UNIVERSITE DE PARIS 1 PANTHEON-SORBONNE
U.E.R. SCIENCES DE GESTION
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THESE D'ETAT EN SCIENCES DE GESTION
PRESENTEE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT
PAR
~!l!umwne q)ia
Maître Assistant à l'Université de Dakar
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Président

J. PARENT
Suffragants :
H. MERCILLON
G.CHAU
M.PEYRARD

-L'UNIVERSITE DE PARIS 1 - PANTHEON-SORBONNE
n'entend donner aucune approbation ni impro-
bation aux opinions émises dans cette thèse
ces opinions doivent être considérées comme
propres à son auteur.

A MADJIGUENE INA 0 l A

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-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-
~onsieur le Professeur NGuyen Huu Chau a assuré
la direction de cette étude, ses conseils et sa bienveillance
m'ont été extrêmement précieux, je le prie de trouver ici
l'expression de ma profonde et sincêre reconnaissance.
Je remercie également Messieurs les Professeurs
membres de mon jury, t10nsieur 1. SAKHO Directeur Général de
la Société Nationale dttudes et de Promotion Industrielle,
Mons i eur H. MAROUN Chef du Servi ce encadrement des P.t1.
P
E. et
enfin à tous les responsables d'entreprises qui ont aimablement
accepté de me fournir des informations sans oublier les Secrétaires
qui m'ont aidé tout au long de mes recherches.

PLA N GENE
N RA
R L
INTRODUCTION ------------------------------------------------------------------------
PREMIERE PARTIE: ANALYSE DE LA P.M.E. SENEGALAISE ----------------------------------
CHAPITRE 1 : STRUCTURE DE LA P.M.E --------------------------------------------------
CHAPITRE II : CLASSIFICATION DES P.M.E ----------------------------------------------
DEUXIEME PARTIE: LES PROBLEMES DE LA P.M.E. ----------------------------------------
CHAPITRE 1 : L'ORGANISATION DE LA P.M.E.---------------------------------------------
CHAPITRE II : LA GESTION DE LA P.M.E. -----------------------------------------------
TROISIEME PARTIE: LA P.M.E. SEMEGALAISE ET L'ENVIRONNEMENT -------------------------
CHAPITRE 1 : L'ENVIRONNEMENT SOClO-ECONOMlQUE
.
SOClO-ECONOMlQUE
.
---------------------------------------
.
CHAPITRE II : L'ENVIRONNEMENT POLITIQUE ET INSTITUTIONNEL ---------------------------
CHAPITRE III : STRATEGIE DE DEVELOPP6MENT DE LA P.M.E. SENEGALAISE ------------------
CONCLUSION GENERALE -----------------------------------------------------------------
TABLE DES ANNEXES -------------------------------------------------------------------
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE ---------------------------------------------------------------

INTRODUCTION GENERALE
--------- a ---------
PRESENTATION DU SUJET
Le sujet de cette thèse "La petite et moyenne entreprise au Sénégal"
nous a été inspiré par le vide au niveau des études théoriques concernant la firme
sénégalaise d'une part; et d'autre part parce que nous pensons qu'il faut orien-
ter les recherches vers d'autres domaines que le domaine macro-économique pour
trouver des solutions au sous-développement (1).
Notre domaine
de recherche (la firme) est intéressant puisque le
développement et surtout la croissance économique est généralement saisi à travers
l'évolution de l'un des agrégatssignificatifs de l'économie nationale comme le
Produit national brut (PNB) dont la production intérieure brute est la principale
composante. Cette production intérieure brute est la somme des valeurs ajoutées
par des unités de production au sein desquelles on combine les facteurs de produc-
tion en vue de produire des biens et qui constituent ainsi des entreprises.
Ces entreprises appartiennent aux divers secteurs de l'Economie na-
tionale parmi lesquels le secteur secondaire qui regroupe aussi les entreprises
industrielles. Pour une économie encore jeune ou sous-développée la part de ce
secteur secondaire dans la production intérieure brute est relativement très fai-
ble compte tenu de l'importance du secteur primaire; mais l'évolution de cette
1
part traduit les efforts faits dans le domaine de l'industrialisation et par là
même de la création des entreprises industrielles dans une certaine mesure. La
croissance économique entraîne une modification de la structure de la production
intérieure en faveur du secteur secondaire qui voit ainsi sa part croître.
(1) Les théories néoclassiques notamment celle de la propagation du dé-
veloppement par le mouvement international des capitaux chère aux libéraux a pra-
tiquement échoué en Afrique, ou, du moins elle n'a pas pu apporter les solutions
que le sous-développement pose aux Etats Africains.
Pour les thèses néoclassiques, en peut consulter entre autres:
• Lewis W. Arthur (récent prix nobel) : la théorie de la croissance
économique, traduction française, Paris-Payot, 1967 .
• Keynès J. Maynard: théorie générale de l'emploi de l'intérêt
et de la monnaie Paris-Payot, 1975.
.. .f

La Création de P.M.E. industrielles peut donc avoir un effet sur la
structure de la production intérieure brute et par là même sur la croissance ou
le développement économique.
On comprend alors la politique industrielle du gouvernement séné-
galais dont les objectifs à long terme visent à implanter des petites et moyen-
nes entreprises industrielles.
Toutefois la création d'entreprises ne peut suffir pour lutter contrE
le sous-développement, encore faudrait-il qu'elles soient bien gérées et compéti-
tives. Or l'expérience des quatorze dernières années montre qu'en dépit de quel-
ques véritables succès, les insuccès sont significatifs et la situation générale
des petites et moyennes entreprises est loin d'être brillante: taux de mortalité
important 6 petites entreprises sur la ; croissance inexistante, si non, faib1e.(l
Notre humble ambition est d'étudier quelles sont les causes de l'in-
succès des petites et moyennes entreprises (P.M.E.) et quelles sont les facteurs
capables de promouvoir celles-ci et de soutenir le développement économique et so-
cial du Sénégal.
C'est donc à travers les conditions de leur fonctionnement, de leur
"vie" et leur environnement que nous voulons rechercher les causes d'insuccès des
P.M.E.
Mais au départ il faut donner une définition, et faire la typologie
des firmes existentes au Sénégal et préciser nos sources de documentation et les
limites.
(2) Rapports d1activités de la Société Nationale d'Etudes et de
Promotion Industrielle (S.O.N.E.P.I.) 1967 - 1979 - Dakar Sénégal.
... /

DEFINITION ET TYPOLOGIE DES ENTREPRISES
AI Nous définirons l'entreprise (3) comme: un groupe humain de produc-
tion, autonome, disposant d'un patrimoine dont le devenir dépend de la vente ~ ..
produit de son activité.
M Groupe
La production est une oeuvre collective: problèmes
de production, communication, contrôle sont donc fondamentaux. Mais cependant la
personnalité de l'entrepreneur (P.M.E.) ou du leader (grande entreprise) joue un
rôle fondamental
dans le choix des objectifs de l'organisation du groupe .
• Production: Un produit est un ensemble de services recher-
chés par le consommateur.
* Autonome: L'entreprise détermine elle-même ses objectifs;
elle s'oppose donc à l'établissement qui est lui aussi un groupe de production mais
dont les objectifs sont déterminés, où les moyens de production sont alloués par une
,.
autorité supérieure. L'habillage juridique est un signe qui peut être trompeur; il
y a des sociétés qui ne sont que des quasi-établissements; c'est le cas de filia-
les qui sont dirigées de très près par la maison-mère; parfois même leur autono-
mie juridique ne répond qU'à des considérations fiscales.
M Patrimoine: Celui-ci est constitué d'éléments matériels et
immatériels, de créances dont les bilans établis sur la valeur d'acquisition, de
réalisation ou de cession donnent une idée. Mais à côté de ces éléments comptables,
il y a des éléments psychologiques qui ne sont pas ou très mal reprérés, dans un bi-
lan même de cession. Ce sont la renommée, l'image de marque, le savoir faire tech-
nologique ou administratif, l'habitude de travailler ensemble ...
(3) Nos recherches sont orientées sur les éléments de gestion dans le sens moderne
du terme. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous laisserons délibérément
de côté les entreprises publiques et les entreprises d'économie mixte dont la créa-
tion obéit à des considérations d'ordre politique, du moins à des mobiles autres
que ceux habituels aux promoteurs privés.
.. .1

l'expérience vécue des entreprises) que certaines théories ou certains conseils
pratiques qui figurent dans cette thèse ont pu être élaborés.
b) - La deuxième est la recherche: nous nlavons malheureusement
pas eu l'occasion de trouver dans la littérature spécialisée de description un
tant soit peu précise et complète de la petite et moyenne entreprise industrielle
sénégalaise. Nous serons amenés en conséquence à présenter une vision propre tirée,
soit de l'expérience que nous pouvons avoir du phénomène du fait de notre pratique
personnelle, soit d'informations qui nous ont été aimablement communiquées par des
responsables de petites et moyennes entreprises ou par les responsables du minis-
tère du développement industriel.
Dès lors les limites de l'étude sont celles du niveau de développe-
ment de l'économie sénégalaise: l'absence d'une véritable comptabilité nationale
permettant de définir les niveaux de consommation, les besoins des agents économi~_
ques ; l'insuffisance et l'ancienneté des informations statistiques sur les entre-
prises (dues à la tenue irrégulière de la cOMptabilité) et plus encore le manque
d'homogénéité entre les différentes sources.
PLAN DE L'ETUDE
L'étude est découpée en trois parties que nous voulons distinctes
pour des raisons pédagogiques mais interdépendantes.
Dans une première partie nous présentons successivement la petite et
moyenne entreprise industrielle (P.M.E.I.) en définissant d'abord son rôle dans
le développement global du Sénégal et sa spécificité par rapport aux P.M.E. étran-
gères. Le second chapitre de la première partie portera sur un essai de classifi-
cation des firmes de petites dimensions.
La deuxième partie traite des problèmes internes de l'entreprise sé-
négalaise
les petites et moyennes entreprises sont loin, en général, d'être aussi
.../

p LAN
DE LA PREM 1ERE
E
PA RTl E
ANALYSE DESCRIPTIVE DE LA PETITE ET MOYENNE
ENTREPRISE AU SENEGAL
CHAPITRE 1 : STRUCTURE DE LA P.M.E
1 Création de la petite et moyenne entreprise
Il Définition de la P.M.E.
12 Relativité de la notion de P.M.E.
13 Aspect chronologique de la création des P.M.E.
II
Répartition spatiale des P.M.E.
21 Les conséquences d'une implantation périphérique des activités
industrielles
III
Rôle des P.M.E. dans le développement
31 Les orientations du Ve plan sénégalais
32 Place des P.M.E. dans le secteur industriel
CHAPITRE II : CLASSIFICATION DES P.M.E
1 Les industries manufacturières des produits organiques
Il Les industries alimentaires
12 Les industries alimentaires diverses
13 Les industries textiles
14 Les industries du bois
II Les industries manufacturières des produits minéraux
21 Les industries de recherches minières et pétrolières
22 Les industries métallurgiques
23 Les industries chimiques
III Les industries diverses
31 L'industrie des matériaux de construction
CONCLUSION DE LA PREMIEREPARTIE

compétitives et rentables qu'elles le pourraient dans l'état actuel des techniques;
or une large partie de ce manque à gagner est imputable à 6es défauts d'organisation
et/ou de gestion.
La compétitivité et la survie de la P.M.E. sénégalaise dépendent-elles
de l'adoption des techniques modernes de gestion et l'organisation qui ont fait le
succès de la grande entreprise (filiale de société étrangère) ou y-a-t-il place
pour un "management à la sénégalaise".
La troisième et dernière partie à trait à l'environnement ou les
facteurs externes qui sont susceptibles de peser sur la firme en tant que contrain-
tes ou, au contraire, dans quelle mesure, sont-ils, si on sait aller dans leur sens,
des vecteurs de développement de la petite et moyenne entreprise sénégalaise.

- 1 -
CHAPITRE 1
STRUCTURE DE LA PETITE ET MOYENNE
ENTREPRISE INDUSTRIELLE AU SENEGAL
1 - CREATION DE LA PETITE ET MOYENNE ENTREPRISE
Il - Définition de la petite et moyenne entreprise
Il importe tout d'abord de situer le cadre de notre étude en
proposant une définition de la petite et moyenne entreprise (P.M.E.). Notre
approche des caractéristiques de la P.M.E. doit être considérée comme une
démarche pragmatique 00 les constatations que nous faisons ne sont ni exhaus-
tives, ni immuables. Deux approches sont possibles
- A) Une première approche comparative nous amène à dire que la
petite et moyenne entreprise industrielle sénégalaise n'est ni une entreprise
artisanale, ni une grande entreprise. Elle diffère de l'uneet de l'autre dans
sa structure.
En effet, l'entreprise artisanale se singularise par:
• un travail manuel de fabrication d'articles en petites
quantités, à domicile ou en atelier avec l'aide de deux ou trois apprentis.
• une organisation (lègère) 00 propriété du capital et
management se confondent dans la concentration des fonctions entre les mains
du patron propriétaire, chef d'entreprise indépendant
1 des investissements très limités
La grande entreprise sénégalaise par contre se caractérise par:
• mécanisation et une division du travail pour la production
en série de biens dans des usines ;
• une hiérarchisation des fonctions avec séparation entre
propriétaire et management ;
• des investissements importants
.../

- B)
Une deuxième approche comparative consiste à dire que la
Petite et Moyenne Entreprise Sénégalaise se situe dans une plage qu'il est
nécessaire de préciser étant donnée que cette dernière n'est ni une entreprise
artisanale, ni une grande entreprise. C'est ainsi que nous proposons des
critères d'ordre qualitatif et d'ordre quantitatif pour définir la P.M.E.I.
sénégalaise.
- a)
Au plan qualitatif: La Petite et Moyenne Entreprise Indus-
trielle constitue souvent une synthèse de l'entreprise artisanale et de la
grande entreprise donc :
1
Une mécanisation de la production combinée à l'emploi
d'une main d'œuvre relativement importante. C'est le début d'une fabrication
en série ;
1 Une semi-hierarchisation avec séparation des fonctions de
production et d'administration. C'est le début d'une organisation rationnelle
de l'entreprise. Toutefois la décision est le fait d'un seul homme (l'entreprenel
qui parait comme l'élément intégrant de l'ensemble des moyens mis en œuvre.
Celui-ci doit s'occuper lui-même de tous les aspects de la gestion c'est-à-dire
du financement, du recrutement, de la surveillance de la main-d'œuvre, de
l'achat de l'équipement et des matières premières, du contrôle de la production,
de la comptabilité, du calcul du prix de revient, de commercialisation •..
1 Des investissements assez importants.
Les critères jusqu'ici cités nous ont permis de situer grossièrement
la Petite et Moyenne Entreprise Industrielle entre l'entreprise artisanale et
la grande entreprise. Cest critères, d'ordre qualitatif, s'attachent aux carac-
téristiques fonctionnelles de" la petite et moyenne entreprise industrielle et
appaniissent très généreux.
- b)
Aussi a-t-on coutume d'y adjoindre des éléments d'ordre
quantitatif mesurant la taille des entreprises suivant leur production brute
ou nette, leur capacité sur le plan équipement ou financier, la valeur ajoutée,
le capital investi, le nombre de salariés, le chiffre d'affaires etc ...
.../

- 3 -
Nous retiendrons ici, pour définir la petite et moyenne entreprise
industrielle au Sénégal trois critères: la valeur des investissements bruts
le nombre d'emplois permanents et le montant du chiffre d'affaires annuel.
Dans ce sens, nous considérons comme intervalle de définition de
la P.M.E.I. sénégalaise les fourchettes ci-dessous
1 de 5 a 250 millions de F.C.F.A. d'investissements totaux
bruts
1 de 5 à 300 emplois permanents
1 de 5 à 500 millions de F C.F.A. de chiffres d'affaires
annuel.
Selon ces trois critères ~ la délimitation entre Petite
Entreprise et Moyenne Entreprise Industrielle est la suivante
Entreprises
Investissements
Emplois
chiffre
Entreprises
Investissements
Emplois
en millions F CFA
Permanents
d'affaires
en nombre
en millions FCFA
Petites entreprise
5 - 25
5 - 50
5 - 50
Moyenne Entreprise
25
- 250
50
- 300
50
- 500
En 1974 le recensement de la Société Nationale des Etudes de
Développement (SONED) a donné 254 entreprises industrielles dont 200 petites
et Moyennes Entreprises Industrielles
soit 79 %réparties de la manière
suivante (1)
- 105 Petites Entreprises (52,5 %des P.M.E.I.)
-
95 Entreprises Moyennes (47,5 %des P.M.E.I.)
(1) Enquête sur l'activité industrielle au Sénégal en 1974
SONED - DAKAR - 1974-1975.

- 4 -
D'après l'étude de la SONED, il apparaît que les Petites Entreprises
Industrielles sont un peu plus nombreuses que les Moyennes. De même les branches
qui comprennent le plus grand nombre de P.M.E.I. sont
1
Industries alimentaires avec
62 unités
1
Transformation des Métaux avec 37 unités
1
Papier Imprimerie avec
29 unités
1
Bois et Meubles
avec
24 unités
Nous avons conscience de ce qu'une définition sur la base de
critères quantitatifs peut avoir d'approximatif voirëd'arbitraire. Seulement,
en ce domaine, aucun indice de taille ne saurait être véritablement satisfaisant.
Aussi, convient-il d'admettre les limites que nous proposons comme des hypothèses
de travail nécessaires à l'analyse et à l'interprétation des données statistiques
propres au contexte sénégalais.
Il reste cependant vrai que la petite et moyenne entreprise demeure
une notion très relative.
12 - La relativité de la notion de Petite et Moyenne Entreprise
Nous relevons une double relativité:
- Par branche d'activité: La comparaison de taille n'a de sens que
pour des entreprises ayant à peu-près la même nature d'activité : la comparaison
entre une entreprise industrielle et une entreprise commerciale n'a pas beaucoup
de sens. C'est pourquoi les classements portent généralement sur une catégorie
déterminée: entreprises industrielles ou entreprises commerciales.
La notion de petite et moyenne entreprise varie entre deux secteurs
d'activité différents et même entre des activités voisines:
1
Entre deux secteurs d'activité différents : exemple = une
scierie considérée petite dans la sidérurgie peut s'avérer plus importante qu'un
établissement de confection classé grande entreprise dans le secteur textile
sénégalais;
1 Entre des activités voisines
Une entreprise occupant 30 personnes serait
.../

- 5 -
ft
Une petite entreprise dans l'industrie automobile
tt
Une entreprise moyenne dans l'industrie des biens
d'équipement pour automobiles
tt
Une entreprise géante pour un concessionnaire ou une
entreprise de location de voitures
- Par zone géographique entre deux ou plusieurs pays par exemple
121 - 8~1~~iYi~~_g~Qgr~~big~~_~~_1~_DQ~iQ~_~~_r~~~S~!~
Un exemple de départ nous montre la relativité géographique de
la Petite et Moyennne Entreprise Industrielle: Une usine de montage automobile
qui serait classée grande entreprise au Sénégal peut apparaître en France comme
une petite entreprise ou comme un simple atelier de mécanique à Détroit aux Etats-
Unis. C'est pour dire que jusqu'à ce jour, aucune définition ne permet de préciser
exactement ce qu'est une P.M.E.I.
On ne saurait étonner en admettant qu'il existe plusieurs définitions
et plusieurs conceptions possibles. En fait, les définitions sont relatives.
Prenons pour illustrer nos propos, le sommaire retenu à la Commission Européenne
des définitions quantitatives des P.M.E. industrielles et artisanales
(Tableau n° 1).
. .. f

- 6
Tableau n° 1 : Définitions qu:titatives des P.M.E.
Industrielles et artisanales
Source: C.E.E., repris par Joël CONAN dans P.M.E.
Enseignement et Recherche Appliquée
Re"ue Enseignement et Gestion n° 3 - 1977
..
1
Entreprises industrielles
PAYS
ARTISANAT
SOURCES
Petites
YMoyennes
Petltes et
YMoyennes
Petltes
Mo.vennes
Allemagne F
-
1 - 49
50 - 499
1 - 499
Institut Für Mittolstand
499
Institut Für
forschung
1
Belgique
-
-
-
1 - 50
Loi/Hot du / Van
50
Loi/Hot du /
24-5-1959
Rapport "Handvarorkot
Danemark
1 - 5
6 - 20
21 - 50
·6 - 50
og den Mindre Industri"
(1959)
France
1-5/10
6 - 50
51 - 500
6 - 500
(1) Décret n° 70-724 du
500
(1) Décret n° 70-724
( 1)
(2)
4-8-1970
(2)
(2)
(2)
(2) C.G.P.M.E.
(1) Leggo n° 860 dol
Ital ie
1-5/10
-
-
1 - 500
25-7-1956
(1 )
(2) Legge sul finanziamento
(1) Raad van het Midden
Nederland
1-20/50
-
-
1-25/100
en Kleinbedrij
(1)
(2) Wetten endiverse
verordeningen
Small Business
U.S.A.
-
1-250/2500
-
-
Administration
Japon
Fundamenta 1
Japon
-
-
-
-
-
1-300
Law, 1973
... /

- 7 -
Ces définitions ne peuvent être relatives :
- qu'au secteur dans lequel l'entreprise se situe,
-qu'au marché sur lequel elle débouche
- qu'aux institutions qui l'encadrent (entre autres celles
visant l'action du crédit)
qu'aux économies dans lesquelles elle évolue
Une analyse approfondie de
la p.M.E.r. dans deux pays la France
et les Etats Unis montre mieux la relativité géographique de celle-ci.
- A) En France
En nous référant à deux auteurs P.Y. Barreyre et Michel Basire
nous pouvons appréhender la p.M.E.r. Française.
- Pour P.Y. Barreyse, il convient de distinguer sept catégories
dimensionnelles d'entreprises (2)
1- Entreprise rudimentaire : artisanat industriel ayant un
effectif de 1 à 7 salariés
2 - Petite entreprise industrielle: de 8 à 49
3 - Moyenne entreprise industriel : de 50 à 300
4 - Entreprise de "transition": de 300 à 1 500
5 - Grande Entreprise : plus de la 000
6 - Groupe de dimension internationale
ex : Michelin - P.U.K. etc .•..
- Michel Basire dans sa description du processus de développement
de la petite entreprise industrielle (3) distingue cinq phases de croissance
de la petite et moyenne entreprise et nous permet ainsi de situer la P.M.E.
française par rapport à la grande firme. Le thèse de M. Basire se résume sché-
matiquement à ceci :
... f
~~1 P. Yves Barreyre : Stratégie d'innovation dans les moyennes et petites
entreprises - P. 41
ed. Hommes et Techniques
(3) Michel Basire : La théorie des cinq niveaux : Le développement de la petite
et moyenne entreprise
Revue de Gestion nO 3 - Mai - Juin 1976

- 8 -
- a) Une première période qui comprend cinq stades
- !:~_~~~9ê: Entreprise artisanale : de 1 à 8 - 10 personnes
où l'entrepreneur-propriétaire fait tout (marketing, relations publiques, ac-
tivités comptables .... ). Toutefois pour 1ui,seu1e p l'activité de fabrication
est immédiatement et directement productivè et rentable (elle fait vivre maté-
riellement la société). Donc la majeure partie du temps de cet entrepreneur est
consacrée à la fabrication de ses produits. Plusieurs explications sont possib11
1
la première c'est la productivité de la fabrication
1
la deuxième c'est que le niveau de la production de la
petite entreprise est peu important pour que les problèmes commerciaux d'écou-
lement et d'attaque du marché n'occupent qu'une petite partie de SOR· temps
l'entreprise est en relation "automatique", avec le milieu extérieur à qui elle
fournit sans problème une prestation dont il a besoin.
1 les systèmes administratifs et d'administration sont suf-
fisamment rudimentaires pour être immédiatement ma'itrisab1es, la société se
confondant avec l'individu.
- g~mê_~~~9ê : de 10 à 20 personnes
A~enviro~d'une dizaine de personnes, la petite entreprise parait connaître,
à partir d'un changement de structure assez important {rupture de la relation
directe II pa tron-fabrication')une modification assez sens'ib1e de sa croissance
qui va l'orienter vers une étape de développement commercial et administratif
- ~~mê_~~~9ê : de 20 à 35 personnes.
Ce stade correspond à la maîtrise de problèmes administratifs créés
précédemment. D'abord parce que 1'habitude permet progressivement à chaque parti
cipant de la firme d'assimiler ces nouvelles façons de travailler et ensuite
parceque l'entreprise en grandissant s'est petit à petit donné les moyens de
dépasser ces problèmes.
Deux choses frappent lorsque l'on analyse une entreprise de 20 à
35 personnes environ au sortir de l'étape précédente:
• Elle a perdu à peu près intégralement le caractère artisanal
de ses débuts: à travers sa crise administrative, elle est devenue une véritab1
petite entreprise, en ce sens que le patron a vraiment été amené à se dégager
des stricts problèmes de la fabrication.
.../

- 9 -
~
L'entreprise connaît à ce stade de sa croissance un développe-
ment assez équilibré de ses trois fonctions de base: fabrication, commerce,
administration.
- ~~~~_~~~Q~ : de 35 à 50 personnes.
A partir de 35 jusqu'à environ 50 personnes l'entreprise va connaître
une transformation qui concerne moins ses structures elles-mêmes que ses métho-
des de gestion et correspond à une modification d'attitude vis-à-vis de son
environnement: elle atteint en effet à ce stade un niveau de production et
d'organisation qui l'amène à travailler en stock.
C'est à cette même époque, et pour les mêmes raisons, que le
patron sent le besoin de s'associer le concours d'un conseiller de gestion
extérieur : le financement du stock coût cher et exige une gestion prévision-
nelle (physique et financière) sérieuse; il peut également provoquer le besoin
d'un appui plus o~oins conjoncturel des banques et nécessiter un contrôle finan-
cier très précis.
- §~~~_~~~Q~ : de 50 à 70 personnes
Ce stade correspond d'abord à la maîtrise des éléments élaborés du
stade précédent: après les tâtonnements liés à la mise en place du système,
celui-ci s'intégre réellement à la structure administrative que pratiquement
il dirige, fixant les normes: quantités, délais, standards, prix de revient,
par rapport auxquelles sont jugés les résultats. Grâce à lui, l'entreprise
devient pratiquement capable, non seulement de contrôler sa gestion; mais de
commencer à véritablement gérer sa propre évolution.
- b) Deuxième période : de 70 à 150-200 personnes
Dans la deuxième période c'est généralement la fonction commerciale
qui apparaît comme le moteur de la transformation et l'embauche d'un Directeur
Commercial devient indtspensable.
- c) Troisième période : de 150-200 à 350-400 personnes.
Cette période est caractérisée par une pause relative dans l'agres-
sivité commerciale et une restructuration générale qui amène l'entreprise à mieux
maintenir son système de production, d'oO généralement, embauche d'un Directeur
de la production.
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- 10 -
- d) Quatrième période: de 350-400 à 600-700 personnes.
Elle doit permettre à l'entrepreise de surmonter ses déséquilibres
d'ordre financier, elle va accroître ses relations avec les banques etc ..•. et
un Directeur Financier va apparaître.
- d) Cinquième et dernière périod~ : de 60~-700 à 850-1000 personne
Cette période va voir s'accentuer la différenciation et l'autonomie
des diverses fonctions : la firme (petite ou moyenne) est parvenue au seuil de
la grande entreprise, elle a une "dimension sociale" et elle doit confier â un
service spécifique les problèmes humains et de personnels.
Pour les critères de définitions que nous venons de résumer et
d'après des chiffres émanant d'une étude de la SOFRES, de 1976, les petites et
Moyennes Entreprises représentent 96 %du nombre des entreprises en France, 47
des effectifs, et 33 %du chiffres d'affaires.
Ainsi les P.M.E.I. sont un élément essentiel de l'appareil industri
et c'est ce qui explique les dispositions particulières prises par l'Etat fran-
çais pour· leur promotion.
!'/<'
~ / En effet, l'ordonnance n° 67-821 du 23 septembre 1967 institue les
. '
groupem~rft~J'U!térêt êconomique et l'ordonnance n° 59-348 du 4 Février 1959
instatJf,rles sociéiés~/~onventionnes. Elles ont toutes pour but de permettre awc
\\
'é·
.
' !
P.M.E.~~~~nçaises~~réaliser des actions concertées en se regroupant (4)
"."
- B) Aux U.S.A., la SMAll BUSINESS ADMINISTRATION (créée en 1953),
organisme destiné à s'occuper des petites et moyennes entreprises dresse les
catégories suivantes de P.M.E. en fonction du chiffre d'affaires annuel et de
l'activité de l'entreprise (5)
.../
(4)
Jacques H. TRESCASES : L'aveni~ des P.M.E. : Les actions concertées,
collection vie de l'entreprise éd. Dunod.
(5)
Du texte du SMALL BUSINESS Act, 953, cité dans la note S.B.A. :
What It Does (Washington DC : Gouvernment
Printing office, December, 1976)

- 11 -
Activités principales
C.A. annuel
de 11
1 Entrprise
1
inférieur ou égale à :
Servi ces
.
2 - 8 millions de dollars
Conmerce de déta il .•.•.......
2 - 7,5 millions de dollars
Vente en gros .•..............
9,5-22
millions de dollars
Constructi on
.
9,5
millions de dollars
Agr; cu 1ture
1
.
275 000 dollars
Pour les unités industrielles, la S.B.A. retient un nombre moyen
annuel d1
d emp10yés
1
n1excédent pas 250 - 1500. Elle majore, cependant, de 25 %
les chiffres cités ci-dessous lorsque 11
1 entreprise
1
considérée exerce son acti-
vité dans une zone de chômage.
Si lion retient la définition de la S.B.A., il est possible de
décrire avecqu~~~ue précision le sect~ur des petites et moyennes entreprises
américaines.
Le Sma11 Business Administration indique ainsi un chiffre approxi-
matif de dix millions d'entreprises Petites et Moyennes, soit 97 %du nombre
total des entreprises américaines (96 %en France et 79 %au Sénégal).
Elles participent pour 43 %à la constitution du P.N.B. ; mais il
est juste de constater que la majeure partie de cette contribution est apportée
par les entreprises (peu nombreuses) faisant un chiffre d1affaires supérieur
à un million de dollars.
Les entreprises dont le chiffre d1affaires est inférieur à 100 000
dollars représentent 86,8 %du nombre total des entreprises américaines en 1972.
Une telle classification des entreprises américaines possè~e u~
intérêt pratique êvident ; d'ailleurs le SMALL BUSINESS ADMINISTRATION a cons-
titué cette grille pour déterminer qui aurait droit à ses prêts.
..'/

- 12 -
Comme on le voit. même les Etats Unis. pays de la libre entreprise
et des grandes entreprises. se sont engagés dans la voie de la promotion des
P.M.E.
Trois moyens ont été ainsi mis en œuvre à cette fin:
1 Protection de la libre concurrence et garantie de la vérité
des prix par les lois anti-trust appliquées sévèrement à l'interdiction de
vendre à perte ou de pratiquer des prix de dumping (6).
1 Création. en 1953, d'une "agence pour les petites affaires"
(Sma11 Business Administration) offrant aux petites et moyennes entreprises des
conseils. des moyens de formation et des prêts â long terme et à faible taux
d'intérêt.
1 obligation. pour les entreprises soumissionnaires de marchés
publics. d'assortir dans leurs contrats de clauses de sous-traitance selon les-
quelles la grande entreprise bénéficiaire du marché s'engage à y faire partici-
per des sous-traitants à hauteur d'un certain pourcentage du montant global de
la commande.
En conclusion nous pouvons dire que la définition de la petite et
moyenne entreprise n'emporte pas totalement la conviction car elle suppose que
toutes les entreprises puissent être rangées ainsi par taille sans qu'il y ait
de différences de structure entre elles: le point de séparation entre grandes
entreprises et petites entreprises devient alors purement arbitraire et peu
sjgnificattf; Il n'existe donc pas de méthode exacte et univoque de classifica-
tion des entreprises en Petites. Moyennes ou Grandes. Il y a des critères qua-
1itatifc:: et rluantitatifs dont le choix en définiti"e ecot fnnc+io n
fnnc+io
de co
de
objectifs
recherchés. du 'ieu~e l'environnement économique et social. de la période con-
sidérée car la petite et moyenne entreprise est dynamique et évolutive •
.../.
(6)
OVEN
Puissance de l'industrie américaine
Edition du Seuil. "la vie des Sociétés)

- 13 -
13 - Aspect chronologique de la création de Petitps et Moyennes
Entreprises Industrielles.
L'économie sénégalaise a longtemps reposé presque entièrement sur
la culture de l'arachide que la colonisation a introduite au Sénégal.
Ainsi, l'industrialisation du pays a commencé par la mise en valeur
de cette culture.
Mais petit à petit, compte tenu de la position du Sénégal dans
l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest d'expression française, certaines industries
allaient se développer.
En effet Dakar était la capitale de l'Afrique de l'Ouest d'expression
française, et la création à Dakar de plusieurs grandes entreprises ayant pour
objectif de satisfaire non seulement les besoins sénégalais mais aussi ceux du
marché africain, devait permettre au pays de disposer d'un potentiel industriel
assez poussé le mettant en avance par rapport aux autres états de 11 Afrique
l'Afrique de
l'ouest. E.F. sur le plan industriel.
Ce potentiel était constitué en grande partie d'industries légères
de substitution d'importation localisées dans le Cap-Vert.
La plupart des industries du Cap-Vert ont été mises en place durant
la période coloniale par à coups notamment dans les années 1930 et de la grande
dépression; puis après la deuxième guerre mondiale (7)
Après l'indépendance le secteur industriel a eu à faire face à la
perte de son marché traditionnel d'exportation au fur et à mesure que des in-
dustries s~ sont créées dans les autres pays de l'ex A.O.F. Il fallait donc
définir une nouvelle politique d'industrialisation en tenant compte des diffé-
rents aspects du contexte économique, politique et social du Sénégal.
Les différentes phases de la création d'entreprises depuis l'indé-
pendance peuvent se résumer en ces points :
- Dans les années 1960 cféàtions d'entreprises "d'import-subs-
titution ll
titution
pour compléter les indstries déjà mises en place pendant la colonisa-
tion.
.../
(7) SAMIR ANIM
L'Afrique de l'Ouest bloquée
Edition de Minuit

- 14 -
- 1968 - Création de la Société Nationale d'Etudes et de
Promotion Industrielle avec pour mission l'élaboration d'études, la recherche
de promoteurs, l'assistance aux entreprises, la formation d'entrepreneurs et la
promotion de la petite et moyenne entreprise.
- Depuis 1970 beauEoup d'entreprises ont été créées principa-
lement les industries d'exportations dont la création de la zone franche indus-
trielle de Dakar est un élément de concrétisation.
- Il faut attendre 1972 avec la loi 72-46 du 12 Juin pour voir
apparaître des Petites et Moyennes entreprises autochtones. En effet la loi
72-46 du 12 juin 1972 encourage la création ou l'extension de la petite et mo-
yenne entreprise sénégalaise (8).
L'article 2 de cette loi précise en outre les personnes pouvant
bénéficiées des exonérations fiscales prévues:
- sont considérées, au sens de la présente loi, comme personnes
morales de nationalité sénégalaise les ressortissants sénégalais ayant exclusi-
vement la nationalité sénégalaise.
- sont considérées, au sens de la présente loi, comme personnes
morales de nationalité sénégalaise, les sociétés dont la majorité du capital
est détenue par les nationaux sénégalais tels que définis à l'alinéa précédent.
- Sont en outre assimilées à des personnes morales de natio-
nalitÉ sénégalaise les sociétés de gestion des domaines industriels créées dans
les régions pour faciliter le développement industriel, à la condition que
l'Etat participe à leur capital.
.../
(8) Lambert Kouan - Directeur Générale de la Société d'Energie Electrique de
Côte d'Ivoire définit l'entreprise africaine par trois
critères :
- La propriété du capital (il foit appartenir entièrement à
des africains) ;
- La décision (elle doit être localisée en Afrique et prise
par des Africains) ;
- La gestion (elle doit être assurée par des Africains)
Rencontre Africaine de l'UNIAPAC - KINSHASA, 18-23 Juin 1973

- 15 -
131 - bQi~_~Qr~~~~_sr~~~iQ~_Q~_!~_~~~i~~_~~_~Q~~~~~_~Q!r~eri~~~_Q~~~
Q~~§_!~§_e~~~_~fris~i~§·
Le tableau n02
donne la récapitulation des lois portant la création
des offices de promotion des Petites et Moyennes Entreprises et des Fonds de
Garanties de crédits aux P.M.E. dans 6 pays africains:
- En Côte d'Ivoire
- La loi n° 68-342 du 29 Juillet 1968 porte création d'un
office de promotion de l'Entreprise Ivoirienne (O.P.E.I.) tandis que le Décret
nO 68-507 du 26 Octobre 1968 porte organisation et fonctionnement de l'O.P.E.I.
- La loi nO 68-346 du 22 juillet 1968 porte création d'un Fonds
de Garantie des Crédits aux Entreprises Ivoiriennes. L'article 2 de cette même
loi précise l'objet de ce fonds: faciliter la promotion de l'entreprise ivoi-
rienne en accordant sa garantie aux crédits bancaires à court, moyen et long
terme nécessaires à son développement. Alors que le Décret n° 68-508 du 26
Octobr~ 1968 (modifié par le Décret nO 69-206 du 22 Mai 1969) porte organisation
du Fonds de Garantie des crédits. Le Fonds est destiné à garantir les crédits
consentis .. aux sociétés ivoiriennes dont le capital est détenu à concurrence
de plus de 50 % par des nationaux ivoiriens.
. .. 1

Tableau nO 2
Lois portant création des offices de Promotion des
in~Pv,-u~~~"
iy\\0~V'-U~~~~.
P. M. 1.
P.M.I. et des Fonds de Garanties aux Entrepri ses
Entreprises dans
$~
~,,"~
w
~~\\,
~
~
6 Pays Africains; établi
\\L:",
6 Pays Africains; établi âà partir des documents du
~
0
~
\\~~
\\~,
Colloque
Co11 oque sur l'entreprise
11 entrepri se en Afrique
Afri que - UNIAPAC - DAKAR-Avril
DAKAR-Avri 1 19.1
~
:-';
:-' ;
------------------------~\\"\\
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - . . . , \\ . \\
"?;,
'?;,
,~ .
,~.
\\~~:;
'<~>:/
.
1
PAYS
Office de Promotion
Fonds de Garanties et de Crédits
PAYS
des P.M.E.
aux P.M.
P. M. 1.
BENIN (Dahomey)
Ordonnance n° 73-78 du
Ordonnance n° 71-27 CP/M.E.P. du
(Dahomey)
Ordonnance n° 73-78 du
Ordonnance n° 71-27 CP/M.E.P.
17/12/73
24 Juin 1971
COTE D'IVOIRE
- Loi n° 68-342 du 29/7/68
- Loi n° 68-346 du 22/7/68
DIIVOIRE
- Loi n° 68-342 du 29/7/68
- Loi n° 68-346 du
- Décret nO
n° 68-507 du 26/10/68
- Décret nO 68-508 du 26/10/68
- Ordonnance n° 70-70 du 30/12/70
- Décret nO 69-176 du 27/8/69
\\0
HAUTE-VOLTA
- Décret n° 70-334 du 31/12/70
- Décret nO 71-30 du 16/4/71
r-l
- Décret nO 74-68 du 30/5/74
NIGER
- Loi n° 74-19 du 11/3/74
- Loi n° 74-6 du 4/3/74
SENE GAL
SENEGAL
- Loi n° 74-19 du 11/3/74
- Loi nO 74-6 du 4/3/74
TOGO
-
- Ordonnance n° 53 du 29/12/71

- 17 -
- Au Bénin
- L'ordonnance nO 73-78 du 17 Décembre 1973 porte création du
Centre d'Etudes et de Promotion des Entreprises Dahoméennes .(C.E.P.E.D.) tandis
que l'ordonnance n° 71-27 C.P./M.E.P. du 24 Juin 1971 porte institution de la
carte professionnelle dite carte de commerçant étranger. Est considéré comme
étranger, l'individu qui ne peut se prévaloir de la nationalité Dahoméenne;
par application de la loi nO 65-17 du 23 Juin 1965.
Toutefois, les étrangers ressortissants des pays avec lesquels le
Dahomey a signé une convention d'établissement jouiront, dans le cadre des lois
et règlements, d'un traitement équivalent à celui qui s'applique dans leurs
pays d'origine aux nationaux Dahoméens.
En Haute-Volta
- L'ordonnance n° 70-70 du 30 Décembre 1970 porte création de
l'office de Promotion de l'Entreprise Voltaïque (O.P.E.V.)chargé de promouvoir
les petites et moyennes entreprises en apportant son aide aux entrepreneurs na-
tionaux et en cherchant à développer l'esprit d'entreprise. Le Décret n° 70-334
du 31 Décembre 1970 fixe les statuts de l'O.P.E.V.
- Le Décret 69-176 du 27 AoQt 1969 porte création d'un Fonds
de Garantie des Crédits aux petites et moyennes entreprises commerciales, arti-
sanales et industrielles voltaïque (modifié par décret nO 71-30 du 16 Avril
1971 et décret n° 74-68 du 30 Mai 1974).
Le fonds est destiné à garantir les crédits consentis par les éta-
blissements bancaires aux e~treprises, artisans et commerçants voltaïques et aux
sociétés voltaïques dont le capital est détenu à concurrence de plus de 50 %par
les nationaux voltaïques.
- Au Niger
- La loi n° 74-19 du Il mars 1974 porte code des investisse-
ments en faveur de l'entreprise nigérienne dans l'article 1, encourage la
création et l'extension de la petite et moyenne entreprise.
Les personnes physiques ou morales ayant la nationalité nigérienne
et désirant créer ou étendre une activité industrielle, agricole, d'élevage,
de pêche, de tourisme, peuvent prétendre au bénéfice des dispositions de la
présente loi.
.../

- 20 -
Le nombre total de petite et moyenne entreprise industrielle est
estimé en 1962 à 140 unités sur environ 170 entreprises industrielles soit 82
du secteur. En 1974 ce nombre est passé à 200 sur 254 représentant 79 %du
secteur industriel.
Si en valeur relative nous enregistrons une baisse de la part
des Petites et Moyennes Entreprises Industrielles (- 3%), on peut par contre
estimer en valeur absolue le nombre de créations à 80 unités puisque une bonne
vingtaine des entreprises recensées en 1962 n'existaient plus en 1974.
80 unités en 12 ans, cela représente en moyenne 6 à 7 Petites et
Moyennes Entreprises Industrielles nouvelles par an.
Entre 1962 et 1968 le taux de croissance en nombre de P.M.E.I. est
estimé à 6 %. Il est de 35 %entre 1968 et 1974
De 1962 à 1974 c'est une croissance globale de l'ordre de 57 %
ramenée à 43 %du fait de la disparition d'un vingtaine de P.M.E.I. Le taux de
création les plus importantes sont enregistrés dans les branches industrielles
Transformations de Métaux (+ 118 %), Bois et Meubles (+ 71 %).
Les branches alimentaires (62 unités), Transformation des Métaux
(37 unités), Papier (29 unités) et Bois (24 unités) représentent à elles-seule
76 %des Petites et Moyennes Entreprises Industrielles avec un total de 152
unités sur 200 en 1974.
Sur les 200 P.M.E.I. existent en 1974, 75 sont totalement ou major
tairement sénégalaises (voir tableau n° 4) ce qui représente 38 %. A titre corn
paratif 13 %',~eIJ1ement des grandes entreprises industrielles sont à majorité
sénégalaises.
... /

- 21 -
Tableau n° 4
Nombre de P.M.E.I. Sénégalaises en 1974
Source: O.P. Cit.
Total
Branches
P.E.
M.E.
P.M.E.
% (1)
% (2)
P.M.E.I.
Extraction
-
3
3
4
50
6
Alimentation
9
11
20
27
32
62
Textile, Confection
5
1
6
8
38
16
Bois &Meubles
&
6
6
12
16
50
24
Papier, cart, Imprime.
11
2
13
17 ,5
45
29
Chimie
1
3
4-
5,5
20
20
Matériaux, construction
-
2
15
20
41
37
Eau, Energie
-
-
-
-
-
-
Total
45
30
75
100
38
200
%
60
40
100
La sénégalisation est assez marquée dans les branches Industries
Extratives (50 %), Bois (50 %) et Papier (45 %). Elle est faible dans la
branche Industrie chimique: 20 %seulement.
.../
(1)
Pourcentage par rapport au nombre de P.M.E.I. sénégalaises
(2)
Rapport dans la branche P.M.E.I. Sénégalaises 1 P.M.E.I.

- 2j,-
2 - REPARTITION SPATIALE DES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES INDUSTRIELLES
Le tableau nO 5 donne
la localisation des petites et moyennes
entreprises au Sénégal :
Tableau n° 5
Localisation des P.M.E. au Sénégal
Source: Etude SONEPI np.M.L au Sénégal"
Septembre 1976
1
1
Diour-!
Sine
!
Total !
1
Casa-
Fleu- ·Sénégal· Sine
!
Total !
Casa-
Fleu- ·Sénégal·
Cap-
. Tot
BRANCHES
1
1
1
BRANCHES
1
1
Thiès
des 6 !
1
!
mance
bel
ve
prientalj Saloum·
régions!
Vert jGéné
régions!
Vert j
!
!
!
!
!
!
!
!
Industries Extractives
!
!
6
!
6
!
!
Industries Alimentaires
5
2
1
2
3
13
49
62
!
Industries Textiles
1
1
15
!
16
Industries Bois-Meubles
!
1
1
1
1
4
20
24
!
Industries Chimiques
1
1
19
20
Industries Papier-Impr.
29
29
Industries Mates-Const.
1
1
5
6
Industries Tranf.métaux
5
5
32
37
Industries Eau-Energie
Total
6
2
1
1
4
11
25
175
20(
%
3
1
0,5
0,5
2
5,5
12,5
87,5
W(
Nous remarquons une forte concentration des Petites et Moyennes
Entreprises Industrielles au Cap-Vert (87,5 %) face à une faible implantation
dans les autres régions (12,5 %) principalement concentrée dans les branches
"Alimentaire" (Boulangeries, conserves de poissons, crevettes), Métaux (constr
tion métallique) et Bois (scieries).
.../

- 2,a -
Ce phènomène de concentration des entreprises industrielles surtout
dans une seule région (Dakar et sa banlieue) est-il notoire seulement au Sénégal?
On peut dire que non et cela peut se vérifier par des exemples concrêts. En
effet l'enquête de la C.E.E. (9) sur les possibilités d1industrialisation des
Etats africains montre la prépondérance des ports d'Abidjan et Yaoundé (excepté
celui de Dakar) en matière de concentration industrielle.
Ainsi au Sénégal, sur un total de 213 unités de production, le port
de Dakar en groupe 161 (soit près de 3/4) alors qu'en Côte d'Ivoire sur un total
de 225 unités de production le port d'Abidjan en groupe 142.
Nous sommes donc là en présence d'un phénomène particulier non pas
seulement au Cameroun, au Sénégal et à la Côte d'Ivoire, mais à l'ensemble des
pays sous-développés 00 le plus souvent les activités industrielles ont tendance
à se concentrer dans certaines grandes villes et plus particulièrement les ports,
ce qui imprime à ces pays une croissance industrielle excentrique ou périphérique.
21 - Les Conséquences d'une implantation périphérique des activités industrielles
Ces conséquences peuvent être de plusieurs ordres et à cet égard
nous pouvons relever deux qui nous paraissent fondamentales: Il s'agit de
l'exode rural et de la différence du niveau de vie selon les régions.
211 - b:~~QQ~_r~r~l
Les grandes villes et en particulier les ports, ayant tendance à
attirer les entreprises industrielles, deviennent ainsi des zones qui connais-
sent une intense activité économique, les populations de l'intérieur du pays
accourent vers ces zones en quête d'un emploi hypothétique et pouvoir ainsi
améliorer leur niveau de vie; les zones rurales ont ainsi tendance à se vider
au profit des grandes villes et cela aboutit ou conduit à un même chomage. Ce
phénomène d'exode des populations rurales vers les grandes villes cotières dans
les pays en voie de développement a été particulièrement remarqué par un auteur
(B. WARD (10) qui cite le cas de certains grands ports comme Rio de Janeiro,
.../
(9)
C.E.E.
Possibilités d'industrialisation des Etats Africains et
Malgache associés - Direction Générale du Développement
de l'Outre-Mer - Décembre 1966.
(10) B. WARD
Professeur du Cours de Développemet Economique International
à l'Université de Columbia; article dans "Problèmes
Economiques" du 5/12/1978.

- 2" -
Buenos Aires, Lagos, Bombay, Calcutta ... qui constituent des points de ralliè-
rement pour ce~populations rurales qui deviennent finalement des chômeurs. Une
partie de ces anciens ruraux deviennent ainsi des chômeurs déguisés dans les
activités du Tertiaire, si bien que finalement dans la plupart des pays sous-
développés le secteur tertiaire devient celui qui occupe la majorité de la po-
pulation active. Or cette éventualité est chez Colin Clark le terme d'une évolu-
tion qui implique le passage au fur et à mesure que l'économie du pays se déve-
loppe, de la population active du secteur primaire au secteur secondaire et
enfin au secteur tertiaire.
En d'autres termes une population active plus nombreuse dans le sec-
teur tertiaire qu'ailleurs est le signe d'un développement économique (cas type
des Etats Unis)
or dans la plupart des pays en voie de développement, le secteu
tertiaire occupe souvent cette majorité de population active sans que le pays
ait atteint un haut niveau de développement économique. Ceci implique donc qu'il
y aura un retour d'une partie de la population active du tertiaire vers le secon
daire quand.ce dernier secteur commencera son vrai développement et fera effecti
vement appel à la main-d'œuvre. C'est pour respecter cette éventualité qui
implique un retour d'une partie de la population active du tertiaire vers le
secondaire qu'à juste titre des économiques parmi lesquels A. COTTA (11) ont
proposé avec raison qu'il fallait substituer au sch~ma de Colin Clark (qui serai
erroné si on l'appliquait à tous les pays que1qqui~i~ niveau de développement)
un schéma avec.. double flèche :
Ainsi au schéma traditionnel de transfert de population active àe
Colin Clark: Secteur primaire ~ secteur secondaire ~ secteur tertiaire, il
faut lui substituer ce schéma avec doub1è
flèche plus adapté aux pays sous-
déve1pppés : secteur primaire ~ secteur secondaire t secteur tertiaire. Mais
cette implantation périphérique des entreprises industrielles a une deuxième
conséquence :
.../
(11) A. COTTA
Analyse Quantitative de la croissance des Pays sous-développés
- P. 77 - Editions P.U.T.

- 2J -
La différence du niveau de vie d'une région à l'autre peut être con-
sidérée comme une conséquence de la situation précédente ; car les entreprises
ayant tendance seulement à s'implanter dans certaines zones, ces dernières vont
connaître une plus grande croissance économique, il en résulte que la contribu-
tion de ces régions au produit intérieur brut (P.I.B.) sera plus élevée. Et
comme on peut apprécier le niveau de vie par le produit intérieur brut par tête,
il en résulte que le niveau de vie des habitants des zones où les entreprises
sont fortement implantées sera plus élevé qu'ailleurs. Le tableau suivant relatif
au Sénégal illustre cette situation pour 1975-1976.
Tableau n° 6 : Produit Intérieur brut du Sénégal en 1976
Source: établi à partir des données sur la
situation économique du Sénégal 1976
Direction de la Statistique.
P.I.B.
P.I.B. par hts
Régions
en F. CFA
en Mi 11 i ards de F. CFA!
en %
Cap-Vert
323,176
79,6
383 164,1
Thiès
34,104
8,4
57 335,9
Casamance
21,924
5,4
33 112,8
Sine-Saloum
13,398
3,3
15 392,5
Fleuve
7,714
1,9
18 533,02
Diourbel
2,842
0,7
4 184,02
Sénégal-Oriental
2,842
0,7
10 751,3
Total SENEGAL
406,000
100
93 751,65J!
J! P.I.B./habitant pour le Sénégal.
Il Y a ainsi disparité du niveau de vie, ou des revenus an profit
de la région du Cap-Vert (Dakar) dont le P.I.B. par habitant est de près 7 fois
celle de la région de Thiès et environ 96 fois celle de Diourbel.
... /

- 26 -
Certes, même dans les pays développés les écarts de niveau de vie
subsistent entre les régions, mais cet écart est relativement plus élevé dans
les pays sous-développés à cause de cette implantation périphérique des entre-
prises industrielles.
Peut-on atténuer ce déséquilibre régional dans l'implantation des
entreprises et par là même rendre la croissance homogène?
Atténuer le déséquilibre régional de croissance implique qu'on recher-
chel" d'abord les causes qui poussent les entreprises industrielles nouvelles à
s'implanter seulement dans telle région plutôt qu'ailleurs. Or ces causes sont
multiples et tiennent principalement à la présence dans ces régions d'une plus
grande main d'œuvre qualifiée, d'une plus grande infrastructure, d'un marché
plus vaste, à la concentration d'énergie, bref à tout ce qu'on appelle des
"économies d'agglomération" et qui font baisser certains coOts pour les entre-
prises, ne serait-ce par exemple l'achat de l'énergie à un prix plus bas car se
répartissant sur plusieurs entreprises alors qu'une entreprise isolée devrait
supporter un prix d'énergie plus élevé car elle serait seule à supporter le coat.
Pratiquer une décentralisation industrielle c'est avant tout aller contre ces
raisons qui font que les entreprises s'attirent (ou plus précisément les ancien-
nes attirent les nouvelles), c'est donc lutter contre des forces économiques
puissantes. lès pays comme la France nous fournissent un exemple à cet égard:
la politique de décentralisation industrielle en France n'a pas réussi à décon-
gestionner entièrement Paris. Au Sénégal cette politique de décentralisation
industrielle est un objectif puisque figurant comme l'un des critères parmi
d'autres pour l'attribution aux entreprises des régimes fiscaux privilégiés, et
a pour but de permettre une croissance plus harmonisée des régions. les efforts
sontdonc déployés dans ce domaine mais ils ne peuvent que limitet la concentra-
tion industrielle dans certaines zones mais sans l'éliminer totalement à cause
des forces précédemment énumérées qui ont un certain poids.
... /

-~-
3 - ROLE DES PETITES ET MOYENN!S ENTREPRISES INDUSTRIELLES DANS LE DEVELOPPEMENT
ECONOMIQUE
En tant que facteur de transformation économique et sociale en milieu
rural qu'en milieu urbain. la P.M.E.I. joue un rôle de premier plan dans le
développement des états africains et sa promotion demeure au centre des préoccu-
pations des dirigeants africains dans la réalisation des objectifs industrielles.
Pour le Sénégal. les objectifs assignés à l'industrie ont été clairement dégagés
lors des conseils nationaux de l'U.P.S. de janvier. de Mai et de Décembre 1976 (12)
mais c'est le Sème plan qui insiste sur les objectifs à court et moyen terme à
côté des objectifs généraux et à long terme définis dans les premier•• deuxième.
troisième et quatrième plan.
31 - Les Orientations industrielles du Sème plan
En relation dynamique avec les autres secteurs. l'industrie doit
viser pour le long terme trois objectifs principaux:
- "Satisfaire les besoins fondamentaux du pays. et notamment.
le plus essentiel d'entre eux. l'emploi mais refus de la société de consommation.
- Constituer le moteur d'un développement indépendant en prenant
l'agriculture et les ressources minières nationales comme base principale de valo-
risation. mais refus de llaut~rcie.
- Développer desLJ.çh~~térieurs équilibres. en construisant
en priorité. par cercles de ~~5j~antarité croissant un espace économique
viable pour l'ouest africain ma~s dans une perspective d'avantages réciproques;
d'où la mise en cause de la forme actuelle de la division internationale du
travail. et de son corollaire. le déséquilibre des nouveaux termes de l'échange
produits industriels manufacturés à bas prix dans le Tiers-Monde. contre biens
d'équipement. technologies et "Know-how" importés à coOts élevés".
... /
(12) Rapport de Politique Générale du Secretaire Général de l'U.P.S.
Léopold Sédar SENGHOR
Congrés Extraordinaire de l'Union Progressiste Sénégalaise
27-29 Décembre 1976.

- 28 -
312 - b~~_Q~j~s~if~_~_sQ~r~_~~_œQ~~~_~~rœ~
L'application de cette politique à long terme passe par la réa-
lisation des objectifs suivants dans le court et moyen terme (13).
3121 - Q~4~~~i!~=~Mg!i~g~i!~=~=~gMk~=~~=~g~~g=~~k~~
- a) Pour la production
t
"élargir la gamme des fabrications nationales; simplifier et
normaliser les productions de certaines branches, afin de répondre aux besoins
des couches les plus nombreuses de la population, par une large diffusion.
t
poursuivre la détection et l'inventaire des ressources natu-
relles du pays, minérales, végétales et animales; implanter progressivement cer-
taines filières de transformation de ces ressources, de l'amont à l'aval, dans
les branches les plus "rentables" pour la collectivité; construire ainsi par
étape la trame d'un tissu industriel intégré, reliant les unités intérieures les
unes aux autres.
t développer, parallèlement aux industries de biens de consom-
mation, le secteur des industries de biens intermédiaires et de production ;
orienter ces dernières des manières prioritaires vers les besoins du secteur
primaire: première et deuxième génération de machines agricoles, matériaux de
construction tuyaux acier et plastique, engrais".
- b) Pour les secteurs et les facteurs de production
t
soutenir et moderniser l'industrie nationale, base principale
de l'exparysion économique.
t donner la priorité dans les projets aux industries à haut
coefficient de main-d'œuvre ; pour cela repenser les technologies afin de sélec-
tionner les plus adaptées aux besoins du Sénégal ; combler le fossé entre villes
et campagnes par l'implantation de petites et moyennes unités décentralisées sur
ressources locales.
t
accélérer l'insertion des cadres sénégalais dans la gestion
et la propriété des entreprises; multiplier les "circuits courts" de formation
technique et scientifique, à l'Université comme dans les entreprises.
.. '/
(13)
Sème plan quadriennal de développement économique et social 1977-1981,
Ministère du Plan et de la Coopération - Dakar - Juin 1977.

- 29 -
~ associer de façon sélective l'Etat au processus d'industriali-
sation, par des prises de participation au capital de certaines entreprises prio-
ritaires".
Le secteur industriel, moteur de la croissance, devra donc imprimer
une forte accélération au processus de développement global de l'économie.
Pour assurer à la production intérieure brute une croissance en
volume de 5,5 à 6 %par an au cours du Sème plan, l'ensemble du secteur secon-
daire devra cr01tre de 7,5 % (6,5 %dans le 4ème plan) et au sein de celui-ci,
l'industrie, secteur central, devra croître de 8 %en volume.
Le tableau n° 7 donne les objectifs du Sème plan sénégalais branche
par branche, pour la croissance, l'emploi et le taux d'investissement.
32 - La place des Petites et Moyennes Industrielles dans le secteur industriel
La réalisation des objectifs du Sème plan passe par la création de
grandes entreprises mais essentiellement par les petites unités qui constituent
à l'heure actuelle les 3/4 du tissu industriel sénégalais (en nombre). Le Ta-
bleau nO 8 donne les caractéristiques de l'industrie sénégalaise.
Ce tableau montre une forte concentration des P.M.E.!. dans la région
du Cap-Vert.
Par ailleurs, le total des investissements des petites et moyennes
entreprises industrielles en 1974 s'élevait à 9 milliards F CFA soit 8 %de la
valeur totale enregistrée pour l'ensemble de l'industrie en 1974.
Au même moment on notait 7 950 salariés dans ces mêmes entreprises
soit 30 %du total de l'effectif industriel avec un chiffre d'affaires annuel
de 22,3 milliards F CFA représentant 12 %du volume global annuel du secteur et
une valeur ajoutée a 8,5 milliards F CFA correspondant à 12,2 %de la contribu-
tion des P.M.E.I. à l'industrie sénégalaise.
Les petites et moyennes entreprises sont donc un élément essentiel
du complexe industriel sénégalais. L'action de l'Etat doit surtout avoir pour
objectif de donner as moyens aux petits unités compétives qui ne peuvent atteindre
leur plein développement en raison du problème spécifique de leur taille .
... /

- ~-
D'un point de vue strictement économique. une politique réfléchie
ét sélective en faveur des P.M.E.I. compétitives s'impose aux responsables de
l'Etat. pour essentiellement trois raisons:
- a) Toute politique de croissance passe par les P.M.E.I. :
compte tenu du nombre et de la vitalité des entreprises de ce type. l'augmenta-
tion de la richesse nationale ne peut venir que de leur multiplication et de
leur développement.
On peut certes espérer la naissance d'un grand groupe industriel
ou l'implantation au Sénégal de quelques firmes d'importance mondiale. Mais ces
opérations. pour spectaculaires qu'elles soient. sont toujours longues. onéreuses
et finalement limitées. alors qu'une multitude de P.M.E.I. peut surgir sur l'en-
semble du territoire. créant de la valeur et distribuant des revenus.
- b) Toute politique d'aménagement du territoire
passe par
les P.M.E.I.
La décentralisation des grandes unités est souhaitable mais demeure
souvent artificielle et. ne peut avoir. sur le plan de l'emploi. qu'une incidence
limitée.
Au contraire. l'épanouissement des entreprises préexistantes ou la
naissance de nouvelles petites unités est le seul mode de développement naturel.
équilibré et suffisalTl11ent diffus pour animer l'ensemble d'une région.
- c) Toute politique d'amélioration de la balance commerciale
passe par les P.M.E.I.
En effet. si elles sont compétitives. elles sont les mieux placées pOL
résister victorieusement à la pénétration du marché national par des marques
étrangères.
L'amélioration des exportations sénégalaises ne peut provenir que de
l'émergence sur les marchés extérieurs d'exportateurs qui ne peuvent être trouvés
que dans cette "réserve d'exportat~virtuels" que sont les entreprises moyenne~
De plus l'exportation de produits finis hautement élaborés fabriqués par ces firme
améliorerait sensiblement la composition de notre balance commerciale.
A ces principales raisons nous pouvons citer trois autres particulière
qui militent en faveur de l'implantation des P.M.E.I. dans le secteur secondaire
sénégalais
le premier est l'importance toute relative du marché si non son
étroitesse

- le premier est l'importance toute relative du marché si non
son étroitesse
- le second est d'ordre sectoriel c'est-a-dire que dans certaines
branches de l'industrie sénégalaise (Ameublement, Boulangerie) les petites et
moyennes unités sont plus adaptées alors que dans d'autres (sidérurgie par exemple)
la grande taille est requise;
- le troisième enfin est politique et social parce que répondant
au souci manifeste d planificateur sénégalais de faire une large place aux indus~
tries a haut coefficient de main-d'œuvre.
Ces éléments apparaîtront parfois en contraintes qui imposent la
P.M.E.I. comme une nécessité, le complément indispensable de la grande industrie
pour le progrès économique et le développement social du pays (14). Il est donc
absurde d'opposer les entreprises les unes aux autres en raison de leurs dimensions.
Une politique efficace et durable de l'Etat doit viser en même temps
les grandes et petites unités. Mais les moyens utilisés pour réaliser ces deux
aspects complémentaires de la politique industrielle et le développement économi-
que doivent être différents.
Dans le chapitre premier de notre étude l'accent a été mis sur la
structure des petites et moyennes entreprises industrielles; le second volet du
titre premier portera sur les différents aspects des plus importantes P.M.E.I.
du Sénégal tout en essayant de les classer par secteur d'activité en retenant
comme critères le chiffre d'affaires et le nombre d'employés permanents.
Compte tenu des chifres dont nous disposons, cette classification
se fera uniquement à partir des résultats des années 1975-1976.
. ..1
(14)
E. STALEY & R. MORSE
La Petite Industrie Moderne et le Développement -
Tome l
Ed. Tendances Actuelles.

- 34 -
CHAPITRE II
CLASSIFICATION DES PETITES ET MOYENNES
ENTREPRISES INDUSTRIELLES.
La classification par secteur pose un problème: par quelle base
opérer cette classification compte tenu du fait que la définition du secteur
n'est pas unique ni simple comme l'affirme à juste titre le professeur J.
Parent (15).
Nous allons regrouper les petites et moyennes entreprises par
secteur, le secteur ici étan~repéré en fonction de l'origine du produit trans-
formé par ces entreprises. Ce critère ainsi posé permet de nous rapproché du
système de classification de la Société Nationale d'Etudes et de Promotion In-
dustrielle de Dakar (S.O.N.E.P.I.) qui récapitule les entreprises par groupe
d'activité (16).
La classification ainsi effectuée présente un intérêt pour les pays
sous-développés car l'importance de chacun des types d'activités peut traduire
le degré de développement atteint par ces pays. Il est probable qu'au début de
la croissance et plus particulièrement en ce qui concerne la plupart des pays
sous-développés, le secteur regroupant les industries manufacturières des pro-
duits organiques sera plus important (car plus proche de l'agriculture ce qui
est normal car ces pays sont par essence à prédominance agricole et les premier
efforts d'industrialisation tendent d'abord à transformer ces produits agr.ico1e
Mais au fur et à mesure que ces pays se développent, le secteur
comportant les industries manufacturières des produits minéraux. prend aussi de
l'importance. En définitive nous classerons les P.M.E.I. en trois types d'ac-
tivités :
Les industries manufacturières de produits organiques
- Les industries mancfacturières de produits minéraux
- Les industries diverses.
...
. /
(15)
J. PARENT
"Economie de branche"
Séminaire de Recherche
PARIS l - 1973-1974.
(16)
Voir Rapport d'Activité SONEPI 1976-1977 - 1977-1978
Situation des entreprises bénéficiant de l'assistance SONEPI - DAKAR

- 35 -
1 - LES INDUSTRIES MANUFACTURIERES DES PRODUITS ORGANIQUES
Il - Les Industries Alimentaires
111 - Les huileries
-------------
A) e~~~~~~g~j~~=~~=lg=~~gg~g~
La branche des huileries comprend cinq entreprises dont deux
Lesieur et les Ets. Petersen, exercent leurs activités a Dakar et trois dans
d'autres régions du Sénégal: SODEC, S.E.I.C., S.E.I.B.
Indépendamment de leur production principale: production d'huile
et de tourteaux, ces entreprises ont des activités annexes.
Les cinq entreprises qui dépassent toutes, trois milliards de
chiffre d'affaires font partie des vingt plus grosses entreprises du Sénégal.
Elles réalisent au total près de 45 milliards de chiffre d'affaires soit près
de 8 %du C.A. des grandes entreprises et près de 21 %du C.A. réalisé par
l'ensemble du secteur industriel sénégalais.
En 1975 leurs exportations qui étaient estimées a 35 milliards
représentaient 35 %du volume global des exportations du pays. Ces sociétés
versent a l'Etat sous forme d'impôts directs et indirects, près de 8 %du total
de ses recettes courantes.
Ces chiffres témoignent de l'importance primordiale du secteur dans
l'économie sénégalaise. Mais face a une sécheresse permanente et a la chute des
cours mondiaux de l'arachide, ce secteur risque de perdre le rôle qu'il a tou-
jours joué dans l'économie dans les années a venir.
Il faut noter enfin que dans ce secteur n'apparaissent pas des
petites et moyennes entreprises.
112 - e~çb~_InQY~~ri~!!~_~~_çQn~~r~~~_g~_eQi~~QD
A) Présentation de la branche
==========================
Cette branche comprend 31 entreprises dont 15 entreprises
de pêche et 15 entreprises de conserveries et congélations.
Sur un chiffre d'affaires global de 16 214 millions en 1975 les
petites et moyennes entreprises industrielles (23) en font 6 968 millions soit
4,2 %du C.A. global. Parmi les 23 P.M.E.I. quatre entreprises réalisent un
C.A. supérieur a 100 millions (S.P.A.C. ; AFRIC AZOTE; SANAFRIC et GRUSTAFIV) •
.../.

- 36 -
Cette branche joue un rôle important du point de vue social dans
l'économie sénégalaise en raison du nombre d'employés permanents qui y tra-
vaillent.
La politique du. Gouvernement vise donc à intensifier les activités
de la branche. Le Sénégal est un pays qui dispose d'une grande côte poissonneuse
et seuls les moyens manquent pour l'instant pour que la branche de la pêche
joue le rôle qui lui revient dans l'économie de notre pays.
Tableau 9
Classification des P.M.E.I. par chiffre d'affaires.
Source : Fichier des entreprises SONED-DAKAR
Chiffres d'affaires
Rang
en millions
SOCIETES
1975
1976
1975
1976
2
1
S. P. A. C.
248
510
1
2
AFRIC AZOTE
260
236
3
3
SANAFRIC
210
207
4
4
GRUSTAFIV
200
110
1 063
1 063
Dans notre classement on note une croissance du chiffre d'affaires
des quatres principales P.M.E.I. du secteur gr8ce à la S.P.A.C. qui a presque
doublé son C.A. en 1976. Toutefois dans l'ensemble le chiffre d'affaires de
la pêche et les conserveries de poissons a baissé en 1976. L'une des entreprisel
les plus importantes du groupe, la S.O.S.A.P. qui avait fait un chiffre d'af-
faires de 2 800 millions F. CFA a déposé son bilan en 1976. La faillite de
cette société où l'état détenait la majorité du capital s'explique en grande
partie par une mauvaise gestion et des grèves fréquentes qui perturbaient
la bonne marche de la société.
.. ....

- 37 -
Tableau n° 10 : Classification des P.M.E.I. par nombre
d'employés.
Source: O.P. Cit.
Nombre d'employés
Rang
SOCIETES
1975
1976
1975
1975
E
A
E
A
1
1
AMERGER •••••••••••••••
152
122
2
2
SONAFRIG •...•.........
1
109
1
109
3
3
SURGEL DAKAR •......•..
3
92
3
92
4
4
PROCOS
P
••••••.•••••••••
1
59
2
87
5
5
S.P.A.C ...............
2
77
2
77
6
6
AFRIC AZOTE .•..•......
3
75
2
75
7
7
CRUSTAFIV ..•..........
60
60
10
634
10
662
On peut estimer à 622 le nombre d'employés permanents africains
utilisés dans les sept P.M.E.I. les plus dynamiques dans la branche de la pêche
et des conserveries de poissons.
Le nombre d'expatriés est relativement faible et correspond à l'oc-
cupation des postes de responsabilité dont la sénégalisation pose des problèmes.
A côté de ces emplois permanents, il existe un personnel saisonnier
dont l'importance est extrême peur la bonne marche du secteur. On peut évaluer
à 5 986 employés temporaires par trimestre pour les conserveries de poissons et
à 1 265 employés saisonniers par trimestre pour la pêche soit au total 7 251 sai-
sonniers pour l'ensemble du secteur.
.../

- 38 -
Il faut souligner que les cinq grandes sociétés de la branche ont glo-
balement 1 644 employés. (Conserveries du Sénégal : 450 ; SAPAL : 424 ;
SOPESEA : 340 ; ADRIPECHE : 310 ; SOPAO : 120).
A) Présentation de la branche
==========================
Cette branche comprend deux minoteries : Les Grands Moulins de
Dakar; les Moulins SENTENAC et une quarantaine de boulangeries et Patisseries
les plus importantes dont la production a un. caractère plus industriel qu'arti-
sanal. Trois grandes entreprises dominent la branche et réalisent chacune un
chiffre d'affaires dépassant le milliard de franc C.F.A. en 1976. Il s'agit
de :
Grands Moulins de Dakar (4 404 millions) ; Moulins SENTENAC (1 907 millions)
et Biscuiteries Médina (1 150 millions).
Les plus importantes P.M.E.I. sont
- Biscuiteries Aliment FR
- La Société NEGOCIA
- La Société Mutuelle de Boulangerie Industrielle
- La Boulangerie Nouvelle de Rufisque
La branche réalise 2 %du chiffre d'affaires global et 1 %de la
valeur ajoutée:
Tableau n° Il : Classification par C.A.
Source : Fichier des entreprises SENED/SONEPI
,
1
Rang
Chiffres d'Affaires
Rang
Chiffres
SOCIETES
en millions
SOCIETES
en
1975
1976
1975
1976
1
1
BISCUTERIES ALIMENT FR
306
401
2
2
S.M.B.I.S.
385
398
3
3
NEGOCIA
42
44
4
4
Boulangerie nouvelle de R.
31
36
!
!
TOTAL
!
764
879
!

- 39 -
L'ensemble des entreprises ont augmenté leur chiffre d'affaires.
Ainsi le chiffre d'affaires de 764 millions en 1975 passe à 879 millions pour
les quatre grandes P.M.E.I. de la branche soit une augmentation de 115 millions.
La production de pain de mil à l'échelle industrielle constituera
un nouveau marché à exploiter pour ces entreprises et permettra de diminuer
l'importation de céréales préjudiciables à l'équilibre de la balance des paie-
ments du pays.
Tableau n° 12 : Classification des P.M.E.I. par nombre
de salariés.
Source: O.P. cit.
Rang
Nombre
d'employés
SOCIETES
1975
1976
1975
1976
2
2
Biscuiterie Aliment F.R.
51
53
1
1
S.M.B.LS.
94
96
3
3
NEGOCIA
30
31
4
4
B.N.R.
10
10
185
190
Le nombre d'employés est de 1 786 permanents pour l'ensemble de la
branche contre 2 675 saisonniers par trimestre. La part des grandes entreprises
est de : Grands Moulins de Dakar (230) ; Biscuiteries Médina (241) ; Moulins
SENTENAC (120) soit 591 employés en 1976. Les petites et moyennes entreprises
que nous avons étudiées ont employé 190 salariés en 1976 contre 185 en 1975.
Une expérience intéressante a été tentée avec les boulangeries qui
a permis de réduire le chômage. La création d'un certain nombre de points de
vente de pain au niveau du Cap-Vert a permis un grand nombre de jeunes chômeurs
de trouver un emploi permanent.
.../

- 40 -
Il est a noter qu'au niveau de cette branche la valeur ajoutée est
très faible par rapport a la production a cause des consommations intermédiaires
dont la part dans la production est de 79,81 %. La majorité des i~puts étant
importée à des coûts élevés ; ce qui se traduit par une incidence négative
sur la balance des paiements.
Cette branche comprend deux grandes entreprises : une Manufac-
ture de Tabac et une Manufacture d'Allumettes. La Manufacture d'Allumettes dis-
pose en fait d'un marché très protégé par l'état et se trouve en position de
monopole. La manufacture de Tabacs se trouve concurrencée par les produits im-
portés, ainsi elle a cherché a sortir du marché sénégalais pour exporter sur
les pays de la C.E.A.O. (Communauté Economique de l'Afrique de l'Ouest). Ces
entreprises réalisent toutes un chiffre d'affaires supérieur a 700 millions de
Franc C.F. A. (Manufacture de Tabac: 2 408 millions; Manufacture d'Allumettes
764 millions en 1976).
12 - Les Industries Alimentaires Diverses
121 - Sucre et Confiserie
-------------------
A) Présentation de la branche
==========================
Cette branche est très largement dominée par la Compagnie
Sucrière Sénégalaise installée à Richard-To11 (un chiffre d'affaires de
13918 millions en 1976) ensuite viennent cinq entreprises de taille moyenne.
L'incidence de cette branche sur la balance des paiements est très
négative. Le prix élevé du sucre c~ée de nombreux problèmes aux confiseries,
grandes utilisatrice de cette matière première.
B) ~1~~~1!1~~~~Qg=~~~=e!~!~!!!=~~t=~~1tt~~=g~~!!~jt~~
... 1

- 41 -
Tableau nO 13
Classement par C.A.
Rang
C.A. en
Millions
1975
1976
1975
1976
2
1
Valdafrique ••.....................
400
470
3
2
Confiserie Africaine de Sébikotane
134
140
1
Etablissements NOUJAIM
.
407
4
Gaufretterie Industrielle Africaine
53
994
610
C} ~!g~~i!i~g~igg=~~~=e~~~~~l~=~g~=ggmg~~=~~~m~!g4~~
Tableau n° 14 : Classement par nombre de salariés
Source: Africa n° 92 Juin-Juillet 1977
Rang
Nombre
d'~mploYés
Rang
1
SOCIETES
1975
i
1976
1975
1976
-----r-----
E
A
E
A
1
Ets. GUIEYSSE
225
2
Etablissements NOUJAIM
- 1
-
149
3
1
Valdafrique
6
58
4
56
4
2
C.A.S.
1
26
1
26
5
Gaufretterie Industrielle Africaine
20
7
478
5
82
.../

- 42 -
Si on considère les chiffres de 1975 comme valables pour 1976 pour
les entreprises Guieysse ; Etablissements Noujaim et G.I.A., on arrive à un tata
d'emplois permanents de 481 pour l'ensemble des cinq P.M.E.I. citées et un chiff
de 3 881 employés pour l'ensemble de la branche (la Compagnie Sucrière ayant
3 200 salariés).
L'importance du nombre d'emplois créés montre le rôle que cette
branche joue sur le plan social au Sénégal et surtout dans une région qui béné-
ficie pour la première fois de l'industrialisation.
122 - êr~~~~ri~~_:_h~i~~ri~~_~~_ErQm~g~ri~~
A) Présentation de la branche
==========================
Cette branche comprend six entreprises qui ont une activité agro-
industrielle, trois laiteries-fromageries, deux brasseries, deux usines de fabri'
cation de glace alimentaire et une torréfaction de café.
Trois des quatorze entreprises dépassent le milliard de chiffre
d'affaires (SERAS: 3 463 millions; SOBOA : 2 961 millions; CODIPRAL : 2 057
millions) et réalisent 75 %du chiffre d'affaires global.
Les débouchés de cette branche sont limités, en dehors des exporta-
tions de produits mara1chers sur l'Europe.
Les laiteries travaillent sur matières premleres importées et subis·
sent la concurrence des produits similaires importés.
Tableau n° 15
Le nombre d'employés permanents est de 2 603 pour les huit premièr,
entreprises de cette branche pour une moyenne de 1 213 employés saisonniers par
trimestre (Tableau nO 16).
. .. f

- 43 -
Tableau nO 15
Classement par C.A.
Source: Africa n° 92 Juin-Juillet
Rang
C.A.
en millions
1975
1976
1975
1976
Tableau n° 16
Classement par nombre d'employés
Nombre
d'employés
Rang
SOCIETES
1975
1976
1975
1976
E
A
E
A
1
1
BUD
12
1 088
12
1 088
2
2
SOBOA
13
523
11
489
3
3
SERAS
0
304
0
324
!
!
4
CODIPRAL
- ! 8
163!
!
!
4
5
AGROCAP
1
150!
1
150!
,
150!
5
6
SAPROLAIT
1
SAPROLAIT
4
146'
4
146'
!
!
PME
6
7
SIBRAS
5
105 !
5
119 !,
1
7
8
S.I.P.L.
5
116'
3
80'
!
!
"
! - - , - I
!"
! - - , -
!
40
2 432! 44
!2 559!
!
!
!
!

- 44 -
13 - Les Industries Textiles
131 - ~grê~~gê_:_Eil~!~rê_:_Ç2~f~ç!iQ~_:_~~r2g~in~ri~_~!_Ii~~~g~
A) Présentation de la branche
~===============~=========
L'ensemble des industries textiles regroupe 24 entreprises de
taille très inégale.
Dix petites entreprises: fabrication de tissus teints, bonneterie,
tricotage, maroquinerie, huit entreprises moyennes ; six grosses entreprises qui
réalisent 85 % du chiffre d'affaires global. L'une des caractéristiques de ce
secteur est qu'il est très intégré. à l'économie sénégalaise, la principale matière
première le coton est cultivé sur place.
B) ~l~~~jtj~g~ig~=~~~=~g~6~~Çj~~~=gM=~~~~~MÇ
Tableau n° 17 : Classement par C.A.
Source : Fichier des entreprises - SONED - DAKAR
Rang
C.A. en
millions
1975
1976
1975
1976
1
1
SOTIBA
7 500
6 500
2
2
BATA
3 147
3 217
i
3
3
ICOTAF
i
1 768
1 727
i
1 768
1
4
4
S.T.S.
1
1 204
1 317
5
5
SOCOSAC
!
SOCOSAC
1 170
1 170
1
6
6
SOSEFIL
!
540
625
7
7
S.LV.
1
S.LV.
505
511
1
8
8
COTONNIERE
!
418
411
9
9
I.F.A.P.
!
I.F.A.P.
333
328
!
P. M. E.
la
10
T.M.S.
1
230
250
SO.BO.CO.
!
SO.BO.CO.
220
141
!
!
Total
!
17 035
16 197
!
Les entreprises de la branche textile de base ont pratiquement
baissé leur chiffre d'affaires ou stagné â l'exception de quelques unes .
.../.

- 45 -
Six grandes entreprises réalisent un chiffre d'affaires dépassant
le milliard de Franc CFA. Les quatres P.M.E. citées
ont un chiffre d'affaires
global de 1 130 millions. Parmi les autres P.M.E. il faut citer les trois qui
bénéficient de l'assistance de la Société Nationale d'Etudes et de Promotion
Industrielle (SONEPI).
- SOOACO
29 millions de C.A. en 1978
- C. CAYOR
18 millions
Il
millions
- C. JEUNESS: 12 mi 11 ions
Il
ions
C) ~!g~~i~i~g~i~g=gg~=g~mg~~=~~~mgl~~~~
Tableau n° 18 : Classement par nombre de salariés
Source: O.P. Cit.
!
RANG
Nombre d'employés
!
RANG
SOCIETES
1
SOCIETES
1975
1
1976
i
1975
1976
-----r-----t-----T-----·
E
A
E
A
1
1
BATA
17
1 158
16
1 044
2
2
ICOTAF
17
983
14
936
3
3
1
3
SOTIBA
13
887
13
912
4
4
S.T.S.
6
447
6
447
5
5
SOCOSAC
7
408
6
405
-.-
6
6
S.I.V.
6
277
4
279!
7
7
SOSEFIL
3
147
3
144 !!
8
8
COTONNIERE
1
139
2
138!
P.M.E.
1
9
9
9
T.M.S.
2
118
2
125·!
10
10
SOBOCO
0
48
0
63!
11
11
IFAP
1
IFAP
0
25
1
26·
.
,
26·
.
!
--r
, --,--,
,
74
'4 637
66
!4 519!
!
!
!
Oans l'industrie textile de base le nombre d'employés permanents
est de 3 387 contre une moyenne trimestrielle de 504 saisonniers tandis que
è~s l'industrie de la confection - chaussure, le nombre d'employés permanents~.
peut être estimé à 1 713 avec une moyenne trimestrielle de 62 saisonniers .
.../.

- 46 -
Pour les P.M.E. encadrées par la SONEPI, le nombre d'emplois créés
pour l'ensemble des entreprises ne dépasse guère 50 emplois permanents.
14 - Les Industries du Bois
141 - Scierie et Menuiserie - Ebinisterie
-----------------------------------
A) Présentation de la branche
==========================
Cette branche comprend 6 scieries et 15 menuiseries-ébinis-
teries. Toutes ces entreprises sont de dimension petite et moyenne à l'excep-
tion de deux travaillant quelques essences locales et qui importent leurs ma-
tières premières des pays africains.
L'activitéde ces entreprises est parfois difficile à étudier par
le fait qu'elles ne disposent pas la plupart du temps d'un système comptable
moderne, notre étude sera donc centrée essentiellement sur les deux plus im-
portantes entreprises et les quatres P.M.E.I. assistéés par la S.O.N.E.P.I.
Pour 1976 le chiffre d'affaires global des importantes sociétés
s'élevait à 1 463 millions de franc C.F.A. dont la S.A.I.B. : 1 063 millions
et la Société le Bois: 400 millions. Par contre les sociétés (P.M.E.I.) en-
cadrées et assistées par la Société de Promotion Industrielle ont donné les
résultats suivants en 1978 :
SOCIETES
C. A.
Nombre
SOCIETES
C. A.
En Mi 11 ions
d'emplois
S.S.A.A.
550
210
SENSCIE
300
45
M.M.T.
78
80
M. FALL
67
39
995
374
.../

- 47 -
11- LES INDUSTRIES MANUFACTURIERES DES PRODUITS MINERAUX
21 - Les Industries de Recherches Minières et Pétrôlières
211 -
A) Présentation de la branche
==========================
c'est une branche qui joue un rôle très important dans la
recherche de l'équilibre de la balance des paiements du Sénégal. En effet près
de 96 %de la production de cette industrie est directement exportée presque
sans transformation, le reste alimentant sur place les industries de fabri-
cation d'engrais.
Cette branche a connu une hausse fulgurante de son chiffre d'af-
faires en 1974-1975 à cause du cours très favorable des phosphates sur le
marché mondial. Mais malheureusement les cours sont à la baisse depuis 1976
(Tableau n° 19)
La branche regroupe huit entreprises d'importance très inégale
cinq d'entre elles exploitent des carrières de basalte et de marbre et qui
sont en fait des entreprises de très petites dimensions.
Les trois autres entreprises dépassent le milliard de chiffre
d'affaires. Ce sont:
- Les salins du Saloum
- La Société Sénégalaise des Phosphates de THIES
- La Compagnie Sénégalaise des Phosphates de Taiba.
L'une des caractéristiques de cette branche est que la part des
consommations intermédiaires est très faible par rapport à la production:7
elle n'est que de 30,5 %ce qui est très rare dans l'industrie sénégalaise.
La part de la valeur ajoutée dans la production représente 69,5 %, ceci est
dO en grande partie par le fait même que ces entreprises travaillent à partir
de matières premières locales et que leurs importations sont très faibles .
.../.

- 48 -
Tableau n° 19 : Classification par Chiffre d'Affaires
Source: Africa n° 92 - Juin-Juillet 1977
Le gon~ement du chiffre d'affaires en 1975 est dû aux variations
des cours mondiaux des phosphates en 1975 qui étaient très favorables à cette
branche. La dégradation du marché mondial des phosphates a été vivement res-
sentie par la branche en 1976
C) ~l~~~j!j~~~j~g=~~~=~g~k~Rki~~~=~~k=gg~~k~=~~~~Rlg~~~
Tableau n° 20 : Classement par nombre d'employés
Source: O.P. Cit.
C.A. en millions
Rang
SOCIETES
1975
1976
1975
1976
-----T-----
ElA
A
E
!
1
1
Phosphates de Taiba
60
11 136
55
2
2
Phosphates de Thiès
12
!
278' 11
1
3
3
Salins du Saloum
4
!
117
4
P.M.E.
4
4
Les Carrières du Basalte du C.
o 1
81
0
1
1
- - 1 - -
TOTAL
76
11 612
70
!

- 49 -
Le nombre d'employés s'élève à 1 778 permanents pour une moyenne
de 345 saisonniers pour l'ensemble de la branche en 1975. La part des très
petites entreprises s'élève donc à 90 emploués.
22 - Les Industries Métallurgiques
221 - ~~ç~~i9~~~_9~~~r~!~~_~~_~r~~~fQrm~~iQ~_2~_m~~~~~
A) ~~~~~~~g~jg~=~~=l~=gk~g~g~
Cette branche comprend au total 28 entreprises. Quatre grosses
entreprises dépassent le milliard de chiffre d'affaires, 9 entreprises moyennes
et 15 petites entreprises réalisent un chiffre d'affaires inférieur à un
milliard. Ces entreprises travaillent essentiellement sur matières premières
importées (90 %des achats) et occupent au total un peu plus de 2 000 per-
sonnes. C'est le type même d'industrie d'importation substitution peu intégrée
au reste de l'économie mais créatrice d'un volume d'emploi non négligeable.
B) ~l~~~i!j~~~jgg=~~~=~g~k~R~j~~~=R~r=~gj!!k~=~~~!!~i~~~
Tableau n° 21 : Classement par chiffre d'affaires
Source : Fichier des Entreprises SONED-DAKAR.
Rang
C.A.
en Mi 11 ions
1975
1976
1975
1976
1
1
SISCOMA
S
........................
1 554
2 647
2
2
BERLIET-SENEGAL .....•.......
1 329
2 025
4
3
ELMAF ............................
1 069
1 146
3
4
A.C.D ....................................
1 238
1 022
7
5
F.U.M.O.A
F
....................................
459
693
5
6
S.O.S.E.G ...................
537
555
6
7
MANUTENTION AFRICAINE ...•.•.
509
500
P.M.E.
8
8
C.S.l.M .....................
237
290
9
9
SHALLER .........................................
111
110
TOTAL. ..•..•.
7 043
8 988
.../

- 50 -
Les trois grandes sociétés de la branche ont réalisé en 1976
6 840 millions de chiffres d'affaires soit: SISCOMA : 2 647 millions;
Berliet Sénégal: 2 025 millions; ELMAF : 1 146 millions et A.C.D. : 1 022
millions. A la même période les entreprises (P.M.E.I.) encadrées par la
SONEPI ont donné les résultats suivants:
S. T. P. Tropi c
407 t9 mi 11 ions de C.A.
SENALUVER
42
Il
Il
42
Il
SAFAL
34 t5
Il
Il
t5
Il
SENEMETALLURGIE
25 t4
Il
Il
4
Il
Tableau n° 22 : Classement par nombre d'employés
Source: Africa nO 92 Juin-Juillet 1977
Nombre d'employés
Rang
SOCIETES
1
SOCIETES
1975
i
1976
1975
1976
-----r----- -----------
E
A
E
A
1
1
A.C.D.
22
308
20
330
2
2
SOSEG
12
212
12
212
3
3
SISCOMA
5
200
5
209
5
4
Manutention Africaine
10
160
9
190
4
5
ELMAF
7
168
6
144
P.1
P
6
6
Berliet Sénégal
3
81
2
115
7
7
C.S.T.M.
2
75
2
90
8
8
F.U.M.O.A.
1
70
1
81
9
9
SHALLER
1
39
2
30
- . -
!
63
1 313
59
1 401!
!
Selon ce critère de classification: nombre d'employés t toutes
entreprises de la branche exceptée la Société A.C.D. sont des Petites et Mo-
yennes entreprises parce que ne dépassant guère 300 employés.
par la SONEPI ont dégagé les résultats ci-dessous en 1976.:

- 51 -
S.T.P. Tropic
210 employés
SENEMETALLURGIE
47
Il
47
SAFAL
31
Il
31
SENALUVER
25
Il
25
23 - Les Industries Chimiques
231 - sDgr~i~_:_~~YQDD~ri~_:_~~rf~~~ri~_:_~l~~~ig~~
A) e~~~~g~~~j~g=~~=!~=gt~g~g~
Cette branche comprend 26 entreprises qui ont des activités
plus ou moins similaires. En effet on y trouve:
- Deux entreprises: l'une de raffinage des hydrocarbures et
l'autre de fabrication de lubrifiants;
- Trois entreprises de fabrication et conditionnement d'engrais
et insecticides ;
- Huit entreprises: Savonnerie, Parfumerie, Fabrication de déter-
gents
- Deux entreprises de peinture ;
- Huit entreprises de matière plastique
- Trois entreprises chimiques de base: gaz
.
La Société Africaine de Raffinage est de loin l'entreprise la
plus importante du groupe (18 000 millions de C.A. en 1976).
Cette branche est peu intégrée â l'économie sénégalaise et tra-
vaille surtout sur des matières premières importées.
La S.A.R. domine nettement ce secteur en 1975 : 46,42 %des
activités et en 1975 : 51,9 %des activités des entreprises classées ci-dessus.
Cette branche est très concentrée, les cinq premières entreprises
font plus de 80 %de l'activité globale.
. .. 1

- 52 -
Tableau nO 23
Classement par C.A.
Source: Fichier des Entreprises SONED-DAKA~
Rang
C.A.
en Mi 11 ions
1975
1976
1975
1976
1
1
S.A.R .......................
14 325
18 000
2
2
S.I.E.S .....................
5 354
5 045
3
3
Nouvelles Savonneries O.A ..•
2 525
'.
2 348
4
4
C.S.L. .....................
1 508
2 096
5
5
S.S.E.P.C ...................
1 112
1 007
6
6
S.A.E.C ................•....
858
870
7
7
SI MPA ••••.••••..•••••..•.•••
692
754
8
8
DICOPA •••••.•••••..••••...••
667
730
10
9
SE 1GNEURI
1
E. .••••••••••.•••••
554
665
9
10
SEGOA
S
•••••••••••••••••••••••
600
619
11
11
POLyCHIMIE •.•••....•••••....
443
518
-
14
12
AFRICAINE DE DETERGENTS ...•.
324
380
12
13
Savonnerie FAKHARy .••.......
439
380
16
14
S.I.P.O.A •....•.......••..•.
280
375
13
15
PROCHIMAT •••••••••••••••.•••
426
332
P.M.E.
15
16
SIPARCO .•.•.••••.....•.••..•
200
290
18
17
Plastiques et Elastomètres ..
315
318
17
18
Blanchisserie du CyGNE •.••..
133
250
19
SAlEe .......................
188
TOTAL ••••.•••••.
30 855
35 165
- La part des P.M.E. dans le chiffre d1affaires réalisés par les
19 entreprises classées est de 2 513 millions de Franc CFA. en 1976 .
..
. ./.

- 53 -
Tableau n° 24 : Classement par nombre d'employés
Source: O.P. cit.
Nombre d'employés
RANG
SOCIETES
!
1975
1976
!
1975
1976
-----r-----r-----r-----
E
AiE
A
!
1
1
S.I.E.S.
16
314! 13
317
1
2
2
S.A.R.
6
186·,
186·
6
191
3
3
N.S.O.A.
4
176
3
180 ,
4
4
SIMPA
4
196
4
127"!
5
5
Blanchisserie du CYGNE
2
115
5
115 !
6
6
S.A.E.C.
4
83
5
88!!
7
7
POLYCHIMIE
2
74
3
8011
8
8
DICOPA
2
78
2
78"1
9
9
SIPARCO
1
74
1
74 1
74
12
10
SIPOA
3
57
2
65
11
SATEC
1
65
10
12
SEIGNEURIE
3
60
3
60
11
13
SEGOA
6
56
6
56
14
14
SAVONNERIE FAKHRY
0
54
0
54
13
15
PROCHIMAT
2
51
2
51
15
16
S.S.E.P.C.
6
46
6
46
16.
17
C.S.L.
34
36
17
18
Africaine de Détergents
1
24
1
24
18
19
Plastiques et Elasbomètres
1
13
1
13
T
i
TOTAL
63
1 689
64
1 720
1
Ce dernier critère de classification montre que les entreprises
de la branche ne dépassent guère un effectif de 200 employés exceptée la
S.I.E.S. avec 330 salariés en 1976. Selon ce critère toutes ces entreprises
devraient être classées dans le groupe des petites et moyennes entreprises .
..
. ./.

- 54 -
Ce qui nlest pas exact puisque parmi elles Il entreprises réalisent un chiffre
d'affaires supérieur à 500 millions de Francs CFA et cinq entreprises dépas-
sent le milliard de chiffre dlaffaires.
III - LES INDUSTRIES DIVERSES
31 - L'Industrie des Matériaux de Construction
A) Présentation de la Branche
==========================
Cette branche comporte six entreprises dont une très importante
la Société Ouest Africaine des Ciments, quatre entreprises moyennes produisant
des préfabriqués et une petite entreprise de fabrication de carrelage.
Llindustrie du ciment est appelée à connaître un développement considérable
compte tenu de la forte demande intérieure d'où la possibilité de la création
d'une nouvelle cimenterie dans un
proche avenir. L'entreprise de carrelage
est très concurrencée par les produits importés. La part de la valeur ajoutée
dans la production est très appréciable 40,88 %en 1975, les consommations
intermédiaires constituant le reste soit 59,12 % de la production (17).
La principale matière première pour ces entreprises peut être
trouvée sur place.
Pratiquement toutes les entreprises ont pu améliorer leur chiffre
d'affaires en 1976. Ceci est dû en grande partie au fait que à la demande ur-
baine se superpose une demande du monde rural. On voit aussi que la SOCOCIM
est de loin la première société de la branche et a des difficultés ~tis­
faire la demande nationale et inter-africaine en même temps, malgré la réduc-
tion de ses exportations sur les pays voisins.
... /
(]7)
Enquêtes SONED-DAKAR sur l'activité industrielle du SENEGAL
]974-]975.

- 55 -
Tableau nO 25
Classement par C.A.
Source: Fichier des Entreprises SONED/SONEPI
Rang
C.A.
En
Millions
1975
1976
1975
1976
1
1
SOCOC 1M
1 ........................
M
3417
3 450
2
2
S.E.N.A.C ...............................
496
747
-
747 - -
3
3
S.A.B.E ...................................
350
350
4
4
S.A.B.M....•.....
182,5
217 ,5
r
• • • • • • • •
182,5
217
r
• • • • • • • •
P. M. L
5
5
DIOKOUL •••••• ·: •••.••••••.•
85
210
6
6
E.B.E.S ...................................
50
124,7
,,'
TOTAL .....•
4 580,5
5 099,2
C) ~l~~~j!j~~~j~g=g~~=g~mg~~=~~~mgl~~~~
Tableau n° 26 : Classement par nombre d'employés
Source : Fichier des Entreprises SONED/SONEPI
!
!
Nombre d'employés
'!
Rang
!
!
SOCIETES
!
1975
1976
!
!
!
'1
1975
1976
-----r-----I-----T-----
.
-----r-----I-----T-----
E
A
E
A
!
!
1
1
SOCOCIM
11
368 !
8
369
2
2
SENAC'
4
180 !
180
5
260
!
3
3
S.A.B.M.
2
68 !
2
68
4
4
DIOUKOUL
!
DIOUKOUL
80
58
P.M.L
58
!,
1.-:.
5
5
1.-:.
5
S.A.B.L
4
41
4
41
6
6
LB.LS.
42
TOTAL
21
737
19
838
..... /


- 57 -
Conclusion titre premier
Le problème auquel on se bute souvent s'agissant de l'industriali-
sation du Sénégal est la concordance des intérêts de l'Etat Sénégalais (petit et
pauvre) et de la grande entreprise (filiale d'une puissante société étrangère).
Dans les relations de ces deux partenaires, on parle souvent de conflits d'inté-
rêts plutôt qu'une fusion (18). Ce constat, l'étroitesse du marché et les moyens
financiers limités pour constituer le capital social déterminent notre choix pour
l'implantation de petites et/ou moyennes unités de production industrielle.
Les critères quantitatifs (investissements bruts, nombre d'emplois
permanents et chiffre d'affaires annuel) utilisés pour définir la petite et moyen-
ne entreprise sénégalaise permettent de délimiter la frontière entre la petite
et moyenne entreprise et la grande:
Investissements
Emplois
Chiffre d'affaires
(millions)
(nombre)
(mi 11 ions)
Entrep. artisanale
.(5
~5
Entrep. petite
5 - 25
5 - 50
5 - 50
Entrep. moyenne
25 - 250
50 - 300 -
50 - 500
Entrep. grande
:/ 250
:/
> 300 ~
> 500
>
Toutefois une difficulté (qui est peut-être une caractéristiques des
P.M.E. sénégalaises) et non des moindres apparaît dans la classification des
.. '/
(18) A. Lamine D.I.A.
Le marché des biens d'équipement dans les
Etats Africains Chapitre II pp 66
Thèse Doctorat PARIS l, 1977

- 58 -
petites et/ou moyenne entreprise seule celle qui respecte à la fois les trois
critères de définition retenus
+ investissement: 5 - 250 millions de F - CFA
+ emploi
: 5 - 300 emplois
+ chiffre d'affaires
5 - 500 millions de F - CFA
- Une réponse affirmative veut dire qu'il y a très peu de moyenne
et/ou grande entreprise au sénégal.
- La conséquence d'une réponse négative est qu'une entreprise peut-êtr
classée P.M.E. selon le critère nombre d'emplois créés ou grande entreprise si le
critère
chiffre d'affaires est retenu: l'exemple des entreprises de la chimie
illustrent bien notre thèse.
Notre démarche comporte certainement les limites mais elle a l'avan-
tage d'éclairer. Elle se rapproche dans. une certaine mesure de la définition pro-
posée par P.Y Barreyre cité précedemment pour les entreprises françaises.
L'objet des parties qui vont suivre consistera à étudier les diffé-
rentes préoccupations (financière, commerciale et production) de la petite et moy-
enne entreprise sénégalaise.
Nous terminerons notre étude globale sur l'analyse de la firme et
de son environnement.

- 59 -
~;.c
PLAN DE LA ~IEr1E PAR T1E
LES PROBLEMES INTERNES DE LA PETITE ET MOYENNE
ENTREPRISE AU SENEGAL
CHAPITRE 1 : L'ORGANISATION DE LA P.M.E.
1
Les théories organisationnelles
II
L'inadéquation des théories organisaticnnelles aux problèmes de la P.M.E.
21 La spécificité de la P.M.E.
22 L'entreprise sénégalaise, un système d'organisation spécifique
CHAPITRE II : LA GESTION DE LA P.M.E.
1
La gestion commerciale
Il L'organisation commerciale
12 Les problèmes de gestion commerciale
13 Prééminence et consistance de la gestion commerciale~Qens la P.M.E.
en développement
II
La gestion comptable et financière
21 Les outils de gestionde la P.M.E.
22 Les problèmes de gestion financière de la P.M.E.
III
La production et les possibilités de diversification de la P.M.E.
31 L'influence de la diversification sur les variables de la stratégie
financière
32 Cycles de vie des produits et possibilités de diversification de la P.M.E.
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE

- 69 -
CHAPITRE 1
L'ORGANISATION DE LA PETITE ET MOYENNE ENTREPRISE
INDUSTRIELLE
La firme peut être, selon les circonstances, objet ou instrument
d'analyse. Lorsqu'elle est considéré comme instrument d'analyse, c'est le cas chez
les économistes néoclassiques à propos de la théorie des prix, elle apparaît le
plus souvent centrée sur l'entrepreneur individuel, personnage qui résume en lui
toute l'entreprise, et dont l'objectif unique est la maximisation du profit. En
tant qu'instrument d'analyse, l'entreprise semble correspondre à une schématisa-
tion rudimentaire de la petite et moyenne entreprise.
Mais lorsque la firme devient objet d'analyse (1), ou ne retrouve pas
ce souci d'intégrer la petite et moyenne entreprise dans la théorie. Dès lors
l'objet de ce présent chapitre sera de démontrer que les théories sur l'organisa-
tion répondent à des problèmes qui ne se posent pas ou qui se posent avec moins
d'acuité dans les p~tites et moyennes entreprises en général et particulièrement
dans celles des pays en voie de développement. Nous déboucherons par la suite sur
la nécessité et l'urgence de mettre sur pied une théorie qui tienne compte de la
spécificité de la petite unité pour espérer résoudre les problèmes de celle-ci.
Au préalable nous ferons un bref rappel sur les théories de l'organi-
sation pour montrer l'adéquation de celles-ci aux problèmes de la grande entreprise.
l - LES THEORIES ORGANISATIONNELLES, POUR QUELLE ENTREPRISE ?
Le terme "organisation" peut être entendu ici selon la définition
d'EDGAR H. SCHEIN "Une organisation résulte de la coodination rationnelle des
activités d'un certain nombre de personnes en vue de poursuivre des buts et des
objectifs explicites communs, par une division du travail et des fonctions, et par
une hierarchie de l'autorité et des responsabilités"(2).
il
• • /

(1)
CAPE! M. La firme en tant qu'objet d'analyse, Revue d'Economie Politique -
1962, P. 173 et suite.
(2)
EDGARH SCHEIN : Psychologie et organisation
Edition: Hommes et Techniques, Paris 1972.

-" 61 -
Le choix de cette définition procède de son caractère assez général
qui en permet une large application, mais surtout de son approche: elle constate
des faits bruts, coordination d'activités, buts, fonctions, mais ne donne pas un
type de relations entre ces faits. Dès lors, il est possible de la compléter en
qualifiant l'organisation par un type de comportement. La théorie des organisations
possède à cet égard différentes écoles qui ont toutes pour objectif de rationaliser
et de repenser les structures de grandes entreprises pratiquant la fabrication en
grande série et possédant des usines, de taille importante, plus ou moins éloignées
géographiquement.
- a) C'est pour répondre à cette situation qu'apparaissent les premières
théories de l'organisation: celles de l'école dite classique représentée par
Taylor et Fayol.
La conception classique met en lumière un certain nombre de facteurs
qui ne peuvent jamais être éliminés dans une étude sur l'organisation. Les prin-
cipaux de ces facteurs sont :
1 La fixation des objectifs généraux et en déduction, la défini-
tion plus précise des travaux à exécuter
1 Le regroupement de ces travaux en sections, ces sections en
services, ces services en départements et ainsi de suite;
1 La délégation de l'autorité;
1 La définition des responsabilités et des contrôles pour suivre
les réalisations
1 La structure des relations entre les employés, de façon à ce
que chacun connaisse exactement sa position dans l'entreprise.;
f
Organisation du travail au niveau de l'atelier;
Les défenseurs de la conception classique ont fait de ces idées leurs
principes de base; ils se préoccupent tous de problèmes techniques alors que
FAYOL met l'accent sur la fonction administrative: il faut organiser les tâches
quotidie~nes avec le maximum de sécurité, en ayant recours à des lignes de commu-
nication précises entre les individus et entre les services. Cela conduit aux
principes de la hierarchie linéaire, de l'unité de commandement et de la centra-
lisation des décisions.
.../

- 62 -
Sur le plan psychosociologique. la V1Slon de l'école classique est
particulièrement indigente: l'entreprise est composée d'exécutants qui accomplis-
sent des tâches organisées scientifiquement et qui doivent être isolés les uns des
autres pour éviter les "mauvaises fréquentations" ; ces exécutants ont a suivre les
ordres des dirigeants, lesquels connaissent le meilleur chemin de l'efficacité.
et les seules motivations du personnel sont la crainte des sanctions et les sti-
mulants financiers. En conséquence une productivité insuffisante ne pourra avoir
pour sources. soit une mauvaise définition des tâches à laquelle doit remédier
l'organisation scientifique du travail. soit les inaptitudes des exécutants qu'
sélection psycho-technique permettra d'éviter.
Aujourd'hui avec le développement des sciences de l'homme. de telles
propositions paraissent bien erronées, pourtant ces doctrines étaient parfaite-
ment adaptées à l'esprit et aux conditions de l'époque (1916).
- b) L'école des relations humaines. L'échec de l'application des
thèses de l' É;cole classique au comportement de groupe suscitera cependant, par
réaction. la formation d'un deuxième mouvement: l'école des relations humaines
d'Elton/Mayo, Lundall URWICK et de FRITZ Roethlisberger (elle nait approximative-
ment vers les années 1930).
En se fondant sur des expériences menées dans une grande entreprise
(La Western Electric Company) au-près d'ateliers travaillant essentiellement à
la chaTne. cette école met l'accent sur l'importance du milieu social en matière
d'organisation.
La participation des individus aux objectifs généraux de la firme
disent les tenants de cette école ne peut être obtenue qu'en créant une grande
organisation qui :
- "Atteint ses objectifs en engendrant la satisfaction chez ses mem-
bres (si l'organisation crée une insatisfaction dans la masse des employés. c'est
qu'elle n'a pas encore atteint son plein équilibre)" ;
- "Encourage une haute productivité et un absentelsme très bas"

- 63 -
- "Provoque la coopération et évite les conflits du travail; cela
ne veut pas dire que tous les conflits mineurs et les petits désaccords puissent
être évités; certains conflits sont inévitables et certains sont même souhaita-
bles (ce sont les conflits constructifs). Le but recherché est d'éviter les états
conflictuels permanents où les individus travaillent constamment en directions
opposées (conflits destructifs)".
Dans cette optique, l'étude de l'organisation s'identifie donc tota-
• lement avec l'étude des comportements: comment les individus se comportent, et
pourquoi ils le font. Les adeptes de l'école des relations humaines espèrent pou-
voir prédire les comportements possibles dans les divers types d'organisations,
et finir un fil conducteur permettant de réaliser des structures qui provoquent
la coopération. Plus précisément l'attention s'est concentrée sur
t
La productivité de l'individu et du groupe
t
L'épanouissement de l'individu
t
La joie au travail
L'école des relations humaines se développe jusqu'a la seconde guerre
mondiale. La guerre brisera sa progression en donnant à la recherche de l'effica-
cité le pas sur le respect de l'individu. Il fallait en effet, à ce moment, pro-
duire beaucoup et vite.
- c) L'école des mathématiques: Les mathématiciens apportent une
solution en appliquant des théories mathématiques à la gestion de l'entreprise
C'est l'école de la recherche opérationnelle dont les grands représentants sont,
entre autres, Oskar, Morgenstern, Stafford Beer, Von Neumann et Pierre Massé.
Cette école a eu un impact considérable dans tous les domaines de la
production où l'agencement des tâches était relativement complexe (ordonnancement,
planning, gestion des stocks, etc .•• ). Mais son grand défaut étant de ne traiter
que les problèmes quantifiables et d'oublier ainsi les aspects humains, elle dé-
clina vers 1950.
- d) L'école néo-classique: Après la deuxième guerre mondiale, la
plupart des grandes entreprises s'orientent vers la société de consommation de
masse et la diversification. L'organisation de la grande unité doit alors se cal-
quer sur les marchés, les produits, les régions prospectées. C'est l'apparition
des théories de l'école néo-classiques (dont le précurseur est certainement SLOAN,
et les principaux représentants DRUCKER, GELINIER, ANDRE GAULTIER etc ... ).
.../

- 64 -
Pour répondre aux problèmes posés, cette théorie prône la décentralisation de la
décision, la direction par objectifs et l'organisation hiérachico-fonctionne1le
(Staff and Line) (3).
Dans le même temps, un certain nombre d'économistes (notamment Berle
et Means en 1929) font remarquer que la grande firme repose de moins en moins sur
le patrimoine personnel de l'entrepreneur: les actionnaires se multiplient,
l'entrepreneur ne dirige plus seul, la gestion se professionna1ise.
La grande firme ne peut plus être assimilée au couple entrepreneur-
entreprise ;' elle devient une coalition de groupes divers à objectifs différents.
- e) L'école Behavioriste : Cette école dont les grands représentants
sont H. SIMON, R.M. Cyert et J.M. March, tirera les conséquences de l'observa-
tion précédente: la grande firme, une coalition de groupes divers, sur le plan
de l'organisation.
Ces auteurs identifient les différents membres de la coalition (action-
naires actifs, créanciers passifs, managers professionnels, salaires, etc.),
recherchent leurs motivations, et en observent les conséquences du point de vue
de la prise de décision (4).
Il apparaît que :
~ L'objectif de l'organisation n'est pas forcément explicite et
rationnel. L'accord, au sein de la coalition, se fait sur des
buts ambigus, relativement vagues, et le plus souvent exprimés
sous une forme non opératoire.
~ La plupart des buts prennent la forme de niveau d'aspiration
susceptible de varier suivant les résultats obtenus, plutôt
que celle de la maximisation de telle valeur.
. ..1
(3)
Pour une étude plus approfondie sur la thèse d~ ces auteurs voir
- Drucker P. : La pratique et la direction des entreprises, Trad.Française,
Editions d'Organisation, Paris 1957.
- Gelinier O. : Fonctions et tâches de Direction Générale -
Hommes et Techniques - Paris 1963
- Sloan A. : Mes années à la General Motors, Hommes et Techniques, Paris 1967
(4)
Pour une étude approfondie voir :
J.G. MARCH & H.A. SIMON: Les Organisations
Editions DUNOD, Paris 1977 - Chapitre 4 Page 83-110.

- 65 -
~ Il existe presque toujours des conflits non résolus ou en
suspens. Les auteurs sont donc amenés ~ proposer une théorie
expliquant la formation, la stabilisation, l'évolution et la
mi se en œuvre des buts.
Du point de vue de la prise de décision, il est démontré que les dé-
cideurs ont une information incomplète. D'Où l'incapacité pour eux de déterminer
si les décisions tiennent compte de l'ensemble des possibles. En principe toute
recherche de solution est arrêtée dès qu'une alternative satisfaisante (et non la
meilleure) pour les groupes en présence est trouvée.
Enfin, l'organisation n'a bien souvent pas de stratégie ~ long terme.
Elle se contente de réagir ~ l'environnement comme l'individu a des stimuli externes.
C'est a l'instar des organismes visants, un système adaptatif cherchant a se sta-
biliser dans un environnement fluctuant.
La réflexion de l'école behavioriste se place essentiellement d'un
point de vue interne: Il s'agit d'analyser les mécanismes qui régissent la vie
de la coalition grande entreprise.
- f)
L'école socio-technique : Ce courant se place hors de la firme
et s'intéresse à l'impact de l'environnement sur la coalition. Ce sont les travaux
de Trist et Emery et de Joan Woodward qui étudient plus particulièrement les effets
de la technologie sur la structure des organisations et l'ouvrage de Laurence et
Lorsch (5) qui traite de l'influence de l'ensemble de l'environnement sur l'organi-
sation. Ces analyses tendent à montrer qu'il n'existe pas une seule et bonne
structure et ouvrent la voie a une théorie re1ativisté des organisations.
c.
Devant un tel é~ectisme, un effort de synthèse s'imposait. De plus,
au début des années 1960, la croissance des marchés, l'innovation rendent très
complexe la tâche des dirigeants des grandes entreprises. Pour répondre a c~
vœux, une nouvelle théorie va nattre : l'approche par les systèmes.
. . .f
(5)
Woodward J.
Incidence de la technologie sur la direction et l'organisation
des Entreprises, CEGOS, 1960 (Extrait de Management and
Technology, Londres).

- 6~ -
- g) L'école systématique: Cette approche dont les précurseurs
sont des biologistes et des philosophes n'appréhende pas l'organisation sous
l'angle spécifique de son "anatomie formelle" ou sous celui des individus et
groupes mais comme un système, c'est-à-dire "un ensemble d'éléments actifs
indépendants, ou de processus liés, dont les interactions mutuelles se compo-
sent pour concourir et s'intégrer à la poursuite d'un même objectif" (6).
Appliquée à la gestion, cette optique tend à combler les fosses
qui s'élargissent sans cesse entre les différentes théories de l'organisation
et à abolir les cloisons qui séparent la gestion des autres~iences de l'ac-
tivité humaine.
Ces différentes écoles peuvent être regroupées en trois catégories
classique, néo-classique et moderne.
Le Tableau n° 2t récapitule les thèses de l'école classique, l'école
des ~ations humaines et l'école moderne, aux différents problèmes proposés.
A ce niveau du raisonnement on pourrait penser que tout a été dit,
et que l'on peut trouver, dans cette multitude de courants de pensée, matière
à répondre aux divers problèmes d'organisation qui se posent dans la petite
et moyenne entreprise africaine. Un examen plus minutieux révèle cependant
qu l
qu i1 n'en est rien.
.../
(6)
J. O'SHAUGNESSY
L'organisation des entreprises
Editions DUNOD, Paris 1968.

- 67 -
Tableau n° 21: Récapitulation des trois grandes écoles
de l'organisation
Source
J. Q'SHAUGHNESSY : L'organisation des entreprises
imites des
w imites
Solution aux problèmes proposés par:
w
Solution aux problèmes proposés
problèmes
::lassiques
L'école des Relations
L'école Classique
L'école des Systèmes
Humaines
egroupement
Facteurs du regroupement :
a) Evitez une super-spé-
Pour obtenir une
tl services,
cialisation des
meilleure coordination,
a) Charge du travail :
epartements
épartements
services.
il faut considérer :
t unités
Elle ne doit pas dépasser
b) Choisissez des res-
a) Plus les communica-
1ministra-
les capacites physiques
ponsables qui pensent
tions sont faciles
ives plus
du directeur ou du contre
à leurs subordonnes
(capacité des canaux),
nportantes.
maître : il y aurait be-
avant tout et qui
plus on peut accepter
soin d'un seul directeur
leur permettent de
que les unités dépen-
par entreprise si ses.
prendre des initia-
dent l'une de l'autre.
limites etaient infinies.
tives.
b) Plus le modèle d'inter-
Elements à prendre en
c) Permettez aux membres
dépendance des diffé-
consideration :
de chaque equipe de
rentes unités est sta-
se choisir les uns
ble, plus on peut ac-
I.Limites des consignes
les autres.
cepter cette interdé-
à donner aux subordon-
d) Donnez une importance
pendance, car il est
nes.
officielle à l'équipe
alors possible de pla-
2. Limites de la forma-
au groupe de travail
nifier la coordination
tion des excecutants.
pour augmenter le
à long terme plutôt
3.Limites de la coopera-
degré de coopération.
que d'appliquer les
tion des exécutants.
e) Dans le même but,
principes du contrôle
5.Clarté de la "politique'
adoptez une struc-
rétroactif.
arrêtée, qui permet aux
ture à recouvrement
c) Si les délais sont
exécutants de prendre
de zones d'influence.
l'élément déterminant,
les décisions les con-
f) Préférez une struc-
les regroupements doi-
cernant.
ture "plate" à une
vent tendre à diminuer
6.Importance des travaux
structure pyramidale.
le volume des communi-
autres que les travaux
cations.
de survei llance.
I.L'autorité s'exerce
d) Si c'est la coordina-
à des niveaux plus
b) Recherche d'économies:
tion qui est impor-
bas.
1•Technique.
tante, il faut se
2.Directoriales.
2. Les relations
2.Directoriales.
pencher sur :
3. Financières,
entre supérieur
Financières,
4. Commerciales.
et subordonné sont
Commerciales.
5. En matière de réparti-
faci li tées.
réparti-
tion des risques.
... /

- 68 -
Tableau nO 2~ (suite)
limites
Solution aux problèmes proposés par .
des
problèmes
classiques
l'école Classique
l'école des Relations
Classique
l'école des Systèmes
Humaines
Ces économies doivent êtr
I.Le volume de commu-
atteintes en recherchant
nications entre les
des séries, c'est-à-dire
unités c'est-à-dire
en regroupant des activi-
la fréquence des i~
tés de même nature.
teractions dans la
prise de décision.
c) Coordination :
Plus la coordination est
2.La stabilité des
poussée, plus les effets
relations entre les
de chacun sont intégrés
diverses unités.
dans le cours des opéra-
3. La nature des déci
tions, au lieu d'être réa-
sions revenant à
justés après coup. Un re-
chaque unité.
groupement qui diminue les
problèmes de coordination
4.L'importance de la
augmente l'autonomie de
vitesse de prise
chaque unité administra-
de décision.
tive de l'entreprise.
e) Tendance d'ensemble:
L'absence de coordination
entraîne :
faire une liste des
:
1. Manque de consistance
aires de décisions et
consistance
des objectifs.
en déduire les infor-
objectifs.
mations nécessaires.
2. Calendriers inapplica-
bles.
3. Actions inadéquates.
4. Prix excessif de la
coordination.
Le principe de l'unité de
direction, qui consiste à
regrouper ensemble des ac-
tivités concourant à un
but commun, est vague.
d) Nature des activités :
Elles ont une influence
sur le niveau du regroupe-
ment (cf. les "activités-
clés").
Les facteurs a, b, c, d ci
dessus, sont souvent incom
parables, et il faut alors
les concilier ; les entre
prises effectuent souvent
leurs regroupements majeur
sur une base fonctionnelle
...1

- 69 -
Tableau nO 29 (suite)
Imltes des
L'école des Relations
'oblèmes
L'école Classique
L'école des Systèmes
Humaines
lassiques
pour coordonner les fonc-
tions à l'échelle de la
société et avoir des éco-
nomies de séries, mais
cette tendance rend plus
difficile la coordination
à l'intérieur d'un même
service.
>élégation
Définition : Autorité offi-
a) L'autorité réelle dé-
a) Si source d'informa-
l'autorité
cielle = droit institutionnel
pend de la mesure dans
tion et point d'action
de prendre des décisions et
laquelle les ordres
sont fixes, la seule
de donner des ordres. Le re-
donnés sont exécutés
manière de diminuer
groupement des activités en
"sans hésitation ni
le volume des communi-
services, départements, etc ••
mesure".
cations est de faire
définit simplement la limite
varier le niveau auquel
I.Elle procède de celu
inférieure de la "quantité"
est prise la décision.
qui reçoit l'ordre,
d'autorité qui peut être délé
pas de celui qui or- b) Simplifier la prise
guée.
donne.
de décision, c'est
Certaines décisions peuvent
faciliter la délégation.
être prises très loin de leur
2.Elle ne doit pas
lieu d'exécution.
toujours s'exercer
c) Les communications
de haut en bas.
seront améliorées et
I.Pour coordonner une fonc-
les décisions seront
tion à l'échelle de l'entre-
3.Délégation du pou-
prises plus rapidement
prise.
voir de donner des
si les décisions sont
ordres ne signifie
2.Pour coordonner des activi-
prises à un niveau où
pas délégation d'au-
tés entre plusieurs service
les communications sont
torité : la question l
allégées.
3.Pour obtenir des économies
est de savoir quelle
en réalisant des séries
dose d'autorité ac-
plus grandes.
cepteront ceux sur
lesquels cette délé-
4.Si la décision est fondamen
gation doit s'exerce
tale.
Plusieurs principes sont
b) L'influence est d'un
rappelés :
résultat bien supé-
rieur
l'exercice
I.Déléguer l'autorité au ni-
à
ni-
brutale dans les rap-
veau où se trouvent les in-
ports humains.
formations nécessaires.
L'autorité officielle
2.L'autorité doit être délé-
ne doit servir que
guée le plus près possible
pour maintenir une
du lieu où elle s'exercera.
atmosphère libérale.
3.11 faut d'abord définir les c) Il faut donner une
objectifs du poste et en
certaine autorité aux
déduire quelle est l'auto-
groupes.
rité à déléguer.
. .. 1

- 70 -
Tableau nO 2':1 (suite)
llmi tes des
L'école des Relations
problèmes
L'école Classique
L'école des Systèmes
Humaines
classiques
Mais ces principes s'avérant
souvent trop brutaux, il
faut généralement prendre
en considération :
I.Prix de revient de la
décision dans tous les
cas envisageables.
2.Prix décroissant ou effi-
cience croissant résultant
des séries ou de la coor-
dination.
Autre principe: l'autorité
devrait être proportionnelle
à la responsabilité.
:II .Défini tion Définition:Responsabilité = a) La répartition de cha- En attribuant le POUVOil
des res-
obligation d'accomplir des
que tâche peut être
de prendre des décision!
ponsabili-
actions en étant comptable
mal étudiée, ce qui
il faut s'axer sur les
tés.
de leur bonne exécution.
fait naître des riva-
impératifs en matière
lités, coûteuses pour
d'information et de com-
a) Un fait indéniable :
l'entreprise.
munication, et sur le
l'autorité et la respon-
mécanisme de la prise dE
sabilité doivent être
b) Une importance trop
décision. L'information
définies et programmées.
grande attribuée aux
peut :
résultats individuels
b) La délégation d'autorité
peut faire perdre aux
a) Influencer les buts
implique la définition de
responsables la notion
et les moyens.
standards sur lesquels on
de l'importance de
se basera pour juger les
b) Influencer les buts
groupes bien organisés
résultats. Une définition
seulement.
des responsabilités qui
c) Les standards doivent
c) Se contenter d'être
manquerait de netteté
reposer sur plusieurs
"consultative".
amène la confusion et fai
facteurs si un effort
naître des conflits d'au
appuyé sur l'un de ces
torité, car il est impos-
derniers amène une di-
sible de désigner un res
minution sur un autre.
ponsable en cas de non-
Si on dispose d'un
exécution.
standard multifacteur,
il faut bien peser les
importances respective
des éléments à y faire
figurer.
d) Plus l'organisation
est complexe, plus aug
mente l'interdépendanc~
... /

- 71 -
Tableau n° 2".. (suite)
nites des
oblêmes
L'école Classique
L'école des Relations
Classique
L'école des
assiques
Humaines
L'école des Systêmes
assiques
Humaines
L'école des
et plus la réalisation
d'une tâche dépend du
degré de coopération
des exécutants.
e) Les groupes de travail
doivent être au fait
des objectifs généraux
de l'entreprise: ils
seront ainsi conduits
à établir des standard
élevés et à faire leur
propre police. La pres
sion du groupe sert
alors à renforcer l'en
gagement individuel.
Détermina-
Pour pouvoir structurer la
a) Les relations latéra-
Il faut montrer à cha-
tion des
coordination, les employés
les doivent être en-
cun en quoi il contribue
relations
doivent être obligatoirement
couragées.
aux diverses décisions
entre les
reliés les uns aux autres de
pour que tous les em-
employés
b) Les spécialistes pré-
façon à ce que chacun sache
ployés comprennent bien
fèrent souvent se trou
sa position dans le groupe.
leurs relations entre
ver mélangés à des per
Les relations entre deux in-
eux.
sonnels d'exécution au
dividus peuvent être :
sein des groupes de
a)Relations hiérarchiques :
travail.
Sous le Directeur général,
c) La création de postes
chacun devrait être respon
à activités contradic-
sable de ses actes envers
toires doit être évi-
quelqu'un d'autre.
tée au maximum.
Les relations hiérarchiques
d) Une trop grande impor-
1.Sont un canal de communi
tance attribuée au
cation du haut vers le
titre nuit aux ommuni-
bas et sont préexistantes
cations et à la coopé-
à toute coordination.
ration.
2.Sont la chaîne des respon e) L'écart entre la fonc-
sabilités.
tion officielle et
3.Sont la trame de la coor-
l'activité réelle doit
dination ; se souvenir du
être diminué pour évi-
principe de l'unité de
ter les conflits.
direction et du principe
du coordinateur suprême.
.../

- 72 -
Tableau nO 2~ (suite)
Llmltes des
L'école des Relations
problèmes
L'école Classique
L'école des Système:
Humaines
classiques
b) Relations fonctionnelles :
"A" ne doit pas avoir une
autorité illimitée, même
se rapportant à l'unité
qu'il dirige.
"X" bien qu'extérieur à
l'unité dirigée par "A",
peut avoir une autorité
officielle sur cette même
unité.
I.Ceci facilite la coordi-
nation d'une fonction à
l'échelle de l'entre~
prise.
2.Ceci facilite la coordi-
nation d'activités met-
tant en branle plusieurs
services.
3.Ceci permet de faire des
économies en augmentant
les volumes.
4."X" est "conseiller" de
"A", par sa fonction.
Dans ces quatres cas, les
relations entre "A" et "X"
sont dites fonctionnelles.
c) Adjoint à un poste :
Un employé peut avoir un
supérieur et un seul à qui
il apporte une aide géné-
rale et exclusive dans son
travail.
Avantages de ce système :
I.Formation facilitée.
2.Allègement de la charge
de travail qui pèse sur
la direction générale.

- 73 -
Tableau nO 2f (suite)
Llmites des
problèmes
L'êcole Classique
L'école des Relations
Classique
L'école des
L1école des Systèmes
Humaines
classiCiues
Inconvénients :
I.L'adjoint peut abuser
de sa fonction et saper
l'autorité des autres
responsables.
2.11 faut que l'adjoint
sache lui-même déléguer
ses pouvoirs.
d) Relations latérales :
Elles sont officieuses :
des employés de même ni-
f
ni-
veau communiquent entre
1
eux pour coordonner leursi
efforts individuels. Bien,
"
du temps est ainsi écono-/
misé en n'allant pas en
f
référer à un coordinateur 1
commun, ce qui est ext~ê
mement utile dans la vie
de tous les jours.
/
~:~a:~::c::t:~
t::~~::
!(I ~:~a:~::c::t:~
!(I
e:::
,
~eux qui créent et distri-
l ,
huent les produits de l'en-
treprise~
Les services spécialistes
sont ceux qui sont presta-
taires et techniques spé-
"-.,-. .....
.. .,
cialisées.
.;,
cialisées.
Organisation
Fragmenter le travail pour
a) Il faut élargir les
a) Simplifier la prise
limites du travail ;
du travail,
faire des séries, plus éco-
de décision pour évi-
c'est-à-dire
nomiques, aussi loin que le
la monotonie étant une
ter les recours à une
regroupement
volume de travail le permet.
des caractéristiques
1
autorité supérieure.
des tâches en
a)Avantages de la spéciali-
du travai l, chaque 1'0sI
travaux indi-
sation :
te doit être conçu de 1 b) Définir les postes en
viduels.
I.Elle
augmente l'adresse
façon agréable (c'est'
se souvenant des li-
1
par une pratique cons-
presque un défi).
1
mites et de la psycho-
tante.
logie humaines.
I.Incitation à l'efforb
2.Elle permet un usage in-
1
tensif des capacités ou
des talents.
... /

- 74 -

- 75 -
Tableau nO 2~ (suite)
Imltes aes
L'école des Relations
'oblêmes
L'école Classique
L'école des Systêmes
Humaines
lassiques
3.Elle réduit les temps
2.Diminution de la
ce qui compte n'est
morts.
tendance à la frus-
pas de partager le
tration, donc moins
travail entre les tra-
4.Elle permet un usage
de conflits dans le
vailleurs, c'est de
plus rationnel des ma-
travail.
partager l'ouvrage
chines avec une program
entre l'homme et la
mation simplifiée,
b) Les postes de travail
machine.
moins d'attentes et de
devraient être conçus
dup lications.
de façon à ne pas
isoler les individus
S.Elle diminue les temps
les uns des autres,
de formation.
d'autres moyens de-
6. Elle encourage la mé-
vant être utilisés
canisation.
pour supprimer les
b) Inconvénients de la spé-
bavardages inutiles.
cialisation :
Une bonne disposition
c'est surtout une diminu-
des postes serait
tion de la coordination,
celle qui encourage-
car la spécialisation aug
rait le développement
mente l'interdépendance.
de groupes à haut
I.Engorgements possibles
état d'esprit.
dans le processus.
2.Les communications né-
cessaires à une inté-
gration plus poussée
exigent plus de surveil
lance.
3.Le travail risque d'êtr
fait deux fois.

- 76 -
II - L'INADEQUATION DES THEORIES ORGANISATIONNELLES AUX PROBLEMES DE LA PETITE
ET MOYENNE ENTREPRISE AFRICAINE
Les préceptes énoncés par l'école classique ou néo-classique sont
faites pour résoudre, dans certaines conditions, les problèmes d'organisation
des entreprises de grande taille: dans la petite et moyenne sénégalaise, la
longueur des lignes de communication n'est jamais très élevée, les tâches ne
sont pas toujours déterminées avec précision (problèmes de Fayo1) et la diver-
sification, quand diversification il y a, est d'un type bien particulier (rien
ne prouve que les remèdes de l'école néo-classique soient adaptés aux petites
et moyennes entreprises sénégalaises).
L'organisation de la production ne nécessite pas forcément le re-
cours à des procédures mathématiques. Bien sûr, la petite et moyenne entreprise
est une coalition où se nouent des relations interpersonnelles, mais la coali-
tion et les relations interpersonnelles sont d'une nature que l'école des rela-
tions humaines et ~e mouvement behavioriste n'envisagent pas. Enfin·, la comple-
xité de l'organisation de la petite et moyenne entreprise sénégalaise n'est pas
toujours telle qu'il faille avoir recours à l'analyse des systèmes.
21 - La spécificité de la petite et moyenne entreprise sénégalaise
La particularité de l'entreprise industrielle sénégalaise peut être
analysée à travers les éléments suivants: l'association propriétaire-gestionp
naire, une main-d'œuvre peu syndiquée, les objectifs de l'organisation et des
membres internes et le pouvoir de décision.
La petite et moyenne entreprise sénégalaise fonne comme toute en-
treprise une coalition toutefois il s'agit d'une coalition bien particulière.
211 - b~~~~Qçi~~iQD_erQeri~~~ir~:g~~~iQDD~ir~
La grande entreprise comprend trois fouages fondamentaux,
remplissant trois fonctions fondamentales confondues dans la petite et moyenne
entreprise individuelle sénégalaise mais qu'il faut soigneusement distinguer:
.../

- 77 -
- L'assemblée générale des actionnaires
Cette assemblée est annuelle. Chaque actionnaire y a une voie par
action. L'assemblée détient l'autorité suprême. L'ensemble de leur fonction cons-
titue la souveraineté dans la grande entreprise.
On peut comparer le rôle de l'assemblée générale à celui d'un par-
lement. Elle désapprouve la gestion. Les actionnaires n'ont pas de rôle actif
dans la vie de la société, ils n'ont pas besoin de posséder des compétences
particulières.
- Le conseil d'administration
Il est nommé par l'assemblée générale et doit, chaque année, lui
rendre compte de sa gestion. Ses membres, les administrateurs, sont les manda-
taires des actionnaires, ils sont chargés de veiller à leurs intérêts. L'assem-
blée le réélit si elle lui fait confiance et le remplace en cas contraire. Son
rOle est comparable à celui d'un gouvernement dans un régime parlementaire, c'est
la gestion de l'entreprise. Le conseil d'administration définit la politique à
suivre; il donne les directives générales; il prend les décisions essentielles.
Il a des réunions fréquentes, une certaine compétence est nécessaire aux adminis-
trateurs : non pas compétence technique, mais connaissance générale des affaires,
des problèmes de la vie d'une entreprise, surtout dans ses aspects financiers,
commerciaux et administratifs.
- Le erésident-directeur général et les directeurs
Ils sont nommés par le conseil d'administration, le premier est pris
dans son sein, les seconds sont des salariés, mais recevant des traitement élevés.
C'est ce qu'on appelle les "hauts salariés". Ce sont eux qui prennent les déci-
sions quotidiennes et ont la direction effective de l'entreprise. Ils lui consa-
crent tout leur temps. Leur rôle est comparable à celui des chefs des grandes
administrations publiques, qui dirigent le travail des fonctionnaires sous le
contrôle et selon l'impulsion donnée par les ministres. C'est la fonction de
direction. Des qualités importantes sont indispensables pour cette tache, surtout
au point de vue technique.
...{

- 78-
En théorie, les actionnaires sont les souverains de l'entreprise
(la grande société anonyme) et les administrateurs sont leurs mandataires. La
situation de fait est toute différente: il se produit ce qu'on a appelé "le
divorce du capital et de l'entreprise", ou "la séparation de la propriété et
de la gestion".
Dans la petite et moyenne entreprise sénégalaise, la dissociation
propriétaire-gestionnaire n'existe pas. L'autorité réelle reste détenue par le
ou les propriétaire (s). Il faut signaler que toutes les petites et moyennes
entreprises industrielles sénégalaises ont été fondées par le chef d'entreprise
actuel et constituent ainsi un patrimoine familial.
Si l'on ajoute que dans chaque entreprise, un ou plusieurs cadres
ont des liens de parenté évec le ou les propriétaire {s), une mise en cause
lucide de la gestion et de l'organisation risque de susciter des troubles en
cha1ne au sein du clan familial et la recherche de solutions dynamiques s'en
trouvera paralysée d'autant.
La confusion propriété-gestion et les problèmes familiaux vont donc
être des déterminants importants de l'organisation de la petite et moyenne entre-
prise sénégalaise. Sur ces points, la
encore, les théories des organisations
(a notre connaissance) sont relativement muettes.
212 - k~_~r~~~~S~_~~nQis~!~_Q~n~_l~_E~tit~_~!_mQ~~nn~_~n!t~Qti~~
~~n~g~!~i~~
Deux organisations syndicales existent: la Confédération
Nationale des Travailleurs du Sénégal (C.N.T.S.) d'obédience socialiste, parti
au pouvoir et l'Union Nationale des Travailleurs Libres du Sénégal (U.N.T.L.S.)
affiliée au Parti Démocratique Sénégalais (P.O.S.), parti d'opposition. Toutefois
la main-d'œuvre sénégalaise est peu syndi~ à cause du taux de chômage
élevé dû au nombre très restreint d'entreprises sur la place.
Dans plus des trois quarts des petites et moyennes entreprises, l'or-
ganisation syndicale n'est pas représentée.
. ..1

- 79 -
En effet, c'est un fait bien connu (surtout dans les pays sous dé-
veloppés) que le syndicalisme pénètre et s'exprime plus difficilement dans les
P.M.E. que dans les grandes concentrations industrielles. Dans les petites fir-
mes sénégalaises, en raison du contact direct entre le patron et les travailleurs,
l'action syndicale ouvrière perd de son mordant. l'autorité morale du chef d'en-
treprise y est accompagné, si besoin est, de moyen d'intimidation dont la grande
firme ne dispose pas toujours, ou dont elle hésite à faire usage.
Dans les petites et moyennes entreprises sénégalaises, il apparaît
que les conditions matérielles de travail, les taux de salaires et les avantages
annexes sont plutôt moins favorables que dans les grandes sociétés. D'ailleurs,
la législation sociale et les conventions collectives de travail y sont moins
bien respectées. Cette dernière donnée retient particulièrement l'attention
des responsables des syndicats de salariés et explique leur présence dans cer-
taines petites et moyennes entreprises 00 l'idéologie de la lutte des classes
est contrebalancée par l'ascendant du patron sur les travailleurs.
la présence syndicale dans la petite et moyenne entreprise sénéga-
laise n'est pas pour autant synonime de grève puisque ces firmes n'ont pas subi
d'arrêt de travail depuis leur création.
213 - b~~_Q~j~çtif~_~t_l~~_~Qtiy~tiQ~~_Q~~~_l~_e~tit~_~!_~Qt~~~~
~~!r~eri~~_i~Q~~tri~ll~
les auteurs emploient indifféremment les termes de buts ou
d'objectifs pour définir les projets fondamentaux exprimés par l'entreprise en
ce qui concerne son devenir à long terme.
Ihtraduisent une "volonté de la firme", encore que les spécialistes
ne s'accordent pas tous sur le contenu de ce concept. Pour les uns (7) les entre-
prises, comme d'une façon générale l'ensemble des organisations, n'ont pas de
volonté propre. la ou (les) volonté (s) le sont par les hommes qui les composent
et notamment par ses membres les plus influents, ceux qui détiennent le pouvoir
de décision. D'autres, au contraire (8), pensent que la firme exprime une volonté,
... /
(7)
R.M. Cyert et J.G. March, a Behavioral theory of the firm.
Printice Hall inc, Engelwoods cliffs 1963. Traduction Française sous le
titre "Processus de d~cision dans l'entreprise". Dundo, 1970
(8)
1.. Ansoff : Strat~gie de d~veloppement de l'entreprise
Op. cit.

- 80 -
et par là même des objectifs distincts de ceux de ses participants puisqu'elle
constitue une réalité socio-économique distincte des membres qui la composent.
Quoi qu'il en soit, on s'accorde en général pour distinguer trois
grandes catégories d'objectifs:
t
les objectifs économiques
t les objectifs sociaux
• les objectifs d'intérêt général
2131 - ~~~=ggj~~~i!~=~~~~~~i~M~~
Les objectifs économiques se traduisent par la volonté d'accroître
l'efficacité du processus de production et de distribution en vue de maximiser
le profit. C'est d'ailleurs ce qu'enseigne la théorie libérale classique. Nous
distinguons les objectifs économiques fondamentaux et les objectifs économiques
dérivés.
- a) L'objectif économique fondamental = la rentabilité
Le profit est un mot dont l'image de marque est mauvaise dans
les pays sous-développés; c'est la raison pour laquelle nous ne l'emploierons
pas ici, lui préférant l'expression "rentabilité à long terme" qui traduit à
peu près exactement l'expression anglaise de "profitabi1ity". Quel que soit le
système économique dans lequel elle se trouve, l'entreprise industrielle ne
peut ignorer durablement cet objectif d'efficacité économique qui consiste à
assurer, par l'équilibre des recettes et des dépenses, au moins la survie de
l'organisation.
La petite et moyenne entreprise en a besoin pour survivre face aux
grandes plus puissantes. Au-delà de cet équilibre plancher, les entreprises cher-
cheront à optimiser à long terme l'efficacité du processus de production afin
de susciter un excédent de recettes sur les dépenses.
Nous considérons que ce bénéfice traduit le degré de rentabilité des
investissements réalisés et renseigne sur l'aptitude de la firme à tirer parti
de ses ressources. Nous n'abordons pas ici le problème de l'affectation du béné-
fice. Nous nous bornons à enregistrer que la rentabilité d'une organisation con-
ditionne sa survie et que le niveau de cette rentabilité permettra peut être la
réalisation d'autres objectifs dérivés. Cet objectif de rentabilité à long terme
est donc bien fondamental.
.. '/

- 81 -
- b) Les objectifs économiques dérivés :
On peut les regrouper autour de trois idées qui traduisent l'at-
titude adoptée par la firme, dans une perspective économique, a l'égard de l'en-
vironnement :
~~ L'objectif de sécurité: Il traduit le souci de l'entreprise
de se mettre à l'abri de surprises ou de catastrophes éventuelles (c'est la sécu-
rité défensive) ou au contraire de constituer des ressources qui serviront a saisir
des opportunités de croissance (c'est la flexibilité). On voit donc que cet objec-
tif de sécurité recouvre deux attitudes d'esprit très différentes, l'une dynamique
et l'autre plus timorée.
~~ L'objectif d'autonomie: Il exprime une aspiration de la
petite et moyenne entreprise à garder son indépendance
- à l'égard des grandes firmes dont on souhaite éviter les
tentatives d'annexion;
- à l'égard des marchés que l'on diversifie pour éviter de
dépendre d'un seul client;
- à l'égard des apporteurs de capitaux (institutions finan-
cières) enfin, en dégageant le maximum de ressources internes à des fins d'autofi-
nancement.
On remarque que ces objectifs de croissance de sécurité et d'autonomie,
ont pour caractéristique commune avec l'objectif de rentabilité, leu, vocation éco-
nomique. Mais il s'agit bien d'objectifs dérivés car c'est du niveau du profit
(objectif fondamental) que dépendront au premier chef les politiques de croissance,
de sécurité et d'indépendance. Une firme (petite, moyenne ou grande) pauvre ne peut
pas croître ; e11~ est à la merci des aléas conjoncturels et elle risque une prise
de contrôle dans les conditions financières les plus désavantageuses.
2132 - 6~~=g~4~5S!t~=~g5!~M~
Ces objectifs traduisent les aspirations spécifiques des participants
internes de l'entreprise (les propriétaires, les cadres et les salariés ordinaires).
Alors que les objectifs économiques analysés précédemment s'imposent d'eux-mêmes,
ceux-là doivent plutôt être envisagés comme des contraintes internes dictées à l'or-
ganisation par ses participants. L'adoption de ces objectifs réduit en général la
.../

- 82 -
rentabilité à court terme de la firme; toutefois leurs effets à long terme
contribuent plutôt à développer l'efficacité économique de l'organisation. En
tout état de cause; ils améliorent les conditions de la coexistence des groupes
en présence, sinon leur collaboration, et ils confèrent à la firme une certaine
image de marque aux yeux de l'environnement externe.
- AI Le (s) propriétaire (s) : Certes les mobiles réels de l'entrepreneur
sénéglais reste la rentabilité, mais présenter ces derniers comme ayant pour
but exclusif la maximisation de la rentabilité n'est qu'une premlere approxi-
mation, trop simpliste pour que nous puissons en contenter. D'autres considéra-
tions interviennent ici :
• Des façons différentes, parmi les entrepreneurs, d'interpréter
la maximisation de la rentabilité. Pour les uns, il s'agit de la rentabilité
maximale inmédiate : ce sera le plus souvent l'attitude de la petite entreprise
qui démarre son activité. Tantôt on envisage la rentabilité maximale sur une
longue période: ce sera plus souvent l'optique de l'industriel de la moyenne
et de la grande firme.
• Le premier mobile de l'entrepreneur, avant même' la maximisation
de la rentabilité, c'est son désir de réaliser la survie de l'entreprise. Ceci
résulte naturellement de son besoin de sécurité; mais il cherche également,
dans la vie même de son entreprise, la satisfaction d'une œuvre personnelle
à accomplir.
• Un besoin d'indépendance: L'entrepreneur sénégalais préfère de
beaucoup rester à son compte, rester indépendant, plutôt que de fusionner avec
une grande entreprise ou de subir, pour obtenir des crédits, le contrôle des
banques, de la Société Nationale de Promotion Industrielle (SONEPI) ou d'intro-
duire dans l'affaire des associés étrargers ou de recruter des cadres de peur
de perdre le contrôle de la firme.
• D'autres mobiles apparaissent encore et sont spécialement déve-
loppés chez les grands hommes d'affaires. La volonté de puissance, le désir
d'exercer un pouvoir, d'avoir de l'influence, le désir de pouvoir caser les
membres de leur famille ou leurs protégés. Des mobiles d'ordre supérieur inter-
viennent aussi, désir de créer, d'organiser, de réaliser une grande œuvre .
. . .1

- 83 -
- BI Les cadres dirigeants : Cette catégorie sociale se définit moins par
les situations précises qu'elle occupe, que par le facteur qui lui vaut d'occuper
ces situations et qui fait sa force : la compétence.
Il s'agit d'abord de compétence technique, à un niveau très élevé,
mais d'avantage encore d'une compétence à un échelon supérieur: en matière d'or-
ganisation du travail, à la décision, au commandement. Et de plus en plus, de
compétence économique •..
Ils sont très forts par rapport à l'entrepreneur (sans formation) et
aux administrateurs, souvent délégués d'un groupe financier assez extérieur à la
vie concrète de l'entreprise, et dispersant souvent leur attention à la grande
entreprise.
Ces" hauts salariés" chercheront à imposer un stule de gestion; ils
demanderont à la firme de leur fournir un environnement favorable à l'expression
de leur efficacité technocratique, ils revendiqueront un élargissement de leur
champ de responsabilité dans la petite et moyenne entreprise; ils chercheront des
opportunités de carrière, ils réclameront enfin des garanties de progressions des
rémunérations.
Ces exigences expliquent très souvent la réticence des responsables de
P.M.E. sénégalaises à recruter des cadres diplômés des grandes écoles (nationales
et étrangères).
- CI Les salariés ordinaires : Cette catégorie sociale à la différence des
précédentes est liée à l'entreprise par u~ contrat de travail. Le salarié vend sa
force de travail, au jour le jour. Il la met, moyennant salaire, à la disposition
de l'employeur. Il se fait le serviteur d'autrui.
Economiquement, humainement, vendre sa force de travail, c'est vendre
quelque chose de très intime, d'étroitement lié à la personne humaine: son temps,
ses forces. C'est vendre une partie de soi-même, des tranches de sa vie. "Ils en
sont réduits à se vendre eux-mêmes au détail", écrit KARL MARX, qui insiste sur cette
la1iénation du travailleur. Son travail n'est déjà plus à lui au moment où il l'exé-
\\cute, il est comme déjà vendu. A fortiori, le salarié n'a aucun droit sur le produit
de son travail.
... /

- 84 -
Cette partie de 1ui-meme qui est vendue devient une marchandise, .sou-
mise aux lois de l'offre et de la demande, et les travailleurs ont toujours pro-
testé contre cette conception du travail-marchandise essentiellement dans les
pays industria1isés/
* Trois aspects de la condition de salarié sont particulièrement im-
portants à connaître pour comprendre l'attitude des ouvriers dans la grande entre-
prise industrielle et à postériori dans la petite entreprise sénégalaise •
• Le travailleur est étranger à l'entreprise: le travailleur
n'est pas un associé ni un salarié à haut revenu. C'est un simple fournisseur de
force de travail, juridiquement extérieur à l'entreprise.
Sa condition fait contraste avec celle de l'entrepreneur-propriétaire
ou l'associé qui n'est jamais présent à l'usine, qui est souvent ignorant à son
sujet et qui est cependant souverain, percevant le profit, exerçant le pouvoir dan!
l' entrepri se.
Le salarié travaille chez autrui, sur des machines appartenant à autrul
Psychologiquement, il se sent très étranger à l'entreprise. Il est peu
sensible aux harmonies d'intérêts qui l'unissent à elle, très sensible aux antago-
nismes qui l'y opposent. Et cependant il se sent confusément des droits sur cet
outillage, car c'est lui qui le met en œuvre et qui l'entretient .
. Lé salarié est soumis à une subordination personnelle
Sa
force de travail est vendue à l'employeur qui l'utilise à son gré. D'autres que
le travailleur décident pratiquement tout: les fins de son travail, ses moyens
où,quand, avec qui, à quelle vitesse il doit travailler, etc .... S'il s'agit du
salariat à l'état pur, ces décisions sans le consulter, elles ne prennent dans
l'intérêt de l'employeur. C'est ce qu'on a pu appeler "l'hétéronomie" dans le trava~
qui est un aspect de l'aliénation, et qui contraste avec l'autonomie de l'entre-
prise.
La plupart des salariés sont chargés d'une fonction d'exécution. Ils
reçoivent des ordres, et sont tout au bas d'une hierarchie.
...
. /

- 85 -
. Le lien du salarié avec l'entreprise est très précaire
Il
peut être congédié moyennant un délai assez bref, soit si on n'a plus besoin de
lui (il est donc à la merci d'une crise économique), soit comme sanction d'une
faute même légère. Il est vrai qu i
qu i1 peut quitter l'entreprise aussi facilement.
De cela résulte une instabilité ouvrière qui est très coûteuse pour les entreprises.
En cas de crise, l'entreprise peut congédier le travailleur et, dès
lors, elle ne lui doit plus rien. Mais elle doit continuer à verser des intérêts
aux obligatoires, même lorsque les machines achetées au moyen de leurs capitaux
ne tournent plus. Ces capitalistes, simples prêteurs eux aussi et extérieurs à
l'entreprise, bénéficient donc d'une plus grande sécurité que les salariés. En
somme, l'entreprise n'a pas droit de dire à ses prêteurs (banques, obligatoires)
"je niai plus besoin des machines que j'ai achetées avec votre argent: prenez-les
et tâchez d'en tirer parties". Mais elle a le droit de dire aux travailleurs
"je n'ai plus besoin de vos bras ou de votre cerveau: reprenez-les et bonne chance
ai 11 eurs".
~ L'attitude des ouvriers dans la grande entr~prise industrielle
. Indifférence
On a beaucoup diffusé dans les pays industriels et surtout aux Etats-
Unis cette pensée d'un industriel, M. Clarence Francis: "Vous pouvez acheter le
temps d'un hOlTl11e, vous' pouvez acheter 1a
1 présence physi que d'un homme dans une cer-
taine place, vous pouvez même acheter un certain nombre de mouvements musculaires •.• ,
mais vous ne pouvez acheter l'enthousiasme, vous ne pouvez acheter l'initiative,
vous ne pouvez acheter la loyauté, vous ne pouvez acheter le dévouement des cœurs,
des esprits et des âmes. Ce sont des choses que vous devez gagner".
C'est un fait que l'immense majorité des travai11eurse~entent étrangers
dans la grande entreprise industrielle. Bien plus: ils ne peuvent pas donner leur
adhésion intime a la finalité de l'entreprise, le profit maximum. Il n'y a pas entre
eux et la direction de but COlTl11un, de collaboration pour une cause commune, senttie
cOlTl11e telle. Les salariés ne vibrent pas pour lès objectifs qui passionnent les
chefs d'entreprise. Il y a plutôt chez eux de la réprobation et du soupçon.
Les conséquences de cette indifférence sont nombreuses
...;

- 86 -
- Une grande ignorance et une véritable incuriosité envers
l'entreprise, son organisation, ses ramifications, son fonc-
tionnement, ses succès ou ses difficultés.
- Peu de fierté d'appartenir à l'entreprise
- Une attitude perpétuellement revendicative, qui n'est pas du
tout un comportement d'associés.
- De fréquentes négligences: des 1amp~qui restent allumées,
etc ...
- La difficulté qu'éprouve la direction à demander un sacrifice
ou un effort exceptionnel .
• Méfiance envers la productivité
C'est là une autre conséquence, particulièrement importante de l'indif-
férence des travailleurs envers l'entreprise. Etrangers à celle-ci, ils ne s'inté-
ressent pas aux avantages de la productivité, qui n'a pas d'autres conséquences
directes que l'accroissement des profits; mais en tant que travailleurs qui vont
être affectés par les innovations techniques et l'amélioration du rendement, ils
sont très sensibles aux inconvénients qui en résulteront pour eux.
Les ouvriers américains ont, pendant longtemps, été très hostiles à
tous les efforts de productivité: mécanisation, taylorisme, etc •.•• Puis, ils ont
compris, peu à peu, en présence de l'évidence des faits, d'abord qu'il est vain
d'essayer de lutter contre 15 ~rogrès de la productivité: celle-ci finit toujours
par s'imposer malgré eux, ensuite que si l'on considère le développement d j
d ensemb1e
de l'économie américaine, se sont précisément ces progrès de la productivité qui
ont rendu possible l'élévation de leur niveau de vie.
Dans les autres pays industrialisés on remarque la même méfiance des
travailleurs en égard à la productivité.
Ainsi, les efforts d'amélioration de la productivité se heurtent donc,
presque toujours, de la part des salariés, à une certaine résistance, qui va de la
passivité dans l'application, en passant par la mauvaise volonté, jusqu'à la révoltE
ouvert. Cela constitue un frein au progrês technique.
. .. f

- 87 -
Le patronat ne peut pas imposer la productivité: elle ne peut réussir
qu'avec un certain assentiment ouvrier. Et il ne peut pas obtenir cet assentiment
sans donner de très sérieuses garanties aux travailleurs, à la fois quant aux con-
séquences physiologiques des nouvelles méthodes (surmenage), quant à l'emploi, et
quant aux salaires.
Méfiance envers l'autofinancement
Etant étrangers à l'entreprise, les travailleurs ne peuvent pas voir
la question de l'autofinancement du même œil que les patrons, les dirigeants et
les propriétaires de l'entreprise.
L'autofinancement assure l'avenir de l'entreprise. Or, les propriétaires
sont sûrs de rester propriétaires aussi longtemps qu'ils le désireront. Mais les
travailleurs n'ont pas la sécurité de l'emploi; ils peuvent être con~diés ; ils
ne peuvent donc guère s'intéresser à l'avenir plus ou moins lointain de l'entre-
prise.
L'autofinancement contribue à la propriété et permet le grandissement
de l'entreprise. Il enrichit ainsi les propriétaires et les actionnaires, en dé-
clenchant des plus-values sur le capital et les titres qui le représentent. Il
réalise aussi les ambitions des directeurs, en augmentant leur pouvoir, en amé-
liorant leur situation, en développant leur réputation. Mais il n'améliore pas
directement la condition ouvrière; quelque fois il paraît aux travailleurs créer
un danger de chômage.
L'autofinancement étant prélevé sur les bénéfices leur apparaît comme
réalisé aux dépens des possibilités d'augmentation des salaires, ou même comme un
moyen d'échapper aux revendications des salaires quand il y a des bénéfices élevés.
Ils ont l'impression de se trouver devant un dilemme: ou bien il n'y a pas de
bénéfices, ou bien les bénéfices sont réservés aux investissements; mais dans les
deux cas il y a une raison de refuser les augmentations de salaires .
• Les conflits d'objectifs et la participation ouvrière
Notre étude sur les objectifs des membres internes de l'entreprise
(propriétaire, dirigeant et salarié ordinaire) montre que la firme est un lieu de
tensions, et même le lieu de naissance par excellence de la lutte des classes .
... f

- 88 -
On y observe des conflits et des rivalités de personnes comme on en
observe partout, par exemple dans une administration. Mais il y a en outre, dans
l'entreprise, deux types de conflit qui sont beaucoup plus graves, car ils se rat-
tachent à la nature de l'entreprise, à la nature du contrat de travail.
tt L'antagonisme des objectifs
. Les principaux domaines de l'antagonisme.
- Le montant des salaires et des profits. Dans l 1entreprise
1
capi-
taliste, avec le salariat à l'état pur, il y a, entre l'entreprise et les travail-
leurs, à la fois solidarité et antagonisme d'intérêts.
Solidarité, puisque la prospérité de l'entreprise permet à la fois
la hausse des salaires et celles des profits: tandis que si elle est menacée, il
peut y avoir pour les uns chômage et baisse des salaires, pour les autres pertes
et ruine.
L'antagonisme est moins évident: l'employeur cherche à obtenir le
maximum de travail pour le minimum de salaire, les travailleurs cherchent à
fournir le minimum de travail pour le maximum de salaire.
Dans la vie quotidienne de l'atelier, l'antagonisme se manifeste à
propos de nombreuses questions telles que la durée du travail, son rythme ou sa
vitesse, la discipline, et bien d'autres encore.
- Les modalités du salaire. Les salariés préfèrent un salaire fixe
au temps, ils apprécient sa régularité qui est nécessaire quand le niveau d'un re-
venu est faible, parce qu'il ne couvre que des besoins vitaux et essentiels et par-
ce que sa régularité en permet un emploi plus rationnel. Elle permet aussi un rythrr
de travail plus libre et plus humain: le travail "en conscience ", qui procure des
satisfactions morales. D'autre part, le salaire au temps est un salaire égal, qui
facilite la solidarité par l'identité d'intérêts et par conséquent l'action syndica
Les entreprises, par contre, préfèrent des salaires flexibles, que l'or
puisse comprimer en cas de baisse des prix ou de diminution des ventes. Elles pré-
fèrent des salaires inégaux, comportant un système de récompenses destiné à oriente
le comportement des travailleurs vers l 1effort
1
maximum, et même (c1est le rôle des
gratifications) vers une attitude générale.
.../

- 89 -
- L'emploi. Les salariés désirent le maximum de stabilité; ils
recherchent des garanties contre le congédiement et le chômage, par exemple de
telles garanties tiennent une grade place dans les conventions collectives amé-
ricaines et françaises.
Mais les entreprises veulent avoir la liberté totale de faire varier
le volume de l'emploi, d'augmenter ou de diminuer selon les circonstances le
nombre d'heures de travail par semaine, la liberté de congédier ou d!embaucher.
Elles veulent être libres quant à la composition de leur personnel: pouvoir
remplacer un travailleur par un autre meilleur, pouvoir adapter la composition
du personnel au progrès technique, et faire aussi de ces possibilités un moyen
d'autorité.
- L'hygiène, la sécurité, le confort du travail. Ici, dans une
large mesure, les deux points de vue coïncident. Pour les travailleurs, il
s'agit d'un intérêt humain évident. Et l'entreprise a intérêt à éviter les ac-
cidents et les maladies professionnelles, à créer les conditions favorables à
un bon rendement.
Mais à partir d'un certain niveau de sécurité et de confort les in-
térêts divergent. Les travailleurs, de leur point de vue humain, considèrent
encore d'autres améliorations comme souhaitables. Mais les entreprises font le
calcul du coût de ces améliorations et de leurs avantages pour elles, et au-
delà d'une amélioration marginale dont les avantages équivalent au coût, esti-
ment que d'autres améliprations coûteraient trop chères que les primes d'assu-
rance à payer.
- Pour l'entrepreneur, la prospérité consiste dans le profit maxi-
mum. Il n'en est pas de même pour les travailleurs; mais pour eux le problème
est moins net. Si on se place du point de vue de l'intériêt de l'ensemble de
la classe ouvrière, cet intérêt consiste dans la demande maxima de travail, donc
dans le volume maximum de production. Mais pour les travailleurs de l'entreprise,
leurs intérêts de groupe limité, considérés égoïstement, consisteraient dans
le travail à plein temps, augmenté du nombre d'heures supplémentaires qu'ils
désirent faire selon leurs convenances personnelles.
.../

- 90 -
En gros, les propriétaires recherchent la rentabilité maxima, et
les travailleurs le volume maximum de l'emploi. Le volume optimum de production
pour les seconds est normalement supérieur à celui des premiers. Et dans les
situations monopo1itiques, cet antagonisme est encore plus marqué. En tout cas,
nous pouvons dire qu'il n'y a pas nécessairemeht coincidence entre les deux
optima, c'est-à-dire entre les intérêts des deux parties. La notion de prospé-
rité n'a donc pas exactement le même sens pour les uns et pour les autres.
L'antogonisme des intérêts est donc une réalité dans l'entreprise
industrielle, non pas exclusive de toute solidarité, mais pratiquement très
importante.
La meilleure preuve de cet antagonisme est le refus absolu, persis-
tant, quasi-unanime, qu'on trouve dans le patronat de tous les pays à l'agard
du moindre partage du pouvoir ~vec les travailleurs. Or il est clair que si
les intérêts du travail et du capital étaient identiques comme on le soutient
parfois, le partage du pouvoir n'aurait pas d'inconvénients graves.
Outre les antagonismes d'intérêts des partenaires internes de la
grande firme, chaque groupe tient à jouer un rôle actif dans la réalité de l'en·
treprise contemporaine. Les salariés surtout ne peuvent aujourd'hui se contenter
d'être de simples apporteurs de travail, rémunérés en fonction d'une justice
commutative dont l'imperfection fait la richesse des employeurs. Ils considè-
rent que la prospérité des entreprises, comme celle de la nation, leur importe
et leur est due, autant qu'aux apporteurs de capitaux. Ils aspirent à participel
à la vie de l'entreprise autrement qu'en accomplissant des taches dont la fina-
lité leur échappe.
1 1 La participation ouvrière
Les réactions, à la mise en question de l'entreprise tra-
ditionnelle pour une participation des ouvriers sont divergentes dans les p~ys
industrialisés.
En France trois tendances semblent se dégager •
. Celle qui consiste à aménager l'entreprise traditionnelle;
Celle qui envisage une réforme de l'entreprise pour satis-
faire aux aspirations ci-dessus ;
Celle qui vise à détruire le système économique et à le
remplacer par un autre.
. .. f

- 91 -
- Le courant tendant a aménager l'entreprise traditionnelle
Les partisans en sont les tenants de l'économie néo-libérale qui voient
dans l'appropriation privée des moyens de~roduction, la liberté d'entreprise, la
concurrence, les conditions de l'efficacité économique, mesurée objectivement par
le profit. Pour eux, c'est "le seul régime qui concilie morale et efficacité. Le
profit concurrentiel et non seulement le moyen nécessaire de la croissance écono-
mique; il est aussi suffisant pour écarter toutes les immoralités auxquelles l'ac-
tivité économique donne prise" (9)~
Ils ne reconnaissent pas au personnel la qualité de "constituant" de
l'entreprise: sur le plan économico-juridique, les salariés sont et restent des
échangistes, unis a l'entreprise par un lien contractuel.
Il n'est donc pas question de donner au personnel la possibilité de
contrôler le pouvoir et encore moins de le partager.
Par contre, faisant grand cqs de la valeur des individus, ils tendent
a développer une forme de participation liée aux méthodes modernes de gestion et
au management.
- La "direction participative par les objectifs" (10) suppose une dé-
légation de pouvoirs et permet aux cadres de prendre des décisions, dans le cadre
des objectifs fixés par la Direction générale.
- La procédure budgétaire qui repose sur les centres de responsabilité
peut constituer aussi un excellent outil de participation.
Mais cette forme de participation est liée a l'individu (et non au
groupe) et elle est lourde de conséquence: si le succès est largement récompensé
(avancement par les résultats, larges perspectives de carrière, rémunérations
élevées) l'échec est impitoyablement sanctionné (11).
(9)
Varenne: Morale et management, p. 8 : présentation de la position néo-libérale
ed. Hommes et Techniques.
(10) O. Gelinier. La direction participative par les objectifs
ed. Hommes et Techniques.
(II) O. Gelinier. Le secret des structures compétitives, P. 83 : "le principe du
jugement objectif par les résultats professionnels entraîne
à court terme l'intéressement aux résultats, à moyen terme
l'avancement d'après les performances et capacités prouvées.
En découle aussi l'acceptation du licenciement des inefficaces
y procéder est nécessaire à la bonne gestion de l'entreprise,
nécessaire aussi au progrès de l'intéressé, ce progrès étant
favorisé par la prise de conscience et la révision des valeurs
qu'entraîne l'épreuve du licenciement •.. ".

- 92 -
La reconnaissance des valeurs humaines amène aussi à développer l'in-
formation, la consultation à côté de l'intéressement financier et de la décentrali-
sation des décisions. Mais, tout est orienté vers l'efficacité économique, seul
critère valable aux yeux des tenants de cette conception.
Ils reconnaissent donc que la participation des hommes à la vie de
l'entreprise est un problème réel; ils cherchent à la réaliser dans le cadre des
structures de gestion mais se refusent à remettre en cause les structures de base
de l'entreprise et du système économique concurrentiel qu'ils estiment le meilleur
(12) .
Par contre, d'autres courants de pensée considèrent que si le système
concurrentiel est valable économiquement, il n'est admissible que s'il contribue
aussi à l'épanouissement de1'homme et que, pour cela, des réformes sont nécessai-
res (13).
- Le courant réformiste.
Cette tendance cherche à concilier les impératifs économiques et les
aspirations des travailleurs, notamment en leur donnant une place dans l'entreprise.
Le système économique (appropriation privée des moyens de production,
liberté, concurrence profit) nlest pas remis en cause mais une "concertation" est
souhaitée à différents niveaux (profession, Etat) pour mieux satisfaire 11 intérêt
général.
L'entreprise est perçue comme une réalité économique et socio-logique,
l'homme en est inséparab1e."C'est par l'hopme que 11
1 entreprise remplit sa fonction
de progrès ..• elle o'entreprise)
o
valorise le rôle de l'homme en diffusant
plus
largement sa participation à. la fonction de l'entreprise" (14).
Cette conception fait donc une large part aux problèmes de la partici-
pation, devenu un "droit" et aboutit à une transformation des structures de l'en-
treprise.
(12)
On peut trouver un bon exposé de cette tendance dans l'ouvrage de
O. Gélinier : Morale de l'entreprise et destin de la nation.
ed. PLON.
(13)
Varenne: Morale et management Op. Cité: la finalité du système écono-
mique : l'Homme.
(14)
Philippe de WOOT : Croissance de l'entreprise
in
l'entreprise et
l'économie du XXème siècle - Tome 3, p. 800

- 93 -
Les proposistions de réforme tentent en général de préserver les mé-
canismes essentiels de l'économie de marché mais visant à "démocratiser" l'entre-
prise en instituant un "contrôle du pouvoir" :
- Soit en créant un équilibre des pouvoirs au sein de l'entre-
prise selon des modalités diverses;
- Soit en institutionnalisant le dialogue, en remplaçant
"l'entreprise-propriété" par "l'entreprise-institution" (15)
dans laquelle seraient représentés les différents groupes
affectés par ses décisions.
La conception institutionnelle de l'entreprise permettrait de mettre
en évidence son utilité publique.
La difficulté majeure d'une réforme de l'entreprise tient au fait que
la réalité première de l'entreprise est d'essence économique et qu'il est difficile
d'y intégrer les problèmes humains. Ce qui explique les échecs ou semi-échecs de
de tentatives de cet ordre qui risquent de tourner au paternalisme (ou d'être
perçues comme telles par les salariés) ou d'être subordonnées à l'objectif écono-
mique.
C'est pourquoi, certains représentants des salariés pensent qu'il faut
aller plus loin qu'une simple réforme de l'entreprise.
- Le courant "révolutionnaire". Il ne s'agit plus pour les parti-
sans de cette tendance, d'assurer un contrôle du pouvoir dans l'entreprise mais
bien de déboucher sur le "pouvoir ouvrier" : la conquête du "pourvoir d'autogestion
(15). C'est donc, au-delà de l'entreprise traditionnelle, une mise en cause, du
système économique actuel: "l'ouverture d'un troisième front dans la lutte sécu-
laire du capital et du travail : il s'agit du front économique par lequel le mouve-
ment ouvrier conteste le système capitaliste, non à partir d'options idéologiques
ou de revendications sociales, mais du constat pratique de l'impuissance de ce sys-
tème à assurer le développement ini~errompu et harmonieux des forces productives(16).
(15)
Voir notamment l'expérience Yougoslave: A Meister-Socialisme et autogestion.
Collection Esprit. G. Lasserre - La réforme de l'entreprise.
(16)
A. A. Berle - The twentieth century capitalist revolution, cité par
Ph. de WOOT, op. cité.

- 94 -
Il existe, dans le système économique français actuel quelques
"ilôts autogérés" : coopératives ouvrières de production et communautés de
travail (17), mais leur nombre et leur importance économique est extrêmement
faible. Quelques dirigeants - mais trop peu nombreux pour être représentatifs -
admettent des réformes profondes allant jusqu'au partage du pouvoir. Mais cette
conception implique une modification du système économique et une formation à
la prise de responsabilité qui en découle.
Les deux premières tendances sont celles qui ont, actuellement en
France, la plus grande audience. Mais alors que la première subordonne nette-
ment les problèmes humains dans l'entreprise à l'efficacité économique, la se-
conde leur fait une place plus large, en tentant de les intégrer au fonctionne-
ment d'ensemble, sans méconnaitre toutefois les impératifs d'efficacité: l'ac-
cent est mis sur le fait que l'entreprise doit aussi assurer la promotion de
l'homme et le service de la communauté.
L'étude précédente a mis l'accent sur l'attitude des salariés ordi-
naires au sein de la grande entreprise et en particulier leur méfiance vis-à-
vis de la firme et des propriétaires. Elle permet de mieux cerner la responsabi-
lité sociale de l'entreprise industrielle dans les pays en voie de développement
et les types de relations entre les membres (membres internes).
- DI Responsabilité sociale de l'entreprise sénégalaise et types de
relations
Si l'entreprise africaine constitue le fondement du développement
sur le pla~ économique, elle exerce, peut-être plus encore que dans les pays
nantis, une responsabilité sociale considérable qui conditionne d'ailleurs, en
grande partie, la continuité de son expansion.
A cet effet, il convient d'examiner les divers aspects de la res-
ponsabilité sociale de l'entreprise au Sénégal.
- L'activité de l'entreprise et les niveaux de l'emploi: L'emploi
occupe-t-il une place importante dans les préoccupations et les orientations du
chef d'entreprise? L'emploi est-il seulement un problème de techniciens et sur-
tout une mesure de l'action du chef d'entreprise au même titre que sa capacité
à faire secréter du surplus à la collectivité qu'il dirige?
(17)
G. Lasserre
La coopération (chapitre 3). Que sais-je nO

- 95 -
- La vie de l'entreprise et la structure de l'emploi: Une des
missions essentielles de l'entreprise est de contribuer à réduire la carence des
qualifications, de la mobilité et de la disponibilité de la main-d'œuvre, en de-
mandant notamment aux écoles, à l'université et aux pouvoirs publics de l'aider à
réduire l'inadéquation de l'offre à la demande d'emploi.
Des projets d'emploi, des plans à moyen terme sont susceptibles de con-
tribuer à une meilleure orientation de la formation professionnelle. Mais une poli-
tique d'embauche avec formation à tous les niveaux au sein de l'entreprise constitue
un investissement irremplaçable en qualification du personnel.
Cet aspect de la vie de l'entreprise est particulièrement important en
Afrique et doit constituer une préoccupation majeure du chef d'entreprise.
- L'entreprise et le niveau des revenus. Dans la fixation de ses
salaires, l'entreprise peut se préoccuper du niveau des salaires des autres entre-
prises de la profession, ou bien poursuivre une politique autonome.
Dans les deux cas, la politique de l'entreprise ne concerne pas seule-
ment les membres de son personnel, mais elle peut jouer un rôle moteur vis-à-vis
des autres entreprises de la profession.
- L'entreprise et la valeur sociale des biens et services qu'elle
diffuse. Au-delà de la satisfaction directe d'un besoin, la consommation d'un pro-
duit entra1ne des effets seconds, soit au niveau de l'utilisation, soit à celui
de l'environnement. Dans les deux cas, il peut s'agir d'un mieux être ou d'une dé-
gradation.
A ces divers aspects de la responsabilité sociale de l'entreprise au
Sénégal, il couvrent d'ajouter:
~ Le choix des activités
~ Le choix des implantations
~ Les stratégies à l'égard des partenaires économiques
~ Le rôle sanitaire et socio-culturel de l'entreprise
~ Le rôle socio-politique de l'entreprise

- 96 -
Mais un des aspects essentiels de la responsabilité sociale du dirigeant
se situe à l'intérieur de l'entreprise: il s'agit de la prise de conscience de
l'importance du facteur humain. Cet aspect de la vie de l'entreprise répond notam-
ment au souci légitime des salariés sénégalais de se voir "considérer et "reconna,tr
dans leur travail quotidien comme des hommes à part entière.
L'Afrique connait le passage progressif de l'outil à la machine et il
serait regrettable qu'elle commette les erreurs de l'occident qui, lors de la ré-
volution industrielle des 18ème et 19ème siècles, a négligé un élément fondamental
de l'activité économique: l'homme.
Dans cette évolution de l'Afrique, il faut éviter que le salarié perde
tout, son poids personnel et que la technique prenne le pas sur lui.
Il faut aussi atténuer, voire même supprimer, l'opposition entre le
travail intellectuel et le travail manuel, l'un étant, bien entendu, noble et
réservé à une élite, l'autre laissé à toute une société de parias sous-développés.
Il suffit d'entendre ou de lire les communiqués convoquant "les intellectuels" d'une
ville ou d'une région au Sénégal pour se rendre compte que cette dichotonie entre
"intellectuels" et "manuels" est profondément ancrée dans les esprits.
On oppose également le travail agricole et le travail artisanal au tra-
vail industriel parcellaire, ce dernier étant aliénant, asservissant et avilissant.
Or, c'est à travers la satisfaction retirée de son travail que l'homme
va trouver le moteur de son activité à venir, soit pour satisfaire le besoin ultime
de la réalisation, soit pour se maintenir à ce niveau lorsqu'il y est parvenu.
La frustration de cet épanouissement développe des phénomènes tels que
la fuite devant le travail, la fuite devant les responsabilités et l'agressivité
vis-à-vis de l'autorité, qui se traduisent principalement au Sénégal par l'absen-
téisme, le relâchement dans l'accomplissement des tâches, et certaines formes
d'accidents du travail.
Il Y a là sans doute place pour un "management à l'africaine" qui es-
saiera de concilier l'influence des valeurs et des comportements traditionnels avec
les nécessités de la technique, les rigueurs de la gestion, les critères d'effica-
cité et de rentabilité.
"'/

- 97 -
Personne mieux que A. FOFANA, président de l'Association Sénégalaise
des Dirigeants d'Entreprises (ASSEDE) n'a défini les types de relations entre
patrons et ouvriers dans l'entreprise sénégalaise et la pratique du management â
l'africaine.
"J'ai dans mon entreprise 1 200 personnes environ et â part une quaran-
taine de cadres, tout le reste n'a que valeur de manœuvres, et d'ou-
vriers. Donc ce sont des rapports qui pourraient être difficiles mais
que je m'évertue â rendre faciles. Parce que en Afrique, c'est plus
facile peut-être, puisque partout ai11eur~ les rapports entre patrons
et travailleurs c'est l'absence de classe au sens strict du mot.
Je vais illustrer ma pensée
Je suis patron, donc dans la terminologie occidentale, on peut consi-
dérer que j'appartiens à une classe de la bourgeoisie. Je trouve dans
mon entreprise mon cousin germain qui pour des raisons diverses n'a
pas quitté le village où 1'ontmaintenu un certain nombre de traditions,
il n'a pas été â l'école, il a été â l'école coranique, il s'est ins-
truit donc à l'Islam, et venue l'heure où il lui fallait faire face
coOte que coûte à un certain nombre d'obligations, il s'est employé
comme manœuvre dans mon entreprise, il appartient au prolétariat
le plus pur, mais chaque fois qu'il le désire, il vient chez moi sans
me demander la permission. Il ne me viendrait pas à l'idée de lui in-
terdire l'accès de ma maison de lui interdire ma table. Il vient quand
il veut, comme ses enfants.
Donc ceci montre bien que de lui â moi il n'y a pas de rapport patron-
employé; il y a des rapports d!'homme à homme et c'est parce qu'il n'a
pas la qualification qui l'aurait classé mieux dans la hierarchie de
ce travail qu'il s'est contenté de ce travail, mais pour autant je le
considère comme moi-même quand il vient chez moi. Ces exemples sont
nombreux, je connais dans le gouvernement des ministres qui m'ont re-
commandé leur propre parent très proche pour des emplois sans qualifi-
cation. Mais ces parents sont reçus après le travail chez ce ministre
là, à sa table dans son intimité, ce qui prouve bien que chez nous la
notion de classe n'existe pas".
.../

- 98 -
A propos du Iimanagement a l'africaine" A. FDFANA (18) déclare:
"Dans l'organisation du travail au sein de mon entreprise je tends
a introduire la prise en compte d'un certain nombre de traditions.
Il est certain que dans mon entreprise, à l'heure de la prière qui
est une obligation qui s'impose, je ne refuserai à aucun travailleur
la permission d'interrompre pendant cinq' minutes son travail pour
faire sa prière. Il
est
certain que les deuils, les baptèmes qui
sont ici, dans le cadre du voisinage, des obligations d'assistance
qui s'imposent les permissions sont également assez facilement données
pour permettre au travailleur de remplir ses obligations vis-à-vis
de ses voisins.
Tout ceci tend à humaniser les rapports que j'ai avec ces travailleurs
étant bien entendu que pendant les jours de tension où il faut leur
demander un surcroit de travail ils le donnent volontiers sans en cont:
partie demander une heure supplémentaire car ils savent que je suis
prêt à leur faire une concession max~~le ..· dans le cadre des obliga-
tions qui peuvent leur incomber et ils sont prêts à donner à cette
entreprise plus qu'ils ne lui doivent".
c'est dire l'importance de la responsabilité sociale de l'entreprise
en Afrique, car elle doit puiser au grand fond collectif traditionnel pour former
un système de valeur original, permettant à l'homme africain de devenir lui-même
l'artisan de son destin et de se sentir le premier responsable et le premier arti-
san de son progrès économique et social.
. .. 1
(18)
A. FOFANA
Président de l'Association Sénégalaise des Dirigeants d'entre-
prise. Déclaration faite dans la revue ECOMAGAZINE N° 4 de Juin l'
après la conférence de l'UNIAPAC tenu à Dakar du 2 au 6 Mai 1978
sur le thème: l'Entreprise en Afrique et son Développement.

- 99 -
Le pouvoir est un attribut fondamental de l'entrepreneur. Mais
presque toujours il en dé1égue une partie plus ou moins grande. Il se forme donc
une certaine hierarchie, et une certaine répartition du pouvoir entre les différents
niveaux. Cette répartition est liée aux différents types de décisions à prendre (19),
qu'il nous faut donc examiner avant de faire un peu d'histoire pour tenter d'expli-
quer, à la lumière du contexte temporel, l'évolution de la pensée et celle des
faits concernant la notion du rouvoir dans la firme.
- AI La hiérarchie des décisions
On peut distinguer en gros trois niveaux de décisions, qui ne sont pas
toujours nettement séparés :
• Les décisions économiques fondamentales. Les questions majeures
qui se posent à l'entreprise sont essentiellement celles-ci:
Quel filon économique, quelle dénivellation de prix l'entreprise va-t-e11e exploi-
ter? Que produire? Pour vendre à qui? Par quelles méthodes? Il Y a donc d'abord
la décision de créer l'entreprise, qui est subordonnée à la réponse donnée aux
questions ci-dessus. Puis, tout au long de son existence, il y aura des décisions
analogues, plus ou moins importantes, de réadaptations ou d'extension.
• Les décisions stratégiques. Par exemple: où produire? en
quelle quantité? avec quel outillage? quel personnel?
C'est ici que l'on trouve les décisions d'investissement, qui sont souvent les plus
importantes.
Ces décisions sont à la fois économiques et techniques: plus précisé-
ment, elles impliquent la confrontation de données économiques ,et de données tech-
niques.
• Les décisions tactiques. Il s'agit d'assurer l'utilisation et
le fonctionnement efficace de l'organisme ainsi créé; et cela jusque dans les
détails. Ces décisions sont quotidiennes, et le plus souvent techniques.
(19)
IGOR ANSOFF - Op. Cité, distingue trop types de décisions dans les
organisations :
~ Les décisions stratégiques, qui engagent radicalement le devenir
à long terme de la firme.
~ Les décisions administratives, dont le rôle consiste à gérer les
ressources de l'entreprise dans le cadre défini par la stratégie.
~ Les décisions opératoires enfin, qui concernent l'ensemble des
activités au jour le jour.

- 100 -
- BI La hierarchie des pouvoirs
Le pouvoir économique comprend trois éléments
- La liberté de décision
le pouvoir de commandement sur les hommes qui auront
à exécuter les décisions
la responsabilité des décisions prises
On las retrouve sous des formes très diverses aux différents niveaux
de la hierarchie des pouvoirs, qui sont les suivants:
~ La souveraineté. Le pouvoir suprême est celui de l'entrepreneur
quel qu'il soit. C'est le droit de faire prévaloir ses intérêts dans toutes les
décisions. Il est "seul juge des intérêts et de la bonne marche de la firme".
C'est ce qu'on appelle le contrôle, du moins au sens anglo-saxon du
mot. On dit, par exemple, qu'un groupe financier contrôle une société quand elle
détient la majorité des actions. C'est beaucoup plus que le sens français du mot,
qui signifie la vérification et l'appréciation des actions accomplis.
L'entrepreneur prend en principe lui-même les décisions fondamentales,
et au minimum celle d'investir son capital dans l'entreprise.
La responsabilité de l'entrepreneur est financière
elle repose sur
le capital qu'il a engagé.
f
La gestion. Le terme de "gestion a été appliqué à tant de situa-
tions différentes, qu'il nia plus de sens précis dans le langage courant. Etymolo-
giquement, la gestion consiste à "porter" les intérêts d'autrui. Elle implique donc
une délégation de pouvoir soit du souverain lui-même, soit même d'un supérieur hié-
rarchique quelconque.
La gestion se définit donc, non pas par la nature des fonctions à
remplir, mais par une situation juridique, par rapport à un supérieur. Elle peut
se trouver à n'importe què1 échelon de la hierarchie des pouvoirs. Mais le plus
souvent, on appelle gestion la fonction de celui qui a une délégation directe de
l'entrepreneur, et qui est en somme l'œil de celui-ci sur la direction.
. ..1

- 101 -
La gestion implique donc dans ce cas une compétence générale en affaires,
de l'honnêteté, et le dévouement aux intérêts du souverain. Ce sera dans la pratique
la situation du conseil d'administration dans la grande société anonyme.
t
La direction. Celle-ci se définit au contraire par une fonction
assez précise. C'est le commandement suprême de toute l'action de l'entr~prise, ou
bien seulement d'un élément relativement autonome de celle-ci. La direction com-
prend les décisions stratégiques, et dans les petites entreprises aussi les déci-
sions tactiques.E11e implique d'importantes qualités d'initiative, de synthèse, et
de coordination.
L'unité de commandement est nécessaire
cepenàant, la direction peut
être collégiale.
La direction implique une responsabilité hierarchique et non financière
la sanction non pas seulement des fautes et erreurs, mais du mécontentement du
souverain, est le renvoi.
t
La hierarchie d'exécution. Cette hierarchie applique et prolonge
les décisions de la direction. Elle va du sous-directeur àu contremaître. Le nombre
d'échelons dépend des dimensions de l'entreprise.
L'étude des détenteurs du pouvoir économique dans la firme est concomi-
tante avec la typologie des entreprises. En effet selon qu'il s'agit d'une firme
artisanale ou d'une petite unité de production ou d'une grande entreprise le pou-
voir est incQrné par des personnalités différentes:
- CI L'entreprise artisanale. Dans le système artisanale d'organisation de
l'économie, l'artisan, maître d'œuvre, détient sans partage le pouvoir de décision.
C'est justice puisqu'il est non seulement le propriétaire de l'unité de production,
mais encore l'homme de la compétence. Avant d'accéder à la position de maître arti-
san il a dû faire la preuve de sa compétence technique en accomplissant un "chef
d'œuvre". L'expression est en elle-même significative: être le chef d'une œuvre
c'est en avoir imaginé la conception et assumé la réalisation.
Les historiens feront remarquer que progressivement le système s'est
dégradé
et que, par le jeu de la transmission héréditaire de la propriété, les
corporations des métiers ont coopté des artisans dont le mérite essentiel consis-
tait à être les fils de leurs pères. Toutefois, dans le système artisanal, globale-
ment, 1e
1 pouvoir de déci sion est 1ié
1
au niveau de 1a
1 compétence technique des hommes.~
.. .1

- 102 -
Sans doute les bons ouvriers ne deviennent-ils pas tous patrons; mais, s'ils sont
compétents, ils accèdent au grade de compagnon avec tout ce que le terme implique
aujourd'hui encore de fraternité, de participation et d'adhésion à la finalité de
l'entreprise.
Ajoutons que les firmes artisanales regroupent nn nombre limité de par-
ticipants et que, de ce fait, les relations entre les membres du groupe sont à
l'échelle humaine. Le souci du travail bien fait et l'amour du métier caractérisant
l'artisanat, ont pour contrepartie une faible progressivité dans les techniques de
production et des prix de revient élevés; par là-même un faible niveau de satisfac-
tion des besoins. Mais on peut dire que l'organisation artisanale ne suscite pas
de conflits majeurs entre les aspirations de ses participants. Patrons, compagnons
et apprentis semblent coexister dans une ambiance relativement harmonieuse.
- DI La petite entreprise industrielle. Dans la petite unité de production
(cas des pays sous-développés) le pouvoir de décision est exercé par 1'entrepreneur-
propriétaire.
Cet entrepreneur détient la compétence technique et la propriété (totale
ou majoritaire) ; mais, au-delà, son sens de l'innovation, son opportunisme et son
initiative l'entrainent vers la compétition quantitative et la volonté de gagner,
de grandir, de dominer. Face à lui, dans les organisations, des hommes isolés sou-
vent incultes, trâinésvers l'industrie par la précarité de la condition agricole ou
pour ne pas être sans emploi, subissent leur sort avec résignation le plus souvent.
La petite entreprise industrie11esénéga1aisere!caractérise par
• Le pouvoir de décision qui appartient exclusivement au fonda-
teur-propriétaire
1 La séparation radicale entre le (s) détenteur (s) (une affaire
familiale) du pouvoir de décision et les exécutants plus ou moins passifs.
Mais on peut, à la limite, admettre la légitimité au moins partielle,
de ce pouvoir absolu, car l'entrepreneur-fondateur-propriétaire, assume personnelle-
ment les risques d'échec de son entreprise; de plus ses partenaires au sein de l'en-
treprise (organisation) sont dan~eur très grande majorité, intellectuellement in-
capables de participer à la décision.
. ..1

- 103 -
- E/ La moyenne et/ou la grande entreprise industrielle. Les données du
problème se transforment dans le cas de la moyenne et/ou de la grande unité de
production. La réussite de la petite entreprise condamne l'entrepreneur-fondateur
à recourir à des capitaux extérieurs pour financer le développement de la firme.
Prolifèrent alors les sociétés anonymes par actions dans lesquels le propriétaire
initial perd progressivement sa position majoritaire. Il doit alors partager son
droit de propriété avec les autres actionnaires (Société Nationale de Promotion
Industrielle, Banque Nationale de Développement au Sénégal ... ) au prorata du ncmlbre
de parts sociales qu'il détient. Sa compétence et son esprit d'initiative le main-
tienne un temps à la tête de l'organisation jusqu'au jour où, peu à peu, le maître
d'œuvre initial cède sa place à des hommes désignés par les copropriétaires
(actionnaires) dominants pour exercer le pouvoir effectif de décision.
Par qui ces technocrates sont-ils désignés? En théorie par l'Assemblée
Générale des Actionnaires, qui se réunit une fois par an et par le Conseil d'Admi-
nistration qui en émane. Mais en réalité, étant donné que les petits porteurs ne
sont pas concernés par le fonctionnement de la firnle sauf en ce qui concerne les
gains spéculatifs résultant de la négociation des actions, seuls quelques groupes
financiers sont à l'origine de cette délégation de pouvoir. Celui-ci se trouve donc
confié aux mains d'une Direction Générale désignée en fonction de sa compétence
technocratique. Cela se signifie par forcément que, pris individuellement les hommes
de la Direction Générale ne soient pas conscients de l'impératif humain; ils feront
la preuve de ce souci dans le choix de leur style de management.
Mais, à priori, ils sont désignés en fonction de leur aptitude à promou-
voir l'efficacité économique de l'organisation.
Parallèlement à cette évolution dans l'exercice du pouvoir au sein de
l'entreprise, les dirigeants subalternes (l'encadrement) et les salariés ordinaires
constituent progressivement une force de contestation, notamment par leur regroupe-
ment selon leurs affinités dans des syndicats. L'élévation du niveau culturel de ces
groupes les conduit, par étapes successives, à revendiquer des garanties économiques
(stabilité de l'emploi, progression du niveau de vie, amélioration des conditions
de travail) puis à exprimer des aspirations plus élaborées, telles que le libre ex-
cercice du droit syndical au sein même del'entreprise, le droit à la formation et
enfin la participation au pouvoir de décision.
.../


- 105 -
La spécificité de l'entreprise sénégalaise (artisanale, petite et mo-
yenne) se fonde essentiellement sur le fait que c'est un individu unique (dirigeant-
artisan; dirigeant-technicien; dirigeant-propriétaire) qui prend des risques,
reçoit des récompenses et décide. La combinaison de deux éléments (propriété et
pouvoir de décision) fait que la personne qui prend une grande partie des risques
est également responsable de la majorité des décisions qui les déterminent. Etant
propriétaire, l'entrepreneur-dirigeant est récompensé de son succès, et il est donc
enclin à optimiser l'équilibre entre la prudence et la hardiesse.
Ainsi il apparaît que le poids des motivations du chef d'entreprise,
la nature des relations sociales et la situation de l'entreprise vis-à-vis de ses
marchés (20) donnent au système organisationnel de la petite et moyenne entreprise
sénégalaise un caractère spécifique dont les théories des organisations (occidentales
et américaines) ne rendent pas compte.
La théorie de l'organisation de la petite et moyenne entreprise africaine
reste donc à faire. Tout nlest cependant pas à construire car la P.M.E. africaine
est une variante de la P.M.E. française. Sur des points précis un certain nombre
d'études ont été menées (21) en France. En nous aidant de ces différents apports,
nous allons tenter d'énoncer les premiers fondements de ce que pourrait être cette
théorie.
22 - L'entreprise sénégalaise, un système d'organisation spécifique
Nous venons de voir le rôle important joué par l'entrepreneur-proprié-
taire dans la prise de décision. Dès lors, dans cette partie de l'étude l'accent
sera mis sur l'adéquation-mobile du dirigeant et organisation de la firme.
(20)
En effet, les petites et moyennes entreprises sénégalaises se situent sur
des marchés interstitiels. Bien évidemment ce sont des marchés qui sont, par
nature, limités; mais ce qsui semble le plus les caractériser c'est que les
firmes y opérant ont des difficultés pour en connaître les spécifications
(nature de la concurrence, masse critique pour être rentable, etc ••• ) et l'é-
tendue. Cette difficulté résulte bien souven~d'un manque de moyens financiers
pour effectuer des études de marchés mais aussi, il faut bien le dire, d'une
certaine impuissance à traiter le problème (absence d'informations, méthodes
en vigueur peu adaptées, etc ••• ).
(21) -Daniel Echene : Typologie de la moyenne entreprise
Direction et Gestion, n° 1, 1974.
-Jacqueline Laufer : Comment on devient entrepreneur ?
Revue Française de Gestion, n° 2 p. 3-15
-Françoise LANOIZELEE-QUAIREL : La stratégie des moyennes entreprises de méca-
nique - Thèse de Doctorat de spécialité Pairs, 1975.
-Marie Christine Justeau : L'intégration de l'organisation dans la théorie et
la politique de la firme. Thèse de doctorat d'Etat, Paris 1979.

- 106 -
L'étude des principaux modes organisationnels rencontrés dans les petit
et moyennes entreprises sénégalaises passe donc par le recensement des mobiles
(conscients et inconscients) qui animent les dirigeants de celles-ci.
221 - !teQIQgi~_g~~_~Q2il~~_iggl_Q~~_Qitig~~~t~
Cette typologie nous amène â faire une classification des petites
et moyennes entreprises industrielles car il y a une correspondance entre la taille
de l'entreprise et le type de dirigeant. Le détail des correspondances est consigné
dans le tableau suivant.
Tableau n° 30
Evolution de la P.M.E. sénégalaise et Typologie
des dirigeants.
,
Ulrlgeants
Artisan
Technicien
Propriétaire
Manager
Ta i1le

Artisanale
Non
Non
Non
1
Oui
Non
Non
1
Oui 1
4-
Petite
Non
I~I
I~I
Non
I~I
...
Moyenne
Non
El
Non
1
Oui
El
1
1
...
Grande
Non
Non
Non
Oui 1
1
.../
(22)
D'autres motivations sont susceptibles d'être mises en évidence puisque
celles qui seront observées ici émanent exclusivement de fondateurs
d'entreprise •
• Il serait, en outre, utile d'approfondir toutes ces motivations en ayant
recours à diverses disciplines des sciences humaines (analyse en termes
de groupes d'appartenance, de groupes de référence; psychanalyse, théorie
de la communication, etc ••• ).

- 107 -
- AI Dirigeant-artisan
L'entreprise artisanale sénégalaise regroupe: garagiste, réparateur,
carrossier, tôlier, bijoutier, horloger, coiffeur, beauté, parfumerur, couture,
coupe, confection, graveur, photographe, installations diverses, cordonnier,
sellier, tapissier ..... (23).
Le dirigeant-artisan es~ssu d'une "caste inférieure" qui a souvent
pour origine une ethnie conquise (sans le Sénégal précolonial), puis astreinte
~ un travail spécialisé, ~ l'endoganie et ~ui finissait par transmettre à sa
descendance Te fait accompli.
Le dirigeant-artisan n'éprouve aucune joie dans l'exercice du pouvoir.
Il ne se reconnatt pas comme un véritable chef d'entreprise et il insiste d'ail-
leurs sur le peu d'intérêt qu'il a, pour les problèmes de gestion et d'organisation.
Son souci d'indépendance (désir de sortir de la situation de subordination vécue
antérieurement) l'incite cependant ~ exercer un contrôle très serré sur l'entreprise
par l'intermédiaire bien souvent des membres de sa famille (l'entreprise artisanale
comprend de 8 à 10 personnes tous membres de la famille du dirigeant mais leur par-
ticipation au capital social reste faible).
Le dirigeant artisan possède un système informationnel très incomplet
ses services d'informations externes se réduisent pratiquement à ses clients ac-
tuels ; il n'a pas de méthodes de recherche de l'information et ne dispose pas de
données sur la concurrence (d'ailleurs ce dernier ne travaille que sur commande).
La motivation princiaple de l'artisan est la suivie de l'entreprise qui
devra être transmise à la descendance. On note également un refus de la croissance
car ici l'indépendance est plus importante que la réussite économique.
- BI Dirigeant-technicien.
..
C'est un ouvrier spécialisé anciennement employé dans une société
étrangère et qui avec un petit capital (droits perçus ~ la suite d'un licenciement)
monte sa ssociété.
. ..1
(23)
Il Y a au Sénégal une superposition de deux types d'artisanat: l'artisanat
moderne (qui estl'objet de notre étude parce que tenant une comptabilité)
et l'artisanat traditionnel qui réunit en son sein les bucherons, tailleurs,
tisserands.

- 108 -
Le dirigeant technicien s'identifie totalement à l'entreprise et le
mobile de son action est marqué par une forte revendication de pouvoir et de statut
Ce dirigeant à la différence de l'artisan recherche activement l'information mais
utilise rarement une procédure écrite et sa source principale d'informations reste
ses clients. La connaissance de la concurrence le préoccupe peu.
L'objectif du dirigeant technicien peut se résumer ainsi
refus de la
croissance de la firme pour maintenir l'autorité mais, à la différence du dirigeant
artisan, il recherche l'efficacité et la productivité.
- CI Dirigeant-Propriétaire
Il devient entrepreneur après un échec dans la politique ou des débuts
professionnels mouvementés.
Le dirigeant-propriétaire s'identifie à l'entreprise et son avenir per-
sonnel est associé â l'avenir de la firme. Mais l'entreprise n'est pas nécessaire-
ment associée à la notion de patrimoine familial.
Le mobile de ce dirigeant est le désir d'indépendance et la recherche
de statut. Ses objectifs sont orientés vers la croissance de la firme (croisssance
interne) â condition qu'elle ne remette pas en cause l'indépendance financière.
Le dirigeant-entrepreneur dispose à la différence des précédents un
système plus satisfaisant de l'information avec collecte écrite, utilisation de
plusieurs sources, et recherche de données sur la concurrence. Toutefois l'informa-
tion de base provient toujours des clients.
- DI Dirigeant-manager
Ce dirigeant-entrepreneur dans le sens schumpéterien
du Terme quitte
son emploi précédent (anciens directeurs de l'administration publique, anciens
ministres •.. ) car ne parvenant pas à réaliser son projet pour monter son propre
affaire. Le manager qui répond à un désir de création et de réalisation ne s'iden-
tifie pas â l'entreprise et favorise la croissance de l'entreprise (croissance
interne et 1 ou croissance
externe).
. ..1

- 109 -
L'étude qui précède nous permet d'esquisser la correspondance
existant entre les mobiles du dirigeant d'entreprise et le type d'organisation
adopté. Pour ce faire, nous partirons de deux critères qui à notre avis illustrent
mieux la spécificité de l'organisation de la firme sénégalaise: les méthodes de
direction et les relations humaines.
- AI l'entreprise artisanale
- Méthodes de direction. Dans l'entreprise artisanale sénégalaise les
méthode~ de direction sont rudimentaires et très simples. A la tête d~ l'entreprise
se trouve un homme (le dirigeant qui ne se conduit pas en leader d'hommes) qui a
tous les pouvoirs et les membres de sa famille (apprentis et compagnons) qui rem-
plissent les principaux rôles d'encadrement.
- Relations humaines dans l'entreprise. l'accent est mis sur l'arnbiance
familiale, l'mportance du travail d'équipe et du climat, mais pas pour autant bonne
atmosphère dans l'entreprise car la direction n'a pas toujours les qualités néces-
saires pour mener une équipe.
- BI la petite entreprise de production
- Méthodes de direction. Dans la petite unité de production sénégalaise
la tradition, les habitudes et précédents y jouent un rôle important. En conséquence,
le cadre structurel est peu formalisé. les processus d'exécution (gammes d'opérations)
doivent parfois l'être, mais on évite soigneusement de publier un organigramme
(dans la petite entreprise industrielle six (6) entreprises sur dix (10) ne possè-
dent pas d'organigramme) et de préciser les pouvoirs, fonctiDns de relations:
chacun doit se créer sa place. Les essais pour formaliser davantage ont peu de
succès: le texte précisant par exemple les responsabilités est vite oublié, les
habitudes reprenant le dessus. Plus généralement, on se méfie des théories (donc des
jeunes cadres diplômés de grandes écoles de commerce), et on leur préfère l'expé-
rience empirique.
La valeur la plus appreClee dans cette organisation est la stabilité:
les changements et même l'expansion (refus de la croissance) créent trop de problèmes .
..
. ./.

- 110 -
L'autorité sans partage (le dirigeant veut tout contrôler) caractérise enfin la
petite entreprise de prod~ction sénégalaise. Selon cette conception la structure
en place est essentiellement hierarchique : les services fonctionnels et d'état-
major sont inexistants, et la responsabilité est d'autant mieux exercée qu'elle
nia pas été déléguée.
- Relations humaines. Les relations chef-dirigeant et subordonné ont
un caractère personnel très accentué : tous les subordonnés situés à un même rang
ne sont pas traités de la même façon, car les habitudes de la maison (la règle)
leur confère des poids différents.
Les communications chef-subordonné sont assez bonnes); les informations
circulent assez bien de façon informell e.
Les pouvoirs du chef sur le subordonné sont en principe très larges,
jusqu'au licenciement arbitraire. Toutefois la stabilité est recherchée (sur le
plan du personnel), pour les cadres surtout. On sera très réticent dans cette orga-
nisation à embaucher, licencier ou remplacer un cadre. Le fait qu'il faille fort
longtemps pour que le nouveau venu s'assimile les "habitudes de la maison"., freine
la mobilité des cadres; le manque de spécialisations précises empêche la consti-
tution d'un véritable marché du travail des cadres.
Dans une telle organisation, il est nonnal1 que les subordonnés ne
prennent pas d'initiatives: c'est au dirigeant-chef de prévoir et de décider
(centralisation). De là on peut comprendre l'attitude des subordonnés qui se résume
par une faible participation (sinon nulle) aux décisions et aux problèmes du chef.
Face aux changements et décisions, les subordonnés font preuve d'adap-
tation passive, consciencieuse (la principale responsabilité des subordonnés est
en effet d!o~~it:~0~~ç1~~çieysement).
j
- CI La moyenne entreprise de production
- Méthodes de direction. Dans ce schéma le fonctionnement interne est
réglé par un "droit écrit" constitué par des lois, règlements, arrêtés, etc ..•
Les fonctions, tâches, processus d'exécution, principes de solution des
problèmes sont formalisés par les prescriptions du droit écrit, et ne peuvent donc
être modifiés que si le droit est 1ui-mme modifié (ce qui est hors de portée des
chefs eux-mêmes mais de l'assemblée des actionnaires).
. . .1

- 111 -
La valeur la plus appréciée dans la moyenne entreprise sénégalaise
est l'élimination de l'arbitraire (par rapport à la petite entreprise) en ce qui
concerne le fonctionnement interne; l'indépendance et l'égalité des agents d'un
même niveau.
La structure est essentiellement hierarchique. Savf au sommet, les
services d'état-major sont inexistants. La division du travail et la spécialisation
par fonction sont poussées. Toutes les solutions d'organisation sont uniformisées.
La centralisation est très poussée mais il y a souvent un mélange de tentative de
décentralisation des décisions et de stratégies plus ou moins conscientes pour ré-
cupérer la part de pouvoir abandonnée (exemple favoriser la promotion interne pour
pourvoir aux postes de responsabilité. Cette attitude augmente la dépendance des
cadres vis-à-vis du patron).
- Relations humaines. Les relations entre un chef et ses subordonnés
ont un caractère strictement impersonnel et formalisé. Chacun se borne au rôle
que lui assigne le règlement et il violerait la logique du système en procédant
autrement.
Les pouvoirs du dirigeant (le chef) sur le
subordonné sont strictement
limités à l'application du règlement, lequel prévoit en détail les normes et procé-
dures concernant les directives, les contrôles et les sanctions. Le statut du su-
bordonné est codifié de façon rigide pour éliminer tout arbitraire des chefs, et
comporte de nombreuses dispositions protectrices.
Dans le système décrit il est considéré comme normal que les subordonnés
(les salariés) ne prennent pas d'initiatives: clest la conséquence logique de la
centralisation et du téléguidage par le règlement.
De même, pas de participation aux décisons et aux problèmes du chef:
Chacun sien tient à son rôle écrit. La notion de "groupe de travail" réunissant
le chef et ses subrodnnés directs pour étudier les problèmes et préparer les déci-
sions, para't peu conforme à la logique du système.
Face aux changements et décisions venues dlen haut, les subordonnés
(de tous niveaux) font preuve d'adaptation passive, souvent teintée de récrimina-
tian: le sentiment que l'état de choses présent constitue pour chacun un droit
acquis est en effet largement répandu (24).
. ..1

- 112 -
La responsabilité des subordonnés s'exprime moins en termes d'objectifs
à atteindre que de strict respect du règlement: c'est aux instances supére;rues
et lointaines qu'il revient de s'assurer que l'application des règlements qu'ils
ont conçus conduise effectivement aux objectifs qu'ils ont en vue. La notion d'ob-
jectif est donc réservée à l'échelon suprême.
De l'organisation des entreprises sénégalaises (artisanale, petite et
moyenne), nous pouvons tirer les premières conclusions qui suivent
Le système de décision de chefs d'entreprises semble être organisé
autour de la logique suivante:
'intuition, décision, action.
- Le système "informationnel" repose lui sur des sources d'information
qui sont essentiellement des revues à caractère économique (le point
économique, édité par la Chambre de Commerce et d'Industrie du Cap-
Vert) et à un degré moindre des contacts professionnels et des circu-
laires syndicales. Le séminaire et le stage ne constituent que très
rarement une source d'information et le recours à des conseils exté-
rieurs (cabinets d'études et organisation et 1 ou en comptabilité)
est pratiquement exclu.
- Le système logistique se trouve orienté essentiellement vers l'opti-
que production. Le marketing n'existe pas et l'approche commerciale
relève de l'intuition.
- Enfin, en matière de relations humaines, on retrouve le souci de dé-
velopper un esprit maison et d'éduquer les subordonnés afin de con-
server l'autorité.
.../
(24)
Le système bureaucratique est sans doute le legs le moins utile fait par la
France aux anciens pays d'afrique colonisés. Ce système est appliqué assez
souvent (dans certains pays) jusqu'au terme de sa logique, d'ailleurs René
DUMONT, dans "l'Afrique noire est mal partie", note après tant d'autres que
dans ces pays l'homme qui a obtenu un diplôme. et qui accède de ce fait à une
caste mandarinale (ffit-elle de sécrétaire-dactylographe), a souvent tendance
à considérer que l'effort de sa vie est terminé. qu'il faudra certes être
présent normalement au bureau et se conformer aux règles d'usage, mais qu'à
ce prix il a droit à une carrière parfaitement sûre, qu'elle que soit l'ef-
ficacité réelle de son travail.

- 113 -
Ainsi donc, les mobiles du dirigeant d'entreprise (artisanale, petite
et moyenne) paraissent avoir une action déterminante sur la structure de l'organi-
sation. Mais lui donnent-ils pour autant un caractère spécifique?
On pourrait penser, que l'on se retrouve face au type traditionnel
d'organisation à savoir la structure hierarchique et centralisée de Fayo1 pour les
entreprises artisanales, petites et moyennes du Sénégal.
En fait, il n'en est rien. La taille de l'entreprise et la façon dont
l'organisation (le groupe) perçoit son chef donnent aux concepts de centralisation
un contenu propre à la petite et moyenne entreprise sénégalaise.
La centralisation dans la petite et moyenne entreprise sénégalaise
n'apparaît pas comme un frein (lenteur dans la prise d'une décision engageant l'en-
treprise) mais plus comme une nécessité naturelle du fait de la formation reçue par
le chef (le seul à avoir une formation en gestion) et de l'intégration des buts in-
dividuels aux buts de la firme.
En effet, le chef-dirigeant d'entreprise (artisanale, petite et moyenne)
jouit d'un statut particulier: c'est le meilleur technicien, le meilleur comptable,
le meilleur vendeur.
De plus, le dirigeant a dû, à l'origine, affronter tous les problèmes
(techniques, commerciaux, administratifs, financiers, etc ... ). Lorsque l'entreprise
grandit, il s'entoure bien sûr de cadres, mais il garde un avantage sur eux: celui
d'être po1YWa1ent, d'être au cœur de l'entreprise.
Enfin, la fa"ib1e dimension permet la multiplication des contacts person-
nels et le style de commandement est souvent orienté vers les tâches et les personnes.
Il en résulte que l'organisation permet davantage de répondre aux aspirations des
individus. "Cette intégration mei11eu~conduit à une valorisation personnelle pour
l'individu et, dans l'hypothèse où le chef apparaît comme l'élément moteur d'une
telle valorisation, la centralisation sera plus qu'acceptée: elle sera souhaitée.".
Une étude des modes de décentralisation pratiqués par les petites et
moyennes entreprises sénégalaises montrerait certainement des déformations du même
type: il est vraisemblable que dans un tel milieu la décentralisation se traduise
dava~tage par des délégations ponctuelles que par une véritable décentralisation .
... 1

- 114 -
Ainsi dans la petite et moyenne entreprise au Sénégal, les mobiles
du dirigeant-chef d'entreprise et les attitudes du personnel conférent, par suite
de la faible dimension de la firme, une certaine spécificité à l'organisation de
celle-ci,
Les causes d'échec
• Les entreprises artisanales et petites, telles qu'elles existent
et qu'elles fonctionnent, ne reposent pas sur des structures organisées où l'on
peut distinguer les fonctions, les responsabilités etc ... ce qui est visible dans
ces entreprises c'est ~u'i1 y a toujours un chef pour lequel le reste est comme
sans importance, c'est-à-dire qu'il n'y a pas un minimum de définitions des rôles.
Par conséquent, pour eux, il n'apparaît pas indispensable que leur affaire so;t
organisée de manière que les principales tâches soient exécutées conformément à
des objectifs précis. L'essentiel est que l'on reçoit des commandes et qu'on essai
de les satisfaire. le chef d'entreprise exerçant toutes les responsabilités.
Les causes d'échecs de nos entreprises artisanales et petites sont
donc les suivantes :
~ L'absence de toute organisation des structures de l'entre-
prise
k L'absence de toute politique générale clairement définie.
Posset R. (25) donne des pourcentages par causes d'échec de la petite
entreprise africaine qui sont sensiblement les mêmes que pour le Sénégal: poli-
tique générale (37%) ; organisation générale (35%).
(25) Posset Raphaël: Recherche sur la mesure de l'efficacité des codes des in-
vestissements en Afrique de l'Ouest P. 318
Thèse de Doctorat en Sciences Economiques Paris l, 1977.

- 115 -
. Quant aux moyennes entreprises leurs échecs proviennent moins de
l'absence d'une organisation générale (6%) ou de politique générale (12%) que d'une
organisation inadaptée à leur taille:
+ Les moyennes entreprises font siennes les théories organi-
sationnelles classiques alors que l'étude précédente montre l'inadéquation de ces
théories (étrangères) aux problèmes de la P.M.E. sénégalaise.
+ D'autre part l'échec de la P.M.E. provient de la non exploi-
tation des atouts de celle-ci : l'absence de classe au sens strict du mot, par exem-
ple, dans la firme sénêgalaise entre patrons et travailleurs est un atout majeur
dans le développement de l'entreprise. Le blocage de l'activité économique dans
les pays industrialisés pour cause de grèves des ouvriers doit amener les respon-
sables d'entreprises sénégalaise à réfléchir sur l'utilisation optimale de la cul-
ture africaine dans la firme pour ~.raccroître la production et la renta-
bil ité.
Conclusion du chapître premier
L'organisation de la petite et moyenne entreprise au Sénégal doit
avoir pour fondement la spécificité de celle-ci. Il s'agit moins de transposer
les formes modernes d'organisation des entreprises étrangères que d'adopter une
organisation conforme au tempérament, à la culture sociale des hommes, à la taille
et aux moyens de la firme. exemple: il n'est pas nécessaire ée multiplier les
fonctions (commercial, financière, administrative, personnel et production) dans
la P.M.E. sénégalaise. Elles peuvent être assurées par l'homme - orchestre (pro-
priétaire - gestionnaire) d'autant plus qu'il y a pénurie de cadres et de moyens
financiers.
Toutefois la petite et moyenne entreprise en se développant voit
apparaître de nouveaux besoins et de nouvelles préoccupations. C'est à cette phase
qu'il est important de penser à la décentralisation par la création de nouvelles
fonctions dans la P.M.E. sénégalaise: administration, finance, commerciale et
production.
... /

- 116 -
L'organisation économique du Sénégal est différente du capitalisme
"fies managers" que connaissent les pays d'Amérique du Nord et d'Europe occidentale
depuis le XIXème siècle, fondée sur la concentration de la production entre les
mains de grandes sociétés anonymes. Dans ces pays, l'entrepreneur classique a vir-
tuellement disparu dans de nombreux secteurs de l'activité économique. Il en ré-
sulte que la fonction d'entrepreneur a été reprise dans les grandes firmes, par
une fonction de direction transcendante, qui diffère en nature de celle de l'ad-
joint traditionnel de l'entrepreneur.
L'organisation de telles entreprises est plus complexes que celle
que nous avons décrite pour les petites et moyennes entreprises au Sénégal. Marie
Christine Justeau (26) a mis au point un modèle d'ensemble prenant en compte la
plupart des facteurs (à la différence de beaucoup d'auteurs français qui n'ont mis
l'accent que sur un facteur) ayant une influence sur la structure de la firme. Ces
facteurs déterminant l'organisation de la grande entreprise occidentale sont: la
taille, l'environnement, le processus technique de production, la gamme de produit
les habitudes sociales et culturelles, la volonté des dirigeants, l'activité de la
firme et les objectifs.
Le deuxième volet de l'étude des problèmes internes de la petite et
moyenne entreprise au Sénégal portera sur la gestion commerciale, comptable et fi-
nancière de la firme et la production.
(26) Marie Christine Justeau
l'intégration de l'organisation dans la théorie
et la politique de la firme
Thèse de Doctorat Paris 1, 1979

- 117 -
CH,L\\PITRE II
LA GESTHJ~ DE LA PEnTE Er rDYENNE EnTREPRISE
r
1
La gestion que nous définissons comme une attitude où on s'efforce
systématiquement d'adapter les moyens aux buts
s'applique sûrement aux entreprises
des pays en voie de développement.
Plus précisément gérer c'est
+ Préciser ses buts,
+ Rechercher les moyens d'actions possibles,
+ Choisir les moyens en fonction des objectifs,
+ Confronter les résultats aux pré~isions afin de préciser
son information sur les buts, l'efficacité des moyens, etc ...
La pièce maîtresse dans ce processus d'adaptation est le tableau op-
posant les moyens aux objectifs. En faire un est une chose très efficace, car cela
oblige à préciser le rôle de chaque responsable ... et permet la confrontation des
réalisations aux prévisions.
Cette attitude est valable pour résoudre des problèmes particuliers
d'ordre commercial, de production ... mais aussi pour résoudre des problèmes de po-
litique générale et financière.
L'objet de ce chapitre est d'analyser la gestion de la P.M.E. séné-
galaise (gestion commerciale et gestion financière) pour faire apparaître sa spé-
cificité, ses forces et ses faiblesses.
l : LA GESTION COMMERCIALE
Cette section comprend trois granàs points qui sont:
Il L'organisation commerciale de la petite et moyenne entreprise
12 Les problèmes commerciaux à résoudre par les P.M.E.
13 L'importance de la gestion commerciale dans la P.M.E. en
développement.
.. '/

- 118 -
Il - L'organisation commerciale de la P.M.E. sénégalaise
L'organisation commerciale de la firme sénégalaise reste encore som-
maire dans l'ensemble: les résultats de l'enquête (26) l'enquête (26 bis) sur
les petites et moyennes entreprises révèlent l'inexistence d'un service commercial
dans l'entreprise artisanale et/ou petite.
Ce constat ne surprend guère au Sénégal car le niveau de la productiol
de ces entreprises est peu important pour que les problèmes commerciaux d'écoule-
ment et d'attaque du marché préoccupent l'entrepreneur.
L'entreprise travaille souvent à la commande et l'entrepreneur - ar-
tisan - industriel connait parfaitement les besoins de sa clientèle.
Dans la moyenne entreprise huit (8) à neuf (9) entreprises sur vingt
(20) ont une structure commerciale (bureau ou service) qui s'occupe de l'achat de
matières premières et de la vente des produits finis.
Les problèmes commerciaux sont liés à la taille de l'entreprise;
c'est ainsi qu'au Sénégal seules les
grandes entreprises (SAR, SISCOMA, SOCOCIM ..
et quelques entreprises moyennes (Biscuiterie de Medine, SIES ... ) possèdent une
organisation commerciale plus ou moins sophistiquée comme l'indiquent les figures
suivantes :
(26 bis) Enquêtes menées par la Société Nationale d'Etude et de Promotion Indus-
trielle (SONEPI), Service encadrement des petites et moyennes entreprises
1972 - 1978.

~
FI GURE 1
ORGANIGRAMME D'UNE SOCIETE DE
PRODUCTION D'ENGRAIS
ADMINISTRATION
ADMItlISTRATION
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REPRESENTANTS
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IMPORT-EXPORT
Cor·1PTABLE
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FIGURE II : ORGANIGRAMME D'UNE SOCIETE DE BISCUITERIE
DIRECTION GENERALE
SECRETARIAT
GENERAL
DIRECTION ADMINISTRATIVE
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- 121 -
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- 124 -
. Dans la figure l, nous avons une structure de commandement puisque
le Directeur Adjoint supervise tout le travail. Cette société d'engrais est spé-
cialisée dans:
• LI importation des produits chimiques
(matières premières)
• La fabrication d'insecticides, d'aéroso1es,
d'engrais et d'aliments pour bétail.
Le manque d'informations sur cette société nous empêche de faire
11
1 ana1yse du service commercial. Toutefois nous pouvons nous poser la question
suivante: Pourquoi les représentants ainsi que la gérante ne font-ils pas partie
du service commercial ?
Quelles sont les attributions du service commercial?
. La figure II, donne une structure hierarchique puisque c'est la même
équipe de la Direction Générale qui anime la Direction Administrative.
Pour ce qui est du service technique, les normes de production sont
définies par la Direction Génara1e. D'ailleurs cette centralisation du pouvoir de
décision, se trouve confirmée par le morcellement des différentes fonctions.
L'appareil commercial quant â lui est scindé en différents services qui
sont
• Le service transit
• Le service de livraison
• Le service commercial (vente) : les agents affectés â ce service
ne font qu'appliquer les ordres qu'ils reçoivent de la Direction Générale. Le Chef
de ce service ne fait que de la livraison et de l'encaissement â l'intérieur du
Sénégal. C'est dire qu'il n'y a aucune délégation de responsabilité. Il en va de
même pour tous les autres postes. Il faudrait songer à créer une Direction commer-
ciale qui prendrait ses responsabilités. Cette direction commerciale regrouperait
le transit, le service de livraison et le service commercial (vente).
... /

- 125 -
Cependant il sera très difficile de faire accepter cette idée de dé-
centralisation (du pouvoir et des responsabilités) par le Directeur Général qui
détient les 80 %du capital .
. La figure III, donne une structure fonctionnelle. Les principales
fonctions étant
• La Division Commerciale
• L'Inspection des procédés d'impression
• La Division de la Production
• La Division Administrative.
Dans cette société les taches et les responsabilités devraient être
redéfinies car il y a chevauchement et souvent des conflits entre la Direction
commerciale et la Direction de la Production.
La Direction de la Production se charge de l'expédition des produits
finis vers la clientèle. De même, dans le processus de commande, les clients trai-
tent avec la Division production sans passer par le commercial. Ces rôles devraient
être dévolus à la Division commerciale.
La figure IV fait apparaître deux grandes divisions
• La Division technique
• La Division administrative.
On peut décrire la Division Technique de la manière suivante:
- Le service ca1cu1ation et modelage détermine les quantités de
matières nécesssaires pour la fabrication d'un produit. C'est le magasinier qui
distribue taux ateliers les matières mais l'organigramme ne montre pas canment cette
distribution se fait.
Il devrait y avoir une liaison entre le magasin d'approvisionnement
et les ateliers ou bien que les surveillants-ateliers se chargent de répartir les
matières premières entre les différents ateliers.
Mise à part cette remarque la structure de la Direction technique est
acceptable.
. .. 1

- 126 -
En ce qui concerne la Direction Administrative, nous constatons que c'est
surtout un service commercial dont l'organisation est assez bien faite.
Pour ce qui est des prévisions de ventes, tous les gérants sont concer-
nés. En effet, chacun d'eux fait ses prévisions qui sont comparées aux réalisations.
C'est à partir des écarts plus ou moins importants constatés que le gérant est noté.
Ainsi le gérant compétent est toujours bien payé en retour .
. La figure V, distingue quatre principales fonctions
~ La direction technique
1 L'organisation
1 Le Secretariat Général
1 La Direction Commercial.
La structure commerciale de cette société est plus élaborée que les
précédentes. La direction commerciale est composé de quatre services dont la Prospec-
tion est la plus importante puisqu'elle s'occupe des marchés intérieurs et extérieurs.
Pour résumer nous disons que l'organisation commerciale qui se met en
place dans l'entreprise artisanale, petite et moyenne sénégalaise est en général une
organisation sommaire spécialisée. Elle a l'avantage d'ëtre simple; de réaliser une
économie de moyens à laquelle est sensible toute affaire modeste qui cherche à
grandir. Lorsque la concurrence devient l'obstacle majeur au développement, l'en-
treprise tend à se structurer par produits ou clientèles afin de mieux satisfaire
"-
les besoins du marché. C'est~cette
les besoins du marché.
phase seulement que l'entreprise sénégalaise
applique la gestion commerciale d'une matière rigoureuse.
1~- Les problèmes de gestion commerciale de la petite et moyenne entreprise
Les principaux problèmes qui préoccupent le responsable de la petite et
moyenne entreprise sénégalaise sont au nombre de deux:
1 La publicité
1 La distribution
.../

- 127 -
Toutefois avant d'étudier ces différentes composantes de la gestion com-
merciale (ou exactement le marketing-mix) nous analyserons le comportement du consom-
mateur sénégalais à travers son niveau de vie, son acte d'achat et ses mobiles.
- a) Le niveau de vie
Il est difficile de connaître les conditions réelles de vie des consom-
mateurs au Sénégal car les échanges ne se font pas ~ulement par l'intermédiaire de
la monnaie.
Autoconsommation, troc, dons en nature et mises en gage sont des prati-
ques courantes, notamment en milieu rural. Ce qui rend difficile la connaissance des
budgets de consommation.
Plusieurs critères peuvent être utilisés pour mesurer le niveau de vie
(27)
mais nous en retiendrons deux seulement: les revenus et les dépenses .
. Les revenus: Les revenus ont enregistré entre 1960 et 1972, une
hausse de 54,55 %, soit un taux moyen annuel de 4,55 % (28). Cet accroissement est
dû aux salaires et aux traitements dont le taux global de contribution. est égal
à 67 %contre 6,2 %et 14,8 % pour d'une part les revenus monétaires agricoles et
d'autre part les revenus non agricoles (revenus du commerce, de l'artisanat etc ... ).
Les salaires et les traitements représentent environ la moitié des re-
venus familiaux; les revenus non agricoles viennent en deuxième position avec 19,5 %
du total avant les revenus agricoles (sans autoconsommation) dont le pourcentage est
égal à 14,5 %. Le reste se répértit entre l'autoconsommation (13 %), les loyers en-
caissés (3,5 %) et enfin les subventions (1,5 %).
L'importance de la production autoconsommée entraîne un double problème
(27)
Exemples de critères possibles: consommation d'électricité par habitant,
nombre de voitures particulières par 100 habitants etc •••
(28)
Sénégal en chiffres, édition 1976, Société Africaine d'Edition - DAKAR

- 128 -
• La faiblesse des revenus monétaires et par voie de conséquence
celle du pouvoir d'achat des consommateurs
• Les difficultés de mesurer exactement l'autoconsommation.
Selon les statistiques officielles, le consommateur sénégalais moyen
ne dispose que de 75 000 F.CFA par an (29) ; ce qui entraîne un marché de consomma-
tion étroit et une limitation, en général, des besoins aux produits de première. de
première nécessité .
• La structure des dépenses: l'emploi du critère dépenses des ménages
est plus significatif, en ce qui concerne l'évaluation du niveau de vie, que l'uti-
lisation du critère revenu. En effet, les dépenses rendent mieux compte des condi-
tions réelles de vie.
L'évolution des dépenses se caractèrt~e~ par une augmentation globale
de 105,62 %, soit 8,8 %par an, par ménage. Les facteurs de cet accroissement sont
• Les achats de biens et services (90 %) ;
• L'autoconsommation (5 %) ;
• Les impôts directs (4,5 %) ;
• Les salaires versés aux domestiques (0,5 %).
En outre, l'analyse de la consommation des ménages sénégalais fait ap-
paraître une épargne brute négative (les dépenses étant supérieures aux revenus).
Cette situation peut-être imputée à la pratique généralisée du crédit qui permet ainsi
aux ménages de dépenser plus qu'ils ne gagnent.
L'absence d'enquête budget-consommation représentative autorise égale-
ment de douter des montants de revenus et dépenses disponibles (susceptibles d'être
surestimés ou sous-estimés).
Sur un volume d'achat, en 1972, de 243,38 milliards de F.CFA, les biens
et services représentent 198,85 milliards F.CFA (82 %) dont 72,6 milliards F.CFA
en biens de consommation courante. La faiblesse de la demande s'explique par l'im-
portance de l'autoconsommation.
(29)
Le revenu national par tête, d'habitant est estimé à 300 dollars D.S.,
In revue Marchés Nouveaux N° 10 - Février 1978.

129 -
- b) L'acte d'achat
L'enquête Budgets Familiaux (30) révèlent que pour les trois postes de
dépenses considérées (alimentation, entretien et combustibles), les achats des mé-
nages dakarois sont génére1ement effectués par le chef de famille et son épouse et
surtout par le premier qui assure la quasi-totalité des achats en céréales, produits
d'épicerie (huile, sucre, lait ... ) et produits d'entretien (savons, détergents,
lessives ... ). Ceci est dû aux habitudes de stockage des consommateurs sénégalais.
Le chef de ménage (époux)achète à l'avance des produits alimentaires de base (riz,
mil, huile, sucre, lait, tomate, savon etc ... ) pour un, voire deux ou trois mois."
Ces dépenses anticipées sont souvent à l'origine œs spéculations répétées. Par ail-
leurs, la maîtresse de maison assure les autres achats, inhérents à la cuisine, ou
les renouvellements des produits de base, en cas de rupture de stock.
Les achats individuels portent principalement sur les transports, les
loisirs (cinéma) et la culture (journaux et livres etc ... )
- c) Les motivations d'achat
Au Sénégal, les caractéristiques des produits influent moins que leur
prix sur les circuits de distribution. En effet, des réseaux commerciaux pour arti-
cles bon marché coexistent avec des réseaux pour articles de luxe (dualisme commer-
cial). Cependant les motivations d'achat dépendent de la nature des produits achetés ;_
il est donc indispensable, pour comprendre les motifs d'achat du sénégalais de tenir
compte des besoins.
Les ménages sénégalais consacrent, vraisemblablement, la moitié de leurs
dépenses de consommation à l'alimentation, la deuxième moitié étant répartie entre
l'habillement, le logement et la culture, les transports, les biens semi-durables,
les frais généraux, les combustibles, la santé et l'hygiène, le tabac, la boisson et
enfin les divers (31)
.../
(30)
Enquête: Budget-familiaux réalisée à Dakar par l'Institut Universitaire
de technologie (Département Technique de Commercialisation) - Tome II,
Juin 1976.
(31)
Enquête: Budgets familiaux, op. Citée.

- 130 -
S'il est vrai que le produit importé est souvent de meilleure qualité
par rapport au produit fabriqué sur place, il n'est pas moins vrai que le sénégalais
aime tout ce qui vient ~l'étranger, particulièrement de la France. C'est pourquoi
la plupart des messages publicitaires mettent l'accent sur l'origine extérieure des
produits: "les cigarettes gau10ise&sont fraîches parce qu'elles viennent de la
France" pour ne citer qu'un exemple. En outre, les achats globaux du secteur commer
cial portent sur 40 %de produits locaux et 60 %de produits importés. Par consé-
quent, certains fabricants de la place ont subi et subissent encore (textile) la
concurrence des biens importés malgré les protections douanières très rigoureuses.
Le consommateur sénégalais peut être souvent motivé par les termes de
la vente.
L'une des caractéristiques du Sénégal étant la pénurie des capitaux, une
bonne part du chiffre d'affaires du commerce de détail, notamment du micro-détail,
est obtenue graâce à des ventes à crédit qui jouent un rôle primordial. Le crédit,
contrairement aux slogans des gros commerçants, n'est pas mort, surtout dans le com-
merce de textile oa les délais de crédit accordés s'étendent d'un à trois mois.
Les conditions de la distribution peuvent également influencer la déci-
sion d'achat du consommateur. La proximité du point de vente, les bonnes relations
du vendeur, l'ambiance du lieu de vente sont, pour ne citer que cela, des facteurs
auxquels on tient beaucoup dans ce pays.
Les motivations de l'acheteur sénégalais sont déterminées par le prix,
l'exotisme, les termes de vente, l'ensemble des avantages que présentent le produit
et ses conditions de distributions mais aussi par les structures de groupe, l'en-
vironnement social et les habitudes .
. Par exemple, le facteur religion constitue la variable explicative pré-
dominante en matière de comportement d'achat de boisson. Ainsi, la consommation, à
Dakar, de boissons alcoolisées des catholiques est-elle environ 15 fois supérieure
à celle des musulmans et représente la plus grandde part de leur dépense de boisson,
soit 86 %. Il faut rappeler aussi que la religion exerce son influence également sur
la consommation de tabac, mais à un degré moindre puisque le rapport entre la dépen-
QM.
se des musulmans et celles des catholiques n'est que du simp1e~doub1e.
En ce qui concerne les classes sociales, on peut dire qu'au niveau le
plus bas, les achats se limitent aux articles de première nécessité (monde rural et
ouvrier) .
.../

- 131 -
L'acheteur est, d'autre part, influencé par les groupes sociaux dans
lesquels il évolue (famille, voisins, amis, etc ... ). Il aspire le plus souvent aux
modèles de comportement et de style de vie européens: la part consacrée, dans le
budget habillement des hommes, a l'achat de vêtements de style européen prédomine
alors que les femmes, elles aussi, s'occidentalisent de plus en plus (recul des pagne~
et boubous).
Les habitudes déterminent aussi les motivations d'achat des consom-
mateurs.
Ces habitudes apparaissent dans les composantes de base du reglme ali-
mentaire des sénégalais (riz au poisson) ou dans leur attachement, parfois incon-
ditionnel, au même vendeur, en général le boutiquier du coin le plus proche. L'a-
cheteur est enfin motivé par un besoin réel, comme c'est le cas des besoins ani-
maux: se loger, se vêtir, se nourrir.
L'étude précédente du comportement du consommateur incite à
chercher les conditions matérielles et psychologiques qui déterminent le carac-
tère de la démarche publicitaire.
Nous commençons par la réceptivité particulière du sénégalais: On ima-
gine encore mal en Europe à quel point les sénégalais sont dépourvus de ces textes
et images dont les européens sont saturés et contre lesquels ils se croient parfois
immunisés. Le livre, sauf le livre scolaire, et les grandes magazines internatio-
naux illustrés sont hors de portée des bourses de la quasi-totalité des populations
et, a part les journaux locaux, la pâture d'information et de détente qui est fa-
milière en Europe n'atteint que les élites supérieures.
D'où le succès prodigieux du cinéma, de la radio et, naturellement de
la télévision. Et cela explique aussi pourquoi, la où l'européen se contente
d'embrasser d'un coup d'œil distrait un placard publicitaire, le sénégalais re-
garde et lit. Il décompose, apprécie, retient termes et trais de l'affiche. Il en-
registre les arguments lus dans son journal ou entendus de son transistor. Inutile
de rechercher un choc qui risque même de le "choquer à rebours" et s'il n'est pas
insensible à certains dessins pittoresques, parfois ins'pirés de son style, ou à
certaines formes d'humour, l'image ou la description de l'objet assorti du sourire
ou des commentaires de satisfaction d'un consommateur reste encore l'argument le
plus sOr pour l'atteindre.
.../

- 132 -
Qu'on imagine pas pour autant que cet état de réceptibi1ité aiguisant
sa curiosité naturelle et son caractère impulsif vont précipiter le sénégalais chE
le vendeur. Même s'il a de l'argent et le désir d'acheter, il n'achète pas aussi
spontanément qu'on a bien voulu le prétendre. Il a été souvent berné ou simp1emen1
déçu, et sa méfiance, accentuée par son esprit d'observation, lui insuffle un
esprit très critique vis-à-vis de l'offre nouvelle et en particulier de l'étiquet1
ou de la marque apposée sur la marchandise.
Pour s'implanter, un produit a besoin d'une certaine "transposition"
sénégalaise. Cette transposition sénégalaise de la publicité, qu'elle concerne le!
produits importés tout autant que les produits locaux ou des offres de services,
pénètre actuellement tous les supports utilisés. Même si le thème et la référence
demeurent européens le style tend à s'adapter
aux façons de voir des consommateur
sénégalais: structure du dessin, ton de l'argumentation et aussi, cela s'impose
fréquemment, langage propre de la région. Pour ces consommateurs, on doit aussi
tenir compte des symboles, des tabous ...• mais ces questions ne peuvent être posée
et sous pesées par une petite et moyenne entreprise sans moyens financiers et san!
expérience en matière de publicité.
Une dernière difficulté en matière de publicité vient de l'existence
même du dualisme de la population sénégalaise (population noire et population
blanche (européens + 1ibano-syriens). Un publiciste ne saurait ignorer la popula-
tion blanche étrangère parce que intéressant beaucoup la publicité et cela à
divers titres :
t
en tant que consommateur pour les
produits de
grande consommation ;
t en tant que "référence de consommation" pour ces mêmes pro-
duits, référence qui influe sur le comportement des élites
sénégalaises qui les fréquentes de plus en plus et par contre
coups sur la masse;
• en tant que gros utilisateurs de produits techniques, appa-
reils é1ectro-ménagers, automobiles, etc ... )
• en tant que jouant un rôle déterminant dans le choix des
appareils et des matériels d'équipement intéressant les in-
dustries et l'infrastructure.
. .. f

- 133 -
La publicité ne saurait donc les négliger sans pour autant s'imaginer
qu'ils constituent dans tous les cas la cible pilote.
Leur position la plus forte étant d'ordre technique, c'est cependant
aux européens et 1ibano-syriens installés sur place qu'il faut d'abord songer lors-
qu'il s'agit d'une publicité de documentation.
Mais dès qu'il s'agit de publicité concernant articles ou produits
de grande consommation, l'appréciation de leur position doit être beaucoup plus
nuancée.
li3 - La distribution
---------------
La distribution des biens au Sénégal pose des problèmes extrê-
mement complexes aux entreprises mais surtout aux petites et moyennes firmes parce
que, c'est la fonction commerciale qui est finalement la plus négligée dans les
théories de développement de l'Afrique francophone.
Nous retrouvons là aussi, la dissymétrie de la fonction commerciale
le commerce moderne, monopole de grandes sociétés et le commerce traditionnel.
L'introduction d'un produit dans le marché doit donc fortement tenir
compte des modes de distribution et des distributeurs.
On distingue deux types de circuits de distribution
1 le circuit court qu'empruntent les biens d'équipement et les
produits périssables.
1 Le circuit long: les marchandises (biens de consommation)
passent par un grand nombre d'intermédiaires.
Ce circuit long est inorganisé et apparaît en son sein une multitude
de points de vente souvent minuscules: il n'est pas rare au Sénégal et partout
en Afrique de voir certains biens de consommation tels les cigarettes vendus à
l'unité.
Compte tenu de l'exiguïté du pouvoir d'achat, il y a souvent multi-
plication de ces types de rations individuelles, d'où le très fa-ib1e débit du
commerce qui constitue à peine un métier d'appoint. Le plus souvent, au Sénégal,
le petit commerce n'est qu'un paravent au sous-emploi.
... /

- 134 -
la premlere étape en ce domaine consiste donc à améliorer la produc-
tivité commerciale, car paradoxalement au Sénégal il a très souvent une cascade
de revendeurs; ainsi il est fréquent, pour certains produits de consommation, de
compter jusqu'à dix revendeurs superposés entre le stade de gros et le stade de
détail. Ceci constitue bien entendu une source d'augmentation considérable des
coûts de distribution qui se répercute directement sur les prix de vente.
Alors qu'en France, par exemple, la fonction de demi-grossiste a
disparu, au Sénégal on trouve non seulement l'importateur et le grossiste mais
ensuite quatre ou cinq types de semi-grossistes, suivis d'une série de détaillants,
de sous-détaillants, etc ... ce qui constitue un handicap sérieux pour les petites
et moyennes entreprises sans moyens financiers.
13 - Prééminence et consistance de la gestion commerciale dans la P.M.E.
en développement
Dans le reglme politique du Sénégal l'entreprise se définit comme
"l'unité économique autonome de production". Cette petite unité de production qui
se développe prend de l'importance et finit par produire des biens matériels en gé-
néral sans avoir reçu commande ferme et préalable des clients, ou sans connaître
les clients.
Or la technique, moderne (importée) implique que la production
est procédée par de très coûteux investissements matériels. Il en résulte l~carac·
tère aléatoire de l'activité de la petite et moyenne entreprise, ou "risque écono-
mique". Elle n'est plus sûre de vendre ce qu'elle à produit en quantité et à un pr;
tels que la totalité des coûts soit couverte et que 1'opération soit rentable.
la gestion de la petite et moyenne entreprise (en développement:
ne pose donc pas seulement un problème d'administration et de fabrication, mais
aussi un problème de débouchés, qui est essentiel et qui est évidemment du domaine
de la gestion commerciale.
'''/

- 135 -
Comment s'explique le risque?
par le caractère différentiel
de la rémunération de l'entreprise et par le fait qu'elle est la différence entre
deux grandeurs dont la P.M.E. sénégalaise n'a pas la totale maîtrise:
• le prix de revient global
prix unitaire x nombre d'unités
de biens
~ chiffre d'affaires
prix de vente unitaire x nombre d'unités
de biens
En effet
. La somme d'argent contre laquelle un produit est vendu est
un prix, c'est-a-dire un taux déterminé sur un marché, par la confrontation des
offres et des demandes.
ï~
Le prix de la forme du marché (monopole bilatéral, monopole,
oligopole, concurrence imparfaite, concurrence parfaite, etc ... ) qui crée des
rapports différents entre les offreurs et les demandeurs et1eur donne aux uns et
aux autres des forces de disctssion plus ou moins grandes.
Il dépend de l'importance de l'offre concurrente, des conditions
dans lesquelles les concurrents produisent et peuvent par conséquent offrir, de
l'importance pour les acheteurs du besoin considéré (élasticité de la demande)
de la différence que l'entreprise a pu ou non créer entre son produit et les pro-
duits offerts par la production concurrente, etc ... ) Il peut même y avoir des prix
politiques imposês par la puissance publique pour des raisons d'ordre général et
qui ne sont pas des vrais prix, mais des "pseudo-prix" (pain) ne jouant pas le
même rôle économique.
Bref l'entreprise n'est pas maîtresse de son prix de vente,
même dans le cas le plus favorable pour elle (monopole) en raison des réactions
de la demande (forte élasticité-prix de certaines demandes) .
• Le nombre d'unités du bien vendues est en relation avec le
prix
l'entreprise n'en est pas non plus maîtresse; même les prévisions qu'elle
... /

- 136 -
peut faire sur des chiffres passés, dans le cas de biens déjà en vente, demeurent
aléatoires.
A son tour, ce nombre est l'un des déterminants du prix de revient .
. Le prix de revient est lui aussi un prix, ou plutôt une somme de
prix de facteurs de production :
_ prix des matières premleres
W prix des équipements
M intérêts du capital
~ salaires de la main-d'oeuvre, tous prix déterminés par des
marchés où l'entreprise n'est que l'un des partenaires dont
les prétentions s'opposent.
Comme, de plus, le prix de revient complet est la somme des coOts
fixes et des coOts variables, le prix de revient dépend pour partie de la quantité
vendue et produite.
L'entreprise n'est donc jamais assurée que son chiffre d'affaires
dépasse le prix de revient global ; l'existence d'une différénce positive, ou
profit, est le résultat à la fois d'une gestion habile et d'une conjoncture heu-
reuse. Il est vrai que le profit nIa pas de limite â priori et, contrairement aux
autres rémunérations dont le taux est fixé â l'avance, il peut théoriquement être
illimité. Mais en sens inverse, le profit n'est pas assuré et la perte, sans limité
a priori, peut conduire l'entreprise jusqu'a la ruine complète et a la faillite. Le
risque est particulièrement grand depuis que, comme nous l'avons vu, l'évolution
de la technologie a rendu très couteux les investissements matériels et immatériels
préalables a la production.
Le profit étant la condition indispensable a la survie de l'entre-
prise, celle-ci doit chercher à maximiser les chances qu'elle a d'atteindre la
rentabilité et de réaliser un profit.
Elle a donc besoin d'une gestion efficace et notamment d'une gestion
commerciale efficace; en effet, il ne suffit pas de résoudre les problèmes tech-
niques, mais aussi les problèmes commerciaux: acheter dans les meilleurs condi-
tions les matières et fournitures nécessaires à la fabrication, vendre les produits
au meilleur prix dans la plus grande quantité possible.
..·f

- 137 -
On peut, en première approche, caractériser la gestion commer-
ciale en disant qu'elle groupe l'ensemble des activités permettant d'entrer en
contact avec les acheteurs éventuels, de connaître les besoins de ces acheteurs,
d'adapter la production à leurs désirs et à leur pouvoir d'achat, de vendre et
ainsi de récupérer les charges exposées par l'entreprise pour produire, ou pour a-
cheter, et de réaliser si possible un bénéfice.
On pourrait comparer les diverses fonctions de l'entreprise
et les .'différents départements ministériels de l'Etat: tous les ministères sont
dits "dépensiers", à l'exception du Ministère des Finances, seul compètent pour
percevoir les recettes permettant de faire face à ces dépenses.
Mais il ne faut pas pousser la comparaison trop loin et les
cas de l'entreprise et de l'Etat sont très différents. L'entreprise et de l'Etat
sont très différents. L'entreprise, en régime capitaliste, est soumise au marché
et jugée par le marché, et le but ultime de toute son activité est de recevoir
l'approbation de ce marché, sous la forme de la rentabilité. La gestion commerciale
a pour mission d'étudier le marché, de le modifier si c'est nécessaire et si c'est
possible, d'y adapter l'activité de l'entreprise, de manière à atteindre la renta-
bi 1ité.
1
On peut subdiviser cette fonction générale en plusieurs fonc-
tions particulières .
. Recherche des débouchés, ou des occasions de vente rentable.
L'entreprise contemporaine n'attend habituellement pas d'avoir reçu commande pour
produire, pour constituer un équipement productif (investissement), ni pour cher-
cher des biens nouveaux et des méthodes de production nouvelles.
_ Cette recherche conduit l'entreprise à étudier la demande.
_~ La demande solvable actuelle, c'est-à-dire les acheteurs,
.. . f

- 138 -
leur nombre, leur type, leur pouvoir d'achat, leurs besoins (désirs),
++ La demande possible, c'est-à-dire:
d'une part celle qui est actuellement satisfaite par
des producteurs concurrents,
celle qui porterait sur les biens nouveaux
; n'existant
pas encore, et même correspondant à des besoins qui ne
sont pas encore ressentis, parce que les consommateurs
n'imaginent pas qu'il pourrait exister des biens suscep-
tibles de les satisfaire.
+ Cette recherche prend aujourd'hui un double caractère:
++ D'une part elle utilise de plus en plus des instruments
et des méthodes scientifiques: psychologie, sociologie, statistique, économie,
comptabilité nationale, informatique.
++ D'autre part, elle se soumet avec plus d'obéissance ~
point de vue du consommateur-, à la "logique du besoin". C'est ce que l'on appelle
parfois "l'optique marketing" .
. Recherche de produits susceptibles de convenir à la c1ièntè1e ainsi
définie et de provoquer sa demande : Produits totalement nouveaux et variantes de
produits déjà existants .
. Recherche du prix, ou des prix, auxquels il convient d'offrir le
produit sur le marché, en égard aux prix pratiqués par les concurrents, au pou-
voir d'achat des diverses classes de la clientèle, à ce qu'elles considèrent comme
le prix normal pour un bien déterminé, à leurs réactions aux variations des prix
et des revenus.
. .. /

- 139 -
· Action sur le marché, pour le modifier dans un sens favorable à
l'entreprise, soit par l'information, soit par la persuation, soit en obtenant
une décision de la puissance publique: publicité, promotion des ventes, action
de relations publiques.
· Mise en place
"
d'une équipe
"
de ventes" chargée de vendre le produit
aux divers "marchands" : centrales d'achat, grossistes, détaillants, ou aux utili-
sateurs ultimes, et en sens inverse, de recueillir leurs critiques et suggestions
sur le produit et ses modalités de vente.
· Choix entre les canaux de distribution, qui conduiront le produit
du fabricant aux utilisateurs.
· Choix des services qui accompagnent le bien matériel, organisation
de leur production; exemples de services annexés au bien: facilité de passation
de la commande, largeur du choix par l'assortissement, disponibilité immédiate du
bien par le stockage, crédit, garantie, installation ou livraison à domicile, ser-
vice après vente (entretien, réparation, stockage de pièces de rechange).
Achats (approvisionnement) préalables aux ventes et élaboration
d'une politique d'achat par grandes quantités ou à mesure des besoins, aux fabri-
cants ou à des intermédiaires.
· Toute une série d'activités matérielles
emballage du produit,
stackage, transport, manutention, livraison.
· Recouvrement'du prix, qui est pour l'entreprise le but de tout le
reste de son activité, et pour cela facturation, encaissement, comptabilisation .
. ../
.

- 140 -
· Toutes ces fonctions et ces activités particulières ,impliquent,
pour être menées à bien, que soit élaborée et appliquée une politique commerciale
d'ensemble et envisageant une période de temps assez longue.
Choix et renouvellement des produits que l'entreprise vendra, clien-
tèle recherchée (nombre, niveau de revenus, localisation, politique des prix
(unique ou multiples, bas ou élevés), politique de publicité (discrète ou agres-
sive), utilisant tel ou tel genre de médias.
C'est par leur coordination dans une politique d'ensemble qui leur
donne cohérence et complémentarité que les diverses actions particulières acquièren
toute leur efficacité.
• Toutes les activités précédentes supposent l'existence de services
commerciaux dans l'entreprise: service commercial, service des ventes, service
d'études, etc ...
Il Y a donc là une activité et des problèmes d'organisation pour déter-
miner la place dans l'entreprise de ces services, leurs rapports, la délimitation
de leurs compétences, les communications entre eux. La question est particulière-
ment importante en matière commerciale en raison du caractère nécessairement dé-
centralisé de certaines activités, dispersées sur un vaste territoire.
· Fonction de recherche commerciale. La gestion commerciale moderne est
toujours à la recherche d'une meilleure connaissance des marchés, d'une meilleure
adaptation du produit, d'une publicité efficace; elle emploie pour cela des pro-
cédés rationnels, et même parfois des procédés scientifiques de niveau élevé. On
peut assimiler à la-recherche l'étude expérimentale de l'efficacité des moyens
d'action, des annonces publicitaires, des produits, avant leur lancement à grande
échelle.
· Fonction d'analyse et de contrôle des résultats" qui peut-être rappro-
chée de la précédente. Ce n'est pas une activité spécifiquement commerciale, mais
la gestion commerciale en fait grand usage, parce que la dimension forcément
grande et le coût très élevé de certains de ses moyens d'action interdisent tout
gaspillage et conduisent à interprêter en détail les résultats et les rendements
passés.
. .. f

- 141 -
Dans la P.M.E., l'entrepreneur doit résoudre certes les problèmes tech-
niques, mais aussi les problèmes commerciaux: acheter dans les meilleures conditions'
les matières et fournitures nécessaires à la fabrication, vendre les produits au
meilleur prix et dans la plus grande quantité possible.
Nous savons que les P.M.E. sénégalaises ne sentent pas la nécessité
d'utiliser les méthodes modernes de gestion: "c'est du luxe, c'est financièrement
et matériellement lourd et compliqué".
Les responsables des petites et moyennes entreprises doivent savoir
que lss conditions d'exploitation ne peuvent pas toujours demeurer favorables. Des
changements dans l'environnement se représentent d'une manière ou d'un autre sur la
vie de l'entreprise. Comme exemple, on peut citer la levée progressive des barrières
douanières entre les états des regroupements inter)africains comme la Communauté
Economique et Douanière de l'Afrique de l'Ouest (C.E.D.A.O.). Ces mesures impliquent
un élargissement des marchés mais aussi exposent les entreprises à la concurrence.
A ce moment il faudra lutter, s'adapter ou disparaître. L'adaptation à ces nouvelles
conditions nécessite une structure préalablement solide et bien gérée, capable
de par les économies en coOts de pouvoir satisfaire d'une manière rentable un mar-
ché plus 1QRg~à des prix concurrentiels.
Le marketing (gestion moderne) est le secret des entreprises compéti-
tives mais il reste très sophistiqué pour les petites et moyennes unités de produc-
tion sénégalaises. Toutefois il peut apporter d'appréciables résultats aux petites
et moyennes entreprises à condition de l'adapter aux spécificités de la petite et
moyenne entreprise.
L'utilisation des méthodes modernes de gestion dans la petite et
moyenne entreprise au Sénégal ne signifie pas qu'il faille tenir une gestion
commerciale dépassant les moyens et ne tenant pas en compte les spécificités du
Sénégal (la tradition).
'''/

- 142 -
La forme de la gestion commerciale de la petite entreprise senega-
laise (32) dépend de l'organisation de celle-ci. C'est là surtout que se situent
les problèmes de l'entreprise sénégalaise: le plus difficile c'est d'organiser
la structure et l'enchaînement des différentes tâches dans le sens de la meilleure
efficacité. Alors elles (les P.M.E.) peuvent se confier à des cabinets d'études
et de conseils où à des écoles de gestion telle l'Ecole Nationale Supérieure de
Technologie (E.N.S.U.T.) de l'Université de Dakar.
L'exemple suivant permet d'illustrer l'application qu'on peut
faire de la gestion commerciale dans la firme sénégalaise.
Exemple: Application du marketing dans la P.M.E.
Le sort des entreprises sénégalaises dépend de plus en plus de leur
faculté à détecter des besoins nouveaux à concevoir des produits pour les satisfai
et à planifier leurs actions commerciales. Le plan de marketing a précisément pour
objet de résoudre ces problèmes.
a) - Q~:~~~:ç~_g~:~~_gl~~_q~_~~~~~~i~g ?
En tant que plan, c'ést d'abord un ensemble de dispositions ar-
rêtées en vue de l'exécution d'un projet annuel par exemple. Appliquées au marke-
ting, ces dispositions sont les actions à entreprendre dans les domaines de :
- la gestion du catalogue de produit
- l'emballage
- la fixation des conditions de vente
- la vente
- la publicité et la promotion
- le service après-vente; en vue de l'exécution d'un projet
spécifique
rêaliser un volume de ventes assorti d'un montant de marge brute .
.../
(32) Pour la gestion-de l'entreprise sous-traitante voir
Marcel CAPET et Jean HOFLACK pp 21-98
ECONOMICA - collection expérience - gestion Paris, 1978.
1
.
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If
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\\

- 143 -
Le plan met en évidence les objectifs de marketing et les différentes
actions et méthodes qui seront mises en pratique pour que ces objectifs soient
atteints. Il traduit dans les faits une attitude volontariste du responsable
de marketing: s'organiser pour que les choses arrivent comme on veut qu'elles
arrivent.
Il s'agit donc d'un schéma de travail, d'un cahier de charges et
d'action commerciale qui définit le guoi faire et comment le faire. Il remplace
ce qu'on pourrait appeler des réactions, à caractère généralement défensif, ins-
tantanées et partielles, des différentes fonctions commerciales de l'entreprise
(regroupées ou non sur un même individu) face aux événements du marché, par des
actions coordonnées émanant de la fonction commerciale de la société considérée
comme un ensemble dont l'efficacité dépend de celle de chaque action.
Quatre exemples, illustreront ce dernier point:
- Dans une
société d'articles de confection féminine, le dévelop-
pement des ventes se fait en priorité dans les magasins pratiquant le 1ibre-
service, le programme de formation des vendeurs développe plutôt des techniques
de vente plus adaptées au commerce traditionnel.
- Dans une société de chocolaterie une campagne de mise en place
de "marchandising", bien étudiée mais mal synchronisée avec la campagne globale
de publicité, hypothéque lourdement les chanGes de réussite de deux produits
nouveaux qui devraient assurer l'expansion.
- Enfin, dans une société de produits d'équipements, le chef de
vente met au point un plan de stimulation de ses vendeurs pour le quatrième tri-
mestre en vue de réaliser ses objectifs de vente de l'année alors que le délai
de fabrication est passé à cinq mois.
Certes, des communications plus étroites entre responsables ou une
meilleure organisation auraient pu pallier ces inconvénients. Mais l'établisse-
ment du plan de marketing peut être justement l'occasion de coordonner à un
moment donné différentes actions éparses.
.../

- 144 -
La planification portera d'abord sur le moyen terme (3-5 ans) qui
mettra en évidence les opportunités ne pouvant être exploitées que sur trois
à cinq ans par les stratégies correspondantes: activités et produits nouveaux,
modifications structurelles de la distribution et de la force de vente, image
de la société ••. le moyen terme définit les axes de changement et de développe-
ment. En second lieu, la planification définira le plan à court terme est essen-
tiellement opérationnel.
Les responsables des petites et moyennes entreprises à la tête de
structures légères se méfient, à juste titre, de procédures formelles mises en
œuvre par de grosses soci étés.
L'une de ces procédures est l'établissement du plan commercial ou
plan de marketing. Un tel plan ne risquerait-il pas d'alourdir le fonctionnement
de l'organisation, de freiner les cOlTl11unications, de rigidifier les actions qui
doivent s'adapter à des situations du marché changeantes et imprévisibles?
N'est-ce pas, pour des petites entreprises, mettre le doigt dans l'engrenage
de la gestion bureaucratique qui les rendrait comparable aux grosses sociétés
sans leur donner pour autant certains de leurs avantages ?
- b) ç~~_e~~~_~eeQ~~~~_~~_el~~_Q~_m~~~~~i~g_~~~_e~~i~~~_~~_mQ~~~~~~
~~~~~e~i~~~_~~~~g~1~i~~~1_~~_g~~1~_~~~~~~g~~_~eeQ~~~~~i~:il ?
- Si oui, quel contenu devra-t-il présenter et cOlTl11ent le for-
mu1er ?
- Planification et petites entreprises
La planification est souvent justifiée par la taille des entreprises
qui la mettent en pratique et ses adversaires reconnaissent les avantages qu'elle
peut procurer dans des organisations importantes 00 les fonctions sont très di-
versifiées, les collaborateurs nombreux, les actions multiples et dont la direc-
tion, loin des faits a besoin d'un support synthétique d'information et de con-
trôle. Ceci est vrai comme il est vrai que pour les mêmes raisons sa réalisation
y rencontre de nombreuses difficultés:
Quelle est par exemple la frontière entre les exigences du contrôleur de gestion
et celles du directeur commercial dans l'établissement du budget de l'entreprise?
.../

- 145 -
Beaucoup d'entreprises de dimension petite ou moyenne possèdant tout
ou partie des caractéristiques suivantes, dues à leur histoire, ou au style de
direction pratiqué ou simplement aux exigences entraînées par leur taille:
- Les responsabilités effectives ne correspondent pas toujours aux
titres soit qu'il y ait chevauchement des tâches entre services (la fabrication
sera responsable du stock produits finis, du conditionnement et des expéditions)
ou p~upérisation d'une fonction, en général la direction commerciale qui sera
en fait une direction des ventes.
- La délégation est peu pratiquée, le prétexte ou l'alibi étant que
la centralisation au niveau le plus élevé économise des niveaux hierarchiques et
que la ~ille de la société permet à un seul individu de le contrôler. Il s'en
suit que les interventions de la direction dans les actions de détail ou de rou-
tine - fixation d'un prix à un client par exemple - risquent d'être nombreuses
et, contrairement à l'opinion courante, freinent les initiatives.
- En revanche, s'il est porté pour des raisons de formation person-
nelle, vers le problèmes techniques ou administratifs, le chef d'entreprise aban-
donnera - plus qulil ne déléguera - la fonction commerciale à son titulaire. Si
le nombre de collaborateurs permet de fréquentes réunions, en fait on a pu cons-
tater qu~ le plus souvent celles-ci portaient surtout sur des actions de routine.
Elles tratent davantage sur ce qu'il faut faire après, de litiges en cours, que
sur ce qu'il conviendrait de faire avant pour développer l'innovation: créer de
nouveaux produits, stimuler les ventes d'un produit ancien, envisager de nouvelles
formes de service à la clientèle, pénétrer de nouveaux marchés.
- Souvent, l'esprit d'équipe est érigé en principe de direction et
de communication et considèré comme une fin en soi; on oublie qu'il ne saurait
se substituer à une bonne organisation.
- Avantages du Plan de marketing
Face à cette situation de fait dans nos petites et moyennes entre-
prises qu'apportera le plan de marketing?
Tout d'abord une occasion - une fois par an - pour le dirigeant de
s'appuyer sur une synthèse écrite des objectifs et des voies et moyens pour y
... /

- 146 -
parvenir. On peut affirmer que le premier avantage du plan écrit est déjà de mo-
difier le comportement des responsables sénégalais et en premier lieu de celui
qui le rédige. La rédaction d'un plan même imparfait par son contenu est généra-
lement l'occasion d'une leçon d'humilité: les soi-disants faits sur lesquels
s'appuyaient des prises de position verbales définitives se révèlent être sous
la plume finalement des impressions, et les projets de réalisations "il n1y a
qu'à" de simples véilleités. La rédaction dun plan est donc l'occasion d'une pri-
se de conscience de la validité de nos informations, sur notre propre entreprise
et sur l'environnement.
- Le plan obligera son rédacteur à mieux structurer sa pensée, à
envisager les avantages ou inconvénients de telle ou telle solution, à faire un
choix dans les problèmes à résoudre, les actions à entreprendre et à rechercher
les causes. Le rôle heuristique du plan développera donc le sentiment de respon-
sabilités des cadres participant non seulement aux taches d'exécution, mais aussi
aux options à prendre quant au développement de la société.
- Le plan donnera aux responsables un langage commun et des orienta-
tions cohérentes et communes: amélioration de produits existants, applications,
études particulières à entreprendre.
- Il sera une occasion de définir plus nettement les domaines de res-
ponsabilités - ce qui n'est pas synonyme d'alourdisseme~t des structures: qui
fait quoi, et quand?
- La délégation des responsabilités sera facilitée puisque ces der-
nières seront mieux définies, et que le contrôle sera rendu possible par l'utili-
sation de normes d'évaluation: résultats par rapport à des objectifs et des pro-
grammes.
- Il permettra de faire poser les problèmes et les solutions en termes
de coOts et de profits. et d'obliger la direction commerciale à s'engager sur des
objectifs de volume et de marge: la rédaction du plan sera le germe d'une meil-
leure gestion.
... /

- 147 -
- Contenu du plan de marketing
La présentation variera évidemment d'une entreprise à l'autre
aussi que la pondération à apporter aux différents chapitres. Une entreprise
vendant directement à l'utilisateur des produits industriels accordera une place
limitée à la publicité et à la promotion, à l'inverse de ce que fera une entre-
prise de produits grand public. Mais on devra y retrouver les phases fondamentales
que nous allons définir:
... /

- 148 -
1. ANALYSE DE LA SITUATION
Frais externes et frais internes
Buts et objectifs de l'entreprise
,~
2. FORMULATION DES CONTRAINTES
Problèmes et opportunités
internes et externes
marketing et non-marketing
Recommandation
~
"'-
à 3 - 5 ans
a 1 an
~
t
3.
3.
OBJECTIFS
OBJECTIFS
par produit-marché
par produit-marché
~
~
4.
4.
STRATEGIES
STRATEGIES ET PROGRAMMES
f
produits (amélioration et in-
f
produits (suppression &amé-
&
novation
lioration
f
distribution
f
plan de vente, de publicité et
f
moyens de vente
programmes de promotion,
f
communication et logistique
logistique
~
~
5.
5.
BUDGETS PREVISIONNELS
BUDGETS ET COMPTE D'EXPLOITA-
ET COMPTES D'EXPLOITATION
TION
.../

- 149 -
- L'ANALYSE DE LA SITUATION
Le plan proprement dit s'appuera sur l'analyse des frais internes
et externes. Ceux qui sont à prendre en considération dépendront de l'activité
des entreprises et il faudra en faire un inventaire complet. Citons au moins
dans l'analyse externe:
• L'évolution de la demande du marché global et des segments de ce
marché en termes quantitatifs et qualitatifs: typologies de consommateurs, oc-
casions de consommation, tendances techno10tiques ...
• L'évolution de la distribution, un diagnostic des points forts
et points faibles des concurrents et des produits de substitution.
Et dans l'analyse interne:
• La ventilation croisée des faits chiffrés par marché - produit:
part du marché, taux de notorité, indices de consornnation et de pénétration -
positi9nnement par rapport à la concurrence, pénétration par rapport au poten-
tiel de clients industriels.
• Le diagnostic du catalogue de produits: évolution de leur chif-
fre d'affaires et de leur rentabilité propre, leur contribution aux ventes
globales et à la marge globale, courbe de vie •.•
• L'examen des résultats par canal et forme de distribution, sec-
teurs de vente, vendeurs.
• La mise en évidence des faits caractéristiques émanant des fonc-
tions non marketing : recherche, administration, production.
- LA FORMULATION DES CONTRAINTES, PROBLEMES ET OPPORTUNITES
Le recensement des orientations possibles à donner aux actions de
marketing, devra compléter l'analyse précédente. En particulier, quelles oppor-
tunités dévoi1e-t-e11e ? Il s'agira, par exemple d'une implantation à améliorer
dans tel secteur ou d'une bonne pénétration à exploiter encore plus dans telle
branche d'activité utilisatrice, d'un produit ou d'une technique à diversifier
pour profiter d'une mode ou d'un besoin technologique en phase 1 de son cycle de
vie.
.../

- 150 -
- LA DEFINITION DES OBEJCTIFS
La formulation des objectifs devra être effectuées en termes chif-
frés. Il s'agit ici d'objectifs synthétiques et de fonction et non d'exécution
objectifs en quantité et valeurs, objectifs de marge, diversifiés par produits
et marché.
- L'ELEBORATION DES RECOMMANDATIONS
Les programmes mettront en forme et planifieront les différentes
mesures, procédures et actions à entreprendre pour exploiter telle opportunité
et réaliser les objectifs. Ils ont évité bien sûr, de descendre dans le détail
de l'exécution, leur rôle essentiel étant dé vérifier la comptabilité des ob-
jectifs et des moyens de répartir les opérations dans le temps, de les affecter
à des responsables qui auront eux à programmer le détail. C'est ce programme de
travail, global qui, rappelons-le, est à la base de la délégation et du contrôle
de cette délégation.
- LE CHIFFRAGE DU PLAN
Enfin, pour chaque formulation d'objectifs et des programmes cor-
respondants, on établira des comptes d'exploitation commerciaux correspondants,
indiquant les profits bruts à atteindre des prix proposés et des coots de pro-
duction prévus, les dépenses de marketing à déduire du profit brut pour obtenir
finalement les profits semi-nets par produit.
- c) Une méthode souple pour les entreprises sénégalaises
Le nombre relativement faible des niveaux hiérarchiques dans
nos petites et moyennes entreprises permet d'adopter une méthode souple pour
la rédaction d'un tel plan.
c'est évidemment au directeur commercial dans le cas d'une organisa-
tion traditionnelle ou au chef du service marketing ou aux chefs de produits à
procéder ou à faire procéder aux rassemblements des faits caractéristiques et à
proposer, pour accord à la direction générale, les différentes recommandations,
émanant de l'analyse de la situation.
...
. /

- 151 -
De ces recommandations, confrontées avec les buts et objectifs generaux de l'en-
treprise, les contraintes techniques, financières se dégagera celle qui est la
plus compatible avec les ressources de l'entreprise et les opportunités du marché
et qui deviendra alors le plan définitif. S'il prend la précaution de laisser aux
responsables hiérarchiques; vente, publicité, promotion, administration des ventes
après-vente la responsabilité des décrets d'application détai11Ss, le plan respec-
tera la décentralisation et facilitera la délégation en étant l'outil de contrôle
par excellence de cette délégation.
Comme l'ordinateur, mais'd'une façon bien plus modeste, la planifica-
tion développera chez le dirigeant sénégalais ses capacités de réflexion, de syn-
thèse et de gestion et lui facilitera les tâches accaparantes de l'exploitation
et de son contrôle.
Les Causes d'Echec
Les causes d'échec se trouvent essentiellement au niveau de la con-
ception du produit, de sa qualité et de la malfaçon. A titre d'exmp1e nous citons
le cas d'une fabrique de lame de rasoir installée à Dakar et dont la très mauvaise
qualité de la production a provoqué immédiatement une vague d'importations fraudu-
leuses pour couvrir les besoins locaux, mettant ainsi l'usine dans les pires dif-
ficultés. Nous pensons également à cette usine de fabrique de piles (installée à
60 km de Dakar) de mauvaise qualité fonctionnant très mal, à tel point que ce sont
les promoteurs mêmes qui organisent des importations de remplacement.
Posset Raphaël donne des pourcentages de causes d'échec à la mauvaise
c
gestion commerciale (37% pour les petites entreprises et 9% pour les moyennes) et
à l'absence d'un service de marketing (37% pour les petites entreprises et 8% pour
les moyennes).
Toutefois le plus grand handicap des P.M.E. (surtout les moyennes en-
treprises) se trouve au niveau de marché et de la distribution .
.../

,
- 152 -
Il Y a souvent un problème de surdimensionnement des usines qui fait
que les capacités de production dépassent largement les possibilités d'absorption
des marchés d'une part les marchés voisins ne sont pas ouverts automatiquement,
puisqu'ils sont eux aussi protégés pour leurs industries naissantes.
Cette difficulté d'adaptation du niveau de la production des P.M.E.
sénégalaises à la dimension du marché réel constitue un sérieux gou~d'étran­
glement qu'elles n'arrivent pas à faire sauter.
Et si ce goulot a effectivement étranglé bien des unités c'est aussi
parce que leurs dirigeants n'ont pas su organiser la distribution de leurs produits
au niveau des marchés locaux et des marchés environnants.
II LA GESTION COMPTABLE ET FINANCIERE
L'objectif de cette partie consiste à mont.~les outils de gestion
(analyse et critiques) de la petite et moyenne entreprise sénégalaise et ensuite
nous aborderons l'ensemble des problèmes financiers qui préoccupent celle-ci avant
même sa naissance à sa naissance et au cours de son développement.
21 Les outils de gestion dans la petite et moyenne entreprise
Nous voulons surtout faire ressortir un fait courant de la gestion
comptable et financière au Sénégal : l'utilisation moindre des méthodes modernes
de gestion au profit des méthodes classiques que sont la comptabilité générale et
la comptabilité analytique.
Si la première existe dans toutes les entr~prises la seconde demeure
encore au stade de la ge~ion pour certaines entreprises industrielles et inexis-
tante pour beaucoup d'autres.
Encore faut-il savoir s ' i1 agit d'une comptabilité analytique sta-
' i1 agit
d'une comptabilité analytique
tique (comptabilité matières) ou dynamique (comptabilité analytique) .
.../

- 153 -
211 - ~~~_Q~!il~_sl~~~ig~~~_g~~~!i!~!if~
2111 - kg=~~~g~ggili~~=~~O~kg!~
Nous aurions, certes, pu nous passer de cette partie mais la recher-
che d'une idée précise sur les systèmes actuels de gestion dans les petites et
moyennes entreprises nous oblige à accorder une place importante à la comptabilité.
Cette importance est d'autant plus accentuée lorsqu'on sait que la comptabilité
constitue à l'époque actuelle la clé de voute dans la gestion de nos entreprises.
Dans notre recherche nous n'avons pas voulu revenir sur les principes
comptables que sont l'enregistrement des opérations et les opérations de régulari-
sation de fin d'exercice. Nous pensons ceux-ci connus, car elle demeurent les
mêmes au Sénégal qu'ailleurs, et avons accordé plus d'importance aux documents comp-
tables.
AI Les documents comptables et autres
Toutes les entreprises industrielles, commerciales et agricoles exer-
çant une activité au Sénégal, quels que soient leur forme, leur statut juridique
ou leur nationalité doivent tenir une comptabilité selon les dispositions du Plan
Comptable Sénégalais. Celui-ci tire sa source du Plan Général O.C.A.M.(32) .
.. '/
(32)
La Conférence des Chefs d'Etat de l'Organisation Commune Africaine et
Malgache (O.C.A.M.), tenue à Yaoundé du 28 au 30 Janvier ]970, a adopté
un plan comptable général commun aux pays membres, avec comme objectifs
- L'harmonisation des systèmes comptables des divers membres,
- L'instauration d'une tradition comptable jusqu'alors inexistante,
- La création d'un instrument moderne de gestion à l'usage des
entreprises,
- L'harmonisation des concepts principaux des comptabilité Commer-
ciale et National~,
- L'élaboration d'un système d'information permettant de se doter d'un
véritable outil de politique de développement économique.

- 154 -
Les documents établis en fin d'exercice par les entreprises sont:
- Tableau des soldes caractéristiques de gestion de la période,
- Tableau de passage aux soldes des comptes Patrimoniaux (du
début de la période à la fin de la période),
- Bilan, qui, dans l'esprit du plan, est la présentation pri-
vilégiée de la "situation patrimoniale de l'entreprise à un
moment donné",
- Fiche d'identification de la société en renseignements divers,
- Supplément statistiques.
Ces documents de fin d'exercice qui sont remis à l'administration,
aux associés, aux banques et établissements financiers ainsi qu'aux commissaires
aux comptes, sont réalisés sur des imprimés nonna1isés mis au point par l'adminis-
tration.
BI Contenu des documents comptables
- a) I~~!~~~_Q~~_~QIQ~~_~~r~~~~ri~~ig~~~_Q~_g~~~iQ~
Ce tableau permet de calculer successivement les soldes suivants
~ Marge brute,
* Valeur ajoutée,
~ Résultat d'exploitation et hors exploitation,
~ Résultat sur gestion d'éléments d'actifs immobilisés,
~ Résultat net avant impôt,
~ Impôt sur le résultat,
~ Résultat net à affecter.
Il retrace schématiquement l'évolution des comptes patrimoniaux
a partir d'une situation initiale pour aboutir à une situation finale, en décri-
vant les mouvements internes au cours de la période de référence choisie.
Sur le plan comptable, le tableau constate les reports des soldes
débiteurs et créditeurs de la situation patrimoniale d'ouverture, les mouvements
patrimoniaux de la période et, par intégration des uns et des autres, les soldes
débiteurs et créditeurs de la situation patrimoniale a la clôture de la période,
auxquels vient s'ajouter le résultat a affecter de la période.
. . .1

- 155 -
Enfin sans vouloir entrer dans les détails, il faut noter que les
deux derniers documents à fournir en fin d'exercice - Fiche d'identification et
supplément statistique - peuvent être complétés par tous documents annexes jugés
nécessaires ou souhaitables.
D'autres pratiques existent aussi dans l'entreprise sénégalaise
c'est ce que l'on appelle couramment la comptabilité matières.
La comptabilité matières est un suivi des matières utilisées dans le
processus de production. Cette pratique est courante dans les entreprises indus-
trielles parce qu'elle relève de l'ordonnancement de la production.
En effet, il s'agit d'abord de connaître les quantités de matières
commandées et réceptionnées au niveau du magasin. Ensuite le magasinier doit être
en mesure de donner à chaque fois les quantités qui sont stockées durant la période
et celles qui ont été sorties pour les besoins de la production. Les ateliers de
production à leur tour doivent connaître les utilisations qui doivent être compa-
rées aux sorties déclarées par le magasin de stockage.
Ces différentes quantités sont comparées à des normes techniques de
production. Ces normes doivent prévoir le pourcentage de déchets que l'on doit
avoir. En outre elles donnent la quantité de matières nécessaires pour une quantité
déterminée de produits semi-finis. Par ailleurs ces normes permettent d'établir
des prévisions qui tiennent aussi compte des expériences précédentes, c'est-à-dire
des écarts constatés. Ces prévisions concernent les quantités de matières à acheter
ou à mettre en œuvre pour obtenir la quantité prévue de produits finis.
La. comparaison entre prévisions et réalisations fait ressortir des
écarts qu'il est intéressant d'expliquer pour apporter les correctifs nécessaires.
En fait les calculs de rendement ou de productivité relèvent de cette comptabilité
matières. On établit des pourcentages quantités mises en œuvre sur quantités pro-
duites ou sur quantités prévues suivants des normes standards, ou alors quantités
produites sur temps de production effectif (comparé à quantités produites sur
temps de production normal), etc ...
... /

- 156 -
Nous pouvons citer brièvement l'exemple, d'une huilerie de la place
qui utilise ce genre de comptabilité. Elle répartit les matières premières (ara-
chide) et les fournitures de maintenance (selon leur appellation) c'est-à-dire l'ou-
tillage et les pièces de rechange, entre les différents ateliers selon leurs be-
soins. Les prévisions de ces besoins sont faites en fonction du tonnage d'arachide
et en fonction de la capacité de production des différents ateliers (ordonnance-
ment) .
Cette huilerie utilise ensuite certains paramètres de contrôle
comme
~ Récolte d'arachide totale commercialisée vers les huileries
(en tonnes),
* Récolte triturée par l'huilerie elle-même,
* Pourcentage récolte triturée par rapport à la récolte totale,
~ Rendements =
. Huile brute/graines coques (%)
Tourteaux/graines coques
(%)
. Huile raffinée/huile brute (%)
Ces différentes rubriques sont comparées à des normes techniques ou
historiques.
Les méthodes classiques de gestion que sont la comptabilité générale
et la comptabilité matières restent prépondérantes dans l'entreprise sénégalaise.
Elles apportent d'une manière certaine des satisfactions aux petites et moyennes
entreprises mais elles demeurent desuettes si non insuffisantes pour la prise d'une
décision.
212 - b~~_Q~~il~_~r~Qi~iQQQ~l~_Q~_g~~~iQQ_~~_!~_~ri~~_Q~_Q~Çi~iQQ
2121 - ~~~ggg~~=gM=e!~g=~gmg~g~l~=~~g~gglgi~=~=lg=g~~~igg=g~~
~g~~~~~i~~~
,
Nous avions fait remarquer au dQbut que les méthodes modernes de
gestion sont insuffisamment exploitées dans la petite et moyenne entreprise séné-
galaise ;celle-ci ne se limitant qu'à l'obligation légale que constitue la compta-
bilité générale. Mais cette comptabilité a été améliorée par rapport au Plan Comp-
table 1957, après l'adoption du Plan Comptable Sénégalais.
.../

- 157 -
Le Plan Comptable Sénégalais qui est issu du Plan Comptable Général
O.C.A.M. apporte des innovations conceptuelles et techniques et du coup des outils
complémentaires pour la gestion des entreprises.
- AI Innovations conceptuelles
Il s'agit de la susbstitution au Résultat d'Exploitation (plan compta-
ble 1957) d'une série de soldes caractéristiques de gestion obtenus en cascade
marge brute (compte 80), valeur ajoutée (compte 81), valeur d'exploitation
(compte 82), etc ...
Les comptes 80, 81 et 82 regroupent successivement la totalité des
comptes de la classe 6 (comptes de charges par nature) et de la classe 7 (comptes
de produits par nature) nécessaires à la détermination de la Marge brute, de la
Valeur Ajoutée'et du Résultat d'Exploitation. Le compte 83 regroupe les comptes
de la classe 06 (comptes de Pertes par nature) et de la classe 07 (comptes de
Profits par nature) pour déterminer le Résultat Hors-Exploitation.
Les charges par nature regroupées dans les comptes de résultats inter-
médiaires sont classées en deux groupes :
~ Les consommations intermédiaires (comptes 61, 62, 63), qui sont
les charges encourues par l'entreprise du fait de l'absorption par le processus
de production de biens acquis à l'extérieur; les stocks vendus sont assimilés à
des consommations intermédiaires dans le commerce.
1 Les "facteurs de production", c'est-à-dire: le travail
(frais de
personnel), l'Etat (impôts et taxes), les capitaux empruntés (intérêts) et les
capitaux propres (résultat net, amortissements et provisions), auxquels il faut
ajouter la rémunération de services divers (primes d'assurance par exemple).
Les pertes, quant à elles, correspondent à des opérations qui ne se
rapportent pas à l'exploitation courante, ou qui se rattachent à des exercices an-
térieurs. Ce sont des éléments du Résultat Hors-Exploitation. La distinction exploi-
tation et hors-exploitation est laissée à l'interprétation des entreprises en fonc-
tion des conditions qui leur sont propres.
. .. /

- 158 -
L'apport de ces soldes dégagées par la comptabilité sénégalaise est
certain dans le domaine de la gestion des entreprises.
En effet, les charges sont beaucoup plus détaillées et beaucoup plus
preClsees que dans le compte d'Exploitation du Plan 1957. Un autre avantage est la
détermination du Résultat d'exploitation en cascade, passant par la marge brute
et la valeur ajoutée. Ces marges intermédiaires peuvent servir au contrôle de
gestion, dans la mesure où leur interprétation et leurs comparaisons sur plusieurs
périodes peuvent déclencher la sonnette d'alarme, et inciter à une analyse plus
approfondie.
- BI Innovations Techniques
Les innovations techniques concernent :
- L'inventaire permanent des stocks (33). Cette méthode repose
sur le principe que les stocks sont des éléments du patrimoine de l'entreprise,
laquelle doit avoir une connaissance constante de leur situation. En effet, cette
méthode permet de connaître à chaque instant :
t
Le montant de ses stocks,
• Le coat d'achat des marchandises vendues,
* Le coat d'achat des matières et fournitures engagées dans le
processus de fabrication.
On distingue ainsi l'achat qui est une mutation patrimoniale, de la
consommation, dans la mesure où seules les sorties de stocks constituent des
charges.
- L'enregistrement de flux et le tableau de passage aux soldes
des comptes patrimoniaux; la distinction entre comptes de situation et comptes
de mouvements permet à l'entreprise d'analyser dans le tableau de passage, l'évo-
lution au cours de l'exercice de ses emplois et de ses ressources.
Ce tableau permet d'élaborer le tableau de financement et l'évolution
du fond de roulement (outils précieux pour la politique de l'entreprise) .
... 1
(33)
t'inventaire intermittent n'étant admis que par dérogation.

- 159 -
Le Tableau de Financement
"Le Tableau de Financement est un tableau d'emplois-ressources à plus
d'un an qui présente les besoins à long terme apparus pendant l'exercice et la
façon dont l'entreprise a su faire face à des ressources nouvelles "(34).
Les emplois à plus d'un an comprennent
t
les investissements bruts,
t L'augmentation des autres valeurs immobilisées,
t Les remboursements de capitaux permanents
t Les distributions de bénéfices.
Les ressources à plus d'un an se décomposent en
t Autofinancement brut = résultat, dotations aux amortissements,
variation des provisions,
t Cessions d'immobilisations qui doivent apparaître pour leur
valeur nette comptable,
lf Remboursements d'actifs immobilisés,
lf Apports extérieurs de capitaux permanents
t Consolidation de dettes à court terme.
La différence entre le total des emplois et celui des ressources cons-
titue la variation du fonds de Roulement. Cette variation est un accroissement en
cas d'excédent des ressources sur les emplois, et un prélèvement dans le cas con-
traire.
L'entreprise doit donc veiller à ce que la variation du Fond de Roule-
ment soit positive, c'est-à-dire qu'il y ait excédent des ressources sur les emplois,
excédent qui pourra servir à faire face à de nouveaux besoins. Le Tableau de Finan-
cement reflète ainsi la gestion à long terme des capitaux dont dispose l'entreprise
et la manière dont cette dernière finance son actif immobilisé.
.../
(34)
Plan Comptable Sénégalais - Bureau Organisation et Méthodes (B.O.M.);
PrésidenQ de la République, Sénégal.

- 162 -
Nous serions tentés de dire que, c'est peut-être cette espèce de
"révolution" qui est opérée dans la comptabilité générale, qui pousse les entre-
prises sénégalaises à accorder de plus en plus d'importance à la gestion.
Toutefois les outils classiques de gestion (comptabilité générale et
comptabilité matières) de la petite et moyenne entreprise comportent ses insuffi-
sances qu'il faudra compléter par des méthodes plus modernes et qui serviraient
au contrôle de la gestion interne.
2122 - !g~Mbti~gg~~=~~~=~M~i!~=~~=~~~~i~g=~~=!g=~!~=~!!==~gg~
!~=g~g~~~~M~=~~=g~~~~=~~=~~~!~~gg
- a) Ç~~e~~~!li~~_g~~~r21~
• On a toujours défini le bilan comme représentant la situation
d'une entreprise à un moment donné. En fait ceci nlest vrai que pour le comptable
orthodoxe. En effet, lorsque nous raisonnons dans l'optique "prise de décision",
nous sommes très souvent amené à constater que la comptabilité générale (le bilan)
ne représente pas du tout la situation d'une entreprise à un moment donné, mis à
part les impôts car pour ces derniers la firme doit effectivement quelque chose
li l'Etat.
. Le résultat dégagé par le tableau des soldes caractéristiques de
gestion, lorsqu'il s'agit d'un bénéfice, ne représente pas, contrairement à ce que
pensent bon nombre de dirigeants de petites et moyennes entreprises, une augmenta-
tion effective de richesse.
Illustrons ce point par un exemple.
Exemple
Notion de bénéfice fictif et bénéfice réel.
Il convient de faire une distinction entre le bénéfice fictif et le
bénéfice réel car dans la plupart des petites et moyennes entreprises sénégalaises
le résultat net de l'exercice représente en fait un bénéfice fictif.
Prenons le cas d'une machine amortie pour une valeur de 1 000 000 F.CFA
sur 5 ans. On achète une nouvelle machine de même type de 1 500 000 F.
... /

- 163 -
En raisonnant sur l'identique de patrimoine, les questions suivantes
peuvent être posées :
• Quelle est la charge réelle?
• Que représentent les 500 000 Francs CFA supplémentaires pour
l'entreprise?
Deux types de raisonnement
(1)
Charge réelle = 1 000 000 F.
Les 500 000 F supplémentaires seront connus une fois que la machine
sera comp1étement amortie et ce n'est qu'à ce moment que l'entreprise cherchera
les nouvelles sources de financement. Cette démarche des chefs d'entreprises séné-
galaises est peut-être raisonnable, dans une certaine mesure. mais n'y a-t-il pas
une incidence au niveau du résultat?
Il existe effectivement une certaine incidence dans la mesure oa,
d'après ce premier raisonnement, l'augmentation de richesse se traduit comme suit
dans les comptes d'exploitation générale (C.E.G. et de pertes et profits (P.P.).
C.E.G.
P.P.
Frais Financiers
Chiffres d'affaires
Impôts :
99 000 Bénéfice d'Ex-
500 000
p10itation =
Dotation A
(1)
A
200 000
!
/\\. trw .&W
Bénéfice
201 000
300 000
.&W
Bénéfice
300 000
(1)
Taux d'imposition
33 %
En raisonnant sur 5 ans
- Bénéfice cumulé = 201 000 x 5
= 1 005 000
- Amortissement cumulé = 200 000 x 5
= 1 000 000
Cash Flow
= 2 005 000
Coût de la nouvelle machine
= 1 000 000
AUGMENTATION DE RICHESSE (fictive)
= 1 005 000.../

- 164 -
(2)
Le raisonnement précédent est très répandu dans les petites et
moyennes entreprises du Sénégal. Cette démarche a permis de dégager le Cash Flow
et l'Augmentation de Richesse mais ils ne représentent rien pour un preneur de dé-
cision.
En effet, l'augmentation de richesse n'est que de 505 000 Francs si
l'on tient compte des 500 000 F de coOt supplémentaire que n'ont pu couvrir l'amor-
tissement du matériel.
D'où:
- Cash f10w =
2 005 000
- Nouvelle machine=1 500 000
AUGMENTATION DE = 505 000
RICHESSE (réelle)
Ainsi la comptabilité générale (le bilan, le compte d'exploitation et
le compte pertes et profits) n'a pour but que de renseigner globalement sur le
côté financier de l'exploitation et peu sur les conditions d'exploitation de l'en-
treprise sénégalaise. En effet, elle ne renseigne pas sur la plupart des facteurs
de rentabilité notamment la productivité interne, la composition de l'activité et
le volume de l'activité etc ••. qui permettent aux gestionnaires (entrepreneur) de
prendre une décision engageant la firme à mpyen et long terme.
La comptabilité industrielle (matières) sénégalaise est une ébau-
che de comptabilité ana1ytiqye, d'ailleurs c'est l'une des bases de cette dernière.
Elle fait ressortir les mouvements de matières et permet de mesurer les rendements
internes au niveau des ateliers de production. Elle donne aussi les bases de prévi-
sion d'activité. Les comparciisoilSavec des normes et prévisions permettent un con-
trôle de la productivité interne. Certains renseignements sur la composition de
l'activité en ressortent assez clairement.
Mais l'inconvénient de cette comptabilité est qu'elle se limite aux
quantités et ne rend pas compte des valeurs, d'une part et d'autre part, elle ne
se limite qu'aux matières négligeant en fait tous les autres éléments entrant en
compte dans le processus de production.
.../

- 165 -
Ce qui fait qu'au niveau de l'analyse de rentabilité:
- elle rend compte (en partie) de la productivité internet
- elle donne des renseignements sur la composition dè l'acti-
vité t
elle néglige les prix des facteurs d'exploitation,
,
- elle ne fait pas ressortir la relation coût-volume d'activit~
Cette comptabilité se borne à la recherche des clés de répartition des
charges. Mais la répartition des charges entre les sections est souvent un faux
problème
qui ne se pose que lorsqu'on cherche à tout prix à calculer un prix de
revient.
Si pour une certaine classe de décisions, des dépenses sont fixes,
leur répartition entre les différents départements est arbitraire, inutile du
point de vue d'un preneur de décisions, puisque les décisions à prendre sont indé-
pendantes de ces dépenses. Autrement dit, le niveau des charges fixes nia aucune
influence sur la décision pour laquelle le profit est maximum, contrairement à ce
que font la majorité des petites et moyennes industries sénégalaises, il n'affecte
que la valeur de ce maximum.
Un exemple va nous permettre de mieux cerner ce concept de prix de
revient qui est complétement dépassé pour bon nombre d'entreprises américaines et
européennes.
. Prix de revient d'un produit =
10 000 F
* coûts variables = 6 000
* coûts fixes
= 4 000
Prix de vente
=
12 000 F
Soit une marge de 2 000
Peut-on accepter pour ce produit un prix de vente de 9 OOOF ?
Au premier abord (c'est le cas général dans les petites et moyennes
industries sénégalaises) on répondrait par un "non".
Réponse négative, parce que ce prix (9 000) ne permet pas à l'entre-
prise de couvrir son prix de revient (10 000). A ce niveau de l'analyse on se rend
compte que ce concept du prix de revient est largement dépassé. En effet quel
choix faire entre :
... 1

- 166 -
~ perdre complètement une vente, donc des coûts fixes (4 OOO) non
couverts.
~ et accepter de vendre au-dessous du plix de revient (9 000 < 10 OOO)
sachant qu'on arrive à couvrir au moins une partie des frais fixes.
Nous conviendrons que la seconde solution est plus avantageuse que la
première et nous nlavons pas besoin de passer par des démostrations sophistiquées
pour l'affirmer.
Compte tenu de nombreuses imperfections que représentent le prix de
revient, beaucoup d'entreprises (américaines et européennes) adoptent souvent la
démarche inverse en partant du prix de vente :
Prix de vente = MARGE + PRIX DE REVIENT
Celle-ci est une démarche dynamique car on cherche à minimiser le prix
de revient au maximum par :
~ utilisation de la sous-traitance,
~ utilisation d'une main-d'œuvre moins chère,
~ une politique d'investissement rationnelle.
Le manque d'informations concrètes quant aux prix de revient (36) pour
la prise de décision a permis le développement des Inéthodes diverses de détermina-
tion des prix de revient comme le Direct-costing.
Une entreprise qui part d'un prix de revient à 90 %de
%
chances de
réaliser de mauvaises affaires.
...
. /
(36)
La composition du prix de revient total est différente selon la branche,
la taille, les salaires de la profession et le volume de la production en
valeur, de la firme, ainsi que du secteur économique dont elle dépend.
Les charges fixes et variables évoluent inversement proportionnellement à
l'effectif et au chiffre d'affaires de l'entreprise. Les charges fixes sont
d'autant plus importantes que l'entreprise est équipée en immobilisations
productives. Les charges variables sont le reflet de la taille de la firme.
Leur quantitité diminue avec l'expression de l'entreprise.

- 167 -
Dans la démarche : Prix de revient + marge (pourcentage de prix de
revient) = prix de vente, l'entreprise aura tendance à forcer les prix sur les
produits où la marge est la plus élevée. Les conditions de négociations avec les
bons clients portent sur ces produits, mais il arrive que malgré cela la petite
et moyenne entreprise réalise des pertes parce que la contribution n'a pas été
étudiée.
La contribution permet de voir les produits sur lesquels la petite
et moyenne entreprise peut développer
,1( son activité,
JIr sa publicité,
_ ses efforts commerciaux.
Cette demande est importante, non seulement pour la détermination du
prix de vente, mais également la politique commerciale. Dans ce cas la détermina-
tion du prix de vente se fait en fonction de la courbe d'élasticité, des quantités
optimum que l'entreprise peut produire et des conditions marketing (marché, con-
currence, etc ... )
Les outils de gestion de l'entreprise sénégalaise sont certes rudi-
mentaires mais ils sont à la mesure des unités de production de petite dimension
Les difficultés des petites et moyennes entreprises se trouvent donc
ailleurs. Elles sont naturellement diverses, mais elles se regroupent essentielle-
ment autour de deux pôles: les hommes et les capitaux, qui sont véritablement les
deux principales sources d'éntergie dont s'alimente la petite entreprise (jeune) et
qui lui permettront de croître rapidement pour atteindre une dimension et une matu-
rité qui la mettront plus à l'abri des maladies de jeunesse.
Bien sûr, le propriétaire-créateur se donne corps et âme à son pro-
jet, même si son efficacité et sa compétence ne sont pas toujous à la mesure de
sa volonté et de son ambition.
... /

- 168 -
En revanche, la base financière sur laquelle est construite et devra
se développer la petite entreprise est le plus souvent terne ou pratiquement ine-
xistante au regard des besoins réels.
L'étude qui va donc suivre portera sur:
- les problèmes de gestion courante
- les problèmes financiers à long terme.
22 - Les problèmes financiers de la petite et moyenne entreprise
Deux catégories de problèmes : problèmes de gestion courante (court
terme) et problèmes de long terme.
Les problèmes à court terme. intéressent essentiellement la production
parce que le volume de la production d'une période dépend de la contrainte de liqui
dité et que le volume des ventes en cours d',une période fournit les ressources né-
cessaires au financement de la production de cette période. Les problèmes financier
a court terme intéressent aussi la croissance de la firme parce qu l
qu i1 y a une rela-
tion entre la croissance et la production.
Nous abordons donc les composantes d'origine intervenant dans l'équi-
libre de départ et à terme du financement de la petite entreprise.
Au moment de la création de l'entreprise c'est-à-dire lors du démar-
rage effectif de son activité industrielle et/ou commerciale, son bilan comporte
les grands postes habituels. Il convient cependant d'en cerner les caractéristiques
propres à une situation d'origine.
... /

- 169 -
• les capitaux propres sont constitués du seul capital social
(libéré en tout ou partie, si la forme de la société permet cette éventualité),
du fait de l 'inexistance de réserves qui supposeraient une activité préalable bé-
néfi ci aire.
• les dettes à long et moyen terme sont rarement présentés
dans un premier bilan, si ce n'est sous forme de comptes courants d'associés, des-
tinés à
l'entreprise, sans autant figer ces capitaux dans les fonds propres. Le
recours à d'autres ressources de ce type (emprunts à long terme, subventions) sup-
pose généralement plusieurs années d'activité .
• Le montant des immobilisations représente l'outil de pro-
duction, gonflé des frais de premier établissement qui atteint le volume nécessaire
au lancement de l'activité de la petite entreprise, à moins que celle-ci n'ait re-
\\
cours ~une forme de location ou de crédit-bail, ce qui résoud dans une certaine
mesure le problème de leur financement, quand cette formule est possible .
• Les valeurs d'exploitation de même, doivent permettre de faire
face à la demande attendue de la clientèle. Leur volume est très sensible au déve-
loppement de l'activité.
, Les valeurs réalisables et disponibles sont caractérisées par
l'absence de créances sur les clients et d'effets à recevoir, ainsi ~ue par des
disponibilités assez importantes destinées à faire face aux besoins suscités par
le démarrage de la firme.
. . .f

- 170 -
Ce bilan d'origine va en fait rapidement se modifier en fonction
de l'activité de la petite entreprise.
En vue de mieux suivre ces transformations et les lois qui les ré-
gissent, il convient d'introduire la double notion de fonds de roulement et le
besoin de financement du cycle d'exploitation.
A - Le fonds de Roulement
a) - Définition
b) - Importance
c) - Fonds de Roulement dans les P.M.E.
a) - Q~fi~giQD
Parmi les nombreuses définitions possibles (37), nous retiendrons
celle qui rend le mieux compte de son assez grande stabilité dans le temps:
Fonds de Roulement: Capitaux Permanents - Valeurs Immobilisées Nettes
Le Fonds de Roulement permet de définir dans quelles mesures les em-
plois immobilisés à terme dans l'entreprise sont financés par des capitaux devant
eux-mêmes y rester de façon stable (capitaux, propres et dettes à long et moyen
terme). Deux cas peuvent se présenter.
.. .f
(37) consulter notamment les ouvrages de :
G. DEPALLENS : La gestion financière de l'entreprise, 6è édition, Sirey,
Paris 1977.
P. CONSO : La gestion financière de l'entreprise, 5è édition, Dunod, Paris
1978.

- 171 -
N Fonds de roulement positif
L'excédent de capitaux permanents par rapport aux valeurs immobilisées
constituera une ressource stable pour une partie des emplois à court terme, le sol-
de de ceux-ci étant financé par les dettes à court terme.
/fi Fonds de roulement négatif
A l'opposé, les capitaux permanents sont insuffisants pour financer
les valeurs immobilisées. L'équilibre du bilan est alors assuré grâce a une partie
des dettes à court terme (en excès par rapport à l'actif circulant) qui viennent
financer les immobilisations.
Cette dernière situation ne peut se maintenir si le volume des dettes
à court terme vient à -diminuer rapidement de façon importante et durable sans que
l'entreprise puisse trouver une compensation à long terme (augmentation des capi-
taux propres ou obtention d'un crédit à long ou moyen terme).
Si elle n'~y parvient pas, elle se verra obligée de réaliser la partie
des immobilisations qui provoque ce déséquilibre; au pir~elle sera mise en état
de cessation de paiement.
Nous verrons plus loin le niveau du fonds de roulement dans les petites
et moyennes entreprises sénégalaises mais au paravant nous allons montrer l'im-
portance pour une firme d'avoir un fonds de roulement .
• L'existence d'un fonds de roulement est une garantie de l'é-
quilibre financier car l'existence d'un fonds de roulement suppose que le rapport
capitaux permanents/valeurs immobilisées est supérieur à l'unité .
.../
.
-..
- ,-- ..p-

- 172 -
. L'existence d'un fonds de roulement est aussi une première
condition de garantie de la solvabilité
de la firme.
Son niveau est un indicateur suffisant: un fonds de roulement
élevé nlest pas la garantie absolue d'une aisance de Trésorerie, car l'équilibre
recherché est un équilibre dynamique~
k La rotation des actifs est aussi importante que le niveau
du fonds de roulement. Si la rotation des actifs ne se fait pas, le fonds de rou-
lement aussi important qu'il soit est immobilisé et l'entreprise n'est pas à l labri
de difficultés de trésorerie.
Dans la pratique, certaines entreprises donnent une importance capi-
tale à cette rotation au détriment ou à défaut de fonds de roulement, qui peut-être
faible ou à la limite négatif.
Clest le cas d'entreprises commerciales. De telles entreprises ont un
cycle d'exploitation très court, une très bonne rotation des stades et sont en gé-
néral payées comptant: le délai entre le paiement des matières premières et l'en-
caissement des dettes peut-être ainsi inférieur à la durée des engagements.
Même .si de telles situations existent, et sont viables, il n'en reste
pas moins que ce sont des situations dangereuses .
• L'existence d'un fonds de roulement faible ou négatif peut-êtrE
le signe d'entreprises dynamiques, en pleine croissance et ayant beaucoup investi.
Par contre une pléthore de fonds de roulement peut correspondre à des entreprises
timorées qui investissent peu ou avec du retard. Un fonds de roulement faible peut
aussi parfois être compensé par l'existence de réserves lattentes dans les immobi-
lisations (terrains, matériel déjà amorti et encore en usage), et même de réserves
occultes dans les stochs (sous-évaluation) ou de provisions pour risques en fait
inexistants.
... /

- 173 -
De telles situations sont néanmoins dangereuses car une insuffisance
chronique de fonds de roulement met la firme à la merci de conjonctures momentané-
ment défavorables sur le marché.
Les règles classiques de prudence et d'équil"ibre financier exigent
l'existence d'un fonds de roulement positif en rapport avec l'activité de l'entre-
prise.
• La composition et le niveau du fonds de roulement nous donnent aussi
une indication sur le degré d'autonomie de l'entreprise: plus l'entreprise a des
capitaux propres, moins elle sera tributaire du recours au banquier et à sa bonne
volonté.
• La composition (ressources propres ou empruntées) et le niveau du
fonds de roulement nous donnent aussi la valeur de la rentabilité de l'entreprise
trop d'endettement à long terme ou l'existence d'une encaisse oisive sont autant
d'éléments qui mnsent à sa rentabilité.
• Le fonds de roulement a aussi un rôle à jouer dans la croissance
de l'entreprise et dans la recherche d'un équilibre dynamique: son niveau, s'il
peut être considéré comme une donnée à court terme, n'en est pas moins augmenté
en cours d'année par la part des recettes sur ventes que représente l'autofinan-
cement de l'entreprise. Il peut à contrario être diminué des pertes.
Le fonds de roulement par son niveau et par sa rotation, contribue
à l'équilibre actuel et futur de l'entreprise. Il doit donc s'adapter aux condi-
tions de l'activité de l'entreprise.
... /

- 174 -
c) - b~_fQ~2~_2~_rQ~!~~~~~_2~~_e~~i!~~_~!_~QY~~~~~_~~!r~eri~~~
~~-~~~~g~!
La structure générale des bilans des petites et moyennes entreprises
sénégalaises (38) reflète une pléthore de dettes à court terme et par conséquent
une insuffisance de fonds de roulement.
Les règles classiques en matière de gestion financière telles nous
les avons exposés précédemment, ne nous permettent pas de considérer l'utilisation
moyenne et permanente de 60% de dettes à court terme par rapport au total du passif
comme étant normale et conforme à une gestion tout à fait saine.
Cet état de fait est le résultat de plusieurs phénomènes spécifiques
aux petites et moyennes entreprises au Sénégal
• Cette carence de fonds de roulement des P.M.E. peut s'expli-
quer tout d'abord par un phénomène résultant de leur propre dimension.
1
Dans un marché atroit et dominé par les grandes entreprises, les
entreprises de petite et plus
spécialement de moyenne dimension considèrent trop
souvent être condamnées à l'alternative: grandir ou disparaître.
Pour elles, le ~ynamisme se confond trop souvent avec une croissance
très rapide.
C'est la raison pour laquelle elles ont toujours tendance à vouloir
grandir trop vite, et sacrifient souvent pour ce faire leur fonds de roulement au
profit de leurs immobilisations.
... /
(38) Etudes réalisées par le "Service encadrement P.M.E." de la Société Nationale
d'Etudes et de Promotion Industrielle (SONEPI) 1970 - 1979, Dakar-Sénégal
Op - dt.

- 175 -
Le schéma de croissance ou plus exactement de financement des immo-
biJi$ations d'une petite et/ou moyenne entreprise au Sénégal se réalise souvent
~
~:
+ Beaucoup de P.M.E. étant ~es affaires personnelles (familiales)
elles ne rémunèrent pas ou mal le capital investi par leurs actionnaires. Lors-
qu'elles ont besoin de procéder â une augmentat~on de capital, elles ont alors beau-
coup de difficultés à obtenir des capitaux de la part de ces mêmes actionnaires.
+ Elles se trouvent alors vers leurs banquiers qui n'acceptent
d& les aider que dans certaines limites.
+ Elles sont ainsi amenées à réaliser la plus grande partie de
leurs immobilisations par autofinancement.
Leur possibilité d'autofinancement
est cependant limitéé et ne doit
gréver leur prix de revient que dans des limites acceptables et concurrentielles.
+ Comme l'autofinancement des P.M.E. est souvent insuffisant,
elles ont tendance à utiliser leur fonds de roulement pour compléter momentanément
ou non le financement nécessaire de leurs immobilisations.
C'est là une grave erreur qui les met en situation d'équilibre finan-
cier très instable.
Quand une entreprise augmente sa capacité de production elle doit
prévoir
en même temps une augmentation de son fond de roulement pour faire tour-
ner sa nouvelle capacité de production.
Dans le cas précédent c'est la phénomène inverse qui se produit, et
il est d'autant plus grave qu'au début de la réalisation d'un investissement celui-
ci ne donne que rârement sa pleine capacité de production et ne secrète donc pas
immédiatement les bénéfices escomptés.
Pour respecter l' équil i bre optimum entre le· fonds de roul ement et
les dettes à court terme, les petites et moyennes entreprises doivent donc adopter
.. '/

- 176 -
la plus grande prudence dans leurs immobilisations.
La carence du fonds de roulement des P.M.E. sénégalaises
correspond également à la recherche dans les affaires de rendement plus que de
sécurité.
B - Le besoin de financement au cycle d'exploitation
On sait que, symétriquement, le fonds de roulement peut aussi
se définir comme étant la différence entre l'actif circulant et les dettes à court
tenne. Or, comme nous allons le voir, certaines composantes du "bas de bilan"
(c'est-à-dire à l'actif: les valeurs d'exploitation + réalisables et au passif
les dettes à court tenne) sont beaucoup plus sujettes à fluctuation que celles
du "haut du bilan" (c'est-à-dire à l'actif les valeurs immobilisées et au passif
les capitaux propres et les dettes à long et moyen terme). C'est ce qui va nous
amener à introduire la notion de besoins de financement du cycle d'exploitation,
notion essentielle pour comprendre les problèmes financiers de la petite entre-
prise (naissante) soumise à une forte croissance.
Cette notion se fonde sur le déroulement du cycle d'exploi-
tation c'est-à-dire du point de vue financier, l'ensemble des flux de dettes et
de créances directement occasionnés par l'activité commerciale ou industrielle
de l'entreprise.
Dès lors, les besoins de financement du cycle d'exploitation
seront
définis comme étant la part des emplois liés au cycle d'exploitation non financée
par les ressources nées du cycle d'exploitation, c'est-à-dire sur la base des
grandes masses du bilan:
Valeurs d'exploitation + réalisable e--~ettes à court tenne -
découvert bancaire) .
.../
.

- 177 -
Nous excluons ici des dettes à court terme le crédit bancaire,
qui est en fait la conséquence du déséquilibre du bilan, et assimilable à des
"valeurs disponibles négatives".
Il est à noter aussi que les compte d'effets à recevoir, habituel-
lement assimilés à des valeurs disponibles dans les documents comptables, doivent
être inclus dans les valeurs réalisables. En effet, ils constituent une véritable
créance d'exploitation qui n'est pas négociable dans sa totalité à l'escompte, en
particulier dans le cas d'une petite entreprise, nouvelle. Il faut enfin distinguer
les dettes figurant dans les comptes fournisseurs et effets à payer, selon qu'elles
correspondent aux achats liés à l'exploitation ou à des investissements assortis
d'étalement ou de facilités de règlement.
De même, il convient d'extraire des dettes à court terme des emprunts
à moins d'un an qui correspond le plus souvent à des anmuités à long ou moyen tenne.
C - La relation entre le fonds de roulement et le Besoin de finance-
ment
du cycle d'exploitation.
Ayant ainsi fait appel à deux conceptes dont on peut considérer
qu'ils caractérisent respectivement la structure de production et les conditions
d'exploitation de la firme, nous allons voir aue c'est de leur confrontation que
résulte l'équilibre d'ensemble du bilan.
En effet, compte tenu du principe d'équilibre du bilan, il est
possible de poser en première approximation
Trésorerie = Fonds de Roulement - Besoin de Financement du cycle
d'Exploitation (B.F.C.E.).
. .. /

- 178 -
La formule précédente peut s'éclairer dans un premier temps en
consi-
dérant le cas particulier, mais non impossible, ou les disponibilités nettes sont
nulles.
(39)
Selon que le fonds de roulement est positif (capitaux permanents su-
perleurs aux valeurs immobilisées) ou négatif (capitaux permanents inférieurs aux
va leurs immobil i sées nous aurons l es cas sui vants :
'1. \\t1
\\ rI.
c..Arl'TAu 'A
rI.
c..Arl'TAu
C . ?Ro PRes
\\J ÂLEuRS
rRO~RëS
J).L.M.T
\\MMOBI.
.b. Lo. N.'
'i. Ex e.
'J. E'. xt>
x LO \\.
b. G·T
~. REAU.
\\). c.T
\\J. RE À.
1er cas: F.R. positif
2ème cas: F.R. négatif
~ Dans le premier cas, on voit que le déséquilibre dans le "bas du bilan" entre les
emplois (V.E. + V.R) et les ressources à court terme, provoque un besoin de ressour
(39) les disponibilités nettes résultent ~u rapprochement de tous les comptes de
trésorerie, débiteurs et créditeurs.

- 179 -
supo1émentaire, qui est satisfait par l'existence du fonds de roulement en haut
du bilan, ce dernier s'en trouverait ainsi équilibré.
+ A l·opposé, dans le second cas, les ressources à court terme
excèdent les emplois liés au cycle d'exploitation. Le "besoin" (qui est négatif)
devient alors une véritable offre de ressources à court terme, qui permet de compen-
ser le déséquilibre du "haut du bilan", dans la couverture des immobilisations à
long terme par les capitaux permanents
On peut donc poser les deux règles symétriques suivantes lorsque les
disponibilités nettes sont nulles:
. Si le F.R. est positif (ainsi que les B.F.C.E.), une partie
des capitaux permanents finance une partie des emplois liés au cycle d'exploitation
(valeurs d'exploitation + valeurs réalisables).
Si le F.R. est négatif (de même que les B.F.C.E.), c'est au
contraire une partie des ressources à court terme qui finance certaines valeurs
illl11obi1isées.
D'une façon générale, notons que ce jeu de compensation se fonde sur
une "offre" et une "demande" égales en valeur absolue.
Ceci peut se vérifier au niveau de la formule
B.F.C.E. = F.R. - disponibilités nettes (ou disponibilités nettes = 0).
b) - Cas général : F.R. 1 B.F.C.E.
, .
Réintroduisons à présent tous les éléments de trésorerie ha-
bituellement présent dans un bilan.
... /

- 180 -
Ce cas général montre que les disponobi1ités nettes d'une en-
treprise à un instant donné sont en fait la résultante dans le bilan d'une con-
frontation du fonds de roulement et des besoins de financement du 'cyc1e d'exploi-
tation.
D'une manière générale nous avons :
+ Disponibilités Nettes (débiteu_) si le fonds de roulement excède
les besoins de financement du cycle d'exploitation.
+ Disponibilités Nettes (créditeu~) si le fonds de roulement est in-
férieur aux besoins du financement du cycle d'exploitation.
Conclusion:
les disponibilités nettes des petites et moyennes entreprises séné-
galaises présentent un solde créditeur du fait que leurs fonds de roulement sont
faibles et inférieurs donc à leurs besoins de financement du cycle d'exploitation.
Pour avoir des disponibilités nettes avec un solde débiteur les petitE
et moyennes entreprises sénégalaises devront utiliser des moyens d'actions efficaCE
contre leur endettement (crédit fournisseur) donc gérer leur actif circulant.
222 les problèmes financiers à long terme
La petite entreprise ne peut faire face à une demande accrue, amé-
liorer sa position par rapport à ses concurrents et grandir (atteindre la grande
dimension) sans investissement. Or l'investissement s'avère très coOteux surtout
lorsqu'il s'agit d'une unité de dimension modeste, d'où la sélection des meilleure
sources de financement.
2221 - Le choix des investissements dans la P.M.E.
2222 - le choix des sources de financement
... /

- 181 -
2221 - Choix des investissements dans la P.M.E.
a) - la présélection
b) - l'évaluation
c) - la prise en compte du risque
d) - la sélection
A - La présélection des investissements
Le choix des investissements est la décision de politique
financière dont l'importance sur la vie de l'entreprise est la plus grande, surtout
si celle-ci est de petite taille. Elle est en effet le plus souvent, irréversible,
c'est-à-dire qu'une fois les dépenses engagées, il n'est plus possible de revenir
en arrière sauf en subissant de lourdes pertes. Elle porte d'autre part sur des
sources qui peuvent aller jusqu'à mettre en jeu la vie de l'entreprise en cas d'é-
chec, en particulier lorsqu'elle est petite et spécialisée.
Pourtant la décision d'investissement est celle qui fait l'objet
du plus petit nombre d'études préalables dans la petite entreprise. Bien souvent
les différentes alternatives possibles ne sont pas examinées attentivement et l'in-
vestissement
retenu l'aura été, dans un grand nombre de petites entreprises, sans
qu'on ait essayé de chiffrer précisément ses conséquences sur la rentabilité et le
risque. L'une des raisons évoquées est qu'il est impossible de faire de bonnes pré-
visions. C'est la même o~jection que celle qui est faite à la mise en oeuvre de la
planification stratégique, renforcée ici par la nécessité de les chiffrer et de les
utiliser ensuite dans les calculs.
Il est exact que les conséquences, même probables d'un investis-
sement ne peuvent pas toujours être évaluées même approximativement. Ainsi le re-
cours à un cabinet d'organisation qui, pour la petite entreprise sénégalaise sur-
tout, es un véritable investissement, donnera des résultats qui sont très difficiles
à prévoir.
... /

- 182 -
Cepen an~es ,~ject~pns ne par~ennen~s à n~e av~ à
nier 1~i1ié
1~i1i d'un c i~~asé ~ûr l'évaluation éhiffrée des cons~quencés dj/1'in-
vest'ssem
t ne ~; ve9t pas toujours être éva1ués même approximativement; Ainsi~e
r
our
à un cabinet d'<;rganisation qui, ~our la petite entreprisé Sénéga1a~{sp­
t~ut~/:st ~y~~;'t~ble"'"invesdssement yi'donnera des résu1~ts q.tli son~rès/ct ifti-
Cl ~s a p~vo(r.
Cependant ces objections ne parviennent pas à notre avis à nier
l'utilité d'un choix basé sur l'évaluation chiffrée des conséquences de l'investis-
sement en examinant la balance entre les entrées et les sorties de fonds qu'il im-
plique, et ceci pour deux raisons:
. Tous les investissements dans la P.M.E. ne sont pas aussi
nouveaux et par conséquent aussi difficiles à évaluer que les investissements de
la grande entreprise.
Pour certains investissements, les quelques statistiques propres
des ventes passées de la firme ainsi que les statistiques publiées par la direction
de la statistique sénégalaise, constituent une base sérieuse de calcul .
. Les méthodes de choix d'investissement que nous allons propo-
ser tiennent compte du degré d'incertitude attaché aux prévisions et donc'du'ris-
que courru par la petite entreprise en effectuant cet investissement.
Toutes les opportunités d'investissement ne peuvent pas faire
l'objet d'une étude précise se traduisant par une estimation du bénéfice attendu.
Cela serait à la fois trop long et trop cher. Une première sélection basée sur une
bonne analyse critique qui s'appuie sur l'expérience de la direction permet d'éli-
miner les projets manifestement peu rentables ou qui ne s'accordent pas avec les
objectifs et la stratégie choisie par la P.M.E. Mais il ne faut pas s'arrëter à
ce qui n'est qu'une présélection et passer, pour ceux qui ont franchi ce cap, à
l'étape suivante qui est l'évaluation.
... /

- 183 -
B - L'évaluation d'un investissement
Evaluer un investissement, c'est faire une estimation chiffrée
des entrées et des sorties de fonds qu'il va occasionner, exception faite des
emprunts éventuels destinés à le financer.
Cette évaluation est basée sur un certain nombre d'études com-
merciales (de marché, de prix, de concurrence voire de motivation) et technique.
Quatre grandeurs fondamentales sont à évaluer:
a) le capital investi
b) les dépenses et recettes normales de l'exploitation
c) la durée de vie
d) la valeur résiduelle
a) le capital investi : Il comprend le coQt des équipements plus
celui de leur installation, le coat en formation du personnel, le montant de l'aug-
mentation nécessaire du fonds de roulement provenant de celle du stock et des cré-
ances clients. Si le capital à investir est échelonné sur plusieurs années, il
faut naturellement déterminer les dépenses effectuées au cours de chacune d'entre
elles. En déduction du montant du capital à investir, il faudra compter le prix
éventuel de la revente dé l'ancien équipement que le nouveau remplace (diminué de
la valeur restant à amortir).
b) les dépenses et recettes normales de l'exploitation: C'est l'éche-
lonnement des flux de trésorerie en entrée et en sortie à l'exception des intérêts
des emprunts et des dépenses en investissement mais compte tenu des impôts à payer
ou à déduire dans le cas où l'entreprise prévoit de faire des bénéfices suffisants
pour compenser les pertes.
... /

- 184 -
d) la valeur résiduelle est la valeur des équipements in terme du
projet. La petite entreprise peut soit les revendre, soit les utiliser à d'autres
fins. Dans de nombreux cas, cette valeur est nulle. Faute d'informations meilleures
la valeur comptable peut être prise.
~- La prise en compte du risque
Il est couramment admis que les petites entreprises sont celles
qui ont un risque d'activité qui est bien souvent plus grand. Certains investisse-
ments sont susceptibles de mettre en péril la vie de l'entreprise. C'est pourquoi
il nous para1t nécessaire, lorsqu'on évalue un projet de tenir compte non seulement
des bénéfices attendus mais aussi de l'incertitude qui les affecte. Il n'est pas
possible de faire un bon choix en ce contentant de la valeur la plus probable, com-
me le montre l'exemple suivant.
Exemple : Une entreprise envisage un investissement de deux
millions pour lequel l'estimation la plus probable des profits est de 1/2 million
par QW pendant au moins dix ans. Il est très rentable. Mais si cette estimation
n'a qu'une chance sur deux de se réaliser et une chance sur quatre de subir une
perte de 1/2 million obligeant l'entreprise à fermer, la firme qui entreprend cet
investissement a une chance sur quatre de devoir cesser ses activités. Ce risque
est inadmissible, et de loin, en temps normal.
D - La sélection des projets d'investissement
Face à la nécessité de prise en compte du risque, les cri-
tères (40) habituellement utilisés
sont: le délai de récupération, la valeur ac-
tualisée, le taux de rendement interne, etc ... Ces critères permettent surtout de
déterminer si, en eux-mêmes, les projets d'investissement sont acceptables pour
l'entreprise du point-de vue du risque et de la rentabilité. toutefois ils ne tien·
nent pas compte de la taille de l'entreprise (petite) et surtout de ses objectifs
(40) Pour l'étude des critères d'investissement qui sont couramment utilisés
consulter le manuel de gestion financière: G. Depa11e~s : op. cit.

- 185 -
La théorie financière courante résoud en effet le problème
de choix des investissements en assignant un objectif précis à la gestion
financière: la maximisation du cours de l'action. Or, dans la petite en-
treprise (sénégalaise) il n'y a plus de cours d'action à maximiser car celles
ci ne s'échangent que très rarement et très exceptionnellement.
D'autre part, la petite et moyenne entreprise au Sénégal est
souvent dirigée par son propriétaire lui-même qui cherche à réaliser dans
son travail ses aspirations personnelles. Son objectif influencera ses choix
financiers.
Prenons un
exemple: un directeur à la possibilité de faire
un investissement qui présente des risques non négligeables mais qui à de
fortes chances de s'avérer très rentable et permettre une très forte expansion.
Celui qui a pour but de préserver l'indépendance de son entreprise, n'inves-
tira probablement par; par contre celui qui vise, avant tout, la croissance
et qui sait qu'il doit, pour y arriver, accepter de nombreux risques, investi-
ra.
L'objectif ou les objectifs de la petite et moyenne entreprise
(indépendance financière, la sécurité dans les transactions - facilités d'ac-
cès aux crédits et rapidité - etc ... ), devront être formalisés dans une stra-
tégie implicité ou explicité, la deuxième éventualité étant préférable car
elle permet de limiter les incohérences. Cette stratégie va, elle-même, in-
fluencer les choix financiers ; par exemple, en rendant possible l'accès à
certaines sources de financement.
C'est pourquoi le choix des investissements dans la petite
et moyenne entreprise devra être compatible avec l'objectif de celle-ci et
sa stratégie.
.. .f

- 186 -
2222 - Le financement
Panni les nombreus obstacles que doit franchir le créateur d'entre-
prise, celui du financement n'est pas le moindre, et peut devenir déterminant pour
le succès de l'opération.
A) Sources de financement
B) Choix des sources de financement
C) Importance du crédit à court terme
0) Les moyens d'action contre l'endettement de la P.M.E.
A - Les sources de financement
L'étude des différentes phases de développement de la petite entre-
prise peut nous permettre de saisir les différentes sources de financement dont
dispose celle-ci.
Le schéma suivant (réel et valable pour la fabrique de machines
agricoles) fait apparaître trois phases de développement (un découpage correspon-
dant à des problèmes financiers spécifiques) de la P.~l.E. sénégalaise .
(:-- l' ~ ~(----- Il - - - - - - > ( - - - - - .lU
-
o
... /

- 187 -
. Phase 1 : période de prélancement. non productive pendant laquelle
ont lieu les recherches et les études de marché.
Cette période dure en moyenne 4 ans
Les sources de financement à la phase 1 sont
- les fonds propres
- subventions pouvoirs publics
. Phase II:
période de démarrage. correspondant généralement à la
constitution de la firme et à la pénétration sur le marché.
La durée moyenne que met la petite entreprise dans cette phase II
est de 15 ans et se décompose en deux étapes
~ Première étape: correspond à l'introduction de la petite entreprise
dans le marché. Le passage de la firme de la phase 1 à la première étape de la pha-
se II dure en moyenne 10 ans.
~ Deuxième étape: correspond à une assise de la firme sur le marché
Le passage de la première étape à la deuxième étape durant 5 ans.
Les sources de financement à la phase II sont
- autofinancement
- subventions
- crédits bancaires (court terme)
. Phase III : période de croissance
atteinte lorsque le marché est
maîtrisé et que l'entreprise s'est cré~une assise tant commerciale que financière.
Elle dure 10 ans et comprend deux étapes f
... /

- 188 -
Les sources de financement sont
- autofinancement
- banque (crédit à long terme)
- marché financier
- crédits à court terme
Conclusion:
La petite entreprise naissante de production de machines agricoles
fait 25 ans d'activité.pour devenir une moyenne unité de production. Cependant
toutes les possibilités de financement évoquées sont, en fait, si réduites que
beaucoup de petites entreprises ont dO fermer avant même la première étape de leur
développement, faute de moyens suffisants.
B - Choix des sources de financement
Alors que la décision d'investissement a pour but de sélectionner les
projets qui, con pte tenu des objectifs des dirigeants, offrent la meilleure combi-
naison risque - rentabilité, la décision de financement vise à
assurer la solva-
bilité tout en choisissant la combinaison des sources de financement qui en mini-
mise le coOt, mais évite un risque financier trop élevé. Ce dernier est fonction
de la structure du capital de l'entreprise. Si la rentabilité de la firme vient à
baisser, les intérêts à payer sur les emprunts contractés restent exigibles alors
qu'il es possible de diminuer ou même de supprimer la rémunération des capitaux
propres.
Cette possibilité est cependant largement dépendante de la forme du
pouvoir dans l'entreprise et risque de toute manière de compromettre l'avenir lorsc
la croissance dépend fortement de l'autofinancement comme dans les petites et moyer
nes entreprises qui ont pour objectif l'indépendance financière.
Dans une entreprise où les actionnaires ne participent pas à la gesti(
courante mais conservent un pouvoir important car ils sont les plus gros proprié-
taires, une forte diminution ou une suppression des dividendes sera très néfaste
... /

- 189 -
pour le directeur, soit qu'il soit obligé de démissionner, soit qu'il voit son
pouvoir encore diminué.
Dans une affaire familiale, tout dépend de la composition du patri-
moine de la famille, mais, comme l'entreprise n'en constitue, en général, qù'une
partie, il sera plus facile de diminuer la rémunération des capitaux propres. De
même, dans une entreprise individuelle, c'est la valeur du reste du patrimoine de
l'individu qui permettra de réduire plus ou moins la rémunération des capitaux pro-
pres, mais de toute manière, il sera bien obligé de l'accepter.
- Au contraite dans une entreprise fondée par un goupe de personnes,
ne disposant pas toujours d'un patrimoine personnel important hérité du passé, une
forte diminution des rémunérations des associés peut provoquer une crise et remet-
tre en cause la structure actuelle du pouvoir.
La situation de l'entreprise sera aggravp.e si en plus des intérêts,
ce 11 e-ci doit éga l ement rembourser 1e
1 capita 1. Ce sera le cas si, parmi l es· dettes
il y a un fort pourcentage exigible à court terme et que les créanciers inquiètés
ou mal intentionnés décident de ne pas renouveler leur prêt. L'indépendance et mê-
me l'existence de l'entreprise sont en cause.
La petite et mo~'enne entreprise choisira donc ses sources de finan-
cement en fonction de trois critères :
" le coût
il faudra classer les différents moyens de finan-
cement par leurs coûts.
~ l'indépendance financière: l'indépendance financière peut
'.
s'appliquer en fonction de la possibilité pour un bailleur de fonds de mettre l'en-
treprise en situation d'insolvabilité et aussi par l'exigibilité de la dette .
. ../
.

- 190 -
~la sécurité des transactions
(facilité d'accès au crédit et ra-
pidité de l'action).
C - le financement à court terme
le financement à court terme revêt chez les petites et moyennes en-
treprises au Sénégal une importance toute particulière.
Pourquoi cette large utilisation du crédit à court terme et que re-
flète une telle situation?
a) rôle du financement à court terme,
b) le financement à court term~ dans la P.M.E.
Q..)
a,.; @e..
@
c::l.u ~ a... t.t. "'" e....J- À
,e.ewJ- ~w..u. t
- Définition: Il se définit tout d'abord par sa durée: c'est un fi-
nancement qui peut aller de quelques jours à quelques mois, voire un an ou même
deux ans s'il s'agit d'un court terme prolongé. Ma~'s il se définit surtout par la
nature des besoins qu'il doit satisfaire. le financement du cycle d'exploitation
c'est-à-dire aux valeurs de roulement par oppositiJn aux valeurs immobilisées.
- le financement à court terme et les objectifs de la politique fi-
nancière â court terme . Ceux-ci peuvent se résumer en deux propositions : assurer
la liquidité et ce, au moindre coOt :
M assurer la liguidité : la liquidité de l'entreprise c'est
l'ajustement â tout moment des emplois et ressources à court terme de la firme.
la plus ou moins grande stabilité ou sécurité de cet équilibre s'ap-
précie en fonction de la nature des ressources affectées aux besoins de financement
à court terme : financement stable (fonds de roulement) ou financement à court
terme.
Le calcul du fonds de roulement que nous avons abordé précédemment
nous donne la mesure de cet équilibre financier.
... /

- 191 -
~ le moindre coat: s'il n'est pas toujours un impératif il
vient toujours conditionner et éclairer le choix du chef d'entreprise:
pour former son fonds de roulement, le chef d'entreprise préfère
toujours dans la mesure du possible faire appel à ses capitaux propres plutôt qu'à
des dettes à long terme car leur coat est souvent le moindre et ne portent pas at-
teinte à l'indépendance et donc à la liberté d'action de l'entreprise .
. dans le choix des différentes dettes à court terme, des considéra-
tions autres que celles du coat peuvent influencer le choix du chef d'entreprise.
exemple: la facilité et la rapidité d'accès aux crédits, l'indépendance que pro-
cure le financement, la sécurité de son renouvellement
.
Le financement à court terme doit donc réaliser un équilibre entre ces
objectifs contradictoires: d'une part la recherche de la sécurité et de l'indépen-
dance à court terme qui exige de recouvrir le plus possible à des capitaux perma-
nents et d'autre part la rentabilité qui exclut le maintien d'une encaisse oisive
de capitaux permanents trop important.
Pour P. CONSa Il les crédits à court terme doivent permettrent de limiter
l'importance du fonds de roulement à un niveau compatible avec le maintien de la
solvabilité de l'entreprise ll
l'entreprise •
b) le financement à court terme dans la P.M.E.
Nous l'avons vu plus haut les bilans des petites et moyennes entre-
prises au Sénégal se caractérisent par une pléthore des dettes à court terme
et
par une carence de fonds de roulement.
L'importance des dettes à court terme s'explique aussi par les
raisons suivantes
K 1e
1 gonf1 el'1ent des dettes à court terme par un raccourci ssement
des périodes de prêts est le fait des banquiers qui veulent tempérer leurs risques
... /

- 192 -
et qui obligent souvent les entreprises à prévoir un financement plus court que
prévu.
• difficultés d'accès aux crédits à long terme compte tenu des
cond;tions exigées difficiles à tenir par la P.M.E. sénégalaise
condition relative à l'entrepreneur
- condition relative à sa surface
- condition relative à la structure financière et au fonds de
roulement
condition relative à la rentabilité et à la capacité d'auto-
financement
condition relative à l'objet et à l'issue du crédit aux
garanties.
L'existence d'une large utilisation du crédit à court terme (crédit
fournisseur) de la part des petites et moyennes entreprises sénégalaises reflète
un emplrlsme certain en natière de politique financière: c'est en effet une solu-
tion de facilité qui évite tout effort de prévisions.
Le report d'échéance est une solution très simple, très souple et
très rapide, mais dont le principal inconvénient souvent méconnu, réside dans son
coOt.
Si effectivement les sommes payées avec une échéance de 60 à 90 jours
ne sont pas grévées du paiement d'un intérêt que fait couvrir le temps, le chef
d'entreprise perd cependant en demandant de telles échéances, le bénéfice des 1 ou
2% de remise pour paiement comptant.
d} Moyens d'action contre l'endettement de la P.M.E. ou la gestion
des actifs circulants
Le niveau et la rotation des actifs circulants sont les éléments
... f

- 193 -
essentiels qui permettent de déterminer le montant du fonds de roulement souhai-
table dans la petite entreprise sénégalaise; ils doivent surtout être considérés
comme tels dans la recherche d'un optimum.
Même si l'équation Fonds de Roulement = Actifs circulants - Dettes
a court terme4 nous montre que les dettes a court terme ont un rôle à jouer, celles-
ci ne sont considérées en théorie comme des palliatifs. En pratique cette affirma-
tion doit être tempérée, et que certaines dettes à court terme sont d'un usage cou-
rant et parfois souhaité par les chefs d'entreprises. Elles viennent aider le fi-
nancement des actifs circulants, et sont alors un complément de financement du
fonds de roulement dont les chefs d'entreprises doivent tenir compte pour évaluer
leurs fonds de roulement optimal réel.
Ceci étant un fonds de roulement normal selon Pierre Conso "doit
assurer les risques de pertes ou d'immobilisation que font couvrir à l'entreprise
la composition des stocks et des clients débiteurs". C'est donc a la composition
de ceux-ci que nous nous attacherons.
Tout responsable de la gestion financiêre soucieux d'une part de mi-
nimiser ses risques et d'éviter une immobilisation importante de ses fonds, puis
d'autre part d'obtenir la plus haut@ activité et le meilleur rendement, s'efforce
tout d'abord de déterminer l'équilibre optimum entre le niveau des actifs circu1ants
et leur rotation.
Nous verrons donc quels sont les éléments qui déterminent le niveau
et la rotation de ces actifs afin de minimiser les besoins de financements de l'en-
treprise sénégalaise donc la réduction de l'endettement de celle-ci
a) l'évaluation des déterminants du niveau et de la rotation
des actifs circu1ants en termes de coOt.
Les actifs circu1ants sont composés de stocks physiques, de
stocks de créances et de stocks ou encaisses de liquidités.
.. .f

- 194 -
La constitution de tels stocks est nécessaire pour assurer une con-
tinuité dans la production et la commercialisation.
Leur détention au fur et à mesure qu'elle devient plus importante va
entraîner des coûts croissants d'une part, et des économies da coût par ailleurs.
Il ne s'agit pas pour nous de donner une méthode de gestion de stocks
mais de mettre en évidence les contraintes de coûts ~ui existent en étudiant l'in-
fluence et le comportement des déterminants du niveau des actifs circu1ants. Chez
les P.M.E. sénégalaises ces coûts sont souvent mal connus et à la limite certains
sont souvent négligés. C'est pourquoi un tel rappel nous a paru nêcessaire .
. Les stocks physiques
Généralement ces stocks représentent 16 à 30% du total
de l'Actif.
Les éléments qui concourrent à déterminer leur niveau sont très diver~
Si certains sont des impé~atifs ou des contraintes auxquelles le gestionnaire ne
peut se soustraire, d'autres au contraire, sont des variables sur lesquelles il
peut agir pour améliorer la rotation de ses actifs circu1ants
+ la nature du produit: son degré de périsabi1ité, le carac-
tère saisonnier de ses achats ou de ses ventes, sa plus ou moins grande facilité
de réalisation.
+ l'organisation de la production, la durée du processus de
fabrication
à la fois contraintes et variables.
+ l'organisation du marché des approvisionnements, le temps de
commande, le temps de livraison, les facilités de transports, les facilités finan-
cières offertes (rabais pour achats sur grosses quantités, escompte pour paiement
irmnédiat).
+ les possibilités de stockage et la politique en matière de
gestion des stocks.
L'intérêt de toute entreprise est souvent de minimiser le stockage
parce qu'il coûte, et d'effectuer de petites commandes mais toujours renouvelées .
. ../
.

- 195 -
Cependant le danger de cette pratique est qu,'elle' offre peu de sécu-
rité et qu'elle risque de conduire l'entreprise à des coûts bien plus élevés: les
coûts de rupture de stocks.
Difficiles à apprécier, ils consistent à éva1eur les pertes résultant
de la perturbation dans la marche de l'entreprise (baisse de productivité) et de la
baisse du chiffre d'affaires (non couverture des charges fixes, pertes de bénéfices
sur les clients qui n'auront pas voulu attendre la livraison).
Pour réaliser ces évaluations il faut procéder à des inventaires sta-
tistiques spéciaux.
~ le désir de spéculation peut par contre inciter les entreprises
à accumuler des stocks de matières premières ou autres dans l'attente d'une hausse
des cours ou des prix.
Ces stocks physiques actifs, suivent l'activité de l'entreprise:
leur niveau évolue en fonction du taux de vente, entre un niveau de référence ma-
ximum qui doit être optimum et un niveau de sécurité minimum.
La nécessité de définir un stock minimum optimal vien du fait que
toute détention de stocks coûte. Le chef d'entreprise doit donc réaliser un compro-
mis entre la détention de quantités et leur coOt.
En raison de l'évolution de ces stocks entre ces deux limites nous
avons deux sortes de coûts qui interviennent: ceux relatifs à leur présence, et ceux
relatifs à leur reconstitution.
Si on les évalue par rapport aux quantités ils évoluent en sens in-
verse
• les coûts croissants au fur et à mesure que la détention de
stocks devient plus importante sont les "coûts de possession de stocks" (coût ~e
stockage, coût d'assurance ... etc.).

- 196 -
• les coûts décroissants au fur et à mesure que les quantités
commandées pour la reconstitution des stocks augmente sont les "coûts de passation
de commande" : coûts de fonctionnement du service achat (salaires, loyers, frais
de déplacement, coût de réception).
Les créances sur les clients
Les éléments qui influent sur le niveau des postes clients + effets à
recevoir, en portefeuille ou remis à 1'ecompte, c'est-à-dire le crédit que l'entre-
prise est en mesure d'offrir à ses clients, sont aussi très divers:
• la nature du produit: la vente à crédit de produits perlS-
sables se fera sur des périodes de temps très courtes ; les ventes à crédit seront
favorisées slil y a possibilités de nantissement sur l'objet vendu (véhicules, ou-
tillage) ; de même la~saisonnalitéhdes ventes peut favoriser la vente à crédit.
~ le volume du marché: plus la quantité vendue est grande,
plus il est facile d'obtenir du crédit.
• le type de la clientèle: les termes de crédit sont diffé-
rents pour des clients comme l'Etat, les commerçants en gros ou les détaillants.
~ les usages et les limites de la profession
~ le degré de la concurrence
une position de monopole permet
de réduire le niveau des créances clients.
~ la liquidité de l'entreprise: une entreprise qui a besoin
d'argent pour équilibrer sa trésorerie, raccourcit les délais de paiement à sa
clientèle.
Des variations dans les termes du crédit peuvent être aussi utilisées
comme une promotion de vente par l'entreprise qui a une trésorerie aisée.
'''/

- 197 -
Si les entreprises peuvent éviter de se servir du crédit fournisseur,
elles sont par contre très souvent obligées de faire du crédit à leurs clients à
30, 60 ou 90 jours sous peine de les perdre très rapidement: obligation dûe à une
pratique très fortement ancrée dans les moeurs commerciales sénégalaises. C'est
donc une contrainte pour la majorité des entreprises.
Cependant elles peuvent
+ en retirer certains avantages = accroissement des quantités
vendues,
+ et échapper aux contraintes de coûts qu'implique le fait d'of-
frir du crédit - client en proposant des remises pour paiement comptant.
L'encaisse nécessaire
L'encaisse disponible dans une entreprise correspond à des avoirs en
caisse, en banque et à des valeurs facilement mobilisables (titres).
Ces valeurs disponibles forment une encaisse oisive car cet argent ne
rapporte rien ou de très faibles revenus.
L'utilité de la détention d'une encaisse disponible a été controversée
Pour L. WALRAS cette utilité est fonction de son pouvoir
d'achat et des services d'approvisionnement qu'elle procure .
. Mr. PATINKIN pense par contre qu'il n'y a pas de raison de
garder une encaisse stérile alors que celle-ci peut être transformée en actifs por-
tant intérêts.
On lui a rétorqué qu'effectuer cette transformation nécessite
des transactions, donc des coûts et des délais .
. Mr. KEYNES nous donne une position intermédiaire. Pour lui,
le chef d'entreprise a trois motifs qui le poussent à détenir une encaisse oisive.
C'est ce qu'il a appelé la préférence pour la liquidité:
... /

- 198 -
- le motif de précaution: c'est la nécessité de garder de
l'argent disponible en raison de l'incertitude des paiements à recevoir et des
dépenses à effectuer rapidement.
Si l'encaisse de l'entreprise est insuffisante, elle risque d'être
obligée soit de retarder ses paiements, soit de se procurer de la monnaie donc
de payer un intérêt, ou soit de liquider à bas prix des actifs.
- le motif de spéculation: c'est la nécessité d'avoir de l'ar-
gent disponible pour profiter des opportunités d'achats de matières premières, de
matériel, de titres ...
Un investissement spéculatif peut aussi prendre la forme de prise de
participation dans d'autres firmes non pour les contrôler mais pour obtenir des
contacts nouveaux, des renseignements et des prix d'achats inférieurs à ceux de
la concurrence (intéressant pour les P.M.E.).
Les motifs de précaution et de spéculation sont satisfaits en grande
partie par la détention d'actif facilement convertibles
titres ...
La détention d'une encaisse coûte.
Tout comme pour la détention de
stocks nous avons des coûts qui augmentent en même temps que s'accroît la détentior
de la monnaie, et d'autres qui inversement baissent.
Si l'on peut rapprocher la détention de stocks de celle de monnaie,
il faut remarquer néanmoins que cette dernière à des variations beaucoup plus im-
portantes et de ce fait sa gestion est plus délicate.
b) - La surveillance de la rotation des actifs circulants
Cette surveillance s'effectue grâce à l'utilisation de ratios
qui mesurent l'évolution de la valeur des différents actifs circu1ants par rapport
à des grandeurs comparables.
... /

- 199 -
Les stocks d'un article ou de créances varient de façon cyclique
entre un minimum et un maximum. Le cycle d'évolution de l'ensemble des stocks
n'obéit à aucune loi puisque le niveau du stock d'un élément croit pendant que
celui d'un autre décroit et que chacun d'eux a de plus son rythme propre.
Pour appr.écier totalement la charge au cours d'un cycle. Il est né-
cessaire de considérer la valeur moyenne (moyenne arithmétique) de ces stocks
à l'exclusion de toute autre.
Le taux de rotation des stocks est alors de
montant total des sorties annuelles du stock = K
valeur moyenne des stocks
Le nombre de mois nécessaire pour que l'ensemble du stock se trans-
forme en chiffre d'affaires est alors de : 12/K
Une rotation régulière et rapide des stocks permet d'en limiter le
volume et donc le coût d'immobilisation.
Plus les temps de rotation obtenus sont courts, plus l'activité de
l'entreprise est grande, moins l'argent est immobilisé et plus il sert à entrete-
nir l'expansion de l'entreprise.
Cepedant le risque d'un taux de rotation trop rapise est à la limite
1:
1
la pénurie. Par contre si le taux ~e rotation est trop faible, les investissements
en stocks sont trop lourds.
Le ratio qui contrôle la rotation des liquidités de l'entreprise:
valeurs réalisables + valeurs disponibles/ ventes, est un ratio très mobile mais
peu significatif.
L'existence d'un haut ratio peut être le fait
...
. soit d'une grande activité
. ou d'un ralentissement des affaires
une accumulation des
ventes passées ne trouvant pas â se réinvestir.
Si cependant une très bonne rotation de ce ratio est obtenue, il suf-
fira â l'entreprise d'une encaisse faible pour assurer ses besoins de transaction .
. ../

- 200 -
. Les moyens de l'amélioration de la rotation des actifs cir-
culants.
La détermination du niveau optimum des actifs circulants fait partie
d'une politique d'ensemble de l'entreprise.
Le maintien de ce niveau et l'amélioration de la rotation demandent
en plus des ajustements continuels à court terme et à tous les niveaux.
La situation de trésoreri9, équilibre final, reflète en termes finan-
ciers les conséquences de nombreuses décisions techniques, économiques
financière
t
et soci a1es.
1
Une gestion bien conçue à tous ces différents niveaux est la conditio
de l'amélioration de la rotation des actifs circulants de la P.M.E. sénégalaise.
Exemples =
+ une politique commerciale qui vise à accroître les ventes
amélioration du produit, des circuits commerciaux, des facilités de paiement ac-
cordées) accélère ainsi la rotation des stocks.
+ une organisation administrative (livraisons bien échelonnées)
et une organisation comptable (facturations rapides) influent directement sur le
paiement régulier des clients et donc sur la rotation du crédit client.
Ce souci permanent d'optimisation du niveau et de la rotation des
actifs circulants permet de racco~rcir le temps d'immobilisation des fonds, de mi-
nimiser les besoins de financement et donc les besoins en fonds de roulement de la
P.M.E. sénégalaise.
L'importance de ces derniers déborde cependant le seul cadre du ni-
veau et de la rotation des actifs circulants.
... /

- 201 -
Pour réaliser cette rotation l'entreprise utilise une structure d'ex-
ploitation : maind'oeuvre, frais d'activité, frais de gestion ...
Parce que le financement de tous ces éléments est assuré normalement
par les rentrées de recettes sur ventes et que celui-ci dépend de la rotation du
cycle d'exploitation, l'entreprise peut avoir besoin d'un financement de relais à
court terme si un quelconque dérèglement intervient.
Parmi les facteurs qui constituent la structure d'exploitation de
l'entreprise et qui de ce fait ont des conséquences directes sur la trésorerie
des besoins en fonds de roulement nous avons :
l'importance de la valeur ajoutée (salaires et frais d'activité).
l'importance et l'échelonnement des amortissements: parce qu'ils
sont inclus dans le prix de vente de produits, si les ventes s'effectuent mal l'en-
treprise risque d'avoir des difficultés pour renouveler son matériel le moment
venu.
. l'importance et l'échelonnement du paiement des impôts (I.S, et
surtout T.V.A.) et de la distribution des dividendes peuvent aussi poser des pro-
blèmes de financement à court terme .
. l'importance du remboursement progressif des emprunts à long terme
et d'opérations financières.
Ainsi pour pallier d'éventuels décalages, une entreprise a intérêt
à prévoir dans ses besoins en fonds de roulement une marge supplémentaire de sécu-
rité.
Cependant même si tous ces facteurs perturbent l'équilibre financier
à court terme, on ne doit pas les prendre en considération pour le calcul direct
des besoins de financement en raison de leur caractère occasionnel et éventuel.
Conc1usion
La situation financière de la P.M.E. sénégalaise peut se résumer par
· une carence du fonds de rou1e~ent
· des investissements limités faute de moyens financiers (li-
mite de la croissance des P.M.E.)
· un endettement à court terme pléthorique (60% du passif)
~ .. /

- 202 -
Les difficultés de gestion financière des P.M.E. sénégalaises
sont de plusieurs ordres:
+ D'abord c'est l'absence de prévision et partant de contrôle
qui provoque des difficultés de trésorerie.
On ne prévoit pas assez de fonds de roulement ou parfois on n'en
prévoit pas du tout. Et très souvent après avoir obtenu le finance~nt d'une af-
faire, on constate par la suite qu'il faut un fonds de roulement et l'on retourne
à la banque avec une nouvelle demande qui nécessite bien sûr des frais.
+ Il Y a aussi la mauvaise gestion des tocks qui aggrave les
difficultés; mais cela est dO à l'ignorance des règles élémentaires d'une bonne
gestion financière (41). C'est ainsi qu'on trouve des entreprises qui ont des stoc
dépassant plus de 12 mois de leur chiffre d'affaires!
Le cas est fréquent dans
toutes les P.M.E. sénégalaises.
+ Enfin, au niveau des dépenses il y a un aspect psychologique
non négligeable: il s'agit des dépenses de prestige. Ces dépenses, ce sont les
achats de grandes voitures de luxe, de constructions de villas; les démonstration
de richesses lors de grandes cérémonies coutumières ou de funérailles grandioses,
etc ...
Cette manière de faire des entrepreneurs sénégalais dénote une cer-
taine irresponsabilité et un, manque de formation en gestion: au Sénégal il y a
une confusion fréquente et regretab1e du patrimoine des entreprises (P.M.E.) avec
celui propre des chefs d'entreprise.
... /
(41) Posset Raphaël: op. cit, nous donne les pourcentages suivants pour explique)
les échecs de la P.M.E. africaine dus soit à l'absence d'une politique finan·
cière soit à une mauvaise gestion fina~cière : petite entreprise (36%) et
moyenne entreprise (8%).

- 203 -
Sur le plan financier la suivie et/ou le développement de la P.M.E.
reposent sur un équilibre de flux dans le court terme, comme dans le long terme.
Les études précédentes ont mis l'accent sur les préoccupations d'ordre
organisationnel, commercial et financier des P.M.E. sénégalaises; il nous reste
à aborder le dernier problème relatif à la production et du cycle de vie des pro-
duits.
III LA PRODUCTION ET LES POSSIBILITES DE DIVERSIFICATION DANS LA P.M.E.
31 l'influence de la diversification sur les variables de la stratégie
financière.
32 cycles de vie des produits et possibilités de diversification de
la P.M.E. sénégalaise
31 Influence de la diversification sur les variables de la stratégie
financière.
La diversification
influe favorablement non seulement sur l'inves-
tissement, en élargissant le champ des possibilités d'investir, mais aussi sur les
autres variables financières, et plus particulièrement sur le choix des modalités
de financement dans la mesure où elle permet de réduire la variabilité des revenus
(donc du risque) et un meilleur équilibre financier à long terme de la firme.
311 La diversification: condition d'égui1ibre financier à long terme
L'effet positif de la diversification de la production sur l'équilibre
financier à long terme de l'entreprise~ comprend aisément si l'on examine les
liens entre le cycle de vie d'un produit et l'évolution des résultats qu'il en-
gendre.
Plusieurs études (4~) ont montré que le cycle de la vie de la plupart
des produits de consommation (biens alimentaires exceptés) suit une courbe compre-
nant quatre phases fondamentales
(42) voi~ à ce sujet :
- 1. ANSOFF : vers une théorie stratégique de l'entreprise, Economies et
Sociétés, Tomme II, n03, mars 1968.
- D. ZAJDENWABEX : l'âge du produit revue Gestion, janvier 1968.
- A. COTTA : stratégie de la grande entreprise, 8unod, 1970.

- 204 -
- une phase de démarrage à faible croissance
- une phase de croissance rapide
- une phase de stabilisation (saturation du marché)
- une phase de déclin.
Au cours de chacune de ces différentes phases le taux de profit se
caractérise par un état d'évolution particulier: croissance rapide durant les
deux premières phases suivies d'un tassement au cours de la phase de maturité
p~is du déclin pendant la dernière phase. Cette liaison entre le cycle de vie du
produit et l'évolution des profits qu'il engendre peut être illustrée par le gra-
phique ci-dessous:
MAtUR.1 r~
1
,
1
Il
liqui dités - - - - t>f
Beso;n
Equilibre
fi Surplus
Equil i bre (précai r
Taux des profits _ - ~
Faible
Moyen (croissant) 1 Moyen C~)
Faible
C~)
Endettement _ - - -vI
-
Fort
r10yen
Faible
Faible
l'
1
... /

- 205 -
Le graphique précédent montre que l'entreprise monoproductrice
(ayant un seul couple produit/marché) et fréquemment en situation de déséquilibre
financier: pendant la phase de démarrage, ses ressources sont le plus souvent
insuffisantes pour couvrir l'ensemble des besoins d'investissement qu'exigent la
mise au point du produit, sa production et sa commercialisation. D'importants con-
cours extérieurs sont donc nécessaires. Cette situation risque de compromettre
l'autonomie de la firme, en cas d'échec.
Lorsque le produit entre dans sa phase de maturité, le marché stagne,
les investissements de remplacement n'absorbent qu'une faible part des cash-flows que
dégagent les activités de l'entreprise et celle-ci est de nouveau en position de
déséquilibre financier. Cette situation, apparement confortable, comporte des risques
au moins aussi graves que ceux qu'elle a rencontré lors de la période de démarrage.
En effet, si elle ne réussit pas à se dégager à temps de son domaine d'activité -
et l'expérience montre qu'il y a une assez forte probabilité de ne pas y parvenir
(43), car comme l'a souligné J. ANSOFF (44), la décision de désengagement est l'une
des décisions stratégiques les plus difficiles - elle risque alors d'entrer imper-
ceptiblement dans le processus de décroissance qui caractérise la dernière phase
du cycle de vie du produit.
A l'inverse de l'entreprise monoproductrice, la firme diversifiée est
rarement confrontée à des situations financières difficiles. Ses produits se trouvant
généralement à des stades distincts de leur cycle de vie; les liquidités sécrétées
... /
(43) Selon Seiller, plus de 40% des entreprises amerlcaines sont incapables d'es-
timer la durée des différentes phases du cycle de vie de leurs produits ;
cité par D. Zajdenwaber, op. cit.
(44) J. Ansoff : vers une théorie stratégique de l'entreprise, op. cité; P 551
L'auteur avance comme raisons principales qui rendent le désengagement dif-
ficile, l'inertie de l'organisation et les difficultés de détecter les signes
de l'obsolescence.

- 206 -
par les produits mûrs assurent le financement de la majeure partie des investis-
sements nécessaires au développement des produits et des activités en croissance.
Les décisions de désengagement sont beaucoup moins graves que pour une firme mo-
noproductrice, dans la mesure où elles le mettent pas en danger sa survie, en cas
de retrait tardif.
312 La diversification
facteur de limitation du risque
Cet aspect du problème est directement lié au précédent mais distinct
Il se rattache plus particulièrement au risgue d'insolvabilité, pouvant résulter
des variations à court terme des revenus.
313 Les limites de la diversification
Si du point de vue théorique, la diversification présente de nombreu~
avantages: le maintiendu taux de croissance, du taux de profit, une réduction du
risque économique,' une meilleure utilisation des ressources financières, ... etc,
son intérêt pratique est cependant assez limité pour la plupart des entreprises
de petites et/ou moyennes dimensions, en raison de la complexité de sa mise en oeu
vre et des moyens qu'elle implique. Pour réussir, la diversification doit être
menée dans le cadre d'un plan soigneusement préparé. En effet, le succès d'un pro-
duit nouveau (ou son introduction sur le marché) dépend largement du moment de so~
lancement; son introduction dans le marché à conquérir ne doit être ni tardive,
ni prématurée. De même, ainsi que nous l'avons vu, l'abandon de certaines activité
en régression doit intervenir au moment opportun. Cela suppose que l'entreprise sc
dotée d'un système de prévision capable de saisir les occasions d'investir qu'offr
le marché et de déceler les évolutions défavorables: baisse potentielle du niveal
de la demande, accroissement de la pression de la concurrence, ... etc.
La diversification implique également une adaptation des structures
administratives de l'entreprise. Diverses études ont montré l'existence d'une
étroite correspondance entre le degré de diversification des activités de l'entre-
... /

- 207 -
prise et son mode d'organisation (45).
Si ces conditions ne sont pas remplies, l 'extention des activités de
l'entreprise à des domaines nouveaux ou fort éloignés de ceux qui lui sont familiers
risque, comme l'a souligné R. Baumal (46), d'engendrer des difficultés inattendues
accroissant ainsi ses probabilités d'échec.
Enfin, le succès de la diversification est fortement conditionné
par les possibilités d'expansion qu'offre l'économie à laquelle appartient l'entre-
prise. Cette contrainte est la plus difficile à surmonter par les petites et moyen-
nes entreprises sénégalaises.
32 Cycles de vie des produits et possibilités de diversification
des P.M.E. sénégalaises
L'analyse qui vient d'être effectuée nous a montré les étroites li-
aisons qui existent entre les caractéristiques des différentes phases du cycle de
vie d'un produit et celles des variables financières (niveau des liquidités, ni-
veau des profits, ... etc.) au caurs de chacune de ces phases. Elle nous a également
permis de mettre en évidence le rôle déterminant de la diversification dans le
maintien de la croissance.
Cette analyse a été cependant menée à partit d'un modèle général qui
ne prend pas en compte le degré de développement de l'économie considérée. Or, les
... /
(45) voir à propos A.D. CHANDLER
stratégies et Structures
ed. les organisations
(46) R. Baumal : Fusions et acquisitions. Mirages et réalités,
éd. Hommes et techniques, 1969

- 208 -
différentes périodes du cycle de vie d'un produit sont, comme l la souligné A. Cot
(47) profondément affectées par le niveau de développement atteint par l'économie
où il apparait ainsi que par ses structures de marché (les conditions de la concu'
rence notamment).
Dans ce qui suit nous essaierons d'intégrer cette donnée afin de met
tre en évidence les traits particuliers des phases du cycle de vie des produits
dans le cadre des économies en voie de développement ainsi que leur influence sur
la situation financière de l'entreprise.
321 Les caractéristiques ées phases d'évolution des produits
Les caractéristiques des différentes phases d'évolution d'un produit
donné résultent de l'action conjointe de trois facteurs principaux:
- la nature de produit
- le progrès technique
- le volume de l'évolution de la demande globale.
A - La nature du produit
La nature du produit impri~e une forme particulière à la courbe repr
sentative de son cyle de vie. Selon I. Ansoff (48), les cycles de vie
les plus
longs sont ceux des matières premières à usage industriel, les plus courts ceux
des produits de consommation courante les biens de consommation durables occupen
quant à eux une place intermédiaire. C'est à cette dernière catégorie qu'on s'in
teressera le plus ici.
.. .f
(47) A. COTTA : Théorie générale du capital de la croissance et des fluctuations
ed. Dunod, 1967 op.cit
(48) 1. ANSOFF, op cit

- 209 -
B- Le progrés technique
Le progrés technique, en permettant des améliorations plus ou moins
importantes tend à rendre obsolescents les produits existants et raccourcir ainsi
leur cycle de vie. Celle-ci est d'autant plus courte que la subsitution entre le
produit existant et ceux qui apparaissent s'opère vite.
Les effets "raccourcissant" du progrés technique sont beaucoup moins
importants dans les économies en voie de développement que dans celles des pays
développés, en raison de plus faible rythme d'apparition de produits nouveaux venant
concurrencer les biens existants ; rythme lui-même déterminé par le faible dévelop-
pement de l'économie et de la protection douanière. Ce fait explique en grande
partie la longueur relative de la durée de la phase du déclin de certaines pr~duc­
tions locales.
C - La demande et son évolution
Au moment de son apparition, la demande d'un produit nouveau se li-
mite à celle émanant des ménages les plus fortunés. Cette demande est facilement
mobilisable puisqu'il n'y a pas de contrainte inhérente au niveau des revenus. Les
ventes connaissent donc une croissance rapide mais restent limitées en volume, en
raison de la faible taille du groupe des ménages d'où elles proviennent. Les traits
caractéristiques de cette première phase sont par conséquent : une croissance ra-
pide, une durée courte et un volume de demande réduit.
L'évolution de la seconde phase dépend de la plus ou moins grande
facilité de pénétration du produit dans les couches de la classe moyenne. La vitesse
de diffusion et l'importance de la demande sont fonction du prix du bien considéré,
du niveau des revenus des ménages concernés et de leur effectif (17% de la popula-
tion dans le cas du Sénégal). Les principales caractéristiques de cette période
sont donc un taux de croissance beaucoup moins élevé que celui de la première phase,
... /

- 210 -
une durée nettement plus longue et un volume de demande insuffisant pour justifie
une production locale efficiente pour la plupart des biens de consommation durabl
La croissance
se ralentit considérablement dès qu'il s'agit de mobi
liser la demande potentielle émanant des groupes de méoages les moins fortunés,
c'est à dire la grande majorité de la population dans le cas des pays sous-dévelop,
pés. Le produit entre al~s dans sa phase de stagnation. La durée de cette phase,
comme nous l'avons déjà noté est très longue.
L'ensemble des considérations précédentes suggèrent une courbe re-
présentative du cycle de vie des produits ayant l'allure qu'indique le graphique
suivant :
/1
/
1
/
/t PloIfl$ë:
/1,: li
T
Durant les deux premleres périodes de son évolution, la demande d'ur
produit nouveau est assurée dans les pays en voie de développement par les impor-
tations. Ce ntest que lorsque son niveau atteint un certain seuil (mesuré le plu~
souvent par le volume actuel des importations) que la production locale et lancé!
' ' ' /

211 -
c'est à dire au moment où le marché entre pratiquement dans sa phase se saturation
puisque la demande pendant cette période est constituée principalement de celle
provenant de la tranche des ménages les moins fortunés dont le niveau des revenus
pennet l'accès du bien considéré et par la fraction de la demande de remplacement
émanant des deux premiers groupes de ménages qui ne s'est pas portée sur des pro-
duits d'importation concurrents. Ce fait explique pourquoi les marchés des économies
des pays en voie de développement atteingnent rapidement leur phase de saturation,
en dépit d'une assez lente évolution technique. Un exemple de ce phénomène nous
est fourni par l'industrie textile sénégalaise qui est arrivée à son stade de sta-
gnation en moins de 10 ans alors que cette phase n'a été atteinte dans les économies
occidentales qu'au bout de plusieurs décennies.
C'est également dans le faible volume de production au moment du dé-
marrage et la quasi-absence d'une phase de croissance soutenue que réside en grande
partie l'explication des déséquilibres financiers permanents qui caractérisent la
plupart des petites et moyennes entreprises industrielles au Sénégal.
322 L'évolution des possibilités de diversification
Les produits nouveaux pour le Sénégal comme nous venons de le voir
pour l'ensemble des pays sous-développés, sont ceux dont la production est déjà
assurée dans les pays développés et qui sont introduits dans le marché intérieure
avant le démarrage de la production locale, par le canal des importations. Ces pro-
ductions nouvelles atteignent rapidement les groupes de produits importés dont l'ac-
quisition exige un niveau de revenu élevé et dont le degré d'ancienneté est forte-
ment décroissant. Or, la nature et l'éventail de choix différent pour les anciens
et pour les récents. Pour ces derniers, la période couverte par la succession des
techniques disponibles est assez courte. Dans certains cas il n'y a pratiquement
pas de choix entre techniques alternatives. Comme par ailleurs, les exigences quan-
titatives des techniques nouvelles sont généralement plus importantes, il devient
alors de plus en plus difficile de concilier cet impératif technique avec la dimen-
sion du marché interne. C'est dans ce processus d'épuisement des possibilités de
diversification, par création de produits nouveaux, que réside la tendance à la
stagnation qui maRque l'économie sénégalaise.
··.f

- 212 -
Conclusion:
Les causes d'échec de la P.~1.E. industrielle se trouvent essentiel-
lement au niveau de l'approvisionnement en matières premières (il n'existe pas unE
politique sy~tématique de sous-traitance qui insérerait les petites entreprises
dans la réalisation des grands projets et des grands objectifs des plans de dévelc
pements du Sénégal) de la gestion des stocks et de la conception du produit.
En effet, il arrive souvent que la P.M.E., devant la faible concurrer
qu'elle rencontre au départ à cause de la protection dont elle bénéficie, pense
qu'elle peut livrer sur le marché, un produit plus ou moins conforme au goût du
consommateur sans craindre en retour les réactions de ce dernier.
Par conséquent, nos entrepreneurs apportent très peu de soins à vou-
loir satisfaire les besoins du consommateur en matière de goût. La qualité est né-
gligée. Ils veulent seulement vendre.
Au niveau de la production il n'y a même pas sous forme très élémen-
taire, de système de comptabilité des coûts, de contrôle des coûts, de fixation
des prix etc ... Et la raison de l'archaïsme à ce niveau est bien simple, c'est
l'attachement à la routine à laquelle nos entrepreneurs (petites entreprises) sont
habitués et la situation de facilité dans laquelle les place le bénéfice des avan-
tages des co«es d'investissement.
Il va sans dire que dans de telles conditions, la gestion des stocks
et l'approvisionnement en matières souffrent de l'organisation surtout lorsque le~
entreprises travaillent à partir de profits finis ou semi-finis, importés.
Conclusion de la deuxième partie
La vocation de la petite et moyenne entreprise sénégalaise comme les
P.M.E. du monde est de croître pour devenir grande. Celle-ci est bloquée par les
obstacles suivants :
- manque de puissance financière (due souvent à une mauvaise
gestion financière).
'''/

- 213 -
- faible pouvoir de négociation
- ignorance totale de la gestion commerciale et du marketing
- absence de toute politique générale clairement définie
- mauvaise organisation des structures de la firme etc ...
Parmi tous ~es handicaps, l'un des plus graves est peut être le faible
pouvoir de négociation vis a vis des gros fournisseurs et éventuellement des gros
clients industrie)s.·A cause de sa petite taille et du fait que
bien souvent elle
t
bien souvent t
t
n'est qu'un petit client pour ses fournisseurs
la petite entreprise peut diffi-
t
la petite entreprise peut
t
cilement obtenir, a elle sèu1e des conditions de prix ou de délai de paiement in-
t
des conditions de prix ou de délai de paiement
t
téressant. Bien souvent, c'est elle qui, au contraire, doit subir les conditions de
prix imposées par ses fournisseurs.
Le client le plus important dispose alors pratiquement d'un droit
de vie et de mort sur la P.M.E. sénégalaise qui lui permet de ne laisser à celle-ci
qu'une marge bénéficiaire réduite.
La ressemblance entre P.M.E. sénégalaise et française s'arrête a la
vocation de se développer. En effet
contrairement a la thèse de Michel Basire sur
t
contrairement a la thèse de Michel Basire
t
les P.M.E. françaises, il n'y a pas un ordre chronologique des préoccupations dans
la P.M.E. sénégalaises. Ces préoccupations dépendent d'une part de la personnalité
et de la formation de l'entrepreneur -fondateur - gestionnaire et d'autre part de
l'activité industrielle de la firme et de sa taille.
,
Ainsi au schém~~ Michel Basire ppur les P.M.E. françaises
Fabrication ~ comnercia1 ~ administration ~ finance ~ humain
il fauàrait
substituer le schéma suivant pour les P.M.E. sénégalaises.:
Administration -? commercial --. finance ~ fabrication
~
.-!--
Nous avons utilisé les doubles flèches pour montrer qu'il n'y a pas
dans les firmes sénégalaises un ordre chronologique des préoccupations et que la
P.M.E. peut avoir en même temps des préoccupations à la fois financières et de
... /

- 214 -
fabrication. Tout dé~end de la taille et de la nature des liaisons avec la grande
entreprisetont successivement les préoccupations suivantes : finance, administrati
commercial et fabrication.
Outre les préoccupations qui sont internes à la firme, il en existe
d'autres, qui sont externes à la petite et moyenne entreprise et dont
l'étude
est importante puisqu'elles s'imposent parfois aux entreprises en tant que contrai
tes. De la manière dont· la P.M.E. surmonte ces contraintes dépendent la vie et la
mort de celle-ci.
~I~~~tn
~\\~~~
Lt· ~
ok,

- 215 -
PLA N DEL A TROI SIE ME
M
PAR T1E
LA P.M.E. SENEGALAISE ET L'ENVIRONNEMENT
CHAPITRE 1 : L'ENVIRONNEMENT SOCIO-ECONOMIQUE
1 Le contexte économique général
11 Les ressources naturelles
12 Les infrastructures de production
13 Les problèmes de débouchés
14 Les facteurs financiers
15 Les facteurs humains
II
Le contexte industriel
21 La centralisation des entreprises dans le Cap-vert
22 Les relations inter-industrielles
23 La technologie
CHAPITRE II : L'ENVIRONNEMENT POLITIQUE ET INSTITUTIONNEL
1 Le système politique
11 Le socialisme sénégalais et l'entreprise privée
II La politique économique
21 La politique du crédit
22 La législation fiscale
23 Le coût de l'installation industrielle
III Le système socio-culturel et la législation sociale
31 Le système socio-culturel
32 La législation sociale
IV La politique d'éducation et de formation
... /

- 216 -
CHAPITRE III : STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA P.H.E.
1 Re'ations et stratégie de la firme
Il Le concept de stratégie
12 Typologie des réactions de la firme
13 Un choix stratégique pour la P.M.E.
la sous-traitance
II
L'action de l'Etat dans la création et la promotion des industries
21 Rôle de l'Etat dans la création d'entreprise
22 La SONEPI et la promotion de la P.M.E.
CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE

- 217 -
CHAPITRE 1 : L1ENVIRONNEMENT SOCIO-ECONOMIQUE
Ce secteur de 1lenvironnement peut-être analysé au plan
- du contexte économique général,
- du contexte industriel.
1 - LE CONTEXTE ECONOMIQUE GENERAL
Les composantes du contexte économique général nous paraissent
pouvoir être définies par rapport aux matiêres premières locales, aux infras-
tructures de producti on, aux débouchés, au facteur fi nanci er et au facteur ~1.Ll"/\\tl~'"
11 - Les Ressources naturelles
111
b:~gri~~l~~r~
Elle demeure encore, et de très loin, l'élément essentiel de
l'économie sénégalaise, tant par l'influence directe qu'elle exerce en milieu
rural que par l'animation qu'elle crée au niveau de l'industrie locale, des
transports et des échanges commerciaux. La répartition des superficies cultivées
est la suivante :
Tableau n° 21: Répartition moyenne des superficies cultivées
en hectares.
Source : Ministêre du Développement rural - Dakar-
Superficie totale du Sénégal
19 700 000
Superficie cultivée
2 540 000 (12,9 %)
dont
- Arachide ..•...........•.............
1 100 000
- Mi 1••.•....••••...•..••.•.•..•.•••••
1 150 000
- Ri z
.
85 000
- N; ébê s
.
55 000
- Ma;s
.
60 000
- Manioc
.
40 000
- Coton o ••••••••••••••••••••••••••••••
30 000
- Cultures maraîchères •....•..•..•..••
6 000
- Patates, fonio, béret, tabac, cannes.
14 000
.../

- 218 -
Répartition par régions (pour l'ensemble des cultures) en pourcentage.
S; ne Sa 1oum
1
.
35,2 %
Di ourbe l
.
26,3 %
Casamance
.
12,7 %
Thiès
.
12,3 %
Fl euve
.
6,5 %
Sénégal Oriental ....•...•....•••••.
6,5 %
Cap- Vert
.
0,5 %
L'agriculture sénégalaise est basée sur des produits traditionnels et
sur quelques ressources nouvelles. Parmi les cultures traditionnelles, on compte
un seul produit d'exportation: l'Arachide d'huilerie et un certain nombre de
produits vivriers, surtout des céréales. Les ressources nouvelles sont essentiel-
lement le coton'{14 ans d'existence au Sénégal au stade industriel), l'arachide
de bouche, les produits maraTchers et la canne à sucre. Ces quatre cultures in-
t@ressent l'exportation ou la transformation locale.
112 - La forêt
~:-~:~:~n~ssé"du Sénégal représente 39 000 km2. Il comprend
des massifs forestiers (environ 190), des parcs nationaux (six), des réserves
de faune et des zones d'intérêt cynégétique. On peut donc considérer que le boi-
sement intéresse 18,6 %d'un territoire dont la superficie globale est de 210 000
km2.
A l'heure présente les ressources tirées de la forêts {bois, gomme,
produits végétaux, produits de la chasse et du tourisme cynégétique contribuent
pour environ 9 %à la production brute du secteur primaire, soit 2,9 %de la pro-
duction brute totale.
La forêt sénégalaise ne permettra pas avant longtemps d'alimenter de
façon substantielle l'industrie locale du meuble et de la menuiserie de bâtiment
qui transforme en forte propo~tion des bois importés (30 à 32 000 tonnes par an
pour 1,2 à 1,5 milliard C.F.A.), notamment de Côte d'Ivoire {692 millions en 1975:
.../

219 -
113 - b:~l~y~g~
Le Sénégal occupe en Afrique, sur le plan de llélevage, une position
fort appréciable, surtout si l'on rapproche le chiffre du cheptel de ceux de la
superficie territoriale ou de la population.
En attribuant au cheptel bovin, en dépit des effets néfastes de la
grande sécheresse de 1973, un effectif de 2 550 000 têtes (contre 2 680 000 en
1971), on aboutit aux proportions suivantes: 100 bêtes pour 178 habitants, 12
têtes (environ) au kilomètre carré.
Pour les autres
catégories d'animaux d'intérêt économique, les estima-
tions sont les suivantes :
Ovins et copains •••...••.•..•.......
2 650 000
Chevaux ou mulets...................
205 000
Anes................................
195 000
Camélidés
6 a 7 000
Porcs...............................
200 000
Volailles ..••.••..•.•..••.•..••.••.•
6 000 000 de têtes
La marge d'erreur possible concernant les chiffres précédents est po-
sitivement ou négativement, d'environ 10 %pour les ovins et les volailles. Elle
est difficile â déterminer pour les porcins. Dans ce secteur, en effet, les
chiffres fournis par les services de l'élevage et par le Ministère du plan sont
extrêmement différents de 1972 ~ tilt : 254 000 (182 000) ; 1974 : 407 000 (196 000).
Les chiffres ci-dessus sont très proches de ceux du plan qui reflètent apparem-
ment une évolution raisonnable).
L'exploitation intéresse la production de viande, de dépouilles, de
produits laitiers, d'œufs et de miel.
En se basant sur le taux de rendements annuels établis par les inspec-
teurs de l'élevage, les disponibilités d'abattage devraient être approximativement
les suivantes :
... /

- 220 -
Bov
B i ns
n (11 %) •••••••••••••••••••••••
280 500 têtes
Ovins et copins (30 %)
.
795 000
Il
Equidés (10 %) ••••••••••••••••••••••
2 050
Il
Osins (10 %) ••.••.••••.•.••.••••••••
1 950
Il
Camélidés (5
%)
.
325
Il
Porcins (75 %)
.
150 000
Il
Volailles (95 %).~
. 5 700 000 Il
Si elles étaient intégralement utilisées, oA obtiendrait, par l'applica-
tion aux chiffres ci-dessus d'un poids moyen de carcasse raisonnable, les quan-
tités suivantes de viande comestible (ossements, cornes, sabots, peaux et tripes
exclus) :
Viande bovine.........................
29 500 t.
Viande ovine et copine................
9 500 t.
Viande porcine........................
6 750 t.
Viande chevaline, chameau.............
500 t.
Volail1e ..•• ~.........................
3 500 t.
TotaL...........
49 750 t.
Si l'on ajoute aux tonnages indiqués ci-dessus les importations d'ani-
maux sur piedetdes viandes et abats comestibles, on parvient à un total approxi-
matif de 62 000 tonnes par an. Cela correspond à une consommation annuelle moyennE
légèrement supérieure à 14,25 kg par personne (13,5 kg en 1974). Cette moyenne,
qui est loin de la moyenne française (> 80 kg), mais qui se situe très honora-
blement parmi les consommations africaines, est couverte à 80,5 % par la produc-
tion de l'élevage local.
.../

- 221 -
Dans ce domaine, le Sénégal est sans doute le pays africain que les
éléments naturels favorisent le plus. Il dispose en effet de longues côtes poi-
sonneuses où des courants marins renouvellent en permanence le plancton nécessaire
au développement de la faune aquatique. Toutefois ce pays n'utilise pas au mieux
ses prises sur le plan industriel. Quatre séries de chiffres en fournissent la
preuve (Tableau N°29 ).
Tableau nO f9
Production de la pêche (en tonnes)
Source : Direction de la pêche.
Production
Production
Production
Années
Industrielle
Artisanale
totale
1960
17 209
79 992
97 201
1965
11 278
113 965
125 243
1970
35 742
151 466
185 208
1975
75 168
299 344
373 512
115 - Les ressources du sous-sol
--------------------------
Le phosphate existe en assez grande quantité soit sous forme de
phosphate de chaux soit sous forme de phosphate alumina-calcique.
Les études précédentes montrent que les ressources naturelles du
Sénégal sont très faibles :
- Certaines matières premleres ne sont pas disponibles ou ex-
plo1tées
mineraie de fer (gisem~t Falémé), pétrôle (recherches en cours),
- La production de plusieurs produits agraires est encore défi-
citaire par rapport à la consommation intérieure: riz, sucre, légume, fruits;
- D'autres ressources ne sont produites qu'en faibles quantités
lait naturel, bois de qualité.
.../

- 222 -
Le Président S.E. Léopold Sédar SENGHOR confirmait parlant de
l'industrie sénégalaise, qu'elle dépendait pour ses approvisionnements à 40 %
de l'extérieur (1).
Les matières premleres disponibles en quantités importantes (arachide
et phosphates) sont transformées jusqu'ici par de grandes unités industrielles
(Tableau n° 39). Le domaine d'activité de la petite et moyenne entreprise est
~insi réduite à l'exploitation des matières premières produites en faibles quan-
tités (lait naturel, bois) ou aux produits agraires dont la production est encore
déficitaire (sucre, légume, fruits .... ). La P.M.E. sénégalaise est ainsi bloquée
par la carence de matières premières locales et doit importer très souvent pour
survivre.
Tableau n° .39 : Principales matières premières produites au
Sénégal
Source : SONEPI - DAKAR -
"
1
1
Production
1 000 Tonnes
Déficit i
Transformation par
Ressources
de Produc'
P.M.G. Entreprises
1970
1972
1974
1 000 T
(1)
Mil,Sorgho
400
323
795
7
G.E. (Minoteries)
Riz-Paddy
91
37
117
207
G.E. (Rizeries)
Manioc
162
150
119
Arachides
583
570
1010
G.E. (Huileries)
Coton
12
23
41
?
G.E. (Agrenage, tissage
ProduitsMaraTchers
52
73
24
Fruits
53
12
P. E. (Artisans)
Tomates
13
(20)
G.E. (Conserves)
Sucre
15
59
G.E. (Sucrerie)
Lait naturel
n.d.
n.d.
n.d.
n.d.
P.E.
P
(Artisans)
import.9
G.E. (L. reconst.)
Peaux
930
1 250
G.E. (Tannage)
Poissons
168
248
347
M./G.E. (conserves)
Phosphates
1 120
1 416
1 878
G.E. (Engrais, acides)
(1) P.M.G.E. = Petite, Moyenne ou Grande Entreprise.
... /
(1)
Discours du Président L. S. SENGHOR dans la région de Thiès
Paru dans le Journal "le SOLEIL" nO 2320 du 1/1/78.

- 223 -
Pour remédier à la carence des matières premleres locales, les
responsables sénégalais ont entrepris depuis quelques années la diversification
des cultures et la poursuite de la recherche minière.
L1effort de diversification a porté sur les cultures industrielles
suivantes
a) - Le coton dont la production connaît un essor remarquable depuis
1969,essor illustré par le tableau nO 3d.
Tableau n° 34 : Production de coton (en tonnes)
Source : Vème plan 1977-1981
Fin 1er plan
Fin 2è plan
Fin 3è plan
Fin 4è plan
Accroissement
1964 - 1965
1968-1969
1972-1973
1976-1977
1965-1977 %
évisions
1 000
3 600
30 000
60 000
5 900
alisation
606
9 755
23 511
47 200
7 689
~al./Prev
61
271
78
79
La vulgarisation de la culture cotonnière a débuté au cours des com-
pagnes agricoles 1963-1964 dans le Sénégal Oriental et en Haute Casamance et
1966-1967 dans le Sine-Saloum à la suite des essais concluants effectués à
partir de 1961 (sous encadrement et contrôle de la Compagnie Française pour le
Développement des Fibres Textiles: C.F.D.T.) dans le cadre d'un programme
agricole financé par le F.A.C. et le F.E.O.
Il apparaît ici, que l'objectif des 1er et 2è Plans quadriennaux
était la couverture complète des besoins des filatures sénégalaises, besoins
alors estimés à 3 000 tonnes environ de fibres de coton, importées essentiel-
lement du Mali et dela Haute-Volta.
.../

- 224 -
Le résultat extrêmement positif des réalisations du 2è plan quadrie
nal (271 %par rapport aux prévisions) orientera les 3è et 4è plans vers une
production cotonnière nettement plus importante destinée a la satisfaction des
besoins en fibres de l'industrie locale en expansion: trituration sur place
des graines de coton pour l'exportation de l 'huile et du tourteau, exportation
de coton fibre transformé mais aussi valorisation au Sénégal du coton fibre en
produits finis destinés aux marchés intérieur et extérieur.
b) - L'arachide de bouche qui est une opération ayant pour but
"l a production, pour l'exportation, d'arachides sélectionnées triées en gousses
ou en graines, de haute qualité, destinées à la consomm~ion directe (grillées)
ou à la confiserie" (2).
Cette culture, implantée dans les reglons du Sine-Saloum, de Casa-
mance et du Sénégal Oriental, a enregistré au cours des 3è et 4è Plans Quadrien
naux les résultats suivants
(Tableau n° lL).
Tableau n° 31 : Production arachide de bouche (en milliers
de tonnes)
Source: IVè Plan
p. 65

Plan, p. 95
1IIè
1
PLAN
IVè
PLAN
PREVISION
69-70
70-71
71-72
72-73
73-74
74-75
75-76
76-77
76-77
7,3
8,1
19,3
16,3
17,9
17,6
25,8
14,1
28
Une variété d'arachide Spanish de confiserie est expérimentée dans
la Région de Louga.
.../
(2)
IVè Plan 1973-1977, Page 65
M.P.C. - N.E.A.
1974

- 225 -
Nous pouvons remarquer que si les objectifs en fin de 3è Plan sont
dépassés en hausse pour les zones de production du Sine-Saloum et de Louga,
par contre ceux du IVè Plan n'ont été exécutés qu'à moitié.
c) - La canne à sucre, dont les essais de production remontent
au 1er Plan Quadriennal (1961-1965), a donné des résultats encourageants qui
ont abouti à la création en 1972 du complexe Agro-industriel de la Compagnie
Sucrière Sénégalaise (C.S.S.) de Richard-Toll dans la région du Fleuve. Les
prévisions de production de cette culture étaient à la mesure des perspectives
économiques offertes au double plan de l'amélioration de la balance commerciale
(industrie de substitution aux importations) et de l'intégration industrielle
par la valorisation des produits de base en produits finis.
d) - La tomate industrielle, dont les cultures expérimentales "ont
conclu à la possibilité d'obtenir en certaines zones des rendements moyens de
20 à 40 tonnes /ha (3) ; a donné au cours des Illè et IVè Plans des résultats
satisfaisants grâce surtout aux efforts de production de la Société d'Aménage-
ment et d'Exploitation du Delta du Fleuve Sénégal (S.A.E.D.) et de transfor-
mation industrielle de la Société de Conserves Alimentaires du Sénégal (SOCAS).
C'est aussi que l'usine de Savoigue (SOCAS), la seule en activité a traité
en 1976-1977, 22 000 tonnes de tomates dont 6 000 tonnes provenant des 150 ha
d~la SOCAS, 1 000 tonnes de divers privés, et le reste de la S.A.E.D. qui voit
ainsi sa production effectuer une croissance spectaculaire. Il convient cepen-
dant de remarquer que la production effective de tomates est plus importante
si l'on tient compte de l'autoconsommation et des ventes directes des maraî-
chers sur les marchés locaux.
Au plan de la recherche minière, les ressources connues et exploi-
tables sont peu nombreuses. En dehors des phosphates (Taiba et Thiès), du sel
(salines du Sine-Saloum) et du calcaire (gisement Bargny de SOCOCIM), l'inven-
taire des ressources minérales au Sénégal représente la double caractéristique
suivante :
~ fafblesse des ressources découvertes : ressources prouvées de
titane sur la Petite COte, ressources énergétiques avec le pétrôle au large de
la Casamance et l'Uranium du Sénégal-Oriental.
.../
(3)
Vè Plan op. Cit. Page 95

- 226 -
t
non exploitation des ressources importantes : C'est le cas du
gisement des phosphates de To1ène dont les réserves certaines sont évaluées à
50 millions de tonnes et la mise en exploitation inscrite au Vè Plan 1977-1981
et du minerai de fer de la Falémé dont les réserves estimées à 400 millions de
tonnes ne seraient exploitées qu'au cours du VIè Plan Quadriennal 1981-1985.
La majeure partie de ces ressources nouvelles intéresse surtout
la Grande Industrie Métallurgique avec la filière de l'acier pour le fer de la
Falémé, chimique avec l'acide phosphorique et les engrais phosphatés pour le
phosphate. En effet, les recherches et études prévues au Vè Plan pour le mi-
nerai de fer de la Falémé représentent à elles seules 3 milliards de Francs
C.F.A. tandis que les investissements inscrits au Vè Plan, pour la réalisation
d'une usine d'acide phosphorique liquide et de produits dérivés, se montent à
12 milliards.
La P.M.E.I. peut avoir sa place dans l'exploitation de ces ressour-
ces nouvelles puisqu'en aval une série de petites et moyennes unités
indus-
trielles pourraient se constituer du type fonderie et construction métallique
d'une part (industrie sidérurgique) et transformation des matières plastiques
d'autre part (industrie chimique) ce qui contribuerait davantage à tisser des
liens entre grande entreprise et petite / moyenne entreprise par l'instaura-
tion des rapports d'échange des produits locaux de consommation intermédiaire
pour une meilleure structuration et intégration de l'industrie sénégalaise.
12 - Les Infrastures de production
~indu~ria1isation du Sénégal passe dans une large mesure par la créa-
tion de petites et moyennes entreprises et la régionalisation industrielle qui,
elle-même repose sur l'exploitation judicieuse des ressources naturelles de
chaque région. Mais cette exploitation nécessite au préalable le désenclavement
des régions par la mise en place des infrastructures (routières, ferroviaires
ou portuaires •.. ) et la création des structures d'accueil indispensables.
121 - b:~~êrgiê
b:~~~H:gi~
Sur le plan de l'énergie, le Sénégal est assez défavorisé. Il
ne dispose pas, pour l'instant, de pétrole, et la médiocrité de son relief le
prive des ressources hydroélectriques QUxque11es le Gabon, le Camerou et la
Côte d'Ivoire ont la possibilité de faire largement appel.
C'est ainsi que les
besoins énergétiques sont exclusivement couverts par les hydrocarbures.
...
. /

- 227 -
Cette situation constitue pour le développement économique du
pays un handicap certain. Pour l'instant, le courant électrique utilisé au
Sénégal est exclusivement d'origine thermique. Il est fournit par des centrales
de types divers fonctionnant au fuel, au diese1-oi1 ou au gas-oil.
122 - b~~_~rQQ1~~~~_b~Qr~~lig~~~
L'installation de pompes solaires ou éoliennes est étroitement
liée au problème de l'eau dont l'exceptionnelle gravité a déjà été soulignée
par les responsables politiques (4).
Il est établi, et de manière incontestable, que le Sénégal n'est
pas dépourvu de ressources hydrauliques. Malheureusement, les nappes disponi-
bles sont situées dans 1eisous-so1 à plus ou moins grande profondeur et n'ont
pu jusqu'ici, par manque de moyens, être aussi largement utilisées qu'on l'eut
souhaité.
123 - ~Q~~~~iç~~iQ~~_~~_~r~~~~Qr~
A) k~~=jg!~~~~~M~~M~~~=~gM~j~~~~
Depuis 1960, les Plans successifs du Sénégal ont fait de la
route le moyen de désenclavement des entreprises par excellence. Dès le 1er
Plan, il y eut doublement de la longueur du réseau bitumé dont la croissance
se poursuivra "au rythme annuel moyen de 4,2 " (5). C'est ainsi qu'avec 2 720 km
de routes ,bitumées, 460 km de routes à caractéristiques définitives et 11 200 km
de routes classées, en latérite ou en terre le Sénégal détient le meilleur ré-
seau routier de l'Afrique Occidentale. Ce réseau forme un faisceau qui part de
Dakar vers les quatre axes Thiès - Diourbe1 - Saint-Louis (258 km) ; Kaolack -
Ziguinchor (458 km) et dessert presque tous les centres économiques régionaux
et la majeure partie des centres secondaires.
... /
(4)
Voir la communication du Ministre de l'Equipement sur la Politique de
l'eau au Sénégal: A. SENGHOR - Conseil National du Parti Socialiste du
15 Juillet 1978 - DAKAR.
(5)
Vè Plan Quadriennal du Sénégal Op. Cit.
Page 202-204.

- 228 -
B) ~~~=~~~~~Rg~~~=!~~~g~j~j~~~
:
Comme les autres modes de transport; ils subissent la dure
concurrence de la route qui s'est imposée en facteur de désenclavement privi-
légié. Le réseau ferré sénégalais comprend 1 034 km de voies principales dont
70 km de voie double Dakar-Thiès et 964 Km de voie unique sur les axes Thiès -
Saint-Louis et Thiès-Tambacounda - Kidira - Bamako. La préoccupation essentiell
de la Régie des Chemains de Fer du Sénégal (R.C.F.S.) est l'amélioration de son
infrastructure déficient (voie et ouvrages d'art), le renouvellement et la mo-
dernisation de son parc ferroviaire.
C) k~~=~~~~~R~~~~=~~~j~i~~~
Le Sénégal compte 4 ports avec Dakar (un port maritime à grand
trafic et remarquablement équipé), Kaolack, Saint-Louis et Ziguinchor (3 ports
d'embouchure).
D) k~~=~~~~~Rg~~~=~~~j~~~
:
Le Sénégal possède un aéroport de dimension internationale,
"Dakar-Yoff", de 3 aérodromes d'intérêt national dotés de bonnes caractéris-
tiques Saint-Louis, Ziguinchor, Tambacounda) et d'une quinzaine d'aérodromes
secondaires ou de pistes équipées pour recevoir de petites appareils de service
ou de touri sme.
124 - Les Télécommunications
----------------------
Elles se caractérisent par un sous équipement marqué qui est un
handicap au développement du pays.
En effet, 4 centraux téléphoniques d'une capacité globale de
"12 350 équipements" (6) desservent le groupement du Cap-Vert. Malgré l'accrois
sement des raccordements (évolution faible jusqu'en 1970, puis croissance an-
nuelle de 4 %de 1970 à 1974) et l'implantation de nouvelles lignes qui augmen-
tent de plus de 10 %en 1975, le taux d'occupation
des équipements à Dakar
dépassait 87 %en décembre 1975 compromettant l'écoulement déjà malaisé du traf
Ce taux dépasse aujourd hui les 90 %, signe d'une saturation évidente que les
utilisateurs Dakarois de téléphone connaissent bien parce qu'ils sont tous les
jours dans l'attente d'une tonalité qui ne vient pas ou lorsqu'ils le reçoivent
c'est le signal d'occupation de la ligne qu'ils retrouvent.
.../
(6)
Voir Vè Plan Op. Cit. Page 204.

- 229 -
Les reglons intérieures sont encore moins bien équipés: elles
connaissent une densité de raccordement de l'ordre de 1 pour 10 000 habitants
elles sont équipées de matériel vétuste exception faite des 9 centraux automa-
tiques installés dans les régions de biourbe1 (4), Thiês (3), Sine-Saloum et
Casamance (1 pour chacune). Ainsi les régions du Fleuve, du Sénégal Oriental
(encore moins la derniêre née, la région de Louga) ne comportent aucun central
automatique. De plus, la saturation du réseau de Dakar ne facilite pas les
communications téléphoniques avec la capitale.
L'insuffisance et / ou le manque d'infrastructures de production
constitue une limite certaine de la création de petites et moyennes entreprises
industrielles et freine par ailleurs la politique de décentralisation dans les
régions de l'intérieur.
Les matiêres premiêres et les infrastructures de production sont
les éléments de base de toute industrialisation sur lesquels la volonté propre
de la petite et moyenne entreprise n'a pas ou peu de prise et auxquels elle
doit s'adapter pour survivre. Il existe d'autres obstacles liés au contexte
économique du Sénégal et qui ont pour no~: l'étroitesse du marché, le facteur
humain et la faiblesse de l'épargne.
13 - Les prob1êmes de débouchés
131
B~ee~l~_bi~~Q~ig~~~
Le Sénégal avec Dakar comme capitale de l'ex Afrique occidentale
Française occupait une position privilégiée dans l'ancien empire colonial fran-
çais d'Afrique Noire. Ce privi1êge qui était politique mais aUSSl economique
fera de Dakar et de la région du Cap-Vert le pôle indutrie1 par excellence de
l'A.O.F.
,
1
Avec les indépendances de 1960, nous assistons à une balkanisation
politique et à la désintégration économique de cette A.O.F.
Aussi, l'industrie sénégalaise (de transformation de matiêres
premiêres agricoles) souffrira-t-elle de la perte progressive de son marché
1
premiêres agricoles) souffrira-t-elle de la perte progressive de son
1
1 traditionnel d'exportation au fur et à mesure que les autres territoires indé-
pendantes de l'ex A.O.F. s'industrialisaient. En effet le Sénégal a vu son
industrie perdre en 4 ans (1960-1964) environ 85 %de ses débouchés passant
d'un marché africain de 20 millions de consommateurs à un marché réduit à 3,5
millions de sénégalais.
... /

- 230 -
Ce marché devenait ensuite plus faible avec le départ de l'Adminis-
tration coloniale Française et du fait du pouvoir d'achat limité de la popu1atiol
locale.
Dans un tel contexte, la petite et moyenne industrielle (à majorité
étrangère), conna1tra une décennie de stagnation voire de recession dans le
domaine commercial et un ralentissement sensible de sa croissance. Ces diffi-
cultés améneront la P.M.E. étrangère à renoncer à certaines activités commer-
ciales et à s'orienter vers une diversification de sa production pour tenter
de résorber sa surcapacité plutôt qu'à chercher à implanter de nouvelles
usines (7).
Le Sénégal (devenu indépendant) se devait d'intervenir sur un
marché reg' jusqu'à cette période par une libre concurrence et créer les nou-
velles conditions de l'expansion. C'est ainsi que furent mises en place des
structures d'encadrement des Petites et moyennes entreprises (sénégalaises), v
un nouveau code des investissements et l'orientation de la distribution du
crédit.
132 - b~~_ç2r~ç~~ri~~ig~~~_~ç~~~!!~~_~~_~2rçb~
Le marché sénégalais reste toujours étroit malgré l'augmentatior
du nombre de consommateurs (5,5 millions) et la demande solvable (la demande
assortie d'un pouvoir d'achat) des ménages est extrêmement limitée. A cet égard,
il convient de rappeler que les revenus moyens y sont de 1'ordre de 200 do11ards
par an, soit un peu plus de 50 000 F CFA/an, dont 80 %environ sont consacrés à
l'alimentation et l'habillement (8).
Ces chiffres ne sont que des moyennes, et les moyennes sont trom-
peuses. La profonde inégalité des revenus est l'une des caractéristiques fonda-
mentales du Sénégal et des autres pays africains. Ainsi à côté de personnes
qui disposent de 100 ou 50 do11ards, d'autres en ont 1 000, 2 000 ou 3 000 •
.../.
(7)
Pour une étude de la stratégie des compagnies étrangères de la
Période Coloniale jusqu'en 1964, voir notre thèse de Doctorat
Op. Cit. pp 135-142
(8)
Enquête Budget-Consommation (2 tomes), réalisées par l'ENSUT
de l'Université de DAKAR - 1976 - (Division Tertiaire).

- 231 -
Des marchés se constituent donc en Afrique: marchés non sophis-
tiqués certes, mais marché tout de même; citons l'exemple du Sénégal, dont la
population urbaine représente (communauté urbaine (44 % ; communauté semi-
urbaine: 14 %) de l'ensemble, 00 l'on assiste â une large extension d'un
salariat urbain doté de nouvelles habitudes et de nouvelles conceptions à
l'égard de la dépense et du marché.
Donc, ce qu'on appelle le pouvoir d'achat discrétionnaire, c'est-
â-dire ce qui reste une fois que les besoins strictement essentiels (se nourrir,
s'habiller, se loger etc ••• ) ont été satisfaits, est de l'ordre de 10 â 15 %
pour ce type de population urbanisée au Sénégal.
La faiblesse des revenus moyens ainsi que celle de la taille du
marché constituent un obstacle car impliquant des efforts particuliers et une
approche strictement spécifique (9). Toutefois des entreprises qui ont étudié
sérieusement ce marché ont trouvé qu'on pouvait réussir lâ 00 beaucoup d'autres
proclamaient qu'il n'y avait absolument rien â faire.
1321 - Les ventes locales
==================
Les Petites et moyennes entreprises industrielles ont
réalisé 72 %de leur chiffre d'affaires totales dans le marché local en 1974.
Le tableau n° 33 donne le chiffre d'affaires totales tandis que le tableau nO 3~
donne la liste des produits fabriqués.
Les Petites et Moyennes Entreprises industrielles ont réalisé un
chiffre d'affaires de 22,3 milliards de Franc CFA en 1974 dont 16 milliards
dans le marché local. Le chiffre d'affaires de 22,3 milliards représente 12 %
du C.A. du secteur industriel.
... /
(9)
Sur les possibilités d'application du marketing en Afrique
Voir notre article : Marketing et Développement
paru dans la revue trimestrielle "le point économique" nO 15 - 1978 -
Chambre de Commerce et d'industrie du Cap-Vert.

- 232 -
Tableau n° 3a : Chiffre d'affaires des P.M.E.I. en millions F.Cf
Source : SONEPI - DAKAR -
BRANCHE
P.
M.
P.M.E.
% (1)
% (2)
1
\\
1
Industrie Extractive
(3)
602
602
2,7
2,1
Industrie Alimentaire
893
6 139
7 132
31,6
8,9
Industrie Textile, Conf.
256
1 780
2 036
9,2
9,5
Industrie Bois, Meubles
347
1 598
1 945
8,7
100
Industrie Papier, cart.
Imprimerie
770
1 059
1 829
8,2
54
Industrie Chimique
337
5 025
5 342
24,2
19,4
Industrie des Matériaux
de Construction
857
857
3,8
21,2
Industrie de Transforma-
tion des Métaux
773
1 828
2 601
11,6
31,8
Industrie Eau, Energie
TOTAL •...•...•
3 376
18 888
22 264
100
12,1
%
15,2
84,8
100
(1) P. M. E. I. = 100 %
(2) Total de chaque branche P.M.E. + Grande Entreprise = 100 %
(3) Chiffre incomplet
.../

- 233 -
Les branches produisant le plus de chiffre d'affaires sont:
(1) Industrie Alimentaire
7 milliards F.C.F.A.
avec les sous-branches principales :
Conserves, légumes, poisson
3,4 milliards fi.CFA
B 1
.
1,7
Il
ou angerl
1
. es
.
ou angerl es
Confiseries..............................
0,7
Il
Biscuiteries ...........................•.
0,4
Il
Boissons.................................
0,3
Il
(2) Industrie Chimique
5,4 milliards F.CFA
avec les sous-branches principales
Savons, cosmétiques •........•............
1,4 milliards F.CFA
Produits pétroliers •...•••............•••
1,4
Il
Peintures, vernis........................
1,1
Il
Pesticides ••••.....•........••...•••....•
0,7
Il
Produits en matière plastique •..•........
0,4
Il
(3) Industrie de Transformation des Métaux
2,6 mi 11 iards F.CFA
F
avec les sous-branches principales
Menuiserie, construction métallique •.••.•
1,0 milliard F.CFA
Récipients métalliques
0,9
Il
Construction automobiles ••..•..•.......••
0,3
Il
Literie ....•••.•.•.•...............•••••.
0,2
Il
(4) Industrie Textile et Confection
2,0 milliards F.CFA
avec les sous-branches principales
Bonnetterie, confection ..•.......•......•
1,5 milliards F.CFA
Tissage sacs, filets .••.•.•..•..•.......•
0,5
Il
.../

- 234 -
(5) Industrie du Bois, des Meubles
1,9 milliards F.CFA
avec les sous-branches principales
Menuiserie, Ebénisterie ..._.............
1,3 milliards F.CFA
Scierie......................................
0,6
Il
(6) Industrie du Papier, Carton
1,8 milliards F.CFA
avec les sous-branches
Imprimerie, Reliure, Papier, Carton.....
0,3 milliards F.CFA
Tableau n° 3Jr: Produits fabriqués par les P.M.E.I. en 1974
Source : SONEPI - DAKAR -
BRANCHE
PETITE ENTREPRISE
MOYENNE ENTREPRISE
Marbre, gravillons (12 000 m3)
sable de basalte, argile.
Industrie Alimentaire
---------------------
Laiteries
Lait caillé, fromage
beurre
Conserveries
Conserves de légumes
Conserves de Thon, sardinelles,
et confiseries
crevettes congelées.
Boulangerie, Pâtis-
series, Biscuiteriei Pain français etc.
Pain français, pain de mil,
Biscuits.
Confiseries
Bonbons
Chocolats, pâte d'arachide
cacaotée.
Industries dérivés
Glace, Congélation
Farine de poisson, huile de poisson
café tonifié, glace, congélation
Boissons
Limonades, Tonies.
..'/

- 235 -
;QQY~~ri~_I~~~il~,
:onfection
._--------
Filetage, tissage,
Filets de pêche
Fil à coudre
sacs, bonneterie,
Vêtements tricotés
vêtements tricotés
confection
vêtements de travail
confection tout genre
Tissus teints, bou-
bous, bonnêts
Chaussures
Sande1ettes en cuir
et plastique, arti-
cles de maroquinerie
Scieries
Débitage de bois
.Débitage de bois, charpente en
charpente en bois,
bois, Mobilier.
Menuiserie-Ebiniste.
mobilier.
Enveloppes, cahiers,
Cahiers, blocs-notes
cartes de jeux, papif
er carbones, valises!
en carton, Etiquette~
adhésives, Tickets
divers, imprimés,
Reliures diverses.
!~QY~!ri~_Çbi~igy~
Pesticides
Savons, cosmétique~ Lotion, talc, crèmes
Presticides, Aéros1es, Savons,
Pommades.
Bougies, Lotion, crêmes, poudres,
Détergents en poudre, liquide.
Produits pharmaceut.
Pastilles, pommades
Peintures, vernis
Peintures à 11
1 hui1e
Il
à 11 eau
Il
synthétiques,
antirouilles, vernis
.. . .1

- 236 -
Produits pétroliers,
Acéthylène, oxygène
Gaz
Huiles, graisses.
Produits matière
Polyétilène
Chaussures en plastique,
plastique
Mousse, élastiques, articles
divers.
Industries diverses
Silicate liquide
Algues, Piles rèches
Industries des Matériaui
-----------------------
Briques rouges, préfabrication
-----------------------
d1éléments en béton, dalles,
deconstructions
---------------
agglos, tuyaux.
Industries de Transfor-
-----------------------
Fonderies
Articles en fonte
Articles en fonte grise
grise, Font.e alu
Acier coulé
Meubles, literie
Lits métalliques,
Sommiers, Matelas
Menuiseries construé- Panneaux, armoires,
Charpente métallique
ti on méta 11 i que
grillages, portes,
fenêtres, charpente
métallique
Mécanique générale
Pièces de recharge
Tournage, fraisage ~tc ...
1
Récipients métalliq
Radiateurs
Articles de ménage en aluminuim
Tôle,
Carrosserie, construc-
Carrosseries de camions, cars
tion automobile
Montage de camions
Diverses industries
électro-mécaniques
Accumulateurs, enseignes lumi-
neuses, montage d1éléments élec-
triques.

- 237 -
Le chiffre d'affaires à l'exportation réalisé par les petites
et moyennes entreprises industrielles s'élèvent à 28 %du chiffre d'affaires global
soitenviron 6,2 milliards de Franc C.F.A. Le Tableau n° 3' indique le montant des
exportations par branches.
L'industrie alimentaire représente à elle seule plus de 50 %des ex-
portations des P.M.E.I. Son chiffre d'affaires est composé de 40 %d'exportations
etde 52 %des ventes locales. Les P.M.E.I. du secteur Textile, confection expor-
tent 36 %de leur production.
Tableau n° 3' : Exportations des P.M.E.I. au Sénégal, 1974
en milliards de F. C.F.A.
Source
SONEPI - DAKAR.
BRANCHES
P.
M.
P.M.E.
% (1)
% (2)
Ind.Extractives
240
240
3,8
Il
Al imentaire
1
3 232
3 233
51,8
46
Il
Textile, confection
20
7,6
736
11,7
36
Il
Bois, Meubles
73
73
1,2
4
Il
Papier,carton, imp.
167
290
457
7,3
25
Il
Chimique
755
755
12,1
14
Il
desMatériaux de Cons
231
231
3,7
27
Il
de transformation
des métaux
48
468
516
8,3
20
Il
Eau,Energie
TOTAL .••••••••
236
6 005
6211
100
28
(1) Total P.M.E.I. = 100 %
(2) Chaque branche C.A. total PMEI. = 100 %
.../

- 240 -
Pour toutes ces raisons, les haricots sénégalais se vendent à un
prix moyen compris entre 350 et 450 F. CFA le kilo alors que les produits du
Kenya (de qualité moindre) se vendent toujours entre 500 et 600 F. CFA le kilo (1
f
A propos du marquage :
- l'impression est trop tenue (imp,ossibilité de bien voir le
pays d'origine du produit)
- les cartons portent des mentions de poids qui ne correspon-
dent pas avec la qualité de produit effectivement emballée.
- les autres difficultés que rencontrent les exportateurs sont
dues â leur formation insuffisante ou nulle.
Les exigences du marketing à l'exportation et le manque d'aptitude
àorganiser de grandes campagnes de vente pour des produits dont l'attrait qu'ils
exercent sur les consommateurs étrangers résulte de variations de leur conception
constituent l'un des obstables le plus important contre lesquels les exportateurs
sénégalais auront à lutter pour imposer leurs produits sur les marchés étrangers.
La mise au point de la technique de vente reposant sur la persuation
a rendu caduques la plupart des analyses traditionnelles reposant sur l'élasti-
cité de la demande et les hypothêses sur les prix et les revenus.
- Le mot "markting" est d'origine anglo-saxonne et nIa trouvé
réellement sa traduction dans le langage françai!s ; on parle de mercatique mais
personne n'emploie ce mot. Le mot "marketing" vient du verbe actif "to market",
c'est-â-dire introduire sur un marché.
Pour H. Joannis le marketing est une méthode scientifique de détecti
e~d~conquête rentable des marchés (14).
.../
(13)
Rapport de Mission (7-17 Juin 1977) sur le marché des produits de contre-
saison du Sénégal en France, R.F.A., Royaume-Uni, Belgique et Suisse, dans
le cadre du projet de création du Centre Sénégalais du Commerce extérieur.
CCI / CNUCED / GATT / Juillet 1977.
(14)
Pour une étude détaillée sur le marketing voir:
- H. Joannis
International marketing, Décembre 1968
- PH. KOTLER : Marketing-Manag~entPP 15-22 et 168-187
~ ~
- TH. LEVITT : Innovation et marketing - Edition Organi;~~~pac_p
.'
~'l:uo""~~~)
;,
"j'. J-c
C(.,
......'-c
......
( /
' -
/
1
")il"-~(,'- /
"'r5;t~ife
",

- 241 -
- Le marketing à l'exportation: le marketing, cette méthode scien-
tifique n'est pas limitée à un espace national, et l'expression "marketing inter-
national" utilisée par certains praticiens est donc en fait un piéonasme.
Par contre, on peut se poser la question suivante : dans un univers
limité par les frontières d'un pays, le producteur sénégalais suit une certaine
démarche et applique un certain nombre de techniques, voire de recettes qui lui
permettent d'amener son produit vers un marché.
Qu'en est-il si le même producteur considère l'ensemble des marchés
étrangers? les méthodes et les techniques qui lui ont été utiles dans son expé-
rience nationale seront elles applicables â ce nouvel univers?
La démarche marketing est nécessaire à l'exportation car si vous n'avez
pas ce respect du consommateur vers lequel vous destinez vos produits, vous ne ferez
rien. Il y a une triste loi dans ce monde: c'est toujours celui qui paie qui a
raison et finalement c'est le consommateur qui paie.
A l'exportation les responsabilités se situent à deux niveaux
- Le Centre Sénégalais du Commerce Extérieur (C.S.C.E.) doit:
• détecter les marchés étrangers
• faire le "listing" des marchés rentables pour les produits sénégalais
• recenser pour chaque pays les conditions de pénétration: normes,
législation etc •..
- Les exportateurs doivent aller à la conquête de ces marchés et entretenir des
relations permanentes avec l'étranger.
Concernant le dernier point, nous savons que vendre une fois, ce n'est
pas difficile car la plupart des gens sont ouverts au changement et à l'essai, mais
établir un flot d'échanges entre un pays et les consommateurs d'un autre pays, ce
n'est pas aussi aisé que cela. Il faut passer par un certain nombre de paramètres
fixes, paramètres marketing de marché. Conquérir un marché, clest appliquer â la
vie des affaires la stratégie de l'art militaire.
. .. 1

- 242 -
Les préoccupations du marketing à l'exportation en ce qui concerne
le produit sont les suivantes :
- définir le produit en fonction des marchés (couple produit-marché:
- choix du produit d'exportation (produit de bonne qualité)
- se conformer aux normes techniques et commerciales des pays
d'exportation
- choix de l'emballage
choisir les couleurs synonimes de prestige, etc ...
L'absence d'une mentalité l'exportateur" caractérise les opérateurs
économiques de l'Afrique francophone à la différence des anglophones. Par exempl
au Sénégal, les petites et moyennes entreprises (exceptées S.I.V., S.E.R.A.S.,
S.I.S.C.O.M.A. etc ... ) n'ont pas visé et ne visent encore que la satisfaction
du marché national très limité par sa dimension et le pouvoir d'achat des con-
sommateurs (15).
Le commerce international comme le commerce national, suppose à la
base une concordance entre les besoins d'un acheteur et les propositions d'un
vendeur. Lorsque cette concordance existe (elle existe pour diverses catégories
de produits sénégalais) il faut encore, que d'une manière ou d'une autre, l'a-
cheteur et le vendeur soient mis en rapport, ce qui suppose de la part du vendeL
potentiel la volonté d'entreprendre un certain nombre de démarches pour aller à
la rencontre de l'acheteur et de la clientèle.
Les opérateurs économiques sénégalais doivent avoir la volonté d'ex·
porter et qui dit "volonté", dit "aller jusqu'au bout". Si vous n'allez pas
jusqu'au bout, vos volontés ne seront que veilleité et rien ne se passera .
.../.
(15)
Il ne s'agit pas d'un phénomène propre au Sénégal et à l'Afrique. Les pay:
européens, par exemple, se sont heurtés et, dans une certaine mesure, se
heurtent encore à ce genre de difficultés. Ce qui suffit à démontrer qu'i
s'agit là d'un phénomène qui n'est pas facile à maîtriser, et qui, à notr,
avis, ne peut l'être sans qu'il ait intervention des pouvoirs publics et
du Centre Sénégalais du Commerce Extérieur.

- 243 -
14 - Les Facteurs Financiers :
Le nombre impressionnant d'ouvrages et d'études consacrés à
l'épargne dans les pays sous-développés, témoigne de l'importance de la question
(16).
La croissance des entreprises sénégalaises, généralement de petites
dimensions pose toujours un problème de financement. Les apports personnels du
fondateur sont généralement faibles et la contribution des sociétés de finance-
ment et de garantie trouve rapidement des limites.
La solution ~(ce problème, s'il réside d'abord dans l'accroissement
des moyens mis à la disposition des sociétés spécialisées dans les interventions
en faveur des petites et moyennes entreprises (pour une politique plus dirigiste
de l'épargne), dépend aussi en grande partie de la législation qui pourrait être
mise en œuvre pour abaisser le coût des prêts consentis à ce type d'entreprise.
141 - b~_~Q~i!i~~~iQ~_g~_!:~e~rg~~
En ce qui concerne l'épargne, les services officiels ad-
mettent que la situation actuelle du Sénégal où l'endettement affecte ainsi bien
le monde paysan que le monde salarié, elle est inexistante ou difficilement
chiffrable. Deux établissements publics, pourtant, sont spécialement chargés
de la mobiliser: la "caisse d'épargne" et les "chèques postaux", dépendant
tous deux de l'office des postes et télécommunications". Ces établissements re-
groupent, fin 1975, de 6 327 millions de Franc CFA de dépôts ou d'avoirs (887
millions F.CFA pour la caisse d'épargne, 5 440 millions F. CFA pour les C.C.P.,
J.loit 2 270 concernant les comptables publics, 857 les banques et organismes de
crédit et 2 313 les particuliers et entreprtse~).
. ..1
(16)
- A. Mauri : mobilisation de l'épargne dans les pays africains -
Milan - 1972.
- Incitations des particuliers à l'épargne: rencontre Université -
Entreprise Dalloz, 1972 - France.
- D. CISSE: Problème de la formation de l'épargne interne en Afrique
Occidentale, Présence Africaine, 1969.

- 244 -
En 1976, en enregistrait 2 471 millions C FA de dépôts à ce dernier
poste, soit une faible amélioration de la situation de 1975 (+ 6,4 %). L'épargne
détenue par l'Office des Postes et Té1écommuniations (O.P.T.) ne représente pas
(C.C.P. + Caisse dlEpargne cumulés) 10 %du total des dépôts bancaires.
Ainsi donc, 11
1 épargne sénégalaise est très limitée. Les explications
de cette faiblesse doivent être recherfhées dans la psychologie du sénégalais.
142 - b~_erQfil_Q~_l:~e~rg~~~~_~~~~g~l~i~
Sl
S i1 est vrai que le groupe social est un repère indiscu-
table qui permet de comprendre 11
1 africain (et par conséquent le sénégalais) il
nlen demeure pas moins que cet "étan social Il se relâche de plus en plus si lion
va de la campagne vers la ville. Or grossièrement nous pouvons dire que les
gros revenus se rencontrent à la ville et les plus faibles revenus à la campagne,
La segmentation de la population en ruraux et urbains clest-à-dire à peu près
en "riches" et "pauvres" (il est clair qulà la ville aussi il y a des pauvres)
a donc son importance si notre but est de voir les comportements des différents
groupes sociaux face à 1l
1 épargne.
Le concept "dlépargnant urbain" nlest pas très prec,!
puisque nous y incluons aussi bien des individus très riches (cadres supérieurs
des administrations et des entreprises, gros commerçants) que des personnes
nettement moins aisées (cadres moyens, simples salariés et travailleurs des
catégories inférieures). Malgré tout, ces individus ont une caractéristique
commune: clest à leur niveau que se rencontrent les: épargnants potentiels. En
effet même les "moins riches" de ces catégories sont susceptibles dlépargner à
condition de renoncer à certaines consommations (17). Ceci pour dire que si ces
groupes sociaux venait à épargner ce nlest pas parce qui ils nlont plus aucun
besoin de consommation.
... /
(17)
L'épargne est dans ce cas un acte conscient et volontaire que les personnel
décident après avoir mis en 111lance" le sacrifice auquel elles consentent
en ne consommant pàs tout leur revenu immédiatement et les avantages qu'el
attendent de l'épargne. Bien sûr, dans la mesure où les besoins essentiels
Sont satisfaits l'affectation du revenu dit discrétionnaire à l'épargne
est un sacrifice assez facilement supportable mais qui est loin d'être
automatique.

- 245 -
Une fois précisée cette ambiguité terminologique, voyons maintenant
certains freins à l'épargne en milieu urbain.
Les freins sont nombreux mais nous n'en citerons que les cinq prin-
cipaux
a) - Les dépenses de prestige
- Celles faites à l'occasion de réjouissances telles que les
baptèmes et les mariages :
Selon le Conseil Economique et Social du Sénégal (18) une étude
réalisée avec 136 familles à Thiès, Saint-Louis et Dakar révèle que les frais
occasionnés par les baptèmes et festivités similaires couvrent entre 40 %et
70 %du revenu mensuel des ménages urbains suivant les cas.
- Celles faites à l'occasion des fêtes religieuses
La même enquête indique que les sommes consacrées aux dépenses pen-
dant les fêtes religieuses prennent entre 2 et 3,5 %du revenu annuel de ces
mêmes ménages.
b) Le "Poids" de la solidarité familiale
Celle -ci se traduit par une prise en charge par un ménage d'un
certain nombre de parents plus ou moins proches. Ce nombre d'ailleurs tend à
s'élever avec le revenu du ménage. Cela rend plus difficile bien sOr l'apparition
d'un surplus par rapport à la consommation susceptible d'être épargnée.
c) - Des surplus qui ne restent pas toujours au Sénégal
Il est établi que l'emploi de l'épargne au niveau des villes (pour
les couches supérieures de la population) se distingue aussi par des sorties
clandestines importantes à l'occasion des pélerinages (Mecque, Rôme) c'est-à-
dire d'une manière plus générale par le rôle des placements à l'étranger en
particulier dans les pays de l'Europe occidentale. Cette fuite générale s'ex-
pliquerait par des raisons politiques notamment la crainte de la confiscation
des biens en cas de changement de régime.
...
. /
(18)
Note sur les possibilités d'épargne au Sénégal
Conseil Economique et Social - Dakar - 1967.

- 246 -
La sortie de l'épargne des particuliers du territoire national n'est
d'ailleurs qu'un reflet d'une exportation très importante de l'épargne sénéga-
laise au niveau delféconomie globale.
Le Tableau nO 36 permet d'illustrer ce phénomène.
en milliards
Tableau n° 36 : Exportation de l'épargne sénégalaise (
F. CFA
(19)
ANNEES
INVESTISSEMENTS
EPARGNE EXPORTEE
1959
15,87
13,60
1960
18,68
12,72
1961
14,73
13,51
1962
15,15
13,64
1963
20,83
13,42
1964
22,59
12,23
1965
23,58
10,86
1966
27,70
22,66
1967
31,02
23,74
1968
25,36
20,10
Ce tableau établit une liaison entre le montant des investissements
et l'importance de l'exportation de l'épargne. La corrélation entre les deux
variables est très forte puisque le coefficient de corrélation est égal à 0,9.
De ce fait l'épargne et l'investissement au Sénégal n'exercent pas
toutes les incidences possibles, nécessaires au développement et à la croissance
d) - La thésaurisation
Au niveau de la ville la thésaurisation sous forme de métaux précieu
et de bijoux est un frein important à la constitution d'une épargne productive .
.../.
(19)
A. Aly DIENG
Accumulation du capital de répartition des revenus
au Sénégal.
Université de Dakar - 1972 -

- 247 -
Ce phénomêne est surtout important chez la femme urbaine qui consacre
une bonne partie de son revenu à l'achat de bijoux et de parures. D'ailleurs
l'enquête "Budget-Consommation" (20) réalisée par l'Ecole Nationale Supérieure
Universitaire et Technologique de Dakar montre que pour une dépense moyenne
mensuelle d'habillement d'une femme de 3 726 F, 566 F sont consacrés à l'achat
de bijoux et de montres soit 15 %.
e) - Le rôle de la publicité dans l'augmentation de la consommation
c'est-à-dire dans la dimunition de l'épargne en milieu urbain.
Les supports et médias publicitaires sont multiples et variés à la
ville. L'épargnant urbain représente donc une cible idéale pour des campagnes
de publicité extrêmement bien orchestrées, concurentes il est vrai mais presque
toujours répétitives voir même harcelantes.
Or, toutes ces campagnes ont ceci en commun: elles poussent à une
augmentation de la consommation et pour cela elles visent une modification du
comportement et des habitudes des individus.
"L'épargnant rural" est loin d'être un concept précis et homogène.
Néanmoins, nous pensons que les éléments d'analyse et d'appréciation (des freins
à l'épargne) qui vont suivre peuvent s'appliquer à l'immense majorité de la
catégorie rurale de notre population.
a) - La faiblesse des revenus
~ l~~_t~Y~a~~_mQ~~~~ir~~
Les régions les plus pénétrées par l'économie monétaire en
zone rurale sont les régions produisant des cultures commerciales c'est-à-dire
essentiellement le bassin arachidier. Or, pour ces régions, la perception des
revenus, concentrée sur les premières semaines de la campagne de commercialisa-
tion arachidiêre, est un obstacle à l'étalement des dépenses donc à l'apparition
d'une épargne productive.
...
. /
(20)
Bugets familiaux - Tome 2
ENSUT - DAKAR - 1976 -

- 248 -
D'autre part les revenus monétaires provenant essentiellement de la
vente des revenus en nature subissent les variations de ces derniers.
Or pour les revenus en nature, il se pose un problème:
t
l~~_r~Y~~~~_~~_~~~~r~
Les revenus en nature proviennent essentiellement de l'agri-
culture et de llélevage. Or ces deux secteurs sont largement tributaires des
aléas climatiques c'est-à-dire un environnement naturel non encore maîtrisé.
On 'tfexPlique dès lors pourquoi les revenus globaux sont encore faibles à la
campagne.
A ce titre d'exemple pour les années 1970, 1971 et 1972, le tableau
nO 3' permet d'avoir une idée du niveau de ces revenus.
Tableau nO 3J
Revenus des agriculteurs en milliards de
Francs CFA courant (21)
Source : Comptes économiques du Sénégal 1971
1972 - Direction de la Statistique
ANNEES
1970
1971
1972
REVENUS
Monéta ires
31,98
17,84
29,99
En nature
31,28
18,92
27,14
Totaux
63,26
36,76
57,13
b) - L'importance des dépenses de prestige à l'occasion des baptèmes
et des mariages.
Dans la moyenne vallée du Sénégal, l'enquête MISDES citée par le
Conseil Economique et Social (22) évalue entre 3 et 9 %du revenu annuel selon
les ethnies et les castes la part consacrée à des réjouissances de ce genre .
.. . f
(21)
Y compris les revenus de la pêche, de l'élevage et des eaux et forêts
(22) Dans "Note sur les possibilités d'épargne au Sénégal" Op. Cité.

- 249 -
c) - Une psychologie qui n'incite pas toujours à l'épargne
La soif d'acquérir ou l'accumulation de richesses n'est pas toujours
un àigbi110n décisif de l'activité dans la population rurale où l'épargne est
souvent taxée d'avarice (23).
En fait cela est quand même logique pour qui connait la mentalité
de l'africain en général et du sénégalais en particulier.
En effet, et surtout à la campagne où 1I1'éta.U'socia1 du clan et du
groupe est encore plus fort l'africain met sa confiance dans son groupe social,
et ne se confie pas qu'à son argent pour lutter contre l'adversite.
En d'autres termes la richesse (et surtout la richesse monétaire)
est susceptible de conférer autorité et prestige même à la campagne. Néanmoins
ici, sa puissance est tempérée par la force des traditions dans lesquelles sont
coiifiées les relations sociales.
d} - L'importance de la thésaurisation
Dans la mesure où un surplus existe, il reste rarement sous forme
monétaire pendant longtemps. La monnaie peut-être elle-même thésaurisée mais
ici nous voulons surtout insister sur l'importance de la thésaurisation sous
forme de stocks et de troupeaux à la campagne.
Oans notre étude sur l'épargnant rural nous avons raisonné comme si
tous les individus étaient des épargnants potentiels. Or, cela est loin d'être
la réalité. En effet si pour certains, il se pose le problème de freins à l'uti-
lisation rationnelle (productive) de surplus susceptibles d'être dégagés, nous
ne devons pas oublier que pour d'autres le problème se situe au niveau de l'exis-
tence même de ce surplus c'est-à-dire de l'épargne.
Ainsi une, enquête-budget récente en milieu II wo10ffll
10ff vérifie que
les rentrées d'argent sont immédiatement affectées aux achats de premières né-
cessités. Les opérations de vente et d'achat sont presque toujours instantanées
1I1a monnaie ne fonctionne donc qu'à l'intérieur de la circulation simple: ce
moyen de paiement éphémère ne reste pas longtemps dans les mains du paysan ll
paysan
(24).
"'/
(23)
Sur la psychologie économique du sénégalais voir notre thèse de
Doctorat OP - Citée PP 185-188
(24)
Rocheteau: Pionniers Mourides du Sénégal : changement Technique et
Transformation d'une économie paysanne ORSTOM - 1970.

- 250 -
c'est dire que dans ces conditions les revenus dégagent difficilement un sur-
plus épargnable.
Dans le bassin arachidier le même auteur arrive à une conclusion
identique et écrit: "Il faut tenir compte des capacités financières à la cam-
pagne .... l'argent distribué pour payer l'arachide peut difficilement fonctionne
comme capital. En fait il sert souvent de moyen de paiement des "charges exté-
rieures", des prestations monétaires obligatoires (à l'Etat, à l'usurier, au
marabout .. ) ce qui reste ne fonctionne que comme numéraire à l'intérieur de la
sphère de circulation simple pour assurer quelques dépenses nécessaires à la
reproduction du groupe domestique" (25). Là aussi il semblerait que l'existence
d'un surplus par rapport aux "dépenses nécessaires à la reproduction du groupe
domestique" ne serait pas sans poser quelques problèmes.
D'autre part l'étude réalisée par le Conseil Economique et Social
(26) semble avoir révélé quelque chose d'analogue en disant que même au niveau
des coopératives paysannes il y avait des défaillances dans le remboursement
des dettes contractées.
L'insuffisance de l'épargne sénégalaise s'explique donc par les
nombreux freins qui existent tant chez le consommateur rural que urbain. Toute-
fois cette insuffisance doit s'analyser en terme relatif. En d'autres termes
tout dépend de l'importance, de l'entreprise industrielle à créer et par là
même de la quantité des immobilisations que sa création implique. Il est donc
probable que si cette entreprise à créer nécessite des investissements élevés,
l'épargne sur le plan local peut être insuffisante. Mais s'agissant au contraire
des petites entreprises qui nécessitent des investissements peu élevés l'épargne
locale peut y faire face. L'évolution de cette épargne est encourageante et se
traduit par l'augmentation des dépôts dans les caisses d'épargne {27}.
.../
(25)
Roch et Rocheteau : Economie et population : le cas du Sénégal
ORSTOM - 1971
(26)
Note sur les possibilités d'épargne au Sénégal Op. Citée
(27)
Voir notre étude : "Mobilisation de l'épargne" page 87.

- 251 -
Il existe donc une certaine épargne locale encore faut-il la
mobiliser et l'orienter vers la création de petites ou moyennes entreprises
"industrielles.
Or jusqu1ici la fraction de l'épargne mobilisée servait surtout au
financement des activités â rentabilité certaine et dans le court terme et qui
sont souvent plus ou moins spéculatives comme le commerce, les transports et
surtout l'immobilier (28). Depuis longtemps donc l'épargne locale semblait
s'intéresser aux activités non industrielles. Mais depuis 1970 on note une
certaine évolution, c1est que cette épargne s'adresse aussi â 11
1 industrie
1
et
ceci se traduit soit par la création directe des entreprises industrielles â
capitaux totalement ou en majorité sénégalais, soit encore par l'achat des
actions des sociétés industrielles étrangères préexistantes quand 11
1 0ccasion
1
se
présente, plus particulièrement quand il y a une augmentation du capital des
dites sociétés et réservée â des sénégalais.
Cette évolution est encore récente et on peut dire que le nombre
des sociétés industrielles étrangères comportant des participations privées,
sénégalaises est encore infirmes.
Le tableau n° 38 donne un aperçu de la participation sénégalaise
dans le capital des sociétés industrielles étrangères.
Cette épargne locale s'oriente aussi vers les entreprises indus-
trielles 00 souvent les sénégalais détiennent la majorité des actions. A..
titre d1
d exemp1e
1
nous citons :
- La Sénéméta11urgie
- Comapêche
- Fromagerie Orientale de la Casamance
- Séna1uver
- SODEFITEX
- Sénêp1astique
- Socoinsaf
.../
(28) Discours du Président Léopold S. SENGHOR
Rapport de Politique Générale PP 43 - 44
Congrès extraordinaire du parti du 27-29 Décembre 1976.

- 252 -
Tableau n° 38
Composition du capital de 12 sociétés
étrangères.
Source: Fichier des entreprises industrielles -
SONED - 1974.
PARTICIPATION EN
%
SOCIETES
Etranger
Sénégal
BATA
99,99
0,01
Berliet Sénégal
70
30
CAFAl
92
8
G.M.O.
99
1
Lesieur Afrique
90
10
Moulin SENTENAC
96
4
M. I.O.A.
98
2
S.A.LB.
95
5
S.L I.B.
75
25
SAPROLAIT
90
10
SOTIBA-SIMPAFRIC
95,75
4,25
S.S.P. TAIBA
50
50
Il Y a donc actuellement comme les exemples précédents le prouvent
une certaine mobilisation vers l'industrie. Mais les anciennes orientations
de cette épargne (commerce, transport et immobilier) demeurent toujours pré-
pondérantes. Il faut donc infléchir l'orientation actuelle de l'épargne locale
en permettant à cette dernière de financer davantage les entreprises industrielle
mais la création de ces petites et moyennes entreprises locales n'impliquent pas
seulement la possession au préalable du capital, mais encore faut-il des entre-
preneurs locaux, ce qui créée encore d'autres problèmes.
... /

- 253 -
15 - Les facteurs humains : les entrepreneurs locaux
Le manque d'esprit d'entreprise; l'absence de goût du risque ou
la non initiation à des méthodes de gestion caractérisant la majorité de ceux
qui disposent de l'épargne au Sénégal. En d'autres termes il y a une varéfaction
des entrepreneurs locaux, or ces derniers conditionnent la création et la crois-
sance des petites et moyennes entreprises industrielles.
Pourquoi l'entreprise moderne, possédée et dirigée par des sénégalais,
est-elle si peu développée au Sénégal?
a) - A la veille de l'indépendance, le vide~le contexte de la société
traditionnelle, où l'agriculture était l'activité dominante, ne favorisait pas
l'épanouissement de l'esprit d'entreprise. Dans cette société stationnaire, re-

pliée sur elle-même, le développemBt
pliée sur elle-même, le
des connaissances scientifiques et techniques
non seulement n'était pas stimulé, mais toute tentative d'innovation était péna-
lisée comme une atteinte à l'équilibre et à l'harmonie préétablie.
Ultérieurement, l'ère coloniale n'a pas été propice à l'éclosion
d'une classe des chefs d'entreprise sénégalais: la logique du système de l'éco-
nomie
de traite autorisait l'accession d'indigènes à des responsabilités limitées
dans l'administration et même l'exercice des professions libérales, mais ce sys-
tème n'admettait pas la pratique de responsabilités da'ns le monde des affaires(29).
Ainsi, au moment 00 notre pays accédait à l'indépendance, y avait-il
une absence quasi totale d'entrepreneurs nationaux dans les secteurs modernes de
de l'activité économique.
. .. /
(29)
On pourra consulter à cet égard, pour plus de détails sur les responsabilités
~es opérateurs économiques sénégalais, l'excellent ouvrage de SAMIR AMIN
"Le Monde des Affaires Sénégalais, les éditions de Minuit, 1969

- 254 -
Avec l'accession à la souveraineté nationale, les choses ne
vont pas changer du jour au lendemain, car si l'élargissement de la place occupée
par les nationaux dans les secteurs modernes de l'économie était un souci des
dirigeants, il n'était cependant pas au premier rang de leurs préoccupations dans
les premières années de l'indépendance.
c'est que la mise en œuvre d'une politique de développement dans
notre pays essentiellement agricoles impliquait des actions prioritaires de di-
versification des cultures, de modernisation du monde rural et de développement
des infrastructures économiques dans les domaines des transports et des communi-
cations notamment. Parallèlement, la promotion d'un secteur industriel moderne
visant d'une part, à la production des biens destinés à se substituer aux impor-
tations et, d'autre part, à la transformation et à la valorisation des produits
primaires, a été stimulée par le recours à des techniques et à des capitaux
étrangers, dont l'entrée a été favorisée par l'adoption de mesures d'incitation
fort libérales.
Enfin, l'exercice de la souveraineté impliquait la sénéga1isation
en priorité de l'administration; pendant plusieurs années, tous les diplômés
ont trouvé tout naturellement un débouché dans la fonction publique ou dans les
entreprises publiques chargées le plus ~uvent de réaliser des opérations de dé-
veloppement, et, par conséquent, non soumises à la sanction du marché.
Progressivement, cependant, en même temps que le nombre de sénégalais
s'intéressant aux affaires commerciales augmentait sensiblement, les pouvoirs
publics étaient de plus en plus préoccupés par la nécessité de ne pas laisser les
secteurs modernes de l'économie entre les mains des seuls intérêts étrangers.
C'est ainsi ~ue des organismes d'assistance et de formation furent mis en place
P':to-M.-witi<'
pour ~ les entrepreneurs locaux.
II - LE CONTEXTE INDUSTRIEL
Nous pouvons étudier le contexte industriel du Sénégal à travers troi
éléments: la centralisation des entreprises industrielles dans la région du Cap-
Vert, les relations interindustrie11es et la technologie utilisée.
.../

- 255 -
21 - La centralisation des entreprises industrielles dans le Cap-Vert
L'industrialisation est une des conditions du développement économique
en même temps que support d'une urbanisation structurée. C'est d'ailleurs pourquoi
le gouvernement sénégalais en fait une priorité mais encore faudrait-il orienter
cette industrialisation.
On sait que plus de 80 %des entreprises industrielles se trouvent
dans le Cap-Vert créant ainsi un déséquilibre entre les régions du Sénégal dont
les conséquences sont multiples. On essaiera donc de voir sur quelles bases la
décentralisation industrielle pourra se faire et les moyens mis en œuvre par
les pouvoirs publics pour réaliser cette politique de décentralisation.
211 - b~~_~~~~~_~:~~~_Q~ç~~~t~li~~~iQ~_i~~~~~ti~ll~
La décentralisation doit s'inscrire dans un cadre bien précis.
Il s'agit de réaliser un développement économique et social, homogène et équi-
libré visant à réduire les disparités existantes entre les
régions, et à les
éliminer à long terme.
Il faut donc créer au préalable au niveau des régions les infras-
tructures nécessaires pour faciliter l'implantation des entreprises industrielles.
La première condition du choix d'une métropole doit être une localisation favo-
rable par rapport aux potentialités régionales, mais aussi par rapport aux liaisons
à assurer tant avec la région desservie qu'avec l'extérieur.
- La seconde condition doit être la disponibilité au niveau del~ye9ion
choisie des facteurs de base, notamment eau et énergie et des équipements collec-
tifs correspondants aux besoins de la population. Cette disponibilité est une
exigence préalable à la création d'entreprise au niveau des régions. Elle est
indispensable pour pouvoir attirer et retenir les activités de la population qua-
lifiée nécessaire.
- La troisième condition doit être une articulation appropriée des
réseaux de communication commerciaux et financiers à partir de la zone d'influence
que vers l'extérieur.
. .. 1

- 256 -
212 - Les actions de l'état en faveur de la décentralisation
------------------------------------------------------
Les travaux des plans de développement depuis 1961 ont conduit
à dégager deux impératifs nationaux en matière de localisation industrielle
faciliter le développement industriel des régions autres que le Cap-Vert et
organiser l'axe Dakar-Thiès.
Pour atteindre ces objectifs les pouvoirs publics ont adopté une
politique qui présente un double aspect: une procédure limitative pour créer
des obstacles aux implantations qui iraient à leur encontre et une procédure
incitative, favorisant la décentralisation industrielle.
- Les mesures limitatives visent essentiellement à n'autoriser la
réalisation d'installation industrielle que dans le cadre de la planification
géographique du pays. C'est l'objet des visas de localisation des équipements.
- Des mesures incitatives: code des investissements, elles consis-
tent à accorder certains avantages sur le plan fiscal surtout à toutes entreprise
s'installant en dehors du Cap-Vert.
D'autre part la création de domaine industriels au niveau des région
doit permettre à ces reglons de disposer d'un noyau industriel. Le domaine indus~
trie1 est conçu comme un moyen de développer, de renforcer et d'implanter de
petites et moyennes entreprises industrielles dans le cadre d'un programme régior
d'industrialisation.
Malgré tous ces moyens mis en œuvre, on se rend compte à travers
les différents plans de développement établis depuis l'indépendance, que le désé-
quilibre industriel est toujours maintenu s'il n'est pas renforcé.
Les plans de développement ont permis certes de combler le vide in-
dustriel qui existait au niveau de certaines régions sans pour autant diminuer
la concentration des entreprises au Cap-Vert~ Il convient donc d'intensifier ces
moyens mis en œuvre, afin que cette politique de décentralisation puisse con tri
buer efficacement au développement des régions de l'arrière pays.
C'est ainsi que les pouvoirs publics ont recensé dans le ième plan
cinq pôles industriels susceptibles de constituer les bases de l'industrialisa-
tion des régions.
... /

- 257 -
La création de ces pôles s'inscrit bien sûr dans le cadre d'un plan
à long terme, mais pour certains d'entre eux les bases sont déjà jetées. Ces pôles
sont les suivants :
- Le complexe de Cayar
- La villed~Thiès qui a une vocation métallurgique
- Kaolack avec le développement des salines et la création d'un
grand complexe textile intégré sur coton
- Ziguinchor centre agro-industriel
- Saint-Louis et ses environs avec la mise en valeur du Fleuve Sénégal.
Le complexe de Cayar qui sera l'un des résultats les plus positifs de
la décentralisation des activités industrielles du Cap-Vert comprendra un port
minéraliser et pétrolier, une raffinerie de pétrole, une usine d'amoniac et durée,
une exploitation des phosphates, sans compter les infrastructures qui seront néces-
saires pour l'exploitation de cet ensemble.
Jusqu'à présent la politique de décentralisation vise uniquement les
industries alimentaires et à l'installation d'entreprises agro-industrielles ;
mais avec le complexe de Cayar on s'oriente à l'installation d'une industrie de
pointe au niveau régional. Ce foyer industriel sera en lui-même une force créatrice
nouvelle et aura des effets induits sur l'ensemble de la région.
Pendant ce temps les autres régions seront orientées vers la création
de complexes agro-industriels compte tenu des potentialités régionales. La créa-
tion de ces entreprises permettra de contribuer à l'augmentation du niveau de vie
des habitants, à créer un marché régional susceptible d'absorber certains produits
et enfin à freiner l'exode rural vers le Cap-Vert. En outre les activités du
secteur des services qui sont liés à l'industrie moderne pourront s'implanter au
niveau de ces régions, ainsi que l'infrastructure sociale et culturelle qui permet
d'attirer et de fixer le personnel de directio~ les techniciens et l'ensemble du
personnel appelé à travailler dans ces petites et moyennes entreprises industrieelles.
22 - Les relations inter-industrielles
Le but des relations interindustrielles est d'étudier les effets de
liaison entre les entreprises créées. Ces effets s'apprécient par les achats ou
commandes de biens que se font les entreprises et que traduit généralement le
~
tableau des relations inter-industrielles de Leontief.
. .. f

- 258 -
Ces effets de liaison dans le cas d'un pays en voie de développement
sont faibles du fait de l'inarticulation de l'économie.
Ce nlest qu'au fur et à mesure qu'une économie se développe qu'une
grande intégration se réalise entre les diverses activités économiques nationales.
En d'autres termes, au début du développement économique le tableau~eontie1=sym­
bolisant les relations entre les différentes entreprises possèdera beaucoup de
cases vides, ce n'est qu'au fur et à mesure qu'une économie se développe que les
différentes cases du tableau de Leontief se remplissent ou noircissent.
Comment peut-on apprécier ces effets de liaison dans le cas du Sénégal
Comme dans tout pays en voie de développement ces effets de liaison
sont faibles du moins en ce qui concerne les entreprises industrielles. On peut
avoir une approche assez grossière et synthétique de ces relations entre les di-
verses entreprises industrielles en appréciant les achats de ces entreprises sur
le plan local: Ainsi pour l'année 1974 les entreprises industrielles ont acheté
des biens et services locaux pour une valeur de 56,5 milliards de Francs CFA
.
.-
.
(19 milliards en 1962) et la valeur des biens importés par ces entreprises était
de 47,5 milliards de Francs CFA (12,5 milliards en 1962). Les achats locaux tra-
duisent ainsi les liaisonsex~stantes entre les différentes entreprises. Mais jus-
que là il s'agit d'une vue globale de ces liaisons inter-entreprises, encore faut-
il voir quelle est la part de chaque branche industrielle dans ces achats de biens
locaux, cette étude plus détaillée nous permettra de voir la branche exerçant le
plus de liaisons.
L'importance de chaque branche dans ces achats peut-être attestée par
les tableaux n° 39 et ~.
Si nous admettons comme critère d'intégration à l'économie nationale,
les achats de biens et services effectués localement par les entreprises, les
tableaux suivants montrent que cette intégration est réalisée par les industries
qui achètent plus au niveau local qu'elles ne le font au niveau international c'est~
à-dire ici par ordre décroissant
- Huilerie
- Industrie Alimentaire et conserve
- Textile
- Chimie
- etc ...
.. .f

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...
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(en millions F.CFA.)
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- 261 -
En général l 1 intégration (où les effets de liaison sont pl s forts)
se rencontre dans les entreprises industrielles qui transforment les p oduits a-
gricoles. Un meilleur exemple est donné par la Compagnie Sucrière Sénégalaise de
Richard-Toll (300 km de Dakar) qui possède ses propres plantations de canne à
sucre et en fabrique du sucre qu'elle ven~ ensuite localement. Toutefois cette
intégration ne sera totale que dans les années à venir. La C.S.S. envisage de
valoriser certains sous-produits du sucre, notamment les mélasses. Elle projette
en effet la création d'une:
- Distillerie pour la fabrication du rhum et dialcool (8 millions de
litres par an) ;
- Unité de fabrication de sucres liquides (glucose et latose) dlune
capacité de 2 500 tonnes par an, ce qui permettra de couvrir sur place, au moins
partiellement, les besoins de la confiserie;
- Levurerie de 1 600 tonnes par an qui approvisionnerait les boulan-
geries
- Unité de fabrication de produits enrichis et homégénéisés pour le
bétail.
Le schéma A donne l'exemple de la moindre intégration et de la plus
forte intégration
Exemple A
Mo·indre intégration et forte intégration
Société
Société
Etrangère
Matière première X
Matière pr.emière X
Etrangère
Matière première X
Locale
Achat
Achat étranger
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Société Sénégalaise
(Fabrication produit)
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- 262 -
N.B. : - La partie de droite
réalise la meilleure intégration de la
société sénégalaise (qui fabrique le produit Y) à l'économie puisque des effets de
liaison seraient exercés en amont (utilisation possible de la matière première X
locale) et aussi en aval avec les ventes de la société à des entreprises locales
(1 et 2) qui fabriquent respectivement les produits Z et K.
- La flèche en pointillé traduit l'absence d'utilisation de la
matière premlere X locale pour le moment. Cette situation est très fréquente car
les petites et moyennes entreprises industrielles et quelquefois les grandes importl
de l'étranger les matières premières nécessaires à leur
production. Les effets
de liaison pourraient être plus importantes au Sénégal car des filières d'intégra-
tion industrielles ne font pas défaut
221 - b~~_fili~r~~_9~i~~~gr~~iQ~_i~g~~~ri~!!~
L'analyse des potentialités industrielles du Sénégal conduit
à distinguer trois générations d'industries (30)
- les industries de substitution aux importations, dominantes de 1960
à 1970, qui ont permis de répondre aux besoins essentiels de la population: in-
dustries alimentaires et textiles, matériaux de construction, industrie mécanique
et électrique, petite industrie chimique ;
- les industries d'exportation, dominantes dans l'actuelle décennie,
soit dans le secteur minier (phosphates, sel), soit dans des branches légères qui
se développent autour de la zone franche industrielle: électronique, hologerie,
confection, chaussure, jouet, mécanique légère.
- La poursuite du développement industriel conduit à mettre en place
un troisième type d'industries moins dépendantes de l'extérieur, les industries
d'intégration.
...
. /
(30)
Pour une étude plus détaillée des différents types d'industries, on
pourra consulter les l, II, III, IV et Vème plan de développement du
Sénégal, (partie : le secteur industriel) - Ministère du Plan et de
la Coopération - DAKAR -

- 263 -
t
intégration au sens technique du terme, car ces industries per-
mettront de valoriser de 1lamont à l'aval, de la matière première au consommateur,
certaines "filières" de transformation des principales richesses minérales~végé­
tales du Sénégal.
~ intégration au sens économique du terme, car cette troisième
génération d'industries étoffera et englobera en partie les deux premières, et
tissera des liens entre secteurs primaire et secondaire.
t
intégration au sens géographique, car ces industries sont appe-
lées à se déployer dans un espace économique centré sur le Sénégal, mais qui en-
globe aussi par cercles de complémentarité croissante certaines partenaires (afri-
cains) de l'Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (O.M.V.S.), de
la Communauté Economique et Douanière des Etats de l'Afrique de l'Ouest (C.E.D.E.
A. O. ) •
Dans cette optique, le ministère sénégalais du Plan et de la Coopéra-
tion a fait étudier par la Société Nationale d'Etudes pour le Développement (SONED)
une vingtaine de filières de valorisation et d'intégration industrielle:
- sur ressources végétales: céréales, canne à sucre, coton, arachide,
bois et bambou, fruits, tomates, algues,
- sur ressources animales: poisson (conserveries, farine), cuirs et
peaux,
- sur ressources minérales
phosphates, fer, calcaire, argile, sel,
titane, pétrochimie, engrais azotés.
Nous illustrerons cette approche par l'étude de la filière textile
a)-La Filière Coton-textile
La filière coton-textile est actuellement caractérisée par une
distorsion majeure et une absence d'intégration à l'économie du pays.
~ en amont, le Sénégal est producteur d'une fibre de coton d'ex-
cellente qualité, avec des tonnages importants et en progression rapide (4 000
tonnes de fibres en 1970 ; 15 000 tonnes en 1975 ; 24 000 tonnes en 1981), dont
plus des deux tiers sont exportés à l'état brut, sans autre transformation que
l'égrenage,
.../

- 266 -
~ participent aux activités des établissements d'enseignement
technique
~ accordent des bourses permettant de faire des études à l'é-
tranger dans des domaines techniques et universitaires.
Certaines d'entre elles contribuent aussi au financement de centres
de recherche agricole du pays d'accueil dont les objectifs peuvent être ainsi
résumés :
Augmenter l a qua lité et le volume de la producti on agri cole
- Trouver, grâce à la recherche, les moyens de combattre les
maladies des plantes et les infestations d'insectes.
Cette forme de transfert constitue la majorité de transferts techno-
logiques en Afrique Noire. Mais elle est sujette à de nombreuses critiques. En
effet, aux yeux de certains, l'implantation de filiales à proximité des ressources
ne conduit pas à un transfert de technologie avantageux pour les pays africains.
Une étude récente sur le transfert de technologie en Ethiopie, après avoir passé
en revue dans le détail les problèmes auxquels le pays fait face du fait des opé-
rations des entreprises étrangèresmnclut que le coût du transfert de technologie
représente 3 %du
%
P.I.B., plus du tiers des recettes d'exportation et un peu plus
de la moitié 'de la valeur ajoutée nette dans le secteur manufacturier moderne (33).
L'Ethiopie est (selon la conclusion du rapport) un cas extrême, mais elle reflète
néanmoins la situation d'un pays sous-développé, le plus grand des pays dits les
moins-développé, en Afr,;que Noire. Des études de cas plus nombreuses montreraient
dans quelle mesure le modèle Ethiopien est valable pour d'autres pays africains.
Par ailleurs, les filiales implantées dans les pays africains ne
s'insèrent pas parfaitement dans la vie économique et sociale puisque la techno-
logie et les pratiques de gestion sont conçues suivant les modèles "économique,
commercial et industriel" adaptés d'avance aux conditions du pays d'origine •
.../.
(33)
Major issues Arising fron the transfer of technology : A cQse study
of Ethiopia. Rapport du Secretariat de la C.N.U.C.E.D.
TD / B / AC /
- P. 61.

- 267 -
B) - Le transfert de technologie par l'intermédiaire de la propriété
industrielle
Les brevets, les licences pour ne citer que ceux-ci, sont,
pour reprendre les termes de 1I
1 O.N.U.D.I. ; une forme élaborée de la relation
industrielle et portent autant sur la production que sur la distribution. Ils
ouvrent la porte à une meilleure information technique et offrent de nombreuses
possibilités de choix. Malheureusement les coûts excessifs d'acquisition et les
clauses restrictives ne facilitent pas leur transfert effectif aux pays d'Afrique.
La technologie occidentale utilisée par les entreprises industrielles
du Sénégal, n'est pas adaptée à l'environnement. En effet, les matériels d'équi-
pement importés sont conçus en fonction du niveau de développement des économies
les plus avancées: ils visent à permettre une grande économie de main d'œuvre
et une augmentation de la productivité.
La mise en œuvre de ces matériels augmentera, sans doute, la pro-
ductivité mais paralysera 11 absorption de l'excédent de main d'œuvre : Or, la
modification rapide de la structure de 1l
1 emp1oi, condition de dépassement du
sous-développement, par l'industrialisation, est l'un des buts visés par les
autorités sénégalaises dans la création des domaines industriels.
Il apparaît une contradition qui, à 1l
1 évidence, est insurmontable.
Une solution est néanmoins possible. Il existe, en effet, des firmes multinatio-
nales qui pratiquent une politique d'adaptation de leur technologie aux besoins
du Tiers-Monde.
2312 - kg=r~~~~Q1Q~i~=g~~~Q~~i~~
On appelle technologie "appropriée" ou correcte, celle qui est subor-
donnée aux conditions locales dominantes, aux réalités de la vie africaine,
l'environnement (34), et qui est décidée après réponse aux question fondamentales
. . .1
(34)
Cette technologie appropr1ee fait appel, d'une part, à un plus grand
besoin de main d'œuvre
et qui est donc susceptible de résoudre les
problèmes de l'emploi, et d'autre part, qui sont moins coûteux et moins
sophistiqués.

- 268 -
Quel genre de matières premleres y a-t-il dans la reglon ?
- Celles qui existent peuvent-elles être utilisées avec tel procédé?
- Peut-on se procurer de l'eau en grande quantité?
y a-t-il une main d'œuvre satisfaisante et nombreuse dans la régior
- L'ut~tion du procédé implique-t-elle recours à un personnel de
haut~Technique ?
La technologie appropriée est celle qui tient compte du contexte looal
Elle existe lorsque le processus de production, la conception du produit et l'ef-
ficacité de la gestion s'intégrent aux circonstances particulières, au contexte
social, administratif, géologique, géographique.
Elle peut revêtir différentes formes.
a) - Elle peut être "douce", et mélanger différents éléments de
technologies alternatives, ou privilégier une catégorie d'objectifs: la stabilité
de l'écologie, la conservation des ressources naturelles, ou encore, l'autonomie
régionale. De tels objectifs sont bien entendu en conflit avec la productivité,
mais d'aucuns croient à la rationalité; dans la mesure où ils répondent à des
besoins locaux, où il n'y a pas de gaspillage du capital, et où il peut y avoir
du plaisir dans le travail, grâce à des satisfactions d'ordre non économique.
b) - La technologie appropriée peut également être programmée
dans le temps. En ne se lançant pas dans de grandes technologies dès le début,
on obtient plus rapidement une croissance équilibrée et on réalise plus tôt la
production des biens de consommation de masse. Il s'agit alors d'adopter des
technologies progressives, plus élaborées lorsque le milieu humain est davantage
capable d'absorber les connaissances techniques et les contraintes qui en décou1en
c) - La technologie approprlee peut être la technologie intermé-
diaire. Les aspects essentiels de celle-ci sont: le faible coat en capital, par
emploi, par machine et par unité de production, la simplicité de la fabrication,
du fonctionnement et l'entretien. Elle intéresse le secteur non moderne, spécia-
lement le secteur rural, dans des économies de petite échelle qui utilisent des
facteurs locaux de production.
La technique intermédiaire concerne des zônes qui ont leurs propres
ressources. Comme il est impossible de faire cro1tre le niveau de vie sans déve-
lopper les techniques, la technologie intermédiaire peut aller assez loin, favo-
risant l'innovation et la créativité paysanne. Elle suppose alors essentiellement
un effort d'éducation tournée vers l'intérieur.
.../

- 269 -
Au Sénégal, le gouvernement, avec une équipe de l'I.R.F.E.D., mène
une expérience de formation des jeunes en vue de leur intégration dans le pro-
cessus de développement technique rural, expérience à laquelle coopèrent active-
ment les communautés paysannes.
Le chef de l'Etat du Nigéria, Le Général O. OBASANJO, dans son discours
au deuxième festival mondial des Arts et de la culture Négro-Africaine (35), a
donné selon nous l'orientation à suivre en égard à la technologie: "Pour réussir",
a-t-il dit, "nous devons restaurer le lien entre la culture, la création, la ma'-
trise de la technologie et l'industrialisation ... Il convient d'accorder la place
qui lui revient à cette technologie qui est à la base de la prédominance occiden-
tale ... Cette technologie est indispensable â notre marche en avant, mais son ac-
quisition ne doit pas signifier rupture avec le passé. La technologie doit s'in-
tégrer dans notre culture et notre conception du monde et non pas le contraire. La
réponse se trouve dans notre émancipation mentale".
232 - k~_r~ç~~rç~~_~~_~~~~lQee~œ~D~
Les entreprises industrielles ont peu développé leur propre
recherche-développement, et elles n'y ont pas été encouragées. Ces entreprises
nationales n'ont pas su, sauf exception, voir la nécessité de la recherche-déve-
loppement, et n'ont pas eu les moyens (36). C'est l'œuvre des pouvoirs publics
d'investir sous forme de travaux dans la science fondamentale. L'activité scienti-
fique apporte les connaissances qui peuvent faire progresser véritablement la
technologie. La qualité de la technologie de demain est fonction de l'effort scien-
tifique d'aujourd'hui.
.../
/;
(35)
Deuxième Festival Mondial des Arts-Nègres, Lagos - Nigéria -
Janvier - Février 1977 - Ministère de la Culture Sénégal -
(36)
Sans doute arrive-t-il qu'une société étrangère effectuant un investissement
à long terme qui vise à satisfaire un marché intérieur susceptible de devenir
Un marché d'exportation, crée dans le pays hôte un service de recherche-déve-
loppement, ou que, pour se conformer aux normes et réglementations locales,
elle soit tenue d'installer des laboratoires de recherche-développement. Pour
résoudre des problèmes à court terme dans une division opérationnelle, cette
société peut-être appelée à créer des services de dépannage, à faire des mises
au point et des adaptations à l'intérieur d'une usine locale, qui deviendront
un vrai laboratoire recherche-développement.
Mais l'existence d'une usine de production au Sénégal n'implique pas automati-
quement la présence d'un laboratoire d'une dimension supérieure au minimum
nécessaire pour assurer le contrôle de la qualité et le dépannage.

- 270 -
Le nombre de personnes capables d'apporter une contribution scienti-
fique importante e~~limitée, et ces personnes sont mal affectées sur des projets
industriels mal définis. De surcroît il ne suffirait plus d'accumuler des re-
cherches scientifiques pour assurer le succès du développement industriel.
On peut donc juger nécessaire que l'Afrique soit en mesure d'accroître
le financement et la qualité d'activités appropriées de recherche-développement.
Ces activités sont les suivantes :
- Les recherches visant essentiellement à accroître la masse
générale des connaissances ;
- La recherche scientifique, par exemple dans le domaine de la
physique, des hautes énergies (solaire), pour laquelle les installations expé-
rimentales nécessaires dépassent les ressources du pays. Il faut alors détacher
du personnel auprès des centres internationaux.
- La recherche appliquée axée sur la réalisation de projets et
financée de façon spécifique;
- Les services d'application technique orientés vers la solution
des problèmes à court terme ;
- La recherche-développement qui soutient le processus de trans-
fert et vise à adapter la technologie étrangère aux conditions locales. Elle'
tiendra à étendre l'effort national de recherche-développement à tous les secteurs
de l'industrie.
- La recherche-développement n~cessaire pour assurer en perma-
nence l'exploitation fructueuse de la technologie étrangère transférée (améliora-
tions, expérimentations) ;
- La recherche-développement pour mettre au point des produits
ou procédés évitant à l'industrie d'importer des technologies, et permettant,
peut-être dlen exporter.
La Délégation Générale â la Recherche Scientifique (D.G.R.S.) du Sénéga
et les centres technologiques régionaux peuvent être un maillon du processus de
transfert de technologie. Ils feraient l'acquisition des technologies, les diffu-
seraient et les mettraient à la disposition des entreprises industrielles locales
.../

- 271 -
ils possèderaient de meilleures possibilités de négociation, pour éviter d'avoir
A payer plusieurs fois la même technologie en raison des restrictions que le pro-
priétaire d'un brevet ou d'une licence impose A l'utilisation d'une technologie
particulière; ils ne se contenteraient pas de copier des modèles, mais ils tente-
raient de les adapter, après avoir aidé à l'identification des besoins.
Il Y a lA tout un domaine de coopération : coopération interafricaine
d'abord, car les instituts de recherche doivent avoir une certaine taille (excédent
les possibilités d'un seul pays) pour attirer un personnel de qualité, et faire un
chiffre d'affaires suffisant pour financer les travaux de recherche; coopération
avec les Etats industrialisés qui aideraient à la solution de problèmes spécifiques
au niveau de l'industrie locale, ainsi qu'au financement des instituts, et fourni-
raient des experts.
Les pouvoirs publics ont d'ailleurs des moyens pour influencer le déve-
loppement : ils peuvent agir sur le système d'éducation et sur les programmes de
l'enseignement technique supérieur; ils peuvent agir sur la planification régionale,
et faire en sorte que les industries; les instituts de recherche et les Universités
soient implantés assez près les uns des autres; ils peuvent veiller à la communi-
cation rapide des informations.
Il n'en demeure pas moins qu'en admettant que soient résolus les pro-
blèmes de personnel et de financement, le choix des programlles de recherche-déve-
loppement sera toujours très difficile. Il faut en effet identifier les possibilités
d'exploiter les technologies adaptées aux capacités actuelles avec un souci de
résultats, donc de rentabilité, et des objectifs commerciaux biens définis. Ainsi
les instituts ou centres de recherche-développement doivent-ils être plus directe-
ment orientés vers 1emarché et c'est à l'industrie qu'il incombe de parrainer les
laboratoires. Le dialogue Université/industrie est utile en tous pays; En Afrique,
il est absolument indispensable pour éviter un gaspillage des forces.
D'une façon plus générale, l'environnement socio-économique avec toutes
les composantes: matières premières limitées; étroitesse du marché; infrastruc-
tures de production limitées; inexistence d'une épargne locale; technologie im-
portée; faiblesse des relations interindustrie11es etc •.• pèse très lourdement
sur la stratégie des petites et moyennes ,entreprises industrielles.
. .. /

- 272 -
CHAPITRE II : L'ENVIRONNEMENT POLITIQUE ET INSTITUTIONNEL
Il n'est guère possible d'analyser dans le détail la totalité des donnée
politiques et institutionnelles qui ont une influence directe ou indirecte sur les
entreprises industrielles. Nous présentons ici quatre éléments de cet ensemble dont
l'impact au niveau de la firme ~ particulièrement significatif: le système politi-
que, la politique économique, la politique sociale et la politique d'éducation et
de formation.
1 - LE SYSTEME POLITIQUE
Le système politique, démocratique ou tata1itaire, libéral ou socialiste
à dominante planificatrice ou d'initiative privée détermine dans une large mesure
la structure juridique des entreprises, leurs finalités essentielles et la nature
de leur stratégie.
Dans un système socialiste, l'entreprise doit nécessairement traduire
dans ses objectifs et sa stratégie les directives impératives du plan.
A l'opposé, objectifs et stratégie des entreprises en système libéral,
relèvent de la seule initiative des dirigeants dont la marge de manœuvre n'est
limitée que par les contraintes internes et celles du marché.
Il - Le Socialisme sénégalais et l'entreprise privée
La voie africaine du socialisme, doctrine politique et économique du gouver
nement sénégalais, se définit comme une voie moyenne entre le capitalisme et le com-
munisme, un socialisme démocratlque qui intègre les "valeurs spirituelles de l'homme
(1). Ce système accorde une place privilégiée à l'investissement privé (national -et
étranger). L'accumulation du capital étant indispensable dans tout Etat moderne capi
ta1iste ou socialiste, il est nécessaire de faire appel aux capitaux privés pour
suppléer à la pénurie de l'épargne locale.
. .. 1
(1)
- L.S.SENGHOR : Nation et Voie Africaine du Socialisme - Présence Africaine 196
On pourrait consulter aussi :
- L. V. THOMAS: Le Socialisme et l'Afrique, Clairafrique, 1966 - DAKAR
- P. FOUGEYROLLAS : Destin historique et idéologique socialiste, Faculté des
Lettres et des Sciences Humaines, DAKAR - 1966
- Mamadou DIA: Réflexions sur l'économie de l'Afrique - Présence Africaine -
1961

- 273 -
Le gouvernement du Sénégal refuse toute nationalisation des entreprises
industrielles, ce qui, selon les termes du Président SENGHOR serait tuer la "poule
aux œufs d'or". A la nationalisation on préfère la sénéga1isation des emplois. Le
Sénégal adopte donc vis à vis du capital privé une attitude très libérale.
Depuis le Congrès de l'Union des Groupements Economiques du Sénégal
(U.NI. GES.) les hommes d'affaires sénégalais revendiquent une p1aOLplus importante
dans l'économie nationale (2). Des mesures timides tendant à leur réserver certaines
activités (commerce) sont prises mais non appliquées concrétement. Par contre, des
mesures importantes sont prises pour les encourager et les aider à investir en dehors
des dispositions de la loi portant encouragement et création ou l'extension d'entre-
prises sénégalaises.
Les investissements prlves (nationaux ou étrangers) s'insèrent dans le
processus de développement en vue de l'exécution des plans. Ces plans de développe-
ment sont structurés autour de trois secteurs: secteur socialisé, secteur mix~et
secteur libre. Les deux premiers sont constitués par, l'agriculture, l'eau, l'énergie,
les sociétés de développement et les sociétés d'économie mix~le troisième par les
banques, le commerce et l'industrie. Le Sénégal à la différence de certains Etats
comme l'Algérie ne réserve aucun secteur â l'Etat, l'investisseur peut donc inter-
venir dans tous les secteurs.
De manière générale le socialisme sénégalais peut se formuler ainsi
"A Chacun selon son apport, ses mérites, son travail". En effet le rôle de l'Etat,
tel que le conçoivent les responsables du gouvernement, en'est pas tant de compta-
biliser et gérer quotidiennement. Il est de concevoir et de programmer, de faire voter
des lois et de les traduire en règlements, de contrôler et de faire juger, mais
d'appliquer les sanctions du juge. C'est un rôle plus de conception que d'action,
de contrôle que de gestion, d'arbitre que de pq~tisan "
1.
1 .
.../
(2)
L'U.NI.GES. est née de la fusion entre la Fédération Nationale des Groupements
Economiques et la Chambre Syndicale du Patronat Sénégalais. L'Union des Groupe-
ments Economiques du Sénégal sera dissoute après son premier congrès en Juin 1968
et remplacée par une nouvelle organisation dénommée les Groupements Economiques
du Sénégal (G.E.S.), organisation beaucoup près des autorités gouvernementales.

- 273 .2..M -
Le système politique sénégalais ainsi défini n'est pas en contradiction
avec le code des investissements qui est un moyen d'action du capital privé. Ce code
doit ëtre considéré comme une charnière entre secteur capitaliste et secteur socia-
liste. Jean Rous abonde dans ce sens lorsqu'il écrit "il a été démontré que, contrai-
rement aux schémas anciens, le socialisme ne supprimait pas l'entreprise et les
chefs d'entreprise, mais transformait la nature de leur rôle et de leur finalité" (3).
II - LA POLITIQUE ECONOMIQUE
Nous entendons par là l'ensemble des maroeuvres du gouvernement destinées
à assurer l'équilibre macro-économique c'est-à-dire la politique du crédit aux en-
treprise, la politique fiscale et la politique du logement.
21 - La Politique du Crédit
211 - b:i~ft~~~tY~~Yt~_~~~~~it~
L'infrastructure bancaire au Sénégal comporte les banques et les
établissements financiers.
a) - Les banques : Le système bancaire est composé de
• quatre banques commerciales :
1)
La Banque Internationale pour l'Afrique Occidentale (B.I.A.O.)
2)
L'Union Sénégalaise de Banque (U.S.B.)
3)
La Banque Internationale pour le Commerce et l'Industrie du
Sénégal (B.I.C.I.S.)
• Une banque orientée vers le financement des opérations d'investis-
sements à moyen et lon terme (4)
1) La Banque Nationale de Développement (B.N.D.S.)
.../
(3)
J. ROUS
: Le Socialisme Sénégalais - Article paru dans le quotidien National
"LE SOLEIL" du 2 Novembre ]976 - Dakar -
(4)
Trois banques orientées vers le financement des opérations à moyens et long
terme ont été récemment créées :
- La Banque Sénégalo-Koweltienne (B.S.K.)
- La Société Financière Sénégalaise pour le Développement de l'Industrie
et du Tourisme.

- 274 -
b) - Les établissements financiers sont:
~ La Société Générale de Crédit Automobile (SOGECA)
~ La Caisse Centrale de Coopération Economique (C.C.C.E.)
1 La Société de Crédit-bail Locafrique
~ La Société Nationale de Garantie et d'Assistance au Commerce
(SONAGA)
Ce système bancaire est coiffé par la Banque Centrale des Etats de
l'Afrique de l'Ouest (B.C.E.A.O.), Institut d'Emission Multinational groupant
la Côte d'Ivoire, le Bénin, la Hautè-Vo1tat-, le Niger, le Sénégal et le Togo.
Toutes ces banques faisaient essentiellement du crédit à court terme
et moyen terme. Et aucune d'entre elles n'avait spécifiquement une vocation indus-
trielle et encore moins une orientation Petite et Moyenne Entreprise Industrielle.
Ainsi la seule banque nationale de développement existante, la B.N.D.S
(Banque Nationale de Développement du Sénégal) était tournée vers le secteur primair
principalement agricole pour le financement des campagnes arachides et riz de l'Of-
fice Nationale de Coopération et d'Assistance pour le Développement (O.N.C.A.D.).
Le groupe des banques étrangères formé de la Banque Internationale pour
le Commerce et l'Industrie du Sénégal (B.I.C.I.S.), la Société Générale de Banques
au Sénégal (S.G.B.S.) et la Banque Internationale pour l'Afrique Occidentale (B.I.A.
restait attaché à l'orthodoxie classique qui consistait à ne financer que des affair
existantes et sOres, donc essentiellement étrangères (françaises et libanaises).
Il n'est pas jusqu'à l'Union Sénégalaise de Banque (U.S.B.), pourtant
la seule banque commerciale du système à caractère semi-pub1ic (l'Etat sénégalais
étant majoritaire dans son capital en association avec un groupe de banques étrangèr
dont le crédit lyonnais), dans son action de financement du secteur privé sénégalais
qui ne se soit trouvé en butte à des difficultés "non seulement dues aux conditions
de crédit propres à cette clientèle, mais aussi et surtout au fait que les crédits
qu'elle accordait n'étaient pas réescomptab1es" (5).
Ainsi, pendant longtemps, la structure bancaire s'est caractérisée par
une absence d'un organisme financier spécialisé dans le crédit industriel à moyen te
... /
(5)
SAMIR AMIN
Le Monde des Affaires Sénégalais - Op. Cité - P. 175

- 275 -
Les rédacteurs du IVè plan de développement économique et social sem-
blent aboutir à la même conclusion lorsque, analysant la politique du crédit au
Sénégal, ils reconnaissent que "l'inexistence au Sénégal d'organisme spécifique de
crédit à long terme est un handicap" (6) et préconisent que pour y porter remède
"il sera créé une société â participation publique majoritaire qui se spécialisera
dans le financement â long terme des entreprises industrielles (et touristiques) :
la Société Financière Sénégalaise pour le Développement Industriel et Touristique
(SOFISEDIT)(~
Aussi, nous faisons le premier bilan de la SOFISEDIT dans son action en
direction des petites et moyennes entreprises industrielles.
c) - La SOFISEDIT
Constituée en mars 1974 sous la forme de Société Anonyme, la
SOFISEDIT est une Société d'Economie Mixte au capital de 650 millions F CFA répartis
entre l'Etat Sénégalais (18,46 %), la Banque Centrale (12,31 %), les banques de la
place (38,45 %), un privé sénégalais (6,16 %), auxquels viennent s'ajouter des ins-
titutions financières étrangères et internationales comme la caisse centrale de
coopération économique française, la D.E.G. allemande, la Société Financière du
groupe de la Banque mondiale (à raison de 7,69 %pour chacune) et la Fide1ity Bank
des Etats Unis (1,55 %). Elle a pour vocation d'impulser le développement de l'indus-
trie et du tourisme par l'octroi de prêts â Moyen et Long Terme et par des prises
de participation.
Pour atteindre ces objectifs, el1le dispose, en plus de ses fonds propres,
de ressourCes extérieures sous forme de lignes de crédits d'organismes financiers
internationaux (la BIRD lui a déjà accordé 7 millions de dollars U.S.), de cofinan-
cement avec ses actionnaires ou refinancement auprès de ses partenaires étrangers.
Depuis un, deux ans, la SOFISEDIT s'intéresse, en liaison avec la Société
Nationale d'Etudes et de Promotion Industrielle à la Petite et Moyenne Entreprise
industrielle. C'est ainsi qu'elle a créé, en son sein, un service "promotion, petite
et moyenne entreprise" qui se propose d'intervenir dans les secteurs de l'artisanat
de production et de service, l'industrie manufacturière et l'industrie du bâtiment .
.../.
(6)
IVè Plan 1973-1977 - OP - Cit. P. III - 112.

- 276 -
- Les réalisations de la SOFISEDIT en direction de la petite et moyenne
entreprise industrielle sont les suivantes:
~ Financement de 8 projets dont les investissements sont inférieurs
à 50 millions F. CFA pour les Petites Entreprises.
~ Financement de 10 projets de moyennes entreprises, c'est-à-dire celles
dont les investissements se situent entre 50 et 250 millions F. CFA.
Ses investissements se font sous forme de :
~ Crédit à Moyen Terme sur dix ans maximum dans les mêmes conditions
que les banques commerciales locales et souvent en consortium avec
celles-ci;
• De crédit à Long Terme sur vingt ans maximum avec la possibilité si
nécessaire d10btenir un différé;
~ De prise de participation dans le capital de sociétés sénégalaises
qui le souhaitent étant entendu que la SOFISEDIT demeure prête à
céder cette participation dès lors que la viabilité et la rentabilité
des affaires concernées sont assurées.
212 - b~_eQli~igY~_2~_çr~2i~_g~_1~_ê~ngy~_Ç~n~r~1~
La politique du crédit à travers les conditions générales et les
règles d1intervention de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest
(jusqu1en 1975) a été en contradition avec la politique de promotion des petites
et moyennes entreprises industrielles pour les raisons suivantes:
- D1abord au plan des règles formelles d1accès au refinancement de la
Banque Centrale pour les Crédits à Moyen Terme, il y a les critères de rentabilité
(cash flow dégageable), d1équilibre de la structure financière au bilan (pourcentage
des fonds dans l 1investissement
1
envisagé) etc .•• que des affaires sénégalaises visi-
blement saines ne remplissent pas, faute de documents comptables et commerciaux.
- La quotité d'intervention de la Banque Centrale, pour le réescompte
des crédits à Moyen Terme, jadis fixée à 65 %laissait à la charge du promoteur
35 % du montant de l 1investissement
1
prévu. Dans le contexte social sénégalais assez
défavorable à la constitution d1une épargne mobilisable, cette charge slavère très
souvant lourde, trop lourde pour le promoteur sénégalais. Aussi va-t-il être poussé
à chercher en dehors du financement bancaire, un crédit complémentaire, crédit four-
nisseur par exemple, d1ailleurs difficile à obtenir et encore plus cher.

- 277 -
- Il Y a la durée du Crédit à Moyen Terme alors fixée à 7 ans au maximun
alliée à la hausse de 2 points des taux d'intérêt débiteurs (le taux de base débitel
de la Banque Centrale a été porté de 3,5 % à 5,5 %en 1973) et à une catégorisation
des entreprises (A, B, et C) correspondant à des taux d'intérêt favorables et tenan1
compte des privilèges fiscaux (entreprises prioritaires, conventionnées ou agréées)
du code des investissements ou de la dimension de la société (capital et èhiffre
d'affaires importants) au regard des conditions de banque qui ont constitué de réels
handicaps au progrès de la Petite et Moyenne Entreprises Industrielles au Sénégal.
Finalement, il n'est pas étonnant qu'il en ait ainsi été quand on sait
que les opérations à court terme représentent la part principale des activités de
l'Institut d'Emission dans le domaine du Crédit entraînant le système bancaire séné-
galais à consentir "6 fois plus de crédits à court terme que de crédits à moyen terrr
(7) privilégiant ainsi le cycle d'exploitation au détriment du cycle d'investissemen
A) L'action de la Banque Centrale à l'endroit des Petites et Moyennes
Entreprises Industrielles
L'action de l'Institut d'Emission de l'Union Monétaire de l'Afrique
de l'Ouest (U.M.O.A.) à l'endroit des petites et moyennes entreprises nationales
et des Etats membres est récente. Elle se situe très précisément au 2 Mai 1975,
date à laquelle le Conseil des Ministres de l'Union Monétaire Ouest Africaine a
adopté à Dakar, les nouvelles "directives de politique générale de la monnaie et du
crédit". Cette réforme précisait les nouvelles règles d'intervention qui devaient
donner à la Banque Centrale les Moyens de sa politique "cons
"
istant notamment à
montrer aux banques de l'Union Monétaire le sens de leur mission spécifique dans le
financement du développement économique des Etats membres" (8). Nous retiendrons de
cette réforme les points suivants qui intéressent les petites et moyennes entreprise
...f
(7)
IVème Plan Quadriennal 1973-1977 - Op. Cité - Page III
(8)
Les règles d'interventions de la B.C.E.A.O. - Dakar - Page 151 -

- 278 -
f
Institution d'un Taux d'Escompte Préférentiel (T.E.P.) égal a 5,5 %
l'an, applicable notamment à des crédits à court terme (moins de
deux ans) et a moyen terme (de deux â dix ans), ainsi que de crédits
a long terme ayant moins de dix ans à courir jusqu'à leur échêance,
consentls â ses petites ~t moyennes entreprises nationales (9~ d?nt
1
l'encours global de crédlts de toute nature n'excède pas 20 mllllons
de F. CFA. ;
f
Refinancement à 90 % des crédits à Moyen Terme et des Crédits à
Long Terme n'ayant plus que 10 ans ou moins à courir si l'investis-
sement est réalisé par une p~te et moyenne entreprise nationale.
Soulignons enfin, que les Conditions de Banque fixent à 8,5 %au maximum
(T.E.P. + 3 %), le taux d'intérêt applicable par les banques primaires à leur clien-
tèle Petites et Moyennes Entreprises Nationales!'
A titre de comparaison, le taux d'Escompte Normal (T.E.N.) qui est de
8 %est généralement majoré de 5 points ce qui donne un taux de 13 % (plafond) soit
4,5 %de plus que le Taux d'Escompte Préférentiel.
La Banque Centrale par cette action préférentielle (conformément au
Préambule des Directives de Politique Générale de la Monnaie et du Crédit qui mettait
l'accent sur la nécessité de promouvoir l'africanisation de l'économie) a essayé de
donner "une priorité générale au financement, à court terme et à moyen terme, des
petites et moyennes entreprises nationales et aux concours à moyen terme pour la
mise en place et la promotion d'entreprises nationales",
.../
(9)
Il convient de noter cette double remarque dans la définition de la Petite
et Moyenne Entreprise Nationale :
- La B.e.E.A.O. considère comme Entreprises Nationales, celles appartenant
à des personnes physiques ressortissant de l'un des Etats de l'Union Monétaire,
ou à des sociétés dont le capital est détenu à concurrence d'au moins 51 % par
des nationaux (personnes physiques ou morales) de l'U.M.O.A. et dont la gestion
est assurée par des nationaux de celles-ci.
- Sont considérées comme Petites et Moyennes Entreprises celles sont l'en-
cours global de crédit ne dépasse pas 20 millions F. CFA.

- 279 -
B)
Evaluation de l'action de la Banque Centrale
L'application depuis le 1er Juillet 1975 des conditions préféren-
tielles en faveur des Petites et Moyennes Entreprises a donné les résultats sui-
vants :
~ de Septembre 1975 à' septembre 1976 le nombre de Petites et moyennes
entreprises concernées est passé de 749 à 814, soit une a~gmentatio
de 10 %puis à 995 en septembre 1977, soit un accroissement de 22 %
ce qui donne un taux de progression total de 33 %environ en deux
ans ;
~ en septembre 1977, le nombre de Petites et Moyennes entreprises
passées dU~~EscomPte Normal au Taux d'escompte Préférentiel
pour avoir
la limite des 20 millions F. CFA d'encours de
crédit ne dépasse pas 20 unités.
~ la masse des crédits bancaires alloués a été de 5 458 millions F. C
en septembre 1975 ; 5 566 millions de F. CFA en 1976 et 6 743 mil-
lions F. CFA ~ septembre 1977 ce qui représente une évolution fa-
vorable de 2 %en 1975-1976 et 21 %en 1976-1977 soit un taux d'ac-
croissement de 23,54 %sur 1975-1977.
~ Les crédits à court terme ont été nettement dominants dans la masse
globale de crédits atteignant 88 %en septembre 1975 et 1976 et
84 %en septembre 1977.
~ Enfin les organismes de financement ont eu très largement recours
au réescompte de la Banque Centrale avec 86 %de crédits P.M.E.
refinancés par rapport à l'ensemble des crédits P.M.E. et 70 %res-
pectivement au 30 septembre 1976-1977.
Ainsi l'action de la Banque Centrale (depuis 1975) a été favorable à la
promotion de la petite et moyenne entreprise industrielle au Sénégal. Il n'en demeur
pas moins que dans l'organisation actuelle du système du crédit, le crédit à l'expor
tation est insignifiant et les P.M.E.I. sont bloquées dans leur expansion interna-
tionale.
En effet si l'on tient compte de la place exacte occupée par le crédit
à l'exportation dans le crédit global accordé, on constate non seulement qu'elle
est insignifiante, mais elle rétrécit également chaque année. C'est ce qui résulte
des chiffres du tableau n° 44 communiqués par la Banque Centrale.
. .. /

- 280 -
Tableau n° 4~ : Montant global du Crédit accordé par les banques
au Sénégal en Millions F. CFA.
RUBRIQUE
1974
1975
1976
Ensemble du crédit accordé
72 861
96 870
118 536
Crédit
1
('
Crédit
2Q
à 11
1 exportation
~ 2
exportation
.).
1
.A .\\.\\'f ~
En matière financière et de crédit, il est évident que le taux privi-
légié de réescompte est un élément essentiel dans la conquête des marchés. Toute-
fois, il convient aussi d1insister sur le volume (du crédit à l'exportation) pour
la masse globale des produits exportês; et sur sa durée.
De plus, les variations imprévisibles du marché international peuvent
conduire l'exportateur sénégalais à constituer des stockages souvent importants.
Il serait opportun, dans de telles conditions, que la Banque Centrale puisse faci-
liter le financement de cette immobilisation des produits consernés à un taux rai-
sonnable.
En définitive le système bancaire, bâti pour les échanges commerciaux
traditionnels doit être revu pour correspondre aux objectifs ambitieux du 5ème Plan
de développement quadriennal (doublement du taux de progression des exportations de
3 à 5 %pendant la durée du plan).
Comme nous venons de voir, la politique du crédit pèse lourdement sur
les petites et moyennes entreprises industrielles (P.M.E.I.), il en est de même de la
politique fiscale. Dès lors notre objectif est de montrer 11impact
1
de la fiscalité
sur la promotion des P.M.E.I.
22 - La Législation Fiscale
Nous présentons ici essentiellement trois lois qui ont une influence sur
la petite et/ou moyenne entreprise industrielle. Ces lois, votées au cours du IIIème
Plan de développement économique et social (1969-1973) sont: la loi n° 71-74 du
28 Juillet 1971, la loi 72-43 du 12 Juin 1972 et la loi 72-46 du 12 Juin 1972.

- 281 -
Cette loi soumet "A autorisation préalable l'exercice de certaines
professions commerciales, industrielles, artisanales". Son décret d'application
nO 71-1103 du Il octobre 1971 (10), en son article 2, précise que"l'exercice des
professions industrielles concerne toute création ou extension d'activités indus-
trielles dépassant 30 %de la capacité existante de production et rentrant dans
le cadre normal de ces fabrications, ainsi que toute fusion d'activités existantes"
Bien que cela ne soit pas explicitement écrit dans ces deux textes,
nous pensons déceler ici, chez le législateur sénégalais, non seulement le souci
de protection et de contrOle de l'économie mais aussi une volonté d'insérer les
nationaux (responsables des petites affaires) dans le circuit économique en leur
réservant prioritairement l'exercice de certaines professions.
222 - La Loi 72-43 du 12 Juin 1972 - Portant CODE DES INVESTISSEMENTS (11)
La loi 72-43 vise essentiellement les grandes entreprises industriel
les mais elle intéresse aussi la petite et moyenne entreprise, plus précisément la
moyenne qui pourrait bénéficier du "régime prioritaire".
2221 - k~~~~r~g~1~~=~1~~=gç~~çj~g~~~
Le régime de l'entreprise dite prioritaire a été institué
pour la petite ou moyenne entreprise visant l'implantation de projets limités.
Elle répond aux conditions suivantes:
- Investissement d'un montant minimum de cent millions de francs CFA
réalisable en trois an. L'investissement peut porter sur la création d'une acti-
vité nouvelle ou l'extension d'une ancienne activité.
- Création directe d'au moins 50 emplois permanents de cadres et ou-
vriers sénégalais au cours de la première année d'exploitation.
... /
(10)
- J.O.R.S. du 21 Août 1971
- J.O.R.S. nO 4196 du 20 Novembre 1971
(11)
- J.O.R.S. nO 4231 - Page 995

- 282 -
A titre exceptionnel, les dérogations à ces dispositions pourront être
consenties, notamment en faveur d'entreprises
t "réalisant un projet inscrit au Plan de Développement Economique et
Soci al;
t
s'implantant hors de la région du Cap-Vert,

ayant une importante activité exportatrice,
t
ou créant un nombre important d'emplois permanents de cadres et
d'ouvriers sénégalais" (12).
Il est important de remarquer, qu'à la qualité "d'Entreprises Priori-
taires" s'attache l'octroi de tout ou partie des avantages suivants(13) qui cons-
tituent un allègement fiscal considérable pour la société naissante et pendant
les premières années d'existence:
1) - Exonération, pendant une période de trois ans, des droits et taxes
perçus à l'entrée sur les matériels et matêriaux ni produits ni
fabriqués au Sénégal et dont l'importation est indispensable à la
réalisation du programme agréé;
2) - Exonération, pendant une période de cinq ans à compter de la date
de mise en vigueur du régime accordé, des droits et taxes perçus
à l'entrée sur les pièces détachées ou les pièces de rechange,
reconnaissables comme spécifiques des matériaux visés au premier
alinéa.
3) - Exonération des droits de mutation sur les acquisitions de terrains
et b3timents situés dans une région du Sénégal autre que celle du
Cap-Vert ;
4) - Exonération de taxes sur le chiffres d'affaires que les entreprises
auraient à supporter du fait des opérations nécessaires à la réali-
sation du programme agréé, ou du fait des marchés qu'elles passe-
raient pour le même objet avec des entrepreneurs établis au Sénégal,
5) - Octroi de l'exonération de la taxe forfaitaire à l'importation
sur les matières premières non produites au Sénégal et dont l'im-
portation est nécessaire à l'exploitation de l'entreprise;
§) - Octroi de l'exonération du droit fiscal dans les mêmes conditions
.../
(12)
Article 10 de la loi 72-43 du 12 Juin 1972.
(13)
Article 12 de la loi 72-43 du 12 Juin 1972.

- 283 -
7) - Réduction ou exonération des redevances foncières, minières ou
forestières ;
8) - Exonération des droits et taxes perçus a la sortie sur les pro-
duits exportés ;
9) - Protection partielle contre les importations étrangères, sous
réserve de garantie de qualité et de prix et compte tenu des con-
ventions ou accords auxquels le Sénégal a souscrit;
10) - Expropiation pour cause d'utilité publique;
11) - Cession, location ou apport en Société de bâtiments ou terrains
appartenant a l'état.
L'agrément au titre de l'entreprise prioritaire est la
conséquence de toute une procédure assez longue (dans sa durée) au cours de laquell
l'investisseur doit se soumettre a toute une série d'obligations ayant pour objecti
fondamental de vérifier la sincérité de ses engagements vis-à-vis de l'Etat. Ce
travail de contrôle est confié a une commission spéciale dont le rôle est prépon-
dérant dans la procédure d'agrément.
La lenteur de la procédure, l'importance des documents (comptables et
financiers) et les problèmes pratiquent nés de la complexité des dispositions de
l'agrément constituent les obstacles de la loi 72-43 que seules certaines petites
et moyennes entreprises industrielles franchissent. Mais l'on ne devra pas aussi
oublier que la loi 72-43 du 12 Juin 1972 portant CODE des investissements vise es-
sentiellement le capital étranger. On comprend dès lors pourquoi l'investisseur
doit présenter des garanties sérieuses pour bénéficier d'un agrément et fournir a
l'Etat des documents retraçant tous les aspects de l'investissement éventuel permet
tant le contrôle de sa solvabilité.
223 - b~_bQi_Zg:1§_~~_!g_~~i~_!~Zg_~Q~~~~!_~~ÇQ~8B§~~~~I_~_bB_Ç8~BI!Q~_Q~
Q~_B_b:~~I~~~!Q~_Q~_bB_~~I!I~_~I_~QY~~~~_~~I8~~8!~~_~~tl~§BbB!~s (14)
C'est, a n'en pas douter, la mesure fiscale la plus hardie prise en
faveur de la petite et moyenne entreprise au Sénégal pendant le IIIè plan quadrienn
(1969-1973) de Développement Economique et Social.
. .. 1
(14)
J.O.R.S. N° 4231 - OP. CIT. P. 998.

- 284 -
L'importance de cette loi pour les P.M.E.I. nous oblige a étudier les
quatre éléments suivants: les objectifs de la loi, le contenu, l'application et
les limites.
2231 - k~~=~gj~~~j!~=~~=lg=l~j=Z~;~g
Depuis 1962, le Gouvernement favorisait principalement les
moyennes et grandes entreprises par l'octroi de certains avantages fiscaux, douaniers
et autres (loi 61-14 du 23-3-62 révisée par la loi 72-43 ju 12 Juin 1972 portant
code des investissements). Il semblait alors juste et même nécessaire de faire
bénficier les petites entreprises naissantes et en extension des avantages équi-
valents.
Par la loi 72-46 le législateur entend promouvoir les petites et mo-
yennes entreprises (industrielles et autres) sénégalaises :
• Créant beaucoup d'emplois
• Produisant beaucoup de valeur ajoutée
• Situées en dehors du Cap-Vert
• Fournissant des produits de bonne qualité
Ainsi le promoteur des P.M.E. doit s'insérer dans lesmbjectifs d~
développement du pays. Mais, ces critères mentionnés ne sont pas spécifiés. Il
reste à l'appréciation des membres du Comité Interministériel des Investissements
(15) de statuer si une entreprise remplissant les critères: nationalité sénégalaise,
appartenant au secteur industriels, peut être agréée ou no~ suivant le nombre d'em-
plois créés etc ...•
Il faut cependant constater que la loi 72-46 ne stimule pas particu-
lièrement la création d'emplois ni une valeur ajoutée élevée. Une certaine stimu-
lation est tentée en direction de la décentralisation industrielle en rendant pos-
sible l'octroi de certains avantages spéciaux en cas d'implantation d'une entreprise
en dehors du Cap-Vert.
'.'
.../
(15)
Le Comité Interministériel des Investissements (C.I.I.) comprend les membres
du droit (le Ministre des Finances, le Ministre du Plan, Le Ministre du
Développement rural, le Ministre du Commerce et de l'Industrie et le Ministre
de tutelle du projet) et les membres à titre consultatif (les hauts fonction- -
naires à la tête des directions techniques.

- 285 -
2232 - Contenu de la loi 72-46
=======================
Nous présentons ici que les aspects fiscaux et économiques
de la loi 72-46, l'analyse juridique étant laissée de côté pour les besoins de
notre analyse.
les avantages prévus par la loi 72-46 (appelée petit code parce que
s'adressant aux petites Unités industrielles) se situent sur trois plans:
- 1)
Avantages douaniers et fiscaux liés à la réalisation du progralTfl1e
d'investissement destinés à réduire le montant total des investissements. Ainsi
l'apport du promoteur et la somme des crédits nécessaires se trouvent réduits (de
15 à 25 %suivant l'importance des équipements et matériaux à importer) (16).
- 2)
Avantages fiscaux qui ont pour but d'alléger les charges d'exp10i·
tation et / ou de laisser le maximum de bénéfice à la disposition de l'entreprise
ou de réduire le déficit pendant les premières années d'exploitation et de rendre
les produits exportés plus compétitifs (17).
- 3)
Avantages spéciaux
comme par exemple la protection (limitée dan5
le temps) des produits fabriqués par l'entreprise agréée (18).
Par ailleurs la loi 72-46 a repris certains avantages fiscaux déjà
prévus par les dispositions du droit cOlTfl1um :

Exonération de l'impôt cédulaire sur les bénéfices industriels
et commerciaux (B.I.C.).
le droitcolTfl1un accorde cet avantage pendant cinq ans à toute
entreprise nouvelle ou extension (sans limite inférieur des
investissements).

Exonération de l'impôt minimum forfaitaire et de la contribution
des patentes.

Exonération de la taxe sur le chiffre d'affaires (T.C.A.) pour
produits exportés.

Draw back ou admission temporaire pour matières premières entran
dans la fabrication de produits exportés.
. . .1
( 16)
Art. 6
2° , 3°
( 17)
Art. 6

1

Art. 7

1
, 3°
Art. 7

4° , 5° , 6°
Art. 8

1
, 2°
Art. 8

(l8)
Art. 7


- 286 -
Le Droit commum prévoit quelques avantages fiscaux en cas d'importation
de biens d'équipement non produits au Sénégal : réduction de la taxe de statistique
et de la taxe forfaitaire.
Quant aux biens d'équipement importés, la loi 72-46 prévoit une exoné-
ration totale des droits et taxes a l'entrée.
Toutes les dispositions de la loi 72-46 du 12 Juin 1972 sont des avan-
tages nouveaux prévues pour les petites et moyennes entreprises sénégalaises et se
résument ainsi
- protection
- réduction ou exonération des droits de mutation pour terrain et
bâtiments.
- exonération ou réduction de la T.C.A. pour travaux locaux inclus
dans le programme pour produits exportés.
- avantages supplémentaires pour les investissements en dehors du
Cap-Vert.
A) - Procédure d'agrément
Pour être agréé au titre de la loi 72-46, une entreprise doit
soumettre un dossier au Comité Interministériel des investissements qui doit con-
tenir des sous-dossiers pour :

Etude de marché

Etude technique

Etude financière et effets économiques
Les dossiers sont examinés par une commission technique qui donne son
avis sur l'agrément, rejet ou renvoi du dossier.
Le comité interministériel des investissements décide sur le sort final
d'un dossier et, en cas d'agrément, fait élaborer le décret d'agrément qui est
publié au Journal Officiel. L'agrément prend effet le jour de la publication du
décret.
La durée de la procédure administrative précédent l'agrément (depuis la
présentation de la demande jusqu'â la publication du décret) était jusqu'ici de 7
â 27 mois, le délai moyen se situant entre Il et 15 mois.
.../

- 287 -
B) - Les entreprises industrielles agréées de 1972-1976
En Juin 1972 et Juin 1976 , 54 dossiers présentés par des Petites
et Moyennes Entreprises Industrielles (P.M.E.I.) ont été agréés. La répartition
par branche montre une avance très nette du secteur alimentaire (et frigorifique)
sur les autres branches (Tableau n° 4~).
Le volume total des programmes d'investissements s'élèvent à 1,27 mil-
liards de F. CFA (en moyenne 23,5 millions F. CFA par entreprise). Le nombre total
des emplois à créer est de 1 065 (20 par entreprise en moyenne).
Les meilleurs taux de réalisations des programmes agréés au point de
vue numérique, ont été enregistrés pour les branches : chimie et extraction, bois,
papier et métaux. L'industrie alimentaire reste nettement en retard sur les autres
branches.
C) - Les avantages accordés
La répartition des avantages accordés aux 54 entreprises par la
loi 72-46 est la suivante
Article 6
Exonération de la Patente
53 entreprises
Exonération Droits et Taxes pour matériel importé. 54
Il
Exonération 9roits#et Taxes pour pièces
Il
de rechange 1mportees . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 54
Il
Exonération impOt M.f
52
Article 7
---------
1°/
Exonération 50 %Droits et Mutation pour
terrain et b§timents .......................•......
7
1/
7
2°/
Draw Back ....................•.•.•.......•........
3
Il
3
3°/
Réduction de 50 %de T.C.A. pour travaux,
ProgralTHlle •••.•••.•••••••••••••••••••••••.••••••.•. 17
Il
17
4°/
Exonération de 100 %de la T.C.A. pour
travaux - exportation ...•...••.•...•••...•.•.....•
4
Il
4
5°/
Exonération 100 %/ 50 %Droits et Taxes
pour produits exportés ..•..•.•••••....••.•.••..... 15
1/
15
.../

Tableau nO 4~ : Entreprises agréées entre Juin 1972 et Juin 1976 au titre de la
loi 72-46.
.
OOSSIERSj
LIEU
LIEU
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PROGRAMME
i
PROGRAMMES
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! Milliard
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!Réalisés!
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Prépa-
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Cours
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!
F. CFA!
CFA
!
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!
!
!
ration!
ration
mation
Extraction
2
1
1
27,7
107
2
100
Alimentation, Pêche,
frigorifiques
18
9
9
511,8
231
6
4
55
5
3
Textiles, confections
4
3
1
55,9
154
2
1
75
1
Boi s,
Bois, Papi er
Papier
!
10
!
8
!
2
!
259,8
!
167
!
6
!
2
!
80
!
-
!
2
!
Métaux
!
9
!
7
!
2
!
158, a
158,0
!
154
!
5
!
2
!
78
!
-
!
2
!
Industries diverses
!
10
!
6
!
4
!
247,8
!
229
!
4
!
3
!
70
!
1
!
2
!
Chimie
!
1
!
1
!
-
!
9 ,
9,0 0!
23
!
-
!
1
!
100
!
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
j
i
i
i
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i
i
i
i
1
!
1
1
1
1
1
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1
.
.
.
.
.
.
.
.
.
TOTAL
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54
!
35
!
19
! 1 270,0
! 1 065
!
25
!
13
!
70
!
7
!
9
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
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VALEUR M O Y
MOYENNE
E N N E !
!
23,5
!
19,7
1
la
10 Projets / an
1
1
1
1
.
. . .
co
co
N

- 289 -
6°/
Exonération de l'impôt sur B.I.C.
(Sans) .................•................ 19
entreprises
7° /
Protect; on. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
0
Il
0
Article 8
1°/
Terrain gratuit ..............•..•................
1
Il
1
2°/
Exonération 100 %Droit de mutation ..•...•..•....
2
Il
2
3°/
Exonération B.I.C., Patente (8 ans) •......•......
3
Il
3
Les avantages qui ont été accordés le plus souvent ont trait à la
réalisation du programme d'investissement (importation, travaux sous-traités) - et
à la Patente et l'I.M.f. (plus de 50 %d'octroi). L'exonération de l'impôt sur
les B.I.C. a été accordée à 35 %des entreprises pour 5 ans et à 5 %des entrepris~!
pour 8 ans.
Il faut constater que sur 19 entreprises dont l'installation était
prévue en dehors du Cap-Vert, trois seulement se sont vu octroyer les avantages
prévus pour inciter la décentralisation (tableau n° 45).
Les branches les plus avantagées sont
~ transformation des métaux
~ industries diverses (certaines)
• transformation du bois (ébénisteries)
• frigorifiques
• industrie alimentaire et poisson.
Les branches suivantes ont bénéficié uniquement de l'octroi des avan-
tages de l'article 6 :
~ boulangeries
• confection
• chimie
~ menuiseries et sociétés de gestion d'un Domaine Industriel
Régional.
Le tableau n° 43 donne le détail des avantages accordés au titre de la
loi 72-46 du 12 Juin 1972 portant encouragement à la création et à l'extension de
la petite et moyenne entreprise sénégalaise.
... /

Tableau nO 4!
Détail des avantages accordés aux entreprises agréées
agreees
- Loi 72-46, Art. 6, 7, 8;
8
Juin 1972 - Juin 1976 -
- 290 -
-
l
!
!
ARTICLE
6
!
ARTICLE
7
i
ARTICLE
8
!
RE GION
REGION
ARTICLE
6
ARTICLE
7
ARTICLE
!
!
1
1
(
1
i
1
l
ENTREPRISES
ENTREPRISES
! CAP-VERT!
CAP-VERT
0
!
20
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30
!
40
! 10 ! 2° ! 3° . 4° : 5° . 6° . 7° i 1° i 2° i 3°
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Industrie A l i m
Alimentaire
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C.V.
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C.V.
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7
C.V.
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C.V.
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Frigorifiques
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Pêches - Conserves
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17
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C.V.
C. V.
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Textiles-confection
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Chimie-
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25
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C.V.
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1
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Bois - Papier
26
C.V.
x
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27
C.V.
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28
C.V.
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C.V.
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C.V.
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C.V.
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C.V.
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C.V.
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C.V.
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C.V.
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- 291 -
Les entreprises non agreees au titre de la précédente loi, ou au titre
d'un avantage qu'elles concèdent peuvent toujours se référer aux dispositions du
régime commum. Pour cela, elles doivent introduire une demande d'octroi des exemp-
tions prévues auprès du Ministère des Finances. Cependant, il parait peu probable que
le Ministre des Finances et des Affaires Economiques décide tout â fait autrement
que le Comité des investissements, le Ministre des Finances étant membre de ce
comité.
2234 - Les limites de la loi 72-46
===========================
A} - Comparaison de la loi 72-46 et de la loi 72-43
Comparés aux avantages prévus par la loi 72-46 (portant création
ou extension de la petite et moyenne entreprise), on constate certaines ressemblan-
ces mais aussi des divergences avec ceux prévus par la loi 72-43 (portant code des
investissements: pour les entreprises moyennes et grandes).
t
Les "Grandes entreprises" bénéficient d'un avantage supplémentaire
quant aux droits de porte (tableau n° 4~ ;
- exonération et réduction des droits fiscaux d'entrée et de la
taxe forfaitaire pour les matières premières (non produits au
Sénégal) importées entrant dans la fabrication.
Cet avantage procure une avance concurrentielle aux entreprises visées
par rapport aux petites et moyennes entreprises industrielles.
t
La Taxe sur le Chiffre d'Affaires (T.C.A.) pour travaux et achats
effectués au Sénégal et entrant dans le programme d'investissements est exonérée
a 100 %pour les "grandes entreprises" et a 50 %pour les "petites unités". La même
différence existe pour l'exonération de la T.C.A. pour produits exportés.
t
La loi 72-43 prévoit la réduction de l'impôt foncier bâti. Cet avan-
tage n'est pas prévu dans la loi 72-46 favorable aux P.M.E.
t
Les grandes entreprises industrielles peuvent bénéficier d'une pro-
tection (partielle) sans limite dans le temps tandis que la protection prévue
pour les petites unités est limitée â 5 ans.
D'un autre côté, certaine dispositions avantagent les petites unités
par rapport aux grandes unités industrielles notamment l'exonération de l'impôt sur
les B.l.C., de l'l.M.F. et de la Patente, l'admission temporaire et la dimunition
des droits de mutation pour terrains et bâtiments.(Tab1eau n° 4)}.
.../

- 292 -
Une certaine harmonisation entre les deux lois surtout en ce qui con-
cerne les dispositions prévues pour l'exonération des matières premières serait
souhaitable.
Compte tenu des difficultés que les petites entreprises doivent affront
la loi 72-46 devrait leur donner la possibilité de bénéficier d'un maximum d'avan-
tages possibles pour être concurrentielles.
Tableau nO 4~: Comparaison Loi 72-46
-
Loi 72-43
Loi 72-46
Loi 72-43
Entreprises Industrielles
Entreprises Industrielles
(P .M.E.)
prioritaires
Droit de Douane
a) Matériel d'équipement et
Matériaux de construction
ex
2 ans
ex
3 ans
b) Pièces de rechange
ex
5 ans
ex
5 ans
c) Voitures - Camions
(ex)
(ex)
d) Equipement bureaux
e) Matières premières (march.) •
Droits Fiscaux d'entrée
a)
ex
2 ans
ex
3 ans
b)
ex
5 ans
ex
5 ans
c)
(ex)
(ex)
d)
e)
ex
+
Droits Fiscaux de sortie
Produits exportés
ex / 50 %,
la ans
ex
Taxes de Statistique d'entrée
a)
ex
2 ans
ex
3 ans
b)
ex
5 ans
ex
5 ans
c)
(ex)
(ex)
d)
e)

- 293 -
Taxe statistique de sortie
Produits exportés
ex/50 %
10 ans
ex
Taxe forfaitaire a l'entrée
. a)
ex
2 ans
ex
3 ans
b)
ex
5 ans
ex
5 ans
c)
(ex)
(ex)
d)
e)
réd.
+
Taxe forfaitaire a la sortie
ex/50 %,
10 ans
ex
+
Admission temporaire
prévue
+
Impôts directs
Impôts sur B.I.C.
ex,
5 a 8 ans
+
LM.F.
ex,
5 ans
+
Impôts fonciers bati
réd.
Patente
ex,
5 a 8 ans
+
Impôts Indirects
T.C.A. a l'importation
a)
ex
2 ans
ex
3 ans
.
.b)
.
ex
5 ans
ex
5 ans
!
!
c)
(ex)
(ex)
!
d)
!
e)
!
e)
!
!
T.C.A. sur achats au Sénégal
Travaux programme
ex 50 % ,
2 ans
ex,
3 ans
Travaux sous-traités pour expor t ex
t
Matières et fournitures
!
!
!
... 1

- 294 -
T.C.A. à l'exportation
ex/50 %,
10 ans
ex
+
Droits d'enregistrement
Fondation société
Augmentation capital
Mutation terrain, bâtiments
ex 50 %/100 %Région
+
ex
Région
Droit au bail
!
bail
Taxe sur les revenus mobiliers
ex : exonération totale ou
réd : réduction
(ex)
exonération limitée ou
Régions : En dehors du Cap-Vert
+
avantage supplémentaire
Loi 72-46
Loi 72-43
Entreprise indu. (P.M.E.)
ente Indus. Prioritaires
Autres avantages
!
1
Protection
5 ans max.
Partielle sans limite
!
+
1
Terrain
Gratuit - Région
apport de l'Etat
Terrain
possible
possible
Capital
1
Conditions du bénéfice
Personnes physiques et
!
des avantages
morales de nationalité sé-l
Toute nationalité
avantages
négalaise. Société à majo-
personnes physiques ou
rité sénégalaise, société
morales établies au
de gestion des domaines
Sénégal
industriels.
Investissements
Min. 5 millions F. CFA
Min. 100 millions F. CFA
sur 3 ans
50 emplois
1ère année
dérogations possible
Extensions à individualiser
.../

- 295 -
Critères d'octroi
- Caractère autochtone
de l'entreprise
- Modernisation apportée
à l'entreprise / secteur
- l'importance de la va-
leur ajoutée
- Nombre et qualité des
emplois créés
- Localisation du projet
B) - Les éléments faibles de la loi 72-46
Les objectifs de la loi 72-46 s'insèrent dans le cadre de la
politique de déve10ppemst du pays et de l'effort du gouvernement sénégalais de
promouvoir la petite et moyenne entreprise sénégalaise.
Le contenu de la loi correspond en gros aux besoins des P.M.E. nou-
velles mais des insuffisances si non des faiblesses apparaissent qui réduisent
les chances de réussite d'une politique cohérente de promotion des petites et
moyennes entreprises :
• L'effet promotionnel de la loi 72-46 pourrait être intensifié par
l'octroi moins restrictif des avantages prévus par cette loi. Les P.M.E. ont en
effet besoin du maximum de soutien au point de vue financier et assistance.
L'évolution des entreprises agréées souligne cette nécessité. Les avantages fis-
caux de la loi 72-46 portant encouragement à la création et à l'extension de la
P.M.E., peuvent effectivement aider les entreprises à surmonter certaines dif-
ficultés de trésorerie et difficultés d'autofinancement pour n'en citer que
deux des plus importantes •
• Il semble que les avanatages prévus pour les entreprises voulant
s'installer hors du Cap-Vert soient encore trop peu encourageantes surtout en
ce qui concerne celles qui doivent entrer en concurrence avec des industries du
Cap-Vert. La décentralisation des P.M.E. est encore freinée par des facteurs
négatifs rendant la production dans les régions plus dure et plus difficile qu'au
Cap-Vert (Dakar) :
... 1

- 296 -
• Infrastructures déficientes
Prix des matières premières plus élevés à cause des
frais de transport
• Main-d'œuvre moins qualifiée
· Prix du produit fini non concurrentiel en cas d'exp~tation
vers le Cap-Vert (frais de transport du produit fini est
important) .
Les petites entreprises régionales sont forcées de travailler pour
l'administration qui est souvent le plus grand ç1ient régional. En cas de soum-
mission à un appel d'offres à Dakar - les prix doivent être calculés marchandise
rendues Dakar ce qui défavorise les entreprises régionales.
Tant que le déséquilibre régional reste aussi accentué, il semble
nécessaire d'octroyer des primes supplémentaires aux entreprises régionales
sous forme par exemple de subvention des frais de transport, des frais d'énergie
1
Les lacunes de la loi 72-46 sur les Sociétés de Gestion des
Domaines Industriels font que dans la pratique, l'application des dispositions
de cette loi (à ces sociétés), s'est avérée compliquée. Le rôle des sociétés
de gestion était assez mal connu jusqu'en 1977 auprès de l'Administration. Ainsi
sur deux dossiers présentés, un dossier a été agréé avec un minimum d'avantages.
On comprend dès lors les objectifs de la nouvelle loi 77-90 du 10
AoOt 1977
. Définir l'objet des sociétés de gestion des domaines
industriels et leur accorder plus de faveurs si non les mêml
que ceux des P.M.E. : Les Domaines industriels sont un ins-
trument de promotion industrielle destiné surtout à faci1itl
le développement de la petite industrie dans les Régions,
en dehors du Cap-Vert et à reloger des entreprises qui ne
trouvent pas de terrain à batir à prix abordable ou qui son'
obligées de quitter Dakar pour des raisons d'assainissement
. La loi 72-46 exclue les entreprises de service de l'octroi de
ses avantages alors que la structure des petites entreprise~
(surtout dans les régions) est fortement marquée par les
sociétés de service :
- réparation mécanique et électrique
- bâtiment et services annexes
Ainsi tous les dossiers introduits ont été rejetés.
La loi 77-90 du 10 AoOt 1977 inclut les entreprises de services
industriels.
..../

- 297 -
23 - Le Coût de l'installation industrielle
Les investisseurs au Sénégal n'éprouvent pas de difficultés pour
trouver les terrains dont ils ont besoin (19). Si l'investissement industriel
(étrangery est particulièrem91t intéressant pour le pays, et si la participation de
l'Etat est souhaitée, elle peut prendre la forme d'un apport de terrains industriels
aménagés.
Le tableau change lorsqu'il s'agit des promoteurs sénégalais de petites
unités industrielles, ces derniers rencontrent de grandes difficultés pour l'ins-
tallation de leur usine (dues essentiellement à la chéreté des prix des terrains)
qui les obligent souvent à abandonner leurs projets industriels.
A Dakar, les terrains destinés à des installations indus-
trielles se situent dans une zone limitée par le port de commerce et la centrale
du Cap des Biches, entre la route de Rufisque et la mer.
Cette zone est â séparer en 3 secteurs distincts
- Secteur 1
Port Autonome de Dakar (P.A.D.)
- Secteur 2
Compris entre la circonscription du P.A.D. et
la S.I.E.S.
- Secteur 3
"Thiaroye ll
"Thiaroye , à 11 km du Centre de Dakar.
- Secteur 4
Compris entre IIthiaroye ll
IIthiaroye et le cap des biches, soit
j~'
du Km 16 au Km 24 de la Route de Rufisque.
A} - Secteur n° 1 :
Il est composé de quelques terrains appartenant à des privés et
surtout par des terrains affectés en jouissance au Port Autonome de Dakar.
Les terrains privés sont en règle générale déjà bâtis, leur valeur
(terrain nu) est compris entre 1 500 et 4 000 F CFA le m2 / an.
...
. /
(19)
Depuis la loi 64-46 du 17 Juin 1964 relative au domaine national, si le
Gouvernement met des terres à la disposition, des investisseurs étrangers,
c'est par "location", "bail" ou "permis d'occuper", mais jamais par vente
ni cession.

- 298 -
les terrains du Port Autonome de Dakar peuvent être loués mais sont
actuellement presque en totalité réservés à la réalisation de projets industriels
en cours.
B) - Secteur n° 2
Les terrains de ce secteur appartiennent en général à des privés.
leur valeur est comprise entre 500 et 1 500 F. CFA le m2 (terrains nus, non via-
bilisés).
la plus grande partie de cette zone est déjà affectée au projet
Dakar-Marine.
C) - Secteur n° 3
Il existe au Km 15, Route de Rufisque, une zone industrielle dite
zone de Thiaroye où une quinzaine d'hectares sont encore disponibles. Ces terrains
sont loués aux industriels à des conditions intéressantes (bail de longue durée).
D) - Secteur n° 4
les terrains de ce secteur constituent la totalité de la zone
Franche Industrielle de Dakar, c'éée par la loi 74-06 du 22 Avril 1974 (J.O. n°
n° 4356 du 18 Mai 1974). Elle est re1iéé au port par fer et destinée à l'implanta-
tion de grandes industries exportatrices.
La surface de cette zone est d'environ 700 ha.
Les terrains sont loués avec bail de longue durée
Compte tenu de l'importance des prix des terrains dans les secteurs 1
2 et 4, seul le secteur nO 3 convient aux petites et moyennes entreprises qui ont
des moyens limités. Mais là aussi, le problème des P.M.E.I. demeure car elles sont
désavantagées par rapport aux grandes unités industrielles implantées dans les
secteurs 1,2. et 4 et qui bénéficient des avantages dans l'écoulement des produits
(proximité du port, chemin de fer et de l'aéroport).
. .. 1

- 299 -
2312 -~gt~=~M=~~~;~~t~
Le terrain à usage industriel coûterait mois de 150 F. CFA
le m2/an. Dans certains cas, la municipalité cède le terrain gratuitement, si le
projet d'implantation parait particulièrement intéressant.
L'action de l'Etat en faveur de la petite entreprise est très appré-
ciable dans les régions : il est prévu des Domaines Industriels den dehors du
Cap-Vert pour accueillir et abriter des promoteurs sénégalais qui ne trouvent pas
de terrains à bâtir à prix abordable.
Le rôle joué par les Domaines Industriels dans la promotion de la
petite et moyenne entreprise~ Sénéga1~st un exemple qui montre l'urgence de la
création d'un Domaine dans le Cap-Vert. L'implantation d'un Domaine Industriel
à Dakar permettrait aux P.M.E.I. d'être proches du port et de l'aéroport, d'être
concurrentielles (réduction des coûts et transport), de survivre etc .••
232 - Coût des bâtiments industriels
2321 - Location
========
Il Y a peu de marché pour la location de bâtiments in-
dustriels. En ce qui concerne les bureaux, il est relativement difficile d'en
louer actuellement, mais cette situation va changer prochainement, grâce à la
réalisation d'ensembles à usage de bureau.
Les loyers des lO:Q~mem1:.s individuels (3 ou 4 pièces) avec jardin, ainsi
que ceux des appartements sont très variables suivant les quartiers et le degré
de confort. Ils vont de 75 000 à 450 000 F. CFA/mois, y compris les charges.
Il est assez facile de trouver un logement confortable à Dakar, moins
facile dans les villes de l'intérieur.
2332 - ~gg~~tM~~iQg
Les coûts de construction des bâtiments dans le Cap-Vert
pour quelques constructions types peut être estimé comme suit, en F. CFA par m2.
A) - Local à usage d'entrepôt: 25 000 à 35 000 sans charpente spé-
ciale. Exemples :
.../

- 300 -
f
Hangar pour magasin, garage, atelier, avec ossature métal-
lique, converture amiante ciment, sans plafond, dallage
léger : 25 000
f
Local à usage d'atelier, pour équipement lourd, avec char-
pente béton ou métallique: 40 000
B) - Local à usage de bureaux: 30 000 à 60 000 F.CFA. Exemples:
f
Bureaux simples ~rez-de-chaussée, ossature béton armé,
couverture amiante-ciment : 40 000
f
Bureaux très convenables avec sanitaires : 45 000 (sans étage
f
Bureaux en ville à étages et avec sous-sol
- sans climatisation: 60 lOO
- avec climatisation centrale
90 000
C) - Bâtiments à usage de logements
f
Résidence (villa ou étage)
50 OCO à 90 000
III - LE SYSTEME SOCIO-CULTUREL ET LA LEGISLATION SOCIALE
31 - Le Système Socio-Cu1ture1
On ne construit pas une stratégie à contre-courant des traditions
socio-cu1ture11es et des attitudes mentales dominantes d'une population. Face à
ce secteur de l'environnement, la Petite et Moyenne Entreprise comme la grande
dispose d'un certain nombre de moyens d'action, notamment l'information. Mais la
transformation est lente à s'opérer de sorte que, dans l'immédiat, il est raison-
nable que le plan stratégique s'accomode de ces contraintes~ plutôt que de les
ignorer.
Notre démarche intellectuelle se propose de présenter un bref cata-
logue des attitudes mentales favorables au développement industriel et de lui
opposer les mythes et les mentalités dominantes qui handicapent plus spécifique-
ment le Sénégal dans son effort de développement.
Il convient toutefois de replacer cette analyse dans le contexte
négro-africain qui est le nôtre et d'insister sur le caractère relatif de cette
présentation. Dans les pays industrialisés tel comportement qualifié de positif
deviendrait négatif, et inversement. Il reste que certains traits typiquement
sénégalais resteraient des obstacles au progrès économique quel que soit le sys-
tème.
.../

- 301 -
311 - Les attitudes mentales positives du point de vue industriel
~ L'esprit d'équipe par opposition â l'individualisme. Il s'ex-
prime dans l'entreprise par l'acceptation du travail en commun, la disparition
du cloisonnement entre centres et niveaux de responsabilités. D'une façon générale,
il s'oppose au goOt de la performance isolée, à la centralisation abusive.
~ L'esprit de compétition n'exclut pas l'esprit d'équipe car
il implique la disparition des privilèges définitivement acquis.
1 La famille étendue, solution à la stabilité des affaires.
L1
L industrie1
1
audacieux ne peut mener par lui-même toutes ses affaires; le sa-
lariat, innovation récente, ne lui fournit pas des employés ayant le sens des
responsabilités et ,la solidité morale nécessaire pour en faire des garants. Les
liens familiaux (famille patriarcale) lui permettent de confier à ses "frères"
le maniement de l'argent et la responsabilité de succursales. Entre parents en
effet les devoirs sont clairement définis et on ne cherche pas à les esquiver.
Ce régime familial permet de rendre l'association stable et assure
mieux 11
1 0béissance
1
aux consignes. Les intérêts du patron ou de la société sont
pris au sérieux et sauvegardés. Si la dissimulation et les vols sont peu proba-
bles, la communauté des biens, traditionnelle au sein de la famille, permettra
au gérant de prendre au passage une part de bénéfice nécessaire pour son entretien.
Mais le respect da au chef de famille l'empêchera d'exagérer ce prélèvement.
1 L1acceptation de responsabilité par opposition à la politique
de "couverture" qui consiste à toujours en référer à l'échelon supérieur; à
condition toutefois que soit reconnu le droit à l'erreur.
1 Le dynamisme, même s'il est teinté d'ambition.
312 - ~~~_2~~!~~~~~_~~~~2!~~_~~g2~!Y~~_~~_~Q!~~_~~_Y~~_!~~~~~r!~!
Il s'agit ni plus ni moins que de psychana1iser le Sénégal et
de faire ainsi apparaître les blocages socio-cu1ture1s qui font que notre modèle
national ne peut se calquer sur celui de la France encore moins sur le modèle
américain considéré dans l'ensemble comme l'exemple le plus significatif de
l'efficacité économique.
... /

- 302 -
in d'autres termes, il s'agit de montrer que, en raison même de ces
différences de mentalité, la décision stratégique au Sénégal ne doit pas être pu-
rement et simplement inspirée des pratiques françaises ou américaines.
t la toute puissance de l'administration, héritée de la coloni-
sation française. Elle a pour conséquence le blocage des décisions mais-aussi le
fait que les sénégalais, lorsqu'ils sont en difficulté, se retournent vers l'Etat
pour qu'il prenne en charge leurs problèmes.
t le goOt du risque qui est censé définir "l'entreprise est
limité.
t le mythe selon lequel le diplôme confère automatiquement la
compétence et la conserve pendant toute une vie professionnelle.
t Une mobilité insuffisante. Il faut entendre par mobilité non
seulement l'acceptation du changement géographique de lie~de travail, mais aussi
la volonté d'apprendre, de se recycler, de changer périodiquement de métier.
t le juridisme et l'esprit procédurier
t le goOt de la palabre, des commissions et sous-commissions qui,
sous le prétexte d'éviter les décisions prises à la légère sclérosent l'action.
1 la magie du verbe
t Le goOt du profit et de l'efficacité commerciales sont très
limités.
On pourrait multiplier les exemples de traits caractéristiques des
sénégalais, qui, à un degré ou à un autre, marquent profondément de leur empreinte
la décision stratégique.
32 - la législation sociale
Nous citons ici les salaires officiels et réels et autres cha~ges pa-
tronales qui sont des contraintes auxquelles l'entreprise doit s'adapter au cours
de son fonctionnement.
.../

- 30a -
A) - Les Salaires officiels
La durée du travail est de 40 heures par semaine.
Le S.M.I.G. est de 107,05 F. CFA pour les entreprises autres que celles
du secteur agricole et pour l'ensemble du Sénégal. Il est de 92,76 F. CFA pour
les travailleurs relevant des entreprises agricoles et pour l'ensemb1e du terri-
toire.
Les salaires horaires minima sont fixés par les différentes conven-
tions collectives. Par exemple, pour la convention collective de la Mécanique
Générale, ils sont les suivants depuis le 1er Novembre 1974.
!
OUVRIERS
EMPLOYES
!
!
Taux horaires
Salaire P/173,33 h!
P/173,33
Catégories
Catégories
en F. CFA
en F. CFA
1S2
1
M. O••••••
O
107,05
12
1
Catégorie
18 586
2'1
M.O .•••••
121,75
22
/1
22
21 680
32
3
O.S.l. •..
133,07
32
/1
32
23 656
42
4
0.5.2 ....
156,77
42
/1
42
28 874
52
O.P.I ....
168,00
52
/1
52
32 755
612
6
0.P.2 .•••
191,40
62
/1
62
36 755
7'1
0.P.3 ••••
218,10
72
/1
72
43 249
Agents de Ma1trise
(Techniciens et assimilés)
Cadres, Ingénieurs et Assimilés
assimilés)
Cadres, Ingénieurs et
Catégories
SalairES pour
Salaires pour
Catégories
173,33 h
Catégories
h
173,33 h
Chef d'éq. M.O.
41 884
Pl A
58 028
Chef d' éq. Ml.
42 230
Pl B
66 768
Chef d'éq. M2.
52 793
P2 A
68 979
Con trema itre M3.
62 263
P2 B
79 246
Chef d'ate1. M4.
70 127
P3 A
84 447
Chef d'ate1. MS.
70 751
P3 B
121 998
.../

- 304 -
B) - Salaires réels
• ~~~!Q~~~_~~_~g~~~~_~~_œ~i~ri~~_~~~iQ~~~~
Les salaires mensuels des employés sont en général légèrement supé-
rieurs aux salaires minima (20 %).
A partir de la maîtrise, les salaires réels peuvent varier sensible-
ment en fonction de la valeur des individus et suivant les entreprises.
1 ç~~r~~_~~e~ri~~r~_~~~iQ~~Y~_Q~_~~e~~ri~~ :
Le salaire d'un ingénieur sénégalais est de 1'ordre de 100 000 ~
300 000 F. CFA par mois.
Pour les expatriés, le salaire de base est ~ peu près équivalent à
celui des nationaux, mais il faut ajouter une prime d'expatriement de 40 %calculé
sur le salaire de base. Pour un Directeur d'usine, le salaire brut est de l'ordre
de 350 000 F. CFA ~ 900 000 F. CFA suivant l'importance de l'établissement.
D'autre part, pour les expatriés, la législation impose des frais
accessoires (logements, frais de voyage pour l'employé et sa famille, frais mé-
dicaux) ~ la charge des entreprises.
C) - Autres charges patronales
• ç~~rg~~_~QSi~!~~_i~SQ~~~~~_~_!:~œelQ~~~r
xx
Prestations familiales et assurance maternité
8 % sur salaires plafonnés ~ 60 000 F. CFA.
xx
Accidents du travail :
1,3 à 5 % sur salaires plafonnés ~ 60 000 F. CFA.
xx
Retraite I.P.R.A.O.
4,8 % sur salaires plafonnés ~ 60 000 F. CFA
xx
Taxe forfaitaire :
1 % sur les salaires bruts sans plafond
xx
Taxe de solidarité pour l'habitat:
Sénégalais
2 %sur les salaires plafonnés ~ 45 000 F. CFI
Etranger
: 3 % sur les salaires sans plafond.
1 çQ~g~~
Aux charges précédentes, il convient d'ajouter, pour calculer
les prix de revient horaires, une provision pour congés de :
... f
1
1

- 305 -
xx
6,5 %pour les ouvriers bénéficiant de 1,5 jour de congé
par mois (cas général)
xx
8,5 %pour les travailleurs bénéficiant de 1 mois de congés/
an.
xx
16,5 %pour les travailleurs européens expatriés.
Dans un calcul de prix de revient horaire, il y a lieu d'ajouter aussi
les charges communes ou aléatoires, prévues par les conventions collectives
(jours fériés, chômés et payés, congés familiaux, indemnisation des travailleurs
malades, indemnité de licenciement) et entrant dans les frais généraux.
Pour les expatriés, la législation impose aux entreprises des frais
accessoires
~ congés (5 jours par mois de service).
~ frais de voyage aller et retour pour l'employé et sa famille.
f
les frais médicaux
~ frais de logement
L'ensemble des charges patronales pour les expatriés, y compris la
prime d'expatriement et les frais accessoires s'élève à environ 100 %du
%
salaire
de base.
IV - LA POLITIQUE D'EDUCATION ET DE FORMATION
Les conséquences à moyen terme de la politique d'éducation et de for-
mation sont probablement celles qui influenceront le plus la stratégie des entre-
prises, bien que l'on ne puisse pas en mesurer encore la partie exacte. Bien en-
tendu, il faut entendre par politique d'éducation et de formation aussi bien les
moyens mis en œuvre par l'Etat que ceux qui sont mis en place par certaines entre-
prises (les expériences des phosphates de Taiba, de la Société Africaine de Raffi-
nage et de la Société Industrielle des Engrais sont significatives à ce sujet).
Il faut en attendre une montée globale de l'intelligence qui devrait
entraîner une transformation fondamentale de la nature des rapports entre les
groupes concernés par l'entreprise. Au-delà, c'est l'entreprise elle-même et sa
vocation qui pourraient se trouver bouleversées.
La réflexion stratégique ne doit pas ignorer les contraintes de plus en
plus nombreuses qui résulte de l'insuffisance de la formation ou qui résulteront de
son évolution.
. ../

- 306 -
Conclusion: L'environnement regroupe tout ce qui est extérieur à l'entreprise,
il freine donc parfois la liberté de la firme et le développement de ses acti-
vités.
Mais il est également générateuR, dans de multiples circonstances
d'opportunités favorables, d'occasions à saisir, de créneaux que les dirigeants
attentifs à l'évolution du milieu environnant ne doivent pas manquer de saisir.
Néanmoins la P.M.E. sénégalaise a du mal à tirer son épingle du jeu: sa taille
et ses moyens financiers insuffisants constituent des blocages, mais il y a aussi
l'attitude des grandes entreprises (étrangères dans la majorité des cas) qui pré-
fèrent traiter avec des fournisseursextérieurs (les composants des produits de la
~
grande entreprise sénégalaise provi~nt souvent des autres filiales étrangères).
D'ailleurs la forcede la grande entreprise sénégalaise vient du fait qu'elle est
très souvent une filiale d'un important groupe étranger et bénéficie de :
+ la technologie retrocéd2e à bon marché
+ débouchés assurés par ia société-mère
+ une planification à l'échelon international
L'absence de relations si non la faiblesse des relations entre les
grandes entreprises et les P.M.E. est à l'origine des difficultés de ces dernières.
Il faudrait donc une intégration en amont des P.M.E. c'est-à-dire que ces dernières
deviennent les fournisseurs (en pièces détachées) des grandes entreprises et non
plus uniquement l'intégration en aval (rôle de distributeur des produits de la
grande unité de production).
Cette intégration amont et aval permettrait aux petites et moyennes
entreprises sénégalaises de travailler sans interruption et du coup de résoudre
leurs difficultés financières comme nous verrons plus loin. Elle permettrait
aussi le noircissement du tableau d'échange inter-industriel.
.../

,,
- 307 -
La stratégie thème de notre prochain chapitre, quant à elle, est
fondée sur l'opposition de l'entreprise
et de son environnement; les décisions
stratégiques sont précisément celles qui "déterminent la cohérence des initiatives
et des réactions de la firme vis à vis de son environnement" (20)
----------------0----------------0----------------0----------------0----------------
(20)
P. Tabatoni
Analyse emplrlque des contraintes stratégiques de
l'entreprise, Economies et Sociétés
Tome II, nO 3, 1968.

- 308 -
CHAPITRE III
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA PETITE ET MOYENNE ENTREPRISE
INDUSTRIELLE
Dans les chapitres précédents nous avons montré l 'hostilité de l'en-
vironnement sénégalais qui, rappelons-le, se caractérise par une insuffisance de
matières premières, des débouchés limités par un marché étroit, une épargne très
faible, des hommes peu formés etc ••. Dès lors dans ce chapitre l'accent est mis
sur les réactions de l'Etat face à cet environnement et les stratégies qui s'of-
frent aux entreprises industrielles.
1 - REACTIONS ET STRATEGIE DE LA FIRME
La littérature récente, consacré à l'analyse du contenu du concept de
stratégie d'entreprise, fait appel, pour définir celui-ci, à un ensemble de termes
dont le sens précis, dans le vocabulaire de la gestion des entreprises, n'est pas
encore définitivement fixé, tels que: management, manœuvre, buts, objectifs, fina·
lités, politiques, plan, programme, budgets.
Le contenu du concept de stratégie est lui-même sensiblement différent
selon les auteurs; d'où la nécessité préalable d'une clarification terminologique.
Notre étude portera ensuite sur les réactions de la firme face à l'environnement et
pour terminer nous répondrons à la question: quelle stratégie pour la petite et
moyenne entreprise industrielle du Sénégal?
Il - Le Concept de stratégie
a) Pour Igor ANSOFF (1), le "management" est le processus actif consistan1
à déterminer et à diriger la marche de l'entreprise en vue des objectifs qu'elle
s'est donnés. C'est un ensemble complexe d'activités:
...1
(1)
l. ANSOF~, Corporate Strategy, an analytical approach to business policy for
Grouth and Expansion, Pelican Library of Business and Management.
Penguin Books, Ed. 1968. Copyright M. Graw-Hill U.S.A. 1965 -
L'ouvrage est traduit en Français sous le titre: Stratégie du Développement
de l'entreprise, Editions Hommes et Techniques, 1968.

- 310 -
• d'analyse,
* de prise de décision,
* de communication,
1 de commandement,
1 de motivation,
1 de mesure
• de contrôle.
Dans cet ensemble d'activités constituant le "management", 1. ANSOFF
donne une place prépondérante ~ l'une d'entre elles: la prise de décision.
Pour lui, les dirigeants d'une entreprise consacrent la majeure partie
de leur temps ~ prendre trois grandes catégories de décisions interdépendantes
les unes des autres
••
Au bas de l'échelle, nous trouvons les décisions opératoires,
les plus nombreuses, qui ont pour but d'optimiser la "profitabi1ité" des opéra-
tions courantes de gestion. Elles ont trait à la répartition des ressources entre
services producteurs et services fonctionnels, au Contrôle des résultats, ~ l'ap-
plication de programmes correctifs.
Les décisions clés, dans le domaine opératoire, sont la fixation des
prix, du niveau des stocks, des schémas de production. 1. ANSOFF fait également
figurer dans cette liste les décisions relatives ~ la politique et ~ la stratégie
marketing, ainsi que les décisions de recherche et de développement. Pour notre
part, nous pensons qu'elles relèvent plutôt du domaine stratégique.
*. Au niveau intermédiaire, se situent les décisions administratives.
Leur but est de structurer le ressources de l'entreprise, de les harmoniser, de
les combiner au mieux, de façon ~ créer les conditions d'une performance optimale.
Elles ont donc trait:
• ~ l'organisation de l'entreprise (structure des relations
d'autorité, de commandement, de responsabilité; circulation
de l'imformation, relations humaines, canaux de distribution)
• ~ l'acquisition et ~ la répartition des ressources .
• • Nous trouvons enfin, au sommet de la hierarchie, les décisions
stratégiques qui engagent radicalement l'avenir de l'entreprise.
.../

- 311 -
Il s'agit en effet ici de rechercher et de sélectionner la combinaison
optimale entre les productions de la firme et les marchés dans lesquels ces produc-
tions seront écoulées, dans un avenir plus ou moins lointain, donc dans un contexte
d'ignorance partielle; il s'~git surtout, une fois le choix réalisé, de mettre une
partie très importante des ressources de l'entreprise (financières, techniques,
humaines) à la disposition de cette stratégie.
Pour résumer la thède de 1. ~NSOFF, nous dirons que les décisions
stratégiques sont prises à l'échelon le plus élevé de la firme en fonction de la
firme elle-même, de ces capacités actuelles et potentielles, mais aussi de son
environnement et de l'évolution prévisible ou probable de celui-ci.
Les décisions opératoires enfin sont la traduction dans la gestion
courante des grandes options stratégiques.
Pour 1. ANSOFF, la stratégie est donc une règle générale de prise de
décisions, un axe d'orientation de l'entreprise dont le choix est fait dans un
contexte d'ignorance partielle. Selon lui, les problèmes fondamentaux en matière
de management ne se situent pas au sein de l'entreprise mais concernent l'environ-
nement (économique, politique, social, sociologique, technologique) et la façon
dont l'entreprise parvient à s'y insérer. Le terme de stratégie définit la dialec-
tique de l'entreprise avec son milieu (2).
b) P. TABATONI (3) caractérise la stratégie comme un ensemble de déci-
sions ••• qui déterminent la cohérence des initiatives et des réactions de la firme
vis-3-vis de son environnement.
Pour lui, en outre, la définition d'une stratégie doit s'inscrire dans
un "système stratégique", c'est-3-dire un "ensemble extensif de stratégies concevables
dans un état prospectif donné". Le système stratégique apparaît donc comme une
réflexion prospective portant sur un avenir plus ou moins lointain
.../
(2)
J. WANTY et 1. HALBERTHAL, la stratégie d'entreprise à long terme -
Col. Gestion et Economie appliquée, DUNOD 1971
(3)
P. TABATONI et Collaborateurs, Analyse empirique des contraintes stratégiques
de l'entreprise, Economie et Société, Tome II, nO 3, Mars 1968,
DROZ - GENEVE, Page 567.
Cet article a été rédigé par P. TABATONI, J. URVOY et D. THOMAS, à la
suite de travaux réalisés par les auteurs assistés de M. de MONGOLFIER, J. BOREL
et R. SAUTREAU •

- 312 -
(tout dépend des secteurs d'activités concernés) et conduit à la formulation
d'un certain nombre d'hypothèses d'inse~ion de l'entreprise dans un environ-
nement de plus en plus mouvant, dont il~difficile de délimiter à terme les
contours.
la plupart des définitions de sa stratégie rejoignent la précédente.
c) Pour le Boston Consulting Group (4), la stratégie est la "mise en
œuvre cohérente de toutes les ressources financières et humaines de l'entreprise
.••.. ". Elle détermine les règles de jeu en réduisant l'incertitude. Mettre en
œuvre une stratégie, c'est diviser, par opposition à gérer.
d) Henri TABOUlET (5) la définit comme le choix réfléchi des grandes
options fondamentales prises par la direction d'une affaire quant à son insertion
optimale dans le milieu économique en vue d'assurer sa survie, son développement
et sa prospérité.
e) Pour TH. lEWlTT (6), la stratégie consiste à se demander comment
les transformations de l'environnement affecteront la capacité de survie des
entreprises, leurs perspectives d'avenir? Comment tourner au profit de l'entre-
prise les modifications de l'environnement?
f) J. WANTY et 1. HAlBERTHAL (7) résument ainsi les caractéristiques
d'une stratégie:
Il
_
dialectique de l'entreprise avec son environnement économique
et social,
prise d'options engageant l'avenir, voir l'avenir lointain,
- donc prise de décisions fondamentales, voire irréversibles en
présence d'une information forcément incomplète."
... 1
(4)
Boston Consulting Group, Perspectives sur la stratégie de l'entreprise,
Ed. Hommes et Techniques, 1970.
(5)
H. TABOULET, la Stratégie de l'entreprise, Analyse et Previsions, III, 1967
(6)
Théodore LEWITT, Innovation et marketing - Ed. Hommes et Techniques - 1970.
(7)
Op. Cit.

- 313 -
Nous retrouvons là tous les éléments constitutifs apparus au fil
des développements précédents :
1
l'entreprise et ses ressources actuelles en hommes, en
capitaux, en technologie ;
1
l'environnement, avec le marché, la concurrence, le contexte
économique, politique, culturel, technologique;
1
l'horizon temporel.
1
l'incertitude partielle de ce que sera l'avenir
1
la réflexion de l'entreprise sur les différentes possibilités
qui s'offrent à elle de s'insérer au mieux dans l'environ-
nement (système stratégique).
1
Le choix enfin et la décision stratégique qui déterminent
l'avenir de la firme puisqu'ils impliquent la mise à leur
disposition de la totalité des ressources et des énergies.
Au delà de ces définitions, la stratégie est la traduction dans un
plan de développement rationnel et cohérent de grands principes directionnels
engageant ~ devenir~la firme.
Toute formulation stratégique implique une attitude volontariste
de la part de l'entreprise.
Sans doute ne doit-on pas négliger l'importance de
l'environnement et les contraintes qu'il impose. Mais la stratégie se propose
d'anticiper les pressions qu'il exerce sur la firme, de préparer l'adaptation,
d'infléchir par des manœuvres appropriées le déterminisme des événements.
En d'autres termes, le véritable sens de la stratégie consiste à
prévoir les mutations de l'environnement, à préparer l'adaptation de la firme
à celles-ci, à tourner celles qui risqueraient de compromettre sa survie et à
tirer parti de toutes les perspectives favorab1esde développement.
La stratégie d'entreprise est donc une formulation de propositions
de comportement rationnel de la firme face à un environnement hostile.
Les deux termes de "comportement" et de "rationnel·· méritent d'être
explicités.
- Le comportement d'abord, qui est une façon d'être à l'égard de
ceux et de ce qui nous entourent. Un objet nia pas de comportement, il est dé-
finitivement fixé dans sa composition et dans sa forme.
. .. 1

- 314 -
Parler de comportement de la firme, c'est donc admettre qu'elle est
une entité vivante qui s'adapte au milieu dans lequel elle évolue.
Certaines firmes peuvent être assimilées à des choses en ce sens
que, à partir d'un moment donné, ou fortuitement ou involontairement, elles ont
réussi leur adaptation à l'environnement, elles se figent dans l'immobilisme
comme si leur succès passé devait se perpétuer. Alors commence un travail
d'érosion qui les conduit, à plus ou moins long terme, à disparaître.
Les autres, au contraire, luttent, se modifient, s'adaptent, avec
plus ou moins de bonheur certes, mais en tout cas, elles essaient de s'intégrer
dans leur milieu ambiant.
- Encore faut-il que ce comportement soit rationnel. Mais il est
,
bien difficile dedlfinir ce terme tant sa relativité est grande.
Le critère de rationalité ne peut être apprécié que par rapport à
d'autres facteurs (le lieu, l'époque, les mentalités •.•• ), par rapport à soi-
même et à la ligne de conduite que l'on se donne "en conscience", par rapport
enfin aux informations dont on dispose.
On mesure par là même les difficultés rencontrées par la firme pour
"rationa1iserll
"rationa1iser
son comportement. C'est la raison pour laquelle il est commode
de lui assigner comme objectif principal la recherche de la rentabilité qui a
pour avantage essentiel d'être mesurable quantitativement, en unités monétaires.
Le cadre général étant tracé, il s'agit maintenant d'en préciser le
contenu.
L'opinion couramment répandue à ce propos est que seules les très
grandes firmes ressentent le besoin d'un cadre stratégique et que, d'ailleurs,
elles disposent seules les moyens financiers, techniques et humains leur permet-
tant de cerner convenablement les problèmes de développement à long terme.
De la même façon, les auteurs, en général, admettent implicitement
que la stratégie s'impose dans les entreprises de production ou encore pour les
sociétés de holding; mais ils ne font que rarement allusion aux firmes commer-
ciales ou de services; quant aux petites unités on n'en parle jamais.
...
. /

- 315 -
A l'évidence, les problèmes stratégiques diffèrent par leur nature
et par leur dimension, selon la taille et la nature des entreprises.
Cependant il faut considérer, nous semb1e-t-i1, que toutes les entre-
prises ont intérêt â formuler des projets et â prendre des décisions au sujet de
leur avenir.
Ces projets et ces décisions s'inscrivent dans un cadre stratégique
dont la formulation est plus ou moins élaborée. Il va de soi que l'entrepreneur
individuel ne situe pas ses problèmes au même niveau qu'une firme multinationale.
Pourtant, l'essence, même de leurs préoccupations est identique à celle des
grandes firmes. Ou bien il se laisse porter par les événements, ou bien il cher-
che, â son échelle, â tirer des ressources dont il dispose pour s'intégrer au
mieux dans son environnement, et, dans la seconde hyptèse, il, metllll en œuvre
une stratégie.
112 - ~QYrgYQi_Y~~_~~r2~~gi~_eQ~r_!2_~~~i~~_~~_~Q~~~~~_~~~r~eri~~
Comme nous le verrons par la suite, la formulation par la firme
d'un projet de devenir implique un inventaire systématique des opportunités de
développement, une évaluation des risques encourus du fait de chacune de ces
opportunités et finalement un choix puis toute une série de décisions relatives
â l'affectation des ressoutes de l'entreprise, convergeant dans le sens de la
voie de développement pour laquelle on a opté.
Ce processus est long et onéreux. Certes, il n'est pas immuable et
l'on peut très bien imaginer que la firme décide de faire réviser sa stratégie
si les options initi~les venaient â se révéler inadaptées. Notons en passant que
cela traduirait des lacunes considérables au niveau des centres de décisions
puisque, précisément, le plan stratégique prend en compte les risques encourus
et choisit en principe les solutions les moins aléatoires. Quoi qu'il en soit,
de telles erreurs compromettent la survie de l'entreprise puisque celle-ci aura
affecté une partie importante de ses ressources à des options qui se révè1eront
non profitables.
Donc, d'une façon générale, on peut adapter en cours de route un
plan stratégique aux modifications de l'environnement, mais l'erreur totale ne
pardonne pas.
... /

- 316 -
Cela explique que certaines firmes (P.M.E.) hésitent à s'engager
radicalement dans une stratégie nécessairement contraignante et préfèrent choisir
une ligne de conduite plus souple, fondée sur l'opportunisme.
Une telle attitude de la part des dirigeants sénégalais responsables
de Petites et Moyennes Entreprises Industrielles, implique qu'ils renoncent à
planifier la rentabilité à long terme de la firme et qu'ils donnent la priorité
à toutes les occasions de profit à court terme. Il se peut d'ailleurs que les
deux coincident et se traduisent par des succès inespérés.
Igor ANSOFF voit dans cette façon de procéder deux avantages :
_ une économie immédiate de temps, d'argent et d'efforts,
_ une plus grande souplesse permettant de saisir immédiatement
les opportunités les plus profitables.
Mais il estime que les inconvénients d'une telle attitude l'emportent
largement, notamment :
_ absence de règles de conduite et de décision,
_maU/aise évaluation des risques
_ coordination insuffisante entre les centres de responsabilité,
chacun, dans l'entreprise, cherchant à pousse~ropre projet,
_ décisions excessives, trop optimistes ou trop pessimistes.
_ fina1eœfit, faute d'information systématique et intégrée, les
meilleures opportunités risquent de ne pas être perçues.
En réalité, comme le souligne ANSOFF, les exigences stratégiques
varient selon le type d'entreprise considérée. Un plan stratégique rigoureux s'im-
pose dès lors que l'importance de l'investissement à réaliser et la rigidité des
producti ons qu' il permettra de mettre en œuvre, engagent 1a
1 firme dans une voi e
irréversible pour l'avenir. Il s'agit dans ce cas de minimiser les risques, ce qui
implique une stratégie élaborée.
Par contre, conformément à un objectif de flexibilité qu'elle se sera
donné, une entreprise c0llll1elCfa1e ou de services, peut fort bien rechercher des
occcasions spectaculaires de percée et refuser de se plier aux exigences d'un
plan stratégique trop contraignant.
.../

- 317 -
Le seul critêre objectif d'appréciation en la matière nous parait
être le montant de l'investissement et son délai de récupération. Mais d.'autres
éléments d'appréciation peuvent être pris en compte. Par exemple:
f
La stratégie ou l'absence de stratégie de la concurrence
f
La progression ou au contraire la stagnation des marchés.
En résumé, un cadre stratégique parait souhaitable pour planifier
le développement des entreprises et réduire les risques inhérents a toute décision
d'investissement. Mais la rigueur de sa formulation varie en fonction de la
nature de la firme et de la branche d'activité dans laquelle elle se situe.
Au terme de cette c1a~ification terminologique, plusieurs réactions
sont possibles face a l'environnement.
12 - Typologie des réactions de la firme
Face aux différents secteurs de l'environnement, J. MEYER (8) suggère
quatre attitudes: le dégagement, l'adaptation, la négociation et le combat.
a) b:~g~~~~~iQD : On peut la considérer en deux points de vue :
f
Elle est une stratégie lorsqu'elle implique qu'après un diagnos-
tic de l'environnement, la firme découvre dans celui-ci des opportunités de déve-
loppement et s'engage dans cette voie.
f
Ou bien on considère que cette adaptation est subie. C'est alors
le milieu ambiant qui dicte sa volonté a l'entreprise. Celle-ci, pour ~urv~Y~_J
doit s'adapter. Elle ne peut pas exprimer de volonté propre. Ses objectifs tra-
duisent seulement les lois économiques et sociologiques générales auxquelles il
faut se soumettre pour survivre. Certaines entreprises dotées de capacités suf-
fisantes d'adaptation survivent et se développent; d'autres n'y parviennent pas
et disparaissent.
Dans une telle hypothèse de passivité à l'agard de l'environnement,
on ne peut pas parler de stratégie.
b) b~_g~g~g~œ~D~ : Dans la réalité l'entreprise peut être amenée à
adopter une stratégie de repli, lorsque la formulation précédente se révèle mau-
vaise.
. •. f
(8)
J. MEYER
Objectifs et stratégies de l'entreprise - DUNOD - 1972.

- 318 -
Comme nous l'avons dit précédemment, les décisions stratégiques
débouchent sur des affectations massives de ressources aux nouvelles actions
engagées. Les investissements qui en résultent ont un caractère durable; souvent
ils ne sont pas polyvalents.
C'est-à-dire à quel 'point l'erreur est lourde de conséquence.
Il existe, certes, des méthodes appropriées tendant à réduire l'in-
certitude et les risques qui lui sont inhérents.
Mais à supposer que, malgré ces précautions, l'orientation straté-
gique ait été mauvaise, il faudra la constater et en tirer les conséquences :
désinvestir non plus pour accroTtre les grains, mais pour limiter les pertes.
C'est l'hypothèse la plus défavorable.
Il se peut aussi que les dirigeants de la firme anticipent suffisam-
ment tôt des facteurs de déclin du champ d'activité et constatent parallèlement
des opportunités nouvelles, liées à l'évolution de l'envionnement, susceptibles
d'être génératrices de profit plus élevé. Désinvestir consiste alors à accepter
aujourd'hui une perte limitée pour accroTtre demain la rentabilité par une meil-
leure combinaison des facteurs.
J. WANTY et 1. HALBERTHAL (9) définissent le désinvestissement comme
"1a libération consciente, voulue et organisée de facteurs de production, en vue
de leurs réaffectations à d'autres activités plus rentab1es".
c) b~_D~9QSi~~iQD : Elle consiste à rechercher un terrain minimum
-
d'entente avec les agents de l'environnement et à s'engager à respecter des règ1e~
du jeu définies en connun.
d) b~_sQm~~~ : Enfin suppose que l'entreprise, consciente de ses forcI
engage des actions en vue, non plus de subir ou de composer avec l'environnement,
mais de le maTtriser.
Cette façon de présenter les choses a le méride de la clarté méthodo-
logique en réduisant à des propositions simples les attitudes possibles de l'en-
treprise en présence de finalités contradictoires exprimées par les secteurs de
l'environnement décrits précédemment.
.../
~9) - op. Cit. P. 32.

- 319 -
En réalité, nous pensons que les réactions de la petite et moyenne
entreprise peuvent être analysées en fontion des deux idées de flexibilité et
d'opportunité.
- Le concept de flexibilité dans sa formulation financière consiste
pour l'entreprise à disposer d'une marge de manœuvre permettant de réagir à un
éventuel coup dur imprévisible.
Mais, au sens large du terme, flexibilité signifie que la firme dis-
pose d'un potentiel de plasticité à l'environnement qui s'exprime non seulement
par des ressources financières mais également par des réserves technologiques et
humaines et une certaine polyvalence d'utilisation des investissements.
De la flexibilité globale de la firme découle l'attitude à prendre
face à l'environnement, dégagement lorsque sa pression est trop forte, négocia-
ou combat si on estime l'offensive possible.
- Quant à l'opportunité elle traduit un état d'esprit. D'une faton
générale, nous l'avons vu, l'environnement s'oppose à l'entreprise. Il la met
en présence de contraintes externes que l'on peut aborder de deux points de vue,
1



rdactlonnlste ou opportunlste.
rdactlonnlste ou
~ L'attitude réactionniste met l'accent sur l'hostilité de l'en-
vironnement et ce qu'il a de négatif dans la perspective stratégique de l'entre-
prise. Ainsi l'exercice du droit syndical sera-t-il toléré, mais sans que des
structures de dialogue soient instituées entre la direction et les salariés par
exemple.
~ A l'opposé, une attitude opportu~iste se traduira par la recherche
systématique des éléments qui, dans les contraintes externes, peuvent être utilisés
par l'entreprise en tant que v~teur de progrès et source de profitabilité. Envi-
sagés dans cette perspective, les facteurs de l'environnement réputés les plus
hostiles (débouchés, matières premières rares •... ) peuvent être à l'origine de
réalisation profitables pour la petite et moyenne entreprise industrielle;
l'âpreté de la concurrence qui conduit à l'innovation à la recherche d'une com-
pression des coOts, la pression fiscale qui fait rechercher les investissements
les plus productifs.
.../

- 320 -
En résumé et d'un point de vue pratique, les dirigeants de l'entre-
prise doivent se donner deux obligations fondamentales, fondées toutes les deux
Isur la recherche et le traitement systématique d'informations relatives a l'en-
vironnement.
-1-
Procéder périodiquement a un inventaire aussi complet que possi-
ble de toutes les composantes de l'environnement de l'entreprise. Ce recensement
révèle toujours une multitude de contraintes ou, au contraire de facteurs favo-
rables au développement, qui n'apparaissaient pas clairement dans la routine
quotidienne de la gestion.
Cette attitude systématique est indispensable, préalablement a toute
décision stratégique et à toute planification à long terme.
-2-
Actualiser cet inventaire en restant attentif a tous les évène-
ments nouveaux qui modifient au jour le jour les composantes de l'environnement
recensées dans l'étude fondamentale.
L'incidence d'une modification de l'environnement sur le fonctionne-
ment de la firme est fonction de multiples facteurs:
• Le secteur de l'environnement: économique, technologique,
institutionnel, socio-cu1ture1 •••
• Ses caractéristiques
• Son incidence sur l'environnement
ponctuelle ou générale.
• L'ampleur de la modification et son poids
• La date de son entrée en jeu
• Son caractère durable ou simplement passager.
La capacité des dirigeants à apprécier la "valeur" de ~'évènement
et la dépendance de l'entreprise à son égard est capitale.
Dans la perspective de cette appréciation, il est bon qu'ils dispo-
sent de grilles d'appréciation, dont nous donnons un modèle, ci-après.
L'utilité de ces grilles est triple:
... 1

- 321 -
- Elles permettent d'apprécier le degré de dépendance de la firme
envers l'environnement par une sommation de la valeur individuelle des évène-
ments et une analyse de leurs effets réciproques.
- Elles obligent les dirigeants à faire effort de prevlSlon et
d'estimation du poids, de la stabilité et de la durée de l'évènement.
- Elles éclairent enfin la décision stratégique qui consiste, rap-
pelons-le, à favoriser l'adaptation optimale de la firme à l'évolution à long
terme de l'environnement.
Ainsi, dans l'étude de l'environnement, l'information occupe-t-e11e
une place fondamentale.
Cette information peut résulter d'une simple attention des dirigeants
aux évènements.
Mais on peut l'imaginer systématiquement et orientée vers des domaines
plus spécifiques, peu ou mal connus.
En la matière, il n'y a que des cas d'espèces. Cela dépend de la
nature des entreprises, de leur taille, du nombre d'évènements que peut susciter
leur environnement et surtout des moyens d'investigation dont elles disposent.
Il est clair en tout cas que cette recherche d'information empirique
ou systématique selon les firmes, est devenue aujourd'hui indispensable pour
toute entreprise soucieuse de promouvoir son développement à long terme •
... 1

- 322 -
GRILLE D'APPRECIATION D'UN EVENEMENT
!
!
PREVISION
!
,
!
Pros-
f
t
---.------....---...,......-t+-m-t-.---t-+-Lt-'
---.------....---...,......-t+-m-t-.---t-+-L
TEMPS
pec-
1
1
jCaraGtéristiques
t + 1
t + 2
t + 3
moyen
long
i tive
ide l'événement
Terme
Terme'
1
t 1
Nature
2
Secteur de l'environnement
3
Orig"ine
4
Partie de l'entreprise concer née
5
Poids
6
Période d'application
f 7
Durée
!
,---i-------------i----.,-------i----r------r-----,---.-----
! 8
Stabilité
!!----y------------.-----~--..,-----r------y-----,r__--.,------
! 9
Evolution
!
l-lO--rI---P-ro-b-a-b-i1-i-t-é----.....,...-----r--~------.-----,,...----r----.,----
1
1
I---l---In~f~l-u-en-c-e-su-r--=-l-:-'e-n-t-re-p-r-:"i-se---:------:----:------~----:----.;...----:----
I---l---In~f~l-u-en-c-e-su-r--=-l-:-'
Il
bénéfique ou négative
12
Coat de l'événement
13
Valeur de l'événement
.../

- 323 -
Interprétation et utilisation de la grille:
-1-
Nature : de quel événement s'agit-il ?
-2-
Secteur de l'environnement = économique, politique, social?
-3-
Origine qui provoque l'évènement? l'Etat, les concurrents,
les organisations syndicales, etc ...
-4-
L'entreprise est-elle concernée totalement ou partiellement?
Dans le dernier cas quelle est la zone concernée?
-5-
Poids: l'év.ènement pèsera-t-il lourd, moyennement, faiblement?
-6-
Période d'application: à court (t+1, t+2, t+3), moyen ou long
terme.
-7-
Durée: de 1 à 4 semaines, de 1 à 12 mois, de 1 à Il années,
permanence.
-9-
Evolution: comment se fera l'évolution?
-8-
Stabilité de l'évènement pendant sa vie. Oui - Non (si non voir 9)
-10- Probabilité: lorsque l'évènement n'est pas immédiat, mais prévu,
il faut appliquer un coefficient de probabilité de venue de
l'évènement.
-11- Influence sur l'entreprise: l'évèneent sera-t-il bénéfique ou
au contraire négatif pour l'entreprise. Il peut se révéler
vital, d'une grande importance ou tout simplement souhaitable.
La réponse à cette question est le préalable de la question 12
-12-
CoOt ou rapport de l'évènement: lorsque l'on peut les évaluer,
ce n'est pas toujours possible immédiatement. Mais ils sont
l'indispensable prolongement de la question Il : qu'est-ce que
cela coOte ou rapporte à l'entreprise?
-13- Valeur de l'évènement: il s'agit d'une appréciation finale qui
amène les dirigeants à décider de leur attitude réactionniste
ou opportuniste face à l'évènement: dégagement, adaptation,
négociation, combat.
Tous les points de ce tableau sont donc évalués séparément, soit
quantitativement par une notation qui dépend de l'entreprise mais qui est peut
être permanente pour elle, soit qualitativement et en valeur relative.
Le tableau est établi au temps (t), si bien que les temps t+1, t+2,
t+3,
t+mt (le moyen terme)
t+Lt (le long terme) montrent la pré-
vision ou l'évolution concernant chaque point du tableau. Par exemple, un évè-
nement qmappara1t permanent en (t) au point 7, peut ne plus être que de 3 semaines
en (t+3). Une colonne Prospective est ouverte pour les entreprises qui sont aptes
à y répondre et pour les évènements qui sy prêtent.
.../

- 324 -
La réaction des petites et moyennes entreprises industrielles au
Sénégal face à l'environnement décrit précédemment a été timide dans l'ensemble
et essentielllement déffensive. Certaines firmes (huilerie, sucrerie et confi-
serie, tabac et allumette, industrie textile et industries alimentaires) ayant
trouvé un terrain d'entente (négociation) avec les agents de l'environnement
enregistrant des victoires. D'autres (Bois, industrie alimentaire, pêche .•• )
subissant la volonté de l'environnement survivent ou disparaissent suivant leur
capacité d'adaptatio.
La stratégie offensive (le combat) suppose que la pression de l'en-
vironnement est moins forte et que, la stratégie antérieure ayant été couronnée
de succès, le développement de la firme supposait un élargissement du champ
d'activité destiné à permettre à l'entreprise de franchir un nouveau cap.
Lorsqu'une firme (P.M.E.) décide d'élargir son champ d'activité
produits-marchés, elle se trouve placée devant une alternative: ou bien réalise
son développement de l'intérieur, ou bien se faire annexer par une grande en-
treprise couvrant déjà le nouveau secteur d'activité visé. Une solution inter-
médiaire réside dans l'association par la voie d'accords techniques limités.
Nous dirons un mot des formules les plus courants de concentration
d'entreprises, avant d'aborder le problème du choix stratégique des petites et
moyennes entreprises dans les pays en voie de développement: la sous-traitance
industrielle .
.. Les formes de concentration et d'accords
========================================
On peut distinguer sept :
- La fusion : on regroupe sous ce terme les opérations qui condui-
sent deux ou plusieurs firmes de dimensions comparables à mettre en commun leur~
actifs et leurs passifs. On se trouve donc en présence ici de partenaire de
force égale qui, volontairement, décident d'agir en commum.
En général, deux modalités pratiques de fusion sont utilisées. Ou
bien les anciennes sociétés disparaissent juridiquement et o~ constitue une
nouvelle entreprise; ou bien (et c'est le cas le plus fréquent) l'une des
sociétés conserve son ancienne personnalité juridique mais adjoint à son nom
celui de ses nouveaux partenaires.
. .•f

- 325 -
- L'absorption: Dans ce cas. il n'y a plus égalité entre les par-
tenaires. L'un domine l'autre et l'absorbant. annexe l'absorbé (une P.M.E. en
général) qui disparalt totalement dans une organisation plus vaste.
- L'absorption de filiale: L'absorbant n'intègre plus la totalité
de son partenaire. Il annexe seulement une filiale de celui-ci: La filiale
seule perd alors sa personnalité juridique.
- La fusion-scission: C'est l'opération par laquelle une société
se dissout et fait apport de ses actifs et passifs à plusieurs sociétés. soit
que celles-ci existent déjà. soit qu'on les constitue à cet effet de fusion-
sci ssion.
Très souvent la société dissoute apporte à une entreprise couvrant
un même secteur d'activité ses immobilisations techniques et ses valeurs d'ex-
ploitation. et les autres éléments d'actif (créances. valeurs mobilières. dis-
ponibilités) à ue société financière.
- L'apport partiel d'actif: Cette forme de concentration est sus-
ceptible de modalités diverses. En bref. une firme (à l'occasion par exemple
d'un désinvestissement partiel) vend à une autre firme un élément de son actif
qui est rémunéré par la création d'actions nouvelles par la société acheteuse.
- La création de filiales communes: Deux ou plusieurs sociétés
décident d'un commun accord de créer une filiale commune pour réaliser une pro-
duction nouvelle ou exploiter un marché nouveau.
- Les accords techniques limités: Deux ou plusieurs sociétés s'ac-
cordent entre elles pour mettre en œuvre une recherche technologique. pour
s'assister mutuellement au niveau d'un réseau de distribution. pour fonder un
service après-vente commum ou pour aborder ensemble un marché étranger.
Ces procédures de concentration peuvent être utilisées aussi bien
par les grandes firmes que par les petites ; en théorie tout au moins car. les
petites et moyennes entreprises sont plus souvent absorbées qu'absorbantes.
Pour elles (les P.M.E.) des formules d'association ont été imaginées
(Jans les pays industrialisés). qui. tout en préservant leur indépendance juri-
dique. leur permettent une mise en commun de moyens et de faire face à l'envi-
ronnement,
.../

- 326 -
Pour Jacques H. TRESCASES (10) une formule qui sauvegarde l'autonomil
et l'individualité de la petite et moyenne entreprise parait préférable: les
actions concertées.
"L'action concertée ainsi organisée est la solution la plus adaptée
aux P.M.E. françaises: en leur donnant, par l'association, la dimension des
plus grandes, sans pour autant leur faire perdre les moyens de surmonter leurs
handicaps, sans renoncer aux atouts qui leurs sont propres".
L'action concertée se réalise par l'intermédiaire d'un groupement
dont il convient de déterminer l'objet et les conditions de formation (Société
Conventionnée; Groupement d'Intérêts Economiques).
Le problème des P.M.E.I. au Sénégal provient, nous l'avons dit, de
la spécificité de l'environnement: infrastructures de production limitées,
étroitesse du marché, insuffisance de l'épargne •.•• ; Dès lors, la solution
semble être: la spécialisation des petites et moyennes entreprises dans la
production des bie~s de consommation (industries de substitution aux importa~
tions) etlou dans la sous-traitance industrielle.
La première solution (la fabrication des biens de consommation pour
le marché local) a été d'abord expérimentée dans les pays Latino-américain puis
au Maghreb et actuellement dans certains pays africains: Côte d'Ivoire, Sénégal:
Cameroun mais elle a rapidement montré ses limites. Quant à la seconde solution
elle parait idéale aux petites et moyennes entreprises industrielles, des pays
en voie de développement parce que leur permettant de résoudre du coup l'ensem-
ble des problèmes posés par l'environnement: disposition d'une technologie à
bon marché, des débouchés sars etc .•• Par la suite nous insisterons donc sur
les différents aspects de la stratégie de la sous-traitance industrielle •
... 1
(10)
Jacques H. TRESCASES
L'avenir des P.M.E. : Les actions concertées
Collection, la vie de l'entreprise - DUNOD -

- 327 -
13 - Un choix stratégique pour la Petite et Moyenne Entreprise Indus-
trielle : la sous-traitance.
Les économistes parlent relativement peu du rôle de la sous-trai-
tance dans les pays industriels, de son organisation, de ses méthodes et de ses
résultats. Néanmoins, chacun sait que les accords de sous-traitance entre in-
dustries de types et de dimensions différents, et particulièrement entre petites
et grandes entreprises, sont devenus une caractéristique de l'économie indus-
trielle moderne. Il existe certainement une corrélation entre le degré de déve-
loppement industriel et l'existence d'un réseau complexe de relations entre
firmes. Les grandes sociétés ont recours à des entreprises plus petites pour
fabr,iquer des pièces, des éléments et des sous-ensembles qu'elles incorporent
à leurs produits ou pour effectuer certaines opérations de transformation et de
finition.
Dans les pays africains, ce système commence à peine à être connu.
Même lorsqu'il existe de grandes entreprises, les relations inter-industrielles
(cas du Sénégal) sont limitées parce que ces entreprises sont généralement des
unités autonomes fabriquant dans le même établissement une quantité de produits
qui, dans les pays industrialisés, seraient en partie fabriqués par d'autres
firmes.
a)
Définition
M. CAPET (11) définit la sous-traitance comme "la relation où le
sous-traitant élabore sous les directives du donneur d'ordres un élément de pro-
duit qui sera vendu par ce dernier".
Selon cet auteur la relation de sous-traitance se caractérise par
deux points: la participation à l'élaboration d'un produit final qui sera vendu
et la dépendance à l'égard du donneur d'ordres; cette dépendance étant carac-
térisée par le fait que le modèle du produit n'existait pas antérieurement aux
relations entre donneur d'ordres et sous-traitant mais a été réalisé à cette
occasion.
.../
(II)
Marcel CAPET et J. HOFLACK
Gestion de l'entreprise sous-traitante,
Collection Experience Gestion Economica - 1978.

- 328 -
En résumé, la sous-traitance, qu'on appelle aussi fabrication
sous-contrat, est un accord contractuel entre une firme principale, l'entre-
preneur, et une deuxiême firme, le sous-traitant, aux termes duquel l'entre-
preneur commande des produits ou des éléments au sous-traitant qui les fabrique
ou les transforme conformément au modê1e et aux spécifications établis par
l'entrepreneur.
La sous-traitance et la spécialisation ont été souvent confondues
mais elles sont différentes. La stratégie de spécialisation permet de livrer
aux consommateurs un produit fini alors que dans la sous-traitance, il s'agit
de fabriquer une piêce ou un organe destiné A s'intégrer dans un ensemble pro-
duit par une firme, généra1emet plus i~portante, qui prend la responsabi1ié de
commercialiser le produit fini. Ce second type de "stratégie", pour des produits
qu'une petite et moyenne entreprise ne peut, en raison de sa faible dimension,
fabriquer comp1êtement elle-même ou commercialiser par ses seuls moyens, con-
siste donc A trouver des "arrangements" avec des entreprises de plus grandes
dimensions.
b) Les formes de sous-traitance
Les relations de sous-traitance revêtent différentes formes et sont
motivées par divers facteurs :
• Sous-traitance de complément ou de "capacité" pour employer le
terme de P.Y. BARRY RE (12), à laquelle on recourt lorsque la capacité de pro-
duction est insuffisante pour faire face A un afflux anormal de commandes.
• Sous-traitance de spécialité, par laquelle un entrepreneur confie,
de façon permanente en général, l'exécution de certaines opérations A un sous-
traitant qui possêde des machines et un équipement spécialisé ou qui a mis au
point des techniques spéciales.
• Sous-traitance marginale, pratiquée lorsque l'entrepreneur reçoit
des commandes trop peu importantes ou trop peu fréquentes pour justifier des
investissements supplémentaires.
... /
(12)
Pierre Y. BARREYRE
L'impartition, politique pour une entreprise
Compétitive - HACHETTE - 1968 -

- 329 -
J Sous-traitance d'économie, par laquelle un entrepreneur fait appel
à un sous-traitant pour certaines opérations de transformation ou de fabrication
de certains éléments, essentiellement parce que les coûts de production du sous-
traitant sont beaucoup plus bas.
C'est en général pour ce dernier motif que les firmes de pays déve-
loppés passent des accords de sous-traitance avec des firmes des pays en voie de
développement.
La plupart des produits ou des opérations de transformation pour les-
quelles la sous-traitance est pratiquée exigent beaucoup de main-d'œuvre, c'est
pourquoi le coût et la qualification de la main-d'œuvre des entreprises sous-
traitantes sont considérés comme des facteurs déterminants par les entrepr!neurs.
La stratégie de sous-traitance industrielle est applicable aussi bien
au niveau national qu'au niveau inernationa1. C'est d'ailleurs dans le second cas
que les pays en voie de développement tirent le maximum d'avantages.
132 - b~_~Q~~:~~~i~~~ç~_i~g~~~ri~!!~_!Qç~l~
Par le flux d'échanges interentreprises qu'elle établit entre
les régions en expansion rapide (Cap-Vert et Thiès) et les régions de sous-emploi
(Sénégal-Oriental, Louga etc .•• ), la sous-traitance nationale peut constituer
une pratique particulièrement apte à créer et à stimuler la croissance régionale.
La sous-traitance est en effet à l'origine d'un processus cumulatif qui permet
de valoriser le bénéfice que l'on est en droit d'attendre de l'implantation d'un
établissement industriel important dans une région déterminée. Aux effets directs
qui correspondent aux emplois créés dans l'unité primaire, il faut ajouter des
effets indirects, correspondants aux emplois créés chez le fournisseurs, sous-
traitants et entreprises de service, et des effets induits, qui découlent de
l'injection dans l'économie locale de la masse salariale distribuée.
La sous-traitance internationale se pratique de plus en plus,
particulièrement entre firmes américaines et firmes européennes et, entre firmes
d'Europe occidentale et firmes d'Europe Orientale. Elle est très fréquente dans
l'industrie automobile, l'industrie des machines agricoles, l'industrie des machines
outils, l'industrie de l'équipement électrique et l'industrie aéronautique, et
assez fréquente dans l'industrie du vêtement.
. .. /

- 330 -
Les exemples de ce type de coopération industrielle sont innombrables.
Plusieurs firmes européennes sous-traitant la fabrication des pièces de machines-
outils et de matériel ferroviaires, par exemple en Pologne, en Yougoslavie et en
Roumanie.
Ce type de sous-traitance internationale est courant à Singapour et
à Hong-Kong, par exemple, et de plus en plus pratiqué en Amérique latine, notam-
ment en Argentine, au Brésil, au Mexique et aux Antilles, et dans certains pays
d'Asie comme IsraMl, l'Inde, le Pakistan, la Malaisie et la Corée du Sud, mais
il est encore peu connu dans le reste de l'Asie et en Afrique, à l'exception du
l'Ile Maurice, du maroc de la Tunisie et de l'Egypte. Du côté des entrepreneurs,
ce sont surtout des firmes d'Amérique du Nord, du Japon et, dans une mesure moin-
dre, des fimes de pays appartenant au Marché commun européen qui passent des
accords de sous-traitance avec des entr~prises de pays en voie de développement.
Toutefois, la sous-traitance internationale est encore une nouveauté et un domaine
inexploré pour la plupart des pays africains.
Les raisons pour lesquelles on s'est préoccupé d'établir des relations
de sous-traitance entre firmes de dimensions différentes sont diverses, mais le
principl facteur a été la reconnaissance de l'importance des économies d'échelle
pour la rentabilité des industries. Nombre de grandes entreprises (pays industria-
lisés) se sont rendu compte que, pour certaines activités de production, des usine!
séparées sont plus rentables que ses usines intégrées.
Pour les pays en voie de développement, la sous-traitance peut inter-
venir à deux niveaux
a)
Dans le premier cas, le donneur d'ouvrage, entreprise d'un pays
industrialisé décide de transférer certaines fabrications auprès d'entreprises
de pays du tiers-monde. Cette forme de sous-traitance porte généralement sur
des travaux simples ou correspondant à une tradition locale (texile, artisanat
du bois) et faisant appel à de large effectif de main-d'œuvre.
L'utilisation de cette formule aboutit aux résultats suivants pour
les deux parties
f
Le pays en voie de développement trouve de l'emploi pour une part
de sa main d'œuvre excédentaire et diminue le déficit de sa balance commerciale .
.../

~
Quant au donneur d'ouvrage (pays développé) il peut réaliser des
économies sur les coOts de main-d'œuvre.
b)
Mais la sous-traitance internationale peut contribuer plus direc-
tement encore à l'industrialisation d'un pays. Elle prend alors la forme d'une
coopération très poussée entre les diverses entreprises participantes. Dans ce
cas, une partie au moins des élémets ou pièces sous-traités est destinée à être
écoulée sur le marché local.
P~eJt,
La Tunisie~un exemple intéressant en Afrique de ces deux formes de
sous-traitance.
1331 - Yg=~~~~~!~=~~=Qk~~~~jQg=jg~M~~kj~!l~=~gk=!g=~~M~;
~kgi~gg~~=~=!g=!Mgi~i~=~!~l
Avec sept millions d'habitants à faible revenu annuel, la Tunisie
(comme le reste de l'Afrique) constitue un marché très nettement sous-dimensionné
pour une industrie compétitive. En 1954, Raymond Barre, alors professeur d'Econo-
mie à la Faculté de Tunis, notait déjà:
"L'incitation a investir ne peut guère provenir du marché domestique.
Elle est limitée par la faible dimension de ce marché et par la déficience du
pouvoir d.'achat exprimé en termes réels" (14).
Aussi, du fait d'une absence presque totale de concurrence dans la
grande majorité des secteurs industriels où une seule entreprise, même de modestes
dimensions, suffisait largement à assurer la satisfaction des besoins, le coût
des productions destinées au marché intérieur était toujours très élevé.
La sous-traitance a permis de valoriser le potentiel déjà installé
en évitant les risques de stérilisation liés à une ouverture directe aux effets
de la concurrence internationale.
...
. /
(13)
Ce développement reprend les principaux éléments d'une étude de J. BAYLE-
OTTENHEIM "la sous-traitance, moteur du développement industriel tunisien 7"
Revue Maghreb, nO 48, novembre-décembre 1972 - Paris, - La Documentation
Française.
(14)
L'économie Tunisienne: Revue d'économie politique, mars-avril 1954.

- 333 -
"En l'occurrence, 11
1 accord sur la qua1it~ nia pu être obtenu sans
difficulté; dans les premiers temps, les services de contrôle de Berliet ont
~t~ amenés à retourner en Tunisie un nombre élevé de pièces présentant des dé-
fectuosités plus ou moins graves. La principale raison de ces rebuts tenait A
l'insuffisance des installations de contrôle du sous-traitant, et dans le manque
de formation du personnel qui y était affecté. Pour y subvenir un échange tem-
poraire de personnel fut organisé, Ber1iet envoyant en Tunisie du personnel d'en-
cadrement technique et recevant, pour comp1 ément de fonnation, pl usieurs contre-
maltres et ouvriers spécialisés de la fonderie.
Sur 18 base de cette coopération, qu'elle souhaite élargir par des
accords similaires avec d'autres constructeurs européens, la fonderie tunisienne
compte augmenter le coefficient de charge de ses installations (actuellement
estimé à 65 %de sa capacité maximale), et diminuer ses prix de revient en spé-
cialisant et en augmentant ses séries".
c'est que, vulnérables sur le plan de la qualité technique, les
entreprises tunisiennes ne le sont pas moins quant aux prix, et l'affrontement
d'une concurrence étrangère risque, dans les premiers temps, de leur poser de
sérieuses difficultés.
Conscients du handicap supporté par leurs entreprises dans une con-
currence internationale "ouverte", certains responsables tunisiens se sont alors
avisés des avantages présentés par le système de la compensation. Il s'agit d'une
~
pratique utilisée de plus en plus fréquemment ~ les relations commerciales
entre les pays qui appartiennent à des systèmes économiques différents ou qui
présentent entre eux un écart important de développement.
Ainsi conçue et organisée, la coopération industrielle présente le
premier avantage de r~uire les transactions financières entre les deux entrepri-
ses, mais son intérêt le plus évident réside dans le fait qu'elle permet aux pays
africains, et ici à la Tunisie, d'organiser leur propre industrialisation.
"Un exemple intéressant est celui des chaines de montage d'automo-
biles. Des accords passés en premier lieu avec Peugeot, puis avec Citroën, garan-
tissent qu'un nombre de pièces chaque ann~e plus important sera sous-traité sur
place. La base de départ a ~té fix~e à 30 %de la valeur du véhicule, et un calen
drier précise le rythme de la progression."
... /

- 335 -
Lorsqu'il a un marché assuré (débouché), le sous-traitant peut se
permettre d'acquérir, quelquefois avec l'assistance de l'entrepreneur (donneur
d'ordre), les machines et l'équipement nécessaires pour améliorer ses techniques
de productions ou pour se spécialiser. La spécialisation entraîne une producti-
vité plus élevée et souvent une plus grande indépendance. En se spécialisant
dans une fabrication bien déterminée, une petite entreprise peut acquérir un
niveau de compétence lui permettant d'innover en matière de technologie ou de
procédés. Le japon constitue, à cet égard, un cas typique. La sous-traitance in-
dustrielle a beaucoup contribué à rendre ce pays apte à produire pour les marchés
intérieur et extérieur dans des conditions rentables.
Les entrepreneurs approvisionnent parfois les sous-traitants en
matières premières ou leur fournissent une assistance dans le domaine technique
et dans celui de la gestion. Certains pays africains (le Sénégal) souffrent
d'une pénurie de matières premières et des accords de sous-traitance prévoyant
leur livraison par l'entrepreneur peuvent donner aux sous-traitants un avantage
marqu~ surleus concurrents locaux.
Il en est de même lorsque les accords de sous-traitance prévoient
la fourniture d'une assistance technique. Se rendant compte qu'elles ont intérêt
4 réduire au minimum la proposition de pièces rejetées et 4 faciliter le respect
des délais de livraisons, les grandes entreprises jugent souvent moins coûteux
de fournir aux sous-traitants une assistance dans le domaine technique et dans
celui de la gestion que d'avoir à freiner leur propre production et leurs opéra-
tions de montage.
b)
Du point de vue de l'entrepreneur, un des avantages les plus im-
portants des accords de sous-traitance est la possibilité qu'ils offrent de ré-
duire les coûts. Les raisons pour lesquelles les coûts peuvent être réduits grâce
4 la sous-traitance sont les suivantes :
t
Les coûts de main-d'œuvre sont souvent plus bas dans les
P.M.E. que dans les grandes;
t
La plupart des sous-traitants ont moins d'outillage, moins
de machines et des ateliers moins complexes que les grandes entreprises et leurs
coQts d'amortissement sont plus faibles;
t
Les sous-traitants dépensent peu pour la recherche et la
commercialisation, ce qui contribue aussi à réduire leurs coûts;
.../

- 336 -

Les sous-traitants peuvent gérer leurs entreprises de
façon plus souple, prendre leurs décisions plus rapidement et modifier ou ajuster
plus facilement leurs programmes de production.

Les sous-traitants, surtout lorsqu'ils sont très spécialisés
peuvent être mieux équipés que les entrepreneurs pour certaines fabrications et
avoir des prix de revient moins élevés ;

Les accords de sous-traitance, surtout lorsqu'ils sont
passés avec des entreprises de: pays en voie de développement oa les ressources
t..:M
t"u
en main-d'œuvre sont abondantes, peuvent aider les firmes des pays ~ déve-
loppés à résoudre leurs problèmes de main-d'œuvre ;
• La sous-traitance confère aussi une élasticité accrue â
l'organisation et permet d'ajuster la production aux fluctuations de la demande.
Un accroissement temporaire ou saisonnier de la demande peut exiger une extension
de la capacité de production, tandis qu'une baisse des commandes peut nécessiter
des compressions de personnel qui seront mal accueillies par les syndicats (1~).
La sous-traitance permet de faire face à ces variations sans difficultés majeures.
Pour l'entrepreneur, c'est en géné~a1 un avantage important puisqu'il utilise
l'investissement en capital de ses sous-traitants au lieu de se doter d'une ca-
pacité excédentaire. Il améliore ainsi la rentabilité de son propre capital.

La sous-traitance peut également aider les entrepreneurs â
résoudre les problèmes que posent la restriction de certaines activités et la
limitation de certaines ressources. On peut citer â cet égard tous les règlements
qui visent à protéger l'environnement ou à remédier à sa dégradation, qu'il s'agis
de la limitation du bruit et des vibrations, du contrôle de la pollution de l'air
et de l'eau, des mesures relatives aux déchets etc. La sous-traitance constitue
également une solution pour les industriels qui manquent de place pour agrandir
leurs installations ou entreposer leurs matières premières en raison des règlement
d'urbanisme prohibant certaines activités industrielles.
.../
(1~)
Il n'est pas sans intérêt de mentionner que dans certains pays, et notam-
ment en France et aux Etats-Unis, la sous-traitance a été accusée de favo-
riser une politique antisyndicat qui affaiblit la politique des délégués
du personnel dans les négociations. En outre, les repésentants des syndicats
craignent que la sous-traitance ne prive la main-d'œuvre
nationale du
travail qu'elle procure aux ouvriers d'autres pays.

- 337 -
La sous-traitance internationale peut être pratiquée dans beaucoup
de domaine en Afrique mais elle n'est pas une panacée.
1332 - Les domaines de la sous-traitance
=================================
Une enquête sur la sous-traitance dans 42 pays en voie de développe-
ment, effectuée par l'organisation des Nations Unies pour le Développement
Industriel (O.N.U.D.I.) en 1969 au moyen d'un ~estionnaire, a montré que les
fabrications sous-traitées dans ces pays était - par ordre d'importance décrois-
sante - les suivantes: pièces de types divers pour véhicules automobiles, pièces
coulées en fer ou en acier, pièces moulées en plastique; matériaux d'emballage,
articles de cuir et articles textiles, composants d'appareils, dynamos, pompes
à eau et engrenages; pièces et éléments de réfrigérateurs, de postes de télévi-
sion, de poste de radio, instruments d'optique, moteurs électriques; éléments
de charpente en acier galvanisé; pièces moulées en aluminium et enfer; parties
de chaussures, moules et manches en matières plastiques, etc.
En fait, du point de vue des pays en voie de développement, les
ind~tries qui se prêtent à la sous-traitance internationale sont celles pour les-
quelles ils disposent ou pouvraient disposer d'un avantage comparatif en matière
de coOts, c'est-à-dire essentiellement les industries à forte intensité de main-
d'œuvre 00 les qualifications professionnelles peuvent être rapidement acquises
et 00 il existe une capacité excédentaire. La liste ci-dessus est donc seulement
indicative et, à l'exception de certaines industries pétrochimiques et chimiques
totalement intégrées, la sous-traitance peut-être pratiquée dans un très grand
nombre de branches industrielles.
Le tableau ci-dessous établi par l'Organisation des Nations Unies
pour le Développement Industrielle (O.N.U.D.I.) indique, pour une série d'indus-
tries le pourcentage de pièces ou composants de produits finis dont la fabrica-
tion peut être sous-traitée dans le pays en voie de développement :
... 1

- 338 -
%de pleces ou éléments de produits
l N 0 U S TRI E S
finis dont la fabrication peut
être sous-traitée
- Machines employés pour la production
industrielle ....•........••.......
la - 15
- Machines agricoles et engins de terras-
sement .••.•••••.••.•••••••••.•••.
15 - 20
- Machines-outils
.
10
- Instruments industriels, scientifiques
et mécaniques ••.•••••••.••.•••.•
t
••.•••••••.••.•••.•
50
- Locomotives, matériel roulant, navires
et avions
.
10
- Bicycl ettes
.
50 - 60
- Moteurs â vapeur, turbines et moteurs à
combustion interne ••••....•..•••
20
- Véhicules automobiles ••.••••••••.••.•.•
50 - 60
- Equipement de bureau et équipement
ménager •••••.••••••••.•.•••.•.••
5 - 50
- Machines, appareils et fourniture
.-
électriques :
!
!
t
moteurs
.
20
!
!
t
transformateurs ••.•.•.••••••..
25
!
!
t
commutateurs .•.•.•••••••••••.•
!
!
-Récepteurs de radiodiffusion, équipement
!
de télécommunications et matériel
électronique
50 - 50
- Appareils de climatisation et installa-
tions frigorifiques, y compris
les réfrigérateurs
15 - 20
.../

- 339 -
Les entreprises qui envisagent da fabriquer en sous-traitance doivent
au préalable accorder 1'attention voulue aux problèmes qui risquent de se poser.
Ces problèmes se situent à plusieurs niveaux :
a)
Les conditions dans lesquelles sont fixés les prix des travaux
sous-traités sontparfois désavantageuses pour les sous-traitants. Etant donné que
la balance n'est pas égale dans les nagociations entre les grandes entreprises
qui passent les commandes et les petites entreprises sous-traitantes et que plu-
sieurs petites entreprises peuvent être en concurrence pour un même contrat de
sous-traitance, les prix imposés sont sou~nt tels qu'ils ne comportent aucun
bnéfice pour le sous-traitant. La petite entreprise est parfois si désireuse de
passer un accord de sous-traitance qu'elle n'accorde pas suffisamment d'attention
aux conditions de prix proposées par l'entrepreneur.
b)
Si elle ne s'accompagne pas d'autres arrangements, la sous-trai-
tance nationale ou internationale assure rarement des débouchés durables à cause
de la concurrence, de l'instabilité des conditions économiques et commerciales,
des modifications des techniques, de la conception des produits, etc.
c)
Le retard avec lequel les entrepreneurs leur règlent les commandes
exécutées est l'un des plus fréquents sujets de plaintes des petits sous-traitants
dans les pays où la sous-traitance est déjà répandue. Ces retards sont particu-
lièrement profitables pour les grandes entreprises qui font exécuter par des
sous-traitants un pourcentage de leur production relativement élevé en valeur.
Les conditions dans lesquelles doit s'effectuer le paiement doivent
être discutées en détail : on en est venu à les considérer comme un des aspects
les plus importants dans lesquels une intervention, voire une règ1ementation de
l'Etat sont parfois nécessaires;
d)
L'entrepreneur impose souvent aux petites entreprises sous-trai-
tantes des exigences déraisonnables en matière de délais de livraison. Il arrive
aussi qu'il impose des marges de tolérance beaucoup trop étroites, ce qui entralne
un taux de rejet élevé ou qu'il modifie les spécifications sans préavis suffi-
sant. La bonne foi est indispensable dans les accords de sous-traitance et ces
accords doivent être appliqués avec souplesse;
... /

- 340 -
e) - Les bénéfices du sous-traitant peuvent être moindres que ceux
d'une entreprise produisant pour un marché intérieur protégé puisque la sous-
traitance internationale implique le paiement de droits de douane et autres ainsi
que des coOts de transport. La plupart des gouvernements, cependant, comprennent
qu'il y a lA une difficulté et sont prêts a fournir diverses aides a l'exportatio
f) - De tous les problèmes qui se posent au sous-traitant, le plus
grave est celui d'être A la merci d'un entrepreneur qui le contraint à travailler
dans des conditions économiquement désavantageuses. Une petite entreprise est
asservie lorsqu'elle dépend entièrement d'un seul entrepreneur qui absorbe la
totalité ou la plus grande partie de sa production et qui se permet, sans souci
de l'équité, de la payer avec retard, de ne pas lui fournir les matières première~
promises et de lui acheter sa production A trop bas prix. De tels cas sont de
plus en plus rares ; néanmoins, les entreprises des pays en voie de développement
qui veulent travailler en sous-traitance doivent savoir qu'elles commettraient
une erreur en consacrant la quasi-totalité de leur production à un seul entre-
preneur et que, pour préserver leur indépendance, elles doivent ou bien travai11el
pour plusieurs firmes, ou bien réserver une partie de leur capacité de production
A leurs propres fabrications.
Malgré les inconvénients qu'ils peuvent présenter pour les entrepre-
neurs et pour les sous-traitants, les accords internationaux de sous-traitance
constituent cependantUlll110yen efficace d'accélérer le développement industriel
parce qu'ils favorisent la complémentarité des productions, améliorent la balance
des paiements des pays en voie de développement et surtout permettent de mobi-
liser et d'utiliser les réserves de main-d'œuvre dont ces pays disposent.

- 341 -
II - L'ACTION DE L'ETAT DANS LA CREATION ET LA PROMOTION DES INDUSTRIES
21 - Rôle de l'Etat dans la création d'Entreprise
La création d'entreprises dans les Pays africains ne peut être spon-
tanée contrairement à ce qui s'est passé dans les anciens pays industrialisés
oa la création des entreprises a été le fait des particuliers dit les "Pionniers".
La création d'entreprises nécessite l'intervention de l'Etat qui doit viser à
attirer les capitaux extérieurs car il y a une insuffisance des moyens finance-
1 ment locaux
Mais faire appel aux moyens de financement extérieur surtout quand
ils sont d'origine privée, implique l'adoption d'une politique libérale à l'é-
gard des entreprises ainsi créées de façon à leur permettre d'être plus renta-
bles et de pouvoir rémunérer justement ceux qui investissent. Mais ce serait là
une option à sens unique avec les méfaits que l'on sait si cette politique ten-
r.
dait seulement à pratiquer le libéralisme tout court. C'est pour éviter cet
extrême que cette politique est doublée des correctifs qui tendent à canaliser
les initiatives privées dans un sens jugé conforme à l'intérêt national et visant
ainsi à réaliser les objectifs économiques et sociaux de la nation et dont l'ins-
trument de réalisation est le plan.
Le "libéralisme planifié" du Sénégal trouve son illustration dans le
code des investissements étrangers qui non seulement accorde des exonérations
fiscales importantes aux investissements étrangers mais en même temps n'accorde
ces avantages que dans la mesure oa les entreprises ainsi créées concourent au
développement économique de la nation.
Mais en dehors de ces mesures fiscales destinées surtout à attirer
les capitaux étrangers, l'Etat par l'intermédiaire de la Société Nationale
d'Etudes et de Promotion Industrielle (SONEPI) tend aussi à promouvoir un certain
"capitalisme local" en aidant les nationaux à constituer des entreprises indus-
trielles de petite dimension (P.M.E.) certes, mais pouvant servir d'embryon à
de plus grandes entreprises.
. ..1

- 342 -
211 - La Société Nationale d'Etudes et de Promotion Industrielle
----------------------------------------------------------
La réaction de l'Etat face à l'environnement s'est tra-
duite par la fondation en 1968 d'une Société Mixte à majorité étatique pour la
promotion de l'industrie sénégalaise. Les mo}'ens de la Société Nationale d'Etudes
et de Promotion Industrielle (SONEPI) sont principalement orientés vers les
promoteurs autochtones mais elle prête son as~istance également aux investisseurs
étrangers.
La SONEPI a été conçue comme une Société Anonyme à caractère d'un
établissement de Société Mixte sous tutelle et contrôle de l'Etat (16). La
Société dispose de l'autonomie financière mais par ~~s ressources elle dépend
presque entièrement du budget de l'Etat, les recettes qui résultent de la fac-
turation de ses prestations de service demeurant faiblus.
Ces organes sont: l'Assemblée des actionnaires, le Conseil d'Admi-
nistration et le Président Directeur Général. Cet organisme qui relève de la
tutelle du Ministère du Développement Industriel, fon~tionn~Aepuis 1969 début
du 3ème Plan Quadriennal.
D'après les statuts, la SONEPI a pour tâcnes principales d'élaborer
des études, de rechercher des promoteurs, d'assiste' les entreprises, de former
les entrepreneurs, de participer à l'élaboration dl. Plan, de promouvoir l'indus-
trie sénégalaise.
2112 - Fonctions et Réalisations
=========================
La SONEPI a orienté ses fonctions sur la base de la spé-
cificité de l'environnement sénégalais pour pallier les difficultés des P.M.E.
par un système intégré d'interventions
... /
(16)
Le capital cinquante Millions de francs CFA est composé de l'apport de
l'Etat (23,5 %) et de celui de divers organismes ou personnes privées
(B.N.D.S. : 23,7 % ; B.C.E.A.O. : 18,2 % ; Autres Banques et Organismes
Interprofessionnels: 35,5 %). Ce capital est réparti de 5 500 actions
de la 000 F.

1
;
- 343 -
~ Etudes de Projets pour les promoteurs et l'Etat
~ Aide au Financement des projets par l'octroi de participations
et de garanties aux promoteurs sénégalais et recherche de
sources de financement ;
• Assistance-Conseil pour les entreprises promues ;
~ Formation et Information des entrepreneurs sénégalais.
1) - Etudes de Projets
La fonction étude est très variée puisqu'elle comporte la réa-
lisation d'études techniques et économiques: études de marché, de factibilité,
de produits, de rationalité, de redressement financier, de plans de constructions
industrielles, études sectorielles, soumissions, appels d'offres. C'est qu'en
effet, tout investissement nécessite une étude préalable sur tous les aspects
du projet aboutissant à une évaluation de la rentabilité des capitaux à immo-
biliser : investigation et calculs portant sur le produit, le marché, le pro-
gramme de production, la technologie du projet, les investissements, le lieu
d'implantation, le financement, la rentabilité financière et économique du
projet.
Les études sont réalisées sur demande du Gouvernement, de promoteurs
privés ou de services de la SONEPI.
Elles sont ensuite présentées au Comité de Gestion du Fonds de Par-
ticipation et de Garantis de la SONEPI (si une participation ou une garantie
sont sollicitées) aux Banques pour le financement du projet (court, moyen, long
terme) enfin au Comité Interministériel des Investissements pour agrément au
titre de la loi 72-43 portant code des investissements ou de la loi 72-46 por-
tant encouragement à la création de la petite et moyenne entreprise sénégalaise
ainsi qu'aux institutions de financement et gouvernements étrangers en forme de
requêtes.
Le bilan des études réalisées à la fin 1975 se présente comme suit
- 200 études techniques, de bâtiment, de Génie Civil
-
55 études de marché et 145 études et évaluations de projets concernant
les branches Produits Alimentaires, Textile, Cuir et Confection, Papier
Carton, Chimie, Première Transformation des Métaux, Produits Métalliques, Matière
de Construction, Transformation des bois, Produits Divers, Services, etc •..
..
. ./.

- 344 -
2} - Aide au Financement
Le Fonds de Participation et de Garantie mis en place en 1970
sur concours de l'Etat Sénégalais et d'institutions financières étrangères, aide
à la réalisation de programmes industriels d'investissement. C'est ainsi que
le Règlement Intérieur des "Fonds", en son chapitre 1, Organisation des Fonds
Article III, donne les définitions suivantes:
1 ilLE FONDS DE PARTICIPATION a pour but de permettre aux petites
entreprises sénégalaises d'accéder au crédit bancaire réescomptab1e pour financer
leurs programmes d'équipement. Ce fonds intervient par prise de participation
dans le capital des entreprises à créer ou à développer. La participation est
prise au nom de la SONEPI, mais elle ne peut en aucun cas être supérieure à 5 %
du montant total du Fonds pour une affaire déterminée".
Un promoteur ne peut bénéficier d'une participation qu'à la condition
de fonder une société (S.A. - S.A.R.L.) avec la SONEPI. Ainsi la SONEPI devient
partenaire privilégié des entrepreneurs pendant la phase de démarrage du projet,
mais elle se retire dès que l'entreprise peut rembourser la participation.
1 ilLe Fonds de Garantie apporte un aval aux demandes de prêts présent~
par les entreprises sénégalaises; ne peut en aucun cas accoder un aval supérieur
à 10 %du potentiel d'intervention du Fonds pour une affaire déterminée, ni
dépasser 5 années".
Il faut remarquer (Art. 14) que les garanties offertes (avals donnés)
- ne couvrent que 50 %au maximum du crédit obtenu de l'établis-
sement financier ce qui laisse à celui-ci 50 %au moins du
risque à supporter.
- sont limitées en tout à 5 fois les ressources du Fonds.
La dotation du Fonds à fin 1976 s'élevait à 100 millions de F. CFA
dont 75 millions au titre des participations et 25 millions au titre des garantie
L'Administration du Fonds relève d'un. Comité de Gestion constitué de
membres permanents ayant voix délibérative (le P.D.G. SONEPI,
SONEPI. Président du Comité
de Gestion, les Ministères du Développement industriel et des Finances, les
Directeurs de la B.N.D.S. ; de la B.C.E.A.O. et des Représentants des Banques
dans le Conseil d'Administration) ou Consultative (le Directeur de la Caisse
Centrale de Coopération Economique, le Chef de la Mission Française d'Aide et
.../

- 345 -
de Coopération, le P.O.G. de la SOFISEOIT, le Représentant du Groupement Econo-
mique Sénégalais) et de membres non permanents choisis compte tenu de leur
compétence par le Comité pour entendre à titre consultatif leurs avis sur des
projets bien précis.
Les fonctions essentielles du Comité de Gestion sont contenues dans
l'article VI du Règlement Intérieur du Fonds. Elles se résument en deux points
- "Examen des demandes de prises de participations et d'octroi des
garanties entra1nant acceptation ou refus, ou renvoi pour complé-
ment d'études du dossier;
- Contrôle de la gestion des Fonds à partir des documents SONEPI dont
les Rapports Trimestriels".
Par ailleurs, les promoteurs bénéficiant de la prise de participation
SONEPI dans le Capital de leurs entreprises sont soumis aux conditions suivantes
énumérées dans l'article XV du Règlement Intérieur du Fonds:
- "Justification de réussite professionnelle dans leur s activités
: 1 '
antérieures ;
- Présentation d'un projet jugé viable par la SONEPI,
- Tenue d'une comptabilité régulière et affiliation à un cabinet
d'expertise comptable agrée avec l'accord de son organisme financier.
- Participation éventuelle aux stages SONEPI axés sur la formation
patronale ;
- Engagement de rachat de la participation SONEPI au capital après
remboursement du crédit à Moyen Terme objet de la prise de parti-
cipation".
Le Bilan d'aide au Financement de la SONEPI donne les résultats
suivants
- sur une centaine de dossiers étudiés depuis 1970, 66 ont été agrées
qui se décomposent en 9 "Participations et Garantie", 41 "Partici-
pation" et 16 "Garantie" (Tableau n° 4'); -- ..
4');···· yy.
- -
.
-
-
. -
. '
, -
. ,
.../

Tableau n° 4': Les
les entreprises bénéficiant de l'assistance
de la SONEPl
SONEPI
Source: S.O.N.E.P.l.
S.O.N.E.P.I. - DAKAR -
NOMS
Fome
ACTIVITE
CAPITAL
PARTICIPATIONj
GARANTIE
ENCADREMENT
Juridiql:ie
SOCIAL
SONEPI
i
SONEPI
SONEPI
1 - Société Sénégalaise des Artisans
Associés (S.S.A.A.) •..•..•.•••...•..••
S.A.R.L.
Bois
10 100 000
500 000
2 500 000
x
2 - Société Industrielle Sénégalaise de
Menuiserie (S.I.S.M.) •.••••••.••.••••.
S.A.R.L.
Bois
5 000 000
2 000 000
x
3 - Société Industrielle de Carbonisation
deBois (S.I.C.B.)
.
S.A.R.L.
Charbon de Bois
4 000 000
2 200 000
4 000 000
1
x
4 - Menuiserie Métallique Sénégalaise
(M.M.S.) .......•...•.....•...•.....•..
S.A.R.L.
Const. Métal.
3 800 000
2 200 000
x
5 - Société Sénégalaise de Mécanique
(S.S.M.)
.
S.A.R.L.
Mécan. Auto
4 480 000
2 500 000
x
6 - Société du Garage de la G. MOSQUEE
(S.G.G.M.) .........•.......•...•.•••..
S.A.R.L.
Mécanique
3 250 000
1 550 000
875 000
x
7 - Société Dakaroise de Confection
(SODACO) . . . . . • • • . . • . . • • • • • . . . • • . • • • • •
S. A. R. L.
Confection
3 500 000
.
2 000 000
2 000 000
x
8 - Société de Construction et d'Installation
!
Africaine (SACOINSAF)................
S.A.R.l.
Equip.Electr.!
2 500 000
1 500 000
x
!
9 - Fromagerie Orientale de la Casamance
!
(F.O.C.).............................
S.A.R.L.
Prod. lait.
!
6 550 000
2 500 000
x
!
1
10 - Société ROTABlllETS..................
S.A.R.l.
'Tickets Autoc.
4 000 000
1 000 000
8 650 000
x
11 - Société Sénégalaise de l'Aluminium
etdu verre (SENAlUVER) •..••....•.•...•
S.A.R.l.
Aluminium
3 000 000
90 000
x
12 - Société Industrielle Sénégalaise
Ille Fer Forgé ll (S.LS.F.F.)
.
S.A.R.L.
Const. Métal.
3 900 000
2 500 000
x

13 -Fabrique Sénégalaise d'Articles d'Art
et de Publicité (FASAP) •..•••••••••.•••
S.A.R.L.
Reliure
2 900 000
1 500 000
x
14 -Société de Production de tissus Teints
à la Main (SAPROTIM) .•...•.•••.•••••.••
S.A.R.L.
Teinture
2 900 000
900 000
x
15 - Société du Domaine Industriel de
Encadrement
Ziguinchor (SOOIZI) .••.•••.•••.•••••••
S.A.
P.M.E.!.
15 910 000
3 750 000
x
16 - Société Industrielle et Conserve de
Poisson (·5 .0 •C•1•P• ) ••••••••••••••••••
S.A.
Pêche
23 000 000
2 000 000
x
17 - Domaine Industriel de THIES (O.I.TH.)
S.A.
Encad.P.M.E.!.
x
18 - Menuiserie Moustapha FALL ••..•••.....•
Sté Indust.
Bois
12 500 000
4 444 000
x
19 - Entreprise Sénégalaise de Constructions
Métallique (E.S.C.O.M.) •.••••..••••.•.
S.A.R.L.
Const.méta11 i.
3 000 000
1 500 000
1 600 000
x
20 - Atelier de Confection E. FAyE •.•.•.•..
Confection
600 000
x
w
21 - Société de Construction Métallique de
-+:>0
'"
Thiès (S.C.M.T.) .....................
S.A.R.L.
Cons t. Méta 11 i
7 370 000
2 500 000
x
22 - Entrepri se DIOKOUL .•...•.....•.....•.
Sté Indust.
Bâtiment
11 639 000
2 300 000
x
23 - Société Tropicale des Piles TROPIC •.•
S.A.
Fabrica.Piles
100 000 000
500 000
x
24 - Nouvelles Entreprises pour la Gestion
d'Opérations Commerciales Industrielles·
et Artisanales (NEGOCIA) ..•..•.••.••.•
S.A.R.L.
Boulangerie
2 560 000
2 000 000
x
25 - Société Cinématographique Afrique de
Production
Bargny ................................
S.A.R.L.
Cinématograph.
2 555 000
1 500 000
x
26 - Société Sénégalaise de Scierie •••.•...
S.A.R. L.
Bois
10 000 000
2 500 000
x
1
27 - Société Sénégalaise de Plomberie et
!
dl Equ i pement ..•.•..•••••••..•.••.•••..
S.A.R.L.
Plomberie
!
7 500 000
2 500 000
x
!
!!

Tableau n° 4' :
(SUITE)
W
(SUITE)
.J:::>
00
28 - Société Sénégalaise de Métallurgie
(SENEMETALLURGIE) •••..•.•••.•.•.••••..
S.A.R.L.
Plomberie
7 500 000
2 500 000
x
29 - Société Mutuelle de Boulageries Indus-
trielles au Sénégal (S.M.B.I.S.) •...••
S.A.
Fonde.Alumi.
43 800 000
3 000 000
x
30 - Boulangerie Nouvelle de Rufisque •••...
Boulangerie
5 SfiO
5eO 000
x
31 - Carrosserie Blaise DIAGNE •.•..•.••.••.
•••..•.••.•••
S.A.
Mécani.Auto
t6lerie
21 990 000
En observation
32 - Froi~tap-Vert (F.C.V.) ..•...•••••..••.
..••..••.••..••.
Sté Indust.
Froid
13 550 000
Il
000
,
33 - Dakar-Plomberie-Express et Electricité
(D.P.E.E.)
.
.............................
S.A.
Bâtiment Elec
25 700 000
1
Il
000
1
!
34 - Entreprise Malic SECK••.••••••.•.•.•••
••.••••••••.•.•••
Sté Indust.
Bois
!
25 400 000
Il
000
!
35 - Menuiserie Serigne NDIAYE •••••.••.••.•
Sté Indust.
Bois
13 400 000
Il
000
36 - Entrepri se
Entreprise A. FALL.
FALL
.
.••.•.•••••.••••••••
Sté Indust.
Menuis.Métall.
Menui s. Méta 11 •
1 893 000
Il
000
W
1/
37 - Confection du Cayor ••.•••••••....•.•.•
••.•.•••••....•.•.•
Il
Confection
10 799 000
Il
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000
Il
<5;
00
Il
38 - Imprimerie du Centre ....•......•••.•..
....•......••..•..
Imprimerie
!
3 190 000
Il
000
Il
39 - Garage Djibril SAMB ...••.•••••.•...•..
•••••••••••••••••••
Carros.Mécani.
1 467 000
Il
000
40 - Entreprise de Batiments et Electicité
Il
(E.B.E.·S.)
(E.B.E."S.)
.
....•...........•...•.....•.
Bâtim.Electri.
26 150 000
Il
000
.!
41 - Entreprise Sénégalaise de Constructions
!
Méta11 ; que ..•.....•.•••..••....•....••
..•...•.•.••....•....•....••
Sté Indust.
Const. Métall.
Méta11.
12 116 000
! En observation
!
42 - Entreprise Alioune GUEYE Rufisque ..•..
Il
.....
!
!
43 - Comptoir Froid Sénégal ...•••..•.•.....
Froid
Il
Froid
J
!
44
-Menuiserie Ebénisterie TOUBA .•••••....
Bois
Bo;s
6 724 000
Il
000
!
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Il
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1
!
1
:-
- - - - î
45 - Garage Abdou GUEYE .•.••••••••••••..•
.•..••••••••••••.•
IMécan.-Auto
11 239 000
En observation
!
46 - Bons Meubles du Cap-Vert
Cap-vert •••••••••..•
!
Boi s
Il
Bois
!
47 - Confection Jeunesse .•.••••••••
.•.•••.•••• ~ •••••
!
Confection
Il
Confection
!
48 - Entreprise NDiawar,GUEYE ••.•••••..•.
••.••••.•.•.
Menui
1
.Mêtalli.
Il
Menui.Mêta11 i. !
49 - Entreprise A. SALL •..._ ••••••••...••
Sté Indus.
Indus •
Menuis.Métall.
Menui s .Méta11 . !
Il
.............
-
.
!
50 - SITRAMIL .....•..•..••...•..•.•.•....
.....•..•..••...•....•.•....
!
S.A.R.L.
Minot.
Mi not. de Mil!
Mi 1
6 900 000
1 000 000
x
!
!
1
51 - Société "Petites
IIPetites Industries Sénégalaises
!
Réunies Il {PINSER)..................
(PINSER)..................
!1
S.A.
Fque.Balais
Fque. Ba lais
!
15 010 000
3 500 000
2 500 000
x
!
1
Brosses
!
!
1
!
52 - Société de Fabrique d'Articles en
!
Fabrique
!Fabrique d'ar-!
d'ar-
Polyester Stratifié.(eOLYSE~).......
Stratifié.(eOLYSE~)••.••••
!
S.A.R.L.
ticles
!ticles en
!
12 000 000
1 500 000
12 500 000
x
!
Polyester
IPolyester str.l
str.
!
!
53 - Société Cartoucherie Sénégalaise .•••
Il
.•••
! Fabrique de
!
Cartouche
ICartouche chasse
7 550 000
2 950 000
4 000 000
!
!
!
!
!
!
w
....
1.0

- 350 -
- A la fin 1975, ce sont 129 Millions qui ont été engagés dont
69,4 Millions F. CFA pour le Fonds de Participation et 59,6 Million
F. CFA au titre du Fonds de Garantie pour une limite d'engagement
du Fonds de (5 x 25) Millions F. CFA soit 125 Millions F.CFA.
- Le volume global des investissements des projets qui ont bénéficié
du concours du Fonds s'élève â 1,5 milliards F.CFA environ.
3) - Assistance-Conseil
Les entrepreneurs des petites entreprises n'ont en général que
des notions rudimentaires des pratiques de gestion qui sont indispensables pour
assurer une bonne marche de l'affaire. C'est pourquoi, la SONEPI ne se limite
pas â créer des entreprises - elle assure en même temps l'encadrement de celles-
ci pendant plusieurs années si nécessaire.
~
Une équipe d'ingénieurs, techniciens, économistes et comptable est
â la disposition du service d'encadrement des Entreprises. Elle aide les entre-
preneurs â résoudre les problèmes qui se posent en matière
t
D'organisation et gestion de la production
~ Gestion financière et administrative
t Commercialisation
t Comptabilité
Le type d'assistance est adapté à la situation des entreprises à
encadrer
genre et taille de l'entreprise, gravité des problèmes à résoudre.
Nous distinguons plusieurs phases d'encadrement:
- Phase 1 : Organisation d'une petite entreprise sans structure
de base ;
- Phase 2
Organisation d'une petite entreprise après réalisation
du projet d'extension;
- Phase 3
Organisation d'une entreprise de dimension moyenne en
l'adoptant aux problèmes de l'expansion de l'affaire;
Les résultats de cette action d'Assistance-Conseil aux entreprise:
sont encourageants. En effet depuis la création du Service Productivité (en 1971
de la SONEPI, une centaine de petites et moyennes entreprises ont bénéficié d'un
encadrement temporaire ou permanent.
. .. f

- 351 -
Les ingénieurs et économistes ont passé 3 000 jours de travail
dans ces entreprises.
la ateliers ont été réalisés avec le concours du Bureau d'Etudes
de la SONEPI.
4) - Formation et Information
Cette dernière fonction de la SONEPI vise à faire des entre-
preneurs sénégalais, des managers au moyen de séminaires conjointement orga-
nisés par la SONEPI et des Institutions spécialisées (AFaRS et ENSUT), de
stages de perfectionnement notamment A l'étranger.
En effet, aux ex-employé, ancien contre-ma'tre ou chef d'atelier
devenu patron, il est indispensable et nécessaire de leur apprendre les métho-
des rationnelles de gestion et de leur faire perdre certaines habitudes dont
la tendance A confondre son patrimoine personnel avec le patrimoine de la
société.
De cette action de formation découle un programme d'infornlation
industrielle dont l'objectif est "de mettre A portée de tous les organismes
privés et publics et toutes les personnes qui s'occupent du développement in-
dustriel (secteur P.M.E.I.) les connaissances et l'expérience accumulées dans
ce domaine. Ce programme permet aux intéressés d'accéder facilement a des ren-
seignements précieux qui les aident a définir, évaluer et perfectionner les
techniques auxquelles ils ont recours".
Le bilan des actions de formation et d'information ne peut valable-
ment s'apprécier qu'A moyen voire long terme. C'est une œuvre continue de
longue haleine. Cependant nous pouvons d'ores et déjA retenir que, depuis 1969,
la section Formation de la SONEPI a organisé 23 séminaires de Perfectionnement
Patronal a Dakar, Thiès, Ziguinchor et Kaolack avec la participation de 320
entrepreneurs et cadres. De son côté, le Service d'Information Industrielle,
avec ses sections Bibliothèque et Documentation, propose à ses usagers 2 000
ouvrages et 50 périodiques.
Il convient d'ajouter A ces différentes actions, le travail de
décentralisation industrielle entrepris A la SONEPI par la création de Domaines
Industriels à Thiès et Ziguinchor. Il s'agit de regrouper de petites unités
industrielles dans des ateliers spécialement aménagés et de les faire ~néficie~
des avantages suivants :
.../

- 352 -
- Facilités de crédits pour l'équipement des ateliers,
- Encadrement technique et économique sur place;
- Services communs tels que salle d'exposition, magasin ...
Ces ateliers sont loués a des prix acceptables aux entrepreneurs
sélectionnés. La gestion du domaine est assurée par une Société Mixte, émanant
de la SONEPI.
22 - La SONEPI et la Promotion des Entreprises
Entre 1971 et 1976, la SONEPI est directement intervenue dans
la réalisation de 32 projets industriels et 7 projets de Services et de bâti-
ment: l'intervention portait sur l'étude, participation et/ou garantie, as-
sistance en matière de réalisation et de l'exploitation de l'atelier.
Vingt projets ont été étudiés par la SONEPI et réalisés sans son
concours direct.
Ainsi la SONEPI était directement ou indirectement liée à la réa-
lisation d'une cinquantaine de projets industriels et de services (50) dont:
- 47 projets de P.M.E.I.
-
3 grands projets.
Le volume global des investissements réalisé était de :
- P.M.E.I. : 1 087 Millions F. CFA avec intervention directe SONEp
"
828"
"
avec étude SONEPI
- G. Entreprise 1 182
"
"
avec étude SONEPI
Ainsi la SONEPI était concernée par 3,1 milliards de F. CFA d'in-
vestissements effectués entre 1971 et 1976.
Dans le cadre de son action promotionnelle, la SONEPI a ainsi in-
fluencé sur environ 20 %du total des investissements du secteur de la petite
et moyenne industrie.
Le graphique du Tableau nO 46 retrace l'évolution des investisse-
ments concernant les projets avec intervention de la SONEPI (Fonds, Assistance
etc .••. ).
."/

1).
INVE;STI55EMEi'lT5 (EN ,..1ILLlONS D.E F (.rA) DES ENTREPRISES
: AVEC LE CONCCUR5 DU F.P.G. ET DE CELLE5 ENCADREES
PAR LA 50NEPI
~ Source: SONEPI - DAKAR -'
_ _ _ ~ TOTAUX PAR AN
. ® CUMUL
- 353 -
MILLIONS
- - - ® CU.~UL ENTREPRISES DU F.P.G.
F,CFA
-- - - 0 CUMUL ENTREPRISES ENCADREES
1190
Io------~------.------__.__----__.@
®
1000
~------+---_._---+-------+----+~---l
.. IDO
.....
60Cl
soo
300
200
100
--
.,,-.'
19 -- ----
19 --
1971
n-
73
74
7S

- 354 -
Les entreprises crées ou étendues employaient en 1976 un effectif
de
1 349 personnes (projets avec intervention directe)
525
"
(autres projets)
1 874 personnes.
dont 1 682 employés de petites et moyennes entreprises industrielles.
Cet effectif correspond à environ 21 %du total des personnes
employées dans la petite et moyenne entreprise industrielle au Sénégal.
Le graphique concernant l'évolution des emplois dans les entre-
prises promues par la SONEPI (Tableau nO 4f), ne retrace que l'évolution des
projets avec intervention directe de la SONEPI.
Le graphique n° 48 représente l'évolution du chiffre d'affaires
des entreprises promues par la SONEPI. En 1975, le chiffre d'affaires de ces
entreprises était de l'ordre de 10 %du total du chiffre d'affaires du secteur
de la petite et moyenne entreprise industr'ielle au Sénégal.
En définitive, l'estimation des effets économiques des interven-
tions de la SONEPI aboutit aux résultats suivants:
- Une contribution à la Formation Brute de Capital Fixe
de l'ordre de 1,1 milliards F. CFA investis de 1972 à 1975 pour
25 unités.
- Un apport à la Valeur Ajoutée de 2,5 milliards F.CFA sur la même
période.
- Environ 1 300 emplois ont été créés ou stabilisés dans 33 entre-
prises encadrées en 1975. Les effets de l'encadrement sur "les
entreprises encadrées" temporairement n'ont pas été estimés.
- La décentralisation industrielle a été entamée par la création
de petites entreprises, des domaines industriels dans les région~
de Thiès et Ziguinchor: elle va être accélérée au cours du Vême
Plan (1977-1981).
. .. 1

TABLEAU N° 4r:
EVf;WTION DU NOMBRE 0 EMPLOas
DAl'.t5 LE":"}
ENTREPRISES
AVEC
i
1
CC/COURS
tu F.P.G.
ET
CELLES
ENeADRL...
ENeADRL S
PAR
LA
50NEPI
Source : SONEPI ~ DAKAR -
• "
~ TOTAL DES EMPLOIS
. •__

• _
2 ~OIS
E.NTREmSES DU
F.P.G.
- 355 -
_ . - -
3
EMPtoOlfa EJ'ITREf'RJSES
ENCAMEES
1
1300
-~-----.-----'-.........--7-
-~-----.-
~.
..
1. vO
- - - - - + - - - - - - - ! - - - - - -----4--_'------'
./.7
1100 ..... -----t-------~----=-.---,~-----",.....e!I.J.
®
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1000 -
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1000 -
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AVEC LE CONXll.RS· OU F:F?G. ET DE CELLES
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Source : SONEPI - DAKAR -
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1911
72
73
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J
.,.

- 357 -
Le Vème Plan Quadriennal s'oriente notamment vers des
technologies adaptées et des unités de petite taille dans certaines branches
avec les projets de
Micro rizeries de 500 à 1000 tonnes de Sédhiou en Casamance ;
- Mini sucreries de sucre roux sur technologies nouvelles de type
indien, avec fabrication locale d'une partie des pièces;
- Matériaux de construction : fours à chaux, briqueteries, unités
décentralisées d'éléments en ciment ou béton (tuyaux, poteaux)
- Petites industries métalliques, mécaniques et électriques.
A ces projets, il convient d'ajouter ceux envisagés par la SONEPI
au cours de ce Vème plan et que nous présentons dans le Tableau n° 48.
Il est aussi prévu l'implantation, en casamance, d'une briqueterie
qui serait une unité mi-artisanale mi-industrielle de transformation d'argiles
locales. Sa capacité de production serait de la à 20 tonnes par jour soit \\
3 000 à 5 000 tonnes par an.
En second lieu, les perspectives portent sur l'élargissement du
marché â l'exportation avec l'ouverture notamment du grand débouché africain
que représente l'espace économique de la C.E.D.E.A.O. (Communauté Economique
et Douanière des Etats de l'Afrique Occidentale) : un espace de près de 130
Millions de consommateurs répartis sur 15 pays francophones et ang1ophonses.
Avec la poursuite de l'effort de diversification des cultures et
la recherche minière, des perspectives sont ouvertes au désenclavement des
régions et à la création d'agro-industries (Fleuve, Diourbe1 et Casamance),
d'industrie des matériaux de Construction (Thiès et Sénégal), la mise en place
d'unités de bonneterie et de confection et d'industries mécaniques légères
sur l'axe Saint-Louis-Richard-To11.
Dans l'optique de décentralisation industrielle et de promotion
de la petite et moyenne entreprise sénégalaise, deux nouveaux textes de loi
viennent renforcer la législation fiscale. Il s'agit d'une part de la "loi
nO 77-91 du la Aoat 1977 portant encouragement à la création ou à l'extension
de la petite ou moyenne entreprise et fixant le régime fiscal des dites entre-
prises en cas d'acquisition par des Sénégalais d'entreprises étrangères exis-
tantes".(17).
. .. 1

\\
- 358 -
PROGRAM~·I E
SONEP[:
LISTE
D'~S
PH()JETS
RETENUS
( en millions)
Source Vc. Plan op. cit. Page lGi..:.
-------------_._._--_. ----( ol~--rulanc.
ol~--rulanc
hnanc.
Intitulé des proj ets et (ocalisati.cns
Régicn.s
t '.)tat
externe
__
Interne
.. __
externe
..
._-----
1. Action SONEPI ••••••.•••••••.•••
',00
560
1) Convention d 'étu.d.es ••.•••••••.
toutes
440
440
2) Implantation an\\ennes régional.es
toutes
SONEPI ••••••• ,. •••••••••••••
sûuf CV
150
150
3) Dotation Fonds de Garantie •.•
toutes
70
70
4) Dota.tion Fonds de Participation!
Fonds de rachat •••••••••••••
toutes
140
50
II.
Domaines industri~ls•••••••••••••
industri~ls
2 ' 't"'"
"+_J
2200
235
' 't"'"
"+_J
5)
Dakar ••••••••.••••••••.••••••
c.v.
Il :;0
1080
$0
6)
Kaolack
.
S.S.
4'70
420
50
7)
Sa.int Lou! s •••.•••••••••••••••
FI.
?"5
-,'
20C
35
8)
Ziguincllor'
.
Cü s.
220
200
20
9)
Louga, Diourbel, Tambllcoundu.
L l D l Sl...).
350
30C
50
III.
Projets agro-industdc'I s ••••• •••••
1 ~/
1 .........
35
119
10) Déccrtiquerie, Touba ••••••••••
Di.
6~,)
60
Il) Noix d'aru:lcarch.",
Kaola.ck ••••••
S.S.
94
59
IV. Industrie textile .•••••••••••••••••
143t1
100
1338
12) Produits de pansemen.t,
Dakae ••
c.v.
436
436
13-) Bonneterie, Kaolack (extension).
S.S.
112
112
14) Attributs rnilitaÎl'('s.
Dakar •••••
C.V.
76
76
15) Tissus enduits, Dakar ••••.••••
C.V.
81.6.
100
714
V. Industrie alimentait'e •• , .•••••••••
185
185
16) Jus de fruit,
Ziguinchor •••••••
Cas.
185
185
VI. Papier, ImprimerI.:> ••••••• , •••••••
29
29
17) RotabHlets, Dakar" (Extension) ••
C.v.
29
29
VII.
Industrie chimiquE' ••••••••••••••••
1294·
361
933
18) Chaussures en plastique ~ Dakar
c.v.
202
202
19) Bougies d'éclairage, Kao1ack •••
s.s.
70
70
20) Tresses élastiqul':s,
Kaolack •••
s.s.
40
40
21)
Objets en plastique POL Y SEN,
Daka r •••••••••••••••••••••••.
c.v.
170
170
22) Peinture, Dakar·, ••••••••••••••
C.V.
L~2
42
23)
Savorts de tcildl.t',
Dak,'l. l' .••• , •
C.V.
770
361
409
VIII. Métaux!ElectriciH~••.•.•.•.•••••••
Métaux!ElectriciH~
250
35
215
24) Ampcules éle ..:r.l'Îques,
Dakar •••
C.V.
~~5()
35
215
IX. Industries div('l":'3('s ••.••.••.•.• , •••
~100
300
25) U sine de froid, T ouba , ••••.••••
Di. •
90
90
26) C t'ayons à bi!h~ ~ Dakar •••••.••
C.V.
142
1L.2
27) Cnlyons en bois,
Dakar ••••••••
C~ V
C~ . .
,
68
68
x. Petits Projets SONEFI ••••••••••••
toutes
1080
1080
---------.---------
TOTAL DU P ROC RJ\\~vH,1 E SON ET)I. ••
7965
2971

- 359 -
Cette loi amende la loi 72-46 du 12 Juin 1972 qu'elle abroge et remplace.
Il s'agit d'autre part de"la loi n° 77-90 du la AoQt 1977 définis-
sant les Domaines industriels, les sociétés de gestion de ces domaines et fixant
le régime fiscal des dites sociétés, ainsi que certaines entreprises qu'elles
assistent" (18).
Nous livrons en annexe le texte intégral de ces deux lois compte
tenu de leur importance.
Pour résumer nous disons que les perspectives d'évolution des petites
et moyennes entreprises industrielles passent par:
- Une réadaptation des règles de la Caisse Nationale des Marchés
"qui a pour but d'avancer le règlement des marchés de l'Etat d'un montant de
3 à 15 millions de F.CFA, et faciliter la trésorerie des entreprises qui devaient
en général attendre trois à six mois, après exécution et livraison des produits
et services, avant d'être payés" (19). Cette réadaptation s'impose pour pallier
aux difficultés de trésorerie des petites entreprises, adjudicataires des comman-
des de l'Administration inférieures à 3 Millions qui ne sont pas prie en compte
par la "Caisse" ;
- La création envisagée d'un Fonds de Bonification "destiné à alléger
les intérêts à supporter par les petites et moyennes entreprises ayant un encours
total de plus de 20 millions de F.CfA et de moins de 100 Millions de F.CFA" (20).
Ce fonds, qui sera créé par le Gouvernement en association avec la
Banque Centrale des Etats de l'Afrique de L'Ouest et géré probablement par la
SONEPI, interviendrait avec des bonifications d'intérêt se situant dans une
fourchette de 1 à 5 %.
. .. /
(17) et (18)
Journal Officiel de la République du Sénégal nO 4586 du
12 Septembre 1977.
(19) et (20)
Vème Plan Op. Cit. Page 159

- 360 -
- L'intervention, enfin, de la Banque Ouest Africaine de Développe-
ment (B.O.A.D.)
f
Pour un financement de 270 Millions de F. CFA du Domaine
Industriel de Kaolack prévu au Vème Plan sur une superficie
de 3 ha et demi (21) ;
f
Pour un prêt de 700 Millions de F.CFA a la SOFISEDIT destiné
a financer "les entreprises qui s'installent dans des régions
autres que le Cap-Vert" (22).'
Il Y a là, dans ces deux concours de la B.O.A.D. une nette orienta-
tion P.M.E.I. et un souci évident de décentralisation industrielle.
Le bilan de la SONEPI est certes encourageant mais il nlen demeure
pas moins certaines insuffisances :
D'abord la promotion commerciale des produits de la petite et moyenne
entreprise industrielle devrait ëtre entreprise ou intensifiée par:
1 Des entreprises conjointes chambre de Commerce - SONEPI pour
connaître la production locale avec une campagne nationale
du type "Achetez Sénégalais" ;
1 Des participations aux manifestation~ industrielles et com-
merciales a l'étranger (foires ou expositions) à l'iniative
du.Centre Sénégalais du Commerce Extérieur ou sur invitation
d'organismes étrangers pour présenter la production sénéga-
laise et prospecter les marchés extérieurs ;
f
Une présence active sur les stands d'exposition de la Foire
Internationale de Dakar.
Nous pensons aussi qu'il faudrait allouer davantage de ressources,
financières a la SONEPI, surtout au moment où, il lui incombe la charge d'assurer
la promotion et l'encadrement de l'artisanat de production et de service. Ce
jour, la SONEPI a fait la politique de ses moyens, il convient plus que jamais
de lui donner les moyens d'une politique de promotion véritable et de réelle
intégration des petites et moyennes entreprises fnaustrielles dans le processus
de développement économigue et social du Sénégal.
.../
(21)
Article paru dans le Quotidien National "LE SOLEIL" - 31 Décembre 1977 et
1 Janvier
1978
(22)
Article paru dans le Quotidien National "LE SOLEIL" - 10 et Il Décembre 19:

- 361 -
Nous pensons en effet que les moyens mis à la disposition de la
Société Nationale d'Etudes et de Promotion Industrielle sont insuffisants. A
titre d'illustration nous donnons l'exemple suivant:
- La prise de participation de la SONEPI au capital d'une Société
(P.M.E.I.) est limitée à un maximum de 3 750 000 F.CFA soit 5 %de 75 Millions
F. CFA qui représente la dotation du Fonds;
- Les garanties offertes ne peuvent excéder 2 500 000 F.CFA soit
10 %des 25 Millions F. CFA représentants la dotation du Fonds et elles ne cou-
vrent que la moitié du crédit bancaire.
Supposons maintenant un projet P.M.E.I. a financer pour un investis-
sement de 24 Millions F.CFA. Le banquier est disposé a financer à 66 %par exemple
soit 16 Millions et il reste encore à la charge du promoteur 8 Millions.
Sur ces 8 Millions. le Fonds de Participation de la SONEPI ne peut
intervenir que pour 3 750 000 F.CFA. ce qui laisse encore à la charge du promo-
teur sénégalais 4 250 000 F.CFA.
Oans un environnement 00 l'épargne nationale est fa'ib1e. cet apport
personnel du promoteur sénégalais est difficilement assuré sans compter que
l'aval SONEPI pour le prêt bancaire de 16 Millions n'ira pas au delà de 2 500 000
F. CFA pour 5 ans (le moyen terme atteint 10 ans).
A propos de la sous-traitance industrielle. nous avons déja dit qu'elle
~
offre beaucoup d'ava~tages et nous pensons qu'elle doit être la stratégie des
petites et moyennes entreprises au Sénégal en égard à la spécificité de l'envi-
ronnement économique. industriel et socio-cu1ture1.
La sous-traitance siest développé dans les pays-développés et, dans
une mesure moindre, dans les pays en voie de développement qui ont atteint un
stade de développement relativement avancé ou dans ceux 00 existent de petites
industries modernes et prospêres dont les fabrications correspondent aux besoins
des grandes entreprises.
.../

- 362 -
On peut noter à cet égard que, dans certains pays en voie de déve-
loppement, de petites entreprises fabriquent diverses pièces de rechange pour
les automobiles, les tracteurs, etc ... pour éviter à les importer. La plupart
de ces entreprises pourraient faire de la sous-traitance si on leur offrait
l'assistance et l'appui voulus.
222 - La Promotion de la sous-traitance industrielle
----------------------------------------------
Le rôle du gouvernement dans la promotion de la sous-traitance
peut devenir déterminant, surtout en matière de financement et de règlementation
fiscale. Le gouvernement devrait s'efforcer d'introduire dans son programme de
mesure d'encouragement à l'industrie des dispositions visant à rendre la sous-
traitance intéressante pour l'entrepreneur étranger. Il devrait en particulier
prévoir des mesures visant soit à réduire les coûts de production du sous-trai-
tant, soit à accro1tre ses recettes.
On peut concevoir aussi que le gouvernement du Sénégal impose des
activités de sous-traitance internationale aux sociétés étrangères qui désirent
s'établir dans le pays ou qui réclament des mesures d'encouragement. La sous-
traitance peut ainsi être un bon moyen de s'assurer des recettes d'exportation
lorsqu'on a affaire à une société étrangère dont la politique de commercialisa-
tion tend à empêcher les exportations de produits finis.
Les mesures suivantes pourraient également être prises par le gouver-
nement : suppression ou réduction des droits d'importation sur les machines pour
l'importation temporaire de pièces et composants qui seront réexportés dans un
délai déterminé après avoir été transformés par une entreprise locale, exonéra-
tions fiscales temporaires ou réduction de l'impôt sur les ventes, de la taxe
sur le chiffre d'affaires, etc ••. , déduction pour l'amortissement accéléré de
l'équipement neuf.
Enfin, le Sénégal devrait se préoccuper particulièrement de la répu-
tation internationale de ses industries manufacturières. La création de centres
pour l'étude des modèles et le contrôle de la qualité, l'octroi de primes de
productivité pour les activités de sous-traitance pourraient fortement contri-
buer à créer la confiance nécessaire.
.../

- 363 -
Cependant, cet ensemble de mesures d'incitation et d'encouragement
devrait être complété par des efforts dynamiques de promotion. Tout pays dési-
reux de se lancer dans la sous-traitance internationale devrait logiquement com-
mencer par faire une étude systématique de son économie et par déterminer les res-
sources ou la capacité de production utilisables pour des activités de sous-trai-
tance.
Il devrait ensuite rechercher des partenaires. Dans les pays d'Europe
Occidentale et dans certains pays en voie de développement, il existe depuis quel-
ques années un nouveau moyen de promouvoir la sous-traitance. Il s'agit des "bourses"
de sous-traitance qui doivent en principe remédier à la pénurie d'informations sur
la capacité de production utilisable pour des activités de sous-traitance et faire
connaître les besoins des principaux entrepreneurs.
Les "bourses" de sous-traitance ont pour rôle essentiel de rappro-
cher l'offre et la demande. Elles utilisent un système de fichier et fonctionnent
généralement avec un personnel réduit dirigé par un ingénieur expérimenté. Puis-
qu'il n'existe dans 1es pays africains ni système d'information industrielle ni
catalogues de produits, il est facile de voir que les bourses de sous-traitance
peuvent y jouer un rôle considérable puisqu'elles sont en mesure de centraliser
les offres de sous-traitance internationale et de les transmettre aux entreprises
locales.
La Société Nationale d'Etudes et de Promotion Industrielle (SONEPI)
en dehors de son rôle d'assistance aux "hommes d'affaires sénégalais" pourrait
jouer un rôle de liaison entre donneurs d'ordre étrangers et petites et moyennes
entreprises locales sous-traitantes. Sur le plan structurel la SONEPI est déjà
préparée pour jouer ce rôle, car elle entretient des liens très étroits avec les
services administratifs spécialisés.
Conclusion de la troisième partie: La spécificité de l'environnement sénégalais
freine la création et le développement de la petite et moyenne entreprise indus-
trielle.
L'implantation des petites unités de production nécessité donc l'in-
tervention des pouvoirs publics (par le biais de la Société Nationale d'Etudes et
de Promotion Industrielle) dont le rôle essentiel consiste à réduire voire suppri-
mer les obstacles (externes) liés à l'environnement mais aussi à aider les promo-
teurs sénégalais en favorisant leur insertion à l'économie nationale.
La sous-traitance industrielle est une stratégie à double tranchant
mais dans la situation actuelle, elle est la seule à notre avis, qui soit en mesure
de résoudre les difficultés des petites et moyennes entreprises sénégalaises.

- 364 -
~CWSI(}J GENERALE
---------0---------
a) - L'entreprise au Sénégal comme dans toute société. est la cellule
de base ~e toute l'économie. C'est en son sein que s'appliquent et, parfois se
décident les grands choix qui commandent le développement écononlique : répartition
des revenus, orientation des investissements, politique sociale •... etc ...
Toutefois il ne s'agit pas d'implanter en Afrique et particulièrement
au Sénégal n'importe quelle entreprise, mais de petites et/ou moyennes unités arti-
sanales et industrielles exploitant les ressources locales et ayant des relations
solides (intégration amont et avale) avec les grandes entreprises (filiales de so-
ciétés étrangères). Ceci a l'avantage de permettre la création des circuits d'échar
ge internes (1) suscep.tib1es de réduire l'extraversion actuelle de l'économie na-
tionale.
Les autres raisons qui expliquent notre préférence pour les petites
et moyennes unités industrielles sont: l'étroitesse du marché et la faiblesse de
la demande. une épargne locale limitée. matières premières en faible quantités etc.
b) - Ces entrepri ses ont une structure fragi 1e
1 et d es moyens (fi nan-
ciers, humains, technologiques, ... etc ... ) limités. Elles ne se soucient pas trop
des problèmes de concurrence du fait de la protection de l'Etat qui applique des
droits de douanes élevés sur les produits importés. Des subventions leur sont ac-
cordées quand elles se trouvent dans des secteurs prioritaires, et elles bénéfi-
cient, dans certains cas, d'allégements fiscaux non négligeables.
L'organisation interne n'est généralement pas très précise. Elle est
en fait une organisation traditionnelle qui se fonde essentiellement sur le fait
que c'est un individu unique qui prend des risques, reçoit des récompenses et
décide. La combinaison de deux éléments (propriété et pouvoir de décision) fait
(1) G. DE BRENIS
Industries industria1isantes et contenu d'une politique
d'intégration régionale. Economie Appliquée,
nO 3-4, PARIS 1966.

- 365 -
que la personne qui prend une grande partie des risques est également responsable
de la majorité des décisions qui les déterminent.
Le souci des P.M.E. sénégalaises est de produire. Elles ne s'attar-
dent pas trop sur "le qui fait quoi 1". Elles ne s'interrogent pas beaucoup sur
les conditions internes d'exploitation tant qu'un bénéfice est réalisé. Elles n'es-
saient pas de trouver et d'exploiter les domaines où elles peuvent faire des éco-
nomies ..
nomies., Ellesn'exploitent pas suffisamment leurs atouts qui sont appréciables et
qu'on peut résumer en :
• La faiblesse des frais administratifs qui pèsent lourdement
s~r.le
s~r,le budget des grandes entreprises et qui arrivent parfois à compenser les éco-
nomies d'échelle.
• La capacité d'adaptation, la souplesse qui permet de se lancer
rapidement dans une nouvelle unité. Cette capacité d'adaptation n'existe que ra-
rement dans une grande entreprise qui en se bureaucratisant, exerce une certaine
résistance au changement surtout lorsque celui-ci est trop révolutionnaire. La
grande entreprise préfère des modifications.
• La possibilité de contacts étroits avec la clientèle
~ La culture africaine: l'utilisation optimale de la culture
négro-africaine dans la firme peut permettre d'accroître la production et la renta-
bi l Hé.
Les petites et moyennes entreprises au sénégal n'envisagent l'avenir
que d'une manière très vague.
Tant que des problèmes ne se posent pas, les dirigeants des P.M.E. ne
se sou~ient pas beaucoup de leur gestion (2). On comprend alors leurs difficult~s
.. .f
(2) Ce point avait déjà été noté par J. K. HADZI - L'artisanat dans le développement
togolais (Paris, Ecole pratique des hautes études,1969), P-66, qui constate à propos
du petit entrepreneur: "Mais de toute façon les règles de gestion d'entreprise sim-
ple lui échappent encore. Non seulement il méconnaît les notions de la prévision,
de la coordination, de la planification (car il n'attache pas d'importance au temps
économique), mais il méconnaît les règles les plus élémentaires de la gestion."

- 366 -
financières et leur croissance limitée qui proviennent des éléments suivants
X Carence du fond de roulement
• Investissements limités
• Endettement très important (utilisation très large du crédit
a court terme s'explique par leur accès difficile aux crédits à long tenme).
l '
c)
La compétitivité de la petite et moyenne entreprise doit résulter
de deux actions
~ Une action des pouvoirs publics sur l'environnement
(action externe)
* Une action des chefs d'entreprises sur leur gestion (action
interne).
L'action externe des pouvoirs publics. Il est nécessaire au Sénégal
de concevoir une politique dynamique de promotion des petites et moyennes unités
artisanales et industrielles et d'établir des structures qui serviront de cadre
penmanent aux mesures à prendre en faveur de ces finmes de petites dimensions.
Toutefois ce rôle incitateu~ à lui seul est insuffisant. En effet
les P.M.E. du fait de leurs caractéristiques et du contexte dans lequel elles
opèrent ont besoin plus que les grandes entreprises d'assistance de la Société
Nationale d'Etudes et de Promotion Irldustrielle (SONEPI) dans les domaines variés
(formation en gestion, financement, technique, ... etc ... )
L'action de la SONEPI est fondamentale et encouragente et nous pen-
sons qu'il faudratl lui allouer davantage de ressources financières. Si à ce jour
la SONEPI a fait la politique de ses moyens, il convient plus que jamais de lui
donner les moyens d'une politique de promotion véritable et de réelle intégration
des P.M.E. dans le processus de développement économique et social du Sénégal .
.. ./.

- 367 -
. Action interne des chefs d'entreprises
Il est certain que l'Islamisme qui enseigne que l'argent est imcom-
patible avec les valeurs spirituelles, diminue l 'ësprit d'entreprise dont la for-
tune est précisément la récompense et qui ne va pas sans la volonté de s'enrichir.
"Toutefois les affaires sont les affaires et la religion en est une
autre "
La compétitivité donc la réussite de la petite et moyenne entreprise
dépend de l'esprit d'entreprise du patron et d'une gestion efficace des affaires.
Il ne s'agit toutefois pas de transposer les modèles qui ont fait le succès des
grandes entreprises américaines ou françaises.
Il y a place pour un "management â la sénégalaise" conme l'a expliqué
le patron des patrons sénégalais Abdoulaye FOFANA (3), qui concilie l'influence
des valeurs et des comportements traditionnels avec les nécessités de la technique,
les rigueurs de la gestion, les critères d'efficacité et de rentabilité".
La nécessité d'appliquer le "management â la sénégalaise" se fait
sentir depuis les remises en cause du modèle américain conme seul instrument ef-
ficace de gestion des entreprises : le modèle japonais de gestion qui intègre les
valeurs locales n'est-il pas aussi efficace que le management américain?
Toutefois, nous pensons qu'il y a un minimum de structures, de com-
portements fondamentaux qui restent universels et auxquels les pays africains et
les entrepreneurs africains (P.M.E.) ne sauraient échapper. Actuellement il n'y a
pas encore d'entreprises sénégalaises typiques du point de vue sociologique des or-
ganisations ni d'entrepreneurs africains au sens moderne du terme (4).
.. '/
(3) A. FOFANA
Op. cit
(4) J. SCHUMPETEi: Capitalisme, Socialisme et Démocratie
Editions Payot, PARIS 1974.

- 368 -
Que l'entreprise soit amerlcaine, européenne, asiatique ou africaine,
qu'elle soit exposée à la concurrence ou protégée, elle nécessite trois composante!
essentielles à savoir:
w Un marché, une clientèle et un produit ou un service qui
présente assez d'avantage pour permettre la satisfaction d'un besoin,
• Un personnel remplissant les diverses fonctions d'encadrement
et d'exécution,
~ Un capital destiné à l'acquisition des moyens nécessaires à
son exploitation et à son développement et qui en attend une rémunération et une
valorisation.
Ces trois composantes sont chacune indispensables à l'entreprise
quel que soit le milieu où elle exerce ses activités.
Ainsi, les entrepreneurs sénégalais tout comme leurs homologues
d'ailleurs "ont pour rôle de staisfaire les aspirations de tous leurs partenaires,
bailleurs de fonds, fournisseurs, clients, Etat, etc ... , avec le devoir permanent
d'être responsables de cet équilibre et de veiller à le rétablir toutes les fois
qu'il se rompt" ; dans le cas contraire, ils se ruinent et doivent disparaître
tout en ruinant la collectivité qui leur accordent d'énormes avantages.
C'est pourquoi les entrepreneurs sénégalais responsables de petites
et moyennes entreprises doivent savoir qu'ils ont le devoir de compter, car on ne
peut pas bien gérer sans compter: "bien gérer, c'est d'abord bien compter", et
le développement de l'Etat comme des entreprises doit être géré non pas dans le
gâchis, la stagnation et l'ignorance, mais de manière dynamique efficace et ra-
tionnelle.

- 369 -
A N N E X E S
ANNEXE l
Lois 77-90 et 77-91 en faveur des Petites et Moyennes
Entrprises.
ANNEXE II
Investissements par groupes d'activités des 55 P.M.E.
encadrées par la SONEPI.
ANNEXE III
Chiffre d'affaires par groupes d'activités des 55 P.M.E.
encadrées par la SONEPI.
ANNEXE IV
Valeur ajoutée par groupes d'activités des 55 P.M.E.
encadréespar la SONEPI.
ANNEXE V
Calcul de quelques ratios et commentaires.

- 370 -
ANNEXE 1
Lois 77-90 et 77-91 en faveur des Petites
et Moyennes Entreprises.
J.O. du 12 Septembre 1977
N° 4586
Loi n° 77-81 di 10 Août 1977
Portant encouragement a la création ou
l'extension de la petite ou moyenne entreprise
sénégalaise et fixant le régime fiscal des
entreprises en cas d'acquisition par des
Sénégalais d'entreprises étrangères existantes
L'Assemblée nationale a délibéré et adopté en sa séance du Jeudi
28 Juillet 1977,
Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur
suit
TITRE PREMI ER
Création ou extension d'entreprises
Article premier. - Les personnes physiques, ou morales ayant la nationalité
sénégalaise et désirant créer ou étendre une activité industrielle, agricole,
touristique, de pêche ou d'élevage, ou une entreprise de bâtiment, peuvent
prétendre au bénéfice des dispositions du présent titre.
Article 2. - Les personnes physiques visées par le présent titre sont les
ressortissants sénégalais ayant la nationalité exclusivement sénégalaise.
Sont considérées, au sens du présent titre, comme personnes morales
de nationalité sénégalaise, les sociétés dont la majorité du capital est
détenue par des nationaux sénégalais tels que définis a l'alinéa précédent.
Sont considérées au sens du présent titre, comme possédent le carac-
tère de petite ou moyenne entreprise, les activités de production ou de services
définies a l'annexe jointe a la présente loi, dont la création ou l'extension
.../

- 371 -
a nécessité un investissement minimum de cinq millions de francs réalisé dans
une période de deux ans et qui peuvent prétendre aux avantages conférés par
le Code des investissements.
Art. 3. - Pour bénéficier des avantages prévus au présent titre, les personnes
physiques ou morales visées aux articles 1 et 2 doivent présenter un programme
d'investissement et faire l'objet d'un agrément qui est accordé par arrêté du
Premier Ministre après avis du comité interministériel des investissements.
L'arrêté d'agrément précise la nature et la durée du régime fiscal
et douanier dont bénéficie l'entreprise, ainsi que les obligations qu'elle
doit
remploir en contrepartie. L'agrément veut autorisation de création ou extension
d'activité.
Art. 4. - L'agrément est octroyé aux entreprises définies à l'article 2 en
fonction des critères suivants :
- qualification technique du demandeur;
- modernisation apportée à l'entreprise ou au secteur d'activité par le program-
me d'investissement;
- importance de la valeur ajoutée par l'entreprise dans l'économie du pays
- nombre et qualité des emplois sénégalais dont la création est prévue;
- localisation du projet.
Art. 5. - A la fin de la période de réalisation du programme d'investissement,
l'autorité administrative compétente constate le respect des engagements pris
par le bénéficiaire.
En cas de non réalisation des investissements agréés ou des engage-
ments pris ou en cas de fraude, la suppression des avantages accordés peut être
prononcée par arrêté du Premier Ministre, cette suppression entra1ne le rem-
boursement total au Trésor public du montant de toutes les exonérations, déduc-
tions et réductions fiscales et douanières obtenues pendant la période écoulée
depuis le début de la réalisation du programme, tandis que l'entreprise est rem-
placée sous le régime fiscal et douanier de droit commun à compter de la date
du retrait de l'agrément.
... /

- 372 -
Art. 6. - Les personnes physiques et les personnes morales visées aux articles
1er et 2 qui ont obtenu l'agrément prévu à l'article 4, bénéficient de plein
droit des avantages suivants :
1°/ - Droits et taxes à l'importation:
1. - Pendant la période de ralisation de l'investissement, exonération
des droits et taxes exigibles à l'entrée sur les matériels et matériaux qui
ne sont ni produits ni fabriqués au Sénégal dont l'importation est indispen-
sable à la réalisation du programme agréé.
2. - Pendant une période maximum de cinq ans et à compter de la fin de la
période de réalisation du programme agréé, exonération des droits et taxes exi-
gibles à l'entrée sur les pièces détachées et les pièces de rechange reconnais-
sables comme spécifiques des matériels visés ci-dessus.
La liste des matériels, matériaux, pièces détachées et pièces de
rechange précités est définie par arrêté du ministre chargé des Finances.
2°/ - Avantages fiscaux
1. - Exonération de la contribution des patentes jusqu'à la fin de la cin-
quième année suivant celle de la mise en activité de l'entreprise.
2. - Exonération de l'impôt minimum forfaitaire sur les sociétés.
3. - Exonération des droits d'enregistrement et de timbres exigibles,
sur des actes constatant la formation de sociétés ou l'augmentation du capital
desdites sociétés, à la condition que l'augmentation de capital en cause inter-
vienne pendant la durée de réalisation du programme agréé.
Toutefois, les exonérations fiscales prévues au paragraphe II. du
présent article ne sont pas applicables aux entreprises de bâtiment.
Art. 7. - En outre, les entreprises industrielles agrées pourront bénéficier
pendant une période maximum de cinq ans, d'une protection douanière, lorsqu'il
sera constaté que les importations de produits similaires et de même qualité,
causent ou sont susceptibles de causer un préjudice auxdites entreprises •
.../

- 373 -
Cette protection pourra se traduire, soit par voie de contingentement, soit
par le relèvement de la fiscalité d'entrée, soit par uneinterdiction totale
des importations concernées.
Art. 8. - En outre, les personnes physiques et les personnes morales agrées,
à l'exclusion des entreprises de bâtiment, péuvent éventuellement bénéficier,
en tout ou en partie, des avantages suivants :
1° réduction de moitié des droits de mutation sur les acquisitions de
terrains et de bâtiments nécessires ;
2° exonération des taxes sur le chiffre d'affaires que l'entreprise
aurait à supporter du fait des opérations nécessaires à la réalisation de son
programme agréé ou du fait des marchés qu'elle passerait pour le même objet
avec des entrepreneurs de travaux ou de transport régulièrement établis au
Sénégal ;
3° exonération des taxes sur le chiffre d'affaires pour les opérations
de façon ralisées par l'entreprise et portant sur des produits ou marchandises
destinés à l'exportation;
4° Exonération des droits et taxes exigibles à la sortie sur les produits
exportés, pendant une période de cinq ans à compter du début de l'exploitation;
5° Exonération de l'impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux,
pendant une période qui ne peut excéder cinq ans à compter de la première opé-
ration commerciale susceptible de permettre la réalisation d'un profit, et sous
réserve des vérifications et contrôles opérés ultérieurement par les services
fiscaux nonobstant les règles de la prescription.
Toutefois, les banéfices déterminés en tenant compte de toutes les charges
et, notamment, des amortissements normaux, ne sont exonérés que dans la mesure
où la somme des bénéfices imposables, depuis la création de l'entreprise, est
inférieure au montant des investissements réalisés et prévus au programme.
6° Exonération des droits de douane pour les matières premières et produits
semi-œuvrés non fabriqués au Sénégal entrant dans le processus de fabrication,
pendant une période de trois ans et à compter de la fin de la période de réali-
sation du programme agréé.
... /

- 374 -
Art. 9. - Les personnes physiques et les personnes morales Vlsees aux articles
1er et 2 qui réalisent le programme agréé en dehors de la Région du Cap-Vert,
à l'exclusion des entreprises de bâtiment peuvent bénéficier des avantages
particuliers cci-après:
1° Exonération des droits de mutation sur les requisitions de terrains
ou de bâtiments compris dans le programme agréé
2° la durée des exonérations prévues à l'article 6, II, 1° et à l'arti-
cle 8, 4° et 5° est portée à huit ans.
TITRE II.
Rachats d'entreprises étrangères
Art. 10 - Il est crée un fonds d'avance pour le rachat d'entreprises étrangères,
destiné à faciliter aux personnes morales sénégalaises, telles qu'elles sont
définies à l'article Il, l'acquisition d'entreprises exerçant les activités
de production ou de services énumérés à l'annexe de la présente loi et dont
les propriétaires, de nationalité étrangère, cessent d'exercer au Sénégal les
activités concernées.
Ce fonds,qui sera géré par la Société nationale d'Etudes et de Promotion
Industrielle (SONEPI), pourra être alimenté par l'aide internationale étrangère,
par des crédits à moyen ou à long terme consentis par des banques locales ou
étrangères ainsi que, éventuellement, par des subventions du budget général de
l'Etat. Les conditions d'intervention du fonds seront déterminées par décret.
Art. Il. - Pour bénéficier des avantages prévus au présent titre, les sociétés
intéressées doivent réunir les conditions suivantes :
1° Le capital devra être détenu à concurrence de 60 %au
%
minimum par des
nationaux sénégalais, tels que définis à l'article 2, 1er alinéa du titre 1er
de la présente loi ;
2° Les fonctions deprésident-directeur général, de direfteur général, de
gérant ou de dirigeant de l'entreprise devront, obligatoirement, être assurées
par les personnes physiques ayant la nationalité exclusivement sénégalaise;
3° L'entreprise devra exercer des activités de production ou de services
dans le secteurs économiques définis à l'annexe jointe à la présente loi;
... 1

- 375 -
4° Le montant total du rachat de l'entreprise étrangère ne devra pas
excéder cent millions de francs;
5° La société sénégalaise devra bénéficier d'un agrément accordé sur
proposition du Ministère technique compétent, par le ministre chargé des Fina"ces
6° La cession d'actions ou de parts d'intérêts des sociétés sénégalaises
en cause, ne pourra avoir pour effet de réduire la participation au capital a
un taux inférieur au pourcentage fixé au paragraphe 1° du présent article.
Les nouveaux actionnaires devront être agréés par les autorités du fonds.
L'agrément sera délivré dans un délai maximum de quarante-cinq jours a compter
de la date de la demande, effectuée par lettre recommandée avec accusé de ré-
ception ; si passé ce délai de quarante-cinq jours. le fonds n'a émis aucun
avis négatif, l'agrément est considéré comme accordé.
Art. 12. - Les sociétés visées à l'article Il qui auront reçu l'agrément prévu
au 5° de cet article. bénéficient de plein droit des avantages ci-après
1° Exonération des droits d'enregistrement et de timbre exigibles sur les
actes constatant la formation des sociétés en cause ou l'agmentation de leur
capital nécessaire au rachat ;
2° Exonération des droits de mutation a titre onéreux exigibles sur les
acquisitions de fonds de commerce et d'immeubles constituant l'apération de
rachat ;
3° Exonération pendant cinq ans del'im~ôt minimum forfaitaire sur les
sociétés ;
4° Déduction, du bénéfice net imposable a l'impôt cédulaire sur les bé-
néfices industriels et commerciaux. des annuités d'amortissement des emprunts
contractés pour l'acquisition de l'entreprise étrangère.
Art. 13. - Dans le cas où les sociétés concernées ne rempliraient plus l'une
des conditions prévues a l'article Il. elles perdront le bénéfice des avantages
visés a l'article 12, s'il n'est pas procédé a la régularisation de leur situa-
tion dans un délai de trois mois a compter de la date de la mise en demeure
qui leur sera adressée par l'administration ayant constaté l'infraction .
... /

- 376 -
Art. 14. - Sont abrogées toutes dispositions contraires à la présente loi et
notamment la loi n° 72-46 du 12 Juin 1972
La présente loi sera exécutée comme loi de l'Etat.
Verson, le 10 Août 1977;
Léopold Sédar SENGHOR
Par le Président de la République
Le Premier Ministre
Abdou DIOUF

- 377 -
A N N E X E
1°/ - Agriculture, sylviculture et pêche
Production agricole et élevage ;
Activités annexes de l'agriculture
Chasse, piégeage et repeuplement en gibier
Sylviculture ;
Exploitation forestière
Pêche.
2°/ - Industries manufacturées
A. - Fabrication de produits alimentaires, boissons et tabacs
Industries alimentaires
Faerications des boissons
Industrie du tabac.
B. - Industries des textiles. de l'habillement et du cuir
Industrie textile ;
Fabrication d'articles d'habillement;
Fabrication des chaussures ;
Industrie du cuir. des articles en cuir et en succédanés du cuir et de
la fourrure.
C. - Industries du bois et fabrication d'ouvrages en bois. y compris les
meubles :
Industrie du bois et fabrication d'ouvrages en bois et en liège
Fabrication de meubles et d'accessoires.
O. - Fabrication d'articles en papier.
E. - Fabrication d'ouvrages en matièree plastique non classés ailleurs.
F. - Fabrication de produits minéraux non métalliques
Fabrication des grés. porcelaines et faiences ;
Industries du verre;
Fabrication d'autres produits minéraux non métalliques.
.../

- 378 -
G. - Fabrication d'ouvrages en métaux. de machines et de matériel
Fabrication d'ouvrages en métaux;
Construction de machines ;
Fabrication d'appareils et fournitures électriques;
Construction de matériel de transport ;
Fabrication de matériel médioc-chirurgical. d'instruments de preC1Slon,
d'appareils de mesure et de contrôle, de matériel photographique et
d'instrument d'optique.
H. - Autres industries manufacturières.
3°/ - Hôtels et campements
Activités annexes de tourisme.
4°/ - Service de réparations et d'entretien
Blanchisserie et teintureries industrielles.
5°/ - Entreprises de bâtiment â l'exclusion des entreprises de
travaux publics.
-=-=-=-=-=-

- 379 -
LOI N° 77-90 DU 10 AOUT 1977
Définissant les "Domaines industriels, les sociétés
de gestion de ces domaines et fixant le régime fis-
cal desdites sociétés, ainsi que certaines entre-
prises qu'elles assistent.
L'Assemblée Nationale a délibéré et adopté en sa séance du Jeudi
28 Juillet 1977,
Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur
suit :
Article premier. - Les "domaines industrie1s" ont pour objectif la création
a l'intérieur des limites de chacune des villes importantes du Sénégal, d'un
centre d'animation doté de moyens d'encadrement et d'assistance technique et
financière, destiné à favoriser l'implantation, le développement en un même
lieu, de petites et moyennes entreprises sénégalaises de production et de ser-
vices industriels, les entreprises moyennes étant définies, pour l'application
de la présente loi, comme comportant cent emplois au maximum.
Article 2. - Chaque "domaine industrie1" est géré par une société créée à cet
effet, dénonmée de gestion du "domaine industrie1".
Les sociétés de gestion du domaine industriel sont propriétaires
ou locataires des terrains et des bâtiments nécessaires à l'exploitation des
activités qui sont réunies.
Elles ont pour but d'assister les entreprises visées a l'article
précédent et de leur pernlettre de se développer grâce aux moyens d'interven-
tion suivants :
- aménagement et équipement de terrains et de locaux professionnels ;
- sélection de petits entrepreneurs et d'artisans a s'installer dans
le domaine concerné i
- assistance juridique et administrative pour l'obtention de subven-
tions et de crédits auprès des organismes d'aide financière exté-
rieure et en vue de l'allocation de pr~ts bancaires;
... /

- 380 -
- assistance pour le financement de l'acquisition de matériels
modernes ;
- toutes autres actions de promotion, notamment en matière d'aide
a la commercialisation des produits et a la recherche de marchés
administratifs de travaux et de fournitures ;
les sociétés de gestion peuvent à titre exceptionnel et temporaire,
se substituer a l'entreprise assistée, en ce qui concerne l'accom-
plissement des formalités nécessaires a l'exportation des produits
fabriqués par ladite entreprise, ainsi qu'a l'importation des maté-
riels qui lui sont destinés.
Article 3. - Les Sociétés de gestion des domaines industriels sont des Sociétés
de capitaux créées avec le concours de la Société Nationale d'Etudes et de
Promotion Industrielle (SONEPI), de la Chambre des Métiers de la Région inté-
ressée et, éventuellement des principales entreprises privées locales, de ban-
ques ainsi que des entrepreneurs et artisans sénégalais a implanter dans le
domaine concerné.
Ces sociétés sont placées sous la tutelle de la SONEPI.
Article 4. - Les sociétés visées aux deux articles précédents jouissent, de
plein droit, des privilèges suivants :
1°/ - Droits et taxes a l'importation
- exonération des droits et taxes exigibles a l'entrée sur les matériels
et matériaux qui ne sont ni produits, ni fabriqués au Sénégal et dont l'impor-
tation est indispensable à la réalisation des objectifs des sociétés en cause
- exonération des droits et taxes exigibles a l'entrée sur les pièces
détachées et les pièces de rechange reconnaissables comme spécifiques des ma-
tériels visés ci-dessus.
La liste des matériels, matériaux, pièces détachées et pièces de
rechange précités, est dressée par arrêté du ministre des Finances.
. ... /

- 381 -
2°/ - Impôts et taxes intérieurs:
- exonération des droits de mutation sur les acquisitions de terrains
et de b!timents nécessaires ;
- exonération des droits d'enregistrement et de timbre exigibles sur les
actes constatant la formation ou la prorogation des sociétés en cause;
- exonération des taxes sur le chiffre d'affaires que les sociétés de
gestion auraient à supporter du fait de toutes les opérations nécessaires à la
réalisation de l'objectif poursuivi et, notamment, exonération de la taxe sur
le chiffre d'affaires exigible sur les prestations de services rendus par les-
dites sociétés de gestion aux entreprises qu'elles assistent;
- exonération de l'impOt minimum forfaitaire sur les sociétés
- exonération de l'impOt cédulaire sur le BIC et de la contribution des
patentes, pendant cinq ans pour les sociétés de gestion installées dans le Cap-
Vert, pendant huit ans pour celles situées en dehors du Cap-Vert.
Article 5. - Toute personne physique ou morale admise à exercer son activité à
l'intérieur d'un domaine industriel, recueillera de plein droit le bénéfice des
exonérations des droits et taxes à l'importation dont auront bénéficié les biens
acquis par la société de gestion et qui lui seront cédés par cette dernière pour
les besoins de son activité.
Au cas 00 les biens en cause feraient l'objet d'une cession de la
part de l'entreprise utilisatrice bénéficiaire de l'avantage prévu à l'alinéa
qui précède, la cession en cause donnera obligatoirement lieu au paiement des
droits normalement exigibles au jour de l'importation, si elle intervient avant
l'expiration d'un délai de cinq ans à compter de la date de l'importation.
Article 6. - Les avantages visés à l'article 4, paragraphe II et attachés à
l'agrément d'une société de gestion du domaine industriel sont accordés de plein
droit aux entreprises assitées, implantées dans le domaine industriel concerne •
...1

- 382 -
Article 7. - Sont abrogées toutes dispositions contraires à la présente loi
la présente loi sera exécutée comme loi de l'Etat.
Verson, le 10 AoOt 1977
Léopold Sédar SENGHOR
Par le Président de la République
le Premier Ministre,
Abdou DIOUF
-=-=-=-=-=-=-=-

ANNEXE II : Investissements par groupes d'activités (en Millions de F.CFA)
des 55 P.M.E. encadrées par la SONEPI
,

1
Nombre
GROUPES D'ACTIVITES
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
11
Bois et meubles
21,5
23,5
95,6
161,5
72,33
88,9
29,3
,
1
1
1
7
! Industries Alimentaires
. 10,8
20,82
147,69
3,2
. 25,24
18,8
9,3
!
!
!
!
!
5
!
Textiles et Confection
!
-
2,9
1,9
5,03 !
2,3
7,05
74,4
!
!
!
!
6
!
Papier - Imprimerie
-
9,9
4,74
4,38 !
2,99
72,4
17,7
!
!
!
!
8
!
Mécanique de transformation et matérieux
9,95
5,33
23,91
134,18 1!
-
11,5
13
,
!
!
!
M
11
!
Plomberie et Froid
13,31
4,46
7,98 1 33,92 !
42,81
42,01
38,5
cc
co
.
M
!
1
Menuiserie Métallique
50,2
20,72
1
10
1
li
Menuiserie Métallique
! 235,1
93,38
95,01
50,2
26,53 !
22,5
!
!
!
2
!
Bâtiment et T.P.
!
3
2
32,8
20,97
37,06
45,1
!
31,4
!
!
!
1
!
1
,\\
1
.!
!
.
!
1
!
!
!
!
!
!
!
!
!
1
1
!
l!
!
55
TOTAUX
293,76
162,3
! 409,63 ! 413,38 ! 208,46 ! 312,29
236,1
!
!
!
!
!
!

ANNEXE III
Chiffres d'affaires par groupes dlactivités
(en millions de F.CFA)
!
!
!
!
!
!
!
1
GROUPES DI ACTIVITES
!
1972
!
1973
!
1974
!
1975
!
1976
!
1977
!
1978
!
!
!
!
!
!
!
!
!
1
1
1
!
1
J
1
!
Bois et Meubles
!
219,4
!
238,9
!
458,1
!
799,03 !
597,27 ! 1 006,65 ! 1 147,4
!
Industrie Alimentaire
!
31,78 !
88,6
!
229,97 !
328,5
!
469,02 !
492,05 !
514,2
!,
Textiles - Confection
!
4,0
6,5
17,1
42,9
51,0
!
54,73 !
64,5
Papier-Imprimerie
!
5,7
14,7
28,6
49,5
58,49 !
59,35 !
82,1
!
!
!
!
. Mécanique et Transfonmation
Transformation des Métaux
!
24,55
36,01
42,47
55,21
80,7
!
98,78 !
13,1
!
oo::t
co
!
!
!
!
!
("")
!"1
Plomberie et Froid
!
19,5
156,76
191,94
346,65
495,91 !
777,57 !
858,8
!
.
!
Menuiserie Métallique
!
118,7
!
347,0
!
339,8
!
520,20 !1
583,74 !
732,64 !
819,8
!
!
!
Bâtiment et T.P.
!
27,0
!
61,0
!
100,0
!
135,87 !
334,7
!
480,24 !
535
!
!
!
!
!
!
!
!
!
!
!
!
!
!
!
!
!
!
!
!
!
TOTAUX
!
450,63 ! 1 049,47 ! 1 407,98 ! 2 277,86
277 ,86 ! 2 670,83 ! 3 702,07 ! 4 152,8
!
!
!
!
!
!

ANNEXE IV
Valeur ajoutée par groupes d'activités
(en millions de F.CFA)
r - -- - ! - - -
T -
-
r
r
!
!
GROUPES D'ACTIVITES
!
1972
!
1973
!
1974
!
1975
!
1976
!
1977
!
1978
1
1
1
1
1
1
1
1
.
.
.
.
.
.
.
.
1-
-
-
- - î- -
1
-
T
-
!
- - -
!
!
!
Bois et Meubles
77,5!
77 ,5
97,85!
97,85
176,97!
176,97
205,93!
205,93
127,09!
127,09
214,85!
214,85
244,46
Industries Alimentaires
1,87 !
6,97 !
45,54 !
79,23
141,45
167,01
174,65
Textiles et Confection
5,38 !
10,39 !
20,46
23,45
25,13
29,48
un
LI)
!
~
co
CV)
!
Papier - Imprimerie
0,32 !
10,84 !
23,33
24,01
26,56
35,3
!
Mécanique de Transformation de Métaux
12,55 !
30,5
40,24
49,44
58,26
Plomberie et Froid
17,78 !
55,03 !
111,75
163,99
266,99
294,37
!
!
!
Menuiserie Métallique
12,78 !
170,04 !
148,66 !
264,96 .
292,64 .
366,39
397,89
!
!
Bâtiment et T.P.
12,96 !
42,82 !
147,12 !
185,5
205,96
[
!
!
!
!
!
!
TOTAUX
!
122,15 !
298,34 !
471,94 !
778,98 !
"95~,99 ! 1 301,89
1 440,36
!
!
!
!
!
!

- 386 -
ANNEXE V
Calcul de quelques ratios de commentaires
Nous compléterons l'étude des données précédentes par une analyse
basée sur le calcul de quelques ratios à savoir
(1)
-
Le coefficient du capital = raport ~ de l'investissement par la
Valeur Ajoutée.
(2)
-
Le rapport -f- de l'Investissement ramené â l'Unité d'Emploi
(3)
- Le rapport
CËA.
du Chiffre d'Affaires par l'Unité d'Emploi.
(4)
- Le rapport ~ de la Valeur Ajoutée par l'Unité d'Emploi
Enfin de ne pas trop alourdir ces renseignements les calculs
seront effectuées pour l'ensemble des secteurs d'activités.
. .. 1

- 387 -
(1 )
1
de l'ensemble des secteurs d'activités
~.
(en millions de Francs)
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
Investissements / a~
293,76
162,3
409,03
4.13,38
203,46
312,29
236,1
Investissements cumulés
456,03
865,69 1 279,07 1 482,53 1 794,82 2 030,92
1
!
Valeur Ajoutée / a~
122,15
298,34
471 ,94
778,98
959,99!1 301,87 1 440,35
!
!
!
.
Investissements/V.A. annuelle.
l,52!
1,83.
1,64!
1.54!
1,37!
1,41
!
!
!
!
!
!
!
!
!
!
!
!
!
!
!
!
!
!
(2)
I/E de l'ensemble des secteurs d'activités
(en millions de Francs)
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
!
Investissements / a~
293,97
162,3!
409,63.
413,38
203,46
312,29
236,1
!
!
Investissements cumulés
456,03!
865,69 1
865,69 1 279,07 1 482,53 1 794,82 2 030,92
Emplois
269
737
1 242
1 390
1 268
1 595
1 669
Investissements / Emplois
0,61
0,69
0,92
1,17
1,12
1,21
!
!
!
. . .1

- 388 -
(3)
C.A./E
1972
1973
1974
1975
1976
1(j77
1978
Bois et Meubles
1,54
1,18
0,97
1,34
2,02
2,38
2,57
Industries Alimentaires
1,51
0,73
1,28
3,13
3,30
3,32
3,36
Textiles et Confections
0,4
0,24
0,47
1,53
2,04
1,33
1,47
Papier et Imprimerie
0,25
0,49
0,84
0,77
1,54
1,56
1,64
Mécanique de Transformation
6,14
7,2
1,52
0,74
0,91
1,06
1,56
Plomberie &Froid
0,63
1,44
1,34
2,02
1,82
1,86
1,95
Menuiserie Métallique
3,71
1,48
1,17
1,93
1,97
2,27
2,46
Batiments et T.P.
4,5
6,1
1,73
1,70
3,35
4,49
4,5
(4)
V.A./E
!
!
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
!
!
Bois et Meubles
!
0,55
0·,47
0,37
0,34
0,43
0,51
0,55
Industries Alimentaires
1
Alimentaires
0,09
0,06
0,25
0,75
1,0
1,13
1,14
!
Textiles et Confections
!
0,20
0,29
0,73
0,94
0,61
0,70
Papier et Imprimerie
!
Imprimerie
0,01
0,32
0,36
0,63
0,63
0,71
!
Mécanique et Transf. Métaux
!
0,45
0,46
0,46
0,53
0,69
Menuiserie Métallique
!
Métallique
1,33
0,73
0,51
0,98
0,98
1,13
1,94
!
Plomberie et Froid
!
0,16
0,38
0,65
0,60
0,64
0,67
BAtiments et T.P.
!
T.P.
0,22
0,54
1,47
1,73
1,73
!
!
!
.. .1

- 389 -
Commentaires sur les Ratios
(1) - I/V.A.
Les conclusions susceptibles d'être tirées des diverses valeurs que
prend le rapport de l'investissement a la valeur ajoutée dépendant du sens de va-
riation de ce rapport. Lorsque ce rapport décroit c'est que la valeur ajoutée
:'
cro1t plus vite que l'investissement. Cela correspond aux secteurs qui contri-
buent le plus a l'amélioration de la production intérieure brute et qui méritent
-~ r
"'.
d'être encouragés.
La présente étude doit permetrre a la SONE?I de mieux orienter ses
actions en faveur des petites et moyennes entreprises.
L'étude des différentes secteurs d'activité conduit aux constatations
suivantes
- a) Secteurs en évolution
t Batiments et T.P.
"(\\
"(
t Mécanique de Transformation
t Menuiserie Métallique
t Industries Alimentaires
•.
"
- b) Secteurs en stagnation
t Plomberie, froid
L
- c) Secteurs en régression
t
Bois et Meubles
l ,
t
Bois et
l ,
.
t
Imprimerie
.'
t Textiles et Confection
- d) Résultat par rapport à l'ensemble des P.M.E. Sénégalais.
En 1974, l'étude sur la structure de la Petite et Moyenne Entreprise
au Sénégal fait ressortir un ratio I/V.A. de 1,63 pour l'ensemble de toutes
les P.M.E.
.. .1

- 390 -
Le même ratio établi pour l'ensemble des entreprises encadrées par
la SONEPI a été de 1,38 en 1977, ce qui confirme la contribution des P.M.E.
sénégalaises à l'augmentation de la valeur ajoutée.
(2) - Ratio IlE
Ce ratio nous renseigne sur les secteurs qui engendrent le plus
d'emplois pour un investissement donné.
L'étude de chaque secteur d'activité fait apparaître les remarques
suivantes
- a) Secteurs ayant le plus contribué à l'augementation des emplois
1 Mécanique de transformation
1 Industries Alimentaires
- b) Secteurs en stagnation
1 Plomberie &Froid
- c) Secteurs en regression
• Menuiserie Bois
• Confection
t Papier Imprimerie
• Bâtiment
t Menuiserie Métallique
La diminution des emplois au niveau du secteur Menuiserie Bois est
consécutive à une certaine baisse d'activité due aux difficultés d'approvisionne-
ment en matières premières, suite au maintien du système "quo
"
tats" qui consiste
à ravitaller en bois toutes les entreprises ivoiriennes avant toute exportation.
L'augmentation de Valeur Ajoutée suivie d'une diminution du nombre
d'emplois enregistrée dans le secteur Bâtiment est consécutive d'une part à l'im-
portance des activités des entreprises du bâtiment d'une façon générale, d'autre
part à la nature del'embauche dans ce secteur qui utilise beaucoup de temporaire •
..
. ./.

- 391 -
Pour ce qui est de la Confection, on constate simultanément une
baisse de la Valeur Ajoutée et une baisse du nombre d'emplois.
Cette situation se justifie par :
t
la création anarchique de micro-entreprises dans ce secteur,
t
la nature des marchés : la majeure partie des commandes
émanent de l'Etat, ce qui se traduit par des retards im-
portants dans les délais de paiement d'où difficultés de
trésorerie et par conséquent politique d'emploi prudente.
- d} Résultats par rapport à l'ensemble des P.M.E. Sénégalaises
Par rapport aux résultats qui se dégagent de l'étude sur les
P.M.E., il ressort que le ratio IlE s'est amélioré de plus de 32 %, ce qui montre
que les P.M.E. sénégalaises contribuent grandement à la création d'emplois.
(3) - Ratios ~
et
VËA.
sont les ratios du Chiffre d'Affaires et de la
Valeur Ajoutée ramenés à l'unité d'emploi.
L'examen de ces ratios fait ressortir les résultats suivants
- a) Secteurs en augmentation
t
Industries Alimentaires
t Mécaniques de Transformation
t Bois et Meubles
t
Papiers et Imprimerie
1 Menuiserie Métallique
t Bâtiment et T.P.
- b} Secteurs en régression
t Confection
D'une façon générale, il est constaté une nette amélioration de la
productivité dans l'ensemble des petites et moyennes entreprises encadrées par
la Société Nationale d'Etudes et de Promotion Industrielle.

- 392 -
1 N D E X B 1 B LlO G R A PHI QUE
1
OUVRAGES
II
PERIODIQUES
III
THESES ET RECHERCHES DIVERSES
IV
PUBLICATIONS SUR LE SENEGAL

- 393 -
l - OUVRAGES
(1)
ANSOFF (1) - Stratégie du développement de l'entreprise
Editions Hommes et Techniques, 1968
(2)
BARREYRE (P.Y.) - Stratégie d'innovation dans les moyennes et petites
entreprises
Editions Hommes et Techniques
- L'imp~tition, politique pour une entreprise compétitive
Editions Hachette, 1958
(3)
BOSTON (C.G.) - Perspectives sur la stratégie de l'entreprise
Editions Hommes et Techniques, 1970
(4)
CAPET (M) - Organisation et politique de l'entreprise
I.A.E. - PARIS 1972 - 1973
- Gestion de l'entreprise sous-traitante, Collection Expérience
Gestion
ECONOMICA, 1978
(5)
CISSE (D.) - Problême de la formation de l'épargne interne en Afrique
occidentale
Edibions présence Africaine, 1969
(6)
COTTA (A) - Analyse quantitave de la croissance des pays sous-développés
Edition P.U.F.
(7)
CYERT (R.M.) &March
&
J.G. - Processus de décision dans l'entreprise
Editions DUNOO, 1970
(8)
DRUCKER (P) - La pratique et la direction des entreprises
Editions Organisation, 1957
(9)
GELINIER (O.) - Fonctions et tâches de direction générale
Editions Hommes et Techniques, 1963
- La direction participative par les objectifs
Editions Hommes et Techniques
- Le secret des structures compétitives
Editions Hommes et Techniques, 1977
... /

- 394 -
(10)
GERARD (M) - Cybernétique et organisations
Nouvelle Technologie du management
Editions Organisation, 1970
(11)
GREGOR Mac - Leadership et motivation
Editions Entreprise Moderne,1975-
(12)
KOTLER (PH) - Marketing Management
Editions Publi-Union
(13)
LAVAUD (R) - Comment mener une analyse financièri collection vie de
l' entrepri se
Editions DUNOD, 1969
(14)
LEVITT (Th) - Innovation et marketing
Editions Organisation, 1969
(15)
MARRIS (R) - L'entreprise capitaliste moderne
Editions DUNOD, 1971
(16)
MAURI (A)
- Mobilisation de l'épargne dans les pays africaines
Milan, 1972
(17)
MEYER (J) - Objectifs et stratégies de l'entreprise
Editions DUNOD, 1972
(18;)
N GUYEN (H.CH.) - Economie de l'entreprise: L'entreprise comme organisa-
tion
Séminaire de recherche 45859/2643 Paris 1 1977-1978
Economie de l'entreprise: Théorie et gestion, séminaire
de recherche
45859/2497 - Paris 1 1974-1975
(19)
OPTNERS - L'analyse des systèmes et les problèmes de gestion
Editions DUNOD, 1968
(20) OSHAUGHNESS (J) - L'organisation des entreprises
Editions DUNOD, 1968
.../

- 395 -
(21)
aVEN - Puissance de l'industrie américaine
Editions Seuil
(22)
PARENT (J) - Economie de branche
Séminaire de Recherche
Paris I 1972-1973
(23)
SAMIR (A)
- L'Afrique de l'ouest bloquée
Editions de Munuit
(24)
SCHEIN (E) - Psychologie et organisation
Editions Hommes et Techniques, 1972
(25)
SIMON (H.A.) &MARCH (J.C.) - Les organisations
Editions DUNOD, 1977
(26)
SLOAN (A)
- Mes années à la General Motors
Editions Hommes et Techniques, 1967
(27)
STALEY (E) &MORSE
&
(R) - La petite industrie moderne et le développement
Tome 1
Editions Tendances actuelles
(28)
TABOULET (H) - La stratégie de l'entreprise,
Analyse et prévisions, 1967
(29)
TRESCASES (J) - L'avenir des P.M.E.
Les actions concertées, collection
vie de l'entreprise
Editions DUNOD
(30) VARENNE - Morale et Management
Editions Hommes et Techniques
(31)
WANTY (J) &HALBERTHAL
&
(I) - la stratégie d'entreprise à long tenme,
Collection gestion et économie appliquée
Editions DUNOD, 1971
.../

- 396 -
II - PERIODIQUES
(32)
DIRECTION ET GESTION - N° 1, 1974, Daniel Echene
Typologie de la moyenne entreprise
- N° 3, 1974 Daniel Echene
La moyenne entreprise: croissance et seuil critique
(33)
ECONOMIE POLITIQUE (revue) : 1962, Capet. M. La firme en tant que objet
d'analyse
(34)
ENSEIGNEMENT ET GESTION - n° 3, 1977 Conan J.
P.M.E., enseignement et recherche appliquée
(35)
EXPANSION
- n° 2, 1976 Messe J.J. et Lorsch J.W.
Il n'existe pas d'organisation idéale
- N° de ~eptembre 1978, DE LANNURIEN
Les six plaies des entreprises moyennes
(36)
INTERNATIONAL MARKETING - Décembre 1968
- JOANNIS H.
Marketing â l'échelle internationale
(37)
JEUNE AFRIQUE - Numéro spécial annuel 1971-1972
Les entreprises nationales en Afrique
(38)
LE POINT - Septembre 1977, Leventer M.
P.M.E. on les aime et pourtant
(39)
PROBLEMES ECONOMIQUES - 5/12/1978, Ward B
Développement économique international.
(40)
REVUE DE GESTION - N° 3 Mai-Juin 1976 Michel Basire
- N° 4 Jui11et-AoOt, 1976 Michel Basire
La théorie des cinq niveaux: le développement de la P.M./
(41)
REVUE FRANCAISE DE GESTION - N~ 2 LAUFER (J)
Comment on devient entrepreneur.

-397 -
III - THESES ET RECHERCHES DIVERSES
(42)
DIA A.l.
- le marché des biens d'équipement dans les états africains
Doctorat Paris l, 1977
- Concentration par offres publiques d'achat -
Dossier D.E.S., 1974
(43)
FRANCOISE lANOIZElE Q. - la stratégie des moyennes entreprises de
mécanique
Doctorat de spécialité
Paris DX/320, 1975
(44)
JUSTEAU M.Ch. - l'intégration de l'organisation dans la théorie et
la politique de la firme
Doctorat d'Etat Paris l, 1979
(45)
KONAN l. - l'entreprise africaine
Rencontre africaine de l'UNIAPAC - KINSHASA
18-23 Juin 1973
(46)
lEUNKEU F. - les grandes entreprises en Afrique
Doctorat 3ême Cycle DX/438, 1976
Paris 1
(47)
PllARSKY C. - l'installation et la gestion d'entreprises industrielles
dans les pays sous-développés
Thêse Paris l, 1972.
(48)
TABATONI P. - Analyse empirique des contraintes stratégiques de
llentreprise, Economie et société, Tome II, nO 3, mars 1968
DROZ, GE NEVE
,
<
1.
. ..1

398 -
IV - PUBLICATIONS SUR LE SENEGAL
(49)
DIA M.
- Réflexions sur l'économie africaine
Editions Présence Africaine. 1961
(50)
DIENG A. - Accumulation du capital et répartition des revenus au
Sénégal
UNIVERSITE DE DAKAR, 1972
(51)
SAMIR A.
- Le monde des affaires sénégalais
Les éditions de Minuit, 1969
(52)
SENGHOR L.S.
- Nation et voie africaine du socialisme
Editions présence africaine, 1961
- Rapport de Politique Générale du secrétariat général
de lIU.P.S.
Congrês extraordinaires
27-29 Décembre 1976
DAKAR-SENEGAL
- L'industrie sénégalaise
Discours, région de THIES
Quotidien le SOLEIL N° 2320, 1978
(53)
SENGHOR A.
- Politique de l'eau
Communication au conseil national du parti socialiste
15 Juillet 1978, Dakar-Sénégal
(54)
UNIVERSITE (E.N.S.U.T.) - Enquêtes Budget-Consomnlation (2 tomes)
1975-1976
(55)
SENEGAL en Chiffres
- Société Africaine d'Edition
Dakar 1976
(56)
B.O.M. (Présidence de la République)
Plan Comptable sénégalais
.. '/

- 399 -
(57)
Ministère
Plan et Coopération - Sème plan de développement
économique et social
1977-1981 - Dakar - Juin 1977
(58)
SONEPI
- Rapport d'activité
1976 - 1977 - 1978
DAKAR-SENEGAL
(59)
SDNED
- L'activité industrielle du Sénégal
1974 - 1975.)

;----------------
- 400 -
" ..
i
. /
VU LE PRESIDENT
VU LES SUFFRAGANTS
Monsieur :
Messieurs :
Vu et Permis d'imprimer
Le Président de l'Université de Paris I
PANTHEON-SOR80NNE