-
122 -
FICHE DE rmnECIIΠTRlillITIONNELLE
POUR LES SOINS DE SliliTE PRIMAffiE
par
L. ROBINEll,U , l ~ UONE et
H~ de L!J.UTURE(x)
Après un oubli malheure1..lX, la médecine traditionnelle a
é"té solennellement réhe.bilité es P[J,)."· J_ es plus haut$ Au'tori-tés du
Monde et le Secrétaire Général cl 0 l ' OJ,1S, 10 Docteur MtiliLER, a recom-
mandé à tous les responsables do la Santé d' Y accorder la plus
grande attention.
Cette réhabilitation'est en fait un long travail pour
l'exhumer des profondeurs 'de l'onbll et pour l'amalgamer aux apports
de la médeoine moderne" C'est un devoir impérieux car très souvent
elle permet à chaoun de trouver le médicament à sa portée au moindre
co~ , alors que les médicaments modernes trop onéreux font défaut~
Oertaines plantes de la médecine traditionnelle peuvent
~tre utilisés e3 usage oourent : chaque fois qu'elles sont connues,
:i.l est néoessaire de les mettre à la disposition de l'utilisE.teur.
C'est dans cette optique que la Clinique de Santé Publique
de la Faoulté de Médecine de Dakoo::- (C~S.:P~ FMD) et l'ENDA ont joint
leurs efforts pour tenter de oorrcribuer à
faire passer ces préoccu-
pations dans les faits. Un des moyens d'y parvenir semble ~tre la
réalisation de fiches pratiques sur quelques plantes médicinales
in1;ertropicales.
Cq type de fiche a
pu ~tre élaboré en exploitant de nom-
breux t:r.:-avau.."C, rél:Ù.isés, en po.l~ticulier, par les professeurs KERHlillO
et BERHAUT, ~~is nussi des enqu~~es sur le terra:i.n, tant auprès de
presoripteurs que de COnSOIJ.1l11ateurs ~
Les multiples inclioatiol~ thérapeutiques rencontrées ont
été délibérément abandonnées pour no laisser place qu'à celles :
(x) Clinique de Santé Publique ~ J?aoulté de MédecineDDakar-FANN
(Sénége.1.) ~

123
~ qui sont proposées par un grand nombre de praticiens
traditionnels :
~ qui sont connues et acceptées par la médecine populaire
~ qQi ont fait l'objet d'études phermacologiques ou cli-
nique ; en partic~ùiGr en milieu scientifique moderne.
Il arrive que, P01..U1 '-'..:.10 i:l~l11e plante, plusieurs indications
correspondent à ces critères : d:),l1.8 ce cas, uhe fiche "bis" ou "ter"
est établie ~
La prem~ere page de la fiche est consacrée à l'identifica-
tion de la plante, par un dessin tout d'abord, puis par un c~dre réser-
~é au nom en langue africaine locale que, d'ailleurs nous communique-
rons aux utilisateurs qui llignoreraient~
La seconde page donne son nom scientifique pour les utili-
sateurs qLU souhaiteraient procéder par eux m~mes à des recherches.
Ensuite nous proposons une carte de la répartition en
Afrique. Cette carte souhaite préciser les zones géographiques où
l'on peut trouver la ple.nte considérée, m~me si elle n'y est pa,s uti..
lisée traditionnellement, mais où son usage à des fins thérp,peutiques
peut dona Otre introduit.
Enfin, li habitat do la,]2lc'"l.nte est signalé et, dons la pro-
chaine édition, des indications concernant la culture et la ~lte
seront dormées.
La troisième page est sru~s doute celle qui retiendra le
plus I I attention. Outr~..1!-i..~$.frtion thérapeutique
retenue, elle
do~~e - selon le même schéma qu'emploie le dictionnaire VIDAL, docu-
ment de référence des prescripteurs francophones de médicaments mo-
dernes :
• made d'emploi déto.ilJ.é,
exprimé en français de base ;
~ la posologie pr6cise ;
• les précautions à prendre ;
~ les contre-indications~
Enfin, la dernière page donne la composition chimiqUE de la
partie de la plante utilisée G. des I~ns curatives ainsi que des réfé-
rences des études pharmacologiques qui ont été réalisées.
Le_premier fichier_ édité ne comporte que lO plantes :
Baobab, Séné, Nger, Papayer, Thé de Gambi, Basilic, petite Euphorbe,
thé du I-lexique, kinkélibo. et Rat. Ces docwnents sont destinés en prio-
rité au personnel para-médical et médical qui exerce OU cOlweille en
milieu rural africain, mais cw.ssi ;-,.ux animateurs sanitaires et aux
éducateurs, tout au moins, dmLs ce dernier cas, lorsque l'indication
thérapeutique et 18
surveillance du traitement ne néoessitent pas de
connaissanoes médicales p2xtic1..ùières~

-
124
Dien en~endu, ce ~ravail nles~ pas exemp~ de cri~ique.
Tou~e~ois, i l répond à plusieuro objec~ions fréquen~es à l'endroi~
de la. ~hérapcu~ique basée sur les plan~es ~raditionnelles :
~ des indica~ions ~rop nombreuses (no~ons, par ailleurs,
que le Vidul donne sep~ indica~ions pour le se~ Ganidan) ;
~ une posologie imprécise (le Vidal conseille 6 à 12 grs
par 24h l)our le mt'Jme produi~ )
J
~ la négligen~na: vis-à-vis de précnu~ions e~ de con~re­
indica~ions~
Res~e valable llobjec~ion de la variabili~é de la compo-
si~ion des plan~es suivant les s8isons ; ~~is le risq,~ es~-il plus
sérieu;:: que celui quI entr8..1ne le. oonservation des médicaments sous
un climat tropical ?
Llu~ilisa~ion de la plan~e non transformée cons~i~ue une
option ùe notre par~, car nO~ID pensons que les problèmes e~ les frcis
relatifs au conditionnemen~ risquaien~ de rendre ces pLan~es "con-
ditionnées ll aussi peu a.ccessiblco en milieu rural Clue ne le sont los
médicame:rts importés.
Ce qui es~ visé, avant tout, c'es~ une véri~ablG
.'"
médecine de développement, c' cS'i; ù dire capable d'utiliser effice.ce-
ment les ressources locales ~isponibles~