Sciences sociales et humaines
PHILOSOPHIE El'~RELIGION DE NOS~ jO.URS
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Bilina Iba'BALLONG
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Département.de Philosophie
'
Université de Lomé- TOGO
,
,
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"
Résumé
Abstract
La religion comme comportement humain est une
':'Religion'as a human behaviour patternis a
réalité qui s'observédans la vie de l'homme en
reality that can be' ;lOticed in everyday lifeof
tant qu'être de besoins: L'es indices de ce
man in his capacity as li beingwith rieeds. The
comportement
sont' très nombreux' et se
signs of this behaviour pattern are numerous
manifestent à travers les efforts que' l'homme
and shown through man's efforts toward the
déploie en vue de résoudre les problèmes'
meeting ofthe rriàtéria] needs of his existence.
matériels de son existence. La croyance, surtout
Belief, especially 'in its religious form, is the
en sa forme religieuse, traduit la faiblesse, et
expression
of, man's' weakness .and
J'impuissance de l'homme devant la cruautédes
'
powerlessness in front of the cruelty of life's
problèmes de la vie: Le phénomène religieux est
'problems. The religious phenomenon is a
authentique et sincère à certaines périodes de
"genuine 'and sincere fact at some periods of
l'histoire parce qu'il se développe d'une façon plus
history because of his developrnent's scope at
, ou moins importanteen ces périodes. Le cas' de
, that time. The case of ancient Greece, the birth
la Grèce antique, la naissance et l'expansion' d~ ,
, and expansion of'Christianity, Islam and eastern
christianisme, l'islam et les religions orientales qui'
" ,;'
, l i , re]igions with bi Il ions of adepts, rèp:resèn~ in a
comptent .des milliardsd'adeptes représentent de
,~
signifièantmannerthevalueofreligious belief.
façon significative.la valeur. du phénomène, de" ,
,
Since a few decades, the religious praticehas
croyance religieuse. Depuis quelques décennies,
, b~en undergoing an upsetting degradation, thus '
'la pratique religieuse connaît une dégradation .
" < questioning ail the system. The pratice has
inquiétante remettant en cause tout le système..
'becornè valueless and without influence,
La pratique n'a plus de mérite ni de cré1it parce,
bécause it depends on selfish calculations .
qu'elle est subordonnée 'ft 'un calcul mesquin
based ,on
rnaterial interests through. s0'TIe
d'intérêts matériels au sein de certaines sectes
, .. ,religious;sects,
.
religieuses.
Mots-clés: condition, croyance, histoire, homme,
Kevwords : Condition, belief, history, mankind, '
, philosophie, religion
philosophy, religion.
INTRODUCTION
considérable. En observantIa
pouvaient se faire initier à des
,réalité de la vie de l'homme, on
ordres souvent mystiques afin
Laréflexion philosophique
's'aperçoit.qu'elle est ambiguë
éac'céder à une situation de
se donnant comme une entreprise
parce que 'se situant entre deux
, bo~heur et de satisfaction. Devant
,
"
par laquelle l'homme tente de
réalités contradictoires: le temporel
la difficile question du sens de sa
cerner le mystère de sa' vie,
et l'éternel.Danscesers.on réaÎiSe
:vie, l'homme'a déployé desefforts
;
"
' . . . .
- .
• ~.
: "

!
"
' ,
demeure un cadre privilégié de
que j'antiquité grecqu,e. s etait
qui n'ont pas eu 'là consistance
"
, ' J ' ,
" .
0,
, , '
travail. Malgré le progrès' de la
trouvé un confort dansle recours
néce'ss'aire pour'élucider la

'J'"
, ' : ,
.. ' «,
,
science et de la technique,
à lamythologie et aux religions du
question. A son désir d'éternité
'l'homme n'est toujours pas en
sal~'i.'ceta'n'a apporté 'que de
's''-&ppose'IàtTagilité de sa nature
mesure de faire une 'lumièr'e
maigi-~sconsolatio'ns'etnon urie
"en tarit quêtre de besoins,
suffisante sursa condition, même
s~.l,l}t~ç,ri ré~iIe-:~u~,.inquiét!1de~ de
"déte'rrùi~é ·par. l'es'forces de ia
si les conditions' de son existence
,l'hoffimé'- Les religions du 'salut
-conservation de sa personneet de
ont connu une' amélioration
'étiùe~t d'es ce'nt~s où des individus
. sa vie.'
" " ,
:;' -
r
0
Rev.CAMES -,SérieB, VoLOOS N°,. 1-2. ~003
, 1<)3 '

Sciences sociales et humaines '
A travers lhisto ire, les
d'entrain que par Je passé. Entre
progrès de la science ct de la
de Dieu, Par quoi peut-on donc
le commandementdivin de Kant
technique donnent souvent
expliquerlesdiflérentes attirudes cie
et l 'erreur des maîtres du soupçon
l'impression qu'il existe des
l'homme par rapport ;'1 l'être su-
que doit-on retenir P.
moyens adéquats pour arriver à
prême et par rapport à la rel igion ?
une possible clarification des faits
A cet effet, une réévalua-
de la vic, mais il faut avouer que
tion du comportement religieux de
L'homme,clans.";1 curiosité
cela reste un simple et vain espoir,
l' homme présentequelque intérêt.
pour comprendre ct connaître le
Beaucoup de gens ont
1 -
-Nature humaine etcondi-
monde est arrivé naturellement 21
pensé que la religion constituerait
tionhumaine, :
l'absolu en créant le domaine cie
l'ultime refugepour Fêtre humain,
,
. . . '
.
la religion,
.
NOliS allons parcourir
~.
.
.
, éprouvé par les difficultés cie
J1est-particulièrementdif-_
quelques-unes des préoccupations
toutes
sortes,
Comme
la
tic lie de parler du comportement
de l'homme avant cie nous arrêter
mythologie des Grecs, la religion
de l'homme clans la vie de tous les
sur les différentes auitudcs cie
ne pourra pas être 1II1 instrument,
jours et surtout vis- à- vis de la
celui-ci que nous quali lierions cie
de persuasion, Celle-ci est perçue
religion quand on sait que celui-ci
psychologiques pour des raisons
par l'homme de diverses manières
ne se prête pas à l'observation, En
bien connues l , Le prob lème cie la
clans le temps et clans l'espace, Par
essayant.de le connaître.nous de-
rel igion se poseCO III me t il i mOIl1,'!1;.
exemple: le 17" siècle a développé,
vons prendre des précautions si
de la connaissance humaine. le
sur elle des idées complètenient
nous voulons déterminer son COlÙ-
moment le plusimport.mt. peul-
opposées; certains ont parléd'une' " ' portement dans une nature aussi
être parce que le dernier. Dans
religion cl 'Etat alors que ~'autres
", rnarâtrê. Envisager une étude-de
. .cette perspective, la connaissance
parlaient dunEiat laïque parce
'1 'homme du point de vue de I~;phj­
et la religion ne doivent pas être
Cl ue la foi est Lin don personnel' du' '
Iosophie et de la religion à lafois, '.
-des disciplines antagonistes, mais
Saint-Esprit. PQur Kant, la religion'
, c'est instaurer un débat important ,', .: 'des disciplines complémentaires,
est l'ensemble de. nos devoirs'.
"et richeparce qued'une part là:
David Hume le montre bien clans
considérés
, comme
philosophie en tant que connais-:
les Diologul(.I' .l'III' lu religion
commandements divins, Plus tard
sance rationnelle et objective clans"
'lloillrelle en disuur :
.
, des philosophes tels que Marx;
la mesure du possible n'implique
'
'
'.« ql/ecellx qui ct n d ic nt lu
Nietzscheet Freud vont considérer
pas .nécessaircment l'idée de l~ ;,
philosophie apprennent dahon!
la religion de manière globale
religion, D'autre part, la religion,
lu logique, puis 1'(;lhiIIIlC, ensuit:
. con.me une erreur psycholcgique..
qui suppose
sa base une convie- .
à
10 physique el 1'11 dernier lie Il, ce
.cest-à-dirc une invention cie.
tion, aumoins personnelle, inclut
qui concerne 10IWI1./l(~ des dieux,
l'esprit humain.
clans ses considérations des idées
"Cette.science dl! 10 liJéologie
Ga persistunce ,ele ,la
phi losophiques. L'attitude de
naturelle. (;1011110/);11.1' profonde
précarité de 1(; c'~)ncliti~h"de
l'Iiol11l11e àl'égardde lareligion n'a
el 10 jJ!II,I' abstruse de 'toutes.
l'homme dans un monde moèlei-ne
rien de clair qui permettrairà tout
. demande
10. 1)111,1'
grulli/e
h'aut~meni il1Ci~lstrjal iséinterpelle
observateur de comprendre ce
nuü urit« dejugclliellf ...1IC::: CI'1I.\\
aveé insistalic~'I~ conscience ~le
qu'estl'être l~un1aiii.. La ;'eJlg~on,
qui l'é./udiel?1 : el sen! 1111 espri!
tous et de Ci1~CU;~',. Que rait la
·'qi.i'erf'e soit naturelleou révélée,
, l' ~1 l' i chi pur 10111 es i L'.\\ LI U II' e s
reii;'ion, c'est-à-dire. quel 'rôle
'irÎ1plique par;0;1 ei;steri~e"u;l sys-
sciencespeut sc voir
, b ,
,
"
"
Cr nilier .1'011.1'
joue-t-elledan? la viede l'homme
"{ème dê'U6Y~1;;CC: L;dclhes'ioii cie
danger celle ct ude »".
.
' ' - - ' . ' ' ' . .
.
"
.'.
,
aujourd'hui plusquejarnais ?
; 'l' ho111me à ce système de croyance
.v. ,
"
,
,
()e;;dint' longtemps 9;1 a
~Stl;llIiti!OI~~-i~si bien·qu'ij't~1i.it la
N'est-il pas 1.:.'11 train de
~
.
. ' .
, ;
f
considéré la ~eligi,ol1.comnie une
préciser dans c,ertaïns'cas,' La
.coutinuer \\c l]L~e Lç)'cke avait
, idé~lol.!ie structuranil'espaceso-
croyance doilt1i lesiquètion' ici
•entreprisil ~ravc:rs I~I démonstration
êi~J" i~~'jciurçl.'hui J'hOl~1I1~Cs;aù~­
..
4 " ·
.
.. nécessite unereconnaissance préa-
.qu.jl.faisait surla parentéentre la
.
' .
_.'
.. .
. '
clic àlareligion parfois avec plus
lùb'le de l'cxist~'ncecI'UI,l d'ieù o'u
,1;eligi~,1,l etIa yhilo~i)j)hic, 1::,11
f
' ; ~
, . IlJ4
Rev. CAMES: - Série B, Vol. 005 N°'l':2. 2003

Sciences sociales ct.nutneines
effet, « Locke semble avoir été le
explique en partie la douleur et
..L 'homme est unpur'résnlta',
preniier chretien qui se soit
lamertume de l'être humain
le 'canefoiu. de chemins-qui
hasardé ouvertement à otfilïuer
devant r expérience ~~'I~ mort.
viennent de pcùtou! ct ne VO/'l/·
que la/in' nétait JJOS autre chose>
Ainsi la croyance telle qu'on peut
/7/1l1e part .; il ncs) pus un
(III 'une espèce de raison, que 10
la concevoir comporte une
sujet. pus lin sens. su vocat ion .
religion était scul ement fine
question qui sous-entend celle de
implique un leunc.: :m:/I tcnips .
branche de 10 philosophie ».1.
dieu. Il ne s'agit pas d'une simple
l'si 10 durée de ..1'1.'\\ dchoircs
Comment cette coexistence entre
question de connaissance, ni de
. personnels cf socicuix: '017
1[1 phi \\osophie et la religion est-elle
relation avec autrui, mais il s'agit
peu! chercher à i.lil'(·' comment
possible? Parquelle voie pourrait-
d'une question de relation.avec un
il [onctionnc. non ce IJuïJ
on la démontrer?
être suprême, tout-puissant. De
signifie. Il est SOI7S {'({i.WIIl qui
. Si nous considérons la
cette façon le problème de la
l'explique SO/7S (IlIC/l1l centre
crovance reliuicuse comme une .
où il se tienne el. pour 10/11
.J
co
croyance religieuse se révèle
attitude 'de l'homme, nous
comme étantstrictement individuel
dire sans vuleur ct S{//7S nom' .
pourrions ainsi répondre aux
étant donné que le rapport entre
diverses questions (lui s.e posent
Dieu et moi concerne ma vie et ma
autour du rapporr entre la
l'homme est-il clone cet
mort".
philosophie et la religion, La
Même
être qui est de partoutet cie nulle
si je faispartied'un
croyance religieuse c'est-il-dire la
groupe social, sans pouvoir faire
part?
foi en une transcendance (un être
quelque chose pour m'extraire de
Certaines. rai sons sont
suprême) paraît être inbérentcà la
celui-ci, il n'est pusà conclure que
données pour appréhender
nature humaine. Lavie cie 1'homme
ma mort entraînerait celle du
l'homme comme celui (lui ne peut
ou l'espace de temps entre 1[1
groupe. Au contraire, ma mort
échapper ù l'emprise du milieu
naissance et la mort, sans être une
cou st i tue un exemple, une.
social, voirede la religion. Encffcr.
absurdité, suscite des inquiétudes.
illustration de la fatalité il laquelle.
la cohésion du groupe social nous
Que l'on se souvienne de Y2Jka,
chacun est soumis. Et pourtant, le
fait dire que linhérencc de la
Leprocès et de Camus, Le mythe
milieusocial scelle le lien entre les
religion <:1 la nature humaine se [lit
de Sisyphe. Pour apaiser ces
individus en tant qu'il surplombe
jour de façon indiscutable quand
inquiétudes, l'homme tente de
l'individu. La collectivité a un
on prencll 'exemple de quelques
justifier sa position dans la nature
impact sur le comportement de
sociétés, dites primitives. 011 ne
par rapport à un être divin. Cette
résiste pas l' idée dalf 1111er que
l'individu et par-là, le contraint à
à
justification n'est pas tout il fait
observer
certai nes, règles
le coruportcmenr habituel de
réelle ni satisfaisante étant donné
prescrites. Ces considérations
j'homme
se
rapproche
qu'il n'a pas toujours réussi à
immédiatement de l'l'lui d'un
dévoi lent
progrcssi veruen t
n,·.)~ liquer.1es phénomènes de sa vie
l'ambiguïtéde l'être humain si bien
croyant. NOliS trouvons déjà des
et nul ne sait en quoi consiste
que nous pensonsfaire nôtre l'idée
exemples dans l' antiquite grecqlie
exactement le bonheuLl1 reste
de G. Marteler dans L'A
si nous prenons le casdu groupe
li-delà
impuissant devant le problème
retrouvé :
pythagoricien au sein duquel 1<:1
po sé par son destin ou sa
recherche sci ent iFi que était
condition. Naître, c'est naître seul.
associée
la crovance rcliuicusc,
à
.'
.......
~
De même mourir est enc.ore plus
Pourtant il ne s'agissait pas encore
cruel quand on a eu le temps cie
de.la religion révélée.
tisser des relations avec lesautres.
.
.Quandon observe dune
En end la société est le
façon aiteniiveleçOll)pnr:ënleI1.t de
cadre
ù l'intérieur duquel se
l'homme.à lintèrieurdc» sociétés
1
_
Cf. 'Kierkegaard, Crainte et
pratique larefigiou; elle donne
tremblement.
primiti \\1~S COI11l~\\~ I~r~; \\i en donne
l'occasion aux individus cie
2 _ D. Hume, DRN, partie 1.
description (.\\[\\I1S j(.i~('JlI cl tabou,
3_ D. Hume, op. èil.·
.
:;'J;~achcr Ùla vic.Cet attachement
on a el1~li~ .deconcillre que
-'. cf.' Le p8'rïde Pascal.
Re:v-. CAMES - Série::O, Vol. Q05 N 6 1-2.2003

,',
< •
-----------_.--._---._--_. - - - .~----.:-__.__..Sciences sociales et humaines
1'homme est imbibé de religion, en
pendice du Traité':
claire. ,La,d~fficulté vient.
laissant bien.sûrde côté le cadre
d'ailleurs. En effet quoiqu'elle
. Nouspouvons
de.la superstition. Nous pensons
donc con-
s'apparente à l'impression, par
donc que la croyance religieuse
clure que la croyance consiste
sa vivacité, la croyance reste une
devient une attitude spontanée et
uniquement emme Certaine ma-
idée puisqu'elle.' no 'est pas une
propre à l'homme. D., Hume
nière de sentir; en un certain
expérience originaire, mais une
estime que l'homme est porté
sentiment ; 'en quelque chose qui
expérience qui pose l'existence
naturellement
ne dépend pas de la volonté,
à croire: La
dans l'absence du phénomène.'
mais qui naît nécessairement de
tendance universelle à croire en
certaines causes et de certains'
une puissance invisible et
. ,
principes déterminés dont nous
intelligente.. si elle 11 'est pas
Du point de vue profane,
ne sommes pas maitres..
instinct originel.accompagne du
nous nous apercevons que la
moins généralement la nature
croyance fait partie des activités
humaine et peut être considérée
intellectuelles de l'homme, mais il
Avant d'être religieuse, la
comme une sorte de cachet que
nous paraît important de considé-
croyance est un élément de la vie
l'ouvrier divin a laissé sur SO/1
rer le rôle joué par celle-ci quand
de l'homme. Elles'enrôle et trouve
œuvre". La croyance s;enracine
il s'agit .du domaine religieux.
place dans ses activités, elle'fait·
dans les profondeurs c'est-à-dire
Qu'est-ce donc que la religion 7
donc partie implicitement et expli-
l'essence de la nature humaine et
Elleest institution sà~iale ~acté­
citement de sa vie;Ne pourrait-on.
on ne peut pas dire qu' ellevient se
risée parl'existenced'une commu-
pas dire que la croyance (qu' elle'
greffer sur 1'homme à un moment
nauté d'individus unis:
soit profane ou religieuse) est ce
tardif de son histoire.
que l'homme he peut plus sous-
J. Par l'accomplissement de
" Elle est une manière d'être
traire de son existence 7, En ce'
certains rites réguliers et par
de l'homme, sinon ce qu'il est err
sens, la croyance est une 'étape
L'adoption de certaines
propre. La religion ne révèle-t-elle..
nécessaire du-développement spé-
{omm les.
pas la quintessence même de
culatif des facultés intellectuelles.
2. Par la croyance en une
l'homme?
Elle est un aspectimportant de
valeur absolue, avec laquelle
Si le phénomène de la,
l'évolution de l'esprit, évolution qui
rien ne peut être mis en
croyance s'enracine en l'homme
va de l'expérience sensible con-
balance, croyance que cette
avec une telle acuité, il s'avère
crète à l'abstraction intellectuelle' .
communauté a pour objet de
impérieux de clarifier ce concept
Michel Malherbe a donc des rai-.
maintenir;
de croyance. Qu'est-ce ce que la
sons de-penser-que : « par oppo-
. 3. Par la mise en rapport de
croyance..qu' est-ce qui lajustifie
sitionà l'existence donnée qui
t'individu avec une puis- .
et pourquoi croit-on?
est origtnaite, la croyance pose
sance conçue soit comme
des existences absentes qui relè-·
diffuse, soitcomme multiple,
II-
Religion et croyance reli-
vetltd 'un pouvoir fondamental
gIeuse...
de l'illusion »':.' . ' .
.'-, La croyance serait Un as-
1 ._ G. Marteler, L :411-detà retrouvé, pl3.
sentiment parfaiten ce sens qu'elle
Avant d'arriver à ce juge-
exclurait ledoutesion l'entendhors'
ment éclairant, Malherbecaracté-
2~'David·Hùlùe;T[NR,p.103.
du'éontexte'tntellectuel et logique
rise la croyance par sa participa-
J' _ i:favid' I4u~t:, 'Traité dé la' natl;r~ hu-
opposé à celui de la'superstition.
tllaillt:, j:i.754.
tion à l'expérience. Il dit en subs-
EUe serait une attitude subjective
tance :
<.- crAugu~té COMTE, La toi des trois
et:iri<li'viduelle c' est-à-direun état'
états, 'in Cours de philosophie [lQsitivt:.
d'âme qui ne s'expliquerait paspar
La croyance. en. elle-même, est
j
è Michel Malherbe, La' philosophie
laproduction d~s·i-ai~ons.l6giquè
saisissable dans l'expérience.
empiriste de D. Hume, p.129.· .
.: i
' .
. ' . . . .
.

, 1
,
. -
et communicable. La croyance, est
uni verselle étpremiêre dlifeellng
" - M. Malherbe, op. cil, p.127 .. '
aussi ce que dit 'Hume dans l" ap- .
et est en ce.,,~'e."s parfaltement
l
' " , :
" . j
Rev. CAMÉS-Serie '13, Vol. 005 N° 1-2.2003

Sciences sociales et humaines
comme unique Dieu.'
voudrait 'que'lacroyanée religieuse
naitre. Le croyant n'a pas
Etant unèinstitution dont
aitune portée-plus psychologique'
découvert lui-même la vérité à
les objectifs sont définis, la're-
que logique.
laquelle il adhère; ill 'a reçue du
ligion détermine une ligne de
'Nous partons de certaines
dehors. 1/accepte en s'appuyant
conduité à laquelleles fidèles
considérations qui'permettent de
sur'
"antériorité - d'une
doivent se soumettre. te point
dégager la portée psychologique
révélation, d'un' témoignage
culminant decetteConduite est
de la croyance religieuse.
transcendant dont il perçoit
la prièreet le sacrifice. 'Ainsi la
L'hommeou le fidèle de la religion
implicitement la valeur ou
religiondéfinit un comporte-
est un êtreconfronté à toutes sortes
encore se référant à une
ment pour l'ensemble'des fi-
de difficultés contre lesquellesil se
tradition qü'il n'éprouve pas le.
dèles et celui-ci se caractérise
bat sans espoir de gagner. Il s'est
besoin de critiquer.l ,
parlerespect Scrupuleux-d'une-
, vu acculé, alors il s'est reconnu
La croyance religieuse
règlepar exemple. La religion
inférieur et subordonnéaux'forcès
telle qu'elleapparat) ici s'apparente
renvoieà une croyance spéci-
transcendantes. Cette situation
bien à, la crédulité' et nous ne
fique c'est-à-diredifférente de
nous rapproche de Kant lorsqu'il
pouvons pas réduire toute' la
la croyanceprofanécomme le
disait: je dus abolir la science
croyance religieuse à la simple
comportement de l'homme à
afin d'obtenir une plaeepour la
crédulité parce que ·la·croyance
-cet effet devient particulier
croyance.' Nous comprenons tout
religieuse pose un. problème
parce qu'il s'éxplique par des·
simplement que les efforts de la
beaucoup plus consistant. Nous.
motifs particuliers(le serfs de'
raison humaine rie suffisent-pas
pensonsque l'attitude de l'homme
la vie).
pour établir et fonderla croyance .
vis-à-vis de la religion s'explique'
religieuse. Nous pouvons estimer
Certains . d'e
ceux, qui
davantage par des· mobiles'
qu'elles traduisent un aspect de la
réfléchissent sur la philosophie d'e
psychologiques. Ce qui nous
faiblesse humaine, mais' ne'
la religion' disent que l' attitude
pousse à dire qu'elle se présente
conduisent pasla résignation.
religieuse de l'homme s'inscrit dans
comme-l' aboutissement (ou la,
'Tout -lè problème de "la
uneperspective où il développe des
conséquence) des efforts n'ayant
cr oyancetreligieuse rest lié
conduitqu'à la déception, la '
passions. Jean-Pierre Cléro écrit
intimement à la naturede l''horhme .
à ce sujet: il
croyance religieuse intervient
y a donc, ail
et à son histoire, ellene'saurait être
fondement de la crédulité·
commeune sortede pis-aller même
la-conséquence d'une résigriation.:
religieuse;· tout un jeu de
si.Bergson-fait d'elleune mesure
La: préparation du bonheurcéleste
passions .qui vient fausserJa
de défense. Il dit notamment: « la
et -la- manifestation de la liberté'
religion est une réaction.
balance
des
jugements. t
humaine' excluent Fidée de la
défensivede la nature contrela
L'existence de la religion ne
résignation. Dans 'ce sens nous
pourrait donc p~s êtrejustifiée si
représentation,
par
rejoignons RaymondVancourf qui
l'intelligence, de L'inévitabilité
le même auteur ne.disait pas
dit:
.. ,' -
,,'
ailleurs que la religion n'est pas un
de la mort »."
·A l'état pur lafoiest
L'histoire de l'humanité et
simpleaccident lamentable.'Ceci,
celle qui n'a pas rencontré
laisse supposerque cette.existence
plus particulièrement celle des so-
d'obstacles, lafoi 'spontanee.
est importante, voire nécessaire
ciétés dites primitives nous amène
naïve.. en face de laquelle .le
à constater qu'à travers lesâges le
comme on .devr~it le dire .de la
doute-n-a pas surgi ;: Elle'.
croyance. Nous pensonsque.cette
comportement de l'homme révèle
consiste en .une humble,
nécessité est comparable à-des
son rapprochementd'une divinité
soumission - ~ "
devant
situations .irréductibles contr.e
à laquelle il doit du respect. Nous
.Fenseignement qui la' fait .
lesquelles l'hommene peut
pourrions dire en d' autres termes
opposerune force. Nous réalisons ,
que les actes 'des nommes sont
que la-nature humaine-dans ces ,
empreints d'une religiosité. Dans
\\-.A .Lalande, Vocabulaire technique
conditions est.assez éprouvée ~!
et critique.d.e. fa' philosophie.' .
-
cette perspective, quand on se ré-
2 ~Jean-Pièrre' 'CI€rci,
ta ~philo'sophiè':'
nous
fère auxtravaux desanthropolo-
optonspour-latendance .qui,
des passions chez D. Hume, p. 209.
Re,'. CAMES -Sér.ie-B, Vol. 005 N~1-2. 2003,
197

_ _'-:-
..,.;...._....:.:...._----'-
....,...._ _--,......,....
.Science~ sociales et humaines.
gues, commeLévi-Strauss et dans
Dans le. même cadre du,
j~-. ..
. ..
.. _. ~ .
-
abandonné? Malgré lamort du fils
, son ouvrage La Pensée sauvage,
sacrifice et .de la prière Dieu.des,
de Dieusur I~ croix, l'homme fait
on comprendque le, principe d'ini-
chrétiens a offert son fils pou,r les
toujours face ,à la précarité de sa
tiation est lié à un principe de
péchés du monde. En.effet, le Fils
condition et face à son implacable
croyance religieuse. L'initiation,
, de Dieu au cœur de sa mission a
destin, se reconnaît comme un être
telle que Claude Lévi-Strauss l'a
éprouvé ct' énormes difficultés
fait pour la mort. Il a conscience
,
'
perçue en Australie, en Mélanésie,
avant de mourir. En fait, dans les
de sa mortet celle-ci détermine
en Amériquedu sud et en Afiique
affre.sde la douleur, jésus
chez lui la peur métaphysiqueque
est une pratique religieuseen tant
(l'homme) a pensé un instant,
les. autres êtres, comme les
qu'elle vise la purificationde l'in-
comme Job, que Dieu son Père l'a
animaux n'ont pas..
Ainsi la
dividu en vue de son insertion so-
abandonné. Mais seulement, on ne
croyance religieuse, apparaît
ciale.
peut. ::pas. défendre, l'idée
.
comme une nécessité consolatrice
.
-
.
'
.~...
. '
.
d'abandon jusqu'au bout parce
'Les-diversfaits-meublant
par laquelle l'homme obtient la
que Christ, ne pouvait pas passer
1'histoirede l'humanitémontrent
promessed'une vie éternelle. Dans
à
à côté de sa mission dont l'épreuve
quel point lacondition de l'homme
ces conditions aucune raison ne
de la douleur faisait partie: Christ,
est précaire. L'être humain est
peut autoriser l'être humain à se
devait accomplir sa mission en tant
toujours·en train de se faire, il est
passer de religion.' Elle est ce qui
qu'homme et nonentant que Dieu.
toujoursen trainde s'engager dans
doit combler chez des être doués
La traversée de la nuit du ITIal et
une bataille en vue d' améliorer. sa
de réflexion, un déficit éventuel de
de la douleur est une épreuve
condition'; ceci expliquelefaitqu'il
1'attachement à la vie. Bergson ,
.
.
'
insupportable et indescriptible. La
soit en mesure de' consentir
La mort est devenue un véritable
passion de Jésus s'explique et se
n'importe quel sacrificesi celui-ci
drame pour lui, drame auquel il ne
comprend par l'idée de la croix qui
peut lui apporter un certain
peut nullement se familiariser parce
symbolise plusieurs imagesréelles:
réconfort. C'est dans ce sens que,
que la crainte de cette épreuve est
d'abord, la croix est le carrefour
nous devons comprendre Pacte-
la mêmeen tout temps étant donné
où se rencontrent le bien et le mal,
d'Agamemnon acceptant de
que la nature de l'homme est
c'est-à-dire que de la mort de
sacrifier sa fille pour la gloire de
invariable.
Christ vient le salut des hommes.
son armée et celui de Sisyphe
Ensuite, c' est le symbole de la
IIl-
La question des 'sectes
roulant sa pierre comme des actes,
souffrance avant la mort, de la
religieuses.
destinés à satisfaire la volontéd'un
douleuret de l'atrocité. C'est enfin,
'Aujourd'hui,
la
Dieuou desdieux. En celarésident.
le symbolede la victoire de Christ.
proliférationdes sectes religieuses
la valeur et lasignification profonde
sur la mort. La forme géométrique
profane l'idée de religion en
de la prière et du sacrifice.
de la croix traduit l'acuité du mal
donnant à certaines l'image de
quand onsait que Jésus est mis au
centre où se pratiquent la magieet
nombre des malfaiteurs. Toutes les
la divination. Or, nous savons que
accusations portées contre lui
la religion, même primitive, ne
avaient des justifications et il ne
prenait pas en considération les
restait pour lui que la mort la plus
pratiques magiques comme étant
ignoble, la méthodela plus violente
l'exercice du pouvoir de Satan. Si
comme celle qui est réservée aux
le fidèle de la religion naturelleou
plus grands criminels.
révélée, si le serviteur de dieu se
De quoi Jésus était-il
met également au service de celui
criminel? Fils de Dieu, il savait
qui est supposé être le générateur
1 _ Raymond Vancourt, La pensée reli-
gieuse d~ f-jegel, p.13,
pertinemment que son père ne
du niai, cela devrait faire réfléchir
l'abandonnerait en aucuncas, mais
plus d'un. Les disputes qui
2 _ Henri' 'Bergson, Les deux sources'
éprouvé' et exténué, vivant la
opposent les sectes religieusesau
de la, f!lorale et.de la religion,
sujet dé la vérité constituent ·ùn
p. Hl. ..
douleurauplus hffilt pointila hésité.
et a.crié xPère pourquoi rn-as-tu
problème crucial loind'être résolu
Rev. CAMES,-SérieB, Vol. 005:N6 1~2. 2003'

Sciences sociales et humaines
puisque chacun d'eux croit
religions orientales se~blentêtre
CONCLusrON,
fermement la posséder.
moins affectées par ces vices et
La
religion,
sans
conservent par-là leur intégryté.
En nous .reportant à la
distinction de confession, ne fait
. ,TI faut se rendre compte
pensée de Gustave Martelet, nous
que subjuguer les esprits par des
de la portée utopique de lapensée
pourrions retenir quelques idées·
promesses idéales qu'elle ne cesse
de ceux qui proposent de concilier
permettant d'indiquer l'arrêt du
de faire. Elle proscrit toute
religion et développement dans les
débat à ce,point. Eneffet celui-ci
spéculation rationnelle en prônant
pays du tiers 'monde: Si de tels
accepte que:
un fanatisme dans la' pratique
théoriciens gardaient en vue les
. religieuse si nous nous référons à
. La mort ne nous appa-
amphibologies' de Fa raison
l' intégrisme ~niusUlrtiaÎ1' tel qu'il
humaine,
. rait pas d'abord comme uneli-
il's réaliseraient à quel
existe en 'Algérie
'béraüon, comme si le corps était
QÙ des' milliers
point il est difficilede faire une telle
d'hommes sont tués comme des
finalement le mal de l'esprit ;
synthèse. L'inadéquation du projet
animaux c'est-à-dire sans aucun
elle est humainement parlant une
montre bien son idéalité et nous
respect de la dignité et des droits
irrémédiable détresse et au fond
rappelle que nous n'avons plus
de l'homme. La manifestation de
un scandale qui prend le masque
droit à l'erreur. Les progrès de la
cet intégrismedans le monde prend
de L'absurde : qu'on songe à
science-et la technique au 20è
souvent
des
proportions
l'œuvre de Camus! De fait, la
siècle ont ébranlé sérieusement les
inquiétantes quand les adeptes de
mort supprime impitoyablement
fondements de lacroyance
l'islam développent une conscience
la seule forme d'existence que
religieuse à tel1eenseigne que nous
aiguë les disposant à sacrifier leur
nous nous connaissons, Elle
nous demandons ce qui pe!.!t
vie pour un idéal religieux.
anéantit donc le rapport histo-
encore donner' un" sens à la
Ailleurs, ce sont des
rique que nous avons avec le
croyance. La très longue enfance
centaines
ou
des
milliers
monde et qui nous apparaît
de l'homme l'avait contraintdans
d'individus qui se soumettent à un
comme la condition vitale de
le passé à recourir aux inythes
suicide collectifsous des prétextes
notre éclosion de sujet par rap-
comme moyen déxplication dès
fallacieux, tandis que d'autres se
port à nous-mêmes, aux autres,
problèmes de sa vie. Aujourd'hui,
à
livrent à une commercialisation
l'univers au (réel) et à Dieu.
l'humanité à atteint un"niveau'assez
exagérée des faits de religion nous
élevé de Son développement
La mort n'est pas pour
renvoyant au faux culte dont parle
scientifique, technique et intellectuel
l'homme 1111 drame qnifait nom-
Kant. Dans la mesure où nous
autorisant une explication sans le
hre avec les autres drames .. c'est
n'avons pas pour objectif de
mythe.L'homme ainsi fait et dans
le drame intégral, le drame sans
respecter de l'autre dans
sa
son intégralitéjouit d'un pouvoir,
retour qu'on peut dire à hon
personne et sa liberté, notre
exorbitant sans être en mesure de
droit absolu, celui qui. détruit
comportement ne peut avoir une
dépasserles limites de sa'nature.
l'existence
historique
de
valeur religieuse. Aujourd'hui, le
C'est pourquoi Sartre' conçoit
l'homme à sa racine même, 1
phénomène de religionest fonction
l'homme commeétant le-même
d'un calcul d'intérêts matériels et
partout puisque sa naturerievarie
Nous réalisons grâce à ce
d'autres comme le commerce du
ni dans le temps ni dans l'espace.
long passage que la mort constitue
sexe. Des pratiques obscènes
Le même auteur dit notamment :
pour l'homme une terreur, elle
d'une prétendue guérison couvrant
Pour nous l'homme-se définit
constitue également parmi les
en réalité un charlatanisme inavoué
avant tout comme 1111 être' en
problèmes que l'homme doit
mobilisent des foules immenses
situation. Cela signifie qu'il
résoudre, celui qui n'a pas de
pour des prêches des jours durant.
{orme 1111 tout synthetique 'avec
solution adéquate. Devons-nous
Derrière l'apparente volonté
sa
situation
b iologique.
penser que 1'homme croit en Dieu
d'aider les uns et les autres à
économique, politique, culturel
parce qu'il est effiayé par la mort ?
mériter le bonheur éternel se
etc, \\',.
Lé poids 'Ode la transcendance
développe un cynisme dont les
di vi neexpli querait-i I c e
contours sont insaisissables. Les
j
-
Jean-Paul Sartre, Réflexions snr la
qnestionjuive, p.7.
Rev. CAMES - Serie B,VoL,OOS'N° 1-:2.2003
11)1)

&~.
r.


. .
• •
Sciences sociales et humaines
comportement? L'hommeconnaît
BUJLIOGRAPHJE
.~ " ...:.
'
et aime sa liberté, il hé saurait
admettre la croyance en Dieu
..
, ' . '
comme le payement d'une dette.
].-:. BERGSON, H. ] 984
Le péché origineln'est .qu'ùn
Les deux sources de la morale
.... '
..
,
mythe ét'ne 'peut donc pas
et dela religion, Paris, PUF.
condamner l'homme. Celuiqui
2 - BRUCH, J,L. 196.~.
rejette ce mythe en'même temps
.La philosophie religieuse de
que la croyance en dieu est tout
Kant, Paris, Aubier- Montaigne.
de suitevu commeun hérétique ou .
3,-: ÇLERO, J.'~.. i9~~ .~.' .
un incrédule.
. La philosophie des-passions ...
.La condition de l'homme esrd'être
chez David Hume, Paris,
.
. .
dépendant- des facteurs qui .ne
IQil)sieck..
dépendent guère de lui. SansDieu
4.- FREUD, S. ] 986
et la .religion le mal existera
Totem et tabou, Paris, Payot.
toujours étant donné que l'homme
5 - FREUD S. 1971
. '
.
.
en est un agent. La précarité de sa
Malaise dans la civilisation.
. '"
condition, l'angoisse de la mort et
Paris,.. PUF ...,
de la finitude l'amènent-t-il à
q, 90UHIER, A. 1969
oscillerentre le bien et le mal ? La
Pour nne métaphysique du
craintedu futur n'est pas leproduit
pardon, Paris, Editions de l'EPI.
d'une fabulation, elle est vécue
7 -: HUME, D. 1987
comme la maladieet l'expérience
p/alç)g!,e,.s, sur la religion
uniquede la mort le sont. Par quoi
naturelle, (DRN) Paris, Vrin.
peut-on persuaderl'homme que le
8 -.HU~, D. ] 980
.
bonheur succédera aux maux' de
Histoire naturelle de la religion,
, ,'~: .' .
cettevie?
(HN~) Paris, Vrin.
9 -):;{UME,n. 1946
...,.
Traité de la nature humaine"
Paris, Aubier.
'.
~ 10- K,ANT,E. 1983 La
-religion dans les limites de la.

simple raison, Paris, Vrin.
] ].: ~OCKE,J. .1978Examen
de la vision en Dieu de
Malebranche. Paris, Vrin .
)2-MAL.tJERBE, M. 1980,
La philosophie empiriste de
David Hume,
Paris, .vrin; . ' ..
1) - MARTELEr, G.,;,-" 1975: .
~'. '
. '
L 'Au-delà retrouvé;
Paris,
Desclée,
·14 - VANÇOURT, R. J971.r :
La pensée religieuse de
Hegei, Paris, P.o..J:. ' :
.
.
~
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I
·"974, p.31.
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Rév. CAMES .-;Serie B, Vol"005 W 1-2.2003