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CO~ffRIBUTION A L'ETUDE DE L'IMPACT DE lA
}~DEClNE TRADITIONNELLE EN rfiLIEU
RURAL
CAS DE LA REGION DE PISSILA
(HAUTE-VOLTA)
par
SIB Sié Faustin
OUEDRAOGO Odile
BOGNOUNOU Ouétian
ftQuel est notre étonnement toutes les fois que nous
en-tend(Oms dire: "Tel médicament manque", a.Lor-a que La
plupart du temps, le remède dont l'absence est déplorée,
est là dans la cours du dispensaire ou de l'hepital~
Quelle n'est également notre surprise de voir l'Aîrique
noire continuer à acheter des médicaments à l'étr~nger
au lieu d' ~tre, comme i l conviendrait, un des l;x'-YS r.srands
producteurs et exportateurs de produits phRrmaoeutiques~
En effet, elle a tout sur place. Ce qui lui i''::',it cl.éfé.'.ut,
~e sont les laborGtoires de recherche bien outillés et
des spécialistes serieux animés d'un solide esprit de
déoouverte"
Do~inigue T~~ORB, 1965~
La présente communication expose les prelüers résult~ts
d'~me enqu~te aotuellement en cours sur les "Centres traditionnels de
santé"* dans la sous-préfeoture de Pissila en R;.::xcc-Volta~
Cette enqu~te s'insorit dans le cadre générnl d'un projet
pluridisciplinaire de recherches sur les plantes médicinales et
tèxiques ŒO Haute-Volta, projot associant des chercheurs du Cen~To
Voltaïque de la Recherche Soientifique et de l'Université et devant
s'étendre aux pharmaoiens et médecins soucieux du devenir de la phar-
macopée et de la médecine traditionnelle.
Quoique les recherches menées dans la région de Pissila
soient enoore au stade des études préliminaires, les résult~ts par-
tiels obtenus nous ont paru di.grre a d' intér~ts et nous le s présentons
dlune p8rt, en tant que contribution à l'étude de l'impaot de la
médeoine et de la pharmaoopée traditionnelles en Haute-Volta, et
d iautre part en vue de sus ci ter une réflexion autour des méthodes
d'approohe de nos thérapeutes traditionnels ou guérisseurs et des
voies et moyens pour leur intégration à l'effort de couverture 08ni-
taire àe nos popu18tions.
L'objectif général de nos recherches consiste oependant
en une disorimination sur des bases scientifiquement ch~ires, des
plantes médicinales et toxiques de Haute-Volta en vue de leur va1o-
risation à court, moyen et long terme.
* ".Q.e.ni=!::e_d.~'pnté tradlliQnnels : ce-tte dénomination désigne des
villaCes qui ont la réputation d'abriter un ou plusieurs guérisseurs
reno~nés vers lesquels souvent des malades sont dirigés et où ils peu-
vent m~me effectuer de longs séjours jusqu'à leur guérison~

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PRESENTATION DE LA SOUS-PREFECTURE DE PISSILA
Le choix de PissilL'l en tant que zone d'étude r6pond à trois
critères qui sont les suivants :
1~ La prés8nce d'un chef du Centre de Santé acquis à
l'idée de l'enqu~te et disponible au dialoeue avec les Guérisseurs~
2- La coopération assurée d es chefs traditio!L."'1.01s Lo co.ux
dont l'appui domeure indispensable pour "pénétrer le miliou", Slu~tout
en pays ~fussi où la société est fortement structurée et hi6r~rchisée.
3- Pissile. se trouve dc',ns une région biogéograyhique de
tronsition entre ]a zone soudanienne et la zone sahéliem1.e, J_ieu de
confluence de flores différentes.
La Sous-préfecture de Pissila, en tant qu'entité ~dmb1.is­
tr~tive fait partiedu Département du Centre-Nord (chef lieu de
Préfecture: Kaya).
D'une superficie de 1678 Km2 onviron, elle compte 5~~J.87
Hnbi-l;nnts répartis en 53 villages. Le. densité de popul.:-',tion'de 30,5hi;q!
Xm2 relni;ivemeni; élevée en se plaçant dans le contexte de J-' Ouost
africain, reflè~e bien la situation démographique du plateau Mossi
dont fait partie la région de Pissila. Ce plateau Mossi occupant
toute la partie centrale de Haute-Volta ost très peup10 ; localement
en certaines zones
j
la densité de populE'.tion peut dépasser
~OO hts/
Km2~
La situation sanit,-,,,ire ,,>ssez peu satisfaisante cLL1'1S l'en-
semble comme partout ailleurs en Haute-Volta, lu manière dont est
aSGur60 l.~. protection sanitaire dos populations correspond 0, une
situa-t:ion type caraetérisée' pc"r lu cohabitation de deux formes de
mêdeeine
: l'une moderne, ~tautre dite traditionnelle mais conoourant
toutes les dem:, malgré des différences dans les méthodes et dans los
seuils de préoision,à la protection sanitaire.
~e Centre de santé * situé à Pissils chef lieu de sous-pr6-
facture d emo uz-e le seul maillon de la médecine moderne. Dirieé ]?C'..r
l'uniQue Infirmier d'E-tat assisté de cleux matrones
s' o c cupcn-b de la
maternité, l'équipement sanitaire parme~ de faire tout juste fnce aux
Q.entre cleMsant.é
: uni té médicale
comprenant génér~lement un poste
médical et une maternité et dirigé pnr un infirmier cl'E-cc..t 2.ssisté
d'une ou de plusieurs matrones
• Le Centre de s~nté selon l'org~ni­
gra~nG du Ministère de la Santé et des Affaires Sociales de Haute-
Volta fait partie d'un Secteur rn~dic~
qui compte comno unitû
m6di~a
leB de rang supérie ur
: le Centre médical et l 'H8.J2.it,"'.l
ré."{iono..1 ;
le Q.i.f3~.9P-so.i~ étant l'uni-'cé inférieure au Centre de santé dont i l
ne diffère souvent que pdr le fait d '~tre situé d&~s un o.rrondisse-
mene
(uxd.-cé administrative inférie ure à la Sous-préfectttr8) ou
dans un er·os village.
~C~l1t~:~ ~ s~~ntéde Pissila
appartient au secteur nO VIII avec
oornme unité médicale la plus importante le Centre méd Lca.L de Y..tl.Y:;-,.
l'H8yital le plus !lroche est à Ouc'\\{;,adougou relié à Pissila po.r-
135 Km de route non asphaltée de qualité médiocre.

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soins CO"L:r.'232l;Sl
les
c~},s compliqués nécessitnnt toujours une év~cua~ion
s~'nlTD,i:rc:, :::.~, r
.;[10
.amb u.Lan ce unique
véhicule du Centre de Santé. Ces
évacuationc SG font
en direction de Kaya (situé à
35 Km) qui bien
SOl'.ven-c 1K'
constitue po ur le mr.Lad o
qu'une étape Gvnnt OuagadOUGOU
o
Ge -trouve lo seul hôpital équipé ~
ù
Un o o u.L infirmier
d'Etat assisté de deux matrones pour
51~187 ho.bit~~ts repartis en 53 villages souvent dlaccès difficile en
oc,ison des pJ.uies
(de
juin èc octobre) voilà une réalité
cruelle qui
dénote de l l cxtrûme faiblesse do l'infras~ructure médicale Doderne~
Ce SOC-'Gcur mod e r-n e ne touche en fait
qu'une faible fraction de JE.
poplJ.ln-;;ion sc·'ms comp-i:;cl~ que les })énuries de médicaments modernes ne
1'-Joton3 que leG méd:i.caments utilisés dans le Centre de santé
sont tous
impor T.:8 ,-, c
Frvo o Ù W.lG
-toJ_J,o
ci tua-t;ion de f~.,-i t ,
force est de recomw.t-'~re
que l~ c8docinc ~odernc à elle seule, par son antel~e dGrisoirc
qu: ooJc .Lo Cent r-c médical)
peut difficilement d aria l ' é t a t o.c t uo.L des
moy en a
:l~6elB dont dispose la Hau-c;e-Volto. couvrir efficacement du
po Lnc de V''.C
san:L'f:-.";.ë.-e J. 1 ensembJ,G de ln Sous-Préfecture de Pissilc.'"1.
DG;.;:
Lo r-o ,
les
"Centres traditionnels de e arrt
méritent une
é
"
n-ttclycion ln:,:,ticulièrc" Ils constituent une
réalité que nous avons
cherch6e:'L co r-n cr- de :;::ùu.s
prGs ~
L 1 ~~',)):roche Q8S .'s·uôris seurs dans une soc iété s-t;ructurée e-'~
hi6r'::,rchiG,Su -ceJ_lc
lo~ e o c Lé t.é
l:IoAsi,
par dos po r-aorme a
eJcrcillgères
à 1._. CCFEJU_",~l;:) nj';'~;..J-J::'.-tc ClUIOl~ y
soit introduit. Gr~ce au concours
'C::"c):::::
act;i:Z du chef du Corrt r-c mé d i coL de Pissila, csre c la collaboration
frc.',:whe
du lJ2.'oo::} de PiGsila ct ci:::: ceux dos vill2ct3es visités,
13 Cen-
-tres onJc 2t6 .céccns.§s
(ci' 0 .cart..e--.ii"o_s n:rj,pci'pDUJÇ, centres...tra.4ij:ipr~­
nelB de so..n.tô c1c'2ls l:~, Sous-.j?r~.:f0l'~m'e Çie Pissila).
I,T8-tl~e ()n~uete d,cIlS cc-t:;e première phase dl é:'-P:'::œo che n'a
rev~Jcu o u l uri nS"','30-t; s~iilloiat::::,ique*. S8ul8S les spécialités des eué-
ris s C·L!.L~:J on-t;
De r6pu-~C'~-tion variable nuis tous connus d'::~T13 :Le. r6gion;
du ::Lo'~ ,j, e:;.~cc--:~·:; cS:'JC.::d::mt deux qui ont retenu p<':\\rticulièromc-nt notre
a-t-tœl"cion.
D. [3 1 D.:2:i t
des villc,gcs de Kièl!UlD. et de Tibtenga ~
,-,t}'J.l'1..9..l::::t.,r-'::::, c,>':) 31r01:)Ose essent id.loment,
selon Kerharo 1967,
ci Jcant
le Pl' • .i'I..:J ..JcOl'J,io 2c,,:c~pC'. de l! Insticuto i t~1liano ethointria
1 .... ce fe,ire des recherches sciEntifiques nyanJc pour but
J.8. CJ.'it ique, la
cOi,r,-:)[~r,:.ison et l ' informction SUi' les
::~:>lecil"''ê8 -trr:,c1itiOLllollos des peuples à tr:.\\.vers lours
rroi.ibz-e uuo a
J.H~mif8st/',tions.
2·-, dc 1)roc6de:: cl une
rc-)vision expérimentale des trai tOden-ts
r;:'J:,",ir'irl nes •
J- c1e ply,-tiquer cleE.~>i:;uél8s sociologiques sur J.os ::Jhéno-
lilè:ClCC
J_iér3 G"ux Jcrz-nsformations et aux a.delJtations
des
môdocines erupi.r-Lq uo a
tro.ditionnelles c1<:Ll1S l i évolution

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~èi~ 1 pour les raisons suivantes 1
originali~é d1abriter dsns un de ses quartiers(Talweo_
ghin) un petit centre psychiatrique,
présence à Goya, autre quartier dfun guérisseur qui ou~e
ses fonctions de guérisseur au sens strict est "porleur de
mc.sque" et ge.rant par un c ez-tiad.n pouvoir m2.gico-reli-
gieux de la bonne santé de ses concitoyens,
~~btengp : pour sa forte concentration de guérisseure(plus de
la) allant du généraliste 2-U spécic,liste avec une z-ernaz-qua oLe divi-
sion du travail.
Une description détaillée de Kiemn~ et de Tibtenga permettre. d'nppré-
cier toute l'importance qu'on se doit d'accorder à ces concr-ee tro.cli-
tiolmels cl 0 e arrt
sans préj uger de leur et'ficacité r-é e L'Le
é
S"L:.r
Le plC'-l1.
th,,)rClpeU~ ique •
KnCI'{à : gros village de plus de l
000 habitants qui à
l'exemple des
villages du pays Hossi se compose de rrornbz-oux "zaksé" sépc.rés })2>)..~
des oharnpe de cultures, repartie en deux quartiers principau..~
(Tc.lueoghin et Goye.) d e.ne un rayon de 2 km.
Deux guérisseurs, dont l'un de grande réputc.-tion dépcssal1.t
le cadz-e de Kièmna (des mo.Lade e atteints de troubles merrt.aux et venus
d'Arib~da à 200km au nord étaient en traitement à notre p~ssabe),
assurent la protection sanitaire du village.
Le Guérisseur du gu~tier Ta1.weoghin 1 d'un ~ge assez
~_,l,'•
avancé, de religion animiste qui c~emeure encore celle de L. majorité
des BOOS~, K~ •• S ••• est guérisseur de métier avec cependont une
petite aotivité e.gricole accessoire.
Son s~voir est un héritage de fsmille, mais i l 1.ui arrive nous dit-il
de se Î~,h~e reveler en r~ve des plé'..I:'-tes qu'il utilise pour sa thé-
rc.peutique.
Son o.ttrihut vestimente.ire pé'~rticulier permet de le distin8""'Uer fe.ci ..
lement des autres
-
cheveux tressés
port de chevillères
-
bagues au gros orteil
boucle dforeille, bracelets en cuivre et en
argent simple avec ou so.ns clochette aux
poignets et ClUX bras.
amulette en cuir r.u't our- du cou.
Une att~tllile vague et inquisitrice confère au personno.ge lli~ aspect
étre.nge.
Ses spéoialités
-
llépi1.epsie (Kis~kiiri)
-
1.'impuissance : mo.1.a~ie ~edoutée en pays ~sBi où prooréer
es-c un devoir et une des conditions pour 2.voir un statut envié dans
la société. Elle est appelée de f8gon variab1.e en mooro selon qû'il
slaGit du ma.Laôe ou de son entourc.ge. "La.r-b~age" (::: la httche s'esii
démanchée) ou hRaolem kiimi"
(virilité morte) sont des oxpressions 1ma-
Ségo
uiï~&ées par le malade et qui tr~duisent une certaine pudeur.
L'an-couraGe quant à lui utilise dos termes crus tel "Ne zaalo ff (= i l
est devonu un etre simplo à qui i l mrmq uo quelque chose) ou "yoz- kiimL"
!akg
(pl ~ zakse) : concession familiale regroupant los mombz-oa dl une
grcnde Î~mille on PdYS Mossi.

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e.xpz....ession s.:ms détour signifiant le sexe est mort.
-
Le, gTande spécialité du guérisseur de T~lweoghin demeure
o..Vi"n'C tout le
trGi tement de la Folie
"G~ngo. ou "Zu-lèbgf'"" pour
laqueJ.lc i l dispose d I urro pc-tite infrastructure d1accueil.
Des sca~ific~tions observées sur la poitrine dl~u~ DEle~e
at-tcilr'c de -troubles mentaux, un tumulus de l.ames 6..e houes et de
he.che.a
(lJeut etre uri exemple de l3. théorie de l:, e Lgric t ur-c o n r~"'p:por"b
avec 10 trC'.i tCl,H::m--'C de l ' impuiss,-.nce dont l t une des ;:"ppolations en
mooro
"Lar-b~ge" signifie "la. h~cho s'est dénr.nchéc") d ome ua-orrt les
seuls 6lénel1:cs d'orientation pour comprendre les th6re.lJCU-ciquos
utiJ_isèes où les p Lc...."Yltes c e pe ridcrvb tiennent ;?ussi une plo.cc impor-
tante~
k,e
guér:i...sseur C;B. quartier Cr{)ya:
génér[Ùiste et soign2.nt
essclrcielleraent los douleurs d'origine diverse,
ce guérisseur C.1.U::
at-cri1Ju--'cs ves-timcntc..ires plutBt ordino,ire LlEÙgré une tresse ])8.rticJ_J_e
des cb.cvem::
se reconnait une com9étence à
soi~îer la ménin~~~
cê}".ébr.o-s:e.inL',lo
"vie vûudu", l2, lèpre
"wa.ôd o!",
et meme llillllJuissc.noe
tout en se déclarant incoll1}Jétent lorsqu q
cet-te dernière osi; corigé-«
nito.lc.
Ce guérisseur de Goya est en me me temps
"porte1.';l: de mo.sc;ue"
fonction qui dans los sociétés animistes n'est assumée ~ue par cer-
tc.ines personnes g-i::.rc.nts des tr,_.di tions et respon.s,::1.bles génôrc..lo::nen-c
des autels. Comme
le souligne bien Dim Delobsom, 1934, "le plus
souvent, dans les yo.ys soudanais,
chaque fo..mille a
ses yu~ssanoes
protectrices ••• Ces puissances sont maintenues et accrues J?6r ll~"bre
qu'elles protègent; GU cours cles cérémonies annuelles ou à 1locc3sion
::i
de ouc Lq uc
consultntion .•• ".
~f
Le guérisseur de Goya "porteur de m..:'1.sque"symbole- C1'1.Ul
certain youvoir magico-religieŒë veille sur ~ santé du villo..ge. A
cet effet, 8.1înuellement a
lieu lli~ rite de c~r,~ctère probablement
propitio..toire où i l sillonne le village passant de zaka en Z3ka~
Chc.que
chef de fo.mille lui offre une caleba.sse de
"zom-kom" tUne
p2.:-ctie est versée à
terre en of'frrmde 2.UX ancetres, l ' 8.utre est
r-e cue i l l i e d,ms urie gourde que fJOrte le ma e q'ue
dans sn ronde des
Zo..kS8.
Le relle de ce guérisseur do Goya situe toute Jn com:9le::i"bé
de J.;:" l;lGc1ecine
tri'.ditionnelle dont l ' aspect mo.gico-religieux ne
SQ1..U''::'.i--'c ~tre i~îoré
en tc.nt que v,."leur socio-culturel du m.i.Ld.cu ,
Tllp:~Jj}fGi:.. : est un des plus gros villo.ges de lé:'. Sous-préfect~U'c de
Pissile.• I l comp-te environ
2000 habitants repartis en plus de 5
quc.rt:Lers ~ Ce villaGo réputé du -(loin-c de vue coutumiGr c ornpce plus d o
lO eu -risseurs dont 5 on-t pu,
lors d' UllC- e n q uô-t e ,
nous });',l'J_cT de
leurs sp0cialités.
los affections traitées
los morsures de
serpents 1I1-{[?,f-tyebo", do scorpions
ou d'araignées your lesquelles existe un sp§cialiste~
*Zom-k..QEl 1 . spécialité en pays
lIr3Si à
base de f'o.r-Lrie d e Eril dl0lo..yée
d aria de I I ec.u e-t qu'on offre tré'.di tionnollemen t
o..ux h8tes de i1J2.rquc.

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les mnlddies inf~ntile~
au nombre desquelles fieurent
essentiellerncnt
les g~stro-entéritGs
le
"luilo.." nccès pernicieux
le
"logore"
crise d c
r;-'.tc séquelle du pa.LudLarne ,
De ux guérisseurs se sont
spécio.lisés d ans
ce d or.ic.Lric
p0rticulier GSSlITm~t les fonctions de pédiatres.
CurieuseE1<3nt,
c.kms le. région,
hormis dans le villD..ge de Knrkc. ropmG
comme
centre de pédiatrie,
les f'or.unc e
sont très peu represen-tées
parmi
les
guérisseurs.
-
le village de Tibtengo. compte deux généralistes dont
l'eÏÏ~cacité serait reconnu d~~s le traitement
de me..ladies du coeur IIKibga"
de l'épilepsie
de l'ictère
"
Zu sabgn"

des derme..toGes et urticaires liés e..ux piqt~~res
d' are.ignéé 8
des rhum2.tismes articulc:dres
"Kârn "Terse"
de l'hydropisie
"'" des ostéites "'rub-zabre"
Le ec.vo i.r- méd Lca.L de ces différents guérisseurs 2. été
gGnér;21enent
acquis ù Jz suite d'un long apprentissage
auprès d'un ne..!tre do m8mo
faliation G6néalogique. Toutefois un des gu§risseurs o. eu Ô. effec--
tùer un s6jour de 5 :'.11.S d2.ns
le OOzurg;u
do.ne
12. région de Zorcho à
ltest de OWo'.g;ë,dougou et considéré COnll:1C un ho,ut lieu du sCNoir du
pc.ys Mossi où do n ombr-cux guérisseurs vont fcüre é cole pour pc.rfC'.iro
Lo ur
i'orm..'l.tion.
Goria o.r-vô
do e6néro.tions en .z6nér,,-c~ons chez les Izu6risseuro,
l ' a r t
médical en Afrique revêt un cc.r::èctère ésotérique,
magico-religieux
qui en rond difficile
ltc,ccès nu prenier v on u ,
L'enqueto quo nous
menons d'2.11S J_o. région de PissiJ.2.,
d,-:,-ns
sa p'ho.o e o.ctuelle, ne saurai-!;
prétendre ~énétror los secrets de nos
th6re..peutes tr~ditiollnels
encore mo Lnc de sr'.is i r ln risvt u.r-o
c~.es drogues uJcilisées et des
plo.ntes d orrt
ollcs sont tirées.
L'inventaire des "centres tr':J.d.iJeion_
nels de arvrrb
rrvc c un recensement
des Guérisseurs potentiels èt
é
"
de leDxs sp~ci~lités constituop-t l'une des ph~ses d
d'~_c
'0pproche
t~che dont d.Lvers [',uteurs ont seulign& le caro.ctère d Ld.cot ,
é
Les résult::'.ts bruts,
fruits d c J_'onqu~te e f'f'o c't ué e
à
P:tr:.~silD, ont 6té exposés en -trmt qu 1 élément de reflexiolL POU:L' si tuer
l ' :ï.mport2.lê.Ce de
o o t t o médecine
ct :.?h,~rma.cop6G tr::.ditio:~clle e-i; des
thGr;J.peutes trc'.di tionnels dont Ko umcr-o lors duc olloque de JJo'::l6
discd-t; à
jusJcc t i t r e
"qu'ils constit uozi t
un cho.tnon non n:'cliceabJ_c
du r6scc.:u s';.nit~'.ire et avec lesquels i l f[::.ut obligatoireElclè-c cl..ic1-
locu e r".
L:J. cohabi tntion d'une môd o c Lrio tr2.ditionnelle Z,. l:'.J.~Ge au-
dience "''.vec urie médecine moderne ",UX moyens squelettiques Ll,::'.ia rvur:
fortcs :'.;.lbitions d' 2.ssurer <~. o LLc seule lé, couverture s".;lito.ire des
popul<..'.-cions 1
si tue toute l ' importo.nce
de notre o nq ue-co.