' - .
,
• •
4
UNIVERSITE DE LA SORBONNE NOUVELLE
(PARIS III)
ETUDE SYNCHRONIQUE DES PARLERS MANDINGUES
DU SENEGAl DANS LEURS PROCESSUS DE DIVERGENCE
ET DE CONVERGENCE LINGUISTIQUES
)
1
TOME 1:
DIALECTOLOGIE
PHONOLOGIE
MORPHOLOGIE
THESE :
présentée pour l'obtention du DOCTORAT D'ETAT ès-Lettres
et Sciences Humaines
"'.. ~ ",.,., r cr"·'
~-"::A .rL,..
p' :,.;
1('
'1
....v:~~.: ..~..:~.~....,......~:_.,;.
nl.:
l_J
I·.'U~;... J .........
1
par
P'Jl.'1 ;.'L:;·\\o.):~::3~~L::,j,:~\\'~T SUP~RIElm
Abdoulaye BALDE
! C. F•.•,..'1. "~l" r;. Oyp;.~/~?PUGOU
1 fI."'1vee ., ~ ..1 .••• /,I. l . :::':l'.~
.
tEnre~is-rr~ s~us nO#. Co.D·O.7. i:..
Sous la direction du Professeur GastonCANU
- ,
,,~.~'~~-""'-'
PARIS, 1986

-
l
-
DEDIE
,
,
,
A
mon pere ct a ma mere ;
,
A
ma femme et a nos enf~nts ;
AU Sénégal, qui m'a adopté;
A
la Guinée, qui m'a donné le
jour ;
A
l'Afrique-Mère;
A
l'humanité éprise de liberté.
A.B.

-.2 -
1NTRODUCTION
Le sujet traité ici se propose d'étudier en des ter-
mes a~si précis que ceux de "divergence" et de "convergence",
les points et niveaux de rupture et ceux de continuité dans
l'évolution interne et externe des parlers au nombre de quatre
du groupe mandingue installé au Sénégal(l). Etdéja a propos
des termes mêmes. nous avons retenu le vocable "divergence" a
la place de celui possible. par
exemple, de "dispersion" parce
qu'une dispersion peut être simplement géographique, sans
entrafner de notables différences de forme et de structure en-
tre les éléments dispersés. De même, le terme "convergence" est
gardé ici, a l'exclusion de tout autre vocable de sens voisin
tel que "similitude" par exemple, pour la raison suffisante
qu'une similitude peut être considérée comme un effet de simple
contact. Et dans ce cas le terme ne
semble pas créer un thème
présentant suffisamment de richesse dans la recherche. La con-
vergence, elle, n'a pas pour dominante les faits de hasard comme
l'emprunt. Ainsi, ce sont. nous semble-t-il, divergence et con-
vergence qui sont les deux processus linguistiques permanents
connus pour toutes les langues. Et dans Cours de Lin9uistiqu~
Générale. Ferdinand de Saussure nous enseigne la même notion,
(l) Il convient de signaler ici qu'a l'intérieur de l'ensemble
mandingue du Sénégal, le Soninké (sO : "cheval" + niQ :
"avec· + kéé : "homme"), langue de même souche. est tradi-
tionnellement exclu du groupe. Il est considéré comme une
langue mandingue
a
part, du fait d'une lointaine sépara-
tion entre lui et le tronc commun des autres parlers. et
cela, bien que l'intercompréhension existe et soit même
assez importante.

- 3 -
lorsqu'il traite du phênomlne qu'il dénomme "force
d'inter-
course et esprit de c1ocher"(I).
Le but de cette étude est de présenter l'examen compa-
ratif d'un groupe de langues de l'Afrique de l'Ouest, connu
sous le terme général de Mandingue ou mande(n).
Le terme "mandingue" (ou manding) est une altération
du nom de l'ancien empire originel du mande (ou manden) que
1 'histoire et la tradition orale s'accordent à localiser entre
les villes actuelles de Siguiri (République de Guinée) et Bama-
ko (Capitale du Mali). Il est formé à partir de deux substan-
tifs :
,
ma!)-, de mansa
,
,
-den (ou di!)
Donc mandingue. mandén • "fils de roi".
Ainsi le nom couramment attribué à la langue, qui
s'est diversifiêe pour donner tout un groupe de parlers, est
celui que se donnaient ses locuteurs originels. C'est aussi en
même temps l'appellation du pays mythique des locuteurs actuels.
Une autre version de l'origine du terme "mandén", que
nous avons recueillie en milieu bambara au Mali, fait provenir
ce nom de l'exhortation (en bambara)
,
"
al ka na wa ye, a man dii
"n'y allez pas, ce n'est pas bon".
(1) Ferdinand de Saussure.- 1971 : Cours de Linguistique Géné-
raIe; Paris, Payot ; page
284.

- 4 -
C'est la recommandation qui serait faite aux voya-
geurs de ne pas aller dans ce pays, parce qu'il était souvent

en guerre.
,
Ainsi
man dii
"pas bon; pas agréable" aurait
donné le nom mandé(n).
Les pays où une langue mandingue est parlée sont
- Le Bourkina-Fasso (ex. Haute-Volta)
- la Côte-d'Ivoire
- la Gambie ;
- 1a Guinée-Bissao
- la Guinee-Conilkry
- le Libéria ;
- le r~a 1i ;
- le Sénégil1
- 1a Sierra Leone.
En 1963 Joseph Greenberg publiait une classification
des langues africaines, qui débouchait sur une intégration de
toutes les langues d'Afrique dans une des quatre grandes
familles suivantes
- Afro-asiatique
- Nilo-saharienne
- Khoi-San ;
- Niger-kordofanienne.
William E. We1mers soutenait en 1958 que les langues mandingues
pouvaient bien avoir été le premier groupe de langues important

· ..-~._-~-- ... -..~----._.
,_O ••
•• __ •.. __
, ~
et les autres Etatm~dingophones.
~..-;-' :m~:,:~ Et'~~c ~.~>=~

- 6 -
à d~river de la famille Niger-kordofanienne. Des investigations
d'ordr~ historique plus poussées indiquèrent que le groupe

mandingue se divisait en deux ensembles
- Mandingue Nord-Ouest
- Mandingue Sud-Est.
N
OêL_~_E
L'ensemble Sud-Est se subdivise par la suite en sous-
groupes Sud et Est, tandis que celui du
Nord-Ouest
se subdi-
visait en sous-groupes Nord et Sud-Ouest.
L'arbre que nous
proposons ci-dessous à la suite de nos tra-
vaux de lexique comparé sur les langues particulières, et
de
nos discussions avec d'autres auteurs, montre la
dispersion

\\
- 7 -
ultérieure du sous-groupe mandingue Nord. G. Galtier (1976)
pour sa part, l'appeAle "sous-groupe du Centre". Cette repré"
sentation rejoint, a quelques modifications près, de nom et
de place. les classements Long-Welmers-Bimson d'une part,
Galtier de l'autre.
/
A
/
/<"
/
\\
/ /
Mandenkan
/~.
Val,
kono, kuranko
Hwela Numu, Ligbi, blé Yalunka, $050
/I~
/
/ /
1
,
Mandinka Diakhanké, Bamba ra, ...
(j~alinké)

- 8 -
La branche Mand~nkaQ, uu sous-groupe Nord du groupe
de langues mandingues, est l'objet de notre présente étude.
Les langues appartenant 1 la branche "an~enkaQ sont
parlées en Afrique Occiuentale sahélienne, en contact et dans la
zone des langues Ouest-~tlantiques, notamment en Gambie: mandin-
ka ; en Guinée-Bissao : mandinka ; au Mali: bambara (ou bamanan),
malinké ; et surtout au Sénegal : mandinka-malinké, diakhanké,
bambara (du chemin Je fer) (1). (cf. carte n° 1 page 5)
En dehors des travaux de classification comme
ceux '~2
Greenberg, d'élaboration de carte linguistique d'Afrique comme
ceux du Professeur David DALBY, mises 1 part les communications à
des congrès et colloques consacrés spécialement aux langues man-
dingues, ces langues, d'une façon générale et celles du Sénégal
en particulier, ont
fait l'objet de diverses études approfondies.
Si la granJe majorité de ces études sont des articles traitant de
points précis, ou des aspects donnés de langues particulières, de
consistants travaux dç recherche qui sont de véritables référen-
ces sont aussi et déjà publiés sur les langues mandingues, sous
forme de thèses de doctorat de 3e Cycle, de ph.O, ou d'Etat. (cf.
notre bibliographie).
Toutes ces études de différents niveaux sont incont8s-
tablement d'inestimables contributions à la connaissance scienti-
fique des parlers concernés.
(1) Le parler bambara du Sénégal, dit bambara du Chemin de fer, a
été introduit au Sénégal. au dèpart, par l'arrivée massive U"
travailleurs bambara venus cl" l'ancien Soudan Français et
actuelle République du Mali pour servir de main d'oeuvre lors
de la construction commencée en 1854 du chemin de fer Dakar-
Bamako (ou le Dakar-Niger). Il est parlé surtout dans les lo-
calités travers~es par ce chemin de fer.

- 9 -
Il reste cependant que la Dlu~Qrt de ces éminents trJ"
vaux antérieurs traitent de telle ou telle langue particulière
qui est ainsi décrite isolément. Quelques rares auteurs (quatre
à notre cunnaissance) ont accompli
des études de comparaison soit
entre les langues d'un groupe déterminé: Kent D. BIMSON, 1975 ;
Charles S. BIRD, ... ; l'équipe de recherche ue la D.N.A.F.L.A.(I)
Je Bamako, 1980, soit entre les ~arlers Je l'ensemble mandingue;
G. GALTIER. 1980.
Mais ces travaux restent encore limités au CJ-
Jre de la réflexion dialectologique.
En effet Charles S. BIRD, a la suite d'une série J'5tu-
des sur le bambara (ex. en 1966, 1968, 1970 et 1971 ... ), travcil1e
à l'édition de The dialects of mandekan, avec la contribution
d'une dizaine d'auteurs de différents pays.
L'équipe de recherche de la D.N.A.F.L.A. a réalisé en
1980 : Dialectes Mandenkan (Bolofaraw)
avec le concours de
l 'ACCT(2), qui est une "description des dialectes mandekan du
Mali".
Dans comparative reconstruction of mandekan (1976),
Kent D. BIMSON visait à la reconstruction du système phonologique
du Proto-Mandekan, a partir de neuf langues: Xasonké, Maninka.
Bambara, Dyula. Bo, Konyanka, Wassulunka, Diakhanka et Mauka.
Et pour sa part Gérard GALTIER a été l'auteur d'une
demi douzaine d'articles consacrés à la recherche synchronique
(1) Direction Nationale d'Alphabétisation Fonctionnelle et de Lin-
guistique Appliquée; Bamako (Rep. du Mali).
(2) Agence de Coopération Culturelle et Technique; Paris.

- 10 -
d'un~ orthographe unifiée des langues mandingues, avant de prooui-
reen 1980 sa thèse pour le doctorat de 3e Cycle sur les probl,"m,,~_
dialectologiques et phonographématiques des parlers mandingu2s.
Il y a lieu de reconna1tre a ce chercheur le mérite d'avoir éla··
boré des études qui, outre leur intérêt purement linguistique,
constituent de plus des matériaux inestimables qui sont ainsi mis
il
la disposition lies services de l'êlphabétisation. De la thG·o-
rie, la pratique commençait 3 être en vue.
Toutefois force est Je convenir que la voie ainsi üu-
verte par Galtier et qui consiste à finaliser la recherche lio-
guistique en liant la théorie et la pratique et même à
l'utilisation; n'a pas
encore attiré des foules de chercheurs.
En outre les systèmes d'alphabet de synthèse qu'il avait élabor~s
n'ont guère semblé convenables pour la mtse,·"en écriture des lan··
<'f\\l~"';'" el ;~'"......
gues et l'usage scolaire des différen,f\\:'-~~comin~r'a'ù\\tés de locuteurs.
1"'(
. '\\
Il n'est pas niable qu'il y a là un(~r\\e.l!~_u~!:.p;roblémede
psychol inguistique dont il faut nécd'~~~emen:;A;juver la solution
'\\";~,.~._---- .:..;,:.-q.
adéquate, surtout au niveau de l'éventuè'Jle\\cé'.l'âtîoration de l'alpha-
-~-.-
bet d'une langue mandingue d'int~gration.
Pour Cê qui est ue l'étude que nous présentons ici,
l'analyse des mérites et des limites
(dans le sens d'un manqu0
de prolongement jusqu'aux applic~tions pratiques)
de maints tr~­
vaux ant~rieurs. renforce notre conviction que toute recherche sur
une langue a pour finalité logique et essentielle l'enseignement
de cette langue considérée du point de vue de sa fonction prédomi-
nante d'expression et de transmission de connaissances de/dans
toutes les activités humaines et toutes les disciplines scolaires.

-
I l -
A ce propos il nous paraît 0vident que c'est là un jes objectifs
majeurs visés par tous les Instituts ou Centres de Linguistiqu0
Appliquée.
Et cette finalité qui promeut la 13ngue est aussi
une façon de reconnaître à cette dernière la plénitude de sa qua-
lité affirmée par le grand maître dans son Cours Je Linguistique
Gênérale : "La linguistique a pour unique et véritable objet la
langue envisagée en elle-même et pour elle-même N (l).
Par ailleurs, peut-on penser que les seuls linguistes
ou les seuls scientifiques soient les utilisateurs ou les bênê··
ficiaires des produits de la recherche en linguistique?
Bien plus, le Sénégal dont les langues mandingues sont
ici étudiées a toujours affirmé que sa prnitique scolaire est Je
lier la recherche au devenir social. économique et culturel du
pays. Et les perspectives d'avenir proche aussi bien du Ministére
de l'Education nationale, de la Recherche Scientifique et de
l'Enseignement supérieur sont, entre autres priorités, de promou-
voir une politique linguistique pouvant cenduire et soutenir un
aménagement des langues en presence dans le pays pour réaliser
leur adaptation et leur insertion judicieuse dans le cursus sco-
laire et universitaire et dans l'usage administratif. Ce projet
est clairement formulé dans le rapport déposé le 6 AoQt 1984 par
la Commission Nationale de Réforme de l'Education et de la Forma-
tian (C.N.R.E.F.) mise sur pied par le gouvernement à la suit~
des Etats Généraux de l'Education et de la Formation rêunis à Da-
kar du 28 au 31 janvier 1981.
(1) F. DE SAUSSURE. 1971
Cours de Linguistique Géneral2. Payot,
Paris; p. 317.

- 12 -
Et puisqu'il s'agit bien d'instaurer à travers une
écola nouvelle un nouveau type de société devant prendre en ch~r­
ge de fJçon efficace les aspirations fondamentales de l'ensemble
des citoyens, il convient que chaque volet du projet soit ex~cu~
té selon la méthode et les garanties appropriées. Le temps ne
respecte rien de ce qu'on fait sans lui. Il convient que le volet
"Langues"
soit mis à exécution à partir de l'inventaire et de l~
systématisation:
- des étud~s de structure et de fonctionnement des
langues
- des recherches dialectologiques distinguant les 1811-
gues de leurs dialectes
- des connaissances sociolinguistiques sur la dynamique
des langues en présence au Sénégal et les attitudes linguistiques
des divers groupes ethniques;
- de l'élaboration de matériels et matériaux didacti-
ques fiables.
Aussi, l'étude ici entreprise n'a-t-elle pas une sim~l~
valeur de démonstration, ni de systématisation même érudite des
connaissances déjà acquises sur des langues mandingues. Elle est
volontiers sobre en approfondissements dans les détails (souvent
déjà connus)
; mais elle aspire à être suffisamment étendue Jans
ses orientations. ses implications et
ses applications pour que
les résultats auxquels nous comptons abautir rendent compte
d'aspects aussi bien de la linguistique générale que de la lin-
guistique appliquée.

- u -
La méthode d'ensemble intègre un plan-axe de réfl~xiün
s'articulant sur les principaux points suivants:
1. Identification du groupe de langues considérées,
par un2 analyse dialectologique.
II. Dégagement méthodique du système phonologique j~
manctinka, à titre d'exemple de vérifications préalables fait2s
sur des travaux antérieurs, puis comparaison des systêmes phonc-
logiques des parlers en présenc~.
III. Etude de morpho-syntaxe et de lexique, avec une
comparaison des systèmes, des structures et des lexiques. Gramnlai-
res et lexiques sont ainsi établis dans le double objectif ct'un~
part d'approfondir et de systématiser
ces connaissances, d'autr~
part J'élaborer la configuration Je la langue d'intégration de-
vant déboucher sur les applications pratiques de cette langue,
}
savoir comment envisager l'enseignement de cette langue (standard)
afin qu'il profite aux locuteurs des autres parlers: tronc com-
mun d'enseignement d'un groupe linguistique (points Je converg8n-
ces) et fiches
particulières
pour chacun des autres parlers
(points de divergences).
IV. Elaboration d'un lexique fondamental trilingue:
mandinka-malinké/jiakhanké/bambara, avec traduction en franç~is.
(cf. Tome
II).

- 14 -
REM E Rel E MEN T S
Par expéri~nce, nous avons acquis la certitude qu'une
thèse de doctorat ne peut être l'émanation de l'esprit
et du
labeur de son seul auteur. Le rôle Jes conseillers, informateurs,
aides et sympathisants doit être considéré comme déterminant.
C'est conscient du poids de toute cette dette salva-
trice que nous voudrions exprimer ici notre profonde gratitude:
- au professeur G. MANESSY avec qui nous avons eu nos
premiers entretiens fructueuX sur le choix de notre sujet et lJ
direction d8 nos premières annGes de recherches.
De même, ses
enseignements ~ Dakar sur la linguistique comparative ont ét~
une source d'inspiration pour nous. Sans lui, cette thèse n'ôu-
rait sans doute pas démarr~ du bon pied.
- au professeur G. CANU qui accepta de bon COeUr et
avec sympathie de nous prendre en charge à la suite de M. Manessy.
Nous avons ainsi constamment bénéficié de ses remarques, conseils,
et suggestions toujours empreints à la fois de rigueur scientifi-
que et d'amitié et sans sa disponibilité Je tous les instants (t
sa grande patience, cette thèse ne serait pas terminée à ce jour.
Il a donné toutes les indications devant permettre une excellente
réalisation de cette thèse; et toute lacune ou erreur que ce
travail pourrait encore contenir ne relèveraient que de ma respon-
sabilité.

- 15 -
au professeur P. DUMONT, notre ami et ancien collPJu2
à
la Faculté des Lettres de l'Université de Dakar et qui,
alors
directeur du CLAD, nous fit rrendre part aux missions
d'en~uGtes de ses équipes à travers le Sénégal, et bien plus,
mit gracieusement à notre disposition toutes les possibilités de
son Institut. Sans son soutien généreux, la phase heuristique de
cette thèse aurait certainement traîné au point sans doute de
nous décourager.
- au professeur J.L. DONEUX. linguiste coopérant bel~;!
qui dirigea des années durant la Section des langues nation11es
du Sénégal au CLAD. Il nous initia à la recherche systématique
sur les langues mandingues et mit généreusement à notre disposi-
tion son fichier lexical avec lequel nous commençâmes nos propres
investigations.
Nous voudrions
ensuite dire nos sincères remerciements
à
- Tous nos informateurs dans les différents parlers.
Ils ont été pour nous de véritables archives pensantes et parlan-
tes. Nous ne nous déroberons pas au devoir impérieux Je citer
certains seulement d'entre eux, en témoignage d'affectueux souve-
nir :
MM
Ousseynou SISSOKO, Instituteur à Thiès;
Nouha CISSE, alors étudiant en Maîtrise d'histoi-
re ;

- 16 -
Di2.1y iviory j)i1'JSüKHO, Instituteur 2. Tamb2.counde ;
Nfe V,ory lGIT1"
interprète 2. Ziguinchor;
.i>rJladou Lamine DR il";'; , écrivain Sènégalo-gambien ;
MaLlafé DIV,j,Ui,
chercheur en linguistique;
ripné SIGNAT~, enseignant 2. Ip Fpculté des Lettres;
etc.
- Tous nos co lll'borateurs et co llègues du OLi\\11, en
P8rticulier les trois Sacrétpires : Mmes Victorine GU IYAi< ,., ,
Lgnès NGOhl 0t NDÈlyu Fatou GU",Y":;, pour 8voir aidé 2. la dpc-
tylogr8phie, IL Ousseynou Bi"
bibliothécair2-docurnentalisk:,
Iv!. Je sn-LGopold nIOUF' et Mme M8rtine nRiYFUS, dm rcheurs
en linguistique, pour leur
appréciable pprticipation 8 18
re-lecture finale.
- Tous nos co llègues ;wec qui nous l'vons tr 8vaillé
pendcmt trois années, au sein 00 Ip. Commission Nationale
chargée d' Gtudii.; r et de prOl1oser les règles dé; séparation
dos mots dsns la phrl'se des langues nationa12s sénége-
l:üses en général, du m,mdingue an particulier. Leurs
critiques etqudtes de plus d'informetions
devant le trp-
vail préalable gue noœ leur présentions 2. chaqw
sépncu,
nous ont toujours été 8ussi fructuauses qu '0ncour8ge;omtes.
-
i\\I8 femme
dont 12. patience, la compréhension m'ont
toujours soutenu et encouragé aussi bien pour mes longs
et fréquents séjours d'enquêtes de t~rrain en p8YS man-
dingues, que d8ns les interminables périodes d'isolement
8U bure8u.

- 17 -
PREnI ERE PARTI E
DIALECTOLOGIE

- 18 -
INTRODUCTION
DEF I!H T1ON
i'4ETHODOLOGIE
~;.
INTRODUCTION
Un ~roverbe couramment employé Jans les diffGrentes
communautés mandingues est exprimé comme suit
t
",~,
{
- d Q Kl1iQ te Korda fa la
(en mandinka)
- J~n ké1~n té sô fà
(en bambara)
t t "
" ' ,
- dl keren mu banxl rafema
(en soso)
- etc.
TraJuction monématique :
enfant / un / ne / maison / remplit pas.
Traduction littéraire;
"Un seul enfant ne suffit pas pour remplir une maiso~".
Choz ce peuplo, o'eet là l'oxprossion
de la phi1oso'-
phie selon laquelle plus il naît d'enfants dans une famille,
mieux cela vaut.
Ces différentes formes sous lesquelles se présente le
même proverbe à travers les parlers appartenant à ce groupe

- 19 -
linguistique ~t ethnique donnent une idée ue l'existence de
points de
divergence et de points de convergence entre ces
parlers. Les divers idiomes mandingues ~résentent ainsi la preû-
ve que sous des appellations variées, ils sont les produits di-
vergents d'une même langue commune. Et c'est précisément en
pareils cas que, pour les linguistes, il est possible de parler
sans ambigu'té, de "dialectes·(l). Car le terme de "dialecte"
ne désigne pas toujours les mêmes réalités linguistiques, comme
l'indique la diversité de ses définitions possibles.
B. DEFINITION
A la recherche d'une définition du terme "dialecte",
si nous mettons tout de suite de côté le sens que véhiculait le
grec dialektos désignant les systèmes différents utilisés
dJr~
toute la Grèce, chacun pour un genre littéraire déterminé (ex.
l'ionien non seulement en Ionie, mais dans toute la Grèce, peur
le genre historique; le dorien pour le chant choral), nous
pourrions dire qu'au sens général, ce terme désigne une forme
d'une langue qui a son système phonétique, morphologique et
lexical propre et qui est utilisé dans une aire géographique ou
région plus petite que la langue dont elle est issue.
Il semble ainsi que cette notion de région d'implanta-
tian soit d'une grande importance, car ne parle-t-on pas, le
(1) A. MARTINET.- 1955 : Elém2nts de Linguistique Générale.
A. Colin, Paris, 5e édition. page IGO.

-
20 -
plus souvent, de "dialecte rêgional" ? Mais ~ ce propos l'on
parle aussi de "dialecte social" en r&fêrence au comportement
linguistique divergent de certaines classes sociales. Là en co·
re, il convient, s'agissant des parlers mandingues, de mettre
de côté ce dernier type de dialecte, étant donnê le caractŒre
non encore différencié des communautés concernées en classes
sociales. Les langues n'y ont pas acquis de statut culturel et
social qui les sépare les unes des autres en tant que moyen
d'expression d'un groupe social donné ou par référence à un tel
groupe.
Dans les pays où l'on trouve une langue officielle
unique, normalisée,
n'ayant acquis son statut le plus souvent
que par mesure politique, ce sont les autres parlers locaux par-
mi lesquels la décision politique a choisi la langue devenue
officielle, qui prennent la position de dialectes. Bien que ces
~ ,
dia 1e c tes soi e nt par l ;? s que l que to ci s' '1 su r::>d e vas tes ré 9 ion s 2t
;; ~'-
x
~ '1,'\\
\\''''
s'écrivent mêoc ecuvent, ils ,s;-9~,tla plùp;Stf du temps exclus de
. . . {«r,AM":., 1
\\
l'école et Je l 'aJmlnlstratlo,Q~ can.1:ra'l(è. .::
• •

• c
~
'\\ (,
,..;:,'"
On sait que c'est 1 'fn'v.J:~"~.!2ccdLDproc"ssus précédent,
c'est-~-dire la considération comme langues à part entière de
tous les dialectes locaux, plus précisément de toutes les for~es
locales de la langue commune, qui prévaut aux Etats-Unis d'Amé-
rique du Nord. A ce sujet A. MARTINET remarque qU2 :
"Tout Américain parle un dialecte, celui de Boston,
celui de New York, celui de Chicago, ou, s'il 3 béau-
coup voyagé, quelque dialecte hybride, sans avoir le
sentiment qu'il ne parle jamais autre chose que l'an-
glais d'AmériquG sous une forme parfaitement acceptable

- 21 -
dans toutes lèS circonstances de la vie .
.. . . . ... . . ..... . . ... . . . . . . ... . . . . . .. . . . .. . . . . . . . . . . .. .
Les dialectes américains correspondent D peu pres à ce
qu'on appelle les français locaux, et nullement aux
patois de France, ... ,,(1)
Il importe de signaler ici que font partie Je ces
français locaux les français d'Afrique, recueillis dans tous 125
Etats d'Afrique francophone, dans le cadre du projet I.F.n.
(Inventaire du Français d'Afrique) sous les auspices de
l'A.U.P.E.L.F.
Toutes les considérations qui precèdent autorisent
donc S penser que les dialectes ont toujours existé de tout
temps et en tout lieu. Les langues mandingues n'ont ~as fait
exception S cette règle, elles dont les communautés faites de
guerriers et Je commerçants se sont dispersées dans maintes di-
rections, implantant ainsi leurs formes diversifiées dans tous
les pays de l'Ouest africain.
L'étude Jes dialectes, de dialectes particuliers ou
j'ensembles de dialectes, entre dans le domaine de la linguisti-
que qui a nom Dli\\LECTOLOGIE. Et l'importance de la notion de
zone, J'aire linguistique ou de région J'influence d'un parler,
constatée ô chaque définition du terme de dialecte, a fait que
le domaine de la dialectologie a été aussi appelé "géographie
linguistique", et le résultat des recherches qu'il occ~sionne
peut être consign2 dans un atlas linguistique.
(1)
l'.. MARTINET.- op.
cit. p. 158.

- 22 -
Nous empruntons au Dictionnaire linguisti~ue Larouss~
de Jean DUBOIS (1973. p. 150) pour la dialectologie, la défini-
tion très significative qui suit:
"Le terme de dialectologie, pris parfois comme simple
synonyme de géographie linguistique, d2signe la discipline qui
s'est donnée pour tSche de décrire comparativement les diffé-
r(nts systèmes ou dialectes dans lesquels une langue S2 Jiver-
sifie dans l'espace et J'établir leurs limites,,(l).
Déjà en soi cette définition indique le profil de lJ
m&thodologie J'une étude de dialectologie.
C. METHODOLOGIE.
Devant " ... di:!crire comparativement ... " (cf notre J0fi c ,
nition), l'étude ici engagée fonde logiquement sa methodolo0ie
sur la synchronie.
A partir donc des systèmes phonologiques des parlers
en présence, des traits saillants de leur morphologie et (:es
échantillons indicatifs de leur lexique, tous éléments recu~illis
par enquêtes systématiques, il a eté procéd0 à une
étude compa-
rative à ces diffèrents niveaux pour mettre en relief les points
Je continuité et ceux de rupture qui caractérisent l'évolution
de ces parlers, les uns par rapport aux autres. Le mat0riel
ainsi amassé a été noté par écrit et enregistré sur magnétophune.
Le contenu de ce corpus se compose :
(1) Jean DUBOIS.- 1973.- Dictionnaire de LinguistiqUE. Edit.
Larousse. Paris; p.
ISO.

- 23 -
1) J'une collection complète
des inventaires phûn~~
tiques
2)
de la notation des structures principales de la
grammaire, en particulier des systèmes nominaux et verbaux (no-
tamment les déterminants et fonctionnels), de l'organisation
des relations primaires et surtout secondaires, etc.
;
3) d'une collection lexicale de plus de 1.200 notions
caractéristiques;
4) Je textes de la littérature orale de genres di-
vers
légendes, contes, histoires, etc.
Nous avons dû penser et chercher pendant longtemps j
cerner systématiquement la situation linguistique actuelle des
parlers mandingues. Mais force nous a été je reconnaître que
nous rencontrions la une difficulté majeure et avec laquelle il
fallait du reste compter. Car cette difficulté est inhérente ~
la nature même de cette situation linguistique. En effet cett~
importante question se référe non seulement
aux relations Jia-
lectales entre les langues, mais aussi et surtout à toutes les
données linguistiques caractéristiques de chaque parler dans
une certaine région dialectale. L'analyse des matériaux et
informations amassés au cours des enquêtes, tant linguistiqu2s
que sociolinguistiques, devait. dans les conditions normales ~2
stabilité des populations et des délimitations des aires d'in-
fluence des langues, aboutir à sa finalité imm8diate Qui est:

- 24 -
1) de spacialiser les parlers par des tracés d'iso-
glosses délimitant les zones J'implantation de chacun d'eux;
2) de dénombrer les locuteurs se réclamant de chaqu0
parler.
Le tout aurait
débouché sur la confection d'atlas
linguistique précis, donnant la nature et la configuration exac-
tes o~ la situation linguistique actuelle des régions mandingo-
phones.
Or dans la
réal ité présente de l'évolution socio-
économique des pays
d'Afrique de l'Ou.:st comme le Sénégal, 1,~
vie des populations aussi bien sur le ~lan individuel que sur
celui des couches ou catégories socio-économiques, est caract~­
risée par
- des exodes permanents (migrations saisonnières d';,lç-
veurs en quête de p5turage pour les animaux, et surtout dép1ac2'
ments de travailleurs saisonniers servant de main d'oeuvre
agricole, etc ... ) dûs aux fluctuations économiques;
- des départs en masse des jeunes, femmes et hommes,
pour les grandes villes, 5 la recherche d'un travail rémunéré,
départs entretenus et amplifiés par l'urbanisme et le développe-
ment ;
- des effets d'opérations économiques organisées par
l'administration, tel que l'aménagement du territoire qui

- 25 -
entraîne Jes transferts ou au contraire des im~lantations de
population. C'est le cas
par exemple de l "'Op~ration Terres
Neuves", au Sénégal oriental (région de Tambacounda) ;
- Jes situations d'assimilation et de déculturation
d'individus ou de groupes d'invidus, résultats de ce genre de
brassage Je population.
Dans ces
conditions de constants changements de li2u
de résidence pour des couches ou des catésories sociales entiè-
res, ou même
pour
des villages entiers, phénomènes que nous
avons constatés
au fil ues années d'enquates et de
contre-
~nquêtes sur le terrain, nous avons
dû comprendre qu'il n'Gtait
encore pas aisé, ni surtout rentable de faire coincider, pour
l'instant on tout cas, des données géographiques ou d~s faits
humains, socio-culturels et économiques d'une aussi grande
instabilité, avec par exemple des lignes de démarcation ou des
chiffres obtenus à partir
d'études de statistique. Ainsi le tra-
cé J'isoglosses d'une part, l'étiquetage et le dénombrement sys~
tématiques des locuteurs par variété de langue j'autre part,
s'avèrent si aléatoires qu'ils ne paraissent
ni
opportuns, ni
fiablos dans les situations actuelles des parlers manjingues.
L~s travaux d'éminents chercheurs attestent cet état de fait.
P~r exemple une étude laborieuse de Gessain et Caristan. du Cen-
tre de Recherches Anthropologiques du Musée de l 'Homme(I),
(1) GESSAIN. M. et CARISTAN, G.- 1975 : Carte ethnique des vil-
lages du Département de Kédougou.- Nouvelle édition. Docu-
ments du Centre de Recherches Anthropologiques du Musée de
l 'Homme. Page 1.

- 26 -
illu5tr~ éloquemment c~t ~tat d'instabilité des paramètres
J'avaluation par des tracés et par des chiffres, de la situation
géolinguistiQu~ Jes communautés mandingues du Sénégal. En effet
ces Jeux chercheurs établirent une carte ethnique des villa~e5
du Département je Kédougou en 1965, puis en donnèrent une nou-
velle édition en 1975. Il se trouve (et les auteurs le cons ta-
t~nt eux-mèmes) que la carte des villages recensés en 1975
comporte ;
- 240 villages dèj5 portés sur la carte Je 1965 ;
- 77 villages qui ne sont pas portês sur la cart~ Je
1965, soit qu'il s'agisse de villages nouveaux, ou de villages
dont ils n'avaient pu avoir connaissance en 1965 ;
4 villages, portés sur la cart~ de 1965, qui sont
abanJonnés.
Une explication Je cette situation est que les langues
d'Afrique ne
connaissent pas encore la tradition J'étre fix0es
ou figé~s dans un cadre déterminé, qu'il soit graphique (orali~
té/écriture) ou géographique (réyion d'implantation). On
peut
dire que l~ralitè. une des principales caractéristiques de
la
linguistique et la société d'nfrique, trouve ainsi un corollaire
aussi déterminant qu'elle dans la civilisation africaine.
Actuellement denc. si l'on veut quand même disposer
d'indications de lieux et Je chiffres sur les r&alit0s dcs lan-
gues manJingues, il n'est pas inintéressant Je se r&férer aux
Junnées (forcément approximatives) qui p~uvent se trouver dans

- 27 -
les résultats d~s recensements
effectués à travers le Sénégal
en 1961 et 1976. On pourrait en
trouver aussi dans l~s rapports
administratifs, et les chiffres J~ population scolaire avec
mention des ethnies et lieux J'habitation des élèves fournis
par les Inspectiuns d'Enseignement Elémentaire, régionales et
Jêpart~mentales. et qui sont établis jusqu'au niveau des villa-
ges.
Enfin, toujours Jans notre méthodologie, nous appuyant
sur la dialectologie structurale, nous avons tenté d'exploiter
les résultats de la description Jes parlers mandingues en cher~
chant à élaborer à chaque niveau de la description où cela
s'avérait utile, les diasystèmes représentant les similarités
~xistant entre ces parlers.

- 28 -
CHAPITR.E
P R E M I E R
LES
PARLERS
MANDINGUES
DU
SENZGAL
1.1.
Introduction
Après Gvoir établi, dans un passage de
l'étude préliminaire précédente, l'instabilité de
la situation linguistique actuelle des communautés
et des zones mandingues, les cons6qu·3nces restric-
tives qu'elle impose pour 10 moment à un rigoureux
travail de dénombrement et de ~ocalisation durable des
locuteurs, l'on pourrait se demander si cet état
de fait ne limite pas par trop l'ampleur et la
portée d'une étude dialectologique. Mais la lin-
guistique ne régit pas la société; c'est plutôt
cette dernière qui lui fournit l'objet de son étude
qu'elle a charge d'analyser
toI quel. BioD plus,
la dialectologie étant par définition une étude
comparative de parlers (surtout voisins), l'indi-
cation des "lignes de démarcation" et du nombre
de locuteurs de ces langues, peut sans doute
laisser la priorité aux grands thèmes ou idées-
forces que sont, par exemple, la configuration et
les carclctéristiques structurelles et fonctionnelles
de ces différents systhèmes. Et du reste dans un
sujet aussi vaste que celui de cette thèse, l'étude

-
29 -
qui doit être concentrée essentiellement sur les
grands axes de réflexion.
gagne plutôt en rigueur
ce qu'elle perd en richesse.
1.2. Le pays et ses langues
Au Sénégal, ies parlers mandingues entrent
dans un ensemble qu'on peut estimer à 22 langues
ethniques de souche africaine,
se partageant un
territoire de
196.722 km2, et une population éva-
luée à 5.068.741 habitants au 16 Avril 1976(1). Cet
effectif comprend aussi bien la population domiciliée
que la population comptée à part
et
la population
flottante.
Le pays est situé dans la partie Nord-Ouest
de l'Afrique avec la pointe la plus avancée du con-
tinent dans l'Océan Atlantique, appelée "la pointe
des Almadies".
Il est compris entre les parall~les
et 160 30' Nord, et les méridiens 110 30' et
Ouest. Il se trouve ainsi dans la zone intertropicale.
(cf. carte nO l, p. 5).
Le Sénégal est limité:
-----------------------------------------------------------
(1) Sénégal: iünistère de l'Economie et des Finances.
Direction de la Statistique. Recensement général
de la population d'Avril 1976 ; p. 6.

- 30 -
- à l'Ouest par l'Oc~an Atlantique;
-
au Nord et au Nord-Est par le fleuve
Sén~gal qui constitue une fronti~re naturelle avec
la R~publique Islamique de Mauritanie ;
- ~ l'Est, par la ri vi ~re Falém~ <lui sert
(le
frontibre naturelle
avec la République du Mali;
-
au Sud, par les fronti~res de la Guinée-
Bissau et de la République de Guinée.
La Gambie constitue une enclave de 10.300
km2,
s'avan~ant sur plus de 300 km à l'intérieur
du territoire sénégalais.
La topographie présente dans l'ensemble
une configuration de plaines et de bas-plateaux
d'une altitude inférieure à 100m.
Le climat est caractérisé par deux saisons~:
une saison sèche qui dure ~'Octobre à Juin et une
saison des pluie s, di te "hivernage", qui dure en
principe de Juin à fin Septembre. Il est générale-
ment chaud (+ 220 à 35° C, en moyenne) avec une
période plus froide, précisément en Décembre, Janvier
et Février, due au vent de l'harmattan (ontre + 120
et 220 C, on moyenne).

- 31 -
La population est inégalement répartie sur
l'ensemble du territoire national. Elle est forte-
ment concentrée dans les Régions administratives
de Dakar ct de Thibs, qui sont les plus urbanisées
du pays!où la densité peut dépasser 29 habi tants au
km2) alors qu'elle est par contre trbs dispersée
dans les huit autres Régions, notamment dans l'3st
du pays,où la Région de Tambacounda par exemple, n'a
que 6 habitants au km2.
Les langues négro-africaines du Sénégal
appartiennent à deux groupes linguistiques:
1) Le groupe Ouest-Atlantique ou Sénégalo-
guinéen ;
2) Le groupe Mandingue (ou j~andé) ,ou Nigéro-
Sénégalais.
Ces deux groupes sont issus de la même
famille, la famille Niger-Congo.
Niger-Congo
F-=- =1
--=
/ \\
"'''1, , ' ,.1
é
1\\'.\\',\\
Ouest-Atlantiquo
Mandingue

- 32 -
A.- Le groupe Ouest-Atlantique ou S~négalo­
Guin6en comprend
1) Les Langues "sénégalaises" : wolof
poular
sér'è re
2) Les langues "Ca11gin"
paHlrc
, ou
falor, ou siili
lehâre, ou lala
ndoute
none
sâfêne.
3) Le s langue s "bak" :
diola
manjak
mankagne
pèpel
balante.
4) Les langues "tenda-gnugne", avec:
-sous-groupe tenda
bassari
bedik
kognagui.
-sous-groupe gnugne
baïnouk
badiara11ké.

- 33 -
13.- Le groupe mandingue quant à lui, se subdi-
vise en mandingue occidental et en msndingue orien-
tal.
1) Le sous-groupe occidental se compose du
illapdink~-malink~, tandis que,
2) Le sous-groupe oriental comprend
le diakhank~,
le bambara.
Ces parlers mandingues du Sénégal qui sont
parlés par 6,8 %
de la population totale du pays,
sont les mêmes qu'on rencontre en Gambie, en Guinée-
Bissau et surtout au Mali et en Guinée-Conakry où
existent d'autres langues mandingues de sous-groupes
différents et qui peuvent être utilisées dans des
comparaisons éventuelles.
Le Soninké, autre langue man~ingue, est généra-
lement étudié à part, en raison do sa rupture beau-
coup plus ancienne que celles des autres parlers, du
tronc commun mandingue, et qui lui fait présenter
des caractéristiques nettement particulières.
Enfin i l convient de signaler les autres langues
en usage dans le pays, et qui y ont un rôle historique

- 34 -
ou/et un impact
socio~économique indéniables.
Il s'agit notamment
du créole,
du frans:ai s,
du libano-syrien,
du maure,
de l'arabe.
1,3. Les parlers mandingues.
Les langues mandingues, ou l'ensemble linguis-
tique que nous pouvons appeler ainsi, constituent
un groupe de langues parlées par plus de 10 millions
de personnes réparties dans différents Etats d'Afri-
que de l'Ouest, notamment dans les Etats suivants où
les locuteurs du mandingue représentent une assez
large proportion de la population totale
Pays
Pop. totale
Nbre de
0/0
locuteurs
l\\Ed
Mali
5.697.000
2.900.000
50,9 0/0
Sén6gal
5.068.741
26B.156
5,2 0/0
Gambie
524.000
?
?
Guin6e-B i ssau
525.000
?
?
Guinée -Conalcpy
4.416.000
1.800.000
40,7
0/0
Mauritanie
1.318.000
50.000
3,B
0/0
Côte d'Ivoire
7.389.909·
1.309.340
25 0/0
Bur!cina-Fasso
6.032.000
750.000
12,4 0/0
Sierra Leone
2.707.000
1.670.000
61,7 0/0
Liberia
1. 708 .000
?
?

- 35 -
Les premiors t~moignages scientifiques écrits
sur les langues Qandingues, ou les langues que nous
pouvons appeler ainsi,
sont datés de 1851 à 1854. Il
s'agit des travaux de recherches du Missionnaire
Allemand s ..:r. KOEI,LE gui publie en :
1851
"Grammar of the vci language"
(London);
1854
"Outlines of a grammar of the vei
language, together wi th a vei vocabulary and an accolmt
on the discovery and nature of the vei mode of sylla-
bic wri ting"
(London).
1854
: "Polyglotta Africana"
(London).
Cette contribution à la connaissance systéma-
tique des langues mandingues débouche, avec Polyglotta
Africana,
sur la premibre tentative de classification
et qui reconnaît les langues mandingues comme un
groupe distinct, indépendant. En effet Koelle pré-
sente, parmi illes langues soudanaises, 13 languGs
sous la dénomination "Northwe stern High-Sudan Family
or iI1andenga Family of Language".
Cette première proposition de classification
sera suivie de diverses autres, dont celles
de
Maurice Delafesse, notamment en 1901, dans
: Essai de
manuel pratique de la langue mandingue
(Paris, Leroux),

- 36 -
D. Westermcmn, en 1952, dans: The laru;wages of
':ïest AfricCl ( Handbook of African Languages, London,
Oxford University Press), M. de Lavergne de
Tressan, en 1953, dans:
Inventaire linguistique de l'Afrique Occident21e
Franiaise et du Togo (Dakar, IFMJ), W.E. Welmers,
en 1958, (tans: The Mande Languages (Uonograph
series on language and Linguistics Il, Georgetown
University Press, pp. 9-24) et J.H. Greenberg, en
1963, dans: The Languages of Africa (The Hague,
Mouton) •
c'est ainsi que d'am~lioration en am6liora-
tion ~ chaque reprise d'une classification ant6rieure,
nous en sorml1Os arrivés ~ celle de Greenberg qui
scmble fC'ire plus autorité actuellement parmi 1'3S
linguistes africanistes et africains.
Il convient tou tefoi s de pré ci seI' que le s
travaux ci-dessus mentionnés ne sont pas les tout
,
premiers 6crits sur lesle,ngues mandinn;ues. En
\\
effet i l sem:Jle que la première publication sur
une lC'ngue mandingue sc1t du Rév. E. Brunton qui
~crit en 1802 : Grammar and vocabulary of the
Susoo language (Edinburgh). Vient ensuite celle
de JC2Il Dard: 1925 : dictionnaire français-bambara
(St-Louis du Sén6gal).

- 37 -
l,'histoire Jcrite dont on peut disposer actuel-
lement et ln traditicn orale recueillie aupr~s des
anciens et cêes griots s'accordent pour indiquer que
les lm1gues mandingues sont nc§es dans le vaàte terri-
toire du Haut-Niger (ce fleuve Niger, le plus grnnd
d'P5rique de l'Ouest, chanté et déifié même par les
HamUngues chez qui i l porte le nom traditionnel d8
Djoliba).
Ce vaste territoire du Haut-Niger a été le
berceau de l'un des plus prestigieux empires noirs
des temps anciens, le ;'Kanden, devenu par la suite
le Mali, où
de Niani ~ l'Océan Atlantique/une seule
communauté ethnique, poli tique et linguistique s'est
exprimée, celle de l'empereur Soundiata Kehta,12e roi
du Manden, "Souverain au triple nom et au triple
totem ••• 2 la légende merveilleuse et 2 l'épopée
fabuleuse" (1) (Cf. carte n Q 2, p. 39 ).
A partir de la confronta tion sys t6matique c1.e s
deux sources de documents confirmés que sont les
travaux de recherche écrits d'africanistes et de
chercheurs africains, avec les traditions orales
les plus solidement établies qu'il a recueillies
dans tous les pays mandingophones d'Afrique de l'Ouest,
(1) Camara Laye. 1978.- Le Jdaîtl'e de la Parole (KOUil12
Lafôlô kouma) - Plon, Paris. p. 320).

./
~50.
~1 . ; -
.......~.2aS'.t 7i;o"R) ...
r·J-
1
,'... ""
-.,....~
~
•.,..
C. __ •• H
_~
" c . " ' "
. . . . . , . .--• .
Le Mali [antérieurement
: Manden]
i
et ses rOYaumes vassaux
i
-, 'J -
~''_'''~-'-----
---",.
-,
.
.
j
- . " -..- - -
1:=-...::=::::::
1
"..,.....

1
-0-0"
Limite de l t expansion maxi··
.,.:r
!
'!'P fY)laz z a
--
1

1
,",
i
mum du Mali a la "fin du XIVe
v
~
.
t
"
f3
v
......
'.
?j
"
'.
s.i.ecle.
.
.......
...
_.~.
'
_ H
o
,.~."'t/./
.
--":1
..............1 -
..~ .•_..". ' -
Jl'. '. ".'" .[roy&umes compris]
··-.. 8
L.
- - , . ' - (
'.
''''-.
:(L ........ ~ • --- ',.
. .. ".
6~
. r::'OO km.
f-- ~ :'.
,..
'y.draI"
'?<.
....
-"
\\
E-t
,J
" " , ' / ,
"'-.
.... ,...
. '.' "-"-~'-
~~..:;;J.
. /
• Es~suk , des .I~orha
\\
. m_
.-/
LTadmekkaJ
\\

r
Walata
' /
....
,
,
_mm
Tl.G.ANT
Koumbi S81e~
Tom1:;':J~c.tou
i
./,/
,m.=__ /~en
a
")',,.....-j,f~ Gao
.~'
,,:::~::. .--
.
DYara
N.AflJJ:OU" ç ./'."-~~<.,\\
..,~/"
~:::-.:.~:--~ r~~
KénédoUgOuJJ:'Q:::N~ -r"
'.
"R Kb)-;}l,GA
~__!.
., "" BJ,KOù'NOU Sosso. j.~=e
~
":-~-=_._~~~~r: /('\\
bi
BJ;Lj3:;DOUGOU
S/
':'..':-.. ~-" "":0 .~OURE
~eliba
adou
Pi,YS HAOUSSJI
-'~'
~/
.._
J.
!./
',"Kangabar
-
.... ' /
.
MOSSI
- - - - -
y - /
.
.
- - '.
.
=--' i11 Zn l' NIdH /
_ -_-=
_ 0
1"df;!"
. Iw.ur;;usa
~~."-.
. -
'~'-~/lf":/ . '
... -
--
-
- -
. . .
_
•.c, -
-~ ...
..."
- - - - - - - - -
.
<;,
" ,
--_.--
-
.... ,
~-.J
- . - . /
j
~ ....
, /
t ---1-- . -
-----.-.
(
\\
t=-~---::=-::~_--::::-c-_-c::::_-,·-,
1
j~-'"
1
.,
·l·~~~-~=';~:'ë.~~~-;~~:=:·=c-.~.~~;,::~~~]/;L:=~~~~~~i!:~~~~~~~~~~/·
,
'f'
0
Cate N- 2
r
• J
--\\1. -,'--'- - _. ---- -- _. - - -- - - .. -
---
-- - - _. - -
_.
._- -
--
-

..".
:i1
1
. ,.
/ -....
.".'
1
....
, .
.....
. i
~ '"
.'"
f
1
..
"
..J/
\\
... "
'.
~
(.)
"
-.~ .
.... " .
'
\\;II...
".
.
'\\
....:; ;." .-; ,,~·~':.,~....'>1·
,"",-' .. ........,.i
.... " '" '<'.~'>~~'.:~.'~'
. '. ';:s
.L.
,
,
(O. 'f
,.
':$'.;\\
:tt. ,.
1
~: .....
",',
\\
\\
l ' .
,
*.
\\.
. 'Jo~'

.
..... ...·:-t
.:.;s..
'F
c:
"l
/
..~~
E i1
1
,"
,',':l
~ ~.
:% )
.;;J":l'
"
~. ~
'\\l }
-:
<n t
'''.~ ~
~ ::;'J
'dl
~
.'.
,',-
·CIl
:.:
01
Z
',~::! ~ ~.
....
. .
Cil
........ ,~
' 8
...... ..,
... Co-
~,0
'. ~i
'..t' ..··t·
'.. .'
. '1 '" .~•.
.... 1'
F:.:J~
" . '
~'"
~'.'
'," . ' , :
....
.,'
.: (:~'U~;'
" . ~
. ',"
"
.,

- 40 -
" ••• d~ns ce vaste territoire se sont succé-
dé des Etats plus ou moins stables et relativement
centralisés, dont l'organisation politique et so-
ciale, complexe, devra peu de chose à l'influence
arabe puisqu'on retrouve les mêmes lnstitutions po-
litiques dans des royaumes comme celui du Mossi,
qui ont toujours 6té à l'abri des influences exté-
rieures.
"D'autre part, le Haut-Niger entretenait
depuis toujours des relations avec l'Afrique du Nord.
Les historiens et les géographes arabes ont pu
fournir des renseignements précis,
soit qu'ils
aient recueilli des témoignages directs, et c'est
le cas d'El Békri au Xlème siècle, d'Ibn Khaldoum
et d'Al Omari au XIVe siècle, soit qu'ils aient
envoyé dans ces pays des messagers, comma Ibn
Haoukal au ;{e siècle, Ibn Batoutah au XIVe siècle
et Leon l'Africain, de son vrai nom Hassan Ubn
i>!ohammcd el Wazzan es Zayatte, au d6but du XVIe
siècle.

- 41 -
"A partir du XVIe si.ècle, nos sources sont
des chroniques historiques rédiGées en arabe p2,r
des érudits noirs des bords du Niger, tels ••• que
Mahmoud Kati, Abderramane es Sâdi" (1) •••
A travers toutes ces sources et toutes ces
descriptions, nous découvrons le reflet d'une civi-
lise.tion oriGinale que sut créer le j;ianden, empire
constitué d'un ensemble de 12 royaumes, peuplé de
différentes tribus malinkés mêlées aux Bambara dont
ils ont été les hôtes, en venant du "Soleil Levant".
Le i.1anclen de vi ent le ;·.lal i en 1230. J,lar i
Diata (ldari : "émir", et Diata : "lion"), fonda-
teur de l'~mpire du Mali, règne de 1230 à 1255.
Cette indication selon laquelle c'est la
même entit6 guo-politique qui a été appelée "1.lanclen",
puis "Mali", est une précision capitale. En effet il
n'est pas rare de constater gue dans cles récits et
même dans des écrits, l'une et l'autre de ces appel-
lations sent utilisées indifféremment, sans qu'il
soit évident que le référent soit le même. Et sur
le plan des lanGues, dans le même ordre d'idée,
l'on comprencl aisément que les peuples et les lan-
(1) Camara Laye.- 1978 : Ouvrage cité, p. 19 et 20.

- 42 -
gues du !:landen ~tant d6sign6s sous le nom de
"mandingue", ceux du J~ali, c'est-à-dire les mêmes
Mandingues qui viennent d'être mentionn6s, ont
6t6 appe16s "malink6s" à cause du changement de
nom du pays. En fait :
malinke = M~li (= nom du pays) + nkE~ (ou k6)
(= hom-
me) ; d'où
malink~ = habi tant, sujet du Mali.
Au sujet de cc nom aussi, tout comme pour
"mande (n)", une autre interpr6tation do l'6thymo-
logie, tir6e de la tradition orale recueillie au
Mali, veut que le vocable malink<!! vienne de :
nom de
l'empire (du Mali), terme
qui d6signe aussi l'hippopotame;
~, ou k6e : "homme ; ressortissant".
Le liIeiL ink6 ser,ü t ".l'homme dont le totem
est l' hippopotame".
Ce qu'on appelle le "mnndinka" (au S~n6g2.1,
en Gambie et même en Guin6e-Bissnu), et qui est
une variante du mandingue, dite de "l'Ouest" se
retrouve logiquement sous l'appellation de
"malink6", de l'Ouest, s'entend. Cela explique que

- 43 -
le terme malink6 ne soit point mentionn6 par
l'Abbé David Boilat, dans Esauisses Sénégalaises
où il n'est fait cas que des Mandingues et des
Bam1Jara, le nom de mancUngue incluant sans doute
maliw(6 aussi. De même, le titre de l'ouvrage de
Rowlé!llds : Gam1JieJl mandinka est trac1ui t ~ juste
ti tre par "le malinké de Gam1Jie" par Suze.nne Platiel,
dans "Les langues mandé", in ltlvantaire des Etudes
Etnguistiaues, ClLF, 1978, p. 57, ligne 8.
Dans: Samori, une révolution dyula (1969),
Yves Ferson aussi appelle le mandinka du Sénégal,
"malink6 Occidental" (p. 49).
Ainsi, s6mantiquement, Manden = M~li ; et
la transposition banden-Nali justifie l'appella-
tion mandinka-malinké, du mandingue de l'Ouest au
Sénégal.
Nous verrons si les études comparatives qui
seront faites aux divers niveaux phonologique,
morpho-syntaxique et lexical confirmeront ou infir-
meront cette identité mandi~~a-malinké.
Quant ~ l'Empire mandingue il s'organise
et atteint son apogée entre le Xlème et le XYlème
siècle. hiais cette stabilit6 relative par ailleurs,

- 44 -
allait céder la place ~ des bouleversements provo-
qués par les traditiolLnelles pulsations de l'instinct
guerriGr et comr,lcrcial des sujets du Handen qui vont
ainsi se trou or propulsés par vagues successives
lors de l'expansion qui mènera les Mandingues nooam-
ment vers l'Est, le Sud et surtout l ' Oue st.
1.4. L'implantation des varlers mandingues
au 86ndgal.
La reprise des exploits guerriers et
l'instinct
de conquête de Soundiata ct de ses successeurs sont
les touterremières et principales causes(l) de la
dispersion du peuple, de la civiliSation et dos lan-
gues mandingues à travers l'Ouest africain. Car selon
la devise de l'Empire mandingue du mali:
Kel~e lé ka Mali 16è
"c'est la guerre qui
a construit le Mali;"
Kelée lé ka Mali td :
"c' e st la guerre qui
a ruiné le Mali :"
Cette devise
~ elle seule D6~le le caractère
(1) L'Islam et le commerce ~ longue distance étaient
aussi et déjà intégrés à lour culture, mais seule-
ment comme éléments accessoires.
Par la suite, l'apparition impr6visible des Euro-
péens sur la côte atlantique, en présentant de nou-
veaux objectifs, allait simplement relancer un mon-
vement qui touchait d6jà à sa fin.

- 45 -
agressif et prolifique de ce groupe, et corrobore
la deuxième version de l'origine du nom "mande (n)"
donnée en pnge 2.
Et chaque direction cordinale d'invnsion ou
d'émigrntion amenait la langue des tribus mnndingues
dans une écologie linguistique particulière dont le
substrat la transformait et la restructurait de fa~on
spécifi~ue. C'est ce qui fait distinguer:
mandingue de l'Est,
mandingue du Sud
et ine.ndinguo de l' Oue st.
L'imr,lense poussée vers l'Ouest est celle qui
nous intéresse directement dans cette étude. Elle passQ
et transita par le Kâbou, province de la périphérie
occidentale du Mali qui ne tarda pas b s'ériger en
véritable puissance au sein du monde Sénégambien,
avec pour capitale Kansala, en Guinée-Bissau.
En effet les témoignages écrits et les tradi-
tions orales s'accordent pour dire que 10 Kâbou, l'un
dos plus puissants royaumes mandingues à l'Ouest, au
XIVomo sièclo, est à l'origine do
l'expansion des
mandon-keo (les originaires du i.Ianden) devenus Kâbu-

- 46 -
nke (les ressortissants du Kâbou), dans les terri-
toires guinéo-s~négambiens. C'est lors de la fon-
d~tion du Kâbou, vers la fin du XIIIe SiGcle par
Tiramakhan Traoré, un des grands chcfs de guerre dc
Soundiata, Qu'une grand~ partie do la S6nôŒ~~bie
aurait été conquise.
L'ai re géograp hi que du Kfibou, ou Tiramakhan
banko : "la terre; dG Tiramakhan", couvre la' majeure
1
partie des turritoires actuels de Gambie, de la
R~gion sénégalaise de Kolda (le Pakao) et de
Guinée-Bissau. Slle se caractôrise par l'unit6 de
son milieu physique et 18 diversi t6 de ses pGuplcs.
Elle est limitée au Nord par la Gambie, au Sud par
les trois fleuves guinéens que sont le Rio Cacheu,
le Rio Geba, le Rio Cornbal, au Sud-Est par les
contreforts du Fouta Djallon.
(cf. carte n~ 3,
page 47 ).
Du K5bou vers le Nord-Est les Mandingues
s'implantèrent dans touto l'actuelle Région Adminis-
trative de Taillbacounda. Il convient de signaler
QUG cette derni~re Région présente, dans chacun
des trois départemunts Qui la constituent, de
nettes dominantes linguistiquGS :
• Département de Tambacounda, avec la dominan-
te bambara ;

,
l'
,
1
o
Carte N- 3 :
Carte des Régions ~dm1niatratives.
'e.t mandingophones en particulier.
À,: Capitales des 10 Régions administratives.
----" Limites du territoire Sénéga18is •
.1:.': ::} Régions mandingophones.
);)1. le ]1., Limi tes de
Régions.

- 48 -
• Département de Kédougou (k6édugu = k6e
"hoil1Ille", et rlugû "ville"), avec la
domin?nte mandinka-malink6.
Il faut maintencnt noter, ici, la présence
du diakhanlcé, cmtre V2.ri2Jlte mandingue, partout où
on rencontre le m2ndinka-malinké, dans toutes les
communautés rurales du Dép,'lrtement de Kédougou. La
même coexistence est observée dans les villages dos
régions du K8bou aussi, où le diakhanké (qui n'a
jamais été majoritaire nulle p2rt au Sénégal) est
cepend::mt imi118.nquablement présent en t2,nt que l2.ngue
de la minorité des Diakhankés reconnus comme fidèles
compagnons das fr~linkés.
D'apr~s L.O. Sanneh dans: The history of the
jakhanke pe01Üe of' the Sene-gambia (1974), les
Diakhankés étaient venus do Diakha, région située dans
la moyonne vallée du Niger •
• Département de Bakcl, où domine le parler
soninlcé (sonlnkec = sé "cheval", ni!) "avec" et kée
"homme" : les Soninkés sont ceux qui sent venus ~.
cheval). Le nombre de ~ocuteurs de cette langue est
estimé à 33.443 personnes dans une Région qui
compte 287.313 habitants. Soit 11,6 %
de la popula-
tion de la Région et 0,65 %
de la population totale
du Sénégal, en 1976.

- 49 -
1
Par ailleurs un t~moignage entr~2utres de l'ap-
partenance du sonink6 au groupe mandingue est fourni
par 12- tradition historique qui indique qu'une
partie des tribus de langue sonink6,
(cette langue
dont on a dit aussi qu'elle s'0tait détachée du
grand courant du mandingue-OuGst à une date relati-
vement ancienne), 2vait pris part, avec toutes les
tribus malinkds, ~ la grande bataille de IUrina en
1235 où fut battu Soumaoro, le roi du Sosso, par
Mari Diata (ou Soundiata Kéita, le nom retenu par la
tradi tion).
Toujours du Kâbou, des incursions eurent lieu
(
R
vers le Nord-Ouest,
jusque dansl'actuelle
égion
1
de Fatick e~ays sérbre.Sine où elles laissbrent
des îlots mandingues. Cette expansion contribua ~
la fondation de la dynastie princibre des Guellowars
des~ays sérbres avec l'avbnement de Maysa Wali Dione,
1
le premier Guellowar, selon la tradition sérbre
(XIVe ct XVe Sibcles).
Mais c'est par un cas de véritable naufrage
linguistique et cul turel que
so solda l'expansion
mandingue en pays sérère.
En effet IGS lcâbunkés qui, selon la tradi-
tion orale, avaient étd à l'origine de la naissance

- 50 -
des princos sérères des Guellowars,
subirent
bientôt la culture des autochtones. Ils y av~ient
porté certes la royauté, mais étant minoritaires,
ils devinrent, progressivement, par des mariages,
de s S6r~re s au. lieu de sc maintenir comme MélIldin-
gues. Ils ac1opt~rent tr~s vite la langue Sérère,
contrsirement à cc qui s'est passé dans les autres
régions où leurs tribus s'étaient installées.
Enfin en progressant vers le Nord, les
~~ndingues accéd~rent au Fouta Toro, sur la rive
gauche du Fleuve Sénégal.
Le pays des Toucouleurs,
"vers le Xe Siècle
de notre ère •.••• portait la dénomination de Tékrour •••
Les habitants du Tékrour sc composaient [outre
de Toucouleurs], d'éléments divers ct comprenaient
surtout des Noirs Sérères, Oualofs, Mandingues,
Sarakollés [ = Soninkés] et de Peuls •••
"Cette époque fut caractérisée par une gre.ndc
confusion politique, elle-même duc ~ l'instabilité
de la prépondérance de tel royaume ou chefferie
etbhfu~ue sur les autres.
" C'est cette anarchie qui facili tora, aux
deux sibcles suivants, la conquête puis l'annexion

- 51 -
du Fouta-Toro succoBsiveocnt par les scuverains de
l'~mpire soninké du Ghana et par ceux de l'empire
mandingue du Mali". (1)
Bien plus, dans sa thèse de doctorat de 3e
cycle consacr~e à l'histoire du h~ros légendaire
du Pouta, Samba Guéladi~gui, histoire que lui a
rC\\cont~e en "vorsion inédite" le c(Hbbre chroniqueur
FiLBEL Mamadou Baila Oumar, Amadou LY ~crit :
"47. Samba appartient à l'ethnie Malinké,
"48. Ce sont des Malinké. :
"50. Leur nom était Kéïta,
"51. Mais lersqu!ils furent arrivés ici,
au Fouta,
"52. Quand on leur disait "merci à vous",
"53. Ils répond8iont : "mba".
"54. Et c'ost do là que lour vient 10 patro-
nyme de Bâ.
"55. Le "Bâ" vient de "mba",_(2)
--------------------------------------------------------
(1) Yaya Wane.- 1969 : Los Toucouleurs du Fouta-Toro
(Sénégal), stratification soci81e et structure
f[\\i;Iiliale. IFAN, Dakar, p. 9.
(2) A"adou LY.- 1978 : L'épopée de Samba Guéladi6gui
(étude d'une version inédite). Thbse Doctorat de
3e Cycle. Université do Dakar. Faculté dos Lett~es;
1977-78. p. 35.

- 52 -
Ainsi
s' implant~rent les premitérs rameaux
des parlers mandingues du Sénégal. Il convient d'in-
diquer tout simplement qu 1 ~ cc s premi0re s vague s de
pénétration ont succédé des déplacements ct migra-
tions nés des besoins des temps modernes, comme par
exemple :
1) Construction du chemin de fer de Dakar-
Niger (ou Niger-Océan) reliant Dakar à Bamako et qui
draina de 1911 à 1915 une importante main d'oeuvre
bambara au Sônôgal, notamment dans la zone de Tam-
bacounda ;
2) Concentration des troupes coloniales, les
fameux "Tirailleurs Sénôgalais" dont on sait qu'clIcs
comportaient un fort contingent de Bambara, notam-
ment à Thiè s ;
3) Migrations saisonni~res restées toujours
d'actualité, de travailleurs agricoles venant du
Mali.
En définitive, la dispersion des peuples et
par conséquent des langues mandingues ct lour poussôe
vers l'Ouest sont à situer dans le cadre général des
mouvement s liügra toire s qui ont caractérisô l ' hi stoire
ct la vic communes des peuples du continent africain.

- 53 -
c'est un mouvement qui a ét6, et mGme reste h la
mode, ct h juste titre
il s'agit du courant qUi,
des stoppes et des rivages de l'Est du continent
( et même de l'Asie peut-être), a sans cesse pouss6
les hommes par vagues vers l'Ouost, et a en l'occur_
rence e~~ené les fils du Uanden (continental) au
Kâbou et au Pakao (atlantique), plus précis6ment
au S6n6gal, pays de confluence et de métissage.
Nous avens insisté sur cette présentation
des divers parlers mandingues du Sén6gal pour mieux
situer leur histoire et poser sur des bases histo-
riques Ithypoth~se de travail portant sur leur ori-
.
gine commune etlas facteurs de rupture ou de conti-
1
,
nuité dans lour 6volution respective, à travers la
vie et le destin de leurs diverses communautés.

- 54 -
DEUXIEME PARTIE
PHONOLOGIE
(du
mandinka-malinké)

- 55 -
l N THO DUC T ION
A.
-
Les phonèmes.
L' obj e c cif visé d2ns cette l'eche l'che su r
le s phonème s est :
1) de dég8ger le système phonologique de
181~ue mandinka-llI,ùinké, de définir et de c~asBer
sas unités, puis d'étudier 18 distribution de
celles-ci;
2) d' analyser las faits de tonologie qui
sont une des principales car8ctéristiqu8s des 18nguas
m8nd ingues.
c'est 8 partir de ces princ ipaux niveaux
qu'il ost apparu plus fécond de
comparer C(j système
avec ceux du diakhanké et du balllb8ra qui 8vaient
déje été dégagés pel' des trav8UX antérieurs qu'il
nous a fallu Cju8Dd même contrôle; r int6grellelllent.

- 56 -
Nous tr,'\\i tons donc ici de 18 P8rtie de
18 phonologie qui relève plus précisément de 18
phoném8ti que.
L'étude s'inspire de 18 théorie linguis-
tique de André Martinet c;t nous
avons en particulier
suivi la MBTHOD"ti: d' investigation qu'il a employée
d811s : La Description phonologique avec APplication
RU p"rler fr2Dco-proven.,,81 d'Hauteville (S:woie) .(1 )
L'an81yse d'identification des divers pho-
nèmes a été opérée d8ns le
CRdre de l'unité mini-
male do signific8tion, le monème.
Il est vr8i qu'en
l"ngue m8ndingue, le monèm0 œ
s8urait être identifié
quand on n' 8 pas déterminé la nature du ton et, à
und8 g rémoindre,la qU8ntité.
Il convient
que
c3S
d3ux tr2,its soiunt donc m2,rquée dès cette section
sans préjuger de leur étude ultérieure. Mais c'est
CLue
d8Ils le s langues mandiIlf,JUCS/ le cadre du moneme
pour l'identification des phonèmes présente l'av8Il-
tage de;; correspondre 10 plus souvent à l'élément
graphique simple:, lequel 0St la plupart du t0mps
monosyllabi que.
(1) ~dition J. Minard ; Paris, Droz, Genève; 1956.

- 57 -
Les unités qui ont sGrvi à l'inventaire
d0S phonèmes provicmnent d'un lexique établi avec
des vocables isolés, ct de textes suivis dont les
centres d'intérêt étaient des plus divers. CG 18xiqU3
constiLue du reste 10 tome II dlJ cette thèse. Les
unit0s sont pr0sentées ici sous leur formE; radicale.
Chacune d'elles est suivi", d'une
traduction en
fr2n.,2,is par IG termû jugé le plus susceptible d'~tre
son équivalcmt.
On s'est et'forcé d'identifier l(;s unit6s
pllOniquds autant qU!:: poss,ible dans d8s context0s
identiques, et les oppositions phoniques ont été
constatées 8 l'initialœ et en position lTIudiane en
ce qUi concerne les consonnes, en position médi&~e
et en finalo pour les voyelles •
.Au SUj8t dû l'uniformité dos schèmes to-
naIs dans les p,dres minimales, nous adoptons la
posi tion priso sur cette qu."stion P8r G. CANU

"Dans tous les C2S ou il ne nous
<Jur8 P8S
été possible de découvrir une pair0 minimale pré-
s"nt "nt le même schome tonique, on considèro 18

- 58 -
d:Lstinction phonologique entre d,oux phonèmas comme
p~atiquemQDt
acquiSe s'ils sont attestés dans des
envi ronnements phoniques semblable s". (1)
On considèra que deux sons arti cu18to ire-
ment proches correspondent à deux phonèmes distincts
dès lors qu'ils ne sont ni an v8riation libre ni
en distribution complémentaire.
,
La traditionnelle division des phonemes
en deux catégories:
cellG des consonnes et c811e
,
des voyallos,
releve essentiellam"mt du domain", dG
la phonétiquéJ
1) En prosodie la voyelle est sommGt de
syllabe, la consonne m' l'est P8S ",n principe.
2) "Sous l'effet du renforcement do l'6ner-
giG
articulatoire, la consonne se forme et la
voyelle s'ouvre. InvQrsemcnt, sous l'effet do l'af-
G. CANU.- 1973 : IJ0scriution synchronique de 18
,
..
t'
,
l<°mgue mo:re
\\dialecte de OU8gadougou 7 - Thes0
d", Doctorat d'~tat. Nice; p. 13.
.

- 59 -
faiblissomont "rti cu18to ire, 18 consonnu s'ouvre
,1)
üt 12 voyelle
Sc':
t'ormo ll
;
~
3) ~n langue mandingue, comme dans toutes
le s l iomgut: S à tons d' Afrique en to ut cas, l' indi-
cation du ton Qui affecte ch8Que syllabe d'un terme,
est notéo sur la voyelle et non sur urlô consonne
excO;ption 1'8 i te pour le s rares c as de s consonœs
"syllabiques", qu'on étudiera en morphologie.
B. - syst~me de transcription.
Le système de symboles utilisé ici pour
1" transcription est conforme pour l'0ssentiel 8
l'alphabet of'ficiel indiqué par le décret sur la
transcription des languos n8tiona10s du Sénégal. (2)
Pour des raisons d'harmonisation de l'or-
thographe sur le plan internation81 et pOUl' les
(1 ) G. StNlka.- 1963 : "L8 division des sons ~u Ipn-
3u8ge on voyelles et consonnes peut-elle etre
justifi&o ?" in TrRvaux de LinguistiQue et de
Littérature, p. 55.
(2 )1'6cret nO 71566 du 21 mai 1971, re18tit' 8 la
transcription des 18ngues nation81es du Sénégal,
paI'U d8ns le Journal Officiel du 28 juin 1971.

- 60 -
besoins d'une large diffusion, nous avons retenu
18s graphes 8 ct ;) IJoUr noter les deux voyel18s
mi-ouvert8s transcrites respectivement e et 0 dans
le système officiel s~n~galais. Ces deux voyelles
n'existent, du reste, qU8 pour les deux parlers
diakhanké
(Dkh)etbambara
(Era), à l'exclusion
du mandinka-malinké (Md. Ml).
De même sont gardées les graphes de l'I.A.I.
pour noter les deux voyelles mi-fermées e et 0 res-
pectivement transcrites é et 6 dans le système
en vigueur au Sén~gal.
Pour les consonnes,
seule la nasale pala-
tale notée
~ en I.A.I. est rendue ici fi, comme
dans l'alphabet sénégalais et de maints autres
pays de la Sous-r~gion west africaine.
Par ailleurs, sont rigoureusement appli-
qu~es les règles de segmentatien, telles qu'elles
ont été édictées par les Commissions Nationales de
séparcttion des "mots" dans les phrases des langues
sénégalaises en général, et mandingues en particu-
lier.

- 61 -
Tableau des signes ct des formes complotes des
ebréviBtions :
,
limite de signifiant de moneme.
égal " signifie' indiQue.
, .
1
= s'oppose à
I l
= transcription phonologique
,
:Je
= contraire; OPPOS0 a
Il
= peu diffé:re!1 t
de
[ ~~
= transcription phonétique
= provi0nt dE;
>
= a donné ; a produit
= suppr0ssioI! d" passage dpns un" ci tetion.
= indique, en morphosyntaxe, l'absence de
morphème spécifique.
= variante.
/
= notation d'un ton haut
"-
=
"
"
bas
,
/ "
\\1
=
ton
modulé
h8ue-bas.
-
.Ar.
= arabe
auxil
= auxiliaire
= bambara

- 62 -
cf
::::: confer
d
= marque ùe la détermination
d6ter.
=
déterminé
Dkh
= diakhanké
édit .
= édi tion
emph.
= omphatique
otc.
= et cet0ra
"0t 10 nJste"
0X.
= exemple.
Fr.
ibid.
= ibidem
ind.
= indéfini
indéter.
= ind6t0rminé
ivi1:
= mandingue
Md
= mandinka
Ml
= malink0
iY'd- Ml
= mandinka-malinké
N.
= nomin31
Nc
= D8séüe suivit::: d'une consonne
nég.
= négation
op. ci t.
= opus ci t atum
P.
:= poular
P
= page
pl.
= pluriel
Port
= portugais
postp.
= postposition

- 63 -
pp
= pages
pro inter. = pronom interrogatif.
pro penl.
= pronom p"œsormel
pro relatif = pronom relatif'
pr6d.
= pr0dicat
pr6p.
= pr6posi tion
s
= sujet
sg
= singulier
Til
= marque de temps ou d'aspect
V
= verbal
ViN
= verbo-nominal
W
= wolof'.

- 64 -
CHieP ITIili
II
INVii:NTAIR'.o;
lbS
PHONc;l\\U6
A.-
LbS CONSONN~S
2.1.
Le phonème p.
L' idont ité phonologiqu0 du Ipl rGssort
des rapprochements suivants:
pit
p-/t-
PU!] "pont"
1 tU!] "tcrmi.tière" ;
pôôtôo "lG pot"l tootôo "la toux".
-p-I-t-
bapo "GSp. pièGe 1 batô "la gourde".
pour animaux"
pif'
p-/f- : pô6t6à "le pot" 1 f'ôt6à "lb penis" ;
-p-I-f'- : b8PO "esp. pièf',0 1 [C8]f'0 "l'al-
pour anim8ux"
lumettG" .

- 65 -
pjb
p-/b-
paasi "repasser" /
baasi
"problèrnc
;
diff'i cul"tG" ;
p66t6à "le pot" /
bootôà "le sac".
-p-/-b-
kunpôà "masque /
Imnbôà "10 plour
;
c p.Sarn8nq ais ll
plaurer"
;
tânp6à "le tampon" /
tânb60 "10 rf'fti11 !P;
p/m
p-/m-
p66ti "pot"/ moo [si) "enduire,
masser" .
-p-/-m-
bapo "esp. piège /
[fas]m6 "l'ab-
pour anim aux"
senc 8" •
/p/ SQ réalise comme une occlusive, bila-
biale, sourde non nasale. L'articulation est géné-
ralement énergi que.
Rem2rgue : Le phonèmo/p/ne S0 l'encontre;
qu'à l'initiale et en position médiane des mots en
mandinka. Il y
a liou de signa10r ici et dès main-
tenant qu'il 0n est ainsi pour ta utes 1", s consonnos
de cette languo et d0s autNs parlers m2ndingues

- 66 -
du St:nég,ü, d"ns loquaIs seule 18 consonne 1) (qUi
dClvient n en bcmb'1ra) est attestée en fiD81c de
voc8ble,
conunc nous le verrons plus loin.
Le m8ndinka et les 8utres pa.rlers m8n-
dingues présentent ainsi une re tte tendance 8 la syl-
18b8tion ouvCJrtCJ.
Ipl sc réalisa comme un8 occlusive bi-
labi81e, sourde, non nasale. L'articulation est
énerg~que et ne présente P8S de différence phoné-
tique entre 18 réalisation 8 l'initiale ct celle en
position médiane.
P8.r ailleurs, i l est aisé de constpt0r que
çe
phonème E\\pp,œait dE\\l1S peu d8 voc8bles du man-
dinka. Et c'est 8ussi ce qui se p8sse d,ms les
au trcs parlers mandingues. L8 plup art des autClurs
en re10vent tout 8U l)lus
jusqu' 2. un" dizaine, quand
ils ne considèrent P8S les emprunts trop faciles.
Sur un total d'environ 1.400 vocables, notre Itlxique
n'en compte qu'une vingtaine. Et la préscincc du Ipl
est surtout
attestée et renforcéo dans
la lE\\ngue
p8r cos emprunts dans lesquels il semble 8voir ainsi

- 67 -
trouvé une va 10 d 1 acc8s. Do même 9 ct ant dormbs la
sonorité et le domaine lexical du ces emprunts il
a été dit et 8 juste raison que l'usage de p dp.ns
les parlers mandingues "'tait lié à la peinture so-
nore de la réalité (113 système des onom8topél3s) .
de.; ce phon~ma ct de S8 fréquence plutôt d8lls des
emprunts, que cette unité phonique est étrang8re
au système mandingue, il suffit d'analyser de plus
près le stock laxical dG ces mots contanant p pour
relever maints vocables d'origine
incontestablement
10c81e ot désignant
dos réalité do l'univers typi-
quement mandingue.
exemple
bapé (-0) ;Iesp0ce do pièga pour
anim
lf
(?,UX
;
kunp6à
llmasque c8sarnan~8is"
etc.
Il convient donc d' 0tr0 prud&nt sur CG po int •
Le phonèmG b.
L'idGntité phonologique dG cu phonème res-
sort des r8Pproclumc:nts suivants:

- 68 -
b/d
b-/d-
bâ "m0r" /
dâ "bouche; orific0" ;
baa "chèvre" /
da", "c?n8ri ; pot
en terro"
;
bUlJ "chambre", /
dUlJ "(mtr~o (de
pièce"
Quelgu 1 un) ; on tror" 0
-b-/-d-
daDa "houe
, /
d8-da "préparor ;
épaule "
arr ange.r l ! •
saaba "devancer" /
saada "v"mdre au
détail ; par pe-
tits tas (au mar-
ché) 0
b/p
cL rapproG.'lemonts en 2010
b/m
b-/m-
Da "mer" / ma "postposition" ;
baél "ch~vr8" / mas "humeur; toucœr,
r0mUQ r" •
-b-/-m-
daba "houe, épaule" /
da[mma] "sr]ul,
uniQ.ue"
;
saba "trois" /
SElma "éléphant" 0

- 69 -
/hl se r0alisa comme Wl8 occlusive bila-
biale, sonore, non nasale.
L'articulation de ce phonèm0 ost &norgiquiê
à l'initiale comma en position m6diane. Elle l'~st
plus nettem8nt encore dans les monosYllabes. Par
contre cette articulation est plutôt mollo devant
une voye lle longue
ex.
ba "m0r" 1 baa "ch0vre".
Le phonGrne m.
L'identité phonologique de ce phonème res-
sort das rapprochements indiqués ci-d0SSUS à propos
d8 : /p/( cf'. 2.1.
: p/rn) .ct dG/b/Cct'. 2.2.
: b/m) ,
ainsi quo d8S suivants :
min
m-/n-
rnaa "llurneur ; toucl1er, 1 na8 "v8nir" ;
remuer"
mani "riz" 1 nani "quatre" ;
mélJ "8ntcndr0" 1 nélJ "lémgu0 (orgf'no)".
-rn-I-n- : marna "grand parent" 1 rnanà "goudron" ;
kâma "pintad8" 1 kanâ "se sauver".

- 70 -
m/f
m-/f-
m6 "mûrir" 1 f6 "dire" ;


mali "hippopotame"l fali "âne".
-m-/-f
lcamà "la pintade" 1 kafo "la réunion";
namà "glisser" 1 na [a]fo "le bonnet;
la coiffure".
Iml est réalisé comme une bilabiale, nasale.
Son articulation est moyennement ~nergique, sauf
devant les voyelles longues.
2.4.
Le phonème t.
L'identité phonologique de ce phonème ressort
du rapprochement indiqué plus haut à propos de Ipl
(cf. pit en 2.1.) et de ceux qui suivent:
t/d
t-/d-
taa "prendre" 1 dao. "canari, pot en
terre" ;
talJ "dix" 1 dâlJ
"compter" ;
télar6à "la prise" 1 daâr6à "le tissa-

- 71 -
-t-I-d-
kataa "malchance" /kac1aa "e sp.
jupe
mandingue"
;
fin ti "sortie de quelqu'un" Ifindi "fonio" 0
sortir" •
tin
.
, ,
,
t-/n-
tii "poil ; cheveu ; plume"/nii "âme" ,
too "pronom"
1 noo "saleté" ;
taa "prendre" 1 nna "venir" ;
-t-I-n-
futuu "se marier; lfu[néé] "jumeau" ;
rnaringe
katoo "casser; la
1 kan6à "amour" ,
cassure".
koto "aîné" 1 k6no "ventre, intérieluo •,
dan s" •
Itl
se réalise comme une occlusive apico-
al véolaire, sourde, non nasale. Le t rnandinka, CO"1iil0
les bilabiales dans cotte langue, ne prend pas do
coloration aspirée ou palatalisée.

- 72 -
Le phonsme d.
L'identité phonologique do ce phonômo res-
sort des rappID choments indiqubs ci-dossus 8 propos
de(bJ(Cf. 2.2.
: b/d) et de/t((cL 2.4.
: t/d) ainsi
que; des suiv ,mt s
:
d/j
d-/j-
di "doux" /
j i i "GaU"
;
diba "obscuri té" /
jiba "poche"
daba "hou0" /
jaba "oignon".
-d-/-j-
f8ad1ndiI) "petitl f2,j1ndi[rà]
.
"bouil-
,
fr0re du pe r8'"
l ir Il
;
k,md6à "la chaleur" /
kanjà "16 gombo".
d/n
d-/n-
daa "canari; pot en ü::rre" /
n8a
damma "seUl, uniquo" / nama "tr8nchür".
-d-/-n-
kadoo "l' att8chc, /
kan6 "m8im'er ;
1~8dÉià "0Sp. jupo" / kanÉi "se sauvor".

- 73 -
/d/ S8 ré81ise comme une occlusive apico-
81véolaire devant le s voyelles d' 8vant (t. e),
post-alvéolaire devcnt les autres, sonore 8t non
nasal". Son articulstion est plutôt t'aible.
Le phon2me n.
L' iden ti tG phonolo gi'luc: dü ce phonème
reseort d0S rapprochements d&jà t'aits à propos de
fm/(cf'. 2.3.: min) et de/d/(cf'. 2.5.: d/n) ainsi
'lUG de ceux 'lui suivent
n-,l'n-
naa "v<onir" / lias "oeil; mani0re"
niIJ "et; avec" / l'liIJ "dent" •
nee "t'er" / liéé "poisson".
-n- /l'l-
kans "se S8uvE;r" /
kâliaIJà "être égal".
n/s
~ ~
.....
.....
n-/s-
nii !Taillalf /
sii "8ge ; Vie" •
.
-n-/-s-
kini "mets" /
kisi "survivre" ;
i'aâna "grande j8rre11 / 1'a88 "veine;
tGndon" •
In/ sc réalise coml;18 lIDt.:: post-alv601airC:.'
nasale. Il ost d'articulation t'aiblo.

- 74 -
Le phonème c.
L' idun ti té phonologiCl ua de ce phonème
ressort des rapproclBments suivants:
c/t
..
c-/t-
~
~
~
cuuroo "la bouillie! tûrôà "la se-
de riz"
/
mGnce"
;
-c-I-t-
kac8 "cmversation" 1 kata "s'ap-
procher1!
;
kUc8 "oseille" 1 kUta "newf', nouveau.
c/k
c-/k-
c2.~1Ca8 "dispute" 1 kac8 "conver-
s ati on" ;
-c-I-k-
c2ac88 "dispute" 1 c2ka "prosti tuée".
c/j
c-fj-
cakiJ "prostituée" 1 jakka "aumône;
dima sur 10 revenu";
cûûrôo "18 bouillie/ jur6à "Gcrasdr
de ri Zll
,
deus un mortio r" .
-c-I-j-
kaca "conversstion" 1 kanja "gombo".

- 75 -
c/fi
c-/fi-
CRaU ; Gsp. de poi sson/ na [jÎ ] "pous-
du nom sci(mtifique:
ser(une portGry"
cthmalosa fimbriata.
-c-/-fi-
kaca "convGrsation" / kafiaa "farine
de mil prépa-
rée avec clu
sucre".
/c/ se réalise comme une occlusive
palatale, sourclG, non nasale.
Comme p, il est l'un clos phonèmes los
plus rares de la languG. Mais comme p il n'est
pas pour autant confiné aux mots d'Gmprunt.
2.8.
Le phonème j.
L'iclentité phonologique de ce phonème
rcssort des rE"pprocheillents fai ts ci-dessus à
propos de /d/ (cf'. 2.5. : dh) et de /c/
(cf. 2.7. : c/j) et de ceux qui suivent:
j/y
j-/y-
jéé "là, en cet / yéé "poisson" ;
endroi t'~

- 76 -
jélà "rj,re" /
yélà "le se.ng".
-j-/-y- :be.ji "meule de mil" /
b§yi "chass0r
étoffe".
j/1'1
j-/1'1-
jéé "là, en cet / TIsé "poisson" ;
endro i t"
joo[r6J "prix du / 'i'loo "mil".
tr8nsport"
-j-/-'i'l-
kaaj6à "esp. /
kâ1'l8a ":farine de mil
danse man-
prépar&e aVGC du sucr0".
dinka"
/ j / so réalise comme une occlusive pala-
tale, sonore, non ne.s81e. Elle cst pl'JS précisément
pr0-palat81e de;vant les voyelles d'avant Ci, e) et
palatale deve.nt les autres voyel10s (a, 0, u).
La phonème 'i'l.
L' identi té phonologJ.q ue d" ce phonème; r8S-
.
sort d0s r8pprochem'Onts :faits ci-dessus a propos
d", h/ (cf'. ".8.
: j/1'1) /n/ (Cf'. ;2.6. : n/1'1),
ainsi ~ua des suivants:

- 77 -
Tl/y
Tl-/y-
Ïl&é If pO iS30n" / yéé, autre tarrne
pour "poisson" ;
Tloo "mil" /
y66[100] "vomir douce-
mant
; s81ive";
Tlina "souris" /
yi[ta] "montrer;
indi cation".
-Tl-/-y-
k§Tl8a "farine de /
kaY§ "bourse".
mil prép arée avec
/Tl/ se réalise comme une occlusive na-
sale d'articulation pré-pa18ta10 devent 1o:s voyellGs
d' avant ct PR18téü"
dGV8nt les 8utres voyelles.
,
Le phoneme k.
L' idem ti té phonologique de c6 phonGmi3
,
ressort du rapprochement fait ci-dessus
a propos
dé; /c/ (cf. 2.7.
: c/k) i3t des suivants
k/g
N.B: L'OP00sition k/g qui établit 16
trAit de "sourd0" de /k/ pOSi3 problème: /g/ nu se
manit'c;stG plus tel CJUGI dpns 113 pprler mandinka

- 78 -
dont nous étaolissons ici le syst~me phonologique.
En effet ce parler l'a déBonorisé en [k], oien que
/k/ exi ste par ailleur s dan s la langue comme phonème
à part cm ti~re. Il l t a même parfoi s tout simplement
effacé. Exemples:
Bra : gâranlœe
Md
karankee
" eordonniGr" ;
Br2.
m;Jg;:>
Md
moko, et miJme moo ltper sonne,
quelqu'un".
Il
t;:>g;J
Md
toko
Il
too "prGn0m".
"
sagalen
Md
saalélJ
Il
"taxe, droit
de douane".
.....
.., ,
.
Cependant nous utiliserons quand merne ~ OppOSl-
tien k/g en raison du maintien de /g/ dans les
autrGs pC\\rlers : diakhanke et oarnbara (qui l'ont
ainsi Gn eommun avec les langues mandingues du
sous-groupe dG l'Est). Mais les paires minimales
dans lesquelles cGtte opposition ost 6tudiée ci-
dessous ont ceci de particulier qu'elles sont eons-
titueos ehacune de mêmes voeaoles presentant la for-
me en usage cour8.llt avee fk] résultant de la dé sono-
risation de /g/, et la forme inusitéG qui contient
/g/.
Dans los deux eas de ce genre, qui suivent, on
ne peut parler de paires minimales, proprement ditGs.
La suite présente dGS paires classiques.

- 79 -
k-/g-
kankuNllJ "masque /
gankural] "masquG
mandingue"
ma,ndinguG"
kid:l "fusil" /
gidi "fusil" ;
kOlJ "cynonc6phald" /
g~lJ "cynoc8-
phale " ;
kulu "POBU" /
gulu "Pd 8U".
-k-/-g-
moko
(moo) "perSOill18" / m;)g;) "per-
sorme, quel-
qu'un" ;
t;)k;) (t;);)) "prénom" /
t;:>g:> "prénom".
k/lJ
kaJ]à "la cou" /
lJ88lJà "la machoire"
;
k81i "juron;
jurer" /
lJ21:llJ "serre".
-k-/-I]-
S8k[ irilJJ "suspendu" /
S8lJ[OJ "le
cial" .
/k/ S8 r6EÜise donc comme une occlusive
vél2,ire sourd", non na,s;üEJ.
Il Gst post-p:cilataL
d8vant 18s voyelles d' aV2nt, vélaire dov2nt les
voyelles d'arrière. L'articulation est vigoureuse
sauf dev2nt lus voyelles longuGs.

- 80 -
2.11.
Le phonème !J.
L'identit~ phonologique dG Cd phon0me res-
sort d8s rapprochemcmts suiv?nts :
-
1
!Jsni!J "épine" /
Nani!J "nom d'und
localité: séné-
0 0 " ' "
/
.1'0["]
!Jamaanoo
le circon-
D31TIaa 100
ciS3ur"
"la pB rsonnc
!JsÊiJiràà "courb8r" / 1J.ajjiràà
"appuyer sur
QUGI qu 'lL-l'l
2 \\Je C
le s deux mains".
dU!Jo "l't'ntrée , /
du1J.oo "la pptü'Tlce".
!J8Hr8ràà] "rc;tiss"r" /
ka[ri] "lune;
mois li

- 81 -
lJaQa.a [n~~] "le circonciseur" / kama "pinta-
de" •
-lJ-/-k-
salJà "10 cie 1" /
saku [ma] "grondement
de tonnerre".
dOlJo "possécIor quolquo chose / doko
en commun avec quel-
"poti t".
qu 1 un d'au tre" •
/lJ/ se réalise comme uno nasalo postpalatale
devant uno voyelle d'avant ou v61aire devant
une voyelle d'arribre.
Comme les autres phon~mes consonantiques,
il apparaît ~ l'initiale et à l'intervocalique;
et bien plus il est fréquent dans la langue et se
trouve êtro la seulo consonne ~ apparaîtro en
finale do vocable, comme l'attostent les exemples
sUivants:
blilJ
"chambre" ;
dlilJ
"entrée; entrer" ;
d un tUlJ "co q" ;
dillltumalalJ "fourmi" ;
klilJ "té\\te" ;
kélJ "graisse" ;
lillltalJ "étrangor" ;
IjdnilJ "6pine".

- 82 -
Le phonème f.
L' identi tG phonologique de ce phonème
rCSGort d~s rapprochernçnts ci-d88SUS à propos de
/P/(Cf. 2.1.: P/f) et de /m/Ccf. 2.3.
: m/f)0t
ainsi
que d0S suivante
fis
f-/s-
t'as "pèro" /
838
lI mou ton"
;
.fara "rizière" /
82,ra "genro de pss-
toque
; pr0'ndre
congé ll
.f-;jene
"crême de lait It /
suenGC
"cas-
trar"
;
fuu "<'-ponge. fibre" /
suu "ch0v81".
-f-/-s-
1{8fo "réunion" /
k8S01J "acceptor ;
être dl accord" ;,
. .
/
~~
~
..
lÉlfiro "vouloir;
laasiro "p,nnonct; r ;
dÉlfa[lulJ) "voyelle;" /
dB,SB "mp,nquGr ;
clown".
/ f / sa rGalis0 COlnm8 un", constrictive
labio-dGntale non nps;üe, sourde. Il ,"st d'articula-
tion fortu, 8Su:f d-oV2J1t l0s voyollos longues.

- 83
Le phon8ffi0 s.
L' idcnti té phonologique de cc' phonèmG r8S-
sort ÛC:o r8Pproc..h8ments fé'üts ci-dcssus 8 propos
dG /f/ (Cf. 2.12.
: :ris) et dG /n/ (Cf'. 2.6. : n/s)
ainsi
qU0.3
dGS
suiv 811 ts
:
sft
s-/t-
suu" CheN 81" /
tuu "p i18 r
; haut
du br8s".
-s-f-t-
sisa "asthme" /
sits "bpobab"
soso "haricot" /
soto[ro] "obtenir".
s/1'1
0-/1'1-
sa8 "mou ton" /
'ï'J.88 H 0s tomsc ; con-
tenu de quel.Jue chose";
( 1
80e Il couJ:.-lel' 9 /
'T18é ll po isson" •
k8ri té"
-s-/-1'1-
siso "la poitrine" /
Si'l'lU
"10 co-
habitpnt il
;
kâsan[ko] "lincoul" /
ka1'1â[IJ~] "ê;trs

- 84 -
,
.,
/8/ SO r62.1isd commG une
sifflante apico-
alvéo18ir0, non nasale, toujours sourdo. Chez c8r-
tains locutours /s/ pout être palatalisé par uriG
voyollo subséQuonte [i] oU [e]
; et dans cos cas
sa réalisation tend vors celle d'un [I]. Cette
palcltalisation Gst const8tOG le plus souvunt surtout
chGz 10s locuteurs mandinka parl,mt
8ussi 10 bemb"<ra
ou le malinké dG l ' ~st.
2.14·
Le phonèm8 1.
L'identité phonologiQue de ce phonème r~s-
sort dos rapprochements suivants:
l/d
l-/d-
l§firo "vouloir
; /
d§féro "vi atique".
ft
d6sirGr"
-l-/-d-
1610 "6toile" /
dolo "boisson f'8I'-
falilJ "monnaiO qu'on /
fe,adtn[ dilJ]
rcmd à qU01Qu'un"
Hp eti t
f'r~ro
du pùrG".

- 85 -
lis
l-/s-
188 "étui"
/
Sâ8 "serp0ntlF ;
lândà "coutume" /
s2ildi[rà] "acheter".
-1-/-8-
mûluIj 1f8Sp8Ct ; / musû "f'ammG" ;
pééli "p811e" /
p66sa "pes E...'r".
lin
l-/n-
: 18a"étui" / nea "vonir" ;
Iii "miel" / nii "âme".
-l-/-n-
161à "étoile" / nén6 "18it" ;
t'ali "ân3: 'r /
f'ani "m0ntir tr •
1/1'
-1-/-1'-
161à "étoile" /
lorà "bâtir;
cons truir8"
fulà "d8UX" /
f'ur6 "prêtJr ; CITI-
prun t0r"
;
mÛluIJ "Rspect
; /
muru " couteau lt •
8PP2,renc8 11
/1/ S8 ré81is8 comme uno latér2.lé; 3pico-
al v&o12ire,
ta ujours sonore.

- 86 -
Le phonème r.
L' iden ti té phonologique de ce phon.3nc re s-
,
sort das rapproclXiments faits ci-dessus El propos
de /1/ (cf. 2.14. : l / r ) ainsi
Clue des suivants:
r/d
r-/d-
-r-/-d-
karâ "indigo" / kadaa "esp. jupe;
mandinguG" ;
kâri "1 ure" / k and:1. "cha10ur
,
Il chaud"
;
sara "genre de /
saada "vendre> 8U
P8stèqU3"
dét Bill!
;
r/n
r-/n-
...
-r-/-n-
,
sara "gClIDJ de pastoque" /
sanp' "OT'
(met al pro-
Ci0UX)"
;
k8r§ "indigo" /
k8na "sc s8uv0r"
n6ro lir ; ulumière / nôno "1 éd tH
;

- 87 -
1JôrilJ uongl G ; 1 IJanil] "épin8".
grif'f' e"
/r/ se réaliso comme une vi brsnto 8pico-
;
-
...
1
.... t
" t
al VGOlair0. CcJ phoncJrn e nappa r8i
pa s a l
ini i a10
d0S vocsbles du rnandinka. D'ailleurs il n'y est pss
attest& dens los 8utr0G parlers rnendingues d1J. S~négal
' t
~ ,
non plus. SGuls dJS eIT.pr·untG le fon
apParal trci a
cette p12,ce, ex. :
réé'holÎ "réunion".
"
Sa place est donc essentiellement 8 l' in-
tervo c éÙ ique, comme le mont rGnt lu El rapprochement s
faits ci-dessus.
2.16.
Le phonèmG y.
L' idcn t ité phonologique '.10 co phonèmu
ros-
sor t dGS rspprochéJm illt s fait s ci-dessus 8 propos
de h /
cf.
2.8.
: j/y
0t dG /'hl
cf. 2'7 : 'tl/y
2,insi que dus suivants
y/w
y-/w-

- 88 -
yûrà "errer ; /
wûrà 11 cr iar" .
v agabor.d0r"
-y-/-w-
kays "bourse" /
k8wan[ di] "prêcher" ,.
saY:L "repartir" /
SSVlU[lJO] "sauter".
/y/ S8 rÔl'ùise com'Tle ure
constrictive so-
noro, péüatale non nosa10.
Ce phonème n'est, dans la langue, prs si
rp.re qu'or:. 10 croit. Notr", premior corpus dG lexique
contient une vingtpine dt; ter:res dans losquc;ls il
est attest6 aussi bien 8n pooition initiale gu' 1n-
tervocaliqul:, et sans qu'aucun de cos vocables soit
U<J- emprunt.
Par ailleurs /y/ apparaît devant
toutes
l~ s va Y8 Il 13S
:
ox.
Ylri "arbr8" ;
y6 "8Uxilip.iro du passÉ; der" V8r-
b"s transi tifs"
;
Yar8f2JlJ "P8I'donn"œ" ;
yôôlàà "s81iv8" ,
yûro "8rrer ; v Ag 2.bonder-" .
Le phonome...b.
L' iden ti té phonologique: de; co phon011D rc: G-
sort des r8Pprocl1emGl1ts suivants:

- 89 -
h/y
h-/y-
h§rafàà
Ar.
"le mot, 1 8 / yaN,f§y)
ci ta ti on"
"p ardonœ rI! •
-h-/-y-
dél1P2 "riSpos, /
da[di ]Y8 "'lui a une
êtrs' 8 l' aisG II
langue mielleuso"
jihiJ[di]
Ar. "guerre /
jiya "Il€!-
sainte"
h-/j-
haba[sà] "b2,iller" /
jaba "oignon" ;
haramu "illicite" /
jar8[ro] "soigner".
-h-/-j-
d8hèà llrc:pos ; &tre / d2.jii "s21ivo" ;
jàh§[nâm8]
.I1r. "eni'cr" /
jajé "esp .
te rbe 8
gr8irL S
COJH-
mEOstibles".
h/IJ
h81i "même" /
lJ81iIJ "serre" ;
hi'ni "aucun
non" /
IJ8ni lJ Il ép ini:.: " ..
-h-/-lJ-
jpha[nama] "em'er" /
jalJa[YÉl] "lon-
gueur
; gr p.ndeur
de tEJille".

- 90 -
/hl se r&~lisJ comne unu constrictive glot-
tala sonore, non nas21e.
c'est l'un des phonèm(;s gui sont lGS plus
réil'GS d"ns 18 l~ngue. I l y est renf'orcé p~r les
emprunts 8 l'arabe.
2.18.
Le phonème w..
L'identitâ phonologique dt; Cl;; phonème res-
sort des l'8Pprochements ci-dGssm ;, propos de /y/
cf'. 2.16.
: y/w
ainsi que
des suiv2nts :
.
1/1-/1"-
W82, Irbroussail10"
/
"
f'S8
f
per2
;
tue r ; mourir il ;
woro "six" /
t'oro "homJro libre;
noble"
;
wutû "ddr8ciner" / f'utû "couscous".
-W-/-f'-
jEiWUY8 "égo ïsme" /
j aM 8[ ri 1] ] "la in;
10 int ain" ;
kewandi "prêcher" /
kàf'ûndi [l'à]
"réunir ; ad-
ditionner"

- 91 -
ninvUl)O "nager" /
nafu[lo] "la ri-
chesso, la fortune".
w-/ll-
was "brouss.8ille ll /
?18E-l lI as tomac ;
contenu d", que 1-
qUe)
cho se Il ;
'!I3kil i
i!.r.
"persé- / 1'1aâkili:.:
"bar gne".
-w-/-n-
,.
,.......
1\\
1
/
[
]
fawwaroo
sa v;mtcor'
fa nu na
"éclairage" ,
;';:swiln[di] "prêcher" /
ka1'1aa "f8riœ
de mil prép arée
avec du sucre".
/w/ sc ré81ise COinme UD-a constrictive bi-
labiallO sonore, non nasale.
Il est plutôt rare en position intervoca-
lique lOt d0V Bnt le s voyel13s d'av Bnt.
2.19.
Cas particuliers.
2.19.1.
DE::s consonnes prénFlsp.lisées

l
D,ms I2..honologic systômatique du m,mdinka
18 dit) tinc tion est ét ablie ent ru les sé'Iu2nces Ne
è l'initi81e c:t celles 8n position mGdi::me. L2 no-
tion de prémasalisG ne
l'dCOJ,rC en f'ait 'IUCl le pre-
mie JO cas. Dans le
soco nd C?s dd ségu" nco il s' a,gi t
de
voyelle or 21e + IJ' le IJ s'assimilant il 12 CŒlson-
110
SUiV2,llte PCir un phonème homorgp,llique. C'est ce
second C8S gui est illustré (1;ms
:
"osp. de t2m-téllI\\"
,
" ch at s auv 2ge"
"tambour royal".
Les consonr~s prénas81isées sont à propre-
mEmt pprler les Sé'IUt'J1CClS NC en début de radic8ux.
Et pour rester conforme 8 l'orthographe proposée
par la Commission Nationale gui avait été chargée
d'étudier la 8éparation dc)s mots dans la langue
Iv12Ildinka-Malinké nous notons h;s pr0nasalisées comme
suit
m
devant p, b, !Il :
mp, mb, mm ,
n
Il
toute
Elutre COnSOY1JL.)
nd,
nt, nk,
llil,
etc . . .
l
BALDs ob. et DW'.iVJZ M. 1982 : Phonologie systém,;tiquCl
du l'; en di nks • CL.I\\D ; "L"s 1,1Dgues nationales au
3énég::ù nO Md 2.

- 93 -
P8r ,ülleurs i l e ;'té constet,; et v6ri-
fïé gu'en r0g1e générale, le mandinks et 10s 5utrGS
par18rs mandingues nG pr&sentent P8S de pr&nasièlisa-
,
tion d8-Tls l"s redic8UX simples ou 18 conSOlIDe suivant
la nasale Gst sourdG. Le3 prén8s81isés 8ttest&os
d,ms tous 103 r8dicc'ux simples ont le second élÉ;-
ment
toujours sonore.
~x.
mb
-
comm e
d MG
mbiràà
"10 lutteur"
,
mburu
"pc:ü n " ;
mb§j ju w. "couv0rture".
nd -
comtilG d2ns
ndonkôà "10 vOYou; 10 bendit";
ndèmmôo "le gorille"
;
,
ndindi YJ " nom propr 0 d' homme" •
nj -
comm0 d;3Y18
t;tc ...
La combin8ison nt- n'existé; en lTI5ndink8
et dans L;s autres p,'rlers mon:'iinguGs
gUG d8ns 1(;5
composés 'Dorphologigues t01s qUG
n
"je ; moi" ;
n
l'nous l!
;
n-t6
"moi" ;

- 94 -
n-tc-lu
"no l.lS Il
;
Îl-tâ8
"10 nôtre
la nôtre;
n-taa-lu
"les miens
; le8 miJl1DCS"
n-tas-lu
"les nôtres".
cette prénasalisation sélective est une
particularité remEœgu8blo des radicaux du mEmdingue.
Sur un autre plan, nous
considérons gUG
les suites do deux unités consonnantiques suscep-
tibles de sc trouver 8 l'initiale dos vocables re-
présentent, en fait, des unités phonématiques sim-
pltJs
bien que constituées phonGti quemc:nt par des
réalisations articulatoirem0nt complexes.
L'intérêt et une justification de cette
si~plification de la structure de l'initiElle des
uni tés significativGs résident dPDS le fait qu'ello
permet aussi do ranener la structure canonique des
syllabes du mandinka
et aussi du diakhanké et du
..
.ç>
.,
"
b 8mb 2r a
8 12 ~ ormu-,-o gener81e
cv C , comme l'in-
di quent le s '" xempli:i S suiv 8nt s
di "doux" = CV. ;
d2bÉ1 "houe" =
da. ba
= ev .CV. ;
mburu "P8in" = mbû. ru
= CV.CV. ;

- 95 -
NdindUj "nom propre de; persorm8" =
= Ndi.( l)) di. l)
= CV. (C). CV. (C).
Dans une étude sur le
WOlof(l)aussi, A.
Dialo :fE'i t 10 mêm8 genre de rE'isonnema"lt Sm' 10 s
pr6ni4salisées dG cette li4ngue, pour aboutir à la
réduction dt: la fi tructure c anonicJu8 des syllabes
à la formule g6nér,,le du wolof: CV(C).
Consonnes périphériques.
L2 pr0mière dL
ces consonn.;s es L /g/ que
nous avons dé j à signalée plus hrut ( cf. 2.10). Son
existGnce Gst lrrgement attestée dans le s lE'nguc.;s
mandingues voisines du mandinka (diakhanké, bambara,
soninké) ; méds 10 m8ndinkfi l' 8 suit ef'f'8C6(;~ soit
d<SsonorisQço en [kJ, tout en ayant /k/ P8r ailleurs
comme phonàmc: à P8rt entière. /g/ est ainsi prati-
quement
inexistc.nt dans le systèmti du mandinka. Dans
tout notre luxi'lue d'environ 1.400 vocables, i l
n' 8Pparait qUel dans d<:;ux vocablG's dont un ",st mani-
felsto;;ient un emprunt:
(1) Dialo A. 1983 : lI;16ments systématiQuos du wolof
cont er.1porain. Publ. CLAIJ : "Les Langu0s n8tion2,10 s
au &0négsl" nO W. 24. p. 25.

- 96 -
mango
?
"1ll2n g U G"
;
jig8. 1tS0COœr"
+ jigirô lIf2ir0 SeCOUQr"

La sucondu consonnu pbriphériquo 0st /x/.
Elle Gst on usago,
aussi dans tous los autros lJar-
lors rnandingu8s ut inexistante dans le système du
mandinka. Cotte derni0re languo lui substi~ùe
encore [kJ. ronc on a :
g
k.
x
Les oXGlllples qui suiv8nt illustrent cottü
substitution par le mandinka de [kJ à /g/ ct à /x/
des autr0s parlors :
Dia.khanké. Bambara
Mandinka
Traduction
Sigincoor
Sikic66r
Ziguinchor
ScœkÊ181
karà
indigo
k§balJ
bonnet
j aaxanke
Di akhanké
m;Jx;J/m;Jg;J
moko ou moo p8rsonno, individu.
,
.
.
2.1S'.3.
Consonnus gemlnoes.
Les consonnos g6min0os eXistont en mandinka
ct dans lus autres pprlers ffiandinguus.

- 97 -
:0:110 s sont constituées ppr le doublement
d'une consonne, le promier segment
ét8Dt implosir",
le second 8xplosit', et le tout dev8Dt
tenir lieu
d'un soul phonèmo.
La plupart d,os COnSOilllGS du maDdingœ
peuvent être gsmin&es, 8 l'exception des t'ricatives
t',
s, h
• Cette gémination S0 réalise, ou no se
r6plise pas, lorsque la consonne
S0 trouve entre
voyelL,s bNVOS ; mais 0118 n' 8 j8ITlais liw Gntrc
voyoll<3s longues.
iixemplG s
bul u "br as" •
bullu "construction "ure maison"
;
kulu
"pciaU" ;
kull u "s<o cret"
;
llajjii "2,ppuyer sur qU81qu'un EVOC les
deux mains" ;
naajiî "larrne".
etc.
CdS uX0mple s prouvent P8P ailleurs gu' CD
mandinka, tout comme en diskhank6 ct en bsmbsr8 du
r"ste, ls gémination no pc:mplit pas seuh:Jncnt
'une
t'onction })hoYlologiqU8. Dsns certsin0s psir0S mini-
males cornIlle c811GS qw nous vünons d'indiqu<cr

- 98 -
ci-dessus, S8 prisa on considér8tion est nGccs-
s8iro pour diffÉirencier des it8rns qui scr8icnt
au trGmen t idEm ti que s dans le L; xi que.
B. -
li;;3 VOYli.LLBS
Cl
Les voyelles brèves.
2.20.
Le phonème i.
L'identité phonologique de ce phonème NS-
sort des rapprochements suivants:
i/c
-i-/-e-
bina "corne" /
beÏlG "po int;:;; de flèche".
dibirilJ "épais; /
d{,bôro "tresser
cheveux ou D2,ttcS If
-i/-ü
bi "aujourd'hui" /
bG "cntLr
tot al
tout
;
tous"
;
téri If 8mi" /
térG' Il nuque"
i/u
-i-/-u-
firi
"flourir ; /
f'urû "po isson"
;
fleur"

- 99 -
dindiJJ "enr en t
1
9
dun t UlJ n co lI" •
petit do ;
fruit
-i/-u
ti "postposition" 1 tu "lais,sor ;
r0ster"
j
,
0', III i
"hippopo t am,," 1 m81 U "pud0ur".
i / i i
-i-l-ii-
k h i " appeler; 1 kiili "jaloux;
oeuf"
jalousie" j
,
,
fi ri "fleurir ; 1 fi iri "négoc ier ;
rIeur"
vendro".
- i / - i i
fiirJ. "négocier
1 fiirJ.l "Vari0té
vendre 'l
de poulo"
;
llajjJ. "appuyer sur l 'l'laajii "larme".
quel qu'un avec
16 s deux ID Gins"
Le phonème i
80 réé=üisG:
comme
un..;;
vOY811G
br0Vo, ent6rieure donc non arrondie, de fermoturo
maximEÙe.
2.21.
L0 phone:ffio e.
L'idontitu phonologique d0 co phon0mc rvs-
Gort du r81'prochememt feit 8 propos de I i i cf. 2.20:

- 100 -
c/o
-8-/-0-
SGlôà "montor ; /
sôli "panthère"
lB montée
un
BnimBl"
ke'i'lé "S2,bltJ" /
kôno "VGrtre ;
inté-
rieur ; d ëns Il •
-8/-0
kO?lé "sable" /
kôno "ventre; inté-
rieur ; dpns"
;
accomplir" /
1<ô "dire".
e/aG
-e-/-GO-
f'&110 "qu0ue" /
f'0GnG
Il crGme;
de; l 8i t 11
f'érè: "pUiss 2nco /
f'ecrG "astuce ll •
m8téri811e Il
-el-ce
k& "fairc;
/
k86 "homme ; hbri-
Bccompl ir"
t 2,ge".
/8/ se réalise comme W1C' vOY81le brè:ve,
ant6rieure
non arrondit)
l
"
, d 2,p;.;rture superieura 2,
colle de i et iI1lmédiatemen t pro che de cella-18.
Le phonè:me B.
L' iden ti té phonologiq uc d0 ca phonome ros-
sort des r8Pprochements suiv8nts :

-
101 -
ale
-a-/-e-
jaba "oignon" /
jérà "trouvur ;
retrOU\\TCr lr
;
sali "pr i0r ; /
s616à "monter ;
pri0re"
la montbe" 0
-21/-0
bâ "mGr" /
bé llentier ; tout s tous";
f'ula "doux" / f'uré "cadavre".
21/2121
,
.
-21-/-2121-
dala !lsource
/
"
daala !Floc. :
étang"

aupr~s do"
;
saba "trois" / s8aba Il dov 8nc8 rU .
-21/-218
da "bouche ; / daa "c 2nari" ;
orif'i co
,
creer "
diba "obscurité" /
dimbas "f'eu".
/21/ se rd81is8 comme UI18 voyel18 brève,
.
,
do gr;md0 ap,:; rture,
sans
arrondissement, logeremont
pas térie ur8 dans la plup 8rt des cas.
2.23·
Le phonème o.
L' identi te!: phonologi guo dG co phonè.nü ru s-
sort d3s rapproch8ments t'lüts à propos de /é/
cf'. 2.21.
: 6/6
ainsi gUe: dGS suivants:

-
102 -
o/u
-o-/-u-
bori
lfcourir" /
buru "c~n8rd" ;
t6mbi "peut -être" /
tWJ1bi "ver".
-o/-u
t6 "plat 8 base dt: / tu "laiss8r ;
L'rine de ma-
rustcr"
;
tur6 "p ilo rit /
tu ru lt sommet" .
o/a
-o-/-a-
toto "grenouille" / tata "for t ç:rGS se 11 ;
s61i "panthère" / sali "prie r ;
.

prieT'8 a Dieu Il •
-of-a
: tot6 " gronouille" / tata Il.fortc:rcsae,,t;
sabo "fum er du t8bEic" / saba lttrois".
0/00
- 0 - / - 0 0 -
s6s6 "hEœicot" /
soos60 "contr0dire";
m6s1 "lElÎsser fondre / m66sî "en-
d;ms la bouche"
duire
; mas-
ser".
-0/-00
ma "mûrir Ir / mô6 "per sonna ; in-
clividu" ;
sos6 "hari cotIt ! soosôà l'contr0dire".

-
103 -
loi so réalise comme une voyolle brGve,
post6rieure
arrondie, d' ape rture compris G Gntre:
C(jlle de lui et cell.s cle lAI 1TI8is plus procho do
l ' ape rturü d" lui.
2.24.
Lü phonème u.
LI identité phonologique do ce phOn81~G ru s-
sort des rapprochements f'8its 8 propos de Iii
cf'. ",.20.
:
i/u
et de 161
cf'. 2.23.
: 6/u ainsi
que dG s suiv cm ts
u/uu
-u-I-uu-
buru "canard" 1 buuru "pa in" ;
kuruIJ "coquill age" 1 kuur§J] "ma-
ladie" ;
kutû "f'erm0r ll,j /
kûûtù "igu8no Il li
poing ;
tortue"
-u/-uu
sulu "racine" /
suluu I!h;;lèn(;"
;
kûlu lias"
/
k-uluu "éduquer"; bâu-
cetion"
;
kurù "groupe de 1 kuruu "cola".

-
104 -
L3 pr~onèms u s(:; ré.;?üisG COmffiG une voycl18
br:3ve, post6rieure
arrondie,
de fermetur8 maxim81e.
b
Les voyelleo longues.
Elles sont notée&
par le rGdoub10mcn t
des
.
.
voye 1188 breV0G correspond 8nt c.:s.
Le phonèmo ii.
L' i den ti té: phonologiqu0 de: C0 phonème rGS-

sort des r2Jlproch.emonts faits ci-dessus
8 propos
de / i /
cf. 2.20.
:
i / i i
13insi quo des suivmts
ii/GE)
.. / "
- l l -
-Ci.::-
siira "d8venir /
séêro Hsentir
saoûl"
siiril] "être assis" /
s001ô "gr13ndu
.. /
- l l
..
-C8
fiirii lI VEœ iété /
feef66 "glaD.Jr"
~
de; poule
8
che rch.:-r" •
ailes courtes
ct arrondiGs."

-
105 -
ii/uu
-ii-/-uu-
rHri "semaillc's" /
rùûSi[ba] "rou-
gao 1>3 Il;
kiiti "pl,üd.er ; /
kUùtù "iguane".
psss8r en
jugerrvan t"
-ii/-uu
f'iirii "variété /
f'utuu " se ma-
de poule"
rier ; m2,risgo".
• •
jii "esu" /
jûû "tronc; souche".
Le phonèmG i i S(j réalis0 comme unG
voyell(;
longue, antérieur8
non srrofid.i8 , de f'crmuturo
m2xifilale.
2.26.
Lü phonèmo ce •
L'idontit0 phonologiquo do co phonème res-
sort dos rsppro chomont s 1's it s 8 propo s de /e/
cf'. 2.21.
: 3/06
ot d8 / i i /
cf. 2.20.
:
ii/ce
sinsi que des sui van ts :
-00-/-00-
f'e:dé6 "glaner ; / f'6ônàà "vomir" ;
che. r clw r "

-
106 -
k66ta "héri t0r" /
koob8 "foyor".
"
-8S/00-
" /
-ce: 00
f'0cf'66 "g18nç;r
; /
f'6ônoè "vomir"
kOl'30 "guerre" /
katoo "c?sser ~
C2ssure",
oa/a8
-8.o-/-aa-
tUGrâI] "h8cho" /
ta81ilJ "con t()"
;
sééro "sentir /
888ba "dGv~ncer".
bon"
-e0/-a8
broussaillér".
/80/ se réalise commE! un" voyo 110 10nbu0
8Dtérieure
non arrondie, d'aperture interm0ùiair8
entre / i i / E:t /aa/, mais be8ucoup plus proche de
/ i i / 'lU(; do /a3/.
2.27.
Le pholl~me aa.
L'ide:ntité phonologiQue da co phonème res-
sort dos P8Pprochcrnents étbbliti à propos do /8/
cf. 2.22.
: a/aa , de fuel
cf. 2.26.
: 28/88 •
ainsi
qua dos suivants

- 107 -
aa/oo
-aa-/-oo-
t'aani "v êtG;Tl0nt; /
f'ô6roo "dir0 ;
pagnG ; tissull
raconter";
:faama8 "pèr0 ; /
f'ô6noo lI vom ir".
Ch'3:f"
-aa/-oo
t'aamaa "pèro ; /
flintàà "sortir" ;
ch8f"
ba8 "mère; /
boa "bambou".
chèvre"
Lé) phonèmç;
aa Sé; réalisé; comma une vOYGIIG
longue, de gr(lIldG ouvc.rture, spns arrondissGment
i l cst légèrement postérieur dans la plupart des caS.
2.28.
Le phonèmu 00.
L' idem tH (; phonologique de ce phonème r>:s-
sort des rapprochomemts établis
à propos dG /0/
ct'.
2.23. : 0/00
et dG /00/
ct'.
2.26.
: 00/00
ot do /aa/
cf. 2.27.
:
aa/oo
ci-dossus, ainsi
quo de s suivants :
oo/uu
-oo-/-uu-
f6ônoo "vomir" /
f'Û-unC1C
"albinos"
;
k66r8 "ratisser ; /
kuural] "mala-
ratnassc:r"
di<3".

-
108 -
-oo/-uu
100 "posi tian debout" /
luluu "di8-
mant"
;
noo "pouvoir; /
nuu "i:itestin".
puiss 8llce"
Le phon~rne 00 se r0E'lisa cornrn0 uni.:; 'foYGllG
101~ue poscérieure,
donc arrondie, d'8perture
intermédiaire entre celles de /aa/ et de /uu/, ut
plus pro che de l' 8p0rture de /uu/.
2.29.
Le phon8me uu.
L' identi té phonologique- de ce phonème r8S-
sort des rap:prechement s déjà ';tablis à propos de
lii/
cf. 2.25.
:
ii/uu
;
/u/
cf. 2.24.
: u/uu
;
/0
'0'(
cf • 2.2 8 • :
"
00(uu

Le phonàme uu se réalise comme une voyelle
longue post&ri~ur8~
arrondiE)
~ du f'crr;leture ffi8Xi-
male.

- 109 -
c) Le mandinka-malinké
une langue èt 5
voyelles.
Il avait toujours été affirmé, et tenu pour
un fait ac~uis, que les parlers mandingues d2
l'Ouest - dont le mandinka-maliwc6_étaient des
langues à cinq voyelles (5), par opposition n
ceux de l'Est -dont le bambara -
qui en. avaient
sept (7). Co trait est d'ailleurs por~u par
des chercheurs commo un dos points d'intérêt
de l'étude de cc sous-groupe de langues,
sur
le plaD vocalique.
Il restait cependant à approfondir davantage
la question dans 10 but d'établir des preuves
qui confirment ou infirment cette dichotomie.
On aurait aimé trouver dans la vaste et
tr~s laborieuse thèse de 3e Cycle de G. Galtier
(1980), portant sur la phonématique de l'ensem-
.
d'
blo des lanq;ues mandingues, d?vantage
analyse
orientée vers l'élucidation de cette question.
!Jais cet auteur n'a pas jugé'! nécessE.iro· de
s'arrêter sur cc point qu'il a considéré
(cf.
pp. 171-172) comme un "postulat".
Pour notre pE.rt, accordant à cette question
toute son importance per~ue par tous, nous

- no -
l ' ClVons consid6r6c comme une hypoth~se de trav2il.
Ge paragraphe lui est consacré à titre de contri-
bution à l'amorce de sa clarification. Nous y
procédons d'abord par enquête-test et ensuite par
analyse de données. linguistiques.
2.30. Le test des 5/7 voyelles (cf. fiche en aru1exe)
Soient les rapprochements suivants, dans
lesquels
i
et
e
sont en opposition dans los
premibres syllabes des vocables des deux pClradig-
file s:

kililJ
/
kélén
Hun " ;

.
dindilJ /
d6n
"enfant , fils de";
sibi
/ sebe
If rônier"
;

sil]
/
s6n
"jambe ; pied";

tili
/ M16
" soleil ; jour" ,

ki tiIJ / kétin
"vert , cru lf ;
ej;c.
Si dans un vocable, la voyelle de la premibre
syllabe est i
(antérieure, 1er degré d'aperture),
c'est que cette voyelle a ainsi Gssimilé e
(anté-
rieure égclement, mais de 2e degré d'aperture
ct

- Hl -
s'est substituée à cette dcrni~re dans le vocable.
La mutation ~ui a eu lieu peut être schématisée
comme s u i t :
i
i
e
i
et e se confondent en i dans ce type de vocables
et occupent ainsi un seul ct môme point d'articula-
tion sur le triangle vocali~ue. C'est cc ~ui sc
passe dans les premi~res syllabes de tous los voca-
bles du premier paragigme des oppositions indiquées
ci-dossus.
Ces vocables avec
i
en premi~re syllabe relè-
vent tous d'une langue bien déterminée, ~ui ost pré-
ci sément le mandinka-malinlc~, c' est-à-dire la lan-
gue du mandingue de l'Ouest. C'est là une évolutio~
caractéristique de cotte langue.
Par contre, dans le deuxi~me paradigme des
rapproche,nents considérés ci-dessus, e est restée
en première syllabe. Le maintion de cett,,, voyelle
fait quo dans los vocables concernés, i et e sont
distinctes et occupent chacune leur position propre
sur le triangle vocalique. Et tous les vocables do

- 112 -
ce second paradigme sont relevés dans la langue
bambara, prototype sénégalais des parlers man-
dingues de l'est.
Etablissons maintencnt des rapprochements
dans lesquels les correspondantes postérieures des
voyelles
i
et
e, et qui sont respectivement
u ct 0, sont en epposition en première syllabe de
voeable s :
tUlulJ
/
talon
"jeu ll
;
kululJ
/
ko16n
"mortier" ;
suu
/
sa
Il cheval"
;
kUlulJ
/.
k610n
"pirogue; bateau";
bu))
/
Mn
"case; maisonlt;
lollu
/
k610
"os" ,
kuruu
/
wor6
"cola"
;
kulu
/
go16
"peau";
subu
/
s6go
"viande" ;
kuu
/
k6
lI a f'f'é1ire"
;
ete.
Tout comme cela s'est produit précédemment
en 2.30.1. dans les vocables où s'opposent i et e,
les radicaux attestant u en première syllabe sont

- 113 -
ceux dans lesquels cette voyelle a assimilé 0
(post~ricure comme u, mais de 2e degré d'aperture).
0,
assimilée, s'est confondue avec u en un seul
et même lieu d'articulation sur le triangle voca-
lique. Ainsi, il y a eu la mutation :
u
~) u
o
)
L~ aussi, tous les vocables en u relèvent
du parler mandinka-malinké,
tandis que les voca-
bles du second paradigme, qui ont maintenu 0 en
leurs prcmi~res syllabes, font partie du stock
lexical bambara.
:
La correspondance ~tant rigoureusement
respect~e dans l'assimilation ou le maintien entre
voyelles de même degré d'aperture, on en déduit
que e assimile
E
et
0
assimile
0,
selon les
sch6mas suivants :
e
~
o
e
et
~ o
E
)
)
Ces deux séries de mutations sont re6poct1~
vement illustrées dans les exemples de rapproche-
ments suivants:

- 114 -
a) e/f:,
be/bf:,
"entier·, total·, tout"·,


jinnè/jinne
Ar.
: "diablejesprit"j
k~/kE;
"faire";
kel~~/kE;lf:,
"guerre;rixe";
ken~;'kf:,n~
"sable" j
n~ne/nf:,n~
"froid";
etc.
b) 0/0
k66;'kogo
" sel·,do s" •,
k6no/kono
"ventre; intérieur i
dans" ;
koroté/koro t~
"poison magique";
k6sebe/k;5 sebe
"très bienibeaucouPi"
ko t6 /Jeo to
"vieux;aîné";
rn66/mogo
"personne jindi vidu";
etc.
Et dans ces s~ries de rapprochements aussi, en
a) le paradigme avec e, et en b) celui marqué par 0,
se composent de vocables attestés dans le mandinka-
malink~, tandis que le paradigme avec radicaux en e,
et celui avec les formes en 0, sont constitués de
lexies relevant des parlers bambara et diakhanké.
En somme il s'agit, dans le mandinka-malinké,
d'une assimilation non seulement syst~matique, mais

- 115 -
"verticale" aussi, et de haut en Das. En effet,
à un même lieu d'articulation la voyelle de 1er
degré d'aperture assimile
celle de 2e degré
d'aperture, laquelle assimilé à son tour celle de
3e degré d'aperture.
Ainsi le vocalisme des parlers mandingues de
l'Ouest et celui de leurs correspondants de l'est
se différencient-ils selon le processus ci-dessous
schéma ti sé :
AV.
AR.
1er degré d'aper
ture
i
u
Il
"
o
e
Il
11
11
11
Sur le schéma ci-dessus, le triangle vocali-
que extérieur indique les voyelles fondamentales
du mandinka-malinké (et des langues mandingues de
l'Ouest), à la suite des séries d'assimilation.
Ces voyelles sont au nomDre de cinq(5) que voici:
i , e, a,
0 ,
u.
Le triangle intérieur, quant à lui, porte
les voyelles fondamentales du DamDara (et des

-
116 -
langues mandingues de l'est), et qui n'ont pas
connu d'assimilation. Elles sont au nombre de
sept (7) que voici
:
i , e, 8, a, ~, 0, u.
La v~rification sur notre lexique fondamental
des divers parlers mandingues en pr6sence, d'une
part, et la contre-enquête ou tost de contrôle
(oral et ~crit) sur le terrain, d'autre part,
concordent pour confirmer que le mandinka-malink6
est un parler poss~dant cinq voyelles (5) et que
le bambara et le diakhanké poss~dent sept voyelles
(7).
Cette s6rie de transformations vocaliques
est donc fondamentale.
C'est la caractéristique
principale de l'évolution du mandingue de l'Ouest,
et 10 trait particulier de son vocalisme. Le
jour où des études diachroniques seront syst6ma-
tiquement possibles, ellos auront, entre autres,
à d6terminor dans quel sens il y a eu innovation
ou conservatisme dans cette dualit~ du vocalisme
mandingue.
On aura remaEqué, dans le raisonnement comme
sur le sch~ma Ci-dessus, q~e le processus
d'assi-
milation s'arrête aux deux voyelles de 3e degré

- 117 -
d'apertu~e : 8 et ~. Aucune de ces deux voyelles
n'a assimil~ a, qui, étant centrale, ne se situe
complètement sur le lieu d'articulation d'aucune
d'elles. ·Ainsi, assimil~es en amont et n'ay",nt paScle
voyelleD
à assimiler à leur tour, en aval, 8 et
vont pratiquement disparu du mandinka-malink~ (et
des parlers de l'ouest) alors qu'elles sont main-
tenues dans les idiomes de l'est. C'est pr~cis~ment
cette quasi disparition qui r6duit le vocalisme des
langues mandingues de l'Ouest à cinq voyelles (5).
Ces deux voyelles 8
et v posent ainsi problème,
et i l convient de consacrer une analyse même brève,
à leurs cas particuliers.
2.31. Les cas de 8 et de v
Ces deux cas relèvent aussi bien du domaine de
la phon~tique (sinon de la phon6matique), que de
celui de la soeio-linguistique. En effet l'efface-
ment des voyelles 8 et de v dans les parlers mandin-
gues de l'ouest, alors qu'elles sont largement
attestées dans les parlers de l'est où elles rem-
plissent des fonctions phonémiques, est une réa-
lit~ certes, mais une r6alit6 qUi, dans la pratique,

semble relative.
Car i l arrive, bien que rarement,
que des r6surgences de
ces voyelles soient déee160s
dans certains vocables du mandinka-malinké par
exemple
(mandingue de l'ouest). Ces r6surgences

- 118 -
seraient dues:
1) à l'influence des parlers mandingues de
l'est voisins étant donné la situation de multi-
linguisme qui caractérise les co®nunautés concer-
néos ;
2) aux effets d'un bilinguisme individuel
mal maîtris0 chez certains locuteurs;
3) au mélange to16r6 des différents syst~~es
inter-mandingues que peut favoriser la grande in-
tercompréhension existant de fait, entre les diffc-
rentes communautés linguistiquos mandingues.
Par exemple [e] se rencontre en mandinka-
malinké, dans:
he1160
"le paon";
melléo
li jeune
fille effrontée et
coquette" ;
méccurM
"diminuer les cheveux" ;
tekku
"intensificateur pour le
verbe se ülire" ;
etc.
Et [0] se rencontre, toujours en mandinka-
l1al inké. dan s :

- 119 -
dkkoo
"jeu traditionnel mandingue";
veut dire aussi "l'articula-
tion"
;
"le ca ou t chouc" ;
bvl1c%r6à
"technique pour terrass8r en
lutte traditionnelle" ;
k:5ccoo
"la gorge" ;
etc.
Il Y a lieu de remarquer qu'on ne trouve
ces deux voyelles (s et 0) que dans des syllabes fcpmées
c'est-à-dire, ici, celles termin~es par un élément
de gémi na ti on d' une consonne, où e et 0 ne peu vent
se manifester. Il y a donc là, de toute 6vidence,
une distribution complém6ntaire entre e et s d'une
part, et 0 et 0 d'autre part. Et comme s et 0
ont une distribution plus restreinte et prévisible,
nous pouvons le s traiter comme de simple s allàlphone s
de e et o. Ce qui confirme une fois de plus, que
sur le plan phonématique, le mandinka-malink6 est
bel et bien une langue à cinq voyelles.
Dans : Etude phonologique et morphologique de
la langue khasonké, Ousmane A. CISSE note une remar-
que portant sur l,~s mêmes rapports entre ces "r~a_

lisations phon~tiques qui sont ouvertes" (1), et
les phonèmes e et 0, dans la langue mandingue khason-
ké aussi.
Par ailleurs la perte des oppositions e/e
et o/~ a pour conséquence la réalisation moyenne
prise par /e/ et /0/ variant respectivement entre
[eJ et [eJ d'une part, ct [oJ et [~J d'autre part.
Ces divergences vocaliques sont à prendre
grandement en compte dans l'enseignement, aussi bien
sur le plan phonologique, que morpho-syntaxique et
lexical. Et en tout premier lieU, la normalisation des
transcriptions sera nécessaire et déterminante pour
pouvoir interpréter exactement les symboles et les
processus de transformations morpho-syntaxiques.
2.32. La longueur vocalique
La longueur vocalique équivaut à la gémination
consonantique, du point de vue articulatoire. En
effet chacun de ces deux mécani sme s ré sul te du maintioll
do la phase d'émission d'une voyelle ou d'une con-
sonne pondant une durée à peu pr~s égale au double
de colla de son bref correspondant. C'est d'ailleurs
une des raisons pour lesquelles nous symbolisons la
longueur vocalique, dans cette étude, par le doublo-
(1) Ousmane A. crSSE.- 1974 : Etude phonologique et
lilOrphologigue de la langue Khasonké. Thèse de Doc-
torat de 3e cycle; Faculté des Lettres et Sciences
Humaines de l'Université de Dakar; p. 41.

- 121 -
ment de la voyelle brève correspondante.
Cette notation de
la longueur vocalique
par le doublement de la voyelle brève correspondan-
te se distingue aisément de l'~criture des diph-
tangues, par los schèmes tonals, dans les langues
mandingues qui sont toutes à tons. C'est ainsi que
si les deux éléments de doublement portent le
m3me ton, on a une voyelle longue.
Ex.
suûtoo
"le bui sson ; la brousse",
Par contre si chacun des deux éléments est
~ffecté d'un ton différent, on a alors l'indica-
tion d'une diphtongue, dans le sens de :
une voyelle qui change une fois de ton au cours de
son émission, "de sorte que l'on entônd une certai-
ne qualité vocalique au début de la diphtongue,
une autre ~ la firr,(l)
Ex.
bo160
l'avoir raisonu •
(1) Dictionnaire de Linguistiaue, par Jean DUBOIS •.••
Larousse, 1973, page 155.

- 122 -
Voici dos oxen~los de notations de longueurs
vocaliques et de diphtongues.:
sutèè
"le bui sson , la brousse" ;
suutèè
.
" la nuit"
;
kilèà
"l'appel" ,
kiil6è
" le jaloux ; être jalouxll
;
tamàà
"la j ouo" ;
t~âmàè
"marcher; voyager; le voyage";
kes6è
"la balle ;
le grain ; la Q
boule"
;
etc.
On remarquera qu' alor s que la longueur vocal i que
a lieu aussi bien en position médiane qu'en finale,
la diphtongaison, elle, n'est attest6e qu'en finale
de vocable. C'est dans cette position que les
parlers mawlingues pr~sentent ce type d'2rticula-
ti on reli'lehée.
Et une fois de plus, nous avons aussi dans
les exemples indiqu6s ci-dessus, la prouve que le
contraste entre voyelles longues et voyelles br~vos
est bien phonémique.
L'allongement vocalique assume ainsi une fonc-
tion lexicalo au même titre que la gémination eon-
sonantique quo nous avons déjà indiquée plus haut.

Par ailleurs, toutes les voyelles longues
contrastent phoném~quement les unes avec les autres:
siit6~
"pendr~nt que l'on est assis" •,
sé6t6à
"pendan t que l'on coupe" ;
s~atàà
"la poursui te" ,
s66t6è
Il e sp.
arbre sauvage à racines
médic2menteuses" •
suutàO
"la nuit".
Cela est aussi une preuve que toutes les
voyelles du mandinka, pouvent être longues donnant
lieu ainsi à la série de cinq voyelles que nous avons
étudiée plus haut: ii, ee, aa, 00, uu.
L'allongement vocalique est, dans toutes les
langues mandingues, une réalisation au rendement très
élevé. Les vocables utilisés dans cette étude et le
lexique général qui fait l'objet du volume II de
cette thèse, l'illustrent abondamment.
Bien plu6, mais sur le plan strictement pho-
nétique cette fois, un
redoublement de voyelle
donnant liou à un allongoment vocalique, se produit
dans toutes les langues mandingues dans les cas
suivants:

- 124 -
1) QU8nd une consonne intervocaliQue dis-
paraît, ex. _:
mao 1, m;Jk;J / m;Jg;J / m;JX;J
"individu;personne";
faa (
faka / faga / faxa
"tuer" ;
nee ( n8ke / n8ge / n8g8
"fer;métal";
sii (
siki / sigi
"s'asseoir;être
assis";
etc.
2) Quand il y a contraction, dans le dis-
cours rapide et à la suite de la rencontre de
deux voyelles non identiQues appartenant à des
morph~mes différents ; exemples :
a) 8~daa ~ je ) M:daa yaa
je
"86doa l'a vu".
• Q s'est assimilée ~ ~ pour donner !â o
b) A bé a
fe) A baa
fo.
"Il l'aime".
• Q s'ost assimiléa·à ~ pour donner §go
, ,
, ,
c) Safii si
al
kili
> Safil saal kili.
"Safii vous appellera".
• i
s'est assimilée à ~ pour donnor ~o

-
125 -
d) Wu166
be
i
bayi la> YVu166
bee
bayi la.
"Le chien te chassera" •
• Ici, i
s'est assimil~e à e régresSivemcnt,
pour donner ~.
e) Sao.aa mal.) lé~ tarM saf'ee
i
ye) ••• Saf'QE....Q ye)
••• Saf'~ ye.
"Sadaa ne t'a pas écrit de lettre" •
• ee s'est assimilée à i
pour donner Goe.
r~d uitc à .se.
Dans les c~s du genre
e) précédent, nous voyons
que l'assimilation s'applique également aux
voyelles longues, à la f'inale des radicaux. La
seule dif'f'érence est que les s~quences de trois
voyelles résultant de ce processus sont par la
suite ~éduites à deux pour se conformer à la
structure pormise par la langue.
Cette réalisation de voyelles longues par
assimilation est un phénombne de sandpi qui est
quasi systématique dans tous les parlers mandin-
gues. Les dif'férents cas les plus fréquents de ce
ph6nombne, illustr6s par les exemples précédents,
sont indiqués par ailleurs dans Phonologie systé-
matique du mandinka (1982 ; pp. 28 et 29).

- 126 -
Le phénom~ne peut paraître plus ~tendu en
me.ndinlm que par exemple en bambara. lliais i l ne
saurait être considéré ni comme particulier, ni
comme sp~cifique au bambara, comme semble le suppo-
ser D. Creissels (79, VIII; p. 103).
De même, i l y a lieu de rectifier, toujours
à propos de cette réalisation de longueur vocalique
par 2ssimilation (certains chercheurs se conten-
tent du terme "contraction") cert2ines idées émises
dans maints travaux selon lesquelles, dans l t assimi-
lation qui se produi t, par exemple:
1) Seule la deuxième voyelle se réalisc :
les cae ptéscntés ci-dessus en d) et e) illus-
trent l'assimilation de la première des deux
voyelles concernées (assimilation régressive).
2) Cette voyelle (la premi~re) se réalise si
elle est brève, et devient ainsi longue. MaiS
les cas qu'illustre l'exemple donné en e)
ci-dess'ls
montrent que l'assimilation vocalique s'applique
également aux voyelles longues, en finale de
rad i ca LlX.

- 127 -
2.33. Les voyelles nasa.lisées
Soient les exemples suivants de corres-
pondances de naBalité :


lIid
milJ ;
Bra
min
: " qui ; que ;
lequel ;laquelle?"
né!) ;
ntn
"langue (or-
gane)".
luntl1!) ;
lunt~n
"étranger"
kU!) ;
kw.
: "tête"
k6nonto ;
k6nonto
Il neuf".
etc.
Malgré cette apparente similitude de struc-
ture canonique des vocables dans les deux langues
considérées, il est établi, et admis dans tous
les trE'.v2cuX publiés sur le mandinka que les voyelles
nasales qui sont phonétiquement attestées dans
cette langue, sont des séquences V + !J. Ce !J se
réalise homorganiquement à la consonne
suivante.
Cotte langue ignore donc les voyelles nasales à
proprement parler, et présente plutôt des voyelles
nasalis603,tandis que le bambara oppose des nasales
avec statut
de phonème à chacune de ses sept

- 128 -
voyelles orales. Le problème Qe la.
nasalisation
des voyelles est ainsi un des points importants
de divergence totale entre le système du mandinlC2.
(et celui des autres parlars mandingues de
l'ouest) et le système du bambara (mandingue de
l'ost).
Le phonème consonantique ~ est un cas
particulier et déterminant, en liaison avec la
nasalité vocalique. Ainsi il occasionne en mandi;ika-
malinké l'existence de syllabes termin~es par
une consonne nasale, donc dos syllabes fermées,
tandis que 10 bambara ne connaît pas de syllabes
form~cs.
En mandinka-malinké, /~/ :
1) se réalise [~) en fim\\le a1)solue, ex.:
,
ani ~
"a vc c"
;
ol1~
"ca se ; chambre" ;
duntlll]
"coq" ;
kunkél]
" cerveau"
,
lunMlJ
lIétranger l1 •
etc.

- 129 -
2)
so rdalise homorganique Èl la consonne
suivante (cf. prdcision plus haut) comme dcns

dind~lJ
"enfant" ;
kunnadi
" chanceux If
;
-=>
Il ccrvea u"
;
ndQill.!lloe
"le gorille" ;
"le rotin"
kwnp6à
"ma sque ca saman~ais" •
etc.
3) forme syllabe avec la voyelle -0 qui marque
la ddtermination. Exemples :
tW:J
"termitière"/tul]à
"la termitiè-
rel!
;
t6IJ
"nuque"
/t6IJà
"la nuque"
;
kéIJ
"grai s se"
/kéIJà
"la grai s se 11 ;
kunkéIJ
11 cerveautt
/kunkdlJà
"le C"erveau";

l)aniIJ
" épine"
/ IJaniIJà
"l'épine"
;
saIJ
"ciel"
/
salJo
"le ciel".

- 130 -
Enfin il convient de noter qu'il n'y a pas
de correspondance absolue entre la présence d'une
consonne nusale en finale de syllabe mandinka et
diakhanké et la nasalité vocalique du bambara.
Exemples
1) nasale finale ou intervocalique mandinka
et diakhanké, sans correspondance on bambara :
delJ
deni
s'unir
,
kumbalilJ
kumbére
genou
i
koronto
koroto
s'impatienter
1
etc.
__________________1

-
131 -
2) Voyelle nasale du bambara sans corres-
pondance en mandinka et en diakhank~ (c'est-à-
dire: sans consonne nasale en position finale
en mandinka et en diakhank~) :
-----------------------------.,----------------- ---.
1
i
:
Md-Ml et Dkh.
Bra
1
Traduction
1
~---------------_J-----------J-----::-::::::~:--
kullô
gund6
1
secret
1
bas~
baflân
natte
sâfee
sében
écrire, écrit
sanawu
sinanku
parent à
plai san terie
etc.
1
_________________ .L
•.~
2.34. Les voyelles en position initiale
Il est établi et reconnu que les langues
mandingues ont, dans leur ensemble. des systè~es
radicaux de types syllabiques av(n), ou CVCV(n).
Lors de l'identification du système phonémati-
que du mandinka, il ne nous a point été donné de
relever de rapprochement de phonèmes vocaliques
à l'initiale (cf. 2e partie, chapitre II, B ; de

- 132 -
paragraphe 2.20, à paragraphe 2.29). Ainsi, en
principe, i l ne devrait pas y avoir de voyelles
en position initiale dans les parlers mandingues
du Sénégal.
Cependant l'usage de la langue indigue, et
le relevé d'un corpus lexical d'une certaine éten-
due confirme, qu'il existe des items mandingues
(peu nombreux il est vrai) qui attestent des
voyellos en posi tion initiale. Les vocables gui
contiennent des voyelles en cette position sont
du reste, pour la plupart, des emprunts
faits
par exemple au fran~ais, mais surtout à la
langue arabo(l).
Les emprunts mis.
à part, ces mots "spécinux"
du mandingue ne dépassent pas
le nombre 18 dans
notre lexique fondamental du mandinka-maliill{é,
diakhanlcé et bambara d' environ 1.400 vocables.
Et les voyelles en question se trouvent être celles
des trois sommets du triangle vocalique: i,li,a.
i , ---~-_., u
,
/
\\
/
\\
,
. /\\,.,a
-------------------------------------------------------
(1) Pour une étude approfondie des emprunts arabes
dans les langues mandingues du Sénégal, cf.
BALDE, A.
: 1978 : Etude de l'impact culturel
des emprunts arabes dans les langues mandingues
du S~négal. In Les Annales de la Faculté des
Lettres et 8c. Humaines de l'Université de Dakar -
pp. 219-235.

- 133 -
Voici le relevé do ces vocables ~ initiclo
vocalique, dans los parlers mandinka-malink6, diakhanké
8t bambara :
/il
i
pro pors. pl., sujet ou objot
"ils ;
elles; los".
,
i
pr. pers.
sg.
"
"
: "tu ; to".
,
ito
pro pers. emphatique
"toi" •
itélu, ou it61u : pro pors. emphatique:
lieux, elle s1l.
. . .
l' y6
'
• -~dv
: " OUl' t."
i6na
nom propre de personne.
lui
ularé
nom propre de persqnne.
lai
pro pers. 3e pers. d~/sg. sujet ou
objet: "il, elle".
al
pro
pers.
2e ~ers. pl., objet
IÜaman
"amonde"

- 134 -
alamani, ou alamad i
: "mariage sans dot".
!:lli, ou alu : pro pers.
sujet, 2e pers. pl. "vous".


alitelu, ou alitolu, ou alt6lu : pro pers. sujet,
2e pers. p l ., emph!:lt
. 1 1
"
O
lque.
vous •

anil)
: prép.
: "avec".
ansù
prénom de personne.
ate
pro pors. 30 pers. sg. objet, emphatique:
"lui ll •
ayi ~ adv.
linon ~ Il
ayi wa ~ 3dv •
"bien ~"

- 135 -
Cfu\\PITRE
III
DEFINITION, CLASSE~Œ~IT
ET TABLE/,UX DES PHONEI.iES (DU îJI.I\\J'TDIi\\:1\\A-i\\'U:CLn'l'3)
3.1. Introduction
Les rapprochements faits ci-dessus de para-
graphe 2.1. à paragraphe 2.29 à propos do chaque
phonème ont dégagé les traits pertinents qui
permettant de d6finir phonologiquement et ansui te
de classer los phonèmes du mandinka-malink6.
A. LES CONSGNNES
3.2. Définition
]J
occlusjve (p/f) ; bilabiale (p/t) ; sourde (p!o) ;
non nasale(p/m).
b
occlusi '70 bilabiale (b/d) ; sonore (b/p) ; non
nascl1e (b/m).
m
bilabiale(m/n); nasale(m/b).
t
occlusive (t/c) ; alvéolaire (t/p) ; sourde
(t/d)
; non nasale(t/n).

- 136 -
d
occlusiVe (d/j) ; alv~olairc (d/b) , sonore
(d/t) ; non nasale (d/n).
n
alv601aire (n/fi) ; nasale (n/d, n/s).
c
palatale(c/t, c/k) ; sourde(c/j) , non
n2sale( c/n).
j
occlusive(j/y); sonore (j/c)
; palatale
(j/d) ; non nasale(j/fi).
fi
occlusive (n/y) ; palatale (n/n) ; nasale(fi/j).
k
v61airc (k/c) ; sourde(k/g); non nasale(k/~).
~
v61aire (~/fi) ; nasale(~/k).
f
fricative (f/p) , labio-dentale (f/s) • sourde
(f /w).
s
fricative(s/t)
; alv~olaire (s/f).
l
Itltéral e(l/r, l/n).
r
vibrante(r/l, r/n).
y
constrictive(y/j), palatal (y/h) ; non
nasale (Y/fi) •

- 137 -
h
fricative(h/j); vélaire (h/y); non nasale
(h/l:J) •
w
bilabiale(w/f); non nasale(w/n).
3.3. Classement des consonnes.
Les c~'.ractéristigues définies ci-dessus sous
paragraphe 3.2. permettent de ranger les phon~mes
consonnanti gue s fondamentaux du mandinka-mal ink6
en quatre séries et en quatre ordres, eomme suit:
Séries. ou classement par mode d'articulation. ou
même trait pertinent
a) les sourdes
p,
t, c, J~ •
b) les sonores
b, d,
j ,
c) les nasales
ID,
n, fi, lJ.
d) les fricatives : f,
s, h.
Les deux premi~res séries (a et b) forment
une corrélation dont la marque est la sonorité;
b, d,
j
sont les phon~mes marqués.
Les nasales (série c) forment, en opposition
avec les cleux premi~res sérios, une corrélation

- 138 -
dont la marque ost la nasalité.
Les fricatives f
et s n'ont pas do contre-
partie sonore, dans les langues manQingues. C'est
là un fait intéEessant à remarquer.
Car i l explique
le procédé d'int'ogration des emprunts contenant
/v/ et /z/, comme dans les exemp18s suivants:
.,
vmtiir
Fr.
: voiture.
sam6âna, ou jamaâna
Ar.
:
zamana.
ote.
La latérale liquide l, la vibrante r, los
semi-voyelles w (bilabiale) et y
(palatale)
sont
hors série.
Ordres, ou classement des phon~mes selen leur
liou d'articul~tion :
a) le s bilabiales
p, b, m.
b) les api co-alvéolaires
:
t, d, n.
c) les palatales
c,
j , fi,
d) los v~laires
k, h, 1J.
3.4. Tableau du systbme consonantigue
En combinant les quatre sJries et les quatre
ordres obtonus ci-dessus sous paragraphe 3.3. nous

- 139 -
pouvons dressor le tableau de 14 des 18 phonèmes
consonantiques du man:Iinka-malirL1I:é, présent6s
selon deux axes :
horizontalement, los phonèmes de mêmes séries,
-
verticnlemont, les phonèmes de mêmes prc1res :
i
1
,
1
1
1
1
1
i p
t
i
k
1
!
i
1
1
1
!
1
1
1
b
1
1
d
i
1
1
1
f
i
s
h
1
1
,
1
1
1
1
1
C
j
,
1
i
m
n
1
fi
IJ
1
1
,
i
1
1
1
1
Phonèmes non intégrés
11,
1, r, y.

-
140 -
B. LES VOYELLES
3.5. Définition des voyelles br~ves
i
voyelle ù'aperture minimale
(= fermée)
(i/e);
antérieure (i/u)
; brève (i/ii).
e
voyelle cl' aperture mi-ferm~e (e/i) , antérieure
(e/o)
; br~ve (c/ee).
a
voyelle d'aperture maximale (a/e, a/a)
; br~ve
(a/ail) •
o
voyelle d'aporture mi-fermôe (o/u, a/a)
;
postérieure (o/e)
; brève (0/00).
l i
voyelle d'aperture minimale
(= fermôe) :
(u/o)
; postérieure (u/i)
; brève (u/uu).
3. 6. Définition des voyelles longues
ii
voyelle d'aperture minimale (= fermée)
:
(ii/cc)
; antérieure (ii/uu)
; longue (ii/i).
ee
voyelle d'aperture mi-fermée (ce/ii, ee/aa)
,
antérieure (ee/oo) ; longue (ee/e).

-
141 -
aa
voyelle d'aperture maxi,;)ccle (aa/ee, 8.a/oo);
longue
(aa/a).
00
voyelle d'aperture mi-fermée (oo/uu)
; posté-
rieure
(o%e)
; longue
(00/0).
uu
voy~lle d'aperture minimale (= fermée)
(uu/oo)
; postérieure (uu/ii)
; longue
(uu/u).
3.7. Classoment des voyelles.
Les dix phonèmes vocaliQues do la langue
mandinka-malinké se répartissent en deux séries
a) voyelles brbves : i, e, a, a et u ;
b) voyel18s longues: ii, oe, aa, 00 ct uu.
Ils peuvent ~galement être class~s selon leur
degr~ d'aperture:
a) al,erture minimalo fermée
i, u
ii, uu.
n) aperture mi-fermée
e, 0
cc, 00.
c) aperture maximale
:
a, aa.
Enfin ces phonèmos vocaliquos so rangent dans
les trois ordres suivants

- 142 -
a) antérieurs
i , e, ii, ee ;
b) postérieurs
u, 0, uu, 00 ;
c) ni an tér ieur s, ni l)Ostérieur s : a, an.
3.8. Tableaux du système vocaliaue
Les divers modes d'arrangement ~tablis ci-dessus
permettent d'obtenir les tableaux suivants, si nous
situons les voyelles de môme aperture sur des axes
horizontaux, les phonèmes [Ultérieurs à gauche, les
phonèmes post~rieurs à droite:
Voyelles brève s
Voyelles longues
i
u
i i
uu
o
ee
00
a
aa
3.9. A propos do la distribution et de la fréquence
des phonèmes
Il a semblé peu rentable, dans une étude axée
sur la compcr8i son des parl'3rs manclingues, de cher-
cher à fournir toute précision sur la distribution
et la fréQuence des phonèmes, ~tant donnés :
1) la prédominance quasi totale de la similitude
entre les systèmes en présence, et régulièrement

- 143 -
observée au cours de l'analyse;
2) le caractère illusoire qu'aurait une telle
tentative déjà susceptible d'être peu productive, mais
aussi et stœtout, le nombre et 1'6tcndue n6cessairc-
ment réduits de textes analysés pour cette thèse,
mais dont une grande glk'1ntité aurait permis d'éta-
blir une statistique valable.

- 144 -
CHAPITRE r i : LES SYSTEMES PHONOLOGIQUES
DES PilRLERS MAlHHNGUES
4I:. Remarque liminaire
Les systèmes phonologiques présentés dans ce
chapi tre sont :
l ) pour le mandinka-malinké (Md-iH)
celui Que nous
avons établi nous-mêmes ci-dessus dans tout le chapitre
III. L'établissement de la phonologie de cette langue
a été systématiQuement effectué . • parce Que cela
n' 2Nait pas encore été réalisé.
2
pour les autres parlers: le diakhanké (Dkh)
et leoambara (Bra)
• des études I1fPprofondies avaient
déjà été faites sur ce point, dans des travaux antérieurs.
C' est précisément grâce à l'existence de ces
recherches ~Ui avaient déjà dégagé les phonologies des
autres parlers, qu'il n'a plus paru ni nécessaire, ni
méthodique, de procGder ~ de totales reconstitutions des
systèmes de ces autres langues. c'est ainsi que pour

- 145 -
le diakllanké, nous utilisons, après l'avoir vérifié
sur le lexique comparé des parlers mandingues é.tudiés
ici, et dans des textes en diakllanké, le système décrit
pour cette langue par Kent D. BIMSON, en 1976, dans
"CompariiTtive reconstruction of m.andekan" (I~ et notre
propre publication: .Pu B.6ILDE. - 1983 (2} Pour ce gui
est du b8!llbarO'l du sénégal, les travaux de recherche de
G.
Galtier (3) sur les systâmes do transcription harIilonisés
des diverses langues du groupe mandingue, sont suffisant-
ment fondés pour Qu'on puisse intégrer l'ensemble phonolo-
gigue qu'il a dégagé do cette langue, dans Wle étude
de comparais.on.
1) Kent D. BIMSON. - 1976 : Comparative reconstruction
of mandekan.
In : Studies in African Linguistics.
Vol. 7, Number 3 ; pp. 316-350.
2) A. BALDE. - 1983 : Etude comparative des parlers
mandingues du Sénégal, avec référence
spéciale au processus de leurs divergence
et converg~nce phonologiques. Publ.
du CLiill. N
Md. 4. 49 pages.
3) G. GALTIER. - 1975 : "Le bambara de T<".mbacounda et
l'unii'ication de la langue mandingue".
In i Etudes maliennes n
15; pp.
19 a 65.
G. GJiliTIER. - 1980 : Problèmes dialectologiques et
phonographômatiques des parlers mandingues.
Thèse pour 10 Doctorat de troisième Cycle
de lingUistique. Université de Paris VII.
pp.
281-283.

- 146 -
4.2 Phonologie du Mëludinka-malinké ( tid-Ml ) •
4.2.1. Système consonantiqJe
--------------------------------ll)m--------------------
. ~
:
w

'H
Q)
(/]
:
OJ
UJ
• ca
Q)
,
0
ri
, r i
tu
,
0
~
UJ
ri
ct.,
+ ' ,
• •Q)
CJ
'H
Lieux d'articulation:. ~
Ç.
, :>
ro
'H
ri
+'
OG
:.
Il)
: M
ri
+'
~
'0
CD
o
+'
o
-------------------- ·
: ri
1
1
! •
-dl
cv
ri
'H
o
o
:0-
bD
ri ' .
()
~b '.
'ri
ri
P
'H
ou
>1;:
Modes d' articulation:
~
ri
·
fu'
.
--------------------~----~----~----1----:----~----~---
' p
t , .
' k
Occlusives ~s~o~u~r~d~e~s~~~~----~~~
b
d
sonores
c
j~friQuées: sourdes
:-"'-="""""""'--~--'----=----=------'--~--'---
j
sonores
f
s
F ri c['\\t i ve s ,-.'s-c0"-"u;.r-"d"'c"'s"---'-_ _-'-_ _-'-_ _=-_.
h
sonores
Nasales
m
i l
1]
------------------------------~-----------------------
--
Consonnes hors séri0s : l, r, w, Y.
Remé1rgue : 18 consonnes en 6 ordres et 7 séries ( avec
4 conSOlIDes tors séries) •
4.2.2.
Système vocalique
antérieures
centrales
postérieures
fermées
i, ii
u,uu
mi-fermées
o~oo
ouvertes
8,88

- 147 -
t,,J. Phonologie du diakhanké
D'~"b"-,--=..
à.3.I. Système consonantique.
HU)
[J)
'r-IQ)
[J)
iD
co
:
[J)
iD
ri
ri
, 0
U)
U)
ri
m
0
'H
iD
Q
Lieux d'articulation:
ffi
+'
'!D
~ •..-1
ri
U1
rl
'ri
;:::
~
<Il
<Il
QJ
f i
,Q
al
ri
: r i
+'
H
+'
<Il
'Cl
~ti
, 0
ru
-ri
:
+'
-------------------~--~
1
1,
'.(j)
C"
m
0
·ri
0
0
.r>
f i
ri
ri
,Q
-ri
0
'ri
..
d'articulation
0,
-<'J
bD
Modes
~
.
-ri
:m
r>
g.
ri
--------------------~----~----~----~----~-----~----~--
----
p
t
:k,x
Occlusives
sourdes
b
d
g
sonores.
sourdes'
c
j
sonores
:f
s
h
Fricatives
sourdeS'
sonoreS'
m
n
Nasales
Consonnes hors séries: l, r, w, Y,.
Remarque
20 consonnes en 6 ordres et 7 séries
(avec
4 consonnes hors séries).
,
~.3.2. Systeme vocalique
.
-'--"a"'n'"t:..::é"'r"-=.ie~u~r_'e"'s~___'c~e"'n~t.=r_"a"',l~e"'s"__
Jié)ostérieuros
=---f e rmée S
,'"i..,,"'i'-"i'--
_
UoUU
mi :fermées
: e,ee
0\\100
mi-ouvertes
~,88
ouvertes
a,aa

- 148 -
4.4
Phonologie du bambara ( Brs) •
4.4.1. système consonantique.
)
'"(l)' 'rltQ
[jJ
ri
• Q<D
QJ
e u : riH
[jJ
rJJ
ri
+0
. 0
Q)
Lieux d'articulation:
QJ
C\\J
~
~ ..(1)
ri
rl
·ri
Q ) '
:>
CD
p
'd
' r i
".
+0
+'
CG
1
:m
---------------------~
eu
+'
rl
O . 1
..-\\
..-1

0
ri
o
eu
rl
MOQGS d'articulation
P
cg: .~
bD
p.
:
: r l : P . :
-----------~---------~----~----~-~--~----~----~----~--
---
p
t
:k,
occ lus ive s _.--'s':.o~u"'r;"d"'e"'s~ .......__..i....__.i..__"___'___ _'"__.....
_
b
d
sonores
sonores
f :
80n0r~s
m
n
Nasales
:
:
Consonnes hors séries
l, r,
w, y.
Remarque
23 consonnes en 6 ordres et 7 séries (avec
4 consonnes hors s0ries) •
4.4.2. système vocalique.
:
antérieures
centrales
P9s t ériuures
:
f'erl7lées
i , i i
u,uu
mi-fermées
e,ce
0,00
mi-ouvertes
e,ee
ouvertes
e,8a
On trouvera au chapitre VI
peragrwhes 6.2.1. et
6.2.3. les tableaux récapitulatifs et comparatifs permettant
de constater les similitudes et les différences entre les
trois systèmes phonologiques.

- 149 -
CHL,?ITRE
V
LE SYS~jE
TONJili
5.I. Remarque limingire
c'est un fait établi et bien connu maintenant"
Que les langues mandingues sont des langues à tons.
Le ton est l'une des caractéristiQues fonde.mentales du
mécanisme de fonctionnement de ces langues. zt déjà
nombreux sont les travaux de recherche traitant du systèrLé;
ton~l des parlers mandingues. On peut, à titre indicatif,
ci ter pa,rmi les pionniers gui ont consacré des études sur
ce problème l'américain lfIilliam E. Welmers : 1949, et
le guinén Souleym.ane Kanté : 1949
cL bibliographie
,
ce dernier auteur ayant poussé la recherche jusqu'à créc;r
6..-on systèmo d' Gcri t~urc, 10 "nko", OÙ les tons sont notés.
Les travaux de cos doux précurseurs ont été cOnLi~n6s
pour l'essentiel, et poursuivis par des chercheurs aussi
différents que :
E.C. Rowlands
1959;
Ch. Bird : 1971 ;
Bakary Coulibaly : 1964, 1984 ;
Maurice Houis : 1970 ;
Gérard Dumustre : 1972 i

- 150 -
Le R.F. Charles Bailleul: 1973,1976 ;
Boubacar
.Diarra : 1976 ;
Denis Creissels : 1978 ;
etc ...
Mais s'agissant des langues mandingues du Sénégal
en tout cas, il semble que s'il y a un point sur le~u81
la comparaison doive encore, sinon attendre qu'il Y ait
davantage de monographies sur le sujet, du moins 8tre
menée avec la plus stricte circonspection, c'est bien
sur les schèmes tonals. En effet, pour un corpus lexical
de 1.400 vocables, des dizaines d'énoncés de divers
types et des textes suivis
dont ceux donnés on annoxe ,
il n'a guàre été relevé de différences dans la tonalité
des monGmes au niveau sous-jacent.
D'une facon gén&ra13,
dans ces langues mandingues, seules les réalisations
phonétiques et leurs tons peuvent varier se.lon les parlers.
On peut constater aussi des variations tonales entre la
génération des locuteurs d'un âge avancé et celle des
plus jeunes. Mais ces Variations tonales d3 génération eD
génération et/ou les v~riations individuelles mises à
part, il apparaît nettement gu' aU niveau phonologique, le

A
scheme tonal de tel ou tel vocable lr.andingue est plutot
identi~ue à celui de ses é~uiv&lents dans les autres
parlers du groupe.

- 151 -
Cette indifférenciation synchronique des schèmes
tonals entre les différents p.arlcrs parait étroitement
liée à la situation sccio-linguistiquo des conmunautés
mandingues : contacts et interpénatration permanents d~s
à de multiples raisons comme les migrations, les domi-
nations poli tiques d'antan, les ach vi tés commerciales
qui ont instauré un brassage général des ropulations.
Et comme l'étude ici présentée se situe essentiel-
lement au nive au phonologique et non dans le cadre des
forme6 phonétiques, i l n'est guère fait cas des diff6-
rences de réalisations phonétiques.
Il a' agira donc, dans le présent chapitre, plutôt
d'analyser cotte similitude des schèmes tonals entre les
parlers, au niveau des principaux 8)1;:06 suivants:
1) Définition et importance du ton;
2) Fonction de distinction lexicale du ton
3) Fanctions grammaticales du ton ;
4) Longueur vocalique ct ton.
5.2. Définition et importance du ton
Il convient de noter tout de 6uite quo dans les
parlGrs mandingues du Sénégal, on distingue deux tons
sous jacents fondamentaux :

- 152 -
un ton bas, noté
(~);
et
un ton haut, noté ( .:.).
~f. pour ces signes de notation, liste des signes et
abréviations, p •....• ) •
•', ces deux tons s' ajoute la possibilité de leur
combinaison pour obtenir un ton modulé, essentiellement
le ton haut-bas, noté
(.:.:.).
Soient, p,ar exemple, les successions de phonèmes
1)
t/a/I] (en Md-Ml et Dkh ) et son équivalent (t/a/n
en Bra),
et
2) m/u/s/u (on Md-Ml et Dkh ) et son équivalent m/u/s/o
i
(en Bra l
Dans les langues à tons, bien que les Vocables se
présentent avec des phonèmes se suivant dans un ordre
déterminé, chaque succession n'a jusque-là, telle quelle,
que la forme de vocable. Le contenu en est encore latent,
indéterminé. Ce dernier ne sera précisé que lorsqu 'on
aura mis chaque syllabe sur des registres différents
tfll] (Md) et tan (Bra)
, signifiant "dix" ;
et
mùsù (Md) et mùs6
(Bra) , signifiant "femme".

- 153 -
,
hinsi dans les langues a tons en général, et dans
les parlers maniingues en particulier, on peut définir
schém,atig.uem.ent le ton comme un registre musical auquel
on prononce chaClue syllabe d'un vocable, pour Clue ce
dernier désigne un signifié dterminé, ~t bien plus, en
,.
meme temps Clue la notation du ton indiClue le sens des
vocables, elle donne aussi les variations mélodiClues, la
musicalité, si caractéristiClues de la langue quand on
entend les locuteurs la parler. Et le sujet apprenant,
même s'il cannait une autre langue à tons, à plus forte
raison si ce n'est pas le cas, rencontre à ce niveau, dans
l'étude de C6 type d'idiome, un problème supplément aire
des plus insidieux.
il ce sujet, G. Galtier note avec pertinence:
"Il
est intéressant de constat8r Clue les Francais parlant
bambara donnent l'impression de prononcer la plupart des
mots avec 18 ton haut et i~ leur est difficile de bien
prononcer les mots à ton bas" (1).
L'importance du ton est aussi grande Clue celle du
phénomène, puisg.ue sa valeur distinctive peut être
comparée à celle de ce dernier. Cette comparaison est
fort judicieusement établie par Sidia S. Jatta (1977):
(1) G. GLLTIER
1980
ouvrage cité; p. 109.

- 154 -
Il
Du point de vue distinctif, l'opposition entre
les deux tons du mandingue est à mettre sur le même plan
~ue l'opposition entre deux voyelles ou entre deux
consonnes. Prenons en effot le vocable bàsoo "natte".
le même que la commutation de Ibl avec 11'1 distingue ce
terme, de fàsoo "bouillie", de même la cOlllinutation ontre
le ton bas et le ton haut distingue ce même vocable, de
( l )
bâsoo "lézard"
Linsi, dès le stade de sa définition, le phénomène
ton se révèle d'une importance déterminante. Il assure
une fonction Significative et comporte une valeur dis-
tinctive certaine, Il reste que les schèmes tonals des
vocables ne semblent pas diverger de façon notable d'un
parler à un autre.
5.3. Fonction de distinction lexic~le du ton
L'import8nce et la pertinence de l'éléll1ent ton sont
manifestes du point de vue distinction lexicale dans les
langues mandingues. En effet dans une étude lexicale,
l' opposi tian tonale permet à elle seule de distinguer
entre eux des couples de vocables Qui seraient absolument
indifférenciés ou ambigus, sans la notation de leurs tons.
( 1) S.S. JLTT.l1 : 1977 : j. ];l,ropos de la défini tian d'une
orthographe pour le mandingue de G1llllbie ( mandinka kal]) •
Mém. de Maîtrise, Université de Grenoble III, oct. 1977 ;
p. 5.

- 155 -
Exemp1.os pris au Md-Ml et au Dkh :
bè1'l6 : N ; "pointe de f'lèche" /
béile : N ; "gâte au"
dàà : N.
; "canari" /
daa : V.N.
; "créer; bouche,
orif'ice, bord, prix" ;
dàIJ : V ; "s'arrêter" / daIJ : V ; "compter" ;
di1J :
adj.
,
,
<
"peu
peti t" /
di1J : N ; "peti t de, enf'ant
de, f'ruit"
;
f'ànka : V ; "être riche, puiss ant" / f'ankà : V ;
"accepter"
.
.,
f'àntalJ : N et adj.
; "orphelin de père" / f'antai) :
N ; eElp. de poisson: "le mussolini"
(i;rgyrei-
osus setipinnis).
tàà : V ; "prendre" /
tââ : V ; "partir" ;
tùrù : N ; "sommet" /
tûrù : N ; "semence"'.
etc.
etc.
La liste des paires minimales de ce genre pourrait
être allongée de f'a~on considérable.
Et même pour les IDcuteurs natif's de la langue,
on ne peut. pas se passer de l'indication des tons dans
les textes.
En ef'f'et ni le contexte, ni même la con-
naissance de la situation, ne auf'f'isent toujours pour
lever l'inévitable ambiguïté aU cas où le ton n'est pas
explicitement mar~ué. Sans la notation des tons, la
lecture d'un texte devient une véritable devinette. Les
observations ~ue nous avons pu recueillir au cours d'expé-
riences f'aites dans ce cadre au niveau de néo-alphabètes,
ont nettement conf'irmé cette situation. On imagine par 18
ce ~ue dOllilerait la lecture d'un texte sans indications
de tons, par des locuteurs non natif's.

- 156 -
5.4. Fonctions grammaticales du ton.
5.4.1. Distinction de catégories.
~tant donnée l'i~portance déterminante qu'on vient
de souligner pour le ton dans la fonction expressive à88
langues mandingues, on s'attendrait à relever, dap~ les
fonctions grammatic81es de cet élément supra-segmenc~al,
des distinctions de c8tégories établies par l'opposition
d'un schème tonal particulier pour des verbaux, et un
autre pour des nominaux. En fait on s'attendrait, parallè-
lement à la fonction de distinction lexicale ~ue nous avons
étudiôe ci-dessus au paragr8phe 5.3., à avoir des cas où
par exemple le verbe est nominalisé par 10 ton.
e' est pourtant ce qui se passe, régulièrement d' 3il~.
leurs, dans le soso (ou susu ), une autre langue mandingue,
Ulle des principales langues de Guinée et qui est parlée
par une minorité au Sénégal. On a 8insi, en soso, par ex.
f~ùà "dire" / fàlà "le fait de dire" ;
wàyen"parler" / wàYén "le fait de parler' ;parole".
tù "trépasser" /
tû "le fait de trépasser; trépas."
kt "offrir; faire cadeau" / ki "offrande; cadeau;
don. Il
Le fait que de telles distinctions ne soient pas attcs-
/...
)il.
....
..
é
t"es en !cId-Ml, Dkh et Era, est peut-etre. du a la fI' quence
des verbo-nonlinaux dans ces derniers parlers. qUi ont là
co~e une compensation.

- 157 -
5.4.2. Distinction du nombre dans les pronominaux
Seule l'indication, ou en tout cas la mise en relief
du ton, permet de différencier le singulier du pluriel,
dans les pronoms personnels monophonématiques des parlers
mandingues. Il s'agit de :
i
: pro pers. singulier; s. ou o. ; 2e pers.
"tu .,
te"
;
,l
pro pers. pluriel ; s. ou o.
; 3e pers. : "ils, olles,
les, eux" ,
,n
pro pers. singulier; s. ou o.
; le pers.
,n pro pers. pluriel; s. ou o. ; le pers. "nous".
5.4.3. Distinction dans le cadre de l'énoncé
1) Un verbe change de schème tonal en passant de la
fONne infinitive à une fONTIe conjuguée, et ce changement
s'effectue de la même fa~on d'un parler à un autre.
Exemple en Md-Ml :
ini'ini tif : d6moro "manger" ;
"
..."
..
et dans un énoncé : •• ye kino domo ;
il a le repas mangé
"il a pris son repas".

- 158 -
2
L'abaissement dGS tons en finale distingue la
forme déf'inie de la f'orme indéfinie des vocables, Q1lel
~ue soit le parler et quelle que soit la mOdalité de la
détermination.
Exemple en Md-Hl
. .
1
....
"
""
"
"
musu nlmma
une belle femme
;
,
• 'l'a
... ... ".. .. ,,....... .. JI
d
Baslru
muso nllnaata
la femme
e Bassirou est
belle".
Hi kândà "de l'eau chaude" ;
jlà kàndità "l'eau est chaude".
Le ton bas est ainsi inhérent à la finale de tout
subst8ntif déf'ini en lang-ue mandingue.
5.5. Longùeur vocalioue et ton
Les diverses fonctions assurées par le ton et notamment
les différentes implications du ton bas comme celles qui
viennent d' être étudiées ci-dessus (marque de la f'orme
déf'inie des nominaux, du pluriel des pronoms personnels
,
monophonématiques, •••)
inclinent a chercher une possible
fonct1on
du ton, ou tout au mains une influence du ton,
du côté do la longueur vocalique aussi. ~t d'aucuns ont pu
penser que le problème de la Quantité vocaliQue était lié
..
'
"
"
1
a l analyse du systemo tonDlogi~le. Plus precisement, il
n'est pas illég1t113lde se demander si la longueur voc:üiQue
n'est pas un produit du ton bas.

- 159 -
~ ce sujet, nous proposons l'examen, sinon l'analyse
gui serait du reste facile à faire, de la nature des
différents tons, dans les rapprochements suivants :
os
:N
lvld-M.l
Dkh
Bra
:Traduction eTh fran"ais
.
.
.
._---~-~-------~--------~--~------~-------------------
: . .
---_.
l

suffixe dérivatif nomi~
:
nal
(8ugmenteltif)
.
:
2
baa
baa

fteuve, bras de mer;
mere •
• •
3
ba8
chèvre ( caprin)
4

d 8a
canari, pot en terre
:
5
daâ
créer ; tisser ; bouchq
orifice ; bord ; porto~
prix.
; 6
k6
k6
ka
dire
.
i 7
k6ô
kôô
:
ka
dos, haut du dos
,.
• •
8
k "00
kàà
koo
se,l
• •
ç=koxo)
€d':ogà)
:
~
.,
: 9
l.ûluu
lUluu
di amant
:
ID:
luuHi
: c in9.. ( 5)
,
,
,
s~
s~
Sl
prédicatif
, ,
, ,
, ,
12 :
s~~
S l l
8 l l
: s'asseoir ; âge ; viG
••
..
13 :
sii
:
S l l
:
Sll
: mOUche ; esp8ce
14 :
ta
ta

postposi tion
15 :
• •

tàà
taà
tao
rester , reste; épargnE[
16 :
t6ô
tôô
ta6
nom
(., taxa)
(=t6go)

- 160 -
,
17. ., yé •a (Mel-Ml, et Dkh}

•• kè
"' yaa
I l l'a 1'ait
.,
18. •i> bé •
(
a 1'e ( Mel-Jill

• •
et Dkh)
baa 1'è
I l l'a ; ou
i l
lr aime •
L'on pourrai t être tenté ele chercher à véri1'ier
l'idée d'une relation de cause il e1'1'et entre le ton bas
et la longueur vocali~ue, dans les langues mandingues,
en essaYant de prouver le cortraire, par exemple en
recherchant des paires minimales opposant le ton b<'Js au
ton haut aussi bien sur les voyelles longues ~ue sur les
voyelles brèves et à chacune des positions: initiale,
médiane, et 1'inale. Cependant ce procédé serait, nous sem-
blc-t-il, méthodologiguement inconsistant, peu rigoureux
et surtout peu convaincant.
Par contre les oppositions entre ton haut sur voyelle
longue, et ton b as sur voyelle brève, si elles existon t,
seraient sans doute des preuves convaincantes elu 1'ait Que
ton bas et longueur vocalique ne sont pas liés par' une
relation de cause à e1'1'et.
Il apparaît ainsi Qu'une méthode judicieuse et écono-
md.~ue (si ce n'est la plus rationnelle dans le ces
d'espèce) pour examiner l'hypothdse d'une relation spéci81e
entre ton bas et la lon@lour vocaliQue, est de rechercher
des paires minimales opposant plutôt ton haut sur voyelle
longue, à ton bas sur voyelle brève, et cela, dans les
trois positions: initiale, médiane, 1'inale.

- 161 -
De tels rapprochements prouveraient, s'ils ~taient
établis, que le ton bas n'entraîne pas n~cessairement,
et encore moins, sp~cifiguement, l'allongement vocalique.
Il convient de pr~ciser au pr~alable gue g~n~ra18­
ment~ le ton bas n'est exclu sur aucune cat6gorie de
voyelle (longue ou brève).
Ainsi :
a) en syllabe initiale:
b!i "puiser" / bi "aujourd'hui"
b66ri "médicament; fil" /bàri "courir
s'enfuir" i
l~a "six" / wàro "cola" ;
sii "mouche" / si "pr~dicatif" ;
w6ôro "six" / V/oro "cola" ;
yé~ "poisson" / yè "prédicatif ; "Postposition".
etc.
b) en syl18be m~diane :
màraamà "gaucher" / màràba "manioc" ;
r..àmaalào "personne de caste" / fiinàr6 "oublier" ;
sèntaan! "d6mon" / sèmbèma "guelgu' un de fort".
etc.

- 162 -
c) en syllabe finale
bàtââ "(se) fatiguer; fatigue" r bàntàlJ "fromager" ;
fà8.b~~ "passé" / fâbà "bâton".
sàmââ "saison des pluies" /
sanà "or (métal précieux)" ,
sàraâ "acheter" / s~rà "genre de pastèque" ;
sààs~a'''débroussailler'' / sâsà "embaucher" ,
sln66 "dormir; sommeil" / s:fl'là "co-habitant"
etc.
Comme on le voit sur ces rapprochements qu'on vient
d'établir, en plus du fait bien connu que le ton bas se
rencontre sur les voyelles longues comme sur les voyelles
brèves et dans toutes les positions, cc même ton bas n'est
pas celui qui est toujours, ni même le plus fréquent,
sur voyelle longue.
Ainsi, une relation de cause à effet systématique
entre ton bas et longueur vocalique n'entre point dans
la réalité phonolo2ique de ces deux concepts.
Il n'est toutefois pas niable que le ton bas est
fréCluemment r6o.li sé dans la situation préci s6. de fin de
vocable à voyelle longue. Il s'agirait donc de réalisa-
tion d'ordre phonétiClue. Ce fait qui ne peut être qu'uno
co!ncidence, est de toute. vraisemblance imputable à
l'effet induit tiu phénomène de relâchement articulatoire
en. fin d'émission
d'un vocable ou ti'un énoncé, dans la
prEltiQue dos langues mandingues.

- 163 -
CHAPITRE
VI
COMPARAISON DES SYSTEliŒS PHONOLOGIQUES
6.1. Un point de m~thodologie
On attend, en principe, d'une étude de ComlJaraison
de langues qu'elle aille au-delà de l'Qnalyse des seuls
phonèmes ct qu'elle explore le domaine de la morpho-phono-
logie, en SOffi!lle qu relIe traite aussi des phonè:nos profonds,
si elle prétond arriver à un résultat solide.
Cette préoccupaticn
se justifie surtout quand on consi-
dère les langues qui connaissent l'alternance consonan-
tique prolwemcnt di te dans une large mesure. Dans ce genre
de l,mgue en effet, un item phonique peut· avoir, en sur-
face, dans certains cas, maints correspondants possibles
outre lui-marne.
Cependant, pour ce qui est de l'étude ici présent6c,
il se trouve que :
1) Très yrécis~ment la recherche porte sur un type
de langue dans le~uel l'altern8nce consonantique (en tant
que fai t gram:'IQtical) est inexistant. Elle laisse la pleco
plutôt ~ des correspondances (produits d'évolution intcr-
dialectales, et de réalisations phon~tico-lexicales) en
nombre limité du reste.
2) Ces longuos sont du type 8 morphologie réduite
sinon inexistante. Par conséquent une étude morpho-phono-
logique à laquelle elles seraiont soumises se révélerait,
à l'évidence, infructueuse sinon i[~ossible.

- 164 -
3) Par ailleurs d'une fa~on g6n6rale, l'analyse en
]Jhonèmes profonds trouve tout son intérêt dans une
recherche com]Jarative visant plutôt à une reconstruction
de proto-langue, ce qui n'est pas le cas de la compar.oison
ici présentée.
4) On sait enfin qu'en comparative g~n~tique, des
formes attribuées au niveau profond ont pu ]Jarfois être
discutables.
Pour toutes ces raisons donc, il ne semble pas
illégitime de fonder une comparaison de langues, pour
l'essentiel, sur la descri]Jtion fonctionnaliste de sur~
face.Cette démarche semble ]Jlus 2]Jpropriée à la structure
typologique des langues mandingues. Bien ]Jlus, elle est
conforme DllX préoccupations qui préva18nt dans cette
étnde, et qui sont d'ordre synchronique et non ]Joint
diachronique (romonter une évolution ]Jour retrouver un
6tat de langue ancien).
6.2. Tableaux comnaratifs
Si l'on Qct en ]Jar,ülèle le s système s phonologiques
du mandinka-malinké, du diakhanké et du bambara, tels
qu'ils ont été pr6sentés au chapitre pr6c6dent, on pout
dressor le tableau cOQparatif de leurs phonèmes conso-
nantiques d'une ]Jart et celui de leurs phonèmes vocaliques
d'autre part, COJTline cela est indiqué ci-dessous.

- 165 -
6.2.1.
Tableau comparatif des consonnes
)
Modes et lieux d'arti-:
)
· l!id-Ml:
Dkh
Bra
.
culation
.
.
.
)
_______ ~
~
~
~
J
1
: occlusive sourde, bila:
.
.
~
:::~:Si
~: ~
~
2
;
ve sonore, 11
jj
3
nasale bilabiale
m
m
m
4
semi-voyelle bilabiale:
VI
W
w )
5
fricative sourde labio~
)
dentale
f
f
f
1
6
fricative sonore labio~
dentnle
(v)
7
occlusive sourde apico~
)
al v6 olaire
t
t
t
j)
8
occlusive sonore apico~
nlv601aire
d
d
d
9
nasale npi
v601sir~
CO-LÜ
n
n
n
~
la
latérale
l
l
l
"
~
I I
vibrante
r
r
r
"
12
fricative sourde apico~
al vt1 olaire
s
s
s
13
fricative sonore apico~
al véolnire
(z)
)
14
occl.
(affriquée) sour~
de, palatale
c
c
c
15
occl.
(nffriquée)
·
sono-;
re, palatRle
· j
j
j
16
fricative sourde, pala-
tale
(I)
:
17
nRsale, palatale
Il
ft
18
semi-voyelle, pnlatale;
y
y
y
! :
:

- 166 -
:
NOs
· Modes et l1e~ d'arti- : Md-Ml Dkh
Bra
·:
culation
:
·
·
.
·
.
.
.
---------------------------------------------~--------
·
:
·

·
·
:
19
occlusive sourde, vé-
·
·•
laire
k
· k
k
·
20
occlusive sonore, "
g
g
21
nasale vélaire
:
IJ
· lJ
· lJ
·
·
22
fricative sourde, vé-
·•
: laire
x
x


·
·
·
23
: fricative sourde,
glottale
:
h
. h
h
)
(
:
.

- 167 -
6.2.2. Observations sur les consonnes mandingues
Une prcmi~rc observation qui s'impose 8 l'esprit
devant ce tableau est que des trois parlors comparés,
c'est le bambara qui pr~sente la série complète des 23
consonnes attost~es dans tout ce groupe de langues.
C'est dans ce seul parler qu'on peut rencontrer la forme
sonere de la fricative sourde labio-dent"ale [f], et qui
est [v].
Phr ailleurs [z} et [S] sont attest6ea,toujours on
bambarû,bién qu'el188y soient toutefois rûros. Cependrrnt
les emprunts les consolident dans cette langue.
Il est tout ~ fait vraisemblable que:
[s] ait donn6
1) [z], par sonorisation;
2)
[s], par palatalisation.
Pour des besoins de classification et d'ordre p6da-
gogique, les consonnes placées "hors série" dans les
tableaux par 12ngue sont intégr~es ici dans lours modes
et lieux d'articulation respectifs.
A]Jr~s le bambara, vient le diakhanké avec vingt (20)
consonnes, tandis quo 10 mandinka-mnlinké no comporte 0.'10
dix-huit (lB) phonèmes consonantiques.

- 168 -
Los trois parlers ont en commun la richesse de
l'ordre apico-alvéolaire et de l'ordre bi-labial. Le
premier de ces ordres comporte six (6) consonnes, le
second cinq (5). L'ordre palatal dispose lui aussi do
cinq (5) consonnes si on lui int~gre, C01""le cela semble
s'imposer la palato-alv601aire [I] qui se présente en
:fai t comme une palatalisation de [s].
Les autres ordres sont :fournis comme suit:
vélaire : 4 consonnes ;
labio-dental : l ou 2 consonnes;
glottal: 1 consonne.
Aucune de ces langues, pas même le bambara, n'a
d'opposition I/3' Ainsi la :fricative sourde, palatale
[I] n'a pas de correspondant sonore (qui aurait été [3].
L'e:f:fncement de [g] et l'inexistence de [x] dans
le mandinka-malink6 (parler t~)ique du mandingue-Ouest),
sont sans <:Iucun doute 8 mettre au oompt~
d'une évolution
dans ce groupe de langue, évolution qui va dans le sens
de la simpli:fication du syst~me ; ce critêre a toujours
été l'une des ré:r6rences permettant de distinguer les
deux groupes: mandingue-Ouest d'une part, mandingue-~st
d'autre pétrt.

- 169 -
6.2.3. Tableau comparatif des voyelles
Modes et lieux d'articu-
Md-Ml
Dkh " Bra
~
:
l:üion
: :
________:
:
..L
..:
J
~
: :
:
l~
l
:fermüe (= 1er degr~ d'[\\- :
,,
:
: perture), ant~rieure :
i
i
i
)
2
mi-fermée (. 2e degr~
d'aperture), ant~rieure
e
e
3
mi-ouverte (= 3e degré
d'aperture), ant6rieure
,
: 1
4
ouverte (= 4e degr~ d'Clper.-
)
ture), centrale:
a
:
a
5
mi-ouverte (3e degré
a
~
cl' aperture), postérieure
,
;) i
6
mi-fermée (2e degré d'apep.-
ture), postérieure:
o
o
o
)
7
fermée (1er degré d'aper-:
:
ture), postérieure :
'
u
u
~u)
:
)
:
)
We sont représentées dans le tableau, que les
voyelles de base (br~ves et orales), attendu que les
voyelles longues ont è! peu près los mômes modes cl' éœti-
culation et exactement les marnes lieux d'articulation
que leurs correspondantos br8ves, tandis que les nasal~8
à proprement parler n'existent pas on mandinka-malinké.

- 170 -
6.2.4. Observations sur les voyelles mandingues
Dems le domaine de s voyelles, le mLèndinka-malinké
se caractérise par l'inexistence de voyelles mi-ouvertes
aussi bien en position antérioure (c), qu'on position
post~rioure (~). Il est ainsi le seul parler à no pas
présentor les opnosi tions ole et o/~. Face au mandinka-
malinké, les deux autres langues
diakhanké et bambar~
ont un systbme vocalique <1quilibré par la présence do
(8J et (~J.
Il a 6té dit au chapitre IV gue ces deux voyelles se
réalisent quelque~ofs dans le mandinka-malinké où elles
sont alors dos allophones, respectivement de /0/ et de /0/ 0
Il semble que la proximité de nos 3 langues
mandingues dans leurs zones communes d'implantation au
Sénégal ait ~avorisé la résurrection sporadique du
8
et du ~ dans le mandinka-malinké. Ces réalisations
s'expliquent aussi pRr le contRct continu entre ce derni<:)l'
pRrler, et le bamanan et malink6 (ou maninka) qui sont
du mandingue-Est en usage en Guin<1e et au Mali voisins.
Ce contact quasi permanent est soutenu p?,r les mouvements
des populations: migrations saisonnières d' agricultCl2ll'O,
ou de com~erçants nomades. Et dans ce contexte, on pout
même s'attendre à une accélération du processus de phono-
logieation do [8J et [oJ dans le mandinka-malinké.

- ln -
Tl reste cependant que l'~bscnce ou la pr~sence
de ces deux voyelleo
mi-ouvertes (l'une ant~rieure et
l'autre post6rieure) constitue un critère permettant
encore de distinguer nettement les deux groupes ~
- parlers mandingues de l'Ouest pr~sentant un
système ~ cinq voyelles orales (i, e, a, 0, u)
;
-
parlers mnndingues d8 l'Est avec un système è>
sept voyelles (i, 6,
e, a, ~, 6, u).
Il npparaît ninsi que ces oppositions cie et o/~
sont anciennes, voire originelles. C'est donc une ~tape
plus avancée vers plus de simplification que marque le
mandinka-rnalink6 par rapport aux autres parlers, en ne
conservant plus ces 0Pi)osi tions vocaliques.
On trouvera en annexe la fiche-test qui nous a
permis de faire la distinction entre ces deux groupes
de parlers sur le plan vocalique.
Nous devons rappeler ici en le soulignant qu'aucun
de ces parlers ne fait usage de voyelles nasales phono-
logiques. Ils connaissent 8 ce sujet, plutôt des réali-
sations nasalis~es de voyelles quand celles-ci préC0QCnt
une consonne nasale
(V + N = [v]), plue particulièrement
devant 1].

- 172 -
6.3. Comparaison des structures syllabiques
6. 3.1. Notes liminaircs
Toute langue pr~sente une structurc phoném2tiQue de
la syllabe déterminée ~)ar un ensemble de r~gles cElracté-
ristiqucs de cette lan;ue. Le principe de cette structure
syllabique se fonde essentiellement sur le contraste de
traits successifs à l'intérieur de la syllabe. En effet
une partie de celle-ci, appelée centre, ou noyau, ou
sommet, prédomine par rap~ort aux autres. L'élément qui la
composc est '?F,'elé phon~me central ou phonème syllabique,
ou syllab~me. Ce segment est gén~ralement une voyelle.
Les phonèmes qui constituent la/les partie (s) marginale(s)
de la syllabe sont des phenèmes asyllabiques. Ce sont habi-
tuellement des consonnes.
6.3.2. Echantillons de structures
Les vingt items notés ci-dessous représentent toutes
les structures syllabiques possibles des vocables l'ropres
aux parlers mandingues. Ils sont puisés dans notre lexique
de référence, et comportent une forte proportion de termes
désignant des parties du corps, des lier.e de parenté, des
11éments ou dcs instruments.
Ils sont exprimés dans les treis langues étudiées
mandinka-malinké, diakhanké et bambara.

- 173 -
~ Md-Ml . Dkh : Fr" : Traduction en FranS'ais j
---------~---------~----------~------------------------~
al
; al
: al
;
vous
)
dG
da
dé1
bouche
l
)
dilJ
c1îTl
clén
oni',-,nt ; peti t de
:fruit
j
faa
faa
faa
père
:
)
i
i ou é
é
tu ; te
Î
keme
keme
cerne
cent
l
klli!]
k61e
kélcn
un, une
k66
sel
l)
kml
ku!']
tête
je ; me
~
, ,
nEl2
naâ
mère
~
oeil
l)
fioo
fioo
floo
mil
sân
sân
ciel ; haut
l
"
88.raa
S ~rH
L.
c.c"
oti saras
acheter
l
jor6è
si sî
sisi
disi
poitrine
j
:
sora
s6ro.
lance
~
suu
suu
sa
cheval
sunkutu
sunkutu
sun guru
jeune fille
j
tili
tili
: tile
jour ; soleil
:
:
l
(
)
(
)

- 174 -
6.3.3. Définition de la syllabe
La syllabe peut être d6finie, d2ns les langues
mandingues, de la même manière que Gaston Canu l'a fait
pour le mo:rë :
" ••• une combinaison minimale de phonèmes comprenant
un seul élément (le perceptibilité maximale et portant
un seul ton,,(l).
c'est cet élément de perceptibl1!té rneximale qui
constitue le centre de syllabe ou noyau, et assume une
fonction syllabique. C'est une voyelle.
(1) G.
CAND. - 1973
Description synchronique de la
langue mo:r~ (dialecte de
Ouagadougou). Th~se de Doctorat
d'Etat; Nice. p. 71.

- 175 -
3xemples
Ida!, en l,Id-j·n ; Dkh , B'ra
"bouche"
l
syllabe
/kUlJ/
-"-
-"-
"tê te
"
.
/si/
si/ en Md-lU , et Dkh : "poitrine"
2 syllabes
/s6/
rai en i.Id-Hl ; Dleh , Bra : "lance
2 syllalJ8 s
/un/ ku/
tu/ en Md-Ml ; Dkh : "jeune :fille"
3 syl-
labes
Les éléments situés avant et/ou après le centre ùe
syllabe sont ceux qui assument une :fonction asyllabique,
et ce sont des phonèmes consonantiques.
Lor.squ' exceptionnellement
il n'y a pas combinaison
de phonèmes, c'est-8-dire lorsqu'un seul phonème remplit
les :fonctions de syllabe, ce segment, "consonne sylla-
bique" ou "voyelle syllabique", est un ~lément grammatical.
Exemples
, en liId-Ml ; Dkh ; B'ra
If je,
me"
;
,
"
"
"
"tu,
te tl •

- 176 -
6.3.4. Distribution des phonèmes clans la syllab-e
Dans les vocables ci-dessous mentionnés, le centre
de syllabe est souligné pour mieux le mettre en relief
d'une part, et pour indiquer d'autre part les éléments
marginaux de la syllabe.
On voit ainsi que dans les langues mandingues,
ln
syllabe est constituée sous une dos formes suivantes:
type l
: V ~ ex. : :1:,
" tu , te"
,
type II
C : ex.
"je
ffiG ll
:
: n,
,
type III : V C : ex.
al,
" vous"
type IV : GY:
ex.
da,
"bouche"
type V : GY:C
ex. : kUI),
Ir tê te" •
Il ressort ainsi ~p. cette distribution des phonèmes
dans la syllobo, que les l)arlers mandingues présentent,
essentiellement, cinq t~des syllabiques.
L'étude des fréquences de ces différents types sur
un lexique d'uno certaine a~Jleur, montre que le type
cv est indéniablement le plus attesté. ~t il est ainsi
celui qui doit être considéré comme la forme canonique
de la syllabe des langues mandingues. Cela est du reste
conforme 2 la théorio sur ces lxo.rlers, et confirme
leur caractéristique de langues à syllabation ouverte.

- 177 -
On sait par ailleurs que cette structure CV est le
type de syllabe universelle.
Ainsi, la struc ture syllabique (1es -parlers mandingues
peut être figuréo par le sch~ma suivant
cv (C)
Dans cette formule,
C repr~sen te n'importe quel
phonème consonantique
(y compris les consonnes prénasa-
lisées), et V est mis pour toute voyelle (brève ou longue).
Il s'agit donc de syllabes à noyau vocalique, en général
ouvertes, et seulement accessoirement fermées
(cette
dernière possibilité est figurée par le Centre paren-
thè se s).
Toujours dans cette formule,
on voit davantage que
la voyelle est l'élément autour duquel s'organisent les
consonnes; ces dernières lui servent de marges initi~le8
et éventuellement finales.

- 178 -
6.3.5. D~finition de 12 voyelle et de la consonno
du mandinr;ue
Il ressort de ce qui pr6c~de (
6.3.3. et 6.3.4.)
que si dons les parlers mandingues aussi on peut d6finir
la voyelle comme :
"l'élément de perceptibilité maximale constituant 10
centre de syllabe ou même la syllalie à elle seule"
(1)
;
on ne saurait dire, pour ce qui est do ces langues, que
" ••• les consonneS n' ont pas cette propriété"
(2).
Il n'est que de rappeler, à ce sujet, le cas parti-
culier des phonèmes consonantiques en fonction syllabique,
donc constituant dans ces cas des syllabes à eux seuls,
ce qui leur f:ü t 1J'ècr ::tilleurs porter le ton.
Ainsi cette étude do la syllabe a pormis de poser Que
l'harmonie est totalo antre les parlers mandingues,
sur
le point de 10 strructure syllabique.
(1) Gaston C?~u. - 1973 - op. cit. p. 73.
(2) L. HJELMSLEV. -
1966 : Le langage; Les Editions
de ~inuit, Paris. (p. 59).

- 179 -
6.3.6. Bilan de la conmarCli son des systèmes phonologi (1\\10 s
Au terme cle cette compar?,ison des parlers manclinguGs
sur le plan phonologique, c'est le bilan suivant qui
semble s'imposer pour' l'essentiel :
6.3.6.1. Points de divergence
a) absence de /g/ dans le Md-Ml ;
h) présence de /g/ dans le Dlch et le Bra.
c) absence dG /x/ dans le liId-j,il ;
d) présence de /x/ dans le Dkh et le Bra.
e) faible fréquence de /T]/ dans le Bra ;
f) frôquence élevée de /YJ/ (1:ms le ild-Ml.
g) 2,bsonce des oppositions e/8 et o/~ clans le Md-UI;
h) présence cles
It
It
It
c1. an s le Dkh
et le Bra.
En somme, on distingue dans ces parlers
a) deux (2) systèmes consonantiques :
- Celui du mandiru,a-malirucé à 18 phonèmes ;
- Celui commun pour l'essentiel au diankhanké
et au bambara ~ 20 éléments phonémiques.

- 180 -
b) deux (2) syst~mes vocaliques
- Celui du mandinka-malink~ ~. 5 voyelles ;
- Celui commun au di,o.l,he,nk6 et au bamborEl (lui
comporte 7 voyelles.
fJnsi, un constat mais plutôt de pauvreté s'impose
Èt Ir Gs1,ri t devant ce nombre restreint de points fondaE1cn-
t2uX de di vorgence phonologique entre les l'étrIers !nQY'-
dingues du S6négEll.
Il y El cependant lieu de penser, par ailleurs, que
des points de diff~rences notables plus nombreux existent
entre l--,arlers mandingues en usage do.ns des pays dif'f'6I'C>llt3,
du fait qu'ils aurent évoluédElns des contextes linguis-
tiques différents. C'est petr exemple le ce,s du b::unb8r2, dt"
Sénégal (ou bcmbarn du chemin de fer) par rap'"ort 1'. celui
du Mali (np1'8lé bams.nan), du mandingue du B'ourkinn Fas so
(ou djula) ps.r ra],port 8 celui de CôtG (l,' Ivoire (coiEmG
le m2.1inb~ de Ségué13 ou woroc1ougou (1e Ségwna), Gtc.
MQis même à l'intériGur des fronti~res dGS Etats, il
n'est pC\\s niEtble que des différences de réalisCltion
(donc phonôtiquGs) sont perceptibles, qu'elles BoiGnt
d'ordre intradialectal ou interdialectal. Ces dernières
sont le plus souvent imnutables auX écarts d'âGe ou
même de différences de maitrise du bilinguisme des locu-
teurs.

- 181 -
Cette raret6 des diverzences phonologiquos dans los
langues mandingues du Sénégéll est p",rticuli~rement reme>r-
quable au ple>n des ph~nomènes sU0rs-segmentaux comme les
tons. ,Sur ce point, il convient de penser oue des
problèmes 'lue posent les tons trouveront Se>ns doute des
solutions plus e>p;rcfondies lorsque la tre>~ition do
l' écri ture CJ.ui no va plus tarder à s'inst,mrer e>ure> fix6
les langues d'Afri~uo et facilité ainsi leur étude sur
de plus vastes corpus, à la fois stabilisés sur le plan
lexical et he>rmonisés au niveau de la transcription et
de la morphologie.
6.3.6.2. Points de convergence
a) même nomDTe ct mêmes types de phonèmes conso-
nantiCJ.ues dans le8 deux catégories de langues, en dehors
de Igl et Ixl ;
l,) mê me nombre et même s tY1Je s de phonème s vocali ques
dans les deux catégories de langues, en dohors de
181 et hl ;
c) tous cos j\\['.rlors présentont un système tow'.l à
trois (3) registres:
bas, haut§ haut-bao ;
,,
1
d) teus pr6sentent une structure syllabiCJ.ue do
cinCJ. (5) types: cv, CV(C), VC, v, C.

- 182 -
La structure dominante dans tous ces parlers est
celle de la syll~Je ouverte. On note 2inGi une corres-
L'harmonie est donc totale entre les trois 12ngues sur
le plan de 18 distribution des phonèmes de.ns lél syll"be.
LG comp2raison des diverses phonologies révèle, 2
l'évidence, une 6troite parenté entre les porlers
étudiés.
Du reste cette p8renté nous 6t"i t déjà rrDl'arue cl2ns
une précéd8ntc l~tnc1o portc;nt sur 12 compRrGis'on de ces
parlers mandingues, avec reconstruction phOnolGgiquo(l).
(1) BALDE, A. - 1963 : Etude cOŒ90r"tive des ~8rlers
mandingues du Sûnége.l,
,'}vec référenco sp6ci81e 21~
processus de l(:urs divergence et convergence phono-
logiques. - PubL du CL/J) = N9 Md. 4. 49 ]J2g0S.

- 183 -
Mais par-dessus tout,
cette comparaison dos sys-
tèmes phon6miClucs a permis de dégager
les grands
aspocts de l'6tape actuelle do l'6volution des lan-
gues mandingues du Sén6gal au plan phonologique.
Elle a, en mêmG temps, révéla l'avance du manuinka-
malinké sur le diakhanké et le bambara. CGtte évolu-
tion Qui va dans le sens de la simplification du
système,
comme l'indiquG le mandinka-malinké, Gst
sans doute la perspective effective de changement
de l'onsemble mandinguo du S6n~gal. Il n'est, on
effet, pas interdit de penser Que cette perspective
puisse so maintenir, étant donné le principe, en
linguistique comparative, de la régularité des ch6.n-
gements phonétiques qlli postule qUG touteo les réa-
lisa tions d'un phonème on cl' n,l groupe do phonème s
changent, en général, dans le mfille sono.
Enfin cette comparaison dos phonologies pcrmet
de concevoir deE hypothèsGS (le travail
sur l ' élabore.-
tion d'un système phonologique d'harmonisation ct
d'unification des transcriptions,
qui serait propos6,
dans la perspective de l'onscign"ment du mandingue G.U
S~négal.

- 184 -
TROISIEME PARTIE
PROPOSITIONS
DE
r'IETiIODCS
D'UNIFICATION
DES
PI\\RLERS
I~ANDI NGUES
DU
SEt,!tGAL

- 185 -
CHA P I T R TI
VII
lIGTHODE3 ET iviATERIAUX
7.1. Préliminaires d'ordre théorique et méthodolo-
gique
Dans sa tâche de description comparative de
dil'férentes langues ou dialectes, ou de dil'férents
systèmes comme par exemple des phonologies, d'une
part, et d'étaolissement des limites de ces ensem-
bles, d'autre part, la dialectologie en tant que
géographie linguistique ne résoud qu'en partie les
problèmes de planil'ication de l'ensemgnement des
lal~ues. Elle laisse entiers ceux qui se posent au
niveau du choix du système à utiliser à l'école
parmi les divers parlers d'une même zone, ou même
des langues apparentées. Les problèmes théoriques
qui se rencontrent ainsi à ce niveau de recherche
trouvent leur illustration dans le cas précis
des parlers mandingues du Sénégal. En el'l'et ceux-
ci présentent deux groupes phonologiques homogènes
mais non identiques, et pour les~uels s'impose la
nécessité de trouver un système unique qui intègre
méthodiquement les éléments de divergence. Ce
système d'unil'ication doit être à la l'ois linguis-

- 186 -
tiqueffient valable et psychologiquement accepta-
ble par les différentes communautés de locuteurs
concernées.
Il peut résulter de plusieurs métho-
des d'approche.
En
effet, chacun des diffé-
rents types d'analyse qui vont être considérés
ci-dessous, est susceptible de servir d'axe à la
réflexion ainsi suscitée:
1) Procédé par construction de diasystèmes,
en s'inspirant de la méthode d'analyse instaurée
en dialectologie structurale ;
2) Utilisation des variantes libres à chaque
point de fluctuation (c'est-à-dire de divergences
phonologiques)
;
3) Adoption pure et simple du seul système
phonologiQue du parler qui est reconnu commo le
plus réparillu et le plus dynamique du groupe
;
4) Enfin choix des phonèmes les plus em-
ployés, ceux qui sont les plus fréquents dans
l'ensemble du groupe de languos, au niveau de
chaque correspondance.

- 187 -
7.2. Les ~l~ments de l'analyse
les correspondances
Un système phonologique d'unification est en
principe le produit d'une synthèse ou d'une symbiose
des phonies qui varient à chaque point de divergence
entre les parlers en pr~sence. Donc quelle que soit
la méthode utilisée pour élaborer ce système,
l'opération se fonde
sur l'analyse d'éléments que
sont le s corre spondance s phonologique s.
7.2.1. D~finition
Il est facile,
voire fréquent, de confondre
dans des discours linguistiques, des termes aussi
différents que "correspondance" et "alternance".
Le Dictionnaire linguistiaue Larousse, donne
pour "al ternance" la défini tion sui van te
:
"Varia tion subie par un phonème ou un groupe
de phonèmes dans un système phono~ogique
dOlmé" (1) •
1) Dictionnaire linguistique Larousse, Paris, 1973
;
page 27.

- 188 -
L'alternance est donc un fait grammatical
ct intra-Qialeetal. Ainsi le pulaar
gor ka "homme"
Qui est un singulier, devient: y(or-oe "hommes" au
pluriel. Et en tant Que r6sultat d'une mutation
morphologique, l'alternance n'a guère d'occurrence
dans des langues à morphologie r6duite comme les
parlers mandingue s.
Il n'est par conséquent, pas question d'al-
ternanee dans cette étude.
Le même dictionnaire linguistique donne, pour
.
"correspondance" cettE; explication:
"On dit de deux termes appartenant chacun à
une langue parente qu'ils sont en correspon-
dance quand ils sont issus par une sSrie de
changements réguliers d'un même 6tymon de
la langue mère. Ainsi le latin quis "qui ;
quel"
(pr. relntif ou interrogatif), et le
uree tis, sont issus d'un radical tiré de
la racine indo-européenne kwis ; ils sont
en correspondnnce,,(l).
Un exemple au niveau des phonèmes, pris dans
les parlers mandingues du Sénégal: Le mandinka
1) Dictionnaire linguistique Larousse, op. eit. j
page 130.

- 189 -
karanke
et le diakhank6 xaranke
sont issus
d'un même ~tymon mandingue conservé en bambara
sous la forme de garante
"pou (de corps)"
;
leurs phonèmes initiaux: k/x/g/ sont en corres-
pondance.
Les correspondances s'étudient donc au
niveau phonologique ou lexical. Elles relèvent
d'un processus de rapport inter-dialectal. Et
c'est là précisément le terrain sur lequel se
situe la réflexion dans cette étude.
Il s'agit donc bien, dans cet expos~,
non pas d'alternance, mais de correspondance.
7.2.2. Corpus de vocables sur lesquels
on note les princiwales corres-
pondances.

- 190 -
7.2.2.1. Correspondances vocaliaues
,------- --,--- ------- -1- --------1---- -- ------- -- r----- ---------1
Il
Md-Ml
Dkh
'.
B r a ;
Tr. en Fr.
! Correspon-
,
!
1
[
!
i
1
Id2nccs o
:
1
:~:-----r----:~:--l---:::---t-::;::;-:-;::;;I-:~:--------1
1
·
1

Il
'II
1
kiliIJ
kilil]
k61en
lm
Il
1
,
l ,
i i
I kil]
kil]
1
k6n
1
mordre
Il
,
kitil]
kétin
cru ; vert
"

,
-
si bi
sibi
sébe
.
ronlcr
Il
,
,
si J]
sil]
sén
pied
Il
,
,
,
tili
tili
tilc
jour ; soleil
Il
1
,
,
furé
fure
fure
cadavre
e/r;


j6
je
je, ou
voir
"
ye
1

,
,
jinnc
jinne
jinne
diable
Il
kés6
kese
graine
Il

-
191 -


pas (néga-
"
tion)
fiâ<f

oeil
ale
koloJ]
puits
0/0
k6no
ventre ;
"
intérieur
nono
lait
"
J]6rto
faucille
"
soli
circonci-
"
sion
t6liriJ]
dliriJ]
t;5li
pourri
"
tons6
chauve-
"
souris.
_ L -
--l-
-L
-----l
~
_

- 192 -
:---------i----------I--------;-------------l------------
1 Md-Ml
1
Dkh',
Bra i
Tr. en Fr.l'
Corres-
1
1
!
i
!
i pondances!
~--------J----------~--------J-------------~----------_J
l
'
1
"
1
te M
t;)t6
1
t;)t:5!
grenouille'
"
1
,
1
1
i
balûU
baluu
1
1
ba16
.
vie
u/o
1
!
i
bulu
bulu
b610
1
bras
"
buu
buu
boa
d6fécation
!l',
"
,
1
i
kuluu
kuluu
kolo
éduquer
"
kulul)
kulul)
ko16n
mortier
"
kuu
kuu
ka
affaire ;
"
envie
subu
subu
saga
vie.nde
"
SUl)
SUl)
son
voleur
"
tulu
tulu
tulo
oreille
"
i
ful~
fuH
filé!
deux
u/i
!
1
!
1
~
-i

- 193 -
7.2.2.2. Correspondances consonantiques
---------r--------------------------------------------
1
1
1
'
i
i
Md-lU
1
Dkh
1
Bra
1
Trad. Fr. i Corres-
1
---------
J
l
I-~::~:::::J
. .
JUSU
cl usu
1
coour
ys
\\
voir
j/y
j~10
jé10
yélli
rire
li
kayra
xâyr8.
h~ra
sant~ ;
1
i k/x/h
paix
kee
kss
css
homme
k/c

,
,
dinka
dinka
d.inga
trou
k/g

,
,
donkili
donki1i
dongi1i
chant ;
li
chanson
fanl,â
fanlG~
fangi'i
être riche;
li
1
être puis-
sant.
rankà
accepter
li

- 194 -
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
4
,
i
Md-Ml
!
Dkh
Bra !
Trad. Fr.
Correspon-
1
dances.
1
1
l,
---------1---------------------------
--------i---------
Il
toi t
k~nkaraD
k~nkaraD
gângaranl
,
1
1
k~ranke
, garange
cordonnier
Il
mUnku
munku
mugu
poudre
"
1
sûnkutu
sunlmtu
slinguru
jeune fille
k/g
subu
s6go
viande
big
Il· .
liiro
llro
diiro
raser
Ild
luulu
luulu
duuru
c inCJ.
Il

sila
sila
sira
route; voiCi
l/r
1
loi
.

/
mani
mani
malo
riz
mil
M6
nU
j~g8
poisson
n/j
1
1
kaD
lcâIJ
kan
cou
!JIn
J
--L____ . __

- 195 -
-------------------r----------r-------------
1---------_.~
Md-Ml
Dkh
Bro.
i Trad. Fr.
Icorrespon- i
1
1
Idances
1
i:::-----j----:::---r---:::---- --:::~~::----t---~------~
1
1
1
1
1
1
,
kil)
1
kil)
k6n
mordre
1
"
1
1
nin
et ; avec.
nilJ
nilJ
"
mil]
mil)
min
boire
1
1
kâ."rl
kân
k,m
cou
"
1
1
kUl]
kun
t6te
"
1
boro
boro
boli
courir; ou
rll
S' enfuir.
,
f616rà
f616rà
f6161l
commencer
"
siff10r.
1
1
1
kari
ko.ri
knlo
lune
"
1
,
1
,
s6rà
s6rà
s6li
do=cr;
"
1
1
offrir,
1
___ ... 1
,
-~---<--.-.-.....--

- 196 -
~--------~----------l---------ï----------------------- --
1
1
1
j
: Md-Ml
,
Dkh
i
Bra
Trad. Fr.
Corro spon-
1
1
i
,
1
dances.
I i i
i---------:-----~----~---------ï----------------------
--
! w~riro
wâfiro
wafhi
vendre
Il
1
sotor6
sotor6
soroli
obtenir
Il


si si
si si
disi
poitrine
s/d
bat~
bat;1
bDr~
gourde;
tir
nombriL
Il
bitaI;]
bita!]
biran
beau-parent
Il
fat a
fatÉi
farâ
peau
1
1
k6t6
koto
koro
vieux ; aîn~.
Il


Il
sibi ti
sibi ti
s1biri
samedi
1

Il
sotor6
sotor6
soroli
obtenir
Il
sunkutu
sUnkutu
sûnguru
jaune f'ille
duwa
duga
vautour
w/g


tiya
tiYD
tiga
arachide
y/g
. 1

- 197 -
CHAPITRE
DES
;,ŒTHODES
D'UNIFICATION
8.1. An'è1yse des diverses métll0des possibles
Puisqu'il s'agit ici de propositions, d'inten-
tion de so\\mettre une série de systèmes d'unifica-
t ·
d . flf'<
+
.
t
. bl
' l '
-,.
lon
lJ."\\,Jrcnus 1113.l8
OUS
pOSSl
e s ,
u
nppr0C12-
tian et au choix des rssponsables de planification
linguiscique, il ~onvient de présenter pOûr chacun
de ces rlerniQrs la méthodo d'élaboration qui lui est
propre, les avant8gcs ct les limites inhérentes ~
celle-ci.
B.l.l. La méthode par diasystèmes
Elle s'inspire ùes recherches tentées en lin-
guistique structurale et mises en application
notamment par U. VIEINREICH dans "Is a structural
Dialectology possible 7" (1)
Cette m6thoc1 e indique des formulos d'établisse-
ment de syst~mes d'un niveau supérieur à celui des
systèmes des langues particulières. et 8.J:1J)olés rlir'sys-
tèmes. Les di2.systèrncs sont construits par analyse
-----------------------------------------------------------
1)
WEINREICH, U., 1954.- \\lIs a Structural Dinlcctolo-
gy possiblo 7\\l, WORD 14. pages 388-400.

- 198 -
linguistique à partir de deux ensembles qui ont
des ressomb1~ncos partielles. Ce pourrait être
le cas dos doux groupes phonématiques mandin-
gues du Sénégal (celui du Md-Ml. et celui quasi
commun au Dkh. et au Bra).
Voici, donnés à titre purement indicatif,
deux cas do vocalisme formulés par diasystèmos :
a) Si doux variétés dialoct~los ont un
système de cinq voyelles identiques dans l'un et
l'autre parler, le diasystème sera établi co@no
sui t
:
1,2 Il i
a
o
u Il.
b) Dans le cas où l'on veut décrire deux
variétés dont l'une a trois voyelles antérieures
et l'autre quatre, on aura 10 dia système suivant
e
1,2 Il
l 1 i ~
~
u 1
a
0
~
1 1.
2 1 i - e ~ E - u
I l o.pparaît sur les for;nules vocaliques
ci-clessus Que; dans le s cas du consono.n ti smo ,
l'établissement dos diasystèmos sc ferait par

- 199 -
les regroupements en séries, c'est-à-dire en se
référ2.nt,
comme pour les voyelles, aux modes
d'articulation (plutôt qu'aux lieux d'articula-
tion).
Il nous a semblé peu probable de tirer un
grand intérêt pratique, de l'application possi~le
de la description diasystématique pour résoudre
le problème posé ici, celui de l'élaboration d'un
système phonologique d'unifica,tion qui intégrerait
les phonologios des deux groupes de parlers mandin-
gues. Et cela, d'autant plus qu'en dehors d'un
intérêt purement th60ri gue, i l convient, dans le
cas des variétés dialectales d'Afrique qui sont en
passe d'être matières et véhicules d'enseignement
scolaire ct universitaire, de songer à un intérêt
pratique et pédagogique. Ce qui exige simplicité
et harmonie.
Enfin, mise È\\ part leur complexité de pré-
sontation, les formtùes diasystématiques font par
ailleurs penser Q un autre procédé d'élaboration
de système d'unification, à savoir celui d'utilisa-
tion des variantes libres.

-
200 -
8.1.2. La méthode p~r utilisation des
variantes libres
Nous entendons par variantes libres d'un
phonème, par exemple deux unit~s phonGmatiques
1
apparaissant dans le même contexte phonémique et
pouvant, d'une langue à une autre langue parente,
être
substituées l'une St l'autre sans qu'il y
ait une différence sémantique du vocable où elles
se manifestent.
c'est par exemple, pris dans notre échan-
tillon du paragraphe 7.2.2., les cas de corres-
pondance de
:
,
/il et Ici
en position ini tiale
Md-Mt.
kil] 1
Bra
kén.
"
"
médiane
Md-Ml.
sibil
Bra
séM.
11
"
finale
Md-ML.
t ù i l
Era
t11é.
etc.

-
201 -
De la même fa~on on a aussi comme correspondances
Itl et Irl : en position m6diane :
,
Md-Ml : sotoré 1 Bra
soroli
en position finale
Md-Ml : bita~ 1
Bra
biran.
Il apparaît ainsi, clairement, ~u'il ne s'agit
pas de variantes combinatoires, ou contextuelles,
c'est-~-dire deux phonèmes ne figurant jamais dans
le môme environnement phon6mi~ue mai s pré sent= t
entre eux une parenté articulatoire ou acousti~ue.
[Et il s'a~it encore moins de variantes li6es, ou
conditionnées (par l'entourage)].
D'une manière générale, et dans des recherches
comportan t un volet à finali té pédagogi~ue comme c'est
le cas de cette thèse, c'est surtout à la catégorie
des variantes libres ~u'on s'intéresse. En effet
ce sont elles Qui nous permettent de résoudre le
problème des correspondances de phonèmes. Il s'agit
ici, plus précisément, de trouver un moyen ad~quat
de prendre en compte à la fois la parenté profonde
des vocables du mandingue et les diversités formelles
que présentent, d'une langue à une autre, un cer-
tain nombre de ces vocables, du fait des phonèmes
en correspondance.

-
202 -
L'étude des vari~ntes libres phonématiques,
autrement ûit des phonèmes on correspondance, a
ainsi pour finalité, dans l'étude ici présentée,
de prendre en considération l'intégralité du sys-
tème phonologique do chacuno des langues on
présence. On cherche donc à tenir compto
du fai t
qu'il s'agit bien,
comme l'a écrit A. 1~TINET,
d' "uni tés [phonémiques] en nombre déter-
miné dans chaque 1anguo, dont la nature et les
rapports mutuels diffèrent eux aussi d'une langue
à une autpo" (1).
Il n'ost par conséquent pas question ici
do gommor des phonèmes dans l'écriture d'un voca-
ble en passant d'un parler à un autre. Cela serait
un procédé appauvrissant pour certains par1ors.
Le problème n'est pas non plus de substituer des
unités phonématiques d'une langue à celles d'une
autre
langue. Cette opérRtion-1à serai t,
conme on
le sait, contraire au principe régissant les rela-
tions psychologie-phonologie, et qui veut qu'un
locutelIT ne soit pas soumis, dans sa langue, à
l'usage d' un son auquel sa psychologie ne l ' [l vai t
pas disposé.
(1) Â. 1U~TI1ŒT.- 1965 : Elements do Linguistique
Générs1e.- Paris, A. Colin, p.
25.

- 203 -
Ainsi donc, ~ la suite des considérstions ct
précisions qui viennent d'être do~~ées, nous pou-
vons considérer maintenant que la méthode pour
d6gager un système phonologique d'unification par
utilisation des variantes libres, ost suffisammont
élucidée. Aussi, nous apparaît-il quo la solution
adéquate qu'implique cotto méthode, est la priso
on considér~'.tion de toutes les différentes formes
divergentes de vocaJlc résultant de faits do pho-
nèmes en correspondance. Ces différences formelles
existent biGn entendu dans des vocables i~olés comme
dans ceux de textes suivis.
Il n'ost pas inutile
par ailleurs, de préciser ici qu'il convient do
traiter tous ces termos dont los formes sont ainsi
divergentes,
sur un m§me pied. Cela est d'autant
plus logique ct môme facilo,
quo les différents
parlers où ils sont attestés ont tous, au regard
des cOflltilune.utés de locuteurs, le même statut, celui
de langue à part entière.
Pour illustrer, en guise de eonelusion,
ce
qui résulterait du choix de cette méthode par uti-
lisation des vari2ntos libres, i l importe à
pr6sent d'élaborer ici des mod~les de fiches de
présentation de lexies comportant des phonèmes en

-
204 -
correspondance.
Ces fiches sont établies à partir
de quelques variantes lexicales relevées dans les
1
listes pr~sentées plus haut aux paragraphes
>
7.2.2.

-
205 -
8.1.2.1. Fiche de correspondances vocaliaucs
i---------------- r-------------------------------------1
ICorrespondances 1
Signifiés
Signifiémts
il
I----------------L----------------- -------------------1
1
i/e
enfélnt ; frui t
dtI) _
dé'n
1
"
un
ki li I) - kélen
Il

1
1
Il
rS'nier
sibi
sébe
1
voir

jé _ y~
1
Il
pas (négation)
te
tE;
Il
gréline
ke se _ l{8SE;
oeil
oh
pUi ts
koloI) - k;:>l;m
Il
ventre
kono
k;:>n;:>
"
lait
nono
- n;:>n;:>
uh
bras
bulu _ Ml;:>
Il
éduquer
kliluu
Il
mortier

-
206 -
8.1.2.2. Fiche de correspondancos consonan-
tiaues
~----------------~-------------------~----------------~;
l
, Correspondances 1
19n1I lc:S
19n1 lan s
1
S"
'IS"
" 0 " . (
"f"
t
"
o
1
i
l
'
1
1
1
~---------------- ------------------- -----------------1
,
,
mil
riz
mani - ma16
i
i
1
tir
gourde ; nombril
bata - barn
\\
beau-parent
bi ta!] - biran
"
1
,
1
Il
obtenir
sotor6 _ soroli
1
Il
jeune fille
sUnkutu _ s6.ngurul
1
Il
peau
fata _ fara
1,
1
,
,
1
sld
pei trine
sisi - disi
1
Ild
raser
liiro - diiro
"
cinq
11S.ûlu
duuru
,
,
. Ill'
route ; VOi8 ;
silo.
siro.
loi
l'Il
courir; s'enfuir
boro _ boli
"
commencer ; siffler f616rb_f6161i
Il
donner ; offrir
s6rô _ s6Ü
,
Il
obtenir
sotor6_ soroli
Il
lune
kari _ kino
Il
vendre
jld
coeur
jusu - dusu
!
--------------------------------------'

-
207 -
I----------------------------------~-----------------
Correspondances
1
Signifiés 1 Signifiants
1
1 ' -
------------------ï--------------- -----------------
voir
jé_jt-yi'
"
rire
jélo _ yélli
~
y/g
arachide
1
. /
tlya-tlg ç
1
1
k/x/h
santé ;paix.
k/c
homme
Ik88 - C88
k/g
chant; chan-
dOnklli - donglli,
son.
"
être riche;
fankâ _ fanga
0tre puissant
"
toit
k6nkara~_gQngaran1
"
cordonnier
knranke_garange
1
"
poudre
mûnku-mugu,1
"
jeune fille
S11nlzu tu _ sunguru
w/g
vautour
duwa ....<1uga
n/j
poisson
1'i.U_Hg8_néé
lJ/n
cou
k8lJ-kân
"
gpaisse
kélJ-ktn
,
,
"
mordre
kilJ-kin
! -

- 208 -
~----------------~--------------~----------------------
i
i
.
! Corre spondnnce S Il
Signif ié s
Signifiants
,
1
!
.
!
1
1
:
1
~---------------~---------------~---------------------~
1
1
1

1
1
' l ] / n
et ; avec
1
ni!]
nin
1
1
Il
boire
mi!] -
.
mln
Il
tête
ku!] _ kun
1
L
J
J
~

- 209 -
Il
apparaît qu'nvec CüS listes de variantes
qui sont de v6ritablos tentatives d'harmonisation
ou de "tolérance lexicale", le lexique d'un
parler mandingue présente trois grandes catégories
de vocable s :
A. La grande masse des vocables communs, à
structure identique dans toutes ces langues. g'est
le fonds commun manô.ingue et les emprunts communs ;
B. La catégorie de toutes les variantes
formelles dues aux correspondances phonologiques,
dont on vient d'étudier les exemples ci-dessus au
paragraphe 8.1.2.
c. Enfin le groupe peu étendu des vocables
différents, acquis spécifiquement dans chaque parler.
8.1.3. Adoption du système phonologique d'un
seul parler
L'examen des phonologies des divers parlers
ici étudiés a révélé une évidente parenté entre
ces phonologies, de par le grand nombre de carac-
téristiques communes qu'elles présentent. Et cela,
môme si au plan vocalique par exemple, on trouve
un syst~me à cino. voyelles d'une p.::œt, et un syst~rr,e
à sept voyelles d'autre part.

-
210 -
Etant donnée donc cette étroite parenté des
syst~mes en présence, il ne peut paraître que logi-
que, cIans la recherche d'un ensemble phonématique
d'unification, de penser ~ opter pour celui d'un
des p[lPlers. Dans ce cas, seuls les phonèmes de ce
système sont destinés ~ l'usage scolaire et ~
l ' écri ture d'une, ou surtout de la langue mandingue
pour les besoins administratifs et officiels.
Une fois fait ce choix du système d'écriture,
i l s'agira ensui te de procéder ~ l'informa ti on et ~.
l'instruction des locuteurs de toutes les communautés
mandil~ues, pour qu'ils s'adaptent et se conforment
à l'emploi systémEltique des phonies ct graphies
retenues.
Il convient de préciser que cet exercice
d'assimilation est d'autant facile et rapide à faire
qu'il ne sc présente qu'au nive2u des seuls points
de correspondance
(ou divergence phonologique).
Bien plus, l'étroite coexistence et mame
l'inter,)énétration des communautés ct des p8rl;:;rs,
font que les divers phonèmes en correspondance ne
sont le plus souvent pas incormus des locuteurs des
autres langues du groupe. Il s'agit ainai là, an
fai t, cl' un problème mineur d' intorférences phonolo-
giques.

-
211 -
Le problème majeur Qui
sc pose, dans cette
méthode d'unification, se situe au niveau des critères
du choix dc telle ou telle langue dont le syst~me
phonologiQue sera adopté par los locuteurs des autros
langues. Ces critères nous semblent être, pour l'essen-
tiel
:
1) de contenir, à partir d'une évaluation
statistiQue, le ponrcentago le plus élevé des phonèmes
(et par conséquent des formes lexica10s) attestées
dans toutes les lahgues du groupe.
Cc cri tère favorise nettement le pD,rler
bambara.
2) d'être la langue Qui assure la communica-
tion inter-groupe, et Qui est ainsi la langue véhicu-
laire et majoritaire du groupe. C'est le parler Qui
so distingue par un dynamisme tel quo los locuteurs
dos autres parlers sont dans la n~cessité de l'appren-
dre tant soit pou pour l'utiliser dans les activités
de la vic courante.
Par exemple c'est la languo la plus utilisée dans les
f
lieux publics tels que les marchés ou 10S foires hcb'··
domadaires. Et cette situation favorable fait passer
l'idiome concerné pour lCl langue d'intégration sociale
dans les communautés multilinguos des pays mandingues.

- 212 -
Nous avions établi ce type de véhicularité
à partir d'enquêtes sociolinguistiques extensivos.
Dans les questionnaires qui étaient élaborés à
cet effet il s'agissait notamment de savoir pour-
quoi telle personne utilise toIle langue de pré-
férence à sa langue premi~re. Et le résultat du
dépouillement de ces enquêtes ont permis de chois~r
le Mandinka-Malinké comme parler véhiculaire dans
le groupe mandingue du Sénégal.
3) d'avoir le système qui a le plus évolué
ct qui pour cette raison apparaît comme la langue
pilote, et même la langue d'avenir.
Ce troisième critère de choix aussi plaide
en faveur du parler mandinka-malirucé dont on sait
qu'il a réduit le nombre de
ses phonèmes, par
exemple cn désonorisant, puis en effa~ant jgj qu'il
confond avec ~,j dans certains cas, et en l'effa-
~ant même, dans d'autres (cf. Chal'.: sur l'établisse-
ment du système phonologique du Mandinka-iiiEüinké).
Il faut noter
ici qu'il n'ost pas fai t
cas
de critèros d'ordre culturel, tous ces parlors
étant, chacun pour sa part, véhicules d'un même
fondsculturel commun.

-
213 -
Il Y a lieu de penser ~ue le parler choisi
sur la base des critères ci-dessus retenus, corres-
pond aussi au profil de celui qui aurait convenu
comme langue standard du groupe mandingue. Et à
propos de standardisation,il n'est pas inutile de
préciser ici ct tout de suite, Qu'en tout état
de cause, il ne pourrait être question de penser 8
interdire ou, à plus forte rc\\ison, 8. éliminer les
autres phonologies ou les parlers auxquels ils
appartiennent.
Il s'agira très exactement, pour
ce qui est de ces derniers, de simple non prise
en compte ou en charge pEœ l'~cole.
8.1.4. Méthode par le Ch0ix des phonèmes
les plus employ6s ct/ou les plus
stables dans le groupe de langues.
Unc lc:ngue peut être plus répandue, 111us
v6hiculéèiro que les autres pc.rlers de son groupe,
sans que dans les séries de correqlondances,
ses
phonèmes soient pour [jutant les plus fréQuemment
usités dans le plus grand nombre des autres parlers
du groupe. Ce fait nous a amené à orienter la ré-
fl~xion, cotte fois, vers cette autre méthode d'ana-
lyse ~ui consiste à disposer les vocables des
différents péèrlcrs de rnani~re à illustrer les corres-
ponrlances sous for:;1e de pCtradigmes. Ces parmligmes

- 214 -
permettent de voir le nombre de fois qu'est em-
ployé ChGClli~ dos phon8mes de la correspondance
en question.
Nous nous inspirons pour cette méthode,
du procédé de disposition utilisé dans la compara-
tive-reconstruction par Kent D. BIMSON(l).
Nous nous référons uno fois de plua à
nos listes dos correspondances présentées aux
paragraphes 7.2.2.
Il convient de préciser ici que ce
matériau a été rassemblé durant une période allant
de 1975 à lS80, à partir des différentes sources
que consti tuent los trois parlers: mEcndinka-malinlcé,
diakhanké ct bambara ; il a été collecté dans toutes
les régions et localités à majorité de locuteurs
mandingues du Sénégal. D'ailleurs cette collecte
de vocables a été faite en vue de l'élaboration de
tout un lexique comparé des parlers mancLingues.
Ce
recours à l'ensemble des langues étudiées et à
l'ensomble des régions d'implantation de ces langues,
compense, nous semblo-t-il, l'étendue rolativoment
limitée qui a pu être donnée aux listes de vocables
que nous utilisons pour l'étude des correspondances.
1) Bimson Kent B.- 1976.- Comparative reconstruction
of mande kan , in : Studies in African Linguistics,
0
Vol. 7, N 3j'_ U.C.L.A.

- 215 -
Les 61éments de l'analyse sont disposés
COIl1r.JS
sui t
1) A g~uche, est donn6e l'indication de la
correspondance à étudier ;
2) Ensuite, viennent les noms des langues
dispos6s vorticCllement, en L"ce d,esquels sont dis-
pos60s des s6ries de vocables illustrant la corros-
pond,'mce en question;
3) A droite de chaque groupe de séries
illustrant une correspondance, est inScrit le
chiffre indiquant le nombre de correspondances
trouvéos clans les listes do base (dos paraGraphes
8.1.4.1. Voyelles en correspondance
enfan t, frui t
pied
jour, soleil
:~-
~~
, ,
"
:
i
ile
ifld-Hl
til! i ;
d 1i IlJ
s !i fI)
7
,
1
l , !
Dkh
: dl; IlJ
s !i iIJ
t "1:1 . 1
,l
,2 \\
,
1
,
i
i
Bra
dlein
!_J
Si e ln
tÜ!e i
L_--!
~_,_-.l

Î
- 216 -
voir
pas (négation)
cad2vre
j
! é i
fur
6
1
i
1
1
Dkh
" i ..
J
1
1 S
\\
fur
Br[l
i~J
j
fur
-~.
oeil
ais
Md-Ml
1ft M
l
Dkh
ln
an
!
\\
Bra
) ft
u
1
lait
ventre, intérieur
puits
0/';)
hijd -Ml
n [-01 no
k lorn0
k:O\\ 10YJ
13
1
1
1
1
Dkh
n 1';) in';)
k 1';) im
kl';)i 1zJ1J
I_~n';)
1
i
1
!
Bra
1
1
n
li: i ';) in';)
ki~bn
L-_;
bras
mortier
orcilJ.o
c~
~ ~
u/o
Md-iU
b
l~lU
kul i11 '11]
tlil !U
!
,
Dkh
b
kul i li \\1]
tlil 1'U
1 li !lU
i
1
1
Bra
b ~Ilo
koll6 ln
tul !o
deux
u/i
Md-Ml
l' Fila
l
Dkh
f
\\ li
i lB
Bra
f
I~lâ

- 217 -
8.1.4.2. Résultats de cette analyse de§
voyelle s en corre s)Jondance
- Au sujet de la correspondance ile
Dans les trois correspondances présen-
t6es, nous avons comme structure:
[i : i: 6].
Il en aurait ét6 de même dans les six corrospon-
dances de la liste de base. Cette structure ost
illustr6e ici dans
,
,
"enfant, fruit"
Md-Ml
diIJ ; Dkh
diIJ ,
Era
den.


.
"pied "
Md-Ml : si lJ ; Dlch : si Ij ; Bra : sen.


"jour, soleil"
: Md-Ml : tili ; Dkh : tili ,
,
Bra : tile.
Il apparaît que le processus de réduction
du nombre de voyelle s an térie ure G de troi s (3)
dans los parlers diakhank6 et bambara, ~ deux (2)
dans le mandinka, a eu pour résultat la mutation
du Ici en Iii, r6guliêre et fr6quente dans les
séries. Cette mutation semble expliquer qu'en
mandinka, l'absence du lei soit due à la fermeture
totale d'aperture de ce phon~me qui a ainsi fait
fusion avec Iii.
Il en résulte que Iii est plus stable,
plus fréquent que 161 dans les trois parley's

- 218 -
considérés. Pour cela/les vocables présentant
la corre spondance i/e seraient donc écri ts uni-
quement avec Iii, comme dans :
,
"enfant, fruit"
: dil)
,
"pied"
sil)
,
"jour,
soleil"
tili
etc.
- Au sujet de la correspondance u/o :
Les correspondances présentées pour ulo don-
nent la structure:
[u: u: 0], illustrée
ici
dans
"bras"
: Md-Ml : bulu ; Dkh : bulu ; Bra : 1)610.
"mcrtier"
: Md-Ml : kululJ , Dkh : kuluI] ;
Bra : ko16n.
"oreille"
Md-Ml
t~lu ; Dkh : tulu ;
Bra :
tulo.
Ici aussi, tout comme dans le cas de ile, c'est
le processus de réduction du nombre de vo yelle 1
cette fois-ci postérieures, de trois (3) dans le
diélkhanké et le bLlmbo.ra, à deux (2) dans le m2-n-
dinka, qui a eu pour résultat la ümtation du loi
en lui. Cette mutation explique qu'en mandinka,
l'absence du loi soit due ~ la fermeture totale

- 219 -
d'aperture de cc phonème Qui a ainsi fait fusion
avec lui.
Là aussi, il résulte de cette mutation Que
lui est plus stable, plus fréQuent que loi dans les
trois parlers consid~rés. En conséQuence, les vocables
présentant la correspondance ulo serrrient écrits uni-
Quement rrvec lui, comme dans
"bra.s"
:
blilu
"mortier"
kulûlJ
"oreille"
tûlu
etc.
- Au sujet des correspondances els et o/~.
Ces deux groupes de correspondances peuvent
être examinés ensemble, car ce sont eux Que l'on
utilise on général comme critères de distinction
,')ntre le système à 5 voyelles (mandingue de l'Ouest
le mandinka) et celui à 7 voyelles (mandingue do
l'Est: diakhanké, bambara).
La structure drrns le s corre spondance s pré-
sentées en e/s est:
[è : s: s]. Elle est illustrée
dans:

- 220 -
"voir ll
Hd-Ml
j~; Dkh
H ; Bra
y(;
lt pélS "
Md-Ml
té· Dkh
t(;
Bra
t(;
,
,
l' c'?,davre1l
: Md-Ml : fur6; Dkh
fur(; ,
Bra : fur(;.
Les correspondances présentées on o/~ donnent
comme structure:
[0: ~: ~]. Colle-ci est illus-
trée dans :
III ai t 11 gd-Ml : nono ; Dkh : n~n~ , Bra
n~n~
"ventre" : Md-Hl : kôno , Dkh : kSn~ ;
Bra : kSn~.
"pui ts"
Mel-Ml : kolé!J ; mÙl
k~lS!J ;
Bra : k~l~n.
ct est dans ces deux corresponelances et les
mutations qu'elles repr~sentent, que le processus
de réduction du nombre de voyelles du mandinka
à 5
(contre 7 en Dkh et eh Bra),
trouve son
illustr8.tion la plus notable. En effet, et comme
nous l'a.vons déjà indiqué plus haut au paragraphe
2.30.3., à partir des mutations i/e (où e fait
fusion avec i), et u/o (où 0 fait fusion avec u),
ici aussi, e assimile 8, et 0 assimile ~. Le
schéma est le suivant :
c ~
o
)
e
et
)
o
s )
)
)
)

- 221 -
On ~ura remarqué que la correspondance est
rigoureusement respectée dans l'assimilation ou le
maintien entro voyolles do même degré d'aperture.
Cependant, bien quo /e/ assimile /8/ et quo
/0/ aussi assimile /~/, il convient de noter que :
1) Les struoturos des oorrespondanoes do e/8:
le: 8: 8] et de o/~ : [0: ~: ~] montrent que /8/ ot
h/ sont plus usi tés que /0/ et /0/ dans les lan-
guos mandingues j
2) 8ette supériorit~ de taux d'usage est
renforcée, par ailleurs, dans l'étude des corres-
pondances telles que i/e et u/o qui ont établi quo
/0/ et /0/ sont assimilés respectivement par /i/ ot
/u/ dans certains vocables.
3) /8/ et /~/ sc rencontrent (dans des voca-
bles rares, i l ost vréli) en mélndinlm-malinké même,
où ils sont des varia.nCes 113:/e/ et de /0/.
1
4) Enfin/drms les autres langues africaines
avec lesquolles los parlers mandingues sont on con-
tact au Sénégal. /8/ et /~/ sont roconnus comme
étant plus fréquents que /e/ et /0/.

- 222 -
Les considérations qui préc~dent permettent
de proposer quo les vocables présentant les
correspondances e/8 et o/~ soient 6crits unifor-
m6ment, commo
sui t
:
a) e/8, avec /8/ , exemples
"voir"
jt ;
"pa. Sil
tt ,
"cada vre"
furt.
etc.
b) o/~, avec /~/ , exemples:
"lait"
n~n~
;
"ven tre"
k5n~ ,
"pui ts"
k~15n.
ote.
- Au su~et dos correspondances a/8 et u/i
Ces deux types de correspondance sont plutôt
rares. Un seul exe~Jle est relev6, pour chacun
d'eux, dans nos listes de départ.
Les structures en sont
• pour a/8 :
[aa: aa: 88J, illustr6e dans:
"ocil"
: Hd-Ml : na:! ; Dkh : nââ ; Bra : ntt

-
223 -
• pour u/i
:
lu:
u: iJ, illustrée dans:
"deux"
: Hd-Hl : fula
; Dkh : fuln ; Bra
filâ.
Ces genres de correspondance sont de
véritables cas d'espèce. Ils entrent dans le
cadre de ce qu'on appelle en comp2.rative des
"aberrations", c'est-~-dire des cas qui se pré-
sentent contre toute attente.
Pour CC qui est des propositions pour
l ' écri ture, pour la corre spond:mce a/8, non seule-
ment la structure montre que /a/ est plus fréquent
que 18/, mais bien plus, c'est /a/ qui est plus
stable dans les parlers. En effet)c'est lui ~ui
n'est p~s sujet à assimilation, contrairement à
/8/ qui peut l'être par /13/. Il conviendrait clonc
d'écrire:
Pour la correspondance u/i, on a en pré-
sence deux phonèmes qui sont stables dans les
langues. Ils ne sont pDS suscepti:)les d'être
assimilés par d'autres phonèmes. Seul
doit donc
jouer le cri ti3re cle fréquence d'usage dans les
différentes langues. Et comme la structure
montre gue c'est /u/ qui est plus usité que / i / ,
il conviendrait donc d'écrire:

- 224 -
"deux"
fula.
8.1.4.3. Consonnes en correspondance
Les exemples de correspondance de consonnes
sont nombreu~, comme l'attestent nos listes de
départ. Nous on examinons ici quelques-uns seule-
ment, R titro indicatif, parmi les plus fréquents
qui restent pourtant encore peu étudiés.
gourde, nombril
vieux ; aîné
obtenir
,--0
t/r
Hel-in
ba rt1a
kol t! 0
sol t
oro
7
1
1
1
Dkh
balt a
k;)i t
;)
s;)1 t ! ;)r;1
,
1
,
,
1
1
1
1
Bra
bajrla
ld r. ;)
S;)I l' ! ;)li
- '
" _ _ ...i
cinq
raser
l/d
Md-Ml
:Il uulu
'Il iiro
1
Dkh
: i l
uulu
l ' iiro
1
Bra
: 1 d '
uuru
i~ iiro
1_--1
courir
commencer
donner;of1'rir
r/l
11cl-f..II
bOlr\\o
1'616rî à
s6rr à
6
,
1
Dkh
bolrjo
1'616]rlà
s6ir à
1
1
l '
\\

Bra
bO' Iii
1'616jll i
s611 i
L,~
,------L

- 225 -
poisson
,---
Mel-in
i fi
éé
l
Dkh
Iii U
1
Bra
j '
tg8
1
' _ . - - L -
voir
rire
,-----,
j/y
Mel-El
I~ é
1

,
élo
2
i J 1
Dkh
t
1
.
1
J 1 00
J 1
Bra
y' ~
~lli
1
,~
! yi
homme
k/c
: fkl es
l
1
1
Dkh
k 1 88
1
Bre.
.C:J 88
arachide
, ,-'
y/g
Md-Ml
:
t i
y/a
l
,
Dkh
:
ti
yla
,
i
1
Bra
ti l§u a
8.1.4.4. Résultats cIe l'anal;rse des consonnes
en correspondance
-
Correspondance tir :
Elle se constnte on position médinne. SQ
structure:
[t:t:r], est illustr60 par exemple,dans
i
le 8 C:,~8 de
:

-
226 -
"gourde ; nombril"
hId-Ml : batf1 ;
Dkh : ba tf1 ; Bra
bara ;
"vieux
.
; aîn~"
Md-Ml : lwto , Dkh
k;)t;J ;
Bra. : k;Jr;) ;
" obtenir"
Md-Hl : sotor6 , Dkh
s;) t;)r6 ,
,
Bra : s;)r;Jli.
La structure de cette correspondance indique ce
qu'on peut constater dans le corpus lexical que nous
avons amass~ sur les trois languos ~tudiées, à
savoir l'extrême faiblesse du pourcentage d'appa-
rition de /r/ à la place /t/.
C'est donc avec / t / qu'il faudr,li t uniformiser
l'écriture des vocablos contenant la correspondance
t/r. Ainsi
11 gourde
; nombri 1" : ba ta ;
"vieux ; aîné" ; k;)t;) ;
"obtenir" : s;)t;)r6.
- Correspondance l/d
Elle apparaît cn position initiale. Sa structure
[1: 1: d] montre une nette dominance de la latérale
/1/ sur l'apico-alvéolaire /d/, dans les vocables
attestant cette correspondance.

- 227 -
Aussi, bien qu'en général la latérale /1/
soit beaucoup plus rare que /d/ dans les lexies
et qu'en plUS, elle soit souvent, sinon toujolœs,
\\ \\
Il
class6e comme un phonème marginal (ou hors série),
il est plus logique d'écrire les voca01es contenant
cette correspondance avec /1/. Ainsi :
Il cinq'!
lûUlu ;
l'raser"
: liiro.
-Correspondcmce r /1
La lat6rale /1/ et la non latérale /1'/ sont
des segments qui sont d'une remarquable rareté en
mandingue.
La correspondance r/l apparaît en position
médiane et donne le plus souvent la structure
[1': l': 1]. Cela est illustré par exemple dans:
"courir"
: Md-Ml : boro ; Dkh : bora ; Bra : boli ;
"commencer"
: Md-Ml : 1'6161'0 ; Dkh : 1'616ro ;
,
l~\\r[l
: 1'6161i ;
l'donner"
rjc1-A1il
:
s6ro ; Dkh
s6ro
Bra
Bâli.
On voit dans la structure de la corrospon-
dance, que dans la rareté qui est une caractéristi-
que commune aux deux phonème s, /1'/ e st pl us f'réquen t
que /1/. Par ailleurs dans la langue-môme qui

-
22B -
substitue /1/ à / r / dans ccs contextes (le b2mbara),
le changement r/l est fr~quent, comme l'attestent
les vari~ntes intra-dinlcctnlcs
.-

siirin
/
sigilen
1!assis"
.,

tac.ra
/
taali
"prendre".
etc.
Ce qui
si gnifie qu 1 en lJ2.mbara-même, /r /
est
plus stable que /1/.
En con8~ql~encc, c'est avec /1'/ qu'il convien-
drait d'unifier l'écriture des vocables contenant
la correspo~dance r/l, et co~me suit:
"couri r"
: lloro ;
"commencer"
: f616rà
"donner"
s6ro.
- Corre sl)onc1anco ft/j:
Ces doux palatales entrent dans un rapport
de correspondance en positioL initiale. L'assorti-
ment structurnl de cette correspondance
:
[fi: fi:
j]
est illustré dans l'exemple:
"poi sso~"
Md-Ml : fiéé ; Dkh : fiÉE ;
Bra :
jÉge.

- 229 -
Dans ce cas précis, c'est le ph~nomène de d~na-
sàlisation
q'li sernole avoir joué dans la configura-
tion des deux phenèmes en IJrésence. Et cela, ét[mt
donné qu'il est :;:>lus naturel à Inl de perdre sa n8S2-
lisation IJour devenir hl, que pour /!sl d.e gagner
en nasaliso.tion et se transmuer en ln1; 1fl.1 est ainsi le
phonbme le plus stable.
Aussi est-il hautement plus rationnel et plus
recommandable que Inl soit le phonème d'unification
de l'écriture do vocables tels que:
"po i s son"
fi~~, (au lieu de
j U. ou j8ge).
Correspondance j/y
Il s'agit ici aussi de correspondances entre
deux palatales et en position initiale. La structure
[j: j: y] est illustrée dans l'exemple suivant:
"voir"
Md-lU
j ~ ; Dkh : j é ; Bra : yé.
Il faut peut-être rappeler (ou préciser) que
dans le système de transcription adopté dans cette
étude, celui en vigueur au Sén~gal pour les laDgucB
nationales(l),
ces deux segments Ijl et /yl sont tous
1) D~cret n 0 71.566 du 21 Mai 1971, relatif à la trans-
cription des Langues Nationales du S~n~gal ; paru
d~s le Journal Officiel du 28 Juin 1971.

- 230 -
attestés co~me consonnes pleines (~ucune n'est
semi-consolllie, comme
c'est par exemple le cEts de jy/
dans l'Alphabet Phonétique de l'Institut Africain
International:
I.A.I.). Ils ont donc la même
stabilité dans les l~gues. C'est donc la fréquence
plus élevée de Ijl qui désigne cc segment comme
phonbme d'unification de l'écriture de vocables tels
que
:
11 voir"
jé, (élU lieu de y~).
-
CorresDondance k/c
Cette correspondance se constate en position
initiale. Sa structure:
[k: k:
cl est illustrée
par exemple dans :
"homme "
Md-Ml
kee , Dkh
k88 , Bra : C88.
Puisque Ici est connu être une variante bambara
du /kl IJ12.ndinka-malinké (comme l' est l)ar ailleur s
le Ixl diakhanké), l'écriture d'unification sc
concevrait presque autocatiquemont en faveurdu
/k/. Ainsi, on écrirait:
"homme"
: k88
(au lieU de Bra :
C88 ,
tout
comme l)2cr ailleurs on écrirai t
: "tête"
kUIJ, au
lieu de Dlm: xUlJ).

- 231 -
-
Correspondo.nce y!g
En position médiane on rel~ve cette
cOrreSlJondwco entre ces deux vélaires. L' 8f,sorti-
ment structural
[y: y: g] est illustré por
exemple dans :
,

"arachic1c ll
Md-full
tiya j' Dkh
tiya ;
,
Bra
tiga.
Mais ici aussi, tout comme cela a été précisé
au sujet de la correspond.ance j!y, il ne faut pas
oublier que !y! est une consonne pleine, au même
titre que !g! dans le syst~me que nous utilisons.
~
Par aillom's, parmi les deux segments il passe meme
pour plus stable, étant donné que !g! est désonorisé
en /k!, ou simplement effacé, dans le parler
Ce sont donc ~ la fois les critbres de stabi-
lité d'une part, de fréquence indiquée dans la
structure de 18 correspondance d'autre part,
Qui
plaident en fo.veur de !y! comme phonème d'unifica-
Vion dans l'écriture de vocables tels que:
,
"arachide"
tiya.

-
232 -
8.1.5. Bilan: Liste lexicale comvsrative,
avec unification d'écriture.
L'~laboration de la série de propositions de
,néthodes d'unification de l'écriture dcs parlers
mandingues du Sénégal débouche sur une conclusion
qui ne prétend être qu'un bilan.
Ce bilan est un
exemple d'écriture unifiée de lexique des parlers
étudiés. Et comme une proposi tian ~ c::œactère d' inno-
vation ne peut pas ne pas déranger des habitudes
et des traditions, ellc n'est jamais assur~e d'avance
de l'acceptabilité de ceux à qui elle est destinée;
son sort est d'autant plus aléatoire qu'elle n'est
jnmais à l'abri des riSQues de rejGt psychologique.
Fort heureusement, pour l'étude ici présentée,
elle peut trouver un champ d'apDlication -
l'6cole-
qui est une institution de solide et vénérable
renommée. Et comme l'école a son action reconnue
et acceptée: celle d'éduquer, d'harmoniser, avant
d'émanciper, de libérer et même de libéraliser, on
peut Qspérer que toute réalisation qui lui cst consa-
crée, môme partiellement -
comme c'est le cas de
cette étude - pourra êtro abwrdée avec pondération,
pour une critique véritablement objective, donc
scien tifique.
C'est pour un tel débat, aussi constructif

- 233 -
qu'honnête, que nous avons proposé les méthodes
d'approche ci-dessus étudi6es, et que nous prôscn-
tons ci-dessous, comme suite logique; un échantillon
d'unification d'ôcriture sur un lexique.
Cc lexique est une collecte et une exploita-
tion des vocables qui ont servi d'exemples pOl~
illustrer les cas de correspondances phonologiques
analysôs dans les chapitres précédents.
Chaque entrée est présentée comme suit:
vGrsion mandinka-malinké/version diakhank6/version
bambarajECRITURE UNIFIEE/traduction en fran~ais.
Lexiaue avec écriture unifiée
ballili/ballili/ba16/
ballili
ltvie"
ba ta/ba téi/bara/
bat a
"gourde ;
nombril".
bita~/bita~/bitan
bitaI]
"beau-parent" •
boro/biJlro/boli/
boro
" courir ;
s' enfuir u •
bulu/bulu/b6lo/
bu lu
Hbras ll •
buu/buu/boo
buu
:
"défécation"




dinka/dinka/dinga
dinka
:
"trou".

,
,
,
diIJ/di IJ/d6n
diIJ
"enfant ;
fruit".
,
donkili
"chan t
;
chanson".
dUWél/duwa/dugél/
duwa
"V2.utour".
,
,
,
,
1'2. ta/f8 ta/f8ra
t'ata
fankD/fe.nk~/fang~/
:
"être riche ;
puissant".
"0. e cep ter"
f616rà/f616rà/f616Ii/
f616rà
:
"commencer;
sifflor".
fuH/fulâ/nM/
fulâ
:
"deux"
furé/furÉ/fud/
furÉ
"cadavre"
jéjj~/jÉ ou yÉ

:
"voir"
jélo/jÉlo/yÉlli/
jÉlo
l'rire"
,
,
,
,
jinne/jirul~/~inn~
jinn~
"diable"
kânkaraIJ~éânkGrélIJ/
kankaran
:
"toit"
gangaran/
liCOU"
kâranke /ké,ro.nkc /
garangc
kâranke
"cordonnier"

- 235 -
k~yra/xQyra/héra/
kâyra
"santé ;
paix".
kee/kee/c8Eo/
kee
:
"hemmo"
k8l]/kelJ/ken/
k8I.l
:
"graisse"
kese/kese/kese/
kese
"gr nine If

kllil)/kllilJ/kélen/
kilil)
11 un"


,
kil)/kil)/kén/
kil)
"mordre"



kitil)/kitilJ/kétin/
ki til)
l'cru ; vort ll •
ko16l)/k~1~lJ/k~lnn/
k~Un
:
"pui ts"
k6no /k6no /k6no /
k6no
:
"ven tro , in-
térieur:'
korote/k~r~te/k~r~te/k~r~te
"poison magi-
que".
kull1l)
"mortier:'
k111uu/kuluu/k61o/
k111uu
:
"éduquor".
kUl)/kUl)/kun/
kUl)
:
lttête".
kl1u/kuu/k6/
:
"affa ire ;
envie".

- 236 -
liiro/liiro/liiro/
liiro
IIrélSCr" ..
luulu/luulu/duuru/
luulu
Il cinq".
,
,
,
rnani /m[\\ni /m:ü6 /
mnni
:
"riz"
rnilJ/miIJ/min/
miIJ
lIboire".
rnlinku/rnunku/mugu/
munku
"poudre".
nilJ/niIJ/nin/
niIJ
"et ; 2.VCC"~
nono /nono /nono /
non;)
"lai t".
f'lâa/fiM/fléé/
f'i2:a
:
"oeil".
fléé/flé6jj6ge/
f\\é~
lI po isson ll •
~6rto/IJ~rto/IJ6rto/
IJ~rto
"faucille".
,
sibi/sibi/sébe/
sibi
:
lI rôn ier".
, , .
sibi tl/sibi ti/sibiri /
sibi ti
11 samedi l'
.
.
,
,
,
,
sila/sila/sira/
sira
"route; loi".
,
,
,
siIJ/siIJ/s6n/
siIJ
:
"pied".
sisi/si si/di s1/
.
!
s l Sl
"poitrine".
sOli/soli/sOli/
soli
lt circonci sion ll •

- 237 -
s6r~/s6r~/s6Iil
s6r~
"dormer ;
offrir" ,
"obtenir",
subu/subu/s6go /
sûbu
11 viande r~
slinkutu/slinkutu/slinguru/
slinkutu
"jeune fille",
sUIJ/suIJ/son/
sUIJ
"voleur".
tl':
"pas (n~Ga-
tian)".
,
,
,

tiya/tiya/tiga/
tiya
"arachide".
toliriIJ/toliri~/toli/
toliri~
: "1)ourri".
tons6/t~ns~/t~ns6/
1t chauve-sou..risll.
tot6/t~t6/t~t~/
"grenouille".
,
,
, ""
w~fir~/wafiro/wafili/
.<
'

wuflro
: "vendre".
woI66/w~I~6/w~16~/
: "francolin
à gorge blrm-
che",

- 238 ...
QUATRIEI'îE
PARTIE
~10RPHOSYNTAXE

- 239 -
eme
IV
PARTF~
;.jorpho-syntaxe.
-
Introduction.-
Cette étude de la morpho-syntaxe des parlers
mandingues est un essai d'analyse comparative de
la structure et du fonctionnement des principaux
éléments du système grammatical du mandingue du
Sénégal.
Il ne s'agit pas ici de faire une gram-
maire totale (avec par exemple l'établissement des
règles ou des lois de structuration des énoncés),
encore moins une description comparée systématique
des ~rammaires des différents parlers en présence.
Dans l'un ou l'autre de ces cas là, i l va sans dire
que les notions traitées auraient été plus diver-
Sifiées, et leur analyse plus développée. Le
souci d'être complet y aurait fait étudier des
points qui ne sont pas abordés ici.
Dans le présent travail nous avons choi-
si -et nous étions obligé de choisir du fait de
la na ture de l ' Oilj ec tif que nous vi sons- de sa-
crifier le besoin d'eXhaustivité à la nécessité

- 240 -
de limitation du champ d'investigation, pour ne
pr~sentsr oue los constantes déterminantes du
fonctionnement du système des langues. Et loin
d'appauvrir l'étude,
cette limitation permet plutôt
de gagner en rigueur et en approfondissement ce
qu'on sOiable perdre en richesse.
Ainsi i l n'est pas fait mention, par
exemple
de l'étude du nom, du verbe, du pré-
dicat ;
- de la composi tion, de la structure ot
des tyPes de syntagmes ;
etc.
Il a fallu de même renoncer à tiror ar-
gument, par exemple, des problèmes :
- d'aspect (notion très imDortante dans
les lanGues négro-africaines)
;
- de temps et de mode.
c'est que ces éléments et ces traits de
structure-là peuvent être considérés maintenant
comme suffisamment définis et analysés dans los
travaux antérieurs,
tandis gUG d'autres ont jusque-

- 241 -
l~ plutôt f2it figure de parent Dauvre dans les des-
criptions. Il s'agit de tous ces éléments qui sont
de mani~ment
difficile dans les langues et parafs-
sent même d" importance secondaire.
~t cependant ces unités et ces modes de
structure que nous choisissons d'étudier ici
sont
ceux qui posent encore problème dans la connaissance
de la morphologie et de la syntaxe des langues afri-
caines en général, et des parlers mandingues en par-
ticulier. Il apDaraft que la
maftrise de leurs va-
riantes intra-dialectales et de leurs correspondances
inter-dialectales simplifierait davantage, d'une part
les comparaisons de ces langues,
et d'autre par~
l'établissement de terminologies grammaticales adé-
quates et de schémas de structures de l'énoncé qui
soient représentatifs dans ces langues. Ainsi se
trouvoraient esquissées des grammaires scientifiques
pour la recherche, et des grammaires pédagogiques
dans la perspective de l'enseignement dB et en css
langues.
Au Centra de Linwüstioue AppliquéB do
Dakar (C.L.A.D.) les résultats déjà obtenus dans ce

-
242 -
domaine pE.!' les éqnipe s d.e rechei"che SLU' les langues
nationales permettent de se faire une idée de l'im-
portance et de la fécondité de telles •
.
(1 '
etudes.
/
Dans cette étude de morpho-syntaxe, nous
nous SOdlmeS inspiré des principes et de la rùéthode
indiqués par A. Martinet, dans : Morphologie et
Syntaxe, publié dans Language Sciences, Bloomington,
o
Incl., n
23, 1972, et reproduit clans Studies in
Functional Syntax, Uunich, Fiillc.
Le plan de cette IVe partie de notre étude
s'articule comme suit:
A. Définition de la morphologie ;
B. Objet de la morphologie,
(1) Cf. publications C.L.A.D. (Centre de LingcÜstÜue
Appliquée de Dakar ;
ex. : - Baatalub-r66f66- i-baat ci 'j!olof' : Ter-
minologie ~raffimatic21e wolof
4
p.
; N- '1a 19,et
- R66f'ô6-gi-baat : Grammaire wolof (150 p.);
N~ W. 21.
Tous IGS deux ouvrages réalisés par Dialo (A.),
Diaw (A.A.), Gu~ye (M.), Ka (O.), en 1982.
- Axes de la morphologie du mandinka.-
104 p. Na Md. 3 ; par Dramé (h;.).- 1983 ; voir
pOIree dernier ouvrage, notre bibliographie.

-
243 -
C. Défini tjon de la syntaxe;
D. Objet de la syntaxe ,
E. Méthodologie ;
Cllap. 9 - COiilparai son mOl'phologique
Chap. 10. ComlJarai son syntaxi que.
A.- Définition de la morphologie
La morphologie,
au sens étymologique,
est
l'étude des formes des unités signi1'icatives ;
et
traditionnellement,
elle est l'étude de la 1'a~on
dont ces unités varient. L'analyse morphologique a
donc pour ba38 les monèmes,
c'est-8-dire les unités
minimales de signi1'ication. Elle porte sur celles
de ces unités dont la 1'orme varie, et celles-là
seulement.
Chaque groupe de langues ayant ses moda-
lités spécifiques de variation 1'ormelle des unités
de signification, i l en résulte qu'une analyse en
morphologie doi t
s' organi sel' de fa90n spéci1'ique
à chaque 1'amille de langues. Et sur ce point, il
convient de rappeler que les langues mandingues sont
à tons, à morphologie réduite (par rapport aux lan-
gues à classes comme par exemple le poular ou le
sérère) •

- 244 -
B.- Objet Qe la morphologie
La nature des unités susceptibles de varia-
tions dépendant de chaQue langue,
i l en découle
qu'en mandingue, les monèmes à variations formelles,
et qui sont donc concernés par dos recherches en
morphologie sont,
essent;i)ellement
les sul'fixes
- les préfixes ;
-
les auxiliaires,
-
les pronoms personnels
,
les maroues de la possession.
c.- Ddfinition de la syntaxe.
La syntaxe,
compte tenu de l'étymologie
du terme, est l'étude de la manii,re dont les unités
significotivec s'ordonnent clans la chaîne parlée.
On peut dire,
plus exactement,
Que c'est l'étude
de la fa~on dont les unités significatives se com-
binent pour former tous les énoncés possibles de la
langue. Ici aussi, comme en morphologie,
on voit que
l ' étude de la syntaxe a pour oa se les monème s dèm s
leur succession ou organisation structurale pour
constituer des énoncés.

- 245 -
,
iIais on sait que les successions de monemes
sont de
types différents. On comprend aussi que les
succe ssions de monèmes diffèrent dans leur s domaine s
de pertinence. Certaines sont, par exemple, facul-
tatives et pertinentes au plan stylistio.ue. Elles
ne seront guère prises en compte dans cette étude.
Ne seront analy,sées ici que les combinaisons de mo-
nèmes qui sont significatives et syntaxiquement per-
tinentes,
et celles-là seulement.
D.- Objet de la syntaxe.
Il découle de la définition donnée ci-
dessus que dans le cadre des parlers mandingues, le
véritable objet d'une étude adéqua,te de syntaxe re-
pOSG, pour l'essGntiGl,
sur l'analyse des combinaisons
de monèmes dans les différGnts types spécifiques
d'énoncés. Et i l a été observé qUG dans ce groupe lin-
guistiC[ue, les énoncés dont les schémas rendent compte
du plus grand nombre dG faits
sont de trois types:
• énoncés nominaux ,
• énoncés verbaux ;
• énoncés adjectivaux.

- 246 -
Chacun de ces types spécifiques d~noncés
sera étudié aussi bien au niveau de l'organisation
des relations primaires (énoncés simples) Qu'à celui
de l'organisation des relations secondaires (énoncés
complexes).
E.- Eéthodologie
Dans la recherche d'une exploitation sys-
tématiQue et finalisée du corpus d'énoncés et d'ex-
p~essions des modalités grammaticales, obtenu à la
suite du dépouillement de notre Questionnaire d'en-
quête grammaticale (cf. annexe8III),
il nous ost ap-
paru plus mét}'.odique d'envisager l'étude morphosyn-
taxi gue en deux étapes :
• La première étape sera consacrée à l',~{ALYGs,
consistant en :
a) Segmentation des énoncés ou des expressions
de modalités grammaticales en monèmes:
monèmes lexi-
caux ou lexèmes, et monèmes grammaticaux (Qui sont les
seuls Que nous appelons ici morphèmes). Ces énoncés
et expressions sont pris, attestés dans l'un des
parlers étudiés, le mandir~a-malinké, puis tradUits
dans les deux autres langues, le diakhanké et le
bambar3.

- 247 -
b) Identification des segments ou des traits
formels apparaissant en différents points de la
h ~
l '
,
c alne par ee,
st rspresentant une même uni té si-
gnificative môme s'ils ne sont pas identiQues sur
le plan formel.
Les critères d'identification (par exem-
pIe d'un suffixe, d'un auxiliaire ou d'une marque
de la possession)
sont ici, comme on le voit, es-
sentiellement d'ordre linguistique,
c'est-à-dire
structural,
(par oüposition à une reconnaissance
des éléments faite sur une base sémantique).
c) Classification, c'est-à-dire établissement
des classes ou types selon les fonctions et les com-
patibilités des unités identifiées •
• La deuxi~me étape sera la ~RESENTATION. Elle
sera consacrée à l'établissement de l'inventaire des
monèmes et de leur répartition selon les catégories
fonctionnelles relevées.

- 248 -
CH!lPITRE
IX
Iiïorphologie.
~.- Les suffixes.
Ce sont àes morph~mes gui s'énoncent et
s'écrivent affixés à la fin des rsdicaux qu'ils
élargi ssent.
Soient les séries d' oppo si tions et de vo-
cables suivantGs
• en IJd-l.'Ü.
:
yiri /
yîrol1!
u un nrbrc/dcG
arbr·:;~l1
arbre/arbre +dit.+-lu
en D1Ùl
y{ri /
y{rolu
8n Bra
j{ri /
j{riw
N.B: Conformément à la disposition des vocables
par langue dans ce premier exemple, dans toute la
suite de cet exposé de morphologie et de syntaxe,
on aura en première ligne les modèles do vocables ou
d'énoncés attestés en méèndirùw-malinké (i.;d-i'Ü) avec
sur la même ligne la traduction en fran~ais. Viendront

- 249 -
ensuite, aux lignes suivantes, d'abord l'unité en
diakhanké (Dkh), puis celle en bambara (Bra).
• saatéé /
saatéolu
"un village/des villages"
saatéé /
saatéolu
"
dugû / duguvi
i,
• sa~ / sHlu
"un serpent/des serpents"
saa /
saalu
"
sa /
SaH
"
• moo / moolu
Hune personne/des personne s"
m;)xo/ m;)x;)lu
"
m;) g;)
/
m;)g;)'y!:
"
, / rnusolu
1l une feEliTle/des femmes"
mUSli
,
mu~u
/ musolu
"
musa / mus6!y
"
,
-
/
~
l'une dent/des dents"
• l'ii 1J
nlnnu
,
,
l'ill] / i'nnnu
"
,
,
Mn / MnI{
"
• lunt~T) / luntan~ l'un étranf~er/de s étrangers"
luntaT) / luntannu
"
dum!n / dunan:::t
"

-
250 -
• kÛlJ / kûnnu
Hune tête/des têtes
kÛl1 / kûnQ1l
"
ltun / kûnw
"
9.L2.
• baarala = b§ara "travail"+-la
" tra vai lIeur"
"
"
• bUf 1r2,I)= busa "frapper" + -l'al]
"fouet"
bus§raIj
"
1
gosilan
"
• susu!:Q
= SU su "têter"+-!:Q
"ac ti on de dor.ner
à tê ter" •
SUSU!:Q
"
susuli
"
• foroya = foro "digne ; noble"+-;:[§!
"dignité;
noblesse".
"
• faato = faa "folie"+-to
"celui qui est fou".
faa t;:>
"

- 251 -
~,
k

.. ee~ = Ieee "héritage" +-ta
llfai t
de prendT'e
l 'héri tage" e
1
tssta
"
1
tssta
"
• fénntaJ] = fél] "chose" +-ntal]
"celui qui n'a rien",
f~ni1taJl
"
f8nntan
"
• malubali = malu "pudeur"+-bali
" cel ui qui man-
que de pudeur".
malubali
"
malubali
"
• t66ill§. = tao "nom patronymique"+-ill§.
"homonyme".
"
• janfanté = janfa "trahir,trahison"+nté : "celui
qui trahi t" "
janfanté
"
janfanté
"
• fém:!2J! = féYj "chose"+ba
Il grande
chose"
"
"

- 252 -
f
• y{rÜldil] = yiri "arbre" +ndil]
ll pe ti t
arbre ll
y{rindi 11
"
"
• luu.lunjal] = l;lulu "cinq"+njal]
luUlunjalJ
"
duuru.!l.ê.D
"
• il'!bemba b66ta = l.ibemba sortir est
Il Ivlbeil1ba
est
sorti"
l
2
3
l
2
3
iilbemba b66ta
"
I.Ibemba b6;)ra
"
.A
be
' ,
sllri!!
i l est asseoir dans la posi tion:i'il
=
est as si Sil
l
2
;J
4
l
2
3
4
a be
"
sllriIl
"
a sigilen be
"
• .A- b6oto le mu = i l sortir en train de est
l
2
3
4
l
2
3
4
"le voilà en train de sortir'" .
a b66tJ l~ mu
"
a b;];).!Q. dJn
"

- 253 -
. ,
,
~
...
'"
• J]l mlnntaa fele '" eau Doiro' a voila
l
2
3
4
l
2
:J
4
"voilà de l'eau à boire"
."
Jll minntaa fE:IE:
"
. ,
Jl minnta filE:
"
Analyse du S.l.l
Dans toutes les oppositions présentées dans
chacun des parlers au n~ 9.101, les premiers termes
~ui sont au singulier sont des radicaux nus, c'est-
à-dire des monèmes, donc des éléments indécomposables.
Les seconds termes ~ui sont des pluriels par contre,
sont tous composés des radicaux constituant les for-
mes du singulier, avec des élargissements à la sui te
- soi t 1}ar une marque de détermination, en !'.'d-Jll
et en Dkh (- 0 = marque de la détermination), plus
un autre suffixe : - lu (dont la valeur sera établie
et indi~uée plus bas).
exemple: y{rolu "des arbres" '" y{ri "arbre"+-o (d.0-
terminant h-lu.
de: même
:

- 254 -
saatéolu = saatéé +-o+-lu
mus61u
= musu +-o+-lu ;
-
soit, toujours en Md-Ml et en Dkh., directe-
,
ment par le suffixe -lu, qui devient ~ aj-"'.r..€S
nasale.
exemple:
saâlu "des serpents" = sââ "serpent" +-lu.
de même
mooln = moo +-lu ,
,
ii!nnu = l'l.lll +-nu
luntânnu = luntâll +~
lcunnu = kUll + ~.
Ce suffixe régulier -lu (ou ~) a pour
équi valent en bambara (Bra) le suffixe segmental -w,
dans toutes les o:'l,osi tions.
,
,
exemple
jiriw "des arbres" = jiri "arbre + =.J:!..
de même
duguw
sâw =
,
sa + -w
ffi;:,g;)W
= m;:Jg;:J + :::::!!.
mus6w = mus6 + =!i.
,
fu nw
l'lin
=
;.
-'1//'
dunamv = dunan + -IV
kwm = kun + .::.]Y

- 255 -
Ainsi le procédé par segmentation a permis
de séparer et d'isoler, dans les différentes formes
d'expression du pluriel, les radicaux (monèmes lexi-
caux ou lexèmes) et les différentes formes de mor-
phèmes (monèmes grammaticaux) exprimant le trait
grammatical étudié ici dans les oppositions de vo-
cables,
à savoir le pluriel.
Il apparaît à l'observation de chacune des
opposi tions étudiées,
gue les traits formels (,Jar-
~uant la nuance de pluriel se présentent ici, ré-
,
.
/
gulierement,
suffixes a la fin des radicaux.
Ils
représentent ainsi une même unité significative,
même s'ils diffèrent sur le plan formel.
Se trouvent ainsi identifiés,
sur une base
essentiellement structurale,
les suffixes marquant
la pluralité dans les parlers concernés.
Nous relevons ainsi deux types formels de
suffixes de formation du pluriel,
à savoir :

- 256 -
-
en Ed-:êl 3t en Dkh
-lu
(ou -nu),
-
en 3ra : -IV.
La présentation de ces modalit3s gram-
maticales peut se faire par l'établissement du tableau
d'inventaire suivant:
iapl'ès voyelle orale
,après consonne nasa13
i
i
-
lu
- nu
Dkh
-
lu
- nu
Bra
-
1"1
- w
Remaroue
- lu est quelquefois attesté en bambara
comme marque de pluriel emphatique ou
poétique. On le rencontre par exemple dans des chants
populaires ou daJ1S des expressions marquant l ' éton-
nement. On aurait dans ces cas:
m;)g;:Jl u "de s personnes"
démbaalu "des pal"ents ; les membres de
la ramille".
maram;)g:Jlu "des sujets; les peuples".
etc.

- 257 -
Analyse du 9.1.2.-
Les items de cette catégorie sont cons-
titués des segments suivants
cf., pour la traduction monématique,
page:

0

1)usar~l'J = busa + -raI] (ou go si + -lan)
susuro = susu + -ra (ou susu + -li)
foroya = fora + -~ (ou haro + -~)
faato .. faa + -ta,
1
le e<:l' ta = k,"e + -ta
1
1
fenntâT]
(ou ntan)
= fell + -ntal'J
malubali = malu + -b~li
t66ma = t60 (ou t~xo, ou tSgo) + -ma
janfanté = janfa + -nté (ou -nti)
fémba = fén + -ba
.
-
yirindil] = y1ri (ou j1ri) + -ndiIJ (ou -nin)
l~ulunjaT) = luulu (ou dûuru) + -njall (ou -nan)
L'observation des différents suffixes qui
,viennent d'être isolés fait apparaître que chacun de
ces derniers représente, dans le cadre de la dérivation,

- 258 -
une même unité significative. Chacun d'eux est at-
tach~ à la fin d'un radical nominal pour apporter
une nuance particulière dans la formation ainsi ob-
tenue. Il s'agit donc des différents suffixes de
d~rivation du mandingue.
de ces suffixes peuvent être établies dans le ta-
bleau suivant
liid-Ml
Dkh
Bra
i nuances apportées
-la
-la
-la
1 nom
d'a[œnt , agentif.
1
1
- d l ]
- raI]
-lan
nom d'instrument.
1
-ro
-ro
-li
1 nom d'action.
-ya
-ya
-ya
nom abstrai t;
abstractif.
-to
-t;J
-t;J
suffixe de qualificatif; d'état.
-ta
-ta
-ta
dériVatif de verbal.
-ntâI]
-nta;l
-ntân
privatif de nom.
-bali
-bâli
-bâli
privatif de verbe.
-ma
-ma
-ma
suffixe adjectival
,
-nt~
-nt~
-ntl
dépréciatif
-ba
-ba
-ba
augmentatif
-ndilJ
-ndilJ
-nin
diminutif
-nj aI]
-njalJ
-nan
suffixe ordinal

- 259 -
_I\\.nalyse du S'.L3.-
Les formes de conjugaison relevées au
NS 9.1.3., s' analysent en monèmes comme suit
liIbemba bG6ta = ;',Ibomba b66 + -ta (ou -ra),
cf., pour la traduction monématique, page:
..•
"
"
!
.
A oe siiri~ = a be sii + -ri~ (ou: Slgl +
-len 'De)
A bG6to le mu = a bo6 + -ta le mu (ou d~n)
o f '
,
t
P l " "
t
P
l
Jll ffilnn aa "8 e = Jll ml~ + -n'aa "e e
(ou fils)
Les différents suffixes affixés à la fin
de chaque radical verbal contribuent à exprimer une
modalité particulière de conjugaison. Ce sont donc
différents suffixes de conjugaison des parlers con-
sidérés.

- 260 -
c) La classification et la présentation dos suf-
fixes de conjugaison du mandingue sont indiQuées dans
le tableau suivant :
Md-Ml'
Dkh
B"ra
moclali tés d3 conjugaison ex-priméGsj
- ta
-ta
-ra
p1lllsé affirma tif,
intransitif
,
i-riY)
1
-l'il)
-len
participe passé
ri -t;) -t;) participe présent
,i ntaal -ntaa I-nta
1 participe
futur
1
"
Remaroue : Des auteurs ont confondu les suffixes de
conjugaison avec les auxiliaires verbaux et les ont
tous mi s à_ans une seule et même catégorie de morphème s.
Or sur le plan structural, les auxiliaires
verbaux (qU8 nous verrons plus loin, ef. ~. 9.3.1.),
contrairement aux suffixes de conjugaison (que nous
venons de voir,
ef • .~. 9.1.3), sont, dans la chaîne
1
parlée,
émis antéposés aux verbaux et bien plus, ils
y sont séparés de ces derniers par une pause, même
légère.
9.2.- Les préfixes verbaux.-
On relève dans les parlers diakhanké et
bambara des expressions du genre :

-
261 -
a) en Dkh
xe.
lam;) = faire en sorte Clue lça devicnnclmû".
l
2 3
l
2
a') Gn Bra
Ic~ 1l!m;) =
id.
id.
ici.
l
2
3
soi t. x~ (ou k~) lam;)
"fai 1'13 mûrirll •
ou aussi
b) en Dkh
x~ masclc = faire en sorte quelr,:a puissel
l
2
3
l
2
monter.
3
b') en Bra : x~ rnayclc =
id.
id.
soi t, x~ masclc (ou: mayclc)
: "faire monter".
etc.
RemarQue
On remarque sur les énoncGs on b et b',
des exemples illustrant le fait que dans
les laneu8s, les fréquentes variations sur le plan
des monèmGs lexicaux cornille ici
: V··sElc / V-YElc
"monter", contrastent toujours avec la fréquence du
fonœ commun au niveau des monèmes grammaticaux, comme
ici le pr6fixe ma - dans ~sElc Gt mayclc.

- 262 -
Mai s la langue mandinka-mal i nk<§ (r;Id-Ml)
ignore le type de construction diakhanké ou bambara
que nous venons de voir en a, a', b/b'. Elle lui
substitue régulièrement l'infinitif,
une forme ver-
baIe équivalent à : "1' action de faire ... " marquée
par le suffixe -r6à
a) m~ndir6è = VIDondi- + -r6è = mûrir+action de faire •••
l
2
l
2
soi t
màndir6~ "faire mûr'ir".
b)
s~lèndrr6è = V selendi- + -roè=
l
2
monter + action de faire •••
l
2
soi t
sèlèndir6à "faire monter"
Il Y a lieu d e nO t or
"
la, a propos d 0 cos
préfixes v8rbaux, une di:fférence majeure, un point
de divergence notable entre les structures vorbales
du ~jd-Ml (mandingue Ouest), d'uno part, ot d'autre
part le Dkh ot 10 Bra (mandingue Est).
Il c0nvient toutefois d'analysor ces pré-
fixes, bien qu'ils n'existent que dans le diakhanké
et le bambara.

- 264 -
- 263 -
Analyse du 9.2.-
Un rnêm<ô radical : m;),
se trouve dans
k~ (ou x~) lam;) dans le Dfu~ et dans 10 Era, et aussi
dans:
mondir60 du Md-~l.
De même,
le radical :
solo (ou yolo) est
attesté dans : lc~ (ou xi) masolo dans le Dkh et le
Bra,
et aussi dans
:
s~l~ndirdb du Md-Ml.
A :oartir de ces radicaux com,Tluns à tous
les trois parlers en présence,
la segmentation des
expressions relevées dans le Dkh et le Bra s'effectue
comme suit:
ka
lam;) : ka
la- + m;)
xa masslo
: xâ
ma- + sols.
Il ap~araît que la catégorie de particule :
la- et ma- se présente toujours antéposée et affixée
aux verbes dont elle modifie le sens par la nuance
Qu'olle lcur ap:90rte. la- et ma- représentent ainsi
une même unité significative bien qu'ils soient dif-
férents de forme,
et sont des préfixes verbaux.

- 265 -
• ~ te ninsi sotona = a te nins! soto na =
l
2
3
4
5
il ne pas bovin avoir bientôt.
l
2
3
4
5

d'où
a te ninsi sotona
"il n'aura pas de bovin"
.
a te ninsi s;)t;)na
"
a te mis1 s;)r;)
"
. ~ ...
A
mi!]
. !'"
mi!]
i l
l'eau bu

ye J lO
= a ye J lO
=
a
l
2
3
4
l
2
3
4
d'où
. 1'"
:3 ye JlO mi!]
"il 13 bu de l'eau"
a ye ( ou xa )jià miI]
"
,
a ye ( ou ka)
ji min :
"
• A msI] ninsi soto = a mS1J ninsi soto =
l
2
3
4
il n':3 pas pu bovin avoir
l
2
0;
-'
4
.
d'où
a mâI] ninsi soto
"il n'a pas eu de bovin"
1
a rnâI] ninsi S;)t;)
"
1
a mâ
ou rnân
rnisi s;)r;).
"

- 266 -
il bena nins{ soto =' a bena nins:f. sa ta ='
l
2.
3
4
il va bientôt bovin avoir
l
2
3
4
.
,
d'où
a bena nlnSl soto
"il aura un bovin"
8
bE;na nins:f. soto
"
.
a bE;na misi soro
"

A tena nins1
sa ta =' a tena nins1 soto ='
l
2
3
4
i l ne va pas bovin avoir.
l
2
3
4
d'où

;
a tena ninsi soto
"il n'aura pas de bovin. "
.
a tE;na ninsi soto
"
a tE;na misl soro
"
,
1
.

N baa t'e a ka ninsi soto =' N baa t'e a ka ninsi soto
l
2.
3 4 5
6
7
Je suis désireux lui qu 1 i l
l
2
3
4
5
bovin avoir
6
7
f

d'où
N baa t'e a k 8 ninsi soto: "Je veux qU'il ait
un -bovin".
(

N baa f'e a ka ninE,i soto :
"
1
.
N b88 1:0; a xa misi soro
"

- 267 -
, ,
, ,
. A kéma jii III il] = a kana jii mil] =
l
2
3
4
lui ne 1'aut pas eau boire
l
2
3
4
d'où
. r f
a kana Jll mi!]
"il ne faut P8S gu ' i l
boive de lie su."
. ! !
a kana Jll mil]
"
, ,
a xana jii min.
"
,
,
A mana ninsi soto = a mana ninsi soto =
l
2
3
4
i l n'a pas (en dé1'ini ti ve )
l
2
bovin avoir
3
4
,
d'où
a mana ninsi soto
"il n'a pas en dé1'ini-
tive eu de bovin."
a mana ninsi s~t~
"
,
a mana misi s~r~
"
mana = ma!] na

- 268 -
,
. 1.1a ffisa bariko dunn8 i la
,
,
111 a
maa bariko dunna i la
1
2
3
4
5
6
Que
Dieu fasse cela
le bonheur entrer toi en
1
2
3
4
5
6
,
,
dl où : 111 a maa bariko dunna i la
"Que Dieu t'ac-
corde le bo,illeur. "
,
,
111 a maa bariko dUIilla i
la
"
,
,
Ala fiaa barika donna i la
"
i l
tf' ..
""
"

ft. be nUl) j i i milJola = a be nUIJ jii milJola
1
2
3
4
5
i l était aV8Ilt eau
1
2
3
4
en train de boire
5
d'où
. ~ !
'
""
..
a be nUlJ Jll rnilJola
"il buvait
de 1 'e au"
'" ,
r"
""
a be nUlJ j i i rnllJola
"
,
,
,
a tun be ji minna
"

- 269 -

J,
te nu!] j il m{!]ol à = a te nu!] j il ml!]ol à
l
2
3
4
5
il n'était pas aVEnt eeu
l
2
3
4
en train de boire
4
.. ..
......
d'où
a te nu!] jii miIJola
"il ne buvai t pas de
l' <3 au. "
tl
. . ,
a tU!] te ji minna
"
• A ye Ho miIJ= a ye jlà mi!] = i l a (réussi)à l'eou boire)
l
2
3
4
l
2
3
4
.
,
d'où
~ ..
"il
réussi
boire; de 1'68U.1/ •
a ye J lO mil)
a
a
. ~ ..
a b ota JlO mi!]
"
a bora ji min
"
9. 3.2 :
• t,jbemb o mu karankee le ti
Mberr,b a mu kârankee le ti
l
:2
3
4
Mbemba 0St cordonnior d0 SC~ ~tat
l
2
3
4
d'où
hlbemba mu kârankee le ti: "Mbemba est cordonnier';
ilbemba mu garankee le ti
"
Mbemba ye gâranke ti
tl

- 270 -
• Mbemb 8 nte ksr,lllkce ti = Mbcmba nte kârankee ti
1
2
3
4
Mbemba n'est pas cordonnier
l
3
de son état.
4
d ' où
Moemba nte kâr80kec ti
"Mbemba n' "st P8S co1'-
donnicr"
Mbemba nt8 gârankee t i
11
Mbcmba t8 8aran1:0 yc :
11
• Karankue le mu = 1:srankec
10 mu = cordonni"r il est
1
2
3
l
2
3
d'où
kâranke IL! mu : "C'est 1" cordonni",1'''
garankee le mu
"
gâranke d:m
"
• Ntmo be kÉ:É:ril) = neno be kééril) =10 froid est exist"nt
l
2
3
l
2
3
d'où
n0no be 1:éériiJ
11 Il
f pit fra id"
n8n;) be 1:UriJJ
"
" f
n8n8 be k8818n
11

- 271 -
• Nono
tG kéérilJ = n0nO t0 kééri lJ =
l
2
3
le froid n'est P2S exis t "nt
l
2
3
d' où
neno tG k66ri lJ : "il ne f ai t p RS fra id"
nel'"!;) te kéérilJ
"
"
,
• il kâ di = a kâ di = cGla est bon
l
2
3
l
2
3
d'où
a kâ di
11 CT ost
bon"
,
l' xâ di
"
.
8
ka di
"
• ~ malJ di = 8 mal] di = cela n'est pas Don
l
2
3
l
2
3
d'où

a mâl] di
"ct::n'est pas bon"
.
a lU 81J di
"
a man di
"

- 272 -
Analyse ùu 9.3.1
Tous lès constituants dœ énoncés indiqués ()."l
9·3·1., 9.3.2 et 9.3.3 sont,
de
radicaux verbaux élorgis,
des unit8s minimi'les de
signif'ici'tion. Ils sont donc structurellement sépar6s.
Li' structure de chaQue énoncé du 9.3.1 montre
que le s di f'ü§rent es modal i tés de conj'Jgaison 'lui y sont
8XJ;lrimées sont Nndu8S par dès s\\O"gments précis de la
chaîna parlée, et tous iden tif'i ables p fiI' laul' posi tian.
Celle-là est réb~lière et les situe tous entre le su-
jet et le
COml)lémcnt d'objet
'lui précodc) toujours 1",
verbe •
Nous lE; s indi Quons ici, soulign6s,
avec leurs
.A be ninsi
soto
A te ninsi soto
;
A :tU (ou.xa, ou ka ) jH mil)
A m81J (ou m8 )ninsi soto;

- 273 -
j, bon a
·
ninsi soto
JJ tonR
·
ninsi soto ;
,N baa fe 2, kél nins{ soto ;
..
il kpna
ou x"na
j i i mil] ;
il
·
!lliill..a ninsi soto ;

j,la .!!!.lW b§rik,o dunna i la
. , ,
. ~ t
il be nUl] J 11 miJJola ( ou
a tun bo ..•) ;
. , ,
11 t.J nUl] jii miJ]o18 (ou
a tun te"1
o
,:
...
1. :ΠJ10 mil].
Tout ce paradigue de modalités de conjugai-
son contient des uni t0S assumant la même fonction,
bien Que se présGnt "nt sou.s des t'orme s différ"nt GS.
Indiquant di verses modalités dG conjugaison, ils sont
donc, précisément, des auxiliaires verbaux.
c ) Classification et présent ation
------------------------------
La cl8ssification et la présGntation des
auxili8ires verbaux du mandingue sont données dans le
table,m suivant:

- 274 -
lM-Ml
Dkh
Bra
Imod81ités d<; eonjugeison
---....,..._--;----+'-_.
1
r
b0
bo
ibe
jpr(jsent efTirmatif'
!
!
te
te
!te
!préSGEl négatif
i
r
ye
ye ra jye ka
pass0 ef'f'irmalif', trcmsi tif'
r
:,mâ m§n
pesse négati:f
r
,
ibEna
1
,
,
tena
:tsna
If'utur négatif'
,,
i
ka
ka
lxa
!subjonetif affirmatif
I
k8na
Ikana
Ixana
subj onet if' négat if'
1
mana
Imana
hypothétiQue
,
~ana
1
maa
baa
souhait ou bCn~diction
Im aa
be nUlJ 1 ba nUl~ t1.Ul le imp8 rf' ait af1' irmati f'
te nUlJ!te nu~ tun te imp8rf'ait négatif'
i
:
ye
jye
fara
P ass é
indéfini
1

Analyse du 9.3.2.
Il a été déjà dit, plus haut au P8ragraphe
"analyse" du S.3.1., que les eonstituents dos énoncés
du n 2 9.3.2 dont nous abordons maintenant l'étuda,
sont ddS lexèmGs ou dèS morphèmes.
Il nG S8 pOSG donc
pas, ici, de problème de segmentation.

-
275 -
b) Idcm tit'i cation
--------------
La structur (3 de chaque &noncé de cet te série
mont re 'lue 10s différents 8uxili aire s rancont res,
qU'ils soient disjoints OU non, sont des segments
régulièrement Situ0s 1;. proximité immédiate- du complément
at tribut, OU du terme exprimant l' "xi stence ou la
non existence.
Voici soulignés ces auxiliaires, et leurs
variantes quand il en existe.
-Mbemba mu karankec le ti (ou: •.•ilSE. karanke ilS!.. ).
1
- Mbemba nte karankee le ti (ou:
•.. te . . . . . ye))
- Kârankce Ion (ou dvn ),
_ ' J
- -
1
- Neno QQ ké6ri l) ,
1
- Neno te k6éri l) •
Ces auxiliaires, se rapportant tous aux
nominaux, sont donc d0s auxilic>ires nominRux.
Elles sont indi qU8GS dans le table "u sui v "ne

- 276 -
Md-id
l'kh
:Bra
nUances apportés
1
1
f
mu •.• tiimu •.• ti
ye ••. ye!identité,
avec complément
nte • • ti ntE: •• ti ,tE •. ,ye!non identité, aVllC compl&ment
la!]
:1;:)1)
don
! identité, sans
complément
1
be
be
be
!8xistenco, sans
comp16ment
1
1
1 te
te
Ite
,
) non exist<.mce, sans comp16mont
1
Comme il a été dit aux paragraphes précé-
dents, lllS constituants des énoncés sont, dans cotte
série aussi, tous dl1S unités de première articulation.
L'examcm d8 le structure de chaque énoncé
permet de voir que l'8djectH' est r6gulièrt;ment pré-
cédé d'un élément qui indique 18 forme affirm8tiv8 ou
négative de l'état <oxprimé par cet adjectif.
Ces é18ments indicateurs dl1s formes dans
138quelles les qUelificmts sont pcr>,uS sont ainsi d"s
auxiliaires adjClctivaux.

- 277 -
Les voici, soulignés d8ns 10S 6nonc8s

- j, k<'J ou xÉ! di "J

m~lJ
di
- Li
di
ou m8!l
Md-Ml
Dkh
'Bra
jforme indiquée
1
,
i
1
ka
xa
1 k'
1 affirmati VQ
1
a
!
maIJ

1 man
1

t .
mal]
! ncga l ve
1
1
;
1
,
9.4.- Les pronoms personnels (simples)
L'étude comparative des pronoms persorillels
peut être fai te soit sur lus pronoms simp10S, soit
sur les pronoms GmphatiquGs, soit sur L;s uns ot 10S
autres. Los arguments à en tiror sont los mêmos dans
ch8cun des trois cas.
Soient lus structures suivantos
,
ù be na = n
bc
na
= jo suis en train de venir
l
2
3
l
2
3
d'OÙ
t. be na
ITj(;;
vic ns Il,
f, be na
"
f., bo na
"

- 278 -
,
,

l be na = i be na = tu GS 0D train de venir.
l 2
3
l
2
3
.
d'où
i be na
"tu viens" .
·i bc D2
"
·i be na
"
be
bo
• ;,
na = a
na = i l
(ou elk) est GD tr'ain dG v0nir.
l
2 3
l
2
3
,
d'où
a be na
" il
(ou elle) vi0nt".
â' be na
"

a be na
"
• N be Da = n be na = nous sommes en train de venir
l 2
3
l
2
3
d'où
n be na
"nous venons" .
n be na
"
n be na
"
• ~lu be na = alu be na = vous êtes en train de venir
l
2
3
l
2
3
d'où
alu be na:
"vous venez".
alu be na
"
aw be na
"

- 279 -
. l b8 na = i be na = ils (ou ellas) sont en train de
l
2 3
l
2
venir
3
d'où
i
be na :
11 ils
(ou elle s) viennent 11 •
i
be na
11
U
b8 na
11
du 9.4. :
a ) Sogmentcltion
------------
Toutes cas structures ont la mamé: con:figu-
r8t ion, leurs constituants 6t ant m8me exactement super._
posables d'un parler 8 un autre. ChacW1c d'ol18s peut
être sOgrTIemt6e en trois éléments, scIon le modGle
suivant:
n
na
Le pre:nie r segment dé: cha qU8 énoncé S8
rotro\\Ne, d2ns
chSCW1 des émoncés 6quivalemts des
autrGs par18rs/ sous W18 :for'mG quc;l...que:fois dif':f6rentc,
mais régUlièrement 8 la même place - la première
dpns l'axe syntagmatiquo. La non moins régulière

- 280 -
Variation de formes de ce constituant à chaque change-
ment
dt énoncé correspond 8 l'obligatoire va,rietion d0S
personne s dans le conjugei son. qu' expriment c0S ~noncés.
On aura observé que C'0st d'ailleurs le seul s0gment à
varier dans l'axe paradigmatique des énoncés. C0S pre-
miers élément s de tous ces énoncés sont ainsi identifiés
comme des pronoms personne:ls.
Ils sont suivis dans lOG
structures, des éléments invariab10s qui font fonction
respecti vement, 18 second: be ,1 de copule
, et Id troi-
siGme : Da, de verbe et prédicat.
Voici los pronoms persormels soulign&s d2ns
les six énoncés, en langue mandinka-malinké :

12
b0
na '
)
,
be
.1
na .
)
..B
be
na')
12
be
na')
,
,'ÙQ
bo
na )
i
be
na.
:J;lles sont indi quéas dpns le tableau sui vênt

-
281 -
Md-i\\ll
Dkh
Dra
Traduction on :fr2n~8is
,
n
n
n
je
,
,
,
i
i
i
tu
§.
a
a
i l
(ou elle)
n
n
an
nous
ali
aU
alu
vous
i
i
u
ils (ou elles).
9.5. - Les marcruc s de lEi posses sion
L'étuda des margu8s de la possession sera
faite à PEirtir des eÀ~ressions sUivantes révélatrices
des principales structu~es d'indicEition do la pos-
session en lEingue mandingue :
• ~jbemba la korda '" Mbemba 18 kord§ '"
l
2
3

Mbemba a lui maison
l
2
3
d'où
Mbemba la koràa
"18 m8ison de ivibemb <3. "
Mbemba la lûô
"
Mbembe kEi s6
"
Il Y <3 lieu de signaler ici

- 282 -
0
1 ) Que Ip
(du Md-Ml. et du Dkh) dev ient np
,
apres ne.salo,
t8ndis que kil ( Bra) ne chiiDge p8S.
ex.
NdindilJ Lill !corda; "18 maison do NdindilJ".
NdindilJ na luô
;
"
/
/
Ndindin kil so
:
"
,
2°) que 113 pronom mis
a la place du nom ne
ch 8ngo P8S la structure :
ex.
;
i.
la kordâ = a 18 korda =
l
2
3
,
lui 8 lui m8ison
l
2
3
d'où
i~
la Korda = "SB m8ison"
"
la lu~ :
"
a
ka so
:
"
3') gue lorsqu'il n'est pas exprimé, lé: nom
de l'objet possédé est remplacé par tas qui fait fi-
gure
de pronom possessif.
ex.
;
11' la kord§:"sO' maison'~a tsa:
"18 sienn2".
a la luô
"
....,;. a tas
"
8
la s6
"
"
"

- 283 -
JlnalY5e : du
9 5
• •
La segmentation, dans chacune de ces struc-
tures, s' effectue comlfie suit: 16s exprGssions sont
cons ti tuées chacune d;; deux noms
(ou d'un pronom et
url rwm)
séparés par un élément da liaison gui est,
lui, variable.
~insi nous avons
:
Mb8mba
kord§
c'est de cette même fa>,on que 18s éléments
sont structuralement séparés dans
checèL'l dos énoncés.
b) Identification
--------------
De.ns C.flPICu..YJ.0 des expressions dG 18 possessio!1:i
l'élément de liaison, placé antre luS deux nominaUX
(noms ou pronoms) peut
avo il' des formes diI~férentes
d'un8 1;:U1i:\\ue a une autre, '!lais sa place rest8 régu-
lièrement la même. Lé; r8PPOl't qu 1 entriJ tien t
cet é 18-
ment 8V8C les autres consti tuants,
de par sa place
dans une structure d'expression de la posG8ssion, est
précisément une fonction de marqueur' de 18 possession.

- 284 -
VOici
soulignées dans IdE; G:xpressions 1311
m8ndinlca-m81inké 10 s m8rques de 18 possession:
Mbcmba
1R kord a ;
.1.>.
1R korda ,
)

Ndindis nR kordé •
Ce sont les rormes Qu'on a cn di8kh8nk&,
et le b2!IJbara donne
Mbembe k8 SÔ ;
a ka sô 8t
1
Ndindin kR sÔ.
Md-Ml
Dkll
Br8
Tr8duction littérale: en rran>,ai S
.
la
la
ka
, ... •a lui,

ou ... 8 el10s OU.,. n GUX.
1
na
na
ka
"
"
"
1
.,insi l' observ8tion de corr6spond2nc6s r6-
guli~Jl'0S (mtrG systèmes dG morphèmes, dorme à 18 com-
P8raiSon des P8rlers d'une même famille, des éléments
,
solidds de dirr6renci8tion di81ectale.

- 285 -
CHAPITRE
X
SYNTAXE
L'objet de la syntaxe - nous le rappelons -
est l'~tude des combinaisons des monèmes dans les
diff~rents types d'énonc~s.
Dans le cadre de l'~tude morphosyntaxique,
on peut d~finir l'~nonc~ comme une structure linguis-
tique r~ductible à un schéma ou une formule montrant
la combinaison des monèmes telle qu'elle est ~mise
par les locuteurs. Ces formules sont ainsi des cadres
structuraux de réf~rence permettant de rechercher les
différences et les ressemblances entre les divers
types d'~nonc~s.
Pas plus qu'en morphologie, nous ne pr~ten­
dons faire ici une ~tude exhaustive de syntaxe.
Cependant chacun des trois types d'énonc~s
reconnus rév61ateurs en mandingue
(émoncé nominal,
~nonc~ verbal et énonc~ adjectival) sera ici analys~
aux deux niveaux différents qui suivent:
1) l'énoncé simple (ou l'organisation des
relations primaires),
comportant une seule proposition
ct qui n'a ainsi qU'Lill seul terme assumant la fonction
de pr~di ca t
;

- 286 -
2) l'~noncé complexe (ou l'organisation des
relations secondaires),
constitué de deux ou plusieurs
propositions, et qui présente ainsi deux ou plusi3urs
termes pouvant remplir chacun la fonction de prédicat.
Dans les énoncés que nous présentons ici, i l
s'agit toujours de structures principales n'ayant subi
aucune transformation, pas même celles de l'emphase ou
de la mise en relief.
Nous considérons comme constituant syntaxique
toute unité minimale constitutive de l'énoncé.
Rappel des abr6viations (et leurs significatioN')
utilisées i c i ;
Cf. liste complète, p.
du tome l, et p.
du
tome II :
N
'" nominal (nom, pronom, adjectif)
;
S
= sujet ;
p
'" précUcat, prédicatif' ;
.
C
'" circonstant ,
V
'" verbe ou verbal ,
LV
= lexème verbal ;
N
'" nominal en fonction sujet ;
S
:t:I
'" nominal en fonction circonstant;
C
v '" radical ; racine.

- 287 -
Pour la formalisation des schémas des proposi-
tions, nous nous inspirons des indications contenues
dans les exposés que le professeur HouiB
nous a faits
au s~minaire organisé par l'Agence de Coopération
Culturelle et Technique (A.C.C.T.) à Cotonou (Bénin)
en Août 1979.
10.1.- Enonc~s nominaux simples
a) Soient les structures suivantes
1.- Mbemba féle = ~/[bemba féle = !\\/[bemba
vOici
"Voici [''bomba''
l
2
l
2
,
Mbemba fEIE
Il voi ci
Mbemba"
,
1fbemba f El E
ni yi :
"
2.- Kordà: féle = kordé. féle
= mai son
voici = "voici (une)
l
2
l
2
mai son'l •
lUb fÉIE
Il voi ci
une maison"
s6 fÉIE
"
3.- Mbemba Le mu • Mbemba le mu = Mbemba c'est lui : "c ' est
l
2
3
l
2
3
l'\\'Ibemoo. li
Mbemba le mu
"c'est M'bemba"
,,/[bemba
d;)n
Il
4.- Korda le mu = Korda le mu = maison ct est elle : "c~cst
l
2
3
l
2
3
(une)mai-
son".
l1ib
le mu
"c'est une maison"
so
d;)n
"

- 288 -
b) Analyse
Nous précisons ici que le constituant syntaxique,
c'est-à-dire l'unité minimale constitutive de l'énoncé,
n'est pas nécessairement un monème. Quand c'est un nom,
il est souvont sous forme de : radical + suffixe segmen-
tal de détermination, en langue mandingue.
Ainsi les énoncés
ci-dessus sont structurés
comme suit
1. - k[bomba
/ fél e
"Mbemba / voi ci"
2.- Korda / féle
Il mai son
/
voi ci 11
Ce qui donne le schéma structural : ~N~
f~e=l~e~
qui se l i t : nominal (N), suivi de : fele,
P
ce tout assumant la fonction prédicative.
1)- Î\\\\lJemba / fOs nti (ou fsls ni ye)
ct est tOllj our s le schéma :
N
fslenti (ou •• ni
P
ye)
3.- j,fbemba/le mu
ou :
Mbemba / d;:,n
" lfbemba / c'est lui"
Cc qui donne comme schéma
:
N
le mu (ou d;:,n)
P

- 289 -
4.- Korda / le mu
ou
s6 / don
"maison / c'est elle"
Nous avons toujours la même structure
N
le
mu (ou don)
p
Tous ces énoncés du 10.1. comportent un seul
groupe nominal et qui assume, forcément, la fonction
prédicative. Ce sont des énoncés nominaux d'organisa-
tion de structure primaire.
La représentation de la trame des énoncés sous farine
de schémas est adoptée ici pour montrer d'une fa~on
plus concrète 12 structure do profondeur de chaque
énoncé et en faciliter la compréhension. Son but est
~'une part do permettre de d6celer les différences
essentielles dans la succession en chaîne des éléments,
d'autre part de montrer si des éléments de la chaîne
font défaut ou si quelque autre élément a été ajouté.

- 290 -
10.2.- Enoncés nominaux complexes
a) Soient les exemples suivants
5. A te le mu ~fuemba ti = A
te
le
mu
~fucmba ti
l
2
3
4
5
6
lui même
cela est 1wemba en personne
l
2
3
4
5
6
d'où
A té le mu l\\wemba ti : "c 1 est lui hlbemba"
A te
le mu Mbemba ti
"
A le
de ye Moemba ye
"
- ,
6. NilJ mu ri na korda lé ti ;
soit :
-,
NilJ
mu
il
na
kord<1

ti
l
2
3
4
5
6
7
ceci
est
je à moi maison cela en propre
l
2
3
4
5
6
7
-,
d'où
NilJ
mu il
na korda lé ti
"ccci, c'est ma propre
maison"
,
nilJ mu ri
na
lrtb lé ti
"
,
ni ye
ri
na
s6 dé ye
"

- 291 -
7. Mb mu IllOO lé ti ; soi t
kéà IllU moo lé ti
l
2
3
4
5
l' homme est être humain cela en personne
l
2
3
4
5
d'où: kéè IllU moo lé ti : "l'homme est une personne"
k~o mu mû û lé ti :
"
cee ye maa ye
"
,
,
8. Kùntiè
te mansa ti ; soit
,
kùntià
te
Illansa
ti
l
2
3
4
le chef' n'est pas
un roi en personne
l
2
3
4
,
,
d'où
kùntià
te mansa ti : "le chef' n'est pas un roi"
,
kùntigà
te mansa ti
"

kuntigi
te mansa ye
"
b) Analyse :
Dans toutes les structures du 10.2., l'agencement
des constituants d'énoncé est le suivant
A

/
lé mu
/
Mbemba
/
ti
ou
Kéà
/
mu
/
moo
/

ti

- 292 -
c'est-S.-dire :
N + (le) mu, ou : ye ; ou te, ce tout assumant la
fonction de sujet (8), suivi d'un autre nom (H) + (le)
ti(ou: de ye ; ou : ye), ce second ensemble assumant
la fonction prédicative (p).
Ce qui donne le schéma commun aux énoncés Ns 5, 6
7 et 8, soi t
:
N
(lé) mu
N
ti.
8
p
Ces structures comportent, comme on le voit, doux
groupes nominaux.
10.3.- Enoncés verbaux simples
a) Los exemples à analyser sont les suivants
9. Mbemba be taa la ; soit:
Mbemba
De
tila
la
l
2
3
4
&fuemoa est parti en train de
l
2
3
4
d'où
Hbemoa De taEl la : "~fuemoa part"
l,fuemoa be taxa là
"
i,fuemoa 00 tEla
"

- 293 -
10. Mbemba te tM la ; soi t :
Mbemba
te
tâa

l
2
3
4
1ibemba n'est pas parti en train de
l
2
3
4
d'où
Mbemba te taa la : "Mbemba ne part pas"
lfuemba te taxa la
"
Mbemba te taa
"
Il. Mbemba bé taa la ;
soi t
Mbemba
be
tan
la
l
2
3
4
~ibembs
est
partir
sur le point de
l
2
3
4
d'Où
~fuemba b6 taa la : "Mbemba va par tir" •
1fuemba bé taxa la
"
I,ibemba bé taa :
"
,
12. Mbeillba mal] tûa ; soit
Mbemba
mal]
taa
l
2
3
Mbemba
n'est pas
partir
l
2
3
d'où
Mbemba mal] tas
" 1ibemba n'est pa s parti".
Ifbemba mal] taxa
"
1fuembo. ma
taa
"

- 294 -
b) Analyse
Dans chacun de ces énoncGs nous trouverons :
Un nom asswnant la fonction de suj~t ( ~ ), suivi d'un
prédicatif (be) + un lex~me verbal assumant la fonction
prédicative: P L V .
P
Exeùwle, pris sur l'énoncé n. 9.
Hbemba
/
be +
taa
la
N
P
LV
S
P
Cette structure est celle qui sous-tend
chacun des énoncés numérotés 9, 10, Il et 12.
La formule commune en est
-..1L
P
LV
s
P
C'est-à-dire : nominal assumant la fonction
de sujet suivi de prédicatif + loxème verbal, ce tout
remplissant la fonction prédicative.
10.4.- Enoncés verbaux complexes.
a) Corpus de r~férence

- 295 -
.
13.- Mbemba b6 a la d6ndik6à di la Ansu la ; soit
Mbemba
b6
a
la
dondik6à di la Ansu la
l
2
3
4
5
6
7
8
9
Mbemba
est
~
lui boubou donner en train de An su 2.
l
2
3
4
5
6
7
8
9

d'où: Mbemba bé
a la d6ndik6à
di la Ansu la
" Mbemba
donne son boubou à Ansu".
lfuemba bé
a la d6r~x6 di la Ansu la
"Mbemba donne
son l)oubou à Ansu".
,
Mbemba be a la d6r6ki di Ansu la
"Mbemba donne
son boubou à Ansu".
14. Mbemba b6 domoro la, a m~l] Ansu so ; soi t
1fuemba
be
domoro la, a mal]
Ansu sa
l
2
3
4 5 6
7
8
Mbemba
est
manger en train de
il ne pas Ansau dOi,ner
l
2
3
4
5
6
7
8
d'où
Mbemba
b6 domoro la, a mal) Ansu so :" Mbemba mange
sans en donner à An sn" •
"11bemba mcmge
sans en donner à Anson".
Mbemba be dumuni la, a ma Ansu so
:"Mbemba mange
sans en donner à Ansou".

- 296 -
15.- nfuemba
borotoo be naa la ; soit
nfuemba
bori to be naa
la
l
2
3
4
5
!,fucmba
en courant
est
venir
en train de
l
2
3
4
5
d'où
j,lbemba bori too be naa la : "r,lbemba vient en coure.nt"
I.lbemba bori too be naa la
"
Rwemba boritoo na len
"
b) Analyse :
L'enchaînement dos constituants dans chacun
des énoncés précédents, est le suivant:
Mbomba • be / a la dondik6à / dio la
/ Ansu ln
"1ibemba / est on train de / lui ~ bou1)ou/ donner lc/
.An sou à"
On a ainsi :
Un nom assumant la fonction de sujet (li), suivi
S
d'un prédicatif + un nom remplissant la fonction d'objet +
un lexème verbal, CGS trois éléments constituant le
prédicat
P
-li-
LV
. . d'
o
- - -
,SUlVl
IDl nom assumant la fonc-
P
tion de circonstant. Ce qui se résume dans le schéma
sui vant

- 2~J7 -
p
L V
N
...lL
o
S
p
c'est le schdma COffilmU1 aux structures de tous los
autres énoncés QU groupe.
Ainsi :
ùillemba / bé / domoro la / a ma~ Ansu sa
"Mbemba / est en train de / quelque chose qu'il mange /
sans à Ansou en donner"
Nom sujet / prédicatif / nom complément d'objet + lexème
verbal~
ce tout assumant la fonction prédicative / nom circonstcnt,
Et nous retrouvons la formule
p
N
LV
N
0
N
S
C
P
10.5.- Enoncés adjectivaux simples
a) Ils seront étudiés à travers les structures sui van-
tes
,
16.-
tuo
diyaatà ; soit
,
tuo
diynatà
l
2
le tô(l)
est bon
l
2
,
d'où
tuo
diyâ6tà
"le tô est bon"
,
tua
diy<1<1tà
"
t6
ka
di
"
(1) le te est un plat typiquement bambara ct peul, pr6par6
en général avec de la farine du manioc ct une sauce
gluante.

- 298 -
0) Analyse :
Ces ~nonc6s sont structur6s comme suit
tua / d{y6atà

/ J,à: di
"le tô / est bon"

tua / ma~ diy~~tà
té /
ma di
"le tô / p2S bon est"
Dans ChacuIlO de ces structures on a

tua = non sujet, suivi de : àiya6tà (ou
ka di) (ou

mal] diyaatà) qui est un lexGme vercol rcmpli.ssant la
fonction de pr6dicat.
Le schè'm8. de 18. structure est ainsi
N
L V
S
P
10.6. Enoncè's adjectivaux complexes.
a) Les exemples de structures du genre sont les
suivants:
18.- tua kandima le diya2ta = tua kandima le diyaata
l
2
3
4
Le te,
quand il 8st"r6chauff6
est
bon
l
2
3
4
d'où
tua kandima le diyaata
"le tô est bon quand il
est r6chauffé.
tua kandima le diyaata
"
té g6nima de ka di
"

- 299 -
19.- tua kandima maI;) diyaata ~
~
tua kandima
malJ
diynatCl
l
2
3
4
Le tô quand i l est r<!Jchauff~ n'est pas bon
l
2
3
4
d'où
tua kandima ma~ diyaa
"le tô n'est pas bon quand il
est r,!;chnuffé".
tua kandima mâlJ diyaa
"
tô gonima ma di
"
b) Analyse
Dans cette série d'énoncés les structures se préscn-
tent comme suit:
tua /
kândima le / diyaata
"le tô /
quand il est réc11auffé / bon est"
ou
tua / kandima
/
mâIJ diyaata
"le tô /
quand i l est réchauffé / pas bon est"
etc.
Dans chacune de ces structures on a
:
, ,
tuo = nom su,je t, sui vi de : kândirilJè (le) = nom
circonstant suivi dc : diyaata (ou
ka di)
(ou: maI)
diyaata) = IGx~me verbal rempli ssant la fonction prédica-
tive.
Nous obtenons, pour tous ces cas de structure le
schéma commun sui vant :

-300 -
--l!..-
N
LV
S
C
p
Conclusion
Sur le plan de la morphologie, le bilan do
la compQro.ison des éléments grammaticélux -
tout comme nous
l'avions vu délns l'étude des unités phonématiques - n'est
pas défélvorable à l'hypothèse d'un réel rapport géné±fuque
entre les parlers ici étudiés.
Au niveau de la syntaxe, de fa~on gén6ralc,
la structure canonique de l'énoncé des langues mandingues
indique l'existence d'une unité r6guliQre. On observe
quelquefois des vari[ltions de farine et une mobilité de
morphèmes d'UIl parler à un autre parler, mais cela n'e5t
pas signe de d.ivergence profonde, encore moins d'p,narchie.
L'unité eXistant au niveau de la schématisation des énoncés
atteste ln permanence d'un fonœ commun.
Il ressort de ces comparaisons des systùmes
de parlers, qu'un des résultats de l'exploitation des
données dialectales, est de rejoindre l'histoire. Car on
arrive, par exemple, à
S8
demander dans quelle mesure
certains diéllcctes sont plus conservateurs que d'autres.
L'on pcr90it par là l'importance et la
fécondité de l'étude des ch2pitres de morphologie ct de
syntaxe qui doivent prendre une plus grQndc place dans les
descriptions.

- 301 -
Les analyses qui leur
sont consacrées ici, et oui
n'ont pas prétendu à l'exhaustivité, constituent, nous
semble-t-il, de sc5rieuses eSQuiss.:s de monographies
dont le regroupomont pourrait contribuor par exomplc, 2
l'~laboration d'uno voritablo gr2~~airo./

- 302 -
TEX TES

- 303 -
PRESENTATION
EN
GUISE
D'INTRODUCTION
Les textes qui suivent sont choisis parmi une vingtai-
ne de textes qui ont été enregistrés sur bandes magnétiques
auprès de locuteurs de langue maternelle mendinka-malinké
(textes l et II), diakhanké
(texte III) et bambara
(texte 1\\1).
Ces enregistrements ont eu lieu durant nos nombreux séjours
d'enquête de terrain dans des communautés urbaines et rurales
reconnues mandingophones du Sénégal. Il s'agit notamment dos
communes et départements de Sédhiou, Bounkiling, Diattacounda,
Kédougou
pour le mandinka-malinké, de Marsassoun, Sibikoroto
pour le diakhanké, de Thiès et de Tambacounda pour le bambara.
Au départ,
la collecte au niveau de l'ensemble du
corpus de textes a eu lieu è partir d'informateurs analphabè-
tes,
paysans,
femmes et hommes contactés dans les champs,
com-
merçants rencontrés sur les places des marchés, vieillards
trouvés sous le grand arbre de la place publique des villages.
Notre expérience nous a enseigné que c'est auprès de tels locu-
teurs qu'on trouve maîtrise de la langue et intégrité de la
tradition du terroir. En effet, aUcune interférence imputable è
une éventUelle pratique d'une autre longue ou culture extériGu-
res ne vient perturbar cette catégorie d'informateurs. C'est
ensuite que des griots,
spécialistes de la parole et souvent
grands voyageurs, et des sujets scolarisés (en français ou on
arabe) ont été mis è contribution.

- 304 -
Les textes ici retenus ont été choisis parmi les mor-
ceaUx considérés comme les plus représentatifs et les plus évo-
cateurs de l'univers mandingue.On percevra dans ce choix la
souci de retenir des récits tels qu'ils puissent rendre comptG
de la richesse des catégories de la pensée africaine en génércl,
et mandingue en particulier, éternel dialogue nuancé è
l'infirii.
entre le mythe,
le rite,
la sagesse,
le rêve mais aussi la réa-
lité.
Thèmes,
termes et gloses qui ont conduit à retenir ccs
textes, désignent aussi ces derniers comme des modèles à ~tre
offerts aux enseignants et aux apprenants du mandinka-malinl:é,
du diakhanké et du bambara.
Une fois retenus, ces morceaUX ont pu êtrc calibrés
de façon qu'ils aient tous à peu près la méme longueur
(le mdme
nombre d'unités lexicales), d8s contenus grammatical et lexiC21
significatifs, et enfin titrés adéquatement,
le tout devant
donner un échantillon de recueil d'aspect cohérent et homogène.
Le linguiste,
le littéraire, l'historien et le péd2go-
gue,
y trouveront ainsi,
chacun en ce qui concerne sa spécialité.
un intérêt certain.
Nos remerciements les plus chaleureux s'adressent à
tous nos enquêteurs et informateurs qui ont accepté avec dévoue-
ment et persévérance, de nous assister lors des enquêtes de base
dans lcs Régions mandingophones du Sénégal. Notr8 gratitude cor-
diale Va ensuite à nos collègues et amies chercheurs linguistes,
étudiants en linguistique,
ou écrivains,
tous de langue

- 305 -
maternelle mandingue, qui ont participé soit à la véri-
fiCation des traductions, soit à la t~che, plus difficile
encore, de sélection des textes en fonction de critères
scientifique~ pédagogiques et socio-culturels.
Il s'agit notamment de :
MM;
Diéli Mori DANSOKHO, Mamadou SOUMARE, BA Demba KEITA,
Instituteurs à Tambacounda ;
Amadou Lamine DRAME, écrivain sénégambien, chercheur
à
la Fondation Léopold S. SENGHOR, à Dakar;
Gaoussou SAMBOU, chercheur en Sciences d'observa-
tion à l'I.F.A.N., à Dakar,
Mallafé DRAME,
chercheur en Linguistique, ou
CLAD
;
Mamadou MANE, Inspecteur de l'Enseignement Elémen-
taire à Sédhiou et Méta MANE, étudiant en Licence
de Linguistique à la Faculté des Lettres de l'Univer-
sité de Dakar.

- 306 -
- 0 -
,
,
KUYJ\\ b··BOYOO
J
nanta boYilâ le. Ya'a wââtoo muta kari jâmaa. samaâ
be ba~ ka~, fii fé~olU be t.dibaari~. Kéébaalu ye
boa je bantabaâ to, i kaccaata kÛYa~-boYoo kuu-baa-
lu la. Wuraara kili~, dindi~61Ù binnu banta kUyanna
kafUndita boG ka~ suu kili~ ka suutoo laâ jee. A
sââmoD seeli baa jUUnJo, ye i samba wUlabaa kono, i
la jusu bendi dââsaama d6mori k601à. KUYâ~à boYitâ
wUlabaa le kono, seela baa juUnoo, j anni~ tilàà be
kandila. Moo jamââ minnlu bââdi~olU be kuyannââlu
kone ani~ llànsl~olù kono, maabééta kuûl'laalu to. Wù-
râârào, ~ansi~ kutoolu ye'a la ~ansi~ dondikAolu
d~, ani~ i la naafoolu i be kafuri~ juujuè keno.
Jéé le kari jamââ kono, Inndo siifaa jamââ kuluuroo
bunda to, ani~ dUniYa kuubâalu, be kéla kàrà~6tl.
Kankurâ~olu ani~ londitii kDte~olu be i londila i
banta alfââlu buubââla l1ami~, ani~ musoo, ani~
lùntâ~à, ard~ fanâ~ 1166 kânàà, ani~ dooku bétàà sâ-
bâràà fana~ ani~ keeyââ fâ~ l1âânàà ani~ foroYa.

- 307 -
,
,
1
Nina!] 1 saIJ 1 0 1 saatee 10 1 dindiIJ 1 0 1 lu 1
l
2
3
4
5
6
7
8
"
1
bee 1 la 1 kUYalJ 1 0 1 baIJ 1 ta 1 boyi 1 la 1 le Il
9
10
11
12
13
14
15
16
17
Cette année 1 année 1 d. 1 village 1 d. 1 enfant 1
1
2
3
4
5
6
d.1 Pl. 1 tous 1 de 1 circoncision 1 d. 1 devoir 1
7
8
9
10
11
12
13
Till c'est Il
16
17
Cette année, la circoncision de tous les enfants du
village doit avoir lieu.
I l
/
1/
l 1 ye 1 a 1 waati 1 0 1 muta 1 kari 1 jam8a Il
l
2
3
4
5
6
7
8
Ils 1 Tp. 1 il 1 moment 1 d. 1 attraper 1 mois 1
l
2
3
4
5
6
7
plusieurs Il
8
La période en a été t'ixée depuis plusieurs mois.
I l
/
Samaa 1 0 1 be 1 baIJ 1 kaIJ 1 t'ii 1 t'el) 1 0 1 lu 1
l
2
3
4
5
6
7
8
9

- 308 -
be 1 Ml) 1 Yaa 1 l'il) Il
10
11
12
13
Pluie 1 d. 1 être 1 finir 1 sur 1 planter 1 chose 1
1
2
3
4
5
6
7
d. 1 Pl. 1 être 1 joli 1 état 1 durée Il
8
9
10
11
12
13
La saison des pluies est sur le point de s'achever,
et les champs ont été product ifs.
~i
Kee 1 baa 1 0 1 lu 1 ye 1 lioo 1 je 1 banta 1 baa 1
1
3
4
5
6
7
8
9
/
/1
o 1 tG 1 i 1 kaccaa 1 ta 1 kuyslJ 1 b oyi 1 0 1 kuu 1
10
11
12
13
14
15
16
18
baa 1 0 1 lu 1 la 1
19
20
21
22
Homme 1 gros 1 d. 1 Pl. 1 Til 1 se 1 voir 1 dehors 1
1
2
3
4
5
6
7
8
gros 1 d. 1 a 1 ils 1 s'entretenir 1 TJ\\ 1
9
10
11
12
13
14
circoncision 1 tomber 1 d. 1 chose 1 manière 1 d. 1
15
16
17
18
19
20
Pl. 1 par Il
21
22

- 309 -
Les vieillards se sont réunis sur la place publique
et ont discuté des modalités de la circoncision.
!
/
Wuraara / kililJ / dindiIJ / 0 / lu / milJ / lu / 1'taIJ /
1
2
3
4
5
6
7
8
1
Il
I,
ta / kUYalJ / la / kafu / ndi / ta / 1'l00 / kalJ / suu /
9
10
11
12
13
14
15
16
17
!
1 /
I ,
kilirJ / ka / suuta / 0 / laa / jee //
18
19
20
21
22
23
Soir / un / enfant / d. / Pl. / qui /Pl./ d.evoir 1
1
2
3
4
5
6
7
8
TA / circoncire / T.ii / réunir / C.{\\US. / Til / se 1
9
10
11
12
13
14
15
sur / maison / une / inf'. / nuit / d. / passer /
16
17
18
19
20
21
22
là-bas /1
23
.
Un sc ir i les enf ants a circoncire sont enunenés Passer
la nuit dans
A
une meme maison.
Il
/1
Ji /
saam3 / 0 /
seeli / baa /
juuna / 0 /
i / ye /
1
2
3
4
5
6
7
8
9

- 310 -
1
i 1 ssmba 1 wula 1 baa 1 (' 1 kono 1 i 1 ls 1 jusu 1
10
11
12
13
14
15
16
17
18
l i
1
beIJ 1 ndi 1 daa 1 sooms 1 domo ri 1 koolaa Il
19
20
21
22
23
24
I l 1 lendemain 1 d. 1 matin 1 gros 1 tôt 1 d. 1 ils /1
1
2
3
4
5
6
7
5
Til 1 les 1 emmener 1 brousse 1 grosse 1 d. 1 dans 1
9
10
11
12
13
14
15
ils 1 de 1 coeur 1 accorder 1 C.:\\US. 1 bouche 1
16
17
18
19
20
21
salutation du matin 1 manger 1

apres Il
22
23
24
Le lendemain matin de bonne heure, on les conduit en
brousse après qu'ils aient pris un petit déjeuner il
aS88'ieonnementspécial destiné il leur donner du coura-
ge.
1
/
KUYsIJ 1 0 1 boYi 1 ta 1 wula 1 bas 1 o l l e 1 kono 1
1
2
3
4
5
6
7
8
9
/1
/
seeli 1 baa 1 juuns 1 0 1 j anniIJ 1 tili 1 0 1 be 1
10
11
12
13
14
15
16
17
kandi 1 la Il
18
19

- 311 -
Circoncision 1 Q. 1 tomber 1 TA 1 brousse 1 grosso 1
1
2
3
4
5
6
d. 1 c'est 1 dans 1 matin 1 gros 1 tôt 1 d. 1 avant 1
7
8
9
10
11
12
13
14
so leU 1 d. 1 TJi 1 chaud 1 Til Il
15
16
17
18
19
La circoncision a eu lieu en pIe ine brousse, tôt le
matin, avant que le soleil ne soit Ch8Ud.
/1
1
Il
1
Moo 1 jamaa 1 miIJ 1 lu 1 baa 1 diIJ 1 0 1 lu 1 be 1
1
2
3
4
5
6
7
8
9
/
/
kuyaIJ 1 las 1 a 1 lu 1 kono 1 a 1 niIJ 1 IJansiIJ 1
10
11
12
13
14
15
16
17
1/
o 1 lu 1 kono 1 maabee 1 ta 1 kuu l 'haa 1 0 1 lu 1
18
19
20
21
22
23
24
25
26
to Il
27
Personne 1 beaucoup 1 qui 1 Pl. 1 mère 1 enfant 1
1
2
3
4
5
6
d. IF1. 1 être 1 circoncire 1 -eur 1 d. 1 Pl. 1
7
8
9
10
11
12
13
d8ns 1 il 1 et 1 circoncis 1 d. 1 Pl. 1 dans 1
14
15
16
17
18
19
20

- 312 -
ass ister / TI. / chose / manière / d. /Pl. / à //
21
22
23
24
25
26
27
De nombreuses pe rSOrLYJ.es aYant des enfants parmi les
circoncis ou des parent s parmi leurs surveill ants
,
assisterent aux rites.
1
Wuraara /
0
/ 1Jan si1J / kuta / 0 / lu / ye / i / la /
1
2
3
4
5
6
7
8
9
~
IJansiIJ / dondika / 0 /
lu / dUIJ / a / ni1J / i / la /
10
11
12
13
14
15
16
17
18
naaf'a /0 / lu / i / be / kaf'u / riIJ / juujuu / 0 /
19
20
21
22.
23
24
25
26
27
kono //
28
Soir / d. / ci l'concis / nouveau / d. / Pl. / Til /
1
2
3
4
5
6
7
ils / de / circoncis / habit / d. /Pl. / porter /
8
9
10
11
12
13
14
il / et / ils / de / bonnet / d. / Pl. / ils / 'U /
15
16
17
18
15
20
21
22
23
réunir / durée / tente / d. / dans //
24
25
26
27
28
Le soir, les nouveaux circoncis sont vêtus do boubous

- 313 -
et de bonnets spéciaux et sont installés sous la
grande tente.
1
1 ' 1
Jee 1 le 1 kari 1 j amaa 1 kono 1 lonùi 1 0 1 siifaa 1
1
2
3
,
4
5
6
7
8
1
jamaa 1 kuluuri 1 0 1 bU!] 1 daa 1 0 1 to 1 a 1 ni~ 1
9
10
11
12
13
14
15
16
17
,
I l
1
/
duniyaa 1 kuu 1 ~aa 1 0 1 lu 1 be 1 ke 1 la 1 i 1
18
19
20
21
22
23
24
25
26
la 1 kara~ 1 0 1 ti Il
27
28
29
30
1 c'est 1 mois 1 plusieurs 1 dans 1 savoir 1 d. 1
1
2
3
4
5
6
7
f'a~~n 1 plusieurs 1 éduquer 1 d. 1 chambre / bouche 1
8
9
10
11
12
13
d.
/
a 1 il 1 et 1 monde / chose / manière / d. /
14
15
16
17
18
19
20
21
Pl. 1 Tj~ / faire 1 T,; 1 ils 1 de 1 apprentissgge 1
22
23
24
25
26
27
28
d.
/
être Il
29
30
C'est là qws des mois durant, dif'f'6rontcs f'ornes et
méthodes d'édUcation et les vertus sociales leur

- 314 -
seront enseignées.
1
1
Kankura!] 1 0 1 lui a 1 ni!] 1 londi 1 tii 1 kotGJ] 1
1
2
3
4
5
6
7
8
1
o 1 lu 1 be 1 i 1 10!] 1 ndi 1 la 1 i 1 na!] 1 ta 1
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
I l
alfa8 1 0 1 lu 1 buu.1'J.aa 1 la 1 1'laa 1 mi!] 1 a 1 :'iJ] 1
19
20
21
22
23
24
25
26
27
I l
musu 1 0 1 a 1 ni!] 1 luu 1 nta!] 1 J 1 a 1 niJ] 1
28
29
30
31
32
33
34
35
36
fana!] 1 noo 1 k,mu 1 0 1 a 1 niIJ 1 dookuu 1 bcte 1
37
38
39
40
41
42
43
44
1
1
1.
o 1 sabari 1 0 1 fana!] 1 a 1 niJ] 1 kee 1 Y8a 1 0 1
45
46
47
48
49
50
51
52
53
1
I l
1
1
fa!] 1 ?la ani 1 0 1 ni!] 1 foro 1 Ya2, 10 Il
54
55
56
57
58
59
60
KankuralJ 1 d. 1 Pl. 1 il 1 et 1 savoir 1 propriêtai~G
1
2
3
4
5
6
7
autre 1 d. 1 Pl, 1 Ti; 1 ils 1 conna!tre 1 CilU8. 1
8
9
10
11
12
13
14
Ti, 1 ils 1 devoir 1 TL 1 supérieur 1 d. 1 Pl, 1
15
16
17
18
19
20
21

- 315 -
respecter 1 T.' 1 manière 1 que 1 il 1 et 1 femme 1
22
23
24
25
26
27
28
d. 1 il 1 et 1 maison 1 sans 1 d. 1 il 1 et 1
29
30
31
32
33
34
35
36
aussi 1 se 1 aimer 1 d. 1 il 1 et 1 travail 1 bon 1
37
38
39
40
41
42
43
44
d. 1 patience 1 d. 1 aussi 1 il 1 et 1 homme 1
45
46
47
48
49
50
51
manière 1 d. 1 se 1 endurance 1 d. 1 et 1 homme lib rel
52
53
54
55
56
57
58
manière 1 d. Il
59
60
Kankurans et autres érudits en ritos leur apprendront
notamment le respect du supérieur, de la fen~e et de
l'étranger, l'amour du prochain et du travail bien
fait, la pratique de l'endurance et de la patience,
le sens de l'honneur.

- 316 -
Traduction
littéraire
:
La circoncision
Cette année, la circoncision de tous les
enfant s du village do i t
avo ir lieu. LB période en a été
d~cidée dopuis plusieurs mois. La 8aison des pluies ~8t
sur le point de s'achever, et les champs ont été pro-
ductifs. Les vieillards se sont réunis sur la p18ce
publique et ont discuté des modalités de la circonci-
sion.
Un soir, les enf'ants à circoncire sont
emmenés passer la nuit dans une même maison. Le len-
demain matin de bonne heure, on les conduit en brous-
se après qu'ils aient pris un petit déjeuner à
assaisonnement spécial destiné à leur dolmer du
courage.
La circoncision a
lieu en pleine brous-
se, tôt le matin,
avant que le soleil na soit d18Ud.
De nombreuses personnes 8yant des enf'ants parmi les
circonciS/OU des parents parmi les villageoi~ assis-
tent aux rites.

- 317 -
Le soir, les nouveaux circoncis sont vêtus
de boubous et de bonnets spéciaux, et sont installés
sous la grande tente. C'est là que dos mois durant,
différentes formes et méthodes d'éducation et les
vertus sociales leur seront enseignées. Kankourans
et autres érudits en rites leur apprendront notam-
ment le respect du supérieur, de la femme et de
l'étranger, l'amour du prochain et du travail bien
fait, la pratique de l'endurance et de la patience,
le sens de l'honneur.

- 318 -
- - 0 - -
Fode Kabaa la taarikoo
Fode Kab aa bot a nâIJ BÛlldu le ; BÛlldu be
Maalii le kono bii. A nââta 6ii 68atéé to i ka'a
fc jee ye ko Kambiya. ~ ka sooninkéélu mWJ kele wo
le naatâ dârijoo kafu. ~ la fitâ le mU!] sooninkéélu
béé ye ké misilimoolu ti. Wo Ya'a tinna a kéta
kele-jâwaroo ti. Wo ~âamale
aniIJ tôôranke fulâlu
keletâ. aniIJ joolââlu. aniIJ sooninkee kotelJolu
mummu be ko Muu6aa 1'ioolo. Sankandunkônlu fanaIJ ye
sooninkéélu kele le. Wo ~ââmale i niIJ tubââboolu
fana!] keleta. Ye dôôlu faa i kono. ka bori. l naata
mââboo Fode Kabaa yaa. Fede Kabaa sonta i mââboola
a Yaa. ka dU!] i ni!] tùbââboolu teema. Wo ~ââmà
tubââboolu fânaIJ naata Fade Kabaa kele a la tatoo ta.
,
Ye tatoa jânjaIJ' Keloo kono. kidikése kililJ ye na
kelejâwaro maa a kâroolu ta. ~ boyita. keeyââ kono,
a mâIJ sonnU!] jutû mU!] Yââlà.
J~ la kâburao be Madiina.

- 319 -
Fode 1 Kabaa 1 b6 1 ta 1 Bundu 1 le Il Bundu 1 be 1
l
2 3 4
5
6 7 8
Maalii 1 le 1 kono 1 bii Il
9
10
Il
12
Fade 1 Kaba 1 sortir l 'l'J\\ 1 Bundu 1 c'est Il Bundu 1
1 2 3 4 5 6 7
être 1 Maalii 1 c'est 1 dans 1 aujourd'hui Il
8
9
10
Il
12
Fodé Kabaa vient du Bundu ; le Bundu se trouve dans
l'actuel Mali.
f. 1 naa 1 ta 1 sii 1 saatee 1 ~ 1 ta 1 i 1 ka 1 a 1
l
2
3
4
5
6
7
8
9
10
t'6 1 jee 1 ye 1 ko 1 KambiYa Il
Il
12
13
14
15
Il 1 venir 1 T~ 1 s'asseoir 1 village 1 d. 1 ~ 1
1 2 3
4
5 6 7
ils 1 T~ 1 le 1 appeler 1 là-bas 1 pvur 1 que 1
8
9
10
11
12
13
14
Kambiya Il
15
Il est vemu s'installer dans le village qu'on appel-
le KambiYa.

- 320 -
Ji 1 ka 1 soonink8G 10 1 lu 1 mÛlj 1 kGle 1 'NO 1 le 1
1
2
3
4
5
6
7
8
9
naa 1 ta 1 a 1 la 1 darij§ 10 1 kaf'u Il
10
11
12
13
14
15
16
I l 1 T.j 1 idôlatre 1 d. 1 Pl. 1 que 1 combattre 1
l
2
3
4
5
6
7
cela 1 c'est 1 venir 1 T~ 1 il 1 de 1 célébrité 1
8
9
10
11
12
13
14
augmenter Il
15
Il est devenu célèbre pour avoir combattu les idôla-
tres.
1 laf'i 1 ta 1 nUI] 1 sooninkéé 1 0 1 lu 1 béé 1 ye 1
l
2
3
4
5
6
7
8
9
1 misilimé 1 0 1 lu 1 ti Il
10
11
12
13
14
I l 1 vouloir 1 Ti. 1 avant 1 idolâtre 1 d. 1 Pl. 1
l
2
3
4
5
6
7
tous 1 Ti. 1 :faire 1 musulman 1 d. 1 Pl. 1 être Il
8
9
10
11
12
13
14
I l a voulu que tous les idolâtres deviennent musul-
mans.

- 321 -
Wo / ~aa / ù / ma / 10 /
a / ni~ / t66ranké / ful
1
2
3
4
5
6
7
8
9
lu / kele / ta / a / ni~ / joolaa / 0 / lu / a /
10
11
12
13
14
15
16
17
18
ni~ / sooninkee / kôté~ /0 / lu / m~ /lu/ce /
19
20
21
22
23
24
25
26
ko / Muslia / Moolo //
27
28
29
Cette / manière / d. / par / c'est / il / et /
1
2
3
4
5
6
7
Toranké / deux /Pl. / combattre / Ti"~ / il / et /
8
9
10
11
12
13
14
joolaa / d. / Pl. / i l / et / idolâtra / autre /
15
16
17
18
19
,20
21
d. /Fl. / 'lui /Pl. / être / comme / Musaa / Moolo//
22
23
24
25
26
27
28
29
C'est ainsi 'lu'il s'est battu contre les Peul Toran-
ké, les Diola et d'autres païens tels 'lue Moussa
Molo.
Sankandu / nkô6 / 0 /
lu / fana~ / ye / sooninkéé /
1
2
3
4
5
6
7

- 322 -
o 1 lu 1 kele 1 le Il
8
9
la
11
Sankandu 1 habi tant 1 d. 1 Pl. 1 aussi 1 Ti, 1
l
;2
3
4
5
6
idolâtre 1 d. 1 Pl. 1 combattre 1 c'est Il
7
8
9
10
11
Les habitants de Sankandu aussi se sont battus con-
tre les non musulmans.
Wo l 'l'1aa 1 0 1 ma 1 le 1 i 1 ni!) 1 tubaabu 1 0 1
l
2
3
4
5
6
7
8
9
lu 1 f'anal) 1 kele 1 ta Il
la
11
12
13
Cette 1 manière 1 d. 1 par 1 c'est 1 ils 1 et 1
1
2
3
4
5
6
7
blanc 1 d. 1 Pl. 1 aussi 1 combattre 1 Ti, Il
8
9
la
11
12
13
c'est ainsi qu'ils ont attaqué los blencs.
l
1 ye 1 daô 1 lu 1 f'aa 1 i 1 kono 1 ka 1 bori Il
l
2
-'
4
5
6
7
8
9
Ils 1 T",~ 1 autre 1 Pl. 1 tuer 1 eux 1 Parmi 1 inf'. 1
1
2
3
4
5
6
7
8

- 323 -
courir Il
9
Ils en ont tué et ils ont pris 18 fuite.
l
1 ne.a 1 ta 1 mââboo 1 Fode 1 Kabaa 1 Y8a Il
1
2
3
4
5
6
7
Ils 1 venir 1 .T.' 1 se cacher 1 Fade 1 Kabaa 1
1
2
3
4
5
6
maison Il
7
Ils sont venus se réfugier chez Fadé Kaba.
Fade 1 Kab8a 1 sa!] 1 ta 1 i 1 maâboo 1 0 Ila 1 a 1
1
2
3
4
5
6
7
8
9
yaa 1 ka 1 dUIJ 1 i 1 nilJ 1 tubââboa 101 lu 1
10
11
12
13
14
15
16· 17
teema Il
18
F0de 1 Kabaa 1 accepter 1 Ti. 1 ils 1 c e.cher 1 d. 1
1
2
3
4
5
6
7
T.I.~ 1 il 1 maison 1 inf. 1 entrer 1 ils 1 et 1 blancl
8
9
10
11
12
13
14
15

- 324 -
d. 1 Pl. 1 entre Il
16
17
18
Fadé Kaba a accepté de les garder chez lui ct de
les protéger des blancs.
Wo l 'i'Ja a 1 a 1 ma 1 tubaabu 1 a 1 lu 1 naa 1 ta 1
1
2
3
4
5
6
7
8
9
F"de 1 Kabaa 1 kele 1 a 1 la 1 t Bta 1 0 1 to Il
10
11
12
13
14
15
16
17
Cette 1 manière 1 d. 1 par 1 blanc 1 d. 1 Pl. 1
l
2
3
4
5
6
7
venir 1 TJ~ 1 Fade 1 Kabaa 1 combattre 1 il 1 de 1
8
9
10
11
12
13
14
forteresse 1 d. 1 •a Il
15
16
17
.-.lors les blancs sont venus comb at tre Fodé Kab a dans
son tata.
l
1 ye 1 tata 101 j iJnj al) Il
1
2
3
4
5
Ils 1 T.. 1 forteresse 1 d. 1 détruire Il
1
2
3
4
5
Ils ont détruit 10 tata.

- 325 -
,
Kele 10 1 kono 1 kîdî 1 kese 1 kîlîlJ 1 ye 1 lJ 1
1
2
3
4
5
6
7
8
la 1 kele 1 jâwara 10 1 ma8 1 a 1 kara 1 0 1 lu 1
9
10
11
12
13
14
15
16
17
to Il
18
Bataille 1 d. 1 dans 1 fusil 1 balle 1 une 1 Th 1
1
2
3
4
5
6
7
nous 1 de 1 combat 1 héros 1 d. 1 toucher 1 il 1
8
9
10
11
12
13
14
côte 1 d. 1 Pl. 1 à Il
15
16
17
18
;,u cours de la bataille, une balle a atteint notre
héros aUX côtes.
.' 1 boyi 1 ta 1 kee 1 Yaa 1 0 1 kono 1 a 1 mâlJ 1
1
2
3
4
5
6
7
8
9
sOlJ 1 nUl] 1 jutu 1 moo 1 yaa 1 0 1 la Il
10
11
12
13
14
15
16
I l 1 tomber 1 T.I'~ 1 homme 1

maniere 1 d. 1 d,ms 1
1
2
3
4
5
6
7
i l 1 Neg.-T.i', 1 accepter 1 avant 1 mépriser 1
8
9
10
11
12

- 326 -
personne 1 mani8re 1 d. 1 par Il
13
14
15
16
Il est tombé avec gloire, en n'acceptant jamais
d'être bafoué.
J; 1 la 1 kaburu 1 0 1 be 1 Madiina Il
1
2
3
4
5
6
I l 1 de 1 tombeau 1 d. 1 être 1 Madiina Il
l
2
3
4
5
6
Son tombeau se trouve •a Madina.

- 327 -
Traduction littéraire
L'histoire de Fodé Kaba
Fod6 Kaba vient du Bill1du ; 18 Bill1du se
trouve dans l'actuel Îliali. Il est venu s'installer
dans le village ~u'on appelle Kambiya. Il est deve-
nu célèbre pour avoir combattu les idOlâtres. Il a
voulu que tous les idolâtres deviennent musulmans.
C'est ainsi qu'il s'est battu contre les Peul
Toranké, les Diola et d'autres paiens tels que
Moussa Malo. Les habitants de Sankandu se sont aussi
battus contre les non musulmans. C'est ainsi qu'ils
ont atta~ué les blancs. Ils 8n ont tué et ils ont
pris la fuite. Ils sont venus se réfugier choz Fodé
Kaba. Fadé Kaba a accepté de les garder chez lui et
de los protéger des bl ancs ••',lors lus blancs sont
venus combattre Fadé Kaba dans son tata. Ils ont dé-
trui t le tat a ••.u cours de la bataille, une b aIle a
atteint notre héros aux côtes. Il est tombé avec
gloire, en n'acceptant jamais d'être bafoué. Son
tombeau se trouve à Madina.

- 328 -
TEXTE
NO III
(Dkh)
}
- - 0 - - -
,
,
,..... ""
Talli : nxaa ninne jee.
..
,...
"
" , ""
SandilJo xaa cl01iJ}0 10.
, ,
" ,
...
A xaa 10 sila to.
,
,
,
.-
Bugaro wo la silo le mu jee ti.
,
,
,
,
.-
Baa wo fanalJ na silo le mu jee ti.
,
, ,
"
A xaa Bugaro muta.
...
,...
"
... ,
SandilJo xo alafiita taxaIs lua ma.
"
" "
A xaa x~tonù~ teere kililJ taa.
" ,
" ' " , . . ,
"
SaanilJ rel) saba : x~t~nd~ kililJ, 3ugaro kililJ, bas
,
kililJ·
,
Je ni i taxata
..
••
A sii ta jio mét.

,
,
A xe
jigi x~t~nù;) la.
• •
• •
••
,
" " , , ...
A xaa baa muta, a xaa a sitti, a xaa a bula xululJo
k~n;) •
"
"
...
"
~
A xaa turuma muta, a xaa a sltti
S~~nilJ alari{ta, a xo xaa be (i) lategela naà la.
"
"
,
...
Saanil) a xaa baa samba.
,
,
' "
"
A taxata baa bula x;)~x;) jeela.
"
" ,
,
"
SaafiilJ a nata, a xaa turuma samba.

- 329 -
••

, ,
,
""
A xaa lalo jamme tek, a xaa baa samba.


, ,
"
,.
,.
A nata baa bula janna, a xaa xvtvndv taa,
a taxata

• •
ti bugaro ya.
,. ,.
,.
,.
Saani~,
a sagita, xata, baa xamma.
'"
~,.
., ...
A xoola na tumo menna, ala baara banta.

- 330 -
SandiIJo
"le lièvre"
,
,
, ,
,
Talli 1
; 1

xaa 1 ninn8 1 j88 Il
1
2
3
4
5

Talli 1
jel T.., 1 ceci 1 voir Il
1
2
3
4
5
Talli, voici ce que j 1 <3 i vu.
il
1 l

••
,

SàndiIJ
1 0
1 xaa 1 doliIJ 1 0
1 le Il
l
2
3
4
5
6
,
lièvre 1 d. 1 Ti,
1
piege
1 d. 1 poser Il
l
2
3
4
5
6
. ,
,
Le lJ.evre a posé un piege •
.,
.


J.
1 xaa 1 a 1 10 1 sila 1 0
1 to Il
l
2
3
4
5
6
7
i l
1 TJ\\ 1 il 1 poser 1 route 1 d. 1 sur Il
l
2
3
4
5
6
7
I l l'a

pose sur la route.

- 331 -
.
, ,
Bugaru /
0
/
wo /
la /
sila /0 / le / mu / jee / ti //
l
2
3
4
5
6
7
8
9
10
Bugaru/ d./celui-là/ de /
route / d. / c'est / TJ' /
l
2
3
4
5
6
7
8

la-bas / être //
9
10
Cette route est celle qu'emprunte Bougaro •
C'est également
qu 1 emprunte

celle
la chevre.
..
,
• •
.t1
/
xaa
/
Bugaru
/
0
/
muta //
l
2
3
4
5
i l /
T., / Bugaru / d. / attraper //
l
2
3
4
5
I l a attrapé Bugaro •

SandiIJ /0 / xo /
a /
laf'i / ta / taxa / la / lu~ 1
l
2
3
4
5
6
7
8
9
0 / ma /1
10
11


Lievre 1 d./ dire / il 1 vouloir / n / aller 1 T.ij /
l
2
3
4
5
6
7
8
maison / d.1 à Il
9
10
11

- 332 -
Le lièvre dit qu'il veut aller 8 la maison.
ii 1 x~~ 1 x;)t;)ndi la 1 teere 1 kiliIJ 1 taa Il
i l
2
3
4
5
6
7
i l 1 T..~ / coton
1 d. 1 ballot 1 un 1 prendre Il
l
2
3
4
5
6
7
I l a pris \\h"l ballot de coton.
, ,
SaaniIJ 1 f'éIJ 1 saba Il x;)t;)nd;) 1 kili1J 1 B~gâr~ 1
l
2
.3
4
5
6
kilil} 1 baa 1 kiliIJ Il
7
8
9
maintenant 1 chose 1 trois 1 coton 1 un 1 Bugaro 1
l
2
3
4
5
6
uni chèvre 1 une Il
7
8
9
Maintenant i l est en possession de trois choses : un
ballot de coton, une hyène (Bugaro), une chèvre.
li
1 nil} 1 i
1 t aa i t ail
1 2 3 4 5
Il le s emporte.

- 333 -
, ,
, ,
.. 1 sii 1 ta 1 jii 1 0 1 ma Il
1
.2
3
4
5
6
i l 1 atteindre 1 T" 1 eau 1 d. 1 •a Il
1
2
3
4
5
6

.
la
.'
I l arrive a
rl. Vl.ere.
,
,
.. 1 xaa 1 i 1 jigi 1 x;)t;)ndi 1 0 1 la Il
1
2
3
4
5
6
7
i l 1 T.l~ 1 se 1 décharger 1 co ton 1 d. 1 de Il
1
.2
3
4
5
6
7
I l se déchargea du coton.
,
,

/
X8.~ 1 baa 1 0 1 m~ta 1 a 1 xaÉi 1 a 1 sitti 1 a 1
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
, ,
,
,
xaa 1 a 1 b~la 1 kulUlJ 1 a 1 k;)n;) Il
11
12
13
14
15
16
I l 1 T,; / chèvre 1 d. 1 attraper 1 il 1 TJ\\ 1 la 1
l
2-
3
4
5
6
7
8
attacher 1 il 1 Ti, 1 la 1 mettre 1 pirogue 1 d. 1
9
10
11
12
13
14
15
dans Il
16
Il attrape la chèvre, l'attache, la met dans la piro-
gue.

- 334 -
..
. ,
, .
,
.i.~ 1 xaa 1 turum~ 1 muta 1 a 1 xaa 1 a 1 sitti Il
1
2
3
4
5
6
7
8
i l 1 T.I~ 1 hyène 1 attraper 1 i l 1 TJ~ 1 la 1 attacherll
1
2
3
4
5
6
7
8
I l attrape l'hyène et l'att8che.
..
..

SaaniIJ 1 a 1 lat' i 1 ta 1 a 1 xo 1 xaa 1 be 1 i 1
1
2
3
4
5
6
7
8
9
.'
latege 1 la 1 baa 10 1 la Il
10
11
12
13
14
Maintenant 1 il 1 vouloir 1 T.I\\ l i l l dire 1 T.I~ 1
1
2
3
4
5
6
7
aller 1 les 1 t'aire traverser 1 TJi 1 rivière 1 d. 1
5
9
10
11
12
13
de Il
14
Maintenant il veut essayer de ·les t'aire traverser la
rivière.
..
..
,
SaaniIJ
1 a
1 xaa
1 baa 1 0
1 samba Il
1
2
3
4
5
6
Maintenant l i l 1 T.i~ 1 chèvre 1 d. 1 emmener Il
1
<:
3
4
5
6

- 335 -
Il emmena d'abord la chèvre •
•·1 taxa 1 t~ 1 baa 1 0 1 b~la 1 X;);)X;) 1 jéé 1 la Il
l
2
3
4
5
6
7
8
9
Il 1 aller 1 T.1l 1 chèvre 1 d. 1 laisser 1 rive 1
l
2
3
4
5
6
7
là-bas 1 de Il
8
9
Il la laisse de l'autre côté de la
. .'
rJ..Vlere.
S88ni~ 1 a 1 na 1 ta 1 a 1 X88 1 turuma 1 s8mb~ Il
l
2
3
4
5
6
7
8
Maintenant 1 i l 1 venir 1 TJl 1 i l 1 T.' 1 hyène 1
l
2
3
4
5
6
7
emmener Il
8
Puis il revient pour faire traverser l'hyène.
~ 1 na 1 t~ 1 baa 1 0 1 bula 1 janna 1 a 1 x~~ 1
l
2
3
4
5
6
7
8
9
,
, ,
xotondo 1 taa 1 a 1 taxa 1 ta 1 alti 1 bugar~ 1
10
11
12
13
14
15
16
17

- 336 -
ya Il
18
il 1 venir 1 T~ 1 chèvre 1 d. 1 laisser 1 là-bas 1
1
.2
3
4
5
6
7
i l 1 TJ, 1 coton 1 prendre 1 il 1 aller 1 T'i~ 1 le 1
8
9
10
11
12
13
14
15
avec 1 hyène 1 chez Il
16
17
18
,
Dès qu'il a déposé

cette derniere, i l ramene aussi-
tôt la chèvre.
,
I l laisse la chèvre de l'autre .âté et ramene le co-
ton du côté de l'hyène.
, .
• •
Saanil] 1 a 1 sagi 1 ta 1 xa 1 taa 1 baa 1 0 1 xammall
1
2
3
4
5
6
7
8
9
Maintenant 1 i l 1 retourner 1 Ti. 1 pour 1 aller 1
1
2
3
4
5
~
0
,
chevre 1 d. 1 prendre Il
7
8
9
Maintenan t, i l retourne prendre la

chevre.
J~ 1 .x~6la 1 n~ 1 tum~ 1 a 1 fiEl] 1 la 1 a 1 a la 1
1
2
3
4
5
6
7
8
9

- 337 -
baara 1 o 1 b8J] 1 ta Il
10
11
12
13
I l 1

apres 1 de 1 moment 1 d. loù 1 de 1 il 1 de 1
1
2
3
4
5
6
7
8
9
travElil 1 d. 1 :finir 1 T.I. Il
10
11
12
13

Apres ce la son tr,WElil étElit fini.

- 338 -
Traduction littéraire d~ texte
Le lièvrG
Talli! Voici ce que j'ai vu.
Le lièvre a posé un Piège.
Il l'a posé sur la route.
Cette route est celle qu'emprunte Bugaro.
,
c'est également celle qu'emprunte la chevre.
Le lièvre a attr2~é Bugaro.
Il dit qU'il veut partir à la maison.
Il a pris un ballot de coton.
Il est alors en possession do trois choses : un
ballot de coton, une hyène (bugaro), une chèvre.
Il l(;)s emporte.
. '
,
Il arrIve 8 la riviere.
Il se décharge du coton.
Il attrape la chèvre, l'attache, la Illet dans la
pirogue.
Il attrape l'hyène et l'attache.
Maintenant il ve'.lt essayer (le le s faire tr,werser
,
la riviere •
.i.lors il fait traverser (d'abord) la chèvre.
Il la laisse te l'autre côté de la rivière.
Puis il revient pour faire traverser l'hy0no.

- 339 -
,
Dès qu'il a déposé cette dernière, il ramono aus-
sitôt la chèvre.
Il la dépose sur la (première) rive pour prendre
le coton et l'emporter à côté de Bugaro.
Maintenant il retourne chercher la chèvre.
,
Qu,md il 8 ramené cette derniere, son travail
ét ai t fini.

- 340 -
- - 0 - -
,
1
1
"
Tile funteni kuran ye fén bambali ye
1
~ l'
J~iriki jamana damadow y'u fara nvgvn k2~
1
1
.,
14
..
,
,
wala sa ka yvrv do dayela, a jaman8 kelen kvnv, min
/
1,1
J I ,
,
"
"
,
fi'
ka bEl8ra bena nesin tile fun teni baY~lémali ma k'a
,
1
kG kuran ye.
~
J
/
i, fara n;)gvnkan in kara "C.E..,.O." de huku-
,
1
1
, 1
mu k;)nv n'a ye nara svrv jekulu ya jamElna wvvrv ni
....
...
1
J
,
, , , J
nvgvn ce i n'a fv Kvdiwari, Hotiwalita, Mali, Nizeri,
J
1
1
Senegali. Jamana saba weraw farala "C.;:;.;,.O." jamana
'1
l '
1
J'
-'
wvvrv minw kan, tile funteni bayêlômaliko la, olu ye
l '
1
Gambi, Kapuweri ani Tishadi ya.
1
J'
/
1
,
Jamana kvnvntvn mi~w y'u wasa d;)n Bamako la,
1
1
;'1
/
1
/
n'a ye Mali kapitali ye, baara yoro in sigili la, min
""'"
1
.•; . ; "
~
/
konew bena damine Mali kvnv san 1982 Marisi kalo la.
,
/
....
....
...
/
1
Tile funteni bayelemali kta ke kuran ya,
1
J
....
i
/
/
mvgvw k 'u mat.w ne 0 ]curan na, 0 ya fen nafama ani
,
1
1
/
/
fén ban bali ya, bawo, hake te tile boli n'a funtoni

- 341 -
( I r
l "
o la, b8ara min ben8 kG Bam8ko llC.21.1~.O."
~
J
1
togo la, ani jamana kvnvntvn minw togo la, BTIi jama-
f
'
1
"
/1
na minw be ka dEmE dJn s8heli j2mana na, 0 te b8ara
l
,
ncinin yé ; k'a d'a kan a noIe be kuranLo doni bo an
" ,
bEE kelen kun.
J
J
f
,
,
Ni bugoli tun bo son bo mvgv la, dine kJnv,
1
1
, ;
",'
mvgvsi wvlvden, wali mvgv si ka If[TIoden tun te tine,
,1
1
,
k'a ke faden saga ye.
/
/
1
1
\\
Î
/
,~ bo yoro min na sisan, ni kuma duman Bni
/
1
1
1
1
laadilikan, gelen ma kJ 0 kv ladila, barika t'o ladi-
~
/
1
;
la. Barika tuma temenna,kabini yeredonbaliya ani
,
1
,
.
danbe lagosi kera denmisenw kaana finiw ye.
1 ' 1 , , 1
-'
1
N'ka f~n kelen be ye ni mvg6w be k'a funte-
" \\
f
"
/
-'
ni mine, k'L udyelema, k'a ke n'o ye tile ye, 0 nafa
"
/
n'a barika te ban.

- 342 -
1
"
Tile 1 funt.:mi 1 kux'an 1 ye 1 ffn 1 benbali 1 ye Il
1
2
3
4
5
6
7
Soleil 1 chaleur / courant 1 est 1 chose 1 éternellel
1
2
3
4
5
6
est Il
7
L'énergie solaire est éternelle.
1
j
h
~
iSiriki 1 j amana 1 damadow 1 ye 1 u 1 fara 1 n~g;:m 1
1
3
4
5
6
7
,
,
l
,
..
kan 1 walasa 1 ka / y~r~ 1 do / dayele 1 a 1 jamana 1
8
9
10
11
12
13
15
,
/
t
/1
kelen / k~n~ / min 1 ka / baera
"
1
1 bena / fies in 1 tilel
16
17
18
19
20
21
22
2.3
1
1
\\
\\
'"
/
/
1
funteni / bayelemali 1 ma 1 ka 1 a / ke / kuran 1 yell
24
25
26
27
28
29
30
31
.\\frique 1 paYs 1 quelques 1 se 1 sont 1 ajouter 1
1
2
3
4
5
6
ensemble / sur / pour que / pour 1 lieu 1 un 1 ouvrir!
7
8
9
10
11
12
13
elle 1 paYs 1 un / dans 1 dont 1 SJn 1 travail 1 serai
14
15
16
17
18
19
20
21

- 34) -
diriger 1 soleil 1 chaleur 1 transformation 1 sur 1
22
24
25
26
pour 1 le 1 faire 1 courant 1 être Il
27
28
29
30
31
QuelQues pays se sont réunis pour mettre en place
dans un de ces paYs un organisme dont le travail
sera la transformation de la chaleur du soluil en
énergie solaire •
..... 1
/
.,.
Ji 1 f ara 1 n;:>g;m 1 kan 1 in 1 kera 1 "CS.f.O" 1 de 1
l
2
3
4
5
6
7
8
1
1
1
hukumu 1 l~;:>n;:> 1 min 1 0 1 ye 1 nefa 1 s;:>r;:> 1 jekulul
9
10
11
12
13
14
15
16
I l
1
/
ye 1 j am ana 1 w;:>::Jr;:> 1 ni 1 Îi.;:>g;:>n lefJ/il ni 1 u 1
17
18
19
20
21
22
23
24
25
,
i
1
fo 1 Kodiwari 1 Hotiwali ta 1 Moritani 1 Mali 1
26
27
28
29
30
1
/
Nizeri 1 8encga l i Il
31
32
I l 1 ajouter 1 ensemble 1 sur 1 ceci 1 a été t'ai t 1
1
2
3
4
5
6
"CE....O" 1 le 1 cadre 1 dans 1 Qui 1 cela 1 est 1
7
8
9
10
11
12
13

- 344 -
profit 1 avoir 1 5ssoci 8tion 1 ôtre 1 pays 1 six 1
14
15
16
17
18
19
et 1 ensemble 1 entre 1 ils 1 et 1 eux 1 dire 1
20
21
22
23
24
25
26
CôtE; d'Ivoire 1 Haute-Volt 8 1 Mauritanie 1 Hali 1
27
28
29
30
Niger 1 sén&g81 Il
31
32
Catt" union s 'cst faite dans IG cadre de la "CE••O"
qui est un organisme de développement réunissant six
pays qui sont: la Côte d'Ivoire, la Hauto Volta, 18
Mauritanie, le Mali, lG Niger et 1", Sénégal.
,
,
Jamana 1 saba 1 WE:rE: 1 farala 1 tr CEi~O" 1 j am ana 1
1
2
3
4
5
6
l '
1
1
1
wooro 1 minw 1 kan 1 tHe 1 f'unteni 1 bay~l~maliko 1
7
8
9
10
11
12
1
1
1
18 l "lu 1 y$ 1 G8mbi 1 J~8puw~ri 1 8ni 1 Tishadi 1
13
14
15
16
17
18
19
ye Il
20
Pays 1 trois 1 autres 1 se sont ajoutés 1 'rCEi~O" 1
1
2
3
4
5

- 345 -
pays 1 six 1 ces 1 sur 1 soleil 1 chaleur 1
6
7
8
9
10
11
transformation 1 de 1 ceux-là 1 être 1 Gambie 1
12
13
14
15
16
Cap Vert 1 ct 1 Tchad Il
17
18
19
Trois autres pays se sont ajoutés aux pays de la
"CE.i.O" pour la transformation dû l'énergie solaire
ces pays sont : la Gambie, la Cap_Vert et le Tchad.
1
1
,
/
/
Jamans 1 kononto 1 ninw 1 ye/u 1 wasa 1 don 1 Bamakol
1
2
3
4
5
6
7
8
,
,
I l
,
la 1 n'o 1 ye 1 ivlsli 1 kapitali 1 ye 1 baars 1 YGre 1
9
10
11
12
13
14
15
16
,
,
1
l
,
,-
!
in sigili 1 la 1 min 1 koÎlow 1 bena 1 damina 1 Mali 1
17
18
19
20
21
22
23
,
,
kono 1 san 1 1982 / Marisi 1 kalo 1 la Il
24
25
26
27
28
29
Pays 1 neuf 1 ces 1 sc 1 sont 1 intérêt 1 mis 1
1
2
3
4
5
6
7
Bamako 1 sur 1 qui 1 être 1 Mali 1 c apit ale 1 être 1
8
9
10
11
12
13
14

- 346 -
travail 1 même 1 ce 1 installation 1 pour 1 dont 1
15
16
17
18
19
20
les affall'GS 1 vont 1 commencer 1 Mali 1 dans 1
21
22
23
24
25
26
année 1 1982 1 Mars 1 mois Il
27
28
29
30
Ces neuf pays ont choisi Bamako, la capitale du Mali,
pour installer cette entreprise dont les travaux
commenceront au Mali en Mars 1982.
J
1
\\
..
\\
/
Tile 1 funteni 1 bayslsmali 1 ka 1 a 1 k6 1 kuran 1
1
2
3
4
5
6
7
,
1
,-
1
ye 1 mogow 1 ka 1 u 1 mogow 1 ~ne 1 0 1 kuran 1 na 1
8
9
10
11
12
1.3
14
15
16
,
1
1
1
1
o 1 ye 1 fsn 1 nafama 1 ani 1 fsn 1 ban 1 bali 1 yc 1
17
18
19
20
21
22
23
24
25
,
1
bawo 1 hak6 1 te 1 tilc 1 boli 1 ni 1 a 1 funteni 1
26
27
28
29
30
31
32
3.3
na Il
34
Soleil 1 cha18ur 1 transformation 1 pour 1 le 1 fairol
1
2
.3
4
5
6

- 347 -
courant / en / les gens / que / leurs / besoins /
7
8
9
10
11
12
régler / ce / courant / avec / cela / Gtre / chose /
13
14
15
16
17
18
19
utile / et / chose / terminer / jamais / Gtre /
20
21
22
23
24
25
puisque / limite / n'est Pas / soleil / sortie / et /
26
27
28
29
30
31
il / chaleur / 'a//
32
33
34
La trsnsforrnation de la chaleur solaire du soleil en
énergie solaire aux fins de satisfsire les besoins
des populations, est une entreprise aux profits 6ter-
nels, car la sortie du soleil et sa chaleur sont
aussi éternelles.
,
f
I l
1

0 / la baara / min / bena / ke / Bam8ko / C:8.l~O / togo/
l
2
3
4
5
6
7
8
9
1
la / Mi / j amana / kvnvntvn / ninw / togo / la /
10
11
12
13
14
15
16
1
/
/
ani / j amans / minw / be / ka / dEmE / don / Ssheli /
17
18
19
20
21
22
23
24

- 348 -
,
I l
1
1
j amana 1 na 1 0 1 te 1 b aara 1 ncinin 1 ye 1
25
26
27
28
29
30
31
1
1
k'a d'a kan 1 a 1 n;)li 1 be 1 kuranko 1 doM 1 bo 1
32
33
34
35
36
37
,.
!
an 1 kslen 1 kelen 1 kun Il
39
40
41
42
Cela 1 pour 1 travail 1 gui 1 va 1 commencer 1 Bamai"l
1
2
3
4
5
6
7
CE~O 1 nom 1 au 1 et 1 pays 1 neuf 1 ces 1 d'm 1 au 1
8
9
10
11
12
13
14
15
16
et 1 pays 1 qui 1 sont 1 en train 1 aider 1 faire 1
17
18
19
20
21
22
23
Sahel 1 pays 1 aux 1 cela 1 n'est pas 1 travail 1
24
25
26
27
28
29
petit 1 être 1 pour ce mettre ce sur (parc0 guo )1
30
31
32
i l 1 réussite 1 va 1 courant (de) 1 poids 1 enlever 1
33
34
35
36
37
38
nous 1 chacun 1 sur Il
39
40
41
c'est pourquoi, le travail qui 50ra fait à Bamako, 8U
nom de la CEJ.O 0t au nom des neuf p BYS et de CGUX qui
aident 10 Sah01, n'est pas un travail de pGtit0

- 349 -
dimension; parce Que S3 réussite résoud pour chacun
·de nous le problème d'61octricité.
,
1
1
1 1
. ~
Ni 1 bugoli 1 tun be 1 S;Jn 1 bo 1 m;Jg;J 1 la
d~n8 1
1
2
3
4
5
6
7
8
1
k;Jil;J 1 m;Jg;J si 1 wolodcn 1 wali 1 m;Jg;J si 1 ka 1
9
10
Il
12
13
14
,
1
1
1
lamoden 1 tun 1 te 1 tinE 1 ka 1 a 1 ke 1 fadon 1
15
16
17
18
19
20
21
22
1
sago 1 ye Il
23
24
Si 1 ch'8tier 1 pouvait 1 c8ractère 1 enlever 1
1
2
3
4
5
personne 1 de 1 monde 1 dans 1 personne 1
6
7
8
9
10
propre enfant 1 ou 1 personne 1 son 1 enfant adoptif 1
Il
l2
13
14
15
serait 1 me 1 râté 1 pour 1 le 1 rendra 1 rival 1
16
17
18
19
20
21
22
souhait 1 est Il
2~
24
Si châtier pouvait éduquer quelqu'un, le :fils ou l'en-
:fant adopti:f de personne ne serait rsté ici-bas.

- 350 -
1
~
J
1 \\
'
lU1 1 be 1 Y;:Jr;J 1 min 1 na 1 si san 1 ni 1 buna 1
1
2
3
4
5
6
7
8
,
,
1
duman 1 ani 1 laadilikan 1 gelen 1 ma 1 k0 O'kl 1
9
10
11
12
13
14
,
/
ladild, 1 barika 1 te 1 0 1 ladila Il
15
16
17
18
19
Nous 1 sommes 1 lieu 1 que 1 1 maintenant 1 si 1
1
2
3
4
5
6
7
parole 1 bonne 1 et 1 conseil 1 ferT:1e 1 ne •. pas 1
8
9
10
11
12
13
choSG-ci 1 arrangent 1 force 1 ne ••. pas 1 cela 1
14
15
16
17
18
arrange Il
19
De nos jours, cc (lue la bonne perole ot los conseils
fermes ne résolvent Pas, ce n'est point la force qui
,
le reglera.
,
1
1
;-
Barika 1 tuma 1 temenne 1 kabini 1 yered;Jnbaliye 1
1
2
3
4
5
J
I
,
ani 1 danbe 1 lag;Jsi 1 kere 1 denmisenw 1 kanno finiwl
6
7
8
9
10
11

- 351 -
ye //
Force / époque / est passé / depuis que /l'indignité/
1
2
.3
4
5
et / l'honneur / bafoué / sont devenus / lç;s enf·ants /
6
7
8
9
10
habits / sont / /
11
12
Le temps de la force est révolu dès lors que l'indi-
gni té et le mépris sont devenus choses oour1tnt08 chez
les jeunes.
J I !
,
1 ;
,
N' ka / f8n / kelen / be / ye / ni / m~g~w / be /
1
2
3
4
5
6
7
8
1
l
,
\\
/
1
k' a / funteni / mine / k' a / baY818ma / k' a / ké /
9
10
11
12
13
14
15
~
1
.
kuraD / ye / ni / a / ye / tile / ye / a / nafa /
16
17
lB
19
20
21
22
23
24
1
1
ni / a / b8.rika / te / ban //
25
26
27
28
29
Mais /
chose / une / être / là-bas /
si / les gens /
1
2
3
4
5
6
7

- 352 -
être / ent rain /
ch aleur / prendre / pour /
la /
8
9
10
Il
12
transformer / pour la / rendre /
courant / être /
13
14
15
16
17
si / cela / être / soleil / être / cela / profit /
18
19
20
21
22
23
24
et / i l / force / ne ••• pas / finir / /
25
26
27
28
29
Mais il est certain Que la conservation de la chaleur
du soleil et sa transformation en énergie solaire
consti tuent une source de profits inépuisables.

- 353 -
Traduction littéraire du texte
L' §nergi8 salai re est éternelle
Quelques paYs africains se sont réunis pour
mettre en place, dans l'un de ces paYs, un lieu dont
le travail sera la transformation de la chaleur du so-
leil en énergie solaire.
Cette union s'est faite dans le cadre de
la C.E.".O. qui est un organisme de développement réu-
nissant six paYs qui sont: la Côte d'Ivoire, la
Haute-Volta, la Maurit2~ie, le Mali, le Niger, le
Séné gal. Tro is autres paYS se sont aj out és aux paYs do
la C.E.Jj.O. pour la transformation de la chaleur solai-
re ; ces pays sont la Gambie, le Cap-Vert et le Tchad.
Ces neuf paYs ont choisi Bamako, la capita-
le du Mali, pour installer cette entreprise dont les
travaux commencent au Mali en Mars 1982.
La transformation de la chaleur du soleil
en énergie solaire, aux fins de satisfaire les besoins
des populations, est une entreprise aux profits

- 354 -
éternels, car la sortie du soleil et sa chaleur sont
aussi éternelles.
c'est pourquoi, le travail qui sera fait à
Bamako, aU nom de la C.E.~.O. et au nom des neuf pays
et de ceux qui aident le Sahel, n'est pas un travail
de petite dimension; parco que sa réussite résoud
pour chacun de nous le problème d'électricité.
Si châtier pouvait éduquer quelqu'un, le
fils ou l'enfant adoptif de personne ne serait râté
ici-bas.
De nos jours, ce que la bOlIDe parole et les
conseils fermes ne résolvent pas, ce n'est point la
force qui le règ10ra. Le temps de 18 t'oree 0St révolu,
dès lors que l'indignité et le mépris de l'honneur
sont devenus cl10SGS courantes chez les jeunes.
Mais il est certain que la conservation de
la chaleur du soleil et sa transformation en énergie
solaire constituent tille source de profits inépuisa-
bles.

- 355 -
CON C LUS ION

- 356 -
CONCLUSION
GEN~RLL~
- - 0 - -
••u termo de cette ttude de mise en paral-
lèle des parlers mandinka-malinké, diakhanké ct
bambara du Sénégal ~ui n'a 8 aucun momant prétendu
à l'exhaustivité, il s~nblo d'uno part,qu'à chacun
dçs niveaux d'analyse
(dialectologique, phonologique,
morphosynt8xigue Gt lexic2.1) dos points d'éclaircis-
sement soiont acquis sur l<:s p1,ms d0 la linguistiqu8
théorique et appliquée, d',mtre P8rt, des propositionE
concrètes, présentées sur le plan de la métllOdo1ogie
on p18nification de l'tmseignemont cbs lan2,ues.
Cette contribution au niveau de ch8cune des
diverses étapes de l'étud0 est constitué" par le
r6-
sult8t de la comp8raison entre la somm8 des points
de divorgoncG et cello d0s traits d0 convergçncG
observes au stade 8ctuel dG l'évolution do ces parlers.
Nous n'avons fait
que cherchor les :1'8its,
les analyser, los intorpréter.

- 357 -
tation do la tradition orale do la plus haute noto-
riét~, ~t des textes existants d'histoire et do lit-
t6ratura du mandingue f8it ressortir gue les parlers
même langue d'un ancisn empire., l' .ompire du mémdG (n)
gui a pris P8r la suit (;
le nom d'empire du Mali.
Léi dispersion do C'2S v 8ri antGs hors du t",rri to ire
,
. . . . . .
, ~
d origine a la sUlte des conguetes ct surtout de l
ec12-
tement de l'empire,
a entraîné l'évolution autonome
de c11acun3 d'elles d8ns un environnem81ü linguistique
différ0nt. Les differences de langues dç
cont8ct Gt
de besoins d'exprossion ont accéléré l'évolution do
ces idiomes ut reni'orcé leur autonomie les uns pélY'
rapport aux autres 8 tel point qU'il no convient plus
guèr0 de IGS indiquer sous l'appellation de "variantos",
ni mêmG de "dialectes". Coupéos de la langue souche
désormais eni'ouio dans les vicissitudes de l'histoire,
cos variant es, tout commé' cellGs qu'on re ncontrc
aujourd'hui dék'l.S les régions du mcmdG
(n)originel,
ont pris chacuœ, consistance et fonction do véritabL,
langue. :2n effet, des gén3rations rhé connaisEL.nt qU'Gllus
,pour conceptualiser leur univers.
Il apparclÎt 8irlSi
un procussus qui a abouti 8 l'instaur8tion du statut

- 358 -
de "langUé
'8U sens plein de ce t",rma. Des v8rianti.J8
dialectales d'autrefois sont à consid0rcr à présent
comne des langues à psrt entière. Et la présentstion
dus f8its pla"ant ainsi l'analys8 dans le domain0 de')
la synchronie,
il f8ut
convenir que 18 di;:'10ctologie
n'est pas de J<J d18"J1ronie, c'est de 18 synchronie.
Il
s'ensuit qU8 le
conCGpt traditionnGl de "dialecte"
pourralt être pour le moins nuancé.
J!;nfin, le s résultats de no tre réfloxion en
dia,loctologie ont confirmé notre hypothèsG d", départ
implicitement exprimée d811s le sujet de cette thèse:
;, s8voir que 18S P8rh;rs mandingu8s sont aujourd'hui
dGS langues, cependant issues de Vari8ntes düüectales
d'une même langue souche, la 18ngu8 de l'anci8n
Mande (n). Ces variantes dialectales,
tr8nsposées et
parléos au Sénégal p;;r les locuteurs originpires du
M;;ndc (n)
qui dGvint psr la suito "Mali"
• peuvellt

ôtre regroupéL;s sous l' appel18tion de msndenksk"IJ
"lpngue des originair,-,s du m;mde (n). Ces parlors ap-
partiGrm(:;nt ainsi 8 uno mÊ;!DG f'8ffiil18 (ou un ffiGffiG
groupe) linguistique.

- 359 -
J,u nivcau de la HIONOLOGI.>, les duf'initions
de la voyello, puis de la consonne, dans le cadre de
l'étude de la sYllabe ont révélé gue, si dans les
langœs mandingues aussi, on peut dÉ:f'inir la voyelle
comme :
"l'élément de perceptibilité maximale cons-
ti tuant 10 centre de syllabe ou même la syllab8 2
elle seule"
(cf'. Gaston Ci'mu, 197), cit. en p •... ),
on ne saurait dire, pour ce gui est de
ces langues,
que:
"
L:s consonnes n' ont pas cette propri&t0"
(ci'. Hjelmslev, 1966, cit. ",n p .... ).
",n ",f'f'ct l'étude du cas particulior des
phonèmes consonantiques en f'onction sYllabique révélo
qUO C88 d0rniers assurr.ent dAns CçS C8S précis des
f'onctions syllabiques. ~t cela leur f'ait par aillours
porter le ton.
La bilan de la comparaison des systèmos pho-
nologiqu0s des PEœ10 rs mandingu0s du Sénégal f' ait
E'P-
P8ra1tre :
1) d0s points d,-, diverg8nce.-

- 360 -
On distinguo dans cc;s p2rlGrs
a) dcoux systt:mes consonantiqucos : celui du m2n~inJl::8-
,
' 8
'
,
malinke,
a l
phonerrœs et celui commun pour l
essentiel
au diakhémké et
au bambar2,
S 20 nhonèmes.
-
J
b)
deux systèm8s vocaliques:
celui du mandirL1{a-
m8linké~ 8" 5 voyellds et celui commun BU di8kh8nk8 et
au b2mbar2 s 7 voyelles.
/
2) dl;s points de convergenc8.-
On 2 noté surtout,
que
tous ccos p arlc rs présent cnt, ess"lntiellement, cinq
tYP8S syllabiques :
type
l
: V
type II : e
type III
Ve
type IV
CV
typd V
cve
On relève aussi, dans tous ces p~rlers, l'existence
d'un système
tonal 8 trois registres
ton b8S
C)
ton h8ut
(~ )
ton h8ut-bas (~ ).

- 361 -
La comparaison des systèmes phonologigt18 s
révéle, en définitive, une étroite paronté entre les
parle rs mandingue s.
Mais par-dCôssus tout,
cette comparaison des
phonologies a permis de concevoir des hypothèses de
travail sur l'élaboration d'un système phonologigue
d 'harmonisation et d'unification des transcriptions,
gui serait proposé dans la perspecti ve de l'ons eigne-
ment du mandingue au Sénégal.
J.u niveau de la JWRPHO-SYNTiJG, l' obsGrvstion
. '
,
de correspond ances regulieres entre sys temo s dG mor-
phèm88 donne à lEI compéœaison d(Js parlers mandin@les
des éléments solid0S dE; différenciation dialectalGs.
Il apparait gu' en mandinka-malinké, il n' y a
,
pas, a proprument parler, d8 :
postpositions,
préfixas verbaux (rendus ici par des formes
infinitives).
Par ailleurs il conVient, dans les trois
parlers conSidérés, de faire la distinction entrE;
auxiliaires verbaux et suffix0s de conjugaison.

- 362 -
Mais d'une fa~on générale, le bilan de la
comparaison des éléments grammaticRux et l'analyse
d" la structurb canoni'lu0 de l ' 0noncé das lcnE;uos
mandingues -toct comme nous l'avions vu dms l'étude
dGS unités phon&m8tigulJs- ne sont P8S défavorables a
l'hypothèse d'un réel rapport généti'lue entre ces
PéiT'le rs.
Les aDéllysGs consacrés ici à la morphologi e st
àla synt axe, cons ti tuer:t, nous semble-t-il, d", sérious~s
eS'luisses de monographies 'lui pourraiont contribœr,
par EJXfample, 8 l'élaboration de véri table s grammaires
scicntif'i'luos ct d'ô grammair0s pédagogiques.
,
J.u llivcau du U.XI0,UB,
E',pr0S utilisation dG
môthodes qui ont pdrmis l'exploitation de questionn8ir0s
d'enqu~te, interViews, enregistrements d'émissions
r8diophoniques et téléVisées, pour obtonir 10 vocabu-
laire de fréquence, nous avons "u l'8cours à 18 méthode
par ccntr0S d'intérêt. L 'utilis ation de cotte d0rnière
méthode a eu pour but de livrer le lexique thémE',tigue
OU vocabulaire d" disponibilité désignant le plus
"
'
souvent des realites concretes
toujours disponibles
dans l'usage COUréJIlt, mai s qui n' app arait guère dans
1" langélge de tous L,s jours.

- 363 -
Nous avons ainsi obtenu un stock inlportant
de vocables dont la roprésentativité, par sa qUantité
et sa qualité,
en t'ait le premiGr lexique t'onclalTItmtal
du mandinka-malinké, et aussi le premier lexique; com-
paré des parlers mandingues d'un paYs: le mandinka-
malinké /
le diakhanké /
le bcmbara; du S~négal.
Les perspectives d'application immédiate et
à venir do ca lexique résident dans le fait qu'il
constitue un substantiel matériau pouvant sorvir 8
l'é12.boration de manuels did8ctiques, et de diction-
naires généraux ou analytiques, bilingues OU monolin-
gues. Il pourra s' agir, d2ns ces cas précis, de con-
t'ection dG dictiOlIDaires :
mandinka-malinké /
fran~ais ;
t'ran~ais / mandinka-malinké ;
mandinka-malinké / mandinka-malinké.
Nous voudrions téOrminer en oxprim2nt le sou-
hait et l'Gspoir que cc; travail intér0sse et inspire
tous CGUX ), qui importent les problèmes de langue en
général,
ceux des 1211gues at'ricain0s "t des Lmgues
mandingues en particulier. Il est ainsi destiné, es-

- 364 -
sentiellement, 8UX véritables linguistè'S chercheurs ou
enseign8nts,
8UX pGdagogues et méthodologues de l'on-
seignè'fJl8nt, auX tr8ditiormalistos, 8UX apprenants de
tous niveaux, aux alph8bétiseurs, et aux planificatetwS
de l'éducation./

- 365 -
Ar~i\\JEXES

- 366
FICHE
LINGUISTIQUE: DES
INFORj',IATEUR S
-:-:-:-:-:-:-
village:
• Ville ou
.......... "
,.
"
,.
..
• Commune rurale
...................... "
"
.
Département
................................................

Région Administrative:

• ................

"
.
• Nom du parler mandingue en question (dans le parler
même)
. . .
1
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
• Nom et prénon(s) de l'informateur (facultatif)
•••••••
...........................................................
• Age
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
CI
• • • • •
~
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
• Lieu de naissance
• • • • •
"
CI
.
Sexe :

.
• Religion
............... "
.
• Langue première de l'informateur . "
.
• Langue première du père
.................................
• Langue première de la mère
......................................................
• Langue parl~e en famille
..........................................................
• Autres langues mandingues parlées par l'informateur: •••
..............................................................................................................
• Autres langues africaines parlées par l'informateur ...
..............................................................................................................
• Autres Régions administratives du S~n(gal, visit6es
• •
• • • • • • • • • • • . • • • • • • • • •
&
• • • • • • • •
"
.
• Activité professionnelle: ................ ..........................................
• Niveau d'instruction cn fran~ais
Primaire/scondaire/
supc5ricur
..
• Niveau d'instruction en arabe
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..................
• Pays étrangers visités, ct durée des visi tes
.. .. .. .. .. .. .. .. ..
..............................................................................................................

- 367 -
Test de distinction des villages où la majorité
des habitants parle mandinka-malinké (mandingue-ouest, avec
5 voyelles), de ceux où on parle bambara, ou diakhanké
(mandingue-Est, avec 7 voyelles).(l)
Dans le mandingue-Ouest qui ne connaît pas les
oppositions ele et o/~, e
et 0 sont effacés et rendus
respectivemont par i et u ; ce qui réduit son système
vocalique à 7-2 = 5 voyelles.
villages
e
l- i à la place de e

• kilil] - kélel]
Il un"

• dindil] - dén
Il enfant"
• sibi - se'be
"rôbicr"
1

• sil] - sén
"j arnbe"
1
tUe
tele
" soleil"
1

-
1
1
,
,
2.9
u
la place de 0
1
a
1
kulul]
"mortier",
1

- kolon
,
1
1

s6
" cheval" ,
suu -
\\
1
• tulul]-t610!J
" j eu If
1
• kulu-kolo
Il 0 SU
1
1
1
i
1
1
tulu-t61o
Il oreille"!
1

,
1
j
~---
----r '
etc.
---------------------------------------------------------------
(1) Nous devons ce type de présentation du test au professeur
Jean-L. DONEUX qui nous l'a indiqué en 1976-77, alors
qu'il était assistant technique belge au C.L.A.D.

- 368 -
o
Annexe N_ 3
Enquête grammaticale
(Liste des formes et structures obtenues à la suite du
d~pouillement de notre Questionnaire d'Enquête Grammati-
cale)
A.- Les suffixes
A.l : les marques du pluriel
,
,
1.- yiri/yirolu :
"un arbre/des arbres".
,
,
yiri/yirolu
"
,
,
jirihiriw
"
2.- saaté~ / saatéolu :
"un village/des villages".
saatéé/8aat~olu
"
dugu/duguw
"
3.- saa / saalu :
"un serpent/des serpents".
"
sa/saw
"
4.- mec / moolu :
"une personne/des per'son"'lC s"
m;:>x;) /m~>:;::;:> lu
"
"
5.- musu/mus61u :
"une femme/des femmes\\1.
musl1/musol u
"
mus6/mus6w
"

- 369 -
,
6.- fiiI] / i'iinnu
"une dent/des dents",.
fiiI]/minnu
"
l
,
fiin/fiinw
"
7.- luntJI] / luntJnnu
"un ~tranger/des ~trangcrs".
luntJI]/luntannu
"
l
,
dunan/dunanw
"
8.- kd~ / kdnnu :
"une tête/des têtes.
kdI]/kdnnu
"
k1ill/kûnw
"
A.2.- Les marques du d~termin~
9. - bâ:ârala :
"travailleur".
"
baarakela
"
10.- busaralJ :
"fouet".
busaralj
"
gosilan
"
Il.- susuro
"action de donner à
têter" •
susuro
"
susuli
"

- 370 -
12.- foroya :
"digni t6 ; noblesse".
"
Ir
Il
11
13.- faato :
" (un) fou".
faat;)
"
fat;)
"
14.- keGta
"le fait de prendre l'h6rita-
ge" •
"
"
15.- f6nntalJ
"qui n'a rien".
f~nntalJ
"
f~nntan
"
,
16.- maluboli
"qui mangue de pudeur".
;
malubali
"
malub111i
"
17.- tÜma :
"homonyme".
t1x;)ffia
,
"
t;)g;)ma
"
18. -
janfan tG :
"le traî tre" •
janfant6
"
janfant6
"

- 371 -
19.- fémba :
"une grande chose".
f{mba
"
f{mba
"

20.- yirindilJ
"un petit arbre".

yirindilJ
"
·
jirinin
"
21.- luulunjalJ :
"cinquième" •
luulunjalJ
"
duurunan
"
A.3.- Les suffixes de conjugaison.
22.- Mbernba bo6ta
:
"Mbernba est sorti".
Mbemba bS;5ta
"
Mbemba b;5Sra
"
••
23. - A be sii rilJ
"il est assis".
••
a be siirilJ
"

a sigilen be
"
24.- A b66to lemu
"le voilà en train de sor-
ti rit •
a bSSto lsmu
"
a b;5;5 to d:m
"
• •

25.- jii minta fele
:
.. .
"voilà de l'eau à boire".
jii minta fsls
"


ji
minta fils
Il

- 372 -
B.- Les préfixes verbaux.
(Ils n'existent qu'en diakhank~ et en bambara).
,
1.- màndi r6à
"faire mûrir"
X3 l am;)
-
"
ka larnn
_.
"
,
2.- sèlèndir6à
"faire monter".
xli masele
......
"
X3 maye18
-
"
C.- Les auxiliaires.
C.l
les auxiliaires verbaux.
,
1.- A ye ninsi soto :
"il a eu un bevinll •
,
a ye ninsi s;) t;)
"
,
a ye mi si
s;) r;)
"
,
2.- A te ninsi soto :
"il n'a pas eu de bovin".
,
a te ninsi S;)t;)
"
,
a te mi si S;) r;)
"
,
3.- ,t ye jià milJ
"il a bu de l'eau ll •
,
a ye (ou xa) jià miIJ
"
,
a yc (ou ka) ji min
"

- 373 -
,
4.- A m~~ ninsisoto
"il n'a pas pu avoir de bovin".
,
a ma~ ninsi soto,
"
a ma (ou man) mis{ soro
"
,
5.- ,;. bena ninsi soto : "il aura un bovinlf •

a b8na ninsi
soto
"
,
a b8na misi
soro
"

6.- A tona ninsisoto : "il n'aura pas de bovin".
a t8na ninsi
s~to
"
,
a tEna misi soro
"
,
.
7.- N baa fe a ka ninsi soto
"Je veux Qu'il ait UIl
bovin".
n baa fe a ka ninsi soto
"
,
n baa fe a xa misi
soro
"
, .
B.- A kana jii mi~
.
"il ne faut pas gu' i l boive de l r e,m".
,
a kana jii mi~
"

a xana ji min
"
,
9.- A mana ninsi
soto
"il n'a pas pu avoir de bovin
(finalement)" •
,
a mana ninsi
s~t~
"

a mana misi
soro
"

- 374 -
,
,
,
.
10.- Ala maa b2riko dunna i la
"Que Dieu fasse entrer le
bonheur en toi".
,
,
,
)Ua mai? bariko dunna i la
"
,
,
,
AIn ma 8. barika donna i la
"
, ,
,
11.- A be nu~ jii mi~bla
"il buvait de l'eau".
, ,
,
"' be nUI) jii miI)bla
"
,
,
a tun be ji minnà
"
, ,
,
12.- A te nUI) jii mi~bla la :"il ne buvait pas de l'eau".
..
, ,
,
a te nu~ jii mi~bla
"
,
,
a tun te ji minnà
"
,
13.- .<\\. ye jib mil)
: "il a réussi à boire de l'eau".
,
a bata jià mi~
"
,
a barn ji
min
"
0.2.
Les auxiliaires nominaux
14.- Moemba mu k~rankee le ti : "Mbemba est cordonnier".
wfuemba mu g6rankee le ti
"
hlliemba ys garanko le ti
Il
15.- ivIbemba nte kârankee ti : "IvIbemba n' Gst pas cordonnier".
1.1bemba nte g6rankee ti
,
"
Mbemba ts garanke ye
Il

'1
- 375 -
16.- Kârankee le mu : "c' e st le cordonnier".
g~rankee 10 mu
"
gar<mke d;:m
"
Il
17.- Neno be k~érilJ : "il fait froili.
nlOn;) be kééril]
"
nIOns be kUllOn
"
18.- Neno te ké(~riYJ
: " il ne fait pas froid".
nlOn;) te kéériJ]
"
nlOnlO te k€tllOn
"
Les auxiliaires adjectivaux
,
19.- .!-j" M di
"c'est bon" •
,
,
a xa di
"
,
,
a ka di
"
,
,
20.-
di
lf ee n'est pas bonI! •
" ma!,)
,
a m~lJ di
"

a man di
"
D. Les pronoms personnels (simples) •

1.-
N
be na
"je viens tl •
~
n
bo na
"

n
be na
"

- 376 -

2..- l
De na
"tu viens H •

i De na
"

i be na
"
3.- A
be na
"il(ou elle) vient".
,a be na
"

a be na
"
4.- N be na
llnous venons l}.
il
be na
"
il De nR
"
5.- Alu be na
"vous venc Zll •
alu be na
",.
aw be na
6.- l be na
"ils (ou elles) viennent".
i
be na
"
li De na
"
E.- Les maroues de la possession
1.- Mbemba la kord6 : "la maison de LIbemba".
lvIbemba la luà
"
Mbemba ka 66
"

- 377 -
F.- Enonc~s nominaux
F.l.- Enoncds nominaux simples :
1.- l\\fuemba félo
"voi ci M'omnba".
Mbamba fOs nti
"
1
1fuamba fsls ni yi
"
2.- Korda féla
Il voi ci
(une )mai son" •
,
llià fsls
"
,
sa f sIs
"
3.- Mbemba le mu
Il C 1 est
Mbemba".
Hbemba 10 mu
"
J,fuemba d;:m
"
·4.- Korda la mu
" c'o st (une) mai son" •
Luo le mu
"
sa d~n
"
F.2.- Bnoncos nominaux complexas
5. - li té lé mu Lfuemba t i :
"Lui. c' ost liTbamba".
à té Id mu ~fuemba ti
"
a lé dé ye Hbemba ye
"
,
,
6.- f1ilJ
mu n
na Korda lé ti
"ceci, c'est ma
maison" •
,
,
f1iIJ mu n na luà le ti
"
,
,
f1i ye n na sa dé ye
"

- 3ïB -
ï.- kéè mu m66 lé ti : "L' homme est une personne".
k~v mu m66 lé ti
"
cU ye mQ~ ye
"
,
B.- kùntio
te mans~ ti : "le notable nI est pas le roi".
,
kùntiè te mansa ti
"
kuntigi te mansa ye
"
G.- Enonc~s verbaux
G.l. Enoncés verbaux simples
1. ~fuemba be tââ la
"1fbernba part".
lifuernba be ta~ la
"
1fbembe. be ta~
"
2. l.fuemba tG tâc'\\ la : "Mbernba ne part pas".
Mbernba te tââ la
"
ilfbemba te taâ
"
3. Mbernba bé taa la; "1fbemba va partir".
l~ernba b~ taa la
"
Mbembn. bé ta8
"
4.· hfuemba m~~ taa
"iifbemba n'est pas parti".
Mbümba mâl) taa
"
i~ernba mn tan
"

-~I
- 379 -
G.2.f Enoncés verbaux complexes
5. Mbemba bé a la d6nd{k6è di la Ansu la : "Mbemba donne
son boubou à i;nsou".
}fuemba bé El la d5r6x~ di Ansu la
"
Mbemba bé a la d~r~ki di lUlSU la
"
6. Mbemba bé domoro la, a m~lJ ,UlSU sm : " Mbemba mange
sans en donner à ...msou" •
}fuemba be d;)m;)r;)la, a m~lJ ].;nsu so
Il
Mbemba be dumuni la, a ma ;;nsu so
"
7. Mbemba boritoo be nMi la : "Mbemba vient en courant".
Mbemba boritoo be naa la
\\1
Mbemba boritoo na len
"
H. Enonc6s adjectivaux
H.l. : Enoncés adjectivaux simples:
,
1.
Tuo diyaatà
"le tô e st bon".
,
tuo diyaatà
\\1
t6 ka di
\\1
,
2.
Tuo mal] diycla
"le tô n' est pns bon".
,
tuo mal] diyaa
\\1
t6 ma di
"

- 380 -
Enoncés adjectivaux complexes :
3. Tuo kandima le diyaata
"10 tô 0 st bon que.nd il
est réchauff6".
tuo k~ndima le diyaata
"
ta g6nima de ka di
"
4.
Tua k2J1dima mal) diyaa
." le tô n'est pas bon quand
il est réchauffé.
tuo kandima mal) diyaa
Il
t6 g6nima ma di
Il

- 381 -
ri'.lDEX

- 382 -
INIJEX
D:::'3
DEFINITIONS
- - - 0 - - -
Les vo cc;bles sont indi qués dAns l'or dre 81-
phc;bétique. Les chiffres qui les suivent renvoient
8UX p agr 8phe s.
- - 0 - -
consonne : 3.2.
consonne du mc;ndinkc;-m81inké
6.3.5.
consonne gém in.3e : 2.19.3.
consonne prénc;sc;lisée : 2.19.1.
corrbspond8nce : 7.2.1.
dic;lectologie : 1. B.
longueur vocc;lique
2.32.
morphologie : IV. j\\.
syllc;be
603.3.
synt Axe
IV. C.
ton:
5.2.
voyelle brève : 3.5.
voyelle du lTIc;ndinkA-m81inké
voye lIe longue : 3.6.

- 383 -
- - - 0 - - -
auxiliaires adjectivaux du mandingue: 9.3.3.c.
auxiliaires nominaux du mandingue: 9.3.2.c.
comparaison d~G consonnes Md.-MIA'kh/Bra : 6.2.1.
comparaison deS voyelles Md-Ml~,kh/Bra : 6.2.3.
comparaison des struturcs syllabiques Md-Ml/l'kh/Bra
6.3.2.
consonnes du bambara: 4.4.1.
consonnes du diakhanké : 4.3.1.
consonrBS du mandinka-malinké
3.4.; 4.2.1.
correspondance entre voyelles nasales Era/Md-Ml Gt Dkh
2.33. ex. 2.
cOl'respondpnce antre consonnes nasales
Md-l~1. at Dkh/Bra. : 2.33. ex. 1.
correspond,mce conson,mtique l;\\d-Ml~)kh/Brp :
7.2.2.2 ; 8.1.2.2.
correspondance vocalique Md-Ml/Dkh/Bra
7.2.2.1;
8.1.2.1.
longœur vocalique et ton:
5.5.
marques de la possession en mpndinguc
modalités do conjugaison du mpndingue

- 384 -
préfixes verbpux du mpndingue : 9.2.c.
pronoms personnels du m8ndingue : 9.4.c.
suffixes de conjug8ison du m8ndingue : 9.1.3.c.
suffix0s de dériv8tion du m8ndingue
: 9.1.2.c.
voyelles du bpmb8ra : 4.4.2.
voyelles du diakh811ké : 4.3.2.
voyelles du mandir~a-m81inké : 3.8.
; 4.2.2.

- 385 -
B 1 B LlO GRAPHI E

- 386 -
B I B L I O G R A P H I E
1.
0 U V R AGE S
1.1. Linguistigue générale et phonétique
BErJVEN I5TE, [ . - 1965,
Problèmes de
linguistigue générale,
Paris, N.R.F.- 357 p.
GLOOI1lF"IELD,
L.- 1965,
8° éd.,
Language, London,
I,",uskin
house,
566
p.
BOUOUI'UX,
L.
et THOMAS,
J.~.C.- 1976, Enqu~te et description
des
langues è
tradition orale,
PAris,
SELAF.- 3
vol., 950 p.
Vol,
l
:
L'Enqu~te de terrain et l'an 8 -
lyse
grammatic31e pp.
1-259.
Vol. 2
Approche linguistique
(question-
naires grammaticaux et phrases)
PP. 260-566.
Vol.
3
Approche
thé'Clatique
(question-
naire
technique et gUides thé-
matiques)
pp.
567-950.
DUBOIS,
J.- •.. 1973.- Dictionnaire de Linguistique; Libr.
Larousse,
Paris,
516
pages;
GILLIERON, J. et ROQUES, M.- 1912, Etudes de géographie linquis-
tique,
Paris,
(;hampion.- 165p.

GL~,.80JIi, H.,;.- 1955, ...n Introduction to doscriptivo linguis-
tics, N.Y., H0nry Holt.- 389 p.
INT",llN,.TION,.L PHOlLTIC ,~8S0CI,.TION.- 1949, lwprintod 1965,
Thu principlc;s of thü
intürnetionnl phonotic
essocietion, London,
university collogu, w.c.l.-
53 p.
J,.KOBSON, '(.- 1963, wsseis do linguistique g6n6rfJ1o, P"ris
éd. do Minuit.- 260 p.
J"KOBSON, ri., P"NT, C.G.M. ut Hi.Lw, M.- 1969, prelimineri0s
to spüQch enRl,ysis, h1ichigen, 1. T. PLV ss.-
VIII -
64 p.
JON~S, D. - 1950, The Phoneme : its netur0 and use, cambridgü,
HüffIlli r. - 267 p.
L"':~ PI~, K.- 1948, Tom lpnguflgüs, .,n .i.rbor, Univorsity of
MichigAn pruss.- 187 p.

LE PAGE, R.B.- 1964, The National language guestion : linguis'·
tic problems of newly inde pendant nation~:
London, O.U.P.- B1 p.
LEROY, M.- 1966, Les grands courants de la linguistique moder-
Bruxelles, Peris, PUB, PUF.- X - 198p.
---
MAU·'ISERG. B._ 1954, 6° éd., La Phonétigue, Paris, PUF," Due
/,
.
sais-je? nO 637.- 136p.
MARTINET, A.- 1962, A Functional view of language, Oxford.-
l63p •
"
• ~ 1964, Economie des changements phonétigues,
Bernes.- 396p.·
"
.-:- 1965,
La Linguistigue synchronigue ; études et
recherches, Paris, PUF.- 248p •
"
• - 1969,
Le Français sans fard,
Paris, PUF._ 21~p.
"
.- 1970, Elements de linguistigue générale,
Par~s,
A. Colin.- 221 p.
MATORE, G.- 1953, La Héthode en lexicologie, Paris, Didier.-
127p,
MEILLET, A. et COHEN,M.- 1952, Les Langues du monde, Paris,
Champion.- 1296p. + cartes.

- 389 -
MOUNIN, G.- 1963, Les Problèmes théorigues de +a traduction,
Paris, Gallimard.- XII - 302p.
PII<E, K.L.- 1964, phonetics. A. technique for reducing
lanquaqes to writinq ... , An Arbor, Univur-
sity of Michigan Press.- XX - 254p,
RU~ET, N.- 1970,
Introduction è la grammaire générative,
Paris, plon.- 452p.
SAPIR, E.- 1921, Lanquage : an introduction te the study
of speech, New-York, Harcourt.- 258p.
SAUSSURE, F. de.- 1960, 50 éd. Cours de linguistigue générale,
paris, Payot.- 331p.
TESNIERE, L.- 1959
Eléments de syntaxe structuralef Paris,
,
Klincksieck.- XIX - 671p.
TROU8ETZKOY, N.S.- 1964, principes de phonologie, paris,
Klincksieck.- 396p.
ULnANN, S.- 1959,2° éd"
The princip les
of semantics,
Oxford, glasgow.- 346P.
VALIN, R.- 1964, La Méthode oomparative en linquistique
historique en psycho-mécanique du langage,
Québec, p.U. Laval.- 57p.

- - -,
- 390 -
VEND8YES,
J.- 1950,
réed. 1968,
Le Langage,
introduction
linguistigue à
l'histoire avec un manuel
appendice bibliographigue, p'H'is,
A.
Colin.-
XXVII-461 p.
WART8URG,
W.V.- 1963, 2° éd.,
problèmes et méthodes de la
linguistigue,
paris,
P.U.F.- 262P.
WEINREICH,
U.- 1963, 2 nd print, Languages in contact,
Paris, Mouton.- 149p.
WHDRF,
8.L.- 1958,
Language,
thought and reality,
New-York,
Wiley and sons
;
London Chapman and Hall.-
XII
-
278p.
ALEX:,~IDI,E, P.- 1967, Langues et langage en ç,frigue noire,
paris,
Payot.- 173p.
AUONIYI, Th. A.- 1973, The Role and status of the yoruba
language in
the
formaI
school system
of western state,
Ibadan,
Univ9rsity of
Ibadan.- 475p.
8ALDE, A.- 1969, Les Africains
francophones et le
problème
du choix des
langues dans l'enseignement,
paris, Sorbonne,
305 p.
Thèse de noctorat de ~e Cicle.

- 391 -
B~CUW...;; J.- 1979, Eléments de phono10!Üe et de
grammaire du Lobiri
(narler de Bouna) ,
Paris,
IN;.LCO, Sorbonne Nouvelle.-
480p.
o
Th.
: de Doctorat de 3
cycle.
BOYIl, R. et CLO"'ŒJ~C-HEIS3, F.- 1978, Etudes com"arativol}
oubanguiennes et nigcr-c(mgo~nilu­
Sahariennes, Paris,
SEL.lF.- 96p.
C;,LVET, L.J.- 1974, Linguistique et colonialisme:
petit traité de glotto',Jhagie, Paris,
Payot.- 251p.
C;,LVjJ;T, i::.- 1969, La Transcription rIes langues au Sénér·;al:
problèmes théoriques l'ourle ohoix d' lm
alphabet officiel, Dakar, CL.. J).- 821',
C;J'<1J, G.- 1964, Les systèmes phonologioues des T1rinci-
pales langues du Sénégal:
étude com;CQ-
C;\\PRILE, J.P.- 1975, Lexique Tumak-Fran~ais, Berlin
D. Reimer.- 137p. + 2 cartes.
CONSEIL INTER}L,Tlo}LL DE 1,.JWUE FR_,N:;••ISE.- 1978, In-
ventaire des étucles linguistiques sur
les pays d' ,",.fricue noire cl' eX1)ression
françai se et sur ;:ado.gascar, Pari s,
SEL1\\.F.- 624 p.

- 392 -
DALBY, D.
(éd.).- 1970, Language and history in Africa,
Londres, Frank cass.- XVIII - 159p.
DELAFOSSE, M.- 1904, Vocabulaires comparatifs de plus de 60
langues parlées à la (Bte d'Ivoire et dans
les réqions limitrophes
(avec des notes lin-
guistigues et ethnologiques), Paris, Leroux o -
285p. + 1 cafte.
DIOP, Ch. A.- 1979, 3° éd. Nations néqres et culture: de
l'antiquité nèqre éqyptienne aux problèmes
culturels de l'Afrique noire d'au,jourd'hui,
Paris, Présence africaine.- 2 vol. 572p.
DONEUX, J.- 1966, Introduction pratique à l'étude et à l~
description des langues africaines, Dakar,
Fraternité st Dominique.- V - 78p •
"
• - 1967, Questionnaires d'enquête linguistique
destinés aux langues négro-africaines
(gree0-
berg-Tervuren-Welmers),
texte anglais,
texte
français,
présentation et traduction par J.
Doneux, Dakar, Université.- 47p.
"

1975, Etat des études sur les langues du Sénégal
Dakar, CLAD.- 27p.
GREENBERG, J.H.- 1963, The Languages of Africa,
La Haye,
Mouton.- VIII - 177P.

393 -
CUTHRIE, M.- 1967-1971, Comparative bantu : an introduction
to the comparative linguistics and prehistory
of the bantu languages, Farnborough, gregg.-
2 vol,
Vol.1
The comparative linguistics of the
bantu languages,- 127p.
Vol.2
An Outline of bantu prehistory.- 182p,
1
HOMBURGER, L.- 1929, Les Prefixes nominaux dans. les parlers
peul, haussa et bantou., Paris.- XII - 168p •
"
• -
1941, nov. ed, 1957, Les Langues négro-afri-
caines et les peuples gui les parlent, Paris,
Payot.- 350p,
HOUIS, M.- 1963, Etude descriptive de la langue Susu, Dakar,
IFAN.- 183p •
"
• - 1967, Aperçu sur les structures grammaticales
des langues négra-africaines : suivi de
réflexion sur la langue en Afrigue noire,
Lyon, Faculté de théologie.- 311p.
cours polycopiés •
"
• - 1971, Anthropologie linguistigue de l'A frigue
noire, paris, PUF.- 230p.

- 394 -
INSTITUT INTERNATIONAL DES LANGUES
ET CIVILISATIONS
AFRICAINES.- 1930, Orthographe pratique de~
langues aFricaines, P2ris, Institut
International des langues et civilisa-
tians africaines.- 23p.
KOELLE, S.W.- 1854 reprint 1968, Grammar of the Vai language,
London, Gregg.- VI - 256p.
Il
.~ 1854, POlyglotta Africana or a comparative
vocabulary of nearly three hundred words
and phrases in more than one hundred dis-
tinct aFrican languageS,London, Church
missionary house.- XXIV - 188p. + 1 carte.
LADEFOGED, P.- 1965, 2e éd. 1968, A
Phonetic study oF west
african languages, Cambridge University
press.- 74p.
LAVERGNE
(de) T.M.- 1953, Inventaire linguistique de l'AfriquG
Occidentale Française et du Togo, Dakar,
IFAN.- 241p.
MANESSY, G.- 1960, La Morphologie du nom en 3wamu (Bobooulé)
dialecte de Bondoukuy, Dakar, Université
de Dakar, section de 18ngues et littéro-
tures.- 318p.

- 395 -
MANESSY,
G.- 1961, Le 8wamu et ses dialectes, Dakar,
Univer-
sité de Dakar, section de langues et litté-
ratures.- 178p. Annexes l - XXXV.
" et HOUIS, M.
.- 1967, La Classification nomi-
naIs dans les langues négro-africaines,
Paris, CNRS.- 400p.
"
- 1969, Les Lanques Gurunsi,
Paris,SELAf, Klin-
cksieck, fascicul8.fI et; II.- 80p. + 102p.
"
.- 1975, Les Lanques Oti-Volta, Paris, SELAF.-
314 P.
MARTINET, A.- 1941, prononciation du Français contemporain,
Pa ris. - 109 P•
1\\
• - 1956, La Description phonologique avec applica-
tion au parler Franco-Provençal d'Haute-
ville
(Savoie ), Genève, Paris, Droz-Minard ....
108 P.
MAUNY, R.- 1961, Tableau historique et géographique de l'Afri-
gue au r'loyen-Age, Dakar, IFAN.- 587p.
SEBEDK, Th. A.
- 1971, Current Trends ~n linguistics.
Vol. 7 : Linguistics in Sub-Saharan Africa,
Paris, Mouton.- 972p.

- 396 -
SOVJ,
A.I.
- 1977, Langues et politigues de langues en
Afrigue noire: l'expérience de
l'UNESCO, Paris, r~ubia.- 475p.
ULMANN, S.- 1959, 2° éd., précis de sémantigue francaise,
Berne.- 350p.
U.N.E.S.C.O.- 1953, The Use of vernacular languages in édu-
cation, Paris, Unesco.- 154p.
WEINREICH, U.- 1953, Languages in contact:
findings and
problems, N-Y., linguistic cercle of
N._Y.- 148P.
WESTERMANN, D. et WARD,
Ida C.- 1933, Pratical phonetics for
students of African languages, London,
New-York, Toronto, O.U.P. for
LA.L-
XVI - 169p.
l-JESTERMANN, D,- 1952, The Languages of west Africa, oxford,
Oxford university prsss.- 216p.
WESTERMANN, D. et BRYAN, M.A.- 1970, Languages of West
Africa, London, Oawsons of pa 11 Mal
for lA 1.- 215p,
WHITELY, W.H.- 1969, Swahili, the rise of a national langua-
.Q.ê.,
London t'flethuen.- 150p.

- 397 -
BAILLEUL"
C. et KULUBALI, Nc.- 1973, Lexique Bambara-Français
syllabique et tonal, Falajè (Mali), Mission
catholique.- B4p.
BALDE, A.- 1976, Etude théorigue de lexioue et de lexicologie,
avec illustration par le lexique en langue Susu
des termes de la mer et de la nav~qation, Dakar,
Fac. des Lettres et Sciences Humaines.- SOp.
BALENGHIEN, E.- 1966, Jalons pour une étude des dialectes du
Mandinque.
manuscrit non publié.
BIRD, C.S.- 1966, Aspects of Bambara syntax, University
microfilms, Ann Arbor.- 1S6p. multigraph.
BRACONNIER, C. et DIABY, S.- 19B2, Dioula d'Odienne
(parler
de Samatiguila) : matériel lexical, Abidjan,
l .L.A.- 130p.
BRASSEUR, P.- 1964. Bibliographie générale du Mali, Dakar,
IFAN.- 461 p.
BROHN, S.- 19 SB, A Mande grammar wi th tones, Bo,
Protectorate literature bureau.- 22p.

- 398 -
C~M~RA, L.- 1978, Le Maître' ~e la parole = Ku&a lafOlO
kuma,
Paris, Plon.- 314p.
C~M~RA, E.- 1979, Grammaire descriptive du Bambara
le
syntagme nominal, Bamako.- 14p.
C~RREIRA, A.- 1947, Mandingas da Guine portuguesa, Lisbonne,
Centro de estudos da GUi~8 portuguesa.-
324 p.
CENTRE NATIONAL DE L'ALPHABETISATION
FONCTIONNELLE._ 1972, Grammaire de la phrase bambara,
Bamako,
C.N .(:oF.- 45 p.
COULIBALY, B.- 1964, Etude phonologigue des emprunts francais
aU Mandé
(fJlanding de Houndé), Paris.- 219p.
Th.
: 30 cycle.
COUlIBALY, B.- 1984, Le Jula véhiculaire de Haute-Volta:
phonologie, morpholoqie, syntaxe et règles
de transcription orthographigue,
(Volume 1:
phonologie; Vol. 2 Gramm:üre), Thèse pour
le doctorat d'état, Paris, 8B6 pages.
CREISSELS, D., Jr;TTiI, s. de JOBt.RTEH, K.- 1982, Lexique
Mandinka-francais, Paris, G. Dumestre,
Mandenkan 3.- 207p.
CROSBY, K.H.- 1941, An Introduction to the study of ~'iende,
London, Ph. D. Thesis.- VI - 65 p.

- 399 -
DARD, J.- 1825, Dictionnaire Français-Wolof et Français-8am-
bara.
suivi du dictiorlr,aire vJolof-Françéis,
Paris,
Impr. royale.- 300p. + 2 cartes en
dépl •
II
• - 1826,
Grammaire Wolofs. suivi de notes sur le Bam-
bara, Paris, Impr. royale.- XXXI - 300p~
DELAFORGE
(capitaine).- 1937,3 0
éd., Grammaire et méthode
Bambara,
Limoges, Charles Lawauzelle.-
202 P.
DELAFOSSE, M.- 1901, Essai de manuel pratique de la langue
~andé ou ~landinque, Paris, Leroux.- 304p.
II

1929-1955, La Langue Mandinque et ses dia-
lectes : I~alinké.
Bambara, Dioula, Paris,
Geuthner.- 2 vol.
Vol.1
Introduction;grammaire,
lexique
FrançaiS-Mandingue.- 674p.
Vol.2
Dictionnaire Mandingue-Français.-
857 p.
II
.- 1972, nov. éd.,
Haut sénégal-Niger, Paris,
Maisonneuve, Larose.- 3 vol.
Vol. 1
Les Pays, les peuples,
les langues.-
XXVI II - 428p,
(14) pl. + cartes
dont 1 en dépl.

- 400 -
Vol. 2
L'Histoire.- 428p.
(15) pl. + cartes dont
1 en dépl.
Vol. 3 : Les civilisations.- 316p.
(112) pl. + cartes
dont 1 sous pochette.
DUMESTRE, G.- 1970, Eléments de grammaire Dyoula, Abidjan,
I •. C.f1.-"97P.
Il
.- 1973, Kodi.
cours audio-oral de Dioula, Abidjan
Université d'Abidjaà.- 307p •
Il
• - 1974, Lexigue fondamental du Dioula de Cdte
d'Ivoire,
Abidjan, LLJ.• - 75p •
Il
• - 1979, La Geste de Ségou: textes des griots
Bambara,
Paris, A. Colin.- 419p.
Th.
: doctorat de 30 cycle.
GAMBLE, D.- 1949, Mandinka grammar, London.- 66p. ronéo.
GUINEE.- 1906, Dictionnaire Français-Malinké et Malinké-Fran;
cais, Conakry,
congrégation du st Esprit.-
176 P.
HAMLIN, W.T.- 1935, A Short study of the western Mandinka
language
(Gambie ), London, The grown agents
for the colonios.- XVI-111P.

- 4m-
HODGE,
C.T.
~'li.).- 1972, Papers on the ~'!anding, Paris,
Mouton.- 307p.
JP,TTI\\, s.S.-\\S.d')J Définition d'une orthographe pour le
Mandingue de Gambie,
exp.
dactylogra-
phié.- n.p.
JOHNSON, S.- (S.d')JDocuments d'alphabétisation et
le
lexigue
bambara.- n.p.
KESTELOOT,
L.- 1972, Da Monzon de Ségou, épopée bambara,
Paris,
F.
Nathan.
Collection littérature africaine
Vol.1
no
13.- 64p.
Vol.2
nO
14.- 64P.
Vol.3
nO 15.- 64p.
Vol.4
nO
16.- 64p.
LGBOURET,
H.- 1934, Les Manding et leur langue, Bull.d'~-
tudes
historiques ct scientifiques,
r,.o.F., série A nO 1.- 207p.
LONG,
R.vJ.- 1971, 1\\ comparative study of the northen rflande
languages~ Michigan, I\\nn I\\rbor, microfilms,-
23 p.
NINISTRE DE
L'EDUC~TION
NATIONI\\LE.- 1980,
Lexique Bambara-Français =
Bamanankan ni Tubabukan dany~gafè, Bamako,
DNAFU\\.- 79p.

- 402 -
",OULIN, ;·.igr.- 1956, Grammaire Bambara, Issy-les
:.'Ïoulineaux, presses Aissionnaires.
illONTEIL, C.- 1964, Lexique Soninké-Franyais (repro-
dui t par Bureau et i1eillasou), Paris,
CNRS, RCP.- 75p. multigr.
;mH.iü:iL'ill, r. et SIDIBE, B.K.- 1965, English i:Iandinka
cUctionnar;r YŒlclum.- 181p.
NL\\.NE, D.T.- 1960, SOŒlCl~ata ou l'épopée manrlingue,
Paris, présence africaine.- 153p.
Il
. _
1979, L'Empire dandingue XIo-XVIo siècle
Dakar, IF1~.- 31p.
NICOLL, J.- 1977, Enseignement du Soninké : manuel
de lecture et écriture (public Soninké
scolarisé), Paris, centre de recherches
et d'enseignement du Soninké.- 100p.
multigr.
PRESIDENCE DU GOUVERNEj,~}IT.- 1967, Décret nOS5/PC
fixant l'alphabet pour la transcriTltion
des langues nationales, Bamako.- 12p.
PROST, "_.
1953, Les Langues LIanclé-SuC'c du grouJce
;'ianabuse., Dakar, IF;J'T.- 183p.

- 403 -
ROWU:~JDS, E.C.- 1959, A grammar of Gambian Mandinka, London,
School of oriental and african studies.-
III - 1 59 P,
SANNEH, L.O.- 1979, The Jakhanke. The history of an islamic
clerical people of the Senegambia, London,
International african Institute.- X- 276p.
+ cartes,
,
THOMAS, N.~.- 1976, specimen~ Bf language From Sierra Leone,
London, Harrisson and Sons.- 62P.
BnLDE, n'.- 19BO, Etude synchronigue de la dispersion et de la
convergence des parlers mandingues
(Manden)
du Sénégal: contribution à l'étude génétigue
de la langue ~1anden, Dakar, CL::D.- 92p •
"

1981,
Lexigue Mandenkaka9 {dit Mandinka) du
1
1
Sénégal - Mandenkakao danegafe., Dakar,
CL~D.-
137 p,
BIILDE, n. et DRM'1E, ~!I,- 1982, Phonologie systématigue du
Mandinka, Dakar, CLAD,- 40p.

- 404 ...
Bi~DE, A.- 1983, Etude comparative des parlers mandingues
du Sénégal, avec référence spéciale au
processus de leurs divergence et conver-
gence phonologiaues,
Dakar, CL:lD.- 49p.
BLONDE, J.-1975, Le Français au Sénégal: résultats c~'un
sondage sociolinguistioue en milieu
analphab~te,
Dakar, CL"\\.D.- 63p.
BOIL,",T, A.D.- 19B3, r66rl.1984 Esquisses sénégalaises, Paris,
Karthala.- 499p.
COLLECTIF DE R~CH~RCFES SUR L' EFSEIGNT<;i,Œ:NT DES/m' L/Ù'wms
NLTIONALES .\\li SENEG.\\L.- 1977, Les Langues
nationales au Sénégal: réalités et pers-
pectives, Dakar, CLlill.- 128p.
DE GL_', IRE , P. et i":I!:YER, C.- 1976, Ce n'est pas aujourcl'hui
aue le monde a été créé : contes Bambara
et i'lalinké du Sénégal Oriental. Kértoul':ou1
i··:issicn catholique.- 17Bp.
DONEUX, J .1.. - 1968, Les systèmes Dhonologiaues des langues
de Ca samance. -
Dakar, CL,lD. - 8 2p.
11
.- 1975, Etat des études sur los lan~ues du
Sénégal, Dak ar, CL;,D. - 271'.

- 405 -
DRAME, M.- 1981, Aspects of Mandingo grammar, Illinois,
University of Illinois at Champaign-
Urbana, Ann Arbor, Michigan, University
microfilms Ltd.- 176p.
Th.
:
"
.- 1983, Axes de la morpholoqie Mandinka, Dakar,
CLW.- 1D4p.
GESSfdN, M et CfiRISTAN, G.- '1975, nouv. éd., Carte ethnigue
des villages du département de Kédougou,
Documents du Centre de recherches Anthro-
pologiques du ~'Iusée de l'Homme, Paris.-P 17.
HAMA, 8.- 1968, Contribution à la connaissance de l'histoire
des Peuls.- Paris, Présence africaine.
Chapitre VI
: Le Tékrour
MEYER, G.- 1983, Lexigue élémentaire Malinké-Français suivi
d'éléments de grammaire, Kédougou, Mission
catholique.- 287P.
NICOLL,J.- 1967, Lexique Français-Mandingue et Mandingue-
Français
Nandinka de cCasamance, Washing-
ton, peace Corps.- 2 vol.
"

1967, Notes grammaticales sur le Mandingue de
Casamance, Sédhiou.- 38p. polycopie.


- 406 -
PELISSIER, P.- 1966,
Les Paysans du Sénéqal : les civilisa-
tions agraires du Cayor à la Casamance,
St-Veirex (Haute Vienne), Impr. Fabregue
- 941 P.
(64) pl.
QUINN,
C.- 1972, Mandingo ki~gdoms of the senegambia
Traditionalism.
Islam and European
expansion, Evanston, N.U.P.- XXIV- 211p;
+ cartes.
ROCHE,
C.- 1976~ Conguête et resistance des peuples de
Casamance: 1850 - 1920, Dakar, N.E.r;.-
391 p.
(8 )pl.
SENEG~L._ 1972, Transcription des langues nationales,
Rufisque,
lmpr. nationale.- 29p.
SENEcnL. Direction de la statistique.- 1976, Recensement
général de la po~ulation d'Avril 1976, Dakar
Direction de la statistique.- 278p.
SENEG'.L. Institut géographique national.- 1977, Allas
national du Sénégal, Dakar,
Institut
géographique national.- 147p.
SENEG~L. Division de la planification.- 1979-80, Statistiques
de l'enseignement primaire, Da!:ar, M.E.N.-
278p.

- 407 -
SENEG~L._ 1980, Travaux de la commission nationale sur
la séparation des mots dans le langue
Mandinka-Malinké, Dakar.- 24p.
wr,NE,
Y.- 1969,
Les Toucouleurs du Foute Tooro (Sénégal)
stratification sociale et structure fami~
liale, Dakar,
IFIiN.- 25) P.
vII 0 Lr,ND,
F.- 1965,
Enguéte sur
les langues perlées au
Sénégal par les élèves de l'enseignement
primairelseule enguête disponible sur le
bilinguisme au Sonégal, Dakar,
CLf',D.- 252p.
11.-
["RTICLE§,
PERIODIQUES,
REVUES
/1frica: seynour House,
vJaterloo place,
LoC'.don,
XX
S.loI.I.
;1 frican hnguage
studies
(Publications of the school of
oriental and african studies),
London.
AJAYI,
J.r.~.- 1960, How yoruba wes reduced ta writing.
(Odu)
: a
journal of Yoruba, Edo and
ralated
studies,
n08.-
pp.
49-58.
!\\LEXi:NDRE,
p.- 1968,
Le
Bantu et ses dialectes;
In
"Le
Langage"
(Encyclopédie dG la Ple!l.ade ).-
PP. 1388-1413.

- 408 -
AR~iSTRONG, R.G.- 1962, Glottochronology and african
linguistics i
In
"Journal of
african history " vol. 3 nO 2.-
pp. 283-290.
AVE Zli C (D 1 )
-
1845, Vocabulaires Guiolof, f'landinque,
Foule, Saracolé, seraire, 82Y2Q.12
et Flovpe recueillis à la cete
d'Afrique pour le service de l'an-
cienne compagnie Royale du Sénégal
In :
"Mémoires de la Société Ethno-
logique"
n02.- pp, 207-267.
B~LDE, ~.- 1972, Etude sur les capacités d'enrichisSE",ent,
d'adaptation et d'expression de la lanque
Susu
i
In : "Bulletin de l'IF,',N", T,
34,
serie 8. no 4, Dakar,
I.F.i.N. -
pp. 869 -
895 •
"
• - 1978, Contribution à
l'étude de l'impact cultur21
des emprunts arabes dans las lanques Man-
dingues du Sénégal
i
In :
":,nnales di? la
Faculté des Lettres et Sciences Humaines
de Dakar no 8, Dakar,
Université.- PP.
221
- 235 •
"
• - 1980, Les Apports des diverses tendances de 16
linguistique moderne à
l'3pprentissage d8S
lanques vivantes étrangères i
In :
"Réali-
tés africaines et Langue Fr,;nçaise" nO 12,
Dakar,
CLr;D.- PP. 7-17.

- 409 -
B~LDE, A.- 1981, L'Expérience sénégalaise d'introduction
des
langues nationales dans
l'enseignement
élémentaire
;
In
:
"Réalités fI fricaines
et langue Française" na 14, Dakar,
CL(,D.-
PP. 46-60.
"
-
1983,
pour
une émergence et un développement
autonome des départements d'études de lin-
guistigue africaine; In
:
"Réalités afri-
caines et Langue Française"
na 16, Dakar,
CL~D.- PP. 15-24.
BALENGHIEN, E.- 1967, he Système
verbo-prédicatif Soninké,
parler du Nioro du Sahel;
In
:
"J,J,~L"
T.4,
n 0 2._ PP.
5-13.
BU'IGBOSE, 11.- 1969, Yoruba studies today
;
(Odu)
: [, Journal
of west rI fJiican Studies, New series n 0 1,
Ifé,
Université of Ifé.- PP.
B5-100.
BERRY, J.- 1953,
Problems in the use of "frican languages
and dialects in education;
In
:
"UNESCO
(Jos) i1 frican languages and English in
education,
Paris,
UNESCO.- pp.
41-4B.
BERTHO,
J.- 1951, Quatre dialectes ~1andé du Nord Dahomey
et d8 la Nigéria anglaise;
In
:
"Bulletin
de
l'IF(,N"
T. 13,
n 0 4.- PP. 1265-1271.

- 410 -
BIMSON, K.D.- 1976,
Comparative reconstruction of MandenkBn;
In
:
"studies in ,-, frican
linguistics",
Vol.
7 n03.-
PP.
295-351.
BIRD,
Ch. S.- 1966, Determination
in Bambara;
In
:
"The
Journ81 of west african lclnguages",
Vol.
3.1.
pp.
5-11.
"
-
1968, Observations on initial consonant chanqe
in southwestern i"i2ndé
j
In
:
"Pap",rs
in fi frican
linguistics.-
PP. 153- 174.
"
.- 1968,
Relative
clauses in 8ambara
;
In
:
"Journal of
west :-'. frican
languages"
Vol.
5.1. -
PP.
35-47.
11
. _
1970, The Development of η,andenkan
(Mandinq):
a
study of the rola of extra-linguisti~
factors
in linguistic change
; In
:
"Language and
history
in :i frica".-
PP. 146-159.
BOKAMBn, E.G.
and DRnME. M.- 1978, where do relative
clEusas
come from
in f'llandinqo ?
;
In
:
"CLS"
no 14.- PP. 2B-43.
BOUC)UI;,UX,
L.,
Bf\\RRET, D.,
BOnS,
R ••...• -
1976,2 0
éd.,
Questionnaire d'invontaire linguistiqua;
In
:
"SEUiF" no
11
spécial,
Paris, SEU,F .-'
PP. 275-292.

- 41l -
Bulletin decl'Institut de phonétique de Grenoble,
Grenoble, Université des Langues et Lettres de Grenoble,
Bulletin dG la Société Linguistigue de Paris, Paris
VIle
D~L8Y, D,- 1962, Language distribution in Sierra Leone
In : "Sierra Leone Language review",
Vol, 1.- PP, 62-67,
"
,- 1967, 1968 et 1969, The Indigenous scripts of
west {\\ frica
; In : ",', frican Language stu-
dies" nO 8,- PP, 1-51; nO 9,- PP, 156-
197
; nO 10,- PP, 161-181.
"
,- 1970, Reflextions on the classification of
African languages:
with special reference
to the work of S.W. I(oelle and rll, Guthriej
In:
"r.LS" nO 11,- PP, 14'/-171,
"
.- 1970, The Historical problem of the indigcnous
scripts of west fifrica and Surinam;
In : "LangUage and history in r.frica",-
pp. 109-119,
"
.- 1971, A Referential approach to the classifica-
tion of P,frican Langu8qes
; In : "Pap'Hs
in r.frican lin guis tics" , -
PP, 17-31,

D(,LBY D.- 1971, Distribution and nomClnclature of the ~'landing
people and
their lanouaqe
;
In
:
"Papers
on the Manding".- PP. 1-13.
DELr,F,OSSE, ri\\.- 1924,
Les Langues du Soudan et de
la Guinée;
In
:
"Les Langues du mOfldG",
Paris,
Champion.-
Pp. 463-560.
DERIVE, M. et ATIN,
K.- 1977, Eléments de
bibliographie pour
un inventaire des études
linguistigu~s sur
les langues Mandé
;
In :
"Cahiers
Ivoiriens
de recharches linguisciquGs" n 0 2.- PP. 11-18.
DDNEUX,
J.L.- 1975, Hypothèses
pour 18 comparative des lan-
gues atlantigues ;
In
:
(,nnales du t!jusée
Royal de l ' fi fr ique
Centrale",
Bruxcdlas,
Tervuren.- pp. 1-129.
"
-
1978,
Les Liens historigues entre les langues
du Sénégal
;
In
:
"Réalités africaine et
Langue Française" na 7, Dakar,
CLr\\D.-
PP. 6-55.
DR~ME, M.- 1979, Aspects of Mandingo oomplementation ; In
"studies
in linguistic sciences",
vol. 9
nO 2. -
PP.
67 -9 0 •
G(LTIER,
G.- 1975,
Le Bambara de Tambacounda et l'unifica-
tion de la langue r~2ndinoue ;
In
:
"Etudes
maliennes" na 15,
Bamako, DNnFU,.- pp. 19-65.

- 413 -
G~LTIER,- 1975, Propositions pour une unification et uno
amélioration de
l'orthographe do
la lanquc
Mandingue;
In
:
"[tudGS maliannGs '1
nO
12,
Bamako, DN;;FL{,,- PP,
1-58.
HJEU'ISLEV,
L._ 1953,
prologomena to a
thoory of languaqe
In
:
"International
journal of nmericen
linguistics",
vol. 19, nO 1.- PP, 1-92,
HO~BURGER, L,- 1928, Las Langues africeines modernes et
l tE gyptien ancien
;
In
: 1t["iémciI'28 d8
la
Société linguistique de Paris", T,
23,
fesc,
14.- PP. 149-174 •
"
• -1930,
Les Représentants da
quelgues hiéroglyohes
égyptiens en Peul
;
In
:
"~1émoires de la
Société linguistique de Paris", T. 23,
feosc,
5.- pp. 277-312,
HOUIS,
j',
1954, Notes lexicologigues sur los
rapports du
Soso et des
langues ~1andé-Sud du
groupe
I~ana-Busa ; In : "Bulletin de l'IF;"N" nO '16.-
PP.
391-401.
"
-
1959,
Le Groupe linguistique ii:andé
;
In
"Notes
africaines"
nO
82.- PP.
38-41.
"
.- 1961, fVlouvemants
hmstorigues "t communautés
linquistigues dans
l'Ouest ~fricain ;
In
"L'Homme" T ,1,
nO 3.- pp. 72-90 + 1
carte.

- 414 -
HOUIS, W.- 1967, Les Cp,tégorius dG noms dGrivés d?ns un
p8rlor Mending
le cl?ssificp,tion nominp,lo
dp,ns 10s lpngues n6gro-afric,üncs ;
In
"Bulletin du CNJ.S", pp.ris, CN~(S.- pp.59-115.
Journp,l de 18 Soci6té des J.f'ric;mistos ; J,lusés du l'Homme
Plp,co du Trocadéro, Paris 168
Journp,l of i~ricp,n lp,ngup,g0s ; Mimrp,m books Itd, Caxton
Hill, ware road, H3rtf'ord, ;;;ngland
Journp,l
Th8
of west ,~ricp,n langup,gos ; Cpmbridge Univ0r-
sity Press, BantlY house, 200 ;"uston ~(Op,d,
London, N.W.I.
IGST:C;LOOT, L.- 1980, Le 1I1ythe 8t l'histoire dens
lp, f'ondption
de l'empir", de Sjgou ,,voc un récit de 3'2 p.
d8 Taïrou Bernbera ;
In : "Bulletin do
l ' Il"j.N'', T.
4o, surie B, n9. 3. - pp. 579-680 •

Kjbarll
j QurnRl rur,Ü en Bëmb p,rp,
; Bamako, Ministur0 de
l'ini'ormp,tion.
L.~Cl(OIX, P.-P. ot PL,~TL.L, S.- 1975, QUcistionnpire d'onguêt6
do l ' ~;{•. 246 du CN(IS, Lüs lënguus sens tr;;-
tion :'lcri te : muthodc d' ",nquât", et de. d0scrip-
tion, Paris, S':'L•. F, n~ spécüü, 3.- pp.487-
492.
L,J1~F'OG.c;:c, P. 1963, Lp, Bese phon6tigue d0s l,ngilis do l' •.fri-
guI..' Occidontp,le ;
In : "W0St •.frican
lMguP,gcs survey". - pp. 14-15.
Lp,ng;;ges
l1idi,;r/L,œoussü 4,
rue do; 18 Sopbonnv Paris Se
13, pu"
db" j.~ontpp,rn8SSG P::lpis 6(J.

- 415 -
Linguistique
(la)
PUF 108 Bd st. Germain Paris 6e
M;l,GrsS{"
H.- 1975
Contribution à la morphosyntaxe du
Bambara : de la segmentation ; In :
"Etudes maliennes" nO 15.- Pp. 11-18.
MrLMBERG, B.- 1966, Les Nouvelles tendances de la linquis-
guistigue ;
In : "Le linguiste",
paris, pUF.- 339p.
M~NESSY, G.- 1964, L'Alternance consonantigue initiale en
Manya, Kpellé, Loma, Bandi et Mandé
In : "Journal of {, frican 18nguages",
vwl. 3 nO 2.- PP. 162-178.
Mr,RTINET, [,.- 1968, La Linquistigue synchronigue;
In
"Le
linguiste", Paris, pUF.- 248p •
"
• - 1972, Mofphology and syntax, in "Language
Sciences", Bloomington, Ind., n023,-
pages 15 à 19.
MEEUSSEN, r.E.- 1965, n Note on permutation in Kpele-Mandb;
In : "r, frican language studios", vol. 6.-
PP. 112-116.
MONTEIL, C.- 1966, 1968, Voc2bulaire Soninké
parties du
corps et noms de parenté
In : "Bulletin de l'IF,-,N",
série 8,
T.
28, no3-4.- PP.676-689 et T.29, n01-2.-
PP. 105-133.

- 416 -
NDI~YE, G. Corréard.- 197B, Les Langues au sénégal; In :
"Invantairo des études linguistiques
sur les pays d'~frique Noire d'ex-
pression française et sur Madagascar,
Paris, CILF.- PP. 363-373.
PLnTIEL, S.- 1978, Las Lanques Mandé; "Inventaire des
études linguistiques sur los pays
d'Afrique Noire d'expression fran-
çaise et sur Madagascar, Paris, CILF.-
pp. 41-62.
sr,PIR, J.D.- 1971, West i\\tlantic : an inventory of the lan-
guaqes their noun classes systems and
l
consonant alternat ions ;
In : "CuDrent Trends in Linguistics",
vol. 7, paris, Mouton.- PP. 106-112.
SPG,RS, R.r,.~ 196B, :ronal dissimilation in r/raninka ; In :
Journal ofiifrican languag8s", Vol. 7,
nO 2.- PP. BB-100.
Statistigue et analyse linguistigue
Faculté des Lettres
de Strasbourg, Paris, PUF.
THOfl~S, L.V.- 1960, Esguisse sur les mouv8ments de populations
et de contacts socia-culturels en pays
Diola
In:
"Bulletin de l'Ii,',N", T. 22,
nO 3-4, série B,- PP. 486-508.

- 417 -
THOi',i,S,
L.V.- 1961, r,cculturation et déplacements de
popula-
tions en (Ifrigue de
l'ouest;
In
"Revue de psychologie des peuples",
T.1,
nO 1.- PP. 49-76.
TIFFEN,
B.W.- 196B,
Language and education in Commonwealth
r.frica
;
In
:
"Dakin J.B. Tiffen and
H.C. Widdowson
:
language in education
the
problem in Commomw83lth [.frica and
the Judo-Pakistan sub-continent,
London,
OUP.- pp.
63-113.
WEINREICH,
U.- 1954,
Is a structural dialoctology
possible 0;
In
:
"word",
vol.
14.- pp.
388-400.
"
.- 1963,
Lexicology
In
:
"current Trends in
Lin guisti cs
vol. 1.- pp.
60-93 •
"
• - 1966, Explorations in semantic theory
j
In
"Current Trends in Linguistics",
vol. 3.-
pp.
395-477.
WELMERS,
W.E.- 1949, Tonemas and tone
writing in ~aninka ;
I n :
"Studies
in Linguistics",
Vol.
7.-
17p.
<>
.,
.- 195B, The ~1andé languages
j
I n :
"Caorgetoun
UniVersity mono_graphs" nO 11.- PP. 9-210.

- 418 -
111.
CoLLoQ UES
Actes
et Communications
flRI~,STRo~IG, R.G._ 1967, The Study of <lest r,frican languaqes
an inaugural lecture , Ibadan,
University press.- 74p.
BrILDE, ".- 1979, Etude sur les voies concrèt<3s de l'harmoni-
sation de l'horthoqraphe du ~andinque.
Communication è
la réunion du C.E.L.H.T.o.
sous l'égide de l'o.L1.:,. Niamey
(Niger)
7 - 14 novembre 1979.- 12p.
exempl. dactylographiés.
BIRD,
C.- 1972, The syntax and semantics of possession in
Bambara
Communication au congrès d'études Mandingues,
Londres.- 13p.
CISSoKo, S.M.- 1972, Introduction è l'histoire des Mandin-
gues de l'Ouest:
l'empire du ~abou.
Co~grès mandingue de LOlldres.- 21p.
DUf'IESTRE, G.- 1972, Syntaqmes complétifs,
guslificatifs
et attributifs en Bambara.
Communication au congrès d'études mandin-
gues Londres.- 12p.
ER,", 246 du C~IRS, Vol. 1 et 2 de Juillet 1978 portant sur
les communications des
journées d'études de lsngue et
linguistique manding.

- 419 -
GALTIER, G.- 1972, Correspondances phonétiques et lexicales
dans les lanques Mandé-Nord.
Communication au congrès d'études mandin-
gues, Londres.- 32p.
HOUIS, M.- 1962, Rapport sur les langues du groupe Mendé.
Actes du second colloque international de
linguistique négro-africaine, Dakar.- 20p.
"
- 1972, l'Identité typologique du Bambara
Communication au congrès d'études mandingues,
Londres.- 12p.
J~TT~, S.- 1978, A propos de la définition d'une orthographe
pour le Mandinque de Gambie
Communication aux
journéos d'études mandin-
gues.
ER!', 246 vol. 1.- 21 p.
M~NESSY, G.- 1963, Rapport sur les langues voltaïques.
Actes du second colloque international de
linguistique négro-africaine, Dakarj- 27p.
1"·

.'
~: ." .... . '
SOCICTE D'ETUDES LIiJGlJISrrr;UES ET ANTHROPOLOGIQUES
DE FR~NCE.- 1975, Les Langues sans tradition écrite
méthode
d'enguête et de description.
Nice 28 Juin - 2 J u il18t 1971, Paris,
SE Ln F • - 651 P.

- 420 -
TUCKER, (,.N;- 1970, Voiee guality in I1friean langua90s.
Second international conference langua-
ges and litteratures in the sudcn,
Khartoum, Univ8rsity of Khartoum.- 15p.
UNESCO.~ 1966, Rapport final de la réunion d'un groupe
d'experts pour l'unification des alphabets
des langues nationalos, Bamako, 28 Février-
5 mars
(texte en Français avec traduction en ~ng12is,
Manding, Poul, Tamc:shq, S onghaY-Z8rma., He.us8,
Kanuri ).
l'JEUJIERS, 100.E.- 1961, The Mande languages.
Report of the 11
th annual round table
meeting of linguistics and language studies,
Washington.- 13p.

- 421 -
TABLE
DES
MATIERES

- 422 -
TABLE
DES
ivJATIERl!:S
Pages
INTRODUCTION ••••• ... " "
"
..
2
REMERCIEl.J:6NT8
"
" .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
14
PREMIERE
PAR T l E
DIALECTOLOGIE •••••••• .. .. .. .. .. .. .. "
"
"
..
17
A
In troduc ti on •••
18
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
0
.
B
Définition • ••• ••••••• <1 ••••
19
0 0
..
C
Méthodologie ••
22
. . . .
0
• • •
0 0 0
.,
.
CHAPITRE PREMIER
LES PARLERS 1UU~DINGUES DU
SEÏ'.'EGAL.
loI.
In trad uction
""
..
28
1.2. Le pays et ses langues. " ......
29
1.3. Les parlers mandingues
"
"................
34
1.4. L'implantation des parle?s mandingues au
sé né gal .. ".. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
44
DEUXIEME
PARTIE
Phonologie (du mandinka-malinké) •• .. .. .. .. ..
54
INTRODUCTION •••••••• .......................... "
.. 55
A
Les phonèmes ......... "........ "...... .... Cl
..
55
B
Système de transcription ••
59

423
Tableau des signes et des formes complètes des
abrévia tiOl1S
"
"
..
61
CKAPITRE II
INVENTAIRE DES PHONEHŒ8 ••••
64
A - Les consonnes
"
0.
64
2.1. Le phonèm e ]J
".............. .. .. .. .. .. .. ..
64
Le phonèEle il. ........... "<1"
67
0 0

• •
..
Le phonème Ih. ............................................................
69
Le phonème t •
70
. . . . .
"
0 0
• • • •
2 .. 6.. Le phon~rne n
"....................
73
2.7. Le phonènle c
".............
74
2.8. Le phonème j ...... .,
.
75
2.9. Le phonème i\\.
76
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
0 0

• •
2.10. Le phonème k. .................................. 0.
77
2.11. Le phonème
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
o
..
o
• • • e
80
IJ·
2.12. Le phonème f. ...........................................
82
2.13. Le phonème s • .. .. .... ....... .... .
..
...... .. .... ... 83
2.14. Le phonème 1. .......... <>
..
84
2.16. Le phonème y •
87


..


..
~
0
.
2.17. Le phon~me h •
88
..

0
,
• • • • • • • • •
2.18.. Le phonème 1"1............................................................
90
2.19. Cas particuliers............................
91

424 ""'"
Des consonnes pr~nasalis~es.
91
0 0
..
0 0
• • • • • • •
Consonnes périphériques.
95
Consonnes gémin~es
.. ...... "
..
96
B
Les voyelles
""
.
98
a) Les voyelles brèves
"
.
98
2.20. Le phonème i ............................................................
98
2.21- Le phonème 8 .......
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
0 0 0 0 0 0 0 0
• •
99
2.22. Le phonème a ......... o ................. o ••••••
100
2.23. Le phonème 0 •••••• ., .... " ........
101
0 0
. . . . . . . . . . . .
2.24. Le lJhonème li ....... " ............
................
o
..
..
..
0
..
103
b) Les voyelles longue s ......................................
104
2.25. Le phonème ii .. ........ "0 ...... 00.0 ... 00 ...... ••
104
2.26. Le phonème ee ................. ".. "...... (10 ...................... " ..
105
2.27. Le phonème aa .................. oo .............
106
2.28. Le phonème 00 ...............
107
0
..
"
. . . . . . . . . . .
"
. . . .
2.29. Le phonème uu ...............................
108
,
c) Le rnandinka-malinké, une langue a
5 voyelle s •. ......................................................
109
2.30. Le test des 5/7 voyelles ••••.•••••••.•••••
110
i/e.
110
. . . . . . . . .
0 0
0
• •
0 0
0

u/o.
112

-
425 -
2.30.3. e/E et 0/;:" ......... ~ .. lOlO............................
113
2.31.
Les cas de E et de ;) •••••• o.~ .••.....• o..
117
2.32. La longueur vocalique
120
<J
• • •
" . . . . . . . . . . . .
2.33. Les voyelles nasalisées
<J........................
12'7
2.34. Les voyelles en posi tion initiale.........
131
CHAPITRE
I I I : DEFINITION. CLASSEfŒNT
ET TABLEAU DES PHONEIviES (DU MAJ'TDINKA-
11AIJIl'TKE)
"'...........
135
3.1. Introduction.................................
135
A. Les consormes • . . . . . . oo o •••••••••••••
135
3.2. D~f'initian
"
Cl....
135
3.3. Classement des consonnes....................
137
3.4. Tableau du système consonantique...........
138
B. Les voyelles ..............................................
140
3.5. D~f'inition des voyelles brè ve s ..........................
140
3.6. DMinition des voyelles longues ......................
140
3.7. Classement des voyelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
141
3.8. Tableau du système vocalique ••.
142
0
. . . . . . . . . . . . . .
3.9. A propos de la distribution et de la fré-
que nce de s phonème s. .. • • • • • • • • • • • • • • • .. .. .. • .. • •
142

- 426 -
Clli.PITr~ IV
L0S SYST~M~S PHONOLOGIQ(LS D~8
4.1. Rem8rquu liminaire
144
4.2. Phonologie du m8ndink8-m81inké ( Md-Ml) ••••••• 146
4.2.1. Système consonantique
146
4.2.2.
Syst:::rne voc(tliqut,;
146
IO
1
4.3. Phonologie du di8kh8nké (Dkh ) ••••••••.••••••• 147
\\ )
.
4.3.1. système conson8lltiCJ.ua
147
. . . . . . . . . . . .
10
..
~
..
4.3.2.
Système voc(=Ilique
147
4.4. Phonologie du b8mb 8ra ~r8)""""""""" 148
,
,systeme conson8ntiqœ
..
148
,
System8 vocaliquE:
..
148
10
Il
..
L""," SYST"~jv:E roT iL .......... ".................... 149
5 .1. :[(.8ffi prque l im in sire
149
5.2. Daf'ini tion ct import8nc0 du ton ••.....•..•.••
151
5.3. Fonction do distinction lexic81e du ton ••••••
154

-
427 -
5.4.fonction3 grammaticales du ton.""
156
5.4.1. Die,tinction de catégories
156
li
5.4.2. Distinction du nombre dans les pronominaux. 157
5.4.3. Distinction dans le cadre de l'énoncé ...... 157
5.5. Longueur vocalique et ton • . . . . . . . . . . . . . • • • • • • 158
CIUŒITRE VI : COMP&~AISON DES SYSTEfuŒS PHONO-
LOGIQUES •• o o
li
o • • • • • • " " , , " " , , .. ,,"
163
6.1. Un point de méthodologie
163
6.2. Tab128.ux compara tifs •. """" ".,," "" "" .,,"" .". ",,"" 164
6.2.1. Tableau comparatif des consonnes
165
6.2.2. Observations sur les consonnes mandingues •• 167
6.2.3. Tableau comparatif des voyelles
169
6.2.4. Observations sur les voyelles mandingues ••• 170
6.3. Comparaison des structures syllabiques . . . . . . . 172
6.3.1. Notes liminaires •.. """" .... ,,""""""""",, ... ,,""" 172
6.3.2. =cho.ntillons de structures." .• """.,,.,,""""'" 172
6.3.3. Définition de la syllabe
174
6.3.4. Distribution des phonèmes dans la syllabe •• 176
6.3.5. Définition de la voyelle et de la consonne
du mandin.ka-m~linkG•• " " •• " •• " • " •• " •••••••• "178
6.3.6. Bilan de la comparaison des systèmes phono-
logiques."""
""
"".""".,, O,," CI." •• O •• 179
6.3.6.1. Points de divergence •.. ooo
o
o
l79
6.3.6.2. POints dG convergence
o
" . o • • o • • • 181

- 428 -
TROISIEil'!E
P A R T I E
Propositions de wéthodes d'unification des parlers
mand ingue s du S~négal ••••
184
0
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
• •
CHAPITRE VII: ~ŒTHODES ET ~illTERIAUX ••••••••••• 185
7.1. Prdliminaires d'ordre théorique et méthodolo-
g i qlie, •••••••••••••••••
185
0
• •
0
0
. . . . .

7.2. Les éléments de l'analyse: les correspondanccs187
7.2.2. Corpus ô_e vocables sur lesquels on note les
principales correspondanc0s •.••...•••.••••..• 189
7.2.2.1.
Correspondances vocaliques ••....••...•••••• 190
7.2.2.2.
Correspondances consonantiques •• , •..••.•.•• 193
CHAPITRE VIII
DES NŒTHODES D'UNIFICATION ••••• 197
8.1. Analyse des diverses méthodes possibles ••.•••. 197
8.1.1. La m~thode par diasystèrnes •••..•.•.....•.••• 197
8.1.2. La méthode par utilisation des variantes
libres •.•••••.•••••••••.••••••.••.••••••••.• 200
8.1.2.1. Fiche de correspondances vocaliques •.••••• 205
8.1.2.2. Fiche de correspondances consonantiques ••• ~06
8.1.3. Adoption du système phonologique d'un seul
parler •. o ••• 0" •••••• 0 ••••••••••••••••••••••• .209

-
429 -
8.1.4. Méthode par le choix de s phonème s le s
plus employés et/ou les plus stables
dans le groupe de langues •• ~ .• o •••• o •••••
213
8.1.4.1. Voyelles en correspondance . . . . 0........
215
8.1.4.2. Résultats de cette analyse des voyelles
en correspond ance
eo.....
0
• •
0 0
~17
L.
8.1.4.3. Consonnes en correspondance............
224
8.1.4.4. Résultats de l'analyse des consonnes
en co rre spondance. • • • • • • • • . • • • • • • • . • • • •
225
8.1.5. Bilan: I,iste lexicale comparative, avec
unifi ca tion d' écri ture. • • • • • • • • • • • • • • •• • •
232
QUATRIEIvIE
PARTIE~
h1orpho-syn taxe • . . . . 1> • • • • • • • • • • • • • .. • •• • • • ••
238
Introduction
239
{,.- Défini tion cie la morphologie.................
243
B.- Objet dE la morphologi0 •••••• ~ ••••••• o •••••••
244
c. - Défini tian de la syntaxe...................... 244
D.- Objet de la syntaxe
o. (1...........
245
E.- ~éthodologie••••••••••.•.••••••••••...••• ••••
246

- 430 -
C li API T R E IX
Morphologie ••••••
248
9.1.- Les suffixes
0
0 0
248
9.1.1.- Les suffixes marquant le pluriel ••• •••••• 248
9.1.2.- Les suffixes de dérivation ••••••••••••••• 250
9.1.3.- Les suffixes de conjugaison • • • • • • • 0 •••••• 252
Analyse du 9.1.1 • . . . . . . . . . . . . . . . . "
0 0
• • •
253
a) Segmentation • ....
253
b)
....... 255
c) Classification et présentation.
255
Analyse du
257
. . . . . . . .
0
"
..
"
"
. .
a) Segmentation. .. .. .. ..
0
.
257
b) Identification ••.•...•..•.•••••••••.•• 257
c) Classification et présentation •••••••• 258
Analyse du S.1. 3
"".. ""
259
0
..
0
a) Se g:nen ta ti on" .. "
259
b) Identification. " .. ""
259
c) Classification et présontation •••••••• 260
9.2.- Les pr~f'ixes verbaux
"
260
r4.rlalyse du 9 .. 2. "
"
""
"
"
263
a) Segmentation
0
0
0 " "
.263
b) Identification
263
c) Classification et présentation •••••••• 264

- 431
9.3.- L88 auxiliaires
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. Il
..
264
9.3.1- Les auxiliaires verbaux.
264
9.3.2. Les auxiliaires nominaux •••• .. .. .. .. .. .. D
..
269
9.3.3. Los auxiliaires adjectivaux. .......... D .......... Il ......
271
.:malyse du 9.3.1 .•. 00
..
272
a) Segmentation •• .. .................................... 10 ..........
272
b) Iden tification •• ..............................
272
c) Olassification ct présentati~D•.•..•.•••
273
./lJ1alyse du 9.3 .. 2
..
274
..
..
Cl
"
.,
..
a)
Segmentation
..
274
b) Identification • .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
275
c) Classification et pr~scntation••••••••••
275
Analyse du 9.3.3
276
0
• • • • • • • • • • • •
a) Segmentation
..
276
b) Identification
.
276
c) Classification et pr~sentation•• ••••••••
277
9.4. Les pronoms personnels
(simples) •..•.•.•.••••
277
.tillalyse élu 9.4
.
279
a) Segmentation •.•••..•...•••. 0 ••••••••• 0 ••
279
0) Identification ••••
.........
o • • • • • • • • • • • •
279
c) Classification et pr6sentation • ......... 280

432
9.5. Les marques de la possessiono~.o••••••••• oo ••
281
j~alyse du 905 ••• .......................................... Il
.
283
a) Segmentation.
283
b) Identification • ................................
283
c) Classification et pr~ senta tion. .......................
284
CH~".. PITRE
x
Syntaxe ....... ~
le.l. Enoncés nominaux simples
287
a) Exemples dénoncés. ........................... 287
b) /malyse
..
288
a) Exemples d'énoncé s. .... D
li
D
..
290
b) .;\\11a lyse
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. 291
10.3. Enonc~s vernaux simples
292
a) Exemples d'énoncés •.... li
..
b) .imalyse
.294
fi
D
..
10.4. Enoncés verbaux compl exe s. ................................ " ..
a) Excmp18S d'énonc~s••..•. o <>
..
.294
b) .l.illalyse ...
..................
0
• • • • • • • • • • • • • •
CI
10.5. Enonc~s adjectivaux simples . . • . . . . . . . . . . . . . . .2g7
a) Exemples d'énoncés. ......................... .297
b) imalysc •.•..•..•... • • • • • • <t •••• <> ••••••••••••

- 433 -
10.6. Enonc6s adjectivaux complexes ••......••••••
298
a) Exemples d 1I1noncés
.,
CI..
298
0) .A.rlalyse
299
0
"
0 . .
Conclusion
""
D
Il
300
T .3 X TES ..........
302
D
. . . . . . . .
"
..
..
. . . .
..
..
..
..
..
..
..
..
..
..
..
..
..
..
• Pr~sentation, en guise d'introduction •••••••
303
• Texte n °1. : kl1yal]-b6yà : "La circonci sion" ,
(en parler mandinka-malinké)....
306
• Texte n 0 2. : Fode kabaa la tâârik6à : "L'his-
toire de Fod6 l\\aba",
(on parler
mandinka-malink~).. .. .... .. .. .. .. .. .. .. .. ...... .. .. .. ..
318
(en parler diakhanké)
328
• Texte n04. : Tile fl1nteni kuran yé f6n
bambali y6 : "L'6nergie solaire
est éternelle",
(en parler bambara)................. 340
CONCLUSION G3J'l;!;R;ili:G ••••••••••••••••••••••••••••••• 355
illiNEXE8
"
365
• ,~nexe nOl : Fiche linguistiQue des informa-

-
434 -
a
• imnexe n 2 ~ Test de distinction des
villages où on parle mandinka-
malink~ (parler à 5 voyelles), des
villages où on parle bambara ou
diakhank~ (parlers à 7 voyelles) •••• 367
0
• ,ulnexe n 3 : Fiche du questionnairo
d'enquête grammaticale. o
"
368
INDEX
" "
"
" .. "" .. "
381
ft
BIBLIOGR..\\.PHIE
".. "
"
"
385
I. Ouvrs.ges
""
"
386
1.1. Linguistique g6nérale et Phonétique •• 386
1.2. Linguistique appliquée et linguis-
tique a:fricaine
".. "
390
1.3. Lar~ues mandingues, en g~néral••••••• 397
1.4. Langues mandingues du Sénégal •..••.•• 403
I I . ,IRTICLES, PERIODIQU~~S, REVUES ••••••••••••••••• 407
I I I .
COLLOÇ]UE8 : ,~ctes et
Communications ••••••.•• 418
T.tillLE DES 11,'LiTIERE8
"
421
Fin du tome l

- 4.35 -
TOi.ΠII
LEXIQUE •
Pr6sentation. on guise d'introduction........
4.36
Lexi que compara tif. . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . ..•
450
Conclusion
632

UNIVERSITE DE LA SORBONNE NOUVELLE
(PARIS III)
ETUDE SYNCHRONIQUE DES PARLERS MANDINGUES
DU SENEGAl DANS LEURS PROCESSUS DE DIVERGENCE
~T DE CONVERGENCE LINGUISTIQUES
TOME Il:
LEXIQUE
THESE :
présentée pour l'obtention du DOCTORAT D'ETAT ès-Lettres
et Sciences Humaines
par
Abdoulaye BALDE
Sous la direction du Professeur Gaston CANU
PARIS, 1986

- 436 -
P~~SENTATION, EN GUISE D'INTRODUCTIO~
Nous voudrions présenter ici, dans un
ensemble comparatif, les lexiques des diverses lan-
gues mandingues du S~négal que nous avons étudiées
dans cette th~se.
L'ensemble lexical qui constitue ainsi
le Volume II de notre étude synchronique des par-
lers mandingues du Sénégal, a ét~ recueilli de
1974 à 1,984 dans toutes les communes urbaines et
rurales d.u pays, reconnues à majorité mandingophones.
Les e'Cluêtes ont été menées à raison de deux ou
trois par an, et ont touché des individus de toutes
les catégories d'âge, de sexe, de niveau de scola-
risation et d'activité sociale, résidant dans les
zones-témoins. Ces zones d'enquête sont précisé-
ment, pour ce qui est du bambara (Bra), des com-
munes bordant ou avoisinant tout le parcours de la
lig;:le du chemin de fer du "Dakar-Niger", en fai t
de Dakar (surtout de la ville de Thiès) à la bour-
gade de Kidira (à la frontière du Sénégal et du
Mali), en passant notamment par la Région et la
conunune de Tambacounda. Pour ce (J.ui est du
mandinka-malinké et du diakhanké, il s'agit surtout

- 437 -
des COj]]iuunes [les Ragions de Ziguinchor et de Kolda
situées sur les anciens sites du Kaabu S~n~galais
ot du Pakao (anciennes provinces de l'r:;Jpire man-
dingue du Kaabu).
Le premier corpus a été amassé à partir
de l'exploitation systématique de questionnaires
d'enquête 8xtensive et d'interviews enregistrées
sur bandes magnétioues. Il a par la suite été en-
richi, au fil des années, des résultats de dépouil-
lements de nombreux textes oraux que nous avons pu,
pour la plupart des cas, recueillir auprès d'in-
formateurs, ou quelquefois trouver sous forme
d'écrits ant~rieurs. Ces textes portaient sur des
centres d'intérêt les plus divers.
La nécessité de consacrer un volume à
part, un tome II de notre thèse, au lexique ùes
parlers mandingues s'est fait sentir pour des rai-
sons de cornrnodi té pra ti que et de mé thodologie
une si longue liste de vocables ne doit pas, nous
semble-t-il, suivre dans un même volume, un exposé
sou tenu,
sans parai tre rompre la chainG de l'ana-
lyse, même si cette liste présente le rr,cueil des
ter,Hos ayant servi de corpus de référence dans la

- 438 -
partie théoriQue de l'étude d'ensemble. Bien plus,
cette n6cessité s'est fait sentir aussi pour des
raisons de perspective d'avenir: en effet,
la fi-
nali té de tout recueil de lexique fondamental d'une
certaine ampleur, est de
servir de matérial
pour
l'élaboration de dictionnaires, par exemple gé-
néraux ou analytiques, bilingues ou monolingues.
Ge lexique comparé des p8rlers mandingl'.es
trouve sa justification dans un ensemole de fac-
teurs, dont not81nment :
-
la nécessité unanimement reconnue ces
dernières années,
au Sénégal et dans tous les
autres ~tats africains, de promouvoir les langues
nationales maternelles en matières d'enseignement
et en v6hicules d'enDeignement pour l'école comme
pour l'alphabétisation dans le c8dre de tout dé-
veloppement intégral ;
-
au plan scientifique, les multiples
implications découlant de cette nécessi té au ni-
veau de la recherche tant fondamentale qu'ap-
pliquée,
sur ces langues :

- 439 -
• vérif'icEltion 0t justif'icstion, d'une
psrt, d" la parent é entr8 CêS l 811 gu" s, et d' au tre
part, de 18ur Ngroupement drillS 18 f'amille man-
dingue ;
étude du degré de ressemblance
lexi-
cale
entre 18ngues d'une même f'amille linguistique,
psrlée:s dsns une même Elire géogrE1phique l'elsti ve-
ment limitée ;
collecte de matérisux, en vue de l'éla-
borstion de manuels didactiques
etc.
Or au Sénégal, les travsux d'élsboration
de 18Xi'lueS, de textes et mêmb de grammaires et de
dictionnaires ont été entrepris et sont
quelquef'ois
(I)
(2)
mGme 1:WEncés dans 18S l"ngues wolof'
,poulsr\\
,
sérère(3), soninké(l), mandiakou(l), koni8gUi(1).
(1) cf'. pub~ications du CL~' (cen~re de Linguistique
.Appl~que0 de Dakar.) Un~vers~ te de J'akar, NOS 32,
42,43,59,61,63,64 ...
(2l cf'. public8tions de Oum8r BA, ;, l'IFi;N (Institut
. Fondamental d'Af'riquE> NoiN) -
Université de Dakar.
(3) C.L.A.J'. : Dictionnaire Sérèr;:" p8r le H.P.L.
CI~:I'OIS, en 6 volumè:s.

- 440 -
Mais rien dd tel n'otait encorE: publié sur les lan-
gues m8Yldingu6s du paYs, alors qU0 l'une d'ellE,s,
IG mandinka-malinké, fait partie du groupe des six
langues nationsles of'f'iciellement retenues(l).
c'est donc, entre sutrus, pour essayer
de combler cette 18cune et commencer à rattraper ce
retard que nous présentons ici ce premier travail
dt! lexique m8Yldinguo, déj8 sous la forme coml)arée
mandinka-malinké 1 diakhanké 1 bambara.
L' int'luenc e de s pa rIe rs mandingu0s au
Sénégal d8passd largement le cadre d'usage des seuls
locutours les réclamant COIITne leurs lan~ues mater-
ne Il es. Dans leurs régions d'implantation, ces par-
lers sont souvent employés comme lingua franca p8r
les groupes ethniques voisins, à cause des activités
cO'ITnorci"üGs diversifié8s d8ns lesquelles excùllent
les groupes parlsnt ces langues. Et cette dynamique
( 1) Décret--WS-71.566 du 21 Mai 1971 ; paru d:ws le
Journal Officiel du 28 juin 1971.
CdS
six langues sont
: le wolof',
le
sérèr0, 10
poular, le mandinka-me,linké, llÔ diolE! 0t 18
soninké.

- 441 -
sociale est soutenu~ et même intensifiée P8r la
rem2rguable solidité de l'organisation sociale
traditiomlelle
des peuples mandingues, et aussi p2r
le rôle majeur gu' ils jouent dG propagateurs 6ru-
dits et de prati~uants fervents de l'Islam. Cotte
influence arabe-islamique explique par ailleurs le
nombre élevé d'emprunts d'origine arabe attestés
dans les lexiques des Péœlers mpndinguos(l) •
• Point s de m0thodologie
La méthode de travail suivie d~~s la col-
lecte des matériaux de cc lexique s'inspire, dpns
sos grandes lignes, de celle indiquée dans Lnguête
et~escrilltion des lR1gues P. tradition orale de
de Luc BOUQUIAUX et et Jacqueline M.C. 'YriOHAS (2).
(1) cf. A. BJLIJ;!;. - 1978 : "Contribution à l'étude
dé! l'impact culturel dlJS emprunts 2,rabes dans IGS
Ipngues mandingues du Sénégal". In Annales de
la F8culté d",s Lettres, Universi té de Da1zar,
Vol.
8.
s:.c,LJ\\F, 5, Rue de M2,rseille. 75010, Paris. 1976
28 édit. rovœ
et augrn~lltée.

- 442 -
311e repOSé: donc, pour l'essentiel, sur le procédé
,
,
~
d enquete a partir de quostionnaires dont les di-
verses natures et les dit':férentes ét2pes corres-
pondent eux types de domaines qu'on pense devoir
couvrir pour tr8iter son sujet. ?rotre rluestiolU1aÏI'e
•2: nous, est de type leXical, comme le sont coux
.
de Greonberg, d0 Tervuren et da l.1. SWAt'",SH, m2is
a
partir dus 12ngueS et des ré2:1it6s de l'univers
m2n dingue. Parallèlement,
,waient
lieu la collecte
de textes or"clX ou 6cri ts, et l ' enre gis tremiYnt
d r intcrviev-fs.
En dehors des régions m2ndingophones du
Sénégal, que 18s enquêtes nous ont t'ait
sillonner
à ffi8intes reprises, les besoins d6 mieux cerœr notN
groupe lingUistique, et peut-être "usSi 12. curio-
sité ct la 1'6 cllcirC;'18 de l'inattendu nous ont pous-
sé 2 confront el' nos matéri2UX :re cueillis au aénég,ü,
eu m"ndi ngue de GaJ:lbie (1978 et 1980) et de; Guinée
Bissao (1980 et 1981). i::t un ultime périplc; d2ns
'Ouest du Mali et la Haute-Gclinée a été effectué
1984, ffi8rqu8nt
ainsi 12 l'in de ls pb8S8 I;8uris-
tique pour ce leXique.

- 443 -
Le dépouillement de l'ensemble des don-
nées a abouti À un classement systématique, par
types, des informations obtenues.
Bnf' in nous n'avons p 8S m2nqué d' Gxplore r
ot d' Gxploiter cet autre dCJ1aiœ de l'oralité on
complétant notre corpus par des données tirées de
l' 0coute et de l ' enregis trement d'émissions de 18
r8dio et d0 discours f'aits en mandingue, P8r des
persormalités poli tigues ou religieuses.
Nous n'avons pas voulu compléter davan-
tage ce lexique P8r les dormées de recueil quel
qu'il soit dont nous n'aurions pas pu contrôl",r ou
garantir la conf'iguration ou la fréQuence des 618-
man ts.
,
Les vocables sont ainsi retenus a partir
d'une écl1elle de valeurs fondée essentiellement sur
la fréguance,
la disponibilité, l'actu81itb du terme
et de son usage dans l'expression des réalités do
l'environnement, des cultures concr0tes et abs-
traites de l'univers mandingue.

- 444 -
Car nous n'aurions garde d'oublier (1116
ce
lexique, bien quo présenté en UIl volume entior,
n'est poul"tant
qu'un tome II d'llI1ŒJ étude d'ensamble
8x·3e sur la synchronie.
L'ordre alphabétique adopté dans cette
étude est celui du décret nO 71566 du 21 Mai 1971,
relatif 8 la transcription dos langues nationales
du Sénégal
paru dens le Journal oŒiciel du 28
juin 1971
ma is légèrement re ctifié p er nous
:
Cl,
b,
d,
j ,
c,
8,
f,
h,
i,
k,
l,
ID,
n,
11,
0,
p,
r,
s,
t,
c,
u,
w,
x,
y.
• Points de nomenclature
Sur le plan de la structure d'ensemble, los
vocables sont classés Pélr ordre alphabétique strict.
Los voyelles lO~4ues (notées par la géminatio~) pré-
cédent l8s voyelles simples correspondant0S.
Tout es Ls entréos (sans lcmmatis élti on),
,/
sont présentéos sous 18 forme d8 r;:,dic8UX, de com-

- 445 -
posés ou de d&rivés, ou sont d~s monèmes grammati-
caux, ou déiS idéophones courants.
li la suite de toute entrée indiquée dans
ch8cun d0S trois P8rlors, los informations sont
données drms l'ordre sui vent
:
-
informations non sémantiques ; GX.
la ou h,s catégories grammaticéùes
d'emploi du vocable.
-
information sém8ntiquo fournie par la
définition du tomle sous forme do l'é-
quivalent 10 plus precis et 10 plus cou-
rent possible, en fr?ncoais.
Cotte tr8duction n'est, du reste, donnée
QU '8 ti tre
indi c at if •
Ces listes sont comp8r8tives. ~n effet
pour le s ét8blir, nous sommes p8rti do 18 liste du
per10r mandink8-malinké. ~t nous 8vons ensuito cher-
cho, pour
ch8quu item, comme règle généralo, surtout
los n'cines corrospond8Iltes et de môme sens, dpns

- 446 -
l"s autres P8rlcrs, diakhanke et b8mbara . Il est
ainsi possible de déterminer dans quelle mesure
les racinas en question sont rÉJpandues dans 10
groupe do langu0s étudié.
La prosant 2 tion et la traduct ion dG chF,ue
.
-
entrée sont suivies, ;, l~ ligne suiv8nt8, d", l'indi-
cation des :formas correspond8ntes d8nS l",s deux
autr"s p8rlGrs, et déms
l'ordre suivant
di alÛ18nké / bambara •
• Public visé
Il nous
apparai t
que, tel quel,
ce loxiqu(J
peut être utile 8 coux qui désir0nt mieux cOffi~aitre
Ills parlers me,ndingœs, qu'ils saiant ou non heurs
181l/;uGS ffi8ternelles. Tout P8rticulièrem0nt il s'a-
dress", 8 C0UX gui doivent appr0ndre ou ens0igœ r
ces langues • En d6:finitive ce l~xiqu~ cet destiné
8 ta us ceux à qui 1", s PRrlers ffiRIldingucs importent •
• Pour Ivs systèmes de transcription et de notation
des ta ns, S0 reporter aux indic ati ons donnéos sur
ces points dans le Volwn0 1.

- 447 -
Les Rbrévi?tions employées et leurs formes com-
plètes :
adj.
quaI.
adjGctif qualificRtif
8dv.
adverbe
adj. num.
adjectif numéral
ar.
auxil.
auxiliaire
Br".
bambara
cf.
com"er
conj.
conjonction
comlüément d 'objet
dém.
d0monstratif
Dkh.
dbkhanké
Mi t.
édi tian
emph.
emph.3 ti que
etc.
et cetera
ex.
oxemple
fr.
f'ran~éds
inde
indéfini
loc.
locution
adverbiale
Md-IvTl
nt andi nka-nt al ink&
li
nominal
nég.
négation

- 448 -
p.
pl.
plurio l
port.
portugais
postp.
postposition
pro inter.
pronom interrogelcH'
pr. p"'rs.
pronom pürsonnel
pro relat.
pronom relatif'
préd.
prédicat
prép.
pl·époSi ti on
s.
sujet
sg.
singulier
v
v0rbal
V/No
verbcrnominal
wolof'
;'
",
emprunt
; vient de ......
dif1' ô œn t de •••
s'oppose 8 ; rapprocllBmOn"G.
absenc e
de morphème spé-
cHique.

- 449 -
BIBLIOGR{,PHIE
additive ùux sources déjà mentionn~es à la fin du tome I
-=-= .. =-=-:-:-=-
ACCT et DNAFLil.- 1983.- Dialectes mandingues du Mali. Collection
"Promotion des langues mandingues et peul"
(MA.PE).
PariS/Bamako. 409 pages.
SALDE, A.- 198'.- Variantes formelles intradialecta1es des lon-
gues du S~nêga1, et perspectiv~ d'enseignement: le
cas précis du mandinka. Communication à une Table Ron-
de organisée par le CLAD, l' IFAN et la Fùcu1té des
Lettres - Université de Dakar - 27 pages.
BRACONliIER, C. ; MAIRE, J. et TERA, K.- 1983. Etudes sur le mùr;-
dingue Je Côte d'Ivoire. Collection "Promotion des
langues mandingues et peul"
{MA.PE.)-ACCT (Paris) et
I.L.A. (Abidjan). 199 pages.
HI~LAOUI, N.
, TERA, K. et TRA8I, N.- 1983.- Atlas des langues
mandé-Sud de Côte d'Ivoire. Collection "Atlas et Etu-
des sociolinguistiques des Etats du Conseil de l'Enten-
te (I\\SOL). I\\CCT (Paris) et ILA (Abidjan). 235 pages.
KEITA, B.- 1984.- Le ma1inké de Kita (parler de Bindougouba)
in "Mandenkan" n° 8. Paris, 131 pages.

- 450 -
-
A -
(ar. N. :
O'outume.
aada /
aada ; laada.
pro pore.
s. ou objet
3e pers. sing.:
i l ,
elle.
a / â
abada
(ar. lac. adv.:
toujours;à ja-
mais.
abada /
abada.
(ar. N.:
bonne santé;paix,
arhà / lafiya.
al
pr, pers, objet; 2e pers.
pl,
vous.
al /
aw.
âla
(ar.
:N. :
Dieu.
ala /
âla.
)

-451 -
~laman8
V/No
:
mettre à l'amende ;
amende.
alaman8 / ~laman8.
.
alamanii
N.
mariage sans dot.
111amanii / alamani.
nâtààlà
N.
(le) Très-Haut; le
cr~ateur.
âlâtààlà / 111âtààlà.
~latent\\l
V.
remercier Dieu , Dieu
merci.
âlatentu /
âlentu.
albalââ
'are N. :
malheur, calamité.
albalââ /
albalââ.
àlbarkà
far.
interj.:
merci.
àlbârkà /
àlbârkà.
,
àlhâdi
{ar. N.
:
dimanche.
.
,
àlhâdi /
àlhâdi.
alhaj i
~ar. N.
celui ~\\li a fait
le p(hèrinage à
la Mecque.
alhaji /
alhaji.

- 452 -
ali, ou alu
Pl'. pers. s. 2Ë pers.
pl.
vous.
ali / au
iHimeti
(Fr., N.
allumette.
alim8ti / ~lim8ti.
,
<l.litelu, ou
Pl'. pers. s. emph. 2 e
,
alitolu, ou
pers. pl.:
vous.
altolu
ali telu /
aw.
àljanà, ou
(Ax. N.
:
(le) Paradis.
àrjanà
M. N. :
l'au-delà.
àlkùraanà
fJu'. N. :
(le) Coran.
àlxùraanà / àlxùraanà.
àminà, ou
(Ar': ;Loc. adv.
ainsi soi t-il.
àmina
àrninà,àminè/àrninà,àmin.
ànna"bi
(Ar. N.
(le) Prophète.
ànnbi / ànnabi.

- 453 -
·
àni]]
prép. :
avec.
~raba
(Ar: ,N.
:
mercredi.
araba / araba.
,
...
...
. ..
aramlsa
(Ar: jN.
:
jeudi.
,
,
àlkhàmisà/àlkhàmisà.
arjuma
(Ar: jN.
vendredi.
arjlimG / arjlima.
(Fr: jN.
:
aspirine.
~sporo
<Fr. ;N.
aspro.
asporo / asporo.
ate
PI'. pers. emph. 3 8 pers.
sg.
lui.
ate / ale.
~wokn
(Fr. :N.
avocat (fruit)
avocat (d~fenseur).
~wokaa / awolena.

- 454 -
, ,
aya
(Ar: ;N.
verset du coran.
é1yà / ayà.
ayi :
adv.
non ~ .
h
..
1
/
. ,
aanll.
aYl ••
,
adv.
bien • •
aywa : / é1wa 1• •

- 455 -
-
B -
baa
N.
:
ch~vre.
baa
/
baa.
baa;naa
N.
:
m~re.
baa
/
baa •

baarimmusu
N.
:
soeur •
.
baarimmusu / balamamuso.
baakatolJ
N.
:
bouc.
baak6tol] / baak6tol]-baak6ron •

baa-ndilJ
N.
:
chevreau; cabri.

baa-ndil] / baa-dén.
bâarà
N/V.:
travailler , travail.
1 f
,
baarà / baara.
baara
4t'r. N.
barre.
baarâ
/
baar6.
baâralà
N.
:
travailleur.

- 456 -
N. :
celui qui cherche du
travaiL
, ..
, ...
baaranini /
baâranini.
,
baariJ]
N.
:
oncle maternel.
,
,
baariI]
/
baarin.
baaro
v. :
faire prpparer un
gris-gris.
baaro
/
baara.
N. :
mal
;
inconvénient.
Masi
/
béfâsi.
Mayi
V. :
décommander.
baayo
N. et adj. quaL
: orpholin.
/
balaa.
N. ':
fleuve
; bras de mer.

1 bâ.
bt'lbaa
N.
:
océan; termite.
bâbaa
1 bâbaa.

- 457 -
,
MbàliJ]
N.
:
flot; vague; berge.
MlàlilJ
/
Mwày6.
babara
N.
bois de menuiserie.
/
1
babara telel]
N.:
planche.
1
babaratelel] / babaratelen.
Md~kè;bé.dédUlà
N. :
cimeti~re.
badèkà /
su~rola ; kaburu.
bàdérè
v.: -
enterrer (un mort)
bàd~rà /
sùd6nni.
bafata
N.
:
embouchure.
bafata /
,
baji
ael'j. quaI.
:
bleu (indigo).
,
baxa
/
baji.
baji
N. :
meule de mil.
baji
/
Mji
v. :
g1i:ter un enfant.
/


- 458 -
bakankal]
N.
:
<§cUllle.
bala
corp s.
bala
/
fari.
bala
N.
:
porc-épic.
bala
/
bala.
bala
N.
:
balafon.
bala
/
bala.
N
.
. .
pitié; chagrin.
balajawb;
balafUlb
N.
:
lèpre.
N.
:
fièvre; élévation de
température du corps •

balakhandi /
farigan.
,
balàndiro
V.
:
interdire.
bàndiro
/
bàànill.

- 459 -
adj.
<J.UBl.
: digne.
1Jalanka.l] / 1Jakanan.
V.
:
refuser.
1J~natii
N;
:
po i l .
1Jalinkulu
N.
:
1Jillon.
1Jalinkulu /
-
N.
:
sillon.
/
N.
:
champ.
1Ja.liYj
/
Mlen.
1J<!luu
N.
:
vie.
1Jam1Ja.
~T

.1...
..
crocodile.
1Jam1Ja.
/
1Jam1Ja..

- 460 -
MmbandilJ
adj. qual.
dur; difficile.
1
/
bambandilJ / banbar:;n.
,
bàmbàndiro
v.
encourager;d01Lner
un ordre moral.
,
bàmbàndirà
/
bambarambasi
N.
:
sorgho.
bambarambasi / kéninge.
Mnnà
adj. gual,lN.
opulent;jour de
la fête de Tabaski.
Mnnà
/
bànàklinù
N
.
. .
microbe.
kumi
/
kon6.
N. :
banane alimentaire.
banani / banani ; namasa.
bandir6
v. :
refusGr. ,
bandir6 / bandili.
bandiro
v. :
finir ; achever.
,
, '
bandir6 / la.llla.li; bandili.

- 461 -
oanlo1
N. :
sol i terre ipays.
banku / bangû.
oé'lntsikanel1s
à l'ext~rieuridehors.
oanta / k~n8ma.
oantalJ
N.:
fromager.
bantaI) / banan.
adj.qual.:orphelin de mère.
banta~inaantalJ/batan-fâla.
oarâa
N. :
grande pirogue.
/ kulunba.
bara
v. :
sursauter.
bara
/ bala.
Nha
N. :
grande houe des femmes;
pioche.
/
••
(
oarii
oxclarnati01:mon vieux : r;:a alors.
barii~/ bari{ ~

- 462 -

bari
conj.
mais.
1
/
bari
/
bari.
basà
N.
:
lézard (générique)
bâsà
/ b~sà.
bas~
N.
:
na tte.
ba s11
/
ba san.
basalcoboroT] ou
bâsJœrlelJ
N.
:
lézardimargouillat.
basakoborol) / b11sakerlen.
basafiaajawo, ou
N.:·
salamandre.
b:1sakiisà
basi i fûtu
N. :
couscous ( de mil).
basiifûtu
/ bâsi.
batôa
V/N~:
(se) fatiguer;fatigue.
bat:1a
/
s~ginis~gèn.
bataaril)
adj. QuaI: fa tigucJ.
bataariT] /
s~gèblGn.

- 463 -
bata
N.
:
gourde.
bata 1 bara.
batakul]
N.
:
nombril.
1
batakun , bataxun 1 barakun.
batakunjulu
N.
:
cordon ombilical.
bate,xunjulu 1 barajuru.
,
bàt2.ndirà
v.
fatiguer quelqu'un;
lui causer des diffi-
cul tés.
bàtàndirà
1 basegeli.
/
bàtùndirà
v. :
guetter; se recueillir.
,
, ,
bàntùndirà 1 làkànili.
batur'à ;k6n6ndirà
v.
attendre.
baturà;x6n6ndirà 1 k6n6ndfli.
Myi
vIN.
étoffe; ti ssu;
poursuivre;chasscr.
bayi;bagi 1 Mgi.

- 464 -
btyro
v.
chasser;61oigne r;
repousser.
bélyrb / g6nÜi.
bayta
(Ar. N.
:
~pisode;chapitre.
bayta / bayti.
bee
N.
appareil g~nital de
la femme.
bee
/
be.
beeré
N.
:
sorte de bouillie.
beer~
/
b~
préd.
:
~trc.
M
/ b~.
adj.
ind.: entier;total; tout;
tous.
bendalJ
N.
:
aiguille.
bèndirb
N.
:
joindre
; r6unir.

- 465 -
b~ndùnd{ rà
v.
accuélillir;aller
à la rencontre de.
bbndùnd{rb / bèndùnd{nL
ben tél]
N.
:
mirador.
bentdl] /
bené
N.
:
pointe de flèche.
beM / beM.
befie
N.
:
gâteau.
befie / bene.
bel]
N.
rassemblement de
personneS.
bel] / beni.
beré
N.
:
pierre;caillou;gravier.
beré
/
beré •

berekili
N. :.
testicule.
berek{li / berek{li.
bête
adj. guaI.
: "ten ;
gent il.
béteyari~ / fiumalen.

- 466 -
Oéyal]
N. :
bétail;animal.
OéyaI] / béan ou béyan.
, 1
bii
V. :
puiser.
, ,
/
"
(
bii
biill.
bi
adv. :
aujourd 'hui.
bi / bi.
,
bibila
N. et adj.:
b~gue.
,
1
bibila / bibila.
bina
N.
:
corne.
bina
/
bina.
,
binki
N.
:
soeur du p~re.
,
billici /
ttnsmmusu.
,
birasu
N.
:
sud.
birasu
/
biraso.
,
bitammusu
N.
:
belle-mère.
b{ tammusu / b{ tammuso.
,
bitandimmusu
N. :
belle-fille.
1
/
bitandimmusu /
birammuso.

- 467 -
,
bi tandinkee j
bi tandiIJ
N. :
beau-fils.
bi tankee / birancee.
bi tira
v. :
couvrir;mettre un
couvercle.
Mo;bo!]
N.
:
bambou.
b61] / bon.
Mori
N. :
médicament.
b66ri / firajbasii.
b6
v. :
quitterjsortir.
bD / b6.
MIo!]
N. :
rivi~rejmarigot.
b6101] / b610n.
bomb6]]
N .
..
menton.
bomb61] / bomb6n.
bondiro
v. :
ve rSGr.
bondiro / bondiri.

- 468 -

b6ndir~
v}N. :
raccompagner (un étran-
ger, un visiteur);
tirage (loterie).
bônd{r~ / bond{rf.
bur11
N.
:
barbe.
bora / bonsi.
buri;boro
v. :
courir,s'enfuir.
bora / boli.
boril] boril]
v. :
cauri r deci-delà.
boril] boril] / boli bolL
. .'
b~yindiro
v. :
terrasser.
f
"....
"1
l '
b'oyindiro / boyindili.
boyo
v. :
tomber.
boyo / bini.
b6y~
N.:
flotteur.
1 \\
b6y~ / bini.
buu
N.:
mati~re fécale.
buu / boo.

- 469 -
N. :
d~fécation.
buu / b66.
buuke
v. :
déféquer.
ouukE: / oookE:.
buus6
N.:
anus.
,
jus66
/ oodinga.
l'
buutl1';buguti
N.:
cendre;snble.
bulandirà
li. :
rappeler (à quelqu'un)
bulandiro
N.
opéra tion (en
calcul)
bl.1landiro / bulandiri.
bl.1l~ndo
v. :
se souvenir (à soi).
bul<1ro
v.. :
laisser.
bularo / bil~li.

- 470 -
h
buluUibuluuma
adj. quaI. :bleu.
buluuma / bol~ma.
buluuril]
adj.~ual.:~ui a la couleur du
bleu.
buluril] /
bulu
N. :
main;brasibranche.
bUlu / bolDo
bUlubààlà
adv.
:
à droi te.
bulubààlà / k{n{b616l~.
buludimiJ]
N. :
panaris.
buludimilJ / b6lodimin.
bululdliJ]
N. et adj.
:
manchot.
bulukililJ / b6lokelen.
buluko
N.
:
dos de la main.
buluko / b6lokoo.
bulukondil];
bulkondilJ
N. :
doigt.
buluxondil] / b6lok8n8n.

- 471 -
bU.luk6ndink6nn~
N. :
anneau.
1
\\
bulux6ndinx6nnà / b616k6nén n8g8.
bl1lu-kutu;
bulu-mondi
N. :
poing ; poignée.
buluxutu / b6lokuru.
bU.lu-séppivià
N. :
vacciner.
bl1lu séppivnl / b616 sépp{rl.
bulut6tà ou
bUI t6tà
N.
:
bracelet.
bull1t6tà / b616 n~g~.
bundaa
N. :
porte.
bundaa / bondaa.
v. :
lancer;jeter.
bUndirà / bundÜi.
bunkaba
N. :
paroi.
bUnkala /

b11nkanka
toit d'une maison.
bunkanka /


- 472 -
bUnkuIUlJ
N. :
mur avec toit dessus.
bunkuIu~ / b6nkolen.
blinI à
v. :
construire.
bUnIo / b6njo.
buntali
N. :
scorpion.
buntali / blindenni.
buflaar6
V. :
re specter jhOnor0r.
bufiaar6 / bufiaari.
v. :.
p~trir.
buru
N.
:
canard.
buru / buruiblinnun.
busaro
V.
battreiIyncherj
rouer de coups.
, .
busaro / g6sili.
busa
N.
:
b~tonijouet.
busa / busa.

- 473 -
butuu
v.
se me t tre à l' afi'~t.
/
bUku.
butu
H.
:
sexe de la femme.
butu / biyé.
bùwEf
N. :
sorci~re;sorciGr.
bùwa /
sùbàxâ:.
bmrayâ
N •
• •
sorcellerie.
buwayâ: /
subaxaya.

- 474 -
-
mb -
mMjji
couverture.
mbédi·
N.
:
route.
Mddo
/
mbémba
N.
grand-parent,
ascendant.
mbémba
/ mbémba.
,
mbiri
N.
:
lutteur,
,
biri /
mbûurù
N.
:
pain.
mbûrù
/
mbûrù.

- 475 -
-
D -
daa
v/N.·
c8n8ri
; pot en terre. créer.
d88 ; d8axa / daa ; d8aXa.
daa
'. bouche; orifice
prix.
dâa /dâa.
daabére
N.
sorte de bouillie pour
conv,'l1escent.
daabtrE /
daabér;).
daa-dadâlà
N.:
fabricant de canari.
,
' ,
daaxa-dadala / daaxa dilalila •
.1
d8adima
adj. quaI.
qui a bon prix ; bo~
marché; acéré; COUP8nt.

l' 1
daa-dima / d88-diyaalen.
d8adiya
1'1.
;
qUi a une langue mielleuse
daadiYa / daaduman.
1'1.
:
créature.

- 476 -
daaf'el]
N. :
viatique.
daaf'ero / d3a.
f i
da aj i i
N. :
crachat ; s aliv e·
'1
d§aj ii / daajii.
daakoleya aril)
adj. qual. :
. cher ; prix élevé.
d§~oleYaril) / dagoleyaalen.
1 1 ~
...
daakoyo
N. :
hypotrague •
1 1
daakuma
adj. quaI.:
6mouss6.
daakuma /
daakwnu.
,
daalà
loc. prép.
aupres de.
daala /
a kàrà.
daala
N.
sorte de culotte.
daala /
-
daali
v.
prophétis er.
da8li /
daali.

- 477 -
dâasàà
V.
:
vendre aU détail.
daasàà /
d§asàà.
daaturu
N.
:
li v re.
daaturu /
d§§turu.
daba
N.
:
punaise.
daba /
dabi.
daba
N.
:
aisselle; houe; daba.
daba /
daba.
N. :
manche de houe.
dàb§kôtà
N.
:
aisselle.
dàbaxôtô /
dàbak6rà.
dabakunkulJ
N
.
. .
épaule.
dabakunkulJ /
kamankun.
dada
v.
prép 8rer ; arr anger
rép 2rer.
dada /
dila.

- 478 -
dadarà
v. :
faire;
fabriquer.
dâf' ale IJ
N. :
voyelle.
daf'ele IJ /
daf' ale n.
dafata
N. :
plante du pied.
- / -
d8h8à
N. :
repos.
dala
N. :
60urce
; msre
dâla /
dâla.
. '
dâlasi
N. :
billet oU p~ece de 5 f'rancs.
dâlasi /
dalasi
,
dorome.
dali
V. :
avoir l' habitude de.
dali /
dali.
dalili
N <.' ar:
r8ison; motif' ;
preuve.
dalili /
d§lili.

- 479 -
damma
adj. CJ.ual.':
seul jluniCJ.uc.
dÉlmm a /
d6ron.
damant al]
lac. conj.:
t8nt gue.
damatal] /
damantan ; daman.
dampal]
N. ':
aile.
dampal] /
dampan.
dampat ai]
N.
:
pâte de farine.
dampatal] /
dampatal].
dana
N ..•
chasseur.
dana /
dana ; d~nso.
..
..
, ..
dandandiro
V.
:
accomp agner.
..
..
..
fi.
. . . .
t "
dandandiro /
dandandlri.
dandal]
N.
:
mur de clôture.
dandal] /
dandan.
dandiri
N.
:
chiff're.
dandiri /
danniri.

- 480 -
V.
:
compter ; calculer.
..
1 . .
..
~
dandiro / danni.
dent 8l]
adv. :
peu; quelque.
dantérô
V.
:
se confie r ; raconter.
dantérô ; dantégéro / d§ntikè.
dalJ
V.
:
s'arrêter; terminer.
dal] / dan.
V.
:
compter.
dal] / daani.
. .
; darla
N.
:
tisserand.
~
" ......
dariJaa
N. (ar :prospéri té.
darij88 / darljà8.
. .
daro
V.
:
tisser ; 1'aire
créer.

dâro /
dâali.

- 481 -
.
,
dasa
m8nqœ r
, clown.
dâsà /
dâsà.
débéro
v.
tresser (che veû.x ou
nat t.e)
débéro /
dtbtri ; dt!c.
démâro
V.
:
aider.
;
dtm arc /
dém ari
deme.
dénan1
N.
:
bébé ; nouveau-né.
dénan1 /
dénani.
déndika
N.
:
boubou.
d6ndiga ; dorogi / g§ndura.
dénd!kabâà
N.:
grand boubou.
' "
1 1 1 \\
1
I l '
d6ndigaba ; dorogiba /
ganduraba.
delJ
V.
:
s'unir •
V. :
suspendre.
délJ / dtn.

- 482 -
/v.
posséder en commun
avec quelqu'un d'autre.
de1]o / denni.
détéro
V.
:
étreindre.
détéro /
détéri.
dii
adv./inter. :
comment.
dii / dii
aii
V.
:
donner ; masser.
• •
1
1
dii / dii ; nili.
•• •
diiro
V.
:
donner.
diiro
••

/ diili'
adj. qual. : doux; agr6ablc au goût.
diima / dima ; diman.
dibé1]
N. :
ombre •
dibén / dibén •

dibi
N. :
obscurité.
dibi / dibi.

- 483 -
dibiril]
adj. ~ëal. : 6pala; sombre; obscur.
dib iril] /
dibilen. ,
dimbaâ
N.
:
feu
dimbaa /
tasuma.
dimbaa
N.
:
mère
de famill.e.
dimbaa /
dimbaa ; dénb8a.
dimb a-férl'lete
N
.
. .
étincelle.
dimba-férl'leti /
tasuma-férl'leti.
dimmusu
N.
:
fille.
dimmusu /
demmuso.
dimil]
N.
:
plaie
; douleur.
dimi ; maadi!]o /
dimi ijeliiimaden.
dinka
N.
trou
dans le sol
i
fosse •

dinka / dinga.
dinkee
N. :
fils.

dinkee / déncee.

- 484 -
,
,
dinondil)
dinonril)
adj. qual~:
profond.
dinondil) ; dinoril)/dinolen;dinonan.
N.
:
profondeur •
dinol) / dinon.
dinont aIJ
adj. quaI.
pou profond.
dinontalJ / dinontan.
di!)
adj. quaI.
peu J petit.
di!) / nin.
N.
enfant j petit de •.. j
fruit.
dil) / dén.
diyandiriIj
adj. QuaI. : a1guis6 (goût, coutoau).
dlYandiril) / dlyalen.
V.
:
aiguiser.
"
..
"
" , I I I .
diyandiro / diyandili.
adj. quaI.:
goût (nu.goUt).
dlyaril) j
dimâ / diyalen ; dliTI8n.

- 485 -
doo
1'1

. .
travail.
doo / b aara.
d60
pran.
irdâf·. et 1'1.
autres
in-
dividll$;
cer-
tains.
dooba
1'1.
:
dooba /
dooba.
d66kula
N.
:
travailleur.
d66kula ; baerala / baarakela.
d66kuu
N.
:
travailleur •
d66kuu /
baarakela.
.
.
doko
; dokokee
N.
:
petlt-f'rere.
dok:U
N.
:
bâton.
dok:U /
berén.

- 486 -
dôku
N.
:
sortilège.
dôku / bâara.
dokuo
dâbaro
v. ;
ensorceler.
dôkuo ; dabero / dâberi.
dolo
N.
:
boisson fermentée.
dômo ; dômofen
N.
:
nourri ture •
dômofe~ / d6mofen.
dômôndlmmà
adj. ~ual. : 10 plus petit J menu.
dômondlmà / d6x6manin.
domond:l.l]
ad;. quaI.
pou ; quelque.
domondi~ / donnin.
. '.
dômôrindiro
V.
:
faire manger.
..
..
~
, "
d6môrindiro / dUmurindiri.
d6môrà
V.
:
msnger •

dôm6rà / dtimûni.

- 487 -
donr:a
N.
:
danseur •
d~nn8 / d~nn8 ; d~nkélla.
.
"
dondiro
V.
; .faire dansar.
dàndirà /
dàndirà.
donkillala
N.
:
ch"nteur.
d~nkillala / d~ngilli-daala.
donkillaro
V.
:
chanter.
d~nkillilaro / d~ngilli-d,,~li.
donkili
N.
:
chant
; chanson.
d~nkili / d~ngili.
,
. '
dontoro
V.
:
emprunter; pr0ter.
,
dànt6rà /
jùrù-t8ali.
dOl]
N.
:
danse.
duuta
mangue.
duuta /
duuga.

- 488 -
duutala
N.
:
tard dans la nuit.
dugutala /
dugutila.
dul1J
N.
:
endroit; lieu; place.
dul§ /
yoré
dÛIna
prép.
sous;
de; dessous
;
dUma /
dUma.
,
. ,
dundiro
V.
:
G 'habiller.
dûndiro /
dénilJ'
dundula
N.
;
entrée.
dUndul a /
d6nin
dWlYOro •
duniYa
N.
ar
monde; ici-bas.
duniYa /
dw1iya.
duntwnalalJ
N.
: fourmilière.
duntum a18I] /
o.ugurn al an.
dUntumalalJ
N.
:
f01-u·mi.
duntumalalJ /
Qugu-ma18n.

- 489 ,..
dUnu
N.
:
fardeau;
charge.
dUnu / dUnu ; dôni.
dÛllûro
V.
:
porter ; transporter.
dUnurà / dUnul i.
/
dU1'la
N.
:
pou \\de
A
\\
tete).
,
d u1'!!a
N
.
. .
résignation.
- / -
dutu
N.
:
rosée ; brouillard.
d0.utu / ngômi.
duwa
N.
:
vautour.
duga / duga.
duwa
encre ; bénédiction.

- 490 -
- ND -
ndemm6à
N.
:
"10 gorille"
nd8mm6~ /.",
l\\'DîndiI]
N
,.
. .
"nom de personne"
HllindilJ /
NDîndiI]
ndonk6à
<w. N.
"le voyou ; le
bandit"
nd;mk6~ /. 1 \\ '

- 491 -
-
J -
(
jaa
V/No
sécher,
secheresse ,
sec.
ja / ja.
1
/
jaabir6
viN· :
rsponô,rs , rsponse.
,
jaabir6 / j aabi.
N. :
être étonné , éton-
nement.
jaa16
N.
:
cui vre.
jaa16 /
nsira.
jaari
adj .quan',:'
sec.
jaari /
jaalen.
jaari
N.
:
l'année suivante.
jaasi
V.
diminuer ; mépriser
mé se s til11er.
/
jaar:i. / " Hari; sanwsrs.

- 492 -
jaata
N.
tomate amère
auber-
gine.
jaata /
"'jaaxato , nk6yà •

jaati
loc. adv.
exac tement ;
c'est 'Ta.


jaati /
jaati ;
tona.
v.
recevoir un étranger
héberger.
jaa
N.
ombre
; double ;
L1a,~e;
attention ; photo ;
cinéma.
jaa /
ja
jâbFl
N
.
. .
oignon.
N.
:
sauce à l'oignon.

- 493 -
jabéé
N.
:
henné.
jabéé /
jabi ; jabé.
,
jabibi
N.
:
anan88.
jàh§dt
<ar. N.:
C8tastrophe
gue rre.
jàhâdl / jàhadl.
'- are N ..
:
enfer.
N.
:
damné de l ' enI"er.
jahili
N..
:
imposteur; ignorant.
<ar. N.: dtme •
jâkà /
jâkà.

j akonko
N.
f amine due a la sé-
cheresse.
jaxonxo /
jakvngv.

- 494 -
j alâ
N.
:
f'i le t de pêche=.
j81â / ., jalâ.
N.
:
caïlcédrat.
j 2.1â
N.
ruban • ceinture ;
médaille.
jalâ /
jalâ.
1
N. :
tort; reprimande.
j il1amuto
N.
:
urine.
jâlamuto /
jâlamine.
jâlandulà
N.
:
bois sacré.
jâlantumbu
N.
:
chenille du cailcédrat.
jâlantumbu /
jâlantumu.
j ama
Sdv. et adj. qual.
be 8UCOUP ;
nomb l'e ux.
j ama /
c8sm ë·n •

- 495 -
j ama
N.
:
foule.
j am a /
j ama.
éroC)ue ; péri ode.
N.
avanie; humiliation
publique.
/ ::;r .. F.
-na ,Tt:::!
,.
ré,Q.-i on.
0
' " ' '-'

0
.r"
J U
_ f
jàl11âna /
jàmânà.
j àrnândô
N.
:
variole.
j §màndà /
-
adj. quaI.
iSl'8n d. ; long ;
haut de
taille.
j 2mb a
N.
:
feuille d'arbre.

- 496 -
jamba kérema
N.
:
t'euille verte.
jamba kérema /
t'ura ksns.
janâ
sdv.:
18-bss; plus loin.
jsna /
*jant'a • Yant'é ; yet'é.
janaba
toilette intime
souIllure.
janab§ /
janabÉ!.
jambà
•N.
:
- /
jembà.
jamburu
{W. sdj. quaI. :
vagabonœ, insou-
cian t.
jamburu /
jsmburu.
j sndil]
adj. CIual.
être suspendu ;
être couché sur
le dos.
jandi~ / janne ; dulone.
/
jandir6
V.
:
seche r.
jandir6 /
j81én.

- 497 -
j anf'ss
v. :
trahir.
j anf'1Js /
j anfa.
j ant's
v. :
s'éloigner.
j 8nfa ri 1)
adv.:
lointain; loin.
j snf' a ri 1) /
j8nf' a len .
j anlq:œu
N.
:
maladie.
jailkaru; kuran/bàns ;janga ro •
janindo
v. :
rôtir.
janindo /
jeniJiran.
janjûlJ
N ..
:
hymne à la br 8vour e.
janjûlJ /
jan j6n.
jankari
N.
:
- /
j ankaro.
j annil}
prép. et 8dv.
av 211t ; av 2Tlt
gue.
,
,
,
jannil} / sanni
Yanni.

- 493 -
adv.
:
ici
jaIJ / Yan.
V.:
SI allonger
sur le dot;.
jÉll] /
j§n.
j arabi
N.:
passion i
amour.
jarabi /
j arâbi.
ja r a k 66
N.:
sel gemme.
jarak66 j
jarak6x~ / j8r8k6g~.
jar- 8ro
V.
:
soigner.
jararlà ijarallà
N.:
soigneur.
jârar18 j
jaralls /
furakélà.
N.
:
lion.
jata
waraba /
j.ra ; waraba.
jate
V.: compter; c81culer.
jate /
j8te.

- 499 -
N.
:
ari truné 'oi gue.
- /
j[ltek§la n •
jati
NI
hôte qui re.,o~t ;
logeur •
.
.
jati / jatigi.
u.
logement d'UIl étre,nger.
j 2wuli
N.
étourdis-
sernent ..
jawuli /
jawuli.
jayro
V.
:
remercier.
jee
N. :
courge.
jee. /
je •
jeG

adv.
;
l a ; en cet endroit.
j èe /
ye.

V.
voir.
,
ye.

-
500 -
jéé
l'léé
N.
poisson.
jeli ;
jelu ?
sdv.
et conj.
combien?
jelii ? ;
jelu ? /
joli ?
N.
:
griot.
j81i /
Jeli.
jélo
V.
:
rire.
jtlo /
*ytlli ; ytls.
jen6
N.
:
sdultère.
jérà ; jéérà
V.
:
trouver;
retrouver.
jérà ;
jéérà /
yéli
; yé.
j i i
V.
:
descendre.
jii /
jigin.
, .
j i i
N.
:
eau.
jii / ji.

- 501 -
j{ lbôrà
N.
l i t d'une rivière;
cours d'une
rivière.
Üib6rà /
-
jiba
N.
:
po che.
j ib a /
juf a.
j ib il
N.
femme gui vient d'ac-
coucher.
jib§ /
jibatà.
jiiba ; koojii
N.
:
océ an.
jiiba ; xoojii /
jiba.
jiidiJ
N
.
. .
bordure de l ' e au.
jiidiJ /
jidiJ.
Jii'a
N.
:
animal tué S8tlS rite.
j if 8· /
j if a.
jigi
N.
:
espoir.
ji.gi /
jigi.

- 502 -
jij§
V.
:
secouer.
jij? /
jig§ ; yigiyigî •
.
jirn8?
;
jUm8?
pron.
re18t.
et intér.
lequel! ;.
::lui?
jUm8 ? /
jUment; j~n ?
.
jinne
<. gr. !'J.
génie
di8ble.
j1nns /
jins.
.....
'
...
j iyS ;
jiygndiro
V.
:
héberger.
.....
'
...
/
;. j ayandir",
jigiY8nd1.
j66ro
N
.
. .
prix du trnnsport.
jô6ro /
j66li.
j6ôro
v. :
venger.
j66ro /
j66li.
jolû
N.
:
mouche
tsé-tsé.
.
jolû /
joli.
JOJ]
N.
:
eSC+Bve.

- 503 -
Joro
V.
:
p sye r.
joro /
joro.
joyéro
V.
:
éVi ter.
joyéro /
lsnféli.
juu
N.
:
tronc. fesse.
juu / juu.
jÙbéro
V.
:
regarder.
jùbéro /
t'Héli; rogéri.
juls
N
.
. .
comme rc;: [mt .
juls /
jUla.
julu
N.
:
corde. sir de musiQue.
julu /
julu ;
juru.
juma ?
pron. relst. et inter.
: Quel?,
J
Qui ?leQuel ?
;
jums ? /
jume ? jUIilen ?
1
ju.rmubu
~ ar. N.
péché.
junuubu /
junuubu
jurumu.

- 504 -
jusu
N.
:
fo ie
; coeur.
jusu /
dusu.
jusu18
N.
:
joié> •
.
jusulR /
dusuda ;
diya.
jutelelj
N.
:
fesse.
jutelelJ /
jute18n ;
jukunan.

- 505 -
-
NJ -
njékk60
<w. N.
"la grande soeur ou
petite soeur du mari".
njtkkoo / njtkkoo
njensoà
N.
"le sous-vêtement".
nj snsoo / ..

- 506 -
- F -
1'aa
V/No :

pere
tuer ; mourir.
1'aa /
faa.
1'aa
adj.
être plein • être
rass asié.
1' ," /
1'""
aa
aa.
1'a adfndi1J
N
.
. .
peti t
frère du père.
faa-ndflJ /
faanin ; faacinfn.
faadinya
N.
:
cons anguini té.
faadinya /1'aadenya.
N.
:
frère consanguin.
1
faadi1J / faadén.
fa akéébaa
N.
:
grand frère du père.
faakéébaa /faak6robaa.
faalaa
li.
:
passé ;
autrefois.
-
/
1'0010.

- 507 -
; ,
,
f' BamaB
N.
:
pere; chef'.
f'aam Ba / f'a8mB El.
f'aarna
N.
:
Bbsence.
f'aama /
f'asm8.
,
f'aani
N.
vêtement
pBgne ;
tissu.
f' a Bni /
fini L

f'Bantal]
N.
:
orphelin de pere.
f'ant8l] /
f'aatan.
f'aaraa
N.
:
f'ibre du kankuralJ.
- / -
f'a ara
V.
:
tuer.
f'B Bro
f'
.,
f'
. , '
BaSaa ;
28S8ara
V.
prendre la déf'a~8e dG
quelqu'un •

f'88saa / f'aas§âli.

- 508 -
faasuu
N.
:
maison paternelle.
- / faasé
l
,
fâjindiro
V.
:
bouillir •
f al a
N.
:
ch::mce.
fa la / fala.
fâl à
N.
:
bâton.
fâ18 / fâlà.
f al andiIJ
N.
:
canne.
f al i
N.
:
fali / fali.
falilJ
v. :
échanger.
fclilJ / folen.
fanfelendâl)
N.
: miroir.
fanferendân /
dundââri.

- 509 -
farrfelo
V.
:
se mirer.
,
fanfelo 1 -
V.
:
mentir.
fani 1 foni.
fémiya
N.
:
mensonge.
faniYa·1 kalon ; faniYa ; foni.
faniYafé
V.
:
mentir.
faniyafé 1 kalon tége ;faniYa tége.
,
' ,
faniyafé18
N.
:
menteur •
fanks
N.
:
le foit d'être riche, puiG-
sant.
fsnkà
ViN.:
accep te r ; prudence.
fankasi
N.
:
mer; océan.
fsnkasi 1 fankasi.

- 510 -
fant al}
N.
~sp. po iSBa n : "1.J mus so-
lini " (Argy reiosUB setiPinnis),
fântal} / fântan.
fanuî'la
N.
:
lwnière ; éclairage.
fanuî'la / kenémaala.
f§nuri lJ
adj. : large ; vaste.
f§nurilJ / f§nulén.
fanyi tandi
N.
:
v anit é.
fanyi tandi / fanyinali.
N.
:
sabre; machette.
fal} ; murubaa / fan.
Pro réfl. même; cn personne ;
soi-même.
farâ
N.
:
ri zière.
fiœa / fclr§.
fârà
N.
:
soufflet de forge.
f§rà / farà.

- 511 -
f'arala
; f'arara
V.
:
décJ1ir2r.
f'araro / f'arali.
<ar. N. : dime.
f'arta /
f'artaa.
f'asa
N.
veine ; tendon,
bouillie;
f'asa / f'asaai
N.
:
peau.
f'atà ra
V.
:
séparer.
~ #
...
~
f'âtà / f'aar81l.
f'ay:irà
V.
:
N.
:
hSffiac.
f'ay6 / f'aya.
f'e~f'éé ; f'èèf'ééro
V.
:
glaner; chercher.
f'ecf'éé / f'èèf'ééri.

- 512 -
fééfee
feet in]
If.:
siffle t.
féêfee 1 fééli.
fééfèè
N.
end roi t du mMclle de
daba où l'on fiXe la
lame.
- 1 -
feené
N.:
crême de lait.
f e ent 1 f e enÉ.
feere
V IN.:
astuce; êtr0 astucieux.
feere /
feere
; ceegun.
féérè
N.
:
air dë danse.
féérè 1 -
fééro

vaner.
- 1 -
félé-bayà
N.
battue; chasse col-
lective.
ftlt-b8yà 1 féligen.

- 513 -
féfi8
N.
fantôme; esprit;
chose
; rion.
f~Tl / fén.
féra
N.
intelligence; puis-
sance en idées; ruse.
férè
/
céégùn.
férfieti
N.
:
cHincelle.
férfianka /
ferfiééti.
férà
v. :
souffler avec la bouche.
.
férè / fééri.
féti ; duna
N.
:
puce des chiens.
fééro / féélii.
féyariJ]
ad j • qual. :
léger.
féyarilJ / féyalen.
fiir{{
N.
:
variété de poules à
aile s courte s et
u.rrondie s.
/
-.

• •
fiiri ; fiirà
v. :
négocier.
, ,
"
"
fiira / fiirL

- 514 -
..
1'i i ri
N.
:
Dé:mElilles.
..
..
..
j
1'iiralillo / 1'iiri
; daali.
V.
:
S0 1'ourvoye r.
1'imma • 1'il]
adj. :quaI.
:
noir, noi!'â tre.
t'imm a ; 1'il) / 1'imma ; t'in.
t'indi
N.
:
1'onio.
1'indi /t'indi.
t'indif'o
N.
:
champ de 1'onio.
- /
1'1ndi1'oro.
1'inkinte
N. et adj. 'lual: aVtlugl e.
1'inkinte /
1'iru'inte •

t'inti
V/No
:
sortie ; sortir.
- / -
1'iri
V/No
1'leur
1'leurir.
t'J.ri / d.ri.

- 515 -
firifiri
N.
:
P8pillon.
- /
fi ri f i ri.
"
'
..
firindiro
v 0 :
dbnouer ; détacher.
firindirà /
f6nindil1.
. fisaya ; fisiya
v. :
aller mieux (sant~) •
fisaya /
noxoyali.
fitara1J
N
.
. .
b ala i.
fitara~ / firan.


fitaro
v. :
balayer ; essuyer.
fi t§rà /
f1r1ü1.
fi tins
.( ar. N.
discorde
; sédition;
querella.
fi t ine / fi ti ne •
fitir'i
N.
:
crépuscule.
fitiri /
fitiri.•
réé
v. :
manquer de

f66 / f66.

- 516 -
1'06noo
V.
:
vomir.
1'oonoo / 1'oonii.
1'ooro 0
V.
;
dire; raconter.
1'ooro / 1'oori ; kUma.
1'0
V.
dire.
1'0 / 1'0
1'6rorà
V.
:
sif'1'ler'.
1'o1'orà / 1'01'0li .
1'0101'010
adv. :
premièrement
d'8bord.
1'0101'010 / 1'0101'010.
f'ôlôro
V.
:
comm8ncer ..

1'olorà / 1'ololi.
1'01'10
N.
:
vent.
.
1'01'10 / t'i1la.
,1'o1'1ondi lJ
1'1.
:
vdnt léger.
1'o1londi~ / 1'fllandin.

- 517 -
f'àllèndirà
V.
:
se
reposer.
f'oro
N.
:
homme libre; noble
f'oro / horon.
f'oto
N.
:
penis.
f'bt~ku~ / f'br~-kun.
f'oyarilJ
adj. quaI: doux ; tendre ; mou.
f'oy§rilJ /
f'oy§len.
f'uu
éponge
f'ibre •
f'uu /
f'uu.
N.
être sans import pnee ;
idiot.
f'uu ;
tool~ / f'uu.
f'uun66
N. ct adj.qual:albinos.
f'un&é /
gonbèlè ; yef'eke.
f'uurù
<rOr. N.: f'our .
f'liurù /
f'uurù.

- 518 -
f'uûsiba
No:
rO\\1g 801e.
r"0.0.8 ib a / -
fuâro
fi
pauvre; fainéant.
0
:
fUWBro ; fugari / fugario
fU18
<ldj
num.:
deux.
0
fula / fila.
No:
peul.
fUlà / f0.1à.
N. et adj.
jW"Gau.
fUlandi~ / fUlanin.
No:
groupe d'8ge.
fulânkafà / f0.1aaw.
fulânkafà
N.:
8upersti tiono
f0.12nkÉlfà /
-
f'unéé
No:
jumeau.
f'unéé ; kunsaà / f'unééo

- 519 -
funtôô
N.
:
torchon ; chiffon.
funtôô / finikôlon.
funtoo
V.
:
sor tir.
flintàà / bôô11.
fur':'
N.
:
c 8davre.
furo /
ruré ; suu.
furô
V.
:
prêter; emprunter.
.
f'urô / furi.
furu
N.
:
carpe.
furu / ndèbee.
furulj
V.
:
p01er.
furu lJ / fûruri.
futùù
V.
:
sc
marier.
futùù / fûrùù ; furù.
futuû-nÉJafù1i
IiI.
:
dot.
f'utûû-n§§fù1i / fûrû-na§fo1ô.

-
520 -
f'ûtCJûrà
V.;
6pouser.
f'ûtuurà / f'ûruu11.
f'ûtuu siti
N.
:
mari age.
f'ûtuu siti / f'uruu siri.
f'utu
N.
:
couscoUs.
ru tu / bast
période entre l'aurore
ct l' 8ube.
N.
;
êtain.
fuyuIJ / f'uyUn.

-
521 -
- H -
haa
adv.:
oui.
haa /
iyo ;
ah8a ; awoo.
<. ar. N. :
besoin.
hâbaso
V.
:
b8iller.

.
h§basà / h§b§si ;
"
haalo.
{
ar. N.
fo mmo qui 2 f 8 i t la
MecQue •
<. 8r. N.
homme qui a f'ai t
le
pôléJrinag o 8 la Mecque.


h§ji /
h§.ii.
hakÉo
.(
ar. N.:
chatiment méri tG
tort.
haké /
hak~.

- 522 -
( sr. N.
int e11 igence ; mé-
ma ire
; sages::; \\,j.
< sr. N.
déchéance , pcr-
dition.
<oÇ'N~8cquisition licite.
h8lali /
hàlali ; hàlâ18.
hamo
N.
volonté ; ambi ti on.
hamo /
hami.
hani
Eldj. ou pr. inde!' .et 8dv. :8ucunlnon.
hani /
ayi.
hàrâmù
< sr. adj.quEll:illicitc; illégi-
time l prohibé.
h8ramù /
hàramù.
harjé
N.
:
ChElDce.

- 523 -
N

. .
qui a dl; la ch,mce.
h§yrÈJ
'
,
h Gra
..( ar. N. :
paix.
k§yrs
hérs ; k§yrs / hérà.
haYan
N.
:
t'aine, ant is e.
- / t'as an.
haYanla
adj. quaI. : t'~inéant.
- / -
helloo
N.
paon.
helloo / -
hiji
,
'" sr. N.
pélérinage a la
J\\jecque.
~..
.#
""
hiji / hiji.
, .
hino
<ar. N.
l'dmords;
pitié.
hino / hini.
<. ar. adj. quaI. : noble.
h~r~m8ntu~~ / h~r0n.

- 524 -
h6romo
<Eœ. V.
rcspect8r ; vénéror.
h6roya
N.
:
noblosse.
hortô
N.
:
faucille.
.
h;)rt 6 /
h;)rt i.

- 525 -
-
l
-
i
Pro pers. sujet ou
ob j8t
ils; 811es; los.
i
/
i
;

,
i
pro pers. s. ou objet: tu ;
te.
.i ; G / é.
,ite
pro pers. emphatique
toi.
,
/
i
.c.
itélu ; it61u
pro pers. ornph8tiquG
eux; elles.
it61u ; itôlu /
iw.
iyo
"dv.
:
oui.
iyo ; haé /
iyô
; hée.

- 525 -
- K-
k<.~âfûrà
N.;
camphre.
kââfûrà / kaâfûrà.
N.
:
corbeau;varan;iguane.
k<!ânàà /
kaanàà.
kaani
N.
:
cire.
kaani /
kaani.
N.:
piment.
k~âni / kaani;f~r~nt~.
kMtà
N.
:
malchance.
xMtà
/ kaatà.
kaatato
N.
:
malchance.
xaatate / kaata.
kââti
adj.qual;malchanceux.
xaâti / ~arakalen.
kaari
pron.ind.: un tel.
kaari;xaari / kaari.

- 526 -
kaawandi
v. :
rendre vaniteux.
xaawandi /
kaawandi.
ka
auxiliaire adjectival
ex.: ka kanfa : être
fâché.
ka
/
ka.
kaMâ
N.
:
fruit.
kaMâ /
kab36.
kaba
N.
:
nuage; ciel.
kaba /
kaba.
k8.bà
N.
:
bouteille.
kabalJ
N.
:
chapeau;bonnet;coiffure.
kabaI] /
kaban.
kaca
v. :
di scu ter; causer.
kaca
/
baro.
, .
kâfiri
(Ar. N. et adj. quaI: incroycmt.
kafiri
/
kaf{rl.

- 527 -
kaf6
N.
:
réunion.
/
kaf6
/
leafo.
kafuf\\6mo
v. :
2.ccumuler.
1
1
kafuf\\orno / kalaf\\olea.
kafuro
v. :
augmenter.
kafuro
/
farakan.
kal6.
N.
tige;rnanche;fond
d'une affaire.
kalé'i
/
kalÉt.
ké'ilrr
N.
:
arc.
ko11a / k151a.
N.
:
flèche.
ko116béfi~ / k~labéf\\è.
N.
:
carquois.
k~rna
N.
:
pintade.
k~ma
/
kama;kami.

- 528 -
kamà
N.
:
gousse; cosse.
ldmà
/
kamà.
k2ffioani
N.
:
jeune homme.
kambani / kamalen.
kambnndi1j
N.
:
gar"on.
kambandi~ / kamalen.
kambiya
N.
:
Nord.
kambiya / kambiya.
kanà
v. :
se sauver.
k2n a
/
lwnn •
blnà
prédicatif.
knnà
/
kanà.
kan6.téyrb
v. :
égorger.
kândeto
v. :
étrangler.
kandet~ / kandege.
'. ,
,

kandi
N. in adj. quaI.
chiüe ur ;
cha ud •
gand6 / kanùi.

- 529 -
, ,
,
kandii
N' . •.
bougie.
"
kandii /
futuné;kanelén.
v. :
faire chauffar.
kânf8.
adj. qu81.
: fâché.
kélnfél
/
funu.
ké1nj i
N.
:
gombo.
/
kanji /
kanji.
N.
:
poussière.
kankaI] /
gângan.
kankâI]
N.
:
écume.
N.
:
toi t.
lcankaral] /
gangaran.
Mnk6ro
N
.
. .
gorge ..
kank6ro /
kânkôro; ke.nk6no.
kan6
V/No
amour;2Iirncr.
lwn6 /
kanu.

- 530 -
N.et prép.:coUjsur;languojacto
de parole.
kal]
1 kan.
N.
:
farine (boulette)
kal1aa
1
kanalJo
adj. qU81.: être <'5gal.
kai'taIJo
1 kanal i.
kara
N.
:
indigo.
,
kara 1 garijgalajgara.
kârà
N.
:
cô té j coude.
karà 1 kt-ràjfânjfanfétà.
NIF:
joue.
kara 1
kara.
karafaa
N.
:
fille pubè se.
xarafaajkarafaa 1 karafaa.
k8.rafa
V IN.:
confier jépargnor jépargne.
xar8.fajkarafa 1 karafajkalifa.

- 531 -
N.
:
cô té (0 s de cô té) •
1
1
lŒrakésè / kârakésè.
kara to ;kâre.ro
v. :
coudre.
1
xâralo;kâralo / ké.ran;k1ranni.
"
"
i
karândirà
v.
apprendre à lire à
quelqu'unjenseigncr.
li1
xârandirà;kârandiro/kârannili.
karanlra
H.
:
pou (des habits).
xaranka ;karanka / ge.ranka.
kârE:nke
N.
:
cordonnier.
xaranke ;~{:2ranke / garanke.
karaIJo
V.
:
coudre.
xaralJo;karalJO / karan;karanni.
,
'
lL1sanl,e
N.
:
linceul.
xâsanxe;kâsankc / kâsange;gasanko •

kàsâyndirè
v. :
initi8r;circoncir~;
exciser.
xàsâynd1rè;kâséynd{rè / b6101co.

- 532 -
kà:sol]
v.
être d'accordiaccep-
ter.
M suolnl
v.
retarder jus~u'à la
nui t.
xa sûoxuikà suàku / kt sukà.
kata
v. :
s'approcher.
xata;kata / goren.
V.
:
essayer.
xatà /
jijà.
adj.~u81. ct adv.:procheiprès.
xà:tayaril]ikatayarilJ /


kati
N.
:
gale.


xa ti ;ka ti /

v. :
trancheribriser.
/
xatiro / kérill-karill.
kawandi
V.
:
prêcher.
xawandi;kawândi / kawandi.

- 533 -
kaY2
N.
:
bourse (à testicules).
kaya
/
kaya.
kayrà
bonne santé;paix.
xayrà / kayrà;hérè.
kéé
N.
:
homme;héritage.
xéé;kéé
/
céé.
kéélœ; cééce
N.
:
lait (frais).
ltéékc; cé6ce / nono.
kéékoto
N.
:
vieil homme.
k6ékoto / céékoro.
kééta
N
.
. .
héri ticr.
kééta / kééta;norota.
kéétal]
N. et adj.
:
veuve.
ltéétaI] / céétan.
ke
v. :
faire;accomplir.
ka
/
ke.

- 534 -
kédèy
v. :
se taire.
kédèy / k{jmâkùn.
k6lce
N.
guerrejrixe;oataillo;
Querelle.
kelEE:
/
ksls.
kèlènd1rà
V.
:
comoattre.
k~lèndirà /
kèlèndini.
kemou j keflemou
N.
:
charbon.
kemou;kenemou / f'inf'in.
kemouwaf' ila
N.
:
charbonnier.
,
kembuwaf'ila / f'inf'inf'erela.
keme
adj. num.
:
cent.
keme
/
keme.
kemde
adj. guaI.:
sain;en oonne
santé.
/
k~nema.
kéndeya
N
.
. .
snnté.
ktndeya / ktnsya.

- 535 -
kéndéyand:Lrà
v. :
guérir quelqu'un.
k~nd~yandirà / k~n~yandiri;
i ~I
rir~k€.
kéndeyandirla
N.
:
guérisseur.
Il
1
1
k~nd8yandirla /r{rak8Ia.
,
kendeyaril]
adj. quaI •
sain;bien por-
tant.
k8nd8yar{lj / k8n8yal~n.
kendilj
adj. quaI.
:
gras.
k8ndilj;X8ndilj / k8n8n;k8rnrna.
"
kef\\e
N.
:
sable.
k8f\\~ / k8n~;c8nc8n.
, ,
,
'
kelj
N.
:
graisse.
kerelJ
N.
:
rat palmi qte.
\\.
kesé
N.
:
graine.
kesé / kesé;kisé.

- 536 -

kiili
adj. gUi'ü.
:
jaloux.
kiil:f / kiil:f.
kiiti
v.
plaidcr;passer en juge-
ment.
kii ti / kiiti.
kibaru

:
nouvelle; inf'orm8tion.
xibaru / kibaru.
kidô6
N
.
. .
fusil.
kid66 / m~rfà.
kilCl
N.
envoy~;messa~er;le
prophète.
kil a / kila;kira.
kili
appGlcI'i oeuf •
kili
/
kili.
1
kil if]
adj. num. :
unjunc.
1
kililJ
/ kGl~n.
kima
N.
:
feuiDraisc.
kima
/
tasuUmCl.

- 537 -
kil)
v. :
mordre.
kil) / kin.
kindir6
v. :
mordre.

kindir6 / lünili.
kirkiri
N.
:
grippe.
kirkiri / kirkiri.
kir6
v.
envoyeI';envoyer un
me ssage.
kir6 / kir~.
kisi
v. :
survivre.
kisi / kisi.

ki t~1Jù
N.
:
livre saint;Le Coran.
koo
v. :
ramasser.
k~~
/
k:)~.
k66
N.
:
do s; sel.
k;Sx~
/
k:5 g~ •

- 538 -
k6ala
prép.
aprbs.
ko6la / k66la;ka.
k66r':\\à
N.
:
kora.
k~~r88 / kS6ràà.
v.
ratisscr;ramasser
(ordures) •
k66rà
/
k66rà.
k66rbb
N.
:
famillG;progéniture.
k66rsl
/
k66rs8.
koordd
N.
:
troupeau.
r
kootc
N.
:
coquétterie.
k6bà
N.
:
foyer.
kobà
/
g<1bugu.
k6di ; f6ro
N.
:
argent.
k6di ; f6ro.

- 539 -
ko16!]
.N.
:
puits;vide •
k6mà
prép. et adv.:
derrière.
k6mà
/ k6mà;kà.
komb6
N.
:
ra sée.
,
komb6 / kombi.
,
kondiro
V"
:
haïr.
k6nd1rà
/ k6ndiri.
konk6
N.
:
montagne.
konk6 / konk6.
k6nkà
N.
:
t'ai [il; famine •.
Mnkà / k6nkà.
k6nkondill
N.
:
colline;monticule.
k6nkondi!] / konkoden.
k6no
N"
:
ventre;intérieur;dans.
k6m
/
k6n;:,.

- 5L~o -
N.
:
diarrh~e.
k6n~bayi / kSn~b~~li.
\\
k6n6ma
N.
:
(femme) enceinte.
kzin~mà
\\
/ kSn;$ma.
k6n6mà
adj. quaI.:
gourmand.
k6noIJ
N.
:
perle.
k;$mIJ / kSn~n.
kônonto
adj. num.
neuf.
kSn~nt~ / kSn~nto.
kôntolJ
repas de midi.
kôntoIJ / tilel1fana.
N.
:
nom ~de famille).
kontol] /
jamu.
k6nt6ndirà
V.
:
saluer.
k6nt6ndirà / fôl{lf.

- 541 -
k6ntlndlro
v. :
gonfler.
"
k6ntlndir~
/
' "
k6ntindirl.
k6nt6nvnitf
N.
moment de prendre
le c1éjeuner.
k6nt6nwé.t1 /tilefana.
kOlJ
N

~'.
.
singe; cynocéphale.
k;)1]
/
g;)n.
V.
:
détester.
k61J
/
k;5n.
kordaa
N.
:
maison;demeure.
k6rontorilJ
loc.
:
avoir hâte de •• o ••
k6rontoriIJ / k6rontolen.
koroté
1'1.
:
poison magiQue.
k;)r;)té / k;)r;)té.
k6rosi
v.
fermer avec une tar-
gette.
k6rosi
/
k6rosi.

- 542 -
kèrèsirà
v.
veiller sur quelqu'un
ou quelque chose.
kàrosirà /
kàràsi.
k6sebe
adv.
:
tr~s bien;beaucoup.
k6ssbs /
k6ssbs.
koto
N. et adj.
quaI.:
vieux; aîné Il
k 0 t0 / k 0 t0;k0r0'
k6to
prép. et adv.:
dessous; sous;
pr~sclG•• Il.
kotokéé
N.:
grand frère.
1 1
1 1
k0t0kss /
k0r0css;k 0 r0kt.
koyi
adj. quaI.:
être blanc.
kayi /

koyima
adj. quaI.
:
qui est blanc.
koyima /

kuu
vIN. :
laver;bain;tornber
;' (nuit)
kuu /
kuu;lcoli.

- 543 -
kul1
N.
:
af'f'airejenvie.
kuu / k6.
lmurtI]
N.
:
maladie.
kuur~~ / bâna;j~ngaro.
kliutu
N.
:
igname.
kuutu /
-


'
Ô
kubir
N. :
entorse.
,
, ,
kùbiro / kùbiri.
kucà
N.
:
oseille.
klicà / kucà.
kud~
N.
:
pilon.
kUd~ / kolonk~là.
kùfùk6f'ô
li.
:
poumon.
kùf'ùk6f'o / kûf'ùkaf'o.
N.
:
arc-en-ciel.
# ' . . .
,
...
kûllim6ri / kullimari.

- 541+ -
ku1l6
N.
:
secret.
ku1l6 / kullôjgund6.
kUliyaril)
adj. quaI.:
lourd.
kuliyaril) / gâleyarenjgiriman.
kuluu
v. :
éduquer.
kuluu / MIo.
kulù
N.
:
os.
kulù / kâlàjg6âlà.
kùlu
N.
:
peau.
kùlu / gàlâjwàlâ.
kulul)
N.
:.
cortier.
kulul.J / kolân.
N.
:
piroguejbateau.
kulul) / kulunjkurun.
kuluril.J
adj. quaI.
:
polijbien élevé.
kuluril.J / k610ren.

- 545 -
kuma
vIN.
direjmotjlangue.
kUma / klimé'..
kUmà
v.
direjtraiter un sujet~
faire un exposé.
klimà / klimà.
kùrnàtààr6
v. :
discuter un prix.
kùrnàkààr6 / kùmàkààr1.
klimakàl)
N.
:
voixjparole.
kumakal) / klimakan.
V.:
appeler.
,
..
, ..
klimandirà / wélélijklimandiri.
kumbalil)
N.
:
genou.
kumbalil) / kumbere-ll:limbalen.
kllinujklimburul)
N.
:
abeille.
kumujklimburul) / kumu.
kllima-dii
adj. quaI.
sympathique j
chanceux.
kunna-dii / kunna-dii.

- 546 -
N.
:
bile.
kl1nedilJ
N.
:
clé.
kUnedilJ / k6n8g8;n8g8-din.
v.:
(s')éveiller.
kl1niJ]à / kl1nI1Ü.
kunjaa
adj. quaI.
:
entêté;têtu.
kunjaa / kungellejaa.
kunkélJ
N.
:
cervelle.
kUnk~lJ /kunk~n.
kunkl1lu
N.
:
crâne.
kunkulu / kung6lo.
kun6
N.
:
poison.
kun6 / kunl1.
kl1n taJ]
N.
:
céphalophe (de Grimm).
kunta~ / kuntan.

- 547 -
, ,
kuntii
N.
:
notable;personnalit6.
1
kuntii / kuntigi.
kùnt{flà
N.
:
cheveu.
kùntinà / kùnsi{.
kllilturo
v. :
trancher.

kunturo / t~g~lli.
kllilt~
lac. 8.dv.
:
au-dessus.
kuntè / k6n-s~~nfè.
klintundaJ]
N.
:
quignon.
]{lintundal] / klintunan.
kunu
N.
:
oiseau.
kunu / k;)n;).
klinundiro;kunul]
v. :
avaler.
klinundiro / kunundiri.
klinuyarilJ
ndj. qual.
:
amer.
kunuynriD / klinnyalen.

- 548 -
kUfiambi
N.
:
ignnme.
kUflamb i / Icul1.
kUIJ
vIN.
se trouver une place;
battant de porte.
MlJ / k6.

kUlJ
vIN.
savoirit@teimorceau
de grainiboulette (de
viande, de pain de
mil) •
kUIJ / kun.
kura
adj. gual.
:
nouveau;nouvelle.
kl1to / kura.
kuruu
N. :
cola.
kuruu / woro.
kurù
vIN.
se rassemblerigrou-
pe de cases.
kUrù / Icl1rù.
,
kùrùndiro
v.
rassembler
/


- 550 -
-
l
-
laa
N.
:
étui.
laa
/
laa.
v. et adj.
se coucher;
être couché.
la
prép. :
dans;à.
la
/
la.
MbarliIJ
adj. quaI. :
maigre.
l~barliIJ / labarlen.
• • à
lafir
v.
vouloir;avoir besoin de;
désirer.
v. :
poser;placer;déposer.

l&ndo;lândirà /

lanf'é
v. :
éviter.
lanfé / lanfélli.

- 551 -
lapir6
v. :
frapper;donner un coup.
,
lapir6 / lapiri.
laral]
N.
:
li t.
laral] / d ilan.
v. :
annoncer.
lasira
/ lasiri.
lésa
V/No
érafler;évider;éplu-
cher;prise de lutte.
lésa / lési;lésiri.
, ,
lii
N.
:
miel.
, ,
lii
/
Iii.
"
liiro
v. :
raser.
, ,
, ,
liiro
/
diiri.
166
N.
:
bois de chauffage.
166
/
166xo.
l 66kulj
N.
:
semaine.
166kul] / d6gJkun.

- 552 -
1610
N.
:
étoile.
1610
/
1610.
16ndifiino
V.
étudier;approfondir
une question.
16ndifiino / 16ndinini.
16ndirà
v. :
faire savoir.
16nd1rà
/ 16ndiri.
16ndo
V/No
:
savoir; connaissance •
.
16ndo / 16ndi.
16nna
N.
:
savant.
16nna
/
16nna.
i
1
10riIJ
adj. gual. N.
debout;position
debout.
,
10riIJ
/
jolén.
16ro
V.
:
bâtir;construire.
16ro
/
j 6lii.
lûû
N.
:
cour;place publique où
se font les séances de
lu ttl

lU\\i
/
luu.

- 553 -
luluu
N.
:
diaman t.
lUluu /luluu.
luulu
adj. num.
:
ci nq.
lUulu / duuru.
luulunjalJ
adj. num.
cinquième.
luulunja~
/
duurunjan.
v.
hôte(celui qu'on
re~oit);étranger.
lunta~ /
dunan.

- 554 -
-
M -
N
.
. .
ffiè3re.
maa 1 maa.
maa
vIN.
toucher;rcmuer;humcur,
maa
1 maa.
mé!âc1il]
N. :
plaie;mal;douleur.
mââdi!J / mâaden ;maadimin.
m6âlÈlà
v. :
se pencher.
m:Mlàà / maâlÈlà.
mâalârà
v. :
incliner;courber.
,
maalarà / mââlari.
N.
:
annotation.
mé.anà
/ maano..
ma
postp. :
postposi tion.
,
/
ma.

- 5') 5 -
m<!cO'
(angl.
1'1.:
sllumettes.
m~co
/
alimeti.
makoyro
v. :
aider.
m<!koyro / démE18lijdeme.
màkûnll;u
N.
:
ti Bon.
màkuntu / makuntu.
m<1là
v. :
s'enflammer.
malà
/
mL~Ht.
m:.Hâro
v. :
allumer.
,
ma'14ro'
~,
/
'<l~
Illet
.
<-,rI.
,
mali
N.
:
hippopotame.
,
,
mali
/
mali.
malo
N.
:
ri z.
malo
/
malo.
malli
N.
:
honte jpudeur.
malu / malO.

- 556 -
maluril]
adj.
quaI.
êtpe honteux
(de SOn g"ste).
maluril] / maloren.
mamake6
N. :
mamakeE /
m~6kEEômdmacEc.
mamamusu
N.
:
grand 'mère.
mamamusu / m66musojmamamuso.
m~marilJ
N.
:
peti t_enfo.nt.
m~m8ri~ / m5mnreno
m~marinlœe
N.
:
peti t-fils.
m1marinkse / ffi2mnrinc88.
mamarimmusu
N.
:
petite-fille.
mâmaril] musu / mamarelJ-musu.
mRnb.
N.
:
goudron.
ffianà
1 mdnà.
mângo ôduu t6
N.
:
mo.nguc.
mangojduutô / mango.

- 5':;7 -

mani
N
.
. .
riz.
.
màni / rnà16.
mans~
N.
:
roijchef;empereur.
rnansâ / mansa.
mâns~di!i~li
N. :
prestation de serment
du roi.
,
,
mànsadââli / mansadaâli.
mnnsàt61à
N.
:
in troni sa tion.
mànsàt61à / mansàt61à.
marâ~
adj.
quaI.
:
g8uche.
mara
H.
:
garderjconserver.
mar:!!
/
marâ.
maraba
N. :
manioc.
rno.raba / rnarab~.
maro.hab6.
(Ar. N.
:
merc i jbienvenue.
marahabâ / marahab6.

- 5:'8 -
E18rt6
<Fr. N.
:
inarteau;maillet.
mart6 / m8rt6.
masiib66
N.
:
malimalhel.1ric8lami t~.
masiib66 / masiibf.
mel]; l1lul]
pron. relat. et inter.:
qui;quc.
mel]imuI] / menimun.
meIJo
V.
:
croî tre.
rneIJo / mello.
rnt1sendo
N
.
. .
aiguille.
/

adj. gual.
:
mince.
m6sel] / mt1sen.
,
minaI]
N.
:
biche.
minal} / minnn.
mind6
N
.
. .
so if' •
mind6 / mind6xo.

- 559 -

minto?;mooto?
adv. et pron. d6m. :
OÙ;
celui.
minto?mooto? / m{ni?y~rvj~mn?
mi!)
v. :
boire.
rniIJ / min.
pron. relnt.
qui;quo;lequel;
laquelle.
m:!IJ / min •

mirâro
v. :
pensor.
miraro / mlr~ri
mls1ri
(Ar. N.
mosqu6e •

misiri / mlsiri.
m66 6 m66
pron. ind
• :
chacun.
m6~ 6 m66 / m~x~ 6 m~x~.
mM
N.:
personne, homme.
individu (homo).
m66 / m61?,o ;mââ.
N.:
coquillaee;caur1s.
kur~I);kur{I) / ko16n.
kut~
v/N. :
fermer le poing;
tortue
kut~;xutd / kut~.

- 560 -
moosi
v.
enduire ;!ijiJ.sser.
/
m;);)si.
mo
v.
mûrir.
m;) /
m;).
momor6
V.
:.
toucher;pRlper.

mbndirb
fRire mûrir.
mbndirb
/

moriJ]
adj. quaI.
:
mûr.
m6si
v.
caresser;faire fondre
dans let bouche.
mSsi / mosL
m6yro
v. :
entendre.
,
m6yro / mbn8.2.1i.
mUlulJ
N. :
aspect ;apparence.
muluJ] / mulun.

- 561 -
mulunjno
ad,j. quaI.
laid;vilain.
mulunjao /
cééjugu.
mUQini
(Ar. n.
innocen t.
mlioini / mlioini.
mûmûn~
adj. quaI.
:
mue t; sourd-mue t.
mûmûnb
/ mlli~ûn~.
mûnna?
conj.
pourquoi ?
munna? 1 munna?
munku
N.
poudrc;boulette de fa-
rinG.
mûnku / mugu.
mûnk'ilà
N.
cérémonie funéraire
du 8e jour.
/
-.
mû!)?
prone
inter.
quoi?
mÛ!J? / mûn?
mûrë!rà
v. :
en vcloppcr.
mûr<'!rà / mûr~ri.

- 562 -
muru
N.
:
couteau.
murl1
/ murd;mur6.
• •
muru
V.
:
reve nir; rc to urner.
.
murù / ségi.
mùrùnd1rà
V.
:
retourner.
#'
. . "
"
mùrùndirà / sàgindili.
v. :
(se) retourner; re-
brousser chemin.
murulJo / ka sàgi •
murl1wo
V.
:
revenir;retourner.
murl1wo / muruwà.
musu
N.
:
femme.
musu / mus6.
N.
:
vie ille ferrune.
mùsùk6tà / musuk~r~.
mlharo
v. :
saisir;tenir.
mutaro / ml1nali.

- 563 -
-
N -
n
pron. pers. s. et
objet. pl.:
nous.
n
/
a.
pron. pers. s. et
obje t; sg.
je;me.
il
/
il.
N.
:
mère;maman.
nMbàà
N.
grande soeur de la
mère.
nâabàà
/
mbaak6rà.
nandiIJ
N.
:
petite soeur de la
mère.
nandiIJ / mbaacinin.
naa;naar6
v. :
venir.
naa;naar6 / naa;naali.
naafa
N.
chapeaUicoiffurei
bonnet.
naafa
/
fugulân.

- 564 -
adj. qual.
:
lent.
n~<1fil,i
adj. qual. :
hypocri te.
naafiki / nâafigi.
naafûli
N.
:
richesse;fortune.
naafûli
/
naaf61o.
. ,
nààfùlitià
N.
:
qui est riche.
nààfùlit{à / nààfàlàtigi.
(Ar.
:adj.
pr~sent :.
naam:
/ n~âm :.
.N.
feuille employ~e é'omEle
condiment pour rendre
la sauce gluante.
namà
/
nâama.
na.amayaril)
adj. qual.
gluant;glisG2nt.
nââmayaril) / nâamayalen.
,', .
naare
N • •
crème de lait;
beurre.
naare
/
naare.

- 565 -
nafaa
V/No
être utilejvaleur;
utilitéjintérêt.
nafaa
/
nafa~.
nam11.
V.
:
trancher.
,
nama
/
namajteeeli.
v. :
lacérer.
,
namar~ / namali.
nam~
v. :
glisser.
nama
/
nElm~.
adj. num.
:
quatre.
nani / naani.
naninjal]
adj. num.
quatrième.
naninjaI)
/ na~ninjan.
,
nê1tirà
V"
:
apporter.
,
,
natir~
/
mHir~.
v. :
nager.
,
.
na~ffiI)~jnéwuI)o / négulijnévffili.

- 566 -
neeinewo
N.
:
fer;m6tal.
nêE;n8~ro 1 ns;nege.
neenee
v. :
cajoler.
nccncc / naani;ncgcli.
neendé ;ndnero
V.
:
tromper;duper.
neesûû;folesûû
N.
:
vélo;bicyclette.
nccsuû;folCsuû / ncgcs6.
néndiro
v. :
injurier;ihsulter.
néndiro / nénili.
néne
N.
;
froid.
nénérb
v. :
goûter.
nénérb / nénél1.
N.
:
langue (l'organe)
n!:lJ / n~n.
néte
lIT

.1.'.
"
néré (csp. arbre.)

- 567 -
n~t~-munkumà
adj. gual.
jaune; couleur
de la poudre du
n~r~.
ntt~-munxUmà / ntr~mukù.
N.
:
silhouette.
/
- j
n~wulJo
V. :
l~cher.
n~wulJo / n~gunili.
"
nii
N. :
âme;souffle.
, ,
"
nii
/
nii.
nii;niir6
V.
:
offrir.
,
nii;niir6 / nii;niili.
,
,
nij i ;nij io
V.
:
re spirer ;g~rnir.
"
,
niji;nijio
/ nijigi.
niIJ
v. :
apprendre.
niIJ / nininingin.
,
,
niIJ;ni
conj. et prop. :
.
et;avec.
,


niIJ;ni
/
nin;ni.

- 568 -
.
,
nisi;ninsi
N.
:
vache.
1


ni si ;ninsi /!'ni si.
noo;nooro
N.
:
pouvoir.
noo;nooro / noo;nooli.
n66
N.
:
trace; sale t~.
n66 / n6x;);nS6.
n66Ià
N.
:
vainqueur.
n66la
/

noola
N
.
. .
connaissance; savoir.
n66rilJ
adj. quaI.
saI e ( te rrne
gén~ral )
n6mba
N.
:
liane ;gri s-gri s.
n6mba / n6mba.
nonkulJ
N. :
coude.

- 569 -
nonkonlmlJ
N.
:
pointe du coude.
n~nk~nkulJ / n~nk~nl(un.
nono
N · •
• •
lait.
n~n~ / n;)n~.
norilJ
adj. guaI.
sale (surtout
de pensée et
de parole).
n~rilJ / n~g~len.
nora
<Ar. N.
lumière (intérieure)
. celle de l'âme•
•.
n;5r~ /
n;Jrl.
nosorilJ
adj. guaI.
:
étroi t.
nosorilJ / nosolen.
nuu
N.
:
intestin.
nuu
/ nuu;nugu.
nukundiro
V.
:
cacher.
nUkundiro / nogoli.

- 570 -
nUlilu
N.
:
forgeron.
mmu
/
nu.mu.
nuntà
adv.
:
autrefois.
,
nuntà
/
nun.
N.
et adv.
:
ne z; au trefois.
nUI)
/
nun.

- 571 -
-
- N -
naa
N.
estomaCjcontenu de
quelque chose.
naa
/
l'laa.

N.
:
mani~re j 08 il.
Mâdàà
N.
:
vi s2ge.
N.
:
insomnie.
Mâjà
/
Mdjà.
N.
:
larme.
nââjii /
l'\\âajii.
v. , adj.· quaI.
être occupé.
Makaa
/

l'\\ââkesa
N.
:
globe de l'oeil.
l'\\aâke sa / flaâke se.

- 572 -
M1kililJ
adj. quaI.
borgne.
ftâamaEl
N.
:
folie.
ft1~ma / fat~;i1a8ma.
ftaama
N.
:
chaume;paille;herbe.
i1aama /
bin.
ftaamata
adj. quaI •
fou.
ftaama ta /
fa t~.
ft88minil]
N.
:
vertige.
fi~1minilJ / i1~anaminin.
i111timbo
N.
:
cil; 8OtIrall.
ftaatimbo / ftaasii.
Mâta
prép.
devant;en face do.
flMta / Mare.
Mburo
v. :
masser.
,
flé.bûro / Mbliri.

- 573 -
v.
appuyur sur quelqu'un
avec les d8ux mains.
,
/
Mjjiràô.
flaji;fiajiro
v. :
pousser (porte).
flaji;flajiro / nondi;nonni.
,
flamali
N.
:
homme de castc;griot.
,
namali /
namakflla •
Mmbi
N.
:
mantoc.
ntlmbi
/
bannugu.
flan ka ri
N.
:
crabe.
flankari /

fltlnkonlwlJ
N.
:
caméléon.
flânkonkol] / n6nsi.
fiankwna
N. :
chat.
flankwna
/
jakuma.
Mraràà
v.
mettre scs accoutrements
à un initié sortant du
wafia(case des initiés)
ntlraràà
/
flararàà.

- 574 -
N.
:
poisson.
f'tirnma
adj. quaI.
qui est beau;
joli •
f'timma
/
fiimma ;f'tumman.
f'timo
v. :
croquer (cola).
f'timo
/
f'timi;nimili.

f'tina
1'1.
:
souris •

,
f'tina
/
Dina.
flinar6
v. :
oublier.
ninar6
/
fiinal{.

nina-wulelJ
N.
:
rat de forêt.
f'tlna-wulelJ / f't{na -bilen.
fiini
v. :
chercher.
f'tina
/ flini.
• •
fUnindirà
v. :
chercher;rechercher.
, ~ ~
~ , I "
fiinindirà / f'tinindiri.

- 575 -
nininkaar6
v.
demander;poser des
que stions.

nininkaar6 /
nningali.
JHl'Iâ
N. :
beauté.
JHM
/
i1.um6n •

fiifiariI)
adj.
qUaI.:
beau.
1
i1.ifiariI) / n~aIen.
N.
:
dent.


niI)
/
nin.
fiiI)
adj. et prone dém~: co ... ci , cel:ùi -c i;
ccci.
fiiI) / l'Un.
prone d6m.
celui-Ià~
, .


i1.iI) ••• do
/
nin •• do.
noo
N.
:
mil.

- 576 -
ft66
pron. 1nd.
l'un, l'autre.
fI;5 ;5 / f1;);5.
f16obori lJ
N.
:
luttejsportjbagarre.
fio6borilJ / sifiaa-taa.
fiMémà
N.
:
en tr' a ide.
fi;5d6mà
/ fi;5démà.
f16kol i l ira
v. :
chatouiller.
fiokoliliro / nokoliri.
i1oniro
v. :
pousser.
fioniro / ~onili.
fnllinu
N.
:
raie de lumière.
n~unu 1 nuunu.

- 577 -
- IJ -
rp.l.~j irae
V.
:
courber.
IJaajiroo /
-

N.
:
mâchoire.
M.
:
ratisser.
N.
:
serre.
N.
circonciseur.
/
- .
N.
:
épine.
IJani~ / IJa1iniI]0nin.
lJ6nsilJ
N.
:
griffeiserre.
IJonsiIJ / IJ6nsin.

-
578 -'
IJoril)
N.:
ongle;griffe.
!J~riIJ / !J~rin;l)~ren.
IJ6rto
N.
:
faucille.

- 579 -
- p '-
pa~noo
<fr.:N.
cuvette.
/
- •
p~é1si
<fr.:V.
repasser (un linge).
papaya
(fr. :N.
papaye.
pa paya / pâpaya;mânje.
PDsi;tuur6
v. :
piler.
,
tuur6 /
tuuli.
p:Hàtà;pâtàtè
N.
:
pa ta te douce.
pâ tà tè / pâ tà tè ; w;) s;:m.
pééll
<fr.:N.:
pelle.
pééli /
pééli.
peesa
(fr.:V. :
peser.
peesa / peesa.

- 580 -
pèlènkùr6~
v. :
jeter avec violence.
pèlènkùr6è
/

pempen
v.
clouer (une pointe);
fixer.
pempen
/

p6baroo ;pobar
(Vi.;N.:
poivre.
pobaroo;pobar /
-

p6nti
(fr. :N.
:
pointe;clou.
p6nti / p6nti.
poosi
(fr.:N.
poche.
poosi
/ p6osi.
p60ti
pot;récipient.
pooti
/
p66ti.
poto ;potopoto
N.
:
boue.
poto;p6topoto / poto.
pura
N.
pigeon; de Guin6e
(colunb~ guinea).
pura
/
tuUfan.

- 5 81 -
- s -
sa aj iwo
N.
:
mouton.
saa ; s8ajiwo /
saa ; saaxa.
8Élâ
N.
:
serpent.
S8B /
S8a.
saak6toIJ
N
.
. .
bélier.
saak6t;)I) /
saxak6t;)n.
N.
:
Nord.
SB81iI) /
s8Blun ; k~rn6.
saarna
N.
demain; de même
nom
de village
..
Sa1Ull8 / siinin.
S88ffiUSU
N' . ..
brebis.
sa8mûsu /
saaxa-ji.
adv.:
maintenant.
s8a~iI) / siisan.

s a as 8a
v.
dsbroussailler ; avoir
de la f'ièvre.
ssasaa /
••
sa ss aa.
sa2târo
v. :
rElconter, dir0 sa part
/
de vérité
,,.
,
,
,
sastaro / saatalL
saatéé
N. :
village.
s aatée / dugU.
s ab a a , sâbarà
V.
tirer ; se calmer ;
pardonne r.
,
sabs8 ; sabarà / s8malL
saba
adj. n.
:
tro is •
saba /
saba.
sâbabù
<ar. N.:
cause; motif.
sababù / sâbabù.
sabé
"IN.
idé<.l de tirer
sabé /
sam2 ; sélTnali.
s§f&ro
v
écrire (dictée)
silféro /
silféri.
-
sakiril)
adj. quaI.:
suspendu.
sakiril) /
sagilen ; sakilen.

- 583 -
sali
N.
:
prière à Dieu.
sali /
sali.
sBmF.8
N.
saison des pluies
hi v2rnage.
N.
:
fin de saison des pluies.
se.ma81abaIJ /
samaalaban.
N.
;
sama /
sama.
N.
;
chaussure •

sambaa
N.
:
civiere.
sambaa /
sambaa.
samba
v. :
conduire ; emporter •.
samba /
samba; sambali.
sambara
V.
:
emporter.
sambara /
sgnbaÜ.

- 584 -
1
sana ; sana
N.
:
or ; met El1 précieux.
s anEl
• sana /
s 8Il i
; sana.
s Elndi ra
v. :
acheter.
,
s 8Ildira /
s Elnnil i ; sannl.
s anf'élJ
N.
:
mElrcl1andise.
sanf't~ / sanf'tn.
sanfetel]
V.
:
fondre.
sanf'EtEl] /
sanfEtEn.
sÉinji i
N.:
pluie (eau du ciel).
sÉinjii /
sÉinjii.
s anj i ii'alà
N.
début de la saison
des pluies.
sanjiif~l~ / Sanjiif51; ;jiif~l~.
sa.nkUlu
N.
:
voûte du ciel.
s8IlkUlu /
sElng51~ ; SElnkUlu.
sÉinkuma
N.
:
grondement de tonnerre.
sankuma /
sankuma.

- 585 -
loc. adv.
:
Pou-dessus.
s émto /
8 2111'e •
N.
:
11 au t
du dos.
s 81'la ; sa l)a /
s a1'li ; s iu)a •
s al)
V/Ho
année ; décès ;
2.che ter.
S8l) /
san.
j
~,i
,.
lièvre
haut
;
ciel.
sal) / san.
s 8l) al si
N.
:
éclair.
sara
V/No
Pi?stèque
; prendre
congé.
<
A
ar. N.
awnone.
. . .
S8rero
V.
:
enterr8r.
sàrérà / s8rérl.

- 586 -
seri
V.
:
hurler.
s8ri /
s8ri.
sBri
V.
:
6pprpiller.
sBri /
sari.
s BriY81J
<Br. N.
loi
divine.
s8riY81J /
s8riyan.
. .
88sa
V.
:
ernbeucher.
. . /
'
S888
.
B8B8·
S8 VlUi)O
V.
:
S But er.
S8WU1JO /
::i8WUiJO
PBnili.
S8yÊ1
N.
:
mort ; décès.
S8Y8 /
88",-a.
s8yi
v. :
repBrtir.
::i8yi /
segi.
88Yindiro
V.
:
remiser;
rpLg2r.
ssYind1ro /
5egend:Î.1i.

- 587 -
s ?Yinkpndiro
v.
ré! conter
rapporter;
see
ViN.
:
coupe r.
see 1 see.
séé
Llf.
:
par c
séé /
séé.
seelo
N.
:
gr éil1de fa rê t •
seelo 1 see11 ; tut; wûlp.
séénee
V.
:
c8strer.
séénee 1 séénee.
sééro
V.
sentir ; rép(l'ndre une
bonne a dé:ur •
sébro 1 sééri ; swna.
sébu tu
cendre.
sébu tu 1 s6bug-l.
séller81J
N.
:
6scalior.
seleré!1J 1 seleré!n.

- 588 -
se16
V.
:
monter
un animal .
. .
se16 / seli.
selulJ ; sOlilJ
N.
:
épervier.
s81uIJ ; s~lilJ / S8g8.
sémbema ; fankama
adj. quaI. :
for t.
stmb8ma ; fankama / semb8-t:l.gi •
f;:mga-t1gi.
sembetalJ
Adj. quaI.:
faible.
sembo / fangatân.
sene ; sena
V.
:
labourer; cultiver.
sen8 ; s8no /
88nÈ 1 seno.
sanela
N.
cultivateur; labou-
reur ; paysan.
s8n81a / s8n81â ; s8n8k81a.
séneya
N.
:
propreté.
séneYiWilJ
adj. quaI. :
propre; pur.
s.sn8yarilJ /
s.sn8yalen.

- 589 -
sépurà
v. :
couper.
sépurà 1 sépurà.
#
;
~
..
seYarllJo
adj. quaI.
aigre.
SéY8ri!]~ 1 séYarilJ~'
séYi ; s8yi
adj. num.
:
huit.
SGyi ; sayi 1 séégi •
.
sii
ViN.
:
age
vie; s'asseoir.
sii 1 siL
,
l
,
Sll
N.
:
mouche ; espece.
s11. 1 ••
sii.
si ib6
N.
:
rêve.
siib6 1 siibi.
siib6ro
V.
:
rever.
siib6ro 1 siib6ri.
.,
SllmEll)
N.
:
repas du soir.
siima!] 1 surafana.

- 590 -
..
siira
V . ;
dCVGllil' saoul (ou
SOÛ1\\ •
/
siira /
suulen ; s1ira.
si iri lJ
V.
:
êtru assis.
siiri lJ /
sii gilen.
sibi
N.
:
rônier.
sibi /
sebe.
sibi ti
(Elr. N.:
samedi.
s1biti /
s{biti
; s1biri.
sila
N.
:
route , loi , voie.

/
sir".
" "
"
..
silandiro
V.
:
menacer; 1'8irG peur.
' "
' ' ' ' / ' . , '
si18ndiro
silpndiri.
,
sl1alJo
V.
crpindre ; redouter,
prundre peur.
silalJo /
silan ; s11ani.
silatii
N.
:
che l' de fi le.
s1l8tii /
s1latii.

- 591 -
silimba
N.
:
levior du jour.
silimba /
sllimb8.
silirJ
N.
:
aube ; 8urera.


silil) /
silin.
sinnà ; tâmàla
N.
:
vOYageur il pied.
slnnà ; tâmÀla 1 sénnà ;
taxfmâlà.
8dj. guaI.
mouillé.
s1nandil) /
s1nannin.

\\
sinal)
N.
:
antilope (généri gue)


sinal) /
Sin2Jl.
·
sindâpatè
N.
:
pied.
s1ndâpâtà /
séndâpâtà.
·
sindiro
V.
:
crE'user
un trou •

sindi ro /
séndi ri •
·
sine
N.
:
gazelle.
·
.
sinE; / sine.

- 592 -
·
sinkilil]
N.
:
unijëmbiste.
sinkilil] /
sénkelen.
s:lnkondil]
1L
:
orteil.
sinkOndil] /
sénkonen.
!
.
Slnoo
V.
:
dorm ir ; somme il.
"...
"
...
sina /
sinol]a.
"
","'
..
sin6b81iY&
N.
:
mënque de sommeil.
,
......
"
.. .. ...
sinobaliY8 /
sinoxobaliY8.
sins il]
N. et lac.
adv.
buffle •
panier
de
même.
sinsil] /
sensen.
sintétè
N.
:
plante du pied.
s1ntétè / sèntétè.
s5.110
N.
:
CO-h8bit8nt.
S :11'10 /
siï1Oxon.
S:11'10 Y 8
N.:
co-hab1 ta t1 en
,
Si'r1OY8 /
si gii'loxoya.

- 593 -
,
SlIJ
IL
:
pied.
siIJ 1 sén.
sir§ti
N.
:
jugement dernier.
sir§ti 1 siri1ti.
siro
N
.
. .
8ccent.
- 1 -
si sa
N.
:
asthme.
sis a 1 sis a.
siséé
N.
:
poulet.
siséé 1 séé.
,
~i
#
,
'"
siseebi tila
N.
poule qui couve ses
oeui's.
siséébitilà 1 séébiralà.
'" .. ""
'"
sisaedlnlba
N.
poule suivi e de 18 cou-
vée ; mère poule • cons-
tel18tion d'étoiles.
'" .. "
"1"

siseedimba
seedémba.

- 594 -
~
......
..
,;
,;
slsee!cakal"
N.
poule en péri ode de;
ponte •
...... ; ; ' / .... ; , ...
siseekakala
s~ek8ka18•

sisii
N.
:
t'umée.
sisii / sisii.
s 1s1 ira
v.
fumer
(t'siro de la
t'umé~ •
""
..
" ' , \\
sisiiro / sisiill •

sisi
N.
:
poi tri ne.
sisi /
disi.
siSikûlJ ; sisidââ
N.
:
sternum.
sisikUlJ ; sisidââ / disikûn ;
disidâÉ!.
sitâa
N.
partie du repas mise
de côté pour l~s enfants.
sitââ /
sitâ8 ; tilét'ânâto.
sita
sitaYiri
N.
:
sita / sita ; sirs.

- 595 -
sltiro
V.
:
E'ttacher ; nouer.
sitiro 1 sirili.
soo
ViN.
défaut
;
arracher;
tE'toœr ; percer.
s;];]
1 s;];].
, ,
soosoo
V.
:
contredire.
soosoo
N.
:
seuee.
sooto
N.
:
figuier.
sooté 1 sooto.
80
;
sora ; ni ;
niro
v.
donner.
so ; soro ; 1 so ; soli ; ni
ni
; nira
nili ; niri.
sofE'
N.
:
soldat.
sof a 1 sofa.

- 596 -
soli
N.
:
panthère.
soli / soli.
soli
N.
:
circoncision.
soli / soli.
solimâ
N.
:
g2r~on non circoncis.
soliffia / bilakoro.
som and a
N.
:
mati n.
sOffianda / soxoffia.
sondiro ; kambewo
V.
:
être d'e,ccord ; accepter.
sondi ro ; kamb8WO / sonnili ;
sora
N. : lance.
sora / sora.
sôro
V.
:
donner
of'f'r'ir.
,
sarà / soli.
sôro ; kérà
V/No
déf'écation de bébé
percer ; vriller.
sara ; kérà / sari ; kori.

-1
- 597 -
sorondirà
v.
f'erm8r À clé ; en-
f'ermar.
soso
V.
:
ch? rger un fuei 1.
soso
N.
:
h8rico t.
s 0S ~ /
S0S ~.
soso
N.
:
moust igue.
soso /
soso.
soto ; sontondiro
V.
:
so~tondiro / soro ; soroli.
sotoro
V.
:
obtenir.
suu
N.
:
cheval.
suu /
sa.
suu
N.
:
maison.
sM / duu.

- 598 -
suule
V.
:
avo ip b(j so in clIO ...
SUU12 /
suuls.
suuntwro
V.
:
vo18r ; dbrober.
SUU11aaro /
SUUl'l é1S1i.
sûuta
"H. .•
nuit.
sûut8 /
sû.
suuye re
N.
:
jument.
suuy" ra /
somuso.
sûbS
]Il.
:
aube.
sûba /
suba.
sUbéllJô
v. :
passer 18 nuit.
sUb8lJÔ /
subân.
subu
N.
:
vi,mde.
subu /
sôgo.
8U]Wru
(Fr. N.
sUcre.
sukuru /
sûkuru.

- 599 -
sula
N.
:
singe.
sula /
warabilen.
suluu
1'1.
:
hyène •
suluu / suruku.
sulu
~T

". .
sulu /
sulu.
sUm andi l'il aI]
N.
:
ba18l1ce ; mesure.
swnandirilp.1J /
sUJnandirilan.
V.
:
mesurer
8 la belPDce
sUmândirà /
swnând1rf.
sumb6
V.
:
chiCJ.uer
du tabac.
sumb6 /
6umbu.
sumunÉt8
N.
:
ur ire .
sumunââ /
sugun§§.
sumuna8b66ta
N.
:
vessie.
sumunaab66ta / sugunaab66ra.

- 600 '-
sumun8sra
V.
:
urinc:r.
SUJnW188ro /
sugun8ali.
sumuY8
N.
:
t'raid.
sûmUY8 /
sumuY8_
sunna
<'al'. N. V.
d~voir tr"dition-
nel (instauré pé'r
le praphGte) .
!
swwa /
sunna.
sunju
sein •
.
sunju / sisu.
sunkPlJ
N' . ..
civette.
sunk§YJ /
sunké.n.
V.
18 civctt~).
sùnkaIjà / kas Cl.
sunkutu
1'1.
:
jeune fille.
sunkutu /
sunguru.

- 601 -
sûnkutundi!]
N.
:
rille ; rillette.
sfulkutundi!] / sUngurunin.
N.
dépotoir ; terrain
vague où l'on jette
le s ordure s.
sÙDtùku!] / SùnnÙDgûU.
SU!]
N
.
. .
voleur.
SUI] /
son.
SU!]
jeûne; tronc d'arbre;
souche; provenir de .••
SU!] / son ; sUn.
SUppu
<Fr. N.
soupe ; bouillon.
suppU / suppu.
,
surok6.
N.
:
hyere •
surukû /
surukli.
susul§
N.
:
moustique.
susulÉ! / soso.

- 602 -
susuwô ; susurô
V.
:
suc0r ; téter.
SUSUWO j susuro / sun-sun.
sutura
(ar. N.:
discrétion.
suturiJ / sutura.
sutuYarilJ
8dj. gual.:
court.
sutUYarilJ / surum8nin
surunarin.

- 603-
- T -
taa
V.
:
prendre.
taa /
taa.
ts§
V.
:
aller
partir.
tas / tas.
t8alinla
v.
conter ; dire des
cont es.
ta81inla /lüaalinda.
,
taalilJ
N.
:
conte.
taal:Î.lJ /
taal1n
nt aalén.
tsâlilJ
N.
:
araignée.
taslilJ /
t§âlin.
tsamo
N.
:
tasmo /
ta8xama.
tsâ'l'Jo
N.
:
co mp8gnon.

- 604 -
taarô
V/No
:
prendr0; la prise.
taar6 /
ta:31L
ta
N.
feu.
ta /
ta.
N.
tabec.
ta1 8a /
s iras.
. ..
~.
tabandiro
V.
sous tr éiire ; f aire une
Soustra ction.
tabandlrà /
tabandlrl.
ta b irl8a
N.
:
cuisinie r.
tabirlââ /
tabirkélla.
'-
V.
:
cUisi;or
; cuire.
"
tabulu
N.
:
tambour •
tsbulu / tilbulu.
talârà
V.
diminuer
; séparer ;
divis0r.
,
,
tslârà / tâlâri , lâb61L

- 605 -
t,qlÉità
tâlptà /
tÉilÉità.
V.
:
se proIJ1011er ; errer.
YÉila-YÉila.
tamsre
(ar. N.:
datte sèche.
tÉimare /
tÉim"re ; tamara.
tamba
N.
:
l Me: C •
t8mbÉi /
t8mb§.
tambiro
V.
:
pp.ssor.
tambira /
t0ill8ni.
tamba
V.
:
SUrpaSi33r.
..
t 8mb;) / tErnE.
tâma
v. :
marcher
tailla /
t §X "ill a •
tans
N.
t8bau ; interdit
,
D181h8ur.
tans /
tan8.

: 1
- 606 -
N.
:
mâchoire.
tânkaa /
tânkaa.
tanka
v. :
pPÉ,serVGr ;
apprendre.
tanks /
tanka.
ténkoIJ
N.
:
bubale.
t ankOlJ /
t §nk::m.
t§nta
N.
:
tor tue.
tante /
ténta ; tâwu.
tantéH]
N.
:
t an t al] /
tan t an •
.
\\
adj. nwn.:
dix (la).
tÉl/] /
tan.
adj. nwn.:
douze
(12J.
tâ~ anilJ fula / t§s ni fila.
adj. nwn.
:
onze
(11).
t8l] 8nil] kiÜl] /
tal] ni keleJll.

1
- 607 -
ta~ ani~ kônôntô
adj. num.:
dix-neuf (19).
ta~ ani~ kônôntà / ta~ ni k~n~nt~.
t~ 8ni~ lulu
adj. num.:
Cjuinze ( 5 ).
ta~ ani~ lulu / ta~ ni duru.
t8~ ani~ nani
adj. num. :
quatorze (14).
t8~ ani~ nani / ta~ ni nani.
ta~ ani~ saba
adJ. num. :
treize (13).
tâ~ ani~ saba / ta~ ni saba.
t&~ ani~ s&Yi
adj. num.
:
dix-huit (18).
ta~ anil] s&Yi / ta l] ni ségi.
ta~ aniX] waro
adj. nu.m. • :
s·~ize
(16) ,
tâ~ ani~ woro / ta~ ni woro.
tâ~ ani~ wôrônwllla adj. num. : dix~sept (17),
tâ~ ~ni~ w6rônwlilà / t8~ ni
wôrônwûls_
du] k6ronto
adj. num.:
CLuatre_Vingt_diX~O)'
tâ~ k~r~nt~ / bii k~n~nt~.

- 608 -
tâlJ lClulu
adj. num.
cinquante (50).
tâlJ luulu / bii duuru.
adj.num.:
quarantQ
~o).
t ÉilJ nâIli / bi i ni1TIi.
taIJ saba
adj. num.
: tre nt e i!0)'
tâIJ saba / bii saba.
adj. num.:
quatre.• vingts (sa),
tâIJ seYi / bii ségi.
ta]] wora
adj. num.:
soixante
(60).
Hu] woro /
bii \\Voro.
,
"
....
t alJ WOl'onwul a
adj. nwn.
:
soixante_dix (70).
tâIJ w6r6n~~là / bii w6rOn\\~11à.
JI) •
:
t8ro
v.
tra1N3r
CJuelqu'un
che z lui
t;)r5 /
s;)r~.

- 609 -
tatÉi
"l\\. ..
f'ort(;ress (;.
tavN
v. :
prêter serment.
towû /
tal'lû.
,
tÉiwu
v. :
.f8ire eÀ'PrGs.
tawu /
tûgu.
t~wûndirà
v. :
f'ermer.
t§wûndirà /
tûngundili
,.
,
"
taylindiro
v. :
hypothéQuer.
#
,.
,
,
""
t§ylindirà /
t§ylindiri.
té",
N.
:
hanche; taille
;milieu.
tt8 /
ctt ; ttt.
N.
:
hanche.
teerÉiIJ /
céli.
te
pr&d.
:
prédicatif'.
te /
te.

'- 610 -
te
8uxil. nég.
P88
(nbg8tion).
te
/
te.
,
.
teme
N.
centre; milieu,
en tre •
témbéndà
V.
:
met tre cm. ordre.
témbéndà /
kunc~~ •
teneJ]
.(ar. N..
lundi.
t E:nE:lJ /
t ~nE:n.
téntelJ
V.
:
t8lTliser la fc.rire.
ttnt~~ / ttntE:n.
N.
:
nuque.
l
,
; tE:r8 /
tE:r~ ; t~n.
II.
:
p 81mie r.
telJ6è /
ten ; nte.
teri
H.:
ami.
t-iri /
teri.

- 611 -
teyla
N.
:
p ass ager , VOYaglJUr.
teyla 1 tegila.
h i
N.
:
propriétaire.
t i i 1 tii ; tigi •
• •
tH
JI).
:
cheveu; p o i l ; plume.
tii / sii.
ti
pos tp.
:
po stpos i ti on.
ti 1 ti.
t i l i
1'1

. .
jour; soleil.
t i l i 1 tile.
tilibo
r~.
:
;';st ; Orient.
tilibo 1 kor~n ; k~ron.
..
.. , ...
tiliboyo
N.
:
couchér du SOléil.
'..
..
..
"
tilibôyo 1 tilébin.
t i l i j i i
N.
:
Ouest.
"
,/
t i l i j i i 1 tilebin.

- 612 -
ti l ikondi
N.
:
saison sèche.
tilikondi /
tileg?il.
tilirà
v. :
êtr" étendu.
tüirà /
-
tillro ; ti~
v. :
voler (OiSCElU).
..
,
tüirà ; tio /
tili.
ti1l111Jà
v. :
passer la journée
ti112lJà / ti lén •

tisorà
v. :
&ternuer.
.
.
. .
tisorà / ti sorà ; tis61i.
tiya
N.
:
arachide.
tiYa /
tiYa.
too
vIN.;
too /
too.
t60
(t6ko
N
.
. .
nom
; re nommée.
t55 <t5xo
/
t55 ; t5go.

- 613 -
N.
:
homonyme.
toomââ
adj. CJual.:
r",stant.
toomâ~l 1 toomââ.
toollââ
vérité ..
too1lââ 1 ti1lââ.
......
..
~,
toollaf':fo
If..
:
d.ire la vérité.
tààllââ:fà 1 tinââ:fà.
tootôô
N.
:
toux.
to
postp.
:
postposition.
to 1 to.
tua
N.
:tô :plpt P bpso de farine.
tuol ta.
ta lil]
N..
:
pouvoir •
tOliIJ 1 toli.

- 614 -
tô1 iri lJ
8dj. qU al.
:
pourri.
t61irirJ /
t61i1en.
tômbi
8dv.
:
paut-etre.
tômbi /
tômbi.
tombora lJ
I\\T

.. .
jujube::.
tonso
N.
:
cl18UVe::-souri s.
to nso /
tonso.
ta lJ
N.
:
nuque
t~rJ ; tsrs / t~n ; tsrs.
tôrmônd1rà
V.
:
tordre; GSGorer.
t6rm6ndirà /
t6rm6ndiri.
tôra rJ
N.
:
t81on.
tôr6n:r8sà
N.
:
tendon
d'achi11e

- 615 -
totô
N.
:
grenouille.
totô /
tot6 ; tori.
tûû
V/No
:
haut du bras; piler.
tûu /
tÛû.
tûûtuu
N
.
. .
111 eu v ai s
temps.
tûûtuu /
tûûtu.

v.
laisuer ; r\\:;ster.
tû / bil8.
tub a a'!'J.i
N.
:
maïs.
N
.
. .
européen.
tubabû /
tUbabû.
tubi
V.
:
rep811 tir.
tubi / tubi.
N.
:
orei 110.
tûlu /
tûlo.

- 616 -
N.:
huile.
tulù /
tulù.
tulul)
N.:
jeu.
tul UlJ /
tol;:m.
tulusukiril)
adj.
guaI.:
sourd.
tulusukiril) /
tolosukelen.
tulutotaa
1'1.
:
boucle d'oreille.
tUlutotaa /
tô6lotonege.
tumajuma ?
conj.
quand?
tumajuma? /
tumajan ?
tumbu
N ••
ver.
tumbu /
tumbo ; tumu.
tunkandiri dulÉl
1'1.:
t'or ge.
tunkandiridula /
tunkandiri-yôro.
tunkandiro
V.:
t'or ger.
tunkandiro /
tunkandiri.

- 617 -
tunka 1J-kU1J
N
.
. .
enclwne.
turf,
N.
:
taureau.
turà /
turÈ<.
tur6
V.
:
piler.
.
tur6 /
toli.
turu
l·T

',.
.
sommet.
turu /
turu.
turu
N.
:
semence.
turu /
turu.
tu tut;
V.
:
transplanter ; repiquer.
tutuu /
tutuu.

- 618 -
- Nt -
nte
pro pers.
:
moi.
nte / nne.
nt61u
nté1u
pr. pôr's. :
nous .
nt61u ; nté1u / anw.

- 619 -
- c -
c~~bi
N.
~
clef.
caacaaicoocoO
N.
:
disputeichamaille à
haute voix.
caacaa;coocoo /
coocoo.
caacaari
v. :
se disputer.
/
caacaar6è
v. :
harceler.
/
N.
nom d'une esp~ce de
poisson.
/
v.
.
avoir la tête un
peu perdue.
dawu
/
c~awu.
cafari
N,I:-<dj. quaI.: folie
i être fou.
/
faa;faat6.

- 620 -
cafi
N.
:
aIl ume t te.

cafi /
taka15.
câfu
N.
botte de riz ou de
sorgho.
c8.f'u
/
câfu.
caka
N. :
prostituée.
/
sungurumba.
cansurijou
cansur6b
v. :
prendre au vol.
/
CâIjayi
N.
maux de dos dûs au
rhumatisme.
/
c~feti;intensifi-
cateur
v.
se leverjmarcher à
petits pas
feutrés
/

• •
ciifari;ciifâr6b
v.
éme t tre un son de
dédain •
• •
ciix6ro
/

-
621 -
,
ciknri ; ou
cikar6à/s{kar6à
v. :
soulever.
,
ciknri
/
korata.
c6kki
N.
jeu traditionnel
mandingue.
c6kki
/
c6kki.
,
/
c6pir6à; s6kir60
v. :
picorer;couper avec
la hache.
/
s6kir6à / s6kin.
/
'
c6pootiri;nontin-
{
\\
dira
V.
:
pineer avec les
doigts.
l
,
n6ntindiro / nyémmoti.
cuura
N.
:
bouill ie de ri z.
,
cuur~
/
saari.

- 622 -
-
Vi -
W8B
N
.
. .
brouss aille.
waa /
l'las ; tuu.
<ar. N.
moment
laps
de
temps.
. '
.
wsfirdUJ.a
N.
:
marché; où l'on vend.
wàriro
V.
:
venrJre.
wàfiro / wàrili


; fereli.
wakil i
(ar. N.
:
perséverance.
wakili /
wakili.
l'laI ada
..<a r . '"
",. .
épisode ;
chspitre.
N.
:
saint hOlrJn e.

- 623 -
léopard.
wanjalanka /
wanj slanka.
w'8nkSI'à
I,T

.. .
urebi.

wÈlnkaro /
. ~l.· .
wa"-,,ar1.
wara
N.
:
orgueil.
wara / boril'J.aa.
V/arma ; warama
adj. guaI.:
grand; gros.
warma ; \\'Iarama / bele beleba.
wirdi
<al'. N.
égrenage du chapelet'
;
p"rtie de la prière
musulmane

wir di /
w1 rdi •
, ,
wooro
adj. nwn.
:
six (6).
w~~r0 / w~~r0.
/ ,
V/oloo
N.:
f'rancolin ~ gorge blanche
/,
(f'ran~olinus albogulari s).
\\','01;);)
/
~:.r;)1;) •
wont6
N.
:
cobe.
",';)nt6 /
w;:,ntÔ.

- 624 -
"
,'"
woror,wula
adj. num.
sept (7 Jo
, , , , , / , l '
, "
wor~nwula
wor~n~rula.
wôto
conj.
: donc
Cl insi.
\\VO to /
waro.
'tmûri
v. :
hurler.
wliuri /
kMle.
wlila
N.
:
brousse.
wula /
wlila.
wulabaa
N.
:
forêt.
wûlabaa /
wulabaa.
\\VuleriIJ
adj. qUill.
: rouge.
~~leriIJ / bilema.
wllli
adj. num.
mille (1000).
.\\
wlll i /
wâ ; Yll1ke llen •
wuli
v. :
se tenir debout.
wuli /
wuli.

- 625 -
'i i
~
~
' "
wulindiro
V.
soulever.
~~
' ' ' /
.. '
wulindiro
lawuli.
wulu
N.
chien.
wUlu /
wulu.
l'Iuluwo ; wuluu
V.
accouche r.
wuluwo /
','Vôloli.
N.
soir.
vmraara /
vruraâri ; ~~lada.
....
' ..
vmr8ndiro
V.
se déshabiller.
"..
' " /
.. "
~
..
vrurandiro
wUrandiri.
'fiûri
V/No
bouillie , déterrer.
'NUr i /
wliri.
. ,
wuro
V.
crie r.
. , /
wuro
kuuleli.
il
wûtà
V.
arracher les mau-
v2ises herbes.
.:
'\\
wUtà /
wùtù.
1
ij
j,Il

- 626 -
lVutu
V.
:
déraciner.
wutu /
wutU.
\\\\'utu
N.
:
cuisse,
wutu /
vloro.

- 627 -
-
hEi -
mY/s!] j muws!]
sdj. num.
:
vi.ngt ( 20)
mWS!] ; muwS!J /
mugsn.
.
mws!] sni kili!]
sdj. num.
vingt et un (21) .
muws!] sni kili!]/ mugsl1 ni ké1en.

- 628 -
-
y -
N.
:
roseau.
v. :
déambuler.
yâar6à / yaalà.
,
yanfo
V.
:
permettre;accepter.
yânfb
/
yânfà.
yarafaJ]
v. :
pardonner.
yarafalJ / yafa.
yééjMé
N.
:
poi sson.
yU;f\\U /
jtge.
yeeree
N.
:
génissejjeune femelle.
yeeree
/


auxil.
auxiliaire du passé
dos verbes transi-
tifsjpostpositioL.

/
yé.

- 629 -
yéMro
v.
enfler(partie du corps
humain) •
yéburo / yém{si;fuumù.
yéle
N.
:
sang.
y61e /
jééli;j661i.
yélh6
v. :
ouvrir.
yélèr6 / Yélèri.
N.
:
fri ture.
yÜàà /

.
,
yinkàndiro
v. :
secouer.
,
yiri
N.
:
arbre.
,
,
yiri / yiri;jiri.
,
yiridilJ
N.
:
frui t;arbuste.
YfridilJ / y{riden;jfridCn.
,
yirifata
N.
:
écorce.
,
,
,
yirifata / yirifara;jirifana.

- 630 -

yirisul)
N.
:
tronc (d'arbre).
yirisUl)
/ yirison;~irijuu.
v. :
montrer.
yit6
v.
enfler(pour corps);
point da douleur •

yit6
/
sumunin.
yooloo
vIN.
salivo;vomir douce-
ment.
y1l.ro
v. :
errer;vagabonder.
y1l.ro
/
y1l.ro.

- 631 -
CON C LUS ION
A l'issue de cette 'tude de lexique, des appré-
eiations d'ordre statistique semblent s'imposer en guise
de conclusion.
Elles peuvent être des sources de renseignements aussi
fécondes que variées.
Sur 1.326 entrées qui sont effectivement repré-
sentées dans chacun des trois parlers étudiée :
1. Total dès nominaux
782; leur %
58,974(1)
2. Total des verbaux
: 331 ; leur %
:
24,962
3. Total des verbo-nominaux
36;
leur 0/0:
2,714
4. Total des mon~mes grammaticaux : 44 ;
leur 0/0
3,318
5. Total des emprunts aux langues non
africaines: 100 ; leur %
:
7,541(2)
-------------------------------------------------------------
(1) Chacun de ces pourcentages n'est valable que par rapport
au nombre total d'entrées, c'est-à-dire: 1.326.
(2) Ces chiffres des pourcentages pour les emprunts ne sont
du reste intéressants qu'à titre indicatif, car le
nombre de vocables étrangers retenus dans les lexiques
ici présentés a été délibérément limité à ceux des plus
fréquents. Et cette restriction relève du souci métho-
dologique déviter le problème vite et légitimement
posé au comparatiste, de savoir, le cas échéant, si les
pourcentages élevés des correspondantes ou des ressem-
blances, ne sont pas dûs par exemple aux emprUnts.

- 632 ~
5~1. Total des nominaux ernprunt~s ~ tout~
l étl gue : .lQ~. ~ leur % dans le lexique
7,~n
5.2. Total des verbaux empruntés :
.~ ••• ; leur %
dans le lexique
6. Total des radicaux ~ dans les trois parlers
.. 57 .. ; leur %
:'~f,,~13
7. Total des radicaux Md-Hl ~ de leurs corres-
pondants en Dkh et en Bra,qui, oux,sont idontiques •
• ~~ .. ; leur %
:
~!~;J~
8. Total des radicaUX identiques en Md-Ml. ct
en Dkh, mais i de leurs correspondants en
Bru : • p;îp. 'Ô' leur %
:
5~! ~p8
9. Total des ra(~.icaux identioues en jl.'ld-iH. et
CIl Bra,
mai ~ i de leurs corre spondants en
Dkh :.7... ; lour %
:
Ç)/~?-7
10. Total des radicaux identiques dans los trois
parlers : • ~J.7. ; leur a/a : ~f>f~.89

- 633 -
Il. Total des vocaoles correspondants ayant des
schèmes tonals diff6rents d'un parler à un
autre : .. ~L ; leur %
:
.l,~~3
12. Total des vocaoles correspondants ayant
de s schème s tonal s identique s dans les
trois parlers : ll~3. ; leur %
:.~çt~53
L'examen de cc taoleau statistique de l'~chan-
tillon lexical étudi6 fait apparaître, entre
autres
a) que les nominaux sont en nomore plus ~levé
que les veroaux ou les veroo-nominaux, en mandin-
,
gue.' Ce trait peut s'expliquer par le ca,ractère
concret Dien connu de CC's langues, et des languos
négra-africaines en g6n6ral ;
0) que les langues mandingues font peu d'em-
prunts de radicaux veroaux. Il semole qU(J ce,Boi t
"
l~ un comportement général des langues, dans leurs
processus d'enrichissement lexical.
c) qu'il faut penser qu'une forte proportïon
des radicaux est commune aux parlers mandingues, en
tout cas à ceUx parlés dans une même aire g~ogra-

- 634
phique relativement restreinte, comme c'est le
cas du mandinka-malinké, du diakhank~ et du bam-
bara du 86n6[';al. Cet immense fonds lexical commun
fonde la communaut~ de famille linguistique entre
ces parlers ; et bien plus, il donne la mesure de
l'importance de la convergence lexicale entre ces
langues;
d) gue sur le plan de la divergence leXicale,
le manc1inka-r.lalinké oppo se, par un pourcentnge qua si
nul:
. . . . . 0/0, ses vocaêJles de mandingue de l'Ouest,
à ceux du diakhanl,é ct du bambara qui sont du man-
dingue de l'Est. Ce qui n'est pas snns surprendre
quelque peu.
Par contre le bambara s'affirme netto-
ment dans sa sp6cificité de parler de l'Est en oppo-
sant son lexique à ••••• %
des cas, ~ ceux du
mandinlca-mnlinké et (m~me) du diakhanké réunis. Cett.::
nette démarcation du bambara vis-à-vis du diakhnnk6
avec lequel il est classé dans le groupe de l'Est,
explique l'appnrente anomalie observée au sujet de
la remarqunble similitude lexicale Md-Ml. /Dkh. Il
semble en effet que dans ce domaine, le degré
d'ancienneté de la coexistence, et surtout celui
de l'intensité de l'interp6nétration entre les
communautés linguistiques, et partant, des parlers,
aient jou6 un rôle plus déterminant que les facteurs

- 635 -
purement linguisti~ucs, dans le rapprochement
des langues ;
e) Que la consid6rable proportion de
convcrgcncŒ lexicalœ consti tuant l'immenSe fonds
de vocables cOli1iTIun aux parlers mandingue s" trouve
comme uno confirma tion, dans le L'ort pourcentage
des schèmes tonals identiQues port6s par des
termes attcst6s dans los trois langues.

- 636 -
LExIQLE.
- Préscntetion, en guiSG d'introduction
425
0 0 ' 0 0 0
- Lexique compi1re,tif'
449
0 0
• • • • • • •
0
• • •
0 0 0 .
0
. 0 0 0
• •
0
- Conclusion ( st 8tistique )
0 0
. .
0 0
. . 0
631

E R R
A
T
A
Pages
lignes
au lieu de:
lire
35
56
15
marquée
marqués
185
10
résoud
résout
273
10
parad1gue
paradigme
354
6
résoud
résout
357
6 et 20
mande (n)
mande (~)
355
15,17,19
mande (n)
mande(n)
366
25
sconda1re
secondaire
411
12
ref1extions
reflexions
426
13
le système total
le syst~me tonal
554
13
postp.: postposition
auxiliaire verbal
611
7
"
"
re1ateur dans des
énoncés de compa-
raison.
613
11
11
11
prép. : préposition.

Document Outline