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REFLEXIONS SUR LE PROBLElvlE DES T"1EDICAr1ENTS ET A.CCESSOIRES
nrs A LA. DISPOSITIon DES SERVICES DE SOINS DAIΠlES POSTDS
SAlUTAIRES DE BROUSSE ET DI: VILLA.GES.
par
Jacques BLO~illT
Un e e j o uz- de 4 mo i o d3.l1S un pays membre de La Communauté
Africc,ine, avec pour mission d r étudier les problèmes des m6dicaments
et dt envisager une F:",br i cat ion loc 2'le 1
fi r a
amené
à faire
certaines
réflexions, dont
j ' aimere,is vous faire part.
Je ne m' at-tacherz',i ici qu'au problème des pos-tes tenus par
les Infirmiers Dd.p Lômé e d'Etat,
les problèmes hospitaliers étant e ux
à .mon o.vis résolus d'une r'1El.nière pl1.-'.S f'av oz-o.bLe
et avec tm e Î noi~itG
dlap~qrovisionnement qui, orms ~tre totale dans le pr.:.<,ys étudié, était
de beo.uooup plus importante que do,ns les :postes de brousse ~
Tout
d'abord,
je voudruis rendre hommage à
ln qualité et
au dévouement permanent de ce personnel qui, avec peu,
fait du Ïi~ro,e~c
le1.U' hnbitude
j01,1Tl12,lière et qui complète par intelligence et lu:>,.b1.
tude les oormo.i.ae.anc e s
de base qui .l.e uz- fsisaient et qui leur f'ez-orrb
encore pendiJ.nt longtemps d
f'rvu t
quelques soient les efforts et m~r.le
é
les moye no financiers mis en oeuvre.
Je voudrais souligner éc'lement que
ce que
je veux inc1:Lquer
n'est de loin pas une
critique d'un éta.t de l'nit qui,
C0I111,18
je l ' a i
dit 1
es-t; le,r:.::,;cment O-u dessus de
ce qu'il devr;:.:.i t
~tre,
cOJ~1pte "'cellU
des possibilités.
Nous avons rem~rqué que les postes disposaient souvent de
médicc.men-cs très modernes 1
proveno,nt; soi-t; des a chat s
n:ouverne:'lOntuu:::
ou ctirects dGno les officines,
soit de dons d2ns des sociétés ou des
gouvernemen-cs étrangers,
soit enfin d'envois SOUG forme d'6chantillons
par des orGCcnismes ou des p;-:,rticuliers. D' autre p.::~rt, ils dis~Îos,-,iŒ1.tdo
tous Lc e D'i.o-t Lon....'YJ.<',ires de Spé c i.e.Lri-té les plus modernes,
tels que le
"Vidal"
75.
Pu..r
contre,
i l s mE1nquaient de
ces produits simpJ..e s
ou <le
ces aocessoires indispensables qui,
pc~r leur faible prix et peut-~tre
aussi p~,r leur ma.riqu.e dt origin,:11i t(,
plaisaient éventueller18nt moins
au::: prescripteurs~
Hous vous proposons donc de faire un rayJ..C1 e
-cou,:...' de quel-
ques uns de ces produits,
qu'en tant
que il. -,rmacien aY<?.nt exercé tall.t
dans Lo e hopitaux de ville qu'en ik::decine de Collectivités diverses,
nous pensons pouvoir rendre des services considérables en permet-[;;:"l1.Jc
des
économies suOstantieJ..les pour un bien meilleur rendement et sUl~­
touJe en évitant sur le plan méd Lca.L des réactions et m~li1eiles aller-
gies le plus souvent m2l vues pûr le personnel au contac~,ou oe
qui es-c,
à notre avis,
plus grc've des effets nuls
et 1L.""1.e fausse séou-
ri-té ~

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Les nnlades se présentQnt ~u dispens~ire en général sont
atteints des maladies courantes très semblables à
celles de la métro-
pole,
ou des mo.ladies ric.b Lt ue L'Le e
c'u. p--,ys,
ma.Lad Le e
qui d erno.nd orrt; une
médication simple connue de9uis
lon~temps, qui peut être améliorée par
quelques m;~dicaments modernes en f
i t peu rrombz-e ux ,
Or,
si nous avons
trouvé peu de ces mé dLc.ame rrt e
o.i mp Lo e
dont ri o ue }J2rlerons bient8-t,
nous cvvorrs ôté étonnés cl e l.:,\\ pro:fusion de :9rodui ts de lTIe-'..rqu8 et de
dosage très di:f:férents,
touj01.ITS en qualite :faible, m~is pour des
usc:.ges ci.êp;:l.ssant souvent les cOJ:1n<".isS8..nces des responsables
(médica-
men-cs c~"rdiovo.scuhl,ires, Pé'X exemIJle ou r:"nti tuberculeux à manilJu.1r.tion
difficile)
et seule une
consult ..tion permanente du "Vid~üIl permet-o;::;..it
de
f,'-.ire de 10.
"méd e cd.ne!' , De :0lus ,
le mrmqu e de n1,::'.tériel e Lmp Le
ég~',leEl(H:;.t nOUB 2, semblé un des ::.)oints sur lequel i l f,-"lJ_2,i t
insisJcer
POUl:'
éviter rio t o.mrae rrt
un {:','.:-,chis dér,'.isonno.ble
(p.?,r ex
:
IGS
sondes
pour
bébés permett,',nt
une
fél,bric,',"cion extemporé:'.n0e de
llSolutés
buvr.b Le e "
et évi t~l,ntune c o.nm.La e Lori inutile de "Solutés injecte.bles"
impol~tés et e~dst;:mt en quanti té irlGuf:fisant e Cl. , où également une
utilis .:"tion ins u:ffis':-.n te) •
Noue
citerons d'z'.u,cres exsl'lples,
nris nous voulons ée,:::.J.euent
insister S'LU' un a,utre problème qui lui,
en sens
inverse 8e1,101e propt'-
sel' des Pl~c1icC',inents pJ_UG chers en npparence se.us
doute mG""is non d.r.ns
l::\\. récüi,té
:
le pr-ob Lè.ne du CONTI 1T IONI'2;LEFT des
produits en DOSE
UIUTAIRE.
Ce conditionnement est idè,ù pour une distri1Ju-l:;ion à
chaque
maLcd c
à
L:1. consultz-.tion m.d.s
importé i l Greve le bud::-;ct,
d t où
tU1G
im:',)ortation e n v r-s.o ,
eJe une dis t r i ~,ution de n1L1.in3
en mains généro.trioe
de :001lu-l:;ion et de perte, d'où e u r c orre oramc....tion et non utiliscëtion.
Quels ser.::"ient les ])roc'.. ui-cs dont nous su{';gérerions urie rL:Jy ....r -
tion l,ree,
G.ns lirnit,tion si po::;sible
,
o.us s L bien p',-.r 10,'3 diopen-
s<c,-irefJ (:.ue
''),.r le s
officines de ville ou les d
pô t e
de ln~ousse ~
é
Les AJ'.TTI8:ic!PTIQUI:iS bon m.vr-ché
de ty-'e (tncicn ou moins récent
:
Pc,s p. l.A.nt:i,.9}-..o..t.i_~~~,
sauf d,'l1B
100
c.e
bien ci.6termin6s,
,',ucune POI'UilO.cl.f!il
à
la pénicilline ou simiJ.,'..irc (1o:o.t le
principe,cti:f est le plus sou-
ven-!; èlétruit plus
ou moins tot .10llE:out
S-lUS
:::.ucun corrt r-ô.Lc
possible.
Des Hercurescéines,
des
Solutiono de Do.kd.n ,
de D2.1ibour, SI i l 11 l y
a
rien cl t "vutJ:,e de l ' e<:'.u de
Jc:'..vel dilu.ée, des o o Loz-rirrt a
oui. ont l ' ,--'.vs.n-
tG'Ce (,1 C'tre vis ibles et une
è.'-cticn connue
ac.ne
contre-indic~;.tions e,;xc..
ves, de l'Eau Oxygénée, Alcool Iodé
Des PO: J:JJ.'ill~_iS à l ' Oxyd e
j;--.une de différent s
dos'1ges et qualité, au Bau-
me du :2-5rou,
à
l ' Iodol ou à
11 1odnforme,
une pomme,de Anti-Hémoroïdnle
et urie Rubé f'Lan t e
Des COLLYRI:S simples Chlor;1minoph.~nicol. Nitr",Jce
et VitellinsGc c1'.A.rG'cn~
Des COLJ,U~~OIPJ::S Iodés,
bleu de
IJ16thylène et Hethyl-Bor2te-Cocaïne
2 3IH.OPS, un pour Adultes et 'Lill ]Jour Nourrissons évitD.nt les piqures
de Pénicilline
Des Gû'ly.:c'n:;s pour les Oreilles
(Glycérine Bor,.tée)
Les CQI:;}'JRII'[,S
clz',ssiques Cl1.loroquine
8videmment,
Sul:faguanidinc, As-
pirine sous 3 formes,Codéthylline,
Charbon, Elixir ParéGorique,
et
Permanaganate de Po-t o.e e Lum pour toutes les désin:fections no-tamment
e2.U à
boire et eau de J-<,~.vage du linge en commun avec l'Eau de Javel
Des POUDRES Anti-Diarrehique, Désin:fect<:~ntesulf~midéeou non, Bicar-
boruvt e de Souc~e, Sul:f8..tes de Soude, L~.ctose, Sel de Bourg8t.

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229 ...
Des PRODUITS de r1EDECINE TRADITIONNeLLE
Peu de Produits injectables mais quelques uns quand m~me -
ne
jamais
oublier que pour faire une injection,
i l faut une seringue et surtout
une aiRuille le tout stérilisé •••
.-
,
Enfin,
et c'est à notre avif;,
le plus important,
des produits riori
pho).r.m0e1..rti.cjUes
ïtli'_ds en ra::')port c.v e c l'hygiène
:
outre l'riEl.u do
Jt=\\veJ_, les Détergents, et le Crésyl -
ce dernier est devenu r':".re,
mc.i.a i l nous semble ne p,:;,s 2.voir été
remplacé matériellement et sur-
tout ":')sychologiquement" par aucun des ammoniums quaternaires ou
produits simiJ_<::.ires qui ne "senten-t pccS le propre".
Tous ces :TL'odui ts peuvent @tre achetés en vrac, iik-.tiere 2)re'"
~ere, et ~tre fabriqués sur place pC1r des instRllations nation~les
ou yrivées très simples, ne demand~nt qu'un équipement très bon mar~hé
(20 à 80 millions CFA).
ECONOIiIL DD LA. mOpOSI;rION
- . ....._
..---
2 types d'Economies: Une Chiffrable: répartition des produits
simples permett2.TJ.t
de réserver les produits spécialisés au cas les
nécessitc-::.nt.
Meilleure utilisstion peT la répartition en dose.
Economie pour le patient pour les achats en Officines ou Dép8ts.
Nous avons chiffré qu'une fourniture réeulière d'Alcool iodé aux
lIlù.-i:;ernit6s augmentait de l5~' l'utilisation des inst2..llo..tions en di...
minuant la présence de l'Accouchée qui voit son cordon ombd.Li.ce.L
désséché 1 à 2 jours plus vi-te que par action de mercurescéinE: ou
autre J?roc1_uit ,
et qui sort IÙuS vi te.
Action antiseptique pour le nettoya~e des bandes de Gaze permett~nt
une J.'8utilis8.tion sûre, Nettoyage des pièces et abords,
le -tout
permettent ill~ deuxième économie ItIDECHIFFRABLE,
celle de la Sl~~E
des sujets~
De.ne rio-ez-e étude,
nous svvorie prouvé
que la fourniture de 2.000 sondes
de Ge.vage pour nOl~rissons 8conomisGrQit des milliers de Solutés
inject':J.bles et du m2tériel nécessEcire,
i l en sero.it de m~llle pour
tous les E'.utres produits que nous évons cités.
I l nous semble inutile de donner d'autres exemples, tout le
monde en COlTIlait chez les praticiens de Brousse, mais aussi chez oe~:
de ln méd e o Lrie Hospitalière sauf peut-tHre d aria le s
:PB.YS
riches où i l
nous est a~paru que,
dans
les hôpitaux de
certains pays autres que
oelui aù nous avons séjournè~problèmes étaient heureusement moins
aigus oomp.:.'.r.:'-tivement -
nous o.joutcrons toutefois que le p2..ys auquel
nous pensons,
outre une plus gr,:,nèle ??volution finanoière,
dispose
éC;c',J_o::1C:rb d'une install;=.tion de Ph,:~rm<'.oie Nationale effectuant UJ.'le
P;",y-i:;ie des fc'.brio(~,tiQns proposées,
ct deva,nt par le. suite les fn,ire
à peu ~~~s toutes.
Ce ux...oi existent et i l ser....·'.i t
J!l,::1,Uvc,is de les ignorer C2.r cI' e ux dépen-
dent le e uo o e d
è
t [~pplicc.tion de
cet-te proposi tian
:

-
~jO ..
SITT.U'.I.TION ACTUELLE
:
L'habitude des ]?rescripteurs Médecins ou In~::ir­
miers est actuellement,
compte tenu de leur ~ge, qu'ils soie~t pour
les premiers nntionD.ux ou expG.triés,
de n'e.voir foi que (i-.ns
J_GC
"spiioiali'c6s" qu'ils finissent
pL'.r mieux c orma t
î
r-e
parfois,
;';l;:-.is Cl '-:i
leur d orrne rrt u.:.00 meilleure certitude de rèsl..-:.ltats.
I l est évident
,
par ailleurs,
q ue
les l)<,tients veulent des ":ç>iqurcs ll 1
des "pénioillines", des produits qui "content",
et qu' i l s ::)o1.-œ:r<'.ien-~
~tre c16çus lJè'.r des produits "bon mTché".
d'où : d' <.'.-bord une
FORIlATIŒ'f aussi bien des H&decins que des In::ir-
miers »our les inciter à apprendre
ces lÎroduito
,
y
COE1Pl1is
JL8
PRODUITS IZ.:DICAUX TRADITIONNELS à
qui on reproche
dGl1.S
ces m.i.Li.e ux
d'être trop "incertains",
trop "e'1l)iriques" et disons le trop S01.1-
vent conseillés pc.r des
"non médicé},ux"
qui,
à notre avis,
ont le'.
cha.no e de :,)osséder ces o ormrvi.e ae.rico s
que tous leur envient •••
Une FOP.l1ATION des J?A.TJLT'-'TS elle sere. plus
f('.cile è,I'-"ut:·.nt
pl1.1.S que de :oJ.1..13 en nlus on verr2
so dévelop:por les sections de SOB'YS
PRII1:..TIL:S à J,' échelon des villag-es,
,wec ('es
"Secouristes" ou des
"Ilères d o Fc.mille" qui,
,ë'NC c
des
c ormai. ss,~.nces sili1IJlifi~~os et n~us ~O
pensons,1..IDe
sc:,gesse lEur permettLnt d 'c.,pprécicr l'ir'lpor-t,'x'ce de leurs
conn<::dss;ê',ncGo,
sauront améliorer le sort de leurs c6nci toyons imm6-
<lin'cs qui,nons le s,.'.vons ,\\ ce
j01..œ,sc soignent mc.l,
et l1isons le,
néGligcnt cert.:dns petits incidents qui devien>en-t; zr2.ves cl .n s
de
nombreux ces.
Nous savons que ce problèmE: des SOINS
:PRIHù.IRI1S es-t i;rès
controvers6, mais comme i l est é.bsolwnent indispensable a.ctuelleuent
et po ur- de rio.ubz-e ue e e armê e e ,
notre étude en a
tenu comp"ce et en por-
mettra
.uno réaliso,tion rR.])ide avec des fr,~"is réduits qu:i. pOt.D::'ront
ae.ne d0111ITl2_[:;C
etre J)ris en oompt o pir une
o ommurie.ut ô ,
Voici l'1esàamos,
IJIessieurs,
ces quelques rèflexioô1.s et ces
pro:')ositions que
je e ouha i, tais vous livrer,
persuadé qu'elles doivent
déboucher f':;ccilement sur une amélioration sensible des pz-ob Lèmc e
Méùico-Ph,~"'.rmaceutiques qui sont II objet de notre colloque.
Nous terminerons
en vous Lnd i.queant que
certdins des ];Joir,--cs
que nous .worie soulignés ont f .. i t l r obj et d' études simil~.ires (, ,1'1s
d '8.utres r~gions non afric,:cines et; que, par e.illeurs, lm eo Ll.oq uo
réoen-c fin Avril de
cette année aux Lnd e s
a
envisagé c e r-tc.Lne a
possi-
bili~és pour 1977 avec l'appui de l' ONUDI et de II OMS~