LE MONISME ANORMAL DE DAVIDSON
GBOCHO AKISSI
Maître-Assistant
Un iversité de Cocody (Abidjan - Côte d 'Ivoire)
Résumé
Abstract
LI! l'ré ent urtlcle entreprend 1(1 difficile tûche
III this paper, 1 undertake tlu: awesame task of
d'expo 'cr et surtout d'évaluer de façon critique, III/I! thè-
accouuting for. and more importantly, (if critically
evuluatinu Donak! Davidson'. abnormul numlsm thesls.
.H' orlginale de Donald DA VID '0 ', app elée le monisme
h
. ,
anormal. Après uvoir illlé le problème dam le contexte
Aftcr settlug the problem ln contest, 1 attempt rll explain
de III philosophie de l' sprit, je m'el/oret' d'e.:l:plif/l/er el
und allah' ze rite constituttng parts of the thesis ami to
d'analyser les enmposante ,le la thèse el de montrer, en
argue thut Davidson fulls 10 explain llwny the difficuttles
défillitive, qu'elle demeure encore problémaliqlle,
the thesis brings ubout.
Key words
abnormality of the mental; supervenienc e ; token-identity;
type-identity ; Mental concep t ; nomolog ical irreducibility;
psycho-physical laws; holism ; Dl/hem-Quine thesis
INTRODUCTION
prerrusses. Mais, à supposer la
l'intention avouée de réconcilier
thèse vraie , elle présente des im-
trois principes apparemment con-
Donald DAVIDSON, l'une des
plications, pour la philosophie
tradictoires
les uns avec les
figures les plus représentatives de
des sciences et une solution ori-
autres . Ces trois principes ou pré-
la philosophie américaine , ne
ginale au problème de la relation
misses ont pou r nom : Ci) Le
s'intéresse pas seulement aux
de la nécessité causale et de la
principe de l'interaction causale,
problèmes de l'inter-subjectivité
liberté humaine. Pour ces raisons
(2) le principe nomologique de la
transculturelle en sondant la
au moins, la thèse mérite d'être
causalité et (3) le principe de
nature des concepts mentaux tels
présentée, discutée et éval uée. Le
l'anormalité du mental.
que les désirs , les croyances, les
présent article s 'essaie à cette
intentions, etc. ; il interroge plus
tâche , en passant sous silence,
1. Le principe de l'interaction
loin en un effort de jetet' une
pour des raisons d'espace, les
énonce que les événements men-
relation
entre
la
science
implications heuristiques et la
taux entretiennent des interac-
déterministe et la psychologie
pertinence épistémologique de la
tions avec les événements physi-
dent, à son sens, la rationalité
thèse.
ques en ce sens que les premiers
constitue le trait caractéristique
causent et sont causés par les se-
saillant. Il d éfend, à cet effet, une
1. LE PROBLEME DE L'A-
conds. Considérons un phéno-
thèse dite thèse du monisme
NOnMALITE DU MENTALI
mène de la perception visuelle
anormal, qui stipule que les phé-
DAVIDSON introduit la thè-se
qui est, de toute évidence, un pro-
nomènes mentaux ne sont pas
du
momsrne
anormal
avec
cessus mental. Si, par exemple,
réductibles à des lois scientifi-
un homme s'aperçoit qu'un chien
ques au sens strict du terme.
1.
DAVIDSON emploie l'e xpression «The
aboie vers lui, une telle prise de
Il s'agit d'une thèse d'autant
anomous monism». Nous avons pr éfér é le
mot «anormalit é» qui. en français, rend
conscience va causer sa croyance
plus difficile à comprendre que
mieux compte de "expression améri-
de l'a pproche menaçante d'un
n'est pas établie la vérité de ses
caine . Toutes les traduct ions en français
chien, laquelle croyance va, à son
sont nôtres.

_ __ _ __ _ _ _ __ _ _ _ __ _ _ _ __ _ _ __ _ _ _ _ .
Scien ces Soci ales et Humaines
tour, susciter un nouveau com-
l'incompatibilité logique! en pro-
aller dans ce sens. Or, elle va
portement ou la modification
cédant par une élucidation des
dans un sens oppo sé, affirmant
d'un comportement précédent.
prémisse s constituante s desquel s-
l'impossibilit é nomologique des
En réduisant, du point de vue du
les résulte la conclusion du mo-
phénomènes mentaux . L'incohé-
philosophe, les phénomènes men-
nisme anormal .
rence logique entre les pr érn isses
taux aux croyances, perceptions,
Con cernant
le
premie r
affecte la pureté de la conclu sion
désirs, intentions , DAVI DSON
principe , celui de l'interaction
qui résulte de la conjon ction des
confine le mental aux attitudes
cau sale , par lequel l'on entend
trois prémisses prise s ensemble.
propositionnelles intentionnelles:
que les événements mentaux sont
Deux voies s'ouvrent donc : ou
x croit que; x désire que; x
des événements physiques, la
bien
refuser , comme le font
pense que; x perçoit que, etc., de
copule est se comprend a u sens
ce rtains philosophes de l'esprit) ,
sorte à relever le concept qui les
d 'une identité entre un évé-
la thèse du monisme anormal, ou
caractérise le mieux. Il appelle de
nement mental et un événement
bien accepter la thèse et s ' atteler
tels phénomènes des événements
physique donné, signifi ant ainsi
à montrer que la contradiction
au sens usuel d'occurrence , de ce
que le premier et le second ren-
n'est qu'apparente. Nous avon s
qui survient.
voient au même état, d'où l'idée
choisi la seconde voie, suivant en
de moni sme. Selon la seconde
cela DAVIDSON.
2. Le second pri ncipe, dit prin-
prémisse , celle du caractère no-
Ce
dernier ,
répétons-le ,
cipe nomologique de la causalité ,
mologique de la ca usa lité, en
s'emploie à cette tâche ave c la
sout ient que là où il y a une
relation avec le premier principe ,
subtilité et l'attitude de compli-
causalité, il doit y avoir une loi,
il doit y avoir une loi psycho-
cation que l'on lui reconnaît.
au se ns strict du terme , sous
physique sous laquelle subsumer
Notre tâche sera , pour le dire en
laquelle subsumer les régularités
cet événement en son aspect
proses quinéennes, «de rendre
des phénomènes liés les uns aux
mental. Or c'est précisément ce
explicite ce qui a été laissé tacite,
autres par la relation de cause à
que nie la troisième prémisse. 11
et de rendre précis ce qui a été
effet. S'il est établi qu'un objet ,
s' ensuit, en raison de la négation
laissé vague; . . .la tâche d'e xpo-
disons, 0, ayant une force f, sous
qu 'opère la dernière prémisse,
ser et de résoudre des parado xes,
certa ines conditions , a la pro-
que ce monisme est dit anormal
de raboter les aspérité s»'.
priété de faire s'éclater en débris
par lequel DAVIDSON s ignifie
Dans l'art icle auquel nou s
0, alors il doit y avoir une loi
ceci: l'impossibilité de subsumer
avion s déjà
référé ,
«Me nta l
d'e xplic ation et de prédiction
les phénomène s mentaux sou s
Events», DA VID SON procède à
pour des forces similaires en rela-
des lois au sens strict du terme . Il
de s anal yses co nce ptue lles et
tion à des objets similaires .
y a, d 'entrée de jeu, une contra-
doctrin ales à effet, d 'abord, de
diction entre les prémisses. En
lever la contradiction apparente
3. Enfin, le principe de l'ano-
effet , la première et la seconde
entre les prémi sses et de les ré-
rmalité du mental stipule, quant à
impliquent , du point de vue logi-
concilier les unes avec les autres
lui, qu'il n'existe pas de lois au
que, la possibilité de pouvoir
en explicitant le contenu de la
sens strict du terme qui puissent
expliquer et prédire les événe-
prem ière pr ém isse pour ens uite
permettre d'e xpliquer ou de
ments mentaux sous la base de
fournir des raison s en direction
prédire les événements mentaux.
lois inductives ou déductives de
de la troisième prémisse et enfin,
DAVID SON tient
pour évi-
régularités de phénom ène s. En
affirmer la vérité de sa version de
dentes toutes ces trois prémisses
effet, si un événement mental est
l'identité du
mental
avec
le
puisque, dans un article, «Mental
causé par, et cause un événement
physique .
Event s», il écrit : (d e pars de
physique , et si la relation de cau-
«On peut montrer que les trois
l'assomption que la dépendance
se à effet (principe de causalité)
principes, écrit DAVIDSON, sont
cau sale (prémisses 1 et 2) et
implique l'e xistence de lois d'ex-
consistants les uns avec les autres
l'anormalité du mental sont des
plication et de prédiction , alors
en considé rant une version de la
faits indéniables», citant KANT à
tout événement mental doit tom-
théorie de l'identité du mental
témoin
et se réservant
pour
ber sous des lois. La troi sième
object if, [a tâche de surmonter
prémisse devrait logiquement
3.
Les matérialistes optent pour un monisme
no m o logi q ue :
il
ex is te
d e s
lo is
psychophysiques .
2.
Donald DAVIDSON , in Essays on Action
4.
v. W. QUINE, Le mol el la Chose. trad .
and Events, p.20?
.Pa ul Cochet, p. 377.
Rev. CAM ES - Série B. vol. 03 - W 002. 20U1
61

SciencesSociales el Humaines
_
avec le physique. Sur cette base,
cela différente
de
l'identité
correspondance n'affecte pas la
l'on ne verra plus de contra-
logique A = A.
thèse de l'identité, puisque la
diction entre les termes mais
Cette caractérisation générale
différence se rapporte seulement
plutôt une implication des uns
de
la
théorie
de
l'identité
au fait que le même état mental,
dans les autress'.
physico-mentale ne doit
pas
en une occurrence ultérieure, est
La théorie de J'identité du
occulter
ses
deux
versions
toujours
identique
à,
mais
mental avec le physique, initiée
essentielles , à savoir, ce que les
seulement identique à, un autre
et développée essentiellement par
Anglo-saxons appellent «Type
état physique du cerveau. En
les philosophes de l'esprit de
Identity » et «T oke n identity »
d'autres termes, du point de vue
langue anglaise, remonte à U.T.
que nous traduisons, faute de
de la théorie de l'identité du
Place qui, dans un article intitulé
mieux, par «L'Identité du Type»
token , la seule à laquelle nous
«Is Consciousness a Brain Pro-
et «L'identité du To k e n». La
allons consacrer notre attention,
cess ?» soutient que les événe-
distinction entre Type et Token
un homme peut être dans un état
ments mentaux sont identiques à
renvoie à la différence existant
mental particulier identique à un
des états du cerveau au même
entre une classe (le type) d'objets
état neurologique particulier sans
titre
que
sont
les
énoncés
et un élément particulier, une
qu'à une expérience mentale
d'identité suivants , exprimés par
marque particulière (le token) de
ultérieure , cette même marque
la copule est:
ces
objets.
Par exemple,
le
mentale, quoiqu 'identique à un
concept «chaise» réfère à un type
état
particulier neurologique ,
1. L'étoile du matin est à l'étoile
d'objets
dont
la
chaise
s' ide ntifie, à une expérience
du soir.
particulière sur laquelle je suis
mentale ultérieure , à la même
2. L'assassinat de l'Archiduc
assis en écrivant cet article
marque neurologique particulière
Ferdinand est l'événement qui
représente un token des chaises
de la première situation. Ces
déclencha la première guerre
prises en leur essence. En un
qualifications conduisent à deux
mondiale.
certain sens, le type serait à la
caractérisations corrélatives :
compréhension du concept ce que
d'une part, que les événements
Ces deux énoncés décrivent
le token en est l'extension .
mentaux sont identiques à des
chacun des situations où des ex-
C'est précisément la théorie
phénomènes neurologiques et
pressions différentes sont utili-
de l'identité du token que défend
d'autre
part,
que
chaque
sées pour référer à un même
DAVIDSON. " maintient que tout
événement est à la fois mental et
objet, ou à un même état de chose
token ou marque d'un événement
physique,
d'où
le
terme
ou réalité. De ce point de vue, la
mental est identique à un token
«monisme ».
théorie de l'identité du mental
du
cerveau
ou
état
neural
Cet événement identitaire ou
avec le physique stipule ceci: les
particulier, à l'encontre de la
moniste, prend la forme ou le
concepts ou prédicats mentaux et
théorie de l'identité du type selon
contenu d 'un événement phy-
ceux physiques représentent des
laquelle
toute
classe
d'évé-
sique lorsqu'il est décrit en des
différentes
descriptions
des
nements mentaux est identique à
termes extensionnels ou en un
mêmes états . Cette identité com-
toute classe d'événements du
vocabulaire physicalisme ; il
me celles indiquées plus haut, ne
système nerveux. La première
revêt par contre la forme ou le
se rapportent pas à des identités
version de la théorie de l'identité
contenu d'un événement mental
ou nécessités logiques. De nature
souscrit à cette idée: chaque fois
lorsque couché en un vocabulaire
plutôt empiriques , elles con-
qu'une personne est dans un état
intensionnel dont le concept de
viennent aux choses et phéno-
mental particulier (par exemple,
rationalité joue le rôle de concept
mènes contingents et, à ce titre,
le désir de frôler le corps d'une
identifiant.
Un
second
trait
ces identités peuvent s'avérer
belle
femme) ,
cet
état
est
distinguant le mental du physique
fausses au regard des recherches
identique à un état neural du
nous vient des Angle-saxons
et découvertes en neurologie.
système nerveux (physique) sans
sous le concept de «s u pe rve-
L'identité de l'étoile du matin
que nécessairement, en d'autres
n i e nce » du mental sur le phy-
avec celle de l'étoile du soir et
occasions, le même état mental
sique, le concept indiquant que le
désignant la planète Vénus, est
courresponde
au
même
état
mental se surajoute au physique
une découverte empirique et en
physique.
ou en est dépendant. Tous les
Notons que cette possi-bilité
événements ou occurrences ne
5.
DAVIDSON. op. cil. p 2 J 2.
de correspondance et de non
sont pas des événements mentaux
62
Rey. CAMES - Série B. vol. 03 - W 002,2001

-
Sciences Sociales el Humaines
(l'effondrement naturel
d'un
tionnels, ce à quoi se rapporte la
apprécier l'inaptitude nomologi-
arbre par exemple) ; par contre,
troisième prémisse, celle de l'ir-
que des états mentaux.
tous les événements mentaux
réductibilité nomologique du
Pour commencer, distinguons
sont des événements physiques
mental.
quatre types de lois: Nous avons
au sens
de
courrespondance
La contradiction est donc
d'abord les lois dites sociales,
identitaire déjà énoncée.
Par
levée ou résolue, les prémisses
votées par (' Assemblée nationale
exemple, un changement d'ac-
ou
principes
constitutifs
de
d'un Etat et politiquement pro-
tivité mentale, parce qu'iden-
l'argument n'étant contradic-
mulguées. Nous avons ensuite les
tique au physique, en-traîne une
toires qu'en apparence. La con-
lois de la logique et des mathé-
altération neurologique. Une telle
clusion de l'anormalité du mental
matiques, for-mules abstraites de
dépendance
du
mental
au
s'impose donc nécessairement.
systèmes déductifs ou postulées
physique, (supervenience) impli-
Ce en quoi nous allons main-
en tant qu'axiomes, et enfin les
que l'irréductibilité nomologique
tenant nous investir concerne la
lois de la nature ou lois scienti-
des phénomènes mentaux. Nous
défense de la thèse: l'anormal ité
fiques, ensemble de générali-
aurons à en donner les raisons.
du mental. Pour-quoi l'on ne peut
sations la plupart du temps condi-
La causalité et
l'identité,
subsumer sous des lois strictes
tionnelles, des phénomènes de la
soutient DAVIDSON, indiquent
déterministes les phénomènes ou
nature physique. Ces lois ou
des relations entre des événe-
processus mentaux? En d'autres
généralisations constituent des
ments individuels. Le principe de
termes, pour-quoi les processus
corrélations entre des espèces
l'interaction causale s'applique à
tels que les désirs, les croyances,
d'événements et d'autres.
des événements ou contextes ex-
les perceptions, les intentions,
Cette définition
unifie les
tensionnels qui, à ce titre, restent
tous des états de l'esprit, résistent
deux
modèles
essentiels
sourds à la dichotomie men-
à la capture dans le filet nomolo-
d'explication en science, à savoir
tal/physique. Or le principe de
gique, contrairement aux scieces
le modèle déductif nomologique
l'anormalité du mental va en
de la nature dont la science
et
le
modèle
statistique
ou
direction d'événements dont l'on
physique représente le paradig-
probabiliste. Selon le premier que
rend
compte en
des
termes
me?
DAVIDSON favorise, le monde est
intentionnels et dont le concept
Il nous semble indiqué qu'une
déterminé par des régularités
de rationalité représente, selon
certaine réponse valable suggère
phénoménales qui reposent sur
DAVIDSON,
le
concept
dé-
que l'on s'enquière à la fois des
l'idée d'une uniformité de la na-
finitionnel par excellence. Au
conditions de la nornologicalité
ture, la corrélation régulière entre
regard de ces considérations,
d'un événement et de la nature
phénomènes étant confortée par
nous arrivons à la nature du
d'une loi scientifique au sens
leur récurrence de sorte que les
caractère nomologique de la
strict ou déterministe du terme.
conclusions ou prédictions sont
causalité: quand les événements
Nous n'allons pas nous prendre
déductivement certaines. Com-
s'inscrivent dans un rapport de
dans ce dédale de définitions et
me DAVIDSON le dit lui-même,
cause à effet et que nous pouvons
de caractérisations conceptuelles
«Les énoncés ayant la forme de
en rendre compte en des termes
de la notion de loi eu égard à la
lois sont généralement des énon-
physicalistes ou extensionnels,
difficulté d'une telle tâche. En
cés qui supportent les propo-
leur description peut donner lieu
effet, les difficultés de décou-
sitions contre factuelles et les
à des lois d'explication et de
vertes et de formulations de lois,
hypothèses subjonctives et sont
prédiction. Sous ce rapport, le
surtout causales, ont conduit
conf rrnés par leurs cas particu-
principe nomologique
de
la
beaucoup de penseurs à aban-
liers...
Une
loi
scientifique
causalité ne dit pas qu'un énoncé
donner de chercher à comprendre
comporte des degrés, ce qui ne
particulier vrai est subsumable
les lois de la nature en leur
signifie pas que l'on puisse nier
sous une loi mais plutôt que tout
essence.
l'existence de cas au-delà de
phénomène représenté en des ter-
Dans ces conditions, notre
toute discussion»".
mes extensionnels ou physica-
travail ne souffre d'aucune in-
L'on a fourni une explication
listes est nomologiquement déter-
complétude ou insuffisance épis-
causale d'un événement ou de
minable ou réductible à des lois.
témologique si nous nous en
l'effet d'un objet et on l'a norno-
TI n'en va pas de même lorsque
tenons à certaines considérations
ce même phénomène est investi
générales qui i11 ustrent l'objectif
6.
Donald Davidson, «The Material Mind»
de concepts mentaux ou inten-
visé dans cet article: fournir et
in Essays On Actions And Events, p.21?
Rev, CAMES - Série B, vol. 03 - W 002, 2001
63

Sciences Sociales et Humaines
-
_
logiquement asserté si l'on a
la question en examinant les
relations entre eux. «B leu» et
découvert l'existence d'un autre
relations entre les concepts et
«ve rt » conviennent
respecti-
événement ou objet qui en en-
leurs prédicats sur la base de
vement aux saphirs et aux éme-
traîne l'occurrence; appuyer par
notions telles que «à propos »,
raudes . Nos considérations nous
exemple sur un interrupteur dans
«approprié», «convenance», «ac-
orientent vers cette direction : les
un sens ou dans un autre causant
cord », «adéquation» ou relation
prédicats physiques et mentau x
ainsi la lumière ou son extinction
«d ' a ffi nité entre concepts et
ne sont pas faits les uns pour les
est nomologiquement explicable
prédicats». Nous emploierons ces
autres. Du point de vue de la
et prédictible. Les lois, en scien-
concepts pour désigner indiffé-
nomologicalit é, DAVIDSON
ar-
ces de la nature, prennent la for-
remment les concepts et les pré-
gumente, les énoncés psycho-
me de formules mathématiques
dicats . Ces concepts donc con-
physiques ressemblent ou sont
destinées à expliquer les phéno-
venant les uns aux autres per-
comparables aux énoncés du
mènes et à déduire des prédic-
mettent la subsomption nomo-
genre «Toutes les émeraudes sont
tions. Anthony O'hear l'illustre
logique des énoncés.
vreu » et non à ceux comme
de la façon suivante :
Ainsi, l'énoncé conditionnel:
«T o utes les
émeraudes
sont
«T o utes
les
émeraudes
sont
vertes».
«Les lois de Newton (les trois
vertes» (c' est-à-dire, si une chose
La distinction entre les termes
lois fondament a les , se nte nd) ,
x est une émeraude, alors elle est
«à propos» et «non à propos» ou
nous donne par exemple des for-
verte), constitue une loi parce que
encore «convenance» et «non-
mules générales des mouvements
confirmé par n' importe quelle
convenance »
en
raison
de
et de l'attraction mutuelle et de la
émeraude. En effet , le prédicat,
laquelle DAVIDSON confère la
répulsion des corps lourds, à
«-est
vert »
entre-tient
une
nomological ité aux événe-ments
partir desquels nous pouvons
relation d'affinité avec le sujet
extensionnels ou physi-ques mais
prédire des événements tels que
logique ou grammatical. Consi-
la refuse aux état s mentaux ou
les éclipses de soleil. Du point de
dérons, à ce sujet des exemples
intensionnels,
trouve
sa
vue de la science moderne, il y a
de DAVIDSON dont nous avons
justification philosophique dans
une relation très étroite entre les
pris en França is certain s termes
les thèses centrales de la théorie
notions de prédiction et d'ex-
ne figurant pas dans la langue
davidsonienne de l'inter-prétation
plication . Si l'on peut produire
sus-mentionnée.
radicale ou de sa théorie unifiée
des formules générales qui per-
Si donc l'énoncé, «Toutes les
du langage et de l'action, à savoir
mettent de rendre précises les
émeraudes sont vertes » repré-
le
holisme
du
mental,
prédictions mathématiques d'une
sente une loi, il n'en va pas de
j'indétermination des concepts
classe spécifique d'état de cho-
même de celui-ci: «toutes les
mentaux tels que la croyance et le
ses, l'on aura été sur la voie de
émeraudes sont vreu » (grue dans
désir et enfin l'indétermination
fournir une explication de ces
le texte anglais , signifiant à la
de l'interprétation radicale par
états de choses».'
fois vert et bleu) ne l'est pas
laquelle DAVIDSON parvient à
De ces propos, nous pouvons
puisque la vreuité (grueness )
montrer que tous les hommes ont
avancer ceci : l'idée fondatrice
n'est pas une propriété inductive
en partage un certain nombre de
ou régulatrice de la régularité
des émeraudes.
Le caractère
croyances et de valeurs qui
déterministe, de la prédiction
anormal de «Toutes les émerau-
permettent de rendre compte de
d'états de choses ultérieures à
des sont vr eu » montre que les
leurs différences culturelles ou
partir d'états régulièrement simi-
prédicats «--est une émeraude » et
transculturelles.
laires antérieurs, bref, l'idée de
«--est vreu » ne s'accordent pas
Par «hol i srne du mental »,
précision de la loi se fonde sur
l'un avec l'autre. Le vreu peut
DAVID SON entend ceci : les états
celle de «nécessité». Mais quelle
cependant
être
la
propriété
mentaux tels que les cro-y ances
est la nature de cette nécessité en
d'entités fictives telles que les
et les désirs , proviennent du
vertu de laquelle, en science, une
emeri res. Les énoncés nomo lo-
comportement linguistique ou
cause produit toujours l'effet
g iq ues ,
soutient
DAVIDSON,
autre en tant qu 'ils sont modifiés
escompté ? DAVI DSO N appro-che
apportent avec eux les prédicats
ou médiat isés par d'autres cro-
que nous savons, a priori, faits
yances, d 'autres désirs . A cet
les uns pour les autres, indé-
7.
Anthony O'hear, An Introduction
égard, l'on ne peut identifier une
To The Philosophy OfScience,
pendamment du fait de savoir si
croyance sans en déterminer
p.8.
l'évidence confirme ou non les
d'autres auxquelles elle est reliée
64
Rev. CAMES - Série B, vol. 03 - W 002, 200 1

_ _ _ _ _ _ __ __ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ _ __ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Sciences Sociales el Humaines
et qui en font la croyance qu'elle
mots
et en même temps
lui
d' attitude s, tout effort d'accroître
est. De ce point de vue, à l'en-
attribue r des c royances ou des
l'e xactitude et le pou voir ex-
contre de la théorie physique qui
désirs, ceci ne se faisant sans cela
plicatif des concepts nOLIS force ,
constitue un système clos au sens
et réci proquement. On ne peut ,
argument DAVID SON, à prendre
de
possibilité principielle de
dans
la
perspective
de
en compte davantage de croyan-
prédiction et d'explication nomo-
l'interprét ation radicale inter-
ces et d'autres attitud es . Dans
logiquement subsumable, le do-
préter une expression linguiste
cette attribution ou interprétation,
maine mental ne peut bénéficier
sans
attribuer
des
attitudes
puisque le mental est holistique-
d 'une telle clôture en raison de
cognitives et conatives à l'auteur
ment constitué, d'une part et que
l' interdépendance de ses con-
de l'expression . Il y a, de ce point
d 'autre part, beaucoup de choses
cepts . Il y a, en effet, trop de
de vue une interdépendance de
arrivent qui affectent le mental ,
choses qui affectent le mental et,
l' interprétation des expressions
l'interprète impose néce ssaire-
à ce titre, l'empêchent de cons-
linguistique s d'un locuteur par un
ment des conditions de cohéren-
tituer un système clos.
interprète et de l' attri bution de
ce, de consistance, attribut de la
De
ce
point
de
vue,
croyances et de valeurs de ce
rationalité, la facult é commune à
DAVIDSON fait remarquer que
dernier au premier. Une tell e
tous les homme s.
c'est une erreur de comparer un
idée, DAVIDSON la justifie de la
Or,
les
conditions
sous
énoncé du genre: «Si un homme
manière suivante:
lesquelles un interprète donné
veut manger une omel ette, alors
navigue dans ce champ d'attitu-
il le fera si l'occasion se présente
« La raison pour laquelle nous
des interdépendances dans la co-
et
qu 'aucun
autre
désir
ne
ne pouvon s pas comprendre un
hérence d'attribution de croyan-
supprime le premier», avec un
homme par ce qu 'il dit sans avoi r
ces ne sont pas nécessairement
énoncé décrivant la vitesse à
une cert aine connaissance de ce
celles
d 'un
aut re
interprèt e.
laquelle un corps va tomber dans
qu 'il
croit
est
ceci.
Afin
L'attribution
des
cro yances,
le vide. C'est une erreur de faire
d 'inter préter le comportem ent
désirs, etc., est indéterminée au
cette comparaison parce que,
verbal, nous devons être capables
sens d'une pluralité d' attitudes
dans le second cas et non dans le
de savoir à quel moment un
toutes compatibles avec le com-
premier,
nous
pouvons
dire
locuteur tient pour vraie une
portement
1inguistique ,
mais
d ' avance si les conditions sont
phrase
qu 'il
é met.
Mais
un
logiquement incompatibles les
réunies; et nous savons ce qu 'il
locuteur tient des phrases pour
unes avec les autres selon que
faut faire si elles ne le sont pas.
vraies en parti e à cause de ce
l'on passe d'un interp rète à un
Dan s
le
premier ,
nous
ne
qu 'il croit et en partie à cause de
autre. DAVIDSON expri me cette
pouvons
pas,
stri ct o
se ns u,
ce qu 'il veut signifie r par ses
indéterminat ion en ces sens ;:
prévoir si cet homme, qui désire
mots s' .
manger l'omelette , le fera si
«La vie étant ce qu 'elle est, il
l'occasion se présente et qu'il n'a
Interpréter le comportement
n'y aura pas une unique théorie
pas d'autre désir plus puissant. il
linguistique d 'une personne, c'est
qui satisfasse à ces conditions de
y a trop de choses qui affectent le
donc lui attribuer des croyances,
rationalité. Beauc oup de théories
mental ou l'esprit.
des désirs, des préférences, des
effectueront des com promis plus
Du holisme du mental, suit
intentions , sur les bases de ses
ou moins acceptables et entre ces
l'indétermination des concepts
assertions affi rmatives (<<il est
théories , il peut n' y avoir un
mentaux tels que les croyances,
vrai que 2+2 = 5» par exemple)
fondement objecti f de choix sur
les désirs, etc. Parce que cette
ou négatives (<< II est vrai que 2 +
la base duquel choisir»?
indétermination
procède
de
2
n ' est
pas égal
à
5» par
Les notions de cohérence, de
l' interprétation du comportement
exemple) ; et réciproquement le
consistance et de rat ionalité ne
linguistique d'un interlocuteur
déchiffrement du sens de ses
faisant pas partie du do-mai ne
par un autre interlocuteur, appelé
mots repose sur ce qu'il croit ou
des sciences de la nature, il
l'interprète, nous allons nous
désire, ou a l'intention de faire,
s' établit ainsi une différence de
atteler à celle-ci afin de jeter de
etc .. Au regard du holisme du
catégorie entre les phén omènes
la lumière sur celle-là.
mental
ou
interdépendance
mentaux, nomoJogiquem ent irré-
Interpréter les propos d'un
locuteur, c'est, chez DAVID SON,
8.
Dav idson . «Philoso phy as Psycholog y»,
9.
Davidson . «Me ntal Events».
à la fois déchiffrer le sens de ses
p. 238.
p. 222.
Rev. CAMES - Série B. vol. 03 - ND 002, 200 1
65

Sciences Sociales el Humaines
_
ductibles et
les phénomènes
mental, rappelons le holisme
que nous avons eu plaisir à
physiques subsumables sous des
contenu dans ce qu'il est convenu
rappeler
ici.
Mais
pourquoi
lois au sens strict du terme . Le
d'appeler la thèse Duhem-Quine
DAVIDSON
insiste
sur l'indé-
monisme anormal de DAVIDSON,
selon laquelle dit Quine, «nos
termination et le holisme pour
disons-le
a été
diversement
énoncés sur le monde extérieur
illustrer la thèse du monisme
critiqué. Il ne nous appartient pas
sont jugés par le tribunal de
anormal? II sait qu'il ne peut y
d'en
faire
l'inven-taire. Nous
l'expérience sensible, non pas
avoir une réponse satisfaisante à
allons cependant
nous référer à
individuellement, mais seulement
cette question puisqu'il admet,
un critique afin de mettre en
collectivement»". En effet, écrit
dans «mental Events », que le
perspective
notre
propre
Pierre Du HEM,
«chercher
à
holisme et l'indétermination ne
appréciation.
séparer chacune des hypothèses
peuvent servir de preuve à la
Dans un recueil d'articles
de la physique théorique des
thèse.
Sous ce rapport , l'on
rel iés en un ouvrage intitulé
autres suppositions sur lesquelles
réal ise
que
l'objection
de
Essays on Davidson Action and
repose cette science afin de la
SUPPES est réfutée. Même s'il
Events, consacré à un ouvrage de
soumettre isolément au contrôle
ne le dit pas, DA VIDSON, en
DAVIDSON, une série d'articles
de j'observation, c'est poursuivre
raison de J'indétermination en
groupés sous le titre Essays on
une chimère; car la réalisation et
physique , ne peut plus maintenir
Actions
and
Events,
Patrick
l'interprétation
de
n'importe
le distinguo «système clos » et
SUPPES entreprend de montrer la
quelle expérience de physique
«système ouvert ». Nos interro-
non pertinence de la thèse du
impliquent adhésion à tout un
gations ci-dessus gardent alors, il
monisme anormal que DAVIDSON
ensemble de propositions théori-
nous semble, toute leur pert i-
défend à la lumière
ques. Le seul contrôle expéri-
nence.
du holisme du mental et de
mentai de la théorie physique qui
La
seconde
et
dernière
l'indétermination de l'interpréta-
ne soit pas illogique consiste à
objection de SUPPES établit
tion radicale. Parmi ses argu-
comparer le système entier de la
l'existence de lois statistiques
ments contre DAVIDSON, nous en
théorie physique à tout l'ensem-
du
comportement.
DAVIDSON
retiendrons
deux
pour notre
ble des lois expérimentales, et à
n'i gnore pas les généralisations
propos.
juger si celui-ci est représenté par
statistiques qu'il oppose à la
Concernant
la
clôture
celui-là d'une manière satisfai-
notion de loi au sens fort d' é-
systémique,
le déterminisme
Il
sante» .
noncé
précis,
explicite,
ne
nomologique
et
le
holisme,
DAVIDSON
semble
ne
pas
comportant pas d'exception au-
SUPPES fait cette objection: «II
ignorer ces états de faits, puisque
tant que faire se peut. Or, s'il
est commun en sciences physi-
dans «Mental Events», il avance
admet la portée holistique de la
ques aussi bien qu'en psycho-
que
l'irréductibilité
nomolo-
théorie physique et reconnaît
logie, d'étudier des systèmes qui
gique du mental ne dérive pas de
J'indétermination qui s'ensuit,
ne sont pas clos, qui ne sont pas
l'interdépendance des
termes
DAVIDSON ne peut plus dire ceci
déterministes et qui sont holis-
puisque le caractère holis-tique
: «La théorie physique pro-met
tes»'". Il nous renvoie, à cet effet,
de ceux-ci est commun au mental
un système compréhensif clos qui
à La revu e de Physique où des
et au physique, pas plus qu'elle
garantit
de
donner
une
articles de certains
numéros
ne provient de l'indétermination
description standard et unique de
argumentent que l'idée de lois
de l'interprétation dont on peut
chaque événement décrit dans un
d;..crrn inistes est une idée morte
trouver une réplique dans
le
vocabulaire de nomologicalité,
à jamais en sciences physiques
domaine
de
la
mécanique
même s'il affirme que les lois
comme
en
psycholog!e .
En
quantique . Cela nous paraît juste
statistiques en
physique sont
astrophysique ou en mécanique
car DAVIDSON,
étudiant
de
sérieuses parce qu'elles donnent
quantique,
par
exemple,
les
QUINE, connaît l'essentiel de la
des probabilités fixes, (ce qui
hommes de science ne travaillent
pensée du maître et ne peut
d'ailleurs, nous semble obscur) .
pas sur des systèmes clos . En ce
ignorer la thèse «Duhem-Quine»
En définitive , ayant exclu,
qui concerne le holisme que
dans
« Menta l
Events»,
son
DAVIDSON semble confiner au
premier article sur le monisme
II. QUINE ,
«Le s
deux
do gme s
de
anormal, l'argument du' holisme
l'empirisme », p. 107.
et celui
de J'indétermination
la. Patrick Suppes , « Dav id so ri's Views on
12. P. DU HEMN , La th éorie phy siqu e. son
Psychology as a Science». p. 184.
objet, sa structure, p.JOJ -J04.
66
Rev. CAMES - Série B, vol. 03 - W 002. 2001

_ _ _ _ _ __ _ _ _ _ __ _ _ _ _ __ _ _ _ __ _ _ _ _ __ _ _ _ _ Sciences Sociales el Humaines
co mme explanen s de la thèse ,
tance et de co hérence dans les
DAVID SON, O., 1980.
DAVID SON écrit ceci:
ajustem ent s et
réajust em ents
«Mental Event s» (1970) in
d'attributi on s d'a tt itudes men-
Ess ay s
on
Ac t ion s
and
«Le
poi nt est
plutôt qu e,
tales. Or, dans la théor ie phy-
Events, Clarendon. Oxford.
quand nous faisons usa ge de s
s iq ue, holiste et don c indé ter -
DAVIDSON,
O ., in Davidson
concepts de croya nce, désir, et le
min ée, l'h om me de sc ience doit
1980.
reste, nou s devons nous préparer,
proc éd er à des réaju st e ments
«T he
Mate rial
M i n d »
au fur et à mesure que l' évid ence
d' hypoth èses en termes de co hé-
(1973).
s ' accum ule, à ajuster notre théo-
rence et de co ns istance. De ce
DAVlDSON , O. , in Davidson
rie à la lumière de considérati ons
point de vue, la rationalité ne
1980.
d'efficacité totale: l'idéal consti-
figure plus comme critère défini-
Ps ychol ogy
as
Phi losoph y "
tutif de la rationa lité contr ôle en
tionnel du mental.
(19 74).
partie ch aque phase dans l'évo-
Le mo nism e anor ma l, thèse
DUH EM, P. 1906 La
th é or ie
lution de ce q ue doit être une
très séd uisan te, peut être vraie.
phys iqu e : son obje t et sa
théori e évo lutive .. . No us devo ns
S 'i l
l ' es t,
il
s e
donn e
à
struc tur e, Paris, Cheva lier et
conclure que la mol lesse nornol o-
co mprend re comme un exempl e
Rivièr e.
gique entr e le mental et le physi-
du théorèm e d 'in complétude de
LEWIS, Harry A., 1985.
que est essenti el auss i longtem ps
Godel : l'im possibilité de prouv er
«Is the Ment a l Supervenient
que nou s co ncev o ns l' hom me
la vérité avérée d'u ne thè se o u
on the Physical ?», in Essays
comme un animal rationne l»".
théorème .
on DA V1DSON Ac tio ns and
DA VIDSON, de toute évidence,
Eve nts, Bruce VERMAZEi,;
n'a pas, sur la thèse du mon isme
and Merr ill B. HINTIK KA,
ano rma l une posi tio n tranch ée.
C larendon, Oxfo rd.
Dans
« Psyc ho log y
as
Philo-
N o us nous
et ro ns
propo sé
QUIN E, V.O., 1980.
sophy» publi é pour la première
d' expliquer et d ' évaluer la thèse
« Les
de ux
dog mes
de
fois
en
1974 et dan s «T he
du
m oni sm e
a no r m a l
d e
lem piri srnc », in De Vienn e
Materi al rnind» publié en 1973,
DAVID SON. A ce t égard, nou s
à Cambr idge, Pierre Jaco b,
s'il
mai nti e nt sa
thé o ri e de
avion s re levé chez l' auteur beau-
Ed itio n Ga llima rd, Co llec-
l'id entit é, il établit avec fe rmeté
co up de co ntradic tions et identi-
tio n
« B i b lio t hè q ue
des
un fossé épi sté mo log ique entre
fié des idée s taci tes don t l'ex -
Sciences Humaines».
les éta ts menta ux et les éta ts
plicita tion per met de surmonter
QUINE, V.O. 1977.
physiques arguant que les pre-
les
contrad i ct i on s.
Le
texte ,
Le Mot et la Chose, Paris,
miers, cont rair ement au x se-
«Mental Events » mo ntre plus de
Flammar io n ,
Co l le c t ion
cond s, ne peuve nt j amais tomber
so upless e que les de ux prem iers
«No uve l les
bib l io thèq ues
so us des lois
a u sens s tric t
ce nsés être des redi tes d u pre-
sc ientifiques x.Tra d. Jose ph
co nsidéra nt, en définiti ve, la
mier. Que la psyc holog ie ne soi t
DOPP et Paul GOC HET.
rati onalit é comme le critère pro-
pas une sc ience au se ns strict du
SMART , J.J.c. , 1985.
pre au mental. Or dan s son tout
terme, est un lieu commun et
«DAVlD SON's
Minimal
premier ar tic le s ur la que sti on,
DAVID SON le reco nnaît mais il
rnatér ia lism » ,
in
Bruce
«Mental
Even ts »,
DAVlO SON
n 'a
pas
en c o re
pro uvé
so n
VERMAZEN
and
Me rri Il
avait déjà lâché du lest en parlant
anorma lité nomologique.
HINT IKKA,
SU PP ES, P.,
désor mais d'une molless e norno-
1985.
log iq ue e ntr e les d eu x typ es
BIBI .IOGR APIIIE
«DAVlDSON 's
Vie ws o n
d ' événements. i l co nserve cepe n-
Psychol ogy as a Sc ienc e» in
dant [' idée de ia rationalit é en
RE .I fT EL, Wi., 1988.
BruceVERM AZEN
and
tant qu e co nce pt identifiant du
Philo s op hy
0/ Mind, An
Merrill HI N IKKA.
mental. Mais là e ncore la que s-
O v ervi e w
0/ Co g n it ive
tion de pose de savoir 1a natur e
Science,
de ce concept.
Law rence ERLBAUM, Assoc ia-
DA VIDSON défin it touj ours la
tes, Hillsdale, New Jersey.
ration ali té" en termes de cons is-
1J.
DAVlDs m : nfl. cil.• p. 223.
Rev. ' AM ES - Sém: 13 . vol. ()' - ~ ()(J2. 2(11 )1
67