nREFLEXIONS SUR LES OBSTACLES AUX ORGANISATIONS
PAYSANNES EN AFRIQUE; UN EXEMPLE EMPRUNTE
DU CENTRE RIZICOLE DE ZIO DU SUD-TOGOn
SAMBIAN I D AGO D.JAllENA
Assistant au départ ement de Sociologie
Faculté des Lettres et Sciences Humaines
Université de Lom é (Togo)
Le rh;mll' ahurd.
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IlIlX organ! atum
d'utteitulr
lrur ob] ctifs.
Mots clés
Obstacle, Orga nisa. ion - paysa n - Rizicu lture - Dévelop -
Key wor ds
pement rural - Coopérative - Contrainte. Déve loppement
Obst acle - organ isation - farmer - rice cultivation - rural
participatif,
developement - co-operative - con straints - partic ipatory
deve lopement.
I NTR ODUCT !ON
dérées, lorsqu' ils sont bien struc -
hommes s'associent parce qu'ils
turés, comme de véritab les ce llu-
découvrent des intérêts communs
Les mo uvemen ts assoc iatifs
les de base pour tou t déve lop-
à prom ou voi r, des affi nités qui
constit uent une des forces consi-
pe men t soc io-économique . Les
les unissent davantage . To utefois ,

Sciences sociales el humaines
_
la question reste d'actualité sur
san lui-même. L'identification
En effet, la «participation pay-
la nature réelle et le degré de cet-
des contraintes liées au dévelop-
sanne » a été toujours «soutenue »
te participation en Afrique. Car,
pement des organisations paysan-
par les différentes versions du dé-
bien que les groupements soient
nes reste la toile de fond de cette
veloppement rural. Dès lors, les
reconnus incontournables pour
recherche. Sa contribution aux
mouvements associatifs paysans,
les projets de développement , des
différentes études réalisées sur le
les organisations, les projets de
expériences faites jusque là ont
phénomène observé se traduit par
développement, les mouvements
presque toutes montré que des
l'analyse qu'elle aborde des pro-
paysans, les coopératives agrico-
difficultés tant internes qu 'ex-
blèmes liés aux inégalités et aux
les que l'on peut résumer en ter-
ternes jonchent encore le chemin
distorsions sociales qui existent
me de «développement par la
du développement communau-
au sein du monde paysan; car les
base», s'inscrivent dans la logi-
taire en Afrique et ne permet-
phénomènes d'exploitation et de
que d'unification des efforts des
tent pas toujours aux organisa-
domination ne sont pas seulement
bénéficiaires (paysans) et de leurs
tions d'atteindre leurs objectifs.
externes, ils existent aussi dans la
moyens afin d'améliorer leurs
Le cas du centre rizicole du
société rurale africaine , notam-
conditions de vie et de travail.
Zio est assez révélateur de cette
ment celle de Kovié , (dans la
Mais l'organisation paysanne
situation. Né d'un accord de coo-
préfecture de Zio au sud Togo) et
en Afrique différente de sa con-
pération bilatérale entre le gou-
peuvent réduire à néant les dyna-
ception lignagère, est héritière
vernement togolais et la Chine, le
miques de changement et de pro-
d'une tradition de plus d'une cen-
centre est un exemple type d'in-
grès.
taine d'années où la mise en
tervention extérieure; initié en
valeur des ressources naturelles
1965 par les Taïwanais , le centre
1. ORGANISATIONS PAY-
obéissait à une logique de préca-
verra sa gestion confiée aux Péki-
SANNES ET PROBLEMATI-
rité. Renforcée dans la pratique
nois en 1972 suite à la reconnais-
QUE DU DEVELOPPEMENT
colonialiste du «comptoir», l'ex-
sance de la République Populaire
LOCAL PARTICIPATIF
ploitation agricole, synonyme de
de Chine et la rupture des rela-
la multiplication des implanta-
tions diplomatiques avec Taïwan.
1.1. La controverse du déve-
tions motivées par la quête de
Les logiques qui prévalent dans
loppement local participa-
l'abondance, a entraîné le gaspi l-
le fonctionnement du centre sont
tif
Iage, pire la paupérisation des
totalement extérieures au village.
populations , en l'occurrence afri-
Marquée par une faible impliqua-
La définition du concept de
caines.
tion des bénéficiaires dans les
développement participatifpar les
prises de décision, cette interven-
organisations pose beaucoup de
1.2. La notion de participation
tion se réalise aussi dans un con-
problèmes au sens qu'elle demeu-
paysanne
texte de mutations des structures
re toujours controversée. Mais en
sociales anciennes.
faisant fi des conflits de mots et
La problématique actuelle du
Les bases fondatrices du pro-
d'écoles de pensée sous l'angle
projet trouve son origine dans la
jet étant isolées du contexte so-
du credo «mouvement paysan
nature des rapports entre les par-
cial de la zone, la gestion ne pou-
africain», mieux du «paysannat à
tenaires initiateurs et la popu-
vait se dérouler que sur fond de
l'africaine», puisque c'est de cela
lation bénéficiaire. la logique
malentendus, d'incohérence voire
qu'il s'agit, ce dernier s'inscrit
d'exécution du projet tend à
de démotivation. Ce qui pose de
dans une dynamique à double fa-
annuler le rôle de la population
réels problèmes non seulement de
cettes. Premièrement, la contin-
dans le processus décisionnel. Un
rentabilité, mais aussi de durabi-
gence ou l' histoire au terme de
tel projet de riziculture procède
lité.
laquelle l'approche participative
donc de la participation dite pas-
La présente étude n'a pas pour
rurale africaine se trouve consa-
sive qui consiste pour les béné-
ambition d'introduire une nou-
crée ; ensuite l'identité et la légi-
ficiaires à écouter les directives
veauté. Mais elle aborde de ma-
timité des tenants se perpétuent
et décisions prises pour elles par
nière concrète, quelques aspects
par la transmission des principes
les responsables .
relatifs au problème des obstacles
d'une question qui n'allait pas de
Il importe de dépasser cette
à l'organisation pour la produc-
soi plus ancrée dans le sillage de
approche verticale pour rendre les
tion dont la manifestation sont les
l'épopée du «socialisme à visage
bénéficiaires responsables dans
blocages internes au monde pay-
humain».
un processus de mise en commun
110
Rev. CAMES - Série B, vol. 03 - NO 002, 2001

Sciences social es el humaines
des savoirs, des choix et des vo-
La création de ces structures
Celle-ci fixe les modalité s de
lontés. Une participation fonc-
pendant la période coloniale
création et de gestion des Socié-
tionnelle peut être alors envisa-
montre le souci du colonisateur
tés au To go et insiste sur le rôle
gée. Dans ce type de participa-
de coordonner les acti vités de
des différents parten aire s (admi-
tion, les riziculteurs vont s'orga-
productions agricoles afin de
nistration et coopérateurs).
niser en groupement ou associa-
mieux pourvoir ses industries
En 1978. le conseil national sur
tion pour réaliser les objectifs
agro-alimentaire s en matières
l'agriculture remplace la SORAD
fixés par le projet. Seulement,
premières agricoles .
par les ORPV (Offices Régio-
dans cette forme de participation,
De 1965 à 1978 ce fut le rè-
naux de la Promotion des Pro-
il se pose un problème. La parti-
gne des SORAD (Société régio-
ducti ons Vivrières) . Auparavant
cipation devient une conséquence
nale d'Aménagement et de Déve-
les anciennes structures insistaient
du développement des activités.
loppement) dont les activités con-
sur les cultures industrielles au
D'où la nécessité de faire évoluer
cern aient en plus de l'agricultu-
détriment du
vivr ier,
ce qui
la participation fonctionnelle vers
re, l'am énagem ent des pistes et
justifie la création de nouvelle s
une participation interactive qui
routes pour facil iter sans doute ,
structures.
est celle où les bénéficiaires ana-
l' acheminement des
produit s
En 1981, les ORPV furent
lysent leurs besoins avec les res-
agricoles des zones de produc-
remplacés par la DRDR (Direc-
ponsables du projet afin d 'él a-
tions vers le port de Lomé pour
tion Régionale du Développe-
borer ensemble de s programmes
l'exportation.
ment Rural) qui est une structure
d'activité.
A partir de cette année l'adhé-
existante jusqu 'aujourd 'hui . C'est
sion n'était pas obligatoire. la
dan s cette structure qu'est née
2. L'UNIVERS COOPER.\\.-
création des groupements de pro-
une nouvelle stratégie de déve -
TIF TOGOLAIS: REPONSE
duction répondait alors à l'objec-
loppement rural en 1986. Celle-ci
POUR
UN
DEVELOPPE-
tif de promotion rura le fixée par
insiste sur la respon sabilité des
MENT A LA BASE
les plans nation aux de dévelop-
paysans à travers la création des
pement en général et de dévelop-
groupements.
2.1. L'environnement coopéra-
pement rural en particulier.
Le mouvement coopératif est
tif au Togo : historique (na-
Les structures adm inistrati ves
aussi
marqué par la présence
-ture et typologie des di -
créée s avaient donc pour objectif
d'autre s types d'interventions , à
verses organisations)
la sensibilisation des paysans sur
savoir : les ONG nationales et in-
les principes coopératifs afin de
ternationales et les Organismes
L'intérêt accordé au mouve-
les motiver à s'associer. Les pro-
Internationaux. Ils interviennent
ment coopératif au Togo s'est
jets initiés dans ce sens visaient
so it directement sur le terrain soit
manifesté par la création de plu-
la form ation et l'éducation des
par l'intermédiaire des structures
sieurs structures chargées d 'ad-
coopérateurs afin de mieux ren-
étatiques sous forme de finan-
ministrer, de gérer le monde ru-
tabiliser les action s menées dans
cement à la promotion coopé-
ral.
1e secteur rura1.
rative.
En effet, c'est depuis 1934
La vulgarisation de nouvelles
A titre d'exemple, on peut
que les première s structures ad-
méthodes technique s était un ob-
citer notamm ent le PNUD (pro-
ministratives
pour la ge stion
jectif fondamental des structures
g ra mrne me des Nations Unies
du secteur rural ont vu le jour.
d'encadrement. Un certain nom-
pour le Développement) à travers
Il s ' agissait notamment des So-
bre de groupements ont pu être
les Volontaires des Nations Unies
ciété s Indigènes de prévoyance
créé s par ces structures. Ainsi
(VNU) ainsi que le FED (Fonds
(SIP) qui ont existé de 1934 à
jusqu 'en 1984, 82 groupements
Européen pour le Développe-
1959 (avant l'indépendance). Cel-
ont été mis en place par ces struc-
ment) qui intervie nne nt dans le
les-ci furent remplacées entre
tures.
cadre des projets de développe-
1959 et 1965 par les SPAR (So-
Il faut noter que le mou-
ment rural dans la région des sa-
ciété Publique d'Action Rurale).
vement coopératif est régi par
vanes et de la Kara (BERTHAN
A cette époque, l'adhésion à
une loi datant de 1967. 1\\ s ' agit
JM : 1986). Ils participent ainsi à
ces structures était obligatoire et
de l' ordonnance n° 13 du 22 avri1
la créat ion et à la consolidation
la proportion coopérative était
1967 portant statut de la coo-
des groupements de paysans.
réalisée sur des bases directives
pérative au Togo (Bra nda A.H .
Ce dernier point indique clai-
(ALAO B.H. 1997).
op. ci t.)
rement combien la gestion et le
Rev. CAMES - Série B, vol. 03 - W 002 , 2001
III

Sciences sociales el humaines
_
financement du développement
SOTOCO après avoi r pesé la part
(par l'Etat) et ne bénéficient pas
rural au Togo sont liés à des in-
de chaque paysan.
d'appui extérieur.
térêts qui se situent à l'échelle
Tout efois la DRDR enc adre
Devant cette diversité d'asso-
étatique et même internationale.
certain s paysans ne travaill ant
ciations au Togo, BARI3IER (19 90)
Cet intérêt particulier pour le
pas sur les champs commun au-
a lors chercheur à l'ORSTOM , a
développement rural repose sur le
taires mais dispo sant des parcel-
relevé un certain nombre d' élé-
principe selon lequel «Tout déve-
les contiguës. On les appell e les
ments permettant de faire une
loppement doit commencer par la
«groupes ciblesv' .
typologi e des groupements au
base»1
Dans ce cas, chaque paysan
Togo.
achète et rembourse individuel-
Il dist ingue ainsi des groupe-
2.2. Caractéristiques générales
lement les intrant s contrairement
ments «collectifs» et des group e-
des organisations paysan-
aux group ement s constitués qui
ments «communa utaires». Le 1cr
nes au Togo
les font collectivement. Il y a
type s' orga nise autour de quel -
aussi les ONG qui initient des
ques individus d'une même loca-
Sur toute l'étendue du terri-
groupements qu'on peut classer
lité ayant des relati ons spéc ifi-
toire national, on y retrouve pres-
dans ce 1er type.
ques (voisinage - parenté - âge).
que les mêmes types d'associa-
Ces groupements ont la parti-
Au sein de ce type de groupe-
tions paysannes. 11 y a en effet
cularité de bénéficier des avanta-
ment on distingue des groupe-
des groupements créés sous l' im-
ges financiers (dons ou subven-
ments à car actère éco nomique
pulsion d'une dynamique exté-
tions en plus des crédits ). Pour le
ayant un objectif individuel ou
rieure et des groupements d'ini-
2éme type de gro upe ment ou
collectif, et des groupem ents à
tiative locale.
groupement d'initi ative locale on
caractère social dont l'objectif est
Dans les premiers types on
distingue ceu x du «type moder-
la cohé sion sociale à travers les
retrouve les groupe-ments mis en
ne» et ceux du «type tradition-
jeux de solidarités et d'entraide
place par les structures étatiq ues.
nel» (DAOUDA et Deny J. :
mutuelle.
Il s'agit par exemple des GA V
1991).
Le 2éme type ou gro upeme nt
SOTOCO qui
bénéficient de
Les groupements de type tra-
«communautaire» a des objectifs
l'appui technique de cette socié-
ditionnel sont des associations
touchant l'en semble de la com-
té en matière de culture de co-
paysannes d'entraide tradition-
munauté villageoise. Il s 'agit des
ton.
nelle «Kpatru» orient ées vers la
objectifs comme l'acqui sition de
II y a également ceux qui sont
production agricole et les travaux
puits, de centre de santé etc..
créés par la DRDR et dont les
de construction en générale. Il y a
Certain s groupements de ce
activités sont plus diversifiées
cependant d'autres associations à
type visent la satisfaction des be-
(vivriers, coton , agro-foresterie).
caract ère écon omique ou finan-
soins des villa geois à qui ils of-
L'encadrement consiste à faire
cière comme les tont ines. Celles-
frent leurs serv ices). En défin i-
des démonstrations techniq ues sur
ci regroupent gén éralement les
tiv e l'évolution du mouvement
le terrain et à accorder des crédits
membres de même famille ou de
coopératif au Togo est marquée
de campagne aux groupements.
même quartier.
par une diversité à la fois au ni-
Tandis que les groupements ini-
On peut également citer les
veau de types d ' associations et
tiés par la DRDR disposent des
associations de type culturel ou
des types d 'intervenants. Elle est
champs communauta ires, ceux
association de tarn-t arn qui re-
donc riche en enseignement dont
de la SOTOCO travaillent sur
groupent les membre s d'un mê-
il faut désorma is tenir compte.
des champs individuels et c' est
me quartier ou d'une même secte
après la récolte que les produits
religieuse ,
2.3. Le contexte actuel
sont vendu s collectivem ent à la
Toutes les associati ons visent
à renforcer les 1iens sociaux à tra-
A partir des années 1984, une
1.
Le com ité villageoi s de développement
vers le jeu des solidarités. Notons
dimension nouvelle sera accordée
s' occ pe de sproblèmes co nce rna ni Je
que ces types d'associations ne
aux groupem ents dans le cadre de
vill age e nlie r. Pour plu s de d étail s ur
la «No uve lle Strat égie de D éve-
ce s uj e t se référer à la th èse d e lM
sont pas reconnues officiellement
Berth an,
Coopérative
et
dé veloppe-
ment rur al, étud e com pa rée de s e xpé-
2.
Il s'agit de paysans choi sis pour expéri-
3.
C'est le cas des GA V SOTOCO dont
r iences Togolaise ct Co ngo la ises, Paris,
menter les techniques agricoles nouvelles .
l'objectif est la commerci alisation de la
1986 .
product ion de s e xplo itants d'une mê me
localité.
112
Rev. CAMES - Série B, vol. 03 - N° 002,200\\

Sciences social es el humaines
loppement Rural au Togo» . Ils
initiés par une intervention exté-
phiques et topographiques favo-
sont considérés comme des no-
rieure.
rables , font de Kovié un cadre
yaux privilégiés pour toute action
naturel propice à la riziculture et
en milieu rural et apparaissent
3. L[S OBSTACLES AU
comme les seules structures qui
DEVELOPPEMENT LOCAL
d'une manière génér ale à l' agri-
permettent la responsabilisation
PARTI CIPATIF: L'EXEM-
culture irriguée.
et la participation de la populat-
PLE DU CENTRE RIZICOLE
ion pour son développement et
DE ZIO AU SUD OU TOGO
3.1. La politique rizicole de la
son autonomie vis-à-vis de l'ex-
vallée du zio
térieur. On observe alors une vo-
Le canton de Kovié est cons-
lonté politique de les généraliser
titué des sept (07) petits villages
3.1.1. Aperçu historique
à travers tout le pays et au niveau
à savoir, Ananissimé, Djéméké,
de tous les viliages.
Bagbé, Atinvi, Atidé, Avagnè et
Peu de temps après l'indépen-
Cette volonté apparaît dans
Ablotsri. Localisé dans la région
dance du Togo en 1960, le gou-
les nouvelles dénominations de
maritime, précisément dans la
vernement d ' alors a pris l'initia-
groupement agricole villageois
préfecture de Zio, il est situé à 28
tive d 'une étude prospective en
(GA V) les Organisations pay-
km au Nord-Ouest de Lomé et à
vue de localiser les zones les plus
sannes (OP) et marque les efforts
17 km à .I' Ouest de Ts évi é. C'est
favorables à I~ culture du riz dans
en vue de parvenir à un modèle
un viliage carrefou r, car il re-
le pays. L'étude réalisée par les
idéal.
présente un point de jonction
experts Ch inois a identifié plu-
Mais force est de constater
pour toutes les fermes du canton
s ieurs sites tels que la vallée
qu'aucun modèle idéal n'a été
dont la population est de 14 140
de l'An i é, Amou-Oblo, Agomé-
jusqu'alors proposé (peut-être
habitants . La population de Ko-
Glouzou ... et la vallée" du Zio.
parce qu'il n'en existe pas) et
vie-Centre" est de 4 884 habi-
Les travau x proprement dits ont
qu'on observe actuellement une
tants. Les habitants sont des Ewé,
commencé en 1965 6 suite à la
diversité et une disparité entre les
un peuple qu'on retrouve sur la
signature d'un accord de finan-
Organisations Paysannes (OP).
côte du Golfe de Guinée.
cement avec la Chine. L'opéra-
Cependant, elles peuvent être
L'économ ie de Kovié est es-
tion qui portait le nom évocateur
classées en trois catégories com-
sentiellement agr icole. Plus de
de «DEMON STRATION » avait pour
me nous le disions plus haut:
95% des revenues proviennent du
but, au départ, de mettre en place
secteur primaire. Les principales
une rizière-pilote à Kovi é afin

Les groupements dont l'initia-
culture s sont: le maïs, l'h aricot ,
«d' attirer le cultivateur de maïs et
tive provient de la population
l'igname, la patate douce, l'ara-
le convaincre à mettre les pieds
elle-m ême , bénéficiant d'un
chide, la canne à sucre et le taro.
dans la boue» (GU-KONU, 1983).
appui financier et de forma -
Bénéficiant d'un climat régional
La rizière-pilote devait donc ser-
tion qui répondent à leurs
de type «éq uatori al de trans i-
vir de modèle aux payans. A ce
besoins;
tion », marqué par une double
début, l'irrigation se faisai t à

les groupements sélection-
sai son de plu ie, le canton de
J'aide de motopompes.
néset choisis par l'organisme
Kovié est arrosé par le Zio, l'un
La riziculture de Kovié s'ins-
d'encadrement selon les cri-
des cours d'eau les plus impor-
crit dans le ca d re d'un e politique
tères et en fonction de ses
tants du pays. Les sols de la val-
nationale qui vise à trouver des
activités de développement;
lée du Zio sont argile-sableux,
solutions aux problèmes alimen-

les groupements initiés et ap-
riches en alluvion s. Les crues,
taires. corollaires d 'une forte
puyés par la structure d'appui,
provoquées par la grande saison
croissance dém ogr aphique , de
qui les cor.sidèrent comme
des pluies, permettent une meil-
l'aggravation des al éas clim a-
une étape importante dans sa
leure utilisation du sol : le paysan
tique" et de la baisse 'le la pro-
mi ssion,
peut exploiter les sols limoneux,
duction agricole Les ob jectifs as-
humides, durant la sa ison sèche.
De ce qui précède, on peut
Ces condit ions climatiques, éda-
5.
Les conditi o u-, cli mat.que. el p édolo-
avancer que le centre rizicole de
giques not.rmment le, possibilit és d ' irri-
galion el Id teu il it é des sols sont l' une des
la vallée de Zio est une illustra-
4.
So urce : Direc tion de la Statis tiq ue -
conclusions dc l' él ude.
tion des mouvements coopératifs
D énombrement
de
la ca rto g ra phie.
Décembre J~95
6.
Centre riziculture de Zio : rapport SIlC-
c inst.
Rev. CAMES - Série B, vol. 03 - W 002, 200 1
Il J

Sciences social es el humaines - -- - - -- -- -- - - - - - - -- - - -- -- - -
signés au projet s'i nscrivent dan s
me. Il s'ag it do nc d'u ne interve n-
a lime ntées a u fue l et un ca na l
ce contexte. Ils sont entre autres:
tion vertica le carac térisée par un
princ ipal co nstruit en ciment.
encad rement dire ctif. Les popu-
« A la ve ille du dép a rt des
-
l'autosuffi sance alimentaire;
lations sont so llicitées, non pour
coo pérants Taï wa na is e n 1972 ,
-
l'améliorati on de la qualité de
identifier les actions à entrepren-
les superfic ies ainsi mises en va-
la product ion agricole ;
dre, mais pour mettre en applica-
leu r couvraient 137 ha, ce qui in-
-
la contributi on à l' équilibre de
tion un progr am me déj à défi-
co ntestablement prou ve qu'à cet-
la balance des paiements;
ni. Ce type d' interven tion n'e st
te date, la riziculture irr iguée est
-
l'am éliorat ion des re venu s e t
pas rare au Togo et en Afrique.
bie n éta blie da ns la va llée du
du niveau de vie des paysans.
L' exempl e du Proj et FED ( Fonds
Zio» (G U-KONOU, 1983) . Le ren-
Euro pée n de Dé vel oppem ent )
de me nt à l'h ect a re es t es timé
Pour par venir à ces objectifs,
dans la région de s Savanes du
entre 5 et 6 tonnes.
il fallait éq uiper les riziculteurs
Nord-Togo (L AR E L., 1999) et
Au cours de la ges tion péki-
de matéri els agr ico les modernes
ce lui de la rég ion du Yatenga
no ise (1972-1979 ) fut co nstruit
(motoculteurs, batte uses, vanneu-
a u
N o rd
du
Burkin a-Fa so
un barrage s ur le Zi o et des
ses, décortiqueuses) et leur ass u-
(MA RC HAL J- Y, 1986) montrent
ca naux d'irri gation gravi taire afin
rer un enca dre ment te chnique
bien la nécessité d 'une impli ca-
d'acc roî tre les dis pon ibi lités en
ainsi que la fq urn iture dijurant s
tion des populations dansI ' él abo-
ea u. L'o bjectif visé était l' exten-
perform ant s (se me nces à haut
ration et la con d uite de s pro-
sion du projet. En 1973 , le ren-
rendement, eng ra is chimiqu es,
grammes de développement.
de ment moyen en riz paddy est
produits phytosanitaires) .
Les difficult és fin ancières et
de 6 tonnes par ha. Le nombre
De 1965 à nos jo urs, le centr e
matérielles const atées après le dé-
d'ex plo itants riziculteur s s' élève
a co nnu trois ges tions s uccess i-
part des coo pérants Chinois mon-
à 570 en 1975.
ves. La première fut ass urée pa r
trent les limites du programme ri-
Au co urs de ces phases, les
les Taïwan ais de )965 à 1972 .
zico le de Kov ié. Co nçu sa ns l'im-
ex ploi tants bénéfi c ient d' une as-
Ceu x-ci d ûrent interrompre leu r
plication des populations, le pro-
sistance technique et mat éri ell e
assistan ce s uite à la reconn a is-
gramme n' a pas prévu une form e
des ex patriés. Tout efois, cet en-
sance en 1971 par le To go de la
d' autofinancement du centre.
cadre me nt se révèl e insuffi sant
Chine popul a ire. Les Taïwanai s
Ce t autofinancement aurait pu
étant donné la faible implic ation
,furent relayés par les Pékin ois de
pren-dre appui sur une orga nisa-
des bénéficiaires dan s les prises
1972 à ILJ77 . La trois ième ges-
tion prog ressive des rizic ulte urs
de déc ision. Une te lle si tuation
tion qui va de 1979 à nos jours
e n groupeme nts puis en coo pé-
n'e st pas sa ns co nsé que nce s ur
est assurée par le go uvernement
ratives . C' est ce que les rizicul-
les ra ppo rts e ntre l' ass ist an ce
togolais.
teur s de Kovié n' ont pas s u réa-
tech nique et les rizicult eu rs . « Les
liser jusqu'à présent ; si bien que
ra ppo rt s de
produ cti on
e nt re
3.1.2. La riz icul ture du zia .' une
les problèmes de production s'ac-
l' assistance technique chino ise et
intervention verticale
ce ntue nt et risque nt de com-
les pays ans riziculteur s ava ient
prom ettre l' a veni r de la rizi-
été éd ifiés sur une sé rie de ma-
La création du ce ntre rizicole
c ulture dan s la va llée du Zi o
lent endu s et d'illu s io ns» (Gu -
du Zio émane d' une volonté pol i-
malgré les atouts naturels de la
KONU , 1983). En 1979, s uite au
tique, cell e de l'Et at. Celui-ci est
zone.
départ des Pékin ois, la gestion du
l'interlocuteur privilégié des bail-
cen tre revient à l' Etat togolai s.
leurs de fonds. La co nce ption du
3.1.3. Des résult ats mit igés
De nouvelles con diti ons de tra-
programme de déve loppement de
vail , dictées par des co ntra intes
la vallée du Zio s'es t réalisée en-
La gestion du centre par les
financières virent le jou r.
tre les go uvernements togolais et
coo pér a nts Taï wan ai s ( 196 5-
« A peine une année a près le
chinois. Il n'y a pratiquement pas
1972 ) es t marqu ée par l' aména-
dé par t des coo péran ts C hino is,
eu de conce rtatio n entre d 'un e
ge ment des prem ières parcell es,
les probl èm es fi na nc ie rs vo nt
part le go uverneme nt et les bail-
la constru cti on des casiers rizi-
amene r le Togo à res tre ind re le
leurs de fonds et d'autre part en-
coles et du réseau de canaux. Le
perso nne l tra vaill ant sur le péri-
tre le go uverneme nt et les popu-
système d'irri gation tonctionne à
mètre , ainsi que la main d'œuvre
lati on s bé né fïci air es durant la
partir de la prise d' eau en amont
ouvrière. Les probl èmes d'entre-
phase pré paratoir e d u prograrn-
d u Zio à l' aide de moto pompes
tien du barra ge et des ca na ux
114
Rev. C A ME S - Sé rie B. vol. 03 - NO 002 , 200 1

Sciences sociales el humaines
d'irrigation s'ensuivront, précipi-
hommes créent des structures sus-
tonomes par rapport au groupe-
tant la décadence irréversible
ceptibles de les amener à satis-
mère. Actuellement, le lignage
de cette riziculture irriguée »
faire leurs besoins. En Afrique ,
est pratiquement en voie de dis-
(BADEMELI, 1998). Les paysan s
ces stru ctures sont fortement
pariti on dans la communauté de
sont obligés de louer les ma-
caractéris ées par une sort e de
Kovié ; c'est plutôt la famille en
chi nes auprès des particu 1iers.
«communisme », c' est-à-d ire une
tant qu 'unité plus rédu ite qui
Mais, la vétusté de ces engins oc-
mise en commun des moyens de
connaît une émergence et, de ce
casionne régulièrement des pan-
production et une gestion col-
fait, elle peut constituer un cadre
nes au cours des travaux , ce qui
lective. Aujourd 'hui, il est para-
de référence socio logique lors-
perturbe sérieusement la pro-
doxal de constat er que les mou-
qu'on veut mettre en place des
grammation des activités . Les
vements associatifs éprouvent du
groupements paysans.
coûts de production sont élev és
mal à naître dans cette commu-
aujourd'hui . Le riziculteur doit
nauté. Si l'on sait que le passé
4. U N E ALTERNA T IVE A
dépenser 251 000 CFA7 pour cul-
éclaire le présent qui doit servir à
L'APPROCHE CLASSLQUE
tiver un hectar e de riz. Pour y
son tour à baliser la voie de
DE COOPERATIVE
parvenir, les riziculteurs recou-
l'avenir, il importe de rechercher
rent généralement aux usuriers du
à comprendre les crises qui affec-
Repen ser le système de ges-
village pour financer les activités .
tent l'organisation 1ignagère tra-
tion des coopératives fait appel à
Les intérêts de l'usure qui sont
ditionnelle de cette société.
une appro che entretenue à la ba-
pratiquement de 100% se paient
Lorsqu 'on analyse de près les
se. Le dépassement des résultats
très difficilement. Certains rizi-
choses, on peut se rendre à l' évi-
mitig és, s'opposant àla centra-
culteurs ont d'ailleurs fui le vil-
dence que toutes les structures
lisation du processus décisionnel,
lage à cause de leur insolvabilité
sociale s anciennes subissent cons-
relève d'un e dynamique nouvelle
vis-à-vis des usuriers . Le ren-
tamment des mutations qui sont
axée sur l'organisation des forces
dement est passé de 6 à 3 tonnes
provoquées soit par l' améliora-
produ ctives. La mise à contri-
par hectare et le nombre de
tion des moyens de produ ction,
bution des ressources humaines
riziculteurs de 570 à 60. A partir
soit par la croiss ance démogra-
locales dans l'organisation de la
de là, on comprend aisément ce
phique. Etant donné que le pro-
production rend dès lors néces-
qui explique les crises au sein du
grès technique a accusé du retard
saire la mise en oeuvre d'une
mouvement coopératif chez les
en Afrique , c 'e st surtout l' ac-
approche part icipative comme al-
riziculteurs de Kovié à l'heure
croissem ent démographique qui
ternati ve dans la recherche de
actuelle.
constitue le facteur déterminant
solutions.
dans les chan gements survenus
La démocratis ation du proces-
3.2. Crises et mutations au sein
au sein des commun autés rurales
sus de prise de décision implique
de la structure sociale exis-
africaines. En effet, l'organisa-
de nouvelles ori entations stra-
tante
tion lignagère d' antan répondait
tégiques. D'où l'urgence d'une
aux besoins socio-économiques
com-munication avec les rizi-
En observant les changements
des membres de la société du fait
culteurs s ur la probl ématique
qui affectent les sociétés afri-
que le nombre de personnes pri-
actuelle de la culture du riz dans
caines, on peut soutenir avec
ses en charg e était relativement
le milieu. Quelles sont les situa-
BACHELARD (1934) que le mon-
faible.
Autrement dit, chacun
tions qu'ils considèrent comm e
de évol ue par crises et par rec-
trouvait satisfaction auprès du
facteurs limit ants ? Que propo-
tifications. En effet, les structure s
lignage si bien qu'une émergence
sent-ils pour rendre efficace et
sociales sont des éléments dyna-
individu elle n'était pas ressentie
efficiente la gestion des activit és
miques en perpétuelles muta-
comme une nécessité . Mais avec
de production ? Le dialogu e so-
tions ; une forme d'organisation
l' évol ution démographique, le 1i-
cial sur ces questions, en permet-
vit et se développe aussi long-
gnage éclat e et les familles ac-
tant un état de lieux des blocages
temps qu'elle répond aux condi-
quièrent davant age leur autono -
et des forces qui poussent vers le
tions concrètes dans lesquelles
mie . C'est cel a qui explique
changement, doit pouvoir aboutir
l'homme doit assumer son exis-
d'ailleurs l'e xistence de plusieurs
à la définition d'une straté gie de
tence. Ainsi, à chaque époque, les
fermes en dehor s du village de
gestion part icipative ou les rizi-
Kovié . Chaque ferme et chaque
culteurs, à part ir des problèmes
7.
Sur la base de notre enquête.
famille cherchent à devenir au-
identifiés , auront à se restructure r
Rev. C A i\\-l ES - Serie li . vol. 03 - i\\ ' OU2. 2UU1
115

Sciences sociales el humaines - -- - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
et à mobiliser leurs potentialités
permet de contourner les crédits
à Kovié. En effet, dans le village,
pour trouver des solutions appro-
bancaires aux procédures et con-
le système de mobilisation de
priées au défi qui les provoque.
ditions trop lourdes pour les gens
l'argent le plus frappant est la
pauvres et illettrés. Ce qu'on
collecte ou la cotisation lors des
4.1. Un présupposé fondamen-
craint souvent dans le «ga-dzi-
funérailles. A travers des clubs
tal du développement local
ga», c'est son taux d'intérêt éle-
d'entraide et de réjouissance po-
participatif: la promotion
vé. A Kovié, les usuriers aux-
pulaire, on mobilise des fonds
des populations concernées
quels recourent régulièrement les
non moins importants pour sou-
riziculteurs ont un taux d'intérêt
tenir des familles en détresse.
Dans cette recherche, l'accent
qui avoisine 100%.
Même si la contribution indivi-
a été mis sur la participation
Mais on peut créer à Kovié
duelle se révèle faible, lorsqu'on
agissante au sein des structures
des systèmes d'épargne-crédit ou
considère le nombre de contri-
familiales réorganisées. Si l'étude
d'usure modérée. Pour y parve-
buables et la fréquence des céré-
s'est efforcée de reconstruire un
nir, la structure familiale doit se
monies, on peut constater que
schéma organisationnel indicatif
réorganiser pour développer des
malgré la faiblesse des revenus
d'une marche nouvelle en s'ap-
relations de partenariat franches.
en milieu rural, l'épargne que les
puyant sur les ressources hu-
Pour les riziculteurs, le fait de se
paysans investissent dans les acti-
maines et matériel1es, elle risque
regrouper constitue déjà un début
vités à caractère social est impor-
d'être inachevée si le problème
de partenariat puisqu'en accep-
tante. Ces efforts humanistes sont
financier n'est pas abordé.
tant de faire partie du groupe,
appréciables et méritent d'être
L'argent, dit-on, est «la pièce
chacun a le devoir d'y apporter
étendus aux activités génératri-
maîtresse» mais également le
des contributions. Si une organi-
ces de revenus. Les communau-
«feu de l'action», En ce sens,
sation paysanne agricole ne prend
tés paysannes doivent compter
l'argent constitue le poumon de
pas soin d'instituer une épargne
sur leurs propres forces pour la
toute entreprise humaine; il est la
interne, son émergence à l'échel-
mobilisation de l'épargne. En
principale source de motivation,
le nationale ou régionale ne sera
principe, les populations africai-
le centre d'intérêt et de la force
jamais possible. Le problème de
nes devraient cesser d'adopter un
motrice de nos actions. Cepen-
financement des projets en milieu
comportement attentiste et d'as-
dant, l'acquisition ou la mobi-
rural se pose sérieusement d' au-
sisté à vie, car les aides et les
lisation des ressources finan-
tant plus que l'évolution des
prêts étrangers ne leur permet-
cières pose beaucoup de problè-
modèles de développement tend à
tront jamais d'évoluer à cause
mes en Afrique. Dans les zones
l'autopromotion des communau-
des conditions contraignantes de
rurales en particu1ier, faute d'une
tés. Ainsi, chaque communauté
tous ordres qui les accompagnent
bonne gestion des recettes d'acti-
africaine a le devoir de prendre
nécessairement.
vités, la plupart des paysans ne
en charge sa propre destinée.
disposent pas de fonds néces-
Dans le passé, les familles
4.2. Le modèle gagant : l'ap-
saires pour conduire leurs projets
africaines s'organisaient pour
proche participative inté-
à terme. Cette situation oblige
produire et satisfaire leurs be-
grale
parfois les paysans à recourir à
soins. Aucune société tradition-
des prêts avec des intérêts exor-
nelle d'alors n'espérait ni aide
Les agriculteurs ai. .c.iins souf-
bitants : il s'agit de l'usure ou
alimentaire ni aide financière de
frent principalement de prolilè-
«ga-dzi-ga». En fait, les struc-
l'étranger sauf en cas de sinistre
mes d'ordre organisationnel. fa-
tures de ce genre présentent des
ou de calamités; tous comptaient
ce 3 ces difficultés, la recherche
avantages et des inconvénients.
sur les fruits de leurs efforts
d'une nouvelle base des struc-
En ce qui concerne les avan-
communs. Cette façon de vivre
tures de production s'impose. En
tages, nous pouvons évoquer la
exemplaire et originale doit être
effet, lorsque nous considérons
facilité daccès, la flexibilité du
transposée aujourd'hui dans les
une famille au sens africain du
mécanisme et des dispositions, la
sociétés modernes.
terme, on dénombre plusieurs
souplesse des exigences et con-
De plus, en matière de mo-
ménages qui entretiennent des
ditions d'accès. Le «ga-dzi-ga»
bilisation de l'épargne, des pra-
rapports de bon voisinage, mani-
répond à un besoin réel et im-
tiques édifiantes peuvent servir
festent des sentiments de solida-
médiat d'une frange importante
de cadre de réflexion et de sou-
rité 1es uns à l'égard des autres,
de la population togolaise et
bassement pour un modèle propre
adorent les mêmes dieux ances-
116
Rev. CAiVIES- Série Ll. \\01. 03 - N 002. 2(J(J 1

Sciences sociales el humaines
traux, observent les mêmes in-
Aujourd'hui, les données ont
qu'au sein des «unités sociolo-
terdits et totems; parfois les gens
connu
beaucoup d 'altérations,
giques» c'est-à-dire des groupes
se partagent même les repas et les
mais il convient de souligner que
d'individus ayant la même his-
logements. Au-delà de ces re-
la production agricole de type
toire, les mêmes coutumes, les
lations psychosociologiques, les
familial demeure toujours le mo-
mêmes valeurs, bref, la même
membres d'une famille large ex-
de d'exploitation dominant dans
culture. En ce sens, la famille qui
ploitent presque toujours les
toutes les sociétés africaines .
est une unité sociologique par
mêmes héritages fonciers. Dans
Pour pouvoir maximiser les reve-
excellence paraît bien indiquée
les communautés vi llageoises, le
nus et en même temps dévelop-
pour servir de point de départ
prestige et la grandeur de la fa-
per les rapports sociaux, les rizi-
pour la création et l'organisation
mille sont des valeurs auxquelles
culteurs de Kovié peuvent se
de tout groupement en milieu
la société s'attache . Par consé-
structurer à l' i mage de cette an-
rural. Tandis que dans un grou-
quent, l'émergence d'une famille
cienne organisation qui apparaît
pement de type moderne on
ou d'un chef de ménage est un
comme une façon de vivre ori-
procède à l'élection des diri-
gage de respect et d'éloge pour
ginale parce qu'elle prend en
geants,(président, secrétaire, tré-
toute la fam iIle. Partant de ces
compte leurs réalités socio-cul-
sorier et consei \\lers), cette façon
considérations, la mise en place
turelles . Seulement , la monétari-
de faire ne répond pas aux coo-
des groupement'> de production
sation de l'agriculture actuelle,
pératives de type familial que
en Afrique doit reposer sur le
c'est-à-dire le fait que tout s'ex-
nous proposons. Les groupe-
renforcement des structures fami-
prime désormais en monnaie,
ments familiaux doivent se plier
liales contrairement au montage
exige que les paysans fixent de
à l'organisation interne des fa-
de modèles étrangers qui pullu-
nouvelles modalités de travail, de
milles.
lent comme des champignons
gestion et de répartition des
En effet, la famille large afri-
mais qui disparaissent rapide-
revenus.
caine a toujours à sa tête un
ment. Le développement partici-
Pour favoriser cette réadap-
dirigeant aidé par des sages dont
patif dont on parle tant doit
tation, la formation en tant que
les idées reçoivent souvent l'as-
exploiter au mieux les structures
moyen d'amélioration des apti-
sentiment de tous. Aujourd'hui,
existantes. Ainsi concevoir une
tudes et d'accroissement des ca-
ces personnes peuvent diriger et
coopérative pour les riziculteurs
pacités et compétences est néces-
gérer valablement des groupe-
de Kovié n'est qu'une condition
saire . En fait, un groupement est
ments de production . Point n'est
nécessaire; la condition suffi-
une organisation à caractère so-
besoin d'enfermer ces groupe-
sante pour assurer la viabilité de
cio-économique étant donné que
ments familiaux dans des textes
cette coopérative est de fonder
les membres mènent des activités
dits statuts qui ne traduisent pas
celle-ci sur des affinités qui ca-
qui leur rapportent des biens, ser-
du tout leurs réalités culturelles et
ractérisent actuell ement les fa-
vices et des revenus . Le choix
qui restreignent le champ d'ac-
milles du village.
des activités dépend de l'environ-
tion et la créativité des autoch-
L'analyse des familles afri-
nement, des compétences et des
tones qui ont pourtant longtemps
caines révèle généralement que
moyens des membres . Ainsi, on
bien vécu grâce à leurs expé-
cette structure comprend trois
peut distinguer plusieurs types
riences quotidiennes et savoirs
(03) grandes classes d'âge, à sa-
de groupements : groupement de
locaux. Il faut laisser le génie
voir les aînés, les cadets et les
producteurs agricoles, celui de
créateur de chaque groupement
jeunes. Chaque catégorie assume
commerçants, d'artisans etc...
endogène développer des initia-
des responsabilités bien détermi-
Mais dans tous les cas, les
tives propres avec ses aspirations
nées. Ainsi, les aînés assurent les
groupements ont un point com-
profondes.
gestion des récoltes et des biens
mun qui est de mettre ensemble
Le groupement des rizicul-
collectifs au sein de la famille;
les forces physique, matérielle,
teurs de Kovié peut être conçu
les cadets s'occupent de la pro-
intellectuelle et morale des mem-
comme un ensemble comprenant
duction en valorisant les biens
bres pour atteindre un objectif. Et
deux sous-groupes : les produc-
communs (outi Is, terres) ; les jeu-
pour y parvenir, le groupement
teurs situés en amont et les ven-
nes prêtent main forte à leurs
doit bénéficier d'une organisation
deurs situés en aval. Les activités
parents. Cette organisation fami-
interne solide fondée sur le con-
du sous-groupement des produc-
liale assurait l'équilibre et l'auto-
sensus de tous les membres. Une
teurs vont du labour jusqu'au
suffisance du groupe.
telle organisation n'est réalisable
séchage du riz paddy, celles du
Rev. CAMES - Série B, vol. 03 - W 002, 2001
11 7

Sciences sociales et humaines
_
sous-groupe des vendeurs voir du
une parti cip ation effective et
vis duquel chacun culti ve inté-
décorticage jusqu'à l'écoulement
franche de tous les riziculteurs de
rieurement une co nsc ience du
du riz net.
la localité de Kovié. Evidem-
bien commun, ces consc iences
Une formation pratique à tra-
ment, cette participation pose une
individuelles s'unissent pour for-
vers des études actions doit per-
réfle xion originale, une longue
mer une résultante de vie com-
mettre aux producteurs de maîtri-
préparation , une animation et
mune qui doit devenir le cadre
ser les techniques de mise en ser-
une formation tant des paysans
idéal d' établ issement de garantie
vice valeur des terres, les étapes
que des autres acteurs impli-
solidaire entre tous les membr es
de la riziculture irriguée, la pro-
qués (organisations d'appui, Etat,
du groupe pour ce qui est de la
grammation des activités et l'e sti-
bailleurs de fonds), bref un in-
gestion des revenus.
mation des résultats. La forma-
vestiss ement intell ectuel lourd
Sur cette base, la prise d'en -
tion à l'élaboration de comptes
( B ELLONCLE G, 1985).
gagement pour le ma int ien en
d'e xploitation prévisionnels doit
bon état du système d'irri gation,
aider également les producteurs à
4.3. Intérêt pour une démo-
des machines et outils collect ifs
savoir approximativement les bé-
cratisation des techniques
de production sera logiquement
néfices qu'ils réaliseront sur une
d'intervention en dévelop-
sentie comme une obligation
superficie donnée. Comme les
pement local
saIvatrice. On ne manœuvre pas
paysans sont en majorité illettrés,
les populations comme on ma-
les formations ne peuvent leurs
Pour aborde r la préparation
nœuvre les bulldo zers ( BELLüN -
être dispensées théoriquement ,
préalable des paysans, soulignons
CLE G., op . cit.ï , il faut respecter
mais elles doivent être acquises à
que le problème de participation
les mutation s qui s' opè re nt à
traver s des pratiques suivies et
à la gestion commune des biens
chaque instant au se in d 'une
appuyées par des spécialistes en
et moyens de production vaut la
communauté. Ainsi, il convient
la matière ; car le terrain de la
peine d' être clarifié. C'est dès le
d'insister sur le fait que toute
pratique constitue le mei lieur
départ qu'il faut poser le pro-
proposition d'organi sation aux
cadre de la formation des adultes.
blème de participation paysanne
riziculteurs de Kovié doit tenir
Si aujourd'hui toute la rizière
et envis ager une mise en place
compte de la logique du système
de Kovié demande à être intégra-
des structures au sein desquelles
d'exploitation et de gestion agri-
lement remise en état, puisque les
une telle participation serait pos-
cole en vigueur
dans le milieu
premiers travaux d'aménagement
sible . JI faudra donc associer les
actuellem ent, car il faut éviter au
datent de J 965, il convient de
population s locales à la réflexion
maximum les goulots d 'étran-
souligner que les machines et
dès l'a vant-projet afin de pouvoir
glement qui risquent d'apparaître
outils de production doivent être
instaurer un dialogue franc, s in-
si les paysans ne so nt associés
entièrement renouvelés. Or, après
cère et approfond i sur des bases
aux réflexions.
la dévaluation du franc CFA en
claires et concrètes.
Pour éviter l' apparition d'un
1994, un motoculteur et une
En effet , ce n'est que dans la
climat de méfiance et une dégra-
batteuse coûtent respectivement
mesure où les paysans compren-
dation des relation s entre les ri-
3 000 000 FCFA et 395 000 F
dront la logique fondamentale du
ziculteurs regroupés, la mise en
CFA8. On comprend alors qu'une
fonctionnement d'une ge st ion
commun des moy 1. de produc-
acquis ition individuelle de ces
collective qu 'ils sauront le type
tion doit se dérouler Û ,; : l.~ la plus
machines relèverait d'une pure
d'organ isation et le réseau de
grande transparence , d'où li il-
utopie . Une vision plus réaliste
relation s dans lesque lles ils doi-
portance d' établir un système de
opterait pour une collectivisation
vent s'insérer pour parvenir à une
gestio n simple, compréhensible
des moyens de production en ce
maîtrise des responsabilités qui
par tous les membres du grou-
qui concerne toutes les machines
les attendent. Mais nous estimons
pement. Cet outil de gestion sera
(motoculteurs, batteuses, vanneu-
que toute organisation de produc-
très capital pour le maintien de la
ses , décortiqueuses). Cette for-
tion en milieu rural doit coïncider
cohésion du rése au de produc-
mu le de mise en commun des
avec celle de la structure sociale
tion.
moyens de production nécessite
préexi stante pour être vraiment
S'il est vrai que seuls les
durabl e. C'est à ce prix que le
paysan s ne sauront entreprendre
8.
SOTO MARIZ : (Socié té Togolaise de
groupe socia l peut accepter de
l'action au développement dans
Matérie l de Rizicultur e), Facture pro-
s'en gager et d' œuvrer corp s et
le sens de faire face au défi de
forma n" 032/96 DU 14103/96 - Lomé
âme à la réussite du projet vis-à-
l'heure, celui de la problématique
11 8
Rey. C AM ES - Sé rie: 1:3 , vol . 03 - W 002. 20(J 1

Sciences sociales el humaines
du développement qui doit être
tations que les structures sociales
ce village. Il s' agira pour ces
posée aujourd'hui en termes de
traditionnelles subissent, les auto-
paysans de tirer profit de l'unité
rapport de forces face à la mon-
rités compétentes n'ont pas pu
familiale pour mettre en place
dialisation de l'économie, il n'en
«apporter des solutions africaines
une organisation adéquate et effi-
demeure pas mois vrai que les
aux problèmes africains ». (BER G
cace pouvant leur permettre de
seules interventions des partenai-
J.R., 1990). L'organisation socia-
rentabiliser les activités rizicoles.
res extérieurs sont incapables de
le existante doit servir de cadre
En général , toute organisation
déclencher un développement qui
de référence pour la définition ,
de production en milieu rural doit
soit accepté et consommé par les
l'élaboration et l'application des
être conçue de concert avec les
paysans.
projets de développement en
paysans , car «il faut que les
C'est pourquoi les partenaires
Afrique.
populations retrouv ent certaines
en développement, les interve-
A l'heure actuelle, la dépen-
de leurs idées dan s le nouveau
nants en milieu rural doivent étre
dance des pays africains vis-à-vis
système qui leur est proposé, non
ouverts et tenir compte des béné-
de l'extérieur en matière d'ali-
seulement pour qu'il soit accepté,
ficiaires en ce qui concernent leur
mentation est une grande contra-
mais pour qu'il devienne effi-
participation dans la politique
diction, car «dans une Afrique es-
cient». (BASTIDE R., 1991).
économique, et dans les straté-
sentiellement agricole, il suffirait
La promotion du monde rural
gies d'action du d éveloppement.
d 'une politique agricole raison-
suppose par ailleurs que les pay-
En effet pour un dcvelop-
nable pour mettre le continent à
sans sachent décou vrir les obs-
pement durable la participation
l'abri du besoin alimentaire et en
tacles qui existent à l'int érieur de
doit être mesurée à tous les ni-
faire même le grenier du mon-
leur société, obstacle s qui peu-
veaux. Des pays développés face
de ». (DOGBE Y.E., 1983). En
vent aller de l'immobilisme la-
aux PSD pour la participation
réal ité, «de par ses structures de
tent au mimétisme déstructurant,
aux décisions de l'ordre écono-
vie communautaire, l'Afrique
qu'ils sachent découvrir les me-
mique mondial (International),
modelée par des siècles de tra-
sures et les moyens pour les vain-
des paysanneries face aux inter-
dition humaniste est aux anti-
cre. Pour favoriser la participa-
venants en milieu rural.
podes du mode de vie capitaliste;
tion du plus grand nombre, il est
S'il s'agit d'une démocratie
son économie est de subsistance
bon de se souvenir du principe de
qui affranchisse les peuples du
intégrale, destinée à la réalisation
diffusion, c'est-à-dire le fait que
sous-développement, les milieux
de toutes les conditions sociales
beaucoup de personnes aient de
ruraux de la misère et de la pau-
et de tout l'environnement vita l
petites responsabil ités. L'applica -
vreé, alors il est urgent qu 'elle
des hommes». (DOGBE Y.E. ibid).
tion de ce principe permet éga-
soit revue dans sa conception et
Une analyse des structures so-
lement à de nombreux membres
dans sa pratique, bref changer la
ciales existantes des populations
du groupe d'accroître progres-
nature intime des relations inter-
du canton de Kovié montre qu 'à
sivement leurs compétences sans
nationales pour plus de justice,
l'ancienne structure lignagère
être submergés par les charges de
d'équité et de participation de
s'est substituée la famille qui
responsabilités trop lourdes.
tous. La bureaucratie à l'échelle
représente actuellement la pre-
mondiale pour avoir oublié les
mière ébauche pour toute organi-
BIBLIOGRAPHIE
réalités paysannes et leurs logi-
sation de la production. En d'au-
ques a encore failli au préalable
tres termes , les populations de
ALAO B.H. (1997) :
inconditionnel qui consiste à at-
cette localité ne se réfèrent plus
Contribution à l'anal yse des
tirer l'enthousisme des popula-
au lignage mais à leur famille
obstacles aux org an isations
tions paysannes en faveur du dé-
réduite si bien que la solid arité
paysannes : cas des Groupe-
veloppement local et participatif.
qui existe aujourd'hui entre elles
ments Villageoi s du Canton
tend progressivement à se loca-
de TENEGA (DOUFELGOU),
CONCL USION
liser seulement au sein des fa-
mémoire de maîtrise en So-
milles en tant qu'entités indé-
ciologie
du
Dével oppe-
En
matière d'organisation
pendantes les unes des autres' ; ce
ment, FLESH-U.B. Lomé, PP.
pour la production, les pays
qui laisse croire qu'une mise en
4-7.
africains ont connu jusqu'alors
commun des forces productives à
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