Pharm. Méd. Trad. Afr. 1997, Vol. 9, pp. 94-107.
PROPRIÉTÉ TRANQUILLISANTE ET ANTALGIQUE
DU LIPPIA
MULTIFLORA
A.A. ABENA*, D. BIOKA**, C. BADILA SAMBA*, Th. HONDI-ASSAH*
M. DJATEWA*
* Laboratoire de Biochimie et Pharmacologie - Faculté des Sciences de la Santé
Université Marien NGOUABI, B.P. 69 Brazzaville - CONGO
** Laboratoire de Physiologie et Pharmacologie - Faculté des Sciences.
Université Marien NGOUABI B.P. 69 Brazzaville - CONGO
1
RESUME
i
Les propriétés tranquillisante et antalgique du Lippia multiflara (L.m.), une
l
Verbénacée couramment utilisée au Co.ngo en boisson théiforme sont recherchées chez le
rat. Les tests classiques de la psychopharmacologie prévisionnelle sont utilisés. Cette étude
f
t
a permis de démontrer que L.m. n'antagonise pas les stéréotypies apomorphiniques comme
fi
le
f
font les neuroleptiques mais possède des propriétés sédative, relaxante musculaire et
antalgique, entre autres caractéristiques des tranquillisants.
t
Mots clés: Lippia multiflora, tranquillisant, antalgique.
1
INTRODUCTION
ttr
Lippia muitiflora (L.m.) encore appelé thé de Gambie est une Verbénacée
africaine utilisée au Congo sous forme de décoction de thé conventionnelle.
1
L'encyclopédie médicale de l'Afrique (5) mentionne dans son tome 4, la présence
!
dans cette plante d'une huile essentielle composée de camphre et de borneol et signale son
utilisation en cas de fatigue générale et d'insuffisance hépatique.
Yao (13) a montré que cette plante présente un effet antihypertenseur.
- 94-
1
f
1

Le présent travail a pour but de rechercher chez le rat de laboratoire les effets
tranquillisant et antalgique de l'extrait brut du L.m. en utilisant les tests classiques de la
psychopharmacologie prévisionnelle.
MATERIEL ET METHODE
Animaux
Des rats wistar mâles et femelles de poids compris entre 150 et 200 g ont été
utilisés. Chaque lot étudié comprend 5 rats.
Préparation de l'extrait brut du L.m.
L'extrait brut du L.m. est obtenu à partir des feuilles sèches provenant de la région
du Pool vendues dans les marchés de Brazzaville. L'extraction se fait par infusion de 20
g de feuilles dans 500 ml d'eau. La solution ainsi obtenue subit une lyophilisation. La
poudre obtenue sera administrée aux animaux à différentes doses dissoute dans du Nacl
à 0,9%.
Détermination de la dose non létale
6 lots d'animaux sont utilisés dans cette étude.
24 heures après administration I.P. respectivement de 200, 400, 600, 800, 1000 et 1200
mg/kg de L.m., le nombre d'animaux morts et relevé.
Effet du L.m. sur l'état des animaux
4 lots d'animaux sont utilisés.
1 lot reçoit en I.P. du Nacl 0,9% (0,5 ml 100 g). Les 3 autres lots reçoivent par
la même voie, l'extrait brut du L.m. aux doses respectives de 200, 400 et 600 mg/kg. Les
rats sont ensuite placés dans des cages individuelles d'observation et l'état général est
apprécié macroscopiquement.
- 95 -

Effet du L.m. sur l'activité motrice spontanée
L'activité motrice est appréciée par la méthode de Martin et al (7) légèrement
modifiée. 4 lots d'animaux sont utilisés et traités comme ci-dessus avec du Nad 0,9% et
du L.m. 30 minutes après administration des produits un rat naïf est placé dans une cage
à activité motrice et le nombre de carrés traversés pendant 10 minutes est détèrminé.
Effet du L.m. sur la température rectale
4 lots d'animaux sont utilisés et traités comme ci-dessus.
La température rectale de chaque animal est mesurée à l'aide d'un thermomètre.
Effet du L.m. sur les stéréotypeLiillomorphinigues
5 lots d'animaux sont utilisés et un lot reçoit du NaCl 0,9% (O,Sml/lOOg) ; trois lots
1
reçoivent du L.m. respectivement aux doses de 200, 400 et 600 mg/kg, le dernier lot reçoit
J
de l'halopéridol à la dose de 0,4 mg/kg I.P.
,
30 minutes après l'administration, les animaux reçoivent par voie S.c. de l'apomorphine
1 mg!kg. L'intensité des stéréotypes est évalué toutes les 10 minutes pendant 60 minutes
selon la méthode de SHIBUYA et al (10) :
o = pas de stéréotypies
2 = stéréotypies légères
3 = stéréotypies modérées
4 = stéréotypies sévères (léchage continu, mouvement répété des pattes, de la tête
1
et du corps)
1
!
Effet du L.m. sur le sommeil induit Rar_le phénobarbital
l(
4 lots d'animaux sont utilisés.
1 lot du Nad 0,9% (0,5 ml/lOOg), 3 lots reçoivent du L.m. aux doses respectives de 200,
400 et 600 mg/kg I.P. 30 minutes après l'injection des produits, le phénobarbital (70
1
mg!kg) est administré aux rats par voie I.P.
f
Le délai (temps entre l'injection du phénobarbital et la perte du réflexe du redressement
f
et la reprise de ce réflexe) et la durée du sommeil sont mesurés.
f
1
- 96 -
t
1
1

Effet du L.m. sur le test de la traction
2 lots sont utilisés. 1 lot reçoit du Nad 0,9% (0,5 mll100g) ; un autre lot reçoit du L.m.
à la dose de 400 mg/kg LP. 30 minutes après, un animal naïf est placé par les pattes sur
une barre métallique tendu horizontalement. On note le temps que met l'animal pour
effectuer un redressement amenant une des pattes postérieures à toucher la barre.
Effet du L.m. sur les crampes abdominales induites par J'acide ac~igu~
6 lots sont utilisés. Un lot sert de témoin (Nad 0,9%).
2 lots d'animaux reçoivent du diazépam par voie orale (2 et 4 mg/kg) les trois derniers lots
reçoivent du L.m. aux doses respectives de 200, 400 et fiOn mg/kg par voie orale. 30
minutes après, les animaux reçoivent de l'acide acétique (0,5%. lOmllkg l.P.). Dix minutes
après l'injection d'acide acétique, on compte le nombre de crampes abdominales pendant
10 minutes.
Effet du L.m. sur le test de la plaill!-e chauffante;
6 lots d'animaux sont utilisés et traités comme pour le tcst de l'acide acétique. 30 minutes
après un animal est placé sur la plaque chauffante et le temps de réaction (temps compris
entre le moment où l'animal est placé sur la plaque chauffante et Je moment où il lèche
ses pattes) est mesuré.
Analyse statisticrne des résultats
L'analyse statistique des résultats est réalisée par comparaison de chaque lot d'animaux
traités par rapport au lot témoin en utilisant le test t de STUDENT.
RESULTAT~
Dose non létale
Aucune mortalité n'a été observée chez les rats traités par l'extrait brut de L.m. aux doses
respectives de 200, 400, 600, 800, 1000 et 1200 mg/kg I.P. Nous avons choisi de
travailler avec les doses de 200, 400 et 600 mg/kg de poids coiporel.
- 97-

Effet du L.m. sur l'état général des animaux
5 à 10 minutes après administration du L.m., une ataxie est observée, celle-ci est suivie
d'une sédation qui apparait entre la 10è et 20è minute., les animaux s'allongent, présentent
un ptôsis mais restent sensible au stimulus. Une heure après, l'ataxie et le ptôsis tendent
à disparaître mais les animaux restent sédatifs. 24 heures après l'administration du L.m.,
les animaux présentent encore une légère sédation.
Tous ces effets observés sont dose dépendants. D'autre part, de façon précoce (dans les
30 minutes qui suivent l'administration) les urines prennent la coloration jaune foncée du
L.m.
Effet du L.m. sur l'activité motrice spontanée (figure 1)
L'activité motrice spontanée est réduite de façon significative (P<O,O 1) par le L.m. aux
1
,
doses utilisées. Le nombre de carrés traversés par les animaux est de 16,40 ± 5,68 ; 12,20
± 2,07 ; et 9,60 ± 1,92 carrés aux doses respectives de 200, 400, et 600 mg/kg de L.m.
Ce nombre est de 61,60 ± 6,48 pour les animaux témoins. Les différences entre lots traités
1
par le L.m. ne sont pas significatives.
l
Effet du L.m. sur la température rectale
i
La température rectale des animaux n'est pas significativement modifiée par L.m. aux
doses utilisées.
1
1
Effet du L.m. sur les stéréotypies apomoq~hi~~
f
f,
Le L.m. aux doses utilisées n'antagonisent pas les stéréotypies induites par l'apomorphine
à la dose de 1 mglkg s.c. L'halopéridol 0,4 mg/kg l.P. s'oppose significativement à ces
stéréotypies.
[
Effet du L.m. sur le sommeil induit par le phénobarbital (figures 2 et 3)
1
Aux doses utilisées le L.m. réduit le délai du sommeil et potentialise la narCGse barbi-
turique. Les délais de sommeil sont respectivement de 17,2 ±2,74 ; 13,8 ± 1,81 et 13,4
± 2,16 mn aux doses de 200, 400 et 600 mg/kg alors que ce délai est de 22,4 ± 1,89 mn
pour les témoins. Les différences sont significatives par rapport aux témoins (P < 0,01).
- 98 -
1

La durée du sommeil est de 199,40 ± 2,90 min pour les témoins. Elle est respectivement
de 209,80 ± 29,58 min (N.S.), 336,40 ± 22,23 min (P < 0,01) et 342 ± 16,.28 min (P <
0,01) pour les doses de 200,400 et 600 mg/kg de L.m.
Effet du L.m. sur le test de la traction. (figure 4)
Les animaux témoins effectuent un rétablissement immédiat en 0,8 ± 0,1 sec tandis que
les rats traités à l'extrait brut du L.m. (400 mg/kg) effectuent un rétablissement en 7,04
± 2,29 sec. La différence entre témoins et traités est significative (P < 0,05)
Activité antalgésigue du L.m. : test @J'acide~çétig1!..~ (figure 5)
Le L.m. réduit significativement le nombre de crampes induites par l'acide acétique
comme fait le diazépam. Le nombre de crampes est de 33,80 ± 5,04 pour les animaux
témoins. Il est de 13,40 ± 4,49 (P < 0,01) de l4,20 ± 3,89 (P < 0,(1) pour le L.m. aux
doses respectives de 200, 400 et GOa mg/kg et de 11,60 ± 4,75 et 13,00 ± 2,00 pour le
diazépam respectivement aux doses de 2 et 4 mg/kg per os. Les différences entre L.m. 200
mg/kg et diazépam 2 et 4 mg/kg sont significatives (P < 0,05).
Activité antalgésique du L.m. : test de la Jllaque chauffante
Le L.m. augmente de façon significative le temps de réaction sur la plaque chauffante,
comme le fait le diazépam. Le temps de réaction est de 2,10 ± 0,26 sec pour les témoins.
Il est de 3,26 ± 0,46, et 4,50 ± 0,80 (P < 0,01) aux doses respectives de 200, 400 et 600
mg/kg de 2,90 ± 0,51 sec et de 5,90 ± 1,09 sec (P < 0,0 1) pour les rats traités par le
diazépam aux doses respectives de 2 et 4 mg/kg de poids corporel.
DISCUSSIO~
L'extrait brut de L.m. administré aux rats par voie I.P. est bien toléré. Aucune mortalité
n'est observée jusqu'à la dose de 1200 mg/kg d'où le choix pour cette étude de trois doses
200, 400 et 600 mg/kg. Les effets observés sont les suivants:
* une ataxie précoce
* une sédation prolongée
* une coloration jaune foncée des urines
- 99-

* une diminution de l'activité motrice spontanée
* une potentialisation du sommeil barbiturique
* une augmentation du temps mis à ramener les pattes sur la barre métallique (test de
traction)
* une activité antalgique.
L'ataxie observée n'est pas un effet propre du L.m .. En effet BIOKA et ABENA (3),
ABENA et al (1) ont retrouvé aussi cette ataxie après administrations respectives de Piper
1
umbellatum et d'Ageratum conyzoïdes (4). Des substances irritantes non résorbées par voie
orale pourraient expliquer ces différences observées.
1
La résorption du L.m. semble très rapide comme le témoigne la coloration jaune foncée
des urines. Le L.m. entraîne une sédation, une diminution de l'activité motrice spontanée
et une potentialisation du sommeil barbiturique. Tous ces effets sont révélateurs des
1
propriétés sédatives observées avec les tranquillisants, les neuroleptiques et les
antidépresseurs à doses élevées (9,12).
Cependant les neuroleptiques provoquent aussi la catalepsie et antagonisent les
stéréotypies apomorphiques (10,11) comme le fait l'halopéridol dans notre étude. Ces
1
effets n'ont pas été observés avec le L.m .. Jl est donc fort probable que le L.m. ne soit pas
un neuroleptique.
1
Les tranquillisants sont sédatifs, myorelaxants, anxiolytiques et anticonvulsivants. Le test
J
de la traction est susceptible de relever une action myorelaxante (9). Le L.m. augmente
!~
le temps mis pour ramener les pattes postérieures sur la barre métallique. D'autre part
NOAMESI et al (8) utilisant la préparation nerf-muscle ont montré que le L.m. relâche
1
le muscle squelettique. Le L.m. pourrait donc présenter les propriétés myorelaxantes.
t
Dans le présent travail le L.m. antagonise aux différentes doses utilisées 'les effets
algogènes de l'acide acétique et de la plaque chauffante comme le fait le diazépam.
1
Les Benzodiazépines qui constituent les principaux tranquillisants permettent d'obtenir une
narcose, une analgésie, une myorelaxation suffisantes (2,6). Ces effets analgésiques du
L.m. semble dose dépendants.
1
1
i
Le L.m. semble donc présenter un profil plus proche des tranquillisants. Il est évident que
!
la recherche d'une activité anxiolytique et d'une activité anticonvulsivante est nécessaire
J
pour confirmer le profil tranquillisant du L.m.
i1l.!!f1
- 100-

Références bibliographiques
1.
ABENA AA, KINTSANGOULA G.S., DIANTAMA J., mOKA D.
Effets analgésiques d'un extrait brut d'Ageratum conyzoïdes chez le rat.
Encéphale 1993, XIX, 329-332
2.
BIDET D., GAIGNAULT J.c.
Récepteurs biologiques et recherches actives : exemple des
récepteurs des
benzodiazépines. Actualité chimique 1984, 10 : 17 - 20
3.
BIOKA D., ABENA AA
Profil psychopharmacologique d'un extrait aqueux de Piper umbellatum
Encéphale 1990, XVX ; 200-208.
4.
BIOKA D., MABIKA A, ABENA AA
Effet analgésique d'un extrait brut d'Ageratum conyzoïdes chez le rat.
Acta Horticulture 1993, 332. 171 - ]76.
5.
ENDA TIERS MONDE
Encyclopédie Médicale Africaine
Larousse Afrique 19884 vol. 1091 P.
6.
KIENLEN J.
Benzodiazépines en anesthésie et réanimation
In GIROUD J.P., MEYNJEL G. et al. Pharmacologie clinique
bases de la
thérapeutique PP. 974-985 PARIS. Expansion Scientifique Française 1988.
7.
MARTIN P., SOU BRIE P., PUECH A J.
Helpess behaviour induced by repeated restriction of activity in rats : Specific
reversaI by antidepressants Drugs Psychiatr. and Psychobiol, 5 : 123-128
8.
NOAMESI B.K., ADEBAYO G., BAMGBOSE S.D.A
Muscle relaxant properties of aqueous extract of Lippia multiflora
Planta Med. 1985 (3) 253-255
9.
SAMUEL C. A
D'un test pharmacologique utilisable pour la sélection des tranquillisants.
Thèse de doctorat Médecine. Faculté Médecine Paris 1970
- 101-

10.
SHUBUYA T. NISHMORI T. MATSUDA H. and CHEN P.e.
Behavioral pharmacological studies in the monkey with
DD-3480. lnt. J. Clin Pharmacol. Ther. Toxicol. 1982,20(6),251-254
11.
SHMIITS.
Eléments de Pharmacologie. Ed. Flammarion 1980, 7è éd. PP 321.
12.
SKOLNICK P., PAUL S., CRAWLEY J., LEWIN E., LIPPA A., CLODY D.,
IRMSCHER K., SAIKO O. and MINCK K.O. (1983). Antagonism of the
anxiolytic
action
of
Diazepam
and
Chloridiazepoxide
by
the
novel
imidazopyridines, EMD 39593 and 41717. Eur. J. pharmacol88 : 319-327
13.
YAO KOFFO J.P. (1985)
Recherches phytochimiques et pharmacologiques sur trois verbénacées utilisées
comme antihypertenseurs en médecine traditionnelle. Lippia muJtiflora Moldenke,
LANTANA Camara L. et Gmelina arborea, Roxb. Thèse de Doctorat 3è cycle.
Université Toulouse III.
- 102-

Nombre de'
carrês traversês
100
90
80
61,60..l6,48
70
60
50
40
30
16,40!.S.68
..
12,20.U,07
..
20
10
o
Figure 1. Effet de l'er.trllttbrut du L.m.
sur
l'activtê motrice.
~ Têmoin:NlICl 0.91
§. Lippia mutlliora 200mg/kg ,-p.
[l]J]]J Lippla mullflora 400mg/kg I.P
~ Lippla mullitlora 600 mg/kg I.p.
- 103-

T~mps d,
+
rlaction
(s~c) 7
o T~moin; Nacl o,g.,.
6
~ l .m.400
+ P
0,05
5
4
3
2
1
f
t,!
1
Figure 2. -Eff~td~I'lllCtrajtbrutdul.m.surl~ IllSt dllia Iraction
r-
I
(~n sltcondlt)
1
1
t
- 104-

Dêllli
du sommeil
( seC)
o
0
fllmoin: Nacl 0.9 '0
22
~ l.m.: 200
21
G
L.m.: 400
20
S
l.m.: 600
19
++ P
0,01
16
• j
17
16
15
14
13
12
Il
FlglJr.tH"3.- Eff~1 dll lfulrail brui du l.m.sur I<l dlllai du sommllil.
(Iln
rninutllS)
- 105-

grandifoliola Khaya ivorensis et Khaya senegalensis sont employées dans certains pays
dans le traitement des symptômes de la malaria. Ces plantes renferment des substances
appelées liminoîdes fortement actives in vitro sur la maturation de Plasmodium falciparum
[Khalid et al. 1986; Bray et al. 1990]. Pour sa partAo indica réduit de façon significative
la parasitémie des souris porteuses de Plasmodium berghei [Abatan et al. 1986]. Il en est
de même de K grandifoliola, K ivorensis et K senegalensis [Makinde et al. 1988; Awe
et al. 1991]. Dans le genre Entandrophrama, E. bussei a révélé une activité in vitro faible
comparable à celle d'A. indica [Weenen et al. 1990].
Dans cette communication, nous présentons les résultats obtenus après l'évaluation
de l'activité antipaludique in vitro des extraits de C. spectabilis et E. angolense sur la
souche de Plasmodium falciparum W2 chloroquinorésistance. L'extrait le plus actif a par
ailleurs été administré à des souris parasités avec plasmodium berghei pour l'évaluation
de l'activité antipaludique in vivo et testé vis-à-vis de la lignée cellulaire MRC5 pour la
détermination de l'effet cytotoxique in vitro.
Mots clés:
Cassia spectabilis, Entandrophragma angolense, activité antipaludique,
test in vitro, test in vivo, cytotoxicité.
II. - MATERIEL ET METHODES
2.1. - Matériel végétal
Cassia spectabilis. Les feuilles de cet arbre ornemental très courant au Congo sont
utilisées sous forme de décocté dans le traitement des fièvres attribuées au paludisme. Le
décocté aqueux des feuilles est également administré per os pour traiter la blennoragie
[Ajanohoun 1988]. Le jus des écorces de tronc est donné en boisson contre les maux de
reins et de ventre [Bouquet 1969]. C'est une des espèces qui renferment des alcaloïdes
[Christofidis 1977a, 1977b, Mulchandani 1977]. Des quinones ont par ailleurs été
identifiés [Mulchandani et al 1977]. L'échantillon testé a été cueilli en Septembre 1994
dans l'enceinte de l'ORSTOM de Brazzaville.
Entandrophragma
angolense est un grand arbre de forêt primaire. Au Congo, il est
employé comme analgésique, anti-inflammatoire [Bouquet 1969]. Une étude récente a mis
en évidence une activité antiulcéreuse de l'extrait méthanolique de l'écorce de tronc, le
principe actif étant le méthylangolensate [Njar et al 1995]. Les feuilles testées ont été
récoltées dans la forêt primaire de Ntonkama à 30 km de Brazzaville en Août 1994.
- 110-

!1i
2.2. - Préparation des extraits
~t
Les feuilles séchées à l'abri du soleil sont broyées et la poudre traitée à chaud
l
pendant 2 H par le chloroforme. L'extrait sec obtenu après évaporation du solvant est
repris à froid par le méthanol. On recueille une fraction soluble et résidu insoluble MeOH.
Les rendements des différents extraits sont consignés dans le tableau 1.
1
Dans les extraits chloroformiques, nous avons recherché la présence des alcaloïdes
sur C.C.M. de silice, après révélation à l'UV et pulvérisation du réactif de Dragendorf.
1
Seul C. spectabilis a monté la présence d'alcaloïdes de façon très marquée.
f
2.3.• Evaluation de l'activité antimalarique in vitro
1
f
La souche de Plasmodium falciparum
W2 chloroquinorésitan~e ongmaire
d'Indochine est issue d'un clonage réalisé par D. Walliker de l'Université d'Edinbourgh
(GB). Le maintien en culture s'est fait suivant la technique de culture in vitro [Trager et
Jensen 1976]. Pour l'évaluation de l'activité in vitro, nous avons utilisé le microtest
isotopique qui nous sert depuis plusieurs années pour la surveillance de la chloroquino-
résistance au Congo [Mirowsky et al 1990].
Solubilisation des produits testés. Le DMSO est utilisé pour les extraits à raison
de 80 mg/ml; les solutions mères d'extraits sont diluées avec le milieu de culture RPMI
1640 additionné de 10% de sérum humain. Les solutions de base ont une concentration
de 400~g/ml. Le sulfate de chloroquine est dissout dans le chlorure de sodium 0.9% pour
une solution de 5 mg/ml équivalent chloroquine base; celle-ci est diluée pour avoir une
solution de base à 3 ~g/ml.
Réalisation des tests. Les solutions d'extraits et de chloroquine sont réparties dans
des plaques de culture à fond plat de 96 puits (Costar) à raison de 100 ~1/cupule et 2
cupules par produit. Après dilution (ordre 2), on ajoute dans chaque cupule 200 ~l d'une
suspension de globules rouges parasites renfermant 0.4 ~Cie/ml d'hypoxanthine tritiée
(ICN Pharmaceuticals). Les plaques contiennent à cette étape une série de 9 concentrations
pour la chloroquine (600; 300; 150; 75; 37.5; 18.75; 9.38; 4.7; 2.3) et des séries de 6
concentrations pour les extraits de plantes (160; 80; 40; 20; 10; 5). Les plaques sont
1
portées à 37°C dans une étuve à CO pendant 44 H.
2
1
Après l'incubation, on procède à la collecte des hématies sur des filtres spéciaux
avec un collecteur de cellules semi automatique (Stakron). Ces filtres imprégnés de
f
parasités sont placés dans des mini tubes contenant du liquide à scintillation (Optiscint)
afin de procéder au comptage de la radioactivité à l'aide d'un compteur Beta (LBK Rack
1
Beta).
t
- 111-
1
1

Exploitation des données. Deux essais au moins sont réalisés pour la détermination de
la C.I.50 (concentration inhibitrice 50) obtenue en exprimant les pourcentages d'inhibition
de la maturation des parasites en fonction du logarithme des concentrations. La courbe qui
représente cette fonction est d'allure sigmoîde. Sur la partie de la courbe comprise entre
20 et 80% assimilable à une droite, on calcule l'équation de la droite de régression. Nous
avons utilisé pour cela le Logiciel Microsoft Excel 4.0 pour Macintosh.
2.4.· Détermination des effets cytotoxiques
Réalisation du test. L'effet cytotoxique est déterminé par une méthode semi-
quantitative rapide (Quentin - Leclercq 1990). Nous avons utilisé pour cela les cellules
MRC5 (EURO BIO) de poumon d'embryon humain. La suspension commerciale de cellule,
après dilution à environ 5.104 cell./ml est répartie dans des plaques de culture à fond plat
de 96 puits à raison de 250 !-tg/cupule. Le milieu de culture est constitué par le milieu de
base MEN additionné de L-glutamine, d'antibiotiques, de bicarbonate de sodium et de
10% de sérum de veau foetal. Après 24 II d'incubation à l'étuve à 37°C dans une étuve
à CO2, le milieu de culture est remplacé par le même volume de la dilution du produit à
tester en utilisant quatre (4) cupules pour chaque dilution.
Après 72 H d'incubation supplémentaires, on fixe le~ cellules en remplaçant les
milieux de culture par 100 !-tl d'éthanol 96% préalablement maintenu à -20°e. La fixation
à proprement parler dure 30 mn, les plaques de culture étant maintenues à -20°e.
L'éthanol éliminé, on ajoute pour la coloration des cellules 50!-tl d'une solution de bleu de
toluidine à 2%. Les plaques sont laissées à la température ambiante. Elles sont enfin
lavées à l'eau courante et séchées retournées.
Interprétation des résultats. On estime visuellement l'intensité de la coloration à partir
de l'échelle de cotation ci-après :
: absence de coloration = absence de cellules vivantes, fixées et colorées,
+
: coloration très faible = présence de quelques cellules vivantes,
++
: assez forte coloration = présence d'assez nombreuses cellules vivantes,
+++
: forte coloration = présence de nombreuses cellules vivantes
++++
: très forte coloration = très nombreuses cellules colorées (témoins)
2.5.• Evaluation de l'activité antipaludique in vivo
Animaux. Nous avons appliqué le test suppressif de 4 jours [Peters 1973, Abatan
1986, Fandeur 1985]. Des souris non consanguines OF1 (IFFA-CREDO) pesant 20 à 25
g réparties en lots de 5 sont infestées avec du sang provenant de souris parasitées depuis
- 112-

4 à 5 jours avec Plasmodium berghei et présentant une parasitémie d'environ 15 à 20%.
A chaque animale on injecte 1O01l1 de sang dilué au 1/10ème dans le PBS: L'inoculum
contient environ 5.100 hématies parasitées.
Traitement des animaux. Les extraits sont administrés sous la forme d'émulsions
contenant 2% de Tween 80 dans la solution saline. La chloroquine (sulfate) est
directement solubilisée avec la solution saline. Le traitement des animaux commence
aussitôt après leur infestation par voie orale ou sous cutanée en injectant à chaque souris
quatre doses consécutives (1 dose/jour) de 10 à 10+3. Un lot témoin est prévu pour chaque
série d'essais auquel on administre 0.5 ml d'une solution à 2% de Tween 80.
Exploitation des données. Le contrôle de la parasitémie se fait à 10+4 sur frottis
mince réalisé avec une goutte de sang prélevée à la pointe de la queue et coloré au RAL.
Pour chaque animal, on rapporte le pourcentage de réduction de la parasitémie à 10+4 et
la durée de survie des souris traitées par rapport aux témoins. L'analyse statistique des
données brutes a été rendue possible grâce au Programme EPIDEMIO, Version 1988, B.
t
DUFLO, Paris. Il permet la comparaison des moyennes en utilisant le Test de Student qui
1
donne la probabilité P d'établir une différence significative entre la réponse des animaux
témoins et celle des souris traitées si P < 0.05.
1
III. - RESULTATS ET DISCUSSION
3.1. - Activité antimalarique in vitro
Les résultats des essais in vitro rapportés dans le tableau 2 montrent un profil
1
d'activité intéressant pour E. angolense. Sa fraction soluble MeOH (C.I.50 = 10 Ilg/ml)
i
est significativement plus active que l'extrait chloroformique (C.I.50 =28.9 Ilg/ml), P =
0.01. On constate également que le fractionnement permet une concentration des principes
actifs dans la fraction soluble MeOH. Le résidu insoluble MeOH (C.I.50 =53 Ilg/ml) a
une activité faible en comparaison de l'extrait chloroformique, P < 0.01.
1
1
;
Pour C. spectabilis, le fractionnement donne un résidu insoluble très peu actif
1
(C.I.50 = 15.8 Ilg/mi) plus actif. Cette fraction n'est pas significativement plus active que
l'extrait chloroformique (C.I.50 = 32.2 Ilg/ml), P = 0.1.
1
L'ensemble des résultats permet de conclure à une activité faible des deux plantes
si on établit une comparaison avec la chloroquine (C.I.50 = 0.212 Ilg/ml. E. angolense est
1
,
néanmoins un peu plus active que C. spectabilis.
.
11
- 113-
1
)
1
f
!1
1

3.2. Effet cytotoxique
On note une forte létalité à 200 Ilg/mllorsque les cellules sont mises en présence
de la fraction soluble MeOH de C. spectabilis. Avec 100 et sa Ilg/ml, l'action' du même
extrait est très limitée ou nulle. Pour E. angolense, aucune cellule ne survit à 200 et 100
Ilg/ml. La non létalité est observée à 12.5 Ilg/ml. La chloroquine a un effet cytotoxique
très modéré. La concentration non létale est de lS.6 Ilg/ml. Avec 2S Ilg/ml on observe la
mort de toutes les cellules.
La prise en compte des indices cytotoxiques permet de conclure à une cytotoxicité
prononcée mais assez comparable des fractions solubles MeOH de C. spectabilis (indice
= 6) et d'E. angolense (indice = S). Nous avons également la confirmation de l'action
modérée de la chloroquine (indice = 30) sur la multiplication et la survie des cellules
MRCS.
3.3. Activité antimalarique in vivo
Par voie orale, l'administration de 200 mg/kg d'une suspension de la fraction
soluble MeOH de l'extrait chloroformique de C. spectabilis ne provoque aucune réduction
de la parasitémie à 10+4 (P>O.OS) bien qu'on observe une légère prolongation de la survie
des animaux traités (P = 0.01). Dans les mêmes conditions, la fraction soluble MeOH d'E.
angolense induit une réduction de la parasitémie de 4S% (P = 0.04) à 10+4 et une
prolongation de la survie des souris traitées (P < 0.01). Le sulfate de chloroquine à la dose
de S mg/kg provoque une forte réduction de la parasitémie de 99.9% (P < 0.91) et une
prolongation de la survie (P < 0.01).
Par voie sous cutanée, les deux extraits de plante ne provoquent ni réduction de
la parasitémie ni prolongation de la survie (P > O.OS). La chloroquine à la dose de 2.5
mglkg induit une réduction de la parasitémie à 10+4 (P < 0.01) et une prolongation de la
survie des animaux traités (P = 0.03). Avec 5 mglkg, on obtient une guérison totale des
souris qui se traduit par l'absence d'hématozoaires dans le sang des souris traitées à Jo+4
et Jo+ 14.
III. - CONCLUSION
L'évaluation de l'activité antipaludique de deux (2) plantes de la flore congolaise
nous a donné des résultats intéressants. En effet, C. spectabilis sélectionnée sur la base de
données ethnopharmacognosiques c'est-à-dire
en prenant en compte son usage en
médecine traditionnelle, s'est révélée faiblement active in vitro comparée à la chloroquine,
- 114-

tandis qu'in vivo, on n'observe aucun effet significatif sur l'évolution de la parasitémie des
souris traitées.
Pour E. angolense choisie sur la base des données chimiotaxonomiques, l'activité
in vitro quoique faible est néanmoins plus forte à celle de C. spectabilis. Les essais in
vivo ont montré par ailleurs que l'extrait d'E. angolense réduit de façon significative la
parasitémie après traitement des animaux par voie orale. Le traitement sous-cutanée n'a
1
pas cependant donné de résultat significatif.
1
Les deux plantes ont une activité cytotoxique forte sur les cellulés MRCS en
comparaison de la chloroquine qui présente une action modérée.
1
!f
Les résultats de l'évaluation de l'activité antipaludique montrent qu'en adoptant la
démarche chimiotaxonomique, il est possible de sélectionner des plantes suffisamment
actives. L'interprétation de ces résultats demande néanmoins une certaine prudence en ce
1
qui concerne l'usage traditionnel de C. spectabilis tant l'activité peut varier en fonction de
la saison de collecte ou du cycle biologique. Ces résultats montrent qu'E. angolense est
potentiellement antipalustre et confirme l'intérêt des Meliaceae.
BIBLIOGRAPHIE
J
1.
ABATAN M.A. & MAKINDE M.J. 1986,
Screening of Azadirachta indica and Pisum sativum for possible antimalarial
activities. Journal of ethnopharmacognosy 17 : 85-93
1
1
t
2.
ADJANOHOUN EJ. ; AHYI A.M.R. ; AKE ASSI L. ; BANIAKINA J. & al.
Contribution aux études ethnobotaniques et floristiques en République du Congo.
1
A.C.C.T., Paris 1988.
1
1
3.
AWE s.a. & MAKINDE J.M. 1991
t
Antimalarial effects of the stem bark aqueous ex tracts of three Khaya species.
!
Fitoterapia 62, 6 : 467-473
f
(
[,
- 115-
,

4.
BOUQUET: Féticheurs et médecines traditionnelles du Congo (Brazzaville) ;
O.R.S.T.O.M., Paris. 1969.
5.
BRAY, D.H. ; WARHURST, D.C. ; CONNOLLY, J.O. ; O'NEIL ; M,J.
&
PHILLIPSON, J.D. 1990. Plants as sources of antimalarial drugs. Part 7. Activity
of sorne species of Meliaceae plants and their constituents.
Limonoids.
Phytotherapy Research. 4(1) : 29-35.
6.
CHRISTIFIDIS,I. ; WELTER, A & JADOT, J. 1977.
Spectaline and iso 6 cassine, two new piperidin 3 vol alkaloids from leaves of
Cassia spectabilis. Tetrahedron 33 : 977.
7.
CHRISTIFIDIS,I. ; WELTER, A & JADOT, J. 1977.
Spectalinine and iso 6 carnavaline, two unprecedented piperidin alkaloids
from seed of Cassia spectabilis. Tetrahedron 33 : 3005.
8.
FANDEUR, T.; MORETrI, C. & POLONSKY, J. 1985.
In vitro and in vivo assesment of antimalarial activity of sergolide. Planta Medica
20-30.
9.
KALHID, S.A; FAROUK, A; GEARY, T.G. & JENSEN, J.B. 1986 - Potential
antimalarial candidates from african plants. An
in vitro approach USll1g
Plasmodium falciparum. - Journal of Ethnopharmacology 17 : 85-93.
10.
MAKINDE, J.M.; AWE, S.O. & AGBEDAHUNSI, J.M. 1988.
Effect
of Khaya
grandifoUa
extract
on
Plasmodium
berghei
on
mice.
Phytotherapy Research 2, 1 : 30-32.
Il.
MIROWSKY, P.; GAY, F.; BUSTOS, D.; MAZIER, D. & GENTILLINI, M.
1990. - Cloning of a fresh isolate of Plasmodium falciparum and drug sensivitity
of the clones. - Trans. Roy. Soc. Trop. Med. Hyg. 84 : 511-515.
- 116-

12.
MULCHANDANI, N.B. & HASSARAJANI, S.A. 1977.
Cassinicine, a new alkaloid and anthraquinone from Cassia spéctabilis and
their biogenic relationship. - Planta Medica 32 : 357.
13.
NJAR, V.C.O.; ADESANWO, J.K. & RAH, Y. 1995.
Methylangolensate : the antiulcer agent of stem bark of Entandrophragma
angolense. - Planta Medica 394-398.
14.
PETERS, W.; PORTUS, J.B. & ROBINSON, B.L. 1973.
The chemotherapy of rodent malaria. XVII. Dynamics of drug resistance, part 3:
influence of drug combinaison on the development of resistance to chloroquine
in Plasmodium berghei. - Ann. Trop. Med. Parasitoi. 67(2) : 143-154.
15.
QUENTIN-LECLERC J.
Des poisons de flèches aux substances naturelles antimitotiques. Actes du 1er
Colloque Européen d'Ethnopharmacologie. Metz 23-25 Mars 1990. ORSTOM
Editions. pp 279-290.
16.
TRAGER, W. & JENSEN, J.B. 1976.
Human malaria parasites in continuous culture. Science. 193 : 673-675.
17.
WEENEN, H.; NKUNYA, M.H.H.; BRAY, D.H., MWASUMBI, L.B.;
KINABO, L.S. & KILIMALI, V.A.E.B. 1990.
Antimalarial activity of Tanzanian medicinal plants, Planta Medica 61(1) : 91-92.
- 117··

Tableau 1 : Rendement des extraits et fractions préparés
C. spectabilis
E. angolense
Extrait chloroformique
15%
12%
Fraction soluble MeOH
7.5%
7.5%
Résidu insoluble MeOH
4.2%
1.7%
Tableau 2 : Activité antipaludique in vitro d'extraits de
C. spectabilis et E. angolense
Nbre
C.I.50 en ,ug/m1
Statistique
d'essais
C. spectabilis
Extrait chloroformique
2
32.2(23.9-40.6)
p= O.l(DNS)"
Fraction soluble MeOH
2
15.8(15.4-16.2)
Résidu insoluble MeO
2
92(73-111)
E. angolense
Extrait chloroformique
2
28.9(28.6-29,2)
P = O,Ol(DS)"
Fraction soluble MeOH
2
10(9.7-10.3)
P =0.04(DS)"
Résidu insoluble MeO
2
53(52.4-53.6)
Chloroquine
4
0.212(0.176-0.247)
DNS : différence non significative ; DS : différence significative; a : Fraction soluble
MeOH versus extrait chloroformique ; b : résidu insoluble MeOH versus extrait
chloroformique.
- 118-

Tableau 3 : Effet cytotoxique in vitro d'extraits de
C. spectabilis et E. angolense
Concentrations en
C. spectabilisc
E. angolensec
Chloroquine
!lg/ml
200
+
-
nt
100
+++
-
nt
50
++++
++
nl
25
++++
+++
nt
12.5
++++
++++
+
6.25
++++
++++
++
3.12
nt
nt
+++
1.56
nt
nt
++++
0.78
nt
nt
++++
1
0
++++
++++
++++
l
Indice cytotoxique
100
50
6.25
------
= 6
- ... ----
=5
------
::: 30
1
15.8
10
0.212
nt : non testé; c : fraction soluble MeOH de l'extrait chloroformique
- : absence de coloration et de cellules vivantes, fixées et colorées ; + : coloration très
(
faible::: présence de quelques cellules vivantes; ++ : assez forte coloration::: présence
,.
d'assez nombreuses cellules vivantes; +++ : forte coloration::: présence de nombreuses
f'.•
cellules vivantes ; ++++ : très forte coloration ::: très nombreuses cellules colorées
(témoins).
- 119-
1

Tableau 5: Activité antipaludique in vivo des extraits de C. spectabilis et E. allgolense
(traitement sous-cutané)
Dose en
Parasitémie en % a 10+4
Durée moyenne de survie en
mg/kg
jours
S.
S.traitées
%
S.témoins
S.traitées
Statis-
témoins
& statis-
réduction
tique
tique
C.speclabi/is
80
23.3
17.4 (13.
25
5.6
6.2
P=O.3
(13-33)
5-21.5)
DNS
P=0.14
DNS
E.ango/ense
80
23.3
21 (15-
10
5,6
6
P=O,4
(13-33)
27)
DNS
P=0.06
DNS
Ch/oroquine
2.5
23.3
1.2
su/tale
(13-33)
(0.7-1.7)
lJl
56
6.8
P=O.03
P<O,OI
OS
OS
5
23.3
0
1
(13-33)
P<O.OI
100
5.6
guérisof1
P«WI
OS
1
totale à
OS
t
10+4
f
t
1
r
f
1
1
t
- 121-
r!!!r