UNIVERSITE DE LA SORBONNE NOUVELLE -
PARIS 1lI
INSTITUT
NATIONAL
DES
LANGUES
ET
CIVILISATIONS ORIENTALES
PHONOLOGIE ET MORPHOLOGIE
NOMINALE DU NOON
.(Parler de Ngente)
Thèse de Doctorat de Troisième cycle
présentée par
Jeanne LOPIS
Sous la direction de
Monsieur le Professeur Maurice
PARIS
1980

A
NGENAR
NJAAY

A V A N T
PRO P 0 S
Au terme de ce travail,
il nous est agréable
de
nous
souvenir
de
tous ceux qui ont contribué
à
son accomplissement.
Aussi,
aimerions-nous
exprimer notr"e
profonde
reconnaissance
-
à
Monsieur le Professeur Maurice HOUIS pour
avoir accepté de diriger ce travail et pour
l'avoir
suivi ponctuellement,
avec
attention et
in):érêt,
malgré
les milliers de kilomètres qui nous sépareut.
-
à Monsieur Amar SAMB, Directeur de l'Institut
Fondamental d'Afrlque Noire,
-
cadre dans lequel nous
avons pu mener à bien nos travaux de recherche - pour
l'intérêt qu'il a toujours manifesté pour ce travail;
ainsi qu'à Mr.
Ibrahima NDOYE,
le Secrétaire général,
-
à Madame Arame DIOP FAL,
Chef du Département
de
Linguistique,
ainsi
qu1à
nos
amis
et coJ.lègues
Fary
Silat KA et Yéro SYLLA, de ce même département,
pour
leurs bons conseils et leur disponibilité constante,
-
à
nos amis du département de gécSraphie, Madame
Bineta SENE DIOUF,
et Monsieur Louis-Albert LAKE,
dont
les suggestions et l'amical soutien ne nous ont jamais
fait défaut,
- a Messieurs Boubacar ND lAYE et Dylé GUEYE du ser-
vice admlnistratif de l'Institut,

-
à Monsieur Albert FAYE,
un ami de si.
longue date, qui nous a amenée à nous intéresser
à
sa langue et qui a bien accepté de se laisser
harceler par nos questions.
Ici, nous voudrions
rappeler que sa mère,
récemment disparue,
feue
Marianne TINE, a été notre premier informateur à
Thiès. Une pensée aussi à
feu Louis Nango FAYE,
sa-
voureux conteur
Notre reconnaissance va aussi
-
à Monsieur Jean-Claude GALDIN qui nous a si
bien accueillie dans son laboratoire de phonétique,
puis aidée,
ainsi qu'à Messieurs TROTTOBAS et Waly FAYE
pour la qualité des enregistrements,
- à Monsieur Liady BELLO pour les cal:tes,
- à notre informateur principal, Mons.leur Joseph
Demba FAYE,
son fils Jean,
Robert FAYE, Marcel FAYE et
Seyni SAGNA.
-
à Messieurs Moussa SOW et Pierre GUEYE pour le
travail de dactylographie qu'ils ont fourni et dont nous
n'ignorons pas les difficultés.
Nous voudrions dire enfin ici toute notre gratitude
à nos frères et soeurs pour leur affectueux sentien moral et
matériel,
par-dessus tout à notre mère à qui nous dédions ce
travail.

LISTE
DES
ABREVIATIONS
+
ATR
réalisé avec la racine
(
d'après l'anglais
de la langue avancée
\\.
Advanced Tongue
ATR
réalisé avec la racine
Root.
de la langue rétractée
A
déterminant
Acc
accompli
C
consonne de classe
CA
complément
Cons
consonantique
der.
dérivatif
E. sg
Emetteur singulier
ExcL
Exclusif
E
déterminé
IMP
Impératif
INF.
Infinitif
Incl.
Inclusif
Lex.
Lexème
morpho
morphème
m.v.
modalité verbale
nomin.
nominatif
R. sg.
Récepteur singulier
Connect.
connectif.'--

ss.
sans
suppl.
suppléant
subst.
substitutif
spécif.
spécifi.que
*
non attesté
/
7
phonétique
/
/
phonologique.

l
CARTE DES ÉTATS SÉRÈRES
l
_ ..,/-...
...-<,;
-'i'
/ ~
v.'t4-~
\\. nvavan~
. ,
1.<'
\\ •
(
pambcle
) ~
Lam~lane.",
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Koudiadiène.
\\
i
Lalane.

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. ' PognQnC'.
-Orascppe
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fi.. ( ...... _.
TlaponC'~',;.TionQCT[apone
\\
1
-<-
Tialj··,
' . .
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IledeYot
,
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.Pos.te de
o
Thll~S FandènC'
/
Thj~...
...

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/
• • • Pekoukh
presqu'Île
o
i
Sapkok
Ngoumzan
5
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l.ipnc- de' !.riparotion dC's S~r~rr-!. et c!C'!. Ouolofs
o
10
20 km
1

LE PAYS NOON
o
10 km
~_ _-"---_ _---J'
/
Ca. (", ~\\.JJlie, d'opr~5 lü I,;Q[(<: dC' Thi~5
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1
• fondéne
1
1
/
/
Thiénaba
/
/

l
N T RaD U C T ION
LANGUE ET ETHNIE NOON
Le noon est une langue du groupe Atlantique parlée
dans la région de Thiès. Parmi les langues du Sénégal,
i l
appartient au sous-groupe "Cangin" du terme n08n désignant
la ville de Thiès dont on dit que les Noon seraient les pre-
miers occupants.
Les langues "Cangin"
sont
le noon,
le ndut, le
saaf~_n, le lexar et le palor.
Pour ce qui est de la langue noon,
les locuteurs recon-
naissent trois parlers
-
le parler de Caanak
à "Nguenté ll 1
lIThialY'~i
.1 Ngournsane Il 1
Il Peykouk Il ;
-
le parler de Fanden
: à " Dilassap" ,
"Fandène";
-
le parler du Lexar
: à "Pambal".
(1)
Le noon de Ngente appartient donc au p~rler de Caanak.
La ville de Thiès,
située à 70 kms de Dakar, compte
actuellement 90.000 habitants. Elle est entourée de villages
noon tels que:
lIThiès-None",
npeykouk",
"Fandène lt ,
"Thialy",
"Sapko"
(1).
- Elle compte aussi, parmi ses quartiers,
"Nguenté"
(1) où vit une communauté noon assez homogène.
On a souvent désigné les nOon du nom d~ "Sérères"
(2)
sans pour autant les identifier à ceux que l'on nomme communé-
ment ainsi. C'est ainsi que, parlant des Sereer qui représentent
l'élément ethnique principal des cercles administratifs de Thiès
(1)
Orthographe encore en usage au Sénégal pour les toponymes.
( 2)
Voir page l
: Carte des Etats Sérères de PINET-LAPRADE,
1965

", >."
"~"
""", "
2
du Baol, du Sine-Saloum, L. AUJAS précise que "les Sérères
se divisent en deux factions
les Sérères Nones qui habitent le cercle actuel de Thiès,
et les Sérères Sine qui ont pour habitat géographique le
pays du Sine et une fraction de celui du Saloum".
(1)
la divi-
sion de ce peuple en "Sérères Nones" et "Sérères Sine"
pour L.
AUJAS se fonde donc essentiellement sur des critères géogra-
phiques.
Pour M. de LAVERGNE de TRESSAN,
la différence est aussi
bien ethnique que linguistique : "tant du point de vue ethnique
que du point de vue linguistique,
les Sérères ne constituent pas
un tout.
Il semble qu'on doive distinguer deux groupes de dia-
lectes ; c'est ce qui avait incité Delafosse à classer d'une
part le Sérère qui, pour lui, était représenté par le dialecte
Ndyégèm ou Kégèm, de l'autre le Non."
(2)
Il faut cependant préciser que la différence linguistique'
avait déjà été notée par le Général FAIDHERBE qui écrivait en
1887
:
"Les populations que les Wolofs désignent par le nom de
Sérères parlent deux langues distinctes:
l'une ~e le kéguem,
l'autre le none
( . . .
). Les populations qui parlent les dialecte:
(1)
AUJAS
(L.)
- Les Sérères du Sénégal. Bulletin du comité
d'Etudes Historiques et Scientifiques de l'AOF,
1931, p.
298,
(2)
LAVERGNE de TRESSAN
(M. de). -
Inventaire Linguistique de
l'AOF et du Togo - Dakar,IFAN,
1953, p.
150.

3
du none ne comprennent pas du tout le ~éguem et récipro-
quement".
(1)
Des travaux plus récents confirment cette distinc-
tion : ce sont ceux de GREENBERG
(1), de Walter PICHL
(2),
et du R. P. GRAVRAND
(3).
Le nombre de locuteurs no on est estimé, approximati-
vement, à une dizaine de milliers
(10 à 15.000). S'appelant
originellement du nom de Saawi,
ils semblent aujourd'hui
avoir adopté la désignation de noon,
terme issu du wolof et
signifiant "ennemi". Saawi, dans la langue actuelle, a trois
acceptions: c'est, premièrement,
le nom d'une famille matri-
linéaire,
que l'on retrouve chez les Ndut sous la forme saafi;
i l peut désigner quelqu'un de la région
(on retrouve là une
similitude avec la désignation de l'ethnie saafen qui appartient
au même groupe linguistique)
et enfin des nobles, c'est-à-dire
des personnes qui ne sont pas de caste. La parenté étant matri-
linéàire,
la "famille"
a pu donner son nom à l'ethnie. Cette
idée pourrait être corroborée autant par l'appellation que les
Ndut donnent aux Noon
: kuy Saafi littéralement "fils de Saafi",
(1)
GREENBERG
(J.H.). - Etude sur la classif;cation des Langues
Africaines.
- Traduit par C. TARDITS,
Bull.
IFAN,
t. XVI, B, nOs 1 -
2, Dakar,
1954.
(2)
PICHL (W.).
- The Cangin group, a language in Northern
Senegal - Pittsburgh, Duquesne. University Press,
1966.
(3)
R.P. GRAVRAND
(H.).
- Visage africain de l'Eglise.
Paris, Edition de l'Orante,
1961.

4
que par un document d'archives,
lettre manuscrite du père
ARAGON datée de 1852 dans laquelle i l écrit:
" . . .
j'étais
en rapports fréquents avec ces
( ... ) Nones ou plutôt Safis
"
(1).
L'absence quasi totale d'études particulières sur le
noon,
sa situation géographique ainsi que le nombre restreint
de ses locuteurs, pouvant remettre en cause sa conservation,
nous ont incitée à nous intéresser tout particulièrement à
cette langue. Les villages noon sont, en. effet,
situés non
loin de la capitale et dans le voisinage du pays wolof.
PRESENTATION DE L'ETUDE
Après une enquête préliminaire dans les différents
villages noon qui essaiment autour de Thiès
(2), notre choix
s'est fixé sur le parler de Ngente. La qualité des informateurs
potentiels rencontrés, a été déterminante dans ce choix. Des
missions sur le terrain nous ont permis de recueillir des tex-
tes sur bandes magnétiques
(contes, mythes, prJverbes, devinet-
tes, histoires vécues,
faits d'expérience)
auprès d'un informa-
teur principal et de quelques autres. Nous avons aussi traité
avec notre informateur les trois questionnaires de
: Greenberg,
Tervuren et Welmers. La présence à Dakar d'un informateur ori-
ginaire de Ngente nous a été d'une aide inestimable.
(1)
Cf. Lettre du R.P.
ARAGON à M. LIBERMANN
(Supérieur)
datée
à Dakar le 24 février 1852. - Réf. d'archives:
155 BI,
Congrégation des pères du Saint-Esprit, rue Lhomond.Paris.
(2)
Voir page II,
la carte intitulée "le pays noon"
;
les délimitations "Noon", Ndut",
"Lexar", sont de nous.

5
Notre étude comprend trois parties
:
la première trai-
tant de la phonologie, dégage les phonèmes existant dans le
parler qui nous intéresse et les problèmes d'interprétation
qu'ils peuvent poser;
la seconde partie, morpho-syntaxique
et lexicologique, se propose d'identifier les catégories gram-
maticales du noon, ce qui nous permet d'isoler les nominaux de
la langue, tandis que la troisième partie est consacrée parti-
culièrement à la morphologie nominale.
Cependant,
la division de ce travail en parties ne si-
gnifie pas pour nous qu'il y ait nette séparation et autonomie
de la phonologie par rapport à la morphologie, et vice-versa.
Cette étude forme un tout,
aussi nous verra-t-on souvent taire
appel à la morphologie pour interpréter des faits phonologiques
ou à ceux-ci pour expliquer la morphologie.
METHODOLOGIE ADOPTEE
La langue, instrument de communication, est fondée sur
des signes organisés en systèmes. Pour communiquer entre eux
les locuteurs d'une langue doivent se référer aux mêmes princi-
pes d'organisation des signes. L'ensemble de ces principes d'or·
ganisation forme ce que l'on appelle la systématique de la lan-
gue. Ce sont précisément les mécanismes de fonctionnement pro-
pres au noon que nous nous donnons ici pour tâche de découvrir
et de décrire à travers l'analyse phonologique,
les schèmes
d'énoncés et l'étude des nominaux.
L'identité phonologique des différents sons du noon a
été établie par le rapprochement de signes minimaux dans le
cadre du lexème simple ou suffixé et selon leur position
initiale, interne et finale.

6
Nous nous sommes efforcœ
de ne chercher que des paires
minimales dont les deux termes appartiennent à la même catégo-
rie grammaticale. Aussi n'avons-nous présenté quelquefois
qu'une seule paire par phonème et par position.
La forme canonique des lexèmes noon étant CVC,
les posi-
tions initiale et finale concernent en principe les consonnes
et la position interne les voyelles. Cela explique que nous
n'ayions pas toujours réussi à procéder à des rapprochements de
consonnes en position interne, et de
voyelles à l'initiale ni
en finale absolue,
lorsque nous avons voulu étudier leur compor
tement en les plaçant dans des contextes dépassant le cadre du
lexème.
Les paires minimales présentées sont donc
:
-
soit des noms monosyllabiques de type CVC
(rarement
disyllabiques), réductibles au lexème, ou accompagnés d'un suf-
fixe de classe de forme -~V ou -CV,
-
soit des verbes marqués ou non par un prédicatif suf-
fixé,
sans sujet exprimé, ce qui correspond à ladite "troisième
personne" du singulier ou encore précédés du morphème kë
qui
est la marque de l'Infinitif et que nous mettons entre paren-
thèses.
Après l'étude des consonnes et des voyelles du noon,
nous verrons que celle des énoncés aboutit
d'une part à
la révélation d'autres classes de signes telles que la classe
des verbaux, des nominaux ou des éléments qui les constituent,
d'autre part à celle des fonctions syntaxiques assumées par les
constituants des schèmes d'énoncés. Classes de constituants et
fonctions syntaxiques forment ce que M. HOUIS, dans Afrique

7
.'l§.n° 7,
1er Semestre 1977, appelle "taxinomie" et "tactique
syntagmatique".
Une fois dégagées ces grandes classes de constituants
et leurs fonctions,
nous avons limité notre investigation aux
nominaux afin de découvrir les mécanismes de leur fonctionnement
ainsi que les sous-systèmes qui forment le système nominal,
c'est-à-dire les noms, simples, dérivés, composés,
les pronoms,
les numéraux.
NOTATION
Les symboles adoptés
sont ceux de l'API
-
Cependant,
des difficultés d'ordre typographique nous ont conduite à chan-
ger certains des symboles selon les correspondances suivantes :
ë
note
a
e
"
t:
0
"
J
l
"
L
U
"
\\J
Dans les rares cas où nous avons rencontré les sons
[-e_7
et
[-0_7
nous les avons écrits entre crochets droits,
faute d'avoir pu prouver leur existence en tant que phonèmes.
Les phonèmes réalisés [~7 et
[~_7, de ce fait, sont
notés lei et 101, puisque nous considérons, à c~ stade de notre
recherche, ces deux graphes comme disponibles.

8
La longueur vocalique est représentée par le redou-
blement
(VV), la langue n'admettant pas la séquence de deux
voyelles qu'elles soient de timbre identique ou non.
La prénasale vélaire ng
est représentée en position
finale par
9'
w?
et
y?
notent ce que nous appelons des post-
glottalisées
(1).
La glottalisée palatale est notée
~.
En ce qui concerne les noms propres et les termes
d'emprunt ou tout au moins les termes communs au noon et à
d'autres langues notre orthographe s'est conformée à la pro-
nonciation;
le noon, en effet, ne les a pas toujours adaptés
à sa phonologie.
(1)
Au sujet des post-glottalisées et des voyelles l
et U
des recherches sont en cours qui pourraient faire l'objet
d'un article en collaboration avec MM. Christian ABRY,
assistant à l'Université de Grenoble III et Waly Coly FAYE
assistant à la Faculté des Lettres de Dakar.

PREMIERE
PARTIE
PHONOLOGIE

9
A.-
LES PHONEMES CONSONANTIQUES
1.1.
Le phonème p
L'identité phonologique de p re9sort des rapprochements
suivants
a)
p/b
.paal
1 baal
"pousse"
(nom fém.)
"mare, marécage"
.pas
1 bas
"il éparpille"
"il insulte Il
.pes
1 bes
"fait de tailler
"flèche"
en biseau ll
b)
pif
.paan
(1)
1 faan
lIenclos à vin
de
IIfait de coucher
palme"
(un enfant)"
.pënëf
1 fënëf
Il c heval ll
"duvet,
plume"
.pol
1 fol
"lèvre ll
"g iclée ll
(se dit de tout
ce qui jaillit
eau,
étincelles).
.bop
1 bof
"il tient dans
"il tousse ll
ses bras ll
.kop
1 kof
"vin de palme"
"pelure, enveloppe"
.tap
1 taf
"il atteint
(un but)
"il cherche du feuil
avec un projectile"
(1)
paan: On y dépose le vin de palme et l ' '::m s' y réunit
pour le boire.

10
c)
pIt
.poon
1
toon
l1il couvre
lIil vendu
(d'un toit)"
.pan
1
tan
lIil s'occupe ll
lIil sert à boire ll
.peek
1
teek
"il frappe"
"il s'appelle"
(kë)
?op
1
(kë) ?ot
!lavoir chaud ll
lI sen tir
mauvais"
· (kë)
bop
1
(kë) bot
l'tenir
(un enfant
l'vomir''
ou quelque chose);"\\i- ::~~
dans ses bras",;}j6"~~,:~~
'd.,
\\ ~'
.kop
Iv
2~1 Ekot ::i
"v in de palme"
~,\\
----;i:J"
,/~~
"
' - -
/ c
0'
/
-
v.-'<
,
"'-rY\\eil.t S
d)
p/c
.paamën
/caamën
" p ère ll
"grand-père. grand-mère"
.paan
1
caan
"enclos ou l'on
"perchell
dépose et boit
le vin de palme"
e)
p/k
.paan
1
kaan
"enclos à vin de
11 ma ison 11
palme"
• (kë)
paal
1
(kë)
kaal
II cro îtrel)
Il renvoyer Il
· (kë)
peen
1
(kë)
keen
lise voir en
Il tomber JI a
aparte"

1 1
.loop
/
look
"fait de semer
"ventre ll
(le mil)
après
la pluie"
(1)
.boP
"fait de tenir
Il mous tique"
dans ses bras"
.(kë)
lap
/
(kë)
lak
l'monter, grimper li
IIdonner un COUpll
fl
p/m
. (kë)
pay?
/
(kë)
may ?
II sucerll
Il soigner"
.pIs
/
mIs
IIjaunisse ll
IIl a it ll
.peek
/
meek
lI ur ine ll
.(kë)?ap
/
(kë)? am
IItuer ll
lI a ttraper ll
. (kë)
?om
/
(kë)
?Op
I1 c o u ver ll
"avoir chaud"
• (kë)
lap
/
(kë)
lam
II mo n ter '1
"hériter ll
Le phonème p est donc ocClusif, b\\.labial,
non nasal.
1.2. Le phonème
t
L'identité phonologique de t
ressort des opposition
suivantes
:
a)
t / t
.taan
/
da an
Il onc l e ll
IIsalagell
(1)
Pour les sols durs où les trous risquent de ne pas
être
assez profonds à sec.

1 2
· (kë)
taak
1
(kë)
daak
"faire des flaques"
"garder ll
· (kë)
took
1
(kë) dook
II accepter Il
lI en filer ll
.tIk
1
dIk
"cassis.. tora ll
l'boeuf sans cornes'I
(caesalpiniacée)
plante dont les
feuilles sont utili-
sées pour la prépara-
tion du couscous.
b)
t/s
· (kë)
te?
1
(kë)
se?
lIaccepterll
Iléplucher ll
· (kë)
toos
1
(kë)
soos
IIcracherll
"être froid"
· (kë)
took
1
(kë)
sook
lIaccepterll
lI ur iner ll
· (kë)
?ot
1
(kë)
?os
II puer ll
lIécraser ll
· (kë)
soot
1
(kë)
soos
"être méchant"
"être froid"
· (kë)
baat
1
(kë)
Baas
lI a jouter ll
"élaguer Il
c)
t/p
Voir opposition pit page 10
d)
t/k
· taan
1
ka an
lI onc I e l!
"ma ison ll
· (kë)
te?
1
(kë)
ke?
Ilaccepter"
lIsuspendrell
· (kë)
tis
1
(kë)
kis
IIl aver "
lIenlever une épine
du pied"
(sens propre) .

13
· bot
1
bok
llvomissure"
'lmoustique ll
• (kë)
soot
1
(kë)
sook
"être méchant"
"uriner"
e)
tin
· tOl)
1
"p iétinement 11
"trou"
.taan
1
naan
" onc l e "
"rigole"
(ncm
fém.)
· (kë)
toon
1
(kë)
noon
l'vendre ll
IIdésigncr du doigt '1
· (kë)
?ot
1
(kë)
?on
"sentir mauvais"
"avaler"
• (kè')
sut
1
(kë)
sun
Ilencenserll
"puer"
• (kë)
soot
1
(kë)
soon
"donner sa quote-part"
"avoir des hémorroïdes"
f)
tic
.taan
1
caan
"oncle maternel"
II perc he'\\
.tambën
cambën
"c'est tabou"
"il a cOlnmencé"
· (kë)
taak
1
(kë)
caak
"fa..l.re des
flaques"
"être en quantité suf-
f isant~' Il
· (kë)
?ot
1
(kë)
?oc
"pueril
"gratter"

14
.(kë) mbet
1
(kë)
mbec
Il surprendre Il
"danser ll
Itl est occlusif, apical, non nasal.
1.3.
Le phonème
c
L'identité phonologique de
c
ressort des
oppositions suivantes
a)
c/s
· (kë)
caak
1
(kë)
saak
"être en grande
IItrembler ll
quantité"
.caan
1
(kë)
saan
"perche ll
"fuir ll
· (kë)
?oc
1
(kë)
?os
Il gra tter ll
lIécraser lf
.mbec
1
mbes
IIdanse ll
(nom fém. )
"jour ll
b)
c/t
Voir l'opposition tic, page 13 •
c)
c/n
.caan
1
!'laan
"perchell
"siège"
· (kë)
caar
1
(kë)
naar
"avoir la diarrhée"
"bouder quelque chose"

15
. (kë)
caak
1
(kë)
naak
"être en grande
l'adhérer 'l ,
coller " .
quantité".
(kë)
?oc
1
(kë)
?on
Il gra tter ll
"ne pas pleuvoir
depuis longtemps".
IcI est donc occlusif, palatal, non nasal.
1 .4.
Le phonème
k
L'identité phonologique de
k
ressort des rap-
prochements suivants
:
a)
k/x
.kul
1
xul
"v illage ll
"culturel!
.kaan
1
xaan
"ma ison ll
"tarn-tamil
.kor
1
xor
"p ilon ll
"pigeon Il ,
"coquillage" .
. lak
1
lax
"coup"
lIhivernage"
.bok
1
box
"mous tique 11
IIbaobab ll
(ou fruit de
l'arbre ll •
bl
kIt
.kaan
1
taan
"maison Il
"ancleli

1 6
· (kë)
ke?
/
(kë)
te?
lIsuspendre"
"accepterll
· (kë)
kis
/
(kë)
tis
lIenlever une épine
1I1 aver ll
du pied"
(sens propre)
.bok
/
bot
"moustique"
"vomissure Il
· (kë)
sook
/
(kë)
soot
lI ur iner ll
"être méchant"
/k/ est occlusif, dorso-vélaire.
1.5.
L'occlusive glottale/?/
L'identité phonologique de l'occlusive glottale
/?/
ressort des rapprochements suivants:
a)
? /x
.(kë)
?ot
/
(kë)
xot
llsentir mauvais ll
.bo?
/
box
"quelqu'un,
lIbaobab"
une personnel!.
.nu?i
/
nuxi
"la poignée"
111 1 antilope ll •

17
bl
?/k
. (kë l
?or
/
(kë)
kor
II p iler ll
Il éduquer Il
.gO?
/
f,ok
llquelqu'unl!
"moustique l'
.so?
sok
"variété de plante"
"ensemencement"
L'occlusive glottale /?/ assume la fonction dis-
tinctive dans toutes les positions. Elle précède ou suit
toujours une voyelle brève.
1.6.
Le phonème
g
Son identité phonologique ressort des rapproche-
ments suivants
al
b/p
Cf.
p.
9
opposition
piS
bl
b/ef
. bal)
/
"il attache
(un
Ilil prend une poignée
animal ou quelque
de(matière compacte
chose) "
ex. mi l
... )"
. (kë)
bol
/
. (kë)
dol
"avoir une poussière
"arracher
(quelque chose)'
dans l'oeil"
. (kël
bof
/
(kë)
dOf
"tousser ll
"désherber" , IIdéraciner ll
"arracher
(arbre, herbe)"

1 8
c)
b/y
.gaal
1
faal
"mare "
"homme
(mâle) "
.box
1
yox
"baobab ll
11 05 11
d)
b/m
.bool
1
mool
"fait de peler
(un
II pêcheur ll
ananas) , ou de dé-
pouiller
(un arbre
de ses fruits)"
.bok
1
mok
"moustique
Ille
Il
fait d'être
bien moulu"
Ibl
est glottalisé, bilabial, non nasal.
1.7.
Le phonème
d
L'identité phonologique du phonème
d ressort
des rapprochements suivants
:
a)
d/b
Voir b/d, page 17.
b)
dl':!
. daal
1
yaal
"fait de se courber"
"homme
(par opposition
à femme)"
. (kë)
daak
1
(kë)
yaak
II gar der ll
"entamer avec les dents,
mordre dans"
(un fruit
par exemple).

19
c)
dit
Cf. opposition t/d, page 11.
d)
Jin
· dof
1
nof
"désherbage"
"ore ille"
· daal
1
naal
"fait de se courber"
"taureau
(mâle)"
.d'iil
1
niil
lIécrasement ll
ltracine ll
e)
dl l
.(kë) diif
1
(kë)
liif
"étreindre ll ,
lise remplir ll
Ilappuyer"
.dan
1
lan
"petite quantité
"poulailler"
compacte
(mil,
couscous, riz,
sable)"
· (kë)
deem
1
(kë)
leem
"récolter du miel dans
"étaler, coucher"
un trou d'arbre",
"capturer des oiseaux
logés dans un trou d'arbre".
Idl est glottalisé, apico-alvéolaire,
non palatalisé, non nasal.
1.8.
Le phonème
f
L'identité phonologique de
y ressort des
rapprochements suivants
:

20
al
y/d
Cf. opposition cl/:{, page 18.
bl
y/y
· (kë)
yaak
/
(kë)
yaak
"entamer avec les
lIêtre adulte ou âgé"
dents, mordre dans"
·Yen
/
yen
II r ire ll
(nom masc.)
IIchose ll
c)
y/fi
· (kë)
yaak
"C,
(kë)
fiaak
"
l
11--""'"
"mordre dans" ~::~.~' .'''~adhérer à"
(sens propre),
S:(/c
\\ ""-toller à"
b' ~'111
\\ --\\
'C
__
,~
,--
~
1
i
/f/ est glotta~isé, palat~ti non nasal.
' 0 ' -
/ , /
" ~~'"
"s
."~#
:':"1allt Sll.-pe...--;
1 .9 •
Le phonème
w
L'identité phonologique de
w
ressort des
rapprochements suivants
:
a)
w/p
· (kë)
wil
/
(kë)
pil
II va drouiller li
!lavoir soif"
.wet
/
pet
"cendre"
"fait d'enlever quelque
chose à quelqu'un avec
violence; arrachage"
.waas
/
paas
"chemin ll
"gale"

21
.liw
1
Hp
"il fume ll
"il recouvre"
(d'une
couverture, d'un pagne)
.(kë)
law
1
(kë)
lap
"prendre par sur-
Il grimper Il
prise"
b)
w/f
.wen
1
fen
"pterocarpus erinaceus"
"c heveu"
(papilionacée)
· (kë)
won
1
(kë)
fon
"être turbulent"
1l1 a isser ll
· (kë)
woc
1
(kë)
foc
lIfaire revenir
l'récurer, gratter'i
quelqu'un".
(1)
.bowën
1
bofën
"il est affaibli,
lIil a toussé ll
i l est devenu vieux"
· (kë)
leew
1
(Kê)
leef
"faire cuire à la
"enduire de corps gras;
vapeur Il
beurrer ll •
· (kë)
naaw
1
(kë)
naaf
Il laver Il
"prendre de force"
(1)
Ce terme s'emploie lorsqu'un membre de la famille ou de
la communauté, délaissant les siens, disparaît et qu'on
le fait revenir grâce à des cérémonies ou des fncantatiol

22
c)
w/m
• (kê)
woon
/
(kë)
moon
"être têtu ll
'ltordre, essorer'i
waas
/
maas
"c hemin ll
"c lasse d'âge ll
wuun
/
muun
"fait de tomber à
"poudre"
(farine de mil ..
la fois"
(fruits/
insectes)
; "perdre
plusieurs dents à la
fois ll
aawaa
/
aamaa
Il s 1 i1
se dirige ll
"s 'il verse"
kowaa
/
komaa
"si c'est amer ll
II s l i l
rernet ll
leewaa
/
leemaa
"s'il fait cuire
II s 1 il
entasse"
à la vapeur"
(kë)
aaw
/
(kë)
aam
lise diriger vers'l
"verser Il
(kë)
leew
/
(kë)
leem
"faire cuire à la
lI en tasser ll
vapeur"

/w/ est fricatif,
labiovélaire, non nasal .
1 .10.
Le phonème
f
L'identité phonologique de f
a été établie d'après
les oppositions suivantes :
a)
f/p
fol
/
pol
II g iclée"
!lIèvre"

23
faan
1
paan
"fait ou manière
"dépôt de vin de palme"
de coucher
(un enfant)"
fënëf
1
.. ëf' 11
pen
-
Il duvet ,
plume"
lI c heval ll
kof
1
kop
"épluchure. peau d'un
II v in
de rônier ll
fruit"
nof
1
nop
"ore ille ll
llpourriture"
(kë)
bof
1
(kë)
bOp
"tousser"
l'tenir dans ses bras'!
b)
fis
(kë)
fool
1
(kë)
5001
"courir l'
lIarroserll
feek
1
seek
II COUp ll
II sa ison
sèche ll
fegër
1
segër
"coussinet sur lequel
l'variété d'oiseau"
repose le grain de mil
sur la tige"
soofën
1
soosën
lIil est revenu Il
"c'est froid,
i l fait
froid"
! '
(i )
Le noon connait pour ce mot une variante pënës.

24
kifën
/
kisën
"il a poussé
"il a enlevé une épine
(cheveux) "
(du pied) "
boofaa
/
boosaa
II s ' i l
s'allonge, se
"s'il se dégonfle" .
couche ll
( 1 )
(kë)
boof
/
(kë)
boos
"couverll
"se dégonfler, ou
dégonfler"
(kë)
soof
/
(kë)
soos
II re venir ll
Ilêtre froid"
(kë)
kif
/
(kë)
kis
"pousser
(cheveux) "
lIenlever une épine du pi,
(au sens propre)"
c)
f/x
faayën
/
xaayën
"elle s'est éteinte"
lIil est venu"
(ex. une famille)
fool
/
xool
II c ourse ll
lIétoile ll
faan
/
xaan
"fait de coucher"
"tam-tam ll
(un enfant)"
bofa
/
boxa
ilIa toux ll
"le baobab"
naafaa
/
naaxaa
"s'il reprend Il
"s'il s'adonne à des
pratiques charlatanesquE
kof
/
kox
"pelure, enveloppe"
lIDieull
(1)
Se dit d'un animal à Ngente. Le sens de "s'asseoir", en
usage à Fandène pour les êtres humains, est considéré COM
grossier ici; on emploie plutôt kë-yun dL~~s e~ cas.

25
nof
/
nox
"ore ille ll
lI s o1 e i l ll
bof
/
box
Il toux Il
"baobab"
d)
f/m
feek
/
meek
II COUp ll
"urine ll
(kë)
faan
/
(kë)
maan
"coucher
(un enfant)"
II mûr ir ll
soofë
/
soomë
ITreviens
1 11
(IMPl
"pile ! Il
(IMPl
kHi
/
kimi
ilIa pousse ll
(se dit
Ille matin ll
du cheveu)
(kë)
tof
/
(kë)
tom
"poser un récipient"
lI a ider
à grimper (sur un
arbre) , pousser ll
(kë)
soof
/
(kë)
soon
IIrevenirll
Il p iler ll
e)
f/w
Cf.
l'opposition w/f, page 21.
Le phonème f
est fricatif,
labio-dental, non nasal
1.11.
Le phonème
s
L'identité phonologique de s
ressort des rappro-
chements suivants
:
al
s/t
Cf. opposition t/s page 12.

26
b)
s/f
Cf. opposition fis,
page 23.
c)
six
sal
1
xal
l'croisement, carrefour"
. II por te Il
(kë)
soom
1
(kë)
xoom
Il p iler ll
"faire du butin"
sori
1
xori
ilIa vérue"
Ille pigeon'I ou Ille
coquillage"
waasi
1
waaxi
"le chemin"
ilIa corbeille" fille van ll
las
1
lax
"fait de vanner"
llhivernage"
kos
1
kox
"racommodage" d'une
"Dieu ll
calebasse)
d)
sin
(kë)
soon
1
(kë)
noon
"avoir des hémorroïdes"
"montrer du doigt"
(kë)
se?
1
(kë)
ne?
"éplucher"
II pu iser ll
(kë)
sook
1
(kë)
nook
"uriner Il
"tirer"
soosën
1
soonën
nc'est froid ll
"il a des hémorroïdes"

27
laasën
/
laanën
ftil a atteint'I
"il a porté sur la t@te"
lisaa
/
linaa
IIs'il en reste"
11 5 1i1
cultive Il
taas
/
taan
"réponse
"oncle,r
11
(kë)
soos
/
(kë)
soon
"être
froidi'
lI avo ir
des hémorroïdes"
(kë)
lis
/
(kë)
lin
lIresterll
lI cu ltiver"
/s/ est fricatif,
apico-alvéolaire,
non nas
1. 12.
Le phonème
y
L'identité phonologique de y ressort des rap-
prochements suivants
:
a)
y /c
(kë)
yaak
/
(kë)
caak
lIêtre adulte ll
"@tre ~ouffisant (en quan
tité suffisante)"
(kë)
?oy
!
(kë)
?oc
lIêtre vermoulu"
IIgratterll
(kë)
sooy
/
(kë)
sooc
"fendre"
II r écurer')
(kë)
xaay
!
(kë)
xaac
"venir"
"être loin de faire"

28
b)
yI'!'
Cf. opposition y"/y, page 20.
c)
y/s
(kë)
yaak
/
(kë)
saak
lIêtre âgé Il
IItrembler ll
yoon
/
soon
"champ"
"hémorroïdes"
(kë)
yam
/
(kë)
sam
lIincriminer ll
Il faillir I l ,
manquer faire
quelque chose"
booyen
/
boosen
"il a plumé"
"il s'est dégonflé"
beya
/
besa
1I1'appel ll
ilIa flèche"
looya
/
loosa
Ille pleurnichement"
"le puits Il
booy
/
boos
IIplumerll
lise dégonfler"
bey
/
bes
"appel"
"flèche"
looy
/
loos
"pleurs"
"puits"

29
d)
y/n
(kë)
yam
/
(kë)
nam
"se poser sur"
(se dit
lImangerll
d'un oiseau)
yaak
/
naak
lIil est âgé ll
"il adhère"
yoon
/
noon
Il c h amp ll
"trernper ll
(fait de . . . )
foyon
/
fonon
"froid"
(nom masc~
"poussière du mil"
(pro-
duite lors de l'opératic
qui consiste à séparer l
graines de l'épi, en
pilant,)
(kë)
kayëk
/
(kël
kanëk
lise coucher sur le dos
lise vanter ll
(kë)
booYëk
/
boonëk
"perdre ses plumes"
lise laver les mains"
(kë)
kaay
/
(kë)
kaan
l'étaler''
(en parlant
l'oser",
"être téméraire!'
d'un aliment chaud afin
qu'il refroidisse.
Ex. bouillie ... )
(kë)
booy
/
(kë)
boon
IIplumerll
"laver les mains de quel-
qu'unI!
(kë)
sooy
/
(kë)
soon
Il fondre Il
"aiguillonner, stimuler
harceler
(quelqu'un)
Le phonème y est fricatif,
palatal, non nasal.

30
1.13.
Le phonème
x
L'identité phonologique de
x
ressort des
rapprochements suivants
:
x/k
Cf. opposition k/x page 15.
x/s
Cf. opposition six page 26.
Les locuteurs de Ngente réalisent aussi bien L-x_/
que L-h_7, à l'initiale, sans qu'il y ait différence de si-
gnifié.
Nous n'avons relevé d'opposition x/h dans aucune
des trois positions initiale, intervocalique,
finale.
Ainsi pOi
le signifié "dix",
les Noon de Ngente réalisent indifféremment
ou
Oans notre tableau phonologique des consonnes,
nous avons choisi de retenir la notation x.
Le phonème x est fricatif,
dorso-vélaire.
1.14.
Le phonème
l
L'identité phonologique de
l
ressort des
rapprochements suivants
:

31
a)
l i t
.(kë)
laI)
/
(kë)
ta!)
"fermer"·
lI serv ir
à boire "
· (kë)
lis
/
(kë)
tis
"demeurer ll
"laver ll
· (kë)
le?
/
(kë)
te?
lI a r r iver ll
Ilarracher quelque chose
à que lqu '. un"
.tuul
/
tuut
"bouton ll
"fait de chercher partoul
.xul
/
xut
"culture"
"petite calebasse"
· (kë)
bol
/
(kë)
but
l'entrer dans l'oeil"
"vomir"
(ex. poussière).
b)
l/r
On ne trouve, pour ainsi dire, pas d'exemples
véritablement noon de
r
en position initiale. Dans la ma-
jorité des cas,
i l s'agit vraisemblablement d'emprunts
(1).
De plus,
là où les habitants de Ngente prononcent l, ceux
d'autres villages ont r.
Exemples
.'Loos/roos
(kë)
laak /
(kë) raak
I1 pu its ll
lIavoirll
(1)
Cf. comportements du phonème r, section 1.37

32
· (kë)
kolëk
1
(kë)
korëk
lise lever"
"être bien élevél!
.ngulën
1
ngurën
lIil a trouvé l1
"il a coupé"
.xol
1
xor
"étoile"
"coquillage; pigeon"
c)
lin
· (kë)
laan
1
(kë)
naan
"porter un fardeau
"se tromper de chemin"
sur la tête"
• (kë)
lis
1
(kë)
nis
"rester 11
lIenlever"
.look
1
nook
"ventre Il
"action de tirer"
.cfaalen
1
cfaanën
"il s'est courbé"
"il a salé ll
.poli
poni
ilIa lèvre Il
ilIa pliure ll
.kaalën
kaanën
"il a chassé
Il i l
est mort Il

33
.(kë).cfaal
/
(kë)
cfaan
"se courber Il
Il saler Il
· (kë)
kaal
/
(kë)
kaan
"renvoyer"
II mo ur ir ll
.leel
/
leen
"différend"
Il fromager Il
Le phonème l
est latéral, non nasal.
1.15.
Le phonème
r
L'identité phonologique de
r
ressort des rappro-
chements suivants
:
a) . r /1
Voir l/r, page 31.
b)
rit
· (kë)
rip
/
(kë)
tip
"donner des coups
"battre"
(tam-tam)
de fouet"
· (kë)
raas
/
(kë)
taas
"fouiller ll
II r épondre ll
.kor
/
kot
"p ilon ll
Il.,jambe, pied"
.(kë)
?or
/
(kë)
?ot
"moudre Il
lI sen tir
mauvais ll
c)
r/n
· (kë)
raas
/
(kë)
naas
IIfouiller ll
lIenlever"
· (kë)
?or
/
(kë)
?on
Il moudre Il
lIdonner"
Le phonème r est vibrant, non nasal.

34
1.16.
Le phonème
mb
L'identité phonologique de mb ressort des rappro-
chements suivants
:
a)
mb/nd
mbUl
/
ndul
"fait de regarder avec
"margouillat"
de gros yeux"
mbap
/
ndap
"culotte Il
"grenier"
omba
/
onda
Ille sevrage Il
ilIa peau ll
'1
soomba~
0,
/
soondas
,
1
"s ' i l pile"
"s'il a des hémorroïde:
b)
mb/ng
mbel
/
ngel
"variété de lézard"
"hirondelle"
mbonda
/
ngonda
"le lièvre"
HIe pouce Il
amben
/
angën
"il a attrapé"
"il est large"
tambën
/
tangën
"c 'est tabou
! 11
lIil a servi à boire ll
lambën
/
langën
"il a hérité"
"il a fermé Il

."';-.,-' ',.;
>~'. " •• ,
• ,.",
'
35
c)
mb/p
.mbil
/
pH
"petit sac"
Il so if ll
.mbaal
/
paal
"mou ton ll
II cro issance ll
.mbel
/
pel
"variété de lézard"
I1croc-en-jambe"
.mbes.
/
pes
"jour ll
"vie
(fait de vivre)"
.mban
/
pan
'1 gendarme Il
(variété
"occupation"
d'oiseau)
d)
mb/m
.mboos
/
moos
"bière de mil ll
"essuyage ll
.mbUl
/
mUl
"fait d'ouvrir
"quenouille, bobine"
grand les yeux ll
Le phonème mb est prénasalisé, bilabial.
1.17.
Le phonème
nd
L'identité phonologique de nd ressort des rappro-
chements suivants :
a)
nd/t
ndUr
tUr
"cassia tara"
(caesalpi-
"feuilles"
niacéelvariété de plante
dont les feuilles sont co-
mestibles et utilisées pour
le couscous.

36
. (kë)
ndook
1
(kë)
took
lise désister"
"accepter "
b)
nd/n
.ndof
1
nof
"castration
"oreille'!
. (kë)
ndook
1
(kë)
nook
lise désister"
"tirer"
cl
nd/ng
.ndangal
1
ngangal
ri scorpion Il
I~ entê cement Il
.ndap
1
ngap
IIgrenierll
"jour fixé,
délai"
.andën
1
angën
"il raconte'!
Il i l
est large"
.ndog
1
ngo1)
Il nuque I!
Il serpent Il
.bandën
1
bangën
,. i l a prêté Il
l'il a gagné"
.bendën
1
bengën
.1 i l
a accompagné"
"c1est serré"

37
Le phonème
nd
est prénasal, apical.
1.18.
Le phonème
nl
L'identité phonologique de
nj
ressort des rappro-
chements suivants
:
a)
nj/nd
• (kë)
njil
/
(kë)
ndil
"être malade"
"laisser de l'herbe"
(en cultivant)
• (kë)
njam
/
(kë)
ndam
lI avo ir
à aller"
Il en foncer
des cailloux
dans la terre en guise
de cales ll
.njor
/
ndor
II sexe ll
(fém. )
"bâton"
.ngonji
/
ngondi
II sor te
de pioche
Ille pouce ll
rudimentaire taillée
dans du bois et utilisée
à creuser le
11
501
.maanji
/
maandi
lI ça n'a pas duré"
"il n'a pas dépassé
le stade de la maturité
bl
nj/c
.njec
/
cec
(ou cIc plus cou-
ramment)
Il p intade ll
"grand-père, grand-mère

38
· (kë)
njep
/
(kë)
cep
"piquer avec le bec"
"rassembler
(deux
morceaux),
joindre"
• (kë)
njam
/
(kë)
cap
Il frapper"
"boutonner"
c)
nj/n
· (kë)
njam
/
(kë)
fiam
"faire une entaille
IImangerll
dans le r6nier
(pour
récolter le vin)"
.njor
/
fior
"sexe
(fém.)
"chaussure"
Le phonème nj est prénasal, palatal.
1.19.
Le phonème
ng
L'identité phonologique de ng
ressort des rappro-
chements suivants :
a)
ng/k
.ngul
/
kul
"trou ll
"vilJ.age, province Il
.ngaon
/
koon
"foin"
"rassemble hâtivement"
.ngon
/
kan
"poucell
"chant du coq"

39
bl
ng/nd
Cf. opposition nd/ng, page 36.
On ne trouve que ng- en position initiale générale-
ment. 9 apparaît cependant dans de très rares lexèmes que l'on
trouve en wolof par exemple
(Cf. !Jas "rougeole").
A l'intervocalique ng existe, alors que !J n'y apparaî
jamais.
En position finale,
le noon présente 9 à l'exclusion
de ng.
On peut en conclure que ng et !J sont en situation de
mutuelle exclusivité.
rl s'agit donc de variantes combinatoires
ou contextuelles.
ng c-v
IJ
Le phonème ng est prénasal, dorsal.
Remarque
Le noon reconnaît aux occlusives prénasales une fonc-
tion distinctive dans les deux positions initiale et intervoca-
lique.
La prénasale vélaire
/ng/
est la seule à exister en
position finale où elle se réalise
L IJ_7.
Les consonnes prénasales mb, nd, nj présentent une par
ticularité par rapport aux nasales simples m, n, fi : elles sont
avec ces dernières dans une relation d'alternance morphologique.
- Ainsi
:

40
rob/m
.tUrobë
/
tumë
lIil entassa"
"entasse
~11
(IMP. )
.aambë
/
aamë
II i l
versa"
"verser'
(IMP. l
nd/n
. ?onda
/
? ona
lIil t'a donné ll
"donne!'
nj/fi
.fonjën
/
fofiën
"il a laissé"
"résidu, déchet
(formé
par l'enveloppe des
grains de mil une fois
pilés)".
1.20
Le phonème
m
L'identité phonologique de
m
ressort des oppositions
suivantes
al
min
. (kë) may?
/
(kël
nay?
IIsucerll
"tamiser
(passer au
tamis) Il ..
.man
/
nan
"rassemblement"
lI ara ignée ll
.tamën
/
tanën
lIil a brûlé "
lIil a choisi"
.oomax
/
oonax
"en fant ll
"quelque chose à avaler"

41
.tamën
/
tanën
"il a brûlé"
"il a trié
(céréales,
riz . . . ) Il
• (kë)
?am
/
(kë)
?an
lI a ttraper ll
"boire ll
· (kë)
?om
/
(kë)
?on
lIçouver"
"donner ll
.soom
/
SQon
"p ilage"
"grewia bicolor"
(tiliacée)
· (kë)
Lum
/
(kë)
L(Jn
l1 entasser"
Hêtre sorcier Il
b)
m/p
Cf. opposition p/m, page
11.
c)
m/mb
Cf. opposition mb/m, page 35.
d)
min
.maan
/
fiaan
"fait de mûrir"
If siège '1

42
. (kë)
maan
/
(kë)
naan
IIdurer,
rester
"être malin"
longtemps"
.moon
/
floon
Il larme Il
" f ai t
de
tremper"
.aamën
/
aafiën
"il a vidé '
"il a. conduit le
(s)
!
trOl'i0eau< (x) "
.taamën
/
taafiën
" i l
a
accompagné Il
"ell,~ est enceinte"
· uumë
/
uunë
IIcroque ! Il
II com ble
le
trou! "
· (kë)
aam
/
(kë)
aan
"vider,
verser'!
"conduire un
troupeau",
· (kë)
taam
/
(kë)
taan
"aller avec ..
Irêtre en grossesse Il
s'accompagner de ll
· (kë)
uum
/
(kë)
uun
"combler un trou Il
"croquer Il
Le phonème m est bilabial,
nasal.
1.21.
Le phonème
n
L'identité phonologique de
n
ressort des op-
positions suivantes
a)
n/m
Cf.
opposition rn/n,
page 40.
b)
n/n
· naan
/
naall
"rigole"
(nom Fém.)
"siège"

43
.no~
/
fiol)
Iltrou ll
"bosse des vaches"'-,
(zébu)
.nal
/
fial
"condyla pinnata"
"moisi"
(nom masc.)
(Caesalpiniacée)
.maanën
/
maafiën
"il est dans la force
"ça fait longtemps"
de l'âge"
.kaanën
/
kaafiën
lIil est rnort ll
Ilii est courageux l•
.laanën
/
laafiën
"il a porté un
fardeau
"il a mis
(le linge)
sur la tête"
à sécher",
"il a étend,
le linge"
. . naan
/
fiaan
lI s iège ll
"malin ll
. (kë)
maan
/
(kë)
maafi
"être dans la force
Udurer"
de l'âge"
c)
nit
Cf. opposition tin,
page 13.
d)
n/nd
Cf. opposition nd/n, page 36.
e)
n/s
Cf. opposition sin, page 26.

44
f)
n/l
Cf.
opposition lin,
page
32.
Le phonème
n est apical,
nasal.
1.22.
Le phonème
fi
L'identité phonologique de
fi
ressort des
rapprochements suivants
:
al
fi/n
Cf.
n/fi,
page
42.
b)
fi/c
Cf.
c/fi,
page 14.
cl
ft/nj
Cf.
nj/ft,
page 38.
dl
fi/y
Cf.
y/fi,
page 29.
e)
fi/m
Cf.
rn/ft,
page
41.
Le phonème
ft
est palatal,
nasai.

45
Les phonèmes w? et y?
Il a été relevé en noorl~deux types de sons proches
de w
et
y
mais dont l'articulation paraît se combiner avec
celles de l'occlusive glottale.
Ils ne se rencontrent qu'en
finale absolue et assument une fonction distinctive.
1.23.
Le phonème
w?
Son identité phonologique ressort des rapprochements
avec w dans l'unique position où
w?
apparaît,
c'est-à-dire la
position finale
:
.(k~ lew?
1
(kë)
lew
"toucher"
"enduire
(le grenier en
paille)
de terre"
(pour le
consolider et le rendre im-
perméable)
. (kë)
laaw?
1
(kë)
laaw
lIêtre propre Il
"prendre par surprise"
"flamber
(un poulet)"
.liw?
1
liw
"fait d'être sale"
llfurnier ll
w? est labiovélaire, post-glottalisé.
1.24.
Le phonème
y?
Son identité phonologique ressort des rapprochements
avec y en position finale
:
. (kë)
sooy?
1
(kë)
sooy
lise perdre Il
Il fondre"
("perdre son chemin")

46
. (kë)
looy?
l'être petit, court '1
"pleure"c"
. (kë)
?0'1'?
1
(kë)
?oy
"être vel~moulu"
"avoir des nausées"
y? est palatal, post-glottalisé.
w? et
y?
ne se rencontrent jamais à l'initiale
de lexèmes. En position intervocalique ils perdent leur occlu-
sion glottale et ne se différencient plus de w et y.
- Ainsi
a)
paaw?
"a ile"
donne
paawa
1I1l a ile"
yaaw?
"faim ll
yaawa
"la
faim '!
liw? "être sale'!
liwën
"c1est ~;ale Il
kë tiw? "forger 'l
tiwox
Il forgeron 1,
b)
kê mey?
Ilsortirll
meyor
Il sortiel\\
kë looy? "être petit"
looyeeni "la petitesse"

loy?
l'nouer"
loyën
'1il a nUdé"

47
BI
LES PHONEMES VOCALIQUES
1.25
Le phonème i
L'identité phonologique de
i
ressort des
rapprochements suivants
a)
i/u
. (kë)
?is
1
(kë)
?us
l'laisser '!
"presser un bouton Il
(sur le corps).
kim
1
kum
l'matin ll
"lavage"
(riz,
mil . . . )
. (kë)
pU
1
(kë)
pul
"avoir soif"
Il sortir"
b)
il l
. t i l
1
t I l
"chacal "
"gross(~s aiguilles à
coudre l'
(pour calebasse, matelas..
tik
1
tik
"
(le)
fait de poser"
tlCassia tora"
(caesalpi-
niacée)
plante entrant
dans la préparation d'u
certain plat de couscou

48
c)
i/e
( 1 )
(kë)
?ik
1 (kë)
?
ek
"remettre,
restituer"
"faire porter un vêtement

ggn.)"
(kë)
pil
1 (kë)
pel
"avoir
soif tl
.. débroussa i 11er"
(kë)
l i
?
1 (kë) le?
l'renverser'!
Harriver àl
atteindre
(un lieu)"
Le phonème i
est de premier degré d'aperture
+
ATR,
antérieur.
1.26 Le phonème l
L'identité phonologique de l
ressort des rapproche-
ments suivants
:
a)
I i i
cf. opposition i/I,
page 47.
b)
Ile
PIs
1 pes
Il jaunisse"
lI v ie
( fait. de v~vre) Il
,ln
1 dek
"boeuf sans cornes l '
" (le)
fait
de se taire"
(1)
Pour ce sens,
(kë)
S ek est plus courant dans l'usage
de Ngente.

49
b)
I/U
.tIk
/
tUk
"Cassia tora 1l
"assemblée qui règle
les conflits".
(Caesalpiniacée)
plante utilisée pour
la préparation du couscous.
.mIs
/
mUs
l1l a it l'
.pIs
/
pUs
11 jaunisse Il
l'plaie"
Le phonème l est de premier degré d'aperture
-ATR,
antérieur.
Sa réalisation est assez proche de celle de
/
e 7.
1.27
Le phonème
u
L'identité phonologique de u ressort des OPPOS1-
tions suivantes
:
a)
u/ i
Cf.
i/u,
page 47.
b)
u/U
.tum
/
tUm
lI ac tion ll
l'maniocs Il
.xul
/
xUl
"culture 'l
llgriot Il
. (kë)
pun
(kë)
pUn
"voler
(oiseau)"
"blesser quelqu'un sur
une plaie déjà existante'

50
c)
u/o
?ur
/
?or
"Guiera senegalensis"
"pilage ll
(cambrétacée)
· (kë)
?um
/
(kë)
?om
"avo ir
la
guigne ll
l' sevrer Il
· (kë)
?unox
/
(Kë)
?onox
l'savoir"
Il distribuer Il
.pul
/
pol
Il sortie Il
Il lèvre ,1
· (kë)
plln
/
(kë)
pen
II vo l er 'l
(oiseau)
l'plier'
.puk
/
pok
Il front Il
"manière d'attacher Il
Le phonème
u
est de premier degré d'aperture,
+ ATR
, postérieur.
1.28
Le phonème
U
L'identité phonologique de
U
ressort des rap-
prochements suivants
:
a)
u/U
Cf.
opposition u/U,
page 49.
b)
U/I
Cf.
opposition I/U,
page 49.
Le phonème
U
est de premier degré d'aperture,
- ATR,
postérieur.
Il a une réalisation vrisine de celle
de L 0 7.

52
c)
e/ i
Cf. opposition i/e, page 48.
/e/
est de deuxième degré d'aper~ure,
antérieur.
1.30
Le phonème
0
L'identIté phonologique de
0
ressort des
rapprochements suivants
a)
o/u
Cf.
opposition u/o,
page 50.
b)
o/a
Cf.
ci-dessous, opposition a/o,
page 56.
c)
ole
Cf. opposition e/o,
page 51.
Le phonème
0
est de degré d'aperture moyenne,
postérieur et arrondi.

53
1 • 3 1
Le phonème
ë
Le noon connait en position interne ou en finale ab-
solue une réalisation de type vocalique et central que nous no-
tons L-ë 7 et qui présente quelques traits particuliers :
1)
elle apparait dans un nombre très restreint de
lexèmes
exemples
"tabou "
"pl ume , duvet"
"c heval "
2)
elle parait jouer le rôle d'un morphème aspectuel
ou modal
(ou tout au moins entrer dans la format~on de celui-ci)
On la retrouve ainsi dans
:
-
la marque de l ' i n f i n i t i f :

-
à
la 2è personne du singulier de l'impératif
exemple:
cf.
kê ap "tuer l '
apë
oItue!1I
- dans la formation du ponctuel

lak
Il frappEr"
lakkë
"il
frappaI!
- dans celle de l'accompli
lakën
!Iil a
frappé l'
lakenën
!lil avait
frappé"
dans des verbes dérivés de sens pronominal ou passif.
- Ainsi
/
ka
kn7
qui donne
lIélever"
l'être bien élevé'l
/k-a ndun7
/ka
ndung ak7
l'tresser'i
-"se tresser
(les cheveux)"
/ka
fa:nak7
"coucher '!
Il se
couc~~er Il

54
/k8 kanak/
· {k8 ka: .6./
lIos e r"
'1 être
téméraire r.
3)
elle se retrouve aussi dans les
trois per-
sonnes du singulier et dans la 3è personne du pluriel des for-
mes pronominales
-
{
rn~7
.1 je l'
{fd_7
lltu ll
LY?]
II i l Il
et
/Ba7
Itilsll
4)
elle semble ne commuter qu'avec
i
et a.
a)
ë/ i
· (kë)
môangëk
/
(kë)
maangik
lIse piquer"
"piquer;
piquer de parc
en paJ:t \\1
· (kë)
pokës
/
(kë)
pukis
"être
lié l'
"délie[1!
· ot të
/
otti
lIil nia pas gratté"
.lakkë
/
lakki
"il frappa"
Il i l
nia pas
frappé Il
b)
ë/a
.xayën
/
xayan
" i l est venu Il
l'il vi-=:ndra ll
.feekëndo
/
feekan.:io
l'il m'a frappé"
"il dcit me
frôpper,
i l me
frappera"

55
.erëndo
/
erando
'Iil m'a donné ll
"il doit me :1onner"
.kë
/
ka
"marque de
l'Infinitif"
"introduit le Prohibitif
"ne ... pas Il
Il n'a pu être relevé d'autres exemples de ce
dernier type.
Et dans des cas comme
apë
"tuer.
en face de
apaa
l's'il
tue Il
lapë
"monte'l
lapaa
II s ' i l
monter!
tapë
" p ile"
tapas
"s 1 i l pile ll
nous pouvons penser que
le trait distinctif est ici la quantité
vocalique,
car en finale absolue
ë
et
a
sont souvent en va-
riation libre. Ainsi le pronom de 3~. personne du pluriel Së
peul
être prononcé
{Ga 7. De même {aba-;,
{Iab~/ ,
ltab~7 peuvent
être admis comme des impératifs.
Les rapprochements précédents
(ë/i,
ë/a)
nous amènent
à
reconnartre
à
la voyelle ë un statut de phonème,
parce qu'elle
une fonction distinctive dans la langue.
Celle-ci en fait un
usage assez
large dans le domaine morphologique.
/ë/ est de troisième degré d'aperture.
central,
+ ATR.
1.32
Le phonème
a
L'identité phonologique de
a
ressort des oppositions
suivantes

56
a)
ale
Cf.
opposition e/a,
page
51.
b)
a/o
.?anox
/
?onox
"buveur"
"donneur'\\
.?ar
/
?or
Il famine Il
lI p ilagt.' Il
· (kë)
?am
/
"sevrer
lI a ttraper ll
11
· xal
/
xol
"porte 'l
"étoile Il
· (kë)
la']
/
(kë)
101)
IIfermer"
"être embarrassé"
· (kë)
lam
/
(këi
lom
l'hériter''
l'achetr~c''
/a/ est de
troisième degré d'alJerture,
postérieul:/
-l\\TR.
1 . 33
Le phonème
i i
L'identité phonologique de
i i
ressort des op-
!Jositions suivantes
a)
l i / i
.kiim
/
klYn
"demande"
(nom
fém.)
Ilmatin Tr

57
· (kë)
kiis
/
(kë)
ki3
l'rester en friche r•
"enlever une épine
du pied"
(au sens
littéral)
.piil
/
pil
Ilveine Il
b)
ii/ee
. l i i l
/
leel
"c hiffon"
"différend"
.siis
/
sees
lia des
jumeaux"
"dilue"
.diim
/
cfeem
"fait de passer
Il cha uve --·sour i s Il
quelque chose à quelqu'un".
c)
ii/uu
· (kë)
iif
/
(kë)
u,f
"vider 1
ver.-ser l '
"arracher au passage"
· (kë)
siis
/
(kë)
suus
ll avo ir
des
jumeaux,r
"être noir"
· (kë)
liik
/
(kë)
luuk
Ufaire un pet ll
"se battre à plusieurs
contre un" .
. kiim
/
kuum
"demande'r
(nom fém.)
"mi.el lt
/ i i /
est de premier degré d'aperture, antérieur,
+ ATR,
long.

58
1 .34
Le phonème
uu
L'identité phonologique de
/uu/
reSS01:t des
oppositions
sGivantes
a)
uu/u
.xuul
/
xul
Il rôn iet' Il
l'cul tur,-; Il
.luuk
/
luk
"fait de se battre
"queue"
à plusieurs contre un ll •
.kuum
/
kum
tlmiel ll
1l1avage"
(riz,
mil)
. (kë)
puun
/
(kë)
pun
l'faire ma.l,
blesser
l'voler fl
(oiseau)
quelqu'un
(sur une
plaie déjà existante)"
.nduuk
/
nduk
"bosse ll
(sur
le dos)
"coup
de poing dans
,le dos Il
b)
uu/ii
Cf. opposition ii/uu,
page 57.
c)
uu/oo
. (kë)
uul
/
(kë)
001
Ilcouvrirll
lIse désister Il
.Ikë)
uun
/
(kë)
oon
"croquerll
"être carbonisé ll

59
.xuul
/
xool
l'rônier '1
l'égratignure "
.luuk
/
look
"fait de se battre à
Ilventre"
plusieurs contre un".
/uu/
est de premier degré d'aperture,
postérieur,
+ ATR,
long.
1.35
Le phonème
ee
L'identité phonologique de
ee
ressort des
oppositions suivantes
a)
ee /12
(kë)
feel
/
(kë)
fel
lIécraser
le mil"
11 improviser Il
.seel
/
sel
"fait de découper
"oisea u Il
en petits morceaux 1t
. (kë)
seek
/
(kë)
sEk
liS 1 arrêter"
(pluie)
Il a t tendre Il
• (kë)
keen
/
(kë)
ben
IItomber"
"mettre un pagne à
quelqu' un 11.
b)
ee/ii
Cf. opposition ii/ee, page 57.

60
c)
ee/oo
.(kë)
eefi
1
(kë)
oofi
"sen tir ll
lIêtre carbonisé"
.(kë)
een
1
(kë)
oon
lIêtre calme ll
llavaler ll
.leen
1
loon
Il rra rnager Il
"sorte de calebasse
taillée dans le bois de
fromager".
.leel
1
1001
"différend
"Balanites aegyptiaca"
(simaroubacée)
variété
de fruit.
.(kë)
meefi
1
(kë)
moofi
"s'évanouir Il
IItordre"
d)
ee/aa
· (kë)
ees
1
(kë)
aas
"être tout nouveau'l
"entrer"
· (kë)
eefi
1
(kë)
aafi
Ilsentir ll
l'conduire un troupeau'l
· (kë)
eew
1
(kë)
aaw
"faire de la brume"
"se diriger vers'l
.mbeel
1
mbaal
"fait de faire avaler
l' mou ton ll
en quantité excessive",
Ilgaverll
.(kë)
seek
1
(kë)
saak
"arrêter de pleuvoir"
lItremblerll

62
. (kël
sook
/
(kë)
saak
ll
lluriner ll
"trembl=-;r
Le phonème
00
est de deuxième degré
d'aperture, postérieur,
long.
1.37
Le phonème
aa
L'identité phonologique de
aa ressort des
oppositions suivantes :
al
aa/a
.kaan
/
kan
"ma ison ll
"calebasse"
. (kë)
laak
/
(kë)
id j,
Ilavoir l!
"donner un coup"
. (kë)
taam
/
(kë)
tàm
l'accompagner Il
"être cnaud H
b)
aa/ee
Cf. opposition
ee/aa, page
60.
c)
aa/oo
Cf. opposition
oo/aa, page 61.
/aa/
est de troisième degré d'aperture, pos-
térieur,
- ATR,
long.

61
· (kë)
leel
/
(kë)
laal
"faire au hasard"
"être
ivre'!
Le phonème
ee
est de deuxième degré
d'aperture,
antérieur,
long.
1.36
Le phonème
00
L'identité phonologique de 00 a été établie
d'après les oppositions suivantes
a)
00/0
.boofaa
/
bofaa
"s'il s'accroupit ll
II s ' i l
-l')usse l '
· (kë)
fool
/
(kë)
f(J~
llcourirll
"g icler\\'
.look
/
lok
., ven tre Il
lIvoleur"
· (kë)
took
/
(kë)
tok
., accepter Il
"relie; 11
"coller" .
bl
oo/aa
· (kë)
oon
/
(kë)
aan
"être carbonisé"
II con duJ re
un troupeau Il
ooyën
/
aayën
l'il a étranglé"
lI e 'est
amer"
.1001
/
laal
"Balanites aegyptiaca"
lIivresse"
(Simaroubacée)
variété de fruit.

63
C.
CAS PARTICULIERS
1.33
Le comportement des consonnes sourdes en position
interne
1)- La sonorisation des conSonnes sourdes
En noon,
toute consonne sourde devient sonore dans un
environnement sonore,
à condition que cet environnement ne
comporte pas de nasa le
(1).
a).
Les occlusives p,
t, c, k en position intervocalique
Les phonèmes occlusifs du noon qui se rencontrent à l'ini-
tiale et à la finale,
sont des consonnes sourdes.
Placés en pOSl-
tion intervocalique ils se réalisent sonores. Ces sonores sont
les seules que l'on rencontre en position intervocalique. Nous en
déduisons que la série des consonnes sourdes et celle des conson-
nes sonores, apparaissant dans des contextes mutuellement exclu-
sifs,
sont en distribution complémentaire. Ce sont donc des va-
riantes combinatoires ou contextuelles d'un même phonème.
(1)
La sonorisation ne se produit jamais lorsque la finale du
lexème est une nasale. Ex.
perem-ci
{psrsmc.!:!
Ill es langues".
kaan-ci
{kaanc.!:7
"les mai sons'l •

64
· (kë)
bOp "tenir dans ses bras",
suivi du morphème
d'accompli
-ën,
donne
1 Sop-ënl
-->
[!;') ban 1
·
kop "vin de palme",
déterminé par
le suffixe -a
d'éloignement,
donne
1 kop-al
- - >
·
loop
"semer
(après la pluie)"
+ aa mCJrphème de
l'hypothétique,
aboutit à
:
/loop-aal
--» 1 l'):ba: 1
t
>
1 -d- 1
kat
Il pied Il
+
i
11 proximi té"
Ikot-il
· (kë)
soot
"être méchant" +i:"(morphème cl' accompl i. \\
Isoot-ënl
> [s:J:dë,,1
"il est méchant".
· (kë)
mbet
"surprendre"
+ ën
(morphème cl' accompLi. )
Imbet-ënl
> l-mbEclan l "il a surpris"
c
> 1 -j- 1
· (kë)
?oc
"gratterl!
+
aa
"si Il
)loc -aal ---~ L?:Jja :_7
" s ' i l gratte"
· (kë)
mbec
"danser"
+ ën de sens Accompli
Imbec-ënl
.mbec
"dansell
+
i
"proche"
Imbec-il ---:> [-nlbéji_l "la danse"
>
k
~ -(J- 1
.\\\\lak.
lI oeu f"
+
a
dl
éloignement Il
IHak-al --~L-Ha:J:a 7
"l'oeuf
(là-bas)"
· (kë)
laak
"avoir"
+ ën d'Accompli
:
/laak-ën/---;>
1 la:gan 7
"il a eu,
i l a" .
. ~ok lImoustique'l
+
i
de
llproximité ll
:
Ibok-i/ --j>
1 b~~l
7 "le moustique".

65
b). Les occlusives p, t,
c, k en position
interne après w,
y,
l
et devant vOjelle
En po~.sition interne après w, y,
l
et devant voyelle,
P,
t,
c,
k,
se sonorisent et
se
réalisent
respe~tivement
L b , d , j , g 7 .
Exemples
lliw-cil
1'J.es rosées\\l
Ikuy-ki ;
"ia jeune fille"
Ilia veine ll
Ipiil-pil
Ixawë-ci 1
1 xawaji 7
"Le couscous Il
2) -
f
en position interne> -w-
On note que dans les lexèmes terminés par la fricati-
ve labiodentale If/,
celle-ci est réalisée
L w 1 à l'intervo-
calique.
Exemples
naf
)
L n'Jw-i 7
"oreille'!
"l'oreille ll
.kaf
'lépluchure 1
enveloppe Il >
'Ill épluchure"
.luuf
L luuw-a 1
"forê.t"
>
Ilia
forêt-là"
.tef
L-u:w-i 7
IItesson"
>
l'le tesson l !
.nif
II sang "
>
l'le
sang l !

66
- dans les lex~rnes verbaux de même structure,
auxquels on ajoute un morphème aspectuel
(ou modal)
de
forme-VC ou -V,
-f- peut rester inchangé, mais ces mêmes
formes verbales connaissent des doublets en -W-. Ainsi:
kë muf
Jmuf-ën
l'fermer le poing'!
fait à l'accompli
"
ou
tmuw-ën
kë diif
"appuyer,
étreindre"
~.diif-ën
ou
di ivl-ën
kë liif
Iliif-ën
"se remplir'!
/
ou
"Lliiw-ën
Toutefois,
les formes verbales en -w- sont quasi
inusitées à Ngente.
Nos observations nous conduisent à l"
conclusion
que le passage de -f- à
-w-
se fait surtout dans les
noms
(1).
(1)
Nous notons,
cependant,
l'existence de noms comme
ofi
ilIa toux 'l i
kifi
ilIa pousse'l
"(cheveu)l!.

67
3)- L'occlusivc r;lottalc /?/ en posltion
intr]['ne nr:'cédr,e de consonne et suivie
1
cie voyelle.
1
1
LOI'éi(JUE';,d:Jns une m~me forme, le phonème qui
1
pré,cède /? /
est une' consonne et le suiv[lnt une voyelle ~
1
!
l'occlusive ~lQtt;llD sc rr,lllise â.
1
i1
Exernp18 :
(1),
i
.
mbuumë?
~
mbuum'ë?-;6i ~ mbUUL1?-i > mbuumâi
ùaveuc;le" .....
/avcuGle /morph.clnsse/
1I1'avcugle H
Le~: vcrbe~; l
P
exemple'f,
qui cOffiportent le

",. r'
A
morp11ème (: e <ir.ri va t:i. on
" ?
- 8 ·
de sens cllusatif ou bénéfac-
tif,
peuvent
illufoi.r"l' 1" possap;e de l 'occ LUGiv8 glottale'"
/?/â la glottalisAc â,
A llacco::;~)l.i.,
p2.Y'
suite de l'aIl1;i.sser.\\~r::L de
ë,
1Iocclll;3iv'.~ {".latté1 Le ':iC trouve non ~)luf) en IH.Jsition'
intcrvocnlj.quc r.:é~is ti8ns un contexte ant~c~dent conso-
EY..E"'::Ioles
" Tlélf.1? cn
flamC"ën
111';_1 tl'c
.-::(lTl~~cr /1':1! ;"':' r.;-!;'!r-:cr/
mo;~.:jl.
J\\c"~.1
• (kë) l'eke,vë?
l'ëkeYcfc'n
I1tr,lvaillcr pour 11
!lil (l trav~;i~.lé pour ll
,
'
'1
';
• (k'é) xo\\,,'è'?
xowC'f:n
"
POUl'lI
lIil
"faire
(~~f' ch.)
'i fait (qC\\C,Ch.) pour"
.(kë) tiKë?
tihr<5n
l'il a félit
la cuisir~: pour'l.

68
1 . 39 .
Les réalisations de la vibrante r
et le comportement
des post-glottalisées w?,
y?
1)-
Les réalisations de
r
Au cours de l'étude phonologique du SOn /
r
/
i l
nouS a été donné de constater que le noon de Ngente ignore,
pour alnsi dire,
ce phonème en position initiale. Là 00 les
autres noon ont
r
initial, ceux de Ngente présentent l,
comme dans le mot signifiant "puits":
loos à Ngente, roos
ailleurs.
En position intervocalique,
le phonèn~i"
est bien re-
présenté et très nettement réalisé
(vibrations de la pointe
de la langue)
L ka k-Jra~7
"être bien élevé"
/
?ara 7
Il la
f amine ri
/
ka
ngur" ~7
tise
couper Il
r
re
+
i
(morphème de
)LrEd]
Il le
dîner!'
détermination
spatio-temporelle
exprimant la pro-
ximité) .
r
xo
+
i
_ 1 1 _
)
/
xori 7
"le coquillage"
A la finale absolue,
les battements ce sont plus per-
çus.
En f a i t ,
la pointe de la langue se relève et reste blo-
quée contre les alvéoles.
-
r
-
/
ka
k:J
/
Ir élever '1
-
r -
L?a _/
., famine"
r -
L
scg j
"variété d'oiseau".

69
La différence d'articulation à la finale absolue
apparait clairement dans les lexèmes communs au wolof et
au noon
là où le wolof a
/
rE:r 7
"dîner,
repas du soir",
-
r -
le noon réalise
!... rl' j
_ 1 1 -
_ 1 1 -
_ 1 1 -
Il en est de m~me du wolof
!... x~r 7
"coquillage"
-
r
-
en
face
du
noon
:
LXJ
/
En position interne, après
consonne;
le
r
se
réalise d~.
Exemple
. (kë)
lëpër
Il faire
monter 1
fait à
l'Accompli;
. lëpër + ën ---:0;,
lëpërën et
--:>
lëpJ~n par suite
de
l'amuissement de
~,
selon
le
processus
'\\ *
lëp~ën >lëpefën
/
Bien que la forme
lëpërën,
la plus rligulière, existe
pour certains locuteurs de Ngente,
la forme lëpcfën demeure
la plus courante.
Le -r en finale absolue est à ce point défait de son
caractère vibrant que sa réalisation est proche de celle de
l'occlusive glottale. Pour mieux expliquer le passage de r
à
cf et l'identité de comportement entre r et "'occlusive glot-
tale/?/,
nous anticiperons sur la morphologi2 en faisant appel
aux dérivatifs
verbaux
-ê?
et
-êr qui
SerV6~\\t à former,
le
premier des verbes bénéfactifs,
le second des factkifs
constatons que peu de locuteurs font aujourd'hui une diffé-
rence entre ces
deux dérivatifs,
sans
doute à cause de
leur

70
quasi-similarité du pOlnt de vue articulatoire.
Par
analogie à -?- en position interne après consonne abou-
tissant à ~. r dans le même contexte a pu devenir ~.
Ainsi sur un verbe comme
. (kë)
naaloië?
"faire la lessive pour
(quelqu'un)".
qui fait réguli.èl:ement à l'Accompli naawdën ct' après
>
naawë
+
ën
/> naaw?-ën
naawcf':;n
l'il a
fait
la
lessive
pour'i
un autre verbe tel que lepër
"faire monter"
a pu donner une forme lëpdën.
2)-
Le comportement des post-glotta~isées
Dans un entourage vocalique
(antécédent et subséquencl
les post-glottalisées w? et y? perdent leur élément glottal.
L w? 7
> / -w- 7
/ y?
7
> / -y-j
Exemples
:
(kë) bey!?
r'saisir ll
\\
6ewën
/
(kë)
loy?
"nouer"
(dans)
loyaa
"~,'il noue ll •
un mouchoir
(parex.1

71
Contrair~m~nt aux autres consonnes,
w? et y?
ne se géminent pas,
au contact du morphème df, négation
l -i), par exemple. En effet :
-
w?
+
i
(nég. )
\\
- w?p-i
/
y?
+
i
(nég. )
"\\
-
y?c-i
/
Exemples
. .5ev,'/ën
lIi1 a
saisi ll
en face de
bew?pi
.
loyën
lIi1
a noué ll
loy?ci
"il n'a pas noué".
alors que,
les consonnes telles que les suivantes se géminent
-
p + .i
(nég.)
> - pp-i
· (kë)
lap
"monter"
lappi
Il i l
n I est
pas mon cci
-
t
+ i
(nég.)
)
-
t t - i
• (kë)
xot
II vo ir"
xotti
IIi-\\..
n'a pas vu l'
-c + i
(nég.)
-
cc-i
· (kë)
mbec
"c1·3.nser ll
mbecci
l'il n'a pas dansé ll
-
k
+
l
(nég.)
>
-
kk-i
· (kë)
feek
"frapper"
fekki
"il. n'a pas frappé"
-. f
+
i
(nég.)
-ff-i
(kë)
Iltousser ll
of
"/
offi
!Til n'a pas toussé ll
-
S
+
l
(ll<~g)
,,-s~-i.
)
.
(kë) las
"villlIler"
lo~si.
"
,.
il n a
pas vô-nnc...
-
W
+
i
(nég.)
-
ww-i
· (kë)
naavoJ
"faire la
>
lessive"
nawwi
l ' .1.1
n'a pas fait
la lessive "
-
y
+ i
(nég.)
)
- Y1'-l
· (kë)
bey
lIappelerll
8eyyi
11
1 1
n'a pas appelé"

72
1 .40 .
L'interprétation des prénasales
Nous avons relevé en noon quatre typ~s de séquences
phoniques qui sont
La question que l'on se pose, quant i
leur inter-
prétation,
est de savoir s ' i l
faut
considérer" chacune de ces
séquences comme un phonème unique Ou comme
1::.
succession de
deux phonèmes.
En se fondant sur le critère de la c"mmutation, on
peut admettre comme phonème unique une séquence de sons dont
chacun ou l'un des éléments ne peut être soumis à la commuta-
tion.
Il
se trouve qu'en Doon,
nous n'avons rencontré,
précé-
dées de nasale,
gue des occlusives sonores.
Or celles-ci n'exi,
tent pas à
l'initiale,
mais
seulement comme variantes contex-
tuelles des sourdes en position intervocalique;
il est donc
impossible de faire commuter par exemple mb et b en position
initiale.
Notons,
par ailleurs,
que les rappro':~ements nd!d,
mb!b . . .
peuvent constituer des variantes dialectales.
Exemples
-là où 110tre parler présente
L nday? 7
" là-bas",
le noon de Fandène)
L day!...7
pour
le même
sens,
de même que L samb·.")~7
"menson:;;el!
en
face de
L sabJx 7
orlginaire de Fandène. Aux phonèrrEs uniques !d!,!b!
du noon de Fandène correspondent à Ngente
:nd!et !mb!.
La structure formelle des lexèmes noon
(CVC,
CVCVC)
nous permet de dire qu'une séquence de phonèmes,
illicite dans
la formation de ces lexèmes, est à considérer comme monopho-
nématique.

L'interprétation biphonématique ne peut être donnée
à ce groupe consonantique que s ' i l peut être prouvé qu'une
barrière morphologique existe entre les deux éléments qui
le forment.
Les occlusives prénasales,
nous
l'avons VU,
apparais-
sent
dans
deux
positions
1).
en position lllltlale où l'un des deux éléments
ne peut être soumis à
la commutation,
indépendamment de l'aulre
2).
en position
interne où ces occlusives
prénasalisées
ont le même comportement qu'à l'initiale
pe,ur les formes
verbales où elles apparaissent assez souvent,
11 serait
tentanl
de falre appel au critère de la barrière mor!)~Ologlque, mais
il apparait assez vite que mb,
nd,
nj et ng Lont les partenal-
res de m,
n,
n, 9' C'est ainsi que l'on relève
?ambën
"il a
attrapé"
< de (kë)?am
II Cl t traper"
de même que dans les noms déterminés
. ?onda
IlIa peau ll
de
? on
II
1It?83U
Ces arguments militent tous,
en
fait!
pour l'inter-
prétation monophonématique des occlusives pr8nasales.

74
1.41
L'interprétation phonologique des voy'.:-.lles longues
Etant donné l'existence en Doon d'un~ série de vo-
yelles brèves s'opposant à une série de voyelles longues,
nous avons été conduite à nous demander s ' i l fallait consi-
dérer la voyelle longue comme la somme de deux voyelles
brèves de même
t.i.mbre ou au contraire comme un phonème unique.
L'interprétation biphonématique ne peut être retenue
dans ·ce parler.
Même dans
le cas de terminai~ons verbales ex-
primant
Ilhypothèse,
la condition,
la
scission àe aa
(" s i ll )
en deux éléments brefs apparait comme impossible.
Exemples

xaayaa
"si
je viens!l

lakaa
11
si
je frappe"
00 le morphème de condition est aa. La personne est générale-
ment indiquée
par un pronom ou un nom,
la forme verbale res-
tant invariable.
En outre,
les contr~ctions vocaliaues n'ont
jamais une voyelle longue pour résultat.
Ainsi fè wo?
IItu dis"
)
fa?
;
~_~__LJ-_
> ml
"je suis en train de
Notons que les contract.i.ons sont d'usage dan,; la langue de
Ngente,
pour les formes verbales.
-
Les lexèmes présentent une opposition de longueul:
très nette pour presque tous
(1)
les phonème,; de la langue,
dont il apparaît lmpossible de dire qu'ils r6sultent de la
combinaison de deux voyelles brèves.
( 1 )
Exception faite des voyelles l
et
U,
qui
doivent
faire
l'objet de travaux ultérieurs.
(C f . 1
no ce
(1)
p. 8 ) .

7~
. (kë)
kis
/
(kë)
kiis
l'ôter une épine du
"rester en
friche '!
pied"
(littér. )
.lok
/
look
,
Ilvoleurll
llventre ll
1
.kan
/
kaan
Il ca l e basse"
"maison"
A l'appul des cas précédemment évoqués et
dans lesquels, notons-le,
il ne s'agissait p~s de lexèmes,
ces derniers exemples montrent bien l'existence d'une clas-
se spécifique de voyelles longues,
la longueGl assumant de
façon évidente la fonction distinctive.

76
1.2
Les voyelles dites
"tendues/lâches" et le trait LA'!'.!':!
Il existe dans plusieurs langues africaines deux
classes de voyelles dont
la description ne fait pas l'una-
nimité parmi
les linguistes.
Pour J.H.
GREENBERG
(1),
la différenC'2 réside dans
le degré d'aperture.
A la suite de J.
D.
SAPIR
(2)
on a
long-
temps
parlé de
la
"tension '!
et de
J.a
!Ilaxité"
des
voyelles,
et certains continuent de
les caractériser ar~si.
Cependant,
des travaux plus récents -
ceux de J.M.
STEWART
(3 )
surtout,
suivi par G.
RETORD
(4 )
-
ont montré que
ce qui caractérise les deux types de classe de voyelles repose,
en fait,
sur les mouvement.s de la racine de la langue
:
-
lorsgue la racine de la langue est avancée
( + ATR :
de l'anglais:
Advanced Tongue Root)
ce sont les voyelles dites
"tendues" qui sont réalisées.
-
lorsqu'au contraire,
la racine de la langue est re-
tractée,
/
-ATR /,
les voyelles dites
"lâches"
sont produites.
(1)
GREEN BERG
(J. H.).
-
Vowel harmony in AfL·ican Languages
in
: Actes du Second Colloque International de Linguis-
tique NégrO-Africaine.
Dakar,
1963.
(2)
SAPIR
(J.D.).- A grammar of Diola-Fogny.
Cambrrdge
University Press,
1965.
(3)
STEWART
(J. M. ) . - Tongue root pos i tion in Akan VOwe 1.
harmony.
(Phonetica,
16,
n04,
1967.).
(4)
RETORD
(G.). -
L' agn.L.
Variété dialectal," sanvi.
Analyses
tomographiques -
phonoligie -
document
Thèse de doctorat de 3è cycle.
I.N.L.C.~., Paris, 1970.

77
En nous
fondant sur des impressions auditives et
articulatoires,
i l nous a semblé plus adéquat de parler,
pour le noon,
de deux classes de voyelles dont la diffé-
rence est liée à
la position de
la racine de la langue -
L
+
lITR/ -
durant leur production.
C'est ainsi que nous
relevons un prewier groupe de
trois voyelles L + lITR 7, c'est-à-dire réalisées avec la
racine de
la langue avancée. Ces voyelles sont les suivantes
/
i,a,
u 7
que nous écrivons /
i,
~, u/.
Le second groupe comprend cinq voyeJ.:, "s L -ATR_7,
c'est-à-dire réalisées avec
la raCIne de
la ,dngue rétractée.
Ce sont les voyelles
/
1, E,
a,:J,
U 7 que .10tiS écri~Jons
/1, e, a, 0, U/.
Cependant,
parce que
le noon présente dans un cas un
système complet de cinq voyelles et dans l'autre un système
incomplet de trois,
le trait L--ATF_7 n'a pu être reLenu comme
?ertinent pour
/
E 7 et
L-~7, que nous avons choisi d'écrire
/e/ et /0/,
dans la mesure 00 l'existence de phonèmes vocali-
ques réalisés L e 7 et L
0
7 n'a pas pu être prouvée.
A l'encontre des autres voyelles du aystème phonolo-
gique du noon,
en exceptant ~,
les voyelles l
et U (1)
ne sem-
blent pas connaitre d'opposition de longueur malS présentent,
à l'audition,
une durée plus grande que celle des voyelles
Ft" ATH 7 brèvé's correspondantes : i et u.
(1)
Comme pour les conSonnes post-glottalisées ces voyelles
font actuellement l'objet de recherches complémentaires
en vue d'un arLicle
(cf.
note l
p.
8).

78
1.43
Les
réalisations
{ e /
et
/ 0 7
Les phonèmes vocaliques de deuxième d~gré d'aperture
/e/ et
/0/ sont: toujours réalisés
{fL7
et
{-~7.
Cepen-
dant,
quelques
lexèmes noon présentent les
sons
,-=7 et / 0-;.
Pa'!::" exemple
/
lemi 7
'1pagne de deuil"
ka?
L parge~/
{
guro 7
"noix de kola ll
{
peen 7
"écureuil"
/
peenin 7
l'morve"
Il peut s'2gir
-de
termes d'emprunt comme dans
{k'):pin 7
IIdindon ll
L-ge:
,
c 7
lI mer 11
que
l'on retrouve en \\.,rolof.
(c f .
/
ge: j
7.)
-d'une l1armonie vocalique par assirni~ation régresslve.
Exemples
"singe"
"herber.
/
cebi
/
"clé"
en face du "Iolof caabi.
Mais des
termes comme
L peon '7 ou { pargec 7
restent difficilement interprétables dans Cl' sens.

79
2.
DEFINITION ET CLASSEMENT DES PHONEMES
La définltion de chacun des phonèmes précédemment
dégagés pourra être donnée par l'énoncé de leurs traits
pertinents mis en relief dans le chapitre prÉcédent par
oppositions de sons apparaissant dans les mêmes contextes.
Il s'agit donc de donner ici une définition ~elon les traits
oppositionnels. Afin de cerner de façon plus urécise les
phonèmes du 1100n nous envisageons
aussi
une
déflnition
selon
les traits constrastifs pour les phonèmes qUl peuvent
en
faire l'objet.
2.1.
Les COnsonnes
2.1.1.
Définition selon les traits <Jppositionnels
./p/
est occlusif
pif
bilabial
pit,
k
non nasal
p/m.
. / t /
est occlusif
t/s
apical
t/p,
k
non nasal
tin
. /c /
est occlusif
c/s
pala ta l
cft
non nas.::ll
·c /n
./k/
est occlusif
k/x
dOl~so-vélaire
k/p,t
./?/
est occlusif
?/x,
f
glottal
?/k

80
/b/
glottalisé
S/p
bilabial
S/ef'
non nasal
b/m
. /J/
glottalisé
cf/t
apico-alvéolaire
J/};
non palatal
cf/y
non nasal
d'/n
.11'/
glottalisé
y/y
palatal
y/cf
non nasal
y/n
./w/
fricatif
w/p
labio-vélaire
w/f
non nasal
w/m
./f/
fricatif
f/p
labio-dental
f/s,
x
non nasal
f/m
./s/
fricatif
s/t
aoico-alv201aire
s/L x
non nasal
s/n
./s/
fricatif
s/t
apico-alvéolaire
s/f
non nasal
s/n
./y/
fricatif
y/c
palatal
y/s
non nasal
y/n
./x/
fricatif
x/k
dorsa-vélaire
x/s,w
. / l /
latéral
l / t , r
non nasal
l/n

81
. / r /
vibrant~
r /t,
l
non nasal
r/n
./mb/
prénasal
mb/p.
m
bilabial
mb/nd.
ng
./nd/
prénasal
nd/t,
n
apical
nd/mb.
ng
./nj/
prénasal
nj /c , fi
palatal
nj/nd
./ng/
prénasal
ng/k
dorso-vélaire
ng/mb,
nd
./m/
nasal
m/p
bilabial
rn/n,
fi
. /n /
nasal
nit
apico-alvéolaire
n/m.
fi
./n/
nasal
fi / c , y
palatal
fi/m,
n
./w?/
Ilabio-v';'laire)
{w? /w
post-glottalisé
. /y? /
(palatal)
{ y?/y
post-glottalisé
Commentaire
al
/1/ et
/r/ sont des phon~mes qui présentent la
partlcularité èe
posséder,
chacun à soi seul,
un trait
pertinent spécifique.
Pour /1/ c'est la
latéralité et pour
/r/
le trait vibrant.
Peur leur donner le st1tut de phon~me
i l a donc
fallu
les opposer à chaque phonème du même ordre.

82
b)-
Les consonnes y et w
L y~7
et
[-"'_7
ont été opposés à d'autres phonèmes
consoœ.ntiques
du noon,
ce qui
a
permis de
voir que ces
réalisations assumaient une fonction disctincClve et de leur
reconnaître par là
même un statut de phonème
I/y/ et /w/).
c'est en nous fondant sur le critère de la position
qu'il nous a été possible de prouver que ces deux phonèmes
étaient distincts respectivement de i et de u.
y
et w
apparaissent soit devant voyelle,
soit après
voyelle,
dans
les positions initiale,
lntervocallque et finale,
donc
tous deux dans
le voj.sinage
immédiat de
voyel.les.
Or, dans la majorité des cas, les lexèD,es du noon étant
de type CVC,
le contact des voyelles dans le même lexème ap-
paraît comme impossible.
Pour
les mêmes raisons de structure,
nous avons relevé
la rareté des
lexèmes à
initiale vocalique.
~ais lorsqu'lI
s'en trouve,
ils sont toujours du type vve
(monosyllabique)
exemple
uul
"courgell
ou du type VCVC
Exemple
h i I l
"fumée 11.
En revanche w et y apparaissent toujours dans des mots
de structure

83
CVC Exemples
à
l'intiale
· yoon
"champ'!
·
waas
"chemin lr
à
la finale
· (kë)
looy
l'pleurer Il
. (kë)leew
l'faire
"cuire à la vapeur!'

.CVCVC
Exemples
à
l'intervocalique
fëyim
"gra isse ll
naawaa
Il S' i l
lave Il
Le comportement de w et y est
en t:out point
identlque à celui des autres consonnes de la langue.

84
2.1. 2.
Définition selon les traits contrasLifs
La définition des phonèmes d'après leurs
"traits pertinents contrastifs"
(1)
ne rend compte
que de cinq phonèmes,
qui sont:
Ip, t, c, k/, Ing/.
a)
en position intervocalique de lexèmes ou de
monèmes de type CVCVC ou CVCV,
les phonème~ occlusifs
p t e k ont une variante contextuelle de réalisatIon so-
nore
(cf.
1.3.2.1.),
alors qu'ils sont, quaLt à eux,
tou-
jours sourds à
l~nrtiale et à la finale.
A l'intervocali-
que
:
Ipl
se réalise
1 b 7
Itl
-
"
"
1 d 7
-
le 1
-
"
"
1 -;~ 7
-
Ikl
"
"
1 g 7
b)
alors que les prénasales mb,
nd,
nj ont statut
de phonèmes à l'intiale et à
l'intervocalique, au même
titre que les nasales simples corresoondantes -m,
n, n-,
seule la prénasale ng est un phonème dans toutes les posi-
tions.
Cependant,
à
la finale,
il se réalise comme une na-
sale vélaire simple 1
9_7. Celle-ci n'existe que comme va-
riante contextuelle de
/ng/.

85
2.1. 3.
Classement des phonèmes consonantiques
Les phon!mes consonantiques du noon peuvent être
soumis à deux types de classements de leurs traits perti-
nents.
le type horizontal = qui présente les phonèmes
en séries et tient compte de leur wode
d'articulation.
le type vertical = gui présente ies phonèmes en
ordres et tient compte de leurFOint
d'articulation.
Classement en séries
Occlusives
p
t
c
k
?
glottalisées
b
cf
Y
prénasales
mb nd nj ng
nasales
m
n
fi
fricatives
w
f
s
y
x
post.glot-
w?
y?
talisées
/lI
et
Irl possédant chacun un trait pertinent
propre nJentrent dans aucune série.
Classement en ordres
Bilabilales
?
mb
m
w?
labio-dentale
f
apico-alvéol.
t
cf
nd
n
.,
1 r
palatales
c
y
nJ
fi
y
y?
dorso-vélaires:
k
ng
x
glotalle
?

86
2.1.4
Les définitions par séries et par ordres permettent
d'établir
les tableaux du système consonantique noon pour
lesquels nouS présentons succeSSlvement
:
.
un tableau selon la position des phonèmes
initiale,
intervocalique et finale .
. un tableau général des phonèmes consonantiques
du noon.
1 /
Position initiale
Labio-
Apico-
Dorso-
Bilab.
Palat.
Glott.
dent.
Alvéol.
Vélo
occlusives
p
t
c
k
?
glottalisées
6
cf
Y
prénasales
mb
nd
nj
na
nasales
m
n
fi
fricatives
w
f
s
Y
x
latérales
l
Soit 21
phonèmes à
l'initiale de CVC.
2/
Position intervocalique
Labio-
Apico-
[)orso-
_ _ _ _ _ _ _ _
B_i_l_a_I_]_._d_e_n_t_.
A_l_V_é_o_J_.,_ _p_a_l_a_t_.. 'J 8_'1_.
G_J_.o_t_t_.
1
occlusives
p
t
c
k
?
prénasales
mb
nd
nj
ng
nasales
m
n
fi
fricatives
w
f
s
y
x
latérales
l
vibrantes
r
Soit 19 phonèmes, en
position intervocalique
de CVCVC.

87
3/
Position finale
1
Labio-
Apico-
Dorso-
Bilab.
Palat.
Glott.
dent.
Alvéol.
vélo
1
occlusives
p
t
c
k
?
prénasales
ng
nasales
m
n
il
fricatives
w
f
s
y
x
post.glot-
talisées
\\ -?
v.
y?
latérale
l
vibrante
r
Soit 18 phonèmes en position
finale de CVC.
4/ Tableau général des phonèmes consonanti-
ques
Labio-
Apico-
Dorso-
Bilab.
Glott,
dent.
Alvéol.
Palat.
vélo
occlusives
p
t
c
k
?
glottalisées
G
cf
Y
prénasales
mb
nd
nj
ng
nasales
m
n
il
fricatives
w
f
s
y
x
post-glot-
talisées.
w?
y?
latérale
l
vibrante
r
Soit
24
phonèmes consonan-
tiques.

88
2. 2
Les voyelles
2. 2. 1 Définition
Iii
antérieur
i/u
1er degré d'aperture
i II,
e
+
ATR
i II
bref
i / i i
l i i l antérieur
ii/uu
1er degré d'aperture
ii/ee
long
i i / i
III
antérieur
I/u
1er degré d'aperture
Iii,
e
- ATR
Iii
lei
antérieur
elo
2è degré d1aperture
e/i,
a
bref
elee
leel antérieur
eeloo
2è degré d'aperture
ee/ii,
aa
long
eele
lël
central
ëlo
3è degré d'aperture
ël i , a
+
ATR
ë/a
lai
central
ale,
0
3è degré d'aperture
- ATR
a/ë
bref
alaa

89
/aa/ central
aa/ee,
00
long
aa/a
/0/
postérieur
o/e,
a
2è degré d'aperture
o/u
/00/ postérieur
oo/aa
2è degré d'aperture
oo/uu
long
00/0
/U/
postérieur
UjI
1er degré d'aperture
U/u, 0
- ATR
U/u
/u/
postérieur
u/i
1er degré d'aperture
u/o
+
ATR
u/U
/uu/ postérleur
uu/ii
1er degré d'aperture
uu/oo
long
uu/u

90
2.2.2
Classement des phonè mes vocaliques
Les phonèmes vocaliques peuvent,
à
la
lumière des
définitions précédentes,
être classés selon quatre cl~j_t~res
-
le point d'articulation
-
le degré d'aperture
-
la quantité
-
le trait + ATR /
-
ATR.
1)
Classement selon le point d'articLlation
antérieur

i i i
1;
u'
UU;
[1 •
,
,
,
central
ë,
a
aa,
postérieur
u,
uu,
U,
0,
00.
2)
Classement selon le degré ct' apert'.lre
1er degré d'aperture
i,
i i ,
l ,
u,
uu,
U;
2è degré d'ap12rture
e,
ee,
0,
00
3è degré d'aperture
ë , a, aa.
3)
Classement selon la quantité
phonèmes vocaliques brefs
i , u , e , D , a ;
phonèmes vocaliques longs
i i ,
UU,
ee,
00,
aa.
Le trait de longueur n'a pas été retenu pour è
ccrnmc
pertinent,
car aucune opposition ê/~ê n'a ru être éta-
blie.
Les voyelles l
ct U n'entrent pas non nlus dans ce
classement.

91
4)
Le classement selon le trait + ATR/-ATR
voyelles
• ATR
i ,
ë,
li.
voyelles -
ATR
l
,
a
, u.
Les voyelles e
et
0
réalisées,
respectivement,
/-8 /
et
L ~_7, n'ont pas de correspondant + ATR dans le
système du noon.
Le tralt -ATR n'est donc pas pertinent pour
eux.
,
2 . 2 . 3 .
Tableau des phonèmes vocaliques
i ,
i i
u,
uu
l
u
e,
ee
0 ,
00
ë
a,
aa

92
3.
LA DISTRIBUTION ET LA COMBINAISON
DES PHONEMES
3. 1 .
La distribution des phonèmes
Avant d'envisager les rencontres de phonèmes admises
par
le noon,
nous
examinerons,
tout d'abord,
la manière dont
ils se répartissent,
du point de vue de la position, dans les
lexèmes ou dans les monèmes de cette langue.
3.1.1.
Les
consonnes
y sont admises toutes
les consonnes sauf
r,
w?,
y?
Exemples
pol
1I1èvrel'
taan
l'oncieli
(kë)
wak
"pondre"
rnboos
(kë)
laak
l'avoir'!
:{aal
Il homme ,
mâle
-
en position intervocalique:
toutes les consonnes sauf
:
-
les post-glottalisées w? et y? qui se réalisent
dans ce cas comme les semi-voyelles w et y
-
les glottalisées G, J, y.

93
-les occlusives simples
Ip,
t, c, k)
sont représen-
tées par les sonores correspondantes. Les sourdes ne sont
admises dans cette position que géminées.
Exemples
?ondi
ilIa peau"
ngu~oy
"coupure,
morceau"
VIO ?ën
l' i l
a dit".
Remarque
En position interne, placés avant ou après consonne,
les phonèmes
w?
, y?,
p,
t, c, k, r'v.,
cf, y sont attestés
et gardent leur articulation propre.
On trouve
fiamcfën
lIil a fait manger.
"
yaakb.ora
"la vieille femme
(là-bas) "
kow? la -ni
"1'acidité ll
lawëyZdën
"c'est humide".
toutes les consonnes sont admises à l'exception de
glottalisées ["
cf, y.
prénasales
mb,
nd,
nj.
Exemples
yë mangë~
"il
se coupe"
?
onox
"celui qui donne Il
(kë)
tikë?
"faire la cuisine pour ..
"

94
3.1. 2.
Les voyelles
Les voyelles du noon,
d'une manière générale,
ap-
paraissent très
rarement à
l'initiale
et à la finale de le-
xèmes.
la langue admet toutes les voyelles
longues et les
voyelles
l
et U;
par exemple
. (kë)
aam
IIverserll
IwIl
IIfumée li •
En position interne,
elles sont toutes attestées
sans exception.
Exemples
p!':mbe
l'poule"
p~n'~s
"c heval ll
faraaf
II ca davre l '
kIl
l'aigullle ll
kUm
"manioc".
-en position finale
seules sont attestées les voyelles i,
a,
aa,
ë et 0
qui sont pour la plupart des morphèmes de
.-détermination spatio-temporelle
l
et a
Exemples
pambi
l'la poule l '
(proche)
xola
'Il' étoile ll
(éloignée)

95
.-négation
i,
0
Exemples
keloxxi
"il n'a pas entendu"
lomo
!li1 n'achètera pas ll
.-aspect
ë qui marque le ponctuel
Exemples
lappë
lIil grimpa U
r,lossë
"il essuya ll
.-mode
aa marque du conditionnel
Exemples
xayaa
"s'il vient"
bewaa
"s 'il prend".

96
3. 2 .
Les types de combinaisons
Le 11QOn admet trois types de combinaisons de phonèmes
-
Voyelle-consonne
La combinaison voyelle-consonne est licite pour toutes
les
voyelles
et
toutes
les
consonnes
mais
re~ativement rare
à
l'initiale de
lexème:
cette
position étant yénéralc=rnent oc-
cupée par les phonèmes consonantiques.
- Consonne -
voyelle
Cette combinalson est possible pour tOllS les phonèmes
de la langue.
-
Consonne-consonne
Le
noon
n'admet
cette combinaison que
lorsqu'elle
re-
groupe deux consonnes au plus. Les séquences consonantiques
ne
sont
permises qu'en
position
interne et comportent
une
frontière morphologique
Exemples
-
dans les lexèmes déterminés
kaanfa < kaan
+
fa
,. la maison 11
maison /
morphème de classe au signifié
lldéfin~L é~.Cligné"
- dans des formes verbales exprimant Je ponctuel ou
-
dans
certains
dérivés
ou certains
composés.

97
.
Ainsi
. consonne
+ l
àans
(l:ë)
ngurlëk
Il faire
couper"
Z~ kë nqur
l'couper"
+ lë"k
morphème causatif
(kë)
xotlëk
"faire voir ou
<kë xot
"voir"
+
lël<
faire retrouver"
(kë)
fiamlëk
l'faire manger
(c1es-t-à-d.Lre':en sorte qll'an
quelqu 1 un Il
rrangE')
kë nam "mmger" + lëk
f-nd,
l-k,
m-n
(kë)
kefndëk
Il se
heurter
le pied Il
kë kefën "heurter Il
+
ëk
(kë)
kolkëndëk
"se lever par la même occasion l'
(këi
kolëk
+ ndë."
Il se
lever "
Dans ces deux dernj.ers cas,
le contact de consonnes est
occasionné par l'amuisserrlent du ê
intermédiajre.
Le m~me fait
se produit àans
.
morornnj
<moromën "camarade du mêmE. âge" + i morphème
de détermination spatio-temporelle, marquant la proximité!
et
qui entre dans la composition des classificateurs.
l-w,
?
+ consonne
sa Iv..'aas
"carrefour" -(sal
lI cro isement"
+ waas
"c hemin'
ku?xal
l ' seu i l ,
porte .. "<ku?
"bollche ll
+
xal
II por te.;
entrée"

98
3.3
L'HARMONIE VOCALIQUE
Nous avons déjà vu
111
que le système vocalique du no on
est partagé en deux groupes
un groupe restreint de
3 voyel-
les dites
"tendues";
i,
é,
u,
et un autre groupe comportant
S voyelles dites
"lâches 'l
l,
e,
a,
0 ,
U.
En examinant la
combinaison de ces voyelles à
l'intérieur des
J,exèmes,
nous
sommes arrivée à la conclusion que le noon connait un système
cl' harmonie vocélli.que
fondé sur la distinction
"voyelles !+ ATR/
voyelles L-- AT~7".
Ce système d'harmonie n'est certes pas
aussi
régulier que dans certaines langues dont le
système vo-
calique est comparable à celui du noon
(21,
ma~s il semble suf-
fisamment pertinent poue mériter notre attentj.~)n. POl!r facili-
ter notre analyse nous utiliserons,
à
l'exceptl~n de r et U,
des lettres que nous avions,
jusqu'ici,
réservEes à la notatioil
phonétique
: S, 2J, J
S et ~ nous permettront surtout d' in-
troduire,
sans créer de confusion,
des
lexèmes présentant les
et
ro 7.
De ce fait,
le système vocalique du noon,
se présente
ainsi
r i
u
l
u
a
a
-------.._ - - - + - - - - - - -
voyelles
/+ATR7
voyelles
/=ATR
1-
---=----_--_
_
_
( 1 )
cf.
section
1 . 42
(2 )
cf.
Akan,
Asanti-twi,
Kasim,
Joola . . .

99
Nous examinerons les voyelles gui peuvent coexister
à l'intérieur des lexèmes plurlsyllabiques
(1),
puis dans
les dérivés.
Et,
bien que notre étude se situe dans une
perspective synchronique,
il nous a
semblé malgré tout in-
téressant de poser une hypothèse diachronique sur l'évolu-
tion du système vocalique en noon.
3.3.1.
Dans les
lexèmes plurisyllabiques
Le
type canonique des lexèmes plurisyllabiques noon
est CVCVC.
L'examen des voyelles qui
les comrGsent nous a
conduite aux
remarques
suivantes
3.3.1.1. Certains lexèmes présentent une har~onie totale de
timbre,
c'est-à-dire gue,
non seulement les voyelles du le-
xème appartiennent toutes à l'un des deux encembles + ATR ou
-ATR, mais elles sont toutes identiques.
Exemples
a)
voyelles
/ -
ATRj
xIII
l'vert J'
rxLl~7
IwIl
Il fumée"
L_LW117
kIlIi\\
"pénis ll
tlmlr
llcent"
kIwIs
"feuil
(1)
Nous ne
présentons pas ici le cas des
lexèmes nominaux
monosyllabiques suivis de leur suffixe
,je classe
(CV),
car si dans ce suffixe la voyelle marquant la proximité
(-i)-
semble obéir à
J_'harmonie vocaliqll~:, en r~vanche la
voyelle
(-a)
marquan t
l ' éloignemen t
seml,.'.e invariable
:
Ex.
'" xUl
i
)
xUII
"le griot"
Îici)
/
"Uh /
'" kUm
ki
> kUrn-kI Ille manioc Il
"·kuum -
ki
kuurn-ki
Ille miel
)
ri
mais on a
kUm-ka
kUm-ka "le manioc
(là-bas)"
kuum-ka
kuum-ka
"le miel
(là-bas)"

100
.ngElEm
llchameau"
.tél<.w?
lIparesseux'l
pEr~m
"langue"
xErEm
"vautour Il
E r<.f
11
léger Il
.faraaf
llcadavre"
fayaI)
"li t Il
katas
(fcanari
kanak
"deux"
kaaxay
"trois"
mara
'1 sel '1
.k:Jw:!?
"enfant"
(fils,
fille)
n j) k:Jn
Il do igtll
njJkJr
"petit pilon"
sJ:JkJn
IIbois Il
.kUmUl
"quenouille "
mUngUl
., joue ll
ndUpUl
"boue"
b)
voyelles
/
+
ATR/
cfikis
IIgoûtertl
nikis
"qua tre"
fiki
l'visage'l
.fan'df
r'pai III
n]ap::>l
"couteau"
poltëk
IIfil lf
pends
l'cheval"
pang'è'18W?
IItalon .,

101
.fumbuluy?
IIcerveaull
duukul
11maladiell/être malade"
kumun
lI nez Il
kUv'lU?
l'bouche "
kuyu?
"jeune fille"
jutus
l'cinq"
3.3.1.2.
D'autres lexèmes présentent une harmonie voca-
lique uniquement fondée sur le trait /
ATR/ c'est-à-dire
que les voyelles d'un même lexème sont toutes soit /
-ATR/,
soit /
+
ATR/ et de timbre différent.
Exemples
al
voyelles
/
-ATR/ de timbre différent
parglc
"noix de palmier"
pambl'
"poul e "
kakty
"terre ll
kan~x
lI ca l e basse ll
kE l:lx
Il entendre Il
mb:mda
"lièvre tl
ngaak:lY
"fruit sec du rônier"
at:lX
II p ierre'1
Il vac he'l
J') max
!lenfant ll
b)
voyelles
/
+
ATR/ de timbre différent
c~wu
"mouche
kulti
lI v êtement l'
feyim
Itgraisse ll
3.3.2.
Dans les dérivés
Nous avons
relevé
11
suffixes qui,
combinés avec
les
lexèmes de
la langue,
forment des dérivés
;erbaux ou nomi-
naux.
Nous les avons appelés suffixes verbaux et suffixes
nominaux.

102
a)
Les suffixes verbaux
Les suffixes verbaux sont ceux qui se combinent à
des lexèmes verbaux
(V)
ou verbo-nominaux
\\VN)
pour don-
ner des verbes.
En voici la liste
-is
l'inversif"
-ik
"c1éprécj_atif,
excessif Il ;
~ndique gue
l'action est
faite
sans
àl"rêt,
sans cesse,
sans
limite,
simultanément.
-~x
marque ltorigine,
l'instrumental,
la réciprocité.
-a?
valeur d'applicatif
(bénéfactif)
-ôk
Tl ré fléchi Il
- 8 r
l'causatif"
-ÇlS
" pass if!!
b)
Les suffixes nominaux
Les
suffixes nominaux sont ceux qui
se combinent à
des lexèmes nominaux
(N)
ou verbo-nominaux
(VN)
pour don-
ner des noms.
Nous en avons relevé
4 qui sont
indique la façon particulière de faire telle
action
-
',)X
sert à
former
les noms d'agent
- ;) r
a valeur de locatif
-
élX
suffixe objectif, en ce sens qu'il indique ce
qui
fait l'objet de l'action.
Le phénomène d'Ilarrnonie vocalique se manifeste aussi
dans
les dérivés de façon assez claire encore,
avec quelques
restrlctions toutefois.
On peut noter que

103
1)
Il n' y a de changement vocalique que dans le
lexème.
tandis que la voyelle du dérivatiE reste toujours
intacte,
quel que soil
le contexte phonique.
Il s'agit
donc d1une assilnilation régressive.
Nous dirons,
pour em-
prunter la terminologie de B.
HALL
(1)
que
le lexème est un
élément récessif,
et le dérivatif un élément dominant.
2)
Le trait
/
+
ATR 7 peut seul influencer le trait
L - ATR 7. Aussi. le dérivatif, bien qu'étant le morphème
dominant,
reste-t-il sans effet si sa voyelle appartient à
l'ensemble
/
-
ATR 7.
Exemples
Lexèmes
/
+
ATR 7 + dérivatif
/
- ATR 7
-
tiin
'lmarcher lt
tiin+[~n >tiind~En
"façon de marcher Il
-
xul
"cul t i ver 11
xul
+ Jx > xul:>x
II cul t i va teur II
Lexème
/
- ATR /
+
dérivatif
/ - I \\ T : > /
-
nam
llmanger ll
né1nl + )r
> namJr "lieu où lIon mange"
-
?an
"boire ll
? un
+
a x
"-, a.na.x
"boisson"
"toucher"
l' se
toucher rcc iproquernent Il
- msy?
11 sortir"
>
mt-y?+
JX
ITls}"JX
l'sortir de "
-
7ap
l'tuer ll
Ils lentretusr'l
( 1 )
Béatrice HI\\LL
(résumant A.
TUCKER)
-
AI r 1.Céll1 VO\\\\'2.1
harmony
Erom the vantage point of Kalen.iin 1 in Afri].;:Cl
und Ubersee,
Gond L VII/4,
73/74.

104
-?,n
IIdonner"
?:Jn +:)x)?:ln"x
"donner à
quelqu'un.
,
3)
Il ne se passe quelque chose que
lorsqu'on a
Lexème
/
-
ATR 7 + Dérivatif
/
+ ATR 7
Le changement se
fait donc dans un sens unique
:
le
dérivatif/
+ ATR 7 entraine en principe le passage de la
voyelle L - ATR 1 du lexème à
la voyelle
/
+
ATR /
corres-
pondante.
On peut ainsi résumer le principe
:
Lex.
/
-
ATR 7 + Dérivatif /
+ ATRlc::\\).Lcx./+ATRl
+
dér.
/
+
ATR 1
4)
Parmi
les dérivatifs à voyelle + A~R recensés dans
l'actuel parler de Ngente,
bon nombre sont
sallS influence
aucune sur les voyelles
-ATR de
lexème.
Exemples
a)
morphème -ik
9an
IIboirell
9an+ik )?aniJ<:
IIboire li
"boire sans arrêt!!
kaan
l'mourir ll
kaan+ik >kaanik
Iimourir
"mour ir simultanément
b)
morphème -a?
ffsk+Ç,?>
ffi:'.ka?
/
lIfrapperli
l'frapper pour quelqu'un l'
fJil
+CJ?
>bila?
1I1aisser"
"laisser pour
quelqu'un"
fiam + è?
>fiama?
'Imanger"
Il manger pour Il

105
c)
morphème
-ak
fo~c +ak )
E~ccak
l'frotter"
lise curer les dents"
maaIJ
+ ak
> maangil lé
f1 p iguer"
lIse piquer Il
dl
morphème
- dS
>
nd::lf
+ 3s
nd:Jfas
II c hâter"
!1être ch3.tré ll
maa~
+
as > maangaS
" p iquer!!
être
piqué"
I l semble,
cependant,
que
la règle d' a:csimilation
d'une voyelle
l-- ATR 7 de lexème par une ve,yelle L • ATR 7
de
suffixe,
lorsqu'elle
joue,
n'affecte pas ~outes les vo-
yelles
/
-
ATR /
de
la
langue.
51
les voyelles
susceptibles de
passer du
/
-
ATR 7
au
L + ATR 7 sont :
c ) Cl
J ) u
a
) a
Ce phénomène peut être illustré par le corpus suivant
-
Le:-:.
+_i5
csp
\\
/
'tboutonne.rll /
lIdéboutonner'l
p:>k
\\
pukis
/
li lier II
"dé.l.ier ll

106
cf)wis
I l S '
agripper Il
/
lise clébarraser d'une chose ou d'un
animal qui s 1 accroche ~l soi 11
laI)
lvngis
"fermer ll
"ouvrir"
t Cl f
)
tufis
"poser Il
lIenleverll
t='Jn
\\
punis
/
II p lier"
"déplier"
cf)·~ k
" cfukis
.--
l'enfiler'!
"désenfiler t'
-
Lex.
+-8r
fESk
'-/
f cukêlr
Il fraIJper Il
l' secouer,
frapper à
la iJorte Il
naak
"coudre,
assembler ll
"oat='
"téter"
lI a llai.ter"
lat='
"-,
l8par
/
/
"grimper"
\\1
faire
grimper"
"-
52w?
bowar
)'
"prendrell
11 soulever Il
taan
tarlar
"être enceinte"
lIengrosser'l
nam
"manger tl
"nourrir Il

107
m"y?
maY3r
"sortir ll
/
"faire
sortir"
3.3.3.
Interprétation
Nous venons de voir que
l'harmon~e vocaJ,l.que,
bien
que
ne
jouant
pas
en noon de
façon
aussi régulière qu'en
joola,
pour ne citer que cette
langue,
est un
phénomène
qui existe encore,
dans
les
limites que
nous
';01..15
sommes
efforcée de définir.
Malgré cette tendance à
l'harmonie
vocalique,
i l est des exemples o~ elle n'est pas attestée.
Il existe en effet dans
la langue nombre de
lexèmes dans
lesquels
coexistent des voyelles
/
+
ATR 1 et des voyelles
/
-
ATR 1. Ces exemples sont peut-être vestiges d'un état
de
la
langue où
la tendance à
l'harmonie vocalique était
encore
faible ou .inexistante.
Nous ne citeronco que quelques
exemples à titre d'llillstration.
l'linsi
fiit:>x
"mil'!
/
+ !\\TR !
/
/ -
l\\TR 7
lumbakay,'
"plantes rampantes Il
"
çrurJ
"kola Il
"
xél'V.1 6
"couscou:,:; Il
/
-l\\'I'!,1
/
/
+
ATR 1
5éta\\,;?
Il femme"
"
damba
II pan ier"
f" ka r
"mange-mi 1"
"
la\\oJay?
"humide ll
"
Mais pour un certain nombre de
lexèmes pt de dérivés
i l existe des variantes dans lesquelles on relève une
harmonie vocalique fondée
sur le trait
/
A1'P /'

108
C'est ainsi que
l'on trouve à la fois
les formes
-1-
-2-
Lex.
kr.tak
et
l'arbre ll
kclaf
lIbeurre'l
lawàY?
"humid(~ l'
Dér i v. p:mak
panak
lise
recroqueviller"
fE 'eka rak
f~akarak
Il sc
S(:',,:ouer
(les
vê-
tement,s) Il
f<3akar
IIfrapper à
(une
porte'; Il
ffiE.yar
moyar
"faire sortir lf
bE.\\o,J8
1.-
5awar
li soulever I l .
DI après
le
corpus
ci-dessus,
on
remal~[U2 que les
formes de
la colonne -
2 -
respectent une certaine har-
monIe vocalique dans
la mesure 00 les voyelles sont
-
soit toutes
/
-ATR 7 comme dans les exemples d~
lexèmes
-
stiit tbGtes
/
+
ATR /
comme dans les c~emples de
dérivés.
Ces exemples rendent compte du système vocalique dé-
gagé en surface
-
voyelle
/
-
Jl.TR 7
-
voyelle
/
+ ATE 7
Dans ce système sont absentes
les voyelles /
+ATR7'" e
et *o.
Il semble que
là 00 elles sont absentes
la langue les
remplace par les
/
-l\\TR 7 correspondantes E. et).
Il est possible de supposer que
le noon qui,
en sur-
face,
ne présente qu'un système de 8 voyellEs a été une
langue à systèllle complet de
10 voyelles
(5 x 2).

109
La disparition de e
et
0
ayant bouleversé l'har-
monie vocalique, on aurait eu le processus suivant, par
exemple :
une forme originelle : *k~t~k dans laquelle ~ aurait été
remplacé par
(-ATR)
pour donner : k~tak, forme courante,
.. +
d'après laquelle la langue, peut~être par un besoin d'har-
monisation, aurait recréé k~ttk.
Toujours est-il que, même s'ils n'apparaissent pas
dans le système phonologique que nous avons dégagé,
la lan-
gue révèle l'existence de e et 0
dans de rares lexèmes
comme :
pour /-e 7
peeni
II s inge ll
peengi
IIherbe ll
lemi
Ilpagnell
pour
L 0 7
ngomu
"hyène"
koopin
"dindon".
Il est remarquable que dans les dissyllabes ci-dessus
joue une certaine harmonie vocalique sur la base du trait
[+ ATRJ.

110
4.
L'ACCENT
4.1
Les caractéristiques de l'accent
C'est l'accent d'intensité que le noon utilise pour
la mise en relief de certaines syllabes. L'accent du noon
assume donc, non pas une fonction distinctive, mais une
fonction contrastive.
Il se manifeste par une force articulatoire et une
durée plus grandes de la syllabe qui le porte.
4.2. La place de l'accent
4.2.1.
TOus les lexèmes monosyllabiques sont accen-
tués.
Par exemples
Fbt_7
II p ied ll
L'mba:17
II mou ton ll
l'mu? 7
"eau ll
"saucell
4.2.2.
Dans un mot plurisyllabique,
l'accent tombe
toujours sur la première syllabe.
r ' f a j a l J J
"lit"
L '0 :max_7
"enfant"
L-'fumbuluy.?7 "cerveau"
L- 'pold;>~l
"fil"
['lagEi7
"travail"

1 1 1
4.2.3.
Parce que l'accent confère à la voyelle de la
syllabe accentuée une certaine durée,
lorsqu'un mot com-
porte une syllabe à voyelle longue,
la distinction entre
la syllabe accentuée et la longue devient malaisée. Ainsi
/-salwa: s 7
IIcarrefourll
II so ir ll
4.3 .
L'accent secondaire
Dans un mot d'au moins trois syllabes, on note sur
la dernière syllabe la présence d'un accent secondaire.
"camarade"
"cerveau ll
Remarque
:
Dans un mot de trois syllabes ou plus, on relève une
chute de la voyelle appartenant à la syllabe inaccentuée
lorsque cette voyelle est ë. - Par exemple dans les noms
d~YllabiqUeS suivis de leur morphème de classe :
eewën
II mère"
+ \\Di
la mère"
au lieu de * L'E:wani 7
. mbuumër "aveugle" + \\Di
L'mbu:mdi-7
Il l'aveugle l'
au lieu de "L-' mbu;m;~..!:7
Cependant, çet amuissement de la voyelle ë ne se pro-
duit pas si le résultat doit aller à l'encontre de la struc-
ture syllabique de la langue. Par exemple:
si moromën "camarade" donne Em:Jr':imn!:.7
"le camarade"
la langue ne connaît que Lt-m'r'm"nc~.7 "les camarades", car
la rencontre de plus de deux consonnes n'est pas permise
en noon.

112
S.
LES SIGNES DEMARCATIFS
Le noon ne manque pas de procédés démarcatifs. Un
certain nombre de signes marquent en effet les frontiè-
res du monème. Selon la distinction que fait troubetzkoy
dans ses "Principes de Phonologie", et que nous adoptons,
les signes démarcatifs peuvent être classés en signes pho-·
nématiques et aphonématiques
; i l peut aussi s'agir de
signes-groupes ou de signes simples.
Nous avons relevé en noon
S.1. Les signes simples phonématiques
. La vibrante r
très rare à l'initiale de mots - ceux-ci
ne semblent d'ailleurs pas d'origine noon_apparaît en fi-
nale -C de lexème CVC et, de ce fait,
se rencontre à l'in-
tervocalique où il signalise la frontière
lexème/morphème
suffixé. (1 )
cf.
yar
>
yar-a
"fouet"
nIe fouet"
(kë)
kor
~ (kë) kor-ëk
"élever"
Hêtre bien élevé" .
. les glottalisées en position interne précédées de
consonne, alors que la langue ne les admet qu'à l'initiale
(1)
Le noon n'admet pas de séquence VV;
l'hiatus est évité
au moyen de r, par exemple. D'où : ?Olla
"donne"
___~
?ona + 0
(donne + moi) ~ ona'ë0 "donne-moi".

1 1 3
5 . 2 .
Les signes simples aphonématiques
les réalisations implosées des occlusives à la
finale absolue L p, t, c, k 7
l'accent toujours porté par la syllabe initiale.
5.3.
Les signes groupes phonématiques.
la gémlnation lndigue généralement qu'il y a
suf-
fixation.
Exemples
-
l'expression de la négation
wakki
(de(k~) wak "pondre")
-
l'expression du ponctuel
wakkë
l'pondi t Il
xayyë
(de
(kë)
xay
"venir")
I!vintl!
· Les séquences de consonnes -
Jamais plus de deux
- que la langue n'admet pas en position initiale ni finale,
mais en position interne,
révèlent l'exls~ence d'une coupe
morphologique.
Ainsi
:
· kaan
kaan-fa
Il ma ison ll
ri la
maison II
· nof
>
nof-ca
"oreille"
"les oreilles"
.b ox
box-ca
l'baobab ll
Ill es baobabs r••

DEUXIEME
PARTIE
MORPHO-SYNTAXE
ET
LEXICOLOGIE

114
MORPHO-SYNTAXE ET LEXICOLOGIE
Avant d'étudier la morphologie nominale du noon,
nous avons choisi de faire,
au préalable, une étude
morpho-syntaxique puis lèxicologique de la langue.
Par la morpho-syntaxe nous posons une hypothèse sur
"la taxinomie des constituants qui assument les termes
syntaxiques". Celle-ci se vérifiera par le biais de la
lexicologie qui, elle, définit les constituants et les
syntagmes de constituants quant à leurs classes.
6.
MORPHO-SYNTAXE
6.0. La détermination des catégories grammaticales
Pour déterminer les catégories grammaticales du noon,
nous avons retenu des critères essentiellement formels en
faisant une analyse systématique des types d'énoncés. Nous
avons choisi cette démarche pour donner à notre description
un caractère qui soit le plus complet et le plus objectif
possible. En effet, parce que "les catégories linguistiques'
sont toujours catégories d'une langue particulière"
(1),
l'analyse formelle et interne des types d'énoncés nous per-
mettra de ne pas appliquer au noon des catégories déjà con-
nues pour d'autres langues et que l'on n'y retrouve pas né-
cessairement.
(1)
BENVENISTE
(E).
"Catégories de pensée et catégories
de langue in
Problèmes de linguistique Générale:
Paris, Payot,
1966, tome l, p.
65.

115
6.1.
Enoncés révélateurs et Enoncés marginaux
Avant l'étude des schèmes d'énoncés du noon,
nous
envisageons tout d'abord de faire une distinction entre
les différents énoncés rencontrés dans la langue.
Il
existe en effet des énoncés dits révélateurs parce qu'ils
sont susceptibles d'aider à dégager "les structures de
fonctionnement de la langue
et sont sousjacents à tout
énoncé dont les constituants sont sémantiquement compati-
bles entre eux".
(1). Ce sont donc ces énoncés qui per-.
mettent l'identification des schèmes dont nous traiterons
ici. A ces énoncés s'opposent ceux que Mr. HOUIS appelle
énoncés marginaux "qui, eux,
sont toujours limités aux ni-
veaux de la classe des constituants ou des schèmes syntag-
matiques ou de la saturation des schèmes par les consti-
tuants'I •
(2).
6.2.
Inventaire des schèmes d'énoncés
Nous avons relevé deux sortes de schèmes d'énoncés
les schèmes d'énoncés verbaux d'une part,
les schèmes
d'énoncés nominaux d'autre part.
6.2.1.
Les schèmes d'énoncés verbaux.
Les schèmes d'énoncés verbaux que l'on pourrait encore
appeler schèmes d'énoncés à prédicat verbal sont des schè-
mes d'énoncés dans lesquels la fonction prédicative
(P)
est assumée par un constituant verbal.
Exemples :
Re oodu
:L:!:
nam
/Koodu/
est en train de /manger/
"Koodu est en train de manger".
(1)
M.
HOUIS, Afrique et Language,
1er Semestre 1977, p.15
(2)
-
id.

116
waas-i
xoorën
/route-la/ est longue/
"la route est longue".
yey
tikan
xawë
/maman/ fera cuire/couscous/
"Maman préparera du couscous".
ko? sel-ka
pundën
wutuwa
/oiseau-le/ a volé/ hier/
l'l'oiseau sIest envolé hier".
comaa-ni
karën

paam-ce
/enfant-le/ est parti/avec/père-lui/
"l'enfant est parti avec son père".
Dans les énoncés précédents, les termes soulignés:
yi fiarn l'en train de manger", xoorên
l'est longue", tikan
"fera cuire",
pundên
lia volé"
et karên
Ilest parti r'
assument
la fonction prédicative.
La fonction prédicative, nécessaire à l'existence de
l'énoncé, nécessite la présence d'un nominal sujet pour
former le nexus,
sa~
à la "3è. personne" du singulier et
à l'Impératif singulier. Le nexus est "le noeud autour
duquel va se développer l'énoncé par le jeu des expansions"
(1).
Il est "le point de départ d'une complexification". (2)
Dans les exemples précédents, les énoncés Koodu y~
"Koodu mange"
et waas-i xoorën "la route est longue" sont
des nexus formés d'un sujet
(S)et d'un prédicat
(P), donc à
deux termes selon le schème
(3 )
N
LVN/LV/LVA
- p
P
(1)
M. HOUIS: Afrique et Language,
2è semestre 1974, p.16.
(2)
-id.-
(3)
L.V.A.
~ Lexème adjectivo-verbal sur lequel nous re-
viendrons dans l'étude du syntagme qualificatif
(p.199:

117
Il arrive, cependant, que le verbal seul assume le
nexus en noon, et cela dans deux cas
:
- quand le verbal représente une "troisième personne"
du singulier.
Exemples
:
xayën
ndi
lest venu/ ifi/
llIl est venu ici".
- quand in. est à l'Impératif singulier.
Exemples :
foolë
=
"cours!1I
/courir +
morpho
IMP./
karë
=
lI pars
111
/partir +
morpho IMP./
Dans ces deux derniers cas le nexus est alors à un
seul terme, selon le schème suivant:
LVN/LV - !iiJ
P
dans lequel un lexème verbal
(LV)
OU
verbe-nominal
(1)
(LVN)
et un prédicatif
(p)
suffixé, assumant la fonction
prédicative
(P),
forment le nexus.
"Koodu est en train de manger du riz".
(1)
ou encore adjective-verbal
(L.V.A.)
pour la "3è pe~­
sonne du singulier" cf.
: xoorën "C'est long".

118
Dans cet énoncé,
le nexus Koodu yi nam
,SP)
est
développé par maalo "riz", qui assume la fonction objet
(0). La présence de l'objet apporte une infonnation com-
plémentaire mais sa suppression n'invalide en rien le
nexus
(1)
Koodu yi nam "Koodu mange".
Il existe deux types d'expansions:
-
les expansions primaires qui sont en relation di-
recte avec le nexus et dont nous traiterons dans ce chapi-
tre
les expansions secondaires qui sont liées à un terme
non prédicatif du schème d'énoncé, c'est-à-dire au sujet
(S), à l'objet
(0)
ou au circonstant
(C). Ce second type
d'expansion sera examiné dans notre chapitre sur les syntag-
mes nominaux.
Nous avons relevé deux sortes d'expansions primaires.
Le constituant qui assume la fonction objet
(0)
peut
être annexe comme dans
:
beti
yi
soom
toox-ti
/femme-la/ est en train de/piler/mil: plur.déf./·
"la femme est en train de piler le mil".
(1)
Il existe, bien sûr, une structure analogue
(S.V.O.)
où la suppression de l'objet annule la validité de
l'énoncé, du point de vue significatif: c'est le cas
où le prédicat est assumé par un verbe transitif.
(Voir Section 1.
"L'expansion objectale" .

119
En effet, toox-ti
"le mil" peut être supprimé et
bet-i yi soom
"la femme est en train de piler" demeure
parfaitement compréhensible et recevable.
De même dans l'exemple
(yë)
(1)
tikën
pambe
/elle/a fait cuire/ poulet/
"Elle a fait cuire du poulet".
La suppression de pambe "poulet" ferait comprendre
le nexus tikën comme "elle a fait la cuisine".
Les verbes kë soom
"piler"
et kë tik
"faire cuire"
que nous venons de voir dans les deux énoncés précédents
sont. susceptibles d'être employés trans~tivement ou abso-
lument. Dans ce dernier cas, donc, la fonction objet est
bien une expansion.
Dans l'énoncé
eewn-i
yi
book
kow?-ki
/mère-la/ est en train dei laver/enfant-lei
"La mère est en train de laver l'enfant",
le verbe kë Book
"laver quelqu'un"
a une valeur
transitive, ce qui rend ici l'objet indispensable au fon-
dement de l'énoncé.
(1)
Le pronom de "3è personne"
est généralement absent.
Son emploi est senti comme redondant ou insistant.

120
L'expansion
circonstancielle est assumée par des
circonstants qui, en tant que compléments du verbe,
"pré-
cisent -
selon GREVISSE -
l'idée du verbe en marquant la
connexion de l'action avec un repère
(temps,
lieu, etc.)
situé autour d'elle dans le monde des phénomènes".
(1)
En noon,
nous pouvons rencontrer des circonstants
construits directement ou indirectement :
-
les circonstants employés directement sont ceux
qui ne requièrent la présence d'aucun morphème relateur.
Exemples :
taanëmënëng-o
karan
noosoos
/Oncle de moi/
partirai
soir/
"Mon oncle partira le soir".
tikox-o
karën
kimmë
/petit-frère-moi/ est parti/ ce matin/
"Mon petit-frère est parti ce matin".
- Les circonstants construits indirectement sont
ceux qui nécessitent la présence d'un morphème relateur du
type préposition.
Exemples
:
Mbar
xayën
wutuwa

fiili-ce
/Mbar/ est venu /
hier/
avec/ ami-lui
IIMbar est venu hier avec son arni ll •
(1) M. GREVISSE "Le bon usage" cité dans le Lancgge
édité sous la direction de B. POTTIER, Collection
"Les Encyclopédies du Savoir Moderne", p.
60.

121
.kanox-ka
keenën
ngë
mu?-ma
/calebasse-la/est tombée/
dans/
eau-lai
"La calebasse est tombée dans l'eau" .
. kaalox-i
xay
kë-meyox
ngë
ndëk-i
/chasseur-le/vient/INF.quitter/dans/village-le
"Le chasseur va quitter le village" .
. Yaal-i
loskëdën
comax-na ngë
k~tëk -ka
lhomme-lei adescendu/
enfant-le/dans/arbre-È /
"L'homme a descendu l'enfant de l'arbre".
Les termes soulignés fiili-ce "son ami", mu?-ma
"l'eau, ndëk-i "le village" , ketëk-ka
l'arbre" sont des
circonstants régis respectivement par les morphèmes fonc-
tionnels në
"avec" et ngë
"dans", préposés.
6.2.1.1.
Position des termes dans l'énoncé
De meême que la fonction assumée dans l'énoncé,
la
position des termes a un caractère pertinent. D'après les
exemples de schèmes d'énoncés verbaux cités au paragraphe
6.2.1. IP. 115 et p.
116, le schème des énoncés verbaux se
présente comme suit
N
v
IN)
(N)
S
P
o
c
c'est-à-dire que
a)
en première position apparaissent les constituants
qui assument la fonction Sujet
Koodu "Koodu", waas-i "le
chemin ll ,
~ "maman Il ,
ko?sel-ka
1I1l o iseau",
comax-ni
l'l'enfant".

122
b)
en deuxième position apparaissent les constituants
qui assument la fonction Prédicat
: yi fiam
"est en train
de manger", xoor~n
"est longue", tikan
"fera cuire"
pund~n
"s'est envolé ll ,
karën
1I es t
parti".
Il n'est pas possible de permuter ces deux premiers
termes dans un énoncé
: leur position est fixe et liée à
leur fonction.
Il en va de même pour tous les termes présents dans
les énoncés verbaux à expansion où apparaissent :
c)
en troisième position
(c'est~à-dirE' immédiatement
après le prédicat)
les constituants qui assuIt.ent la fonction
Objet: toox-ti
"le mil", pambe
"poulet", kow?-ki
1I1 l en fant ll a
d)
en troisième ou "quatrième position"
c'est-à-dire
soit immédiatement eprès le prédicat, en l'absence de l'ex-
pansion objectale 0,
soit après 0, les constituants qui as-
sument la fonction Circonstant : noosoos "soir", kimm~ "ce
matin",
fiili-ce
llson ami",
mu7-ma
l'l'eau",
ndêk-i
Ille
village", ket~k-ka
"l'arbre".
Nous avons déjà mentionné le fait que S et P sont
assumés par deux constituants non permutables. Cependant,
il n'en est pas de même de S et de 0 ni de S et de C, dans
les énoncés verbaux à expansions.
Reprenons, par exemple, l'énoncé suiv~nt
eewni
yi
book
kow?ki
/mère-la/
est en train dei
laver/
enfant-lei
"La mère lave l'enfant".

123
Si l'on en inverse les termes initial et final,
nous
aurons l'énoncé:
.kow?ki
yi Book
eewn-i
"L'enfant lave la mère".
Bien que cet énoncé change de sens par rapport au
premier,
les éléments qui le constituent ne subissent aucun
changement formel et le message n'en demeure pas moins rece-
vable.
Cela nous révèle donc que eewn-i ,"la mère" et kow?-ki
"l'enfant" sont susceptibles de permuter, contrairement à
yi Book
"est en train de laver"
qui ne peut le faire avec
aucun des deux. D'où nous concluons que yi book qui assume
la fonction prédicative
(P)
appartient à une catégorie gram-
maticale différente de celle à laquelle appartiennent eewn-i
et kow?-ki.
yi book est une forme verbale, mono-fonctionnelle
parce qu'apte à assumer la seule fonction prédicative. Quant
à eewn-i et kow?-ki, ce sont des noms;
ils sont pluri-fonc-
tionnels dans la mesure où, comme nous venons de le voir
(cf.p.121-2 ils sont susceptibles d'assumer:
-
la fonction de Sujet
(S)
-
la fonction d'Objet
(0)
-
la fonction de Circonstant
(C).
Le caractère nominal des constituants qui occupent
les positions 1,
3 et éventuellement 4 dans les schèmes
d'énoncés verbaux est appuyé par le fait que
toutes ces po-
sitions peuvent être occupées par des pronoms
(dont il sera
traité au chapitre 8.6.)
- position 1 (S)
fê kar6n "tu es parti"
- position 3
(0)
eewn-i yi book 66 "la mère les lave"

124
- position 4 (C)
Naango kartë në Bë
"Naango partit avec E-".lX".
En résumé, au plan graphique le schème d'énoncé
verbal à une seule proposition
(NS
VP
NO
NC)
peut être
représenté de deux manières
:
E1 P
.~
NX ~
(EX)
NX
(EX)
/~ /~
l
,/~
SN
PV
(ON)
(CN)
PV
(ON)
(CN)
-1-
-2-
Commentaire
L'énoncé à une proposition, E~P, peut se réduire au
nexus, NX, qui,
lui-même, peut être constitué:
-
soit par un sujet nominal SN et un prédicat verbal
PV,
les expansions étant annexes
(ON, CN)
-
(Cf. schéma 1).
-
soit par un prédicat verbal, PV,
seul, dans le cas
d'un Impératif singulier ou d'une "troisième personne"
du
singulier
(Cf.
schéma 2.).

125
6.2.1.2.
Structure des constituants
Outre la différence de fonction et de position, il
existe entre les constituants verbaux et les constituants
nominaux une différence structurelle fondamentale
: le verbe
entre dans un système de morphèmes marqueurs qu'on appelle
prédicatifs verbaux.
Ainsi, dans kow? sel-ka pundên "l'oiseau s'est envolé",
le prédicat pundên est actualisé par le suffixe -ên. Le le-
xème pun
appartient à une classe verbale et ce suffixe -ên
qui introduit une notion d'accompli ne peut se combiner
qu'avec les membres de cette même classe. Il en va de même
de l'élément ~ dans l'énoncé :beti yi soom toox-ti "la femme
(beti)
est en train de piler
(yi soom)
le mil
(toox-ti). Les
morphèmes -ën ou yi constituent donc ce qu'on est convenu
d'appeler des modalités verbales ou encore des prédicatifs
verbaux; quant au nominal,
i l est marqué par des morphèmes
particuliers ou modalités nominales. En effet,
les éléments
de l'énoncé qui assument la fonction sujet, objet ou circons-
tant et qui sont permutables, sont souvent accompagnés des
morphèmes particuliers qui ne peuvent se combiner qu'avec les
membres de cette catégorie. Ces morphèmes sont désignés du
nom de modalités nominales, ou encore nominatifs selon la
terminologie de M. HOUIS.
6.2.2.
Les schèmes d'énoncés nominaux
,
~
Les schèmes d'enoncés nominaux sont des schemes d'é~
noncés dans lesquels aucun constituant ne peut être défini
comme verbal. La fonction prédicative y est assumée par un
nominal.

126
Exemples
. ifi-i
njëpël
!chose-la!
couteau!
l'C'est un couteau".
ifi-i
ketëk
!chose-la! arbre!
"C1est un arbre u •
. Yaal-i
noon
!homme-le!noon!
"L'homme est un Noon".
Dans ce type d'énoncé,
ifi-i "la chose" et y'à.al-i
"l'homme", assument la fonction Sujet, tandis que njëpël
"couteau",
ketëk
11 arbre Il
et noon ll noon ll assument la fonc-
tion prédicative du fait de leur position, sans recevoir
aucune marque particulière.
Apparaissent dans ce schème d'énoncé:
-en première position les termes:
ifi-i "la chose"
et yaal-i
"l'homme~
-
en seconde position
njëpël
"coutéau", ketëk
"arbre" et Doon "Noon t•
Les termes de la position 2 ne présentent aucune mar-
que explicite indiquant leur fonction ou montrant qu'il s'a-
git de noms actualisés.
Ils secontententd'être juxtaposés à
un nom précédent, en occupant la position du Prédicat. Les
termes de la position 1 peuvent être considérés comme des
sujèts
;
ifi-i· ("la chose")
dans les deux premiers énoncés,
yaal-i
("l'homme")
dans le troisième énoncé, peuvent parfai-
tement permuter avec njëpël
("couteau"), ketëk
("arbre")
et·
noon
( "Noon") .

127
Exemple
. noon
1'aal
/Noon / homme /
"Un Noon est un homme Il
Ils peuvent aussi commuter avec des pronoms, dans
chacune des positions. En effet, au lieu de faal-i noon
IIl'homme est un noon",
on peut avoir:
. fë
noon
/tu/
noon/
l'Tu es un noon'I &
noon-i
mex
/noon-le/ moi/
l'Le noon c'est moi ll •
Nous pouvons donc dire que dans ce type d'énoncé,
le constituant nominal cumule deux fonctions
: la fonction
sujet
(5)
et la fonction prédicative
(P), cette dernière
du seul fait de sa position, selon le schème:
N
N
5
P
. L'énoncé à prédicat nominal est caractéristique de
l'identification; le Sèhème d'énoncé nominal ne présente
pas d'expansion.
Il peut être représenté par le schème sui-
vant :
E lP
/~
SN <
:> PN

128
Commentaire
Dans un énoncé nominal à une seule proposition
(EJp)
le nexus
(NX)
est constitué par un sujet nominal
(SN)
et un
prédicat nominal
(PN)
en relation de présupposition mutuelle
matérialisée par la flèche à double sens
«(
» .
6.2.3.
Classes fonctionnelles de constituants syn-
taxiques
De l'étude de la systématique des types d'énoncés res-
sortent les classes de constituants suivants
:
- celle des constituants qui assument la fonction pré-
dicative verbale
(FPV)
: ce sont les verbaux
- celle des constituants qui assument les fonctions
non prédicatives
(FnP)
dans l'énoncé verbal et nominal, et
la fonction prédicative dans l'énoncé nominal
(EPN)
: ce sont
les nominaux.
Il Y a donc en Noon deux grandes classes de consti-
tuants
: les Verbaux et les Nominaux.

129
7.
LEXICOLOGIEDESBASES
7.0 Eléments lexématiques et dérivatifs des
constituants syntaxiques
La lexicologie des bases est l'étape de notre étude
dan& laquelle nous identifions les élémehts qun le noon as-
socie aux morphèmes majeurs que nous avions signalés à la
Section 6.2.1.2.
sous le nom de
: prédicatifs et nominatifs -
et qui marquent respectivement les constituants syntaxiques
verbaux et nominaux.' Ces éléments sont donc les composantes
lexicales,deslconstituants syntaxiques ou bases lexicales.
Selon la définition qu'en donne D. CREISSELS, la base lexi~
cale est "l'unité lexicale apte à s'associer directement à
un morphème marqueur pour fournir un constituant ~yntaxique
apte à assumer un des termes d'un schème d'énoncé".
(1)
La base peut être simple ou complexe.
1) Elle est simple quand elle coïncide avec l'unité
lexicale minimale - parce que
irréductible à des unités si-
gnificatives plus petites ~èette unité lexicale minimale est
appelée lexème.
2)
Elle est complexe quand elle est formée d'un lexème
et d'un ou plusieurs dérivatifs. Ces derniers sont des mor-
phèmes c'est-à-dire qu'ils n'ont pas d'existence autonome,
ne jouent aucun rôle en dehors de ces formations.
La base peut donc se schématiser ainsi
(1)
D. CREISSELS: Unités et Catégories gra~~aticales, Réfle-
xion sur les fondements d'une théorie générale des des-
criptions grammaticales, Publications de l'Université des
Langues et Lettres de Grenoble,
1979, p.
119.

130
n
\\ lexème
( +
dérivatifsy
B';(;;
7.1. Forme canonique
En noon,
le lexème simple est, dans la grande majo-
rité des cas, de structure CVC. Cette forme canon igue CVC
n'exclut pas, cependant,
l'existence de lexèmes de type CVCVC .. ,
ni même VC ... (1). Le lexique de la langue présente par
exemple
xat
"voir"
qui est du type CVC
fen
"po i l U
_
1 1 -
_ 1 1 _
_11 _
bok
"moustique-II-
_ 1 1 -
_11_
pënës
(ou pënëf)
"cheval"
qui est du type CVCVC
kanox
"calebasse"
_11_
_11_
fumbuluy'
"cerveau"
qui est du type CVCVCVC
(1)
Les termes de structure CVCCVC comme
ka'sel - relèvent de la composition.

131
7 . 2 .
Taxinomie
des lexèmes
Pour former le constituant syntaxique, nous l'avons
vu,
le lexème peut, en noon,
s'associer à des séries de
morphèmes, dans le cas de la base complexe. Cependant,
l'ap-
titude à s'associer à telle ou telle modalité n'est pas
identique pour tous les lexèmes. Nous appellerons valence, (1)
cette aptitude à
l'association qui caractérise une classe de
lexèmes. L'examen de la valence des unités lexicales du noon
révèle l'existence, dans cette langue, de trois catégories
de lexèmes
:
les lexèmes bivalants verbo-nominaux
(VN),
les
lexèmes monovalents verbaux
(V)
et les lexèmee monovalents
nominaux
(N).
Dans cette section,
nous nous proposons d'étudier en
détail ces trois ,~atégories. Mais auparavant,
nous ferons
l'examen des structures des lexèmes en noon.
7.2.1.
structure des lexèmes
Nous venons de voir la structure canonique des lexèmes
du noon, et les structures généralement permises par la lan-
gue.
Il arrive,
toutefois, que l'on y rencontre des formes"
qui ne reproduisent pas les structures relevées.
Afin d'arriver
à l'identification du lexème dans ces formes,
il nous faut re-
prendre les résultats auxquels l'étude des signes démarcatifs
était parvenue, en phonologie,
(chapitre 5.).
-
En effet, nous
avions, dans ce chapitre, montré que la présence àe certains
phonèmes ou groupes de phonèmes dans des positions déterminées
étai
t
révélatrice
de l'existence de frontières morphologi-
ques.
Ainsi:
(1)
Cet emploi est à différencier de l'autre acception de
valence se situant à un plan quantitatif et signifiant
la capacité qu'a, par exemple, un verbe à prendre un ou
plusieurs compléments: objets ou circonstants.

132
-
le phonème
r est admis en noon à la finale des
lexèmes seule ; sa présence en position interne signalise
,
la présence d'un second élément suffixe à une base.
Exemples
xori "le coquillage" doît être analysé comme:
xor
("coquillage")
+ i
(marque de détermination proche) .
. kartë "il partit" est à analyser comme
:
kar
(notion de "partir")
+ të
(l)
(morphème marquant le
ponctuel) .
la gémination consonantique. - La consonne géminée
n'existe pas en tant que phonème en noon.
Sa présence en
position intervocalique révèle l'existence d'une coupe mor-
phologique.
Exemples
pambe-fi
wakkë
waak
kaaxay
/poule-la/
pondit/
oeufs/
trois/
"La poule pondit trois oeufs".
wakkë
est formé de wak
("pondre")
+ kë
(1)
(morphème mar-
quant le ponctuel).
. Dembë
xayyë
ngë
kaan
fë'J
njita
/Damba/
vint /
dans/ maison/celle-de /chef-le/
"Deroba vint chez le Chef".
xayyëse compose de xay
("venir")
+ yë
(1)
(morphème marquant
le ponctuel).
(1)
En fait,
nous posons comme morphème de ponctuel
une
forme consonne
(C)
+ ë, C étant toujours homorganique ou
homophone de la consonne finale du lexème.
La gémination est, en tout cas, morphologique.

133

xottire
/je/ n'ai pas vu lui /
"Je ne liai pas vu".
xottire
est formé de xot
("voir")
+
(t) i
(1)
morphème de
négatif)
+
le pronom objet dit de "troisième personne" .
. wutuwa
laEEi
ngë
ketëk-ka
/hier/
n'est pas monté/ dans/arbre-lei
"Hier, il n'est pas monté sur l'arbre".
lappi
se décompose en lap
("monter")
+
(p)
i
(morphème de
négatif) .
. kuy-ka
nawwi
kultë-ci
/jeune fille-lai laver-nég./ vêtements-les/
"La jeune fille n'a pas lavé les vêtem8nts".
nawwi
est issu de naaw
(" laver du linge")
+
(\\v) i
(morphème·
de négatif).
- Les séquences de consonnes non plus ne sont pas ad-
mises à l'intérieur d'un lexème. Elles peuvent être issues
de :
a)
l'amuissement de la voyelle
ë
moromnî
"le camarade" vient de moromën
("camarade")
+
i
(marque de détermination à signifié "proche").
ee~na "la mère" représente l'association de eewën
("mère")
+
a
(marque de détermination à signifié "éloigné")
(1)
Comme pour le ponctuel, nous posons consonne + i
pour la
marque négative.
(cf. cependant note page précédente).

134
· fiamcfën "il a fait manger" est issu de fi-a më?
("faire manger")
+
(morphème de l'accompli) ën.
b)
la rencontre d'un lexème + un morphème.
· tislëk "faire laver la vaisselle"
est issu de tis
("faire la vaisselle")
+
lëk
(morphème factitif).
· aaYl.a "acidité" vient de aay
("être acide")
+ la
(morphème servant à former des noms abstraits) .
c)
la rencontre de deux . lexèmes
· salwaas "carrefour" vient de sal
("angle, croisée")
+ waas
("chemin").
· mbostuy? "toilettes" vient de mbos
("posté~ieur")
Il
+ tuy?
(chambre") .
7.2.2.
Taxinomie fondamentale des lexèmes
Le Noon présente trois types de lexèmes
:
a)
des lexèmes bivalents verbo-nominaux
(VN) qui sont
aptes à s'associer aussi bien à des prédicatifs verbaux qu'à
des nominatifs pour donner respectivement ~des verbes et
des noms
; ~ Ainsi cavons-nous:
· kondëk
II no tion
de pleurer ll
associé à la modalité
-ën qui marque l'aspect accompli, il
aboutit à la forme kondëkën "il a pleuré";
combiné à la modalité nominale -i ou -ci, i l aboutit à la
forme kondëki "le pleur", kondëk-ci- "les plE~rs".

135
Exemples
isat kondêk-ci "cessez vos pleurs"
. cangex
kondêkkê
kondêkênge
/vautour/
pleure
+
ponctuel/ pleur de
l
IlLe vautour poussa son cri'i.
Cette phrase signifie littéralement :
"le vautour
pleura son pleur". Dans le terme kondêkkê, kondêk est com-
biné au morphème du ponctuel
(C + ê); dans kondêkênge au
morphème marquant la possession -ên- suivi du possesseur -e
("lui, elle").
tiin
notion de "marche"
suivi de
-aa
(prédicatif marquant l'hypothèse "si")
tiiridaa Il s 'il marche l';
suivi de -i
(nominatif marquant la proximité)
t:iindi "la
marche Il ;
f
ou de -een
(morhème dérivatif servant à former des noms à
partir de / LV ou LVN/, de sens "la façon de"):
tindeeni
"la démarche"
ou "le fait de marcher".
Exemples
Dembê tiindê tiin-cênge "Demba fit ses démarches",
régla ses affaires"
(littéralement : Demba/marcha/les marches
de lui/.) .
. fen
lI no tion
de rire
combiné au morphème de négation donne
:{endi
"il n'a pas ri"
combiné "au déterminatif -i
ieni
Ille rire"

137
c)
des lexèmes monovalents nominaux
(N)
qui ne sont aptes à s'associer qu'à des nominatifs.
Il faut
noter,
cependant, que ces lexèmes sont déjà des noms et peu-
vent s'utiliser tels quels avec une valeur de générique.
Ils
ne s'associent Bn fait à un nominatif que pour prendre une
valeur spécifique
(1).
Ce sont par exe~ples des lexèmes nomi-
naux comme
:
ketëk
"arbre ll
kot
"pied"
yaal
llhomme-!
pënës
"cheval"
Ils ne peuvent s'associer qu'à des modalités nomina-
les, telles que
(C)i ou
(C)a
(2)
qui donnent un sens défini
(proche ou éloigné)
au lexème; ën la marque de la possesion
(connectif) . . .
Exemples
ketëk-ki
III 1arbre Il
(proche)
yaal-a
1I1'homme ll
(éloigné)
penës
fël)
Daali
xoorën
/cheval
dei
Daali /
est grandi
"le cheval de Daali est grand".
(1)
Les notions générique/spécifique seront reprises au
Chapitre 8 sur les Nominaux.
(2)
Les modalités de sens défini proche et éloigné peuvent
se présenter sous la forme -i et -a ou -consonne + i
et
consonne + a.

136
ou au dérivatif
-een
yeneen-i
"la façon de rire"
. yeneenën
yowën
wutuwa
lavait ri/
beaucoup/ hier/
"Il avait beaucoup ri hier"
xayën

kë-yen
lest venu/
avec/
INF. rire/
1111 est arrivé en riant " .
La même idée peut être aussi bien rendue par la com-
binaison du lexème yen avec une modalité nominale
:
xayën në yen-cënge
"il est arrivé en riant"
(lit-
téralement
:
"avec ses rires");
(yen + C- : marque du pluriel + ë9 connectif
(pos-
session)
+
e pronom de troisième
personne du singuliet) .
. y'êneenënga neworo "ta façon de rire nr., me plaît pas"
(yen + een modalité nominale "façon de"
+ ë9 marque
de la possession + a pronom de deuxième personne du singulier)
b)
des lexèmes monovalents verbaux
(V).
Ces lexèmes ne sont aptes à s'associer qu'à des pré-
dicatifs verbaux.
Pour former des noms avec CP type de lexèmes,
le DOon l'associe d'abord à des morphèmes dérivatifs, avant
de lui adjoindre des nominatifs.

138
Du point de vue taxinomique, nous avons dégagé
en noon les types suivants de lexèmes
:
- des lexèmes verbaux que l'on peut subdiviser en
-
lexèmes verbo-nominaux
(bivalents)
-
lexèmes verbaux
(monovalents)
Ces lexèmes verbo-nominaux et verbaux peuvent fonc-
tionner comme verbes sans adjonction de morphèmes. Les le-
xèmes verbo-nominaux
sont aussi
aptes à
fonctionner comme
noms sans requérir la présence de morphèmes.
- des lexèmes
nominaux qui,
à leur tour,
fonction-
nent comme noms, c'est-à-dire qui assument les fonctions de
ceux-ci sans nécessiter la présence de morphèmes particuliers.
Le constituant
syntaxique est donc, en noon, réduc-
tible au lexème,
suivant le schéma:
LEXEMES
LN
LVN
LV
(a)
FONCTIONS
lF:V_~n1j
~
NOMS
VERBES

139
commentaire
1)
Un lexème monovalent verbal
(V)
est apte à as-
sumer la fonction prédicative verbale
(FPV).
Pour former un nom,
i l doit s'associer à un déri-
vatif
(d). La base dérivée ainsi formée est apte à assumer
la fonction prédicative dans un énoncé nominal
(FPN)
et
les fonctions non prédicatives
(FnPl
dans les énoncés ver-
baux et nominaux.
2)
Un lexème bivalent verbo-nominal
(VN)
est apte
à assumer
al
la fonction prédicative verbale
(FPV)
dans
un énoncé verbal,
b)
les fonctions non prédicatives
(FnP)
dans les énoncés verbaux et nominaux, et
c)
la fonction
prédicative dans un énoncé nominal
(FPN).
3)
Un lexème monovalent nominal
(N)
est apte à as-
sumer
a)
les fonctions non prédicatives
(FnP)
dans l'énoncé
verbal et l'énoncé nominal, bl
la fonction prédicative dans
l'énoncé nominal
(FPNl.
7.2.3.
Les constituants syntaxiques et leur valence
Les lexèmes V, VN, et N s'associent à des morphèmes
respectivement: prédicatifs, prédicatifs et nominatifs à la
fois et enfin nominatifs, c'est-à-dire des morphèmes spécifi-
ques à chaque classe de constituant syntaxique. Ces morphèmes
donnent aux lexèmes auxquels ils s'associent une valeur par-
ticulière sans pour autant influer sur leur fonction ni leur
faire changer de classe ou de statut.

140
A ces lexèmes s'ajoute
une classe de lexèmes
particuliers qui sont aptes, dans les énoncés verbaux,
à assumer la fonction du Prédicat et qui sont les seuls
habilités à assumer la fonction de qualifiant dans les
syntagmes qualificatifs : ce sont des lexèmes adjecti-
vo-verbaux que nous symbolisons par les lettres LVA.
Ils s'adjoignent deux types de morphèmes pour assumer
le qualifiant:
d'une part le
morphème
-ë? qui est
prédica-
tif
et d'autre part le morphème -la particulier au nom.
Schéma des valences
LEXE!'lr~S
LN
LVN
LV
LVA
(d )
MO RPHEMES
FONCTIONS
F P N
FnP
FPV

141
LA DEinV A'!'10l':
La d(~-I."j\\f{{Ljon e;-::c un procp,d;~ ci,,:-: (:o:;lbi!1é.;iso!'!
d'un
lexèmE'.:-:t d1un Iriorphème de type
déI'j'J,:,~-i.r,;1u
c,
.;. 0 '
--'- n
~
s ,
(10
~
n
•. t-
~
T'
_,~.
. '.'11
.
.'..•,-,_ .....
'-' T,'.' '.
-j"
'~
~
t,,::J
st

r uc tu"L es•
les m~mes focc\\';jons
(~\\1(; les lexèmes ou bnsps
au sein de l'~nonc~.
En se
joignant aux lex~mcs, les d~r'ivatifs
donnent des bases soit de mgme cntA[IOrie syntaxicue que
le lex~~e initial so~\\.; d'une cat&[~orie diff'~T·ente.
Le DClOr: l:tili.se,
le plus couraJ:~I~':"ct, un ~)r0-
c é...:.. ~~ -il L "} que d '::? d;: ,-,~ 'J 2. t ;.0 n qu j
p. s t
l';::} .f !' :i x <-1 t l (Hi;
les c.! (; .:: i -
d'ë1j.J.l~l.lr's
COi'
de ce que riOU;.~ (IPiJf:ller'ons
l'Jnfirlitif ou 18 nOI!) verbal. La dérivéi~-jüll l.'cpose e~~-
sentiellel::en t
-
sur la valence des d6rj.vnti~·s, c'est-A-j-j-
-
et
SU!"
la classe du constitllli~
NOLl5
SVO:1S
f'elev& en Doon
Base nom1rta-.Le
Base verbale
./

142
3) des dérivatifs verbaux à valence
verbo-nominale
>
LVN .. dér.
Base verbale
4) des dérivatifs nominaux à valence ver-
bale, verbo-nominale et verbo-adjectivale.
>
LVN!LV!LVA! .. dér.
Base nominale
7.3.1.
Les dérivatifs nominaux à valence nominale
( dér . . . LN
> Base nominale).
Ce type de dérivation fait appel à des déri-
vatifs qui, en s'adjoignant à un lexème nominal, per-
mettent la production d'une autre base nominale, étant
entendu qu'en noon le lexème a aussi statut de base (ou
de constituant syntaxique).
Pour former des dérivés nominaux de ce type>
le noon utilise un procédé unique : la préfixation.
Nous avons relevé deux dérivatifs préfixés : një - et
~-
qui servent à former des diminutifs:
1) le dérivatif
n j ë -
një?- peut précéder tous les lexèmes de
la langue. - Ainsi
kumun "nez"
> një -kumun "petit nez"
kat
"p ied "
> një -kat
"pet i.t pied"
Il est permis de rapprocher ce ~réfixe nJe -
de l'initiale nj-
des noms du genre des diminutifs,
qui alterne avec un pluriel en t-
servant aussi aux
noms singuliers en k-
soumis à alternance consonanti-
que initiale (genres 6 et 7).

143
Exemples :
• njanox
/
kanox
/
tonox
"petite calebasse ''l''calebasse''
"culebasses"
• njulul)
/
kulul)
/
tulul)
"petite gourde"
"gourde"
"gourdes"
l ' exemple de njokor /ÏÏjJg::>rJ "petit pilon" en face'
kor "pilon" est intéressant;
il ne peut ~tre systémati-
ser, car il constitue pour ainsi dire un "hapax". njo1<or
pourrait ~tre issudu préfixe nji • kor avec assimila-
tion régressive de la voyelle i
par 0

2) Le dérivatif ki -
kë -
confère au nom auquel il est préfi-
xé le sens de : petit, malingre ou de peu d'importance".
Exemples :
• ki -oomax
/
oomax
"petit enfant"
"enfant"
• ki -fayal)-ki
/
fayal)-fi
"le petit lit"
"le lit"
(pl.
të fayal)-ti ).
• kë-naal-ki
/
naal-i
"le taureau' àe
"le taureau"
petite taille"
(pl.
ti -naal-ti ).
Remargue:
Le diminutif peut parfois s'obtenir par
l'utilisation simultanée des de\\l~ types de
procédés.
-Ainsi
"
"le petit pilon"
pourrait se dire kë -njokor.

14L+
7.3.2.
Le dérivatif verbal à valence nominale
( LN .. dér.
> Base verbale ).
Ce type de dérivation suppose qu'un
lexème nominal s' assoc je à un dérivatif pou:... forrn er
une base verbale. Dans ce cas le noon utilise le
dérivati't ~.
Exemples
• yaal
>
yaale
"homme"
"ressembler à un ho=e;
avoir une allure masculine"
• Betëw?
)
6etëwe
Il femme 11
"~tre efféminé"
• oomax
>
oomaxe
"enfant"
"~tre puéril"
• xuul
xuule
"griot"
"avoir des manières de griot"
• luun
luune
"sorcier"
"avoir l'air d'un sorcier"
"ressembler à un
_11_
"
• beti
yi
yaale
xen
Ife=e lai celle-cil ressembler à un hO!Jlme
- m.v.
inacc. 1
"cette femme
ressemble à un homme
l a une allure mascu:.ine)".

7.3.3.
Les dérivatifs verbaux à valence verbo-nominale
(LVN • dér.
> Base verbale).
La dérivation de type LVN • d é r . )
Base ver-
bale consiste en ce qu'un lexème verbo-nominal allié à
un dérivatif donne une base verbale. Il existe en noon
trois types de dérivatifs pouvant s'associer à LVN pour
donner une base verbale, selon que le passv.ge d'un verbe
simple à un verbe dérivé entraine l'apparition ou la dis-
parition d'un nominal dans l'énoncé. Pour illustrer ce
phénomène nous donnerons à la suite de chaque dérivatif
d'abord une liste brève de verbes simples en face de
leurs dérivés ensuite deux énoncés dans lesquels seront
employés dans un cas un verbe simple, dans l'autre le
dérivé correspondant.
7.3.3.1.
Le type l
Dans le premier type de dérivat~on LVN • dér.
>Base verbale, la présence du dérivatif ne change en
rien l'aptitude du verbe à s'adjoindre ou non des complé-
ments.
Ce type comprend les dérivatifs suivants
1) Le dArivatif
-is.
Le dérivatif -is est un inversif.
Exemples
• la!)
)
lëngis
Il f eI'rn€r"
t10uvrirll
• uul
> uulis
"couvrir (d'une
"découvrir (5ter une
couverture,
couverture)".
d'un pagne)"

146
· pok
pukis
"attacher"
"détacher"
• kun
)
kunis
"couvrir"
"découvrir"
(d'l couvercle)
(enlever le couvercle)
wie.
)
wilHs
"mettre à sécher"
"retirer (le linge)
(ex. linge) •
du soleil".
• Daali
yi
pok
mbaay-fi
/Daali/ est en train de/attacher/ chien-lei
"Daali est en train d'attacher le chien"
• Daali
yi
pukis
mbaay-fi
/Daali/ est
en train de/détacher/chien-le/
"Daali est en train de détacher le chien"
2) -ndox
introduit la notion de
simultanéité (entre deux actions ou deux "ac1.:ants")
Exemples
.'Jon
)
'1onndox
IIdonner l1
"donner en m~me temps"
ou à la fois.
• kol"ék
kol"ëkndox ( -kolgèndox )
"se lever"
lise lever en m@me temps'I
• coot
cootndox
"s'en aller"
"s'en aller en m~me temps"
• toos
toosndox
I1cracherll
"cracher simul tanéLoent"

147
• wo?
> wo?ndox
"dire, parler"
"parler en mIme temps".
Exemples
• ?ona
mu?
/donne ... IMP./
eau /
"Donne-moi de l'eauli •
• '7o=doxare
mu?
/donne
dérive
/
eau /
... IMP
lui
/
"Do=e-lui de l'eau par la m~me occasion".
3) Le dérivatif -yox : note la r&pétition
d'une action,
quand celle-ci est faite à pl~sieurs
reprises.
Exemples
• xoon
xoondyox
"déchirer"
"déchirer en plusieurs
(papier)
morceaux"
(c'est-i-dire
plusieurs fois)
• aar
aaryox
"faire une entail-
"taillader"
le, cOQper( en chi-
rurgie)".
• paal
)
paalyox
"pousserll
"pousser dans tOUf les sens"
• tok
>
towox
"nouer Il
"nouer bout â bout"
(ficelle)
(au fig.
_ "mélnnger les
paroles d'une chanson")

14S
• xoondën
kayiti
/déchirer ~ Acc.1
papier-lei
"Il a déchiré le papier"
• xoondyoxën
/déchirer plusieurs
1
kayi~i
fois + Acc./
papier~le /
"Il a déchiré
le papier en plusieurs morceaux".
(l)
4) -siis
est utilisé lorsque l'action.
- - -
est répétée deux fois.
Exemples
• ngur
>
ngursiis
"couper"
"recouper, couper à nouveau Il
• ndey
ndeysiis
"approcher"
"approcher à nOUVf'8U tl
• xoon
> xoonsiis
"déchirer" (papier)
"déchirer à nouveau"
• ngurën
ketëk-ki
la coupél
arbre-le 1
"Il a coupé l'arbre".
• ngursiisën
ketëk-ki
/a recoupé
1
arbre-le /
"Il a recoupé l'arbre".
(1) NOTONS que ce dérivatif est identique ~u nom
siis
IIjumeau".

149
5) Le dérivatif -ik : confère au verbe
une valeur continuelle,décrit une action faite
sans arr~t ou comme par jeu.
Exemples
.fiam
>
flamik
"mangerll
"manger sans arr~t"
"grignoter"
.7an
>
C) anik
"boire"
"boire sans arrêt"
• feek
>
feekik
"frapper"
"tapoter"
• tiin
'>
tiindik
"marcher"
"se promener, marcher
souvent".
Exemples :
• fë l\\.am
)
fë flamik
"tu manges"
"tu manges sans arr~t".
• xay
âU
:le
kë an
/viens/nous incl./ allons/ INF. boire/
"Allons boire "
• âi
?anikën
mbaamë
/nous excl./boiret- dér.
t- Acc./ l'autre jour/
"L'autre jour, nous nous sommes amusés à bo ire Il.

7.3.3.2.
Le type
Il
de
Dans le deuxième type/dérivation LVN
+ dér.
> Base verbale, la présence du dérjvotif
implique celle d'un nominal supplémentaire dans
l'énoncé.
Les dprivatifs du type I I ou "dérivatifs
fonctionnels"
(selon la terminologie utilisée par M.
Houis dans sa typologie des morphèmes) sont les sui-
vants
1) Le dérivatif -ë? • Ce dérivatjf forme
des verbes bénéfactifs.
Il introduit dans l'énoncé le
nominal représentant le bénéficiaire de l'action.
Exemples
tik
>
t ik"ê?
"faire la cuisine"
"faire la cuisine pour
quelqu'un"

xow?
\\
xow"ê?
/
Ilfaire ll
"faire, agir pour quelqu'un"
• l'êkey
>
lëkeyë?
"travailler"
"travailler pour qup.lqu'un"
• xul
)
xulë?
"cultiver"
"cul tiver pour qvelqu "'.ln"
• tikën
xaw?-na
/a préparé
1 couscous-lei
" Elle a pr6p8ré le couscous".
tikcfën
1a préparé pourl co \\; seo us-lei enf8nt,..ellel
"Ell
. .
. e a prepar~ le couscous pour son enfant"

151
2) Le causatif
implique l'existence d'un
nominal reprêsentant celui i
qui le sujet fait faire
l'action ou que le sujet met dans tel ou tel état.
Le causatif est exprimé en noon par trois dérivatifs;
a.- le dérivatif -ër
• eap
>
eëp"èr
"téter"
"allaiter"
• fiam
>
lIëm"èr
"manger"
IInourrirll
• taafi
>
tëfiër
"être enceinte"
"engrosser"
· lap
'>
lëpër
"monter"
"faire monter"
· yi
Bap
/en train dei têter/
"Elle t~te"
• yi
6ëpër
kow-ce
/en train dei allaiter/ enfant-d'elle/
"Elle allaite son enfant"
b.- le dérivatif -lëk
• eey
6eylëk
"appeler"
"faire appeler"
• naaw
>
naawlëk
ulaver "
"faire laver"
• xot
>
xotlëk
"vo ir ll
"faire retrouver"
(un
objet perdu)

152
• naas
>
naaslëk
"enlever"
"faire enlever"
• ml
naas
lupëngo
svi~
/je/en train dei enlever/épine-connectif-moi/
"J'llte l'épine de mon pied".
• may
kë-naas/lëk lupi
ng"ë
kot"èngo
/je viens/ INF.- faire/épine-lai dans/pied-connectif-
enlever /
moi/
"Je vais faire Ster l'épine de mon pied".
c.- le dérivatif -lëkox
Ce dérivatif est employé quand il y a dans
le causatif une idée d'aide ou d'obligation.
• xot
>
xotl"èkox
"vo ir"
"aider à voir f1
• tiin
>
tiinlëkox
IImarcherll
"aider à marcher"
• më
xottira
wutuwa
/je/ voir • nég • • toi /
hier /
"Je ne t'ai pas vu hier"
• ka
xotlëkoxo
60?
/prohib. /
voir. dérive • moi
/
guelgu 'un /
"Ne ~ fais pas voir quelqu'un (que je n'ai pas vu)""
3) Le dérivatif -~ : est un dérivatif
marquant l'origine
d'une action, et de ce l'ait impU-
quant l'expression d'un locatif dans l'énoncé.
Exemples
• mey?
>
meyox
"sortir ll
"sortir de"

153
• Bew?
>
Bewox
"prendre"
"prendre de"
• Bey?
>
Beyox
"appeler"
"appeler de"
• kow?
këngo
meyën
/enfant/ celui-de-moi/ sortir f- Acc./
"Mon enfant est sorti"
• kow?
kengo
meyoxën
tuy-a
/enfant/celui-de-moi/ sortir def-Acc./chambre-la/
"Mon enfant est sorti de la chambre"
7.3.3.3.
Le tyPe III
Dans le troisième type de dérivation
LVN f- dér.
> Base verbale, la présence du dérivatif
entra1ne la suppression d'un nominal dans l'énoncé.
Les dérivatifs du type III sont les suivants:
1) Le dérivatif -ës •
Le dérivatif -ës est un dérivatif de sens passif indi-
quant que l'action n'est pas accomplie par le sujet mais
subie par lui.
• ngur
>
ngurës
"couper"
"~tre coupé"
• pok
>
pokës
Illier"
"~tre lié"
• maal)
>
maangës
"piquer"
"~tre piqué"

154
• Dembë
po:kën
mbaala
wutuwa
/Demba/ attacher , Acc./ mouton lei hier/
"Demba a attaché le mouton hier"
• mbaala
pokseenin
wutuwa
/mouton lei attacher Passif/ hier /
"Le mouton a été attaché hier"
2) Le dérivatif -ëk
qui est un dérivatif
de sens réfléchi
est employé lorsque le sujet agit sur
lui-m~me ou se fait faire l'action sur lui-m~me.
Exemples
• maaI)
>
maangëk
"piquer"
"se piquer"
• ngur
>
ngurëk
"couper"
"se faire circoncir"
• fooc
>
foocëk
n r écurer l1
"se curer les dents"
• 500y
>
50oy"ëk
"plumer"
"perdre ses plumes"
• Koodu
yi
fooc
kanùx
/Koodu/
est en train de /
récurer/ calebasse/
"Koodu récure une calebasse".
• Koodu
yi
foocëk
/Koodu/ est en train de /
se curer les dents/
"Koodu se cure les dents".

1;:,5
3) Le dérivatif -~
est un dérivatif qui
marque la réciprocité.
Exemples
• war
)
warox
"partager"
"se partager (quelque
chose)'!
• 'lam
>
rambox
"saisir"
"se saisir l'un de l'autre"
.7ap
)
7apox
"tuer"
"s'entretuer"
')
• waar
waarox
!
lI a imer"
"s'aimer l'uD l'autre"
• Jam
yi
? am
Dembë
IJaml est en train dei saisir 1 Demoli 1
"Jam saisit Demba"
• Jam

Demba
Bi
7 ambox
IJam 1 estl Demba 1 sont en
1
se saisir l'un
train dei
l'autrel
"Jam et DembaSse saisissent l'un
l
de l'autre"
Si Q...m'P0igne",," l)
7.3.4.
Les dérivatifs nominaux à valence v2rbale,
verbo-nominale, et adjectivo-verbale
( LV/LVN/LVA .. dér.
> Base nominale) .
Ce type est très fréquent en noon.

156
7.3.4.1.
Le procp.dé le plus utilisé est la suf-
fixation par laquelle des dérivatifs sont associés
aux lexèmes verbaux, verbo-nominaux et adjectivo-
verbaux pour la formation de bases nominales de
valeurs diverses •
1) Le dérivatif -ox .
Le dérivatif -ox est utilisé à former
a.- des noms d'agent
Exemples :
• terox
"tisserand"
/
ter
"t isser Il
• tiwox
"forgeron Il
/
tiw? "forger"
• kaalox
Il c hasseur ll
/
kaal
" c hp..sser l1
• 5ewox
"celui qui prend,l
/
5ew7 "prtOndre"
( euphémisme pour
IIvoleur ll )
b.- des noms d'instrument
Exemples :
• ?acox
"pioche"
/
?ac
t'creuser"
(instrument à
creuser)
• mbindox
"crayon, plume"
/
mbin "écrire"
• kopox
"instrument à
/
kop
"récolter"
récolter du
"le vin de
vin de palme"
palme"
• cf.
njëpël kOpox
"couteau à récolter
le vin de palme".

157
2) Le dérivatif -ax
indique l'objet sur
lequel s'exerce une action.
Exemples:
• namax
"nourri ture"
1
flam
"manger Il
• ?anax
"bo isson"
1
?an
"boire ll •
3) Le dérivatif -S2JL : sert à former des
noms qui sont les résultats matériels d'une [,ction ou
la partie d'un tout.
Exemples :
pookoy
"tesson"
1
po ok
"casser"
· nguroy
"coupure, mor-
1
ngur
"coup~JrIl
ceau. "
• tesoy
I1 res te ll
1
tes
"res ter ll
(de qque. ch. )
4) Le dérivatif -or
forme des noms de
lieu.
• njansor
lIécole ll
1
njal)
"apprendre"
neexor
"chambre"
1
neex
"dormir"
· llasor
"en trée, seuil"
1
aas
lI en trer l1
meyor
"sortie"
1
mey?
"sortir ll
• toonor
"magas in Il
1
toon
"vendre"

158
5) Le dérivatif -la:;': forme des ne,ms
abstraits indiquant le caractère, la nature d'un
~tre ou d'une chose. Il s'associe aux lexème" ad-
jectivo-verbaux seuls.
Exemples :
• kow?la(;,'-,
/
ko-w?
"aigreur, acidité"
"~tre acide"
• kaaflla,
/
kaa1\\.
"hardiesse"
"os e r"
• lawëy?1a',
/
lawëy?
"humidité
(caractère
"être humide"
mouillé d'une chose"
• new?la!<'"
/
new?
"douceur"
(du gont)
l'~tre bon, sucré"
6) Le dérivatif
-een: est spécifique
des noms d'action et d'~tat, il marque la mauière dont
s'accomplit une action.
Exemples :
• tiween
/
tiw?
"fait de for(jer"
"forger"
(manière de forger)
• maafleen
/
maafl
"fait de durer"
f1durerll
• tiindeen
/
tiin
"démarche" "marche"
"marc her"
• tipeen
/
tip
"façon de battre"
"battre "
(le tam-tam)
(le tam-tam)
baaxebl
/
baax
"gentillesse"
"~tre gentil"

159
7.3.4.2.
La dérivation LV/LVN/LVA ~ dér.> Base
noœinale par antéposition : la guestion
de l'Infinitif.
Seul cas de dérivation de ce type
rel~vé,o~ le dérivatif soit antéposé, l'Infinitif en
noon illustre bien le passage d'unlexème verbal
à la
catégorie des nominaux. En effet :
- la présence du dérivatif kë- (marque de
l'infinitif) devant le lexème verbal
exclut celle des
marqueurs verbaux. De ce point de vue, l'Infinitif
n'entre dans aucun paradigme verbal.
-
l'Infinitif peut assumer les fonctior~
réservées aux nominaux dans l'énoncé verbal et dans
l'énoncé nominal
Exemples
dans l'énoncé verbal
kë-welelëk
?indi
kë-yeek
tINF.-crier/ est pas/ INF. chanter/
"crier n'est pas chanter".
Ici les deux Infinitifs kë-welelëk et
kë-teek
assument respectivement les fonctions sujet
(S) et objet
(O»)de même dans les deux exemples sui-
vants :
• kë-d'uugul tam

kë-wak
/INF.-titre malade / va / avec/ INF.-être en bonne
santé/
"la maladie voisine avec la santé".
(autrement dit :
"il n'y a que les gens
sains qui tombent malades".

160
Dans l'exemple:
• war
kë-50yëk
kuwis
Iveut/
INF.
repartir
/
demain /
"Il veut repartir demain"
l'Infinitif k'ë-50yëk
"repartir" assume
la fonction objet
(0).
De ill~rne dans le futur périphrastique
• Jam
xay
kë-kar
bi
sapko
IJarn Iva 1
INF. partir/ jusqu'à/Sapko 1
"Jarn ira jusqu'à Sapko"
.dans l'énoncé nominal
• mbec
kë-?eyndëgox
/dansel
INF.
jouer/
"La danse est un jeu".
Ici l'Infinitif assume F P N (la fonction
prédicative dans l'énoncé nominal), mais i l peut aus-
si bien as sumer les deux fonctions dans ce t:rpe d' énon-
cé (S et FPN) , ainsi que le montre l'exemple suivRnt
• kë-mbec
kë-? eynd"ëgox
/INF. danser
/
INF.
jouer /
"Danser c'est jouer",

TRüI8IEME
PARTIE
MORPHOLOGIE
NOMINALE

16]
8.
LE SYSTEME NOMINAL
Dans ce chap!tre, nous nous proposons de faire une
étude systématique des nominaux du noon. On appelle "nomi-
nal" le constituant qui dans l'énoncé verbal assume une fonc-
tion non prédicative et dans l'énoncé nominal les fonctions
prédicatives et non prédicatives. Le nominal est plurifonc-
tionnel et constitue une grande classe englobant non seule-
ment le nom -simple ou complexe- mais toute autc:-e formation
apte à assumer les m~mes fonctions, telle que les pronoms.
8.1. Le nom.
Le nom peut ~tre défini selon deux critères
- la fonction et la structure.
8.1.1. Le critère de la fonction.
Le nom est le constituant syntaxique qui assume
a) la fonction sujet dans l'énoncé verbal; par
exemple :
• mIs
yaanawën
/lait/~tre blanc ~ Acc./
"Le lait est blanc".
b) la fonction objet dans l'énoncé verbal à
expansion objectale;par exemple
• Beyndoxën
kanox-ka
/emporter + Acc./ calebasse-lai
"Il a emporté la calebasse".

162
c) les fonctions de complété et complétant dans le
syntagme complétif; par exemple
• waascël)
kul-ki
angën
/ru~~üles dei
ville-lai
~tre large ~ Acc./
"Les rues de la ville sont larges"
d) la fonction de qualifié dans le syntagme qualifi-
catif; par exemple:
• lomën
kaan

yaanaw
fil a acheté/ maison!
elle/
hre blanc!
"Il a acheté une maison blanche"
8.1.2.
Le critère de la structure
Le nom, qui est un constituant syntaxique de l'énon-
cé, apparatt sous deux formes: une forme unitaire et une for-
me complexe, que nous résumons dans le schéma suivant:
CONSTITUANT NOMINAL
(Forme complexe)
~~
~
Lexème ( • dérivatif
.
)
affixe
~------_/
BASE
(Forme unitaire)
a) Le constituant syntaxique - nominal - est unitai-
~ lorsqu'il se présente sous sa forme de base, la base étant:
• soit lexématique
lex •
• soit dérivée
:
lex . . •
dérivatif.

163
exemple :
• lomën
kaan
lacheter + Acc. 1
maison 1
"Il a acheté une maison"
kaan est un lexème nominal.
• 6ewën
tipox
lappeler + Acc.1
batteur 1
"Il a appelé un batteur (de tam-tam)"
tipox est une base nominale formée du lexème verbal
tip
"battre" + le dérivatif .=2.! qui do=e des noms d'agent.
b) Le constituant syntaxique nominal ftst complexe
lorsqu'à sa forme de base est associé un affixe: base + affixe.
exemples :
• kul-ki
angën
Iville-la 1
~tre étendu + Acc.1
"La ville est étendue"
kul-ki = base +
affixe.
• më
xotën
kaan-fa
Ije 1
voir + Acc.1
maison-lai
"J'ai vu la maison"
kaan-fa = base
+
affixe
• tipox - ca
xayën
/batteurs-lesl
venir + Acc.1
"Les batteurs sont venus"
tipox-ca

base
+
affixe.

L'affixe,
que l'on associe à la forme de base du
nom (1),
est un morphème spécifique du nom, auquel il est
toujours suffixé dans cette langue.
Il se présente sous la forme d'une consonne
(C) sui-
Vle d'une voyelle
(V), la voyelle ne pouvant être que -i ou
-a, et -C- une consonne caractéristique du nom.
Cela nous amène à représenter les affixes du noon
par -Ci et -Ca.
Cette langue conna~t un système d'affixes caractéri-
sant chacun un groupe de noms ou classe nominale et que l'on
appelle indices de classe ou encore morphèmes de classe. Ils
appartiennent à un inventaire fini,
et s'intègrent dans un
système plus large:
celui des œodalités nominales pour les-
quelles est proposé le terme de nominatifs
(2)
que nous em-
pruntons à notre tour comme un raccourci.
Dans les morphèmes ou nominatifs de classe du noon,
nous avons différencié plusieurs systèmes : un système Ionda-
~!ental au sei.D duquel se trouvent imbriqués deux autres sys-
tGmes supportés :
-
l'un par les consonnes
(C)
c'est le système des
genres;
-
l'autre par les voyelles
(V)
c'est celui des
marques locatives.
(1) Cf.
les exemples de b): kul-ki
; kaan-!a
; tipox-ca
(2) HOUIS
(l'j.) "Notes linbuistiques sur le 'dolof" in Afrigue
et Langage n" 6, 2è semestre 1976, p.53

165
8.2. LE SYSTEME DES NOMINATIFS
8.2.1.
Le système fondamental
Des énoncés du type :
• më
xotën
kaan
/je /
voir. Acc./
maison
"J'ai vu une maison"
et
• më
xotën
kaan-fa
fje /
voir. Acc./
maison-la
"J'ai vu la maison"
montrent que le nom peut appara!tre seul, c'est-à-dire sous
sa forme de base, ou accompagné d'un
affixe.
Le système fondamental sur lequel repose l'emploi
ou le non-emploi de ces affixes se présente ainsi :
-cv
:
GENERIQUE
SPECIFIQUE
··
pr~·~igné
·
·
.
·
·
.
·
·
.
·
·
.
·
.
·
.
·
·
.
·
.
••

·
·
·
••
lil
"
.
-v~
-Ca
Qu'il apparaisse sous sa forme de base ou accompa-
gné de son suffixe de classe, le nom est apte à assumer tou-
tes les fonctions primaires précédemment définies, mais avec
des valeurs différentes.
Ainsi:

a) Sous sa forme de base.
Employé sous sa forme de base le nom a valeur de
générique. - Exemples:
?
· faal
karên
kë-kaalik
way
Betë' w
karoo
Iho=el partir
(INF. )
maisl fe=e 1 partir
+ Acc.1 chasser 1
+ nég.
"L'ho=e chasse mais la fe=e pas"
• mIs
yaanawën
Ilait 1
~tre blanc + Acc.1
"Le lait est blanc"
II.
• • ?

saax
name
xawë
Isereer 1 mange /
couscousl
"Le sèrère illanE;e du couscous"
• ngura


njëpël
Icoupe I~œ.1 ça
1
avec / couteaul
"Coupe ça avec un couteau"
b) Sous sa forme complexe.
Accompagné de son suffixe de classe (-CV) le nom
prend une valeur spécifique.
Exemple :
• mIs-mi
newën
lIait-le 1 ~tre doux + Acc./
"Le lait (que voici) est doux"

lomën
kaan-fa
Ije
1 acheter + Acc.1
maison-lai
"J'ai acheté la maison (là-bas)"

l6'i
Le nominatif de classe se présente sous deux formes
en noon
- soit sous une forme vocalique (-V)
- soit composé d'une consonne (-0) • une voyelle
(-V)J-C variant selon les noms auxquels il est associé.
Exemples:
• xotën
a tox-i
Ivoir • Acc.1
pierre-la 1
"Il a vu la pierre"
• xotën
miis-mi
Ivoir • Acc.1
lait-le 1
"Il a vu le lait"
• xotën
kaan-fi
Ivoir • Acc.1
maison-lai
"Il a vu la maison"
• xotën
kii-ni
Ivoir • Acc.1
palmier-lei
"Il a vu le palmier"
• xotën
pëltëk-pi
Ivoir • Acc.1
fil-lei
"Il a vu le fil"
• xotën
piil-pi
Ivoir • Acc.1
veine-lai
"Il a vu la veine"

168
• xotën
ketëk-ki
/voir .. Acc./
arbre-lei
"Il a vu l'arbre"
• xot"èn
kiwis-ki
/voir .. Acc./
feu-lei
"Il a vu le feu"
• xotën
njanox-nji
/voir .. Acc./
petite calebasse-lai
"Il a vu la calebasse"
• xotën
atox-ca
/voir .. Acc./
pierre-les
"Il a
vu les pierres"
• xotën
tiil-ti
/voir .. Ace.
veines-les/
"Il a vu les veines"
• xotën
njëPël-~
/voir .. Ace.
couteau-les/
"Il a vu les couteaux"
Dans certains cas le nominatif de classe se réduit
à la marque locative, directement suffixée au lexème. Ainsi
dans le premier exemple:?atox-i "la pierre". Nous avons cepen-
dant choisi de symboliser le nominatif de classe par la for-
mule -Ci ou -Ca
accordant par là à C une valeur zéro (~)
dans les cas où il n'apparaît pas. De ce fait, nous posons
7a t ox-i <~atox-.0ï

169
8.2.2.
Le système des genres.
Le stock lexical du noon se répartit selon un type
de relations binaires de classe)entretenues par les consonnes
dites de classe et que l'on peut schématiser comme suit:
Singulier
Pluriel
10
5
(;
m _ _==~ c
:~----
:--====~t
n j - = =
Comme le montre le schéma ci-dessus, il s'agit d'un
système de 8 genres qui sont l'appariement de IJ. classes dont
8 du singulier (Cf. colonne de gauche) : ~-, ~i-, -m-, -f-, -n-,
-p-, -k-, -nj-, et 3 du pluriel : -6-, -c-, -t- (1)
Le genre implique donc une relation d~ nombre: c'eEt
l'appariement d'une classe de singulier et d'une classe de
pluriel qui forme un genre. Ainsi, par exemple, un ensemble de
noms ayant comme consonnes de classe ~- au siLgulier et -6-
au pluriel appartierrtau genre Ij un autre ensemble de noms
ayant comme consonnes de classe ~- au singulier et -c- au
pluriel appartient au genre II .••
(1) Nous ne faisons pas figurer dans cette liste les occlusives
sonores b, g, j, d qui sont en fait de simples variantes con-
textuelles de leurs correspondantes sourdes (Cf. Phonologie
P. G3
).
.

1('0
8.2.2.I.Le système et sa signification.
Dans la plupart des cas, les genres du noon ne réu-
nissent pas des noms appartenant à un même champ sémantique.
La classification nominale semble n'être plus que le vestige
d'un système qui fut beaucoup plus structuré.
GENRE l
:
(-~- / -6-).
Les consonnes de classe sont ici : -i-au singulier
et -5- au pluriel.
Le seul nom qUl ait été relevé pour ce genre est le
nom de la "femme" 5etëH?
: 6e t -i "la femme" /
Betëw?-6i
"les femmes".
GENRE II
(15- / -c-,).
C'est celui qui rassemble le plus granJ nombre de
noms; du point de vue sémantique ceux-ci sont très diversi-
fiés. On y relève
- des noms d'animés (humains et non-humains) et des
noms de parenté.
terox-i
"le tisserand"
/
terox-ci
"les tisserands"
tiwox-i
"le forgeron"
/
tiwox-ci
"les forgerons"
yaak-i
"l'adulte"
/
yaak-ci
"les aùultes"
yaal-i
"l'homme"
/
yaal-ci
"les hommes"
fll-i
"le jeune homme"
/
fll-ci
"les ,jeunes hommes"
xUI-i
"le griot"
/
xUI-ci
"les griots"
eewn-i
"la mère"
/
eewën-ci
"les ;Qères"
paamn-i
"le père"
/
paamën-ci
"les ')ères n
"
caamn-i
"le grand -p ère"
/
caamën-ci
"les grands-pères"

ln
yaakmën-i
"l'ainé"
/ yaakmën-ci "1 es a!nés
tikoxmën-i "le cadet"
/ tiko:xmën-ci "les cadets"
taan"èmën-i III 'oncle"
/ taanëm"èn-ci "1e~ oncles"
moromn-i
Ille camarade ll / moromën-ci
"1 ee camarades"
· sel-i
"1'oiseau l1
/ sel-ci
1I1es o iseattt"
Bok-i
"1 e moustique / Bok-ci
"les moustiques"
mbel-i
"1 e lézard"
/ mbel-ci
"1 es lézards"
des noms de parties du corps
yax-i
"la main II
/ yax-ci
"les mains"
pol-i
ilIa lèvre"
/ pol-ci
III e~ lèvres ll
kot-i
"1 e pied"
/ kot-ci
"1 es pieds"
xaf-::
!Il a
tlhe"
/ xaf-ci
llles t~tes"
• look-i
"le ventre"
/ look-ci
"les ventres"
des noms de sens variés tels que :
· ndor-i
Ille bâton"
/ ndor-ci
"1 eE bâtons"
.'":atox-i
IlIa pierre"
/?atox-ci
"les pierres"
âuukul-i
"la maladie"
/ âuukul-ci
"les maladies"
robes-i
III e
jour"
/ robes-ci
"les jours"
• taal-i
"le to i t"
/ taal-ci
1l1 es toits
• ~amax-i
"la nourriture/ ftarnax-ci
"les nourritures"
des noms qui, si nous ne pouvons o.ffirmer que
ce sont des emprunts, sont en tout cas commun,; au noon et
au wolof
• jen-i
"le poisson"
/ jen-ci
"1 es
.
pOlssons "
mbaam-i
1
111
âne"
/ mbaaro-ci
"les Ilnes"
• ngelem-i
Ille chameau"
/ ngelem-ci
"leEi chameaux"
• x()r-i
"le coquillage/ xor-ci
"lcs coquillages".

172
GENRE III
(-m- /
-c-) •
Ce genre regroupe essentiellement des noms de li-
quides ou de masses:
mIs-mi
"1 e lait"·
/
mIs-ci
"pl. "
meek-mi
"l'urine"
/
meek-ci
"les urines"
metos-mi
"la salive"
/
metos-ci
"les salives"
mboos-mi
"la bière"
/
mboos-ci
"les bières
muun-mi
"la farine"
/
kuun-ci
"les farines"
moon-mi
"la larme"
/
moon-ci
"les larmes"
mara-mi
"1 e sel" (toujours employé au singulier)
mu?-mi
"l'eau"
/
mu?-ci
"les eaux"
maley-mi
"le sable"
/
maley-ci
"les sables"
gee-mi
"la mer"
Ce genre a la caractéristique de ne compter que
des noms de liquides ou de masses à initiale nasale bila-
biale m-. On note la présence de ~ "mer" qui pourrait
bien être un emprunt au wolof (1), intégré dans la classe
des liquides par analogie de sens.
Bien que ces espèces ne soient pas dénombrables,
elles possèdent cependant un pluriel prenant en considéra-
tion le fait que l'on peut avoir par exemple plusieurs ré-
cipients de bière de mil, plusieurs qualités de lait (frais,
caillé ••• ) ou plusieurs tas de farine ou de sable.
(1) La situation géographique du pays noon situé à l'inté-
rieur des terres, nous incline à penser Qu'il s'agit véri-
~ablement d'un emprunt. Le vocabulaire
ml'rin
est peu
etendu en noon.

'73
GENRE IV
(-f- /
-c-)
De nombreux noms d'animaux appartiennent à ce
.
genre
?enox-fi
"la vache"
/ '1enox-ci
"les vaches"
pënëe-fi
"le cheval"
/
pënës-ci
"les chevaux"
pe?-fi
"la chèvre"
/
pe?-ci
"les chèvres"
coox-fi
"l'éléphant"
/
coox-ci
"les éLéphants
.
saaft-fi
"le rat-palmiste"/
~
saan-Cl.
"les rats-palmistes"
peeft-fi
"l'écureuil"
/
peeft-ci
"les écureuils"
mbaay-fi
"le chien"
/
mbaay-ci
"les chiens"
/
pè'eni-fi
"le singe"
/
peeni-ci
"les singes"
Nous y avons relevé aussi des noms appartenant à
des champs sémantiques différents que nous présentons en
deux groupes (1) :
a) premier type de noms appartenant au genre IV.
fen-fi
"le cheveu"
/
fen-ci
"les cheveux"
fënëf-fi
"le poil,"
/
fënëf-ci
"le poil, "
la plwlle"
"les plumes, "
le sourcil"
"les sourcils"
fekër-fi
"le toussinet du /
fekër-ci
"les coussinets du
grain de mil"
grain de mil"
fitox-fi
"le son(du mil) " /
fi t.ox-ci
"les sons (du mil)"
f'.n-f i
"1 e corps"
/
f"","-c i
"les corps"
faraaf-fi "le cadavre"
/
faraaf-ci
"les cadavres"
b) Second type de noms appartenant au ge=e IV.
kaan-fi
"1 a maison"
/
kaan-ci
les maisons"
perem-fi
"la langue"
/
perem-ci
les langues"
(1) Nous avons regroupé sous la rubrique a) des radicaux
ayant -f pour initiale. On note ici que la consonne de classe...

174
kakey-fi
"la terre"
/
kakey-ci
"les terres"
peengi-fi
"l'herbe"
/
peengi-ci
"les herbes"
GENRE V : (-n- / -c-)
Il est statistiquement peu représenté dans le
parler actuel.
On y relève :
- un seul nom d'humain
le nom de l'enf~nt
oomax ;
- quelques noms d'arbres:
bi-ni
"le palmier"
/
kii-ci
"les palmiers"
guro-ni
"le kolatier"
/
guro-ci
"les kolatiers".
Cependant, il est remarquable que ce sont surtout
les noms à lexÈme verbo-nominal, abstraits en -la, qui ap-
partiennent à ce genre. Ainsi :
aayla-ni
"l'amertume" (goût amer)
kow?la-ni
"l'aigreur, acidité"
kaaflla-ni
"l<1.hardiesse"
lawëy?la-ni
"1 'humidité"
new?la-ni
"ludouceur" (du goût)
soosla-ni
"Ll\\ fro ideur"
tamoxla-ni
"10 chaleur" (du feu).
Dans notre tentative de description du contenu des
genres l à v, nous avons pu regrouper certains mots apparte-
nant à un même champ sémantique. Mais la présentation des
.•. est aussi -f-. Bien que le phénomène ne soit pas régu-
lier dans le Genre IV, il semble que ce soit là le vesti~e
d'une ancienne correspondance. Cette question sera abordee
P.179 - parag. 8.2.2.3.

175
genres qui vont suivre - c'est-à-dire celle des genres VI
et VII
notamment, puis VIII~a ceci de particulier qu'elle
met en évidence une alternance consonantique régulière fon-
dée sur une homophonie entre la consonne initiale des lexè-
mes et la consonne du sufixe de classe.
GENRE VI: ( -p- / -t-).
Le caractère do~inant de ce genre est qu'il ne
réunit que des noms dont l'initiale est p- au :ingulier al-
ternant avec t- au pluriel. Ainsi :
pUr-pi
"la feuille"
/
tUr-ti
"les feuilles"
plk-pi
"le trèfle"
/
tlk-ti
"les trèfles"
peex-pi
"la semence"
/
teex-ti
"les semences"
pëltëk-pi "le fil"
/
tël tëk-ti "les fils"
poox-pi
"le mil"
/
toox-ti
"les (tas de) mil"
piil-pi
"la veine"
/
tiil-ti
"les veines ll
GENRE VII: ( -k- / -t- )
Tous les noms de cette classe ont pour initiale :
k- au singulier, t- au pluriel, et sont nettement diversifiés
quant à leur signification.
ketëk-ki
"l'arbre"
/
tetëk-ti
"les arbres"
kumun-ki
"le nez"
/
tumun-ti
"l e~' nez"
kan-ki
"la calebasse"
/
tan-ti
"les calebasses"
kelëf-ki
"le beurre"
/
telëf-ti
"les (tas de) beurre"
katas~ki
"1 e canari"
/
tatas-ti
"les canaris"

176
GENRE VIII: (-nj- /
-t-)
C'est un genre où ne subsiste qu'un n~mbre fort
limité de noms: des diminutifs essentiellement, ou des noms
d'objets très petits.
njokor-nji
"le petit pilon"
/ tOKor-ti
"les petits pilons"
njokon-nji
"le doigt"
/ tokon-ti
"les doigts"
njulul)-nji
"le petit réci-
të-tulul)-ti (1) "les petits
pient à vin de
récipients à
palme"/
/
vin de palme".

177
8.2.2.2.
L'alternance consonantique.
Le phénomène de l'alternance consonantique, très
peu répandu dans le parler actuel de Ngente, se manifeste à
l'initiale des lexèmes nominaux. Venant renforcer le système
des consonnes suffixées au nom, l'alternance consonantique se
limite aux genres
VI (-p- / -t- ), VII ( -k- / -t- ) et YlIl
( -nj- / -t- ).
a) Les noms qui ont, à l'initiale, une consonne a~­
tre que /p/, /k/, et /nj/ conservent cette initiale pour tous
les genres.
- Exemples:
· ndor-i
/
ndor-ci
( -{4- /
-c-)
"le b§.ton"
"les b§.tons"
• metos-mi
/
me·tos-ci
( -m- /
-c-)
"la salive"
"les salives"
• fënëf-fi
/
fënëf-ci
( -f- /
-c-)
"le cheveu"
"les cheveux"
b) Les noms qui ont à l'initiale une des consonnes
suivantes: /p/, /k/, /nj/, se comportent de deux façons se-
lon le genre
- ils conservent leur initiale aux genres: II,
IV et V.
Genre II ( -{4- / -c- ) :
paamn-i
"le père"
/
paamën-ci
"les pères"
kop-i
"le vin de
kop-ci
"les vins de palme"
palme
/
njec-i
"la pintade"
/
njec-ci
"les pintades"

178
Genre IV ( -f- / -c- )
• perem-fi
"la langue" / perem-ci
"les langues"
• kaan-fi
"la maison" / kaan-ci
"les maisons"
Genre V
( -n- / -c- )
• kU-ni
"le palmier" / kU-ci
"1 es palmiers"
- ils présentent une alternance aux genres : VI, VII
et VIII.
-Exemples :
Genre VI ( -p- / -t- ) : p- singulier alterne avec
t- au pluriel.
(1)
• peex ~i) "semence"
/ teex (-ti)
"semences"
pEl (-pi) "veine " / tiil (-ti)
"veines"

Genre VII ( -k- / -t- ) : k au singulier alterne
avec t- au pluriel.
• kanox (-ki) "calebasse"/ tanox (-ti) "calebasses"
• ketëk (-ki) "arbre"
/ tetëk (-ti) "arbres"
Genre VIII
( -nj- / -t- )
• njokon (-nji) "doigt
/ tol,l:on (-ti) "doigts"
• njokor (-nji) "petit
tokor (-ti) "petit
pilon"
/
pilons"
(1) Dans tous les exemples de ce paragraphe les nominatifs de
classe sont mis entre parenthèses: en effet, dans les Genres
II, IV et V où rien dans les lexèmes ne permet de différencier
le singulier du pluriel, il était important de les signaler,
alors que dans les Genres VI, VII, et VIII il suffit de consi-
dérer l'initiale du lexème.

179
8.2.2.3.
Problème de l'homophonie de la consonne initiale
du nom et de la consonne du nominatif de classe
( -0-).
La langue présente un nombre important de cas où la
consonne initiale du nom et celle du nominatif de classe sont
homophones. On observe cette homophonie :
-dans la classe de singulier des liquides et des
masses
- Exemples
• mIs-mi
"le lait"
• muun-mi
"la farine"
• mara-mi
"le sel".
-dans les genres VI (-p- 1 -t-), VII ( -k- 1 -t-),
VIII (-nj- 1 -t-)
- Exemples:
,
• pëldëk-pi
"le fil"
tëldëk-ti. "les fils"
• kelëf-ki
"le beurre" 1
telëf-ti
"p l.1I
• njokon-nji "le doigt"
1
tokon-ti
"les doigts"
Les noms de ces différents genres laissent entrevoir
que le noon a pu connaître un système de classificateurs à la
fois préfixés et suffixés.
- par-exemple
.
• metos-mi
"la salive" en face de
kë toos "cracher"
• meek-mi
"l'urine" (cf. mesook du Saafen, langue du
m~me groupe) en face de kë sook lluriner" .
• moon-mi
"la larme" en face de kë kon "glousser" et
kë kondëk "pl eurer" •
Il s'agit vraisemblablement d'un figement de ces
préfixes.

180
Il est à noter qu'il existe encore en lloon pour la
formation de diminutifs un préfixe një- (singulier) alternant
avec të-
(pluriel) et signifiant "de petite taille".
Par
exemp~e :
• një-kot
"petit pied"
• një-ku?
"petite bouche"
• një-kumun
"petit nez".
Le pluriel të-
est identique à celui qui corres-
pond au singulier kë- "petit, jeune, malingre".
• kë-oomax (-ki)
"(le) petit enfant"
• të-oomax (-ti)
"(les) petits enfants"
• kë-naal (-ki)
"(le) taureau de petite taille"
• të-naal (-ti)
"(les) taureaux de petite taille".
Un nom
présente une particularité dans l'alternance
de la consonne initiale pour l'opposition sigulier / pluriel.
Il s'agit du nom de la "farine" ou de la "poudre" :
muun-mi
/
kuun-ci
C'est en effet, le seul cas où nous avons pu trouver
à l'initiale de lexème, m- au singulier alternant avec k- au
pluriel.
8.2.3.
Le système des marques locatives
(-V).
Les nominatifs de classe, comme nous l'avons vu,
sont en noon, de la forme -CV suffixée , C pouvant ~tre ~.

181
Les voyelles qui entrent dans leur formation sont
toujours -i ou -a, et correspondent à deux marques de déter-
mination spatio-temporelle:
o-i marque la proximité aussi bien dans l'espace
que dans le temps, tandis que:
o -a note l'éloignement.
Exemples
• wa
di
en
oomax

di
sugurke yaak-ca
quand/ nous/ être/ enfant / partic. synd./ nous/ écou-
./adulte<
tions /
les//
"Quand nous étions enfants, nous écoutions les adultes".
• ndiimë dë
oomax-ci
ndey?sissi
yaak-ci
maintenant/ enfant -les/ a~procher~encore~/ adultes-les//
neg.
"Aujourd'hui les enfants n'approchent plus les adultes".
yaak-ca
désigne des personnes éloignées dans le
temps et l'espace à la fois, faisant référence à un passé
lointain et situé dans l'enfance de celui qui Varle. En revan-
che yaak-ci désigne les adultes d'aujourd'hui

182
8.3.
TABLEAUX RECAPITULATIFS
DU
SYSTEl"lE NOMINAL
8.3.1. Tableau des Genres.
Le tableau des genres révèle un système sous-jacent
dans lequel n'apparaissent pas les formes sonores -j-, -b-, -g-,
-d- qui, nous l'avons vu, sont les variantes combinatoires des
consonnes de classe -c-, -p-, -k-, -t- respectivement. En re-
vanche, pour différencier plus clairement les genres, notam-
ment les genres l et II qui, au singulier, ont C =~, nous
faisons figurer les pronoms démonstratifs (1) correspondants.
(1) Cf. les pronoms spécificatifs : 8.6.3.1.

8.3.2.
Tableau des alternances consonantiques
dans les lexèmes et dans les morphèmes de
classe.
i
i
0
Initiales de
0
Indices de
GENRES
!
0
0
lexèmes
0
classe

~
0
0
0
0
0
:
•o
(
sing •
p
-p-
VI
:
~ plur.
t
-t-
~ sing.
k
-k-
VII
plur.
t
-t-
i


:
0
(
sing.
i
nj
0
-nj-
:
0
VIII
)
0
0
(
plur.
t

.
-t-
.
•0

184
8.4.
LES SYNTAGMES NOMINAUX
Les noms - simples ou dérivés - sont susceptibles
de se combiner entre eux pour former des syntagmes nominaux.
Le syntagme ainsi formé assume une fonction syntaxique primai-
re non prédicative.
Les termes du syntagme nominal peuvent assumer par
rapport à l'actualisateur ou au prédicat verbal
- soit la même fonction
dans ce cas il s'agit d'un
syntagme homofonctionnel,
- soit des fonctions différentes
c'est alors un
syntagme hétérofonctionnel.
8.4.1. Les syntagmes nominaux hétérofonctionnels.
Ce sont les syntagmes de détermination..
Il en a été
relevé deux types : le syntagme complétif et le syntagme quali-
ficatif •
8.4.1.1. Le syntagme complétif.
Il y a deux typesde syntagme complétif en noon,
du point de vue de la séquence des termes, celle-ci pouvant
être médiate ou immédiate.
8.4.1.1.1.
La structure du syntagme complétif.
Les deux noms qui constituent le syntagme complé-
tif représentent, l'un le centre de syntagme dont la fonc-
tion est directement en relation avec le prédicat, l'autre
une expansion secondaire du premier. Ils entretiennent tous
deux un rapport de complétant (A) à complété (E)

185
8.4.1.1.2.
L'ordre des termes.
Il est toujours de type: NE - NA c'est-à-dire:
nom complété suivi du nom complétant.
Ex. :
• kultël)
BeU
morën
Ile boubou dei femme-lai ~tre beau + Acc.1
"Le boubou de la femme est beau".
8.4.1.1.}.
La séquence des termes.
Si l'on considère la séquence des termes dans le
syntagme complétif, on s'aperçoit que la langue présente deux
schèmes pour le syntagme complétif: celui du syntagme complé-
tif à séquence médiate et celui du syntagme complétif à séquen-
ce immédiate.
- Le syntagme complétif à séquence médiate :
On parle de séquence médiate lorsque le syntagme com-
plétif requiert la présence d'un connectif -ël)- ou -U qui sont
des morphèmes suffixés spécifiques de ce type de syntagme de
détermination : ils ne se rencontrent nulle part ailleurs.
Exemples:
• Beyndoxën
ondël)
mbaal-éi
IiI a emportél la peau dei mouton-lei
"Il a emporté la peau du mouton"
• karën
kaan-fël)
njiit..,a
IiI est partil la maison-dei chef-lei
"Il s'est rendu chez le chef"
• pe?-fi
fU
Letër
Ichèvre-lal celle-de
1
Laatirl
"C'est la chèvre de Laatir".

186
Le schème du syntagme complétif à séquence médiate
est :
C +E
Le nom complété (E) est suivi de la consonne initia-
le du nominatif de classe (C) combiné au connettif -ëD ( ou -U),
puis du nom complétant (A). La consonne C peut ~tre ~ : lors-
que E est du genre l ou II au singulier. (Cf. le premier exemple
dans lequel : ondël)
< on + ~ëD, on "peau" est du genre II
~i~i: ond-i/ on-ci (sg/pl.).
- Le syntagme complétif à séquence immédiate
Le syntagme complétif ne requiert la présence d'au-
cun morphème pour établir une r"E'lation de 'liépenaance" entre
ses termes :
Ex
• on
mbaal
su?ën
/peau/ mouton/ être sec + Acc./
"La peau de mouton est sèche"
• fl.aanë?
kox
ngë
dook
on
mbaal
fil priel Dieu/ suri dessus/ peau/ mouton/.
"Il prie sur une peau de mouton".
Le schème en est :
!
N
E
A
Le nom complété (E) est immédiatement suivi du
nom complétant (A)

18'{
8.4.1.1.4.
Le système des accords dans le syntagme complétif.
Il n'existe de système d'accord dans le syntagme
complétif que lorsqu'il s'agit du type à séquence médiate:
le jeu des ge=es y appara1t obligatoirement)étant do=é que
ce type n'est utilisé que pour un nominal déterminé. En effet
la consonne de classe se combine nécessairement au co=ectif
-ëQ, comme le montre le schéma suivant :
accord en
classe
~---- 6-
.. --
..
N
A
Si le nom complété (E) appartient au genre l
(~/5)
dans la formation du syntagme, il doit etre suivi d'abord de
~ .. ëQ ou -U au singulier et de fi .. ëQ ou -U au pluriel, en-
suite du nominal complétant (A)
Si le nom complété est du genre III ( fic ), il est
obligatoirement suivi de f .. l'un des connectifs (-ëQ ou U)
et du complétant, au singulier; au pluriel de c .. un des con-
nectifs et du complétant.

188
A titre d'illustration nous donnons ici des exemples
pris dans trois des genres du noon. Ce spnt les :
GENRE
.
l
( 4 - /
-5- )
GENRE IV: ( -f- / -c- )
GENRE VII
( -k- /
-t- )
Exemples
- Genre l
4- /-5-
• 5 etël)
Demba
morën
fla femme dei Demba / ~tre beau + Acc./
"La femme de Demba est belle".
• 5etëw?
5ël)
Demba
morën
/femmes/cellesdel Demba/ ~tre beau + Ace.
"Les femmes de Demba sont belles"
- Genre IV:
-
• xayën
nge
kaan
Mbaar
wutuwa
/venir + Acc./ dans/ maison/celle dei i'lbaar / hier/
"Il est venu chez Mbaar hier".
• xotën
kaan
cël)
l'1baar
/voir + Acc./ malson/cellesde/ Mbaar /
"Il a vu les maisons de Mbaar".

159
- Genre VII
( -k- / -t-) :
• oomax

Betëw?
te?ën
kanox
/enfant/ elle/ femelle/ apporter
calebasse /
.. Acc./
kël)
eewn-i
Icelle dtlmère lai
"La fillette a apporté la calebasse de sa mère"
• oomax

Betëw?
toonën
tanox
/enfant/ elle/ femelle/ vendre / calebasses/
.. Acc.
tël)
Koodu
~elles-d~oodu/
"La fillette a vendu les calebasses de Koodu"
8.4.1.1.5. La détermination dans le syntagme complétif et
les emplois des deux types de séquence.
Seul le deuxième terme du syntagme complétif peut
~tre suivi d'une marque de détermination (veleur spécifique),
lorsque la séquence des termes est immédiate.
Exemple
• luk
pënës
/ queue/ cheval
"Une queue de cheval"
Luk pënës
prend
une valeur spécifique si l'on
ajoute à la fin du syntagme que constituent ces deux noms
un suffixe de classe. On-:note que ce suffixe de classe est
celui du second terme du syntagme.
• luk
pënës-fi
/queue/
cheval-lei
"La queue de cheval"

19)
Mais lorsque la séquence est médiate, chacun des
termes du syntagme complétif peut ~tre suivi d'une marque
de détermination, soit de sa consonne de classe. Celle-ci
est :
. -P- dans l'exemple
• luk"èl)
pënës
ou
lukë:q
pënës-fi
/la queue dei cheval/
/la queue dei chevahl.e /
"la queue d'un cheval"
"la queue du cheval".
(lukël) < luk 4 + ël))
. -c- dans l'exemple
• luk-cël)
pënës-ei
/queue-celles dei chevaux-les/
"la queue des chevaux"
Le choix entre les deux types de syntagme complétif -
à séquence immédiate ou à séquence médiate - est lié au carac-
tère spécifique ou non spécifique du premier terme du syntagme.
Lorsque le premier terme du syntagme complétif a une
valeur générique, le noon utilise le syntagme complétif à sé-
quence immédiate
E-A.
Exemples
• xaf
oomax
njututën
/tête/ enfant / être petit + Acc./
"Une tête d'enfant est petite"

191
• yi
kaa1
cëwu-ci

luk
pënës
fil est en train dei chasser/ mouches-les/ avec/queue/ cheval/
"Il chasse les mouches avec une queue de cheval"
• toonox-i
yuukën
ngë
.e.aan
pI.e.
/commerçant-le/ s'asseoir /dans/ chaise/ fer/
.,. Ace.
"Le commerçant est assis sur un siège en fer"
• onënde
siis
xaal)
/donner .,. Acc.-le/chaise/ bois
"Il lui a donné une chaise en bois"
• larkën
ngë
cfook fayal)
peengi
·/s 1 étendre.,. Acc"'dans/ sur/ lit
/ paille /
"Il est étendu sur un lit de paille"
Lorsque le premier terme du syntagme complétif a
une valeur spécifique, le noon utilise le syntagme complétif
à séquence médiate :
E .,. consonne de classe .,. connectif A.
Exemples :
• xafël)
oomax-ni
njututën
fla tête dei enfant-lei être petit.,. Ace. /
"La t~te de l'enfant est petite"
<
( xafël)
xaf .,. ~ .,. ël))

192
• oomax-ni
yi
nook
lukëij
pënës-fi
/enfant-le/ est en train dei tirer/ la queue dei cheval-le
"L'enfant tire (sur) la queue du cheval"
Mais dès que le premier terme du syntngme perd sa
valeur spécifique on note la disparition du connectif. Ainsi:
• 5eyën
kow?
këD
Ndatte
/appeler + Acc./ enfant;éelui dei Ndatte
"Il a appelé l'enfant de Ndatte"
en face de :
5eyën kow? Ndatte "Il a appelé un enfant de Ndatte" •
• taanëmënëD
fiilii-ce
xayën
wutuwa
/l'oncle dei
ami-lui
venir + Acc./ hier
"L'oncle de son ami est arrivé hier"
en face de
• waakën
taanëmën
fiilii-ce
/rendre visite + Acc./ oncle
/ ami-lui
"Il a rendu visite à un oncle de son ami"
8.4.1.2 • Le syntagme qualificatif.
8.4.1.2.1. La structure du syntagme qualificatif.
Syntagme de détermination tout comme le syntagme
complétif, le syntagme qualificatif se présente comme un
nominal déterminé par un autre signe. Cependant l'expansion
qu'est le déterminant (A) entretientavec le terme central
un rapport de dépendance totalement différent de celui qui
existe dans le syntagme complétif.

193
8.4.1.2.2. L'ordre des termes dans le syntagme qualificatif.
Il est toujours du type qualifié - qualifiant
Exemples :
• xayndoxën
cfambë?

morla
/venir + dérive + Acc./ panier / lui/ joli/
"Il a apporté un joli panier"
• anën
mu?

yëwën
jboire
/ eau
/
elle /
est beaucoup /
+ Ace.
"Il a bu beaucoup d'eau"
Dans ces deux exemples cfambë? et mu? sont les nomi-
naux qualifiés CE). Ils sont suivis respectivement Cl) des
pronoms wë et më,dont l'initiale est la modalité d'accord
du no~ et de A.
Le schème du syntagme qualificatif est donc
N
.l2.!:
N
E
E'
A
(1) cf. pp.220.

194
8.4.1.2.3. La nature du gualifiant.
Nous avons relevé une classe de lexèmes
adjectivo-verbaux (LVA) qui, dans l'énoncé R prédi-
cat verbal, ne se distinguent pas des LVN et LV : ils
ont le même comportement et fonctionnent avec les mêmes
prédicatifs.
Cl).
Les lexèmes adjectivo-verbaux sont les seuls
aptes à assumer la fonction de qualifiant (A) dans le
syntagme qualificatif. Pour cela,
ils peuvent se présen-
ter sous trois formes
:
-
soit sans affixe particulier
-
so i t
ac compagnés du suff ixe dérivatif -la"
soit
_11-
_11_
"
-ë?
Pour la fonction de qualifiant, le no on
opère donc une double sélection:
au niveau du lexème
et au niveau de la base, suivant le schème:
b
1
pro
LVA
E
E'
A
1
1
ou
N
pro
LVA
( -la:

5
E
E'
A
(1)
Cf.
paamni jofën
/
le père/ est boni où jofën vient du
lexème àdjectivo-verbal jof "être bon" auqu'Ol a été suf-
fixé le morphème d'Accompli -ën • De même pour
waasi xoorën
Ile chemin/ est long/ • Les deux
énoncés sont identiques à
yaali flamën /1 'homme/
a mangé/.

195
C'est-à-dire qu'un nominal qualifié (E)
est suivi d'une forme pronominale (E') s'accordant en
genre avec E, elle-même suivie d'un lexème adjectivo-
verbal (LVA) , lequel s'emploie sous sa forme simple ou
prend pour suffixe l'un des morphèmes suivants:
-.lIl".'
ou -ë? - Par exemple
-~
fiamën
kow?nox

tam
/manger + Acc./ viande
/
elle /
être chaud
"Il a mangé de la viande chaude"
,
.' '
-la

lomën
nj"épël

kaafila"

/je/ acheter + Acc./ couteau/ lui/ tranchant
"J'ai acheté un couteau tranchant"
• -ë?
6etëw?

morë?
xayën
/femme/
elle /
belle /
venir + Acc./
"Une belle femme est venue ll
Chacun de ces qualifiants aurait pu s'employer
seul ou prendre indifféremment l'un ou l'autre de ces
trois suffixes.
tam
"être chaud" est un lexème adjectivo-verbal simple
kaaflla'
est formé d'un lexème adjectiva-verbal kaafl
être tranchant" • la'i
qui est un morphème déri-
vatif apte à former des noms abstraits (1).
Exemples
• tam
"être chaud"
/
tamIa
"chaleur"
lawey?
"être humide"
/
lawey?la "humidité"
· jof
"être bon"
/
jofla
"bonté"
• suus
"être noir"
/
:suusla
l1 11o irceur"
· mor
"être beau"
/
morla
"beauté Il
(l) Cf. "La dérivation"p" 158.

196
Ces noms abstraits indiquant le caractère
d'un ~tre ou d'un objet pourraient bien assumer la
fonction de qualifiant dans un syntagme qualificatif.
morë?
est issu de
moI'
"€tre
beau" et
d'un dérivatif verbal
-ë?
qui tr8.duit l'idée de
"transformer, rendre, mettre dans un état différent
de l'état originel".
Tous les lexèmes adjectivo-verbaux du noon
sont aptes à recevoir le dérivatif -ë?
En voici quelques exemples :
~ 'ieref
"~tre léger"
/ ?erefë?
"alléger"
· Bit
"~tre lourd"
/
Bit"è? (Biti?)
"alourdir"
· laaw?
"être propre"
/
laaw"è?
"rendre
propre"

jof
"être bon"
/
jofë?
"rendre
Don"
· lawey? lIêtre humide"
/
lawey"è?
"humidifier"

197
Le syntagme qualificatif à plusie~rs quali-
fiants.
Le nominal accompagné de plusieurs qualifiants a
la particularité de former une structure allitérative : le
pronom est repris devant chaque qualifiant (suivi lui-même
du
du nominatif de classe/nominal, s'il a une valeur sp&cifique).
- Le schème du syntagme qualificatif à plusieurs
qualifiants de valeur générique est
l ( - î
1
N
Pro
LVA
Pro
LVA
E
E'
A
E'
A
Lorsque le nominal qualifié (E) a une valeur géné-
rique, chaque qualifiant (A) est précédé du pronominal (E')
correspondant à la classe du nominal qualifié (E).
Exemple
• lomën
kaan

yaanaw

yaak
/il a acheté/
maison/
elle/être 'blanc/
elle/être grand/
"Il a acheté une grande maison blanche".
- Le schème du syntagme qualificatif à plusieurs
qualifiants de valeur spécifique est le suivant :
~~v Jr
r
1
\\
LVA- CV
Pr
LVA_ CV
E
E'
A
E'
A
Lorsque le nominal qualifH (E) a une valeur spé-
cifique, c'est-à-dire lorsqu'il est affecté de son suffixe de

198
classe, -CV, chaque qualifié est non seulement précédé du
pronom (E') correspondant à la classe du nominal qualifié
(E) mais est accompagné du suffixe de classe,.cV, du nomi-
nal (E).
La structure allitérative de ce second type de
syntagme s'en trouve plus accentuée que dans le précédent,
particulièrement dans les genres où l'initiale du pronom et
celle du suffixe de classe sont identiques.
Exemples :
• kaan-fa

yaanaw-fa

yaak-fa
/maison-la/
elle/
être blanc~la/elle/
être grand-lai
fuy
fU
Daali
/celle-là-bas/
celle dei
Daali
"La grande maison blanche là-bas appartient à Daali"
• katas-ki

yaak-ki

yoox-ki
pokën
wutuwa
/canari-le/
lu:Ï! être..
/ lui/litre
/casser /hier
gral1d-le
rouge-le +Acc.
"Le grand canari rouge s'est cassé hier".
8.4.1.2.5. Le système des accords dans le syntagme qualifi-
catif •
Il est presque identique à celui du syntagme com-
plétif sauf pour les genres l, II et V (-~-/-5-, -~-/-c-,-n-/-c.
où les modalités d'accord sont ici respectivement: y/5 et
w/c (1).
C'est donc un système complet.
(1) Le syntagme complétif faisait intervenir dans son systè-
me d'accord la consonne -C- du nominatif de classe. Dans le
syntagme qualificatif C- est un élément pronominal, comme
nous le verrons dans le chapitre sur les pronoms.9upple:"nts.

200
8.4.2.1.
Le syntagme de coordination.
a) Sa structure :
Le syntagme de coordination se présente comme un
groupe de noms (simples ou dérivés) reliés entre eux par un
morphème appelé coordinatif. Toutefois dans une énumération,
l'emploi du coordinat if peut @tre facultatif en noon. Le
de
schème du syntagme/coordination simple (c'est-à-dire à deux
termes) est donc :
N
coordinat if
N
b) Le coordinat if :
En noon le coordinatif est në , de signifié "avec"
ou "et". Il relie généralen,ent deux noms, deux pronoms ou un
pronom et un nom, au sein d'un syntagme nominal.
Exemples :
• yaal-i

l3 et-i
xayUnun
lhomme-lei
avec/
femme-lai sont venus/
"L'homme et la femme sont venus"
• mex

tikoxo
âi
âuukulën
/moi/ avec/ frère moi/nous (exclusif) / sommes malades
"Mon frère et moi sommes malades"
c) Dans une énumération à plus de deux termes, la
majorité de ces termes peuvent @tre simplement juxtaposés, le
coordinatif n'apparaissant qu'entre l'avant-dernier et le
dernier.

199
Le système se résume donc ainsi
y
ô

LVA
Exemples :
• .)'aal-ci
13ë
yaak-ci
tesën
ngë
ndëki
/hommes-les/
ils/ vieux-les/
rester ~ Acc./
dans/village-l
"Les hommes vieux sont restés dans le village"
• njëpël-i

njutut-wi
wU
Nango
/couteau-le/ il/être petit-lei
celui dei
Nango/
"Le petit couteau appartient à Nango~
8.4.2. Les syntagmes nominaux homofonctionnels.
Dans ce type de syntagme où l'ordre des termes
n'est plus un critère de pertinence, où ces termes ne sem-
blent plus entretenir de rapport de dépendance, apparais-
sent deux sortes de syntagmes : le syntagme de coordination
et le syntagme appositif.

201
Ainsi
• më
toonën
toox-ti
piim-fi

pimbox-fi
/je/ ai vendu/ mil-le (pluriel)/ sorgho-lei avec/ maïs-le
"J'ai vendu le mil, le sorgho et le maïs"
• paamn-i
eewn-i
tow?-ti

yaal-ci
tanak-ti
/père-le/ mère-lai enfants-les/ eux / mâles-les/ deux-les/


fletew?-ki
flël)
yoon-ca
/avec/ elle/ femelle-lai ils dans/ champs-les
"Le père, la mère, les deux fils et la fille sont aux champs"
Les constituants du syntagme de coordination assu-
ment ainsi une même fonction (non prédicative) à l'intérieur
d'une même proposition, donc par rapport à un même prédicat.
Dans le dernier exemple cité, la succession des
constituants est reprise par le pronom de troisième personne
du pluriel flë
que l'on reconnait dans flël)
(flë ~ ngë / ils/
dans/ ).
De même cri
"nous", dans le dernier exemple de b)
à la page précédente.
8.4.2.2.
Le syntagme appositif.
Le syntagme appositif n'est caractérisé par la
présence d'aucun morphème particulier. Ses constituants sont
simplement juxtaposés et comportent une pause entre eux.
N

N

202
Exemples
• paambo
tiwox-a
lëkey
ngë
ku?
kul-ka
/père-moi/ forgeron-lei travaille/ dans/ bouche/ village-le
"Mon père, le forgeron, travaille à l'entrÉe du village /1
• Laman-a
xay?
yoon-a
Beyën
yaal-ca
/laman-Ie/ propriétaire/ champ-lei
a appelé/ hommes-les/
wate?
/aujourd'hui/
"Le laman, propriétaire du champ (là-bas) a convoqué les
hommes aujourd'hui".
• Mbaar

yaak
yi
/~lbaar/
lui/
être grand / celui-ci
"Mbaar, le grand".

203
8.5.
La composition nominale.
Le procédé de la composition nominale est étudié
ici sous un double aspect
:
- nous nous efforcerons tout d'abord de caractéri-
ser les structures qui rendent compte des différents types
de noms compos8s relevés en noon,
ensuite de définir les crit~res permettant d'i-
dentifier ces noms composés qui sont des constructions fi-
gées issues de structures libres.
8.5.1.
La structure des noms composés.
Les noms composés que nous avons pu relever ré-
pondent à trois types de structures
-le syntagme nominal
-le syntagme verbal
-l'énoncé verbal.
8.5.1.1.
La composition fondée sur un syntagme nominal.
1) ~~_~J~~~~~~
~~~E~~~~f'
Les noms composés dont la structur~ est celle
d'un syntagme complétif sont les plus fréq<18nts. Comme
dans le syntagme complétif leurs termes peuvent ~tre
soit juxtaposés (séquence immédiate) soit reliés par un
connectif (séquence médiate).
a). le syntagme complétif à séquence immédiate.
Exemples
• nof
pënëf
/oreille /
cheval /
=
"variété d'herbe"
• caam
kox
/grand-p~re /dieu /
"coccinelle"
• kIlIfl
naal
/sexe
/
mâle (taureau)
IIcravache"

204
b). le syntagme complétif à séquence médiate.
Exemples
• kor
në 1)
kox
/pilon! celui dei dieu/
- "arc-en-ciel"
Exemples :
• kumbë
suupox
/Koumba/teinturière/
- "variété d'oiseau
au plumage noir".
• ngel
ala
/hirondelle/ hiler/(l)
...
"hiler u~;ée" (prenant
la forme d'une hiron-
delle) •
8.5.1.2.
La composition fondée sur des· formes
verbales.
Les deux termes du nom composé sont des verbes.
Exemples
• tako o
t imoo
/ne s'allume /ne s'éteint/
"du jamais entendu"
pas
pas
de l ' inou'I".
• m"ë
xaya
kë-wo?
tal<..oo
yimoo
/je/ vais-toi/ dire/nl'. s'allu.me pa5 /
ne s'eteini:. pa~ /
Il Je Vd.Îs
t'a,.rxend..re..
une
h014velle.
inouie JI
• yaakoo
tinoo
/n'est pas grand/n'est pas/

l' un
simple d'esprit"
petit /
8.5.1.,.
La composition fondée sur un énoncé
à prédicat verbal.
Exemples
· nox
soos
/soleil/
~tre froidi
= flle soir"
• f1am"ë?
kaake
/mange /
excréments/
=
"un indiseret"
(1) Instrument aratoire

205
8.5.2.
Le critère de compacité.
Le passage d'une structure libre à une structure
lexicale repose sur des critères différents selon la na-
ture des;tenœsqui oDtservi à la création du nom composé.
8.5.2.1.
Lorsque la composition est faite à partir de
verbes ou d' énoncés, les élénlents qui entrent
en jeu fonctionnent ensemble comme un seul
nominal.
Exemple :
,.
•. ?
• !lame.
kaake
xayën
/mange/ excréments/ est venu/
"Un indiscret est venu".
8.5.2.2.
Lorsque le nom composé est issu d'un syntagme
nominal,
i l répond à trois c.ritères possibles:
a). L'enclavement.
Les syntagmes nominaux du noon,syntagmes de
détermination,
se présentent dans l'ordre: E.
A. c'est-
à-dire déterminé - déterminant. La différerce entre le
syntagme nominal, structure libre, et le nom composé qui
en découle se fait par le jeu des nominatifs de classe -
Pour donner au nom composé une valeur spécifique le nomi-
natif utilisé est celui de E, ce qui donne le schème sui-
vant :
accord
1
\\
E
n
Exemples :
• kulul)
yoon
"gourde qu'on emporte au champ n
7coeur
/champ/
I3U gourde de
la mÊ!me forme.
Les nominatifs de classe des deux tern.es sont
respectivement -ki/-ti (avec alternance de l'initiale
du nom) et -~i/-ci.

Pour d~terrniner le nom compos& le noon utilise
le nominatif de classe du 1er terme (E). D'où:
· ~.: kulul) yoon-ki "la gourde qu'on emporte au champ"
El· : tulul) yoon-ti
"les gourdes -"-
_"_
_11_"
• cUni
?enox
/esprit - vache/
"papillon"
cUni ?enox-i
"le papillon"
(les nominatifs de classe de ?enox sont = -fi/-ci)
Le second terme (A) du compos& se trouve donc
enclav& entre le nom initialement compl&t&
CE) et son no-
minatif de classe.
b). L'emploi du générique pour A .
Dans le composé, A est toujours un lexème
seul, c'est-à-dire ayant valeur de g&nérigue. Par exemple
le compos&
le syntagme
• sel
mu?-i
*' sel mu?-mi
/oiseau/eau/-le/
/oiseau/eau-la/
"la cigogne"
• kIlHi naal-ki
kIIlft k~l)
naal-i
/sexe/ taureau/-lei
/sexe/ celui-de/le taureau/
"la cravache"
"le sexe du taureau",
c). La transform8tion morphologique.
Elle se produit lorsque les deux termes se
soudent. Par exemple, dans
• kuwis
<
kox
wis
"lever du jour"
/dieu /faie clair/
(ciel)
il Y a fusjon des deux termes.,
• ko?nox
peut-Rtre de kow?~?enox
<
"v iande"
"produi t/vache,
fils
/

207
ko?nox a le sens très général de "viande"
et s'emploie même quand il ne s'agit pas de boeuf.
Si la restitution proposée est juste, nous pouvons
dire qu'il y a eu perte de l'élément final du pre-
mier terme et de l'initiale du second.
• kanëmbos
<
kan
..
mbos
"fesse ll
/calebasse /
postérieur/
On note l'infixation d'un phonème - ë -
entre les deux teI~es du composé.
.;; - .::.'
e ~.
...:.
rn b ,":'::
,----:
._J
~,o". "',.,)

208
8.6.
LES PRONOMS
Les pronoms trouvent aussi leur place dans l'étu-
de des nominaux, étant aptes à assumer les fonctions non
prédicatives dans l'énoncé verbal et donc à se substituer
au nom de m~me qu'à un segment d'énoncé.
Contrairement aux noms, les pronoms appartiennent
à une liste fermée mais se différencient des morphèmes du
fait qu'ils s'intègrent aux constituants syntaxiques.
Le sch~ma des pronoms est parallèle à celui des
noms à la différence que leur sert de base non pas le lexè-
me mais ce que M. Houis nomme "médiatème" (1) dans le sché-
ma structurel du pronom qu'il propose et que nous reprodui-
sons ci-dessous :
pronom
~.__ ~----~\\
/
médiat ème + (ndérivatifs) + nominatif
\\..
~~y~---~
base
Selon ce schéma le pronom serait formé à la fois
,1 .'
- d'une base qui peut ~tre soit médiat ème unique-
ment, soit un médiatème combiné à un ou plusieurs dérivatifs;
- et d'un nominatif.
(1) Cf. M. Houis
Afrique et langage
N° 7, 1er semestre
1977, p. 37.

209
Après avoir abordé dans ce chapitre les différents
types de pronoms du noon, nous nous attacherons à montrer,
dans une dernière section (8.6.6.) que ce schéma, pour rendre
compte des structures pronominales de cette langue , devrait
~tre quelque peu modifié et cela, de la manière suivante :
pronom
~'------
~
médiatème +
(dérivatif) + (nominatif)
~,~-
base
8.6.1.
Les pronoms allocutifs.
"les pronoms allocutifs représentent les personnes
participant au discours" (1).
Les pronoms allocutifs sont organisés en un système
de deux oppositions croisées :
- une opposition de personne (l~ / 2~) correspon-
dant à l'opposition Emetteur/Récepteur
• më
"je n
/

"tu"
• di
unous "
/
du
"VOUS "
et une opposition
.
de nombre
singulier/pluriel
• më
"je"
/
di
"nous"
• fë
"tu Il
/
r1 vous JI
Pour la première personne du pluriel, le noon pos-
sède deux formes, suivant que le locuteur inclut ou exclut de
son discours le ou les auditeurs. Ces pronoms sont dits :
• inclusif
dU
• exclufif
di
(1) Cf. H. Houis: Afrique et langage nO 7, 1er semestre ~977,
p. 39.-

210
Le système des oppositions dans les allocutifs
se présente donc ainsi :
Emetteur
Récepteur
:
Sing.


"je"
JI tu If
Inclusif
aU
unaus
au
: Plur.
••
"
Exclusif
ai
VOUS It
"MUS Il
A ce système d'oppositions croisées s'ajoute une
différenciation fonctionnelle qui fait appara1tre l'exis-
tence de plusieurs séries de pronoms allocutifs. C'est ain-
si que le noon différencie les pronoms allocutifs sujets des
pronoms allocutifs objets, c'est-à-dire ceux qui assument
une fonction primaire de ceux qui constituent une expansion.
8.6.1.1.
Les pronoms allocutifs en fonction_ sujet (séries
l
et II).
- Les allocutifs sujets de la série l
(non-empha-
tiques).
Les pronoms allocutifs de la série l
sont des pro-
noms non-emphatiques assumant toujours la fonction sujet.
Cette série se compose en fait des pronoms présentés dans
le tableau précédent (1) et que nous reprenons par commodi-

(1) Noter cependant que dans le premier tableau nous met~
tions l'accent sur les deux types d'oppositions particuliers
aux allocutifs.

211
Singulier
Pluriel
.,.
1.

llje ll
(<fU
(incl. )
(
(
)
"nous"
(âi
(excl.)
2.

lltu ll
âu
f1 VOUS Il
Exemple
• më
minoo
kë - kar
Ndar
/je/ pouvoir + nég./ INF. partir / Saint-Louis
"Je ne peux pas aller à Saint-Louis"
- Les allocutifs sujets de la série II (empha-
tigues) •
Cette série est celle des pronoms emphatigues,
pour lesquels le noon conna1t deux formes différentes.
Pour cette raison, nous avons subdivisé la serie II en
sous-séries lIa et lIb.
a) La première sous-série (lIa) d'allocutifs
sujets emphatiques se présente selon le tableau suivant
Singulier
Pluriel
1.
miri "c 'est moiti
1. (âU (inCl~
(
fiiri "c'est
(âi (excl
nous Il
.



2.
firi "c'est toi"
2.
âu fiiri
"c'est VOUS Il
:

212
Exemples
miri fool
"6 'est moi qu~ cours"
• firi keen
"c'est toi qui tombes"
b) La seconde sous-série (lIb) d'allocutifs
sujets emphatiques comporte en fait deux formes originales:
celles des deux personnes du singulier - les formes du
pluriel étant les mêmes que pour la série l
- et se présen-
te ainsi :
.
Singulier
Pluriel
.
1-
mex
".moi ll
1. aU (incl. )
II nous ll
ai (excl.)
2.
fox
"tai ll
2. au
"vous"
Au pluriel, les premières personnes inclusive
et exclusive (aU, ai) et la deuxième personne (au) sont
les mêmes qu'à la série I.
La sous-série lIb est génf:ralement celle qui
est utilisée dans un énoncé négatif :
Exemple
.7endi
mex
I~tre ~ nég. 1 moil
"Ce n'est pas moi" .
Elle est utilisée aussi pour marquer l'insistance
ou le contraste, et est indépendante
Exemples
mex
mT
fax
Imoil je suis en train dei aller
"M 0 i,
j e ID' en va i Sil,
• fox

minën
kë-fool
/toil
tuf
savoir ~ Acc./INF. Courir
"Toi, tu sais courir",

213
• cru
cru
waarën
xawë
/vous/vous/ aimer • Acc./couscous
"Vous, vous aimez le couscous'~
Toutefois, il arrive que, pour une insistance
plus marquée on aSSOCle les deux sous-séries lIa et lIb.
Exemple
• mex
miri
meyox
kë-wo?
/moi/ c'est moi/ sortir dei
INF. parler
"C'est.moi qui viens de parler'~
8.6.1.2.
Les pronoms allocutifs en fonction objet
(série III) Expansion.
Le noon connatt pour cette fonction deux sous-
séries particulières de pronoms allocutifs(IIIa et IIIb).
a) Les pronoms de la série IlIa sont :
Singulier
Pluriel
1.
o
"mû i "
1.
U (incl.)
Unaus"
i
(excl.)
2.
a
"toi n
2.
u
:
Les pronoms de cette série sont essentiellement
utilisés
dans les énoncés verbaux à expansion
objectale :
Exemples :
SinRiUlier
Dembë
yi
fek
o
/Demba/
en train/ frapper/
moi
de
"Demba me frappe".

2111
• Dembë
yi
fek
a
/Demba /en train de/frapper / toi
"Demba te frappe"
Pluriel
Dembë
yi
fek
CU
"
Ci
/Demba /en train de/frapper/ ~ nous ~ incl. ~
nous
excl.
"Demba nous frappe"
• nembë
yi
fek
u
/Demba/ en train de/frapper/
vous
"Demba vous frappe"
Singulier • D.embë
wo?
0
/Demba/ dit/
moi
"Demba me dit"
• Dembë
wo?
a
/Demba/ dit /
toi
"Demba te dit"
Pluriel
• Dembë
wo?
Cu
Ci
/Demba/ dit/
~nous ~inCl. )
nous
excl. )
"Demba nous dit"
• Dembë wo?
u
/Demba/dit/
vous
"Demba vous d.i t"

215
- lorsque le pronom est employé avec un "monème
fonctionnel".
Exemple
D.embë
yi
f'l.am
nara
/Demba/
en train dei manger/ avec toi/
"Demba mange avec toi".
- et aussi dans la formation de syntagmes de
détermination, comme nous le verrons dans les pages sui-
vantes sur les pronoms appropriatifs.
b) Les pronoms de la série IIIb sont
Singulier
·
Pluriel
·
1.
-0
"moi Il
· 1.
-u
(incl.)
·
unous "
-i
(excl.)
·
2.
-fo "toi"
2.
-u
U vous l1
: .
Ils sont utilisés à la formation de syntagmes
complétifs où ils assument la fonction de complétant.
Exemples
• më
xotën
tikoxo
/je/ voir + Acc./ petit-frère moi/
"J'ai vu mon petit frère",
• malka
ngë
fiki-fo
/regarde IMP/dans /
face-toi/
"Regarde devant toi! "

~
~
('C
8.6.1.3.
- TABLEAU DES PRONOMS ALLOCUTIFS
S
U
J
E
T
S
·
EXP ANS ION S
·
·
l
·

·
miri
:
mex
:
0
:
0
·
·
Sing.
·
·
·
·
·
2
·

:
firi
:
fox
:
a
:
fo
·
·

·

·•:
·
:
:
·
·
·
·
·
·
l
:
~ âU (incl.; ~âU 6iri (inCl.):
~âU (incl.):
~ U (inCl.): ( U (incl.):
:
·
: Plur.
·
:
( âi (excl.):
(âi Il iri (excl.):
(âi
(excl. ):
i
( exc l • ) : ~ i
(excl.):
:
:
:
:
:
2
:
âu
:
âu Iliri
:
âu
:
u
:
u
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
-OBJET
:-Syntag.
NON-EMPHA- ;
EMPHATIQUES
; INDEPENDANTS ; -Après con-
: complétif à
TIQUES
·
:
· nectif -ël) : séq. imméd••
·
·
·
.
:-après con-
·
:
·
:
: nect. -U
·
·

217
8.6.2.
Les pronoms substitutifs.
Comme leur nom l'indique, les pronoms s~bstitu­
tifs sont des pronoms aptes à se BUPstituer au nom dans ses
différentes fonctions.
On distingue deux séries de pronoms substitutifs:
- les pronoms suppléants
- et les pronoms appropriatifs.
8.6.2.1.
Les pronoms suppléants.
Les pronoms suppléants sont les pronoms substi-
tutifs par excellence, car ils n'ont de raIe dans un énon-
cé que le remplacement d'un constituant ou d'un segment
d'énoncé, évitant ainsi la répétition de ceux-ci. (1)
Sur le plan fonctionnel on note l'existence de
2 types de pronoms suppléants qui sont morphologiquement
dHférents.
A/- Les Pronoms suppléants sujets.
a) La structure des pronoms suppléants sujets
est du type: consonne ~ ëj cette consonne initiale va-
rie selon le genre des noms qu'ils remplacent.
- Pour les noms des genres :
• III (consonnes de classe: -nl-/-c-)
(1) Nous verrons que pour les suppléants s<Jjets non-em-
phatiques au singulier, l'emploi du pronom est le plus
souvent facultatif, le verbe seul suffisanc à @tre com-
pris comme une "3è. personne" du singulier. -Cf. aussi
p.193 sa présence dans le syntagme qualificatif.

218

IV (consonnes de classe : -f- I -c- )
VI (consonnes de classe
-p- I -t- \\/
VII (consonnes de classe
-k- 1 -t- )
• VIII (consonnes de classe
-nj-I -t- )
L'initiale de pronom suppléant est identique
à la consonne de classe, selon le schéma:
Accord
1
cD
1
(1)
C
ë
constituant
pronom
nominal
suppléant
Ce schéma peut également rendre compte du rap-
port existant entre les pronoms des autres genres et le
constituant nominal correspondant, à la différence qu'il
n'y a pas d'identité - du moins au s~ngulier - entre la
consonne de classe du nom et l'initiale du pronom supplé-
ant. Ainsi:
- pour les noms du genre l dont les consonnes
de classe sont :-0- 1 -5-, l'initiale du pronom suppléant
est:
y- 1 5-
- pour les noms du genre II dont les consonnes
de classe sont: -0- 1 -c-, l'initiale du pronom suppléant
est 1 y- 1 5- pour les humains et w- 1 c- pour les non-hu-
mains ;
- pour les noms du genre V dont les consonnes de
classe sont
-n- 1 -c-, l'initiale du pronom suppléant
est : \\i- 1 c-
(l). Le constituant nominal est mis entre crochets puis-
qu'il n'appara~t pas dans l'énoncé
j.l
est remplacé
par le pronom suppléant (C -ë).

219
b) Le nombre des pronoms suppléants sujets cor-
respond donc, à un chiffre près - pour les genres II et V
ils sont identiques - au nombre de morphèmes de classe;
ils fonctionnent exactement comme les appariements en gen-
res de ces morphèmes.
Le tableau suivant présente les pronoms suppléants
selon le. genre des noms auxquels ils se substituent:
Nominatifs
. . .
Pronoms suppléants
: GENRES
de classe
sujets non emphatiques
:Singulier:Pluriel:
---_.
.
.
Singulier
Pluriel
l
CI.l
..
-0i
/
-Bi
Z
..
·
·
H
· II
· -0i ~
<
/
-Cl.
ê


V
-ni
·
II
-0i ~

III
-mi

)
/
-ci

CI.l
IV
-fi ~
z

V
H
-ni
<

·
· ;0:::
----------------_.
- - - - - - ·
·
· ~
- - - - ---
·
·
·•
VI
-pi ~
z

:
0
VII
-ki
/
-ti
z

)

VIII
-nji)
një
Ces pronoms sujets sont,au singulier, généralement
omis (1) dans le discours, notamment pour les non-humains.
A titre d'illustration/nous donnons ces exemples
• xUla
tippë

bakkë
caamën-cëD

/griot-le/battit/ il/ loua /
anc~tres-les-de/ils/
"Le griot battit de son tam-tam, il loua leurs andltres"
(1) Cf. page
117
et note (1) page 119,

220
• nda
nJ~
xot
0
xen,
një
nuppë
/quand/celui-ci/voit/moi/seulement/, il
/
s'enfuit/
(dimin.)
(dimin. )
"Dès que le petit me vit, il s'enfuit".
Les pronoms suppléants emphatiques en fonction
sujet ne forment qu'une seule série et suivent la m~me
distribution que les non-emphatiques, c'est-à-dire qu'ils
suivent la classe du nom auquel ils se substituent.
Leur structure est du type: C-iri (1).
Le tableau des suppléants sujets emphatiques
est le suivant :
.
:
:
Nominat. de

Pronoms suppléants
:Genres:
classe.
sujets emphatigues.
Singulier
Pluriel
1 Singulier
Pluriel
l
-4i
/
-Bi
II
4 i )
/
-ci
Biri
V
--ni ~
II
4 i )
III
-mi )
-ci
ciri
IV
-fi ~
1
V
-ni )
: --------------------
·
-- -
.
-
- - - -.
· VI
- p i )
1
VII
-ki ~
-ti
tiri
VIII
-nji)
Exemples
GENRE IV
• pe?-fi
firi
1en

kë-fool
/chèvre-la/ c'est elle /
~tre / avec/ INF. courir/.
"C'est la chèvre qui est en train de courir".
(1) Cf. interprétation p. 2.58 .

~.221
1
GENRE VII.
• tetëk-ti
tiri
keen
"arbres-les/
ce sont eux/
tomber/
"Ce sont les arbres qui t~bent"
Pour marquer l'insistance,
le contraste ou l'op-
position, c'est encore dans cette série unique que le noon
puise : (1)
Exemple
GENRE 1 •
• 6iri

morën
/ce sont elles/ elles/ sont belles/
uElles, elles sont belles u
B/- Les pronoms suppléants en expansion: •
Il existe deux sous-séries de pronoms suppléants
utilisés en expansion. Ce sont les sous-séries lIa et lIb,
respectivement utiliséespour l'expansion primaire et l'ex-
pans ion secondaire.
a) Les pronoms de la sous-série lIa sont
. ,- ... '
Genres; Nominatifs de classe:, Pron9ms suppléants ex-
....r:p:.::a:.:;n~s;~T.0;:.;n;s::=:-.,...".-::::-:::--:,..-,"TT":=::-='~
S~ngul~er 7 Plur~el
S~ngul~er
Plur~eI
: l
/
-bi
II
.
1
-ci
e

, V
: I I
.


III
~~5

1
-ci

IV
-fi 5

V
-ni)

:
VI
VII
VIII

222
Ces pronoms sont utilisés comme e~pansions ob~
jectales dans des énoncés à prédicat verbal.
Exemples
Pour les humains
• yaal-i
yi

wartire
lhomme-lei celui-cil je 1 vouloir-nég.-luil
"Cet homme,
je n'en veux pas"
• terox-i
yi
ml
xot-e
Itisserand-lel celui-cil je suis" en train/voir-luil
de 1
"Ce tisserand,
je le vois"
• te~ox
ci
Bi
ml
xot

Itisserands-lesl ceux-cil je suis en
1 voirl euxl
train dei
"Ces tisserands,
je les vois"
Pour les non-humains
GENRE II.
• yaak - 0

Betëw?
waarenin uf-i
wi
la!né-moil ellel femme 1
voulaitl pagne-lei celui-cil
yey
onënd-e

Imaman 1 donner + Acc.1 luil
+ ellel
"Ma soeur atnée désirait ce pagne; maman le lui a donné"
• më waare
7uf
kanak,

lomën

Ije/voulaisl pagnel deux 1
jel ai achetél eux 1
"Je voulais deux pagnes,
je les ai achetés"
GENRE III.
· mu? - mi mi

warti

leau-la
1 celle-cil jel ne veux pasl elle 1
---
"Cette eau, je ne la veux pas"
(1) Cela, à la différence des allocutifs'/îe~quels nous
avions relevés deux sous-séries d'emphatiques. Cf. p.211-

223
GENRE VI.
• wutuwa

karën
ngente

lomën
toox
/hier/
je/ suis parti/ ngente/ je/ ai acheté/ mil (pl.)

xayndoXën

6etëngo
ngë
kaan ,

/je/ ai rapporté/ eux/ fe=e-moi/ dans/ maü;on/ je/
wo?ënde

tik

/dire + Acc. -elle/ elle/ . prépare / eux!
" Hier je suis allé à Ngente,
j'ai acheté du mil, je l ' a i
rapporté à ma fe=e,
je lui ai dit de le préparer".
GENRE VII.
• wo? ?an
6ôw?pi
ko ?nox-ka 'le
mbaay-fa
/dit/ quel prendre + nég. Acc./ viande-lai mais/ chien-lei
firi
6ewën

/c'est lui /
prendre + Acc./ elle /
"Il dit qu'il n'a pas pris la viande, mais que c'est le
chien qui l'a pris e".
- Ils sont utilisés avec des prépositions.
• fi
fl.am
nare
/tu es /mange /
avec-lui/
"tu manges avec lui"
- Ces pronoms sont enfin utilisés à la formation
de syntagmes de détermination.
(Cf. les appropriatifs).
Exemple :
• tikoxmënëng~
xayën
/petit-frère -connect.-lui/ venir + Acc./
"son petit-frère est arrivé".

224
b) Les pronoms de la sous-série IIb sont
Dl
S~ngulier

Plur~el

.
~
oH
al
ce



§
:
::r:
:
Ces pronoms ne concernent que les humains (1).
Ils sont utilisés à la formation de syntagmes complétifs
où ils assument la fonction de complétant.
,Exemples
• yey
yi
xay
ngë
6ak
ce
/maman/ est en train/ vient/ dans/ dos /
lui
"Maman arrive derrière lui"
• Njookaan
yi
tiindik

tikox-ce
/Njoogaan /
est en train! se-promêner/av~c/ petit-lui
frère/
"Ndiogane se promène avec son petit frère"
8.6.2.2.
Les pronoms appropriatifs.
Les pronoms appropriatifs du noon qui en traduc-
tion française équivalent à "le mien, le tien, le
o
"
s~en. ••
,
sont de deux types, selon que le morphème portant la valeur
appropriative est -ëD ou -U, et sont aptes à se substituer
au nom dans toutes ses fonctions.
(1) Pour les non-humains, le noon utilise générale,;ent un
nominal déterminé, sans morphème appropriatif.
Exemple :
• ml
xot
kaan-fa;
kUn-ka
xorën
ISê suis en
/
voir/ maison-lai pointe-la
/ ~tre haut
train de
du to i t
.. Acc.
"Je vois la maison; son toit est haut".
Si, au lieu de kUn-ka, on emploie kUn-kënge (toit/celle.
de-elle/) comme c'est l'usage chez des jeunes d'une ving-
taine d'années au plus)l'expression est sentie comme une
personnification de la maison par les plus ~gés.

,.-),.-) C
LC- ;.>
L'examen de la structure des pronoms appro-
priatifs révèle l'existence de trois éléments selon le
schéma suivant :
accord
1
CE: - Ci~
\\
C
+
pronom
1) La consonne C est celle que nous avons relevée
dans les pronoms suppléants (1) et qui varie selon la clas- .
se d'appartenance du nom que l'appropriatif remplace dans
l'énoncé.
2) Les morphèmes -ëD ou -U sont suffixés à la
consonne.
- Le
morphème -ëD ontre dans la formation du
syntagme complétif comme nous l'avons montré dans le cha-
pitre sur les syntagmes nominaux (p.lB~
Exemples
• yoonëD
Letër
Ile champ-de 1
Latir 1
"Le champ de
Latîr" •
• mbaaJ
yaal-a
Imoutons/ceux-del homme-lei
"Les moutons de l'homme".
(1) Cf. pages 49.- 50.

- Le morphème -U est utilisé dans l'énoncé à
prédicat nominal, où il entre dans la formation du pronom.·· ..•.
Exemples
• pe?
fU
Cungal
Ichèvrel
celle dei
Thioungall
"C'est une chèvre de Thioungal"

?
f'
pe.- 1.
fU
Cunga l
1 chèvre-lai celle dei Thioungall
"C'est la chèvre de Thioungal"
3) Le dernier élément entrant dans la formation
des pronoms appropriatifs est lui-même un pronom qui repré-
sente le 'Possesseur" et joue le raIe de complétant (A).
Nous pouvons donc dire que les pronoms appropriatifs sont,
dans leur structure, identiques aux syntagmes complétifs.
En effet la formule du pronom appropriatif qui est la sui-
vante 1
E
A
est parallèle à celle du syntagme complétif
N ou pro
A
où un nom complété (E) est suivi de sa consonne de classe
(C) • le connectif -ël) ou -U
eux-mêmes suivis d'un autre
nominal (A) qui peut être un ·nom ou un pronom.

227
a) Les types de pronoms appropriati~.
Avant de donner les pronoms Qui sont réservés à
la fonction de complétant (A) dans les pronoms appropria-
tifs, il nous faut présenter tout d'abord les deux types
de pronoms appropriatifs relevés en noon. Pour ce faire,
nous avons choisi de représenter le pronom complétant par
la 1ère personne du singulier (-0).
Tableau du 1er type de
pronoms appropriatifs
GENRES
Singulier
Pluriel
CJl

l, II

l'l
yëngo
"le mien":
6ëngo
"les miens'!
·ri
et V
<Il 1
§
:r:
II et V
wëngo
"
·

·
:
· III
mëngo
cëngo
"

CJl

l'l
·ri
IV
fëngo
<Il
§ :- - -
- : - - - - - - -
- : - - - - - - - - - - -
.s:::
VI
pëngo
"
l'l
0
z ·• VII
këngo
tëngo
"
VIII
njëngo
Exemples
• tikox-
cëD
moromenengo
minUnun
/petits-frères/ceux-de/camarade de moi/ peuvent/
k "e - njal)
y'èngo
minoo
/INF. lire/ celui de moi/ pouvoir
+ nég. Inacc./
"Les petits-frères de mon camarade savent lire, le mien

228

fekën
tow?
tël)
Daali.
way
/il/ a frappé/ enfants!ceux'::de/ Daali/
mais/
fekëndi
këngo
/n'a pas frappé/ celui de moi/
aIl a frappé les enfants de Daali. mais pas le mien".
Tableau du 2è type de pronoms appropriatifs.
Genres
Singulier
Pluriel
[))
Z
l
• II
H
yUro
"le mien"
6Uro
"les miensl1~
«:
et
V
S
: ::r:: :
- - + - - - - - - - ' 1 - - - - - - - - - - + - - - - - - - - - :
• II et V
.
wUro
[))
III
mUro
"
cUra
"
Z
H
«:: IV
fUro
:
:
ê ---
:
- - -
:
- - - - - - - - - T
10
- - - - - - - - - -
z
o
z
1
l_-.:
~e.._
~
_
Exemples :
• kow?
kël)
Demba
karën.
tUro
xayUnun
/enfant/celui~/Demba/ est parti/ ceux de moi/ sont venus/
de
"L'enfant de Demba est parti, les miens sont arrivés".
• pe?·
fël)
Naango 1en

kë-fool ,

/chèvre/celle/ Naango/ est/ avec/ INF. courir/ je/
de
pokën
cUro
/attacher
/ celles de moi/
+ Acc.
"La chèvre de Naango court. j'ai attaché les miennes"~

b) Les pronoms complétants
Il existe en noon deux séries de pronoms complé-
tants. Pour les deux premières personnes du singulier et
du pluriel, il s'agit d'allocutifs des sous-séries IlIa et
IIIb; les deux autres pronoms du singulier et du pluriel
sont empruntés à la série II des pronoms suppléants.
- Les pronoms complétants de la série 1.
Les pronoms complétants de la série l sont de
structure (C) V et se présentent comme suit :


Singulier
Pluriel
:
i
)
0
"(celui de) moi
~ "(celui de) nous"
U
a
"(celui de) toi"
u
"(celui de) vous"
e
"(celui de) lui"

u(celui de) eux"
r. ,.
r· _,. '.
~:,
" ê', ".',
Cette série de pronoms n'apparait que dans le
syntagme complétif à séquence médiate lorsque le connectif
est -ëD. La structure du syntagme est, rappelons-le:
N -C • ëD • ~
que nous illustrerons par les paradigmes
suivants
a) avec un nom à classificateur singulier
zéro (genre II).
1-
-. \\
• njëpël
-',il

ëD
-0
> njëpëlëngo
/
~I' ',;~. \\~1: :. \\~ _
'•.> , . '
-
"'..}
/couteau/ cons.cl./ dei moi/
"mon couteau"
• njëpël
• ëD -a
> njëpëlën~
toi/
"ton couteau"
• njëpël
-0

ëD
-~
> njëpëlëng~
:
~, '. ',..
lui/
"son couteau"

2:;:-0
~ > njëpëlëngi (excl.)
• njëpël
4
• ël)
> njëpëlëngU
(incl.)
~
"notre couteau"
• njëpël
4
• ël) -u
> njëpëlën~
vous
"votre couteau"
njëpël
4
ël)
fi"·
> njëp"êlël) Bë


- e
eux
"leur couteau"
b) avec un nom singuliêr dont le classificateur'
,
'é'àt
initiale consonantique (ici -f- I genr'e IV) •
a
• kaan
f

ël)
-2,
> kaan fëng2,
/maison/ cons.cl./ dei moi /
"ma ma ison"
• kaan
f

ël)
-a
> kaan' fëng~
toi
"ta maison"
• kaan
f
ël)
-e
\\
kaan fënge
/
lui
II sa maison"
(i
(fëngi
(excl. )
• kaan
f

ëI) -~U >kaan( -
UëngQ
(incl.)
nous
"notre maison"
• kaan
f

ëI) -u
)
kaan fëngu
vous
"votre maison"
• kaan
f
..
ël)

)
ka an f"êl) Bë
eux
"leur maison"
- Les pronoms complétants de la série II.
Cette seconde série de complétantsde structure
.C(vy se compose des pronoms suivants :

231
Singulier
Pluriel
.
i
)
0
" (celui de) moi"
~ A(celui de) nous"
1
1
U
1
1
.
fo "(celui de) toi"
u
"(celui de) vous"
1

ce "(celui de) lui"

"(celui de) eux"

Il est à remarquer que la série II des complétants
ne diffère de la série l que pour les deux pronoms fo
"(celui de) toi" et ce "(celui de) lui"
Le noon emploiela série II de ces pronoms dans
deux cas
a) dans le syntagme complétif à séquence immédia-
te lorsque le complété est un nom singulier comme dans les
exemples suivants
".'" '."
• tikox-o
xayën
ndi
wutuwa
/petit frère-moi/ est venu/ ici/ hier/
"Mon petit-frère est venu ici hier".
Le paradigme est donc le suivant :
· tikox-o
"ulOn petit frère"
• tikox-fo
"ton petit-frère"
• tikox-ce
"son petit-frère"
• tikox-i
"notre petit-frère"
(excl. )
• tikox-U
"notre petit-frère"
(incl. )
• tikox-u
"votre petit-frère"
• tikox-6ë
"leur petit-frère"

232
b) pour former le pronom appropriatif lorsque
le connectif est -U :
Exemples :
• më
Beyën
Lkowo1:1
kUr-o
/je/ appeler + Acc./
~nfani7 / celui de-moi /
nJ'ai appel~ le mien".
Le paradigme en sera le suivant
au singulier:
• kUr-o
nIe mien"
• kU-fo
"le tien"
• kU-~
"le sien"
• kUr-U
nIe n8tre"
(inc!. )
• kUr-i
"le n8tre"
(exc!. )
• kUr-l!
"le v8tre"
• kU-B"é
"le leur"
au pluriel:
(sous-entendu towo? "enfants").
• tUr-o
"les miens"
• tU-fo
"les tiens"
• tU-ca
"les siens"
• tUr-U
"les nôtres"
(incl.)
• tUr-i
"les n8tres"
(excl. )
• tUr-u
"les vôtres"

tU-Bë
"les leurs"

233-
8.6.3
Les pronoms spécificatifs.
Les pronoms spécificatifs assument toutes les
fonctions du nom. Ils ont toutefois la particularité d'as-
sumer la fonction de spécifiant (A) dans le syntagme spéci-
ficàtif., selon l'ordre:
spécifié -
spécifiant
(E - A).
En noon, les pronoms spécificatifs se différen-
cient selon leur valeur sémantique. On y distingue ainsi:
le démonstratif, l'interrogatif et le spécificatif de si-
gnifié "autre".
8.6.3.1.
Les démonstratifs.
On reconnaît l'existence de trois types de dé-
monstratifs selon que la marque locative indique la proxi-
mité ou l'éloignement ou que le démonstratif reprend un
nom déjà mentionné (démonstratif de rappel). Mais le sys-
tème des démonstratifs à proprement parler repose essen-
tiellement sur l'accord en genres, aussi examinerons-nous
d'abord le démonstratif au sein du syntagme spécificatif
avant d'envisager l'étude des marques locatives, puis des
pronoms démonstratifs en tant que substituts du nom.
Leur position dans le syntagme est fixe en ce
sens qu'ils suivent toujours le nom spécifié (E), ce dernier
étant toujours solidaire de son suffixe de classe, c'est-à-
dire déjà déterminé, selon le schéma:

234
accord
1
N
Ci
E
A
8.6.3.1.1.
Le système des démonstratifs.
Si le système des démonstratifs est soumis,
tout comme celui des nominatifs de classe, au phénomène
d'accords en genre, il existe entre eux des différences
à la fois au niveau formel et au niveau sémantique.
- Les différences formelles.
Le nominatif de classe et le démonstratif ont,
dans le schêInaque nous donnons, un signifiant commun
Lrri-l qui rend compte de faits tels que
• 6 etOéw? -§.i
lomën
kaan
/femme
- les/ acheter ~ Acc./ maison/
"Les femmes ont acheté une maison".
• 6etë w - 6i
6i
lomën
kaan
/femme-les
/ celles-ci / acheter ~ Acc./ maison!
"Ces femmes ont acheté une maison".
• 6i
loniën
kaan
Icelles-cil acheter ~ Acc./ maison/
"celles-ci ont acheté une maison".
Cependant~en passant en revue tous les genres
du noon, il apparatt que C dans Ci recouvre des réalités
différentes selon qu'il s'agit d'un morphème de classe
ou d'un démonstratif °

235
Par exemple, au genre IV (-ni 1 -ci)
• kii - ni
xoorën
Ipalmier-lel ~tre long +
Acc.1
"Le palmier est haut"
• kii - ni
wi
xoor'ên
Ipalmier-lel celui-cil ~tre long + Acc.1
"Ce palmier est haut".
• wi
xoorën
Icelui-ci/~tre long + Acc.1
"Celui-ci est haut".
Pour le nom kii du genre IV, au nominatif
singulier ni
correspond un démonstratif singulier wi
De plus, alors que les nominatifs de classe
s'intègrent dans un système de corrélation de sonorité,
lié à l'environnement phonétique
(cf. p.Q;--,>, les
démonstratifs qui leur sont morphologiquement identiques
(aux genres autres que les genres l
et II) apparaissent,
dans tous les cas où l'on a une occlusive, sous la forme
consonne sourde + i
(ou a). Cela prouve, à notre avis, leur
caractère autonome par rapport au nominal défini qu'ils
suivent, au contraire des nominatifs de classe. Ceux-ci
sont, en effet, phonétiquement influencés par la finale
du nominal (cf. p.65) aussi les relions-nous toujours au
nominal par un trait d'union.
Exemples:
• njëpël-ci
Icouteau-les/"les couteaux"
se réalise
1 njëbël.;li 7
mais :
• njëpël-ci
ci
Icouteau-lesl ceux-cil
"Ces couteaux"

236
se réalisera
/
njëbëljici ~
- Au niveau sémantique.
Il intervient une opposition fondamentale
qui, en affectant une consonne initiale particulière
aux démonstratifs, les différencie des nominatifs de
classe: c'est l'opposition humain / non humain. En effet,
quel que soit le genre auquel appartienne un nom, l'em-
ploi du démonstratif obéït inévitablement à la classifi-
cation selon l'espèce.
a) Les humains.
GENRE l
:
Au genre 1, pour lequel nous n'avons recensé
qu'un seul nom (Betëw? "femme"), au couple de nominatifs
de classe ~i/-Bi correspond le couple de démonstratifs
yi/Bi.
• Betëw?
(~i / -Bi)
"femme"
• bet-i
;yi
/
6etëw?-Bi
Bi
/femme-la/ celle-ci
/femmes-les/ celles-ci
"Cette femme"
"c es f emm es"
Les humains des autres genres adoptent les
démonstratifs réservés au nom du genre 1:
GENRE II
Au genre II, au couple de nominatifs de classe
-pi/ci correspond le couple de démonstratifs yi/Bi.
Ainsi :
• taanëmën (-l6i / ci)
"oncle"

237
• taanëmën-i
~
1
taanëmën-ci
5i
loncle-le
1
celui-ci
loncles-lesl
ceux-cil
"Cet oncle"
"Ces oncles".
• yaal (~-i 1 -ci)
"homme" (m~le).
yaal-i
~
1
yaal-ci
l'li
lhomme-lei celui-ci
Ihommes-lesl
ceux-cil
"Cet homme"
"Ces hommes"
• terox (-~i 1 -ci) "tisserand"
terox-i
yi
1
terox - ci
5i
Itisserand-lel celui-cil
Itisserands-lesl ceux-cil
"Ce tisserand"
"Ces tisserands".
GENRE V :
Il existe au genre V un nom d'humain oomax
"enfant" dont les classificateurs -ni 1 -ci correspondent
au couple de démonstratifs yi 1 l'li.
• oomax-ni
~
lenfant-lel celui-cil
"c et enfant"
• oomax-ci
5i
lenfant-lesl ceux-cil
"Ces enfants".
Remargue
Les animés non-humains que l'on ne rencontre
que dans les genres II, IV et V peuvent adopter ces mllmes
démonstratifs (yi 1 Bi), quand ils sont personnifiés, com-
me dans les contes.

238
GENRE II
:
• mbaal V-,H I-ci)
"mouton"
mbaal-i
É
1
mbaal-ci
Bi
Imouton-lel celui-cil
Imoutons-les/ceux-cil
"Ce mouton"
"Ces moutons"
GENRE IV :
/
,
• peeni ( -f- 1 -ci)
"singe"
1
1

pééni - fi
É
1
peen~ - ci
Bi
Isinge-lel celui-ci
Isinges-les 1
ceux-cil
"Ce singe"
"Ces singes"
GENRE V :
• mbonda (-ni 1 -ci)
"lièvre"
mbonda-ni
É
1
mbonda-ci
Bi
Ilièvre-lel
celui-ci 1
llièvres-lesl
ceux-cil
"Ce lièvre"
"Ces lièvres"
b) Les non-humains.
Il est à noter que dans la catégorie des non-
humains deux genres (II et V) prennent les m~mes démonstra-
tifs.
GENRE II
Au genre II dont les nominatifs de classe sont
~i 1 -ci , les démonstratifs pour les non-humains sont
wi 1 ci.
Exemples
• atox (~i/-ci)
"pierre"
atox-i
wi
1
at~x-ci
ci
Ipierre-lal celle-ci
Ipierres-les 1
celles-cil
"Cette pierre"
"Ces pierres"

• njëpël C-4i 1 -ci)
"couteau"
njëpël-i
wi
1
njëpël-ci
ci
Icouteau-lel celui-ci
Icouteaux-lenl ceux-ci
"Ce couteau"
"Ces couteaux"
• pol
C-4i 1 - c i )
. "lèvre"
pol-i
wi
1
pol-ci
ci
Ilèvre-lal celle-ci 1
ILèvres-lesl celles-ci
"Cette lèvre"
"Ces lèvres"
GENRE V :
Au genre V dont les nominatifs de classe sont
-ni 1 -ci , les démonstratifs pour les non-humains sont
l1i 1 ci.
Exemples
• mango C -ni 1 -ci)
"manguier"
mango-ni
wi
1
mango-ci
II
Imanguier-lel
celui-cil
Imanguiers-lesl
ceux-cil
"Ce manguier"
"Ces manguiers"
• xawë
C -ni 1 -c i
)
"couscous"
xaw?-ni
wi
1
xawë-ci
ci
Icouscous-lel
celui-cil
Icouscous-lesl
ceux-cil
"Ce couscous"
"Ces couscous"
~
• kii C -ni 1 ci)
"palmier"
kii-ni
wi
1
kii-ci
ci
Ipalmier-lel
celui-cil
Ipalmiers-lesl
ceux-cil
"Ce palmier"
"Ces palmiers"
Pour tous les autres genres de la langue, les
démonstratifs sont identiques aux nominatifs de classe.
Ainsi :

240
GENRE III :
Aux nominatifs de classe -mi/-ci
correspondent
les démonstratifs mi/ci.
Exemples :
• metos (-mi/-ci)
l1 sa live ll
metos-mi
mi
/
metos-ci
ci
/salive-la /
celle-cil
/salive ~les/
celles-cil
"Cette salive"
"Ces salives".
• moon (-mi /-ci)
"larme"
moon-mi
mi
/
moon-ci
ci
/larme--la /
celle-ci
/larme-les /
celles-cil
"Cette larme"
"Ces larmes"
• maley ( -mi/-ci)
"sable"
maley-mi
mi
/
maley-ci
ci
/sable-le
/
celui-cil
/sable -les /
ceux-cil
"Ce sable"
"Ces sables".
GENRE IV :
Aux nominatifs de classe -fi /
-ci correspondent
les démonstratifs fi/ci •
Exemples :
.(enox (-fi/-ci)
"vache"
enox-fi
fi
/
'"Ienox-ci
ci
/vache-la /
celle-cil
/vache -les/
celles-cil
"cette vache"
"ces vaches"
• pimbox (-fi/-ci)
"maïs ll
'. '" .. '
fitox-fi
fi
/
.ut.;:lX-C i
ci
/maïs-le
/
celui-ci
/maïs-les
/
ceux-ci /
"c e mals"
"Ces mals"

241
/' r"
• peengi
(-fi/ci)
"herbe"
. ,
p~e~gi-fi
fi
/
peengi-ci
ci
/herbe-la
/
celle-ci
/herbe-les/
celles-ci!
"Cette herbe"
"Ces herbes"
GENRE VI
Aux nominatifs de classe -pi/-ti correspondent
les démonstratifs pi/ti.
Exemples :
• pUr
(-pi) /
tUr (-ti)
"feuille/ feuilles"
pUr-pi
&
/
tUr - t i
ti
/feuille-la/
celle-cil
/feuilles-les/
celles-cil
"Cette feuille"
"Ces feuilles"
• peex (-pi) /
teex (-ti)
"semence /
semences"
peex-pi
&
/
teex-ti
ti
/semence-la/ celle-ci /
/semences-les 1
celles-cil
"Cette semence"
"Ces semences"
• piil (-bi) /
t i i l (-di)
"veine /
veines"
piil-bi
&
/
t i i l - t i
t i
/veine-la
/
celle-cil
/veines-les 1
celles-cil
"Cette veine"
"Ces veines".
GENRE VII :
Aux nominatifs de classe -ki/-ti correspondent
les démonstratifs ki/ti.
Exemples :
• ket.ëk (-ki) 1 tetëk (-ti)
"arbre / arbres" •
ket.ëk-ki
ki
/
tetëk-ti
t i
/arbre-le
1 celui-ci 1
/arbres-les /
ceux-ci":: .
"Cet arbre"
"Ces arbres" •

242
• kan (-ki) /
tan (-ti)
"calebasse / calebasses"
kan-ki
ki
/
tan-ti
ti
/calebasse-la/ celle-cil
/calebasses-les/celles-ci/
"Cette calebasse"
"Ces calebasses".
• }tatas (-ki) /
tatas (-ti) "canari / canaris"
katas-ki
ki
/
tatas-ti
ti
/canari-le /
celui-cil
/canaris-les /
ceux-cil
"Ce canari"
"Ces canaris"
GENRE VIII :
Aux nominatifs de classe -nji/-ti, correspondent
les démonstratifs nji/ti.
Exemples
• njokor (-nji) /
tokor (-ti) "petit pilon/petits pilons"
njokor-nji
nJ~
tokor-ti
ti
/petit pilon-le/celui-ci/
/petits pilons-les/ ceux-cil
"Ce petit pilon"
"Ces petits pilons"
• njokon (-nji) / tok~n (-ti) "doigt / doigts"
njokon-nji nji
/
tok;.-on-ti
ti
/doigt-le / celui-cil
/doigts-les / ceux-ci /
"c e do igt "
"Ces doigts"
• njanox (-nji) / tëi-tanox (-ti) "petite calebasse/
petites calebasses"
njanox-nji
nJ~
/
të-tanox-ti
ti
/petite calebasse/celle-cil /dimin.calebasses-les/ celles-c:
"Cette petite calebasse"
"Ces petites calebasses"
8.6.3.1.2.
Les marques locatives.
Que l'on se situe par rapport à l'émetteur ou au
récepteur le noon utilise les m~me marques locatives.
Celles-ci sont de deux types principaux :

243
1) la localisation de signifi~ "preche"
-i,
2) la localisation de signifi~ "~loigné' li

-a.
al.ssi bien
Elles entrent, toutes deux, dans la formation
dans celle
des morphèmes de classe que/des d~monstratifs.
On relève cependant une particularité dans le cas des d~-
..
monstratifs.
En effet, le deuxième type (de signifi~ "éloigne-
ment") peut connattre des var'iations de forme:
• -a et ay (parfois -uy) expriment l'éloignement
en général et un degré d'éloigneoent plus grand, respecti-
vement.
• ..,aam"é (1) suppose que l'~tre ou l'objet dont i l
est question est très éloigné dans l'espace ou dans le
temps;
il peut se situer dans un autre pays ou appartenir à
une autre époque. D' cù son emploi fréquent d.1ms les contes
et surtout comme démonstratif de rappel.
Exemples
• Giftaan
7erenën

kow?~enge
kë-kor ,
/Guignane/ avait donné/eux/enfant d'elle/INF.:
"élever"/
way
kë-oomax-ka
kaamë
50?
mineri
/mais/petit enfant-le/celui-là/quelqu'un/ne pouvait pas/
ye
,
ngë
bi
mineri
kë-tes
/quelque chose/dans/jusqu'à/il ne pouvait pas/INF.rester/
ndaamë
/la-bas/
"Guignane leur avait donné son enfant à élever, mais cet
enfant-là, personne ne pouvait arriver à bout de lui au
point qu'il ne put rester là-bas ".
(1) -aamë
-aa + më
: le suffixe -më se trouve le plus
souvent utilisé à la formation de localisation au signifié
"éloigné". Nous avons cependant relevé son emploi avec
ndi "ici" et kim "matin" pour donner ndiimë "maintenant"
(par opposition à "autrefois" cf. conte Ngente) et kimmë
"ce matin".

244
Ces démonstratifs sont aptes à remplacer le nom
dans ses fonctions primaires.
Exemples
• yaal-ca
5a
minUnun
kë-fool,
/hommes-les/ ceux-là/ peuvent/ INF. courir/
5i
laagUnun
doole
Iceux-cil possèdent/ force
"Ces hommes-là savent courir, ceux-ci sont forts".
• mboos-mi
mi
newën,
may
aayën
/bière-la/ celle-cil est douce/ celle-là/ est amère/
"Cette bière est bonne, celle-là est amère".
• yë
wo?ë sUl
?an
lelëkë
kox
/elle/ dit/ charognard/ quel IMP. voltige : /
Dieu /
tow?
yaamë
wo?ëre
~n

~amaa
ko?xas
naal.
/pleut/ celui-là/ dit elle/ quel je/ mange-sil oeil/boeuf
"Elle dit au charognard:
"Voltige afin qu'il pleuve." •
Celui-là lui d i t :
liA condition que je mange l'oeil d'un boe
• ko?
gaynde
assë,

~ambë
njaamë
/petit ;(\\
lion /
entrai i l / mangea
/
ce petit-là/
"Le petit du lion entra, il le mangea "
Dans ce dernier exemple, étant donné qu'il s'agit
d'un lionceau, le substantif est repris par le pronom njaamë
qui appartient à la classe des diminutifs.

lf\\
~
8.6.,.1.,. Tableau et Emploi
des pronoms démonstratifs.
(\\J
L'étude du syntagme spécificatif dans lequel apparaissent les
démonstratifs et l'étude des marques locatives permettent de dresser le
tableau des pronoms démonstratifs comme suit 1
Genres
·
Proximité
;
Eloignement
:
Dém. de Rappel
·
·
1
Bing.
:
Flur.
:
l h n g . :
Flur.
1
Bl.ng.
:
Flur.
1
: .
:
B i :
Il"
:
fi ~
:
~.
:
fi
...
:
l, II, V

Y l . .
• ya

a

yaame

aame

·
..
.
.
.
.
.
1
1
: yay "" yuy 1
Bay", Buy :
:
1
1
l
i
t
t
1
1
:
1
II, V
wi
:
WB. ~
.
:
waamë
·
·
·
.
1
·
;_WN~_W]g_;
~-- -
--:
~- - - ::- - -:
~-rÏI- - -
·
mi
ci
:
mB1f
cali
maame
caamë
: may C"-.J muy :
cay~ cuy :

:- - - - - -:- - - - ---(
:- - - - - - :
:- - - - --.
·


·
: IV
fi
: fa"*
·
..
.
·
: faame
:
·
: fay ~ fuy :
·
·
_.- - - - _ .
..... - - - -
·
_.- - - - -
.
_.- - - - -
·
_.- - - - -
.
_.- - - - -
.
_.


IV!
pi
·
: pa *
·
paamë
:
1
: pay ~ puy :
·
- --(
:- - - - - - :
:- - - - - - :
:- - - - - -:- - -
: YII
:
ki
t i
: ka"
ta*
~
kaamë
taamë
·
:_kay_~_~_:
tay~ tuy
..
5
-
·
--
·
-YIII - - -:- ~ji
·
: nja"
·
·
njaamë
·
: njay~ njuy;
·
.
·
Les formes suivies d'un astérisque indiquent un degr"é d'éloignement moins
grand que les formes à variantes libres en -ay -, -uy.

246
8.6.3.2. Les interrogatifs.
De structure C + inde, le pronom interrogatif
est aussi soumis à l'opposition humain/ non-humain qui se
traduit par les variations de la consonne initiale CC)
y est l'indice spécifique des humains en face de w et des
autres consonnes qui, elles, sont une reprise de l'indice
de classe.
Le tableau des pronoms interrogatifs est donc le
suivant:
.. Genres
Pronoms Interrogatifs
Sinfjulier
: ml
Pluriel
: ;':i: I,II,V :
yinde
"lequel"
Binde
"lesquels":
-<:
§:
: ~:
II, V
winde
"lequel"
III
minde
"
cinde
"lesquels"
CiJ:
z, IV
finde
"
H'
...::
.
:.::S- - - -T - - - -- - -- - - _._- - - - - - - -
s: VII
pinde
"lequel"
1 :
VII
kinde
"
tinde
"lesquels"
z: VIII
njinde
0 '
"
z;
,
,.
Les pronoms interrogatifs peuvent former avec
les noms des syntagmes spécificatifs dans lesquels ils assu-
ment la fonction de spécifiant.
Dans ce cas, comme avec les démonstratifs le nom
spécifié CE), est toujours solidaire de son suffixe de clas-
se, c'est-à-dire déterminé, selon le schème

247
accord.
1
1
N
Ci
C
+
inde
Exemples
• Bet-i
yinde
yiri
soom
nda?
/femme-la/ laquelle/ est en train dei piler / là-bas 7/
"Quelle femme pile là-bas ?"
• fa?

kaan-fi

yaak-fi
finde ?
/tu parles/ avec/ maison-lai elle/ grande-lai laquelle/
(fë wa?
"De quelle grande maison parles-tu ?"
8.6.3.3.
Le spêcificatif de signifiê "autre".
Le pronom indêfini de signifiê "autre"
est de
structure
C
..
ilis
Ce pronom corrna!t aussi l'opposition humain/
non humain telle qu'elle apparaît-dans le tableau suivant:
Genres
·
Pronoms de signifiê "Autre"
10
Singulier
Pluriel
~
1
0.-1
al
·
~
l, II, V: yilis
"un autre"
Bilis
"d'autres"
:Il
II, V
wilis
· CIl III
milis
· cilis

l'l
0.-1
:
IV
· filis
al ·
·
·
:
~ '- - - - -'- - - - - - - --- -'- - -- - - - -- - -
VI
· pilis
·
· 1
·•
~
VII
kilis
tilis
0
:z; :
VIII
njilis
:



248
Exemple
.1uf-i
wi
loyën,
may
kë-lom
wilis
/pagne-le/celui-ci/~trecourt/je vais /INF. acheter/un autre!
+ Acc.
<më xay /
"Ce pagne est court, je vais en acheter un autre".
Ces pronoms sont, eux aussi, aptes à former avec
le nom des syntagmes dans lequels ils assument la fonction
de spécifiants (1) selon le schème
N
+
C-ilis
Nous noterons que ce type de pronom ayant un sens
indéfini, le nom qu'ils accompagnent est toujours de type
générique (2) c'est-à-dire sans suffixe de classe.
Exemples
• pokoèn
tatas
tilis
/çasQer~ +
/ canaris/ autres/
Ace.
"Il a cassé d'autres canaris".
• feekënd-a

ndor
wilis
/ frapper + Acc. / avec/ b~ton/ autre/
,-'"
+ toi
"Il t'a frappé avec un autre b~ton".
(1) et (2). Le caractère "indéfini" de ces pronoms nous
avait fait hésiter à envisager leur étude dans cette
section, d'autant plus que les deux autres spécificatifs
(le démonstratif et l'interrogatif) accompagnent toujours
un nom déterminé dans le syntagme spécificatif - Cf.p.~~4,

21+9
8.6.3.1+.
La marque "relative".
Il existe en noon une forme dë dont la présence
dans une proposition donne à cette dernière la
valeur d'une
proposition relative en traduction française. Nous l'avons
appelée marque "relative" car elle présente des particula-
rités telles que l'expression "pronom relatif" ne semble
pas lui convenir, mais plutBt celle de particule de syn-
dèse.
8.6.3.4.1. La marque "relative" et le genre de l'''antécédent''
Quel que soit le ge=e du nom considéré co=e "an-,
técédent" (1), la marque "relative" est ûë • Elle reste in-
variable alors que nous so=es dans une langue à morphéma-
tique différenciée dans laquelle le système d'accord est un
phénomène régulier)nota=ent dans le cadre des pronoms.
Par exemple)avec comme antécédent un nom des genres suivants:
GENRE III (-mi/-ci)
• mIs-ma
'Jene
ngë
ûuy?
kan-ka
ûë
/lait-le/ était/ dans/ intérieur/ calebasse-lai m.rel./
kipUnun
/a été renversé/
a
Le lait qui était dans la calebasse a été renversé ".
(l).Noter que dans tous les exemples que nous avons pu
relever le nominal précède la marque relative.

GENRE IV (-fi/-ci)
• pe?-fi
7en
ngë
yoon-i
üë
~amën
tUr-ta
/chèvre-la/est/dans/champ-le/m.rel./manger / feuilles-les/
/
+ Acc./
"La chèvre qui est dans le champ a mangé les feuilles".
GENRE VII (-ki/-ti)
• tetëk-ta
7ene
ndi
üë
fO wU nun
/arbres-les/ était/ ici/ m.rel./ ont été abattus/
"Les arbres qui étaient ici ont été abattus".
8.6.3.4.2. La marque "relative", sa position et la fonction
de l' "antécédent".
a) La
position de la marque "relative" est, el-
le aussi, invariable, fixe. Sa présence implique toujours
l'existence de deux propositions: une principale"
(P) et
une dépendante (P'), üë se situant toujours à la fin de
cette dernière. (1)
La proposition P' est syntaxiquement intégrée
dans P: elle est en relation avec un constituant nominal
de P j sa fonction est de déterminer ce constituant nomi-
nal.
La présence de üë dans P' indique que le consti-
tuant nominal entretient une relation avec les deux propo-
sitions à la fois. Le nom a donc une double fonction :
l'une dans P, l'autre dans P'.
(1) Cette "relation de dépendance grammaticale" est ap-
pelée syndèse. (Cf./ M. Houis, Afrique et Langage n° 7,
p.
59 .-

2.51
b) Quelle que soit la fonction du nom dans la
proposition où se trouve la marque "relative", c'est-à-dire
la proposition dépendante, cette marque a toujours la forme
cfë
- Le nom assume la fonction sujet :
• mara-mi 'Jen
ngë
âuy?
cfambë
cfë
yaanawën
/sel-le/
est/
dans/
intérieur/ panier/m.rel/~tre blanc /
/ • Acc.
/
"Le sel qui est dans le panier est blanc".
mara-mi est sujet de?~ et de yaanawën.
- Le nom assume la fonction d'expansion objectale:
• ketëk-ka

yowën
wutuwa
âë
nguryoxUnun
/arbre-le/ je/ ai abbattu/hier / m.rell a été tronçonné/
"L'arbre que j'ai abattu hier a été tronçonné".
ketëk-ka est l'objet de iowën
Le nom est une expansion circonstancielle
(un instrumental)
• kot-ci

tiindox
cfë
pokëssUnun
/jambe'-les/tu/ marche~ avec / m.rel./ont été ligotées/
"Les jambes avec lesquelles tu marches ont été ligotées".
kot-ci est un circonstant marqué par le dérivatif
fonctionnel -ox qui apparatt dans tiindox (cf. kë-tiin :
"marcher" / kë-tiindox
"marcher avec").
- Le nom assume la fonction de co~plétant dans
un syntagme complétif :
• oomax-na
kot-a
wellën
cfë
eyndëxenën
/enfant-le/jambe-le/est cassée/ m.rel./ jO'.lai t/
"L'enfant dont la jambe est cassée jouait".

252
c) La double fonction du nom, dans P et P',
présente quatre possibilités en noon
1. Le sujet de P est aussi sujet de Pl.
Exemples
• ketëk-ka ?ene
ndi
âë
yowUnun
/arbre-le/ était/ ici/ m.rel./ a été abattu/
"L'arbre qui était ici a été abattu. Il
• pe?-fi
?en
ngë
yoon-i
âë
flamën
tUr-ta
/chèvre-la/ est/ dans/ champ~le/m.rel./a mangé/ feuilles-lesl
"La chèvre qui est dans le champ a mangé lef. feuilles ".
Dans ces deux phrases les noms ketëk-ka puis
pe?-fi sont respectivement sujets de?ene et~en (des propo-
sitions P') et de yowUnun et namën (des propositions p).
Dans les schémas qui vont suivre nous symbolise-
rons par
NS
le nominal sujet
V
le verbe
NX
l'expansion si c'est un nominal (ex. yoon-i
"le champ" et tUr-ta "1 es feuilles")
X
si l'expansion n'est pas un nominal.
(ex. ndi
"ici")
NSX
le nominal à la fois sujet dans P et
expansion dans P'.
NXS
le nominal
expansion dans P et sujet
dans P'.
NXX
le nominal
- deux fois expansion.
m
la marque relative.

Aussi les deux phrases précédentes peuvent-elles
~tre ainsi schématisées
p'
1
NS
V
(N)X
m.
V
(NX)
---'1
1
P
Remargue :
.-La première expansion est notée (N)X car il ne
s'agit d'un nominal que dans la seconde phrase •
• -La seconde expansion (NX) est entièrement entre
parenthèses,car elle n'est pas obligatoire (Cf.
la première phrase où elle est absente. )
2. Le sUrjet de P est une expansioL de P' •
Exemple :
• mbaay-fa

poke
<ië
nupën
/chien-le/ tuf avais attaché/ m.rel./ s'est sauvé/
"Le chien que tu avais attaché s'est sauvé".
Le schéma de cette phrase peut donc ~tre le
suivant
P'
1
NS X
NS
v
m.
v
1
1
P

254
3. L'expansion de P est le sujet de P'.
Exemple
• d'i
xotën
yaal-i
d'aake
d"é
/nous/ avons vu /
homme-lei se cachait/ m.rel./
"Nous avons vu l'homme qui se cachait".
Voici le schéma d'une telle phrase
P'
i
\\
NB
V
NX S
V
m.
1
1
P
4. L'expansion de P est une expansion de P'.
Exemple :
• oomax-na
ôewën
mara-ma
ndew
lomën
d'ë
/enfant-le/ a pris/ sel-le /
Ndèwe/a acheté/ m.rel./
"L'enfant a pris le sel que .Ndèwe a acheté".
Cette phrase peut ~tre réduite en un schéma
du type
P'
1
NB
V
NXX
NB
V
m.
L - I
1
P

255
8.6.4.
La coordination des pronoms.
L'ordre d'apparition des pronoms VA toujours du
plus proche au plus éloigné par rapport à l'émetteur: on se
désigne d'abord, ensuite vient la deuxième personne (singu-
lier ou pluriel) et on achève l'énumération par les pronoms
dits de troisième "personne".
Exemple
• âU
yen
Ces

nara
nare
/nous (incl.) / allons/ Thiès/ je / avec toi/ avec lui/
"Nous irons à Thiès, lui, toi et moi".
Lorsqu'il coordonne des pronoms le noon utilise
des séries particulières.
1.
nar-a
/je/ avec toi/
"toi et moi"

nar-e
/je/ avec lui/
"lui et moiTI

nar-u
/je/ avec vous/
"vous et moi"

n'é Bë
/je/ avec eux/
lieux et moi ll
2. f'é
nar-e
/tu/ avec lui/
"lui et toi"

në 6ë
/tu/ avec eux/
lieux et toi"
3. Ë

/il/ avec eux/
lieux et lui"
l. âi
nar-a
/nous (excl. )/avec toi/
"to i et nous"
âi)
(excl. ~
- ) nar-e
/uous (
/avec lui/
"lui et nous"
âU)
(incl. )
âi
nar-u
/nous (excl. )/avec vous/
"vous et nous"
âi~
/nous ~ excl. ~ /avec eux/
"eux et nous"
âU)
incl. )

256
2. du
nar-e
/vous/ avec lui/
"lui P.t vous"
du
në bë
/vous/ avec eux!
"eux et vous"
Nous remarquons dans les paradigmes précédents
que dans une suite de pronoms coordonnés :
1) le premier élément doit appartenir à l'un des
pronoms sujets suivants


Il j e Il
di, d'U

IItu"
d'u
"vous
y'è
"il, elle"
2) les éléments qui suivent le coordinatif sont
toujours
de la série IlIa
a
"tai Tl
et
u
"vous"
lIa
e
"lui, elle" et

"eux, elles".
Le noon peut également admettre en coordination :
- ~~~_E~~~~~~_~~E~~!~~~~~_~~~~!~_~~_~~_~~~~~_!!~
~~~-~g~~~!g~ :
mex
,fox, di , dU , du: "moi, toi, nous,
vous" .
- ~!_!~~_E~~~~~~_~~EE~~~~!~_~~E~~!~9~~~ :
yiri / Biri
wiri / ciri (1). C'est le
(1). Cf. liste p.22..1.

257
le seul
cas où l'ordre habituel des pronoms coordonnés,
tel que nous l'avons décrit, se trouve inversé.
Exemple
• Giri
nar-o
Ice sont euxl avec-moil
"Eux et moi".
L'expression s'emploie lorsque l'on est aux
prises avec d'autres.
8.6.5.
Les particules adnominales.
Un certain nombre d'affixes peuvent déterminer
les noms, les pronoms ou toute autre unité apte à assumer
les fonctions du nom. Ces particules sont des morphèmes,
et comme tels appartiennent à un inventaire limité.
Les particules additives
La particule Gan "aussi", implique qu'à un sujet
ou un objet existant se surajoute un autre sujet ou un au-
tre objet, ou alors qu'il y a similitude d'action ou de si-
tuation.
• yiri Gan yi ndungëk
"Elle aussi se tresse les che-
veux
• Giri ôan ô"ë xayyu kë feekës "Ils vous frapperont, eux aussi
• Faatu yiri eew Mbaar ôan
"Fatou est la mère de Mbar auss
• paam-ce Gan yi :fax yoon-ca
"Son père aussi va au champ"
Les particules d'ipséité
xaal) "même" se combine aux pronoms allocutifs
objets de la série IIIb et aux suppléants objets de la sé-
rie IIb.
Cette combinaison xaal) • pronom vient renfor-
cer le pronom sujet toujours exprimé, même dans le cas du
suppléant.

258
Bing.
,....
më xaango
t1moi-m~me"
2.
fë xaaJ)-fo
"toi-m~me"
3.
yë xaaJ)-ce
"lui-m~meIl
Plur.
1.
(âi xaangi
"nous-m~mesIl
~âU xaangU
2.
âu xaangu
lvOU8-m~mes"
3.
llë xaaJ)-Bë
"eux-m~mes"
Exemple
• ml
ndungëk
xaango
/je suis en train/ me tresser
' / moi-m~me/
dei
les cheveux
"Je me tresse les cheveux moi-m~me"
(ml <më yi)
La particule emphatigue
Elle est de forme -i et doit représenter en fait
le morphème de détermination locative de sens proche ("ici"),
combiné aux allocutifs sujets: më • i >miri
avec apparition
de r
(1) à l'intervocalique. On trouve aussi la forme mërë
dans le noon de Ngente (2).
(1) Cf. phénomène déjàment;Qhné en phonologie P.1l2/note(1).
(2) On notera que pour ce mot le phénomène de l'assimilation
est possible dans les deux sens :
l'assimilation est régressive dans la forme miri où
ë (de - mëri) subit l'influence de -i final.
elle est progressive dans la forme mëre.

259
• miri ?en në kë-fool
"c 1 est moi
qui suis en train
de courir"
• cru ôiri wo?e
"c'est vous qui avez parlé"
• ketëk-ki kIri keen
"c'est l'arbre qui tombe"
• koodu yiri ndungo
"c'est Kodou qui ma natte"
Les particules appropriatives
Il en a été relevé deux: -ëQ et -U; elles sont
soit immédiatement suffixées au nom qu'elles déterminent,
soit soudées à l'indice de classe correspondant à ce nom.
a).
furus"èn ngë yax .. cënge
"il a 'soufflé dans ses mains"
• 6o?~en ôe~ waarën tow? tënge
"chacun aime ses enfants"
• ôë ?otën kotëQ
"ils se sont gratté la jambe"
(littéraleoent : fils/ont gratté/
jambe de eux/ ).
b).
• pe?-fi fU cungal
"c'est la chèvre de Thioungal"
• kaan-ca cUru uyayën
"vos maisons sont éloignées"
(maisons-les/celles de vous/
sont éloignées)
8.6.6.
La structure des pronoms.
L'étude des différents pronoms de la langue
nous conduit à modifier le schéma structurel proposé par
M. Houis -
(que nous reproduisions p.2ü8) de la manière
suivante
pronom
~"---------~~,
médiatème

(dérivatif) • (nominatif)
' ~
base

2fIJ
Le médiatème peut ~tre une voyelle ou une conson-
ne.
1) Il existe des pronoms qui se ramènent au média-
tème seul. Ce sont les pronoms de forme vocalique (1) de ~a
série.:
• III (a, b) des allQcutifs (0 "moi", a "toi"
i, U II nous Il, li "vous ")
• II
des suppléants. ( e "lui", elle").

2) Un certain nombre de pronoms sont de structure:
médiatème + dérivatif. Ce sont:
• m + ë \\. më
"je";
f + "è > fë
"tu"
/
- " - - _ .
d. + i ) cri
"nous" j
(incl.) cr + u> cru "nous" (i nc l
cr + u >cru "vous Il •
m + ex > mex
lima i 11
f + OX
)
fox
IItoi ll
• w + ë
> wë "il, le" (pour les noms au singe
des genres II et V)
p + "è
> pë "il, le.. " (genre VI)
t + ë
)

"ils, les" (pour les noms au plu-
riel des genres VI,
VII et VIII).

261
• m + inde )
minde
"lequel"
(genre III)
f + inde
finde
>
"lequel"
(genre IV)
- les indéf inis
-------------
• k + i l i s ) kilis
"un autre"
(genre VII)
c + i l i s )
cilis
"d'autres"
(pluriel des gen-
res II, III, IV,
V) •
3)- Certains pronoms se composent de :
médiatème + dérivatif + nominatif
Ainsi
(~~~~~_!!~):
>
mërë
et
• m + ë +:i
il; mëri
/ '
~ miri
4)- Certains autres pronoms se composent de
médiatème + nominatif
Ainsi
- les démonstratifs
-----------------
• y + i >yi
"celui-ci"
(humains)
y + a) ya
"celui-là"
(humain, genre 1)
nj + aamë "- njaamë
"celui-là"
(genre VIII)
1

8. G. 7 •
LES PRONOm;
DU
NOON
PRO_NOM
ALLOCUTIF
SUBS'1'1TUTIF
suppléant
s p é c i
r 1. c a tif
E
Incl.
R
_---.....A-
r'f!!'~,,-----..:.:.~...._/'-
:".':'
;:uppléant ;appropriatif~
démgnstratif
:inter-
.indéte~
:
;
~rés)
;rogatif ; miné
:
:Sujet
'S'
\\~. miri
firi
(
âU 5iri
:c·
~:
:~~.

~r;:
.
C-1
C-3
C-ay
C-aamë' C-ind e . C-il is
:Emphati- è!:!. âi 5iri
âu Biri :
C-lri
que
.Pl. )
.-
Cc
(!::.!5.' mex
fox
.§.5..

:Sujet
Pl. âi
âu
.§.5.} ..
C-e
.§.5..
'Objet
0
a
Pl.
:Circons-
U
Pl.
i
u
tant.
"
:
ën'!;-a
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ën~-e
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U 7 . -:0
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Complé-
ëng 1-u
. C(ël));; L- cA
:tant.
U(r)]
:
:
(U
)
Pl.
iJ~ -i
M~
1
j-" ~q. l -6ë;.
r'
t;
N.B.
Ce tableau reproduit un tableau inhflit qui m'a été proposé par Mr. Houis,
le suivant
f\\)
s'inspire d'un autre de ses tableallx inédit aussi.
0'
f\\)

f'(\\
\\D
(\\J
8.6.8.
TABLEAU DU SYSTEME PRONOMINAL
MElJIA'rEME
t-
L ( dérivatif )
t-
( nominatif)
J
\\"
PRONOM
/ '
S'..ljet
Expansion
1
m
ë
0--
E. sg.
R.
sg. Obj.Circ. c.A (ël))1
'+j
.,...
f

+-'
-{;o
R. sg. c.A (U)
(imméd.)
1
;::l
-
>g
â
i
i
E. pl.
I~
â
U
U
Incl.
â
u
u
R. pl.
1
emDhatiqpp
1
(r)
emphatique
l
~:
i
suppléant
i
démonstr. 1°
'r,
-ri
- a
démonstr. 2°
+-'
;::l
-
+-'
'ri
-ay
démonstr.
+-'
U)
"
P
-
aame - - - -
démonstr. L,O
;::l
Cf)
inde
in t en'oga t if
ilis
indétenniné

264
8.7. CLASSEMENT DES STRUCTURES PRONOlUNALES
DU'NOON SELON
LES DIFFERENTS TYPES DE
SYNTAGMES DANS LESQUELS
ELLES APPARAIS-
SENT.
8.7.1.
Dans les syntagmes hétérofonctionnels.
8.7.1.1. Le syntagme comp~étif est représenté en noon, lors-
que la fonction de déterminant (A) est assumée par un pro-
nom.
Les deux termes du syntagme complétif se présen-
tent toujours dans l'ordre complété - complétant (E A). La
fonction de complétant est assumée :
• les pronoms allocutifs de la sous-série IlIa
et les pronoms suppléants objets et circons-
tants de la sous-série lIa.
selon le schéma
E
A
N
pro
0
"moi n
a
"tai ll
i
)
"nouaI!
~exc!.
)
U )
(inc!.
u
"vous
~ "lui,"eux; '"J
elles"

265
• les pronoms allocutifs de la sOlls-s~rie IIIb
• et les pronoms suppl~ants objet's et circonstants
de la sous-s~rie lIb.,
selon le sch~ma :
E
E'
A
E
C .. connectif
pro
0
lima i Il
fo
"toi"
i
~
( excl.
"nous"
(
U
è incl.
u
"vous
~ "lui, ell~

"eux, elles"
8.7.1.2.
Le syntagme qualificatif.
Les termes du syntagme qualificatIf se pr~sentent
dans l'ordre qualifi~ - qualifiant (E A) selon le sch~ma :
E
E'
A
N
pro
VA
Accord
C
en classe
.~
où le pronom suppl~ant E' (de structure e ..ë) est nécessai-
rement pr~sent et appos~ au qualifi~ (E).

266
8.7.2.
Dans les syntagmes homofonctionnels.
Les deux types de syntagmes homofOl1Gtionnels -
syntagme de coordination et syntagme appositif -
sont re-
présentés dans la langue lorsque l'un des termes est un
pronom •
8.7.2.1. Le syntagme de coordination.
Quelle que soit la fonction du pronom (sujet ou
objet) hormis les pronoms qui prennent obligatoirement la
première position dans l'ordre de l'énumération définie
p. 87, les pronoms qui suivent le coordinatif sont toujours:
-
les allocutifs des 2è personnes du singulier
et du pluriel de la sous-série IIIa j
-
les suppléants objets /
circonstants du singulier
et du pluriel de la sous-série lIa ,
selon le schéma :
N
coordinatif
pro
1
"toi"
"vous" ~
e
"lui, elle"

"eux, elles"

267
Le syntagme appositif est le type 12 plus large-
ment attesté pour ce qui est des pronoms.
Les pronoms spécifiants qui sont les plus nombreux,
et les numéraux,forment toujours avec le nom un syntagme ap-
positif où ils assument la fonction de déterminant selon le
schéma :
E
A
N
PI'·
-i
"celui-ci"
-a
"celui-là"
-ay )
"celui-là, là-bas rr
-uy 5
Accorri en
-aamë
"celui-là" (rappel)
classes
1
c~ -ilis
lI un autre"
-inde
"lequel ?"
-iino
Hun seul"
-anak
tldeux ll
-aaxay
Iltrois"

268
8.S. LES NUMERAUX
Les numéraux s'inscrivent aussi dans une étude
sur les nominaux car ils peuvent assumer certaines fonctions
du nom
et surtout former avec lui des syntagmes de
détermination.
8.8.1.
Les numéraux cardinaux
l
wiino
6
yu tus nIno
2 : kanak
7
yutus në kanak
3
kaaxay
8
yutus në kaaxay
4
nikis
9
yutus në nikis
5
yutus
10
dankex
11
dankex wiino
12
dankex në kanak
13
dankex në kaaxay
14
dankex në ni kis
15
dankex në yu tus
16
dankex në yutus nIno
17
dankex në yutus në kanak
18
dankex në yuius në kaaxay
19
dankex në yutus në ni is
20
dankex kanak
21
dankex kanak në wiino
22
dankex kanak në kanak
23
dankex kanak në kaaxay

269
24
dankex kanak nic", nikis
25
dankex kanak në yutus
26
dankex kanak në yutns nI no
27
dankex kanak në yuè-us në kanak
28
dankex kanak në yu·tus në kaaxay
29
dankex kanak në yutus në nikis
30
dankex kaaxay
100
tiirniir
1000
njuni?
8.8.1~1.
Le système comptable.
Le système comptable du noon est de type quinaire.
L'examen de sa structure révèle divers types de lexèmes qui
sont:
1) des lexèmes originaux.
De l
à 5 les noms de nombre sont des lexèmes
originaux
wiino
kanak
kaaxay
nikis
YUtUS
de m~me que 10 : dankex.
100 et 1000, respectivement tiimL,r et IIjuni?
,
des
sont aussi! lexèmes originaux, vraisemblablen~ent des termes
empruntés à l'arabe par l'intermédiaire du wolof (tééméér)
(junni') (1). cf. p. 270 note (1)
(1)
Cf. Note page suivante.

270
2) des syntagmes.
Tous les autres numéraux cardinaux de la langue
sont des syntagmes. Ceux-ci sont de deux types :
a) des syntagmes complétifs à séquence immédiate.
Le nom des dizaines suivantes: 20, ,0, 40 et 50
sont des syntagmes complétifs obtenus par sin'ple juxtaposi-
tion de 10 et de 2, 3, 4, 5
dankex kanak
/dix/deux/
20
dankex kaaxay
/dix/trois/
dankex nikis
/dix/quatre/
dankex yut us
/dix/cinq/
b) des syntagmes coordinatifs.
Les numéraux cardinaux dont la structure relève
du syntagme de coordination sont ainsi groupés :
- de 6 à 9
ex.
yutus

kanak
7
/cinq /
et/ deux/
- de 11 à 15
ex.:
• dankex

nikis
14
/dix /
et/ quatre/
- de 16 à 19 : ceux-ci sont formés par le procé-
dé d'une coordination double.
ex.:
• dankex në
yutus

kaaxay
18
/dix /
et/ cinq /
et/ trois/
(1). Nous pensons qu'il s'agit d'emprunts raits par cette
voie car les Noon ont été très peu touchés par l'Islam ou
tardivement lorsque cela s'est ~roduit. En revanche la ma-
jorité des Wolofs, population geographique!0ent proche, est
fortement islamisée.

271
les dizaines suivantes
60, 70,
60
dankex yutus nIno
70
dankex yutus në kanak
80
dankex yutus në kaaxay
90
dankex yutus në nilüs
sont des syntagmes coordinatifs complexes en ce sens qu'ils
sont formés selon deux procédés : la composition (par juxta-
position) et la coordination.
ex.
• dankex
yutus

nikis
so
/dix /
cinq!
et /quatre/
c'est dire que les dizaines s'obtiennent par la
juxtaposition du nom de "dix" (dankex) et du''multiplicateur'',
que celui-ci soit un lexème spécifique (dankex kaaxay : 10 x
3) ou un syntagme coordonné (dankex yUtus në kanak : 10 x
(5x 2).
8.8.1.2
Les schémas du système comptable.
Il a été relevé différentes structures dans le
système comptable du noon.
a) des lexèmes originaux. Ce sont les numéraux
cardinaux de l
à 5, 10, 100 et 1000. Nous les symbolisons
par :
N
b) des syntagmes complétifs à séquence imnJédiate.
Ce sont les numéraux cardinaux: 20, 30; l~, 50 :
N
N

c) syntagmes coordinatifs :
• Simples pour les cardinaux de 6 Ù 9 et de
11 à 15
1
\\
N
coordinat if
N
• Doubles pour les cardinaux de 16 à 19
i
i
N
coordinatif
N
coordinatif
N
d) syntagmes coordinat ifs complexes
Nous les nommons ainsi : car ce type de syntagmes
est formé d'un lexème composé coordonné à un autre lexème,
'celui-ci pouvant lui-même entrer dans la formation d'un se-
cond syntagme coordinatif.
Nous avons donc l'existence de deux schémas:
- le second élément est un syntagme coordinat if
simple
ce sont les cardinaux de 21 à 25 et 60, 70, 80, 90 :
r
i
i
1
N
N
coordinat if
N.
- le second élément est un syntagme coordinatif
double
ce sont les cardinaux de 26 à 29 :
1
1
ri

N
coordinat if
N
coordinatif
N

2'7, "
. /
8.8.1.3.
Le syntagme à détermination numérale
Les numérBux sont
aptes à former avec le nom des syntagmes de détermination.
Ces syntagmes sont identifiables comme des syntagmes quali-
ficatifs, dans lesquels le numéral assume la fonction de
qualifiant CA)
Exemple :
• tesën
ndi
mbes
kaaxay
/il ~st resté/ ici /
jour/
trois/
"Il est resté ici trois jours".
• nexën
mbes
kanak
/il a dormi/ jour / deux
"Il a dormi deux jours"
• paawa
kaan
yutus
kanak fë
Bew?
/dépasse/ maison/ cinq! et/ deux/ tu / prends/
yax
flamënga
/main/qui manGe de toi/
"Dépasse sept maisons puis tu tournmà droite".
Les syntagmes qualificatifs à déteI"TJination numé-
raIe reproduisent exactement le schéma du syntagme qualifi-
catif précédemment identifié, à partir de yutus "qu.. tre".
mbes
kaaxay
NE
NA
mbes
kanak
NE
NA
kaan
yutus në kanak
NE
NA

274
Certains numéraux connaissent des alternances:
consonantiques
à l'initiale: ils prennent comme conson-
ne initiale, celle du référent du nom qu'ils déterminent et
de ce fait, se trouve établie l'opposition animé/inanimé.
Il s'agit des numéraux cardinaux l, 2, 3 et de
tous ceux dont la formation requiert leur présence.
Les alternances se réalisent selon deux types
d'oppositions
a) selon l'opposition animé/inanimé, elle concer-
ne les cardinaux cités:
"un" - yiino (animé) / wiino (inanimé)
Ex. :
• yaal
y~~no xayën
kaan
fëngo
/homme/ un
lest venu/maison/ celle de moi/
"un (seul) homme est venu chez mo i".
• xayndoxën
d'ambë
wiino
fil a apporté/ panier / un!
"Il a apporté un (seul) panier".
"deux" - Banak (animé) / kanak (inanimé)
Ex. :
• yaali
yi
laakën Betëw?
Banak
/l'homme/ celui-cil a/femmes / deux /
"Cet homme a deux femmes".
• mbaay
flanak Bowënde
ngë
kot
/chicns/ doux font mordu lui/ dans/ jambe/
"Deux chiens l'ont mordu à la jambe".

275
"trois" - 6aaxay (animé) / kaaxay (inanimé)
Ex. :
• ti)coxo
xay
kë-lom
pe?
6aaxay
/frère de moi/ vient/acheter/chèvres/troix/
"Mon frère achètera trois chèvres"
• oomax-ni
pokën
kanox
taaxay
/l'enfnnt/ a cassé/ calebasses/ trois/
"L'enfant a cassé trois calebasses".
• toon·én
âambë
kaaxay
fil a vendu/ paniers /
trois /
"Il a vendu trois paniers"
b) selon l'opposition singulier / pluriel.
.- pour déterminer les noms dont l'initiale con-
sonantique ne varie pas, l'alternance est du type
y
/ 6
- pour les animés
w - / k - pour les inanimés.
Ex.:
Œ
avec les noms d'animés:
• laaktiwox
yiino
ngë
ndëk-i
/a / forgeron/ un seul/ dans/ village-lei
"Il Y a un seul forgeron dans le village"
• look tiwox
6aaxay
ng·é
ndëk-i.
/a / forgeron/ trois/
dans/
village-lei
"Il Y a trois forgerons dans le village".
• oomax
6aaxay
xayUnun
ndi
/enfant/
trois/
sont venus/ ici /
"trois enfants sont venus ici"

276
avec les noms d'inanimés
• paamb-o
xulën
yoon
wiino
/père-moi/ a cultivé/ champi un
"Mon père a cul t i vé un champ" ~
• paambo
xulën
yoon
kanak
Mon père a cultivé deux champs".
Avec les noms des genres III et IV, respectivement:
-mi /
-ci et -fi / -ci, l'opposition singulier/ pluriel est
du type: m- / k- , f- / k- •
Ex. :
• mIs-mi
miino-mi newën
/lait-le/ un-le
/
~tre bon ~ Acc./
"Ce lait seul est bon".
• moon
miino kewën
ngë
ko? xas-ki
/larme/une /
~tre suspendu au co in/ dans/ oeil-le /
~ Acc.
n
Il a une seule larme au coin de l'oeil".
• moon
kanak cl
wal
ngë
fiki-fi
/larme/deux lest en train/ coule/ dans/ visage-lei
"Deux larmes lui coulent sur le visage".
• fen
fiino
paalën
ngë
xaf-a
/cheveu/ un /
a poussé/ dans/ tlhe-la /
"Un seul cheveu lui est poussé sur la t~te".
• Bo?
minoo
kë-ndul)
fen
kanak
/homme/ pouvoir ~ nég. Inacc./INF. natter/ cheveux/ deux/
"On ne peut pas faire de natte avec deux cheveux".

277
- Les noms qui connaissent déjà une alternance
consonantique à l'initiale, pour l'oppositioll singulier/
pluriel, la conserve pour le numéral.
Ex. :
• yaakmënëngo
laakën
kowo?
kiino.
/frère a!né-de-moi/ avoir + Acc./ enfant/
uni
"Mon frère a!né a un enfant".
• Koodu
laakën
towo?
tanak të
yaal
/Koodu/ avoir + Acc./ enfants/ / deux/ eux/ garçons/
"Koodu a deux fils".
• ngurën
tetëk
taaxay
/couper + Acc./ arbres/ trois/
"Il a coupé trois arbres".
Pour les numéraux à partir de "quatre" - sauf
dans les syntagmes où apparaissent les trois premiers -
l'alternance ne se produit pas, mais il est possible d'em-
ployer le référent du nom.
Ex. :
• laakën fletëw?
nikis
ou
'6etëw?

nikis
/il a / fen~mes/ quatre/
ou
/fe=es/
l '
e_l.es/
quatre/
"Il a quatre femmes".
• më xotën
tuwu?
yutus ou
tuwu

yutus
/je/ai vu/ bouches/cinq
/boü.ches/ elles/ cinq!
"J'ai vu cinq bouches".
mais
• më xotën
tu wu
yutus në
taaxay
/je/ai vu/ bouches/cinq! et/ trois/
"J'ai vu huit bouches".

278
Dans ce dernier exemple, l'un des éléffients du
déterminant numéral qui est toujours susceptible de subir
l'alternance consonantique, accompagne un noœinal dont
l'initiale varie selon le nombre: kuvlU "bouche"/ tm·ru "bou-
ches".
8.8.2.
L'expression de la valeur ordinale.
Pour indiquer le quantième ou le rang d'un lhre
ou d'un objet, le noon utilise deux procédés.
a) le premier procédé, courant mais restreint, se
limite aux notions de "premier" et de "deuxième", pour les-
quelles servent, respectivement, les deux verbes suivants:
k~-kulik
"précéder"
- k~-tik ng~
"suivre".
Ex. :
• kaan-fa fë kulik
ô'ë
fëngo
/maison-la/ précède/ partic.synd./ celle-de moi/
"La première maison est la mienne".
• ket'ëk-ka
kulik
ô~
miri
yip
/arbre-le/ précède/
partic.synd./c'est moi/ plante/
"Le premier arbre, c'est moi qui l'ai planté".
• loos-a
wëD ( <wa ng~)
kaan-fa
tik
ngë
ôë
/puits-le/est dans/
maison-la/suivre/dans/part.synd./
"Le puits se trouve dans la deuxième maison".
Gela
(
/suppose que l'on ait mentionné la première d'abord)
b) le second procédé est un syntagme de détermina-
tion dans lequel apparatt le morphème -U qUl peut traduire
une relation génitive, et qui se combine aux jndices de
classes :

279
Ex.
:
• ketëk-ka kU
kaaxay-ka në
kU
yutus-ka suusën
/arbre-le/celui de/trois-lei et Icelui de/cinq-lei lltre noir
/avec/
~ Acc.
"Le 3è et le 5è arbr~ sont noirs".
• kaan-fa
fU
dankex në kanak-fa takën
/rnaison-la/ celle-de/dix
/
et/deux-lai brnler + Acc./
"La douzième maison a brûlé".
8.8.3.
Le
s~n~agme
distributif.
Pour donner la valeur distributive a un numéral,
le noon a recours à deux procédés :
1) à celui du redoublement, qui exprime précisé-
ment une succession d'lltres ou d'objets.
Ex. :
• xayUnun
Banak
Banak
fils sont venus/ deux /
deux/
"Ils sont venus deux par deux".
(Il s'agit ici d'animés)
• tikën
kIt-ca
kanak
kanak
/poser + Acc./ livres-les/ deux/ deux/
"Il a posé les livres deux à deux".
2) à une proposition figée en syntagme.
Ex. :
• Dibor lornoxën
to?
guro-ta
wa
en
Be~? dërëm
/Dibor/acheter + Acc./ noix kola -les/cela/est/tout/cinq
/
francs/
"Dibor a acheté les noix de kola cinq francs chaque".
(
(wa)?en Bew? peut se trouver sous la forille développée:?en
ngë Bew?
:
(cela) /est/dans/tout/ ).

280
].JwuIlit{~ cie f!umèration, quand il s'ni,oit de la mOli-
OUle,
est d"érë:n
(J.)
Il)
francs".
Cellé-ci nle~:l; hi.t~n SCL:'!(~I!~
( 5 x 10) ="50 francs".
l
franc
fiftin
C..,'
c )
' )
'-
francs
fiftin kanak
3 [rones
fiftin lcaaxay
4 franc s
fiftin
° 1
°
r; lKJ.S
c
francs
cOéroém
.1
6 francs
d"ér"èm l1·é fifcin
'7 francs
dërë," n'e fiitin kanak
8 francs
d"érëm fil' tin kaaxay
9 francs
dërëm në fiftin nikis
10 francs
dërëm kanak
15 francs
d"érëm kaaxay
20 fr&ncs
dërëm 11 ikis
25 francs
dër;~m yutus
30 francs
dër"8l!i yutus nIno
35 francs
dërëL, J'utus në kan&k
50 francs : clankex
500 francs:
tIlIllr
1.000 francs
tlmlr kanak
.
.
5.000 francs
. )
llJunl:
(~.) ~_\\ 1 D'; ré s '_'. f'Oj!?Aj)'lA~
ln Wolof c~ Se~0:', p. 62
ri Gerem,
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c: r::.:~ J.'I-'~1ncs TI. vif:nC!~:'aj -t èc
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..,
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...
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8.9.
TAlJLEAU
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ACCORDS
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SU:FFIXES
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DE CLASSE:
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==~=~======~=========C=========E============E==============E======E=============~=======E=======z=======.
:T~
,
,
.
,
: ç:;
1
, H (\\j
VI
:-pi/-ti
: pi/ti
:pinde/tinde
,
:paamë/taamë
,
:pë/të :pilis/tilis
:piino
;tanak
;taaxay
;::;
Q) .,..-\\
. .
.
.
:.p +J
. .
0 _ "
.
.
o
;::;
.ri .,..-\\
VII
:-ki/-ti
: ki/ti
:kinde/tinde :kaamë/taamë
:kë/të :kilis/tilis
:kiino
:tanak
:taaxay
''''
,
ç:;
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· .
• r.n en
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VIII ;-nji/-ti ; nji/ti
;njinde/tinde;njaamë/taamë
;një/të;njilis/tilis ;njiino ;tanak
;taaxay
' S , , " , '
: 0
0
11):
.21 cJ ri.
,
,

"um' zn
282
INTRODUCTION A UNE ORTHOGHAPHE
ET A UNE SEGMENTATION DES MOTS
EN
NOON.
Le S~n~cal a choisi d'ètudier et de rixer,
officiellement)l'orthographe de six "langu.os nationales".
Ces langues qui doivent,
en principe, Rtre introduites
dans l'enseignement primaire sont:
le
II wo l e, f l l ,
lellsereer ll ,
le "pulaar", le "joola", le "mandinka" et le "soninke".
Les quatre premi~resont d~ji fait l'objet Je dècrets
pr~sidentiels, et le wolof en est i un stade exp~rimental
dans dix classes.
Choisj.r six langues parmi toutes ne peu"t pas Sl-
gnifier condamner les autres i
une situation d'oralit6
pure. Il est donc 16~itime, pour les locuteurs de ces
autres langues, de vouloir les fixer par l ' t,cri ture et
de communiquer entre eux par ce moyen.
C'est dans cette perspective que nous avons choisi
de terminer
par ce chapitre, tant il est vrai qu'une
description linguistique n'est pas un exercice gratuit
mais un exercice qui doit déboucher sur une application.
Nous n'avons pas ici la prétention de donner un
modèle d'orthographe et de segmentation d ..,s mots du noon.
Nous aimerions plut8t que ces quelques li~nes, qui ne se
veulent qu'une introduction i
ce diffici12 problème,
suscitent chez d'autres un intèrRt pour cette langue qui
est l'ulle des grandes oublièes en matière de recherche.

28'}
1) ProDositionspour un choix de signes ortL<jfT<lnhiques.
Bien que l'analyse phonologique neus ait conduite
à des r~sultats (cf. pp. 87 et 91) que no;.;<, nous SOIllliJes
efforc~e de resvecter' dnns la notation de nos paires mi-
nimales et de nos exemples, nous nous proposons de ne
pas appliquer de façon rigide les principes phonolo~j­
gues d~gag~s, 1'0111' évi ter' par exemple des ['èr;les de lec-
ture a retenir.
Ainsi, nous proposerons:
d8 noter toutes J.95 variantes de phonè!1eS,
en n0~S
confo2:mant pur 10, ù la prononciation. - Par exemple:
les occlusives sonores
D, d, j, g :
ex. :
• ml
mbec
/

mbejën
"j'ai dansé l1 •
de mêmp. (~-'_((' 1er:, prénasales qU:l
en )o:·;iLion inter-
vocalique ,sont ;;~'J~"'fois le r~sultRt du !·en:.>~:rcement d'une
nasale simple
ex.
(
perem
Hlanguell
ngelernbi.
nl e cbarneau ll
ngelem
l'chnm02.U Il
,
,
dl écrire lc:s [.'.;:!_1~n('eS chaque fO'l~:; q:.; 1 t?:t J~'S
sent,
de r.oter C01;~~':e nous l'o.vOJ;S fait d~s le d&but
1)
en
finn.le abs.~ol\\Jc 2-·'c'~..;r ng, parce que Cclé-; rei~r{;seEte Hne
éconOlnie ct al~E',si p8.r souci d 'uniforrr!is~lt~on }lans la
mesure o~ l'or~ renco~tre dal1s ce-tte position tOll~es les
autres n8salf~s
ffi,
2 ,
n et jaInélis lESprénasales corres-
nd , nj,

2E'4
,
. . '
r
7
'
/ - - ,
d ladopter pOUT' les voyelles realls~'8~, 1-'2_-,
e-c _0_/
les m
.. "mes
S1"
e .
r::'n'::'L~
-b
c: ,."l
surr~~ontés de l'(lccent éll(;L",1l cQH\\G',e)
par 8xemp18-, pCl.H' les voyelles wolof cie rf;a~L.~ S(-it:.Orl pre-
che, p'J.r souci d '1.1~j_forT'liSé1tion de l' 8crj.ti.U'e 3CI~}:;t~e
pour les Ifll1 gUCS du S&n&g~l_.
ex.
1
peenl
l'siEgel!
1
ngom Li
IlhY8ne ll
2) PToposil:~orbde segmc(lt[Jtion
Compte
tenu des ch~ngemenls p}10I16tj.ques r~lev&s,
nOlIS
p~CpOSOI~5 dp souder aux lexèmes nOl~irn~x leul:'s TI!O-
dalités lorsq-uc celle~:-ci sont è .initi.f:l.C vacé!lique, et
de les relier pRr un trait d'union lorsque l'initiale est
consonantique.
ExemDles
:
,
l
, ..
:: aa -PJ_
yaali
111' LOf:Jr'e"
yaal-ci
yaal-ji
mbDalërJ n.
"J.2 moutoî';
de Nar.go l1
de Nnngo" ~
les Ir!od81iLés verbnlps pourront aussi êlre soudées
aux ve~bes dans IR l:!eSUre o~ rien ne pE~~t venir slin-
terc:.aler entr0 llr~ lexème vel'oal et le rnor;)hème préài-
cat if,
les pronc;ms sujets ql_ti sont placés aV'1.('t lr~ verbe,
sont aut0I10rlle~).
ExeIDoles.
II j
1 ai
vu II
/
më yi xot
)
mI xot
Irje
SUlS
en tra in
de voir".

285
les pronoms objets, circonstants ou complétants qui
sont à initiale vocalique, seront soudés à la forme
verbale ou nominale.
Ex.
t igox,r-mën'éngo
c . e . _ _ _ . _
Ipetit frère. conn • • moil
"Mon petit-frère"
• onënde
IiI a donné • luil
"Il lui a donné "
Ce sont li toutes les propositions ~ue nous
essaieront de mettre en application dans l~s textes
d'illustration qui vont suivre et dans les'luels, surtout
pour le conte, nous aurons le souci de mettre en évidence
la structure rythmée en al~ant à la ligne à chaque pause-
Les fins de ligne seront utilis~es comme ponctuation -
le point marquera la fin de la phrase proprement dite (1).
(1) M. HOUIS et R. BaIe RICHARD.-
Intég'_'ation des
langues africaines dans une politique d'enseigne-
ment. Unesco, Agecop, Juin 1977.

286
CON T E
1
Andëni

xayyu
këlandëné''i'

2

kelox

ngë
yaak-ca
3
wa
<fi
ten
oomax
<fë
4
<fi
"-
nam

noosoos
bi
<fi
lexeraa
5
<fi
ituwe
kë-yul)
ngë
leelo
kaan-fa
6
<fi
sugurke
yaak-ca.
1
1
le conte/ je/ vais-vous/ INF-conter pour/ morph.syna.,
2
je/ entends/ lei chez/ les adultes/.
3
quand/ nous/ sommes/ enfants/ morpho synd./
4
nous/ man5eons/ avec/ soir/ jusqu'à/nous/si finissons,
5
nous/ avions 1 'habitude/INF'.-s 'asseoir/dans/milieu/
la maison/
6
nous /
écoutions/ les adultes/.
Oncle Baal, l'Hyène, et le fils de Lièvre.
Le conte oue je vais vous dire, je J'ai entendu
de la bouche des adultes. Quand. nous étions tout
petits, le soir après le diner, nous avions l'habitude
de nous asseoir au milieu de la cour pour écouter les
sages.

287
7
5e ?and~neri
8
njaD/cëseri
ca
dawe
kë-laak
~bë
jamanoD 5ë êë.
9
ndiimë
âë
caamë
laaksissi
10
oornaa-ji
ndey?sissi
yaak-ci
Il
kiri
tax
oomaa-ji
?unoxsissi
dar".
7
ils/ racontaient nous/
8
enseignaient nous/les choses/ avaient l'habitude/
Il~F'.-avoir/ dans/ époque dei eux/ morpho synd./
9
maintenant/ choses-li/ n'ont plus/
10
les enfants/ n'approchent plus/ les adultes
Il
c'est celai à cause/ les enfants/ ne savent plus/
rien/ .
Ils nous racontaient des histoires
et nous ensei(';naient les moeurs et les coutwIles
de leur époque. Aujourd'hui, cela n'a plus cours,
les jeunes n'approchent plus les adultes, aussi
sont-ils devenus ifnorants de tout.

288
12)andëni
mayyu
kë-andën
âë
13
yey
yiri
andënâeri
wë.
14
andëni
nak,
Baal
yiri
7en
ngë.
15
âu
xa/y
kë-xot
nda

turne

rap-ca
âë.
16
landën
7andën
17
kartë
ndi, soffë
ndi.
12
le contel je val.S vous/ INF- conter/
synd./
1 <mOë xayyu /
13
maman/ c'est/elle/ racontait nous/ lei
14
le conte/ donc/ Baal/ c'est lui/ estl dans/
15
vous allez/ INF. voir/ comment/ i l / faisait/
avec/ les aninèaux/ morpho synd/.
16
conte/ conte/
17
il partiJj ici/ il revint ici/.
Le conte que je vais vous dire, c'est maman
qui nous l'avait raconté. Il y est question
de l'Hyène et vous allez voir commer.t elle
en usait avec les autres anlmaux.

289
18
?ene
nge
jamanëD
?ara
19
rap - cëD
luuwa
âë
laksiseri
ifla

flaman
20
to",·? - tëD

Ba
xatq
k"è-kaan
ndak
?ar.
21
yaal-ja

Bedëw?-Ba
wo?ëssë
?an
22
âU
minsissi
kë-YUD
?ane
18
était/ dans/ époque dei famine/
19
animaux dei for~t/ n'avaient plus/ chose/ ils/
mangeront/
20
enfants dei eux/ ils/ vont/ INF.- mourir/ à cause dei
famine/
21
les hommes/ avec/ les femmes/ dirent/ quel
22
nous/ ne pouvons plus/ INF.- s'asseoir/ comme celai
C'était à l'époque de la famine.
Les animaux de la brousse n'avaient plus de
quoi manger et leurs petits allaient mourir
de faim. M~les et femelles se dirent : "Nous
ne pouvons plus rester ainsi.

290
23
tow? - tëngU
kaan

?ar.
24
fieydoxëssë
tUk.
25
wo?ëssë 'fan
26
âU
njomën
kë-pugurëk
27
ya
ngë
fiew?
flos
ngë
âuy?
luuwa
28
âU
xeelë?
oomaa - jëngU
?H~a
fië
flaman.
23
enfants/ ceux de nous/ meurent/ avec/ famine/
24
ils appelèrent/ assemblée/
25
ils dirent/ quel
26
nous/ devons/ INF.- ceindre la taille/
27
celui/ dans/ tout/ court/ dans/ intérieur/ la for~t/
28
nous/ cherchons pour/ enfants/ ceux de nous/ chose/
ils/ mangeront/
Nos enfants meurent de faim".
Ils convoquèrent
une assemblée et dirent :
"Nous devons prendre
notre courage à deux mains : que chacun de nous
s'enfonce vite dans la brousse, afin de trouver
de la nourriture à nos enfants.

291
29
kë-yul)
ngë
ka an
kat
mba ?en
kaje
30
?e
kaje
tufkëâoo
kaan.
31
nda
taan
Baal
kelox ?ifiaam·ë
xen
32
assë
ngë
soogoora
33
pokk"ë
kot-ca
pokk"ë
yax-ca
bi
yëng"ëssë
kik
34
mey?cë
ya
yiw?
29
INF.- s'asseoir/ dans/ maison/ en tout cas/ sinon/
est/ honte/
30
et/ honte/ ne fera pas tenir debout/ maison/
31
comme/ oncle/ Baal/ entend/ cette chose-là/ seulement/
32
entrai dans/ toilettes/
33
attachai les pieds/ attachai les mains/ jusqu'à ce quel
durcirent/ idéoph. pour "dur"/
34
sortit/ il /
boite/
Ce serait une honte de rester chez nous inactifs,
et ce n'est pas avec de la honte qu'on élève une
maison.
En entendant cela, Oncle Baal se rendit
aux toilettes et se fit un solide bandage aux pieds
et aux mains. Il sortit en boitant.

292
35
v/o?
taan
Gaynde
7an
36
ndi

?enox
âë
ndey
taan
Gaynde
37

mlnoo
kë-tiin
38

minoo
kë-kar
luuwa
39
kot - cëngo
miskën
40
yax-cëngo
misk"én
41

minoo
dara .
35
dit/ oncle/ Lion/ quel
36
là où/ je/ suis/ morpho synd./ en tout cas/
oncle/ lion/
37
je/ ne pourrai pas/ INF.- marcher/
38
je/ ne pourrai" pas/ INF.- partir/ la forllt/
39
pieds/ ceux de moi/ font mali
40
mains/ celles de moi/ font mali
41
je/ ne pourrai pas/ rien/ •
Il dit à Oncle Gayndé le Lion:
"Je suis dans
l'incapacité de marcher, je ne peux pas aller
dans la brousse; mes pieds me font mal, mes
mains me font mal,
je ne peux rien faire.

293
42
taan
Gaynde
wo?
?an
43
?ey
Baal
44
?endënaa
le?aa

tes
ng"è
kaan

oomaa-ji
45

kuuf

bi
ai
xa--y.
46
nox _ soos
47
ifta
ai
mballigaa
48
aU
mbok
aU
i3 ew?pU.
42
Oncle/ lion/ dit/ quel
43
boni Baal/
44
si c'est comme celai s'il en est ainsi/ tuf restes/
dans/ maison/ avec/ les enfants/
45
tuf amuses/ eux/ jusqu'à ce quel nous/ venons/ •
46
soleil/ froidi
47
chose/ nous/ si ramassons/
48
nous Cincl.) /
partageons/ nous/ tous-nous/
Oncle Gayndé le Lion dit
:
"Bien, Baal.
Dans ce cas, tu resteras à la maison qvec les en-
L:mts et tu les distrairas jusqu'à notre retour.
Le soir, tous ensemble, nous nous partagerons le
butin,

294
49
ndak
cru
5ew?pu
cru
wiino •
50
Baal ?an
51
'? ?
a"
52
le?aa
m"é
tes


bi
cru
xap.y·
53
nda
taan
Baal
xot lan
muumel-ja
uyaayunun
54
nda
xot
7an
xotsissi
way
50?
55
5ew?-Bë
sooyën
ngë
cru y?
luuwa
49
parce quel nous (incl.) /
tous nous (incl.)/
nous (incl.)/ uni
50
Baal/ quel
51
ah _ dans ce cas/
52
s ' i l en est ainsi/ je/ reste/ avec/ eux/ jusqu'à
ce quel vous/ veniez/.
53
comme/ oncle/ Baal/ voit/ quel les animaux/ sont
loin/
54
comme/ il voit/ quel il ne voit. plus/ m~me/quelqU'lin/
55
tous-eux/ ont disparu/ dans/ intérieu:c/ la fort!t/
car nous ne faisons qu'un. Baal dit:
"D'accord, je
vais rester avec eux jusqu'à votre retour". Dès
qu'oncle Baal s'aperçut que les animaux étaient loin
et qu'ils avaient tous disparu dans la for~t

56

5eyyë
oomaa-ja
5ew?
57
wo?
5ë '1an
58
5ew?pu
meyat
ngë
foo
59

laagën
kë?-xaan
60

aas
ngë
âuy?
tuyi
61

tibaa
62
ya

5ey
5ew?
56
i l / appelai les enfants/ tous/
57
dit/ eux/ quel
58
tous-vous/ sortez (IMP.)/ dans/ dehors/
59
je/ possède/ petit tam-tam/
60
je/ entre/ dans/ intérieur/ la chambre/
61
je/ si tape/
62
celui/ je/ appelle/ tout/
il appela les petits et leur ordonna :
"Sortez tous
J'ai un petit tam-tam.
fois
J'entre dans la case et chaque/que j'en
bats, j'appelle l'un de vous;

296
63
y·ë
aas
64
ye
mey?
65
cfu
tum
cfë
yiino
yiino
66
yiino
mbejaa
67
sek
68
yilis
mbejaa
69
sek
63
il/ entre /
64-
il/ sorti
65
vous/ faites/ ainsi/ uni uni
66
uni s'il danse/
67
attend/
68
autre/ s' il danse/
69
attend/
celui-ci rentre, puis sort. Vous faites
ainsi un à un. L'un danse, puis cède la
place à un autre et attend. Ainsi de suite."

297
70
tow? - tël)
lIluu.mel-ja 'jan ?e?
71
6ew?-6ë
lIleyëssë
72
taan
Baal
ya xan
kë-tip •
73
ndaa
tip
xen
74
kow?
cox
assë
75

flaIDbë
njaamë
76

tipsissë
70
enfants/ ceux dei les anilllauxJ que / oui/
71
tous-eux/ sortirent/
72
Oncle/ Baal/ il/ commence/ INF.- battre/
73
cOlllllle/ bat/ seulement/
74
enfant/ éléphant/ entrai
75
il/ lIlangea/ celui-la (dimin.)
76
il/ battit encore/
Les petits acceptèrent et sortirent tous.
Oncle Baal se met alors à battre du talll-talll.
A peine a-t-il commencé q~e le fils d'Eléphant
entra. Il le lIlangea. Il battit encore.

298
77
ko w?
gaynde
assë
78

aambë
njaamë
79
tumbë
âë
kë-tum
kë-tum bi tessë
kow?
m1Jonda
80
nda
kow?
mbonda
xot ?an
ya
aaB
6ew?
meyoo
81
wolo?/ëksissi
taan
Baal
82
Baal
tippë
83

bakkë
caamën- cënga
77
fils/ Lion/ entrai
78
il/ mangeai celui-là (dimin.)/
79
fit/ comme celai INF.- faire/ INF.-faire/ jusqu'à ce
quel restai fils/ Lièvre/.
80
comme/ enfant/ lièvre/ voit/ quel celui/ entre/ tout/
sort pas/
81
n'a plus confiance/ oncle/ Baal/
82
Baal/ battU!
83
il/ louai anc~tres/ ceux de lui/.
Le fils de lion entra, il le mangea.
Il continua ainsi jusqu'à ce qu'il ne rest~t plus
que le fils de Lièvre. Mais celui-ci, qui avait re-
marqué que tous ceux qui entraient ne ressortaient
pas, devint méfiant. Baal battitde son tam-tam et
loua ses anc~tres.

200
/ /
84
yë assë
85
nda

xayyë
kë~m
86

foldëkkë
cëlëw?
87
assë
ngë
lumbëgay?-ca
88
nexxë
ndaamë.
89
taan
Baal
xeel
kë-xeel
kë-xeel
bi
xottire
90

5ew?pë
ca

laage
ngë
kaan-fa
âë
tuux në
tow? - tënge
84
il/ entrai
85
comme/ il/ vint/ INF.- saisir/
86
il/ sautai idéophone/
87
entrai dans/ le fourré/
88
dormit/ là-bas/
89
oncle/ Baal/ cherche/ INF.-chercher/ INF.-chercher/
jusqu'à ce quel ne l'a pas vu/
90
il/prit/ce que(plur.)/ il/ avait/ dans/ lai maison/
morpho synd./ tout/avec/enfants/
ceux de lui/
Le fils de Lièvre entra. Comme Baal allait
l'attraper, il fit un bond et alla se réfugier
dans le fourré
proche où il s'endormit. L'Hyène
le chercha longtemps, en vain. Elle prit alors
tous ses bagaGes ainsi que ses enfAnts,

92
Ba
yap.x//në
nox.,/soosa
93
rap-ca
Boyëkkë
ngë
kaan
94
ya
ngë
5ew?
kondëkke
kondëgënge
95
kow?
kenga
meyoo
96
xe\\ëssë
taan
Baal
97
yaa ienën
mes
91
partit/
92
ils/s'en allai-j/avec/ le soleil être froidi
ent
93
les animaux /
revinrent/ dans/ maison,'
94
celui/ dans/ tout/ pleural son cri/
95
enfant/ celui de toi/ ne sort pas/
96
cherchèrent/ Oncle/ Baal/
97
le
gars/ était/ idéophone pour "volatisé"/
partit. Ils étaient en route. Le. soir,
les animaux revinrent chez eux. Chacun poussa
son cri un·. ne vit pas appara~tre SOIl pet i t.
Ils se mirent à la recherche de l'Hyène; le
personnage s'était déjà volatisé.

301
98
kë-jaaxal
xayën
ndi
99
wo?/ës
taan
Mbonda ~an
100
?a?
yaal
kondëgë Îadë
yënga
mey?"
101
yaamë 'lan
102
ta an
Gaynde
kondëgën
yUje
mey?ci
103
5ew?-Së
kondëg"èn
xotti
yënge
104
mex
moos

kond"ègaa
m"è
xa?-y
k"è-xot
yUro ne
')
98
INF.- s'inquiéter/ est venu/ ici /
99
ils disent/ oncle/ Lièvre/ quel
100
ah! /
hon~e/ IMP. : pleure l / ainsi/ celui de toi/
sorti
101
cehli-là/ quel
102
oncle/ Lion/ a pleuré/ celui de lui/ n'est pas sorti/
103
tous-eux/ ont pleuré/ il n'a pas vu/ celui de lui/
104
moi/ réellement/ je/ si pleure/ je/ viens/ INF.- voir/
celui de moi/ est-ce que ? /
Cela commençait à devenir in~uiétant.
On dit à Oncle Mbonda) le Lièvre:
"Toi, l'ami,
essaie de lancer ton cri. Ton fils s~rtira peut-Rtre".
Il leur rétorqua:
"Oncle Gayndé, le Lion, a appelé,
le sien n'est pas sorti, Oncle Thiokh, l'Eléphant, de
mRme, et c'est moi oui verrais apparattre le mien 7"

302
105
taan
coex
?an
106
kondëga
xen
rek
107
?adë

mindi
ng"è
108
mbonda
kondëkkë
109
nda
kondëk
xen
kow?-ka ?endë
celew?
mey?cë.
110
muurnel-ja
tuux
7enëssë
ngare
?an
111
wo?ari
ifla
laage
âë
105
Oncle/ Eléphant/ quel
106
IMP.: pleure ! / à peine/ seulement/
107
ainsi/ tuf peux plus que nous/ dans/
108
Li~vre/ pleural
109
comme/ il pleure/ seulement/ l ' enfEln t/ fut/
idéophone traduit la "rapidité"/ sortit/
110
les animaux/ tous/ furent/ sur lui/ que /
111
dis-nous. /
la chose/ avait/ morpho synd./
Oncle Thiokh, l'Eléphant, d i t :
"CDie tout de
m~me; il se pourrait que tu ais plus de succès
que nous." Lièvre s'exécuta et d~s q~l' il lança
son cri, son petit bondit du
fourré.
Alors
tout le monde le prit d'assaut, lui demandant:
"Dis-nous ce qui s'est passé .".

112
kow?
Mbonda
nak ~an
113
coox
5ëbëratto
bi

kap
âim
ll~

neex
bi

âoxëraa
115

yunëgaa
116
më wo?u
?ifla
taan
Baal
tumeri
âë
117
nda
oomaa-na
wo?
âë
tumëssë
âë
118
nda

yunëk
xen
wo? lan
112
enfant/ Lièvre/ alors/ quel
113
Eléphant/ IMP.:
qu'il allaite moi/ jusqu'à ce quel
je/ suis rassasié/ idéophone
"rassasié"/
ll~
je/ dors/ jusqu'à ce quel je/ si suis fatigué/
115
je /
si réveille/
116
je/ dis-vous/ la chose/ Oncle/ Baal/ faisait-nous/
morpho synd./
117
comme/ l 'enfant/ dit/ morpho synd./ ils firent/
ainsi/
118
comme/ i l / se réveille/ seulement/ il dit/ quel
Le fils de Lièvre dit alors:
"Que l'Eléphant
m'allaite jusqu'à ce que ma faim soit apaisée,
qu'ensuite je dorme tout mon saoul. A mon réveil,
je vous raconterai ce que l'Hyène nous a fait".
Tout se passa comme le petit l'avait demalldé. Dès
son réveil il leur dit

304
119
nda
cru
sooy?
xen
120
taan
Baal
wo?ëri
an
cri
Bew?pi
d'i
meyat foo.
121

laag'ën
kë?-tamë?
122
wo?
?an

tibaa
123
ya
ye
bak
caaJl1ën - cenge
Bew?

aas .
124

mbec
125

mey?
119
comme/ VOUG/ disparaissez/ à peine/
120
oncle/ Baal/ dit-nous/ quel nous/ tous-nous/l
121
il /
a/ petit tam-tam/
/que nous sortions/
dehors/
122
il dit/ quel i l / si (il) bat/
123
celui-là/ i l / loue/ anc~tres/ ceux de lui/ tout/
il/ entre/
124
tuf danses/
125
tuf sors/
liA pe~ne aviez-vous disparu qu'oflcle Baal
nous demanda de sortir tous. Il avait un petit
tam-tam avec lui;
il nous dit qu'il allait en
battre et que chaque fois qu'il louerait les
anc~tres de l'un d'entre nous, celui-ci devrait
rentrer, danser et céder sa place à un autre.

]26
tumbë
âë
127
kow?
cox
assë
mey?ci .
128
kow?
Gaynde
assë
mey?ci
129
nda

xot
inaamë
xen
1;0
xelëngo
ondiro
kë-aas •
131
nda
bak
c;~mën - cëngo xen
132

tumbë
fendëlJ
bo?
xatty
kë-aas
126
il fit/ ainsi!
127
enfant/ Elephant/ entrai n'est pas sorti/
128
enfant/ Lion/ entrai n'est pas sorti/
129
comme/ je/ vois/ la chose-là/ à peine/
130
esprit de moi/ n'a pas donné-moi/ INF.- entrer/
131
comme/ il loue/ ancêtres/ ceux de mGi/ à peine/
132
je/ fis/ à la manière dei quelqu'uni vient/
INF.- entrer/
Il procéda ainsi. Le fils d'Eléphant entra,
ne ressortit pas. Le fils de Lion entra, ne
ressortit pas. Voyant cela,
je commençai a
avoir des èoutes; c'est pourquoi, lorsqu'il
chanta mes ancêtres,
je fio mine d'entrer.

306
133
nda

foldëk
ngaro
xen
134

fiijëkkë
135

yaagëlëk~nassë
ngë
lumbëgay?-ca.
136
xellëro
kë-xeel,
kë-xeel bi
xottiro
137

Bew?pë
ca

laage
cfë
Bew?

tow? - tënge
138
Ba
yaax
139
awëssë
waas
penku.
133
comme /
il/ sautel sur moi/ à peine/
134
je/ me débattis/
135
je/ allai me cacher/ dans/ le fourré /
136
il chercha-moi/ INF.- chercher/ INF.-chercher/
jusqu'à ce quel il n'a pas vu-moi/
137
il/ prit/ ce que (plur.) /
il/ avait/ morpho synd./
tout/ avec/ enfants/ ceux de lui/
138
ils/ partent/
139
ils se dirigèrent/ chemin/ Est/.
Dès qu'il me sauta dessus,
je me débattis
et courus me cacher dans le
fourré
M'ayant longuement cherché, en vain, il prit
tout ce qu'il possédait ainsi que ses enfant;
ils sont en route;
i~ se sont dirig0s vers l'Est.

14D
rap-ca 'Ian
141
ciU
tU1llan
ne
bi
ciU
xot
taan
Baale
?
142
ciU
tU1llan
ne
bi
taan
Baal
ikkU
tow? -
tëngU
ne
?
143
Mbonda 'Jan
144
?a?
xey?na
ciU
xotte
145
ciU
tU1ll
ifh

xayyu
kë-wo?
ciënaa
146
')an
ye
?
14D
les animaux/ quel
141
nous (inc!.) /
ferons/ comment/ jusqu'à ce quel
nous (incl.)/ voyons/ oncle/ Baal/
142
nous (incl.)1 ferons/ comluent/ jusqu 1 à ce quel
oncle/ Baal/ rend-nous/ enfants/
ceux de nous/ est-ce quel
143
Lièvre/ quel
141~
ah! /
peut-être/ nous (incl.) 1 voyons- lui/
145
nous (incl.) /faisons/ la chose/ je/ viens-vousl
INF.- dire/ morpho synd • sil
146
quel quoi? /.
Les animaux se lamentèrent : "Comment
faire pour trouver Baal ? Comment faire pour
qu'il nous rende nos petits? Lièvre dit:
"Peut-~tre que nous le verrons si vous faites
ce que je vais vous dire".
- Que nous conseilles~tu ?

30[,
147
?an
taan
coox
faankan
xen
ngë
:Luuwa
148
tum
fendël)
bo?
kaanën
149
t'lan
cangex
lap
ngë
dook
kijina
150
7en
dënaa

kondëga
wo?
?an
151
taan
coox
ya
yay
kaandë
ngë
duy?
luuwa
152
janjal)
janjal)
153
fluy
pandande
5e
wade ?
147
que /
oncle/ Eléphant/ se coucherai seulement/
dans/ la for~t/
148
il fait/ comme/ quelqu'uni est mort/
149
oncle/ Vautour /
monte/ dans/ sommt't/ arbre/
150
est/ comme cela sil i l / pleure/ dit/ quel
151
oncle/ Eléphant/ est/ là-bas/ est mort/ dansl
intérieur/ la for~t/
152
onomat-opée/
153
qui?/ dépècera-lui/ qui ?/ aujourd'hui!.
- Oncle Thiokh, l'Eléphant,
ira simplement
en pleine for~t où il se couchera en faisant le
mort. Vautour, du sommet d'un arbre, pleurera
disant:
"Voilà qu'Oncle Thiokh, l'Eléphant, est
mort dans la for~t, diandiang, diandiang.
Qui voudra bien le dépecer aujourd'hui?

309
154-
taan
Baal
Sambë
155
taan
Baal
?ene
ndinaa
pan .
156
rap-ca
tUlllb"ë
d'ë •
157
taan
coox
kartë
luuwa
158
kayëkkë
159
tUlllbë
fendël)
50?
kaanën
160
taan
cangex
lappë
endë
ngë
d'ook
kedëk-ka
154
Oncle/ Baal/ Samba
155
Oncle/ Baal/ était/ ici sil dépèce/
156
les animaux/ firent/ ainsi/
157
Oncle/ Eléphant/partit/ la forêt
158
se coucha sur le dos
159
il fit/ comme/ quelqu'uni est mort/
160
Oncle/ Vautour/ montant/ fut/ dans/ sommet/
l 'arbre/
Oncle Baal Samba.
Si Oncle Baal était
ici il le dépècerait." L'affaire fut conclue
et Oncle Thiokh, l'Eléphant, partit pour la
forêt,
se coucha sur le dos et fit le mort.
Oncle Vautour monta au sommet de l'arbre.

310
161
ya
looy
162
taan
Baal
kelox
hBaamë
xen
wo?
tow?-ta 7an
163
du
minoo
kë,-qegoxe
?
164
paambu
ya
5eyës
ndu
165
taan
coox
kaanën
?e
1aagoo
50?
panan.
166
degat
167
5a
sugurëk
161
il /
pleure/
162
Oncle/ Baal/ entend/ la chose-là/ à peine/
dit/ les enfant/ quel
163
vous/ ne pouvez-pas/ INF.- vous taire est-ce que ?/
164
père-vous/ il/ est appelé /
là-bas/
165
Oncle/ E1éphant/ est mort/ et/ n'a pas/ quelqu'uni
dépècerai
166
taisez-vous/
167
ils/ écoutent/
Il pleurait. Dès qu'Oncle Baal entendit cela,
il di. t
à ses enfants : "Vous ne pOèlvez pas vous
taire? On réclame votre père là-bas. Oncle
Thiokh, l'Eléphant, est mort et il ne se trouve
personne pour le dépecer. Taisez-vous
"
Ils écoutaient.

311
168
cangex
yeksissë
169
wa
Baal
kelox
i~aamë
xen
âë
170
kolëkkë
171
pugurëkkë
172
5eyyë
tow? - tënge
5ew?

5edënge
MbUfi
173
5a
tiin
kë-tiin
kë-tiin
bi
xodëssë
nda
taan
cangex
174
yaamë
yeksissë
175

tiindëssë
5i
xodëssë
nda
taaD
coox
kay?ke
â ë .
168
Vautour/ chanta de
nouveau/
169
quand /
Baal/ entend/ la chose-là/ ù peine/
morpho synd./
170
il se leva
171
attacha bien sa ceinture
172
appelai enfants/ ceux de lui/ tous/ avec/
femme de lui/ Mbugne/
173
Ils/ marchent/ IlŒ.- marcher/ INF.- marcher/
jusqu'à ce quel virent/
là-bas/ oncle/ Vautour/
174
cell;i-là/ chanta de nouveau/
175
ils/ marchèrent/ jusqu'à ce quel virent/ là-bas/
oncle/ Eléphant/ était couché sur le dos/
orph. synd./
Vautour chanta de nouveau. Entendant cela, l'Hyène
se leva, se prépara, appela ses erfants et sa femme
Mbugne. Ils marchaient, marchaient, marchaient) ils
aperçurent Oncle Vautour. Celui-cj chanta. I~mar­
chèrent jusqu'à ce qu'ils virent l'endroit o~ était
étendu Oncle Thiokh, l'Eléphant.

312
175
taan
Baal
yaa
yen ?an
177
m'è
wo?a
?an
yaa
yi
wade
new?
178
kow?nox-ki
leexoo
179
m~
âewoxan
ngë
kulul)
yoon-ki •
180
nda
xusd'ék
xen
181
taan
cox
x'éngërt"é
nowa
182
kow?
Baal 'Jan
183
xey?
pap
if'ii
kaandi
de?
.
176
Oncle/ Baal/ il était en train dei rire/ quel
177
je/ dis-toi/ quel gars/ celui-cil aujourd'hui/
est boni
178
la viande/ ne finit pas/
179
je/ commencerai/ dans/ le coeur/
180
comme/ il examine/ seulement/
181
Oncle/ Eléphant:
remuai l'oreille/
182
enfant/ Hy~ne/ que
183
eh ~ /
papal la chose/ n'est pas mortel hein :/
Oncle Baal disait en riant:
"Aujourd'hui ça va
être la f~te, pour sûr.
On n'arrivera pas à
bout de toute cette viande. Je commencerai par
le coeur". Comme il l'examinait simplement,
Oncle E16phant remua l'oreille. Un petit d'Hyène
dit:
"Attention Papa ~
Il n'est pas mort ."

184
taan
Baal
wo?
kow?-ka
7an
185
~ene
paabu
kaanaa
186

wo? 'Jan
nOWl
wi
xongëri!k
?
187
taan
coox
ye
yi
Hl-a
kaanoxe
leTén
mbes
kaaxay
188
') an
nowi
wi
xong'érëk
189
ô'égërka
nduy?
?e
eraro
kuy?ngëxol
sax.
190
njëbëla
~en
ôew?
laagenën
teegënge.
184
Oncle/ Hyène/ di t / l'enfant/ que
185
il était/ père-vous/ meurt-sil
186
tuf dis/ quel l'oreille/ elle en train dei bouger/
187
Oncle Eléphant/ lui/ se trouve ici/ la chose/
i l est mort depuis/ est arrivée/jours/ trois/:
188
quel l'oreille/ elle en train de /
bouger/
189
ete-toi/ là-bas/ et/ donne-moi/ coupe-coeur/
d'ailleurs/
190
le couteau/ est/ tout/ avait/ nom de lui/
Oncle Baal dit à son petit :
"Si ton père
était le mort, dirais-tu que l'oreille bouge?
Oncle Thiokh est là, mort depuis t~ois jours et
tu te permets de dire que l'oreille bouge.
Ote-toi de là et d'ailleurs passe-illoile couteau-
à-couper-le-coeur,
(chaque couteau avait un nom).

314
191
nda

JCUsdëk
bi
xa<iy
kë-aas
âë
192
taan
coox
kolëkkë ~an
193
new?<fal .
194
taan
Baal
ya
saak
195
taan
coox
amb"ère
196
rap-ca
yaagëlge
âë
tuux
meyëssë
197
megëssëre ')an
191
comme/ i l / examine/ jusqu'à ce quel il vient/
INF.- entrer/ morpho synd./
192
Oncle/ Eléphant/ se levai que
193
Qùe ça me touche
194
Oncle/ Hyène/ il était en train de! trembler/
195
Oncle/ Eléphant/ saisit-lui/
196
les animaux/ se cachaient/ porph. synd./ sortirent/
197
demandèrent-lui/ quel
Au moment où, l'examinant,'il s'apprêtait
à introduire la lame, Oncle Thiokh bondit en
s'écriant
:
"Si jamais elle me touche
.•. " Alors,
Oncle Baal se mit à trembler. Oncle Thiokh le
saisit; les animaux, qui s'étaient cachés, surgi-
rent et lui demandèrent
:

315
198
Baal

tumene

tow? - tengi
ne ?
199
yaamë
?an
200
baalatto
201
tow?-tëngu
nda
âu
kar
âë
xen
rek
Bew?-Bë
l;ooyëssë
202
kow?
l''Ibonda
?an
203
?indi
keex
204

B"ës t"ërt"ë
nda
if\\.a
kare

snofe
âë
Bew?
198
Hyène/ tu/ faisais. comment/ avec/ enfDnts/
ceux de nous/ morpho d'interrogation/
199
celui-là/ quel
200
pardonnez-moi
201
enfants/ ceux de vous/ comme/ vous/ partez/
morpho
synd./ à peine/ seulement/
tous-eux/ disparurent/
202
enfant/ Lièvre/ que
203
ce n'est pas vérité/
204
il/ racontai comme/ la chose/ part6it/ et/
revenait/ morpho
synd./ tout!
"Baal, qu'as-tu fait de nos petits 7"
Il répondit:
"- Dès que vous ~tes partis, ils
ont tous disparu". Le petit de Lièvre s'écria:
"- Ce n'est pas vrai!"
Et il raconta, du début
à la fin, comment tout s'était pasôé.

316
205
nda
muume1-ja
ke10x
Hlaam"ë
206
feeg"ëssë
Baal
kë-feek
kë-feek
kë-feek bi
yë sond"ë .
207
para
Baal
1engës
5ew?
208
kow?
muumel
mey?
209
tumëssë
âë
bi
5ew?-5ë
xodëssë
tow? - tël)
5ë.
210
taan
Baal
nak
211
?abëssë
n"ë
5u
ka an _ ce
tuux .
205
comme/ les animaux/ entendent/ la (;hose-là/
206
il battirent/ Hyène/ INF.- battre/ INF.- battre/
jusqu'à ce quel i l / fut épuisé/
207
la gifle/ Hyène/ on tape/ tout/
208
enfant/ animal/ sorti
209
ils firent/ ainsi/ jusqu'à ce quel tous-eux/ virent;
enfants/ ceux dei eux/
210
Oncle/ Hyène/ alors/
211
fut tué/ avec/ ceux/ maison lui/ tous/.
A ces paroles, les animaux se ulir'ent à
battre Baal jusqu'à ce qu'il fnt épuisé. A chaque
gifle reçue, un petit d'animal
(lui) sortait (de
la bouche). La bastonnade se poursuivit jusqu'au
moment où les petits furent au complet. Oncle
Baal,
l'Hyène, fut tué avec toute sa famille.

317
D E VIN E T TES
1.
giifa
laagoo
soongu.
kox
/baobab/ n'a pas/ ombre/
/ciel/
C'est un baobab qui n'a pas d'ombre. - - le ciel.
II
lingit- fiQ
pap
faami
?e
ken
ningis~oo .----. ligit.
/c~on/ celui dei père/ celui là-bas/
et/ personnel ne cueille pas.------ /étoile/
Le coton de mon père est là-bas
mais personne ne le cueille.
L'étoile.
III
pinis-fa
pogëssë
ngi
ûuy?
tuya.
luga mey?
foo
----
IwIl.
Ile cheval-là/ est attaché/ dans/
intérieur/ case/ la queue/
sorti dehors/
/fumée/
C'est un cheval qu'on attache à
l'intérieur de la case mais dont
la queue sort à l'extérieur.
La fumée.

318
IV.
malëk
ngara
?e
minoora
kë-kelemb"ès
kUn tuyi
fil regarde/ dans-toi/ mais/
ne peut pas-toi/ INF.-en-
leva fardeau de la t~te/.
- - / f a H e /
la case/
Il te regarde mais ne peut
t'enlever le fardeau de la
t~te •
Le fa'Lte
de la case.
v.
giifa
kolaw?-ka
tage
~e
le?oo ngë.
waas.
/l'arbre/ le feu de brousse/
allumait/ mais/ n'arrive pas/
dans/.
---/chemin/
C'est u11arbre qui provoque le
,
l,
feu de brousse mais sans en
être atteint.
Le chemin.
VI

aasaa, xot ngara, fë
meyaa, xoYngara.
x&l tuy?
/tu/ entres-sil il voit/
dans-toi/ tuf sors-sil
il voit/ dans-toi/.
---/porte/case/
Si tu entres elle te voit, si tu
sors elle te voit.
La porte de
la case.

PRO VER B E S
1.
ngornu-ja

kilook, pe? njomoo ngë kë-kar.
Iles hyènes/ elles/ se marient/ chèvre/ ne doit
pas /
dans/ INF.- partir/
Quand les Hyènes célèbrent un marlage,
la chèvre doit s'abstenir d'y assister.
II.
d'eema
kaage
kox
xaw'êt-ca 'Îendë
ng'ê
faan-
f'ênge.
fla chauve-souris/ déféquait/ dieu/ les excréments/
furent/ suri corps/ celui de elle/.
La chauve-souris voulait déféquer sur le ciel,
e.crp!J
c'est sur son propre/que retombèrent les excré-
ments.
III.
ko?sel
lU pun
pun
pun
xaay
kë-yam
ngë
ked~k.
/oiseau/ rnllme sil vole/ vr,le/ vole/ vient/
INF. - se po~,'er/ suri arbre/.
I l a beau voler, l'oiseau finit toujours par
se poser sur l'arbre.

)2C
IV o
ke-yonan
kë-liik
yaxxo
kë-maas nga,

?ay?
kor-ka
/II\\}<'.-piler/ INF.- lâcher un pet/ va-moi/
INF.-trouver/ dans/ je/ d&pose/ le pilon/.
Si un pet doit me surprendre a piler,
je dépose le pilon.
V.
Hia
50?
xoosaa
fliwsan
ngë
yax-ce.
/la chose/ quelqu'un/&gorge-si/ saig:18ra/
sur /
main-lui/
La main qUl &gorge se couvre de sang.

321
B l
B L l 0 G R A PHI E
I.~ Ouvrages génèraux
lJELAFOSSE (l''!.)
.- Esquise gènérale des langue~ de l'Afrique
et plus particulièrement de l'Afrique
Française,
in: Société antiesclavagiste de
France, Paris, Masson et Cie, Edit., 1914,
IQ
p •
_11_
• - Les' lacŒues du monde: Langues du Soudan
et de la Guinée, Edit. par A. Meillet et
A. Cohen, Paris, 1924 •
_11_
• - Les langues de l'Afrique. Les 12ngues nè-
gro-africaines. Extrait de l'Anthropologie,
T. XAX, Paris, Masson et Cie, Edit. 1920,
p.
545 -
549.
GREENBERG
(J.H.)
- The languages of Africa, International
Journal of American Linguistics, V 1963,
171 p. cartes •
_11_
• - Etude sur la classification des Langues
Africaines. Traduit par C. Tardits,
Bull. 1.F.A.N. t. XVI, B, n~s 1-2, Dakar,
1954.
HOMBURGER (L.)
.- Les langues négro-africaines et les peuples
qUI les parlent, Paris, Payot, 1957, 343 p.
LAVERGNE DE TRESSAN
(l'!. de)
Inventaire linguistique de l'Afrioue occi-
dentale française et du Togo, Dakar Mémoi-
res de l'IFAN,
30, 1952,241 p., 8 cartes.
hERLO
(Ch.), VIDAlJD (P.)
. - Uni~è des langues nègro-afi'icaifies. Paris,
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Salnt-Louis, Imprimerie du Gouvernement,
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l'ann~e 1865, Saint-Louis, Imprimerie du
Gouvernement, 1865, p. 175 - 244 •
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cit. p. 287 - 294.

329
TABLE
DES
MATIERES
Pages
CARTES
AVANT-PROPeS
INTRODUCTION
1
- Langue et ethnie noon
1
- Présentation de l'étude
4
- Méthodologie adoptée
5
. - Notation • • . . . . .
7
PREMIERE
PARTIE
PHONOLCGIE
1.- LES PHONEMES
AI Les phonèmes consonantiques
9
1.1.
Le phonème
p
9
1.2.
Le phonème
t
. .
11
l.3.
Le phonème
c

14
1.4.
Le phonème
k
15
1. 5.
Le phonème
?
16
1.6.
Le phonème
6
17
1.7.
Le phonème
t!
18
l.8.
Le phonème
:1
• •
19
1.9.
Le phonème
w
20
1.10. Le phonème
f
22
l.ll. Le phonème
s
25
1.12. Le phonème
y
27
1.13. Le phonème
x

30

Papes
1.14. Le phonème
1
30
1.15. Le phonème
r
33
1.16. Le phonème
mb
34
1.17. Le phonème
nd
35
1.18. Le phonème
nj
37
1.19. Le phonème
ng
38
1.20. Le phonème
m
40
1.21. Le phonème
n
42
1.22. Le phonème
Ti.
44
1.23. Le phonème
w?
45
1.24. Le phonème
y?
45
BI Les phonèmes vocaliques
. . . . . . . . . .
47
1.25. Le phonème
i
47
1.26. Le phonème
l
48
1.27. Le phonème
u
49
1.28. Le phonème
U
50
1.29. Le phonème
e
51
1.30. Le phonème
0
52
1.31. Le phonème
°ë
53
1.32. Le phonème
a
55
1. ". Le phonème
i i
56
1.~Lj.. Le phonème
uu
58
1.35. Le phonème
ee
59
1.36. Le phonème
00
61
1.37· Le phonème
aa
62

331
pages
cl
Cas particuliers • • ..
. . . . .. ..
63
Le comportement des consonnes sourdes
en position interne
..
..
..
..
..
..
..
..
..
63
1. 39.
Les réalisations de la vibrante
r
et
le comportement des post-glottalisées
w?
et
y? .
.
.
.
.
• • • • •
68
1.40<
L'interprétation des prénasales .
72
1.41"
L'interprétation phonologique des
voyelles longues • .
• • • • • •
..
..
..
..
..
..
74
1.4~.
Les voyelles dites Itenduesllllches"
et le trait ;-ATR_7• • • • • •
76
1.43.
Les réalisations [:e_7
et /ôJ
78
2. -
DEFINITION ET CLASSEI,ENT DES PHONEMES.
2.1.
Les consonnes
..
..
..
..
.. ..
..
..
.. .. .. .. .. .. .. ..
79
2.1.1. Définition selon les traits oppositionnels.
79
2.1.2. Définition selon les traits contrastifs •
84
2.1.3. Classement des phonèmes consonantiques •.
85
2.1.4. Tableau des phonèmes consonantiaues . . .
87
2.2.
T,es voyelles
88
2.2.1~ Définition
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ........
88
2.2.2. Classement des phonèmes vocaliques . .
90
2.2.3. Tableau des phonèmes vocaliques • • • •
91
3.-
LA DISTRIBUTION ET LA COMBINAISON
DES PHONEl'lES.
3.1.
La distribution des phonèmes • • • .
.
.
. .
92
3.1.1. Les consonnes.
92
3.1.2. Les voyelles . . . • • . •
94

332
Pages
3.2.
Les types de combinaisons .
. • .
• • .
. .
.
96
L'harmonie vocalique . •
. . . .. .. .. .. .. .. ..
98
3.3.1. Dans les lexèmes plurisyllabiques •
99
3.3.2. Dans les dérivés
101
3.3.3. Interprétation.
107
4.-
L'ACCENT.
4.1.
Les caractéristiques de l'accent
110
4.2.
La place de l'accent
110
L'accent secondaire • . . • • . . . . . . • •
111
5.-
LES SIGNES DEMARCATIFS .
112
5.1.
Les signes simples phonématiques
112
5.2.
Les signes simples aphonématiques .
113
5.3.
Les signes - groupes phonématiques.
113
DEUXIUJE
PARTIE
MORPHO-SYNTAXE ET LEXICOLOGIE
CHAPITRE 6.
!1orpho -syntaxe
114
6.0.
La détermination des catégories
gramma tic al es. . .
. • . . •
114
6.1.
Enoncés révélateurs et énoncés marginaux.
115
6.2.
Inventaire des schèmes d'énoncés •.
• . •
115

333
Pages
6.2.1.
Les schèmes d'énoncés verbaux . . . .
115
6.2.1.1.
La position des termes dans l~~nonc~.
121
6.2.1.2.
La structure des constituants
125
6.2.2.
Les schèmes d'énoncés nominaux . • • •
125
6.2.3.
Classes fonctionnelles des constituants ••
128
CHAPITRE 7. Lexicologie des bases. • • • • • .
• • .
129
7.0.
El~ments lexématiques et d~rivatifs
des constituants syntaxiques
129
7.1.
Forme canonique • • .
130
7.2.
Taxinomie des lexèmes
131
7.2.1.
Structure des lexèmes
7.2.2.
Taxinomie fondamentale des lexèmes
134
7.2.,.
Les constituants syntaxiques et
leur valence • • • •
• • • •
• . . . . . .
139
La dérivation • • • • •
. . . . . . . . .
141
7.3.1.
Les dérivatifs nominaux à valence
nominale
.
.
.

.
142
7.3.2.
Le dérivatif verbal à valence nominale.
144
7.3.,.
Les dérivatifs verbaux à valence
verbo-nominale • •
• •
145
7.,.3.1.
Le type l
145
7.3.3.2.
Le type II
. . . . . . . . . ..
150
7.3.3.3.
Le type III • • •
• • • • •
• • •
.
.
.
• •
153

334
Pages
l,',!? rii' h(t,. t-I
Les dérivatifs ~~ÙX à valence
verbale, verbo-nominale et
adjectiva-verbale • • • . . . .
155
TROISIEME
PARTIE
MORPHOLOGIE
NOMINALE
CHAPITRE 8.
Le système nominal.


• •
.


• . •
161
8.1.
Le nom •

. . . . . . .
161
8.1.1.
Le critère de la fonction.
161
8.1.2.
Le critère de la structure
162
8.2.
Le système des nominatifs . . . . . . . . .
165
8.2.1.
Le système fondamental

• •
• •

• •


165
8.2.2.
Le système des genres • •



. . . . . .
169
8.2.2.1.
Le système et sa signification.
170
8.2.2.2.
L'alternance consonantique.
177
8.2.2.3.
Problèmes de l'homophonie de la consonne
initiale du nom et de la consonne du
nominatif de classe.

.

•.
.

• • .
179
8.2.3.
Le système des marques locatives.

. • .
180
Tableauxrécapitulatifs du système
nominal .
.
.
• •
.
.
.
.
.
.
• .
. . . ..
182
8.3.1.
Tableau des Genres •
.


.
.

• .
.
. ..
182
Tableau des alternances consonantiques
dans les lexèmes et les morphèmes de
classe .
.
.
.
.
• •
.
.
.
.
.
.
.
.
.
183

3)5
Pages
8.4.
Les syntagmes nominaux
lEl4
8.4.1.
Les syntagmes nominaux hétérofonc-
t ionnels.
.
184
8.4.1.1.
Le syntagme complétif
. . . . . . . ..
184
8.4.1.1.1.
La structure du syntagme complétif.
184
8.4.1.1.2.
L'ordre des termes • • •
185
8.4.1.1.3.
La séquence des termes • • .
185
8.4.1.1.4.
Le système des accords dans le
syntagme complétif • • • •
187
8.4.1.1.5.
La détermination dans le syntagme
complétif et .les emplois des
deux types de séquence • •
• • •
189
8.4.1.2.
Le syntagme qualificatif · . . . . . . .
192
8.4.1.2.1.
La structure du syntagme qualificatif...
192
8.4.1.2.2.
L'ordre des termes.
• •
193
8.4.1.2.3.
La nature du qualifiant.
194
8.4.1.2.4.
Le syntagme qualificatif à plusieurs
qualifiants • • •
• •
· .
197
Le système des accords dans le
syntagme qualificatif • • • •
· . . . .
198
8.4.2.
Les syntagmes nominaux homofonctionnels •...
199
8.4.2.1. Le
syntagme de coordination . . . . . . ..
200
8.4.2.2. Le syntagme appositif . . .
. .

· . . · .
201
8.5.
La composition nominale . . · . . · . . · .
203
8.5.1.
La structure des noms composés . . . . . ..
203

336
Pages
La composition fondée sur un
syntagme nom inal • •
• •
..
..
. .. .. ..
203
La composition fondée sur des
formes verbales • • • • •

205
La composition fondée sur un
énoncé à prédicat verbal
205
Le critère de compacité • • . . . • • . • •
206
8.6.
Les pronoms . . . . . . . . . . . . . . . .
208
8.6.1.
Les pronoms allocutifs . . . . . . . . . ..
209
8.6.1.1. Les pronoms allocutifs en fonction sujet .•.
210
8.6.1.2. Les pronoms allocutifs en expansion . . . .
213
8.6.1.3. Tableau des pronoms allocutifs
;
. . . . ..
216
8.6.2.
Les pronoms substitutifs • . • • • . . .
••
217
8.6.2.1.
Les pronoms suppléants
217
AI. Les pronoms suppléants en fonction
sujet.
..
..
217
BI. LAs pronoms suppléants en expansion.
221
8.6.2.2.
Les pronoms appropria tifs • .
.
.
.
.
.

224
a) les types de prone appropriatifs.
227
b) les pronoms complétants • •
.
• .
229
Les pronoms spécificatifs .. .. .. .. .. .. .. .. ....
Les démonstratifs .
.
.
.. .. .. ..
233
8.6.3.1.1.
Le système des démonstratifs.
.
• .
. .
234
8.6.3.1.2.
Les marques locatives
242
8.6.3.1.3.
Tableau et emploi des pronoms
démonstratifs .
.

.
• .
.
.
.
.
• . .
245

337
Pages
8.6.3.2.
Les interrogatifs •
.
.

.
246
8.6.3.3.
Le spécificatif de signifié "autre".
247
8.6.3.4.
La marque "relative" •
249
La marque "relative" et le genre
de Il''antbc~denttl • • • • • • •
. ..
249
La marque "relative", sa positio1"l
et la fonction de l'"antécédent"
250
La coordination des pronoms
255
Les particules adnominales • . . . .
• • •
257··
8.6.5.1-
Les particules additives .. . . . . . .
257
8.6.5.2.
Les particules d'ipséité
257
8.6.5.3.
Les particules emphatiques
258
8.6.5.4.
Les particules appropriatives . . . . .
259
8.6.6.
La structure des pronoms • • . . . .
. . •
259
8.6.7.
Tableau des pronoms • .
• .
.
262
8.6.8.
Tableau du système pronominal
263
Classement des structures pronominales
du noon selon les différents types
de syntagmes dans lesquel~
elles
apparaissent
.
.



.
.
.


.

264
Dans les syntagmes hétérofonction-
ne 18
. . . . .
.
.
.
.
.
.
.
.
265
Dans les syntagmes homofonctionnels.
267

Pages
8.8.
Les numéraux
. . . . . . . . . . . . . . .
268°
8.8.1.
Les numéraux cardinaux • • .
.
.
• .
.
.

268
8.8.1.1.
Le
système
comptable.

• .
.

269
8.8.1.2.
Les schèmes du systèmes comptable.
271
8.8.1.3.
Le s)'Tltagme à détermination tI~
numérale
'<,\\;.\\~_~~"'v(~
... .....i·t4:-·~'> 273
8.8.2.
L'expression
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278
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8.8.3.
Le syntagme dis~:ributif • • • \\'. ~'<:':'
279
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8.8.4.
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Le systeme comptable du numera~re.~..~.V"'.
280
Tableau général des accords • • • .
.
• • .

281
- ". INTRODUCTION A UNE ORTHOGRAPHE
ET A UNE SEGMENTATION DES MOTS EN NOON •
• •
282
TEXTES
286
Conte .
.
.
286
-Devinettes • . .
. . . . . . . .
317
Proverbes .
. .
,

.
• • .
.
..
319
BIBLIOGRAPH lE •








.




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321