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HISTORIOGRAPHIE DU PAYS KABYE: ETAT DES LIEUX
ET APPROCHE CRITIQUE
Kodjona KADANGA
Enseignant-Chercheur, Département d'Histoire
Faculté des Lettres et Sciences Humaines
Université de Lomé-Togo
RÉSUMÉ
L'historiographie togolaise n'a pas fait l'objet d'étude systématique. Celle des régions à l'instar du pays
kabyè l'est encore moins. En effet, la plupart des travaux réalisés privilégient des approches thématiques et non
méthodologiques.
Cette présente étude vise à combler ce dernier aspect au plan régional. Elle appréhende l'historiographie
du pays kabyè à travers l'état des lieux des travaux menés par les administrateurs coloniaux, des Africanistes et
des universitaires d'une part et une approche critique de ces productions d'autre part.
L'objectif visé est aussi de contribuer à pallier des insuffisances et de tracer un cadre d'approche
méthodologique.
Mots clés: pays kabyè, historiographie, bilan, approche critique, méthodologie, source,
chronologie.
A BSTRACT
Togolese historigraphy has not been systematically studied. That ofKabye people has not been studied
at aIl. Most ofthe research works that have been conducted focus only on the thematic and the methodological
approaches.
This study aims to meet this need al th~ regionallevel. lt deals with the historiography ofKabye people
through the evaluation ofthe available research works conducted by the colonial administrators, the Africanists
and the university scholars, on the one hand, and the critical assessment ofthese works, on the other hand.
Besides, this research work contributes to the filling in ofthe gap in this research field as well as the creation cif
the appropiate methodological approach.
Key words : kabye people, historiography, assessment, critical approach, methodology, source,
chronology
Revue du CAMES - Nouvelle Série B, Vol. 007 N° 2-2006 (2é... Semestre)
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Sciences sociales et humaines
insuffisances et de tracer un cadre d'approche
INTRODUcnON
méthodologique.
I. LE PAYS KABYE, LA SOCIETE ET SON
Le pays kabyè (kabiyè) situé dans l'hinterland
HISTOIRE AVANT 1898.
du Togo, se divise en trois éléments suivant le relief et
le dialecte: le massifNord comprend les localités de
Farendé, Pouda, Boufalé et Tchioukawa ; le massif sud
Carte: Le pays kabyè
celles de Kidjang (Kouméa et Landa), Pya-Laou,
Tchitchao, Yadè, Bohou, Lama, Tcharè, Soumdina,
Lassa et Djamdè ; enfin les Logba occupent celles de
Wakkedè,
Boundou,
Koumérida
(carte).
Dans l'ouvrage intitulé «Histoire des Togolais» l,
l'on peut lire à propos des peuples et langues du Togo:
: «Peu de recherches defond ont été menéesjusqu 'ù
présent sur l 'histoire et la vie sociale et culturelle
des populations du Togo. Quelques monographies,
datant parfois des débuts de l'époque coloniale, des

informations éparses disséminées dans les rapports
de missions et autres documents, quelques articles
aussi, mais il manque souvent des travaux
-",ystématiques permettant de d~finir les caractères
particuliers de la majorité des groupes»
(Gayibor, éd. , 1997: 26).
IllKfIl
Ce diagnostic reflète la qualité et la quantité de
'===""==""!'
'"
l'historiographie togolaise. Elle dénote la léthargie des
productions historiques dans cet espace territorial.
Celles-ci peuvent être différemment appréciées selon
o Reliefs A Routesprincipales ~ Coursd'eau
les localités. Elles présentent une énonne disproportion
suivant les aires considérées: «Peu d'informations
Le pays kabyè est resté longtemps en marge des
sont disponibles sur les populations et les langues
explorateurs, des commerçants, des missionnaires et
du Nord, alors que les populations du Sud sont tout
des chercheurs avant la colonisation. Il en est de même
de même logées à une meilleure enseigne»
d'ailleurs des autres peuples dans la partie
(Gayibor, id).
septentrionale contrairement à ceux de la partie
Cette présente étude appréhende l'historiographie du
méridionale. En effet, seules les localités du Sud et
pays kabyè à travers l'état des lieux des travaux menés
surtout côtières furent pénétrées et firent l'objet de
par les administrateurs coloniaux, des Africanistes et
recherches historiques. C'est à partir de l'Océan
des universitaires d'une part et une approche critique
Atlantique que des Européens dès le XVIe siècle
de
ces
productions
d'autre
part.
foulèrent ces localités pour des échanges commerciaux
En effet, les difficultés d'approche de l'histoire générale
notamment des esclaves. Ces négriers qui, à partir de
du Togo sont réelles et partant, celles des aires
1530 entreprirent la traite des nègres vers l'Amérique,
culturelles. Elles sont accentuées quand il s'agit de la
laissèrent des récits sur cette zone côtière dénommée
mise en place du peuplement avant la colonisation. De
dès lors la côte des esclaves (Cornevin, 1988 : 135-
ce fait, des étU~es historiographiques régionales peuvent
154). Ainsi des Français, des Portugais, des Danois,
pennettre la construction de 1'histoire nationale. Le choix
des Hollandais et des Anglais longèrent ces côtes et
de ce thème s'explique par cette préoccupation. Quel
créèrent des comptoirs pour les besoins de leur
est le bilan des productions monographiques sur le pays
kabyè ? Quels sont les problèmes induits par ces études,
(Footnotes)
notamment de sources
et de chronologie?
1 Ouvrage collectif paru en 1997 sous la direction du Professeur
L'objectifque nous visons à travers ces
Gayibor de j'Université de Lomé. se reporter à la bibliogr;lrhie.
questionnements est de contribuer à pallier des
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Revue du CAMES - Nouvelle Série B, Vol. 007 N° 2-2006 (2ème Semestre)

commerce. Aux négriers se sont succédés entre le xvrre
et le XIXe siècles les missionnaires notamment des
protestants et des catholiques.
L'une des retombées des contacts entre la côte
et l'Occident, est l'importante documentation laissée
par ces Négriers. A leur suite, des explorateurs et
colons en ont fait de même (Cornevin, 1988 : 474-
547).
Au même moment l'intérieur des côtes de ce qui
sera plus tard le Togo demeurait en marge de ces
contacts. Toutefois, il subissait des raids esclavagistes
II. PRODUCTIONs COLONIALES
des royaumes voisins (Abomey, Glidji, Ashanti) pour
nourrir le commerce transatlantique (Adotevi, 2001 ;
C'est à la faveur de la colonisation que des
Kadanga, 2004).
explorateurs, des administrateurs et des
Mais à la faveur de la colonisation effective, les
missionnaires ont travaillé à leur manière à
contours du nouveau territoire ont été déterminés. Une
faire connaître ces localités et leurs habitants,
nouvelle ère s'est ouverte pour la plupart des peuples
c'est-à-dire du point de vue de l'Occident.
qui figurent dans ces tracés coloniaux.
Qu'en a-t-il été de ces écrits?
En effet, la convention de Berlin conclue le 24
«En effet, les études globales entreprises
décembre 1885 entre l'ambassadeur de Courcel et le
jusqu'à présent sur les Kabyè n 'ont jamais
Comte de Bismarck fixa les délimitations sur la côte et
permis .de suivre de bout en bout le fil de
établit le protectorat allemand sur le territoire baptisé
l 'histoire de ce peuple» (Tanaï, 1997 : 1).
Togo. S'ouvrient alors les explorations vers l'intérieur
notamment du Dr Gottlob AdolfKraus (12 mai 1886
. L'historiographie de l'Afrique en général et
au 23 septembre 1887), de Curt Von François
(3
du Togo en particulier pendant la période
février 1888 - Il juin 1888), du Dr Ludwig Wolf(29
coloniale est entachée de préjugés. Ici comme
mars 1888au9 juin 1889), du capitaine Kling (1891
ailleurs, « durant la colonisation, leur histoire
au 15 septembre 1892).
n'était qu'un vulgaire appendice, un lambeau' .
Ceux-ci ont précédé les grandes expéditions vers
de l 'histoire du pays colonisateur ... Le
l'hinterland afin de soumettre les populations et
Sénégal, au XIXè s, c'était essentiellement
implanter des postes dans les localités conquises.
l 'œuvre de Faidherbe»(Ki-Zerbo, 1978 : 9).
Suivirent alors des traités: «Entre temps, ily avait eu
Ki-Zerbo dans son histoire de l'Afrique
à Paris la conférence Franco-Allemande de
noire a répertorié ces préjugés que les
délimitation des frontières et nous pouvions
Occidentaux ont du continent africain:
désormais employer toutes les forces disponibles à
Hegel dans son «Cours sur la philosophie
la pacification du territoire qui nous était échu «
de l 'histoire» en 1830 déclarait: «l'Afrique noire
(Cornevin,op.cit.p.16).
n'est pas une partie historique du monde. Elle
Le pays kabyè a été dès lors soumis enjanvier
n'a pas de mouvements, de développement à
1898 et les dernières poches de résistances réduites
montrer, de mouvements historiques en elle.
en 1900 à Tchichao (Agouda, 1991).
C'est-à-dire que sa partie septentrionale
Voici le constat que fait Hupfeld le 12 mai
appartient au monde européen ou asiatique,. ce
1900'de l'expédition chargée de soumettre le pays
que nous entendons précisément par l'Afrique
kabyè : « Il ne restait plus à explorer que le pays dit
est l'esprit ahistorique, l'esprit non développé,
kaburé, situé dans la partie Nord de notre colonie,
et s'étendant de l'Est des Konkomba jusqu'à la
frontière française. Le seul européen qui, à ma
(Footnotes)
connaissance, était entré en contactjusque là avec
1 Ce passage est tiré des «Documents du
Centre d'études et de
ce peuple est le Comte Zech durant son séjour à
recherches de Kara (Togo)>>. 1967, p. 182. Le titre du texte est
«l'ouverture du
pays kabyè au Nord-Togo» par Hupfeld,
Logba, à l'extrémité orientale du pays kaburé, au
fonctionnaire des mines: traduit de l'Allemand par R.Verdier.
Nord de Séméré,. au reste, on avait toujours
Initialement. il a été publié dans la Revue Globus (VoI.LXXVn, nO
contourné le pays et les habitants d'alentour n'en
18) le 12 mai 1900.
connaissaient presque rien».
Revue du CAMES - Nouvelle Série B, Vol. 007 N° 2-2006 (2i .... Semestre)
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encore enveloppé dans des conditions de naturel
population ne passait pas son temps à s'entretuer.
et qui doit être présenté ici seulement comme au
Toutes les activités humaines s'y déroulaient
seuil
de
l 'h istoire
du
monde»(Ki-
(Verdier 1982 ; Gayibor, 1997; Tcham, 1990 ;
Zerbo,op.cit.plO).
K a d a n g a , 1 9 9 6 )
Plus proche de nous, plus de cent ans après,
Il en est de même, au cours de cette période,
en 1957, à la veille des indépendances de la plus
des autres auteurs allemands. Pour ce qui est de
part des pays de l'Afrique noire, Gaxote écrit dans
l'administration allemande au Togo de 1884 à 1914,
la Revue de Paris' : « Ces peuples (vt4us voyez
il faut souligner que dans leur politique, par une
de qui il s'agit .. .) n'ont rien donné à l'humanité
ordonnance du 05 septembre 1907, les cercles du
: et il faut bien que quelque chose en eux les en
Nord étaient fermés aux commerçants et
ait empêchés. Ils n'ont rien produit, ni Euclide,
missionnaires. La cause avancée est l'insécurité alors
ni Aristote, ni Galilée, ni Lavoisier, ni Pasteur.
qu'en réalité, le pays kabyè était transformé en un
Leurs épopées n'ont été chantées par aucun
réservoir de main-d' œuvre pour les travaux divers
Homère)).
pour tout le territoire notamment des chemins de fer
et pour les cultures de rente (Ali Napo, 1995).
La multitude d'historiens qui se sont
intéressés à l'Afrique noire pendant cette période
Malgré le comportement méprisant des
ont été imprégnés de cette culture du complexe de
Allemands qui est de notoriété publique, Comevin
supériorité, de la vision unique, celle de la civilisa-
dans son ouvrage (op.cit., pp.186-189) n'hésita
tion occidentale.
pourtant pas à écrire: « Le Togo va bénéficier
d'une remarquable série de gouverneurs, aidés
Sur le pays kabyè, l'on note que pendant les
par des fonctionnaires et des missionnaires
différentes colonisations allemande et française, des
connaissant
le pays
et ses
habitants,
écrits ne sont pas exempts de ces préjugés.
personnalités ayant une haute idée de la mission
Ainsi, le texte de l'un des acteurs de la
civilisatrice des nations européennes».
conquête du pays kabyè, Hupfeld en 1900 est
Ignorait-il que le Dr Kersting, en poste à
édifiant de cet état d'esprit quand «le pays kaburé
Sokodé 4
de 1899 à 1909
et d'autres
fut pénétré au même moment par le Dr. Kersting
administrateurs allemands, dans leurs rapports n'ont
du Sud-Est de Bafilo, le lieutenant Thierry du
eu aucun égard pour les colonisés? Dr Kersting fut
Nord-Ouest à peu près à mi-chemin entre
l'artisan de la mise en valeur de la région kabyè : .
Sansanné-Mangu et Bassari, et le Baron Massow
« terrorisés par l'assujettissement militaire brutal
de
Kabu
au
Sud-Ouest»2.
qu'affectionnait Dr Kersting en 1897 et J898,
En effet, parlant de l'organisation politique
peu de villages oseront pourtant (apparemment)
et sociale, il note que dans tout le territoire
se soulever contre les règlements coloniaux»
«kaburé », il n' y a pas de «roi», ce qui est anor-
(Billy, 1999:8).
mal selon lui et d'ajouter:
Le Dr Külz en 1904 ne tarissait guère
«Mais il existe néanmoins des chefs pour les petits
d'admiration pour Dr Kersting « si demain il a
ensembles villageois:
d'où les hostilités
besoin de mille hommes ou plus, c'est pour la
constantes entre les gens car c'est seulementface
construction de la route, c'est pour le tramport
à l'envahisseur extérieur que l'on fait front
ou n'importe quel autre but, ils se rassemblent
commun ».3 Ce
passage dénote de
la
ainsi sans aucun doute» (Billy, id.)
méconnaissance
des institutions locales.
Les auteurs allemands poussèrent toutefois
Les Kabyè eux-mêmes ont une organisation
leur cynisme en qualifiant le Togo de
sociale basée sur les classes d'âge. C'est un sage,
«Musterkolonie» (colonie modèle), Alors qu'il n'en
entouré d'autres, connu pour sa capacité de
est rien car ce prétendu équilibre, de prospérité et
médiation appelée coco (lire tchotcho) qui la
de bonne gestion reposait essentiellement sur
coordonne. Faut-il avoir nécessairement un roi
l'exploitation de la main-d' œuvre servile. Comevin
comme en Occident? Il n'existe même pas de
(1958 : 219) les a qualifiés de «bons tyrans».
chefs comme il a été souligné, c'est plutôt une société
sans commandement, acéphale. De plus, la
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Revue du CAMES - Nouvelle Série B, Vol. 007 N° 2-2006 (2'"'' Semestre)

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Sciences sociales et humaines
Comevin lui-même, administrateur colonial.
a été en poste successivement à Atakpamé
administrateurs n'ont pas échappé à l'idéologie
(1948-1952), à Bassari (actuel Bassar de 1952-
coloniale: ils voyaient des choses du point de
1953), à Dapango (actuel Dapaong de 1954-
l'Occidental comme l'écrivait Ki-Zerbo (op.cit.
1955), enfin à Lomé de 1955 à 1956 comme
P.l1) : «L 'histoire de l'Afrique devient comme
inspecteur du travail et des lois sociales.
celle auberge espagnole où chacun trouve ce qu'il
apporte ... c'est peUl-être pour cela qu'on y trouve
tant de clients si hétéroclites».

Il a consacré plusieurs ouvrages' à l' histoire du Togo.
Néanmoins, des informations fournies sont
Dans ravant propos de son livre (1988 : 1), il écrit:
capitalisables pour la réécriture et la relecture des
«J'ai eu l'occasion de visiter de nombreux pays en
pans entiers de l'histoire de ces peuples en général
Asie, en Afdque, en Océanie, en /Imérique oùj 'ai
et du pays kabyè en particulier. Ce travail revient
enseiKné et jàit des conférences, j 'ai noué partout
aux chercheurs africains.
des amitiés solides et durables, mais aucun de ces
pays ne .fitl comparable au Togo dont j'ai vu les
hahitants du Nord passé de l'âge de la pierre à l'âge
de l'avion cl réaction, de la télévision et d'un monde
en plein essor».

Longtemps ces écrits ont été pour les enseignants de
tous les degrés des références. Des enseignants ont tiré
le maximum d'informations pour les programmes
d'enseignement. Dans son dernier ouvrage (1988),
prolitique au demeurant l'on note l'approche
curopéocentrique, paternaliste et des jugements
su~iectifs,comme le mentionne d'ai lIeurs l'extrait de
cet avant-propos.
Ensuite, Comevin fait une brève revue littéraire (1988 :
(Fuutnotes)
474 - 547) de certaines productions sur le pays kabyè,
1 I.a Rel'l/e de Paris. octobre 19:i7 -
p. 12. in Ki-Zerbo. op. cil. p. 10.
, Iluple!. op. cil.. in Documents
du Centre d'études ct de recherches.
parues durant la période coloniale: il cite notamment
p. 182.
le Comte Zech, explorateur al.Jemand qui, parlant du
, id. p. 189
, Le pays kabyè a l'ail partie du cercle de Sokodé.-
pays kabyè quand il demanda aux Logba, (peuple
5 lIistoire du Togo. Ikrger-Levraull. 19:i9. 3ème ed. 1969;
voisin des Kabyè),« s'ils ne veulent pas être protégés
- Les Bassari du Nord-Togo. Berger-Levraull. 1962;
- Togo IHltion pilote. nouvelles éditions latines. 1963
contre les méchants Lama, l'un répond: Lorsque
- Togo. PUF. 14967. 2ème ed. 1974
les gens viennent du sud pour nOlis aidel~ contre les
- Fn collaboration avec Pierre Alexandre ct Jean-Claude
Froclich. «Les populations du Nord-Togo». PlJF. 1963:
Lama, alors nous arrangeons nos affaires avec les
- I.e Togo: des origines il nos jours. Academie des Sciences ct
Lama et faisons ensemhle la guerre à ceux qui
"·outre-mer. \\988
" Comte Zech... Milleilungcn l'Ur Forschungreisenden und (iclehrten
,'eulent nOl/S aider. « car nous et les Kahrè sommes
'lUS dem deutschen schritzgt:biet» . XI Il. p. 142. in CUrI/('I·ilr. p.S9.
'111 »~.
7 V(lir Documents du CERI'. id
, I.éo Froboenus.Unter den IInstrae/lichcn
aethiofJien. p. 379-413.
De là, à tirer les conclusions que «les tradilions kahré,
in Cornevin. p.60
l1(/udem et lamhaJànt état de ftilles incessantes entre
., Froclieh. Généralités slIr les I\\ahrè dll nord logo.
111I·AN. 1949.
pp 77-IOS
'es divers têto» (Comevin, op.cit. p.131), c'est réduire
,,, Person. Yves. «Brève note sur les Logba et leur classe d·<Îge».
e milieu à une inactivité économique alors que le
f.'tlldes dahoméennes. p.3:i-49
"Pasteur
Dclord. 1961. « Les paysans kabyè du Nord-Togo de
:ommerce à longue distance était bien connu. Les
Frobocnus. notes cl commentaires». in I.e Monde non-chrétien.
~changes qui en découlaient portaient sur les poteries,
,\\'Oj9_('11
es produits de la forge etc.'
Juant à Léo Froboenus, il étudie «avec un soin
){Irticulier le paysan de ces régions (kabyè) qu'il
(l/al{fie de «Steinhauer» (le pay,wn des pierre,\\) à
'ClUse des murelles élevéespar les cultivateurspol/r
~mpêcher l'érosion»4.
)'autres auteurs durant cette période, notamment
;ro,dich5, Person6, Pasteur Delord7, ou des
~evue du CAMES - Nouvelle Série B, Vol. 007 N° 2-2006 (2<- Semestre)
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_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Sciences sociales et hllmaines
cl une relecture de l'histoire des peuples du Togo,
cl travers l'image que les gens en ont gardée,
III. NOUVELLES PRODUCTIONS
l'image qui doit être révisée cl la lumière des
techniques de critique interne et externe des
ET PROBLEMES RENCONTRES
sources utilisées.
11 ne s'agit donc plus, ainsi que cela a été
en général le cas jusqu'à présent, d'écrire une
111.1 Des productions post coloniales
histoire des Européens au Togo ou une histoire
du Togo vue par des Européens. Rohert
Cornevin a eu certes l'immense mérite d'avoir

Au lendemain des indépendances, il fallait
mis à la di.\\position du puhlic un ouvrage quifit,
dépoussiérer ces préjugés sur l' Ilistoire africaine,
fait etfera encore référence pendant longtemps.
Au Togo, l'on note peu de recherches historiques
Mais il s'agit pour nous de tourner une page,
jusque dans les années 80. A cette date. l'on assistât
d'apprendre aux Togolais cl se sentir Togolais,
à une lloraison de monographies sur l'initiative des
malgré les nomhreux clivages accentués - ou
chercheurs du département d'histoire de l'université
parfàis artificiellement créés - au cours des
du Bénin. ' Sur le pays kabyè. des étudiants ont été
années» (Gayibor, éd .. op. cit.
p.7-8).
encouragés à traiter des sujets sur chaque
groupement de Ülçon à avoir une \\'ision plus pointue
Des pages ont été consacrées aux Kabyè
et spécifique de cette histoire.
dans ces publications. s'appuyant sur des
productions monographiques~
Ainsi. des travaux ont vu le jour à partir de la
tradition orale sur les thématiques des origines, des
A titre illustratiC l'on peut lire« : le concept
organisations politique. économique. sociale.
de Lama,
crée par Je. Froelich (/963) mais
religieuse et culturelle,~
qui n'est plus sans réserves aujourd 'hui, est utilisé
ici d'un douhle point de vue:
D'une façon générale. c'est autour des
problématiques suivantes: qui sont en fait ces
- géographique, pour désigner toutes les
Kabyè? D'où viennent- ils? Quand a été fondé le
populations dont les mythes d'origine. les
groupement qui fait l'objet de l'étude? ComJi1ent
pratiques culturelles et cultuelles se rattachent
sont-ils organisés? Quelle flit leur attitude face à la
plus 011 moins implicitement cl Farendè, dans le
pénétration européenne? Quelles sont les
mâssifde Lama-Dessi .-
transtonnations politiques, sociales et économiques
après l'arrivée des Européens? Etc,
-linguistiquement, conformément aux dernières
recherches en matière».

Les différentes analyses et interprétations ont
donné lieu àun corpus qui a contribué à mieux saisir
«Faute d 'être irr~lutahle, le terme est
l'histoire du pays kabyè vue de l'intérieure:« La
commode, en allendant que des analyses plus
nécessité de rompre avec ces généralités et de
fines lefassent éventuellement remplacer»
s'intéresser cl la spécificité est indi.\\jJensable car
(Gayibor. éd., op. cit, p. 96-97),
la compréhension de l 'histoire des Kahyè en
général ne peut émaner que des recherches
préalahlement faites sur les d~fférents
groupements kabyè» (Tanaï, op. cit. p. 2).
(Footnotes)
Outre ces travaux, il faut également noter les
Actuelle Université de Lomé
ouvrages collectifs en deux volumes sur : « l' Histoire
2
des Togolais''', publié en 2005 par des enseignants
Voir bibliographie en tin d'article
J Le Premier volume est paru en 1997 sur le peuplement avant la
du Département d'Histoire et d'Archéologie
colonisation et le dernier volume en 2005 en deux tomes sur la
auxquels se sont joints des géographes, des
période coloniale.
linguistes, des sociologues et d'anthropologues. Ces
~ Que nous avons signalés plus haut.
publications ont mis à jour de nouvelles
connaissances sur l'histoire du Togo: « l 'o~jC(·tif
des auteurs du présent ouvrage est de procéder
60
Revue du CAMES - Nouvelle Série H, Vol. 007 N° 2-2006 (2 0"" Semestre)

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Sciences sociales et humaines
qu'elles n'ont pas varié depuis les travaux des
Cette relecture, loin s'en but n'a pas résolu
Allemands à nos jours en passant par la colonisation
tous les problèmes posés par rapproche historique
française: les mythes d' autochtonie sont partout
des peuples du Togo. Quant au puys kabyè, malgré
présents dans la tradition orale quelle que soit la
ce pas de géant dans la connaissance de son
localité Kabyè étudiée.
histoire, des problèmes notamment celLX de sources,
A Ji-Tilih (2002: 13) : <<En pays kabyè, l'on
de chronologie viennent relativiser ces acquis.
conçoit l'origine céleste de l 'homme. Cette
conception se rencontre à Pya où plusieurs

traditions mythiques racontent l 'histoire des
111. 2 Approche critique des
origines de Pym>; citant l'un de ses interviewés
productions
qui dit notamment «l'ancêtre des gens de Pya
Si pour la période coloniale de l'histoire des
est tchitchi. 1/ est descendu du ciel avec sa femme
Kabyè, les problèmes de sources ct de chronologie
à Bèdiyèdè, sur la montagne d 'Awoudina ~t leurs
ne se posent pas pour le chercheur, par contre, ils
empreintes se trouvent sur un rocher (Ewayo)>>3.
se posent des problèmes de sources et de
Il en est de même des autres groupements
chronologie pour la période précoloniale d'où la
kabyè où des sites de «descente du ciel» sont
faiblesse des écrits sur cette période.
signalés: à Soumdina où l'ancêtre Kébéré serait
111.2.1 - Problèmes de sources
«descendu du ciel», à Saoudè où Pela l'ancêtre en
fit de même, à Bohou par Kidima et à Farendè par
L'un des problèmes que les auteurs sur
Kownbéritou.
l'histoire précoloniale des Kabyé ont rencontré, est
celui des sources.
Cette situation n'est pas spécifique à la
Quelles explications avancer?
localité mais pose néanmoins le problème de l'écriture
Pour les auteurs qui se sont penchés sur la
de cette l'histoire. Les colons n'ont rien trouvé
question, il s'agit d'un peuplement ancien, la
comme sources docwnentaires écrites; la principale
traduction d'une occupation très ancienne du lieu,
source pour la zone étudiée a été et demeure encore
Pour Gayibor (éd., op. cit. P.97) : «En
les sources orales: « Pour une histoire vue dans
réalité, cette multiplicité des lieux d'origine
la longue durée, les traditions orales donnent
indique la répétition d'un phénomène migratoire.
pour quelques temps encore accès au pré
La rupture avec le groupe originel, dans un
colonial» (Perrot, 1978). Toutefois ces traditions
contexte où la solidarité et les liens familiaux
qui sont l'une des sources les plus précieuses de
étaient sacrés, pouvait être mal vécue ... Dès lors,
l'histoire des peuples d'Afrique, sont aussi fragiles,
pour des raisons idéologiques qui n'apparaîtront
voir évanescentes (Gonnin, 1986: 17).
que par la suite 1'histoire du nouvel Eden fini
Ce souci permanent qui a
animé
des
par occulter celle de l'ancien, ce qui co~forte
Africanistes, a contribué à lever le voile sur l'lm des
l'idée de l'autochtonie>>. Et ce lieu matriciel est
innombrables points obscurs de 1" historiographie de
Farendè dans le Lama-Dessi «maison des Lama»
l'Afrique. Et le débat sur l'utilité des sources orales
(entendez des Kabyè).
est clos malgré certains comme Lowie qui déclarait:
Ces tentatives d'explications viennent figer
<~je ne pus allacher la moindre valeur que ce
le débat sur la problématique des origines des
soit, sous quelqueforme que ce soit à la tradition
Kabyè; elles ne remportent pas souvent l'adhésion
orale'». En tout état de cause, Jean Vansina2 leur a
des détenteurs de cette tradition et des
donné leurs lettres de noblesses.
questionnements subsistent toujours: <<D'où seraient
Mais la question est de savoir
si de
venus les Kabyè ... pour s'installer dans ce
l'exploitation de ces sources certains problèmes
(Footn otes)
comme ceux des origines des Kabyè ont pu être
1 Lowie. Robert. «Oral tradition and history «. In Journal ofamerica
réglés?
folklore. XXX. 1917.
l Vansina, Jean, De la tradition orale: Essai de méthodes historiques.
Il ressort à la lumière des productions
Terviren. musée royal Afrique centrale. 1901.
monographiques existantes que 1"on peut avancer
, Akpéli Simyéli, 14 Wasi ( 95 ans ), Chef du village d' Akéi.
interrogé le 10/05/0 l, cité par ALI-TILOH, p.14
Revue du CAMES - Nouvelle Série B, Vol. 007 N° 2-2006 (20'" Semestre)
61

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Sciellces sociales et hllmailles
massi(! Les réponses de nos interlocuteurs ci
«seules les généalogies nous en foumissent le moycn.
celle question sont aussi contradictoires que
C'est, le seul fil qui pennette avec prudence de remonter
cOl?fuses. Contradictoires parce qu'el/es varient
dans le passé de l' Afriquc», leur utilisation, malgré tout,
non seulement d'un infiJrmateur ci un autre mais
n'a jamais donné satisfaction ct le problème reste entier.
aussi d'un 1iKnaKe ci
Dans sa «Monographie du groupement de Lama, des
U/1 aulre, et confuses car les
interlocuteurs n'ont pas la mémoire précise des
origines jusqu'en 1960", Tanaï (op.ciL p. 18-19)
événements liés cl celle histoire des origines»
s'appuyant sur les travaux de Person dit: « On devrait
(Kantansoou, 2002: 9-10).
retenir un âge de 20 à 25 ans pour une génération de
ligne matrilinéaire et de 30 à 35 ans en régime
Il faut souligner que l'histoire du peuplement
patrilinéaire. Ce sont ces moyennes valables en milieu
kabvè notamment celle des oril.dnes est loin de
.
~
animiste que nous utiliserons pour nos calculs en vue
trouvcr une explication définitive. Elles souffrent
de déterminer la période d'installation des Kabyè de
énormément de
l'absence des travaux
Lama à partir du nombre de générations qui sc sont
archéologiques qui en ce moment sont balbutiants.
succédées depuis l'ancêtre fondateur jusqu'à nos
Seules des études pluridisciplinaires de fond
jours... En analysant donc la généalogie de Pakaï. nous
pourront apporter une nouvelle lecture sur les
montonsjusqu'à la huitième génération. Comme il
origines. A ceci vient s'ajouter le problème de
s'agit d'une société patrilinéaire, nous prenons 35 ans
périodisation.
comme durée moyenne d'une génération, ce qui nous
donne 280 ans. A partir de ceci, nous pourrons situer
vers la fin du XVIIè siècle et le début du XVIII~ sièclc,
Il 1.2,2 Une chronologie difficile à cerner.
l'installation probable de l'ancêtre fondateur
Outrc Ics problèmes de sources. 1'autre di tliculté
du groupement de Lama.»
est celle de la périodisation. Toutes les études
A ranalyse de ce passage, ron peut tirer la
effectuées en ont fait mention. accentuées par
conclusion selon laquelle rien n'est précis. Cet
l'absence de travaux archéologiq ues. Le problème
exemple nous montre la difficulté pour établir le
de datation est donc une question complexe, Elle
temps historique en pays kabyè: l'absence de
n'cst pas particulière aux Kabyè mais à toutes les
professionnels des détenteurs de la tradition orale
sociétés à tradition orale.
fait que les informations pennettant de remontcr le
temps ne sont pas fiables contrairement à certaines
Cela ne veut pas dire que les Kabyè n'ont
pas la notion de temps. Ils ont en effet certains
sociétés notamment mandingues où des griots en
ont fait une activité pour perpétuer la mémoire de
procédés leur permettant de se situer dans le temps,
leur peuple.
dedatcr un événement. Il s'agitde « waa» (singulier)
ct de «lt'aasi» (pluriel). Un «waa» est une période
C'est dire que la méthode préconisée par
de cinq ans à l'issue de laquelle ont lieu des
Person a ses limites dans certaines sociétés
cérémonies initiatiques de jeunes garçons devenus
segmentaires comme le pays kabyè. Dans l'exemple
adultes, les «Kondona », C'est à partir de l'initiation
cité, force est de remarquer qu'il faut inventer une
soit cinq ans après qu'ils commencent par compter
méthodologie pour mieux cemer cette chronologie.
leur «waasi», (Verdier. op.cil. ), 1,. inconvénient de
C'est cette même procédure de périodisation que
cc comput. est qu'il ne permet pas de remonter loin
nous retrouvons dans la plupart des travaux
dans le temps pour situer des événements.
universitaires.
D'autres tentatives ont été esquissées pour
Outre les généalogies, il a été signalé la
fixer les différentes périodes d'installation des Kabyè
présence d'un sanctuaire dans le Lama-Dessi où se
notamment, l'établissement des généalogies. C'est
succédèrent 21 prêtres (Gayibor, éd.. op. cil. p.l 00)
une gageure car, il est très difficile de remonter à
« matérialisés par une slèle plantée en terre
plusieurs générations (quatre ou cinq au plus).
après leur di.\\parition et l'on en complahilisa
Même si l'on admet avec Person que 1
20 depuis l'ancêtrefiJndateur Koumhéritou ».
L'analyse qui en a été faite malgré ces vestiges
archéologiques est mitigée: « Ces prêtres
(Footnotes)
appartenaient tous certes au clan Koumhéri/ou,
mais celte charge sacerdotale n'était pas
1 I\\:rsoll. (Y), « Traditioll orale cl chronologie ». in CEA.
vol.7.
No ii. p. 472.
héréditaire. Il n JI avait pas d'interrègne: dès
62
Revue du CAM ES - Nouvelle Série B, Vol. 007 N° 2-2006 (2...•• Semestre)

-
Sciellces sociales et IlIImaÎltes
que le tilulaire di.\\paraissait, il était remplacé.
Seuls ces travaux archéologiques généralisés
Mais ils étaient choisis âgés, et devaient par
à tous les sites peuvent lever le voile sur un pan
conséquent se succéder plus rapidement qu'une
important de l'histoire des Kabyè.
généalogie princière, où l'on pouvait accéder au
trône assez.ieune. Une moyenne de 15 ans nous
CONCLUSION
conduirait
li la fin du XVIIi' s. Mais toute
estimation ne peut donc être que très
Au total, l'aire culturelle kabyè a été couverte
approximative» (Gayibor, éd, op.cit.p. 100).
par des recherches historiques notamment des
monographies d'administrateurs qui, il est vrai pour
Ces hypothèses de travail dans les deux
la plupart n'ont aucune formation d'historien, des
exemples cités ont le mérite d'une tentative de
chercheurs africanistes occidentaux, par des
datation. Le débat ici encore n'est pas clos. Mais
amateurs historiens togolais et enfin
par des
peut-on aujourd'hui se ficr ù ces approximations
universitaires, véritables chevilles ouvrières de la
quand l'on sait que les techniqucs archéologiques
connaissance de cet espace.
sont très avancées?
Ces productions cOlmaissent des insuffisances
qu'il fàut pallier, notamment celles qui portent sur la
111.3. Une absence d'études
mise en place du peuplement avant la colonisation.
archéologiques.
Cette présente étude a le mérite d'inviter les
La tradition orale a ses limites pour
chercheurs togolais à procéder au bilan-diagnostic
appréhender les séquences chronologiques. Seuls
des productions car ce qui est vrai pour le pays
kabyè l'est également pour les autres régions.
les travaux archéologiques peuvent apporter des
L'avantage que l'on peut tirer est de mieux
éclairages et des réponses édifiantes là où font détàut
circonscrire à terme l'historiographie nationale
les sources écrites.
absente aujourd'hui malgré les efforts de productions
Au Togo, ces travaux sont récents: « Le
entrepris par des universitaires. Ceci permettra
Togo, comme son voisin le Bénin,.fllit partie des
également de mieux orienter des recherches sur des
pays de l'Apique de l'Ouest où les im'estigatiof1s
thématiques non encore éludées, de combler des
archéologiques sont
res/L;es
longtem/JS
lacunes et des zones d'ombre.
méconnues, hormis quelqzH'.\\· observations
SOURCES
ET
REFERENCES
superficielles au cours des périodes allemande
n IBLIOGRAPH 1QUES
etfi'{{/lI;aise (Gayibor op.cit.p.41 ).
En eflèt. les travaux ne commencèrent qu'en
19791 : leurs ampleur et cffectivité varient d'une zone
I.SOURCES
à une autre et donc, les objectifs qui consistaient à
étudier des cultures matérielles et l'établissement des
Archives Nationales du Togo (ANT) :Affaires
séquences chronologiques sont loin d'être atteints
politiques et administratives, 2 APA
partout.
Dossier N° 1 : 191 S, Rapports périodiques des
Dans le pays kabyè, s'il est vrai que bois sacrés,
cercles. Cercle de Sokodé : Monographie du cercle
statuettcs en terre cuite, pavements, métallurgie
de Sokodé par le Capitaine SICRE, Commandant
ancienne du fer ont été recensésè, il reste à mener
du CercIe.
un travail de datation afin de pail icI' les lacunes dues
il l'utilisation exclusive des généalogies et des récits
dans les différentes monographies. Ce qui est loin
d'être le cas. Mais on peut touteli.)is signaler qu'un
« élément de poids nous estfiJllJïli par la datation
(Footnotcs)
Oll corhone 1-1 d 'une .~·/(/t uet 1e en terre cuite
1 Avec la Missionl'osnansky. professeur <lI"LJniversilé de Californie
trouvée sur place (dons le Lanw-Dessi), quifllil
<1 Los Angeles.
remonter sa fi.tbrication au X/lè s {{II [Jlus tôt.
lld.
Ma is il fa u dra hea uco up cl ï nfàrl1la t ions
, La datation d'Archéologie Appliquée (CRIAA). Maison des
Sciences de 1" Ilol11me. Université de Bordeaux Il I. in Ciayihor éd..
archéologiques pour pouvoir êlre plus préci.\\·3».
p. 100.
Revue du CAM ES - Nouvelle Série B, Vol. 007 N° 2-2006 (2·.... Semestre)
63

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