UNIVERSITE PARIS-SUD
UNITE D'ENSEIGNEMENT ET DE
RECHERCHE D' HYGIENE ET PROTECTION
DE L' HOMME ET DE SON ENVIRONNEMENT
Année 1986-1987
Série DOCTORAT n° 51
THESE
présentée
A L'UNITE D'ENSEIGNEMENT ET DE
RECHERCHE D' HYGIENE ET PROTECTION
DE L'HOMME ET DE SON ENVIRONNEMENT
DE L'UNIVERSITE DE PARIS-SUD
pour l'obtention du grade de
DOCTEUR de L'universite PARIS-SUD
MENTION SCIENCES PHARMACEUTIQUES
/
. ,,'\\
-------------------------------------------------------------------
TOXICITE CARDIAQUE DE LA CHLOROQUINE :
ETUDE EXPERIMENTALE ET EVALUATION DE L'ACTION
ANTIDOTIQUE DE DIFFERENTS MEDICAMENTS
-------------------------------------------------------------------
Soutenue le
10 JUILLLET 1987
JURy : Président : Mr le Pr BOUDENE
Membres :Mr le Pr BINET
Mr le Pr BOHUON Rapporteur
Mr le Pr GOUNELLE
Mr le Pr GRAS
Rapporteur

Mr le Professeur BOUDENE
Professeur de Toxicologie à l'Université Paris XI
me fait l'honneur de présider ce jury.
Avec beaucoup de bienveillance et une extrême gentillesse.
il m'a accepté dans son service.
Je tiens ici à lui faire part de toute ma
reconnaissance.
Mr le Professeur BOHUON
Professeur d'Immuno-Toxicologie à l'Université Paris XI
Chef du Département de Biologie Clinique de l'Institut
Gustave Roussy.
est mon maitre depuis quatre ans.
Cette thèse marque une étape particulière puisqu'elle
achève mes études de troisième cycle en France et reflète
l'expérience que j'ai pu acquérir dans son service.
Ici donc plus que jamais, qu 1 i l reçoive témoignage
de ma fidélité et de mon sincère attachement.

Mr le Professeur GRAS.
Professeur de Toxicologie à la Faculté de Pharmacie de
Montpellier
a accepté de juger ce travail.
Au cours de mes études, il m'a transmis ses
connaissances;
au cours de mon internat, il m'a accueilli dans
son service au laboratoi~ de Toxicologie et de Chimie
Analytique de la Faculté de Medecine et de Pharmacie de
Dakar ( Sénégal) en m'initiant à la Toxicologie.
Qu'il soit ici assuré de mon profond respect.
Mr le Professeur BINET.
Professeur de Physiologie à l'Université Paris XI.
jugera ce travail.
ses avis et ses critiques me seront prec1eux.
Qu'il soit remercié ici de sa bienveillance.
Mr le Professeur GOUNELLE
Professeur de Physiologie à l'Université Paris XI
a accepté de juger ce travail.
Ses critiques et avis me seront utiles.
Qu'il soit remercié de sa bienveillance.

Mr le Docteur ALBERICI
Ce travail n'aurait pu aboutir sans sons aide et son soutien
moral qu'il m'a constamment apportés.
Il a su diriger mes premiers pas dans la Recherche.
C'est de ma reconnaissance, mais surtout de mon
amitié fidèle que je souhaite qu'il trouve ici témoignage.
Que tous les membres du Département de Biologie
Clinique et les technicienne de l'animalerie de l'Institut
Gustave Roussy soient ici remerciés de l'aide qu'ils m'ont
apportée.
Plus spécialement au Pharmacien-Chef de l'hôpital
André Mignot, Mmme BENATAR et à tous les membres de son service.
C'est de ma reconnaissance et de mon amitié que
je souhaite que vous trouvez ici témoignage.
Pour leur aide et leurs conseils qu'ils m'ont
constamment apportés:
Mr le Docteur DAFFE
Mrs les Professeurs agrégés; BA Doudou,professeur
de Chimie Analytique; Ciss Mounir , professeur de Toxicologie.

A ma
famille
A mes amis
A ma femme

INTR(X)(JCTION
2
CHAPITRE I :
TOXICITE CARDIAQUE DE LA ClLORQ()(JlNE
4
1.
LES ANTIPALUDEENS
4
1.1
Introduction
4
1.2
La quinine
5
1.3
Les dérivés de l'amino-4 quinoléine
7
1.4
Les dérivés de l'amino-8 quinoléine
9
1.5
Les autres antipaludéens
10
2.
LA CHLOROOUINE ET SES DERIVES
15
2.1
Introduction
15
2.2
Chimie
15
2.3
Pharmacologie
17
2. 4
Effets secondaires
23
2.5
Toxicologie
26
3.
TOXICITE CARDIAQUE DE LA CHLOROQfJINE
40
3.1
Rappel sur l'anatomie et la physiologie cardiaque
40
3.2
Données actuelles sur la toxicité cardiaque de la CLQ
51
4. BUTS DE L'ETUDE EXPERIMENTALE
57
4.1
Rappels bibliographiques sur l'inter-relation entre
les sites GABA-ergiques,
l'ion calcium et la toxicité
cardiaque de la chloroquine
57
4.2
Rappels sur les si tes GABA -ergiques et
les anticonvulsivants
58
4.3
Rappels sur les sites de fixation
des inhibiteurs calciques
67

CHAPITRE I I :
E7lJDE EXPERI/tENTALE
78
1.
MATERIELS
78
1.1
Animaux
78
1.2
Drogues
78
2. ETUDE DE LA TOXICITE AlGUE DE LA CHLOROQUINE
79
2.1
Drogues uti Usées
79
2.2
Protocole d'intoxication
81
3. ETUDE DE LA TOXICITE CHRONIQUE DE LA CHLOROQUINE
82
3.1
Protocole d'intoxication
82
3.2
Sites de fixation des dihydropyridines
84
3.2.1
Préparation des suspensions de sites
84
3.2.2
Etude de saturation et de déplacement de la [3H}NTP 86
4. DOSAGE DE LA CHLORQQUINE
90
CHAPITRE I I I :
RESULTATS ET DISCUSSION
92
1.
ETUDES DE DL50 M
93
2.
ETUDES IN VITRO
94
3.
ETUDES IN VIVO
96
3.1
Intoxication aiguë par la chloroquine et si tes
des inhibiteurs calciques

97
3.1.1
Au niveau du cerveau
97
3. 1. 2
Au niveau du coeur
100
3.2
Administration prolongée de la chloroquine
102
3.2.1
Etudes effectuées au niveau cardiaque
103
3.2.2
Etudes effectuées au niveau du cerveau
115
3. 3
Si tes de fixa tion des benzodiazépines et
intoxications par la chloroquine
116
3.4
Etudes de potentialisation et d'inhibition
de la toxicité CaItlidque de la chloroquine
118
3.4.1
Utilisation des benzodiazépines
119
3.4.2
Utilisation des inhibiteurs calciques
122
3.4.3
Utilisation des anticonvulsivants
125

4. DISCUSSION DES RESULTATS
129
CONCLUSIaiS GENERALES
135
REFERENCES BILIOGRAPHIOUES
139
PIECES ANNEXES
158
1. Abréviations utilisées
158
2. Artie les publiés
159

- 2 -
INTROOUCTI ON
Au
cours de cette
étude,
nous allons tenter d'expliquer certains
mécanismes d'action toxique de la chloroquine au niveau cardiaque.
La chloroquine est le médicament le plus utilisé dans le traitement
et
la
prophylaxie
du
paludisme,
maladie
endémique
des
régions
tropicales.
La
malaria
touche
un
grand
nombre
de
populations
d'Amérique latine,
d'Asie,
d'Afrique et d'Océanie, soit environ 20 %
de la population mondiale.
A partir
de
la découverte de
la quinine,
diverses synthèses ont
donné
naissance aux dérivés de
,'amino-8
quinoléine,
de
l'amino-4
quinoléine,
des sulfamides
Cependant, la chloroquine a supplanté
tous ces médicaments,
mais sa forte toxicité cardiaque en
a fait une
drogue
de
choix
dans
les
tentatives
d'autolyse.
Dans
les
pays
tropicaux
comme
le
Sénégal
et
la
Côte
d'Ivoire,
c'est
presque
exclusivement la chloroquine qui est utilisée
dans
les tentatives de
suicides <65, 93, 96).
La toxicité aiguë survenant à des doses importantes
<supérieures à
2g)
est
toujours dominée par
un tableau clinique qui
comprend des
signes
neuro-sensoriels,
mais
ce. 5cHÜ surtout
les
troubles
cardiovasculaires qui sont à redouter car mettant en jeu
le pronostic
vital.
Les mêmes troubles peuvent être retrouvés dans les traitements
à
long
terme justifiés par une affection rhumatismale
<18,
44, 95)
avec de plus un risque de rétinopathie irréversible (45).
La dépression cardiaque qui survient dans les tentatives d'autolyse
est gravissime; on note une atteinte importante du muscle cardiaque et
de l'électrocardiogramme. Récemment, on a montré que le diazépam était
capable d'inhiber les effets
péjoratifs
sur le
coeur
lorsqu'il est
administré par voie inta-veineuse chez les intoxiqués graves <20, 65) .
. . / ..

- 3 -
Par ailleurs,
le phénobarbital a été utilisé dans le même but afin de
supprimer les effets
toxiques
de
la chloroquine sur
le coeur (65).
Plusieurs hypothèses sur cet antidotisme ont été émises:
-déplacement de
la
chloroquine de
ses sites de
fixation
par le
diazépamj
-effets sur les mouvements de certains ions <Na+ etCa++>.
En fait,
le mécanisme d'action toxique cardiaque de la chloroquine
est imparfaitement connu.
Le médicament possède une très
grande affinité pour
les protéines
tissulaires et
une
très
bonne
diffusion
à
travers
les membranes
biologiques
pouvant être
justifiée par
son
action
stabilisante de
membrane.
A partir de ces considérations,
nous avons orienté notre étude sur
les
sites de
fixation des
inhibiteurs calciques.
Cette étude a été
réalisée
sur des animaux traités par
la
chloroquine
aussi
bien en
intoxication aiguë qu'en intoxication chronique.
Par ailleurs,
nous avons tenté de déterminer si
le diazépam et/ou
le vérapamil pouvaient influencer l'action
de la chloroquine
sur les
sites de fixation, des inhibiteurs calciques.
Enfin,
l'étude réalisée en
intoxication aiguë
par la chloroquine
précédée
d'un
traitement
par
des
benzodiazépines,
des
anticonvulsivants ou inhibiteurs
calciques nous a
permis de vérifier
l'efficacité du
diazépam
et
de
le comparer aux
autres médicaments
testés.
L'ensemble
de ce travail peut
permettre de
contribuer à préciser
les mécanismes d'action toxique de
la chloroquine au niveau
du tissu
cardiaque
et
de proposer certaines
thérapeutiques utilisables lors
des intoxications aiguës,
.. / ..

CHAPITRE 1
TOXICITE CARDIAQlJE DE U
CJD...OROQlJINE

- 4 -
I l PREMIERE PARTIE
TOXICITE CARDIAQUE DE LA CHLOROQUINE
1.1 1
Les antipaludéens
1.1.1 1 Introduction
Le
paludisme,
maladie
parasitaire
causée
par
les
plasmodi
transmis par les moustiques (Anophèles>, est responsable de la mort de
5
à
l~h
des
jeunes
enfants (3
mois
à 3
ans>
dans
les régions
endémiques.
Ces régions
sont
l'Amérique
Latine,
l'Afrique, l'Asie
(Sud-Extrême Orient> et l'Océanie.
Le traitement de
la malaria aura pour
but de
détruire les formes
asexuées
intra-érythrocytaires
seules
pathogènes,
par
l'usage des
médicaments schizonticides, classés en J~~~
groupes
-le
premier groupe
est constitué
des
anti-malariques d'activité
rapide et
d'apparition
de r~sistance lente,
agissant au
niveau de
l'ADN.
Il s'agit
de
la quinine,
de la mépacrine et des
dérivés de
l'amino-4 quinoléinej
-le deuxième
groupe
renferme les médicaments
d'activité lente et
d'apparition de résistance rapide. Ce sont:
- les antlfollnlques : pyriméthamine, proguanil, cycloguanilj
- les antifollques : sulfamides et sulfones.
enfin,
les gamétocides
permettront de prévenir les rechutes lors
des affections à P.vivax,
P.ovale et P.malariae:
la primaquine et la
rodopréquine.
· .1 ..

- 5 -
1.1.2 J La quinine
La quinine,
alcaloïde extrait par Pelletier et Caventou en 1820 de
différentes
espèces de
Cinchona
<Rubiacées)
a connu une importance
considérable jusqu'à
la seconde guerre mondiale.
Elle a été
le seul
médicament
de
cette
classe
à
être
utilisé
comme
antimalarique.
Actuellement,
malgré le développement des antimalariques de synthèse,
elle demeure toujours
utile dans
un
certain nombre de cas
(83). La
quinine est chimiquement
constituée
de
deux
parties: une méthoxy-6
quinoléine
et un noyau quinuclidine
réunis
par une
fraction alcool
secondaire dont
la
réduction
supprime
l'activité
antimalarique et
majore les effets secondaires (figure 1)
H
H
CH=C~
H~
( 2 )
( 1 )
Figure 1:
structure de la quinine (1) et de la quinidine (2)
.. J ..

- 6 -
Elle agit
essentiellement sur les formes
érythrocytaires asexuées
de
toutes
les
espèces
de
plasmodium.
C'est
donc
un
médicament
schizonticide.
Prescrit à intervalles réguliers,
il prévient l'accès
palustre,
mais
n'empêche
pas
son
apparition
après
l'arrêt
du
traitement. Administré pendant l'accés palustre, il le jugule, mais ne
met pas à l'abri
des rechutes;
il réalise une cure
thérapeutique et
suppressive
(72).
Pour certains auteurs,
c'est un antipyrétique qui
agit sur le centre hypothalamique de la thermogénèse. Elle possède une
action
analgésique
(63)
et
à
fortes
doses
possède
une
action
anesthésique
locale.
POVY certains,
les propriétés antipyrétiques ou
analgésiques,
si elles existent,
sont si modestes qu'elles sont sans
intérêt pratique (72): elle n'agirait que sur les fièvres paludéennes.
Elle déprime le
myocarde
et s'oppose aux arythmies
en entraînant
une
diminution
de
l'excitabilité,
de la
conductibilité
et
de la
contractilité cardiaques.
Avec
des
taux
plasmatiques
supérieurs à
5mg/I, la toxicité de la quinine
va se manifester
par l'apparition de
troubles des organes
des sens secondaires
à une atteinte
de la VIII
paire des nerfs craniens.
Les conséquences sont representées
par des
bourdonnements d'oreilles, une hypoacousie, du délire, des vertiges et
des
hallucinations.
Par
contre,
avec des
doses
fortes (plusieurs
grammes>
retrouvéas dans
les tentatives de suicide
ou d'avortement,
l'antipaludéen
peut
entrainer une amaurose
par
spasme
de l'artère
centrale de la rétine, une hypotension, des convulsions et toujours la
présence de
l'atteinte
de la VIII
paire de nerfs
crâniens. La mort
peut survenir par fibrillation ventriculaire ou collapsus .
. . / ..

- 7 -
Enfin,
la
quinine
est
indiquée
dans
la
cure
suppressive
ou
thérapeutique
de
l'accés
palustre,
dans
les
accés
pernicieux et
sévères ainsi que dans les résistances aux
amino-4
quinoléines (52).
,
Elle
est utilisée
sous
forme de
sels (sulfate ou
chlorhydrate) OR
raison de
2g/jour chezl'adulte.
L'association
avec la pyriméthamine
permet d'éviter les rechutes.
1.1.3 / Les dérivés de l'amino-4 quinoléine
Dans le
traitement
du
paludisme,
on
utilise la
chloroquine et
l'amodiaquine
alors que l'hydroxychloroquine
est utilisée uniquement
en rhumatologie en Europe et en Afrique (49) (figure 2)
HN-R
(1) R =-CH -(CH ~-N rC H.'
1
2
l 2.512
CH 3
CI
CH 2-N (C 2H5)2
--"'"
(2)
R=
OH
Figure 2:
Principaux dérivés de l'amino-4 quinoléine
CLQ (1) et amodiaquine (2)
.. / ..

- 8 -
Comme la quinine,
les amino-4 quinoléines sont des schizonticides.
Elles agissent au niveau des acides nucléiques des hématozoaires. Leur
action est très
rapide et les parasites disparaissent du
sang
48h à
72h après leur administration {51>.
Les
amino-4
quinoléines
sont lentement absorbé~par
la muqueuse
gastro-intestinale.
Elles se fixent sur les tissus
et
sont excrété~
lentement dans
l'urine sous
forme libre
et
métabolisée
{25%
en 7
jours> {99>.
Aux doses thérapeutiques,
elles
sont
bien
tolérées:
on observe
rarement
des
vomissements
et
des
troubles
transitoires
de
l'accom~dation. Néanmoins, la chloroquine est contre indiquée par voie
parentérale
chez
le
nourrisson.
Il est même
conseillé
de
ne pas
l'utiliser
avant
la
troisième
année
afin
d'éviter
les accidents
gravissimes qui pourraient être majorés par l'immaturation hépatique.
A doses relativement fortes et
prolongées {200-300mg/jour/6 mois>,
ce médicament possède une action
anti-inflammatoire
{lOI> sans doute
liée au fait qu'il augmente la résistance des
membranes des lysosomes
et qu'il inhibe la phagocytose des polynucléaires {36>. Ceci a conduit
à
l'utilisation
de
la
chloroquine
dans
le
traitement
de
la
polyarthrite rhumatoïde et
du lupus
érythémateux disséminé. Certains
effets secondaires sont
observés
en traitement chronique
troubles
oculaires
pouvant devenir irréversibles à partir
d'un certain seuil
{49> , troubles musculaires et cutanés.
A doses toxiques,
les
amino-4
quinoléines
exercent
une action
dépressive sur le myocarde et une parésie de
certaines fibres lisses
{49, 72>.
.. / ..

- 9 -
1.1.4 / Les dérivés de l'amino-8 quinoléine
CH 3
1
-CH-(CH
(1)
2)3- NH 2
HN-R
-€
)
/CH 3
CH
(2)
2 s- NH-CH ..... CH
3
R=
CH 3
Hj:O
~
1
)
/C2 Hs
-CH- CH
-N
(3)
2 3
..... ~Hs
~ ~
.---CH3
(4)
- CH 3- N ....... CH
3
Figure 3:
Principaux dérivés de l'amino-8 quinoléine
primaquine (l), pentaquine (2), pamaquine (3), rhodoquine (4).
Ces
médicaments
sont
inactifs
sur
les
formes
asexuées
du
Plasmodium.
Par contre,
ils
détruisent
les gamètes
et
les formes
exo-erythrocytaires primaires.
En
effet,
ces dérivés sont
actifs à
deux stades du cycle des hématozoaires: d'une part, par une action sur
les gamètes qui est
rapide
et
puissante,et
d'autre
part,
sur les
schizontes tissulaires hépatiques.
Cette
action
se
manifeste aussi
bien
durant
le
stade pré-erythrocytaire
(P.falciparum) qu'au stade
exo-érythrocytaire.
La
première
action
permettra
une
prophylaxie
contre
le
P.falciparum
alors
que
la
seconde
permettra
une cure
.. / ..

- 10 -
radicale et
préviendra les
rechutes contre P.
vivax, P.malariae, P.
ovale {49,72>.
Aux doses thérapeutiques
il n'y aura
d'action ni
sur les schizontes sanguins ni sur les sporozoïtes.
Ces
dérivés sont
assez toxiques
ils
provoquent
des troubles
digestifs
(anorexie
et
douleurs
abdominales>,des
troubles nerveux
(somnolence et
anoxie>.
Des
cas
d'anémie
hémolytique
liée
à une
propriété particulière de l'hématie
déficiente en glucose-6-phosphate
deshydrogenase
ont
été
décrits
{49,72>.
Les
amino-8
quinoléines ne
sont utilisées en pratique
que pour
tenter d'obtenir la
guérison
radicale
des
infections
à P.vivax,P.
malariae
et
P.
ovale
par
une
destruction
des
formes
exo-erythrocytaires {19>.
1.1.5 / Autres antipaludéens
1.1.5.1 / La méfloquine
Ce produit est né des recherches de l'armée Américaine,
en Asie du
Sud-Est. Sa structure chimique est représentée par la figure 4.
r:;c
Figure 4:
Structure de la méfloquine
.. / ..

- 11 -
La
méfloquine
appartient à la famille
des quinoléines-méthanols.
c'est un
schizonticide actif
sur
les
Plasmodi.
résistants
à la
chloroquine
et
aux
autres
antipaludéens,
sans
liaison avQC l'ADN
(49).
La liaison de la méfloquine aux protéines plasmatiques est très
importante.
Deux
caractéristiques
expliquent
ses
propriétés:
son
affinité pour
les phospholipides
membranaires
des
erythrocytes
et
l'accumulation
dans
les
erythrocytes
humains.
On
utilise
ce
médicament uniquement en prophylaxie.
1.1.5.2 / Les dérivés de l'acridine
L'unique
représentant
de
ce groupe est la
mépacrine qui
est un
schizonticide à action
assez rapide
voisine de celle
de la quinine.
Elle agirait
en dénaturantl'ADN et
en le déployant
par fixation
ionique sur les bases nucléotidiques.
Cl
Figure 5 :
structure de la mépacrine .
. ./ ..

- 12 -
La mépacrine peut causer des troubles digestifs <nausée,vomissement
et diarrhée>
et des troubles
neurologiques à type
de céphalées avec
quelquefois délire,sinon coma.
Elle sera utilisée à raison de 200
à 500mg par jour
chez l'adulte
et
de
20mg/année
d'âge chez
l'enfant.
Elle est aussi
indiquée en
association
avec
la
chloroquine
dans
les
collagénoses,
les
athéropathies,
les
affections
photosensibles
<lucites>
et
les
affections allergiques <asthme>.
1.1.5.3 / Les biguanides
Le chloriguanide et
la pyriméthamine qui sont représentés
sur la
figure 6
NH
" H
......CH
HN=
3
-CH 3
Figure 6 :
structure du chloriguanide <1> et de la pyriméthamine <2>
. . 1 ..

- 13 -
-a 1 Le chloriguanide
Ce
dérivé
présente
une
action
antimalarique
par
ses
trois
caractéristiques: .schizonticide sanguin d'action lente,
actif sur les
formes
âgées;
actif
sur
les
formes
pré-erythrocytaires
de
P.
falciparum uniquement; .sporonticide marqué empêchant
la maturation de
l'oocyte de l'anophèle.
Le chloriguanide est un antipaludéen complet,
utilisable
en
prophylaxie
et
en
traitement
curatif
mais
les
Plasmodi"
deviennent
assez rapidement
résistants
par l'apparition
d'une
mutation
de
la
dihydrofolate réductase,
ce
qui diminue son
affinité pour le métabolite actif du chloriguanide (49, 52, 72).
Bien
que ce
médicament
soit
dépourvu
de
tout effet secondaire
grave,
l'absorption de doses élevées engendre
des troubles digestifs
tels que vomissements
et
diarrhées.
Le chloriguanide s'utilise à la
dose de 2mg/Kg/jr.
-b 1 La pyriméthamine
Parmi les diaminopyrimidines qui ont été testées dans le traitement
de la malaria .u fait de leur analogie structurale avec
le métabolite
actif
du
chloriguanide,
seule
la
pyriméthamine
s'est
révélée
utilisable
contre
le
Plasmodium,
tandis
que
la
triméthroprime
présentait une activité antibactérienne (52).
Aux
doses
usuelles,
la
pyriméthamine
possède
une
action
schizonticide et sporonticide (99). Elle agit comme antifolinique, son
action est plus rapide que celle du proguanil.
Elle est
utilisée
le
plus souvent en association avec les sulfamides ou sulfones
en cas de
résistances.
. .1 ..

- 14 -
1.1.5.4 / Les sulfamides et sulfones
L'activité antimalarique in vitro de ces composés est connue depuis
longtemps,
mais
elle
s'est révélée modeste
en
clinique
<40, 60>.
Cependant,
en association avec
la
pyriméthamine
qui
renforce leur
action, on utilise les trois produits suivants:
deux
sulfamides
retard:
la sulfadoxine et le sulfalène
la dapsone ou diphénylsulfone.
OCH 3
NHSO,-«_'»-NH,
Figure 7 :
Principaux sulfamides [sulfalène (1) ] et sulfones [diphénylsulfone (2)]
utilisés en paludologie
Ces
dérivés
possèdent
une
action
schizonticide
aux
doses
thérapeutiques <19,52>.
Ce
sont
des inhibiteurs de
la
synthèse de
l'acide dihydrofolinique,
par
blocage
de
l'utilisation
de l'acide
aminobenzoïque par l'hématozoaire.
Les
concentrations sanguines sont
variables d'un individu à un autre et semblent dépendre d'une
vitesse
d'acétylation,
en rapport avec le phénotype.
Ils pénètrent dans
les
.. / ..

- 15 -
hématies,
diffusent assez peu dans le L.C.R et traversent la barrière
placentaire.
Ils sont
métabolisés dans
le
foie
en
dérivé acétylé
inactif qui est ensuite éliminé.
1.2 /
CHLOROQUINE ET SES DERIVES
1.2.1 / Introduction
La
CLQ est
l'antipaludéen
le
plus
utilisé
dans
le
monde. La
molécule a été synthétisée au cours de
la seconde
guerre mondiale où
elle s'est révélée être
un antipaludéen sùr et
efficace. Il s'agit
d'un dérivé
du
noyau
amino-4
quinoléine,
qui
possède
une action
schizonticide
sur toutes
les espèces de
Plasmodium
mais
au~si une
action
gamétocide sur
P.
vivax et P.
malariae. La CLQ possède une
action anti-inflammatoire et une action anti-parasitaire vis-à_ vis de
Giardia intestinalis et d'Entamoeba
histolitica. Aux doses usuelles,
elle
est
moins
toxique
que
son
dérivé
hydroxylé
(hydroxy-CLQ>.
Cependant la
toxicité
de
la
chloroquine est importante,
surtout à
doses élevées (suicides>.
1.2.2 /
Chimie
La
chloroquine
est
la
(diméthylamino-4'methyl-1'butylamino>
chloro-7
quinoléine (PM=319,9>. Elle se présente sous forme de poudre
blanche à reflets jaunes, de saveur amère. utilisée sous forme de sels
(figure 8)
(sulfate ou phosphate>,
elle est soluble
dans l'eau, peu
.. / ..

- 16 -
soluble dans l'alcool,
insoluble dans le chloroforme et dans l'ether.
La base
est par contre
soluble dans les
solvants organiques (éther,
dichloromethane
>.
Figure 8 :
Les deux principales formes d'utilisation de la chloroquine
(1) sulfate, PM = 436,
(2)phosphate, PM =515,9.
Cent
mg
de
chloroquine base
équivalent
à
137
mg
de
sulfate de
chloroquine
et à 160 mg de phosphate de chloroquine
.. / ..

- 17 -
1.2.3 1 Pharmacologie
1.2.3.1 1 Propriétés pharmacologiques
a 1 Action antiparasitaire
al 1 Propriétés antimalariques
La
chloroquine
a
un
effet
modeste
sur
les
formes
exo-erythrocytaires de Plasmodium.
Elle n'est donc pas
utilisée dans
la prophylaxie causale et
ne
protège
pas
contre
la
survenue
de
l'infection (47).
Cependant,
elle
a une action
importante
sur les
formes asexuées de P. vivax et P. malariae
et sur les
gamètes de
P.
vivax.
L'action suppressive de la chloroquine sur
P. vivax est plus
importante
que celle de
la
quinine ou
de
la
quinacrine. Dans les
attaques fortes et soudaines,
la chloroquine s'est
montrée
efficace
et fait régresser la parasitémie très rapidement.
En effet la fièvre
disparaît dans la plupart des cas dans les 24h à 48h.
Les
frottis se
révèlent
négatifs
au
bout de 48h à 72h (49).
Cependant,
il existe
certaines souches résistantes à la chloroquine dans
certaines régions
du monde,
en l'occurence dans le
Sud-Est Asiatique,
le Centre et le
Sud des Amériques
et
en
Afrique
(64,
86).
La
chloroquine guérit
complètement
le
paludisme à P.falciparum,
mais comme la
quinine et
la quinacrine, elle ne peut
empêcher les rechutes (52).
La chloroquine est bien
tolérée et est
administrée facilement par
voie orale. Elle ne possède
aucune synergie avec la primaquine .
../ ..

- 18 -
a2 / Mécanismes de l'action antimalarique
La
chloroquine
agit
au
niveau
des
acides
nucléiques
des
hématozoaires.
Ceci
a
été
montré
aussi
bien
in
vitro
chez
P.
gallinaceum et P. berghei qu'in vivo chez P.gallinaceum (49). Il s'en
suit
une
inhibition
de
l'ADN-polymérase
et
un
blocage
de
la
réplication
de
l'ADN.
La
mort
du
parasite
est
précédée
d'une
diminution
de l'activité enzymatique et
d'un blocage
de la synthèse
des
protéines.
Par
ailleurs
la
chloroquine
pourrait
bloquer
un
récepteur de surface de l'hématie,
empêchant la fixation du mérozoïte
sur la membrane.
b / Autres actions
La
chloroquine
est
capable
d'interférer
avec
le
mécanisme de
plusieurs enzymes comme le montrent de nombreux travaux (4,20,,59,86).
En
effet,
les études de BACK
et coll. ont montré
que l'antipaludéen
exerçait
une
inhibition
de
l'activité
de
l'enzyme
aminopyrine-N-déméthylase
chez le rat traité par la chloroquine. Par
ailleurs,
sur des rats
traités à
raison
de
5mg/kg
de chloroquine
durant 3
mois, EMROLE et coll. ont montré que l'activité de certaines
enzymes microsomales et
cytoplasmiques
était
réduite.
Cependant, la CLQ est dépourvue
d'effet
inducteur
enzymatique
(54).
Les
diverses
perturbations
notées
sont
secondaires
à des
altérations des composés membranaires
du
microsome
qui
entraînent
une dimunition de la
fluidité
membranaire .
. . / ..

- 19 -
La CLQ réduit l'incorporation de l'acétate dans les phospholipides.
Elle possède ausi des propriétés cytotoxiques
des cellules incubées
en présence de 50
~M de CLQ,
cessent de se multiplier et
meurent au
bout de 3
jours (S4).
Ceci est vraisemblablement dû à une inhibition
de la synthèse
des stérols.
Il en est de
même pour la
synthèse des
protéines.
Les actions de la CLQ sur les différents composants
de l'organisme
sont multiples.
En effet,
en dehors des effets précedemment décrits,
l'antipaludéen interfère avec le fonctionnement des lysosomes,
ce qui
justifie
ses propriétés
anti-inflammatoires.
Elle possède aussi des
effets sur le
système immunitaire (IDS),
et
sur
le
métabolisme de
l'insuline (17).
.. / ..

20 -
1.2.3.2 / Métabolisme
a / Absorption et distribution
Après une
prise orale,
la CLQ est absorbée rapidement
et presque
totalement au niveau du tractus gasto-intestinal.
Elle est détectable
dans le sang 30
mn à 60
mn plus tard. Le taux maximal se situe entre
la deuxième et la troisième heure.
La concentration dans les hématies
est d'environ deux fois supérieure à la concentration plasmatique. Par
contre, elle est retrouvée à une concentration 20 fois supérieure dans
les hématies parasitées <figure 9) . . '
' . ~-",
..~ \\
'-
"
Par
ai Il eurs
1a
CLQ se
Hie ide façon \\réversib 1e aux protéines
/
1...-'
..:\\
,.\\:'
,-
\\ ; / •
plasmatiques
dans
la
proportion ,~d'envI1"oR- 155:' ",
et
à
diverses
\\\\
,/ ;...
protéines tissulaires.
Chez
dessùJets_~~és à la suite d'une
;,
, :: !_~ Il \\ ':-\\.. ~' .
intoxication aiguë et chez l'animal de' laboratoire,
les taux les plus
élevés sont retrouvés dans le rein, le foie,
la rate, le coeur, et
le
cerveau.
Au niveau du myocarde,
la concentration est 2 à 3 fois plus
importante
que
dans
les
muscles
squelettiques 1 ce
qui
pourrait
expliquer la toxicité cardiaque du médicament <2, 18, 89).
La CLQ et ses divers métabolites traversent le placenta
et passent
en faible quantité dans le
lait.
En effet, des recherches effectuées
chez
le
nouveau

ont
montré
la
présence
de
CLQ
et
de
ses
métabo li tes:
(désethyl-
et
bisdésethyl-CLQ
et
7-chloro-4
amino
quinoléine>,
dans les urines et le sang du nouveau-né ainsi
que dans
le sang ombilical (36).
../ ..

21 -
CLQ 10- 5
M/Kg/j
Erythrocytes
Rein
4 10-6 M
Absorption
8 10-5 M
Muscle
Rate
Squelettique
10-4 M
5 10-6 M
Coeur
Foie
3 à 6 10-5 M
1 ào4 10-4 M
Cerveau
Leucocytes
1 à 2 10-5 M
3 à 5 10-4 M
Figure 9 :
Répartition de la CLQ à la suite d'une administration de
4 mg/Kg/j
b 1 Dégradation et élimination
La fixation de la CLQ sur les tissus entraîne une élimination lente
et un taux sanguin persistant d'où une action thérapeutique prolongée,
à la différence de
la quinine.
Environ 50
à 70
% de la CLQ ingérée
.. / ..

22 -
sont éliminés sous forme inchangée dans les urines.
Les autres formes
d'élimination
sont
essentiellement
constituées
par
le
dérivé
mono-N-déséthylé (25-30
%).
Ce dernier garde toujours les propriétés
antimalariques
et
la toxicité cardiaque (36).
On retrouve
aussi le
dérivé bis-N-déséthylé en
faible proportion (3%).
La chaine latérale
pourrait
être
éventuellement
dégradée
complètement
pour donner un
acide
carboxylique.
La CLQ est
dégradée
au
niveau
du
foie, mais
différemment selon l'espèce.
En effet,
si chez l'homme le métabolite
le
plus
important
est
le
dérivé
déséthylé,
chez
le
singe,
le
métabolite prédominant est le dérivé acide carboxylique. L'élimination
de la CLQ est très lente.
Environ 10
% de la dose sont éliminés dans
les premières 48
heures
et
30
%
les 7
jours suivants. De faibles
quantités de CLQ pourraient être retrouvées
dans
la sang et l'urine
des patients, cinq ans après la dernière
prise (44).
La
durée de demi-vie est comprise
entre 6
et 14
jours après une
prise orale.
La CLQ est toujours décelable dans le sang
périphérique
au bout de 119 jours (49, 72).
Des études réalisées chez quelques patients traités par 150 mg/j de
CLQ pour son action anti-inflammatoire pendant 28 jours ont montré que
25
% environ
de la dose sont excrétés
sous forme
de CLQ native ou
de
métabolites,
environ 10
% de
la
dose sont excrétés
dans les
matières fécales.
Cependant,
à la suite d'une
administration par la
voie I.V.
de CLQ,
on observe une accumulation au niveau de la rétine
et dans d'autres tissus (30, 51).
../ ..

23 -
1.2.5 / Effets secondaires
La CLQ et les amino-4-quinoléines sont remarquablement tolérées aux
doses thérapeutiques actives contre le paludisme. Par contre, c'est un
poison violent qui
entraîne
la
mort
en
quelques
heures
dans les
intoxications aiguës.
En outre,
dans
les
traitements
des maladies
rhumatismales,
en usage prolongé,
on note divers troubles oculaires,
musculaires,
cutanés,
auditifs et cardio-vasculaires que nous allons
exposer assez brièvement.
1.2.5.1 / Atteintes oculaires
La plus
sérieuse
est une rétinopathie
due au stockage de
la CLQ
dans les cellules
mélanifères de
la
choroïde.
Elle
s'observe plus
fréquemment chez
les sujets
âgés,
davantage chez la
femme que chez
l'homme,
et surtout en cas d'atteinte vasculaire.
Dans le traitement
de la polyarthrite chronique évolutive par exemple,
son incidence est
de l'ordre de
5%,
la plupart des cas sont
observés
après un
an de
traitement et le risque augmente avec la
durée de
celui-ci (40, 45>.
La rétinopathie
est caractérisée
par le
développement
d'un scotome
annulaire
périfovéal
correspondant
à
une
zone
d'atrophie
de
l'épithélium pigmenté.
La fovéa peut
être
atteinte et il
s'en suit
alors
une diminution de l'acuité
visuelle.
On peut aussi noter une
diminution
du
champ
visuel.
On
observe
une
altération
de
l'électrorétinogramme
(ERG>,
notamment
une
augmentation
de
··1··

24 -
l'amplitude
de
l'onde
"a"
et
une
disparition
des
potentiels
oscillatoires.
Par la suite,il a été détecté une diminution de l'onde
"b",
alors que l'onde "a" demeure le plus souvent normale.
Diverses hypothèses
du
mécanisme toxique
ont
été
proposées. La
première est fondée
sur l'affinité importante de la CLQ vis-à-vis de
la mélanine présente dans la choroïde et dans l'épithélium pigmentaire
de la
rétine.
Il s'en
suit
une accumulation forte
de CLQ, surtout
dans le
traitement au long cours,
qui va
engendrer une rétinopathie.
La
CLQ va ainsi
perturber l'activité enzymatique
des mélanocytes et
inhiber la
synthèse. des protéines (4, 30, 48).
La
seconde
hypothèse
est
fondée
sur
le
fait
que
les
aminoquinoléines
sont
capables
de
se
fixer
sur
les
lysosomes,
stabilisant la membrane lysosomiale (86) et d'entrainer une diminution
de l'activité
phagocytaire
(92).
Les
lysosomes
vont
dégénérer et
donner des corps cytoplasmiques membraneux.
L'examen histologique montre la présence de
formes dégénératives à
différents niveaux de
la
rétine
et
constamment
dans
les cellules
bipolaires
oB prendrait
naissance l'onde "b"
de l'ERG.
Il Y a donc
bien
une
corrélation
entre
la
diminution
de
l'onde
"b"
et les
modifications histologiques.
1.2.5.2 1 Atteintes musculaires
La CLQ
peut
engendrer une
myopathie
qui
se
localise
le plus
souvent au niveau des membres inférieurs. Cette myopathie va entraîner
une fatigue et
une paresse
du
muscle.
Elle
est
due
à
un défaut
enzymatique
de la glycolyse} régresse lentement
et totalement après
l'arrêt du traitement.
../ ..

25 -
1.2.5.3 1 Autres
effets
Les retentisssements
du
traitement au long cours par
la CLQ sont
importants
En dehors
des
cheveux
qui
se
décolorent
<30>, des
réactions cutanées de
type toxique et allergique
peuvent quelquefois
survenir au cours des traitements.
En effet une étude portant sur des
sujets atteints
de psoriasis et d'arthrite, traités par des
doses de
500
mg de CLQ ou d'hydroxyCLQ durant une longue
période a montré que
la CLQ provoquait une sensibilisation du tissu cutané
en
engendrant
une exagération de la maladie et une apparition de
psoriasis
pour la
première fois chez les sujets sains <.9.72>.
Au niveau du
système nerveux central,plusieurs cas
de convulsions
ont été attribués à des prises
quotidiennes de 0,50
g à 1
g de CLQ,
et un cas de
psychose
toxique caractérisée par
un état confusionnel
après 20 jours de traitement par 0,5 g de CLQ <72>.
Des troubles sanguins tels l'agranulocytose
et une anémie peuvent
être des conséquences
de la prise de CLQ.
Une légère leucopénie est
parfois observée. Ces signes seraient peut-être en relation
avec
les
effets cytotoxiques
de
l'antipaludéen relatifs à l'altération
de la
perméabilité membranaire du lysosome des leucocytes <4. 34> .
../ ..

26 -
1.2.4 / Toxicologie
1.2.4.1 / Introduction
Les
intoxications aiguës
qui surviennent après les
tentatives de
suicide
particulièrement
fréquentes
en
milieu
tropical
sont d'un
pronostic
grave
présentant
un
tableau
clinique
caractéristique.
L'intoxication est marquée par sa gravité,
son acuité et sa brièveté.
L'atteinte
cardiaque
constitue
un
élément
essentiel
de pronostic
vital.
Les premiers signes se manifestent dans un délai compris entre
1 à 3h après l'absorption de la CLQ. En règle générale la phase
aiguë
s'observe
jusqu'à
la
douzième
heure
et
les
signes
cliniques
disparaissent
après 24h (95).
Mais une
absence
de
traitement peut
entraîner une issue fatale.
Les
signes
rencontrés
dans
les intoxications
aiguës
sont donc
cardiovasculaires,
neurologiques
et
respiratoires.
Nous allons les
présenter assez rapidement.
1.2.4.2 / Troubles neurologiques
On retrouve environ dans la moitié des intoxications aiguës
par la
CLQ
une obnubilation,
qui est
un symptôme précoce
et fréquent. Ce
signe constitue une alerte car
il inquiète l'entourage,
alors que le
coma survient de facon très rare. En effet, une étude faite sur 38 cas
d'intoxication
n'a révélé
que 4
comas
dont
un seul a
été d'issue
../ ..

27 -
fatale;
un
seul
des
patients
comateux
présentait
des
troubles
respiratoires et des anomalies de l'electrocardiogramme (43, 56,
72).
Il s'agit le
plus souvent
d'un coma vigile
avec agitation immédiate
suivie d'un
coma
profond
et
calme
dont
le
tableau
comporte une
aréflexie.
Ces
signes
s'observent
le
plus
souvent
pour
des
chloroquinémies supérieures à 2,5
mg/l mais
il existe des cas
où la
chloroquinémie est
supérieure
à
7
mg/l
sans
coma
(94).
Ce même
phénomène est observé par d'autres
études

certains
sujets ayant
absorbé des doses largement supérieures à 2,5 g n'ont pas développé de
coma.
On
n'observe
que
rarement
des
convulsions.
Toutefois,
lorsqu'elles sont présentes,
elles sont souvent associé~à un coma et
à des troubles respiratoires.
Les convulsions ne sont jamais précoces
et sont précédées par des troubles respiratoires.
Une
expérimentation animale a montré
la
fréquence importante des
convulsions
dans
l'intoxication
par
la
CLQ
(24).
En
outre, les
convulsions régressent
sous
diazépam
avec
une relation effet-dose.
Néanmoins,
certains
intoxiqués
par
la
CLQ
présentant
un tableau
clinique
avec
des
convulsions
ont
développé
une
résistance
à
l'injection
I.V.
de diazépam.
Dans ce cas, les convulsions ont cessé
après une injection I.V.
de barbituriques.
Mais il est conseillé de
ne pas se
baser sur l'existence ou
non
de
coma
pour
apprécier la
gravité d'une intoxication à la CLQ (32,51).
Les troubles neurosensoriels sont très fréquents
et comportent une
atteinte de la VIII" paire des nerfs crâniens, avec une hypoacousie et
des
vertiges
qui sont
souvent précoces.
On observe quelquefois des
bourdonnements
d'oreilles.
Les signes oculaires sont
dominés par le
spasme des vaisseaux rétiniens responsable des troubles visuels allant
../ ..

-
28 -
jusqu'à
l'amaurose
totale.
Par
exemple,
2
intoxiqués
par
l'antipaludéen ayant ingéré par
voie orale,
respectivement 5g et 6g,
ont
tous
deux
manifesté
au
début
de
l'intoxication
une cécité
complète avec vomissements.
La cécité a
régressé dans les heures qui
ont suivi le traitement (57).
1.2.4.3 1 Troubles respiratoires
Les troubles respiratoires sont fréquents, mais ils sont de gravité
différente
Ils peuvent être constitués de polypnée
avec mouvements
amples
ou
quelquefois
d'apnée
brutale
(43,
44).
En
effet,
une
adolescente
ayant
absorbé 7,5g
de
CLQ
a
développé
un collapsus
accompagné
de
cyanose.
Enfin GROUZETTE et
coll.
ont
montré chez
l'animal une fréquence des troubles
respiratoires de l'ordre
de 25 %
(24).
Ceci est
en
accord
avec
les
observations
chez
l'homme où
certains auteurs auraient noté environ 28
% de troubles respiratoires
(43).
1.2.4.4 1 Troubles cardiovasculaires
Ils sont
fréquents.
Des modifications de
la
pression artérielle
peuvent être
notées (43)
au type d'hypotension modérée et passagère,
mais qui mérite
d'être prise
en considération et traitée.
En effet,
toute baisse
modérée de
la
pression maxima doit
faire craindre
un
collapsus
secondaire
qui
peut
être
précoce
et
correspondrait
à
l'effondrement de la tension artérielle. Il régresse sous isoprénaline
.. / ..

29 -
ainsi
que
l'hypotension.
Cependant,
avec
les
progrès
de
la
réanimation,
le collapsus est devenu
un signe
clinique qui apparait
rarement dans les intoxications de ce type.
Les
signes
cardiaques
vont
plutôt dominer
le tableau clinique.
Cette
symptomatologie
cardiaque
est
expliquée
sur
le
plan
electrophysiologique
par
un
blocage
des
mouvements
passifs
membranaires des ions sodium, potassium et calcium (22) entraînant des
effets dromotrope,
bathmotrope, chronotrope et inotrope négatifs; ces
actions sont associées à
une dépression de l'automaticité
des fibres
pace-maker.
L'ensemble
de
ces efffets
concourt
à
provoquer des
phénomènes de
réentrée par
inhibition de la
conduction. Dans toutes
les intoxications sévères où
la
chloroq1némie est
supérieure
à 2,5
mg/l,
on
note des troubles cardiaques
(96).
A titre d'exemple, une
patiente
qui était supposée
avoir ingéré
136,4
mg/kg de poids
corporel de phosphate de CLQ, a présenté un arrêt cardiaque, qui était
précédé d'un
electrocardiogramme pathologique
avec
un
complexe QRS
élargi accompagné d'un segment ST plat (44).
1.2.4.5 / Analyse toxicologique
a / Introduction
Au
cours des
tentatives
de
suicide,
le
plus
souvent,
il est
nécessaire
de
pratiquer des
dosages
de
toxique
dans
les fluides
biologiques (liquide
gastrique,
sang
et
urines>.
Les prélèvements
d'organes
effectués chez
l'homme à la
suite
des
décès, permettent
éventuellement de confirmer l'intoxication et d'étudier la répartition
dans les
divers
tissus.
··1··

30 -
Les dosages réalisés dans
les liquides
biologiques permettront de
confirmer la présence du toxique dans les tentatives d'autolyse,
son
efficacité
dans
les
traitements
antimalariques
(13.53>.
et
de
contrôler
l'efficacité
du traitement évacuateur
dans les tentatives
d'autolyse (96) ou de faire une étude dose-effets secondaires (45).
Plusieurs méthodes sont utilisées:
-méthodes
qualitatives
:elles
regroupent
des
réactions
colorimétriques et la chromatographie sur couche mince.
-méthodes
quantitatives:
elles sont nombreuses et sont
les plus
utilisées.
Mais nous ne traiterons
dans ce travail que
des méthodes
spectrophotométriques
qui
sont
d'usage
courant
et
facile,
ne
nécessitant
qu'un
spectrophotomètre
U.V.,
et
de
la
méthode
fluorimétrique qui est celle avec laquelle nous avons réalisé tous les
dosages de cette étude.
Toutefois,
nous citerons les autres méthodes
chromatographiques
qui
sont
les
plus
sensibles
et
une
méthode
immunologique qui utilise la CLQ marquée. Cette dernière nous a permis
de faire une comparaison avec notre méthode de référence.
b / Méthodes qualitatives
La
première
est constituée
par la
néphélométrie du mercurdodure
précipité à l'aide
du
réactif de
TANRET.
La seconde repose
sur le
dosage colorimétrique
de
I·acide molybdique
formé
à
partir
de la
précipitation
de la base sous forme de molybdate.
Ces méthodes sont dépourvues
de spécificité et de
sensibilité, et
ne présentent donc que peu d'intérêt .
.. / ..

-
31 -
Enfin,
la chromatographie sur
couche
mince
<C.C.M.)
permet une
caractérisation
du
produit
dans
les
différents
compartiments
de
l'organisme.
Une de ces applications a permis
de montrer
que la CLQ
utilisée par
voie orale chez la
femme enceinte
traverse la barrière
placentaire
et
se
retrouve
au
niveau
du
foetus.
Voici
décrite
brièvement la
technique utilisée
le sang
total est
hémolysé par
l'eau
distillée
puis
alcalinisé
par
une
solution
am,oniacale.
L'extraction est faite par le dihlorométhane
La phase organique est
conservée
puis
évaporée
à sec.
Le résidu sera alors
repris par du
~éthanol et déposé
sur des plaques de silicagel puis chromatographié
à l'aide d'un solvant <benzène 1
méthanoll
diéthylamine <7,5 1 1,5 1
1)
ou chloroforme lacétate d'ethyle <1 1 1». La révélation est faite
avec
le
réactif
de
Dragendorff,
qui
peut
révéler
jusqu'à 0,2~g
d'antipaludéen.
La figure
la représente un chromatogramme typique
obtenu selon les conditions.
··1··

32 -
.-.-
- - - - - - - - - -
·a •• •• ~ 0
b8 ; ' .. . •,
c
f1D $
G. 0
OP.
.e
d

cS'

dIE>
·t t Ut
fa

..
1
.2 ..3 .4 5 ~ 7.
Figure 10 :
Représentation
d'un
chromotogramme
d'extraits
uvrnaires (43)
provenant de femmes enceintes (2)
et (3) et de nourrissons (4) et (5)
d'une part,
et d'autre part de mères (6)
et de leurs propres enfants
(7).
Le
dépôt qui
est
à
gauche
est
constitué
de
substances de
référence servant de témoins IJl.v, sont présentées
comme suit:
- a
CLQj
b
7-chloro-4 aminoquinoléinej
c
deséthylCLQj
d
dideséthylCLQ:
- e
métabolite avec chaine linéaire
N-oxidej
f
métabolite avec chaine linéaire di N-oxide
(e et f sont des métabolites polaires) .
../ ..

-
33 -
c 1 Methodes quantitatives
cl 1
Spectrophotomitrie U.V.
Elle a été très largement utilisée (95,
97) et le demeure toujours
dans
les pays
tropicaux où
les
tentatives
de
suicide
sont assez
fréquentes (96).
La méthode a une très
bonne
sensibilité
(
0,3 ~g
peuvent
être
décelés)
et
une
bonne
spécificité
<spectre
caractéristique>
Le
spectre obtenu
entre 220
nm et
400
nm servira d'une
part à
caractériser l'antipaludéen et d'autre part à le
doser en comparaison
avec une solution étalon.
-Principe
On mesure l'extinction
à 343
nm d'un extrait
sulfurique obtenu à
partir d'un liquide biologique <sang,
urine, ou suspension d'organe>.
Il faut utiliser de la saponine à 10
% ou de la potasse concentrée à
60
%
<réactif A>
pour séparer la
CLQ des tissus
et hémolyser les
hématies.
-Technique
Après avoir déposé dans un tube à hémolyse le liquide biologique et
le réactif A à chaud,
l'ensemble
est extrait par
l'éther éthylique.
Les
phases
éthérées
sont
collectées
et lavées par la
soude NilO .
../ ..
1

34
-
Cette
phase
est centrifugée puis
séchée
par le
sulfate de sodium
anhydre et filtrée. Enfin, une extraction par l'acide sulfurique dilué
es t réa Usé.
Le spectre de l'extrait sulfurique est enregistré
entre 220
nm et
400
nm.
La mesure de la densité optique est effectuée à 343nm contre
de l'acide sulfurique et la concentration sera calculée en extrapolant
sur
une
courbe
d'étalonnage
réalisée
avec
des
so 1utions
de
concentrations
connues de CLQ
et traitées dans les mêmes conditions
que les dosages. Le spectre obtenu est représenté par la figure I l
1 ~
Spectrophotométrie
1
u.v.
1
1
1
0,5
!
J
i
/
0,25 V
1
/
i
1
1
//
,
/
'----/
, >
Figure 11
Spectre U.V. d'une solution d'acide sulfurique NilO contenant de la
CLQ.
L'aminoquinoléine présente un spectre caractérisque
avec quatre
maxima:
343 nm, 329 nm, 256 nm, 235 nm et trois minima : 336 nm, 280
nm et 241 nm.
../ ..

35 -
c2
/ Fluorimétrie
c'est elle qui a été utilisée
pour
cette étude.
Nous allons donc
l'exposer dans le détail afin de ne
plus revenir
sur certains points
ul térieurement.
-Principe
Le principe de cette méthode
consiste à mesurer
les intensités de
la fluorescence de la CLQ à 405 nm après excitation à 350 nm.
-Réactifs utilisés
N'
NaOH N ;
éther
éthylique;
1
solution
d'alcool sodé
préparée
en
dissolvant
50
g
de
soude
dans
200
ml
d'eau
distillée, refroidie et additionnée de 600
ml d'éthanol â 90° et enfin
complétée à 1 litre avec de l'eau distillée;
Tampon borate
37,2
g d'acide borique et 44,7
mg de KCI sont
dissous
dans
1
d'eau
distillée;
à 500
ml de cette solution on
rajoute 300 ml de soude 0,5 N et on ajuste le pH à 9,5;
Solution étalon de CLQ : 130 mg de ClQ sulfate sont dissous dans
100 ml de HCl O,lN.
../ ..
r

36 -
-Extraction
Elle est
réalisée dans une ampoule à décanter,

l'on introduit
successivement un volume connu de liquide biologique ou d'homogénat de
tissu, (1 ml à 5ml>, HCI 0,1 N qsp la ml et 15 ml d'alcool sodé. Après
agitation,
on
ajoute 25
ml d'éther.
Puis après une autre agitation
d'une dizaine de minutes environ, le mélange est laissé au repos et la
phase acqueuse sera éliminée.
La phase éthérée,
est lavée par 20
ml
de
NaOH
N.
Une dernière
extraction est réalisée
par deux
fois 4ml
de HCI 0,1
N. Les phases
acides
sont
réunies et
chauffées au
bain
marie pour
éliminer les
traces d'éther.
Après refroidissement,
le résidu est complété à 10ml avec HCI NilO
et la mesure fluorimétrique est effectuée.
-Mesure Fluorimétrigue
Elle sera réalisée dans une fiole jaugée de la ml où on introduit 5
ml de
liqueur acide d'extraction,
1
ml
de soude
0,5
N et 4 ml de
tampon borate.
Le spectre obtenu est représenté par la figure 12 . La
lecture
est faite à partir
d'un
étalonnage de
solution
de CLQ de
concentrations
différentes
qui
sont
traitées
dans
les
mêmes
conditions.
La concentration de CLQ est exprimée
en ~g/ml s'il s'agit
du sang
et en ~g/g d'organe s'il s'agit de tissus.
··1··

37 -
l
1
2
100
'"
, ,
,
1
,,,
50
\\
\\
10
,
"
300
350 400
450
~nm
Spectre$
d'excitation (1) et de
fluorescence(2 )
Figure 12 :
Représentation des spectres d'excitation (1) et de fluorescence (2)
de la CLQ à pH 9,5.
l = Intensité de fluorescence en %
.. / ..

-
38 -
c3 1 Méthodes chromatographiques
Elles sont très
sensibles (1
ng/ml)
,mais délicates et lourdes à
mettre en
oeuvre.
Après alcalinisation,
l'extraction est effectuée
par un solvant après addition d'un étalon interne.
Pour la C.P.G., le détecteur utilisé est à capture d'électrons.
Pour la chromatographie en phase liquide deux méthodes de détection
sont uti 1isées:
-la fluorimétrie (98»
-la spectrophotométrie U.V. (96).
Elles
sont
utilisées
dans
la
surveillance
thérapeutique
et
permettent
aussi
bien
une
bonne
séparation
entre
les
divers
antipaludéens
(aminoquinoléines,
quinine)
et les
métabolites de la
CLQ.
Les étalons internes les plus utilisés sont des dérivés qui ne sont
pas retrouvés parmi
les
métabolites
de
la
CLQ.
Par
exemple sont
utilisés les dérivés suivants
-(chloro-9) CLQ
-7-chloro-4 (1-méthyl-4'-isopropylaminobutyl)-guinoléine.
·./ ..

-
39 -
c4 / La méthode radio-immunologique
ao t'0i 'lt'
C'est
une technique récente mise~ dans
notre
laboratoire
. Elle
utilise des anticorps monoclonaux dirigés contre la
CLQ. Elle dispose
d'une bonne sensibilté et pourrait être utilisée
dans la surveillance
des traitements par la CLQ afin de
mettre en évidence les résistances
éventuelles à la CLQ (42).
·./ ..

- 40 -
1.3 / TOXICITE CARDIAQUE DE LA CHLOROQUINE
Le
coeur s'est révélé
être
l'organe
le
plus
sensible lors des
intoxications par la
CLQ.
Dans
tous les cas
d'autolyse, les signes
cardiovasculaires ont toujours dominé la clinique.
De plus les études
réalisées chez
l'animal ont
permis de montrer que
l'antipaludéen se
fixe de fa~on importante au niveau du myocarde. Ainsi, avant d'exposer
les données faites
sur la toxicité cardiaque de
la
CLQ, nous allons
tenter de faire un rappel assez bref et succinct sur l'anatomie
et la
physiologie cardiaques.
1.3.1 / Rappel sur l'anatomie et la physiologie cardiaques
1.3.1.1 / Introduction
Le coeur est un muscle creux qui fonctionne comme une double pompe,
chasse le sang dans les artères et contribue à son retour veineux.
Il
est constltué du coeur droit et du coeur gauche, chaque partie comporte
une
oreillette
et
un
ventricule
séparés
par
des
cloisons
inter-ventriculaire
et
inter-auriculaire
<tissu
musculaire>.
Les
oreillettes ne communiquent
pas entre elles chez
les adultes
car le
tvot de Botal a disparu depuis la naissance.
L'automatisme
du
coeur est
dO
à
l'existence
du
tissu nodal.
Néanmoins sa fonction est soumise à un contrôle nerveux.
· ./..

- 41 -
1.3.1.2 / Coeur et système nerveux autonome
a / Nerfs cardiaques
Les
nerfs
efférents
se
dirigeant
vers
le
coeur
adaptent
l'automatisme cardiaque aux besoins du corps.
d~
C'est ainsi que l'excitation~système sympathique augmente
la force
contractile,
la conduction, l'excitabilité et la fréquence cardiaques,
mais, ceux du système parasympathique (nerf vague) atténue~ces effets.
Les
cellules
nerveuses postganglionnaires
se situent en partie
dans les parois auriculaires sous l'épicarde. Les fibres nerveuses vont
ensuite se diriger vers le système de conduction (16).
b / Anatomie du S.N.A. cardiaque:
Le
coeur a une
double
innervation
sympathique
(~)(16.
94) et
parasympathique (P~)
dont
les différentes parties
sont présentées
dans le tableau ci-après.
1
.. / ..

- 42 -
1
Système
Système
1
1parasympathique 1
sympathique
1
1
Inoyau dorsal
moelle
1
Centres
Idu X (nerf
dorsale
1
Ipneumograstique>
1
1
Fibres
1
prégan-
longues
courtes
1
g1ionnaires
1
1
Relais
paroi
ganglion
1
synaptique
auriculaire
stellaire
1
1
1
Fibres
1
postgan-
courtes
longues
1
gl ionnaires 1
1
1
Inoeud sinusal
noeud sinusa l,
1
1Innervation
Inoeud de Tawaral
Tawara et le tout
Il
myocarde auriculo-
1
.[]
ventriculaire
1

Les fibres vagales n'atteignent pas les ventricules
Anatomie du système nerveux autonome
.. / ..

- 43 -
c / Physiologie du S.N.A.
cl/Système parasympathique <Pl.)
Sa stimulation
va
provoquer
une
bradycardie
<effet chronotrope
négatif>.
En
effet il
ramène à
70/mn la fréquence
propre du noeud
sinusal <l20/mn>: le tonus Pl prédominant constitue alors un frein.
Son mécanisme
d'action est le suivant:
il agit par
son médiateur
chimique <acétylcholine>
sur les cellules du tissu nodal en modifiant
la
cinétique
de
leur
potentiel
d'action
<P.A.>.
L'acétylcholine
raccourcit
notamment
la
durée
du
P.A.
au
niveau
du
noeud
auriculo-ventriculaire.
Elle
rd~~ourcit aussi
la
repolarisation et
diminue la vitesse de dépolarisation diastolique spontanée <D.D.S.> du
tissu nodal.
Il s'en suit alors une atteinte
plus tardive du P.A. En
outre, l'acétylcholine
provoque
un
ralentissement
de
la conduction
auriculo-ventriculaire <effet dromotrope négatif>.
Ceci
se
traduira
au
niveau
de
l'E.C.G.
par un allongement de
l'espace PR (94).
c2 / Système sympathique (~ )
Lorsque
le
système est
excité,
il
s'en
suit
une tachycardie.
L'action
est réalisée par
fixation de noradrénaline libérée
par les
terminaisons
nerveuses
,sur
les
récepteurs
myocardiques
qui sont
presque uniquement
des récepteurs
La stimulation du~ cardiaque a
les effets suivants:
chronotrope +,inotrope + <effet sur le myocarde> et bathrnotrope +.
· ./..

- 44 -
Le mécanisme est le
suivant:
le
système
agit
sur
les cellules
nodales en
modifiant la cinétique de leur P.A.. Il s'en suit alors une
plus forte pente initiale de dépolarisation du P.A.. Il en est de même
pour la pente de dépolarisation diastolique spontanée <D.D.S> d'où une
atteinte rapide du potentiel-seuil déclenchant le P.A.;
La D.D.S. est
une caractéristique des cellules nodales,
expliquant leurs propriétés
d'automatisme.
Par contre,
les
cellules
myocardiques conservent un
potentiel de membrane stable durant toute la diastole. Enfin le système
est masqué par le tonus PE prédominant (94).
1.3.1.3 / Muscle cardiaque
La
paroi cardiaque se
compose de
trois couches:
l'endocarde, le
myocarde,
l'épicarde;
l'épaisseur en
est déterminée
par
le muscle
cardiaque, le
myocarde.
L'endocarde
et
l'épicarde
le
recouvrent à
l'intérieur et
à l'extérieur
en
formant
deux
membranes
minces et
lisses.
L'importance
du
développement du muscle cardiaque
dans les
différentes
parties
du
coeur
dépend
de
son
t ravall:
1a
paroi
musculaire
des
oreillettes
est
faiblement
développée,
celle
du
ventricule
droit <petite circulation>
est plus
mince
que
celle du
ventricule gauche <grande circulation>.
La
musculature des oreillettes est complètement
séparée
de celle
des ventricules par un tissu
conjonctif,
le squelette du coeur. Seul
le
système
de
conduction
de
l'excitation
cardiaque
franchit
ce
squelette
qui
sert
de
zone
d'insertion
à
la
musculature
des
oreillettes et des ventricules (91, 16).
l
.. / ..
1
l

- 45 -
1.3.1.4 / Fonctionnement cardiaque
Les ventricules cardiaques
propulsent
le
sang
par
saaades dans
l'aorte
et le tronc pulmonaire.
Le fonctionnement
cardiaque se fait
selon un cycle cardiaque qui se répète périodiquement pendant toute la
vie,
présentant deux
phases:
la vidange d'un ventricule
plein par
contraction <systole) est suivie du remplissage du ventricule vide par
dilatation <diastole).
En début de
systole,
la contraction du muscle
cardiaque provoque
une
élévation brusque de
la
pression
dans le ventricule.
La valve
atrio-ventriculaire et la valve artérielle sont fermées,
le volume du
ventricule reste
constant
<contraction
isovolumétrique
= temps de
contraction).
Lorsque
la pression ventriculaire atteint
la pression
dans
l'artère,
la valve artérielle
s'ouvre,
alors que
la pression
continue d'augmenter.
Pendant ce temps, la musculature se raccourcit,
le volume
ventriculaire diminue et
environ
70ml
de
sang, le volume
systolique,
sont
expulsés
dans
l'artère.
Puis,
la
pression
ventriculaire retombe de nouveau en dessous de la pression artérielle,
la valve art~rielle se ferme <temps d'éjection).
La
contraction
systolique
est
suivie
d'un
relâchement
de
la
musculature cardiaque,
la valve atrio-ventriculaire
étant fermée:
le
volume ne
varie
pas
<relâchement
isovolumétrique)
avec
un volume
sanguin résiduel de 70
ml <temps de contraction). Lorsque la pression
ventriculaire devient inférieure à la
pression
auriculaire, la valve
atrio-ventriculaire s'ouvre et le sang de l'oreillette pénètre dans le
ventricule <temps de remplissage) (16).
../..

- 46 -
1.3.1.5 / Electrophysiologie cardiaque
Toutes
les cellules de l'organisme ont une
membrane
polarisée au
repos.
Ce
potentiel de repos
résulte de la répartition
inégale des
ions
de
part
et
d'autre de
la
membrane
cellulaire
grâce
à des
transporteurs ioniques,
consommant de l'énergie,
appelés pompes. Ces
pompes ioniques luttent contre les courants ioniques passifs <courants
entrants pour Na+ et Ca++, sortants pour K+>. Les courants entrants de
Na+
et
Ca++
rendent
le
potentiel
de
membrane
moins
négatif
<dépolarisation>.
Le
potentiel de
repos
représente
donc
un
équilibre
entre les
courants passifs et l'activité des pompes.
Toute cellule entrant en activité se dépolarise
la dépolarisation
peut être due :
à la
transmission
de
proche
en
proche
de
l'influx nerveux
<cellules myocardiques>j
- à l'activité propre <automatisme> des cellules du tissu nodal.
Quand
la
dépolarisation
atteint
un
certain
seuil
<le
potentiel-seuil>
il se
produit un
phénomène explosif,
le potentiel
d'action.
Celui-ci est composé de 5
phases dont chacune correspond à
des mouvements ioniques spécifiques (figure 13) (94).
-Phase 0
entrée brutale et massive de Na+
provoquant une forte
dépolarisation <canal
sodique rapide>
et une
entrée
plus
lente et
régulière de
Ca++
dans
le
milieu
intracellulaire.
La
vitesse et
l'amplitude de la dépolarisation sont
fonction de la
quantité de Na+
entrantj
.. / ..

- 47 -
-Phase 1
repolarisation
rapide
et faible se
produisant juste
après le pic du potentiel d'action. Elle est particulièrement nette au
niveau
des cellules de Purkinje,
et est classiquement
provoquée par
une inactivation du courant entrant rapide de
Na+
et par la présence
d'un courant repolarisant d'ions chlorures,conditions permettant à des
charges
négatives
de
gagner
le
milieu
intracellulaire.
Cette
1
explication
~voquant
la
migration
des
ions
chlorures
est
actuellement
mise
en
doute
au
profit
d'autres
théories
faisant
intervenir,
dans la
production de cette phase l,
des
mouvements du
calcium intacellulaire et du potassiumj
-Phase 2:
la
cellule reste
dépolarisée
en
plateau.
Ce plateau
correspond au
canal
sodique
lent
et
au
canal
calcique (courants
entrants>
et en partie à une diminution de la
conductance potassique
limitant les sorties de K+j
-Phase
3:
c'est une phase de
repolarisation
rapide.
Le courant
sortant potassique augmentej
-Phase
4:
il
se
produit une dépolarisation
lente avec
mise en
route de la pompe Na+/K+
permettant un transport actif de K+
vers le
milieu
intra-cellulaire
et
de Na+
vers le milieu extra-cellulaire.
Cette
phase est caractéristique
des
cellules
douées d'automatisme.
C'est la dépolarisation diastolique spontanée (O.O.S.>.
Au lieu
de
se
maintenir à sa
valeur
de repos,
le potentiel de
membrane se
dépolarise
peu à
peu
jusqu'à
atteindre
la
valeur du
potentiel-seuil,ce qui va déclencher un nouveau potentiel d'action .
. . 1 ..

- 48 -
membrane
cellulaire
Ca H
B
activateur
PR ~ P0ten"e' ~'! '''DOS
+ 20
PA " Po'enl'el r.l ,'Cl,on
PRA - Penooe re'raClaife <Itlsolue
mVO
PRE = Penooe rp.'rac~alfe ,,"nrll.p.
PRR = P"nooe re'raCliNe '''''ll'v'!
- 20
40
o
PRE
60
80
PRR
4
100
PR
PA
Figure 13 :
Description des phénomènes ioniques et electrophysiologiques
cellulaires cardiaques .
. . / ..

- 49 -
1.3.1.6 / Les systèmes de conduction de l'excitation cardiaque
Les excitations qui provoquent la systole du muscle
cardiaque sont
produites
à l'intérieur même
du
coeur d'où
l'automatisme cardiaque
qui est perturbé par l'effet stabilisant de
membrane (phase 0
et 4>.
Ceci
est
caractérisé
par
une
diminution
des
courants
ioniques
transmembranaires.
Le coeur possède un
tissu musculaire particulier,
le
système
de
conduction
de
l'excitation
(ou
système
cardionecteur>,qui produit
spontanément
et
de
façon
rythmique des
excitations locales,
qUi,conduites à distance,
excitent le
reste du
muscle cardiaque et
provoquent
sa
contraction.
La contractilité du
coeur est fonction des mouvements intra-cellulaires de
Ca++ (phase 2>
et de l'allongement de la durée du P.A. <16, 94>.
a / le noeud sinusal <noeud de Keith et Flack>
C'est un lacis de cellules musculaires,
d'une longueur de 2,5cm et
d'une
largeur
de
0,2
cm,
situé
au
niveau
de
la circonférence
antérieure de l'abouchement de la veine cave supérieure et qui irradie
dans la
musculature"de
travail"
de l'oreillette droite
qui conduit
l'excitation jusqu'au noeud atrio-ventriculaire.
.. / ..
1
i

- 50 -
b / Le noeud atrio-ventriculaire <noeud d'Aschoff-Tawara)
Celui-ci
se
situe
dans
l'oreillette
droite
à
proximité
de
l'abouchement du
sinus
coronaire.
Le
noeud
atrio-ventriculaire se
poursuit par le tronc du faisceau de His.
c/ Le faisceau de His
Il perfore le squelette du coeur. Au niveau du bord supérieur de la
partie
musculaire
du
septum
cardiaque,
le tronc
bifurque en deux
branches se
dirigeant de
part
et
d'autre vers la base
des muscles
papillaires et en se plaçant sous l'endocarde septal.
Les terminaisons du faisceau de His sont appelés fibres de Purkinje
se poursuivant avec la musculature "de travail".
L'excitation du
coeur peut
prendre naissance dans
les parties du
système
de
conduction.
Mais la
fréquence du
noeud sinusal <rythme
sinusal 70/mn)
est plus grande que celle du noeud atrio-ventriculaire
<rythme
atrio-ventriculaire,
40/mn)
et
du faisceau de
His <rythme
ventriculaire,
20/mn},
de sorte qu'en règle générale
se déroule une
action coordonnée,
déterminée par le noeud sinusal "pace maker" alors
que les centres suivants n'entrent pas en jeu.
.. / ..

- 51 -
1.3.2./ Données actuelles sur la toxicité cardiaque de la CLQ
1.3.2.1
/Incidence,
mortalité
et
description
des perturbations
cardiaques.
La
CLQ exerce
une dépression
sur
le
muscle
cardiaque
dont la
résultante
est la
multiplicité des signes de
défaillance cardiaque.
Ceci se manifeste
aussi bien dans les traitements au long
cours (31,
63) que dans les tentatives d'autolyse (28, 65).
En effet,
des patients traités par la
CLQ (au total 62
g
de CLQ
prise par voie
orale)
à long
terme dans
le traitement d'affections
rhumatismales ont présenté des signes de cardiopathie (31).
Le dosage
a révélé une concentration de CLQ égale à 0,82 ~g/ml. Néanmoins, il ne
semble pas
exister de
corrélation entre la concentration de
CLQ et
l'apparition d'un quelconque effet secondaire.
Dans les traitements à long
terme,
il
a été
noté
des troubles
cardiaques chez
d'autres
patients,
perturbations
allant jusqu'à un
arrêt cardiaque.
Les concentrations de CLQ dans le sang total sont de
13 ~g/ml' en moyenne par contre celles de quatre témoins ayant pris par
!
voie orale 1500
mg de CLQ en 2 jours étaient de 5,1 ~g/ml en moyenne.
En outre,
d'autres travaux effectués sur des cellules d'animaux à qui
on a administré des doses assez élevées de
CLQ sur une
période assez
longue ont montré
l'opp&tition
d'anomalies au niveau du
coeur (40).
Celles-ci se
développent dans
le
muscle cardiaque en premier
et ce
n'est
que
plus
tard
qu'elles
sont
révélées
dans
le
muscle
squelettique.
Ces perturbations
se présentent dans
un premier temps
sous forme d'opacités
qui vont
laisser la
place à
des
vacuoles et
aussi à des nécroses.
. .1 ..

- 52 -
Ces phénomènes
se
font
préférentiellement
au
niveau
du septum
ventriculaire et se généralisent secondairement à tout
le ventricule.
C'est cette généralisation
qui pourrait
expliquer l'arrêt cardiaque.
Cependant,
il
faut
noter
que
si
dans
l'intoxication
chronique
<traitement
par
la
CLQ
avec
des
doses
relativement
fortes) les
troubles
cardiaques
sont relativement rares,
dans les intoxications
aiguës,secondaires le
plus
souvent à
des
tentatives
d'autolyse le
décès
est
toujours
causé
par
l'arrêt
cardiaque
qui
survient
brutalement (31, 43).
Il
est
observé
dans
les
intoxications
aiguës
des
anomalies
~
electriques
semblables
à
celles
qui
sont
retrouvées
après
administration de quinidine (89).
Il s'agit
de l'apparition
précoce
et de
la
fréquence de
l'allongement de
QT
qui
ne
correspond pas
toujours à une augmentation de la durée de QRS
puisque celle-ci n'est
toujours pas augmentée.
On observe aussi et très tôt
des troubles de
repolarisation
qui
sont
d'ailleurs
les
derniers
signes
à
se
normaliser.
D'autres observations montrent que dans
l'intoxication modérée, il
existe une tachycardie sinusale associée à un allongement
des espaces
PR et
QT,
à
un
décalage
de
ST.
De plus,
on observe des ondes T
d'amplitude
diminuée
ou
inversée
et
un
élargissement
modéré des
complexes QRS. par contre, dans les intoxications graves il se produit
systématiquement
un élargissement
majeur de QRS dépassant
12/100 de
seconde et aussi un allongement croissant de PR et un
rythme nodal se
produisent
quelquefois (18,
28,
31,
83).
Il semble donc qu'à dose
.
~
faible de
CLQ l'E.C.G.
est modérément atteint comme
le demontre les
travaux de SOFALA chez l'animal (89).Par contre,Les perturbations sont
plus profondes aux doses élevées.
..1 ..

- 53 -
En effet après administration d'une dose
de 4mg/kg chez
le rat il
se produit
un allongement de PR
et une
bradycardie uniquement alors
que l'espace QRS n'est prolongé qU'à partir de 6mg/kg par voie I.V ..
Enfin des cultures de cellules en présence de CLQ ont démontré
une
cytotoxicité de l'aminoquinoléine sur les cellules provenant
de tissu
cardiaque (figure 14).
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Effets de la
ClQ sur différentes cellules cardiaques
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(2)-endothélium
(3) -myocyte
«+»
Degré d'Inhibition Quantitative du Métabolisme Ce Ilulaire
.. /. ,

- 55 -
1.3.2.2 / Thérapeutiques utiliséSS
Dans les intoxications par la
CLQ il
est toujours
procédé
à une
élimination
du
toxique.
Le
lavage gastrique réalisé
ne trouve son
efficacité que lorsque le délai de prise du médicament
n'est pas trop
long. L'élimination forcée
du
toxique est
réalisée
en
perfusant du
soluté bicarbonaté pour obtenir des urines
alcalines,
et du mannitol
afin d'établir une diurèse osmotique.
Un traitement symptômatique est
immédiatement mis en route afin de sauvegarder ou de remettre le coeur
en marche
: le plus
souvent dans
les intoxications
par
la
CLQ, on
redoute un arrêt cardiaque.
Nous pouvons dire
que le
traitement des intoxications
par la CLQ
est
symptômatique,dans
ce
cadre.
Bien
que
différents traitements
antidotiques
aient été proposés,
les barbituriques
ont été utilisés
(65),
mais les succès sont modestes,
de même que ceux
consécutifs à
des administrations
parentérales
de
calcium
et
d'isoprénaline. En
effet,
certains
auteurs
avaient
remarqué
la
particularité
des
manifestations
électrocardiographiques
et
ont
montré
une certaine
efficacité de
l'isoprénaline
dans
le
traitement des manifestations
cardiaques qui surviennent dans les tentatives
d'autolyse
par la CLQ
(18).
Les sels de calcium ont été utilisés
(58),
comme le confirme
l'expérience de SOFOLA (chez l'animal>
qui a noté une amélioration de
la
contractilité
cardiaque
en
utilisant
du
calcium
chez
des
intoxiqués par la CLQ. (89)
En fait,c'est l'utilisation du diazépam qui est la plus courante et
la plus satisfaisante dans ces intoxications (24, 57>. En effet, cette
thérapeutique semble
être très efficace
et son
utilisation a retenu
beaucoup plus d'intérêt depuis que des cas d'intoxications suicides se
.. / ..

- 56 -
sont révélé5
anodines après admistration de diazépam <35-40
mg>. Ces
résultats
ont conduit à l'hypothése selon laquelle
il
y
aurait une
compétition entre diazépam et CLQ, voire même un déplacement de la CLQ
de ses
sites
de
fixation
spécifique
par
le
diazépam.
Mais une
certaine précaution est nécessaire dans l'utilisation de
ces termes,
car
le
traitement
de
l'intoxication
par
la
CLQ
par
une drogue
spécifique dépend de façon importante de la connaissance
du mécanisme
d'action toxique, qui est d'ailleurs toujours incertain.
Nous allons donc indiquer dans le chapitre suivant
les différentes
théories proposées pour ce mécanisme d'action toxique.
1.3.2.3 1 Mécanisme d'action cardio-toxique de la ClQ
Plusieurs mécanismes d'action toxique ont été proposés.
Le
système
neuro-végétatif
serait
atteint
précocément
et
provoquerait une anoxie qui est à l'origine de l'arrêt cardiaque et/ou
une
perturbation
de
la commande nerveuse
du coeur
par atteinte du
système
neuro-végétatif.
D'autres
auteurs
estiment
que 1e\\ atteinte~
neurologique par coma
respiratoire
<apnée>
ou cardiaque <collapsus,
arrêt cardiaque>
peuvent être simultanément ou séparément à l'origine
de la mort (18). Une expérience faite chez l'animal a montré que les ~
bloquants rendaient le
coeur sensible
à l'action
toxique de
la CLQ
(89).
Une autre hypothèse est basée sur les mouvements
des
ions calcium
et une autre sur la respiration des cellules cardiaques (58).
Ces
dernières considérations
ont
été
obtenues
à
la
suite des
travaux
réalisés
chez
l'animal.
Le
mécanisme
d'action
toxique
cardiaque de la CLQ demeure toujours imprécisément connu .
.. / ..

- 57 -
1. 4 1 BUTS DE L'ETIJDE EXPERIM:NTALE
Dans cette étude,
nous
allons tenter d'élucider
le mécanisme d'action
toxique cardiaque de la CLQ. Pour cela, nous avons porté notre choix sur un
certain nombre de
systèmes du fait
de leurs interactions déjà
connues ou
bien à partir
de
certaines considérations
établies
à la
suite d'études
cliniques.
Les systèmes que nous avons essayés d'explorer dans cette étude
sont:
-Le
système GABA-ergique
qui regroupe
des
anticonvulsivants utilisés
dans
le
traitement
des crises
~pileptiques.
Il en
est ainsi
pour les
~\\I'
benzodiazépines dont
le diazépam~est très
utilisé dans
les intoxications
par la CLQ pour tenter
de pallier
les effets péjoratifs se
produisant au
niveau cardiaque.
-Le
système regroupant
les inhibiteurs
calciques.
Ces
produits sont
utilisés dans le traitement des hypertensions et de l'angine de poitrine.
1.4.1
1
Rappels
bibliographiques
sur
l'inter-relation
entre
les
GABA-ergiques, l'iOQ calcium et la toxicité cardiaque de la CLQ.
Le
vérapamil,
inhibiteur
calcique,
semble
avoir
des
propriétés
inhibitrices
sur le
système GABA-ergique.
En effet,
les études in vitro
(cerveau de souris>
ont montré que le vérapamil et son dérivé méthoxylé (D
600>
se rév~lent être d'importants inhibiteurs du
récepteur GABA-ergique.
Par
ailleurs,
les
benzodiazépines
comme
le
Ro5-4864
et
le
diazépam
modifient les conditions physiologiques de la membrane cellulaire cardiaque
en augmentant la dur~e du potentiel d'action et réduisant la contractilité.
Cependant ces résultats ont été obtenus in
vitro
avec
des concentrations
.. f ..

- 58 -
importantes de
diazépam.
Par
opposition,
le
clonazépam, benzodiazépine
agoniste des récepteurs de type central ne possède
aucune activité. Ainsi,
les récepteurs des benzodiazépines sont couplés aux canaux
calciques, mais
ceci n'est démontré que pour les benzodiazépines de type
périphérique (73)
Alors que le
vérapamil,
inhibiteur
calcique
interfère
avec
le système
GABA-ergique
(68).
A partir de tous ces résultats,
il
semble exister un
lien
entre
les
récepteurs
calciques,e~ GABA-ergiques
(y
compris
les
benzodiazépines>.
Il serait possible que la CLQ,
qui ne manifeste plus sa
toxicité
cardi~ue en présence de diazépam (comme le montrent toutes les
expériences
humaines> , a i t
une
action
à
la
jonction
de
ces deux
systèmes.
1.4.2 / Rappels sur les sites GABA-ergiques et sur les anticonvulsivants
1.4.2.1 / GABA et récepteurs GABA-ergiques
a / Loca 1isation
Le GABA est un neurotransmetteur inhibiteur du
système nerveux central.
Il est présent dans
toutes
les régions de
l'encéphale
et
de
la moelle
épinière
(9).
Les
neurones
GABA-ergiques
sont
plus
nombreux
dans
l'encéphale
que dans
d'autres
structures.
Plusieurs voies GABA-ergiques
principales
sont
situées
dans
les
régions
cérébrales
qui
contrôlent
l'excitabilité cérébrale et
la
survenue
d'états convulsifs.
C'est ainsi
qu'on trouve des neurones
à GABA
dans les
voies cérébelleuses efférentes
comme
au
niveau des
inter-neurones hippocampiques et
corticaux (23) .
../ ..

- 59 -
On
observe
un
dysfonctionnement
des
synapses
GABA-ergiques corticales
notamment au niveau du cortex temporal,
dans certaines formes d'épilepsies
humaines (56,70).
b f Activité du GABA
Le GABA
est synthétisé
puis
stocké
exclusivement
dans
les neurones
GABA-ergiques.
Lors de la
dépolarisation membranaire,
le GABA est libéré
dans la fente synaptique (56).
Il active alors un
récepteur GABA-ergique postsynaptique situé
sur les
dendrites, l'axone ou le corps cellulaire d'un autre neurone. IL peut aussi
être recapté puis métabolisé (figure 15). Le recaptage a lieu au niveau des
terminaisons nerveuses GABA-ergiques .et des cellules
gliales. Le récepteur
GABA-ergique est très spécifique: les autres substances endogènes actives à
son niveau
sont
des di-
ou tripeptides comprenant
le
GABA (par exemple
l'homocarnosine)
(69).
La
modification
de
la
conductance
membranaire
induite
par le
système GABA"A"
est une
hyperpolarisation membranaire et
une inhibition de la décharge cellulaire. Ce phénomène se produit au niveau
des neurones du système nerveau central.
Par contre au niveau
du ganglion
spinal ou du noy,au dorsal de Deiters, la modification de la conductance au
chlore
liée
au
GABA
entraine
une dépolarisation
(56».
Dans tous les
cas,cette activation du récepteur GABA-ergique
peut
prévenir ou supprimer
la
survenue
d'événements
synchrones et rétablir
l'excitabilité (23, 35,
69».
. . f ..

- 60 -
c / Neurotransmission GABA-ergique et récepteurs GABA-ergiques
Actuellement, un type de récepteurs GABA-ergiques est bien identifié: le
récepteur sensible
à la
bicuculline
et
à
la
picrotoxine
qui commande
l'ouverture du
canal à ions
chlorure
et
est associé à la
régulation de
l' excitabi lité
cérébrale.
Ce
récepteur est appelé
récepteur GABA"A" <9,
56).
Il
est lié à un
canal (ionophore)
qui
contrôle
l'entrée des ions
chlorure
dans le cytoplasme.
Tous les récepteurs
GABA"A"
sont liés à un
ionophore chlorure spécifique.
Il existe d'autres
ionophoreschlorure, par
exemple ceux
liés
aux récepteurs
à
la
glycine,
dont
les antagonistes
(strychnine)
n'interfèrent pas avec la transmission GABA-ergique. Un autre
,
type de ~t~pteurs GABA-ergiques n'est pas associé au canal chlorure mais au
site qui l'entoure;
ils' agit du récepteur GABA"B"
qui
n'est pas modifié
par la
bicuculline et
la
picrotoxine et
semble associé
aux flux d'ions
sodium
et
calcium (68).
Son
rôle
dans
le
contrôle
de l'excitabilité
cérébrale
est
moins
important
que
celui
du
GABA"A". Schématiquement,
l'interaction du
GABA
avec son
récepteur produit une augmentation
de la
conductance de l'ion chlorure qui va
permettre de
stabiliser le potentiel
de repos membranaire. De plus, l'interaction récepteur GABA"A" et ionophore
chlore se fait
au sein d'une structure dite
complexe
macromoléculaire du
récepteur GABA (figure 16) (79).
. ./..

- 61 -
d f Le complexe macromoléculaire du récepteur GASA
Il a pu être identifié
grâce aux études
d'interactions entre récepteur
GABA
et
environnement
membranairej
on
voit
l'importance
du récepteur
GABAergique à l'intérieur de ce complexe et ses liens très
directs avec le
canalà
chlorure (11, 70, 99>.
L'activation
du
récepteur GABAergique,
soit par le GABA,
soit par un
agoniste,
augmente
l'entrée
dans
le
cytoplasme
des ions
chlorure par
l'intermédiaire de l'ionophore de la membrane cellulaire (9).
L'activité GABA-ergique,
au sein
du
complexe macromoléculaire passant
par l'activation
du
récepteur GABA-ergique
peut
donc
être
modulée par
plusieurs composants
membranaires ou sites de
reconnaissance membranaire.
Il s'agit:
-des sites de fixation des benzodiazépinesj
-des sites de fixation des barbituriquesj
,
-et~un
troisième site
d'activité qui
est celui de
la picrotoxine qui
bloque l'effet de
l'activité
du
récepteur GABA-ergique
sur
le
canal à
chlorure et
dont
l'action
antagoniste s'exerce directement
au niveau du
canal (79).
. . f ..

- 62 -
Récepteur au
GABA
Sites
de
fixation
Picrotoxine et
des
Anticonvulsivants
Benzodiazépines
Barbituriques et
Antidépresseurs
Figure 15 :
Le complexe macromoléculaire du récepteur GABA
NH2
COOH- CH2- CH2-1H-COOH
acide L glutamique
GAD
acide gamma-amino
<Décarboxy 1ase)
butyrique
. / , , -
+
(GABA)
phosphate de
pyridoxal
GABA-T
<Transaminase)
+
PhOSPhatr de pyridOKal
COOH-CH2-CH2-CHO
Acide succinique
SSADH (Déshydrogénase) Semi aldéhyde succinique
Figure 16 :
Les voies principales de la synthèse et de la dégradation de l'acide
gamma aminobutyrique (GABA) .
. . / ..

- 63 -
e f Les benzodiazépines
Actuellement,
on pense qu'il existe un complexe macromoléculaire
où le
site des benzodiazépines est couplé au
site GABA-ergique (79,
88). Sur ce
site des benzodiazépines agissent 3 types de ligands (11)
-Les ligands agonis tes classiques (diazépam>
qui renforcent le couplage
entre le récepteur GABA-ergique et l'ionophore à chlorure. Il s'en suit une
diminution de l'excitabilité neuronale (79).
-Les
antagonistes
des benzodiazépines capables
de
se fixer également
avec une haute affinité,mais qui n'ont pas d'action sur ce couplage.
-Enfin,
les
ligands
agonistes,
mais
à
effet
inverse,
qui
ont la
propriété de diminuer le couplage entre récepteur GABA-ergique
et le canal
à chlorure;
le couplage devient négatif, il entre moins d'ions chlorure et
l'excitabilité neuronale augmente (88).
Il existe beaucoup de sites au niveau du cortex,
un peu moins au niveau
du cervelet
et
du
système limbique,
beaucoup moins au
niveau
du tronc
cérébral.Mais
d'autres
molécules
en
dehors
des
benzodiazépines,
les
triazolo-pyridines,
les
cyclopyrolones,
certaines
phénylquinolones
ont
également une haute affinité pour les sites benzodiazépiniques (87).
Le
Ro15-1788
est
un
antagoniste
benzodiazépinique
sans
effet
pharmacologique
propre
mais
d'une très
haute
affinité
pour
les sites
benzodiazépiniques (21). Le R05-4864 dénué d'effet pharmacologique propre à
doses
faibles a une affinité pour les sites périphériques.
Par contre,
le clonazépam est un ligand de type central qui est présent
au niveau neuronal mais absent de la glie.Son effet sur les convulsions est
prouvé par de nombreux auteurs (Il,
62).
Son action sur la prévention des
. . f ..

- 64 -
convulsions est comparable
à celle du
diazépam.
Cependant, il a en outre
des effets sédatifs <62>.
Il est ainsi utilisé dans le
traitement de fond
des diverses formes d'épilepsie.
Le diazépam ou le flunitrazépam sont capables de se fixer
sur les sites
de
type
central <B8LLe. &2.' est
utilisé
en
première
intention
dans le
traitement
d'urgence de
l'état
de
mal épileptique
et
dans
les crises
convulsives.
f / les barbituriques
Ils
possèdent une action
anticonvulsivante,
augmentent
l'avtivité du
récepteur GABA-ergique
sur la
conductance
de
l'ion
chlorure
<55, 91>.
Cependant
seul
le
phénobarbital
est
utilisé
dans
le
traitement
de
l'épilepsie;
c'est
d'ailleurs
l'unique
représentant
de
cette
classe
thérapeutique que nous avons testé dans notre étude.
Ainsi,
l'activité
anticonvulsivante
des
benzodiazépines
et
des
barbituriques s'exerce par l'intermédiaire
du récepteur GABA"A"
et de son
ionop ,hore chlorure <Il,
69,
79, 91>. Cependant les produits antagonistes
des
benzodiazépines au
niveau
de
leurs sites
d'action
n'empêchent pas
l'activité des agonistes GABA.
1.4.2.2 / les anticonvulsivants
En
dehors
d'un
composé
spécifique
du
récepteur
GABA-ergique,
le
progabide:
<Gabrène*>,
des benzodiazépines, des barbituriques, nous avons
utilisé
d'autres
composés
dans
notre
étude
de
potentialisation
et
d'inhibition
de
l'intoxication
aiguë
par
la
CLQ.
Leurs
propri~tés
.. / ..

- 65 -
anticonvulsivantes ont été cliniquement et expérimentalement démontrées. Et
leurs interactions avec le système GABA semble très probable.
Il s'agit de
la DEPAKINE* (sel
sodique
de
l'acide
valprolque>
et
de
la phénytolne
sodique (sel sodique de la diphénylhydantolne>.
a / Le valproate de sodium <VPA>
Son action pharmacologique principale est sa propriété anticonvulsivante
<29,
35,
51>.
Mais le
mécanisme est imparfaitement
connu,
bien que de
nombreuses hypothèses aient été proposées.
L'hypothèse la plus généralement admise repose sur une mise
en
jeu
de
l'acide gamma-aminobutyrique (GABA> <68, 99> avec les arguments suivants:
-L'analogie structurale entre GABA et VPAj
~Le
blocage
par
le
VPA
de
l'activité
de
certains
agents
anticonvulsivants antagonistes du GABA <56, 70> et la protection du singe
papiophotosensible et de la souris
intoxiquée par l'alcool.
Dans ces deux
cas, les convulsions sont attribuées à une diminution du GABA.
Il possède des propriétés antianoxique
et sédative,
mais
n'influe pas
sur
le
fonctionnement
du
système
nerveu~ autonome
et cardiovasculaire
<62,94>.
../..

- 66 -
bILa phéhytoïne <diphénylhydantoïne
DPH,DIHYDAN*, SOLANTYL*).
Elle
est utilisée
dans
le
traitement de l'épilepsie.
En outre, elle
possède
des effets
sur le
muscle
cardiaque qui sont
dus
à
son action
stabilisante
de
membrane.
En
effet,
elle
produit
une
chute
de
Il'automaticité,
une augmentation
de réactivité des
membranes cellulaires
entrainant une accélération du
rythme de croissance
du potentiel d'action
dont l'amplitude est par ailleurs majorée et la durée réduite<99>.
Elle ralentit la dépolarisation
diastolique lente au
niveau des fibres
Ide Purkinje,
induisant ainsi une diminution de l'automobicité. Ces effets
rroduits
sur le
muscle
cardiaque
justifient
son
utilisation
dans les
troubles du rythme, et notamment dans les arythmies d'origine cardiaque.
.. / ..

- 67 -
1.4.3- Rappels sur les sites de fixation des inhibiteurs calciques.
Les inhibiteurs des canaux calciques ou
les antagonistes calciques
sont
actuellement
très
largement
utilisés
en
thérapeutique
dans
plusieurs indications cardiovasculaires. Ils appartiennent à un groupe
de drogues d'une grande
importance pharmacologique
dont le mécanisme
d'action est fondé sur l'inhibition du
courant calcique
lent dans de
nombreux tissus,
particulièrement dans
le
coeur,
le cerveau et les
muscles lisses des vaisseaux.
Ils constituent un groupe hétérogène du
point de vue structure chimique et sont principalement représentés par
le vérapamil, le diltiazem et les dihydropyridines.
1.4.3.1- Bases physiologiques de l'action des inhibiteurs calciques.
La membrane
des cellules
myocardiques
et
musculaires lisses des
parois artérielles présente
une
structure
lipidique
entrecoupée de
pores
qui
permettent
le
passage
intracellulaire
des
sUbstances
hydrosolubles
et
notamment des
ions.
L'intensité
de
ces courants
ioniques
est
régulée
par
l'ouverture
ou
la
fermeture
des pores
membranaires ou "canaux ioniques".
Chacun de ces canaux est dans
une
certaine mesure spécialisé pour un type d'électrolyte.
Ainsi l'entrée
du
calcium
dans
la
cellule
se
fait
essentiellement
par
le
fonctionnement du canal calcique
Cette pénétration
du calcium dans
la cellule a deux conséquences physiologiques fondamentales:
.. / ..

- 68 -
elle participe au développement du potentiel d'action cellulaire
et notamment de la phase II <phase du plateau>.
elle favorise l'activité contractile musculaire
aussi bien au
niveau de la fibre myocardique que de la fibre lisse vasculaire
par
activation
de
l'ATPase
myofibrillaire
et
par
stimulation
de
l'interaction entre les protéines contractiles (actine et myosine).
Les inhibiteurs des
canaux
calciques
bloquent
sélectivement les
mouvements ioniques à travers
le canal calcique lent.
Il en résulte
une
diminution
de
l'entrée
du
calcium dans la cellule
avec pour
conséquences
d'une part,
une
diminution
de
l'activité contractile
musculaire
et
d'autre
part,
d'importantes
modifications
de
l'électrophysiologie cellulaire portant à la fois sur l'automatisme et
la conduction <5, 17, 22, 38).
1.4.3.2- Effets pharmacologiques des inhibiteurs calciques.
Les effets pharmacologiques sont constitués par:
Une diminution de l'inotropisme myocardique par effet dépresseur
direct sur les protéines contractiles;
Un effet vasodilatateur artériel et artériolalre
par relaxation
du muscle lisse artériel;
- Un effet hémodynamique résultant de l'effet sur le myocarde et la
fibre lisse artérielle.
. ./..

- 69 -
Ces effets ne
sont pas
identiques pour toutes
les substances. En
effet,
le
vérapamil
possède
un
effet
inotrope
négatif
direct
prédominant
alors
qu'il
n'entraine
qu'une
faible
vasodilatation
artérielle.
Ceci
conduira
à
une
diminution
considérable
de
la
performance
du
ventricule
gauche.
D'autres
substances,
comme
la
nifédipine et le diltiazem, présentent un effet équilibré sur la fibre
myocardique et sur la fibre lisse vasculaire (17, 74, 77>.
L'action
des
inhibiteurs
calciques
dans
l'angine
de
poitrine
poss~de un mécanisme lié à la conjonction de plusieurs phénomènes:
* Une diminution des besoins en oxygène du myocarde (il s'agit du
mécanisme essentiel de l'action des inhibiteurs calciques>.
* Les inhibiteurs calciques s'opposent au spasme des artères
coronaires.
* Ils provoquent un effet inotrope négatif direct qui entraîne une
baisse des besoins en oxygène.
* Enfin les inhibiteurs calciques permettent une redistribution
intramyocardique
du
flux
sanguin coronaire
au
profit
des couches
sous-endocardiques qui sont
particulièrement
sensibles
à l'ischémie
(32, 85>.
~
En
outre,
les
effets
electrophysiologiques
des
inhibiteurs
calciques
sont
la
résultante
d'un
effet direct
et
d'un éventuel
réflexe sympathique.
En
effet,
les substances
poss~dant une forte
action
vasodilatatrice artérielle
(NFP> , et dans
une moindre mesure
(DZM> , provoque;
une
chute
tensionnelle
entrainant
elle
même un
,
reflexe
sympathique
dont
les
effets
sur
l'automaticité
et
la
conduction s'opposent à l'action directe des inhibiteurs calciques .
../ ..

- 70 -
Aux posologies usuelles,
la NFP entraîne une tachycardie légère et
n'altère pas la conduction auriculo-ventriculaire.
De même, le DZM ne
modifie
pas
notablement
la
fréquence
cardiaque,
mais
exerce une
dépression
légère
sur
la
conduction
auriculo-ventriculaire.
Par
contre,
le VPM poss~de un puissant effet dépresseur sur l'automatisme
sinusal et
la
conduction auriculo-ventriculaire
(68). Cet effet est
mis à profit dans le traitement des troubles du rythme.
Enfin,
nous citerons la
PNM, dont le mécanisme d'action couvre un
large
spectre.
Il
cumule
les
effets
stabilisant
de
membrane,
d'adrénolytique et d'antagoniste du flux
calcique.
Il est utilisé en
clinique
comme
vasodilateur
coronarien
et
antiangoreux
mais
ses
propri~tés antiarythmiques semble"~être peu exploitées.
Ces quatre produits nous ont servi dans
notre
étude expérimentale
comme
représentants de
la classe pharmacologique des
inhibiteurs du
courant calcique.
Par
ailleurs
l'étude des
sites
de
fixation des
dihydropyridines a
été
réalisée
au
niveau
cardiaque
au
cours de
l'intoxication aiguë ou chronique par la CLQ.
I.4.3.3-Les sites de fixation des inhibiteurs calciques.
Les
études
de
fixation
comprennent
principalement
deux
types
d'étude:
*La caractérisation du récepteur dans une préparation donnée;
*La caractérisation de l'affinité du ligand vis-à-vis du récepteur.
·./..

- 71 -
Il s'agit de
l'étude de
la fixation d'un
ligand radio-marqué sur
une préparation de récepteurs. La liaison doit être la plus spécifique
possible et est caractérisée par la séparation du ligand lié et libre.
Dans
le cas présent,
diverses substances du groupe
des inhibiteurs
calciques,
et notament
les dérivés
de
la
dihydropyridine
ont été
utilisés.
Les
ligands radio-actifs
utilisés
sont marqués au tritium
et on
utilisera donc
la
[3H]nitrendipine ou encore
la [3H]nifédipine.
Le nombre de récepteurs des DHP est variable d'un tissu à
un autre
pour une même espèce animale et pour un organe donné (5, 33).
Les
préparations
sont
obtenues
à partir de tissus
d'organe. De
nombreux travaux ont été
présentés
sur
les
sites
de
fixation des
inhibiteurs calciques.
La technique des préparations est généralement
réalisée selon le schéma qui sera exposé dans la partie expérimentale.
1.4.3.4- Principe de la méthode de dosage des sites:
Il s'agit d'une méthode de liaison par compétition entre
un ligand
radio-marqué et
un
ligand qui ne l'est pas vis-à-vis
des
sites. La
suspension
de
sites
est
mise
en
incubation
dans
les conditions
appropriées de température,
de temps,
de concentrations de protéines
et des différents ligands.
. ./..

- 72 -
Lorsque le ligand chaud et radio-marqué est mis en compétition avec
une
forte
concentration
de
ligand,
on
obtient
la
fixation
non
spécifique.
Dans le cas où seul le ligand chaud est mis en incubation
avec les sites, on mesure la fixation totale.
Les
réactions
de
liaison,
sont
généralement
réversibles
et
saturables, et sont mesurées à l'équilibre.
L + R.KIIK2.Lr
avec
L = ligand,
R =récepteur (dans le cas pr ésent on a récepteur = site>
Lr = complexe ligand-récepteur.
Dans le cas le
plus
simple,
avec un seul site de fixation
et un
ligand,
on a à l'équilibre sous
des conditions fixées de
volume, de
température et temps, l'équation sUivante:
L.RlLr = K2/Kl = Kd
Kd = constante de dissociation du complexe (mollI>,
Ka = constante d'affinité: l/Kd (l/mol>
. . 1 ..

- 73 -
;>. , ,
)
U-Q lL.;:>M
7000,-
i
:t1
4000~
3000~
1
tW
3n
400
800
['H- Nitrenaloine] pM
Figure 17 :
Fixation de la
[3H)nitrendipine sur
des préparations microsomales
de
cobaye.
Pour chaque
concentration,
sont pratiquées 3 mesures de
fixation totale
et 2
mesures de fixation non spécifique.
La liaison
non spécifique
est réalisée
avec
une
concentration
de
10-7
Mde
nitrendipine. Les concentrations
de protéines sont égales â 120 ~g/ml
(50).
.. / ..

- 74 -
La liaison non spécifique est déterminée par la mise en compétition
du ligand
tritié
avec
une concentation beaucoup plus
importante de
ligand non marqué. Ainsi, le ligand froid va déplacer le ligand tritié
de ses sites de
fixation
spécifique
de
forte
affinité.
Si,
à ce
niveau,
on trace la
courbe ligand marqué
lié en
fonction de ligand
marqué libre, on obtient une droite caractéristique de la fixation non
spécifique.
1.4.3.5- Caractérisation du récepteur.
La représentation selon la courbe de saturation n'est pas
satisfaisante
car elle
fait
appel à une
méthode d'interpolation
pour déterminer les
paramètres de liaison. Il
devient donc nécessaire
de pratiquer une linéarisation par la méthode de Scatchard où
Lr est noté B pour "bound ligand",
L est assimilé à F pour "free ligand"
.. / ..

- 75 -
B/F
", ",
" ", "
B
figure 18
Représentation de SCATCHARO
La pente de cette droite est ègale à -l/Kd.
L'extrapolation
de
cette droite
sur
l'axe
des
abcisses
est r
<8max> .
Cette courbe de SCATCHARD va permettre de déterminer:
-le Kd,
ou constante de dissociation du
complexe, caractéristique
d'un ligand et d'un type de récepteur (unité: mollI>.
-le B max ou capacité maximale de liaison (unité: mollI>.
1.4.3.5- Caractérisation du ligand
Les études
de liaison sont très
utilisées afin
de déterminer les
caractéristiques d' interaction d'un ligand avec un
site récepteur. Il
devient alors nécessaire de fixer les paramètres suivants:
.. 1 ..

- 76 -
*-quantité de récepteur utilisé,
*-quantité de ligand radio-marqué,
*-détermination de la liaison spécifique.
La détermination de l'affinité d'une drogue
pour
un récepteur est
réalisée en
utilisant des quantités
croissantes
de
ce
composé qui
entre en
compétition
avec
le
ligand
radio-marqué
spécifique. Les
mesures sont faites
à l'équilibre,
dans les conditions de
temps, de
température définies <figure 17).
Pour permettre un calcul aisé de l'affinité de ces ligands,
il est
apparu
nécessaire
de
linéariser
cette
courbe
en
utilisant
une
représentation log-logit,
ou courbe de Hill.
Celle-ci est obtenue en
portant
en
ordonnée,
la valeur
log (Bmax-B/B)
ou
Bmax = fixation
spécifique maximum et B =
fixation spécifique obtenue
en présence de
la drogue considérée, à une concentration fixée.
On obtient une droite
de
pente positive,

l'intersection avec
l'axe
des
abscisses
représente
log
CI50%
(la
concentration
inhibitrice,
molli est représentée par la CI50% ) .
. . 1 ..

- 77 -
a8
a4
,
8
I g - - -
ao
- - . - - - -- - - -- - - , /
8 ma C B
.:1 n
1
H=0.96
,.
1
1
K = 104 nM
O
- 04
1
1
1
1
1
1
1
-08
02
06
I~
lA
LOG
[nM x 10]
IO
Figure 19 :
Représentation
de
la
courbe
de
Hill
par
saturation
avec
la
[3H]nimodipine. Le Kd obtenu à partir de cette droite est égal
à 1,04
nm (r = 0,98>.
Le coefficient de Hill, nH = 0,96
(r = 0,96> indique
une absence de coopérativité (5).
. ./..

CHAPITRE II
ETUDE EXPERI/tENT.4LE

- 79 -
biLes autres drogues
Elles proviennent de diverses origines, et,sont les suivantes:
Les sels de CLQ (sulfate et phosphate> et le phénobarbital sodique
sont fournis par le laboratoire SPECIA (Paris-France>.
Le lactate de prénylamine est obtenu auprès du laboratoire HOECHST
( L'Aigle-France>,
Le progabide et le chlorhydrate de diltiazèm sont fournis par le
laboratoire DAUSSE (Le Plessis Robinson-France>.
La nifédipine, la nimodipine et la nitrendipine proviennent du
laboratoire BAYER PHARMA (Puteaux-FRANCE>.
Le diazépam, le clonazépam, le Ro15-1788, le Ro5-4864, nous ont été
fournis par le laboratoire ROCHE (Neuil ly-sur-Seine-France> ,
Le PK 11195 est du laboratoire
PHARMUKA (Gennevilliers-France>
L'acide valproïque provient du laboratoire LABAZ (Ambarès-France>.
Enfin,
la phénytoïne sodique a été obtenue auprès de ROUSSEL-UCLAF
(Paris-France>.
II.2 1 ETIJDE DE LA TOXICITE AlGUE DE LA CI-D...OROQUINE
II.2.1 1 Drogues utilisées
Les drogues suivantes ont été utilisées dans l'étude de
potentialisation ou d'inhibition de l'intoxication aiguë par la CLQ.
Elles sont divisées en trois groupes en fonction de leurs propriétés
pharmacologiques.
, ,/, .

- 80 -
a 1 les benzodiazépines
* dlazépam <DZP)
* clonazépam (CZP)
* Ro15-1788
* Ro5-4864
* PK 11195
biLes inhibiteurs calcigues
* vérapamll (VPM)
* nlfédiplne (NFP)
* prénylamlne (PNM)
* diltiazem (DTZ)
cl Les anticonvulsivants
* acide valproïque (VPA)
* progabide (PGA)
* phénobarbital (PHS)
* phénytoïne (PHN)
* DZP et CZP
. . 1 ..

- 81 -
II.2.2 / Protocole d'étude
Le tableau 1
suivant représente les modalités de traitement que
nous avons appliquées aux animaux dans les études d' intoxication ai~v~ ~~
chronique par la CLQ.
Mode de
1traitement
1Prétrai- ISérum physioll 3Drogue
I.P.
tement
100 ou 200~11
12Traitementl
CLQ
CLQ
I.M.
DL50
DL50
Tableau 1 :
Méthodes utilisées dans l'intoxication aiguê par la CLQ des souris
Swiss.
(l) ,
(3) : Après un prétraitement par les drogues citées
précédemment-(2) : il est procédé â l'administration de la CLQ après
90 min, dans le cas du PHS, de l'AVP et du PGE et après 30 min pour
les autres médicaments.
. ./..

82 -
Ces temps de latence correspondent en moyenne au délai d'action de
chaque produit
et à constante déterminél précédemment. Les décès sont
comptabilisés sur 24h par rapport aux animaux témoins qui sont
prétraités par du serum physiologique
Les drogues sont testées aux doses de 15mg/Kg pour le PHS, 375mg/kg
pour l'AVP, et 1 mg/Kg pour les autres drogues. Ces doses ont été
calculées en fonction de celles utilisées pour le DZP dans le
traitement des intoxications suicides par la CLQ <65, 96). Chez les
souris Swiss femelles, ces doses n'entrainent aucun décès et sont
notablement inférieures à la DL50 %,
II. 3 / ElUJE DE LA TOXICITE CHRONIQUE DE LA CHLOROQUINE
II.3.1 / Protocole d'intoxication
Les animaux utilisés sont des rats Wistar femelles adultes pesant
entre 150 g et 200 g. Ils sont groupés dans des cages par nombre de 5
et ont un acc~s facile à la nourriture et à l'eau. Les cages sont
placées dans des enceintes bien aérées et éclairées. Un lot est
contitué par 5 rats.
/
Les rats témoins reçoiVent du serum physiologique par voie I.P.
d'un volume compris
entre 100 ~l et 200 ~l: ce volume correspond à
celui qui est administré aux animaux qui reçoivent les drogues
testées. Aux animaux des autres lots on a administré la drogue à tester
selon le schéma résumé par le tableau II .
.. / ..

- 83 -
Durée de
Animaux
Animaux
Fréquence
l'intoxi-
témoins
traités
des
cation
1traitements
la12 semaines
Isérum
ICLQ 20mg/Kg
13 fois par
Iphysiol <I.M.>I<I.M.>
1semaine
Ib12 semaines
Isérum
ICLQ 20mg/Kg
13 fois par
I<ensuite,arrêtlphysiol <I.M·>I<I.M.>
1semaine
Idu traitement> 1
ICLQ 20mg/Kg
1 <1. M. >
ICLQ 20mg/Kg
Isérum
<I.M.> +
3 fois par
le8 semaines
Iphysiol <I.M.> DZP 1 mg/Kg
semaine
1<I.p·>
ICLQ 20mg/Kg
1<I. M. > +
IVPM Img/Kg
1<I.p·>
Tableau II
Métholodologie appliquée dans l'intoxication chronique par la CLQ
des rats Wistar .
. . 1 ..

- 84 -
(a) Les dosages de la CLQ et des sites de fixation des inhibiteurs
calciques sont réalisés â la fin de 2, 4, 6, 8 et 12 semaines de
traitement par la CLQ.
(b) Le traitement par la CLQ est arrêté après 12 semaines, puis 2
sous-groupes sont constitués. Pour le premier, les animaux sont
sacrifiés 3 semaines et pour le second, 6 semaines après.
(c) Tous les animaux sont sacrifiés en même temps. Le délai de 8
semaines est choisi car il a été constaté qu'il correspond â une
baisse considérable des sites de fixation des DHP.
II.3.2 1 Sites de fixation des dihydropyridines
II.3.2.1 1 Préparation des suspensions de sites de fixation
Des rats adultes pesant entre 150 g à 200 g sont anesthésiés à
l'éther. Les organes sont prélevés (cerveau,
coeur) puis débarassés
de toute trace de sang et lavés avec du serum physiologique maintenu à
4°C. L'organe
ainsi prélevé va subir les opérations décrites dans la
figure 20. Toutes les opérations sont réalisées à 4°C .
.. / ..

- 85 -
ORGANE LAVE + TAMPON N" 1
H
' L.

omogenelsa Ion au
poIYtron!<2 X 15 sec)
SUSPENSION
1
Centrifugation lente
~X 10 min, 4·C)
Culot éliminé
SURNAGEANT
centrifu1ation rapide
(40000 X g X 20 min, 4-C>
Surnageant éliminé
CULOT (+ TAMPON N-1>
HOmOgénéisatiol douce suivie d'une
centrifu ation rapide
X 15 min, 4-C>
Surnageant éliminé
CULOT (+ TAMPON N-1)
1
(mêmes opé~ions précédentes>
Surnageant éliminé ~~OT (+ TAMPON N-~
1
(mêmes opérations précédentes>
~
1 CULOT CLAIR est obtenu
1
<+ TAMPON N°)lg::efiltration sur
SUSPENSION MEMBRANAIRE
..--------..
Différentes
Conservation à
manipulations
-20-C max. 4 jrs
Figure 20
:
Schéma descriptif des différentes étapes de préparation des sites
de fixation des Dihydropyridines.
. ./..

- 86 -
A la fin de ces procédures, il est obtenu un culot qui est remis en
suspension dans du tampon n0 1 dans des proportions convenables
<concentration en protéines comprise entre 100 et 500 mg/V en vue de
caractériser les sites de fixation des DHP. Ces études sont
constituées par une technique de saturation et une dite de déplacement
du ligand radio-marqué qui est dans ce cas le [3H]NTP.
II.3.2.2 1 Etudes de saturation et de déplacement de la (3H>NTP
a 1 Les études de sa, turation
Elles sont réalisées par mesure de la fixation spécifique du ligand
radio-marqué qui est le [3H]NTP d'activité spécifique égale à 80
Cilmmol> à différentes concentrations allant de 0,5 nmol/l à 0,6
nmol/l, pour un volume final de 1 ml. Elle comprend en général 5 à 8
concentrations de ligand radio actif.
Pour chaque concentration, 3 mesures de fixation totale et 2
mesures de fixation non spécifique sont réalisées selon le schéma du
tableau III et dans des tubes de polypropylène .
. . 1 ..

- 87 -
Réactifs
Type
d'étude
utilisés
IFixation totalelFixation non
spécifique
Il3H]NTP
lOO~1
lOO~1
1<ligand chaud>
\\NFP
<lO-5M)
0
500~1
1<ligand froid>
o
Isuspension de sites
400~1
400~1
l<lOO-200mg/l de prot) 1
IVolume total
Tableau III :
Méthodes d'étude des sites de fixation des inhibiteurs calciques .
.. 1 ..

- 88 -
Les concentrations de ligand radio-marqué sont ajustées grâce à un
programme informatique mis au point dans le laboratoire pour obtenir
la concentration finale.
La suspension de sites est placée dans les tubes, puis on ajoute
sccessivement le ligand tritié puis le tampon nOl (dans le cas de la
fixation totale>, ou bien la NFP (dans le cas de la fixation non
spécifique>. L'incubation est pratiquée à la température du
laboratoire pendant 45 min sous agitation régulière.
Après ce temps d'incubation, le ligand lié est séparé du ligand
libre par filtration sur des filtres WHATMAN GF/C qui sont rincés par
3 fois lOml de tampon d'arrêt n02.
Les filtres sont séchés et la radio-activité fixée est mesurée sur
un compteur BECKMAN à scintillation liquide, sur une période de 5
minutes.
Les données sont ensuite introduites dans un programme informatique
permettant de:
• déterminer la fixation spécifique, exprimée en fmol/mg de
protéines
•. calculer les paramètres B, F et B/F pour chaque point
• calculer la capacité maximale de liaison Bmax (f mol/mg>
Remarques :
Tampon ne!
Tris HCl 50rnM / NaCI l50mM / CaCl2 lmM pH 7,4
Tampon n-2
Tris HCl 50mM / NaCI l50rnM / '
~ pH 7,4
.. / ..

- 89 -
bIles études de déplacement
Les études de déplacement que nous avons réalisées sur les
préparations de sites provenant des organes (coeur et cerveau) des
animaux sont pratiquées dans les conditions suivantes: la suspension
de sites (500~1) est incubée 1 heure à 37°C. Puis, à la température du
laboratoire, on ajoute successivement:
* le ligand froid qui est constitué par une des drogues
suivantes: NFP, NMP, CLQ avec des concentrations allant de 10- 5 à
10-12
nM et
* le ligand radio-marqué qui est le [~H]NTP, à la concentration
de 0,40 nM.
Après l'incubation, la filtration est effectuée comme pour les
études de saturation dans les même~conditions. Il en est de même pour
le comptage de la radio-activité fixée.
c 1 Les résultats obtenus de ces 2 types d'étude permettront enfin
de tracer :
- les courbes de saturation
- la linéarisation de Scatchard et de Hill
qui sont d'exploitation plus aisée.
.. / ..

- 90 -
II.3.3 1 Sites de fixation des benzodiazépines
Les animaux sont traités de la même facon. Mais ici,
les organes
sont placés dans du tampon phosphate de Na 10nM pH7,4. Seulement deux
centrifugations sont pratiquées.
- La première (150 x g, 20 minutes, 4°C> pour écarter les
particules de taille importante.
La seconde (2500 x g, 30 minutes, 4°C> pour obtenir un culot qui
sera conservé et repris dans du tampon phosphate de Na 10 mM-pH 7,4>.
Le radio-ligand utilisé est le [3H]DZP d'activité spécifique 72,6
Ci/mmol.
II. 4 1 DOSAGE DE LA OLOROQUINE
Dans cette étude, nous avons dosé la CLQ en utilisant une méthode
spectrofluorimétrique qui a été décrite précédemment. On utilise un
spectrofluorimètre AMINCO.
Brièvement, l'organe est broyé au polytron dans HCI NilO (10 ml>,
ensuite on ajoute la solution d'alcool sodé (15ml> et l'éther (25ml>.
Après agitation d'une dizaine de minutes dans une ampoule â décanter,
on laisse reposer puis on élimine la phase aqueuse. La phase organique
sera lavée par NaOH (20ml> puis la CLQ sera enfin extraite par 2 fois
4ml de HCI NilO.
. .1 ..

- 91 -
Ainsi après avoir chassé les traces d'éther par chauffage au
bain-marie à 60 G C et refroidi l'extrait acide, on complète à 10 ml
avec HCl NilO dans une fiole jaugée de 10 ml et on procède à la
lecture au fluorimètre.
* Lecture
Elle est faite sur un aliquot <5ml> alcalinisé dans du tampon
borate-pH 9,5. Le pourcentage de fluorescence est lu
à une longueur
d'onde de 405 nm après une excitation à 350 nm. Il est toujours utilisé
une solution étalon traitée dans les même conditions que pour les
dosages.
* Résultats:
La concentration de CLQ est exprimée en ~g/g d'organe.
* Remarque:
Un calcul de rendement d'extraction est réalisé
en utilisant d'une
part la CLQ radio-marquée et d'autre part en utilisant en "aveugle"des
solutions de CLQ de concentrations fixes par comparaison avec la
méthode de dosage radio-immumologique.
. .1 ..

CHAPITRE III
RESUL TATS ET DISCUSSION

- 92 -
III/RESULTATS
Introduction
Le
dosage
des sites de
fixation
des
inhibiteurs
calciques est
réalisé chez
des rats à
qui on a
administré
la CLQ par voie I.M ..
Ceci est fait soit sur une période
relativement
longue <intoxication
chronique>
avec une dose égale à 20 mg/Kg de poids corporel, soit sur
une période courte <intoxication aiguë>
avec une dose environ égale à
la moitié de la DL50.
Cette étude in vivo porte plus particulièrement
sur l'incidence de
l'intoxication au niveau
du coeur, mais aussi sur le cerveau <organe
témoin>.
Le
coeur est l'organe
le
plus touché dans
les tentatives
d'autolyse à la
CLQ,
d'où l'intérêt de l'étude des
modifications de
ces
sites
de
fixation
des
inhibiteurs
calciques
dans
les
deux
conditions expérimentales d'intoxication par la CLQ.
Au préalable,
il a été réalisé une étude in vitro de dosage de ces
mêmes sites pour permettre les comparaisons avec les résultats obtenus
in vivo.
Enfin,
des
études
de
potentialisation
et
d'inhibition
de
l'intoxication aiguë à la CLQ viendront compl~ter ce travail.
Mais avant d'exposer tous ces résultats, nous allons présenter
les
études de DL50
de la CLQ. En effet, nous avons étudié la DL50 % de la
CLQ par voie
I.P.
du
produit
avec
lequel
l'expérience
doit être
réalisée.
Cette
dose
DL50
%
sera
utilisée
dans
l'étude
de
potentialisation et d'inhibition de la CLQ .
. ./ ..

- 78 -
II 1 PARTIE EXPERllENTALE
ILl 1 Matériels
I. 1. 1 1 Animaux
Pour les études de toxicité aiguë, des souris femelles de souche
Swiss dont le poids est compris entre 18 g et 20 g sont utilisées. Par
contre, pour les études de toxicité chronique, nous avons travaillé
avec des rats femelles de souche Wistar pesant entre 150 g et 200 g.
Les souris sont maintenues au nombre de 4 par cage tandis que les
rats sont au nombre de 5 par cage, avec un accès facile à l'eau et à
l'alimentation (aliment composé>.
II.1.2 1 Drogues
a 1 ligands radio-marqués
Ils sont composés de la [3H]nitrendipine qui possède une activité
spécifique de 87 Ci/mmol et du [3H]diazépam, d'activité spécifique
égale à 76,7 Ci/mmol. Ces deux produits sont fournis par NEW ENGLAND
NUCLEAR (Boston-USA>~
. . 1 ..

- 93 -
3.1. / Etudes de DL50 %
Des souris Swiss femelles adultes pesant entre 18 g et 20 g ont été
utilisées. Les animaux sont groupés par 4 par cage avec accès facile à
l'eau et à l'alimentation composée.
Les solutions de CLQ sont réalisées par une
simple
dissolution du
produit <phosphate
de CLQ>
dans du sérum
physiologique stérile. Aux
animaux,
on administre les différentes solutions par voie I.P.
et on
observe durant
24h.
le
nombre
de
morts
est
compatibilisé
: les
résultats sont ainsi figurés dans le tableau IV.
1doses
1nombre
1nombre
% de
1mg/Kg
Ide décés Id'animauxl décés
o
185
10
1
100
10
1
50
1110
110
1130
80
116
120
140
100
1
120
Tableau IV :
Résultats de l'étude de DL50
pour la CLQ phosphate par
voie I.M:
DL50
% = 114 ± 9 mgIKg
<les calculs sont réalisés par la méthode de
LITOFIElD et WIU<OXON).
.. / ..

- 94 -
3.2 / Etudes in vitro
Elles sont réalisées sur des préparations
de
membranes cardiaques
et cérébrales
afin
d'étudier les sites
de
liaison
des inhibiteurs
calciques
présents
au niveau de
ces organes.
Il s'agit d'une part
d'effectuer
une étude de
déplacement de
la [3H)NTP
par les drogues
suivantes:
NFP,
NMP et CLQ et d'autre part des études de
liaison de
[3H)NTP
sur
des
préparations
de
membrane
qui
sont préalablement
incubées en présence de CLQ.
En ce qui concerne les études de déplacement,il est constaté que la
NFP et
la
NMP déplacent la
NTP
tritiée
fixée
sur
les
sites des
antagonistes calciques. Ceci est observé aussi bien au niveau du coeur
qu'au niveau
du
cerveau.
Néanmoins,
ces phénomènes de déplacements
sont relativement plus importants au niveau
du coeur. Par contre, la
CLQ n'a pas d'effet.
En
effet
son
Ki
<contante
d'inhibition) est
supérieur
à 10- 5
mole au niveau
des deux
préparations de membranes
provenant
du
coeur
et
du
cerveau.
Dans
ces
deux
conditions de
travail, la
NMP
semble
donc
avoir
plus
d'effet
que
la
NFP, par
contre, la CLQ n'a pas d'affinité démontrable dans ce type de test .
.. / ..

- 95 -
Ligand froid
Ki (mole/i>
Coeur
Cerveau
NMP (n=7>
3,3.10- 10
3,10.10- 7
NFP (n=7)
3,6.10- 8
3,10.10- 7
CLQ (n=7>
>10- 5
>10- 5
Tableau V :
Constantes d'inhibition
(Ki),
obtenues
sur
des
préparations de
membranes cardiaques et cérébrales de rat Wistar
8 mali ~ mo'/m0
2000
T
1600
N5
1200
N5
800
400
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
Figure 21 :
Fixations totales (T>
et non spécifiques (NS> de [3H)NTP réalisées
sur des préparations de membranes cardiaques.
Chaque point représente
la moyenne de 5
expériences.
Ces courbes sont effectuées en présence
(.) et en absence (e> de CLQ.
. .1 ..

- 96 -
3.3 / Etudes in vivo
Dans ce
chapitre,
l'étude
de la fixation
de la
[3H]NTP sur le
coeur
et
le cerveau
est réalisée chez des
rats qui
ont subif une
intoxication aiguë ou chronique.
Dans ce dernier cas, des études sont
réalisées
à
diverses
périodes
de
l'intoxication
afin
de
suivre
l'évolution des sites et
l'influence de certains médicaments
sur ces
sites.
C'est
ainsi qu'en premier lieu,
les
sites
de
fixation aux
inhibiteurs calciques ont été dosés aux périodes suivantes: 2, 4, 6, 8
et 12
semaines. Les études de liaison de la [3H]NTP et les dosages de
la CLQ au niveau cardiaque sont effectués.
Ensuite,
à
la
8
ème
semaine où
il
a été constaté
une baisse
importante des sites de
fixation des inhibiteurs calciques, des rats
ont été prétraités par voie l.P.
par du DZP ou du VPM à la dose
de 1
mg/Kg.
Ce
prétraitement
est
réalisé
simultanément
avec
l'administration de la CLQ. Ceci aura permis de confirmer l'efficacité
du OZP, dt savoir l'effet produit par le VPM et de comparer l'action des
deux produits.
Enfin,
et
toujours
dans
les études
effectuées
en intoxication
chronique,
des
dosages de
la
CLQ
et
des
sites
de
fixation des
inhibiteurs calciques sont réalisés après que le traitement par la CLQ
soit
arrêté.
Ainsi,
après la 12
ème semaine, les rats ne sont plus
traités par la CLQ, et séparés en deux lots : pour le premier lot, les
animaux sont
sacrifiés dans
un
délai de
trois semaines
et pour le
second après six semaines.
Ceci permettra certainement de voir si les
différentes perturbations
chute des capacités maximales et élevation
"
de la concentration de la CLQ vont persister ou regresser .
. . / ..

- 97 -
Mais
avant de
présenter les résultats
des
études
effectuées en
intoxication chronique,
nous allons exposer ceux des études
qui sont
réalisées en intoxication aiguë.
3.3.1
1
Intoxication
aiguë par
la
ClQ
et
sites
des inhibiteurs
calciques
Elle est réalisée par administration de la CLQ par voie I.M.
à des
rats femelles.
L'antipaludéen est utilisé
à la dose de
60mg/Kg. Les
animaux sont
sacrifiés4h
ou
24h après l'injection de
la
CLQ. Les
fixations
de
la
[3H]NTP
sont
réalisées
sur
des
préparations de
membrane cardiaque et cérébrale.
3.3.1.1 1 Au niveau du cerveau
Les résultats
sont regroupés dans le
tableau VI
. les capacités
maximales de fixation <Bmax> obtenues sont, en moyenne, respectivement
égales à 582
± 37, 642 ± 50 et 685 ± 39 fmol/mg de protéines pour les
animaux intoxiqués par la
CLQ 4h et 24h après injection
et
pour les
animaux utilisés
comme
témoins.
Les
résultats
ne
rév~lent aucune
modification notable du
nombre
de sites de fixation
des inhibiteurs
calciques au niveau cérébral.
Ces
résultats
sont
conformes
avec
ceux
trouvés
par
certains
auteurs.
Des capacités maximales égales à 500 fmol/mg de protéines et
une
constante
d'affinité
égale àO,lO
nM
sont
retrouvées
sur des
préparations cérébrales
provenant de
rats
adultes
mâles
qui n'ont
. . 1 ..

- 98 -
subit aucun traitement
médicamenteux <5,
8,
32, 66, 100). En effet,
les
constantes
d'affinité
sont
égales
à 0,14
± 0,01
nM pour les
animaux sacrifiés 4h ou 24h après le traitement par la
CLQ et
0,15 ±
D,Dl
nM
pour
les
animaux
témoins.
On
peut
en
déduire
que
l'intoxication
aiguë par la
CLQ n'entraîne
aucune
perturbation des
sites des inhibiteurs calciques
au niveau du cerveau de rat .
. . f ..

- 99 -
Animaux utilisés
1Moyennes
±a
1
2
3
4
5
6
B max
700
640
700
685
Rats
(fm/mg> 1
650
660
710
±39
Témoins
(n=6>
Kd
0,15
0,14
0,16
0,15
(nM>
0,14
0,14
0,15
±O,Ol
B max
630
540
580
582
Rats
(fm/mg>
628
541
570
±37
Intoxiqués
après 4h(n=6>
Kd
0,11
0,13
0,14
0,13
(nM>
0,11
0,12
0,14
±0,01
Bmax
600
660
720
642
Rats
(fm/mg>
550
680
640
±50
Intoxiqués
laprès 24h(n=6>
Kd
0,12
0, la
0,14
0,13
(nM>
0,11
0,10
0,14
±0,01
Tableau VI :
Normes des sites de fixation des DHP au niveau cérébral
à la suite
d'une intoxication aiguë par la CLQ.
.. / ..

- 100 -
3.3.1.2 / Au niveau du coeur
Comme il
a été exposé
dans
le
chapitre précédent,
les sites de
fixation
des
inhibiteurs
calciques
ne
sont
pas
modifiés
significativement au cours de l'intoxication aiguë par la CLQ dans les
conditions expérimentales de travail. En effet les capacités maximales
de liaison de
la [3H]NTP sont identiques. El les
sont égales à
1600 ±
180
fmol/mg
chez
les animaux témoins,
à 1540±150
fmol/mg pour les
animaux sacrifiés 4h après l'administration de la CLQ et à 175
O± 120
fmol/mg pour ceux qui sont
sacrifiés 24h après l'intoxication
par la
CLQ.
Il en
est de
même
pour
leur
constante d'affinité
(Kd, nM):
témoins
0,10
± 0,01
intoxiqués 4h
0,10 ± 0,01
et 24h : 0,11 ±
0,01.
Le
schéma
de
la
figure
22
représente
ces
différentes
observations.
A partir de ces résultats,
il en découle que
l'intoxication aiguë
par la
CLQ et\\~perturbations des
sites
aux
DHP
sont difficilement
corrélatives.
D'autant
plus
qu'il
est
difficile
d'apprécier avec
précision une chute
des
capacités
maximales
de
liaison
(Bmax) en
intoxication aiguë.
Dans
notre expérience, nous n'avons pas
réussi à
déceler une chute notable des capacités max.imales de
liaison dans les
premières heures suivant l'administration de la CLQ.
Par ailleurs,
une étude faite sur les sites des
benzodiazépines a
mis en évidence
à la suite de convulsions
provoquées par el«trochoc
(81)
une chute des capacités
maximales
de
fixation
des
sites des
benzodiazépines entre 15
et 30 minutes avec un retour à la normale au
bout
de
60
minutes.
Donc
il
ressort de
ces
observations la
~~
difficulté d'apprécier les variations
éventuelles~capacitésmaximales
de fixation des s~ances médicamenteuses dans un délai bref .
../ ..

- 101 -
B max
( fmol/mg de protéines )
::00
'._'1
0.30
Kd ( nM )
Figure 22
Fixations spécifiques de
la
[3Hl NTP des animaux témoins
Ca,> , des
animaux
intoxiqués par
la CLQ:
4h après injection <e>
et 24h après
injection <.>. Les saturations sont effectuées sur des préparations de
sites cardiaques, chaque point représente la moyenne de 6 expériences .
.. / ..

- 102 -
3.3.2 / Administration prolongée de CLQ
Dans
ce chapitre,
trois types d'expérimentation ont
été réalisés
ayant comme éléments communs l'administration
prolongée de
la CLQ et
les dosages des sites de fixation des inhibiteurs calciques. En effet,
tous les animaux sont traités par la CLQ 3
fois par semaine
et selon
le cas,
on a essayé d'apporter certaines modifications de traitement
afin de mieux cerner les perturbations observées.

traitement par la CLQ
durant 12
semaines, et détermination des
sites de fixation des DHP
à des périodes déterminées;

traitement par la CLQ et DZP ou VPM durant 8 semaines, et dosage
des sites de fixation des DHP
à ce moment;
* traitement par la CLQ pendant 12 semaines, ensuite, le traitement
est interrompu.
Les animaux sont sacrifiés
3
ou 6 semaines après et
les dosages des
paramètres
sont
toujours
réalisés
av~-
périodes
citées précédemment.
Dans ces trois cas les sites de fixation
des inhibiteurs calciques
et la CLQ sont dosés à chaque période où sont sacrifiés
les rats d'un
lot donné.
Nous allons donc présenter les résultats successivement dans le cas
de l'intoxication
réalisée
sur 12
semaines,
puis après l'arrêt
du
traitement et enfin dans le cas du traitement par la CLQ et le
DZP ou
le VPM durant 8 semaines.
../..

- 103 -
3.3.2.1 / Etudes faites au niveau cardiaque
a / Après 12 semaines de traitement par laCLQ
Les courbes de fixation spécifique qui ont été réalisées ont permis
de calculer les capacités maximales de
fixation
<Bmax> et l'affinité
des
sites <constante
de
dissociation
Kd>. Les résultats montrent
qu'il se produit une perte de la capacité de liaison
maximale <figure
23). Le Bmax moyen des sites de fixation des inhibiteurs calciques des
animaux
témoins,
déterminé sur une douzaine
de rats traités
par du
sérum physiologique est égal à 1582±150
fmol/mg de protéines avec une
constante de dissociation
égale à 0,10
± 0,02
nM.Les autres mesures
sont effectuées sur 6
animaux pour chaque période de la
seconde à la
douzième
semaine.
Il est noté une diminution
à peine
sensible des
capacités maximales de fixation des sites des
inhibiteurs calciques à
partir de la seconde semaine.
En effet elle passe de 1582±152à 1437 ±
69
fmol/mg
avec
des
constantes
d'affinité
qui
sont sensiblement
égales: O,lO±O,OlnM pour les animaux témoins et O,lO±O,02nM
pour
les
animaux traités
durant
deux
semaines.
Cette
baisse
des capacités
maximales
de liaison des
inhibiteurs calciques se
confirme dans le
temps,
au fur et à mesure que le
traitement par la CLQ
se prolonge.
En effet les résultats obtenus au cours des 2,
4, 6, 8 et 12 semaines
de traitement par la CLQ donnent des valeurs de
B max respectivement
1437
± 69,
1100
± 82, 853 ± 75, 718 ± 116 et 710 ± 163 fmol/mg. Par
contre,
les constantes
de dissociation,
caractérisant l'affinité de
ces sites sont restées sensiblement égales.
Tous ces résultats sont résumés dans le tableau VII .
../ ..

- 104 -
2
4
6
8
12
1Témoins 1
1semaines 1semaines 1semaines 1semaines 1semaines 1
n = 6
n = 6
n = 6
n = 6
n = 6
n = 6
B max
1437
1100
853
718
710
1582
1 (
fmol/mg )
± 69
± 82
± 75
± 116
± 163
± 150
Kd
0,11
0,10
0,10
0,11
0,13
0,10
( nM )
± 0,01
± 0,01
± 0,01
± 0,01
± 0,05 I± 0,02
CLQ
10
25
40
56
71
o
( J-Lg / g )
± 5
± 7
± 10
± 10
± 10
Tableau VII :
Valeurs moyennes des différentes normes
cardiaques (B max,
Kd et
CLQ) au courant de l'intoxication chronique par la CLQ.
.. / ..

- 105 -
~: Sm..(f'CI/mg)
166
120
1
d
Be
0.1
0.2
0.3
o..
05
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
Kd 0")
BOO
400
0.1
0.1
0.2
0.3
8 mali: (, ',01/ n10
160
120
Boe
,~
400
r...-----t
0 '
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
Kd (nM)
Figure 23
Evolution des capacités maximales des sites des DHP
au
cou~
de
l'intoxication chronique par la CLQ.
a-animaux témoins
animaux traités durant
b- 2 semaines
d- 6 semaines
c- .. semaines
e- 8 semaines
f-12 semaines
.. / ..

- 106 -
Les
différentes variations
que nous
avons obtenues
ne
sont pas
étrangères aux sites de fixation des DHP.
En effet,
à la suite d'une
étude réalisée
chez
des rats
néphrotectomisés
puis
traités par la
désoxycorticostérone pendant
une période de
3
mois, il a été montré
une baisse
considérable (5~~)
des capacités maximales de
liaison de
sites
de
fixation
des inhibiteurs
(66).
Néanmoins les
constantes
d'affinité sont restées sans conséquence aussi
bien
au
niveau
du
coeur,
qu'au niveau du cerveau où les capacités maximales de liaison
des inhibiteurs calciques sont demeurées norm:al~
Par ai lieurs,
les dosages de l'antipaludéen qui sont réalisés
au
niveau du
coeur révèlent
une accumu lation
de
celui-ci au fur
et à
mesure que son administration
se prolonge.
En effet la concentration
de CLQ est égale à 10
± 5
~g/g après deux semaines
de traitement et
après
les trois mois
d'administration de
CLQ,
à 71 ± 10 ~g/g. Les
résultats sont figurés dans le tableau VII
et montrent que la
CLQ se
concentre
régulièrement au
niveau
du
coeur en même temps
qu'il se
produit
une
diminution
progressive
des
sites
de
fixations
des
inhibiteurs calciques.
La forte affinité de la CLQ pour les protéines
explique sans aucun
doute
son accumulation
au
niveau
du coeur.
Ce phénomène
est déjà
,
observ~expérimentalement par beaucoup d'auteurs (37, 51, 63). Certains
ont même
démontré
des
perturbations
histologiques
causées
par la
présence et la concentration de la CLQ au
niveau
cardiaque (40). Par
ailleurs il est connu que les sites de
liaison ou
les récepteurs des
drogues
sont
fonction
des
protéines.
Ceci
laisse
supposer
une
perturbation possible de la CLQ sur les sites de
liaison
des
DHP au
cours
des
imprégnations
prolongées
de
l'antipaludéen.
Mais
ce
phénomène n'est pas encore mis en évidence
chez l'homme
où les mêmes
.. 1 ..

- 107 -
expériences ne peuvent pas être réalisées.
Néanmoins, il survient des
troubles
cardiovasculaires chez
des
sujets
traités
par
des doses
relativement fortes et sur une longue période (31,
45, 63>. En outre,
il est démontré que la
CLQ a aussi une grande
affinité
pour l'acide
orthophosphorique,
il s'en suit une
perturbation de la
synthèse des
lipides d'où une modification de la membrane
cellulaire,
mais
aussi
de la
synthèse des acides nucléiques (3, 4, 20, 54> : hypothèses qui
sont en
faveur d'une diminution des sites de
liaison.
Néanmoins, la
méthode de préparation des sites que nous
avons utilisée
ne concerne
que
les sites membranaires, pour
lesquels
les capacités
maximales
de liaison des sites des DHP diminuent incontestablement
au
cours du
traitement
prolongé
par
la
CLQ
sans chari ~VV\\'lQ.."l: de
la
constante
d'affinité.
b 1 Après arrêt de l'intoxication chronique par la CLQ
A la période où l'administration de la
CLQ est arrêtée,
les sites
aux inhibiteurs calciques sont
à
la
valeur
moyenne
de
710
± 163
fmol/mg
avec une
constante de dissociation égale à 0,13
±
0,05 nM.
Lorsque l'arrêt du traitement ne dure que 3 semaines le Bmax est alors
727
± 82
fmol/mg avec un Kd égal à 0,18
± 0,06 nM. Ainsi,
les sites
des inhibiteurs calciques ont une capacité maximale de liaison qui est
sensiblement égale à celle des 12 semaines de traitement. Mais lorsque
cet arrêt de traitement par la
CLQ se prolonge, on note, au bout des
6
semaines
qu'il se
réalise une modification
notable.
La capacité
maximale des sites de fixation
des inhibiteurs calciques
présente la
valeur de 1107
± 155
fmol/mg, ce qui correspond à une progression de
50%.
Il
semble
alors
que
la
capacité
maximale
des
sites
des
.. / ..

- 108 -
inhibiteurs calciques est en train d'augmenter notablement.
En effet,
l'écart qu'il y a entre les capacités maximales de
liaison
des sites
des
DHP des animaux témoins et
celles
des animaux pour
lesquels le
traitement est suspendu durant 6 semaines se resserre.
Cependant,
les
Kd
sont
un
peu plus
élevé.
,dans
ces derniers
VheJ
cas-ci.
En effet, V les animauxp6Qy lesquels le traitement est arrêté
pendant 3
semaines,
la constante d'affinité est égale à O,18±O,06nMj
alors il apparaft une atteinte de cette norme pour la première fois et
d'une manière tardive.
Ceci pourrait signifier que la CLQ atteindrait
profondément
les sites de
liaison des
inhibiteurs calciques,
mais
d'une
façon assez décalée:
en premier, les capacités maximales de
liaison,
et secondairement
les constantes
d'affinité.
Ce phénomène
n'est
pas notable à 12
semaines
de
traitement,
mais
. pourrait
expliquer la mort des animaux survenue
entre les 10
et
12 semaines.
Nous
ne
pouvons pas le
confirmer car
même
le
taux
très
bas des
capacités
de liaison des
inhibiteurs calciques pourrait
en être
la
cause.
Néanmoins,
une
amélioration
intervient
après
6
semaines
d'arrêt de traitement par la
CLQ.
Ceci confirme que la
CLQ est bien
responsable de
toutes ces perturbations.
D'ailleurs la concentration
de
CLQ
suit
étroitement
cette
évolution
des
sites
des
DHP
<tableau VIII).
La concentration de CLQ
diminue dans le coeur alors
que les capacités maximales de
liaison des
DHP
augmente.
Il faut
remarquer
que cette baisse
de la
concentration de
CLQ
se déroule
lentement par opposition à
l'amélioration de la
capacité maximale de
liaison qui se fait avec une cinétique plus rapide .
../ ..

- 109 -
Differents
Période de récupération
paramètres
Témoins
3 semaines
6 semaines
n = 5
n = 5
Bmax
727
1107
1513
(fmol/mg>
±82
±155
±180
Kd
0,18
0,15
0,10
(nM>
±0,06
±0,005
±0,01
CIQ
45
33
(JLg/mg>
±10
±9
Tableau VIII :
Influence
du
temps sur les sites cardiaques
de
fixation des DHP
chez les rats après une intoxication chronique par la CLQ .
.. / ..

B max
( fmol/ mg de protéines )
- 110 -
;;-, ~
lA
,..,.,
,----
1
-
~
-;--~:B
-
'.lI
',l1I
....
','11
....
Kd ( nM )
B max
( fmol/mg de protéines )
_ - - - l A
1

1
~c
~I
(l.a
Kd ( nM )
Figure 24
Evolution
des
capacités
maximales
de
lia .ison
des
sites
des
inhibiteurs
calciques cardiaques
sur
des
préparations membranaires
cardiaques de rat Wistar femelle après arrêt de traitement par la CLQ.
A = animaux témoins
Traitement interrompu durant
B =3 semaines
C =6 semaines
.. / ..

- 111 -
c / Administration de CLQ et ( DZP ou VPM ) durant 8 semaines
Les
capacités
maximales
de
liaison
des
inhibiteurs
calciques
cardiaques des rats traités en même
temps par la
CLQ et
le DZP sont
relativement élevées par rapport à celles des animaux qui sont traités
uniquement par la CLQ.
Ceci durant 8
semaines. La valeur moyenne des
Bmax <fmol/mg de protéines> pour les animaux traités par la CLQ et DZP
est égale à 1460
± 157avec une
constante
de
dissociation
<Kd, nM>
égale à 0,11
± 0,05. Par comparaison avec des témoins qui ont un Bmax
moyen égal à 1520
± 220 et un Kd égal à 0,10 ± 0,02 , on constate que
la baisse
n'est pas considérable
si
l'on se réfère
aux précédentes
baisses des capacités maximales de
liaison des sites
des inhibiteurs
calciques qui se produisent
à partir
des quatre et huit
semaines de
traitement
par la
CLQ où
les Bmax
ont
des
valeurs respectivement
égales à 1100 ± 82 (Kd 0,10 ± 0,01> et 718 ± 116 <Kd 0,11 ± 0,01>. Ces
résultats semblent
montrer un effet
protecteur du DZP sur
les sites
des
inhibiteurs
calciques
vis
à
vis
du
traitement
par
la CLQ.
Néanmoins si
l'on
examine les résultats individuellement,
on trouve
qu'il
existe
quand
même
des animaux pour
lesquels
les capacités
maximales avoisinent celles des valeurs observées entre la
seconde et
la quatrième semaine. D'ailleurs dans ces cas le taux de CLQ cardiaque
observé est relativement
plus élevé
que chez les
autres animaux qui
sont toujours traités par du DZP.
· ./..

- 112 -
La concentration cardiaque de CLQ est généralement faible
chez les
animaux
traités par la
CLQ et
le DZP
par rapport à celle
des rats
traités par la CLQ uniquement.
Il est trouvé une concentration de CLQ
cardiaque égale à 21
± 2
~g/g chez les premiers par
contre elle est
égale à 56
± 11
~g/g
chez
les
seconds.
Il
se
produit
le même
phénomène
chez
les animaux traités par la
CLQ et
le
VPM. Mais les
concentrations
de
CLQ cardiaque chez
ces derniers sont un
peu plus
élevées.
On observe au niveau cardiaque une concentration de
CLQ qui
est égale à 26
± 3
~g/g chez les rats traités par la CLQ et le
VPM
et à 21 ± 2 ~g/g chez ceux traités par la CLQ et le DZP. Dans certains
cas,
la
concentration de
CLQ a bien
dépassé 25
~g/g:
des valeurs
allant·jusqu'à 30
~g/g sont trouvées chez les animaux traités
par la
CLQ et
le VPM alors
que la valeur la
plus forte
constatée chez les
rats traités par la CLQ et le
DZP est égale à 23
~g/g.
En outre les
capacités de
liaison des sites des
inhibiteurs
calciques
sont plus
élevées chez ces derniers,
mais toujours plus importantes
lorsque le
traitement est fait uniquement par la CLQ. Cependant les constantes de
dissociation sont
bien différentes
entre les animaux traités
par la
CLQ et le DZP et ceux traités par la CLQ et le VPM. Les Kd moyens sont
de 0,16
± 0,02
nM,
0,11 ± 0,005 nM et 0,11 ± 0,01 nM respectivement
pour les
traités par la
CLQ et le VPM,
la CLQ
et le DZP et
la CLQ
uniquement.
Donc l'affinité des sites est relativement affaiblie dans
le cas de traitement par la CLQ et le VPM.
Notons deux valeurs
de Kd
trouvées chez ces derniers:
0,18 nM et 0,17 nM, ce qui témoigne d'une
perturbation de l'affinité des sites.
Il
semble
évident
que
dans
les
conditions
expérimentales
de
travail,
le
DZP
empêche
une
atteinte
des
sites
de
liaison des
inhibiteurs calciques tout en préservant l'affinité de
ces sites. Par
contre,
le VPM qui montre
un
effet similaire de
protection
de ces
· .1 ..

- 113 -
mêmes
sites <mais un
peu plus
faiblement),
entraîne
une
perte de
l'aNinité de ces sites.
En effet une variation 'au moins égale
à 30%
est observée chez les rats traités par la CLQ
et la VPM au
niveau du
Kd par comparaisond~(n'importe quelle affinité trouvée chez les autres
animaux traités différemment.
.. / ..

- 114 -
Moyenne ±a
I%Diminution des B max
Ipar rapport aux animaux 1
IBmax (fmol/mg) 1
Kd (nM)
ICLQ (f.L/g) 1
témoins
1Animaux
1520
0,10
o
Itémoins (n=5) 1
±220
±O,02
1Animaux
718
0,11
56
54%
1 traités
±156
±O,Ol
±11
Ipar CLQ (n=5) 1
1Animaux
1460
0,11
21
7%
Itraités par
±157
±O,OO5
±2
ICLQ+ DZP(n=6) 1
1Animaux
1296
0,16
26
Itraités par
±90
±O,02
±3
17%
ICLQ+ VPM(n::5) 1
Tableau IX :
Comparaison des fixations spécifiques <B max>, constante d'affinité
<Kd>
et concentration de ClQ cardiaques chez des rats traités pendant
8 semaines.
. ./..

- 115 -
3.3.2.2 / Etudes au niveau du cerveau
Les dosages des sites de liaison des inhibiteurs calciques réalIsés
au cours du traitement par la CLQ
au bout de
2,
6 et 12 semaines au
nIveau du
cerveau,
ne
montrent
aucune
perturbation
aussi bIen au
nIveau
des capacités maxImales de
fixatIon
(Bmax>
qu'au niveau des
constantes d'affinité (Kd>.
Cependant la CLQ se concentre
au niveau
du cerveau mais avec des taux moins importants
que ceux
constatés au
niveau du coeur.
Le tableau X résume les différentes valeurs obtenues
lors des dosages de sItes et de CLQ.
1Différents
Durée du traitement
1Animaux
1paramètres
1témoins
dosés
12 semaines /6 semaInes
112 semaines
(n=7)
(n=6>
(n=6>
(n=6>
B max
736
666
620
629
(fmol/mg>
±95
±50
±50
±110
Kd
0,10
0,11
0,10
0,11
(nM>
±O,Ol
±0,01
±O,Ol
±O,Ol
CLQ
9
18
28
(JLg/g>
±2
±5
±2
o
Tableau X :
Différentes normes obtenues sur
des
préparations
de membranes
cérébrales de rats IntoxIqués par la CLQ durant 3 mols .
. ./ ..

- 116 -
Donc au cours de l'intoxication chronique par la CLQ réalisée selon
les
conditions
expérimentales
précédemment décrites,
les sites des
inhibiteurs calciques
ne
subissent
aucune
modification
notable au
niveau du cerceau.
3.3.3 / Sites des benzodiazépines et intoxications par la CLQ
Le dosage des sites benzodiazépiniques a été réalisé dans le but de
trouver les
explications du contrôle
de la toxicité
cardiaque de la
CLQ par le DZP.
A ce sujet,
il a été effectué des études de fixation
du
[3H]DZP
sur
des
préparations
de
membranes
cérébrales
qui
proviennent de
rats
Wistar
femelles
intoxiqués par la CLQ
à cours
terme et à long terme. Les tableaux XI et XII indiquent
que ces sites
ne
sont
pas influencés
par une
telle
intoxication.
Les capacités
maximales de
liaison et
les affinités des sites
des benzodiazépines
des animaux intoxiqués de façon
aiguë ou chronique
sont identiques à
ceux des rats témoins.
Ainsi
dans nos
conditions d'étude,
les sites des benzodiazépines
présents au niveau du cerveau sont insensibles à l'action de la CLQ .
. ./ ..

- 117 -
15 min
30 min
45 min
14 heures 124 heures 1 Témoins
n = 6
n =6
n = 6
n = 6
n = 6
n = 8
B max
1,5
1,5
1,7
1,6
1,7
1,8
1(pmo1 Img >1
±O,2
±0,1
±O, 3
±0,2
±O,l
±0,3
Kd
5
4
3
4
3
4
(DM>
±1
± 2
± 1
± 1
± 1
± 2
Tableau XI
Normes des sites des benzodiazépines à la
suite d'une intoxication
aiguë par la CLQ.
12 semainesl6 semaines 112 semaines 1 Témoins
n = 6
n = 6
n = 6
n = 6
B max
1,6
1,7
1,750
1,8
1<pmollmg >
±O,2
±O,2
±0,3
±O,3
Kd
4
3
4
4
< DM >
± 1
± 1
± 2
± 2
Tableau XII
Normes des sites
des benzodizépines au coutS
d'une intoxication
chronique par la CLQ.
. .1 ..

- 118 -
3.3.4
1
Etude de
potentialisation
et
d'inhibition
de la toxicité
cardiaque de la CLQ
Dans ce
chapitre,
nous
avons
tenté
de
tester
l'efficacité de
certaines drogues vis-à vis d'une
administration
de
CLQ
à
la dose
DL5~h.
Cette
étude a été réalisée
chez
la
souris. Les médicaments
utilisés dans cette expérience présentent des
activités comparables à
celles du D2P.
Il nous ,a
donc paru nécessaire de les
administrer à
des
animaux qui vont
subir une
administration
massive
de
CLQ. En
outre,
d'autres produits qui se
fixent spécifiquement sur
des sites
de
fixation
des inhibiteurs calciques sont
utilisés
dans les mêmes
conditions.
Ainsi,
il
a été effectué
des prétraitements des
animaux par des
B2D,
par d'autres anticonvulsivants <utilisés dans le
traitement> et
par
des inhibiteurs calciques.
Ceci permettra de recueillir
le plus
';11- Id
d'informations possibles sur le mode d'action~toxicité cardiaque de la
CLQ et de tenter de rapprocher ce mécanisme
dQS systèmes GABAergiques
etlou des systèmes
contrôlant
les sites de
fixation des inhibiteurs
calciques.
Les résultats
des
différentes
expérimentations
sont
exposés en
trois volets;
études faites avec les B2D,
puis
avec les inhibiteurs
calciques et enfin avec les anticonvulsivants .
. . 1 ..

- 119 -
3.3.4.1 / Utilisation des BZD
L'étude portant sur les BZD est résumée dans le tableau XIII
. Au
vu de ces rés.ultats,
il devient évident que ces produits influencent
l'intoxication par la CLQ dans le cas du protocole
d'8dministration de
forte dose de CLQ.
Dans le cas présent,
l'effet du
DZP est
sans équivoque possible
une action inhibitrice de la toxicité cardiaque de
la CLQ. Administré
à la dose de 1 mg/Kg en prétraitement, il est capable de maintenir les
animaux en
survie.
En effet les animaux qui sont
prétraités
par le
DZP,
sont,
quelques temps
après ( 5 à 10 minutes)
dans un état de
sédation marqué.
Le même phénomène est observé avec le CZP.
Ces deux
substances
induisent une très
bonne
protection
contre
la toxicité
cardiaque de la CLQ. Aucun déc~s (100% de survie) n'a été observé chez
les souris prétraité~par le DZP et le CZP. Ces deux drogues sont bien
connues comme agissant sur les sites de liaison des BZD.
Le CZP n'est actif que
sur les sites des BZD de
type
central par
opposition au DZP, qui agit sur les sites des BZD de type périphérique
et de type central.
En effet,
la liaison de la [3HICZP sur les sites
des BZD de type central peut être diminuée par le DZP (12). Ceci montre
que l'action
du
DZP est plus
étendue au
niveau des
sites des BZD.
Ainsi,
il
était
intéressant
de
déterminer
aussi
l'effet
des
antagonistes
des sites des
BZD
de
type
central
et
des
BZD qui
agissent sélectivement sur les sites des BZD de type périphérique,
le
Ro
5-4864
et le PK 11195.
Ce dernier dérivé s'est
révélé
comme un
inhibiteur important de la fixation de la [3HIRo 5-4864 in vitro (67) .
.. / ..

- 120 -
Dans
cette expérience,
l'utilisation
du
Ro
5-4864
a causé une
mortalité égale à
66% comparativement à une mortalité de 54% pour les
animaux
témoins.
Par
contre
l'usage
du
PK
11195
n'aura
pour
conséquence qu'une
mortalité égale
à
37
%.
Une
faible différence
d'action de
ces deux
produits est alors
observée, action légèrement
aggravante pour le Ro 5-4864
et action légèrement protectrice pour le
PK 11195.
Ces effets sont moins importants
que celui du
Ro 15-1788,
actif uniquement sur les sites des B2D
de type central. Ce dérivé est
un antagoniste de la liaison du D2P, du C2P ou
du flunitrazépam (75).
L'usage de cet antagoniste des sites des B2D a entrainé 79%
de déc~s,
ce qui rév~le un effet aggravantplus important que celui
du Ro 5-4864
avec une différence nette entre l'usage du D2P et du C2P.
Dans cette partie,
il est alors clair
que les B2D actifs
sur les
sites
des
B2D
de
type
central
ont
un
effet
très
marqué
sur
l'intoxication aiguë par la CLQ. Certes, les actions des autres B2D ne
sont pas dépourvues de conséquences, mais tout de même faibles dans le
cas

les B2D actifs
sur
les
sites
de
type
périphérique sont
utilisés.
Ainsi,
à partir
de
ces observations
et
de l'interaction connue
entre les sites des B2D de type central,
le récepteur au GABA,
et le
traitement des convulsions,
il
nous
est apparu
alors nécessaire de
tester
d'autres
produits
qui sont
utilisés dans le
traitement des
convulsions en pratique clinique. Tous ces produits anticonvulsivants,
D2P,
C2P ont comme dénominateur
commun
une
action
sur
le système
GABAergique.
. ./..

- 121 -
Nombre
Nombre
Nombre
Nombre
Nombre
1pourcentage 1 Nombre
Drogue
Id'animauxlde lots Id'animauxld'animauxld'animauxl
de
d'ex-
Ipar cage
vivants
morts
mortalité Ipériencesl
Témoins
96
24
4
46
50
54%
12
*Diazépam
48
12
4
48
o
6
I*Clonazépam!
48
12
4
48
o
6
I*Ro15-1788
24
6
4
5
19
79%
3
I*Ro 5-4864
24
6
4
8
16
66%
3
24
6
4
15
9
37%
3
Tableau XIII :
utilisation
des
benzodiazépines
dans
l'étude
de
potentialisation
ou
d'inhibition de l'intoxication aiguë par la CLQ.
*p( 0,001 : très significatif)
.. / ..

- 122 -
3.3.4.3 / Utilisation des anticonvulsivants
Dans ce chapitre,
il sera encore mentionné l'utilisation du D2P et
du CZP dans l'étude de potentialisation ou d'inhibition de la toxicité
cardiaque de la CLQ. La raison est que ces deux produits sont utilisés
pour
leurs
propriétés
anticonvulsivantes
dans
le
traitement
de
l'épilepsie.
Cette action liée au système GABA-ergique semble être le
trait d'union entre les
composés testés DZP,
C2P,
AVP, PHB, PHT et
PGA (62,
69, 70). De plus,
lors de l'utilisation du D2P et du C2P, il
est constaté
que les animaux
prétraités
par
ces
produits semblent
être dans un état
caractéristique de
l'action des anticonvulsivants.
En effet,
tous les produits anticonvulsivants utilisés dans
l'étude
de potentialisation ou d'inhibition de la toxicité
cardiaque
de
la
CLQ ont produit le même effet chez le~animaux.
Même si la protection
contre
la toxicité cardiaque de
la
CLQ n'est pas réalisée
de façon
univoque,
les animaux ne
développent
aucune
convulsion
avant leur
déc~s. Comme les résultats du tableau XIV le montrent,
la protection
réalisée avec les BZD est meilleure que celle réalisée par
les autres
anticonvulsivants.
L'AVP,
drogue
connue
comme agoniste
GABA,
active
le récepteur
GABA-ergique dans les études de liaison de [3H1GABA et
en clinique en
s'oposant à l'apparition
des convulsions
(9).
Son
utilisation dans
cette étude de protection ou d'inhibition de l'intoxication
aiguë par
la CLQ a révélé une action inhibitrice de cette toxicité
cardiaque de
la CLQ.
Une mortalité de
12
% est o~e~vée lorsque les animaux sont
prétraités
par
l'AVP.
Cette
influence
de
l'AVP
sur
la toxicité
cardiaque
de
la
CLQ est égale à celle du
PGA qui
est
un agonis te
spécifique des
récepteurs GABA,
très actif dans la
prévention et le
.. / ..

- 123 -
traitement des convulsions (15). Mais cette protection est faible dans
le cas du phénobarbital:
il entraine une mortalité
faible <19 %) par
rapport aux animaux témoins <54
%).
Pourtant il est aussi actif dans
,
le traitemlnt des convulsions et
a servi ab
un
moment au traitement
des intoxications aiguës par la CLQ
chez des sujets qui
avaient fait
une tentative d'autolyse (65). Mais cette possibilité de lutter contre
la toxicité cardiaque de la CLQ
~tait toujours inférieure à celle du
DZP dans cette étude,
ce produit a été écarté <57,65).
Enfin,
la PHT
est une drogue déjà utilisée dans le traitement des
intoxications
par la
digitaline,
car
en
dehors
de ses propriétés
anticonvulsivantes,
elle
possède
des
actions
sur
le
myocarde.
Néamoins,
la protection qu'elle procure contre la toxflé cardiaque de
la
CLQ est faible.
Il y a 21
% de
mortalité
lorsque
le
PHT est
utilisée en prétraitement.
En conclusion, dahS
les conditions
expérimentales

nous avons
réalisé cet essai, il apparaît que tous les anticonvulsivants utilisés
dans le prétraitement des souris Swiss
diminuent incontestablement le
nombre de déc~s ainsi
que la fréquence
d'apparition des convulsions.
Néanmoins,
ces effets
contre
la
toxicité cardiaque de la
CLQ sont
directement fonction de l'anticonvulsivant utilisé .
. , / ..

- 124 -
1 Nombre
1 Nombre
Nombre
1 Nombre
1 Nombre 1pourcentage 1 Nombre
Drogue
Id'animauxlde lots Id'animauxld'animauxl d'anim-I
de
d'ex-
Ipar cage 1 vivants
morts Imortalité
1périences 1
sérum
physiol.
96
24
4
46
50
54%
12
*Acide
valproïque
24
6
4
21
3
12%
3
*Progabide
24
6
4
21
3
12%
3
I*Phénobarbitall
32
8
4
26
6
19%
4
*Phénytoïne
24
6
4
19
5
21%
3
*Diazépam
48
12
4
48
o
6
6
*Clonazépam
48
12
4
48
o
Tableau XIV :
Intoxication aiguë par la CLQ et utilisation des anticonvulsivants
*p( 0,001 : très significatif)
., / ..

- 125 -
3.3.4.3 1 Utilisation des inhibiteurs calciques
Des souris
sont aussi
prétraitées par quelques
produits qui sont
des inhibiteurs calciques.
Il
est alors utilisé le
VPM,
drogue qui
s'est montré~ggravant la toxicité cardiaque de la CLQ,
testé en
présence d'autres inhibiteurs du flux calcique qui sont le DZM, le PNM
et la NFP.
Les résultats qui sont résumés dans
le tableau XV
montrent une
grande
diversité
dans
l'action
de
ces
produits
vis-â- vis
de
l'intoxication
aiguë par
la
CLQ.
Il
y
a
des
effets
aussi bien
aggravants que protecteurs, et quelquefois même il ne se produit aucun
effet.
En
effet,
le
VPM et
la
NFP
_sont
classés
parmi
les drogues
entraÎhant
une aggravation de
la
toxicité cardiaque de la
CLQ. Ces
deux inhibiteurs calciques n'appartiennent pas
au
même
groupe, bien
qu'ils présentent la même action
aggravante de la
toxicité cardiaque
de la CLQ . la NFP, appartient au groupe 1 qui renferme uniquement les
dihydropyridines, le VPM et le DZM sont du groupe II et la prénylamine
est du groupe III (89).
En
outre,
au
niveau
des
sites
de
fixation
des
inhibiteurs
calciques,
le VPM et le DZM sont capables de réguler
ces sites, mais
avec des effets opposés.
Le VPM réduit la fixation des DHP
alors que
le DZM l'augmente
Néanmoins,
les effets de ces deux produits sont
affaiblis lorsque la
tendance
de l'hyperpolarisation
de la membrane
augmente.
C'est ainsi que les salicylates agissent en réduisant leurs
effets (89).
. ./..

- 126 -
Dans
cette
étude,
les
résultats
obtenus
après
prétraitement
montrent que le VPM et le DZM possèdent des effets totalement opposés.
Le DZM entratne une protection faible
de la toxicité
cardiaque de la
CLQ.
Nous pensons <
que l'aggravation de la
toxicité cardiaque de
la CLQ par le VPM est peut-être causée
par le
traitement
par la CLQ
qui
aurait
peut-être
un
effet
comparable
sur
le
plan
electrophysiologique à celui des salicylates.
En fait la CLQ est connue par son effet stabilisant de
membrane et
pourrait s'interposer au niveau des passages des ions, modifiant ainsi
la charge de la membrane et augmenterait ainsi les effets
de ces deux
produits.
Ils' en
suit
une toxicil~ importante
du
VPM et
un effet
protecteur du DZM.
c'est donc la CLQ qui,
en dehors de son action
toxique cardiaque,
pourrait induire l'effet toxique du
VPM.
Mais
toutes ces hypothèses
sont
difficilement contrôlables
car ces produits
possèdent d'autres
actions.
Ils agissent directement sur le
muscle
cardiaque, sont des
vasodilatateurs et
peuvent provoquer
un
bloc auriculo-ventriculaire
(5).
Par
contre
ils n'entraînent
pas une
tachycardie
réflexe par
opposition aux DHP) qui sont représentés
dans cette étude
par la NFD/
qui
entra~ne une aggravation de
la
toxicité
cardiaque
de
la CLQ
comparabl~
à celle du VPM. La NFD empêche le passage de l'ion calcium
en altérant la structure conformationnelle des
canaux
calciques. Son
1
action ne dépend pas d'un environnement electrique comme le DZM
ou le
VPM.
Son
effet aggravant n'est dQ~ ras
secondaire
aux propriétés
stabilisantes de membrane de l'antipaludéen,
mais causé peut-être par
ses propres effets inhibiteurs calciques (8, 17) .
. ./ ..

- 127 -
Le dernier inhibiteur calcique
testé est la
PNM de
la classe III
des diphénylalkylamines qui sont
des inhibiteurs
de
la calmoduline.
Son utilisation dans cette étude n'a pas empêché la
mort des animaux.
Il est obtenu 46
% de déc~s, ce qui semble montrer l'inactivité de la
PNM vis-à-vis de l'intoxication de la CLQ.
En
conclusion,
les
inhibiteurs calciques utilisés
dans
ce test
possèdent des actions diverses sur la toxicité
cardiaque de la CLQ .
. . / ..

- 128 -
Drogue
Nombre
INombrel Nombre
1Nombre
1Nombre 1pourcentage 1 Nombre
Id'animauxl
de
Id'animauxld'anim Id'anim
de
d'ex-
lots Ipar cage Ivivantsl morts
1
1mortalité
Ipériencesl
1
sérum
1
physiol.
96
1
24
4
46
50
54%
12
1
1
*Vérapamil
48
12
4
4
1
44
92%
6
1
1
1*Nifédipine
24
1
6
4
2
22
92%
3
1
1
I*Prénylaminel
24
1
6
4
13
11
46%
3
1
*Dil t1a2~m
1
24
1
6
4
15
9
37%
3
Tableau >W :
Utilisation des
inhibiteurs calciques dans
l'étude de potentialisation
ou
d'inhibition
de
la
toxicité
cardiaque de
la
CLQ.
*p( 0,001 : très significatif)
. . f ..

-129-
DISCUSSION
Ces expériences
ont
été
entreprises
dans
le
but
d'étudier le
mécanisme
toxique
par
lequel
la
CLQ
perturbe
le
fonctionnement
cardiaque au cours des intoxications aiguës,
et tenter d'expliquer le
mécanisme protecteur du
DZP.
Dans ce sens,
diverses drogues ont été
utilisées
à
partir
de
certaines
considérations
cliniques
et
pharmacologiques. L'étude a été principalement centrée sur le DZP, les
sites
récepteurs
aux benzodiazépines et
les sites
de
fixation des
inhibiteurs calciques.
Toutes
les autres
drogues et
formes d'étude
utilisées aussi bien dans les études d'intoxication aiguë que dans les
études d'intoxication chronique l'ont été dans
l'intention de fournir
des
arguments complémentaires aux diverses
hypothèses
émises sur le
mécanisme antidotique du DZP vis à vis de la toxicité cardiaque
de la
CLQ.
Des études sur les sites
de fixation des inhibiteurs
calciques in
vitro et in
vivo,
sur les sites de fixation
des BZD in
vivo et des
études de potentialisation et d'inhibition de l'intoxication aiguë par
la CLQ, ont été réalisées.
Les résultats obtenus in
vitro démontrent que
la CLQ
n'interfère
pas
avec
les sites de
fixation
des inhibiteurs calciques
comme le
confirment les études de déplacement et de liaison de la [3H]NTP,
qui
ont été réalisées dans
ce travail.
Cependant,
la CLQ, ainsi qu'il a
été
démontré
dans
de
nombreuses
études,
possède
une très grande
affinité
pour
les
protéines
membranaires,
certains
constituants
cellulaires
comme par exemple les microsomes
et
les
lysosomes (20,
34,
54).
Cette propriété pourrait expliquer la baisse
du nombre des
sites de liaison des inhibiteurs calciques observée dans les études de
. . 1 ..

-130-
liaison réalisées in vitro.
La CLQ empêcherait,
en se fixant sur les
protéines} la dispersion du ligand radio-marqué.
Cette propriété a été
mise à profit dans certaines études de liaison <71>.
Cependant,
les
études
effectuées
in
vitro
n'ont
pas
permis
d'établir une quelconque relation entre
CLQ et sites
de fixation des
inhibiteurs calciques.
Il est donc apparu
nécessaire d'effectuer des
études complémentaires chez l'animal
traitements par la CLQ afin de
simuler soit une intoxication aiguë, soit une intoxication chronique.
C'est ainsi que les études
réalisées in
vivo,
dans
le
cas d'un
protocole
d'intoxication chronique
par la CLQ
ont permis d'observer
certaines modifications au niveau du coeur.
En particulier, les sites
de
fixation
des inhibiteurs calciques diminuent en
fonction
de la
charge myocardique en
CLQ.
Dès la
4
ème semaine
de traitement, on
observe une baisse
progressive
des
sites
au
fur
et
à
mesure du
traitement par la CLQ.
Cette
baisse
du
nombre
de
sites
de
fixation
des inhibiteurs
calciques
est bien
en
relation
avec
l'administration
de CLQ. Les
dosages
effectués
sur
le
coeur
durant
l'intoxication
chronique,
révèlent une accumulation de la CLQ.
L'antipaludéen, en se fixant sur
la membrane pourrait diminuer la quantité de ligand qui aurait dû être
normalement fixée.
Une autre hypothèse peut être évoquée,
car la CLQ
est capable d'altérer des composants
lipidiques
et
protéiques de la
membrane [au cours des administrations expérimentales
de
CLQ à long
terme <34, 54, 103>]. C'est ce mécanisme qui expliquerait les troubles
rétiniens,
car
la CLQ s'y
concentre,
allant jusqu'à provoquer des
cécités <31>.
Ces phénomènes sont irréversibles
chez l'homme.
i
1
..
t
/ ..
1
t1tt

-131-
Dans
l'intoxication
prolongée
nous
avons
constaté
une
baisse
importante des sites de fixation des inhibiteurs calciques. Nous avons
ainsi
pu
suivre
l'évolution du nombre des sites en
fonction
de la
concentration de CLQ.
Cette étude a montré un retour à la normale de la capacité maximale
des sites de fixation des inhibiteurs calciques lié à la diminution de
la CLQ au niveau cardiaque.
/
Nous pouvons constater que les troubles sont
reversibles, <Tableau
VIII et Figure 4).
Cependant il apparaît que l'atteinte de l'affinité
des sites de
fixation
des inhibiteurs
calciques
est
tardive. Ceci
pourrait correspondre à
un début d'altération beaucoup
plus profonde
des constituants
mernbranaires.
Ainsi,
il semble que dans un premier
temps,
la CLQ se fixe sur la membrane et
cause des lésions
qui sont
,
.
reverslbles.
Mais
à long
terme:
ces lésions
peuvent devenir plus
importantes et
entraîner des troubles
profonds
au niveau cardiaque.
Cela
pourrait
expliquer les morts
qui
se
sont
produites entre la
10 ème semaine et la 12 ème semaine de traitement chronique par la CLQ
chez
le
rat,
ainsi
que
les
arrêts
cardiaques
décrits
dans
le
traitement
à
long
terme
par
la
CLQ
chez
certains
malades
qui
absorbaient des doses relativement importantes de ce médicament (63).
Ces divers effets de la CLQ sur les constituants
cellulaires, sont
peut être en partie causés
par certains
métabolites. En particulier,
le dérivé
bis deséthyl
qui possède une toxicité
cardiaque démontrée
<36,
37)
supérieure à celle de la CLQ.
Dans les
traitements à long
terme par la CLQ,
ce métabolite appar~rt et se concentre au niveau du
coeur. Mais, dans cette étude, il ne nous est pas apparu nécessaire de
séparer
l'effet de
la
CLQ
de
ses
métabolites.
Par
ailleurs, la
cytotoxicité de la CLQ est bien connue,
beaucoup d'études
ont fait
référence <58,
63,
65).
Cette
simple
propriété pourrait expliquer
.. / ..

-132-
certaines modifications observées, il est évident que la CLQ interfère
avec
les
sites
de
liaison
des
inhibiteurs
calciques.
Ainsi
le
problème est de savoir si le DZP qui est un
protecteur
efficace lors
de
l'intoxication
aiguë par la
CLQ et le VPM
(inhibiteur calcique>
administrés
en
même
temps
que
la
CLQ
en
intoxication chronique
pourraient entraîner des effets appréciables.
A la suite des expériences,
l'administration de ces deux drogues a
provoqué
des
effets
sensibles
sur
les
sites
de
fixation
des
inhibiteurs calciques .11 ressort que le
DZP et
le
VPM empêchent la
fixation de
la
CLQ
et
la
diminution
des
sites
de
fixation des
inhibiteurs calciques (Tableau IX>, mais avec un degré moindre pour le
VPM qui provoque aussi une baisse de l'affinité de ces sites. Ces deux
drogues n'agissent donc pas de la même
façon sur le
site de fixation
des inhibiteurs
calciques.
Cela pourrait expliquer leurs différentes
actions et nous a conduit à étudier leur action lors de l'intoxication
aiguë par la CLQ.
Ainsi,
toujours
dans l'étude
des sites de
fixation des drogues,
nous
avons dosé
les récepteurs
des BZD dans
le
cas d'intoxication
aiguë
et
chronique par la
CLQ.
Les récepteurs centraux des
BZD
mesurés après intoxication aiguë et intoxication chronique
par la CLQ
ne sont pas modifiés.
Les études de liaison ont été réalisées dans le
cerveau
à
des
intervalles
de
temps
très
rapprochés
de
l'administration
de la CLQ (en cas d'intoxication aiguë> et sur 12
semaines (intoxication chronique>. Mais ces observations
se
semblent
pas être
en
rapport avec
les signes
observés
dans
les tentatives
d'autolyse
et
au
cours des traitements prolongés par
la
CLQ.
En
effet,
dans
les intoxications
aiguës,
une
atteinte
du
système
nerveux
central est souvent retrouvée,
caractérisée
par
des crises
.. / ..

-133-
convulsives <28,
96).
C'est aussi le
cas dans
certains traitements
prolongés

des signes
cliniques dus
à
des
troubles
du système
nerveux central sont quelquefois observés.
Les sites cardiaques de fixation des inhibiteurs calciques
dans le
cas d'intoxication aiguë par la
CLQ sont identiques chez
les animaux
témoins et chez les animaux traités pour lesquels les dosages ont
été
réalisés à différents
intervalles de
temps,
4
heures et
24 heures
après administration aiguë de CLQ.
Par contre, au niveau du
coeur et
dans
le
cas d'intoxication chronique,
la CLQ est responsable
de la
baisse des sites de
fixation des inhibiteurs
calciques. Cette lésion
pourrait
être
en
rapport avec
les effets
chronotrope
et inotrope
négatifs
de
la
CLQ.
Elle diminue expérimentalement
la fixation du
calcium et son accumulation au niveau de la mitochondrie cardiaque. Ce
qui justifierait en partie
l'action cardio-dépressive de la
CLQ <36,
37>'
Cependant,
au cours de cette étude, l'intérêt du DZP a été observé
dans les
deux types d'intoxication. En effet le DZP empêche la baisse
des
sites
de
fixation
des
inhibiteurs
calciques
lors
de
l'intoxication chronique par la CLQ à une dose égale à la DL 50%~
-,
,',
Par contre, les BZD de
type périphérique ne possèdent aucun effet protecteur sur
la toxicité
cardiaque de la CLQ.
Ainsi,
il apparaît que la toxicité cardiaque de
la CLQ est
commandée par une action
centrale,
d'autant plus que les
BZD antagonistes des sites centraux aggravent
notablement la toxicité
cardiaque de la CLQ.
Nous avons ainsi observé que les animaux traités
par le DZP ou le CZP ne manifestent pas de
convulsions par opposition
aux
animaux
témoins
qui
avant
de
mourir
présentent
des
crises
convulsives .
.. / ..

-134-
Ces
différentes observations
nous
ont conduit à
tester l'action
protectrice de quelques anticonv~ivants sur la
toxicité
aiguë de la
CLQ.
Par
ailleurs,
l'utilisation
de
certains
dérivés inhibiteurs
calciques
trouve
sa
justification ~an~ le
fait
qu'ils permettent
d'argumenter
le lien possible
entre le DZP,
la CLQ et
les sites de
fixation des inhibiteurs calciques.
Les résultats de
cette étude ont
révélé
une action
protectrice des
anticonvulsivants
<Tableau XIV).
Cette
protection,
si elle
est notable,
est nettement
inférieure à
celle obtenue avec le DZP ou let le CZP.
Il en ressort que le système
GABAergique n'agit donc pas directement, le DZP ne semble pas utiliser
cette voie pour diminuer
la toxicité de
la CLQ.
Au
cours
de
l'administration
chronique,
ces
troubles
sont
réversibles
et peuvent
être atténués lorsque le
DZP ou
le VPM sont
administrés simultanément avec la
CLQ.
Le DZP,
en fait tous les BZD
de type central testés,
le VPM, les anticonvulsivants s'opposent à la
toxicité aiguë de la CLQ. Cependant, l'effet des BZD en particulier du
DZP est de loin supérieur.
. .1 ..

CONCLUSIONS GENERALES

-135-
CONCLUSIONS GENERALES
L'utilisation de la CLQ est très largement répandue dans les pays
où le
paludisme est endémique.
En
dehors des
foyers de résistances
décrits
dans
la
littérature,
elle
est
très
active
dans
le
traitement et la prophylaxie du paludisme.
La toxicité de la CLQ est actuellement
la cause
de mortalité la
plus
importante
observée
au
cours
des
suicides
d'origine
médicamenteuse
en
Afrique
Noire.
Cette
toxicité
essentiellement
cardiaque
et
sa
délivrance
pharmaceutique
aisée
expliquent
son
utilisation fréquente dans les tentatives d'autolyse.
Certaines
substances
comme
le
DZP
ont
été
proposées
comme
antidotes
et
utilisées
avec
succ~s
dans
le
traitement
des
intoxications
par la
CLQ,
sans
qu'aucune explication
ait
pu être
fournie.
Ces différentes observations expliquent
l'intérêt que nous
avons
porté à ce
médicament.
Nous avons donc envisagé d'approfondir
l'étude des mécanismes
mis
en
jeu
dans
la
toxicité
cardiaque et
surtout~rechercher des
médicaments
capables
de
jouer
un
rôle
d'antidote dans les intoxications aiguës.
Dans ce
but,
l'étude
des
sites
de
fixation
des inhibiteurs
calciques
et
des
récepteurs
aux
BZD
associée
à
des
études
de
potentialisation
et d'inhibition de
l'intoxication aiguë
par la CLQ
ont été effectuées.
1°/
In vitro, les résultats n'ont révélé aucune action sensible de la
CLQ sur les sites de fixation des inhibiteurs calciques.
In vivo,
après
intoxication
aiguë par la
CLQ,
l'étude de ces
mêmes sites n'a décelé aucune
modification sensible.
Par contre,
au
cours de l'intoxication chronique, il se produit des perturbations .
../ ..

-136-
En effet, l'administration prolongée de la CLQ (20 mg/Kg/semaine>
entraine une baisse importante de la capacité maximale de
liaison des
sites
cardiaques
parallèle
à
l'accumulation
de
l'antipaludéen.
Cependant,
bien que la CLQ
s'accumule dans le
cerveau, on n'observe
pas de
modifications au
niveau
des sites centraux.
Cette baisse du
nombre
des
sites
récepteurs
cardiaques
est
néanmoins
réversible
lorsque le traitement est arrêté. En outre, l'affinité des sites n'est
atteinte que
très tardivement
bien après que
la capacité maximale
ait atteint une baisse de plus de 50%.
2°/
Les récepteurs centraux des B2D après administration aiguë
ne
sont
P3~ modifiés.
3° /
Enfin,
les
études
de
potentialisation
et
d'inhibition de la
toxicité aiguë par
la CLQ (110 mg/Kg> nous ont permis de dégager les
conclusions suivantes:
a /
La toxicité de la
CLQ peut être potentialisée
ou diminuée
par les substances qui sont respectivement antagonistes (Ro 15-1788, 1
mg/Kg>
et agonis tes (diazépam,
1mg/Kg; clonazépam, 1mg/Kg> des sites
centraux des B2D.
Par contre,
les substances agissant au
niveau des
sites périphériques des B2D (PK Il
195,
1 mg/Kg; Ro 5-4864, 1 mg/Kg>
n'ont montré aucun effet protecteur.
b
/
Indépendemment des B2D,
la
toxicité est
diminuée par les
anticonvulsivants (le phénobarbital, 15
mg/Kg; la phénytoïne, 1 mg/Kg;
le valproate de sodium, 375 mg/Kg; le progabide 1mg/Kg>.
c /
La toxicité est augmentée par les inhibiteurs calciques tels
que le vérapamil, 1 mg/Kg; la nifédipine,1 mg/Kg .
. ./ ..

-137-
Cependant,
bien
que
l'effet
protecteur
vis-à-vis
de
l'intoxication
par
la
CLQ
soit
le
fait
de
substances
de
type
benzodiazépine ou
GABAergique,
il ressort de nos expériences
que le
système
GABAergique
n'est
pas
la
seule
voie
impliquée
dans
la
diminution de la toxicité cardiaque de la CLQ .
../ ..

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The binding
of
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to
receptors
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calcium channel
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Comparison
of
hydroxychloroquine
and
chloroquine
use
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Chloroquine
serum
concentration
and
side
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Side
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[3Hlnitrendipine
binding
ln
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Peripheral
benzodiazepine
binding
sites
Effect
of
PK
11195,
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assay
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anticonvulsant
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receptors of
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Studies
with intact
mononuclear and polymorphonuclear cells
and
membranes
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differential interaction
of benzodiazepine
agonists
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after
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by high-performance liquid
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Analysis
of
filter-paper
absorbed,
finger-stick blood
samples for
chloroquine
and its major
metabolite
using
high-performance liquid
chromatography with fluorescence detection.
J. Chromatogr., 278, 81-89 (1983)
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brain
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Inhibition
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receptor-mediated uptake
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(-)-pentobarbital
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Chloroquine and ammonium ion inhibit receptor-mediated
endocytosis of
mannose-glycoconjugates
by
macrophages
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receptor recycling.
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du
dosage de la
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Plasma chloroquine and desethylchloroquine
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.. / ..

- 156 -
98-WENZEL D.G., COSMA G.N.
A model system
for measuring comparative
toxicities
of cardiotoxic
drugs
with
cultured
rat
heart
myocytes,
endothelial
cells
and
fibroblasts. J. emetine, chloroquine, and metronidazole.
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B. J.,
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MURPHY J. V.,
KARAS
B. J. ,
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HAM«)N) E. J.
Comparaison
of
valproic
acid
and
phenytoin
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newly
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Specific
binding
of
the
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subcellular fractions isolated from canine myocardium.
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Cytocolic
free
Ca++
concentration
and
intracellular
calcium
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.. / ..

- 157 -
lOS-ZIEGLER H. K., lINANUE E. R.
Decrease
ln
macrophage
antlgen
catabollsm
caused
by
ammonla and
chloroqulne ls assoclated wlth InhIbItIon of antlgen presentatIon to T
cells.
Proc. Natl. Acad. Sel. USA, 79
175-178 (1982)
1
., / ..

PIECES ANNEXES

-158-
1
,
PIECES ANNEXES
1. ABREVIATONS UTILISEES
1
BZD = benzodiazépines
1
CLQ = chloroquine
CZP = clonazépam
DZP = diazépam
DZM = diltiazém
NFP= nifédipine
!Ml = nimodipine
trn' = nitrendipine
PHB = phénobarbita 1
PHT = phénytoïne
PNl4 = phénobarbital
PGA = progabide
AVP = acide valproïque
VPM = vérapamil
DI-P = dihydropyridine
.. / ..

-159-
1f
1
2. ARTICLES PUBLIES
1
t
2.1 Données expérimentales sur la potentialisation
1
et l'antagonisme vis-à-vis de la toxicité
cardiaque aiguë de la chloroquine
Dakar Méd.(sous presse>
1
i
2.2 Incidence d'une intoxication chronique par la
chloroquine sur les sites caediaques de
f
fixation des inhibiteurs calciques chez le rat.
1
J. Pharmacol (Paris>, 1986, 17, n-3,254-259.
!E


i
1
1
1
t
1
1
1
~
1
1
1
t
.. / ..

DONNEES EXPERIMENTALES SUR LA POTENTIALISATION
ET L'ANTAGONiSME VIS-A-VIS DE LA TOXICITE
CARDIAQUE AlGUE DE LA CHLOROQUINE
Aaadou DI~'2 ''', Gilles F. ALBBIUcz2' 3 , Jean-Ifichel BIIJaR"il,
Jean-Jacques DBSSAme2, Claude BOBUO"I, 2
l
Laboratoire de Toxicologie, Paculté de Pharmacie
rue Jean-Baptiste Clément, P-92290 Chatenay-Malabry
2
Département de Biologie Clinique, Institut Gustave-Roussy
rue Camille Desmoulins, F-9480S Villejuif Cedex.
1
1
RESUME
1
La
toxicité
cardiaque
de
la
chloroquine
(CLQ)
est
1
actueUement la cause de mortalité la plus importante observée au cours
J
des intoxications aigües par la CLQ, dans un but d'autolyse. Certaines
1
substances, comme le diazépam, ont été récemment proposées en tant
qu'antidotes vis-à-vis de cette toxicité cardiaque.
f
Cette étude montre que la toxicité cardiaque de la CLQ peut
1
être potentialisée ou diminuée par des substances qui sont respectivement
!
antagonistes
et
agonistes
des
récepteurs
de
type
central
des
~
benzodiazépines. Cette action ne semble pas mettre en jeu les récepteurs
de type périphérique. Par aiUeurs la toxicité cardiaque de la CLQ est
fortement
potentialisée
par
le
vérapamil,
inhibiteur
calcique
de
référence. Il semble que la CLQ puisse représenter un trait d'union entre
ces di fférentes substances.
3
A qui toute correspondance doit être adressée
4
A. DIOUF
est
titulaire
d'une
bourse
de
recherche
allouée
conjointement
par
le
Ministère
de
la
Recherche
Scient.ifique
et
Technique
du
Sénégal
et
par
le
Ministère
Français
des
Relations
Extérieures.
·.

- 2 -
INTRODUCTION
La chloroquine (CLQ) (Nivaquine R , Resochin R) est un dérivé d~' la 4-
aminoquinoléine, largement employé dans le traitement et la prophylaxie du
paludisme. Ce médicament est désormais très utilisé dans un but d'autolyse (11),
du fait de sa large diffusion thérapeutique et de sa toxicité cardiaque marquée. A
ce niveau, elle entraîne une réduction de la force contractile du cœur, modifie
l'électrocardiogramme en allongeant les espaces PR et QRS et entraîne une
bradycardie (13). Dans les tentatives d'autolyse, la mort survient toujours par
arrêt cardiaque brutal (12, 14).
Il est actuellement montré que l'utilisation des benzodiazépines et plus
pa~ticulièrement
R
du diazépam (Valium ) réduit nettement les troubles cardiaques
engendrés par la CLQ. Cette thérapeutique a ainsi permis de réduire la mortalité
dans les tentatives d'autolyse par la CLQ (4, 8). Par ailleurs, ce médicament
interfère de façon importante avec les membranes biologiques (2, 6). Son action
stabilisante de membrane se traduit donc par une modification des échanges
ioniques entre les milieux intra- et extra-cellulaires et par une stabilisation
Iysosomale.
Ces di fférentes observations nous ont conduit à étudier l'action de
différentes drogues vis-à-vis de l'intoxication aigüe par la CLQ chez la souris. Les
drogues
étudiées
sont
des
benzodiazépines CBZD)
à
action
centrale
et/ou
1
périphérique, des antagonistes des BZD et des inhibiteurs calciques (vérapamil).
L'étude de l'action des agonistes et antagonistes benzodiazépiniques permet de
déterminer quel type de relation peut exister entre les deux types de sites aux
BZD et la toxicité cardiaque de la CLQ. Le vérapamil a été inclus dans l'étude
dans le but de mettre en évidence une éventuelle relation entre toxicité cardiaque
de la CLQ et systèmes régulant les échanges des ions calcium (l).
MATERIEL ET METHODES
Matériel.
Les
drogues
utilisées
ont
été
obtenues
auprès
des
laboratoires suivants: Hoffman La Roche (diazépam, clonazépam, Ro 15-1788,

- 3 -
Ro <;-4604), Pharrnuka (PK 11 195), Biosédra (vérapamil) et Spécia (chloroquine).
Les animaux utilisés sont des souris femelles Swiss âgées de deux à trois mois et
pesant lB 8 20 g. Pour l'expérimentation, elles sont groupées par lots de dix, de
poids moyen comparable. La détermination de la DL 50 de la chloroquine par voie
intramusculaire chez la souris Swiss a été effectuée sur des lots de 20 animaux.
Protocole d'intoxication. Après un prétraitement des animaux par les
drogues citées plus haut, il est procédé à l'administration de la chloroquine. Au
temps zéro, les drogues sont administrées par voie intrapéritonéale. Puis trente
minutes après, la CLQ est injectée par voie intramusculaire. Les décès sont
dénombrés sur 24 heures par rapport aux animaux témoins qui ont reçu du sérum
physiologique.
Le~ dragues testées l'ont été à 2 doses: 5 et l mg/kg, ce qui
correspond aux doses de benzodiazépine utilisées chez les intoxiqués. Chez les
souris Swiss femelles, ces doses sont nettement inférieures à la DLO.
Dosage de la chloroquine. Le dosage de la concentration cardiaque de
CLQ
est
effectué
par
spectrofluorimétrie
après
extraction
à
partir
d'un
homogénat cardiaque (l). Les résultats sont exprimés en ug de CLQ par g
d'organe.
RESULTATS
La DL50 de la CLQ est, pour les souris Swiss femelles, de 120
.!. 10 mg/kg. La CLQ a été utilisée à cette dose lors des études de potentialisation
et d'antagonisme. La mort survient 15 li 20 minutes après une phase d'excitation
motrice.
Les résultats expérimentaux (Tableau 0 démontrent que le diazépam
protège effectivement de l'intoxication à la CLQ. En effet, li la dose de 5 mg/kg,
aucun décès n'a été dénombré et li la dose de 1 mg/kg la mortali té est de la %
(animaux témoins: mortalité 50 %). Le cJonazépam utilisé aux doses de 5 mg/kg
et de 1 mg/kg procure une protection totale. En effet, cette drogue administrée li
la dose de 5 mg/kg entratne des pourcentages de survie de 100 %.
1

- 4 -
DROGUE
CARACTERISTIQUE
roSE UTILISEE
NOMBRE D'EXPERIENCES
DECES/SURVIE
mg/kg
(NOMBRE TOTAL
(S DB IfORTALrrB)
D'ANIMAUX)
témoin
5
(48)
24/48
(50 S)
diazépam
Agoniste BZD
5
4
(40)
0/40
(0 S)
Central
1
4
(40)
4/40
(10 S)
et périphérique
c10nazépam
Agoniste BZD
5
4
(40)
0/40
(0 S)
Central
1
4
(40)
0/40
(0 S)
Ro 15-1788
Antagoniste BZD
5
1
(10)
8/10
(80 sJ
Central
1
1
(10)
5/10
(50 S)
PK 11 195
Antagoniste BZD
5
1
(10)
4/10
(40 S)
Périphérique
1
1
(10)
5/10
(50 S)
Ro 5-4864
Agoniste BZD
5
1
(10)
7/10
(70 S)
Périphérique
1
1
(10)
6/10
(60 S)
vérapamil
Inhibiteur
5
4
(40)
38/40
(95 sJ
Calcique
1
1
(10)
7/10
(70 sJ
rABLBAU l
ee-paralson des effets de quelques drogues sur l'intoxication aiguë
à la chloroquine (BZD : ben%odliJ%épine J
Le Ro-15-17BB administré à la dose de 5 mg/kg aggrave nettement la
toxicité de l'aminoquinoléine, entrainant BO % de décès. Le PK 11195 à la dose de
5 mg/kg et 1 mg/kg entraîne respectivement 40 % et 50 % de mortalité. Le Ro 5-
4B64 a une action qui peut être considérée comme aggravant faiblement la
toxicité de la chloroquine. A la dose 5 mg/kg la mortalité des animaux est de
70 %, et diminue à 60 % à la dose 1 mg/kg.

- 5 -
Enfl: '. le vérapamiJ s'est révélé être un redoutable potentialisateur de
lél
toxicité aigüe de
la CLQ,
entraînant
des
taux
de
mortalité
nettement
supérieurs à celui des animaux du lot témoin (respectivement 95 % et 70 % aux
doses de ') et l mg/kg).
Le tableau n indique les valeurs des concentrations cardiaques de CU~
obtenues chez des souris qui, après avoir été prétraitées soit par le diazépam, soit
par le vérapamil, ont reçu la CLQ à la dose de 60 mg/kg. Les taux de CLQ sont les
mêmes chez les animaux prétraités par le diazépam ou par le vérapamil, et sont
significativement inférieurs à ceux des animaux témoins.
DROGUB
R(S}
diazépam
100/170
(59 %)
o
vérapami1
105/170
(62 %)
95
rABLBAU II
Rapport (R) entre les concentrations cardiaques de chloroquine (exprimés en
ug/g d'organe) des animawr traités et ~ins. Les anhIawr OlJt été intoxiqués
par 60 ~/kg de chloroquine après traiteaent par S ~/kg de drogue à étudier
*
Le
pourcentage
de
décès
indiqué
est
obtenu
après
intoxication avec 120 mg/kg de ch1oroquine avec des animaux
traités par 5 mg/kg de drogue à ~tudier.
DISCUSSION
Les résultats présentés dans cette étude confirment ceux obtenus
antérieurement (8), indiquant que le diazépam possède une action antidotique
marquée vis-à-vis de la toxicité cardiaque de la CLQ. Nous avons pu établir une
relation dose-effet pour cette acti€?n
antidotique.

- 6 -
Néanmoins, le diazépam possède un spectre d'activité assez large: il
est à la fois agoniste puissnnt des sites de fixation centraux et périphériques des
BZD. Afin de pouvoir conclure sur l'implication d'un de ces deux types de sites vis-
à-vis de la toxicité cardiaque de la CLQ, l'étude de deux agonistes présentant une
sélectivité marquée pour l'un ou l'autre site a été nécessaire.
Le clonazépam, agoniste puissant des sites de type central, possède
une affinité faible pour les sites périphériques. Il entraine in vivo une action
antagoniste importante vis-à-vis de la toxicité cardiaque de la CLQ. Par ailleurs,
Ip Ro 5-4864 est un agoniste benzodiazépinique périphérique spéci fique. In vivo, il
ne possède pas d'action antagoniste sur la toxicité cardiaque de la CLQ, et
semblerait même potentialisateur de celle-ci. L'étude des antagonistes des sites
aux
BZO
nous
permet
d'affiner
ces
résultats:
le
Ro 15-1788,
antagoniste
spéci fiquement central entraîne une certaine potentialisation de la CLQ à la dose
de 5 mg/kg. Le PK 11 185 est, à l'inverse, antagoniste périphérique: il est sans
action vis-à-vis de la toxicité de la CLQ.
Ces données nous permettent de conclure sur ('implication des si tes
benzodiazépiniques de
type central dans l'intoxication à
la CLQ. Les sites
périphériques ne semblent pas jouer de rôle important dans ce mécanisme.
L'étude du vérapamil, qui représente l'inhibiteur calcique type (5), nous
permet de montrer que cette drogue entraine une potentialisation très marquée de
la toxicité cardiaque de la CLQ. Par ailleurs, les concentrations cardiaques de
CLQ et les taux de mortalité (Tableau D) sont nettement plus faibles chez les
animaux prétraités par le diazépam que chez les animaux témoins. Néanmoins, les
taux de CLQ au niveau du cœur des animaux traités par le vérapamil sont eux
aussi plus faibles que les taux obtenus sans prétraitement.
La CLQ, au delà d'une certaine concentration-seuil, pourrait agir sur
un
autre
système
qui
secondairement
engendrerait
une
toxicité
cardiaque
marqu~e. En
effet,
le
vérapamil
qui
manifeste
une
potentialisation
très
importante de la toxicité, réduit aussi la distribution de l'antipaludéen au niveau

- 7 -
du cœur. Néanmoins, cet inhibiteur calcique possède un spectre d'action très larqp.
(9) : il agirait aussi sur les récepteurs adrénergique!>, cholinergiques, les courn" !_~
sodique et potassique. De plus, des études effectuées chez l'animal (7, 10) ont nilS
en évidence une étroite relation existant au niveau du cœur entre inhibiteurs
calciques, 8ZD et GABA. C'est particulièrement le cas pour les BZD agissant sur
les sites de type périphérique, comme le PK 11 195. Celui-ci s'est révélé être un
antagoniste des inhibiteurs calciques tels que la nitrendipine, le vérapamil, le
dilitiazem et le BA YK 88 644.
En conclusion, les drogues agissant sélectivement sur les récepteurs
aux BZD de type périphérique n'influencent pas la toxicité cardiaque de la CLQ.
Par
contre,
les
agonistes
ou
antagonistes
de
type
central
sont
capables
d'interférer avec IF! mécanisme toxique de la GLQ au niveau du cœur. Le
clonazépam,
agoniste
central
prédominant
procure
une
excellente
action
antidotique, semblable ou supérieure, à celle du diazépam. A l'opposé, le Ro 15-
1788, antagoniste central des récepteurs aux BZD, augmente la toxicité de l'anti-
paludéen.
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© Masson. Paris. 1986
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LA CHLOROQUINE SUR LES SITES CARDIAQUES DE FIXATION
DES INHIBITEURS CALCIQUES CHEZ LE RAT
A. DiOUF (l, 2). (i. F. ALlŒRICI (2). J.-M. BIDART (2). C. BOHUON (1. 2)
(1) Laboratoire de ToxicoloMie, FaCIlité de l'Ilarmacie, rue j.-B.-Clément, F 92290 Châtenay-Malabry.
(2) Unité dl' Hiologie Clinique et Expérimelltale, I1lstitut Gustave-Roussy, rue C. Desmoulins, F 94805 Ville-
juif·
Effects o[ chronic chloroquine overdosage on rat myocardium dihydropyridine binding sites
A. DIOu .... G. F. ALBERICI . .I.-M. BmART. C. 130HUON. j. Pharmacol. (Paris). 1986, 17,3.254-259.
SUMMARY. --- A 1Il0llg thr antimalarial drugs. cMoroquine (CLQ) and 4-aminoquinoline derillatives display
importa lit inteljerell.ces willr l>ioloMical1llembralll's. The present study reports the effects of CLQ on dihydro-
pyridille hi Ilding sites. ml'asul'ed in the IIl'art of rats intoxicated lVith the drug. A Cfde intoxication does not

elltail allY modification of the sites. On the other hand. billding sites lVere dral1lalically decreased by a chronic
intnxicntion rralizrd til/iCi' fi !t'l'rh. ln SIIC;'
(1 case. this decrease may be directly related to CLQ concentration
in the he(1rt. The regulation mec!wllislllS invoit'ed arc discussed.
INTRODUCTION
tachycardie
modérée,
puis,
selon
un
délai
variable, apparaissent une baisse de la tension
La chloroquinc* (CLQ). dérivé de la 4-amino-
artérielle avec bradycardie, puis un arrêt car-
quinoléine. est l'antipaludéen le plus largement
diaque. Des signes électrocardiographiques sont
ellll'Ioyé dans le monde. Les intoxications aiguës
fréquemment observés: alignement de l'espace
par tentative d'autolyse à la CLQ voient leur
QT et allongement de l'espace QRS (Sofola,
[rélluence augmenter en Afrique ct en Europe
j 983). Les trouhles neuro-sensoriels incluent des
depuis quelqnes annt'es (Britton ct Kevan. 1978).
signes oculaires, à type de diplopie et d'am-
Les signes d'intoxication aiguë comportent des
blyopie, et des signes d'atteinte auriculaire. Les
trouhles neurosensoriels, cardio-vasculaires et
troubles respiratoires comprennent une poly-
respiratoires. Les signes cardio-vasculaires sont
l'née, avec passage brutal en apnée.
très marqués ct entraînent la mort dans une
La fréquence des tentatives d'autolyse par la
proportion
importante
(l2 % des cas selon
CLQ est liée aux faits que cette drogue est aisée
Oli. 1980). Ceux-ci débutent souvent par une
à se procurer et que la mortalité est importante.
II a été démontré que le diazépam* améliore
les troubles cardiaques entraînés par une dose
Mots clés: Intoxication. Chloroquine. Inhibitenrs
élevée de CLQ (Mestre et al.. 1985; Hoang et
calciques. Hat.
al., 1982). bien que le mécanisme de cette théra-
A. Diouf est titulaire d'tille bonrse de recherche
allouC:'C par le Ministère Français des Helations
peutique protectrice reste encore peu documenté
E.xtérieures.
(Crouzette et al., 1983).

Nivaquine®
Tirés à part: G. F. Alberici, adresse ci-dessus.
* Valium®

CIIU>ROQUINE ET INlllBITEURS CALCIQUES
255
Le m{'canism{' d'action toxique de la CLQ est
intramusculaire
tous
les
3 jours pendant des
actuellement mal connu. L'intrrférencc a\\'ec les
périodes comprises entre 2 et 12 semaines, dans
le cas du protocole d'intoxication chronique. Les
memhranes biologiques (Emerole et Ira Tha-
animaux sont sacrifiés,
à
intervalles réguliers,
bre\\\\" , 1~Hl1), pru t {·tre la C<I use de modi tication
3 jours après la dernière injection. En ce qui
des ('changes ioniques, responsable <le la toxicité
concC'rne l'intoxication a.iguë, celle-ci est pratiquée
aiglli; dt' la drogue. Cert<lins autems (Ikhinmin
à la dose de 60 mg/kg (1/2 DL 50) par voie intra-
et
musculaire. l )ans ce cas, le sacrifice des animaux
al., 1981) ont d'aillems montré qlle la dépres-
est effectué 4 heures et 24 heures après l'injection,
sion cardiaque eugendrée par ulIe dose ('Iev('e
(1<'
("LQ,
{>tait
atl1<;lior~t'
si
les
concen-
trations
<le
calcinm
extra-ct'Ilulairr' étaient
PRÉPARATION
OES MEMRRANES CARDIAQUES
allgment<;es.
Ces dilHrelltes o!Jsrn'ations nous ont conduit
Celle-ci est réalisée selon une méthode précé-
demment décrite (Belleman et al., 1983). Après
à {tudier dw7. le rat J'action dl' la ("LQ cn intoxi-
anesthésie des animaux par l'éther éthylique, le
catiolI <ligup et chronique, sur les sites cardia(lues
cœur est rapidement prélevé et rincé dans du
de lix<ltion des inhihitems calciques.
sérum physiologique maintenu à 4 OC, puis repris
La classe pharmacologiqllt' dl's inhibiteurs
dans 10 ml de tampon Tris-HC1 50 mM NaCI
150 mM CaCI, 1 mM pH 7,4 (tampon A). L'organe
calciques utilisés principalement cn tant qu'anti-
est
broyé
au
polytron
pendant
15 secondes.
angort'lIx,
anti-hypertenseurs
et
anti-aryth-
L'homogénat
obtenu
est
centrifugé
lentement
miques comprend plusieurs groupes de structure
(3 000 x ~, 10 minutes, 4 OC) dans le but d'éli-
chimique différente, parmi lesquels le groupe
miner les particules de taille importante, Le surna-
geant est ensuite centrifugé (40000 X g, 20 mi-
des dihydropyridines (Glossmann et Ferry, 1985),
nutes, 4 OC), le culot étant ensuite lavé 3 fois par
qni a permis de définir dt's sites de fixation
le tampon
A.
Les membrane!; préparées sont
spéci liquc au nivcau cardiaque (Bellem au et
utilisées immédiatement, ou cOllservées à -
80 OC
al.,
1983), puis au
niveau
d'autres organes
pour un dosage dans les 5 jours suivants.
(Ehlcrt et al"
1982). Cette notion de sites des
dihydropyridines, a, par la suite, été étendue
DÉTERMINATION
DES
SITES
DE
PERMÉATION
à l'ensemble des molécules ayant un pouvoir
CALCIQUE
inhibiteur calcique,
tel que le diltiazem,
la
pr{'nylamiue et le vérapamil (Goula et al., 1983).
La mesure de la liaison spécifique de la ('H)
nitrendipine est réalisée selon la technique de
Belleman et al., 1983. Brièvement, la suspension
membranaire (0,5 ml) est incubée 45 minutes à
MATI~I{lEL
20 oC en présence de ('H) nitrendipine 0,05 à J nM,
ET MI~THODES
daus nn volume total de J ml. La fixation spéci-
fique de la ('H) nitrendipine est déterminée par la
HÉACTIFS
différence entre les fixations totale (absence de
nitrelldipine) et non-spécifique (présence de nitren-
L" ('H) nitrendipine a été ohtenue auprès <le
dipine JO-lM). La détermination des paramètres
Ne\\\\' En~land Nuclear Co (Boston. MA, USA).
<le liaison (liaison m<lximale : Bmax, et affinité:
Le sulfate de chlowquine a été fourni par Spécia
Kd) est réalisée selon la linéarisation de Scatchard.
(Paris, France). Les autres réactifs sont de ~rade
analytique.
DOSAGE DE LA CLQ CARDIAQUE
ANIMA\\TX
La CLQ est dosée selon une méthode f1uori-
métrique (Adelusi, 1980). Brièvement, 100 !TI~ de
Les anim<lux
utilisés sont
<les
rat~
\\Vistar
tissu sont prélevés sur l'organe préalahlement lavé
femelles de 4 à 6 semaines, de poids 150 à 200 g.
par du sérum physiologique. Après homogénéisa-
Ils sont maintenus 11. raison de 3 animanx par cage,
tion au pOlytTOll, une extraction par l'éther est
a \\'ec accl's à 1111 aliment composé et 11. <1e l'cau.
réalisée après acidification du milieu. La phase
Les cycles jour-nnit sont respectés. <1ans le hut
éthérée est lavée 11. la soude, puis la CLQ est
d'é\\'ÏlC'r tout stress.
extraite en milieu acide. La mesure s'effectue en
milieu alcalin avec un spectrofluorimètre Aminco
SPI' 500 par mesure de la fluorescence à 388 nm
PROTOCOI.E \\J'INTOXICATION
après excitation à 345 nm.
La gamme d'étalonnage, réalisée entre 0,25 et
L('s anilll<lux sont traités p<lr 20 mg de sulfate
2 fLg/ml est linéaire (r' > 0,95), Les résultats sont
de chloroquine par kg <1e poids corporel par voie
exprimés en fLg de CLQ par g d'organe.

25(;
A. lJlOUF et al.
RI~SlrLTATS
An nin';lII dn l'rem, la fixation spprifique de
la (aH) nitrl'lHlipinp repr<'sl'ntp ()ll (~;, à 30 (J,~ de
la
fixation
totalp,
pOlir
dps
ronrentrations
rl'spl'rf ivl'S dl' radioligand, de 0,05 à 0,5 nmol/1.
Les paramc\\!rl's dl' <'dte liaison sont les suivants
ponr les rats non traitl~s : capacit(~ maximale
dl' fixation 1 fi.'iO ± 250 fmol/mg de prot{>ines,
constante de dissociation 0,16 ± 0,02 nmol/I,
ce qni est t'n accord an'c les \\'aleurs précl~­
dplllmpn t dl'nites (Williams ct Jones,
1983).
11 convient de nolPr que la capacit(~ de Iixa-
tion est très importante pour un site de liaison
à des m(~dicaments (Holger et al., 1982).
Les paramètres de liaison de la (3H) nitren-
dipine et les concentrations cardiaques de CLQ
sont figurès rlans le tableau J, pour les animaux
traiU's de
façon
chronique, en
fonction
du
FIG.
1. -
Dttermination des paramètres de la liai-
nombre de semaines d'intoxication.
son de la ("ll) nitl'endipi1le SUl' des membranes
On observe donc (fig. 1) une décroissance
cardiaques de rats, en fonction de l'intoxication
rél'(nlière de la capacité de fixation de la (3H)
chronique par la cMoroquine : reprtselltation de
Scatchard.
nitrendipine sur les memhranes cardiaques. En
effet, cette diminution est respectivement de
Les doses et l'oies d'administration sont indi-
qllüs dans le texte .. animaux témoins (.): intoxi-
9 %, 30 ';,;"
411 % et (jO % après 2, 4, (j et
cation pendant 6 semaines (Â) et 12 semaines (V).
12 semaines de traitement tous les 3 jours.
TABLEAU 1. -
J~"olutilln des sites cardiaques de fi:mtion de la ('JI) nitl'endipine (/.fI cours d'Ilne adminis-
tration prolollf(ée de CLQ, ci la dose de 20 mf( /kg par llOie intmpéritonéale, à raison de 2 traitemf71ts l'al'
semaine, chez le rat.

Animaux
Témoins
Traités
2 semaines
4 semaines
6 semaine!'>
12 sem<l incs
(n)
(6)
(3)
(3)
(3)
(6)
- - . _ . _ .
Bmax
1 650± 250·
1 500± 280"
1 150± 110···
850± JJ5····
655± 160....
(fM/mg)

O,J6± 0,02
O,Jl±O,Ol··
O,14±O,02"
O,lJ ±O,Ol"
0,20± 0,02"
(nM)
CLQ
0
10± 5
27± 7
39±8
88±9
(I!g/g)
• Moyenne ± erreur standard .
•• NS .
••• P < 0,05.
•••• P < 0,01.

ClILOROQUINE ET lNllIBlTEURS CALCIQUES
257
Par opposition, la constante de dissociation
DISCUSSION
de la liaison n'est pas modifiée. Il convient de
lIotcr qll'il existe ulle stabilitp importante de ces
Les rrsultats indiquent qlle la CLQ se fixe
parami~tres ail r:ours du temps, chez les animallx
au niveau cardiaque de façon chronique. Dans
tl'moills
(\\'ariahilit{ inter-individuelle faihle).
le cas d'une dose importante, on observe une
La CUJ se COllcell tre parallèlemell t ail nombre
fixation notable dans les 4 heures. Le pic de
d'illjectiolls, ail
ni\\'eall dll
myocarde. Cette
concentration en CLQ au niveall du myocarde
fixatioll
(fi/!..
2)
est !in6aire lorsqll'plIp l'st
semble se situer dans les premières heures qui
exprim6e cn fonction dll temps ou du lIombre
suivent l'injection, la mesure effectuée à 24 heures
d'illjectiolls.
donnant des résultats notablement infprieurs
aux dosages réalisés 4 heures après l'injecti01~.
r'r~rITl
WHI!
(('1\\0 \\T!tUIC'\\
Ce rpsultat est en accord avec d'autres études
III
r 1'(~lln\\ III l '
f \\"{'lI"'~11
ni
r'lI) 'lIfU\\Ilfl'I\\[ {,JIll."
et avec les résultats cliniques (Leclercq G., 1982;
nlLoll.noUlv. (fl~/."I
Ndiaye et al., 1983), qui indiquent qu'une période
" critique » est observée lors des tentatives
d'autolyse par la CLQ. Cette observation est
vraisemblablement
à
relier
à
une
fixation
'.'
'.
cardiaque importante pendant une assez courte
période suivie par une décroissance lente (Vitris
el al., 1983). Selon le schéma opératoire utilisp,
il n'a été noté aucune conséquence de cette
'..
intoxication aiguë par la CLQ, sur les sites de
fixation des dihydropyridines sur le myocarde
de rat.
Par ailleurs, une baisse notable (jusqu'à 60 %)
.,.
des sites cardiaques de fixation des inhibiteurs
calciques a pu être mise en évidence après
administration chronique de CLQ. Cette baisse
est
proportionnelle
au
nombre
d'injections
(tif;. 1 ct 2). Il serait tentant d'Hablir un paral-
..
It
let
1:
lèle
entre
cette
diminution
de
fixation
et
nllAI r "II TIVoIT"4r.\\T 1~r'tAI~[~l
l'imprpgnation cardiaque par la CLQ, car ces
FIt;. 2.
Relalion elltre cOllcelltl'(/lioll de CLQ (0)
deux résultats semblent proportionnels.
el mpacité de fixalion de la ('JI) ni/l'endipine (e)
Néanmoins,
les résultats de l'intoxication
au niveau du cœlll' de ml, en fonction de la durée
aiguë, où l'on retrouve une distribution impor-
de l'iJttoxication clmmiqlu pal' la chlol'Oqlfi1te.
tante de l'antipaludéen au niveau cardia<]ue,
ne sout pas en accord avec cette hypothèse.
En ce qui concerne les rats intoxiqués de
En effet, aucune modification de la capacité
façon aigllë, allcune modification notable n'a
maximale de liaison n'a pu être mise en évidence
pu être misc en évidence sur des petits lots
dans ces conditions. Ccci indique que la pertur-
d'animallx (II --= 4). En eff('t, 4 et 24 heures
bation obsen'ée au niveau des sites cardiaques
après UII traitemcnt par la CLQ à la dose de
de fixation des inhibiteurs calciques, n'est qu'une
(iO
mg/kg par voic 1.1'., I('s paramètres de
conséquence indirecte de la fixation de la CLQ
liaison sont respectivement les suivants :
sur ces organes.
L'absence de modification de la constante de
Bmol< =
1 550 ± 250 fmol/mg (4 h); 1 ()50 ±
dissociation, liée à une diminution marquée du
300 fmol/m~ (24 hl.
nombre apparent de sites aux dihydropyridines,
Kd =
0,17 ± 0,03 nmol/I (4 h); 0,14 ±
oriente vers deux hypothèses. Il peut s'agir d'un
0,05 nmol/l (24 hl.
masqnage des sites, ou d'un phénomène de
Les concentrations cardiaqncs dc CLQ sont
régulation
entraînant
la
présentation
d'un
alors respectivement 2()() ± 3fi IJ-g/g d'organe,
nombre de sites plus restreint. Dans le cas de
et 132 ± 15 IJ-g/g d'organe.
la première hypothèse, il est concevable qu'un

258
A. DIOUF et al.
tel effet eut pu Nre mesuré en intoxication
fixation des inhibiteurs calciques a été étudiée
aiguë, OlI les concentrations rardiaques de CLQ
in vivo chez le rat. Ces sites de fixation sont
sont nettement snp(~rieures à cel1es rencontrées
mesurés par la liaison spécifique de la (3H)
lors de l'intoxiration rhronique, ayant entraîné
nitrendipine sur des
membranes de
muscle
des effets mesurables sur res sites. Il semble
cardiaque.
donc
que
l'hypothèse
d'une
régulation
du
nombre de récepteurs, soit la plus plausible.
2. Aucune modification n'apparaît lors d'une
CeUe f("gulation serait vraiscmhlahlpmcnt liée
intoxication aiguë par la CLQ.
à l'action sta1Jilisantl' de
membrane,
de la
3. Par contre, le nombre de sites est fortement
chloroquine (Sando et al., 1979).
diminué (jusqu'à 60 %). lors d'une intoxication
Ainsi, les signes rardiaques o1Jservés en admi-
chronique bihebdomadaire. La diminution du
nistration aiguë ne sont pas reliables avec une
nombre de sites est proportionnel1e à l'impré-
modification des sites de fixation des inhibiteurs
gnation cardiaque du médicament.
calciques, bien que notre équipe ait par ailleurs
montré que le vérapamil, inhibiteur calcique de
4. Les mécanismes de régulation aboutissant
référence, potentialisait de façon marquée la
à cet effet sont discutés.
toxicité aiguë cardiaque de la CLQ (Diouf et al.).
Cette action synergique est vraisemblablement
à r<'!il'r avec 11IIe illterfi-rcncp au niveau des
nlBLlOGHAI'HIE
mouvements du calcium (Liron et al., J 985).
Il Y a donc lieu de penser que les deux phéno-
Adelusi S. A., Salako L. A.--- 1mpwved f1uow-
mènes (toxicité aiguë de la chloroquine, et
metric assay of chloroqllinc in biolo!,:ical samples.
j. Phaml. Plzarmaeol., 82, 71J-712, J980.
action sur les échanges calciques) sont, au moins
ell partie, dissociés. La présente étude indique
Belleman P., Schade A., Towart \\{. -- llihvdro-
pyridine reccptor in rat brain labeled \\Vith" ('H)
que des phénomènes n~gulateurs mis en place
nimodipinc. l'mc. Natl. Acad. Sei.
USA, 80,
lors d'une intoxication chronique, se reflètent
2356-2360, 1983.
au niveau des sites de fixation des inhibiteurs
Holger G. l'., GenKo P. J., Luchowski E. M.,
calciques.
Siegel H., l'rig!,:le D. J., Janis R. A. -
High
affinity binding of a calcium channel antagonist
E
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Il
conclusion,
l'administration
chronique
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d'une dose importante de CLQ entraîne une
modification marquée des échanges calciques
Britton W. J., Kevau 1. H. -
Intentional chlow-
quine overdosage. Med. ]. Aust., 2, 407-410,
membranaires, lorsqne cel1e-ci est quantifiée
1978.
par le nombre de sitcs cardiaques de fixation
Crouzette J., Vicaut E.. Palombo S., Girre c.,
des inhibiteurs calciques. L'étude d'autres molé-
Fournier P. E. -
Experimental assessment of
cules possédant une action stabilisante de mem-
the protective activity of diazepam on the acnte
brane, sur ce modèle de récepteurs, devrait
toxicity of chloroquine, J. Toxicol. Clin. Toxicol.,
démontrer si ces 2 actions sont liées, ou s'il
20, 271-279, 1983.
s'agit d'un effet propre à la choroquine et aux
Diouf A., Alberici G. F., Bidart J. M., Dessau x J. J.,
antipaludPens dérivés de la 4-amino-quinoléine.
Bohnon C. -
Données expérimentales sur la
potentialisation et l'antaKonisme vis-à-vis de la
Par ail1eurs, sont actuel1ement en cours de
toxicité cardiaque aiguë de la chloroquine. Dakar
réalisation des étndes sur les mécanismes régu-
Mid. (sous presse).
lateurs éVl'ntue1\\ement mis en jeu à ce niveau.
Ehlert F. J"
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ed by prolonged administration of chloroquine.
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CllUJROQU1NE ET INlllB1TEUNS CALCIQUES
259
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FI'~~lJ!lJ~
: Lcs
r,~sllltats
Je
celtt' élude
réaJ1S(\\j
cÎlt'Z
j'anuilaJ
i7!(lfi!rcn/ que };J fosicité cardiaque de /<1 CLQ
pc-ut
être po(cr!l1ai/st;e
ou diminuée par des sulis'tances
qui sont
respectiverJl!'nt antagonistes
(Po 15-1788)
et agon/stes (dlazépam,
chlorazépam) de'~ siles cenlr:1UX
de' /ixation des Benzodiazépwes (820),
Les
substances sélecUvemen[
actlves sur les siles pérJ.jJhé[iques de
fjx,Jtion des P2D
(Pl< 11
]95,
Ho 5-48(4) sont saDS effet
Il
est
ohscn'é
que
la
toxicill'
est
diminuée
par
les
anUconvuJsil'ants
tels
que
les
sulJstances
GARA
ergJq:J2S
(acide
valpFoiqlJe, galJrène) ainsi que par le piJénooarflitai,
L'étude des sites olt' /ix;;Uon des inhihiCeurs ca.lciques réaUsee in
If i tro,
mais aussi in vivo,
I;dsse penser que
le système GABAergique
!J'est
pas la
seule voie
impl.tquée dans cette
protection,
En effet,
flest
montré,
après
admiaistraCion
chronique
de
CLq
une
chute
importante des Sites
de
fixation
des
inhibiteurs
calciques, alors
qU'i/n'cst
ohscor\\/;; aucun changement
dans
les
intoxications aiguës.
Cependant,
la toxieiN! dt' la CLQ est fortt-'i17cnL potentialisée
par les
inhibiteurs calciques tels que le véraparflil el
hl lIifédIpine,
~l~}_Ls '~J è~
(~j; / orol/!J J ne,
j n[oxic;I t fan,
henzol! iiJzé{'lneS,
i nki/7i Leur,
ca le iques .
.L(lhor~-ltoire de r!!Jt~!~hl~TT1eBl
Laboratoire de Toxjcolo[;l(,
Facuité de
IPharmacie rue JC:i/l·Bapl isle Cl::.'menl,
F-92290 Clwtenay-NafJ/lTY.