_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Sciences sociales et humaines
Janvier 1933 -: Révolte des Notables
dans le Cercle d'Atakpamé au Togo
Kodjona KADANGA
Université de Lomé
Lomé - Togo
Résumé
Abstract
La Grande Crise de 1929 a eu des répercussion
The major crisis of 1929 had consequences in
dans les colonies africaines. Au Togo, c'est en no
African colonies. According to colonial
vembre 1932 que le Conseil Economique et Fi
administration, it was in 1932 that the Economy
nancier réuni à Lomé, a pris des décisions pou
and Financial Council of Togo met in Lome, and
sortir la colonie de cette crise selon l'administra
took the decisions to circumvent the unstable
tion. Pour la population, ce sont des mesures im
situation. For the inhabitants the measures taken
populaires qui visaient à l'écraser une fois de plus.
were unpopular and had as objective to crush once
"
again the population.
La révolte des femmes de Lomé les 24 et 25 jan
vier 1933 en est l'illustration: elles réclamai en
The revoit of the Lome women on 241h and 251h
l'annulation des nouvelles taxes. Au même mo
January 1933 is an illustration: they asked for the
ment dans l' hinterland, le cercle d' Atakpamé, vé
suppression of newly imposed taxes. At the same
ritable «grenier» de la colonie en raison de sa pro
time in the hinterland, particularly in the district
duction en café, cacao, coton et arachide se re
of Atakpame supposed to be the" granary" ofthe
bellait. Les notables étaient à la tête de cette fronde.
colony due to her high production ofcoffee, cocoa,
cotton and groundnut also rebelled against the
Si des études ont été faites sur la révolte de Lomé
authority. The chieftaincy was spearheading the
celle d'Atakpamé et des autres cercles n'ont pa
movement.
été ébauchées. Ce présent article vise à comble
cette zone d'ombre.
If researches were conducted on Lomé revoit, that
of Atakpame and other districts were never
studied. The present study is aiming at breaching
this gap.
Mots clés: crise de 1929,' cercle d'Atakpamé ;
révolte; notables; répression: refus de l'ordre
Key Words : crisis of1929 ; district ofAtakpame
colonial.
: revoit: chieftaincy ; repression ; refusai of
colonial order.
INTRODUCTION
industrielles comme le café et le cacao. L'autre ré-
gion plate, est constituée des vallées du Mono et de
Le Cercle d'Atakpamé
l'Anié avec leurs affluents, d'une savane avec quel-
' est limité au Nord par ce-
lui de Sokodé, au Sud par ceux d' Aného et de Lomé,
ques galeries forestières bordant les cours d'eau.
à l'Est par le Dahomey et à l'Ouest par le Cercle de
C'est la région productrice des cultures vivrières et
Klouto et la Gold Coast. Avec une superficie de
du coton.
] 7170 Km2
Dès 1922" année du début de J'exercice du mandat
, il est caractérisé par deux régions fort
diversifiées: l'Ouest montagneux, comprend les
français au Togo, le cercle connaît un début de dé-
cantons dAkposso, d'Akébou et cl'Adéle. Cette
veloppement économique. Les différentes activités
région est forestière et abondamment arrosée. Elle
agricoles en feront le grenier de la colonie. La cons-
convient beaucoup plus aux plantes arbustives et
truction des voies de communication pour l'éva-
Revue du CAMES - Série R, vol. 006 N° 1-2,2004
265

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _..,....-
Sciences sociales et humaines
cuation de ces produits a été également un atout,
auquel il faut ajouter les différentsprogrammes de
l. UN nÉCOUPAGE VISANTÀ ASSOCIER
développement (Comevin, 1988 : 279-290). Ceux-
LA POPULATiON À LA VIE
ci ont été assurés
par la Société indigène de pré-
DU CERCLE?
voyance (SIP), le Fonds d'Investissement et de
Développement Economique et Social (FIDES), la
Carte: Le cercle d'Atakpamé sous la colonisa-
Société publique d'action rurale (SPAR), la Coo-
tion française.
pérative des producteurs du cacao du Litirné
(PROCALI), la Coopérative des producteurs du café
des montagnes Akposso (PROCAMA) et la Coo-
pérative des producteurs du café de I'Akébou
(PROCABOU).Toutes ces coopératives ont con-
couru au développement de la région. Elles ont as-
suré au bout de la chaîne l'écoulement des produits
de rente et des produits vivriers permettant aux agri-
culteurs d'avoir une plus-value, et à l' administra-
tion coloniale de lever des taxes. Mais la crise de
1929 aux Etats-Unis et en Europe a aussi touché
les colonies. En 1933, au Togo, une vague de mé-
L - -
. . .
_
contentement sera enregistrée. En effet, cette crise
a provoqué une récession économique qui s'est
Le Cercle d'Atakpamé est dirigé par un com-
traduite par une baisse des cours des produits ex-
mandant de cercle, aidé par un conseil de nota-
portés et un renchérissement des prix des denrées
bles institué en Mai 1922 1. Il est aussi assisté
importées (Barandao, 1994 : 227-260). Cette situa-
par un conseil de cercle qui fonctionne dans les
tion s'aggrava de 1934 à 1936 par des réformes
impopulaires imposées par l'administration". Des
subdivisions. Ces conseils sont consultés sur :
révoltes s'en suivront dont celle. des femmes de
Lomé en 1933 (A1ihonOlt~l983 : 12-16 ; d'Almeida,
l'assiette, les taxes, le mode de
.1981 ;Comevin, 1988.: 239).
perception des' contributions
Si des études sur ces révoltes ont été consacrées au
diverses;
Cercle de Lomé, aucune n'à été entreprise dans les
la fixation des taux de rachat
autres cercles. Cette présente étude veut montrer si
de prestation;
besoin en était que ce refus de l'autoritarisme colo-
le plan des campagnes des tra-
nial s'est répandu à l' intérieur de la colonie, no-
vaux ainsi que des mesures
tamment à celui d'Atakpamé,
d'hygiène et d'assainisse-
En effet, quelle a été l'organisation administrative
ment;
et économique du cercle dans l'optique de sa mise
sur J'établissement de projet
en valeur? Quelles ont été les conséquences de la
de budget;
crise de 1929 dans le cercle? Quelle a été là réac-
tion de l'administration? Et quelle a été l'attitude
enfin sur toutes les questions
de la population envers cette admi nistration ?
pour Jesquelles les autorités
Les réponses à ces interrogations permettront de
coloniales ont besoin de leurs
combler cette zone d'ombre de J'histoire coloniale
avis.
du Togo.
Si tous les pouvoirs dont les conseils disposaient
étaient traduits dans les faits, cela aurait permis
1 Cc découpage administratif de la période coloniale française il évolué.
Actuellement la région des plateaux (cercle d'Atakpamé) regroupe les pré-
aux populations non seulement de participer
fectures suivantes: Amou: Blitta : Est-Mono: Haho; Ogou : Tohoun :
activement à la gestion, mais d'administrer ef-
. Wawa; ct la sous - préfecture d'Akéhou.
, Au plan administratif ct économique, il ya « l'union personnelle» avec le
fectivement leur patrimoine. En réalité, ils ne
Dahomev : « union ou fédérations douanières fiscales ou administratives
sont qu'une façade derrière laquelle le comman-
avec le t~rritoire avoisinant relevant de sa propre souveraineté» (art 9 de la
charte du 20 - 07 - 1922).
dant de cercle s'arrogeait toutes les attributions.
266
Revue du CAMES -Série 8, vol. 006 N° 1-2,2004

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Sciences sociales et humaines
De cette organisation, l'on al' impression que
Le Cercle d'Atakpamé a été découpé en une
la destinée de la commune est laissée aux mains
commune - mixte d'Atakpamé et en trois sub-
de ses fils. Mais il n'en était rien. En effet, c'est
divisions 2 •
l'administrateur - maire qui choisit ses con-
seillers et sait sur quelles questions les con-
1.1 Commune et subdivisions du cercle
seillers peuvent intervenir. Ce qui dénote l' ab-
sence de liberté dans l'exercice des conseillers
La commune -mixte d'Atakpamé a été créée
qui n'ont pas d'autres alternatives que d'entéri-
en juillet 1951 et son chef - lieu est
ner les décisions.
Àtakpamé. Ses limites sont celles du centre
Cette structure se retrouve au niveau des subdi-
urbain. Cette commune était dirigée par un
VISIOns.
administrateur - maire qui préside le con-
seil municipal composé de 19 membres.
Subdivisions: composition
Tableau .
r Subdivision d'Atakpamé
Cantons
Villages
Population
Chef-lieu
Adélé
18
2054
Yégué
Blitta
31
7492
Doufouli Kabyè
Djama
38
3341
Ojama Atakpamé
Gnagna
61
12802
Gnagna Atakpamé
Kpessi
26
8054
Kpessi
Houdou
31
5684
Houdou Atakpamé
Au total, cette subdivision comprend 205 villages pour une population de 41 ~PO habitants et compte 6
cantons.
Tableau H. Subdivision d'Akposso-Plateau.
1 Cantons
Villages
Population
Chef- lieu
Akébou
13
8476
Kougnohou
1 Akposso Sud
65
20392
Tëme-Odere
1
1 Litimé
9
6017
Badou
1 2 A. N. T,
2 AI'A. dossier 16, monographie du cercle du centre, 1949 -
1951.
'A.N.T, 2 AI'A. dossier 10, additif, monographie du cercle d'Ornano
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267
1

_ _ _ _.:...-
Sciences sociales et humaines
La subdivision d'Akposso-Plateau comprend 126 villages pour 45274 habitants.
Tableau III. Subdivision de Nuadja,
Cantons
ViHages
Population
Chef- lieu
Nuadja
56
14824
Kpédamé
1
Tohoun
12
5349
Tohoun
Kpékplémé
5
2844
Kpékplémé
Cette subdivision comprend 26787 habitants répartis dans les 73 villages.
C'est dans ces différentes subdivisions que s'est organisée une économie coloniale forte, mais qui connaî-
tra des hauts et des bas.
1.2 Une économie coloniale à l'épreuve du temps
gatoire après la récolte et le ramassage de toutes les
cerises du café mûres, tombées à terre, leur immer-
Les cultures d'exportation, le café, le cacao et le
sion pendant une à deux minutes dans de l'eau
coton, ont contribué à améliorer l'économie du cer-
bouillante. Ensuite la suppression momentanée de
cle en particulier et celle de la colonie en général.
tous les fruits verts se trouvant encore sur les ar-
Le gain qu'elles ont procuré, ont permis aux agri-
bres. Cette opération qui a été préparée par une cam-
culteurs de s'acquitter des taxes imposées par l'ad-
pagne de sensibilisation active, a atteint ses objec-
ministration mais aussi de s'en prendre à elle quand
tifs. Aussi assiste-t-on à une augmentation de la
la situation se dégradait.
production du café due aux soins que les agricul-
teurs accordent désormais aux caféiers. Le cacao,
- Le café est surtout cultivé dans les régions
autre culture de rente, a été également l'apanage
Akposso et Akébou. Les caféiers du cercle sont pour
des habitants des régions montagneuses.
1/ 10 de l'Arabica et pour 9/ 10 des Niaonli. En
1922, cette culture était encore inconnue des popu-
La culture du cacao est pratiquée dans la partie
lations. Afin de la propager, des pépinières furent
montagneuse du cercle: Akposso, Akébou et
aménagées à Atakpamé, Amlamé, Koutoukpa et
Tétèto~.
Adélé. Les vallées humides et arrosées de ces
L'on a ainsi assisté à la sensibilisation du
régions offrent des terrains privilégiés. Afin de
développement du café qui a rencontré à ses débuts
stimuler cette culture dans chaque village, des
d'énormes difficultés. Dans certaines localités
plantations communales ont été instituées. Un
Akpossocomrne Doume, elles sont dues au man-
peu partout dans la partie montagneuse, il existe
que de la main -d'œuvre, car les gens ont migré
des hectares de cacaoyers. La plupart des bon-
vers la Gold Coast. Malgré ce début difficile, le café
nes terres sont mises en valeur. Le prix du ca-
est arrivé à s'imposer. Pour l'entretien, des équipes
cao incitait les planteurs à mieux prendre soin
phytosanitaires ont sillonné les secteurs concernés.
de cette culture. Malheureusement, le cacao ré-
colté par les planteurs est parfois exposé à une
fermentation défectueuse. Pour cela, l'admi-
nistration locale prodigua des consei ls aux plan-
teurs afin de mieux préparer les produits. Le
tonnage du coton qui a atteint sur plusieurs an-
nées une hausse. a chuté entre 1950 et 1954
.
.
.
(Mayéden, 1992).
Revue du CAMES
Série B, vol. 006 N° 1-2,2004

i
- - - - - -
Sciences sociales et humaines
ries et la différence des prix qui en résultait, ame-
La cause principale de cette baisse est:
· nèrent les populations à prendre. soin et à s'adon-
le parasitisme et la sécheresse;
ner beaucoup plus à la culture du coton. En vue
l'abandon de cette culture au pro-
d'étendre cette culture à tout le cercle, l'adminis-
fit des produits vivriers.
tration locale créa un peu partout des centres co-
tonniers notamment à Tado, Chra, Kpakpo, Blitta,
Tout compte fait, le cacaoyer est la culture qui a
Nuadja, Glei, Akpare, Akaba, Moretan, Nyamassila
rapporté le plus aux agriculteurs. Les importations
et Atchinedji. Suivant ces efforts le tonnage du co-
du cercle ont représenté près des 2/5 des exporta-
ton a longtemps connu une hausse. Mais à partir
tions totales. La culture du cacao a donc connu une
des années 50, la production du coton connaîtra des
grande audience auprès des habitants des monta-
moments de baisse malgré les efforts fournis pour
gnes à qui elle a procuré des revenus substantiels.
son accroissement comme dans le cas du café et du
cacao (Mayeden, op.cit.),
Le coton va également contribuer à donner une
importance économique au cercle.
En effet, de 1944 à 1954, le coton n'a cessé de ré-
gresser comme dans le cas du café et du cacao. Cette
- Le cercle du centre est le pays d'élection du co-
régression est due à plusieurs causes: d'abord le
ton. Il est cultivé principalement dans les localités
parasitisme dont l'administration s'est beaucoup
de Nuatja, d'Atakpamé, de Kpessi et dans les plai-
mobilisée pour la lutte contre le scolyte et la séche-
nes du Mono. Cette culture a bénéficié des soins de
resse. La baisse sensible de la production des an-
l'administration locale par des mesures telles:
nées 1950 est due à ces fléaux. Aussi ·Ia mauvaise
répartition des pluies et leur arrêt brusque du mois
la stimulation de la production en
de novembre 1952 provoquèrent des déconvenues.
louant les usines d'égrenage des
Ainsi 30 % environ des plantations du cercle étaient
maisons;
atteints. Cela explique sans doute la baisse de la
la désinfection des graines de
production en 1952 . Mis à part ces raisons nous
coton à la station de Nuatja
pouvons évoquer aussi la baisse des prix d'achat et
(Notsè) ;
surtout les cours élevés des produits vivriers tels
la sélection des graines à
que l'igname, le maïs, le riz et le haricot.Ifluernier,
Kolocopé : pour améliorer la
Guieyse, op cit.)
qualité du coton et lutter
contre l'hybridation, l'IRCT (Institut de Recherches
· Toutefois, ce cercle est demeuré la principale zone
des Cotons et Textiles) créé en 1925 entreprit la
de production du coton. Grâce à son apport, la co-
mise en place de la station de Kolocopé, à 14 km
lonie a produit entre 1949 et 1950, 4800 tonnes de
d'Anié. Elle couvre 400 hectares et a pour but de
coton brut, soit 800 tonnes de plus que tous les ter-
sélectionner les espèces pour le rendement et la
· ritoires de l' AOF réunis (Guernier, Guieyse, idem).
qualité des fibres 1 •
Pour des raisons diverses, le coton est le seul pro-
Elle procédait aussi à la multiplication des meilleu-
duit industriel qui procura à une grande partie de la
res variétés grâce à son outillage mécanique. Cette
population les ressources monétaires dont elle avait
sélection a participé pour une grande part à l'amé-
besoin.
lioration de la qualité du coton.
L'administration coloniale a mis à profit cette cir-
. enfin, la hitte contre les acheteurs
· constance particularité pour intensifier sa culture.
non agréés de coton qui par leur
Elle a eu une part importante dans le relèvement du
frais de courtage, réduisent le
niveau de vie de la population qui la pratique. En
prix qu'encaissent les popula-
même temps, elle est une source appréciable de re-
tiens".
venus comme pour le café et le cacao.
En janvier 1923, le gouverneur par arrêté institua
Du fait du rôle qu'ils ont joué dans le développe-
un contrôle sur le coton destiné à l'exportation sur
ment des régions productrices et de la colonie, ces
les marchés et aux usines d'égrenage. Cette mesure
produits apparaissent comme une denrée indispen-
qui vise la classification du coton en deux catégo-
sable au développement des populations, même de
Revue du CAMES - Série B,vol. 006 N° 1-2,2004
269

_ _ _-'--
---'-
Sciences sociales et humaines
nos jours. Cette place importante du café, du cacao
300 000 francs installé depuis longtemps en Côte
et du coton a sans doute été possible grâce surtout
d'Ivoire s'établit à Atakpamé. Ce qui dénote l'im-
aux soins multiformes apportées par les équipes
portante place qu'occupe ce cercle dans l'écono-
phytosanitaires.
mie coloniale togolaise. Mais cette activité com-
Les différents fléaux. naturels rencontrés ont été
merciale prospère va connaître le déclin, consécu-
accentués par les conséquences de la crise' de 1929,
tif à la crise économique mondiale de 1929.
provoquant des révoltes après que l'administration
eût pris des mesures coercitives
En effet, les conséquences de cette crise s'étaient
faites ressentir en 193] sans cependant causer des
Il. LA CRiSE DE 1929 ET SES REPERCUS-
perturbations profondes. Mais l'année] 932 provo-
SIONS
quera des désordres dans l'organisation économi-
que de la colonie. Progressivement, les commer-
2.1 Un commerce en déclin
çants ont vu leurs efforts annihilés et les boutiques
se fermer les unes après les autres. Les firmes qui
Les exportations furent le volet le plus actif et le
ont essayé de se maintenir dans le cercle ont an-
plus important des activités commerciales du cer-
noncé leur intention de cesser leurs opérations pour
cie. Elles concernaient surtout le cacao, le café,
le début de l'année 1933. Mais en même temps, les
l'arachide et le coton. Ces différents produits étaient
quantités de produits d'exportation achetés n'ont
achetés et exportés par les firmes commerciales de
pas diminué et les transactions sont aussi impor-
la colonie qui possédaient des succursales dans le
tantes que les années précédentes. Elles présentent
chef- lieu du cercle. Certaines de ces sociétés ont
même en1933 une légère augmentation à celles de
installé des usines d'égrenage de coton. En ]926, il
l'année 193]. Cependant la chute des prix d'achat
Yavait 22 factoreries: « le comptoir d'importation
s'est accentuée jusqu'à ne représenter que le quart
et d'exportation franco ~ africain» au capital de
(1/4 ) de ce qu'ils étaient il y avait 5 ans.
Tableau IV. Tonnage des produits d'exportation en 1931 et 1933.
P rod uits
Année 1931
Année 1933
Cacao
286 931 ton nes
382 747 tonnes
,
.Café
4.500 tonnes
4620 tonnes
1
Coton
3240 tonnes
3274 tonnes
Palm istes
'229334 tonnes
271244 tonnes
Source: ANT, 2APA, dossier N° 207 (cercle d'Atakpamé).
1 A.N.T, 2 AI)A, dossier nO 1 monographie du cercle du centre. 1949 -
1951.
2 A.N.T. 2 APA, dossier n? 48 additif cercle d'Atakpamé).
270
Revue du CAMES - Série B, vol. 006 N° ] -2,2004

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Sciences sociales et humaines
Les différents prix des produits en vigueur de 1927
Toutefois, la crise de 1933 a donné lieuà des mani-
à 1931 sont:
festations remettant en cause l'ordre colonial sur
pour le coton: 2400 francs la
fond de décisions impopulaires.
tonne;
pour le cacao - café: 6500 francs
2.2 Le mécontentement desadminisrrés.
la tonne;
pour les palmistes: 1500 francs
La situation politique intérieure du cercie a été
la tonne.
émaillée par de nombreuses revendications fonciè- .
res, des problèmes de chefferies et surtout par l' af-
Les répercussions de la crise économique de 1929
faire du chefsupérieur des Akposso, Woeledji Abra-
ont fait baisser les prix de ces denrées réduisant du
ham, entraînant avec lui, la révolte des notables.
coup le pouvoir d'achat des populations. Ainsi, le
Woelédji a été nommé chef supérieur de la subdivi-
prix du coton qui était de 2400 francs la tonne est
sion Akposso - Plateau par l'administration fran-
tombé en 1933 à 700 francs la tonne, celui du café
çaise. Mais il restait attaché à la mission de Brême
- cacao de 6500 francs en 1927 à 1400 francs (1933)
qui essaya de conserver des contacts au Togo après
la tonne et enfin celui des palmistes de 1500 à 400
le départ des Allemands..
francs. La conséquence immédiate de cette situa-
tion est la difficulté de s'acquitter des impôts.
En novembre 1929, une enquête judiciaire est
ouverte à son sujet sur plainte de ses administrés
Cependant, il est à noter que les transactions com- .
qui l'accusent d'avoir indûment prélevé des taxes
merciales de ces produits vers les ports côtiers ont
exagérées lors de ses jugements de conciliations. Il
dopé le trafic des voies de communication.' Les tran-
promet alors de consacrer les sommes irrégulière-
sactions vers Lomé s'effectuent aussi bien par la
ment perçues à la construction d'un dispensaire à
route que par les voies ferrées. Les camions qui vien-
Klabé - Apégamé. Puis, il se rétracte et en décem-
nent de Lomé font escale' à Atakpamé, chef - lieu
bre l'enquête est réouverte, malgré l'intercession
du cercle pour se ravitailler en vivres et carburants.
en sa faveur de la mission protestante d'Atakpamé.
Ce qui crée une source de revenu appréciable pour
Cette première affaire se règle administrativement
les commerçants et les revendeuses de la région.
par sa suspension de fonction du 20 janvier au 31
Par ailleurs, les distances entre les différentes loca-
Mai 1930. Il fut aussi sommé de participer finan-
lités du cercle vont entraîner un essor des marchés.
cièrement à la construction de ce dispensaire..
Ainsi, chaque jour de la semaine, un marché im-
Parallèlement, le 19 Novembre 1932, une réunion
portant a lieu dans les environs d' Atakpamé.
. du conseil économique et financier s'est tenu~ à
Lomé. Lors de ces assises, des décisions importan-
Leur nombre important et des voies de communi-
tes furent prises. Ainsi, dès le 20 novembre des
cation sont un facteur de désenclavement et d'inté-
arrêtés augmentant certaines taxes et budgets défi-
gration de tout le cercle dans l'économie coloniale.
citaires furent publiés dans le but ultime d'atténuer;
selon l'administration, les effets pervers de la
Les infrastructures de desserte sont indispensables
Grande Crise des années trente qui a atteint de plein
pour l'exploitation économique; elles ont permis
fouet le Togo. En décidant d'augmenter les taxes,
non seulement l'évacuation des produits mais aussi
le conseil économique et financier a plongé un peu
le désenclavement du milieu.
plus la population dans la misère. On se rappelle la
Cet aspect est un avantage que le cercle a tiré de la
grande mobilisation des femmes 'de Lomé face à
politique de « mise en valeur» du territoire.
cette nouvelle décision de l'administration les 23
Atakpamé était devenu ainsi la plaque-tournante de
et 24 Janvier 1933 (d'Almeida, 1992).
l'économie coloniale togolaise. Selon un rapport de
1955, le 114 du ravitaillement de Lomé et les 2/3 du
Comme pour les populations de Lomé, celles
Togo provenait du cercle d'Atakpamé' .
d'Atakpamé rejetèrent .aussi ces décisions jugées
trop dures pour elles. A la séance du conseil des
Au total, les différents produits agricoles ont donné
notables tenue le 09 Novembre 1932 à Atakpamé,
au cercle son qualificatif de «grenier» du Togo et à
tous les membres présents protestèrent contre les
son chef - lieu, celui de carrefour incontournable
nouveaux arrêtés et réclament le maintien des taxes
pour la colonie.
existantes. (Gbédéma, 1994 : 623 - 631).
Revue du CAMES - Série B, vol. 006 N° 1-2,2004
271

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Sciences sociales et humaines
Mais alors que les autres chefs des cantons atten-
division de l' Akposso - Sud et au Litimé où il a une
daient la suite qui serait donnée à leurs doléances,
grande influence. En effet, tous les rapports politi-
celui de l'Akposso - sud, Woelédji prenait la tête
ques des commandants de cercle s'accordent à re-
d'un mouvement s'étendant aux cantons de
connaître son influence et sa notoriété sur les po-
l'Akposso, de l' Akébou et de l' Adélé.
pulations des cantons Akposso où les chefs et la
totalité des imposables ont répondu favorablement
à son appel et suivi le mouvement-de protestation.
Ce mouvement avait pour but de refuser partout le
.Par contre dans l' Akébou et l' Akposso - Nord, les
paiement des impôts.
chefs cantons adoptaient une attitude de méfiance,
Il invita ses administrés à soutenir ce mouvement,
alors que leurs chefs de village rentraient dans le
exhorta tous les chefs à refuser de payer cet impôt
mouvement 4 •
et de soutenir le mouvement de Lomé afin qu'il
puisse continuer·à tenir tête à l'administration co-
Dans l' Adélé, le chef Gnakouafre peu franc vis à
loniale. En Janvier 1933, ces manœuvres ont été
vis de l'administration française préparait des ma-
découvertes par le commandant du cercle et il fut
nifestations pour soutenir Woeledji. Il se disait
mise en résidence surveillée à Atakpamé. De sa ré-
même résolu à abandonner son canton plutôt que
sidence, il ne baissa pas les ·bras. Il appela le 6
les nouvelles mesures prises par l'administration
mars 1933 au soulèvement populaire:
coloniale 5.
« Le commandant m'empêche de quitter mon
poste etje ne puis parler avec lui. Je vous demande
Contrairement aux cantons Akposso et Litimé, les
de venir me délivrer. Arrivez jeudi à Atakpamé, pour
cantons de la Plaine adoptent une autre attitude. En
cela faites circuler ma lettre dans les villages
effet leurs chefs et notables qui n'avaient cessé de
d'Oulita, Bena, Gobe; Okou, Doume
Egnahou
faire montre de loyalisme à l'égard de l'adminis-
(Benoli) Klabe - Efoukpa, Soto, Agadja, Todome,
tration, s'efforçaient de convaincre leurs populations
Gbadi, Adossou afin d'être le plus nombreux pos-
à ne pas soutenir l~ mouvement et à se soumettre à
sibles'
l'impôt 6.
L'administration poursuivit sa cabale en le. limo-
geant de ses fonctions en avril 1933 et en le rem-
Au total, il est à noter que ce mouvement a modifié
plaçant par son collaborateur Jhou Attigbe, chef de
les
rapports
entre
administrateurs
et
Tème - üdére. A peine rentré chez lui, Woéledj i au
colonisés notamment: le payement des impôts; une
lieu de tenir aux promesses qu'il avait faites, celles
émigration saisonnière plus intense vers les zones
de s'abstenir de toute ingérence dans la politique
anglaises; ce mouvement donna désormais aux
du canton de l'Akposso, reprit sa campagne contre
populations l'occasion de réagir devant certaines
le paiement des taxes. Il ira même encourager
décisions de l'administration: en 1944, lors de la
l'exode vers la zone anglaise des villages voisins
poursuite de l'effort de guerre, les Akposso adoptè-
d'ükou sur lesquels il exerçait une influence. Il fut
rent une position de refus'; à l'annonce des futures
arrêté le 08 Juillet 1933 et déféré au tribunal du cer-
campagnes de caoutchouc, d'oléagineux et d' im-
cle pour escroqueries et usurpation de fonction.
portants travaux indispensables à Badou, beaucoup
Condamné à l'audience du 17 juillet à deux an-
de jeunes des régions frontières (Akposso - Nord,
nées de prison et deux cents (200 francs) francs
Akposso- sud et Adélé) se réfugièrent en zone
d'amende, il purgea sa peine dans le cercle de
anglaise 7 • Il ne s'agissait pas d'exodes saisonniers
Sokodé et fut libéré le 8 juillet 1935 après avoir
mais bien de départs quasi-définitifs, car ces popu-
payé son· amende et les frais de justice grâce à la
lations possédaient autant d'intérêts en zone fran-
vente d'une de ses cacaoyères. Face à cette situa-
çaise qu'en zone anglaise. La révocation de plu-
tion les populations adoptèrent des positions diver-
sieurs chefs et l'annonce de certaines peines disci-
ses
plinaires contre les meneurs apportèrent au cercle
3.
2.3 Attitude de la population' '
le calme. Qu'en est -t -il advenu de Woelédji ?
En 1946, avec la naissance des partis politiques, le
La résistance au pouvoir colonial incarné par le chef
eUT et le PTP vont se livrer à une lutte sans merci
supérieur des Akposso a eu des conséquences di-
pour le .leadership dans le cercle. L'ex -chef
verses-dans le cercle, particulièrement dans la sub-
· 2 ' = 7 = 2 - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
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Woelédji
profite de cette situation et se lance à
SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE
nouveau dans la politique. Il devient dès lors le re-
présentant officiel du CUT dans le cercle. Dans la
ARCHIVES NATIONALES TOGOLAISES
lettre qu'il adressa directement au Commissariat
de la République en Janvier 1946, il demanda l'oubli
J. APA (Affaires politiques et administratives).
de ses fautes passées. Mais, il retomba dans une
autre affaire : celle-ci survint en septembre 1946
- 2 APA, dossier 9, Monographie du cercle par
au Litimé. Il s'agit de la tenue d'une réunion à
D'Ornano.
Anonoe (Badou) par le CUT dont il était le repré-
sentant. Malheureusement, cette réunion tourna au
- 2 APA, dossier« additif» n" 10, Monographie du
drame lorsque des incidents éclatèrent entre les for-
cercle-du centre 1957.
ces de l'ordre et la population. Suite à cette mani-
festation, il fut de nouveau arrêté et incarcéré le 18
- 2 APA, dossier n" 207, Elément du rapport sur la
Septembre 1946. Il comparut devant la cour d'assi-
situation politique économique et sociale destinée
ses en juillet 1948 (6).
à la rédaction du rapport annuel à la SDN (1933 -
1966).
La réaction du CUT ne s'était pas fait attendre. Il
condamne ce jugement dont il juge que ce' n'est que
- 2 APA, dossier n" 62, Rapport de tournée effec-
la condamnation de leur parti 8 •
tuée du II au 15 avril 1950 par Robert Cornevin
dans les cantonsd'Adélé. Kpessi, Est -mono et

Au total, la fronde du chef et à travers lui, les chefs
Atakpamé.
de cantons et la population n'a été quel' illustration
du refus du colonialisme et de ses pratiques d'assu-
- 2 APA, dossier n" 12, Monographie d'Anié et de
jettissement.
la région d'Anié ,. Monographie d'Adélé et de
Kpessi .. Carte de la subdivision d'Atakpamé.
CONCLUSION
- 2 APA, dossier «add» n" 7. Rapport annuel d'en-
La période de l'entre-deux-guerres a été parsemée
semble sur la situation politique,
économique et
Je révoltes notamment dans les colonies d'Afrique.
·sociale.
L'idéologie coloniale répressive a causé des préju-
dices. Il est donc important de revisiter tous ces pans
-2 APA, dossier n" 16, Monographie du cercle du
de l'histoire coloniale et de les réécrire. Des études
centre: Renseignement démographique, ethnique
ont démontré et démenti l'affirmation selon laquelle
et.économique (1949 -1951).
la colonisation ne devait apporter que la «civilisa-
tion» aux peuples colonisés.
2. AFFAIRES
ECONOMIQUES
Cette exploitation effrénée de nos colonies au dé-
- Dossier
n ° 48, Rapport, correspondances et
triment des peuples perdure au delà des indépen-
notes sur la mise en valeur du cercle: agriculture
dances mais par d'autres mécanismes et par le tru-
commerce, voie de communication infrastructures
chement de la Banque Mondiale, du Fonds Moné-
immobilières (1923 - 1934
taire International etc.
- Dossier n" 219, Rapport trimestriel et de tour-
nées agricoles dans les régions (1934 -1935).
- Dossier
n" 225, Activités agricoles mensuelles
1 A.N.T.
affaires économiques, dossier 48, rappon (1923 - 1934)
el annuelles sur la circonscriplion agricole du cen-
, A. N.T, 2 APA. dossier N° 6 op. cit
Ire. Relevé de produits agricoles suivant les cam-
3
id
, id
pagnes 1943 -1954.
.
S id
" id
7 id
- Dossier. n° 238, Situation des réalisai ions du
s A.N.T. 2 APA. dossier « add », na 7, rapport annuel d'ensemble sur la
F1DES (1948 - 1954).
situation politique. économique et sociale.
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273

_ _ _ _ _......:...
-'-
Sciences sociales et humaines
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