- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Sciences sociales et ilumaines
DE L'ESSENCE AU SENS DES ANTHROPONYMES
DU BAOULE
Léa Marie Laurence N'GORAN-POAME
Université de Bouaké
Faculté des Lettres et Sciences Humaines
Département des Sciences du Langage et de la Communication

Abidjan-Côte d'Ivoire
RÉSUMÉ
Analysé dans une perspective sociologique et diachronique, le problème du sens des anthroponymes
du baoulé peut paraître simple. Mais dès l'instant où on l'aborde d'un point de vue linguistique, il se
complexifie.
Car. si l'on admet que les anthroponymes du baoulé ont un sens, quels sont les éléments théoriques qui
fondent cette sémantique? Et que devient l'asémantisme initialement attaché à la catégorie des noms propres?
Nous tentons de répondre à ces questions non sans avoir donné au préalable les caractéristiques lexicales
et syntaxiques qui singularisent l'univers des anthroponymes du baoulé.
Mots-clefs:
Anthroponymes, noms propres, Baoulé, sémantique. syntaxe,
signifié de langue.
ABSTRACT
Analysed from both a soeiological and a diachronie standpoints, the issue of the signifiance ofthe
Baoulé anthroponyms can be found to be simple. But from a linguistic point ofview, they become complex in
so far as Baoulé anthroponyms have meanings.
Therefore, on which theoritical elements is their semantics based ? And what becomes ofthe initiallack
ofmeaning attached to the proper names category?
We try to answer those questions by giving first ofa1l the lexical and syntaetic characteristics specifie to
the field ofthe anthroponyms in Baoulé language.
Kel'\\I'ords : Anthroponyms. proper names, Baoulé, semantics, ~yntax, language sign{fied.
INTRODUCTION
linguistique. En effet, le nom propre semble résister
fortement au principe de la bipolarité du signe
La question du nom propre comme objet
linguistique qui se pose comme l'association d'une
d'analyse linb'Uistique est restée pend,mt longtemps loin
image acoustique ct d'un concept: le concept de Robert
des préoccupations des linguistes et ce. pour deux
(en français), John (en anglais) ou N'Goran (en baoulé)
raisons essentielles.
n'existe pas.
La première est liée à la nature du nom propre
En outre. comme l'a si bien souligné G. Kleiber
et la seconde. il son fonctionnement dans le système
(à qui ['on doit W1e importante contribution sur les noms
Revue du CAM ES - Nouvelle Série B. Vol. 007 N° 2-2006 (2'"'' Semestre)
197

Sciences sociales et humaines
-------------------------
propres), à première vue, « il n ya pas grand-chose
I.
UNIVERS
LEXICAL
DES
à dire sur les noms'propres, ni du point de vue
ANTHROPONYMESDUBAOULE
syntaxique, ni du point de vue sémantique »1.
Si l'analyse des anthroponymes ou noms propres de
personne du baoulé permet de confilmer la thèse de
L'univers lexical des anthroponymes du baoulé
l'aridité syntaxique apparente du nom propre, il en va
se subdivise en deux grandes catégories: la première,
autrement de celle qui pose son caractère
celle des noms propres contraints, est constituée de
asémantique. Car, contrairement aux noms propres
noms dont l'attribution est sous-tendue par Wl ensemble
du français ou de l'anglais, ceux du baoulé semblent
de lois globalement liées aux modalités de la naissance
permettre d'affirmer sans ambages que le nom
de l'individu.
propre a un sens.
Quant à la seconde, la catégorie des noms
Et pourtant, « le nom propre de personne est un
propres libres, elle comprend les noms attribués à
mot, un énoncé, qui possède dans tOlites les
l'individu pour des raisons d'ordre événementiel.
cultures le même statut paradoxal. Il permet à
une société de désigner l'un de ses membres
comme un individu singulier...
»2. D'où les
1. Noms propres contraints
interrogations suivantes: en baoulé, la fonction
Il existe trois catégories de noms propres
désignative des anthroponymes se substitue-t-elle au
contraints: les noms propres hebdomadaires, ordinaux
sens initial ou disparaît-elle au profit dece sens? Le
et gémellaires.
sens initial ou sens lié aux raisons du baptême
linguistique est-il le vrai sens et le seul susceptible
d'être posé comme sens du nom propre en baoulé?
1.1. Noms propres hebdomadaires
Pour répondre à ces interrogations, nous
Il est important de noter que la grande majorité
commencerons par une incursion dans 1'wlivers
des anthroponymes du baoulé correspond aux sept
lexical des noms propres du baoulé, laquelle nous
jours de la semaine et observe la variation du genre.
permettra de déterminer leur essence et les sens
initiaux.
Soit le tableau ci-dessous, inspiré de celui que
Nous analyserons ensuite les types de construction
propose A. Bernadette Koffi, dans son ouvrage sur les
qui singularisent ou non les noms propres par rapport
noms propres du baoule :
aux noms communs.
Nous verrons enfin, à partir des fondements
théoriques de la sémantique des noms propres, les
niveaux de sens des anthroponymes du baoulé.
Les noms propres du Baoulé
1
1
Les'jours de la semaine
fu~çais
Baoulé
Féminins
Masculins
Lundi
Kissié
Akissi
Kouassi
Mardi
D/ôlai
Ad/oa
Kouadio
- -
Mercredi
Mlan
Amlan
Konnan
Jeudi
Houé
Ahou
Ka uakou
Vendredi
Ya
Aya
Yao
1
Samedi
Foué
Affoué
Koffi
1
Dimanche
Monnin
Amoin
Kouami
(Footnotes)
1 Kleibcr (G), Prohli!mes de r~/ërt!flCC!:
desc";plions d4/1nies et
noms proprl!s. Paris, Klincksicck. 1981, p. 295.
, Chrislin (kM.). /. 'écriture du /10/11 propre. Paris. l'IIarmaltnll.
1998. r7.
, Kolti (I3-A),
l, 'univers des noms c>f prénoms haol/h} en Côte d A'oire. Abidj<lIL
NU. 2001. pAO.
198
Revue du CAMES - Nouvelle Série B, Vol. 007 N° 2-2006 (2;·" Semestre)

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Sciences sociales et ilumaines
Ce tableau signifie que chaque nom propre correspond à un jour de la semaine et est fonction du sexe de
J'individu. Ainsi, un individu ne pourra se prénommer Kouassi que s'il est de sexe masculin et né un lundi, Amlan,
s'il est de sexe féminin et né un mercredi, etc....
D'un point de vue lexical, il est indéniable que chaque nom est l'expression d'une dérivation des jours de
la semaine. En témoignent les correspondances ci-dessous:
Ki.l'sié
<=>
A-kissi-0
Djôlai
<=>
A-djo-a
Mlan
<=>
A-rnlan
Houé
<=>
A-hou-0
Ya
<=>
A-ya
Foué
<=>
A:/oué
Monnin
<=>
A-rno(0)in
Jours
Masculin
Kissié
<=>
Ko(ua}-.I'.I'i-0
Djôlai
<=>
Ko(ua}-djo-0
Mlan
<=>
ko(n}an
Hou
<=>
Ko(ua}-kou
Ycl
<=>
}il-o
Foué
<=>
(Ko)ji
Monnin
<=>
ko (ua}rn (00)1-0
li faut remarquer que ces prénoms mascul ins et féminins fonctionnent presque comme des doublets, les
premiers étant calqués sur les jours de la semaine moyennant le préfixe A- et les seconds, la déformation ou la
contraction des j ours de la semaine sur la base du préfixe - Ko (qui semble plus constant que le préfixe -Koua,
proposé par Bernadette Koffi '). Il existe bien entendu des exceptions notamment le prénom féminin dérivé du
dimanche (Arnoin) et lè masculin issu du vendredi).
Aux noms propres 1iés aux jours de la semaine, il faut ajouter ceux qui tirent leur origine d'une certaine
position dans l'ordre des naissances d'une famille.
1.2. Noms propres ordinaux
La tradition baoulé et akan en général accorde une importance toute particulière aux positions suivantes
dans l'ordre des naissances d'um: famille: les troisième, quatrième, neuvième, dixième, onzième et douzième
positions.
C'est pourquoi chaque enfant dans l'une des positions ci-dessus indiquées reçoit un nom spécifique qui
ne tient nullement compte du jour de la semaine, du sexe et qui, excepté les quatrième et douzième positions, est
la reproduction du chiffre auquel correspond la position. D'où l'existence des noms ci-dessous:
(Footnotcs)
1 Koffi (B.), op. cil., p. 43.
Revue du CAMES - Nouvelle Série B, Vol. 007 N° 2-2006 (2'n~ Semestre)
199

Sciences sociales et humaines
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Chiffres
Noms
n san (3)
<=>
N'san
n 'nan ( 4)
<=>
N'dri
n 'glouan ( 9)
<=>
N'glouan
blou ( 10)
<=>
Blou
blou ni koun (11)
<=>
Loukou
n 'gbain (qui signifie nul, rien)
<=> N 'gbain
Soulignons que ce sont des" noms exclusivement réservés aux enfants nés d'une même mère,
mêmes 'ils sont de pères différents" l,
Par ailleurs, N :mn et N 'dri sont attribués uniquement aux enfants ayant la même mère, mais également
le même sexe (masculin ou féminin) que ceux qui les ont précédés. Les noms propres de position peuvent
donc être attribués indifféremment aux deux sexes.
1.3. Noms propres gémellaires
jwneaux, qu'il soit de sexe masculin ou féminin, nôlai
(La rosée), le nom de celui qui suit un enfant né après
des jumeaux, c'est-à-dire après Amani.
En baoulé, " la notion double se désigne par
le vocable N'Da.,.Aussi, deux enfànts qui naissent
En fin de compte, qu'il s'agisse de noms propres
le mêmejour à quelques minutes d'intervalle, d 'une
hebdomadaires, ordinaux ou gémellaires, tous sont
même mère. autrement dit, des jumeaux, sont-ifs
régis par des règles qui sont strictement observées
étiquetés par ce vocable N'Dai". N'da fonctionne
par les Baoulé. C'est pourquoi nous les appelons
en réalité comme un préfixe dont la présence devant url
« noms propres contraints ».
nom hebdomadaire ou ordinal rappelI,e la naissance
Toutefois, pour des raisons particulières, le baptême
gémellaire de l'individu auquel il est attribué:
linguistique peut ignorer ces règles.
N'da Konnan (Jumeau né un mercredi ou un
mardi, après son jumeau)
1.4. Noms propres libres
N'da Amlan (Jumelle née un mercredi. Si elle
est née un mardi après sajumelle, elle est également
Dans son analyse de la question de la double
ainsi nommée).
dénomination en Mésopotanlie, J.-M. Durand aflimlait :
N'da N:l'an (Jumeau né en troisième position
« Puisque le nom propre est signifiant, il doit refléter
après deux filles ou deux garçons).
une volonté ou souhait exprimés par les parents.
ou une constitutionfaile par eux, au moment de la
Etant donné que pour les Baoulé, les jumeaux
naissance. Souvent le nom propre se contente de
ont une" double ascendance. à la fois humaine et
dire que l'enfant a été donné par tel Dieu ou décrit
divine (.) passent pour être des enjànts d'exception,
une action divine particulière. On dit que l'enfant
puissants et capables du meilleur comme du pire
est venus 'ajouter aux all/resfrères ou qu'il est né
pour leur entourage et pour leurs parents
,
à tel moment. Il peut s'agir simplement d'un terme
notamif1ent"2, les enfants qui les suivent apparaissent
comm~'une
descriptif Malheureusement, rien ne nous renseigne
exigence et portent des noms tout aussi
à ce propos et ne nous dit jamais pourquoi tel ou tel
exceptionnels. Ainsi, Amani (qui signifie Tu as donné)
a reçu son nom propre> ».
est le nom porté par l'enfant qui suit directement des
(Footnotes)
1 Koffi (8.), op. cil., p. 50.
200
Revue du CAMES - Nouvelle Série H, Vol. 007 N° 2-2006 (2'"'' Semestre)

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -__ Sciences sociales et humaines
Ce type de noms propres existe également en
sont donnés pour conjurer le mauvais sort. lis traduisent
baoulé et est, comme en Mésopotamie, motivé par des
alors le mépris ou l'indifférence des parents:
considérations d'ordre personnel, liées à l'histoire de
l'enfant ou des parents eux-mêmes.
- kakaha (Bestiole), Assiai-n 'nain (Viande de la
terre), Béhiblo (Qu'on le jette !), N'gnanzou (Qu 'ai-
1.5. Noms propres religieux
je eu ?), N'nakahoun (Je ne mefais pas d'illusions),
N:\\'iéni (Où vais-je le mettre ?), Likéhué (Quelque
L'univers lexical des noms propres du Baoulé
chose) ...
est fortement marqué par une longue tradition animiste
Ces noms propres sont parfois donnés pour
qui se caractérise par l'adoration dc l'être suprême à
traduire la longue attente oui' indignation d'une mère
travers les objets de sa création et par l'obligation de
en proie aux fausses couches ou aux railleries à cause
reconnaissance par le sacrifice ou la consécration. Ainsi,
d'une stérilité présumée:
les individus dont la naissance oula SUivie aété favorisée
Atchaila (Tu as mis du temps), Moayé (La chance),
par un objet divin, quel qu'il soit (végétal, animal, spatial,
N'nafiassou (Je n 'y comptais pas), Bekanti
aquatique, géologique, ... ) portent généralement le nom
(J'entends dire), Djrankéklé (Accroche-toi), Béyé-
de ces divinités. D'où l'existence des noms propres ci-
n 'ghain (Ils perdent leur temps), Anvouai (Pitié) ...
dessous:
Comme on peut le constater, ces noms sont
- Pour le monde végétal
formés librement et sur la base de lexèmes existants.
Alla (lroko), N 'gnain (Fromager), Agha (Manioc),
Cette liberté est d'autant plus grande que des énoncés
M'mé (Palmier), Mankolln (Piment) ....
sont susceptibles d'être transformés en noms propres.
- Pour le monde animal
Cependant, le caractère libre des noms propres
Akô (Poulet), Assaua (Porc), Djué (Poisson),
circonstanciels ne fait pas pour autant d'eux les plus
kakaha (Insecte), akoh (Perroquet) ...
nombreux. De fàit, ils doivent être perçus comme des
noms exceptionnels, à l'image des circonstances qui
- POlir le monde aquatique
leur ont donné naissance.
N 'zué (L'eau), Faitai (Mare), N'gatta (Marigot),
Par ailleurs, si des noms communs comme
N 'ghandanhan (Fleuve) .,.
Anvouai (Pitié), Moayé (La chance) peuvent devenir
- Pour le monde mystique
des noms propres, qu'est-ce qui permet finalement de
distinguer les deux catégories de noms? Les critères
Bohoussou (Génie de la forêt), !!OIlSSOU (Génie),
syntaxiques sont-ils suffisants?
Gnamien (Dieu), Goli (Fétiche), ...
Il est important de souligncr que ce baptême
linguistique « religieux» se fait généralement sous
l'injonction du devin dont la parole en Afuque fait office
de loi. L'on doit se conformer à ses recommandations
sous peine de s'exposer à une mort celtaine. Mais étant
donné que l'attribution de ces noms propres n'est
soumise à aucune règle absolue, l'on peut les considérer
comme des noms propres libres.
1.6. Noms propres circonstanciels
(Footnotes)
1 Koffi (B.). op. cit., p. 54.
1.es noms propres circonstanciels sont des noms qui
, Houphouet Koffi (H.), «Procréation, anthroponymie et
rappellent les circonstances heureuscs ou malheureuscs
enfants exceptionnels en pays baoulé de Côte-d'Ivoire» in
qui ont marqué la naissance de l'individu. Dans le cas
RefJàes. V- 3. WI, Abidjan. PUCI, 2001. p. 42.
1 Durand (J.-M.), « Le problème de la double dénomination en
spécifique dcs circonstances malheureuses. ces noms
Mésopotamie» in Christin (A.M.),op. cil.. p.32.
Revue du CAM ES - Nouvelle Série n, Vol. 007 N° 2-2006 (2'"'' Semestre)
201

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Sciences sociales et humailles
II. SYNTAXE DES ANTHROPONYMES
- Koffi 'n holi Ayan 'n (Le Koffi a frappé
DU BAOULE
1~4ya).
- Akissi 'n sa 'n houli (Le hras de l 'Akissi est
cassé).
La constitution des noms propres en catégorie
linguistique a longtemps reposé sur deux propriétés
Précisons qu'en baoulé, la résistance du NP à
essentielles: ils" n'ont pas de déterminant (Pierre,
l'actualisation revêt un intérêt certain, car elle n'existe
Paris) ou bien se construisent avec un déterminant
que pour l'article défini singulier seul. Ce qui signifie
contraint, l'art ide déjini (Le Rhin, Les Voges)" 1•
que l'on peut retrouver les noms propres dans les
Aujourd'hui, on leur reconnaît d'autres propriétés qui
structures NP + Dét. ! Dét. + NP.
fragilisent considérablement leur singularité par rapport
aux noms communs. Qu'enest-il en baoulé?
2.2. Structures NP+Dét. ! Dét. + NP
2. Types de construction
Soit le texte ci-dessous:
Il existe deux types de construction: la
construction sans déterminant (0+NP+ 0) et la
A : N:\\'(/n wali ako (N'san a volé un poulet).
construction avec déterminant (NP + Dét. ! Dét. + NP).
B : N:\\'(/n béni (Quel N'san?)
A : N 'dja Ka/fi wa N :\\'(/n (iV:\\'(/n, le fils de
2.1. Structure 0 + NP + 0
monsieur Kotli).
B : Bian n 'ga mon i yi woulin ? (L 'homme
dont la fémme est morte?)

En baoulé, l'entrée en discours des noms propres
n'est généralement précédée ou suivie d'aucun
A : tchétché, 0 suan Kojji wié, sangê nin yio
déterminant:
(Non, il .1 'appelle Ka/fi également. mais ce
17 'est pas lui).
Cette conversation permet de montrer d'une
- Ka/fi holi aya (Ka/fi afrappé Aya).
part que les noms propres ne remplissent leur fonction
- Akissi sa 'n houli (Akissi-hras-le -cassé / Le
d'identification que lorsque l'individu auquel ils réfèrent
bras il 'A kissi est cassé).
fait partie de l'univers de croyance du récerteur et
d'autre part, qu'en raison du nombre illimité de
Le deuxième exemple ci-dessus a l'avantage de
personnes susceptibles de porkr le même nom, ils
mettre en rrésence un nom proprc Akissi et un nom
peuvent fonctionner comme des tennes généraux'.
commun sa : le premier, dépourvu de détem1inant ct le
second sl'livi de rarticle défini 'n.
En efièt, l'univers lexical des noms proprcs du baoulé
est certes extrêmcment varié, voire même illimité
Ce type dc construction est conditionné par le
puisqu'il repose égalcment sur le fonds lexical de la
rôle d'identification quejoue ici le nom propre. Dans
langue, mais il n'est pas sufIisant pour empêchcr
un tel cas, le rôle d'actualisateurdu détenninant devient
l'attribution du même nom propre à des individus
redondant dans la mesure où Ka/fi ou Akissi pemlettent
différents. D'ailleurs, les règles d'attribution dc
ici de spécifier le nom ou de circonscrire son extension.
celiains noms propres (gémellaires. hcbdomadaires,
En effet, même s'il existe des milliers d'individus
ordinaux) prédisposent la catégorie à un
nommés Koffi ou Akissi, l'introduction de ces noms
.
.
fonctionnement général.
dans le discours pose l'individu ainsi désigné comme
Or, le passage dans le discours des noms à caractère
étant le seul et neutralise l'extension possible de la classe.
commun implique la présence d' actualisateurs, c' cst-
D'où l'impassibilité d'avoir les phrases ci-dessous:
à-dire des termes « qui désignent des occurrences
particulières de la notion attachée lexicalement
au nom »1, qui « spécifient notamment si cette
notion renvoie à des entités massives ou

202
Revue du CAMES - Nouvelle Série B, Vol. 007 N° 2-2006 (2'"'' Semestre)

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Sciences sociales et humaines
I-Bian n 'ga klo bla (Cet homme aime la
comptables, saisies de manière singulière ou
femme).
plurielle, positive ou globale, etc.. »4.
C'est ce qu'attestent les exemples ci-dessous:
2- Bian n 'ga klo sran (Cet homme aime
l 'homme (sens littéral)! Cet homme est humain (sens
1- KojJi klHlaa ti wun ase (tous les Koffi
connoté»
sont clairvoyants).
Le
genenque
implique
également
2- KojJifi a ba man wa (Aucun Ko/fi n'est
l'indétermination puisque aucun objet n'est visé de
venu ici).
manière particulière: «Ni la structuration, ni le contexte
ne permettent d'isoler un objet« une femme ou un
3- Kofji so'n woli (Ce Kofji-Ià est parti).
homme» particulier qui vérifie ce qu'en dit le reste de
. 4- Koffi kpangban kondi .loto (De
la phrase », [la seul femme ou le seul homme] repérable
nombreux Koffi conduisent des voitures).
est la femme ou l'homme en général, l'objet typique
appelé [femme ou homme] »5.
5- Mi KojJi bali wa ? (Mon koffi est-il venu
ici?)

Ainsi, les deux catégories de noms (nom
propre et nom commun) peuvent entrer dans une
6- Kojji kun bali wa (Un KojJi est venu
construction avec ou sans déterminant. Le dernier
ici).
type de construction, c'est-à-dire avec omission du
7- KojJi ble kun bali wa (Un Koffi noir
déterminant qui est la structure privilégiée des noms
est venu ici).
propres en français, ne peut donc être considéré ici
Autrement dit, les noms propres du baoulé
comme un critère distinctif. Il nous semble que le seul
peuvent être construits avec des modificateurs, avec
critère susceptible de singulariser les noms propres
tous les détenninants, excepté l'article défini singulier
est l'impossibilité de les construire avec l'article défini
comme on l'a montré plus haut, qui a la même fonction
singul ier. C'est dire que la différence entre le nom
que le nom propre prototypique, celle de spécifier le
commun et le nom propre est plus sémantique que
nom.
syntaxique.
III.
IVEAUX
DE
SENS
DES
ANTHROPONYMESDUBAOULE
2.3. Critères distinctifs
La possibilité d'être introduit dans le discours
Le statut paradoxal du nom propre aurait pu
sans déterminant n'est pas un critère propre aux noms
autoriser son exclusion du champ d'analyse de la
propres. En effet, en baoulé et dans la plupart des
linguistique et son inscription absolue comme objet
langues ivoiriennes, le caractère indéfini d'un nom
privilégié de la philosophie. Mais étant donné que tout
commun est marqué par l'omission du déterminant.
signe, quel qu'il soit, est doté d'un signifiant et d'un
Que l'on enjuge avec les exemples ci-dessous:
signifié et que le nom propre ou nom individuel est au
cœur des activités langagières parce qu'il permet de
nommer les choses et les êtres du monde, affirmer que
1- Man mi bia (Donne-moi une chaise).
le nom propre est en réalité l'affaire des linguistes devient
un truisme.
2- 0 ko suklu (il va à l'école (sens littéral),
Il est élève (sens connoté).
Cependant, c'est aux philosophes que l'on doit
l'essentiel des fondements théoriques de la sémantique
3- Be boli luku (Elles ont attaché des
des noms propres: Kripke, Mill, Searle. 1
foulards).
L'absence du déterminant ou d' actualisateur
coïncide avec l'indétermination qui caractérise
(Footnotes)
, Ricgei (M.). Pellal (J. Ch.), Rioul (R.), Grammaire mélhodique du
l'indéfini. Il en est de même pour l'article défini à
jrat/çais. Paris. PUF, 1994, p. 175.
caractère générique :
2 Riegei (M.). Peila! (J. Ch.). Rioul (R.). op. cil.• p. 177.
, Ricgel (M.). Pellal (J. Ch.), Rioul (R.),op. cil.. p.152
J
Idem
• Riegel (M). Pellal (J.Ch), Rioul (R.l, op. cil..
p.155.
Revue du CAMES - Nouvelle Série B, Vol. 007 N° 2-2006 (2·... Semestre)
203

Sciences sociales et humaines
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
désignés, ils n'ont pas de connotation et par
3.1. Autour des fondements théoriques de
conséquent, aucun sens. Mais peut-on dire
la sémantique des noms propres
véritablement du nom propre qu'il est vide de sens
quand on sait que dire John ou YclO signifie au moins
« qui s'appelle John ou Yao 6» ?
3.1.1. Nom propre, étiquette de l'être
3.1.2. Conditions de la production du sens
des noms propres
La considération du nom propre comme
« étiquette de l'être» rappelle l'image d'une centaine
de nouveau-nés, couchés dans une nursery, presque
Si le caractère non descriptif du nom propre
tous semblables et portant aux poignets des bracelets
milite en faveur du vide sémantique, sa capacité à
sur lesquels sont inscrits leurs noms, seules indications
référer à un objet, en revanche, le pose comme un
permettant de les distinguer les uns des autres, de les
signifiant doté de sens.
reconnaître. Cette image est l'expression de la première
fonction que l'on reconnaît au nom propre: « la
fonction du nom propre est l'identification pure:
En effet, selon S. Kripke, « hien que
distinguer et individualiser une personne ou une
l'expression « Walter Scott ii ne soit pas synonyme
chose à l'aide d'une étiquette spéciale »2.
de l 'homme tel que ceci et cela ii ni même de la
famille de description, lafamille ou la description
Le problème que pose l'étiquetage par le nom
unique sert à déterminer à qui on fait référence
propre est que la représentation de l'objet qu'il spécifie
lorsqu'on dit « Walter Scott »'. Il poursuit en ces
ne repose sur aucune qualité intrinsèque de ce dernier.
termes: « en réalité, un nom propre correctement
En d'autres termes, si le nom dame-ieanne permet de
employé, ne serait qu'une description d~finie
spécifier toute bouteille courte et pansue avec une base
abrégée ou déguisée »2. C'est dire que les noms
large, un nom propre comme Maude qui a été choisi
propres en référant à un objet, le font en vertu de
" en souvenir d'une tante{ortunée et dans un autre
certains critères qui lui donnent sens.
simplement parce que le nom plaisait aux parents" 1,
ne dit rien de l'individu excepté le fait qu' il le repré~nte.
Notons que parmi les thèses qui ont été
D'où l'existence de personnes fondamentalement
développées sur la sémantique des noms propres, celle
différentes dont la seule caractéristique commune est
de M.-N. Gary-Prieur nous paraît de loin la plus
d'être marquée par la même étiquette nominale.
satisfaisante, tant au niveau de la forme que du fond.
D'abord parce qu'elle pose le problème en terme
Ainsi, contrairement aux descriptions définies
d'interprétation et non de sens, ce qui a l'avantage
qui "supposent d'abord la délimitation d'une classe
d'éviter toutes les interrogations et ambiguïtés liées à
d'objets, au moyen de propriétés spécifiantes puis la
celui-ci. Ensuite, parce qu'elle propose trois modes
sélection, au sein de cette classe, d'un élément
de fonctionnement sémantique qui résument toutes les
particulier dès lors unique" 4, les noms propres sont
manifestations possibles du nom propre, à savoir
attachés à leurs porteurs sur la base d'un simple
l'interprétation dénominative, l'interprétation
baptême qui I~s rend d'office exclusifs.
identifiante et l'interprétation prédicative'.
La conséquence d'une telle caractéristique est que
l'on ne peut reconnaître au nom propre une
1- L'interprétation dénominative: elle
quelconque connotation. Ecoutons à ce sujet John S.
présuppose l'existence d'un individu X qui s'appelle
Mill cité par Jespersen: « La solution proposée par
John Stuart Mill est célèbre. Les nUTlfs propres,
(footnotes)
selon lui, ne remplissent pas une.fonction de
cr
1
Bibliographie.
« connotation ». Ils dénotent simplement les
2 Ullman (S.), Précis de sémantique. Berne. A. Frand.c S. A. 4·"'''' cd.,
1969, p. 24.
individus désignés, mais ils n'impliquent et
.' Jespersen (O.), La philosophie de fa grammaire, trad. Anne-Marie
n'indiquent rien de ces individus: Ils servent à
Léonard, l'aris. éd. de Minuit, 1971. p79.
désigner ce dont on parle, mais pas à en dire quoi
4 Mansour (S. B.), « La dénomination du nom propre scion IBN Ya"ls»,
in
Lexique 15, Presses Universitaires du Septemrion, 2000, pp.14-
que ce soit »5.
15
; Jespersen (O.l. op. cil., p. 76.
Autrement dit, parce que la désignation par les noms
'Cf. Mill (J. Sl. Système logique
propres n'implique auclUl attribut des objets
, Bruxelles, Pierre Margada. 1988, p. 35
204
Revue du CAMES - Nouvelle Série H, Vol. 007 N° 2-2006 (2·.... Semestre)

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Sciences sociales et humaines
« Nom Propre ». C'est le cas où le nom propre se
donner le sens des noms propres, mais de renseigner
rapproche du nom commun et c' est ce que nous
le lecteur sur un référent initial qui représente la classe
considérons comme le sens minimum du nom propre.
d'un nom propre donné pour avoir marqué d'une
L'on retrouve cette interprétation dans les phrases du
manière ou d'une autre l'humanité. Cest ce qui
type Il y a un Kouadio à la tête de ce village.
autorise M.-N.Gary- Prieur à affirmer: « ni les
2- L'interprétation identifiante : elle présuppose
grammaires, ni les dictionnaires dufrançais ne
l'existence d'un individu X qui s'appelle « Nom
proposent une description des noms propres dans
Propre» et pose également l'existence d'un référent
un énoncé 66 Gary-Prieur (M.- N.),
connu ou référent initial. Cest le cas où Je nom propre
op. cit., p.2.».
est employé sans déterminant: Yao arrive.
De fait, comment définir Paul sans se référer à une
entité connue? La possibilité même de le définir à
3- L'interprétation prédicative: « c'est une
partir de l'interprétation dénominative n'est guère
interprétation fondée sur le sens et le contenu du
satisfaisante puisqu'en réalité, « s'appeler Paul» ne
nO/ll propre. Il ne suffit plus de connaître l'existence
donne pas le sens de Paul.
du référent initial, il faut en outre sélectionner
Les seuls emplois susceptibles d'être définis sont
certaines propriétés de cet individu 4». C est le cas
ceux du type métaphorique, métonymique ou
où le nom propre est employé métaphoriquement ou
qualifiant. Pour s'en convaincre, il suffit de considérer
dans un sens métonymique ou qualifiant: Dans
les relations sémantiques que les noms propres
l'exemple ci-après, C'est le John Jay de la classe,
entretiennent dans ces cas-là avec des noms
John Jay ici signifie « humoriste ».
communs: John Jay est synonyme d 'humoriste et
Comme on peut le constater, ces diflërents signifiés
Harpagon, l'antonyme de généreux. Mais là encore
se situent uniquement au niveau contextuel.
le problème de la définition demeure dans la mesure
Qu'en est-il en baoulé?
où le nom propre subit une translation par
l'introduction du déterminant.
3.1.3. Spécificité analytique des anthroponymes
Considérons à présent les définitions ci-dessous:
du baoulé
1- Yao : « Personne de sexe masculin, née un
La spécificité des anthroponymes du baoulé se
vendredi ».
traduit par la possibilité de les intégrer à un dictionnaire
2- Amoin : « Personne de sexe féminin, née un
proprement lexicographique et la neutral isation des sens
vendredi ».
initiaux en discours.
3- N'Guessan : « Personne née en troisième
position, de même sexe et de même mère que
3.1.4. De l'entrée en dictionnaire des
les deux enfants qui l'ont précédée ».
anthroponymes
4- Amani : « Personne née après des
Jumeaux ».
La plupart des dictionnaires de noms propres,
Ces définitions attestent qu'il est possible
dont le plus célèbre, Le Robert, dictionnaire universel
d'élaborer un dictionnaire proprement lexicographique
des noms propres présentent les termes dans une
et non encyClopédique des anthroponymes du baoulé.
perspective uniquement encyclopédique. Considérons
Les informations ci-dessus s'appliquent à tout individu
par exemple le nom Paul tel que « défini» par le Robert :
porteur de ces noms et non à un référent initial connu.
« Apôtre du christianisme plus spécialement auprès des
C'est donc le nom propre en tant que signe linguistique
non-juifs, d'où son sumom : l'Apôtre des gentils. Son
qui est visé et non son référent.
action nous est connue par les Actes des Apôtres et
En outre, la présence d'énoncés et de noms
ses Epîtres. Juifrigoriste, nommé Saül, il combattait le
communs parmi les noms propres confmne cette thèse,
christianisme naissant mais se convertit, selon les Actes
car la transformation de ces derniers en noms propres
à la suite d'une vision du Christ sur le chemin de
ne modifie en rien leurs sens.
Damas... 5».
Les indications que donne le Robert sur Paul
attestent qu'il ne s'agit pas pour les lexicographes de
Revue du CAMES - Nouvelle Série B, Vol. 007 N° 2-2006 (2'- Semestre)
205

De ce qui précède, l'on peut déduire que les
anthroponymes du baoulé ont un sens en langue. Mais
que devient ce sens en contexte 7
3.2. De la neutralisation du signifié de
langue.
« La langue existe dans la collectivité
sous laforme d'une somme d'empreintes déposées
dans chaque cerveau, à peu [irès comme un

CONCLUSION
dictionnaire dont tous les exemplaires, identiques,
seraient répartis entre les individus. C'est donc

quelque chose qui est dans chacun d'eux, tout en
Dans son ouvrage sur les noms propres, M.-
étant commun à tous et placé en dehors de la
N. Gary-Prieur affirmait: « tout ce que je dis sur les
volonté des dépositaires» 7.
noms propres ne vaut que pour les noms propres en
Cette définition que donne Saussure de la langue
français. Il serait bien sûr intéressant que des
a l'avantage de nous permettre de poser les signifiés
grammaires du même type soient établies pour
de langue des noms propres du baoulé comme des
d'autres langues afin de comparer leurs conclusions
éléments disponibles, présents dans l'esprit de tous ceux
et de répondre à une question
importante:
qui parlent ou comprennent la langue, mais neutralisés
l'opposition entre nom propre et nom commun est-
en contexte par les différents signifiés ccmtextuels
elle une propriété universelle des langues 78
proposés par M-N. Gary-Prieur.
Nous n'avons pas la prétention d'avoir proposé à
Soient les exemples ci-dessous:
travers quelques pages seulement, une grammaire des
noms propres du baoulé. Mais nos analyses ont tout
I-N~'ieni ba (N 'sieni (Où vais-je le mettre 7)
de même permis de montrer ce qui suit:
arrive).
1- Les anthroponymes du baoulé ont non
2-0ka su sun (Oka (Montagne)pleure).
seulement du sens, mais un sens.
3- Yao kun sinn wa 7 (Un }(IO (Une personne
2- Il existe deux types de sens: le sens
de sexe masculin né un vendredi) est-il passé
proprement linguistique et le sens contextuel ou
ici 7)
discursif
3- Le premier sens, c'est-à-dire le signifié de
langue ou sens proprement linguistique, neutralisé en
Les noms propres des exemples 1 et 2, qui
discours, est ce qui autorise l'entrée en dictionnaire des
sont respectivement issus d'un énoncé (N~'iéni) et d'un
anthroponymes.
nom commun (Oka), permettent d'exemplifier la thèse
de la neutralisation du signifié de langue, et ce pour
4- Le deuxième sens ou signifié contextuel est
deux raisons.
ce qui réduit le nom propre à sa fonction première, à
savoir celle qui consiste à désigner ou identifier des êtres
La première est que le signifié de langue de ces
ou des choses connus ou inconnus.
noms propres est motivé par 1'histoire et l'avenir des
individus qui les portent. En effet, nous n'avons pas
5- L'impossibilité absolue de construire les
manqué de souligner que l'attribution des
noms propres moyennant l'article défmi singulier est le
anthroponymes du baoulé est fonction du jour de la
seul critère qui permet véritablement de distinguer nom
naissance, des circonstances qui l'ont entourée ou de
propre et nom commun du baoulé.
la position de l'individu dans sa descendance, lesquels
Ainsi, à la question posée par M.-N. Gary-
sont considé~s comme éléments constitutifs du devenir
Prieur sur le caractère universel de l'opposition nom
de l'être. C' e~t donc dire que dès l'instant où l'on se
propre / nom commun, nous répondons sans détours,
situe hors de d:s deux pôles du temps, c'est-à-dire le
oui. Car, si toutes les langues n'ont pas la même manière
passé et le futur, les signifiés de langue disparaissent.
206
Revue du CAM ES - Nouvelle Série B, Vol. 007 N° 2-2006 (2;- Semestre)

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Sciences sociales et humaines
d'opposer noms propres et noms communs,
8. MANSOUR, S.B., 2000. « La dénomination du nom
l'opposition, elle, est universelle.
propre selon IBN Ya'ls », in Lexique 15, Presses
Cependant, la question fondamentale que l'on
Universitaires du Septentrion, pp. 11-19.
doit se poser n'est pas selon nous l'universalité'de
l'opposition entre les deux catégories de nom, mais
9. MARTIN, R., 1987. Langage et croyance,
plutôt celle de leur mode de signifiance.
Bruxelles, Pierre Margada, ch. X.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
10. MILL, J. S., 1988. Système mgique, Bruxelles,
Pierre Margada.
1. CHRISTIN, A. M., 1998. L 'écriture du nom
propre, Paris, l'Harmattan.
Il. SAUSSURE, F., 1988. Cours de linguistique
générale, réédition non modifiée du texte de 1972,
2. GARY-PRIEUR, M.-N., 1994. La grammaire du
Paris, Payot.
nom propre. Paris, Linguistique nouvelle.
12. ULLMAN, S., 1969. Précis de sémantique,
3. HOUPHOUËT-KOFFI, H., 2001. «Procréation,
Berne, A. Francke S. A., 4éme éd.
anthroponymie et enfants exceptiOlmels en pays baoulé
de Côte-d'Ivoire» in Repères, v- 3, N°l, Abidjan,
PUCT.
13. RIEGEL, M., PELLAT, 1. Ch., RIOUL, R., 1994.
Grammaire méthodique dufrançais, Paris, PUF.
4. JESPERSEN, O., 1971. La philosophie de la
grammaire, trad. Anne-Marie Léonard, Paris, Ed.
14. SEARLE, 1., 1996. Les actes du langage, Paris,
de Minuit.
Hermann, pp. 215-227.
5. KLEIBER, o., 1981. Problèmes de référence:
descriptions définies et noms propres, Paris,
Klincksieck.
6. KOFFI, B. A., 2001. L'univers des noms et
prénoms baoulé en Côte d'Ivoire. Abidjan, NET.
7. KRIPKE, S., 1982. La logique des noms propres,
Paris, éd. De Minuit, 3éme éd.
(Footnoles)
1 Kripc (S.). La logique des noms propn:s. Pans. l.:d. Oc Minuit, ]Ç)"" éll.,
19H2. rp 20-21.
'K"re (S.l. op. Cil. rr 15-16.
\\ Gary-Prieur (M.- N.). La grammaIre dl! nom propre, Paris,
Linguistique nouvellt. 1994, pp. 58-61
, Gary-Prieur (M- N.). op. cil. rr 60.
~ Robert (P.), Dictionnaire universel <..les noms propres. Paris. Société
Ju Nouveau LiUre. Edition revue. corrigée el mise il jour. 1980.
1
Saussure;: (E), Cours de linguistique géllerale. Paris. PayoL.
réédition non modifiée du texte de 1972, 198:-1. r_38
~ Gary-Pritur (M,- N.), op. Cil., p. 7.
Revue du CAMES - Nouvelle Série B, Vol. 007 N° 2-2006 (2'''' Semestre)
207