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aONTRIBUTION .AU TRAITBfOOTT I":T A LA. PREVENTION
DE LA ROUG:80LE EN REPUBLIQUE POPULA.IRE DU BENIN
par
CHADARE Moulêro Luc
En République Populaire du Bénin,
la Rougeole est une
mc.Lad i.e qui produit d'importo.nts
ravaGes po..rmi les enf2.:'1.ts entre CD:
mois et oinq ans.
Cette affection très r8pandue,
présente dc>.llS les milieux
urbains, des dangers moins graves. Par contre dans les illilie~~ rurnu~
elle constitue l'une des causes principales de la mortalité ll~f~ntile.
Dans le souci de réaliser une médecine de ~"sse e~ ~ocord~nt
la priu.aut6 à
J.o, médecine
préventive sur 1.0. médecine
c ur-rvt Lvc ,
le
traitcment de l a rougeole est de~eurée lt un e des préoccu~3tions nn-
jeure de notre Gouvernement l'1ili ü"ire R6volutionnnire.
J:hlgré tout l t effort fourni pC'~l~ la Nation dans so.. oo.m.po.{~·nc
de V2.ccin8tion avec la participation de l'Association Intern~tio:!nle
pour J,o D6veloppement
(A.I~D.), le taux de morbidité nt.::" oess6 de
oro!tre ~ Le service des stO-tist iques sgni to.ircs sigDa.J_el'lt po ur'
tout le B6nin,
9 030 cas
en 1970, 14.750 en 1971,
et 15.952 cas en
1974 dans toutes les formations hospitalières du pays.
l~é.. is J
ces dé cl~:~ro..i;iorls ne ro..PJ;>ortel1.t pC:.. S la moz-b Ld L t6 r~lc::_J_e
qui est ocrtainejnent b eo.uc o up p Lus élevée. En e:ffet,
beo.uc cu'o de
C;~"S d er.icuz-errtr ignorés des dispense.ires et des hopi tau;;:, et cert;"--,,ll1.es
épidémies de villages éloignés de
ces centres sont oÎficielleuent
inooffilues, o.vec leur mortalité souvent très élevée.
Or l'impact de l a rouccole sur l l é t a t sanitaire cûnuro.l de
notre pays comme de tous les p ys tropic8ux est
très prêoccuJ?cmt
:
"lL1, rouC'cole est 500 à 1.000 foie! plus grave en Afrique l·Joiro(RCy)tl.
CeJe-Gc gro..vi té tient CèU sous-déveJ_oppement; (; c orrortri q u.e ,
au Im:ll.p(irisme,
au !~:.anqU(-3 cl. 1 hygiène • En effet,
les enÜ-,nts sont
Génér,:',1r.')~12nt polyoaB!'
rencés du ~~)oint de vue nutritionnel
:
co..rence protidique,
c.xr-e no e
en 01igo-616ments
(fer,
pot~ssiGrrn, c31ciuul etc) Cdrence en vi~GminGS
essentielles.
Ils sont; aussi po lypar.:.'.si t:0s.
Le paludisme sC:'viss,-mt
à
J_'6 Jcat endémique esJc une c·tutro
cause de déficience d o l ' l~:t.:.\\-C [~·,·)nô­
rr·,.J.• IJ-:; -::Ue'."; (:-i:;o..t générnl pz-é co i r-o
est une condition :lgerClVo.n-t;e ,Te
l'ini'ection.
IJe manque d' éduco.tion sani tr'.ire qui s'explique ":'.',l' uri e
insuffis<.:",nce du personnel dtenc:-',drewcnt,
fait que le sevr;~-tGe es-t;
génér.:~,J_ei;lcn-c mal conduii:;. Leu cllÎ2.n-cs restent trop longtemps sous
l'alimcn-tcd;ion fnrineuse
cx c Lurs i.v e
(bouillie de Î;),rinc de Llé.'.5:S 01..1 de
mil), alors que l' ~).limentation diversifiée devr.::d t comme nc c r- cJ. 11'~Ge
de 6 mois ~ Ces erreurs alimentnires fon-i:; le l i t aux mo.Lo.d Le e
infec-
tie1.'-ses qui reveten-l; 1.E1.e allure plus grave. ct est le Cé1G de la rou-
geolo qui conduit généré;.... J_e~11Cl1.t au Kwashiorkor.

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Les formes compliquées de rougeole sont demouréec les plus
alarmantes, dans le monde entier, à
cause des sequelles graves
qu'e~les laissent. PQrmi ces dernières citons :
Les sequelles o cu.Lo Lr-e s
Kératite, cécité
- " "
nerveuses
z encéphalites
"
Il
cutsnées
t
ulcération cutanée
"
"
nutritives
•. K\\vashiorkor.
"
"
psycho-intellectuelles
z-et az-d au

développement psychique.
Devenue une maladie quasi ohlig2toire de l'enfance, la
rougeolo; fièvre éruptive, épidéGîiqueet contagieuse, confère une
immunité définitive. L'~unité peut ~tre aussi conférée p~r la vaoci-
ria t Lon
qui peut ~tre réalisée d c.n s les services de méd e cd.no préven-
tive~
Ces derniers se trouvent le plus
souvent handioapés par
les difficultés financières et lOGistiques liées aux campacneo d'~~­
mund.ecvt Lcn ; Non seulement les v,ccins sont o o û't e'ux mc.Le
leur- ëüc-:-.nque
de st~bilit6 thermique est COIT2U,
ce qui pose le problème de leur
conserv,~~tion•
Etémt donné le coût très élevé du trc.i toment et de J_C'.. pr6-
vention clc!.ssiques, i l est bon de chercher ct de me-l;tre GU !,>oint une
méthode de traitement traditionnel dont on s'accorde à reconw~ttre
l~ modio1t6 des implications fin3ncières. On peut citer à titre
d'exemple l'utilisation du tubercule d'Anchomanes difformis pour le
tr~itement curatif de la rougeole par la ~~dccine traditiollilülle en
R6:ùublique l'opulé:1ire du Bénin.
L'Anochomanes difformis, Engl. est une lœacée tros co~nune
de l'Oueot Africain. EIJ_E est localisée d rm o les sous-bois do foret
humd.cle d c pui.o J_c!. Sierra-Léone jusQu 1 o.u Carnéz-oun , En R(~:oubliquc Popu-«
lC1.ire du Bénin, elle pousse spontanément d.vrie la pe.rtie méridionale,
et est connue sous J.e nom de
Agohouéhl:? en fon et gun
igo
en Nagot
Ocirisako en Yorub~
Dc.no le trni toment delc,~ rougeole, le tubercule; ost ~1
partie utilis5e. Il repr6sente le', tige souterr['.Ïno, renflée par
aco1.mrul~·,tion de réserves. Les guc;risseurs le considèrent C0l1ll11O J,e
frui-I:; d c JJ~ :Qlante.
L'ouvrage du Professeur J. KERHARO intitulé "la l"h;:>T"lD.-
oojié o S<Sné3.::~1C',ise ",
signaJ_e une .vno.Lye e c h LmLque clu tubercule
(échantillon ivoirien) ~ JJ8S r'~sult'J.ts révélaient :
la cellulose
des extraits éthérés

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des glucides
(76,7%)
des protides
(12,4%)
des insolubles formiques
des
cendres
(
5,3 %) calcium, phosphore
des acides aminés
:
acide aspartique, acide glutamique,
leucine arginine~
Par sa richesse en glucides, le tubercule peut ~tre uti-
lisEJ oomne aliment féculent,
mais i l demeure une longuo éoullition
avea plusieurs che.ngel:l(;nts de l'e8.u de
cuisson afin cl' élinÏl1.er cer..
te,ines substo..nces Jcoxiques dont l<~<. no.turc ri ! est pas encore sig"ilalée;
Emploi théro.12euti.9..~~. Dc.na la plupart cles pays de l'Ouest
Afriènin,
les guérisseurs n'utilisent pratiquement pas le tuboreulo
de l'Anch~lo.nos difformis, so.uf au Sénégal où i l constituo seulement
un alimenJc des périodes de disette
; dans cette m~me r8[;ion,
J,o
d
c o c t
comme ga12.ctogène. En Ce'ce d'Ivoire
ô
ô
dGS
feuilles est emp.Loy é
les fe~rilles entrent dans la composition de drogues purc3tives et
ditu:'(~ticLLlOG, ce qui cxo.Ld.quo son utilisG.tion cL:ms le tr:"i touent de
la Dlen...
rioz-ha.g i.o ,
El18s f'2vori sont -igalement l t e x pu.Le Lori cl. u plD.. oen-ca
et GO:::'~2,ien-i:; aphrodisiaques pour certains. Au Ghana,
le
jus do !:J6tisle
est employ6 I)Our les n.ffûctions o o u.La iz-e e , Âu Hêc;éria,
les baies rou..
ges des f:;,-ui-i:;s sont omployGes d c.ria les prcd;iques GU2Jers-cit:r.euses et
errtzcorrt
c1,',ns la, composition des c}J;'..rmes dl amour. }i)n Répu.o.Li.quc 1'0-
pu.1...rd r o du Bénin, le tubercule entre drvns le trc.i tement de plusieurs
rna Lad Lc o ,
telles que le diabète,
ltulcère de ltcstomao,
le fibrome
etc ••• 11ds i l nous o.:.o:n::-l.,r~,,1t pJ_~:.s cf:r"icace pour enrayer lc~. rouGeole.
La. préparation et le tr·~.itement se font COILlHe suit
:
1°/ Prendre 500 grs du tubercule. LtlUlchomanes diïformis
--..
.-..--.-
pOUGSQDt spontanément,
s~ rechercbe ne nécessite QUC~U~C dCpensc en
8.rgol1.t~
Quand bien môruo i l fD.Ut I I oche tie r,
les prix de 500 grs de tub8rotJ~c
v':.rieu-c crrtrr c 15 ct 25 francs CFA c ur- nos marchés de v eric e ci.c plo,nJccs
médicinales.
2°/ kt qua.ntité ainsi ~9r(;cit6e est ft 18,ver GoiC"-,-ouscncnt
à
lleau,
et à
couper en de petits mo r-c ee.ux qui seront intrm:Luito
dans ~me bouteille vide d'lli~ litre propre.
3 °/ Remplir ensuite 12. bouteiJ_le dt eau b uvo.b.Lc , e-'c 1;:."
laisfJer ~::>el1.d['.n-c 30 md.rrut e ss ,
c.fin cl' obtenir une ID&cér['.tion,
ClU:L peut
se aonserver éLur8.nt 15 j ouro orrv i.z-ori aux endroits i'r'."is ou au r é f r i .
gérL:~teur~
4 °/
~osol~i.e.:
Dt un Goût c'E;;réable,
le produit d e
cc'etc
macération est :fo.cilcl·,lcnJc c'..ssimilable pe.r les enfants. Dnoas de
rou[;colc qu.e Lo u t en soit 10, f'oa-cic ,
un sn:ê,.nt de
o à 1 o,n boLez-e. 1 cuillerée à ct:,fé 5 fois DU,:C j 01.U' IJon-
dr.,n t
4
jours

- T3 -
1 à 2 ans boiera 1 cuillerée à soupe 5 fois par jour
pendo.nt 4 jours
2 à 3 ans bciera 1 verre à madère 4 fois par jo~œ
pend an t
4 jours
3 à 6 ans boiera t verre ordinaire de bière 3 fois pnr
jours pendant 5 jours.
Du point de vue rGsultG.t et exploitation de cc trc'.i-i:;ement,
l.:.t
~lé:.cison a touj ours ota c onc Luarr'.o dc.n.a notre clinique de J?hy-
toth(jr;-~pie de JD Direction de k> Recherche Scien-t;ifique et Technique
8, . l'orto-Hovo. Des
761
C2;S
reçus d,',ns le c our-ant
de I I L1lli'lOe J-975, nous
n 1:7ions oDreGistr~ aucun échec
;
r~isons pour laquelle nous nous
pey:.let-t;onf~ de qualifier cotte drogue utilisée de berme recet-ce t qui
n6ces:::d',~crc, urio ôt ud o bio-chimique, chimique et phc-.rmncoloeique plus
ap~'?J-~o:Conc1.iQ•
I.lO
mi.e ux 6videriL.lent est de prévenir. la Médecine tly,cJ.ition-
nelle ~)ou-'c-êJ.~e quelque
chose dGns lo. prévention de la rou[Seolo
?
Le but de notre trê,\\vail ~::utur sern. cl f essc.yer de répondre à
ce c10U~ü6 souci de trE.'..i tement oc de prévention en médecino tr;:o.c1.ition-
rie L'Lo ,
Cf est' pourquoi nous avons choisi de tr.::..i ter drvn ss nO'cre Thèse
eri 001.)..]:'8 le sujet SUiVCi.ll-C
:
~I ~bution c~ 2b.é~,rrl1Ci.copée et do lé'.. H6de.ci..ne tracl~
!i..9!JE..9.l.:l9..§...i:'..U tr2:.i teiTIOnt prévent;tf et curée,tif de li:".L.O~u.c.(}...<?).o_E}A
~ubliguo Po,;puJ_E'.ire du Bé nd,n " ~