_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _Sciences sociales et humaines
LES SYSTEM'ES URBAINS·AFRICAINS: DIVE,RSITE ET
CONTRASTE
Vao 'OZIWONOU
Département de{;fogmphie - ENsI
Universitéde Lomé - TOGO
'"
Résumé
l
",
Abstract
Le phénomène urbain africain et s~n caractère
The african urban phenornenon and' his multiform
multidimensionnel sont appréhendés au travers des for-
character are apprehend by urbanization form
mes d'urbanisation diversement vécues pendant les
through diversely live during before colonization, in
périodes ante-coloniale, coloniale et post-coloniale.
colonization, after colonization periods.
. Les typologies de villes produites sont diverses,
The typology towns created are various and show
et témoignent de la grande hétérogénéité de l'Afrique
that afric~n urbanization is very high heterogeneous.
urbaine. Leur enracinement dans J'espace 'tient au
The area occupation result from their own history,
milieu, à leur propre histoire, des circonstances plus
the -circu mstances depend from abroad, the
dépendantes de l'extérieur, des échanges et de.l'Etat
exchangesand the sta~e for mor~ new of them.
pour les plus.récentes,
The ana lysis of urban process demonstration show
L'analvse de la manifestation du 'mouvement
that towns are as much ambigous ·than contrasted,
d'urbanisatio:l montre que les villes, dans leur pluralité,
sont tout autant ambiguës que contrastées. A la vision
Against european towns, set out as unitary,
unitaire, hiérarchisée et centrée dé la ville.européenne
hierarchic,al' and central system, there are african
s'oppose la ville africaine avec sa configuration
towns with heterogeneous, polymorphous,
composit~, polymorphe, polycentrique, aléatoire."
polycenter, aleatory form.
L'urbanisation' africaine, qu'elle soit endogène,
Africanurbanization, how original, descending or
descendante ou remontante, dégage deux figures
.town getting higher, presents two kinds ofurban area
urbaines spatialement distinctes:
.
.
~
- l'urie horizontale, avec des villes en semis à
-one horizontal, with sowing towns for
fonction de desserte locale;' .
localIy service ;:
- l'autre verticale, avec des viIlesadministratives
-another vertical, with office town 111
en réseau hiérarchisé.
hierarchy system.
A l'arlicul~tion de ces deux modalités spatiales,
With these two ways of urbanization, towns mades
les villes remplissent des rôles de complémentarité et
cornplementary and support functions that the
d'encadrement dont l'analyse précise les particularités
analysis more explicit the details of the town product
du mode de production urbaine,
method.
.
Mots-clés :Urbanisation diverse - Pluralitéde villes -
Key-words :Varied urbanization - Plural towns -
, Villes ambiguës - Villes de contraste. ,
Ambigous towns - Contrast cities.
1
. "


f
Rcv. CAMES - Série B, Vol: OOS N° .1-2.~003
281

_ _ _ _ _ _ _.:....-
....:....
.....;.. Sciences sociales et humaines
-celle du «biais urbain»
INTROPUCTION
Parce qu'on se retrouve devant un
évoquée
par
La curiosité suscitee par la
phénomène aussi proliférant que
(LIPTON, "1976)
multiplicité soudaine des villes
multiforme, la diversité ne se
où les classes
africaines et la vigueur de
u r b a i n e s
donnera pas seulementà voir d'une
l'urbanisation caractérisée par la
exploitent' les'
.'
~ ,
villeà l'autre, mais à l'intérieur de
campagnes, etc.
croissance exponentielle des
chacune d'entre elles, afin de
grandes agglomérations: Lagos,
/
mieux appréhender la grande
Au clivage de ces images
Kinsha~a, Luanda..., conduit à
hétérogénéitéde l'Afrique urbaine.
'. négativesse superposent celles de
s'interroger sur les ,. traits
la ville; fabrique de là'nouvelle "
1. Les villes africaines : une
spécifiques qui singularisent cette
", , Afrique que décrit (BALANDIER,
urbanisation diverse
formed'urbanisationen Afriqueau
, 1985), ou ce lieu de créativité
",
.Sud du Sahara.
. La diversité des villes n'est
qu'analyse
(COQUERY-
'plus à démontrer. Pour cerner'
VIDROVITCH, 1993) ou encore
Si on focalise l'observation
..
'
.
. . \\
.. cette
ce lieu dè' créativit~, sociâie :~t
diver~ité,les villesafricaines '
sur l'ensemble des, systèmes
, peuvent être appréhendées selon
cultu~elle qui co~traint a.
urbains africains, oit s'aperçoit
divers éclairages: historiques, .
l'apprentissage de l~ coexistence
aisément que l~ ville~ sontplurielles
géographiques, démographiques, ..
dans la différen~e, cet espace qui
et leur analyse renvoie toute à des
" culturèls,sociaux,économiques ou"
contribue' à la circulation des
.
t
Il
"
' .
. '
.'
,
..
images très contrastées: ,~
, politico-administratifs (HUGON,
éléments culturels (DZIWONOU,
1993); Comme (COQ.UERY-
-celle de laVille victimede
',. 2000, p. 214). En somme, la 'ville
son gigantisme,
VIDROVITCH, 1985) l'analyse"
africaine est ambiguë. Mais, cette'
in g
r a b l e ;'
é
la villeest un pôle d'attraction et
ambiguïté repose
. . '
elle~~ê~e'
.
". .~ur, .
a s S· 0 ci an t
de diffusion cultu'rellê ", de .
une diversité qui renvoie à des
.
, .
',",
déséconomies
concentrationdes populations et "
d'agglomération, .
déterminants urbanistiques
-rnenace
l
pour la
de'civilisations où sont impliqués ,,'
distincts 'qu'on isolera' pouf' la:
, '
,
paix sociale et la
lé religieux, l'art, le politique, le
commodité de l' an~yse bien que
stabilité politique
militaire
to ut : autant
que
dans la pratique, ils s'articulent
-(POURTIER,
l'économique.
1993) ;
" '
autour de deux modalitésspatiales:
"
" .
,
-I'une , à: 'caractère":
"
,
. ' ,
-celle de la ville cruelle,
Le modèle européen d'une
historique a trait à
caractérisée par
urbanisation qui est allée de pair
'la
nature
de .
un phénomènede
avec "la' r'é~~lution industrielle
s ,
. . . . . , . .
.
,
macrocéphalie'
.'
l' urbanisat ion'
,s"applique,difficilement en terre
dont parlait déjà
vécue,
(MONOO,
africaine. Ce modèle connaît de
-I'autre,
plutôt
1971), il y a
. mu~tiples variantes; il s'agit par
,schémat iq ue; .
quarante deux ans .
.,
\\
exemple de 'la ville industrielle
.. " "
co ncerne-: - les
.
.' '.
. , ~ .'
anglaise du 1ge siècle comme se
configurations
-celle dévoreuse de ceux
présentent Leeds ou Birmingham,
s p a t i a l e s
qui viennent de la
au coeur industrieux, populeux et
produites.
brousse;
Rci;. CAMES-Série B, Vol. oos N° 1-2.2003 .'

_ _ _ _ _ _ _ _ _----,-:--
-;-
Sciences sociales et humaines
incroyablement dense, la ville
......
capitales, villes-ports et villes
en ces
termes
: «neither
américaine aux gratte-ciel
situées sur les réseaux de
Zimbabwe nor Inyanga reached
d' affaires impérieux maisdésertés
communication, villesminières et
a, .. stage ,of
development
dès la fin de la journée de travail
villes-marchés, D'autres, éncore,
approaching true urbanization»,
(down town) ou (!e centre-ville
se font .:
(Ni le Zimbabwe; ni l 'Inyanga
historique résidentiel, culturel et
n'ont atteint un niveau de
.bourgeois de la plupart des villes
et se transforment en illustrant une
développement s'apparentant à
françaiseset italiennes. '. . ' .;.'
modernité acculturée,' une
une vraie urbanisation), il n'en
indépendance~porteuse des
demeure pas moins que des
En Afrique, continentdes
.
. . .
:
. .
ambitions nationales.. : '.
recherches de. divers horizons
désynchronisations, les recherch~s
singulièrement
.celles
de
consacrées à l'histoire des villes
La diversité se donne aussi
(COQUERY - VIDROVITZ,
africainespermettent de mettre en
à voir à l'intérieur de chaque villé.
1993) suggèrent des réflexions,
évidence
des
dynamiques
Les quartiers en manifestent
lesquelles concluent toutes à
différentielles. En .effet, à la
l'inscriptiondans l'espace selon la
.
. . . . . '
l'affirmation de l'existence de
différence
des
appro~hes
logique des identités, des classes
certaines villes africaines bienavant
uniformistes. mettant sous un
. sociales,
des . degrés.
de
la' période co loniale. Elles
chapeau commun les villes, il
reproduction des .cultures et
témoignent que l'urbanisationn'est
importe d'établir une distinction
manières urbaines dont les villes
. pas un phénomène purement
entre les bourgs pré-coloniaux
anciennes posséderaient le :<Janus
colonial. Elles ont par contre
d'une part, lesvilles coloniales ~t
urbain».
permis de démontrer qu'une
les villesnouv~lles d'autre part ..
En réalité, le fuit urbainétait-
urbanisation autochtone; préalable
il endogène en Afrique noire ?
aux influences mercantiles et
Dans le présent, c'est. leur
.2:L'urbanisationendogène ou les
esclavagistes venues d.u monde
diversité qui requiert l'attention.
villesde vieilles souches'
arabe islamisé, devint possible en
Elletient au milieuet à l'histoire de
l~ur
Afrique, dès la domestication de
établissement, à la naturçdes
Faut-il encore exhumer le
l'~griculture, c'est-à-dire dans le
ressources qu'elles peuvent mettre
passé-pour comprendre l'origine
courant du premiermillénaire avant
en oeuvre. Les unes, d'origine plus
ou l'existence des villesen Afrique
Jésus-Christ (SUSAN et MC
ancienne, ont reçu de leur histoire
noire avant la colonisation?
INTOsèH, 1980).
leur configuration dominante et
"
leurs fonctions
longtemps
Si
des
découvertes
Le site de Jenne-Jeno près
maintenues. Les autres résultent de
archéologiques et e~hnplogiques
de Jenne au Mali dans' la boucle
circonstances plusdépendantes de
récentes, parmi lesquelles il faut
du Nig~!qui s'ép~ouit de 250av.
l'extérieur, d'acteurs «étrangers» :
citer les célèbres travaux de
.
. '
J.-c. au ge siècle ap. J.-C, lesvilles
villes nées. de la traite. et
.
(WHITY, 1972, p. 901) à propos
.
.
.
dela
. '
,
. fortifiéesd'Afrique centrale vers le
troque durant la pré-colonisation.
des ruines anciennes des villes de
.
,
13e siècle, les villes en pierre des
D'autres, nombreuses.ont pO~1Ssé
pierre en Afrique australe,
Sho na en Afrique australe
"
. .
sur leschemins de la colonisation:
.~portentun,e négationca~é~orique
disparues vers 14~0, les villes
villes administratives devenues
à leur propre existence exprimée
iit:\\'. ëAMEs -Série B, Vol..005 N~ 1-2.2003
283
~: -:

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _Sciences sociales et humaines
capitalesdes empireset royaumes
espace restreint.
atlantiqueset aux paysBantou, les
en Afrique de l'Ouest (Koumbi
villes sont restées pour certaines
Selon l'historiographie
Saleh
en
1076,
Tekrour,
d'entre elles" des foyers de
africaine, la ville existait avant la
Aoudaghost,Njimidu ge siècleau
civilisation (NoRA, 1984).
colonisation. Elle était liée à trois
14esiècle, etc.)en administrent une
facteurs:
preuve éclatante. Elles sont nées
Les. échanges à longue
- l'existence d'un surplus
de la viede relation, des échanges,
distance ont animé jadis les villes
agricole provenant de son
des brassages de populationset de
caravanièresau contact du Sahara
hinterland, c'est-à-dire de son
métissages culturels, et surtout des
méridional et du Sahel.Ces vieilles
arrière-pays,
péripéties de la vie politique qui a
cités-étapes sont' aujourd'hui en
- la présence d'une classe
fait, défait.refait les empires, les
déclin à 'l'instar de Tombouctou à
de marchands pour la collecte et
royaumes et lescités-Etats.
moins' qu'elles naient été
laredistributiondes vivres' servant
revivifiées par des activités
Si donc au nom d'un
à nourrir les citadins,
modernesimportées: Agadès, par
primitivisme quelconque on a dénié
. -Ie pouvoir politique,c'est-
exemple, a bénéficié de laproximité
longtemps unehistoire autochtone
à-dire une classe de dirigeants
des mines d'uranium d'Arlit. Les
aux villes africaines (CHILDE,
exerçant unservicede contrôle SUr
villes soudano-sahéliennes, aux
J951,p.;,161), (B,~AUOEL,
'l'utilisationdu surplus par les non
espaces d'échange plus riches et
·1979, p. 423), on ne s'accorde
productifs: cas des cités Yoruba,
diversifiés, font preuve quant à
plus benoîtement à méconnaître
Ire, Oyo, lés cités Haoussa et du
elles
d'un
remarquable
.depuis quelques décennies UT)e
Bénin les cités caravanières du
dynamisme. Leur bourgeoisie
histoire propre à elles.
Sahel. les comptoirs arabes des
commerçante s'appuie sur
cités orientales(ROBERT, 1977).
d'efficaces réseaux de parenté ou
.
"
.
Des recherches, fussent-
.La première génération de ces
.
dé clientélisme, généralement
.
-.
.'
~
' .
elles moinsconvaincantes que les
.
.
étaYé'~" par des solidarités
,
,~
'.
villes de vieilles souches se
autresont contribuéà retracer leur
caractérise par ses origines
construi'tes autour de l'islam
dynamisme
en
terme, de
endogènes. Il s'agit non seulement
(GREGOIRE, 19'86).
fonctionnalité. Ell,esont p;~icip:é
des villesséculaires,'niais aussi de
également à confirmer leur
toutes celles qui sont nées de la
Certes, leur manifestation
...
. ' .
. ~
~,.
.
existence et
le processus
fonction de marchéàla faveur dés
spatiale à l'époque était à peine
d'urbanisation par lequelelles ont
transformations
soc io-
perceptible dans le paysage' de
été produites, ' .
économiques constitutives du
'certaines Z:onesd' Afrique' noire
«développement». Ils'agldûrt6ut
(Afriquecentrale'par exemple), et
Eh Afriqueanté-colonialé comme
de v'iljé~hist;riq~es, Îieux de
l'on peut dire que 9011 nombre de
.ailleurs disait (MABOGUNJE,
~ristallisaiion cUltÛrelle.
' ..:
1968~
villes actuelles par contraste ont
p. 33), l'tirbani~atio~'fut
Ainsi: du'Ha~t-NilauX côtes
attendu lacolonisationpour naître
d' Joord lm'processus spatial, celui
ou du moinsont été favorisées par
,orientales du continent, de ia
par "leq uel dès . hommes
,
. l
. .
. ,
. ~ . \\
"
. .
'bordure sahéliennè et du delta
elle: Peut-on les traiter de «villes
s'-a'ggl()l11erent"
en ' rioin8te
int'Ùièurdu Niger à~x
coloniales»'!
, ..
côtes
'relativement important 'sur ~n
'::' ..
" . :
;
"',1
: .. i

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Sciences sociales et humaines
3. La ville et lacolonisation
ou routier. Les cartes urbaines ont
~toyers de convergence des
ainsi été distribuées, de nouveaux
po1JVOirs, des riches: '
A en croire, les travaux de
centres sont apparus tandis que
hommes» (ROCHEFORT, 1978)
(O'CONNOR, 1983), c'est dès
d'autres
s'étiolaient
ou
; elles exercent un pouvoir de
la moitié du ISe siècle que les
disparaissaient au fur et à mesure
commandement, couvrent les
Européens vont introduire le
du remodelage des circuits
territoires d'un certain nombre de
modèle occidental de production
commerciaux que l'exploitation
tutelles et encadrent des espaces
urbaine. Cela se traduit par la
coloniale canalisait en direction des
ruraux. Pour exercer ces pouvoirs
construction des forts côtiers
ports. Ces relais destinés au
de corninandement, les villes se
portugais (KING, 1976). Nous
drainage des produits primaires
sont dotées de réseaux plus ou
dirons que les villes africaines
d'exportation,
agrico les
moins densifiés et ramifiés
«s'européanisent» et la phase
principalement, ont contribué à la
(COQUERY M., 1983).
coloniale consacrera 'cette
formation des réseaux urbains
transformation en imposant une
actuels produits soit par, une
Le rôle de l'Etat est donc
rupture commandée pile les
urbanisation descendante, soit par
incontestable dans, la création de
critères économiques, militaires et
une urbanisation remontante.
la ville en Afrique noire. Au-delà
administratifs par rapport à la
des fonctions d'encadrement et de
métropole.
4. L'urbanisation descendante
contrôle,
il
équipe
en'
infrastructures sociales de base, et
Il est donc admis qu'avec la
Par définition la ville est un
c'est àce titre qu'il devient en plus
colonisationles villes ont mis en
lieu ~~ concentration de l'appareil
le _ principal
. acteur
de
symbiose lacivilisationdes peuples
administratif qui joue un rôle
.
. . . , .
.
, développement des espaces
existants et celle des conquérants
d'encadrement
.
~t de contrôle .
~.
d~
urbanisés.
' ..
pour s'accroître. Ces villes
territoire. Cette fonction paraît
.
,~'. ,
coloniales sont constituées en
particulièrement importante en
.,'
Ainsi, nulle par ailleurs ne se
' : ' " ,
. , ' , '
'.
liaison avec l'extérieur (traite
Afrique compte tenu de son
lit avec autant de clarté le. lien
esclavagiste,copnnerce co lonialou
hi~toire.'L'~tatprocèd~l~Natiori
génétique entre ville et Etat dans
relations'
'économiques
et suppose la ville,' : «La nature de.
l' Afrique sub-sah~enne. Latrès
internationales) , d':où' des
la· ~ill~ est d'être l~ lieu d~
grande majorité <les villesafricaines
_
.
.

r
spécificitésquant âleur localisation
pouvoir dès' que
celui-ci
sont en effet «filles de l'Etat»
. . .
, '
..
4
J
_

-
. '
,.
_,
.
.
",
',:!.
.'
ou à leurs activités. '
s'institue à part dans le corps
(PO{JRTIER, 1979).
;
,


"

~ •.
. "
'
.
1
.
social» (MARGUERAT, 1978).
Dans' l'ensemble
de
La' f6nction d'e~cad~eJ.ll~nt ~st
"",vant les.indépendances, les
1'1\\fr~qu~.del'Oue~t,pai-e~emPle,
.". ,
constitutive de I~ ville.Si on adme~'
stratégies de contrôle administratif
le cornrnercede traite a emprunté
pour reprendre une formulation de
et
'lès
préoccupations
ces voies anciennes tracées (route
(GO'uROU, t'9S'2), qu'il n'y a pas
commerciale~ conduisaient à
de kola, de l'or, de sel) en opérant
cie ,- dévelop~e~ent . sans
choisir des lieuX déjà valorisés par
\\
.
. J "
' .
• .~. •
~ -
'
.
~
' : " '
...
, un tri entrelés centrés urbaïfu, en
encadrement, on doit voir dans la
leur position dans des réseaux
fonctionde leur position sur les axes
ville le haut-lieu de transformation
d:échange'prée~ants.Aussi, des
.
t
1',: T ~
• •

"
' .
de transport moderne, ferroviaire
sociale. Ces villes constituent des
agglomérations ont-elles été
J I .
" .
:

, .
,
.
< .
,
Rcv. C AM ES ., Série B, vst. 005 N° 1~2. 2003'
285

_ _....;.,..
.
..,.....--,-
.
Sciences sociales et humaines
"
choisieset progressivement dotées
primatialitéest d'autant plus fort
deux plus grandes
de «poste administratif» ou «chef-
qu'il y a même une distinctionentre
villes; le ,cas de
lieu de circonscription» donnant
lacapitale politico-administrative et '
Yaoundé et de
naissance à des villes. Les étapes
le centre économique : le cas
Douala
.. au
de leur créationjalonnent celles de
d'Abidjan et de Yamoussokro en
Cameroun.Accra
l'occupation territoriale .des
Côte d'Ivoire, Lagos et Abuja au
et 'Kumassi au
premiers temps de lacolonisation,
Nigéria, Cotonou et Porto-Novo
Ghana;
La création des centres urbains
au Bénin.
-le systèmepo lycéphale,
pour des nécessités politico-
où' ' plusieurs
administratives
et, .socio-
La ville primatiale est
, grandes villessont
économiques s'est poursuivie avec
généralement
le
lieu
de
.
à
la
tête' du
les indépendances. C'est ici que se
concentration des, services
peloton: le cas de
réaffirme
l'urbanisation
centraux, et d'ouverture sur
Ibadan, Kano,
descendante,
entièrement
l'extérieur : elle est située à
Lagos au Nigéria.
émanation de l'Etat, qui donne les
l'interfàce de l'espace international
autres impulsions urbanistiques aux
et de l'espace national.
A cet égard, on relèvera que
postes'
administratifs
en
la taille des villes est essentielle
A l'opposé, l'analyse
transformant ceux-ci en decentres
pour caractériser un processus
spatiale permet de différencier un
urbains de première importance
d'urbanisation (BAIROCH,
.
,
autre niveaud'urbanisation, celui
dont certains Se sont hissés en
1977) .. L'Afrique est dans
des .villes moyennes,ou de villes
capitale: Lomé, Accra; Nairobi,
l' ~ns~mble c'aia~térisée par 'un
secondaires selon la terminologie
Kinshasa... '
phénomène de ~crocéppa1ie'ou
consacrée. Elle procède d'une
Fillesde l'Etat, les villesafricaines,
de prirnatialité. Ce phénomène est
~banisationdite remontante.
saisies par la croissance, se sont
significatifd'une armature urOOin~
, "
1

émancipées au cours de leur
fragmentaire. Enmoyenœ,lés villes
5. L'urbanisation remontante
, histoire. Leur croissance renvoie à
primatiales, généralement les
trois systèmes de production saisis
capitales, rassemblent près de 30
Par contraste avec une
!
.
.
urbanisation qui s'ouvre sur le
sur le plan démographique :'
% de lapopulation urbaine et sont
grand
large, des échanges
-le système macrocéphale,
3à 5 fois plus peuplées que la
internationaux,
les, villes
caractérisé par la
seconde ville du pays. On peut
spécifiquement «locales» ou les
domination de
donner l'exemple pe Lomé,
villessecondaires(ACA, 1984), ne
s'adonnent qu'à un hinterland peu
toutes les autres
capitale du Togo, qui rasse~ble à
étendu. Elles constituent le niveau
villes du pays par
elle 'seule plus de 27 % de la
inférieur des systèmes urbains, la
"
une 'seule grande
population dt! pays et est 12 fois
strate «de petite ville» situées à la
ville : le cas de
plllS peuplée 'que la ville de Kara,
charnière entre deux modes
d'organisation territorialeet sociale
Lomé au Togo;
la
'2e ville du pays
(WESCOTT ,et OBUDHO,
-le système bicéphale,
, (NYASSOGBÙ, 1993).
1982). Par suite de leur proximité
caractérisé par
des terroirs, elles participent de
l'existence de
Le
phénomène
de
cette urbanisation «permanente»
, .
Rev. CAMES - Série B , Vol. 005 N" 1-2.2003
t '

' .

---,~-_------....;.;.--
--.,;...-,--
----,,
Sciences sociales et humaines
dont (SAUTER, 1981) a bien
d'agglomérations humaines
notera une : synergie entre
montré combien elle différait de
(villages, bourgs, Villes) rend sans
l'urbanisation descendante et
celle venant de «haut en bas» .que
nous avons qualifiée pat symétrie
doute hasardeuses certaines
l'urbanisation remontante, la
de «descendante».
comparaisons quantitatives.
première exerçant des effets
Cependant, on peut se satisfaire
considérablessur la deuxième et,
D'une étude réalisée dans huit pays .
d'une acceptation ouverte qui
de ce point de vue, l'Afrique noire
d'Afrique de .l'Ouest (Burkina
inclut une. agglomération de
se distingue sensiblement des
FasovCôted'Ivoire, Ghana,
· quelques milliers à quelques
autres continents.'
.
'.
Libéria, Mali.Mauritanie, Niger,
. ' "
dizainesde milliers d'habitants, tant
- .
.
' .
-
.
Togo),ilressort quele nombre de
il est vrai que les petites villes ou
Certains centres urbains ont
petites.villesde 5000à20 000
bourgs ruraux, sont davantage
·germé le long des frontières et ont .
'. habitants estpassé.de 150 à plus
imprégnés d'une ruralité dont les
connu un développement on ne
.de 400' entre 19'60 et 1980
caractères s'estompent lorsqàe le .
peut plus spectaculaire, donnant
····(GiRAUTet ':MORICONI-
nombre d'habitants agglomérés
naissance'
une
forme
à
:'EBRARD, .'.' '1991).'
. Au
· augmente.' "
..
. d'urbanisation: I'urbanisation à
rêc'ehsementde 1988 en. Côte
l'ombre des frontières. '" .
'. d'Ivoire,'ondén~mbre'121 villes
-, La transformation d 'un
'.:'d~ ~lusd~:4 OO()habitant~, d~rit'
milieurural .en centre urbain se
.L'organisation territoriale
• 108eritre 4' 000 et 50 ooo. Au
· traduit, par l'implantation de
étatiqueest à l'origine des villesqui
.K~~I~n6mbredesVillesde plus
quelques bâtisses du 'pouvoir
. ont 'poussé aux frontières ou
.
. '
. . '
.
.
.
.de' 2'000habitantsaggloniérés
(bureaux administratifs, camp des
jalonnant leslignes de partage des
. "
. , '
. : -:-,
'," j
.
. atteint 17 en 1948, 34 en 1962, et
forces de l'ordre etc.), disposés
·territoires. Al'intérieurde ces villes '.
90<~n 1~Z9' (\\vES:COTT et
sur une trame urbaine souvent
et selon les .circonstances, les.
.... OBübHÔ~ "1982). -'Ail Sénégal,
ordonnée ou mêlée' à un habitat
·activités économiques peuvent
';" .•·le~vi]]~S de plus de 5 000 habltânts
généralement rural qu'on équipe
neutraliser ouactiver les échanges.
se mssent de 18 en 1958 à 52 en
progressivement en infrastructures
L'exemple dela ville d'Aflaoàla
.. 1986 (MAINET, 199'1). On
sociales de base (écoles, centres
frontière Togo-Ghana errest.une .:
'., ..".. ~tiri~ multiplierlesexemples car
de santé.vaires de jeu,. eau,
·illustration éclatante.
Les
..
. .
' .
. '
~
.
'partout en Afrique noire, la
électricité, etc.).
périphéries duNigéria constituent
':p;~duction urbaine, mesur~e'~u
encore un:exemple démonstratif.
Î
nombre de villes, s'est accélérée
A la différence des villes-
Le commerce de contre...bande,
,
~'. ;
..
,
au cours de ces trois dernières
capitales, leur vitalitéest largement
vivement encouragé', par- le
décennies.
conditionnée par l'organisation du
différentieldes monnaies (FGFAet
commerce et du. transport à
'le Naira) et les coûts des produits
Un nombre croissant de
I' échellenationale. Lacentralisation
pétroliers quipeuvent varier
petits bourgs ruraux à fonction de
au bénéfice des capitales que les
substantiellement selon qu'on est
marché ou de poste administratif,
indépendances ont fortement
d'un côté ou de. l'autre;' ont
accèdent au statut de «ville».
accrue, a pu diminuer Fimportance
-entraîné l'éclosion 'd'un grand
L'absence d'homogénéité dans la
ou court-circuiter certains relais si
·nombre de petites villes-marchés
définition
des
catégories
ce n'est la ruralisation totale. On
ou au contraire ont dopé l'activité
-

---- . •-._~-
- ._-_..
" . . ..," ..
~
-~
-.
- .
1
Rev, CAMËS'-Série B, Vol. 005 N° 1-2.2003
287

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _Sciences sociales et humaines
des centres urbains plus anciens.
marché mondial : .l'endogénéité
·économiques sont devenues une
Le dynamisme des villes
n'est qu'une face du Janus urbain,
grande agglomération, par exemple
frontalières et des villes situées sur
les impulsions urbanisantes venant
.
Lubumbashi eri République
'
.
des
vOIes
d'échanges
pour une part significative. de
Démocratique du Congo (ROC).
internationaux est impressionnant,
l'extérieur.
Les autres de petite taille sont
l
,

.
En témoigne la ville de Beni au
Il est une urbanisation
presque mono fonctionnelles.
Nord~Est de la Républiq ue
provoquée par l'industrialisation
Mounana (uranium) et Moanda
Démocratique du Congo (RDC)
des .villesv quon ne peut pas
(manganèze) au Gabon, Arlit
qui, à la suite des activités
s'applique): il passer sous silence,
(uranium) au Niger, illustrent ce
commerciales' est rapidement
bien que son effet d'entraînement
type d'enclaves minières créées ex
devenue uncentre actifde collecte
reste limité.
nihilo, sans ancrage régional et aux
de café et la plaque tournante du
effets urbanisants limités.
6. Une urbanisation par l'industrie
transport par camion entre
') .:
Les grands complexes agro-
Mombassa
(Kenya) 'et
la
industriels ont donné naissance à
République Démocratique du
L'industrie très fortement
de
centres
urbains
assez
Congo oriental. On s'aperçoit que
concentrée dans les grandes villes,
comparables dont l'unique raison
l'échelle spatiale de référence
à vrai dire, n'ajouéjusqu'à présent
d'être tient à l'implantation
dépasse dans ce cas le cadre
qu'un
rôle
marginal
dans
d'usines de trnnslonuation sur les
national.
l'urbanisation. Les industries
lieux dl' product ion agricole. On
installées' dans
les
villes
Bien d'autres espaces
peutciter lecomplexe sucrier de
précédentes n'ont pas provoqué
transfrontaliers ont vu
se
Mbandjok au Cameroun. celui de
une nouvelle. urbanisation. Elles
.
.
'
développer une urbanisation par le
Ferkessédougou en Côte d'Ivoire.
restent des corps étrangers. De
marché informel (lGUE. 1989). Il
Ces agglomérat ions peuvent
temps en temps, elles relèvent des
s'agit de réponses des sociétés
· devenir de grand bourg comme
préoccupations politiques, de
locales
aux
héritages
du
NKayes au Congo, 45 000
décentralisation, et peuvent outre
.découpage politique du continent.
habitants.
mesure être un volet de l'économie
L'émergence -de petites, villes à
urbaine. Les VIlles de Dimbokro et
r
On notera une génération cie
ombre de la frontière montre qu'il
Agboville (usines textiles) en Côte
villes manufacturières apparue le
existe des liens organiques entre
. d' 1voire illustrent cette forme
plus souvent sous l'effet de
ces lieux de production urbaine
d' industrialisation.
politique de décentralisation. En
d'apparence «spontanée» et des
réalité, l'industrie de transfonllati(;n
espaces englobants qui renvoient
Cependant, des centres
n'est pas créatrice de villes, elle se
aux dynamiques territoriales .et
urbains sont nés de l'exploitation
greffe uniquement sur des
sociales des Etats. Les relais
d'une ressource primaire. Les villes
·structures urbaines préexistantes
urbains du commerce à longue
minières en sont le type le plus
,
.
sans pour autant exercer des effets
distance, qu'ils soient nationauxou
représentatif. Certaines par le

1
' .

sur l'extension de la ville. Par
transfrontaliers, s'articulent, dans
nombre de salariés y vivant et la
exemple, le plan textile ivoirien
une mesure croissante, sur le
diversification des activités
, "
288
lkv. CAM1~S ~ Série: B, Vol. 1105 N° J ~2. lOO:?

....;....l------'------'...:..:..:.....~-"------
..;......
Sciences sociales et humaines,
entre dans ce schéma": afin- de
développement, y compris 'du
quartier, véritable unitéurbaine de
décongestionner Abidjan, 'lès
développement rural et de
laville.
1
l'accroissementde la productivité
«mammouths
textiles»
paysanne.
(DUBRESSON, .1989) ont.été
Quoiqu'on
en
dise,
CONCLUSION
implantés dans desvilles du chemin
l'urbanisation en Afrique noire,
de fer devenues languissantes :
qu'elle
soit
endogène,
Le phénomène urbain
Dimbokro et Agboville. Au
atric~in
descendante ou remontante,
et
son
caractère
Gabon, ,la ville de' Oyen,
présente des centres urbains assez
multidimensionnel
s~'nt
Franceville; Mouila ont accueilli les
hiérarchisés constituant une
appréhendés au traversdes formes
usines de brasseries etc..Toutefois,
armature urbaine plus ou moins
d'urbanisation diversement vécues
laprésence, iciou là, d' entreprise
lâche, caractérisée. par une
pendant les périodes anté-
de transformation n'a constituéde
hiérarchie des fonctions, des
coloniale, coloniale et post-
«stimulants» urbanistiques ou de
services, des infrastructures et des
coloniale.
dynamiques' à
l'évolution
aires d'influence. Ces systèmes
suburbaine.
Les typologies des villes
urbains sont en interrelation.avec
leur environnement, régional,
produltessont plurielles et
Il convient de signifierque
témoignent
de, la
grande
national et international.
si dans bien de villes-capitalesla
hétérogénéité de l'Afrique urbaine.
surbanisation est vécueéommeun
En prenant en compte la
Leur enracinementdans l'espace
fléau, elle paraîtjouer par contre
longue ~urée,.I'implantation dans
tient aumilieu; à leur proprehistoire,
un rôle positif par les économies
l'espacedes centresurbains résulte
des
circonstances
plus
d'échelleet lesexternalités qu'elle
d'une urbanisation diverse. Elle
dépendantes de l'extérieur, des
crée, l'articulation des activités
révèle la grande hétérogénéitédu
échangeset de l'Etat pour lesplus
qu'elle permet, ladivision du travail
continent. Icicommeailleurs, mais
récentes.
qu'elleentraîne. La ville peut avoir
davantage en Afrique noire
des effets autocentrants ; elle
qu'ailleurs, l'Etat donnedes inputs
L'analyse
de
la
constitue unmarché quistimule l~s
manifestation du mouvement
aux impulsions urbanistiques tandis
activités environnantes; elle est un
d'urbanisation montre que les
que les dynamiques locales se
. . '
,
'
' .
lieu d'où sont diffusées des
conjuguent de façonsuccessive ou
villes; dans leurpluralité, sont tout
,
j
.
;'
innovations verslemilieu rural ;elle
concomitante pour intégrer laville
autant amb~guësque contrastées.
permet de fournir les inputs
A la vision unitaire, hiérarchisée et
et sonenvironnement ruraldansun
nécessaires.à la révolution des
espace de complémentarité, que la
centrée de 'la ville européenne
systèmes agricoles entre autres.
s'oppose la ville africaineavec sa
polygénie urbaine superpose en
configuration
composite,
deuxfigures:
Selon (J.M. COUR,
polymorphe, polycentrique,
-un espace horizontal
1985), l'urbanisationdes pays de
parsemé de villes
l'Afrique sub-saharienne, quine se
aléatoire. Au continuum relatifdes
limite pasà lacroissance desvilles-
villes européennes s'oppose
en
.semis
à
capitales, constitue l'une-des
l'atomisation de la ville africaine.
fonction
de
manifestations, mais aussil'une des
D'où l'importancede la notion de
desserte locale;
conditions
nécessaires
du
Rev. CAMES,'" Sér.ie B;Vol. 005 N° 1-2.2003
289

"
.
"
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29\\'