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203 -
UTILIS1:..TION DES CENDRES DE DIVERS
VEGETAUX EN l'L""':'IDECIN"B TRlillITION-
NELLE -
l'RODLEI'ŒS A RESOUDRE
-: ... :-:-
par Yvccte Plill.ES
Centre' dG l?cchorches Biologiques sur la
Lèpre -
J?r;,C~lJ.·l;6 des Sciences, Dakar.
Parmi les divers modes de préparation des plantes médici-
nales, un procédé conoistant à r6duir0 en cendres la drogue v8cétale
prescrite, mérite de retenir l'attention.
En effet s i
J_t usage d'infusions, décoctions, macér~-tionc
es-l; &isément compréhensible, le ou les produits actifs paGsc.nt en
solution, i l n' en ElS~C pe,El (:.e m~me poUr l'utilisation des cendres è.2--:.-\\:J
lesquelles toutes leG Dubs-t;ancEls organiques sont détruites.
Plusieurs hypo-thèses concornant le mode dt action de ces
cendres administrées, selon les cas,
par voie
GX~erne ou interne,
doivont ~tre envisagées.
Celles-ci pourr8ient agir par des substances minérales
pJ..... ésontes à
forte conccn.-tration,
pAX
des oligo-éléments di.vers ou
p~ des mélanges d'olieo-6l6mcnts dont J.os proportions équilibrées
Gn-l;raS.neraient cles ef:fc'cs bénéfiques.
On sait en particulier que de minimes variations ~'lli~
milieu de culture en certains oligo-éléments peut
entr81ner la perte
de la virulence de diverses bactéries et que d'autre p2~t le cili-
cium fl?-cilite la ~wSriGon des lésions tuberculeuses. De plus, une
thére,peutique apparentée :\\ l ' homéopathie, est basée sur le" pro'3crip-
tion cl t oJ.:i.go-élémen:l;s.
Le problèr.lo c."'.e l t utilisation des
cern.res végétales
en
médecine tra.cl.itiol1J::1.81J.(
<lemeu:re actuellement entier, mais son ,':tu.c1.s
mérite dl~tre gbordée c::>~:t' i l pourrait en résulter de nouvelles pGrs-
pectives dans los ël.Ol'laines biologique pathologique et -thérapeut iquG •
Les ouvraGos consacrés à l a flore du Sénégal noue ont permio
de relever les noms d'~m certain nombre de plantes qui sont préala-
blement incinérées avan'c d' etre administrées aux pc,tients. Dcms cer-
tains cas, i l s'acit de l a plante entière,
pour d'autres un organe
seulement est utilisé.
Nous donnons ci-dessous l a l i s t e des espèces que nous avona
pu répertorier
:
J.) Acan:tbacées

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204 -
2) Amaranthacées
Cyathu~.~o~anthoides, plante entière: blennorragie
~~al~a lappGce~ , plante entière: plaies lépreuses.
3) Balanophoracées
Thol1nipjl~~ snnKuin~a, plante entière: dysenterie.
4) Bignoniacées
KiRelia afri~~~~, écorco du tronc: abcès.
5) Cepparidacées
Gynandr.o'psis mlnandra
plante entière
céphulé6s.
6 ) Cesalpiniaceos
Afzelia afr~cpp~, ~ruits
lèpre.
7 )Composées
Elephanto~~ Geno~lensis, plante entière : lèpre.
LauneE;. tar~CL:ï.f..~, plante encière : pian.
Melanthe~a s~an~~ns, tige et feuilles : lèptre, gale.
sphaerantl~
__9~2~alen~is, plante entière : rhumatisme.
8) Euphorbiacées
EuphorR"i.a s~Q;~!..i.g..§.;, rameaux
lèpre

9) Labiées
Hyptis s.l?,iç:j;.;;;S~, feuilles et fleurs
: gale.
Leonitip ilÇ~_~t~~foliq, ~leurs : herpès, gale.
Ocim~~~_~~i~~-Lracine: dermatoses.
10) Papilionacées
Erioso!1lf\\ ;Esoraleoides, racine
: maux de poitri!L(. •
pterocar~us er~_~ceus , écorce du tron : plaieo.
Un premier lot de ces ple~tes est actuellement à ~'étude
afin de rechercher le mode d'action des cendres sur le croiss:::'c:''lce de
diverses mycobactérios et en particulier de la MYcobactérie lépreuse
is olé e à Dakar.
L'étape ultérieure comportera l'analyse chimique de ceG
cendres qui révèlera geut-~tre des compositions en macro ct micro-
éléments susceptibles d'expliquer l'usage thérapeutique de CGS végé-
taux minéralisés.
JJIBLIOGRAPHIE
BERIU~UT J. (1974).
Flore illustrée cJ."~1 Sénégal.
Le Livre Af'ricain, 13 rue de Sèvres -
Paris.
KERElillO J. et ADAMA J~G. (1974).
La Pharmacopée oGllGc;aJ.aise traditionnelle. Plantes médecine.les
et toxiques ~
Vigot Frères, 2} :.'110 Dcole de la I>1édecine -
Paris.
Plill.ES Y. (1979)
Etude des GOUC:1GG "lycobactériennes isolées à partir de 8'3rums
lépreux et corr0spo;lli~~t à une espèce nouvelle.
Anaales du C~R.B~L., Faculté des Sciences, Dakar, l ,
(sous presse) ~

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205 -
NECESSITE D' mm SYI·IBIOSE ENTRE LA MEnEC INE OCC IDDETiJ,E
ET LES MEDECINES TR1illITIONNELLES ~ ETUDE DI UN CAS P1:..RTI-
CULIER z LA LUTTE ,l'.NTILEPREUSE
par
Prof. Yvette PARES
Cen-cre de Hecherches Biologiques sur la. Lèpre-
Faculté der3 ScioD,ces -
Université de Dakar , Sénéga:t.
Le Dévelop:)(~:llC:J:G cl 'un pays dépend de" nombreux facteurs dont;
l~impo~ance relative pèut varier d'ailleurs d'une 'région du monde à
l'autre 1 richesse ~e l'acriculture, vitalité de l'artisanat, essor
de l'industrie, etc~ •• f·raio un facteur revt!t une importance capitaJ_e
quelles que soient J.es raeions du monde considérées, c'est celui de
la Santé Publique~
Qui dit Santé Publique, évoque aussitOt les structures qui
lui sont rattachées, quèl que soit le type de Médecine pratiquée.
-
Hommes ou Femmes de l'Art médical qu'il s'agisse de médecins ou de
thérapeutes traditio!ll~els ;
-
Médicaments : produits issus de la chimie moderne ou produits extrc..its
des vénétaux;
-
Infrastructures, qu'ii s'agisse de cabinets médicaux, dispensaires,
hOpitaux ou des cases d 'hébergement des malades auprès dGS guérisseur::;
réputés~
On peut donc 'dire que de nombreuses médecines Gxiotent à
travers le monde et qu'elJ.es essaient d'apporter aux patients le soulc:",-
gement de leurs maux, sinon leur guérison~ Mais ces médecines restent
juxtaposées~ Elles ne se ~lent pas, elles ne se complètent pas.
Or, i l serait souhaitable qu'une vaste osmose s'établisse
entre les différen-cs ty;>es de savoir afin d'élargir les moyens de pr'S-
vention et de lut-ce contre les maladies qui affectent l ' humanité.
C' est ainsi que nous serons amenés clans cette c0l11rl1unication
à envisager la s~TIùiosc posoible entre la médecine occientale et la
médeoine traditioru~elle du Sénégal et d'autres pays d'~rique~ Mais
oe domaine est très vaste, aussi prendons-nous pour exemple, ~Ul aspect
lindté et que nous connaissons plus particulièrement, celui de la lutte
antil.épreuse ~
Nous envisaCerons ouccessivement :
-
l~apport de la médecine occidentale ;
-
l'apport de la iléclecil1.e -[:; rad i tionnelle,
les possibilités de s~~iliiose entre ces deux médecines ;
-
les projets rôalisables clans un avenir proche •
.../ ...

20G -
l
-
APPORT DE LA l'JEPE..,ÇLINE OCCJ;gENT~
On peut dire ~ue la Médecine occidentale n co~nuniqué de
diverses façons,
l'onsenble de ses connaissances cliniques, bactério-
logiques et chimiCl"uofi. Des Etrl"::,ngers sont venus étudier en B1ll"opc, des
Européens ont enG8:L{;l'lÔ on d'autres parties cih.u monde. Dec strnctu::.1cs
hospi taJ_ières Œrl:;:'c0 iJ.lpJ_antécs et des médicaments exportéEJ.
Iw".l8.is revonOLS ~~u.x cas particulier de la Lèpre.
1) La II{:dccine occidentale a
montrê que cette é-:.ffcction cet
une maladie infcc'cieusc causée par un caille qui fut découvert en
1873 pü.r ltrmauer F..1:JTSDn ~
Ce germe n:ypa:ctim1.t èl. la famille des Mycobactéries ct lîortc
le nom de r'1Ycobactgiur~.l.cl"'~. Comme les 1;!,utres IvJycobactérios, le
bo..cille de Hansen cc';:; \\."L11 :;crme <J,cido-résistant. Ce terme signifie C'!1J.G
l a fuschine le colore en rouee mais que les acides ne le décolorent
pas, contrairement; au:;,- ;.·.l.~tres bactéries.
2) La Iillùecine occidentale a
fait
progresser les connais-
sances cliniques, histoloeiquGS et immunologiques de l'affection
lépreuse.
3) Elle a également apporté des médicaments issus de syn-
thèses chimiques, 'cols que les sulfones, les sulfamides retnrd qui ont
été largement utilisés nu cours des quarante dernières années où i l s
ont remplacé l'huile de Chaulmoogra connue aux Indes depuis des sièclGs.
}alheureusement, ces produits se révèlent maintenant de plus on plus
décevants.
MaJ..gré de nombreux travaux, de graves lacunes OLt persisté.
Selon les conceptions classiques,
le bacille de Hansen a résiGt6 à
tous les essais de cult1ll"O,
contrt.",irernent à ce qui a
été obtenu pour
les autres bactériGG~
Ceci Go eJ'rl;rL1nu doux conséquences
:
-
impossi b i l itl~ L~.C :lice HU point d'un vaccin
-
impossibilité de vux'ii'ier ps.r la méthode des antibiogrammes ltactiOl:"
de produits chimiques nouv(~aux ou de substances issues des plantes SUY.'
le baoille lépreux ~
Nais ce tableau classique demeura-t-il
exact
? Nou.s pensons
qu'il ne l ' e s t plus cc ,~u'au contraire, la lutte antilépreuse pourr~"it
dans un avenir proche,
sol1tir du domaine de l'empirisme et cJ.cquérir
une
efficacité réelle.
Cette vision plus optimiste repose sur les
résultats des
travaux e:ffectués cl.epl1.:i.rJ dix. ans au Centre de Recherches Biologiques
sur la Lèpre à la FaC'Ll~'(;6 des Sciences de Dakar.
Nous résumerons très brièvement l'ensemble de ces résultats
:
1- Nous isolons réGuliàrement,
à partir des produits. pathologiques
lépreux, une mycobuétério
:
nO'..lvelle dont tout 'lL."l ensemble de caractèreo
donnent à
penser qu'il olngit bien de l'1,ycobacterium leprae.

-
2.07 ...
2.- De plus, nos recherches ont montré que l'agent responsable
de l a Lèpre pouvait a~istGr sous d'autres aspects que le classique
bacille de Hansen cciao-résistant.
En d' c.utrcG
tcrEles, i1Y.cob2ccterium le;grae présGl-::."c(; 1..U'l
cycle vital compo~ctnJ"l'c de J1.oubreuses étapes non acido-r6si,cJtantes
et; qui échappent <"'-'ll:~ c;z: TWn.fJ de routine. Une des étapes de CG
cycle €Jst
particuli(~r-o,:cJ.t im~Jortante, i l s ' agit dos formee :fil-
trables
(0,l2 à 0,20)
(.'''l).~. jouent vr2.isemblablement un r8lc ca.pital
c1<::t.ns l a longue incu:,; 'cion de l a maladie, l ' eztension dGS lésions
et le déclanchemen'l; des rechutes.
Avec la cul"cure de cette :Mycobactérie nouvclle et qui a
toutes les chances d'etre 1'}ycobacterium leprae, des applicéLtionc
pratiques peuvent etre onvisagées.
-
mise au point d' un vé:~ccin,
Ll.tilisation de la méthode c1es Lmtibiogrammes pour déceler des
médicaments nouveau:;: ~
~bis alors se pose le problèm& suivant. Quels médicaments
nouveaux pOU1~raient etre proposés? C'est à ce point précis que peu-
vent intervenir e:C':2icz::.·coment les diverses médecinen tradit ionnel:~eG •
Nous considérerons donc ~uel peut etre leur rOle.
II -
AFPORT DE LA I.JJDBC INTI TR1:JHTIONr-ŒLLE
.
. .
Les th8r~peutes traditionnels soignent avec eÎficacit6 des
affections très diverses,
utilisant principalement les plantes mc,ie;
;:nlGsi des minéraux ou ëLoo 8 ..nimaux.
Divers aspects de leur savoir ont pu etre recueillis et con-
signés dans des livres et revues
(R~P. BERAUT, KERARHO, WâTT) ct de
nombreux chercheurs pOLœraiont s l inspirer de ces données POU2' leurs
travaux.
Pour notre :12.Xt, nou..."> D.vons rencontré des guérif3seurs dont
certE'-ins spécü:ùisés ",'::'.2'13 1.0
ty'aitement de l a lèpre ~ et qui nous ont
procuré non seule;-.'1c:lt ('OG droguas végétales, mais nous ont cussi cor'l-
mu...""liqué le nom des 1.Ù;·,,:',"cos dont ellos provenaie:nt.
L'enElemble des c10nYlées bibliographiques et des renseigJ.1.6UE'::;;1-;';S
obtenus par ces contacto personnels noun 0. permis cl 'établir une liste
de pluE5 de detL"C cen-[:;8 plantes ant:i.lépreuses,
ce qui constitue unE,
base de traVE'-il importante.
I l est évident 'IU' i l faudrait connaître E',ussi les modes dE:
préparation, les associations médicamenteuses, les posologios, mais
ces données seront C;2llS dou:i.;e ~oquises ultérieurement lorsque les
guérisseurs comprenclrmrc l ' intér~t de joindre leur savoir H1.L,,{ séwoirn
des autres peuples.
Ces imperfec"cions ne doivent pas nous décourager. Et dès ù
présent une symbioso est :.1ossible ontre les différentes m6decines. ?:;ç-',if3
dans le
cadre de cette cOTllnunicL,-tion, nous examinerons seulement lu::;
modalités de la s~~biose ÙéU1S le domaine de l'affection lépreuse.

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208 -
I I I -
SY}~OSE E~~~~~·mDEClNE OCCIDENTALE ET ~\\ MEDECIIS
TRAD IT IOI'lli"'Ek~•
Nous avons vu que l a thérapeutique actuelle de l~ médecine
occidentale vis-~vis do la lèpre est défaillante, les prod ui ts :-mti-
lépreux classiques [\\yn,nt pratiquement perdu leur 2,ctivit,;S. ITc:ds CeSS
ple,ntes nfricaines sont ré:Dut6es pour leur efficacité dans le
-b:'é ..i t0-
ment de la lèpre.
La symbiose ell-tre les de1-uc médecines pourrait s'effectuer
[:."Tf.'tco à
la technique simple des o..ntibiogralTh.!los.
Que faut-il pour JJi rée,liser
?
-
D'une part,
un ::;o=-~!).le 1 et nous disposons de la Nycobactérie nouvelle,
cultivée dans notro Labor,:.toire et qui a
toutes les chances c" tHre
I·!.y,c.9~erium l.0.;r.rae,
-
D'autre part cl. cs c::ctro,its de plantes.
Les végôte,uz sont; séchés,
réduits en poudre et soumis à dOé:
extractions alcooliques,
L"queuses ou autres.
On rechercha ensuite si lcs extraits sont
c.:.1pableo d'inhi-
her J.a multiplic(~tion des iJactéries.
Par cette ilGchoCG, nous avons pu vérifier exp6ri.:~18rctale:l1E):lTC
118.otion inhibitrico :_-~e :'iverses plantes sur la Mycobact6rie lép)_'(;u..sc,
ITous ci torons en p:a~-(;j.ctÙier : Termin.a_lia. macro.pt~E, P11z~ba1:i.o z9.M:1.<::~­
nica,
Oncoba spinosq, I>:i.os.J?Z!='..Q..s mespiliformis, NauQJ.ea lai.i:f21-~i2:.,
Thopningia sang~Fca,
Lorsque des i'ractioYlnoments chimiques Duront [ité
effectués,
i l deviendre possible LL8 passer au stade des préparations ecdénio.ue~;.
Ces préparations do Elo.nicmcnt fac ile et sOr, pourr;;::.ient GJ:lGuite t!trc
distribuées dans les h8pitaux et dispensaires dG la broussc,
Si la symbiose müre ln. médecine occidentale et J.cs
médecines traclitionncJ_les offre dûs pcrspect ives encou:r'èo;,gc<"',ntes pour
la lutte anti-léprcuoe,
i l ne faut
pas se dissimuler QU'un délai de ~u~
à deux ans ou plua peut-etre, s'écoulera ~vant que los recherches d~
laboratoire puissent aboutir ["1UX: préparations galéniques d' approvi-
siOlUlement fecile.
Or le, maladio nt attend pas 1 elle évolue et .s'aggrave fJi
Gucun geste théraDeutiquc
efficace ne v~ent en
entraver son courG.
Le préscl1:\\; inunôdiat e s t - i l donc sans espoir rYj[llgr6 1[" sym-
biose qui s'amorcE oni:;re J.es différen-/:;s types de médecine
? Nous ne .:'.0
pensons pas.
En effet, nous pourrions reco~r à des pharmacopéos très
o.nciennes, égyptienYle et [P_'ccque, dont ceri:;ains produits con:c.us dopuis
des siècles ou des rHil16naires possèdent de grandes cnp=',citC)s antiso y -
tiques ~ Ces produits pc:ci'lcttraient dl attendre plus sereineE.lcnt les
résultats des rcchorcllcs ~."c-t;ucllemcnt en cours sur les plantes èl. u
Sénégal et de l'Afrique de l'Ouest. Examinons cc point en détail.

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209 -
IV -
REMISE EN VALEUR DE CERTf..lNES MEDICATIONS. ANGlIEN1JES,
Les Anciens ont beaucoup utilisé dans leurs thé~opeutiquGs
dès substances extraites de plantes très odorantes ou d'épices et que
l'on désigne sous le nom d'huiles essentielles. Chacun conna!t le
thym, la girofle, la cmmeJ.le, la muscade etc •••
Ces huilEs eSGontielles sont douées de propriétés antisep-
tiques et nous 2VOllS pensé qu'il serait intéressant d'étudier leur
action sur la MYcobactérie lépreuse cultivée dans notre laboratoire.
Parallèlement, nous avons étudié à titre comparatif, la
Disulone et l'Huile de Chatùrnoogra qui sont des antilépreux classiques.
Les antibioLTaLklE:S ont montré que les huiles essentielles
de Thyl, Serpolet, Sal~±ette••• ont in vitro
un pouvoir antibactérien
beaucoup plus prononcé 01.~f; les deux procluits utilisés en ré:f'5rence.
Nous aVOlW pu montrer aussi que les huiles essentielles sont
actives sur les formes filtrables qui résistent à toutes les médica-
tions et jouent sans aucun doute un r81e très important dans l'affec-
tion lépreuse.
Les huiles essentielles peuvent Otre données a~~ malades eu
diverses préparations galéniques et sont
faciles à perscrire.
I l semble qu'il y ait là une voie thérapeutique intéresG2~te
à explorer. Le prohJ,ème est main'cenant de trouver des médecins clini-
ciens qui e.ccepter<J,ient de commencer ce nouveau type de tr8.i temont
afin d'en vérifier l ' efficacité ~ Se tourner résolument vers des mé·tho-
des neuves s'avère indispensable si l'on ne veut stagner dans des
attitudes thérapeutiques décevantes.
I l est bon ]?C'.rf6is de redécouvrir des vertus anciennes et
los huiles essentielles n'ont certainement pas rendu tous les uervicec
que l'on pourrait; ::-'.-'d;enc1re de leur forte activité antimicrobicnne.
v .. ~O.rETS l'OUR lLlT AVENIR. l'ROCHE ~
Pour diverses raisons, i l est important de valoriser les
médecines traditionnelles ~ Elles procurent des remèdes peu coû.teux,
à la portée des habitants de la brousse ou des villes et qui sont ~JS;Y­
chologiquement bien acceptés des patients,
ce qui en augmente l'effi-
cacité thérapeutiquc~
Mais un poin';; doit {l!tre souligné. Lorsque se1..Ùs les guéris-
sours récoltent les ~la;:rGes u.tiles, la végétation actuelle peut suf-
fire ~ Il n'en sera pr"s rle El~me, lorsque les propriétés thérscpeutiquoE
étant vérifiées exp6r:i.:aentalement, des projets d'utilisation à grande
échelle seront envisagés.
Âussi dès à présent, i l apparait indispensable de proc6dcr
à des plantations, à des cultures de plantes médicinales dont l'ac-
tion est déjà vérifiée.
Les Services Agronomiques, les Ingénieurs des Eaux et For{l!ts
auront, sans doute, dE'.:ru:; un proche avenir, à solutionner ce problème.

-
210
Dès à présent des listes de plantes d'activité reconnue pourraient
leur ~tre fournies.
VI - CONCLUSIONS
La médecine tr~~itionnelle riche d'un savoir cmpirique,pout
apporter une large contribution thérapeutique pour les ~ffcctions lOG
plus variées.
Nous avoua vu :':',l~ssi que les proprié-tés des plantes Elédici-
nales peuvent ~tro étu~iGcs et confirmées p2~ les tecruîiques scienti-
fiques occidentaloa.
M..'lis PO'l.-u.
., ~ t u;w véritable symbiose entre les différen-tes
médeoines puisse SI illRto,ll..l:'er, le problème essentiel est celui dG lG.
conf'iance, de l'es-cime et du respect réciproques qui devrc..ient s' éta-
blir entre les médecins du type moderne et les thérapeutes trudition-
nels, afin que circtüe un échange d'informations qui permettraient
d'enrichir les conn~issancos humaines et de les rendre profitables à
l'ensemble de tous les peuples.
Malgré les difficultés qui demeurent, un grand pas ç; été
franchi et nous pensons que des résultats bénéfiques sur le plan de lo.,
Santé Publique seront au bout du chemin.