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COLl0QUE
DU
CIA.I·, 'E.S..

••
:ŒDECINE ET PHAIUlACOPEES TRADITIONNEL. ES AFIUCAlNES
(LC'ME
18-22 NOVEMBRE 1974)
COMMUNICATION :lU PROFESSI!.'UR o. SYLLA FACUL'J ~ MIXTE DE MEDECnill
ET DE PHARMACIE DE DAK..'\\R.
Si le souei d'une meilleure exploitation des ressources thérapeutiques
nature·~les est commun à tau:: les pay~ de l' l\\.frique Noire, les concepts de r:l0rlc-
cine iraditionnelle et de Pl~copée locale ne se présentent pas à travers
tous ~es paye ni sous le mône aspect, ni avec le même intérêt.
Ainsi dtms les régions équatoriales, les sociétéa traditionnellos Qycnt
moirJ subi les apports extérieurs, vivent davantage repliés sur elles-nanes
sou
l'emprise d'un règne vécétal puissant et plein de secrets.
Une telle eI:lprise du milieu, peu favoÏ'able aux échanaes s'est tr;:,dui tG
Il( tamment par la diversité des tribus, des populations, entrainant avec elle lme
~~versité et une richesse extrêI:le de lu médecine traditionnelle devenue dès lOlOS
}lus inportante dans la survie de ces tribus; de ces populations.
Nous nous expliquons ainsi la portée nationale de la médecine tr;ldi-
t:ionnelle dans la plupart des pays de l'Afrique intertropicale où los guériù~,0m'B
souvent organisés en coopération, sont protéeés par les Autorités.
A travers ces guérisseurs, les recherches sur la médecine tr~ditionn81lc
sant devenues une priorité du développement.
Elles en~lobent dans un contexte ethnique particulier, l'ensc~b18 aus
pratiques de médecine traditionnelle et l'ensemble des connaissances sur 1eo
médicamente utilisés.

A travers ces conditions pourront donc être étudiéet'J tou.a les pro'JL~.~G
concrets de lu création de l'Institut; crédit, personnel, ioplantation, riLyon
d'action, etc •••
BI TRAVAUX DE LABORATOIRES -
Ce sont les recherches spécialisées centrées principaloment sur 1:,
chimie, la phurmucod~~ie, et 1a phnrmacotechnie -
Les recherches chimiques lanc6es après l'identification conportent
notap.Uilent
- des techniqu s d'extraction
- des essnis qmù-ificatfs dl identification et d'isolement ('e
principes actifs
- des essais quantitatifs de dosa/je.
Les recherches ph;~rr.mcodynnmiquGs, cllc3, peuvent se situer avant ou ilpr8D les
recherches physicù-ch~]iques. Elles sont nu centre de toutes les recherches et
portent princ.ipalel!lent sur la déterminntion des actions physiologiques de la plar. ~c
üntière ou di? ses différentes po.rties ou des espèces chimiques d~finie3 isolé0[,
L(~<; l'0Ch()rclv~s microbiolociques sur l'aetion antimicrobienne ou ~mti­
parasi tnire seront le lÜUS souvent sU(;l;érées par l' usa~e empirique. Nais elles
peuvent :~u3si découler des cBsnis systéoatiqucs plus l-i~oureux ou des esa.. d:J
eonp~rutifs Il p<Lr t 1Jldc certains a.nalogies révélées par los études botaniqu(!s
Los .rocherches de phrœoncotechnie (ou de pharmacie galénique) peu':":l-\\;
~tre
r.Jenées dirL'ctelJent à p,U'tir dee formes traditionnelles dont l' ôffic!c i .~:
est prouvc50 par un long usa;'i;~.
l'lais d.an::> tU1 ensct:lblc organisé en Institut, elles se si tueront sur"::mt
aprèu len recherchùs chimiques et los recherches pharmacodynamiques. EIIL3 :JTi~­
técreront pHr la sui te, très hCUl'eusement aux recherches cliniques.
1
cl RECHEnCHES CLINlqUES.-
Les recherches cliniqu(;. en première approche peuvent ~tre de deux t:n:8
- soit une vori table expérimmtation selon la concefotion occidûnt· .10
ootlernl..~ de t:tise :3Ur le lUarché do nouvelles spécialisés pha.rmacêutiques.
soit une série d'observations cliniques sÎL'lplifiées parce Q1J.û
bénôficiant jUütcuent de l'expérience de la médecine tr[~ditionnellc :
<1) n~ms certains cas il s' ae-irn d' obSCrV[ltions [18 l'mIn.doc ~;C:
trili t:mt Gt:lon la !!lédecin0 traditionnelle .1.vec III plante ou l~ forme nédiCrtT-n.m-
teuse désirée.
b) Dans d'autres cas il s'tl6irn 'tobscrvations de L"'.Ul::dcs tr;:.i4i
tés par des préparations obtenues à la sui te dOl;; recherchos chiJi1iqu~:!a ct Ilh ~rr:l;l­
eodynmtiquos et rèalisées à ln demande du clinicien qui fixe des achamas tl~én-
p,;utique:.; nouveaux,
.../ ...

21
Dan~ lea pays de la. SHvrme OOl!llli(:~ ,'.'~ ":',rGlt,'.;GAJ't la œdecine t1'8ditionnelle
est de portée beaucoup mo1nI~ erand!il. ~e.pendNlt. par ROS s'i~ocèe et
par les
problèmes qut~lle pose, elle peut Acre llobjet de recher~he8 portant sur des
thèmes très ~ariéa aV8r; d~ multiples aspecta.
nana cet enseI!lble, le thème dominant par sn consistance et son
objet relllt1veoent pr6cis est celul des plantes médicinales que nous souhaitons
pouvo1r étudier au niveau l'un Institut.
Cet Institut aura pour objet essentiel des recherches sur les plantes
médicinales centrées d'abord sur l'évaluation du potentiel thérapeutique vég'étàl,
ensuite sur des études chimiques et pbarmacodynamiques de laboratoires, enfin
sur l'ezpérimentation clinique, en classant des données exposées •
- en 1968 à DAKAR au 1er Symposium de l' O.U.A. sur les plantes -médici-
nales •
.. en 1968 à Grenade au Congr~s des Phnrmaciens de la MEDITERRANNEE La\\1l1e
- en t~9 aux journées médicales de DAKAR.
en 1974 nu colloque dl IFE sur les plantes médicinales.
Nous allons essayer de dégager la physiononie d'un tel Institut par
8a 8truo~ ~t ses méthodes.
LA muçTUJW.~'
La Struct-ur8 est plul'idisciplin..aire du type département.
Iladministraiion se situe au niveau d'un Directeur qui sera assi9té d'un secré-
tariat fC'I'..etionnel.
L'importance relative que l'on dOIL"lera. à ce secrétariat conditionnera. en aren4e
partie la vie de l'Institut. En effet, il a U11 r~le de coordination de centrali-
sation , de diffusion
et de coordination d'une part entre le service central et
les services associés et d'autre part entre le service central et les différen-
tes adcinistrations.
LE SERYICI.PENTR4L.-
Sern constitué surtout par trois principales unités fonctionnellea ,
1ère unité # Botanique et Pharcaco&n0sie
2èce unité
Chioie et PharoacotecbDd.e
3èce unité 1 Pharmacodynamie et Biologie (BioloBie au sens large)
,..1•••

MU œVIcm ASSOC IMh-
Comprennent tout sinpleaent des services appartenant à d'autres établis-
sements. Leurs activités de recherche sur les plantes médicinalee eon~ oomparables
à celles des Ulli.éa de recherche principales jusqu'au
stade de l'expérimentation
pharmacologique ou chimique.
Parmi ces services l'on peut citer divers laboratoires:
- laboratoire botanique
- laboratoire vétérinaires
- laboratoires de biologie
- laboratoire de microbiologie, etc •••
- Services d'agriculture
- Services forestiers
- Institut de sociologie et d'anthropologie
MES IETHODE~ 1
Elles doivent tendre à réaliser une réorientation et une harmonisation
des activités de recherche actuellement très dispe*-ées dans le domaine des plantes
médicinales.
Ces activités doive Btcomporter des travaux d'enquête, des travaux le rechercbl an
laboratoire et des travaux d'expérimentation chimique.
HW$ INqm~ 1
Sont menées dans trois directions
- La 1ère direction -
- Enquêtes collectives
s'effectuent à tous les niveaux
- milieu urbain
- milieu rural
Un quadrillage de tout le pays doit être envisagé dans des limites précises do
temps.
- La 2ème direction -
- Enqufttes individuellea
s'effectuent
en direction des malades
- en direction des guérisseurs
- en direction des médécius
- en direction de oertaines professions
(misa1onnaires, instituteurs, sociologues••• )
...1.. ·

- ~ 'ime d!rectioQ
- Mise en place d'un ré&eau de OO~3pondantS daus toutes les
régions.
pour l'envoi des informations
- pour l'envoi des échantillons
- pour la préparation des enquAtes en milieu rural.
Cette forme de l'information s'apparente dOn& à la fois aux enquàtes
collectives et aux enqu~tes individuelles.
FICHIERS.-
Il s'agit de coordonner dans
la première phase
toutes les
aotivi tés de recherche en vue de donner corps et vie à l' Insti tut qui S{~ !:lod~­
lera de plus en plus au fur et à mesure de sa croissance.
a) l'établissement d' aa moins deux
fichie{s généraux.
- le premier 1
un fichier de plantes médicinales et toxiques (fichier
betanique ou fichier de pharmacologie des plantes médicinales)
- le second J un fichier des affections traitées (fichier thérapeutique)
.
b) la mise en plêce dms premières
pièceg de la collection
qui
constituera un herbier-droguier des plantes médicinales de l'Afrique de l'Ouest
telles qu'elles figurent dans l'ouvrage de J. KERHARO
et dans celui de J. BDUlAUT.
~ Le choix des tàieeg pri9ritaires 9U origipêux'
pour alimenter les lnboratoires dont les thèmes actuels sont choisis souvent él':
eré des circonstances. C'est là que se situent les recherches spécialisées ~
Laboratoires, cliniques ••••
n/ Lê Publication d'un bylletin périodi9H9 d'informêtion 1
Le sommaire pourra comporter plusieurs rubriques 1
- analyse succinte des enquêtes effectuées ou des infornations
reçues sur telle ou telle plante.
- analyse des publications locales qui ne sont pns suffisamment
connues ou exploitées
(publications des services de l'agriculture, du service 4es eaux et forêts, de
l'IFAN, etc••• )
- bibliographie des travaux récemment publiés sur des thèmes intéres-
sant l'Institut.
·Ces conditions, qui seront à développer éventuellement, corresponà~nt,
nous semble-t-il, a~ eeté pratique de la création d'un Institut de recherches sur
les plantes médicinales à DAXAR. Elles montrent l'importance primordiale du Se-
crétariat scietitique et le rôle de Directeur de l'Institut, qui doit ~tre
polyvalent, disponible, d'une culture scientifique doublée d'une expérience adoi-
nistrative éprouvée.
.••U..

6/
Il est à noter que ces observations cliniques ~rienter~nt souvent la
recherche pharmacodynamie et induiront dea recberehes plus ponotuelles sur
les formes gal~niques les mieux adaptées.
C'est là peut-être qu'il faut conclure, en rappelant que cette étcpe
d~cis1ve reste conditionn~e par la sélection c'est-à-dire par le choix de lu
plante à ~tudier.
Elle allie nécessairement la botanique, la chimie, la pharcacotecr~~ie
et la pharmacodynamie.
Ainsi l'homme du terrain, l'homme de laboratoire et le clinicien
doivent à tout moment se situer au niveau d'une ~quipe qui doit demeurer un
ensemble cohérent.
C'est là, croyons-nous la eondition premi~re d'une promotion de ~
recberche sur les pharmacopées africaines devenues priorité de développenent
en terre africaine.
PROF.
o. SYLLA.