LE MOUVEMENT NATIONAL DE LA REVOLUTION GABONAISE
[1964-1911J
METEGUE N'NAH NICOLAS
Maître de conférences des Universités.
Départ ement d'Histoire et Archéologie,
Faculté des Lettres et Sciences Humain es- Libr eville
Résumé
Abstract
Au lendemain du coup d'Etat du t S février 1964.
11/ the aftermath of February l Sth, 1964 coup.
fut
créé à l'extérieur du
Gabon,
en
réttction
à
flle Gabonese Revolutionary J utioual Movement led by
l'intervention française: le Mouvement
utlonul tic la
Germain Mba Il'as creuted ill reaction ta frenclt inter-
llél'ollttiolt Gabonaise que tlirigeait Germain Mha. A l'ec
veutiou. ",ifll the support of sociatist countries, if COII.\\-
l'aide des pays socialistes, il constitue, dans la deuxième
titutetl, during the second 11I1/f of the 1960/1970 decade,
moitié tic la décennie 1960-1970. lu principale force
the main [loWicul opposltiun force against Léon Mba 's
d'opposition au régime de Léon Mbu. Mais, sans vérituble
régime. But, Il \\l'as not grounded 0" real popular ha iis
a sise pt/pu luire au Gabon même, il ne put survivre à la
within flle frontiers of Gabon. 1" 1971, it could not sur-
disparition su ipecte en 1971. de :;011 leader qu] avait raltié
vil'e tlte disuppeurance, suspicions ID il were, of its leader
le nouvel! istes autorites de Llbrevltle.
11'110 hut! jolned in the ltL'l\\1 political autùoritie
of
Libreville.
Mots-clés
Key words
Gabon, politique, parti, opposition, histoire .
Gabon, politics, political party, opposition, history.
A Pierre Amoughe MBA
qui, au cours d'une conversation,
m'a suggéré l'idée de cette recherche,
il y a dix ans,
Toute ma gratitude et mon affection.
INTRODUCTION
muselée , se forma, à l'extérieur
l'un de ses principaux dirigeants,
du Gabon, une, organisation poli-
à savoir Germain Mba, qui don-
Au lendemain du coup d'Etat
tique dénommée «Mo uvement
nait l'impression de s'agiter tout
qui, en février 1964, avait écarté
National de la Révolution Gabo-
seul. Pourtant, il semble bien
le président Léon Mba du pou-
naise» (M.N.P.G.) qui inquiéta
qu'autour de lui, de nombreux au-
voir pendant vir.gt-quatre heures'
sérieusement les autorités de
tres Gabonais se mobilisèrent et
et alors qu'à l'intérieur du pays
Libreville sauvées par les troupes
prirent beaucoup de risques en
l'opposition était complètement
françaises - mais dont, en fait,
luttant contre un régime qu'ils
l'action se fit très peu sentir
jugeaient antinational. Mais leur
parmi les populations. Celles-ci,
action est restée jusqu'à présent
1.
Sur le co up l'Et at de 1964, voir N'SOLE
ignorant tout de cette oppos ition
méconnue, en partie à cause de la
BITEGHE (M .): Echec aux militaires au
Gabon en 1964,
Editions Chaka, collec-
extérieure, ne connaissaient, dans
carence de documents et du
tion
Afrique contemporaine , vol.
8,
le meilleur des cas, que le nom de
climat de terreur intellectuelle
Dakar . 1990, 159 p.

instauré par le parti unique au
Mba arriva au pouvo ir en réus-
présid ent de l'as semblée natio-
Gabon après 1968.
sissant à retourner des élus indé-
nale par son adjoint de premier
Cependant, depuis quelques
pendants avec l'aide des exploi-
mini stre ne pouv ait en effet que
années, nous avons entrepris, en
tants forestiers français, a lors rnaî-
nuire à la popul arit é de ce der-
l'absence de toute documentation
tres de J'économie gabonaise", En
nier. Pour sortir de cette situation
écrite , de rechercher ces oppo-
1960, après avoir été élevé au
quelqu e peu délicate , Léon Mba,
sants gabonais jad is en exi1 et de
rang de chef de l' Etat par l'as-
en bon manœuvrier, se rapprocha
les interroger. Certes , beaucoup
semblée nation ale au lendemain
immédiatement de son adversaire
d'entre eux, ayant rejoint le régi-
de l'accession du Gabon à l'in-
politique de toujours, à savo ir
me qui a succédé à celui de Léon
dépendance, il refusa tout partage
Jean-Hilaire Aubame , Secré taire
Mba et occupant de hauts postes
du pouvoir entre l'exécutif - qu'il
généra l de l'Union Démocratique
dan s l'administration du pays,
représentait - et le législatif, en
et Soc iale Gabonai se (U.D.S.G.),
nous ont laissé l'impression d'évi-
emp êchant l'application de la
avec lequel il réu ssit conclure
ter de parler de leur passé ou de
nouvelle constitution votée le 4
une entente verbale. Cell e-ci se
taire la vérité sur certains points,
novembre . Celle-ci instituait ou
traduisit, par la constit ution d'une
mais les témoign ages que nous
maintenait le régime parlemen-
liste commune et la collaboration
avon s pu recu eillir' so nt suffi-
taire et avait été. adoptée contre
des deu x leaders lors des é lec-
samment nombreu x et variés
l'avis de Léon Mba, artisan, lui,
tions législatives et présidentiel-
pour nous permettre de faire déjà,
du régime présidentiel. Accusant
les du 12 février 1961 au lende-
par des recoupement s, le point
le complot le président de l'as-
main desquelles fut formé un
sur la naissance de leur mouve-
se mblée national e Paul-Marie
gouvernement d'union nationale'.
ment, son organisation, son idéo-
Gondjout Ind. et un certain nom-
La trêve politique que connut
logie son actionetsa disparition.
bre de députés qu i préparaient
alors le pays augm enta la popu-
une motion de censure contre le
larité de Léon Mba qui, bientôt,
1. LA CHE ATlON DU MOU-
gouvernement en réac tion au
en profita pour réaliser son idée
VEMENT NATIONAL DE LA
remaniement mini stériel du 9
de parti unique. Devant la résis-
REVOLUTION GABONAISE
novembre 19605 jugé anticonsti-
tance des leaders de l'oppo sition,
tutionn el, il les fit arrêter le 16
Jean-Hil aire Aubame de l 'UDSG
La naissance du Mouvement
novembre 1960 et proclama l' état
et René-P aul Sousatte du Parti
National de la Révolution Gabo-
d ' alerte sur le territoire de la
de l'Unité Nationale Gabonaise
naise (M.N.R.G.) intervient à un
commune de Libreville pour une
(P.U.N.G .A.), il mit fin à l'Un ion
moment où le Gabon vit une pé-
durée de six mois". Le 17 novem-
nationale par le remaniement mi-
riode très particuli ère et très
bre, il mit fin prématurément à la
nistériel du 19 février 1963. Puis,
importante de son histoire post-
seconde session annuelle de l'As-
continu ant son œuvre de bâiIIon-
coloniale. En effet, à la suite de
semblée.
nement de l'opposition, il dissout
plusieurs coup de force et d'ha-
Mais, cette crise politique, qui
l'assembl ée nationale le 21 jan-
biles manœuvres, Léon Mba, qui
opposa principalement les deu x
vier 1964 et modifia profon-
dirige le pays depu is 1957, par-
leader s du Bloc Démocrat ique
dément les cond itions d'él ection
vient, en 1964, à élim iner de fait
Gabon ais au pouvoir, affai blit
des députés. L'ordonnance N° 4,
l'opposition et à imposer son pou-
considérablement la position de
en date du 24 janvier 1964 outre
voir personnel.
Léon Mba. L'emprisonn ement du
qu 'ell e ramenait le nombre de
Déjà en 1957, bien que son
secréta ire généra 1 du parti et
déput és de soixante-sept à qua-
parti, le Bloc Démocratique Ga-
rante- sept, imposa le mode de
bonais (B.D.G.), n'ait pas obtenu
coloniale ( 1839· \\960),These de doctoral
scrutin de liste majoritaire sur le
la majorité absolue aux élections
d 'E tat es Lettre s el Scien ces Humaines,
plan national et fixa la caut ion à
Université de Paris 1 - Sorbo nne, 1994,
à l'assemblée territoriale), Léon
pp. 568-569.
cinquante mille francs par candi-
dat, soit au total , deu x milli ons
4 Voir : METEGUE N'NAH (N.) : His/aire
2.
Voir liste des inform ateur s à la tin de
de la fo rmation ... , pp. 569-583.
celle étude.
7.
Formé le 21 février 196\\ , ce gouve rne-
5.
Agence France Presse . Bulletin quotidien
3.
Le B.D.G . n'avait eu qu e huit si éges,
ment com pre na it quinze mem bres dont
d 'I nformation du Gabon , N° 1084 du
contre dix-huit à l'Union Démocratique et
quatr e mil itants de l' U.D.S.G.. L' autre
j eudi 10 novembre 1960.
Sociale Gabona ise el q uatorze indépen-
parti de l'opp osition , le Parti de J'U nité
dants. Voir, METEGU E N'NAH (N.) :
6. Agence France Presse . Bulletin quotidien
Natio nale Ga bonaise (P.U.N.G.A.), y en-
Histo ire de la format ion du peuple ga-
d 'Informat ion du Ga bon, N° \\09 \\ du
tra à la faveur du remaniem enl ministér iel
bonai s el de sa lutte contre la dom ination
vendredi 18 novembre 1960.
du 10 mai 1962. Il reçut un portefeuille.
Rev. CAM ES - Serie B. vol. 03 - W 002, 2001
149

Sciences socia les el humaines - - - --- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
trois cent cinquante mille francs -
prisonn és, ses militants et sympa-
l'avons déjà dit, éta it secrétaire
pour l'ensembl e de la liste de
thisants traqués. Dans ce climat
génér al adjoint de l'U.A .M., le
quarante-sept noms- à verser au
de terreur répressive, toute réor-
second , lui, ét ait étudi ant en
trésor public, au plus tard, vingt-
ganisation de l'opposition sur \\e
France et le troisième conseiller
quatre heures avant le dépôt de la
territoire national était impos-
à
l'ambassade
du
Gabon
à
Iiste8. Le début de la campagne
sible.
Washington. En dehors de cette
électorale étant fixé au 9 févrie r
Ce fut alor s qu'à l'extérieur
équipe
dirigeante
bas ée
à
1964, les différents partis politi-
du Gabon, s'affirma un homme,
l'extérieur du pays, le M.N.R.G.
ques ne disposaient donc que de
Germain Mba, à l'époque Secré-
ne dispo sait pas au Gabon même
dix jours environ pour s'exécuter,
taire général adj oint de l'Union
de véritables structures organisa-
ce que seul, le B.D.G. pouvait
Africaine et Malgache (U.A.M.).
tionnelles. Seuls, quelques indivi-
faire aussi rapidement. En outre,
1\\ démissionna bruyamment de
dus, notamment à Libreville , lui
la même ordonnance déclarait
ses fonctions en signe de protes-
servaient de relais dans la clan-
inéligibles les présidents et direc-
tation contre l'intervention fran-
destinité. Enfin, à côté de son aile
teurs d'établissements publics na-
çaise et entreprit de réorganiser
politique, Je M.N.R.G. avait mis
tionaux, les directeurs d'offices,
l'opposition .
Circulant sous le
en place une aile militaire sous
de services ou d'organi smes pu-
pseudonyme d'Omar Ben Ali" , il
forme d'une petite armée dirigée
blics autonomes ainsi que tous
fonda à Alger, le 11 mai 1964 12,
par deux
Gabonais, à savoir
ceux qui avaient cessé dexercer
avec d'autres Gabonais, le Mou-
Pierre François Obiang Bilie et
ces fonctions depuis moins de six
vement National de la Révolution
Gaubert Obiang Ndon g".
Le
mois". Cette dernière restriction
Gabonaise (M.N.R.G.).
premier , ancien instituteur de la
mettait hor s course toutes les prin-
mission catholique, s'était con-
cipales personnalités de l'opposi-
2. L'ORGANISATION ET
verti au marxisme et avait ensuite
tion. Pris de court, les deux partis
L'IDEOLOGIE DU MOUVE-
suivi sa formation idéologique
de l'opposition, le P.U.N.GA. et
ME NT NATIONAL DE LA
et militaire dans les maquis de
l'U.D.S.G. ne purent présenter de
REVOLUTION GABONAISE
l'Union des Populations du Ca-
liste. Le B.D.G. se retrouva donc
meroun (u.p.e .) et dans les pays
seul en lice et Léon Mba fut sur
Il n'est pas très aisé de recons-
de l'Europe de l'Est avant de
le point d'imposer au pays, pour
tituer la façon dont était organisé
se retrouver en Guinée-Conakry
la première fois depuis 1947, une
le Mouvement National de la
puis à Brazzaville". Le second,
assemblée monopartite. Il s'en-
Révolution Gabonaise . Les décla-
lui, ancien militant du Groupe
suivit une dégradation immédiate
rations de certains cl ses respon-
d'Etud es Communistes G.E.C.)
du climat politique sur l'ensem-
sables n'en donnent qu'une idée
de l'Afrique Equatori ale Fran-
ble du pays qui, ajoutée au malai-
assez sommaire.
ça ise avait comme Léon Mba,
se qui se développ ait depuis plu-
Ainsi, en ce qui concerne \\a
servi dans l'armée française pen-
sieurs mois déjà dans l'armée ,
direction de cette organisation,
dant la Seconde Guerre mondia-
parmi les soldats et les officiers
trois noms reviennent le plus sou-
lel6. Devenu ensuite exploitant
subalternes mécontents leur si-
vent: ceux de Germain Mba pré-
forestier, il occupa, en 1960, le
tuation, aboutit au coup d'Etat du
sident du Mouvement, de Marc
poste de président des Ancien s
18 février 1964.
Mba Ndong , délégué à l'organ i-
Combattants. Très remuant, il se
Les conséquences de ce put-
sation, et de Marc Saturnin Nan
brouilla avec Léon Mba et son
sch furent dramatiques pour l'op-
Nguema délégué aux finances 13 .
régime en 1963\\7. 11 fut alors
position. Léon Mba, réinstallé au
En
1964,
le
premi er ,
nous
pouvoir par l'armée française , en
14. Témoign ages conco rdants de Marc Mba
profita en effet pour anéantir ses
Ndong, Libreville , le 3 avril 1993, Marc
tait sabordé en 1963 et le Mouvement Ga-
Saturnin Nan Nguema, Librev ille, le 30
adversaires politiques: les diri-
bonais d'A ction Populaire. formé par des
ju illet 1993 el Jérôme Meyoghe, Av éa,
geants de l'U.D.S.G. JO furent ern-
étud iants en 1958, vivot ait à l'e xtérieur
(Libreville ), le 21 février 2000.
du pays.
15 Témoignage de P.F. Obiang Bilie, Adouma
8.
Journal Officiel de la République Gabo-
Il. On l'app elait aussi Biy ô. Témoignage de
(Lambaréné), le 29 août 1993.
naise, nO4, numéro spécial du 24 janvier
Marc Mba Ndong, Libreville, le 3 avril
16 Témoignage
de G. Obi ang
Ndong,
1964.
1993.
Nkembo (Libreville.) , le 10 ju illet 1993.
9.
Idem.
12. Témoigna ge de Mar c Mba Ndon g.
Libreville, le 3 avril 1993.
17. Bulle tin Quotid ien de l'Agen ce Gab o-
10. C' était a lors le seul parti de l'opposition à
naise d'inform ation , n? 297du 2 1 décem-
l'intér ieur du Gabon. Le P.U.N.G.A. s' é-
13. Idem.
bre 1963.
150
Rev. CAM E S - Ser ie 13 . \\' 0 1. U3 - N ' I)U2. 2UU1

_ _ _ _ _ __ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ _
Sciences sociales et humaines
assigné à résidence surveillée
.
d
24
J ' "
que cinqu ante- eux .
erome
Quant aux idées politiques
dans une localité de l'intérieur du
Meyoghe, commissaire politique
pour lesquelles se mobilisait tout
Gabon d'où il put s'échapper au
chargé de mission , lui a affirmé
ce monde, elles sont aussi assez
début du mois d'avril 1965 et
qu'il y aurait eu un peu plus de
difficiles à cerner dans le détail.
rejoindre Brazzaville.".
En fait,
cent hommes mais que, pour des
Selon Marc Mba Ndong, qui
ces deux hommes, arrivés à Braz-
raisons d'intendance, les autorités
représentait le M.N.R.G. à Braz-
zaville en 1965, avaient déjà
congolaises en auraient limité le
zaville sous le ~seudonyme . de
formé, avec les autres Gabonais
bre â
?5
0
.
nom re a cent ":
n peut consr-
Marc NdongouΫ!e M.N.R .G.
qui s'y trouvaient , une organi-
dérer qu'il y eut entre cinquante
préconisait le soci alisme démo-
sation dénommée, selon P.F.
et cent hommes en tout. Mais, en
cratique et populaire, un peu
Obiang Bilie «Front National de
cas de nécessité, ces quelques
teinté christianisme, le socialisme
1 R ·
l '
19
C
.
a
evo unon »".
ette organisa-
dizaines de combattants gabonais
,
. d
'11
30
P I '
a partir
es VI ages ».
our UI,
tion avait commencé à recruter
pouvaient recevoir l'appu i de
ce mouvement adhérait pour l'es-
des maquisards qui étaient in-
leurs frères d'armes des autres
sentiel , aux idées de Jean-Hilaire
tégrés à la Jeunesse du Mouve-
pays d'Afrique centrale. Brazza-
Aubame". Ce dernier, on le sait,
ment National de la Révolution
ville, la capitale congolaise, était
fut au Gabon, le principal théori-
(J.M.N.R.) du Congo au sein du-
en effet, à, l' époque", un grand
cien du social isme africain. JJ ex-
quel le Corps National de la Dé-
foyer révolutionnaire et l'ensem-
posa notamment ses idées dans
fense Civile assurait la formation
ble du Congo un vaste terrain
un opuscule intitulé: Renaissan-
militaire des jeunes recrues20. Au
d'entraînement militaire. Là, se
ce gabonais Programme de re-
début de l'année 1966, soit quel-
retrouvaient et vivaient , dans une
groupement des villa ges".
Son
ques mois après l'installation du
ambiance de grande ferveur in-
parti, J'Union Démocratique So-
M.N.R .G . à Braz zaville" , les
ternationaliste prolétarienne , les
ciale Gabonaise (U.D.S .G.) les
autorités congolaises demandè-
révolutionnaires et guérilleros
développa au fil des congrès",
rent aux Gabonais de constituer
des territoires de l'ex-A.E.F., du
Le fait que le M.N.R.G. se ré-
un front unique" . De fait, cela se
Cameroun, de Guinée espagnole
clamât de la même idéologie que
concrétisa par l'intégration des
et des colon ies portugaises voi-
j'U.D .S.G. prouve qu'il fut en fait
éléments du Front National de la
sines qui n'hésitaient pas à se prê-
une création des militants et/ou
Révolution au Mouvement Natio-
ter main-forte dans leurs actions
des sympathisants de ce parti po-
nal de la Révolution Gabonaise
de lutte contre les régimes en pia-
litique qui, au moment du coup
qui disposa ainsi d'une petite
ce dans leurs pays respectifs ".
d'Etat , se trouvaient à l'extérieur
force armée, Sur les actifs de
Enfin, le M.N.R .G. avait aussi
du Gabon. Un autre fait tend
celle-ci, les chiffres donnés par
noué des contacts avec des jeunes
d'ailleurs à le confirmer, à savoir
nos différents informateurs diver-
Gabonais en formation ou en ser-
la présence de Germain Mba
gent très sensiblement. Pour Gau-
vice à l'Ecole militaire prépara-
comme ministre de "intérieur
bert Obiang Ndong, le M.N.R.G.
toire Général Leclerc de Brazza-
dans le gouvernement provisoire
aurait constitué une force mili-
ville dont l'aide pouvait éventuel-
formé par le premier ministre
taire de 240 hommes, tous Gabo-
lement être obtenue",
Jean-Hil air e Aubame le 18 fé-
. 23
P
Pi
F
.
nais.
our
terre
ranço is
vrier 1964. Mais alors, se pose la
Obiang Bilie, il n'yen aurait eu
question du changerne i.r de déno-
mination.
Les
fondateurs
du
24. Entretien du 29 ao ût 1993 à Adouma
(Lambaréné)
18. Témoignage
de
G . Obiang Ndong,
Nkembo (Libreville.) , le 10juiliet 1993.
25. Entretien du 2 1 février 2000 à Av éa,
2n Au pa ravan t il avait port é les pseudo-
(Libreville).
19. Témoignage
de
P.F . Obiang
Bilie ,
nymes de Louis Delord et d'O . Assume
Adouma (Lambaréné) , le 29 août 1993.
26. Le Congo évo luait alors so us la prési-
30. Entretien du 3 avril 1993 à Libreville
dence de Massembat-D ébat
20. Témoignage s de
P.F . O biang Bilie,
31. Idem.
Adouma (Lambaréné) , le 29 août 1993 et
27. Témoignag es concordants de Marc Mba
de Jérôme Meyoghe, Av éa, (Libreville),
Ndong, Libreville, le 3 avril 1993, dc G.
32. AUBANE (J.H.) : Renaissan ce ga bonai-
le 21 février 2000.
Obiang Ndong, Nkernbo (Libreville) , le
se. Programm e de regroupement des vil-
10 juillet 1993 et de P. F. Obiang Bilie,
lages . Imprimeri e offic ielle, Brazzavill e,
21. Voir infra.
Adouma (Lambaréné), le 29 août 1993,
1947.
22. Témoignage de Jérôme Meyoghe, Av éa,
28. Témoigna ges de H, Engohang Angoue,
33. Voir par exemple : Agen ce France Pres-
(Libreville), le 21 février 2000.
Libreville , le 29 septembre 1993 et de
se, Bulletin Quotidien d'Inform at ion du
23. Entretien du 10 juillet 1993 à Nkembo
P.F. Obiang Bilie, Adouma (Lambaréné),
Gabon, nO 1753 du 12 septembre 1960 :
(Libreville)
le 29 août 1993.
Au congrès de "U.D. SC.
Rev, CAl\\llS - Serie [J, \\ ul . (/3 - i\\
U1J2 . 2U(/ 1
151

Sciences sociales el humaines
_
M.N.R.G. auraient bien pu en ef-
Un bateau et un hélicoptère fu-
tions contre les autorités de Li-
fet placer leur lutte sous la ban-
rent apprêtés pour cette opéra-
breville qui s'y montrèrent tou-
nière de l'U.D.S.G. mais ils ne le
tion. Mais, quelques jours avant
jours très sensibles. Mais le Mou-
firent pas. Cela peut s'expliquer
son déclenchent, la personne en-
vement comptait surtout sur l'ac-
par deux raisons essentielles.
voyée e éclaireur sur les lieux, se
tion militaire, en vue de laquelle
Tout d'abord, parmi les fonda-
fit arrêter". Tout fut alors annulé.
il entreprit de monter une petite
teurs de la nouvelle organisation,
Une autre opération - un plas-
arrnée'". Celle-ci, conformément
personne ne pouvait revendiquer
ticage - prévue pour le jour de la
à l'esprit internationaliste qui ani-
une certaine légitimité à la tête d
fête de l'indépendance, échoua
mait le camp socialiste, apporta
l'U.D.S.G. En outre, contraire-
aussi" il eut encore plusieurs ar-
souvent son soutien actif aux
ment à ce dernier parti qui a
restations".
maquisards des pays voisins ba-
toujours clamé son attachement à
Il est aisé de comprendre que
sés au Congo. L'une des opéra-
la France, le M.N.R.G ., par la
ces actions, trop hâtives, ne pou-
tions militaires les plus importan-
voix de ses leaders, entendait
vaient réussir. Le Mouvement
tes à laquelle participèrent ses
avant tout lutter contre l'impéria-
avait besoin de se structurer et de
éléments
fut
celle
qu'entre
lisme français qui venait d'impo-
s'implanter d'abord solidement au
l'Union des Populations du Ca-
ser brutalement un dirigeant dé-
Gabon. L'installation à Brazza-
meroun (U.P.c.) dans le sud-est
chu au peuple gabonais.
Ce fut
ville, en décembre 1965, lui en
du Cameroun en mars J966 et au
ce coté ami-impérialiste qui valut
donna J'occasion. Mais, en dehors
cours de laquelle Osendé Afana
cette organisation le soutien du
de quelques petits réseaux mon-
trouva, la mort42. Sur le nombre
camp socialiste dont les repré-
tés çà et là, aucune structure or-
maquisards gabonais ayant pris
sentants en Afrique lui offrirent
ganisationnelle vraiment solide
part à cette opération, Marc Mba
l'hospitalité.
ne fut mise en place dans le pays.
Ndong a parlé dix-huit hom-
Ainsi, d'abord fixé à Alger, le
Par ses agents de liaison, le Mou-
mes", mais n'étant pas très sûr
siège du M.N.R.G., fut momen-
vement faisait parvenir à ses mi-
de ce chiffre, il nous a demandé
tanément transféré à Accra après
litants en liberté ou assignés rési-
de nous rapprocher plutôt de
la chute de Ben Bella en juin
dence surveillée dans les localités
Pierre François Obiang Elie. Ce
1965 puis définitivement à Braz-
de l'intérieur du Gabon des docu-
dernier, lui, a donné le nombre de
zaville, en décembre de la même
ments divers, notamment de la
trente hommes environ parmi les-
année". Cette installation dans la
littérature marxiste, des messages
quels il y eut un blessé". En ce
capitale congolaise permettait au
et des tracts" dont le dernier,
qui concerne les opérations mili-
Mouvement de se rapprocher de
diffusé à la fin de l'année 1967 et
taires à l'intérieur du Gabon, des
son terrain d'action.
portant sur la mort de Léon Mba
divergences d'ordre stratégique
s'intitulait «Les tyrans ne meu-
paralysèrent l'action du Mou-
3. LI ACTION ET LA FIN DU
rent pas dans leurs lits.40» En ou-
vement. Deux points de vue
jvl0UVEMENT
NATIONAL
tre, le M.N.R. faisait de temps en
étaient en présence . Certains
DE LA REVOLUTION GA-
temps, sur les antennes de radio-
comme Gaubert Obiang Ndong,
BONAISE.
Brazzaville, de violentes déclara-
voulaient une intervention mi-
litaire massive à partir de la
A peine créé, le Mouvement
frontière orientale, avec l'appui
Marc Saturnin Nan Nguema, Libreville,
National de la Révolution gabo-
le 30 juillet 1993.
d'amis extérieurs. D'autres, com-
naise initia des actions de lutte
36. Témoignages de Marc Saturnin Nan
me Pierre François Oblang Bilie
armée. La première, conçue dès
Nguema, Libreville, le 30 juillet 1993
et Marc Mba Ndong, préconi-
le mois de mai 1964, fut un ten-
37. Idem.
saient la création de maquis à
tative de libération du leader de
38. Témoignages concordants de Marc Sa-
l'U.D.S.G., Jean-Hilaire Aubame,
turnin Nan Nguema , Libreville, le 30
qui était interné avec les put-
juillet' 1993 et de Roger Layaud (deu-
41. Voir supra .
xième entretien, Libreville, le 04 janvier
schistes à Dom-les-Barn, dans
2000.)
42. Témoignages concordants de Marc Mba
l'actuelle province d l'Estuaire35.
Ndong, Libreville , le 3 avril 1993 el de
39. Témoignages concordants de Marc Mba
P.F. Obiang Bilie, Adouma (Lambaréné) ,
Ndong, Libreville , le 3 avril 1993 el de
le 29 août 1993.
34. Témoignage de Marc Mba Ndong. En-
Roger Layaud, Libreville, le 04 janvier
tretien du 3 avril 1993 à Libreville
2000.)
43. Entretien du 3 avril 1993 à Libreville
35. Témoignages concordants de Marc Mba
40. Témoignage de Marc Mba Ndong, Libre-
44. Entretien du 29 août 1993 à Adouma
Ndong, Libreville, le 3 avril 1993 el de
ville, le 3 avril 1993
(Lambaréné)
152
Rev. CAM ES - Serie B. vol. U.; - N ' UU2. 2lJU 1

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ _ __ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
Sciences sociales el humaine s
l'intérieur du Gabon" Cette der-
politique unique dénommé «Parti
celle s de secrétaire généra l de
nière position prévalut finalement
Démocratique Gabonais» et pré-
l'Organisation des pays Exporta-
mais
Pierre
Françoi s Obiang
senté comme «le garant de l'uni-
teurs de Pétrole (O .P.E.P.). Marc
Bilie, chargé de la traduire dans
té nationale et de l'abolition de
Mba Ndon g rejoi gnit la haute
les faits, se fit arrêter à Moanda
la discrimin at ion ethniq ue' !».
administration gabonaise comme
alors qu 'il tentait de prendre les
La trilogie «Dialogue-To lérance-
secr étaire général du ministère
premiers contacts sur
place, en
Paix» donnée comme devise à ce
des Finances. Devenu militant du
. novembre 196746.
nouveau parti, était un program-
P.D.G . et membre du comité
A ce moment-là, la situation
me qui séduisit tous ceux qui
centr a1 de ce parti, il fut par la
évoluait rapidement au Gabon.
s'opposaient au régime de Léon
suite nommé ministre de la Cul-
Une nouvelle personnalité politi-
Mba. Les populations conv ain-
ture. Germain Mba, lui, eut beau-
que éme rgea it et le régime de
cues d'un vérit able changem ent
coup plus de mal bénéficier des
Léon Mba en était pratiquement à
de cap, adhérèrent en masse au
bonne s grâces du chef de l'Etat,
sa fin. En effet, élu vice-président
Parti
Démocratique Gabonais
que sa stature intern ation ale in-
de la Républ ique le 19 mars
(P.D.G.). Parmi ceux envoyèrent
quiét ait sans doute . il fallut l'in-
1967, le jeune Albert-B ernard
des messages au nouveau prési-
tervention et l'insistan ce du pré-
Bongo, qui assurait l'intérim du
dent de la République figur ait
sident ivoirien Féli x Houphouet-
chef de l'Etat malade en France,
Jean-Hilaire Aub ame
qui,
du
Boigny pour que l'ancien secré-
apparaissait de plus en plus cam-
fond de sa cellule de prison, ap-
taire général adjoint de l'Union
I
~
d
47
me e nouveau maître
u pays .
prouva l'initiative du chef de
Africaine et Malgache fût auto-
Et de fait , lorsque Léon Mba
l'Etat ainsi que «la politique
risé à regagner son pays" . Mais
mourut à Paris le 28 novembre
d'un ion nationale mise en œuvr e
ce retour au Gabo de très courte
1967, il devint chef de l'Etat,
1
52 L
d"
par e gouvernernent.»
es
1rJ-
durée, lui fut fatal. En effet, nom-
conformément à l'article six de la
gea nts du Mouvement National
mé d'abord conseiller économi-
constitution qui avait été révisée
de la Révolution Ga bonaise ne
que commercial à l'ambassade du
à dessein le 17 février pr écè-
furent pas en reste. Ils prirent
Gabon à Bonn en septem bre
dent" . Le nouveau président de
immédiatement contact avec les
196855 puis ambassadeur à Tokyo
la République se posa immédia-
nouvelles autorités de Libreville
trois ans plus tard , il fut abattu
tement en rassembleur du peuple
pour solli citer leur retour au
devant son domicile à Libreville,
gabonais. A cet effet, il annonça,
Gabon. Dès septembre
1968,
dan s la nuit du 16 au 17 sep-
dès le 15 décembre 1967, des me-
Marc Saturnin Nan Nguema réin-
tembre 1971 , par deux individus
sures de grâce pour tous ceux qui
tégra la diplomatie gabon aise
de race blanche qu i emport èrent
avaient été assignés à rés idence
comme conse iller économique et
son corps, jamais retrouvé jusqu'à
et frappés d'ind ignité nationale
commerci al à l'ambassad e du
ce j our. Officiellement, trois ex-
sous le précédent r égime". Puis,
Gabon à Bruxelles 53 avant d'oc-
plications furent avanc ées: rè-
le 13 mars 19685°, il créa un parti
cuper d'autres postes diplom a-
glement de comptes dans une
tiques et de fair e un brill ante
affaire de dilapidat ion d'impor-
carrière dans le secteur pétrolie r
tants fonds étrangers à placer au
45. Témoignages co ncorda nts de Marc Mba
Ndong, Libreville, le 3 avril 1993 et de
qui l'amena des fonctions de se-
Gabon, crime passionnel ou mise
P.F. Obiang Bilie, A dourna (Lambaréné),
créta ire gén éral d'Elf-Gabon à
en scène pour suscité' , une vive
le 29 août 1993.
réaction des membres de J'ethnie
46. Tém oign age s de
P.F.
Ob iang Bilie,
d di
56
U
tsparu.
Adourn a ( Lambaréné), le 29 août 1993
1968 . Dans : Journal Officiel de la Répu-
con firmé par ce lui de Mart in Nzog he,
blique Gabonaise, n" 13 du 15 juin 1968 ,
Nkembo (Libreville), le 16 janvier 1994.
p. 379. N. B. : L'annonce de la créa tion du
47. BALL ANS (J . L.) : Année Afr ica ine
parti a va it été fai te le 12 mar s, dat e
1966. Editions A. Pedone, Librairie de la
ret enu e en sui te pour fêter ses ann iver-
54. Tém oign ages concordants de Marc Mba
cour d' a ppe l et de l'ordre des avoc ats,
saires.
Nd on g, Libreville, le 3 av ril 1993. de
Paris, 1968, p. 280.
Marc Saturnin Nan Ngue ma. Libreville,
51 . Ibid.
le 30 jui llet 1993 e t de PEA N (P.).
48. Recue il des co nstitutions de la Républi-
52. C ité par MENGUE MOTO (M FI ) ' Le
Aff aires africaines, Fayard. Paris. 1993,
que Gabona ise. Multipress Gabon, Libre-
régim e "présidentiel » gabonais de 1961 à
pp. 7-8 .
ville. p. 33
1968, Mémoire de maîtrise d'histoire, Fa-
55. Gabon Matin, n° 399 , du samedi 21 sep-
49 . POU NAH (P . V.) : Jalons pour une his-
culté des Lettres et Sc iences Humain es.
tembr e 1968, non paginé.
to ire. Texte dactylographi é, 1993, inédit.
U.O.B., Libreville, 1999, p. 107.
50. Ordonn ance n° 13/68 portant inst itution
53. Gabon Matin, nO399, du samedi 21 sep-
56. Gabon Malin, n? 399 , du sa med i 21 sep-
d'un parti unique. Libreville, le 13 mars
tembre 1968, non paginé.
temb re 1968 , non paginé .
Rev. CA I\\II::S - Serie U, vo l . lJ3 - 0) - lJlJ2. 2. 0U 1
153

Sciences sociales el humain es
_
Certains témoignages affir-
SOURCES ET BlBUOGRA-
NAN NGUEMA Marc:
ment cependant que Germain
PH LE
57 ans; administrateur civil ;
Mba, très loquace et tantinet
ancien diplomate, délégué aux
exhibitionniste, ne faisait aucun
1. Sources
finances du M.N.R.G . Entre-
mystère de son intention de pré-
tien
le 30 juillet
1993 à
senter à la prochaine élection pré-
1.1. Source s orales
Libreville .
sidentielle, ce qui tend à prouver
NENET Roger :
que, bien qu'ayant rallié le nou-
Informateurs
69 ans; fonctionnaire retraité
veau régime, il n'avait pas com-
impliqué dans le coup d'Etat
plètement abandonné ses con-
ABOUGHE Grégoire :
de 1964 et emprisonné; a été
victions et ambitions politiques.
Environ 53 ans ; bibliothé-
en contact avec des respon-
Quoi qu'il en soit, avec sa dis-
caire; exilé politique intérieur
sables du M,N.R.G. Entretien
parition, cessa d'exister le Mou-
en 1965 près de Makokou ;
le 12 décembre 1999 à Libre-
vement National de la Révolution
s' écha ppe et rejoint Brazza-
ville.
Gabonaise dont on n'entendit
ville où réside del966 à 1967,
NGUEMA MYIE César:
plus jamais parler.
Entretien à Libreville le 10
Plus de 60 ans, fonctionnaire
janvier 1994.
retraité; a été en contact avec
CONCLOSJOJ\\'
ENGOHANG ANGOUE Hya-
le M.N.R.G. et emprisonné de
cinthe Désiré:
1964 à 1968 . Entretien le 16
En résumé, le Mouvement
46 ans ; enseignant du secon-
juin] 993 à Libreville.
National de la Révolution Gabo-
daire ancien élève de l'Ecole
NZOGHE NKOGHE Martin :
naise, créé en réaction à l'inter-
militaire préparatoire général
Environ 58 ans ; ancien em-
vention française de février 1964
Leclerc de Brazzaville; ap-
ployé de la C.O .M.LL.O.G. à
au Gabon, fut une organisation
proché, à ce titre , avec les
Moanda, où il hébergea le
nationaliste qui eu le mérite de
autres jeune Gabonais de la
maquisard P.F . Oblang Bilie
prouver à la face du monde que
même école par des respon-
qui venait de s'infiltrer au
le peuple gabonais ne s'était
sables du M.N.R,G. Entretien
Gabon ; il fut, pour cela, vic-
pas complètement aplati devant
à Librevi Ile le 29 septem bre
time de tracas series policières.
"agression caractérisée de l'impé-
1993.
Entretien le 16 janvier 1994
rialisme français.
LAYAUD Roger :
Libreville .
Sans véritable assise popu-
52 ans, chercheur
ancien
OBIANG BillE Pierre François :
laire, il inquiéta sur-tout 1 au-
commis de bord à la com-
58 ans; ancien responsable
torités de Libreville par la stature
pagnie aérienne Transgabon
militaire du M.N.R. Plusieurs
internationale de son leader qui,
de 1961 à 1967 ; agent de liai-
entretiens entre 1993 et 1998.
dans le contexte du monde bipo-
son d M.N.R.G. Entretiens les
Entretien principal le 29 août
laire d'avant 198957, bénéficia du
25 juin 1994 et 4 janvier 2000
]993 à Adouma (Lambaréné) .
soutien du camp socialiste.
Libreville.
OBlANG N DONG Gaubert :
Son échec fut finalement celui
MSA NDONG Marc:
Environ 71 ans; ancien com-
d'une opposition de clocher con-
55 ans; administrateur civil;
battant de la Seconde Guerre
finant au vedettariat et, en tout
délégué à l'organisation du
mondiale ; ancien responsable
cas, peu soucieuse de la mobi-
M.N.R.G. ; représentant cette
militaire du M.N.R.G. Entre-
lisation du principal moteur du
organisation à Brazzaville.
tien le ] 0 j uillet 1993 à Libre-
changement polit ique qu'est le
Entretien le 3 avril 1993 à
ville.
peuple.
Libreville.
MEYOGHE Jérôme:
1.2. Sourc es écrites
59 ans; comptable retraité;
ancien étudiant réfugié politi-
Agence Fran c e Presse , Bulletin
que en Algérie de 1964 à
Quotid ien d'Information du
1966 ; commissaire politique
Gabon, n? 1084, 1091, 1753.
chargé mission du M.N.R.G. à
Bulletin Qu otidien de l'Agen ce
57. On peut considérer qu'avec la chute du
Brazzaville de 1966 à 1968.
Gabonaise d'information, n?
mur de Berlin en mai 1989, prit fin la
Entretien le 21 février 2000 à
297.
division
du monde en deux blocs
antagonistes.
Avéa (Libreville) .
Gabon Matin, n" 399, ] 305.
154
Rev . CAMES - Série Ll. vol. 03 - W 002. 200 1

_ _ __
_ __ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
_ _ _ _ __
_ _ __ _ _
Sciences sociales el humaines
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Rel .lA .\\I ES - ~0rl<': l i. v ol . IL; . ;-..: uu2.2UlJl
155