nLE REFUS DE LA TRADITION MISOGYNE GRECQUE
CHEZ PLATONJJ
DR SORO G. A. DAVID MUSA
Assistant, Département de philosophie,
Université de Bouaké (Côte d'Ivoire)
Résumé
Ahstract
Che: les Gre is, lu supr ématie masculine était li lu
III Ancient Greece, II/1I/~' supremacy Il'11.\\' bath 1111
foi. IIl1e doun é« idéoloxi/fue et IIIre donn ée effective. Lu
ùlenlogy 111I(1 (In uctunl fil cl. Public llfe, which WII\\
sphère pllhliqlll! répillée Itl plll . pre itigieus« élu4., r éservée
a socùuetl wltlt prestige. Wtl.\\ earmurked for m e".
IIlIX IIl1l11me Le domaine d' femmes était ce/II i de 1 vil!
W,WWII' reulm 11'(1.\\' lill/ilet! 10 filllùly life. Arlstotie tlhl nol
domestique. Aristote Il 'II pa ' rompu ive c celle idéologie,
di. ugree with thut ideology. He rationallsetl il lnsteatl,
. 111 con/mire l'a-t-il ratlonulls ée en l'inscrivant duns une
ranking il with natural laws. Pluto tleserves credit ill I/IM
perspective de droit naturel, Moi~ le mérite de Platon,
Ile .m cce \\'.\\fll/~" hlghllghteü the fullacy of ideali: ing the
c'est 11'1I1'oir r éu si li montrer la fnus eté de celle
uburüination 0/ the womun. Ile vie.II'~11 uer Il' U being
id éttllsation de III subnrdlnation de 111 femme Cil fai ant
equat tu mUII ill the fie/cl ofpotitics. Pluto cali therefore he
d'elle, du point de l'U
pnlltiquc, i'égu!« de t'Iunnme. DI!
considercd, among Greek philosoplters. to he Ille pioneer
lC fait, Pltttan peut être COli ld ér é colt/me ft' pltllo.\\flplte
ofthe current global wa",lm tiberatlon muvemell',
grec dont ln pensée sur la femme .\\ I! présente à l'avant-
garde dn II/OUl'el1U!tI1 de lib ération féminin 'fui s 'e.'p rime

aujourd'hul dans le 11IIJ1Idl!,
Mots clés:
Key words :
mythe, femme, misogynie, égalité .
rnyth, woman, misogyny, equality
INTRODUCTION
penser que Platon, en plus du fait
de faire de la femme l'égale de
qu'il est issu de la pure Aristo-
l'homme . Voilà qui justifie cette
Les Grecs ont développé une
cratie athénienne, ne peut être
étude que nous intitulons : «Le
attitude faite d'hostilité et de pré-
étranger à l'attitude misogyne
refus de la tradition misogyne
jugés négatifs à l'égard de la
d'Aristote dont il est le maître;
grecque chez Platon ».
femme. Ils y ont opposé radicale-
mieux, on est en droit de penser
Quel est le problème? C'est
ment l'homme à la femme com-
que c'est plutôt Aristote qui re-
celui de la condition de la fem-
me s 'il s'agissait de deux races
produit ce qu'il a appris et pris à
me. La femme est-elle le sexe se-
distinctes. Dans la hiérarchie des
l'Académie. Pour ces deux rai-
cond à tous égards comme le pré-
sexes qu'ils ont établie , la femme
sons (l' origi ne aristocratique de
tend la tradition grecque et dont
est si-tuée au rang inférieur. A la
Platon
et
son
rapport
avec
la mei Ileure expression se trouve
question implicite, existe-t-il une
Aristote), on peut présumer que
consignée dans le mythe et dans
nature féminine différente de la
Platon partage l'héritage grec de
la pensée politique d'Aristote ou
nature masculine? Aristote a ré-
la condition de la femme . Mais
faut-il au contraire considérer
pondu par l'affirmative. Or, mal-
contre toute certitude facile, il
avec Platon qu'elle est l'égale
gré sa formule célèbre: «amicus
n'en est rien. Au contraire, on
de l'homme et de ce fait, a les
Plato sed rnagis arnica veritas»,
trouve des indices dans la pensée
mêmes droits que l'homme?
qui traduit sa préférence pour la
politique de Platon, surtout dans
Les préjugés habituels, qui
vérité sur l'amitié, il reste un dis-
le livre V de la République, qui
présentent la femme en général et
ciple de Platon. On peut donc
laissent penser qu'il a essayé
la femme africaine en particulier

Sciences sociales el humaines
_
comme un être inférieur, oppri-
égard, faits pour se tenir à l'écart
Athènes, de trois cérémonies de
mé, exploité, sans liberté d'ac-
et au second plan » (Schopen-
labours sacrés ajoute que: «le
tion, subissant l'histoire sans rien
hauer, 1988 : 62). Pour lui, ce qui
plus sacré de tous est l'ensemen-
créer, rencontrent dans la civili-
rend les femmes particulièrement
cement et le labour conjugal qui
sation grecque une certaine simi-
aptes à soigner et à élever notre
en vue de la procréation des
litude des points de vue. Mais
première enfance, c'est qu'elles
enfants » (Vernant, 1994 : 172).
une telle similitude des points de
restent elles-mêmes juvéniles, fu-
Il Y a une injustice ici. Et cette
vue ne peut-elle pas laisser pen-
tiles et, une sorte d'intermédiaire
injustice c'est que la femme, bien
ser qu'on est dans la vérité? Cet-
entre l'enfant et l'homme (Scho-
qu'instrument de production, doit
te étude aura le mérite de montrer
penhauer, 1988 : 52). C'est pour-
incarner non pas sa terre , mais
que les Grecs ne s'accordent pas
quoi, pense-t-il, qu'elles «de-
celle de son mari. Autrement dit,
tous sur la question de la condi-
vraient toujours être soumises à
elle contribue à faire grandir la
~ : (\\n de la femme comme cela a
la tutelle de l'homme, celle du
maison de son mari dans laquelle
fJU quelque fois le laisser penser.
père, du mari, du fiIs ou de l'Etat
elle est perçue comme une étran-
La preuve en est qu'un philo-
comme dans l' 1nde » (Schopen -
gère. «C 'est la terre de Mycène,
sophe comme Platon, issu de la
hauer, 1988 : 63).
selon Vernant, qui, à travers Cli-
pure aristocratie athénienne, dé-
Cette position de Schopen-
termnestre mais aussi contre Cli-
veloppe des idées sur la femme
hauer est en parfait accord avec
termnestre l'étrangère, fait ger -
qui
peuvent être considérées
la conception grecque de la fem-
mer et grandir l'arbre dont l'om-
comme des idées avant-gardistes
me dont elle tire par ailleurs son
bre en s'allongeant, délimite en
du mouvement contemporain de
origine (Schopenhauer, 1988 :
son entier le territoire rattaché à
libération de la femme.
60). Pour les Grecs, la femme est
la maison des atrides » (Vernant,
Notre itinéraire comprendra
envisagée du point de vue de
1994: 172).
quatre moments:
l'homme. Elle remplit deux fonc-
En plus de cette double fonc-
tions : une fonction de pacifica-
tion, la femme est perçue comme
le premier moment sera con-
tion et une fonction de reproduc-
incarnant tout ce qui est mal. Par
sacré à l'étude du statut de la
tion. En tant qu'elle remplit une
exemple, chez Pythagore, «il y a
fernme dans le mythe grec;
fonction de pacification, elle est
un principe bon qui a créé l'or-
le deuxième moment étudiera
donnée en mariage en vue de
dre, la lumière et l'homme et un
la continuité de cette tradition
sceller une alliance entre grou-
principe mauvais qui a créé le
misogyne grecque dans la phi-
pes antagonistes. Au même titre
chaos, les ténèbres et la femme»
losophie politique d'Aristote;
qu 'une rançon, elle peut servir
(Le Diascorn, J 986 : 67). Pour
le troisième moment se con-
à clore une vendetta (Vernant,
lui, la femme est la source des
sacrera à l'étude de la rupture
1994 : 170). Elle est saisie com-
malheurs et des souffrances de
qu'opère Platon relativement
me objet plutôt que sujet. C'est
l'homme. Cette position est en-
au mythe et à la philosophie
un objet qui participe à la paci-
tièrement partagée dans le mythe
politique d'Aristote;
fication de la sphère sociale et à
grec .
-
enfin le quatrième moment
la résolution des crises entre
A travers les personnages des
essayera de prouver l'exem-
groupes antagonistes, et en tant
Bacchantes, se traduit aussi la
. plarité de la position de Platon
qu 'elle remplit une fonction de
croyance à une liaison entre la
à la lumière des faits scienti-
reproduction, elle a la charge de
femme, l'irrationnel et le mal-
fiques et des démentis qu'ap-
la perpétuation de l'espèce. Elle
heur. Le dionysisme qui apparaît
porte l'engagement politique
permet aux hommes d'une lignée
comme une culture du délire et
des femmes d'hier et d'au-
de faire souche d'une progéniture
de la folie, est considéré comme
jourd'hui.
et d'assurer ai nsi la survie de la
le propre de la femme . C'est ce
maison (Vernant, 1994: 171).
qui fait dire à Vernant que les
1. LA FEMME DANS LE
L'image qui révèle le mieux
femmes en tant que telles sont
MYTHE GREC
cette double fonction de la fem-
exclues de la vie politique .
me, c'est celle du «sillon». Chez
La vertu religieuse qui les
Dans son recueil de textes In-
les Grecs, le mariage est un
qualifie, en tant que Bacchai,
sultes, Arthur Schopenhauer af-
labour dont la femme est le sillon
pour jouer un rôle majeur dans la
firme : «les femmes sont le sexus
et l'homme le laboureur. Plu-
religion dionysiaque leur interd it
sequior, le sexe second à tout
tarque mentionnant l'existence, à
de
participer à
la direction
122
Rev. CAMES - Sér ie B, vol. 03 - W 002. 2001

Sciences sociales el humaines
des affaires de la cité (Vernant,
la Terre. C'est pourquoi les Grecs
blique, qu'il soit au champ à
1994 : 356).
disent que: Si la femme n'avait
l'agora, sur la mer ou par route,
La femme y est aussi assimi-
pas soulevé le couvercle de la
les activités de l'homme sont
lée aux forces du désordre et de
jarre où étaient enfermés les
orientées vers le dehors » (Ver-
la destruction. Elle est souvent
maux, les hommes auraient con-
nant, 1994 : 162).
comparée à la terre qui tout en
tinué à vivre, comme auparavant,
Cette conception phallocrati-
étant principe de fécondité, est
«à l'abri des souffrances, du la-
que du mythe va être transport ée
puissance de destruction. Ainsi
beur pénible, des maladies qui
avec la culture grecque chez les
le mythe présente-t-il la femme
apportent le trépas » (Vernant,
Latins. Selon Ehouman et Zadi
comme épuisant l'énergie du mâ-
1994 : 38).
Zaourou, citant Fustel De Cou-
le, dilapidant ses efforts, le dessé-
La similitude entre Eve et
lange s dans la Cit é Antique, qui
chant sans torche, si vigoureux
Pandora est grande . Les deux en
lui-même cite Caton l'Ancien,
qu'il soit, le livrant à la vieillesse
plus d'être des fem mes, ont été
«le mari est juge de sa femme,
et à la mort, en engrangeant dans
tentée s de la même manière: la
son pouvoir n'a pas de limite; il
son ventre le fruit de ses peines
curiosité. C'est la curiosité qui a
peut ce qu'il veut.
Si elle a
(Vernant, 1994 : 39).
conduit Eve à manger le fruit de
commis quelque faute,
il la
Même lorsqu'i ' lui arrive de
l'arbre de la connaissance du
punit; si elle a bu du vin, il la
relever quelques aspects positifs
bien et du mal. C'est cette même
condamne; si elle a eu commer-
de la femme, comme la fécondité
curio-sité qui a poussé Pandora à
ce avec un autre homme , il la
et la médiation de fertilité , le my-
ouvrir le couvercle de la boîte
tue » (Ehouman et Zadi Zahou-
the grec associe toujours la fé-
close . Ainsi, comme dans le my-
rou, 1975 : 113).
minité au monde de «ceux d'en
the biblique, toutes les souffran-
On le voit, hormis le fait que
. bas», à l'univers souterrain et té-
ces qu 'endure l'humanité: fati-
la femme soit l'élément mobile
nébreux des morts. Une analogie
gue, misère, maladies, angoisse,
dont la circulation fait Je lien
est même établie entre le grain
sont-elles le fait de la femme.
entre groupes fam i1iaux antago-
germant sous la terre et la se-
C'est pourquoi pour le Grec,
nistes ou différents, pour le my-
mence humaine qui se développe
l'homme doit se protéger de la
the grec, il est plus convenable
dans l'obscurité de la caverne
femme et aussi la protéger contre
pour la femme de rester à la
maternelle (Le Diascorn, 1986 :
sa propre faiblesse . Cette double
maison que d'être au dehors, plus
70) .
action de protection passe néces-
honteux pour l' ho mme de de-
Le mythe grec présente la
sairement par le maintien de la
meurer au-dedans que de s' occu-
femme comme un être faible.
femme «à l'intérieur» du fait que
per de l'extérieur (Vernant, 1994:
Mais il s'agit moins d'une fai-
«l' extérieur» auquel l'homme a
163).
blesse physique que d'une fai-
accès et qui est sa sphère d'ac-
Il y a donc chez les Grecs une
blesse
morale.
On y trouve
tivité est dangereuse pour elle.
nature féminine différente de la
l'équivalent du mythe religieux
La femme a donc une vo-
nature masculine qui est au rang
misogyne de la genèse où Eve
cation domestique. Elle doit res-
inférieur dans la hiérarchie des
tentée par le Diable tente à son
ter à la maison, au foyer, s'occu-
sexes. Mais quel crédit Aristote
tour Adam et lui fait manger le
per d'élever les enfants et des
accorde à cette conception my-
fruit interdit de l'arbre de la con-
tâches domestiques. C'est la gar-
thique de la femme dans sa
naissance; ce qui a eu pour con-
dienne des choses de l'intérieur
philosophie politique? Sa pensée
séquence la punition de Dieu
de la maison. Par contre , «L' hom-
politique est-elle en rupture ou en
dont les résultats sont : le travail,
me représente au contrai re dans
continuité avec cette conception
la souffrance et la mort.
l'oikos,
l'élément centrifuge:
misogyne grecque?
Dans le mythe grec, c'est Pan-
C'est à lui de quitter l'enclos
dora qui joue le rôle de Eve. Pan-
rassurant du foyer pour affron-
2 .
L A R EPR ESE NT ATI O N
dora reçoit une boîte bien close
ter les fatigues, les dangers , les
UE LA F E MME CH EZ ARI S-
(Commelin, 1960 : 119) de Zeus
imprévus de l'extérieur, à lui
TOTE
afin de la porter à Prométhée.
d'établir les contacts avec le de-
Mais par curiosité, elle l'ouvre.
hors, d'entrer en commerce avec
«Les philosophes , écrivait
Or, Zeus y avait enfermé tous les
l'étranger. Qu'il s'agisse du tra-
Marx dans ses écrits de jeunesse,
maux de l'humanité. La boîte ou-
vai l, de la guerre, du négoce, des
ne sortent de terre comme des
verte, ceux-ci se répandirent sur
relations d'amitié, de la vie pu-
champignons. Ils sont les fruits
Rev. CAM ES - Serie 8 , vol. 03 - W 00 2, 200 1
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Sciences sociales el humaines - - - - - -- - - - -- - - - - - - -- - - - -- - - - - -
de leur époque, de leur peuple
même, est une rationali sation du
femme de soumettre son âme à la
dont les énergies les plus subtiles,
mythe. A l'instar du mythe grec,
rationalité est un fait de nature
les plus précieuses et les moins
pour Aristote, il existe des inéga-
c'est la nature qui la distingue de
visibles s'expriment dans leurs
lités naturel/es . Et tout être , en
l'homme.
idées
philosophiques » (Marx,
tant qu'il est en puissance, tend
Cette distinction, Aristote l'é-
1963,17).
vers son acte.
tend à l'aptitude au commande-
Ce que Marx voulait mettre en
C'est précisément cet achève-
ment. Pour Aristote, «la nature
relief à travers cette réflexion,
ment de sa nature qu'on appelle
ne fait rien en vain » (Aristote,
c' était l'idée que toute véritable
sa fin, sa perfection, son bien.
1983 : 40) et «commander et être
philosophie est la quintessence
Pour connaître ce qui est bien
commandé sont non seulement
spirituelle de son temps et de son
pour l'homme, pense-t-il, il faut
nécessaires mais utiles. Et c'est
espace et qu 'elle ne peut être
connaître sa nature, sa finalité
dès leur naissance qu'une distinc-
comprise que lorsqu'elle est re-
propre, l'activité qui lui con-
tion a été faite entre celui qui
placée dans ce cadre.
vient naturellement, son «oïkeïon
doit être commandé et celui
Mais d'où tirait-il son inspi-
ergon ».
qui doit commander» (Aristote,
ration ? N'est-ce pas sans doute
Pour Aristote, il ne s 'agit pas
1983 : 44).
de la pratique philosophique qui,
d'échapper à sa nature, mais de
La femme
est
une
partie
de tout temps, lui semblait tirer
réaliser parfaitement son «arét è»;
de l'homme. Elle lui appartient
son origine de l'histoire des peu-
fonction normale du plein épa-
comme un bien meuble . Elle ne
pies? Cette hypothèse n'est pas à
nouissement de la nature propre
peut donc pas commander. De
exclure; entendu que de l'anti-
(Verges et Huisman, 1966 : 46).
par sa position d'être inférieur,
quité grecque à aujourd'hui, il
C'est à la lumière de cette
elle ne peut prétendre au cern-
nous est donné de constater que
réflexion théorique, qu'il faut
mandement. Elle a certes une
les philosophes ont toujours phi-
comprendre la différence qu 'il
âme rationnelle, mais étant donné
losophé en s'inscrivant dans des
établit entre l'homme et la fem-
qu'elle est moins capable de se
catégories qui ne sont pas tou-
me.
dominer que l'homme c 'est-à-
jours étrangères à leurs expérien-
Aristote établit donc une clas-
dire de soumettre son âme entière
ces spatio-temporelles Leurs con-
sification fondée sur le droit na-
à sa partie rationnelle , elle ne
sciences philosophiques n'ayant
turel. Ainsi, pour lui, certains
peut commander.
jamais été autre chose que la
hommes ont inévitablement une
C'est
pourquoi ,
écrit- il
:
conscience du temps et de l'es-
nature d'hommes libres, d'autres
«Chez l'homme, il y a un cou-
pace auxquels ils appartiennent,
une nature proche de celle de
rage de chef, chez la femme un
on peut comprendre que Aristote
l'esclave. Et la femme appartient
courage de subordonné » (Aris-
soit héritier de la tradition miso-
à cette dernière catégorie.
tote, 1983 : 61) .
gyne grecque telle que véhiculée
Mais en fait, pour être plus
Tout comme il sied que « le
dans le mythe.
précis, il y a l'homme libre apte
corps soit commandé par l'âme,
Le statut de la femme dans la
au commandement, l'enfant mâ-
et que 1:, partie affective de l'âme
pensée politique d'Aristote sem-
le, la femme et l'esclave. «Tous
le soit par l'intellect, c'est-à-dire
ble obéir à cette réflexion de
ces gens pos-sèdent les diverses
par la partie qui possède la rai-
Marx. On peut penser que ce sont
parties de l'âme, mais différem-
son, les mettre sur un pied d'éga-
les idées de la tradition misogyne
ment: l'esclave est totalement
lité ou intervertir leurs places est
grecque qui sont exprimées dans
dépourvu de la faculté de déli-
nuisible à tous » (Aristote, 1983 :
sa pensée politique. De part sa
bérer, la femme la possède mais
46). De même, la femme est faite
proximité avec le pouvoir po-
sans autorité, l'enfant la possè-
pour être commandée et l'homme
litique et son imprégnation des
de mais non encore développée ».
pour commander. Parce que seul
idées philosophiques, sociales,
(Aristote, 1983 : 61).
l'homme est intellectuellement
politiques, morales et religieuses,
Pour Aristote, la femme est
capable de commander, la femme
Aristote traduit le mieux la si-
moins capable de «se dominer »
par nature, serait alors apte .à
gnification politique de cette
que l'homme, c'est-à-dire de sou-
exécuter physiquement un ordre.
image de la femme.
mettre son âme entière à la partie
Ceux qui sont él oignés des
Certes, sa pensée politique tire
rationnelle ; elle est sur ce point
hommes libres comme le corps
toute sa substance de son onto-
comme l'enfant, menée par Je
l'est de l'âme, sont par nature
logie, mais cette ontologie elle-
désir. Cette incapacité de la
proches de l'esclave ; Et pour
124
Rev. CAM ES - Série 13, vol. 03 - N° 002. 2001

Sciences sociales et humaines
eux, être commandés par un mai-
rieur dans la hiérarchie des sexes
don s d ' eu x, nous traiterons les
tre est une bonne chose. Ils n'ont
telle que véhiculée à travers le
fem elle s comme plus faible s et
pas la faculté de commander
mythe et légitimé politiquement
les mâles comme plus fort s. La
Comme on le voit , Aristote,
par Aristote. C' est un anticon-
répon se est don c claire, les ani-
en rationalisant l'idéol ogie miso-
formiste, un iconoclaste avant la
mau x nous inst ru isent qu 'h om-
gyne mythique grecque nie à la
lettre. II rompt avec une idéologie
mes et femme s doivent faire les
femme tout droit politique.
séculaire qui fait essentiellement
mêmes choses. Il n'y a pas de
A l'instar du mythe grec, il
de la femme la gardienne fidèle
raison que la femm e reste à «l' in-
pense que la femme n'est jamais
des choses de l'intéri eu r de la
téri eur » et l'h omme à « l' exté-
totalement majeure. Son destin ,
maison (Aristote , 1983 : 163). Tl
rieur».
c'est d'être toujours soumise à la
est vrai qu'on peut relever ça et
Part ant de cette analogie, Pla-
tutelle de l'homme. Elle n'a que
là quelqu es points à polémi-
ton passe aisément à la revendi-
des devoirs. Elle est la propriété
ques sur la condition de la femme
cati on d 'une éduc ation et d 'une
de l'homme. L'homme est appelé
dans la philosophie politique de
gestion politique mixtes. L'é ga-
à décider pour elle. C'est pour-
Platon qui pourraient laisser pen-
lité de la femme et de l'homme
quoi , elle ne saurait accéder à la
ser à une tend ance phallo crati-
est
possible à condition que
gestion des affaire: de la cité. La
que . Mais malgré ces points qui
l'éduc ation soit mixte. De la
seule vertu qui est pour elle une
pourraient prêter à polémique,
gymnastique en passant par la
parure, c'est son silence>; (Aris -
dans l'ensemble, Platon
semble
musiqu e, l'art de la guerre, les
tote, ] 983 : 6 1).
croire à l'idée d'égalité des sexes .
femme s et les hommes doi vent
Aristote rationalise donc le
A la question existe-t- il une
être formés dans les mêmes con-
mythe en instaurant un droit
nature féminine différente de la
ditions. L'éducation qui formera
naturel qui fait que chaque chose
nature mascul ine, Platon n'est
les femm es ne do it pas être dif-
doit être à sa place.
pas tout à fait sûr comme les
férente de celle qu i forme ra les
Les différences entre l'homme
Grecs de l'infér iorité de la fem-
homme s (Platon, 1966 : 206). En
et la femme mais aussi entre l' es-
me. La hiérarchisation des sexes
ce qui concerne la gymnastique
clave et l' enfant sont fondées en
au profit de l'homme n' attire pas
par ex emple, «tout comme ces
nature et non en droit.
tout à fait son adhés ion. Sa posi-
vieillards qui , ridés et d' aspect
En intégrant cette représenta-
tion semble trancher avec celle
peu agréa ble, continuent à se
tion mythique dans sa philo-
des Grecs et même de son disci-
plaire aux exercices du gymna-
sophie politique, Aristote donne
ple Aristote . Pour en arriver là
se», les vieilles femme s doivent
une signification rationnelle à ce
qu' est-ce qui a pu se passer ?
aussi s' adonner à la gymnastique
qui app artenait au domaine du
Pour opérer la rupture avec
dans les mêmes conditions (Pla-
mythe.
Mais
qu 'en est-il de
l'idéologie grecque sur la place
ton, 1966 : 206 ). Si l'éducation
Platon? S'inscrit-il dans la même
de la femme , Platon s ' est laissé
est donc mixt e, l'exercice du
tradition misog yne ? Tout laisse
vo lontiers instruire par les an i-
pou voir politique ne doit plus
pen-ser qu 'il est en rupture avec
maux et en particulier les chiens:
être la chasse ga rdée d'un sexe.
la tradition misogyne grecque.
«Estimons-nous que les femelles
Les critères qui doivent guider
3. LA RUPTURE PLATONI-
des chiens doivent coopérer avec
les choi x de ceu x qui auront la
CIENNE COMME CRITIQUE
les mâles à la garde, chasser avec
charge de la cité ne doi vent plus
DE LA TRADITION GREC-
eux et faire tout le reste en com-
se fonder sur le sexe. Les seuls
QUE DU
STATUT DE LA
mun ou bien qu'elles doivent
critères recevables chez lui, sont
FEMME
rester au chenil , incapable s d'au-
ceux de la science. Pour gouver-
tre cho se parce qu 'elles enfan-
ner , il faut être philosophe ou
Sur la question du statut de la
tent et nourr issent les petits,
alors se laisser visiter par la phi-
femme, Platon semble contredire
tandis que les mâles travaillent et
iosophi e. C'est à l' homme qui
l'argument de Marx qui veut que
assum ent toute la charge du trou-
aime la science sous sa forme
la véritable philosophie soit la
peau ? (Platon, 1966 : 205)
uni verselle, et non telle ou tel-
quintessen ce spirituelle de son
Cette question, pour Platon, a
le sci ence particulière (Pl aton,
temps et de son espace . Platon ne
une réponse qui se veut naturel-
]966 : 32). Celui qui a réussi à
partage pas la position tradition-
le : Nous dison s, que tout leur
ouvrir son âme sur le monde des
nelle grecque qui ve ut que la
soit commun, réserve faite que ,
idées, le monde de l'immuable et
femme soit située a u rang infé-
pour les service s que nous atten-
de l'éternel, c'est à lui qu'il faut
Rev. CAM ES - Série 8 , vol. 03 - W 002 , 200 1
125

Sciences sociales el humaines
_
confier la gestion de la cité. Peu
droit naturel pour chacun de
viendrait contredire la volonté de
importe qu'il soit homme ou
rester à sa place. Telle est la
Platon de valoriser l'image de la
femme.
Seule la compétence
grande conclusion de la Républi-
femme. Il ne s'agit pas d'élever
compte ici. Celui qui réussit à
que: il n'y a de justice que dans
la femme,
ni de la rabaisser.
faire l'ascension dialectique, qui
l'ordre. Et l'ordre ici, c'est que le
Cette communauté, au contraire,
réussit à atteindre la science an-
gouvernant gouverne, le plébéien
s'inscrit dans la recherche de la
hypothétique, c'est celui-là qui
travaille et le soldat assure la
justice, point névralgique de la
doit être considéré comme apte
garde. On peut penser que Aris-
philosophie de Platon.
au commandement. Cette posi-
tote ne fait qu 'appliquer les prin-
tion de Platon apparaît clairement
cipes de ce droit. En, plus le pro-
4. L'EXE M P .JARITE DE
à travers les éléments constitutifs
blème de la communauté des
LA CO I CEP TlO N PLATO NI-
de sa cité paradigmatique.
femmes peut soulever des res-
C I ENN E DE LA CO NDI TI O N
Pour Platon donc : «JI n'est
serves sérieuses sur
son inten-
DE LA FEMME
aucun emploi concernant l'admi-
tion de faire de la femme l'éga-
nistration de la cité qui appar-
Ie de l'homme. Car on peut
y a-t-il une différence de na-
tienne à la femme en tant que
se demander, comment concilier
ture entre l'homme et la femme
femme ou à l'homme en tant
l'idée du communisme des fem-
qui rend le premier apte au com-
qu'homme; Au contraire, les ap-
mes avec celle de la liberté de
mandement et empêche le second
titudes naturelles sont également
la femme ? Dans une concep-
de prendre part à 1a gestion des
reparties entre les deux sexes, et
tion de communauté des fem-
affaires de la cité ? Sur le plan
il est conforme à la nature que la
mes, la femme ne reste-t-elle
strictement biologique, il n'y
femme aussi bien que l'homme,
pas essentiellement un objet de
a pas de différence entre j'hom-
participe à tous les emplois ».
plaisir?
me et la femme sous le rapport
(Platon, J 966 : 210) La diffé-
Nous pensons que ni l'une ni
de l'aptitude au commandement.
rence de nature qui existe entre
l'autre c observations ne met-
L'homme et la femme ont chacun
l'homme et la femme, est une
tent en doute la bonne foi de
vingt trois chromosomes. Mais
différence sous le rapport de la
Platon à lutter pour une condition
bien que la 23eme paire établisse
force de l'homme et de la fai-
heureuse de la femme. La femme
une différence, cette différence
blesse de la femme. Quant à leur
ne constitue pas une classe à part
n'a pas d'autre signification que
aptitude au commandement ou à
chez Platon. Il y a trois classes:
la détermination des sexes. Elle
la garde de la cité, ils ne diffèrent
la classe de l'élite philosophi-
intervient simplement dans la dé-
pas l'un de l'autre. «La femme et
que, les gouvernants, la classe
termination du sexe des progéni-
l'homme ont même nature sous
des guerriers, et la classe des
tures . C'est une marque indica-
le rapport de leur aptitude à gar-
plébéiens. Nul part, il n'y a trace
trice que l'homme est chargé de
der la cité, réserve faite que la
de l'existence d'une classe spéci-
déterminer le sexe de l'enfant
femme est plus faible et l'homme
fique aux femmes. On peut donc
comme la femme est chargée '
plus fort» (Platon, 1966: 210). Il
supposer que les femmes s'intè-
d'accueillir et de porter la gros-
n'est même pas impossible, es-
grent dans chaque classe selon
sesse.
time-t-il, que nombre de fem-
leurs natures intrinsèques . Si
Au plan hormonal. la femme
mes soient supérieures à nombre
donc elles s'intègrent selon leurs
présente deux chromosomes et
d'hommes en maints travaux.
natures, la communauté des fem-
l'homme une seule. Les ho n u .i-
Pour Platon donc, il faut aban-
mes participerait de la volonté de
nes féminines qui sont la proges-
donner les stéréotypes qui font de
Platon de perpétuer la classe des
tér r-nc et l'œstrogène sont res-
la femme un être inférieur du
gouvernants où d'éviter que le
ponsables du développement des
point de vue du commandement.
droit naturel ne se transforme en
attributs féminins . L'œstrogène
" faut opérer un saut de rupture
droit de castre. En effet, la com-
est responsable du développe-
qui consiste à abandonner cette
munauté permettrait à chacun de
ment des caractères secondaires.
vieille attitude misogyne pour
concevoir avec n'importe quelle
La progestérone, elle, n'est pro-
considérer la femme sur un mê-
femme et l'ordre sera fait sur la
duite qu'après la puberté. Son
me pied d'égalité que l'homme.
base de la vraie valeur et non par
action est indispensable pour que
Il peut paraître étonnant que
la naissance. La communauté ne
l'organisme devienne apte à as-
Platon soit le défenseur de la
devrait pas être perçue comme
surer une grossesse . L'hormone
femme. A priori, il est partisan du
une pratique dévalorisante qui
mâle qu'est la testostérone est
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Rev, CAMES - Série B. vol. 03 - W 002, 2001

Sciences soc iales el humain es
responsable du développement
leur avancée vers le sud du ro-
(1942 ) montrant les relations en-
des caractères sexuels mascul ins
yaume du Kongo . On conn aît
tre temp éraments et caractères ,
à la puberté (Tavernier, 1996 :
aussi, en pays Haussa, l'histoire
en pass ant par la c lass ification
244).
légendaire de la Reine am ina
franç aise de Sigaud et de Mas
Cette différence hormonale
de Zazzau (Coquery- Vidrovitch ,
Auliffe, italienne avec viola ,
n'altère guère la capacité de com-
1994 : 75). Yaa Asantewa orga-
Krestschner et de Jung, il n'y a
mandement de la femme. On ne
nisa devant la capitale Kumasi un
aucun indice notable montrant
peut pas lier la différence hor-
siè ge qui dura deu x mois . Pour
une distinction faite sur la base
monale à la capacité ou à l'inca-
parvenir à bout des quelque s 40 à
du sexe (Daco, 1977 : 336-357).
pacité de commander. Il est vrai
50 000 Ashanti qui suivai ent
Hommes et femmes possèdent
que des stéréotypes féminin s ont
leur reine, les Britanniques du-
les mêmes aptitudes sous le rap-
fait de la femme un être faible ,
rent mobiliser 1 400 hommes me-
port du command ement. La posi-
capricieux, hystérique, sensi ble,
nus des armes les plus modernes
tion traditionnelle qu i confère à
peureux , émotif, puéril , frivole,
(Coquery- Vidro vitch, 1994 : 78-
la femme une nature différent e de
bavard, incohérent, maniéré, se-
79). C'est pourquoi il ne serait
celle de l'homme et partant la
cret, étourdi, mais il n'en est rien.
pas prétentieux de dire avec
rend inapte au commandement,
Ces idées toutes faites sur la fem-
Colette Houeto que «c'est sur les
doit être mise au compte d'un dé-
me sont loin de refléter la réalité.
genoux des femmes que s' édi-
ficit de connaissance scientifique
Il s' agit de cliches qu 'il convient
fient les nations » (Houeto , 1975 :
sur la femme . Aujourd'hui , le
de mettre au compte d'une att i-
58).
progrès des sciences nous permet
tude faite d'hostilité et de préju-
Il ne s'agit pas d'être comme
de dire qu'entre homme et fem-
gés négatifs à l'égard des fem-
l'h istorien Joseph Ki-Zerbo, nos-
me il n' y a pas de différence
mes. Les faits nous indiquent que
tal gique d'une cert aine femme
quant à l'aptitude au commande-
des femmes ont assumé des res-
africaine libre et heureuse , mais
ment dans de nombreux travaux
ponsabilités politiques et n'ont
1'histoire nous ense igne tout de
réserve faite que la femme est
pas été ridicules. Elles ont même
même que de nombreuses fem-
plus faible physiquement. Mais
fait mieux que ne l'auraient fait
mes ont acc édé à des respon-
avec le progrès des techniques et
des hommes dans la même posi-
sabilités politiques suprêmes en
de la science, la force laisse de
tion.
Afrique (Ki-Zerbo, 1972 : 610 ).
plus en plus la place à la science
En Afrique par exemple, en
Cette même observation faite sur
et de la technique. Et sur ce
plus du fait que la femme est
la femme afri ca ine est valable
point , la femme et l'homme sont
créatrice de beauté: tissage, coif-
pour les femmes des autres con-
d'égale valeur.
fures, parures , poterie, vanneries ,
tinents. Le masculin pris pour
danses , chants, langage, pro ver-
Je tout est donc trompeur. Les
CONCLUSION
bes, rites (Houeto, 1975 : 58),
exemples sont légion qui mon-
elle n'est pas restée insensible à
trent que la femme est capable de
Au terme de cette étude, on
la gestion de société. Il est prou-
commander et de le faire tr ès
peut retenir que les Grecs ont
vé que des femm es ont assumé
bien.
développé une tradition qui rend
des responsab ilités politiques de
Par ailleurs , il existe des hom-
la femme inférieure à l'homme.
premier plan. En pays Tonga
mes qui présentent des caractères
Cette tradition misogyne, mal-
(Zambie), par exemple, on a con-
classés féminins comme on trou-
gré l' effort de rational isation fait
nu des femmes chefs. En Afrique
ve des femmes qui développent
par Aristote, ne peut se justifier
de l'Ouest on repère une tradition
des comportements dits mascu -
scientifiquement. Qu 'il s'agisse
de femmes -chefs dans le centre
lins. Il n' y a pas de rupture qu ' il
des sciences de l' homme ou des
du Cameroun préallemand ou
faille faire sur le plan strictement
sciences du viv ant, toutes les
chez les Flup de Casamance au
du sexe. La caractérologie qui
sciences qui traitent de l'homme
sud du Sénégal. On trouve aus-
étudie les manières d'être et d'a-
du point de vue du comportement
si des femm es-chefs che z les
gir n'instaure pas une discrimi-
ou de la structure biologique,
Mende et les Sherbo du Sierra-
nation entre l'homme et la fem-
montrent que sous le rapport du
leone (Coquery- Vidrovitch , ] 994 :
me. De la classific ation hippocr a-
commandement, j'homme et la
65). On connaît l'histoire de la
tique en sanguins , mélancol i-
femme ont les mêm es aptitudes ;
Reine Nzinga Mbande qui résista
que s, colériques, lymphatiques ,
réserve faite que la femme est
longtemps aux Portugais dans
à la classification de Sh eldon
plus faible et l'homme plus fort.
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Sciences sociales el humaine s - - - -- - - -- - - - -- - - - - - - - - -- - - - - - - -- -
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