécurité pour les prêts aux PVD n'est pas sujette à caution quant
aux crédits distillés par le système bancaire. Notre principale
objection réside dans le fait que cela renchérit les conditions de
crédit par la répercussion de la prime bancaire sur le taux d'in-
;
térêt. Au fur et à mesure que liE augmente, la multiplication des
i
clauses restrictives dans les contrats de prêts limite la souve-
1
raineté. Aucune alternative autre que l'intégration irréversible
t
n'est laissée au débiteur. Cette situation signifie la mise en
t
jeu de toutes les sources de.ponction financièredeblocages et de
l,l,'
d.istorsion dans l'accumulation internationale. D'où une destructuration
1
t
des relation~ é~argne/investissement0d'unepart, prix et prix exter~ 1
1
nes d'autre;,part en alimentant des flux de fuite de devises.
Dans ces conditions, la multinationalisation de banques
prend tout son intérêt dans notre travail, de même que l'inquié-
tude provoquée par les effets pernicieux nés de liE des PVD. Donc,
il s'est développé une série de contraintes internationales à
l'adaptation par diversification auxquelles les banques ont tenté
d'apporter une réponse pour rendre optimum la gestion de leur porte-
feuille (actifs et financiers).
2 - Les contraintes ne reposent pas seulement sur le risque
~.
présenté à toute opération de crédit maisaussilarenégociation des
1
!
échéances, la rupture ou la non-reconnaissance
des engagements. Nous
1
1
,
avons indiqué que l'activité bancaire internationale a connu une
f
augmentation croissante.
t
r•i
a) Hormis les risques inhérents à tout prêt, nous pouvons
ajouter le risque "étranger" et le risque de change, le risque du
"souverain"
- le risque "étranger" d'ordre plutôt inquantifiable cor-
respond à tout ce qui a trait aux tensions sociales, aux perspec-
tives politiques à l'orientation des autorités gouvernementales,
la "qualité" de la gestion économique;
- le risque de change découlant àu,.risque lié' à une éventuelle
dévaluation~- 'de la monnaie du débiteur par rapport à celle du
créancier, car le gain réel du prêt baisse en fonction de l'érosion
du pouvoir d'achat de la monnaie utilisée pour son remboursement.
N'est-cepas là une raison supplémentaire de demander aux PVD .

- 156 -
de dévaluer par rapport aux devises internationales? Nous devons
remarquer qu'en cas de réévaluation les effets sont contraires
et les posi tions sont plutôt rares.Dès, lorS] les crédi ts en monnaie
"forte" qui sont en constante hausse (Deutschmark, Franc suissè)doivent
supporter le coût du renchérissement de la monnaie forte - ici
le dollar us, même si les taux d'intérêt sont faibles. Une autre
source d'aggr~vation de la dette des PVD se fait jour.
'" Le risque de "souverain" est le risque associé à un Etat(l).
Il semble présenter un certain nombre de spécificités par rapport
au prêt accordé à une entreprise privée: ainsi, nous pourrons
distinguer :
- un état même insolvable ne peut être mis en liquidation,
donc être déclaré en faillite;
- les prêts aux gouvernements ne sont pas généralement
assortis d'une hypothèque ou d'un gage;
- un gouvernement peut répudier lors de son accession au
pou~oir des crédits totalement ou de façon discrétionnaire (2): cas
dG L'URSS ou encore de l'Egypte qui a refusé de payer le service de
la ~ette soviétique tout en honorant ses engagements vis à vis de
l'euromarché.
b) A cet effet, les banques ont mis au point des techniques
d'évaluation .qui vont de l'expérience(flair,-, Pifomètre) aux techniques
les plus élaborées ,'tel le BERl (3). Les critères généralement
retenus - politique, économique, financier - sont énumérés dans
le tableau récapitulatif ci-après :
.~Ta b 1eau 17 : Cri t è r fS S y n thé t i q U ES d' é val U a t ion des ris que s •
Politique
Economique
Financier
.
Stabilité Politique
Taux de croissance
Taux de crédit
économique
(à moyen,long terme)
Code des investisse-
Monnaie
ments
Administration,
Infrastructure
Taux de change
législation
Ressources (physique
humaine)
(l) Sr cette questicn cf. Re\\œ furq1e octotre 1979, septemlTe 1982
(2) Nat; insiruro ln trécrie des dettes cxiietœS
(3) ~ ,-aniro1nmt;
Risk Jrdex.

- 157 -
1
Le critère politique recueill~ t-il la priorité des prêteurs?
i
L'examen de la typologie des PVD endettés n'apporte pas de réponse
t~'
précise. Il faut procéder,pour trouver une réponse adéquate in-
directement en se reportant à la structure du financement de
l'investissement qui donne une information sur le long terme, la
capacité à générer des devises. Une attention particulière est
réservée aux sources de financement extérieures de l'Economie.
Ceci met en évidence l'intérêt de l'honorabilité du pays et nous
renvoie à la détermination de la solvabilité d'un pays par les
dettes à travers deux conditions particulières :
l.e rapport dettes extérieures/recettes courantes annuelles
doit être""' ~aül,m±nimun' pour qu'un pays soi treconnu solvable à moyen
terme. Ce ratio,montre la capacité du pays à faire face dans un
proche avenir (5 ans) à sa dette gr~ceaux recettes d'exportation
courantes.
- le rapport dettes extérieures/PNB définit la solvabilité
à long terme et permet d'évaluer les perspectives d'E.
c) Les banques détiennent des moyens pour minimiser, voire
éliminer ces risques. Au niveau de la~tratégie microéconomique, la
gestion du risque s'effectue par une répartition géographique judi-
cieuse des engagements. Le développement de la syndication s'inscrit
dans la logique de la centralisation des prêts et par conséquent
du refus de concentrer les prêts. La parade la plus courante èst certaine-
ment celle qui concerne le risque monétaire et la double concen-
tration de la dette (débiteurs et créanciers). Nous avons vu que
les risques monétaires relèvent du taux de change - nous sommes en
période de change flottant - et se trouve dès lors posés le choix
de la monnaie de transaction et l'émergence de nouvelles techniques
bancaires. En nous situant uniquement au domaine des relations
internationales au nombre de ces techniques, nous retiendrons:
-
l'intensification de la coopération interbancaire par le
biais de la syndication bancaire (qui présente un avantage aux
deux contr&ct&nts· en limitant les risques du côté du créancier et
facili tant l'obtention de crédi t du côté du débi teur:;
-
l'extension des activités bancaires essentiellement le
financement des grands projets c'est-à-dire le financement multi-

- 158 -
source; cette orientation a exigé une fonction spéciale de la'
banque, celle d'une analyse économico-financi~re (viabilité ~1
rentabilité économique et financi~re du projet), fonction jusque
là mise en avance dans les évaluations de la Banque Mondiale
lors de l'octroi de crédit:
- l.es ententes par des accords et plus récemment la création
de Clubs bancaires internationaux en vue d'objectifs d'investisse-
ments ponctuels.
- l.es banques consortiales ,un regroupement de banques per-
mettant à ses membres de taille et de nationalité différentes
d'avoir une dimension internationale en Vue
du lancement de prêts
syndiqués.
A la faveur de cette stratégie bancaire, nous constatons
que l'objectif du Syst~me Bancaire consiste à "parasiter" le
Syst~me Productif. La dynamique industrielle exige de lui une
mutation incessante. S'il apparaît parfois comme autonome, cette
autonomie n'est que relative. L'éclatement financier répond à
celui du Syst~me Productif (1). La coquille juridique peut expli-
quer la nature des relations banque/industries mais pas la réalité.
PARAGRAPHE Il
L'association des sytèmes bancaire et productif
1 -Le SEM - échange, production - oblige les banques à promou-
voir des services: gestion du financement de projets,. débouchés,
Balance des Paiments, des actions qui dépassent le simple aspe~t
bancaire. Le caract~re multiservice de la banque porte à penser
un contrôle international du Syst~me Productif par le
Syst~me
Bancaire. En effet, le processus de production, de circulation
est de plus en plus tributaire de facteurs financiers. Ainsi, si
les syst~mes productifs américain ou français vend~nt des armes
ou des céréales, ce sont les banques us ou françaises qui sont
chargées des modalités financi~res. Il devient clair qu'on ne peut
conclure à l'existence d'un syst~me monétaire et financier inter-
national privé autonome, libre de toute contrainte officielle con~
trairement à certaines th~ses soutenues ailleurs (2). La dimension
(1) Fclaterrmt mrtiool et rortzU1tal
(2) f'.btamra1t la ~ de J. M GIRAUD, op. dt.

- 159 -
économico-financière du Système Bancaire et l'interaction .banque/
industrie font que le financement d'un investissement exige que
la banque intervienne; en amon~ étude du projet et de l'investisse-
ment,faisabilité;en aval - débouchés - et recouvrement des créan-
ces. Les besoins du SEM constituent les facteurs-clefs significa-
tifs de la nouvelle orientation du. Système ~ncaire et des innova-
tions financièr_es (1). Ces besoins sont . tantôt.
publics - fiuance-
ments de projets de .Développement, financement de B·alance des
Baiements - tantôt privés (2) - financement des entreprises privées.
Cette situation a conduit à une certaine subtitution des banques
aux autorités publiques, une soumission de l'internationalisation
de l'appareil productif au fait financier tant en amont qu'en aval,
une autonomisation relative des banques sur le marché des euro-
devises. La ~onséquence immédiate s'analyse en terme de solidarité.
Le changement qualitatif a eu une répercussion sur les opérations
de prêts à destination
des PVD. L'autre volet de cette métamorphose
qualitative
a été de mettre à nu si besoin en était
la solidarité
interbancaire et aussi cette fragilité du système bancaire en cas
de faillite d'une banque ou de n.on-remboursement, voire tout sim-
plement de la simple menace de non-remboursement. Néanmoins, les
bases du système bancaire international privé-banque, marchés des
eurodevises, les paradis fiscaux -ne sont pas fondamentalement
opposés. Elles oeuvrent toutes en faveur du "Système Commun" et
savent trouver la parade dès lors que le Système est e~ péril par
des opérations de sauvetages concertés. La connivence se dégage
encore mieux quand on analyse les résultats du passage de la dette
des PVD vers une plus grande privatisation.
Notre argumen ta tion se fonde sur
un examen de l'Annexe _. O.CDE
Suite à l'évolution de la dette du fait du désengagement du secteur
public, la dette des PVD pour la période 1970~1979,enTésumé.prés~rite
la tendance suivante:
~ la dette à l'égard du secteur privé sur la base des prêts
bancaires (bons 'et crédits privés à l'exportation) s'est accrue de
566%;' alors qu~ les fonds en provenance du secteur public des pays
membres du CAD (Comité d'Aide au Développement) quoiqu'en en aug-
mentation de 180% perdaient progressivement leur prépondérance.
(1) q. 'Ih3AmericmE.ccrlimic:Bevi.ew, rmi 1983
(2) cf. A. 'l1D\\1AN "row to œne TI--e MN::: "nr.~t, tI--e fu1l$r, .Aaît 1977

- 160 -
Grâce à cet exposé, il apparaît clair que le système Ban-
caire sIest internationalisé pour suivre et soutenir 11 une des
fractions du SEM, le système productif. Une dynamique propre des
banques s'est instaurée afin de répondre à 11 0 bjectif de rentabi-
lité tout azimut: constitution de groupe consortial .... La pri-
vatisation de la dette provient de la demande, sollicitations des
PVD pour les opérations de financement de .Développement et fies
entreprises clientes. Cette réaction des banques a fait d 1elles
les ordonnateurs de 11économie internationale. Avec 11 endettement
trois axes fond~mentaux de 11économie capitaliste sont revigorés
le partage de la plus-value internationale en rente, intérêt et
profit ~ la tendance dans le mode de production capitaliste à la
formation d 1un taux moyen de profit autrement dit la tendance à
la péréquation des taux de profit et le rôle du crédit.
AveH, la fusion du capital bancaire (capital argent de prêt
et gestion financière) et du capital productif:, Mn déséquilibre
dans le partage de la plus-value peut être produite par 1linfla-
tion ou la hausse des taux d 1intérêt., Mais ce déséquilibre ne
fait que refléter la situation d 1équilibre instable dans lequel
sl expr iment les fractions du capital international - capital argent,
capital productif. Ce n 1est pas un hasard si 'tout contrat indus-
triel ou commercial exige un montage financier. L 1industie ban-
caire accomplit une double mission vis à vis du SEM : 'elle accom-
pagne le système productif, puis elle se nourrit de lui sous plu-
sieurs formes, coopérations, collaboration technique ... qui lui
Jaissent en général une marge de manoeuvre financière. Le rappro-
chement devient total lors de la fusion financière et le résultat
ta~gible en est le niveau suprême atteint par cette interpénétra-
tion dans la concentration, la coordination de toute une série
d 1activités, donc une stratégie commune des capitaux bancaire et
productif. Nous allons tenter d 1approfondir ce point.
2 - Pour mener notre analyse, nous partons d 1un échantillon
d'exemples de cette relation banque-industrie:
- La fusion Pont-à-Mousson et la Compagnie Financière de
Suez;
- Le regroupement Schneider Empain et la Banque de 1lIndo-
chine;

- 161 -
- Krupp en Allemagne;
- La Société Générale de Belgique.
"Tous ces regoupements ont un point commun de combiner
industrie et banque dans leur nécéssité stratégique de diversi-
fication. Ces exemples montrent que cette association n'est pas
récente et elle concerne des activités internationales.
a) L'enveloppe juridique ne permet pas la transparence
des uni tés s truc turellement dominantes
de l'en treprise. Auj ourd' hui,
les entreprises de taille internationale constituent les "nébu-
leuses" derrière lesquelles s'arc-boute le capital bancaire et
qui dispose de ce fait d'un poids considérable. La formation d'un
ensemble à partir de ces unités préalablement autonomes et spéci-
fique"s évoque néèessairer.Jent
un problème de gestion. Mais sous
l'angle qui nous intéresse, cela n'a pas d'incidence importante
car cet ensemble obéit aux mêmes lois d'exigence de rentabilité
si ce n'est de maximisation des ,avantages.
L'E pose en même temps éclaire la question de cette col-
lusion stimulateur d'intérêt. Il vient étayer les thèses marxistes
de la "fusion de plus en plus complète ou une interpénétration du
capital bancaire et du capital industriel". Le capital financier~
.
produit de cette opération résulte aussi dans spn essence du
mouvement convergent de ces deux fractions du capital internatio-
nal. La fusion/interpénétration réalisée, le capital bancaire tend
à' devenir l'instance catalyseur de la combinaison. Ce mouvement
s'analyse aussi comme la rencontre (conflictuelle) de deux intérêts
dont le résultat à terme est cette soumission nette de l'intérêtdu
capital industriel à celui du capital bancaire, ce qui revient à
dire le remplacement à terme de la domination du capital en géné-
ral pour celle du capital financier. L'oligarchie financière
s'empare des centres de décisions et s'assure de manière croissante
la maîtrise du secteur industriel dont les besoins de financement
vont croissant. L'E montre donc que la puissance financière assure
les PVD de l'activité économique et les gouvernements de leur
existence. Cela revient à affirmer que la pression sur l'appareil
gouvernemental ne s'exerce plus simplement "manu militari"; un

- 162 -
1
1
un autre canal, la puissance financière est hautement dissuasive,
1
f
et force est d'admettre cela. Même les pays développés et lors
~f
de COnférences internationales, les faits attestent que la puis-
1
sance octroyée
par la détention et la manipulation de l'argent
1
garde des éléments de réalité sans commune mesure avec ceux de
t
l'industrie, particulièrement au titre de la gestion industrielle
(contrôle, actions concertées, soutiens ... ) et du financement (1).
1
Malgré le développement de la pratique de l'autofinancement, non
t
Monsieur BLETON, la cause n'est pas entendue. La parole est aux
banquiers et non à l'industrie (2) à moins de ne s'en tenir qu'aux
formes juridiques des relations et de renier le principe de l'effec-
1
f,
tivité mieux apte à livrer les informations les plus précieuses
r
et les réalités qu'est susceptible de masquer l'expression juri-
!
1
dique àe ces rapports.
iti
La fresque que nous étale ce paragraphe corrobore l'ébauche
~hématique de la métamorphose du capital qui transparaît à travers
nos développements. Mais ce fractionnement du capital n'a qu'une
1
valeur purement didactique car le capital est un tout (des recou-
f
pements existent) et ses manifestations particulières restent dans
1
1
un rapport d'interdépendance permanent et dialectique,
le dévelop-
1
1
pement des banques comme exigence du développement commercial par
1
!
exemple. Or, ce rapport dialectique et cette valeur didactique ne
!
f
riment pas toujours ensemble. L'internationalisation des banques
t
comme exigence du commerce international permet d'ouvrir un champ
d'observation plus fécond, signe réconfortant plutôt que symptôme
inquiétant de la dispersion de notre réflexion sur lIE. Par delà
leur diversité, les PVD for.mentun bloc homogène eu égard à l'E.
~
.'
Donc, une explication globale se justifie dans l'analyse. Les com-
1
posants de lIE à savoir, les banques, les entreprises industrielles
l
et commerciales sont étroitement imbriquées
dans l'analyse théo-
1
rique et pratique, la question centrale posée est 11identific~tion
des acteurs. Qui sont les prêteurs et les emprunteurs? Quel est le
r1",
cadre qui régit les opérations de prêts et d'emprunts? La réponse
que nous avons fournie a fait apparaître un bloc fort hétérogène
dans les deux catégories. Quelles sont les origines profondes de
l'El,' Une succession
d'effets d'entraînement? L'E est-il enraciné
(1) Par pœ de [Técisicns f:U1' la gestim irdustrieue et le 001tr0'Le [JJl' les l:x1rqJes, cf. J.J. IAURENIXN
cpctt.
(2) Notre réPiqJe à BLEICN "la fXIT'Ole n'est plus aux lxJrrpieTS, eue est à l'irdustrie" le 00[ita.li'me
En fTO.liqJe les OOitims 0U\\rières, Paris 1961, P. 213

- 163 -
dans les structures économiques et sociales des PVD ou faut-il
à l'encontre de cette vision
endogène opposer une raison exogène
qui découlerait de l'expansion du capitalisme? Notre démarche a
pu montrer jusqu'à présent que l'E semblait tirer ses origines
des REl ou des interférences des flux commerciaux et de capitaux.
Empiriquement la mesure du phénomène peut être évaluéeau nombre
de filiales ou_de succursales, des enclaves bancaire.- et financière
du côté système bancaire, aux zones <ti.t~s franches industrielles et
autres filiales du côté de l'appui de l'appareil productif. Mais
l'expansion parallèle existait depuis longtemps. L'originalité
surtout pour les banques demeure son intensité, son ampleur et le
caractère d'autonomie relative par rapport aux Etats dans un do-
maine (monnaie-finance) où les contraintes officielles foisonnent.
Par cette dimension, les systèmes productif et bancaire constituent
la pièce maîtresse du caractère auto-entretenu de l'E.
SECTIQ'I.l II : Les facteurs endogènes de l'endettement
La structure des pays endettés et celle de la dette ont per-
mis d'avoir une perception de l'efficience sociale de l'E. De nom-
breuses pressions contradictoires se sont appliquées à édulcorer
les fins avouées ou inavouéesdes opérations éconor.Iiques. Il fl'est
donc pas surprenant que l'E ait été discrédité alors même que ses
causes et conséquences fondamentales sont analysées de façon in-
complète. Notre argumentation repose sur l'évolution des échanges
mondiaux entre 1970 et 1982, période pendant laquelle les PVD sont
devenus un paramètre très important dans l'amélioration lde·l t emploi
des profits et de la BC des pays développés ~ CE:tte-impor.talice él ùu
être financée dans le cadre d'une' économie' mixte(l) extravertie
-( Sous-Sec tion _1). L' Efa t produi t de. rapports en tre ces deux proprié-
tés par la ges't~on du- système économique à travers les mes~res fis .... u~'".~
.e.t les mécanismes de_ promotion économique ,lZ).
SOOS-SECTIQ'I.l 1
La contrainte d'extraversion
Les besoins de financement se sont manisfestés pour diverses
raisons que nous essaierons de découvrir grâce à la lecture des
politiques économiques de pays endettés (-ParagrapheII) et de leur
contribution aux échanges internationaux (~ragrapheI·). Ce dernier
(1) Qmist.a1œ mtre les rxolXiétis PJWq.le et {TiWe
(2) ~ autre JX1rli.e de cette sectial est troitée dans les m:xlèles de dé\\e1.cJwe,Tra1t (Première Partie)
... ,_~
~
_ _ .L.. _ _
.LL~__
_ _
~".

- 164 -
point étant très connu ne fera pas ici l'objet d'un développement
conséquent.
PARAGRAPHE 1
La contribution des PVD aux échanges mondiaux
L'intérêt de ce paragraphe est d'apporter un éclairage
supplémentaire sur ce qui s'est produit directement en matière de
production et ~'échange dans les PVD.
Dès lors, il sera plus fa-
cile de voir à quoi ont été affectées les ressources procurées
par: les emprunts extérieurs. L'E a posé son dispositif cataly-
tique au cours des années 1970 : prêts bancaires, transforma~ion
financière, r.edéploiement
indus triel et mise en chan tier de gros
proj ets dans les ESD. (1)
Une telle situation engendre un besoin de financement ex-
térieur dont l'obtention est naturellement soumise aux contraintes
extérieures : normes de production et mode de régulation, d'o~
des circonstances d'aggravation de la dimension financière. La
délocalisation internationale de la production et les fluctuations
du système monétaire se sont agglutinées pour entraîner une ré-
orientation du SEM. De cette conjonction, il s'est dégagée une
inadéquation très poussée des débouchés à la production : pro-
duction d'une plus-value insuffisante, réalisation insuffisante
de la plus-value. La logique de conformité (projets industriels
et Plan de Développement) imposée aux PVD répondait à l'intérêt
du SEM. La préservation du fonctionnement d'un tel système ne s'est
effectué qu'au prix d'un endettement extérieur accru par la
~tructure des échanges. Ceci veut dire que lIE ne doit pas être
simplement réduit en termes de coûts mais en termes de structures
d'échange et de Politique Economique de façon plus complète.
Ceci infirme une thèse selon laquelle les prêts accordés
aux PVD proviendraient d'un blocage de la croissance des pays
industrialisés. Nous rapprocherons cette remarque à une étude du
CEPII (2) pour la période 1967-1977. Le choix de cette période
se justifie pour des
raisons qui auraient pu modifier la struc-
ture des financements internationaux de manière profonde. Repro-
duisons les résultats.
(1) &Ir cette q1BSÜa1 cf. J. MA1HlAS et P. SAlAMA, l'Etat Sffdéwlq:pé des rœtropJles au Tiers-
Mcrrle, MAPERQ furi.s 1983
(2) PutXiée rnr les (lJhiers Fronçais nO 198, octDtxe-rowml:re 1980

- 165 -
TABLEAU l~ FINANCEMENTS INTERNATIONAUX 1967-1977
Pays à besoin de financement en%
Pays à capacité de
~n%
financement
NPI
16,4
Moyen-Orient OPEP
60,0
j;;
Autres PVD
16,5
Autres OPEP
5,6
f
~,
Pays de l'Est
22,4
Sous-total -OCDE
65,6
t-g~'
Sous-total oors OCPE
55,3
Allemagne Fédérale
18,8
1
~
i
USA
15,7
Japon
8,7
!~
Royaume-Uni
4,2
France
3,4
~1
Autres Pays Occidentaux
24,8
Autres CEE
6,1
Sous-Total OCDE
44,7
Total OCDE
34,4
Total
100
Total
100
1
Source Cahiers Français n0198 - 1980
1
t
La progression de lIE privé ne s'explique donc pas par la
,
r
surliquidité internationale et 'parla réduction relative de l'acti-
vité économique de 1979 à 1980 . Bien sûr, ces parts ne sont que
1
des moyennes. Ainsi celles des pays de l'OPEP se sont notablement
modifiées après la "crise pétrolière" de 1974, date à partir de
laquelle les prêts OPEP ont pris une grande ampleur, de même
l'Allemagne prêteur net avec plus de la moitié des pr~ts de l'OCDE
ne recouvre plus la même réalité. Cette structure de financement
international constitue un élément de réponse à lIE en tant qu'in-
.~rument de réaction si l'on retient l'hypothèse de son aspect anor-
mal et le S~ystème Bancaire en demeure l'ordonnateur, d'autant plus
que nombre de pays ont emprunté en 76-77 pour la reconstitution de
leurs réserves. Nous avons constaté aussi un allongeme~t des éché-
ances (1) une reprise de la demande de prêts aux USA et fait impor-
tant en 1977 car 'pour la première fois, ces pays[PVD non produc-
teurs de pétrole de l'Afrique, du Moyen-Orient et 6'AsieJont fourni
un montiüt net (2)-defonds aum~tché b~nc~ire (3)~ Il n'en va pas
ainsi de tous les PVD puisque l'Amérique Latine restait débitrice
nette .Face à leurs besoins dIE, les PVD se sont tournés vers les
(1) Bulletin cil FMI dt 7 oo1t 1978
(2) Eh3enti.e des Fcrr1s carpœ rm.;fwv-ùles opérotiU1S fntertxJnooires
(3) E1Lde dt ~H, ofl cit. fl 233

- 166 -
sources de financement privé où ils se sont retrouvés en concurrence
avec des organismes de prêts multilatéraux pour les crédits à
court terme par conséquent plus chers puisque les distributeurs se
r.efin;mc;eI)t...ç~~ :.c_réd;i.t;.s à_';UIL.p~cond ni,veau sont un .facteur de renchérissement des
tôlL'C et participent à l' alourdissement dei la.dette .. Le renforcement des
pouvoirs privés se traduit par l'orientation des organismes pu-
blics, l'expansion de la production et des échanges mondiaux.
Dés lors, une Politique Economique fondée sur l'adaptation
passive aux tendances du SEM ramène aux problèmes classiques des
PVD : mimétismes dans les normes.de production et de la
consommation,
déséquilibres, endettement. Cette séquence était-elle perceptible
au niveau de notre typologie?
PARAGRAPHE II : Les facteurs casuels
L'ensemble des monographies a mis en évidence la conception
particulière du Développement. Le décollage économique reflète
des préoccupations liées à l'extérieur au sens où la mobilisation
de vastes programmes de modernisation coîncide avec les intérêts
des entreprises privées et du SEM dont la civilisation, donc la
consommation et la technologi~,.est ainsi généralisée. Ce paradoxe
découle de l'idée que ces pays se font de développement;-elle peut
être naîve ou voulue - des centres de décisions empêtrées dans
la croyance du D.éveloppement comme d'un retard à rattraper, c'est-
à-dire la croyance en la linéarité du Dé.veloppement. Cette position
~'donné un surcroît de légitimité aux importations massives età
la volonté sans cesse affirmée de l'insertion des PVD dans les
circuits du Commerce International de la part des acteurs inter-
\\
nationaux de l'E (prêteurs et emprunteurs). Ces deux remarques,
!
effet de la relation mécanique entre certaines grandeurs économiques
\\
et flux financiers vont constituer les piliers de ce paragraphè.
i
1 - L'ensemble des PVD relevés ont fait des flux financiers
extérieurs, le pivot de leur D.éveloppement) suivant en. cela des
exemples historiques. Le Japon par exemple a recouru aux emprunts
extérieurs pour procéder à sa modernisation. Cet appel aux capi-
taux extérieurs s'est appuyé; sur les équilibres internes et la
formation d'un tissu industriel. Ainsi, le phénomène autocentré

,
- 167 -
1
1
ne s'est pas laissé bloquer par les mécanismes d'extraversion
1
1
classiques et notamment l'accumulation générée de l'extérieur
!
relayée
par le marché ex terne. Au con traire, d'au tres cas sont
!
très démons tra tifs:
!
- l'histoire est riche d'expériences de dettes. perverses Egypte, Turquie.! ..; 1
- i l ne suffit pas d'être un Empire (espace) et de disposer de
1•.•
~apitaux pour ~'industrialis~r (Portugal
Russie des Tsars);
1
- un endettement ne débouche pas forcément sur un asservis-
!
sement (Japon, Australie, USA ... ).
J
,
1
En conclusion, l'E peut conduire à un processus de repro-
duction élargie (un processus technologique autonome) quand il
est conforme à l'instauration d'une capacité productive apte à
initier la formation d'un capital faute de quoi, l'E ne développera
que le côté permissif et le paradoxe financier.
L'E constitue un élément de ponction
et un facteur d'ins-
tabilité des Politiques Economiques. Le recours à l'E pour décou-
rager la mise sur pied d'une poli tique de redistribution
et de ges-
tion efficace des ressources~'Une obtention ~d&;capitaux_importés
aisée_a ainsi provoqué la fuite de cette épargne additionnelle
vers la constitution de réserves, la spéculation, des placements
extérieurs mais jamais réinjectée dans l'économie nationale en tant
qu'investissements productifs. Au mieux, est~elle investie dans
des activités d'exportation (matières premières agricoles ou mi-
nières). La contraction du marché - ralentissement des recettes,
~!otectionnisme - la détérioration de la qualité des prêts - les
prêts publics bi/multilatéraux se rapprochant des conditions de
marché, l'appréciation du dollar us sont venus altérer la capacité
1
de remboursement des PVD·et cristalliser le problème de l'E autour
de ce point. La "mise à disposition" de moyens de paiements ex-
1t
térieurs supplémentaires augmente la progression à importer des
1
biens et des services.
i
!
!1~
2 - Cette propension est encouragée par les politiques
d'incitations fiscales et financières (code des investissements).
Ce processus de blocage de la mobilisation de l'épargne pour sa
transformation en biens de production court-circuite l'émergence
d'une capacité technologique dont on sait par ailleurs le coût

- 168 -
financier exorbitant. Laissons la parole à Monsieur P. BAIROCH.
"On importe des machines parce que l'on ne possède pas un poten-
tiel technique suffisant et l'on ne peut pas d~velopper suffi-
samrt1ent ce potentiel car il n' y a pas d' inci ta tion locale favori-
sant les secteurs industriels où l'on pourrait utiliser et former
des techniciens" (1). Avec le red~ploiement industriel ou les
projets isol~s, le secteur de biens de production se r~duit à
l'installation d'unit~s de production sous-traitantes extraverties.
Cet effet de vitrine n'est pas de nature à favoriser,compte-tenu
des structures un allègement à long terme de l'E puisqu'incapable
d'enclencher un m~canisme de d~marrage des forces productives
nationales de manière cohérente. les effets pervers de l'E exté-
rieur en amont se conjug;~uent aux effets de distorsion en aval
lesquels
ont une incidence déterminante
sur la compétitivit~ des
PVD à l'exportation. Par la suite, les conditions d'importations-
surfacturation, licences et services, paiements au titre de bre-
veœ -viennent grever les prix de revient. L'évolution des condi-
tions d'emprunts des PVD - relais des prêts assur~s par le secteur
privé - ne fait qu'aggraver cette tendance de déficit en capitaux
,
par leur fuite vers l'extérieur. Souvent, le secteur d'exportation
(moderne et capitaliste) ne paie pas le capital, à son vrai coût
lorsque l'Etat bonifie les taux d'intérêt. C'est ainsi le cas où
l'Etat lui-même ou une Banque de Développement s'endette à l'exté-
rieur et reprête les fonds recueillis à des taux bonifi~s. Il
arrive aussi que le secteur prioritaire ne supporte pas la contrain-
te extérieure, l'Etat prenant à sa charge sous une forme ou une
autre, le poids du financement ou du refinancement, de ses dettes
extérieures. Cette charge sera transf~rée avec plus ou moins
d 1 intensité sur les contribuables et d'autres secteurs. A long
terme, on aboutit à une gén~ralisation des distorsions dans la
structure des investissements et à un amenuisement des capacités
d 1 aborption globale de tous nouveaux investissements. De surcroît,
la r~partition des investissements initialement pr~vue est contre-
carrée. L 1 affectation des ressources d 1 épargne interne ou externe
disponibles à des entreprises r~put~es prioritaires (un petit nom-
bre) installées dans un état de "cash-flow négatif" ouvre la voie
soit à la faillite (inconcevable) soit à une fuite en avant par
un supplément d'injection d'argent pour le sect.eur extraverti.

........
"
- 169 -
A cet égard, il est permis de douter de la réussite des politiques
de promotion des exportations autonomes. Le profit des flux inter-
'"'
.""
nationaux des capitaux privés et publics n'échappe pa;~à la logique
capitaliste: le problème se pose aux niveaux de la méthode (et
de la cadence. Et la vulnérabilité des ESD est d'autant plus accen-
tuées que les relais des grandes opérations financières et commer-
ciables appart~ennent aux E D. De ce fait, le montage des contrats
et leur financement leuréchappent.Ceux-ci associent les intérêts
des capitaux productif
et bancaire '.
L'étude monographique pays par pays nous a été nécessaire
pour dégager les facteurs endogènes déterminants de l'E. La desti-
nation des emprunts - payer les importations courantes, soutenir
les apparei~s d'Etats et leur infrastructure indiquait les raisons
fondamentales de l'E. En valeur constante, les ressources finan-
cières vers les PVD ont connu une hausse. Mais cette hausse est
surtout le fait des flux "non libéraux" c'est à dire des prêts
consentis aux conàitions du marché international de plus en plus
onéreux car - nous l'avons évoqué - l'alimentation primaire (et
primordiale) de l'économie internationale était le fait du dollar
dont la valeur s'est très fortement appréciée. En se portant sur
le marché des capitaux, les PVD ont draîné un financement coûteux
alors même que les sytèmes diversifiaient et multipliaient leurs
opérations au-delà de ce qui eût été nécessaire pour pr,ofiter de
la conjoncture exceptionnelle.
Quant à l'autre composante du financement extérieur, l'Aide
Publique au Développement, sa part n'a cessé de décroître au pro-
fit des engagements privés , un circuit assez iwtonome du financement.
3. A ce niveau de notre analyse, nous pouvons admettre que
la det te elle-même n'es t pas génératrice,:, de difficul té,:',le véri-
table problème est donc le flux financier, la crise.. de '·Balance ~e
faiements. Pour nous, la résolution d'une pareille crise - déficit
des uns/excéàent des autres - dépasse les mesures d'arrangements
financiers, de consolidation de la dette ou de son allègement afin
de rétablir la position d'emprunteur du pays intéressé ou de mo-
difier momentanément certains éléments structurels de la Balance
des Raiements . La démarche doit aborder d'une toute autre manière
les solutions (nous y reviendrons).

-
170 -
Le choix du financement extérieur repose sur l'hypothèse
d'une insuffisance de l'épargne nationale aggravée par un manque
d'auto-financement·. (capacité à générer des ressources pour
financer l'accumulation nationale). Mais alors n'y avait-il pas
une autre alternative? La deuxième hypothèse tend à lier l'E à
l'idéologie développementaliste et à l'économisme des groupes
détenteurs des centres de décision du SEM. Une telle vision
économique déclenche une spirale d'E. En effet, tout projet fai-
sant appel aux capitaux (techniques financiers) extérieurs entraîne
un E en cas~aàes
et un processus de hausse des importations.
Dans un cas comme dans l'autre, il se 'produit une répercus-
',sion défavorable sur la Balance des Paiements et l'Economie n'a
d'autre solution si elle veut continuer à fonctionner que la
fuite en avant
emprunts à des taux réels dépassant de plusieurs
points le taux nominal d'intérêt (1). Tous les pays concernés par
l'E présentent en commun ces symptômes de fragilité économique
d'autant que l'affectation du financement extérieur reçu s'est
globalement orientée dans deux domaines complémentaires :
- l'investissement national pour la satisfaction de besoins
nationaux (le financement du service de la dette et les crédits à l'ex-
portation) liés à une opération d'importation;
- l'investissement extérieur direct et indirect lié àla
formation brute de capital financier ou la consommation inter-
médiaire ou encore la satisfaction de la demande étrangère.
Il s'agit là de formes d'accumulation du capital à partir
des ressources tirées de l'extérieur, donc attelée au SEM. Sur les
secteurs progressifs (porteurs) qui croissent plus vite que le
commerce internationale, l'offre des PVD est insignifiante, sinon
en baisse. Dès lors ou ils y sont représentés et leur part s'ame-
nuit ou bien ils ne sont pas représentés et le déficit augmente.
Cette loi les replonge dans les exportations traditionnelles ou
l'abandon de certains projets initiaux. Cette corrélation entre
contexte mondial et Politique Economique se retrouve au niveau de
l'évolution parallèle entre croissance de la dette et conjoncture
économique. Cette similitude est particulièrement remarquable ces
dernières années. La période 1971-1983 a été caractérisée par des
fluctuations économiques:au désordre
monétaire suivi de l'embal-
(1) VexerrPe t)pe c'est U1e dette e:xpimée en {TUnes {TUl1ÇOis et rem1:xJJrsée en dollars us et w.
l'errputltaJr s:tq:pTte da1c la totauté dl ~ de c1nnge

-
171 -
lement des années 1972 et 1973 s'est substituée une dépression en
1974-1975. Au cours de cette période, le mouvement de délocalisation
et le rôle des Institutions Internationales ont connu un regain
de leur engagement pour les PVD. La dette de son côté ne cessait
de s'accroître. Simultanément, une extraversion systématique ré-
sumait les Politiques Economiques. Peut-on récuser que la conjonc-
tion de ces deux logiques ait accéléré la transmission et la
généralisation-autrement dit la régulation de l'E?
Ce chapitre nous a offert l'occasion de préciser que les
facteurs institutionnels dominants
(FMI,BIRD) sont devenus une
donnée significative pour éclaircir l'ensemble des opérations '.
(rapports internationaux particuliers) de prêts, d'aides ... "dont
on ne peut voir le sens et la portée qu'en les situant dans l'en-
semble des relations internationales fet du Syst~me commun"s.c.]
Les abstraire
de
ce contexte ... c'est aller à des grandes déconve-
nues car c'est pratiquer un idéalisme [une mystification-s.c.] à côté
d'un machiavélisme de comportement" (~). Au centre de ces opéra-
tions qui présentent un intérêt juridique, économique et politique,
nous trouvons le S ys t~me Bancaire. Mais le champ de préoccupation
de l'E est vaste car la dette a pour vocation de stimuler un Déve-
loppement. Le pays qui fait appel à l'extérieur pourredynamiser
la formation d'un taux d'accumulation suppose le remboursement du
Principal cumulé à un versement d'intérêts apr~s une période dite
"probatoire" (délai de grâce). Ainsi, nous sommes en présence d'un
impôt différé imposé à l'économie débitrice. La ponction est iné-
vitable à long terme même si le pays arrête de s'endetter. Ceci
es t tn1e des carac téris tiques de la det te des PVD (2). La res truc tu-
~~
ration de la dette sous une quelconque forme,report
(3) ou re-
financement des échéances impayées arrivées à terme ou à venir ...
ne peut enrayer ce courant de reflux et plus prosaïquement la
"crise" de la dette: les résultats de négociation sur l'E laisse
entier le probl~me du service de la dette car "les intérêts sur.
les échéances reportées continuent à courir, et leur capitalisation
entraîne un coût supplémentaire jusqu'à ce que la dette soit
enti~rement remboursée" (4). Mais l'E dépasse ce côté financier
ou la position d'intermédiation financi~re du·Syst~me.Bancaire
(1) Mo RJJULF, Eccrrxrie Mmétnire Interrnticmle, OOitims .àlIA$ Paris 1970, P. 400
(2) Cl11{inm.tim.
d1ns ~ 'l'rqiCXll.lX nO 2002, op. cit.
(3) Le réédralm1enmt mtro.~ le reh.)d de la dette et l'étalerrmt des éctro1œs.
(4) M1rdlés TIq:iooux nO 2001, op. cit. p. 1160

-
172 -
(emprunter et placer à moyen/long terme) pour prendre appui sur
le faisceau àe relations en tre systèmes bancaire et produc tif. Ces
relations sont réglées par les apôtres du SEM qui ne reculent de-
vant rien. Il est évident que le cadre de ces apports ne doit pas
être rigide afin de permettre un raffinement de l'analyse par
rapport à la conjoncture internationale. Cette réflexion tourne le
dos à la théor1e de la firme bancaire et au postulat de sa spéci-
ficité en dehors du "système Commun". L'utilisation des concepts
habituels de la théorie microéconomique ne peut faire fi du côté
macroéconomique lequel repose
les propriétés fondamentales de
lIE : un cycle d'emprunts en cascades et un phénomène qui s'auto-
alimente. Bien qu'il convienne de distinguer les données particu-
lières à chaque pays ces perspectives endogène et exogène sont
imbriquées dans tout -L'E. Selon la perception qu'on a de ces rela-
tions, nous semble t-il, le diagnostic (les signes liés à lIE),
l'~tiologie (conditions d'apparition), le pronostic (paramètres
permettant son développement
multiforme) et en conséquence sa
thérapeutique (son traitement) divergent .11 faut ~riger en règle
absolue que tout le système de représentation de la dette est cons-
truit
sur la base du SEM. L'étude de la dette est justifiable de
celle de la logique du SEM. A ce stade de n~tre analyse, les para-
mètres réunis sont suffisants pour que se prononcer sur l~s_expli.=a-
tions de lIE et ses conséquences ne soit plus hasardeux. A cet égard
nous confronterons différentes thèses. Au demeurant, il convient
de rappeler deux nécessités pour l'analyse de la dette. Première-
ment un appui sur l'étude des conditions historiques dans lesquel-
~les s'opère le phénomène (1). Deuxièmement c'est du point de vue
de la formation de l'équilibre économique international qu'il
faut envisager les mesures d'ajustement proposées. En conséquence,
toute analyse qui ignorerait ces deux réalités risque de n'être
que peu d'intérêt.
cf [X1T'C1rJf1lh3 II, &us-5ectim 1, 5ectim U, Oupitre 1, fuJxièrœ Peutie

-
173 -
QiAPITRE II
Les
tentat,ives d'explication de l'endettement
Le financement du Développement ou le recours aux emprunts
extérieurs a connu un traitement important à travers des modèles
économètriques. Ces modèles ont tenté de justifier lIE des PVD,
examiner le processus et fournir lesdéterminan~ de la solvabilité
à long terme face à l'accumulation de la dette extérieure. Ces
modèles constituent l'approche conventionnelle issue des analyses
de la théorie économique dominante du SEM, c'est-à-dire aussi, cel-
le des organismes Internationaux et/ou du système bancaire de lIE
(Sous-Section 1). Nous dégagerons en les exposànt
leurs différen-
tes hypothèses pour en extraire les fonctions qu'ils assignent aux
flux de capitaux extérieurs et propos~rune alternative (Section Il).
SECTION 1 : La justification théorique de l'emprunt ertérieur
Les justifications théoriques
ont été 'menées par un certain
nombre de modèles de
l'analyse conventionnelle. Malgré leur diver-
sité, ils ont la caractéristique commune de fusionner toutes les
catégories de flux sous le vocable général et abstrait de la·dette
ou d'emprunts extérieurs. Nous pouvons opérer tine "classification
de commodité"
des modèles élaborés (Sous-Section 1) et leurs valeurs
explicatives (Sous-SectionII).
SOUS-SECTION 1 : Les modèles de base
Il s'agira dans les développements qui vont suivre d'en faire
une synthèse (1) et d'en dégager les caractéristiques. Nous nous
a~tacherons à les regrouper autour de deux modèles de base : le
modèle du déf ici t d'épargne (Paragraphe I) et le modèle des deux déficits :.i dit
aussi èes
écarts ou de déficit de devises.(Paragraphe II).
PARAGRAPHE 1 : Le modèle du déficit d'épargne
1) Cette approche envisage les emprunts comme un complément
de l'épargne interne insuffisante pour maintenir un taux de crois-
sance donné. Dans son principe, il consiste à fixer le taux de crois-
sance global (2) à un niveau acceptable politiquement et économique-
ment. Après avoir déterminé le taux d'investissement on procède au
.'
calcul du taux d'épargne maximum. La différence entre l'investissement
(1) cf fi AVRAMOVIG 1964 (tiliiogmrhie)
(2) frmer dt srmmire En LEA œMcrJ[ieur le Profe.'§R(f' C BERTID\\1lEJJ, Nice.

-
174 -
<
,
requis et l'épargne possible doit être financée par le flux de
capitaux extérieurs. Les variables prises
en compte présentent
une similitude avec celles du modèle de croissance de type Harrod-
Domar, d'où l'appellation de modèle de croissance avec E. En par-
tant du déficit de l'épargne nationale et du besoin de financement
de l'économie, ,ils peuventJillustrer la genèse de la dette actuelle
des PVD, les emprunts de financement
des investissements. La va-
riante la plu~représentative de cette approche est celle de D.
AVRAMOVIC (l).Mais Cette variante présente un intérêt direct pour
nous dans la mesure où elle soulève des points que lIE a,réactua-
lisés : le concept dIE optimal, le taux d'intérêt des emprunts, la
charge des dettes antérieures par exemple.
2) L'E serait un processus comportant trois phases ~uc- .
èe'ssives. l'at"venu· au terme de la dernière phase du cycle (phase III)
le stock de la dette est complètement amorti et le cycle de lIE
es t "fermé"". Au tremen t di t à ce stade, le pays emprun teur a acquis
une croissance financière autonome grâce au flux des capitaux
étrangers.
selon.D. AVRAMOVIC, un' pays parvient à un E optimal si
la relation suivante est respectée;
i~~ = S - So r
Kr-So
r = taux de croissance du revenu national
S = épargne globale
So= épargne initiale
K = coefficient de capital
i*= taux d'intérêt critique
~
Le taux d'intérêt critique ou limite ~~assure l'équi:
valence entre l'évolution du revenu national et du service de la
dette : le taux de croissance du revenu national (r) doit être
supérieur au taux limite. A défaut de cette inégalité,la dette
croîtra indéfiniment (du fait notamment de la croissance de la
charge des dettes antérieures selon la loi des intérêts composés)
à moins que le pays ne renonce à sa croissance. En effet, i* est
fonction du revenu national - de son taux de croissance, r - du
coefficient de capital et de l'épargne initiale.
Ainsi, la condition nécessaire de l'extinction de la dette
extérieure (2) est posée: ,,'i,'~doit être inférieure à r. A ce sujet,
(1) cf D. AVRAMJVK::, op. cit. P. 192
(2) D. A VRAMJ~ utilise le terTœ de stock de dette

-
175 -
une illustration:graphique a été dressée par S. EL.ABED (1).
tau
limite
1
/
i 'm i Di mum ,I----t----.----t /
/
/
/
'/1//---
" ,
/"
r
So/k
r maximum
S/K
La condition de l'extinction du stock est repérée par
l'inégalité suivante
So/K <r
< S/K (2)
Nous constatons que si les emprunts ne peuvent être obtenus
qu'à des taux d'intérêts supérieurs au taux critique, une nouvelle
contrainte pèsera
sur le taux de croissance du revenu national et
G. OHLIN (3) de montrer que si S/K = 5% et So/K = 1% et si le pays
peut emprunter à 5,5% alors le taux de croissance le plus élevé
qu'on puisse financer sur emprunt extérieur sera de 3 2/3%.
Ce modèle a eu le f.léri te de poser deux ques tion:? fOÏ1claiill::l1-
tales préoccupantes : la gestion de la dette el lalimite théori-
que de lIE des PVD. Il est app~ru, pour beaucoup d'économistes, sus-
cèptible d'amélioration. C'est ainsi que SOLOMON a pu aboutir au
résultat que si le taux de croissance du revenu (r) est supérieur
au taux de l'intérêt de l'emprunt, le taux de la dette (D/Y) peut
dé,croître (~) .~/Ce ratio traduit le poids de la dette (D) par rapport
au revenu national (Y). Dans le cas contraire, le cycle restera
"ouvert" et à plus ou moins brève échéance, l'E'deviendra insoute-
nable C5j).
Sur le prolongement de cette lignée des variantes prennent
en guise d'hypothèse l'offre internationale de ca~rtaux. Il n'est
(1) s. EL ABFD la logiqJe de l'anetterrmt extérieur des p~ 'Irère !bris II, 1981
(2) S. EL ABEl), 11i!~ op. cit. P. 403
(3) G. CHJM, ain ard dew1.o[:prmt, (XIE, Paris 1966, W 23 et 32
(4) Lm sitrqje [XBSi1jlité
(5) R. ~ l:rooking fX1lH'S_.no 2, 1977

-
176 -
plus question de considérer le capital extérieur emprunté en tant
que simplement un suppléant à l'écart entre investissement néces-
saire et épargne minimum. Le modèle de Y. TAKAGI est, à cet égard
exemplaire (1). Sur la base d'hypothèses néoclassiques, l'auteur
se propose d'étudier les effets de l'E sur la production et de
démontrer ceux exercés par le service de la dette sur la croissance.
SOUS-PARAGRAPHE 1 : Le· modèle
de TAKAGI
1 - En partant d'une offre internationale de capitaux-offre li-
mitée - TAKAGI envisage deux sources de prêts aux PVD : créances
publiques (Al) et créances privées (A ). L'offre totale de capitaux
2
ou les ressources ex ternes (2) s' écri t alors
B = Al+ A
(r)
2
Des relations sont supposées exister entre les variables
caractéristiques de la dette :
- les emprunts augmentent la capacité productive du débiteur;
- le service de la dette s'accroît avec l'accumulation de la
dette
- le paiement de l'amortissement (p) constitue une fraction
constante de la dette : (~j ~ 1,2) (II).
Les expressions (1) et UI) permettent de représenter
P
p
J
j
= ~ ( r
+ ~ ) D
J=l
avec
.
r~ = taux d'intérêt
) j = taux de l'a~ortissement
D
= dette globale courante.
Les indices 1 et 2 sont les sources -(publique et privée) •
. La variation de la dette est not~e·D et s'écrit
"-
j
. .
'!
D = A '- A.J DJ ;(j = 1,2).
Cette variation de la dette correspond au paiement de l'amor-
tissemen t sur la de t te an térieure. '.. Et l'égal i té mon tre que la de t te
globale courante augmente si les nouveaux emprunts sont supérieurs
à l'amortissement du Principal antécédent.
Fort de ces précisions, TAKAGI étend son modèle au traite-
(1) cf. YASLŒI .TAKf\\Gl, O1:{ord F:ca1aric TXJlX3rs, new ~ries \\OÙ.I1l? 33 (J.dy 1981) W 323-.337.
(2) astiHées fXlT' les JXlY' et les OI1J111Î811es interrnt:imJu.x.

-
180 -
amplifier l'effet positif ou négatif du capital additionnel. Or,
nous avons vu que pour l'ensemble des PVD la dette à l'égard du
secteur privé dont les conditions de prêts (taux d'intérêt et dé-
lais) sont relativement plus sévères était prédominante. En con-
séquence, sur la base de cette théorie, les PVD se trouvent dans une
situation de quasi-impossibilité pour sortir de l'orni~re o~ ils
sont tombés
quant à leur E. Et ce ne sont pas les opérations de ré-
échelonnement des dettes particulièrement bancaires qui fourniront
une solution (1).
Dans sa vision globale le modèle montre, notamment lors de
sa phase trois, compte-tenu que la croissance du PNB à un certain
niveau exige un minimum
d'importations, qu'il ne s'agit plus de
faire face à un déficit "classique" de l'épargne (2). Le déficit
de devises se révèle, de son côté, comme un facteur de blocage pour
une Economie en croissance du fait de l'existence de la relation
suivante :
M = Mo + m (Vt - Va)
t
avec
- M
importations nécessaires (incompressibles) à la
t
période t,
- Mo
niveau initial des importations;
- m
propension marginale à importer;
niveau initial du PNB;
niveau du PNB à la période t;,
Des études économètriques sur les PVD incitent à nuancer
la thèse du blocage par défici t de devises.
Ainsi, l' hypothèse d'une
croissancé
contrainte par la rareté de devises peut être globalement
erronee
pour au moins deux catégories de pays. La première est
constituée par des pays relativement développés ... la seconde cor-
respond au pays du Sahel ... et plus généralement à des pays à très
bas niveau de vie (3). On peut supposer qu'il existe des contraintes
internes pour ,la dernière catégorie alors que la première a eu accès
au financement international (Brésil, Argentine).
A l'image des précédents, ce modèle décrit les PVD comme des
Economies à faibles "performances économiques" et appréhende le Dé-
(1) Par 1Il déwlq::pEm31t de cet ~ cf. ~ Troricaux, nO 2061, op. cit. W. 1161-1162.
(2) DéflCit ''cllmiqJe'' de l'é[X.lT'g'e éfple Dt;=It-St" Ce déficit est cœtié [XIr le /ùJx de exqital étrarger et
serrtiait jSifier sem œrlafns l'E des PVD.
, ..... ,
,. ..............
....... __ ..... -
-.
" , . .

-
179 -
phase. La contrainte sur les devises traduit un fait permanent des
PVD. Elle signifie que même en sécrétant une épargne interne, il
est nécessaire de trôuver des devises pour les importations. En
faisant appel à la Balance des Paiements, CHENERY
et STROUT sem-
blent vouloir mettre en avant le déficit financier autrement dit
l'importance du solde de la Balance des Paiements, le rôle des ex-
portations pour permettre une croissance auto-entretenue à long
terme· Poser La question des devises constitue l'intérêt du modèle
mais il reste muet sur le remboursement, la ponction financière
opérée par le service de la dette. C'est dans cette perspective que
se situe le modèle de A. QUAYUM.
SOOS-PARAGRAPHE 1 : Le modèle de A. QUAYlM
Le capital extérieur induirait une épargne interne engen-
drant à son tour un processus d'accumulation de capital. A la suite
d'un investissement initial sur un emprunt totalement amorti, il
se forme un capital additionnel ou épargne globale nette qui est
ainsi composée(l}:
'
.~<= .
";. i
~ - : 1_(f)t-n+1
v;
S x =41;-r- 5 n - - - - - - -
+E
. '.
n=
1- f'
E = Emprunt
Sx= Epargne nette globale ou capital additionnel
k = Coefficient de capital du pays débiteur
'E
s =-
.
t.
t = durée (en années, n = 1... t) de l' empnmt .
. ~
Evalué d'après la méthode coût/avantage, le rôle du capital
étranger fai t référence au signe de Sx
. Trois si tua tions sont en-'
visageables (2)
- Sx < 0
le capi tal étranger représente une perte;
- Sx >0
le capital étranger offre un avantage;
- Sx =0
l'effet du capital sur l'investissement annule le
transfert initial.
Cette analyse de A. QUAYUM a essayé de montrer que deux fac-
teurs déterminaient la caractéristique fondamentale du capital ad-
ditionnel: le taux d'intérêt et le délai de remboursement qui peut
(l) A. C';.U\\YlM ''/mg terrœ eccrrxric criteria for foreigl loons'~ tœ eccrrxric jHral j.rJe 1966, W 358-369.

-
178 -
qu'il ne se déclare candidat à une renégociation.
PARAGRAPHE II : Le modèle des deux déficits ou des écarts
Cette approche cherche à intégrer le modèle de déficit d'é-
pargne;et lè modèl~\\du déficit de devises-(l) dans un même~cadre
analytique.
1) D'après cette option, le problème des PVD est un pro-
blème de sous-investissement, c'est-à-dire en dernier ressort d'in-
suffisance de l'épargne interne. L'apport de capitaux extérieurs
permet de combler l'écart entre besoin de financement et épargne
disponible pour amorcer le mouvement Investissement - accumulation -
croissance. A cet effet, la relation suivante sert d'équation de
base avec K (flux de capitaux et les symboles classiques)-
K = l - S = M - X
Deux cas peuvent être envisagés pour l'équilibre macroécono-
mique
-
l - S > X - M:leretour à l'équilibre (ex post) n'est
possible que par une augmentation des X et/ou une baisse des M;
-
l - S < X - M:une insuffisance de devises pour se
procurer les biens d'équipement, d'où gaspillage et/ou détournement
de l'épargne qui, faute de biens d'équipements importés ne peut,
s'investir. Ce raisonnement permet de retrouver les_'troi-s propriétés (2~1
fondamentales évoquéesplus haut et d'assurer l'unité avec les mo-
l
dèles précéden ts .. Ce canevas théorique a pernis le développement de deux versio~
celui de H. CHENERY et A. STROUT (3), d'un côté par l'approche
"'Balance de
Paiemen ts" , et celui de A. QUAYUM d'un autre cô té par
l'approche "structure du capital emprunté".
Quelle
que soit la version retenue, le modèle segmente le
processus de l'endettement d'une économie en développement selon
trois phases. Chacune est spécifiée
par une contrainte majeure cor-
respondant à des goulots d'étranglement-types successifs:la con-
trainte des "aptitudes", la contrainte de l'épargne et la contrain-
te des devises. Ces divers obstacles
n'existent pas simultané-
ment. Aussi, le capital étranger est-il censé remplir des fonctions
différentes eu égard à la contrainte qu'il doit relâcher à chaque
(1) L'aw'cx:J'e PJT' les devises tro.nerait .9.1 j..Btifiootim dJns la né~té des fnTxrt;atials de liens
d'éq.tiperrmt face à la fai.l:i.es3e des recettes d'e;xp:rtaticn afin d'œ;urer l.I1 tDux de Cf"OisGlœ rrinimm
(2) cf. Po 139, S1pU.
(3) H. OIENERY et A. M. SfIU.JT "Fcreig1 O$itance arri eŒ11Œic cJ.ewlo[.;rrmt ' arœri.oon ecauric re\\iew,
sept;e1Tb!r 1966, lP 679-733.

-
177 -
ment
des exportations et
des importations. 'Il définit les conditions
de l'équilibre de la Balance des Paiements
M=E+A-P
Ceci revient à dire que les importations (M) peuvent être
financées par les exportations (E) et le transfert net (A -p).
Par souci de simplification, il admet que les exportatio~s
sont une fraction consta..nte.~~ PNB .)
et" ~:1 J
E -
r
Dl
Dans cette expression e représente la fraction - constante -
j
du PNB exportable et r
Dj le paiement des intérêts sur la dette
globale courante.
La fonction de production retenue est à deux facteurs
y = f
(K,L)
2 -
Ce modèle a servi à des études emplrlques qui ont permis
de déceler une relation entre épargne nationale et flux de capitaux
extérieurs, mais aussi entre consommation et accumulation de capi-
tal pour l'ensemble des PVD classés. d'après le revenu national.
Surtout et fondamentalement, les études empiriques ont relevé deux
propriétés importantes. D'abord le flux de capital optimal est lié
à la capacité à servir la de t te. CellG: ci.:·est;"'èxpri~éé, par. L'.écar.t 'entr.e-l'in-
.vestissement 'Ii.'lécessaire (importation) et l'épargn~'intërne(~~'portation).guis"
toujours sur la base du modèle,l'accumulation de la dettecoûrante
est 'incorporée dans' la théorie d'un modèle de croissance~orthodoxe
d"une économie
ouverte. La dette courante impose un fardeau au
paiement du service de la dette, ce qui provoque un écart entre
le PIB et le PNB d'où la chute des exportations et de l'épargne.
En conséquence, plus le revenu national est élevé, plus la capacité
à emprunter est grande, d'une part; d'autre part, si le niveau de
la dette impayée augmente l'offre du capital se rétracte. Face au
risque d'une crise de l'E caractérisée par un affaiblissement conti-
nu de l'accumulation du capital et un service de la dette progressif~
TAKAGI propose comme solution la réduction des coûts de la dette
combinée à un effort d'épargne interne,
politique encore plus béné-
fique . Mais pour honorer les engagements relatifs à la dette le
pays puise dans son épargne et sacrifie
ses investissements à moins

-
181 -
loppement en terme de degrès (1). A cet égard, l'analyse s'en-
'ferme dans une vision qui n'est pas toujours innocente. Bien que
présente dans la démarche "conventionnelle", cette dimension nous
semble trop restrictive, donc insuffisante pour nous permettre
d'apporter un argument solide quant à la
portée explicative des
théories conventionnelles dans lIE actuel des PVD. En guise de
contrepartie à cette réserve, la Sous-Section cherchera à traiter
de la portée séelle de leur explication.
SOUS-SECTION II : La portée explicative des modèles de base
L'analyse de l'évolution qualitative de la dette et les
modèles présentés nous indiquent que jusqu'à présent il s'agissait
de gérer une dette publique. Or la dette contemporaine est sur-
tout contractée à l'égard du secteur privé. Cette dette était jus-
tifiée par un déficit d'épargne et/ou de devises associé à un
besoin de financement. L'articulation de la Sous-Section s'effec-
tuera autour de deux paragraphes : la portée générale des modèles
par rapport à 1 '.E ac tuel des PVD (p aragraphe l.). Ceux-là' on t forgé
des points particulièrement discutés du processus (Paragraphe II).
PARAGRAPHE 1 .: Leur effectivité par rapport à l'endettement
1) Nous avons relevé deux modèles de base (déficit d'épar-
gne ~ déficit de devises. Ces modèles sont de type macroéconomi-
que. Ils peuvent être rattachés à une certaine conception des
structures des PVD : manque de capitaux, de revenu)d'épargne et
incapacité à épargner. Ils rappellent le cercle "vicieux" : des
~bas revenus reflètant une faible productivité découlent en grande
partie du manque Ge capital, lequel manquel de capital résulte de
l'étroite capacité (quand elle existe) d'épargner, ce qui boucle
le cercle. Ils débouchent sur un constat, le risque d'un blocage
provoqué par une contraction de l'investissement si l'épargne
(fonction du PNB) décroît.Malgré des structures propres, les mo-
dèles présentent des fondements communs. L'E n'aurait qu'une di-
mension économico-financière, celle d'assurer une croissance du
PNB. Rien n'interdit alors de parler de productivité marginale
de lIE, définie comme le rapport entre l'accroissement cumulatif
du PNB au cours de la durée de la dette et l'accroissement corres-
(1) Eh ~ cas, LI1e certaine c:ci'é1'8'1.ce de dérrord1e et d'objectifs de ces ~ existe ctIns ce dan::dne.
CÈtt ~ s~rit SJr·' faù de COTtmiiCtials du syItèrœ éC01aTique CXI{italiste oou.ticmée fXlT'
S1 référmœ aux i:iées clarirontes de la BJrQJe Marliale et/w du FMI.

-
182 -
pondant
des emprunts extérieurs. De ce fait, nous mesurons la pro-
ductivité de la dette par l'impact direct initial et la propagation
de ses effets sur l'élévation du PNB. Nous ajouterons un autre mo-
tif dIE, la résorption d'un déficit en devises.
Par contre, l'éventualité d'un autre objecti~soutien géo-
politique, financement de dépenses militaires d'un "allié", le re-
financement d'~ne dette antérieure sont hors du champ de leur ana-
lyse. Quant à l'apport du capital étranger, il apparaît qu'une re-
lation négative entre épargne nationale et capital étranger soit
plutôt un phénomène couran t (1). GRIFFIN ''èti d,', au:! reS "au.:tëu r s (2)
';,:
concluent à une réduction ou tout au plus à une hausse
,modeste de
l'épargne.
2- Ces modèles présentent des similitudes de type macroéco-
nomique.
Ils pos tulen t une indépendance financière inéluc tablé (3) '.
Cette démarche mécaniste ne reflète pas la réalité de LIE des PVD.
Ils excluent toute hypothèse d'un moratoire unilatéral ou d'une
demande de rénégociation dont seul TAKAGI est amené à évoquer LIé
ventualité. Cette exception est motivée par les hypothèses supplé-
mentaires émises par l'auteur : l'offre internationale de capitaux...
et son objectif d'étudier l'effet de LIE sur la production et de
celui du service de la dette sur la croissance.
Les emprunts servent à combler le déficit de l'épargne et
.
ils sont destinés à un investissement productif autrement dit à la
formation de capital matériel. La fonction d'épargne utilisée est
du type Keynésien (4). Le modèle des "deux déficits" suppose à long
terme une baisse du ratio importation J PNB,
'ce qui est loin de
correspondre à la réalité des PVD. Leur valeur "pédagogique" et la
diversité des points que ces modèles soulèvent nous poussent à nous
étend~e sur quelques centres d'intérêts relatifs à LIE actuel des PVD.
(1) cf. K. B. GRlFFJN "fcreigl 00fËC1~ dœl?stic !iJ.Wlgs ard ecxrœiCcle\\elq:m:!nt" ~ Bul12tin Ox,fad
U1Ïurnty irntitut of ecamia3 ard statistia;, mry 1970, W 99-112.
(2) 'V:t,.-~J-,.~ autres T. l1HSSKOPF, "tœ fnTnct of fcreigl OOfËC1l in{lDw al dœl?stic ~ in UT1er
œ\\eZowOO CW11Iies'~ pnnl of intermticn:ll e<X1'1Œlia;, w1LIœ JI, n01, fel:Jtnry' 1972, W 25-38.
(3) ALun ne se In<m'de à d:n1er U1 délai au lnlt dquel intervierrirait cette
~ firandère
(4) Rawel : l'éfXlT'fP3 dérxrrJ, cil ni\\mu de re\\a1U al de ~ taux de cruimllce en gœ. {"Œ telle; relatia1
~)ne semJ::1e ms se Wrifier dans les Flxnxries &x.B-Dé\\elo{.p ées

-
183 -
PARAGRAPHE 1 1
Des points-d'application pratiques
Notre réflexion portera sur les éléments que nous avons dé-
gagés de l'examen de liE des PVD tel qu'il se présente de nos jours
la nature des prêts, le service de la dette.
1) Les ~odèles mettent en évidence que pour assurer le ser-
vice de la dette et rembourser,un pays
doit à la fois exporter et
épargner.
a) Nous pouvons dégager la nature des indicateurs de la ca-
pacité de service de la dette àlong terme. Nous distinguons les in-
diateurs de situation et les indicateurs de performance.
Les indicateurs de situation informent sur l'état diE du pays
sans préjuger de sa capacité générale d'y faire face. A cet égard,
le ratio dette en cours/PNB est utilisé. Une valeur élevée de ce
ratio peut être interprêtée comme une hypothèque
des richesses na-
tionales au profit de l'extérieur, un signe de dépendance. Un autre
indice, le service de la dette/dette en cours, indique la qualité
d'une dette en reflétant les conditions financières qui grèvent le
prêt.
Les indica teurs de performance constituent l'aspect le plus
normatif de la dette dans la mesure o~ leur comportement dans le
temps permet d'apprécier la capacité de servir la dette. Nous avons
vu que le revenu ou le PNB servait de référence à l'offre de ca~
pitaux. L'argument de base sous-jacente est qu'une concentration
~e revenus, donc une distribution inégalitaire de revenus, favorise
l'élévation du taux d'épargne. L'expérience a montré qu'une pression
(sociale, catégorielle ... ) peut amener un pays "inégalitaire" à
réviser le programme d'investissement et solliciter des capitaux
supplémentaires sous forme d'emprunts.
L'ensemble de ces indicat~urs monfrè
la structure. de l'éco-
nomie (épargne, recettes fiscales, exportations) et amène la
question de liE limite car "le service de la dette n'est pas néces-
sairement onéreux parce qu'il est important relativement aux re-
ce t tes en devi ses" (1). En ef fet, '$~posons que les rece t tes en de-
vises et les besoins du service de la dette soient dans un rapport
(1) EVEREIT E HAGEN éCX11!XTie dl déwlo[paœnt, éccrrmioo, Paris, 1982, p. 365.

-
184 -
de 4 à 1; supposons aussi qu'une entrée de capitaux supplémentaires
élève les besoins du service de la dette à 2, mais qu'en augmentant
les exportations, elle ~lève aussi les recettes en devises à
5/~.
Les besoins du service de la dette seront ainsi passées de 25%
à plus de 36% des recettes en devise"! (1). Or, nous constatons que
cette évolution s'est accompagnée d'une diminution de la charge du
service.Mais augmenter la capacité de servir la dette mieux qu'au-
paravant en augmentant le PNB n'est qu'une présomption. Cette pré-
somption est fragile car l'augmentation du rapport épargne
/
reve-
nu n'est pas nécessairement liée à celle de la croissance. De plus,
si le pays doit épargner et exporter,à supposer qu'il puisse expor-
ter (ce qui es t loin d' être éviden t)' "c..ombien fcaut-il.,ép,a-r&neJ:'? la
détermination d'un taux d'épargne optimal et d'un
endettement op-
timum reste à préciser.
b) Quelques études se sont engagées dans la recherche d'une
det te limi te. L'approche des "deux
déf ici ts" es t on ne peut plus
explicite en posant trois conditions à l'E limite dont l'idée
es t
que le pays dégage un excéden t in terne'.;~t~lonsa terminologie
cela équivaut à réunir les inégalités suivantes : une Balance Commer-
ciale excédentaire et une épargne
superleure à l'investissement"
un taux d'intérêt de la dette inférieur à celui de la croi~sa~ce
du PIB (2) de telle sorte que nous ayons :
i*
r (50
S'), avec
50 - Kr
i*= taux d'intérêt de la dette
~ = taux de croissance du PIB
K = coefficient marginal du Capital
50= taux d'épargne initial
5'= taux marginal d'épargne
Ce taux. d'in térê t es t di t "cri tique" dès
lors que la det te
croît au
même rythme que celui du PIB.
(1) EVEREIT E HAGEN, op. dt. P. 365
(2) &wéré fXlT' ln l3arqJe Mcrriiale à JXIrlir dm rrrrlèle de ~ de t)pe HARRm-lXMAR

-
185 -
Il conviendrait donc, pour parler d'une limite possible à
l'E, que la dette soit examinée à la lumière d'une analyse coOt/
avantage, et en terme théor.ique que le taux de rendement du pro-
jet marginal d'investissement soit supérieur au coOt de l'emprunt
le plus onéreux autrement dit que l'avantage procuré devienne plus
élevé que le coOt engendré.
En résu~é, une dette optimale selon cette optique suppose
la réalisation des conditions suivantes: un transfert~u unerecon-
duction,de la dette.
'. Un transfert réel peut s' effec tuer grâce à trois procé-
dés
augmenter les exportations de biens et services, économiser
les devises par une politique de substitution des importations ou
en combinant ces deux procédés~
La reconduction de la dette ou son renouvellement pos-
tule la promotion d'un flux ininterrompu de capitaux étrangers
y compris les dons et investissements directs d'un montant suf-
fisant pour couvrir et/ou refinancer le service de la dette.
Quand on admet qu'il existe un minimum incompressible du panier
d'importations (hypothèse fondamentale des modèles de base) et
un maximum d'exportation pour les Economies en Développement (cas
réel), il est difficile de satisfaire au gain de devises et la
seule issue laissée aux PVD semble être un déficit en devises struc-
turel : recettes d'exportation insuffisantes, les proj~ts financés
sur emprunts extérieurs n'améliorent pas la Balance Commerci.ale
et/ou ne se substituent pas aux importations de façon efficace et
cettesituation de la Balance Commerciale ne fait que s'aggraver.
'Ce risque est confirmé par l'utilisation des prêts.
A ce sujet,
GRIFFIN nous a fourni une explication succincte mais suffisamment sug-
gestive pour être reproduite ici. Si un paya reçoit ~A,en investit
une partie, soit (l-a) - le reste étant consacré à la consommation -
l'effet de l'investissement sur le PNB (produit total) sera de:
A (1 - a) K~avec K = coefficient marginal du capital
Donc, si A (l-a) K < r A, avec r = taux d'intérêts des prêts,
l'accroissement du produit total est insuffisant pour couvrir le
service de la dette. Le pays risque un appauvrissement progressif.
l'éloignant de l'indépendance financière.

-
186 -
L'approche par le déficit des devises (une croissance des
exportations) est opérationelle à court et moyen terme, elle peut
interpréter une modification(ponctuelle)du solde de la Balance des
Paiements (une hypothèse implicite dans le modèle de déficit d'é-
pargne). Le succès d'une telle opération dépend des facteurs exo-
gènes à la Politique Economique du pays. Il en est ainsi du rôle
du taux d'inté~êt, des prêts, de l'évolution du service de la dette
ou de la demande adressée aux produits d'exportation. Ceci n'appa-
raît pas dans le modèlède façon précise pour permettre une bonne
gestion de la detEe du point de vtie des créanciers (1). Clest cette
~acune que H. KHARAS tente de combler.
2 - Nous avons déjà évoqué cette question avec entre autre l'ap-
proche bancai~e en
terme de risque pays pour nous permettre d'in-
sister sur un modèle qui prend appui sur le modèle de croissance
type H. DûMAR. L'objectif de HOMI KHARAS, expert de la Banque Mon-
diale est d'analyser les déterminants de la solvabilité à long ter-
me des PVD face à l'accumulation de leur dette extérieure (2). Dans
nos précédents développements, nous relevions que d'aucuns
liaient
la solvabilité ou la capacité de servir la dette à un problème de
Croissance et de Développement.
a) Le modèle de référence es t celui de H. DûMAR (3). Il fut
étendu à l'influence de capitaux étrangers sur la Balance des Paie-
ments (4). Ce modèle "élargi" me t l' accen t sur l' impac t, d'un finan-
cement extérieur sur l'accroissement de l'investissement en posant
les conditions d'un endettement soutenable (5). De ce fait, le ~ro­
blème crucial des PVD endettés est déplacé au niveau de l'évolution
de la relation entre l'accumulation du capital productif et des
emprunts extérieurs : une crise de la dette apparaît quand le ser~
vice de la dette atteint un niveau supérieur à celui de l'investis-
sement. De ces considérations, KHARAS conclut à la nécessité d'un
stock de capital minimum pour supporter un programme dIE. Ce stock
de notre capital estvfonction de paramètres nationaux et surtout internationaUx (6).
(1) Cest cette lna.rn qJe H. KHARAS tfnte de ccmlier.
(2) Ho KHARAS, tre QnrlerlY.hurnl of BXlUTics, Ql{JJSt 1984, W. 415-438.
(3) Le rraJè1e H. IXMAR, ~riœn eCCJ101'TÜ.c rmiew, m/J..Q'œ XXXIv, 1944, w.798'-~-827.
(4) cf. IXMAR, ~riœn eCCJ101'TÜ.c review, m1LIrœ XL, 1950, P. 805-826.
(5) PaIr
l'~ et ln critiq.Je de lrE roJ.U:rr1../ie cf. tre QJE op. dt. p. 416.
(6) EtI:logÈnas et e:x.q]ères ~la1 notre termirol~.

"" 187 -
En outre, ces paramètres déterminent,,:. la qualité de la dette, au-
trement dit son service. Le niveau du stock de capital peu~.être
modifié à la hausse ou à la baisse par ces facteurs. Ainsi, quand
ceux-ci l'entraînent vers le haut, le pays est obligé de renégo-
cier car le Programme d'E n'est plus soutenable.
Le modèle possède une valeur prospective montrant comment
notamment des paramètres fondamentaux peuvent réagir à une pression
globale du taux d'intérêt par exemple. Il permet d'anticiper et de
mesurer les. risques économico-financiers liés aux contraintes qui
pèsent sur le stock de capital critique. En conséquence, la pro-
babilté d' insolvabilitéou ,de--renégociation peut être estimée (1)
Il s'agit d'un modèle de gestion de la dette.
La principale conclusion est qu'on ne dispose pas de règles
d'application simple pour répondre aux multiples questions soule-
vées. Le processus d'évaluation (niveau de PNB ... ) fait intervenir
de nombreuses subjectivités.
Il importe cependant de comprendre les
principes qui régissent- ces études pour mieux éclairer l'analyse.
3 - La dépendance financi~re à l'inévitable accroissement des
emprunts en passant par l'accumulation ou la solvabilité et les
ajustements aux chocs -extérieurs, sont autant de points traités dans
un cadre théorique radicalement identique. Et ce n'est pas la suc-
cession des modèles qui a transformé l'esprit de quant~fication
trop formelle destinée - peut-être - à donner un crédit moral aux
Centres de décision qui retrouveraient leur innocence. Les criti-
ques restent internes. Il en est ainsi de~. FEDER (2). Il va ten-
ter de présen ter un modèle plus - réac tualisé· au ni veau des concepts.
a - Le modèle de FEDER se veut plus complet dans l'explication
de l'endettement des PVD.
Pour cela, il reformule d'abord le con-
cept de capital étranger. "\\Yhile
the earliertended to view.: If 0 r eign..
capital as "aid" (e.g. Mc KINNON (3), CHEN:ERY and STROUT (4), it'--
was r~cognized that most of the funds obtained by Less Developed
(1) Eh ce q.d cmœme ln stn..lct1re et les h)fxJtŒses de ce m:x1èle cf. QJE cp. cit Po 418-
(2) G. FIDER, 'guwth, fcrei(J1 loons ard debt servicing CQ[Xlcity of dewZoriJlJt GUIltries", ;umz of dewloprHTt"
stuiiEs, mluTœ ~ Cl[Tl11980, W. 352-368. (expert de ln BarQue Maniale).
(3) Mc' KINK1V, R. "fcreigl exdnnge cmtraints Ùl eccrrxric .de\\e1.q:rœnt. ard efficia1t aid all.ocatia1'~
ecxrmic pnnl mluTœ IXXN, 1964.
(4) ŒENERY,
H. B. ard SI.RaJT. A M "fcreigl assistance ard eccrrxric 1 dewlq;rœnt arœrioon ecxrmic
re\\.iew, m1uTœ LVI, 1966, W. 679-733.
.

-
188 -
Countries (LDC's) are in the form of loans. This implies that the
growth process is almost inevitably accompanied by indebtedness ...
The debt service as burden relatoo
to this indebtedness is becoming
heavier as the share of commercial lenders in the debt is increa-
sing (1). A partir de cette rectification, il d~termine les ~quations
de l'~quilibre de la Balance des Paiements. Soit les ~quations
suivantes :
M
X = L
iB - A
C + 1 = Q +. M + X
Nous posons
L = Emprunts bruts (stock de dettes)
i = Taux d'int~rêt, des emprunts
A = Paiement des Amortissements
Q = PIB
B = Dette Totale impay~e
~.
M = Importations.
X = Exportations
C = Consommation
1 = Investissement
b) Ces ~quations vont lui servir pour ~noncer les conditions
d'une capacit~ de service de la dette. Nous avons vu que les ana-
lyses ant~rieures (2) posaient comme condition pour qu'une ~conomie
en croissance assure le service de sa dette, la relation suivante
taux de croissance du PIB sup~rieur à celui de la dette, faute de
de quoi celui du PNB risque de devenir n~gatif ..
Or, ces approches ne mentionnaient pas que les charges de la
dette se r~glaient en devises ~trangères d'où une contrainte suppl~­
mentaire : la capacit~ de l'~conomie nationale à secr~ter des de-
vises soit grâce aux recettes d'exportations soit en ~conomisant des de-
...
(1) G. FFIFR, op. dt P. 352
(2) cf. SJP1U. AVRAMJWC et ~
(l)Am q.Je les [Terriers tarllimt à CC11Sidérer la OOfËal étranger carrœ L8le 'bide'~ rn adrœttait q.Je la
fiul:xut œs fads reweillis fXIT' les PVD ro1t :nl'; la fœœ de rrêts. ceci· trrpiqJe q.Je le ~ de
~ S'aCCŒfX1g1e Ù1é\\{tal:ieTTHlt dm ffilette~•.Le fartioou de la ~ liée à cet ffilettenB1t
œ\\ia1t œ(ius En (ius lcud au fl.l' et à rœvre que la p:Irt des JTêts ccmnerciaw: d:Jns la dette Cl'Olî.

-
189 -
vises d'un montant tel qu'ajouté aux nouveaux emprunts-
Celui-ci
couvre les importations "de croissance" (en devises) et les obli-
gations dues à l~ dette (en devises). Donc, la démarche FEDER per-
met de mieux estimer le poids de lIE à tel enseigne qu'il peut pré-
coniser un réajustement à "temps" sinon le pays sera forcé de re-
courir au rééchelonnement et assimilés. Mais à l'instar des autres
modèles, il reconnaît que son modèle ne s'applique qu'au court ter-
me. "A model of the type presented here is too simple to be used
as a long run consistency framework (1). Il ajoute qu'il est indis-
pensable de l'associer à une démarche économétrique qui nous fait
retomber dans les problèmes de quantification et de détermination
de variables en ESD:'More qu~mtitativework il; a8lo needed to improve
on existing knowledge'of the relation between debt servicing ca-
pacity and economic variables" (2). En outre, il admet qu'aucun ra-
tio n'est significatif en absolu pour préciser aussitôt qu'à un
objectif d'un taux de croissance élevé correspond un niveau élevé
à cause de l'exigence d'investissements (les importations de crois-
sance ou les importations incompressibles~,Il justifie son idée.
"This is so because a higher target growth rate requiers more
investment (both local and foreig n ), which implies more borrowing (3).
'L'endettement et le déséquilibre de la Balance des Paiements sem-
blent aller de pair (4). FEDER permet de mettre en évidence le
déficit lié à cette structure de dépendance due au REl : détério-
ration des termes de l'échange, non maîtrise des mécanismes de fixa-
tion de ces prix des produits exportés, accroissement des prix de
biens importés, donc choc de l'inflation mondiale. Tous ces facteurs
îggraventle déficit d'ordre structurel et l'obligation de recourir
aux emprunts extérieurs. FE DER ne pousse pas son raisonnement jus-
qu'à ce terme logique que son modèle partage avec les précédents.
Il apparaît possible de relever dans l'ensemble de ces modèles des
insuffisances communes pour expliquer lIE actuel des PVD.
(1) (h rrrrlèle du t)pe de celui pré:Hlté ici est trop ~ fXl.D' rerw- d'~ CXJ1Sistnnte à ln3 étuie
œJG1g te~ G ~ op. cit.
(2) (hiJmrnl qwntitatif est C1J.J.'N nécesnire fXl.D' curéliorer la CCfTllÎSD1œ SJr la relatim a'Cistant entre la
crqxI.cité· dl rel"\\ice de la dette et des \\Orialies é~
.
(~) li en est am p:uœ qu'ln objectifd'ln toux de croÎSD1œ plus éle\\é ~ d:nmtage d'~ts
la feis 1Dcaux: et étm1gers) ce qJi iJrtPiqJe plus d'errprmts. ltid
(4) Po.1r ln3 arnl)œ détnillée de cette relatim, cf. BEK~~ B. E1Tlett.errmt ErtérieuT' des PID
'Irè::e, Paris 4 1982.

-
190 -
3 - Sur la base de leurs aspects _gérté:r4Ux , il nous es t pos-
sible de regrouper quelques uns de leurs points d'insuffisance.
Nous n'aborderons pas la critique des modèles économiques de façon
plus large (1). Notre réflexion ne couvrira que l'ensemble des
modèles évoqués ci-dessus et intitulé l'approche conventionnelle.
Cette approche conventionnelle peut, elle-même, à la lumière
des modèles examinés, être segmentée en deux approches que nous in-
titulerons la micro-approche (2) fonctionnelle de la dette et la micro-
approche financière de la dette.
a) Cette micro-approche financière de lIE des PVD est asso-
ciée à la théorie classique de l'ajustement des déficits des paie-
,
ments extérieurs qui gouvernent l'approche des deux déficits. L'E
y est per~u en tant que dimension intrinsèque de la croissance éco-
nomique. La condition d'un E perpétuel existe si les recettes d'ex-
portation croissent en proportion régulière des emprunts, ce qui
rejoint la théorie d'un taux d'intérêt des emprunts inférieur à
celui de la croissance du PIB ou la condition posée par D. AVRAMOVIC
à un E .optimum. Elle fait implicitement référence à l'analyse coût/
avantage (3). Elle énonce que les emprunts doivent être affectés_
à des investissements plutôt que consommés et de telle sorte que
le coût marginal des emprunts soit inférieur à l'accroissement mar-
ginal du PNB obtenu. Ces principes d'inspiration microéconomique
appliqués à un pays conduisent
à préférer les secteurs dont la ren-
tabilité à court terme est élevée
(en PVD, les secteurs d'expor-
tations). De cette façon, cela revient à faire dépendre la capacité
,de servir la dette aux recettes d'exportation sans tenir compte de
la période de gestation de la dette (4) ou de la période de grâce.
La réalisation des objectifs macroéconomiques de croissance sous la
contrainte de paiements extérieurs nécessite l'ajustement de va-
riables tels le PNB -le partage salaire-profit, les dépenses pu-
bliques, la fiscalité, le Programme d'ajustement FMI - par des poli-
tiques "saines", "efficaces", "rationnelles".
Cette analyse s'attache à l'aspect externe et néglige l'im-
pact structurel de cet "extérieur". L'E est réduit à un problème
d'ajustement comptable entre revenus et dépenses. Elle assimile
taux d'investissement et développement. La dimension socio-poli-
(l) cf. 111 wvmge COl.'IIcré à ce 31jet, VIVIEN" LEW-GAR.OCX..ù\\ , l3rtnJ l1EY MUllR rmcroécxrarâ e
cartefJ'fX)ltIine ecaurioo, Paris 1983.
(2) Micro~ car elles cmstitlent des awroe:J1es fXlrtielles déri\\ées de l'awrodle glolxJle CXJ1\\a1tim-
relIe.
~n\\
n..
~ _ _ ._~_ _ .l'
_-.."--
~ _
I ) ~
_ _1_
,.,,_ _;.,.

- 191-
tique et institutionnelle de la relation dette et Développement
n'est pas intégrée.
b) L'approche "micro-fonctionnelle" de la dette fait ré-
férence aux analyses microéconomiques de la croissance en termes
d'écarts (1). Rappelons que le modèle des écarts posait la rela-
tion suivante :
K = l - $ = M - X
où l'on not~. respectivement K, le flux de capitaux d'origine ex-
térieure; l, l'investissement; $, l'épargne intérieure; M, les
exportations; X, les'exportations.
Cette approche des écarts est centrée sur le déficit des res-
sources nécessaires a une économie en croissance. N,ous avions re-
levé que le défici t se présen tai t en réali té doublemen t <2). De
plus l'équation fondamentale fait problème tant dans la relation
entre les variables que dans leur détermination, compte-tenu des
structures particulières des Economies en Développement. En effet,
du fait de la différence de nature entre les variables, poser l'é-
galité ex-ante (conditions d'équilibre) des déficit~ d'une part
1-5, d'autre part M- X ne paraît pas très heureuse. Il s'agit plu-
tôt d'une inégalité. Dès lors, poser leur égalité ex-post soulève
une interrogation quant au mécanisme par lequel se réalise cette
égalité (3). L'équilibre est supposé se produire spontanément entre
l'offre et la demande de capitaux (4). Même dans une économie
~et fortement structurée, ce mécanisme ne peut jouer que de façon
"tendancielle".
(l) cf. -m1J:ImreTt H.--ŒENERY et A. M. SIRaJT cp. cit.
(2) œflCit d'é~ et~ im4i.~ de .qm.\\sas
"
(3) Par dg r:/U3 C1lJfies détnils 3Jr cet interrog:rtial, cf. J. CUJ$Y. n-èse, op. cit.
(4) Par lIle arr:d)OO dg cette ~ cf. B. 1OYIDI, ~ Aix Attseille, op. cit.

-
192 -
La micro-approche fonctionnelle aborde lIE en terme d'équi-
libre automatique et statique. L'univers des conditions d'inves-
tissement des prêts est idéal alors que la discussion socio-poli-
tique est écartée. Aucune analyse rigoureuse de rentabilité ne
saurait ignorer cet aspect de la dette. C'est pourquoi d'autres
arguments à caractère plus général peuvent être émis à l'encontre
de ces modèles.-
c) Les thèses développées dans ces mbdèles v~hicrilent l'idée
selon laquelle l'épargne est le principal moteur du Développement
Economique. Si l'accumulation est due à l'épargne comme l'enseignent
ces thèses, la société doit comporter une catégorie sociale (une
classe) riche dont le niveau élevé de revenu autorise l'épargne par
sa capacité à susciter un investissement matériel et son utilisation
à la résorption d'un déficit des devises. Foui ces thèses, l'épargne
ne peut être suffisante que grâce à une source supplémentaire de re-
venu, le recours au capital étranger et aux exportations. Or, comme
nous l'avons montré ailleurs, la politique d'exportation des PVD (1)
connaît de nombreuses limites et en conséquence, le taux de crois-
sance des exportations et a fortiori les recettes d'exportations
constituent une variable peu commode. Du reste, le modèles des deux
déficits reconnaît la difficulté d'exporter pour un PVD.
Cette thèse du recours au capital étranger essentiellement
son optique linéaire (2) dans une Economie en Développement relève
d'une analyse d'inspiration mécaniste. A cela s'ajoute la rigidité
de nombreuses hypothèses retenues, par exemple la relation techno-
logique automatique supposée exister entre l'importation de biens
d'équipement et investissement. Mieux ou pire encore, les.Economies
des PVD sont régies par des équilibres structurels autres que l'équi-
libre keynésien (1 = S). L'existence des déséquilibres structurels
fait que l'état désarticulé de ces économies n'est susceptible de
redressement qu'au prix d'une transformation des économies elles-
mêmes. A force de trop formaliser, ces analyses ne perçoivent pas
que les indicateurs de performance ou de situation s'ink~grent '
dans un système
économique dynamique avec des effets qualitatifs.
Dans le canevas théorique de leur vision, ni le mécanisme fonction-
nel de l'intermédiation financière ni la répartition des flux reçus
et versés, donc des fonds disponibles ne sont établis.Cesmodèles se sont
écartés des .objectifs lnitiaux du FMI.' En ,effet dans une si tua tion de demande
(1) cf. rotre nè~ dl 3èrœ C){:le op. dt
(2) S)stérmti:D.tia1 dl carital 91 différmt.es fmctiaJs ctrns U1e éca10Tlie 91 dé\\e/.o[:.perœ1f; U1e injectim' ,
œ roptaux nuœ d'ln dé\\,elcJl:pEmnt autmntiqJe.

-
193 -
insuffisante de la demande effective et de sous-utilisation crois-
sante des capacités productives et de chômage - cas typique des
PVD de nos jours - ces thèses suggèrent implicitement des mesures
semblables à celles des plans d'ajustement du FMI, à savoir la
réduction de la demande sans une nouvelle politique de répartition
des revenus. La déflation est pratiquement devenue une fin en soi.
Ceci va à l'encontre d'un programme de relance qu'indiquent assez
logiquement les statuts du FMI. Déterminer une politique d'expan-
sion économique entraîne un déficit des dépen~es et une suractiva-
tion des capacités productives sous-utilisées. Mais une telle
orientation présente l'inconvénient de ne pas résorber un déficit
de devises et de faire reculer le délai de remboursement des prêts
1
pour les créanciers. Il est apparu qu'un déficit budgétaire ne dé-
finit pas forcément et d'une façon absolue le niveau de la demande
t
globale. Il faut l'associer à des ratios
comme le taux d'inves-
r
l~
tissement brut ou d'exportation par exemple pour affirmer si le
!,
niveau de la demande est excessif ou non.(l)
ift
En plus, compte-tenu de la structure des Economies en Dé-
1
veloppement, les notions de déficit budgétaire et de niveau d'em-
ploi recouvrent d'autres réalités que celles retenues. L'axe du
t
Plan reste la régulation par la demande puisque le déséquilibre
de la Balance des Paiements est supposé provenir d'un excès de la
demande. Cette analyse risque de compromettre toute Politique de
Développement et de provoquer un processus de surdestrùction éco-
nomique surtout après l'amorce par bon nombre de PVD de grands pro-
jets (2). Il est" tout aussi illusoire d'espérer une rentrée de
4evises par une Politique volontariste dePrornotions des Exportation~
Comment exporter quand les débouchés en l'occurrence des Economies
_Développées connaissent une intensification effective du protection-
nisme? Il ne suffit pas pour cela de dresser un catalogue de mesures
portant directement sur les produits d'origine extérieure. Leurs
politiques monétaires et budgétaires déflationistes suffisent à ré-
duire la demande globale et par la suite les exportations des PVD.
Le contexte international de stagflation
a pu contribuer à alourdir
la charge réelle de la dette (hausse du taux d'intérêt) et du ser-
vice de la dette (tassement de l'activité économique entraînant une
perte des recettes d'exportation).
(1) Q.e1qJes objectifs.'$ft1tuJiliœ3::lu. FMI : nnintien de muts ni'.mUX d'errpois et de 1'e\\8lU réel et •••le
~ des ~ p"txilcthes-A rorp'Od1Cr w PIGI1-
(2) Vcir mtanT1mt la PolitïqJe des grards (7OjBts entre(Tis [XIT' l'Flat J:résilien deplis les amées 70 et
pus, réœmsrt le (7Oiet;Jia C4RAU\\S.

-
194 -
Globalement, les modèles utilisent des flux en termes bruts,
les reflux (paiements au titre des revenus des facteurs, des inté-
rêts, des remboursements ... ) sont quasiment écartés, ce qui sous-
évalue d'autant les besoins des PVD. Cette attitude analytique in-
cite à manier avec une prudente réserve le rôle positif attribué
au capital étranger, à son efficacité économique pour le pays ré-
!
cipiendaire (1). L'éventualité d'autres objectifs-géopolitiques, sou-I
tien militaire, financement d'une dette extérieure, l'imposition
1
d'une Politique Economique en vertu de la théorie du SEM qu'on ne
1
prête qu'aux pays décidés à s'aider eux-mêmes ... , autant de thèmes
,
d'actualité concrets de l'E-. ~demeu~~:. occulté~. Quelle que soit
1
la valeur de ces modèles, ils regorgent d'insuffisances tenant à
1
leur conception des REl. Ils enferment l'étude de la dette dans une
quantification trop formelle et centrée sur le court terme (2), ce
qui répond plutôt à la préoccupation d'une gestion microéconomique.
Comme corollaire, ils instituent la dilution des responsabilités de
la crise de la dette dans les Politiques Economiques poursuivies par
les PVD.
Leur objectif ultime semble résider dans la volonté d'an-
ticiper et de prévenir la gestion de la dette - la solvabilité des
débiteurs - au profit des créanciers. Au niveau de la gestion, une
distinction d'ordre technique est repérable: la gestion d'une dette
publique et la gestion d'une dette privée (3). Cette subtile dif-
férenciation permet de renoncer à appliquer des normes uniformes à
ces deux types de dettes en vue d'un traitement, prin~ipalement pour
protéger le secteur privé. Les thèmes centraux se modifient de même
que les modalités d'intervention du SEM. Mais une constante demeure,
celle d'arrimer les PVD au "Système Commun" en inventant une batterie!
"d'incitations à une intégration irréversible adéquates correspondant
i~
à chaque problème (réactualisé ou suscité).;
1
~:I.es divers maièles. l'ignorent-ils? En tout cas, les débiteurs
1
,
!
n'ont pas intérêt à passer outre les préceptes du SEM vulgarisés par
1
1
les modèles. Ils n'ont pas intérêt à se soustraire à leurs engage-
1
ments en décrétant par exemple u,n
moratoire unilatéral. Le cadre insti;
;
tutionnel juridique de la dette puise ses racines au coeur du Droit
Classique. Ainsi, par analogie au Droit Commercial, il est possi-
ble de faire correspondre les Organismes Internationaux, les Clubs
de Paris ... et le Programme d'Ajustement au Syndic et au Plan d'Apu-
rement du Passif respectivement. Sous peine d'être réductrice, au-
cune analyse ne peut se contenter d'observer lIE à travers le pris-
(1) Vdr les rralèles OO1\\a1timlels .'
(2) Ù!:S z:rocéi.ues de rmégriatia1 de la dette ne dérqp1t p:1S à cette distincticn.

1
-
195 -
1
i
me du classicisme
juridique des REl. Faute de-couler dans le
~.
f
moule "conformiste" du SEM, les PVD perdraient leur "crédit inter-
1
1
national~
!
nous sommes tentés de dire leur simili-crédit . Donc la
i
question qui se pose au débiteur (et qui est perçue par le SEM et
1
(
!
les modèles) est de savoir si la Potilique Economique entreprise
permet à un pays de remplir ses obligations, d'où une justification
a priori des modèles élaborés à l'intention des PVD.
1
1
Les analyses énoncées ci-dessus prétextent une carence de
i
capitaux comme cause du Sous-Développement. Elles avancent que
!
les capitaux s'investissent pour aider les PVD. Ces idées n'ont
1
pas été corroborées dans notre présentation des pays endettés
f
(les situations ont été très diversifiées). Au contraire, les pays
réputés les plùs nécessiteux sont les moins endettés et par regrou-
pement géographique., les pays d'Afrique au Sud du Sahara sont les
moins endettés. Notre échantillon tend à confirmer que les crédits
sont prioritairement réservés aux PVD porteurs de profits. L'appli-
cation des solutions délivrées par ces analyses peut désamorcer la
crise de la dette mais non la dénouer
car théoriquement le recours
aux crédits leur apparaît comme un phénomène normal de Politique
Economique pour les PVD. Aujourd'hui encore, la politique d'in-
jection de capitaux est recommandée en tant que remède aux maux des
PVD y compris.' la crise de la dette (1). Après avoir ainsi discu-
té sur le diagnostic de la dette, les méthodes d'approche de lIE
et les conclusions auxquelles nous avons été conduit, il nous paraît
judicieux de proposer une autre démarche mieux adaptée à la com-
préhension de lIE actuel des PVD.
SECTlOO II
Une aLternative analytique
Notre première tâche consistera à rompre avec le degré
élevé de technicité et de quantification en retrait par rapport
à des questions essentielles telle que la nature des Centres de
!
décisions macroéconomiques et de l'Etat dans les PVD d'où notre
1
1
tentative (Sous-Section l). Ensuite, faisant abstraction de la
!
!
li
réalité sociale - cette restriction dont nous prenons conscience
f
ne remet pas en cause la cohérence de notre travail - nous aurons
1
r
recours à une illustration d'ordre quantitatif, une mise en relation
!
::
r,
des variables-clefs de lIE
afin de "récurer" des points d'ombre par
e:;("emple la -capaci té d'un remboursement eff ec tif sous' l'angle des PVD
(S-ous-
(1) SCrrrrr:Iire1re le ~ t:JroiqJe est :
-a le .n.B-œwlowmmt est 1Il sirrPe retard. C'est le [XBfJJlat de l'identité de rmsé et d'mmû' des
mtials.

-
196 -
(Section 1·I);enl face d'un cycle instillé par liE (Sous-Section III).
'\\
SOUS-SECTION 1
Une autre méthode d'approche
L'édifice de notre méthode repose sur l'hypothèse d'une
causalité linéaire (1). Cette astuce commumément utilisée en Sciences
Economiques offre un intérêt didactique, celui d'expliciter l'ana-
lyse par la réalisation des tests de corrélation. Dans son optique,
le changement-ne peut être que quantitatif. Néanmoins, nous nous
en servirons pour essayer d'élaborer un canevas_Mais si ce der-
nier ne garantit pas de couvrir l'ensemble des problèmes relatifs
aux PVD, il a le mérite de donner un cadre d'analyse mieux adapté
pour reconsidérer les problèmes particuliers de lIE contemporain
des PVD (Paragraphe 1). Cette simplicité de la formulation per-
met de discuter en toute généralité des incidences de la .kyrielle
de contraintes extérieures sur les ESD, mesurer et interpréter
l'incidence de certains variables dans lIE (Paragraphe II). Plus
pragmatique, elle saura secouer l'inertie de certains PVD et in-
citer à d'autres visions de la dette.
. PARAGRAPHE 1
Structure et objet de notre méthode
Avant de définir le tableau des variables qui seront mises
en relation nous dégagerons sa formulation théorique . Rappelons
qu'on ne peut procéder à une analyse de lIE en méconn?issant la
dimension
idéologique des outils théoriques.
1 - La méthode ne s'arroge d'autre droit que de présenter
~des relationsqui, dans des développements moins ardus cherchent
à appréhender l'enchaînement de lIE des PVD dont l'analyse con-
ventionnelle (plutôt hermétique) ne rendait compte qu'insuffisam-
ment. Il
nous sera alors plus aisé d'éclairer sans donner un re-
cueil de recettes, deux aspects caractéristiques du sujet ~
- à l'égard des motifs avancés par des théories qui relèvent
des règles et de la doctrine du SEM pour expliquer l'aggravation
de lIE;
- déterminer dans quelle mesure il est nécessaire de contre-
balancer l'usage des facteurs explicatifs quantitatifs de l'acuité
de la dette par un complément d'éléments qualitatifs grâce à des
(1) .Au SEm d'ln esni de ~ en relatm de U1TiD1ies Wées sigJi./'iooti\\8S cbns l'E

-
197 -
tests.
Cette d~marche n'exclut pas toutefois une logique qui
n'est pas celle familière, de l'~conomie dominante accompagn~e
de son cortèg~ de chiffres. (1)
Nous nous appuierons sur un calcul de r~gression simple.
Grâce à la relation de corr~lation suppos~e exister entre deux
variables (X et y), connaissant le comportement de X, on peut
connaitre celui de Y (2). Cette corr~lation ~tablit un ordre
quantitatif susceptible de constituer une base d'argumentation
int~ressan~e sur la structure de la dette. Pour ce faire, nous
nous sommes entour~ de deux pr~cautions en guise de gage de r~a­
lisme du fait des hypothèses simplificatrices que nous posons.
Mais il faut rappeler que l'objectif vis~ est de montrer la n~ces­
sit~ d'un examen de questions relatives aux conditions historiques
dans l'analyse de la dette. Dans cette hypothèse, l'int~rêt de la
proc~dure a vocation de mieux nous instruire sur la dette de façon
plus complète. En cons~quence,
c'est d~lib~r~ment que le côt~ quan-
ti ta tif de la m~thode es t 'r en du superficiel au regard de d~marche
~conom~trique plus complexe. Pour lui garder une validit~ et lui
res ti tuer sa candi tion d~p~rabilit~ s't at i 5 t-i-que. (hypo thèse de
.
corr~lation) il faut pr~ciser les modalit~s de pr~cautions suppl~men-
_~aires auxquelles nous avons proc~d~ .
Ainsi, nous a y ol1.s calql1é "la
moyenne et l'~cart-type autour de la ligne d'ajustement afin d'int~-
grer le ph~nomène de dispersion. En effet :
~
- l'~cart-type repr~sente quantitative~ent la dispersion d'un
ensemble de valeurs;
, .~
- l'~cart-type est la mesure de disper$ion autour de la
- à un ~cart-type ~lev~ correspond une dispersion ~re~v~e.
(1) \\dT' mxlèles de la BlRD al de l'OOE ~ plus, ce procédé ~ rejJirr1re celui des arnl)œS
canmtiaTlelles. Nns \\U.Ila1s sig1i.fier que les prolièrms éccnariqJes (ln dette) peuu:nt être fonrulées.
A CEt égJrd, la qnntifiootim s'irrT{xJ.sB et ~te Ul intérêt [XU' la re<h3rd1e. Twtefois, trute interprétatia;
rrécmisœ des résitats famis doit être éoortéc,.
.
(2) 03tte idée est ~ de l'h)p?~ SJr kxpelle est liitie la Science Ecaurique, al finéml à :nmir
l 'h)p?~ de la roLmlité 1 i r 1 é a i r o ' ,

-
198
Nous avons désagrégé la dette en diverses composantes jugées
les plus significatives (1). L'éclatement de la dette nous offrait
aussi la possibilité de saisir les disparités entre les pays du
point de vue de la structure de leur dette.
k

Les rubriques de la dette que nous avons retenues portent
1
sur une périod~ significative tenant à la fois d'aspects conjoncturel1
(fluctuation du cours du dollar américain) et d'aspects structurels
1
(syst~me socio-économique, articulation des PVD par rapport au SEM). 1
1
De ce fait, nous pouvons à présent confectionner le tissu des varia-
1
.
t
bles annoncées dans l'introduction.
!
Sur la base de cette construction des variables ont été dres-
sées puis mises en relation deux à deux. Toutefois, nous nous gar-
!
derons de toute interprétation mécaniste_des résultats trouvés.
1
1
2 - La détermination des variables nous dérive directement
1
de nos principales conclusions, à savoir:
!
- la dette a pris une tournure de crise par la tendance
l
1
i
à sa privatisation;
1
le SEM a été l'investigateur d'une économie de lIE;
1
l'aggravation de la dette résultait des facteurs exog~nes :1
transferts de revenus, équilibre économique international) ,le taux
1
d'intérêt en ce qui concerne la charge réelle de la dette, la réduc-
1
1
tion des recettes d'exportation en ce qui concerne le service de la
dette; ils sont associés à des causes endog~nes (Politique Econo-
mique) .
Nous avons travaillé avec des données chiffrées agrég~es
d'origine différentes, parfois procédé à des estimations. Mais la
rela tive homogénéi té qui exis te en tre ces chifres permet de';"circuler"
entre eux s'il le faut. De cette façon, les statistiques monographi-
ques (par pays) ne seront pas prises en compte
par souci de confor-
mité analytique car nous avons privilégié la démarche globale. Un
argument non moins fondamental est aussi le fait que les chiffres de
la dette sont plus disponibles sous cet aspect. Grâce aux aménagements
effectués, à l'harmonisation des données, à la technique d'estimation
et à l'élimination des cas aberrants, notre corrélation peut se pré-
valoir d'être assez significative.
(1) cf. Ame.xe W tal:ieau des '.Urialies tests.

-
199 -
Les développements ci-dessus nous ont conduit à effectuer des
tests de corrélation entre des variables jugées déterminantes de la
dette non seulement parce qu'elles sont mises en relief en tant que
telles par notre analyse mais aussi parce qu'elles sont communément
désignées comme les causes essentielles de la crise de la dette.
La corrélation a été opérée à deux niveaux complémentaires :
montant absolu~t taux de croissance (variations annuelles).Ce pro-
cédé permet une comparaison et donne des résultats plus fiables,
notamnlent ponr:.tenir compte du phéliomène de. l'·auto-corrélation lors. "" ,"
de l'interprétation des résultats (1).
Compte-tenu de ce qui vient d'être écrit les mises en rapport
porteront sur les variables perçues comme fondamentales dans l'orien-
tation de la dette. Il s'agit
a) de la privatisation
l'incidence des taux d'intérêt
appro-
chée par l'évolution du taux de l'eurodollar sur le marché de
Londres;
b) de la baisse des recettes d'exportation suite au tassement
de l'activité économique en général dont l'aspect sera retracé par
l'indice de vente de matières premières;
c) de la facture pétrolière exam.inée à <t'ravers L'évolution du
prix du baril de pétrole.
Cette technique d'explication d'ordre quantitatif ne saurait
être en dehors du cadre qui a donné naissance à lIE et qui seul as-
sure une mesure complète à lIE et surtout révèle sa véritable na-
ture, ses dimens~ons historiques et structurelles. ·11 ne s'agit pas
uniquement selon nous de problème d'échange simple mais de rapport~
et au-delà de ces rapports de production, de la création d'une plus-
value et de sa réalisation (sa transformation en profit) au bénéfice
du secteur privé. S'il faut recourir à des éléments de quantification,
il n'est pas superflu de noter que le capital-prêt ou le crédit aux
PVD en général sous toutes ses formes s'imprègne d'une relation so-
ciale qui s'explique par le taux de la plus-value. Est-ce par ha-
sard si les solutions proposées pour le règlement portent sur une
transformation de la superstructure? (2) L'interprétation quantita-
tive des relations s'effectue en prenant appui sur la fonction de
régulation(planification ou programmation plutôt) des investissements
financiers internationaux, le rôle croissant. décelé du Sys tème ,Bancaire, le
(1) cf. JXlr exerrple l'autocolTélatim évidente . entm dette et rervice de la dette.
(2) Au SEnS 00. cette e:xpressim siglifie LI1e ccncepûm d1 mrr1e alliée à tn3 attitu1e pJlitiqJe. Le
régime d1i1i.a1 \\Ünt de f70C1aTœr la dictature de la llirmcmtie JXlr q:,pc:Hticn à la dictature d1 Prdétnriat
o,....,nrwvd?

l
-
200 -
~rché mondial structurellement intégré et captif; en résumé
1
le SEM demeure le fondement de notre démarche analytique. Le SEM
1
a pu servir d'hypothèse pour analyser une économie dont la confi-
1
!
guration est le déficit de devises.
1.
J
f
t~
PARAGRAPHE II : Résultats et interprétations
1
Nous présenterons ici uniquement le tableau des coefficients
1
trouvés. Le "dossier" complet des valeurs de l'écart-type, de la
!
!
~oyenne et.de l'err~ur s~andard d'estimation est reproduit en,AQnexe 1
.a 1a f) ~ . ~. Même s il n exis te pas de liens fonc tionnels entre ces
i
variables, des rapprochements doivent être envisagés.
1
Tal)Jeau 19
Variables
mises en relation
etcoéfficients trouvés t
w
a
1
~
V
D
1
1
DT
X'
SDl
0,98
i
1
1
l
DT
X'
SD2
0,35
1
DT 2
, 2
RDl
0,90
1
X 3
DT .
X'
RD2
0,19
i1
DT 2
x,4
Cal
0,99
t
5
t
1
DT
X'
C02
0,62
i
2
6
1
SD
x'
CO .
.
0,98
7
1
.
co .
x'
RD!
0,90
8
1
1
r
RD
x'9
IMVPl
0,90
1.
1
, "
SD
X 10
T 1
0,82
1
x'll
T 2
0,33
1
sn2
PB
x'12
SDl
0,78
1
?B'
x'13
RDl
0,77
,
1
IMVp1
X 14
RD2
0,45
1
2-
f
1
tLégende :
Vet W sont les variables mises en relation
-
a
:
coefficient de corrélation
- pour les-sigles DT
et CO •••• cf ann.exe
\\
1
1 1
- D : tableau de correspondance du "dossier"

-
201 -
En procédant par regroupement de pays, nous avons voulu
accorder une valeur indicative aux résultats quantitatifs globaux.
Nous avons fait le choix de présenter des coefficients jugés ac-
ceptables. Grossomodo, notre choix s'est porté sur les facteurs
rep~ré~
plus haut (ou avancés par les analyses conventionnelles)
en tant qu'éléments actifs dans l'aggravation de la dette.
-
Des corrélations sont manifestes et à des niveaux contras-
tés. Donc l'étiquetage systématique n'est pas possible sur cette
base, ce trait d'ensemble pose la nécessité de procéder à une ana-
lyse multidimensionnelle de lIE et à l'exploration de certaines
affirmations (idées reçues) sur l'aggravation de la crise de la
dette. Une comparaison permet de dégager quelques tendances révé-
latrices. Notre analyse portera sur quatre rubriques qui ont été
~es plus couramment mises en avant dans cette crise de la dette et
qui contribuent aux modifications de l'Economie Internationale:
l'origine des créances (privée ou publique), le taux d'intérêt, la
hausse du prix du pétrole (1) et la baisse des recettes d'exporta-
tion . .I 1 serai t souhai table de ne pas négliger l'effet "prix rela-
tif" : taux de change réel et prix relatif des exportations. (2)
1 - La progression des créances privées a souvent été in~
criminée. L'examen de nos coefficients de corrélation portant sur'
les créances montre que l'idée des créances
officielles (bilatérales,
multilatérales) réputées plus avantageuses ne reçoit pàs une écla-
tante
démonstration
. Des doutes subsistent sur le plan stricte-
ment quantitatif : le service de la dette par rapport aux créances
officielles donne un coefficient de corrélation égal à 0,98. A la
dispersion (apparente) des créances totales (privées et publiques)
il faut opposer leur unicité par des liens sur lesquels il n'est
pas superflu d'apporter quelques illustration~.d'abordd'ordre gé-
néral ensuite relatives à la destination des prêts.
a) L'ensemble du Système Bancaire et Financier, les orga-
nismes privés ou publics multilatéraux, jouent un rôle d' intermédia-
tion financière complétée par une fonction fondamentale du proces-
sus de lIE, la "transformation" de ressources à court terme en fi-
nancement' à moyen et long terme. Hormis ces indices extérieurs et
l'impératif de gestion, il est difficile de mesurer les rôles et
(1) Sr cette qJeStia1 wir B. BAlASSA et 1àlü les effets'~: sr la Balance des Paierrmts 1XU' les
~ extérieurs et les rœs.res pises TXH' Yré[XTdre dans les PVD Tm rœmJ:res de lOPEP, ~ Paris 1981.
(2) Lm lnis3e c!l taux œ dnnge réel de la rrumie mticrtl1e entraÛ1e tœ lxIisse des iTrfxrtati.cns et
~ c!l oo1t des e:xrxrtnfi.a1s (âTIc'l1 déficit accru de la BP). Retenms ce seul exenpe fXU
faire référmee
au Pm FMI Q1i r:rêrn lŒ dém1u:Itim.

-
202 -
les interrelations
pourtant réelles de banque à banque ou de banque
à industrie. Un trait remarquable de ce lacis de représentation est
par exemple le mélange inextricable de banques de tout type : ban-
ques publiques, banques privées, banques consortiales. De cette fa-
çon, les structures véritables des organismes ne se matérialisent
pas forcément dans les apparences institutionnelles. Cette liaison
cachée montre le ressort réel des rapports entre organismes bancaire
et industriel. Cette inter-pénétration banque-industrie mais aussi
Etat et puissances de l'argent (monétaires et financi~res)
tend à
créer un climat de confiance. Le "miracle de la confiance" avec l'ar-
rivée de Reagan ou dans le passé l'appréciation du Franc français par
rapport à la Livre anglaise sous le Gouvernement Poincaré alors même
que la spéculation s'était abattuésur le Franc sous le Cartel des
Gauches de E. HERRIOT - est plus qu'une anecdote. Mieux "proches du
pouvoir politique, renseignés sur ses intentions et ses projets, ges-
tionnairs des affaires publiques, mise à même d'avoir quelque influ-
ence sur la politique économique et le politique tout court, les
Rotschild - avec les représentants d'autres groupes financiers - ont
ainsi, retrouvé (souligné dans le texte) une prise directe sur le
pouvoir"
(1), d'o~ un atout de taille pour la conduite des intérêts
privés. Toute la panoplie des investissements publics est établie
sous l'angle des nécéssités de l'entreprise privée. Les empires co-
loniaux ont joué la carte de leurs entreprises et on a pu parler de
"l'Afrique Continent des Rotschild". Nous passons sur l!=s fonctions
de G. POMPIDOU au début des années 60 ou les tractations sur la for-
mation de l'Administration de Reagan.
~
L'intérêt de ce rappel a été de montrer preuve à l'appui la
difficulté ~ isoler les activités des puissances financi~res par
rapport au Pouvoir Excécutif, d'expliquer le soutien (où le sauve-
tage)assuré à certains prêts aux PVD.
Chemin f~isant, la dichotomie
créances publiques, créances privées n'offre-t-elle peut-être qu'une
portée limitée pour le probl~me de la dette (2). Nous restons dans
cette généralité sans toutefois en déduire qu'une recherche empirique
dans ce d9maine soit sans objet. Ces éléments constituent une "maquet
cohérente des relations financi~res et économiques en général. Cette
configuration des opérateurs donne une physionomie particuli~re à la
destination des créances publiques et privées.
b) Les prêts sont réservés aux économies solvables. L'activité~
(1) J.J. LACJRENIX1Il, ~1œ des l:xJrr:1.-tes op. cit. P. 105
(2) cf.
intrcrlJctial, p. 3.

-
203 -
rentable est principalement laissée aux banques du secteur privé
pour répondre davantage
aux conditions de l'Economie .Internatio-
na1edel~rédit. Cette Economie s'est concrétisée dans la conjonc-
.
~
tion de l'intermédiation financière internationale (à partir de
1974) et de l'objectif de débouchés (exportation et son finance-
ment) du Système Productif en veilleuse. La privatisation crois-
sante de la dette émane de cette conjoncture économique interna-
tionale au cotirs de la période 1973-1982 (1). Néanmoins, la répar-
tition selon l'origine des dettes demeure bien conforme à la stra-
tégie du SEM. L'équilibre entre les investissements public et pri-
vé n'est pas mis à l'épreuve dans l'usage et la règle au niveau de
la destination sectorielle et géographique des créances : des PVD
fractionnés en enclaves réservés selon leur rentabilité (à court
terme pour les créanciers pris individuellement et à long terme
pour l'ensemble du SEM). Tout compte fait, nous avons constaté une
hausse du coût financier de la dette accentuée par la restructu-
ration des prêts. En effet, les prêts inventoriés se sont effectués
de plus en plus à des taux variables révisables et indexés sur le
Libor. Non seulement cette opération technique contribue à alourdir
la charge de la dette mais aussi permet aux créanciers particuliè-
rement du Système Bancaire de conjurer le risque des taux à l'occa-
sion de la transformation sur le marché des capitaux (2). Alors, on
suggèrerait que les PVD aient eu recours aux crédits privés - peut-
être plus accessibles
mais à des conditions - des taux d'intérêt
notamment - plus sévères. Cela permet-il de réhabiliter les crédits
officiels (prêts des organismes internationaux, prêts des gouver-
nements)? Notre échantillon de pays endettés tend à montrer que
quelles que soient l'origine de la créance (privée ou publique),
f'
la technique de restructuration (report d'échéance, refinancement
des échéances impayées) .,les résultats sont quasiment équivalents
pou:t:" 1 'Economie Nationale~ce' qui donne un
caractère stratégique
-~.---:--- ~t conflic tuel aux mécanismes de résolution de la det te.
2 - Le contexte de change flottant, l'élévation des taux
d'intérêt et l'inflation ont été caractéristiques de notre période
(1973-1984). Les prêts ont suivi cette tendance. Le phénomène de re-
structuration qualitative de la dette (privatisation et taux d'in-
térêt variables)semble avoir PQussé la dette des PVD vers une si-
tuation de crise (renchérissement de la charge de remboursement et
(1) cf. Ehletterrmt extérieur des PVD, roJE, op. dt.
(2) Eh ~, il s'agit de trrIrlsférer les cmséqJeilœs de la ~é\\mtœl!.e dl taux: d'ùltérêt S1T' les
œ1:iteurs de secrnl rang : m effet, si Ille ~ {Tête à 1I1 taux fixe faili2 à lmtJ terrre, les dép5ts
étant sr le 1'Tl1l'Ch3 à cart terme, eUe ~ de fironcer le (Têt u1téri~ à 1I1 taux p1LB éle\\é.
Eh détnil, cf. y. S1MJN, TedvIiq.Jes Ffrnncières b1termticro.les, F.œ1mioo, Paris 1985.

- 204 -
incapacité de rembourser). Nous devons ajouter que 'le SEM procède
à l'orientation de l'allocation des crédits aux PVD par la dis-
crimination dans le taux d'intérêt en raison de l'application des
critères de solvabilité (performance économique ... ). Le coefficient
de corrélation (0,82) ne rend pas compte suffisamment de l'auto-
corrélation entre service de la dette et élévation du taux d'inté-
rêt. L'observation de la tendance dans l'évolution des taux de
croissance du service de la dette et du taux d'intérêt vient tem-
pérer l'auto-corrélation puisque le coefficient de corrélation trou-
vé n'est que de 0,33. Pour l'ensemble des pays considérés, la pres-
sion de
la dette sur le PNB (1), autrement dit le ratio de la det-
te est restée forte. En synthèse, nous dirons que la hausse des
taux d'intérêt se répercute directement sur l'encours de la dette.
Il s'agit essentiellement de la dette libellée à un taux variable,
donc les cr~ances privées puisque les créances officielles sont
généralement accordées à un taux fixe. Or, ces taux variables fixés
1
f
par rapport au Libor
le sont de ce fait par rapport à la conjonc-
1
ture (économique, politique et financière) internationale. Pour les
1
années dont nous disposons des données (2) en raison de la progres-
1

sion fulgurante des créances à taux variable, le montant des paie-
~
ments nets d'intérêt a crû plus que proportionnellement à la haus-
f
se de la det te. D'où l'extrême
vulnérabili té de ce t te catégorie de

créances et la sensibilité de la charge afférente aux variations du
f
Libor ou des taux d'intérêt américain (3). Cette sensibilité démontre
t
amplement l'échec du système des taux de changes flottants à pro-
1
i
duire des effets rééquilibrants du moins pour les PVD. La théorie
des
changes flottants enseigne qu'une dépréciation monétaire con-
sécutive à un déficit des paiements courants permet d'exporter da-
vantage. Les PVD ne sont pas en état d'en remplir les conditions.
De plus leurs importations sont généralement incompressibles. Ces
importations "stratégiques" connaissent un renchérissement de leurs
prix qui provoque une baisse de la consommation finale liée à la
baisse relative du pouvoir d'achat. Ceci est conforme à l'hypothèse
(:L'u}1e_~ggravation de la crise économique des PVD suite à la dette,
un chômage en hausse et une sous-utilisation des capacités de production.
Cette position théorique est compatible avec l'observation de la réalité des ESD
v----
- - - - - - - - - -
(1) D'autJes adrrr3ttmt Œ.JSi le
PIB
(2) cf. talirou. 15
(3) 01 estirœ gfnjmlerrmt q.tUl [XHœ1t de 1nJ.Js5e du taux d'intérêt dl dol1ar prrJ\\{X1.JB 1I1 accrois'mmt
œ 4 rrilliards de dollars de la dette des PVD.

- 205 -
endettés ..
t
.. ',
1
(En conclusion de cette remarque, une dépréciation renchérit
le coût du poste des importations qui se cumule avec une rupture
!i:
du rythme d'accumulation et en conséquence une baisse de la crois-
1
1
\\
~
~ance potentielle à moyen/long terme. De surcroit, les prix élevés
!
des importations se répercutent sur la structure des prix internes.
Ceci nous montre que l'ordre monétaire international constitue une
condition permîssive et un outil technique supplémentaire dans l'E.
En effet, l'instauration des taux de changes flottants en 1971 -
inconvertibili té du dollar ,et le blocage"desprix. et des salaires_TI' ont
eu d'autre objectif que de rendre aux produits américains une com-
pétitivité. Cette stratégie des Etats-Unis de moduler l'environne-
ment économique international est une constante : les accords de
1
Bretton Woods, la surtaxe de dix pour cent sur les importations
!
américaines,les accords d'auto-limitation, les subventions à l'a-
griculture récemment. Cette captation de l'ordre monétaire inter-
\\~­
national et l'hégémonie américaine rendent le dénouement de l'E au
f-
I
niveau d'une réforme du système monétaire qélicat. Mais en même
1
temps, l'économie américaine sert de pivot à l'évolution de la dette
l
r
et des intérêts dont le tableau' suivant retrace la tendance
1
\\1
TABLEAU 20 : EVOLUTION DE TENDANCE DE LA DETTE ET DES INTERETS 1982-1983
l1
,
t
1979
1980 981 :. __ a 982
1983.
1
!~
Rub1;:i,que.
_
(Estimation) (Projection)
i
1
!
Dette Nette (en %)
17
20
18
22
15
1
l
Paiements des intérêts (en%)
39
46
42
28
13
î,
!
p~
Source : Endettement extérieur des PVD, OCDE, op. cit.
16
1
ilB : L'OCDE prévoyait une baisse p:"-'ogressive du Libor dès 198'3, ce
!
~ui ~éduirait le service de la dette mais aussi le~ reven~s finanCiers'
sur les avoirs de certains PVD (peu nombreux, il est vrai) placds
f
i
à taux variables sur les marchés.~ci, le calcul du solde entre
1
des deux r'du.tio.~ apparait int'rressanf·
1
3 - Les coefficients par rapport au Service et au ratio de
la' dette, correspondant respectivement à 0,78 et 0,77, donnent rai-
son à ceux qui lient accroissement de la dette et renchérissement

-
206 -
du prix du pétrole encore que ces coefficients n'atteignent pas
les valeurs de la corrélation entre les créances officielles et
le service de la dette ~,9~. Il est assez caractéristique de
constater que le problème de la dette des PVD existait avant,le réa-
justement du prix du pétrole. "Ces problèmes [de la dette, S.C.]
avaient été aggravés par l'inflation mondiale et par la forte
hausse des prix des articles manufacturés que les PVD importaient
des pays développés" (1). Dès lors, il est possible de considérer
que l'ajustement pétrolier n'a joué qu'un rôle mineur, voire aucun
rôle dans l'aggravation de la dette. Du reste, après avoir tenté
d'accréditer l'idée selon laquelle le choc pétrolier était res-
ponsable de la crise internationale et de la difficulté des PVD
par l'octroi de crédits à faible conditionnalité, le FMI s'est bien
gardé de proposer des crédits lors du "choc" de 79-80. Sans parler
de l'attitude politique qui consisterait à faire porter la respon-
sabilité de la crise sur les pays industrialisés et innocenter
du
coup les pays pétroliers, on s'est aperçu qu'il n'y avait pas - ou
'en tout cas il s'était produit une rupture - de liens étroits entre
E et consommation de pétrole. Et le déclin réel du prix du pétrole
est venu montrer que l'alourdissement de la dette n'était en rien
imputable à la hausse du prix du pétrole. Ainsi, pour la période
COhsidérée, le pétrole a cessé d'être le bouc émissaire. L'évolution
du prix du pétrole a joué un rôle moins catastrophique que l'on ne
lui attribue souvent. Récemment, le service de la dette était à la
hausse alors que le prix du pétrole baissait très nettement.
1
4- Le ratio'
de la dette et des recettes d'exportation repéré
par l'indice de variations des matières premières présente un coef-
ficient de corrélation élevé (0,90) alors que Je coefficient de corré-
lation recette d'exportation et service de la dette est faib!e(0,66)J
-ll.en'est de même du coefficient de corrélation portant sur les taux de
cr9issance recettes exportations/rati~deladette (0,45)~ ,On peut penser que ceci
va dans le sens de l'idée que la hausse des exportations ne constitue pas la
Panacée au problème de la dette. L'existence d'une relation directe réciproque
entre Commerce Extérieur et capacité productive - source de recettes d'exportation-
ne saurait être envisagéee comme critère valable pour'apprécier le niveau dIE
d'un pays. Par contre, ellepeut expliquer un E croissant et autoentretenu par
le besoin toujours non comblé pour poursuivre un type de Politique Economique
donné. Le SEM a donné naissance à un solde commercial défici taire
(1) CNUCED TD/D 685 du. 21.12.1977 p.
5

-
207 -
à l'état endémique dans les PVD. L'accroissemèntde recettes
d'exportations -une Balance Commerciale excédentaire- n'est
pas une situation de régularité. Nous tirons l'ultime conclu-
sion de la prédisposition des PVD à la spirale de l'E pour peu
qu'ils veuillent poursuivre une politique de croissance écono-
mique. L'évolution des termes de l'échange mesurée par l'indice
de variation de matières premières connaît des limites(l) déjà
évoquées..
./
L'examen de ces quatre, points permet de relativiser bien
des idées sur l' E,. par exemple hausse des taux d'intérêt sur
des prêts officiels et allègement de ceux grèvant les prêts
bancaires(2). Nous pouvons affirmer que la dette dépend d'autres
facteurs qui n'ont pas de liens étroits exclusifs avec les quatre
variables retenues. Ceci vient
apporter le complément nécess
à l'analyse de G. OHLIN qui liait la difficulté de l'E au seul
niveau des taux d'intérêt(3) ou du test empirique de R. SOLOMON
car les coefficients de corrélation démontrent que le taux
d'intérêt de l'eurodollar n'est pas le s~ulparamètr~"explicatif.
L'offre de prêt n'est pas fonctionde condi tions économiques. En
effet, l'observation "primaire" de notre échantillon et d'une
manière générale
des PVD endettés laisse présager de la validité
de cet argument. Le service de la dette est app~ru fortement
corrélé avec les deux ca tégories de créances, d'où. l'idée que
la distinction "créances publiques, créances privées" n'est pas
pertinen te af in
,d'apprécier correc temen t le ni veau du service
à long terme même si les taux appliqués sont distincts. Toutefois
il ne faut pas nier la différence de structure,(notamment les
créances publiques sont de plus longue durée, moins onéreuses en
termes de taux d'intérêt mais aussi elles sont plus rares et
plus politiques). Cela ne s'inscrit-il pas dans la stratégie du
SEM? De toute façon, la corrélation observée se retrouve avec
la même valeur élevée au niveau de la dette agrégée. Y. TAKAGI
aboutissait à la conclusion que le service de la dette s'est accru
proportionnellement à l'accumulation de la dette. Cela se confir-
me encore dans le cas du Brésil, du Mexique,de l'Argentine et
nos résultats avec un coefflcientde 0,98 abondent dans ce sens.'
(1) Ncu ret:rcmols le rr✠scémrio (Jle [XU' l'~liorcrtia1 des termes de l'éch:1lrJe, cf Prerrière Partie:
les
effets [XBitifs ne salt cpe cmjrrttrels.
(2) Par des cas [Técis, cf. Mard1és 'l'ro[jcaux, nO 2062, nni 1985.
(3) R. ~/A ~'U:; (J1 tl-e ~bt or.dzwlo{irl} cao1tries, op. cit.

- 208 -
Sans prétendre couvrir la totalité des problèmes d'ordre
quantitatif relàtifs à lIE. , notre analyse ,grâce à une méthode sim-
ple présente l'avantage
d'en reconsidérer quelques points insuf-
fisamment perçus ou découlant d'analyses orientées (1). En tout
premier lieu l'examen de lIE, même dans sa dimension quantitative
n'a de portée intéressante que mené sur une période suffisam'ment
longue. En con~équence,
on ne peut se résoudre à confiner_ l'ex-
plication de la crise dans des facteurs conjonctuels comme la hausse
du prix du pétrole ou du taux d'intérêt"
ni~à mettre en oeuvre des
solutions standard dans des mesures à court terme. En second lieu,
la dichotomie "créances publiques - créances privées" n'a qu'une
valeur plutôt formelle. Elle souffre de lacunes quant à sa capacité
à cerner lIE actuel. En troisième lieu, l'effort d'ajustement des
PVD " es t entravé par. d.es Poli tiques_ Economiques des .Pays Déve-
loppés : les mesures budgétaires et monétaires ont raison de toute
velléité d'investissement dans de nouvelles capacités de production
qui faciliteraient les exportations des PVD.
La conclusion centrale aura été que l'intégration de la
structure des économies nationales et plus significativement des
REl demeure un premier préalable à l'étude de lIE. Le rôle sans
i
cesse accru des créances privées, les politiques économiques "saines",f
efficaces et "rationnelles" procèdent de l'esprit hisorico-struc-
1
turel du capitalisme dont les principes (gestion finan~ière et ges-
"
tion commerciale ... ) président aux destinées de la dette. La théo-
rie dominante se manisfeste à travers des articles et rapports ré-
digés à l'intention d'organismes nationaux et internationaux (2)
A~ui_contiennen~ des suggestions et recommandations de Politique
Economique. Ils ont pour objectif d'accroître "l'efficacité des
Politiques
d'octroi de crédits" en fonction d'une "doctrine" que
nous/nous sommes employé à définir. Et, si l'on affirme que la dette
a créé une situation catastrophique, il faut être prudent car si,
effectivement les PVD ont pu traverser (et traversent encore) une
situation financière alarman te le Sys tèmc
Bancaireest"parv.enualJ..cours!t
de cette période de difficultés financières' à réaliser des opérations'
plus rentables,une simple obligation de gestion bancaire .•. et si
;
les doses homéopathiques de mesures instillées sont adaptées à la
gestion (à court terme) et à la nature des créances ( privées)
(l) La rrêm 1B11l:lTQJe [XJ..rn1 être a\\011Cée \\is.à.vis de la retre
(2) cf. lDT' 8.X'efllXe les rrrrlèles ''ca1\\mtiaTlBlB et G ŒJUN, réé\\a.lu1tia1 des EXiitiqJeS d'aide à l'étrrlrlJer,
cx::m, R:tris 1966.
'"

- 209
. '
:,-~.
~.
... ~
pour, restaurer. le~ bilan. des entreprises, :~,~lles I~OUS,; pa~ai~sent
-
. ' ..."
.
~ontes tables en, ta,n-t' q·ue. mOy',eI;1 d~ Développe.mo,Ji.t.i. Dcnc, -4e ce C.9 té
nous constatons que la sélection des projets à financer se fait
sur le temps de gestation (à court terme). Or, seuls les projets
à tr~s forte rentabiiité immédiate répondent à cette exigence.
Notre préoccupation rejoint la floraison de ces écrits consacrés
au financement-de Développement par le recours au capital extérieur
bien situés dans une démarche différente.
L'analyse ainsi concrétisée pose que lIE - autrement dit
la crise de la dette - ne dérive pas essentiellement de l'objectif
de croissance retenu mais de l'articulation d'un faisceau de con-
traintes exog~nes associées à des structures nationales (1). Ces
facteurs sont liés à la restructuration qualitative de la dette
(facteurs exog~nes) et à l'orientation des flux internes (facteurs
endog~nes). Cette vision s'es~du reste) traduite sur le plan de
notre rédaction par la juxtaposition, parfois; de considérations
théoriques et d,'illu.strations . ponctuelles pratiques. Il importe de
considérer l.'avantage susceptible d'être retiré de la dette, d'où
la question de la dette optimale. Cela nous am~ne à considérer lIE
comme un tout interdépendant où se mêlent des éléments dont les
PVD ont la maîtrise et des éléments résultant de phénom~nes qui
échappent à leur maîtrise. Il en ressort que lIE repose sur des
fondements instables et contradictoires. Le bouleversement s'est
opéré grâce ou à cause d'un changement qualitatif. D'abord, des
opérations de prêts
sans accroissement de volume des capitaux
~nt augmenté dans de fortes proportions la charge de la dette et
donc les profits des créanciers. Ainsi, des bénéfices supplémen-
taires ont été réalisés sur la base d'un niveau actuel station-
naire des prêts. L'efficacité de la'~estion"~microéconomiqueet
macroéconomique tend à compenser la baisse des prêts par une élé-
vation de leur rendement (2). Orienter les PVD vers le rééchelonne-
ment, la rémission ... c'est proposer des expédients superficiels
inadaptés par une dépendance financi~re. Si ces solutions ne sont
pas des rem~des miracles au caract~re excessif de lIE, en contre-
partie elles indiquent à qui profite lIE. En conséquence, elles
(1) ['bue étLde cm{'irrœ q.JB les ~rfommœs éC'a1Ol1ic!Jes ne dé[Hrlffit [X1S de ln :RÙ2 ~té de
ooptllux;. Voo: aussi prol:iènJ3s écauniqJe.s nO 1820 cifDnt ln BIRD.
(2) Le .rftéchalaT1eTœ1t en est \\:re autre vole

- 210 -
illustrent le champ d'investigation, la récurrence et l'amplificatiorl
de la dette. Ensuite l'enjeu structurel des REl, la compétition
1
que se livrent les secteurs bancaire et productif par le jeu de
l'inflation et de la fluctuation des taux d'intérêt,apparaît mani-
1
feste. N'empêche, si la régulation du processus ne fait que refouler 1
..•
les contradictions en contribuant à leur accumulation, elle vise à
1
aménager au profit des créanciers les conditions d'un remboursement. ,
Le rembourseement tend à s'identifier à la problématique de lIE qui
l
a dégénéré en une .psychose collective -un état de fièvreuse inquiè-
i
r
tude et de précipi ta tion des créanciers. De. toutes façons"les options
~t~;
économiques semblent ne pas conduire à une accumulation c'est à dire lJ
à une capacité nationale de produire de la capacité productive: à
r
chaque importation correspond la création d'une valeur ajoutée dans
1
les PI et les effets d'entraînement se développent véritablement
t
dans ces pays. En fait d'accumulation les PVD accumulent une crise
f
financière. Les résultats de ces développements démontrent la néces- t
sité de modifier d'une manière extrêmement sensible le mode dIE.
1
La Sous-Section suivante tentera de mieux préciser cette idée par un1
réflexion sur le principe du remboursement.
f
['.i
SOUS-SECTION II : Le principe de remboursement
1
i
Les différents éléments de repérage de la dette, dette globale f
intérêt, amortissement ... etc et la littérature afférant à lIE nous
1
offrent l'occasion d'échafauder un schéma susceptible' de mieux
t
préciser la question en ces termes: le remboursement effectif du
t
~.
côté des débiteurs et la nécessité d'être remboursés du côté des
,
~créanciers. Pour ce faire il faut rappeler que la Balance Commer-
i
ciale a été l'instrument de prédilection des organes du SEM. Toute-
!
f
fois on ne peut leur accorder un monolithisme absolu du fait de
structures propres articulées autour d'un monde plus ou moins
t~:
contradictoire. Or,il s'est agi de réaliser un
!
~quilibre et en der-
nier ressort un excédent commercial pour créer des conditions d'un
remboursement réel des achats et/ou emprunts réglés rubis sur l'on-
gle. De plus ni l'Encours de la dette, ni le solde ne donnent des
indications précises sur la nature économique de la dette. Ainsi
nous ne sommes plus amené à poser la problématique du remboursement
uniquement sous l'aspect d'un excédent commercial . Après avoir
examiné l'argumentation th~orique'(Paragraphe l) n~us montDerons
l'intérêt du schéma .pour: l'étude' de. la c.apacifé 'à r~mbou:r:ser (Paragrû.p~lell j
.
f

- 211 -
PARAGRAPHE 1
Un aspect théorique de la capacité de remboursement
Le schéma tente de présenter ce que reCO\\lVre la notion de
remboursement. Dans la construction de ce schéma nous nous sommes
imposé comme contrainte le cadre d'un E classique, du moins d'un
point de vue terminologique. Ainsi nous poserons les notations
suivantes:
t : Période considérée
Dc: Dette courante
Ic: Intérêt sur la dette courante
Ac: Amortissement de la dette courante
N : Nouveaux Emprunts
Sc: Service de la dette = SC t +l = ACt + lct
Dans l'exploitation de notre scénario, il~faut envisager deux
réalités de la dette: une analyse en dynamique et la monnaie de
remboursement.
Le premier point consiste à considérer qu'à la période
t + 1
la dette de la période t antérieure
est la dette courante et le
service(Sc) qui lui est associé est égal à Ac + I c
Le second point vise à rappeler que les PVD débiteurs ne
produisent pas la monnaie de remboursement, mieux certaines parties
bien qu'appartenant à une même zone monétaire contractent dans une
monnaie étrangère. L'exemple éloquent est offert par l~ zone franc.
Compte-tenu de notre problématique nous reprenons le premier
point pour mieux l'approfondir. Deux situations peuvent être
dressées.
1. Le pays ne contracte pas de nouveaux emprunts (N). Dès
lors, Néquivalent à zéro, à la période (t + 1), la dette courante
du pays,
Soit Dc t+l
s'élève à Dct - Act
Nous pouvons conclure que le pays a procédé à un rembourse-
. ment effectif(1). Un faisceau de sources internes ont pu déterminer

-
212 -
l'origine des Fonds A
remboursés.
ct
2.Nous sùpposons que'~
le pays contracte un nouvel emprunt.
C'est nous semble- t-il, le cas général en ce qui concerne !e~~PVD
que nous avons eu à traiter. En détail, nous insisterons sur les
conditions de crédits puis nous nous attacherons à définir l'état
du niveau de la dette en fonction de N donc en termes de flux plu-
tôt qu'en termes de stock, ce qui reviendrait à
le rapporter à
la dette dans ses différentes composantes passées, actuelles et
futures.
Les conditions de nouveaux emprunts peuvent être plus avan-
tageuses que celles de ceux qui composent la dette antérieure (1).
Dans la perspective d'une gestion efficace (2) de la dette, une
partie de ces nouveaux emprunts sont affectés à des remboursements.
Cette optique à laquelle nous avons déjà fait allusion répond à
un souci d'une gestion rationnelle (3) de la dette. Elle est liée
à des emprunts octroyés dans des conditions spécifiques à des pays
dont la crédibilité internationale n'est pas entamée, des pays qui
ont fai t :.mont1;"e
d'une capaci té' à générer des ressources. Mais la
crise de la dette tend à modifier cette condition avec l'engagement
plus important du FMI et du rôle croissant des opérations de
financement.
Dès lors, à la période (t + 1), N)o, et un amortissement
ayant été réalisé (Ac') le niveau de la dette courante génératrice
de charges équiv.allt en stock à :
N + D -A
ct
c"
En relation avec N et Ac
(exprimés en flux~ trois scénarios
du niveau de la dette courante sont envisageables :
a)
N < A'c
Cette expression permet théoriquement d'avancer que le pays
a réalisé un remboursement. En réalité, ce remboursement n'est que
partiel : il a pu être réalisé sans rétablissement des "grands
équilibres" du débiteur, ni a fortiori secrétion d'un excédent. De
(1) ClIs t)piqJe où le dollar (q.d. irrJuit le taux du LilxJr) est en baisse
(2) 5elm la cmcepticn ccrnmtiaTleUe.
(3) Cl! t)pe de mtianlité repnt celui de l'effiooctœ.

- 213 -
surcroit, le nouvel emprunt donne naissanc€
à unnouveau~ervice.Glo­
balement, on estime que le stock de la dette courante va s'alourdir
du solde de(N - ~) et du service associé aux N (Amortissement + in-
térêt).C'est pourquoi un all~gement passe nécessairement par une
réaction sur la charge du service
b) N = A·c
Cette égallté sugg~re que le pays a procédé à un remboursement.
Diverses interprétations sont possibles. En fait, pour les PVD, le
remboursement nous semble s'apparenter à la recherche d'une crédibili-
té internationale à moins que ce ne soit une impossibilité à trouver
davantage de crédit. Il peut être aussi purement nominal car la ponc-
tion interne existe même si elle est compensée. Une étude au cas par
_cas permet de mieux évaluer cette opération. Mais des risques de dé-
rapages et de déséquilibres sont réels. Le cycle "dette, endettement"
n'est pas rompu. Nous pouvons supposer raisonnablement l'antériorité
du remboursement par rapport à celle des emprunts, mais la logique de
l'E des PVD entraine une autre procédure/emprunter pour rembourser.
C'est cette logique de remboursement corrosive qui préside aux négo-
ciations sur l'E.
1
c) N > Ac
Cette situation est théoriquement inconcevable pour des pays
en banqueroute. Le débiteur n'a pu faire face au moindre amortisse-
ment que grâce aux flux des N. En dépit d'un état d'insolvabilité cons-
tatée, le pays a eu le privil~ge de recueillir des prêts (1). Sur un
plan strictement financier, le pays ne réunissait pas les conditions
reqyises pour l'obtention de ces N. D'où leur coût (politique, écono-
mique) particuli~rement draconien.
D'autres crit~res extraéconomiques
(soutien stratégique) peuvent provoquer une tellè situation.
. " n ....
3.)-Ce
schéma définit les conditions d'un E auto-amortissable, il
apparait que tout nouvel emprunt crée des tensions au niveau des leviers
macroéconomiques. Il a impliqué" une logique en rond". Les nouveaux
emprunts(~ et les remboursements posent une telle énigme qu'on évacue
la question du sens de la causalité. De toute évidence, ces N entrainent
un contre-transfert. Ainsi se trouvent posées les conditions de réalisa-
tion des transferts à la fois financiers et réels mais aussi les con-
séquences à moyen/long terme sur les économies concernées. Dans le ca-
.d~e _sc tuel des types d' E.,_ ~es N ~ privé~ ou publics) son t liés à des
(1) Eh dehxs dl rrotif de p:>ta1tiel irc1Œtri.e4 il [XW. s'agir d in rmtif de géŒtmtégie.

-
214 -
ciauses de conditionnalité contenues dans le Programme de Stabili-
sation ou Processus d'Ajustement ou Plan FMI pour raffermir le
maintien des PVD au sein du Syst~me Commercial International. Il
faut convenir avec cette logique qu'il n'y a pas de solution en
dehors de la promotion des exportations et des échanges.
Ces scénarios mettent en évidence que la procédure de solu-
tion par de n0l!veaux emprunts n'est pas convaincante. Elle se heur-
te à une accumulation intensive de la charge. En faire fi, c'est
selon nous, l'aveu d'un irréalisme. Donc, l'analyse de la question
essentielle incontournable des nouveaux emprunts se rév~le néces-
saire pour comprendre lIE et les limites des solutions proposées
aux PVD. Le circuit installé permet de s'apercevoir que les nou-
veaux emprunts ne servent pas seulement au remboursement. Ils pous-
sent aussi les PVD à subsister et à végéter dans la spirale de la
dette et de la compromission des échéances. C'est ainsi que par exem-
ple "en 1982, pour cinq dollars de nouveaux crédits bancaires, con-
sentis au Tiers-Monde, pr~s de quatre ont été avancés par les ban-
ques afin de pourvoir au remboursement des intérêts et du principal
dus à la suite des précédents emprunts"
(1).Pour compléter la litanie
sur ce mod~le de résolution des péripéties de la dette, il faut
mentionner que le réaménagement donne droit à des produits financiers
aux banques (2) sans compter les honoraires pour les juristes char-
gés du montage des opérations - de nouveaux créneaux pour les ca-
binets d'affaires - Il est acquis que l'Economie Mondia,le vit sur
une logique de lIE et le probl~me semble n'être plus lIE que les
conditions dans lesquelles se déroulent les REl.
~
Les tendances actuelles et perspectives de lIE (solutions en-
visagées) deviennent un facteur de blocage et de tension en rai-
son des relations investissement/population ou investissement /
sortie de capitaux. Les taux de croissance des investissements
seront freinés. P. BAIROGH (3) avait calculé que pour maintenir
le niveau de vie du Tiers-Monde, il lui fallait. investir 12% de
son produi t annuel pour obtenir 2% de croissance. Donc mêfIle en
restant dans la logique du SEM, il s'agit de transformer com-
pl~tement les structures d'affectation des ressources, ce qui im-
pliquerait un bouleversement dans la répartition des revenus, des
réformes fiscales ,au total des infrastructures exigent une alter-
native
animée
par d'autres mécanismes que celles bien fa-
(l) cf. R.",- IiMBARU, op. dt. P. 145
(2) Prime de réaninlgerrm~ ~ [D.8' ln l:rJrrpe org:J11imtJice•••
(3) P. BAJRCXR, le 'Iiers-Mcrr1e d1ns l~ GAl1lMARD, 1971.

- 215 -
mili~res qui animent les ~conomies des PVD ou celles propos~es
pour juguler la crise de la dette. S'il existe donc de nos jours
un domaine où ',le souci
analytique de l'Economiste doit être ai-
guis~ c'est bien au niveau du pouvoir politique. Ainsi, un fais-
ceau de lumi~res suppl~mentaires seront projet~s sur les effets
du "Plan d'Aju-stement" et des prêts de renflouements.-Ceci "renfor(>era
l'int~rêt de ~otre argumentation sur la capacit~ de remboursement(2)
Nous d~couvrons des m~canismes analogues à ceux d~crits
dans la Premi~re Partie (~,>. La dette conduit à une modification
de l'ensemble des variables ~conomiques du fait de leur relation.
Le cas de figure, le plus fr~quent a ~t~ une surestimation des d~­
bouch~s à l'exportation des PVD. Les PVD et le SEM n'ont pas su
anticiper cette contrainte de d~bouch~s. Le SEM a pos~ et particu-
lièrement en vue de r~gler la crise de la dette comme hypothèse la
priorit~ à l'exportation. Dans cette hypothèse, les effets des chocs
ext~rieurs, la contrainte de comp~titivit~ (les, contraintes finè~­
cières, de produit et de march~) sont fonction des performances
~conomiques. FEDER
(4)tenait comme naturelle la liaison entre la
(1) C'est-à-!lire une CXJl.Ceptim dl1TDT1e et des attitLdes JXiitiqJes.
(2)Secüm H,
C1n[j.tTe D, ~ Partie
(3) Var
rot.anm:rn: Paraf1'<llΠIl sa~-Sectim D, Sectim 4 CJnEitre D.
(4) cf. FEDER cp. ctt.
'-... , .

216 -
contrainte financière et les performances économiques qui sont
censées dé terminer la solvabili té d' un pays("Î.~.·. Ainsi -demultiplès
facteurs intervienent dans l'évaluation de la solvabilité. Les
performances à l'exportation apparaissent ainsi exogènes à la
politique économique et à l'évaluation de l'évolution de la dette.
Nous pouvons raisonnablement avancer que les politiques économiques
poursuivies ne conduiront qu'à l'établissement d'un échéancier de
remboursement si draconien que son respect supposera dès lors une
renégociation révélatrice de la fragilité des économies débitrices.
En effet nous avons montré que la capacité de remboursement peut
dépendre de l'affectation des emprunts(l) et non pas d'une réorien-
tation des emprunts vers l'exportation. Mais une dette en croissance 1
constitue un élément d'incertitude pour les créanciers qui exigeront!
une politique plus rigoureuse et un échéancier de remboursement
trop rapide. Nous sommes en présence de deux logiques inconciliablesif
car l'accumulation de capital par emprunt permet selon notre hypo-
!t
thèse d'améliorer sa solvabilité à long terme. A ce niveau resurgit!
1
la confrontation déjà soulignée entre l'investissement de Dévelop-
f:
,
pement (long terme) et logique du créancier (impératifs de court
.
terme). L'étude du fonctionnement de ces logiques est assez complexe~
Nous en avons examiné les propriétés dans la Première Partie à
travers les éléments du SEM (2) dont lIE dans lequel se sont enli-
sés les PVD n'est qu'un signe épiphénoménal. Tout de même son
étude mérite d'être entreprise à partir d'un corps d'hypothèses
sur la réalité du SEM: nature des Etats et des Institutions, consé-
quences des chocs extérieuts(3) subis par les PVD sur leur taux
d'accumulation. A cet égard l'étude de l'E n'est riche d'enseigne-
'~ments que dans la mesure où elle s'appuie sur une
configuration
où interfèrent les éléments de la"contrainte de compétitivité".
Cette idée, base de notre étude est déterminée par le SEM.
Les termes de l'al terna ti ve demeurent donc mai trise de la de t te
ou financement de l'E. Au confluent de toutes ces considérations
des éléments :factuels
rehaussent l'intérêt du schéma sur deux
points,d'importance de la "logique en rond" qui fait que les débi-
teurs emprun ten t pour.Jaire· face aux;, .échéaIilc,'C;s. d.e la ciet te, tandis
que les créanciers prêtent afin de récupérer leurs gains.
(l)Plus les errpnnts xnt destinés à accroître l'~t, Pus le ~t est a [Xiori facile à
réaJiEer.
(2) 'b:n1minte et ~titi\\ité" c'est-à~ irTçerfecticns et rigidité des ~ relatims cxxrrœrciales
et firrJncières interrntianles.
(3) Pau' l.I1e aml)œ é~tJiq..te t)pe des d10cs extérieurs, cf. .I.e BER17--lEI.FMY, op. dt

- 217 -
PARAGRAPHE II
:
Intérêt du schéma
théorique
L'~bstraction théorique peut être enrichie grâce à l'ob-
servation matérielle de la gestion de la dette et de la notion
de dette courante.
1 - Nou~ avons en fin d'exposé du premier Paragraphe rap-
pelé les conditions dans lesquelles s'effectuait d'ordinaire le rem-
boursement (par recours à de nouveaux emprunts). Les débiteurs
qui "remboursent" par anticipation, en réalité ne procèdent pas à
un remboursement effectif.
Ils sont loin de créer les bases pour
faire face aux échéances parvenues à terme (1). Nous avons indiqué
que dans le cadre d'une gestion des crédits supplémentaires au
moment oà les taux d'intérêts et le dollar aCCllsent une baisse -
permettent un remboursement et la poursuite du jeu subtile(pernicieux)
de l'Economie Internationale de erédi t (2). Pour en arriver à cette
conception du remboursement, il a fallu accepter l'écriture de la
dette courante en terme de stock sous le forme suivante:
D
= D
-A
ct+ 1
ct
ct
Cette formule ne permet pas d'enregistrer l'étendue de la
charge financière et la forme chronique de lIE des PVD selon le
modèle de remboursement. Ce remboursement n'existe même· pas dans
sa forme la plus élémentaire (Ac)et à plus forte raison dans sa
forme développée - le service de la dette (A
+ 1
) - qui in-
ct
ct
cQmbe au débiteur.
Peut-on s'attendre à une saturation
de la "logique en
rond"
qui entretient lIE? En d'autres termes, peut-on imaginer
un craquement?e 11\\.10: des piliers du SEM, la pièce monétaire et
financière par exemple?'~Rien n'est moins sOr. De toutes f~çons,
le phénomène de la dette a été stabilisé.
(1) Lm des cxn1itia1s né~~ au rernJ:xuserrmt effectif.
(2) La disp7lililité
œ aédits à l'expTtati~ les 'brles" liées, les réanimgerrmts répn1a1t aux
Œsoir6 de ga,pes d'~ (ces aédits ~ U1 factau' de ~titi\\fté) et des 1:xrQJes nnis
~ des ~ de pU éleWs et des croix restreints fXU' les PID
:::J

- 218 -
Ce raisonnement conduit à formuler une hypothèse selon la-
quelle la solvabilité serait contrainte en fonction de l'affec-
tation des fonds emrpuntés (1) et leur répartition entre investis-
sement et consommation. Cependant,"plus la capacité de production
de l'économie est importante et plus il sera facile de rembour~er
ses dettes" (2) relève d'une hypothèse irréaliste. En effet, dans
sori modèle, l'al;lteur postule. que des variables telle que la"per-
f ormance économique" dé terminan te 5 pour l'of fre de crédi ts ~ n'ont,
de ce fait, pas de rôle conséquent.Une possible mise en sommeil
temporaire des capacités productives pose la question fondamentale
pour résoudre ~e problème de la dette optimale. Donc, une Economie
peut avoir intérêt à investir quitte à se trouver dans une situation
de sous-utilisation de son potentiel productif. Cette accumulation
pourra accroître
en temps opportun sa production et éventuellement
ses exportations. Ce cas de figure ne correspond pas à l'évolution
qui s'est dessinée dans l'E des PVD. Néanmoins, dans le cas d'une
saturation de la demande extérieure - l'existence d'un "mur de dé-
bouchés" - le pays doit "gérer" cet état de sous-emploi en atten-
dant la reprise tirée de l'extérieur.
Des développements ci-dessus, il ressort la possibilité très
forte d'un effet pervers de l'emprunt extérieur. Cet aspect pervers
est d'autant plus susceptible de revêtir un caractère permanent que
l'effort d'exportation des débiteurs se heurte au fonctionnement
des REl. Notre approche a permis de mettre en évidence cet;effet
prépondéran t du SEM dans la situatiau. éconOlhique dont elle module la.
tendance
-en PVD. Elle aide à mieux comprendre le paradoxe de trans-
I
fert de ressources vers les PVD. L'E regressif, c'est une aug.en-
tatio~ plus que proportionnelle de la charge du service par rapport
à celle des emprunts. Aujourd'hui, la situation a atteint un tel
niveau que les fonds reçus (en décroissance) ne servent plus qu'à
payer le service de la dette déjà contractée. Cette relation entre
les nouveaux prêts et service de la dette a été mise en évidence par
la 'CNUCED pour la période de 1967-1974 (j). En définitive,ce sont
(1) Allusim est faite à la rotia1 de cnmees CHlto-armrti:m1ies.
(2) Cèt argurmt est déwlowé mtre CHl1Tes autau's [X1r le BERTHEI.l!MY, op. cit. P. 164.
(3) cf. J. ~ DNeIowerrmt et S'r.us-DNeIowerrmt, Ec:xrurioo, Paris 1980, p. 94..

1
- 219 -
1
1,
~1
les obligations découlant d'emprunts antérieurs-qui ·absorbent une
part croissante des nouveaux flux de capitaux libérés par les
l
renégociations de la dette (peu importe leur nature) "'Le dilemme;besoins 1
des PVR cumul~s à des déséquilibres internes et stratégies des
1
'prêts reste insoluble.~Au prix de cette acceptation, nous obte-
1
f
nons une perception (et une évaluation) plus complète de la capa-
f
cité à rembourser. Il apparaît alors que le remboursement est ob-
t
jectivement impossible par contraction d'un nouvel emprunt. Tous
1
les éléments d'un E endémique sont réunis. Un emprunt qui ne per-
met pas de dégager un surplus (augmentation de la capacité pro-
ductive) ne fait que figer voire accentuer cette situation. Tout
au plus, un nouvel emprunt est-il une technique nécessaire dans
l'optique d'une gestion efficace du stock des dettes accumulées.
Cette mesure technique occulte la portée véritable du poids de
nouveaux prêts. Mais elle constitue une armature de la logique
analytique du SEM non du reste s~ans un certain "surréalisme". En
effet, le subterfuge - l'intérêt n'est point un jugement de valeur
. LléUS1_ce.qu.e ~elc:i~bepl:ésente-
a cons is té à accorder de nouveaux prê ts
pour garantir le remboursement des intérêts échus des prêts an-
térieurs. A travers cette logique de jeu, les PVD peuvent honorer
les échéances (les intérêts et plus concrètement une p~rtie de
ceux-ci) sans "bourse délier". Ce répit c'est-à-dire dans la plupart
du temps, l'étalement pluri-annuel des échéances a été obtenu dans
des condi tfons encore! plus défavorables que celles auxquelles les cré-
dits antérieurs ont été offerts. D'où l'émergence de charges supplé-
mentaires. A la contrainte'~inance international~'s'associela con-
trainte permanente de débouchés. C'est la combinaison de ces deux
contraintes qui rendent compte de la crise des PVD et nous sommes
renvoyé à la logique du SEM. A terme, ce répit (allongement des dé-
lais de grâce, rééchelonnement, réduction des taux d'intérêt) pré-
senté comme un ballon d'oxygène risque de faire tomber les débiteurs
de Charybde en Scylla. En dépit de cet impossible recouvrement des
créances, du moins avec la tendance actuelle
des modèles de lIE
et du traitement proposé, des arrangements bilatéraux et multi-
latéraux assurent une issue politique à la crise de la dette. N~us
n'avons pas intégré dans l'exposé du schéma l'excédent éventuel

-
220 -
de la Balance Comm~rciale. D'abord, un solde exc~d~ntaire d'un
niveau suffisamment ~lev~ n'est que conjoncturel. Ensuite, nos
propos ont montr~ la limite et la port~e restrictive d'une action
exerc~e sur cette seule variable en vue de susciter une r~elle
capacit~ à rembourser, notamment à cause du hiatus que renferme
l'arbitrage entre les exportations et les importations. Mais plus
fondamentalement, ce sont les structures ~conomiques et la logique
du SEM qui fixent les lignes de lIE et la contrainte financière
compte-tenu de l'~ch~ancier.
De ce montage, il r~sulte que les tendances de lIE conver-
gent vers une insolvabilit~ r~elle. Les PVD d~gagent un surplus
mais cette ~pargne ne sert pas à catalyser le "processus favori-
san t un remboursemen t ,- d~pass~e la phase pseudo-l~nifian te du b~­
n~fice des prêts. En outre, l'expression traditionnelle de l'en-
cours (d~termin~ en donn~e brute et assimil~ à une augmentation
des possibilit~s financières) n'offre qu'une valeur indicative
superficielle sur la nature ~conomique et financière de la dette.
En effet, le transfert de cr~dit vers les PVD pr~sente une moindre
ampleur que le transfert lui-même car une partie des cr~dits re-
tourne aux ED sous forme d'achats de biens ou de paiements d'int~­
rêts. Donc, en accordant un sens ~largi et dynamique aux accep-
tations des composants de la dette, l'~valuation d'un remboursement
effectif s'est faite plus pr~cise. Ainsi, il nous est apparu que
le financement des ~ch~ances (service de la dette et le montant de
la dette) par le système des nouveaux emprunts ne pouv~it, sous
peine de perp~tuer la situation de lIE , assurer l'extinction de la
dette et assaink les ESD. Les r~sis tances à vaincre pour cr~er
les conditions de remboursement r~el des achats et/ou emprunts r~­
.g-l~s rubis sur l'ongle, c' es t-à-dire en "devises fortes" s'in tè-
gr~nt à un modèle socio-~conomique d~termin~. Nous sommes une
fois encore renvoy~ à la logique des REl, la question relative au
financement des ~ch~ances arriv~es à terme, et en dernière analyse
à celle de la c"apaci t~ de remboursement à long terme.
Notre formulation de cette capacit~ n'est pas celle retenue
par les conventions internationales. L'approche conventionnelle
apparaît plutôt "comptable, non dynamique, tourn~e vers l'ext~rieur
financier à court terme du projet isol~ que vers le d~veloppement à
\\

-
221
-
moyen et à long terme du pays en caus~~(~~ Souvenons-nous~que
les créanciers ne sont pas inquiets tant que pour la durée, du credit,
les entrées de devises sont assurées et que la capacité à rembour-
ser la dette antérieure dépend de la possibilité à obtenir des
prêts. Les dilemmes
au~quels sont confrontés débiteurs et créan-
ciers dans le contexte actuel de la dette persistent. En effet,
pour les débiteurs, il s'agit de réduire les obligations sans
tarir les sources de crédit à l'avenir. Du côté des créditeurs,
il est question de se faire rembourser sans saigner à blanc
les
emprunteurs. Le fonctionnement du SEM fait que les deux parties
vivent ces dilemmes d'une façon déséquilibrée, la malédiction
frappant surtout les débiteurs. D'apr~s cette logique(l),les
créanciers prêtent toujours davantage pour régler les intérêts
tandis que comme nous le montrions, l'essor du principal se pour-
suit inexorablement même si le débiteur cesse de lancer des em~
prunts(3).?Donc; le.pays"est en permanence confronté à des éché-
ances dont le paiement dans les délais impartis reste l'exception
et le retard de r~gle.
Nous pouvons d~s à présent apporter une réponse sans ambi-
guité à la question que nous nous posions en Premi~re Partie
sur la portée réelle des opérations de réaménagement. Il apparait
clairemen t qu'elles ne perme t ten t· virtuellerJent pas aux PVD dE' cons-
tltuer un fonds d'accumulation
. . Elles contribuent Surtout à
accroitre la taille du service de la dette.,Elles noircissent le
tableau des perspectives de remboursement de prêts. L'échelon-
nement ne permet qu'un report des échéances de la charge du service
.~
de la dette. -Ni le besoin de niveaux élevés d'entrées nettes de
capitaux, ni la nécessité d'investissement de long terme ne sont
satisfaits. Dans ce cadre, une période de différée est accordée
pour le remboursement du principal. Un gain de trésorer~e;. peut
.
se manifester à court terme et alléger partiellement les difficul-
tés de la de t te. Néanmoins, la procédure res te inadaptée .Nous assistons
à Utl;glissement dans.;; le tempsde la crise f inanèi~re: le probl~me de la
charge est repoussé au moyen terme avec une aggravation puisque
le rééchelonnement entraine un surcoût
à travers la majoration
des taux d'intérêt initiaux~ Ce coût supplémentaire affecte
l'accumulation des dettes sous une forme aggravée. Nous apercevons
(1) P. KHAN, col1LqJe SqiTiD.-Anti{xJlis, Nice 17 et 18 jJin. 1982
(2) Lai PCNZI Hronce "
(3) Si les aOOits ~ linéaires, c'est-à-dire tm:vralies, letffS effets ~ riuWt diffw. Les PVD ffi ~-ils
ccnscialts?

}
i
-
222 -
1t
que si, à court terme, ces mesures soulagent la situation finan-
r
f
ci~re, la projection de leurs effets sur le moyen terme se r~v~le
d~sastreuse. Si les cr~dits sont lin~aires c'est-à-dire mesura-
bles, leurs effets sont tr~s diffus ". Les PVD en sont-ils pleine-
ment conscients?
En cons~quence,
emprunter pour rembourser les
dettes ant~rieures ne peut aucunement favoriser le r~tablissement
de la solvabilit~ financi~re du débiteur. Cette nouvelle forme de
dette g~n~rat~ice de charges r~currentes onéreuses aboutit à une
accentuation de la crise financi~re sans cr~er les conditions d'une
solvabilit~ encore moins d'un D~veloppement. Pour le FMI, cette
politique de stabilisation à court terme demeure la pr~condition
du D~veloppement. La logique de son raisonnement s'est appuy~e sur
le paradigme d'un "lib~ralisme mon~tariste" qui ignore les r~ali-
t~s socio-~conomiques des PVD et l'horizon temporel (plus long)
pour le D~veloppement Economique. Il n'est pas alors e~on~ d'un
point de vue ~conomique de penser que ce Plan contrarie les inves-
1
tissements productifs autrement dit les v~ritables ajustements struc-I
__________ ~uEels indispen~sables au D~veloppement.( 1)
1
SOUS-SECTION III : Le financement des termes échus
Les leçons tir~es de la pr~c~dente Sous-Section nous fournis-
sent la base cl~ à notre argùmentation. La discussion prendra appui
sur notre argumentation à partir de la Balance des Paiements. Elle
va graviter autour de trois paragraphes:un r~seau de ~apports
::
complexes (Paragraphe'I); la ren~gociation de la dette (Paragraphe III
et les conditions des prêts de renflouements (Paragraphe III). Il
!;;
faut admettre que ce Plan vise essentiellement à g~rer la dette et
'l'Economie Internationale de cr~dit.
PARAGRAPHE 1·
Un réseau de rapports complexes
Apr~s avoir d~montr~ la nature des rapports, nous en examine-
rons les manifestations.
1 - L'E n'est pas un acte isol~. Il requiert au minimum deux
partenaires, dans la convention, disons grosso-modo, de vente et
d'achat. De nos jours, l'acte d'achat est de plus en plus subven-
tionné par le vendeur. De fait, une complicit~ d~coule de cette
(1) Faute de qJDi l'errprtJ1t extérieur ne ~m prmîs cp.1U1e CXJ1trointe fiJnncière inccntroTrtJ1ie awc des
effets ~rs.

-
223 -
~ette contra~tuètlè~·
~ Nous avons constaté que l'apport en
capital argent n'a pas trouvé les conditions de création, d'une
contrepartie en termes de biens et services dans les PVD (condi-
tions d'un rembourseemnt effectif). Autre version de l'incapacité
à rembourser, la charge afférente au capital était exagérée. Ou
encore, il peut y avoir eu détournement d'un investisssement pro-
ductif vers un_investissement de spéculation et par extension,dé-
tournement d'une Economie de production vers une Economie de spécu-
lation. Ce glissement a provoqué la transition d'un E de Dévelop-
pement à un financement à court terme-.remboursements~et à long
terme~ augmentation du service de la ~ette par le jeu des rapports
d'échéances- (1). ·Cette position des PVD ,qui ~o~vait avo~r un
caract~re conjoncturelest devenu structurelle. Dans un tel contexte,
elle a marqué une étape décisive du processus de destructuration
économique. Vidé de son objectif d'origine,à savoir un Développement
ou combler un déficit de la Balance Commerciale, le projet de le
dette est resté sans lendemain ou plutôt avec des besoins financiers
accrus pour les PVD. Cette transformation structurelle est venue
compléter des facteurs conjonctuels touchant la Balance Commerciale:
baisse des valeurs d'exportations, élévation du coût des importa-
tions, voire la volonté ou la nécessité d'accroître les réserves
brutesen devises ou encore de s'intégrer dans les mécanismes du
marché financier international! plutôt spéculatif(2) .L'éternelle
référence -commode et pratique- au langage des chiffre& retrace le
reflux des capitaux vers les ED~et:la détérioration de la position
financi~re des PVD. C'est ainsi que l'exploitation de l'étude de
l'OCDE(3) met en évidence la pertinence de la question de savoir
siilaidette extérieure:a réellement été un facteur de-financement.
Nous exploitons l'étude qui en décrit la tendance grâce à diffé-
rentes sources qui figurent en Annexes. Celles-ci nous permettront
de préciser la figure et la physionomie marquantes de l'Endettement
surtout à partir de 1980.
(1) N.B. : Le lmg terrrra n'est [X1S l'lvizCJ1
[Téféré des crOOnciers
(2) n est difficile d'obtalir des rense~nmtS (Xécis &Ir le \\UlJ..oœ de la dette, détamé à cette fÙ1
fXll' les PVD. Mu raB ffi tiwdra1s à la ~
(3) ~ Ehlett.enmt extérieur des PVD, di~ étules, Paris 1982.

-
224 -
A l'examen des Annexes, il est aisé d'apercevoir l'orientation
.
t
de deux variables cruciales de l' E.L' évolu tion représen tan t l' accrois- l~
sement annuel du paiement du service de la dette prend une ascen-
dance manifeste alors que celle qui exprime l'accroissement de
la dette accuse au cours de son ascendance une pente plus doucé
pour finalement s'inverser. L'aggravation relative de la dette pro-
vient de cet effet de restructuration de la dette qui s'est opérée
dans le sens d'une privatisation plus importante du montant total
des créances. Ce phénomène de "définancement" des PVD s'exacerbe
à partir de 1979 et tend à réduire lIE à une absurdité,· les pays
ne s'acquittant du simple intérêt de leurs dettes qu'au moyen de
nouveaux crédits. Le SEM est déterminé à ne s'en tenir qu'à cette
situation de remboursement devenu fictif. La version du SEM est la
suivante: pour que les PVD paient leurs dettes, il suffit de leur
accordQrdes délais, de rééchelonner les dettes, de plafonner les
taux d'intérêts et de continuer à leur prêter. Une autre voie est
avancée en vue de doter des PVD des capacités de remboursement :
l'organisation d'une relance de l'économie mondiale (1). Cette re-
lance de type keynésien (les PVD ne pouvant l'assurer) offrirait
des débouchés (qu'on a supposé accessibles) aux PVD. Ils pourraient
retirer de la reprise généralisée des devises qu'ils mettraient
.
simultanément au service des importations indispensables au Dévelop-
pement de leurs forces productives et de la dette contractée. Ce
moyen d'acquisition de devises est-il réalisable?~
2 - Sur un p~an plus spécifique des PVD, une autre optique
s'est fait jour: le processus d'ajustement de la Balance des
Paiements instillé par le FMI. Seulement, ce procédé d'ajustement
ne s'opère que si le pays en déficit transfère à l'étranger des
moyens de paiements. Ce report sur l'extérieur se traduit à l'in-
térieur du pays par une contraction du revenu national disponible
(de la demande intérieure) et en conséquence un surplus équivalent
de ponction sur la consommation. Cette mesure de ponction s'accom-
pagnant d'une déflation c'est-à-dire d'une réduction des crédits
?'adapte-t-elle aux PVD dont la situation exige la formation d'un
potentiel productif et donc des besoins financiers~en admettant la
démarche économétrique qui lie acquisition infrastructurelle réelle
(importations de biens d'équipement) et ressources financières?
(1) cf. Ebrrœts <ÈS Hl)5' ~ à Lcn1res ffi 1984

-
225 -
Cette relation implique la nécessaire disposition des ressources.
Le remboursement d'une dette passe par une ponction de ressources
disponibles.' En effet, un remboursement réel se cristallise dans
trois domaines: un excédent d'exportation de biens et services;
un solde capital (transferts unilatéraux) positif; un compte des
réserves (enregistrant les variations de ressources en devises)
excédentaire. Le principal mécanisme adéquat de la contrepartie
d'un tel remboursement effectif reste a priori un excédent commer-
cial parce que - nous l'avons vu - d'une part le compte réserve
est une ressource non renouvelable dont le niveau est surtout des-
tiné à convaincre de la bonne santé économique et d'autre part, le
transfert unilatéral d'actifs nationaux suppose l'acceptation du
crédirentier. Ce dernier moyen en guise de remboursement n'a pas
encore la faveur des banques privées d'autant qu'il ne répond pas
aux normes stratégiques de gestion financière.
De ces développements, il résulte que les conditions d'un
éventuel remboursement effectif passe par un excédent équivalent
de comptes différents mais solidaires; à savoir le solde entre les
investissements étrangers et les "dividendes", les solde des trans-
ferts unilatéraux
et le solde des biens et services qui est res-
té négatif pour l'ensemble des PVD non exportateurs de pétrole
durant la période 1970-1982 (1). Dès lors, il va de soi que ~ur la
base des données évoquées, lesPVD doivent s'efforcer de réaliser
un raport exporta tion/importa tion favorable.' ,,'Dans ces condi tions
l'arrêt de nombreux projets comportant un coefficient d'importation
très élevé doit être prononcé. "L'interdépendance" ne peut tolérer
un tel scénario car des pans entiers de l'Economie de~ PI dépendent
~~'~es importations(2). Ainsi, de~'deux.~bies par l~squelles, les
PVD peuven t réaliser un"s'61de de la Balance des' P-aiements exc-éden-
taire ',;à savoir surcroît des exportat-ions ou réductïon desi'rl1porta-
tions ,aucune, ne .s,emble ni réalisable, ni souhai table.
l.a-première hypothèse rencontre les obs tacles sur le marché
international, quant à la deuxième, les pays développés ne s'y
(1) cf. tTcNn.Lx CXDE et FMI
(2) le Plm de mJresserrB1t CCfIlXX'l;e ce dis[XBitif

-
226 -
résoudraient pas vu l'enjeu sur leurs propres économies (1) et ils
opteraient plutôt pour la poursuite de ce courant d'importation,
cela fût-il aux prix de nouveaux crédits. Parallèlement, on peut
se demander dans quelle mesure un remboursement effectif cons-
titue·t-il un réel avantage pour les créanciers. Eponger les dettes
ne reviendrait-il pas à "refiler" au SEM (2) les facteurs de risque
d'une récession amplifiée?
Les institutions du SEM ont-elles
préconisé'
un arrêt.des'prêts même dans le but d'assainir l'écono-
mie d'un pays donné? Dans le paysage du SEM actuel',effacer une
partie des créances - infléchir la pente de l'E - suppose que soient
reunies un certain nombre de conditions centrées autour d'une
Balance des Paiements améliorée. La panoplie des mesures à prendre
est inadmissible au niveau du fonctionnement du SEM : intérêt des
banques privées, baisse des taux d'intérêt et du taux de change
du dollar us, inélasticité de la demande pour bon nombre de pro-
duits exportés par les PVD quand bien même le maché international
leur serait accessible. Ce processus d'amélioration de la Balance
des Paiements est loin de s'engager. Rappelons les faits marquants
de l'E depuis 1980. Le flux du service de la dette est devenu su-
périeur aux flux de nouveaux prêts. Ce qui prouve que les PVD ont
réalisé (rarement) un surplus interne ou ont (souvent) puisé dans
le stock de réserves. L'augmentation
des taux d'intérêt et du
taux de change du dollar combinée à une diminution des échéances
a donné une place prépondérante aux paiements des intérêts au ti-
Are du service de la dette. Plusieurs explications peuvent être
tentées. Devant le risque qui grève les créances sur les PVD, le
Système B,ancaire a compensé la réduction en volume de ses enga-
gements (3) par une plus grande rentabilité en élargissant leurs
marges. Un tel mécanisme amplifie la charge financière des PVD.
C'est pourquoi une baisse du taux de référence en 1982 n'a pas
eu d'effet positif sur la charge de la dette d'autant qu'il sem-
ble [selon l'OCDE] que les prêts accordés par les banques aux
pays du Tiers-Monde soient plus rentables que ceux qu'elles con-
, s,en ten t aux! au tres emprun teUl.5. Les"'1i1~rges~'~lx~rçu~s dans le premie~ cas(y
(~ &Jr les TlNlges ql'u1e telle h;)pJ~ inflig~mit aux éCC11fJTies œ~lq:JJées cf. RBwe TIers-Mar1~ Ture XXV!
n 99, 1984, W. 682-683.
:
(2) cf. les [XJSitims d1 FMI cu de la BRI cbns ~ Ra[{X)rt Arnlel 1983.
.
(3) Et les TœS..IT'es d'allègerrmt.

-
227 -
compris des commissions_) sont en général plus élevées et les dé-
fautes de paiement purs et simples de la part des pays débiteurs
ont porté jusqu'à aujourd'hui sur des montants relativement peu
importants(l)". On peut estimer à plus de la moitié la part de
ces prêts affectée au paiement
des intérêts. Les banques ont
pu grâce à ce t te pos i tion (créditrices principales et marges élevées)
constituer des provisions (substantielles) pour "pertes et créan-
ces douteuses".
Au- delà de cet te possibili té qU'Oilt les créanciers de créer
des modalités propres à les rembourser, on remarque l'impossibi-
lité dans laquelle se trouvent les PVD à répudier leurs dettes.
En tout cas, le caractère opérationnel d'une telle mesure est
difficilement concevable compte-tenu de la réplique que le SEM ne
manquerait pas de prendre à l'encontre du débiteur récalcitrant:
mesures de rétorsion politique, économique. Plutôt que de s'aven-
turer dans une telle entreprise, les PVD se résolvent à un refinan-
cement de la dette (renégociation, rééchelonnement) qui perpétue
lIE. En effet, la technique du refinancement consiste à repousser
les échéances en augmentant les taux d'intérêts et donc la frac-
tion la plus importante
du service de la dette. Elle a l'avanta-
ge de sauver ce qui est l'intérêt commun des partenaires à savoir
la survie du "Système Commun". Si le pari des capitalistes a été
tenu parce que le flux s'est inversé peu importe ce qu'ils reti-
.~ent des PVD. Ils sont exempts de reproches pour leur gestion.
Une conclusion s'impose.'
Nous ne pouvons dire que les créanciers et notamment les
banques ont été imprudents. Du côté des PVD, une capacité auto-
nome d'autofinancement
(profit financier'), condition de D.évelop-
pement autrement dit la création d'une accumulation interne a pu
être dégagée et ... récupérée par l'extérieur. L'évolution des PVD
n'étant pas prédéterminée et les systèmes traditionnels officiels
de Développement mis successivement
en place n'ayant pas plei-
nement rempli leurs objectifs, une prudence de nature analytique
's'avère indispensable. Il ne s'agit plus de réformer des flux
.
.
.
(1) P..eu.e Tiers-Mcn1e, Volurœ XXV, nO 99 c:p. dt. p.ü94.

- 228 -
.. mais de refaire les structures: il yale problème de lIE tel
qu'il se pose au SEM face à la réalité de chaque pays mais une
similitude demeure:. l'insuffisance de l'investissement par rap-
port aux besoins et, de notre point de vue"cela équivaut beau-
coup plus à une mauvaise utilisation du surplus interne. L'une
des ramifications de cette logique de fuites de surplus conduit
à rechercher le remboursement à travers de nouveaux crédits: tel
pourrait être le sens de la renégociation de ia
dette et de la
pertinence de la question du remboursement. Nous exposerons
d'abord les grandes lignes puis nous en dégagerons la subtilité
conceptuelle et l'interprétation qu'on peut conférer à la procé-
dure d'allégement des dettes.
PARAGRAPHE II : La renégociation de la dette
Le Plan du FMI qui est l'aboutissem~ntde cette renégocia-
tion va servir d'exemple. Nous en présenterons les modalités et
,.
la signification.
J,
'. f.
1) Les modalités sont définies à travers l'esprit, l'am-
pleur et la mise en forme.Etla typologie des pays endettés a fait
ressort~le degré d'engagement élevé du Système Bancair~.
a) Cela doit cependant être nuancé puisque depuis 1980 de
l'avis même de l'OCDE, les créances bancaires sur les PVD ne re-
présentent plus que 6% de leurs engagements internationaux (1).
Néanmoins, il ne doit pas être perdu de vue que les emprunts des
années 1970 commençaient à développer plus pleinement leurs effets
diffus:-t'Annexe. fourni par l'OCDE
donne une illustration cie la charge
financière qui pèse sur les PVD. Dès lors, nous pouvons supposer
que les prochains rééchelonnements seront inéfficaces car les or-
ganismes de Développement régional. (de gro.s créanciers) "ne son t pas
autorisés par les règlementations ou conventions en vigueur à ré-
échelonner les dettes" (2). A cause des arrières cumulés, des Pyo deviennent iné-
ligibles auprès de ces organismes
multilatéraux. Donc un allègement De peut veI)ir
(1) Les fXI)8 dé\\.eZowés étrJnt les TiJtes d'attroctim esBltiels des oop:taux.
(2) Le (hurler nO 97, op. cft. P. 71.

t
- 229 -
1
,
~.,r1
de .ces organismes que par l'octroi de nOlPleaUX crédi ts (!). Un moratoire l
aurai t des conséquences' ,fâcheus~s sur les profi ts sans tou tefois
f
ébranler le Système Bancaire et Financier De toute façon, le SEM
1
et la masse de~ capitaux déjà centralisés sur la base d'opérations
il
fructueuses antérieures -tout capital présent n'étant rien d'autre
r
que le fruit d'un capital passé- leur permettaient d'y faire face
1.
compte·non tenu
du soutien des Etats. L'objectif visé est de tout
1
mettre en oeuvre pour éviter d'avoir à prononcer l'insolvabilité
d'un débiteur.
la garantie d'un flux
suf'fisant
de paiements d'in~
d'intérêt afin de pouvoir monter le plan de réechelonnement.Paral~
lèlement aux négociations officielles sur les dettes publiques, les
dettes contractées auprès des banques privées font l'objet d'un
rééchelonnement par l'intermédiaire de groupes "ad hoc" à l'instar
des CLubs de Londres (regroupe essentiellement les créances privés)
et de Paris (s'occupe davantage de la dette publique garantie) à
moins que ce ne soient des groupes bancaires internationaux qui négo-
cient directement. La matrice de ces rencontres échappe au public.
Le caractère confidentiel ou officieux ne donne pas d'informations
sur le volume des sommes
négociées. Tout au plus d~spoge~-on du
montant des crédits et du calendrier des remboursements. Le succès
est assuré.
b) Au cours des vingt cinq dernières années, quatre vingts
accords de réaménagement des dettes ont été signés au total. Treize
,
,~
de ces accords, et pour des
sommes faibles, concernaient les banques
commerciales; le reste portait sur la dette des PVD à l'égard des
organismes officiels des pays développés(l). La structure de ces
accord~montants et les parties contractantes-a évolué depuis 1983.
A cet égard, plus de vingt pays ont entamé la renégociation des
modalités d'une dette extérieure totalisant plus de 150 milliards
de dollar us(2) due à des banques internationales,et"à ~'autres
cEéancters privés. Cet te épidémie de réaménagemen t d'engagements
(1) EStinntims des FMI, Bulletin du FMI dl 1.08.1983.
(2) D'Clp'ès TŒ
[TOrres ~ 3.D' la l:nse de difféfmtes cormulicaticns.

-
230 -
internatiénaux.: est-elle éphémère ou durable? Les termes de la ..dette
- le cycle normal emprunt remboursement - exigent d'adopter une
perspective à long terme. En effet, l'E se fait dans le but de réa-
liser un projet qui produise les recettes nécessaires à l'amortis-
sement de la dette. L'hypothèse sous-jacente au rééchelonnement est
qu'un pays qui paie ses intérêts n'est pas en faillite; la capacité
de remboursement suit-elle l'accroissement de la charge financière?
Que propose-t-on aux pays endettés lors de ces réunions? Un report
des échéances. Les opérations consistent à un relèvement des taux
d'intérêt, augmentation et multiplication
des commisssions. Cette
procèdure rentre dans la stratégie globale des banques~de la multi-
cation de services générateurs de commissions, donc un domaine où
leur "capacité innovatrice" peut trouver un champ d'application
privilégié. Là appparaît l'intérêt des banques (enrayer les risques
liés à l'investissement et valoriser le capital) et celui du capital
international (insérer graduellement les PVD au SEM). La seule vraie
question qui se pose au créancier est de savoir si la Politique
Economique menée par le débiteur lui permettra de remplir ses obli-
gations, d'où la mi~sion du FMI et la pertinence de la question du
remboursement effectif. A ce niveau, deux remarques s'imposent: la
collusion intérêt privé et SEM par le biais de ses représentations,
le caractère global de l'E qui exclut certains mythes et clichés
d'ordre essentiellement "ql!antitatifs at tachés à des aspects pervers
influents de l'E. En effet, la renégociation aggrave (entraîne un
surcoût de) la charge de la dette, intérêt singulièrement et d'une
manière plus générale les conditions de libéralité sans pour autant
résoudre la crise de la dette. C'est à la gestion de cette interac-
tion, nécessité d'être remboursé pour les .banques et obligation de
remboursement pour les PVD, qu'est voué
le FMI. C'est aussi par
rapport à cette gestion que nous essaierons de comprendre la mutation'
du SEM. Une bévue demeure: les théoriciens de l'E refusent d'exami-
ner de façon objective l'E qui s'insère dans un "tout". Or, ce "tout"
- un système idéologique dominant - participe à la création et à la
gestion de l'E: interdépendance croissante entre la sphère fisco-

-
231
-
monétaire et la sphère réelle de l'activité économique.
c) Les procédures de rééchelonnement comportent des moyen~
fort instructifs: le service de la dette, la capacité de rembourse-
ment et en particulier le passage d'une dette d'un taux fixe à un
taux variable au cours du marché ou l'application de commissions
de rééchelonnement. Les procèdurescorrespondent à des techniques
de refinancement. De cette façon, il nous paraît plus adéquat de
parler de gestion de la dette. Ainsi, depuis 1982, un volume impor-
tan t de "nouveux prê ts"
provenai t de ce t te opération de ref inancement
Ces opérations de réaménagement permettent de différer et d!al~éger
les paiements en les ktalant pour le remboursement du principal,
le délai de remboursement et la période de franchis~~l). A l'année
horizon, en fonction du délai de remboursement et du taux d'intérê~
le flux de capitaux s'inverse; le pays débiteur devient
exp6rtateur
net de capitaux; La gestion'inLernationale de la dette crée les
conditions de reconstitution" du cycle importateur -exportateur.
Pour ce faire, le Plan de réaménagement est une institution straté-
gique qui présente un aspect relativement homogène.
2) Un moratoire étant exclu, toute la question est de savoir
comment parvenir à s'assurer de la solvabilité des PVD par un.-fro-
gramme d' ~ustement. Le Plan permettait de dégager des ressources
intérieures sans tarir l'apport de capitaux ét~angers'puisque la
mise en forme d'un Plan signifie aussi l'offre de ressources. Les
ressources (épargne intérieure et gain extérieur) dont la génèse
~est étudiée sont susceptibles d'élever le niveau du taux d'inves-
tissement. L'application des accords garantirait la transformation
à terme"
des Economies en une K conomie solvable effec tive. Il nous
es t alors possible de séparer les incidences du Pl.an de sa con-
nation morale afin de leur donner un sens opératoire(2). Un consensus
existe quant au Plçm. Il accorde une pérogative au FMI et à des
organisations satellites (BRI dont les crédits fractionnés sont
subordonnés au progrès des négociations avec le FMI), celle de
sui vre l' exécu tion du Pl,an. Le SEM attend qu'un pays ai t accepté
la médecine du FMI pour lui accorder de "nouveaux prêts". Sans
entrer dans les mécanismes de la procédure de la négociation, ,la
prospection du Plan du FMI constitue un champ d'investigation pour
(1) PériOOe patint /aqJBUe les intétÊts .nlt ~ les ~ts nat.
(2) 'Cè côté dl Plm n'est 1XJS lmélé rnr les instif1lteuTs. EBt;-il SJ[frnrrmt perçu rnr les PVD?

- 232 -
mieux cerner le rôle stratégique de lIE en tant qu'outil du SEM et
celui non moins stratégique du FMI pour le Système Bancaire Inter-
national. L'accès aux ressources du FMI correspond à un certificat
d'honorabilité international.
Face au système désordonné du Système Monétaire International,
il fait figure_d'organe de coordination des actions et médiations
entre les parties. Malgré son aspect informel, cette fonction réduit
les tensions, repousse les extrêmisrues et maintient la formation
d'un "filet de sécurité"
au fonctionnement des REl. En outre, la
Banque Mondiale accorde des prêts dits d'ajustement structurel pour
le financement des déficits extérieurs. Ses prêts qui illustrent une
adaptation des statuts de la Banque sont associés à des mécanismes
de cofinancement. Le recentrage du financement international sur la
Banque Mondiale et le FMI constitue une assurance - SEM, c'est-à-
dire contre le risque de l'investissement-efficace pour les créan-
ciers. Les Clubs publics ou privés de réaménagement (instances
informelles et ponctuelles) sont autant de dispositions de force
dans la gestion internationale de lIE des PVD. Mesure de sécurité
pour le Système Bancaire International, cette stratégie permettra
aux PVD endettés de recevoir des flux financiers.
Tout compte fait,

l'intérêt sera sauf
les pays seront en mesure de rembourser la partie incompres-
sible de leur dette (les intérêts) et sur laquelle les banques
.
restent théoriquement et idéologiquement intraitables;
les flux d'échange internationaux dont l'affermissement est
réclamé par la GATT, le FMI, la Banque Mondiale seront préservés;
r
-
là centralisation des REl entre les instances d'organismes
internationaux est bien consolidée;
- les PVD pourront poursuivre une partie substantielle de leur
programme d'investissement donc leurs importations aux prix d'un
transfert de leur souveraineté en matière de Politique Economique.
En tenant compte du discours, tels sont les traits exemplaires
de la gestion internationale de la dette. Nous nous apercevons
que lIE ne pose de problème - n'a de signification pratique-

- 233 _
que rapporté à-la capacit~ de remboursement.' C'est ce rapport clair
qui détermine la position critique de l'E du point de vue quanti-
tatif. Quel sens revêt alors le plan du FMI? Les PVD doivent-ils
abdiquer face au traitement proposé par le FMI? Quelle est la véri-
table q!Jadra ture " du cercle? Commen t assurer la rentabili té des cré-
ances? Tel est l'objectif fondamental que nous allons mettre en
exer&ue avec les prêts de renflouement.
PARAGRAPHE III : Les conditions des prêts de renflouement
Nous nous interrogerons sur deux points du Plan : le cadre
opérationnel et l'efficacité.
1) Nous partons de l'idée que l'E est une relation Extérieur/
,Intérieur. Cette dichotomie nourrira le premier point.
a) Une publicité est faite autour des rééchelonnements "gé-
néreusement" dispensés aux PVD. Notre démarche.;a .été qu' 011 ne pel'lt .
faire du Plan un programme isolé, une chose en soi. Au contraire,
il s'inscrit dans le tissu des relations d'interdépendance écono-
mico-politiques préalablement définies. Quelles que soient les me-
sures appliquées, elles traduisent actuellement la subordination
aux besoins d'un Système Commun. Dire aussi que le maintien des PVD
dans un état d'E chronique est une fin en soi, c'est
ignorer la
dynamique qui propulse le SEM et son but ul time, l' ob'tention du pro-
fit optimal à travers l'espace économique mondial, donc l'exploi-
tation de toutes les opportunités que cet espace offre. A cet égard,
~une question pertinente doit être posée: l'E n'est-il pas devenu
préoccupant que parce l'ampleur du prélèvement sur le produit so-
cial commence à manifester des signes de tarissement? Les orienta-
tions du Plan tendent à restaurer les conditions de production ,de
ce surplus social et l'accroissement de la ponction. Et le Plan ré-
pond alors aux caractéristiques d'un type nouveau de l'auto-accrois-
sement . du système de ponction. Rien ne noDs iIlterdit de penser que
les organes du SEM n'ont pas créé cette psychose de la dette afin
de mieux régenter les REl, justifier leur existence et s'arroger
le droit de regard sur l'affectation ou du moins le partage du sur-
plus. Le SEM investit les PVD en fonction d'une consistance éco-
~omique doublée d'accords spécifiques. Nous en déduisons que l'E pos
comme problème central la transformation de l'Economie Nationale
dont l'Etat a la charge.

- 234 -
b) Dès lors, le renforcement de l'Etat devient impératif en
tant que facteur d'élaboration et d'éxécution. Moteur et organisa-
teur de tout le processus économique, l'Etat accélère et concrétise
par ses décisions, ses instruments et sa force coërcitive la ré-
partition des revenus dans le sens souhaité par le Plan
élévation
du taux de profit des entreprises privées, promotion de la politi-
que,des exportations ... Ainsi, l'Etat réaffirme son rôle idéologi-
que (1).
2- La crise de la dette est le produit d'un long cheminement
(politique d'industrialisation, niveaux des taux d'intérêt ... ) des
REl. Mais l'existence d'une crise en soi suffit-elle à transformer
les PVD en débiteurs à l'état endémique et potentiellement insol-
vables? D~ la réponse à cette question dépend la recherche de so-
lutions (2) pour faire face à la crise de la dette. Néanmoins, la
situation que traversent débiteurs et créanciers n'est pas récente.
L'opération de prêt a parfois revêtu un caractère aléatoire et tou-
jours comporté des risques et des clauses de rééchelonnement. Et
si nous demandions à MrDHONTE de nous livrer une explication en
tant qu' exègete, voici sa réponse . "From:" time, immemorial borro-
wers have run into diffictilties~ in repaying debts on time ... The
creditor thus always has the risk of not getting repaid and, in
lieu of default, has often had to agree to a rearrangement of the
original repayment schudele" (3). Indépendamment de cette imper-
fection intrinsèque à l'acte de prêt un facteur socio-historique
vient vicier l'étude d'ordre purement économique. Ainsi de même
(l) Autre rmnifestatia1 TVl déwùée d1 Plan
(2) Mautoire U1ilatérol , ren§gxiatim de la dette•••etc.
(3) Dep.Jis la ruJit des terrp3, les détiteurs cnt ta.lprs é[Tal\\é des diffiaJ1tés à trnrer les délais de
~..ainsi le aéalcier a caru le rifqJe de nm-rerrb:u'se1m1t et au lieu de la faillite,a
~t eu à accatler lfi réarrinlgerrmt des éctOO1ces initiales.
P~ ŒmTE, tre ckxklroi<: debt, lexingta1 1:XXJks, Tcxmto, Cbmdl, 1979, P. 10.

- 235 -
que les prêts internationaux n'obéissent pas à la loi de l'offre
(PI) et de demande (des PVD) comme nous l'avons montré dans notre
analyse théorique(l) de même le rééchelonnement n'es t pas le résul-
tat des forces du marché mais de négociations c'est-à-dire de l'in-
teraction des rapports de force au niveau des REl. Aux conditions
économiques d'attribution de crédits (par exemple taux identiques
pour tous les_prêts accordés par la Banque Mondiale) se surajoutent
des considérations extra-économiques. Un rapide examen des prêts
distillés par les banques priv~aux PVD montre une variation des
taux d'intérêt pour tenir compte du "risque-pays". C'est ainsi que
les pays socialistes jouissent d'un préjugé favorable de la part
du Système Monétaire et Financier occidental, l'hypothèse étant que
le parapluie russo-comecon s'ouvrirait toujours à temps. L'Espagne,
Israël, Danemark pays "surendet tés' ne requièrent pas de ,Conférences
des créanciers. Le fait marquant qui émerge de la structure des PVD
est cette volonté d'intégrer les PVD dans l'espace économique mar-
chand international.
a) Les exemples de pays dont nous nous sommes servi pour
analyser l'E montrent tous le rôle majeur du secteur public: in-
vestissement élevé, dépenses de l'Etat, une demande internationale
des principaux produits (matièrffipremièreè inélastiqu~, une offre
nationale trop inélastique aussi pour permettre une éventuelle re-
conversion de l'kppareil ~roductif (vers la satisfaction des besoins
internes, ou de passer d'un produit à un autre). Ces r~gidités struc-
turelles n'ont pas été un facteur d'arrêt aux prêts. Mais si l'ac-
croissement de la dette et du service de la dette est plus fort que
celui des ressources servant à y faire face,
le pays tend vers une
~ituation financièrement intolérable par rapport aux obligations
découlan t de ses· de t tes. Il est· de notoriété .que la performance.des PVD
. .
.
~
~
considérés dans l'exportation reste faible. La vulnérabilité de
leurs exportations se reflète sur plusieurs tableaux : concentra-
tion des pays exportateurs, concentration des produits exportés,
faible élasticité de la demande, fluctuation avec tendance à la
baisse des prix et quantités, politique protectionniste des pays
développés. En un mot, ces pays sont affectés par les mouvements
erratiques du marché international. Etant donné les dépenses in-
ternes incompressibles, l'emprunt extérieur devient la réponse dé-
~ignée face au mécanisme interne de fluctuation de ressources. Ainsi,
les facteurs d'E identifiés ont comme fondement un consensus au-

-
236 -
tour d'un Modèle de Développement
(un Projet de Société). En
dépit du manque d'homogénéité des régimes socio-politiques,les
flux de capitaux (crédits initiaux ou crédits de réaménagement)
accordent à ce Modèle de Développement une importance spécifique.
Au-delà du Plafi, il faut voir aussi l'expression selon laquelle
les PVD gèrent mal leur dette. Pour qu'unetelle appréciation
soit correcte, il faut tenir compte de la contrainte des termes
de la dette (délais, taux d'intérêt ... ) et des rapports de force.
Cela indique que les problèmes de la dette et notamment du ser-
vice dérivent de la pratique du Système Bancaire. De plus, les
flux des capitaux reflètent plus l'intérêt du SEM que les besoins
des PVD. Les conditions d'une dette optimale si elle existe, ex-
clut li logique du SEM en l'état actuel.
b) A cet effet, nous étayons davantage notre argumentation (1)
grâce à un test de corrélation réalisé à partir des données consi-
gn~s dans le tableau N (2)
Nous reproduisons les principaux résultats des corrélations
TOTAL DES SERVICES/INTERETS
TOATAL DES SERVICES/ AMORTISSEMENTS
MOYENNE
20,36
MOYENNE
28,14
.~
ECART-TYPE
16,08
ECART-TYPE
14,4
COEFFICIENT DE
0,98
COEFFICIENT DE
0,98
CORRELATION
CORRELATION
(1) lJl rrâre rœthx1e q,Lâ ln. 5ectim H, U1e altermti\\€ amlytiqJe, cf. SJ{TCl.
(2) Var rnge 3Ji\\U11te.

Tableau 21: Service de la dette des PVD non OPEP pour la période de 1971-1982 (en milliards
de dollars américains)
~
~ 1971 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982
RUBRIQUES
,
TOTAL DU SER-
I
VICE DE LA
9,5
20,9
25,2
32,2
46,1
57,4
65,2
81,8
98,3
DETTE
INTERET
2,6
7,5
8,5
10,6
14,5
20,5
29,9
39,5
49,7
AMORTISSEMENT
6,9
13,4
16,7
21,6
31,6
35,9
35,3
42,3
48,6
Source: Coopération pour le développemnt, OCDE, Tableau II,D.4, cf. Annexe III.
N
\\.>l
'1

- 238 -
Nous pouvons observer que des versements effectués sont en crois-
sance. La detteé;iuemente
parce que les charges du service s'.accrois-
sent plus vite. En conséquence, les PVD ont dégagé des ressources(l)
d'où le renver~ement de tendance des flux financiers (2). Cette
remarque' atténue les conclus ions plutôt alarmis tes de ces•.'analyses .~~ •.
conventionnelles. La tendance obs~rvée peut être étendue à la majorité
des PVD puisque les membres d~ l'OPEP o~t-ét~ ~énéralement exporta-
teurs nets de ressources vers. les ED.
Lacorrélat'ion entre la charge du service de la dette et ses
différentes. composantes est évidente: les coefficients du s~rvice de
la dette par rapport à l'intérêt et l'amortissement sont sensible-
ment égaux ;~O,98). Pourtant, ces termes sont de nature différentes et son
déterminés selon des logiques distinctes comme nous l'avons exposé.
Compte-tenu de ce niveau actuel de la charge du service et
de
l'évolution de la structure de la dette, les perspectives d'amélio-
ration de la BP (structurellement déficitaire) ou de résolution de
la crise de la dette sont pessismistes. Seules des mesures abaissant
ce service pourraient atténuer le risque de crise économique. Tant
en théorie qu'en pratique, la renégociation de la dette n'est pas
1
. envis.agée.dans cet te optique plus large de· la Poli tiique Economique.
Les emprunts de première génération ou les nouveaux emprunts (de'
seconde génération obtenues dans le cadre de la renégociation des
dettes antérieures) sont assortis de taux d'intérêts élevés et flot-
tants. Les procédures de négociation mettent les co-contractants dans
des situations opposées :
- pour le créancier, une compensation de la détérioration
en valeur réelle du prêt assuré;
- pour le débiteur, le répit est éphémère car les indicateurs
du service augmenteront la charge et la ponction sur l'économie
nationale.
Loin du brouillard protecteur du Plan, il se confirme que
la crise est stabilisée
mais non guérie.
(1) Poor plus de détails s.ff' les transferts, cf les Ame.xes
(2) RJwrt furqJe Mar1iale, 1984.

-
239 -
Quel qu'en. soit le mon tan t, la de t te des PVD es t touj ours
génératrice de coOts onéreux. Il apparait clairement~ue la dette
extérieure des pays africains ou ACP en général n'a pas été le
moyen le plus sOr pour accélérer leur croissance économique [il
n'es t même pas ques tion de DeveloRp'emen t EconomiÏ..qll~. C. JU Vi). Que
le service se concentre sur un nombre restreint de pays n'empêche
pas la dégradation de la situation économique de tous les PVD en-
dettés. La charge de leur dette a augmenté plus vite que la dette
elle-même. Cela correspond à des emprunts que renchérissent des
taux d'intérêt de plus en plus élevés et des délais de plus en
plus courts. On peut certes fustiger cet aspect de l'E, cependant
les reflux financiers constituent des déviations autrement plus
perturbatrices. ~
Le FMI s'est orienté vers un Plan qui favorise la sécrétion
d'un surplus nécessaire au remboursement des créanciers. Mais ce
Plan exige un appui international (crédits) sous forme de capitaux
additionnels. Ce modèle de refinancement comme thérapeutique re-
produit la situation qu'elle était censée endiguer. En réalité, il
s'aglt de libérer "sous condition" le débiteur au moyen d'accomo-
dements strictement à court terme. Les nouveaux prêts ~solutions
lucratives) indui~
par ces accords ne sauraient être que des me-
sures conservatoires. Il se pose à terme le caractère récessif du
Plan. La logique est telle que pour le débiteur le paiement de ~im­
pIes intérêts d'une dette correspond au début du prochain endette-
ment en des termes encore plus rigoureux. Une analyse académique
peut difficilement rendre compte des implications de la pratique du
rééchelonnement(
.' En fait à long terme ne s'agit-il pas de capter -
et de maintenir enchainés les lieux "périphériques" de reproduction
du capital?
Au plan de l'analyse théorique, les paramètres politi-
que et géo-stratégique s'avèrent déterminants.
L'application du Plan risque de transformer les PVD en débi-
teurs chroniques et virtuellement insolvables. Cette situation de-
viendra un instrument au
service du capital privé, s,ans possibilité
,.d,e~financer les, échéances. ni capaci té à c:ç:éer une base autonome
d'ac~~mulation. Les contraintes monétaires et financ~ères se con-
juguent pour anriihilèt' les possibilités de ~ormation d'un fonds
(1) Le Qmier, nog7, op. dt.

-
240 -
d'accumulation interne. Et la crise de la dette signifie que les
conditions dynamiques du rapport crédits/remboursements ne se
réalisent plus sans contrecarrer les arbitrages (ajustements)
quantitatifs (croissance ... ) et qualitatifs (résistances des forces

1
'~pCJales) dea PVD.
Au cours de ce chapitre, nous avons passé en revue les ten-
tatives d'explication conventionnelles de l'E des PVD à partir d'un
spectre de modèles. Tous ont une hypothèse commune, la nécessité
d'un capital argent. Ce déficit en capital pourrait être compensé
par des transactions avec l'extérieur (1). Cette politique laisse
s'installer une situation de besoins de financement et finit par
gérer un processus d'E d'autant plus que la loi des recettes et des
exportations obéit à des prévisions complexes et fragiles. L~s ana-
lyses conventionnelles s'enferment dans une démarche déterministe
que ne permet pas d'îdéntjfjer
les objectifs poursuivis par les
organes du SEM pour voir que passer d'un état de pénurie d'épargne
à celui d'excédent n'est pas aisé compte-tenu de la défaillance du
circuit de financement dans les ESD et de leur faible pouvoir con-
tractuel. Modèles de gestion, ils ne traduisent pas suffisamment la
nature structurelle de l'E. Face à cette lacune, nous avons proposé
une méthode plus simple. Elle nous a permis de nous livrer à un
commentaire sur bon nombre d'idées reçues,de dissiper certaines
illusions (dichotomie entre créances privées et créances publiques
par exemple) et les conditions qui assurent à l'E son caractère
auto-entretenu: une fois déclenché le processus d'E se nourrit de
lui-même. Notre approche a permis de déceler que la répartition
sectorielle des prêts - prêts publics affectés à des projets favo-
risant l'expansion du Commerce Mondial et les prêts privés pour la
...
restructuration interne - obéit à des objectifs nécessaires aux
industries transnationales et au contrôle des rouages politique et
économique des PVD. Nous avons pu mettre en évidence l'insuffisance
des ratios pour l'évaluation de la capacité de remboursement et la
nécessité des créances auto·amortissables. Le danger pour le SEM est
moins la menace d "une débâcle financière que celle de "l' élas tci té"
des revendications populaires. Ce malaise peut-il s'exprimer pleine-
ment q\\~and il ne s'est pas encore cristallisé dans un contre pouvoir
politique ou social ?

-
241 -
CCN:LUSlOO DE LA DEUXIEME PARTIE
1
Notre étude ca'
retrac~ les conditions spécifiques dans
lesquelles s'est réalisé l'E des PVD; spécifiques en ce sens
que c'est la volonté du SEM- Etats et Institutions Internatio-
nales -qui a donné cette orientation structurelle à l'E. Au
rang des éléments de la spécificité, ajoutons la place des
PVD au sein des REl et le renchérissement du prix des impor-
tations,l~privati~ationcroissante des prêts, la baisse des
recettes
d'exportation qui ont été de surcroît des facteurs
entraînants dans l'aggravation de l'E.
Le handicap naît du fait que les emprunts n'ont pu
endiguer les difficultés qu'ils étaient censés financer par
autogénération de ressources(l). Que des emprunts et des inves-
tissements aient permis une croissance économique n'a rien
d'exceptionnel. Au contraire ,il faut souligner que cela n'a
pas créé une relation de cause à effet entre la hausse du PNB
et la capacité de remboursement (dette/exportations). De plus ~
le taux moyen d'E (dette/PIB) n'a pas fléchi durant la période
considérée dans l'ensemble des pays étudiés. Les résultats de
nos calculs de régression nous ont amené à un point qu'il n'y
a pas de liaison fonctionnelle(2) très nette entre aggravation
de la de t tee t l' une 0 u l' au t r e den 0 s var i ab 1e s - tes t s'
. Ce
qui laisse reporter l'intérêt de la dette dans la modification
structurelle évaluée aux niveaux du remboursement rendu irréa-
lisable et du risque de défaillance élevé pour l'ensemble des
crédits ouverts (créances officielles et cré&uces privées).
Quelle que soit son origine) une dette constitue dans la logique
du SEM un indice objectif d'absorption(marginalisation puis
intégration) des économies sous-développées. Cet argument pros-
pectif suppose toutes "conditions confondues" c'est-à-dire les
contradictions normales résolues dans la stabilité du SEM. La
res truc.tura:êion-la priva tisa tion exacerbée de la de t te
-ne
doit pas faire oublier que d'autres facteurs ont joué. Notre
intention n'est pas d'établir des responsabilités
,encore que
cela ne soit pas superflu mais de comprendre des ~écanismes:
les Etats ont mis en place un système monétaire international,
le Système Bancaire a engendré à son tour des structures et
des mécanismes (marché des eurodevises, opérations consortiales,
(1) the dette Œ1to~
(2) C'est-à-dire l.81e relatim de muse à effet exc1Œiw.

-
242 -
cofinancement~ .. ) d'un système monétaire et financier inter-
national privé. La symbiose entre ces systèmes auxquels se
joint le Système Productif est effective. Les crédits obéis-
sent à cette logique de l'unicité contradictoire du SEM. En
effet} ils s'inscrivent plus dans la nécessaire solidarité du
couple créditeur/débiteur que dans le nécessaire placement de
liquidités surabondantes: revenus pétroliers (1974-1975 et
1979-1980), capitaux spéculatifs de certains PVD ou en prove-
nance des opérations de transformation. En conséquence de cette
osmose il est plausible d'avancer que les crédits ont épargné
un ralentissement plus accentué de la production des PI, ce
qui constitue un évenement. de lIE aussi majeur que la menace
-théorique- d'une crise financière
• Cette crise financière
est en fait un écran de fumée qui masque les opportunités offer-
tes aux créanciers, l'échec des Modèles de Développement et les
trois idées-clés de l'Economie de crédit international •.
Cette remarque pose la nécessité d'un appareil de
production (de biens et de services ..• ) pour stimuler une base
industrielle intravertie. Cette base industrielle doit s'appuyer
sur un système bancaire adéquat. Cette perspective s'oppose aux
choix fondamentaux macroéconomiques contenus dans le Plan du
FMI. Dès lors il s'agit d'une autre grille de l'analyse de la
dette. Elle enseigne que lIE est fortement imbriqué dans les
fondements des REl. Tout au long de notre travai~nous avons
précisé explicitement ou allusivement leurs rôles (politique,
économique et idéologique) dans lIE. L'option la plus optimiste
~
de la stratégie proposée et poursuivie par les PVD~
est con-
tredite par la tendance de l'évolution économique des PVD depuis
1979 et ce vers quoi évolue lIE.
Nos résultats fournissent un argument contre l'alibi
des PVD prompts à accuser l'extérieur et essentiellement le
service de la dette. Il existe une disparité dans l'évolution
du service de la dette. Nous avons constaté une profonde hété-
rogénéité entre le taux de la charge de la dette (service de
la dette/dette) et le taux dIE. Ainsi pour les PMA où les
créances publiques son~ de loin la part la plus importante~une
hausse du taux d'E~s'est ·accompagnée d'une baisse du taux de
la charge.

-
243 -
Nous sommes ainsi conduit à un point crucial de l'Ajustement
(qui appelle toujours un déséquilibre): pour quels projets et au
profit de qui ? En effet, au moment où les Institutions Internatio-
nales exhortent les PI à une relance globale, il est recommandé aux
PVD endettés ~n projet plutôt récessionniste.C'est là reconnaître
leur aspect exécutoire au sein du SEM. La réalisation d'un taux
d' inves tissemen t élevé f3e . heurte à la ponction du surplus national pâl;" le
service de la dette (dette initiale) et les charges financières
résultant des nouveaux emprunts issus du rééchelonnement(l). La
modification du contexte économique (niveau et répartition du
surplus mondial, source ultime de tous les revenus et des fonds
d'accumulation) détermine l'état de l'E et les conditions de rem-
boursement. Ce contexte s'instaure en tant qu'ensemble de principes
cohérents contrôlés par des organismes dotés de structures. Faute
d'une démarche qui prenne en compte les rapports qualitatifs, les
normes du droit positif dominant qui sanctionne les relations éco-
nomiques, l'analyse de la de t te (causes· et solutions) res te. incom-
plète. Ainsi, jusqu'à présent, l'analyse conventionne~le a toujours
essayé de résoudre vainement la crise de la dette. Nous dirons
vainement puisque d'autres crises de la dette ont existé et les
solutions comparables à celle d'aujourd'hui (!) n'ont pas enrayé
l'accentuation des perturbations économiques. C'est q~'il s'agit
plus d'un épiphénomène que d'une question de structures dont
l'analyse tran~cenàe la simple représentation quantitative. Son
~traitement ne consiste pas à abreuver les Pays de capitaux qu~lle5
que soient leurs origine& Pour êtraprofitables aux catégories de
débiteursJles crédits se doivent d'être auto-amortissables afin~
de rembourser les dettes et de maintenir l'activité économique
à un niveau moins critique. L'analyse de l'E apparaît pluridisci-
plinaire. Elle ne saurait se contenter d'une approche quantitative.
L'E touche à des postulats fondamentaux tout à fait cohérents à
partir desquels se construit une théorie de l'intégration. Un
des fondements c'est la doctrine et plus exactement une idéologie
(1) Les p-êts de sreade géœmtit:xl ::mt CCI1S1crés . ou Seroce de la fÈtte

- 244 -
.qû'il s'est agi de justifier avec les différentes solutions pro-
posées pour régler la crise de la dette. Nous avons vu que
l'analyse conventionnelle ne partait pas de cette
6onstation.
Dans ces conditions, l'étude de l'E est restée quasiment à un
réseau mystificateur sur lequel nous avons envisagé une réflexion
théorique. Notre démarche générale ne pouvait être que critique
parce que<lécryptant le discours officiel, c'est-à-dire les
matériaux tr~s en usage dans l'analyse conventionnelle de l'E.
En cela nous avons pu donner, sur la base d'un aspect technique
(outil statistique) un autre éclairage à ce phénom~ne de l'E
que celui qui lui est donné habituellement.

- 245 -
CONCLUSION GENERALE
Au terme de ces travaux de recherche, il nous est loisible
d'en faire un bilan(l). Quels ont été notre cheminement et les
résultats d'ensemble auxquels nous sommes parvenu? Le finance-
ment du Développemnt (structurel et à long terme) est-il com-
patible avec la logique de l'Economie Internationale de Crédit?
Cette double interrogation com~ande l'architecture de notre
conclusion finale dont la parti.ti9n~se.!développe.raalutour de
deux pôles directeurs. Une étude d'inventaire nous a permis de
disposer d'un matériau suffisant- constat empirique critique et
espace chronologique -pour élucider les faits marquants de la
génèse de l'endettement des PVD (Première Partie). Elle nous a
offert,l'occasion de dénoncer ~ertaines implications théoriques
et le caractère erroné de la présentation de lIE. A cet effet,
nous avons procédé à l'exposé des facteurs explicites de"l'E' .
(Premier Chapitre) et à sa configuration (Deuxième Chapitre).
Les questions principales de ce problème se sont ainsi révélées:
remboursement, gestion et/~u crise de la dette ... Aussi avons-
nous tenté de systématiser ou du moins d'élargir le champ de nos
inves tiga tions g:tâc€l. à des idées-force clairemen~;agg).ol.!!§rées
(Deuxième Partie). La défiance (justifiée) à l'égard des modèles
de l'analyse conventionnelle nous a inspiré la construction
d'une méthode
d'analyse
alternative. La perspective adoptée
.
n'aborde lIE ni en termes d'extraversion ou de· libre échangisme
in tégral: ni en termes d "al:1 tarcie ou de pro tec tionnisme..,. mais
de capacité de remboursement et à long terme de cohérence de la
~
stratégie économique (Deuxième Chapitre). Auparavant ,il a fallu
préciser les éléments retenus dans la dynamique de lIE (Premier
Chapitre).
Nous avons formulé une hypothèse: la logique du SEM a
provoqué l'apparition d'une dette devenue encombrante pour les
protagonistes. Les Institutions du SEM cherchent, à tâton~
des issues à ce dérapage. Les analyses auxquelles elles ont re-
cours semblent s'être écartées(2) du mode de compréhension réel
de lIE. lJnesurévaluatlon dle l'aspect quaI]ti.tati.f a,. permis
(1) Sat3 fœre de cmcÙ1Sicn q.Ji e1 tant CNB. telle, revâ( tI1 <X!,ffictère. [TO~.
(2) Vola1tairerœlt ou [X1T' excès de zèle ou encœe [X1T' fidélité.

- 246 -
d'occulter la toile de fond historico-idéologique que recouvre
lIE. Si leur diagnostic (lié à des indices quantitatifs tel le
volume des dettes) s'avère assez correct, en revanche elles se
sont fourvoyées dans les phases du pronostic et de la thérapeu-
tique.
Cette problématique justifie le regain d'intérêt interna-
tional qura toujours suscité lIE. Elle nous a valu de restituer
l'analyse au niveau des REl et plus précisément de la logique
du SEM. Nous souhaiterions suggérer que la panoplie d'éléments
de la dette envisagés
ici s'étendent à d'autres thèmes relatifs
aux ESD. En effet,pour notre part,nous avons détecté que le
processus de la dette procédait de facteurs complexes et connexes
liés au SEM. L'analyse que nous avons dévelop~éene doit pas ser-
vir d'alibi pour évacuer la réalité sur les rapports sociaux de
production et le "procès" de travail dans les modèles de dévelop-
pement empruntés par les Etats considérés. Elle ne signifie pas
non plus un tiers-mondisme militant. Ainsi notre méthode d'ap-
proche s'est voulue non sclérosée et dogmatique,mais dynamique
pour aborder l'étude des fondements de lIE en dehors de clichés
établis. En .. fai t) la réalisation de certaines "performances"
(accroissement du PNB, excédent de Balance Commerciale ... ) dans
certains PVD au cours de la période 1970-1979 -période dIE "mas-
sif"- tend à éclipser (en analyse statique) le fardeau: appau-~
vrissement et insolvabilité.
Nesures d'''assa~nisseinene'ou ajus-
tement; rigueur ou austérité
ne constituetitc.q~~un::·garrbt:;pour.'
comprimer temporairement la
gangrène. Face à ce résultat aléa-
toire de ponction de l'effort économique et de perspective sombre
pour les PVD, nous avons posé les conditions d'un E moins permis-
sif. Tels sont les principaux enseignements de notre synthèse
finale que nous allons détailler davantage,ce qui sera pour nous
l'occasion de faire ressortir les points essentiels·de·notre
étude.
En tant qu'agents économiques, les Etats des PVD ont passé
contrat avec les entreprises publiques et privées selon la logi-
que du SEM. Par conséquent ils sont soumis à des principes juri-
diques en vertu desquels "le débiteur défaillant peut bénéficier
d'une remise partielle de sa dette s'il reprend ses activités

'\\
- 247 -
sur la base d'un "Plan de Redressement" consenti par ses créan-
ciers principaux et ceci même dans le cas où antérieurement on
a constaté une mauvaise gestion"(l). Cette base juridique donne
un point de référence quant aux mesures prises lors des négocia-
tions sur lIE. Au cours de celles-ci,le point de vue capitaliste
continue de prévaloir: l'entrepreneur ~ par extension, le créancier
.
.
collectif- ~5t investi d~n
rôle éminemment social. L'exigence,
du moins la possibilité d'un processus de 'négociation est une
démarche qui s'inscrit dans la continuité historique. A chaque
problème qui a trait aux REl, nous observons une éclosion d'orga-
nismes qui se donnent pour objectifs d'oeuvreT, à leur réorganisa-
tion
(adaptation). La pratique interne aux Etats (qui est un
ensemble de rapports) se retrouve au niveau de la dette dans la
mesure où les problèmes économiques échappent au juridique pour
être traités sur le plan politique(2). Ce recouvrement du juri-
dique et du politique est parfaitement clair dans les négociations
sur la dette. Nous retrouvons, par exemple, avec les négociations
sur lIE la procédure appliquée au cas de faillite d'entreprise,
donc relevant du Droit Commercial.
Les Institutions Internationales se sont érigées en
organes promoteurs de règles normatives et de protection des
débiteurs(3). De plus l'inégalité réelle (des Etats) plutôt que
l'égalité formelle gouverne les négociations ou la participation
aux mécanismes de prise de décision. LIinstauration de pratiques
tels que le Sysmin et le Stabex, relève de l"avantage mutuel"(4)
sans oublier l'inaccessibilité(S) surtout en fait mais aussi en
~ droit des PVD aux instances du FMI ou de la BIRD. Ces procédés
revêtent un aspect stratégique, idéologique et pratique pour les
SEM. De ce f ai t les ini tia ti ves in terna tio n,ales sur 108 dette
(l) Re\\te TIers-Marle Tarn XXv, nO 99, op. cit. P. 671.
(2) Le cas t)piqJe est la faillite d'llle grarde finre qui ffi Runce ne relèw [X1S ,.t1e la règlerrmtatiU1
j.Liicilire •
(3) cf. Ffmnœs et lliw1.oWefra1f, \\U1lJrœ XXI, nO 4.
(4) Exprns<:icn C11I.JEifrrle-irdéfinir.ŒdùéEnle-syrrzyœ Cl(p'O.XiTmtif d'interdé[Hdrnœ des intérêts
(5) Liée
au S)Stèrœ dl \\Ute prdéré En fmctim de la q.JOte-[XU't fironcière.

-
248 -
s'intègrent dans une vision globale et obéissent à la logique
du SEM.A,ce titre le déferlement médiatique (l'inquiètude) sur
lIE se justifie pleinement pour produire une alternative cohé-
rente spécifique et anticiper des correctifs. Surtout il sera
possible de désamorcer les tensions entre débiteurs et créanciers
afin de prolonger le jeu. Le cadre institutionnel et la plate-
forme élaborés se situent dans le sillage de cette conception
d'ensemble, de régenter les stratégies économiques à l'échelle
planétaire(l). Ces prémisses théoriques, notamment l'intérêt
mutuel retiennent l'idée d'une croissance transmise aux PVD et
d'étapes du Développement(2). L'expression la plus évidente de
cet esprit est actualisée par la Plan Baker . Celui-ci pose
qu'une stratégie viable en matière de réglement de la dette
reste la relance de la croissance (hausse des niveaux d'importa-
tion et d'investissemen~ soutenue par de nouveaux crédits (privés
et publics) et des mesures d'ajustement nationales. Il passe sous
silence les .avata~s
du SEM (politiques économiques des PI, les
conditions de rééchelonnement ...etc.). Force est de remarquer
qu'elles supposent la réalisation d'objectifs de l'entreprise
non celle d'un Développement Autonome pourtant proclamé par
ailleurs. Dès lors, le Sysmin, le Stabex ou les pétrodollars
(s'investissant dans les économies développées par les mécanis-
mes du recyclage et de l'intermédiation bancaire) constituent
une forme de financement des économies industrielles et du capi-
tal international. C'est pour cette raison que l'A~érique Latine
a servi de terrain test à l'application du nouveau Plan de la
gestion internationale de la dette, le Plan Baker(3). Dans ce
~
contexte général et de juridisme classique particulièrement,
envisager des solutions fondées sur la doctrine des "dettes
odieuses"(4)est un acte irrecevable. Un rapport de force diffé-
rent pourrait, en revanche, poser légitimement cette perspective
(l) Q.e1qJes cas i11Œtratifs : En 1969, le Ra[.yxrt PFAl&X'J En fawur de f7ux œ CQ(itau.x \\e1'S lesPVD;
En 1972 l"'off€rniw"
œ la BIRD cmtre la ~é; En 1974, le l'DFJ; En 1985, le Plan BAKER.
(2) cf. les 'IHè3?,s CXl1\\mtiOTle~ SJprn •
(3) Tamin. d'e:xpérirrartaticn l~ I1Itine et trois ''Mcx1èles'' afriooins.
(4) Exp'e$icn camcrée En SCiences JrridiqJes.

-
249 -
de résolution de la charge de la dette. En effet à quoi auront
servi les emprunts extérieurs si.des pays, à l'instar des "pays
à faible
revenu d'Afrique) ne retrouveraient pas en 1995 les
revenus par habitant, qu'ils avaient obtenus en 1970 ... Un
constat et une série de projections rendent plausibles ces som-
bres prévisions"(l). Pratiquement, le débat peut être conduit.
Contentons-nous de poser le sujet. Mais rétrospectivement, encore
plus avec-les tendances actuelles de lIE, et ceci quel que soit
le scénario de l'évolution de l'Economie Mondiale retenue(2),
l'Economie des PVD tend à perpétuer une situation de déséquili-
bre cristallisant une évolution économique structurellement
endettée. L'explication conventionnelle relative à lIE (diag_.
n~tic et thérapeutique) semble avoir été rendue caduque par les
effets de la dette. L'ampleur d'une nouvelle orientation analy-
tique peut-elle se situer dans le sillage de la rhétorique des
Institutions Internationales spécialisées du SEM? De la réponse
à cette interrogation dépend le corps d'arguments à avancer pour
nourrir l'analyse des tendances passée~, présentes et futures de
la dette (alourdissement de la charge, insolvabilité, renégocia-
tions ... ). Cela n'est possible qu'une fois fixé~sans les carica-
turer, les facteurs de lIE que nous nous sommes efforcé de filtrer
du processus d'accumulation universelle. Cette démarche rejoint
pour l'essentiel les préoccupations de la Première Par~ie.
L'échantillon des PVD endettés étudiés et la propagation
des effets de la dette ont permis une meilleure prise de cons-
cience de la nature du discours tenu à l'égard de lIE. Le dis-
cours conventionnel a fait l'amalgame de deux réalités en appa-
rence contradictoires (d'un côté la baisse tendancielle des res-
sources financières des PVD, la hausse des profits et d'un autre
côté la réalisation compromise de projets à laquelle font face
des entreprises en expa nsion )qui ont j oué ..au détrimen f des ESD.
Mais il .s'est confirmé aussi qu'on ne doit pas prêter une
oreille à l'idée bien consolante que la crise des ESD est impu-
"table aux politiques d'exploitation et de pillage 'des PI. Il faut tenir compte
des résultats de lIE sans dissimuler le caractère inégal des co-contràctants~,
(l) Prolièrœs Fi::xrlar'iQ..t nO 1845, p. 11
(2) Ooi.mnœ forte, fail:ie GU rulle

-
250 -
Il Y a bien sûr des différences d'échelle. Il existe des sim~li­
tudes plus profondes aussi. Dans l'évaluation du bilan de lIE,
une revue de ces deux points entre en complément d'analyse in-
dispensable. Il n'est pas question de nier les ennuis économico-
financiers liés à la dette et que traverse tout créancier dans
la logi~u~-'du mode de production capitaliste ('de l'Economie dIE
International aujourd'hui) '.Au-delà, il faut s'interroger sur les
agents susceptibles de tirer parti de la dette(l). Nous nous
sommes penché sur la.positiondes pays membres de la zone CFA en
dévoilant les ·a~.(Digui,tés de leur E(2). Nous avons évité le sim-
plisme qui consisterait à incriminer les entreprises étrangères
et à faire d'elles les seules bénéficiaires de 1 'E(3). Notre'~,
démarche ne tombe pas dans
cet excès et cette erreur analyti-
que. Nous n'avons pas non plus perdu de vue la dynamique des REl
qui est au centre de l'interprétation ~e lIE. La formulation
de solutions passe par une référence au ,recentrage de la produc-
tion internationale et à la logiquedu SEr-1 • La concentration des
crédits découle non d'une demande concentrée des PVDJmais d'un
rationnement par l'offre. C'est rationnel pour le système ban-
.caire peu soucieux de s'engager dans les pays à solvabilité(4)
plus douteuse a priori. De fait la conception de solvabilité
appelle la segmentation des PVD dans l'attribution des crédits.
Mais il s'agit aussi selon l'analyse que nous avons proposé~de
la modalité de répartition des activités économiques en système
capitaliste entre secteurs privé et public. En un mot, le SEM
oriente l'allocation des crédits accordés aux,PVD. Cette con-
trainte financière se double d'une contrainte de débouché sur
les marchés extérieurs. Donc la baisse de la consommation inté-
rieure induite par l'application du "Plan d'Ajustement" pour
dégager un supplément d'exportations ne développe pas ses effets.
(1) Dès lors, 1UlS Wrms que l'O[1XXiu1ité d'ule awliœtim de la doctrine des ''Dettes aiiaœs"
fB.l1: être [iŒ sél"ietœrœTt fflVOO~. U1 rmnifeste sigl3 rxrrdes intellectuels africains (FJ-ZEROO,S. AMIN...)
'\\ient d'alxn:1er d:m le ~ ~ au rrurmt ch notre 1l'èse est ro.:> p-es:;e
(2) cf. 0r1[itre II, Prerrière Partie
(3) La fXJ1CÛa1 et l'é\\nsim des 00fitaux Vlt orgrisées rxrr des stTuctl.ros rnticn1les.
(4) Le critère d'éw.lu:Itim
de la rohulilité est fmetim des ''lHfcmnnœs écauniq.Jes'~

- 251 -
Le rétablissement des finances extérieures ne peut se
réaliser.• ·A court terme) même un effet
défavorable sur la
capacité de l'Economie à rembourser ses dettes se manifeste.
En corollaire,c'est l'ensemble des variables économiques et
la dynamique de l'Economie considérée qui sont affectées. Dès
lors, lIE décrit l'état économique d'un pays à un instantfixé
et appelle à étudier son évolution ,pour cette raison ,la dyna-
mique de l'économie. Le fonctionnement de ce mécanisme, ses
effets en amont et en aval, sur l'équilibre macroéconomique
s'étaient révélés avec l'examen des contraintes liées à la B. P.
Il ne paraît pas convenable d'aligner des statistiques
et d'étudier l'impact d'une rupture des flux de biens et servi-
ces vers les PVD sans mentionner les finalités du processus de
multinationalisation des entreprises.Réhabiliœr le rôle de ces
entreprises producwices, bancaires et financières devient in-
dispensable,d'où leur examen dans notre travail. Il est indé-
niable qu'en cette période d'Economie Internationale de Crédit
"désajusté"-donc en crise- et où les débiteurs accusent les
effets déstabilisateurs, la meilleure riposte de l'Economie
Internationale -celle-là, même dont les structures divergeantes
organisent' le processus- est de se montrer tout aussi affectœ.
Faute d'indices plus précis sur la rentabilité des opérations,
nous avons opté pour les procédés qui nous paraissent consti-
tuer des arguments suffisamment crédibles: augmèntation des
taux de profits bancaires, renégociation des dettes. Mais en
brandissant la menace d'une crise financière et monétaire in-
ternationale -un parfum de drame- les Instances Internationales
créent les conditions de restructuration du capital. Cette
ambiance de crise a permis de recommander aux PVD l'exécution
de mesures internes favorisant ces conditions. Le recours aux
banques ne fournit pas un argument solide pour refuser d'insé-
rer les phénomènes qui complè ten t l' E, en l'occurrence
le ·sys-
tème de restructuration internationale du capital. Autrement
dit, nous ne pouvons traiter de l'Economie d'Endettement Inter-
national
en nous servant uniquement de la "sphère de circu-
la tion" du capi tale Celle-ci nous es t apparue indissociable

- 252 -
de la "sphère de la production" pour plusieurs raisons.
Les types dIE des pays abordés confirment qu'il s'agit de
financement du Développement. Par rapport aux ~ays ~éveloppés,
le Système Productif est impliqué dans la concurrence internatio-i
nale en collaboration avec le système de crédit. Il s'ensuit une ii
conception nouvelle et plus complète de la politique de promotioni
des exportations d'où l'irruption de l'intérêt porté à lIE tire
une de sess~ur~as.véritables. Les éléments factuels ne contre-
disent pas le caractère inquiètant de l'Economie de Crédit Inter-
national mais une autre réalité demeure: des profits au bilan
des banques(l). Cette réalité induit une intérrogation spécifi-
que portant sur la finalité des réponses apportées à lIE. Ces
réponses s'interprètent comme une tentative de restaurer les
conditions d'investissements(nouveaux ou anciens) rentables.
Elles constituent les modalités conjoncturelles et/ou structu-
relles(2) visant à débloquer l'impossibilité (momentanée) de
l'accumulation. Précisément il y a une crise financière,oui,
non du système bancaireJmais des PVD et plus accentuée des modè-
les concrets de Développement.Les mesures édictées aux PVD ne
montrent aucune ambiguité quant à leur dessein d'amortir la
secousse de l'accumulation. Dans le schéma global d'extraversion
économiquefAles PVD ont engagé un vaste effort d'industrialisa-
tion en pesant dans le sens d'une valorisation du capital inter-
national(3). La base de la structure productive s'appuie sur un
embryon de tissu industriel de l'extraversion. Nous disons em-
bryon car ce n'est pas un stock de moyens de production qui est
..
....
prêté mais un financement,c' cst-à:",dire'des:~ditspourle commerce.
Or ceux-ci
ne sont pas transformables en capacité productive
par des plans d'investissements nationaux. Ce phénomène explique
la crise de la dette; la concentration révélée des crédits inter-
nationaux corrobore cette idée et constitue un des principaux
motifs justificatifs du titre de la Deuxième Partie, plus par-
ticulièrement celui du Premier Chapitre . .
(1) cf talieau 25.
(2) ~[J1ÏS des CIJ'Tlées la BiRD déli\\Te des 'prêts d'ajJsterrmt stIUct1ffel" objectif 3milaire à celui dl
Progtrnm~ de SIr1l:iliintia1 dl FMI.
(3) Les expériences
~tes et -~ le cœfirrœnt.

-
253 -
Nous nous apercevons que l'enjeu de l'explication
de la dette n'est pas qu'~conomique, elle est aussi id~ologi~
que. Grâce àla modalité de recours au financement ext~rieur et
à l'orientation économique de ces pays, l'expansion du capital
trouve des opportunit~s puisque les objectifs sont conformes à
ceux de la rentabilit~ de l'entreprise. Cette pr~sentation d~voi­
le forteme~t le rôle des centres de d~cision, autrement dit celui
des Etats dans le processus d'int~gration internationale. De sur-
croî t, il serait
caricatural de traiter: isol~mént les points.. c:ruc~é:!ux de l' E
qui touchent à l'ensemble des REl: ~quilibre de la Balance Commer-
ciale, ~emboursement...
Ce n'est pas ici le lieu de nous lancer dans une explica-
tion
exhau.stive des problèmes complexes et des mul tiples ramifi-
cations impliqu~es par les Etats des PVD et leurs choix ~conomi­
ques (cr~ation de zones franches, programme d'''assainissement''
~conomique ... ) dont l'identification des finalit~s suffit à ex-
plici ter les valeurs du modèle socio-~conomique(l)~ N~anmoins)il est
est opportun de rappeler des r~sultats-clefs. L'Etat entrepreneur,
relaisdu capital transnational, en tout cas contraint d'assurer
une gestion priv~e qui n'a d'autre signification que la restaura-
tion des conditions de valorisation du capital)est appel~, en
cette p~riode de crise de la dette à cette tâche d'''assainisse-
ment". Ces cQnsid~rations renvoient à des pratiques. que nous avons
signal~es par rapport à la capacit~ de r~sistance tout au moins
à l'autodynamisme du capital face à lIE. A cet effet notre ~chan­
tillon à r~v~l~ trois types de pays (2):
,~
- les pays de l'OPEP, soucieux d'am~liorer leur int~gration
verticale dans le secteur de l'~nergie p~trolière
7i) Vdr mtre amly;e des fC11Ctia1s de l'E!at de la Prerrière Partie.
(2) La rOOJctim 6 trois catégrieslPalxrr1a1 de la catég7ie de [XI)B à rmmu irJten1Wiaire)ne dnr~
ms fcrcJarra1taIeTœ le décœ \\U le [XOtDt)pe du C)Cle de la dette YCXJ7lTÎS les rnesres auxquelles
S7lt assu~ les PVD •

- 254 -
- les NPI , avec un embryon de struc tures périphérisées,
c'est-à-dire relativement conçues par rapport au modèle d'accu-
mulation des Economies Développées;
- les PMA "désaffectés".
L'observation de l'échantillon présente une concentration
et une stratification voisines de celles révélées par l'inves-
tissement international orienté vers les PVD(l). L'Economie
Internationale de Crédit conduit à une stratégie de rentabilité
maximale des investissements productifs et prêts privés. Il n'y
a pas de substitution mais complémentarité et concomitance entre
systèmes productif
et bancairej ou financier . Et l'Ajustement
International induit par l'E n'entretient qu'un, lointain rap-
port avec l'argument de l'Aide. Son fondement ne peut être re-
cherché dans une quelconque philantropie. Il ne signifie ni
l'Aide au Développement ni solution à l'E,car si tel était le
cas,l'E ne se seraitpas reposé avec tant d'inquiètude, de même
les PMA seraient envahis de crédits. Or il n'en est doublement
rien: l'inquiètude est persistante et il n'y a point de crédits
à profusion en direction des PMA relativement moins endettés que
les NPI ou les PVD à "revenu intermédiaire". Les PMA doivent
s'en remettre aux crédits et aides dites publiques, bilatéraux
et/ou multilatéraux. Mais cela ne change en rien les entraves
et l'accélération de la spirale de la baisse des revenus consti-
.
tuées par la charge. Au contraire/la situation des autres caté-
gories de pays endettés tend à prouver que plus le pays est rich~
plus la part .de·s créances _privées dans la structure de la dette est
élevée.c. De ce fait et en raison du développement des marchés
financiers, certains PVD ont pu briser la contrainte de la ra-
reté des devises. Ainsi ces pays considérés comme solvables sur
les marchés libres des capitaux ont pu y contracter des dettes
pour les motifs classiques de recours du financement extérieur
et pour trouver des revenus de substitution aux concours offi-
ciels en régression. En outre, nous avons remarqué que les PVD
disposant d'une main d'oeuvre qualifiée(2)sont devenus des cen-
tres (des ateliers) de production industrielle élaborée. A ce
(1) cf mITe ~ op. cit.
(2) Cest-à-dire di.s{xmnt dm nÎu:nu de cp.nlificaticn élew, intégré dJns Ln mxlèle de <XJ1.'UI1111tia1
(Ln nnrd1é) et l.l1e lxJsg JX)te1tieUe dm aj.m:ema1.t

- 255 -
sujet, le niveau de leur dette suscite moins d'inquiètude. De ce
point devu~il est concevable de penser' que' l'appréciation d'un
état critique de la dette dépend de capacités productives. Cet
argument peut être étayé par le fait que les pays industrialisés,
Danemark, France ... , fortement endettés n'inspirent aucune crain-
te JMieux, ils trouvent des crédits supplément~~res à des taux ,encore plus
favorables .que ceux auxquels ils avaient contracté des dettes. Ils
: - utilisent ces nouveaux emprunts au rembourseme.n·t des prêts an'téc~dents (un
rem1:loursement fic.tif). Plus généralement l' appréc.iation se fonde SUl=' :.les:·st~uc­
tures socio-économiques. A cette explication se surajoute la prise
en compte de la capacité d'insertion au SEM par l'assimilation
d'un certain nombre de valeurs et plus fondamentalement l'expres-
sion institutionnelle (économico-juridique) à s'intégrer dans
les pratiques du Commerce International et la position des pro-
duits fournisàce marché. Une analyse plus détaillée tendrait à
évoquer des critères supplémentaires: stabilité du régime notam-
ment. Tout cela se ramène en fait à la gestion étatique de la
force de travail.
La"confiance" est exigeante en compensation et les différents
aspects qu'ont revêtus les Politiques Economiques rejoignent un
modèle d'essence unique: l'industrialisation basée sur les diffé-
rentes formes de recours à l'extérieur, avec Comme forme..9gffi.i -
nante le volet financier. La nomenclature (transfe~t, investis-
sements, aide ... ) ne doit pas faire diversion quant à sa concen-
tration et les secteurs d'activité investis: la proportion des
ressources versées varie en fonction de la classification inter-
nationale des PVD. Ainsi l'évolution de la. dette des pays consi-
dérés-caractérisée par la chute (en volume)-accuse une restruc-
turation croissante selon la source et la destination des prêts.
La disparité des positions des pays dans la part de dette, impres-
sionnante pour les PNI, relativement faible pour les pays afri~
cains, n'empêche pas l'unité des PVD dans l'effet de dérapage.
Nous avons pu trouver une logique assez homogène de l'E. Tous ces
résultats empiriques sont conformes à la logique incarnée par la
dette (évolution de la structure idéologique du modèle économique
hégémonique ... ). La Pensée Economique dominante s'est de son côté
préoccupée de dégage~ une explication cohérente de l'E qui soit

-
256 -
compatible et consistante avec le modèle socio-économique mis
en avant(l).
A cet égard,la solution consistant à différer le rembour~
sement même des seules créances publiques(2) peut-elle être
viable à long terme? La réponse à cette interrogation passe
par la détermination des causes possibles de lIE. Pour notre
part, nous avons pu dégager un~ multitude.u.ge '~acte~rs,.possibles,soli-:.
daires entre eux tant dans le déclenchement (facteurs prédispo-
santsdus apx.politiqueséconomiques) que dans l'accélération du
processus.de; la clet te( condi tions de prê ts privés et publics).,. Donc):;
si l'on veut parvenir à une juste perception de la réàlité~uBe
combinaison de tous ces facteurs s'impose.
Notre échantillon de PVD fait partie'~'un Système Mondial;
ils [les PVD S.C.] ont une histoire, celle de leur intégration
1
à ce système qui a forgé leur structure particulière qui n'a
rien à voir avec celle des époques antérieures à leur intégration
au monde moderne"(3). L'analyse de lIE de ces pays doit se placer
dans un contexte historique de la Croissance et du Développement.
Nous convenons qu'il est nécessaire de préconiser le recours à
l'extérieur, mais à condition de financer sur la base de mécanis-
mes d'amplification et de multiplication, un cadre harmonieux des
projets nationaux. Or compte-tenu des Systèmes Economiques,les
PVD ne peuvent se financer que par appel à des emprunts exté-
rieurs pervers. Et les PVD souffrent plus de la mauvaise gestion
que du niveau de la dette. Est-il possible d'éviter les effets
de blocage et de ponction de pouvoir d'achat(des"effets que
nous avons décelés et qui sont passés sous silence par l'analyse
dominance) que ce mode de financement est susceptible de sécréter?
En termes de flux financiers, l'apport extérieur ne constitue pas
une panacée pour
l'accession à un Développemnt équilibré et
auto-entretenu~ Bon nombre de pays ont vécu cette expérience
(un dopage économique). En outre notre étude montre que la forme
d'éclairage conceptuel conventionnel de l'E,c'est-à-dire la'
démarche privilégiant exclusivement son expression quantitative~
souffrait d'insuffisances. La subjectivité inhérente à cette
(l) cf Deuxièrœ Partie
(2) Au S'mS large, c'est-à-dire les crémees officieUes al les crêts œnéficinnt d'u1e g:uuntie officielle
al mcœe les crédits à l'~ acrodés [XU' des F1ats.
(3) s. AMIN, l'aca.mJ1atim rrrrdiale, éditials Ant.1ro[ni, IFAN, lliJ<nr, 1970, P. 17

- 257 -
méthode\\ent~ainedes ambiguités .. En .~onséquence nous sommes
enclin à proposer une réponse négative à notre interrogation.
Mieux, la vigoureuse privatisation de la dette induit une
charge financière en hausse. Nos calculs de régression aioutent.quE
Iles' créances offieielles ne sont pas en reste'. et entretiennent une forte
corrélation avec la charge financière de la dette(l). Cela
semble nQrmal pour les économies extraverties où la part des
transactions et le rapport entre dette et exportàtion prennent
des valeurs élevées. Il est patent que/plus le service de la
dette estélevé,moins la dette peut être amortie en terme rela-
tif, et donc le taux d'amortissement à tendance à décroître. Les
PVD s'endettent pour rembourser la charge. L'aspect de la crise
gravite autour de ce mécanisme et pour résoudre cette "quadra-
ture du cercle", le dipositif imaginé -rééchelonnement, conso-
lidation de la dette(2)- présenté comme geste de bonne volonté
revêt une autre signification. Avant d'examiner ce poinsrappe-
Ions l'essentiel des objectifs de ce dispositif qui s'est traduit
globalement dans les mesures d'ajustement pour ramener le déficit
à un niveau "soutenable" proposées aux PVD. Il s'agit de modifier
les structures de production,de réorienter et réviser en baisse
les investissements publics, de procéder à des politiques de
prix(3) tout en assurant un flux de transferts déterminés en
monnaies 'tnternationales:'
,..
Nous doutons de l'adéquation et de l'adaptabilité de telles
mesures aux exigences de Développement. Concrètement, nous cons-
tatons que l'arbitrage est effectué au profit de l'extraversion
(1) Pwr des cas r:xécis, cf. M:ud1és Iroricaux, nO 2061 ql. dt.
(2) TrG~t3fomntia1 œ ln dette exigilie à caut terrœ en l.I1e dette à lmg terrœ. Il s'agit d'ln rep:rt
cP- ln Ji!ria:1e de règlmmt
(3) Relmœr à œs SJlMflticns, accroître les [Xix de ln cxrwrrrrrtim, uœrer les inl;xJrt!1.ticns, ta~r
les tarifs davniers.

-
258 -
Ces objectifs se situent au coeur de choix économiques
fondamentaux. Ce dispositif n'est qu'un acte de gestion avisé
des créanciers. Il n'est à terme ni un avantage pour le débi-
teur,ni une crise pour le créancier(i). Il s'inscrit dans la lo-
gique juridique internationaleet de l'Economie capitaliste(2).
En réalité, il correspond à une restructuration favorable à la
rentabilité future de.-cescréancesd'autant plus que ce program-
me s' accompËigne d'une bonifica tion. Lier l' E ou le "risque-pays"
à des critères quantitatifs conduit en guise de conséquence
ultime à envisager liE sous un angle épiphénoménal et le justi-
fier tel qu'il se déroule pour enfin suggérer des solutions
hypothétiques. De cette manière, les perspectives d'application
concrète d'un remboursement effectif écartées, celles d'un mora-
toire, d'un gel ou d'une remise totale le deviennent également.
Les facteurs d'appréciation de liE et donc des solutions valides
associent des leviers microéconomiques(projets d'investissement)
articulés autour d'un modèle économique défini implicite auxproje~.
La p~éppndérance des c~éances p~ivécs dans-la dette des PVD.
coincide avec l'opportunité de réaliser un avantage économique
ou financier. Ce trait de l'activité privée a pu être verifié
en fonction des pays de l'échantillon. Les catégories (NPI,OPE~
PMA, pays de "la Zone Fi'anQ apparaissent sensiblement contras.-tées. mais
une certaine uniformi té dont la - logiquè du SEM pré-s uppos.e· l'.exis-
tence.Jrest..e de rè.gle.
"
1
-.,
Pour accentuer cette réalité il a fallu recourir à une
méthode qui a tourné· le dos aux déductions qu'on pourrait mener
sur la base de modèles conventionnels de comportement micro/macro-
économique. Si ces modèles ont pu autoriser l'utilisation de
mesures ponctuelles pour gérer la dette par exemple, elles n'ont
pas suffisamment perçu l'arrière- plan (en pointillé) la question
réaliste à poser dans le calcul économique, à savoir : les REI
reflètent-elles dans leur logique l'intérêt des PVD ? Ceci nous
amène à une sugges tion sur deux points es sen tielsde_ l' E: 'ort:
.•
pourrait lier les remboursements aux recettes d'exportation,
1
t·.i.....:.
. . l i "
(l) SallE fHS[X3Cti:W à terme rtqp'Oci'é (7/10 am).
(2) Fil termes de farmticf1 de l'<ipililre écauriqJe intermticn17 .

-2'7)-
d'une part, repenser la stratégie de la soumission de la dynami-
que économique interne aux lois internationales de fonctionnement
et de mise en valeur du capi tald' autre,', part(l)~ Cette SJggestioo denËrde
d'avoir une optique critique, c'est-à-dire de prendre le recul
nécessaire par rapport aux institutions;alQCEtats et ,à ce.qu'il est.
convenu d'intituler le Nouvel Ordre Economique International ou
la Division Internationale du Travail. Une telle problématisa-
tion
de la soumission économique renvoie à un élargissement de
la notion de lIE par l'intégration de la Planification (Program-
mation économique) et de la production de la Recherche, une
question dont un traitement conséquent dépasse quelque peu l'objet
de notre travail. Nous nous contenterons de dire que dans notre
problématique générale, cette question est présente. Elle est
,
parfaitement perceptible à travers la terminologie et l'extensiond~
n?s références. Cette présence a permis d'offrir une portée
concrète moins étriquée de notre analyse. Selon cette analyse
proposée nous avons pu observer que-ILévolutiori"descomposantes
complémentaires du capital (bancaire, industrielle et de service)
sont synchrones de lIE des PVD
et de l'Economie Internationale
de Crédit. L'E obéit à une logique d'Economie excentrée fondée
sur des programmes qui' induisent la croissance- très particu-
lière et pas touj ours réussie(~~·'.activités ex traverties (3). Il
est co-substanciel du SEM déterminant l'Economie d'extraversion.
A travers l'analyse des facteurs observés et des tendances de
lIE
repérées, une de ces manisfestations matérielles de cette
logique est le rôle des Institutions Internationales dans la
fonction de régulation financière. Ainsi il se confirme l'unité
du système(4). En effet la sphère bancaire et la sphère produc-
tive (qui tend à se constituer un réseau financier propre) du
capital international, n'ont qu'une autonomie toute relative à
l'égard des réseaux constitutifs du SEMeS). Affirmer que la
gestion internationale de lIE s'effectue à l'avantage des créan-
ciers n'est pas un postulat mais un constat. Il n'est plus pos-
sible de dissimuler cet aspect de lIE. Dès lors comment ne pas
......
• '
-
,
~
.... 1 ~ ""t •
(1) SaIs ln datble irrp1lsim des fractiens du caPtal et des TTlX1èles cmcœts de DMlowenmt.
(2) Qxrpte-t1nl des 1nrr:1iCX1[J3 cxnaDra'lüels
(3) La prurotial
des e:xrxxt-aÜCJ1S et les zmes j'rund-es.
(4) A t:lt1wrs l'œrociatial &lbtile des ~œurs lx1ncaire, prxiK:tif et de semee.
(5) Les crédits
~t de pus -en-pus OSD"ÔS de ln cautial dl FMI et de LA BIRD.

- 260 -
jeter la suspiscion, voire le discrédit sur cette politique
d'E extérieur qui se veut développementaliste ? Comment ne
pas s'interroger sur la signification des mesures d'ajustement
recommandées aux débiteurs ? A cet égard le scénario prospectif
de l'E reste ouvert. Notamment, il est possible de voir substi-
tuer aux solutions présentes, d'autres procédés car une projec-
tion mécanique de la vision quantitative de la dette -un trans-
fert de l'idéologie dominante- s'avère inopérante. Sur la base
des REl, l'objectif de rétablissement des grands équilibres
grâce à l'exporta tion (la capaci té de ... rembourser) peu t-il réussi]
quand on né contrôle ni l'offre ni la demande(l) ? Laissons de
côté cette question pour situer le débat sur l'analyse des
conditions
d'un remboursement effectif et pour rappeler que la
lï1ette es tune obligation vis~à-vis du SEM. Les remèdes visen t surtout
à "piloter" la dette, à en minimiser les dérapages.
Il n'est aucunement besoin de proclamer par un acte solen-
nel(2) la portée juridique et la force obligatoire qui grèvent
la dette(3): des voies-des pressions-moins formalistes existent
et se retrouvent au niveau des sauvetages internationaux dont
les pa~s endettés sont~devenus_ tribut~ites._ Ces opér~tichê
s'affirment en tant que:contraintes structurelles'à-'lbng terme.
Il apparaît illogique que les PVD puissent entreprendre une
Politique Economique sans en avoir référé aux Inqtances diri-
geantes des REl et principalement le coordonateur et "guide
infaillible':- le FMI. La problématique de l'Etat, de ses. options
économico-politiques, est ainsi reposée dans la dynamique des
conditions d'accumulation. Nous en venons de ce fait à nous
persuader que placer l'E- la crise de la dette- sur les plans
de sa fatalité et de son poids financier revient à escamoter
l'analyse (causes et remèdes). Cette ana~yse s'inscrit dans une
vision du monde qui fait naître des éléments de comparaisons
entre le projet global de société et la perception par les
Institutions Internationales de l'E. Ce qui est décrit comme
une réalité économique- en fait un amalgame d'impressions -
est subordonné
aux exigences du capital privé. La compétenc~
voire la crédibilité internationale de l'Etat, est liée à sa
capacité à agir dans ce sens.
(1) cf. le Ourier, nO 97 Gp. dt.
(2) Par le tiais d'accads et traités fœrels.
(3) cf. la rxrtée réelle dwe siJrPe rérolutim Tm otiig:rtoire cb1s M. FIf.Ry, froit .Tntermtilral du
Dé\\.e~
THFMJS, Paris 1972, W 73-75.

- 261 -
Le NOEI a donné une puissan te 'impu 1s'i on à la propagation
des concepts d'interdépendance et d'inté~ts mutuels et la Décla-
ration de l'ONU sur le NOfl en 1974 stipulait que "les pays déve-
loppés devaient inciter les investisseurs -à financer des projet
de production industrielle dans les PVD notamment axés sur l'ex-
portation"(1). Le souci premier est d'éviter de mettre en péril
une situation de privilèges et d'occasions d'enrichissements
immédiats: maintien d'intérêts allogènes, commissions, pots-de-
vin, passe-droit et autres faveurs(2). L'E offre aux Etats une
sou'rce de diversification d'allégeance dans le contexte de cette
interdépendance et de recherche de l'équilibre économique inter-
national. Les PVD et autres fractions du SEM trouvent
capital
que ceux-là soient attelés, à la logique du SEM de manière irré-
versible. Les moyens déployés pour la circonstance dépassent le
cadre des Etats pris individuellement(3). Auss~ l'E s'accompagne
t-il d'une sujétion de l'Etat-client et de l'altération du fonc-
tionnement socio-économique en facilitant principalement la
ponction effectuée par les intérêts qui grèvent l'Economie Natio-
nale. Ce transfert est progressif et son fardeau réparti dans le
temps. Donc,nous Aevonsenvisager que les flux vont affecter dura-
blement les variables macroéconomiques, ce qui rétroagit sur les
systèmes socio-économiques des PVD. L'incapacité des PVD à
planifier -réguler,emploie -t-on de plus en plus de nos jours-
plonge ses racines dans la vulnérabilité autour de laquelle
se cristallise une incapacité supplémentaire à honorer les
engagements contractuels. L'E devient un terme générique articulé
sur l'unité absolue des éléments constitutifs du SEM. Dès lors
~
il paraît peu correct d'envisager un cadre d'analyse de l'E
-malaise de l'Economie de Crédit lnternationa~~n dehors de l~
(trarii
... _
l . tion. des
RElo'.\\ l,'
'
Notre argumentation s'est appuyée sur deux motifs d'impor-
tance complémentaire: un motif d'ordre national et un motif
d'ordre international. Sur le plan internationa~la solidarité
de classe (dominante) imprime à l'approche conventionnelle de
l'E (diagnostic et thérapeutique) la nature de sa mission 1. La
solution -la gestion
. commUile' ~e :,1Ç1:dètt~"s-"est:.~~d:r.:iantée
vers une certaine acceptation de la co-responsabilité que nous
avons res ti tué,e dans la logique des REl, à savoir: la solidarité
(1) œclarntia1 au, (XJint m-b, rmi 1974
(2) Au profit
d'ln <XJT{i.exe PJlitico,·'affairiste
(3) A l'iTm~ des [XI)B flUflC()[imes fXl1' e;xerrpe.

- 262 -
-mais non la gestion paritaire des inconvénients- visant une
croissance et une libéralisation du Commerce International
définies conjointement. Sur le plan national, la question des
revenus (répartition et affectation) n'est pas poséecomme un
acte ultime, alternative à la crise de la dette. L'idée de l'ef-
facement des Etats dans les décisions économiques majeures ou
celle du détournement des objectifs ne sont pas non plus évo-
quées • Les PVD se contentent -position confortable' pour ces
Etats-d'être les rouages et les appendices des Economies Déve~
loppées, d'où une explication possible du choix des modèles
d'Economie extravertie qui s'insère dan~ les impératifs de la
régulation internationale: le Plan du FMI fait partie des nom-
breuses modalités de régulation internationale.(l). Ainsi s'ex-
plique la recherche à chaque "crise" d'un dispositif institu-
tionnel de renégociation. Le Plan anti-crise du FMI épouse
parfaitement les contours de cette logique qui conduit à la
formation d'un espace économique élargi. Cette idée nous fournit
l'opportunité de faire la synthèse des éléments d'insuffisance
que la critique interne du ,Plan nous a livrés(2). Une des tech-
niques du Plan est le processus d'ajustement de la Balance des
Paiements
qui recèle un vice particulièrement pervers pour l' accu-
mulation interne:le transfert des ressources reçues transformées 1
1
en moyens de paiements (pouvoir d'achat). Deux effets immédiats e~
découlent (toutes choses étant par ailleurs égaleq) au niveau
de l'arbitrage:
- une relation quasi-mécanique entre la fuite et la con-
traction de la demande sociale intérieure
- une contraction~durevenu national disponible d'un mon-
tant équivalent à celui transféré.
Le,corol~ai~e que nous tironsde~cet~e~érgu~entétibB
(réduction de la. conso~mation nationale) est le risque d'une
situation de dépression économique puisque les entreprises
ne pourront compenser la baisse de débouchés nationaux par des
marchés supplémentaires à l'extérieur~
(1) Le Ra[:{xrt pFAREf:X'.l (li la œéatim d'ln Fans Mcrrlinl de Déwlq:perm1t [Xl.T la panifiootial
des pu~ts en PID
.
(2) cf. rotre arolyse cil Plm FMI.

-
263 -
La diversité des cas (hétérogénéité des pays) dans lequels
il a été expérimenté, a donné des résultats plutôt accablants,
laissa nt
découvrir par là même les limites de ses
capaci tés
et de ses procédures. Cette remise en cause directe du dogme de'
l'infallibilité du FMI a fait naître des controverses,et des
flottements ont émaillé les protagonistes face au Plan et plus
globalement à la dette(l). Mais la logique du SEM a marqué de
son sceau ces soubressauts et les tiraillements,à telle enseigne
que des solutions ponctuelles ont été ébauchées. Les solutions
et les réformes proclamées doivent être appréhendées à la lumiè-
re de cette logique "unitaire" capable de se transfigurer en
gardant l'essentiel. Donc l'interaction dialectique (unitaire et
contradictoire) de ces forces économiques au niveau du SEM inter-
dit toute interprétation de manière absolue. A
cet effet, si
certaines décisions présentent un degré d'imprécision (malléabi-
lité, souplesse ... ) et sont sujettes à équivoque.Jc'est.-·à.1dessein. Le
Plan présenté formellement comme un ensemble de normes et de
procédures non contraignantes remplit en théorie cette exigence
de souplesse du SEM. Nous a~ons démontré en réalité qu'il est dans
sa substance un moyen drastique de la régulation internationale.
De plu~ l'adjonction d'instruments conjoncturels (clauses et
dérogations .•. ) a pour conséquence de vider de leur contenu les
décisions susceptibles d'être - un tant soit peu - avantageuses
aux PVD. De ce point de vue, les arrangements - bil~téraux et lou
multilatéraux - "concoctés" pour assurer pleine et entière protec-
tion et sécurité aux créanciers, n'ont pas permis d'éviter l'en-
li',sement dû à l'impossible remboursement effectif des PVD. Les
~
actions prônées à ce jour n'inverseront pas cette tendance. Nous
affirmons que dans les conditions actuelles des REl, songer à un
hypo thè tique "Fron t Uni" - un Cç:.rtel - des débi teurs n'es t pas
un argument probant. Par contre, les clauses qui accompagnent les
arrangements vont contribuer à une désagrégation progressive des
principes de formation d'une base 'd'accumulation nationale et de
son autonomisation. En fait d'accumulation, il va s'instaurer une
accumulation d'arrérages. Il s'est ainsi opéré le glissement d'un
problème de financement du Développement à celui du fi,nancement
de l'E (2).
(1) Les diw~ ccnféœnœs et [ius siglifi,OOtiWITmt le Plan BAKER.
(2) ce CCllStat 1U'S a ins{iré l'intitJJI.é dl titre de la pré.<:Rnte ~

-
264 -
Nous pouvons entrevoir ici, en filigrane, le risque
(ou la nécessité), celui (celle) qui découle de la rupture
entre"système économique" et propositions pour résoudre la
crise de la dette. A la lueur de nos précédents développements,
il apparaît que les REl sont suffisamment verrouillées pour que
toute vélléité
de Développement
alternative devienne improbable.
Tel est l'engrenage qui a conduit à formuler des solutions de
substitution:
dont l'osmose est réelle. Mais ces solutions trou-
vaient leur support théorique dans les analysaconventionelles
qui ont fourni le même diagnostic sur le besoin" de financement
et en général sur les politiques économiques des PVD. Elles ont
donné lieu à des alternances de politiques économiques et non à
des alternatives. Elles ont servi à sauvegarder la rentabilité
des capitaux privés sans entraîner
un bouleversement de la r~par
tition capitaliste des revenus (salaires et profits, investisse-
ments et épargne) ou évoquer, compte-tenu du coût du capital et
du niveau de chômage une substituabilité dultravail au capital
dans les PVD. L'évolution de la structure de la dette montre
que le phénomène d'auto-corrélation entre dette et service de la
dette ne doit pas faire oublier que les charges du service de la
dette ont augmenté plus vite que la dette elle-même(l).Ceci
provient notamment du fait que les amortissements (remboursement
du capital) sont financés sous forme de nouvea~emprunts.· Donc
les Politiques de la dette et d'ajustement -le service de la
.
dette- ont fait basculer les PVD de la catastrophe au désastre
économique,affirment certains. Sans faire nôtre cette thèse
maximaliste, nos développements consacrésàu remboursemerrt _(2)
~
suggèrent cette idée pour plusieurs raisons cristallisées autour
d'une politique dIE sous-optimale qui a rendu le remboursement
effect~f irréalisable. De ressource simple,la dette est devenue
une ressource contrainte en ce sens que les Politiques Economi-
ques ne l'ont pas rendue reproductible tandis que son volume
s'effritait et que sa charge s'alourdissait inexorablement. Ces
Politiques Economiques stériles n'ont pu "naturaliser" cette
ressource;alors que les Institutions du SEM (BIRD, ONUDI,OCDE,
CNUCED) les exhortaient à une stratégie d'insertion dans le cou-
rant des échanges mondiaux. Il est vrai que les expériences de
(1) Gtmnnteur de lCCDE, rmemtre 1981 cité cbns les ProliÈrœs F.ca1œiqJes nO 1756, 13 j:JrMer 1982,
P. 8.
(2) cf. Eae-Sectial II, Sectia11I, Onpttre II, Deu.xièrre Partie.

- 265 -
ceschéma d'un Développemeilt stimulé par une participation
active au commerce mondial,ont pu historiquement être dé-
celées(l)~ Mais il faut s'int&resser à la qualité de la
"force entraînante". En la restituant dans l'actualité,
c'est en termes de déformation et de déséquilibre que l'ex~
travers ion de notre échantillon se pose. Des exemples abon-
dent pour _illustrer la précarité d'une Economie attelée à
des décisions extérieures imprévisibles telles que les fluc-
tuations des devises,La planification des grandes entreprises
ou la politique monétaire des Etats-Unis(2)~ Tous les pays
"surendettés" de notre échantillon ont adopté des "régimes·
forts" où un puissant appareil de coercition assure la sou-
mission des conditions de travail
aux exigences de la ren-
tabilité capitaliste. Le prix serait justifié si la dette qui
a entraîné une hausse du pouvoir d'achat ne s'était pas accom-
pagnée de la ponction supplémentair~dont il a été question
ci-dessus ou si, à la rigueur, les conditions de l'amorce
d'un processus de rupture avec un E pervers se profilaient à
l'horizon, ou encore si, s'~ntrevoyait une croissance, fnt-elle
de type capitaliste à l'instar de ce qui s'est passé dans la
Russie tsariste et aux Etats-Unis de jadis. Expliquons-nous
davantage.
Rompre avec un E permissif, c'est recherche! à enclen-
cher une dynamique de regénération de ressources internes grâce
à un appareil productif national. Le mode d'E-et les solutions
pour résoudre la crise-apparaît improbable car "la dette de
consommation s'est alourdie aux dépends de la dette d'investis-
sements(3)". D'où notre idée d'emDrunts auto-amortissables.
Celle-ci trouve un argument à travers l'observation du profil
de:,l'évolution qu'ont connu les pays de l'OPEP. En effet, leurs
disponibilités financières transformées par les structures des
Pays Industrialisés ne leur ont pas permis d'échapper aux méfaits
de l'E. Cette évolution confirme deux idées de base sur le rembour
sement et la Balance Commerciale:
(1) Elnts-this, Cbrée du &cl, Tai\\UTl (X1T" ex:errpe.
(2) lYw. les ré~1"Cli'Nms différmtes des deux ''dYJcs'' S.JT' les pm
(3) I..2 G:Lurier n° 97, op. cit. p. 61.

- 266 -
- le remboursement effectif sans une restructuration
économique par une orientation des flux et des disponibilités
financières relève d'un pari perdu d'avance;
- dans le contexte actuel, le volume et la structure de la!
charge cle·'la dette sont tels que l'-objectif d 'uneDalance-Commèrd.al~
excédentaire ne saurai t être tou t au plus qu'une
solution transi-
toire (un_artifice) •. ~mais surtout à quel prix!
Les conséquences normales et élémentaires de la dette
(charges financières) sont en cours de développement. Les Insti-
tutions du SEM (FMI,BIRD, Etats ... ) vont se substituer provisoi-
remen taux PVD pour assurer les f lux de ressources, dé:pl"9yer des
systèmes de sécurité, de garanties amplifiées et perfectionnées
afin de conjurer le spectre des années 30 (1). Mais 'n'est-il pas
dans la tradition du ~EM d'imaginer des thèmes dten~réactua­
liser d'autres et de créer des Institutions placées sous son
contrôle direct ? Le financement du Développement par la dette
extérieure a dégénéré en pièges multiples: accumulation des
dettes disproportionnées par rapport à la production de ressour-
ces. De crise financière,l'E tend à précipiter les PVD vers
une crise économique. A ce titre, la crédibilité internationale
des PVD étant entamée, les crédits obtenus le sont à des condi-
tions encore plus pénalisantes. L'ouverture de ces crédits a
permis de soutenir les importations,atténuant les ,effets multi-
plicateurs de la récession des périodes 74-78 et 80-82. De ce
point de vue, pour les Economies dominantes, les PVD constituent
une clientèle à laquelle il faut consentir des crédits si elles
~
veulent trouver des débouchés à leurs produits. L'évolution
comparée des emprunts et des importations des PVD durant la
décennie 1970-1980 confirme cette idée. L'unité crédit/production
est rénouée pour restaurer la prospérité des entreprises indus-
trielles et des banques Caspe~t déjà évoqué). Plus théoriquement)
la régulation mondiale s'est réalisée: les PVD disposaient des
crédits (pouvoir d'achat) nécessaires à l'importation de biens
et services fournis par les PI.
L'idée de la dette en tant que ressource contrainte est
corroborée, les PVD n'ayant pu jeter. les bases d'une Economie
auto-dynamique(2). Cette vocation de la dette est manifeste dans
(l) "Plan M.1rstnU" cf. ~ ~ et Sociales, nO 11-12 1984, P. 95/120.
(2) OJlcréterrmt
des excédmts coomerciaux En AIœriq.œ lJItine n'Ult; [XlS résolu la crise de la dette.

- 267 -
une crise crée de la Balance des Paiemen ts.. Aj ou tons immédia te-
ment qu'une telle crise peut être provoquée par les composantes
structurelles de cette Balance(l). Seul un suivi monographique
permet de détecter la composante sensible à la situation. En
conséquence, aménagements, révision de la charge ou Plan de
redressement doivent êtrevus.en fonction de cette analyse et admi-j
nistrer une solution standard
relève d'une illusion. L'application
systèmatiqùe du "Plan de Redressement", outre qu'elle résulte
de choix stratégiques globaux nous paraît discutable. Le renfor-
cement de l'''effort social" n'est pas compensé avec certitude
par une compression des méfaits de lIE dans les limites compa-
tibles avec une capacité de remboursement effectif. Cette gestion
à court terme de lIE ne nous dispense pas de nous interroger
sur l'efficacité à long terme
de l'adoption du Plan de Redres-
sement. Les solutions portent le relent des principes de rééche-
lonnements(2) et de réaménagements (ausbértté dras)ique) mais
sans l'assurance d'un recouvrement des créances,ni la création
des conditions d'un processus d'ajustement orienté.veFs la consti-
tu tron, ,d'un fonds d'accumulation nationaL
Nous avons ébauché un schéma d'un remboursement effec-
tif et rejeté la thèse d'un "moratoire unilatéral" du moins
dans un avenir prévisible. Donc à défaut d'un moratoire unila-
téral une issue politique est hautement
probable. En tout état
de cause, des moyens autre que le rééchelonnement (opérations
financières intéressantes pour le court terme) pour amortir
les chocs d'une défaillance des débiteurs existent. Technique-
ment nous pouvons mentionner l'assurance, la liquidation des
créances douteuses .•• Une solution consisterait au moment où
le dollar s'est stabilisé
autour des
7,00 Francs français à
prêter aux débiteurs afin qu'ils remboursent par anticipation
(cf~ exemple de la France). Il s'agit d'un acte de gestion avi-
sé et solidaire de la dette. Nous suggérons que toutes les opé-
rations de crédits entre opérateurs de la zone Franc s'effec-
tuent en Franc français et que donc,toutes les créances libèllées
en dollar us soient immédiatement converties en Franc français~.
ceci allégerait la dette et assainirait l'économie des pays
membres de la zone Franc de façon significative. L'appartenance
(1) cf. SJPIU.
(2) cf. SJPIU.

268
à une zone monétaire n'a pas modifié la méthode d'E des PVD.
La logique impose qu'on soutienne les débiteurs sous peine de
dénoncer ~€i faits générateurs et prononcer la faillite d'un
syst~me. C~tte décision est politiquement, êconomiquement et
idéologiquement inconcevable. Dans le schêma établi emprunté
par les PVD, le seul moyen de contenir la crise de la dette
est donc ~'augmenter les exportations~tout en poursuivant les
importations indispensables au redémarrage d'un taux de crois-
sance satisfaisant. Pour les tenants de cette th~s~une crois-
sance tirée par les exportations permettrait de dégager des
devises nêcessaires au remboursement. Indépendamment des obs-
tacles inhérents à l'accession au marché international(l), il
apparaît qu'une telle croissance risque d'être ~uperficielle
(greffée) sous l'hypoth~se d'une hausse des créances(2). Ce
schéma induit logiquement avec force détails une métamorphose
des REl et une relance, de type keynésien
donc tirée parles
Pays Industialisés. Or le "Plan de Redressement"ayant pour l'es-
sentiel des objectifs de régulation à court terme et cherchant
.à restaurer le profit des entreprises, semble s'éloigner de cette
optique. Prendre le contrepied de cette politique de production
pour l'exportation en reconsidérant les objectifs nationaux
exclurait l'obtention de devises pour rembourser ou importer.
Ici nous posons la question des monnaies de remboursement et
de réglement, un projet de recherche digne d'inté~êt auquel
,-.
nous ne pouvons·'·nou scons ac re r présen temen t.
En dernier ressort, ce qui prévaut c',est le resserre-
~
ment des liens au sein du SEM(3). La stabilité des recettes
d'exportations et le Plan d'Ajustement dans le cadre de la coo-
pération économique internationale sont à titre d'illustration
de ce resserremen~exemplaires. On ne saurait non plus manquer
de prendre en compte les accords de coopéra tion d' Eta t à Etat .par
regroupement de type ACP-CEE en attendant d'autres formes de
coopération. Cet aperçu montre qu'on ne peut figer, puis fossi-
liser les éléments de la dette pour justifier l'état d'E des
PVD par ~~ seule existenc~sans référence aux conditions his-
toriques qui l'on secrété-,. çette op.t.ï0n qui,n'est pas que théorique
(1) cf. Règles du GATT, 1Ïms ,jJ,S S)5timas funœire et prrx:b.1ctif
(2) Cest l'optiq.1e du PIa1 BAKllt
(3) I»1t la dnrte est l'mmtx1ge cmp.uuUj.

-
269-
s1identifie à une d~marche analytique qui milite en faveur
d'une perception multidimentionnelle de l'E. Toute analyse de
l'E n'a d'int~rêt pratique et th~orique que pour autant qu'elle
intègre ce principe fondamental. Les chiffres et notre analyse
enseignent que grâce au financement du D~veloppement par la dette
ext~rieure, le capital accumul~ (au "Centre") a b~n~fici~ d'un
programme rentable alors même que les PVD semblent-avoi~
renonc~
au processus d'auto-.d~veloppemenL et d'''autonomie collective"
pourtant proclam~ par ailleurs. Du fait des ramifications impli-
qu~es par le resserrement formel et institutionnel ou du statut
accord~ au capital, est-il r~aliste de parler de Plan National
de D~veloppement ? Les systèmes productif et bancaire . priv~s
peuvent-ils suppl~er les d~faillances des choix publics? L'E
peut-il-doit-il-être saisi à partir du prisme d~formant des
analyses conventionnelles? Sur la base de ces interrogations,
il faut inf~rer que l'E n'est pas un ph~nomène incarn~ dans les
Modèles de D~veloppement:ponctuels (import-substitution, promotion
des exportations) qui autorise une "théorisation" ponctuelle.
Cette logique de court terme n'est pas celle du D~veloppement.
Il faut le scruter dans le cadre de la dynamique de l'~volution
structurelle des instruments dominant du SEM. Aussi quant il s'est
agi de le cerner de façon directe ou par assimilation, avons-nous
pu discerner deux cat~gories de facteurs d~terminants; l'une
relative au SEM (SMFI, structure du commerce mondial, rapports
inter-étatiques et Institutions Internationales); llautre relative
à des effets de conjoncture (r~cession internationales, p~trole,
politique mon~taire des Etats-Unis ..• ).
Tous ces indices structurels et conjoncturels participent
solidairement à l'E. D'où l'affirmation avec force du rejet de
toute explication fond~e sur les approches quantitatives en
dehors de la m~diatisation par la logique du SEM et ses circuits.
Mais plus gén~ralement ni la thèse exogène, m~caniste (pillage
et domination des PVD) ni la thèse endogène, lin~aire (d~ficit de
l'~pargne ..• ), toutes deux plausibles relativement,ne suffisent
à expliquer la dette et encore moins à formuler une solution
ad~quate à l'E. La compr~hension des objectifs et de la logique
du SEM s'est av~r~e indispensable tant dans le diagnostic que
la thérapie à sugg~rer-ou en tout cas éviter- et pour faire appa-

- 270 -
raître le véritable enjeu: la finalité de la gestion interna-
tionalisée de la dette, les intérêts à court et long termes
des protagonistes, la nécessité pour les créanciers de se faire
rembourser, les "opportunités" du marché mondial à saisir pour
les PVD " un. dollar élevé se présentant- alors comme un avantage.
'
Tout compte fait,la thèse soutenue est que l'E phénomène
cyclique réside dans la logique du SEM. Qu'il resurgisse comme
,centre d'intérêt de la Science Economique répond à la nécessité
qu'éprouve le SEM d'inventer des thèmes nouveaux,d'en réactu-
aliser d'autres,de créer et d'ebtreteni~ savamment un mirage
collee tif ,,:,,'. No tre travail n'es t pas un amalgame de recet te-s.
Il a permis 'de s'affranchir de solutions mécanistes et stéréoty-
pées mais aussi de refuser une certaine duplicité qui règne
autour de l'E. Nous admettons que l'E affecte le marché~financier
mais aussi celui des biens et services. Il constitue un blocage
au Pévelopp~ent Economique des PVD et un frein à l'expansion
des ED. Un"Plan Marshall'-'- ne. saurai1:.'être:un substitut· .à une ~tra­
tégie Lnterne de Développement.
En nous inspirant de l'approche "conjointe"(globale et
spécifique), nous avons pu réfuter nombre d'arguments et démontrer
quel'E actuel des PVD représentait avant tout un processus his-
torique et global pour façonner des rapports sociqux de produc-
tion favorables au capital (le Plan du FMI valable pour sécréter
une plus-value). Elle nous a éloigné du formalismeqtii décryptait
la dette en tant que concept abstrait, défini a priori et in-
dépendant de la logique du SEM. Elle nous révèle et nous conforte
dans notre diagnostic que l'analyse de l'E appréhendée pour
s'épuiser dans des considérations quantitatives (purement finan-
cières) de la théorie conventionnelle fournissait d3IDfdrrati~
lapidaires qui ne vont autoriser
qu'une analyse fragmentaire par-
tielle de la génèse et de. la traj ec toire de l' E. Mais la vie écono-
mique étant dynamiqu 7, tettea~alys,e~në. se doit"'el~e pm~'justement pour
être valable de s'effacer devant le jugement de l'avenir?

V A RIA BLE S
TES T S
ANNEES
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
VariablE
VARIABLES
d'esti-
mation
DETTES
MONTANT (DT1)
97,4
120,6 147,1
176,5
21f>,5
272,7 322,8
370,1
425,5 626,0
TOTALES TAUX DE CROISSANCE
ANNUEL (DT2)
-
23,8
21,9
19,9
22,7
25,8
23,1
14,6
14,6
47,2
b
~REANCES
MONTANT (COl)
49,1
a
59,3
69,3
81,2
97,8
117,8 134,8
155,8
180
256,4
DT l
bFFICI-
~LLES
TAUX DE CROISSANCE
ANNUEL (C0 )
-
20,7
16,8
17,7
22,4
20,4
14,4
a
15,5
15,5
,
2
27 8
DT 2
b-c
CREANCES
MONTANT (CP1)
48,3
61,2
77,9
94,4
118,9
a
154,9 188
214,3
245,3 346,9
SD l
PRIVEES
1
TAUX DE CROISSANCE
b ANNUEL (CP )
26,7
27,2
21,8
25,9
30,2
21,3
a
2
13,9
14,4
23,l
SD 2
.
~ERVICE
NONTANT (SOl)
16,1
17,5
21,4
23,8
30,3
43,7
60,5
75,2
96,5 ~31,3
DE LA
'.
DETTE
TAUX DE CROISSANCE
ANNUEL (SD )
-
2
8,6
22,2
11,2
27,3
44,2
38,4
24,2
28,1
36,2

RATIO
MONTANT (RD )
14
11
13
12
1
13
'J
17
13
18
20
24,7 8
DT1
DE LA
TAUX DE CROISSANCE
DETTE
ANNUEL (RD )
- -. - .
-21,4
18,1
8
2
-7,6
8,3
30,7
5,8
b-c
°
11,1
25,3
DT2
1
VALEUR (1 VMP1)
166,5
193,9 215,7
240,6
336,2 p18,3
669,6
832,8 p71,2
489,5
1_ VMP-J: ...
TAUX DE CROISSANCE
e
ANNUEL (1 VMP )
22,2
16,4
12,2
2
11,5
39,7
83,9
8,2
24,3 1-19,4
-27
--
TAUX
VALEUR (T )
DE
il,6
7,8
10 ~4 ~ . 5,8
5,1
. 5,7
8,1
11,3
1 .
13,4
16,1
III
L'EURO
TAUX DE CROISSANCE
DOLLAR
ANNUEL (T )
73,9
2
-30
1-44,2
-12 ,1.
11,7
42,1
39,5
~8,5
2Q,1
13
- - -.. ~
f
VALEUR (PBP )
1,9
2,3
9,8'0 10,7
11,5
12,4
12,7
17
28,7
32,5
1
26
PBP-;b':
N
TAUX DE CROISSANCE
'J
N
ANNUEL (PBP )
g
2
-
42,1 262,9
9,1
7,4
7,8
0,2
33,8
68,8
13,2
-20

- 273 -
Sources et Légende
des variables tests
a)
nos estimations
indices sectoriels des ventes de matières premières
**
prix du baril de pétrole
b) • Chiffres fournis par la National Westminter Bank Quarterly
Review, cité dans le Monde Diplomatique
- Novembre 1982
L
. ,
10 9$
, .
.
es montants sont expr1mes en
amer1ca1ns courants.
e)
Indices fournis par la Banque Centrale des Etats de
l'Airique de l'Ouest, 1983
Base 100 = 1970
Nous avons reproduit ici la moyenne annuelle sur la base
des chiffres mensuels.
f)
Le taux de l'eurodollar est exprimé en pourcentage.
Nous avons reproduit la moyenne annuelle sur la base des
chiffres mensuels de la Banque d'Angleterre.
g)
Le prix du baril de Pétrole est exprimé en $ américains
courants, chiffres fournis par l'INSEE, Bulletin mensuel
de statistiques de 1971 à 1982. Sur cette base, nous avons
calculé des prix moyens annuels.
c)
Créances officielles définies commes les créances distillées
par les Etats et Institutions Internationales et les créances
privées sont obtenues par déduction. Les lég~res différences
ne sont pas de nature à influencer radicalement le sens de
nos résultats.
d)
Relation entre le service de la dette (amortissement + inté-
rêt) et les exportations de biens et services

- 274 -
TABLEAU X'l
CORRELATION DT
ET SD
1
1
PARAMETRES
. VALEURS
-
-
ECART TYPE DE DTl
163.94
ECART TYPE DE SD
. 38.91
1
MOYENNE DE DT1
277.49
MOYENNE DE SD1
51.63
CORRELATION DE DT1 ET SD
0.98
1
1
ERREUR TYPE D'ESTIMATION
5.92
TABLEAU X'2
CORRELATION DT
ET SD
2
2
PARAMETRES::
VALEURS
,~
ECART TYPE DE DT2
9.60
ECART TYPE DE SD
11.8B:
2
MOYENNNE DE DT2 ~.
23.75
MOYENNE DE SD
26.72
2
CORRELATION DE DT2 ET SD2
0.35
ERREUR TYPE D'ESTIMATION
11. 86

- 275 -
TABLEAU X'3
CORRELATION DT
ET RD
1
1
i
PARAMETRES
VALEURS
1
ECART TYPE DE-DT1
115.61
ECART TYPE DE RD
3.17
1
MOYENNE DE DT
Z38.76
1
MOYENNE DE RD
15.11
1
CORRELATION DE DT
ET RD
0.90
1
1
ERREUR TYPE D'ESTIMATION
1.41
TABLEAU X'4
CORRELATION DT
ET RD
Z
Z
PARAMETRES
VALEURS
ECART TYPE DE DT
4.17
Z
ECART TYPE DE RD
15.84
Z
MOYENNE DE DT
ZO.7
Z
MOYENNE DE RD
5.6Z
Z
CORRELATION DE DT
ET RD
Z
Z
0.19
ERREUR TYPE D'ESTIMATION
16.78

-
276 -
TABLEAU X'5
CORRELATION DT
ET COl
1
PARAMETRES
VALEURS
ECART TYPE DE DT
115.61
1
ECART TYPE DE COl
~~5.Z2
MOYENNE DE DTl
Z38.76
MOYENNE DE COl
105.01
CORRELATION DE DT1 ET COl
0.99
ERREUR TY~E D'ESTIMATION
1.58
TABLEAU X'6
CORRELATION DT
ET COZ
Z
PARAMETRES
VALEURS
,-
ECART TYPE DE DT
4.1Z
Z
ECART TYPE DE COZ
Z.53
MOYENNE DE DT
ZO.8Z
Z
MOYENNE DE COZ
17.67
CORRELATION DE DT Z ET COZ
0.6Z
ERREUR TYPE D'ESTIMATION
Z.13

- 277 -
TABLEAU X'?
CORRELATION DE SUl ET COl
PARAMETRES
VALEURS
-
ECART TYPE DE SI11
28.64
ECART TYPE DE CO'l
45.22
MOYENNE DE 5D 1
42.76
MOYENNE DE CO'
105.01
l
CORRELATION DE SD 1 ET CO' l
0.98
ERREUR TYPE D'ESTIMATION
9.56
TABLEAU X'8
CORRELATION DE
CO~.1.
PARAMETRES
VALEURS
ECART TYPE .C01
..45.22
ECART TYPE DE RD
3.17
1
MOYENNE DE
2<;0
105.01
1
MOYENNE DE
PD
15.11
~ 1
CORRELATION DE COl E!'RD
0.90
1
ERREUR TYPE D'ESTIMATION
. -1.46

- 278 -
TABLEAU X'
CORRELATION DE IVMP
ET RD
9
1
1
PARAMETRES
VALEURS
ECART TYPE DE- IVMP 1
257,01
ECART TYPE DE RD
3,17
1
MOYENNE DE IVMP
438,31
1
MOYENNE DE RD
15,11
1
CORRELATION DE IVMP
ET RD
0,90
1
1
ERREUR TYPE D'ESTIMATION
1,47
TABLEAU X'10
CORRELATION DE T
ET SD
1
1
"-
___ o. _.
-
"""
,
PARAMETRES
VALEURS
_.-
..-_..
.~
ECART TYPE DE Tl
3,86
ECART TYPE DE SOl
38,90
MOYENNE DE T
9,76
1
MOYENNE DE SOl
51,62
CORRELATION DE Tl ET SD
0,82
1
ERREUR TYPE D'ESTIMATION
23,28

-
279 -
TABLEAU X'll
CORRELATION DE T
ET SD
2
2
PARAMETRES
VALEURS
-
ECART TYPE DE T
28,37
2
ECART TYPE DE SD
11,88
2
MOYENNE DE T
10,33
2
MOYENNE DE SD
26,71
2
CORRELATION DE T
ET SD
0,33
2
2
ERREUR TYPE D'ESTIMATION
11,96
TABLEAU X'12
CORRELATION DE PB
ET SD
1
1
PARAMETRES
VALEURS
ECART TYPE DE PB
79,45
1
ECART TYPE DE SD
38,90
1
MOYENNE DE PB
40,3
1
MOYENNE DE SD
51,62
1
CORRELATION DE PB
ET SD
0,78
1
1
ERREUR TYPE D'ESTIMATION
25,32
-

-
280 -
TABLEAU X'13
CORRELATION DE PB
ET ROi
1
PARAMETRES
VALEURS
t
-
ECART TYPE DE PB
9,47
1
ECART TYPE DE RD
3,17
1
MOYENNE DE PB
15,33
1
MOYENNE DE ROi
15,11
CORRELATION DE PB
ET RD
0,77
1
1
ERREUR TYPE D'ESTIMATION
2,14
.
TABLEAU X'14
CORRELATION DE IVMP
ET RD
2
2
PARAMETRES
VALEURS
ECART TYPE IVMP
29,98
2
ECART TYPE RD
15,84
2
MOYENNE DE IVMP
22,1
2
MOYENNE DE RD
5,62
2
CORRELATION DE IVMP
ET RD
2
0,45
2
ERREUR TYPE D'ESTIMATION
15,21

- 281
-
A N N E X E OCDE

COUT FINANCIER COURANT DE L'ENDETTEMENT POUR LES PAYS EN DEVELOPPEMENT
VENTILE PAR TYPE DE CREDIT VERS~ET PAR GROUPE DE REVENU, 1971 - 1982
19}2/
1974/
1979
1981/
1980
1982
1973
1978
pré!.
ext.
1. Dette à taux fixe .....
4,4
4,9
5,5
6,3
6,9
7,9
CAD, prê t s APD .......
2,5
2,3
2,2
2,3
2,3
2,3
CAD, crédits à l'ex-
portation ............
6,3
7,4
7,8
8,2
8,5
1
9,0
Obligations ..........
5,2
5,9
7,3
7,5
9,0
10,4
Autres crédits privés
8,4
8,6
9,2
11,5
13,8
13,5
Prêts multilatéraux :
Concessionnels .......
3,5
3,1
2,1
2,3
2,0
2,0
Non concessionnels ...
8,9
9,5
9,8
9,8
9,9
10,5
Prêts bilatéraux non-
CAD, total ...........
2,2
3,0
3,2
4,2
5,4
6,2
2. Dette à taux variables
8,3
9,3
12,3
15,3
17,4
17,5
3. Dette totale ..........
5,0
6,1
7,6
9,2
10,4
11,3
dont :
PRF . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2,9
3,0
3,4
3,6
4,0
4,8
PR l . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4,2
4-5
,
6,1
7,6
8,6
9,6
NP l . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
6,8
8,3
9,7
12,0
14,0
14,7
Total non-OPEP ........
5,0
6,0
7,3
9,0
10,3
11,2
OPEP . . . . . . . . • . . . . . . . . .
5, °.
6,7
8,7
9,9
11,1
12,2
.
a)
Coûts annuels des paiements, intérêts et autres aharges (y aompris éaarts par rapport au taux de
• 1
base et montants dus au titre des intérêts sur prêts à taux variables),
en pouraentage du montant
IV
00
de la dette en aours au début de l'année
IV
Source: Endettement extérieur des PVD, OCDE.

-
283 -
DETTE TOTALE EN FIN D'ANNE ET SERVICE DE.LA
DETTE iEN 1982 VENTILEE PAR TYPE DE PRETS ET
GROUPE DE REVENU
GROUPE DE REVENU
Dette totale
Pourcentage du total
; ($ mÙliards)
APb
\\J1ultilatérale
Total crédits
Marché
,
non
a
ca~it?ux
concessionnelle l'exportation
prives
-
1. PRF
1971
-
18
73
6
19
2
1975
40
73
'.j.
16
7
1980
86
67
6
21
',6
1982
110
69
"5
20
6
1982 service de la dette
11 ,5
24.
6.
49;:
21
2. PRI
1971
24
45
8
33
14
1975
40
33
10
29
29
1980
107
25
10
28
38
1982
144
24
10
27
39
1982 service de la dette
23,5
12
9
36
43
3. NPI
1971
31
16
6
40
38
1975
72
9
7
24
60
1980
192
4
6
24
65
1982
266
3
6
24
67
1982 service de la dette
63,3
1
3
2~
Z2
Total Non-OPEP
1971
73
41
6
33
20
1975
152
32
7
23
38
1980
385
24
7
24
44
1982
520
23
7
24
46
t982 service de la dette
98,3
5
5
30
59
.
4. OPEP
1971
14
21
10
54
15
1975
28
29
4
42
25
1980
79
13
'.j.
46
37
1982
106
12
4
47
37
1982 service de la dette
33,0
2
2
56
40
Total PVD
1971
87
37
7
36
20
1975
180
32
6
26
!J6
1980
465
22
7
28
43
1982
626
.21
7
28
44
1982 service de la dette
131,3
5
4
36
55
..
Source: OCDE,
coopération pour
le Développement,
examen,
1982

Groupe de revenu
1
Dette totale
Pourc~nt~ge.A~_~tal
milliards
D
Multilat.
Total Crédits
Marchés
î. PFR
1
non libéral
Export.
Privés
1971
18
74
6
18
2
1975
40
73
4
16
7
'1
1980
86
67
6
21
6
1982
110
69
5
20
6
1982 service de la dette
11,5
24
6
49
21
2. PRI
1971
25
45
8
33
14
1975
40
33
10
29
29
1980
107
25
10
28
38
1982
144
24
10
27 1
39
1982 service de la dette
23,5
11
9
37
43
3. NPI
1971
32
16
6
40
38
1975
72
9
7
24
60
1980
192
4
6
24
65
1982
266
3
6
24
67
1982 service de la dette
63,3
1
3
24
72
TOTAL NON OPEP
1971
75
41
6
33
20
1975
152
32
7
23
38
1980
385
24
7
24
44
1982
520
23
7
24
46
1982 service de la dette
98,3
6
5
30
59
4. OPEP
1971
15
21
10
54
15
1975
28
29
4
42
25
1980
79
13
4
46
37
1982
106
12
4
47
37
1982 service de la dette
33,0
2
2
56
40
T0TAL PVD
1971
90
37
7
36
20
N
1975
180
32
6
26
36
00
1980
465
22
7
28
43
4='
1982
626
21
7
28
44
1982 service de la dette
131,3
5
4
36
55
Source
:
l'endettement ext'rieur des PVD OCDE,
1982 -
tableau 9
-'·"·"·"~'~'·"'''''='''''''''''-'''''-''''''''''''''''''''''''''''''''''''''.'''·'''''''''''''''~'''''o.~_,~','~'."""d_~._~_

REPARTITION, SELON L'ORIGINE DES PRETS ET LEURS CONDITIONS FINANCIERES, DU TOTAL DES PAIEMENTS
ANNUELS AU TITRE DU SERVICE DE LA DETTE DES PAYS EN DEVELOPPEMENT POUR LA PERIODE 1971-1982
Origine et conditions de prêts
1971
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
prél.
est.
1. Pays du CAD et marché
des capitaux
9,2
22,0
27,1
36,3
51,7
66,5
75,8
95,9
115,2
APD
1,4
1,8
1,9
2,0
2,3
2,6
2,8
1 2,9
3,4
Td:rdi crédi ts à l' expor
tation
.
5,1
10,7
12,4
16,5
20,5
25,6
29,6
35,5
44,8
Marchés des capitaux (a:
2,7
9,5
12,8
17,8
28,8
38,3
43,4
57,5
67,0
dont : prêts bancaires
n.a
8,1
10,6
14,4
24,6
33,1
38,1
49,6
56,0
2. Organisations inter-
nationales
0,9
1,7
2,0
2,6
3,3
3,8
4,8
5,6
6,7
dont : prêts à condi-
tions libérales
0,2
0,6
0,6
0,7
0,8
0,7
0,9
1,0
1,2
3. Pays du CAEM
0,6
0,8
0,9
1,1
1,4
1,7
1,8
2,1
2,5
4. OPEP
x
0,2
0,2
0,6
1,0
1,3
1,9
2,4
3,0
5. Autres PVD
0,1
0,4
0,5
0,5
0,6
0,8
1,0
1,3
1,9
6. Non spécifiés et ajuste
ments
0,2
0,7
1,0
0,9
1,0
1,5
1,7
2,0
2,0
Service total
11,0
25,8
31,9
42,1
59,0
75,6
86,9
109,3
131,3
dont L_intérêt
3,3
9,3
10,5
12,9
17,6
26,0
37,2
48,5
60,1
amortissement
7,7
16,5
21,4
29,2
41,4
49,6
49,7
60,8
71,2
Service total
dont : à conditions non
libérales
9,3
22, 7 .
28,6
38,2
54,6
71,1
81,5
103,2
124,4
à conditions
libérales
1,7
3,1
3,3
3,9
4,4
4,5
5,4
6,1
6,9
N
e:
(a) Prêts bancaires
(autres que les crédits à
l'exportation),
obligations et autres prêts du
secteur privé

- 28.6 -
A U T RES
A N N E X E S

DETTE PUBLIQUE ET PRIVEE DES PAYS EN DEVELOPPEMENT 1973-1982
(EN MILLIARDS DE DOLLARS AMERICAINS)
1973
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982(1)
1 .,. Dette totale
109,4
161,9
195,5
240,1
298,8
352,4
404,8
462 '; 1
529,0
2 - Service total de
la dette
16,0
23,0
26,1
33,1
47,9
62,3
70,4
83,0
95,0
,
3 - Afrique à bas re-
0,4
0,5
0,5
0,6
0,7
0,8
1,1
1,3
-
venu
4 - Asie à bas revenu
1,0
1,3
1,3
1,4
1,6
1,8
1,9
1,9
-
,
5 - Importateurs de
pétrole
9,7
14,0
15,4
18,8
27,9
34,6
40,8
49,8
-
6 - Exportateurs de
pétrole
4,9
7,1
8,9
12,4
17,7
24,9
26,7
30,8
-
Source : Banque MondiaLe,
tabLeaux de La dette dans
Le monde
-~ndique données non disponibLes
(1)
estimations
N
00
.......
TABLEAU EXTRAIT DE FINANCES ET DEVELOPPEMENT,
Mars 1983, p. 23

-
288 -
_._.__..-.-:---_.-.__._..- --_.--._-_._-....._---.. --_._--_ ..
\\ Gl:'Taux d'intérêt de l'euro-dollar et variations des prix à l'exportation, 1973-83
'" '
.
"
n
, ,
1 ~
,
l
,
.•
_
Taux de l'euro-doller • IIx mOil'
.
. ! -10
f i
50
_
Prix mondiaux' /'ellpOl1etion\\
: :
........... Prix des exportations dei PVD non membres de l'OPEp·
.. !\\
40
30 .-
30
20
20
10
o
-10
1973
1974
1975
1976
1!ln
1978
1979
1980
1981
• Veriations semestrielles annualisées de moyennes mobiles de trois mois.
Source
Banque des Règlements
Internationaux,53ème Rapport Annuel
f"
Bâle 1983. p.
138

289
f
Evolution de l'endettement international des pays en développement non membres de l'OPEp,
1973-82
Echelle de droite:
Echelle de gauche:
~}
Endettement total/bportation.
1
Endettement bancaire
Endettement bancaire net
- Endettementbanceire/exportations
Endettement non bancaire"
mil~ards
-
cleS
Principaux emprunteurs
liOll
Ensemble des pays
%
(Argentine, Brésil et Mexique)
450
400
350
300
300
%
250
250
milliards
deS
200
200
200
200
150
150
100
100
100
100
50
o
oL.-J=~
1973 74
75
7&
1973 74
75
78
n 78 79
77
78
78
80
81
82
_ _ _ _
- _ -_ - _
_
C~
<:100 ,U.... UIII 1/8uc:ne:
Ec:tIelle de droite:
,
~}=~e~:
"
••• _
. . . . . . l~.; ...
,\\'~.,.: ••• _._. _ ......
_ _ _ Intérêts neta/exportatlons
Paiements d'intérêts net.'
courants
1 Emprunts bancaires nets
Termes de l'échangll
indice
Principaux emprunteurs3
[
120
(Argentine, Brésil et Mexiquel
milliards
deS
110
%
60
50
.~
100
40
40
90
milliards
de $
JO
80
JO
%
20
20
20
20
la
la
10
a
197. 75
78
n
78
79
80
81
82
1974
75
78
77
78
79
80
81
82
• Les chiffres des versements d'intérêts nets sont en partie estimés.
J Emprunts bancaires nets, calculés en
dollars constants.
• Emprunts banuir. . neu.. Aleulés en dollars courants.
Source
Banque des Règlements Inter~ationaux, 53ème Rapport Annuel.
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- 290 -
Tallx de çroissançe amluel de l'ençours en % sllr J'année prédden/t
O'----'----~----.o.----'---......._
1961
1965
1969
Sources: Tracé sur la base des données des rapports de la Banque Mondiale
1969 et 1971 d'une pan, de l'étude de l'OCDE de 1982, Emkll,tn,," ,xliritllt' "s
pays en di/}f/opJHtn'fll, d'autre part.
Source
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291 -
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- 292 -
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(,

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T A BLE DES MAT l E'R ES

TABLE DES MATIERES
Pages
AVANT-PROPOS
2
SCMvV\\IRE .
3
1NTR<DUCT 100
5
PRfMIERE PARTIE
FACTEURS OBSERVES ET TENDANCES
DE L'ENDETTEMENT
20
ŒfAPITRE 1
LES FACTEURS FAVORISANTS DE
L'ENDETTEMENT
22
Section 1
Les Cèntres de décisions écono-
22
miques
Sous-Section 1
Le cadre conceptuel
23
§
1
Une structure d'explication
23
§
II
Une logique commune de fonction-
nt
24
l ' 1":" 4,
,
Sous-Section II
(''' ~e.s'-;:.à.pp(h t s s péc i eux
28
'~ //
"
§
1
!'§':/b~a,~t;!CUlation de ces rapports
28
§
II
\\ ~ :.•...·-L""t!"S.~.'.ibJp.ér a tifs décou Jan t de ces
\\ : rappor tl ..'
34
" . . - ' ,-j'
. , :,-~-,~,/
Section II
Le circuit de l'économie inter-
nationale de crédii
38
So.us-Section 1
L'orthodoxie monétaire et finan-
. ,
Clere
38
§
1
Les dispositions techniques
38
§
II
Le marché des eurodevises
41
Sous-Section II
Le circuit transnational du dollar 44
§
1
Une transnationalisation affirmée
44
§
II
Une fonction monétaire et finan-
cière accrue
46

Pages
Section III
Stratégie du Système
Bancaire
59
§
1
Une délocalisation judicieuse
59
§
1 1
Un impératif de gestion interne
61
ŒlAPITRE II
LA CONFIGURATION DE LA DETTE
64
Section 1
Une représentation chiffrée
64
Sous-Section 1
La composition quantitative de
la dette
64
§
1
Un bilan
64
§
II
Essai d'identification
74
Sous-Section II
La structure qualitative de la
dette
82
§
1
Les éléments d'évaluation
83
§
II
Une alternance:
le cofinance-
ment
89
Section II
Une .typologie des pays endettés
91
Sous-Section 1
Le profil des endettements
92
§
1
Un contexte d'endettement favo-
rable
92
§
II
Schéma simplifié des pays en-
dettés
97
§
II 1
L'influence du revenu sur l'en-
dettement
99
Sous-Section II
Types d'endettement révélés
105
§
1
Une situation d'endettement
spécifique
106
§
II
Les facteurs liés aux choix
économiques
108
§
II 1
Les sources possibles relevées
de l'endettement
113
CXN:LUSIQ\\I DE LA PREMIERE PARTIE
127

Pages
DEUXIEME PARTIE
FŒIDEMENTS EXPLICATIFS ET
PERSPECTIVES DE L'ENDETTEMENT
131
OiAPITRE 1
UN PHEl'OVENE STRUCTUREL
132
Section 1
tes causes macrofactorielles
,
exogenes
132
Sous-Section 1
Les causes tenant aux relations
132
économiques internationales
§
1
Les arguments théoriques
133

II
La balance des paiements
variable;clé de l'endettement
J34
Sous-Section II
Le soutien du SEM au REl
l42'; ,
§
1
Le soutien stratégique du AMI
142
§
II
L'analyse du Plan d'Ajustement
145
Sous-Section III
L'impact du Système Bancaire
152
§
1
Dyn~ique des créneaux, péréqua~ .1,'-',
tion des risques
153
§
II
L'association des systèmes ban-
caire:et productif
158
Section II
Les facteurs endogènes de
l 'Endet temen t
163
'Sous-Section 1
: La contrainte d'extraversion
163
§
1
La contribution des PVD aux
échanges mondiaux
164
§
II
Les facteurs casuels
166
ŒlAPITRe II
LES TENTATIVES D'EXPLICATION
DE L'ENDETTEMENT
173
Section 1
La justification théorique
de l'emprunt extérieur
173
Sous-Section 1
Les modèles de base
173
§
1
Le modèle du déficit d'épargne
173

Pages
Sous-§ 1-'
Le modèle de TAKAGI
176
§
II
Le modèle des deux déficits
178
ou des écarts
Sous-§ 1
Le modèle de A.' QUAYLM
179
Sous-Section II
La portée explicative des
modèles de base
181
§
1
Leur effectivité par rapport
à l'endettement
181
§
II
Des points d'application pra-
tique
183
SECT 1Cl'l 11
Une alternative analytique
195
Sous-Section 1
Une autre méthode d'approche
196
§
1
Structure et objet de notre
méthode
196
§
II
Résultats et interprétations
200
Sous-Section II
Le principe de remboursement
210
§
1
Un aspect théoriq~e de la
capacité de remboursement
211
§
II
Intérêt du schéma théorique
217
Sous-Section III
Le financement des termes échus
222
§
1
Un réseau de rapports complexes
222
§
II
La renégociation de la dette
228
§
1 II
: Les conditions des prêts de
renflouement
233
aN::LUSICl'l DE LA DEUXIEME PARTIE
241
c:x:l'K:LUS 1Cl'l GENERALE
245
ANNEXE DU TABLEAU STATISTIQUE DES VARIABLES-TESTS
271
1
ANNEXE ornE
281
AUTRES ANNEXES
286
BIBLIOGRAPHIE
291
TABLE DES MATIERES
308