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1
1
LE COMPORTEMENT SCOLAIRE.
DES FILLES ET DES GARÇONS
AU TOGO DE 1955 A 2004
Datè Fodio François GBIKPI-BENISSAN
Université de Lomé,

/
.
InstttutNatlOnal des SCiences de l'EducatIOn
(INSE)
BP
1515, Lomé, Togo
E-mail: dfgbikpi@yahoo.fr
RÉSUMÉ'
Dès le milieu dés années 1950,la progression de la scolarisation féminine s'est accentuée et l'effectif
des filles scolarisées est en passe. en ce début du XXle siècle, de rattraper celui des garçons dans le degré
primaire. Ce qui n'est cependant pas le cas dans le degré secondaire, où la progression est moins rapide,
1
quoique diversifiée selon les filières. La comparaison du comportement scolaire des filles et des garçons révèle
que la progression des filles cache des problèmes importants d'insertion dans le système scolaire: leur
comportement est différent de celui des garçons et se caractérise essentiellement par des difficultés de survie
au sein du système. Mais, il n'y pas lieu de désespérer puisque les jeunes filles qui se maintiennent dans le
système sont de plus en plus nombreuses et réussissent mieux, en fin de parcours scolaire secondaire, que lés
garçons.
Mots-clés:
Scolarisation féminine, scolarisation masculine, taux de scolarisation,
indice de parité, déperdition scolaire, réussite, rendement scolaire.
ABSTRACT
Since the middle ofthe 1950s, female education has increased and the number ofeducated girls is
abov.t to catch up with that ofthe boys at the primary levef during the early 21 st century. However tlùs is not the
case secondary schools, where the progression is less rapid, akhough diversified, on the basis ofthe tracks
under com;ideration. The comparison ofthe behaviour pattern of school girls and boys reveals that girls'
progress hides important insertion problems witlùn the school system. Girls' behavioÙr pattern is different from
that ofthe boys and is mainly characterized by survival difficulties witlùn the system. But there is no need to lose
Revue du CAMÉS - Nouvelle Série B, Vol. 008 N° 1-2007 (1" Semestre)
135 .

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hope since the number ofschool girls who remain in the system keeps on rising and girls are more successful
than boys at the end ofthe secondary school years.
Key-words :
Female educàtion, male education, education rate, parity-index, school
wastage, success, education product.
Après un siècle d'efforts pour promouvoir la
scolarisation des filles, le bilan reste mitigé. Certes, de
plus en plus de filles vont à l'école, de plus en plus de
INTRODUCTION
fùles réussissent leur scolarité, mais toujours en nombre
inférieur à celui des garçons. Les disparités scolaires
Aucun pays africain n'ignore plus l'importance
liées au geme demeurent importantes. On a souvent
de la scolarisation des filles. Tous les pays africains
évoqué des causes liées aux préjugés des familles, aux
savent que le destin des sociétés africaines se jouera
traditions, à la religion, au statut et au rôle mineurs de la
aussi sur leurs capacités à promouvoir, autrement que
femme dans la société, au manque de débouchés
dans les paroles, la scolarisation des filles: aucune
professionnels féminins pour expliquer les refus, les
société ne peut se contenter de n'utilis~r pour son
réticences et les lenteurs de la scolarisation féminine.
développement qu'une partie de ses membres. Cela
Les facteurs explicatifs de la sous-scolarisation
fait un demi-siècle, au moins, que les Africains gèrent
et de la sous-scolarité des filles par rapport à celles
eux-mêmes cette importante question de la scolarisation
des garçons au Togo ont été bien repérés et bien
des filles après qu'elles ont été mises à l'école, il ya
étudiés (MEN, 1973 ; Gbikpi-Benissan et Dravie,
plus d'un siècle, par le colonisateur qui était plutôt
1991 ; Quashie, Evlo et Kekeh, 1992 ; Banque
réticent à le faire. Un bilan de la scolarisation
mondiale, 1995)1. Ils ne sont pas différents dans les
postcoloniale des filles s'impose, pour en dégage: les
autres pays d' Itfrique occidentale et centrale (Lê Thành
forces et les faiblesses et envisager des perspectives
Khôi, 1971 ; Banque mondiale, 1993). Ils sont donc
pertinentes en relation avec l'enjeu que la scolarisation
bien connus et il n'est pas besoin d'y revenir ici, sous
des filles constitue pour la construction équilibrée des
une forme autre que celle d'un simple rappel. Ces
sociétés africaines contemporaines.
facteurs sont d'ordre socio-économique, socio-culturel,
Notre article se veut une contribution au bilan de
institutionnel et pédagogique.
la scolarisation féminine au Togo après l'indépendance.
Les facteurs d'ordre socioéconomique se
Après avoir exposé la problématique et la
résument à ces faits: le coût direct de la scolarité
méthodologie de notre recherche, nous comparerons
(écolage, uniforme, livres et fournitures scolaires) n'est
le comportement scolaire des filles et des garçons, à
pas supportable par la famille; le coût d'opportunité,
traveŒ leur présence et leur performance à l'école, pour
non plus: la fille n'est pas scolarisée car elle aide la
tirer de l'analyse comparative les caractéristiques
mère pour le petit commerce, les travaux ménagers, la
majeures du comportement scolaire féminin, de l'entrée
garde des frères et sœurs en bas âge; la rentabilité de
au degré primaire à la sortie du degré secondaire.
la scolarisation féminine n'est pas évidente pour la
famille: soit, la fille finit par abandonner l'école et il
1_PROBLEMATIQUE
n'était pas nécessair.e de l'y mettre, soit, elle ne
l'abandonne pas et tout le bénéfice est pour la famille
Au Togo, les premières écoles ont été ouve:tes
qu'elle fondera avec son futur mari, non pour sa famille
dans le dernier quart du XIXe siècle, mais c'est-au'
d'appartenance.
début du XXe que les filles entrent à l'école grâce aux
Les facteurs d'ordre socioculturèl s'organisent
sœurs des missions catholiques. C:est à elles que revient
autour de conceptjons et d'attitudes liées au statut et
l'honneur d'avoir pris cette ihitiative. Elles ont
au rôle traditionnels de la femme, épouse et mère, dont
commencé par recueillir les fillettes métisses
la fille n'est ~ue la préfiguration; la femme serait
abandonnées, puis leur ont donné une instruction très
inférieure à 1'homme, au plan physique, intellectuel et
élémentaire limitée à 1'hygiène et à l'art ménager. Cela
mental ; ces bonceptions sont intériorisées par les
fait donc plus d'un siècle que les filles vont à l'école.
membres de li fanülle, y compris la fille elle-même, les
136
Revue du CAMES - Nouvelle Série B, Vol. 008 N° 1-2007 (1'" Semestre)

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Sciences sociales et humaines
maîtres et les maîtresses à l'école, les écoliers et les
persiste même si la tendance générale est à l'amélioration
écolières ; ces considérations limitent le niveau
de la situation scolaire des filles par rapport à celle des
d'aspiration scolaire et professionnelle de la fille; elles
garçons.
amènent la mère à préparer résolument la fille à son
L'amélioration de la situation scolaire des filles
futur rôle de ménagère en la chargeant, plus que le
est un'Phénomène mondial'. Et c'est avec raison que le
garçon, de tâches domestiques : le temps utilisé et
XXe siècle a été nommé, du point de vue de
l'énergie déployée pour.ces travaux sont perdus pour
l'instruction, « le siècle des filles », même si les filles
les études; par ailleurs, l'arrivée de l'âge du mariage
instruites restent en butte à des préjugés culturels, y
signifie souvent pour la fille le départ de l'école, et cet
compris dans des sociétés dites « évoluées » comme
âge vient vite pour la fille tardivement scolarisée; elle
la France, où, du point de vue scolaire, elles réussissent
est unanimement condamnée lorsque survient une
mieux que les garçons. Ces préjugés persistent et
malencontreuse grossesse et c'est l'image de lajeune
induisent, entre autres, un traitement inégalitaire dès
fille scolarisée qui en pâtit.
femmes sur le marché de l'emploi (Baudelot et Establet,
Les facteurs d'ordre institutionnel et
1992).
pédagogique concernent directement l'école elle-même
En Afrique, cette amélioration a été sensible,
: la mixité scolaire qui avantage les garçons par leur .
surtout dans le dernier quart du XXe siècle, et c'est
présence majoritaire dans les écoles; la présence de
plutôt le XXle siècle qui, sur le continent, pourrait
stéréotypes dévalorisant la fille et la femme dans les
recevoir une telle qualification à condition de continuer
manuels scolaires; les attitudes et les préjugés négatifs
à consentir les efforts nécessaires pour une scolarisation
des enseignants et des enseignantes à l'égard des
intégrale des filles (Banque mondiale, 1993). Certes,
capacités intellectuelles des filles; l'insuffisance
les disparités liées au genre sont en passe d'être
d'enseignantes pour l'encadrement des filles; le danger
résorbées dans l'enseignement primaire. Mais, les
potentiel que constituent pour les jeunes filles les
problèmes restent préoccupants dans l'enseignement
enseignants indélicats.
secondaire, et partant, supérieur.
S'il n'est pas utile de revenir sur l'examen des
facteurs, il est par contre digne d'intérêt de montrer, du
point de vue quantitatif, comment se présente la situation
La conjugaison de tous ces facteurs explique
scolaire des filles au début du XXle siècle au Togo,
la sous-scolarisation des filles, leurs échecs et abandons
avec un regard rétrospectif sur l'évolution de cette
scolaires. Pendant une vingtaine d'années, de 1973 à
situation pendant les quarante dernières années, soit
1995, les aspects quantitatifs et qualitatifs de la situation
de l'Indépendance à nos jours. Et ceci, dans une
scolaire des filles au Togo ont été mis en lumière. Les
perspective comparatiste, par rapport à la situation des
disparités liées au genre à l'époque coloniale ont fait
garçons, pour mieux appréhender les forces et les
l'objet d'un examen socio-historique récent, qui a
fàiblesses de la scolarisation féminine et savoir où faire
montré comment le phénomène est né en relation avec
porter les efforts.
les objectifs de la politique scolaire coloniale qui, au
Togo, comme dans l'ensemble des territoires colonisés,
s'est peu préoccupée, avant la Seconde Guerre
Mondiale, de la scolarisation féminine (Gbikpi-
Benissan,2006).
Les constantes de la situation scolaire des filles
s'expriment de la façon suivante: les filles sont moins
scolarisées que les garçons, elles redoublent et
abandonnent plus ql}'eux, elles réussissent moins bien
qu'eux. Le résultat est que les effectifs féminins
diminuent nettement plus vite que les effectifs masculins,
au fur et à mesure que l'on parcourt le système scolaire,
du degré primaire au degré supérieur. Ce phénomène

(Footnotes)
(Footnotes)
1 Comme le confirment des études quantitatives et qualitatives menœs
, Pour les références complètes des études. voir la bibliographie à la fin ..
au niveau mondial sous l'égide de l'UNESCO (voir
de \\' article.
notamment Deblé, 1980 et Clair, 1995).
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______________________________ Sciences sociales et huma~nes
des pourcentages et des indices, nécessaires à l'analyse,
à l'aide du logiciel de traitement de données Microsoft
II. METHODOLOGIE
excel. Pour l'exposition des résultats de l'analyse, nous
avons opté pourdes titres et des sous-titres qui résument
La méthode comparative, dont Durkheim dit
les caractéristiques du comportement scolaire des filles
qu'elle est la méthode par excellence de la sociologie l,
et des garçons.
est ici utilisée pour caractériser le comportement scolaire
des filles par rapport à celui des garçons, Mais, le
comportement scolaire des garçons, disons-le
d'emblée, est loin d'être une norme et ses faiblesses
III. LA PRESENCE DES FILLES ET DES
sont aussi mises en lumière. Nous ne disonspas non
GARCONS A L'ECOLE
plus que les filles se comportent comme elles le font
parce qu',elles sont des filles: loin de nous l'idée
3.1. Vers une égalité des genres au primaire
d'inscrire dans la nature des filles leur comportement
et d'expliquer des faits sociaux par des faits biologiques,
Une progression soutenue de la scolarisation
Nous nous livrons ici à une analyse classique
féminine caractérise la présence des filles au primaire :
d'éducation comparée: elle concerne les disparités
de plus en plus de filles vont à l'école; leur effectifest
scolaires liées au genre. Le comportement scolaire, que
en passe d'égaler celui des garçons,
nous définissons comme étant la manière dont les élèves
parcourent le système scolaire, de l'entrée au primaire
3.1.1. De plus en plus de filles vont à l'école
à la sortie du secondaire, est lié au genre, Le genre, qui
primaire
fonctionne dans le cadre de notre analyse comme une
variable indépendante, comprend deux modalités:
Au niveau national, en 2004, le taux net de
féminin et masculin. Le comportement scolaire, qui est
scolarisation primaire des filles et des garçons
la variable dépendante, a été repéré à travers deux
(tableau 01)1 indique que moins de filles (73,1 %) que
indicateurs: la présence et la performance dans le
de garçons (SO,3%)en àge d'aller à l'école (6-11 ans)
système scolaire. Le premier indicateur, la présence des
y vont: mais la différence de fréquentation scolaire n'est
filles et des garçons dans le système scolaire, est mesuré
que de 7 points, Un regard rétrospectif sur les vingt
à partir de cinq indices: 1) le taux net de scolarisation
dernières années montre que la tendance de la
féminine et masculine au niveau national et régional; 2)
scolarisation féminine est incontestablement à
l'indice de parité scolaire entre les filles et les garçons ;
3) l'indice de croissance des effectifs féminins et
(Footnotes)
masculins; 4) le pourcentage de filles et de garçons
1 Pour Durkheim, le sociologue ne pouvant expériment~r à la manière
du physicien sur les faits soeiaux, la méthode comparative, qui est une
dans les effectifs scolarisés; 5) le taux de répartition
expérimentation indirc..:te, permet seule d'adllünis~r la prl:uve en
des filles et des garçons entre les degrés, les cycles et
sociologie" en ce sens, il écrit,
les filières. Le second indicateur, la performance des
~~a sociologie comparée n'est pas une branche particulière de la
sociologie: c'est la sociologie même, en tant qu'elle cesse d'être
filles et des garçons dans le système scolaire, est mesuré
purement descriptive et aspire à rendre compte des faits» (Durkheim,
1895, 1967 : 137).
à partir de quatre indices : 1) le taux estimé de
2 Les premiéres statistiques fiables relatives à la scolarisation des tilles
déperdition féminine et masculine; 2) le taux de
au Togo datent de 1925 (année scolaire 1924-25)
Pendant la
colonisation, les statistiques scolaires sont publiées dans le Rapport
redoublement féminin et masculin; 3) le taux de réussite
annuel du Gouvernement français à la SDN sur l'administration SOliS
féminine et masculine aux examens de fin de cycle; 4)
mandat du territoire du Togo, 1922-1938, puis dans le Rapport annuel
du Gouvernement français à l'ONU sur l'administration SOIiS //l,elle
le taux de rende~ent scolaire apparent féminin et
du lerri/oire du Togo, 1947-1957. Après l'Indépendance. le ministère
masculin.
togolais en charge de l'education publie un Annuaire national des
statistiques scolaires ; les statistiques scolaires sont établies
La réuni on des données brutes a nécessité une
annuellement et sans discontinuité depuis 1966 (Iére année 1965-
longue et méticuleuse consultàl\\on des annuaires
1966) jusqu'en 2004 (Jge année 2003-2004) par la Direction Générale
de la Planification de l'Education (DGPE), devenue en 2003 la Direction
nationaux de statistiques scolaires 2, Certaines données
de la Prospective, de la Planification de l'Education et de J'Evaluation
ne'sont pas disponibles pour certCJ,ines années. Nous
(DPPE) ; les statistiques de 2005 sont en coUrs d'édition. A partir de
1984, le ministère togolaîs en charge de l'enseignement technique et
avons jugé préférable, pour montrer l'évolution du
de la formation professionnelle publie un Annuaire statistique, le
comportement scolaire, de présenter les données de
dernier publié concerne l'année scolaire 2004-.; celui de 2005 est
égalemenl en cours d'édition.
cinq ans encinq ans, de 1955 à 2000 et, pour montrer
la situation actuelle, de les présenter annuellement de
2000 à2004. Nous avons réalisé les calculs des taux,
q8
Revue du CAMES - Nouvelle Série B, Vol. 008 N° 1-2007~1I"' SeU\\estre)

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Sciences sociales et humaines
l'égalisation avec la scolarisation masculine. Pendant
longtemps, en effet, les filles ont été sous-représentées:
3.1.2. L'effectif féminin est en passe
ainsi, en 19852, seulement 38,8% des filles contre
d'égaler l'effectif masculin
67,6% des garçons en âge d'aller à l'école y allaient:
la différence était alors de 29 points, 4 fois supérieure
De 1955 à2004 (tableau 02), l'indice de parité
à celle de 2004. L'effort pour scolariser les filles a donc
scolaire entre les tilles et les garçons4 au degré primaire
été certain: en 20 ans, la différence de fréquentation
passe de 0,3 à 0,8, soit de 3 filles pour 10 garçons à 8
scolaire s'est réduite de 22 points; le taux net de
filles pour 10 garçonss : il triple presque et gagne 5
scolarisation des filles a presque doublé (multiplié par
points en 50 ans. Au cours de la période, la croissance
1,8) tandis que celui des garçons a augmenté d'à peine
des effectifs féminins est trois fois plus rapide que celle
le quart (multiplié par 1,2) ;dans le même temps, l'indice
des effectifs masculins6• Les filles qui représentaient 22%
de parité des taux nets de scolarisation est passé de
(moins du quart) des effectifs en 1955 et 39% (les deux
0,6 à 0,9, augmentant de moitié. Cependant, ces taux
cinquièmes) en 1985, en représentent 46% (près de la
nationaux cachent des disparités importantes au plan
moitié) en 2004. Incontestablement, la scolarisation
régional.
féminine aU degré primaire tend donc vers la parité avec
Au niveau régional (tableau 01 )(3), en 2004, si
la scolarisation masculine.
(pour prendre les cas extrêmes), dans la région de
Lomé-Golfe, 83,7% des filles en âge d'aller à l'école y
3.2. Une forte inégalité des genres au
vont, contre 91 % des garçons, dans la région des
secondaire?
Savanes, seulement49,1 % des filles en âge d'aller à
l'école y vont, contre 68,1 % des garçons: si, dans la
La progression de la scolarisation féminine au
région de Lomé-Golfe, la différence de fréquentation
degré secondaire est plus lente qu'au degré primaire.
scolaire entre les filles et les garçons est de 7 points
Par ailleurs, la présence des filles, par rapport à celle
(égale à la différence de fréquentatilm au niveau
des garçons, n'est pas la même selon les filières et les
national), dans la région des Savanes, elle est de 19
cycles : dans la filière générale, la présence féminine
points (supérieure de 12 points à la différence de
progresse lentement au premier cycle, très lentement
fréquentation au niveau national). Un regard rétrospectif
au second cycle; dans la filière technique, la présence
montre qu'il y a 20 ans, en 1985, dans la région
féminine régresse très fortement au cycle court mais
Maritime (qui comprenait à l'époque la région de Lomé-
progresse rapidement au cycle long.
Golfe), 40,8% des filles en âge d'aller à l'école y
allaient, contre 77% des garçons, tandis que dans la
3.2.1. Dans la filière générale, l'effectif
région des Savanes, 13,6% des filles contre 37,4% des
féminin progresse lentement au premier
garçons y allaient: dans la région Maritime, ladifférence
cycle, très lentement au second cycle
de fréquentation scolaire entre les filles et les garçons
était de 36 points, dans la région des Savanes, elle était
De 1955 à 2004 (tableau 03), l'indice de parité
je 24 points. Ainsi, alors que l'écart de fréquentation
scolaire entre les filles et les garçons dans la filière
~ntre les filles et les garçons s'est réduit dans la région
générale passe de 0,3 à 0,5, soit de 3 filles pour 10
\\1aritime (y compris Lomé-Golfe) de 29 points en 20
garçons à 5 filles pour 10 garçons7 : il ne double pas et
ms, dans la région des Savanes, il ne s'est réduit que
ne gagne que 2 points en 50 ans. Au cours de la
ie 5 points; l'indice de parité des taux nets de
période, la croissance des effectifs féminins est deux
;colarisation est passé de 0,5 à 0,9 dans la région
fois plus rapide que celle des effectifs masculins8• Les
V1aritime (y compris Lomé-Golfe), alors que dans la
filles qui représentaient 21% (le cinquième) des effectifs
'égion des Savanes, il n'est passé que de 0,4 à 0,7,
en 1955, n'en représentent que 34% (le tiers) en 2004.
narquant là une évolution plus lente que celle de toutes
Dans la filière générale, la tendance à la parité des genres
es autres régions dont l'indice atteint 0,9 dès 2001.
est réelle mais faible. Elle varie selon les cycles: faible
En somme, les filles demeurent moins scolarisées
au premier cycle, elle est très faible au second
lue les garçons en proportion des effectifs scolarisilbles.
liais, depuis une vingtaine d'années, la tendance du
Au premier cycle, de 1955 à2004, l'indice de
aux de scolarisation féminine est manifestement à
parité scolaire des genres passe de 0,3 à 0,6, double
.égalisation avec le taux de scolarisation masculine au
iveaunational, même si cette tendance est plus ou moins
et progresse de 3 points en 50 ans. Au cours de la
)rte selon les régions.
:evue du CAMES - Nouvelle Série B, Vol. 008 N° 1-2007 (l" Semestre)
139

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _~- Sciences sociales et !Iumaille~
3.2.2. Dans la filière technique, l'effectif
période, la croissance des effectifs féminins est deux
féminin régresse fortement au cycle court,
mais progresse rapidement au cycle long
fois plus rapide que celle des effectifs masculins9, Les
filles qui représentaient 23% (moins du quart) des
De 1955 à 2004 (tableau 04), l'indice de parité
effectifs en 1955, en représentent 36% (plus du tiers)
scolaire entre les filles et les garçons dans la filière
en 2004,
technique passe de 0,3 à 0,5, soit de 3 filles pour 1C
Au second cycle, l'indice de parité scolaire des gemes
garçons à 5 filles pour 10 garçons l, Au cours de 1<1
passe de 0,1 à 0,3 10, triple mais ne progresse que de 2
période, la croissance des effectifs féminins est près de
points en 50 ans, Au cours de la période, la croissance
deux fois plus rapide que celle des effectifs masculins2
des effectifs féminins est trois fois plus rapide que celle
Les filles qui représentaient 21 % (le cinquième) de~
des effectifs masculins11, Les filles qui représentaient
effectifs en 1955, n'enreprésentent que 33% (le tiers:
9% (moins du dixième) des effectifs en 1955, n'en
en 2004, Dans la filière technique, la tendance à la parité
représentent que 23% (moins du quart) en 2004 : la
des gemes est aussi faible que dans la filière générale
présence des filles au second cycle du second degré
Au cycle court, la parité est décroissante; au cycle
en 2004 est la même qu'au premier cycle en 1955 !
long3, c'est l'inverse: la parité est croissante,
(Foot notes)
1
Le ~aux de scolarisation par genre établit un rapporl entre. d'une part, le nombre de filles el de garçons dans la population el, d'autre part le
nombre de filles et de garçons scolarisés. Il permet une comparaison proportionnelle de la s.colarisation féminine et masculine. RappelQns qlle
le taux net de scolarisation primaire est le rapport entre le nombre d'élèves âgés de 6 à Il ans et le nombre d'enfants d'âge scolaire (6-11 ans)
lorsque tous les enfants d'âge scolaire sont effectivement scolarisés, ce taux est égal à 1. Le taux hrut de scolarisation primaire est le rapport
entre le nombre d'élèves, quel que soit leur âge, et le nombre d'enfants d'âge scolaire (6-11 ans) : comme on l'aura compris, le taux brut de
scolarisation ne compare pas des cara~tères comparables et peut être, de ce seul fait, supérieur à 1. Pilr commodité ces taux sont habituelJemel1l
multipliés par 100: en toute rigueur, cc sont alors des pourcentages.
2L'année scolaire )984-85 est particulièrement intéressante car c'est la dernière année d'une «( déscolarisation H, au cours de laquelle les
».
effectifs scolarisés étaient au plus bas. Survenue en 1981-82, la « déscolarisation
été étudiée par Marle-France Lange (1984, 1985, 1995)
Elle a utilisé ce terme pour désigner ce phénomène conjoncturel affectant les effectifs, qui se caractéri~e à la fois pai une diminution du nombre
d'entrées à l'école et une augmentation du nombre d'abandons, et qui ne se confond donc pas avec le phénomène de déperdition scolaire (1998 :
242) .
.1Le Togo compte six régions d'éducation, du sud au nord: Lomé·Golfe, Maritime, Plateaux, Centrale. Kara, Savanes, A la tête dc chaque région
est placée une direction régionale de l'éducation. L'organisation administrative de l'enseignement est déconcentrée, maiS IlOIl décentralisée:
les directions régionales n'ont pas de pouvoir de décision: clles relèvent de l'administration centrale du ministère en charge dc l'éducation
nationale.
4
L'indice de parité scolaire entre les genres est le rapport entre le nombre de filles et le nombre de garçons scolarisés: lorsque le nombre de tilles
scolarisées est égal au nombre de garçons scolarisés, l'indiee est égal à 1.
~ En 1925, première année pour laquelle nous disposons de données chifirées fiables sur la scolarisation féminine au Togo,
l'indice de parité était de 0,1 : il y aV3;LJ: 995 filles et 7,775 garçons scolarisés au primaire (source: Rapport annuel du gouvernement français
à la SDN, 1924). En 35 années de colonisation, l'indice s'est accru de 3 points; en 39 années d'indépendance, de 4 points
li Pour le' calcul de la croissance, l'année 1955 est prise eomme année de base =
100. Cc qui donne L1ne croissance de 3440% pour les tilles et
1098% pour les garçons.
7 La scolarisation secondaire débute au Togo en 1947-48, En 1949 (année des premières statistiques fiables relatives â la scolarisalion secondaire
des filles au Togo), dans la filiere générale, il y a 399 garçons et 108 filles (source: Rapport annuel du gouvernement français à l'ONU, 1948)
: l'indicc de parité est de 0,3. Pendant plus de 40 ans, il restc stabilisé ~ 0,3. Ce n'est qu'en 1995, que cet indice passe durablement à OA, avant
d'alleindre 0,5 en 2001.
Il 67536% pour les filles et 33784% pour les garçons. La croissance des',efièctifs féminins dans la filière générale cst vingt fois plus rapide qu'au
primaire (3440%) ; cclle des effectifs masculins, plus de trente fois qu"au primaire (1098%) .
• 65320% pour les filles et 33982% pour les garçons.
'" Trés faible tout au long de la période, il n'alleint 0,3 qu'en 2000.
" 98375% pour les filles et 32850% pour les garçons. La croissance des effectifs féminins au second cycle de la liliére générale est une fois et
demie plus rapide qu'au premier cycle (65320) ; eelle des effectifs masculins est la même (33982%).
140
Revue du CAMES - Nouvelle Série B, Vol, 008 N° 1-2007 (1" Semestr

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Sciences sociales et humaines
Au cycle court, de 1955 à 2004, l'indice de parité
Ainsi, moins du quart (22,1 %) des filles
scolaire des genres passe de 0,3 à 0,1 et régresse de 2
scolarisées et moins du tiers (31,6%) des garçons
points en 50 ans. En fait, au cours d'une première
scolarisés sont répartis entre les sept années du degré
période de 15 ans, de 1955 à 1970, l'indice progresse
secondaire, tandis que plus des trois quarts des filles et
et dépasse 1 : les filles sont plus nombreuses que les
plus des deux tiers des garçons sont répartis entre les
garçons. Puis, après 1970, l'indice régresse
six années du d,egré primaire. Certes, la situation s'est
régulièrement jusqu'en 2004, année où les filles ne
améliorée: il y a 20 ans, en 1985, à peine le dixième
représentent plus que 9% des effectifs. D'abord plus
(11
de deux fois plus rapide que la croissance des effectifs
j 1%) des filles scolarisées et moins du cinquième
(19,8%) des garçons scolarisés étaient au secondaire.
masculins jusqu'en 1990, la croissance des effectifs
Cependant, du point de vue de la parité, la situation
féminins devient plus de trois fois moins rapide que celle
des filles se dégrade: pratiquement réparties dans les
des effectifs masculins jusqu'en 20044• Les filles qui
mêmes proportions déséquilibrées que les garçons en
représentaient 21 % (le cinquième) des effectifs en 1955
1955 (près de 98% au primaire, un peu plus de 2% au
et qui en ont représenté jusqu'à 53% (plus de la moitié)
se~ondaire),les filles voient le.ur répartition s'équilibrer
en 1966, n'en représentent plus que 9% (moins du
plus lentement que celle des garçons; l'écart entre eux
dixième) en 2004.
se creuse: il était de 8,7 points en 1985, il est de 9,5 en
Au cycle long, de 1970 à 2004, l'indice de
2004.
parité scolaire des genres passe de 0,1 à 0,7, septuple
et progresse de 6 points en 34 ans. C'est la plus forte
progression de tous les degrés et cycles, en une durée,
(Foolnoles)
en outre, plus courte des 2/se. Au cours de la pério_d_e,
1 M_i~.à part un, pic à OJ~ en 1970, l'évolution de l'indice de parité dans
la c:oissance des effectifs féminins est sept foj~s
la t1here technique est semblable à celle de l'indice de parité dans la
filière générale.
rapide que celle des effectifs masculins5. Les filles qui
2 Mais .Ies effectifs de \\<f"t1Iière technique. tant 1ëminins (6658%) que
représentaient 9% (moins du dixième) des effectifs en
masculms (3452%), croissent dix fois moins vite que ccux de la lilière
générale (67536% pour les filles et 33784% pour les garçons) : ils
1970, en représentent 41 % (les deux cinqujèm~s)en
crOIssent, pour les filles, près de deux fois plus vite qu'au primaire
20046
(3440%), pour les garçons, lrois fois plus vite (1098%).
: c'est la plus forte présence féminine dans les
.\\ Le cycle cpurl de la filière technique comprend deux niveaux
cycles du second degré, filière générale et filière
: un enseignemen[ de premier cycle auquel les élèves accèdent après la
classe de 5" du premil.:r cyde de la filière générale". ils y reçoivent
technique confondues? !
apres 3.'ms de formation. lin certificat de tin d'apprcl11issagc (CFA) .
un enseignement de st'cond cycle auquel les élèves accèdent après le
En somme, si l'inégalité des genres reste assez
BEPC et la ré.ussîte il un concours de recrutement: ils y préparent en
forte au degré secondaire, au cycle long de
3 ans un certificat d'aptitude professionnelle (CAP) et/ou lin brevet
d'études professionnelles (BEP). Le
l'enseignement technique cependant, la disparité des
cycle long est un enseignement de second cycle qui prépare aux
genres est moins prononcée que dans les autres cycles8•
baccalauréats 1 et 2 dans les séries industrielles et commerciales: il est
en tout comparable 3U second cycle de la tilière générale.
, En 1990, 1261% pOlir les filles et 571% pOlir les garçons; en 2004.
3.3. Une répartition déséquilibrée des
297% pour les filles et 999% pour les garçons.
, 20680% pour les filles et 2844% pour les garçons.
effectifs entre les degrés et les cycles
" En 1995, les filles ne représentent plus que le quart (26%) des effectifs
du cycle court alors qu'en 1970, elles en représentaient la moitié
(51%). En 1995, elles représentent déjà le quart (24%) des effectifs du
Si c'est au cycle long de la filière technique que
cycle long alors qu'en 1970, elles n'en représent(lient que le dixième
la disparité des genres est la moins prononcée, ce n'est
(9%).
, De 1970 à 2004, les effectifs féminins du cycle long de la tïliére
pourtant pas là que les filles sont les plus nombreuses.
techl1lque passent d'une representation de 9% il 4J% des effectifs ~t
En 2004, 77,9% des filles sont au degré primaire, 19%
croissent de 20680%, landÎs que dans le même temps. ceux du secund
cycle de la filière générale passent de 14% à 23% et croissent de
au premier cycle général et au cycle court technique,
4704%.
3,1% au second cycle général et au cycle long technique
',En moyenne d~ 2000 à 2004 : au premier cycle de la tilière générale,
1 md/ce de paIlte scolaire des genres est de 0,5 et les filles représentent
; 68,4% des garçons sont au degré primaire, 25,3% au
34% d~s effectifs, au cycle court de la filière technique, les chiffres
premier cycle général et au cycle court technique, 6,3%
respectIfs sont 0,1 et 13% ; au second cycle de la filiére générale, 0.3
et 22% ; au cycle long de la filiére technique, 0,6 et 38%.
au second cycle général et au cycle long technique
(tableau 05).
3.3.1. Moins du quart des filles et moins du
tiers des garçons au secondaire
Revue du CAMES- Nouvelle Série B, Vol, 008 N° 1-2007 (1" Semestre)
141

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Sciences sociales et "umaines
cycle général (1 0,9% contre 6,3%: écart de 4,6 points)
et au cycle long technique (2,2% contre 0% : écart de
3,3.2, La filière générale concentre la
2,2 points).
quasi-totalité des filles et des garçons
En 35 ans, du point de vue de la parité, la
situation des filles s'est transformée tant dans la filière
Au degré secondaire, en 2004, sur les 22,1%
générale que dans la filière technique. Dans la filière
de filles, 20,9% sont dans la filière générale: 18,9% au
générale, au premier cycle, l'écart avec les garçons a
premier cycle, 2% au second; les 1,2% de filles
connu une différence de 15,2 points à l'avantage des
restantes sont dans la filière technique: 0,1 % au cycle
filles (il est passé de 8,1 points en faveur des garçons à
court, 1,1 % au cycle long. Sur les 31 ,6% de garçons,
7,1 points en faveur des filles) : la situation s'est
29,9% sont dans la filière générale: 24,8% au premier
considérablemenl améliorée pour les filles; au second
cycle, 5,1 % au second; les 1,7% de garçons restants
cycle, l'écart s'est accru de 2,5 points à l'avantage des
sont dans la filière technique: 0,5% au cycle court,
garçons (il est passé de 4,6 à 7,1 points) : la situation
1,2% au cycle long. Si les filles et les garçons sont
s'est détériorée pour les filles. Dans la filière technique,
répartis dans les mêmes proportions déséquilibrées entre
',ilU cycle court, l'écart avec les garçons a connu une
la filière générale (soit 94,6% des filles et des garçons
différence de 16,1 points à l'avantage des garçons (il
du degré secondaire) et la filière technique (5,4%), les
est passé de 14,9 points en faveur des filles à 12 point
filles sont proportionnellement plus représentées que
en faveur des garçons) : la situation s'est
les garçons au premier cycle général (85,6% contre
considérablement détériorée pour les filles; au cycle
78,5% : écart de 7,1 points) et au cycle long technique
long, l'écart a COIIDU une différence de 3,4 points à
(5% contre 3,8% : écart de 1,2 point) ; les garçons
l'avantage des filles (il est passé de 2,2 points en faveur
sont proportionnellement plus représentés que les filles
des garçons à 1,2 point en faveur des filles) : la situation
au second cycle général (16,1 % contre 9% : écart de
s'est améliorée pour les filles,
7,1 points) et au cycle court technique (1,6% contre
Ainsi, l'examen de l'évolution de la structure
0,4%: écart de 1,2 point).
des effectifs féminins et masculins montre que si, du
point de vue de la parité des genres, les filles ont réalisé
3.3.3. La parité progresse au premier cycle
des progrès au cycle long de la filière technique (3,4
général et au cycle long technique
points gagnés sur l'écart avec les garçons), c'est au
premier cycle de la filière générale que les progrès
C'est par rapport à la situation des filles en
féminins les plus importants (15,2 points gagnés sur
19701, que les changements intervenus au degré
l'écart avec les garçons) ont été enregistrés: des
secondaire jusqu'en 2004 apparaissent le mieux. En
progrès quatre fois et demie plus importants que ceux
1970, sur les 6,4% de filles au degré secondaire, 5,1 %
du cycle long technique.
étaient dans la filière générale: 4,7% au premier cycle,
0,4% au second; les 1,3% de filles restantes étaient
IV. LA PERFORMANCE DES FILLES
dans la filière technique: 1,3% au cycle court, 0% au
ET DES GARCONS A L'ECOLE
cycle long. Sur les 9,2% de garçons au degré
4.1. La déperdition des filles est plus
secondaire, 8,5% de garçons étaient dans la filière
importante que celle des garçons
générale: 7,5% au premier cycle, 1% au second; les
0,7% de garçons restants étaient dans la filière technique
: 0,5% au cycle court, 0,2% au cycle long. La
La structure des effectifs (tableau 05) permet
d'estimer le taux de déperdition féminine et masculine
répartition des filles entre les deux filières
entre les degrés et les cycles2•
(respectivement 79,7% et 20,3% des filles du degré
secondaire) était moins déséquilibrée que celle de
4.1.1. Le taux de déperdition des tilles est
garçons (92,4% et 7,6% des garçons du secondaire) :
supérieur à celui des garçons
les filles étaient proportionnellement plus représentées
que les garçons au cycle court technique uniquement
(20,3% contre 5,4%), mais avec un écart très important
En 2004, 1000 filles se répartissent comme suit:
de 14,9 points; les garçons étaient proportionnellement
779 au premier degré; 190 au premier cycle général
plus représentés que les filles au premier cycle général
et au cycle court technique; 31 au second cycle général
(81,5% contre 73,4%: écart de 8,1 points), au second
142
Revuedu CAMES - Nouvelle Sél"Îc B, Vol. 008 N° \\-2007 (1'" Semestre)

Sciences sociales et humaines
-------------------------
et au cycle long technique. Tandis que 1000 garçons
primaire au seoond cycle, la dépelÙition des filles diminue
se répartissent comme suit: 684 au premier degré; 253
de 4 points (99,6% à 96%), celle des garçons, de 8
au premier cycle général et au cycle court technique;
points (99% à 91 %).
63 au second cycle général et au cycle long technique.
Du degré primaire au premier cycle du degré
secondaire, 76% des filles sont perdues contre 63%
des garçons; du premier cycle au second cycle, 84%
Ainsi, si les taux de déperdition des filles et des
des filles sont perdues contre 75% des garçons; du .
garçons diminuent de 1970 à 2004, ceux des filles
degré primaire au second cycle du degré secondaire,
diminuent moins vite que ceux des garçons. Cependant,
96% des filles sont perdues contre 91 % des garçons.
du premier cycle au second, la différence n'est que d' 1
Les taux de déperdition féminine d'un degré ou d'un
point, alors qu'elle est de 10 points du primaire au
cycle à l'autre sont tous supérieurs aux taux de
premier cycle: la déperdition des filles diminue aussi
déperdition masculine: les écarts entre les filles et les
vite que celle des garçons du premier cycle au second
garçons sont de 13 points du primaire au premier cycle
cycle.
secondaire, de 9 points du premier cycle au second,
de 5 points du primaire au second cycle3.
. 4.1.3. La déperdition est devenue plus forte
En somme, et parce que la déperdition féminine
du premier cycle au second cycle
est proportionnellement moins importante que la
déperdition masculine du premier cycle au second, la
Mais, pour les filles comme pour les garçons,
déperdition du primaire au second cycle du secondaire
de 1970 à 2004, la situation du primaire au premier
n'est pas tellement plus importante pour les filles que
cycle, d'une part, du premier cycle au second, d'autre
pour les garçons.
part, s'est inversée: les pertes sont devenues plus
importantes du premier cycle au second que du primaire
4.1.2. Le taux de déperdition des filles
diminue aussi vite que celui des garçons du
premier cycle au second cycle
(Footnotes)
1
On sc souvient que 1970 est l'année du pic de pmité à 0,8 dans la
filière teehnique (voir plus haut: 3.2.2.).
35 ans auparavant, en 1970, du degré primaire
au premier cycle du degré secondaire, 94% des filles
2 La déperdition est d~ftnie comme la résultante des redoublements et
des abandons: «La déperdition d'effectifs résulte
de la combinaison
étaient perdues contre 91 % des garçons; du premier
des deux facteurs: abandons el redoublements de classe)) (Deblé, 1980
cycle au second cycle, 93% des filles contre 85% des
: 43). Le taux estimé de déperdition du cycle 1 au cycle 2 est obtenu ell
rapportant la différence entre l'effectif du cycle 1 ct J'effectif du
garçons; du degré primaire au second cycle du degré
cycJe 2 à J'effectif du cycle 1
secondaire, 99,6% des filles contre 99% des garçons.
1 En moyenne, de 2000 à 2004. 1000 filles se répartissenl comme SUIt
806 au premier degré. 165 au premier cycle général et au cyele coun
Les taux de déperdition féminine d'un degré ou d'un
teehnique: 29 au second cycle général et au eycle long technique
cycle à l'autre étaient tous supérieurs aux taux de
Tandis que j 000 garçons se répartissent comme suit. 710 au premier
degré, 229 au premier cyele général et au cycle court (cchnique : 61
déperdition masculine, mais les écarts entre les filles et
au second cycle général et au cycle long technique. Du degré primaire
les garçons étaient moins importants qu'en 2004 : 3
au premier eycle du degré seeondaire, 80% des filles sont perdues
contre 68% des garçons; du premier cycle au second eycle, 82% dcs
points du primaire au premier cycle secondaire, 8 points
filles sont perdues contre 73% des garçons; du degré primaire au
du premier cycle au second, 1 point (0,6 exactement)
second cycle du degré secondaire, 96% des filles sont perdues contre
91 % des garçons. Les t<lUX de déperdition féminine d'un degré ou d'ull
du primaire au second cycle4•
cycle à t'autre sont tous supérieurs (lUX taux de déperdition masculine
De 1970 à 2004, du degré primaire au premier cycle
les éearts entre les tilles et les garçons sont de 12 points du primaire au
premier eycle secondaire. de 9 points du premier cycle au second, de 5
du degré secondaire, les écarts entre la déperdition des
points du primaire au second cyele. La situation en 2004 retlète bien
filles et celle des garçons augmentent de 10 points (de
la situation moyenne Je 2000 à 2004.
~ Ces tendanees sont constantes. En 1985, du degré primaire au premier
3 à 13 points) ; du premier cycle au second, ils
cycle du degré secondnire, 89% des filles étaient perdues eontre 79%
augmentent de 1 point (de 8 à 9 points) ; du primaire
des garçons; du premier eycle au second cyele, 91% des tilles contre
80% des garçons; du degré primaire au second cycle du degré seeondaire,
au second cycle secondaire, ils augmentent de 4 points
99% des filles eontre 96% des garçons. Les taux de déperdition féminine
(de 1 à 5 points). Du primaire au premier cycle
d'un degré ou d'un cyele à l'autre étaient tous supérieurs aux taux de
déperdition masculine, mais les écarts entre les filles et les garçons
secondaire, ladéperdition des filles diminue de 18 points
étaient plus importants qu'en 1970 : 10 points entre le prim,aire et le
(94% à 76%), celle des garçons, de 28 points (91 % à
premier cyele secondaire, 9 points entre le premier eycle et le seeond,
3 points entre le primaire et le second cycle.
63%) ; du premier au second cycle secondaire, la
déperdition des filles diminue de 9 points (93% à 84%),
celle des garçons, de 10 points (85% à 75%) ; du
Revue du CAMES- Nouvelle Série B, Vol. 008 N° 1-2007 (1" Semestre)
143

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Sciences sociales et humaines
au premier cycle. En 1970, la déperdition était plus
elles redoublent plus qJ.le les garçons: l'écart est le
forte du primaire au premier cycle, moins forte du
même (3 points), mais à l'avantage des garçons; en
premier cycle au second: il y avait 1point de moins
classe terminale, l'écart diminue d' 1point.
pour les filles (94% et 93%), 6 points de moins pour
Ainsi, alors qu'au degré primaire, le tri se fait
les garçons (91 % et 85%); en 2004, la déperdition est
tout au long du parcours, au degré secondaire, le tri se
moins forte du primaire au premier cycle, plus forte du
fait en fin de parcours aux examens de fin de cycle.
premier cycle au second: il y a 8 points de plus pour
les filles (76% et 84%), 12 points de plus pour les
4.2. Les filles réussissent mieux que les
garçons (63% et 75%).
garçons en fin de second degré
Avec l'augmentation des effectifs au second
degré, la déperdition est devenue plus importante du
Les taux de réussite aux examens de fin de
premier cycle au second que du premier degré au
cycle, qui sont en même temps des examens d'entrée
premier cycle. L'examen des taux de redoublement
en cycle supérieur (Certificat d'études du premier degré
devrait confirmer ce constat.
-CEPD-, Brevet d'études du premier cycle -BEPC-,
Baccalauréats 1et 2), fluctuent d'une annéeà l'autre,
4.1.4. Les fiJIes ne redoublent pas beaucoup
aussi bien chez les garçons que chez les filles (tableau
plus que les garçons
08). Nulle tendance à l'amélioration n'est perceptible,
sauf au CEPD où le taux de réussite le plus bas se
Au degré primairé, de 2002 à 2004 en moyenne,
situe, dès 1996, au-delà de 65%, pourcentage non
le taux de redoublement 1 des filles est de 24%, celui
atteint auparavant: avant 1996, le taux le plus élevé ne
des garçons, de 23% (tableau 06). Au premier cycle
dépassait pas 55%. Par contre, au fur et à mesure que
du degré secondaire, le taux de redoublement des filles
l'on monte dans la hiérarchie des examens (du CEPD
est de 25%, celui des garçons, de 23% (tableau 07).
au Bac 2), les taux de réussite s'amenuisent aussi bien
Au second cycle du degré secondaire, le taux de
chez les garçons que chez les filles: de 2000 à 2003, le
redoublement des filles est de 36%, celui des garçons,
taux de réussite le plus bas au CEPD se situe à 76%
de 35%. Au fur et à mesure que l'on progresse d'un
pour les garçons, à 69% pour les filles; au BEPC, il se
degré et d'un cycle à l'autre, les taux de redoublement
situe à 54% pour les garçons, 40% pour les filles; au
augmentent pour les filles comme pour les garçons:
Bac l, à 40% pour les garçons et pour les filles; au
près d'un quart des effectifs redoublent au primaire, un
Bac 2, à 21 % pour les garçons et à 19% pour les filles.
quart au premier cycle, plus d'un tiers au second cycle.
Mais, si les taux de réussite diminuent en
Les écarts entre les filles et les garçons ne sont que d' 1
fonction de l'importance de l'examen, les écarts entre
à 2 points: les filles redoublent un peu plus que les
les taux de réussite des garçons et des filles diminuent
garçons. Les constats établis par l'estimation des taux
aussi: c'est dire que la performance des filles, par
de déperdition sont ainsi confirmés.
rapport à celle des garçons, s'améliore en fonction de
Au degré primaire, du CPI au CM2, les taux
l'importance de l'examen. Mieux, le taux de réussite
baissent: de 29% pour les filles et les garçons, ils passent
des filles tend à être supérieur àcelui des garçons au
à 18% pour les filles et à 16% pour les garçons. Par
fur et à mesure que l'on s'élève dans la hiérarchie des
contre, au premier cycle du degré secondaire, de la
examens: de 2000 à 2003, le taux de réussite le plus
sixième à la troisième, les taux augmentent de 22% pour
élevé au CEPD est de 87% chez les garçons, 80%
les filles et les garçons à 36% pour les filles et à 29%
chez les filles; au BEPC, il est de 70% chez les garçons,
pour les garçons. Il en est de même au second cycle du
57% chez les filles; au Bac l, il est de 54% chez les
degré secondaire: de la seconde à la terminale, les taux
garçons, 58% chez les filles; au Bac 2, il est de 44%
passent de 18% à 47% pour les filles, de 21 % à 45%
chez les garçons et chez les filles.
pour les garçons.
Les indices de parité des taux de réussite
Là où les taux de redoublement baissent, ils
confirment cette tendance: de 2000 à 2003, ils sont de
baissent plus pour les garçons; là où ils augmentent, ils
0,9 au CEPD, 0,8 au BEPC, 1 au Bac l, 1 au Bac 2.
augmentent plus pour les filles: l'écart le plus important
A la fin du parcours secondaire, lorsque le tri a été fait,
est de 7 points et se situe en classe de troisième. Une '
les filles qui se sont maintenues dans le système scolaire,
fois que le tri y est fait, les filles redoublent moins que
,
réussissent mieux que les garçons2• Le constat est
les garçons en classe de seconde: l'écart est de 3 points
constant sur la période de 1965 à 2003 : les filles
à l'avantage des filles. Mais, dès la classe de première,
réussissent moins bien que les garçons au CEPD et au
144
Revue du CAMES· Nouvelle Série B, Vol. 008 N° 1-2007 (1" Semestre)

Sciences sociales et humaines
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BEPC, elles réussissent mieux que les garçons aux Bac
moins présentes que les garçons. En 2004, 7 filles sur
1 et 2.
10 d'âge scolaire vont à l'école; 8 garçons sur 10 Y
vont. Des progrès importants pour la scolarisation des
filles, notamment, ont été réalisés puisque 20 ans
auparavant, en 1985, ce sont 4 filles sur 10 et 7 garçons
4.3. Le taux de rendement apparent des
sur 10 qui y allaient. En 2004, les filles représentent
filles demeure inférieur à celui des garçons
46% des effectifs au primaire e! 34% i1U secondaire:
36% au premier cycle général, 23% au seêond cycle
L'examen du rendement apparent de trois
général, 41 % au cycle long technique. La parité est
cohortes arrivant en classes terminales en 1980,2000
presque atteinte au primaire (8 filles pour 10 garçons) ;
et 2004 (tableau 09)1 montre que le rendement des
elle progresse au premier cycle général
garçons est meilleur que celui des filles. Sur 1000
(6 filles pour 10 garçons) et au cycle long technique (7
garçons et 1000 filles entrés au CP 1 en 1968,92
filles pour 10 garçons). Les filles sont réparties d'une
garçons et 34 filles se retrouvent en classes terminales
façon plus déséquilibrée que les garçons entre le
en 1980. Sur 1000 garçons et 1000 filles entrés au
primaire, le premier cycle et le second: 77,9%,19%,
CP1 en'1988, 102 garçons et 39,filles se retrouvent en
3,1% pour les filles; 68,4%, 25,3%, 6,3% pour les
classes terminales en 2000. Sur 1000 garçons et lOOO
garçons.
filles entrés au CP 1 en 1992, 117 garçons et 44 filles
se retrouvent en classes terminales en 2004. Dès la
5.2. Les filles sont moins performantes à
classe de sixième, il ne reste plus que 212 garçons et
l'école que les garçons
166 des filles dans la première cohorte (1968-1980),
270 garçons et 164 filles dans la deuxième (1988-
Du point de vue de leur performance, les filles
2000), 371 garçons et 225 filles dans la troisième
ne présentent aucune spécificité: elles sont simplement
(1992-2004)2. En classe de seconde, il n'en reste plus,
moins performantes que les garçons. En 2004, la
respectivement, que 97 et 4; 116 et 39; 132 et 45.
déperdition estimée touche 76% des filles, du primaire
La tendance est à l'amélioration du taux de
au premier cycle, contre 63% des garçons; 84% des
rendement scolaire apparent aussi bien chez les garçons
filles, du premier cycle au second, contre 75% des
que chez les filles: 9%, 10%, 12% chez les.garçons,
garçons; 96% des filles, du primaire au second cycle,
3%,4%,4% chez les filles. Mais, outre le fait que, du
contre 91 % des garçons. Le taux de déperdition diminue
CP1 aux classes terminales, le taux de rendement des
pour tous, mais il diminue moins vite pour les filles: en
filles est trois fois plus faible que celui des garçons, sa
1970,99,6% des filles et 99% des garçons, en 1985,
tendance à l'amélioration est, elle aussi, trois fois plus
99% des filles et 96% des garçons étaient concernés
lente (1 point pour les filles contre 3 points pour les
du primaire au second cycle. En fait, les filles ne
garçons).
redoublent pas beaucoup plus que les garçons: de 2002
à 2004,24% des filles et 23% des garçons redoublent
V. LE COMPORTEMENT SCOLAIRE
au primaire; 25% des filles et 23% des garçons au
DES FILLES EST-IL SPECIFIQUE?
premier cycle; 36% des filles et 35% des garçons au
second cycle. En outre, les filles réussissent mieux que
5.1. Les filles sont moins présentes à l'école
les garçons en fin de parcours scolaire secondaire: de
que les garçons
2000 à 2003, les taux de réussite au CEPD varient de
69% à 80% pour les filles, de 76% à 87% pour les
Du point de vue de leur présence, les fillés ne
garçons; au BEPC, de 40% à 57% pour les filles, de
font montre d'aucune spécificité: elles sont simplement
54% à 70% pour les garçons; au Bac 1, de 40% à
58% pour les filles, de 40% à 54% pour les garçons;
au Bac 2, de 19% à 44% pour les filles; de 21 % à
44% pour les garçons. Le taux de rendement apparent
(Foolooles)
J
Le taux de redoublement d'une classe est le rapport entre le nombre
des filles, de la première année du primaire en 1992 à
de redoublants de la classe en l'année t et l'effectif de cette classe en
la dernière année du secondaire en 2004, .reste
l'année t-1. A ~e pas confondre avec le pourcentage de redoublement
qUÎ est le rapport entre le nombre de redoublants de la classe en l'année
cependant trois fois plus faible que celui des garçons:
t el l'effectif de cette classe en l'année 1.
4% contre 12%.
'l Il est vrai aussi que le taux de redoublement est I~èremcnt plus élevé
pour les filles.
Revue du CAMES - Nouvelle Série B, Vol. 008 N° 1-2007 (1" Semestre)
145

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Sciences sociales et humaines
5.3. Les filles investissent plus le cycle long
devenir spécifique: car, être minoritaire. surtout
technique que les garçons
lorsqu'on progresse vers la parité, n'est pas une
spécificité.
Les filles ont longtemps été majoritaires au cycle
court technique où elles se formaient aux métiers dits
"féminins" : elles y préparaient le certificat d'aptitude
5.4. Les filles sont en retrait par rapport
professionnel (CAP) et le brevet d'études
aux garçons
professionnelles (BEP) de comptable-mécanographe
(CM) et de sténo-dactylo-correspondancière (SOC) ;
En réalité, le comportement scolaire des filles
elles ont représenté jusqu'à 53% des effectifs du cycle
n'est pas fondamentalement différent de celui des
court en 1966. En 1995, elles n'en représentaient plus
garçons. 11 est simplement en retrait et en retard sur
que le quart; en 2004, elles n'enreprésententque 9%.
celui des garçons. Mais ce retard n'est plus aussi
Les filles ont délaissé le cycle court technique pour
important aujourd'hui, au début du siècle, qu'au milieu
investir le cycle long technique où elles pouvaient
du siècle dernier. C'est dire qu'i! n'y a qu'une différence
préparer le Baccalauréat qui ouvre la voie aux études
de degré entre le comportement scolaire des filles et
supérieures. Elles ont continué à s'y former aux métiers
celui des garçons. et non une différence de nature. Il ne
de service réputés "féminins", dans les séries
saurait en être autrement puisque le comportement
commerciales qui préparent au secrétariat (01), à la
scolaire des filles n'est pas lié à leur nature de fille,
comptabilité (02) et au commerce (03) : 99,6% des
mais aux conditions et aux conceptions différentes
filles du cycle long sont dans les séries commerciales,
auxquelles elles sont sujettes dans la société. Dans la
contre 85,8% des garçons; elles représentent 44% des
société, le rôle et le statut de la femme et de la fille sont
effectifs des séries commerciales, 2% des effectifs des
effectivement en retrait par rapport à ceux de l'homme
séries industrielles. C'est dans les séries commerciales
et du garçon. Et c'est en toute logique que ce
qu'elles se sentent à l'aise et c'est là qu'elles tendent à
comportement de retrait qui a cours dans la société
réaliser, au secondaire, la parité avec les garçons (8
s'observe également à l'école, qui ne fonctionne pas
filles pour 10 garçons), la même qu'au primaire. Les
en dehors de la société, mais en pleine immersion
garçons, quant à eux, sont aussi dans les séries
sociale.
industrielles, mais peu (14,2% des garçons du cycle
Aujourd 'hui, dans l'explication de la
long).
persistance des disparités liées au genre, un facteur
Est-ce une spécificité du comportement scolaire
domine tous les autres: la pauvreté des familles. Ce
des filles que d'investir la filière technique après un
sont les filles de famille pauvre qui ne vont pas à l'école,
premier cycle général? En 2004, après le premier
qui y vont très peu ou qui y vont le moins longtemps.
cycle, 35% des filles optent pour le cycle long technique
Ce sont les filles de famille pauvre qui échouent le plus
(34% pour les séries commerciales, 1% pour les séries
et qui abandonnent le plus. Non pas parce qu'elles sont
industrielles), 65% pour le second cycle général; 19%
les moins intelligentes. La cause n'est pas liée à leur
seulement des garçons optent pour le cycle long
genre (féminin) puisque les filles de famille riche vont à
technique (16% pour les séries commerciales, 3% pour
l'école et y réussissent autant que les garçons, parfois
les séries industrielles), 81 % pour le second cycle
mieux. Aujourd'hui, la pauvreté est le facteur
général. Par rapport au parcours scolaire des garçons,
fondamental qui explique, par rapport à l'école, le
on peut y voir une spécificité du parcours scolaire des
traitement différencié, par les familles, des filles et des
filles. Les années à venir nous permettront de constater
s'il s'agit là d'une tendance durable : en tous cas, depuis
(FoOtnotes)
2000, plus du tiers des filles, après un premier cycle
, La cohorte 1978-1990 a été frappée par une «déscolarisation» de
général, choisissent la voie d'un second cycle technique
1982 à 1985 (voir plus haut: 3.1.1.): nous ne la reproduisons pas (sur
1000 garçons et 1000 tilles enlrés au CPI en 1978.72 garçons el 16
commercial.
filles se retrouvenl en classes lerminales en 1990). Les cohones 1988
Partout, cependant, les garçons restent
2000 et 1992-2004 ont elles aussi été ti'appées par une déscolarisation.
mais plus brève, en 1992-93. due à une crise sociopolitique qui il
majoritaires et les filles se retrouvent en minorité, dans
entraîné un exode de populations vers les pays voisins et partant un
une situation de fausse mixité scolaire où les effectifs
relrait d'élèves des écoles.
'Sur 1000 garçons el 1000 tilles enlrant au CPI en 1998.494 garçons
masculins sont dominants. Le comportement scolaire
el 377 filles se relrouvenl en classe de sixième en 2004 (source:
des filles se trouve nécessairement affecté par cette
Annuaire des statistiques SCO/(llres). Le rendement apparenl s'est
considérablement amélioré depuIS 1998.
« masculinité» scolaire, mais sans pour autant en
146
Revue du CAMES - NouveÙe Séri~ B. hl. OO!! N° 1-2007 (1" Sem ("II'~)

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Sciences.sociales et humaines
CONCLUSION
garçons 1 : elle est responsable de discours tenus par
Bien qu'au cours des cinquante dernières
des acteurs qui tendent, aujourd'hui encore, àjustifier
années, de plus en plus de filles aient été scolarisées
le statut mineur de la femme.
les filles sont, aujourd'hui encore, moins présentes à
Les conditions socioéconomiques défavorables
l'école que les garçons. Elles sont aussi moins
ont un impact plus négatifsur la scolarisation et sur la
performantes qu'eux. Cependant, au fur et à mesure
scolarité des filles à cause de leur situation sociale
que leur taux de scolarisation s'accroît, leur présence
«infériorisée» : dans les milieux très pauvres, lorsque
à l'école augmente et leur performance s'améliore. Il
les familles ne peuvent scolariser que quelques enfants,
en est de même pour les garçons. La réelle faiblesse
les filles sont souvent inéligibles, au contraire des
des filles, comme des garçons, se situe au départ de
garçons. Dans les milieux aisés, de telles pratiques n'ont
leur parcours scolaire: ils ne sont pas suffisamment
pas cqurs et les filles comme les garçons sont scolarisées.
scolarisés. Les garçons sont en avance sUr les filles
Certes, l'écart de scolarisation entre les filles et les
mais ils soutIrent des mêmes difficultés de
garçons est lié à des facteurs socioculturels. Mais les
survi~
qu'elles. Néannloins, le comportement scolaire des
'filles de milieux aisés sont plus scolarisées que les
filles reste en retrait par rapport à celui d~s garçons.
garçons de milieux pauvres et très pauvres. Ainsi, la
D~ l'effort de scolarisation des filles et des garçons,
nature des filles n'est pas en cause, mais seulement
la lutte contre la pauvreté revêt Ulle importance
des conceptions et des pratiques socioculturelles en
capitale, car la pauvreté des familles renforce etjustifie
relation avec lasituation socioéconomique des familles.
des conceptions et des attitudes socioculturelles anti-
Les conceptions et les pratiques socioculturelles qui ne
scolaires. Lapauvreté des familles demeure le principal
favorisent pas la scolarisation des filles ont toujours été
facteur de la sous-scolarisation et.de la sous-scolarité
combattues, aussi bien dans les milieux pauvres que
des filles et des garçons.
dans les milieux aisés. Ces conceptions sont partie
intégrante de l'idéologie, du système d'idées qui
REFERENCES BmLIOGRAPillQUES
donnent unsens à l'existence des groupes hU111ains. Tels,
par e.xemple, le refus de la laïcité et la méfi~ àl'égard
1. Banque mondiale, 1993.
Laissez les filles
.de la mixité. La laïcité des écoles n'eitpas acceptée
s'instruire. Des solutions prometteuses au niveau
dans certains milieux particulièrement religieux qui
du cycle primaire et du cycle secondaire,
preferent envoyer leurs enfants et surtout lems filles dans
Washington, 84 p. et annexes.
lies écoles confessionnelles qui dispensent, en plus d'un
enseignement scolaire, un enseignement religieux.
2. Banque mondiale, 1995.
Togo. Scolarisation
Beaucoup de parents n'apprécient pas l'école publique
et scolarité desfilles dans l'enseignementprimaire,
qui semble nier toute dimension religieuse à l'être ou
Division de la population et des ressources humaines
qui ne la prend pas en compte, ce qui, à leurs yeux,
Département de l'Afrique occidentale et centrale,
revient au même. La mixité scolaire est suspectée par
45
p.
'
certjins parents qui préfèrent envoyer leurs filles dans
des écoles de filles. La solution ne consiste pas à'
3. BAUDELOT, C., et ESTABLET, R, 1992.
convaincre ces parents d'envoyer leurs filles dans des
Allez lesfilles!, Paris, Seuil, 250 p.
éCÇJles mixtes, mais bien de leur offrir la possibilité de
réaliser lemchoix. En d'autres termes, il s'agit d'ouvrir
4. CLAIR, R., 1995. Laformationscientifique des
:lavan~ge d'écoles confessionnelles et de laisser les
filles, Paris, Liriset UNESCO, 222 p.
jarents, selon leur religion et leur choix, libres d'y
mvoyer leurs filles; il s'agit d'ouvrir des établissements
5. DEBLE, 1.,1980. La scolarité des filles, Paris',
lColaires féminins, d'ouvrir des classes féminines dans
Unesco, 180 p.
les établissements mixtes et de laisser les parents, selon
eurs « préjugés» et leur choix, libres d'envoyer leurs
illes dans des établisserrients féminins ou mixtes, dans
les classes féminines ou mixtes. L'essentiel est de
(Footnoles)
, Une enquêle li indicateurs mulliples menée au Togo e...2000 (MICS
colariser massivement les filles, car de cette
2·2000 : MultIple ,"d,calors c1uslers survey), montre que dans les
colarisation massive dépend l'amélioration durable de
familles très riches, 9 garçons sur 10 el 8 filles sur 10 sont scolarisés ,
landlS que dans les familles lrès pauvres, 6 garçons sur 10 et 4 filles sur
eur
comportement
scolaire.
IOle sont (Ministère de l'économie, des finances et des privatisations
2004 : 26).
'
tevue du CAMES· Nouvelle Série B, Vol. oos NO 1-2007 (1" Semestre)
147

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Sciences sociales et humaine
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sociologique, Paris,AIcan, 16e édit.
Rapport annuel du Gouvernement
1967, PUF, 150 p.
français à l'ONU sur l'administration sous tuteu.
du territoire du Togo, Paris.
7. GBIKPI-BENISSAN, D. F., 2006. La politique
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18. Ministère de l'Economie, des Finances et des
début du Mandat à lafin de la Tutelle (1922-1956),
Privatisations (Togo), 2004. Document
thèse de Doctorat d'Etat ès Lettres et Sciences
intérimaire de la stratégie de réduction de II
Humaines, Université de Lomé, 4 vol., 1250 p.
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8. GBIKPI-BENISSAN, D. F., et DRAVIE, A. c.,
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1991. Les aspects socio-culturels de la
2004. Annuaire national des
fréquentation scolaire des filles au niveau primaire
statistiques scolaires, Lomé, Direction générale de L
au Togo, Paris, UNESCO, Lomé, Bureau de
planification de J'éducation.
l'UNICEF, 32 p. et annexes.
20. Ministère de l'Education Nationale (Togo), 1973
9. LANGE, M.-F., 1984. Contribution à l'étude du
Lafille et l'école. Etude comparative de
système scolaire togolais. Première
la situation scolaire des filles de l'enseignement dl
approche du phénomène de déscolarisation, Lomé,
premier degré en Côte
ORSTOM, 85 p.
d'Ivoire, au Tchad et au Togo, Lomé, 133 p.
10. LANGE, M.-F., 1988. "Le phénomène de
21. Ministère de l'Education Nationale et de la
déscolarisation au Togo et ses séquences",
Recherche (Togo), 2002. Le systèmè éducatif
Etudes togolaises de population, 14, Lomé, URD,
togolais. Eléments d'analyse pour une revitalisation
pp,152-163.
Lomé,124p.
Il. LANGE, M.-F., 1998. L'école au Togo.
22. Ministère de l'Enseignement Technique et de la
Processus de scolarisation et institution de
Formation Professionnelle (Togo),
l'école en Afrique, Paris, Karthala, 338 p.
1984-2004. Annuaire statistique, Lomé, Direction
des études, de la recherche et de la
12. LELIEVRE, F. et C., 1991. Histoire de la
planification.
scolarisation des filles, Paris, Nathan,
272p.
(Voir pages suivantes 09 tableaux)
13. LE THANH, K., 1971. L'enseignement en
Afrique tropicale, Paris, PUF, 464 p.
14. LE THANH, K., 1978. Jeunesse exploitée,
;eunesse perdue ?, Paris, PUF, 228 p.
15. QUASHIE, M., EVLO, K., etKEKEH, R., 1992.
La scolarisalism des filles au Togo. .Problèmes et
perspectives, Paris, UNESCO, Lomé, Université du
Bénin,SOp.
16. Ministère des Colonies (France), 1922
1938.Rapport annuel du Gouvernement
français à la SDN sur l'administration sous mandat
,.
du territoire du Togo, Paris.
148
Revue du CAMES- Nouvelle Série B, Vol. 008 N° 1-2007 (1'" Semestr

Sciences sociales et humaines
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
TABLEAU 01
EVOLUTION COMPAREE DES TAUX NETS NATIONAUX ET REGIONAUX DE SCOLARISATION
MASCULINE ET FEMININE AU PREMIER DEGRE AU TOGO DE 1985 A 2004
TOGO
ANN
IND
SCOL
G
F
G-F
PAR
1985
67,6
38,8
29
0,6
1990
75,6
53,1
23
0,7
1995
79,1
57,0
22
0,7
2001
81,1
71,0
10
0,9
2002
83,4
74,3
9
0,9
2093
81,0
72,6
8
0,9
2004
80,3
73,1
7
0,9
LOME-GOLFE
MARITIME
PLATEAUX
ANN
IND
IND
IND
SCOL
G
F
G-F
PAR
G
F
G-F
PAR
G
F
G-F
PAR
1985
77,0
40,8
36
0,5
72,2
49,4
23
0,7
HI90
85,7
61,3
24
0,7
83
60,4
23
0,7
1995
85,8
63,0
21
0,7
83,7
60,4
23
0,7
2001
84,8
89,5
-5
l ,1
100,0
81,6
18
0,8
76,4
68,0
8
0,9
2002
89,6
95,1
-6
l ,1
100,0
86,3
14
0,9
75,8
68,9
7
0,9
2003
90,3
82,0
8
0,9
89,1
86,6
3
1,0
76,S
70,9
6
0,9
2004
91,0
83,7
7
0,9
85,7
85,0
1
1,0
74,9
70,3
5
0,9
CENTRALE
KARA
SAVANES
ANN
IND
IND
IND
SCOL
G
F
G-F
PAR
G
F
G-F
PAR
G
F
G-F
PAR
1985
69,7
38,3
31
0,5
58,7
37,1
22
0,6
37,4
13,6
24
0,4
1990
80
54,4
26
0,7
62,4
46,7
16
0,7
42,9
20,1
23
0,5
1995
91,2
65,S
26
0,7
73,1
56,6
16
0,8
46,2
24,5
22
0,5
2001
84,7
74,1
11
0,9
73,0
62,7
10
0,9
61,1
42,S
19
0,7
2002
85,5
76,2
9
0,9
74,9
65,0
10
0,9
67,4
47,8
20
0,7
2003
88,5
78,5
10
0,9
75,4
64,4
11
0,9
64,9
45,9
19
0,7
2004
87,3
79
8
0,9
75,5
65,2
10
0,9
68,1
49,1
19
0,7
Population scolarisable : 6-11 ahs. Lomé-Golfe est inclus dans Maritime de 1985 à 1995
Ces données par sexe ne sont disponibles qu'à partir de 1985. Elles ne sont pas disponibles en 2000.
Source des données: Annuaire national des statistiques scolaires.
Revue du CAMES - Nouvelle Série B, Vol. 008 N° 1-2007 (1" Semestre)
149

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Sciences sociales et humaines
TABLEAU 02
EVOLUTION COMPAREE DES EFFECTIFS MASCULINS ET FEMININS
DU PREMIER DEGRE AU TOGO DE 1955 A 2004
ANN
GARCONS
%
FILLES
%
TOTAL
CROISS
CROISS
IND
SCOL
GAR
FILL
PAR
1955
44717
78
12692
22
57409
100
100
0,3
1960
64602
74
22698
26
87300
144
179
0,4
1965
104760
70
44897
30
149657
234
354
0,4
1970
142576
69
63707
31
206283
319
502
0,4
1975
218565
66
110 878
34
329443
489
874
0,5
1980
297604
61
186668
39
484272
666
1 471
0,6
1985
278933
61
175276
39
454209
624
1 381
0,6
1990
362774
61
234729
39
597503
811
1 849
0,6
1995
453495
60
308642
40
762 137
1 014
2432
0,7
2000
514001
56
400918
44
914919
1 149
3159
0,8
2001
526584
56
418 519
44
945103
1 178
3298
0,8
2002
538682
55
438852
45
977 534
1 205
3458
0,8
2003
533920
55
441 143
45
975063
1 194
3476
0,8
2004
535541
54
449305
46
984846
1 198
3540
0,8
Sources des données: Rapport annuel du gouvernement français à l'ONU (1954) ;
Annuaire national des statistiques scolaires (1966-2004).
ISO
Revue du CAMES - Nouvelle Série B, Vol. 008 N° 1-2007 (1'" Semestre)

Sciences sociales et "umaines
TABLEAU 03
EVOLUTION COMPAREE DES EFFECTIFS MASCULINS ET FEMININS DE LA FILIERE GENERALE
DU SECOND DEGRE AU TOGO DE 1955 A 2004
ANN
GARCONS
%
FILLES
%
TOTAL
CROISS
CROISS
IND
SCOL
GAR
FILL
PAR
1955
592
79
179
21
871
100
100
0,3
1955
8995
79
2335
21
11 330
1 300
1304
0,3
1970
13273
80
3415
20
16688
1 918
1908
0,3
1975
34281
77
10025
23
44306
4954
5601
0,3
1980
91266
76
28535
24
119801
13189
15941
0,3
1985
65188
76
20557
24
85745
9420
11 484
0,3
1990
89948
75
30624
25
120572
12998
17 108
0,3
1995
107740
74
37977
26
145717
15569
21 216
0,4
2000
168258
69
75332
31
243590
24315
42085
0,4
2001
185 131
69
84645
31
269776
26753
47288
0,5
2002
209312
68
100239
32
309551
30247
55999
0,5
2003
224092
67
110772
33
334864
32383
61 884
0,5
2004
234478
66
121 069
34
355547
33884
67636
0,5
PREMIER CYCLE DE LA FILIERE GENERALE
ANN
GARCONS
%
FILLES
%
TOTAL
CROISS
CROISS
IND
SCOL
GAR
FILL
PAR
1955
571
77
167
23
738
100
100
0,3
1966
8288
79
2227
21
10515
1 451
1 334
0,3
1970
11 779
79
3169
21
14948
2063
1898
0,3
1975
30021
77
9 193
23
39214
5258
5505
0,3
1980
79577
75
26513
25
106090
3936
15876
0,3
~985
55330
74
19085
25
74415
9690
11 428
0,3
1990
73517
73
27607
27
101 124
12875
16531
0,4
1995
86988
72
33897
28
120885
15234
20298
0,4
2000
137251
67
66837
33
204088
24037
40022
0,5
2001
150359
67
75389
33
225758
26334
45143
0,5
2002
172 198
66
90076
34
262274
30157
53938
0,5
2003
185525
65
99831
35
285356
32491
59779
0,5
2004
194608
64
109252
36
303860
34082
65420
0,6
SECOND CYCLE DE LA FILIERE GENERALE
ANN
GARCONS
%
FILLES
%
TOTAL
CROISS
CROISS
IND
SCOL
GAR
FILL
PAR
1955
121
91
12
9
133
100
100
0,1
1966
707
87
108
13
815
584
900
0,2
1970
1494
86
246
14
1740
1235
2050
0,2
1975
4250
84
832
16
5092
'3521
6933
0,2
1980
11689
85
2022
15
13711
9660
16850
0,2
1985
9858
87
1 472
13
11 330
8147
12267
0,1
1990
16431
84
3017
16
19448
13 579
25142
0,2
1995
20752
84
4080
16
24832
17150
34000
0,2
2000
31007
78
8495
22
39502
25626
70792
0,3
200
34752
79
9255
21
44018
28729
77133
0,3
'
2002
37114
79
10153
21
47277
30673
84692
0,3
2003
38567
78
10941
22
49508
31874
91 175
0,3
2004
39870
77
11817
23
51687
32950
98475
0,3
Sources des donnees . Rappol1 annuel du gouvemement français a l'ONU (1954) ;
Annuaire national des statistiques scolaires (1966-2004),
Revue du CAM ES - Nom'elle Série B, Vol. 008 N° 1c2007 il" Semestre)
151

Sciences sociales et Illlmaille.f
TABLEAU 04
EVOLUTION COMPAREE DES EFFECTIFS MASCULINS ET FEMININS DE LA FILIERE TECHNIQUE
DU SECOND DEGRE AU TOGO DE 1955 A 2004
ANN
GARCONS
%
FILLES
%
TOTAL
CROISS
CROISS
IND
SCOL
GAR
FILL
PAR
1955
372
79
98
21
470
100
100
0,3
1966
638
47
708
53
1 346
172
722
1,1
1970
1 159
56
913
44
2072
312
932
0,8
1975
2723
70
1 188
30
3911
732
1 212
0,4
1980
4866
72
1 921
28
6787
1 308
1960
0,4
1985
3710
75
1 251
25
4961
997
1 277
0,3
1990
5034
73
1 832
27
6866
1 353
1869
0,4
1995
5840
75
1 969
25
7809
1 570
2009
0,3
2000
10496
70
4591
30
15087
2822
4685
0,4
2001
12575
68
5996
32
18571
3380
6 118
0,5
2002
13593
69
6163
31
19756
3654
6289
0,5
2003
13725
68
6376
32
20101
3690
6506
0,5
2004
13215
67
6623
33
19838
3552
6758
0,5
CYCLE COURT DE LA FILIERE TECHNIQUE
ANN
GARCONS
%
FILLES
%
TOTAL
CROISS
CROISS
IND
SCOL
GAR
FILL
PAR
1955
372
79
98
21
470
100
100
0,3
1966
638
47
708
53
1 346
172
722
1,1
1970
849
49
883
51
1 732
228
901
1,0
1975
1 856
63
1 094
37
2950
499
1 116
0"6
1980
2411
64
1 331
36
3742
648
1 358
0,6
1985
2098
67
1046
33
3144
564
1067
0,5
1990
2495
65
1334
35
3829
671
1 361
0,5
1995
2486
74
887
26
3373
668
905
0,4
2000
3911
87
610
13
4521
1 051
622
0,2
2001
3872
83
781
17
4653
1 041
797
0,2
2002
4048
87
597
13
4645
1 088
609
0,1
2003
4368
89
543
11
4911
1 174
554
0,1
2004
4088
91
389
9
4477
1099
397
0,1
CYCLE LONG DE LA FILIERE TECHNIQUE
ANN
GARCONS
%
FILLES
%
TOTAL
CROISS
CROISS
IND
SCOL
GAR
FILL
PAR
1955
0
0
0
1966
0
0
0
1970
310
91
30
9
340
100
100
0,1
1975
867
90
94
10
961
280
313
0,1
1980
2455
81
590
19
3045
792
1 967
0,2
1985
1 612
89
205
11
1 817
520
683
0,1
1990
2539
84
498
16
3037
819
1660
0,2
1995
3354
76
1 082
24
4436
1082
3607
0,3
2000
6585
62
3981
38
10566
2124
\\ 13 270
0,6
2001
8703
63
5215
37
13918
2807
17 383
0,6
2002
9545
63
5566
37
15 111
3079
18553
0,6
2003
9357
62
5833
38
15 190
3018
19443
0,6
2004
9127
59
6234
41
15361
2944
20780
0,7
Sources des données: Rapport annuel du gouvernement français à l'ONU (1954) ;
Annuaire national des statistiques seo/alles (1966-2004) ,
Annuaire statistique de l'enseignement technique (1984·2004)
152
Revue du CAMES- Nouvelle Série B, Vol. 008 N° 1-2007 (1" Semestre)

- - - - -
Sciences sociales et humaines
TABLEAU 05
EVOLUTION COMPAREE DE LA REPARTITION ENTRE LES DEGRES ET LES CYCLES
DES EFFECTIFS MASCULINS ET FEMININS AU TOGO DE 1955 A 2004
ANN
GENRE
PRIMAIRE
CYC 1
CYC COURT
CYC 2
CYC LONG
TOTAL
SCOL
GENERAL
TECHNIQUE
GENERAL
TECHNIQUE
1955
GAR
44717
571
372
121
0
45781
FILL
12692
167
98
12
0
12969
%GAR
97.7
1,2
0,8
0,3
0,0
100
% FILL
97.9
1,3
0,8
0,1
0,0
100
1966
GAR
109707
8588
638
707
0
119640
FILL
46173
2227
708
108
0
49216
%GAR
91,7
7,2
0,5
0,6
0,0
100
%FILL
93,8
4,5
1,4
0,2
0,0
100
1970
GAR
142576
11 779
849
1494
310
157008
FILL
63707
3169
883
246
30
68035
%GAR
90,8
7,5
0,5
1,0
0,2
100
% FILL
93,6
4,7
1,3
0,4
0,0
100
1975
GAR
218565
30021
1856
4260
867
255569
FILL
110878
9193
1 094
832
94
122091
%GAR
85,5
11,7
0,7
1,7
0,3
100
% FILL
90,8
7,5
0,9
0,7
0,1
100
1980
GAR
297604
79577
2411
11 689
2455
393736
FILL
186668
26513
1 331
2022
590
217 124
%GAR
75,6
20,2
0,6
3,0
0,6
100
% FILL
86.0
12.2
0,6
0,9
0,3
100
1985
GAR
278933
55330
2098
9858
1 612
347831
FILL
175276
19065
1046
1472
205
197084
%GAR
80,2
15,9
0,6
2,8
0,5
100
% FILL
88,9
9,7
0,5
0,8
0,1
100
1990
GAR
362774
73517
2495
16431
2539
457756
FILL
234729
27607
1 334
3017
498
267185
%GAR
79,3
16,1
0.5
3,6
0.6
100
% FILL
87,9
10,3
0,5
1,1
0,2
100
1995
GAR
453495
86988
2486
20752
3354
567075
FILL
308642
33897
887
4080
1082
348588
%GAR
80,0
15.3
0,4
3,7
0,6
100
% FILL
88.5
9,7
0,3
1,2
0,3
100
2000
GAR
514001
137 251
3911
31 007
6585
692755
FILL
400918
66837
610
8495
H81
480841
%GAR
74,2
19,8
0,6
4,5
1,0
100
% FILL
83,4
13,9
0,1
1,8
0,8
100
2001
GAR
526584
150369
3872
34762
8703
724290
FILL
418519
75389
781
9256
5215
509160
%GAR
72,7
20,8
0,5
4,8
1,2
100
% FILL
82,2
14,8
0,2
1,8
1,0
100
2002
GAR
538682
172198
4048
37114
9545
761 587
FILL
438852
90076
597
10163
5566
545254
%GAR
70,7
22,6
0,5
4,9
1,3
100
% FILL
80,5
16,5
0,1
1,9
1,0
100
2003
GAR
533920
185525
4368
38567
9357
771 737
FILL
441 143
99831
543
10941
5833
558291
%GAR
69,2
24,0
0,6
5,0
1,2
100
% FILL
79.0
17,9
0,1
2,0
1.0
160
2004
GAR
535541
194608
4088
39870
9127
783234
FILL
449305
109252
389
11817
6234
578997
%GAR
68,4
24,8
0,5
5,1
1,2
100
% FILL
77,9
18,9
0,1
2,0
1,1
100
Sources des données: Rapport annuel du gou.vememenl français él'ONU (1954) ;
Annuaire national des statistiques scolaires (1966-2004).
Revue du CAMES- Nouvelle Série B. Vol. 008 N° 1-2007 (1" Semestre)
153

- - - - - - - - -...- - - - - - - - - - - - - - - -
Sciences sociales et IIlImailtes
TABLEAU 06
TAUX DE REDOUBLEMENT COMPARE DES FILLES ET DES GARCONS AU PRIMAIRE AU TOGO
DE 1970 A 2004
CP1
CP2
CE1
CE2
ANN
IND
IND
IND
IND
SCOL
GAR
FILL
PAR
GAR
FILL
PAR
GAR
FILL
PAR
GAR
FILL
PAR
1970
43,2
38,7
0,90
25,8
28
1,09
30,3
33,3
1,10
25,3
27,3
1,08
1975
42,3
41,5
0,98
27,8
30,1
1,08
28
31,6
1,13
19,8
23,7
1,20
1980
38,2
36,8
0,96
27,4
28,7
1,05
28,7
31,3
1,09
22,1
26,2
1,19
1985
37,2
40,8
1,10
33,2
35,4
1,07
36,1
39,3
1,09
29,2
33,8
1,16
1990
39,7
39,6
1,00
30,8
32
1,04
33,3
35,7
1,07
26
28,8
1,11
1995
41,2
42,0
1,02
32,2
34,3
1,07
37,8
40,9
1,08
28,7
31,3
1,09
2002
29,8
29,6
0,99
23,1
24,1
1,04
24,7
26,6
1,08
20
22,2
1,11
2003
29,2
28,6
0,98
22,8
23,4
1,03
24,4
25,8
1,06
19,5
21,4
1,10
2004
29
28,2
0,97
24
23,8
0,99
25,6
26,7
1,04
21,1
22,8
1,08
CM1
CM2
PRIMAIRE
ANN
IND
IND
IND
SCOL
GAR
FILL
PAR
GAR
FILL
PAR
GAR
FILL
PAR
1970
324
32,8
1,01
45,9
41,9
0,91
35
34,2
0,98
1975
27.1
31,2
1,15
40,7
37,6
0,92
32,3
34,1
1,06
1980
24,5
28,2
1,15
34,6
38,2
1,10
30,1
32
1,06
1985
33,3
38,1
1,14
44,8
47,6
1,06
35,6
38,2
1,07
1990
34
36,8
1,08
25,6
25,3
0,99
32,9
34,7
1,05
1995
38,0
40,1
1,05
44,5
47,4
1,07
37,3
39,2
1,05
2002
19,9
22,2
1,12
11,6
14,2
1,22
22,4
24,3
1,08
2003
20,6
22,7
1,10
17,6
21
1,19
22,4
23,8
1,06
2004
21,4
22,7
1,06
17,6
19,5
1,11
23,1
24
1,04
De 1970 à 1990, il s'agit de pourcentages de redoublement.
Source' Annuaire national des statistiques scolaires.
154
Revue du CAM ES - Nouvelle Série B, Vol. 008 N° 1-2007 (1 ". Semestre)

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Sciences sociales et humaines
TABLEAU 07
TAUX DE REDOUBLEMENT COMPARE DES FILLES ET DES GARCONS AU SECONDAIRE AU TOGO
DE 1975 A 2004
PREMIER CYCLE DU SECONDAIRE
6e
Se
4e
ANN
IND
IND
IND
SCOL
GAR
FILL
PAR
GAR
FILL
PAR
GAR
FILL
PAR
1975
9,4
15 1
1 61
13,9
18
1,29
16,3
21,5
1,32
1980
22,3
25,5
1.14
19
22,5
1,18
25,2
28,6
1,13
1985
26.5
30.7
1 16
23.6
26
1.10
33,9
35.8
1,06
1990
11,5
10.8
0.94
22,9
23,3
1,02
29,1
29,2
1,00
1995
22.0
26.3
1.19
17,9
21,6
1,21
28,2
29,9
1,06
2003
23.3
23.3
100
18
19
1,06
24,3
25
1,03
2004
21.8
21,4
098
17,1
18,4
1,08
24.1
25
1,04
3e
CYCLE 1
ANN
IND
lND
SCOL
GAR
FILL
PAR
GAR
FILL
PAR
1975
23.9
29.2
1.22
14,2
18,8
1,32
1980
35,3
40
113
24,9
27,9
1,12
1985
49
49,2
1,00
33
34,2
1,04
1990
27,4
31,3
1.14
21,3
20,8
0,98
1995
40,5
42,2
1.04
26,6
29,2
1,10
2003
30
38.1
1,27
23,9
26,4
1,10
2004
27.7
33.4
1,21
22,7
24,5
1,08
SECOND CYCLE DU SECONDAIRE
2e
1e
Tenn
ANN
IND
IND
IND
SCOL
GAR
FILL
PAR
GAR
FILL
PAR
GAR
F1LL
PAR
1975
11,4
10,6
0,93
26
25,8
0,99
22,9
24,8
1.08
1980
13,9
14,5
104
18,3
18,2
0,99
33
39,4
1,19
1985
27,8
24,6
0,88
39,9
42,3
1,06
43,9
42,7
0,97
1990
19,6
16,3
0,83
36,3
30,7
0,85
46,5
38,7
0,83
1995
23,5
18,8
0.80
33,4
32,3
0,97
38,3
46,6
1,22
2003
22,7
20,8
0.92
41,3
45,1
1,09
50,6
53,7
1,06
2004
18,6
15,2
0,82
37,3
38,9
1,04
39,2
39,7
1,01
CYCLE 2
ANN
IND
SCOL
GAR
FILL
PAR
1975
19.1
18.6
0.97
1980
20,6
22,8
1.11
1985
33,8
36,9
109
1990
33,5
26,7
080
1995
31,6
317
1 01
2003
38.2
39,8
104
2004
31,7
31,2
0.98
De 1975 il 1995. il s'agit de pourcentages de redoublement
Source: Annuaire national des statistiques scolaires.
Revue du CAMES - Nouvelle Série B, Vol. 008 N° 1-2007 (1" Semestre)
155


Sciences sociales et" lI/11ailleS
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
TABLEAU 09
RENDEMENT SCOLAIRE APPARENT COMPARE DES FILLES ET DES GARCONS AU TOGO
COHORTE DE 1968 A 1980
CLASSES
ANN
GARCONS
FILLES
RENDEMENT
RENDEMENT
IND
SCOL
GARCONS
FILLES
PAR
CP1
1968
36428
17293
1000
1000
1
CP2
1969
23502
la 901
645
630
1,0
CEl
1970
22872
la 370
628
600
1.0
CE2
1971
18759
8 077
515
467
0.9
CM1
1972
19720
8135
541
470
0,9
CM2
1973
24879
8478
683
490
0,7
6E
1974
7718
2870
212
166
0,8
5E
1975
7 158
2 178
196
126
06
4E
1976
7318
2 068
201
120
0,6
3E
1977
7591
1855
208
107
0.5
2E
1978
3537
689
97
40
0,4
lE
1979
2949
496
81
29
0,4
TERM
1980
3340
594
92
34
04
COHORTE DE 1988 A 2000
CLASSES
ANN
GARCONS
FILLES
RENDEMENT
RENDEMENT
IND
SCOL
GARCONS
FILLES
PAR
CPl
1988
90 618
63551
1000
1 000
1
CP2
1989
69 052
46551
762
732
1.0
CE1
1990
67 039
44 020
740
693
0,9
CE2
1991
51 453
31081
568
489
0,9
CM1
1992
52776
29331
582
462
0,8
CM2
1993
12386
5489
137
86
0.6
6E
1994
24450
10 438
270
164
0.6
SE
1995
22244
8910
245
140
0,6
4E
1996
23 024
8306
254
131
0,5
3E
1997
19 058
6883
210
108
0.5
2E
1998
la 488
2504
116
39
0,3
lE
1999
9289
2176
103
34
0,3
TERM
2000
9218
2499
102
39
0,4
COHORTE DE 1992 A 2004
CLASSES
ANN
GARCONS
FILLES
RENDEMENT
RENDEMENT
IND
SCOL
GARCONS
FILLES
PAR
CPl
1992
96238
74 124
1 000
1000
1
CP2
1993
24 '867
17692
258
239
0,9
CEl
1994
68507
47266
712
638
0,9
CE2
1995
57267
35903
595
484
0,8
CM1
1996
59902
34 044
622
459
0,7
CM2
1997
48923
25392
508
343
0,7
SE
1998
35728
16655
371
225
0,6
SE
1999
32504
14805
338
200
0,6
4E
2000
30 651
14 067
318
190
0,6
3E
2001
26240
12534
273
169
0,6
2E
2002
12675
3330
132
45
0.3
lE
2003
13383
4 025
139
54
0,4
TERM
2004
11 218
3286
117
44
0,4
Source des données' Annuaire national des statistiques scolaires.
Revue du CAMES - Nouvelle Série B. Vol. 008 N° 1-2007 (1" Semestre)
157