Pharm. Méd. Trad. Afr. 2006, Vol. XlI, pp. 19-43
HYPERTENSION ARTERIELLE EN GUINEE: EPIDEMIOLOGIE
ET PLACE DE LA PHYTOTHERAPIE DANS LA PRISE EN CHARGE
DANS LES ZONES URBAINES ET RURALES DE FRIA, BOKE,
FORECARIAH (BASSE GUINEE)
'1,2
'1,2
'2
2 '
1,2
AM. BALDE
,S. TRAORE
, M. TOURE ,D. DIALLO ,A. KEITA
,
F.B. MAGASSOUBA1,2, M. DONZ01,3, D. BALDÉ4, N. BALDÉ4, R. BARRyl,2,
ML. KABA4,A.O. BAH4, T.s. DIALL01,A. B. BARRyl,4, C. SYLLA2,
M. BAH SANGARÉ5
1Centre de Recherche et de Valorisation desPlantes Médicinales de Dubréka, Guinée,'
2 Département de pharmacie, Faculté de Médecine-Pharmacie-Odontostomatologie " Université de
Conakry, Guinée;
3 Département de Biologie, Faculté des sciences, Université de Kankan;
4 Hôpital National Donka, Conakry, Guinée;
5 Hôpital National Ignace Deen, Conakry, Guinée.
Résumé
Une enquête prospective de type transversal réalisée sur une cohorte de 669 sujets volontaires
dont 395 femmes, a indiqué une prévalence globale élevée de l'hypertension artérielle de 29 %
dans les préfectures de Forécariah, Fria et Boké. Cette prévalence est aussi marquée en zone
urbaine (32 %) qu'en zone rurale (27 %) et n'épargne ni les fenunes (31 %), ni les hommes
(27 %). Très peu de sujets hypertendus étaient au courant de leur état. Avec ses taux de 38 %
pour la préfecture, 42 % pour la zone urbaine, 33% pour la zone rurale, 47% pour les femmes
urbaines et 40 % pour les fenunes rurales, Fria se distingue par ses records de prévalence.
Globalement, l'hypertension artérielle augmente avec l'âge. L'hypertension artérielle systolique est
plus fréquente (45 %) chez les ~ujets les plus âgés (i!: 65 ans pour les fenunes ; i!: 55 ans pour les hom-
mes) tandis que l'HTA diastolique l'est davantage (17 %) chez les jeunes et adultes (18-54 ans pour
les honunes et 18-64 ans pour les fenunes). Les facteurs de risque retrouvés dans la population hyper-
tendue ont été l'âge, l'obésité, le tabagisme, une alimentation riche en sodium et en graisse saturée,
une consonunation de colas et le diabète. La phytothérapie antihypertensive est en pleine expansion.
Les enquêtes ethnomédicales ont permis de contacter 4 herboristes et 48 tradithérapeutes parmi
lesquels 12 spécialistes d'hypertension artérielle.
Mots clefs : Guinée ; hypertension artérielle ; épidémiologie ; médecine traditionnelle
phytothérapie
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INTRODUCTION
De nombreuses études indiquent que l'hypertension artérielle est non seulement
plus fréquente, mais aussi plus précoce et plus sévère chez les personnes de race noire.
Sa prévalence dans les populations d'Afrique Noire, des Caraibes et des États-Unis
d'Amérique est respectivement estimée à 14, 26, et 33 %, avec un ratio
Noir/Caucasien de l'ordre de 1,5 [Cooper et Rotimic, 1997]. Dans une étude collabo-
rative croisée régionale portant sur les populations noires, il a été également démon-
tré que les taux d'HTA augmentaient de 16% en Afrique occidentale, 26 % dans les
Caraibes et 33 % aux Etats-Unis [Walinjorn et Face, 2000]. Aux Etats-Unis, on lui
attribue 20 % de décès chez les noirs contre 10 % chez les blancs [Tiechev, 2001]. En
Afrique, l'HTA est considérée comme étant la maladie cardiovasculaire la plus com-
mune avec un taux de 36-44 % des hospitalisations cardiovasculaires [Shorderet,
1998] et une mortalité spécifique hospitalière estimée à 3-7 % de la mortalité générale
de l'adulte [Belon, 1994 ; Touré et al., 1993]. Des études antérieures indiquent une pré-
valence de 14 % au Bénin, de 10 % au Mali, de 14% en Côte d'Ivoire, de 4 à 13 % au
Ghana (respectivement en milieu rural et en milieu urbain), de 6% au Nigeria, de 7 %
au Lesotho; de 9% en Afrique du Sud [Agboton, 1986; Diallo, 1994; Bertrand et al.,
1974 ; Pobee et al., 1977 ; Pobee, 1986 ; Oviasu, 1978 ; Makhobo, 1976 ; Seedat et
al., 1982]. La plupart de ces données sont aujourd'hui caduques eu égard au fait qu'il
y a 20 ans, la définition de l'hypertension artérielle se situait à partir de 160/95 mmHg.
Les dernières directives des trois grandes associations (Joint National Committee,
JNC7 ; European Society of HypertensionlEuropean Society of Cardiology,
ESH/ESC ; Organisation Mondiale de la Santé/International Society of Hypertension,
OMS/ISH) ont abaissé ce chiffre à 140/90 et plus bas encore pour les diabétiques et
les insuffisants rénaux pour lesquels le seuil est fixé à 130/85 mmHg [JNC 7, 2003 ;
Guidelines Subcommittee, 1999 ; Creteur, 2004 ].
En Guinée, l'ampleur de l'HTA a été longtemps sous-estimée. Les études antérieures
se limitaient à Conakry et ce, essentiellement en milieu hospitalier où un taux de 30 %
a été décrit [Dramé, 1973]. Classée parmi les 10 préoccupations médicales prioritai-
res en Guinée, l'HTA est aujourd'hui considérée comme un véritable problème de
santé publique qui nécess.ite des réponses appropriées aux plans de l'épidémiologie,
des traitements pharmacologiques ou non et de la prévention. De récentes investigations
font état d'une prévalence élevée en milieu rural (69 % à Kopèrè, % à'Tobolon, 'préfec-
ture de Dubréka) [Anna et al., 20ü3].AI'instar de bien de pays en développement, la prise
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en charge de l'HTA en Guinée reste insuffisante en soins primaires eu égard au man-
que de données épidémiologiques, à la pauvreté des populations et à l'insuffisance des
ressources humaines et/ou matérielles adéquates. Cette situation justifie le recours aux
plantes médicinales de plus de 80 % de la population.
C'est dans cette optique, que des activités de recherche portant sur la prévalence et
la prise en charge «traditionnelle» de l'HTA sont engagées par le Centre de Recherche
et de Valorisation des Plantes Médicinales (CRVPM) de Dubréka depuis 2002 et ce,
sur l'ensemble du territoire national.
CADRE DE L'ETUDE
L'enquête a eu lieu dans les trois préfectures de Fria, Forécaiah et Boké. Pour cha-
que préfecture, la sélection des lieux d'enquête a été aléatoire et a porté sur deux sites
: un quartier de la commune urbaine pour le milieu urbain et un quartier de district
pour le milieu rural.
Pour la préfecture de Fria (150 km de Conakry, 81 790 habitants dont 41 449 hom-
mes), l'enquête a été réalisée au quartier «Aviation» du secteur 5 de la commune
urbaine (6 954 habitants dont 3 623 hommes), une cité industrielle d'exploitation
d'alumine regroupant essentiellement des familles de travailleurs de l'usine. Pour la
zone rurale, le choix a porté sur le district de «Tanènè», secteur de «Tanènè Centre»,
sous préfecture de «Tormèlifi) (11 534 habitants dont 6 154 hommes) [Touré, 2005].
L'enquête a été effectuée du 23 mars au 08 avril 2004.
Pour la préfecture de Boké (300 km de Conakry ; chef lieu du gouvernorat de
Boké; 293917 habitants dont 148785 femmes), l'étude a porté sur «Dibia-Centre»,
un quartier de la commune urbaine (3 200 habitants dont 1 985 femmes) et sur
«Soleya» (278 km de Conakry), un secteur de «Kolaboui-Centre», sous préfecture de
«Kolaboui» (38 802 habitants dont 20 324 femmes) [Diallo, 2005]. L'enquête a été
réalisée du 26 mars au 06 avril 2004.
Pour la préfecture de Forécariah (l00 km de Conakry; 195 836 habitants dont
102007 femmes), les investigations ont été menées au quartier «Tatagui 2» pour la
zone urbaine (3 580 habitants .dont 2 100 femmes) et au district de Kaliah-Centre
(3452 habitants dont 1 936 femmes) de la sous préfeCture de «Kaliah» [Traoré, 2005].
L'enquête a été menée du 07 au 14 février 2004.
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MATERIEL ET METHODES
L'enquête a été prospective de type transversal à un seul passage. Elle a été menée
de janvier à avril 2004 sur des sujets volontaires âgés de 18 ans et plus et s'est dérou-
lée en deux phases: une première phase qui a consisté en la mesure de la pression arté-
rielle, des données anthropométriques et le recueil des données sur le mode de vie et
les facteurs de risque cardiovasculaires selon la fiche d'enquête élaborée par le Centre
National de Recherche et de Valorisation des Plantes Médicinales de Dubréka (Anna,
2000) ; et une deuxième phase qui a consisté en la mesure de la glycémie chez les
sujets révélés hypertendus
La taille et le poids de chaque sujet ont été mesurés le matin respectivement à l'aide
d'une toise et d'une balance pèse-personne à affichage électronique (Grups, Germany,
130 kg) après avoir retiré les chaussures et tout habit lourd. L'indice de masse corpo-
relles (IMC) a été calculé par le rapport poids (kg)/ taille (m)2
Le questionnaire élaboré décrit les caractéristiques démographiques des patients,
leurs facteurs de risque cardiovasculaires, leurs habitudes alimentaires, les valeurs de
leurs paramètres tensionnels et de leurs fréquences cardiaques.
Les pressions artérielles et la fréquence cardiaque ont été mesurées avec un appa-
reil électronique «Philips HF 305 » durant 3 mesures successives en position assise et
avec des intervalles de 5 mn entre deux mesures consécutives. Les valeurs enregis-
trées représentent la moyenne des deux dernières mesures. L'HTA a été définie aux
valeurs ~ 140/90 mrnHg. La glycémie a été determiné chez les sujets hypertendus
avec un Glucomètre «G1uco-Touch» (Lifescan).
Les enquêtes ethnobotaniques ont été réalisées auprès des tradithérapeutes et her-
boristes bien connus au sein de leur communauté. Les contacts ont été favorisés par
les leaders d'opinion (politiques et/ou religieux) des sites visités. L'identification bota-
nique des espèces végétales collectionnées a été réalisée par le département de
botanique du Centre de Recherche et de Valorisation des Plantes Médicinales de
Dubréka. Pour chaque espèce, un herbier a été constitué et déposé au département de
pharmacie de rUniversité de Conakry.
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RESULTATS
Prévalence
Au total, 669 sujets volontaires dont 395 femmes ont participé à l'enquête. Le ratio
femmeslhommes a été de 1,45 (206/142) en milieu urbain et de 1,43 (189/132) en
milieu rural. La prévalence globale de l'hypertension artérielle (HTA) dans les 3 pré-
fectures étudiées est de 29 % (197/669), soit 32 % (110/348) en zone urbaine et 27 %
(87/321) en zone rurale. Avec un taux global de 38 % (82/216), la préfecture de Fria
détient le record de la plus forte prévalence (42 %, soit 47/111 en zone urbaine; 33 %,
soit 35/105 en zone rurale). Les deux autres préfectures ont le même taux global, soit
25 % d'hypertendus toutes zones confondues [Tableau 1]. En fonction des critères de
classification du JNC VII (2003),60 % (119/197) des hypertendus sont au grade II
(~ 160/100 mrnHg). C'est à Fria que le taux de sujets du grade II est le plus élevé
[Tableau 2]. Des PASIPAD de 200-247/102-150 mrnHg ont été enregistrées au niveau
de 23 patients: 7 femmes et 1 homme à Forécariah, 5 femmes et 3 hommes à Fria et
6 femmes et 1 homme à Boké. Ces cas sévères ont été notés essentiellement chez des
personnes âgées de 47 à 89 ans: 3 cas de 47-58 ans, 7 cas de 60-65 ans et 13 cas de
70 ans et plus.
Connaissance du statut d'HTA
A Forécariah et à Fria, 26 % (35/137) des hypertendus étaient au courant de leur
état dont 28 (80 %) résidants urbains. Parmi ces 35 patients au courant de leur état,
40 % suivaient un traitement conventionnel, 34 % un traitement traditionnel et 26 %
une association des deux pratiques. Aucun de ses patients n'était parvenu à contrôler
les valeurs de la PASIPAD en dessous de 140/90.
Sexe
Comme indiqué dans les Tableau 3a et 3b, l'HTA n'épargne aucun sexe ni en zone
urbaine (33 % pour les femmes et 30 % pour les hommes) ni en zone rurale (29 %
pour les femmes et 24 % pour les hommes). Chez les hommes, ce sont ceux de la zone
urbaine de Fria (36 %, 16/45) et ceux de la zone rurale de Forécariah (33 %, 13/39)
qui en sont les plus éprouvés. Chez les femmes ce sont celles de Fria (47 %, soit 31/66
en milieu urbain et 40 %, soit 23/58 en milieu rural) qui sont les plus touchées.
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Age
Le taux de HTA est nettement plus élevé chez les sujets âgés des deux sexes. En
effet, 46 % (49/107) des hommes de plus de 54 ans sont hypertendus contre 16%
(26/167) chez les jeunes et adultes de 18 à 54 ans. Chez les femmes de plus de 64 ans
65 % (62/95) sont également hypertendues contre 20 % (60/300) chez celles de 18 à
64 ans. [Tableau 3b]. A l'exception de la zone rurale de Forécariah où la fréquence de
JlHTA est plus élevée chez les personnes âgées de 18 à 54 ans (38 % versus 23 % chez
les personnes âgées de 55 ans et plus), l'HTA est plus présente chez les personnes
âgées d'au moins 55 ans, notamment à Fria (65 % et 58 %, respectivement en milieux
urbain et rural) et à Boké (48 % et 38 %, respectivement en milieux urbain et rural).
C'est aussi à Fria que le taux de HTA chez les hommes âgés (~ 55 ans) est le plus
élevé: 63 % (22/35). Chez les femmes hypertendues de 18-64 ans, la prévalence reste
élevée dans toutes les zones et dans toutes les préfectures: de 43 % (Forécariah, zone
urbaine ou rurale) à 90 % (Boké, zone urbaine).
PAS isolée et PAD isolée
Dans l'ensemble des trois préfectures, la fréquence de l'HTA systolique est plus
marquée chez les sujets les plus âgés (femmes de plus de 65 ans et hommes de plus
de 55 ans), soit 45 % (44/98) contre 29 % (25/86) pour les moins âgés. A l'inverse,
l'HTA diastolique est plus fréquente chez les sujets jeunes de 18-54 ans pour les hom-
mes et de 18-64 ans pour les femmes: 17 % (15/86) contre 6 % (6/98) chez ceux plus
âgés [Tableau 4].
Pour toute la préfecture de Fria, la prévalence de l'HTA systolique est de 41 %
(28/69) avec un taux de 44 % (18/4]) de cas chez les femmes hypertendues contre
36 % chez les hommes hypertendus (10/28). En zone rurale comme en zone urbaine,
elle n'est enregistrée qu'à partir de 40 ans, notamment 2 cas ruraux et 1 cas urbain pour
la tranche 40-49 ans, 4 cas ruraux et 1 cas urbain pour celle de 50-59, 2 cas ruraux et
5 cas urbains pour 60-69 ans, 11 cas ruraux et 3 cas !lrbains au-delà de 70 ans. Par
contre, l'hypertension diastolique (PAD isolée) n'a été décelée que chez 3 sujets de
30-39 ans et 2 sujets de plus de 60 ans.
Chez les 60 hypertendus de Boké, la prévalence globale de la PAS isolée est de
37 % (22/60) avec un taux de 38 % (16/42) chez les femmes hypertendues contre
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33 % (6/18) chez les hommes hypertendus. Tout comme à Fria, la PAS isolée n'appa-
raît qu'à partir de 40 ans: 3 cas (40-49 ans), 5 cas (50-59 ans), 8 cas (60-69 ans) et
6 cas à partir de 70 ans. L'HTA diastolique a concerné 2 cas de 18-29 ans, 4 cas de
30-39 ans, 1 cas de 50-59 ans et 1 cas de 60-69 ans.
A Forécariah, sur les 55 hypertendus, 35 % (19/55) ont une PAS isolée et 11 %, une
PAD isolée. L'HTA systolique est majoritairement observée chez les personnes âgées,
notamment 4 cas chez les sujets de 24-34 ans contre 10 cas chez ceux de 50-80 ans.
La PAD isolée est observée chez 5 adultes de 30-43 ans et un sujet de 57 ans. Les fem-
mes sont plus touchées par l'HTA systolique (50 % ; 13/26) et par l'HTA diastolique
(16 % ; 4/25) que les hommes (PAS isolée de 21 %,6/29 ; PAD isolée de 7 %,2/30).
Pression artérielle pulsée (PP) ou Pression différentielle
Une augmentation de la pression artérielle pulsée (PP ~ 60 mmHg) a été notée
chez 28 % (185/669) des sujets de l'enquête dont 8 % (39/472) chez les normotendus
et 74 % (146/197) chez les hypertendus. Le taux d'hypertendus avec une pp augmentée
est plus élevé chez les sujets de la 2è tranche d'âge (~ 55 ans pour les hommes et
~ 65 ans pour les femmes) : 85 % (85/100) contre 72 % (61/85) chez les sujets de
18-54 ans (hommes) et 18-64 ans (femmes). Avec un taux de 90 %, la préfecture de
Fria détient le record de taux d'hypertendus de la 2e tranche d'âge ayant une PP aug-
mentée. Par contre à Boké, ce taux est un peu plus élevé dans la première tranche d'âge
(18-54 ans pour les hommes et 18-64 ans pour les femmes) : 83 % (25/30) versus 80 %
(24/30) chez les sujets les plus âgés (~
55 ans, hommes;
~ 65 ans femmes)
[Tableau 5].
Pulsation cardiaque
Des battements cardiaques élevés (> 84 par minute au repos) ont été enregistrés
chez 42 % (200/472) de la population normotendue, soit 46 % (109/238) en milieu
urbain et 39 % (91/234) en milieu rural. Ce paramètre est plus accentué chez les fem-
mes (51 %, 139/273) que chez les homme (31 %,61/199). Parmi les 197 p~tients
hypertendus, 55 % ont une fréquence cardiaque supérieure à 84 battements par minute
dont 56 % (62/110) en zone urbaine et 54 % (47/87) en zone rurale: 59 % (72/122)
chez les femmes et 49 % (37/75) chez les hommes) [Tableau 6].
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Facteurs de risque
Diabète
Sur les facteurs de risque, 10 % des hypertendus sont également diabétiques. Le
diabète est essentiellement prévalent chez les hypertendus urbains: 15 % (16/110)
contre 3 % (3/87) en zone rurale. Globalement, les femmes hypertendues ont moins
de diabète (7%, 9/122) que les hommes hypertendus (13 %, 10/75) [Tableau 7].
Tabagisme
Quant au tabagisme, il touche 20 % (135/669) de la population enquêtée et
concerne 73 % (64/88) des sujets de 18-54 ans; aussi fréquent chez les normotendus
que chez les hypertendus, le tabac est essentiellement consommé par les hommes
(32 %,88/274 contre 14 % de femmes soit 57/395) et paradoxalement moins en zone
urbaine (15%) qu'en zone rurale (26 %) [Tableau 8].
Alcoolisme
Par contre, la consommation d'alcool semble faible tant globalement (3 %,22/669),
que dans les zones urbaines (3 %, 12/348) ou rurales (3 %, 10/321). Comparée aux
hommes (7 %,20/274), cette consommation est très faible chez les femmes (0,5 %,
2/395).
Habitudes alimentaires
Les habitudes alimentaires sont les mêmes dans toutes les préfectures et dans tou-
tes les zones. La nourriture est principalement à base de riz, d'huiles végétales (huile
d'arachide, huile de palme), de tubercules (patates, manioc). La consommation de
légumes n'est pas fréquente. Par contre, l'abondance des fruits (noix de coco, man-
gues, bananes, oranges ... ) justifie leur consommation intensive en fonction des sai-
sons. De par la proximité de l'océan atlantique et de nombreux cours d'eaux, le pois-
son reste la principale source de protéine animale. La presque totalité des populations
étudiées consomment in~nsivement le sel et très souvent en association avec des
exhausteurs de goût comme les cubes maggi (94 % soit 93 % en milieu urbain et
95 % en milieu rural), ou le soumbara (71 % soit 74 % en .milieu urbain et 68 % en
milieu rural), un condiment traditionnel provenant de la fermentation des graines du
fruit de néré (Parkia biglobosa) [Tableau 8].
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La consommation de la noix de cola (amande du fruit de Cola nitida) concerne plus
de la moitié des populations des trois préfectures, soit 54 % (362/669). La cola est plus
consommée chez les femmes (61 %,239/395 contre 47 %,129/274 chez les hommes)
et les personnes âgées, soit 60 % (641107) chez les hommes de plus de 55 ans et 78 %
(74/95) chez les femmes de plus de 65 ans. La prévalence de l'HTA chez les consomma-
teurs de colas est de 67 % pour les femmes et de 43% pour les hommes [Tableau 8].
Obésité
Dans l'ensemble des trois préfectures, à l'exception des sujets maigres (IMC<18,5)
chez lesquels on a enregistré un taux d'hypertendus de 36 %, la prévalence de l'HTA
augmente progressivement avec les valeurs de l'indice de masse corporelle (IMC) :
elle est de 23 %,39 %,67 % et 100 % respectivement chez les personnes normales
(IMC: 18,5-24,9), chez celles à surpoids (IMC : 25-19,9), chez les obèses (IMC > 30)
et chez les obèses massifs (IMC > 40). En zone rurale, plus de la moitié des sujets mai-
gres sont hypertendus (9/16,56 %). Les surcharges pondérales affectent bien plus les
femmes que les hommes: l'obésité massive n'a été enregistrée que chez les femmes
des zones urbaines (4/4) et l'obésité concerne 9 % des 395 femmes contre 3 % des 274
hommes [Tableau 9].
Prise en charge traditionnelle
Les enquêtes ethnomédicales ont permis de contacter 48 guérisseurs parmi lesquels
12 étaient sensés soigner l'HTA , tous des hommes (5 à Forécariah, 4 à Boké et 3 à
Fria). Quatre herboristes (l à Boké et 3 à Fria) ont été également contactés. Les tradi-
praticiens sont tous des jeunes et adultes âgés de 23 à 48 ans, Leurs connaissances ont
été acquises de façon aléatoire ou suite à des expériences personnelles quand ils ont
dû eux-mêmes faire face à des symptômes similaires. Le degré de connaissance des
tradipraticiens et des herboristes vis-à-vis des effets secondaires des plantes, leur toxi-
cité et les précautions pour leur emploi reste rudimentaire. Il a été recensé 17 recettes
constituées de 24 plantes appartenant à 18 familles. Les caesalipiniacées ont été les
plus représentées. Ces plantes ,sont employées soit seules, soit en association de 2 à
plusieurs plantes. Comme noté daris les précédentes études [Anna, 2002], la notion
d'HTA en médecine traditionnelle semble relativement récente et repose généralement
sur un diagnostic conventionnel pré-établi. Lacommercialisatlon des plantes
employées dans le traitement de l'HTA est assurée par des hommes et femmes qui ont
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pour la plupart des places fixes dans les marchés. Issues de cueillette directe, les plan-
tes vendues par les herboristes sont soit fraîches soit sèches et sont toutes exposées sur
des étales ou à même le sol sans aucune protection contre le soleil, la poussière, l'hu-
midité ou la température. Les drogues sont vendues soit en bottes, soit finement ou
grossièrement broyées et emballées dans des sachets en plastique (25 à 250 g). Le prix
d'une botte ou d'un sachet est le plus souvent négociable et varie de 250 à 2500 FG,
soit environ de 26 à 210 CFA. Le décocté et le macéré représentent les formes phar-
maceutiques les plus employées. Les informations fournies sur l'administration et le
dosage des plantes et la durée du traitement sont peu précises: il s'agit le plus souvent
d'une administration à volonté jusqu'à la disparition des symptômes. Aucune précau-
tion d'emploi n'a été signalée. Toutes les plantes recensées ont été identifiées [Tableau
10]. La plupart des recettes sont à base d'une plante. Deux recettes associant deux dro-
gues ont été indiquées : Hymenocardia acida et Combretum micranthum .. Xylopia
aethiopica et Nauclea latifolia. Une seule recette à 3 drogues a été signalée :
Anacardium occidentale, Morinda geminata et N. latifolia. La recette la plus com-
plexe a été l'association de plantes: Anacardium occidentalis, Albizzia zygia, Dia1ium
guineensis, Annona senegalensis, Citrus medica, Terminalia albida, Piliostigma.
thonningii
et Daniella oliveri .
DISCUSSION
Dans les 3 préfectures étudiées, la prévalence de l'HTA est aussi sévère en zone
urbaine (32 %) qu'en zone rurale (27 %). Si cette prévalence est semblable à celle
décrite au Ghana pour les populations semiurbaine (32,9 %) et
rurale (24,1 %)
[Francesco et al., 1998] ou au Nigeria pour la population urbaine (25 %) (JS. Kaufman
et al., 1996], elle est par contre bien plus élevée que les données relatives à des zones
urbaines d'Abidjan en Côte d'Ivoire (15 %) [Koffi et al., 2001], du Cameroun (19 %)
[R. Cooper et al., 1997], ou à des zones rurales du Nigeria (14 %) [1S. Kaufman et aL,
1996], du Tchad (16,4 %) [Brahim et al., 2002] ou du Cameroun (15 %) [R. Cooper
et al., 1997]. En fonction des critères de classification du 1NC VII (2003), 60 %
(119/197) des hypertendus sont au grade II (~ 160/100 mmHg).
Dans ces 3 préfectures, l',HTA touéhe plus les femmes (31 %) que les hommes
(27 %) et ce aussi bien en milieu urbain 'qu'en milieu rural. Cette situation est sembla-
ble à celle décrite au Magreb où il a été enregistré un taux de 14 % de femmes
28

Pharrn. Méd. Trad. Afr. 2006, Vol. XII, pp. 19-43
hypertendues et 7 % d'hommes [Kemali, 2001]. Cette tendance est contraire à celle
observée en milieu rural à Kopèrè (préfecture de Dubréka) où 98 % des hommes
étaient hypertendus contre 33 % chez les femmes [Anna et al., 2003] ou celle décrite
en Guadeloupe où l'HTA touchait 21 % des femmes et 26 % des hommes de la popu-
lation d'origine africaine [Failde et al., 1999].
L'évolution de ,l'HTA avec l'âge est confirmée dans les populations de toutes les
3 préfectures sauf chez les hommes de la zone rurale de Forécariah où la tranche
18-54 ans est plus touchée (38 %, 10/26) que celle ~ 55 ans (23 %,3/13). Une telle
situation a été également décrite à Kopèrè où tous les jeunes étaient touchés (33/33)
[Anna, 2002]. Chez les sujets de la 2e tranche d'âge les taux d'HTA les plus élevés ont
été enregistrés à Fria (65 % et 58 % respectivement dans les milieux urbain et rural)
pour les hommes et à Boké (100 %, milieu rural) et Fria (100 %, milieu urbain) pour
les femmes.
Tout comme l'ont signalés plusieurs auteurs [Haïat et Leroy, 2002], l'HTA systoli-
que isolée dans les trois préfectures a constitué la forme d'HTA la plus courante des
sujets âgés tandis que la PAD isolée l'était davantage pour les sujets jeunes. A cet
égard, chez les sujets âgés, la PAS étant un meilleur prédicteur de risque (évènements
graves cardio-cérébraux-vasculaires, rénaux et décès de toutes causes) que la PAO
[Ambrosioni, 2002 ; Benetos et al. 2002], il Ya lieu de tenir compte du vieillissement
de la population masculine des milieux urbains de Fria et de Boké où respectivement
51 % et 55 % des hommes ont plus de 55 ans. Aussi, l'augmentation de la pression pul-
sée (~ 60 mm Hg) qui prédit surtout la survenue d'un accident coronaire, notamment
un infarctus du myocarde [Abemethy et al., 1986 ; Fang, 1995] a été observée chez
85 % des sujets âgés de plus de 55 ans (hommes) et de 65 ans (femmes). La préfec-
ture de Fria avec un taux de 90 % détient là également le record. Du reste, la PAS isolée
et la PA pulsée constituent deux des paramètres importants pour le pronostic cardiovas-
culaire du sujet âgé [Safar, 1999 ; Staessen, 2000].
Par ailleurs, comme le risque de pathologie cardio-vasculaire commence à partir de
115/75 mmHg et double à chaque augmentation de 20/10 mmHg d'une part, et vu que
les patients normotendus de 55 ans ont 90 % de risque de développer une HTA d'autre
part [Jacquemyns, 2004], la prévalence <le l'HTA dans ces trois préfecture risque d'être
majorée dans les années à venir si des mesures urgentes ne sont pas prises à temps. Du
reste, il ne faut pas perdre de vue que les patients ayant une TA systolique comprise
29

Pharm. Méd. Trad. Afr. 2006, Vol. XlI, pp. 19-43
entre 120-139 mmHg ou une diastolique entre 80-90 mmHg doivent être considérés
comme pré-hypertendus et nécessitent une adaptation de leur mode de vie pour pré-
venir les pathologies cardiovasculaires.
Bien que la surcharge pondérale soit socialement appréciée dans les différentes
communautés guinéennes comme un signe extérieur de «bien-être », l'on note peu de
cas de surpoids (9 %, 60/669), d'obésité (4 %,29/669) ou d'obésité massive (0,6 %,
4/669, exclusivement des femmes) sur l'ensemble de la population étudiée des trois
préfectures. L'obésité concerne surtout les femmes (9 %). L'association obésité et
HTA est démontrée, notamment chez les sujets à surpoids, obèses et obèses massifs
où respectivement 39 % (60/153),67 % (29/43), et 100 % (4/4) sont hypertendus. Il
faut cependant noter une prévalence relativement élevée de 36 % (16/45) d'hyperten-
dus chez les sujets maigres «18,5), et de 23 % chez les sujets normaux (18,5-24,9).
Le taux d'HTA chez les obèses des 3 préfectures corrobore le constat stipulant que près
de 50 % des individus obèses sont hypertendus [Krieger et Landsberg, 1995] ; ce taux
reste en dessous de celui de 85 % d'HTA décrit chez des sujets obèses adultes du
Burkina Faso [Zabsonre et al., 2000]. Ces données sont bien différentes du taux de
10 % d'hypertendus chez les obèses africains que décrivait Kaufman et al. (1996), il y
a une vingtaine d'années. L'adoption et l'adaptation progressives d'un «mode de vie à
l'occidental» au détriment d'un système traditionnel séculaire est aujourd'hui une réa-
lité dont l'une des conséquences est sans doute l'augmentation des taux d'HTA dans
nos villes et villages.
L'étude DASH (Dietary Approaches to Stop Hypertension) a démontré que les
habitudes alimentaires peuvent avoir un impact important sur la pression artérielle
[Appel et al., 1997]. Bien que plusieurs études animales expérimentales, épidémiolo-
giques et cliniques dont l'étude DASH-Sodium [Sacks et al., 2001] ont montré qu'une
augmentation de la consommation de sel a un effet négatif sur la pression artérielle, la
relation HTA/régime salé n'est pas clairement établi, vu que 94 % de la population
enquêtée sont des consommateurs permanents de sel et de «cubes maggi» alors que
seulement 28 % de ces consommateurs sont' hypertendus. Ce constat est à l'opposé
d'une croyance populaire incriminant les «cubes maggi» dans la prévalence de l'HTA
en Guinée. Il en va de même pour le «sumbara» qui est accréciité d'un effet antiHTA
non démontré dans cette étude. Il y a certes lieu de nuanc~r ces résultats dans la mesure
où le régime alimentaire de la plupart des patients est assorti du mélange sel/cubes
maggi/sumbara. En outre, aucune cOITélat~on entre le tau~ d'HTA et les régimes gras n'a
30

Pharm. Méd. Trad. Afr. 2006, Vol. XII, pp. 19-43
été mise en évidence malgré une consommation importante et générale de lipides
alimentaires dont les noix de coco qui sont extrêmement riches en acides gras saturés
et bien abondantes en Basse-Guinée.
Le développement du tabagisme chez les femmes ou en zone rurale (26 % contre
15 % en zone urbaine) et est un phénomène récent et inquiétant qui pourrait trouver
ses racines dans le désoeuvrement des jeunes, l'effritement progressif des habitudes et
valeurs traditionnelles ... Bien que dans notre étude, le taux d'HTA ne soit que de 27 %
chez les consommateurs de tabac, il reste évident que le tabac est fortement nuisible
à la santé et représente un des principaux facteurs de risque -modifiables- de corona-
ropathies [He et al., 1999].
S'agissant de la consommation de colas, 54 % (362/669) de la population en sont
de grands amateurs. Parmi eux, 38 % (136/362) sont hypertendus. La consommation
de cola est ainsi un facteur de risque apparemment plus élevé que le tabac, et autant
important que le surpoids. Produites exclusivement en Basse-Guinée et en Guinée
forestière, les noix de colas sont fort prisées par les populations. A l'instar du café ou
du thé, elles renferment de la caféine qui, par administration intraveineuse induit après
60 rnn, une augmentation de la pression artérielle de 7,5 ± 2 mmHg (pour le même
temps, une consommation de café induit une élevation de la PA. de 6,4 ± 2 mmHg
[Corti et al., 2000].
Sur l'ensemble des trois préfectures, la fréquence du diabète chez les hypertendus
est assez élevée, notamment en milieu urbain (15 %, 16/110). Cette émergence des
maladies non transmissibles dans la majorité des pays d'Afrique sub-saharienne est
une des conséquences du vieillissement des populations et de la modification, de la
sédentarité et des habitudes alimentaires [Edward et al., 2000 ; Gwatkin et al., 1999J.
A cet égard, ce sont les zones urbaines de Forécariah (21 %) et de Fria (17 %) qui
détiennent les records. Par contre, cette prévalence en zone rurale est relativement
faible (3 %, 3/87) et est presque du même ordre que les taux de 4 % en milieu rural
contre 7,7 % en milieu urbain au Fouta Djalon [N. Baldé et al., 2006] ou 1-2 % rap-
porté pour les zones rurales d'Afrique sub-saharie~né [Unwin et al., 1999 ; Ducorps et
al.,1999J.
La consommation d'alcool qui semble faible (3 %,22/669) tant dans les communautés
urbaines (3 %, 12/348) que dans celles rurales (3 %, iO/321) ne reflète certainement pas
31

Pharm. Méd. Trad. Afr. 2006, Vol. XII, pp. 19-43
la réalité vu la gêne qu'éprouvent les consommateurs à l'admettre dans un milieu
essentiellement musulman.
De toutes les préfectures, c'est celle de Fria qui détient le record des prévalences
d'HTA: 38 % pour la préfecture, 42 % pour la zone urbaine, 33 % pour la zone rurale,
47 % pour les femmes urbaines et 40 % pour les femmes rurales. Il est opportun de
souligner que Fria est essentiellement habité par les travailleurs de l'usine d'exploita-
tion de la bauxite.
La détection, le contrôle et le suivi de l'HTA nécessitent des moyens considérables
qui font souvent défaut dans la plupart des préfectures de Guinée. Si la disponibilité
des médicaments antihypertenseurs est bien assurée, leur accessibilité financière n'est
cependant pas à la portée de la majorité des populations. C'est pourquoi, la phytothé-
rapie est fortement employée par les patients et est bien entretenue tant par les
tradithérapeutes que par les herboristes. A cet effet, la flore guinéenne subit une forte
pression humaine en terme de récoltes intensives et anarchiques de plantes employées
dans le traitement de l'HTA. Aussi, il devient urgent d'engager des investigations
phytochimiques et pharmacologiques en vue d'évaluer l'efficacité et la tolérance et
d'améliorer les formes galéniques des recettes traditionnelles. En tout état de cause,
des plantes comme Rauwolfia vomitoria (source de l'antihypertenseur réserpine) ou
Combretum micranthum (diurétique) sont des exemples du potentiel thérapeutique
que peut offrir le végétal dans la prise en charge de l'HTA.
CONCLUSION
L'HTA constitue un véritable problème de santé publique dans les zones rurales et
urbaines des préfectures de Fria, Forécariah et Boké avec une prévalence globale de
29 %, soit 32 % en milieu urbain et 27 % en milieu rural. La prévalence augmente avec
l'âge et est relativement associée au facteur de consommation de colas. Cette prévalence
élevée de l'HTA en Basse-Guinée pourrait se justifier ne serait-ce qùe partiellement par
l'absence de mesures préventives, l'accès limité aux services sociaux de base tels que
la santé et l'éducation, l'enclavement des zones rurales, le changement de mode de vie,
le stress lié à la pauvreté.
La corrélation entre l'HTA et la noix de· colas (38 % d'hypertendus chez les
consommateurs) est plus évidente que l'association obésité/HTA, tabagisme/HTA,
32

Pharm. Méd. Trad. Afr. 2006, Vol. XII, pp. 19-43
sexe/HTA, consommation de sel et de cubes maggi/HTA. La préfecture de Fria qui,
paradoxalement abrite une puissante multinationale d'exploitation de la bauxite
détient presque tous les records de prévalence. La majorité des patients hypertendus
de l'étude ignoraient leur statut et aucun des hypertendus connus n'avait des valeurs
tensionnelles contrôlées. La prise en charge de l'HTA en médecine traditionnelle est
relativement récente et repose essentiellement sur une phytothérapie animée par des
tradithérapeutes et des herboristes. Tenant compte de sa popularité grandissante, cette
phytothérapie mérite d'être étudiée et valorisée sur des bases scientifiques. Enfin, au
vu de ces résultats et dès lors que l'HTA figure parmi les dix préoccupations sanitaires
prioritaires au plan national, il devient urgent d'engager des campagnes de dépistage,
d'éducation et d'information au niveau des populations urbaines et rurales de Guinée.
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Tableau 1: Prévalence globale de l'HTA en fonction du sexe et du milieu dans les préfectures de Foréca
et Boké
Préfecture
zone
H vvertendus %
H
F
total
Forécariah
Urbaine (n= 116)
27% (16/59)
23% (13/57)
25%
RUrale (n= 1(0)
33% (13/39)
21% (13/61)
26%
Fria
Urbaine (n= 111)
36% (16/45)
47% (31/66)
42%
Rurale (n= 105)
26% (12/47)
40% (23/58)
33%
Boké
Urbaine (n= 121)
29% (11/38)
28% (23;83)
28%
Rurale (n= 116)
15% (7/46)
27% (19170)
22%
Total (0= 669)
27% (75/274)
31 % (122/395)
29%
Tableau 2 : Répartition des hypertendus en fonction du grade
Pression artérielle PASIPAD (mmHlÜ
Grade 1 140-159/90-99
Grade II
160/100
Préfecture de Forécariah
hommes
21
8
femmes
6
20
Totall
27
28
Préfecture de Fria
hommes
8
20
femmes
15
39
Total 2
23
59
Préfecture de Boké
hommes
11
7
femmes
17
25
Total3
28
32
TOTALl·3
78 (40 %)
119 (60 %)
39

Pharm. Méd. Trad. Afr. 2006, Vol. Xll, pp. 19-43
Tableau 3a. : Répartition des hommes nonnotendus et hypertendus en fonction des tranches d'âge
Tranche d'âges
Population masculine
hommes avec HTA
Préfecture
Zone
n
18-54 ans
55 ans
18-54 ans
55 ans
Forécariah
urbaine
59
34 (58%)
25 (42%)
7 (21 %)
9 (36%)
Rurale
39
26 (67%)
13 (33%)
10 (38%)
3 (23%)
Fria
urbaine
45
22(49%)
23 (51 %)
1 (4%)
15 (65%)
Rurale
47
35 (74%)
12 (26%)
5 (14%)
7 (58%)
Boké
urbaine
38
17 (45%)
21 (55%)
1 (6%)
10 (48%)
Rurale
46
33 (72%)
13 (28%)
2 (6%)
5 (38%)
Total (%)
274
167 (61 %)
107 (39%)
26 (16%)
49 (46%)
Tableau 3b. Répartition des femmes nonnotendues et hypertendues en fonction des tranches d'âge
Tranche d'âges
Population féminine
femmes avec HTA
Préfecture
Zone
n
18-64 ans
65 ans
18-64 ans
65 ans
Forécariab
urbaine
57
43 (75%)
14 (25%)
7 (16%)
6(43%)
Rurale
61
48(79%)
13 (21 %)
7 (15%)
6 (46%)
Fria
urbaine
66
44(67%)
22 (33%)
9 (20%)
22 (100%)
Rurale
58
42(72%)
16(28%)
14(33%)
9 (56%)
Boké
urbaine
83
63 (76%)
20 (24%)
14(22%)
9 (45%)
Rurale
70
60(86%)
10 (14%)
9 (15%)
10(100%)
Total (%)
395
300(76%)
95 (24%)
60 (20%)
62:95 (65%)
Tableau 4. Prévalence de la PAS isolée et de la PAD isolée en fonction du sexe
Préfecture
Tranche
PAS isolée
PADisolée
âge
Hommes
Femmes
Total
Hommes
Femmes
Total
Forécariah
1
4117
7/14
1l!31
1
5
6
11
2/12
6;12
8/24
1
0
1
Total
6129
13/26
19155
2
5
7
Fria
1
116
2/23
3/29
0
2
2
TI
9'22
16/18
25,40
1
2
3
Tolal
10/28
18:41
28:69
1
4
5
Boké
1
0/3
1L23
11126
1
6
7
II
6115
5.19
11134
1
1
2
Tolal
6/18
16.42
22,60
2
7
9
Tolal
1
5/26 (19%)
20,60(55%)
25:86(29%)
2,26 (8%)
lJ,60 (22%)
15,86 (17%)
"lobai
II
17/49 (35%)
27.49 (33%)
44/98(45%)
3.49 (6%)
3.49 (6%)
6/98 (6%)
Tranche âge 1: 18 - 54 ans pour les hommes; 18-64 pour les femmes
Tranche âge 11:
55 ans pour les hommes;
65 ans pour les femmes.
40

Pharm. Méd. Trad. Afr. 2006, Vol. XlI, pp. 19-43
Tableau 5. Relation HfA,J'ression Pulsée en fonction des tranches d'âge chez les sujets hypertendus des trois
préfec tures
Cas HfAiPP 60
Fria
Zone
Zone rurale
Total
%
urbaine
HiI8-54
2:2
2110
4/12
22/34,65%
FI 18-64
10/13
819
18122
HI
55
13115
7/8
20123
43/48,90%
FI
65
10/11
13/14
23/25
Forécarlah
HI18-54
2:7
516
7/13
14/21,67%
~64
414
3/4
7;8
Hi 55
6/8
2/3
8/11
18/22,82%
1 FI
65
1516
515
lOill
80ké
H 118-54
Oll
5/6
517
25130,83%
Fi 18-64
9112
Il/Il
20/23
ffi
55
519
4/4
9/13
24/30,80%
FI
65
9/11
616
15/17
Total
ffiI8-54; F/18-64
61185 (72%)
ID 55; Fi 65
85/100 (85%)
Tableau 6. Repartition des hommes et des femmes avec des battements cardiaques élevés (> 84 pulsations/mu)
Population normotendue
zone
Forécariah
Fria
Boké
total
H
F
H
F
H
F
Urbaine
23%
57% (25/44)
24%
26% (9/35)
63%
68% (41/60)
46% (109/238)
(10/43)
(7/29)
(17/27)
Rurale
23%
52% (25/48)
34%
23% (8/35)
23%
61% (31151)
39% (911234)
(6/26)
(1235)
(9,39)
total
23%
54% (SOI92)
30%
24% (17170)
39%
65%
42% (200/472)
(16/69)
(19/64)
(26166)
(72/111)
Population hypertendue
Zone
H
l'
H
F
H
F
Urbaine
56%
69% (9/13)
69%
65% (20:31)
18%
48% (11/23)
56% (62/110)
(9116)
(11/16)
(2111)
Rurale
62%
85% (1),13)
33%
48% (11/23)
43%
53% (10/19)
54% (47187)
(8il3)
('til2)
(3,7)
total
59%
77% (20126)
54%
57% (31,54)
28%
50% (2li42)
55% (109/197)
( 17(29)
(1528)
(5il8)
41

Pharm. Méd. Trad. Afr. 2006. Vol. XII, pp. 19-43
Tableau 7; Prévalence du diabète chez les hommes et femmes hypertendus des 3 préfectures
Préfecture
zone
DiabétiQueslhy:>ertendus
H
F
total
Forécariah
urbaine
19% (3/16)
23% (3.13)
21% (6,29)
rurale
8% (1/13)
0113
4% (1/26)
Fria
urbaine
31 % (5,16)
10% (331)
17% (8/47)
rurale
0,12
0,23
0/35
Boké
urbaine
9% (1111)
4% (1123)
6% (2/34)
rurale
0/7
11 % (2/19)
8% (2/26)
total
13% (10/75)
7% (9/122)
10% (191197)
Tableau 8. Prévalence de l'HTA en fonction des habitudes alimentaires
O1bes Ma ci el Sel
Sumbara
Cola
Tabac
Préfecture
Zooe
Coosom.
%HTAI
Consom.
HTAI
Consom.
HTAI
Coosom.
HTAI
(%)
consom.
Coosom.
Consom.
Consom.
Forécariah
UIbain
109
24/109
90 (79%)
24
74
22
17
5 (26%)
(0=116)
(92%)
(22%)
(27%)
(65%)
(30%)
(15%)
Rural
98/100
24/98
83 (83%)
16
51
22
33
11 (33%)
(0=100)
(98%)
(24%)
(19%)
(51%)
(43%)
(33%)
Total
2071206
48/207
173 (80%)
40
125
44
50
16 (32%)
(0-216)
(96%)
(23%)
(23%)
(58%)
(35%)
(23%)
Fria
Urbain
951111
38195
80 (72%)
35
63
29
14
4 (29%)
(0=111)
(86%)
(40%)
(44%)
(57%)
(46%)
(13%)
Rural
101/105
34/101
77 (73%)
21
60
24
24
7 (29%)
(0=105)
(96%)
(34%)
(27%)
(57%)
(40%)
(23%)
Total
196/216
72/196
157 (73%)
56
123
53
38
11(29%)
(0=216)
(91%)
(37%)
(36%)
(57%)
(43%)
(18%)
Boké
Urbaio
115:121
30/115
89/121
26
74
22
20
4(20%)
(0-121)
(95%)
(26%)
(74%)
(29%)
(61%)
(30%)
(17%)
Rural
114' 116
26/114
59 (51%)
9 (15%)
40
17
27
5 (19%)
(0=116)
(98%)
(23%)
(34%)
(43%)
(23%)
Total
229
561229
148 (62%)
35
114
39
47
9 (19%)
(0=237)
(97%)
(24%)
(24%)
(48%)
(34%)
(20%)
3
Urbaio
324
92:324
259 (74%)
85
211
73
51
13 (25%)
préfectures
(0=348)
(93%)
(28%)
(33%)
(65%)
(35%)
(15%)
Rural
306
84/306
219 (68%)
46
151
63
84
23 (27%)
(0=321)
(95%)
(27%)
(21%)
(49%)
(42%)
(26%)
Total
630
176/630
478 (71%)
131
362
136
135
36 (27%)
(0=669)
(94%)
(28%)
(27%)
(54%)
(38%)
(20%)
42

Pharm. Méd. Trad. Afr. 2006, Vol. XII, pp. 19-43
Tableau 9. Nombre de sujets hypertendus par catégorie d'indice de masse corporelle (HTA,IMC)
lITA
IMC
<18,5
18,5-24,9
25-29,9
>30
>40
==-1
(suiets maigres)
(poids normal)
(surpoids)
(obèses)
(obèses massifs)
Fria
urbain
5;13
13/44
20.42
7dO
2;2
rural
2i5
24:76
6,21
3i3
0
total
7/18
37/120
26;63
10/13
2,2
Forécarlab
urbain
0,8
12/68
12/12
517
0
rural
619
28/80
317
013
0
lolal
6117
40/148
15/19
5/10
0
Boké
urbain
2/8
7/57
13/'40
10:14
2:2
rural
!i2
15/77
6/31
4;6
a
total
3/10
221134
19171
14/20
2
3
préfectures
Zone
7/29
321190
45/94
22/31
414
urbaine
Zone rurale
9/16
67/234
15;59
7/12
0
total
16/45
991424
601153
29/43
414
Tableau 10 : Espèces végétales proposées pour le le traitement de l'lITA el répertoriées auprès des herboristes et
des tradithérapeutes des 3 préfectures employées.

Nom en " soussou ,.
Nom scientifique
Famille
Dr02ue
1
bakhani
Jatropha curcas
Euphorbiaceae
feuilles
2
barambaran
Hvmenocardia acida
Hvmenocardiaceae
feuilles
3
bOmboè
Morinda Reminata
Rubiaceae
écorce tronc
4
dundakhè
Nauclea latifolia
Rubiaceae
racine
5
fôfiya
Carica papaya
Caricaceae
écorces de tronc etiou
de racine
6
funvè
Ananassa saliva
Bromeliaceae
péricarpe
7
koberafikhè
Terminalia albida
Combrelaceae
feuilles
8
kankaliba
Combretum micranthum
Combretaceae
feuillles
9
kantinyi
Anisophyllea laurina
Anisophyllaceae
feuilles
10
kombeni
AReratum conyzoides
Asteraceae
feuilles
11
mango
Mangifera indica
Anacardiaceae
feuilles
12
Menya
Landolphia dulcis
Apocynaceae
feuilles
13
mouioukhoUDvi
Citrus medica
Rutaceae
feuilles
14
môôkhè
DiaZ,um f!uineense
Caesalpiniaceae
feuilles
15
Piya
Persea americana
Lauraceae
feuilles
16
salakounda
Covaifera salikounda
Caesalviiniaceae
écorce tige
17
siminyi
Xylopia aethiopica
Annonaceae
fruit
18
sounvi
Annona muricata
Annonaceae
feuilles
19
tiliminyi
Erythrina senegalensis
Fabaceae
neurs, racines
20
tikalé
Cymbop0f!on cOra/us
Poaceae
feuilles
21
tombokharii
Albizia zVf!ia
Mimosaceae
écorce tige, feuilles
22
woulounyi
Daniella oliven
Caesalpiiniaccac
feuilles
23
yalaouè
Anacardium OCCidentale
Anacardiaccae
écorce tige; feuilles
24
yorokhoë
Piliostif!ma Ihollllillgii
Caesalpiniaceae
feuilles.
~
43