Sciences sociales et humaines
LE PHENOMENE D~JTRAF~Ç'D'ENFA~rSEN'A~RIQUE
.
. 'NOlREtLE CAS DU TOGO·""
. ' ..
' .
.
.
-
" -Essè AMOUZOU
;Département de Sociologie
Université' de Lomé
Lomé- TOGO
Résumé
Abstract
Le phénomène du trafic d'enfants' est devenu
un problème d'actualitéqui interpelle toute la commu-
The traffic of ch iIdren was become one of
nauté humaine. En Afrique noire en général et au Togo
theactuality problems which calls ail the community.
en particulier, le fléau connaît une ampleur de plus en
ln black Africa, generally and in Togo particularly the
plus inquiétante.
" .
curse is more and more disquieting.
. '
.
"
La présente étude a permis de se rendre compte
que les conditions socio-économiques dans lesquelles vi-
The present study let know that th; society
vent nombre de populations frôlent l'extrêmepauvreté
economie conditions in which many ofpopulations live
ql.li influe sur les esprits et modèle leur raisonnement.
brush in extreme poverty.which influences the minds
.Ainsi, face à l' incapacité de se-soustraire 'de la misère
and models the reasoning. So face at an incapability to
matéri,ell,~quotidie,nnequi ~ tendance à perdurer, les fa-
substractfrom daily material poverty which has
milles, vulnérables n'espèrent aucune possibilité de chan-
tendency to persist, the vulnerabi 1ityof changing and
gernent et préfèrent parfois encourager .les 'enfants au
.sornetirnes prefer to encourage. the chi Idren to '
départ.
. . . s,
,
.
' . ' , . '
departure. .
.
. J . . . .
_
. "
Mots - clés: Traficd'enfants - pauvreté -jnilieu
.. , '. F<.eY-,words :.Traffic of ~h! Idren, poverty, rural
rural -
environment.
"
,
,
• r-'
...
,
'l-INTRODUCTION
iritemationaux se constituent pour
.perdent l'opportunité de continuer
Le trafic d'enfants, une
transférer des mineurs non
lécole et s'exposent à toutes
nouvelle forme d'esclavage est
seulement vers les villes du Togo
sortes de risques de maladie qu'ils
devenu un réel problèmeau Togo
mais aussi vers l'extérieur c' est-à-
peuvent plus tard répandre dans
et constitue .auj ourd' hui un
dire la Côte d'Ivoire, le Gabon, le
leur communauté d' appartenance
phénomène multidimensionnel
Nigeria, certains pays arabes et
cette situation très préjudiciable à
l'Europe.
.
touchant
les
domaines
l'épanouissement de milliers'
démographique, économique et
L'une
des
causes
d'enfants en Afriquè noire en
socioculturel.
principales du phénomène est la
général et au Togo en particul ier
interpelle toute la communauté
Le Togo est devenu un
pauvretéqui sévit particulièrement
humaine,
centre de pourvoyeur, de récepteur
en milieu défavorisé où les enfants,
.
' .
et de transit pour enfants trafiqués.
en quête d'un meilleur horizon sont,
2- CONTOURS ET
De 1997·à 1999, plus de 337
parfois encouragés par les parents
ENJEUX DU TRAFIC
enfants pour la seule Région
à partir loin, succombant ainsi aux
.
.,. ,
D'EN'FANTS
Centrale ont été interceptés par les
astuces des trafiquants.
,
~
2. 1.Les contours dutrafic
. '
.
' . .' ". "
forces de contrôle au niveau des
Lancées' . dans . .une
d,'enfants
"
"
frontières .. '
'aventure pour la plupart du temps
Le problème de trafic
Dés réseaux nationaux et
sans issu positif;' les victimes
".r.
_."\\
~
_
,
Rev-. CAMES - Série B,VoL 005W '1-2.2003
71

Sciences sociales et humaines
d'enfants est indissociable du
Autant de pratiques
désespérées, de plus en plus ap-
phénomène du travail des enfants'
culturelles qu'on retrou,v~ dans ':'='\\ pauvrieset déstabilisées; ne sont
etÙ est éi1CO"U;~gé~tdecoristate~ .~
io~itè's lestraditionsdu Togoëtélûï~,. '/;ll!S ~.~ me.~'u~·~ d'~~ss'Ulner la '
que cette situation ne cesse de.
,'~,ainènentlë chercheuràse poser.la
'-charge éducative de
leurs
susciter de plus en plus d'intérêt
question de savoircommentun être
enfants, .. Commence alors le rè-
dans la conscience collective
aussi cher et valorisé peut-ilfaire
gne de « chacun pou,' soi », oit
malgré que lamobilisation se limite
l'objet de traite ou de.trafic ?
l'individu doit se prendre en
seulement auxseulesinstitutions et
charge de manière autonome ».
services spécialisés qui tentent
Sans vouloir chercher
'd'attirer l'attention de l'opinion
dans 1'histoire des circonstances
Il
importe
donc
nationale et internationale.
atténuantes pour justifier le
d'apporter
quelques
phénomène, du trafic iet de'
éclaircissements pour' situer "le
En effet, la conception
l'exploitation des enfants en
phénomène dans sa globalité car
selon laquelle letravaildes enfants
Afrique, Bernard SCHLEMMER
la notionde trafic cl' enfants intègre
est lié à une crise économique
fait remarquerque pour l'Afrique, " ", les dimensions suivantes : travail
transitoire contre laquelle on ne
la nécessité d'avoir une main
des enfants, exploitation des
peut rien, explique une certaine
cl'œuvre nombreuse a été souvent
enfants, placement.des enfants, les
nonchalance devantce phénomène
considérée comme 1'une des
. enfants de la rue, Letrafic cl'enfants
où l'enfantest présenté noncomme
motivations essentielles pour
ne peut être compris que sous son
une cible mais comme un acteur.
souhaiter avoir une r famille
aspect pluriel clans unerelation cie
nombreuse. De ce fait, le travail
.cause à effet. '
Lorsqu'on interroge les
précoce des enfants dans son rôle
Ceci explique la pluralité
cultures spécifiques de chaque
de système .de social isation et
" des terminologies utilisées
région du Togo, on se rend compte'
d'apprentissageà la vie,en passant
aujoùrd' hui pou~ désigner ce phé-
que le statut de l'enfant est très
de l'économie de subsistance à
nomène, Mais pour la clarté d~
valorisédans la mesureoù l'enfant
j'économie de marché, a forgé
l'analyse, la notion de «traite des
est un don de Dieu et une richesse
progressivement des alibis au
enfants» correspond mieuxcar
.sociale au point que celui ou celle
dérapage vers l'exploitation et le
elleimplique : .
qui n'en a pas estconsidéré comme
trafic de ces derniers,
« le trafic d'enfants » en-
anormal, pauvre ou malheureux ..
tendu comme forme de tran-
Chez les Cotocoli, la naissance
Pour
Yves
sactions financièresqui fait de
d'un nouveau-né est annoncée à
MARGlTERAT et Danièle POI-
l'enfant
un
objet
grandcri par la tante patemellequi
TOU(l994) dans « A l 'écoute
d'échange sans son consente-
fait le tour du quartier;
des enfants de la rue en Afrique
ment:
noire », c'est le mythe de l'école,
Chez les Eve, on salue le
porteuse de toutes les espéran-
les filles domestiques
nouveau - né en ces termes : « tu
ces individuelles et familiales,
qui sont envoyées
es arrivé seul ;' voici que nous
qui s'effondre pour la jeunesse
dans les villes du
sommes nombreux aujourd'hui à
africaine en proie au phénomène
Togo et cl l'étranger
t'accueillir. L'enfant est même
du trafic d'enfants. « L'Ecole
par un intermédiaire
dénommé« amewuho » c'est-à-
n 'étani plus très prometteuse en
qui perçoit leurs sa-
dire « mieux que l'argent» .
raison du fait que la fonction
.laires .-
publique saturée, n'absorbe plus
Chez lesMoba,un homme
lés diplômes, les rejetant ,dans un
les garçoil.\\' qui sont
ou unefemme qui n'a pas d' enfant
'avenir incertain qui les conduit
envoyés dans des
n'est pas enterréde la mêmefaçon
cl venir grossir les rangs de leurs
champs de café et de
qu'un pèreûû urie mèrede famille:
congénères moinsfavorisés, mi-
cacao
en
Côte
ses cérémoniesfunéraires 'sonttrès
grants ruraux; analphabètes ou
d'Ivoire par un inter-
courtes.
semi-scolarisés.: Les familles
médiuirequi a préa-
.'
'
72
Rev. CAMES -SérieB, Vol. 005 W 1-2.2003
' .
-
-
-
~..
" . . . .
~. L _, ~ •
, ' . ,

, " lablement perçu à
,.' l' étranger pour: fr~­
'" '. ,
Cépendant.en dépit des
l'insu de l'enfant les
vailler danslesbarset
", résultats encourageants de ces di-
, ,pr.imes de son con-
les night-clubsérivue
verses-initiatives; les:ditférents ac-
trat .. '
, 'de subvenir' aux be-
, teurssontunanimespour reconnaî-
soinsde leurfamille ;
,tre que leurs interventions face au
l ' e xp 10 il a t ion
. problème de trafic et d'exploita-
.
.
....
-
~.
sexuelle des enfants
les garçonsqui vont à
'tian des enfants se déroulent dans
à des fins commer-
l'étranger ou dans
un cadre moins organisé. D'où la
ciales par des inter-
d'autres régions du
nécessité aujourd'hui d'une coor-
médiaires (proxénè-
pays pour travailler
'dination des actions. OaI~S cette
tes), qui les placent
, . dansdesplantations en
perspective, le gouvernement s'est
dans des maisons de
, : vue desubvenir aux
mobilisépour promouvoir un par-
, prostitution,
besoins de leur fa-
tenariat efficace avec tous les in-
-mille;
tervenants.
!
:
« l'exploitation des en-
fonts»
entendu comme le
les enfarttsde rue'qui
Pour susciter une mobili-
, placement d'lm enfant dans
sont exposés à toutes
sation plus étendue contre lephé-
une autre familleavec QU sans
'forInes d' exploita-
nornène, le gouvernement cientre-
son consentement :
tions, .
pris des démarches auprès des
, missionsdiplomatiques accréditées
2.2, Les enjeux du tra-
,le travaildes enfants
"auIogo. Ainsi, outre lé gouverne-
'" .:': fic d'enfants' au Togo'
comme résultante de
ment, les ONG déjà actives face

.

'
, 1
. • ~. '.
la servitu,de pour
au problème, lescommunautés de
" , ' J ,--. Le
contexte' de la lutte
base (chefs traditionnels, c.V.O.)
,
1 dette des parents (Ex:
, 'Aw6ba: dans lê' sud-
contre le trafic d'enfants au Togo
les forces de' police et cèrtairies
,
,
, met en présence différentsacteurs
.'lius'sioi1s dipiOÏ1;aticjGes se sont im-
,
" est du Togolr
"qui se situent'aussi bien-enamont
pliquées dans 'la lutte. Chacun de
"Ies enfants corifiés
qu'en-aval, Le gouvernement, par
à
ces acteurs se différencie p-ar la
le biais de certains de ses dépar-
, d'autres parentspour
natureet le niveau dé soninterven-
tements ministériels, les' ONGet
scolarisation ou' ap-
tion.
,
"
, prentissage et
associations, de mêmé' que' les
quifinis-
-chefstraditionnels, a'engagé des
. Gi..APPROCHE HISTORICO-
sent'commedornesti-
, actions visant nadseulement à pré-
ques ~e la maison ;
CULTURELLE DES
"
,
, venir de nouveauxdéparts, mais
"
' .
GRANDS TYPES DE MI-
'aussi
le travail des filles -
à rapatrier,àintercepter et à
prendre en chargedes enfants vic-
"
.
mi neures ' comme
GRATIONS AU TOGO
" aides -
times par leur insertion sur le plan
commerçan-
" ' .. , tés .:
. ",':,' ,
«éducatifou professionnel. Ces ac-'
Cette étude n'a ·pas la
. r.;
. i " • -, ~
tionsconsistentessentiellement en
prétention de dresserune typologie
des campagnes de sensibilisation
-' : '« la migration desenfants »
.exhaustive. des. mouvements
de 1'opinion publique sur le phé-
'entenducomme le départ ~o-
migratoires
observés
sur
,10lHairedes enfants vers
nomène; en la mise en place des
1:ensemble dupays mais de réunir
-réseaux sociauxderelais et en une
d'autres horizonsà la suite
les. éléments
'OJ
• •

, d'information
"politiquede durcissementde la ré-

0
_.

d'une pression familiale ou sur
, disponible enyue de comprendre
, glementation de la circulation des
propositiond'un tiers:
les.contextes socioculturels qui
.mineurs.Il-s'agit-par cette régle-
rendent quelque peu normal pour
mentationrderenforcer-les contrô-
. '."J
.certainsledéplacementd'individus
~
• • • 0_ f

~
0 0 '
• •
• •
, ;., '
, 'lesfilles qui parterit'à
les policiersaux frontières.
et, surtout d'enfants: mineurs qui
. . . . . . .
" )
"0

' .


•' . .
' •• ; : '
, . " , , . , :
"
_ 1
. ,
Rev. CAMES 0 Série B, VoL.005·N°,;1~2~2003
73

malheureusement, finissent souvent
.le fai t de devenir citadin entraîne
dan~
" nouveau citadin, déraciné, arrivé
'les' m~ili~;',,4;une vie
~ ',~erupture a'v~c i~monde.agricole
.frais émoulu desax brousse », ces
mouvementée et malheureuse.
• méprisé et sous-estimé. Au Togo,
migrants'
connaissent
ce
" ~e phéno~èn~ en se développant
phénomène de rupture. Dans tous
, .
On migre toujours avec Je
aengendré l'exode vers les pays
les cas il est souhaitable de rentrer
"m'ême' objectif fondamental :
"
étrangers comme le Ghana, le
'
.. périodiquement au village pour
l'espoir d'améliorer.sa condition
, Nigeria.le Burkina-Faso, la Côte
montrer que l'on' s'est enrichi à
',' considérée comme précaire. '
,d'Iv9ire et: plus récemment le
,
,
'l'ex'téiieur': construction de
Gabon.
,_
À~ssi, fau~ira-t-il
- maisons couvertes de tôle au mil ieu
tenir
~ \\ .
. des cases traditionnelles, les gros
compte de' l'évolution du' statut
, :,32. Les migrations pour
postes radio en bandoul ière etc.
professionnel de la zone de départ
colonisation de terres neuves
.. ',
et de celle d'arrivée, de la distance
Comme
on
peut
le
de la migration, de sa durée, de la
Un grand nombre de ruraux
constater, toutes les formes de
fréquence des retours fla région
connaissent depuis longtemps le
migrations ont contribué à
d'origine, enfin de l'âge et de
, phénomène de rupture spatiale
construire un mythe autour de
l'environnement familial du migrant
avec leur milieu d'origine. Certains
'I'extérieur, de l' étranger comme
pO,ur comprendre comment
groupes sociaux tels les Kabyè, les
étant la solution pour atteindre le
certaines formes de migration
Losso,
les" Tchokossi,
et
mieux-être. '
professionnelle 0).1 sociale ontforgé
récenunent les Moba, ont déferlé
l~ mytheéle l' étranger comme gage
par vagues le longde l'axe nord-
. " ,.. 3.4. Les migrations pour
de la ré~lssite. ,
.,
'
sud vers les zones d'armature
.
. . - : , ' . ,
-
,
, cause de placement
économique et ont reconstitué loin
'Poùr' ~era, l'étude fera
de leur im il ieu d'origine de
~llusio:l;
IL est une tradition en
, à ':qüafre , grandes
véritables.communautés agraires.
Afrique et tout particulièrementen
catégories demigrationsqui ont
Les.liens avec le milieu d' origine
con~tituéI~'so~ba:ss~mênt
Afrique del'Ouestoù des parents
d'une
. .
. ....
r~;t~~t f~rts ~t .les.spéculations
'
confient certains de leurs enfants
'tradition 'qui progressivement est
agricoles.auxquelles ils'se livrent
,ton;hè~ d~s.l~
, à d'autres parents tels que, tantes,
perversion:" ,
sont souvent .favor isées par
oncles, cousins ou à de bons amis
, dimportantes disponibilités en
.résidant en vi Ile afin depermettre
Les migrations vers les villes à
· terre fertile.Ainsi, au fildes temps,
, à ce s.enfants d'alter à t'école ou
partir des campagnes. : exode
l'idée de réussite et de promotion
,yBapprentissage.
rural..
s~ciales'.estconstruite autour des
.
' .
. ~.
r.
Les migrationsde èolonisation
, projets dedépart vers des zones
4. CONCLUSION
des terres neuves.
,plus prospères en production
Les migrations vers les
a g r i c o l e . , _,'
Il est donné de faire le
..
,
plantations decafé - cacao.
~
triste constat que c'est dans les
Les migrations pour cause de
. 3 ..3.1
L'attrait ·~f..des
, milieux ruraux que le phénomène
•placement.
"'plantations de.café et de cacao-
du trafic d'enfants est le plus agres-
, sif Qui.plus est, l~s.ramiHes pau-
3.1. - L'exode 'rural
'J'
.Les populations' des
vres sont, par excellence, les ci-
,
"
, régions septentrionales ont de tout
bles où le mal connaît une ampleur
, Phénomène propre à tous
· ,temps migré vers les-zones
particulière. , _
'..
les continents, IIcontribueà priver
'cacaoyères et caféières duGhana
,
~ j
les communautés rurales 'des
e
et plus tard vers la.Côted'Ivoire
.Pll,.Sud~Togo jusquà
éléments dynamiques' età les
'_ ou actuellementvers.le centré-du
Dapaong dans la région des sava-
couper parfois nettement de leUr
.Togo et.plus précisément àNotsé.
nes, plusieurs cas ont été enregis-
"milieu 'd}origirtè,~êille si les,
", ',' ',"
.
..
,',1
: trés dont les plus lamentables sont
.
, retours auvillàgesont périodiques,
~
' ..-
;
- "
Au même titre que le
74
RéV.CAMES.":Série B~ ver.oos.srt.r-z. 2003

_ _---:..._ _-.,._---+-......::.;.,.;:....,:;,:....
"...,....,...,....,......_ _......,....
......,...
..,.....- •.S.ci~n~~s. so_cial.es et. humain.e.s
d'analphabétisme dans lequel con-
ceux relatifs à la prostitution des
à une vulgaire marchandise. En
enfantsmineurset aux travauxpé-
Ù~uenfci'évolu~ro~~~bre de po-
conséquence, l'initiativedes pou-
nibles dans les 'champs de café et .
pulations ruralessont responsables
voirs'publics doit s;intensifier dans
cîé cacao. : ; , .'
de la triste situation que connaît le
tous les pays e:i{pr~ie à ce fléau
~onde des·enfants. ~ ..
?fin' que'des actions judiciaires
.
Aujourd'hui' malgré les
soiént constanirrient engagées en
progrès'technologiques, de graves
Les résultats d'enquête
vue de faire barrageau lent «as-
auprès.de certaines familles victi-
problèmes sociaux assaillent en-
sassinat»> des enfants qu'impose
core les populations surtout rura-
mes du trafic d' enfànts laissent en-
lavicieuse loi du profit.
trevoir ,que ces derniers se trou-
ie~~ La pauvreté de~ient la cause
Par ailleurs, la sensibi 1isation et
première du confiage de ces victi-
ventdans la plupart des cas en
l'éducation des populations sont
mes innocenteset le faible revenu
position d' être les seules ressour-
essentiellement les moyens par les-
ces au se'in des' 'foyers. C'est
agricole mensuel par tête qui est
quels on peut lutterefficacement
de 1120francs cfa (OIT- PECTA-
d'ailleurs ce qui expliqueen partie
contre le mal sans perdre de vue
1994) illustre parfaitement cette
qu'avec une nombreuse progéni-
la nécessité d'intensifier la lutte
réalité. Cet état d'extrême paupé-
ture, les parents sont assurés de
pour la réduction effective de la
risation se trouve aggravé par la
multiplier les chances de se pra-
pauvreté.
procréation anarchique d'enfants
o c.urer un revenu pour leur survie.
qui est l'expression des naissances
Ainsi, en raison de la misère maté-
S. REFERENCES BIBLIO-
incontrôlées dans bon nombre de
rielle qui affecte les familles, s'en-
GRAPffiQUES
famillesdémunies.
grène une mécanique socio-éco-
nomiquequi mène au confiage des
Malheureusement, ce re-
enfants à un intermédiaire véreux
OUVRAGES
venu mensuel, au lieu d'augmenter
et donc à la dégradation familiale.
en l'an 2000, a, au contraire, chuté
Cette pratique empêche de resti-
AGNELLI (S). 1986.
ces demières années en raison sur-
tuer aux enfants leur enfance et de
Les enfants dela rue,
tout de la situation de crise socio-
les préparer à une vie d'adultes
L'autre visage de la
économique que la sous-région
responsables.
ville. Genève. Berger-
. Ouest-Africaine en général et le
Levrault, coll. « Mon-
Togo en particuliertraversent.
Comme l'écrit si bien B.
des en devenir ».
SCHLEMMER (1996) «
les
CELIS (R). 1991. La.
Dans ce contexte, le rapport na-
enfants soumisà des travaux inten-
faillite de t'enseigne-
tional du Togo pour le sommet
ses et prolongés s'usent vite et ne
ment blanc en Afrique
mondial sur le développement so-
sont plus porteurs d'avenir, ni pour
noire. Paris, L'Har-
cial (1995) précise qu' « en termes
leur famille, ni pour eux-mêmes. Ils
mattan, coll. « Points
purement monétaires, le manque à
sont considérés comme une res-
de vue ».
gagner au niveau des opérateurs
source immédiate pour leurs pa-
- , ELA (J-M).·1983. La
économiques et des travailleurs a
rents. Vis-à-vis d'eux-mêmes, ces'
ville en Afriquenoire.
été considérable.
. enfants disposent rarement du
Paris, Karthala.
temps oude l'énergie qui leur per-
ERNY (P). 1987.
Que dire alors des pauvres
mettraient de s'éduquer et de pré-
L'enfant et son milieu
ou de ceux qui subissaient déjà la
parer leur avenir ». Verlet de son
en Afrique noire. Essai
vie parce que leur niveau de re-
côté fait remarquer qu'ils sont
sur
l'éducation
venuétaitendessousdu minimum ?»
«serviables à merci».
traditionnelle. Paris,
1'Harmattan.
Somme toute, les condi-
Le trafic d'enfants, dans la
Kl-ZERBO (.1).1990.
tions de vie misérable occasion-
société moderne, constitue sans
Eduquer ou périr. Pa-
nées en grande partie par la dé-
contredit, une horreur ultime qui
ris, . UNICEF
&
pendance économique et politique'
réduit la valeurde l'espèce humaine
UNESCO,I'Harmat-
des pays néo-coloniaux et l'état
Rev, CAMES - Série B,Vol:OOS N° 1':'2.2003
75

tan. r . .'
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, ',' 1.; r~l ÙNiC'EE~'2o'90:',L~
MARGUERAT(Y) &
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, de ù~ rue 'érl.Afriqu~
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Edition,sFayarq
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tir de la Pauvreté au
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Karthala -'üRSTO~
Crise
RAPPORTS D'ETUDES
Economique et
1 •
Pérspective de f'Eri1~
TOGO-UNICEF.
ploi dans une Econo-
1998. Femmes et en-
mie Ouverte: Le cas
fants du Togo.
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76
Rev. CAMES, Série B, VoLOOS W 1,2. :.?003