Sciences sociales et humaines,
MYTHES D'AUTOCHTONIE ET HISTOIRE :' le CAS DES
NAWDEBA.
Badjow TCHAM
Département d'Histoire ,
Université de Lomé ~ TOGO
INTRODUCTION
d'or~satÎon,socialeet politique.
nord-sudpour les monts de Défalé,
Appeléscomnumément« Losso »,
EnfmceUede leur origine et de la
est-ouest pour les monts de
lesNawdébahabitent laPréfecture
période: probable de
leur
Massedena. Les monts de Défalé
de Doufelgou, Ifs furent intégrés à
établissemenëdans ra région,
recouverts de roches de couleur
la colonie, allemande du. Togo,
blanche,sont à l'origine du nom de
·après la .conquête de la. région
Le Pays: et les: hommes .
la Préfecture: .Doufelgou ou
Transkara. Cette région identifiée
Mont-Blanc. Pour terminer, il
trèstôten raisonde son importance
Ji -
. Le pays:' Nawd'a
cenvientde sigaaier que le climat
démographique, fit d'abon] RaT!je
esr de type sOliIdiamien avec deux
de la station de Sokodé-Bassari
Lè pays'; ~awda es~i'irnité,~~sud
saisons; eooIl1l 00 pointde vue
pendantlacolonisation allemande
par la riyièreKR~I~é,l'ôl:ll,à)!"èstpar
hY'dimgrnplh.œe" ÜU existe plusieurs
avant d'êtreérigée en subdivision
la rivièreBinah, au' nord par les:
peti:ts: cours di"eall:.D d!or~t les plus
pu.sen cerclede.Lama-Kara par
monts die. Défalé dont le
ÏIi1ilwortân'ts:restelilt" re K.péhélou, le
l'administration française...
,-,.:'
pr6ionge~e~t par r~ ~n~n'tagne
. '
r . .
.
·Mêl'tiét faIBimafu._ . .'
1
J
, . , . "
a'A~I11~ ~ary:Ltl:la: I~.i~~oue~~.
"
Niamtougou - nom par lequel on
-I)occupaüonr 1'1Jlillmjta'Î'ne- de cet
désignait l'époque Doufelgouse
Niamtougou,Koka, Baga,Ténéga
à
espace semble s:'êtlie t:~üte suivant
retrouvanaturellement incorporéà
et Siou constituent les principales
J'appaFtenanlce ethni'que .et
cette nouvelle structure jusqu' en
lo~~iités' ,du'p'ays nàwd a.
~1954
linguistique. Ains]~j; \\:'oru L'encontre
pour cequiest du-cerclede
Ni~ntoi.;gq~ abrite les bureauxde
-IesNawdebe beaucoüpplus dans
Soxode. En effet avecI' érection
"la préfecture etdeie fait est de
laplainedeNiamtoug0t1'èntre' 1cs
.de
.
.
'4286'5833; 3529, 88'38hibiiàrits
·
.
Lama-Kara
.
, . . .
~ "en· ~
cercle,
,
massifs Kabiiye en les monts de
·Niarntougou accéda austatutde
,: co~tih!ent lèsprincipalés'localités
Défàlé;' ,lies' L.am1J<:1 . vivent
subdivision le 18 novembre 1954.
d~~ p'a'ys, l)awda.,'N~aIrif~u~o:u
·
....:
.
~ .
"
.
:beaucoup PL'às: daas. lies: vallées et
abritelesbureaux de la préfecture
hn~ontagRe". i.
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.':
·Le 1pfévrier, 1960,la subdivision
et dè ce'fait èsti~ ch~flieI.dff;ut
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d~ .: Niamtougou . devient
'diië~~tie le pays il?lW.q~ partage sa
"QuciquH en' soü~',r'air~' que

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çirconscription administrative, puis
-partiè' méridionale" avec les
'~~~~i~~al{t{;i~mbaj~"*gbanae
îNawdéba occupénedispose pas
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L •
_4 ~ . . ,
de
.
' 1981,


de 'sols 'ass'ez'fèrtilèscomme le
" ,1.,1.
.'f •. .i: 1
Préfecturede Doufelgou. çe\\.l~.,çi
et de Yaka.
-
"constatai t- déjà-:darls::-E&s"années
'abrite SUl10ut les peuples lamba et
.
,
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~."t- ",:-",r,'
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19401. C, FroelicrV:·i«Lcs
nawdeba qui nQ~1S intéresse... :',
-La' p'réf~'çi.ure. ~èJe 'püûfelgou
· LambaetNaoudernbs occupent
·.~·i, ;1.l.~~·".J;.
,:~RI~'-Riêlryd' d.,e~~,', g·rai.9.e(.~o~~s
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j •• :~!'. :r,
':tes'plaines d'alluvion où lêspentes
_Cette.,ét~ld~;·:~~ ~PJop.9se; .de
'natUl:elles ': unmilieiide î:ilaines et
des Monts du Togo constitueespar
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.une zônèûe collines ou de
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moutagnés. '
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,
,
·'des quartzites; schistes micacés et
à travers .que lquesr myjhes
,
' · - , t :
t
phylladesdont ia décomposition .
.j "'lutocl~tonie. C!', açlOrdera
donne des graviers et des sables
notamment la question de leur
Le relief montagneux se c~mpose
'peu fertiles. '
,vér(ta\\;>.I.e ethl1Q.nYlpe du mÇ>ç\\e
de deux chaînes, de direction
, .
, , '
. ; ; '-. ~ ('. :
. Rev. CAMES -.Série B,VoL 005·W ,1-2.2003
: /81
loI"
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. . ' . . . . •
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Sciences social,es ,et h(Jm~ines
Korgu,]1 en découle que celui-ci
La décomposition des roche
_ unecommunauté homogène avec
.' se forme à, lai sui te de
la
donne un gravier mêlé de sable"
'un territoire bien'défini.1I reste au '
cohabitation sur un même territoire
et une rare argile de couleur
plan généalogique, l'unité parentale
de plusieurs lignages pas toujours
brun. Ces terrains ne semblent
la plus large. ' 0
,
"
,
. ~ :
.. ..-
,
- ,.,
apparentés et qui acceptent des
pas particulièrement/ertiles »1
• •
v ••
l'.i,.
~.
l
éléments étrangers qui sont liés par
Le.:.K'orgu est un' groupement
Comme le suggèrent cestémoigna-
des alliances ou des relations
territorialindépendant sur le plan
ges, la nature ne semble pas très· _ .:
, _ d'inter-mariage.Chaque lignage
économique, social et politique.
favorable à l'activité humaine.
"
est dé~ignéparL;i~ nom.ccl ui d'un
Sur le plan économique, il produit
Pourtant très tôt, si.I'on en croit
ancêtre, et parfois ilprend I~
tout ce dont il a besoin c...:'saufies
les différentes traditions du milieu,
toponyme du site occupé. '
.articles de la forge ou de la poterie
,
"
des groupes d'hommes vont s'y
..... :
qu'lIdoitseprocurerailleurs.' ""
'établir.En effet, les Nawdeba ainsi
,Le Jooti sumga est un patrilignage
que les Lamba disent avoir toujours
composé de plusieurs familles ou
Sur le plan socio-politique, il
habité cet espace.
'« haya ». tes membres de ce
constitue W1 ensemble indépendant
'groupe :sè consi dèrent corn nie
qui n'a de loi à recevoir de
parents
(Téleba)
et
do ne
personne. Il est dirigé à l'intérieur
2.
L 'organisatl on
appartiennentà la même farn iIleau
,par un conseilde Gwetiba (anciens
politique
sens large. lis font les mêmes
et doyens de 1ignages) e défendu à
'l'eXtérieur'par les Sa'ntebà. ' ' . '
cérémonies.Les fêtes rituellesou
••
..-.
"

J'
' .
. . .
_
,
,
Les Nawdeba tcut comme
"
leurs
initiatiques se déroulent dans les
.
.
,
.
voisins Kabiyè, font partie de ces
maisons mères ou ('haberma).
Le Korgu est Péquivalentciti iteto
peuples qui ont été hâtivement
Dans ces maisons se trouvent
KT~biyè: .Cha(lÙe"gl:oh-p~i~e'rlt
qualifiés d'anarchistes par les
souvent les Gwetiba.
na~da ~o~~tituë ùn kdrg~ ':·Ex.
,cul,misateurseuropéens. En réalité
Nyamtigu-Korgy.
,"
t
, ' . . . ' ~
des structures régulatrices. de
Enfi·n: à
la .base
de' cette
'1 'ordre social et politique existent,
,organisation se trouve le haare qui
Lehuga o'Li Ùgn~gê'r~grbuix~:à
J
' .
• . . . . •
, i
'
~
1 . j
'.~.'
désigne d'abords' (me maison
l' origine les descendants d'un
Aii.si, sur le plan administratif'et
'matérielle composée-de plusieurs
ancêtre commun 'connu~' Mais
socialondistingue :
càses rondes disposées en cercle
~ornptètenudùfaitqu;ifreprésente
formant une concession. La
àla fois un espace social et
,.
au sommet le Korgu (pluriel
concession nawda comprènddeux
territorial, on peut reiicontrér
Komi) qu'on peut traduire p~r
parties : La premièreappelée' fla ua
parfois au sein d'un huga, des
village, pays ou patrie.C'est
sert de lieu de séjour ù la famille,
1ignagêsd; originesdifférentè's: du
l'équivalent des groupements
. Elle est séparée de la deuxième par
fait des migrations et aÜs~i parce

~ ~ • ..
. '
. J ..
::
' .
' '. l
• ,-
..

à caractère clanique O;U
"une ouverture. Celle-ci le Wagu,
qu'il sè fiagmentetrèsvite. En effet
,ligl)ager~rigé par la ~~lit~ en
le
'e~t réservée pour le séchage-des
ligh~ge,i1e dépassepasquelques
," "
t
i
t rÔ:Ô,
;
. ' ,
. .
canton par l' administration '
générations.'
. .
' ,
'récoltes et certaines cérémonies
"-::
ensuitele,huga(plurielhuyi) ou
'intimes.
' , .
, . :,;
Jignage; ,.,:'
' ; "
Cetl~ rapide fragmentation et cette
~ ' .. :pui s le- .Jooti ,sumgaqu i
Au-dé'l àd'e' sa uignificario'n
fragilité semble s'expliquer par '
:,';,;' représente ,un
segment
matérielle, hame désigne aussi la
:« l' écl#t~Î1).e!j~i:le la fan1i~ir,~,t~ridqe
, ' Jignager; , "
'famillè"'c'est
au iliômeht dùmariage des fils 'qui
,
à direun "rollp'
~
e de
enfin le haare (pluriel haya) qui
'persbri,ies;Ùéespa'l' lesang'ét qui
,;conskUi~~n:tal~rs leur I~abitatlon à
r,
.
,
p, ,
si~1ifie maison ou famille.ii.,
descendentdu rnêrne grand-père.
1'écart cie ce IIed u père»
Ils forment une famille patriarcale,
. ".'
Froelich' .
Le Korzu, unité administrative la
composée: .. de
. plusi eurs
plus étendue constitue à l'origine
-concessioris.bâties autour-du
.
, IR2

Sciences sociales et. humaines
habennere ou grandemaison,celle
Deux principaux ritesmarquentles
cette société peut parler d'anarchie
du grand-père. La première
,temps forts de la vie du Nawda,
comme le firent Jescolonisateurs .
autorité politique et religieuse du ,
, puisqu'ilsdéterminent largement le
européens afin d'imposer leur
haare estle fils ou le descendant le
rôle de chacun. TI s'agit de: .
ordre.
Ce jugement porté
, plusâgé desenfantsdu grand-père.
du sante-karnou initiation'des
également' sur d'autres peuples
jeunes pour le passage de
n'est pas sans rappeler les
En pays nawda.jl n'existe pas de '
, classes d'âge :
ethnonymes qui furent adoptés
clan au sens où l'entendent les
du sante-benn ou sainbenn, la
. pour les 'désigner et qui d'une
anthropologues. En ef~et, les
plus importante, puisqu ;elle
manière générale était erronée
groupements dontil es{question,
permet eneffet d'accéder ~
comme Losso.
.
.
ICI :
l'élitequi gouverne le pays. :
3. De l'ethnonyme Lasso
.
-sont trèspetits, sans commune '
Le ~te-kam quicomporte cinq
: mesure avec les grands clans
phasesinitiatiques permet aujeune
Cette appellationparaîtde manière
des Konkomba ou des Tem
nawda d'accéder'à la classe des
quasi-certaine comme étrangère
- , ' l'organisation est étroitement
sant~ba,celle des hommes mûrs,
aux
Nawdeba.'
Quelques
. ·liée à la terre, .
.. 1"
capab les de' défendre leur
, hypothèses ont été form ulées sur
-
C
'on'ne trouve pas'ailleurs des:',
communauté é~ cas.d'agression.
cet ethnenyme sansque j~ISqU'ici,
, gens portant le même nom,

l
ra moindrepreœve.ais été,apportee"
, en outre, il riesemble pas qi/il
~ .., ..~
' .
. ..
'
." ..\\ .' ,"
'...
,
Quantau sarnbeml, rite J!llt1atJ.q~e
quant à son OFU gùn,e et sa
y ait 'de génie ou d'animal
véritablement d'origine nawda, il
significarion.. ,
protecteurdé tout un ensemble
,
_ . . .
;-.';0
,
"

"
permet aux initiés de' jouer
de lignageset qui pourrait être
LpssoaUIaÎ!tpliÜi1iliÏJ1!1veHllent servià.
plusieursrôles : , . '..
considéré comme un totem. '
1
- \\ ,


désigner tout:fe: paJls; Lk'lhité paF les":
social etpolitique': cesont les
Enfin l'endogamie n'est pas
Nawdeba, il! savoiirNiiamtougou,
Ï'i1Ïtiés avec à 'l~ür' tête le
Koka~
interdite toutcomme il n'existe
Baga, Ténégo et Siou. ,
.: gwetibermâ ou le sâina '9ui
. pas les 'mërnés interdits
Comme le suggère'Was~mgu, ceci
dirige la société
' . ,
; alimentaires au niveau des
semble déductible de t'appellation
spirituel ou-religieux car le
différents' -
lignages:
Lo ssutu '
douuée
, aux
sama 'joue le l'oie' de grand
ressortissantsde.eet endroit par les
Contrairementau clan, on ne
, prêtre; il sert de trait d'Un,i~n,
Kabiyè,
retrouve pasdans 'd'autres-
de
pacificateur,
.
.
. communautés, des éléments.
~
~
. .
.-
-
..
d'intermédiaire,
de
Se 10 fi d'a utres .sources. Les.
portant le même nomse '
' .. sacrificateur. 'ê' est lui qui"
N~;wd~ba n:alll((.;:içnt I~as,.p()rté
.', réclamant du-mêmeancêtreer
.t , célèbr~ lés Sac'rifitès:cblf~ctifs"
-,'respectant-Ie~
de cic~lfri~es: cl t'~l~(,;i",:e .. On '
mêmes interdits.
'PQ~t apaiser' ~ll' n011{èlé la
..
.
aurait. parlé"en Kabiyè ~/e,ç'eux.
.:
" , "
\\,
' \\
,;
, ' \\ , '
. c0.i~niunaute
un, ge.~l~
qui sont sçms cica!ri~e.\\: (f(jsso-.,
Outrecette organisàtion de
courroucé
lasso). Frobénius.upporte ,un'
l'espace et de la société; "seule:
fonction militaire, lé sama
témoignage capital sur cette,
J'initiation et le passagedesolasses
'interdit'lA guerre ou Ü'rix~,; il ,
. •
. ~
l'
.'
question. «·A utrefais é.C/~it,-~/,.1e
d'âge'. pérmettentà .chacun
"p'e'Lit~efusèr'd'entéririer ll~e
tatouage [acial. étoit
d'occuper la place qui lui revient
UI1\\
, décîa~ation de' guerre, ou
pratique inç~,?nue/!esLosso. /llli ,
et de contribuer ainsià la régulation
, provoquer, en se couvrantde
de J'ordre social. '
'-.
commence dc:pu/s. peu ù "s:e,
,''"!'
'.' ' cendre blanche, la sess.ation
répandre 'mais continue encore '
'. 'deiihostilités.
' "
'
d'être assez rare, Cependant, ce
,.'.
"
n'est que chez les-Senta, les,
1 Froelich'J.C. 1963, Jp, 65~7S:" ' <'
Ali'toral;' ie s'a~tem jouedonc un
a4ulte.\\:;ql./e leC()f~p~~:e,;t fafoz/é:,
;
1

:. .:. ."il'
~.--
rôle fondamental et régulateur de .
dan~'lecasparticulier desjeunes ;
3 F;'oeli~h;.J:C,.19à3 ;.-15",
:,,' ,i.;
tous les aspects de la vied~ nawda,
filles« le père.
.
~mm~f7~ lâ.ÎI!{~ en :
de'tel sorte'que seul un'étranger à
,
183

Sciences sociales et humaines,
,
,

l '
-
.
également d' origi ne étrangère.
âge de procréer c/1ei 'Iafèmme '
N'awaeb~)viel~t.~' .
. ;, '
~
, .."
Toutefois, sil' on se rél'0re aufait :
tatoueuse, c"est"à 'di;'e chez la
"
,
• -
. ,
"

• 1

;

· ' 1
I l
. . - Ô ,
r·'. -lt':·
". -.', '.
" .. !'
.
~ i: . :."
. , ' .-
quentre
eux
melllec est
Orota qui n'est pas domiciliée et'!,
A proposde l'origine du mot.'
"pay«
losso ' mais en ijays
nawda, le
I'ethnonyme
Père'Bal~gâ-Âlàno dans:
'él)n's;1ël'él~t qu'tls'
--
' . J ' , ' ,
. . • .
.
...~
. , .
• .
,
Kabure »'
'.
! ' "
;
',."
'
sâ'thês~'etniceqiIisuit-F~'~ i ,
.
parlent lenawdem, l'hypothèse de .

. . . . . .
."
~
l '
":; : . ' , :
r · ·
.<~.
,'.:':,:.:.
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.
Balega-Alano, ci-dessus prend
alors :queleities
o~ 'dé~igne'égal~~erit'res
«

~
" . •
.
,
.
\\
.

4
li 'app!:!lati~;z' "![zr~dd yi~n{du
cOl~s:i'si~?~es. ' : "~,
;,
"
....
Nawdebà ' par letermele Lofa.
mot' 'na-v.lem'qutdans la 'langue
Ceq~ivoudtait dire ceux qui sont
de;': A';cie';s sïgnifie marcher; se
Cependant, 'si nawta (marcheur) .
,.
' , : .
...
, ,4
.....
'
,

"
(
. "
,
rusés. Enfinselonune ~ùtie so~~ë: '
mettrë-en route à pied; ce j'ens
peù't être rêtel~~" i(pl:êteà:co;1h~~iOll····
l'ethnonyme Losso proviendrait
se retrouve 'dan:~'1'expression
par rapport au concept nawem.
d'une erreurde traductio;1. En effet
nakpago nawen qui veut dire se
« nawem»aplusieurssignifications
lors de la pénétration de la région, .
pl~e,ùe';' .~'e.hâtel~ ma;cher vite ,~
en nawdem.. Outre rnarcher.. on
une d'ès Colol~-Ii.es· allemandes
l '~~hortaiion:nawe'ne nakparzga '
peut I~ traduire par cacher; brûler,
venant de l'ouest serait arrivée à
yo (marchez' vite, hâtez-vous)
etc..... Même en acceptant le.
Kawanga
(groupement
nous do~~~ une idée de ce que
Nawda comme bon marcheur.on
.
,
.
. . ' ,.
,
"
'
d'Agbandè). C'était un jour de
peut . être
en
Nawdem
(e'
peut toutefois signaler que les-
marchéappeléLoussè ou Loussè .
SUb.S·lé~~tithumain désignan:
Nawdeba n' ont pas çlé le seul
Kouyokou. '
celui qui marche, soit Nawta ...
peuple à ne s'être.dépiacépendant
{
..
ii~i:i Nawla' est' cÎllvèniJ Na~l'da
longtemps àpiedouquà n'avoir
A laquestion de savoir quelle était
peuit: ~/g~ijiei- nl;rCheu~,')/ .. .
pas employé de cheval 'ou autre
. ,
"
"
, l "
.
le nomde la localité, lès intéressés
bête de trait.
.
: .
~
croyant qu'il s'agissait du marché'
.
_'
. t '
, .
D' ap~'~~ fauteur, cett~'hypothèse
auraiéntrépondu Loussè. L'oreille
ou démonstration "est née d'un
"
L'Histoire. des Origines
~
j , .;
. ~ .
: ,
r
"

. •
. '
,
mal exercée du Blanc entendit' '
contexte .historique .Ies.Anciens
.. ,.. ~'~ "' . ., .- .,.;.
LorsoDésormais cestsous-cè
(vieux) des ~awde,bà'- affirment
L'histoire -des . origines des
n0l11 'qut i ls'<dés ignero nt 'Ies -
que leursancêtres n' avii~rltjamais
différentes populations de cette
populations de la localité et des -
employé d~ chevalou a{I(re bête
région, s'apprébendent encore
environs.;'
..
' .
, " '
de 'trai t". au cours de' leur
difficilementnon seulemcntfaute cie
~ ~
' i
.
! . ~ ".
.
-
.
déplacement »4..
.
documents écrits, mais surtout
"
. '

r
En réalité tout ceci est sujet à
parcequ'ici.i myrhesct réalités
caution ';'en revanchece qu on
Sélon une àUlr~'hYJ)~ih~se; la
s'entremêlentà telleenseigne qu'on
peut dire avec certitude c'est que
dénomil1aii~n na~)da v'iend,:aU
ne.peutqu' émettredes hypothèses
Je 'nom Losso èst d'origine"
d~~ la:'~qni~nctlon «-,~Ç1~~~1 »'qui
au stade actuel de \\10S recherches.
étrangère, probablement Kabiyè.
introduit
une , proposition
. .' . \\
l
.'
' .
En effet, jamais 'entre' eux les"
explicative, En effet, « nawa »
Ainsi la plupart des populations.
Nawdeba ni les Lamba avec qui
signifie
« que»
et
est
Lamba, notamment cie l'ouest
on lesconfondsous cetètlinonymè
cou;al1l1nent' : employé
en
affirment-avoir .habité le pays'
riusent de celui-ci pour se
nawdem. «..
"
~
Na~)dcidiriverait de
nwada actuel avant cl'en, être
'
~ ,
. ~
nommer. Toujours est-il que' ce
« nawatia» : ce qui veut dire
expulsées.
termed'origine étrangèrea fini par
celu( qui ,dit « nCHva ». (efle
s'imposer avec'lacomplicite de
dernjère
hypothi:se, parait
Il en est de même, de certains.
j'aciministration1 .
soute~able dans la mesure où
groupements nawdeba dont la
bon nombre de peuples, comme
langue permet d'établÏ'l' quelques
Le
c'arac tèr~ :étran ger ' de'
les NOH:deba sont ident[jiés par
liens de parenté avec le moore et
l'ethnonyme lasso etant éta'~li: il
laJpngl{e 5 »,
donc de les rapprocher des Mossi
.
~ ...
'
.
'-
resœ'.cependiult 'à sâvoir d'q*"
et Gourma plùs au'iiorlL maisqui
1
hlppeIiatiortï1awda '(plutièl
s'atfmnerlt égalementautochtones
[)a~; é~,c~'s, cetethno~ym~,ser~!t.
• c.
~
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p " . . ,
"
• •
~
des lieux.
184
H.'~". CAMES ~ SêrieB;Vol. 005 W 1::2. 2003

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."
"
Sciences sociales, et humaines

"f:
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','
,
'" l "
, ':'1 1 .. ~ •
. .'
.
Ace propos Fr~~lich qui GQnsiq~r~ ,
de dess~~ ;>, ounous 'venons d'en
Des traditions recueillies.il ressort
les Nawdebà' corrlln~' dës'
. " .
. . , ; r, 1

• •
~
..
,."
,,'
- .. 1"-,
._:'
.. '
,~>
~}"~'i
.~,:r"'~'.~~.'.'.~
haut; toutdépend du sens.que 1.'on
en-effet quele .prernier h?mme,
envahisseurs écrit: « lis se
donne .au 'mot « iaagà,»~ dessus
fondateur. du .gr-9uBS.l11ent .de
rappellentêtre venus du n'ord ily cl
pouvant.indiquer è;l fait ce qui est
Niamtougou viendrait de ~'~'st
quelques générations .eJ avoir,
au dessus mais aussi le nord. ,
(ton'ken) ~v~c:sa famille. .llsc
refoulé ve'r~'I'o'uest 'étiyers
De toute éviden~~, il ~e s'agitpas
serait instal1é .dansune .forêt
,
, f .
•.
. •
. •
~.
i •. , "
'",
.

groupements I~ba?~ei enoutre,
du ciel dans le sens d~ firmament
(Nyamtaregou) .aucentrç cie
« Les Naoudemba ... se seraient
ou.voûtecélestequ' on désigne par
laquellese dressait un grandarbre.


' l i
1
1 :
.
.
infiltrés entre les Kabrè et les'
,',
.
-
' .
,
.
.sangbanbim, :"
,.
Sous. cet· arbre, f l ',aïeul de.
~,. '
"Lamba .,. »6
'.
Niamtougou faisait dessacrifices,

I-J
'
Comme on le vo it; retracer
immolant un coq rouge et une
Cepen0an~ le même auteur teD~l?t
l' hist~'i'r~ des, origines drs
pintade, .à.,> des j.périodes
compte de certains myt!~e~,
Nawdeba ne paraît pas évident.
déterminées pour assurer le bien-
recueillis sur place concède qu'il
Toutefois, nous essayerons .â la
être de sa famille. Cet ancêtre
devait y avoil: aussi des'Nawdeba
suite des auteurs que nousvenons
s'appelait Keg~lidi,mgomah etson
autochtones, En effet il écrit plus
de citer et des traditions que nous
épouse Iya. Quand parfois,
, .loin, « Toutefois, la population
avons pu rassernblerd ' apporter
l'homme avait oublié d'accomplir
'actuelle semble résulter :d,',un
des éléments de réponses à cette
le-rite sacrificiel àtejnps voulu, le
mélange entre·lesémigrantset les
question, suivant les différents
couple et ses enfants voyaient avec.
anciens occupants, .car. certains
g!"o,\\lpen~ents.. .,
" ,
étonnement, l'arbre sacré s'agiter
anciensprétendent que leurs
d~ tolites ses branchesavec furi«..
..
ancêtres sont descendus du ciel;
- "
. ' .. ,
-
...' . ~". "
'
.
.
- .
'"
.1: 1Cas de, Niamtougol/_ "
C'était le signe que le moment du.
dans le bois sacré de Kouka tou]
. sacrifice rituel était passé et que le
armés»7.
-. 1
D~uxj1ypothèses peuventêtre
génie protecteur de lafamille était
,
.'
'i':
.
retenu~sà,PI:OP~Sd'es originesdu
courroucé' ; parcé signe, il"
Cornevin dit à peu près la même
peuplement de Niamto~gou. " "
réclamait à Keguidimgomah I~ tulte
chose
« Les
1':-1 aoudem ba
qui lui ét~i(dü. ;Le "(oï'iCiriteur
proprement dits,habitantsde Siou,,
Le
peuplement." de.
s'exécutait pour retrouver la paix.
l~ic.mtougou, Ténéga, Kouka et
Niamtougou résulterait du
C~t arbre, à "~al'sc .de' ses
Baga ... se disent formellement
brassage d'éléme;nts venus
mouvements et ses manifestations
autochtones »8. Toutefois il
d'origines diverses."
mystérieuses, aurait é.t~~ baptisé :' .
reconnaît plus loin toujours sur la
-
Ces éléments se seraient
« GnamretuQu ».
ou
"
'
1
..
base de traditions recueillies sur
'mélangés à un peuplement
« Ny~mtetugu », c'est-à-dire « ce'
place que « il est probable qu'une
autochtone.
qui remueou s·'agitevioIemment\\>.
.
fraction non .autochtone .de
.
"
. . .
Naoudemba est venuedu nord-
1.1.
Autochtonie
ou
UdLSt et s'est 'trouvée bloquée mi
migration?
pied de la falaise dans un état
ne" désignent jamais les populations
d'hostilité permanente vis-à-vis
in.qigènes par leur vrai nom ,et ~i par
Lorsqu'on examine lapremière
hasard un
administrateur écrit
des Kabrè »?.
(Neouaem » au lieu de Losso )) terme
hypothèse, l'évocat~on 'd'une
impropre, appartenant .eux: dialectes
origine historique n' excl ut pas
Entre mythes d' origineet traditions
l
,

\\

voisins, il fait sourire de pitié le
l'autochtonie.
comtnis »
'.
.
.' .
historiques, il règne Une certaine,
J Baleqa. Alano, J, 1983, p. 4,
confusion, due à l'interprétation
"
"
4
Idem,
1
Lossutu signifie en effet. celui qui
II
5 Marrninona.
A, 1990, p. 21,
J on peut faire de la phrase
~;ent d~ L~ss~ 'ou èn est originaire' ,
6 Froelich .:.rc" 1963, p,65:
qu'auraient prononcé les ancêtres
; FrobèniusL. 191'3'
7 Froelich, J, C" idem, p. 69,
comme le souligneJacques Nicole"
2 A ce propos, Froelich écrit dans « la
BCorne.vin, R., 1969, p, 38
tribu Konkomba du Nord- Togo p. 104 :
de la SIL
9 CornevinR.
idem, p. i4
,
10 • Te 'reda «:nfaagan»
il ~st remarquable et curieux que les
10 Société tnternationalè de Linguisti-
.;ig.ilfie littéralemènt « 'lOUS sortons
Européens et même l'administration
que
Rev. CAMES - Série B, VoLOOS N~1;-2. 2003
185

Sciences sociales et humaines ..: '",
Par la suitel'aricêtre fondateur, fier
les descendants des ancêtres
. portait des outils. La femme
de son-arbre sacré et puissant.se
J' venus'des groupements voisins
avdii''Jd' se~énces:Cc"couple,, "
serait 'attribué le 'pouvoirdecè'
, "(Baga, Yaka,:Agbandè)'i
de~' an~~i~ës des Los\\o allèrent'
génie protecteur et' décida de-s.~ ~
- "la descendance des Lamba,
{oride~ Niamtougou ~j~ ,-" .
.
. . , ,,',.
nommer' , . '
'lui-même
anciens occupants 'du'site'de
...
« Nyamrètugu »:C'est de là que',
" ,
"
,
"
Niamtougouqui durent partir
Une autre variante recueillie, par
seraitné le'nom du groupementde
versl'Ouest"
.. ,"
le même auteur auprès du chef
Gnamtougou 'ou: Nyanitougou,
Birregah' consacre toujours Koka
aujourd"hui "transformé en
La descendance de l'ancêtre
com'me étantle nombril d{l pays
Niamtougou, dontl"undes lignages
fondateur représente cependant la'
nawda.
'
,
est Nyàmtaragul
, , ' ,
grande majorité du peuplement
dans lequel se sont intégrés les
«A l'origine était Kokaou
Cet ancêtre fondateur serait
autres composantes, Outre
Ko uka ' d'où
sont
'sortis
l'initiateurdu Samberm"
Niamtougou, on note à Kokaune
Niamtougou, Yaka, Baga, Ténéga,
."
.
l
, ' 1 '
certaine similitude quant' à son
Agbandè et autres »" ..
. 1.2:' Un peuplement issud'un
,
.
. ,
.
.
'
peuplement"
brassage
( ,-
l .
"s • " J' : •• '
:
l ",
'
2,' ' ", KOKA'
Le second mythe que rapporte
La forêt à travers lé mythe de l' an-
Djafala? 1 moins impérialiste se
cêtre fondateur, apparaît comme
Koka en effet nesemble pas avoir
concentre beaucoup plus sur le
1
était le 1ieu'des origines d"'JÙ il la'
échappé aux traditions am~:)iàTIte's.
groupement de Koka. L'ancêtre
falla-sortir un jour pour diverses
Ici aussi le couple fondateur est
fondateur de Kokaest descendu
raisons: '.o'"
'~,,"
' \\
. ' ':
,;,
,~
descendu du cie l. :'M.~is à la
dücieldans une forêt appelée
l
'
différence des autres localités, ici
Rakparmere" .
L' homme
" d' ordre démographi~~~'
s'appelaitM'toua, Mais l'on ignore
,.1' ( :,.
la tradition 'mythiqueprendun
le nom de sa femme.
, économique, social , '"
caractère hégémonique, voire
, • '!
"
'~,
1

,'stfatégiqüé et militaire.
impérialiste.
"
",' " "
IJ' ...
De ce couple fondateur naquirent
/~u
en effetquatre filsqui fondèrent les
t'otar.. les ci~sce~1d~~ts .de
La première tradition rapportée'
quatre autres lignages.
!" ancêtrefondateurquittèrentdonc'
par Wasungu ditapeu"près~'eci,
la fo~êt pou'~ s"ég~ille';.'dans I~
nature fondant iès lignages QU
« A Kouka; il y CI une forêt
c;w rtiers qui constituèrent parla
sacrée, On di/que c 'estlà 'que
-;,1
' . ' . . '
) : ."
l ,
I j
" .

suite
le .groupement
de
sont sortis lésLosso. Onraconte
• l
' , '
<. ".' ",'. 1 ':'
' .
Niamtougou.
qu 'unjour le ciel s'était couvert
1 Les autres lignages sont: Bontiga,
Daoura, ,Founouqou et. Sarnoqou.
de nuages au-dessus de laforêt
2 C'est I;un des plus anciens rites ini-
. C'est au cours de la for-
sacrée de Kouka. Le ciel était. si
tiatiques 'chez I~s Nawdeba " voir su-
pra p : 4 '
'
mation de ces lignages que se pro-
noir qu'il était impossible de se
3.11s
s'en vont fonder les groupe-
duit le brassageavec d' autres'peu-
voir à quelques mètres, C'était .
ments d'Alloun, Leon, Pessadi, Sara-
ples, soit avec les aI,1cie!~s occu-
pratiquement
la
'nuit,
Kawa,
' '
• Wasungu, A.., 1976, P 17.
nants des lieux, soit avec des peu-
Brusquement, un vent fou-se
5 Malgolmiena Birregah, dit Babakè
ples ~ei1Us'd'un peu plus loin, .
leva, 'secouant [urieusementies
devient chef canton de Niamtougou,
arbres et emportant les feuilles
puis chefsupérieur de~; « Losso »,
sèches." Le' cielfut illuminé par
dans les armées 1930, Il cumule 'ses
, Ainsi on distinguera dans le
fonctions jusqu'à samort le 30 jan-
des éclairs et résonna du fracas
ï-,r:l plementdeNiamtougou ,:
vier1960, Ceci explique peut être cette
de l~lfôu-dre: At'ssitôf'l{n hdmnlé
volonté 'affirmée, de faire de tous les
, , ,
et une femme-descendirent 'du
gro'upements « l.osso». des appen-
la descendance de ,1 'ancêtre
dices de.Koka dont lui-même est issu,
ciel. L 'hommeétait armé et
fondateur' Keguidimgomah,
6 Wasungu, A .., idem p,18,
,
"
..
7 Djafala B, Hi94
P, 24
'
\\
\\86
Rev. CAMES ~ Série 13, Vol. 905N°"l-2. 206'3

. '"
Sciences sociales et humaines
La descendance de ces fils sans
l'ancêtre fondateur; en dépit de
les-anciens -se- rendaient dans
doute à l'étroit dans la forêt mais' .: '
~I'existeri'c~:déce mythe.quelques:" .' l cette localité pour faire' des
surtout pour des raisons d' qrdre',
"informationstendentàfairevenir .;,' cérémonies el avant de s'y
économique et stratégique sortitde '
'certainslignagesdeSioudel'Est.
,rendre"on-disai{:'«'Té ké da
la forêt pour essaimer aux .'
.5. J", Les mythes de.
r ;: j Ténawdétabè mdhrn", ce
qui
alentours, constituant a i.nsi
. descente du ciel
' ,'::-' .. ~ ,-:' :" veut dire nous-allonsauprès de
l'ensemble de Koka. ,: ,'/ ' " "
.. Jean-Claude
Froelich r'eSte.):,: ~osfrères NOi'vdebù-" -!
3.
BAGA
certainement l'un des premiers
A Baga,onretrouveaussi lemythe
auteurs à avoir recueilli ce genre
"
, de l'apparition' ou de la sortie de
de traditio~ d~ lémilieunawda:
,
\\
.' "
' , .
. . .(. 1:.
.).
.~: '\\ ,
'\\
~.'''"
,
, \\
la forêt du 'couplé' fondateur à
Il ~appo,rte en effet ce qui ~U!t; , "
A" partir d'un corpus de mots
Samaragou. Ce couple donna
« ;.. certains Anciens prétendent
. .
.". ~
.
.
,
\\
'.
\\'~
."
recueilli .'à,Anandana ' que Awi
naissance à quatre fils dontla
q~{e leur« ancêtres sont descendus
(1997. :33) reproduit dans Je
descendance constitue l'essentiel
du ciel dans le bois sacré de
.
. , ' .
\\
"
tableau suivant, il sembleque cette
des habitants de ce groupement.
Kouka, tous armés, m;ec: leurs
tradition-repose sur quelques,
Cependant quélques traditions
outils et leurs semences, pendant

. . . ,
l
'
fondements lingustiques.
affirment l'existence d-ùn
une effrayante tempêté illuminée
peuplement qui vientde nulle part,
par les éclairs et résonnan! du
.
"
',' ",,'.
ce qui suppose une certaine
fracas de lafoudre. Ces premiers
anciennetépar rapportà ceux-dont
honimes
,auraie~t','fondé
,
.~ .
, ~,
L'ancêtre sort de la 'forêt à
Niamtougou. A Hagou, un autre
. :
.'\\
Samaragou. ! "
cc!uplede.s;~e~4itdu ~/eldans les.
4.
TENE'GA
mêmes conditions et' fonda
l',.
.
,
,
'
,l,,'
L'histoire du peuplernèrit de
Siou »' . ,
.
I {

t"·'
"
.
\\,
.
Ténéga se retrouve à pe:u de 'chose
Sur place,on continue~91,ljo.urs de
près dans celles qùe nous venons
réaffirmer cette autochtonie à
ri'évoquer, En effet les causes et
travers le mythesuivant." ,".' ','
"
'
, '
les facteurs du peuplement sont
« Les ancêtres des Sébo" ainsi
.
.' . .
,~
,
identiquesà ceux qu'on observe à
que ceux des habitants d,e
\\',
1 ~ •
Baga. lei aussi, les gens affirment
Sioukawa so~1 descendus du ciel
.... ;
être sortis d'une forêt sacrée."
à Yafigu d'où ils se sont séparés,
• J \\ ..
1
• • • ,
Pour les uns celle-ci se situe à
les gens de Sioukawa allant
i :
Kurnfirgou ou Kpamnone près de
occuper leur siteàCfuel.,
'
Koka,'d'où ilsse transportent dans
Quant aux Séb;, ils '~e son!
la forêt de Ténéga à Djofaaga.
d'abord.installés il Kpantaraga
POLIr les autres, le premier couple
(foi~ç; :s·jtuée'à Hdgu) puis ~
apparaît sur place dans la forêt de
Birago (forêt toujours située 'à
f ' .• ,
Ténéga.
,Hagu) el (e.sl de là qu'ils se s?nt
Cependant la plupartdes traditions
dispersés pour ,çzl!çr créer les
soi.tiennent qùe c'est de la forêt
différents
'" groupements
sacréede Djofaagaque que partent
actuels »3.
des groupesde personnesqui vont
5.2 - L 'origine historique
fonder lescinqlignages constitutifs
d'après les tenants d'urie origine
de Ténéga. -' ,
,
historique, les ancêtres des Seha
5.
STOU
'vi~ndraient del'est d'une 'Iocalitë
"
.,'
les traditions recueillies dansee
déno~l~lée Ten~taba a~ nor'd' de
groupement luirecOlii1~isseùt aussi
Djougou,
"
uneorigine mythique,notamment
lorsqu 'il y avait des calamités,
1l: ocalité située. au nord de Djouqou.
par la « desceïite du cieliide
(famine, manque de pluie etc ...J, -,
;
'.
.
. .
.. ' ......
'. ' : :~ 1
Rev. CAMES - Série B,Vol. 005 W 1-2.2003
/87

Sciences sociales et.humaines
1
Mots
Dans la langue de Ténataba
EnSém
La nâte
Saa'bé
Haa'bé
La calebasse
Winza
Winaa ou Winbiza
La femme
Fooga'
,1 •
Fooza
- ,
La fille
Bissêfelza
,
Bissêfelza ouêerza
Le zarcon
,
,
Falandaza
'
,
Falandaza ou Falga
,
! . '
.•
~
.
,
.
Cette parenté linguistique, réelle
des traditions les' ignorent. En
crédible : d'abord parce-quec'est
avait été établie Cornevin qui
v~'iÙ'toittëfJisune version- que
l'une des rares fois qu'un auteur
écrivait:
«la, parenté
rapportè Awi1 , « Tén'ataba est la
en.faitétat, ensuite et surtout parce
linguistique entre Taneka et Pila-
,;ati·jé~mère de tous ic.s:Nawdéba
qu'aucune autre ~ource du pays
Pila cl'une part .Naoudemba de
act itels. Tous y vivaient en
nawda (Niamtcugou. Baga)
.
,
Niamtougou Tlogb) d'autre
p arfait e
flClrmonie'
'dans
notamment Koka clont
les
part, m.a été signalée voici dé
différe'ni.\\: 'quart iers. C'est à l~t
ressortissants sont mis en ca~lse
10ngues'ClJ1hée:\\'" 'i p ar
les
:\\'~it~ d'une guerre perdue-parles
n'enparle..
rilssionnaires catholiques du
Naw'aébà q i~~èeux-ci ontquitté
.
.
\\
~
\\
.
.
\\
\\
"
.',
. '
, . '
. ."
Togo, Le RP Brungard allant
'ta localité,' celle-ci les ayant
Certes, il existe une parenté
visiter les 'Pères de Djougou
~PJJ'Q.:ld:'l"·'à')~iir,\\:' frères d~
• 1

. ,
'
l
, ~ 1.
: ,
•• 1.
Jinguistique entreles.nawdeba et
parlait directement avec les Pila-
Ténataba. '
'
'.
.. ,
"
.
"
~ ~
"
.~ ..
'
'
'-',
."
~.
",
certains groupes présumés
Pila dans leur langue, De celait,
t
•. '


'
~
~ \\ •

l"
~.
v-
autochtones de la .région ,de
les Pères tentèrent d'utiliser la
Les Ténàtaba, étahfdes éle)leüi-},
\\
,
~ \\
, ~
.,
1
Djougou. Ceci nous avait conduit
catéchisme du P Brungard,
'a'/laief!t faire' pli[tre. leurs
à
po.sel~,I'h~pothèse. du
Nawde Katekisem. paru à Rome
troupeaux n011.10in des champs
prolongement de ce peuplement
en 1948», }îles Person, dans une
d'ign(((~1es des Kokatiba' 'et cm
,
,-
" \\ '
..
'
' .. ,
autochtone par les Nawdeba au
note
manuscrite
sur
la
profitoieht'pour voler les petits
.Tqg'04.: Mais ceci ne permet pas
formation des peuples }'Owa et
lu bercul~:\\" d' igi1a me« 'qu'ils
.de désigner un endroit, enc9re
tomba, confirme celle parenté
!àùaie-rù 't;tire lorsqu 'ils avaient
"
' . .
' \\
,.
,", '
moins une localité avec précision
'par la toponymie et signale des
, Taim. Ayant su cela et comme le
c'omme' lieu d'oriui{1e des
villages Losso comme Yaka
(ait de détei;r~r' Leur« lL~bercules
'N~~déba.Ce récit s~n7l~le être le
(marché) et Niam Tougou qui
d'igndrnc,\\:,'"
compromettait
.fn)it de J" imagination à partir cleÎ;l
signifie « endroit de l'eau» en
'dangereuse~1.èntle'ur survie, lès
réalité q~l~ Constitue l' il,lcontestabic
Pila-Pilai,
Kokatibà placèrent des ';r;éns
parenté linguistique. Tout au plus
pour surveiller les champs. Et
pouvonsnous privilégierà partirde
S'il ne semble pas exister de doute
'comme ilfallait \\' y attendre, le
ce récit une origine orientale, d'un
~
.
. .
.
sur laparentélinguistique entre ces
manège :~'e reproduisit 'et les
des groupes peuplant Siou.
peuples que citent Cornevin et les
voleurs furentarrêtés ei reçurent
.
,
. . '
.
.
Nawdeba, on peut tout de même
urie sé~;ère; correction; 'et Feurs
Venant de l' Est. ce groupe fit
s'interroger sur les mobiles qui
troupeauxfurent massàcrés
\\:
. '
,
d'abord halte à Siou-Kawa' .Mais
poussent les Sébaà se séparer de
' .
'.
Jes Lama occupaient déjà leslieux.
leurs frères de Ténataba, et à aller
Informés, les Ténataba exigèrent
Ils durent donc partir ,yers cie'
aussi loin de chez eux?
que ,J tous i 1es
N aw dé ba
'noliveau~ territoiJ'cs,c"estainsi
'quittàssent la "localité.' Une
qu'ils finirent pal; atteindre Yafigu.
5. 3 Les causes de la
'-gùërre éclata et les Nawdéba
, migration
vain~'it.~'~'prire~tlafuite ».' ..
Yafigu, littéralement: nattede sel»
Elles ne sont pas du tout
.ou «(.rocher de la paix ,>l.'en r~ison
, évid~n'tes à établit: Lo, elupart
Cette tradition semb'le peu
.deson sens semble être le, iieu, OCI
,
1
1
..

..
...'
ils trouvèrent fa paix et décidèrent
,
Variante dialectale du nawdem. parlée a Siou
,
, ~'..
188
Rev~ CAMES.- Série B, Vol. 005 N~ 1-2.2003

Sciences sociales' et humaines
donc de s'y établir.
pas installés au même moment.
On y rencontre en effetdesmythes
de « descente du ciel », expression
Durant leurs pérégrinations jus-
Par ailleurs, la forêt· sert
qui peut en fait aussi désigner une
qu'au Yafigu, ilseurent poùr guide
régulièrementde lieu de refugeen
direction géographique.Ce sonten
un 'chasseur émérite du 'nom de
ces temps d'insécurité, cequi
effet les premiers chercheurs
Sukuti. Sukuti vientdu Suku hutte "
explique l'omniprésence des bois
• (européenssurtout) qui l'ontmal
, dont la corruption aurait donné
comme lieu d'origine dans les
comprise et mal traduite, Jacques
Siou. Quelques temps après,
différentes traditions.
NiCol~4 écrif:"
Sukutia futrejoint par ses-frères.
Lestraditionsde Siou affirmentet
Enfin les Nawdeba ne sont pas
«'La ~onfusi~h eilt~e Nawdeba
soutiennent qu'avant l'arrivée de
tous' des émigrants dans· leur
v~nus d~i' Nord êtNawcl'eba
leursancêtres, le site étaitinhabité.
habitantactuel.
',"
descendus du cielpe~lt provenir
. d~s deux int'erpl:étatio,nsqite l'on
III.- DE
L'ORIGINE ' ET
Il reste néanmoins à déterminer le
peut donner laphrase que lesdits
à
DE, LA
PERIODE, PRO-
ou l'es 'Iieux de provenance des
ancêtres auraient prononcée, à
,'.
l ' , , ,
,
.
BABLE DE L'ETABLISSE-
éléments immigrés et le moment
savoir en nawdern « le redan
MENT DES, NAWDEBA '
probable où ilss'installéntdansleur
(a (J g (J n »,
ce"
qui , s.i g ni fi e
site actuel.
.
.r.:
, ;
1ittéralement '(; 'I~OUS velio'ns cie
Commelestraditions desdifférents
. ';
dessus ». To~ÙléiJ~I~c1' du s~ns que
l
'
• • ~ j' •
"
• '
• J
i
~, ,
l ' •
f' • '-
groupements nawdeba que nous
Se basant.sur des ressemblances
l'ori donne 'au mot (~ faagan: .
venons de présenter l'onrrnontré,
linguistique, Frobéniuset après lui
(dessus; èn haut) pci(lyant'dé,signe~
la question de leur origine et dela
Froelich (' -) ont pu écrire-que les
c~ qui est au-dessus'. mais aussi ie
période de 'Ieür établissement
Nawdeba seraientvenusdu Mossi
point cardinal nord ».
J '
~, ."
, ~.

, . :
. '
. : .
f, ' .
restent ace· stade dé' nos
au-début du XVIIè 'siècleet se
investigations entièrementposée.
seraient infiltrés entrelès Kabiyè
Â"c~tté"l:emarqlle tout!là' f~it
eriles Lamba alors au contact.
p~rtine~lte, 'ïi fa~lt'a.lOut~/,que.lès
Origines mythiqueset historiques
Mais cela paraît une' hypothèse
gens de Niarntougou, disent que
s'y retrouvent: sans sembler se
aujourd'hui dépassée. ' ;, ; '". ,
1 li r 1:111e êt re vie nt de T' est
è
.
f
.1 ";"
• t •
contredire, ce qui nefacilite pas la
~
"
.'.'
,
« Ton'kèn ». Ailleurs, on dit venir
tâche du cherchell!".
Le RP 'Prost2':a montré que le
du nord « Ton'faaea ».Ceci laisse
'pe'nser!qu' il)'
nawdem est une langue 'à part, il
a~ll~ait eu d~ux
Quel crédit accorder à' ces
établ it que 35% de mots sont
grarides ;11 igrati9qs.enprovcnance
traditions? Comment en faire de
du
identiques dans les'deux langues
No~d et dé l'Est',
.
.
, 1
l'histoire? On peut cependant à
more 'et' nawdem.vmais 65%
partir de' celles-ci formuler
restentdifférents; Ceci prouveque
DaJ~~ cettehypothèse et sil'on tient
quelqueshypothèses,'" .
.
les deux-peuples mit dû avoir un
C~;ll'pte de la parenté linguistique
quelconque contact autrefois;mais
que signale Cornevin entre Yowa
Tout d'abord, il semble que les
il ne.fautpas conclure hâtivement
(Pi ia-Pila), Tamb[(\\~ioùha cl' un~
différentsgroupements ne se sont
. de l'origine mossi des Nawdeba.
part et les Na~debâ d' autre part,
..,~ .
on peut en. déduire que' ces
RobertCornevin' fait, lui aussi, la
derniers seraient le bro1 ongement
des premiers. l " , ' ;
' , , '
.
. , Cornevin. R.,1981, p.39
même remarque et pense surtout
2
Awi, M. ; 1997, p.11 Tradition
quece serait unrameau primitifqui
recueillie auprès d'un certain Djato
se seraitdétaché avantlaformation
Le peuplement na~éIa du Togo ne
Tabena, 6.0ans cultivateur à Siou
(BaI9a)
,
du peuple mossi, niaisconclutque
serait-il qu'un glissementd'est en
3 Habitants de Koka
:
la \\ plupart des' 'groupements
ouest
d'une, population,
4 Tcham, B.,,1994
.:.',1.
.:
habitantlesdeux cantonsnawdem
anciennement établie
,
dans
.
,
la
5
Localitè situèe dans l'actuelle
prèfecture de la Binah.
se disent autotchones,
région? Tout porte à!.t' croire..et
Rev. CAMES - Série B,VoI. 005 Wï-2, 2003'-
'.
. . . . .
. '
189

t,:
. L ..
'!
. j . .
de -semblables . mouvements,
l'igname, du
supérieurde l'Oti, au Dahomey et
h~{r;~';)t, du 'gombo
s'observent chez lesKabiyèet les
el pe,.ul-pl';e"du
.
. . • .
.
t " . , "
ri; , élevage du'
auTogo.et celui des trois Voltes:
Tarnberma, ensens inverse....
bœuf i(ç,.lç(c:hèv?:e,du .mouton
,
.
.
, /
Volt~)Blariche~ Volta-Rouge-et
VoltaNoire.en Haute Voltaet au
e~.du chien :.PPI~f~~·I[(}n,çfuJlc(n
Su;' la date de leuf ét{blissien;ent


'
,
1 "
1 - . '
1
) r"
.,
'
Ghana»2. ' ..... ,
.,
desemoule (ou to) et ife la bière
dans la région, aucune certitude.
.....
(pu doit;)
, .' •
. " : t,
~.: '
;"ulilisali~/1 du sel (le
~ .
. "
- ~ i l " ..
" ;
.'
Célie-ci semble' suffIsaclment
Bien que cette délimitation
~q.;potas,ye -aliment aire, du
éloignée.
En
~ffe't;dans
géographiquesoit approximative,
condimentfail. ,rie graines de
l'hypothèse où Kabiyè et Lamba
el.ler permet de . poser' des
néréfermentées (ou soumbala)
étaient en contact.Ia sc'issi~nest
hypothèses quant à l'origine.de
et. d'une graisse végélole".lrès
a~sez, vieille pour que ies' cleùx
, probablement celle du karité .
certains peuples vivant dans cette
~
• 1
.. '

J

dialectes
. soientsinoii
maçonnerie de pisé: emploi du
aire et qui se disent autochtones.
incompréhensibles.' du mbin~
[er' ». Tout cela situe le début
,.'
étrangers pour les' différents
En effet, rien .ne nous permet de
dela dispersion. des populations
10c~teUrsaujourd'hui.
. . :
Ott-Volta après L'avènementde
supposer que la langue ancestrale
ait.étédifférente du groupe de
la métallurgie en Afrique (le
A p~~ir des parlers proches du
parlers le plus répandu dans cette
l 'Ouest et avant 1lm roduction
nawdern et qui'sontUsités dans la
aire: un groupe, d'après 1es
de cheval de selle..
régf611'.~nou·s. allons 'esquisser
, r .
'. l,,'
spécialistes-de structureanalogue,
quelques hypothèses de travailèn
de phonétisme comparable et de
L'intérêt, de, cette hypothèse est
nous référant'à GabrielManassy' .
lexiquelargement commun -, S'il
qu'elle permet «le 'situer .de
.fallait voirdansces affinités la trace
manière approximative le moment
.En effet,au terme cl'une enquêtelà
d'une proto-langue commune.cela
où cette dispersion s'est faite. En
laquelle cet auteur a procédé sur
voudrait direqu'il existait autrefois
effet,bienqueles auteurs ne soient
leslangues parlées d~s cette'zoné
' .
- , '
"
'
une continuité dans les territoires
pas tous d'accord sur la période
ilétablit qu'elles proviennent d'mie
où.ces langues sont-parlées- ;)et
de l'apparition du travail de fer. ni
~ême Origineet constituentune
que la différenciàtion·ne· s'est
surle.lieu, il semble généralement
sous-famille.
t ,
produite qu'ultérieurement. Le
admis que celni-ci date.en Afrique
manque d'unitépolitiquev.est à
occidentale, du llf siècle avant
Cette affirmation se' fonde sur
l'origine de la variétéde celles-ci.
Jésus-Christ ou bien avant au VJ'=
l'exist~nce d'un ensemble' de
siècle.
correspondances'phonétiques,s~r
La communauté linguistique
l'organisation commune du
d'origine auraitété établieavantsa
Par ailleurs, il sernbie, cl'après les
.système nominal, surl'emploipour
légendesmossi et dagornba, que
dislocation dans le nord-ouest du
l'expressionde modalités verbales
Bénin, actuel,. dans.la région de
l'introduction du chevalde selleait
analogues d'Lm matériel également
l'Atakora. Sur la période probable
été faite par des conquérants au
commun et sur '1' existence d'un
de
l'extension
.de,cette
moment de l'instauration des
patrimoinelexiça! imp~rt~t.
'
,
' , '
communauté-au-delà de: son
royaumes kanuri et haoussa, soit
au XI" ou XII" sièclescie notre ère.
territoire initial, Manessy émet
Cette sous-famillé, Manessy
.l'hypothèse suivante: .
Sices indications sont exactes, la
l'appelle '« Ott-Volta », «pàrcé
,
,
,
dislocationde la communauté oti-
que son aire actuelle couvre é'n
voltaïque se serait produite entre
« Tout au plus pouvons-nous
effet, d'esten ouest, le bassin
affirmer qu'elle était déjà en
le IIIi: siècle avant Je. au plus tôt
el: le début du second mil'lénaire de
possession 'des techniques de
notre ère (soit sur une période
product ion et de consommation
de
.
. .
1 Froelich, J.C. 1950
quinzesiècles). " , .
qui caractérisent .octuellement
2 Prost (RP), 1966
~
1 .
.
encore les sociétés de langues
3 Cornevin, R., 1963; pp. 37-38
.4 Nicole, J., 1980, p. 5
Quant au
Oli- Volta: culture de mil, de
centr~ de clispersi;'n
.,

. . , .
J '
...
Rev. CAMES - Série B , Vol. OOS W i-z. 2003
: ) <Jo

..»
,
Manessy le place dans la région
Leur arrivée dans leur site actuel
Cornevin, R. 1981 : La
montagneuse de l' Atakora, en
se fait sans-doute beaucoup plus
.République ..populaire du
raisondu degré de'conservation du
. tard. Certainement au xvn ou
,
Bénin,
des
origines
patrimoinelexical héritéde lalangue
XVII siècle, Les généalogies de
dahoméennes à nos jours.
ancestrale. Celui-ci est nettement
. certains de nos informateurs que
Paris, Ed. Maisonneuse et
plus élevé dans la régionde,
nous avons tenté de dresser, ne
Larose, 5~4p.·
l'Atakora qu'au nord et à l'ouest.
dépassent
guère
les" six
1988: Le Togo des origines à
Il
représenten
en
effet
générations; ce qui ne remonte pas
nos jours, Paris. Académie des
respectivement 56,42 % du Yom-
au au-delà du milieudu 1Qe siècle.
.~ Sciences d'Outre mer, 556 P.
~ -
. '. ..
.
nawdem, 50,09 % du groupe
Si l'on tient compte de la
Djafala AB. 1994 : Histoire
oriental, 40,09 % du Gourma et
configurationde leurs sites actuels,
. de Koka et de Yaka. Des
35,08 % du groupe occidental.
on peut tout de' même suggérer
origines à' la conquête
que les groupes de Niamtougou et
allemande. Mémoire de
On comprend dès lors, pourquoi,
Baga constituèrent les avant-
maîtrise d'Histoire. UB.,
en
dépit
de
quelques
gardes, suivis de Koka, Ténéga et
Lomé, 84P.
ressemblances avec le moore, il ne
Siou.
Dramani 1. 1981 : Routes de
se trouve que 35 % de mots
BIBLIOGRAPHIE
commerce et miseen place des
identiques dans les deux langues.
populations du Bénin actuel. in
La cohabitationpendant un certain
Ali, N. 1996 : La formation
Mélanges en hommage à R.
temps des Nawdeba et des Yowa,
territoriale du Togo. Thèse de
Mauny, S.F.H.O.M., Paris, p.
permet de comprendre l'important
Doctorat de 3èrne cycle, Paris
655-672 .:
degré. de
conservation du
2 tomes, 633 p.
Frobénius, L. 1913 ;. Die
patrimoinelexical ancestral par les
Awi, M. 1997 : Monographie
Kabre, in « Und Afrika
deux groupes.
du canton de Siou. Mémoire
Sprach. Vol. 3, 379-413 ;
de Maîtrise d'Histoire. UB.
traduit dans le monde non
La région montagneuse de
Lomé, 94 p.
chrétien 1961 1961, 59-60,
l'Atakora, à l'Est de l'habitat actuel
Ballong,B. 1976 :Eléments de
PP. 10 1-172 avec notes et
du pays nawda, semble bien être
recherches et d'enquête pour
commentaires deJ. Delord.
le lieu d'origine des Nawdeba. Ils
l'histoire d'une société de type
Die Losso, in und Afrika
amorcent leur mouvement en
lignager: les Nawdeba du
Sprach. Vol 3, pp.348-378
direction de l'ouest sans doute
Togo, mémoire de DEA en
idem.
après la dislocationet le départ des
Histoire, Paris.
Froelich, JC. 1950 : « Notes
principalescomposantes.
Barbier, J.e. 1989 : le Pays
sur le Nawdeba du Nord-
nawda ORSTOM. Lomé.
Togo ». BIFAN, n? 12, p.103.
Dès lors on peut suggérer comme
Doc inédit, 15 p.
1954 : La tribu Konkomba du
le
fait
Dramani'
que ce
Boukari, K.A. 1995 :Histoire
Nord-Togo. IFAN-Dakar,
mouvement en directionde l'ouest
de Niamtougou et d'Agbandé.
253 P.
survient au XV" ou XVIe siècles à
des origines à l'invasion
1963 : Les populations du
la suite de la dislocation du
coloniale. Mémoire de maîtrise
Nord-Togo. Paris, PUF, 199
Songhay. L'insécuritéqui s'empare
d'Histoire. un Lomé, 116 p.
p.
de toute larégion lorsque les débris
Gayibor N.L. 1997 : Histoire
des armées vaincues débordent
des Togolais. Des origines à
vers le sud, créé des ondes. de
1884 Presses de l'U.B.,
chocs jusque dans l'Atakora, le
1 Manessy, G., Les langues üti-Volta,
Lomé, 443 p..
Paris, SELAF, 1976, 350 p.
berceau probable des Nawdeba
Litaaba K.M. 1965 : La croix
. 2 Manessy, G., 1975,
p.197
et de toutes les populations
du Christ chez les Nawdeba
3
Un ensemble étatique impose à
appartenant au groupe de langue
tous sa langue, et ne lui permet qu'une
du Nord-Togo document.
faible dialectisation
Oti-Volta.
inédit, 9 p.
4 Manessy, G., 1975, p. 197
Manessy. G., 1975 : les
5 Dramani, 1., 1981, p. 661
. 1Q 1

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~ .'. ," ~ .' ~ '"'.~
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languesOti-Volta: Paris3]4 p.
"pade]: de Niarntougou. S'IL,.:
Nord-Togo 2è édition. 1'3 '\\ p.
Marminona,
A.'
1990:
" LOl11é/7.p."
r
' . '
Wasllngll. NP. 1976. Or~aliisatioil' .
.. Monographie' du 'CaI1tÛI1 de
.r.'
Prost (R.P.) 1966 : Notes' sur
sociale.et poliiiqü~'·dcs'·I~·m;;'deba'.'·
i,' Baga- feiiega. .'~émoire de
',le's Nawdem duTogo; in,'
Thëse de DoCtOÜlt\\ié 3';"1'" cycle'
Maîtrise d'Histoire.Uê Lomé,
'.. BIFAN, -28 (B), Y2, 'pp. 43-
en Sociologie, Paris',] 1·(j p.
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'\\70 " .. '.,0, "
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'N icole, .(; 1980 : Phonologie
',TGHAM~ B. 1997,Histoire et
et morphologie dixnawdern,
'traditions des peuplesdu
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Rcv. CAMES - Séri'e B, Vol. 005 W' 1-2.20m