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DEFINITION D'UNE POLITIQUE DE RECHERCHE SUR LA
NBDECINE ET lA PHûRI'·m.COPEIJ TRAD IT IONNELLES
par
OWTl8,r SYLU:..
Après les deux premiers s~n90sium de II O.U.A. sur ~a
phc.r-ma.oo pé e traditionnelle 7 le Colloque 0_ 1 Ife en 1974 avec les Asso-
ciations des guérisseurs du Nigéria et enfin avec le premier Colloque
du CAI·mS de' Lomé en 1974; 1.me l)rise de cons cience de plus en plus
nette SLD~ llintérôt et la richesse de nos ressources thér~peutiques
traditionnelle sc cOl:.!.9rétise ..§~our en jour, par des apports nouveaux
et p~r la constitution d'é~uipes de recherches de plus en plus orga-
nisaes.
Les moyens et les méthodes de recherche dont nous disposons
en Afrique sont assez diversifiés et de plus en plus co~~us. ~bis ils
ne sont p;:"S touj ours utilisés ou,
qusmd ils le sont 7 certe.ins d o ses
moyens et méthodes sont mal adaptés à la nnture et à l'objet de la
recherohe~
C'est l'adaptation de ces moyens et méthodes et leur or-
ga~isation en fonction ét'objectifs institutionnels précis, que noue
appelons la. pol::' tique de recherche scient ifique sur le. médeoine e-'c
la ~~..,bari!1ac 0 pé e t r-ad i t i onne lle s •
Le. recherche scientifique en général, procède p~r approche
sucoessive, après un invent2ire préalable très large du domaine in-
téressé~ Cct inventall~e doit ensuite conduire à une évaluation asses
précise de
l i importance des jxr ob.Lèrne e à aborder ainsi quo de Lo ur-s
di:ff'iouJ_tés, en partant précisément de la connaissance réelle et
complè~e du travail déjà accompli, avec les résultats aoquis all~i
que les 60hoos antérieurs éventuels.
Il est clair que les recherches sur lE!. médecine et la phar-
macop6e traditionnelles n'8ch~ppent à cette règle générale qui nous
apparait co~ne un postulat.
A partir de ce momerrt , une fois que cette première vision
est fixée, les obser~\\tions et les expérimentations peuvent alors
~tre oonduites, étudiées et analysées à travers les divers aspects
des reohorohes :
recherches botaniques et ethnobotaniques
~ recherches cnimiques
recherches physiologiques, pho.rmacologiques et to:doolo-
giques
recherohes cliniques
recherches sociales, psychnlogiques et psyohiatriques~
Des.
cherche1.U~s isoles et tena,ces, comme des
qud.pe s très
ô
structurées mais plUE ou moins bien é~~ripées ont déjà donné la meSUl~e
de le1.U' efficaoité. Ainsi i l m'est agréable de pouvoir compter sur le
ténoignaee de quelques uns de ces chercheurs enthousiastes et olJi-
ni~tres ioi présents p~rmi nous. Dans nos conditions actuelles de
tro..vail, los voies vers leSQuelles doivent SI engager les .,reoherches 1

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pOl~ ~tre féoondes, sont celles Que ces pionniers nous ont Lnspirées,
que lOlœ résultats nous ont sugeérées~
DCills les pays développés d'Europe et d'Amérique notan~Jent,
la recherche scientifique apparait sous tous ses divers aspeots défi-
nis en fonction de f.?,cteurs é c onorni.que e trGs complexes ou de i'2.oteu.:rs
politiques puissants.
La recherche dite fond,,"ment:c.le
se présente o ornme urie reoher-
che
d'inspiration libre, dans un cadre très vaste avec beauooup de
souplesse et ayant pour objectif l'étude des phénomènes en vue de
les eXë)liquer, pour accéder à la conn2.issance,
à
la corme.Le ae.no e c1c':Ll.s
son Gens très lar~e et aussi très noble.
A cet aspect de la recherche, la recherche techn~loeique et
appJ_iquée se définit comme une recherche orientée vers des objeotifs
et cles npplications généralell10nt 0., court terme.
Silll.S perdre leur ambition d'accéder à la connsissanoe pour
la oorma.Lo a.an o e , les recherches SlŒ la médecine et sur la TJh.l:l-rmnoopée
traditionnelles, par leurs objectifs et aussi pe.r leurs motivations
ont dav~ntaGe le caractère de recherches orientées.
Dès lors nous pensons qu'elles ~oivent figurer en bonne
plc,oc dC'.ns les plans de déveloplJement économique et social de nos
pays à
o8té des grandes options.
C'est à
ce niveau de l'élaboration des politiques nationales,
que les cadres de la santé, de la recherche
scientifique, de l'ensei-
gne;;leEt, de l~"'. i'ornntion professinY'..nelle et de l~ promotion huma.i.ne
doivent intervenir pour situer le 0roblème qui nous préoccupe, à ~8té
des cmtres pz-o b Lème s cl' intér~t
national ~
Ainsi l'intervention des divers org~nismes de conception
devra
oe traduir.e d'abord par ln rréation, au
sein
des oonunissions
natioY'~les de la recherche médicale, de sous commissions de reohercl~
sur l;~; médecine et la pharmacopée traditionnelles.
Ensuite, au niveau des services centraux, les direotions
de la reoherche scientifique, devrnnt pnuvoir aider à focaJj~~À le.
reohèrclle sur la médecine traditionnelle ep direction
de struot1..tres
et d'équipes
spécialisées pour qu'aucun paramètre de succès ne soit
laissé de o ô't é ,
En particulier le pays considéré doit ~tre q~Ldrillé en
zones pilotes de recherche en fonction de données géographiques,
e~hniques ou épidémiologiques.
Des équipes de recherche,
dtenqu~te et de prospection seront
miseo en p Lo.oe nu n i.veo.u des zones ainsi que des structures spéoia-
lisées de dép~rt de sorte que l8 ~irection scientifique puisse leur
fL't2r un c1.élai donné pour terminer l'inventaire prélimine:.ire a bao-«
lw~ent indispensable.
Les antécédents de missions scientifiques à travers de
nombr-eux pays :tnontren~ que cette première phase de la recherche glo-
balisée zvvoo des m)èrations menées narallèlement et centrc,lisées dans
un délai du temps détermine est p;.crfaitement réalisable dans le do-
maine de la médecine traditionneJ_le.

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De plus avons nous le choix pour des délais difIer6s
plus longtemps s i ,
comme l ' a ro..ppelé le Professeur Joseph KI-ZERJjO
Secrét0ll~e G6nér~1 du CA~œS, nous songeons à l'alerte internGtiona~e
pour so.uver les Monuments de Nubie des en.ux du Nil ?
Plus près de nous les récents progra~nes agricoles, les
prOC~Q~es d'hydraulique rurale et d'hydraulique pastoro.lo'du &~BEL,
ra")idement élaborés à
J.D, suite des
dernières sécheresses ~"l' ont PC1S
prooédé autrement.
Disons donc que,
o'est par
cet aspect gl~bal et bien limité
d~llli le temps que, le travail préliminaire de l'inventaire du poten-
t i e l soientifique de la médecine traditionnelle restent toUjO~~~3 ~~~
travail de profondeur.
Les moyens et les méthodes ont été SUIfisamment d6Iinic
loru du premier oo Ll.oqu.e de Lomé.
Liés aux équi~Jemen-l:;s et e.u.x hOnlmcu t
i l s SfJront choisis en fonction des possibilités immédif.l,tes qui, m~Ùle
si elles sont limitées ou modestes,
peuvent conduire à
des r0sultats
dtintéret oertain.
Les structures ont été également définies. A des degr'Ss
QlverS toutes sont immédiatement fonctionnelles mais les structuree
Universito.ires constituent le
cadre privilégié de
cette rechercb.o
sur JJJ.. médeoine trc,di tionnelle
• En e f'f'e t ,
pcr leur v-o cc..tion et :)~'..r
la liberté d'aotion qu'elles procurent,
les Universiti)s
c orrtrr-Lb uori't
larGement à
instaurer ce climo.t favorable
à
l ' e s p r i t créateur qn1e:::ice
le reoherohe scientifique~
Ainsi pc,r les structures déjà en place et par une orc;8.2Uc.'.-
tion ple..niIiée,
Q.,ette ..l2.remière 8:02.!'2.che
vers une me i.L'Le ur-e
OO:11k:.iG-
aono e de 10. médecine traditionnelle devr.s.it
cqp.duire
assez ra:f)ideÜlO~lt
à
l'invent;:'.ire du potentiel soientifique sous ses aspeots Lo c :,ùuu
acoessi b Lo s ,
oaœ nous ne perdons pé,'.S de vue que la e o Lerro c de rion
ano~·tres et de nos guérisseurs est un abime profond, très profond.
C'est peut ~tre à partir de là seulement, qu'il faut vite
envisager les étapes s u.i.ve.rrt e s
plus ou moins spécialisées. L' ..:-l'1bitio:>.1.
de notre d
f'Ln i tion de po Li.tique de recherche ne peut d6p",Gsor é"L~si
é
celle d'un préambule~
En terminant nous pou.rrions donc le résumer par d e ux idées
ma.!·cresses ~
ln première est l'urgence d'un inventaire global aussi
oomplet que
possible des ressources de la médecine ~radi­
tionneJ_le,
urgence à
inscrire dans les plans
o f'f'Lo iels c'.e
développemont.
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la deuxième est 1['.. poursui te des recherche s
en cours,
leur
intensiIication et leur coordination en utilisant d
ohaque
foie que
celà est possible,
le cadre universitaire dont
justement le troisième
cycle d'études correspond à
la
specialisation et à
l'enseignement de la recherche~