."
- .. ; - .
Sciences sociales et humaines'
, LES CONFLITS SOCIAUX LIES A LA TRANSHUMANCE
,
.Ô:
r ; ·
'.
.
ET LEURREGLEMENT AU TOGO
Thiou Tanzidani Komlan TCHAMIE
D'ép~rtement:de Géo'graphte
, Université -deLomé
Lomé - TOGO
'~: Abstract
Résumé',
,
'
Firstly.thispaper tries to analyse the various causes
Cette étude voudrait dabord analyser les causes'
that explainthe extension of the area across 'tvtich the
multiples qui expliquent l'extension du domainede .
cattle rnove towards ·the coastal regions' of Togo.
là transhumance vers les pays côtiers dont le Togo.
Secondly, the paper tries to analyse
Ensuite, analyserles conflitssociaux liés à l'exploita... :, '
th~'socia(èonflicts
related to the exploitationof the natural ressources
tion des ressources natut~lles(végétation et eau) en-
(vegetationandwater) betwèen the loèal populations
tre le? populations autochtones et.les pasteurs trans-.
, aÏidthe saharian shepherds on the one hand, and study
humants sahéliens, et étudi~r les modes de règlements
,howthose
'. de~es' co';;f1itsd;autre' part. Enfin, en guise de re-
~~nflictsare settled on the othe'rhand. Fi~ally:
'as 'a recommendation, 'suggest sorne solutions soas to
comrnandation, f~iredespropositionsd~nsle sens
d'une améliorationdes rapports sociaux entre ces
impr~~e'soCcia(relations between the diffel'ent groups
différents groupes dans la perspective de rendre à
in.th~~'parsp'ê~:t'iveofrnaking the breedingthrough the-
moving of thecattle be a viable economie activity in
l'élevage transhumant, son rôle d'activité économi-
the framework of a lasting developrnent in the West
que yiable 'dans le cadred'undéveloppement dura-
African sub-règion.
blede la sous région ouest africaine.
>,
INTRODUCTION
.....: .
Tout comme le nomadisme, la
de la Gambie au lac J:chad, sont
L'agriculture et l'élevage repré-
transhumance est une forme d' éle-
avant, tout des éleveurs de gros
-
' . .
. .
sentent pour tous les pays d' Afri-'
vage extensifla plus ancienne. Pour
bétail (bovins mais aussi quelques
que de l'Ouest, les principales ac-
la sous-région ~)Ues! africaine, les'
caprins etdes ovins cie grande
tivités de la vie économique: Le
éleveurs peul qui seraient partis du
taille). Plusieurs Etats côtiers
Togo est plus agricole que pas-
Fouta-Djalon en quinée pour mi-
comme le Togo ne connaissaient
toral ; bien 'que cette seconde
grer vers d'autres pays (ils sont
pasaudébur du siècle passé, des
activité soitconnue des popula-
appelés Foula par les .ojerma du
flux transhumants, Eneffet.la per-
tions qui y vivent depuis des mil- '
Niger, Foulani par les Haoussa
manence des foyers d' onchocer-
liers 'd'années. Il s'agit d'un éle-
etc.) constituent quasi~e~tla to ...
cose et de la.trypanosomiase en-
vage sédentaire associé à I'agri- ,
talité des groupes past~r,au~. Ce
tre les parallèles 8_0et 11° Nord,
. culture qui porte en particulier sur
vaste domaine de·la transhumance
ont été défavorables pendant long-
, le petit bétail (caprins et ovins);
s'est maintenu jusqu'en 195,0 en-
temps à l'extension du domaine de
alors que le gros bétail (bovin) est
.tre la frange saharienne au.nord et
la transhumance à ces zones. Mais
.généralement confiépar les po-
la limite des climats soudaniens au
à la suite d 'une série de facteurs
'pulations' locales aux Peulhs
sud. Dans ce vaste ensemble, un
survenus au Sahel, les pasteurs
(F'lendi ' ), venus du Sahel à une"
groupe 'ethnique, .les Peul, qui
.p~ul~ ont été obligésd'étendre leur
époque reculée et qui se sont as-
transhument dans toute la zone
zone denomadisme pastoral vers
similés aux autochtones.. '
,
semi:arid~.èiel'Afrique;der Ouest,
l~s pays côtiersà la recherche de
• ~
J
. '
.
.~
,
..
_ ' .
.
Rev. CAMES:- Série B~Vo1.005 N° 1-2; 2003
1.03 ,

Sciences sociales .et humaines
l'herbe et de l'eau.
texte politique peu favorable
_ pâturages (Ferlo, Qeltacentral
aux-pasteurs dont la mobilité
du Niger; Nord; du Burkina
inquiète ou dérange; à .cela .
Faso, Niger Central ... ) ;
Cette étude analyse les causes de .
s'ajoutent lescausespolitiques
une prédation de plus en plus
l'extensionde la zonetraditionnelle
qui serésument auxéchecsdes
forte (bois, fourrage ... ) du
de latranshuinance, lesconflitsnés
politiques foncières des diffé-
monde urbain sur l'espace ru-
de l'exploitation des ressources
<' rents gouvernements.
.
ral en général et pastoral en
naturelleentre ces pasteurs noma-
particulier,réduisantainsi for-
des et les populations d'agricul-
A part ces qr.atreprincipales cau-
tement les ressources naturel-
teurs autochtones et enfin aborder
· ses, il convient de retenir deux.
les renouvelablesà disposition
la question du règlement de ces
.
_.
autres, dont la première est UI~e
des.pasteurs. Elle a aussi en-
nfli
co
ts.
-mesurepÙs~; dans -'le cadr~ la
traîné une consommation aC7
CEDEÂO'~:~~n1me\\une solution à
crue du. charbon 'de 'bois, ce
.là'crise
Le~ caùses lointaines de l'ex:" '.
qÎi:~;IraYerse lavie pasto-
qui implique lin prélèvement
pa'nsion de latranshumané'e
· t~(e au sa.;{el et l~ seconde qui est
.important de bois sur le C01l7
d'ordre 'é20110ini·que..
vers les pays côtiers .

4 '
j
.
ver't
,
J
. Ô : »
• •
v~g·étàl.' Ainsi à
," "'0'
• .
Ndjaména, avec une cO!?SOI11-
··La crise des effectifs .
De'puisdeux décennies, les socié-»Ô,
rnationannuellede charbonde
'. despopulations humaines au '<
téspastorales sahéliennes subissent'
"'.
boi~ de 7'3 300to;1;1es, cela a
~S~hel .
.,' ~ . . . . . .
.
une gravedise qui amène nombre'
_.. impliqué un prélèvement de 76
.'., -,. .Sijusque dans les années
d'hommes às'iuterroger sur leur
'354-/halan soit'i% clti volume
cinquante.Ia
devenir. Il s'agit d'urie crise pas- .
croissance de la po-'
total sur pied(Charb~I1J'~ier et
pulation
torale sahélienne qui provient
de l'Afriquè subsaharienne :.
, al., 1999),
étaitrestée très modérée-ne dé-
d'une série defacteurs : . "
. pa;sant:gu~re' 1 % ; le taux 'de
Les éleveurs perturbent le
la croissance sans précédent
. croissance général de ·lapopula-
milieunaturel hors des proportions
de la population avec pour
'tion'~'éleve'à2,7 % entre 1950et
avec leurdenssité, Le plussouvent,
corollairel'abandon de certai-
1975 pour,atteindreJ,6 % l'an
'. ils ne constituent que des minori-
nes pratiques de gestion des
entre 1975 et 1990. Dans les six
tés, avec des densités faibles. En
·
. .\\
ressources naturelles (abandon
paysdu Sahel (BurkinaFaso,Mali,
zone pastorale du Niger, les pas-
decontratsde fumure, difficul-
'Mauritanie, Niger, 'Sénégal,
teurs Peuls ne comptent en
tés d' arrêter un calendrierde
Tchad), l~ population totale'serait
moyenne, qu'un habt/km?et ceux
transhumance du bétail,etc.) ;
passée de Il millions en 1930 à
du Ferlo sénégalais, 1,6. Loin
la croissance sans précédent
34 millions eh 1990, et pourrait
d'exprimer un. « sous peuple-
du cheptelbovin qui il entraîné
atteindre 78 millions en. 2.020 se-
ment <des densités cie cet ordre
une concurrence- de plus en
lon le scénario'WALPTS retenu
correspondent probablement à la
plus ardue pour l'exploitation
parle CILSS. Quant àla popula-
faible «'capc;èité peuplante» de
des ressources naturelles(her-
tion rurale, malgré une croissance
systèmes d'élevage extensifs. Sur
bes et points d'eau); "
urbaine trèsvigoureuse et Une forte
les plateaux du Cameroun, forte-
- '. lessécheresses climatiques qui
émigration hors de la zone, elle
ment chargés en bétail,une famille
ontréduitconsidérablement les
seraitpasséede 1Ornillions d'hom-
moyenne d'éleveurs« consom-
ressources naturellesrompant
mes en;1930 à 19 millionsen 1960,
ment» 50 fois plus d'espace .
de ce fait l'harmonie entre
29 millions en 1990 et atteindrait
qu'une famille équivalentede cul-
l'homme et la nature ;'
42 millions vers '2020', . ~ (Marie,
tivateurs (Boutrais, .1992). QI',
l' inadéquation des actions de
1995); .
dans la zone sahélienne, les res-
développement dans un con-
. Cette croissance démo-
sources naturelles commencent à
graphique a pour conséquences :
se dégrader dès que la population
1 Nom par lequel
ils sont désignés
une forte extension des surfa-
dépasse 40 à 50 hab.rkm" (Pieri,
par lesKabyè du Nord-Togo.
: ces cultivées'audétriment des
1989). Parfois, les densités de
io...
Rev. CAMES- Série'B; Vol..00S·;W1-2. 2003

pulation sont parfois élevées
La crise climatique au
tanie (Le ~orgne,'1988).
.
. ' - . ' . -
'
comme d'ans la partie centrale du
Sahel
"
'.
Burkina Fasooù .elle est de 7~
L'histoire récente de' i'Afrique 4e
Ades degrés di~,~rs, '1 '~I~semble de
, hab.rkm? (Ouadba, 1983),
l'Ouest, pour laqu~llen~usdispo-
l'Ouest africain a été touché par
sons de relevés pluviométriques
cette..série de sécheresses. Ces
.
'.. .' .
.
La crise des effectifs
depuis la fin du siècle dernier, a
périodesde sécheresse ont eu des
'des populations animales au
.
connu de grandes périodes de sé-
effets sur la végétation mais aussi
,
,
Sahel
cheresse comme celles de ] 910-
sur les ressources en eau dont les
En ce qui concerne l' effec-
19'16, 194] -1'945, '1970-1973 et
conséquences SOl.lt catastrophi-
tifdu cheptel, il faut noter que pen-
1§84-1985. '
,
ques aussi bien dans les régions
dant la première moitié du20è siè-
"sahéliennes que dans Iq régions
cle (jusqu'en f940), l'évolution
Le déficit pluviométrique actuel qui
côtières,
numérique du cheptel bovin s'ef-
a débuté en 1968, est caractérisé
"
,
' ..
fectue en « dent de scie »SOuS la
par trois séquences très déficitai-
',Les crises climatiques ont
menace constante d'épizooties,
res qui jalonnent cette période:
,~,\\l pour conséquences ladégrada-
peste bovine et péri pneumonie en
1970-1973, 1976~1977 e,t 1983-
tion et la réduction des ressources
J


' .

~

particulier, Après les années 30 et
1985.
·naturelles rompantainsi l'équilibre
surtout 40, les adni.inistratiolis co-
· précaire entre l' homme et la na-
Ibniales s'engagent dans un effort
Laséquence 1970-19'73 est mar-
ture et provoquant- des coupes
dé protection sanitaire du bétai1.
qué e ,_ p'ar,.
des
déficits
sombres dans le, cheptel bovin.
Grâce aux progrès de la 'médecine
pluviométriques supérieurs à 50 %
Mais les éleveurs l'ont reconstitué

. ' -40"
.
vétérinaire
. dan~ les' zones arides et ser~'lÎ-ari­
,
, l'élevage
~
sahélien tra- '
plus vite que prévu. Ainsi, après la
verse une période d'euphorie ca-
,'des"::'Sénégal (51 %),"Niger
. sécheresse de'1984-85. des res-
.
. ... ~
. . '
.
ractérisée par tine très forte crois-
(54 o/~), Ma~lritanie .c.?7 ~), alors
pensables maliens admettaient-une
sance. En effet, le cheptel bovin de
-que des déficits modérés entre 20
surcharge de 2 millions de têtes sur
l'Afrique de l'Ouest (s'ans le
, et 25' % dans les pays du sud, Bé-
les pâturages sahél iens du pays, soit
Tchad) serait passé, entre 1940 et
nin, Togo, Côte d'Ivoire, Gabon,
.presqu'un tiers du cheptel national
1970, de 4 à 19 millions dé têtes,
République Centrafricaine,' Cmil~­
(Boutrais, 1992).
soit un rythme de croissance très
roun et Sud-Nigéria. Pour le ré-
remarquable de 5,3 % l'an, très
seauhydrographique, cela se tra-
Des politiques de déve-
, supérieurà celui des populations
duit par une réductioi~'des écoule-
loppement mal adaptées au
rurales (Marie, 1995). Les socié-
rnerits. Ainsi àNiamey; en juillet,
Sahel
tés pastoralespurent ainsi s'enri-
fe débit d'étiage du Niger n'était
Au sortir de la Deux ième Guerre
.
. '
chir ainsi quebon nombre de pay-
que dé 0,6 n'i3/s,'poui'lme moyenne
Mondiale; la 'France, ruinée par
sans qui devinrent dès agro-pas-
de 75"m:;/s'(LeBor~ne, '198'8).
l'occupation, avait un grand besoin
teurs.
en viande. Pour cela, elle mit en
La politique française d'accroisse-
La séquence 1976'-1977 a été
place, dans le cadre de l'A.O.F.,
ment dii cheptel a permis une aug-
d'une intensité comparable à la
une politique de développement de
mentation « incontrôlée» des ef-
précédente avec des déficits 'de
l'élevage qui se résume .pour l'es-
: fectifs, dont les conséquences éco-
31 % pour le Tchad, 35 % pour le
· sentielen une politique de maximi-
logiques
devinrent
graves
N'j'ger et 26 % pour le Mali (Le
sationfavorisanr la croissance nu-
(Boutrais, ] 992). L'accroissement
Borgne, :1988).
mérique du cheptel. Mais-le re-
des effectifs du cheptel bovin et son
dressement de la situation de l'éle-
emprise sur les ressources naturel-
Ta séquence 19~3-1985 est ca-
vage français rend it caducs ces
les ont exacerbé les conflits entre
ractérisée' pardes moyennes des
projetsqui furent orientés vers les
les éleveurs et les agriculteurs qui
déficits qui sont de 36% au Bériin,
· marchésurbains régionaux.
'
constituent dans tous les pays sa-
38% au, Burkina Faso" 49% au
~ .....
.' .. ~: -:.
" , ";.
i ·
héliens plus de 80 % de la popula-
-Ghaüâ,50% au 'Mali, 56% au
!'
tion totale.
Tcliàd'et auNiger 82%'enMauri-
Rev. CAMES ~Sériè B, Vo!::005 N° 1-2.2003
105

Sciences societes et humaines
Après les'iridépendances,
l'herbe, la gestion des pâturages
l'universalité du régime civiliste du
,
~
les besoins financiers des pays sa-
devint un problème foncier queles
droit des biens et à la panacée de
héliens les ont pousses à l'expor-
sociétés pastorales ri' étaient pas
la domanialité publique. Le pou-
tation de bovins 'sur pied vers les
préparéesà affronteret que la puis-
voirde l'exclusivitéindividuelle qui
pays de la côte, ce qui a entraîné
sailc~ publiqu.e ~~. sut ~u ne put
transforme la terre en bien, ainsi
d'intéressantes rentrées fiscales.
résoudre.
que lagestion directe par l'Etat cie
Cette rentree fiscale àIaquelle
l'espace rural constitue tin'cadre
s'ajoute une demande urbaine in-
'. ' Le; droitsfonciers agrai-
de référence inévitable pour une
térieuresolvable, confortèrent les
res traditionnels correspondent
société moderne. '
pouvoirs publics dans la ~oie de
originairement à des' sociétés
L~rsque' le droit étatique
développement de l'élevage. Mais
d'économie
fermée
et
africain actuel privilégiecette dua- ~
alors que les effectifs des animaux
autosubsistante dont lesmoyensde
lité privé/public, j liait abstraction
augmentaient, les pouvoirs n'ont
production se limitent à la terre et
du 'rapport traditionnel entre les
pas eu la capacité de mettre en
à la force de travail. Eh tant qu' en-
hommes (porteur du rapport pa-
œuvre des filières de commerciali-
'jeu social lié à I~ reproduction du
. tri'm'onia(homme/ressources) et
'sation (échecsdes projets d'abat-
groupe, laterreassure à l'homme
semble préférer un rapport écono-
toirs frigorifiques par exemple)
ses moyens de subsistance. L'ac-
mique homme/bien. Par censé-
adaptées à 'dès 'sociétéspastora-
cès à la terre est donc par principe
quent, la terre est considérée
les qui n'étaient pas préparées à
ouvert à tous, e,t chacun a le droit
comme un bien, une. chose
rentrer de plein pied dans l' éco-
potentield' exploitationdans le ca-
'nlonétarisée et appropriée.
nomie de marché.
dre du groupesocial auquel l'on
appartient. En effet; l' individu isolé
Le souci d'enuuuer leurs
. '
b
b
.
Ces politiques s'app'uyè-'
n'a pasd'existence juridique car il
Etats dans une pol itiq uc de déve-
rent généralement sur deux volets
ne correspond à aucune réalité
loppement économique vapous-
(Marie, 1995) :
sociale. Ce n'~st qu'en tant que
,ser les législateurs africains à for-
arnél iorer l'état sanitaire du
membre d'une communauté qu' i1
mer un domaine foncier national.
troupeau par des campagnes
'est considéré.
Le rôle de l'Etat clans'Ia gestion
de vaccination il. l'efficacité
En Afrique de l'Ouest, l'organisa-
du foncier vaavoir des conséquen-
certaine ;
tion des hommes sur les espaces,
ces pour les populations des agri-
trouver une solution qui per-
vis à vis des ressources naturel-
culteurs et des éleveurs, Ces poli-
met l'utilisation de certainspâ-
les s'exprime en termes de nor-
tiques sont l'une des causes qui
turages en saison sèche, Ce
mes, règles, processus et.institu-
expli9uent la descente vers les
problèmefut progressivement
tions, Toute société humaine a
pays côtiers dont le Togo des
résolu, à partir de 1950, au
son droit. Le droit émane du
transhumants sahéliens. A titre
moyen d'une politique d'hy-
groupe. 11 est l' ~xpression de ses
d'exemple, faisons une analyse
drauliquepastorale qui s'ap-
rapports sociaux. Le droit est
sommaire des pratiques foncières
puya sur la réalisation d'un
avant.tout, un produit, un fait so-
au Mali, en Mauritanie et au Ni-
grand nombre de forages à
cial, caractérisé par un disp?s~tif
ger. r
grand débit permettant ainsi,
, normatifet unordre de contrain-
nonseulementde multiplierles
tes. On définit lesdroitstradition-
animaux, maiségalementd' uti-
nels comme lesdroits dont la for:"
,',
, liser les pâturages toute l' an-
"
-
1
mation et le mode de législation
née.
ne relèvent pasdu droit de l'Etat
qu'ils précèdent (Barrière,
A partirdu moment où le
....
.
. '
' .
1,9?7).
facteur limitant sur-lequel s'ap-
, '
.: ..
puyait la gestion des ressources
,-, Les Etats africains,de\\(e-
.
~
, .
., .
. ...
naturelles ne fut plus l'eau, mais
nus, indépendants ont tous cru à
"'
- ..'
. . . . .
.- '
106
Rèv. CAMES- Sérié B, Vol. 005 N° 1-2.2003

Sciences .soclsles et humaines
Au Mali, l'emprise de
terres non-immatriculées, déte-
des Eaux et-Forêts, créé en 1935
l'Etat sur le territoire nationalest si
nues en vertu de droits couru-
afin de proteger un petit nombre
jalousement revendiquée, que l'en-
miers exercés collectivement ou
de forêts classées, a vu ses com-
vironnement naturel estentièrement
individuellement, fdht partie du
pétences s'étendre cl la totalité du
approprié par la puissance publi-
domaine privé de l'Etat.:. ». Il
territoire entré' 1972 et 1979et ses
que étatique. La propriétépubli- '
existe donc dans ~e pays deux sta-
missions recouvrir la protection,
que est composée du domaine
tutsjuridiques différents pourune
l'aménagement et l'exploitationcie
public(sites naturels: cours d'eau,
terre.
I'erisemble des' ressources fores-
sources, lacs,étangs, nappe phréa-
"
Ellepeutêtre immatriculée,
tières, sylve-pastorales. piscico-
tique etc.) et dt; domaine privé
c' est-à-dire appropriée au sens
les... (Marie, 1995).
(l'ensemble du sol malien: terres
romain du terme avec bornage et
L'Etat intervientdans tous
faisant l'objet d'un titre foncier à ,
titre foncier ou bien être considé-
lesdomaines de la gestion quoti-
son nom propre ainsi que toutes
réecomme bienprivéde i'Etat dont
dienne des res~ources naturelles y
les terr~'s non immatriculées, c~l~
l'usage est dévolu par la tradition,
compris dans celui des jachères de
les dites « vacantes sans maîtres»
c'est-à-dire par l'habitude, aux
plus de cinq ans dont les peuple-
et celles qui supportent des droits
acteurs sociaux.'Lesconditions de
mentsligneux, s'ils n'appartiennent
traditionnels) selon l' ArticleV du
fiscalité qui pèsent sur les terres
aù domaineclassé, appartiennent
Code domanial et foncier.
immatriculées, font que l'essentiel
au domaine protégédei' Etatet leur
des terresagricoles et des parcours
exploitation est soumise ù autori-
Le premier décret sur le
pàsiorauxfont partie dù domaine
sation. Celle disposition du code
foncier, datant du 20 juillet 1.929,
, privé de l'Etat Les droits coutu-
[orestiet; qui place SOl/.'; la res-
incorporait dans le domaine émi-
miers se trouvent donc affaiblis au
ponsabilité ((e IEtàt la' quasi-
nent de l'Etat'« toutes les terres
profit d'un droit généralenglobant
totalité des arbres: concerne di-
. '
. ;.- , '/
vacantes et sans maîtres» et tous
tout leterritoirenational, ce qui
rectement l 'exploitaiion des ptt-
les « territoiresrésultantd~ la con-
laisseplaner lindoute s'ur l'identité
turages-sahéliens très génél:ale-
quête ainsi queceux qui réslilterit
des détenteurs et ouvre laporte à
mentcomposés d-une strate her-
d'accords signés avec les indigè-
descontestations et abus. Si un
bacée et d'une strate ligneuse.
nes, mais sans faire aucunement
terroir villageois se trouverde
L'Etat'est'donc le propriétaire de
mention des droits coutumiers.: Le
facto, délimité'par la trace visible
l'ensemble des espaces naturelset
décret du 23 octobre 1904 recon-
dé son parcellaire, et les droits
,en est également le gestionnaireet
naîtles« terrescoutumières» mais,
d'usages qui y sont attachés rap-
le policier.
celui du 15 novembre 19351'en-
pelés parlapermanence de l'ha-
tached'une limitation, par l'intro-
bitat, un territoire pastoral nepeut
En Mauritanie, la Iégisla-
duction de la notion d'absence
prétendre aux mêmes signes. Il
tien foncière qui s'exprime par-la
d' exploitationsur une durée dedix
n'est qu'une portion d'espace na-
loi nO'60-139 du 2 août 1960, re-
ans qui a pour-effet 'le transfert de
turel surlequelles droits d'usagés
connaît les droits fonciers coutu-
la terre dans le domaine de l'Etat
s'exercent de façon discontinue.
miers collectifs et individuels là'où
Après.l'indépendance du pays, la
Le caractère plus ou moins fugace
ilssontconfirméspar une« emprise
loi 82-122 du 4 février 1982 ne
de la présence humaine, qui n'est
évidente et permanente » 'surle sol
,faitaucuneréférence aux droitstra-
qué'[a traduétion de mobilitéspa-
(Art. 3 et4).jugéeù « l'existence
ditionnels qui serontreconnusmais
tiale des éleveurs, condition'Clé de '
de constructions complètement
.
,
l ' ~.
' .
• •
sans valeur dans le code domanial
l'efficacitéde leurs pratiques pas-
terminées, (de) plantations, cul-
et foncier de 1986 (La Loi n? 86-
torales,est souvent assimilé defait
tures ou puits »(Art.6). L'ordon-
91/AN-RM du i Zjuillet (cj86ïrls~
à'un noIl droit. '
nance n" 83 '127 du S,juin 19R3
titue le Code domanial et-fohcier
"
- A ceci's'ajoutent la politi-
stipule (Art: 3) : « Le système cie
de l'Etat). En effet, l'Etatya pro-
que forestière et le fonctionnement
la tenure traditionnel le du sol 'est
. clamé la terre «propriété natio-
du'serviccforestier lùi-même qui
aboli »'. L'article 6 précise, à l'en-
nale » par la loi n? 86-9'I'du
sont vénus aggraverencore la: si-
contre des droi ts colleen fs anté-
1cr mars 1986réaffirmant que « les
tuation des pasteurs. Le Service
rieurs, que « l'individualisation
, Rev.:CAMES - Série B, Vol. 005 W 1-2.2003 t
\\'01

-"---'--'-"--"--~--'----.:.--'--...;...;:,.;-....:......:_-------------
Sciences sociales .et humaines
est-le droit ». Toutes les terres
concrètement aux éleveurs toute
...
que d'intégration et.de la libre cir-
~)
'.
"'.~
. '
~( vacantes et sansmaître »ssous-
gestion despâturages sahélie~1s.et
culation des biens etdes.person-
traitésen principeaudroit collectif
renvoient Ronc ce problème à la
nesau sein.de l'espace de la.Corn-
traditionnel, sont affectées au do-
puissance publique, elle-même à
rnunauté Economique des Etatsde
maine de l'Etat (AFt. 2!J .
l.' origine, po~r~ll1e bonne part,de
l'Afrique de.l' O~lest.·,
'. -
JfpeI;t~.parles sociétés Pastorales
Les cause~'i~~tit,Ùj'ollricllcs" .
Au Niger,l'abolitionde la
de leur .~ap'aci.~é ~Ië 'gesti~n:' L'es
. .
-
~
. • •

•• _
• J
propriété desespaces pastoraux
politiquesfoncières menéespar les
EÜê,~ d~iveilt 'êtreperçùés C6I11n~e
par l' administrationfrançaise, puis
?tat~I~Jah~liens,ont .contribué un
lln~'~ol~lt~ôn
récupérée par 1'Etat, a fortement
à lh ~rise fJastbrhle
PyU,p!,us ~re~fr:r.~u~ '~ociét~~ pas-
sahélienne.. Erî ëffet.Ia très grave
influencé lescomportementsnéga-
torales les moyens qui leur étaient
sécheresse 'de' f973-74e-llt des
tifs des éleveurs qui.se sont sentis
nécessaires-pour gérer leurenvi,
conséquences terribles pour les
dépossédés deleurs.droits et donc
ronnernent.les laissant incapables
paysans et les pasteurs ~ahéliens
deleurs responsabilités envers
de réagir face à la montée de la
~ J
: _ •
, ' . (
"
. -. ~
mais'elleeut missi pour J~ première
l'environnement. '," .. ; .
'~'.
crise ouverte par la croissance dé-
fois un impact médiatiquehorsdes
L'Ordonnance qO 93-015
mographique~t la séÜi~~essy. Que
frontières duSahel aussi bien dans
du? mar~ 1993 fi~e«le cadreju-
ce.soit le Mali, la Mau'ritanie . le
les pays de l' Afrique de l'Ouest
ridique: des activités. agricoles,
~,(g~r,~.tmême fe'Tog~, .1~.Jéf';i;I~­
que dans les pays développés.
sylvicoles etpastorales .dans Jq
tionfoucière n' est qu'une applica-
,... .'.' . . ..
.
Pour faire face à cette crise elima-
perspective de .! 'aménagement
jion directe de la législation colo-
.,l. l ' . '
" ' !
' i · . '
:
. . "'.
tique q~d met en péi·ii la survie du
du territoire, dela protection de
l~alefrançaise, RaresS~)\\1t lesRays
bétail, certains pasteurs Peuls,ont
l'environnement et la promotion
Au~.Ç!I1t.réacl*r# cettelégis(atioi1:a
. "
. '
\\
i '
. . . . '
choiside migrer vers ie sud avec
humaine». La loi.7417 du2mars
.
Jeprs~~aii.té~.·:" •. , .'.' ","',
"
.
. " , '
.. '
leurstroupeaux alor~'qu~ d'autres
1974fixe le régime forestier..J\\;1al~
:" J~ ,~
Lasituation d~p~}aqu~ge
ôht choisi dese 'sédentai·jsû Pour
gréla volonté des autorites du Ni-
se trouvent les pasteurs peuls est
l .
' . .
. ' . , .
faciliterces'ruouvementsde trans-
ger àdoter le pays d'un cadre N-
liée àla nature même de .~è typ~
humance dans lasous-région ouest
ridique.qui règle de façon défini-
d;éiev~ge.: 'En 'effet:ta transhu~
africaine, la Communauté Econo-
tive.laquestion foncière et le?con-
mance, commandée avant tout par
inique des Etats de l'Afrique de
flits nés de l'exploitation des res-
la recherc~~ des pâturages e~ de
• •
, .
. "
• .
1,J
p.<?ùest
source~
a pris des mesures prati-
naturelles, elles sont tou-
.l'~au impose une'assez largedis-
ques aux niveaux national et sous-
jours confrontées à des difficultés,
persion 'de la population et un
régional par :
Les conflits sociaux de toute na-
usage des ressources végétales..Le
ture sont aussi une cause de la
bétail exige beaucoup d'espace..
.
... .
. , '
'
- l'institutiond'un certificat inter-
transhumance de ces pasteurs no-
. "
national de transhumance'
mades dont certains se sont déjà
. , La-conséquence de tout
'..,
,
.
~
sédentarisés à cause de la séche-
ce qui précède, est la perte par les
-l' institution-d' U;1 passeport p~,lII"
resse. La création des réserves de
éleveurs.eux-mêmes de leurs ca-
lebétail :;.
.
faune, de parcs nationaux et de
pacités à gérer l' espac~ pastoral
-.1' institution d'une attestation de
forêts classées (ce qui est une né-
dans l~~ contexte qlii letlr'~st peu
vaccination du bétail:
cessité), a contribué à réduire en~
Jàvorable dont lainqbpit~ inqui~te
-'la délimitation d' itinérai res'éib'j i-
core.d'avantage leszol~es d~ pâ-
0l! der~nge car el~ëe~t souv~nt
gatoires'de !i'ansliumai1Ce;' '
turages.,
source de conflits divers. 'C'est
-'1 'i11:stihiti~n de la taxe cl' eriirée du
. Il app~raît apr.ès c.e larg~
4<i;i? ce cont~xte diffJ'ciie que 'Ies
. ) -
"
.
' . , : -
b~tai.l.~aùs
. tourd'horizonsurcesquatrepqipts
élevel\\fS sahéliens vontétendreleur
le pay~ d'acci.ieil ;
..
."
:,... , "
-
(crises des effectifs des popula-
zone de .transhum~nc'e·vers les
-: 1'~mlipel11,ent des pistes.à bétail
tionshumaines et animales, crise
p'ays côtiers d9nt'l~ T~go. L'ex-
de;m~chés et cl'abattc:irs..
climatique, la crise foncière) que
p~ns.ion .çl~;Îa transhumance y~rs
".
i
·1



' J .
J
.'
ces
le sud ~~té ,favorisé~ parla p.ol,iti~
C~s mesures et dispositions s.ont
, diftërents
,
facteurs
.
interdisent
.
.
.

: J '
. , . . . . ' : ••
108,

",
"
Scienèes' S-ociaiès et hLimaTnes
prises afin de suivre les mouve-
tion et à ligestion' des ressources
. , des terres ce qui pose l'épi-
ments de transhumance. Au Togo,
naturellespar deux s~ciété~ deci-
neux problème du lancier et la
la période de la Ùanshli~lai-ite va
fvilisati'ûri àgraireet pastorale dif-
concurrence pour l' exploita-
du 15janvier au 1S'n'lai de chaque
~fére\\1te. Si ces genres d~ conflits
tion des ressources naturelles'
année, période qui correspond à
'sont ié'cents ~ü Togo; ,H n', e:n est
(sol, eauet végétation). Lors'
.
" , " . .
,1''' ..1 .

lasàisonsèche. 'Ilrefrtré chaque
pas de même dans les pays du
d'une de nos sorties sur le ter-
.. -
.
~
année au Togo environ 1500 têtes
" S~heJ (Mali, Niger~'Mauritanie,
rain dans l',Ac!élé du 19au 24
. de bovins. Dans-les principes, le
.TchacL,). En effet, dans l' Aïr Té-
avril 2000, desinformations
mouvement de transhumance de-
. néré, Rolând(1992) raconte fée
, recueillies auprès des popula-
vait se faire dansun double sens
, sujet: « Au début du siècle dans
tions des localités de Tsifama.
'.
~
.
'
Nord (Sahel)-Sud (Pays côtiers)
la région de Timia.Les ~el:'~~lé
.y égué, Kota 10 et Assoukoko,
dans lebut d'éviter aux pa~teurs
avaient déclaré une véritable
le sentiment d' impuissance
.;
.
t , '
'.
!
.
t ,
',"
' . '
' .
. '

-
j
• .
sahél iens de prolongé leurséjour
guerre contre des groupes noma-
rnêlé d' amertume et de frus-
.f...
.
:
t
. '
sur la territoire national.
l',
.'des' de l'extérieur qui venaient
tration étaitmanifeste auregarcl
,
.'
~
régulièrement dans leurs val/ies.
des actions destranshumants
Retombées économiques
Ils 'éÙli~nt'prÙs à acc~eillir' des
qui sont installés sur leurs ter-
,
,
"nomades de passage, '~ais ne
res. L'inquiétude des popula-
Il est incontestable que pour les
'p~uvç~ie~t tolérer de voir ceux-
tions locales s'explique par le
transhumants, venir au' Togo est
ci cO!-Jpêr des arbrespour nour-
fait que les pouvoirs publicsne
une occasion pour'vendreleur'bé-
'1-;,; ie' béidil ».
' l'
"
font rien pourfaire respecter
tailqui constitueune sourceirrïpo1'-
"phisielli-S causesso~ù'i l'origine des
la loi d\\U1e part et cl 'autre part
tante de revenus monétaires: Sur
conflits ei1tre'Tes pcpulàtions
les populations sont persua-
' . .
. '
. l '
,
, "
~.
. , . . , '
le plan national les taxes que doi-
autochtones essentiellement agri-
., . dées que l' installation de ces
vent verser les transhumants par
coles et les transhumants peuls: '
pasteurs est 'défipitive. Cette
tête de bovin avant de rentrer sur
attitudede ces pasteurs est
territoire nationalest une source de
Unedes sources des conflits
observée un' p,eu, partout en
rentrée monétaire. En outre le
entre les populations togolai-
Afrique de l'Ouest. D~ Haan
cheptel des transhu~ants, vient
ses etles pasteurs sahéliens
(1997), donnel'exemple du
' J "


'.
,
augmenter les disponibilités inté-
trouvéSQI) priginedans lecom-
. Nord du Bénin où !.cs cultiva-
rieures en produits animaux (lait,
portement belliqueux, co lé-
te~rs réalisenten effetqU,e« re-
viande.fromage, cuir).·Les trans-
reux, cO!1.quér~l)t,'etprovoca-
prendre cl un Peul une 'ferre
humants achètent les produits 'vi-
. -teurqui caractérisent.cespas-
J7-~:êtée est aussi ditftcile que
vl'iers chez les populations iocales
teurs' peuls qui font montre
d'arracher le.sabot cl un
et en contre partie ils vendent du
.. d'un irrespect total des règles
bœufvivant ». Or clans le cas
lait,du fromage etles b~ufs'étva­
. dé biël)~~,!nce envigueur dans
du Togo, il s'agit généralement
chesaux populations. Générale-
. :.. le-pays d'accueil'. Deplus en
. des installations'sansautorisa-
ment les prixd 'achat des bœufs
".' , plus, on voit .apparaître sur
, .tion préalable des «maîtres-de
baissent à 'l'arrivée des transhu-
,
. toute l' étend uedu .territoire
,: la terre»",' -;
,
.
mants et 'p;~'cons'équent Iadispo-
national des zones de conflits
nibilité en viandeestimportante. Ce
ouverts entre lè~ populations
,:":, '. La destruçtion des cultures vi-
qui permet â"ùx populatiorisbéné-
" autochtones et.lestranshu-
, vrières (petit-mil, .sorgho.
ficiaires decompléterne serait ce
mants et des conflits latents.
maïs, igname, etc.) et derente
que-momentanément leur' ration
..Cettesituationèstèxacerbée
:-, '. (coton) dàns les champs par
, ' .


" . .
'.
1
. ~
1- •
• -,.
'
• ~
.'

~ _
- , . , ! " :
.
f
.
alimentaireenprotéines animales,
.parlefait qu'jly.adeplus en
le bétail transhumant. Or le res-
~'
-
~..
,
'.
~.
' .
.

' : " : .
-
,r 'r·
' . . .

;
plus 'des transhumants qui
pect des dates de- transhu-
Les causes des conflits entre
, ,.,.J'in~ial,jent pie~qi~eAé~~tive­
mance éviterait ce genre cie;
autochtones et transhumants
",,\\~ment.ç1ari~ certaines régionsdu
dommage. En effet.jl est.éta-
.
..
1
..
pays avec pourconséquence
bli qu'au moisde maide cha-
!
Ces conflits"sont liés à 1~,e~p)oit~~
; 'une occupation permanente
"-,.qüe année.Iemouvcmentdè
Rev. CAMES - Série B; Vol. 005N° 'l~i.2003
109

Sciences sociales et"humaines
retour des transhumants doit
- L'irrespectpar lestranshumants
. L'irrespect par [es transhu-
les permettre de repartir vers
du calendrierdes'dates d'entrée au
,111ants des couloirs de passage
, leur zone d' origirie où le pâtu-
Togo et desortie du territoir~ na-
dont les tracés évitent les zo-
rage vert est à nouveaudispo-
ti'onal'comme if est établi par la
nes de cultures.. Or, les cou-
nible du fait de l'arrivée de la
CEDEAO·. D'abord les Peuls ren-
loirsdepassage du, bétailexis-
saison des pluies;
trent sur le territoire nationalsans
tent aussi dans les pays d'ori-
La destruction des récoltes
se faire recenser, Or chaque trans-
gine de ces pasteurs et qu'en
'stockéesdans les greniers par
humant avant de rentrer sur leter-
principe cela ne devait pasêtre
le bétailtranshumant;
ritoiretogolaisdoit remplirdes for-
,perçqe c0111m~ une contrainte,
La dégradation des points
malités administratives à la suite
Au Niger par exemple, le Dé-
d'eau qui sont les sources
desquelles on lui délivre lilleattes-
.cret n° 87177/PCMS/MI du
d'approvisionnement en eau
tation. Sur cette attestation les
18juin 1987réglemente la cir-
des populations par le bétail
transhumantsdoiventindiquerleur
culation et le droit au pâturage
transhumant;
destination, l'itinéraire à suivre et
dans les zones de cultures. La
L'accroissement du cheptel
la durée du séjour, Cette attesta-
.
..
loi n° 50/5 du 3 décembre
~
"
'
bovin vient compromettre la
tion leur est remise sur présenta-
1959 portant ratification de
capaci té d' accuei 1des zones
tion du certificat international de
l'ordonnance 59/183 du 29
de destination des troupeaux
transhumance délivré par le pays
octobre 1959 créant ùne.com-
transhumants. Cet accroisse-
.d'origine, La conséquence immé-
mission domaniale chargée de
, ruent des effectifs du bétail a
diate est qu'il est difficile de sui-
.reconnaître les tracés des cou-
pour conséquence la destruc-
vre leurs mouvements, leur nom-
.loirs,de passage en zones de
'tion des aires de pâturage dans
bre, Ieurtempsde séjour sur l~ ter-
.cultures. ,
la Région 'des Savanes où
rit~i~e nationalqu'ils ont tendance
l'élevage constitueune activité
à prolonger;
,
"
" ,

!
r'
importante 1 ;
La destruction des forêts sa-
r.
crees par-le bétail transhu-
, mane;
2 Des multiples fonctions de l'arbre
alimenter les veaux et il est possible
La fréquencedes incendiesal-
cians la vie des hommes (bois de feu,
que nous retrouvions dans cette
charbon' de bois,' bois de service, -
argumentation
l'influence d.'une
lumés par les transhumants'
'feuilles, fruits, racine sv.écorces,
cetence azotée». ,La mise à feu de la
qui ne tiennent pas compte de
ombrage, esthétique, amélioration de
savane est donc bénéfiqu~..aux
'la période (novembre-janvier)
la fertilité dés sols, protection des sols
transhumants car le feu permet une
contre l'érosionetc.). il en est une qui
des feux de brousse précoces
repousserapide des graminées à
trouve '. essentiellement
son
haute 'valeur fourragère,
et Jechoix des espaces à brû-
fondement dans les croyances à la
Mals il faut noter que la mise à feu de
ler ;
fois religieuse et mystique ~- c'est la
la végétation en saison séche n'est
dimension sacrée de l'arbre et de la.
pas' la panacée des seuls transhu-
forêt .Sans ce rôle;, de nombreuses
mants, -En effet,' pour persieurs rai-
1 Dans la Région des
Savanes, le
espèces végét~,les auraient déjà
sons d'èlevaqe, .de chasse, de défri-
cheptel bovin est 'estimé fin 1997 , à
disparu 'dans de '~ombreuses régions
chement, d'ordre coutumier, etc" les
96 733 têtes de bovins .et à 513 982
du -pays. : La ··.,:p·é·nétration
des
-populations locales (aqriculteurset
têtes d'ovins et de caprins (RNA,
transhumants-avec -leurs 'troupeaux
éleveurs)' pratiquent depuis des
1997), Le pâturage naturel n'est plus
.viole le.caractèresacré de cesforêts.
tempsanciens testeux de brousses,
en
mesure

supporter
3' Le
mode d'élevage associe la
Le,feu apporte des commodités aussi
normalement' de tels effectifs si le
pratique des feux de brousse. En effet,
bien aux agric'ultè'ùrs qÙ'811X éleveurs.
"système .extensif re ste la forme
durant la-saison- sèche, Ia ration du
C'est ce qui explique qu'il est difficile
dominante d'élevage. La superficie
bétail ne contient .ni phosphore, ni
,d'jnterdire le, t~u: de brousse en Afri-
J
des terres à pâturerest estimés à
~iiamine A, ni de matière azotée. Seuls
que tropicale; car c'est por-terattein'te
environ
54 670 ha '; -rnais les
lesreqalns précoces 'pèuventfournir
aux droits' co~t~niiers des popula-
superficies
,ont
pratiquement
ces éléments indispens abfes qui
. tions. C'est pour limiter les effets né-
quadruplé en 10 ans (Akibqdé et
n'existent que dansJ'herbe jeune,
'fastes·de,ce's feux sur là dégradation
Tchamiè, 19'98),Avec'l'ar'rivée des
Gatnier' ~t 'Cabanis'(1976); rapportent
milieu biophysique (végéta)iç>n,s,cilc'.),
troupeaux
transhumants',
la
que «.Certelns étéveurs' affirment que
que l'Etat préconise' la pratique des
concurrence pour l'exploitation des
sur -oes pétureqes non .brûlés, les
feux précoces qui sont moins nocifs
ressources naturelles (points d'eau
-vaches n'ont pas assez .de Ieit, pour
'que lès feux tardifs,
'
. . . . . .

r ,
' . ,
" . '
et végétation) est source de conflits,
110
Rev.CAMES - Série B, Vol. 005 N° 1-2.2003

Sciences sociales et humaines
r:,
C'estpour réglementer lé'passage
causes des conflits entr~ les trans-
Faceaux conflits répétés, [esauto-
des transhumant sur leterritoire
humants peuls et les agriculteurs,
rités administratives (préfectures,
, ,
nationalque le Togo, en adoptant
autochtones, trouverait son expli-
gendarmeries et polices) dernan-
laLoi n099-002 du 12février 1999
cationdaris comportementdes pre-
.dent aux populatioris locales de
relative à la police sanitaire des
miers caractérisépar une certaine
s' adresser elles pouc tout règle-
à
animaux sur le territoire dè la ré-
de désinvolture", de rriépriset
ment afin d' éviter qu'elles se fas-
publique togolaise, prévoit des
même belliqueux des pastel!rssa-
sent justice elles-mêmes. Mais
.
.
,
mesures relatives à la circulation
héliens à l'égard des populations
quelle que soit l'autorité adminis-
des animaux et de la transhumance
locales. Cette attitude trouve son
trative qui a la. charge de régler ce
en son Chapitre III-'Du mouve-
origine dans la culture de 'b~ peu-
genre de problème, il y a toujours
ment des animaux sur le territoire
pie qui arrivent toujours dans les
, le problèmede communication qui
national' ;
zones d'accueil en «conquérants».
se pose et l'on est obl igé de faire
.
. .
' . '
L'installation et l'occupation
En mitre, cestranshumants cons-
'appel aux services d'un interprète
de plus en plus permanentes
tituentune société qui vitrepliée sur
qui parle la langue peul. Dans la
des terrespm les transhumants
elle-même dans leszones d'accueil
plupart des cas il s;agit lies peuls
. ,
sans l'autorisation préalables
ce qui ne permet pas leur intégra-
qui sont installés m;togo depuis,
des populations propriétaires
tion.
des décennies e~ qui sont assimilés
des telTes. Ji'est pas toléréepas
celles-ci. Les populations re-
doutent fa présence des,Peul
sur leurs terres qui risquent de
1 L'article 29 de la Loi n099-002 du 12
s'approprier de leurs terres.
février'1999, en son article 29 stipule:
que des éleveurs étrangers se sous-
Les animaux qui se déplacent à
traient impunément à cette Loi qui est
'Cette crainte est d' mitantplus
l'intérieur du pays isolément ou en
.une importance capitale pour le déve-
justifiée que le discours gue
convoi par voie terrestre, quel que soit
loppement de l'éconon'lie de l'éle-
leur tiennent les autorités ad-
le
motif,
d'une
circonscription
vage du pays. Ce serait faire deux
,
' ,
sanitaire à. une autre, doivent être
, poids deux mesures qui introduit la
ministrativeset politiques lors
accompagnés d'un laissez-passer
notion d'injustice,
des campagnes de sensibilisa-
sanitaire délivré par l'agent du poste
2 Ces propos sont rapportés par un
tion
sur
le
problème
vétérinaire le plus proche du lieu
ancien garde forestier lors de la
d'origine.
rèuniondernai 1984 consignés dans
(« fléau »)de la transhumance
Le détenteur du laissez-passer sani-
le document de synthèse provisoire
neles rassurent nullement. En
taire est tenu de suivre l'itinéraire et
du Projet Energie Il en 1994 : « Moi je
effet, celles-ci présentent la
de présenter les animaux aux postes
me souviens que bien souvent
de contrôle indiqués sur le document.
lorsque je surprenais un berger Peuhl
transhumancecomme un phé-
L'article 32 précise que les animaux
avec son troupeau dans une forêt
nomène qui concerné tolite la
transhumants sont soumis-à la régle-
classée, non seulement je l'amendais
sous-région Ouest Africaine.
mentation sanitaire en vigueur dans
et je faisais conduire les bêtes en
le pays. Cette Loi vise à doter le Togo
fourrière, mais' d'abord sur le terrain,
Ce type d' élevage n~ pourrait
d'un texte performant en màtiére' de
je l'obligeais à manger des feuilles
d0l1C être interditau Togocon-
police sanitaire des' animaux et"à as-
pour qu'il ne soit pas tenté de
formément aux dispositions de '
surer le Togo d'une protectionefficace
recommencer. Pouriant il n'y avait rien
des animaux et de l'économie de l'éle-
à îeire, ils revenaient' régulièrement,
la CEDEAO qui favorisent la
vage contre les épizooties. On com-
alors nous les traquions et nous les
librecirculation des biens (bé-
prend donc aisément que le compor-
persécutions.
tail, marchandises; produits
tement des transhumants Peuls n'est
Après l'indépendance, les gardes fo-
pas. de nature à renforcer l'efficacité
restiers, ,ceux qui in 'ont succédé
agricoles, etc.) et des person-
, de la police 'sanitaire, qui est l'ensem-
n'avaient déjà plus le même pouvoir. '
nes dans 'son espace géogra-
ble' des, mesures hygiéniques, rnédi-
Les paysans avaient pris t'habitude de .,
phique. LeTogo est membre
cales, légales ~t, administratives sus-
se plaindre aux autorités et aux hom- .
ceptibles d'éviter "apparition ou la dif-
fondateur de notre institution
mes politiques qui les écoutaient»
fusion des maladies réputées conta-
, '·(Ministère. de l'Hydraulique et de l'En-
d'intégration économique.
gieuses: Si les éleveurs nationaux se
vironnement & iVlinistère des Mines et
Règlement des conflits
soumettent à la réglementation en vi-
de l'Energie) (Amoukou. 1999)
gueur en fa matière, il n'estnormale
1
. '
."
~ .

, . . . . . . .
.Ilest relevé plus haut que 1'1JI1e des
,
"
Rev. CAMES~Sér·iéB, Vol. 005 N°, f~2. 2003
III

Sciences sociales et humaines
al~x populationsautochtones. Dans
De tout ce qui précède, il est à
imputables aux. transhumants qui ne
cegenre de conflit le sentiment
noter qu'au Togo, la question de
respectent pas les modalités prati-
d'appartenir' à un même peuple
règlement des conflits ne requiert
ques définies par lepays d' accùei 1
conduit ipso facto l'interprète à
pas des autorités dupays l'att'en-
et leurs pays d'origine dans le ca-
jouer le jeu en faveur du transhu-
tion qu'elle devrait mériter. 'Géné-
dre de la CEDEAO. Cette.situa-
mant. Il difficile à l'autorité char-
ralement, l'Etat ne réagit (gendar-
tionqui n'est pas faite pour amé-
gée de régler le conflit de connai-
, rnerie, police, préfecture) que lors
liorerle climat socialentre lesdeux
...
. tre la véracité des faits.
.
des contlitsouverts pour répriman-
communautés ne saurait perdurer.
. .
.
En outre, il est donné de constater
der. La gestion de cés genres de
Le problème dés transhumants est
que très souvent les dommages et
conflits nécessite un travail en
très sérieux ct chaque année, les
intérêts verséspar lestranshumants
'amol1t. fi s'agit donc de la sensibi-
populations se posent des tas de
pour réparer les dégâts causés par
lisationdes populations autochto-
questions : D'où viennent-ils ?
le bétail sont dérisoires à côté de
'nes et ~ussi celledes'transhumants.
Pourquoi c'est I){II:' chez nous
l'ampleur des 'dégâts. Comme
·o-, l' 0!1 constate que les campa-
qu'ils passent? Pourquoi se
exemple,dans le villagede Kokotè
gnes desensibilisation ne s' adres-
comportent-ils comme si c'était
.-
. " . " .
. . ;
. .
·dans'la préfecture de l'Est-Mono,
sent uniquementqu aux nationaux.
un: droit pour eux de 'F~'/1ir 0/1 de
, un Peuhl a versé en 19981a somme
Il est donc impérieux 'que l'on
passer parchez /10US '! Qui leur
de 20.000 FCFA de dommages
mette en place des structures éta-
a donné l 'autorisation de .1' 'ins-
et intérêts à un paysan parce que
tiques spécialiséesdont le rôle sera
taller sur nos 'terres? Le gouvcr-
f I .
,.
•.
ses bœufs ont détruit une partie de
de gérer ces conflits qui prendront
nement 'l Si oui, est-il au GOU-
la récolte de sorgho dans le champ'·
de l'ampleur dans l' avenir e,n mi-
rani des maux dont flOUS sour
de ce dernier. Mais avant de quit-
son du nombre de plus en plus
. [ron« par la faute des animaux
ter la localité, lePeuhl.a ramené
croissant des transhumants sur le
'de,~':transhUl11(/I1t~:fPourquoi le
·une nouvelle fois ses bœufs dans
territoire national.
gouvernement 'oh,;"erve-l-il U/1
le champ du paysan détruire 'le
'.~·(tdrce coupableface cl /(JUs les
reste de la récolte de sorgho avant
t~/ds
Conclusion et recoinma'nda-
que nous cousent ces
de s'enfuir. Les populations se
· tions
. transhumants peuls? Autant de
, plaignentd'être lésées.C'est ce qui
questions que se posentles popu-
explique que très souvent, elles se
La transhumance, forme d'élevage
lations souvent victimes des mau-
font elles-mêmes justice. Or en
extensif répandu dans les pays du
vais comportements de ces noma-
pareille situation, le transhumantse
Sahel, a étendu sa zone de pâtu-
des et les dégâts causés aux cultu-
constitue en victime et dans ce cas
'rage vers le sud en direction des
res par leurs troupeaux. Cette si-
les sanctions intligées aux paysans
pays côtiers dont le Togo depuis
tuationde conflits permanents n'est
·sont beaucoup trop lourdes. En
les crises climatiques des années
\\)as favorableau développement
1999, les populations d'Ogou-
70 et' 80. C'est une forme de ré-
des' activités des deux groupes.
Laouda ont versé 600 000 FCFA
ponse des pasteu~:~~p'eul~ qui ont
POlU: ce Jaire, des 'approches de
pour avoir tué un bœufqui dévas-
le souci-permanent de sécuriser leur
solutions doivent être envisagées:
. .
' .
tait un champ. Cette situationfait
bétail face aux conditions climati-
Il faut d'abord ren forcer les
qu' aujourd'hui les populations lo-
ques désastrel;~~es à'la r~cherche
.contrôles aux frontières afin
cales voient d'un mauvais œil.le
·de nouveaux pâturagesnaturels-et
d'avoir des données.précises
rôle des autorités administratives
'des points d'cau.Le développe-
sur les effectifs des-transhu-
dans les règlements de conflits.
ment de:èett~.t~·rm~' d':tÙê'vageau
: m~nts peuls qui rentrent sur le
Pour elles, le bétail des transhu-
·Togo-n'est pas sans poser de pro-
.. territoirenational.L'objecf f
mants ont aux yeux dés autorités
,
' .
blèmes d' env ironn ernent' d'une
.sera de pouvoir mieux lescon-
administrativesplus d'importance
!.I,f '.
.'
; . '
~.-,
,~.\\..' . ," •
'.
:
- _" ~ •
J~aI1 et de conflitssociaux.entreéle-
trôler;
que leur propre survi~.
veurstranshumants et lespopula-
La première.des ?cti;~_ns à en- \\
tions autochtones'(éleveurs, agri-
treprendre en faveur des trans-
culteurs etc.). Ces conflits sont
-
humants estune sensibi1isation
112 .
Rey. CAMES -SéI:ie)3; v.ol. 005 N° 1'-2.2003

Sciences sociales et humaines
que cela pourra entraîner
humants pasteurs que des popula-
une activité dégradante? Afrique
comme conséquences néfastes;
tions agricoles. Pour cela, tous les
contemporaineti" 161 (spécial) pp.
Dans les pays du Sahel, le
pays concernés (pays d'origine des
109-125
cheptel ne fait plus l'objet
transhumants et pays d'accueil),
CHARBONNIER V. et
al., 1999. Le charbon de bois autour
d'une thésaurisation comme
doivent conjuguer leurs efforts
d'une capitale sahéliel~ne. Enjeux
cela l'était par le passé, mais il
pour que l'élevage devienne un des
économiques et environnementaux.
correspond bel et bien aux
moteurs du développement socio-
Flamboyant n05 1 pp. 13-17
besoins vitaux de l'économie
économique de l'Afrique de .
DIPERE F., 1993. Du do-
familiale. Il sera donc souhai-
l'Ouest.
maine foncier national au Togo.
Références bibliogra-
table et possible que ces pays
Ann. Univ. Bénin, Sér. Droit, écon.
trouvent des moyens pour faire
phiques
Tome XI, 1987-1993,pp 103-135
passer l'élevage transhumant à
AKIBODE K.,
A., et
FOL! M., 1982.
La ré-
l'élevage sédentaire au regard
TCHAMIE T., T., K., 1998. Me-
forme agro-foncière au Togo. An-
des problèmes àlafois sociaux
nace sur la capacité de charge ani-
nales de l'UB., tome V, sér. .Sc,
éco.
et environnementaux que cette
male et humaine des terres au Togo
: étude du cas des savanes de l' Ex-
GRANIER P. et CABA-
forme d'élevage crée eu égard
trême-Nord. Revue de Géogra-
NIS Y, 1976: Les feux courants
à l'évolution démographique
phie du Cameroun, vol. XIII, n02 :
et
l'élevage
en
savane
que connaît tous les pays de
11-23
soudanienne. Rev. Ele. Méd. vét.
l'Afrique de l'Ouest. Cela sera
ALASSAN E A., 1999.
Pays Trop., 29 (3) : 267-275
possible si le pasteur peul salt
Les activités agro-pastorales et
De HAAN LI. (sous la
qu'il pourra vendre sur place
leurs impacts sur l'évolution du
direction de), 1997. Agriculteurs et
son bétail. Si les conditions sont
milieu naturel dans la région des
éleveurs au Nord-Bénin. Ecologie
remplies, les pasteurs peuls ne
savanes. Mémoire de Maîtrise
et
genres
de
vie.
Ed ition
se ressentiraient plus et ne se-
Univers. Bénin, Lomé, 154 p.
KARTHALA, Paris, 217 p.
raient plus ressentis par les
AMOUKOU S.,
1999.
MARIE .1., 1995. Décen-
tralisation et sociétés pastorales:
pouvoirs publics des pays
Contribution à l'étude des conflits
. liés à l'exploitation et à la gestion
une solution à la crise? Le Flam-
d'origine et d'accueil comme
des ressources naturelles au Sahel.
boyant n036, pp. 36-40.
étant l' homme d'un autre âge
Cas de la zone d'intervention du
OUADBA J. M., 1983.
dont l'archaïsme entrave le
projet uti1isation des ressources na-
Essai d'ana lyse d iachron ique de
développement. Les gouverne-
turelles de Koure et du Dallol Bosso
l'occupation du sol en Haute Volta
ments des pays d'origine aussi
Nord (PURNKO) au Niger,. Mé-
par
ph oto-in terpré tatiou
et
bien que les pays d'accueil
moire de Maîtrise, UB, Lomé, 132
télédétection. Thèse doctorat 3è
doivent donc œuvrer ensem-
pages
cycle.
Univ.Paul~Sabatier,
ble à l'intégration les sociétés
BARRIERE O., et BAR-
Tou!ouse,262 p.
pastorales qui jouent un rôle à
RI ERE C., 1997. Fondements
PIERI C., 1988: Fertilité
la fois social et économique ;
j uridico-institutionnels pour une ges-
des terres de savane. Bilan de trente
ans de recherche et de déve loppe-
Faire des émissions à la radio
tion viable des ressources naturel-
les renouvelables au Sahel. Etudes
ment au sud du Sahara.CIRAD,
et à la télévision qui traitent des
FAO Législative n060, Rome, 123
444.p.
questions liées aux problèmes
p.
PEYRE
DE
de la transhumance d'une part
LE BORGNE J., 1988. La
FABREGUES B., 1996. Exploita-
et rendre accessible d'autre
dégradation actuelle du climat en
tion des pâturages sahé 1iens, trad i-
part, la Loi n099-002 du 12
Afrique entre Sahara et Equateur.
tion et modernisation. Caractérisa-
.février 1999 et d'autres textes
In : La dégradation des paysa-
tion des ressourcespastorales. Le
(ordonnances, décrets, arrêtés
ges
en
Afrique de
l 'Ouest,
Flamboyant n040 : 21-24
et décisions) à toutes les cou-
AUPELF-ORSTOM, Dakar, pp.
SAINT-MARTIN G. et
ches sociales.
17~36
al., 1986. Etude de la 'transhu-
Ces approches de solution doivent
BOUTRAIS
J.,
1992.
mance dans l'Adamaoua et l'est
viser l'intérêt aussi bien des trans-
L'élevage en Afrique tropicale:
camerounais. Rev. Sei. el Tech.,
Vol. 2, n03 : 73~83
-
Rev. CAMES - Série B, Vol. 005 N° 1-2.2003
113