PROBLÉMATIQUE DE L'ACCÈS AUX RESSOURCES
ALIMENTAIRES DANS L'EST DU BURKINA FASO
OUÉDRAOGO FRA NÇOIS DE CHARLES
Départem ent de Géograp hie, UFRJSH,
Université de Ouagadougou
Ré'lImé
h t r a c t
La quest lon de 1 ulln cation de.' r tssources
Tite question o) the distrlbutku
(Jf lW/II",/
ntttur Ile
\\' C
pu '
ttiellemeut eu terme d 'ac-
resour 't! \\ cun be rai ed
..s II/i(llly ill lerm
o{ ac-
ce sibilite Da11 la zone climatiquement vuln érable
cessibility,
1"
areu
witl:
vutn erabte.
iIimutic
dt' l'Est tlil Burkina Faso , la rép étition des cri ies
ondition:
(the eastern
ahelian part of Burkina
uflecte de manière négativ
le.
dl ponibitit ',\\' en
Faso ) lite rep uted tri es h a ve negative effect: on
re. source ' alun
que,
dun:
le même temps, la
the (1\\'uilability of ri! tour 'es when , al lit' satne titne,
pression r ulistributive 1"I/I, leur u a;:e augme nte
II/e III! 'eni~l' 10 redi itrlbut th . re our" l ' becom ~.
avec t'acerai .ement rapide dl' III IIUPIllution. L es
II/ore acute ...ith the rapù! in creas
in populution.
m 'lire, clos iquem /II mise
en ( 'III're pur les
Tite cl 1\\' 'i
meat iures tuken hy the
-om m uniti
so ù!t,;\\ {ém ig ration.. défrichement. suppres ;(111 de
{em igration. Iantt clearin , d(Jilt/: nwa 1 witlt lite
III ja Itère, el ',) l' st ,,1 de. exp c!c/;elll
qui Ile Will
practl '(' of [alùn 'illl: Ii/IId, etc.) ar
/I/lIIIin/: more
IU/S fiables a 10llR terme. LI!.· solution
durables
thun make '/tift '. l'Ile long term solution: proponn-
préc on isée:
pur les ngronomes
el 1
{ure lit!
det! hy (1 '1'(1 forester
and
tom
oniv
1701 'II
(II"'" e
t'uintensifi atiot
live
[alble
usa vc
" ;111 Il iflcatinn wùlt
iule use tif xt rnal input" ,
d' n rants
extern
»,
1'(((1
ociatio
agriculture-
" iI,'\\O 'iution
[arming- (1/11
br' ill;: ", aiming III
l 'll
) (Ill l' cagrofore / ' rh') q u! 011I p our 11et u,'
limitine lit imhalance people resourc ', r main out
m'
tes tf/ l
,
1
o
,-J, '.1 1 0 CO! 1 II tities nffi
rs il rf
ttle-
Il J III tf 1 II
t l' r
t
rrrd 1 .
1
lit tit e
t '
tiu
lIT
t
t/ J
1
II
-et
0
and
valu
el
c
1Il
1.
Mots clés
Key words
ressource,
crise
climatique,
producteur,
sécurité
resources, climatic crisis, producer, food
security,
alimentaire, vulné ra bilité, PAS .
vulnerability, SAP.
INTRODUCTJON
et d'un environnement
macro-
d 'Ajustement
Sectoriel
de
économique
actuellement
dé-
l'Agriculture (PASA) des années
Toute perspective d 'amélio-
courageant.
1990),
sont
encore
loin
de
ration de l'équ ilibre alimentaire
Au Burkina Faso, où l'agri -
garantir une sécurité alimentaire
semble
compromise
dans
les
culture et
l'élevage mobilisent
à l'échelle
nationale,
c ' est-à-
pays du Sahel en raison d 'une
respectivement 90 % et 28 à
dire, assurer à toute personne et
succession de crises cl imatiques
35
% de
la
population ,
les
à tout moment un accès phy -
depuis le début des années ] 970 ,
politiques de développement de
sique et économique aux denrées
d 'une cro issance démographique
ces secteurs (plans quinquennaux
al imentaires dont elle a besoin
élevée depuis les indépendances
des années
1970,
Programme
(F AO, 1986).

Se pose un problème d'acces-
indique à partir de 1970, une
climatiques, Je paysan ne dispo-
sibilité aux moyens de produc -
baisse continuelle
des précipi-
se
que
de
peu
de
moyens
tion alimentaire (terre, pâtura-
tations par rapport à la moyen-
(savoir-fa ire, outi Is) pour y fa ire
ge, eau, etc.). Les prélèvements
ne. La faiblesse des précipita-
face.
sur les stocks alimentaires, les
tions s'accompagne d'une éva-
achats,
les échanges, les em-
potranspiration
près
de
deux
1.2. La pression
humaine
et
prunts sont fonction de la capa-
fois plus importante que la hau-
animale sur l'espace ag-
cité
physique et/ou
financière
teur d'eau annuelle. A l'échelle
grave la situation
des paysans
à produire ou
à
de la province de la Gnagna,
acheter des produits alimentai-
l'analyse des moyennes pluvio-
Les travaux de RAYNAUT
res. L'accessibilité est ainsi plus
métriques depuis
1961,
révèle
(1997) situent le Burkina orien-
ou moins facilitée par l'abon-
en effet la même tendance à la
ta 1dans un espace ouest sah é1ien
dance des potentia 1ités,
l' effi-
baisse pour quatre des cinq sta-
dont la densité de popu lation
cience des moyens de produc-
tions d'observation des plu ies.
rurale varie entre 20 et 39 per-
tion,
l'étendue des savoirs lo-
La seule station pluviométrique
sonnes
par
km.
Cet
espace
caux. Cette problématique sera
montrant
une évolution
posi-
occupe ainsi le deuxième rang
posée à travers
l'analyse géo-
tive des hauteurs d'eau est celle
des cinq classes de densité struc-
graphique de la province de la
de Bilanga située au sud de la
turées par l'auteur. " connaît en
Gnagna, dans l'Est du Burkina
province. L'évaporation est re -
revanche
la croissance d émo-
Faso. Cet espace de la frange
lativement constante d 'une an-
phique la plus forte (3 % par
m éridionale du Sahel (entre 500
née à l'autre alors que les préci-
an) .
mm et 700 mm de pluie annuel-
pitations
marquent
une forte
La province
de la Gnagna
le), se trouve de surcroît dans un
irréguliarité temporelle et spa-
couvre 3,1 % du territoire na-
angle mort du territoire Burki-
tiale. La pluviométrie du Sahel a
tional . Sa densité humaine de
nabè, à l'écart des courants tra-
toujours été caractérisée par des
37,8
hbt/km
équivaut juste à
d itionnels d'échange. Soumis aux
épisodes secs et
pluvieux,
les
celle de la moyenne
nationale
risques et aux incertitudes cli-
derniers
couvrant
respective-
(INSD, 1998). Cependant, d'un
matiques, les agro-pasteurs vo ien t
ment les années 1968 à 1987 et
département à un autre,
cette
leur vulnérabilité accentuée par
1998 à 2000.
Par ailleurs, la
densité
varie
du
simple
au
l' enc lavement physique et so-
pluviométrie
annuelle
diminue
triple:
de 20,1
hbt/krn
pour
cial et par les effets du PASA.
régulièrement de 100 mm tous
Koala à 56,5 pour Mani. Quoi-
les 100 km réduisant les préci -
qu' i1 en soit, on a tendance à
1.
LES
OBSTA CLES
A
pitations du sud au nord .
considérer la province comme
L'A CC E SSIBIL IT É
AUX
Tout cela a pour conséquen-
étant faiblement peuplée alors
R ',SSO lJ RC ES
ces
une
plus
grande
déserti-
qu'elle se trouve dans la mo-
fication de l'espace et une fragi-
yenne des densités provinciales
1.1. L'irrégularité récur-
lisation des systèmes de produc-
du Burkina Faso.
rente des pluies
tion compte tenu du bilan hy-
On rencontre dans la Gnagna
drique
négatif.
L'intensité
de
à la fois des agricu lteurs et des
Toute région exposée à des
l'évaporation limite les réserves
éleveurs, mais surtout des agro-
irrégularités
climatiques
affec-
d'humidité.
La
reconstitution
pasteurs
prat iquant
simultané-
tant les potential ités et qu in' est
des nappes souterraines est dif-
ment les deux act .. ités.
Avec
pas organisée pour y faire face
fici le. Il en est de même pour la
ses 284
750
têtes
de bovins
par ses propres savoirs ou par
production de la biomasse. !ci,
(estimation de la Direction Pre -
des innovations
venues
d'ail-
la pluviosité (quantité de pluie
vinciale de l'Elevage en 1998),
leurs est considérée comme vul-
tombée en un lieu et durant un
!5 province occupe une place de
nérable .
La
province
de
la
temp s donné) a peu d'intérêt
choix dans l'ensemble burkinabè
Gnagna, bien que relevant de la
pour la plante. La durée de la
(4e
rang
des
45
provinces) .
frange méridionale du Sahel (fig.
saison
végétative
et
la
date
Cette activité est exercée dans
1), subit les effets d'une plu-
d'installation de la saison
plu-
la Gnagna au même titre
que
viométrie
incertaine
et
irré-
vieuse sont
plus
importantes.
l'agriculture (80 à 85 % de la
gulière . L'évolution de la plu-
Que le paysan
ait
ensemencé
population active). On note en
viométrie
annuelle
normalisée
trop tôt et il perdra ses sem is !
conséquence une forte compéti-
par
JUNCIŒR
(1992)
entre
Que la saison des pluies soit trop
tion
entre
ces deux activités
1900
et
1990
pour
la zone
courte ou chaotique et la récolte
pour l'utilisation d'une biomasse
soudanienne (400 à 1 200 mm),
sera faible! Face à ces risques
sujette malheureusement à des
Rev, CAMES - Série B, vol. 03 - NO 002, 2001
79

Sciences Sociales el Humaines ------ - - - - - ---------- - - - - - ------- -
crises cl imatiq ues souvent seve-
pour couvrir la distance réelle
En résum é, ces obsta cles plu-
res. Celles-ci ont entraîné
une
repré sent ée
par
270
km
de
ridimen sionn els (crise s c limati-
baisse des ressources fourragères
route. Qui plus est, l'a xe routier
ques,
pres sion
démonphique ,
en quantité et en qualité. En
allant
de
Fada N'Gourrna
à
enclavement,
etc.)
o nt
pou r
terme de qualité , on note
des
Tarp ako
devient
irrégulière-
effet de rendr e
la population
disparitions d'e spèces ligneuses
ment
praticable par des vé hi-
peu portée à prendre des initi a-
et herbacées, préjudiciable s aux
cules en hivernage, puisque les
tive s ou à adopter des inno -
animaux
et
aux
hommes
radiers se succédant presque tous
vations venu es de l'extérieur. II
(GASTON,
1992).
Dans l'en-
les
kilomètres
sont
inondés
en résulte une acce ntuation de la
semble , la production du tapis
durant les deux ou trois jours
vulnérabilité
et
une
mise en
végétal devient à la fois peu im-
suivant
une importante
pluie.
valeur limitée des potentialités
portante
et
surtout
aléatoire
De même,
les pistes départe-
alim entaires .
dans le temps et dans l'e space.
ment ales allant de Bogandé à
Les paysans vivent donc des in-
Liptougou, puis de Bogandé à
2.
LES
M ESURES
CLAS-
certitudes
à court
et
moyen
Thion , et enfin de Mani à Koala
SIQ1.JES O'ACCES ALIX r o.
terme dans un contexte
d'or-
ne peuvent pas être empruntées
TENTlALrrES ET DE PHESER-
ganisation non optimale de l'u-
par les cam ions de marchand ises
V ATJO l'\\
DES
RESSOUR-
ti1isation de l'espace.
en saison pluvieuse. L'inonda-
CES: DE S EX PÉDIENT S
tion des radiers et des gu és par
1.3. L'enclavement ph ysiq ue
les eaux durant plusieurs jours et
La population rural e tient les
et culturel
après
une
importante
pluie,
risques
pluviométriques
pou r:
s'explique par la faiblesse des
responsables de l'in sécurité al i-
Des routes et dans une moin-
pente s réfrén ant la vitesse d'é-
mentaire.
Elle
oublie
presque
dre proportion des voies ferrée s
cou lernent des eaux . La Gnagna
toujours les effets néfa stes ré-
furent programmées à l'époque
est assujetti e à un « iso le me nt
sultant de sa propre gestion des
coloni ale en vue d'acheminer
physique»,
temporaire ,
mais
ressources naturelles, laquelle ne
les produits ag rico les (arachide,
s ' inscr ivant
s urtout
à
un
préserve
pas
les potentialités
coton , bétail) des savanes et du
moment de l' année marqué par
initiales des écosy stèmes. Cette
Sahel vers les zones
côtières.
une soudure alimentaire plus ou
gest ion s' exprime en termes de
Sous prétexte d'une faible va-
moins aiguë selon l'abondance
défrichement des terre s non cul-
leur des denrées transp ortée s, les
de la récolt e. «Pas de véhi cule ,
tivé es,
d'ém igration,
de
res-
investi ssements furent limités à
pas de vivres». C ' est ainsi qu'il
taurati on des so ls et de transhu-
quelques axes (RA YNAUT, op.
ya en pareille période cumul des
mance des troupeaux toutes me-
cil.) . C'e st ainsi que la subdivi-
goulots
d'étran glement
tant
sures classiques qui ne restent
sion de Bogandé , créée depuis
pour l'approvi sionnement
ali-
que des expédients .
l'époque coloni ale
(en
1946),
ment aire
qu ' en intrants
indis-
devenue un cercle en 1958, puis
pensables à l'entretien du réseau
2,1. Les
défrichements
in-
une sous-préfecture et enfin une
routier que pour produire plus .
contrôlés
de
nouveaux
province le 14 ao ût 1984, ne
A cet isolement géographi -
champs
fut
désenclav ée
qu'en
1988;
que et éconorn ique de la pr o-
une route
principale
en terre
vince s'ajoute un enclavement
La
première
pratique
tra-
battue, ve nant de Fada N 'Gour-
socio -culturel qui se traduit par
diti onnelle chez les agriculteurs
ma au sud et
abouti ssant
à
un très faible niveau d 'accès et
pour
garantir
la
production
Taparko au nord en passant par
d'utilisation
des
services
so-
alimentaire est la défriche-brûli s
Bilanga,
Pièla,
Bogand é
et
ciaux ainsi
qu 'en
témoignent
en rotation
avec
les jachère s.
Mani,
fut
construite
à cette
quelques c hiffres:
11,7 % de
Celle- ci s'opère autour des vil-
époque (fig. 2). ~n réalité, peut-
taux
de
sco larisation
contre
lages dan s des s ituations d'es-
on parler de désenclavement au
37 % à l'échelle nationale; 6 %
pace
non
encore
fini.
Nous
sujet de la Gnagna ? La provin ce
de taux d'alphabétisation contre
avons donc la stru cturation de
est é loignée et excentrée
par
20 % respecti vement.
L'orga-
l'e space
ag ra ire
villageois
e n
rapport à Ouagadougou, pôle de
nisation des activités est faite de
c hamps de case, de village et de
décisions
politique
et
écono-
façon à emp êcher les enfants
brousse (R EMY,
1967).
Mais
mique du pays. Située à 200 km
d'aller à l' école . Pourquoi sco -
cette stru cturation s ignifiant un
de Ouagadougou à vol d'oiseau
lariser un enfant alors que so n
équilibre entre l'homme et so n
(fig. l, ci-dessus), il faut à un
uti 1ité
irnrnédiate
est
le gar-
environne ment éc ologique, subit
taxi brousse près de 10 heures
diennage des bœufs?
des modifi cations à cause des
80
Rev, CAMES - Sér ie B. vol. 03 - W 002. 200 1

.
Sciences Sociales el Humain es
défrichements
incontrôlés
des
2.2. La
protection
ou
1a
levage à l'agriculture et partant
terroirs. Cela est imputable à la
restauration
des
sols
une
intensification
de
l'agri-
dégradation
des
terres,
à
la
peu ou pas pratiquée
culture. En
réalité,
la fumure
compétition dans la mise en va-
déposée dans les champs est em-
leur des sols les moins dégradés
D'autres anciennes pratiques
portée dès les premières pluies
qui sont aussi les plus rares, à
tels que le paillage du sol, le zaï ,
généralement violentes . La dé-
l'impossibilité de reconstitution
les
cordons
pierreux
ou
perdition
souvent
très
élevée
des terres parce que la jachère
enherbés,
l'engraissement
des
oblige
le
paysan
à
recourir
n'existe plus ou est très courte.
sols avec de la fumure animale
chaque
année
au
fumage
du
Le recours particulier aux feux
(ZOMBRE et al., 1999) sont re-
champ contre une baisse de la
de brousse en vue de faciliter le
mises en valeur de nos jours.
productivité. Cette mesure clas-
défrichement et d 'y apporter la
Cependant,
se pose
des
pro-
sique mérite d'être valorisée par
fumure, ne compense pas l'ex-
blèmes . L'accès à la ressource
un enfouissement de la fumure
position
des sols à
l'érosion
paille est problématique à titre
sous terre en vue de la rendre
éolienne et aux ruissellements
d'exemple,
pour
protéger
les
moins
dommageable
par
les
des eaux de pluie. Tout cela a
sols dans un milieu o ù la pro-
eaux de ruissellement.
des conséquences néfastes
sur
duction de la biomasse diminue
Il apparaît donc que toutes
l'environnement rural et traduit
d'années en année. Les sols ne
ces
pratiques
sont
des
ex-
en fin de compte une insécurité
bénéficient plus d'apports
or-
pédients dans un espace fini et
foncière dans le terroi r villa-
ganiques et minéraux. Ils per-
n'amoindrissent pas les risques
geois, entraînant
de
la sorte
dent leur stabilité structurelle.
pluviométriques. Qui plus est,
l'application
d'autres
mesures
Le zaï
consiste
d 'abord
à
une situation d'insécurité fon-
classiques que sont la migration
creuser à la houe et en saison sè-
cière décourage les efforts d'in-
agricole chez les agriculteurs et
che des trous de deux décimètres
vestissement à moyen et long
la transhumance chez
les pas-
environ de profondeur sur au-
terme.
teurs. La conquête de la forêt
tant de largeur (OUEDRAOGO
sèche s'accentue donc dans une
et
al.,
1996).
Sont
ensuite
2.3. La compétition
agricul-
situation de potentialités de plus
enfou ies dans ces trous
de la
tu re-élevage
et
la
ges-
en plus limitées . Ainsi explique-
fumure animale et les semences
tion extensive des pâtu-
t-on la descente des Gourman-
en début d'hivernage. Les petits
res par transhumance
tché des départements septen-
creux artificiels possèdent une
trionaux de la province (Lip-
meilleure rétention de l'eau de
Les pasteurs et aussi les agro-
tougou,
Koala)

les
crises
pluie pour la plante . Le paillage
pasteurs ont institué depuis les
climatiques ont été les plus ac-
des trous en augmente encore
sécheresses des années 1970, le
centuées, vers le sud à Th ion et
l' effïcaci té.
Le
zaï
est
peu
déplacement
pendulaire
des
à Pièla. La migration se poursu it
pratiqué dans la Gnagna. Il est
troupeaux
à
la poursuite
des
actuellement plus au sud vers
une pratique traditionnelle
de
pâturages.
Cette
stratégie
est
Bilanga où quelques espaces dis-
récupération
des sols
nus
et
une réaction à une diminution
ponibles existent encore. Dans
endurés chez les populations du
des superficies pâturables face à
les zones de départ, le manque
Yatenga au Nord
du Burkina
un accroissement
sensible
des
de main-d'œuvre rend vulnéra-
Faso où les densités humaines
effectifs des troupeaux. En effet
ble les producteurs. Dans les zo-
sont les plus élevées du pays,
en avril
et
en
mai,
le tapis
nes d'accueil, l'équilibre hom-
plus de 80 hbt/km.
végétal disparaît quasiment sous
mes/ressources
est
menacé
à
Quant aux cordons pierreux,
la dent du bétai 1 dans la Gnagna.
moyen terme, en raison de la
on constate de plus en plus la
Commence
alors
la
transhu-
sollicitation
croissante
de
la
limite de leur efficacité à moyen
mance hors de la province et
terre. La solution pour accroître
terme dans la restauration
des
vers le sud du pays, aux fron-
la production alimentaire vient
sols. Sans apport
supplémen-
tières du Ghana et du Togo . Le
sans
doute
de
«1'artificial isa-
taire
en
fumure,
les
sols
pâturage y est disponible durant
tien» du milieu, ce qui suppose
s'épuisent naturellement.
toute
l'année. Afin d'éviter la
une intensification de l'agricul-
La technique de l'engraisse-
compétition
avec
les agricul-
ture. De la sorte, les pratiques de
ment des sols par la fumure ani-
teurs
plus
nombreux
sur
les
défrichement des terres cu Itiva-
male, observée au niveau
des
terres de la province de départ,
bles font
place aux techniques
champs de case et de village,
lesquels opèrent des extensions
modernes
de restauration
des
traduit bien sûr une forme tra-
des surfaces en cu Iture aux dé-
sols.
ditionnelle d'intégration de l'é-
pens des aires sylvo-pastorales,
Rev. CAMES - Série B, vol. 03 - W 002, 2001
81

Sciences Sociales el Humaines
_
les bouviers demeurent en perte-
Sahel représente l'avant-dernier
culaires d'une agriculture exten-
de d'hivernage au sud du pays et
revenu
provincial
par tête»
à
sive et de subsistance chez les
ne reviennent dans la Gnagna
l'échelle nationale (CLUB
DU
paysans. KAFANDO (1974) et
effectivement qu'à la fin des
SAHEL, 1996). Elle est classée
SAWADOGO (1974)
ont
ex-
récoltes en novembre. De no-
comme
fortement
vulnérable
pliqué notamment cet échec par
vembre
à
mars,
le
fourrage
à l'insécurité alimentaire. Pour
une politique agricole dont
le
abondant est constitué de chau-
preuve, la situation
nutrition-
premier intérêt au lendemain de
me et autorise aux alentours des
nelle est qualifiée de grave selon
l'indépendance
du
pays
en
villages
la
vaine
pâture.
La
le même auteur au début des
1960, visait la promotion
des
transhumance
qui n'est
autre
années 1990 : «77 % des en-
cultures de rente: l'arachide, le
qu'un élevage extensif, s 'appa-
fants de moins de cinq ans souf-
sésame et surtout le coton adop-
rente à la divagation des an i-
frent d'une sous nutrition sous
té dans la bande méridionale de
maux très préjudiciable aux res-
une forme ou une autre ». Les
la province de la Gnagna. Si bien
sources naturelles et se trouve
paysanneries du Tiers
Monde,
qu'à la fin des années 1970, les
donc condamnée par la Réor-
comme
le remarque
AKIBODE
entreprises
de
développement
ganisation Agraire et Foncière
(1998)
dans
son
propos
sur
agricole ont semblé avoir réussi
(1991) . La transhumance com-
«env ironne ment et développe-
du côté des spéculations d'ex-
mence
après
la campagne de
ment : un couple à priori para-
portation, alors que les résultats
vaccination du bétail faite pour
doxal », «ne parviennent pas à
en
terme
d'accroissement
des
limiter la transmission , la dif-
dégager des revenus suffisants
cultures vivrières ont brillé par
fusion et
la
propagation
des
pour avoir accès aux moyens de
leur insuffisance à affronter les
zoonoses (peste bovine,
char-
production
qui
leur
permet-
situations de disette, voire de fa-
bon, etc.) .
Malgré
l'emplace-
traient à la fois de satisfaire
mine, que vivait le pays en cette
ment des parcs à vaccination -
leurs besoins vivriers et moné-
période de sécheresse. Par ail-
généralement construits en bois
taires, et de reproduire au mieux
1eu rs, 1es intra nts des cu 1tures
par les villageois - dans un vil-
leur env iron nernent écologique».
commerciales ont
été
subven-
lage sur deux , les éleveurs n' y
tionnés ou octroyés simplement
présentent qu'un animal sur dix
3. DES SOU illONS Dl IRA-
par l'État et les sociétés ex té-
environ.
Les parcs sont
donc
BLES fi ms DE 1'0 1 T t E
rieures,
dans
un
contexte
sous-utilisés. Face à des itiné-
d'effort «assistantiel» aux pro-
raires
techniques
agricoles
et
Les solutions
durables
ont
ducteurs , comportement qui ne
d'élevage précaires, les ménages
pour objectif le rétablissement
fait que renforcer l'attentisme
ne peuvent ni produire de ma-
oule maintien de l' équi1ibre hom-
de la paysannerie.
L'État
n'a
nière suffisante, ni s'acheter la
mes/potentialités pour disposer
pas pu ou su intervenir
pour
nourriture indispensable. Ils sont
de ressources à long terme . Et
promouvoir
la production
vi-
en conséquence exposés à l' in-
leur particularité tient à l'aspect
vrière. On a fait des paysans des
sécurité alimentaire définie par
technologique s'appuyant sur des
récipiendaires d'aide en intrants
COURADE (1998)
«...comme
innovations apportées par l' É-
agricoles et non des producteurs.
l' éventual ité pour une popu la-
tat et les nombreuses ONG (on
Ceci explique pourquoi le pro-
tion de ne pouvoir accéder de
compte plus de 90 intervenants
blème
numéro
un du monde
manière stable dans le temps à
dans la Gnagna). Dans le domai-
rural demeure
l'insécurité
ali-
un
niveau
de
consomm ation
ne de l'agriculture, en lieu et
mentaire exacerbée par les gran-
correspondant
à
ses acti v ités
place des intrants traditionnels
des sécheresses des années 1970
habituelles et à ses goûts , pour
(fumure organique, daba , etc.),
et 1980.
des raisons indépendantes de sa
sont vulgarisés des engrais chi-
volonté».
Les pires formes
de
miques , des semences sélection-
3.2. ...
à
une
motivation
l'insécurité alimentaire sont les
nées et des charrues. Cependant,
d'autant moins
durable
disettes aggravées ou les famines
des facteurs socio-économiques
que le marché
n'existe
(FAO, 1986) et leur résolution
maintiennent
ces
innovations
pas
est avant tout liée à la problé-
hors de portée du paysannat.
matique d 'accès aux ressources
La valorisation
des aména-
de production alimentaire.
3.1. Du
statut
de
récipien-
gements permet de mesurer le
Bien que la production soit
daires ...
niveau de motivation des pay-
relativement
diversifiée
(agri-
sans pour
l' agricu Iture irriguée
culture et élevage), « la pro vin-
Les agro-forestiers n'ont pas
(riziculture et maraîchage).
En
ce de la Gnagna limitrophe au
pu faire changer les pratiques sé-
effet, à l'instar des pays asia -
82
Rev. CAMES - Sér ie B, vol. 03 - W 002. 2001

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Sciences Sociales el Huma ines
tiques, on a pensé que l' inten-
dans la Gnagna - elle est aussi
sures mises en œuvre dans le
sification
de
l'agriculture
par
quasiment hors de portée
des
cadre du PAS et du PASA (MA.
l'irrigation via ce que l'on a ap-
agricu lteurs. L' em bouche des bo-
1999).
pelé
la
révolution
verte
vins
et
des
petits
ruminants
Il faut noter cependant que
(COURADE, 1987), constituait
pourra it apporter une mei Ileure
la politique
céréalière
atteint
une issue de l'insécurité al imen-
sécurisation
alimentaire
(par
fr équentment, à partir des an -
taire en Afrique subsaharienne.
l'intégration efficace de l' éle-
nées 1990, son objectif en ter-
Ainsi, l'État et des organ ismes
vage à l'agriculture et
par
le
me de quantité de production vi-
extérieurs ont doté la province
relèvement du pouvoir d'achat
vrière.
Est-ce pour autant que
de la Gnagna de 21
barrages
des
producteurs)
sous
réserve
l'environnement
économique
dont 11 intarissables. Outre ce-
que les équipements et surtout
garantit-il la sécurité alimentai-
la, 221
hectares
de bas- fond
les intrants appropriés (pailles.
re ? On note malheureusement
sont aménagés en ava 1 de six
soude , urée) à la conservation et
une vulnérabilité aggravée par le
réservoirs d'eau artificiels. On y
à la valorisation des résidus de
désengagement de l'État du sec-
cultive du riz et souvent des
cultures soient disponibles et que
teur agricole.
légumes avec la possibilité d'ef-
les Sous Produits
Agro-Indus-
Si on considère à nouveau le
fectuer une double campagne au
triels (SPAl) soient également
volet des intrants, le paysan a
niveau de deux sites. Mais depuis
accessibles
aux
agro-pasteurs.
conscience que le recours aux
les années 1990, les rendements
Finalement,
des
difficultés
à
produits chimiques (en grais et
en riz baissent
parce
que les
mobil iser les moyens
de pro-
produits
phytosanitaires)
per-
coopératives mises en place pa r
duction alimentaire freinent
la
met une mei Ileure ferti 1isation
les encadreurs agricoles
mon-
dynamique de promotion d'une
des sols,
protège
les cultures
trent
des dysfonctionnements ,
agriculture à la fois marchande
contre les parasites, les insectes
imputables à un difficile accès
et vivrière.
et
relève
par
conséquent
le
aux intrants, à la mauvaise ges-
niveau de rendement
agricole.
tion de la ressource eau et aussi
3.3. Un environnement
ma-
De même, ces produits incitent
à l'impossibilité de contrôler le
croéconomique découra-
le paysan à utiliser les variétés
marché. La motivation des pay-
gea n t
culturales à haut rendement en
sans pour la rizicu Iture ex iste,
rem placement
de celles trad i-
mais n'a pas été durable faute de
Le secteur agricole qui occu-
tionnelles,
rustiques,
mais
à
prix rémunérateurs pour le tra-
pe le prem ier rang de l' éco-
faible productivité. Il reste que
vail et les investissements four-
nomie du Burkina Faso, a fait
d'une
part,
le
paysan
de
la
nis. Dans l'ensemble donc,
les
l'objet d'attentions particulières
Gnagna ne peut plus s'approvi-
réservoirs d'eau restent très peu
par les Autorités lors des con-
sionner en engrais chimiques, en
valorisés en agriculture. Rares
certation s avec les partenaires
semences am é1iorées ou en ou-
sont par ailleurs les cultures de
de développement pour la mise
tils
agricoles
auprès
de
la
maraîchage pratiquées avec suc-
en place en 1991, du Program-
Direction Provinciale de l'Agri-
cès en sus ou en lieu et place du
me
d'Ajustement
Structurel
culture (DPA) , le PAS ayant
riz. De même, la pêche relève
(PAS), dit aussi programme de
obligé
l'État
à
libéraliser
le
d'actions timides et passagères
réforme des principaux secteurs
commerce de ces produits. Dès
de quelques mareyeurs étrangers
économ iques . Celui-ci s' accom-
lors, l'agro-pasteur se retrouve
à la province .
pagne de sous réformes tel que
désemparé face
aux
commer-
L'innovation
même
sub-
le PASA (Programme
d'Ajus-
çants qui fixent les prix quand il
ventionnée,
a encore un prix
tement du Secteur Agricole) en
veut écouler sa récolte ou son
hors
de port ée
des
paysans .
vue de limiter la vulnérabilité ou
animal. D'autre part, le paysan
ZOUNGRANA (1998)
a noté
de lutter contre l'insécurité ali-
n'est pas équipé
en magasins
qu'en zone de production maraî-
mentaire
des populations
ru-
étanches pour le stockage des
chère au Burkina Faso, le coût
rales.
La
libéralisation
de
la
engrais chimiques alors que les
des intrants représente 51 % du
commercialisation des prix des
magasins de la DPA sont fermés
revenu du producteur. Les in-
céréales et des graines oléagi-
en attente
d'un acheteur. Les
trants coûtent donc chers et ce-
neuses, la liquidation de la Caisse
locaux répondant à
la norme
ci explique une utilisation bien
de Stabili sation
des Prix
des
d'étanchéité manquent dans la
en-deçà de la norme. Quant à la
Produits Agricoles (CSPPA), la
quasi totalité des 278 vi llages de
motorisation - plus de 10 000
privatisation de plusieurs entre-
la province.
Les
populations
francs CFA par heure pour la
prises étatiques agroalirnentaires
sont pauvres si bien qu'aucun
location d 'un tracteur agricole
constituent les principales me-
villageois ne peut se construire
Rey. CAM ES - Série B, vol, 03 - 002 , 2001
83

Sciences Sociales el Humaines
_
un local approprie . Dans d'au-
ses climatiques, dc la pression
tian
durable des
ressources
tres cas, le capital (en espèce ou
humaine ct
de
l'enclavement
et d'une maîtrise des straté-
en
nature)
existe,
mais
les
mais aussi d'une
gestion
peu
gies de la production agricole
tabous
sociaux
limitent
l'ini-
efficace des potenti alités.
Dans
pour aboutir à la réduction de
tiative. Tout cela renvoie à une
une perspective de conservation
la
vulnérabilité
des
popu-
situation de fragilité des villa-
durable des ressources. la solu-
lations .
geois et constitue
finale-ment
tion à ces défis nécessite une
un frein
à
l'initiative
privée
lutte contre la vuln érabi1ité que
BIBLIOGRAPHIE
chère au PASA.
vit la population et selon deux
Le problème qui se pose dans
axes :
AKIBODE (A. K.), 1998. «En-
la province de la Gnagna et sans
vironnement
et
développe-
doute
dans
beaucoup
d'autres
-
une prise de conscience de la
ment :
un couple à priori
provinces du Burkina Faso, est
valeur des connaissances lo-
paradoxal » In:
Environne-
celui d'un
très
faible
niveau
cale s qui s'exprime en terme
ment
et développement
en
d'organisation
paysanne.
En
de pratiq ues et
d'organ isa-
Afrique. Actes des Prem ières
effet, on ne rencontre pas dans
tion . D'un côté
les parades
Journées
Géographiques
du
la province de la Gnagna, selon
traditionnelles (zaï. paillage,
Togo, Lomé, 10-13
février
la DPA, une seule organisation
engraisse-ment des sols, etc.)
1998 .
Travaux
et
Recher-
villageoise capable de mettre en
doivent en effet être valori-
ches Géographique, n? Spé-
place de manière autonome un
sés parce quils permettent
ciale, Université du Bénin -
programme d'activités pour ga-
une intensification de l'agri-
Lomé, 284 p.
rantir une rentabilité améliorée
cu lture sans un recours p1'0-
BURKINA FASO, 1991- Textes
de la production agricole. Cette
nonc é aux
intrants
exté-
portant
Réorganisation
inorganisation rend encore plus
rieurs. D'un autre côté,
les
Agraire et Foncière, Ouaga-
vulnérables les populations. Le
organisations villageoises doi-
dougou, 174 p.
constat
final, c'est
la rupture
vent s'auto-promouvoir
par
CLUB DU SAHEL, ORGANI-
totale entre la base et le som-
la recherche
à louverture .
SATION
DE
COOPERA-
met en matière de compréhen-
« II nous faut recon naÎtre que
TION
ET
DE DEVELOP-
sion des principes du PASA. La
les paysans
disposent
déjà
PEMENT
ECONOMIQUES
base ne remplit donc pas encore
souvent d'un grand savoir-
(OCDE), 1996. Aide alimen-
les conditions d'applications du
faire en matière de gestion
taire
au
Burkina
Faso.
PASA,
le
premier
handicap
conservatoire des eaux et des
Analyse spatiale 1993-1995.
étant la faiblesse de la structura-
sols » (AKI8()l)i:, op. cil.) . On
SAH/D (96) 459, Paris, 71 p.
tion du milieu paysan. Le niveau
aurait tort
d'oublier que la
COURADE (G.) , 1987 - « Une
d'instruction formelle et d'al-
prob lèrnatique de l'accès aux
révolution verte pour l'Afri-
phabétisation est très bas. Ainsi
moyen s de production
ali-
que 7»
Politique
Africaine,
s'inquiète le directeur provincial
mentairc
n écessite
toujours
pp: 102- 109.
de l'agriculture : «Comment fai-
davantage
une
intégration
COURADE (G .),
1998 .
«Ali-
re passer les principes du PASA
des savoir-faire locaux dans
mentation
et
politiques
a-
à une population
non
encore
les projets de développement
gricoles».
In
LORIAUX
réceptive parce que vivant dans
agricole
(M.), (dir.) - Population et
le fléau de l'analphabétisme?
il semble que le désengage-
développement
une
ap-
Le PAS et le PASA, c'est en-
ment
des
institutions
éta-
proche globale systémique.
core de la théorie dans la Gna-
tiques salis
l' injonction
du
Academia
Bruyland/L'Har-
gna» . Il convient de renforcer
PAS so it brusque- et préma-
mattan.
Population
et
l'éducation de base, d'appuyer la
turé puisque les paysans,
à
Développement, Louvain-Ia-
mise en
place
d 'organisations
cause de leur faible ouverture
Neuve/Paris, nOS, 582 p.
sociales formelles et
informel-
à linu ovnrion .
ne peuvent
F.A .O . (Organisation
Mondiale
les.
pas se substituer aux tech-
pour l'Alimentation),
J 986 .
niciens agric.c,le:,. Des appli-
La pauvreté et la faim.
La
CONCLUSION
cations du P/\\ S sont donc à
sécurité alimentaire dans les
r éviser
s i tant
est
que
la
pays
en
développement:
Les ressources de production
finalite de cc programme ne
problèmes et Options. Etude
alimentaire sont en effet limi-
peut erre atteinte qu'au prix
de politique générale de la
tées
dans
la province
de
la
de «la rt ifi c ral isation» du mi-
Banque Mondiale, Washing-
Gnagna à cause à la fois des cri-
lieu. . "est-à-dire d'une ges-
ton , D.C., 77 p.
84
Rev. CAM ES - Série B, vol. 03 - W 002 . 2001

Sciences Sociales el Humaines
~----------------------------
-- - - - - - - ~-
GASTON (A.), 1992. «Les res-
recherche scient ifique, N. S.,
RAYNAUT CI. (dir.), Sahels,
sources
végétales».
In :
Ouagadougou, pp : 3-28.
diversité et dynami-ques des
BOSC (P.M.), DOLLÉ (V.),
MINISTERE DE L'AGRICUL-
relations
sociétés-nature.
GARfN (P.), YUNG (J.M.),
TU RE,
1997
Stratégie
Karthala, Paris, 431 p.
(éds),
Le
développement
opérationnelle de croissance
REMY (G.), 1967 - Yobi, étude
agricole au Sahel,
Milieu et
durable
des
secteurs
de
géographique
du
terroir
défis (T. 1). CIRA D, "Docu-
l'agriculture et de l'élevage.
d'un
village
gourmantché
ments
Systèmes
Agraires",
Document
d 'orientations
de Haute-Volta. Mouton
et
n? 17, Montpellier, 342 p.
stratégiques
à
1'horizon
Co., Maison des sciences de
INSTITUT
NATIONAL
DE
2010, Ouagadougou, 22 p.
l'Homme, Paris, 100 p.
LA STATISTIQUE ET DE
MINISTERE DE L'AGRICUL-
SAWADOGO (R.C.), 1974. La
LA
DEMOGRAPHIE
TURE/PNUD/FAO,
1999:
politique de développement
(INSD), 1998.
Recensement
Stratégie nationale de sécu-
agricole
en
Haute-Volta:
général de la population du
ritt> alimentaire. Rapport de
Hier et aujourd'hui. Notes et
la au 20 décembre
1996.
synthèse, version provisoire,
documents
voltaïques,
Cen-
Résu Itats défin itifs,
Ouaga-
Ouagadougou, 76 p.
tre voltaïque de la recherche
dougou, 46 p.
OUEDRAOGO (M.), KABORE
scientifique, N. S., Ouagadou-
JUNCKER (E.), FOREST (F.),
(V.), 1996 - Le zaï, techni-
gou, pp': 41-57.
REY1\\IIERS (F.N.), 1992. Le
que trad itionnelle de réhabi 1i-
ZOUNGRANA
(T.P.),
1998.
climat.
In:
BOSC (P.M.),
tation des terres au Yatenga
Enclavement et développe-
DOLLÉ (V.), GARIN (P.),
(Burkina
Faso). In :
REIJ
ment des cu ltures irriguées au
YUNG
(J.M.),
(éds),
Le
(C.),
SCOONES
(1.)
et
Burkina
Faso. In:
Aspects
développement
agricole
au
TOULMIN
(C.),
(dir.)
-
du
développement
écono-
Sahel,
Milieu et défis (T. 1).
Techniques
tradit ionnelles
mique dans un pays encla-
CIRAD, "Documents Systè-
de conservation de l'eau et
: le Burkina Faso. Collec-
mes Agraires", n? 17, 342 p.
des sols en Afrique. Kartha-
tion «Pays enc lavés», n? 9,
KAFANDO (T.W.),
1974.
Les
la, Paris, 355 p.
Centre de recherches sur les
perspectives de 1960-1975.
RAYNAUT
(CI.),
1997.
La
Espaces Tropicaux (CRET),
Notes et documents
voltaï-
question
démographique
au
Bordeaux III, pp: 25-48
ques, Centre voltaïque de la
Sahel: du global au local. In:
- - - - -_. - - - - - - - - - - - - - - - -
Rev. CAMES - Série B. v..l. J) - Ne O(J~. ~IIIII
85