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212 -
"LES INSTITUTIONS QUEBECOISES ET Lt.. r1EJDECINE
NON-OFFICIELLE : lTh1J APPROCHE DYNL.NIQUE lI
par Roland STAFFORD
INTRODQCTION
Au Québeo comme un peu ~~rtout dRns le monde, l~ médecDîe
officielle et dite moderne est en crise. On 1'écrit
dans les jour-
nEu.::::, c.Lé'-rlS les revues scientifiques et d.aria les réunions SD-Vë'.ntes
;
qui peut encore ignorer les charges virulentes de Yvan I11ich
su~ La
médicalisation des sociétés occidentales ~ Depuis Hippocrate, ~~lioD
et SUT-(;oui; depuis Pasteur, ln médecine moderne a voulu f6üre le p,.'xi
d'englober toutes les disciplines d'~vpoint. Elle est donc devenue
une science-aarrefour et une praxis et, à oe titre,
elle ~ toujours
dépenâll et dépend encore de ressources diversifiées. T~nt qu'il s'est
agi d'intégrer l'anatomie, la pathologie et la physiologie, l~ médo-
cine s'en tirûit assez bien. Cependant, le modèle médical's'est oom-
pliqué avec la microbiologie, l'ûnntomie microscopique, l'anesthésie,
la biochimie, la physique nucléaire et l'inÎor~~tique. Elle connaît
de plUE sérieuses difficultés lorsqu'elle est confrontée ayec l~
démarche scientifique de la socioJ.ogie, de l ' anthropologio, de la
science économique et politique, de la démographie, de l'épid6mio1ogie
et de la psychologie. Or ce pari, qu'il soit gagné ou non p2r la
médecine moderne, l,è. tr8~nsformero. de toute façon ; Cê,r œlle-ci cons-
te,·te quo ces différentes dêm2,rchc;3 non-médicales existent par e Ll.e a-«
même s , Et; si la médecine moderne V8Ut
se les approprier, elle d o Lf
reconsidérer sa démarche propre.
Cette remise en question est déjà commencée. TIn effet, depuis
quelques onnées, de nombreuses analyses ont mis en évidenco la Vë.nité
de l~ rocherche, d'une plus grande et plus efficace tec}molo~ie pOUl~
ne pi:.1.S dire une plus belle quincallerie ~ Il a été démontré que les
réoents progrès ont amené la médecine moderne à sur-vdloriser une
approche techniciste qui porte un effort plus gr~nd vers la maladie
qu'envers le ~~lade. Une analyse conts-bénéfices nous révèle des
dOlîllées effarantes sur les coUts de forlTh~tion du personnel médical
officiel, sur l'hospitalisation, sur la rémunération des médeoins,
sur 13 production de médicaments et autres produits ph0rmaceutiques.
Toutes ces constatations et bien d'autres encore entratnent, à l'he~e
aotuelJ_e, l'émergence d'un débu,t c1'envereure nationnle sur cette
quewc~on qui monopolise près de 2.5 ;;:illi""rds de dollars e.u QuSbêo
(ou près du 1/3 du budget gouvernemen-tal) et qui est vital pour
l'avenir de tous les Québécois. C:'~r ils existe une réalité dont i l
faut tenir compte et expliquer. En dépit de la toute-puissance de :L::1
médeoine officielle moderne, i l :[·~Jut admettre Clue la populo,tion du
Québeo visite fréquen~ent les cabinets de guérisseurs, de nnturo-
pathes 1 de p"..ra-psychologues, de rnmancheux et rebouteux de tou-ces
sortes~ Des citoyens s'engouent littéralement pour l'ao~punoture
sino-tibétaine, pour 10 "cri prim3.1" ou autres techniques du genre~

.., 213 .-
Ces nombreux développements l0..issent voir une
(j'volution
d f Ul1. système axé sur l::-~ m.:-..lcèdie vers un système préconis8.llt la promO-
-tian de La
so.nté. Et le, médecine niod ez-rie 3. béné:t'icié 3U Qu..:}x;c d e
ll'::2~"
fluence et des
recours à
ce qu'on a)pelle la. médecine non~ofÎicielle.
Nous tenterons,
d,:èThS
cette
cornmurri.c.vt i.on de I)résent er cyelques~~Ul'lc
des a~~orts de lQ médecine qui ne s'o~scignE:: pas dzns nos F~cult6s.
1/ Ulm III8E AU POINT S' I)~.s:Ei
I l est connu qu'il. :c" E::xis\\;é et continue cl 1 exister ;:,~,u Québec
quelques [;u6risseurs, Jeu nombreu:: ct que
ces derniers s' c.::rpuiOl!.t sur
1.U1e cert':",ino ph2.rmacopée
"nsturcùl:::;J
eric ore trop peu c ormue ,
r·b.is
entenc1êns-nouc bien sur
ce point
i l ne s' ~&ioc p2.S J.à de 5u6risseu::cs
cornue vous en cormo.Ls e e z
en A·~>_'.
:: qui possèden+; des
cOlll'l2,issc~nces
spéôifiques indéniables et qui joui3sent d'un statut soci2.l reconnu;
A l r exception des Amsri.::'.diens et dei:, Trru.i, to
(e8qLü" ..:J.ux), n oe
lt gué-
risseurs" sont génércclement
des h0LU'2S
ou 6es fejKleG oui, 801'1.-(; ics'UB
des
oouches e oc La Le e
po:nuli.,b~·es (p'-.7::"i~.nS, tr~'.v2,ilJ...eurs ~on-sl')éoic.lisés)
e-t qui,
à
tort ou à
TC'.ison;;
se
croient
investis cl'un "d orr "
pol.U~
guérir telle o.ffection ou tel mLüi.~ise (on ne peut p2..rler de n1c·.lo.c:'ie,
le c1i:c"cnostic différent iel étEnt
b::;ent) ft
De plus,
le Qu{;bec,
tout
cornmo le
reste de l!Amérique du
Nord,
a
connu un déveloprement h~st0rique duquel sont issus de~: ph6-
riornàrie a , En p:;.~emier lieu, le c o Lon.i arvt euz- européen b.Lc.n c ,
fier,
puis-
sant et Dë::'g:rk'1.nime a
If imposé"
à l ' ,'utochtone d 'etlors sa c orio e otLori c1e
la vie, des
e-'l-J.oses,
des gens et donc de lEl
rel2.tion 8<.l.n-C é-nnL.'l..clie ~
E-t
cela,
SénG
vraiment
(et m~me si 'Jeu) chercher à C011.l'lnS.tre et 0.
comprendre les reSf::;ources o,ncestr, les auxqueJ.les les Amérindiens et
los L'luits
avaient recours,
régulièrement,
quotidiennen1ent~ I~ second
phôriomèrie ,
oo:nsê~utif au premier,:'"" consisté à implanter en' Nouvelle-
France, les oormc.La ae.no e e
et les teclmiques acceptées pCT lf ic1éologie
dominQllte de l'époque. Et un des éliments de
cette idéologie résic1ait,
f'orid cunorrt a.Lem errb ,
derus
l'apprnche
n corpor,',tiste Il.
Ainsi d orrc au Québeo 1
la médecine,
l ' orgnnis,:,.tion et l.-:, distribution des e o Lrio de ac.rrt.é ,
aorrt c. .rcoctérisées et dorrri.rié e a
P::'T
l,). è.imension professionnelle.
Une fois
connues
ces oue Lquo e
pc.rticulari tés présentées de
façon schémc'.tique,
i l est utile <5 e
corma î.t r-e dé"v,-::,nti-.~ge }_e système
québéoois de distribution de ao i.nc de scmté.
2/ JE S!.STiJT.'I8 Q.UEill.J.Q..0IS DE
DISTRIBUTION DE SaUTS DE
S.lÜJTB
Le système o.ctuel de di: nensc.tion dos services de snnté es-t
caraotérisé pGr les éléments suiv nts
8.) une présence grnncliss"nte du Gouvernement par son
ministère des AffQires sociales
b) un régime universel d'accessibilité aille soins de s3nté
s.::"ns
égard D,U revenu,
"- J_é), race,
au sexe,
etc;

f"I) une augmentation de la "o ouvez-tiur-e " par le régime vers les
mod Loamerrt.a ,
les prothèses et vers des clientèles p,~ticu;""~.
lières
:
les assistés sociaux,
les handicapés, etc.
a) la toute-puissance des corporations professionnelles s
Dur les 38 .-;orpor<~"tions p:'.'ofessionnelles reconnues po.r J_2, loi,
pas moins de 25 sont du d o ma.Lno de lo. sbnté
;
e) un réseau intégré d' étc:,blissements hospitaliers et oertaines
structures cO~ilunGutaires décentralisées
;
f) un effort de particip;::,tiOY, de la p opu.La't Lon à l' 8dministration
du système
:
particip~:,tion de représentants cl tUE<.~.&erG nuprèG
des conseils d lië;dministrcd:;ion et des Centres Lo cc.ux de
services comnrune.utic.Lz-c s
(CLSC)
g) un réseau intégré d'enseignement pour toutes les c~),téc-ories
de personnel de santé.
A ces
Lé me n t s
c;~1.ro,ctéristiques,
i l f8..udrLti t
aj ouJcer que
é
le QUl~bec est aux prises avec une montée spectE1culaire des mo.Led Le a
dites ûe civilisation(toxicomanies,
alcoolisme, mnlndies c~rdio-vas­
~ulaires, etc.) Enfin, les ,00'O.ts d'opération d'un tel système devien-
nent de plus en plus prohibitifs.
De plUE, les professions reconnues se partagent les t~ches
et lC111.~ services sont dispensés c1.',ns des centres hospité'.liers, d e c
centres dl accueil, des
centres .Loc.vux de servic es commune.utoi.r-o s ,
des
centres de services e oc i.c.ux et d;',ns des cf],binets privés. Les mé d e c.Lae
(omnipro.ticiens ou spé cialistes),
les denti tstes,'- les optom6tristes
et lcspharn18ciens sont po~œ l~ très grande m~jorité des entreprc-
rio rrr e
qui sonJc rémunorés à
11 G.cte. It:1 qU8.si-totalité des cJ.utres
professionnels de 1;-, s[ènté sont des salariés du réseau de soins
:
ini':i..rnières,
techn.iciens,
dinbétis-'ces,
physiothér'::èpeu-ccs,
eto ~.
D'une certaine façon,
à
quelques détails près
(et
lI o f f i c i e 1 -
.Lcme rrb " dovr~\\i t-on dire) on po'\\U'r,,-it
terminer ici la descrij;:>tion du
système q ué bé o o.i.a de distribution de soins de e.aribé ,
l'k.,is v o i.Là ,
i l
e::::iste quelques autres fe"cettos r:? cette réalité québécoise.
3/ HORS DliS SI:.NTIBRS Bll..TTUS
NoUE l'avons déjà dit,
i l existe des guérisseurs :1.1.1 Quèbeo;
nepend~nt, étant trop peu nombreux, nous les connaissons générale-
ment plutet mal~ Ce qui nlemp~che absolwnent pas une partie in~or­
tante de la population de recourir aux tenants de cette médccLîc non-
officielle: funérindiens
et Inuits,
rab out eux et enfin les profes-
sions dites émergentes~
3~1 Les lunér_~diens et Inuits
La riche histoire, encore trop mal connue hélàs,des popu-
lations ~utochtones d'Amérique du Nord, renferme quantité d'idécs
de -'cech..rii.que a ,
de recettes et potions dont c e r-ta Lnc s
e orrc po,ssôes
dans les :moeurs et intél;:réea à la pratique officielle de k. mô d o c Lrrc ,
Cepenc'.é"1nt,
i l nous
reste encore b e.vu o otrp à dé couvrir et nul doute Clue
cec t e d6mé.'.rche cons-citue ~U1 utout i'1ajeur pour la santé des QucSbéoois.
Les premiers colons français victimes du scorbut ont eu J_2. vic s::,.'.uve
gr~oe c'.Ux remèdes et aux conseils des Âméri2:rliens auxquels ils
nrétcndc..ient apPorter Jf"
civilis.~,tion. Il nt est que juste (mu J_os

... 215 -
desoendcmts de ces colons s' intc.:;re:=;
l
,3 ..rrt
à
l,'. médecine ct ,;:, __,~
Clt
pher-
maoopée amérindiennes.
3~2 ~ mé~iers tr3ditionnels
L'histoire récente du Québec est remplie de réc1~St port~ilt
sur les tc.lents de r:::>.mc"ncheurs,
de
r~boutGux et des perSODJlCS qui
r"rr~tent le S;:3..ng par l'imposition
des mains. Ces
"métiers" sont le
fait do personnes, habituellement ~sées, qui se sont d6couverts un
"don" pour guérir tel ou t e l malaise. Leur clientèle proviel'lt de
toutes les ec:.tégories e o c i.a.Le a
et est rurale autant qu' urbaine ~ il.
l'exception des mercantis et des ch~èrlatans ,
CGS personnes n'exer-
cent pas ce métier à
temps plein m~is "guérissent" en dehors dG leur
trc.vo.il r0Gulier. Souvent mêrne ,
ces derniers ne soJ.lici tCTOlrc pC's
de rém'Lmérntion pour leurs services. la clientèle est {;én6r~'"le;Jen-c sC',-
tisf,"ite et D. connu ho.bituellement une expérience de la, médecine of-
ficieJ.le ON,,"n-l:; de consulter Le guérisseur ou le r2-bou"cew<:.
Avec l',-:'.,ccroissemGnt des
c ormc.Ls erario e e
et 12- è,iversiÎic~-ciol'l
des besoins et des services mé d L C::,èUX, des grOU2:Jes de cens on-c o.~)voJ.o:P­
pé c1e,S approches non-orthodoxes pour soulé"-ger les po pu'Lr vbi.oric ,
I l ne
s t ~'..gi'l; plus là de pcrSOlmes isolées comme les f~u5risseurf3 o uo nous
vènons de décrire,
mé'ds bien cles c;roupes qui désirent en :t'in de c o.up t e
st ériger en profession. Do.ne
certC'ins
cas,
comme les chiropr:_,-l:;iciCl'lD
et los ~1...-"turopé1thes, leurs pratiques découlent cl. "un systèms de
pensée et c1e concepts qui vont à
l ' eric orrtrr e de 1,\\ médecine ol':ficielle.
I l vi: de soi que ces grou~ges sont c~t ont été individuelle~Jent (l-C
collec-(;ivcJilc~lt poursuivis pour " pr;.tique illéD:~':.le de le. n-ic1ccino".
Dc.na Cl' c'"ntrGs 03S,
les acupunoteurs,
p2.r exemple,
i l riè
si D.[;'i t
pi.'1S
pO'Lœ ln médecine officielle de contester le bien-fondé ~e cette
teo].1Yliquc-:
O8-r on ne la cOlUli..:.1t ]J:'8
;
non,
c'est a ur-t ou't con-cre J_~;"
f6rm·~tion souvent 8.mbigu~ et tout~\\n moins douteuse de ces Gens que
s'êlèvun-c les reproches. D'autres o n f'd.n ,
comme les pe,didtres,
leG
denturol.ogistes,
les audio-prothésistes,
leur inté(çr,,,"-'cion ;'l let méde-
o Lrio officielle s'effeotuE
s~~ns trop de pr-o b Lème e
;
cl'c."borcl et ,Nc'"n-c
tout }.J,::>.roe qu'ils ne contestent ni. 1::1" méd e c Lrie ni SES do(;'mcs et
ensuite lX:J.:roe qu'ils Rcce:ptent le r-ô Le d'D"ssist<"'1,nt qUI? .Louz- délègue
le médecin ou lE! dentiste.
Cependant,
comme ces groul:>os tendent de se t,-,illE:r une
pl;,oe c},".ns le r6S88.U officiel québ6cois de distribution d.o soine de
scmté t
i l s oonsentent donc :l r-o e pe cc e r- le,9 règles du jeu c t
il s' in-
tégrer d,'.ns Lo réSEau des insti-'cutions.
Distinguons en premier lieu les institutions }x~rlcr'lCnt,',li~eG,
qui,
à
l~"'" sui te de pressions de personnes, de groupes et ch: :.X:.trtis
politiques,
ont adopté récemnent toute urie
série de lois rél.':iss8.~."t
tè.nt le ré,'_ime hospi t81ier, 10 régime professionnel que le régime
d'enseicncmcnt sUl')érieur o t
collée'ial.
Le ~i"?.!~::re_des Mfé.tir~l?_Socia=!-es.. est le premier rCCpOilS(\\-
ble de l[~, sCtrJ.té des Q-~,bécois et (,". cet-te fin,
a
mis en vigueur d o

-
216 -
nombreux programmes concernant let pcri-natalité,
.La gérontolor:ie 1
les soins dentaires,
les services phGrmaceutiques,
les servicco ~mbu­
lcnciers,
eta. De plus,
le i~stèrc, par son budget, seGura lOG
services hospitaliers et le. rémun8r: "tion de h'" plupart des l)rofes··
e.i orrne Le do la ec.rrt
I l est égo..J_em8nt responso..ble de .L.
R::;r::ie de
é
,
l'AsslJ-re.nce-m.::ùo.clie du Québec ,du conseil 60nsulto.tif sur le:. ph~"..r­
~~cologie, etc~ En SO~lle, son rele est capitc.l. Or, sur le plo..n de
la n16c1ecine non-officiello et plus yo.rticulièremcnt en ce qui concer-
ne leG c,"1l.Grisseurs, le ministère n'intervient que très peu sinon p2.3
du
~ii ~
Prvr- oontre,
l'Office des Professions 7
qui relève du m~1île
• •

& : 4 .
-
ministère,
est spécifiquement
chc~rr~c~e de veiller à
ce Clue J_cs coz-po...
r0tione professionnelles nouvellcmont reconnues(~hLrOpr8ticielill,
pediatres,
;~udio-prothésistes, denturologistes) assurent effective-
ment lu protection du public. Pour les groupes ou individus qui
voudraient se
constituer on corpor~tion professionnelle,
l'Office
a
mis au point ~m mécanisme complexe qui conduit à
la reconn2.iSSo,lloe
cffic ielle ~
Pour ScJ. pari;,
le ministère. de l~Educa.tion
est; rcsj"Jonsc;],.Jle
de lc"- :for1l1;::~tion do tous les professionnels de l~'. sa.nté que CG soi~G nu
n i.voc.u seoondaire,
collégial ou universit:.:'..ire. Comme tel,
i l n'.:J. P'-l.S
à
st::'.tuer sur )_D. pGrtinence de
l:';. reconllo.iss;,'.nco l(~galc: ou non do
tel ou ~Gel groupe. Ce pe nd.an t 7 au cours d'ur_e opérntion de r:,tiono.li-
sDtion de II enseignei1lOnt supér:;_our dans le domaine de ln. s;:"nté,
i l
sIest int(~ressé i\\ la médecine non-of':fic Lo LLo , a
commandé des (jtUcl.of;
:pc~r~Giculi8res et CI. :çlroposé des recomm<-"'.nde.tions rel=.tiv8li18nt El lo.
ohiroprrrl;ique,
la pediatrie, II c~cu~unoture et le:. n~>turopa.thic ~ Les
universit::-o,ires, qui doivent fi,irc preuve d t ouv e r-t ur-e d'esprit f,'.oc .:J.
ces phénomènes,
ont c,mené cinsi le Ministère de llôduca.tion rr consi-
dérer ces I1ro:fessions considérées c ornmo mc'.rginc.les.
D~crite schématiquement, llapproche québécoise oomporte
troir::; n Lv eo.ux
dlinterventions
:
lE' niveau légaliste o:fficiel,
le
n i.vcc.u po:)ulnire et enfin le n Lver.u idéologique.
Nous II avons vu pr6cédeDl"'18nt,
do puis 3 ou 4 armo e s de
riombr-e uo e s
législ':'"l.tions relo,tives .vu
système de s,---',nté èt J_' exercice
des professions et à
la protection du public
furent Qdopt6Gs~ De ce
point de vue,
le Québec est quelque
peu en C1vnnce
et sert parfois
de raod è Le ~ le. situation est rel:c'tivc::ment
claire. I l y a
d l uri oôté
des
cor:90r::!-tions professionnelles reconnues et do l ' c.utir-e ,
des
gronp8s qui c orincvl.o a errt ma Lrrt erinrrt J_e
cheminement né c ec e.viz-e vers une
recOlüL~iss2.nco légale. A la limite,
on pourrait imaginer faoilement
q u l un {;'roupc de "guérisseurs" pourrait se voir reconnaître urio o::::is-
tance:: l{L',.::.le et devenir une
corpor;:"~Gion Fcofessionnelle reOOJ.1J:'lue. Los
conditions à respecter sont déjà connues et les mécanismos sont en
pl,-~ce ~
L:.~ crise actuelle de l;', médecine au Québec présent8 d o e
effGts positifs chez lE), popu1.o.tion • .Ainsi,
en dépit du f<:.:.it que
tou~;

-
217 -
Lee CO:L11.U (:'.8 so.nté soient ur,-"tui ts ?)our tous,
un c forte :;J:;..~o:po:~-(;io:'-
de J1', PO:i1.ù.,"tion corie o rrt à
verser des
sommes
im:Jort;m.tec :,01.u- cO:J.'~1.~~
ter d e e
pl~o:feRsionnels èLe l<~, médecine non-o:l:i':i..c.Lo L'Lc , Ces CO;'1::)0::·-
tO:10:,l'CS s t e xp.LLq ue ri't par cet éC;z:.r.c'1Cnt de le: m';decino :no,'ce:;":;'lc r,u::.
ne
corr...:>:iJlàre ouo l,'. m::üo.c1ic
o-t non -: ,C
il}" ,l.dE:
cc qui :9T,jSUTI'cc ,:wU'\\<;: ~
I I i;-:,lC.,:-:c cl t 1.......rio vr.e t e
entreJ~)rise d e '.Jroduction à l~~, che,înc (10'.,.t J,Oi;
r()s''l t.,t8 :.l I O:l t
C'.-U01ll').0
c ornmurio ffiOSV.TC- ·'C.voc J_cs
co û t e
im-pJ_:;,(!t::":~s 0
I~ Y a. toujours eu un cour nt populaire i'c-wornble ù i:2
méd e o Ln o non-of:ficielle.
On a
même
c r-û pcncl:.nt lonetCFlp::: que J_ 1-',coe8-
sion :\\ llû(~uc~·.tion pou.r -cou,s 5li;1iner--~it ces r-c c our-a :)(;1.". reCO'·lL1.."'.n...
dc~bJ_cs. Co :fut :oein.e perdue. Et le.. recrudescence e c t ue Lû.c clc o :::;c:;.'vicOG
récJF..lil<)S p'.~r le. popul,tion ccuprès de le::. wédecine officicJ..lc S:J situc
d ...1JS 1.D, aohéma his t or ique
connu.
Les rrri Lf.e ux scien'cii'iq1.".es et intelJ..e o t.ue Ls et urie oer-ted.l1.e
partie d u i orid e m:;(',ic2,l corie Ld
r-errt rruela. méd i.ce.Ld.e.vt Lon de k, sociéto
è
q ué bô o o Lrse ,:~ o;tteint ses liü1ites ext;rêmes et cloi t
p"..r
conS0C1uent
f,'.ire place à une ;';"utre
conce:'?tion.
Celle-ci implique un p,·.sc:'-::e cle
l;,. 'k:J..a.die à
la j)romotion de lc_ s2n-c~ :':')'-',y une éduc;:;..tion s,'.ine, urio
nourriJcv..Tc 3:-.ine, de I I exercice phys ique
apprO~Jrié, de mcilleu::c
contr8les S1.'!r les accidents d' au-c;oLlo1-):i,les,
une am?ilior2_'i;iŒ.'l clos 00:1.-
ditio:~,ç: (:e vie d.vno les
c o Le a ,
los
rur e.r.ux ,
les usines,
e-tc. ~ Or,
é
e uz- tou5 ces :)h:~nom8nes J..,-:l- médecine comme telle n "c, que :)01.1 d' influ-
ence e'b (i.e cc:.pcoc,cit,:: d'intervention.
IJ'iëtée de
concevoir l,::. -i;ot,,~i1;é de llindividu ei:; non pll.::.3
uni;"~oucnt ses l(isions, ses enz.ymes ou ses os, nles'(; 1),..6 l'J.CUVG, ll:t.
en n:ri.eoine o~ficielle moderne, ni en médecine non -of~ici8~le. J(~
m6dec:i..:'.c r.iodc r-rie
r~ err:j. Ce:~)end'èn-l:;, ,:,uj01.u~dlhui elle corH3t~i;e J_~~
poy1.Ù~·.ri1;6 dès c..rucirisseurs. Ceux-ci, à II encontre des mij('.ecinG sp6-
ci;'.listcs, nlh(~si-(;;ellt p s à é:c01rCer .Leuz- patient,
à
J..e
COl'.I:;i(~,:ireJ:.'
(:0:1,',10
1.E'.e
en'ci te:: propre. La, médecine a
ma.Lrrt enr..nb tout 3. C,:è:.n8r (le
to:'1..-\\;O::' 1JJ.l o::::::ort e Ln c àz-e de com:():r·.~;e::lsion envers lc~ 101'.;:(1,ccine non-
o:.':'i:ioiclJ.c.
!.<;our~ croyons que J_' iD.-cer,-c-cion ë:eG trois pive; 1.'..:~ d' Dl"Cer-
'~ion-l(~c,-:;·l, :,)0:0ul:,:Lre et Ld o Lo r i.cue -
cons'citue pOl:G:' le Quûbeo
é
")li~:'OC.~,C è.yn,·,~,üque qui ne résouc"rc~ certes Ik,.S tous les pro'!:lJ_èl:'lCG
i
n o ue permet'cr,-', -'crôs
cert, .ü:w·,1ent C::.e uieux rrouo
cü~()renc'.re
·'en-i:; •