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FREQUENTATION PRESCOLAIRE ET PERFORMANCES
SCOLAIRES DES ELEVES DU COURS PREPARATOIRE
PREMIERE ANNEE A LOME.
Koffiwaï Yanakou GBATI
Psychologue de l'éducation
Université de Lomé - TOGO
RESUME
Les jardins d'entànts sont créés pour permettre l'épanouissement de la petite enfance et son intégration
scolaire, mais heaucoup de parents hésitent à y mettre leurs enfants. N'est-ce pas parce qu'ils n'y voient
pas l'importance? La présente étude a tenté de rechercher l'impact de la fréquentation pré-scolaire sur les
performances des élèves au cours préparatoire première année. A partir des moyennes ohtenues dans les
matières de base et de la moyenne générale ohtenue en fin d'année, il apparaît que les élèves préscolarisés
sont nettement plus performants que leurs pairs non préscolarisés. Néanmoins, la préscolarisation ne réduit
pas les disparités entre les classes sociales même si les élèves des milieux défavorisés semblent mieux
profiter de la situation. Il est indispensable que soient mis en place des programmes de compensation pour
une vraie égalité de chance de réussite.
Mots clés: Education pré-scolaire, performances scolaires.
ABSTRACT
Kindergartens are created to allow the fulfilment of the younger children and their integration in schools.
However, many parents hesitate to send their children to these kindergartens. Is this not a proofthat they
ignore their importance? This study is an attempt to seek the impact of kindergarten attendance on the
performances of the primary school pupils in class one. With regard to the averages obtained in the
fundamental subjects and the general average obtained at the end of the year, it appears that the pupils
who received a kindergarten education are far more performant than their counterparts who didn 't receive
such education. Nevertheless, pre-school education does not reduce the disparities among social classes
even if the pupils of the disadvantaged areas seem to profit better from the situation. It is necessary to set
up programmes for a real equality of opportunities to succeed.
Key words : Preschoo/ educution, schoo/ pel:1iJrnwnces.
généralisation des «jardins d'enfants» et l' éduca-
INTRODUCTION
tion pré-scolaire obligatoire pour tous les enfants
de deux ans révolus à cinq ans. Mais, force est de
L'importance de l'éducation pré-scolaire dans
constater qu'après 30 ans de refonne, plusieurs éco-
l'adaptation scolaire ultérieure des élèves préoccupe
les primaires n'ont pas de jardins d'enfants et que
de plus en plus les éducateurs. Au Togo, l'impor-
beaucoup de parents rechignent à préscolariser leurs
tance de l'école maternelle a été reconnue par la
enfants.
réfonne de l'enseignement de 1975 qui prône la
Revue du CAMES - Nouvelle Série B, Vol. 007 N° 1-2006 (1 er Semestre)
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La situation du pré-scolaire en 2003-2004 (selon
1 - PERSPECTIVE THEORIQUE
les statistiques de la Direction Générale de la Plani-
fication de l'Education) montre qu'il existe une école
A travers la littérature, échec et réussite scolaires
maternelle pour plus de 9 écoles primaires (557/5758
apparaissent comme des notions polysémiques. Dans
X 100 = 9,67). Le rapport du nombre d'élèves ins-
une récente étude, Allès-JardeL Malbos et Sanhes
crits à l'école maternelle au cours de l'année 2002-
(2001 : 13) en donnent une définition plus pratique
2003 et celui d'élèves du CPI de l'année 2003-2004
en reconnaissant que « l'échec est décrété par ap-
(12094/212524 X 100 = 5,7 %) révèle que seule-
port à une norme et la réussite scolaire pourrait
ment 5,7 % des élèves sont pré-scolarisés (tableau
être mesurée comme l'atteinte d'un objectif sco-
1). *
laire dans un temps considéré comme normal ».
Ainsi pour eux, est en échec, du point de vue de
Ces données prouvent qu'en réalité, l'école mater-
l'école, tout élève qui obtient de mauvaises notes,
nelle ne fait pas l'objet d'un engouement de la part
qui redouble sa classe. qui échoue aux examens ou
des parents et des autorités de l'éducation. Pour-
qui est affecté dans une section autre que celle à
quoi? N'est-ce pas parce qu'ils ne sont pas con-
laquelle il aspirait.
vaincus de son importance dans la scolarité des en-
fants? N'est-ce pas parce qu'il n'existe pas d'étude
Pour notre part. en parlant de performances scolai-
scientifique pouvant les en persuader?
res des élèves. nous indexons les bonnes et les mau-
vaises notes dans les différentes disciplines et les
Pourtant, les échecs au cours préparatoire première
moyennes générales obtenues.
année sont significatifs et devraient susciter une telle
réflexion.
Concernant l'étiologie des difficultés scolaire.
Rousvoal et Zapata (2001 : 75-76) relèvent qu'elle
Comme le révèlent les statistiques scolaires (tableau
est complexe mais on peut regrouper les grandes
2), sur trois années consécutives, près de 30 % des
théories qui ont étudié le problème en trois grandes
élèves redoublent la classe du CP 1. Un autre cons-
catégories: celles qui privilégient les facteurs inter-
tat apparaît très important: l'absence de disparité
nes à l'élève (organogenèse et psychogenèse). cel-
dans la réussite entre filles et garçons. Toutes les
les qui mettent un accent particulier sur les facteurs
statistiques de la D.o.P.E. prouvent que ces dispari-
externes (sociogenèse ou l'hérédité sociale. les ef-
tés n'interviennent qu'à partir du collège. Notre
fets du milieu scolaire) et, enfin, le courant
étude ne va donc pas s'intéresser à l'influence du
interactionniste issus à la fois de la sociologie et de
genre sur les performances des élèves.
la psychologie, Selon ces auteurs, il faut aujourd'hui
dépasser les cadres théoriques partiels pour abor-
Nous ne disposons pas de résultats en fonction de
der l'échec scolaire sous l'angle de la systémique.
la classe sociale. Néanmoins, des études faites au
Dans cette vision nouvelle. les différents facteurs ne
Togo (Maganawè 1989, Lawson-Body 1993 ... ) ont
fonctionnent jamais de façon pure. « En fait, ils se
montré, qu'à l'instar des pays occidentaux, il existe
surajoutent dans le meilleur des cas. ils interfèrent
des disparités importantes entre les classes sociales
et se co-génèrent dans le pire des cas ».
en ce qui concerne la réussite scolaire. Notre étude
devra donc relativiser l'effet de la fréquentation pré-
Ces théories sont bien connues et ne peuvent être
scolaire par rapport à celui de l'origine sociale.
reprises dans ce travail. Mais. il est nécessaire de
préciser notre perspective théorique: pour nous,
l'école maternelle (milieu scolaire comme facteur
externe) prépare l'enfant à mieux aborder le cours
primaire; ainsi les effets de cette préparation se font
ressentir sur les notes dans les disciplines de base et
sur la moyenne générale.
En effet. l'école maternelle a été officiellement bap-
tisée au Togo «jardin d'enfants» à juste titre car.
• Confonnément aux nonnes de publication de la revue du CAMES. les
« la perspective de l'éducation pré-scolaire est très
tableaux sont séparés du texte.
large: elle s'intéresse à tout l'être, cherchant à
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Revue du CAMES - Nouvelle Série B, Vol. 007 N° 1-2006 (ler Semestre)

Sciences sociales et humaines
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répondre aux besoins actuels de l'enfant en crois-
sance au point de vue de son épanouissement phy-
Les travaux de Tremblay et ses collaborateurs (1994)
sique. intellectuel, affectif, social et moral» (Mi-
ont corroboré les liens entre les difficultés à l'école
nistère de l'Education Nationale et de la Recherche
maternelle et les troubles de comportement et d' ap-
Scientifique, 1979 : Il). Par conséquent, cette étape
prentissage en troisième année scolaire et à l'ado-
de l'enseignement doit:
lescence. Par conséquent, ils préconisent que la

permettre à l'enfant de vivre sa vie d'enfant;
maternelle joue un rôle dans la prévention des trou-

stimuler les capacités naissantes de l'enfant
bles de comportement.
afin de l'aider à s'éveiller et à s'épanouir sur
tous les plans: sensoriel, psychomoteur, socio-
Selon Capuano et ses collaborateurs (2001), les tra-
affectif, cognitif, esthétique et artistique;
vaux portant sur la prévention de l'échec scolaire et

éduquer l'enfant àde bonnes habitudes d'hy-
des troubles de comportement identifient de plus en
giène, d'alimentation, de santé;
plus clairement des éléments de programmes pré-

développer chez l'enfant l'esprit d'initiative,
scolaires qui favorisent l'adaptation scolaire et so-
de créativité, l'autonomie et le sens de respon-
ciale des enfants. Ainsi, Farran (1990), Leduc et
sabilité;
Cardieux (1993) rapportent que les programmes

préparer, l'enfant aux apprentissages scolai-
préventifs pré-scolaires, offerts principalement à des
res.
enfants des milieux défavorisés. mettent l'accent sur
la stimulation précoce et favorisent ainsi l'augmen-
Cependant, nous nous situons résolument dans la
tation des scores du QI de ces enfants mais ces gains
perspective interactionniste car, si l'éducation pré-
s'atténuent progressivement au primaire.
scolaire peut préparer l'enfant à une meilleure sco-
larité, elle ne peut annihiler les disparités individuel-
D'autres études font ressortir des effets à long terme
les et sociales, et cela à fortiori, dans le contexte
de la réussite scolaire (Schweinhart et Weikart,
togolais où il n'existe pas de programmes de com-
1993). Selon Campbell et Ramey (1994). plus l'in-
pensation pour les classes défavorisées.
tervention est longue (l'application des programmes
est de longue durée) et plus elle débute tôt dans la
Nous postulons donc que les élèves ayant été
vie de l'enfant, plus les bénéfices cognitifs sont im-
préscolarisés, toutes classes sociales confondues,
portants. Ainsi, selon Reynolds (1995), ceux qui
vont avoir de meilleures performances scolaires mais
participent à un programme pré-scolaire pendant
les différences dues aux facteurs personnelles (or-
deux ans présentent un niveau de préparation sco-
ganiques et psychogénétiques) ou aux facteurs so-
laire supérieur à ceux qui le font pendant un an. Selon
ciaux (handicap socioculturels par exemples) vont
Letarte et ses collaborateurs (1998), malgré les fac-
demeurer. Par conséquent, cela pourrait expliquer,
teurs de risques familiaux, la fréquentation pré-sco-
par exemple, pourquoi certains élèves, malgré la fré-
laire ajoute à la prédiction du niveau de préparation
quentation pré-scolaire, n'ont pas de bonnes per-
scolaire cognitif et psychosocial.
formances, ou bien, pourquoi en dépit de la fréquen-
tation de l'école maternelle, les enfants de la classe
Capuano et ses collaborateurs (2001) ont déploré
défavorisée enregistrent de moins bons résultants.
l'absence d'études récentes au Québec et ont éva-
Mais en définitive, notre étude, tout en s'attelant à
lué l'impact des programmes pré-scolaires offerts
rechercher les effets de la fréquentation pré-scolaire
aux enfants en milieux défavorisés. Ils constatent
sur les performances scolaires des élèves, va essayer
des progrès sur le plan cognitif concernant l'évolu-
de les relativiser en fonction de leur origine sociale.
tion des enfants de la maternelle 4 ans à la fin de la
maternelle 5 ans. Concernant le sexe, les filles sont
II - TRAVAUX ANTERIEURS
mieux préparées pour l'entrée à l'école; elles sont
plus compétentes socialement et elles ont moins de
Dans la littérature occidentale, la promotion du suc-
problèmes extériorisés. Parmi les caractéristiques du
cès scolaire à l'âge pré-scolaire, constitue un im-
programme de maternelle 4ans, c'est la variable
portant champ d'étude car, l'on pense que de cette
nombre de jours de présence de l'enfant à l'école
réussite dépend toute la réussite ultérieure de l'en-
qui a le plus d'impact sur le degré de préparation
fant.
scolaire des enfants tant sur le plan cognitif qu'af-
Revue du CAMES - Nouvelle Série B, Vol. 007 N° 1-2006 (ter Semestre)
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fectif. Les enfants dont les mères sont plus scolari-
préscolarisés (165). Tous les élèves ayant fait au
sées manifestent moins de problèmes extériorisés à
moins la section des grands ont été considérés par
la fin de la maternelle 5 ans.
notre étude; c'est à ce niveau qu'ont lieu, en réa-
lité, les activités décisives d'éveil pour les appren-
Une étude menée récemment en France par Cèbe et
tissages futurs. D'autre pmi, les élèves ayant fait 2
Paour (2001 : 106) sur l'éducation cognitive à
ou 3 ans sont minoritaires. Au total, notre échan-
l'école maternelle et l'apprentissage de la lecture en
tillon d'étude compte 330 enfants.
primaire, a révélé, après comparaison du groupe
défavorisé entraîné avec le groupe favorisé, que l'en-
Origine sociale des élèves
traînement a un effet de type compensatoire. Dans
toutes les épreuves du post-test, les élèves entraî-
Nous avons réparti les élèves en trois groupes selon
nés obtiennent des perfonnances équivalentes, voire
la catégorie socioprofessionnelle des parents (CSP) :
supérieures, à celles des élèves du milieu favorisé.
la CSP supérieure regroupe les parents cadres su-
La grande majorité des élèves entraînés a mieux
périeurs de la fonction publique et du secteur privé
appris à lire que les élèves contrôlés du même mi-
ayant un niveau d'étude universitaire ou équivalant;
lieu. Ils concluent que « en amenant les élèves en-
la CSP moyenne se compose de cadres moyens de
traînés à orienter leur attention sur leur fonction-
la fonction publique et du secteur privé ayant un
nement cognitif, on a contribué à la construction
niveau d'étude secondaire; puis la CSP inférieure
des compétences cognitives générales qui contri-
est constituée par les agents subalternes de la fonc-
buent aux apprentissages scolaires ».
tion publique, les ouvriers et artisans ayant égale-
ment un niveau d'étude très bas. Cette classifica-
La revue de la li ttérature montre bien que la promo-
tion est faite selon la nomenclature appliquée au
tion de l'enseignement pré-scolaire s'impose si l'on
Ministère de la Fonction Publique, de la Main
veut promouvoir l'adaptation scolaire et sociale des
d' œuvre et du Travail du Togo.
élèves. Notre recherche s'inscrit dans cette vaste
entreprise qui ne fait que commencer au Togo. Nous
La répartition des élèves (tableaux 3 et 5) révèle
allons dans un premier temps comparer les perfor-
que ceux dont le père ou la mère est de la CSP su-
mances des élèves dans les disciplines de base (lec-
périeure sont tous préscolarisés. D'autre part, le taux
ture, langage, écriture, calcul) et les moyennes gé-
de préscolarisation diminue quand on passe de la
nérales obtenues.
CSP supérieure à la CSP inférieure. Il ressort, en
particulier, que c'est dans les CSP inférieures que le
III - METHODOLOGIE
taux d'enfants préscolarisés est supérieur à celui de
ceux qui ne sont pas préscolarisés.

Population et échantillon

Méthode de collecte des données
Notre population est constituée par l'ensemble des
élèves du cours préparatoire première année de
Nous avons calculé, à partir des livrets scolaires, les
Lomé. La ville de Lomé est divisée en cinq inspec-
moyennes obtenues par les élèves dans les matières
tions.
de base (lecture, langage, écriture, calcul) aux cours
des trois compositions et la moyenne générale ob-
L'échantillonnage s'est fait en trois étapes: tirage
tenue en fin d'année.
au sort d'une école publique et d'une école privée
par inspection, tirage au sort d'une classe par école,
La catégorie socio-professionnelle des parents nous
puis tirage au sort des élèves.
a été donnée par les enseignants à partir d'un ques-
L'échantillonnage des élèves s'est fait plus précisé-
tionnaire portant sur la profession, le niveau d'étude
ment de la manière suivante: les élèves étant en pro-
et le dernier diplôme des parents.
portions inégales selon qu'ils ont été préscolarisés
ou non, nous prenons dans chaque classe l' ensem-
Méthode d'analyse des données

ble des élèves minoritaires et tirons au sort le même
nombre d'élèves de l'autre catégorie plus nom-
La méthode de comparaison des moyennes de 2
breuse. Ce qui nous a pennis d'avoir un nombre
échantillons indépendants, en l'occurrence le t de
équivalent d'élèves préscolarisés (165) et de non
student, a été appliquée. L'indice t pennet de déter-
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Sciences sociales et humaines
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miner dans quelle mesure la différence constatée est
due au hasard ou non. Lorsque t calculé est supé-

Comparaison des moyennes des élè-
rieur à la valeur t lue sur la table des t (en fonction
ves en fonction de la catégorie socio-
d'un seuil de probabilités et des degrés de liberté)
professionnelle (CSP) des parents.
alors les écarts relevés sont significatifs et on rejette
l'hypothèse du hasard.
* La CSP du père
La formule utilisée est la suivante:
ml = la moyenne de l'échantillon 1
La comparaison des moyennes des élèves
préscolarisés en fonction de la CSP du père révèle
t=
lm I- m2 1
que:
~vt( JI + J2)
il n'y a pas de différences significatives en-
tre les CSP supérieures et les CSP moyen-
m2 = moyenne de l'échantillon 2
nes (tableau 6) ;
NI = effectif de l'échantillon 1
les différences entre les CSP supérieures et
N2 = effectif de l'échantillon 2
les CSP inférieures, d'une part (tableau 6),
vt est une variance estimée sur l'ensemble des deux
et les différences entre les C'SP moyennes et
échantillons.
les CSP inférieures, d'autre part, sont très
significatives (tableau 7).
vI
v 1+ v 2
2
On peut conclure que les disparités entre les classes
favorisées et défavorisées dans la réussite scolaire
le ddl = NI + N2 - 2
demeurent malgré l'influence positive de la fréquen-
vI = variance de l'échantillon 1
tation pré-scolaire sur les performances scolaires des
v2 = variance de l'échantillon 2
élèves.
v = écart-type au carré
La comparaison des moyennes des élèves
1 V - RESULTATS
préscolarisés et non préscolarisés dans la même CSP
du père (tableau 8) fait ressortir que:

Comparaison des moyennes des élèves
il n'existerait pas de grandes différences en-
préscolarisés et non préscolarisés
tre les enfants de la CSP moyenne. C'est
seulement au niveau de la lecture et du lan-
Il apparaît, nettement, sur le tableau 5 que les élè-
gage qu'il existerait des tendances à la dif-
ves préscolarisés sont plus performants que leurs
férence (p = .10).
condisciples qui n'ont pas été préscolarisés. La dif-
Il existerait des différences très significati-
férence est partout très significative avec une marge
ves entre les élèves de la CSP inférieure.
d'erreur de 1 pour 1000 pour la lecture, le langage,
L'on pourrait déduire, eu égard à ce qui précède,
le calcul et la moyenne générale, et 1 pour 100 pour
que la fréquentation pré-scolaire ne profiterait da-
l'écriture.
vantage qu'aux élèves des milieux défavorisés.
Les élèves préscolarisés se révèlent forts surtout en
* La CSP de la mère
langage et en calcul (moyenne supérieure ou égale
à 7).
La comparaison des moyennes des élèves en fonc-
tion de la CSP de la mère donne, dans presque tous
Au total, la préscolarisation améliore le rendement
les cas, les mêmes résultats que pour la CSP du père
des élèves au cours préparatoire première année.
(tableaux 9 et 10) sauf que la comparaison des élè-
ves préscolarisés et non préscolarisés de la CSP
moyenne révèle des différences partout très signifi-
catives.
En effet, le tableau 11 révèle que c'est quand les
élèves ont une mère de la CSP moyenne, au lieu
d'un père, (milieu plus ou moins aisé) qu'ils tire-
Revue du CAMES - Nouvelle Série B, Vol. 007 N° 1-2006 (1 er Semestre)
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raient davantage de profit de la fréquentation pré-
scolaire.
v - INTERPRETATION

Fréquentation pré-scolaire et performan-
ces scolaires
Comme nous l'avions postulé, les enfants
préscolarisés se sont avérés plus performants que
ceux non préscolarisés. Nous avons pu mettre ainsi
Les préscolarisés apparaissent nettement plus per-
en évidence les effets d'un facteur de réussite sco-
formants que les non préscolarisés en calcul parce
laire, le milieu pré-scolaire, comme facteur externe,
que le programme d'éveil en mathématiques qui suit
préparant l'enfant à une bonne scolarité primaire.
cette rubrique du programme des jardins d'enfants
Les effets préparatoires se sont révélés dans les
comporte des activités très variées et très riches,
matières de base et dans la moyenne générale.
préparant l'enfant pour les mathématiques au CP 1.
La supériorité des élèves préscolarisés en lecture
L'exploration de l'espace et du temps, avec le thème
est lié au fait que l'école maternelle a essentielle-
de l'orientation, permet à l'enfant d'acquérir les
ment pour objectif de «préparer l'enfant à l'ap-
notions de sur / sous, dessus/ dessous, dedans/ de-
prentissage de la lecture par l'ensemble des activi-
hors ou celui du nombre qui initie l'enfant à la com-
tés proposées en éducation sensorielle et percep-
paraison des quantités (peu / beaucoup) ou le dé-
tive dont certaines prennent une orientation un peu
nombrement des petites quantités (de 1 à 2, 3,
plus déterminée sous le nom de pré lecture» (lPAM,
4 .... 10).
1999: 225).
Pour l'éveil en mathématique, l'enfant apprend à
La pré-lecture concerne toute situation, tout exer-
relier les chiffres et les quantités, à colorier des for-
cice oujeu qui prépare l'enfant à l'apprentissage de
mes géométriques avec les couleurs indiquées. Ces
la lecture. Plusieurs activités sont réalisées pour aider
activités, justement, se retrouvent au CP sous forme
l'enfant à savoir:
d'exercices de mathématique. C'est pourquoi, les
développer et affiner les fonctions des orga-
performances des élèves préscolarisés en calcul sont
nes de sens et des organes phonatoires mis
meilleures.
en j eu dans la lecture ;
développer certaines dispositions psychomo-
Ainsi. grâce à l'éducation pré-scolaire, les élèves
trices. sensorielles affectives et intellectuel-
sont capables de reconnaître les couleurs de base,
les requises pour apprendre à lire;
de classer les objets par taille croissante ou décrois-
donner à l'enfant les possibilités de percep-
sante, de placer les objets dans les positions deman-
tions visuelles, d'acquisition du sens graphi-
dées, de reconnaître leurs propriétés, de reconsti-
que, de structuration et d'organisation de
tuer les ensembles demandés.
l'espace et du temps;
tamiliariser l'enfant au langage écrit; qu'il
Les bons résultats des élèves préscolarisés en écri-
prenne conscience que tout ce qui se dit peut
ture trouvent leurs sources dans les activités variées
s'écrire ou se lire;
préparant l'enfant à cette matière. Comme le souli-
donner à l'enfant l'envie de communiquer
gne le Cahier Journal de la Jardinière (2000 : 8),
et de savoir lire.
le graphisme au jardin d'enfants est « toute situa-
L'avantage obtenu dans le langage par les
tion, toute activité, tout jeu laissant des traces et
préscolarisés est tributaire des activités d'éveil en
ayant pour objectif, la préparation de l'enfant à
lecturt: où les jeux de mots, les jeux de phrases, per-
l'apprentissage de l'écriture ». Plusieurs activités
mettent à l'enfant de se familiariser aux mots et phra-
visent aussi à assouplir les différentes articulations
ses et le préparer ainsi donc à l'expression orale
du bras, du poignet, de la main et des doigts, à faire
qu'est le langage.
acquérir la bonne tenue des différents outils scrip-
teurs, à initier à l'exploration des différentes surfa-
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ces graphiques. Le problème de l'écriture est un
sultats corroborent ceux obtenus par les recherches
véritable problème psychomoteur dont l'école ma-
dans les pays occidentaux (Larsen, Hite et Hart,
ternelle en assure le développement.
1983 ; Bamett et Escobar, 1990 ; Leduc et Cadieux,
1993 ; Reynolds, 1995 ; Capuano, Bigras et al, 2001)
Les différences très significatives dans les moyen-
qui ont surtout montré que l'école maternelle favo-
nes générales en faveur des préscolarisés sont la
rise le succès scolaire, le développement cognitifet
preuve, toutsimplement, que le jardin d'enfants vise
socio-affectif sans plus de détails.
à développer toutes les potentialités de l'enfant afin
de lui donner les meilleures chances de réussite à
Parmi les facteurs influents, nous n'avons pas étu-
l'école. En effet, si nous prenons les activités man-
dié l'effet du genre parce que les statistiques scolai-
quant dans cette étude, comme le dessin, les récita-
res ne montrent pas de différences dans les résultats
tions et chants, et parfois, la dictée question, les
scolaires des filles et ceux des garçons au cours pri-
activités qui ont cours au jardin d'enfants contri-
maire. Ce constat semble lié au fait que l'éducation,
buent inexorablement à la réussite de ces discipli-
en général, n'a pas encore eu un impact différentiel
nes. Plus particulièrement pour le dessin, il est im-
sur les enfants de cet âge. Cependant, nous ne sa-
portant de souligner que des activités libres de des-
vons pas ce qu'il en est des compétences socio-af-
sin et de peinture ont cours dans la plupart des éco-
fectives. Certaines études (Lafrenière, Dumas,
les maternelles.
Capuano, Dubeau, 1992 ; Capuano, Brigras et al,
2001) rapportent des différences sexuelles reliées

L'origine sociale
aux indices de préparation socio-affective. Compa-
rativement aux garçons, les filles seraient « plus
Dans une perspective interactionniste, nous avons
compétentes socialement et auraient moins de pro-
recherché les effets de la catégorie socioprofession-
blèmes extériorisés ». Autrement dit « elles déve-
nelle des parents par apport à ceux de la fréquenta-
lopperaient plus précocement des habiletés néces-
tion pré-scolaire. Il apparaîtnettement que l'éduca-
saires pour intégrer positivement le milieu scolaire»
tion pré-scolaire ne réduit pas vraiment les inégali-
(Capuno, Bigras et al, 2001 : 219). Toutefois, si ces
tés sociales. Nous nous attendions à ce résultat puis-
résultats ne montrent pas de différences significati-
qu'il n'existe pas de programme de compensation
ves, il est souhaitable dans une évaluation complète
pour les classes défavorisées.
(cognitive et socio-affective), de tenir compte du
sexe des enfants.
Dans la littérature sociologique (Bourdieu et
Passeron, 1970 ; Bernstein 1971 ... ) et psychologi-
Nous avons cherché à relativiser l'effet de la fré-
que (Pourtois, 1979; Bradley et Caldwell, 1980 ;
quentation scolaire par rapport à celui de l'origine
Lautrey, 1980 ; Aubret, 1980 ... ), l'origine sociale
sociale. Nos résultats répliquent ceux communément
de l'enfant a toujours été indexée comme source
obtenus dans ce domaine. Mais, un fait nouveau
principale d'inadaptation scolaire par l'intermédiaire
apparaît: les élèves tireraient davantage de profit
des facteurs socio-économiques, et socioculturelles
de l'éducation pré-scolaire s'ils ont une mère de la
des parents qui génèrent des valeurs, des attitudes,
catégorie socioprofessionnelle plus ou moins favo-
des aspirations, et des comportements diversement
risée au lieu d'un père. Ce constat semble lié au fait
favorables à la réussite ou à l'échec scolaire.
que la mère, plus que le père, entretient à cet âge
une relation plus intense avec l'enfant; c'est pour-
VI - DISCUSSION
quoi, le niveau socioculturel de la mère paraît avoir
une influence plus grande sur les performances sco-
Notre étude avait pour objectif de montrer l'impor-
laires de l'enfant.
tance de la fréquentation pré-scolaire dans la pré-
paration scolaire des élèves à partir des performan-
Relativement à l'origine sociale, il est apparu aussi
ces dans les matières de base au CP 1. nous avons
que la fréquentation pré-scolaire ne profite davan-
pu montrer, en effet, la consistance des effets béné-
tage qu'aux classes défavorisées. Cela peut être lié
fiques de l'éducation pré-scolaire sur les matières
à la qualité des enseignements qui ont cours dans
fondamentales que sont la lecture, le langage, l' écri-
les écoles maternelles. Est-ce que les écoles ont tou-
ture, le calcul, et sur la moyenne générale. Ces ré-
tes les équipements et le personnel qualifié pour rem-
Revue du CAMES - Nouvelle Série B, Vol. 007 N° 1-2006 (1 er Semestre)
57

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Sciences sociales et humaines
plir pleinement leur rôle?
performances scolaires et les compétences sociales
des élèves.
En effet, nos résultats sont globaux et ne rapportent
CONCLUSION
pas les différences qui peuvent exister entre les éco-
les. La qualité de l'éducation pré-scolaire dépend
Cette étude a porté sur l'évaluation de l'impact de
beaucoup de l'équipement et de l'organisation de
la fréquentation pré-scolaire sur les performances
l'école. Ainsi, l'importante recherche de Capuano,
scolaires des élèves du CP 1. Il apparaît que l'édu-
Bigras et al, (2001) rapporte que la satisfaction des
cation pré-scolaire prépare l'enfant à la réussite au
enseignants de la maternelle à l'égard des ressour-
CP 1. Ses effets sont perceptibles sur les matières de
ces disponibles dans leur école entraîne le progrès
base à savoir, la lecture, le calcul, l'écriture, le lan-
des enfants sur le plan de la compétence sociale. Ils
gage et la moyenne générale. Cependant, même si
expliquent ce constat par le fait que les « enseignants
la fréquentation profite aux enfants des milieux dé-
qui disposent de ressources adéquates et variées
favorisés, elle ne réduit pas les disparités entre les
dans l'école peuvent confronter davantage leurs
classes sociales. Les enfants profiteraient plus de
enfants à des situations d'apprentissage variées et
l'éducation pré-scolaire s'ils avaient une mère de la
susciter leur motivation à apprendre dans des con-
catégorie professionnelle élevée. Au demeurant, il
textes sociaux variés» (Capiano et al, 2001 : 221).
est indispensable d'envisager des programmes de
Cette vaste investigation montre aussi que le style
compensation pour les classes défavorisées. Les étu-
de gestion de l'école prédit la progression des en-
des doivent se poursuivre pour évaluer l'impact de
fants sur le plan socio-affectif: plus les enseignants
cette éducation sur le développement socio-affectif
sont satisfaits de cette gestion, moins les élèves pré-
des enfants et leur devenir scolaire.
sentent des problèmes intériorisés. Cette étude mon-
tre, en outre, qu'un paramètre à ne pas du tout né-
BIBLIOGRAPHIE
gliger est la formation des enseignants du pré-sco-
laire. Cette variable est étroitement liée à la compé-
1. Bandet, (J.), 1970. Vl?rs l'apprentissage du lan-
tence sociale et à la préparation scolaire des élèves.
gage écrit, Paris, Armand Colin.
D'autre part, les recherches sur l'impact de la fré-
2. Baruett, (S. W.), and Escobar, (C.M.), 1990.
quentation du pré-scolaire ne doivent pas négliger
"Economic cost and benefits of early
l'étude des caractéristiques des programmes. C'est
interv'ention ". In
elle qui permet d'améliorer les contenus et métho-
des des enseignements. Ainsi, les études comparati-
3. Meisels, (S. J.), and Shonkoff, (J. P.) (dir),
ves de Larsen, Hite et Hart (1983) sur le programme
Handbook ofEarly Childhood Intervention,
Perry Preschool Projet au Canada et celles de
New
York,
NY,
Cambridge
Capuano, Bigras et al (2001) sur les programmes
University Press.
éducatifs pré-scolaires du Ministère de l'Education
du Québec pour les enfants de 4 ans défavorisés,
4. CampbeU, (RA.), Ramey, (C.T.), 1994. "Effects
rapportent les effets différentiels de ces program-
of early intervention on intellectual and
mes et les améliorations à y apporter.
academic achievement : A follow-up
study of children from low-income
A partir de ces constats et des hypothèses explicati-
families". Child Development, 65,
ves qui précèdent, la présente recherche constitue
684-698.
le prélude à un vaste programme de recherches qui
vise à promouvoir la fréquentation du pré-scolaire
5. Capuano, (F.), Bigras, (M.), Gauthur, (M.),
et à surtout redynamiser l'enseignement dans les
Normandeau (S.), Letarte (M-J.), Parent
jardins d'enfants. Dans cette optique, les études à
(S), 2001. "Impact de la fréquenta-
venir doivent se fixer des objectifs plus raffinés en
tion pré-scolaire sur la préparation
essayant d'appréhender les différences sexuelles,
scolaire des enfants à risque de ma-
sociales, économiques, organisationnelles, les.effets
nifester des problèmes de compor-
liés aux caractéristiques des programmes et d~s éco-
tement et d'apprentissage à l'école" .
les, et enfin, les effets liés à la durée de la fréquenta-
Revue des Sciences de l'Education,
tion pré-scolaire, à long et à court terme, sur les
58
Re\\'ue du CAMES - Nouvelle Série B, Vol. 007 N° 1-2006 (1 er Semestre)

Sciences sociales et humaines
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
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Maganawè
(Y.
B.),
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6. Cèbe (S.) et Paour, (J. L.), 2001. "Education
scolaire au Togo. Thèse de doctorat de 3ème cycle,
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Université de Bordeaux.
lecture en primaire". Revue de Psychologie de
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review". In Meisels, S. J. and Shonkoff, J. P. (dir),
17. Ministère de l'Education Nationale et de la
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Guide théorique et pratique. EDICEF.
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Quarterly, 10(1), 1-31.
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Perry Preschool study through age 27." Young
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ofmale antisocial behavior from preschool behavior
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de doctorat de 3ème cycle, Université de Laval,
General Psychiatry, SI, 732-739.
Québec.
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13. Leduc, (A.) et Cadieux, (A.), 1993. "Qu'est-
issues. Interactive instructional model. The Lipman
t-il possible de conclure des écrits sur l'efficacité à
papers ; appropriate program for four-year-olds.
court et à long termes de l'intervention précoce
Barbara K. Lipman Early Chilhood
Research
auprès des élèves en difficulté d'apprentissage et
Institute Symposium, Memphis, Tennessee.
d'adaptation et des élèves handicapés." Comporte-
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14. Letarte, (M. J.), Nosmandeau, (S.), Parent,
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L'influence de la fréquentation d'un programme
pré-scolaire sur le niveau de préparation des en-
fants de 4 ans. Communication présentée au 66ème
congrès de l'ACFAS, Québec.
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - , .
Revue du CAMES - Nouvelle Série B, Vol. 007 N° 1-2006 (1er Semestre)

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Sciences sociales et humaines
ANNEXES
Tableau 1 : Situation du pré-scolaire au Togo 2003-2004
Situation du
Situation des écoles prirmires
Pré-scolaire
et nombre d'élèves au CPI
"NoniJre d'école
557
5758
"Norrbre d'élèves
12773
212524
Source: Direction Générale de la Planification de l'Education
Tableau 2 : Taux de redoublements au cours préparatoire première année (CP1) au TOGO
de 2000 à 2004
2001-2002
2002-2003
2003-2004
Inscrits
Doublants
Inscrits
Doublants
rnscrits
Doublants
115367
34421
116449
34434
112663
33993
Garçons
29,83 %
29,57 %
30,17 %
98798
28722
101836
29237
99861
29077
Filles
29,07 %
28,7 %
29,11 %
214165
63143
218285
63671
212524
63070
Total
29,48 %
29,16 %
29,67 %
Source: Direction Générale de la Planification de l'Education (DGPE) TOGO 2001-2004
Tableau 3 : Répartition des élèves enfonction de la catégorie socio-professionnelle du (CSP)
du père.
~ cSP
cSP
CSP
Total
Préscolarise
Supérieure
Moyenne
Inférieure
100 %
63,4 %
37.8 %
Oui
50
52
75
177
36.6 %
62,1 %
Non
0
30
123
153
Total
50
82
198
330
Tableau 4 : Répartition des élèves en fonction de la CSP de la mère.
~ CSP cSP CSPInférieure Total
Préscolarisés
Supérieure
Moyenne
100%
61 %
35,2%
Oui
20
61
74
16,4
0
39%
64,7%
Non
39
136
166
Total
20
100
210
330
Tableau 5 : Moyenne obtenues par les élèves préscolarisés et non préscolarisés.
Moyenne
Préscolarisation
~ecture
Langage
Ecriture
Calcul
Générale
Oui
m = 6,50
m = 7,06
m = 6,87
m = 7,03
m = 6,88
e = 1,61
e = 1,91
e = 2,26
e = 2, II
e = 1,3
Non
m = 5,66
m = 6,12
m = 6,05
m = 6,28
m = 6,13
e = 2,26
e = 2,27
e = 2,8
e = 2,46
e = 1,46
T de Student
t = 3,906
t = 4,086
t = 2,949
t = 3,333
t = 4,934
p <.001
p <.001
p <.01
p<.OOI
p <.001
60
Revue du CAMES - Nouvelle Série B, Vol. 007 N° 1-2006 (1" Semestre)

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Sciences sociales et humaines
m =moyenne; e =écart-type
Tableau 6 : Comparaison des moyennes des élèves préscolarisés en fonction de la CSP du
père.
Elèves Préscolarisés
~ CSP
CSP
CSP
CSP
Matières
Supérieure
moyenne
supérieure
inférieure
m = 6,92
m = 6,87
m = 6,92
m=6,12
Lecture
e = 1,3
e = 1,8
e = 1,3
e == 1,4
t = 0,161
~ = .90
t = 3,252
p=.OI
m = 7,41
m == 7,32
m = 7,41
1 m == 6,51
Langage
e = 1,9
e = 1,7
e = 1,9
e = 1,9
t = 0,252
p= .90
t = 2,601
p==.OI
m = 7,10
m=7,14
m=7,10
m = 6,23
Ecriture
e == 2,3
e=2,4
e = 2,3
e = 2,1
t = 0,0860
p= .90
t = 2,169
p= .05
III == 7,38
m == 7.32
III == 7.38
III == 6,72
Calcul
e = 1,8
e = 1,5
e= 1,8
e = 1,7
t = 0,182
p = .90
t = 2,068
p < .05
m = 7,12
m = 7,03
m = 7,12
m = 6,52
Moyenne
e== 1,6
e == 1,2
e == 1,6
e = 1,5
Générale
t = 0,351
p= .90
t=2,127
P < .05
Tableau 7 : Comparaison des moyennes des élèves préscolarisés en fonction de la CSP
moyenne et de la CSP inférieure du père:
~ Lecture Langage Ecriture Calcul Moyenne
CSP
Générale
CSP
m = 6,S7
M = 7,32
m = 7,14
m = 7,32
m = 7,03
Moyenne
e = 1,S
e = 1,6
e=2,4
e = 1,5
e = 1,2
CSP
m = 6,12
M = 6,51
m = 6,23
m=6,72
m = 6,52
Inférieure
e = 1,6
e = 1,9
e = 2,1
e = 1,7
e= 1,5
t = 2,442
t = 2,563
t
=
2,241
t = 2,076
t =
2,08J
P <.02
p <.02
p <.05
p <.05
p < .05
Tableau 8 : Comparaison des élèves préscolarisés et non préscolarisés en fonction de la CSP
du père.
CSP moyenne
CSP inférieure
Non
Non
Matières
Préscolarisés
Préscolarisés
Préscolarisés
Préscolarisés
m=6,S7
m= 6,13
m = 6,12
m= 5,19
Lecture
e = 1,8
e = 1,9
e = 1,4
e=2,4
t = 1,741
p< .10
t = 3,240
p < .01
m = 7,32
m=6,63
m = 6,51
m= 5,61
Langage
e = 1,7
e =2,1
e = 1,9
e = 2,3
t= 1,575
p =.20
t=2,912
P < .01
m = 7,14
m = 6,45
m=6,23
m = 5,65
Ecriture
e =2,4
e=2,7
e = 2,1
e = 1,9
t = 1,179
p=.20
t = 1,979
p= .05
m= 7,32
m = 6,75
m=6,n
m = 5,82
Calcul
e = 1,5
e = 1,5
e=2,2
e = 1,6
t = 1,661
p= .10
t = 3,096
p<.OI
m=7,03
m =6,62
m = 6,52
m = 5,65
Moyenne
e = 1,2
e = 1,1
e = 1,5
e = 1,7
Générale
t = 1,558
p =.20
t=3,717
P < .001
.
Revue du CAMES - Nouvelle Série B~ Vol. 007 N° 1-2006 (1er Semestre)
61

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Sciences sociales et humaines
Tableau 9 : Comparaison des moyennes des élèves préscolarisés enfonction de la CSP de la
mère
Elèves préscolarisés
CSP
CSP
CSP
CSP
CSP
Matières
supérieure
moyenne
supérieure
inférieure
01 = 7,01
01 = 6,84
01 = 7,01
01 = 6,09
Lecture
e = 1,4
e = 1,6
e = 1,4
e = 1,6
t = 0,439
) < ;90
t = 2,433
p < .02
01 = 7,37
01 = 7,25
01 = 7,37
01 = 6,66
Langage
e=0,9
e = 1,9
e = 0,9
e = 1,8
t = 0,313
) = .90
t = 1,983
p = .05
1
01 = 7,24
01 = 7,35
01 = 7,24
01 = 6,10
Ecriture
e = 0,8
e = 2,2
e = 0,8
e = 2,5
t = 0,258
p = .90
t = 2,441
P < .02
01 = 7,51
01 = 7,38
01 = 7,51
01 = 6,62
Calcul
e = 1,7
e = 2,1
e = 1,7
e = 1,8
t = 0,386
p= .90
t=2,018
P < .05
01 = 7,21
01=7,12
01 = 7,21
01 = 6,25
Moyenne
e = 1,2
e = 1,8
e = 1,2
e = 1,9
Générale
t = 0,228
p= .90
t = 2,4
p< .02
Tableau 10 : Comparaison des moyennes des élèves préscolarisés en fonction de la CSP
moyeJ7I/('
et de la CSP i'?férieure de la mère.
~ Lecture Langage Ecriture calcul
Moyenne
CSP
Générale
CSP
01 = 6,84
m = 7,25
fi = 7,35
fi = 7,38
fi = 7,12
Moyenne
e = 1,6
e = 1,9
e = 2,2
e = 2,1
e = 1,3
CSP
01 = 6,09
m = 6,66
m = 6,10
01 = 6,62
m = 6,25
Inférieure
e = 1,6
e = 1,8
e = 2,5
e = 1,8
e = 1,9
t de student
t=2,717
t =
1,843
t = 3.071
t = 2,248
t = 3,096
p <.01
p <.10
p <.01
p <.05
p < .0 J
Tableau 11 : Comparaison des moyennes des élèves préscolarisés et non préscolarisés en
fonction de la CSP de la mère (CSP moyenne, CSP i'?férieure).
CSPmoyenne
CSP inférieure
Non
Non
Matières
Préscolarisés
Préscolarisés
Préscolarisés
Préscolarisés
01 =6,84
01 = 6,01
01 =6,09
m = 5,32
Lecture
e = 1,6
e = 1,3
e= 1,6
e =2,1
t = 2,785
p < .01
t = 2,824
p < .01
01= 7,25
01 =6,47
m = 6,82
01= 5,78
Langage
e = 1,9
e = 1,5
e=2,1
e = 1,9
t = 2,228
p < .05
t = 3,598
p < .001
01 = 7,35
01 = 6,51
01 = 6,10
01 = 5,38
Ecriture
e=2,2
e=0,7
e=2,5
e = 1,8
t = 2,514
P < .02
t = 2,292
p<.05
01 = 7,38
01 = 6,64
01 = 6,65
01= 5,92
Calcul
e = 2,1
e=0,7
e = 2,1
e = 1,6
t = 2,312
p < .05
t = 2,713
p < .01
01 = 7,12
01 = 6,42
01 = 6,25
01= 5,54
Moyenne
e = 1,3
e = 1,6
e = 1,9
e = 2,1
Générale
t = 2,348
p<.02
t = 2,456
p<.02
62
Revue du CAMES - Nouvelle Série B, Vol. 007 NP ~2806>~ler Semestre)