_ _.;.......,.--~
"-_....,....-
Sciences sociales et humaines
INTE~L~rioNS ENTRE LA.DYNAMIQUE DE LA POPU~
LATION ET LE DEVELOPPEMENT .:LE CAS DE LOMEET
DE 'sON ARRIERE-PAYS' AU TOGO.
.
Wonou OLADOKOUN
Département de Géographie
Université de Lomé - TOGO
Résumé
Abstract
.
"
Milieu urbain et milieu rural s'opposent de
Both the urban and the rural environments
par leurs potentialités socio-économiques et entre-
stand opposed as a result oftheir socio-econornic
tiennent des relations étroites d'interdépendance.
potentialities and entertain close interclependency
Réservoirde main d' œuvre, l'arrière-pays de Lomé
relationships.As a manpower reservoir, the hinterland
est caractérisé par des conditions de vie précaire et
of Lomé is characterized byprecarious living and
des conditionsde travailpénible.Dans la zone d'ac-
hard work conditions:In the areas where they settle,
cueil,lesmigrants sont obligés de réinvestir87% de
migrants have to reinvest 87% oftheir income and
leur revenu, participant ainsi à la croissance écono-
hence contribute to the economie growth and the'
mique et à l'extension spatiale de Lomé. Les distor-
spatial extension of Lomé. The distortions noted at
sions observées-au niveau des échangesentre Lomé
. the level of the exchanges between Lomé and its
et son arrière-pays qui suscitentdes inquiétudes nous
hinterlandgenerateworries which bring us ïoreflect
amènentà réfléchirsur les causes de ces flux migra-
on the migratory flows' causes and think about big'
toires et à penser à des actions d'envergure qui vi-
scope actionthat aim at slowingdowrithem through
sent à les freinerde par une politiqued'amélioration
the improvement policyconceming the livingspace
du cadre de vie en milieu rural.
in a ruralenvironment.
Molsclés: Lomé, arrière-pays, sous-emploi, exode
Key words : Lomé, hinterland, underérnployment,
rural, insertionsocio-économique, portefaix, int~r­
rural exodus, socio-econornicintegration, carriers,
dépendance. :
interdependency,
-
INTRODUCTION
évolué de 12% en 1960 à 34% en
'tientune pl~ce.à part, car ce phé-
1997 se singularise par un accrois-
'oàmène est à l'origine de l'explo-
Depuis quelques décen-
sement du phénomène urbain qui
sion urbaine du continent noir. .
nies, la plupart des pays africains
paraîtimportant. Lomé, la capitale
C'est dans' U1l' tél contexte que
connaissent tille croissance urbaine
qui comptait 148 184 habitants en.
s'inscrit l'analyseproposée ici; il
supérieure à l'accroissement natu-
1970 a doublé sa population pour
s'agit d'étudier lévolutiou des
rel de leur population .Le rythme
atteindre 375 000 habitants en
modalitésd'insertion socio-écono-
de l'urbanisation y est parfois très
1981 et 839 000 habitants en
.
.
mique des filles, femmes et hom-
élevé.Au Togo il dépasse les 12%
2003.' Il s'agit d'une croissance .
mes' portefaix originajres de l'ar-
par an. Toutefois, tout le monde
démographique qui trouve sajus-
rière-pays" de la viIle-de Lomé.
s'accorde à dire quelecontinent
tification dans lecroît naturelet.les
Cet article montre les ré~ultats
africain est peu urbanisé en corn-
fluxmigratoires dontl'exode rural.
d'urie enquête effectuée de juillet
.paraisonde l'Europe et de l'Amé-
Dans les nombreux écrits
septembre,2002 à Lomé. Ces
à
rique latinepar exemple. Le Togo,
portant sur la ville africaine", la
résultats permettront d'identifier les
avec un taux d'urbanisation qui a
problématique de l'exode rural
raisons qui oritmotivéles dépla-
o


, ' : .


Rev. CAMES, Série B, VoL 005 N° 1-2.20.03
115

Sciences sociales et humaines
cements de 250 portefaix ciblés
différentes. La première est une
arrière-pays
5 dont 30 anciens portefaix vers
grandeville où les secteursd'acti-
les relations entre Lomé et lesvil-
Lomé' d'évaluer les structures
vités secondaire et tertiaire sont
lagés de provenance des migrants
d'accJeiÎ auxquels il est fait appel
1 développés, La deuxième, zone de
sont caractérisées par cie proton-
à leur arrivée, d'analyser les 1110- .
, départ est un milieu où l'activité
. des disparités économiques et so-
dalités de leur insertion dans la
agricole est prépondérante. Ces
ciales. Ce sont ces disparités qui
communautéd'accueil et la spéci-
deux: zones bénéficiant d'une
sont à la base des mouvements
ficité de leur rôle dans cette corn-
proximité géographique(figure1)
migratoires intenses qu'on observe
munauté. Il s'agira enfin,de mesu-
entretiennent des relations d'inter-
, des campagnesvers les villes, con-
rer les incidences des flux migra-
dépendance essentiellementmar':
sidéréesàjuste titre comme un îlot
toires observés sur lavillede Lomé
quées parune importante mobilité
de prospérité" Sur quoi,se fonde
et sur les zones de départ.
des populations de l'arrière-pays
aujuste J'attrait qu'exerce Lomé
vers Lomé. Comme dans la plu-
sur son arrière-pays?
1 - Lomé et son arrière-
partdes villesafricaines et de leurs
pays: deux zones.aux dis- .
"
".
parités importantes
.Figurè l: Localisation d~.,~omée~de son ârrière-p(fY:~'
~;.~"
Lomé' et son arrière-pays
sont deux zones géographiques
~.:
,",\\, ...f.o-----'-
, , D'après 'les estimations raisonnées
de la.Direction Gènérale de la
Statistique ~~ de la Cornptabilité Na-.
tionale.
. '
211 s'agit de BUGNICOURT J. (1970):
COQUERY-VIDROVITCHI C. (1995),
DUPONT V. ( 1985), MARGUERAT
Y(1985), VENETIER P. ( 1991).
rc:.
~.
3 Dans cet article, nous parlerons des
filles dont l'âge se situe entre 12 et 25
··i· ,,~
'"
. ans, des hommes' dont l'âge est de
~
21 ans pour les :plus jeunes et de 43
~.
'"
ans pour le plus âgé, Quant aux
a.
'0
femmes, il y a une catégorie dont l'âge
..J:1"
va de 20à 35 ans et une autre catégorie
'"
au niveau de laquelle elles sont àqées
de 35 à 56 ans. Suivant les normes
prévues en matière' de, planning
familial .une ·femme doit pour, des
raisons' de convenancebiotoqique
,'
pouvoir cesser de 'faire des' enfants à
~. . .
:34 ans; d'où l'âge de35 ans que nous
'.
'f"-
+
avons retenu dans l'identification des
. ~ -,
deux catégories de femmes.
'.
4, Nous utiliserons zones
de départ,
; . -
milieu rural, villages; de p~ov~nanc~
pour désigner tout ce qui est arrière-
'pays de Lomé y compris "l'expression
préfecturès de Vo et des t.acs.
.: '
5, Pour des raisons financières. nous
a~ons restreint'~otre' écl,1a.ntillol}nage
'à' 250
portefaix: Il 's'agi~ d'un
~.....
~
"
échantillonnage' reprè sejitatitqui
.~/.-~/
.nous 'aperr'nis surla base des
"
~
résultats de nos observationsde faire
des e'xtrapolations obiectives
"
"
Sourte :L'a~~eiJr'(J'après,lesJ'ônnées des ertquêtcs
116
Rev. CAME'S:~ Série'B, Vol. 005 N° 1~2. 2003.

Sciences sociales et humaines
triel. Cette forte concentration
tionsd'échange et l'impprtancedes
1.1-
Lomé, un miroir
d'activités des secteurs secondaire
inégalitésqui s'observent dans la
aux alouettes
et tertiaire sous-tend le rythme
distributiondes serviceset équipe-
Outre les fonctions tradi-
d'extension spatialeque connaît la .
ments adininistratifs et commer-
tionnelles dévolues à toutes lesvil-
villede Lomé.Il s'agit d'un rythme
ciaux. Celle-ci fait également va-
les, à savoir les fonctions politi-
d'extension plus rapide que l' ac-
loir l' influence que Lomé, en tant
ques, administratives, économi-
croissement démographique] ,
que zone d'accueil, exerce sur la
ques et socioculturelles, Lomé,
Avecun rythmed'accrois-
zone de départ:' des portefaix, une
ville côtière, ville-capitale, assume
seme nt de plus de 5% de 1960 à
zone dont le caractère fortement
aussi d'autres fonctions1 • Ces dif-
2000, Lomé accroît sa primauté
rural et le taux d'activités agrico-
férentesfonctions bien que tradui-
démographique sur les autres cen-
les de la population active qui dé-
sant l'inégal développement entre
tres urbains de son arrière-pays.
passe 80% , conduisent certains
Lomé et son arrière-pays expri-
Sa population s'est accrue de
de sès habitants à des inigrations
ment les conditions générales que
891% de 1960 à 2000, contre
massives qui visentune améliora-
Lomé offre en tant que zone d'ac-
432% pour la ville de Tabligbo,
tion de leurs conditions Cie vie. '
cueildes migrants.Il s'agit de con-
336% pour le périmètre urbain de
Pour qG;Ul~tpersonne
ditions nettementmeilleures à cel-
Tsévié, 121 % et 81% respective-
puisse quitter son i'niliel; d'origine
les qui prévalent dans les zones de
ment pour les villes d' Anèho et de
pour un autre , il fautque lazone
départdes migrants. Le fait que les
Vogarr' . Anèho et Vogan enregis-
de départ lui soit devenue, un 'en-
candidats à l'exode rural pensent
trent les plus faibles croissances
droit où il ne fait plus bon vIvre'et
qu'à Lomé, le travail est moins
observées au niveau des autres
que fe l~ilieu d'a~cueil attractif De
,
.
.
pénibleet plus rémunérateur,qu'il
centres urbains de la région mari-
tout ce qui précède, l' impression
y ade meilleures conditions d'ins-
time. Anèho et Vogan sont pour
quidomine estqueLomé présente
truction, d'éducation et de forma-
l'essentiel, deux villes qui se loca-
aux .migrants 'qui y arrivent: de
tion, de meilleures possibilités
lisentdans l'arrière-pays immédiat
meilleures conditïohs dattrait.A
d'accès aux infrastructures sanitai-
de Lomé et qui constituent pour
l'inverse, qu'est-cequi faitque l'ar-
res, tout cela constitue des facteurs
elleUÏ1réservoirhumain , d' oùpar-
rière-pays n;arri~~ pius il retenir
qui poussent à migrer.
tent d'importants flux de migrants.
ses enfants?
.
, .95% des activités indus-
Cette croissance de la ville de
1,2-
L' arrière-pays de
trielles du pays sont localisées à
Lomé ne peut être dissociée du
Lomé : une zone à conditions de
Lomé et dans son agglomération.
rôle, politique et économique
vie et de travail précaires
Il en est de même quant àcequi
qu'elle joue depuis l'époque co-
Les réslIlÛlt~ de l' enquête
concerne laconcentration au niveau
loniale' .. La situation deLomé, la
menée en 2002 à Lomé sur la per-
dès emplois salaries et des salai-
capitale,bien que renforçantla pri-
ception symptomatiquecie l' exode
res, des équipements socio-collec-
mauté urbaine du Sud, notamment
rural permettent de cOllstat~r que
tifs, du personnel enseignant, mé-
de larégion maritime sur le reste
les portefaix interrogés sont dans
dical et pharmaceutiq ue. D'après
du pays, justifieles signes de
leurgrande majorité~Ùgi naires des
MARGUERAT y 1985, Lomé
macrocéphalie qu'elle manifestait
préfectures des Lacs et deVo (fi-
avec un septième de ta population
depuis le début de la colonisation,
, gure2).94%del'effèetifdespor-
togolaise, concentre lamoitié des
.notamment à l' époque allemande.
tefaix Interrogés proviennent de
citadins, 21% des élèves de l'en-
La macrocéphalie urbaine, ex-
.ces cieùx préfectures considérées '
seignementprimaire et secondaire,
prime l'écart extrême entre Lomé
àjuste titre comme l'arrière-pays
27% des lits d'hôpitaux, 40% de
efle~ villes moyennes en général
immédiat de Lomé en raison de
la consommation de ciment, 55%
et principalement celles de son'ar-
'Ieu'rp~o~imité géographique." Ces
des médecins ep4% des pharma-
rière-pays, de quelque point de vue
portefaix sont issus demi 1ieux fa-
ciens .. .;: 77% des employeurs,
qu.onse place' .populatiori, p~o­
rrÏjIiaux"do'nt 81%s' a'doillleÎ1t aux
88% de l'élèctricitéconSommée e~
duction matérielleet intellectuelle,
activités agricoles 20ntl:e 1'9%
1982-19832 , soit 83% de la basse
niveau de vie, revenus.services ...
d'entre eux quisè consacrent à
tension et 91% du courant indus-
Elle déù~nriine le niveau des reia~
des activités dll"te'rtiaire7 • L'aèti;- .
.
,
117

Sciences sociales et humaines
vité agricole y est prépondérante,
fier leur départ vers la zone d' aé-
ce qui.laisseapparaître queles zo-
cueil.
'
nes de départ s'apparentent' a~
milieu ruraL Il est à noter que 63 ro
des portefaix concernés par l'étude
exerçaient dans leurs zones de dé:
part des activités génératrices de
revenus. Celles-cileur procuraient
un revenu moyen mensuel de
8228FCFA8 • Il s'agitd'un revenu
insuffisant qui puisse permettre à
leurs bénéficiaires de subvenir aux
bes6in~ de ieurs familles dont la
taille moyenneest de 6,32 person-
, 1 ~, •
nes, ce qui les prédispose à la pau-
vreté,à un manque ci' argent
comme l'ont eu à indiquer 92% de
fill~s et femmes portefaix interro-
gées représentant 72% de notre
échantiÙon. '
"
Quotidiennement expo-
sées aux tracasseries du foyer con-
jugal et incapables de juguler les
, . ~
effets pervers de l'endettement qui
, mine leurs activités commerciales,
notre, enquête a montré que '73%
1 Il' s'agit des fonctions supérieures
les voies ferrées: en 1905, le rail
de contrôle, de commandement,
atteint Aného, en Hi07 Kpalfrné, en
d'es femmes étaient obligées de
d'encadrement et de direction de
1911 Atakpamé. Tout le"· Togo utile"
quitter feur village d'origine pour
l'espace géographique national en
de l'époque d'aprés MARGljERAT Y.
Lomé à la recherche de meilleures
général et particullèrement de son
1989, est ainsi drainé comme un
~onditionsd~'vie
arrière-pays. '
.,
..
entonnoir, que renforcent le réseau
et de travail. Pour
routier et les lignes télégraphiques"
27%d'ent~e ~iI~s,
2
En
2002"
Lomé
.et
son
c'e;t le man-
aggloméra'ti~n consomment 80,25%
6, Anèho et Vogan chefs-lieux des
que de teIT~s' de culture qui l~s a
de l'électricité de 'la basse tension et
préfectures des Lacs 'èt de Vo sont
, l
'
83,42 % du courant industriel.
respectivement situées à '45 km età
poussé à partir.
.
3 A titre d'exemple, entre 1970 et 1981,
53 km de Lomé.
.
, En. ce .qui concerne l'es
tandis que: [a population de Lomé s'est
7 Les activités du tertiaire portent sur
filles, 13% cl' entre elles sont con-
accru de deux fois,' l'espace urbain
l'artisanat (Menuiserie, Maçonnerie,
s'est étendu de plus. de trois fois,
Couture, Plomberie: Cordonnerie,
traintes d'e quitter le village pour
passant de 1900 à 6000 hectares.
Blanchisser.ie
),
l'artisanat' de
.éviter un mariageforcé, 37% pout
Aujourd'hui, la délimitation de la ville
transformation· qui
concerne la
échapper à la monotonie du cadre
de
Lomé
par : , les
autorités
préparation
du
Sodabi
(alcool
communales fixe la superficie à 20
traditionnel distillé à 95° à partir du vin
de vie rural et 50% pour se pro-
000 hectares.
,
de palme), du gari, (farine de manioc
curer des moyens finariciers devant
4
L'accroissement de la population
),du tapioca, de l'hutle de palme, de
servir à organiser les cérémonies
urbaine de Voqan porte sur la période
l'huile de noix palmiste
et le com-
d~
de 1970 à 2000 parce qu'avant 1970,
merce,
;ürtie du couvent. '
cette ville était sous la tutelle
8
Il
s'agit
d'un
revenu
moyen
Concernant les hommes,
administrative de la circonscription
caractéristique de l'ensembte 'des
73% d'entre eux sont devenus
administrative d'Aného.
portefaix' aussi bien l'es filles, les
5 Déjà en 1897, les Allemands firent
femmes que-les hommes: Le revenu
portefaix à ca~se des problèmes
de Lomé la capitale du Togo. A cette
moyen au niveau des filles est de
de terrés de culture auxquels ils
fonction politique s'ajouta un avantage
7049 F CFA contre 10825 F CFA pour
sont confrontés dans l~urs zones
économique que les Allemands
les femmes et 3 911 F CFA pour les
donnérent à Lomé. Dès 1900, un
hommes,
.
de départ sm 27% qui évoquent
premier wharf est construit... A partir
uneabsence de revenu pour justi-
de ce wharf, les Allemands' allongent
• •
4


118
R~. CAMES- Série B, Vol. 005 N°, 1-2.2003

Sciences sociales et,humaines
Figure 2 : Répartition des portefaix suivant leurs zones de départ
Source: D'après l'auteur à partir des données des enquêtes
..
. .
.
, .
Lesproblèmesfonciers
. voir renforcer leur.statutsocial. 1.1
ditions d'attrait. De l'avis de 53%
soulevés aussi bien par'~7% des
convient de noter que 71% deces
desportefaix, le choixde Loméest
femmes, 73% des hommes sous-
familles vivent dans un habitat pré-
guidéparsa proximité géographi-
tendent la rupture des cercles ver':
caire en banco? , ce qui dénote de
que de leurs milieux d' origine.·Par
tueux de l'agriculture 1 •
l'état de délabrement du tissu so-
contre, pout 47%d'entre eux, ce
. D'une manière générale,
cial familial dans lequel ces porte-
so~t les multiples opportunités
70% des familles dont sont issus
faix sont plongés dans les milieux
socio-éconorniques qu'offre
l'ensemble des portefaix que nous
de départ. L'impression qui do-
Lomé qui motivent l~ur départ vers
avons rencontrés sont polygames,
mine est que les parents des por-
Lomé.,'
'.,
ce qui rend difficile le rôle des chefs
tefaix éprouvent d'énormes diffi-
Convaincus queJe départ
de famille amenés à démissionner
cultés quotidiennes de survie dans
vers' Lomé constitue la 'solution
face à leurs responsabilités fami-
un environnement devenu répulsif
idéakà la résolUtio:n de.lèurs.dif-
liales en l'absence d'un revenu
aux candidats à l'exode rural pour
fétents problèmes de survie, ;72% .Ô':
substantiel leur permettant de pou-
lesquels Lomé présente des con-
des portefaix aveclesquels nolis .
Rev. CAMES~ 'Séiie B, VoÎ. OOSN° i~2.'2003
119
,
.
,/

Sciences sociales et humaines
avons échangé sont partis d'eux-
mêmes de leurs villages d'origine
Figure 3: Répartition des portefaix et
pour s' y installer contre 280(0 .
-de téurs prédècesseirrs' de 1960-197p
d'entre eux qui y sont accompa- " .
à 1990-2000
gnés soit par des parents ( sœur,
frère, cousin, oncle, tante, mère,
1990.:.2000
etc.)' o~ soit par des amis ..
. Il s'agit d'un importantfluxmigra- .
1980-1990
toirequi drainefilles,femmeset de
plus en plus des hommes vers
1970-1980
Lomé à partir de certains pôles de
départ':dont Attitogon, Anfoin et
1960-1970
Aklakou dans la préfecture des
Lacs, Voganet Vokoutimé dans la
o
100
200
300
400
préfecture de Vo. La preuve est
.
qu'en 1999, d'après le Bureau In-
.
Source: L'auteur, d'après les résultats des enquêtes
ternational Catholique pour l'En-
fance ( BICE ), le nombre des
portefaix dénombré à Lomé est
Sur la base des informa-
en partant pour Lomé avaient des
estimé à 6000 dont 1500 enfants
tions recueillies auprès des porte-
raisonsd'espérer une amélioration
de moins de 16 ans. Ce t1ux mi-
faix enquêtés, il convient de souli-
de leurs conditions de vie et de tra-
gratoire est antérieur aux années
gner à partir de l'évolution mise'
vail. Par rapport à cet cn,.)jectif, il y
1970, lorsque nous considérons
en reliefpar la figure3 que le nom-
a lieu des'interroger sur les mo-
que 42% des portefaix reconnais-
bre des portefaix s'est accru de
dalités de leur insertion sociale et
sent avoir été précédés par 578
1069% de 1960-1970 à 1990-
économique dans lazoned' accuei 1.
membres de leurs familles soit en
2000. Cet accroissement permet
2, Une insertion socio-éco-
moyenne 5,5 personnes par fa-
. d'enregistrer au titre des entréesde
nomique mitigée
miIle,ce qui traduit l'ampleur de
personnes à Lomé.etce, au riiveau
Les portefaix que nous avons ren-
ce flux (figure 3).
des 250 portefaix concernés par
.contrés proviennent dans 1eur
l'étude, en moyenne3 portefaix par
grande majorité de la prélecturede
1 Les cercles vertueux de l'agriculture
an de 1960 à 1970, .17 portefaix
Vo avec 61% de l'effectif total
passent par: la disponibilité en terres
agricoles, la mise en valeur agricole,
par an de 1970 à 1980,20 porte-
t'ontre 33% originaires cie la pré-
la
production
agricole,

'faix par 'an de 1980 à 1'990ef41
fecture des Lacs, 3% de la pré-
commercialisation des produits et
portefaix par an de 1990 à 2000.
fecture du Golfe, 2% de la préfec-
l'obtention d'un revenu agricole..
211
s'agit. 'de
cases'. de .forrne
',' ',Par ailleurs, 98% des por-
turede Y6to'et 1% de la préfec-
quadrangulaire, construites avec.i 7s
tefaix quenous avons rencontrés
'ture deZio
matériaux du milieu ( argile pétrie,
'
.'-'
..
toiture dé-paille, 'etc, ) ,
3 Les portefaix qui sont. dans ce cas
, . ,~.'1
.
étaient motivés dans leur départ du
village par leurs parents' dont certains
sont des' portefaix. Ces parents 'sorit
appelés à jouer un rôle de.tuteur. Une
,
fois leur insertion socio-économique
. ' ,
'réalisée, la plupart des nouveau~
LI
: '
portefaix choisissent de se prendre
eux-mêmes ,en charge. ,
.
,.,
,~
..,
4 l.es pôles .de départ constituent des
. : ... : \\:
lièux à 'pa'rtir desquels les portefaix
,
J'
1 : .1.
. .
scntàssurès-u'avoir accès à des
~. '~ ~
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moyens . de ». déplacement. -Ie s
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conduisant à L o m é " ,

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Sciences sociales et .humaines
.',
. ":..
.. , . '
' i
'.', :.\\'.:
\\ - paraîtreque 72% de celles-ci sont
dans un mauvais état. 10% sont
(figure 4 )
dans tin assez bon état et 18% '
dans un bon état. De même, il ap-
Figure 4: Répartition des portefaix
paraît que 82% de ces maisons ne
suivant leur préfecture d'origine
disposent pas de latrines contre
18% au niveau desquelles se trou-
vent des latrinesavec ou sans fosse
1%
Il Préfectùre de Vo'
sceptique, '
2%
De plus,ilconvient de souligner que
• Préfecture des
les maisons de portefaix' égale-
Lacs
ment marquées par une surcharge
33%
o Préfecture du
humaine accueillent 50 à 60 voire
Golfe
plus de 100 femmes el filles por-
o Préfect,ure,de
tefaix. Celles-ci sont condamnées
Yoto
à vivreensemble dans ces maisons,
• Préfecture, de Zia
situées pour la plupart dans les
vieux quartiers de Lomé et ce, à la
périphérie du grand marché de
Lomé, (figure 5 ).
Source: L'auteur, d'après les résultats des,travaux "
Originaires pour la plupart du
dans les maisons délabrées. Les
, Le sud-est du Togo englobe les
sud-est du Togo l , les portefaix
10%restantes dormentle soir sous
préfectures des Lacs et de vo.
arrivent à Lomé soitpar un cir-
2
Le cheminement des portefaix
les hangars de marché, Cette si-
s'effectue des villages d'origine vers
cuit à deux étapes ou soit par un
tuation montre lesdifficilescondi- .
les pôles de départ en un circuit à
circuit à une seule étape.' Ils y
tions de vie auxquelles elles sont
deux' étapes: ou à une seule étape,
54% des portefaix sont arrivés à Lomé
sont accueillisau proratade 53%
appelées à faire face. Bn ce qui
en effectuant un déplacement à pied
par des -parents, 7% par, des
concerne les hommes portefaix,
e'n direction. des pôles de départ à
amis, tandisque 40% d'entre eux
26% d'entre eux logent dans les
partir desquels ils prennent un
transport en commun pour Lomé. 46%
sont laissésà eux-mêmesdans un
structures d'accueil tandis que 40 '
d'entre eux ont effectué du fait de la
nouvel environnement où ils se
% d'entre eux vivent clans des
localisation géographique de leurs
retrouventsans aucun point d'at-
maisonsde location" "et 34 % dans
villaqes, un déplacement direct les
menant des pôles de départ vers
tache.
les maisons appartenant
leurs
à
Lomé par le transport en commun.
Comme c'est lé cas daris
proches parents qui sont à Lomé.
3
Les structures d'accueil sont
la plupartdes villesdes pays. sous
. 'Leurs conditionsde logement sont
constituées des maisons délabrées
'et
de
hangars,,' Les
maisons
développés, Lomé reste et de-
dans biendescas meilleures à cel-
délabrées de 20 à 80 m2 abritent 20 à
meure le siège des inégalités so-
lesdes femmes 'etfillesquicôtoient
,80
portefaix en périodes d'intenses
cialeset lelieu O~I s'observent les
la précarité: "
'. .
activités économiques à Lomé et 15
contrastes les plus saisissants sur
· à 45 portefaix en périodes d'intenses
Les structures d' accuei 1
activités agricoles dans les zones de
le plan de l'habitat urbain. D~ ce
autres que lesmaisons louéeset les
départ '
fait, lesportefaixy sontdans l'en-
maisons appartenantà des pro-
4
Les
maisons
de _ location
semble mal lotis, ce qui laisse
s' apparentent à des habitations de
, ches parentsdes portefaixqui sont
type individuel qui se différencient des
apparaître, 1'état défectueux de
à Lomé, sont essentiellementca-
· maisons de portefaix 'qui s'identifient
1eurs structures d'accueil.' -: '
à des logements collectifs,
....
ractérisées par une insalubrité et
"
:
~
. ' .
....- ,"
5 Les huit loqements .dans lesquels il
?
~
_
6.J"" 1-

Des

structures
. . . .
~
d'.ac-
surtout ' par' une
grande
nous' a été possible de prendre des
cueilvariables "
prosmicuité. Uneenquêterrienée
· dimensions couvrent'respecfvernent :
90% desfemmeset filles
-sur l'état de salubrité dans 21 mai-
20;91 [Tl2, 22,017 m~; 60',74 m2,62,775
..portefaix.interrogées résident
m2 , 23,18 .rn-, 17,425 ri;> 52,5 rn-et
sons de portefaixàLomé faitap- '
· 82',032 ;n,:
'J
'
. .
'

Rey. CAMES,- Série,B, Vol. ooser 1-2.2003
121

Sciences sociales et. humaines
Figure 5 : Localisation des maisons "de portefaix visitées dans le
--, périmètre urbain de Lomé
+
-+
"
.
-+
+-
.
Source: L'auteur, d'après le' plan-guide Lomé-et les résultats des travaux
.
i . ..'
A travers la figure 5 se _
-loyerjoumalier qui varie entre 50
-- marché du travail qui prend appui
_dégage une concentrationdes niai- -
et 75 F CFA et ceci en fonction
sur le travail de portefaix qui s'ins-
sons de portefaix au niveau du cor-
" de l'état des maisons. , ' ,"
'crit dans un système informel qui
don littoral. Toutefois, on observe
Pour faire face aux con-
se perpétue de par les opportuni-
sur le plateaii d' anciennesrnaisons
traintes imposées par la vie urbaine,
tés
d'emplois
qu'il
offre
de portefaix à Ahanoukopé du fàit
, les portefaix pris individuellement
aux migrants-v
du.marché du même nom et des
doivent se mettreautravail afin de
'Le travail dèportefaix consiste à
, maisons récemmentmises en place
, pouvoircontribuer l'amélioration
à
::'al1et suries différents marchés de
du fait de l' émergencedes mar-
de.leurs conditions ,de vie. -'.
-
la ville de Lomé. considérés à
chés
de
Nukafu':'>et~'de
',.
juste titrecomme un Jieu detra-
"
Hédrzanawoé. .n s" ~git. d,'~me
,.2.2.-
Une difficile insertion
vail.-d'où ilfautse mettre à cher-
ê;oissàncè spatialeql!~tientcompte
socie-économique
'; -
cher des clients qui demandent à
de l'approche spéculativequ'elles
_ 'i',
' ~, -Ellepasseparune intégra-
: se faire aider-dans le rransport de
favorisent surla base du coût.du
tion qui s-opèredans le cadre d'un
'lelÎ1'S bagages, moyennautun prix
" . ;
._.
lJ
I.~
122
ReY. CAMES'~ SérieB;VoL 005 N~i-2. 2003

Sciences sociales et humaines
moyen journalier indicatif
à payer. Au niveau des hommes,
_ . d' accueil varie d 'un portefaix à un
(figure 6);
on retrouve des portefaix gui trans-
autre et ceci, par rapport à l'effort
'le deuxième groupe est
portent les colis par portage 1 • et
detravail réalisé au titre des pres-
celui des portefaix dontle
des portefaix gui assurent le trans-
tations journalières en étroite cor-
-
revenu moyenjournalier
port des bagages au moyen de
rélation avec la force de l'âge. Sur
passe du simple au dou-
pousse-pousse". Par contre; les
la base du revenu moyenjourna-
ble du revenu moyenjour-
femmes et filles assurent le trans-
lier indicatifqui est de 860 F CFA,
nalier indicatif (figure 7);
port des bagages en les portant sur
il nous a été possible de distinguer
- -Ie troisième groupe inté-
leurs têtes. D'une manière géné-
trois groupes de portefaix:
resse les portefaix dont le
rale, les portefaix jouent un rôle
le premier groupe con-
revenu moyenjournalier
moteur considérable dans toutes
cerne les portefaix dont le
est supérieur au double du
les transactions commerciales gui
revenu rnoyenjoumalier
revenu moyen journalier
s'opèrent sur les différents marchés
est inférieur au revenu
indicatif(figure 8) .
de Lomé. Les femmes et filles por-
tefaix assurent par exemple le dé-
chargement d' importantstonnages '
de marchandises en provenance du
Figure 6 .Rêpartition du revenu moyen
Nigeria ou de la Côte-d'Ivoire.
journalier du ~r~mier groupe de portefaix
Les hommes portefaix par contre
prennent activement part au dé-.
chargement des camions transpor-
"
4%
tant des produits vivriers en pro-
venancede l'intérieur du pays. De
llliil Femmes
la même manière, les femmes, filles
~ Filles
et honunes portefaix, chacun à son
o Hommes
niveau, sont très sollicités pour as-
surer le chargement des camions
gui assurent le transport de pro-
duits manufacturésen direction de
l'intérieur du pays. Il s.'agit d'un
Source .~.~ 'auteurd'après les résultats de nos enquêtes
travail absorbant et épuisant qui
exige de la part des portefaix une
dépense excessive d' ériergiephy-
sique comme ont eu à le confirmer
90% des portefaix interrogés gui
reconnaissent gu' ils croulent très
souvent sous le poids des baga-
.1
Le portaqe est la spécialité dss
ges.
hommes qui mettent leurs bagages
La durée de travail des
....sur le dosrlls'observe bien lors du
portefaix est en moyenne de 11
chargement ou du déchargement des
heures par jour, ce qui leur rap-
sacs de. f!1~ïs ou de farine par exern-
,
.
.,
pie.'
. '
.,
".
porte un revenu moyenjournalier.
2 Il s'identifie à une voituré légère'- ~. '
de.860 F CFA et conséq uent, lin
deux ou quatre roues.ià une place,
revenu 1110yen mensuel de 20·640
tirée par .un homme aidé d'autres
"
..... :
personnes qui facilite~tla traction en
F CFA,' Ce revenu représente
fonction de la charge transportée.
2,51 fois le revenu moyen mensuel
3 Lorsque nous tenons .compte du fait
de la zone de départ gui est de 8
que les portefaix travailtentôjours
dans la semaine, ils assurent de facto
228 F CFA. Af'analyse, le revenu
24 jours dans le mois,
moyen mensuel obtenu dans la zone
Rev. CAMES -.Série B, Vol.·OOS W 1-2.2003;'
123

Figure 7: Répartition du revenu moyen journalier
du deuxième groupe de portefaix
-lliTIl Femmes
111 Filles
Dhommes
31%
f~g~rré 8 : RélP~rrf("~"Orri1 du revenu moyen '
[ou U"rri1al~~~i rd] UJ troisième gjrou [p)e~ e
portetalx
.. .
~
.I!l Femmes
"
Il,Filles
CI Hommes
·1 . ,
-, ":--so'i;rce.: L'al'lteU!; d'après les résultats de nos enquêtes

•. ~. - 1

' . . . .




L6ts~ùé nous';no~\\~ fà~~
porte respectivement sur 36 ans,
liée.àleurjeune âge. ce .qui justifie:
dons sur l'âge comme un-impor-
19 ans et 29 ans.
leur incapacité à transporter des'
tant critère d'appréciation' duni-
En se référant à la figure 6, les filles
charges lourdes, condition sine qua
veau de dépense d' énergiephysi-
sont prépondérantes au ni veau de
non pour réaliser de bonnes pres-
que, il est évident que l'âge moyen
ce groupe de portefaix qui a un
tations et par conséquent-des re-
des troisgroupes ciblesdè P9,rte-
revenu moyen journalier bas, infé-
cettes j 0 urnal ières'satisfaisantes.
faix notammentles femmes; Iès
rieur au reve~u moyenjoumalier
fiÙ'e~
En dehors de ce revenu. le risque
et les femmes, est variable et
indicatif. Cette situation est surtout
qu'elles courent, c'est le dérapage
124
Rev. CAMES . .Sér.ie B, Vol. 005 N° 1-2. 2003'

Sciences sociales et humaines
vers la prostitution. Les milieux de
'journalières; .
ont opté volontairement pour de
portefaixqui s'y adonnent, consti-
Au vu de tout ce qui précède, il y
nouvelles activités qui permettent
tuent un foyer potentiel de VIH.
a lieude remarquer qu'en fonction
de mieux cerner le niveau d'inser-
Les femmes dont l'âge est com-
.de leur revenu, le travail fourni par
tion socio-économique auquel ils
pris entre 35 et 56 ans et.du fait du
chaque catégorie de porte~aix ne
sont véritablement parvenus.2 La
rôle de mère que la plupart d'en-
leur permet pas de vivre décem-
vingtaine de femmes et-filles,a11-
tre ellescontinuent àjouer, se con-
ment.Lerevenumoyenmensuelde
ciens portefaix avec lesquels nous
. tententaprès lesfilles,d'un revenu
tous les portefaix qui est de 20 640
avons échangé, ont choisi des ac-
moyenjoumalier bas, inférieur au
F CFA dans la zone d'accueil est
tivitésessentiellementcommercia-
revenu moyenjournal ieri ndicatif.
inférieur au revenumoyenstandard
les à rentabilité immédiate qui ex-
Leshommes qui réalisentce même
retenu par la Banque Mondiale
cluent beaucoup de risques' . La
revenu malgré leur vitalité et leur
comme seuil de pauvreté etqui y
dizaine d'hommes, anciens porte-
force de travai 1sont ceux qui as-
est 'de 55900 F CFA. Ce revenu
faix de notreéchantillon, s'adon-
. surent le transport par portage sur
moyen mensuel de la zone d'ac-
nent également aux activités com-
les marchés de céréales. Quant ~
cueil est également inférieurau re-
merciales auxq ueIl es viennent
ce qui concerne la figure 7 qui
venu moyen starid~rd retenu par la
s'ajouter lesactivités detransport' .
porte sur un reven~l moyen jour-
Banque Mondiale C011U11e seuil de
Globalement; 70% des 30 anciens
nalier qui passe du simple au dou-
pauvretéen vigueurdans leurzone
portefaix interrogés, exercent leurs
ble du revenu moyenjoumalier in-
de départ soit 35 400 F CFA\\ .
nouvelles activités depuis plusde
dicatif,elle laIsseapparaîtrela pré-
Cétt~ situationlaisse entrevoir un
deux ans, ce qui nous permet d' as-
pondérance des femmes suivies
sous-emploi qui peut être qualifié
surer une comparaison du degré8e
deshommes et des filles. Les filles
d'absolu ou de relatif. Le sous-
leur réussite. Lorsque nous 'pi'è-
.. quiobtiennent ce revenu sont cel-
emploi absolu sejustifie parle fait
nons encomptele temps detra-
les qui sont plus endurantes et por-
même que le revenu moyen men-
vail et le revenu moyenjoumalier
tées à travailler au delà de Il heu-
obtenu par les anciens 'portefaix
o


J - .
suel'des zones de'départ les place
res parjour, Les hommes quibé-
dans l'impossibilité de subvenir à
dans une approche comparative
néficient d'un telrevenubienqu'as-
leurs besoins etles contraint à la
qui fait valoir l'ancienneactivité et
surant un transport par portage
misère et très souvent à la migra-
la nouvelle activité. seuls les hom-
"..
sontceux qui sont déterminés à tra-
.
. "
..
' -
tion:' De plus,-ilsévoluent dans la
n'les qui continuent d'exercer pen-
vailler consciencieusement. Les'
logique d'un sous- emploi relatif
d~nt le même temps d~ travailsoit
femmes qui obtiennent ce revenu
qui est évaluépar rapport au mode
en moyenne II heul:es parjouront
sont celles q~IÏ sont dans latranche,
de consommation de leur zone
pu
réaliser des 'performances
d'âge de 20 à 35 ans. LafiguteS
d'accueil et qui les conduità aug-
spectaculaires. Ils ont obtenude
fait apparaître une spécificité, sur-
meriter.leurs revenus.par de ~nou::­
par leurnouvelle açti.v:it~, unrevenu
tout que le revenu auquel elle ré-
velles activités permettant undé-
rnoyenjoumalier de 2917,F CFA
pond et qui est supérieur au dou-
but d'accumulation dés richesses.
contre un revenu moyen journa-
ble du revenu rnoyenjournalier in-
2.3- Un sous-emploi relatif
lier de} 155 F ÇFÀ clans I~ c~clre
dicatif n'est obtenu que par les
Les portefaix désabusés
de leur travai ide portefaix, ce qui'
hommes et les filles. Les hommes
par leurs activités se décomiectent
correspond à unt;augmeùtatioüde .
-
.... .
- -1
qui bénéficient majoritairement ..
de leur milieu et cherchent une
153% de Ieur revenumoyenjoué-
d'un tel revenu sont ceux quias-
autre voie d'insertion sociale et
I~alièr. Les filles ayant délaissé-le- .
surent le transport-des bagages au
économique. Cette voie se traduit
travail de portefaix 'auprof t cl'ac-:·
moyen d'un pousse-pousse. Les.
par des mutations qui s'opèrent à
tivités portant.exclusivement s~li'
filles qui exceptionnellement ont -
travers des transferts d'activités
des'tnlnsactioriscom;nerciales ont
l'avantage dubénéfice de Ce re:"
auxquels ceux-ci s'adonnent. Ces
.un temps différentiel de travail cie
venu sont celles qui ~oni.âgée~,de.
activités leur procurent un début
2 heures de rnoihs par rapport.à.
20 à25 ans et qui-peuvent assurer
d'accumulation des richesses. li va
celui du'travail'de portefaix'. . .L~s
une dépense d' énergie physique
de soi que certains portefaix ayant
filles, anciens portefaix quiconti-
requise POlÎ~' d'intenses activités
pu réaliser uneéconomiefinancière
nuent par travailler peii~ant 6'.1ours"
.
. ~
. -....
....
....
-
125

Sciences sociales et humaines
,'par semaine, obtiennent dans le
De l'avis de l'ensem.blede~.por­
, , : lités leursont offertesou à
"cadre de leurs nouvelles activités,
tefaix, Lomé constitue un grand
. abandonner le travail de
un revenu moyen' journalier qui
c~nt~e de développement, un ~i­
, portefaix si on leur propo-
reste sensibleme~t le même soit
lieu civilisé qui offre des opportu-
"sait dans la zone d' accueil
1044FCFA par jour' contre 1030
nités d'emplois et où persoI1I1e {le
'd'autres créneaux'? '
F CFA par jour au moment où el-
soccupe desproblèmes des
acceptent-ilsde proposer
lesétaientPortefaix. En réalité, leur
autres, 11 résulte de ce constat que
également à leurs sœurs et
nouveau revenu moyenjournalier
77% des t;ois groupes de .porte-
'frèresde venir s' jnstal 1er à
a augmenté de 1,35% par rapport
faix rencontrés expriment leur sa-
Lomé pour être porte-
àl'ancien. La situationdès femmes
tisfactionau sujet de leur insertion
"faix?
s'est plutôt dégradée. Bien qu'el-
socio-économique plus ou moins
lestravaillent uneheuredeplus que
réussie contie 23% qui en sont
3.1- Les incidences de
quand elles étaient portefaix, leur
déçus' .Né.an~~ins entre Lomé et
l'exode rural sur Lomé
revenu moyenjournalier a baissé.
son arrière-pays se développent
. ' Lespréfectures des Lacs
De 872 F CFA par jour lorsqu'el-
des relations dinterdépendance
et de Vo' sont pour la ville' de L0l11é
les étaient des portefaix, les fern-
favorisées par la dynamique de la
un réservoir de main d'œuvre.
mes,reconverties, réalisentdans le
population à travers un exode ru-
Lomé ydraine des tilles, femmes
cadre de leurs nouvelles activités
ral qui se perpétue et qui engendre
ethonunes quiconstituent tille main
unrevenu moyenjoumalier de 819
des-incidences autant sur la zone
d'œuvre bon marché, taillables et
FCrA,.ce qui correspond ~ .un~
d'accueil que sur les zones de dé-
corvéables à peu defrais. L;en-
baisse de -6%, Face à cette si:-
part. ,
semble desportefaix avec lesquels
~tio~dans laquelle s~tro.uvent les
nous avons échangé participentau
femmes et filles, anciensportefaix,
,3~ Les inddel~ces de l'exode ru-
développement de l' activité éco-
l ' '
.
.
r
. •
l'impression qui domine estque
'ralsur Loméefson arrière-pays
nomiqueurbaine deparleur tra-
40% d'entre,ell.e$ considèrent qu~
.'
Elles sonttrès~ignificative~
vail; leur.niveau de consommation,
le travail de portefaix est plus ren-,
et.permettent de comprendre
leur approvisionnement en biens
tableque lanOlj~~~i~ actiyité,qu'e!:-
pourquoi les portefaix dans le~lr
matériels, leurrelati ve participation
le's orltembrassé.'Par ailleurs, 60%
• . ._.
~,

1
' . .

. e~~~m?~~,: ., ',.
à la mobilisat~6n de l'épargne na-
d'entre elles.reconnaissent que leur,
. -,' nesont pas prêts à retour-
tionale,'etc. ..
;10ûvelié a~ti~ité est plûs're~tabl~
nerdéfinitivementchezeux,'
Leur présence a dès effets finan-
q~él~,tiavail deportef~ix. "~"
.mê~1e si d;autres possibi-
ciers indüitssùr les propriétaires


1
• • •
:
, ' - .
. . '
,.
'.
i;'.·
.
des structures daccuei] qui' les
,
.
'Banque Mondiale 1996 : Togo: sortir
detaxi moto et de chauffeur d~ taxi. .
abritent".
5
de la crise , sortir de la pauvretè, une
te temps de travail des filles qui était
"l . •• \\ -"':i'
"'
évaluation de la pauvreté. Centre pour
de ·12 heures au moment où' elles'
,.,
l'environnement et lé développement
exerçaient le travail de. pcirtefaixest
aujourd'hui de
enAfrique, Cotonou, p.12.; ;'"
10 heures dans l,!?
r.'.
2 Les, raisons de maladie. entraînant
cadre de leur nouvelle activité.
.
des dépensés élevées desotrisde
santé, les brimades, 'insultes et
mauvais traitements des clients, la
pérlibi;ité du trèvéi,i1 de portefaix, la
1 La aéceptio"n se conjugue en termes'
j '
p·r6c'r'éation. etc. constituent certaines
de dépaysement,- de difficultes pour
ralsons.rnajeures' évoquées 'par 'Ies
affronter directement les péripéties de
portefaix pour justifierIeur mutation
la vie urbaine, 'denostalgie pour la
socioprofessionnelle
_ , '
zone de départ, d'objectifs de revenus
3
Celles-ci s'adonnent â la vente
non atteints, etc.
d'arachide, de noix de coco, de farine'
2 Une maison de portefaix quiaccueille
de manioc, de boule d'akassa et, au'
60 personnes par exemple payant
commerce de haricot et de riz
chacun 75 F CFÀ/jour doit pouvoir
, préparés puis
la friture de poisson.
à
rapporter -à-son. propriétaire 4506 F
<Les hommes exceüentdans la vente
CfA/jour,.
•.c~
"Çlui
revient
des habits et chaussures 'puis dans
.,
mensuellement' '135 ,000 F CFA.
'. ','
r,
.. à
, ~.'
,,', ;
le transport en quautè de conducteur
.'
. . '
r,
.
,,'
' l ,
.'
126

Sciences 'sociales et humaines
"
Par rapport à tout- cela,
, leurs besoins vitaux.
qu'elles soient en mesure de faire
autant Lomé donne aux portefaix
"Quoique 20% seulement
'face financièrement aux cérémonies
,des moyens financiers desurvie
" ,de l'ensemble des portefaix ayant
, qui lem permettent de se débar-
que leur procure leurtravail, autant
. pris part aux enquêtes aientréussi
, rasser dudi't vêtement? . '
'
, elle exige d'eux un: investissement
, , àattèindre leur objectifde départ,
. D'unemanière générale, lès por-
'soüsfornle de dépenses diverses
, 'il est toutefois paradoxal de cons-
.tefaix réinvestissent environ 'S7%
, dont certaines ont trait à l'amélie-
,tater que:S4% d'entre eux ne 'sont
, de leurs, ressources. financières
, 'ration de leurs conditions dë VIC et
, , pas' disposés à abandoimer le tra-
dans là zone d' ~ccuèil à'travers 1es
d'autres, qui se rapportentà'Ieurs
vail?e portéfaixrnêrnè si d'autres
dépenses qui visent l' amélioration
••
1 ' "

besoins matériels et financiers l ,
créneaux leur sont proposés. Il ré-
de leurs conditions de vie, la satis-
Chiffrées à 49'747 526 F CFA,
sulte de-cetteoption leur réel atta-
faction des besoins matériels et la
les dépenses moyennès effectuées
chement à la zone ct' accueil et la
tontine traditionnelle: C'est à tra-
'parles 220 portefaix ciblés au
, réussite manifeste de leur insertion
versl 'assistance financière qu'ils
cours d'une seule année détermi-
socioprofessionnelle surtout que
accordent à Ieürspàrel1rsou à leurs
nent leur réelle ardeur au travail et,
67% d'entre eux sont prêts à pro-
époux ou épouses' soit l3%des
lem capacité de mobilisation des
poser à leurs sœurs et frères de
dépenses totales effectuéesannuel-
ressources financières, Ces dépen-
.'leuremboîterle pas en migranrvers
lementque l'aiTière-p'a)~ibénéfi­
'ses au titre de l'amélioration ides
. Lomé. BieÎ1que ce résultat con-
cie des effets'firî.ari.~i~rs 'induits'par
conditions de viedes portefaix ci-
: cluant traduise la synergie dans la-
l'exode ruraL l " , , ' 1 i
_. ::
blés représentent 65% de l' ens~m­
quelle évoluent les portefaix à
ble de leurs dépenses totales, Les
-Lorné, ilestparcontre satisfaisant
dépenses relatives aux', besoins
'de constater que : . :.' ; ' ,r;
matériels corresporident à 7% de'
~' -59% a? èntre eux éffec-
l'ensemble des dépérises totales
, . tuent de fréquentes visites aux' pa-
contre 2S% pour celles inliérentes
, rents testés au 'Village; 2 ':
à la satisfaction des besoins finan-
. - .' 63%d'entre eux portent
..'
ciers. En'contrepartie, autant les
. une assistance finànéière à
1 Les dépenses qui se rapportent à
portefaix donnent à la ville qui les
, ,~. qui de droit" ;
l'amélioration des conditions de vie
portent sur les besoins alimentaires,
accueille, autant ils reçoivent éga-
, ,:-'" 'SO% d'entre eux entretien-
les besoins de toilette, les besoins
Iernent d'elle.
, . nént des relations 'avec
vestimentaires et les dépenses de
,'leurs familles" , '
scolarisation, Les besoins matériels
's'expriment en termes 'de dépenses
3.2- Les' incidences de l'exode
, A lalumière de tout ce qui
d'équipement' et " le~ , bé soins
rural SUTl'arrière-pays de Lomé
, précède, il est important de souli-
financiers s'identifient à l'épargne, à
77% des portefaix ont ex-
<gner-que les portefaix ne se sont
l'argent que 'les
portefaix
pris
isolément destinent à leurs parents,
'primé leur satisfaction en ces ter-
pas écartes de lem raison d'être
à leurs épouses ou à leurs époux,
mes :« nous avons eu toutde suite
dans-la zone d'accueil. Tout en
, 2
Bon nombre d'entre eux y vont
du travail pour satisfaire à nos be- ,
etant aux prises avec la culture ur-
pendant les périodes des grands
-tr avaux agricoles pour aider les
soins sur tous les plans; nous avons,
baine, les 'portefaix sont restés fi-
,parents,
Les,' femmes
sont
pris goût à la consommation des
dèles à leur-tradition surtout que
concernées et vont généralement
mets autres que la pâte de maïs que
dans l'exercice de leur travail dans
aidées leurs époux,
;;,3
Les
hommes, assïstent
leurs
nous mangions au village à savoir :
: la zone d'accueil, les 22 fillespor-
épouses . et. leurs' parentsv.Ies
riz.cous-cous, macatoni.etc. ».
tefaix qui ont suivi des cérémonies
, femmes', leurs époux alors que' les
Une approche analytique de ce
d' initiation au couvent-se sont dis-
filles s'occupent financièrement .des
parents, '
63%
assistent
point de vue nous permet de faire
tinguées des autres par-leur vête-
" financiérement leurs parents chaque
cas des incidences sociologiques
. ment'o-Mieux; pour respecter les
mois contre 31% qui le font deux
positives de la zone d'accueilsur
. principes coutumiers, les filles por-
fois par mois et 6% suivant leur
l'arrière-pays de Lomé atravers
tefaix reconnaissent qu'il leur est
disponibilité financiè]e. L'arqent
les bénéficiaires des flux migratoi-
prescrit de porter les vêtements
:.~~voYè se ;~estj(1ë g~nè'ral~m,$~t à
t'achat de nourriture, aux, soins
res, ceci de par la satisfaction de
d'initiation du couvent jusqu'à ce
.médic;:lUX et' a'utr'e~,''-''
.>,", '
" 127

_ _ _ _,......,.---:--::--_--::-_ _....:-
' Sciences sociales et humaines
Conclusion
,
qui sensibilise et renforceles.ca-
Bibli ographie
=Les' relations ct 'int~~dé·Re~d~rtce
, pacités.des bénéficiaires.Il s'agira
. 'ql1l se déve~opp_e:~t~riti; Lomé et
, d'un programme qui,vise à favo-
• ~
.•
.. f
'
son arrièrc-paysprofitentplus 'â la
riser la création d'emplois adap-
ANlPAH K. , A MAlil A. T
.
.
. , '
.
.
. '
. ' . '
.....
:
L.
1
~
.
zone d'accueil. D~ par) 'ampleur
. tés aux réaliréssocio-économiques
.; (/989):,Analyses des données du
. ',.
. . , , ' ~ .. ," ~

" • • •
-
' : " .
".
1
..
, des flux l11igratoi~eùiui se perpé-
, des villages de.provenance des
,,' R~censel:ne~1t général de la popu-
, tuentetdes différents effetsinduits '
portefaix. Pour-cefaire.jl faudra
lation et de l'Habitat 1981. Docu-
-su~
· -:
;
.
Lômé etson arrière-pays, il
donner aux jeunes des.zones de
ment-analyse 5, La fécondité,
-
.. '
. . .
· convient desouligner que Lomé
départ des portefaix, la possibilité
· LOI}}é.,
.
restelmimportantpôle de succion
, d' exercer une activité qui les res-
Banque Mondiale (1.9%),: Togo:
des zones de départ, ce qui con-
ponsabilise. Pour y parvenir" le
.:sortir de la crise, sortit de la pau-.
tribue à agrandir le fosséentre ces
programme en question, devra
vreté. Cotonou, p. 12.
, deux zones. Ce faisant, il devient
" égalementcontribuerà.l'améliora-
Banque Mondiale (/91)6): Faire
urgentque des actions qui visentà
tion des servicessociauxen milieu
reculerla pauvreté cn Afrique
réduire le péril urbain soientme-
rural de par la scolarisation des
subsaharienne.!1ifs1Jinglol1, pp. 9
nées en vue de favoriser l' auto-
: jeunesfilles.Ia formation des jeu-
il l l .
.
.pr~motiôiide~com'ml\\naùté~ de
nes, la création descentres de loi-
I!UGNlCOURT.f. (11}7): Dis-
'base etdassurer de facto undé-
,?i~s, etc..Par ailleurs, desactions
,paritésrégionalesct aménagement
veloppernent local intégré. Ces
., de.développement rural devront
du territoire en Afrique, Armand
actions auront pour effet de dé-
'_ être envisagées à travers la mise
Colin, Paris, 270
mystifier l'attractionurbaine à par-
en placed'une infrastructure rurale
Centre National Je [a R~cherch('
tir d'un programme local intégré
stratégique,le développement des
Scientifique], j 9(~ 1),:)ntervcn-
.. services de recherche et de vulga-
" tions urbaineset encadrement éta-
,.risationagricole. Pour ce faire, l'ac-
.. tique :,i0uta~ions des ,campagnes
cent devra êtremis sur le dévelop-
, du tiers monde.:P{!ris,'l)fJ.6-12
.pement de l'agriculture à partir de
: ;.Ce,nlre d'Etude» cl'Afiiquc Noire
4
Ces relations s'expriment à travers
'.(1998): L'Afrique politique. Edi-
des liens de solidarité et' par leur
l'octroi.d'uncrédit agricole en na-
présence-effective. au village lors des
ture ou en argent qui puisse per- '
~,;tiol1s.K.wt~(tIà,pp. ,12,1-146.
.èvènernentsbeureux .ou malheureux.
mettre aux éventuels candidats à
Cp Ql.fE R,Y~ VID R () VI TC H1
,:·G'e·st à ce ss.occasions que les
.. -'
~..
. ' . ' .
( 1995) : Villes d'Afrique noire :
" portefaix le, plus souvents'exhibent à
",1:exode rural, hOn1l11eS et femmes
: travers des tenues vestimentaires
surtout, de rester sur place afin de
les héritages de l'histoire. Le Cour-
.. extravagantes qui.constituent un objet
pouvoir viabiliser.leurs exploita-
riel' Afrique-Caraïbcs-Pac.fique
d'attraction 'pour leurs sœurs .et fré-
Union.Européenne. (7°1.49, pp.
res:
' o.
". tionsagricoles et.d'avoiraccès aux
S t.e vêtement est essentiellement
terres agricoles parvoie deloca-
50~5J. , .'
\\.
constitué de pagne blanc et de colliers
.tion.. Mieux, il s'agira d 'orienter
IJ,rJPONT-V (1985),: Dynamique
traditionnels distinctifs.'
.
aussi le?effortsde développement
-des villes secondaires et procès-
6 68% des filles portefaix initiées ont
réussi à se débarrasser de leur
du monde ruralvers lacréation des
'. sus. migratoires en Afrique de
vêtement en moins d'un an contre
unités de transformation des-pro-
l'Ouest. Le cas de trois centres
23% d'entre .elle s qui l'ont fait en
-urbains en région de plantation au
moins de deux ans et 9% d'entre elles
duits agricoles etdes activités gé-
en moins de trois .ans.
nératrices de revenus. Ces orien-
· TClgQ': Atakpamé. Kpalirué.
· 7.1'71 portefaix ont pu envoyer· à leurs
Badoll.:Thè..sc.de.doctonat de 3è
o tations devront
être prises- en
parents. un montant de 4 ·452 465 F
cycle.Paris 1...Collection Eludes
: CFA soit en moyenne 26 038 F CFA!
" compte-par des politiquesd'inves-
;: portefaix/an tandis qu'au même
tissementqui ne .défavorisentpas
etThèses, ORSTOM. Pw:is., 43 ï
moment, 22 femmes ont' réussi à
.le travailpar rapport, au capital.
· P,.
.,;:
" mobiliser en direction de leurs époux
.MARGUERATY ( !Y85J:~L'ar­
· 1-120420 F·CFA soit en moyenne 50
,.Ellesdevront permettre.par exem-
928,F.CFA/portefaix/an puis 21
ple aux femmes de pouvoir diver-
, .mature-urbainedu Togo:.. Editions
.hornmes 'ont assuré en .direction de
· ·de,I.'ORSTO!vf.· .Collection EIu-
i~ur~
'..sifier leurs activités économiques et
épouses ür; transf~rt 9:argent
.des et Thèses, 'Pari« 1,(j6 p.
· ~~ûivalent à <90 500b'F ÇFA soiten
stabiliser la vie de.leursménages.
m'6yehne 478'57 FCFA Iporté'faix/an
.; .~ :.J..... :
~
.
.I 28

Sciences sociales et humaines'
République Togolaise, Ministère
(1999) : Femme, Pauvreté, Envi-
de la Planification et du Déve-
ronnement Lomé, pp. 25-54.
loppement. Programme des Na-
VENETIERP ( 1991) :Les vil-
tions Unies pour le Développe-
les cl'Afrique tropicale. Editions
ment, Rapport sur le Développe-
Masson, Paris, Milan, Barce-
ment Humain Durable au Togo
.lone, Bonn, 244 p.
Rev. CAMES - Série B, Vol. 005 W 1-2.2003
129