Sciences sociales et humaines
". .t,. ~.r..
'. ;.. ~
, ,RESTAURER LA NATURE: LA VOIE CARTESIENNE
.
.. ' ..
.
.
.
Christophe Kwarni pIKENOU
Département de Philosophie
~.i •.'
. J

',.
Université de Lomé - Togo
Résumé
, Abstract
La dégradation accélérée des écosystèmes
The accelerated degradation .of the ecosystems of the
terrestres remet fortement sur le devant de la scène,
earth strongly brings back to centre-stage' arnong the
chez
le s'- ph ilosophes
contemporains
de
contemporary philosophers the issue of the moral
l'environnement, le problème de l'obligation morale
, obligation of ecological rehabilitation.
de la restauration écologique, Dans le présent articlè
This study aims to dernonstrate that certain ideas of the
nous établissons que certaines idées du philosophe
French philosopher René Descartes (1596-1650) shed
français René Descartes, (1596-1650) éclairent et
, light on and fertilize this: debate d~sp'ite, the fact that
fécondent .ce débat en dépit du fait que beaucoup
many Anglo-Saxon environ ment .specialists too hastily
d'environnementalistes angle-saxons confinent un
peu. trop hâtivement ce philosophe dans un rôle
assign to this philosopher the role of a,n,Ideologist of
d'idéologue de la domination et de la destruction de
nature's domination and destruction.
. ,
,
la nature, ,
"
. l
' ~
INTRODUCTION
emprunter la restauration? Autant
ces de l'environnement. 1 AusSI
de questions concernant la restau-
c'est dans ce pays et dans les
Allierdéveloppement éco-
ration écologique et auxquelles
autres pays anglo-saxons que les
nomique et préservation de l'envi-
l'éthique et.la philosophie se doi-
débats éthiques ont trouvé leurs
ronnement constitue, depuis les
vent de répondre dans le cadre de
thèmes préférés et leurs premiers
années 70, un enjeu important pour
ce partenariat. Ces questions se
développements. Ils accusent Un
le partenariat entre les industries,
posent de manière urgente aux so-
retard.considérable en France et
les collectivités et les disciplines
ciétés contemporaines et particu-
dans les autres pays francopho-
académiq ues. En effet, les activi-
lièrement aux sociétés africaines
nes.' Ilest donc important de con-
tés de production et de consom-
peu préparées pour les résoudre
sacrer des efforts de clarification à
mation ne cessent de dégrader et
tant la prise de conscience globale
l'apport des penseurs francopho-
de détruire dangereusement les dif-
de la protection de l'environne-
nes au débat. Dans le présent ar-
férents écosystèmes dont dépen-
ment est récente.En effet, ladite
ticle notre contribution consiste à
dent, pourtant, la survie et-la pros-
prise de conscience est surtout le
établir que certaines idées du phi-
périté de l'homme. Y a-t-il, alors,
fruit des Conférences internationa-
losophe français René Descartes
une obligation morale pour les
les organisées dans le cadre des
(1596-1650) éclairent et fécon-
auteurs de ces activités destructri-
Nations Unies sur l'environnement
dent 'ce débat en dépit du fait que
ces de restaurer les écosystèmes
et le développement (Stockholm
beaucoup d'environnementalistes
qu'ils, contribuent à dégrader?
1972, Rio de Janeiro, 1992, Jo-
anglo-saxons confinent un peu trop
Quels sont les statuts ontologique
hannesburg, 2002).. Par ailleurs la
hâtivement ce philosophe dans un
et moral d'un écosystème res-
science de la restauration écologi-
rôled'idéologuedela domination
tauré ? Qui doit décider de ce qu'il
que elle-même n'est apparue que
et de la destruction.de la nature' :
faut préserver et restaurer? Faut-
dans les années 36 aux Etats Unis
il préserver l'artificiel et/oule. na-
d'Amérique et ne cesse d'affirmer
turel ? A-t-on urie obligation mo-
sa propre logique, .avec lascience
rale de développer l'ingénierie éco-
écologique, pour devenir, une dis-
logique? Et quelles voies doit
cipline cohérente parmi les scien-
, .
Rev. CAMES'- Série B, Vol.. p05 ~r J-2. 2003 .
251
' .


j ,

Sciences sociales et humaines
Conune nous venons de le dire,
Mais sitôt que j'ai eu ac-
aucune peine des fruits
dans leurs interprétations de René
quis quelques notions
de la terre et de toutes les
Descartes, beaucoup de philoso-
générales touchant la
commodités qui s y trou-
phes environnementalistes anglo-
physique, et que, 'com-
vent, mais principale-
saxons le réduisent à un théori-
mençant à les éprouver
ment aussi pour la con-
cien de la domination humaine sur
en diverses difficultés
servation de la santé, la-
la nature. La philosophe Cecilia
particulières,j 'ai remar-
quelle est sans doute le
Wee de l'Université nationale de
quéjusques où elles peu-
premier bien et le fonde-
Singapour a tenté de faire justice
vent conduire, et com-
ment de tous les autres
au philosophe français dans son
bien elles diffèrent des
biens de cette vie ; car
article: « Cartesian Environmental
principes dont on s'est
même l'esprit dépend si
Ethics »(200 1).4 Elle vo it en lui W1
servi jusques à présent,
fort du tempérament et
précurseur de l' écocentrisme con-
j'ai cru que je ne pouvais
de la disposition des or-
temporain.'
les tenir cachées sans
ganes du corps, que, s'il
En' réalité ne percevoir en
pécher grandement con-
est possible de trouver
Descartes qu'un théoricien de la
ire la loi qui nous oblige
quelque moyen qui rende
domination de la nature' relève
à procurer autant qu'il
communément les hom-
d'une
lecture
et
d'une
est en nous le bien géné-
mes plus sages et plus
interprétation quelque peu
ral de tous les hommes;
habiles qu'ils n'ont été
erronées du philosophe. En effet,
-car elles m'ont fait voir
jusques ici, je crois que
dans le Discours de la méthode
qu'il est possible de par-
c'est dans la médecine
-
-
ce dernier écrit :
venir à des connaissan-
qu'on doit le chercher 1.
ces qui soieni fort utiles
-à la vie, et qu'au lieu de
:. cette philosophie spécu-
L'affirmation cartésienne selon la-
lative qu'on enseigné
quelle la philosophie pratique qu'il
dans les écoles, on en
envisage d'élaborer pourrait -nous
1 William Jordan, III, M.t. Gilpin, and J.D.
Aber~Restoratio'n Ecology: A SyrÏtheÎ'c
peut trouver une prati-
rendre « comme maîtres et pos-
Approach
to
Ecologicill
Research,
que par laquelle, con:
sesseurs de la nature» comporte
Cambridge .Carnbridge.
University
naissant la force et les
un terme important
à savoir
Press, 1987; John {Berger, Envi~onmental
Restoration,' Washington Ü.C./ Island
'actions dufeu, de l'eau,
« comme ».En effet, Descartes
Press, 1990.
de 'l'air, des astres,des
sait et dit que le vrai maître et pos-
2 En France ne s'occupent sérieusement de
cieux. et de tous les
sesseur de la nature est son créa-
la réflexion philosophique sur les problèmes
d'environnement que très peu de penseurs
autres corps qui nous en-
teur, c'est-à-dire Dieu. Il soutient
dont. Catherine Larrère. Elle a 'publié entre
vironnent: aussi distinc-
cette idée explicitement dans sa
autres' livres:
Les philosophies de
tement que nous' con-
lettre à Chanut en juin 1647 en re-
l'environnement, Paris. P.U.F.,1977. Le 4
;llars 2002: lcProgram~e Environnement,
naissons ,les divers me-
connaissant Dieu comme l'abso-
Vie' et Sociétés du CNR,S organisa un
tiers de nos artisans,
lue cause [male et efficiente de la
important séminaire où l'on s'interrogeait
nous les pourrions em-
nature'. Il n' est donc jamais venu
sur les voies possibles de l'ingénierie
écologique en France en comparaison avec
ployer en' même façon à
à l'esprit de Descartes d'établir
ce qui se 'développé dans les autres pays.'
tous les usages auxquels
entre l'homme et Dieu une relation
J Joseph R., Desjardins, Environmental
ils sont propres, et ainsi
d'identité, mais plutôt de relever
Ethics :An Introduction to Ellvironmellt~!
Philosophy. 2ed. ,"Belmont, Calif, :
, nous rendre comme mat-
une simple relation de similitude.
Wadsworth, 1997,pp.92-93.'
treset possesseurs de la
Est donc absente de la pensée car-
'nature.' Ce qui-n'est pas
4 Cecilia Wee, « Cartesian Environrnental
tésienne la prétention d'enseigner
Ethics »rin Environmental Ethics, vol.
seulement à désirer [Jour
aux humains à se substituer au
23,.11°3, 200 l, .W27?72~?;:, " ."
,_:.'
l'invention d'uneinfinité
Créateur. Pour Descartes grâce à
S L'écocentrisme est la tendance de l'éthique
, d'artifices qui. feraient
notre capacité intellectuelle nous
écologique qui prône le respect centré sur
.'\\.,
qu'on 'jouirait" 'sans
pouvons connaître les mécanismes
les écosystèmes.
_."
2
Rev. CAMES -Série 13, Vol. 005 N" 1-.2. .20OJ
='-

. ~. ,'..
Sciences sociales et humaines
des êtres naturels et les reproduire
Une autre idée importante dans la
plus sophistiquées(satellite, bilans,
voire les construire. C'est ce en
fmalité de la philosophie pratique
modélisation à toutes les échelles,
quoi consistel'artificialisation de la
est l'art de la médecine. Celui-ci
etc.). C'est le cas dans la
nature. Entre êtres naturels et ma-
ne consiste pas, selon Descartes,
nanotechnoJogie moléculaire con-
chinesiln'y a qu'une différence de
à coniuguer laconnaissancescien-
tempo raine où l'homme prétend
degré. A ce propos Descartes écrit
tifique du corps humain et l'action
créer de nouveaux êtres à partir
dans Principes de la philosophie,
sur ce dernier pour transformer en
d'assemblage d'atomes ainsi que
quatrième partie, article 403 : .
profondeur le corps humain, mais
dans l'ingénierie dite; planétaire
.
' .
plutôt à seconder le corps déjà
Je ne connais aucune dif-
(terraforming)qui ambitionne de
existant afin de rétablir son équili-
férence entre les machi-
créer des écosystèmes habitables
bre rompu. On peut' voir là une
nes quefont les artisans
sur des planètes considérées
véritable analogie entre l'art de la
et les divers corps que la
comme« hostiles» à laviehumaine
médecine et la restauration écolo-
nature seule compose,
par exemple la planète Mars."
gique. En effet ce typede restau-
sinon que les effets des
Dans cette seconde voie il est en
ration est définie par Dàre ll
machines ne dépendent
réalité question de projets de ma-
Morrison comme l'art de « redon-
que de l'agencement de
nipulations en profondeur de cho-
ner à un écosystème dégradé son
certains tuyaux, ou res-
ses naturelles. Dans.ce genre de
état précédent awc toute la ri-
sorts, ou autres instru-
projet l'homme est fortement tenté
chesse de ses espèces, les carac-
. menis, qui, devant avoir
de jouer le rôle du Créateur selon
téristiques de sa diversité biolo-
quelque proportion avec
Robert H. Haynes. et de se croire
gique, ,de son.biotope; et de sa
'les mainsde ceux qui les
maître et possesseur de la na-
beauté avant sa dégradation" ».
font, sont toujours si
ture.' Par contre, dans la première
L'art en question vise laqualité de
grands que leurs figures
voie, l'homme continue d'agir
l'environnement, et aspire à réta-
et mouvements se peu-
comme maître et possesseur de
blir[équilibre rompu. Il s'agit, cer-
vent voir; (lu lieu que les
la nature au vrai sens cartésien du
tes, d'un équilibrefonctionnel. De
tuyaux ou ressorts qui
tenne.I1 s'autolimite à laréhabili-
son côté la« SocietyforEcological
causent les effets des
tationde ladiversité biologique tant
Restauration» conçoit.larestaura-
corps naturels sont ordi-
au niveau des habitats que des es-
tionécologique comme étant «le
nairement trop petits
pècesvégétaleset animales à l'aide
processus de rénovation et de
pour être aperçus de nos
de-technologies éco-compatibles
maintien de la santé d'un éco-
sens. Et il est certain que
et dérivées de la connaissance de
système dégradé .5» Ces deux
toutes les règles des mé-
la structure et du fonctionnement
définitions de la restauration éco-
caniques appartiennent
des systèmes naturels (écosystè-
logique sont en phase avec la pen-
à la physique, en sorte
mes forestiers, aquatiques, etc.). Il
sée cartésienne et la première voie
que toutes les choses qui
existe un accord entre sa volonté
empruntée actuellement par les
. sont artificielles sont
et l'ordre naturel.
restaurationnistes en ce sens que
avec cela naturelles. Car,
leur travailde conception s'inspire
, par exemple, lorsqu'une
1 Charles Adam et Paul Tannery,
des processus naturels. Il s'agit de
montre marque -les ,heu-
eds. Œuvres de Descartes,Paris, J.
restaurer 'ou de renaturer à l'aide
Vrin,1983, voL6" pp.61-62.
res parle moyen des
de connaissances dérivées de la
roues dont elle est faite;
2 Charles Adam et Paul Tannery,
structure et du fonctionnementdes
eds., Œuvres de Descartes (Paris:
cela ne lui est pas moins
écosystèmes; La seconde voie,
JVrin, 1983), vol.5, pp.53-54.,
naturel qu 'il est à un ar-
'.
,
plus prétentieuse, consiste à res-
3 René Descartes, Principes de la.
brede produire des
philosophie, Paris.Flammarion. 1998.
taurer à l'aide du pilo tage
••

' .
t

fruits/ .
4 Darrel Morrison, «
landscape
-
ingénierial des systèmes naturels tt
Pour Descartes la mécanisation ,
Restoration in Response to .
partir d'exigences et.definalités
Previous Disturbance », in
,
des êtres naturels permet d'inté-
définies socialement et/à. l'aide
Landscape HeterogerÏeitY and '
,~
grer des artificesdans la nature.
d'outils technologiques de plusen
ûistutbence, e«(Mà,!i~a G.Tumer -
(New York: SpriOger Verlag,
Rev. CAMES- Seri'e B, Vo!":'005 N° 1-2: 2003

Sciences sociales et humaines
Si larestauration écologique',c.on-
conciliables. Ils sont liés.par des
sionne-pas une modification en
temporaine saJ.1S prétention promé-
relations. d'identité, 'par,essence.
profondeur de ses composantes.
théennede se comporter comme
.
. .
L'artificiel c' est-à-dire le naturel
le Créateur trouve son affiliation
Les idées cartésiennes sur ~e rap-
. .
ayant subi l'intervention humaine
~
. '
. .
port entre l'artificielet le naturelse
dans la pensée cartésienne, le dé-
est déterminé par des lois naturel-
retrouvaient déjà dans l'antiquité
bat.moralà proprement dit se fo-
les et ne s'oppose pas à la nature.
chez Aristote pour ce qui était des
calisesur la questiondu statut mo-
Il a une dépendance partielle du
ral desécosystèmesrestaurés. Est-
êtres vivants mais pas des objets
sujet qui,par Une connaissancedes
d'artisanât.· A ce propos le
ce des choses artificielles ou natu-
mécanismes de ,la
nature;
relle~ ?
Stagirite.écrit : '
Et' quels sont Ieurs statuts
ai1:ificialise cette dernière. L'artifi-
ontologique et moral ? Là encore
ciel est une-reproduction imitative
.. Parmi les êtresen effet,
on découvre chez Descartes.une
.
.
.
.
du 'naturel. Par conséquent, du
les uns existent par na-
"
,.~ ~ '-
~
idée claire.ettrès instructive, sur le
point de vue structurel, lesdeux ne
ture,
les autres par
rapport entre.les choses artificiel-
se contredisent pas: -Ils obéissent
d'autres causes : par na-
. \\;
les et les choses naturelles.
auxmêmeslois physiques et pos-
ture, les animaux et leurs
parties, les plantes et les
Du rapport entre l'artificiel et
sèdent les mêmes structures inter-
corps simples, comme
lenatureldans la pensée car-
nes. Il est donc clair quel'articifiel
tésienne ' . ..:'.,
,
, .
est essentiellementd'origine natu-
terre, feüeau, air ; de
ces choses en effet, et des

.....

,.
,It
' .
-.

" ,
relle. Dans I'artificiel l'intervention
Le rapport entre i'mtillc,iel etle
humaine.n'a paspour objet de
','a~tres de même sorte, on
naturel dans lesécosystèmes res-
créer du nouveau « exnihilo», ce
''ilit qu 'elles sont par na-
taurés demeure encore difficile à
qui est d'ailleurs impossible; ni de
ture. Or toutes les choses
saisir.dansle cadre desstructures
modifier la nature en profondeur;
dont nous venons de par-
élaborées autour des perspectives
là diffèrent manifeste-
è~gnitive's
L'homme ne fait 'que coopérer
mal conçues et peu
avec les loisnaturelles: En effet.en
'.ment decelles qui n 'exis-
cO~1Ode~ pour l'appréhensionde
examinant leschoses produités par
tent pas par nature ,. cha-
la complexité et de la dialectique
l'homme tel qu'un écosystèmeres-
'que être naturel, en elfe).
des relatiàns d'identité de l'artifi-
tauré, n'y découvre-t-onpas des
a ~n soi un principe Je
ciel et du naturel. L'appréhension
éléments naturels ? Nous ne fai-
mouvement et de fixité,
de ceue complexité et dialectique
sons que transformer des éléments
les uns quant au lieu, les
remet sur le devant de la scène la
préexistants dans la nature. Un
autres quant à l'accrois-
pensée cartésienne.
écosystème restauré, artificialisé
sement et au décroisse-
En effet,pour Descartes l'artificiel
peut être considéré comme natu-
ment, d'autres quant à
et le naturel ne sont pas des.con-
rel en ce sens que le rétablissement
l'altération. A u con-
traires ou des contradictoires in-
de son équilibre rompu n'occa-
traire, un lit, un manteau
,"
:i
1987,P}?O.
Robert Sparrow, « The Ethics of '
Terraforming »,in Environmenta.l.
faisabilité sur la planète Mars.Cf.
5 Society .for Ecological Restoration; ,
Ethics, vol.21 , n03, pp.227-245..
Christopher P. McKay, « Does Mars
Minutes ot the meetinq ot Baard oi.
.
.
.
" '
. ;.
have Rights? An Approach to the
Directors, tsSeptemoer 1995.
7, Robert H. Haynes, « .Ecce
. ,
Environr'nentàl Èthics' of Planetary
Ecopoisis :Playing God on l1li ars »in
Engineering» in' Don MacNiven,ed.,
6 Keekok Lee. The Natural and. the'
Don MacNiven,ed:,Moral
•.
'
Mar.al Expertise :Studies in Pratical
Artefactual :Thelmplicatians ot Deep
Expertise :Studies in Pratical and,'
Science and Deep Tectmoloqy far
and Protessione! Ethics, London and
Professional Ethics,. London and
Envirrinmentai"PhilaSQphy .:
NeW York :Routledge,199D, pp.184-
Ne~ 'York :Routledge',-i'990·,pp. 161~ ,
1997.Eugene Hargro\\ie, ed.,Beyond
L1'll;ham,Md. .Lexinqton Books, 1999.
183.
";'.
\\ '"
.
Spaceship Earth : Environmental
Lire surtout le ,chapitre quatre.
'eS'i Î'iêJ:ée' dû « t~rràfo~ming '»;eÎève '
Ethics and the Solar System, San
Martyn Fogg,
~ '.
Francisco :Sierra :Club Books·,1986.
dela'science-fiction, il existe .
.
Terrafarming :'Ën,gir'eering Pianetary
aujourd'hui: une. littérature
Envjranments " Warrendale, P~. :
scientitique t~~s, florissante.sur sa .
SAE' lntemationai, 199~.
. . . --.
~
. .
"-
Rey. CAMES. -Séri~ B, Vol._OOS N° 1-2.2003

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
.. Sciences sociales et humaines
ou tout autre objet de .ce
humaines. Les objets d'artisanat ne
là la question essentielle est celle
g~nre, .en tant que cha-
possèdent leur essence que par
de la liberté et de la responsabilité
cun a drop à. c~ :nom,
accident.
humaine, Jusqu'où doit-on aller
c'est-à-dire dans la, me-
Par conséquent, la relocalisation
dans lamanipulation des lois natu-
sure. où il e!i~t un produit
d'êtres vivants, choses existant par
relles ? Jusqu'o~ aller dans
de l'a!t, ne possèdent
nature pour restaurer un écosys-
l' artificialisatio n de la nature ?
.
. .
"
aucune tendance. natu-
. .
.
tème; ne' constitue pas une raisofi
Enfin en restant dans la perspec-
relie au changement,
suffisante pour les considérer
tive cartésienne, si un écosystème
mais seulement en tant
comme des choses artificielles au
restauré est celui-.là qui, de nou-
qu'ils ont cet accident
même titre que les objets d' artisa-
veau, retrouve ladynamique de ses
d'être en pierre ou en
nat. Dès lors, quand est-èe qu'un
habitats, des espèces animales et
bois ou en quelque mixte,
être vivant-perd son existencepar
végétales par-une intervention hu-
et sous ce rapport; car
nature? Est-ce lorsqu'il est modi-
. maine, nous pouvons affirmer que
lanature est un principe
fié en profondeur comme par
cet écosystème est essentiellement
et une cause de mouve-
exemple dans le cas d'un être
naturel. On voit dans cet écosys-
ment et de repos pour la
cloné outraitsgénique?' .
tème de la nature, mais on a aussi
. chose en laquelle elle ré-
affaire à du travail humain. Il est
side immédiatement, par
Ces êtres, bien qu'étant les pro-
une chose artificielle en ce sens qu'il
. essence' et non par acci-
duits 'q' une intervention humaine,
est le fruit d'une intervention intel-
dent.
demeurent essentiellement des
J
êt~e~.nat~e~enceci ~u'ilsont~n
ligente et humaine. L'écosystème
Les choses qui ont en elles-êmes
eux -mêmes 'l~ principe de ,.l~:pr
restauré ne.peut retrouver son
les principes de mouvement etre-
mouvement et de leur repos, Dans
équilibre.et continuer d'évoluer si
pas sont considérées comme exis-
la perspective: cartésienne il nelait
des ,lois naturelles sont violées.
tant par nature. Elles se transfor-
pas l'ombre d'un doute, qu'on
Malgré la cohérence des idées car-
ment sans aucune cause extérieure
trouve de la nature' au se~ d~s
tésiennes sur l'artificialisation de la
et notamment humaine. L'autono-
~tres't~géniqu~s:leur'6ause ef-
nature, et qui fait comprendre que
mie es! donc une propriété essen-
ficient~ essentielle est naturelle.En
la restauration d'un écosystème
tielle deschoses existant par na-
effet, ils'~ont,fàbiiqUésàpartirde
dégradé n'annihile pas l' apparte-
ture. Pour parler comme Spinoza
èo~bln~sonsd'artifices perçus
nance essentielle de celui-ci à la
s'agissant.des. êtres existant par
dans la nature, Seule est surajou-
nature.vil faut -noter que J'idée
nature leur nature naturante leur est
tée l'intention de l'auteur des corn:
qu'avancent les philosophes anglo-
intrinsèque. En c'lairle principe de
binaisons dont le projet ne peut
~ohS sèlori qui l'intervention hu-
mouvement et.de repos des cho-
réussir si-des lois naturelles- sont
maine affàiblit'lé respect de~
ses naturelles leur est interne selon
violées. On comprend toute la
écosytèmesrestaurés comme'èh~­
Aristote. Elles peuvent donc par
complexité .du réelvivant: En lui
ses naturelles, n'est pas rOO'ills res-
elles-mêmes se transformer, car
l'artificieiet-le naturèl s'entremê-
pèctablepour sa clarté: Car pour
possédant en elles-mêmes leurs fi-
lent, mais se fondent endéfinitive
la plupart d'entre eux les choses
nalités, Ce.n'est pas l'homme qui
surla nature du point de VUe dela
hYbrides doivent ieur ë·xisfencè à
leur imposedes finalités. Les êtres
structure et des· lois. Descartes
des intentions et intérêts humains:'
'.-
.
qui remplissent ces conditions sont,
précise hien que, la nature' c'est
'. Aristote, Physique, Il,1,, 1.92b8-31,
selon le Stagirite, les êtres vivants
l'ensemble des lois par lesquelles
trad.O, Hamelin,1907, '.
. .
.
"
et les éléments du biotope dont ils
le réel estconnu. Aucune chose ne
Par
exemple. des
porcs
ont besoin pour vivre et qui ent.rent
saurait se soustraire aux lois uni-
génétiq.uement, rnanipulés 'afin de
dans leur;composition. Par contre
produire des hormones humaines
verselles de la nature. Aller contre
n'existent
que-vdàns
.l'intention
Aristote appelle .choses propre-
elles c'estsegarantir l'échec.'
d'améliorer.la santé humaine.vt.es
me!1t artificielles celles produites
prir
organismes génétiquement modifiés
'ailleurs; ilest clairque ces lois
par l'artjs,:nat et.dont les causes
en " tant"· qu'êtfès',possédant
'"'
' .
1
1

'
• • ' .
"
~,
. '
• • "
iQtrinsèquement le .principe de leur
finales leur sont extérieures, à sa-
sont découvertes, penséeset ma-
mouvement et repos ne disposent-ils
voir imposées par les interventions
nipulées par l'homme. A partir de
_--
pas. d'L![l~ c~.!!~in.e autonomie dans
..
-
. -
~
-
.
.
lelolr$ ti,~Jëctolres(

Sciences sociales et humai'!es
. -
.
.-
Ethique du respect de la nature et
tauré et l'écosystème originel n'ont
sanctuaires. L'éthique du respect
la restauration éco logique
pasle même statut ontologique fon-
de lanatureàlaquellé pense Eric
dateur de leur valeur moraleres-
Selon le phil()'sophe,~?nteI?p?~ain
Katz est très tributaire de l'idée
pective. L'écosystème restauré a
australien Robert Elliot'
an1éricain~
un écosys-
de wilderness, d'une
moins de valeur selon lui. Car,
tème restauré, en tant que produit
nature vierge etprimitive à l'arri-
même si, l'écosystème restauré
de l'intérventlon humaine, n'a pas
vée des Européens'en Amérique' .
a~e~de~ espèces nouvelles est
de statut moral ril àperdu toute sa
Aussi Catherine Larrèreécrit-elle
capable..
de
. .fonctionner
valeur essentielleet intrinsèque fon-
àce propos:
écologiquement et maintenir
datrice de sa valeur morale. Car
.Non seulement
J'équilibre naturel, il n'apas la
une fois qu'un-écosystème a été
les Indiens ont
même structure que l'écosystème
dégradé, ce dernier connaît un~
domestiqué
et
originel etn'est pas non plus le pro-
rupture dans-son évolution natu-
cultivé
une
duitde l'évolution naturellede ce-
relle. Et il serait illusoiredepré-
lui-ci~
grande, quantité
A,défaut d'avoir le même
tendre lui redonner son état.origi-
, . d'espèces anima-
statut ontologique.que .I:,écosys-
nel. L'équilibre fonctionnel que l'in-
les. et végétales,
tème originel, l'écosystème res-
tervention humaine tente de réta-
~ai,~: les feux
tauré n'a aucun droit au respect
blir obéit aux intérêts humains,
qu'ils ont déclen-
comme une chose naturelle à cause
Dans cette même perspective
chés, ou encoura-
de l'interruption intervenue dans
s'inscrit le philosophe contempo-
gés ont trans-
son évolution naturelle. Le respect
rainaméricain Eric Katz' . Ce der-
formé la forêt
de la nature" ne s'applique do~~
nier soutient que la restauration
'dense ~n une fo-
pas àun écosystème re~ia~~é e!
écologique est tille forme déguisé~
'rêt clairsemée,
artificialisé. Alastair'Gunncritique
d'affirmation de l'hégémonie'et de
entrecoupée de
lès points de 'vue <:l'Elliot et de
l' «infaillibilité»du pouvoir humain
parcelles herbeu-
Katz. Il ne pense pas que la valeur
sur la nature. En effet, il pense que
ses. (. ..) Ce que
d'un 'écosystème restauré soit
les humains au lieu de restaurer leur
. les Européens ont,
moindre que celui considéré
esprit dominateur et destructeur
découvert
en
dornrrie «originél ». Pour G~ la
croient se déculpabiliser en réta-
'Ainérique,
ce
restauration des écosystèmes dé-
blissant l'équilibre fonctionnel des
n'es/ certes pas
gradés constitue une obligation
écosystèmes qu'ils dégradent ou
morale.'!"
, , .
unenature « pri-
seront amenés à dégrader.
.
'mordiale ,»(
Nous ne sommes pas non plus
primerval) ,
S'il est vrai,pense-t-il, qu'on pel:l!
~onv~ncuparl'argument de Katz.
« primitive»
rétablir cet équilibre grâce à l'in-
Car, si l'écosystème restauré n'a
(pristine)
troduction de nouvelles esp~ces
pas la même.structure que l'éco-
.comme s'obsti-
dans un fubitat, il est ànoter que
système soit disantoriginel, sa nou-
nent à le croire
celles-ci ne rempliront jamais les
velle structure et ses lois ne s~nt
ceux qui veulent
fonctions des espèces originelles.
pasmoins fondées dans la nature.
préserver' une
Ceci' étant, même si un nouvel
Et, entant qu'être vivant-il dispose
. nature
. «
équilibre ~turèl fonctionnel ~,st ré-
d'une autonomie ontologique. Par
. vierge », dans
tabli, l'écosystème ainsi restaur~
ailleurs-depuis le paléolithique où
son
intégrité.
n'a jamais la même identité que
ies,hommes se sont dispersés sur
C'est une nature
l' originel. L'identité de l'originel a
la face de la terre et que l'explo-
depuis longtemps
étéperdue en raison de la ruptu,~e
sion démographique gagne du ter-
transformée par
de la~ontinuité de l'évolution nor-
rain dans les pays en développe-
·-'l'homme, ,
en
male 'de ses diverses espèces in-
ment, existe-t-il encore-de vastes
constante évolu-
tèrdépendantes, ,A partir, de }~,
espaces à l'abri de toute i~terven­
, , . ·tion': 'commê 'le
Katz pose un problème ontologi-
iio~'h~1aine?Peut-êtrequelques
". montrent les dé-
que à savoirquel'écosystèmeres-
,.
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.
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J.
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l~e\\':'CAMES - Série B, Vol. 005 W l 2.2003
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Sciences sociales et humaines·
. " veloppements.ré-
dégradés. Faut-i~~b~ap9~mn~rles
aussi entièrement hors
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.
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"
:cents, de Z'écolo-
écosystèmes dégradés non restau~
, , "':i r., 'dei'son pouvoir ·les·:ùns

. • •
,
j . . •
gie, le change-
tes 1Néius nepetisoiispas que ce
:"
,que les autrés, eMue, par
ment est la règle
'soit nijuste,'ni resp6nsablè:Pouf-
ce moyen, il. s'accoü-
et il est:irrip'bs;i~
quoi nedevrait-on p~ restituer Sa
turne à ne les point dési-
ble de' se 'référer
beauté et saproductivitéà ~ éco-
rer ;(..y.
, \\ " 'àun'e4ziiiibr~~,~è
'systeme dégradé'par lescomp,a1
En réalité, étant le seul être doué
, '
l'on pouiTÇlj~.'qùa~
griiesminières p.ar exemplé ~ Ce
de capacité intellectuelle pour la
",
lifter â'origi-
n'est là qu'une simplequestion de
pensée critique, le raisonnement,
~. noire".
"
justice et un devoir de restitution.
l'expérimentation, ia mémorisation
.
. '
,.,.,'~.. .,. '.
Une chose est sure c est' qu un
et la communication dans la
....
"
écosystème restauréqui fonctionne
hiérarchie d~s vivants, l'hoillinè a
Que dire de l'Afrique? Il n'existe
bien possède plus dé valeur qu'un
le.devoir moral d'agir de manière
pas sur ce continent, comme sur
écosystème dégradé et "laissé en
responsable en .mettant ses
les autres, une nature viergeau
l'état. Ace propos la'conception
activités en harmonie avec
sens où J'entend Eric Katz.
cartésienne de la complexité' du
l'équilibre des écosystèmes dont
Aujourd 'hui un peu partoutles es-
rapport entre l'artificiel et le natu-
dépend sa ,survie même. Faute de
paces dits« vierges».c' est-à~dire
rel ainsi que son insistance sur
savoir concevoir despolitiques de
protégés et gardés hors de ~ôtre
l'autonomie rationnelle éclaire no-
développement respectueuses des
emprise répondent àdes impéra-
tre responsabilité vis-à-visde l'en-
équilibres écologiques, il court le
tifs.écologiquesà.savoir qu'ils.
vironnement en général et de la
risque de sacrifier son existenceet
doivent constituer des lieux où des
restauratiori'des écosystèmes dé-
sa, prospérité en tant qu'espèce.
scientifiques peuvent observer des
gradés en particulier. En-effet, à
Bref ne" do-it-il pas réaliser
processus qu' ils.ne peuvent simu-
propos de sa conception de la
rationnellement un développement
ler artificiellement. La nature ainsi
morale le philosophe édit que la
durabie enadm~tt~~t un certain
dite « vierge » peut servir de ré-
première règle est que cnacun
;
degré de substitution entre
servoir de biodiversité, en part}cu-
tâche toujours de se ser-
éléments naturels et artificiels?
lier de réservoir de plantes sauva-
vir, le mieux qu 'il lui est
Pour prendre un exemple simple,
ges apparentées aux plantes culti-
possible, de son esprit,
une portion de' forêt naturelle
vées
fragilisées
par
leur
pour connaître ce quiil
dégradée peut être remplacée par
artificialisation, et de réservoir de
doit faire ou ne pasfaire
des plantations industrielles pourvu
grands prédateurs. Walter Lesh
en toutes les occurrences _
que l'apport économique de cette
affirme lui aussi que l'environne-
de la vie. La seconde,
activité procure .des ressources
ment est ce milieu naturel et artifi-
qu 'il ait une ferme 'et
supérieures au maintien de
ciel indispensable à la survie hu-
constante résolution
l'écosystème
dégradé
et
maine et.que «nous n'avons rare-
d'exécuter tout ce que la
n'occasionne pas non plus
ment accès à ce que nous pre-
raison ·lui conseillera,
d'autres problèmes et risques plus
nons po ur la «nature pure»,7
sans que ses passions ou
grands. PaLconséquent, la vraie
Pour tout dire, proposer une axio-
.. ses appétits 1'en détour-
question morale est de savoir
logie et une déontologie fondées
nent, et c'est la fermeté
jusqu'où on doit àller dans
sur la valeur intrinsèque de la na-
de cette résolution, que
l'artificialisation des écosystèmes.
ture vierge comme le fait Eric
je crois devoir être prise
Et' comme la prévention des
Katz, c'est frayer une voie, cer-
pour la vertu. (, ..). La
risques 'est l'une des difficultés
tes, abstraite et inéfficiente" à
troisième, qu'ilconsidère
majeures que pose la restauration
l'écoéthique alors qu'on peut trou":
<que, pendant qu'il se
écologique.à .la science et à la
verchez Descartes une autre plus
conduit 'ainsi. autant
technique,l'objectifnormatifn'est
pratique, à savoir trouver des arti-
qu'ilpeut, selon la rai-
pas Je respect de la valeur
fices intelligents et: responsables
:'son, tous les biens qu'il
.~~ue d'une nature.« vierge.),~ .'. ;~::},.
pour restaurer des écosystèmes
ne possède point sont
, .~r,sefuit de'pl~ ~~ pl~ rare, mais ,:~<">
. ..~,
Rev. CAME~- SérieB, y'oI.OOS W. 1-2.2003
257

Sciences sociales et humaines
plutôt faire rimer incertitudes
CONCLUSION
DESCARTES René, Principesde
scientifiques et techniques avec
la philosophie; Paris, Flamma-
En conclusion,la voie cartésienne
davantage de précaution et de
rion,1988.
de larestaurntionécologique cons-
prévention.
titue une approche pratique et res-
DESJARDINS
Joseph R.,
ponsable d'acculturation appro-
Environmental
Ethics :An
priée à la durabilité. Le dualisme
Introduction to Environmental
Philosophy. 2 ed. , Belmont,
. cartésien n'est pas si destructeur
de la nature qu'on le pense, Le
Calif, Wadsworth, 1997.
sujet, en découvrant les lois de la
ELLIOT
Robert,
Faking
nature, rend possible non seule-
Nature .The
Ethics
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ment la connaissance de celle-ci,
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nous avec le naturel hors dl? nous,
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Values,voI.2, 1993, pp. 223-232.
nature de la seule réalité de notre
constitution physiologique. C'est
3 Du respect de la nature, c'est-à-dire"de
JORDAN William,' III, GILPIN
l'obligation du respect des lois naturelles
dans ce lien.qu'on.peut ~rou,::er le
M.E.and ABER J.D.,Restoration
nous' avons longuement parlé ailleurs :Cf.
fondement de l'obligation morale
Ecology: A Synthe tic Approach
Contribution à la promotion de l'éthique
de restaurer les écosystèmes dé-
environnementale en Afrique, thèse d'Etat
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_ ,
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