Sciences sociales el humaines - - --
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L'IMPACT DE LA CREATION DU LAC DE BUYO SUR
L'ORGANISATION DE IIL'ESPACE BUYOn DANS LE SUD-OUEST
DE LA COTE D'IVOIRE
ALOKO-N'GUESSAN JEROME
Maître de Recherch e, Université de Cocody (Côte d 'Ivoire
U. F.R. des sciences de l 'homme et de la société,
Institut de Géographie Tropicale
1{ sum é
Ahstract
The inma cl 0/ tilt! cr '1I1ilIII of Buy» luke 011 111 '
L'espace hIl}' 0, (11111
le. nd-Ouest tfe la lôlt'
"811.\\'0 Sp ll 'e" orgunization ill Ille south-west of Cote
d ' I voi r e est l e tllI!,ifrl!
üepui: I I! d ébut d es ann ée: /9 HfJ,
d 'Ivoire. Th e Buyo spuce, in th e south-wc '1 oJ
ûte
d'II11 C
1'11. ft'
opération de restru rtu rat lan r égimutle
d 'Ivoire for yeur: has bcen the scene of a vast Opt!TlIIÎUII of
int égr ée comprenant deux volet. maj eur. :
111I huegrutet! CU/II U') planning' lVi/II three mujor l/IIilll.· :
Til l! reorganiuuion of :
- la r éargenlsatlun (1/1 s)' t ème de peuplement et d'hubttut
autou r de 1/tl!11I1 ru raux polaril t!. par lUI nte utl urb ain
- the accnmmodation und J/{//IIIIf1liIlJj .....vstem
iuten nedlare, 8 11.1'0 :
- rite p roductlon sy st ems ba: e ü I1n agricultu re und fli c'
- III , estructuratiou de» .'.l''\\/~II/CS 1ft! prntlu -tion ux és su r
pro motlan tif a Il 'II'
ocio-p rofesstonal g rollp , fisher-
t'agriculture et la promotion d 'un 1I/1It1't!t/U -orp..socio-
meu, for me fa rtn r.
1'/t O /11I1'1;'
hong d flle" occu pa-
proJt! , tunnel, tle» pê heu rs, aue! III ugricu tteurs recon-
11011 •
l'eni .
The di purifie 0] the level oJ devetopmeu: JUllI/d
between 1ft i for
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outlt-East und
011111-11 est urt:
Le prétexte,
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iut-Ouest
the creation of II Lak« from /1 Itytlro , lectric -<//111I II'lIich
fore fil' . L'uctivtueur du proc« su: \\plilial \\ 'appuie sur
onsequence i. th e
ngu tfin
11)' the waters
la
réatlon d'un lac III' barrage !tytlro-é1 etrique, al'el'
of /tIIIIIY
CO"tI,,)'
. ails,
up por t:
of
lit"
production
und
connue OI/'ît!ifIlL'IICI!, l'englouti. \\I!II/ tnt 011.1 le I!(l/IX t/
«ccommo dutio n 111I(1 th« dc st uction
nombreux terroirs 1'1lI1l1:t!01. , supports dt! III pTIJt/m'IÎOII 1
I~r the .'-" ,'ellt of
relutlons,
cl l 'habitat 1'1 la dt'. tructuratiun ((II svstane dl? relation. .
Uuder tit r supervisio n a] U 1111 bot/y (, R 'Di.
'0/ /\\ t'é 'ide d'WH' SfTl/C'1II;l! éttuiqu «, (l',JRSO)'
lites
prajects 111I11 been '",plt' mentetf untll ttu: J
Cl'
op érations 111I1 éfl! condultes jusque tlun
le. ann ées
98(1'~,
Ta Ing 111t' IOC:k.
/980.
t l'heure du hill/II, les r ésultats 'fL'lIIbll!1I1 Cil deçà
QJ lite sltuation th re mit. t'cm to be on
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ide of the expectution . n it! ((I II utc lndicator TenJJ)
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Certes,
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t',' I JIIOIltÎL' uc ttlevem II I
of tll
project s ;
confirment tes lll'III1CéL'\\ é innnmiques de L'op ération :
however Il reeurd l it
. ocio-sp aciat untl spnce-ecological
Ceth'III/IIIII ail. 'p/III/\\
oelo-spatlnl rt lp m Îo- éc% g iqlle, l/('
a,\\JI!!II,), there are
eriou s pro htem .. whlc h appear lik e 'II
~r JI't' /{nflll/clhll1/IL'II/('Ilf. npparai ICIII (:11111111(' autant de
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r "

dl' conflits sactaux, tif' mplurl'.
'cuJog i qu '
(JI ~oci/tl conf/kt.\\, L'lJllIgi('//1 hr aldltg up
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,'11
('p l i Mes tle IIIJTla llUelllte,
i1 lerllle. 1111 bOIl
fOIl('(i(Ol1 entellt d lu lIIachill e
Teg/oltu/ crlllomieni mu !till t!,
~cllllollliq/le régionule.
Mots-clés
Key-words
espace buyo, aménagement régional, développement, agri-
Buyo space, regional planning - development, modern
culture moderne, projet pêche, habitat moderne vecteurs
agriculture, fishing project, innovative modern accom-
d'innovation, changements socio-économ iques, spatio-éco-
modation, social-economical change, space - ecological.
logiques.
1.
Autorité pour l'Aménagement de la Région du Sud-Ouest
2,
Body for the South-West country planning.
86
Rev, CAMES - Série B, vol. 03 - W 002, 2001

Sciences sociales el humaine s
_
J TRODUCTION
loppement régional de la fin
tions et de bouleversements
des années 1970 ;
de l'espace buyo ;
L'espace Buyo est devenu un
il met en perspective les déca-
indiquer les changements so-
enjeu politique, économique et
lages qui sont apparus autour
cio-économiques et environ-
socio-spatial majeur depuis une
de la mise en œuvre de cette
nementaux
introduits dans
vingtaine d'années; cette situa-
«vis ion» , notamment les ob-
l'espace buyo et les pistes de
tion est le produit lié d'un certain
jectifs , les méthodes et les cri-
solutions qu 'ils tracent.
nombre de contraintes apparues
tères d'évaluation de ses résul-
dans le fonctionnement de l'espa-
tats. Ceci prend tout son sens
L'hypothèse centrale de notre
ce national sous le jeu de méca-
du fait de l'évolution de la
travail est le suivant:
nismes spatio-économiques résul-
pensée et des pratiques en ma-
tant d'un choix politique de déve-
tière d'amén agement de l'es-
Les vecteurs du changement
loppement. Dans ses grandes li-
pace au niveau de l'environne-
socio-économique régional n'ont
gnes, ce choix ne dérogeait pas
ment national et international ,
pas donné la pleine mesure de
aux grandes orientations de l'éco-
notamment;
leur capacité à maîtriser les inno-
nomie coloniale axée sur l'exploi-
la question des concepts qui
vations attendues et les boulever-
tation des
produits d'exporta-
sous-tendent cette é vo lution
sements survenus aux plans spa-
tion (café , cacao, bois ... ) dans le
sont capitaux pour compren-
tial, économique , socio-culturel
quart Sud-Est de l'espace ivoi-
dre et évaluer objectivement
et spatio-écologique.
rien. L'espace de prédi lection de
les résultats atteints : dévelop-
cette orientation économique, le
pement régional, aménage-
L'analyse des outils concep-
Sud-Est ivoirien, bénéficia des
ment régional, croissance éco-
tuels et opératoires de l'étude
économies externes et des écono-
nomique, revenus nets des
mies d'échelle. Ainsi, elle s'est
producteurs;
• Aménagement du territoire
hissée à un niveau d'infrastruc-
la question de l'évolution des
tures, d'équipements et de reve-
préoccupations de développe-
L'aménagement du territoire
nus qui la plaçait dans le peloton
ment et des idées dom inantes
vise
à obtenir une meilleure
de tête au niveau de l'espace ivoi-
qui lui sont liées: la partici-
réparti-tion des hommes et des
rien.
pation, le développement du-
activités sur le territoire; il est lié
La prise de conscience de cet-
rable, la préservation de l'en-
à
des
options
de
caractère
te réalité s'opère dès la fin des an-
vironnement , le développe-
philosophi-que ou politique; il
nées 1960. Les pouvoirs politi-
ment social, l'indice du dé-
vise,
par
des
interventions
ques y voit un vecteur potentiel
veloppement humain (IDH-
concertées et piani-fiées de la
de fragilisation de l'édifice spatial
PNUD) ;
puissance publique ou privée, et
national . Un schéma de mise en
il met en lumière les contra-
en
combinant
politi-ques
fonctionnement des espaces de
dictions qui apparaissent sous
sectorielles et spatiales, à obtenir
planification et de développe-
le jeu du fonctionnement des
des objectifs économi-ques et
ment, qui prenne en compte les
activateurs des changements
sociaux. Ainsi, l'aména-gement
résonances régionales est mis en
socio-spatial , spatio -économi-
du
territoire
se
propose
de
œuvre. Ainsi naissent entre au-
que et spatio-écologique dans
substituer un nouvel ordre à
tres, à des intervalles rapprochés,
l'espace buyo.
l'organisation
a nté rie ure
de
dans la décennie 1970, les projets
l'espace.
d'aménagement régionaux, Kos-
Les objectifs de cette étude sont
L'aménagement du territoire
sou (Centre), SODESUCRE (Nord),
énoncés de la façon suivante:
revêt des finalités variables selon
Zone Kolodia-Bineda (Nord-Est),
le temps, selon l'espace et selon
San-Pedro (Sud-Ouest), avec sa
mettre en évidence le rôle de
les orientations politiques ; on
variante, Buyo.
la trame traditionnelle de l'es-
peut en retenir trois axes ma-
L'espace buyo est un cas inté-
pace buyo, à la fois comme
jeurs :
ressant à étudier pour plusieurs
cadre spatial et fondement ob-
raisons:
jectif des opérations d'aména-
l 'axe éc onomique : il vise à
gement;
réduire les disparités écono-
il constitue un condensé typi-
-
analyser les mécanismes et les
miques
régionales
perçues
que de cette vision du déve-
vecteurs porteurs d'innova-
comme des freins à la crois-
87
Rev. CAM ES - Série B, vol. 03 - W 002. 2001

Sciences sociales el humaines - -- -- - - - - - - - - - - - - - - - --- - - -- - - - -
sance du produit national du
résultats acquis , avec le rôle
6°50 ' et 7°40 ' W dans le Sud-
fait de l'insuffisante mise en
du système et des sous-sys-
Ouest de la Côte d'Ivoire; il cou-
valeur de vastes portions du
tèmes de rétroaction, leurs re-
vre cinq départements adminis-
territoire; celles- ci sont vues
lations réciproques, la nature
tratifs et huit circonscriptions
comme des charges supplé-
des éléments à la sortie et leur
sous-préfectorales, soit une su-
mentaires pour la collectivité
conformité ou non avec les
perficie de près de 5000 km2.
nationale;
attentes réelles.
-
l'axe social de l'aménagement
la th éorie de l'innovation et
A.
LES ELEMENTS CONSTI-
se préoccupe de créer dans
de la diffusion Claval,1980) :
TUTIFS
DE
LA TRAME
tous les compartiments de l'es-
toute action d'aménagement
REGIONALE
pace national, les conditions
de l'espace véhicule une vi-
d'une bonne qualité de vie des
sion, porteuse de projet s «d'in-
1. Le milieu physique géogra-
populations par la création
novations et ou de boulever-
phique
d'équipements et de services
sements de l'ordre antérieur» ;
socio-éconorniques ;
la grande question est de sa-
L'espace buyo se situe dans la
l'axe écologique, dernier né,
voir à quelle société ce projet
zone climatique guinéenne fores-
met l'accent su' la nécessité
est-il destiné et quels sont les
tière ; il est caractérisé par un ré-
d'assurer une bonne insertion
mécanismes de «diffusion de
gime climatique de type équato-
des sociétés dans des milieux
l'innovation» ? Le milieu ré-
rial à deux maxima pluviomé-
naturels, des écosystèmes fra-
cepteur ne réagit pas toujours
triques qui apparaissent aux mois
giles ; on estime que ceux-ci
de la façon dont le porteur du
de juin et septembre . En moyen-
sont exposés à des déséquili-
projet le souhaite , compte te-
ne, Buyo, enregi strait 2 000 à
bres irréversibles, à des dégra-
nu des phénomènes d'opacité
2 500 mm de pluies (Yao, 1998),
dations de la flore, de la faune
de tous ordres qui sont autant
ce qui en fait le pôle forestier et
et à des pollutions diverses
de blocages et de résistances
pluviométrique de la Côte d'Ivoi-
psycho-so ciologiques à la dif-
re. On note cependant des varia-
L'environnement régional
fusion de l'innovation .
tions dans l'intensité des préci-
-
la th éorie du co mpor te me n t
pitations dans le temps et dans
C'est l'ensemble des éléments
ou béhavioriste (Cir éri-Rim-
l'espace. Depuis quelques an-
naturels, économiques, psycholo-
bart-Marchand,19 77) : les ac-
nées, on observe une diminution
giques et sociaux servant de sup-
teurs économiques et sociaux
du niveau des précipitations; les
port à la vie des individus et des
de l'espace buyo, comme tous
relevés pluviométriques de cinq
groupes sociaux à l'intérieur d'un
les acteurs des projets de dé-
stations (Buyo, Guiglo, Duékoué,
espace régional donné; leur com-
veloppement régional , tentent
Issia et Zoukougbeu) le confir-
binaison exerce des effets positifs
d'articuler leurs comporte-
ment. Entre 1988 et 1993, les
ou négatifs sur les individus.
ments sur les objectifs du sys-
précipitations moyennes annuel-
tème régional, en fonction des
les de ces cinq stations sont de
Les fondements théoriques de
conditions sociales , économi-
1396,6 mm de pluies.
l'étude
ques et physiques du milieu
D'un point de vue topogra-
récepteur. Toute la question
phique, la région comporte un
-
la thé orie générale des systè-
est de savoir la capacité tech-
relief relativement monotone,
mes : l'espace buyo est perçu
nique et les stimulis psycholo-
avec des surfaces planes et des
comme un système; nous pro-
giques des acteurs.
paysages colinéaires; c'est sur ce
posons de recourir à la théorie
subst rat que s'est développé des
générale des systèm es (Feu-
1. LA THAME TRADITION-
sols ferralitiques dessaturés dont
vrier, 1971) comme instrument
NELLE DE L'ESPACE BU-
le groupe remanié, enrichi d'élé-
opératoire pour approcher cet-
YO, COMME CADRE
ET
ments grossiers . La formation
te réalité géographique et so-
FACTEUR
OBJECTIF
DE
schisteuse, uniforme, trouée de
ciale ; l'ensemble des interac-
L'AMENAGEMENT
quelques granites, détermine des
tions produites entre les po-
sols plus ou moins profonds; ce
tentialités naturelles régiona-
L'espace buyo se situe dans le
sont des sols acides et neutres
les, les activateurs du proces-
bassin versant du fleuve Sassan-
avec un horizon gravillonnaire
sus de développement et les
dra, entre le 6°20' et 7° N et
peu épais. Le long du fleuve Sas-
88
Rcv, C A M ES - Sér ie B. vo l. 03 - W 002. 2001

Sciences sociales e l humaines
sandra et de ses affluents existent
abse nce de hiér arc hie formelle
2. VECTEU RS T ECH NI CO-
des so ls hydromorphes.
émiette le contrô le politique e t
EC ON OMI QUES . I N NO V A-
Au total, les conditions clima-
soc ial avec pour conséquence, la
TIO N S ET
BOtiL E V ER SE-
tiques, favorisant une abo ndante
faiblesse dans la gestio n co llec-
!\\'lEN TS
D A N S
L'ES PACE
végétation forestière et une bonne
tive de l' espace du terroir villa-
BUYO
humidité, les so ls profonds et fer-
geo is et des ter res c ultivab les.
tiles bien arrosés so nt a uta nt
Cec i a représenté à la fois une
A. L E ROL E DU BARR AG E
d'atouts pour le développement
force et une faiblesse da ns l'ap-
HYDRO ELECTRIQ UE
loca l de l' agriculture de planta-
propriation et
la ge stion de
tion, notamment, le café, le cacao
l'amé nagement régional :
Le schéma de structuration de
et l' agro-foresterie.
l'es pace buyo s'a pp uie s ur la
-
force, car il a permis un trans-
créa tio n d'u n barrage
hydro -
2. Les fa cteurs et co nt r a intes
fert aisé de la propri été des
électrique. Ce lui-c i s'i nscrit dans
de
l'aménag ement et
du
ter res e n vue de la mise en
les choix stratégi ques des pou-
développement r égion al de
valeur régionale ;
voi rs pub lics visant à fai re face
Bu yo
: la soc ié té e t les
-
faibles se, ca r il a favorisé
aux besoins croissa nts en éne rgie
homm es
l' immigra tion sa uvage sus-
jugée rentable, renouvel abl e et
ceptible d'exace rber les pro-
peu pol luante. Ce barrage a été
L'espace buyo est traditio n-
blèmes d'intégration sociale et
construit en 1980 sur le fleuve
ne llement l' ha bitat natu re l d u
les conflits fonciers.
Sassa nd ra, avec une puissance
peup le Kro u. Le ter me Kro u
tota le de 165 Mwh. La produc-
viendrait de l' appellat ion «krao»
Le début du projet buyo an-
tion moyenne annuelle est de 900
qui dès le XVI ème siècle appa-
nonce un formida ble a ppe l de
Gw h. Avec un débit de 45 000
rût sur les cartes de la future cô-
main-d ' œuvre : la population at-
m3/s, le barrage a une capacité
te libér ien ne, entre les rivières
teint 7 233 habitants en 1970, soit
productib le gara ntie de 6 10 Gwh
«Cestos » et «Sinoe». Les Krou se
une dens ité de 4 hab.! km2. Entre
d'élec tricité représentant la moitié
répartissent en une vingtai ne
1970 et 1980, cor respo ndant à la
de la product ion nationa le. Son
d'eth nies,
dont 6 ethnies au
période de mise en valeur de
bassin versant couv re une super-
Libéria et 15 en Côte d' 1voire(
l' espace buyo, la population a été
ficie de 4225 km2.
Schwartz, 1975).
mult ip liée par 5, soit
17 445
L'espace buyo éta it pratique-
habitant s en
1975, 35 000 hab.
B.
L' AR SO
ment vide d' hommes avant 1969.
en 1980. Cec i fait progresser la
En 1965, on y dénom brait 3 000
den si té de 9, 69 ha b.!km2, à
L'a ménage me nt de l'es pace
habi tan ts, soit une densi té de
19, 44 hab.!km2 entre 1975 et
buyo a été déc idé le 31 janvier
1, 66 hab.! km2.
1980. En J 985 , avec une popu-
1968. Cependa nt, avec la diver-
Les
études
réa lisées
pa r
lat ion de 6 1 644 hab., l' espace
sité et la com plexité des problè-
l'ARSO (1970) indiquent que l'es -
buyo avait une densit é de 23, 33
mes à résoudre et la nécessité
pace buyo comp tait seu lement 17
hab.! km2.
d'en assurer une bonne coor-
villages et 27 campemen ts de
On doit fai re remarquer que
dination, les pouvoirs publics ont
cultures. L'économie dominante
de 1980 année de mise en eau du
mis en place l'Au torité po ur
était surtout orie ntée vers les ac-
barrage de (Buyo) à l' an 2000, la
l'Aménagement de la Rég ion du
tivités maritim es où de très nom-
popul ati on de l' esp ace buyo a
Sud-Ouest (A RSO). L'ARSO est
breux actifs trouvaient à s' emplo-
do ublé 2 fois; de 35 000 habi-
une structure institutionne lle, sous
yer sur les bateaux, délaissan t les
ta nts en
1980, e lle a attein t
forme de soc iété d'amé nageme nt
activités ag ricoles prop reme nt
79 543 habitants en 1995 (44, J 9
et de développement rég ional.
dites.
hab .!km2) , puis 132 573 hab i-
L'ARSO ava it pour mission de :
Dans la soc iété krou, de ty pe
tants en 2000 (73, 65hab.!km2),
lignage r et à fil iati on pat rili-
ce qui est supérieur à la moyen ne
-
co ncevo ir le schéma directeur
néaire, l' organisation socio-po li-
nationale (39 hab./km2).
d'amé nageme nt rég ion al de
tique ne dépasse pas le cadre
C'est sur cette toi le de fond
l'espace buyo ;
villageo is, avec pour seu le auto-
physique et socio-démographique
-
exéc uter, coo rdo nner et co n-
rité recon nue et souv ent co ntes-
que s'organise l'opération de res-
trôler les programm es de dé-
tée,
l' aîné du lign age. Ce tte
tructuration de l' espace buyo.
veloppement.
Rev. CAM ES - S érie Il. vol. 03 - W 00 2, 200 1
89

Sciences sociales el humaines - - - -- - - - - - - -- - -- - - - - - - - - - -
Le schéma directeur mis en
ment quand l'IFFC devient Cen-
collectifs indispensables (puits ,
place par l'AVB concerne les do-
tre National de la Recherche
écoles, centres de santé ... ). Une
maines suivants :
Agronomique (CNRA). Enfin, la
assistance financcière (25 000 à
Base de Multiplication et de Vul-
45 000 FCF A )3, alimentaire et
La mise en valeur des res-
garisation, mise en œuvre par
sanitaire a été mise en place
sources forestières et agrico-
l'IFCC, a contribué de façon ac-
grâce au soutien du PNUD4 et de
s.
les;
tive à mettre à la disposition du
l'OMS
-
La valorisation des ressources
projet, du matériel végétal de
industrielles et hydrauliques;
qualité (plants de café iers et de
2. La promotion d'une agri-
L'aménagement urbain.
cacaoyers) dans l'espace buyo.
culture moderne
Au plan de l'exécution, de la
D.
LES INSTITUTIONS D'AP-
Le projet buyo prévoyait de
coordination et du contrôle des
PUI : FE D, Banque Mon-
s u bs t it ue r
à
une
économie
programmes, on peut citer:
diale
traditionnelle
fondée
sur
la
cueillette, la chasse, la navigation
-
la création du Port de San-
Le projet régional de l'espace
maritime et une agriculture de
Pedro, d'une part, pour désen-
buyo a nécessité l'appel d'orga-
subsistance", un secteur d'agri-
claver la région du Sud-Ouest,
nismes extérieurs de finance-
culture familiale modernisée, ba-
de l'autre, pour permettre
ment. Les concours financiers du
sée sur la polyculture. Introdu its
l'évacuation des richesses na-
Fonds Européen de développe-
comme nouveaux moteurs de
turelles de l'espace buyo;
ment (FED) et de la Banque
développement économique et
la promotion d'une nouvelle
Mondiale ont permis d'assurer la
social, le café et le cacao ont
petite ville, Buyo, en subs-
modernisation des cultures de
largement bénéficié du soutien
titution de l'ancienne viIle de
caféiers et de cacaoyers .
des pouvoirs publics; l'autre volet
Buyo, entièrement engloutie
de l'action agricole a porté sur les
sous les eaux du barrage du
E.
LES CHANGEMENTS IN-
cultures vivrières . Au total, les
même nom ; un certain nom-
TERVENUS DANS L'ESPA-
deu x volets du programme agri-
bre d'infrastructures et d'équi-
CE BUYO
cole visaient l'introduction de
pements socio-collectifs di-
variétés améliorées, la rationa-
mensionnés pour 5 000 habi-
1. Le déplacement des popu-
lisation des techniques agricoles
tants ont été créés : aérodro-
lations
traditionnelles , l'introduction de
mes, hôpital, écoles, adduc-
nouvelles techniques, J'intensifi-
tion d'eau, bâtiments admi-
Le lac occasionné par le bar-
cation des cultures .. .Tout ce pro-
nistratifs (Gendarmerie, Sous-
rage a submergé d'importantes
gramme reposait sur la mise en
préfecture), terrain de sports ,
zones écologiques, flore et faune
place autour des terroirs villa-
habitat moderne, routes.
sauvages comprise s. 16 000 habi-
geois, de blocs culturaux appelés
tants dont l'ensemble des 5 000
à redynamiser
le mouvement
C.
LA SATMACI
habitants de la ville de Buyo ont
coopératif( GVC )7
dû être déplacés par la montée
La SATMACI s'est avérée un
des eaux . Des villages et de nom-
3. L'introduction de l'activité
important vecteur institutionnel
breux campements de cultures
de pêche
et technique en vue du change-
ennoyés ou isolés ont été dépla-
ment socio-économique dans l'es-
cés. Les populations sinistrées
Le lac est devenu une réalité
pace buyo ; c'est l'opérateur dési-
ont été réinstallées sur de nou-
physique et un atout économi-
gné par l'ARSO pour l'encadre-
veaux terroirs villageois dans une
que incontournable dans l'espace
ment des cultures caféières et ca-
partie de la réserve de faune du
caoyères des paysans; l'expertise
N'zo, sur la rive droite , déclassée
3.
1 FC FA co rrespond à O. 0 1 FF.
de l'Institut de recherches fran-
à cette fin . Les populations dé-
4.
Programme de s Natio ns Unies pour le
çais du Café et du Cacao (IFCC)
guerpies ont été regroupées dans
Dével oppement.
a également été soli icitée. Cette
des cellules unitaires de 1 000
5.
O rgan isat ion Mondiale de la Sant é.
assistance n'a pas varié de nature
personnes environ, en fonction de
6.
l'agriculture de plantation (café -cacao)
malgré les changements de déno-
leur origine et de leur déciderata,
était marginale dan s l'espace buyo .
mination des institutions; notarn-
avec quelque s équipements socio-
7.
Gr oupement à Vocati on Coopérative .
90
Rev. CAMES - Série B. vo l. 03 - W 002. 200 1

Sciences sociales el humai Iles
buyo, à cheval sur plusieurs cir-
nes
de
formation
à l'anima-
3. NATURE ET INTENSITE
conscri ptions admi nistrati ves''. Sa
tion des GVC . 18 encadreurs-pê-
DES
CHANGEMENTS
IN-
superficie moyenne maximale est
cheurs, 30 consei liers-pêche opé-
TRODtJlTS DANS L'ESP A 'E
de 650 km2 (1985) et 675 km2
rationnels ont assuré cette forma-
ET LEURS JMPA.crs
( 1995)
tion ; celle-ci s'est intéressée aus-
L'opération pêche s'inscrivait
si à la connaissance du produit-
A.
LA MODIFICATION DES
dans la vaste opération de réduc-
pêche , aux techniques de traite-
RAPPORTS SOCIAUX DE
tion des disparités de niveau de
ment du poisson, à l'organisa-
PRODUCTION
vie et de revenus entre régions et
tion des pêcheurs en groupements
1. l'hétérogénéité socio-ethni-
à assurer des emplois rémunéra-
à vocation coopérative (GVC).
que
teurs aux populations, anciens
Au total, 7 GVC ont été consti-
agriculteurs reconvertis .
tués regroupant 889 adhérents.
Le projet Buyo a été l'occa-
Le projet pêche, conduit par
L'ARSO a équipé les pê-
sion d'un formidable appel de
l'ARSO, a porté sur la sensibi-
cheurs à crédit, à charge pour
popu lations venues d ' horizons
lisation, la formation et l'enca-
ceux-ci
de
rembourser
à
la
divers. Ainsi, la population de
drement des pêcheurs.
production, les 90 000 F CFA sur
l'espace buyo compte aujour-
Les populations riveraines du
8 mensualités. Le crédit en natu-
d'hui
132573 habitants com-
fleuve Sassandra se livrant tra-
re comprenait l'octroi de maté-
prenant des Ivoiriens de toutes
ditionnellement à la pêche ont
riel suivant: 1 pirogue, 3 filets,
les régions, appartenant à toutes
constitué l'ossature des pê-cheurs
1 pagaie, des flotteurs, 12 bo-
les aires ethno-culturelles (A kan,
à former.
L'effort
important
bines.
Krou, Mandé du Nord, Mandé du
de sensibi lisation des paysans
Les caractéristiques socio-
Sud, Voltaïques) et des popula-
a permis d'atteindre 1 289 can-
démographiques et le niveau
tions de la sous-région ouest-afri-
didats à la pêche répartis dans 3
d'adhésion des populations-ci-
caine (Maliens , Burkinabés. Séné-
zones de pêche, 42 villages, 61
bles
au regard
des
objectifs
galais, Nigériens , Ghanéens, ... ).
campements et II villages cen-
initiaux de l'opération appellent
Cette richesse humaine mal cana-
tres.
de notre part les observations
lisée pose quelques problèmes de
L'un des objectifs essentiels
suivantes:
cohabitation du fait des diffé-
était la formation des acteurs im-
rences socio-culturelles et idéolo-
pliqués dans l'opération pêche.
-
sur les 1 289 agriculteurs,
giques. Elles se manifestent no-
Grâce aux divers appuis techni-
pêcheurs volontaires ivoiriens
tamment dans le cadre de l'ap-
ques
et
financiers
(PNUD9,
recensés pour la formation,
propriation ou l'utilisation des
FA0 10, l'ONFp l l, Direction du
finalement 889 ont effecti-
outils et supports de la produc-
Centre de Formation Pêche de
vement exercé le métier de
tion (forêt, terre, plan d'eau ,
Kossou (DCFPK) et de la Direc-
pêcheur après leur forma-
lac. .. )
tion de la Pisciculture et des Pê-
tion ;
ches Continentales (DPPC), cha-
en
revanche
sur
les
889
2. Les modifications du rap-
que pêcheur a bénéficié de 10
pêcheurs ivoiriens riverains
port ho rn me/te r r e
semaines de formation, 2 semai-
du
fleuve
Sassandra, seuls
nes de campagne-pêche sur le lac
134 pêcheurs ivoiriens conti-
L'opération d'am ' 1 :l:,eme nt
de Kossou, d'une semaine de tour-
nuent d'exercer l'activité de
de l'espace buyo a consid éru.i'e-
née découverte des plans d'eau
pêche;
ment modifié les rapports terre/
de la Côte d'Ivoire, de 5 semai-
en 1999, 1 243 pêcheurs ont
homme aussi bien au plan spatio-
été recensés sur l'espace bu-
démographique que sur le plan
yo ; ils ne sont plus 10, 80 %
spatio - sociologique (Kouassi,
d'Ivoiriens. En revanche, on
2000)
8.
L'espace buyo couvre 2 départements
(Guiglo et Duékoué) el 6 sous-préfectures
observe une poussée specta-
Entre 1965 et 1995, la po-
(Buyo, Iboguhé, Gu ézou, Duékoué, Gba-
culaire des pêcheurs maliens
pulation est passée de 3 000
pieu et Guiglo )
(87 %) ; 0, 96 % de pêcheurs
habitants à 132 573 habitants soit
9.
Programme des Nations Unies pour le
guinéens et 0, 88 % de pê-
un accroissement densitaire de
Développement
cheurs burkinabés complètent
l, 66 habitants/km2 à 73, 65
la. Food Agricultural Organisation
la forte représentation étran-
habitants/km2. Cette situation,
Il. Offi ce Nation al pour la Formation Profes-
gère .
génératrice de conflits est rendue
sionnelle
Rev. CAMES - Série B, vol. 03 - W 002. 20 01
91

Sciences sociales el humaines - - - - - - - - - - - -- - -- - - - - -
difficile, car elle repose sur une
autour de l'espace buyo a con-
B.
LES RESULTATS ECONO-
compétition économique pour la
tribué à conférer le pouvoir éco-
MIQUES ET SOCIAUX
terre et l'eau, supports écolo-
nomique aux jeunes et aux immi-
giques de la production et de la
grants, notamment les Baoulé et
1. La modernisation de l'habi-
reproduction. Les modification s
les Mossi. Ces deux groupes so-
tat à pas forcé
des rapports hommes/terre n'ont
cio-démographique et socio-pro-
pas que la seule dimension sta-
fessionnel se sont investis le plus
Le projet de modernisation de
tistique ; elles se compliquent du
dans les différents programmes
1'habitat a porté sur 8 nouveaux
fait d'une absence de vision par-
de développement agricole et pis-
villages dans l'espace buyo ; ce
tagée des rapports des acteurs à la
cicole. Conséquemment, cette ca-
sont des maisons neuves en ci-
terre et à l'eau. L'espace buyo
tégorie de travailleurs recrutent
ment , recouvertes de tôles , avec
présente l'image d'une société
les catégories socio-profession-
lumière électrique et équipements
cosmopolite et composite dont
nnelles les plus aisées.
socio-collectifs (école, dispensai-
les membres viennent d'horizons
re, marché, terrain de jeux ... Le
divers. Les conflits naissent de ce
4. Les transformations du ré-
nouvel habitat est généralement
que ses membres ont des moti-
gime foncier traditionnel
formé de villages-rues; les popu-
vations diverses, des référentiels
lations ne semblent pas satisfaites
socio-culturels e: idéologiques
La pression foncière a trans-
de ces maisons. Elles leur repro-
différents ; l'eau et la torre, les
forrn é le régime foncier tradition-
chent leur homogénéité et leur
supports de la production sont
nel (Kouassgan, J966). Antérieu-
rigidité. Elles manqueraient de
perçus différemment. Ainsi par
rement, la terre était un bien
charme, car inadaptées au ca-
exemple, les autochtones repro-
collectif et sacré. La tenure col-
dre de vie et aux conditions de
chent aux pêcheurs étrangers de
lective de la terre représentait de
vie des populations bénéficiaires.
ne pas respecter les coutumes lo-
ce fait un facteur d'équilibre de la
Vingt années après leur attribu-
cales et les interdits liés à la
société. Depuis la création du lac
tion, ces maisons commencent à
pratique de la pêche sur le lac.
de Buyo et l'opération d'aména-
vieill ir. Les populations, habi-
gement régional qui en a résulté,
tuées à puiser dans l'environ-
3. Les modifications des rap-
avec la forte demande de terre
nement immédiat, les matériaux
ports
socio-politiques et
due à l'immigration massive dans
de réparation de leurs habitations
d'autorité
cette région, on observe une mo-
paraissent un peu désarçonnés à
dification significative dans les
l'idée de devoir mettre la main à
Dans la société antérieure à
modes d'accès à la terre . De la
la poche pour la réfection de leur
l'aménagement de l'espace buyo,
location de la terre au système de
habitation. Se trouve posée la
la richesse rimait avec l'âge; or
métayage, l'évolution est très
question centrale de la partici-
les traumatismes subies par les
nette vers l'achat comme mode
pation comme stratégie moderne
personnes âgées déplacées et af-
principal d'accès à la propriété
et actuelle de l'action de l'amé-
faiblies ont rendu ceux-ci peu
foncière. La terre fait donc l'objet
nagement régional.
réceptifs aux innovations que
de transactions monétaires. Cette
portait le projet buyo. En défi-
évolution, qui, convenons, n'est
2. les progrès significa tifs de
nitive, ce sont les jeunes et les
pas singulière, a trouvé locale-
l' agricultu re
allochtones qui ont le plus béné-
ment une résonance particulière;
ficié des opérations. Le processus
voici pourquoi : dans la société
La région de Buyo a connu un
d'enrichissement individuel des
krou, c'est l'aîné du lignage qui
boom agricole sans précédent;
planteurs a bouleversé l'ordre
détient, seul , l'autorité sur l'es-
en 1997-1998, Buyo a produit
social établi. On assiste à un ren-
pace villageois et sur les terres.
8 198 tonnes de café et 39 214
versement des pouvoirs socio-
Le contrôle politique de l'espace
tonnes de cacao, soit un total de
politiques au bénéfice des nou-
se trouve donc réduit à la plus
47 412 tonnes de produits. Ceci
veaux riches, détenteurs du pou-
petite unité possible . Ainsi s'ex-
est un progrès important quant on
voir financier qui leur confère en
plique la facilité avec laquelle les
sait qu'en 1970, avant l'opération
même temps l'autorité sociale.
immigrants pénètrent l'espace
buyo, cette région produisait peu
L'influence des nouveaux riches
traditionnel , y accèdent à la
de café et de cacao. Ces activités
sape l'autorité des chefs tradi-
propriété foncière et colonisent
ont permis aux exploitants agri-
tionnels. Le projet régional conçu
l'espace buyo.
coles de disposer de revenus rela-
92
Rev. CAM ES - Série B, vol. 03 - W 002, 2001

Sciences sociales el humaines
tivement importants; en moyen-
C.
LES IMPACTS MAL MAÎ-
2. La surexploitation du lac de
ne, par exploitant, dans l'espace
TRISÉS
SUR
L'ESPACE
Buyo
buyo, les revenus variaient de
BUYO
1 034 995 F CFAlan (Sous-pré-
Le lac de Buyo fait l'objet
fectures
de
Zoukougbeu
et
l.I'accélération du processus
d'une surexploitation. Cette si-
Iboguhé) à 1 466 000 F CF AI
de déforestation
tuation est due à la présence
an (Sous-préfectures de Guiglo,
d'une forte communauté de pê-
Duékoué) et 3 193 165 F CF AI
La déforestation est un im-
cheurs allochtones aguerris aux
an (Sous-préfectures de Buyo)
portant facteur de déséquilibre
différentes techniques de pêche.
(cf Figure 01).
écologique. Avant l'opération
Les pêcheurs mal iens, majori-
d'aménagement, 74 % de la su-
taires ont une très longue tradi-
3. la promotion de l'activité de
perficie de l'espace buyo étaient
tion de pêche; ils possèdent de
pêche
couverts de forêts denses dont
grands moyens techniques d 'ex-
moins de 25 % étaient à peine ef-
ploitation du lac , et sont donc
La pêche a constitué l'opéra-
fleurés par les activités humai-
plus performants. Un arrêté mi-
tion par excellence de diversifi-
nes.
nistériel autorise un quota de
cation des activités et des sources
Aujourd'hui, en dehors des
1 000 pêcheurs sur le lac de Bu-
de revenus des populations de la
aires protégées, le paysage fores-
yo ; or aujourd'hui, on dénombre
région de Buyo. Le lac a aussi
tier est dominé par des îlots de
en réalité entre 900 et 2 954
constitué un puissant pôle d'at-
forêts ayant chacun une taille
pêcheurs avec une moyenne de
traction de pêcheurs non ivoiriens
inférieure à 5 ha, entourés de
2053 pêcheurs (Gourène , 1998).
au point où près de 90 % des
zones de cultures .
De plus en plus l'espace buyo
pêcheurs sont d 'origine étran-
Les causes de la déforestation
est le théâtre de conflits fonciers
gère.
sont connues: l'exploitation fo-
entre allochtones et autochtones
L'absence de tradition de pê-
restière est intensive à Buyo : 14
d'une part, entre exploitants pis-
cheurs chez les autochtones ex-
périmètre d'exploitations auto-
cicoles et l' Etat d'autre part , à
plique en partie cette désaffec-
risés et appartenant à 13 ex-
propos du plan d'eau du lac.
tion. Il reste que Je lac est l'ob-
ploitants étaient en activité au
C'est que, parfois, la coloni-
jet d'une surexploitation. Ce plan
cours de l'année 1997. Chaque
sation massive des pêcheurs al-
d'eau de 900 Km2 est fréquenté
périmètre d'exploitation couvrant
lochtones s ' accom pagne du non-
par 2 000 pêcheurs, qui bon an,
une superficie de 2 500 ha, soit
respect de l'environnement phy-
mal an, fournissent à la commu-
au total 35 000 ha soumis à
sique et soc ial du lac. Les pra-
nauté nationale et sous-régionale
l'exploitation forestière.
tiques de pêche aux-quelles , par-
(Mali, Burkina-Faso, Ghana), en-
L'au tre facteur de défores-
fois, certains pêcheurs recourent
tre 5 000 et JO 000 tonnes de
tation, c'est l'agriculture exten-
ne respectent pas les tailles des
poissons. La pêche génère des
sive et itinérante; dans l'espace
mailles des filets, sont hors des
revenus intéressants. Le chiffre
buyo, 3 000 exploitants agricoles
normes recommandées et donc
d 'affaires des pêcheurs a connu
pour la culture du café et la 000
dangereuses pour l'avenir du lac;
une augmentation, passant de
pour celle du cacao ont, ces 9
qui plus est, les all ochtones ne
1 899914 100 F CFA en 1995 à
dernières années prélevé sur la
comprennent pas la nécessité du
2 011776600 F CFA en 1996,
forêt, des superficies moyennes
respect des interdits socio-éco no-
soit une hausse de 5, 9 % (Van-
respectives de 3, 46 ha et 4, 64
miques des autochtones, comme
gah, 1996).
ha, soit près de 57 500 ha de fo-
notamment l'interdiction de pê-
Le revenu moyen brut par
rêt ; au total, le verger caféier
cher certains jours de la semaine
pêcheur est de 948 675 F CFA .
couvre près de 46 000 ha et celui
jugés sacrés.
Ce revenu moyen ca-che des
du cacaoyer, 43 000 ha soit
disparités . Dans la zone de pêche
96 000 ha. La dégradation des
3. La perte de la biodiversité
de Buyo, il est de 1 045 815 F
ressources naturelles est donc un
CFA; il est de 850 523 F CFA
fait établi ; les encadreurs du
La biodiversité est la variabi-
dans
la
zone
de
pêche
de
monde rural reconnaissent que
lité totale de tous les organismes
Guessabo ; dans celle de Guiglo,
la forêt a perdu 90 % de ses
vivants (faune, flore et leur habi-
le revenu atteint 949 686 F CF A
ressources végétales et anima-
tat) à l'intérieur des complexes
(cf Figure 02).
les.
écologiques. Depuis par la créa-
Rev, CAMES - Série B, vol. 03 - W 002, 2001
93

Sciences sociales el huma ines - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
tion du barrage, du lac et le dé-
Buyo sont potentiell es, car les
bo rgnes) Tout se passe co m-
veloppement de l'agriculture, les
connaiss ances en mati ère d'im-
me si la nouvell e biodiversité
atteintes à l'environnement se
pact des pesticide s restant relati-
aquatique , suite à la transfor-
sont amplifiées. L'une des princi-
vement limitées.
mation de l'écosystèm e flu-
pales cause s repose sur les pro-
viati le en un éco système la-
duits agrochimiques utilisés dans
La biod iversit é est ainsi sous
custr e, sem ble n' avoir apporté
l'agriculture : ce sont les:
la
menace
const ante
des
que des éléments négatifs.
abus des utilisateurs multiple s
les herbicides qui détruisent
préoccupé s par le seul profit
4. L'évaluation des résultats
les mauvaises herbes;
finan cier au mépris des con-
au crible des nouveaux con-
les insecticides qui s'attaquent
s idé ra tions en relat ion ave c
cepts opératoires en matière
aux insectes prédateurs ;
les préoccup ations environne-
d 'aména gement régional
-
enfin les fongic ides indiqué s
mentales; ainsi, certaines es-
pour détruire
les c ha m pi-
pèce s anim ales (é lé p h an ts ,
La vision de l' am énagement
gnons.
hippopotam es pygm ée, chim-
régional des ann ées 1960-1 970
panz é, céphalopes) et végé-
correspondant à la prise en char-
Les atteintes '! l'environne-
tales rares (Iroko, Samba, bois
ge par J'Etat de toute s les initia-
ment auront tend. .nce à s' ampli-
bété) sont menacées du fait de
tive s et de l'ensemble des opé-
fier, car on obse rve que certains
la défore station incontrôl ée ;
ration s trouv e aujourd'hui se s
agriculteurs traitent souvent le
d'autre part , l'exploitation à
limites ; plusieurs rais ons ten-
même champ à plusieurs reprises
Buyo tend actuellement à ac-
draient à ex p liquer cette évo-
au cours de la même saison, par-
croît re le nombre des espèces
lution :
fois mêm e avec plusieurs pro-
commercial isées. Les passa-
duits . En parcou rant les planta-
ges répétés ont souvent 1ieu
les pouv oirs publics n'ont
tions, on se rend compt e de ces
sur un même secteur pour
plus les moyen s d'inj ecter des
applications abusives. Du fait de
récolter des espè ces secon-
cr édits massifs et soutenus
leur capacité à se disperser dans
daire s, négligées lors d 'un
dans des opérat ions non direc-
l'environnem ent, certains pesti-
premier passage. Elle s ' effec-
tement productives ;
cide s (organochl orés) et métau x
tue pour une large part , au x
l'évolution de la pensée et des
lourds, constituent une réelle me-
dépen s des essences dont les
pratiques s ur l'espace insiste
nace pour l' équilibre des dif-
réserve s sont faibles comme
sur la nécessité d 'une partici-
férent s milieux de vie, notam-
l 'Assamala, le Sipo, l'Acajou,
pat ion activ e et maîtrisé e des
ment le lac et les points d'eau,
le Makoré
opérations par les bénéficia i-
l'une de leurs prin cipales desti-
La biodiversité aquatique est
res eux-mêmes;
nations (K arachi, 1996 ; Yapo ,
elle aussi menacée par la per-
le rôle de l'initi ative privée est
1996). Des résultats d'analy se in-
turbation de la vie aquatique.
mis en exergue pour souligner
diquent des traces de produits
L'abondance des plantes à la
la néce ssité d'une bonne éva-
chimiques (DDT, hexachlorocy-
surface du lac et leur décom-
luation de l'impact écon o-
lohexan e, lindane) et de certains
positi on diminuent la quanti-
mique et social des projets;
métaux tox iques (Cu, Cd, Hg,
té d'oxygène dis soute dan s
- en fin
l'id éolo g ie int ernatio-
Zn...) dans le sol et dans les sé-
l'eau. De plus, la pénétration
naliste dominante qui souti ent
diments. Selon Karachi, (1 996) et
des rayon s du soleil étant
a u moins parti ellement ce s
Yapo (1996 ) le ruissellement des
bloqu ée, fa photosynthè se ne
projets intègre désorm ais les
champs traités aux engrai s con-
peut se réa 1iser norma 1ement.
concepts de «dé ve loppement
tribue à l' eutrophi sation des eaux
Ainsi , cert aines espèces de
durable » et de «prése rvation
de surface et à la lixivi ation du
poissons se raréfi ent dans le
de l'environnem ent » pour in-
nitrate des terres agricoles, l'im-
lac; (Chytchthys, Tilapia, Sur-
diquer la nécessité que le
pact localisé le plus grave ayant
therodon , Tilapia busumania,
relais de l'action qui s' initie
pour origine les engrais contenant
Ctharinus Eburnéesis). En re-
puisse est pris en charge par
de l' ammoni ac qui favorise l'aci-
vanche, certainnes espèce s ap-
les population s loc ales en
dification du sol. Les spécia-
paraissent comme Sarothero -
veilIant à ne pas pertu rber leur
listes conviennent cependant que
don (gueule tordue) Chrysich-
ca d re de vie de façon irré-
ces pollutions des écosystèmes de
thy s (exagérément maigres ou
versible, la sauvegard e de la
94
Rev. CAM ES - Série B. vol. 03 - NO 002. 200 1

Sciences sociales el humain es
biosphère résult ant de l' action
le j our, faut e de moti vation des
ble s. Ce tte étude ou vre des pers-
locali sée de chaque commu-
popul ation s. La désorgani sation
pecti ves nou ve lles ; a u ran g de
nauté et ch aque Etat de la
de s pays-ru raux par le lac et la
celles- ci, nous retiendrons les in-
planète.
multiplicat ion de s campement s
d icat ions s uiva ntes :
d e c ultu res
repli és s ur eux-
L'espace buyo produit en mo-
mêmes sont autant de contra intes
l'effort de modernisa t io n du
yenne 50 000 tonne s de café et de
à la promot ion écon omiqu e col-
mond e rur al gag ne ra it à se
cacao et 6 000 tonne s de poisson.
lect ive de la ré gion . L'esp ace
poursuivre en intr oduisant les
Au reg ard de ce que fut cette
buyo est ain si confronté à un
correction s
tend ant
à
un e
région marginale, que de chemins
probl ème d'ex terna lisa t io n des
me i lIeure impl ication de s ac-
parcourus sur la vo ie de son dé-
riche sses produite s local ement.
teurs régi on aux e ux- mê mes;
ve loppement ! Ce pendant, d'im-
Outre les revenus «expatriés» ,
c'est le sen s de la démarch e
portantes ombres apparai ssent au
l'énergie électrique produite lo-
parti cipat ive néce ss a ire pour
tabl eau. Elles partent de constats
ca leme nt dessert peu la régi on , la
une meill eu re prise ell compte
simples s'a ppuyant sur les orien-
maj orité des villages étant encore
de son propr e destin ;
tations réactuali sées de l'am éna-
plongée dan s l'obscu rité ; elle est
une meill eure gestion de l'im-
gement énoncés ci-dess us:
en
rev a nche
tran sp ortée
par
migration a pparaît comme une
câbl es et passe au-d es sus de la
néce ssité à la fois soc ia le et
la faible représ entation des
plup art des localités de la région
économ ique ;
agriculteurs autochtones ;
de Buyo pour alime nte r cert ain s
la séc urisatio n foncière con s-
la trè s faible représentation
pays voisins ( Bénin, Ghana ... ).
titu e une préoc cupat ion au re-
nationale des pêcheurs ivoi-
La questi on de la préser vation
gard des enje ux éc on om ique s
n ens ;
de l'en vironnement rest e enti ère.
et des conflit s soc iaux ouvert s
la surabondan ce du nombre de
Des pans entiers du couvert fo-
ou larvés;
pêcheurs étrange rs;
restier ont été détruits au nom de
la restaurati on du III ilieu natu-
la surex ploitation du lac.
la rent abilité économ iq ue et du
rel , des éco systèmes et de la
développement ré gi onal, à un
biodiversité sont néces saire s
L'espace buyo reçoit son dy-
mom ent o ù les pré occup ati on s
pour gar a nti r une qualité de
nami sme éco no mi q ue et soc ia l
envi ronne me nta les étai ent igno-
vie aux populations ;
de l'ext érieur. La majorité des ac-
rées des objectifs de l'aména-
enfin l'esp ace région al devra
teurs économiques sont a lloch-
gem ent régi on al. Aujourd'hu i, à
s'a ppuye r s ur un pôle région al
tones. Certes les variables macro -
la suite de la Conférenc e mon-
int ermédi aire ; la promotion
éco nom iq ues indiquent la plu s
diale sur l'Environn ement" et de
de la ville de Buyo dans cett e
grande implication de l'e space
nombreu x autres forurns " ,
la
fon cti on urb ain e et rég iona le
buyo dan s la form ation du pro-
co nscie nce environnementa le des
se trouve, dans cett e logiqu e,
duit intéri eur brut ivoirien . Force
inst ances de décision a conduit à
parfaitement ju stifiée.
est de reconnaître que ce dyna-
consid érer comme in contourna-
m isme économ ique région al est
ble cette préoccupati on dan s tout
CONCL1.J SIO:'-/
impu lsé par de s acte urs non-
proj et à réson ance spat iale. C'e st
nationaux. Ce ux-ci so nt réti cents
le cas du proj et buyo . Force est
Au regard de la th éo. ie, com -
à inves tir sur pla ce les revenus
de co nstate r que la biodiversit é
me nt peut se dr esser le bilan de
dégagés de leurs ac tivités; de ce
est menacée à Buyo. Elle con-
l' action d 'amén agement e ntre-
fait, ils so nt perçu s comme des
cerne auss i bien les espèces végé-
prise dans l' espa ce buyo ?
frein s à la réali sation des pro-
tales et la faun e terr estr e et aqua-
L 'esp ace bu yo est un cadre
grammes d'équip em ent rég ional
tiqu e. Des efforts sont entrepris
fécond d ' application de la théorie
dont les mécanismes de fi na n-
actuell ement pour que les effets
gé néra le des sys tè mes; celle-ci
ce me nt font
appel a ux popu-
constatés ne so ient pas irréversi-
permet une approche inté grée
lati on s ru rales rés idente s : de
susceptible de comprendre le mo-
1985 à 2000, 325 projets ont été
12. Elle s'es t tenue li Rio de Jané iro en 1992
de d 'organi sati on et d 'am éna-
programmés pour un invest is-
en présen ce de la maj or ité de s chefs
ge ment rég ional et de vo ir si le
d' Etat Ou de Gouvernemenl de la plan ète
se ment g loba l de 3 2 13 145 518
fonctionnement de l'espace
cor-
milliards de F CFA . La plupart
13. Entre autres, on peut citer la Co n férence
respond aux attentes initi ales du
Internat ionale sur la biod iversit é (Sév ille,
de ces proje ts n'ont pas encore vu
1995)
projet régional.
Rev. CAM ES - Sé rie B. vol. 03 - W 002, 200 1
95

Sciences sociales el humaines - -- - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - -
L'espace buyo, comme espa-
trouvent ainsi une part d'expli-
hydroélectrique de Buyo
ce-produit est le résultat d'une
cation.
mémoire de DEA, UAA.
série de processus induits. L'ana-
Hauhouot-Asseypo (1984) :
lyse tend à montrer que, sous le
BIBLIOGRA PRIE
«Comportement des vecteurs
jeu des activateurs, le fonction-
de l'innovation et du progrès
nement de l'espace régional s'in-
FeuvrierCH. Y. (1971) :
dans l'espace du Nord-Ouest
tègre dans un système de ré-
La simulation des syst èmes,
ivoirien» in Cahi ers de Géo-
troaction dynamique; les résul-
Dunod, Paris, 234 p.
graphie Tropi cale, n? 1, pp.
tats obtenus ne sont pas tous con-
Clavai P. (1980) :
71-86, Univers ité Nationale
formes aux attentes. Au-delà les
Eléments de Géographie Hu-
de Côte d'Ivoire.
performances économiques re-
maine, Litec, Paris, 436p.
ANNEXES
marquables, l'espace buyo éprou-
Cicéri MF- Marchand B.-Rimbart
ve des difficultés pour se forger
S. (1977) :
.......
REPARl'Il'1OfoI ouREYt:NUliIOn...PU r PAA
une personnalité régionale; elles
Introduction à l 'analyse de
tiennent aux contraintes suivan-
l 'espace, Masson, Paris
tes: immigration massive, muta-
Schwartz A. (1975) :
tions socio-politiques et socio-
Le peuplement autochtone du
culturelles, menace sur la biodi-
canton
bakwé de Soubré,
versité, blocage foncier, 'ensions
Abidjan, 236 p.
sociales ... La théorie du compor-
Kouassi A. M. (2000) : Pressions
tement ou béhavioriste montre
anthropiques et effets socio-
l1_••
comment les acteurs articulent
économiques et spatio-éco-
leurs réponses en fonction des
logiques dans l'espace buyo ;
l,
contraintes du milieu. Cette théo-
. Thèse de 3eone cycle , 475 p.,
rie permet de mieux comprendre
Université Abobo-Adjamé.
les stratégies d'occupation fon-
Kouassigan( 1960) :
L
cière des groupes sociaux en
L 'homme et la terre, Edition
fonction de leurs statuts dans
Berger-Levraulr, Paris, 283 P.
l'espace. Ainsi, la sensibilité au
Karaki H. (1996) :
changement et les rythmes d' évo-
Evaluation des teneurs en pes-
lution sont variables d'un acteur
ticides organochlorés dans le
UPAltT1l'lClH ou
'
ÇjM- -
~'œH ANtrufL'AR n. eNfU it
.
1
I!T PAR ZOHE DAHU'!I~ BUYD
économique à un autre.
lac de Buyo à travers les ma-
_......__.. .
'
.
-- ~.
La théorie de l' innovation et
trices eaux-séd iments et pois-
de la diffusion trouve dans cette
sons, Mémoire de DEA. UAA
démarche une analyse théorique
Koli-Bi-Zuéli (1981) :
explicative. Le but central du
Etude d 'un milieu de forêt
projet régional était d'introduire
dense. Analyse et cartogra-
de nouveaux vecteurs d'innova-
phie des paysages dans la ré-
tion. Tous les processus d'ap-
gion de Soubré (Sud-Ouest
prentissage inscrits dans le projet
ivoirien) IGT, Abidjan, 471 p.
régional visaient la vection des
Yao B. (1996) :
innovations (Hauhouot-Asseypo,
Evolution de la pluviométrie
1984). Des facteurs et contraintes
et déforestation dans le Sud-
ont perturbé l'équilibre physique
Ouest et le Centre de la Côte
et social de l'espace buyo. Les
d'Ivoire . Notes et Travaux,
freins à la vection de l'innovation
ORSTOM, n° 08 ;
::'::":,,..
:
. -. ......
1-..:- '- '
sont liés à la contradiction entre
Yapo O.B. (1996) :
l'ambition du projet et les capa-
Contribution à l'étude des for-
cités d'adaptation du milieu ré-
mes de l'azote et du phos-
cepteur. Les phénomènes de rejet
phore dans un bio-tope aqua-
observés dans certaines situations
tique : cas du lac du barrage
96
Rev. CAM ES - S érie 13. vol. 03 - W U0-2, 200