L'ETHNOPHARMACOLOGIE A L'ARTICULATION
DE L'ETHNOMEDECINE ET DE L'ETHNOBOTANIQUE
OU COMMENT LES GBAYA SOIGNENT LA TOUX
Claudie HAXAIRE (1)
L'inventaire des ressources médicinales africai-
certains problèmes méthodologiques que je vou-
nes fait l'objet de nombreux travaux botaniques,
drais exposer ici en prenant pour exemple le
phytopharmacologiques, phytochimiques. Selon
traitement des maladies ayant pour symptôme
le type de recherche, il est fait appel ou non au
dominant la toux chez les Gbaya-Kara-Bodoe de
concours des thérapeutes locaux; en effet, l'étude
Centrafrique.
phytochimique peut être basée sur la chimiotaxo-
nomie et seulement nécessiter l'aide d'un botanis-
Ces données sont tirées d'une enquête sur la
te. Dans l'étude phytopharmacologique, l'enquê-
phytothérapie et la médecine familiale Gbaya. Au
te ethnologique pourrait se limiter à recueilli.r des
cours de ce travail, j'ai recueilli un corpus d'en-
indications sommaires sur l'usage thérapeutique,
viron 400 plantes utilisées pour plus d'une centai-
le mode de préparation et d'administration du
ne d'entités pathologiques définies par les locu-
remède, ces données servant simplement ~ guider
teurs.
l'expérimentation en laboratoire. Il s'agit alors
d'étudier la plante médicinale et non pas le
Les Gbaya-Kara constituent la plus importante
remède.
sous-ethnie Gbaya (5.000 pers.) parmi ceux-ci, les
Bodoe occupent une région située entre la Nana
Or en médecine traditionnelle le remède, fût-il
et la Mambéré, au Sud-Ouest de Bouar. C'est une
végétal, agit comme support d'une force ; pui~­
région de savanes guinéennes. Ce sont des agricul-
sance du thérapeute ou des ancêtres, pOUVOIr
teurs-chasseurs-cueilleurs dont l'organisation so-
magique intrinsèque de l'animal, du minéral ou de
ciale est fondée sur le lignage patrilinéaire. Dans
la plante utilisée pour le préparer, Cette force va
cette société peu hiérarchisée, le savoir est en
établir l'ordre naturel perturbé par la maladie.
principe accessible à tous. Le guérisseur sera celui
Celle-ci étant perçue comme l'effet d'un élément
qui d'une façon ou d'une autre aura acquis la
extérieur qui provoque un mal-être, une douleur.
connaissance des soins d'une ou d'un groupe de
Cette maladie s'inscrit au niveau du corps en un
maladies. Je préfère donc parler de médecine
certain nombre de symptômes décodés et donc
familiale. Les Gbaya croient en un Dieu créateur
traités par le guérisseur selon la représentation
et en un principe immatériel présent dans tous les
qu'il a de l'anatomie et de la physiologie humai-
êtres visibles et invisibles. Les ancêtres sont tou-
nes.
jours vivants et garants de l'ordre social. Dans le
Si l'ethnopharmacologie traite précisément de
monde de la nuit se meut le détenteur de doa :
l'étude du remède dans une société donnée,
pouvoir de sorcellerie. L'homme Gbaya est ainsi
c'est-à-dire des critères présidant au choix de la
à la merci d'une attaque de sorcellerie ou de
drogue, de sa préparation et de son mode ~'admi­
réactions du monde des esprits. Toute maladie
nistration, cette étude nécessite la connaIssan~e
lorsqu'elle s'aggrave, prend un caractère anormal,
des croyances associées à la santé, à la maladie
pénible, sera attribuée à une attaque de sorciers
et à la mort dans le système médical mis au point
qu'il s'agira de retrouver par des procédés de
par la société en question (ethnomédecine). Elle
divination.
a recours également à la connaissance de la place
du végétal dans la cosmologie, de t.outes l~s
Par contre, une longue souffrance, sans recours
relations entre la société et la plante, faits parfois
thérapeutique naturel nécessitera la mise en place
révélés par les classifications indigènes (ethnobo-
d'un rituel pour se réconcilier le monde des
esprits.
tanique).
L'enquête sur la pharmacopée traditionnelle
Au cours de cet exposé, je n'examinerai pas
replacée dans ce contexte qui est le sien pose
en détailles aspects de la maladie qui ont trait aux
causes premières et s'inscrivent dans un cadre de
1. Ecole de Pharmacie d'Abidjan (côte d'Ivoire)
référence que je qualifierai d'étiologique suivant
43

en cela MALLART. Je me limiterai au cadre de
référence symptomatique qui décrit l'incidence de
SYMPTOMATOLOGIE
la maladie sur le corps. Ce cadre de référence
empirique a été choisi par les Gbaya eux-mêmes
qui, pour la commodité de ce qu'ils m'expos~ient
Respi-
Dou.
Vomis·
Toux
Fièvre
Coryza
à propos de la pharmacopée, ont regroupe les
ration
leur
Mments
maladies en catégories selon certains grands symp-
mb.r.
+
+
+
• la gorge
tômes, je ne veux pas dire par là qu'il existe une
"grippe"
classification unique des maladies chez les Gbaya.
-coryza-
Une enquête ayant d'autres objectifs induirait
gbaka
abondan
+
difficile
poitrine
-bronchit.-
doulou-
sans doute un autre type de regroupement.
te
reuse
Examinons les troubles regroupés par les
gbak.li
en
+
+
+
Gbaya dans la catégorie
·coque·
quinte
luche"
k.li « toux» :
mb.r. « syndrome grippal»
gbaka « syndrome bronchique »
gbak.li « coqueluche»
PATHOGENESE
gba mb.r. « épidémie de grippe»
k.li simbo « assimilé à la tuberculose pulmonai-
re »
Seuls gba k.li « la coqueluche» et k.li simbo
.
Agent
« la tuberculose pulmonaire sont des termes com-
localisé
Origine
Gravité
posés de k.1.
mb.r. -grippe-
da
nez, tête
contagion
rarement
Le terme gba signifie « grand ». Il associe k.li
·cory~a·
(eau/bouillie)
venin
« toux» à gba k.li grande/toux « coqueluche» et
mb.r. « syndrome grippal» à gba mb.r. grande/
gbaka
1
contagion
'ventu-
grippe
-bronchite-
leaulbouilliel
« épidémie de grippe» indiquant la gravité
ellement
des maladies à nom composé.
gbakali
da
nez,
contagion
toujours
K.li simbo que l'on assimile à la tuberculose
"coqueluche"
venin
poitrine
{eaulbouilliel
nourrissons
pulmonaire par ses quintes de toux brèves et
gba mboro
glaireuses (k.li kpe kem) est plus volontiers ratta-
venin
nez, tlte
épidémie en
vieillards et
"'picUlmie
cUlcembre
chée aux maladies modifiant la couleur du corps,
enfants
grippe"
ou le plus souvent ne se classe pas (dans le cadre
de référence symptomatique).
Par le terme simbo rite de purification après
avoir tué un gros animal ou un homme, cette
entité pathologique gbaya se réfère aux lois socia-
Nous constatons que chaque entité pathologi-
les. Elle survient en effet lorsqu'on a négligé
que Gbaya correspond à un ensemble de symptô-
d'accomplir le rite.
mes ou syndrome qui est ou n'est pas pathogno-
Le vocabulaire nous introduit donc à la com-
monique d'une affection définie par la médecine
plexité de la représentation gbaya de la maladie.
moderne.
K.li «toux» dont les causes peuvent être
Notons que si toutes ces maladies Gbaya
évidentes (toux d'irritation) est considéré comme
affectent l'appareil respiratoire, la catégorie toux
un symptôme et non comme une maladie.
ne recouvre pas toutes les affections de l'appareil
Les autres termes correspondent à des maladies
respiratoire de la médecine occidentale. Les syn-
caractérisées par le symptôme toux mais parmi
dromes assimilables à diverses angines sont traités
celles-ci k.li simbo assimilée à la « tuberculose
par les Gbaya suivant l'aspect de l'enflure ou des
pulmonaire» par son nom évoquant un manque-
boutons de la gorge.
ment aux lois ancestrales, est directement ratta-
Dans la pratique médicale, que j'ai eu l'occa-
chée au cadre de référence étiologique. Je n'en
sion de suivre au cours d'enquêtes biquotidiennes
parlerai donc plus dans ce qui va suivre.
à travers le village, les diagnostics varient.
Le problème qui s'est posé à moi a été de
La même personne se voit successivement
comprendre à quoi correspondait, sur le plan
appliquer les traitements de.ima ger « mal à la
symptomatique, ces entités pathologiques pour les
gorge », .ima ..m « mal à la poitrine », k.li « toux,
Gbaya eux-mêmes. Et d'abord si l'on pouvait en
mb.r. » grippe », la maladie évoluant vers une
donner une description symptomatique.
angine .ampûl, on traite celle-ci de façon spécifi-
La symptomatologie et la pathogénèse des
que (par l'application de ventouses) et dès que les
maladies groupées dans la catégorie toux sont les
picotements de gorge cessent, on soigne les symp-
suivantes:
tômes résiduels.
44

Il semble que la complexité de la réalité fasse
la sève acide consommée crue de :
parfois éclater les grandes entités pathologiques
kaga Albus costus Zingiberaceae
Gbaya en leurs symptômes constituants.
S.l Sterculia setigera Del. Sterculiaceae
Ces observations nous ont amené à analyser
avec plus d'attention la thérapeutique proposée.
La décoction de jeunes pousses (gemmothéra-
pie) :
Avant de continuer, je voudrais rappeler la
fonction de l'appareil respiratoire dans la repré-
tukui Parinari curatellifolia Planch.Chrysobalana-
sentation du corps Gbaya.
ceae
Selon eux, l'eau de boisson yi et l'air buk
La décoction des rhizomes de :
empruntent les mêmes voies à l'intérieur du corps
gbere Aframomum latifolium
(le verbe n. désigne à la fois l'action de boire et
(Afr.) K. Schum. Zingiberaceae
de fumer). Ces deux éléments sont véhiculés par
la trachée artère fofoo dans le poumon popor ;
Hormis leur propriétés antiseptiques éventuelles
l'eau s'écoule dans la vessie tandis qu'une faible
ces remèdes acides pourraient avoir une action
quantité d'eau propre diffuse à travers les parois
irritante qui favoriserait l'expectoration.
des poumons vers le milieu intérieur ysiso. De
Les fruits de Solanaceae tondo Solanum sp, et
même l'air est expiré et une toute petite partie
son substitut toto Solanum indicum, écrasés avec
exhale l'odeur corporelle à travers la peau. L'eau
du sel et du piment et consommés crus choisis
et l'air assurent dans l'organisme l'importante
pour leur saveur acide, semblent agir par leurs
fonction de thermorégulation. Ce sont eux qui
propriétés atropiniques.
refroidissent le foie organe vital.
Un remède particulièrement drastique illustre
Nous verrons en quoi ces notions interviennent
le principe des similitudes :
dans le traitement symptomatique, dans le choix
go
ba
mb.r.
Cyphostemma
letouzeyanum
de la voie d'administration et de la forme galéni-
Vitaceae
que.
(panthère/attrape/grippe)
Abordons maintenant le plan thérapeutique.
La décoction de feuilles irrite la gorge plusieurs
Les Gbaya nous ont signalé que les remèdes de
heures après l'ingestion.
la toux étaient communs à toutes les affections de
Enfin lorsque la toux demeure re belle à tout
la
catégorie:
c'était
la
base
de
leur
traitement, on a recours à une amarylidaceae
classification.
magique:
Pour les Bodoe, la toux nécessite une médica-
D.g K.li, plantée aux abords des cases au pied
tion à goût acide, parfois relevée de piment.
de ce qui était autrefois l'autel des ancêtres et
Les symboles culturels de cette saveur pour-
support du pouvoir de ceux-ci.
raient être : zima Hibiscus sabdariffa L. Malva-
Thérapeutique
de
mb.r.
« syndrome
ceae
grippal » •
.dere Hymenocardia acida Tul. Euphorbiaceae
Le terme mb.r. désigne à Gbaya à la fois la
et certains petits fruits consommés régulièrement
« morve » qui proviendrait comme les pleurs du
en savane:
rassemblement au niveau des orbites de l'eau
corporelle et la maladie qui provoque l'épaississe-
d.n Landolphia sp. Apocynaceae
ment de cette « morve » au niveau des sinus. Les
effectivement employées ainsi que les plantes
troubles rhinopharyngés et la fièvre qui les accom-
regroupées dans les mêmes familles nam.
pagne caractérisent la maladie que l'on peut donc
et les plantes de la famille de .dere :
assimiler à un synprome grippal. Les remèdes sont
adaptés à l'administration par voie nasale .
.dere zer =
tara zer Hymenocardia ulmoides
Euphorbiaceae
Ce sont des instillations dans les narines de sucs
d'écorces pilées ou de feuilles froissées de :
tara Anogeissus leiocarpus (d.c.)g Combretaceae
tomatu Solanum lycopersicum L.. Solanaceae
(feuilles en décoction bue).
titirô Citrus limon N.L. Burmen. Rutaceae
Si les propriétés antiseptiques et béchiques
bufudua Ageratum conyzoides L. Compositeae
d'hibiscus sabdariffa et d'hymenocardia acida ont
été démontrées par ailleurs, je n'ai pas trouvé de
mbiro Mucuna poggei Fabaceae
références aux propriétés antitussives des autres
dont les feuilles agissent par leurs propriétés
plantes dans la bibliographie. Il serait intéressant
irritantes sur la muqueuse (pour les Gbaya). Nous
de vérifier si elles ne sont pas choisies par analo-
savons par ailleurs que certaines ont une action
gie.
antiseptique.
Parmi
les
plantes
les
plus
couramment
Nous voyons également utiliser un grand nom-
employées, notons :
bre de plantes odorantes en inhalation, bain de
45

vapeur, administration orale, instillations nasales.
Nous voyons employer Solanum indicum et
Or, nous savons que l'odeur aromatique est pour
Lantana rhodesiensis déjà rencontrés, ainsi que les
les Gbaya, la marque d'une action fébrifuge et
remèdes généraux de la toux.
décontractante. Ils disent en effet que « l'odeur
Il s'ajoute des décoctions de racines adminis-
chauffe» agissant sur la fièvre g. « froid» et sur
trées per os de :
la douleur en fluidifiant le sang.
t.n ga.a Acanthus montanus Acanthaceae
Ce sont des décoctions de :
zenga Ricinus communis L. Euphorbiaceae
fulêr Lantana camara L. Verbenaceae
ser we se Desmodium adsendens (Sw.) De Faba-
mii Ximenia americana L. Olacaceae
ceae
des bains de décoctions de feuilles de :
bu kan Andropogon gayanus Kunth. Poaceae
yai zee Ocimum gratissimum L. Labiacae
Les racines, supports de la puissance chtomien-
des inhalations à partir de feuilles de :
ne, sont considérées comme l'organe végétal le
mangaro Mangifera indica L. Anacardiaceae
plus efficace.
Langé Symphonia globulifera Clusiaceae
On administre également des bouillies de
Yaki
Amblygonocarpus
andongensis Mimosa-
produits animaux (peau de python, engoulevent,
ceae,
musaraigne, oeil de vache). Le crottin brûlé d'âne
La recherche de cette propriété a entraîné l'usage
est utilisé pour des onguents.
de l'eau de cologne, du « liniment Sloan », des
Pour traiter les douleurs de poitrine, on prati-
bonbons à la menthe, dilués dans de l'eau et
que des fumigations d'!mperata cylindrica h.fi
bus.
Poaceae, la chaleur de la braise et les émanations
Il existe également une plante magique spéci-
de la plante atténuent la douleur en fluidifiant le
fique .buru qui cette fois est une Vitaceae : Cissus
sang.
quadrangularis. L. Aussi trouvons-nous toutes les
Le traitement consistera donc en fumigations,
plantes de la famille de zima dont le caractère
scarifications et administrations d'onguents, on y
commun est justement l'acidité:
ajoutera un rituel d'expulsion à l'aide des symbo-
zima nu (?bosekea) Oxalis radicosa (Ox.)
les du foyer. (bâton à tourner la boule et le plat
(zima de terre à petites feuilles)
en calebasse) et l'on terminera par l'ingestion
d'une décoction de racines.
zima nu (ngbè?déléà) Costus spectabilis (Zing.) K.
Schum.
Thérapeutique de gba/k.li « coqueluche»
(zima de terre aplati au sol)
Aux symptômes communs s'ajoutent ici les
vomissements considérés comme des tentatives de
zimazér = boonga Plagiostyles sp. (Euph.)
rejeter le « venin» (da) responsable de la mala-
(zima de galerie forestière)
die. En effet, le venin localisé dans la poitrine
lé?bégo Hibiscus rostellatus (Malv.)
provoque une aggravation tragique du mal s'il
G. et Perr.
descend dans le ventre. On use de produits à
odeur repoussante faisant fonction d'émétiques.
(langue/panthère en référence à la rugosité des
feuilles)
On fait absorber des décoctions de racines
de:
Remarquons donc que la thérapeutique Gbaya du
syndrome grippal s'adresse:
mata
gu.a
Olax
subscorpioidea
Oliv.
Olacaceae
1) au syndrome commun la toux,
2) à la congestion nasale,
à l'odeur de cadavre de fourmi, des bouillons de
3) à la fièvre et aux courbatures.
musaraignes, de chenilles à odeur de mort.
Donc, que parmi les remèdes recueillis pour
On protège l'enfant par un collier de cosses
soigner mb.r. certains peuvent s'adresser spécifi-
d'arachides ou de peau de Cephalophe bleu, et on
quement à un symptome. Thérapeutique de gbaka
lui fait boire un macérat de feuilles d'arachides.
« svndrome bronchique »,
Le syndrome bronchique a pour les Gbaya un
Thérapeutique de gba/mb.r. «épidémie de
caractère de gravité révélé par les soins mis en
grippe »,
oeuvre.
L'amarylidaceae magique d.. gbaka est le
Les épidémies de grippe«
gba mb.r. » se
remède le plus souvent relevé au cours de l'enquê-
déclarent d'ordinaire au moment où les feuilles
te épidémiologique.
commencent à sécher, elles peuvent être fatales
aux vieillards et aux jeunes enfants. Aussi les
D'autre part, le traitement est souvent pratiqué
villageois se « lèvent-ils» pour combattre le mal.
par un spécialiste de la maladie qui adjoint des
manipulations rituelles aux remèdes.
Munis de leurs sagaies, ils parcourent la route
46

traversant le village en répandant des morceaux
Il pourrait être intéressant également, pour une
de:
meilleure diffusion et application de la pharmaco-
mbiro Mucuna poggei Fabaceae
pée traditionnelle ou des soins de santé modernes
de suivre, autant que faire se peut, les habitudes
(Les traitements individuels seront ceux du
et les modes de pensée des populations concer-
syndrome grippal).
nées, donc de les expliciter.
Aussi, bien que la médecine Gbaya individua-
lise et nomme certains syndromes, elle semble
procéder symptôme par symptôme lorsqu'il s'agit
BIBLIOGRAGHIE CONSULTEE
de thérapeutique empirique. Le traitement étiolo-
gique est essentiellement magique ; plus la mala-
- HAXAlRE, C. 1979 - Phytothérapie et médecine familiale chez les
die est grave, plus il est fait appel au rituel,
Gbaya-kara. Thèse - Université de Montpellier.
d'exorcisme, de combat de réparation (Simbo).
- KERHARû, J. 1 ADAM, J.G. 1974 - La pharmacopée
Ceci nous amène à la conclusion qu'il est en
sénégalaise traditionnelle, Vigot frères, Paris.
effet artificiel de vouloir traiter à part l'aspect
- MALLARD - GUIMERA, L. - 1977, la classification Evuzok
des maladies (première partie). J. des Africanistes, 47 ; 1 : 9-47.
symptômatique d'une médecine de l'homme glo-
- MûNINû, Y. & RûULûN, P. 1972 - Phonologie du gbaya-
bal comme la médecine gbaya.
kara- ? bodoe de Ndongué-Bongourn. Bibliothèque de la SELAF n"
31, SELAF, Paris, 128 p.
Cependant, l'analyse des objectifs et des fon-
- VIDAL, P. 1976- Garçons etfilles. (Le passage à l'âge d'homme
dements idéologiques de la thérapeutique empiri-
chez les Gbaya-kara). Recherches Oubanguiennes n'' 4, Université
que mise en oeuvre par le guérisseur nous semble
de Nanterre, Klinsiech, Paris.
affiner l'enquête sur la pharmacopée traditionnel-
- WALD, P. 1979 - La stratégie du sujet et la variabilité de la
réponse verbale. Communication au congrès Inst. de Psychologie de
le. Elle ne nous semble pas inutile pour guider
l'enfant. Paris.
l'étude scientifique de cette dernière.
- Chemical abstract - Jusqu'en 1979.
47