\\111hz
. . . . . .
.................
NEDE CINE TRADITIONNELLE ET PHARMACOPIE
..,..
--.....
RWANDAISE.-
par Mr. KAYONGA Athanase
Médecin Sta.giaire
napital Universitaire
B.P 30 BUTARE.-
Ière PARTIE.-
Les questions soulevées par l'étude des médicaments
indigènes sont d'une grande importance dans le développement économique
et socio-sanitaire du rwanda.is. Comme tous les pays sous équipés en
général le Rwanda doit faire face à des problèmes médico-sanitaires
complexes et difficiles, avec des moyens limités.
D'une façon générale, la population rwandaise est à plus de ao.% rurale
et inculte dont le système socio-économique, fortement marqué par le
passé, se maintient difficilement au rythme du monde moderne.
Ainsi, pour le rwandais livré à lui-mAme, la vie
est une lutte incessante, une défense passive contre les maladies qui
l'assaillent et qui sont souvent le résultat d'un manque d'hygiène
élémentaire. C'est en mAme temps un combat contre le monde des esprits
hostiles, les forces du mal, les croyances aux tabous et interdits
de tout genre qui font qU€
la plupart des malades éloignés des centres
hospitaliers, des dis~ensaires ou centres de santé, ne recourent aux
méd-ecins qu'après avoir ::onsulté les guérisseurs indigènes qui sont
pour la plupart de simples diseurs de bonne parole.
Il a donc fallu des gens dotés d'un pouvo1r
d'interpréter les signes de la maladie pour connattre quel esprit hostile
est à la base de la maladie. Je veux parler ici de charlatans de devins
et de véritables guérisseurs qui, par chance ou par expérienoe ont trou""
le remède qui convient mais dont l'utilisation est souvent confondue avec
des représentaticns, des cérémonies religieuses d'aspect magique et des
incantations qui cm dissimulent la valeur proprement curative~
Plusieurs auteurs ·ont été amenés à développer plus ou
mcin& largement cet aspect. Prenons un exemple de traitement contre
les ascaris lambrico!des· où le guérisseur s' imagine que S8IDl ,.&-'-- -- •

Disons d'abord que les parasites intestinaux sont très fr~quents au
Rwanda. Il existe dans la conception des rwandais; le roi des vers
intestinaux appel' Il Rugondo" Son existence problématique se passe dans la
oavit' abdominale et ne donne lieu à aucune r~action. Ce ver est
cong~n1tal, sa présence ne gêne en rien, mais on affirme aveo foroe que sa
disparition serait pour son hate un verdict mortel.
On explique don9 que les humains naissent et meurent aveo RUGONDO.
Cette opinion est dans la tradition, et est encore admise par tous les
vieux.
Mais Rugondo, tout royal et innofensif qU'il 11' est toujours pacifl. que et
ne lègue pas ses vertus à sa progtSniture, car on croit qu'il donne
naissance auz ascaris lombricoldes qui sont très fr'quents chez les
enfants.
On sait normalement les soigner avec les feuilles soit:
UMUKONI
:
EUPHORBIACEAE
SlNNADENIUM
UMBELLATUM
VAR.
PU'BERULUM
U'MWISHEIŒ:
CBENOPODIACEAE
CHENOPODIUM
AMBROSIOIDES
UJI1SUS!
:
EOPHORBIACEAE
TRAGU
BREVIPES
PAX
UHJBILIZI:
OOMPOSITAE
VERNONU
SP.
Selon une certaine pr'paration sans c~r~monie. Seulement, voioi oClllllent
on pr~pare la tisane d'Umushabarara. «tu! est r'ellement efficaoe oontre
les ascaris mais dont les gens ne oS' en servent que sous un angle magique,
de peur d"viter Rugondo, le père des ascaris.
- Gratter soigneusement l"corce d'un gros tronc. La r'colte doit se faire
le matin à jeun. n faut prendre soin de se d'v3tir, si non le remWe
serait complètement inop'rant.
LI'corce doit se recueillir sur le vatement d~pos' au
pied de l'arbre. Une fois la cueillette termin'e, on lance au loin un brin
de pelule en disant:
- Ni aho inyoni
Voici la part des oiseauz
Un second est offert aux rats:
- Ni aho imbeba
Voici la part des rats
Un troisième est jet' aux chiens:
- Ni abo imbwa
Vo!c:f. la pu4 des chiens~

Un quatrièz;w dt è",!"'::",! Ell:r~, cff,:'-'; ,~'.l Voyageur:
Ni abo umugenzi
VC)iu. ;, ,,,,,,",,! li, compagnon de route~
On ramasse le reste après avoir ainsi paré aux mauvaises intentions des
puissanoes oontraires. La privision faite, on s. v3t et on regagne le
domioUe. On sèohe ensuite les écorces à l'abri d'un mauvais oeU indiscret.
Le troisième jour, la lune éclairant ( ceoi est indispensable ) le
guérisseur mettra les écorces dans l'eau et los y les laisserA jusqu'au
matin p~tes à ~tre pressés. On recueille alors le jus qu'on mélange avec
de la bouillie tiède pour ~tro administré.
On s'imagine donc que dans cette cérémonie,la tisane
d'Umushabarara serait inefficace oar Rugondo n'a pas ét6 respecté.
Nous savons cependant que depuis "'!les générations, le peuple rwandais n'a
pas seulement cherché à soulager les misères qui l·assa1lJ.ent par les
interdits, l'observance de la prière et lea
incantations~
Il a encore essayé de se protéger et de se soigner avec
les plantes bienfaisantes qui abondent dans le papa. Malheureusement,
ces plantes restent pour la plupart le gagne-pain des personnes ou groupes
de gens souvent très vieux, qui
en detiennent le secret~
ct est pourquoi, vu 1 t importance du problèmo, le
gouvernement rwandais, par le ministère de la Santé Publique et des
affaires Sociales, cherche à recueillir des informations et à pousser des
recherches dans ce domaine. Nous connaissons au RwaM.a plusieurs plantes
qui ont ~ellement un pouvoir médicamentaux. Il reste cependant à savoir
et à determiner los meille~es conditions de leur emploi, et pour cela,
des études approfondies sur la nature chimique oes plantes seraient
non seulement utiles, mais m3me nécessairesl
On conçoit très aisement que la médeoine indigène est
purement et simplement curative. On ne connait pas au Rwanda.
de vaocins
ou autres méthodes de protection contre les maladies: les coutuaes, les
moeurs, le mode d. vie, 1 t esprit de sociabilité et de parteee du rwandais
influencent beaucoup le. fréquence des maladies transmissibles.
Ainsi par exemple: 1.
Un tuberculeuJ: partage le chalumeau avec ses
concitoyens, dort dans un meme lit avec sas tr~res
ou soeurs, vit sous un mftme toit et partage les
repas avec ses proches.
2.
Un rougeoleux, coquelucheux ou attoint de varicelles,

Des euérisseurs de 'TIOrSU!'0S des Sêrpe'1~S v6nimeux
coupent les têtes des ser~ents qu'ils tuent, puis les c~lcinent.,
mélangent cette poudre ~vec de la bile de serpent. C'est la vipèr0 qui
fournit le meilleur contre-poison. Préventivement, ils pratiquent des
incisi~w3 ou scari fica tians [,-UX ~olleb, nll.X articula.tions des pieds et
des mGins. Ils s'y introduisent une très petite ~uantité de l'~ntidote et
recouvrent ùe beurre frais à 3 ou 4 reprises après un certain interv~lle ;
mais toujours en y
ajoutant l'incantation que voici:
- Nkugomboye impiri
Je te protège contre les Bités
- Nkugomboye buhoma
Je te protège contre le leucophi<lien
- lIkugomboye iInvubyi
Je te protège contre le cobra
Irnkubona ikaraba
I l te voit et s'évanouit
Ikarabirana.
et s'évanouit tout à. fait
Ikaguhunga ikagarukn
I l te fuit, revient
Ikagufata ntikomeze
I l te mord ~ais ne t'empoisonne pas.
Les sp~cialistes du genre manipulent sans crainte
appa.rente les serpents les plus d,mgereux. Nul doute que leurs I:1éthodes de
protection soient efficaces. Pour étendre leur renommée, augmenter leur
prestiee et leur profit, ils donnent de3 représentations publiques où l'on
voit des vipères hideuses, des serpents cracheurs, les plus dangereux,
s'en rouler autour de leur cou ou de leur taille sans aucun danger.
On peut donc dire que la bile de vipère est antivenimeuse,
et qu'il est nécessaire de carboniser les parties contenant le venin pour
obtenir un vaccin jouissant d'une parfaite immunité.
Je veux maintenant donner une quinzaine de préparations
de tisane contre certaines maladies courantes. Je vais Ile limiter aux
noms des maladies, des plantes e~ployées, de la. préparation ainsi que de
la dose. Je donnerai en même temps les noms scientifiques de plantes
dans la mesure où je les connais.
1) EPILEPSIB
(petit mal) : IGICULI.
A. Cuire ensemble les feuilles de
- UKUTURA-MUCINA
SAPINDACEAE
: ALLOPHYLUS SP
- UMUBAZI
ACAlfTHACEAE
MONECHMA
SUBSESSILE

- 5-
Après la cuisson, filtrer
1..
RI 1 % 3 gouttes dans chaque narine.
ou encoro pill.r
racines
UlM1NYA
LAIIATAE
OCllWK SUIoVi 'WILLD
avec un peu d'eau, filtrer
RI 1 % 3 gouttes dans chaque narine.
B. Piller
- lClEGERA
COP08ITAI
.ENlCIO
IP.
UMUN1'tJ W1 INTAMA
:MELASTOMATACEAE
: DISSOTlS SP.
+ eau, filtrer RI prendre un verr& par jour
à frais ou après cuisson.
If.B.: Ces deux remèdes sont aciministris pendant une à deux seaB,1nes et ne
sont pas toxiques.
2)
EPILEPSIE ( Grand mal )
A. RemMe que l'on prend par le nez
cir Supra.
B. Par voie orale
Cuire dans l'ea. les feuilles de:
- UMUMENA-MABUYE
: RUBlACEAE
PAPPEA. SP.
- tJMtJBOGORA *
:
- UMUSURA
*
( plante de G1saka )
RI Un verre par jour.
OZENE : lSUNDWE
- piller beaucoup de racines de:
" UMUNYEGEll-nGE"
1 LEGUMINOSAE
FA"BACEAE (PAPILIONACEAE)

- les cuire dans du jus de banane non dilu'
( Umutobe w'umuhama ) jusqu'à l"bulit1on~
- filtrer et mettre ensuite dans un flacon qu' fi faut garder dans un
endroit frais.
RI , gouttes par jour dans chaque
narine.
ou encore:
- piller les feufiles d'
UMUllYEGEtlYEGE
: LEGUHINOSEAE
FABACEAE (PAPILIONACEAE)
: SESBANIA
SP.

UMuKUZANYANA
VERBANACEAE
CLERODENDROll
DISOOLOI VATIŒ
+ beurre frais , oaire •
RI ~ttre la po~e dans le nez •
ou enoore:
- piller les feuilles d'
INIa1TA *
RI œttre pommade dans le nez.
4)
PNEUM:ONIE
UMlJSONGA
Trituer les feuilles d'
UMUTANA*
( plante de Gisaka ) avec de l'eau.
RI Un verre par jour.
2 fois suffisent snplenent.
5)
POLIOMYELITE
IMBABA.
Celle-ci n'ost traitée que d~s les preniers sympt80es
Brdler les feuilles et tiges de:
GANGABtJKALI
ACANTHACEAE
HYGROPHnA
AURICULATA
(SCHUXACH) HEm
- BrOler les bananes vertes
- M~langer les cendres des deux
- Tamiser jusqu1 à obtenir de la poudre fine.
R! Appliquer la poudre sur les soarifioations
2 fois par semaine.
Continuer co traitement pendant un mois. Ensuite :
- Piller
les feuilles dl
UHUCUCU
,
SOLANACEAE
SOLABUM SP.
ICYEBERA
COMPOSITAE
SENECIO SP.
- Bztraire le jus, cuire •
RI 1 c à s par jour pendant un mois.
6)
HEPATITE
:
UMWIJDIA..
- Mélanger les fouilles de :
- UHUBILIZI
:
COMPOSITAE
VERNONIA
SP.
- UMUHENGELI
:
(peu) VERBANACEAE
LIPPU WLNDH
- URUItOMBO ou GISAYURA:
CHENOPODIACEAE
CHENOPODIUK UGANDAI ( AELLEN ) AELLEI
\\
-~,,-"'"'
.....--.-..-~-~--------------

-7-
a -
GALlli30GA
PARVIFLO'llA ( CAU. )
b -
BIDERS
PILOSA
L.
- ISHIKASHIKE : COMPOSITAE
GUIZOTIA
SCABRA
( VIS. ) CHIOV.
- IVUMO ou IVUMWE
COMPOSITAE
VERNONIA
SI?
- UMUSANGE : LEGUMINOSAE
Mn.mSACEAE
ENTADA ABYSSINICA
STb1J.D
eXe> A.RICH
- IGICUMUCUMU
LABIATAE
LEONOTIS
NEPETAEFOLIUM
- IKOLI
MELASTOMATACEAE OSBECKIA
SPa
- UMUTIMA \\il ISI: *
- les piller ensenble
- mettre les résidus (ibikatsi) dans 10 L d'eau propre
- filtrer
- cuire ou chauffer jusqu'à Ebullition
- ajouter une bouteille de bière de banane ( lIl'Wagwa )
- chauffer encore jusqu'à Ebullition
- laisser reposer quelque part.
R/ prendre 1 1/2 verre 2 fois/jour, ,titlt.. adulte
1 verre 2 fois/jour pour enfant de
12 -
14 an••
N.B. Le 4ène jour le Llaladese porte très mal mais ce malaise généraL
passe le m~me joure>
Ce traitement est efficace, le seul inconvénient es1: qu'il faut
prendre une quantité énorme~
ou encore : Employer les feuilles ou évantuellement les tiges de :
- UMUKURAZO
COMPOSITAE
VERNONIA
SPa
- rSHIKASHIKE:
COMPOSITAE
GUIZOTIA
SCABRA
( VIS) CHIOV
- UMOSURA
*
- UMUBILIZI
:
COMPOSI'J'AE
VERNONIA
~

- 8 -
- UMUHENGELI
la np-B.ANACEP!~
LIPPL\\
VULNINI
Préparation: même que plus haut
RI 3 verres par jour.
7)
CONJONCTIVITE:!MASO Y' AMARWARANO.
Triturer ~u presser les feuilles d'
- UMONYEGENYEGE
LEGUMINOSAE
FABACEAE
(PAPILlON' t'Bd )
SESBAN IA
SP.
Extraire le jus
R! 1 goutte dans chaque oeil.
8)
OTITE 1 UMQHAHA.
- piller les feuilles d'
ISOGI
CAPPAlIDACIAE
GYNAIODROPSIS
GlNANDRA
- cuire dans du beurre.
R! 3 gouttes dans l'oreille. n faut prcmdre soin
de nettoyer l'oreille avant le traitenent.
9)
OSTEOKYELITE:
INZIBYI.
- cuire sous les cendres les feuilles d'
UMUXELI:
ROSACEAE
RUBUS RIGIDUS
'MITH
dans une feuille de bananier
- ajouter du beurre frais •
R/ Appliquer la pOlUlade sur la plaie après
nettoyage do chaque jour.
10)
ECZEMA: UBULIMA.
- piller les feuilles d'
UBUHAlIDANZOW : a. POLYGOlTA CEAE
OXYGONUM
SINUATUM
b. ZYGOPHYLLA CEAE
TRIBULUS
TEP~ST.RIS
- sécher au soloil
- en faire la poudre
- Llélanger la poudre obtenU8 avec du beurre.
R/ Appliquer la p.-ad. obtenue 1 tou pa&" jour.

- 9 -
11)
CONSTIPATION.
- piller les tubercules d'
UMUKUZi\\NYANA
VERBANACEAE
CLERODENDRON
DISCOLOR
VATIŒ
- cuire avec de l'eau jusqu'à 11 Ebullition
R/ 1/2 verre
Il faut prendre du lait après avoir été à selles,
c'est un bon purgatif.
12 )
PRURIT VAGINAL
dO. probablement à Trichononas Vaginalts :
SHnmURA ou nmmwA ( c'est une cause fréquente de séparation des époux)
- piller les tubercules d' UMUTEMBATEMBE *
- mélanger avec de la bière do banane encore chaude
RI
cuillerée le 1 er jour onsuito
cuillerée tous les deux jours •
13)
AGALACTORRHEE.
- piller les feuilles d'
UMUBUMBAFURO: COMPOSITAE
VERNONlA
POGOSPEIDtA
KLATT
- Bélanger avec de l'eau
- filtrer
- mettre une tasse dû la tisane obtenue dans de la bouillie de ~orgho
- cuire jusqu'à l'Ebullition.
R/ l tasse de café r fois par jour.
Il faut boire ce médicaments toujours tiède.
14) MALASl-m NU'fRITIOlTNEL : mGONGA ou UBUHTIU
- piller avec de l'eau propre les feuilles de
KARAKINGWE *
- laisser reposer deux jours
- filtrer ensuite et conserver dans une bouteille.
R/ l Cà c. 2 fois par jour.
15)
FOLIE. IBISAZI.
A. Pour mettre dans le nez, trituer ~nseïnble les feuilles de f
- KÂ.RAKINGWE *
- RWIZ I1UNGA
SOLAllACEAE
DATURA STRAMONro~
L

I v
INKURUBA
GALEOPS l \\i'OLnm
( BAK. ) DiIIGN et DS'WITT
RANlJNCULACEAE
CLE~~TIS
HIRSUTA
Presser et extraire le jus.
RI l goutte dans chaque narine l fois par jour.
B. Par voie orale.
- Piller les feuilles d'
UMUBIr1EANURO : COMPOSITAE
VERNONIA
POGOSPEITMA
KLATT
dans l' eau.
RI l verre par jour.
Ceux deux médicaments sont administrés en m~lle tenps et
épuisent énormément le fou.
d'autres méthodes:
(folie)
- piller les feuilles ~' uMuBAGABAZA
LEGIDUNOSAE
CAESALPINIA CEAE
CASSIA
SP.
UMUZ IBAZ IEA
: RUBIACEAE
MITRAGYNE
RUBROSTIPULATA
HAVIt.
- mélanger avec le jus de banane
- cuire
RI 2 verres par jour.
- verser le jus d'ITEKE 1ya MUSAMBI ou ITEKE: ORCHIDACSAE
EULOPHIA
SP.
quelque gouttes dans le nez et oreilles d'un côté du patient
- donner du lait ensuite au patient pour le réanimer. Ou donner une faible
quantité de tisane d'Umuhoko préparée dans le lait.
Voici quelques exemples de préparation de différentes tisanes telles qu'elles
m'ont été décrites par Monsieur l'Abbé Mhongano E1izée et autres guérisseurs
des différents coins du pays. Je voudrais également ajouter que les travaux
scientifiques ont commencé Gans ce donaine au Laboratoire Universitaire de
BUfA..llE. Mr. Van Puyvelde qui s'occupe de:a toxicologie et de llétua.e chiI:li-
que des plantes médicinales nous e~ parle brièvecrent. * Plantes dont on ne
connait pas encore les noms scientifiques. xx Auteurs qui nous pqrllènt d.... J,u
médecine indigène aU Rvranda.- J. DURAND - Plantes bienfaisantes au Rwanda.
- Lestrade
- .41i •. ·--A
. , . ,

L'INVENTAIRE D!S PLANl'ES MEDICINALP::5 F 'roXI'IJES
DU RWANDA.-
Luc VAN
RJYVEIDE
Laboratoire Universitaire
Universit6 Nationale du Rwanda
Faoult6 de Médeoine
B.P. :JJ
Bt1rARE (Rwanda).-
L'inventaire des plantes médioinales et to~es du Rwanda B~ pr6sente sous
trois aspeots z
-
inventaire ethnobotanique;
inventaire phytoohimiquo;
-
la toxicologie.
1.
INVENTAIRE ErHNOIDTANIQUE
On a déjà mis sur fiche environ 80 "/J des plantes mMicinales et toxiques avec
les indications suivantes :
-
nom kinya.rwa.nd.a;
- nom scientifique (+ nO herbier si r6coltées);
-
us88e en médeoine indigène (maladies et partie de la plante
employée).
EDKPU5
-
nom indigène
- nom scientifique
médeoine indigène ( ••• )
1.
tlttUHOKO
Phytola.ocaoeae
Ph;ytolaoca dodecandra l 'BlœRIT
oomme abortif (feuilles)
2. T1BUOOMIORO
Ranunculaoeae
Thaliotrum rhynohooarpum
DILION et A. RIOB
contre morsures de serpents· (plante)

1
Solanaoeae
Solanum dasyphyllum THONN.
oontre la blennorrhagie (baies)
Vorbanaoeae
Clercdendron discolor VATKE
oomme vermifuge (les racines pilées);
oontre le sYPli1is, lêpre, pian (plante)
5.
IGIFASHI
Amaranthaoeae
Cyathula unoinulata SCHINZ.
pour les femmes enoeintes atteintes de pian (feuilles)
6. IGIFUMBA
Polygonaceae
Rumex ab,yssinious JACQ.
comme diurétique, oontre le paludisme et la blennorrhagie (tubercules)
7.
UMUFUIBAGl!SHI
Polygonaoeae
Rumex usembarensis CENGL.)
DAKMER
oomme anUrhumatiSDo,l,oontre la blem;a.orrhagie et le pian (racines êcorcées)
8.
RWIZIRINGA
Solanaoeae
Datura Stramonl.uln L.
oomme poison d'épreuve,oontre la folie (feuilles)
9.
UlUSANGE
Mimosaoeae
Entada ab,yssinioa S'l'I!XJD ex A.. RICH
oontre la folie, pian, oonstipation, (racines pilêes),
oontre l'hépatite, proteotion de l'enfant oontre les maladies vên~iennes et
protection de la màre oontre la constipation ou autres malaises (feuilles)
10.
GISAYORA· URUII>MlD
Chenopodiaoeae
Chenopodium ugandae (AELLEN)
AELI.Dl
oontre 1 'hépatite, paludisme, plaies, la nausée et comme fébriguge (feuilles)

2.
2.
INVEtfl'AIRE mrroCHDtlqJE
\\0
Dans un premier stade les principes chimiques recheroh' sont les suivants:
- aloaloldes;
-eapoDOsides;
- 'tannins.
Les tests sont effectués sur des matières premières sèches.
2.1.
Aloalo!des
On tait les tests au moyen des réactifs de Dragendorfs, X8.Yer et 1fasner sur
la macération chlorhydrique de la plante (1 g dans 10 ml de Œ1 à 5 ~).
+
1
louohe très faible;
+ 1
précipitation faible en suspension;
++
1
précipitation forie en suspension;
+++ 1 fori précipité avec flooulation immédiate.
Pour les tests positifs (après un essai de solubilisation des précipi'Us pour
'liminer les albumino!des) on fait une extraction dans le soxhlet avec le
méthanol.
- Apris évaporisation dn méthanol on ajoute de ~SO4 à 2 ~.
- Filtration, àloalonisation du tiltrat et extraction au ohlorofome.
- Clromatographie sur oOllChe mince (gel de Silioe).
Système de solvant 1 méthanol/ammoniaque à 25 ~
100
1,5
Examen sous lumière ultra-violette et rendu visible avec le réactit de Dra-
gendorf (modifié) et l'iodo-platina.te.
2.2. Avec une 8I1tre parti.e de la plante on fait l'infusé à 5 ~.
2.2.1.
!aRO~!i~e.!.
On mesure la hauteur de la mousse persistante pendant 20 min., après agitation
durant 10 secondes de 10 ml d' infus' dans un tube à essai de 16 x 160 JIIIII.
+
&
entre 0,0 et 0,5 cm;
+
&
entre 0,5 et 1,0 oms
ensuite le ohiffre indique le nombre de oent imêtres de mousse.
.../...

3.
Aotion du réactif l la gélatine salés sur l'intusé.
+
1
louohe blanc;
++ 1
pr~ipité blanc.
2.3. Reoherahes SQr les aloaloldes
On s'est surtout intéressé aux plantes qui pouvaient fournir 6ventuel1ement
jes aloalol4es isoquinolines, parce que oes alcalotdes peuvent avoir un usage
mMioinal (ils sont pour le moment l'objet de recherches dans le oadre de lutte
contre le oanoer ou la maladie de Parkinson, notemment aux Etat-onis).
Les familles de plantes qui peuvent donner oes a1oalolde., ioi eu Rwanda, sont les
suivants 1
-
Annonaoeae
-
Fumariaceae
-
Lauraoeae
-
Memispermaceae
-
Ranunculaoeae
-
Rutaoeae
Pour le moment on étudiele oas d'une Renoneulao. 1
"l'baliotrum rhlnohooarpum DILIDN et A.RICH".
2.4. Au cours des travaux, le hasard nous a fait dêoouvrir un oolorant biologique
d •origine fungique : le ohampignon
"Pisolithu arhizus (P.IIlS.) RAUSCH. (aastérofDYoête)" qui est trê. abondant au
Rwanda.
Des extraits sont utUis6s actuellement oomme oolorants histologiques aniJlaQX
(oolorant oytoplasmique).
La oaract6risation ohimique de oes pipents est en cours et sora prochainement
terminée.

4'
...pr.
If.
m
SAP
Boa SoieDt1t1que
B.IDIlipne
P.B.
D
• v CoDt
j!W!'l'!!AÇJt'
~7&thula UDCinulata
Iptaehi
p
,
+
+
+
+
3.5
SCBI1IZ
- - -
4.5
-
- - - - - - - - - - - - ... - - - - - - - - - 1- - - - ...a - - 1- - - ...- --1- - --- ~ - - ... - - - - .. - - - -
CUlNIOD!Wjt,
-c-JlOd1- .........e
~ Giealara -
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-
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1
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-
(AXU:œ)dU •
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-
-
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1+ •
-
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- - - - - - - - - - - - ~ - - ... - - - - - - 1- - - - -~ - ~ - - - ~ -
-1- - - -1- - - -1- - - - - - - - - -
JllAA!tACCAON'
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4"
AIe
SAP
'rAN
Nom Soientifique
Nom Indigène
P.E.
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M
li
Conf
roLYOONACEAE
-Rumex abyssinicus
Igifumba
F
-
-
-
+
-
JACQ
T
-
- -
-
-
-Rumex usambarensis
Umufumbagœhi
F
-
-
-
1
-
(ENGL. )DAMMER
T
-
-
-
+
-
--------------- --------- - - -- ~-- - -- - -- -- -- 1----- ~--------
J:WWNÇULACEAE
.ll'haliotrum rhynchocarpum
Ubugomboro
F
+++
+++
+++
+
+
-
DILION et
T
+
+
+
+
-
-
A.RICH
R
+++
+++
+++
+
+
-
'. - - - - - - - - - - - - - - --------- --- - 1-- -- --- - -- - --- t- - - -- ,..--------
§ÙWfACEAE
-Datura Stramonium t.
Rwiziringa
F
+++
++
+++
+
1,8
-
T
+++
- +++
+
-
-
GR
+++
+++
+++
+
+
-
-Solanum dasYP1Yllum
Umotobotobo
F
+++
+
++
+
1,2
-
THONN
T
++
+
+
+
+
-
FR
+++
+++
+++
+
2,5
-
---------------- --------- -- -- 1--- 1"'"- -. - -. -- -- ~---- r----------
VDmANACEA!
-Clorodendron disoolor
Umulcuzanyana
F
++
+
++
+
+
-
VATICE
T
+
-
+
+
2
-

8'PImo-
ldD

Aloalo!cles
hl'

SapDDO.i4e.
'lM

TaDD1n
P.L

Partie de la plaIRe G8Il1a..
])

DrapDdort
S

Sqer
V
1
Veper
Coat
1
aloelotù. ooatira"
.,
1
f-.iUe.
If

t1p8
a
1
rao1Jlee
GR
1
gra1Jle8
f t

tl'G1t•
..~ :'

3.
lA ronce>IDGIE
Au Rwanda, les empoisonnements ou inton"ations oriminels ou acoidentels
sont dus pour 90 tJ, à des substances d'origine botanique.
Nous avons oommencé l'établissement d'un reoueil de références ohimiques,
obtenues par ohromatographie sur couche mince et spectrum UV, et microsoopi-
ques. Ainsi nous espérons avec les méthodes chimiques générales pour les
alcaloIdes, les saponosides et les tonnis, arriver à des résultats valables
pour la toxicologie. Dans un stade plus avanoé, nous espérons élaborer des
tests biologiques.
On a commencé l'élaboration d'un lexioon des plantes toxiques (et médici-
nales) par famille à l'usage des hSpitaux et des dispensaires du pays aveo
les indications suivantes
Nom ki.nya.rwanda;
nom scientifique;
- usage en médecine ind.i.sêne;
-
principes actifs;
~
signes cliniques;
si oonnus
traitement.
.
•••1•••


-
u.
OOM:IœION
Il apparaft, à la lueur des premiers r'-ultats que nous avons
obtenus. extr8mement int6ressant d'intensifier oe genre d'ftudes, au
Rwanda, et ailleurs en Afrique, où un oertain naabre de plantes aloalo!tltres
sont chimiquement inconnues, et peuvent servir 4Sventuellement à l' êlabora-
tion de nouveaux m6dioaments.
Nous souhaitons vivement que oette réunion ne sera pas la der-
nière, qu' elle marquera le d6bu'\\ d'une oollaboration entre les diff6rents
chercheurs et organi.es.