LA RASO, UN ETAT PARTICULIER
GAT T A TANûA MARIE CIIA l'TAL
Assistante au département d'Esp agnol
Université de C(}cody (Crite cl 'Ivoire)
-=--==~====---
R limé
a bandonnant le peuple sahraou i
règne . Elle est réfu giée à l'étran-
au Maroc et à la Mauritanie .
ger.
Lor I[u
I' Espngnes ' Si re-
Au moment ou l'Es pag ne se
tirée précip ltumnt III lill
ahrura,
retir ait précipit am ment d u te rri-
La s ituation d' Etat en exi l es t
lulssant 'In "id ' jurldlqu 1 II! Frmlt
toire , laissant un vide juridique,
d' autant plus mar ginale que la
Pollsarl
a pro clam
Urt
ail nttr ,
le Front Polisari o, mouvement
RASD résiste et se dével oppe
III R publique
robe Sahraouie D é-
nat iona liste qui ex ige a it l' indé-
à T in do uf, un bo ut de désert
mocratiqu .
pe ndan ce du Sa hara Occid ent al,
inh ospitalier que lui a con céd é
(!
1I0U vel
Etat pr
litt!
bien des
p écifl ité , car la R
D
proclama sans at tendr e, la Ré pu-
l' Algér ie.
ne contr ôte ni ilt ((}ttllit~ de 'fI Pl/PU-
bli que Arabe Sa hraouie Dém o-
Découvrir cet Etat ori gin al
iation ni celle cl .HJn territolre dont
crati que.
sous toutes ses form es avec toute
la partie mil... e t occupée par 1'llr-
La proclamation de la RASD ,
l' objecti vité requi se es t le sens de
IIIl.' marocaine, DI! plu ' lu POpUll'.
faite à Bir Lahlou en plein désert ,
cet arti cle .
l/OTI adndnistr ée 11
e ,,<1UW pu.
à 130 km de la fro ntière a lgé -
ur Te territoire libéré 11 raison de
rienne n'était pas se ulement un
1. LES CAMPS ET LES
i'in écurlti! qui y Tc;'C" '. Ett
{I
ac te j urid iq ue . El le marquait le
réftlg/ 'c à Tlndouf.
REF UGIE.
dé but d 'une ère nou velle pour la
la ltuatlon Il r tnl Cil exil
population sa hrao uie qui avait fui
Le Fron t Poli sari o, mouve-
est d'autant plu
marginal
que IfI
R 1. D ré ille
1
e d ' y itopp« li
le territoire à l'a rrivée des trou -
ment de libérati on national e a dé-
nndollj. UI/ hUIII cl dé ert ,,,110.\\'-
pes marocaines et mauritan iennes
sonn ais a sa charge une popula-
pifll lil'r qtu: tui a onct!tli! l ' 1'er;
pour se ré fug ie à Tind o uf en
tion qu 'il doitorganiser dans des
Algérie.
ca mps, à la foi s sur le plan po-
Cc nou vel Etat présen te bien
litique et adm inistratif, po ur lui
II
de s spécifi cité s . En eff et, la
permettre de survivre.
TROOUCTIOI
RASD ne contrôle ni la tot alité
L'indépend anc e du Sahara es-
de sa popul ation" ni ce lle de so n
1.1. L'Organisation des camps
pagn ol envi sagée par l'Espa gn e
territ oire dont la
n' a pas vu le j ou r, car l' Espa gne
part ie ut ile" es t occ upée par
Les camps sont disp osés dans
n' a pas pu assumer jusqu ' au bo ut
l' armée maro caine. Oc plus la
une zone d ' e nviro n deu x cents
ses responsabilité s de puiss ance
popu 1ation ad min istrée
ne se
kilomètres, situ ée à l'est et au sud
administrante. Elle a dû renon cer
trouv e pas s ut" le territoire libéré
d Tindouf. Ils fo rment des daïra s
à so n projet sous l'influence co n-
en ra ison de l' insécurité q ui y
(o u communes) qui so nt au nom-
ju guée des press ions extéri e ures'
bre de vin gt et qui port ent les
et de s circon st ances internes',
noms des diverses loca lités du
Sahara Occidental.
nement espagnol n ', va it pas une position
hom og ène. Il y avai t 2 tendances:
ne
Les daïras so nt regroupées en
favo rable à l' autod éterminat ion du Saha-
l.
Le Maroc organ isa it une marche su r le
trois willa yas (o u région s) qui re-
ra, "autre éta it favorabl e à une cession du
Sahara Occ idental.
pren nent les noms des trois prin-
Sahara au Maroc. Cette tendan ce e, 1 sou-
2.
l. 'E spag ne ava it deu x problèmes im-
tenu par les Etats Un ies.
c ipa les villes du terri to ire : El
portants à régler en même temp s. D ' une
J.
Une partie de la population a fui le te rri-
ïou n (s ix d aïras), Smara (sept
part la s uccess ion de Franco dont la ma-
toire sahraoui pour se réf ugier à 'li ndou t.
ladie s'é ta it aggravée, e l, dautre part, la
daïras) et Dakhla (sept daïras). La
1 ' autre partie c 1 r 'sléc au Sahara
question du Sahara Occi dental dont " ini-
po pulation est organisée à la base
tiative maroca ine re nda it la solut ion ur-
4
La partie utile c ' est la partie ou Sl: trou -
gente. S ur ce dc u..rc me point. le Gouvcr-
vent k ~ g r" ndc~ villes et les phosphates.

Sciences sociales el humaines
en cellules de onze membres, qui
et par jour. Cette quantité d'eau
se réunissent régulièrement.
doit servir à faire les repas , la
Elle est obligatoire pour tous.
Dans chaq ue daïra , les tâche s
vaisselle, la lessive et la toilette.
Une clinique mobile se déplace
prioritaires sont assurées par des
L' aliment ation est quelque
dans les camps pour les vacci-
comités populaires, au nombre de
fois insuffisante et surtout mal
nation s de masse . Ce véhicule
cinq ; ceux-ci sont cha rgés de la
éq uilibrée, entraînant de graves
amén agé est pourvu d 'un système
puériculture, de la santé, des af-
carences du fa it de l'absence de
de réfrigération .
faires sociales, de l'artisanat et de
certains produits ( lég umes frais,
l'approvisionnement.
fruits).
Le contrôle des p oints d 'eau
11 s 'ag it d 'une or ganisation
L' environnement aride ne per-
bien adaptée à la vie et aux pro-
met aucune agriculture, sauf dans
Pour éviter la pollution et le
blèmes des ca mps de réfu giés .
quelqu es rares jardins expérimen-
gaspill age. Les puits sont proté-
Ce ty pe d'organ isati on permet
taux irrigués ou le génie sahra oui
gés par de petits murs. Le con-
une administration efficace des
a pu démontrer ses capacités .
trôle chimique ou bactériologique
camps.
Les difficultés sont innombra-
des eaux n'existe pas par manque
bles, il faut les surmonter et la
de moyen . Mais l'utili sation de
1.2. Les conditions de vie
prévent ion sanit aire est l'un des
l'eau bouill ie pour les bébé s est
moyens effica ces qu'utilise le
obi igatoire.
Si les camps ont une organisa-
Front Polisario.
tion remarquable , les cond itions
Le contrôle systématiq ue de la
de vie y sont très difficiles.
1.2.1. La Prév ention sanit aire
propreté de l 'environnement
Les réfugiés en ruptu re totale
avec leu r tradit ion nom ade ont
Chaque camp regroupant sept
Les déc hets non al imentai res
dû s'adapter à la dure réalité des
à huit mille personnes est pourvu
so nt évacués à six ou sept ki10-
camps . Ces camps rassemb lent
d' un disp ensaire construit en dur
mètres du camp et brûlés une fois
environ 110 0005 personnes, dont
(murs de briques de terre séché e).
par semaine. Les déchets alimen-
quatre vingt d ix pour cent de
Chaque quartier est pris en cha r-
taires ser ve nt à nourri r les chè-
femmes , d'enfants et de vie il-
ge par un délégué qui suit les
vres et les poules.
lards . Les hommes valides se
malad es, mais aussi les dépiste
Le ca mp est délimité par tra-
trouvent dans les bases militaires
et les amène au dispensaire. Le
cés de pierres. Chacun est tenu
à 50 km de Tindouf en zone libé-
dispen saire assure les premiers
d'aller aux toilettes dans la nature
rée.
soins, développe la prévention,
au del à des limites du camp. Le
Cha cune des camp s compte
assure le suivi des traitements et
soleil est le meilleur destru cteur
plusieurs centai nes de tente s et
de s prescription s. Les médi ca-
des bactéries. Compte tenu de
c haque tente abrite huit à dix
ments prescrits sont déposés au
l'environnement, ce moyen est le
personnes.
dispens aire ou les cad res sani-
plus efficace .
Les réfugié s ont besoin de vê-
ta ires ad mini strent chaque jour
tements chauds et de couvertures
les traitements aux patients.
Le contrôle de l 'alimentation
pour se protéger du froid, parfois
Le dispensaire surveille étroi -
très vifla nuit en hiver.
tement les femm es enceintes, les
L'approvisionne rnci: e n lait
L'eau est rare ; certains camps
femmes qui viennent d'accoucher
et en Farine n'est pas r égi. l: -r.
ont des puits et d'autres sont ali-
et qui alla itent les jeunes enfant s
Cette irrégularit é pose de sérieu x
mentés par des camions-citernes.
de moins de trois ans.
problèmes pour les nourri ssons .
Lorsqu'il fait très chaud les
Ceci pour enr ayer complète-
Le chan gement de produits en-
camion s-citernes n'arri vent pas à
ment les malad ies tell es que la
traîne des ennuis diarrhéique s.
faire assez de voyage s et dans
dysenterie, la tuberculose, la rou-
Pour éviter ces complications, les
chaque quartier la distribution est
geole et les problèmes de mal-
mères doiv ent allaiter leur enfant
rationnée à 10 1itres par habitant
nutrition .
pendant les deu x premières an-
La prévention étroitement con-
nées. Un très
gra nd soin est
trôlée par le dispen saire , se ma-
apporté à la préventi on de la
5.
Cf
L 'a nnua ire de "Afriqu e d u Nord .
nifeste à tous les niveaux :
pathologie de l'allaitement.
1978. pp.845-846. Ce chi ffre date des
Lorsque les en fants sou ffrent
années 1978-197 9. la populati on de ces
camps de Tindouf à dû augmenter.
La vacc ination
de malnutrit ion, ils sont dirig és
Rev . CAM ES - Se rie 13 . vo l. 03 - W 00 2. 2001
69

Sciences sociales et huma ines
_
vers le centre de prévention pour
tal central: l'hôpital national. Il a
La détermination de la Répu-
recevoir une alimentation spé-
quatre cent cinquante lits et est
blique Arabe Sahraouie Démo-
ciale.
composé de trois unités: l'hô-
cratique de vaincre les obstacles
La mère et l'en fant sont un
pital principal , l'hôpital pour en-
pour se développer ne se mani-
sujet de préoccupation prioritaire
fants et la maternité. Cet hôpital
feste pas uniquement dans le sec-
que confirme l'existence de cen-
national dispose d'une école de
teur sanitaire, elle est aussi bien
tre de prévention. Chaque wilaya
formation des cadres de la santé
vivante dans le domaine de l' en-
dispose d'un centre de prévention
(infirmiers, médecins-adjoints).
seignement.
qui accueille les nouveau-nés et
Cette politique de prévention
Ce jeune pays a besoin de se
les enfants malnutris. Il com-
mise en place est un succès. Elle
doter de cadres pour s'autosuffir
prend un bâtiment en dur servant
a permis de circonscrire les épi-
en freinant
les
obstacles au
pour l'alimentation des malades
démies . Mais certaines difficulté s
niveau technique et matériel.
et les soins, ainsi que des tentes
demeurent.
pour abriter les patients. Les en-
En effet, la situation spéciale
1.2.2. L'Enseignem ent
fants sont nourris de lait de cha-
de pays en exil dans une région
melle , de légume frais cultivés
inhospitalière et sans ressource
La scolarité est obligatoire
dans les jardins expérimentaux.
économique explique la persis -
pour les jeunes, l'alphabétisation
La prévention est une priorité
tance de certaines difficultés mal-
est systématique chez les adultes .
fondamentale dans les préoccu-
gré les efforts spectaculaires con-
On distingue deux niveaux sui-
pations sanitaires de la RASD.
sentis par les réfugiés.
vant l'organisation des écoles:
Ainsi un programme d'éducation
Ces difficultés proviennent du
sanitaire est mis en place pour
manque de moyens matériels tels

Les écoles de da ïras
éviter que l'action des centres de
que la pénurie d'eau, responsable
prévention ne soit pas des actions
d'une hygiène corporelle insuffi-
Dans ces écoles il y a celles
spécifiques et sans efficacité.
sante dans les camps:
ouvertes aux
plus jeunes de
La prévention sanitaire est
quatre à huit ans. Elles dépendent
une méthode qui permet de pal-
le manque de véhicules qui
de J'administration de la willa-
lier le manque de matériel néces-
gêne le transport des malades
ya, leurs enseignants travaillent
saire pour pratiquer tous les types
à hospitaliser et les campa-
en concertation avec le comité
d'interventions médicales.
gnes de vaccination;
d'éducation de la daïra.
La politique de prévention sa-
le manque de moyens frigori-
II y a les écoles ouvertes à
nitaire est efficace grâce à la pré-
fiques qui rend problématique
l'ensemble des campements, qui
sence dans les daïras, des comités
la conservation des aliments
assurent la formation des jeunes
de santé qui jouent un rôle im-
et des vaccins et impossible
et des adultes.
portant d'organisation et de res-
l'existence d'une banque de
Parmi elles existent deux qui
ponsabilisation. Cette volonté
sang;
fonctionnent en système d'inter-
préventive est complétée par les
les difficultés de renouvelle-
nat. Il s 'agit des écoles du 9 juin
soins curatifs. Ainsi chaque wi-
ment du petit matériel (serin-
et du 12 octobre".
laya (Smara, El Ayoun, Dakla)
gues, sondes diverses etc .) et
L'école du 9 juin ouverte en
dispose d'un hôpital régional qui
les ruptures de stock de médi-
1977 est destinée à scolariser le
comprend plusieurs services :
caments posent des problèmes
plus grand nombre d'élèves avec
médecine, pédiatrie, gynécologie-
quotidiens.
très peu d'enseignant (2 : un en
obstétrique, etc.
arabe, un en espagnol).
Dans chaque secteur d'hos-
Le bon fonctionnement des
C'est un énorme établisse-
pitalisation, -.x iste
une
salle
hôpitaux est entravé par l'ab-
ment, qui contient trois mille
d'orientation qui reconstitue le
sence de techniciens et de maté-
élèves. C'est à la fois un lieu
cadre habituel de vie sous la tente
riels de rechange, si bien que les
et qui permet de réunir les mères
activités médicales sont à la mer-
et de faire des séances d'infor-
ci d'une défaillance des équipe-
mation d'éducation sanitaire, de
ments dont elles dépendent (stéri-
6.
Le 9 juin c 'est l'anniversaire de la mort
de Chaïd El Ouali (membre du Front
soutien psychologique.
lisation, appareils de réanimation,
Poli sario).
En plus des trois hôpitaux ré-
alimentation électrique, etc.).
Le 12 octobre 1973 date de la procla-
gionaux, il existe un grand h ôpi-
mation de l'unité du peuple sahraoui el de
la défen se contre le génocide et la guerre .
70
Rev, CAMES - Série B, vol. 03 - W 002, 200 1

Sciences sociales el humaines
d 'instruction et un centre de vie
nive au brevet, ce qui a permis
et des affaires soc iales a établi
pour les enfants.
d 'ouvrir, depuis 1981 , des écoles
une liste de toutes les familles
L'école du i 2 octobre a un
primaires et des crèches pour
des daïras et leur composition
bon niveau d'études mais elle
couvrir le besoin des daïras.
exacte. A l'aide de cette liste le
manque de matériel pédagogique
Ces quelques exemples met-
comité d'approvisionnement as-
d'expérimentation, d'équipement
tent en évidence le pragmatisme
sure l'administration de la distri-
audio-visuel.
et le sens du possible, lorsqu'on
bution des aliments. Ces produits

Les écoles professionnelles
est
animé d 'une volonté de
alimentaires sont distribués gra-
réussir quels que soient les obs-
tuitement toutes les semaines. La
L'école du 27 février réser-
tacles.
monnaie est donc inexistante
vée aux femmes a été créée le 14
A Tindouf, le principe de base
dans le camp de Tindouf.
février 1978. Elle a pour objectif
est que tout le monde travaille,
Ce comité a au ss i un rô le
l'instruction de toutes les femmes
contrairement a beaucoup d'au-
éducatif qui consiste à expliquer
à l'apprentiss age de la gestion
tres camp s de réfug iés. Les hom-
la manière la plus adéqu ate de
des campements et à la prépa -
mes en âge et en état de porter les
composer les menus , afin d 'équi-
ration aux exigences futures de
armes sont dans l' armée popu-
librer les rations caloriques, ainsi
l'état sahraoui. Chaque année
laire de libération . Ces hommes
que la manière d' écon omiser le
huit cents femmes de tous âges et
ne viennent aux camps qu'en per-
peu qu'ils ont.
de tous niveaux sont formées
mission. Les femmes , les vieil-
pendant huit mois dans cette
lards et les enfants vivent dans
Le Comité puériculture
école. Les cours vont de la cul-
les camps . Ce sont donc les fem-
ture générale à des formations
mes qui les administrent.
Ce comité assure des fonc-
techniques .
tions diverses. Il apprend aux mè-
Plusieurs form ations sont as-
1.2.3. Le rôle des f emmes
res comment élever leurs enfants
surées :
et lutter contre les pratiques tradi-
Les daïras sont dirigées par un
tionnelles néfastes.
l'alphabétisation et la mise à
comité populaire comprenant six
Il surveille l'état de santé des
niveau culturel;
personnes, dont une responsable
enfants, les garde et les éduque,
la formation à des métiers tels
administrative élue parmi plu-
pendant que leurs mères travail-
que la couture, le tissage, la
sieurs candid ates présentés par
lent dans les autres comités.
puériculture ;
l'assemblée populaire de la daïra,
la form ation d 'institutrice et
et cinq respons ables des comités
Le comité artisan at
de monitrice de crèche.
spécialisés élues par chacun des
comités.
C'est le comité chargé de pro-
La situat ion de réfugiés avan-
Cinq tâche s prioritaires sont
duire les objets usuel s. Ces fem-
tage les femmes qui depuis 1976
confiées aux comit és : Approvi-
mes souhaitent reconstituer l'ar-
ont un champ d'initiative plus
sionnement, puériculture, santé,
tisanat détruit
par
la guerre
large. L'école dl' 27 février leur
justice et affaires sociales et arti-
et j'exode. Elles confectionnent
offre à toutes, quels que soient
sanat.
donc les vêtements, les nattes, les
leur âge et leur niveau, une for-
ustensiles de cuisine, les objets
mation.
• Le comité d'approvisionn ement
en cuir, etc.
La femme peut venir à l'école
Subvenir à leurs propres be-
avec sa mère et ses enfants. De
La République Arabe Démo-
soins, c'est l'objectif fixé par le
cette façon les femmes âgées sont
cratique ne dispose d'aucune res-
Front Polisario.
associées à de nouvelles manières
source économ ique. C' est l'une
de penser, de vivre.
des spécificité de la RASD qui
Le Comité justice et affair es
Cette école a fourni en quel-
dépend pratiquement de l' aide
soc iales
ques années, un personnel ensei-
extérieure. Ainsi les provisions
gnant essentiellement féminin de
reçues des organism es humani-
Le rôle de ce comité est de
taires sont stockées et ensuite ré-
résoudre les problèmes sociaux.
parties. Personne n' a rien ou
En effet c'est nécessaire et même
7.
Le 27 février 1976 est la date de la
presque dans le camp. Tout doit
vital pour les sahraouis de mini-
pro clamation de la République Arabe
Sahraouie Dém ocr atique (RA SD).
être partagé. Le comité de justice
miser les contradictions internes
Rev. CAMES - Série B , vo l. 03 - W 002, 2001
71

Sciences sociales el humaines
_
et réunir leurs forces pour lutter
Par ailleurs le divorce est lé-
sensi bilisation de l'opinion publi-
contre cette situation injuste qui
gal. Cependant dans la phase ac-
que française . Cette campagne a
leur est imposée et qui fait d'eux
tuelle, il est considéré comme un
favorisé l'adhésion de plusieurs
des réfugiés, exilés dans un envi-
fléau social et le comité essaie de
ONG à la cause des réfugiés
ronnement inhospitalier.
lutter contre l'idée même du
sahraouis et permis le jumelage
Ce comité met donc l'accent
divorce.
de certaines villes européennes
sur le fait que la base de la nou-
Après l'exode des populations
surtout françaises à des daïras des
velle société sahraouie en cons-
et la suppression des tribus, les
camps de Tindouf.
truction est la famille . Car les
sahraouis ont besoin, de restruc-
Ces ONG et villes jumelées
nouvelles données ont favorisé la
turer et de consolider la société
ont apporté une aide matérielle et
disparition complète de la tribu.
autour du noyau nouveau qu'est
psychologique considérable aux
Ainsi l'esprit tribal avec les luttes
la famille . En cas de conflit, le
réfugiés sahraouis .
intestines que cela comporte doit
rôle du comité est conciliateur et
être extirpé.
éducatif. Il tente d'atténuer les
2.1. Les actions des ONG
Le
mariage est
un
autre
malentendus entre époux. Bien
problème dont s'occupe le comité
entendu, si cela n'est pas possible
Les premiers mois de l'exil, il
justice et affaires sociales .
et que ceux-ci en arrivent au
s'agissait pour tous les sahraouis
Autrefois
les· parents ma.
divorce, celui-ci est prononcé.
de survivre dans la-difficile ré-
riaient leurs enfants sans que
Mais le souhait du comité est que
gion du hamada de Tindouf grâce
ceux-ci aient à choisir leur par-
le divorce soit un recours ultime.
à l'aide immédiate d'organismes
tenai re. L'une des raisons fonda-
La politique d'organisation
humanitaires qui ont déployé
mentales qui empêchaient les jeu-
sociale de la prévention sanitaire
énergie et méthode pour satisfai-
nes de se choisir librement était
et de l'enseignement, sont un
re les premiers besoins : héber-
la dote. En effet les parents de la
ensemble de systèmes qui permet
gement, nourriture et soins médi-
future épouse exigeaient parfois
un encadrement adéquat de la
caux . En effet,
les
Services
quarante chameaux. Le contexte
population exilée. Evidemment,
Cari tas des Diocèses d'Algérie
actuel empêche le futur époux de
la République Arabe Démocra-
en étroite collaboration avec le
s'acquitter d'une telle dote. Le
tique ne possédant aucune res-
Croissant Rouge Sahraoui et le
Front Polisario a alors opté pour
source économique, cet ensemble
Croissant Rouge Algérien ont
la suppression du mariage arran-
de systèmes ne peut fonctionner
établi en fonction des besoins
gé.
que grâce à l'aide d'organismes
immédiats répertoriés dans les
Le comité a le devoir d'ex-
humanitaires internationaux .
camps, un programme qui prévo-
pliquer cela aux parents , de leur
yait la fourniture régulière de
faire comprendre le bien fondé
2.
L'AIDE INT.ERNATIO-
nourriture, de couvertures, de vê-
du libre choix du conjoint par le
NALE
tements chauds contre le froid, de
concerné lui-même . Le program-
médicaments tels que les vaccins
me d'explication concerne aussi
Dès
le
début
du
conflit
antigrippaux, des sirops, des vita-
les futurs époux. Avant le maria-
(1976), l'Eglise d'Alg érie" a lan-
mines, des antidiarrhéiques etc.
ge, chacun des deux partenaires
cé un appel pour soutenir la
L'achat de ces produits se fai-
doit avoir pleinement conscience
population en exile à Tindouf.
sait sur le marché algérien pour
de ses propres responsabi 1ités.
Suite à cet appel, le Comité Ca-
supprimer les difficultés d'impor-
Cu les conditions de vie dans le
tholique contre la Faim et le
tation, de dédouanement et d'al-
contexte présent sont très diffi-
Développement (CCFD), et l' As-
léger les frais de transport.
ciles. II est nécessaire qu'ils sa-
sociation des Amis de la RASD9
L'Association des Amis de la
chent qu ' iIs vJr.' affron ter en-
(AARASD) en France, se sont
RASD en France s'est investie
semble d'énormes difficultés.
engagés dans des campagnes de
dans la recherche de fonds des-
La communauté offre aux jeu-
tinés à l'achat de ces produits.
nes mariés un cadeau symboli-
Depuis 1976, le Comité Ca-
que. Dans certaines daïras , le co-
8.
L'Algérie est le pays qui a toujours so u-
tholique contre la Faim et le
mité offre une chèvre qui, le plus
tenu le Sahara Occidental e t continue de
Développement (CCFD) apporte
souvent, est l'occasion de faire
le soutenir.
une aide fondamentale aux réfu-
un bon repas de fête pour les
9.
Association c réée au début du conflit a p-
giés sahraouis .
partient à toutes les sens ibi lités politiques
noces.
syndicales e t philosoph ique s.
72
Rev. CAMES - Série B, vol. 03 - W 002, 2001

Sciences sociales el huma ines
Engagé d'abord dans le sou-
sahraouis chargés d'assurer la
2.2. Solidarité des villes euro-
tien des campagnes de sensibili-
coordination et la supervision des
péennes
sation de l'opinion publique, il a
crèches au niveau des willayas.
été ensuite partenaire du projet de
Elle a apporté au sein de ces
Le jumelage de villes est la
«périmètre irrigué» à El Ayoun.
structures son savoir faire et SO\\I
forme la plus développée pour
Ce jardin du désert, fascinant par
exigence éducative pour l'éduca-
communiquer avec des peuple s
le défi qu'il présente, fournit aux
tion et l'éveil des petits réfugiés
différents. Plusieurs villes euro-
réfugiés les légumes nécessaires
sahraouis.
péennes ont choisi cette formule
pour leur besoin.
Enfants Réfugiés du Monde
pour manifester leur sol idarité au
L'aide accordée par le CCFD,
(ERM) a par ai Il eurs apporté son
peuple sahraoui réfugié.
s'est également manifestée dans
appui technique à l'école profes-
Le premier jumelage avec une
le domaine de l'éducation où il a
sionnelle du 27 février.
cité sahraouie s'est opéré entre la
équipé un centre de formation
Dans le domaine de la sa nté,
ville du Mans en France et celle
professionnelle pour les jeunes
la «ERM» s'est attachée à pro-
d 'Haouza en République Arabe
réfugiés des camps.
mouvoir la protection maternelle
Sahraouie Démocratique. C'était
A l'instar du CCFD , l'ONG
et infantile, le plus près possible
dans les tous premiers moments
Enfants Réfugiés du Monde s'est
de la tente familiale, par l'organi-
de l'installation des réfugiés dans
aussi engagée au côté des réfu-
sation de conférences, d'éduca-
les camps de Tindouf. Les be-
giés sahraouis. Elle a équipé en
tion sanitaire auprès des mères et
soins urgents étaient énormes. Le
matériels éducatifs une cinquan-
dans les dispensaires des daïras
Mans a aussitôt organisé des
taine de crèches ouvertes dans les
par la formation des auxiliaires
campagnes de collectes de den-
principales institutions: adminis-
de la santé.
rées et de mobiliers , avec envoi
trations , écoles primaires, hôpi-
Puis en partenariat avec le
d'un container vers Haouza , puis
taux, jardins d 'enfants, où les
Ministère de la santé sahraouie,
d'une caravane de camions de
femmes participent à la gestion
elle a travai lIé depuis 1995 sur la
produit s indispensables tels que
des camps sur le plan adminis-
restructuration pédagogique et
les produits alimentaires, le ma-
tratif, social, éducatif et sanitaire .
l'équipement de l'Ecole d'Infir-
tériel scolaire, les médicaments et
En effet, le contexte nouveau
mières sahraouies à l'Hôpital Na-
les vêtements.
dans la vie du peuple sahraoui a
tional.
Diverses campagnes humani-
perturbé les références éducati-
L'Association des amis de la
taires ont ponctué les années sui-
10
+:
"
l"
d
ves
et ravorise emergence
es
RASD, présente au côté du peu-
vantes pendant lesquelles les
centres d 'accueil pour jeunes
ple sahraoui dès les premiers mo-
manceaux ont été de plus en plus
enfants de 0 à 3 ans dans les
ments du conflit , et initiatrice de
sensibilisés à la cause du peuple
camps. La mère dont le premier
plusieurs actions de soutien, s'est
sahraoui .
rôle social est d'assurer à la
vu confier en 1984 par les au-
Nombreux sont les manceaux
maison l'éducation de son enfant
torités de la RASD , le soin de
qui ont séjourné dans les camps
sous le contrôle des femmes
mettre sur pied un centre de for-
sahraouis pour diverses missions
âgées et expérimentées, n'est
mation professionnelle.
d'aide et d'assistance.
plus disponible en raison des
Ce projet de centre de for-
Le
jumelage
LE
MANS-
charges
admin istratives
des
mation professionnelle sahraoui
HAOUZA a toujours été vivant en
camps qui lui sont confiées"
s'inscrit dans le cadre des efforts
action comme le témoigne l'en-
Depuis 1988 Enfants Réfugiés
réalisés pour la mise en place de
voi en avril 1996 à Haouza d'un
du Monde mène une action de
structures scolaires et pour la
camion rempli de matériel sco-
formation de base des puéricul-
formation des adultes, devant
laire offert par la mairie, de four-
trices et de formation des cadres
permettre de remédier à l'héri-
nitures de couture; fruit d'une
tage colonial espagnol qui a lais-
collecte, de matériel médical et
sé dans l'ignorance la grande ma-
de médicaments en partenariat
jorité des sahraouis.
avec pharmacien s sans Frontières
la. Dans la plupart des sociétés traditionnel-
les pré-industrielles. l'éducation du petit
L'action des ONG est renfor-
et l'envoi d'une mission d'éva-
enfant (de a à 3 ans au moins) se fait à la
cée par celle de certaines villes
luation des besoins.
maison.
européennes, par le système du
A l'instar du Mans, la ville de
Il. Tsus les hommes valides se trouvent dans
jumelage.
Rezé entretient depuis de nom-
les bases militaires à 50 km de Tindouf
en zone libérée.
breuses années des relations sui-
Rev, CAMES - Série B, vol. 03 - NO 002, 2001
73

Sciences sociales el huma ines - - - - - - - - - - - -- - - - - -- - - - -- - - - - --
vies avec les réfugiés sa hraouis.
En effe t, entourés d'u n déser t
bonnes raisons pour organ iser de
Afin de permettre à un plus grand
de ca illoux parti culièrement in-
bonnes vacances po ur ces e n-
nombre de ses habitants de parti-
hos pit ali er et plat , les pet its
fants.
ciper à la so lidarité, l' ensemble
enfan ts réfugiés ont pour seul ho-
C'est pourqu oi depuis 1982
des relati ons inte rnationales est
rizon quelques chèvres , les tentes
l' Assoc iati on des Amis de la
confié à une associa tion: l' Office
et le sab le à perte de vue ; pas de
RAS D en France en partenariat
Municipal des Jume lages et des
repères dans l'e space, c'e st à dire
avec ces villes orga nise des sé-
Relations Intemationales (OMJRI).
pas d'escalier, pas de déni velé,
jo urs e n été
po ur les pet its
Les toutes premiè res actions
pas d'a rbre, donc pas d' occasion
sahraouis réfugiés.
de so utie n aux réfugiés de T in-
de sauter, grimper, Cette réa lisa-
L'acc ue il des e nfa nts se fait
douf de OMJ RI éta ient d ' a bord
tion leur a donné, à travers le je u
soi t e n fa mille lor squ ' il s 'agi t
la part icipation" au financ ement
et les loisir s, la possibilité de
d' un ou de de ux enfa nts. Soit
d'un camion bus pour les enfants
retrouver leur statut d'enfant.
dans un centre d'acc ueil lorsqu ' il
sa hrao uis, puis l' or gani sati on
Plusieu rs autres villes françai-
s'agit d'u n gro upe
important
d' un co nce rt pour récolt er des
ses tel les que le Havre, St Naza i-
d'enfants.
fonds nécessaires à J' envoi d' un
re, Pa laiseau, Tou louse , Hérou -
Le cent re de vacances de la
container de matérie médical.
ville Saint Clair, Gonfreville
ville de Rezé, s itué à une dizaine
L'üMJRI décide d'aller plus
l'Orcher, Albi etc ... jumel ées ou
de kilomèt re de la mer reçoit de-
loin dans son engagernent en
pas aux daïras des camps de Tin-
puis 1982 les en fants sa hraouis .
accueillant les perso nnels médi-
douf ont uni leurs forces pour
Ce cent re assoc ie mer et nature ;
caux sa hraouis venus en form a-
so ulager tant soit peu le peuple
c'est un lieu de déco uverte pour
tion dan s div ers hôpitau x de
sahraoui en exi1:
ces enfants habitués au désert. Ils
Nantes. Avec le soutien des mé-
bénéfi cient lor s de leur séjo ur
decins, la ville de Rezé acc ueille
en co llec tant des fonds so it
d 'u n suivi méd ical. Des soins
réguli èrement des adultes sah-
pour l' achat de cam ion citerne
appropri és so nt don nés en cas de
raoui s qui ne peu vent pas être
pou r l'ac hemineme nt d'eau
besoin.
so ignés da ns les camps ou en
dans certa ines daïras , soit
Pour la mun icipalit é, l' accueil
Algér ie. Elle prend également en
pour l'achat de produits ali-
des enfants sahrao uis est une ex-
charge la formation du perso nnel
mentaires , de matér iel médi-
périence enrichissante, tant sur le
paramédical.
cal ;
plan humain que culturel. Cer-
Après cette mo bilisati on dans
-
en s 'e ngagea nt da ns le do-
tain es muni ci pali tés ont mani-
le domaine sa nitaire , l' offi ce de
maine sanitaire pour la forma-
festé le désir de connaître d' avan-
j umelages de Rezé s' oriente vers
tion des enseignants, des infir-
tage ce peuple. Un voyage a été
les relations de partenariat. En
mières et des médeci ns etc...
alors organisé sur T indo uf où la
effet l'O NG Enfan ts Réfugiés du
visi te de s camps et la vue de
Monde, très imp liquée dans la
L' action de solidarité de ces
l' ample ur des difficul tés leur a
formation du perso nnels et des
diffé rentes villes citées plus haut,
fait prend re conscie nce du com-
puéricultrices , a évoqué la néces-
prend égalem ent en compt e l'ac -
bat de ce peuple qui dure depuis
sité d'équiper les jardi ns d 'en-
cueil des enfants.
plus de 20 ans et de sa déterm i-
fants en matériel pour le déve lop-
En effet , les enfants réfugiés
nation à construire une socié té
pement de la motricité des petits
subisse nt les graves traumatismes
sa hrao uie lib re et indépend ante.
sahraouis. L' Office de Jumelages
acc umulés de la guerre, de l' exil
Ne po uvant pas rester indi ffé-
du Rezé en partenariat avec ERM
et de la d ispersio n famili ale.
rentes à cette cause, elles créent
et le Ministère de l'Educa tion
L'opportunité de q uitte r po ur
des com ités de soutien, pour ap-
Natio nale de la RASD, se mani-
que lques semai nes le refuge, de
porter une aide matérielle, cultu-
feste nt favorableme nt en éq ui-
profi ter de mei Il eures co nd itions
relle et soc iale.
pant les jardi ns d 'e nfa nts en to-
de vie, de connaître autrement le
Concernant l' accueil des e n-
boggans, petits murs d'escalade,
monde qu 'à travers le prisme de
fants, l' Espagne n' est pas en res-
plates-formes etc ...
l' exil, de s 'y faire des amis ,
te. Depuis plusie urs a nnées, des
d' être l' obj et de l'a ttention et de
mill iers d'e nfants sa hraouis s' em-
la générosité d'adu ltes étrange rs
barque nt chaq ue été à destinat ion
qu'i ls ne connaisse nt que de ma-
de Madrid, Barcelo ne, Va lence,
12. L'ac hat du camion bus a é té fai t en
commun avec d'autres communes.
nière abs trai te, sont là quelques
etc. Des fami Iles par cent aines
74
Rev.
:\\,
ES - Série 13, vo l. 03 - 1 ' 0 002, 200 1

Sciences sociales el humain es
sont prêtes à les recevoir chaque
vres , de chameaux, pour fournir
En dépit de son statut speer-
année. Un réseau d'associations
les camps en viande.
fique d'Etat en exil sur un bout
d'amis et de villes jumelées or-
Elle a développé l'artisanat et
de désert inhospitalier, la RASD
ganise sur place la logistique de
mis sur pieds des unités de pro-
a montré des qualités remarqua-
l'accueil des enfants, des malades
ductions pour produire les objets
bles d'organ isation dans les diffé-
et des étudiants sahraouis .
qui lui manquent.
rentes structures de l'Etat.
Chaque année une quarantaine
Dans cette condition de vie
La force de cette organisation
de sahraouis sont soignés en Ca-
précai re et devant l'aide inter-
réside dans l' adm inistration cen-
talogne, l'une des provinces d'Es-
nationale insuffisante, rien n'est
tralisée, exercée par le gouver-
pagne les plus mobilisées pour la
laissé au hasard. Rien ne se perd,
nement de la RASD . La vie en
cause des réfugiés sahraouis. Les
tout devient uti le, même les dé-
collectivité de plus de 100 000
principales villes jumelées de la
bris d 'avions et les restes des car-
âmes se fait apparemment sans
catalogne consacrent 0,7% de
casses de véhicules servent dans
heurt. Un comité chargé de la
leur budget à l'aide au Tiers-
la fabrication des ustensiles et
justice, est constitué au niveau de
Monde. Une bonne part de ces
autres produits de l'artisanat. Les
chaque daïra. Mais son rôle est
0,7% est destinée aux sahraouis.
unités de fabrication se dévelop-
plus de gérer l'Etat civil que de
pent de plus en plus et essayent
trancher les litiges de droit com-
CONCLUSION
de satisfaire les besoins des po-
mun . Les crimes et délits sont
pulations en chaussures, vête-
pratiquement inexistants dans les
L'aide internationale a permis
ments, ustensi les et autres pro-
camps.
d'améliorer sensiblement la si-
duits .
L'autre spécificité frappante
tuation des populations en exil.
Concernant la prévention sa-
de la RASD , est la présence mas-
Cette aide a été souvent pos-
nitaire , elle a été primordiale
sive des femmes dans la gestion
sible grâce au sentiment de soli-
pour la RASD, afin d'éviter la
de J'administration. En effet la
darité, manifesté par les élus de
propagation des maladies conta-
population adulte des camps est à
certaines municipalités européen-
gieuses, véritables fléaux dévas-
90% féminine, les hommes vali-
nes, certains professionnels de la
tateurs.
des se trouvent au front. La so-
santé et de l'éducation, les hom-
Tous les camps , toutes les
ciété est donc prise en charge par
mes, les femmes de bonne volon-
écoles disposent d'un centre de
les femmes.
té tous engagés pour. le soutien du
soins qui assurent un suivi médi-
Depuis deux décennies, la
peuple sahraoui. L'aide a été aus-
cal et un traitement sur place . Les
RASD a vaillamment relevé le
si possible grâce à 12 clarté et à la
cas les plus graves sont admis à
grand défi de l'hi stoire de l'hu-
rigueur des objectifs définis par
l'hôpital national. Grâce à cette
manité, réalisant une immense
l'Etat sahraoui, la cohésion socia-
méthode préventive de gros pro-
expérience humaine , à savoir for-
le et la participation forte des sta-
grès ont été réalisés; tous les ris-
mer des citoyens dans tous les
giaires à la formation à l'étran-
ques d'épidémies ont été enrayés .
domaines, en exil dans un envi-
ger.
Dans Je domaine de l'éduca-
ronnernent hostile à tout point de
L'aide internationale allouée
tion les résultat s sont également
vue et sans 311CUne ressource pro-
aux sahraouis est mise à profit
énormes . Tout enfant sahraoui en
13
pre .
non pas seulement pour survivre,
âge de scolarité rejoint l'école où
mais aussi et surtout pour se dé-
il reçoit un enseignement général,
B IBLI OGRAPH I E
velopper en .accordant une im-
culturel et politique . La situation
portance particulière à l'autosuf-
a beaucoup changé depuis 1976.
Ouvrages
fisance , à la prévention sanitaire,
Des salles de classes en plein air,
à l'éducation . En effet, malgré
ont laissé place à des grandes
ASSIOON, ELSA,
l'opiniâtreté de la nature hostileà
écoles en dur pouvant accueillir
Sahara occidental, lin enjeu
toute végétation, la RASD qui
jusqu'à 2 000 élèves en régimes
pour le nord-ouest africain,
se bat pour son autosuffisance a
d'internat.
Paris, Maspero 1978.
réussi à cultiver de grande s par-
En plus des écoles des daïras,
celles de terrains pour y faire
des écoles au statut national sont
poussèr des fruits et des légumes.
créées: L'école Nationale du 9
Elle est parvenue à élever de la
juin, du 12 février et l'école pour
13. Le territoire Sahara occidental étant sous
domination marocaine, toutes les ressour-
vo 1ai Il e des troupeaux de chè-
femme du 27 février.
ces du sons sol sont au main du Maroc.
Rev, CAM ES - Série B. vol. 03 - W 002. 2001
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