Sciences et Médecine
Integratûon culture-élevage dans les zones sahélo-soudaniennes :
un modèle de programmation linéaire

Yacouba SONGUE
Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso.
01 BP 1091 Bobo-Dioulasso 01/ysongue@hotmail.com
RÉSUMÉ
Ce travail s'inscrit dans un programme international de recherche dénomméIl SADAOC'»./1 part des difficultés que ten- .
contrent les systèmes de cultureitinêrant et les systèmes d'élevage extensif, aujourd!hui,pour développer un modèlein-

tégréde culture et d'élevage. Ce modèle, deprogrammation linéaire, estimé à l'aide du logiciel GAMS (General Algebraic
modeling System), indépendammentdes résultats qu'on obtient peut servirde cadreà une réflexion profonde sur le sys-
tème agricole dans les zones sahélo-soudaniennes.tl permet de montrer
ce qui est possible detaire pour permettre un
développement optimal de ces zones rurales.
Mots-clés: Intégration, Modèle, Système, Culture, Elevage, Exploitation Centrale, Programmation linéaire, Analyse systé-
mique, Analyse normative.
Linearprogrammingmodel for culture-breeding integration in sahelo-soudanian zones
ABSTRACT,'
This work ispart ofan international research program named"SA DAOC"(sustainable food securityin CentralWest Africa).
It is buittIrom difficulties that meet itinerant culture systems and extensive breeding systems, today, to develop an inte-
qrated model of culture and breeding. This linear model exit through the software GAMS (General Algebraic modeling
System), independently ofresults that one getsis the setting ofa deepreflection on the agriculture system in sahelo-sou-
danian zones.lt petmits to showwhat ispossible to improve development of these farming zones.
Words-key: Integration, model, system, culture, breeding, central exploitation,linear programming,systemic anaiysis, nor-
mative analysis.
INTRODUCTION
Des efforts ont été faits pour accroître la produc-
L'aqriculture dans les zones sahélo-soudaniennes
tion agricole par l'introduction de la traction animale.
est essentiellement pluviale et l'irrigation est peu dé-
Mais comme le souligne Jaeger (1997), ces efforts ont
veloppée. Les précipitations sont en général mal re-
eu des résultats limités. Selon Badouin (1985) citant
parties dans le temps et dans l'espace. Elles varient de
Bigot (1977) : Il Dans les douze cas étudiés, la culture
600 mm par an en moyenne dans la région sahélienne
attelée a pu se développer une fois grâce à l'arachide, .
à 800 mm dans la région soudanienne. Elle (l'agricul-
huit fois à la culture cotonnière, tandis qu'elle restait
ture) est également dominée par la petite exploitation
embryonnaire dans les autres cas portant seulement
individuelle. Au Burkina Faso, par exemple, elle est de
sur des cultures vivrières mal commercialisées ». Par
0,4 hectare par habitants (Bouble, 2000). C'est une
conséquent, les cultures vivrières profitent moins de la
agriculture de subsistance caractérisée par la prédo-
traction animale et des engrais chimiques. Pourtant, la
minance des cultures vivrières (mil, sorgho, maïs, riz, fo-
dégradation des terres, l'extension des superficies ont
nio, niébé), En plus de ces contraintes structurelles qui
atteint leurs limites (Marchal, 1983 ; Prudencio, 1987 ci-
entravent le développement de la production agricole,
tés par Maatman et al., 1994).
il convient d'ajouter les facteurs de l'environnement
institutionnel que sont "insécurité foncière, "insuffi-
La fertilisation des champs par la fumure animale
sance de mesures incitatives surtout dans les régions
(à l'exception des champs de case) était le plus sou-
productrices de cultures vivrières, l'imperfection des
vent le résultat d'un contrat entre éleveurs de gros
marchés. De ce fait la situation alimentaire est précaire.
bétail (les Peulhs) et les cultivateurs. Cette pratique est
Le bilan céréalier (solde entre la production et la con-
en nette régression (Djiguemdé, 1988). En effet, la dé-
sommation), régional et national est généralement né-
gradation continue de l'environnement aggravée par
gatif (Ruijs, 2002, Boubié, 2000).
sécheresse des années 1973, fait que les ressources des
, Sécurité AlimentaireDurableen Afriquedel'OuestCentrale.
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Sciences"et'Médecine
régions du nord ne suffisent plus à nourrir de grands
deux modèles ne sont pas repris ici, seul le modèle in-
troupeaux (Delgado, 1980). Les éleveurs se déplacent
tégré est présenté.
avec leurs troupeaux pour s'installer dans les régions
les favorables. De Boer et al. (1994) indiquent que 93%
Notre objectif dans cet article, est d'explorer les
des éleveurs Peulhs se sont installés dans la province
possibilités d'intégrer la culture et l'élevage au niveau
de la Sissili (au sud du Burkina Faso) les vingt derniè-
d'une « Exploitation Représentative », en prenant en
res années. Selon eux, 82% des éleveurs (peulhs) ont
compte les contraintes imposées par l'environnement
immigrés surtout à cause du manque de pâturage au
institutionnel (imperfection du marché, formation
nord. Les mutations de l'environnement physique (sé-
d'institutions remplaçant le marché). Deux questions
cheresse, dégradation des terres) imposent des chan-
guident notre démarche: (1) quel nombre d'animaux,
qernents de comportement de la part des cultivateurs
compatible avec la disponibilité en main-d'oeuvre,
et des éleveurs. Les rapports économiques et sociaux
faut-il garder à l'exploitation pour assurer une produc-
(contrat de fumure, confiage de bétail. .. ) entre ces
tion suffisante de fumure animale en vue d'accroître la
deux communautés s'affaiblissent.
production céréalière? (2) quels changements dans le
système de culture sont-ils nécessaires pour maximi-
L'intégration de la culture et de l'élevage au sein
ser la production de résidus? Ces deux questions nous
d'une même exploitation se présente comme une al-
amènent aux hypothèses suivantes:
ternative aux autres systèmes qui ont montré leurs
- l'intégration culture-élevage est limitée par la con-
limites. Pour cela, on part du postulat que toutes les
trainte de main-d'œuvre;
exploitations possèdent du bétail comme l'indique le
- l'intégration culture-élevage introduit un change-
tableau 1 ci-dessous et mènent une activité de culture.
ment dans l'importance ou la place accordée aux dif-
férentes cultures dans le système de production.
Tableau 1 :Nombremoyend'animaux par personne selon
les espèces et les provinces du yatenga, du Pas-
L'article comporte trois parties. La première pré-
soré, et du Sourou (en unités) au Burkina Faso.
sente le cadre conceptuel et méthodologique; la se-
conde, la structure du modèle de programmation li-
PROVINCES BOVIN OVIN CAPRIN VOLAILLE
néaire et la troisième les résultats et la discussion du
Yatenga
0,2
0,8
1
1,6
calcul du modèle intégré.
Passoré
0,1
0,6
0,7
2,1
Souro~
~3
~7
~9
13
1. CADRE CONCEPTUEL ETMETHODOLOGIQUE
~: EnquêteNationale sur l'Effectif du CheptelIE.N.E.Cl, 1989
1. 1. Cadre conceptuel
Deux questions peuvent nous aider à définir ou à
Enconsidérant, comme Maatmam et Schweigman
circonscrire le système que nous voulons construire: (1)
(1994) que l'exploitation agricole comporte en moyen-
dans quelle zone l'intégration culture-élevage est-elle
ne dix (10) personnes, on compte deux (2) bovins par
possible? (2) quelle exploitation agricole est disposée
exploitation au Yatenga, un (1) au Passoré et trois (3)
à adopter l'intégration de la culture et de l'élevage?
au Sourou.Ce bétail, il y a quelques années,était confié
~ aux éleveurs, surtout le gros bétail (les bovins). Ce sys-
. La première question est en apparence d'ordre
tème de confiage, selon Delgado (1980) s'expliquerait
géographique a son importance parce qu'il existe des
par la contrainte de main-d'œuvre au niveau des ex-
facteurs économiques défavorables. Ces facteurs tels
ploitations des cultivateurs. Comme indiqué plus haut
que le coût élevé des intrants (engrais, pesticides..), le
le système atteint ses limites.
manque des moyens de transport, la non maîtrise des
techniques sont autant d'obstacles à la mise en oeuvre
L'intégration de la culture et de l'élevage au sein
de système intensif spécialisé, Dans la zone sahélo-
d'une même exploitation est conçue comme un sys-
soudanienne avec 600 à 800 mm de pluie par an, l'in-
tème de production dans lequel on recherche une
tégration culture-élevage apparaît comme un élément
synergie entre la production végétale et la produc-
central dela pérennité des'systèmes agricoles.
tion animale. Cette synergie se situe au niveau de l'ali-
mentation des animaux en résidus de culture et la fer-
Le critère géographique n'est pas suffisant pour
tilisation des champs par la fumure animale. C'est un
justifier l'intégration. C'est pourquoi la deuxième ques-
modèle intégré de culture et d'élevage dont les bases
tion est importante: Elle est liée aux caractéristiques et
sont le modèle de culture de Maatman et Schweigman
aux comportements de l'exploitation agricole. Ce sont
(1994) et notre modèle d'élevage (Songue, 1997). Ces
des unités qui prennent à la fois des décisions de pro-
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Sciences et Médecine
duction et de consommation (Sadoulet et De Janvry,
décrire les stratégies des paysans et les facteurs qui les
1995), qui participent partiellement aux marchés des
influencent. Elles se rapportent à des situations réelles
facteurs et des produits. Ces marchés sont du reste,
telles qu'elles se présentent ou se sont présentées dans
souvent, imparfaits et incomplets (Ellis,1993).
le passé. Les résultats statistiques sont fournis par plu-
sieurs études villageoises exécutées au Burkina Faso.
Il devient, dans ces conditions, important de lier le
" s'agit par exemple de : Delgado (1979, 1980), l'ICRI-
comportement de ces agents (unités) au cadre institu-
SAT (Malton et Fafchamps, 1988), De Boer et al. (1994),
tionnel (marché) existant. Lorsque les échanges ne sont
Meyer (1989),MAE/PASA (1990).
pas possibles à travers le marché (information impar-
faite, coûts de transaction), des institutions adaptées se
L'analyse normative se réfère à des normes intro-
mettent en place. C'est pourquoi l'unité de référence
duites pour savoir dans quelles conditions elles sont
« l'exploitation» adaptée à notre modèle est celle qui
réalisables. Ellesportent sur les changements voulus et
intègre en son sein décision de production et de con-
les mesures à prendre pour les réaliser. C'est pourquoi
sommation et donc se caractérise par des échanges
la programmation linéaire est adaptée à notre étude.
limités à travers les marchés.
Elle est utile « quand on développe de nouvelles stra-
tégies, on réalise des plans d'amélioration, on s'efforce
1.2. Méthode d'analyse
de faire de progrès» (Schweigman, 1993)..
Habituellement, la programmation linéaire met en
rapport les ressources et les contraintes pour détermi-
L'approche systémique servira de cadre de réfé-
ner les niveaux des ressources à utiliser et la produc-
rence à notre modèle de programmation linéaire. Elle
tion optimale en fonction d'une fonction objectif à
permettra d'identifier les contraintes et les ressources
maximiser ou à minimiser.
(quantifiables ou non) telles que les coutumes, les tra-
ditions et de déterminer la structure du modèle de
. ' Delqado (1980) a utilisé un tel modèle dans la ré-
programmation linéaire. Par exemple, l'alimentation
gion deTenkodogo.(au sud-est du. Burkina Faso) pour
des animaux par le fourrage des pâturages pendant
déterminer le niveau de la production (végétale et .
la saison pluvieuse est une tradition dans les zones
animale) d'une exploitation moyenne (représentative).
sahélo-sahéliennes. Leur alimentation par les résidus
Elle a permis d'expliquer à partir de la contrainte de
de cultures pendant la période sèche (au lieu de la di-
main-d'oeuvre le confiage des bovins des agriculteurs
vagation) est une norme introduite pour améliorer le .
aux éleveurs. Mais elle ne permet pas de comprendre
système d'élevage.-
et d'expliquer le comportement des exploitations pay-
sannes.
1.3. Les données du modèle
..-; ":
Lesdonnées ayant servies au calcul du modèle sont
On expliquerait difficilement ces tentatives d'inté-
issues de sources secondaires. Elles ont été rassemblé
grer la culture et l'élevage qu'on observe dans les zo-
par Maatman et Schweigman (·1994) pour le modèle de
nes rurales.On suppose ici que lorsque les contraintes
culture et par Songué (1997) pour le modèle d'élevage,
de terres et de pâturages se font sentir, résultant de la
à partir des études réalisées au Burkina-Faso par des
dégradation des terres, de la sécheresse et de la pres-
chercheurs et des organismes de recherches.Sur le mo-
1
sion humaine et animale sur les ressources, l'intégra-
dèle de culture, les données sont issuesdes organismes
tion s'impose aux exploitations ci-dessus définies. Des
tels que l'ICRISAT (Malton et Fafchamps,1980; Mclntire,
comportements en apparence « irrationnels» s'expli-
1983),FSu/SAGRAD (Roth, 1986 ;Singh,1988 etc. .. l.des
queraient lorsqu'ori comprend l'environnement dans
chercheurs tels que Broekhuyse (1983,1988), M.J. Du-
lequel les agents opèrent.
gué (1987), P. Dugué (1989), Pudencio (1983, 1987). De
ces données la notion « l'Exploitation Centrale? » a été
Une méthode pour comprendre l'environnement
définie. Elle représente une situation moyenne avec un
et identifier les facteurs dominants est l'approche sys-
système de culture, des types de champs (individuels,
témique. Elle permet d'identifier les facteurs qui in-
communs), des temps de travaux, des superficies, des
fluent sur les décisions (des paysans) et de mettre en
rendements des cultures, des périodes de récolte, de
relief les interrelations entre ces facteurs. Pour cela,elle
stockage, de commercialisation. Les résultats du calcul
exige une description assezprécise des aspects impor-
'C'est une exploitation représentative pour le Plateau Central {au Burkina Faso},
tants. Dans cette description une distinction est faite
composée dedix (I0) personnes, dont anq (5) ont plus de quinze{I5} ans, y compris
le chefdel'exploitation. Cesontlesmembres actifsdont trois {3}sontdesfemmes et
entre l'analyse descriptive et l'analyse normative des
deux(2) sontdeshommes. Ifssontsupposés fournir unecontribution importanteaux
travauxdeschamps communs. Les cinq autres, ayant moinsde quinzeans (7S) ans,
stratégies paysannes. L'analyse descriptive permet de
sont considérés commedes inactifs; maispeuventeffectuer destdches plusl~gères.
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. Sciences et Médecine
du modèle ne seront pas présentés ici mais serviront
diées à partir de septembre (t = 8) jusqu'à la fin de la
à comparer et à interpréter les résultats du modèle in-
période 13 (ci-dessous). La quantité de fumier produite
tégré.
pendant cette période est appliquée sur les champs
pendant la période des cultures (iuln.juillet).
Sur le modèle d'élevage les données sont issues
.des nombreuses études initiées par les autorités bur-
Les récoltes ont lieu en septembre, octobre, no-
kinabè sur le cheptel. On peut citer: l'Enquête Natio-
vembre (t= 8,9, 10).C'est en ce moment aussi que s'ef-
nale sur les Effectifs du Cheptel (MAE, 1989) ; l'étude
fectue le stockage des rési-dus de culture pour l'ali-
sur les paramètres zootechniques des petits ruminants
mentation des animaux. La consommation des résidus
réalisée par le Ministèrede l'Agriculture et de l'Elevage
stockés commence dès décembre et s'achève en mai
(MAE, 1990) ; l'enquête sur le troupeau bovin, menée
(t= 11,12).
par Meyer (1989). En plus de ces études des chercheurs
tels que Delgado (1979, 1980), De Boer et al. (1994),
. La période de planification est divisée et numéro-
Meyer (1989), Breman et al. (1991),Brouzat (1980), Bar-
tée comme suit:
bier (1994), Marchal (1983), Quilfen etaI. (1981), four-
. 7et 2 respectivement premièrett - 75) et deuxième (76 - 37)
nissent de nombreuses données sur le système d'éle-
moitié du mois de mai;
vage, la production des pâturages, les rendements des
3et4 respectivement première(7 - 75) etladeuxième(76-30)
moitié dumois deiui«; .

résidus etc...
.
5 et 6 respectivement première(7 -" 7si« deuxième (76 -37)_,
moitié du mois dejuillet ,.,
.
'
En partant des données du modèle de culture et
7 et 8 respectivement le mois d'août (7 - 31 août) et le mois de
de celle sur le modèle d'élevage nous avons construit
septembre (7 - 30 septembre) ,.
un modèle intégré de programmation linéaire dont la
9 et 70 respectivement le mois d'octobre (7-37) et le mois de
structure est ci-dessous présentée..
novembre (7 - 30) ;
77 les mois de décembre, jarivieret février (7 aéœmbre: 28
Il. LA STRUCTURE DU MODELE DEPROGRAM-
f é v r i e r ) , . '
,
MATIONLINEAIRE:
12 les mois de mars, avril et mai (7 mars - 37 mai);
PRESENTATION DU MODELE INTEGRE
13 lès mois de juin, juillet et août (7juin - 37 août).
Plusieurs points sont abordés: la période de plani-
fication, la production végétale, la production animale,
Schématiquement, les activités sont programmées
la main-d'oeuvre, le bilan financier et la stratégie opti-
de la façon suivante: •. '
male.
, ..,
2.1. La période de planification
"rl<4. 4f CQ;l(IlIrtllCt fil Dll:l'il'OfUYU
...•
~
La période de planification estel'espace temps»
~rlt"l' 1lO I~USO. dl
rellll •• tion n Fr_tlo:l'~' .
.\\WhClÜo:.
sur lequel sont étudiées les stratégies de production,
<:01.1=.
~tl
dt 'NI"'"
de stockage, de consommation et de commercialisa-


tion.
--
. 1
II
12
1)
La saison agricole commence au mois de mai et
---ltrf·
s'achève en novembre. Le début de la saison agricole
2.2. La production végétale
".
(de mai à juillet) est divisé en périodes de deux (2) se-
Le modèle de Maatman et Schweigman(1994)
maines pour analyser le choix des périodes de semis
considère six cultures: le maïs (MA), le sorgho rouge
(chaque semaine de «retard» dans les semis peut occa-
(SR), le sorgho blanc (SB), le mil (M'l),l'arachide (AR) et le
sionner des baisses de rendement), et aussi pour mieux
niébé (NB).Ces cultures fournissent des produits pour
analyser la compétition entre les semis des cultures et
la consommation humaine (céréales, arachide, niébé)
les premiers sarclages de céréales.
.
et des résidus de culture destinés à l'alimentation des
animaux.
La concurrence en main-d'oeuvre, entre la condui-
te des actlvités de culture et le gardiennage des ani-
L'ensemble de ces produits est noté P:
maux, est étudiée sur cette période (mai à novembre).
P={MA, SR, SB, MI,AR, NB}.
Les stratégies de stockage (récolte, résidus de cul-
Le rendement en grain est défini par RENDlj,p,tJ :
.ture), d'alimentation du bétail, de commercialisation
rendement du produit p en période t si un hectare de
(bétail; céréales) et de production de fumier sont étu-
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Sciences et Médecine
la parcelle j est cultivé (en kg/ha), où j est un élément
2.3. La production animale
de l'ensemble des parcelles- noté J. La production en
.Dans le système d'élevage, l'espèce est considérée
grain des parcelles en produit p et en périodet est no-
comme l'élément de base de l'activité d'élevage. Une
tée PROD(p,t)~ Elle est calculée comme suit:
espèce se réfère à un animal:
d'un certain type (bovins, ovins, caprins, vo-
PROD(p, t) =~p sp REND(j, p, t)xSUR(j)
laille) ;
où SURO) =surface de la parcelle j, où j est un élé-
qui est dans une classe d'âge;
ment de l'ensemble des parcelles noté J.
qui suit un mode d'élevage ou régime alimen-
taire..
Les rendements en résidus sont obtenus en utili-
sant des coefficients de conversion définis par Quilfen
L'ensemble de ces espèces est noté E..
et Milleville (1981), Marèhal (1983). Ils sont liés aux ren-
dements en grain et s'obtiennent en multipliant les
rendements en grain par le coefficient de conversion
qui est de 3 pour les céréales et de 8 pour les légumi-
où el à e représentent les gros ruminants: el' e2'
6
neuses (arachide et nlébé).
e3 sont les mâles et e4, eS, e6 sont les femelles, classés
respectivement en classe d'âge de 0 à 1 an,de 1 à 4 ans
Le rendement en résidus est défini par RENDRa, p,
et de 4 ans et +.
t): .rendement en résidus du produit p sur un hectare
, e à e
7
l2 représentent les petits ruminants: e.,. ee'
de laparcelle j en période t (en kg de matière sèche).
e9 sont les mâles et e
sont les femelles, classés
10'e11,e12
respectivement en classe d'âge de 0 à 1 an ;de 1 à 2 ans
Ona:
et 2 ans et +.
.
en correspond àla petite volaille (de 0 à quelques
... RENDRQ,p,t) =REND(j, p,t)xC(p),
mois) et e
volaille adulte.
141a
'ou C(p) est le coefficient de conversion.
Le nombre d'animauxd'espèèe e possédé par l'ex-
.La production de résidus, PRODR(t), en kg par hec-
ploitation à la fin de la période t, est noté N(e,t); où
tare en période t (t =8,9, 10) est calculée comme suit:
e E Eet t est un élément de l'ensemble des périodes de
planification.
.
PRODR(t) = L e i L e p RENDR(j, p,t)xSUR(j)
j
p
Il est obtenu à partir du nombre initial d'animaux
Le tableau ci-dessous présente les rendements en
d'espèce e (N(e,t-1» possédé par l'Exploitation; du taux
grain et l'estimation des rendements en résidus selon
de mortalité de l'espècee en périoclet. noté tm(e,t),du
les produits.
taux de reproduction annuel des gros rumlnants, noté
Tableau 2 : Rendement en grain et estimation des rendements en résidus selon lesproduits en kglha
Ensemble des Produits (P) Rendement en grain
Coefficient de conversion
. Rendement en résidus
Maïs (MA)
1100
3
·3300
Sorgho Rouge (SR)
475
3
1425
Sorgho Blanc (SB) .
425
3
1275
Mil (MI)
330
3
990
Arachide (AR)
400
8
3200
Niébé (NB)
33
8
264
~:Maatmanet Schweigman (7994); nosca/eus.
J Uneparcelleestuneportion de terrecorrespondantà un type de champ où estcultivéeune culturede l'ensemble P.
' .
: ' .
'r • •<;
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Sciences et Médecine
trg, ou des petits ruminants, noté trp, ou de la volaille,
de pluie (t =3 à 10) de fourrages fournis par les pâtu-
noté trv, du nombre d'espèce achetée en période t,
rages. Pendant la période sèche (t = 11, 12), où il n'y a
noté ACH(e,t), du nombre d'espèce vendues en pé-
plus d'herbes, nous considérons qu'ils sont alimentés
riode t, noté VEN(e,t) et du nombre d'espèce consom-
par les résidus de culture. Cela pour éviter la divaga-
mées en période t. noté CON(e,t).
tion des animaux (source de dégradation de la végé-
tation et d'érosion des sols) et parce que le système
La formulation est faite par classe d'âge. Les ani-
sédentaire des cultivateurs ne leur permet pas la trans-
maux de la classe d'âge de 0-1 an est obtenu par la
humance. Aussi,l'utilisation des sous-produits agro-in-
sommation du nombre de nouveaux nés survivants
dustriels (la mélasse,les grains de coton, les tourteaux
(issus des femelle de 2 ans et plus pour les petits ru-
d'arachide ou de coton) essentielle dans un système
minants et 4 ans et plus pour les gros ruminants), du
intensif (embouche) pose des problèmes d'approvi-
nombre d'animaux qui sont déjà dans la classe d'~ge
sionnement (production et distribution) et d'accessibi-
et de ce qui reste des achats, des ventes et des con-
lité (disponibilité au niveau local et capacité d'acquisi-
sommations. Par exemple pour les gros ruminants de
tion des paysans).
0-1 an:
L'estimation des besoins alimentaires des animaux
N(e,t) = N(e
t-7)x trg xK(t) x (7- tm(e,t)/2) + (7- K(t)) x
est faite en fonction de l'Unité Bétail Tropical (UBT).
d
N(e,t-1) ~ (7 - tm(e,t)) + (ACH(e,t) - VEN(e,t) - CON(e,t) x
L'UBT représente un bovin de 250 kg (équivalent à 10
(7 - tm(e,t)/2) ;
ovins ou 10 caprins) dont les besoins alimentaires sont
estimés à 2,5 kg de Matières Sèche (MS) par jour pour
N(e t-1)x trg xK(t)x (7 ., tm(e,t)/2)4 est le nombre de
100 kg de poids vif; Soit 6,25 kg de matières sèche pour
d
nouveaux nés survivants (le nombre de femelle de 4
un bovin de 250 kg ; 0,625 kg de MS pour un ovin ou
ans et plus (N(e t-1)) à la période précédent multiplié
un caprin.
d
par leur taux de reproduction multiplié par le taux de
mortalité des nouveaux nés).
La productivité des pâturages est estimée en fonc-
(7 - K(t)) xN(e,t-1) x(1 - tm(e,t)) est le nombre de ceux
tion de l'état du sol et de la pluviométrie (Grouzis, 1984;
sont déjà dans la classe d'âge.
Breman et al., 1975). Par exemple la productivité des
K(t) est la durée de la période t divisée parla durée
herbacées est estimée à 2,2 kgMS/ha/mm. En considé-
d'une année (pour avoir des chiffres correspondant
rant 600 mm de pluie dans la région et un parcours par
à la période considérée). trgx K(t) est le taux de repro-
animal de 7 ha/UBT (MAE/PASA, 1990). On obtient par
duction des gros ruminants en période t. Le taux de
multiplication 9240 kg MS. Pour les ligneux avec une
reproduction correspond au nombre de naissance. en
productivité de 1kgMS/ha/mm, nos estimations don-
une année par femelle. .
.
nent 4200 kg MS; soit un total de 13440 kg MS/UBT.
Pour les classes intermédiaires, la formulation est
.Dans le modèle aucune contrainte n'est imposée
faite en tenant compte du nombre d'animaux survi-
sur les ressources en pâturage pour la simple raison
vant qui passe d'une classe à une autre: K(t) xN(e-l, t-.
que la consommation d'une UBT en saison de pluie
1) x(l - tm(e,t)/2) plus le nombre de ceux qui sont déjà
(juin à novembre) égale à 1125 kg MS (6,25x30x6).Ce .
dans la classe plus le reste des achats, des ventes et
chiffre est largement inférieur (plus de 1Ofois) à ce qui .
des consommations..
est disponible. La contrainte est imposée uniquement
sur la consommation en résidus.
N(e,t) = K(t) xN(e-1, t-7) x(7 - tm(e,t)/2) + (1 - K(t)) xN(e,
t-7) x(7 - tm(e,t)) + (ACH(e,t) - VEN(e,t) - CON(e,t))x (7
Les besoins en fourrage par espèce, en période t
- tm(e,t)/2)
(en kg) sont notés B(e,t).La consommation de fourra-
ge (en kg) en période t, CONF(t), est formulée comme
Avec les mêmes considérations, on obtient la for-
suit:
mule de calcul du nombre de volailles.
CONF(t) =LE e BF(e,t)xN(e,t) ; avec BF(e,t) =0 pour
Comme il est de tradition dans les régions sahé-
e et e •
13
14
liennes, les animaux se nourrissent pendant la période
Le stockage des résidus de culture commence au
moment des premières récoltes, en septembre (t =8)
, On divise tm(e,t) par 2 parce qu'on suppose que la mortalité s'effectue en
et, s'achève après les récoltes (t = 12). Le stock évolue
moyennependant la moitié de la période.tm(e,t)estle pouréentage d'espèce e
·qui meurt en péridet et (1-tm(e,t))est le pourcentaged'espèce e qui survivent.
en fonction des pertes, de ('utilisation par les membres
Rev. CAME$ - SérieA,Vol. 03,2005 .
39

Sciences et Médecine
de l'exploitation, notées frtt) et de la consommation
modèle. Ceci, pour prendre en compte le phénomène
par les animaux, notée CONR(t). Le stock de résidus à
d'économie d'échelle.
la fin de la période t, noté STOCK(t), (t = 8,9, 10, 11, 12)
est donné par:
En plus de la main-d'oeuvre pour garder les ani-
maux, il faut de la main-d'oeuvre pour stocker les rési-
STOCK(t) = SrOCK(t-1 )x(7 - tr(t)) + (PRODR(t) ..,. CONR(t))x
dus. Cette main-d'oeuvre consiste en la main-d'oeuvre
(7 - tr(t)12)
pour ramasser les résidus sur les champs, les transpor-
ter à l'exploitation et les stocker.Nous supposons aussi,
PRODR(t) = 0 pourt= 11,12; CONR(t) = 0 pour t
pour simplifier, que la main-d'oeuvre pour stocker est
= 8, 9, 10; CONR(t) = CONF(t) en t= 11, 12.
équivalente à la main-d'oeuvre pour récolter.
La production récupérée de fumure animale (en
Dans I~ Modèle de Culture, la quantité disponi-ble
kg) d'une espèce en période t ; où e E E et t = 8 à13 est
de main-d'oeuvre par exploitation et par mois est esti-
définie par PFUM (e,t) et la production totale de fumure
mée en supposant qu'un actif peut travailler 7,5 heures
animale en période t est désignée par PRODFUM(t) et
par jour pour les hommes et 6,5 heures par jour pour
s'obtient comme suit:
les femmes. Cela pendant 26 jours en un mois sur les
champs ou 13 jours pendant un demi mois. La main-
PRPDFUM(t) =L" PFUM(e,t)xN(e,t)
d'oeuvre des enfants n'est pas prise en compte dans
E
.La quantité annuelle de fumure animale disponi-
leModèle de Culture. Dans le Modèle Intégré, il est
ble (DSPFUM) pour l'exploitation (en kg) est donnée
supposé que les enfants fournissent la majeure partie
par:
. .
de la main-d'oeuvre consacrée à l'élevage. Le gardien-
. .
.DSPFUM = Lir=B•..• 13PRODFUM(t)
nage des animaux est d'ailleurs reconnu comme étant
leur responsabilité. Nous supposons qu'ils consacrent
Selon les études une UBr produit (un bovin) 300
6 heures par jour à la garde des animaux. Les adultes
kg de fumier par an (Delgado, 1980).Un ovin ou un ca-
y participent en raison 2 heures par jour pour mainte-
prin produirait 30kg/an. Avec ces données, il est facile
nir les animaux éloignés des champs cultivés, lorsque
. de calculer la production de fumier.
les risques de déqâts sont élevés.Dans ce cas, la main-
d'oeuvre des adultes est analysée comme des trans-
Soit FUMlj), la quantité (en kg/ha) de fumier appli-
ferts de main-d'oeuvre de la culture à l'élevage.
quée sur la parcelle j. La contrainte de fumier s'écrit:
En faisant abstraction des autres sources de main-
L. ) FUM(j) x5UR(j) S DSPFUM
d'oeuvre (entraide, location de main-d'oeuvre), les
.
JE
contraintes de main-d'oeuvre au sein de l'exploitation
2.4. La main-d'oeuvre
sont formulées ci-dessous:
La main-d'oeuvre allouée à l'élevage est consi-
- Contrainte de main-d'oeuvre sur les champs indivi-
dérée seulement dans la période des cultures (t = 1 à
duels: la main-d'oeuvre nécessaire dans la période
10; c'est-à-dire de mai à novembre) pour analyser la
t pour cultiver un hectare d'une parcelle j est noté
concurrence en main-d'oeuvre entre les activités de
M'OC(j,t). La main-d'oeuvre disponible dans la pé-
culture et d'élevage. Pendant cette période, l'eau (de
riode t pour les activités de culture (en heute) sur.les
pluie) est disponible dans les mares et les bas-fonds,
champs individuels est notée DSPM'OAl(t).Cette con-
et le fourrage naturel est disponible dans les pâtura-
trainte est formulée comme suit:
ges.De ce fait, il n'est pas nécessaire de parler de main-
d'oeuvre pour alimenter et abreuver les animaux.
Li E JIM'OC(j,t) x SUR(j) S DSPM'OAI(t) ,
avec JI = {toutes les parcelles correspondant aux
Ces quantités de main-d'oeuvre sontcompri-
champs individuels}.
.
ses dans la main-d'oeuvre de garde (conduite et sur-
veillance des animaux).
- Contrainte de main-d'oeuvre sur les champs com-
muns: on considère, TM'OA(t) comme la
main-
On suppose qu'à un certain niveau du cheptel, la
d'oeuvre des adultes transférés aux activités de l'éle-
quantité de main-d'oeuvre nécessaire à la garde de-
vage en période t; pour t = 1 à 10.La main-d'oeuvre
vient constante. Elle n'augmente plus en fonction de
disponible dans la période t pour les activités de cul-
l'augmentation du nombre d'animaux. Nous considé-
ture (en heure) sur les champs communs est définie
rons un niveau donné, comme niveau de base dans-lê
par DSPM'OAC(t). La contrainte s'écrit:
40
Rev. CAMES- Série A, Vol. 03,2005

Sciences et Médecine
1: UCM'OC(j,t) x SUR(j) +TM'OA(t) s DSPM'OAC(t),
ture le nombre d'heures consacré à chaque animal est
j
plus élevé qu'en période sèche, compte tenu du fait
avec JC = {toutes les parcelles correspondant aux
qu'il faut éloigner les animaux des champs cultivés.
champs communs}.
2.S. Bilan financier
- Contrainte de
main-d'oeuvre sur les activités
L'arbitrage entre revenus issus de la vente des
d'élevage : M'OGARDE(t) est la main-d'oeuvre né-
produits végétaux et animaux est une stratégie im-
cessaire dans la période t pour garder le troupeau
portante en situation difficile et explique pourquoi la
(en heure) ; M'ORO,t), la main-d'oeuvre nécessaire
plupart des exploitations possède du bétail. En effet,
.pour ramasser, transporter et stocker les résidus de
les périodes de ventes des céréales correspondent aux
culture sur la parcelle j en période t (en heure/ha) ;
périodes d'achats de bétail, c'est-à-dire en décembre,
. DSPM'OE(t), I~ main-d'oeuvre disponible dans la
janvier, février (t = 11) ; et les périodes de vente de bé-
période t pour les activités d'élevage (en heure) ;
tail correspondent aux périodes d'achat de céréales
M'OG1 (t), le.nombre d'heures de base pour la garde
(t =8,9,10,12,13).
des animaux en période t et M'OG2(e,t) le nombre
d'heures consacré à chaque espèce e en période t.
De ce fait, on peut s'attendre, dans le cas d'un dé-
Ona:
ficit important en céréale que les ventes, en nombre
M'OGARDE(t) + ~j eJ M'OR(j,t) x SUR(j) S DSPM'OE(t) +
d'espèces animales, soient plus élevées. Car, les prix
TM'OA(t)
sont plus élevés par rapport aux prix de vente des es-
M'OGARDE(t) = M'OG1(t) + ~. eE M'OG2(e,t) xN(e,t)
pèces animales.
On tient compte du fait que lorsque le nombre
Les prix de vente et d'achat des petits ruminants
d'animaux augmente dans le troupeau, le nombré
et de la volaille sont fournis par Jager (1995). Ces prix
d'heures consacré à chaque animal diminue. Nous
sont des prix aux producteurs (au niveau villageois) in-
considérons un nombre d'heures de base par pério-
férieurs aux prix sur les marchés à bétail. Les prix des
de (M'OG1(t)) auquel on ajoute, le nombre d'heures
gros ruminants sont des prix sur les marchés à bétail
additionnel lorsqu'un animal, en plus, est introduit
fournis par la DSAP/MARA4: Ces différe-,nts prix sont
JM'OG2(e,t)). On considère aussi qu'en période de cul-
présentés dans le tableau 3 :
Tableau 3 : Estimation des prix d'achat et de vente d'espèces (en centaine de FCFAlEspèce)
Ensemble E el
e2
e3
e4
e5
e6
e7
e8
el0
ell
e12
e13
e14
Prix achat
170
220
270
150
200
250
17
20
22,5
15
18
21
2,5
4
Prix vente 150
190
240
130
170
220
15
18
20
13
16
18
3
~: lager (1995J, DSAP/MARA (1994), nosestimations.
Lesprix de vente, PRV(P) et prix d'achat, PRA(P) des produits de culture sont fourni par Maatman et Schweigman
(1994).Ils supposent que l'Exploitation n'achète pas de l'arachide ni du niébé. Seuls les prix de vente sont considérés.
Ces prix sont présentés dans le tableau 4 :
Tableau 4 : Prix de vente (au producteur) et d'achat (au consommateur) des produits végétaux en FCFAIk9.
Prix
Maïs (MA)
Sorgho Rouge (SR)
Sorgho blanc (SB)
Mil (MI)
Arachide (AR)
Niébé(NB)
PRV(P)
64
56
61
66
.. 108
78
PRA(P)
120
96
100
107
~:Maatman et Schweigman (1994).
Le bilan financier est étudié pour "ensemble des
rurnînants.e, à el2représentent les petits rurninants.e.,
produits de culture P : maïs (MA), sorgho rouge (SR),
et el4représentent la volaille). Ce nouvel ensemble est
sorgho blanc (SB), mil (MI), arachide (AR) niébé (NB) et
noté PT:
l'ensemble des espèces (E) (el à e représentent lesgros
PT= {PU E} ={MA,SR,SB,MI,AR,NB,e"e , ......,e,1
6
2
Rev. CAMES - Série A, Vol. 03,2005
41

Sciences, et Médecine
Le bilan financier (en FCFA) de l'Ex-ploitationà
ploltationest de minimiser les déficits alimentaires.en
la fin de la période t est noté FIN(t). On considère pet)
utilisant au maximum des moyens financiers. L'une des'
comme le taux d'intérêt sur le capital déposé pour la
sources de ces moyens financiers est la vente de bétail.
période précédente t-l ; RNAE(t) les revenus non-agri-
Mais nous ne considérons pas que le bétail soit exclusi-
cole et non élevage (en FCFA) pendant la période t ;
vement destiné à la vente. L'objectif premier que nous
DNAE(t) les dépenses non-agricole et non élevage (en
assignons ,au bétail de l'Exploitation est la production
FCFA) pendant la période t ;
de fumier.
,-
PRV(pt) le prix de vente d'un kg du produit de cul-
- Pour atteindre cet objectif, nous 'supposons que
ture ou d'une espèce animale (en FCFA); PRA(pt) le prix
l'Exploitation maximise la valeur du cheptel, notée
d'achat d'un kg du produit de culture ou pour une es-
VALCHEP. C'est-à-dire la valeur du nombre d'animaux
pèce animale (en FCFA) ; ACH(pt,t) l'achat d'un kg de
(nombre d'animaux multiplié par leur prix) dont dispo-
produit de culture ou d'une espèce animale (en FCFA)
se l'Exploitation à la fin de la période de planification
en période t, VEN(pt,t) la vente d'un kg de produit de
(t=13). Cette valeur est notée N(e,'13')xPRV(e). On a :
culture ou d'une espèce animale (en FCFA) en période
t. Ce bilan financier est formulé comme suit:
. VALCHEP = Lel:E Nie,'13') x PRV(e)
FIN(t) =(7+p(t))x FIN(t-l) +(7+p(t)12) x ((RNAE(t) -DNAf(t)
III. LES RESULTATS ETDISCUSSION DU MODÈLE
-+- Ir -PTPRV(pt) x VEN(pt,t) -~ 'r PT PRA(pt) x ACH(pt,t)).
IN'r~GR~
p (
.f.. p c
,
Les résultats sont obtenus après calcul du modèle
2.6. Stratégie optimale
à l'ordinateur (au logiciel GAM5S) . Nous présenterons
'." L'objectif que nous visons à travers le modèle est
d'abord les productions, les stocks,les consommations
'la' production suffisante de' fumure animale en vue
et les transferts de main-d'oeuvre. Ensuite, les straté-
d'accroître la production céréalière pour la consom-
gies d'achats et ventes des exploitations, enfin nous
mation des membres de "Exploitation. L'objectif d'une
présenterons les résultats d'une analyse de sensibilité.
production importante de céréale pour la consomma-
La discussion se fera au regard de nos hypothèses de
tion est formulé comme suit.en considérant PROD'(p,t)
départ: à savoir (1) l'intégration est limitée par la con-
comme la récolte d'un kg de produit p en période t et
trainte de main-d'oevre ; (2) l'intégration introduit un
CON(p,t), la consommation d'un kg de produit p en pé-
changement dans l'importance accordée aux différen-
riode t. On a :
tes cultures .
.l p=pc~,I PROD'(p,t) 2: 0. x E p=Pce, CON(p,t),
3.1. Production céréalière, production anima-
avec Peer ={MA, SB, SR, MI} ensemble des céréales,
le, stock, consommation de résidus et transfert de
t = 8 à 13, a est la fraction de la consommation céréa-
main-d'oeuvre
lière de base produite par l'exploitation.
L'estimation du modèle est faite en faisant varierle
L'objectif des paysans sahéliens a été, il y a quel-
nombre de petits rum-Inants (scénarios) et en fixant
ques années (période de bonne pluviométrie), de pro-
le nombre de gros ruminants à deux (2) et le nombre
duire suffisamment de céréales couvrant les besoins
de volaille à 28. Lesgros ruminants sont essentiels soit
annuels de ses membres et de constituer des stocks de
pour la traction soit pour le transport et la volaille est
sécurité pouvant compenser les déficits, dus aux mau-
importante pour la trésorerie de l'Exploitation (c'est
vaises récoltes,de plusieurs années. Avec les difficultés
, l'élément le plus liquide, facilement monnayable dont
queconnais-isent les régions sahéliennes (baisse du
dispose l'Exploitation). C'est pourquoi nous avons fixé
niveau des pluies, baisse de la fertilité des sols),les ob-
leur nombre. Ces conditions étant fixées, le modèle est
jectifs se sont déplacés. Aujourd'hui, comme l'écrivent
calculé jusqu'à 12 petits ruminants. Au-delà de12 le
Maatman et Schweigman (1994),l'objectif de toute ex-
modèle devient insoluble.
-' General Algebraic Modeling System
42
Rev. CAMES - Série A, Vol. 03, 2005

Sciences et Médecine
.:~ ":,i-;q: ~ L~i;.!:i;dr:.:~
Tableau 5 : Comparaison des productions, des consommations, des stocks et des transferts
_
de main-d'œuvre en fonction du nombre de petits ruminants au début de la période de planification.
Nombre de Petits Ruminantsau début de la Périodede
Planification (scénarios)
-,
SCENARIOS
4
6
8
10
12
Production végétaletotale (en kg)
1642
1628
1627
1614
1539
Production céréalière (en kg)
.
1208
1161
1152
1105
1108
Production d'arachide. du niébé (en kg)
434
467
475
509
431
-
Production de fumier(en kg)
2019
2094
2126
2231
2103
Valeurdu cheptel(en FCFA)
80260
80260
84350
93320
91905
-
-,
,
-
-
.... _--....
Stock de résidus(en kg)
~
t = 8 (du 1 au 30 septembre)
~'i~,
1172
1253
1279
1363
1169
t = 9 (du 1 au31 octobre)
4943
5132
5286
5391
4771
t = 10(du 1 au 30 novembre)
6371
6487
6525
6670
6055
t = Il (l déc. au 28 fév.)
3197
3182
3112
3170
2867
Consommation de résidus (en kg)
t = Il (l déc. au 28 fév.)
2842
2970
3080
3160
2878
t'= 12(l marsau 31 mai)
2913
3072
3004
3060
2768.
Transferts de main-d'oeuvre (en Heure)
t=3(du 1au l Sjuin)
3
0
3
0
5
t=4(du 16au30juin)
0
0
0
0
O'
t = 5 (du 1 au 15juillet)
0
0
0
0
2
t = 6 (du, 16au 31 juillet)
0
0
0
10
38
t=7(du 1 au31 août)
0
0
0
2
67
Source: Résultats de calcul du modèle.
Ce nombre est dans les mêmes proportions que
qu'à 10 petits ruminants. Avec 12,toutes ces grandeùrs
les résultats de l'ENEC (MAE, 1989).Mais il est inférieur
ci-dessus citées diminuent. Ce qui peut s'expliquer '
aux chiffres que donnent l'équipe INERA/Nord-Ouest
par le fait qu'au niveau de 12 petits ruminants, deux
et Dugué (1989) qui sont de l'ordre de la vingtaine.
gros ruminants et 28 volailles, la gestion et l'organisa-
Le nombre que nous donne le modèle s'approche
tion des activités de culture, de collecte, de stockage
sans doute de la réalité. Du fait des activités d'élevage
du fumier et des résidus dans les meilleures périodes
(surveillance et alimentation des animaux, stockage
deviennent impossibles compte tenu du manque de
des réshdus et de la fumure) en plus des activités de
main-d'œuvre.
culture, la main-d'oeuvre devient le facteur limitant le
nombre d'animaux à l'exploitation. Cette contrainte
Les prix de référence correspondent aux valeurs
de main-d'oeuvre se vérifie si on regarde les transferts
marginales de la production dans la théorie écono-
de main-d'oeuvre. On remarque que lorsque le nom-
mique, ce sont les valeurs de la fonction objectif que
bre de petits ruminants augmente les transferts de
rapporte une unité additionnelle d'un facteur fixe. Les
main-d'oeuvre (des adultes vers. l'élevage) deviennent
prix de référence de la main-d'oeuvre sont les prix que
importants. Ces transferts diminuent la main-d'oeuvre
l'exploitation est prête à payer pour obtenir une heure
consacréeaux activités de culture sur les champs com-
additionnelle de main-d'oeuvre.
muns. Avec 12 petits ruminants, les transferts sont im-
portants en période 6 et 7 (fin juillet et août), c'est la
Les prix de référence de la rnain-d'oeu-wrs sur les
période critique où il faut sarcler (enlever les mauvai-
champs communs pour toutes les activités (tableau 6)
ses herbes,entretenir les cultures) et aussi éloigner les
sont nettement supérieurs (sauf en période 7) à ceux
animaux des champs cultivés. Ces transferts ont pour
que donne le modèle de culture ( 40 pour t = 4 ; 66
but de prévenir les dégâts mais en même temps di-
pour t = 5 ; 46 pour t = 6 et. 20 pour t = 7). Cela peut
minuent la main-d'oeuvre consacrée aux activités de
s'expliquer par le fait qu'avec les activités d'élevaqe,
sarclage. Toutes les autres grandeurs (production de
qui s'ajoutent aux activités de culture, la main-d'oeuvre
fumier, stock de résidus, valeur du cheptel (à partir de
devient rare (contraignante) et sa valeur devient im-
6 petits ruminants), consommation de résidus (pour t
portante.
= 11) augmentent avec l'augmentation du cheptel jus-
Rèv. CAMES - Série A, Vol.' 03, 2005
43

Sciences et Médecine
Tableau 6: Prix de référence de la main-d'oeuvre dans le modèle.
de 1105 kg (tableau 7). Elle
est inférieure à celle obtenue
Prixde référencepour le scénario
Prixde référence pour Jescénario
dans le modèle de culture
de 8 petits ruminants .
avec 10petitsruminants
de Maatman et Schweigman
Période (t)
t=4
t=5 t=6
t=7
t=4
t=5 1=6 1=7
(1994) qui est de 1322 kg.
Main-d'oeuvre SUT leschamps
Par contre la production des
communs(en FCFNHrc):
légumineuses
(arachide
et
-POUT touteslesactivités
75
145
84
13
-pourlessemis
. niébé) a augmenté dans le
modèle intégré (509 kg con-
Source: Résultats du modèle.
tre 309 kg dans le modèle de
En comparant ~~u_sles scénarios, des résultats
culture de Maatman et Schweigman (1994)). L'explica-
optimaux sont obtenus avec le nombre de 10 petits
tion peut êtrela.suivante: les résidus des légumineuses
"':-:-';t .
ruminants. Bien que la production végétale soit infé-
ayant une grande valeur fourragère, prennent encore
rieure de 13 kg (1627-1614) en comparaison avec celle
plus d'importance dans un système intégré en ce qui
obtenue avec 8 petits ruminants et des transferts de 9
concerne l'alimentation des animaux.
heures (12-3),la valeur additionnelle du cheptel est de
8970 FCFA (93320-84350) et celle de la fumier est de
Aussi, dans le modèle de culture le sorgho blanc
105 kg (2231-2126).
n'est pas cultivé, par contre dans le modèle intégré, la
production atteint 214 kg. Mais cette production n'est
On peut conclure que le modèle donne des va-
pas consommée, elle est vendue (voir tableau 7 et 8).
leurs optimales pour un cheptel comprenant 10 petits'
La raison avancée par Maatman et al. (1996), pour ex-
ruminants, deux gros ruminants et vingt huit volailles.
pliquer l'absence de la culture du sorgho blanc est les
En partant de ce niveau, la production céréalière (maïs,
pertes de valeurs nutritives importantes enregistrées
sorgho blanc et rouge, mil) dans le modèle intégré est
lors de sa préparation.
Tableau 7 :Production etconsommation deproduits par l'Exploitation (en kg) en fonction des périodes.
Période (t)
1=8
t=9
1=10
1=11
1=12
1=13
Total
Production (pROD)(en kg)
- ", Maïs(MA)
123
41
0
164
-
Sorgho rouge (SR)
0
87
87
174
-
Sorgho blanc (SB)
0
107
107
214
.
Mil (MI)
0
277
276
553
Total céréale
1105
-
Arachide (AR)
158
320
0
478
.
Niébé(NB)
15
16
0
31
Total
1614
Consommation (CON) (en kg)
-
Mais (MA)
118
39
0
0
0
0
157
-
Sorgho rouge (SR)
7
8
9
50
50
25
149
-
Sorgho blanc (SB)
0
0
0
0
0
0
0
-
Mil (MI)
0
82
122
325
351
466
1346
Total céréale
1652
-
Arachide (AR)
7
13
13
36
24
0
93
-
Niébé(NB)
Il
0
0
0
0
0
11
Total
1756
Source: Résultats du modèle.
44
Rev. CAMES - Série A, Vol. 03,2005

Sciences et Médecine
Les résultats du modèle intégré ne contredisent
rouge (8 kg en période 8). Quant aux produits ani-
pas les résultats du modèle de culture. En effet, la cul-
maux, certains résultats nous semblent conformes aux
ture du sorgho blanc devient avantageuse pour ses
pratiques courantes. En effet, les ventes s'effectuent en
résidus. La preuve est que la quantité de sorgho blanc
période 8, 12 et 13. Ce qui correspond à des achats de
produite est entièrement vendue au profit de la con-
céréales comme indiqué dans la littérature. Les achats
sommation de l'arachide,qui est normalement un pro-
se limitent, aussi,aux petits ruminants femelles de plus
duit de rente (produit pour la vente).
de 2 ans. Mais les nombres absolus, des ventes et des
achats, nous semblent trop élevés par rapport à notre
3.2. Les ventes et les achats
hypothèse de départ (les exploitations échangent peu
Les produits vendus sont le sorgho blanc (206 kg),
à travers le marché). Cesrésultats peuvent être liés aux
l'arachide (274 kg) et le niébé 16 kq.Les autres produits,
pa-ramètres introduits tels que le taux de mortalité,
maïs,sorgho rouge et mil ne sont pas vendus' (tableau
le taux de reproduction, les achats, les ventes et à la
8).Ces produits ne sont pas vendus, sansdoute à cause
période de planification. Ces paramètres varient sur de
de leur importance dans le régime alimentaire des ex-
courtes périodes et déterminent les niveaux de pro-
ploitations.
.
duction.
Lesachats se limitent au mil (1254 kg dont 351 kg
en période 12 et 903 kg en période 13) et au sorgho
Tableau 8 : Achat et Vente de produits et production animale.
. ..
. ..
Périodes (t)
t=7
t=8
t=9
t=10
t=11
t=12
t=13
PRODUITS VÉGÉTAUX
Vente (en kg)
. -Sorgho blanc (SB)
206
-Arachide (AR) .
274
-Niébé (NB)
16
Achats (en kg)
..
-Mil (MI)
351
903
-Sorgho Rouge (SR)
8
PRODUITS ANIMAUX
Production (en unité)
-P.R.M. 0-1 an (e7)
3
0
0
1
2
0
0
-P.R.M. 1-2 ans (e8)
1
0
0
0
0
0
0
-P.R.M. 2 ans et+(e9)
1
0
0
0
0
0
0
-P.R.F. 0-1 an (el 0)
3
0
0
1
2
0
O,
-P.R.F. 1-2 ans (ell)
1
0
0
0
0
0
0
-P.R.F. 2 ans et+(e 12)
4
4
4
4
27
26
6
-Petite volaille (e 13)
17
18
7
20
29
42
62
-volaille adulte (e14)
5
6
7
Il
17
0
Ventes (en unité) .
-P.R.M: 0-1 an (e7)
..'.:~' :..
3
9
8
-P.R.M. 1-2 ans (e8)
1
1
0
-P.R.M. 2 anset+(e9)
1
0
0
-P.R.F. 0-1 an (eIO)
3
'9
8
-P.R.F.I-2ans(ell)
2
1
0
-P.R.F. 2 ans et+(eI2)
0
0
20
-Petite volai lIe (e 13)
.J .~
0
0
0
-volaille adulte (eI4)
0
0
27
Achats (en Unité)
-P.R.F. 2 ans et+(eI2)
23
Note: P.R.M=Petits Ruminants Mâles; P.R.F=Petits Ruminants Femelles.
--
Source: Résultats du modèle.
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45

Sciences et Médecine
3.3. Analyse de sensibilité
Les résultats du calcul du modèle montrent que
Une analyse de sensibilité avec deux scénarios de
l'intégration de la culture et de l'élevage est contrainte
prix (prix élevés et prix bas) montre que: lorsqu'on aug-
par la main-d'œuvre. Avec une exploitation compor-
mente de 25% les prix du bétail par rapport aux prix
tant 10 personnes (définition de l'Exploitation Cen-
du tableau 2, Ja production de fumure augmente. La
trale), le nombre optimal d'animaux qu'il faut garder
production céréalière augmente aussi, mais cette aug-
est de 2 gros ruminants, 10 petits ruminants et 28 vo-
mentation est le résultat de l'augmentation de la pro-
lailles.La contrainte de main-d'œuvre se situe en juillet
duction du sorgho blanc.
et août (période 6 et 7). Périodes au cours desquelles
il faut enlever les mauvaises herbes, entretenir les cul-
Tableau 9:Comparaison de l'effet prix sur les productions (végétales etde fumier),
tures, éloigner les animaux des champs. L'augmenta-
tion des prix de référence de la main-d'œuvre dans le
Scénarios de prix.
Prix bas
Prix élevés
modèle intégré par rapport au modèle de culture con-
Mais (en kg)
164
172
firme sa rareté.
Sorgho Rouge (en kg)
174
175
Sorgho Blanc (en kg)
214
235
Mil (en kg)
553
551
Les changements dans le système de culture se
Arachide (en kg)
478
461
traduisent par une diminution de la production cé-
Niébé (en kg)
31
30
T~I: Céréale
1105
1133
réalière (par rapport au modèle de culture) au profit
1
total: arachide, niébé

491
des légumineuses (arachide, niébé). Le sorgho blanc
" Total
1614
1624
(SB) qui n'était pas cultivé dans le modèle de culture
Production de fumier (en kg)
2231
2276
est cultivé dans le modèle intégré et sa production est
Source: Résuhats du modéle.
entièrement vendue. Ce qui indique qu'il est cultivé
uniquement pour ses résidus. Il en est de même pour
La production du maïsaugmente aussi,sansdoute
l'augmentation de la production de légumineuse.
à cause de l'augmentation de la production de fumier
(la production du maïs exige beaucoup de fumier). Par
Les résultats du calcul du modèle n'infirment pas
contre la production de l'arachide diminue. Cela peut
nos hypothèses. Mais il comporte de nombreuses
vouloir dire qu'avec l'augmentation des prix, l'exploita-
omissions et simplifications. En effet, il est important, si
tion pourrait acheter les sous-produits agro-industriels
l'on veut améliorer.le modèle, d'inclure la culture four-
qui compenseraient les résidus de l'arachide. On note,
ragère dans le modèl~ et une contrainte sur J'eau. Parce
globalement, que la production végétale augmente.
que l'eau constitue une limite importante à l'élevage
On peut déduire d'une incitation par les prix peut amé-
pendant la saison sèche et l'utilisation des pâturàges
liorer les conditions de production.
pour l'alimentation des animaux constitue une impor-
tante source de dégradation de la végétation, et d'éro-
CONCLUSION
sion des sols.L'amélioration du modèle dans ce sens
Les mutations de l'environnement physique (sé-
peut se faire en tenant compte de la valeur alimentaire
cheresse, dégradation des terres) dans les régions sa-
des fourrages (protéines, matières azotées digestibles)
hélo-soudaniennes contraignent les populations à un
et des besoins en protéines et calories des animaux.
changement de comportement. Les cultivateurs sont
obligés de produire le fumier (obtenu auparavant par
Le biais majeur que nous avons pèut-être introduit
contrat de fumier avec les éleveurs). Les éleveurs sont
dans le modèle est d'avoir considéré les asins (les ânes)
obligés de miqrer et de s'installer dans les régions plus
comme des gros ruminants. Cela peut se justifier, pre-
humides pour produire des céréales. L'intégration de
mièrement, par le fait qu'un modèle est une simplifi-
la culture et de l'élevage s'impose aux deux commu-
cation de la réalité et deuxièmement par les données
nautés.
dont on dispose. 1\\ est très rare,à notre connaissance,
de trouver des paramètres zootechniques sur les ânes
Notre objectif était d'analyser la possibilité de
(taux de mortalité, taux reproduction, taux d'exploita-
cette intégration en recherchant le nombre d'animaux
tion). Cette difficulté nous a conduit à associer les bo-
compatible avec la disponibilité de main-d'œuvre per-
vins et les asins dans la catégorie des gros ruminants
mettant une production suffisante de céréale et les
et à leur appliquer les paramètres zootechniques des
changements nécessaires dans le système de culture
bovins. La prise en compte de l'âne dans le modèle se
pour maximiser la production de résidus. Un modèle
justifie par son importance en matière de transport. L~
intégré de culture et d'élevage a été construit sur la
réussite de l'intégration culture-élevage dépend aussi
base des modèles de culture de Maatman et 5chweig-
de la disposition d'une charrette pour ramasse~ les ré-
man (1994) et d'élevade de Sonque (1997).
46
Rev. CAMES - Série A,Vol•.Q3, 2005 ..

Sciènces,etMédedne
sidus de culture et la fumure. La nécessité d'un bovin
se justifie aussi en tenant compte de la traction. Ces
12- DElGADO,C~L(1980): L'élevage par rapport à l'agricul-
raisons ont justifié le fait que les gros ruminants soient
ture au sud-est de la Haute Volta: analyse de l'allocation
fixés dans les différents scénarios que nous avons exé-
des ressources au niveau de l'exploitation. CRDE, Univer-
sité du Michigan.
cutés. Il a été de même pour la volaille. La volaille est
utile en considérant la trésorerie des exploitations. Elle
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